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Et chez les principaux Libraires de l’Europe, HISTOIRE NATURELLE, GÉNERALE ET PARTICULIÈRE, DARES AC US T'AC'ÉS D DES T'NS'E CT ES. OUVRAGE faisant suite aux Œuvres de LEcLEnrc pe Burron,et partie du Cours complet d'Histoire naturelle rédigé par C. S. SoNNINtI, membre de plusieurs Sociétés savantes. PAR." À. :L'ATRPILELE: 2».e MEMBRE associé de l’Institut national de France , des Sociétés Linnéenne de Londres, Philomathique , Histoire naturelle de Paris, et de celle des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux. TOME CINQUIËÈME. MD S in © Ÿ ZA \W1 DNS RNV A7A| Fi | ir ne 4 ST À AIT A8 NAT IE NA SY Dr OA Te Jr DE L'IMPRIMERIE DE F, DUFART. me A N' &L. LIBRARY Division of Crustacea A V:TL'Ee La livraison précédente des Insectes étoit déjà en vente, lorsque nous noùüs sommes aperçus d’une omission essentielle relative au Genera , formant le volume JIT. Pour y obvier, noûsnsérous à la fin de ce volume un carton que l'en pis ainsi qu’il est indiqué. 2 HISTO TIRE NYZRE NATURELLE DES CRUSTACÉS ET INSECTES. SOUS-CLASSE SECONDE. MaALACOSTRACÉS, malacostraca. La dénomination que nous avons consa- crée aux animaux de notre seconde grande division des crustacés est celle même d’Aris- tole et des grecs. Par ce mot, qui signifie croûte on écaille tendre, étoient distingués les animaux aquatiques et sans sang, dont la peau n’est pas aussi molle que celle des mollusques, et qui n’est pas recouverte d'un têt dur, comme celle des animaux vivant dans des coquilles, les ostracodermes. Les latins ont ensuite appelé crustacés, crus- tata, les malacodermes des grecs. Afin de présenter d’une manière plus méthodique l’état actuel de nos connois- sauces sur ces animaux, nous considérerons cette matière sous quatre points de vue : 1° dislinclion des malacodermes; 2° leur A 5 6 HISTOIRE organisation ; 3° leurs habitudes; 4° expo- sition des méthodes qui les concernent. 1°, Distinction des malacodermes. Sans prétendre approuver les caractères consti- tutifs des divisions zoologiques des anciens naturalistes, il n’en est pas moins vrai que les malacodermes y sont l’objet d’une coupe particulière, et qu’ils n’ont pas été confon- dus avec les insecles. On est même tout étonné de voir que le fondateur de lana- iomie comparée et de la zoologie, le grand Aristote, eût recueilli plus de faits sur ces animaux , il y a vingt siècles, qu'aucun des naturalistes qui sont venus après lui, sans en excepter presque ceux des derniers tems. Nous donnerons un extrait de ses observa- tions lorsque nous analyserons la structure du corps des malacodermes; et nous serons alors saisis d’une nouvelle vénéralion pour la mémoire de ce grand homme. Pline a pris dans ses ouvrages les observations essen- üelles dont son Histoire naturelle est en- richie. En mentionnant queiques crustacés de plus qu'Aristote, en rendant dans sa langue les dénominations grecques de celui- ci, il a un peu embrouillé la science. Ce qu'Hippocrate, Elien, Athénée, Martial, Juvénal, elc. nous disent des malacodermes Pad DES MALACOSTRACES. #7 est trop succint ou trop particulier pour nous être ici d’un grand secours. Les pas- sages de ces auteurs peuvent seulement nous éclairer :sur lapplication difficile de plusieurs noms obscurs ou ayant différentes acceptions. Depuis la chüte de Fémpire romain jus= qu’à la renaissance des lettres sous François premier , la science de la Nature garde urt profond silence. Belon, Rondelet, Gesner, Aldrovande se livrent à l'étude des ani- maux, et les malacodermes deviennent le sujet de plusieurs observations, en conser- vant toujours la place qu’on leur avoit assignée entre les mollusques et les testacés: Jonsion ne fait que compiler. Swammerdam paroît et fait luire le flambeau de l’ana- tomie ; l'espèce de malacoderme appelée bernard l'hermite, pagurus bernhardus F'ab., qui se loge, dans des coquilles univalves dont elle s'empare, est soumise à l’obser- vation de ce célèbre naturaliste. On lui découvre un cœur ou du moins un organe principal de circulalion, très-analogue à celui de plusieurs mollusques, et différent du vaisseau dorsal et noueux des insectes. Ce crustacé trouve son rang avec eux; 1l est compris avec les insectes du premier À 4 & HISTOIRE ‘ ordre, ou ceux qui sortent de leur œuf parfaitement formés et pourvus de tous leurs membres. Les observations se multi- plient de jour en jour, et tous les animaux sont parlagés en deux grandes coupes ; la première renferme ceux qui n’ont point de squelette ou d'os, et la seconde ceux qui en ont. Ici viennent d’abord se ranger les malacodermes et se confondre avec les insectes (1). Linnæus, apercevant un corps articulé, des antennes et des pattes aux uns el aux autres, les réunit en une seule classe; hot. Sous it pc pr pyrenees Qi) je (1} On se tromperoit si l’on vouloit conclure qu’un animal n’est pas un insecte dès qu’il a une substance semblable à celle de Ha chair , puisque les écrevisses , les chevrettes, les homars et quelques autres animaux de cet ordre ont bien une chair, et que cependant ils n’en sont pas moins des insectes. ( Lyonnet, Remarq. théolog. des insect. trad. franç. tom. I, p. 87.) I sembleroït ici que M. Lesser ne met pas les écrevisses an rang des insectes. Cependant, comme l’écrevisse n’a pas de squelette intérieur ; qu’elle a Je corps divisé par incisions ; qu’elle n’a ni sang rouge, mi narines, ni ouïes, ni bouche , ni yeux semblables au reste des animaux, mais qu’à tons ces égards elle ressemble aux insectes, je crois qu’on ne doit pas faire difficulté de la ranger sous cette classe, quoique pour sa grandeur elle surpasse de beaucoup le com- mun des insectes. Jbid. pag. 04. DES MALACOSTRACES. 9 et les malacodermes composèrent un grand genre, cancer, parmn les insectes aptères. S’occupant plutôt de méthodes artificielles que de létablissement d’un ordre naturel, presque tous les naturalistes ont suivi la marche de Linnæus. Klein s’en est éloigné; ses animaux multipèdes sont partagés en déux ‘sections. La première est destinée à ceux qui sont cuirassés , /oricata ; elle est remplie par six ordres, dont les cinq pre- miers appartiennent aux crustacés, et le dernier aux scorpions. La seconde section est celle des insectes; là se voient les sco- lopendres, les iules, les cloportes, les arai- gnées, elc. Mais l’auteur qui, de nos jours, a-le premier séparé les malacodermes ou les crustacés des naturalistes des insectes, est un savant très-peu connu en France, Lefrancq de Berkley, qui a donné en hol- landais une Histoire géographique, phy- sique, naturelle et civile de la Hollande, et dont nous, avons une traduction fran- aise, imprimée à Bouillon , en 1782. Qu'on nous permette de donner ici ses divisions zoologiques. Son travail repose sur quelques vues neuves. Les caractères qu'il assigne sont bien loin cependant d’avoir cetle certitude, cette précision qui est propre à la méthode 10 HISTOIRE des professeurs Lamarck et Cuvier ; ces carac- tères n’en méritent même pas le nom, tant ils sont vagues. M. Eefrancq nous prévient que des raisons particulières, dont il se réserve de donner ailleurs le développement, l'ont engagé à s’écarter quelquefois des méthodes de Ray, de Linnæus et de Brisson, à res- treindre la classe des insectes, et à subdi- viser celle des vers. Les animaux sont dis- tribués en deux grandes divisions. L’homme occupe la première, comme le seul être aisonnable, régnant sur la Naïiure. Les animaux subordonnés forment la seconde division , qui est composée de dix classes : 1° quadrupèdes ; 2° oiseaux; 3°. reptiles; 4° poissons cartilagineux ; 5° poissons pro- prement dits; 6° crustacés; 7° insectes ; 8° Lestacés; q° vers; 10° zoophytes. Les ca- ractères essentiels qu'il assigne à chacune de ces classes ne sont pas d’une rigueur sufñ- sante : ainsi les quadrupèdes ont du poil, au moins sur quelque partie du corps : ils habitent la terre. Les crustacés ont le corps couvert d’une enveloppe dure, avec des antennes à la tête et au moins huit pieds : ils habitent les bords de la mer et des ri- vières. Mais l'exposition détaillée des carac- téres extérieurs et intérieurs des animaux DES MALACOSTRACES. 11 de chacune de ces classes présente une assez grande masse d'observations, quoique dif- fuse, pour réparer l’imperfection de ces notes indicatives ou en fournir de meilleures. La distinction des animaux à squelette ou sans squelette y est indiquée, caractères ex- lérieurs, et classes I— V inclusivement. 11 est hors de notre sujet de donner ici le détail des caractères de ces classes des animaux vertébrés; mais nous croyons qu’on “verra avec plaisir l’exposition des rapports des classes inférieures ou de celles des ani- maux sans verlèbres , telle qu’elle est dans la traduction française de M. Lefrancq. Cependant, afin de ne pas rompre Pintérêt de ce Discours, et de nous circonscrire aussi exactement qu'il nous sera possible , nous mettrons en note ce qui n'appartient pas aux crustacés (1). (1) CLASSE VIII. — Insectes dont le corps est lisse ou couvert d’une peau écailleuse avec des stigmates : ils habitent la terre, l’eau et l’air. LE Caractères extérieurs. La tête est à moitié sphé= rique , étant composée de deux demi-globes attachés ensemble par derrière, ou bien elle est plate. Dans la première et seconde conformations , elle est ordinai- remént attachée immédiatement au corps ; mais dans 12 HISTOIRE Caractères extérieurs des crustacés, suivant M. Lefranegq. La tête consiste en une cuirasse qui se ferme dessous le dos, et qui contient : Les yeux placés à l'extrémité de la tête, la troisième conformation, elle se trouve chez plu- sieurs séparée par un cou mince. Les yeux sont en grand nombre, et placés dans un réseau polygone , ou à facettes; il y en a chez qui ils sont placés sur des petits tuyaux saillans hors de la tête; chez d’autres les organes sont douteux. Les narines sont de même douteuses ; on découvre cependant une antenne mobile, qui sans doute est aHectée par l’odorat. Les oreilles ne sont pas non plus encore bien con- nues; mais il est à croire que le contact de l'air sur les muscles vibrans de ces animaux sert de cause à leur sens auditif. La langue est une espèce de trompe ou d’aiguillon aspirant qui se roule ou se replie sur lui-même en spirale; chez quelques-uns c’est un membre rond, barbu et léchant ; chez tous cette trompe sort de la bouche. La bouche est, dans le premier état de la méta- morplose , toujours dentée ; dans le second état elle est toujours cachée , et dans le troisième elle cousiste en une trompe ou piston ou dans des pinces. Le sens du toucher réside dans les antennes qui se Wouveut placées sur le devant de la tête entre Les DES MALACOSTRACES. 13 à des tuyaux , comme de petits globes saillans, sans avoir d'iris ; quelques-uns ont des an- tennes qui paroissent leur servir d’instru- mens pour l’odorat, et coopérer en même tems avec le sens du toucher. Ces antennes yeux, et qui sont aussi sensibles que mobiles; dans leur premier état de métamorphose ces animaux n’ont en générai point d'antennes ou très-peu ; dans le second ou troisième elles sont placées à l’intérieur, et dans le dernier état elles sont pr du corps et très-apparentes. Le corps est dans le premier état vermiculaire, ét se trouve, pour ainsi dire, toujours muni de p5eüs ; dans le second état ces animaux n’ont en général point de pied; il y en a cependant quelques-uns qui en ont, mais qui ne se meuvent malgré cela que fort lentement , étant tous vermiculaires ; mais dans le troisième état de métamorphose, le corps est découpé ou partagé en différens menrbres plus dis- tincts, tels que la tête , le corselet , le corps, etc. Le corselet est cuirassé par une membrane écail- leuse, velue ou unie , et se trouve muni de pieds êt d’ailes. Le dos est garni d’une cuïrasse dure, velue ou lisse. Le ventre adhérant à la queue est separé du corse- let, et composé d’anneaux qui glissent les uns sur les autres. Les parties de la génération ne sont pas en géné- ral extérieures chez l’un et l’autre sexe : dans l’ac- couplement ils s’accrochent les uns aux autres, ou 14 HISTOIRE | ou cornes sont plus ou moins articulées; flexibles, et garnies d’aiguillons. La langue est une espèce de piston. La bouche, composée de pinces qui s'unissent pour retenir la proie, est garnie D T7 Cd Cr SU. bien il y a une sorte d’intromission, et ils se sli- mulent. Les soutiens sont de trois espèces. Ceux qui marchent sur la terre courent sur des pieds placés en dehors du corps; ils sont presque tou- jours hexapodes, ct plusieurs sont polypodes ou millepèdes : cependant ils commencent tous dans leur premier état à traîner le derrière du corps; dans le second état ils sont en général apodes ou sans pieds, ou bien ont des pieds qui ne se meuvent que fort lentement. Ceux qui volent dans l’air ont les ailes toujours tendues, ou bien les replient en dedans : les premières sont farineuses , et les autres membraneuses , ner- veuses et lisses. Ceux qui habitent l’eau ont des pieds ou des ailes propres à nager. La robe est de même de trois sortes , savoir : 1° des étuis solides et écailleux , et des anneaux glissant les uns sur les autres, en général couverts d’un duvet fin; 2° des membres cuirassés glissant les uns sur les autres; 3° une membrane nerveuse, chargée d’une poussière organisée et écailleuse. Dans le premier état cette robe est membraneuse ct nerveuse; dans le sccond , elle est dure, crustacée, ou molle cet DES MALACOSTRACES. 15 de dents ou de parties tranchantes pour la broyer. Le sens du toucher est très-vif dans les antennes ou cornes flexibles. flexible , et dans le troisième enfin elle est étendue et solide. Caractères intérieurs. Ya tète contient nne petite cervelle, d’où partent des nerfs , contenus dans une croûte dure ou espèce de crâne. Le corps renferme les intestins. Dans le premier état de métamorphose le cœur est placé dans deux artères situées en long dans le corps de l’animal , et ayant un mouvement continuel de contraction et de palpitation ; dans le second état , on celui de chrysa- lide, le cœur a un mouvement de contraction jusqu’à ce que la poitrine ou le corselet soit formé ; dans le troisième état le cœur est parfait dans la poitrine , et disperse par des veines une humeur froide et vivi- fiante ; il est d’ailleurs sujet à s’engourdir au froid, et à prendre un mouvement accéléré dans la chaleur, Les poumons, ou plutôt les parties destinées à la respiration, sont fort douteux. Dans le premier pé- riode de la métamorphose, la respiration se fait par les pores; dans le second, il y en a point de sensible; et nous n’osons encore rien décider touchant la res- piration dans le troisième état. Nons doutons seüle- ment si plusieurs insectes ne respirent pas alors par la trompe de la bouche; ce que nons examincrons plus particulièrement dans la suite. L’estomac et les intestins sont, dans le premier 16 HISTOIRE Le corps est couvert d’une cuirasse crus- tacée qui se termine en une queue molle, ou crustacée , ou cuirassée, se repliant sur elle-même. état, droits et fraisés, propres à recevoir la nour- riture broyée; dans le second état , il n’y a rien de cette nature, qu’en tant que ces parties se trouvent renfermées dans la chrysalide on nymphe, et dans le troisième état ces parties opèrent en général par un mouvement de systole , ou bien en rongeant. Les soutiens sont intérieurement nerveux, c’est- à-dire, que les pieds de ces animaux qui paroissent extérieurement sont creux , et contiennent des muscles nerveux, qui agissent intérieurement, de la mème manière que cette opération se fait à l’ex- térienr chez les animaux qui ont les mnscles placés en dehors. La robe est à l’intérieur, dans le premier état, molle et glanduleuse ; dans le second état elle est solide et écailleuse, ou membraneuse et flexible, et dans le troisième toujours nerveuse, par le moyen de laquelle l’animal étend ses ailes où meut ses char- nières. La ohair est filandreuse et sèche. Les déjections sont noires ou verdâtres, selon l'espèce de nourriture dont ils font usage. Le mouvement est rampant ou frétillant dans tous les états; soit que dans le premier état Panimal rampe; ou qu’il se contracte dans le second , ou fasse quelque autre mouvement, soit que dans Je troisième il rampe, La + DES MALACOSTRACES. 19 La poitrine est au bas du corps, par de- vant, et se trouve munie de bras, avec des pinces crustacées , et généralement dentées. Le ventre, rendu immobile avec la poi- ‘coure ou vole : sa marche est toujours sinueuse, mais particulièrement dans le troisième état. Alors ces animaux , qui volent, pour ainsi dire, tous, ont un mouvement de vibration, en parcourant l’air d’un vol sinueux qui leur est particulier. L’habitation de ces animaux est très-vaste , parce qu’ils cherchent par-tout leur nourriture. On les trouve dans le règne des plantes tant terrestres qu’aquatiques, sur les bords des rivières et des ca- naux , et sur ou dans le corps des animaux qui ont du sang , et même des autres insectes où ils se trou- vent même dès l’ovation. Ils vivent seuls mâle et femelle ; ou bien en compagnie en grande quantité, dans une espèce de république. La propagation de l'espèce se fait par accou- plement. Les parties sexuelles sont en général placées à d'intérieur, mais se menvent exlérieurement dans les deux sexes pendant la copulation. Ces animaux sont ovipares. Les jeunes encore imparfaits se glis- sent hors de l’œuf , toujours dans un endroit où se trouvent les alimens qui leur conviennent, et que l'instinct leur fait chercher tout de suite. Leur voix est criante et résonnante; elle est pro= duite par le froissement des deux ailes les unes contre Jus. Tome V. B 18 HA STORE trine et le dos, par une même cuirasse, Ou bien crustacée et mobile, est en général terminé par une queue couverte d’anneaux crustacés, glissant les uns sur les autres, et les autres, ainsi que par le mouvement des pieds et peut-être des muscles. La durée de leur vie est 1rès-conrte après qu'ils ont atteint leur être de perfection; leur existence est plus longue pendant leur élat de métamorphose : chez quelques-uns même elle est fort longue. Leur mort est en général naturelle par un épui- sement des forces vitales, et se reproduisent s'ils ne sont pas détruits avant ce tems par leurs ennemis. CLASSE VIII. — Tesracés, n'ayant aucune partie osseuse, mais Le corps couvert d’un tét qu’ils quittent à volonté ; ils habitent le sable et la vase. Caractères extérieurs. La îête est une éminence ronde , charnue et élastique qui se cache dans la poitrine ou dans la partie antérieure de l’animal, et qui a pour base une petite parlie dure. Les yeux sont douteux chez plusieurs, mais dans la plus grande partie on les découvre an bout de deux cornes où tuyaux nerveux et mobiles , très- sensibles. Les parines et les oreilles ne sont pas encore bien connues, mais quelques-uns ont des corps mobiles qui leur en tiennent lieu. La bouche est un piston aspirant ou arrachant par DES MALACOSTRACES. 19 sernie au bout de deux ailes plates pour nager. 11 y en a cependant qui n’ont point de queue. Les parties de la génération sont chez le moyen de dents nerveuses et flexibles ; il y en a qui ont une langue fort dure. ‘Le sentiment du toucher doit être très-sensible, puisqu'on voit qu’à uve distance assez grande ces animaux se contractent déjà sans qu’on les touehe. Le corps est pulpeux, visqueux , gros, plissé on uni, étant plat par dessous et sphérique par dessus, toujours doué d’un mouvement de contraction. La poitrine est cachée sous le manteau, qui est membraneux et épais. Le dos se termine à la queue , qui est plate et unie eu fraisée. Le ventre traîne toujours à plat sur la terre , et se trouve aussi fraisé sur les deux bords ; il est toujours visqueux et se trouve doué de la faculté de se con- tracter et de se dilater dans l’eau. Les parties de la génération sont placées à la poi- trine , se dardent en dehors ou se contractent ‘en dedans. Ces animaux sont His la ou herma- phrodites. Les soutiens sont un ventre plat qui s'étend en ane peau bordée ou fraisée, sur laquelle ils se vaînent par nn mouvement progressif d’ondulation fort lent qui leur est propre, et qui quelquefois est accéléré par des antennes saillantes. La robe est composée d’une membrane flexible ou B 2 20 HISTOIRE quelques - uns disposées de facon qu'ils peuvent s’accoupler; chez d’autres elles sont douteuses, et l’on croit qu'ils se propagent par le moyen de la laitance et du frai. bien d’une enveloppe au plus, laquelle enveloppe est toujours crnstacée, moulée et contournée sur le corps de l'animal, et représente par conséquent sa forme extéricurement , étant ouverle à la bouche, ou couverte d’un, de deux ou d’an plus grand nombre d’opercules , lesquels lui servent de couvercles , et qui sont {oujours attachés à l’animal. L'animal mème enfin est couvert d’une peau nerveuse et visqueuse. Caractères intérieurs. La tête contient des nerfs qui vont sc rassembler dans la poitrine. La poitrine et le ventre sont réunis et contiennent en général des intestins simples et droits, en forme de tuyaux. Le cœur est un viscère qui a un mouvement sen- sible ; chez quelques-uns de ces animaux il se trouve dans une pochette de la poitrine. La respiration se fait par des viscères aériens, renfermés dans Île corps, par le moyen desquels ces animaux s'élèvent dans l’eau. Les parties de la génération sont des espèces de {nyaux sinueux, qui chez les deux sexes sortent du corps et s'unissent en s’entortillant, et forment des æufs exlérieurement. Les muscles sont une gelée visqueuse , parsemée de beaucoup de nerfs qui composent, pour ainsi dire, * DES MALACOSTRACES. 21 Les soutiens sont des jambes cuirassées et articulées par des jointures égales ; dans plu- sieurs elles sont garnies d’un ergot au bout: Les jambes ont la plupart trois, quatre ou tout l’animal et dont il suinte toujours une substance grasse, muqueuse ct gluante. \ Les soutiens sont à l’intérieur nerveux et élas- tiques. La robe est une membrane molle, glissante, mus- culeuse et d’une nature glanduleuse qui leur est particulière. La chair est une espèce de gelée muqueuse. Les liqueurs sont une bave blanchâtre, tenace et gluantc. Les déjections sont terreuses ét en général noires. Le mouvement se fait en traînant, ou par con- traction sur une base plate. Ces animaux ont toujours un mouvement progressif d’ondulation, soit qu’ils nagent dans l’eau ou se traînent sur ja terre. L’habitation est sux la terre et dans la terre, des- sous toutes sortes d'herbes et de vieilles muraïlles, principalement ceux des eaux, et dans le sable æt la vase de la mer ou des rivières, Ces animaux fuient en général la lumière, cherchent leur nourriture pendant la nuit et croissent dans la pluie; ou bien habitent dans l’eau , sur le fond de la mer, sur les rochers et sur les bancs de sable, ainsi que sur les plantes marines. La propagation de lespèce se fait par un long accouplement des deux sexes, qui, en changeant de B 3 22 HISTOIRE six divisions, et sont destinées à nager chez ceux dont le derrière du corps est mou. Les pattes sont ordinairement au nombre de huit. La robe consiste en une croûte dure, place, ne se quittent point. Ces animaux sont accou- plés par des tuyaux sinneux qui pénètrent dans a matrice de la femelle, qu’on regarde communément comme hermaphrodite. Ils font des œufs visqueux, d’où les jeunes sortent sous une forme parfaite ; ils changent successivement de robe à mesure qu'ils grandissent et que leur ancienne enveloppe devient trop petite. Leur voix est plaintive et grinçante. La durée de leur vie n’est pas connue pour le général. Leur mort arrive naturellement par contraction ou dessèchement , mais un grand nombre pourrit ou devient la proie de ses ennemis. CLASSE IX.— Les vers, dont le corps ou du moins quelque partie du corps est capable d’un mouvement de contraction et d'extension ; ils habitent par-tout , et se trouvent , pour ainsi dire , semés dans toute la Nature. (Le Caractères extérieurs. La tète alongée ou ronde ; en général on ne peut pas la distingner , mais chez quelques-uns on la reconnoît par des espèces de pistons ou de petites mâchoires. Les yeux sont douteux. On ne trouve dans ces animaux ni odorat , ni ouïe. La bouche est un piston aspirant ou rongeant , par DES MALACOSTRACES. 23 unie, calcaire et friable, dont l'animal se dépouille à des tems marqués. La queue est en général garnie d’anneaux crustacés, qui glissent les uns sur les autres. le moyen de trompes ou de petites mâchoires tran- chantes. Le sentiment du toucher est très-vifel fort agissant. Le corps est tout d’une pièce avec la têle et la queue ; il est long et ramassé, et divisé en muscles annulaires ou spirales, qui se contractent et s'étendent à la volunié de l’animal. JL est froid et doué d’un mouveinent de vibration ; chez plusieurs le corps jette une lumière pendant la nuit. La poitrine , le ventre et le dos ne sont pas faciles à distinguer l’un de l’autre , du moins chez la plupart de ceux qued’on connoît. La queue ressemble en général à la tête. Les soutiens sont la peau même qui a un mouve= ment progressif par ondulalion. La robe consiste dans cette peau annulaire. Caractères intérieurs. La tête est adhérente à la cervelle et aux nerfs, qui se dispersent dans le corps, et qui peuvent ètre partagés dans plusieurs. Le cœur , qui se prolonge dans tout le corps de Panimal , se contracte , se divise , et croit de nouveau quand il en a été coupé une partie. La respiration n’est pas bien connue encore. Les parties génitales sont douteuses; mais chez plusieurs l’accouplement se fait par frottement : ces animaux sont Ovipares. B 4 »A HISTOIRE Caractères intérieurs des crustacés , suivant M. Lefrancg. « La tête contient une très-petite cervelle. Le corps est couvert d’une membrane Les nerfs sont de longues fibres, entortillées l’une dans l’autre , et qui se contractent. Les soutiens agissent dans l’intérieur du corps même. La robe est intérieurement glissante , membraneuse et tortillante. La chair n’est composée que de fibres. Les liqueurs consistent en une humeur blanchâtre, transparente et gluante. Les déjections sont noires et terreuses. Le mouvement se fait par ondulation, par con- traction , et en se repliant en syphon; mouvement progressif qui est si particulier à ces animaux , qu’on Jui a donné le nom de mouvement vermiculaire. L’habitation est dans la terre et dans les intestins des animaux , ainsi que dans les plantes, tant terrestres qu'aquatiques. è La propagation de lespèce est tres-obscure chez plusieurs; mais il est connu que quelques-uns sortent d'œufs membraneux. Leur voix n’est pas connue. La durée de leur vie est naturellement fort longue Leur mort arrive naturellement par décomposition; mais ils sont plus exposés que tous les animaux à être dévorés par leurs ennemis, DES MALACOSTRACES. 25 sur laquelle est posée la croûte calcaire ; et dans cette membrane sont renfermés in- térieurement les muscles et les nerfs, ainsi que le cœur, qui consiste en ‘un viscère CLASSE X. — Lrs zoopmyTEs ou animaux plantes. Caractères extérieurs. Le corps a la fornte d’un arbrisseau branchu , feuillé ,ou d’une fleur; ses parties extérieures peuvent être divisées , et croissent de nouveau. Ces animaux ont, en général, des bras saillans et mobiles, qui s’alongent et se resserrent, qui, en allant se confondre dans un même tronc , sont fixés dans une bouche aspirante , et se terminent généralement en une espèce de calice ou d’étoile. Le cœur et les intestins sont divisibles, croissent de rechef , et semblent par conséquent répandus dans tout le corps de l’animal. Les soutiens ne sont pas des parties séparées , mais seulement de petites branches saillantes , comme des bras , lesquels sont dans le corps même qui s’attache en quelque endroit. La robe consiste en une espèce particulière de membrane très - molle , laquelle néanmoins , chez quelques-uns, est pulpeuse , comme celle du limaçon. Caractères intérieurs. Le corps consiste en des tuyaux articulés , qui croissent de nouveau ; mais on n’a enco1e qu’une connoissance impar faite du reste. Les liqueurs sont une eau colorée et diaphane. Les déjections sont une glaire verdâtre , ou une substance calcaire chez quelques-uns, 26 HISTOIRE alongé, avec deux veines, et capable de contraclion. Les poumons ne sont pas encore bien connus; mais ils sont probablement placés dans l'estomac, et opérent par quelques vé- sicules ou tuyaux. Il faut observer qu’il n’est pas démontré encore si les crustacés res- pirent, comme les insectes, par des slig- mates; ce qui me paroît fort douteux chez les insectes, qui changent entièrement de forme. | La propagation de. l'espèce se fait dans l’animal même , naturellement , par accroissement et branchi- fication ; de sorte que l’animal se reproduit par une force vitale qu'il a en lui-même. Cette puissance génératrice est répandue dans des fibres d’une finesse extraordinaire. 1ls sont hermaphrodites , et attaches en même tems aux nouveaux rejetons ; de sorte qu'ils se nourrissent mutuellement les uns les autres. Le mouvement est vif et spontané ; il se fait par contraction , l'animal changeant rarement de place. L'habitation est dans l’eau sur les plantes marines et fluviatiles, où ils demeurent de compagnie daus de petites cellules calcaires qu’ils se préparent eux- mêmes. La voix est inconnue. La mort arrive naturellement en se durcissant et en se desséchant ; maïs ils deviennent , pour la plus grande partie , la proie de leurs ennemis, qui sout Les poissons et les insectes. 2 “ DES MALACOSTRACES. 27 L’estomac et les intestins sont enveloppés dans une espèce de moëlle liquide. On ex- pliquera le reste en parlant de ces animaux dans la suite. Les soutiens sont intérieurement com- posés des muscles et des membranes des jointures , renfermées dans une membrane nerveuse, écailleuse et creuse. La robe est à l’intérieur une espèce de périosle, composé de glandes tendues et visqueuses. La chair est blanche, tendre, fine, ali- menteuse, mais de difficile digestion. Les liqueurs sont un sang salé ou doux; chez quelques-uns d’un rouge pâle , et une humeur laiteuse. Les déjections sont en général jaunâtres et liquides. Le mouvement est difficile et de travers, en levant les deux pattes intermédiaires l’une après l’autre, qu'ils traînent toujours len- tement, et qu'ils retirent au moindre attou- chement. Leur habitation est principalement les étangs marins, les fentes des rochers, et les bas-fonds ou bancs de sable ; c’est pour- quoi nous les appelons animaux côliers. 28 HISTOIRE Cependant on en trouve aussi sur la terre, dans le creux des arbres, dans la terre, etc. Leur nourriture consiste en plantes ma- rines, en limaces et autres insectes de mer. La propagation de l'espèce se fait par intromission ou par arrosement. Ces ani- maux sont ovipares. Les œufs sont en gé- néral couverts d’une légère membrane, et attachés au ventre de la mère. Les petits ont, à ce qu'on croit, une forme parfaite en sortant de l'œuf. Leur voix est une espèce de grincement. La durée de leur vie est courte. Leur mort est naturelle, et occasionnée en général par un dessèchement, s'ils ne deviennent pas, avant le tems, la proie de leurs ennemis ». Il est donc évident que l’auteur dont nous venons de rapporter le travail avoit formé une classe particulière des crustacés, et qu’il lui donnoit la supériorité sur celle des in- sectes. Le professeur Cuvier, se guidant d’après Swammerdam et ses propres observations a opéré, bien mieux et plus solidement que M. Lefrancq, peu connu d’ailleurs des na- turalisies, une réforme salutaire dans cette DÉS MALACOSTRACES. »9 partie de la zoologie. Son ‘l'ableau élémen- taire de l’histoire des animaux est l’ouvrage où il a commencé ce changement. D’abord 1] nous rappelle un fait presque oublié jus- qu’alors , ou dont on ne savoit pas profiter : c’est que les crustacés ont un cœur muscu- laire , tandis que les insectes n’ont qu’un simple vaisseau dorsal susceptible de con- traction et de dilatation, mais sans aucune branche qui transmetle le fluide qu’il con- tient. Voyant ensuite, avec Swammerdam, que les crustacés ne passent point par les états appelés métamorphoses, il en déduit la nécessité de ranger ces animaux, ainsi que tous les insectes pourvus de mâchoires et sans ailes, dans un premier ordre , et d'y mettre à la tête les crustacés ; mais cet ordre, tel qu’il est composé, présente quelques dé- fauts. Des animaux respirans par des bran- chies, ayant un cœur, y sont associés à des animaux dont la respiration s'effectue par des trachées aérifères , et qui n’ont pas de véritable cœur. 1] falloit dissoudre une telle société ; et c’est ce que M. Lamarck fit dans ses cours, quelques années avant la publication de son Système des animaux sans vertébres. Il jugea même, avec raison , que les crus- 30 HS BTOLNE tacés devoient former une classe. M. Cuvier pensoit aussi de même, comme on peut le voir par ses Leçons d'anatomie comparée ; publiées deux ans après l'impression de son premier ouvrage. Nous rendrons compte plus tard des travaux secondaires ou de ceux de détail. 20, Organisation des malacostracés. Con-. sidérons d’abord lenveloppe du corps , sa figure, les organes du mouvement, et nous passerons ensuite à la description des an- tennes, des yeux , des parties de la bouche ; de la génération et des organes intérieurs. Les malacostracés ont l’enveloppe extérieure de leur corps formée d’une substance géné- ralement dure et calcaire (1). Aristote dis- tinguoit cette croûte’ des malacostracés du tèt des coquillages, en ce que cette croûte se froisse et s'écrase, et qu’on ne la casse point, qu'on ne la brise pas comme le têt des coquilles. Cette distinction, ainsi que observe Olivier, est minutieuse et ne peut être adoptée. Il est néanmoins certain que (1) Ce têt paroît formé d’une substance animale et d’une matière calcaire. Si on met au feu quelques portions de ce têt , on sent une odeur de corne brûlée, ce qui décèle la présence de la partie animale. DES MALACOSTRACES. 31 l'enveloppe des malacostracés est moins dure que le têt des coquilles, qu’elle résiste moins à une forte pression, et que sa matière doit être moins calcaire et moins compacte. En disant que la croûte de ces animaux est dure, nous parlons généralement ; car les pagures , les malacostracés parasiles, ceux qui terminent la section ont une peau molle, et c’est pour cela que plusieurs d’entre eux sont obligés de vivre dans des coquilles dont ils se sont rendus maîtres. La forme du corps des malacostracés change insensiblement à mesure que l’on parcourt la série , et que Jon arrive aux derniers chaînons qui lient les crustacés avec les insectes. Il est donc difficile , ou même impossible , de donner des caractères généraux applicables à tous les genres. Les branchiogastres, ou ceux dont les branchies sont sous le ventre, et exté- rieures , sont considérablement éloignés par leur structure des crabes qui sont placés à l'extrémité de l’échelle. Les malacostracés à courte queue et à longue queue , ou les brachyures et les macroures, composant la grande masse de cette division des crustacés, peuvent encore nous offrir des traits com- muns de physionomie. C’est doncsur eux que nous devons actuellement porter presque Ba HISTOIRE exclusivement nos regards. Le corps des malacostracés décapodes, ou de ceux de mon premier ordre, est formé principalement d’un tronc et d’une queue. Le tronc cons- tilue essentiellement le corps, étant com- posé des organes les plus importans de l'animal. Il est formé extérieurement de deux pièces; l’une inférieure, moins dure, mais cependant assez osseuse dans plusieurs pour présenter l'idée d’une espèce de char- penie , est destinée à servir de support général aux organes du mouvement , à quelques pièces qui ferment extérieurement la bouche et à protéger le dessous du corps ; c'est le sternum ou la poitrine , pour me servir de l’expression usitée dans les insectes. La pièce supérieure est une sorte de boîte dure , appelée ét , mince, dont la figure varie de celle d’un segment de cercle tronqué à sa pointe, à celle d’un demi-cylindre, con- cave en dessous, courbée sur les côtés pour s'unir étroitement à la pièce inférieure , défendant le corps en dessus, et dont l’ex- trémité antérieure formant , si je peux parler ainsi, une espèce de crâne , ce que De Géer appelle casque dans les écrevisses, renferme le cerveau , porte les yeux , les antennes et les instrumens qui concourent spécialement à la DES MALACOSTRACES. 95 à la manducation. La surface de ce têt est variable ; tantôt elle est lisse , tantôt elle est chagrinée , très-inégale, hérissée même de piquans plus ou moins nombreux ; son bord antérieur est quelquefois très-avancé ; c'est une sorte de bec, entier, fourchu, ra- mifié , une apparence de scie ; les côtés de ce tèt ont souvent des dentelures ou des crénelures, dont les méthodistes tirent parti pour déterminer les espèces. Les angles pos- térieurs sont dilatés dans les calappes, et deviennent un abri pour les pattes posté- rieures de ces animaux. La tête, ainsi con- fondue avec le corselet, ou, si lon veut, le corps, ne forme qu’une masse terminée par une queue : nous ne parlons que des dé- capodes. La queue est atiachée à la jonction des bords postérieurs de la pièce supérieure du tronc, du têt, que je nomme aussi cara- pace par allusion au têi des tortues, et de la pièce inférieure. Vue en dessus , cette queue est une suite de lames ou de tableties crus- tacées, figurées en petits trapèzes, diminuant insensiblement de largeur pour venir former une pointe à l’extrémité ; car la dernière est triangulaire. Ces tablettes sont au nombre de sept; lorsqu'on les examine en dessous, on s'aperçoit, du moius daus les brachyures, Ins. Tome V. C 34 HISTOIRE que chaque tablette est une espèce d’anneau plus ou moins comprimé; les deux côtés étant réunis transversalement par une espèce d'arc ou de corde, également crustacé ; les vuides, qui sont entre ces demi - anneaux inférieurs, sont remplis par une membrane, Le long des côtés inférieurs , des appendices que nous décrirons plus tard sont insérées dans plusieurs. La queue des brachyures a ses dimensions beaucoup plus petites; elle est construite de manière à pouvoir se loger dans un enfoncement pectoral; on ne la dis- tingue même souvent presque pas, sur-tout dans les leucosies. Les anciens s'expriment de manière à faire croire qu'ils regardoient piusieurs malacostracés comme privés de queue. Dans les brachyures', cette partie du corps est bien souvent courbée en dessous} mais elle est trop grande pour échapper au premier coup d'œil de l'observateur. Il y a encore 1ic1 ce caractère particulier ; c’est que l’extrémité est garnie de lames foliacées, qui forment , étant développées, un éventail. Nous reviendrons sur cet objet, en traitant des membres de ces animaux. On trouve dix pattes dans le plus grand nombre de ces insectes. Il y en a quelque- fois plus, comme dans les crevettes, mais DES MALACOSTRACES. 35 jamais moins. Elles sont insérées, par paire, sur les côtés de la poitrine , et sur deux lignes presque parallèles, un peu convergentes près de la bouche, plus éloignées l’une de Pautre dans les brachyures que dans les macroures. La longueur de ces pattes, com- parée avec celle du corps, varie beaucoup suivant les genres et même les espèces; quant à leurs dimensions respectives, elles dimi- nuent en général graduellement, à com- mencer par la paire antérieure qui est ordi- nairement beaucoup plus grande et d’une conformation particulière , ce qui a fait nommer ces pattes des bras. Tous ces organes du mouvement ont en général beaucoup de force, et une action plus variée que celle de la plupart des in- sectes; l’on sait que les crustacés peuvent marcher en avant, à reculons, et latérale- ment. Les arlicles qui répondent aux hanches et aux cuisses ont souvent une direction latérale, presque perpendiculaire au corps, considérée dans le sens de sa longueur ; le reste de la patte fait un arc, ou se courbe pour se rapprocher de Ja poitrine. Cette dis- position , favorisée par des muscles puissans, fait exécuter à ces animaux leurs mouve- mens si Varlés. Des aranéides, dont les pattes C 2 36 HISTOIRE ont de la conformilé avec celles des crabes; peuvent aussi marcher en difiérens sens. On distingue dans les pattes des malacos- tracés trois articulations principales : celle de la cuisse avec la hanche, celle de la jambe avec la cuisse, et celle du tarse avec la jambe. Les mouvemens s’opèrent sur ces trois points. Nous décrirons plus tard, d’après le professeur Cuvier, l’art avec lequel ces pièces sont articulées les unes avec les autres. Jetons pour l'instant un simple coup d'œil sur la manière dont la main des bras d’un crabe , d’une écrevisse, s’emboîte dans la pièce qui lui succède, et que les naturalistes appellent carpe. Voyez le jeu de cette main s'opérer si facilement et si sûrement sur deux charnières. Ne s’élève-t-1l pas dans votre ame un sentiment d’admiauon qui vous reporte au sage et suprême Ordonna- ieur de toutes choses ? La hanche est fort courte et d’une seule pièce ; mais la cuisse et la jambe, dans le plus grand nombre, sont formées de deux articles. Cela est plus sensible dans les crabes que dans les écre- visses ; 1c1 Ja pièce qui vient immédiatement après la hanche, dans la seconde et troisième paire de pattes, semble être l'assemblage de trois arlicles, dont un au milieu très-petit. DES MALACOSTRACES. 37 La premicre pièce de la cuisse est beau- coup plus courte que la seconde ; mais les deux de la jambe sont presque égales en longueur. Les tarses sont courts, d’un seul article presque conique, souvent anguleux, et terminés insensiblement, dans la plupart des malacostracés , par une pointe cornée, forte, conique, que l’on peut uommer cro- chet. Ceux de ces animaux qui nagent le mieux , ou qui ne vont point à terre, ont leurs tarses postérieurs, ou même un plus grand nombre, très-comprimés, ovales, en forme de feuillets natatoires : porlune, ma- iule, elc. Les articles qui composent la hanche, la cuisse et la jambe des pattes des malacos- tracés sont presque cylindriques et compri- més. Ces parties, ainsi que les tarses, sont quelquefois velues , ciliées ou épineuses, dentées même fortement ; leur surface est aussi souvent sillonnée. Les deux pattes antérieures sont beaucoup plus fortes, et communément remarquables par la manière dont elles sont terminées. La pièce qui remplace le tarse est dilatée dans le sens de sa hauteur, et armée, à son extrémité, de deux pinces ou serres très- fortes ; dentées souvent’ au côté interne, C 3 58 HISTOIRE terminées en pointe cornée , aiguë comme une griffe, ou bien en cueilleron. La pince supérieure est mobile , et s'appelle pouce. Nous avons dit que les pattes de devant avoient reçu le nom de bras, et que la pièce terminale conséquemment devenoit une main, dont les pinces étoient les doigls. La pièce nommée ailleurs la jambe n’est 1ci composée que d’un seul article gros et çourt ; c’est le carpe. Dans quelques genres les bras ne sont terminés que par une griffe, soit simple, soit dentée. | Souvent encore un de ces bras est beau- coup plus grand que l’autre. Ce fait s’observe plus fréquemment dans les pagures. Les deux pattes antérieures ne sont pas toujours exclusivement en forme de bras. Celles de la seconde, de la troisième paire ont la même configuration dans quelques genres, les écrevisses, les palémons, etc. Ces derniers même ont, dans quelques espèces, la seconde paire plus grande. À l’article où nous exposerons les mœurs des malacostracés, nous parlerons d’une pro- priété bien extraordinaire qu'ont leurs bras, celle de repousser, lorsque ces animaux en sont privés par quelque accident. « PR wi À LE k 4 PA # LA AUS ANR 5 SORT | 1 Lt t + UE LUE A f ha! LE à æ Ë ‘ DATA IR | ' M, n pi he # #1. | EX “ 4 Le x Ke r APR 4 VF + ; Lg 1 ds 5; 1.4 1 - VF 120 Es De S'ere del. fs. 1 39. M“ Lar dieu J. DES MALACOSTRACES. 39 Les pattes des squilles et de la plupart des branchiogastres ont une forme un peu différente de celle des pattes des malacos- tracés décapodes. Nous renvoyons aux gé- néralilés de ce second ordre pour y prendre connoissance de ces disparités. Les antennes, dans tous les malacostracés, sont au nombre de quatre , et toujours sétacées ou plus menues à leur extrémité, Leur substance est dure et calcaire, de même que le têt ; elles sont généralement composées d’un pédoncule, ou, si on aime mieux, d’une tige, et d’une partie menue, d’an filet, qui est, à proprement dire, le corps principal de l’antenne. Le pédoncule est formé de trois à quatre articles, le plus souvent de trois, beaucoup plus gros que le reste de l'antenne , d’une figure plus ou moins cylindrique , quelque- fois anguleux ou épineux, et dont celui de la base, ou celui qui vient immédiatement après lui, est dans quelques-uns ou dilaté -Jatéralement ou accompagné d’une appen- dice, d’une écaille extérieure assez grande, eutière ou divisée, et même épineuse, qu’on peut nommer aleron. Le corps principal de l’antenne ou le filet est une suite d’un grand nombre de pelits C4 40 HISTOIRE articles qui diminuent insensiblement de grandeur. Ce filet est ou simple, ou double, ou triple; sa surface est unie dans le grand nombre, hérissée de piquans dans les pali- nures, velue ou ciliée dans les hippes, les albunées. Les antennes ont leur insertion à la partie antérieure du têt, aux environs des yeux. On désigne sous la dénomination d’exté- rieures celles qui sont les plus latérales; elles sont ordinairement les plus grandes, simples, et découvertes ou saillantes ; c’est elles dont le pédoncule a quelquefois sur le côte extérieur une appendice ou une écaille. Leur forme est sur-tout très - particulière dans les scyllares. Le filet est presque nul, et les articles du pédoncule sont prodigieu- sement dilatés, et ressemblent, dans leur ensemble, à une sorte de crête. Les antennes intermédiaires, celles qui sont le plus près du milieu du bord antérieur du têt, sont appelées intérieures. Leur filet est le plus souvent double ou triple; mais ce filet, dans les brachyures, et même dans les premiers genres des macroures, est beaucoup plus court que le pédoncule. La plupart des brachyures ont, en outre, ces antennes re- pliées sur elles-mêmes, et logées chacune DES MALACOSTRACES. La dans une fossette, sous le milieu du bord antérieur du têt, ou la partie qui est sou- vent plus ou moins avancée en forme de bec, ou distincte et occupant l’espace qui est entre les yeux. On observera aussi que les quatre antennes des crustacés de cette division sont généralement beaucoup plus petites que celles des macroures et des bran- chiogastres ; quelquefois même a-t-on de la peine à les trouver, comme dans les ma- tutes. Les antennes extérieures ont com- munément leur naissance placée près dw canthus interne des yeux, ou au dessous de ces organes ; mais les porcellanes les ont in- sérées derrière eux , sur le côté extérieur. Dans les grapses le bord antérieur du têt se courbe en dessous, presque à angle droit, et recouvre les quatre. Les ahtennes se trouvent dans un grand nombre sur une même ligne; mais dans plusieurs autres, principalement les bran- chiogastres, elles sont sur deux lignes : celles- ci sont supérieures à celles-là. Les yeux de la plus grande partie des ma- lacostracés ont des caractères qui éloignent beaucoup ces animaux des insectes. Ils ont un support ou un pédoncule mobile, et sont logés chacun dans une cavité du bord 42 HISTOIRE antérieur du têt. Ils occupent le plus sou- vent l’extrémiié du support; mais quelque- fois , comme dans quelques ocypodes, ils sont sur l’un de ses côtés; le pédoncule fait même une saillie au dela. Ce pédoncule est grand dâns les ocypodes, et plus encore dans les podopthalmes, où sa longueur égale au moins la moitié de la largeur de celle de la carapace ; sa forme est presque cylindrique , mais quelquefois 1} est aplati, et ressemble à une écaille. La cornée est une lentille plus ou moins con- vexe, souvent en demi-sphère, membra- neuse, à facettes, et comme enchassée dans une capsule. Cette disposition d’yeux est commune à tous les malacostracés de mon premier ordre ; mais on ne la retrouve plus dans les branchiogastres, dès qu’on est sorti du genre des squilles, qui est à la tête de cet ordre. Ici l'organe de la vue ne se dis- tingue que par un groupe de petits points élevés et contigus. Le professeur Lamarck, d'après cela, a bien divisé les crustacés en deux sections : les pédiocles (yeux pédiculés), et sessiliocles ( yeux sessiles). Nous avons cru que la situation des branchies nous four- nissoit deux coupes également bonnes, et qui, en séparant les squilles, quoique DES MALACOSTRACES. 43 pédiocles, des malacostracés de cette division de Lamarck, nous offroit une marche plus nalurelle , l’organisation des squilles étant, sous quelques rapports, très- éloignée de celle des autres crustacés. Les grapses, les scyllares ont leurs yeux près des angles latéraux du bord antérieur du têt; dans le genre des crustacés ils sont vers le milieu de ce bord. Il n’est point d'animaux connus dont la bouche présente un appareil aussi nombreux d'organes. Mon ami Olivier en a donné la description et la figure dans son excellent Mémoire sur les parties de la bouche des insectes ( Journal de physique , juin, 1788 ). Je m'en suis aussi occupé, et j'ai fait des- siner les mêmes organes dans le second vo- lume de cette Histoire, planches I et IL. Nous devons cependant avouer que les fonctions de toutes ces parties ne sont pas encore bien positivement connues ; qu’elles paroissent , du moins quelques-unes, con- tribuer à la manducation et à la respiration : on ne peut guère le révoquer en doute, lorsqu'on voit que la plupart. de ces pièces ont chacune, dans les brachyures au moins, un muscle latéral fort long, en forme de courroie, velu, et à poils doux, qui se 4 HISTOIRE couche sur les branchies. L'anatomiste nous éclairera sans doute un jour à cet égard. Ne parlons que des formes, sans chercher, faute de données suffisantes, à indiquer leur destination. Baster et De Géer sont les premiers observateurs qui aient examiné en détail les parties de la bouche de quelques malacostracés; ils ont nommé ras les pièces extérieures (Histoire naturelle des insectes, tome II, planche II, fig. 8 et9); celles qui sont placées entre les précédentes 6t les mandibules sont des lèvres pour Baster, et des barbillons pour De Géer. Fabricius appelle méchoires extérieures la même pièce de la fig. 8. 11 la considère comme bifide, et suppose que chaque divi- sion est surmontée d’un palpe, a a, fig. 8 et 9. Olivier fait de la même pièce un palpe bifide. L’entomologiste de Kiïell donne la même dénomination à la pièce de la fig. 7, et en cela il montre évidemment qu'il n’est pas d'accord avec lui-même, puisque cette partie-ci est à peu près figurée de même que l’autre, et qu'il falloit dès-lors leur affecter une même désignation. La pièce suivante, fig. 6, est pour ce naturaliste une mâchoire trifide, et dont le lobe extérieur porte à son sommet un palpe a. Olivier y 4 DES MALACOSTRACES. 45 voit un palpe et une lèvre inférieure. Les divisions de cette pièce, si l’on en excepte lextérieure, sont des feuillets, et n’ont rien de semblable avec la division interne des pièces dont nous avons parlé. La même raison a engagé aussi Fabricius à nommer encore méchoire la pièce de la fig. 5; l’en- tomologiste français la regarde comme une autre lèvre inférieure. Il y a une cinquième pièce, fig. 4, dont ce dernier n'a pas fait mention, et que Fabricius nomme /évre inférieure. Chaque pièce est double, une de chaque côté; elles sont sur deux rangées longitudinales et se recouvrent progressive- ment jusqu'aux mandibules. Ces derniers organes out la même dénomination dans les deux naturalistes, ainsi que la pièce ou le palpe qui est au dessus de chacune de ces mandibules. L'auteur dè la Faune parisienne, Wal- ckenaer, qui a donné plusieurs idées ingé- nieuses au sujet d’une réforme à établir dans la nomenclaiure entomologique , nomme les parties des figures 4— 9 des maxillèites, maxillettæ. J'observerai avec impartialité à cet aimable savant, 1° que cette dénomi- nation suppose qu'on regarde généralement comme des espèces de mâchoires ces par- 46 HISTOIRE ties, et on vient de voir qu'il n’y a pas trop, à cet égard, d’uniformité d’acception; 2° que ce nom de naxillètes ne sauroit convenir à des parties qui différent sensi- blement entre elles; fig. 8, 7, 6, 4eth; 3° que cette dénominalion, sur-tout la la- tine, a trop de rapports avec celle de mà- choires, maxillæ , dont elle a été composée ; mais trève de critique dans la formation des noms; j'ai plus besoin qu’un autre d’'in- dulgence. Cette diversité de noms est une preuve qu’on a besoin d'étudier l'usage des parties de la bouche des crustacés, afin qu’étant d'accord sur ce point, l’on puisse créer des dénominations raisonnables. Epargnons à nos lecteurs une description minutieusement délaillée de ces organes; ils voudront bien jeter les yeux sur les deux planches de notre second volume, indiquées plus haut ; ils suivront l’explica- tion des figures, et feront mieux encore, en essayant de détacher les parties de la bouche d'un crabe ou de celle d’uné écre- visse, pour en éludier la composition par- ticulière. Nous nous bornerons à dire ici que cet appareil manducatoire, ou considéré comme tel, est un assemblage de six paires DES MALACOSTRACES. 47 de pièces dures, étant ou calcaires ou car- tilagineuses , disposées sur deux rangs lon- gitudinaux, mais dont cinq paires, à parlir des mandibules, qui sont les pièces les plus internes, sont recouvertes par la paire du dernier rang, l’inférieure et extérieure, et qu'a compiler du second rang, les parties augmentent progressivement d'épaisseur et de volume. Les plus internes ne sont que cartilagineuses, en forme de feuillets, tandis que les dernières ou les plus près de la surface extérieure sont épaisses et calcaires. 1°. Les mandibules, pl. IT, fig. 2 et5, sont très-fortes, d’une consistance osseuse , transversales, attachées avec un tendon au têt vers le milieu de leur face interne, ne pouvant ainsi guère se mouvoir que dans la longueur du corps, et parallèlement. Le corps de chacune d’elle est figuré presque en triangle , et se termine au côté extérieur par un prolongement conique que De Géer nomme racine; le côté interne est grand, droit et tranchant; le supérieur a un sinus d’où part un palpe a à trois articles, et qui se couche sur la mandibule, en gagnant le côté interne ou la portion tranchante. La couronne de la mandibule est quelquefois garnie d’un double rang de dentelures. aa HISTOIRE . Les deux pièces, dont on voit une sa 4, sont collées chacune sur une man- dibule; c’est un feuillet en triangle alongé, ou en spatule tronquée, et accompagné d’une sorte de palpe ou de pièce articulée. F'abricius nomme cette partie une /évre in- Jérieure. 3°. Les deux pièces suivantes, dont on voit une fig. 5, sont un feuillet divisé en six ou sept lanières étroites, dont une même ressemble à un palpe; ce sont les mâchoires tierces de Fabricius, et la lèvre inférieure du rang le plus interne d'Olivier. 4°, Les deux pièces suivantes, dont il y en a une représentée fig. 6 , sont for- mées chacune de trois feuillets, et d’une division extérieure palpiforme, a. Ce sont les mâchoires de la seconde paire de Fa- bricius, et la lèvre inférieure du premier rang , avec un palpe, pour Olivier. L’extrémité a est un filet composé d’un grand nombre de petits articles. 5°. Les deux pièces du cinquième rang; fig. 7, sont les troisièmes palpes d'Olivier et des paipes aussi pour Fabricius. Elles sont formées de deux parties étroites et alongées, l’une interne b de cinq articles, dont le second fort grand , et d’une seconde division DES MALACOSTRACES. 49 division qui est extérieure a, et qui à là suite de deux ou trois articles, dont un plus grand , servant de tige, finit par une soie arquée et lrès-finement articulée. 6°. Les deux pièces exiérieures ou du dernier rang, figure 8, sont les quatrièmes palpes d'Olivier , les mâchoires extérieures de Fabricius. Elles sont composées cha- cune. de deux ‘tiges , portées sur un petit article triangulaire et servant de base : la tige interne a est de cinq articles, dont les deux premiers beaucoup plus grands et larges ; les troisième , quatrième et cin- quième forment une pointe conique rejetée en bas, qui ne paroît même quelquefois pas; de manière que le second article semble terminer la tige ; la division extérieure , fig. 8 b et fig. 9, résulte d’un grand article b, et d’une soie ou d’un filet ayant un article assez grand à sa naissance , et -une infinité d’autres très - pelits ensuite. Cette soie est arquée et cachée souvent par la division interne. Je me suis servi avec beaucoup d’avan- tage des caracières que fournissent ces pièces extérieures , pour l'établissement de mes genres. En combinant ces notes indicatives avec celles que l’on prend des antennes et Jns. Tour V. D 6o HISTOIRE de la forme du corps, on a des moyeris souvent plus que suffisans pour arriver à la connoissance de la coupe générique. Les organes de la bouche, dont nous venons d'offrir une courte exposition , su- bissent en parlie et respectivement les mêmes changemens que la forme du corps. On le jugera facilement par la compa- raison des fig. 8, 7,6 de la planche IT, avec celles des mêmes numéros de la planche IL: Là nous avons considéré les parties de la bouche d’un brachyure, cancer pagurus Lin. ; et ici celles d’un macroure , l’écrevisse des ruisseaux , astacus fluviatilis K'abr. Mais ces modifications sont bien plus surprenantes lorsqu'on passe d’un crabe à la squille mante. Les pièces désignées par Olivier sous la déno- mination d’antennules ( ou de palpes ) se sont ici converties en des sortes de pattes ou de bras. Ainsi, les quatre premières paires de pattes des squilles, la plus grande ou celle dont l’extrémité est en main fortement dentée, comprise, répondent aux pièces des Big. 8, 7,6 et 5 des planches ci-dessus. Nous avons vu que les pièces du n° 8 étoient bifides ; les deux grands bras de la squille mante , qui en sont les analogues , sont aussi accompagnés , au côté extérieur, d’une pièce DES MALACOSTRACES. 51 longue , menue ,articulée , remontant jusques près des yeux, et que j'ai prise aussi pour une patte. Les dénominations de bras, ap- pliquées par Baster, De Géer, à cette pièce du n° 8, ont donc un assez bon fondement. Quoique le caractère essentiel des palpes soit d’être inséré sur une mandibule, une mâchoire ou la lèvre inférieure , et que dès-lors les organes ci-dessus, n’étant pas dans ce cas, ne puissent rigoureusement, du moins dans mon opinion, être nommés palpes, je leur donnerai cependant ce nom, à. limitation d'Olivier , jusqu’à ce qu’un examen plus sérieux m'ait mis à portée de les désigner autrement. Le mot de barbillon seroit-1l peut-être admissible ? Le nombre des malacostracés, dont a étudié les organes de la génération , se ré- duit à trois ou quatre espèces ; mais l’ana- logie , à laquelle nous sommes forcés de recourir , nous permet de croire qu'à quel- ques différences près les moyens et la ma- nière de se reproduire sont les mêmes. I] est d’ailleurs diffieile, comme on l'a judi- cieusement remarqué, de pouvoir être té- moin des amours de ces animaux , puisqu'ils sont presque toujours cachés sous l’eau ou dans le sable. Quelques espèces cependant, passant D 2 p2 MAS TOHRE une bonne partie de l’année hors de l’eau, pourroient se prêter à l'observation ; celles même qui y. demeurent habituellement pourroient être rassemblées sur les bords de la mer daus une espèce de parc, et le naturaliste, patient et fidèle à poursuivre ses recherches, ne tarderoit pas à acquérir des faits intéressans sur l’histoire de ces ani- maux, sur celle particulièrement de leur reproduction. Les plaisirs de l’amour sont quelquefois chez eux , comme parmi nous, des occasions de combats. Les crabes, à ce que l’on rap- porte, sont très-animés dans cette guerre ; ils s’entre-battent , se heurlent de front à diverses reprises ; Vous croiriez voir deux béliers aux prises l’un avec l’autre. Le mâle, à ce que l’on dit, renverse sa femelle sur le dos; ils s’embrassent et se lient mu- tuellement ventre contre ventre et queue contre queue ; le mâle aide ensuite la fe- melle à se retourner pour être sur ses pattes. La disposition des pâtties sexuelles de ces animaux paroît en effet nous indiquer la nécessité de ce mode d’accouplement. Ces organes sont doubles et inférieurs ; mais leur situation n’est pas la même dans les DES MALACOSTRACES. 53 crabes et dans les écrevisses. Voyons d’abord ceux des crabes; Portius, Swammerdam , Baster et De Géer , sont les observateurs chez lesquels nous pouvons puiser ces con- noissances. Le naturaliste suédois a fourni à Olivier l'extrait suivant : « En écartant la queue du corps de ces insectes (grapsus ruricola Nob.) on voit que sa surface inférieure , également plate , est très-mince des deux côtés ; mais tout le long du milieu il y a une élévation cylin- drique en forme de boyau, qui est vérita- blement une continuation de l'intestin, rempli d’excrémens, et a son extrémité, tout près du bout de la queue , percée d’une ouverture en forme de sphincter , qui est à l’anus. A l’origine du dessous de la queue du mâle , on voit deux tiges écailleuses , un peu aplaties et mobiles à leur base, garnies au bout d’une brosse de poils roïides, et attachées à un anneau en forme de cerceau également écailleux et voûté, par l’ouver- ture duquel l'intestin passe du corps pour se rendre dans la queue. Ce sont ces deux tiges qui paroissent être les parties génitales du crabe mâle. A côté de ces tiges, qui ont à l’extérieur un tubercule , on voit deux petites parties blanches, molles. et flexibles, D 5 5A HISTOIRE attachées au corps et non à la queue. Un peu plus bas cetie queue est encore garnie de deux autres parties élevées, écailleuses , courbées et divisées en articulations mobiles, qui sont aplaties, convexes en dessus et concaves en dessous, et dont celle de l’ex- trémité , qui est plus longue que les autres, se termine en pointe tronquée , el accom- pagnée à sa base d’un petit filet conique , membraneux. Ces parties peuvent servir à Faccouplement. ù « Pour voir la surface inférieure de la queue de la femelle , il faut aussi la soulever et l’écarter du corps , et alors on observe d’abord sur le dessous du corselet deux en- foncemens placés sur la troisième plaque ou tablette , à côté de la naïssance de la troisième paire de paites, et dans chacun desquels il y a un pelit tubercule conique. Il y a toute apparence que ces petites parties sont les deux ouvertures par lesquels l’insecte est fécondé dans l’accouplement. De chaque côté de l'intestin il y a quatre paires de filets mobiles, tels qu’on en voit sous la queue des écrevisses , mais un peu différens : chaque paire de ces filets est composée de deux parties, dont l’exlérieur est en forme de lame aplatie, qui diminue toujours de DES MALACOSTRACES. 55 largeur et se termine en pointe mousse ; elle est garnie tout le long de chaque bord d’une épaisse frange de longs poils et ressemble à une petite plume. L'autre partie, ou lin- térieure , plus longue que la précédente, est un long filet cylindrique , divisé en deux pièces articulées ensemble, dont la première et la plus grosse est droite et cylindrique ; l'autre , qui fait un angle avec la première, est uu filet conique (1), courhé et garni, de distance en distance , d’aigrettes de poils placés sur des espèces de tubercules. Le crabe attache ses œufs à ces huit paires de filets, de la même manière qu’on lobserve dans les écrevisses. Six semaines après lac- couplement, les œufs paroissent au dessous de la queue de la femelle, et bientôt cette queue est obligée de se baisser un peu et de s’écarter du corps , pour faire place à la masse considérable d'œufs que le crabe doit pondre. Après que les petits sont sortis de ces œufs , et ont abandonné leur mère, elle commence à changer de peau ou de vieille écaille ». On pourra ainsi, d’après ces observations , distinguer facilement les crabes mâles des . (x) Ce filet est biarticulé. D 4 56 HISTOIRE femelles ; les filets de la queue , sans parler des organes de la génération , ne sont propres qu'aux femelles. On peut encore se dispenser de cet examen, et reconnoître de suite les sexes à la forme de la queue , du moins dans les crabes ; cette partie du corps est lrian- gulaire et étroite dans les mâles, large, arrondie , et se rapprochant de la figure orbiculaire dans les femelles. Nous avons dit que la position des parties sexuelles des écrevisses n’éloit pas la même que celle des crabes. Les écrevisses mâles ont le premier article de leurs patles postérieures, ou celui qui tient au corps, percé d’un trou, dans lequel est un mamelon charnu , qu’on regarde comme l'organe fécondateur , les vaisseaux spermaliques y aboutissant. Ce mamelon a une petite issue , près laquelle la semence esi répandue, C’est au premier article de la troisième paire que sont situées, dans les écrevisses femelles , les ouvertures qui caractérisent leur sexe (1). Les mâies ici ont, ainsi que les femelles, quatre paires de filets sous la queue. Mais D ES ne SE ERREUR EL ME RU TE € 2 (1) V oyez plus bas l'anatomie interne de l’écrevisse. DES MALACOSTRACES. 57 üs ont de plus qu’elles deux tiges écailleuses , mobiles , qui ont leur attache à la partie inférieure du premier anneau de la queue, à peu près dans linlervalle qui est entre les deux dernières pattes. Ces filets ressemblent essentiellement à ceux des crabes femelles; ils en diffèrent par la grandeur de la tige qui sert de supportaux deux branches , et en ce que ces branches sont plus courtes et presque égales dans leurs dimensions ; leurs côtés sont barbus , comme les plumes d'oiseaux. La première paire de filets est sous le second anneau, la seconde sous la troisième , et ainsi de suite jusqu’au cinquième. Leur branche extérieure est divisée en deux articles. Le filet droit de la première paire a, dans l’écrevisse mâle, une appendice particulière ; la branche , qui est biarticulée , porte à son extrémité une pelile pièce lisse et cartilagineuse, adossée au dernier article. La destination de ces filets, dans les fe- melles, est de servir à retenir les œufs qui y sont attachés, de même quedes grains d’un raisin le sont après sa grappe. Ils y tiennent par un pédicule membraneux, dont les deux extrémités s'élargissent et forment un empatement. On peut en voir la figure dans 58 HISTOIRE De Géer, Mém. insect. tom. VII, pl. xx1r» fig. a et 10. Les malacostracés de la division des bra- chyures ont la queue terminée simplement en pointe ; mais on remarque une autre construction dans celle des macroures. On observe ici dans les deux sexes plusieurs appendices , ordinairement cinq, le plus souvent en forme de nageoires, quelquefois en forme de tiges cylindriques ou coniques, et articulées ; quatre de ces appendices sont articulées par paires , ou ont une base com- mune; ce sont les deux de chaque côté; l'intermédiaire est terminale et quelquefois finit en pointe, tandis que les latérales pré- sentent le côté le plus large. Cette pièce du milieu n’est que le dernier anneau du corps. Ces appendices varient, et pour leur na- ture et pour leur position. Plus Panimal se rapproche des branchiogastres, plus sa queue s’alonge , plus aussi ces appendices se soli- difient, se rapprochent de l'extrémité de la queue el s'élargissent. Dans les pagures, Ze bernard l’hermite, elles ont peu d’étendue, chaque paire latérale est formée d’une pièce étroite , biarticulée, accompagnée vers le bas d’une appendice beaucoup plus petite et insérée latéralement. Peut-être sont- ce DES MALACOSTRACES. 59 des parties répondantes à un filet de Ja queue des autres crabes , la queue de quelques pagures ayant à son extrémité quatre pelites lames aplaties et écailleuses , deux de chaque côté. (De Géer, Mémoir. insect. tome VII, planche xxriIr, fig. 11.) Les pagures sont encore remarquables par la manière dont leurs tarses sont terminés ; sous leur crochet est une pièce relevée, com- posée de petits grains velus, et qui est comme la plante du pied. ( De Géer , cbid, pl. xx1r1, fig. a.) Dans les appendices latérales géminées , l’extérieure est biarticulée ; celle du nulieu est très-srande dans la squille mante ; elle est, ainsi que les autres, dentée et épineuse. Nous voyons sous le corps du même ani- mal plusieurs appendices qu'il seroit très- important de connoître , puisqu'elles se rapprochent pour leurs fonctions de celles des branchies ou des ouïes ; mais , n’ayant sous les yeux que des individus desséchés, je ne pourrois en donner une idée exacte ; je n’en parlerai que pour mettre sur la voie. Ces branchies sont au nombre de dix, placées par paires sous chaque anneau du corps , à commencer par celui qui vient im- médiatement après les dernières pattes, en 6o HISTOIRE allant vers la queue, et rejetées en arrière. Elles sont formées 1° d’une tige transver- sale, parallélipipède, comprimée, en sorte de boîte vuide, dont lenveloppe est en partie cartilagineuse et en partie membra- neuse ; 2° de deux branches cartilagineuses, articulées ; l’extérieure se partage elle-même en deux autres, qui sont réunies par une membrane ; leur extrémité est dilatée en forme de nageoire; la division interne, notamment , est terminée par une pièce large et arrondie; la branche la plus interne est élargie sur les côtés, et garnie sur-tout d'une grande membrane au côté qui avoi- sine la branche extérieure. Ces parties sont plus ou moins barbues et font un volume considérable lorsque l'animal est dans l’eau. Les branchies des crevettes ressemblent assez , pour la forme, aux filets de la queue des écrevisses : les deux branches paroissent seulement avoir un grand nombre d'articles. T'els sont les organes extérieurs des ma- lacostracés. Décrivons maintenant ceux que le scalpel nous fera découvrir. Thomas Willis (1), Swammerdam, DE ME VUCRUEUT O7 3 RARE CREER EE RrNERS een SRSRN RE EE DURE (1) Leeuwenhoeck nous a aussi donné en cette partie quelques observations anatomiques. Nous en parlerons à l’article crangon. Mit ñ Chi LUI SL NE "4 25 ol { “À À: hi ii: M LS + KE a Ç LL. à “EE 12 LAE De S'eve del, M“Iardienw SJ. DES MALACOSTRACES. 6x Roœsel, et Cuvier sur-tout, parleront plus que moi. / Swammerdam a exercé sa patience ana- tomique sur une espèce de pagure, connue sous le nom de bernard l’'hermite, le soidat, pagurus bernardus Fabr. Ayant trouvé quelques individus de cet animal , dont le corps lui paroît être adhérent par son mi- lieu à la coquille où ce crustacé vit habi- tuellement , il en conclut que cette coquille est son enveloppe propre et comme sa peau pierreuse. Îl est très-surpris de ce que Rondelet a avancé que bernard l’hermite se loge toujours dans les coquilles d'autrui, et qu'il n’en a point de propres. Il prétend que ce naturaliste a négligé de consulter l'observation , et 1l demeure convaincu que ces coquilles appartiennent à une seule et même espèce d'animaux , qu’elles se for- ment et croissent avec celui qu'elles ren- ferment , ou notre bernard l’hermite, comme dans tous les testacés. Mais Swammerdam est, à cet égard, dans l'erreur , et l’on ne doute plus aujourd’hui que ce crustacé ne soit un animal parasite, Cet auteur décrit d'abord ses parties extérieures. La bouche a, outre ses deux dents , plusieurs paires d’appendices ou de barbes articulées, et dont 62 HISTOFRE celles de la dernière paire en descendant sont semblables à des pieds. L'animal, dit-il, s’en sert pour prendre sa nourriture. Nous ne suivrons point SwWwammerdam dans sa description du corselet , des pattes et de l'abdomen. Nous nous bornerons à quelques réflexions. Il a vu au premier article des dernières pattes ou de la cinquième paire, celui de la base, une ouverture destinée au passage de la semence, ou des œufs en- core , suivant lui. Cette situation des organes sexuels nous fait voir que les pagures ont plus d’affinité avec les malacostracés ma- croures qu'avec ceux à courte queue. La partie supérieure du dos ou du corselet est couverte d’une espèce de bouclier; la peau des côtés est membraneuse; en la coupant et la levant, on voit les branchies au des- sous. Les côtés de la queue, ou plutôt du veutre,ont chacun trois filels cylindriques et velus ; Rondelet semble en indiquer six, et qui sont tous chargés d'œufs, rangés à la file comme des grains de chapelet. Swammer- dam observe sur le dessous du ventre , assez près du corselet , un point , qu’il prétend être le centre où tous les tendons du thorax et du ventre se réunissent pour former ensuite le Len qui fixe l’animal à la coquille. DES MALACOSTRACES. 63 I! nomme osselets les appendices latérales qui sont près du bout de la queue. L’anus est recouvert par une espèce de marge sinuée sur ses bords, une troisième articulation : c'est sous la seconde qu’est l'issue du rectum. En contractant ces différentes parties, et les rapprochant les unes des autres, l’animal peut ramener sa queue jusqu’à l’ouverture de sa coquille, afin de rendre ses excrémens. A l'ouverture de labdomen on voit d’abord la cuticule et la peau, qui est glan- duleuse , et sous laquelle est une membrane charnue. Ces tégumens étant coupés , on découvre un grand nombre de filamens blanchâtres disposés avec ordre sur des parlies qui ressemblent à des intestins. Ces filamens ne sont que des vaisseaux sanguins blanchâtres. Les parties qui se trouvent en dessous, et qui ressemblent à des intestins, ne sont qu’un amas d’appendices tubulaires, simples ou ramifiées , blanchâtres, et con- tenant une matière en partie séreuse, en partie coagulée. Ces appendices remplissent presque toute la capacité de l’abdsmen, sont attachées ensemble par les vaisseaux san- guins, partent de deux troncs communs dont la naissance est près du pylore , et se ter- minent par des cul-de-sacs. Dans beaucoup 64 HISTOIRE de poissons, le pancréas a celle structure, et Swammerdam pense qu’en examinant ces appendices dans de gros crabes, on pourroit découvrir si elles n’en font pas l'usage. L’'intestin paroît entre les appendices, au fond des muscies de l'abdomen. Il s'étend, presque sans aucune sinuosité, de l'estomac à la queue. Swammerdam l’a trouvé plein d'excrémens gris, qui, Vus au microscope , semblent être composés de grains crystallins de figure régulière. L’estomac, dont la con- sistance est en parlie osseuse et en partie membraneuse, renfermoit aussi une matière semblable ,et quelques membranes fibreuses ; sa partie supérieure est située dans le dos, et l’inférieure dans le thorax. Un grand ombre de muscles, qui l’environnent de toutes parts, le soutiennent , et servent à ses mouvemens. La cavité de ce viscère offre trois dents distinctes divisées en plusieurs petites pointes ; elles sont d’un jaune pâle, et prennent peu à peu un verd foncé du côté où elles se divisent en pointes. II y a encore deux parties osseuses très-Inégales , analogues à des denis. Vers le commencement du rectum est un autre intestin de médiocre longueur, faisant quelques DES MALACOSTRACES. 65 quelques circonvolutions, et renfermant une matière assez semblable à celle des appen- dices du pancréas. Swammerdam le regarde, avec doute cependant, comme: un cœcum. Sur l’un et l’autre côté des appendices ; dans l’abdomen, se voient deux vaisseaux spermatiques , se contournant en différens endroits, se fronçant ensuite, et se termi- nant par un tube étroit. Celui du côté droit est beaucoup plus grand que l’autre. Une des extrémités de ces vaisseaux débouche dans la cinquième phalange (à commencer à compter par le tarse) des pieds de la der- nière paire. L'issue qui donne passage à ces vaisseaux est très - distincte. On peut les retirer par cette ouverture, et les séparer du pied. La matière qu’ils renferment est blanche , et, exposée au foyer d’un micros- cope, elle paroît composée de pétits globules réguliers ; mais Swammerdam ne sait pas si celte matière est spermatique ou composée de geriues d’ovaires, ayant trouvé cette substance d’une figure semblable dans dix individus qu’il a étudiés. Les circonvolutions de ces vaisseaux sont liées ensemble par des vaisseaux sanguins ; déployés, leur lon- gueur est d'environ dix pouces et demi de Hollande. | , Ins. Tome V. E 66 HISTOIRE La cavité de l'abdomen n’a rien présenté de plus à Swammerdam, si ce n'est un assez grand nombre de muscles placés au fond du ventre, et vers lesquels s’avancent les nerfs qui viennent de la moëlle épinière. Tous les muscles aboutissent par leurs ten- dons à un point central dont nous avons parlé. Le thorax étant ouvert sur le dos, on voit d’abord l’estomac avec ses muscles. Ce viscére est assez grand, et situé sur le dos. MERE Le cœur est placé sur lintestin près de l'estomac; 1l est de substance et de couleur de chair, mais blanchâtre sur les côtés et en dessous. Son extrémité va un peu en pointe. Sa partie supérieure produit quatre vaisseaux, et l'inférieure deux, dont l’un est plus grand et a des parois plus minces que l’autre; l’autre jette quelques ramifica- tions, La surface supérieure du cœur a plusieurs enfoncemens ; sa cavité est pleine de fibres et de colonnes charnues, de même que le cœur dans l’homme : on n’y voit qu'un ventricule. Swammerdam n’a pu dé- couvrir d'orëillette ; mais il a vu distincte- ment des vaisseaux blauchâtres partir du cœur , se distribuer aux parties supérieure DES MALACOSTRACES. 67 et inférieure du corps, et sur - tout aux branchies. Les branchies ou ouïes sont au nombre de vingt-deux; onze de chaque côté du corps; elles sont placées sur les côtés de la poitrine , entre les cavités osseuses formées par les articulations des pattes; elles sont pyramidales , commencent par une large base, et finissent en pointe. En dessus, elles sont divisées longitudinalement en deux parties, dont chacune est composée d’un grand nombre de feuillets, comme ceux d'un livre, et pouvant de même se séparer les uns des autres : leur substance est en parte cartilagineuse et en partie membra- neuse. Les vaisseaux sanguins courent sur Ja portion cartilagineuse. Le thorax offre la naissance des appen- dices du pancréas. Ces parties étant enlevées avec l’estomac ; le cœur et l’intestin, on trouve la moëlie épinière située au fond du thorax, sans aucune enveloppe osseuse. Le cerveau, dont la moëlle épinière est le prolongement, est placé au dessous de l'articulation des yeux dans la tête, qui est courte et adhé- rente au thorax. Il se divise en deux lobes placés un de chaque côté. Les nerfs optiques E 2 68 | HISTOIRE se croisent sur le cerveau , et de là vont aboutir aux yeux. La partie inférieure du cerveau produit deux gros nerfs, laissant entre eux un intervalle assez considérable par où passe l’œsophage, qui est très-court, posé sous le cerveau, mais qui passe ensuite, ainsi que le canal intestinal, sur la moëlle épinière dans le thorax et l'abdomen. Ces deux nerfs ou troncs de la moëlle se réu- nissent un peu plus bas, et forment un œud considérable, d’où grand nombre de nerfs se distribuent aux parties musculeuses du thorax, des bras et des pieds. Swam- inerdam dit qu’on ne voit point de nœuds médullaires dans le tronc de la moëlle de l’homme et des quadrupèdes, mais qu'il y en a dans les nerfs qu’elle produit, ce qui revient au même. Malpighi, n'ayant pas vu cette analogie de la moëlle de l’homme et de celle des autres animaux, a supposé faus- sement plusieurs cerveaux dans la moëlle épinière du ver à soie. À partir de ce nœud, la moëlle épinière du bernard lhermite se réduit à un tronc simple , renflé cependant en cmq endroits, ou ayant cinq nœuds, dont le dernier jette des nerfs qui se rendent aux muscles de la queue. Tous les nerfs qui parlent de ces nœuds se distribuent aux DES MALACOSTRACES. 69 muscles de l'abdomen ; mais ceux qui partent des intervalles vont gagner les viscères. Au sortir du cerveau les nerfs optiques passent dans un anneau dur et dentelé de l'œil, où ils se dilatent de nouveau et se prolongent jusqu’au bord de la tunique cornée. Leur extrémité est sphérique. Le globe de l’œil ne renferme pas les humeurs que l’on trouve dans ceux de l’homme et des quadrupèdes. Au dessous de la cornée est une matière de la même couleur que la gelée de veau, ayant des divisions régu- lières. Swvammerdam n'est cependant pas certain de lexistence de ceite matière , n'ayant rien vu de semblable dans les yeux des insectes, et pouvant attribuer son ori- gine au séjour de ces crustacés dans l'esprit de vin. La cornée est un assemblage d’un grand nombre de plans hexagones , formant la maille d’un réseau. Cette cornée est moins convexe que celle des insectes, les faceites dont elle est composée étant plus planes et plus petites ; les cavités de ces plans offroient encore la matière gélatineuse dont nous avons parlé, et cette matière avoit autant de divisions que la cornée. Un grand nombre de petites fibres sont attachées à la surface E 3 7 HISTOIRE inférieure de cette cornée , comme les éta- mines du tournesol le sont à leur base. Ces fibres, sur lesquelles repose la matière gé- latineuse , sont liées ensemble par une mem- brane noire à l’intérieur, mais dont le côté supérieur, que l’on aperçoit à travers la substance gélatineuse , tire sur le verd. Swammerdam l'appelle tunique uvée. Ces fibres sont des pyramides renversées. Etant détachées, leur partie supérieure est brune , l’inférieure noire , celle du milieu transparente; toutes se lerminent par une matière grise de la couleur du cerveau, et sous laquelle on voit l’extrémité du nerf optique. À l’aide du microscope, l’on découvre que ces fibres sont composées d’une suite de petites fibres régulières , formées elles-mêmes de globules, et parmi lesquelles on aperçoit quelques membranes parsemées aussi de globules, avec des vaisseaux rampans entre eux. La cornée est transparente , et laisse voir Puvée qui est verdâtre; elle est recouverte d'un côté par le prolongement triangulaire de l’anneau dur et dentelé de l'œil, ce qui lui donne une sorte de ressemblance à un bonnet posé obliquement sur la tête. Swvam- ; ; a FPE PEAR 7.8.7 : 7 De Jeve del, Bigant Er DES MALACOSTRACES. 91 merdam s'arrête ici, et déclare qu'il ne peut expliquer comment s'opère la vision dans l'œil de l’animal. Nous donnons ici la plupart des figures de ce grand anatomiste pour bien comprendre ses observations. De l’anatomie du bernard l’hermite nous passerons à celle que Willis a donné de l’écrevisse , et que nous donnerons telle qu’elle est dans la Collection académique , partie étrangère, tom. IV, pag. 593. L’écrevisse, le crabe, la squille, le homard et tous les autres crustacés de ce genre, qui nagent, pour ainsi dire, à rebours, ont aussi leurs parties situées à rebours par rapport aux autres animaux. 1°. Les membres et les parties motrices ont les os en dehors et la chair en dedans ; en sorte que presque tous les muscles des pieds , des bras, de la queue, du dos et de la tête, excepté les muscles temporaux , sont recouverts de toutes parts d’une enve- loppe écailleuse ; cette enveloppe est enduite intérieurement d’une mucosité épaisse , pur- purine et analogue à celle des poissons mous, exceplé que celle-ci n’est point purpurine ; il faudroit que quelque chimiste bon physi- E 4 m2 EST: 0. KT ET cien recherchât les causes de cette différence de couleur. 20, Le même renversement qui se trouve dans la position des os et de la chair des crustacés, se trouve encore dans la position de leurs parties internes et de leurs viscères; le foie, l'estomac et la matrice sont situés dans la région supérieure du corps; le cœur est contigu à l'extrémité inférieure du dos, et la moëlle épinière prend son cours sous les viscères et sur la partie inférieure de l'enveloppe écailleuse , et s'engage dans les comnmissures du sternum. Pour bien voir toutes les parties et les viscères de l’écrevisse ,1l faut enlever d’abord l'enveloppe écailleuse , avec la mucosité purpurine et la membrane qui se trouve dessous immédiatement ; au haut de la tête se présente le cerveau , de couleur verdâtre, d’un volume médiocre , et comme divisé en deux lobes : du cerveau partent les deux nerfs optiques; les prolongemens mamillaires et les deux branches de la moëlle épinière, demeurant d’abord séparés, s'unissent en- suite, puis se séparent encore. La bouche a deux dents; elle communique avec le veniricule par l’'œsophage , qui est droit et fort court. SV xEr. gart E + _Bre De Jeve del. | He uk is k A UE ve ve ui 4 ne Sur ; LENS ta Fu que EE me FA Me h ne dE ox Le DAS RNCS SRE LU LPS AS PAPETERIE FE PART EM RE PAIE À Era D 0 M ee) 16 PA 27 dde FAURE d ; LU FA Ë CU * à AR PTE PR CURE VA A NA à FPE LME CHE SAS DURS ve Le Re uiEen R ) han i 141 ! by ‘ " \ LA PAR ON ETES NRA hs x RAR 4 r NP 4 LT à À + eu t LAN va ya 13 Le AT o & DNS à REX PRIS EE NAT & 4 AU NE ti PERS PUNÈRS AE APR TU ES ait A UNE UT HUPAC “ \ 120 dr SA PA SOU : + d ri a # “ Là ja à LI J à À Hs LT #1 | A à dE x HE tri 4 #1 14 | 4 d { CES VAUT P £ 5 ile à “ à SN éd S?1 1 we ve y 4 Les »Ÿ sr FH | Fiaé : se as Non Lan 4 ù 4 w'} bi mike # \ L! * l n \ » de È re « Bd” 16 0 { L: » à e” L ACT AT RUES LE ‘ 4 : } C7 ASS ï DES MALACOSTRACES. 73 Le ventricule est grand et composé d’une membrane très-épaisse et très-forte ; on y remarque trois dents, qui aident sans doute à la trituration des alimenrs ; cette tritu- ration se commence dans la bouche par l'action des muscles temporaux , et dans l'estomac par l’action d’une paire de muscles attachés de part et d’autre aux côtes de l'estomac. Ces mêmes côtes de l'estomac donnent naissance à deux corps glanduleux, remplis de plusieurs vaisseaux variqueux , sem- blables à de petits intestins ; ces deux corps glanduleux s'étendent jusqu'à l’extrémité du tronc, et se terminent par deux lobes poinius : il y a communication entre ces corps et l'estomac; car, lorsque l’on soufile l'estomac, l'air passe dans ces corps ; on les regarde ordinairement dans les crustacés, et même dans les testacés, comme le foie de l’animal : et en effet , je croirois volontiers qu’ils font les fonctions du foie et du mésen- tère. Malpighi a découvert, dans le ver à soie et dans d’autres insectes , quelque chose d’analogue à ces corps glanduleux ; sur quoi je remarque qu’en observant attentivement la conformation de ces parties, qui, dans certains poissons et dans quelques insecles, - 7k HISTOIRE tiennent lieu du foie et du mésentère , on pourroit faire des découvertes utiles sur les véritables usages du foie et du mésentère dans les animaux qui ont du sang. Dans l’écrevisse mâle, les corps sperma- tiques ou teslicules prennent naissance des deux côlés. de l’œsophage , au dessus de l’origine des corps glanduleux ; ils s'étendent vers l’extrémité inférieure du tronc, où, étant arrivés, ils deviennent plus com- pactes , plus arrondis , plus semblables à des épididymes , et se terminent par deux verges, dont la pointe sort au dehors par une ouverture qui se trouve dans la pre- mière phalange des pieds de l’avant-dernière paire. Semblablement dans l’écrevisse femelle , les deux ovaires sont posés des deux côtés de l’æœsophage et de l’estomac; ils commu- niquent avec les deux cornes de la matrice, qui est située à l’extrémité inférieure du tronc, et ces deux cornes ont chacune leur orifice extérieur dans la première phalange des pieds de l'avant - dernière paire ; c’est dans ce double vagin que sont reçues les deux verges du mâle, et c’est par la même issue que sortent les œufs au tems de la ponte. DES MALACOSTRACES. 75 Au dessous du ventricule, et même de l'origine des autres viscères, en un mot, à l'extrémité inférieure du dos, se trouve le péricarpe , et dans le péricarpe le cœur palpitant : la systole et la diastole sont fortes et fréquentes , comme dans les animaux qui ont du sang ; le cœur est de couleur blan- châtre ; c’est une espèce de muscle conique, dont la cavité est assez grande, qui est for- üfié par plusieurs fibres ou colonnes char- nues , et dont les parois présentent plusieurs petites cavités. L’aorte part de la partie supérieure du cœur , et se partage à sa naissance en deux branches , lesquelles se portent vers les ouïes : les deux troncs de la veine cave, le descendant et lascendant, s'unissent sur la partie du cœur qui regarde le dos, et pé- nètrent aussitôt dans l'oreillette. Lorsque le cœur se dilate, il reçoit le liquide con- tenu dans la veine ; et lorsqu'il se contracte, il pousse ce même liquide dans l'aorte. Quoique les crustacés n'aient point de sang , non plus que les testacés , ils ont cependant des espèces de poumons ou des ouïes fort amples , et en grande quantité ; ces ouies ne sont point dispersées par tout le corps, comme sont les trachées dans la 76 HISTOIRE plupart des insectes terrestres , maïs sont réunies en petils faisceaux , et situées de chaque côté sous le bord de lenveloppe écailleuse ; la partie inférieure externe des ouïes, qui est large et obtuse , s'attache au pieds qui ont leur origine dans le sternum ; la partie supérieure interne s'étend sous l’en- veloppe ; elle est un peu pointue et sans aucune adhérence , mais au contraire libre et isolée; en quoi l’écrevisse diffère des autres poissons , dont les ouïes s’attachent par les deux extrémités à des parties solides. Les ouïes de l’écrevisse ont chacune trois sinus : il y en a deux qui servent manifes- tement à la circulation du liquide vital; car , en injectant dans le cœur une liqueur colo- rée , elle se présente d’abord dans l’un de ces sinus , et revient au cœur par un autre: nous parlerons tout à l’heure du troisième ; ces sinus portent des prolongemens fibreux, semblables à des franges ou à des ,barbes de plume. Comme ces prolongemens sont spongieux ; ils sont propres à absorber le liquide environnant à chaque diastole , et à le rendre à chaque systole. Le troisième sinus s'étend de l'extrémité de l’ouïe jusqu’à la base où il s’ouvre dans un canal commun à toutes les ouïes du DES MALACOSTRACES. 77 même côté ; et ce canal a un orifice assez large auprès de l'insertion de louïe supé- rieure, laquelle a un mouvement continuel de systole et de diastole. Il est facile de reconnoître ce canal dans une écrevisse hors de l’eau ; car, à chaque systole de cette ouïe supérieure, on voit une goutte d’eau sortir de lorifice de ce canal dont nous venons de parier ; si l’on injecte dans cet orifice une liqueur colorée , elle se répandra dans ce canal commun ; de là , dans toutes les ouïes, dans la cavité des fibres qui constituent les franges des ouïes ; dans tous les pieds et tous les bras, dont la cavité n’est pas exactement remplie par les muscles , et enfin dans la cavité intérieure du corps ; si au lieu de la liqueur colorée on injecte de Fair, dans ce cas , on voit se gonfler toutes les parties où nous avons dit que pénétroit la liqueur colorée. Ne peut-on pas regarder ce canal com- mun avec son orifice extérieur d'une part, et le troisième sinus des ouïes d'auire part, comme une espèce de trachée qui aspire leau à chaque diastole , et qui l'expire à chaque systole , en sorte qu’on pourroit supposer aux écrevisses une espèce de res- piration aqueuse ? 78 HISTOIRE Roœsel nous a donné , après Willis ; l'anatomie de lécrevisse , avec des figures très-belles , comme toutes celles dont 1l est l'auteur. Nous allons présenter avec Bosc (1) un court résumé de ses observations. Nous terminerons ensuite par celles d’un des plus grands anatomistes modernes , Cuvier. Le têt qui forme la croûte supérieure de l'écrevisse, ou le corselet étant enlevé, se présente, de chaque côté, une matière d’um jaune rougeâtre ( le foie ? ); au dessous est l'ouverture des ouïes, fermée de plusieurs feuillets, au milieu desquels est un tuber- cule qui semble être le point central du mouvement. Cette ouverture communique avec les branchies qui sont des lames brunes, frangées, courbées en dessus , semblables à des feuillets. Elles sont accompagnées de filets membraneux et plumeux, et de poils noirs et frisés. Elles occupent les côtés du corselet , et leur consistance coriace, leur peu de saveur les fait rejeter , lorsqu'on mange ces animaux. [estomac est composé de trois forles membranes et contient trois dents armées de pointes, et qui peuvent se SAGE Midi seine 0 Cie 1 0e HO ln MONA (1) Histoire naturelle des crustacés. (Buffon , édit. de Castel , tome I, page 119.) DES MALACOSTRACES. 79 réunir de manière à broyer les matières soumises à leur action. Il y en à deux plus grandes, qui ont cinq pointes ou tubercules ; la plus petite n’en a que trois. En descendant vers le milieu du corps paroissent les testi- cules, qui sont partagés en trois portions, deux en devant, et une plus grosse en arrière. Entre ce testicule et l’origine de la queue est le cœur , dont la figure est pentagonale, la couleur blanchâtre , et d’où sortent quatre vaisseaux , trois en avant et un par derrière. Celui du milieu des antérieurs va à la tête, les deux autres gagnent les côtés , et le dernier la queue. Des vaisseaux, formant plusieurs circonvolutions , blancs, ressem- blant à un gros fil, occupent un assez grand espace, derrière le cœur et sur ses côtés. Leur épaisseur varie suivant les tems ; ce sont les vaisseaux spermaliques. Dans les femelles, cette même partie est remplie par les ovaires qui s'étendent même lorsque les œufs sont gonflés jusques sous les branchies. L’eslomac, qui est placé au dessus de la bouche, offre à sa partie postérieure et latérale deux globes dont emploi est in- connu , et à sa parlie supérieure un autre, qui est la vésicule du fiel. C’est entre ces trois globules que l’estomac se décharge dans 80 HISTOIRE l'intestin, vaisseau droit et cartilagineux qui va se perdre à l’extrémité de la queue. Cet intestin est accompagné d’une veine et d’un filet nerveux parsemés de ganglions. Le testicule est jaunâtre, inégal à sa sur- face, et glanduleux dans son intérieur. Les deux vaisseaux spermaliques naissent sous ses deux petits lobes, à la partie supérieure du grand ; ils sont très-minces à leur ori- gine, mais ils augmentent insensiblement en grosseur et en force; ils sont plus gonflés dans le tems de l’accouplement, étant alors remplis de semence , dont la substance est dure et blanche ; ils sont très -repliés sur eux-mêmes, et leur longueur peut être de sept pouces, plus ou moins. {ls vont aboutir, à la racine des deux pattes postérieures, à de gros tubercules qui sont les organes exté- rieurs sexuels du mâle. La pression fait sortir la semence de ces trous dans le tems des amours de ces animaux. L’'ovaire de la femelle, qu’on observe en tout tems, mais qui est plus remarquable à l’époque de la ponte, paroît composé, de même que le testicule, de trois lobes, deux en haut, géminés et égaux, et un inférieur plus grand. Cet ovaire renferme aussi des œufs de trois grandeurs différentes ; les. plus DES MALACOSTRACES. 81 plus avancés sont grands et bruns ; ceux qui ne doivent être pondus que lannée suivante ont à peu près la grosseur des pré- cédens, mais ils sont jaunes ; les autres sont plus ou moins blanchätres. De cet ovaire partent deux gros canaux qui se terminent et ont leur issue à la première articulation des pattes du milieu. A la sortie de l’ovaire les œufs sont atta- chés à un fil, et restent un instant pendans ; mais l’écrevisse, à l’aide des mouvemens de sa queue et de ses pattes, les fait passer sur les filets de la partie inférieure de sa queue , et les y distribue également ; ils y sont fixés par les poils de ces fibres et la viscosité naturelle de leur pédicule. Vus au micros- cope, l'enveloppe de ces œufs paroït double, et leur pédicule n’est que lexpansion de l'enveloppe extérieure , qui est ainsi une espèce de sac. Nous avous vu que Wällis plaçoit l'issue des organes sexuels des écrevisses à la pre- mière phalange des avant-dernières pattes. C’est une erreur, comme le prouve luna- nimité des témoignages contraires que je viens de citer. Dans la figure qu'il donne pour faire connoître la position des organes de la génération de l’écrevisse femelle , il. Ins. Tome V. F - Ba HISTOIRE représente une patle fourchue au bout ( Collection académique, parte étrangére , tome IV, pl. xxxv, fig. 4); or les pattes de la quatrième ou avant-dernière paire ne sont pas fourchues , ce qui prouve quil y a ici quelque méprise. tn Nous n'avons pas donné d'extrait des observations anatomiques faites sur l’écre- visse par Portius (Ephémérides des curieux de la Nature, déc. 2, an. 6, 1687 , obser- vation 14°), ayant jugé celles que nous avons insérées ici plus complettes. Il en est cependant qui méritent d’être rapportées. Les homards femelles, astacus marinus, pondent des œufs plus petits, plus nombreux et moins ramassés que les écrevisses d’eau douce. Les mâles des deux espèces ont une paire de barbes ou de filets de plus que les femelles, c’est-à-dire, cinq au lieu de quatre. Ce sont les deux pièces tournées vers la poitrine que nous avons observées avec De Géer. Ces barbes sont plus fortes et plus dures que les autres, cartilagineuses, et ter- minées comme une bande également carti- lagineuse qui seroit contournée en cylindre. Dans le homard mâle, leur consistance , à l'exception de l’extrémité , est encore plus “ferme, élant de la nature de los. L'inté- \ DES MALACOSTRACES. 83 rieur est creux, et contient plusieurs parties. L’écrevisse mâle s’en sert peut-être dans le tems du frai pour exciter davantage, par le moyen d’un frottement , les organes de la génération. Le homard a de plus que l’écrevisse huit espèces de petites plumes qui naissent des huit petites barbes de la queue, et qui forment deux ailes composées cha- cune de quatre plumes ; je me sers des ex- pressions de lauteur. L’orifice, donnant passage aux œufs dans l’écrevisse femelle , est ovale, et recouvert sur ses bords par une membrane tendue de dedans en dehors. Cetile membrane n’a aucune adhésion du côté de la poitrine, et ne sauroit gêner l'émission des œufs; elle ressemble, à la première inspection, à un muscle solide ; mais il est aisé de découvrir que ce n’est qu'une sorte de voile qui cache le conduit des ovaires, s’ouvrant d’un côté et se con- tractant de l’autre. Portius nomme bras les pattes terminées par des pinces, et pailes celles dont lextrémité est simple ou sans division. Les deux orifices ovales, dont nous venons de parler, sont situés à la première phalange de la troisième paire de bras. Ce fait est constaté par des autorités plus récentes ; mais 1] en est un qui ne paroît pas être fondé a 84 HISTOIRE , sur d’autres témoignages. Portius, en dissé- quant une écrevisse femelle , reconnut que le canal, qui partoit du côté gauche de l'ovaire, s'étoit divisé en deux branches, dont l'une aboutissoit à l’orifice ordinaire, et l’autre à celui de la première phalange de la première patte gauche, c’est-à-dire, qu'il y avoit de ce côté deux ouvertures au lieu d’une. Portius avoit observé, avant Roœsel , que les ovaires renferment des œufs dans tous les tems, et que ces œufs sont de grosseurs et de couleurs différentes, suivant leur âge. A mesure qu'ils sont plus gros, ils sont plus pressés, et leur compression les rend po- lyèdres ; mais ils reprennent une figure sphérique dès qu’ils sont pondus. Le cœur est couché sur les ovaires dans les femelles ; il est blanchâtre, ainsi que les Vaisseaux qui en sortent : ses pulsations le font seules distinguer avec ses veines, des autres membranes et de la substance mus- culaire qui l’environnent. )r . A ® pl À Dans l’écrevisse mâle ce viscére est placé sur les testicules. Les vaisseaux déférens ‘ aboutissent à une petite protubérance Cyr lindrique percée d’un orifice, qui se trouve | dans la première phalange des dernières DES MALACOSTRACES. 85 pattes. J/issue de cette protubérance est recouverte par une sorte de tubercule ou une membrane gonflée. A l’un des côtés de cette caroncule est un poil gros à sa racine, terminé en pointe, et qui fait par sa posi- tion que cette caroncule ressemble à lex- trémité du dernier article de la queue de cerlains scorpions, ou à üu grain de millet armé d’une pointe. Cette caroncule se des- sèche et s’affaisse après la mort de animal, et laisse voir une pelite cavité dans linté- rieur de la première phalange de ces pattes. La manière dont le mâle imtroduit ses organes dans l’acte de la génération n’est pas facile à concevoir: Peut-être, suivant Portius, ne féconde-t-1l les œufs qu’en les arrosant de sa semence lorsqu'ils sont pondus. La ponte se fait aux mois de novembre et de décembre, se continue même en janvier et février. On trouve rarement des œufs altachés aux petites barbes de la queue dans le mois de mars. (Voyez la Collect. académ. partie étrang. tom. IV , pag. 127.) Quoique nous: ayons dit que la position des organes sexuels étoit différente dans les malacostraces à courte queue et à longue queue, nous devons cependant convenir qu'elle est essentiellement la même, et que FE :9 86 H T6 DO L'ENE cette différence ne tient qu'à la forme de ces animaux. Dans les prenners, leur corps étant plus court, mais large, les deux issues des organes sexuels se trouvent placées, à raison de cette conformation, un peu à côté et en dedans des pattes. Dans les seconds, leur corps étant plus étroit, et la direction respective des organes sexuels étant la même, les issues de ces organes doivent tomber dans l'alignement des, pattes qui sont rap- prochées. Il seroit bien à desirer pour la science, que le professeur Cuviér eût publié le résul- tal entier de ses recherches sur l’anatomie comparée. La classe d'animaux que nous iraitons seroit sous ce rapport bien mieux connue, et nous n’aurions pas été obligés de présenter des observations partielles (dont quelques-unes même doivent être vérifiées), pour donner à nos lecteurs une idée de lor- ganisation intérieure des crustacés. Les deux premiers volumes des Lecons d'anatomie comparée de Cuvier ne renférment que la névrologie et la myologie de ces animaux. DES MALACOSTRACES. 87 Organes du mouvement des crustacés (1). Le système musculaire des crustacés se borne aux mouvemens des paties, de la queue et des fausses. pattes; car,-dans cet ordre, il n'y a point de muscles pour mou- voir la tête sur le corselet, puisque ces deux pièces sont soudées ensemble. Les antennes , les mandibules et les palpes ont à la vérité des muscles particuliers : mais nous ne les ferons connoître qu'en traitant des divers organes auxquels ils appartiennent. L De La queurs. — La queue est une partie principale du corps pour le plus grand nombre des crustacés. C’est un membre très- fort et très-mobile dont ils se servent avec beaucoup d'avantage, tant pour sauter que pour nager. L 1°. Parties solides de la queue. Dans plusieurs monocles la queue est formée par de longs filets, qui, dans le po- lyphemus, sont solides et mobiles sur leur base seulement. Les crabes ont la queue courte, aplatie (1) Tout cet article des organes du mouvement est copié littéralement, F 4 88 IXHTFIOTRE et se reployant sous le corps dans un enfon- cement placé entre les pattes. Les pagures où bernard lhermite ont une queue molle, sans écailles, qu'ils ont l'habitude. d'introduire dans une coquille vuide ou dans la cavité fortuite de quélque pierre. C’est dans les écrevisses proprement dites que la queue mérite une description parti- culière. Elle est formée de six segmens principaux et terminée par cinq lames. Les segmens varient un peu entre eux pour la forme; ils sont convexes en dessus et se recouvrent les uns les autres comme des tuiles; en dessus ils sont plus étroits et réunis par une membrane lâche qui leur permet un grand mouvement. Ils portent là, dans l'angle de réunion de leur portion inférieure avec la dorsale, des espèces de nageoires crustacées, bordées de cils et formées de plu- sieurs articulations. On les nomme fausses pattes ou pattes natatoires. Elles se meuvent de devant en arrière et un peu de dehors en dedans, à l’aide de petits muscles conte- nus dans l’intérieur de chaque article, mais qui ne diffèrent pas assez de ceux des vraies paites pour les décrire en particulier. Les cinq lames qui terminent la queue \ DES MALACOSTRACES. 8Q sont deux paires et une impaire; celle du milieu est articulée directement avec le dernier segment. C’est sous cette lame que se trouve l'ouverture de l'anus. Dans quel- ques espèces elle est comme brisée dans son milieu et susceptible d’un petit mouvement.: Les denx lames latérales sont supportées par une pièce commune qui s’arlicule avec le dernier segment de la queue; la lame la. plus interne est simple et ciliée seulement comme celle du milieu à son extrémité; mais l’externe est comme articulée vers son tiers inférieur, ou plutôt formée de deux pièces, dont la première recouvre par son extrémité, qui est dentelée, la petite qui les suit, dontxle bord est garni de cils très-serrés. Les muscles qui meuvent cette queue ont une conformation si singulière, que nous croyons utile d’en faire une espèce de des- cription monographique. 20, Muscles de la queue. Les muüscles de la queue dans lécrevisse forment deux masses distinguées l’une de autre par le canal intestinal. La masse dor- sale est plus mince et moins composée; on y remarque trois sortes de fibres. go HISTOIRE Les premières forment un muscle qui s'attache dans la partie dorsale du corselet vers son quart, postérieur ; 1l se dirige en- suite obliquement de devant en arrière'et de dedans en dehors vers les parties laté- rales du premier segment de la queue, où il s’insère. Lorsque le muscle d’un côté agit séparément , il porte la queue à droite où à gauche; lorsque tous les deux agissent en- semble, ils doivent la redresser quand elle est fléchie et la maintenir droite. Les seconde et troisième séries de Gbos musculaires s'étendent sur toute la longueur du dos en deux lignes parallèles, très-con- tiguës; elles viennent des parties latérales et supérieures de la cloison du corselet sur laquelle s'appliquent les branchies; elles s’attachent là par diverses digitations. Arri- vées sur le premier anneau de la queue, on remarque à la surface une petite interjec- üon, et l’on voit qu’an petit trousseau de fibres se contourne pour s’insérer à ce pre- mier anneau, et ainsi de suite pour chacun de ceux qui suivent, Cette disposition donne à la bande interne une apparence de corde tordue. La. portion externe de la masse dorsale-est formée de fibres distinctes et longitudinales DES MALACOSTRACES.. _: 91 Ces trois ordres de muscles ont beañcoup de rapport avec les muscles droits du dos des chenilles, comme nous le verrons par la suite. La masse ventrale des muscles de la queue est beaucoup plus épaisse et plus compli- quée que celle du dos. Pour se.faire une idée précise de sa composition, nous la dé- crirons comme vue sous trois faces, D'abord par le dos, ceux dont nous venons de par- ler étant enlevés, ainsi que le canal intes- tinal; ensuite vue par dessous, c’esl-à-dire, les écailles qui recouvrent la queue en des- sous étant enlevées, ainsi que les nerfs; enfin vue par le côté interne, c’est-à-dire, le muscle coupé dans la ligne moyenne longitudinale, afin d'en apercevoir la struc- ture interne. Le muscle ventral de la queue, vu par le dos, prend naissance dans l’intérieur du thorax, au dessus de la partie osseuse grl- lagée qui renferme les muscles des hanches. Ce muscle est :alors partagé en droit et gauche; chacun d'eux est formé de trois larges digitations. Arrivés sur le premier segment de l’abdomen, les fibres longitudi- uales plongent sous d’autres qui sont con- a2 ” HISTOIRE tournées et qui les embrassent. Le reste du muscle, sur toute la longueur de la queue, ést' ainsi formé de deux séries de fibres: convexes et courbées parallèlement les unes à côté des autres, séparées de droite à gauche par une gouttière dans laquelle est logé le canal intestinal. | Le muscle ventral de la queue, vu par dessous, présente trois ordres de fibres bien marqués. La première série est produite par la face inférieure des digitations qui s’in- sèrent sur les grillages osseux du thorax. La' seconde série est formée de fibres obliques: qui sont la continuation des premières, et qui s'étendent de la ligne moyenne dans laquelle est situé le cordon méduliaire des nerfs, jusques sur les parties latérales des’ anneaux , dans l’angle qui résulte de la réunion de la portion dorsale “va la ven- irale. Il y a deux forts trousseaux de fibres: pour chacun des angles des anneaux , depuis le premier jusqu’au sixième. Enfin la troi-! sième série est produite par des trousseaux) impairs de fibres transverses , qui décrivent des arcs dont la convexité est inférieure. Ces cerceaux musculeux , aplatis, corres-. pondent à l'interjection de chacun : des DES MALACOSTRACES. 03 anneaux , et paroissent former autant de poulies dérivatives pour les fibres obliques dont nous venons de parler. Enfin le muscle ventral de la queue, coupé longitudinalement dans sa partie moyenne, ressemble à une corde dont les spires seroient peu obliques. Les fibres qui correspondent aux trousseaux transverses sont distinctes et plus étroites. #De cette singulière complication il résulte que ce muscle, isolé de toutes ses adhé- rences, ressemble à une tresse très-serrée dont chacun des fils, au lieu d’agir dans la di- reclion longitudinale, se meut obliquement dans le canal formé par les fibres voisines. Il. Des parTEs.— Les pattes des crustacés varient pour le nombre et la forme. Dans les monocles elles prennent des figures très- différentes ; tantôt elles tiennent lieu de palpes, de mâchoires, de nageoires, de bran- chies, etc. Eiles varient beaucoup aussi pour la forme das les crabes, sur-tout la pre- mière paire. Nous allons décrire, comme exemple des organes du mouvement des pattes, celle des éerevisses. Parties solides des pattes. Les pattes des crustacés de la famille des HISTOIRE écrevisses sont, le plus ordinairement, au nombre de cinq de chaque côté; elles sont toutes formées de six articulations. La première paire est la plus grosse, et forme ce qu’on nomme la serre ou pince. La hanche tient au thorax; elle n’est mobile que de devant en arrière; elle sup- ” porte l’une des divisions des branchies, ainsi que Ja seconde pièce de la patte qui repré- sente la cuisse. Celle-ci est très-aplate, courte, presque carrée, lisse et un peu courbe. Le plan de son articulation est pa- rallèle à la longueur de la pièce ; et comme les deux muscles qui la meuvent s’insèrent aux deux points les plus éloignés, la cuisse se trouve située horisontalement; elle se meut en charnière sur la hanche ; son mou- vement est combiné; elle se porte de devant en arrière et de dehors en dedans; son mouvement sur la jambe est très-borné ; il se fait seulement de bas en haut, et produit l'application contre le thorax. La troisième articulation , qui correspond à la jambe, est aussi un peu aplatie, sur-tout à son extré- mité fémorale. Elle est un peu courbe dans le sens de la cuisse; ce qui correspond à la convexité que forme le corselet. La jambe, à son extrémité tarsienne , devient plus 94 - DES MALACOSTRACES. 05 épaisse, plus grosse et épineuse. Elle se meut très-peu sur la cuisse. La quatrième articulation est comme intermédiaire entre la pince et la jambe, sur laquelle elle se meut en angle très-prononcé. La pince est la cinquième articulation, la plus grosse de toutes; elle se termine du côté externe par “une avance pointue et épineuse, et reçoit du côté interne un pouce mobile et oppo- sable. Le mouvement de la pince sur la quatrième pièce se fait de dehors en dedans. Les deux paires de pattes suivantes res- semblent en petit aux serres , avec cette différence que le pouce ou Flarticulation qui le représente n’est pas plus gros que la pièce immobile. Les deux dernières paires de pattes dif- fèrent des trois autres en ce qu'elles ne se terminent pas par une serre, mais par un seul ongle mobile. Quant au reste , elles sont en tout semblables à la troisième et à la quatrième ‘paire (1). 3 | Là LA (1) Nous avons cru remarquer, en général, que les bras avoient un article de moins que les autres pattes. 06 HISTOIRE 1 ov, Muscles des pailes. Chacune des articulations des pattes a deux muscles, un extenseur et un fléchisseur. L'extenseur de la hanche est situé dans l'intérieur du corselet sur la pièce cornée qui soutient les branchies, un peu en devant de la hanche, qu’il tire en avant. Le fléchisseur de ia hanche est aussi attaché sur la pièce cornée qui soutient les branchies ; mais il est placé en arrière, et produit le mouvement contraire du pré- cédent. L’extenseur de la cuisse est plus fort que le fléchisseur ; il est attaché dans l’intérieur de la hanche à sa portion antérieure, et s’insère à l’'éminence supérieure de larticu- ‘lation de x cuisse ; il est plutôt abaisseur. Le fléchisseur de la cuisse, ou nueux le releveur, est plus court que le précédent; il occupe la partie postérieure interne de la cuisse, et s’insère à l’'éminence inférieure de l'articulation. L'extenseur de la jambe est situé dans l'intérieur de la cuisse, dont. il occupe toute la largeur ; il s’insère au bord externe’ de l'articulation de la jambe. Le fléchisseur de la jambe est moins fort que DES MALACOSTRACES. 97 que son extenseur ; 1l est couché sous lui, el s’insère au bord interne de larticulation. L'extenseur de la première pièce du tarse s'attache intérieurement à tout le bord supé- rieur de la jambe , et s’insère à léminence la plus élevée de l'articulation de la qua- trième pièce. Le fléchisseur de la première pièce est attaché aussi dans l'intérieur de la jambe, mais à son bord inférieur , et il s’insère à l'éminence la plus basse de Particulation. L’extenseur de la serre et son fléchisseur occupent et partagent l’intérieur de la qua- trième pièce : leur place détermine leurs fonctions. | L’extenseur du pouce est un très - petit muscle qui occupe la partie supérieure de Ja pince. Le fléchisseur du pouce s'attache à tout le reste de la pince ; il a un fort tendon osseux , intermédiaire , pra et oblong ; il est tres-volumineux. | Tels sont, d’après le professeur Cuvier ; les organes du mouvement des crustacés, et lon voit qu’ils se rapprochent beaucoup de ceux des insectes. Le système nerveux des uns et des autres est aussi presque sem- b'able dans les parties essentielles. Ins. TouE V. G HISTOIRE Les malacostracés à longue queue ont un cordon noueux qui se prolonge d’une extré- mité du corps à l'autre. Ceux dont la queue est courte ont au milieu de labdomen un cercle médullaire, d’où les nerfs partent 98 comme des rayons. Le cerveau de ces divers animaux est situé à l'extrémité antérieure de lavance- ment, en forme de museau, du corps, assez loin de la bouche, qui s'ouvre sous le cor- | selet, de manière que les cordons du collier de lœsophage sont ici plus alongés que dans d’autres espèces. Le cerveau de l’écrevisse ordinaire, astacus fluviatilis, est un corps plus large que long, partagé en quatre lobes arrondis, dont Îles moyens produisent de leur bord interne le nerf optique , qui se rend directement dans le tubercule mobile de l'œil, s’y divise en une multitude de filets formant un pinceau, et aboutissant aux petites facettes de l'œil. La face inférieure du cerveau émet quatre autres nerfs qui vont aux antennes, et qui jellent quelques petits rameaux gagnant les parles voisines. Les cordons du collier naissent du bord postérieur du cerveau ; du milieu de chacun d'eux naît un gros nerf qui va aux mandibules et à leurs muscles; DES MALACOSTRACES. 09 ils se réunissent sous l’estomac en un gau- glion oblong qui fournit des nerf aux mâchoires. Les cordons réstent dès - lors rapprochés dans toute la longueur du cor- selet , et y forment, entre les articulations des cinq paires de pattes, cinq ganglions successifs. Chaque patte recoit un nerf du ganglion correspondant, et ce nerf suit toute sa longueur ; celui des bras est le plus gros. Arrivés à la queue, les cordons médullaires s'unissent intimement , forment six gan- glions , dont les cinq premiers fournissent deux paires de nerf5, et le dernier quatre, qui se distribuent en rayons aux nageoires de l'extrémité de la queue. La queue du -bernard l'hermite paroit n'avoir que cinq ganglions. La squille mante a dix ganglions , sans compter le cerveau, et dont celui qui est à la réunion des deux cordons , fournissant aux bras et aux trois paires de pattes qui les suivent immédiatement , est le plus long. Chaque paire de paites a ensuite un ganglion correspondant ; la queue en & six. Le cer- veau donne immédiatement quatre troncs de chaque côté, l'optique, ceux des deux antennes , et le cordon formant le collier ; les antennes étant placées ici en arrière du G 2 300 HISTOIRE cerveau, les nerfs qui s’y rendent se dirigent aussi en arrière. Dans le crabe moœnas , dont le cerveau ressemble essentiellement à celui de Pécre- visse , les cordons médullaires, formant le collier, se prolongent beaucoup plus que dans lécrevisse, et ne se réunissent que vers le milieu du thorax, où ils forment un anneau ovale , évidé dans son milieu, et huit fois plus grand que le cerveau. Chaque moitié de la circonférence fournit six nerfs qui vont aux mâchoires et aux pattes , outre un impair qui va à la queue, représentant le cordon noueux ordinaire , mais n'ayant pas de ganglions sensibles. Cuvier observe que les deux cordons du système nerveux ne sont pas entièrement rapprochés dans le cloporte ordinaire; qu’on les distingue bien dans toute leur étendue ; qu'il y a neuf ganglions, dont les deux extrêmes semblent se confondre. Le monocle apus de Linnæus a un cordon médullaire double , renflé à chacune des nombreuses articulations du corps, mais si mince et si transparent, qu’on a peine à s'assurer de la nature de cet organe. Son cerveau est un petit globule , presque trans- parent, situé sous l'intervalle des yeux. DES MALACOSTRACES. 1o1 En parlant de la peau des crustacés, le professeur Cuvier dit que le corps muqueux des autres animaux est ici représenté par le têt calcaire situé au dessous de l’épiderme; sa couleur est rouge, blanche, noire, mais le plus souvent d’un verd sonibre. L’alcohol, les acides , et sur-tout l’action du feu font passer la couleur vérte à une nüance rouge, souvent très - éclatante. Ce chiangement de couleur peut d’ailleurs être d'autant plus prompt, que lé corps des crustacés renferme davantage de matières alkalines. J'ai rapporté, dafis mes généralités sur les insectes, ce que l’on avoit dit sur le sens de louïie des crustacés. On le place à la base des antennes. Ce sont tout au plus , à ce que je pense, des conjectures; et un natu- raliste exact né doit pas se presser d'adopter, sans preuves, de telles idées, fussent - elles probables. La même prudence nous déter- mine à éviter des discussions sur la perfec- tion dé tel ou tel sens dans ces animaux. Recueïllons des faits, et nous raisonnerons ensuite. Après avoir dépeint le physique des crustacés , voyons ce que l’histoire de leurs habitudes nous fait connoître de plus pi- quant , quoique les matériaux soient peu nombreux. G 3 102 HISTOIRE 30, Habitudes des malacostracés. Sans pré- tendre recueillir tous les faits que l'antiquité nous a transmis à ce sujet, il est cependant bou d'en avoir une idée, afin de pouvoir éta- blir une meilleure comparaison entre leurs : travaux et les nôtres. Peut-être, vu la dis- tance qui les sépare de nous, vu la disette » où ils étoient de plusieurs moyens qui faci- litent l'étude, et que nous avons en notre pouvoir; vu l’état de nos lumières sur cette partie, n’en résultera-t-1il pas un parallèle dou! les conséquences nous soient favorables? Heureux, si nous nous sentons plus animés de l'amour de la science , et si une moisson de découvertes nous fait payer la dette des. naturalistes des derniers siécles ! Arisiote est de tous les auteurs celui qu nous offre un plus grand nombre de, faits sur l'histoire naturelle. des animaux, et en particulier sur celle des crustacés. Ceux qui sont venus après lui n’ont fait que le copier, et l'ont méme souvent dé, figuré, de manière à nous induire en.erreur. 11 faut donc toujours remonter à la source, si ous voulons lrouver une eau dont la pureté n'ait pas été corrompue. Ce n'est pas encore le lieu de parler de ! la division des cr ustacés d’Aristote. Nous DES MATACOSTRACES. 103 devons simplernent exposer ce qu'il nous appreud sur l’économie de ces animaux. Ïls vivent habituellement dans l’eau ; et la disposition des parties antérieures de leur corps, celle qui avoisine sur-iout la tête, sont telles, qu'ils peuvent, par le moyen de certaines espèces de branchies et d’une ouverture particulière, ravaler et rejeter de l’eau. Le dessous du corps, compose de tabieites plus remarquables dans les femelles et dans le genre des langoustes, reçoit et met à l'abri les œufs. Les individus du même sexe du genre des crabes ont la queue, ou cet opercule qui s'applique sur le corps, où ils placent leurs œufs, et par lequel ils re- jettent les excrémens , plus ample , et plus herissé à sa surface inférieure que les males. Tous le crustacés peuvent marcher , étant pourvus d’un grand nombre de paltes, qu’ils peuvent diriger obliquement ; comme les insectes ; mais leurs paties de devant sont cependant plutôt des bras, avec les mains desquelles ils saisissent et retiennent les ob- Jets. Tous ont des yeux durs , et qui peuvent se relirer dans la cavité où ils sont placés, ou sailhr au dehors, se mouvoir même obliquement ; ils n’ont point de paupières. G 4 104 HISTOIRE Leur bouche a deux dents principales ; et l’on voit dans son milieu une caroncule qui ressemble à une espèce de langue; la lan- gouste. L’estomac , qui est contigu à la bouche, est petit à raison de la grandewr da corps , et il est mème si court dans les crabes, que le ventre semble presque com- mencer à la bouche. Les langoustes , et quelques crabes ont, dans ce viscère, d’au- tres dents, pour suppléer aux premières, qui ne peuvent couper suffisamment les corps. Le rectum part du ventre , est simple, va droit à la queue, où il a son orifice , d’où sortent les excrémens. Cette issue est vers le milieu de la queue dans les crabes. Ici les mâles ont les ouvertures génitales étroites ; les femelles ont auprès du canal intestinal des sortes de valves membraneuses , bifides et divisées de côté et d’autre , où les œufs sont engendrés ; tous ont cette substance , qu'Arisiole nomine mutis, et qu'il a com- menceé à trouver dans les mollusques. Il la regarde comme répondant au cœur des aMmMaAux à SANg rouge ; mais, par la menière: dont il la décrit , c’est plutôt probablement la matière qu'on soupçonne être l’analogue da foie. Les crustacés sont pourvus du sens DES MALACOSTRACES. 105 de Fodorat , puisqu'on les attire et qu'on les prend avec de la viande qui sert d'appât, mais ils ne rendent aucun son. L'accouplement des crustacés se fait en s'approchant par derrière à la manière ordinaire des quadrupèdes. Les deux sexes relèvent leur queue et appliquent le dessous de l’une contre le dessous de Fautre ; mais il n'y a point d'intromission. Camus, dans sou excellente traduction de FHistoire des animaux d’Aristote , révoque en doute , avec raison , la possibilité de cet accouplement. Voyez en effet ce que nous avons dit à cet égard. Ces animaux se fréquentent, pour la gé- nération , au commencement du printems, quelquefois aussi à la maturité des figues. Les langoustes portent leurs œufs dans l'in- térieur de leur corps , pendant trois mois, mai, juim et juillet, les font ensuite passer sous leur ventre, la queue, entre ses iné- galités ; ils y croissent et y mürissent, de même que le font ceux des poissons. Ces œufs forment huit petits paquets , qui par leur ressemblance imitent une grappe de raisin. Les plus petits sont de la grandeur d'une grande figue ; ee sont les derniers formés : aucun n'est situé près de l'ouverture par 106 HISTOIRE laquelle ils sont sortis; ceux qui en sont le plus près ne sout pas les plus grands ; ce sont ceux du milieu de la queue ; ils tiennent à des appendices cartilagineuses qui croissent alors et deviennent propres à les recevoir. Après avoir porté ces œufs sous la queue pendant vingt jours , les langoustes les jettent tels qu'ils sont agglomérés, cest-à-dire, en paquets , et les pelits éclosent au plus tard au bout de quinze jours. L'époque à laquelle les œufs passent du corps de la femelle sous la queue, est avant le lever d’arcturus ; c’est probäblemeut la fin de lhyver ; mais il y a ici de l'obscurité dans le passage d’Aristote. Les crustacés de cet auteur, que les latins ont traduits sous les noms de sqguilles bossues, portent leurs petits environ quatre mois. ( Voyez palémon , crangon.) Les langoustes habitent de préférence les: fonds pierreux et inégaux ; mais il en faut de: plus unis pour les écrevisses. Ces crustacés passent l'hyver et le printems sur les côtes, et ne gagnent la haute mer que dans l'été. Ils nagent lous avec leur queue; les mou- vernens de cette partie du corps, combinés: avec l’action des nageoires qui les terminent, donnent à ces animaux la facilité de nager rès-prompiement à reculons ; ils se cachent: DES MALACOSTRACES. 107 pendant l’hyver. Les langoustes, de même que les crabes, muent au printems, et à peu près de la manière dont les anguilles se dépouillent de leur peau ; leur nouveau ‘téêt est mou. Les crustacés sont omnivores, rongeant les pierres, pâturant dans les lieux herbeux de la mer, se nourrissant de chair, d’ex- crémens même , tels que les crabes saxatiles ; mais ils sont plus parliculièérement avides de chair. {ls souffrent et maigrissent lhyver, s’engraissent au printems et en aulomne, et sur-tout dans les pleines lunes. Le items où ils sont les meilleurs à man- ger, c’est lorsqu'ils sont pleins, c’est-à-dire , lorsque la femelle porte ses œufs. Leur chair est dure , difficile à cuire el très-nutritive. Telle est la masse des observations re- cueillies par les anciens sur les malacostracés. À mesure que nous nous occuperons des genres, nous verrons ce que les modernes ont écrit à cet égard. En rassemblant dans le cadre général, qui sera à la tête de chacun de ces genres , les faits principaux de leur histoire , nous ne pouvons offrir ici que quelques traits communs à ces animaux; leurs mœurs n’ont pas encore été assez étu- diées, pour nous fournir les moyens de hu 108 HISTOIRE tracer un grand tableau. Le naturaliste doit craindre de généraliser ses idées , lorsqu'il n'a qu'un petit nombre de faits. Dans le choix de ceux dont nous avons à entretenir nos lecteurs , il en est deux qui feront le sujet d'une atténlion principale, et que nous réservons pour la fin : la réproduction des pattes des malacostracés, lorsqu'ils les ont perdues ou qu’elles ont été mutilées, ét la mue annuelle dé ces animaux. Ces deux faits sollicitent les regards du physicien. Ils ont déjà exercé la sagacité d’un de ces hommes, que la France doit étre toute glorieuse d’avoir produit , le grand Réaumur. Nous réserverons le développement de ces faits pour la fin. La plus grande partie des malacostracés vit dans les eaux de la mer ; les autres font leur séjour ordinaire dans les eaux douces où sur la terre (1); là, pour se dérober à la poursuite dé leurs énnémis, ou pour se mettre à l’abri des dangers qui peuvent les menacer , ils se cachent souvent dans les (1) Gesner dit que les nns vivent sur:les rochers, saxatiles ; les autres dans la boue, /imosi ; ceux-ci dans le sable, arenosi ; ceux-là parmi les algues, algosi, DES MALACOSTRACES. 109 ereux des rochers, sous les pierres , dans le sable où ils se pratiquent des retraites. Les pagures , les pinnothères, et à ce qu’il paroît quelques espèces de palémons s'emparent de différentes coquilles , dont ils font leur maison. C’est toujours des coquilles univalves que choisissent les pagures , et des turbinées généralement ; le corps de ces crustacés, étant mou, avoit naturellement besoin d’un toit aussi solide. Il faut des bivalves aux autres parasites que nous venons d'indiquer. Le plus grand nombre des malacostracés passe ses jours ordinaires dans la solitude , ou dans une société de peu d'individus; il en est qui aiment les grands rassemblemens de leur espèce , et qui se plaisent tellement sur certaines plages où ils ont établi leur domicile, qu'ils s’y fixent pour le reste de leur vie ou pour long-tems, et qu’enlevés même par force majeure à leur patrie adop- tive, ils y reviennent si la liberté leur est rendue. « Le cancer major, ou la plus grande espèce de crabes, se tient principalement à la profondeur de vingt à quarante brasses d’eau ; elle forme des espèces de troupeaux séparés qui ne se melent poiut ensemble. C'esi ce qu'on a éprouvé en prenant un 110 HISTOIRE crabe qu’on a marqué sur l’écaille, et qu’on a transporté à deux ou trois rate de dis- tance, où on la mis parmi d’autres de la même espèce; il a trouvé le chemin de son ancienne habitation, et y a été repris par le même pècheur qui Pavoit transporté. Ce crabe , lorsqu'il a acquis sa grosseur , pèse environ sept livres ; on en a pris un qui en pesgil douze ». ( Observations sur le gros crabe, par Collinson; Abrégé des "Fransac- tions philosophiques , tome il, page 557.) En decrivant les organes du mouvement de ces animaux , nous avons parlé de leurs allures. L’on sait que les crabes marchent en avant, sur le côté, et à reculons. Leur nalalion s'opère aussi en differens sens. Quelques espèces, comme la salicoque , sautent par le moyen de leur queue, qu’elles courbent et débandent avec prestesse. La marche des pipes est si prompte qu’un homme a de la peine à les atteindre, ou n’y parvient même pas; aussi les anciens pa- roissent-1ls les avoir comparés, pour la ra- pidité de leur course, à des cavalier : equites cancri. | La marche de certains crabes des Antilles est quelquefois trés - singulière. ( Voyez grapse). Sont-ils effrayés, ils frappent leurs DES MALACOSTRACES. 11 deux pinces l’une contre l’autre; puis levant verticalement le plus long de leurs bras, ils cheminent ainsi en état de défense, leurs armes en l'air ; si on les saisit par un de ces mordans, ils préfèrent être privés de ce membre pour se sauver. Mais rien de si curieux que la marche processionnaire des crabes de montagnes (grapse). À une époque fixe ils quittent les mornes où ils vivent dans une société réglée, descendent vers la mer en troupes de plu- sieurs millions. Les mois d'avril et de mai voient celte expédition se former. Ces crabes sortent alors des trous d’arbres pourris, des fentes des rochers, des trous de la terre , el couvrent tellement la surface du sol, de manière qu’il seroit impossible de marcher sans en écraser. De même que les lemmings, ils vont toujours en ligne droite, et par le chemin le plus court, aucun obstacle ne pouvant presque les détourner. Rencontrent- its une maison, ils tâchent de grimper sur ses murs et de passer par dessus. Si cepen- dant la barrière qui s’oppose à leur marche est insurmontable, ils la tournent pafieni- ment : est-ce une rivière ? ils en suivent le cours. La troupe s’avance dans la même régulariié qu’une armée ; on suppose même 112 HISTOIRE qu'elle est divisée en plusieurs corps, et que les mâles les plus forts el les plus hardis sont à la têle pour frayer la route. C'est pendant la nuit et les jours pluvieux qu’ds font le plus de chemin. Si le soleil luit, l'armée fait halte et attend la fraicheur du soir pour reprendre son cours. La terreur se répand-elle parmi eux ; ils marchent à reculons , en désordre , et en présentant leurs pinces, avec lesquelles ils cherchent à se défendre, en serrant fortement ce qu'ils saisissent. Parvenus enfin, après mille dan- sers, souvent seulement au bout de trois mois, au rivage de la mer, ils s’y plongent et y déposent leurs œufs. Dès que les jeunes crabes sont nés, ils s’acheminent par mil- lions du côté des montagnes. | Ayant fait leur ponte, les vieux crabes regagnent leur habitation, ordinairement vers la fin de juin. Ils commencent à s’en- graisser au mois d'août, et se préparent à muer de Ja manière que nous dirons plus bas (1). Comme on trouve souvent des crabes tapis entre les plantes, on a dit sans examen qu'ils . (0 Nous donnerons quelques autres pirticularités à l'article grapse. se DES MALACOSTRACES. 113 sé nourrissoient d'herbes, de fruits, du moins lorsqu'ils étoient dépourvus de substances animales. Les bons observateurs ont re- connu que leur instinct étoit uniquement . carnassier , que les animaux morts ou même vivans leur servoient exclusivement de nour- riture ; linspection de leur canal intestinal le prouveroit suffisamment, quand il n’y auroit pas d’autres témoignages : il est droit, sans sinuosités, et c’est un caractère qui différencie essentiellement les animaux car- nassiers des herbivores ; ces derniers ont toujours le canal intestinal tortueux , ou faisant des circonvolutions. J'ai entendu raconter à Maugé, homme qui a rendu les plus grands services à la collection d'histoire naturelle du museum de Paris, par ses voyages, par son habileté à préparer et conserver les dépouilles d’ani- maux, par un tact singulier à distinguer et à observer les objets de la Nature ; homme encore plus recommandable par ses qualités morales , le fait suivant : « Dans une des chasses fréquentes qu’il faisoit à Porto-Rico, il fut fort surpris d’avoir vu disparoître , à instant même de sa chûte, un oiseau qu’il avoit tué sur un arbre. Après avoir cherché Ins. TOME V. H 114 HISTO.IR Ex quelque tems, il découvrit un crabe qui fuyoit et qui emportoit son oiseau ». Des voyageurs nous apprennent même que dif- férens crustacés grimpent sur les arbres pour y surprendre des oiseaux , leurs petits plus particulièrement sans doute ; quelquefois’ encore pénètrent-ils dans les maisons. Les côtes de l'Amérique, mais sur-tout celles des grandes Indes, des Moluques sont très-peuplées de crustacés. Dans les combats qu'ils s’y livrent lors de leurs amours, il en reste plusieurs sur le champ de bataille, ou du moins ils sont mis dans l’impossibilité de se défendre en perdant une partie de leurs membres. En Europe, ces animaux sont en trop petit nombre et trop inquiétés pour nous offrir de pareils spectacles. Quoiqu’on en trouve d’un pôle à l’autre, il est cepen- dant certain que les climats chauds des deux mondes leur sont plus favorables. Le fameux Drack ne put, quoique armé, résister à la force, et plus probablement encore au nombre de certains crabes , et il fut leur proie. On dit même que ce n’est pas le seul exemple, et que l’on trouve dans ces cli- mals, où tout agit en grand, des crabes d’une taille si énorme , qu’ils ne craignent pas d'attaquer l'homme. Rumphius dit avoir DES MALACOSTRACES. 115 vu un crabe soulever une: chèvre : qu’on juge de la force de leurs serres. Quoiqu'il y ait ici de l’exagération dans les relations des voyageurs, il est cependant bien prouvé que les malacosiracés parviennent à use grandeur considérable. Le homard de nes côtes a quelquefois trois pieds de longueur. Aldrovande représente la main d’un des bras d’un individu de cette espèce, qui, à en juger par les dimensions de cette partie, devoit être bien plus grand. « On pense bien, dit Bose, qu'il est diffi- cile de fixer d’une manière positive la durée de la vie des crustacés; mais l'opinion géné- rale est qu'ils vivent très-long-tems. Pline rapporte que, de son tems, on croyoit que les crabes pouvoient vivre plus long-tems que les hommes. Si on applique aux écre- visses les calculs de Bufon, sur le rapport du tems de la vie au tems de la croissance, on peut aussi leur donner un siècle d’exis- tence ; car on en cite qui croissoient même à plus de vingt ans d'âge constaté. Au reste, il est très-rare que les crustacés puissent acquérir le privilège de mourir de vieillesse, car leurs ennemis sont si nombreux, ils sont exposés à tant d’accidens, le change- ment de peau est pour eux une crise si H 2 È , 116 HISTOIRE dangereuse, qu'il n’est pas probable qu'ils échappent constamment à ces causes de des- truction. L'observation prouve qu'il y a toujours, dans les animaux, un rapport entre la longueur de leur vie et leurs moyens de reproduction. Or les crabes vivant long-tems, et faisant beaucoup de petits, l’équilibre seroit rompu , si des causes étrangères n’en détruisoient la plus grande partie. » C’est principalement dans les premiers jours , dans les premiers mois, dans les pre- mières années de leur existence, que les grandes espèces de crustacés sont exposées . à tous les effets de ces causes. Alors la plupart des poissons, et autres habitans de la mer, les oiseaux d’eau, etc., en font une énorme consommation; jusqu'aux animaux les plus mous, aux actinies, par exemple, vivent à leurs dépens, lorsqu'elles les sai- sissent dans le premier âge. Il est vrai qu’elles sont aussi souvent elles-mêmes la proie des crustacés (1), ainsi que bien d’autres vers marins ; mais leur multiplication est encore (1) D’anciens auteurs ont dit que les langoustes attaquoient les murènes. Oppian décrit même ce combat ; mais les calmars, suivant Elien , mettent en fuile ces langoustes ou les font mourir de peur. DES MALACOSTRACES. 117 plus facile que la leur, et souvent le déchi- rement d’une actinie par’ un crustacé donne heu à la naissance d’une douzaine d’autres, ainsi qu'on l’a vu dans l'histoire de ce ver radiaire. À ces causes de destruction, on ne doit pas ajouter celle qu’occasionne la vo- racité de l’homme ; ce qu’il prend des crus- tacés dans la mer est trop peu de chose pour être compté ; il n’y a que ce qu’il prend dans les petites rivières qui puisse donnér lieu à une diminution sensible. » Dans toutes les parties du monde , les malacostracés sont mis au rang des comes- tibles. Ils sont la base de la nourriture or- dinaire des habitans de la nouvelle Hollande : par-tout les hommes qui demeurent sur les bords de'la mer en font une grande con- sommation ; mais il faut savoir choisir les espèces, car il y en a qui sont réputées dangereuses , soit parce que leurs œufs purgent, soit par une autre cause.On attribue aux Antilles la qualité vénéneuse de certains crabes, au suc des fruits du mancenillier, hippomane mancenilla TYin., dont on pré- tend qu'ils ont mangé ; mais Jacquin dit que ces animaux ne l’attaquent point ; nous avons vu d’ailleurs qu’ils étoient constamment car- nassiers. H 3 118 HISTOIRE « Quelqu'un a prétendu que les crabes; autour de Saint-Domingue, devoient leur qualité délétère quelquefois aux filons de cuivre sous-marins sur lesquels ils vivoient ; ce fait a besoin d’être mieux conslaté ». (Bosc, Hist. des crustacés, tom. [, pag. 155.) On recherche beaucoup les crustacés, quoique, leur chair passe pour être de difficile digestion. Les espèces que l’on vend le plus communément aux marchés de Paris sont: le crabe pagure, vulgairement le tourteau, le crabe ménade, l’écrevisse marine ou le. homard , l’écrevisse des ruisseaux ou la commune , le palémon squille, désigné sous les noms de chevrette, crevette, salicoque, ca- ramot, sauterelle , etc., et le crarigon vulgaire qui est souvent confondu avec l'espèce précé- dente. On en mange sans doute beaucoup d’autres dans les ports de mer, et sur-tout a Marseille , la Méditerranée fournissant des crustacés comme des poissons qui ne se trouvent pas sur les côtes de l'Océan, et dont le goût est délicat. Parmi ces crustacés sont les langoustes (palinurus homarus), le squille mante, etc. L'écrevisse des ruisseaux et celle de mer ou le homard, sont ceux que l’on préfère sur nos tables. La manière Ja plus simple de préparer les espèces ma- DES MALACOSTRACES. 119 rines est de les faire cuire dans de l’eau de mer, et de les servir avec une sauce d'huile et de vinaigre. On fait cuire de même les crevettes, en y ajoutant quelque épicerie pour en relever le goût ; on les mange en- suite sans autre assaisonnement et sans prendre la peine de les éplucher, leur têt étant très-mince. Les manières d’apprèter l'écrevisse ordinaire sont bien plus variées. Nous renverrons pour cet objet aux diffé- rens traités où le cuisinier donne les leçons de son art agréable, mais trop souvent per- : fide ; il nous suffira de dire que communé- ment on fait cuire les écrevisses dans du vin blanc, fortement assaisonné de sel, de poivre, de thym et de laurier. Laissons aux amateurs de mets friands le soin de prendre d'antres instruclions en ce genre, s'ils ne préfèrent s’abandonner à lexpérience de celui qui leur prépare les plaisirs de la table. La chair de ces animaux se corrompt facilement, et ayant alors un odeur et une saveur extrêmement désagréables, on a cou- tume de rejeter ceux qui sont morts. On les fait donc cuire lorsqu'ils sont en vie; mais notre sensualité nous rend à cet égard barbares; comme on a remarqué qu’une forte chaleur faisoit sur les grandes espèces H 4 120 HISTOIRE de ces animaux une impression telle qu'ils perdoient aussitôl leurs pattes, et qu'on aime à les voir entiers, on les expose à une chaleur lente, et on prolonge ainsi leurs souffrances. | Les lumières de la chimie nous ont dé- sabusés sur beaucoup de propriétés que la médecine attribuoit aux malacostracés, les parties notamment que l’on désigne sous le nom d’yeux d’écrevisses, et qui ne sont que les pierres que l’on trouve, à certaines époques, dans leur estomac. On n’y voit plus qu’une terre calcaire. «On regarde cependant encore les écrevisses comme un aliment médicamenteux qui purifie le sang, le divise, en disposant les humeurs aux excrétions, qui ranime les oscillations des vaisseaux et le ton des solides, dit Olivier, en un mot, comme un remède incisif et tonique. On l’ordonne à ce titre dans les maladies de la peau dont le caractère n’est point inflammatoire, aigu; on les emploie encore dans les obstructions, les cachexies, la leucophlegmatie, la bouffissure , etc. On prépare dans ce cas des bouillons composés, dans lesquels on fait entrer cinq ou six écre- visses; mais leur utilité médicinale peut être avec droit contestée, d'autant mieux DES MALACOSTRACES. 191 qu’on ne prescrit jamais les écrevisses seules, mais toujours avec des plantes altérantes, et quelquefois avec des vipères; nouvelle raison pour qu'on ignore l'effet des écre- visses en particulier , quand même ce bouil- lon composé auroit quelque effet réel. On prépare encore avec les yeux d’écrevisses, des tablettes, des poudres. Ces yeux ont les propriétés communes à tous les absorbans ou alkalis terreux ». (Encyc!. méthod.) On marine la chair des pattes et de la queue des grands crustacés, de même que le thon. La pêche des crustacés se fait de diffé- rentes manières, à raison des espèces, et suivant les pays. On prend les grands à la main, à la retraite de la marée, dans les parcs à poissons que l’on établit sur les côtes, dans les trous où il reste peu d’eau, etc. «On les prend aussi, sur-tout à l’embou- chure des petites rivières, en mettant, à la marée montante, au fond de l’eau un filet plat, attaché à un cercle, au milieu duquel est fortement fixé un morceau de viande. Les crabes , et en général tous les crustacés, qui aperçoivent ou sentent cette viande ; accourent pour la manger; et lorsqu'il y en a quelques-uns occupés à cette opération, 122 HISTOIRE on retire le cercle, qui doit être attaché par trois cordes à un long bâton , et on en- lève tout ce qui est dessus. On emploie. le même moyen pour les écrevisses de rivière ». (Hist. des crustac. tom. [, pag. 159.) * Exposés pendant quelque tems à l’air, les malacostracés se dessèchent, et l’on peut, par ce moyen, s’en former une collection; mais cette méthode est sujette à de graves inconvéniens. Si le tems est chaud et hu- mide, leur chair se corrompt rapidement; ils noircissent; leurs articulations se désu- nissent et leurs membres se séparent du tronc. Joignez à ces inconvéniens celui d’une odeur désagréable qu’ils répandent dans cet état. Ce n’est pas le tout. Les larves d’an- thrènes, de dermestes et celles de quelques autres Insectes trouvent dans la substance charnue de l'intérieur du corps, quoique desséchée, un aliment favorable, s’y intro- duisent en grand nombre, et rongeant toutes les membranes cartilagineuses qui lient les articulations, finissent par séparer: toutes les pièces les unes des autres. Quoiqu'il soit possible de coller tous ces débris, il n’en résulte pas moins un grand embarras et un emploi de tems considérable. 11 vaut donc mieux les vuider, autant qu’il est possible, : DES MALACOSTRACES. 123 et les faire sécher à la chaleur modérée d’un four. On pourroit passer un fil d’archal dans chaque patte, les bras principalement, afin d'empêcher la désunien de leurs articles; il faut employer encore le préservatif dont nous avons donné la recette dans le second volume de cette Histoire, afin d’éloigner les insectes destructeurs. L'envoi de ces ani- maux exige beaucoup de précautions, leurs antennes et leurs pattes étant très-fragiles ; je conseillerois même aux personnes qui veulent faire de tels envois, ou aux voya- geurs, de s’épargner les peines de cette pré- paration et de suivre la méthode que nous donne Bosc. On enveloppera chaque crabe, lorsqu'il est encore en vie, d’un morceau de toile , et on le mettra dans de l'esprit de vin foible où l’on a fait dissoudre beaucoup de savon. Ces animaux étant arrivés à leur destination, on les tire du baril ou du vais- seau où ils étoient contenus ; on étend leurs pattes, leurs antennes, elc.; on les laisse sécher à l’ombre, et on les place à demeure dans des cadres sous verre, ou dans des armoires à insectes. Les crustacés préparés de la sorte ne sont pas sujets à être attaqués par les insectes ; leurs articulations se sont consolidées à un point desirabie, et leurs 124 HYSTOIRE couleurs sont moins altérées que s'ils avoient été préparés de l’autre manière. Lés petits crustacés doivent être mis et rester toujours dans de l'esprit de vin; la dessication les rendroit méconnoissables. Aristote et Pline ont parlé de la repro- duction des pattes des malacostracés. Les naturalistes modernes ont assuré par de nombreuses observations l'existence de cette faculté régénératrice. Le père Dutertre té- moigne positivement, à l’occasion des crabes de la Guadeloupe , que lorsque ces animaux ont perdu leurs pattes, il leur en revient d’autres. Si on examine un grand nombre de crabes de nos côtes, il n’est pas rare d'en trouver plusieurs dans lesquels les membres différent singulièrement en grandeur, et qui indiquent par là qu’ils sont de différens âges. Les crabes de nos collections ont même pour la plupart un bras presque toujours plus grand que l'autre (1). La reproduction des pattes des malacostracés est donc un fait RERO PE ER (1) «11 est même des espèces qui tiennent si peu à leurs membres , dit Bose , qu’il suffit de les toucher, de lés mettre près du feu , en£n de leur faire craindre un danger , pour les déterminer à les abandonner en partie ou en totalité ». DES MALACOSTRACES. 125 qui ne peut êlre contesté; mais la manière dont elle s'exécute a été inconnue jusqu’à nos jours : c'est au célèbre Réaumur que nous devons l’éclaircissement d’un phéno- mène des plus extraordinaires. (Mémoires de l’académue des sciences de Paris, année 1712 ). * Avant de chercher l'explication de ce fait; . il voulut acquérir une nouvelle preuve de sa certitude. Il renferma dans un de ces bä- teaux couverts, que les pêcheurs nomment des boutiques, et où ils conservent le pois- son en vie, plusieurs écrevisses auxquelles il avoit arraché différentes pattes , et’eut soin de leur fournir une nourriture suffisante. Au bout de quelques mois, il vit que de nouveaux membres avoïent pris la place des anciens, et qu’ils leur ressembloient par- faitement, à la grandeur près. Le fœtus a pour sa formation un tems fixe. Il n’en est pas ainsi de la régénération des membres des crustacés; ils croissent plus ou moins vite, à la manière des plantes ; selon que la saison est plus favorable. Cet accroissement est plus rapide. dans les tems chauds. Il est d’autres circonstances qui peuvent le retarder ou l’accélérer. La promp- tiiude de cette reproduction dépend sur- 126 HISTOIRE tout de l'endroit où la patte a été cassée. Les paites ont cinq jointures, en commen- çant à compter par l'extrémité ou la pince. C’est lorsqu'elles se cassent à la quatrième jointure , ou celle qui est entre la hanche et la cuisse, que la reproduction devient plus facile : la patte se casse aussi naturelle- ment en cet endroit. Nous devons cepen- dant observer que ce n’est pas précisément à la jointure que le membre se rompt, cette partie élant recouverte d’une membrane forte et flexible ; mais c’est vers le milieu de la pièce ou de l'articulation qui est entre cette quatrième jointure et la troisième. Il est aisé de voir, dans les pattes des seconde et troisième paires de l’écrevisse, que cette articulation offre près de son milieu deux ou trois sutures obliques, rapprochées et parallèles. L’engrenage y est foible, et c’est là que se fait la cassure de lécaille ou de la substance dure et calcaire de la patie. Les autres articulations n’ont pas de pareilles sutures, et d’ailleurs elles sont plus fortes. S1 cependant la patte-est rompue à une de ces articulalions , la reproduction a égale- ment lieu, mais elle est plus lente. On doit sur-tout observer que la Nature ne rend à l'animal que ce qu'il a perdu , ni plus ni DES MALACOSTRACES. 197 moins. On remarquera encore que, si l’on coupe une grosse paile à la première, ou à la seconde, ou à la troisième jointure, et que l’on examine quelques jours après l’ani- mal mutilé, on trouvera que cette patte a été coupée par l’animal lui-même au lieu le plus favorable pour la reproduction, à la suture qui est près de la quatrième join- ture , comme nous l’avons dit. Suivons les progrès de cette nouvelle reproduction ; supposons que la patte a élé cassée dans le mois de juin ou de celui de juillet, et voyons les changemens qui s’opèrent au bout de deux ou trois jours. Une espèce de mem- brane rougeâtre recouvre les chairs qui sont immédiatement au bout de l'endroit coupé. Sa surface est plane , comme le seroit celle d’un linge étendu sur le bout d’un tuyau cylindrique ; le bout de la patte ressemble en effet alors à celui d’un tuyau d’écaille. Quatre ou cinq jours après, cette membrane devient convexe ; quelques autres se sont écoulés : sa figure sphérique a passé à la conique, c’est-à-dire, que le milieu de cette membrane s'étend davantage, et forme un pelit cône qui a souvent alors une ligne de hauteur, mais dont la base cependant n’oc- cupe pas tout à fait la circonférence de la : 128 HISTOIRE partie cassée du. membre. Après dix jours ce cône a quelquefois trois lignes , sa base restant la même; il devient blanc; ce qu’il y avoit de rouge à son extrémité se détache. Ce cône n’est pas creux; il enveloppe des chairs, et déja même le rudiment de la partie du membre qui doit remplacer celle qu'on a amputée. La membrane qui forme le cêne tient en partie lieu, pour me servir de la comparaison de Réaumur, de mairice : c’est le chorion ou l’amnios par rapport au fœtus. La membrane qui enveloppe les chairs de la partie qui repousse s'étend avec Ja croissance de ces chairs ou du fœtus de la jambe. \ Au bout de quinze jours cette excrois- sance charnue et conique change un peu, en se recourbant vers la tête de l'animal. Quelque tems après, la courbure est plus considérable ; le corps charnu prend une figure assez semblable à celle d’une jambe d'écrevisse morte ou en repos. Il est couché sur l’écaille du tronçon de la patte, et ne paroît capable que d’un mouvement de ressort , c’est-à-dire, que lorsqu’on le retire. de sa situation 1l la reprend insensiblement. Au bout d’un mois ou de cinq semaines, cette partie a jusqu’à six et sept lignes de longueur. DES MALACOSTRACES. 199 ‘ _ longueur. En la considérant de près , l’on voit que ce n’est plus une simple carnosité : on y distingue les traits qui marquent les jointures. On aperçoit à l'extrémité du cône une ligne qui fait la séparation des deux | pinces. La nouvelle jambe est sur le point d’éclore; | pour me servir encore des expressions de Réaumur. La membrane qui l'enveloppe _ s’est tellement distendue qu’elle va se dé- _ chirer. Le membre régénéré sort en effet de son fourreau ; d’abord il est mou, mais sa substance se rafiermit bientôt, et peu de jours après 1} est revêtu d’une écaille aussi dure que celle de la première jambe. Dans l'instant de sa naissance celle nouvelle partie n’a environ que la moitié de la grandeur de celle qui avoit été emportée. Ce n’est qu'avec l’âge qu'elle parviendra à acquérir les mêmes dimensions ; elle est néanmoins susceplible des mêmes mouvemens qu’exé- cutent les plus grosses pattes. Les membres qui ont été cassés en hyver ne sont entière- ment reproduits qu’en été. Dans cette der- nière saison , 1l faut de trois à six semaines, suivant que le tems est plus ou moins pro- pice. On ne peut rien déterminer à cet égard. | Ins. Tome V. I 30 *"HISTOIRÉ Nous n'avons parlé que de la reproduc£ tion des grosses pattes, ou de celles des. deux ou trois premières paires. Les petites jouissent d’une faculté semblable , mais non | pas au même dégré : la régénération est plus! rare et plus lenie. ; * Si , au lieu de couper à une écrevisse une patte, on se contente de lui en retrancher, ‘une petite partie, telle qu’une pince, cette pince repousse. Cette vertu reproductice! s'étend aux antennes, aux palpes extérieurs ,.n enfin à la plupart des parties de l'animal. On ne voit dans la reproduction de la. queue du lézard qu’un renouvellement de la peau et des écailles de cette queue. Son intérieur ne renferme qu'un cartilage qui remplace les vertèbres et les muscles de la première. Ici la partie régénérée est en tout semblable à celle qu’on avoit coupée. Nous observerons cependant que la paite d’une écrevisse ne renfermant pas une suite de vertèbres et un aussi grand nombre de muscles que la queue du lézard, la simi-. litude n’est pas exacte, et que la reproduc- tion d’une partie moins organisée, comme celle de la paite de l’écrevisse j est moins difficile à concevoir. La privation d’un tel membre n'est pas pour le crustacé de la DES MALACOSTRACES. 151 même conséquence qu’une portion du corps renfermant des organes dont les fonctions sont plus importantes. La queue ne repousse .pas, et l’animal en ayant été privé ne tarde pas à périr. S'il est facile d'observer les progrès de cette régénération , il n’en est pas ainsi lors- qu'il s’agit de l'expliquer. Comment se fait- il que, dans un tems où les écrevisses ne mangent point, ‘ou presque pas, qu’elles ne semblent avoir que ce qui est nécessaire pour la conservation de leur vitalité, elles puissent cependant fournir à ces reproduc- tions ? Il faut cependant bien qu’elles aient un excès de sucs nourriciers avec lequel il leur est donné le moyen de réparer leurs pertes. Collinson a fait sur une espèce de crabe lexpérience que Réaumur avoit faite sur lPécrevisse ( Abrégé des Transactions philo- sophiques ; Histoire naturelle , tome If, page 357). L'épreuve est d’une exécution facile : & Il n’y a qu’à renverser le crabe sur le dos, et avec une forte pince de fer écraser l’écaille et meurtrir la chair de la troisième ou quatrième jointure d’une de ses petites pattes. Après avoir. reçu celle . blessure, il donne des signes de douleur en I 2 192 HISTOIRE portant sa patte de côlé et d'autre ; la partié saigne : mais aprés cela 11 la tient en repos; dans une position droite et naturelle, sans qu’elle touche à aucune autre partie de son corps ni de ses autres jambes ; ensuite tout à coup, avec un pelit craquement , la partie blessée se détache du reste à la seconde jointure. Il en est de même des grosses pailes. * » Lorsque la partie est séparée, il sort de la jointure une mucosité qui arrête à” l'instant l’hémorrhagie, et qui, se durcissant et augmentant par dégrés, forme une nou- velle patte qui ressemble et supplée parfai- tement à la première ». Le même auleur nous apprend que si un crabe reçoit une petite blessure à lextré- mité de la jambe , il saigne communément jusqu’à la mort, ou dépérit insensiblement par un lent écoulement de son humide radical : ce sont ses termes (1); mais, sl vient à recevoir quelque blessure où un choc considérable qui lui cause de la dou- leur , il rejette à l'instant la partie qui le fait souffrir, et tout est sauvé, un nouveau é : ” 4 (1) Nous avons de la peine à le croire ; ce seroit ur exemple presque unique dans l’histoire des animaux. DES MALACOSTRACES. 135 membre lui rendant bientôt son intégrité. La jambe est toujours rejetée à la même jointure, et le sang est arrêté par la niem- brane qui tapisse l'articulation, et qui se contracte en forme de bourse. Les écrevisses, de même que les autres malacostracés , se dépouillent de leur peau pour en prendre une nouvelle une fois chaque année. Cette époque est renfermée entre les mois de mai et de septembre; les unes muent plus tôt, les autres plus tard; mais il faut toujours qu’elles aient recom- mencé à manger , et qu’elles aient acquis une surabondance de sucs nourriciers et nécessaires dans l'épreuve qu’elles ont à soutenir. Cependant avant de quitter leurs dépouilles elles cessent, pendant quelques jours, de prendre de Ja nourriture solide, comme si elles connoissoient qu’une diète de quelque tems, en diminuant un peu Île volume de leurs chairs, favorisoit la sépa- ration de l’ancien têt d'avec celui qui s'est formé au dessous. | On peut prévoir aisément cette mue deux ou trois jours avant qu’elle arrive. Si on presse alors avec le doigt le corselet ou les tablettes écailleuses de la queue, on sent que la couverture de l'animal plie, n'étant 1 5 154 HISTOIRE plus soutenue par les chairs en différens endroits, et pouvant ainsi céder à une pression légère. Pour bien voir comment les écrevisses se défont de leur enveloppe, Réaumur vou- lut les étudier dans leur élément même, et à cet eflet il arrangea des pôts percés aux bords de la Marne, qu'il habitoit. Les écre- visses qu'il y mit, ayant continuellement de Teau nouvelle, s’y dépouillèrent bien plus” vite que celles qu’il nourrissoit dans son cabinet. i Quelques heures avant sa mue, l’écrevisse froite ses jambes les unes contre les autres, les remue chacune séparément , et sans … quitter sa place. Elle se renverse sur le dos, replie sa queue, puis s'étend, agite ses an- tennes , et fait tous les mouvemens qui peuvent donner à ces parties du jeu danë leur fourreau. Elle gonfle ensuite son corps plus qu'auparavant ; la pièce écailleuse qui recouvre ou renferme le premier anneau, s’écarte du têt, que Réaumur nomme casque 51 la membrane qui les unit se déchire; le corps dé l’écrevisse paroît; il est d’un brun foncé, au lieu que l'enveloppe précédente est d’un brun verdâtre. Plus ces crustacés approchent de leur mue, plus le brun verdâtre devient foncé, DES MALACOSTRACES. 135 _« La membrane dont nous venons de parler étant rompue, l’écrevisse demeure quelque tems en repos , puis recommence à agiter ses membres et les autres parties de son corps ; enfin elle gonfle et souiève celles qui sont sous le têt. Ce tèt s'élève et se décolle. La peau qui le tenoit tout le long du ventre se déchire, et ïl ne reste attaché que vers la bouche. On voit déborder autour du têèt la , parte du corps qu'il recouvroit auparavant. Un demi-quart d’heure suffisoit ensuite aux écrevisses que Réaumur avoit placées le iong de la rivière, pour se défaire entièrement de leur peau ; mais celles de son cabinet, étant plus génées , passoient un tems bien plus considérable , des heures même à ce travail , et leur têt se détachoiït entièrement ;, tandis que dans les autres écrevisses il restoit * toujours attaché près de la bouche. Le casque étant soulevé à un certain point , l'animal tire sa tête en arrière, dé- gage les yeux de leurs étuis, et en même —“ems les autres parties de l'extrémité anté- rieure du corps. Les jambes sont aussi un peu retirées en arrière; enfin l'écrevisz se gonflant à diverses reprises, retirant son corps en arrière, vient à bout de faire sortir de leurs fourreaux, soit une des grosses Ll'4 136 HISTOIRE paltes, soit une ou plusieurs des autres, d’un côté ou de l’autre, soit même toutes ; car tout ceci ne se passe pas d’une manière uniforme. Quelques pattes sont quelquefois si serrées dans leurs gaînes, que l’écrevisse | ne peut les retirer, et qu'elles se rompent: Plusieurs de ces animaux , sur - tout des jeunes, meurent dans ce travail de la mue, Les mouvemens ne sont pas aussi forts dans les unes que dans les autres ; toutes recour- bent leur queue. Celies-ci se mettent, pour cette opération , sur le côté, et-elles se tirent d'affaire plus vite; celles-là sur le ventre ; d’autres sur le dos, et ce sont celles dont il en périt le plus. | Dés que les pattes sont dégagées, l’écre- visse retire de dessous le têt sa tête et la partie de son corps qu'il couvroit , donne aussitôt un mouvement en avant, étend brusquement sa queue , puis la xetire; et cest ainsi qu'elle parvient à se défaire tota- lement de son ancienne dépouille. Au mo- ment où elle termine cette opération , elle est d’une grande foiblesse. Ses pattes sont irès-molles, aux articulations principale- ment. € Cependant , dit Réaumur , si l’on touche l’écrevisse immédiatement après qu'elle s’est dépouillée , On sent son corps DES MALACOSTRACES. 137 plus dur qu’il n’est naturellement ; mais ce n’est pas l'enveloppe, c’est la masse entière des chairs qui est dure, sans doute , par Veffet des convulsions violentes dans les- quelles sont alors les muscles ». Quand le casque est une fois soulevé, et que le crus- tacé a commencé à dégaîner ses pattes, rien ne peut l'empêcher de continuer la mue. Il se dépouille entre les doigts même, et quelquefois dans l’eau de vie ou dans le vinaigre où on l’a jeté. | Nous devons à Vanhelmont la connois- sance d’un fait, qui doit paroitre bien extraor- dinaire. L’écrevisse renouvelle son estomac avant de changer de peau. Geoffroi le jeune et Réaumur ont vérifié ce fait, et l’on ne peut plus en douter. L’estomac de l’écrevisse offre, dans son intérieur , trois pièces calcaires, en forme de dents, soutenues par des cartilages, et dont celle du milieu diffère des autres deux en figure : le reste de l’estomac est mem- braneux. Si l’on ouvre ce viscère au tems de la mue, on trouve, dans quelques-uns au moins, six dents au lieu de trois; trois d'elles sont blanches et adhérent à des car- tilages également blancs, qui ont fait partie du fond de l'estomac. Les trois autres sont 358 HISTOIRE brunes ou noirâtres et ne tiennent point au fond de ce viscère. Quelquefois ces dents sont détachées les unes des autres ; quelquefois encore elles sont unies par une portion de membrane jaunâtre , reste probablement de l'ancien estomac; les dents noirâtres étant les anciennes , le nouvel estomac travaille sans doute à digérer sa dépouille. | Si lon examine la vieille peau de lécre- visse, on croit voir un autre animal. Il ne manque rien à celte peau de ce que ce crustacé avoit de cartilagineux ei d’osseux, à l’exception des dents de l'estomac, et des deux pierres désignées vulgairement sous le nom d’yeux d’écrevissés. Des parlies qui semblent remplacer ici les vertèbres des animaux des classes supérieures , le cartilage -qui occupe le milieu des chairs de la patte, les poils qui forment une frange sur les côtés et au bout de la queue , ainsi que les autres, restent après sa dépouille. Ces parties se séparent sans doute avant tout de leurs fourreatixs par le moyen d’une matière glaïreuse et transparente comme de l’eau, qui s'insinue entre les deux enve- loppes , et leur donne la facilité de glisser . June sur l'autre. Réaumur a trouvé des pièces continues de cette matière , aussi DES MALACOSTRACES. ‘ 139 grandes que le têt; elles ne présentoient point de fibres , et par conséquent on ne peut leur donner le nom de membranes. Les grosses palles des écrevisses ne se dégagent pas de leurs fourreaux comme les autres ; elles élargissent le passage à mesure qu'elles se retirent en arrière ; leur action se porte sur les membranes des arti- culations ; car les autres parties des gaines des pattes ne paroissent pas être flexibles. La suile des étuis écailleux des articulations forme un fourreau continu, composé de deux pièces à peu près égales, qui se sé- parent dans le sens de leur longueur , au moment de la mue. La patte sort par le côté , et les deux pièces se rejoignent en- suite et se collent même. Au bout de deux ou trois jours, quel- quefois seulement au bout de vingt-quatre heures , le nouveau têt de lécrevisse est aussi dur que l'étoit celui qu’elle vient d'abandonner. Vanhelmont, à ce qu’il pa- roît, mais sur-tout Réaumur, ont pensé que les deux pierres , nommées yeux d’écre- visses, étoient comme les réservoirs de la matière qui sert à durcir l’enveloppe de Janimal. Ces pierres ne se trouvent pas dans l'estomac de l’écrevisse en tout tems ; 140 HISTOIRE jamais elles ne sont plus grosses qu’à l’époque de sa mue. Si lon ouvre son estomac, le” lendemain de son renouvellement d’écaille, on trouve que les pierres sont plus petites qu’on n’auroit cru; enfin elles disparoissent dès que l’animal a acquis sa dureté natu- relle. Il est donc permis de croire que ces pierres sont alors dissoules, et que le suc pierreux se filtrant dans les interstices des fibres du nouveau têt , qui est comme mem- braneux , le durcit convenablement. Saturé au point nécessaire, ce têt n’acquiert plus en aucun sens. C’est peut-être à cet état de non-croissance qu'il faut attribuer la mue. Les parties charnues de lécrevisse ayant augmenté de grandeur, elle doit se trouver gènée sous son écaille. Cette conjecture est appuyée sur une observation de Réaumur : c'est que les antennes, les pattes et les autres parties de l’écrevisse sont plus grandes , à la sortie de leurs fourreaux , qu’elles n’étoient. Les antennes surpassent en longueur , d’un cinquième , l’étui qu’elles ont quitté. Il s'ensuit de là que l’accroissement de l’écre- visse doit être lent, comme il est aisé de le Voir, en comparant son ancienne enveloppe avec la nouvelle. La différence de leur gran- deur est la mesure de la crue. DES MALACOSTRACES. 141 _ L'écaille des écrevisses qui ont mué de- puis peu est d’une couleur moins foncée que celle des autres. Si l'animal est exposé à l’'ardeur du soleil, elle prend une couleur rouge ou rougeätre : l’eau de vie produit alors sur elle le même effet. La remarque de Réaumur sur la lenteur de la croissance des écrevisses est d'autant plus fondée, que les pêcheurs ont observé qu’une écrevisse, âgée de sept ou huit ans, . est à peine marchande. Les observations de Réaumur peuvent s'appliquer , à quelques modifications près, à tous les crustacés (1). Browne , Collinson et Badier nous ont donné , sur des crabes, la connoïssance de quelques faits curieux, dont voici l'exposé. Commençons par Browne. Les vieux crabes, après avoir déposé leurs œufs, regagnent, comme nous avons dit, leurs habitations de montagne, sy engraissent pendant quelque tems , et se préparent à changer d’écaille. Pour cela iis remplissent . leur trou d'herbes, de feuilles, de toutes sortes de provisions ; lorsque l’instant de la (1) Klein en doute mal à propos, 149 HISTOIRE mue est arrivé, chacun se retire dans:sa loge, la ferme avec soin, et demeure sans mouvement jusqu'à ce que la vieille enve- loppe ait été remplacée par une nouvelle. Cette opération est une crise dangereuse pour ces animaux. Leur enveloppe se fend sur le dos, et c’est par cette ouverture qu'ils se dégagent successivement. Leur corps n’est dans cet instant recouvert que d’une mem- brane déliée sur laquelle paroissent les vaisseaux sanguins. Cette peau se durcit peu à peu, et se convertit enfin en une écaille aussi dure que la première. Les concrétions pierreuses de son estomac disparoissent à mesure que l’enveloppe durcit. C’est lorsque les crabes muent qu’on les recherehe plus particulièrement; leur chair est alors si parfaite que l'expression d’un voyageur, qui les appelle ja #1anne vivante LA du désert, n’est point exagérée. C’est une ressource constante pour ies habitans des pays où se trouvent ces crustacés. On les surprend dans leurs retraites, où ils se dé- pouillent de leur écaiile, et ceux que l’on prend ainsi sont les meilleurs ; mais le plus grand nombre se prend à l’époque de leur transmigration. Badier nous apprend que çes animaux se renferment aussi de la même DES MALACOSTRACES. 143 manière lorsqu'ils veulent recouvrer les membres qu’ils ont perdus. Collinson dit qu’on voit à la partie infé- rieure de la cuirasse du cancer qu’il appelle major, une suture en forme de croissant ; que cette suture s'ouvre à la mue, et laisse un passage pour le corps entier ; qu'après cela le thorax reiètte la cuirasse, et que les pattes quittent leurs étuis. Suivant lui, l’animal est alors enveloppé d’une peau souple , semblable à du par- chemin mouillé. Il est incapable de se mouvoir , et se tient entre les rochers au fond de la mer, jusqu'à ce que sa nouvelle enveloppe ait acquis assez de consistance pour le garantir, et que ses membres sur- tout aient assez de force pour soutenir son poids. Sa croûte s’endurcissant quelquefois trop tôt , l’animal se trouve emprisonné , et ne doit sa liberté qu'aux pêcheurs qui remuent accidentellement les pierres entre lesquelles il est pris. Ce dépouillement est d'autant plus prompt, qu'il est plus sain et plus vigoureux. Lorsque les pêcheurs prennent un crabe qui n’est pas en bon état, ils le remettent à la mer , et souvent le marquent sur le dos avec un poinçon ou avec la pointe d’un 144 HISTOIRE couteau. Cette marque reste non seulement sur cette croûte , mais se retrouve encore sur la nouvelle. Collinson donne ce fait, si singulier qu'il est, pour certain. ( Abrégé des Transact. philosoph. Hist. nat. tome IF, page 559.) Nous terminerons ces particularités histo® riques par une observation de Bosc ( Hist. des crustacés, tome [, page 148). On peut conserver les crabes assez long-tems en vie, en les mettant dans un lieu humide , ou entre les végétaux frais. Mais il est toujours nuisible de les couvrir d’eau, parce qu'ils consomment une si grande quantité d'air, qu'ils ne tardent pas à en épuiser l’eau non renouvelée et à mourir d’asphyxie. Il ne faut, dans ce cas, ne leur en donner qu’une quantité suffisante pour que les pattes seules y plongent ; ces animaux peuvent alors res- pirer immédiatement de Vair , et l’eau ne sert qu'à tenir leurs organes dans une hu-: midité convenable. 4°, Méthodes des malacostracés. Les prin- cipaux auleurs qui ont écrit sur ces in- sectes, sont : Aristote, Pline, Belon, Ron- delet, Gesner, Aldrovande, Marcgrave, Pison, Jonston, Sachs, Barrelier, Petiver, Kæmpfer , Klein, Browne, Sloane, Catesby, Rosel , DES MALACOSTRACES. 345 Rosel, Knorr, Baster, Plancus, Geoffroy, De Géer, Linnæus, Scopoli, Gronovius, Herbst, Fabricius, Olivier, Lamarck et Bosc; mais nous ne devons considérer ici que les travaux des méthodistes, ou de ceux qui ont proposé des classifications nou- velles, ou amélioré du moins essentielle- ment les précédentes. Aristote, Linnæus, Klein, Fabricius, Gronovius, Herbst, Dal- dorf et Lamarck doivent , sous ce point de vue, fixer notre atiention. Deux auteurs ont traité ex professo les malacostraces; Sachs, en 1665 ( Gamrmarologia, 1 vol. in-8), et Herbst dans ces derniers tems. Le premier n'offre qu'une compilation exirémement diffuse et souvent absurde. L'ouvrage du second sera toujours infiniment précieux par son ensemble. Quoique Herbst n'ait fait souvent que copier les figures de Ramphius, de Seba spécialement, et quoiqu'il y ait peu de dessins originaux, on ne peut cependant qu'applaudir à l’exécution de ce travail : c'est une bonne encyclopédie des malacos- tracés. Il donne, dans un de ses fascicules, publié en 1790, le commencement d’une distribution en familles de ces animaux, étabiüie en partie d’après Fabricius et d’après ses propres observations ; mais ce n’est qu'un _Ins. TomME V. K. 146 HISTOIRE arrangement purement nominal, et on n’y trouve ni de nouveaux genres, ni d’exposi- tion de caractères sur lesquels on puisse en établir. Aristote divise les malacostracés en quatre principaux genres : carabos, astacos, carida, carcinion : on croit qu'ils répondent dans le même ordre aux langoustes, aux écre- visses, aux crangons, aux palémons et aux crabes : nous verrons, en parcourant cette histoire, les caractères qu’il assigne à ces animaux. Pline, les comprenant sous le nom classique de crustacés, mentionne les sui- vans : carabi, astaci, mœæ, pagurt, hera- clotici, leones, et plusieurs autres moins remarquables. Il paroît qu'il y a et de la confusion et des doubles emplois dans quel- ques-unes de ces dénominations. On trouve dans Galien ces noms : astacus, pagurus, cancer, carabus , squilla, cammarides ; dans Speusippe ces autres : astacus, carabus, cancer , pagurus, nympha et arctos. Diphile fait mention des suivans, en les appelant généralement osfracodermes : astacus, cara-. bus, carida ou squilla, cancer, leo. Nous h’entrerons pas ici dans des discussions cri- tiques sur le sens de ces dénominations : nous aurons Occasion de revenir là dessus. DES MALACOSTRACES. 147 Bornons-nous à observer que la distinction des malacostracés à courte et longue queue est clairement indiquée dans Aristote. Rondelet, Gesner, Aldrovande , Jonston et les naturalistes des derniers siècles qui ont précédé Tinnæus, ont à peu près suivi, dans leurs travaux sur les malacostracés, les divisions d’Aristote et de Pline , en variant seulement quelquefois sur l'application des noms de ces pères de l’histoire naturelle. Linnæus n’a fait des malacostracés qu’un grand genre qu'il a d’abord divisé en deux sections : les brachyures et les macroures. La première section offre cinq coupures ; qui sont prises de la disposition du corselet , et qui sont plus artificielles que naturelles. La seconde est partagée en autant de divi- sions établies sur les caractères précédens et sur quelques autres parties du corps, comme la queue et les bras. Le genre des pagures ou des bernard l’hermite s’y trouve groupé. Klein, dans ses Remarques sur les crus- tacés, parlage cette classe en deux genres principaux : le premier est composé de ceux dont le corps est couvert d’une seule cuirasse, et dont la queue seulement est K 2 148 HISTOIRE tabletée ; le second comprend ceux dont ow de corps entier et la queue sont couverts de tablettes, ou la poitrine seule et les pieds crustacés, le reste du corps et la queue de- meurant nus el divisés en plusieurs parties. Le premier genre renferme les écrevisses, les vancres et les squilles; le second les entoma ou insectes crustacés. À ses écre- visses sont réunies les langoustes et les scyl- lares ou squilles larges , ourses, squilles ciselées, cigales d’Elien. Ses squilles répon- dent aux genres palæmon, crangon, gam- marus de Fabricius. Son second genre ou sés entomna, insectes crustacés, reçoivent les squilles de cet entomologiste , les scorpions, les oniscus de Linnæus ; il y place même les pagures, qu’il appelle ertomon herrmite. Ou voit par là combien Klein est loin de Pordre naturel. La seule bonne idée que sa méthode présente, encore appartient - elle en quelque sorte à Linnæus, est la distinc- lion des crustacés ayant un corselel ou une carapace, et en crustacés également annelés. Ces divisions répondent aux pédiocles et aux sessiliocles de Lamarck. Laurent Gronovius a partagé les crusta- cés en cinq genres : xphosura, qui appar- Uent aux entomostracés, et qui est le limule DES MALACOSTRACES. 149 de Fabricius; cancer, astacus , squilla (gam- marus Fab.), emerita (hippa Fab.). : De Géer place les genres écrevisse, crabe, monocle dans sa treizième classe, avec les miles, les araignées, les scorpions ou les insectes aplères qui ont huit à dix pattes, et la tôle confondue avec le corselet. Son genre des squilles, formé des crustacés aux- quels Fabricius donne ce nom, et de ses ganmarus, entre dans sa qualorzième classe, celle des insectes aptères, à quatorze pattes, e! dont la tête est séparée du corps par un élranglement. Fabricius, dans la première édition de son Systême entomologique et dans son Genera insectorum, réunit les .crustacés, à l'exception de son genre des monocles, dans un seul ordre, celui des agonates, mot qui signifie sans mâchoires. Cet ordré renfermoit Jes cinq genres : cancer, pagurus, scyllarus, astacus, gammarus. 1] leur ajouta quelque tems après ceux des squilles:et des hippes. (Species et mantissa insectorum.) Les limules de Muller et ses autres ento- mostracés, renfermés dans le seul genre des mouocles , les oziscus de Linnæus à quatre antennes, ou les aselles de plusieurs ento- mologistes, le nouveau genre de galathée, K 5 150 *'HISTOIRE vinrent ,en 1703 (Æntom. syst.), augmenter le nombre des agonates. | Daldorf donne connoissance de sa divi- sion des crustacés. Les genres suivans la remplissent : alpheus, ocypode, calappa, parthenope , leucosia, matuta, symethis, ligia, dromia, portunus, inachus, dorippe, orithuia, pagurus, galathea, idotea , albunea, evryala, scyllarus, palinurus, palæmon , peneus , homarus , crangon, posydon, limu- lus, monoculus, cymothoa, squilla et gam- marus. Ici les noms de cancer, crabe, ct d'astacus, écrevisse, ont disparu, et sont remplacés, le preimier par celui d’alpheus, et le second par celui d’Aomarus. Fabricius (Szppl. entom. system.) adopte ce travail à quelques changemens près : il place la majeure partie des entomostracés, monoculus , dans son ordre des polygonates. Jci il se permet deux renversemens de noms: les ligies, les idotées de Daldorf, qui étoient de vrais crustacés, deviennent des insectes de la famille des aselles. Les agonates sont convertis en deux ordres : kleistagnathes et exochnates. Dans le premier, les mâchoires, qui sont toujours ici au delà de deux, et piacées hors de [a lèvre, ferment la bouche: dans le second, ces mâchoires, également DES MALACOSTRACES. 151 , nombreuses et également situées en dehors, sont recouvertes par des palpes. Ces deux ordres correspondent, celui-là aux crabes à courte queue de Linnæus, et celui-ci à ceux dont la queue est longue; la seule différence que j'ai remarquée entre Îles par- ties de la bouche dans les deux ordres, c’est que les kleistagnathes ont les palpes fort larges et courts, tandis que les exochnates les ont étroits, alongés, en forme de bras ou de véritables palpes. Ceux des premiers “ressemblent plutôt à des mâchoires. Fabri- _cius, en appliquant deux dénominations à des objets semblables , et qui changent seulement un peu de forme, a trouvé le moyen de créer deux ordres; mais nous ne croyons pas que cette distinction se sou- tienne, n'étant pas fondée sur la nature. Nous aïlons donner ses genres avec leurs RAA AA essentiels; ils sont presque les mêémes que ceux de Daldorf. Fabricius nomme alphées des crustacés que celui-ci avoit rangés avec les crangons, €. avarus, tamulus , etc. Il auroit peut-être mieux fait de leur consacrer une nouvelle dénomina- tion et de rejeter celle d’a/pheus que Daldorf avoit eu tort de substituer à celle de crabe, cancer. Les homards de ce dernier con- K 4 152 HISTOIRE servent dans l’entomologiste de Kiell le nom d’astacus. Les limules sont associés aux kleistagnathes; je crois au contraire qu ls doivent être plus près des monocles , qu’on a mis dans l’ordre des polygonates. { C BAS SE: HUOUERE MIE PoLYGONATES. Plusieurs mächoires entre les lèvres. Genre. CLoporre, oniscus. Deux palpes de chaque côté, insérés sur la lèvre ; deux À antennes filiformes. Exemple. Oniscus asellus. Lin. Genre. Licre, Zigia. Point de palpes ; antennes sétacées. Exemple. Oniscus oceanicus. Lin. Genre. IpoTéE, idotea. Quatre palpes ; quatre antennes sétacées, dont les inférieures sont les plus longues. Exemple. Oniscus aquaticus. Lin. Genre. CYÿmorHoA, cymothoa. Deux palpes sétacés ; quatre antennes égales , sélacées. Exemple, Oniscus asilus. Tin. Genre. Monocce , monoculus. Quatre DES MALACOSTRACES. 155 palpes de chaque côté, formés d'articles qui, décroissent inseusiblement ; antennes très- courtes. Exemple. Monoculus apus (1) piscinus. Fab. (2) Cancrorum (5)- CLASSE NEUVIEME. KLEISTAGNATHES. Plusieurs mächoires hors de la lèvre, fermant la bouche. Genre. CRABE, cancer. Quatre antennes presque égales; les intérieures repliées, rap- prochées, cachées dans une fossette, sous le bord de la tête; les extérieures sétacées, insérées sous Ja saillie du front. * Corps gibbeux; côtés inégaux. Exemple. Cancer pagurus. ** Corps gibbeux presque en cœur; côtés lisses carénés seulement antérieurement. Exemple. Cancer ruricola. Lin. * ** Corps carré, gibbeux, plane en dessus; tons les bords du corselet carénés. Exemple. Cancer r'homboides. Tan. (1) pus cancriformis. Seneff. Voyez le tome IV de cet ouvrage, pag. 193 , pl. XIX et suiv. (2) Caligus curtus. Mull. Voyez aussi même vo- lome , pag. 111, pl. 416 fig. 1. (3) C’est mon génre popyre. 56 CHASTFOMRE *#3%* Corps déprimé , plane. Exemple. Cancer grapsus. Lin. **#%% Obverses; corselet enticr , plus large posté- rieurement. Lxemple. Cancer sexpes. Fab. Genre. CALAPPE, calappa. Quatre an- tennes presque égales ; les extérieures séta- cées, insérées dans le canthus des yeux ; les intérieures composées de quatre articles, en forme de palpes ; dernier article bifide. Exemple. Cancer calappa , granulatus. Lin. Genre. OcyroDE, ocypoda. Deux an- teunes très-courtes , sétacées, insérées dans le canthus intérieur des yeux. Exemple. Cancer cursor. Lin. Genre. Leucosre, leucosia. Deux antennes palpiformes, composées de quatre articles, placées dans une fossette , sous la saillie du front. * Pinces ovales. | Exemple. Cancer craniolaris. Lin. **# Pinces filiformes. Exemple. Cancer nucleus. Lin. Genre. PARTHENOPE , parthenope. Quatre antennes presque égales; les extérieures séLa- cées, insérées sous le canthus de l'œil ; les intérieures palpiformes, repliées, placées DES MALACOSTRACES. 355 dans une fossette de la partie inférieure et latérale du museau. Exemple. Cancer longimanus. Lin. Genre. INAcHUS, inachus. Quatre an- tenres égales; les extérieures sétacées , in- sérées en dedans d’une dentelure du mu- seau ; les intérieures palpiformes , compri- mées, en pinces, cachées dans une fossette latérale et inférieure du rostre. * Pattes cylindriques, de médiocre longueur. Exemple. Cancer araneus. Lin. ** Pattes alongées, filiformes. Exemple. Cancer spinifer. Lan. Genre. DroMIE, dromia. Division exlé- rieure des mâchoires en forme de fouet. Quatre antennes, les intermédiaires palpi- formes ; premier article anguleux, canali- cülé, recevant les autres. ‘ Exemple. Cancer dromia. Lin. Genre. DoriPPrE, dorippa. Mächoires de la seconde paire ayant leur division exté- rieure osseuse à son extrémité et avancée entre les antennes. Quatre antennes; les extérieures sétacées, insérées dans la fossetie des intérieures qui sont palpiformes. Exemple. Cancer lanatus. an. Genre. OriTHY1E, orythyia. Mächoires extérieures ayant leur division latérale , lan- 156 HISTOIRE céolée , aiguë, courte et mutique. Quaire antennes inégales : les intérieures plus lon- gues, palpiformes. Exemple. Orythyia mamillaris. Fab. Genre. PorTUNE, portunus. Les mâchoires extérieures ayant leur division latérale en forme de fouet. Quatre’ antennes inégales; les extérieures plus longues, Es les intérieures , palpiformes. | * Corselet bidenté de chaque côté. Exemple. Portunus vigil. Fab. ** Corselet à six dents de chaque côté. Exemple. Portunus crucifer. Fab. *** Corselet à cinq dents de chaque côté. Exemple. Cancer depurator. Lin. *#** Neuf dents de chaque côté du corselet. Exemple. Cancer pelagicus. Lan. Genre. MATuTE , natuta. Deux antennes courtes, palpiformes, pouvant se cacher dans le canthus des yeux, quadriarticulées : qua- trième article très - court ; courbé:, subulé, bifide. | Exemple. Matuta victor. Fab. ceyts Genre. Hrpre, kippa. Quatre antennes pédonculées , inégales ; les intérieures les plus courtes, bifides ; leurs divisions sétacées, ciliées sur l’un et l’autre côté, insérées entre les pédoncules des yeux ; les extérieures DES MALACOSTRACES. 157 épaisses , filiformes, contournées sur elles- mêmes, ciliées sur l’un et l’autre côté; cachées sous les mâchoires extérieures. Exemple. Cancer emeritus. Lin. Genre. SYMETHIS, symetlhis. Deux antennes très-courtes, composées de quatre articles, recourbées dans une fossette du museau. Exemple. Symethis variolosa. Fab. Genre. Limuze , Lmulus. Quatre paloes de chaque côté ; les trois postérieures en pinces ; les mandibules en pinces; point d'antennes. \ Exemple. Monoculus polyphemus, Tän. CE A'SSE DTX LÉNME ExOCHNATESs. Plusieurs màächoires cou-- vertes de palpes, hors de la lèvre, Genre. ALBUNÉE , al/bunea. Quatre antennes inégales, pédonculées ; les inté- rieures très - longues, sétacées , intérieu- _remerit ciliées sur deux rangs; le pédoncule excavé ; les extérieures plus courtes, épaisses, comprimées, ciliées sur l’un et l’autre tran- chant ; le pédicule bifide. Exemple. Cancer dorsipes. Lin. 158 HISTOIRE Genre. SCYLLARE, scyllarus. Quatre antennes inégales ; les intérieures un peu plus longues que les extérieures, Hiliformes ; leur dernier article bifide ; les extérieures déprimées , aplaties , dilatées, garnies de cils épineux. Exemple. Cancer arctus. Lin. Genre. PALINURE, palinurus. Quatre antennes inégales, pédonculées, articulation du pédoncule simple : antennes intérieures les plus courtes, sétacées, bifides, mutiques ; antennes extérieures très-longues, sétacées, épineuses. * Epines des yeux simples. Exemple. Cancer homarus. Lan. * * Epines des yeux dentées en dessous. Exemples. Palinurus quadricornis. Fab. — Cancer elephas. Kerbst. Genre. PALÉMON, palæmon. Quatre antennes inégales, pédonculées ; les supé- rieures les plus courtes trifides, sétacées; la division du milieu la plus courte ; les infé- rieures très-longues , sétacées , simples. Exemple. Cancer carcinus. Lin. Genre. Acpnée, alphœus. Quatre an- tennes pédonculées, inégales , sétacées ; les intérieures les plus courtes, bifides ; les exlé- DES MALACOSTRACES. 15q rieures les plus longues simples : une pièce écailleuse à la base du premier article du pédoncule. Exemple. Æ/phœus avarus. Fab, Genre. EcrREvISSE, astacus. Quatre antennes pédonculées, sétacées, inégales ; les intérieures courtes, bifides ; les exté- rieures simples ; la partie antérieure du premier article de leur pédoncule épineuse. * Six pinces. Exemples. Cancer astacus > Cancer Lam?naTus. Lin, * * Quatre pinces. Exemple. Cancer norwegicus. Lin. Genre. PENÉE, penœus. Quatre antennes inégales , sétacées, pédonculées, placées les unes sur les autres ; les supérieures bifides , plus courtes que les inférieures ; celles — ci très-longues, simples ; une écaille bifide et dont la division extérieure est épineuse , insérée sur l’extrémité du premier article du pédoncule. Exemple. Penœus monodon. Fab. Genre. CRANGON, crangon. Palpes exté- rieurs avancés, ciliés, bifides ; leur division externe plus courte, en forme de fouet. Quatre antennes pédonculées , inégales ; les intérieures courtes , bifides ; les extérieures 160 HISTOIRE très-longues , sétacées ; leur pédoncule por- tant une écaille ciliée. Exemple. Cancer crangon. Lin. Genre. PAGURE, pagurus. Quatre an- tennes pédonculées; les intérieures filhiformes; leur dernier article bifide ; leur pédoncuie formé d’un seul articie épineux ; les exté- rieures sétacées. Exemple. Cancer bernhardus. Tan. Genre. GALATHÉE, galathea. Quatre antennes inégales , pédonculées ; les inté- rieures courtes , filiformes , composées de trois articles, dont le dernier est bifide ; sa division intérieure sétacée , multiarticulée , la supérieure en forme de faux; les an- tennes extérieures sétacées ; leur pédoncule simple. Exemple. Cancer strigosus. Lin. Genre. SQUILLE, sqguilla. Quatre antennes presque égales , pédonculées ; les intérieures longues , trifides ; les extérieures simples, à pédoncule bifide. Exemples. Cancer mantis ; cancer scyllarus. Lin. Genre. PosYpox , posydon. Palpes exté- rieurs foliacés , munis d’un onglet à leur extrémité. Quatre antennes sétacées, à pédoncule DES MALACOSTRACES. 161 doncule simple ; les intérieures plus courtes que les extérieures, bifides. Exemple. Posydon depressus. Fab. Genre. CREVETTE , gammarus. Quatre antennes simples, pédonculées ; les anté- rieures courtes, subulées ; les postérieures sétacées. Exemple. Gammarus homarus. Fab. Dans son Tableau élémentaire de l’histoire des animaux , publié en 1797 , le professeur Cuvier met les malacostracés dans sa seconde division des crustacés, à Ja suite des imo- nocles. Les écrevisses cancers. Il les distribue en deux sections : — À , queue courte et mince , sans nageoires au bout, se reployant dans une fossette entre les pieds. — B, queue épaisse et alongée, terminée par des feuillets écailleux ou nageoires. Sa première section renferme“ 1° les crabes ou cancers proprement dits, dont il cite quelques espèces répondant aux genres cancer , portunus , dromia et calappa de Fabricius ; et 2° les araignées de mer, inachus du même. La seconde section est composée des malacostracés parasites, appelés hermites , pagurus ; des écrevisses proprement dites, Ins. Tome V. L 169 HISTOIRE astacus , avec lesquelles 1l place les palémons et les crangons ; des langoustes, palinurus , à côté desquelles sont les galathées ; des cigales de mer, scyllarus ; et enfin des mantes de mer, sguilla Fab. On trouve le même ordre dans le tableau des crustacés de l’anatomie comparée de ce savant. Je vais rendre compte de la méthode des crustacés proposée par son collègue, le pro- fesseur Lamarck, qui m'a, par les preuves les plus sensibles d’une tendre amitié, donné les moyens de faire une étude spéciale de ces animaux et des insectes du museum na- tional. Tous les naturalistes remarqueront d’abord avec moi combien l’idée de ses deux divisions, pédiocles et sessiliocles , est ingénieuse. DIVISION DES CRUSTACÉS D'APRÈS LAMARCK (1). S'ystéme des animaux sans vertèbres. Page 143. ORDRE PREMIER: CRUSTACÉS PÉDIOCLES. Deux yeux distincts , élevés sur des pédoncules mobiles. PREMIÈRE SECTION. Corps court ; queue nue, sans feuillets ; sans crochets, sans appendices latérales, et appliquée contre le dessous de l'abdomen. ( Cancri brachyuri. ) A. Corps arrondi ou obtus antérieure- ment. 1° Genre. CRABE, cancer. Toutes les pattes onguiculées (2) ; corps court, plus (1) Je l'ai simplifiée. (2) Je ne considère pas les bras, qui sont toujours en pinces dans cette division. L 2 164 METHODE large antérieurement ou dans sa partie moyenne que postérieurement. Cancer pagurus. Lin. 2° Genre. CALAPPE, calappa. Toutes les pattes onguiculées ; corps court, dilaté et en voûte aux angles postérieurs. & Calappa granulata. Fab. 3° Genre. Ocyrope, ocypoda. Toutes les pattes onguiculées ; corps presque carré ; yeux insérés près du milieu de son bord antérieur , et prolongés jusqu'à ses angles latéraux. | | Ocypoda ceratophtalma. Fab. 4° Genre. GRAPSE, grapsus. Toutes les pattes onguiculées ; corps presque carré ; yeux insérés aux angles latéraux de son bord antérieur , qui est entièrement rabattu. Grapsus pictus. Lam. 5° Genre. Dor1PE, doripe. Toutes les paltes onguiculées ; les quatre postérieures dorsales ; corps en ovale tronqué antérieu- rement. Doripe nodulosa. Lam. 6° Genre. PoRTUNE, portunus. Pattes postérieures en nageoires ; pédoncules des yeux beaucoup plus courts que la moitié DE LAMARCK. 165 de la longueur du bord antérieur du corps. * Portunus depurator. Fab. 7° Genre. PoDOPHTALME , podophtalmus. Pattes postérieures en nageoires; pédoncules des yeux occupant toute la longueur du bord antérieur du corps. * Podophtalmus spinosus. Lam. 8° Genre. MATUTE , matuta. Toutes les pattes en nageoires. Matuta victor. Fab. B. Corps suborbiculaire. 9° Genre. PoRCELLANE, porcellana. Deux antennes très-longues , insérées extérieure- ment derrière les yeux. Porcellana platycheles. Lam. 10° Genre. LeEucosrE, /eucosia. Les quatre antennes insérées entre les yeux et courtes. Leucosia craniolaris. Fab. C. Corps rétréci et en pointe antérieu- rement. 11° Genre. M1714,maja. Quatre antennes. Il réunit les inacAus et les parthyenopes de Fabricins L 5 166 METHODE 19° Genre. ARCTOPSIS, arclopsis. Six antennes. Rem. Lamarck supprime.ce genre sur de nouvelles observations ; il faut le joindre au précédent. SÆE C TI,0.N, SE CON DE, Cogps oblong ; queue alongée, garnie au bout d’appendices, ou de feuillets ou de cro- chets. (Cancri macrouri. ) 15° Genre. ALBUNÉE, a/bunea. Quatre antennes ciliées ; les intérieures très-longues, simples ; bras en pinces ; toutes les pattes onguiculées ; corps oblong. Albunea dentata. Fab. 14° Genre. HrrpPe, ippa. Quatre antennes ciliées; les intérieures plus courtes et bifides ; point de pinces à l’extrémité antérieure des bras ; corps oblong. Hippa adactyla. Fab. 19° Genre. RANINE, ranina. Quatre an- tennes courtes; les intérieures, bifides; bras terminés en pinces ; les huit pattes posté- rieures en nageoires; corps cunéiforme. Ranina serrata. Lam. 169 Genre. ScyvrLarE, scyllarus. Deux antennes filiformes et bifides, entre deux DE LAMARCK. 167 feuillets en crête , tenant la place des exté- rieures ; bras simplement onguiculés, ainsi que les pattes. Scyllarus antarcticus. Fab. 17° Genre. ECcREVISSE, asfacus. Antennes intérieures multiarticulées et divisées en deux presque jusqu’à leur base; des bras en pinces, queue grande , à écailles nata- toires au bout. Astacus fluviatilis. Fab. 18° Genre. PAGURE, pagurus. Antennes extérieures longues et sétacées ; intérieures courtes , bifides au sommet ; des bras en pinces, queue molle, nue, ayant des cro- chets au bout. Pagurus bernhardus. Fab. 19° Genre. GALATHÉE, galathea. An- tennes extérieures longues et sétacées ; inté- rieures fort courtes, triarticulées , à dernier article bifide ; des bras en pince ; queue grande , à écailles natatoires au bout. Galathea strisosa. Fab. 20° Genre. PALINURE, pa/inurus. Antennes extérieures très-longues, sétacées , hispides ; intérieures plus courtes, mutiques, bifides | LA 168 METHODE au sommet ; bras simplement onguiculés ; comme les pattes. Palinurus homarus. Fab. e1° Genre. CRANGON, crangon. Antennes exlérieures longues, sétacées, ayant chacune à leur base une écaille ; intérieures courtes et bifides ; bras terminés en pinces. x Crangon vulgaris. Fab. ; 22° Genre. PALÉMON , palæmon. Antennes extérieures longues et sétacées ; intérieures plus courtes et trifides ; dix pattes ; les anié- rieures terminées en pinces. Palæmon squilla. Fab. 23° Genre. SQUILLE , squilla. Antennes exlérieures accompagnées chacune dun feuillet ; intérieures un peu plus longues et trifides ; quatorze pattes ; antérieures ter- minées par une pince en scie ou peclinée. Squilla mantis. Fab. 24° Genre. BRANCHIOPODE, branchiopoda. Un grand nombre de branchies à la place de pattes. Branchiopoda stagnalis. Lam. DE LAMARCK. :169 DR DRE SE C O N_ D. Crustaces sessiliocles. Deux yeux distincts ou réunis en un seul, constaniinent fixes et sessiles. PREMIÈRE SECTION. Corps couvert de pièces crustacées nom- breuses , transversales ou longitudinales. 25° Genre. CREVETTE, gammarus. Quatre antennes sur deux rangs; corps alongé, recouvert de pièces crustacées , transver- sales ; des appendices bifides à la queue. Gammarus pulex. Fab. 26° Genre. AsELLE , asellus. Quatre an- tennes sur le même rang; corps oblong, recouvert de pièces crustacées , transver- sales ; queue large , à appendices bifides. ' Asellus entomon. Oliv. 27° Genre. CHEVROLLE, caprella. Quatre antennes; corps linéaire , dont les segmens sont plus longs que larges; queue nulle ou sans appendices. Caprella scolopendroides. Lam. 20° Genre. CYAME, cyamus. Quatre an- #70 METHODE tennes; corps ovale, déprimé , à six segmens, ayant chacun une paire de pattes. Cyamus veti. Lam. 29° Genre. Licre, ligia. Deux antennes sétacées , ayant plus de dix articles ; corps ovale , recouvert de pièces crustacées, trans- versales ; des appendices bifides à la queue. { Lisia oceanica. Fab. 30° Genre. CLOPORTE, oniscus. Deux antennes sétacées , coudées , de cinq à six articles ; corps ovale, recouvert de plusieurs pièces crustacées, transversales; des appen- dices à l'extrémité du corps; quatorze pattes. Oniscus asellus. Tan. 31° Genre. ForBiciNE, Jorbicina. Deux antennes longues et sétacées ; corps alongé, couvert d’écailles ; trois filets à la queue. Forbicina argentea. Lam. ; 32° Genre. Cycrore, cyclops. Deux à quatre antennes; un seul œil apparent ; corps alongé , formé de pièces transversales, atténué postérieurement. Cyclops minutus. Mall. SECTION S E C O N D E. Corps couvert par un bouclier, crustacé d'une ou de deux pièces. DE LAMARCK. 171 35° Genre. POLY PHÈME, polyphemus. Antennes o ; deux yeux écartés; bouclier crustacé, divisé par une suture transversale en deux pièces, et terminé par une queue subulée ; cinq paires de pattes. Polyphemus gigas. Lam. — Limulus polyphemus. Fab. 34 Genre. Limure , Émulus. Deux an- tennes simples ; deux yeux distincts ; bou- clier crustacé d’une ou de deux pièces. Limulus cancriformis. Lam.—/Monoculus apus. Lin. 55° Genre. DAPHNIE, daphnia. Deux antennes rameuses ; un seul œil apparent ; bouclier crustacé, de deux pièces réunies longitudinalement. Daphnia pulex. Mull. 36° Genre. AMvMonE , amymona. Deux antennes simples ; un seul œil apparent ; bouclier crustacé d’une seule pièce. Amymona satyra, Mull. 57° Genre. CéPrHALoc£E,cephaloculus. Antennes o ; un grand œil globuleux, sail- lant antérieurement et imitant une tête. Cephaloculus stagnorurm. Lam.—Monoculus oculus. Lin. Bosc, dans son Histoire des crustacés , 179 METHODE faisant suite à l'édition de Buffon de Castel ; qui se vend chez Déterville , rue du Battoir, a suivi les deux grandes divisions de La- marck. Ses crustacés pédiocles sont partagés en deux sections, qui sont encore les mêmes que celles du naiuraliste précédent. La première offre trois genres de plus : orythie, dromie et pinnothère. La seconde est com- posée de tous les genres que Lamarck énumèére , et en outre les suivans de Fabri- cius : posydon , alphée et pénée. Les crustacés sessiliocles sont ou annelés dans leur longueur, ou clypéacés ; c’est aussi la coupe de Lamarck. La première sub- division renferme les genres suivans, dont plusieurs me sont propres : zoé , crevette, talitre , chevrolle, aselle , idotée, sphérome, ligie, cyame, cymothoa, cyclope, bopyre. La seconde subdivision est formée de ceux- ci : calige, binocle , limule, apus, daphnie, cythérée, cypris et polyphème. Bosc s’est écarté de Lamarck pour quelques dénomi- nations , telles que celles de Zimule, poly- phème. Il a aussi retiré de cette classe les forbicines que Lamarck y avoit placées. L'ouvrage de Bosc présente , outre la nomenclature de Fabricius, celle d’'Herbst, = | / DE LAMARCK. 179 dont il cite la plupart des figures, syno- nyinie qui manquoit , quelques espèces nou- velles , et plusieurs observations sur les crustacés, que ce naturaliste a recueiilies en Caroline , pendant qu’il y étoit commissaire des relations extérieures. Je lui avois com- muniqué mon nouveau travail dans cette partie des animaux sans vertèbres. L’ex- pression de sa gratitude à mon égard a été celle d’un homme qui sait apprécier les recherches des autres; qui ne s’en sert jamais sans rendre hommage à leur auteur , et dont le cœur est doué d’une sensibilité exquise. Si je n'ai point parlé des écrits sur cette branche de la zoologie d’un ami commun, Olivier, c’est parce qu’il n’a rien changé à la méthode existante de son tems. Ses deux articles, crabe, écrevisse , de l’'Ency- clopédie méthodique , sont d’ailleurs bien faits , et tiennent lieu de plusieurs autres livres. | Je crois avoir suffisamment exposé les fondemens de ma division des crustacés, soit dans le discours, soit par les cäractères qui distinguent mes coupes; je les crois naturelles ; mais comme nous nous aveu- glons souvent sur notre propre compte , que 174 METHODE, etc: nous ne sommes pas assez en garde contre les illusions de l’amour propre, j'attends le jugement des amis véritables et impartiaux de la science. Nous ne parlerons pas des crustacés fos- siles (1), n’en ayant point fait l’objet de notre étude. Nous espérons que notre colla- borateur Montfort y suppléera. (1) On peut les diviser en deux : cancrites ou crus- facites , les malacostracés à courte queue ; astacites , ou astacolites ou carcinites , ceux à longue queue; les éentomolithes sont des insectes pétrifiés. E X P OS EST L'OŒN SOMMAIRE DES CARACTERES GÉNÉRIQUES DES CRUSTACÉS ET DES INSECTES, 5 Dir US Fe. RTS: Lee PL } “f '# ÿ - Va. - LS * HE pa } CE CARE LE > ge +08 L RE Lx D + \ EE 2 À F4 AVERTISSEMENT. La méthode entomologique qué j'ai exposée dans le troisième volume de cette Histoire des insectes suppose, dans celui qui veut s’en servir utilement, des connoissances préliminaires. Il en sera toujours ainsi de toute classification qui se rapprochera de l’ordre naturel. Celui qui ne fait que commencer de -se livrer à l’étude de la botanique n’ar- rivera presque jamais à la détermination du genre d’une plante s’il a pour seul guide l’immortel-Genera de Jussieu. La clef de cet ouvrage n'appartient qu’à homme instruit : tels les naturels d’un pays connoissent seuls certaines com- munications qui conduisent plus directe- ment, et d’une manière plus aisée, d’un lieu à un autre. J’avois pressenti cet inconvénient dans la Préface de mon troisième volume, et j'avois dit que je présenterois un résumé Ins. Tonus V. M 178 AVERTISSEMENT. des caractères essentiels de ma méthode, afin que le commençant pût s’introduire et marcher dans la carrière de l’ento- mologie. Je me hâte de le faire jouir de cet avantage. Malgré tous mes efforts pour lui aplanir la voie, il sera encore, je le pense, arrêté par quelques cbstacles. Plusieurs de ces difhcultés sont inévi- tables ; les unes tiennent à l’enfance de la science , à l’extrême petitesse des objets, et à l’impossibilité d’exprimer clairement certains caractères : celles-là me sont particulières , car la manière de voir des méthodistes doit varier sui- vant la différence de leur esprit et de leurs talens. | Le goût de l’observation est pour moi une source intarissable de plaisirs. Je lui sacrifie, par suite irrésistible de cet attrait, un tems trop long, et aux dépens peut-être de celui que je devrois consacrer à la rédaction de mes idées. D’autres, plus analytiques et plus for- malisites que moi, pourront employer AVERTISSEMENT. 179 avec plus de succès les observations que j'ai recueillies : n’importe , la science qui fait mes délices en sera perfectionnée, el je serai au comble de mes vœux. Les caractères de plusieurs de mes genres sont à la fois linnéens et fabri- ciens , si Je puis mexprimer:ainsi. Les partisans rigoristes de la méthode de Ventomologie de Kiell me reprocheront- ils cet assemblage? Je leur présente les deux pensées suivantes, et pleines de sens, de Scopoli : Classes et genera na- turalia, non sola instrumenta cibaria , non solae alae, nec solae antennae cons- htuunt, sed structura totius , ac cujusque vel minimi discriminis diligentissima ob- ‘servatio. Praeterea notae classium eë generum faciles esse debent, ne assiduus «microscopiorum usus deterreat plurimos ‘a contemplatione nalurae , sicque numerus curiosorum in dies minor evadat. En donnant une méthode artificielle, J'ai cependant fait en sorte de suivre, autant qu’il m'a été possible, pas à pas M 2 180 AVERTISSEMENT: l’ordre que j’ai proposé, comme naturel, tome. III. Je m’y éloigne également sous les rapports du placement des en- tomostracés et des acères, du Tableau de mes divisions générales , tome IT, page 53g. Ici les entomostracés ter- minent les insectes et sont précédés des acères; là ils ouvrent la classe des crus-. tacés , et les acères succédent aux mille- nids Les partisans exclusifs des systèmes fondés uniquement sur les organes de la manducation trouveront une méthode . générale établie d’après ces bases, tom.Il, page 561; ils pourront du moins s’en servir pour réformer ou consolider les divisions de Fabricius, ainsi que vient. de lexécuter tout,récemment, et avec. le secours des caractères que jy indique, | Vauteur de la Faune parisienne, mon ami Walckenaer. J’ai souveñt été contraint d'employer un assez grand nombre de notes dis- ünctives pour arriver à la connoissance AVERTISS EMENT. 181 des genres. Les personnes dont lPexa- men est superficiel, ou qui se soucient fort peu de donner des caractères de rigueur , se seroient exprimées d’une manière plus laconique : l’amour du vrai me prescrivoit une autre marche ; il vaut mieux que l’esprit médite plus long-tems, et qu’il arrive et atteigne plus sûrement son but. On desire connoitre armée des noms d'ordres, de familles et de genres de mon entomologie ; ce sera l’objet de deux Mémoires particuliers que je don- nerai dans la suite ; l’un nous présentera l’état de Péstémiologie chez les anciens, et par conséquent les noms dont ils se servoient; dans le second Mémoire je parlerai de la nomenclature des mo- dernes. Je termine ce tableau par le parallèle de mes familles d’insectes et de celles que les professeurs Cuvier et Duméril | ont données dans leurs Cours d'anatomie comparée. Ici les noms des familles sont M. 53 182 AVERTISSEMENT. fondés sur quelque propriété de l’insecte; les noms des miennes ne sont, comme Je Pai dit, que la dénomination du genre principal de la coupe avec une finale particulière. J’ai pensé qu’il valoit mieux soulager la mémoire en conservant des noms avec lesquels elle étoit déjà fami- harisée, quelque mauvaise que püt être dans le principe l'application que les naturalistes en avoient faite, que l’ac- cabler encore du poids d’une nomen- clature nouvelle, füt-elle raisonnée. Les botanistes actuels donnent aussi à un grand nombre de leurs familles le nom du genre principal des coupures du-. quel elles ont été créées. La formation de ces divers groupes d’insectes m’étant propre , malgré quelques différences partielles, je citerai l’ouvrage où je les indiquai le premier. (Précis des carac- tères génériques des insectes, an. 5 ). Tel est le grand cadre que j'ai à remplir. Swammerdam, Réaumur , De Géer, Linnæus, Geoflroi, Fabricius, Olivier , vous m’en préparâtes l’ébauche. EXPOSITION SOMMAIRE | D ES CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES CRUSTACÉS ET DES INSECTES. CLASSE PREMIÈRE. CRUSTACÉS. Dr: veines ; branchies pour la respi- ration. Point de vertèbres ; des pattes articulées ; corps _aptère. — Dans les uns : un téé ou une suite d’anneaux de consistance calcaire ; yeux souvent pédonculés ; quatre antennes ; mandibules palpigères ; un grand nombre de pièces en forme de palpes , ou de mâchoïires articulées à la bouche ; dix pattes ou plus, uniquement propres au mouvement ; tarses à un onglet corné. — Dans les autres : un têt clypéacé , univalve ou bivalve, ou une suite d'anneaux plus cornés que calcaires , sou vent membraneux ; yeux sessiles , méme réunis en un ; bouche différente de celle des premiers ou très-peu dis- tincte ; des pattes, les antennes même , lorsqu’elles existent, paroissant servir à la respiration, ou à forme branchiale ; éarses sans onglet comé au bout (1). (1) Ces caractères secondaires sont nombreux; mais il vaut mieux que la mémoire travaille un peu plus, et que l’on évite l’erreur où entraineroit nécessaire ment l’iusuffisance d’une expression trop laconique, M 4 184 CRUSTACES: CLASSE SECONDE. INSECTES. Point de veines; des trachées aériféres pour la respiration , annoncées extérieure- ment par des ouvertures ou des stigmates. Point de vertèbres ; des pattes articulées , uniquement . propres au mouvement, terminées ordinairement par deux petits crochets dans tous ceux qui n'en ont pas plus de dix ; corps ou aptère ow ailé ; point d’antennes dans ceux dont la tête est confondue avec le corselet ; bouche n'ayant pas plus de deux rangs transversaux de pièces , outre les mandibules, dans ceux qui ont guatre antennes , ou qui en ont moins, mais qui ont plus de six pattes : ces organes du mouvement n'étant jamais au delà de six dans ceux qui sont aidés. CLASSE PREMIÉRE. CRUSTACÉS. SOUS-CLASSE PREMIERE. ENTOMOSTRACÉS. Mandibules nuës ou nulles; bouche formée au plus de deux rangs d’autres pièces ; an- tennes et des pattes à forme brañchiale ; tarses sans onglet corné au bout ; têt clypéacé, univalve , ou bivalve, ou segmens annulaires GRUST'ACE S: 185 du corps cornés ou membraneux ; yeux ses- siles , souvent même réunis en un. SOUS-CLASSE SECONDE. MALACOSTRACÉS. Mandibules palpigères ; plusieurs rangs dé pièces en forme de palpes, ou de mâchoires articulées, à la bouche ; quatre antennes, _ point branchiales ; dix à quatorze pattes , uniquement propres au mouvement; tarses ayant un onglet corné au bout; têt ou segmens annulaires du corps calcaires; yeux souvent pédonculés et toujours au nombre de deux. SOUS-CLASSE PREMIER E. ENTOMOSTRACÉS. Un têt univalve ou bivalve. Section 1. OPERCULÉS. Corps annelé dans sa longueur. Section 2. Nups. Section 1. OPERCULÉS. T'êt univalve. CLYPÉAcÉs. Têt bivalve. OsTRACHODES. Cu vYxPÉACEÉSs. Des pattes simples, d’une forme ambula- toire ; mandibules. Ordre I. XIPHOSURESs. 186 CRUÜUST'ACES. Des pattes simples, d’une forme ambula- toire. Ordre Il. PKEUMOMURES. Toutes les pattes branchiales. Ordre III. PayzLopoprs. Ordre IV. OSTRACHODES. Section 2. Nups. Tête confondue avec le segment suivant du corps. Ordre V. PsEuDoPopss. Tête distincte. Ordre VI. CéPHALOTES. Ordre I. XIPHOSURES. Genre. Limuces. Ordre IT. PNEUMONURESs. Queue formée de filets ou de tuyaux, G. CaLice. | Queue formée de feuillets barbus; point de pattes en ventouse. G. BiNocze. Queue formée de feuillets barbus:; deux paties en ventouse. G. Ozore. Orûre IT. PHxyzLLopopes. Genre. APus. Ordre IV. OsTRACHODES. Antennes en pinceau ; deux yeux. Gen. Lyc. | Antennes ramifiées; un œil. G. DAPHNIE. Antennes en pinceau; un œil. G.CypPris. Antennes poileuses ;un œil. G.CYTrHÉRÉE. CR EUSTACES. 187 Ordre V. PsEuDoropss. Corps alongé ; un œil. G. CycLopre. Corps ové; deux yeux. G. ARGULE. Ordre VI. CÉPHATOTES. Un seul oeil en forme de tête; un corse- lei; deux rames. G. POLY PHÈME. Deux yeux très-gros, sessiles ; un corselet; pattes simplement poileuses. G. Zoé. Deux yeux pédonculés; une suile d’an- peaux ; pattes à feuillets branchiaux. Gen. BRANCHIOPODE. SOUS-CLASSE SECONDE. MALACOSTRACÉES. Tête confondue avec le corselet; bran- chies cachées ; dix pattes. Ord.I. Décaropes. Tête distincte ; branchies extérieures; plus de dix pattes dans le grand nombre. Ordre ET. BRANCHIOGASTRES. Ordre I. Décapopss. Queue plus courte que le corps, terminée par une seule pièce; point d’appendices foliacées au bout. Section 1. BRACHYURES. Queue de la longueur du corps au moias, et terminée par plusieurs appendices folia- cées. Seciion 2. MACROURES. 283 CRUÜUSTACES. Section 1. BRACHVYURES. Diamètre antérieur et transversal du tét égalant au moins celui de la longueur; an- tennes intermédiaires toujours cachées et re- pliées sur elles-mêmes. Fam. 1. CANCÉRIDES. Diamètre antérieur et transversal du têt n’égalant pas celui de la longueur ; antennes intermédiaires plus ou moins saillantes. Famille 2. OXYRYNQUES. Famille 1. CANCÉRIDES. Têt en grand segment de cercle, tronqué à sa pointe, ou presque sémi-circulaire., A. Platysmatiens. Têt presque en cœur , ou carré, ou rond. B. J’igilans. À. Platysmatiens. Toutes les pattes terminées en pointe co- nique. à. Litioraux. Des pattes terminées par un article foliacé ou en nageoire. b. Pélagiens. a. Laittoraux. Têt dilaté aux angles postérieurs; mains en crête. G. CALAPPE. Mans en crête; pièces extérieures et palpiformes de la bouche ayant le second CRUSTACES. 189 article de leur tige interne pointu. Genre HÉPATE. Têt très-bombé ; pattes postérieures re- courbées sur le dos. G. DroMïe. | Têt peu élevé ; pattes sur une même ligne, G. CRABE. b. Pélagiens. Toutes les pattes en nageoire. G. MATUTE: Veux courts ou n’atteignant pas les angles antérieurs du têt. G. POoRTUNE. Les seules pattes postérieures en nageoire ; yeux fort longs. G. PoDOPHTALME. | B. Vigilans. Paites postérieures beaucoup plus petites; antennes extérieures situées derrière les yeux, en dehors, et très-longues. Genre PoRCELLANE. Tèt presque en cœur ou rhomboïdal ; yeux portés sur un pédoncule qui s'étend le long d’une grande partie du bord anté- rieur du têt. G. OcypPopeE. | Têt carré ; yeux situés aux angles laté- raux du bord antérieur du têt qui de courbé. G. GRAPSE. Têt presque orbiculaire ; tiges internes des pièces extérieures et palpiformes de la bouche réunies à leur base. G.. PINNOTRÈRE. | 190 CRUSTACES. ; Famille 2. OXYRYNQUES. Les seules pattes postérieures en nageoire. G. ORITHYE. Mains terminées par un seul doigt en faux ; les extrémités des autres pattes en nageoire. G. RANINE. Têt ovoïde, tronqué en devant et dé- primé; palles postérieures recourbées sur le dos ; pièces extérieures et palpiformes de la bouche, alongées. G. DortPrE. Têt ovale ; antennes extérieures rappro- chées sous les yeux , avancées et longues ; pièces extérieures et palpiformes de la bou- che, alongées. G. CoRYSTE. __ Tèt ové, renflé, pointu ; anlennes peu ou point apparentes ; pièces extérieures et palpiformes de la bouche très-dures : leur extrémité apparente allant en pointe. Genre LEUcosrE. Têt triangulaire (frès-inégal) , formant un bec en devant; yeux saillans et découverts; pièces extérieures et palpiformes de la bou- che alongées ; pattes très - longues et fort menues. G. MacropPe. Têt triangnlaire ( très-inégal ); extrémités apparentes des pièces extérieures et palpi- formes de la bouche arrondies et très- obtuses. G. Maya. TR ÊÉRUSTACES ad Section 2. MACROURES. Appendices de la queue situées sur les côtés, fort petites, point réunies ni conni- ventes. Famille 3. PAGURIENS. Appendices de la queue situées à son extrémité , réunies et conniventes avec la terminale ; antennes intermédiaires de trois articles alongés : deux très - petits filets au bout du dernier. Familie 4. LANcous- TINES. Appendices de la queue situées à son extrémité , réunies et conniventes avec la terminale ; antennes intermédiaires à pé- doncule court, et terminées par un à trois filets plus longs. Famille 5. HoMARDIENS. Famille 3. PAGURIENS. Mains à deux Serres ; animal parasite. G. Pacure. = Mains terminées par une seule serre ; les tarses coniques , en faux. G. ALBUNÉE. . Mains en forme de pièce ovale A les tarses comprimés. G. Hippe. Famille 4 LANGOUSTINES. Mains et pattes terminées par un seul article conique ; antennes latérales en crête. G. SCYLLARE. 192 CRUSTACES. Mains et pattes terminées par un seul article conique ; antennes extérieures lon- gues , sétacées, épineuses. G. L'ANGOUSTE. Mains terminées par deux serres ou a doigtss G.. GALATHÉE. Famille 5. HoMARDIENSs. Bras et les extrémités des deux pattes sui- vantes, terminés par deux doigts; antennes insérées sur une même ligne : les latérales à pédoncule épineux , sans écaille latérale ; intermédiaires courtes , à deux filets. Genre ALPHÉ. Bras terminés par deux doigts; antennes extérieures accompagnées d’une écaille bi- fide et épineuse ; intermédiaires insérées plus haut et à deux filets. G. PÉNÉE. Les pattes des deux ou trois paires anté- rieures terminées par deux doigts; antenmes intermédiaires situées au dessus des autres, à trois filets. G. PALÉMON. Pattes antérieures, ou bras, terminées par une main n'ayant qu'un seul dois crochu. G. CRANGON. Ordre II. BRANCHIOGASTRES. Premier segment du corps plus grand que les suivans; yeux pédonculés. Fam. 1: SQUILLIARES. Corps CRUS T AC'ESS. 109 Corps formé d’une suite d’articles presque égaux ; yeux sessiles. Fam. 2. CREVETTINES. Famiile 1. SQUILLIARES. Antennes extérieures simples, accom- pagnées d’une écaille ; intermédiaires à trois filets; pièces palpiformes de la bouche res- semblant à des pattes et terminées par un ongle ou crochet; trois paires de paites, finissant par un article simple et velu. Genre DQUILLE. Deux antennes simples et deux bifides ; une écaille foliacée accompagnant les exté- rieures ; quatorze païtes terminées par un ongle. G. Mys1s. Famille 2. CREVETTINES. Dix pattes; celles de la troisième paire plus longues , terminées par une main à deux doigts ; les autres finissent par un crochet ; des AREA à la queue. Genre PHroNIME. , Quatorze ‘pattes ; antennes extérieures ayant une pelite division en forme de petit filet : les intermédiaires placées au dessus ét plus longues que le pédoncule des précé- denies; des 'appendices articulées : à la queue. G. CHEVRETTE. Dix à quatorze pattes; antennes simples ; JIns. TouE V. N 194 INSECTES. les intermédiaires placées au dessus des ex+ térieures et plus courtes que leur pédoncule ; des appendices arliculées à la queue. Genre TALITRE. Dix à douze pattes rapprochées par paires et écartées ; corps filiforme; point de queue ni d’'appendices articulées au bout. Genre CHEVROLLE. Pattes courtes : celles du milieu fausses ; les autres terminées par un ongle ; corps large ; point de queue ni d’appendices arti- culées au bout. G. CYAME. CLASSE SECONDE. INSECTES. Corps ne subissant pas de métamorphoses, aptère , annelé , crusiacé ; tête distincte ; quatre antennes ; quatorze patles. Sous- classe 1. TÉTRACERES, Corps ne subissant pas de métamorphoses, aptère , annelé ; anneaux très -nombreux , presque. pédigères, crustacés; tête distincte : deux antennes ; beaucoup plus de quatorze paties. Sous-classe 2. MiLLE-piEps.. Corps ne subissant pas de métamorphoses, aptère, formé d’une ou de deux pièces ; tête INSECTES. 195 confondue avec le corselet ou la pièce por- tant les pattes; point d’antennes ; six à dix pattes : huit plus communément. Sous- clasæ 5. AcÈRESs. Corps ne subissant pas de métamorphoses aptère, de plusieurs pièces, mais pas au delà de onze; une tête distincte; deux an- tennes ; un corselet pédigère ; six pattes. Sous- classe 4. APTERO-DICÈRES. Corps subissant des métamorphoses, ailé; de plusieurs pièces, mais pas au delà de onze ; tête distincte ; un corselet pédigère : six pattes. PrÉRo-DICÈRES. SOUS-CLASSE PREMIERE. Quatre antennes très-apparentes ; corps terminé par un article beaucoup plus grand. Famille 1. AsELLOTES. Antennes ou peu apparentes, ou dont deux très-courtes ; dernier anneau du corps plus petit, ou peu différent en grandeur des autres. F'amille 2. CLOPORTIDES. Famille 1. ASELLOTES. Antennes très-inégales; des pièces bifides au bout du corps. G. AsELLE. Antennes très-inégales; point de pièces N 2 194 INSECTES. biñdes au bout du corps; corps alongé, ne se mettant pas en boule. G. IDOTÉE. - Antennes très-inégales ; point de pièces bifides au bout du corps; corps ovale se. inettant en boule. G. SPHEÉROME. Antennes presque égales, courtes; paites terminées par un onglet très-fort. G. Cy- MOTHOA. % Famille 2. CLOPORTIDES. Dernière pièce des plus grandes antennes composée d'un grand nombre d'articles. G. Licre. Autennes recouvertes à leur base par un avancement du bord antérieur de la tête, de huit pièces ; des appendices saillantes à l'anus. G. CLOPORTE. Antennes recouvertes à leur base par un avancement, du bord antérieur de la tête, de sept pièces; des appendices saillantes à l’auus. G. PorcELLIOoN. | Antennes insérées dans une cavité dont les bords forment une saillie tout autour, de sept pièces; des appendices saillantes à l'anus. G. ARMADILLE. Anieunes nues à lenr base, de huit pièces; derniers anneaux du corps brusquement plus étroits; dés appendices à l’anus. G. Puær- LOSCIE. ENSFCTES. 197 Point d'antennes apparentes; pattes très- petiles, recoquillées , insérées sous les bords latéraux du corps; corps plat; yeux nuls, ou obsolètes. G. BoPyrE. SOUS-CLASSE SECONDE. MiILLE-PIEDS. Une seule pièce au dessous des mandi- bules; palpes nuls ou tiès-pelits ; anneaux du corps d’une seule pièce. Ordre 1. Cur- LOGN ATHES. Deux mâchoires réunies à leur base entre les mandibules et la lèvre inférieure ; des palpes distincts , dont deux en crochet; anneaux du corps formés de deux plaques écailieuses , réunies de chaque côté par une membrane. Ordre IL. SYNGNATHES. Ordre 1. CHILOGNATHES. Point d'appendices saillantes à l’anus; corps oblong , convexe en dessus, se met- tant en boule. G. GLOMERIS. _ Point d’appendices saillantes à es corps vermiforme , long et cylindrique. G. IULE. Point d’appendices saïllantes à l'anus ; corps linéaire , déprimé ; anneaux carrés, vus en dessus. G. PoLYDÈME. N 3 h98 INSECTES. Des appendices saillantes à l'anus. G. Por.- LYXÈNE. , Ordre II. SYNGNATHES. Deux paires de pattes à chaque anneau ; les dernières paires beaucoup plus grandes. G. SCUTICÈRE. Une seule paire de pattes à chaque anneau ; les dernières paires ( la terminale exceptée ) peu différentes des .autres en longueur. G. ScOLOPENDRE. SOUS-CLASSE TROISIEME, ACÈRES. Des mandibules. Ordre I. CHELODONTES. Point de mandibules; les organes de la manducation formant un sucçoir tubulaire. Ordre II. SoLÉNosTOMESs, Ordre I. CHELODONTES. Abdomen séparé du corselet, ou confondu avec lui, mais ayant des apparences d’an- neaux, ou des divisions en dessous. Section I. Corps ne formant qu’une masse, sans dis- ünction de corselet ni d’anneaux. Sect. 2. Section 1. Palpes en forme de bras ( mandibules INSECTES. 199 souvent à deux serres ). Famille 1. Scor- PIONIDES. Palpes simples ou tentaculaires ; mandi- bules à un seul crochet. Famille 2. ArA- CHNIDES. Palpes simples ou tentaculaires ; mandi- bules à deux serres ; bouche point tubu- Jeuse ; huit pattes. Famille 3. PHALANGIENS. Palpes simples ou tentaculaires; mandi- bules à deux serres ; bouche tubuleuse ; deux pattes fausses et huit vraies. Fam. 4. Pycno- GONIDES. Famille 1. ScCORPIONIDES. Bras terminés chacun par une main à deux doigts ou serres; lèvre inférieure de deux pièces courtes et mutiques. G. Scor- PION. Bras très-gros, terminés chacun par une main ayant un doigt ou une serre, el un avancement en forme de dent ; lèvre infé- rieure de deux pièces saïllantes , armées chacune d’une dent à leur extrémité; deux pattes très-longues, menues, tentaculaires. G. THÉLYPHONE. Bras longs, armés de piquans, formés d'articles inégaux en longueur, le dernier terminé par un ou deux crochets ; lèvre N 4 200 IN SE CT ES. inférieure en forme de dard; deux patles très- longues, menues , tentaculaires. G. PHRYNE. Bras terminés chacun par une main à deux doigts; lèvre inférieure nulle ou point distincte. G. PINCE. Famille 2. ARACHNIDES. Palpes pédiformes insérés à l'extrémité des mâchoires ; mâchoires ressemblans à des hanches de pattes; point de lèvre inférieure (yeux louijours placés sur une élévation ). G. MYGALE. | Palpes insérés sur la base extérieure des machoires ; une lèvre inférieure. Genre ÂARAIGNÉE. | Famille 5. PHALANGIENS. Mandibules plus courtes que la moitié du corps, vues. G. FAUCHEUR. Mandibules plus courtes que la moitié du corps, cachées. G.. TRoGULE. Mandibules plus longues que la moitié du corps, très-saillantes. G. CrroN. Famille 4 PycNocoNIpes. G. Nymprox. Seclion 2,— Famille. ACARIDIES. Pattes nalaloires ; palpes pointus à leur extrémiié. G. EyLaïs. INSECTES: 201 ‘Palpes terminés par un crochet, avec une appendice en dessous; mandibules plates, avec un seul ongle. G, TROMBIDION. Palpes terminés en pointe, découverts; mandibules longues, à deux serres. G. GA- MASE. Palpes peu apparents, forts courts; man- dibules découvertes, grosses, à deux serres. G. Mire. Organes de la manducation enveloppés; palpes très-petits, coniques; mandibules à deux serres. G. ORIBATE. Ordre II. SoLÉNOSTOMESs. Pattes natatoires. Famille 1. HyDprAcx- NELLES. Pattes simplement ambulatoires. Fam. 2. TIQUES. Famille 1. HYDRACHNELLES. Palpes terminés par un crochet ‘et un corps mobile au dessous; bec avancé. G. HYDRACHNE. Palpes simplement pointus au bout; point de bec. G. LIMNOCHARE. Famille 2. Trouss. Sucoir de lames écailleuses, reçues dans un bec formé par les palpes:'G: Ixons. so2 INSECTES. Suçoir de lames écailleuses, nu et infé- rieur ; palpes coniques, articulés. G. Arcas. Bec avancé, long, presque cylindrique ; palpes filiformes, courts, droits, parallèles au bec. G. SMARIS. Bec avancé, alongé, conique; palpes fili- formes, longs, coudés, terminés par deux soies. G. BDELLE. Bec gros, avancé, conique; palpes gros; en forme de bras, dont le dernier article en faucille. G. CHEYLÈTE. Point de palpes apparens ; pattes courtes. G. SARCOPTE. SOUS-CLASSE QUATRIEME. APTÉRODICÉRES. Des mâchoires, des lèvres et des palpes. Ordre I. THYsANOURES. Bouche consistant en un tube inarticulé; ou en une fente , avec deux crochets. Ordre IL. PARASITES. Ordre I. THYsANOURES. Antennes sétacées, composées d’un grand nombre d'articles ; palpes longs et très-appa- rens. Famille 1. LÉPISMÈNES. Antennes filiformes, composées de peu INSECTES. 203 d'articles (4); palpes peu sensibles. Fam. 2, PoDpURELLES. Famille 1. LÉPISMENES. Antennes insérées entre les yeux; corps ne sautant pas, ou peu. G. LEPISME. Antennes insérées sous les yeux ; corps propre pour sauter. G. MacniLe. Famille 2, PODURELLES. Corps linéaire, d’une même venue. G: Popure. Corps court ; abdomen globuleux, séparé du corselet, G. SMYNTHURE. Ordre II. PARASITES. Bouche munie de deux mandibules ou de deux crochets. G. Ricix. Bouche sans mandibules ou crochets. G. Pou. SOUS-CLASSE CINQUIEME. PTÉRO-DICÈRES. * Ailes recouvertes par des élytres. 1. Des mandibules, des mâchoires, etc. ; élytres crustacées; ailes pliées simplement fransversalement. Ordre I. CoLéoPTÈREs. a. Un bec articulé, renfermant un su- 204 IN:STE CT ES: çoir ; élytres moitié crustacées et moitié membraneuses, ou entièrement coracées ; ailes tendues. Ordre IE. HÉMIPTÈRES. 2. Des mandibules, des mâchoires, etc.; élytres coriacées; ailes plissées ou doublées simplement dans leur longueur. Ordre ITE. ORTHOPTÈRES. * * Ailes découvertes, point d’élytres; ou point d’ailes ; un bec articulé , avec deux écaiiles à sa base. { Métamorphoses. ) 4. Quatre ailes nues, réticulées, ordinaï- reinent égales; des mächoires. Ordre IV. NEÉVROPTÈRES. | 5. Q'iatre ailes nues, veinées, toujours inégales ; des mâchoires. Ordre V. Hymé- NOPTÈR ES. 7 6. Quatre ailes farineuses; point de mà- choires; une trompe en spirale. Ordre VI. LÉPIDOPTÈRES. Bs 7. Deux ailes; deux balanciers; trompe coudée ou dilatable, où un tube inarticulé, renfermant un sucoir. Insectes à métamorphose complette. Ordre VII. DirTÈres. | 8. Point d'ailes, ni de balanciers: un bec articulé, avec deux écailles à sa base. !! ? Insrctes à métamorphose complette. Ordre VIT. SUCEURS. ed ee a et INSECTES. 205 Ordre 1. COLÉOPTERES. Cinq articles à tous les iarses. Section 1. Cinq articles aux quatre tarses antérieurs, et quatre aux postérieurs. Section 2. Quatre articles à tous les tarses. Section 3. Trois articles à tous les tarses. Section 4. Deux articles à tous les tarses. Section 8. Seclion 1. Cinq articles à tous les tarses. Six palpes ; ganache fortement échancrée, AUDE ou tridentée. Cuisses postérieures ayant à leur base et au côté interne une appendice ou moignon |(seconi article de la hanche } sa//lant , et insérées sous deux lames pecto- rales, long'tudinales, rapprochées ou confondues , diver- gentes ou fourchues au bout; hanches des autres pattes ovalaires ou presque globuleuses , en forme de genou. Sous-ordre 1. Quatre palpes. Sous-ordre 2. Sous-ordre 1. Pattes natatoires. Famille 1. Hypro- CANTHARES. Pattes ambulatoires ; mâchoires ongui- culées (mandibules toujours fortement den- tées ; lèvre supérieure grande , anguleuse en devant ; palpes labiaux très-hispides ); lèvre inférieure très-pelile et cachée. Tête large ; yeux très - saillans ; corselet étroit ; un 206 INSECTES. peu en cœur ; abdomen carré; jambes antérieures sans échancrure au côté interne. Famille 1. CICINDELETES. Pattes ambulatoires ; mâchoires simple- ment arquées et crochues, sans ongle distinct; lèvre inférieure saillante. Famille 3. CARA- BIQUES. Famille 1. HYDROCANTHARES. Antennes auriculiformes, en massue. G. GYRIN. Antennes filiformes; palpes intermédiaires terininés par un article de la grandeur des autres ou plus grand. G. DYTIQUE. Antennes filiformes; palpes intermédiaires terminés par un article plus petit et en pointe. Pattes postérieures recouvertes à leur naissance d’une lame clypéacée. G. Huz1PzE. Famille 2. CicINDELÈTES. * Palpes khbiaux très-dilatés à leur base ; lèvre infé- rieurc presque nulle. Antennes anguleuses ; tarses simples. , Tête fort grande; abdomen large , d’une figure presque triangulaire , terminé en pointe , embrassé par des élytres. G. ManTicores. Antennes à articles cylindriques; pénul- : tième article bilobé. Corps étroit; corselet conico-cylindrique. G. Coz- FIURE. INSECTES. 207 #*# Palpes labiaux , point dilatés à leur base ; lèvre inférieure sensible. Palpes labiaux plus longs que les maxil- laires, l’article de la base long. Téte fort grande : l’entre - deux des yeux convexe ou plan ; leur bord interne droit ; abdomen guère plus large que le devant du corps, convexe. G. MÉcACcÉPHALE. Palpes labiaux de la longueur des maxil- laires ou plus courts ; premier article court, grenu. G. CIcINDÈLE. Famille 3. CARABIQUES. * Antennes à articles cylindriques ou presque coniques ; le second plus court que Île troisième. Jambes antérieures simples (point palmées). CÉzé- RIGRADES. + Lèvre inférieure fort courte, ne dépassant pas le premier article de ses palpes. Jambes antérieures sans échancrure dans le très- grand nombre; élytres entières à leur extrémité; tête étroite ; corselet plus étroit que l’abdomen ; court, presque carré ou presque en Cœur tronqué , ou orbicu- laire ; abdomen ovalaire ou coupé presque carrément; gouleurs souvent très-brillantes. MÉTALzIQUES. Mandibules à plusieurs dents ; palpes an- térieurs en cueilleron. Tête etroite, avancée ; corselef presque carré ; abdomen embrassé à ea base par les élytres. Genre Grczrez. Mandibules et mâchoires très - petites ; 208 | ENISTEICIT BIS quatre palpes presque sécuriformes à leur exlrémiie, - | Jambes antérieures échancrées ; corselet orbiculaire. G. PANAGÉE. mel Mächoires courbées brusquement et ex- térieurement vers la pointe. \ Corselet presque en cœur , ou presque sémi-circulaire, élargi; abdomen presque carré. G. C110s0m£. Mâchoires courbées insensiblement. Bord postérieur du corselet concave : ses angles saillans ; abdomen ovalaire. G. C4RABE. ++ Lèvre inférieure dépassant le preinier article de ses palpes. — Lèvre inférieure acuminée au milieu du bord supérieur , ou en languette. ” À. Palpes intermédiaires au moins plus longs que la tête : dernier article presqué sécurifor me ou conique. , a. Machoires dilatées et ciliées à à FL base exlérieure. Corps souvent déprimé et alongé, où convexe el. Presque hémisphérique ; corselet presque en cœnr tronqué, ou orbiculaire on très-court., et lobé pos- térieurement ; élytres entières ; jambes antérieures: souvent sans échancrures. Barzus. - herre inférieure de trois pièces Letitotohé Yeux saillans ; un cou : corselet PE en cœur #ronqué. G, Poconorzxorez, Aile "EN SE CT ES: 209 :- Antennes courbes; mandibules unidentées. Yeux saillans ; un cou ; corselet presque orbicu- laire tronqué ; jambes antérieures échancrées. Genre LorICÈRE. Ganache lunulée , sans dentelures au milieu du bord interne de sa cavité. Corps presque hémisphérique ; jambes antérieures échancrées. G. OmoPrHRoN. Gänache bidentée au milieu du bord interne de sa concavité. Corselet presque en cœur tronqué; son bord anté- rieur concave. G. NÉBRrz. b. Mächoires simples et presque imberbes à leur base extérieure. Corps étroit, alongé ; téle rétrécie postérieurement où ayant une impression transversale, marquant le cou; corselet presque en cœur ou cylindrique ; abdo- men carré , obtus ou arrondi postérieurement ; élytres tronquées obliquement à la pointe ou très-obtuses ; jambes antérieures échancrées. Loncrr4LzPrs. Lèvre inférieure en languette ; palpes intermédiaires et labiaux à dernier article conique. Un cou distinct; corselet cylindrique. G. DryrPrz. Lèvre inférieure large ; palpes intermé- diaires et labiaux à dernier article sécuri- forme. Tête rétrécie postérieurement ; corselet presque cor- diforme ou ové, tronqué. G. GAzÉRITE,. Ins. Tone V. O 210 INSECTES. B. Palpes ne surpassant pas en longueur la tête, filiformes. Yeux saillans; corselet souvent étroit; abdomen large , presque carré, ou ovalaire ; jambes antérieures échancrées dans le plus gaand nombre. ÉLAPHRIENS et partie des GRAPHIPTÉRIDES. Lèévre inférieure membraneuse ; dernier article des palpes intermédiaires et labiaux , cylindrique , aussi gros que le précédent. T'éte grande ; corselet étroit ; jambes antérieures sans échancrure. G. ELAPHRE. Lèvre inférieure membraneuse ; dernier article des palpes pointu, plus petit que le précédent. Corselet de la largeur environ de la téte, en cœur tron- qué , plan ; abdomen presque carré. G. BEMB1ID10N. Lèévre inférieure cornée. Corps convexe ; corselet en cœur ; abdomen ovalaire. G. ANTHIE. — Lèvre inférieure , droite ou arrondie au bord supérieur , ne s’élevant pas en pointe et n’étant pas en languette, À. Lèvre inférieure presque de consis- tance uniforme , et presque enlière ou sans divisions. Corselet souvent étroit; abdomen presque carré O1 orbiculaire ; élytres tronquées obliquement à leur extre- milé ( jambes antérieures échancrées ); partie des BouzArpreRs et les GRAPHIPTÉRIDES. INSECTES. . SEL . Tête point rétrécie postérieurement ; ot anguleuses. Corps court, déprimé; abdomen se rapprochant de la forme circulaire. G. GRAPHIPTÈRE. Angles supérieurs de la lèvre inférieure dentiformes. Corps convexe ; tarses toujours simples. G. Bra=- CHINE. Bord supérieur de la lèvre inférieure, arrondi. Corps très-déprimé ; pénultième article des tarses dilobé dans le grand nombre. G. Légre. b. Tête rétrécie postérieurement. Tête fort alongée ; corselet fort étroit et conique. G. ÂGRE. Corselet presque cylindrique. Genre ODACANTHE. B. Lèvre inférieure cornée au milieu de sa longueur; bord supérieur trifide. Corselet souvent large , carré , trapézoide, ou très- grand , lunulé , ou en cœur ; base de l'abdomen droite; élytres entières ( jambes antérieures échancrées ) ; cou Leurs souvent obscures. IMÉLZANCHLEÈNES. Mandibules obtuses , bidentées. Tête courte , obtuse ; corselet plan , concave en de- sant , arrondi aux angles postérieurs. G. Lrcrwz. Mandibules pointues, sans dents ; tête allant en pointe. G. HARPALE. O 2 212 IN SECT ES. x** Antennes grenues; second article plus long que le troisième; jambes antérieures palmées. Æos- SOYEURS. Maudibules sans dents; lèvre supérieure très-apparente ; l'inférieure alongée. Corps convexe; corselet orbiculaire ou carré, Genre CZIVINE. Mandibules dentées ; lèvre supérieure trés-petite ; l'inférieure courte , évasée. Corps déprimé; corselet lunulé. G. Sc4rITz. Sous-Ordre IE | Antennes filiformes ou sétacées ; ou terminées par un renflement qui n’est ni feuilleté ni pectiné. + Antennes ayant plus de neuf articles, et sur- passant de beaucoup en longueur les palpes maxil- laires; insertion découverte; ganache ne couvrant pas toute la lèvre inférieure. X Lèvre inférieure n’ayant jamais trois divisions : élytres couvrant plus de la moitié de l’abdomen ; abdomen sans vésicules ou appendices à l’anus, ne se repliant pas sur lui-même. dl A. Antennes filiformes, en scie, ou pec- tinées ; sternum formant en devant une mentonnière qui reçoit la base de la lèvre inférieure , et postérieurement une pointe sallante ; corps ellipsoïdal ou conique; tête toujours enfoncée dans le corselet, dont les angles postérieurs sont saillans; pattes en partie contractiles. Famille 5. STERNOXES. Lé INSECTES. 213 Palpes maxillaires terminés en masse sé- curiforme ; tarses à articles simples. Pointe du sternum s’enfonçant dans une cavité pectorale , et servant à sauier. G. TAUPIN. Palpes terminés par un article renflé, ovalaire ou globuleux ; mâchoires à un seul lobe ; antennes très-pectinées dans les mâles; tarses à articles simples, ou dont le pénul- tième seul est bilobé. Corps cylindrique ; corselet presque cubique ou presque carré ; pointe du sternum très-courte. Genre MzLzu4s1s. Palpes filiformes ; mâchoires à deux lobes; plusieurs articles des tarses fort larges ou bilobés. Corps presque conique ou triangulaire ; yeux oblongs ; corselet plus large que long ; pointe du sternum sensiblement alongée. G. BUPRESTE. Remarque. Le genre THRosQuE est renvoyé à la famille 10. B. Antennes renflées à leur extrémité ; ou filiformes, sternum et corps figurés difié- remment que dans les insectes de la famille précédente, ou des STERNOXES. a. Antennes filiformes ( une seule espèce de cébrion exceptée); corps arqué , ellip- soidal, ou plus ou moins ovalaire; corselet 03 214 INSECTES: en trapèze, avec les angles postérieurs sou- vent saillans (organes de la manducation souvent membraneux ; élytres molles dans plusieurs). Famille 4. CÉBRIONATES. Antennes presque en scie -ou renflées ; mandibules fortes , saillantes; tarses simples. Corps oblong; corselet à angles postérieurs très- saillans ; cuisses postérieures ayané un fort moigsnon à leur base. G. CÉBRION. Antennes et palpes simples; pénultième arlicle des tarses bilobé. Corps oblong. G. Dascizzre. Antennes simples ; palpes labiaux four- chus; pénultième article des tarses bilobé. Corps presque hémisphérique , mou. G. Ezope. 6. Antennes renflées à leur extrémité ; ou filiformes, mais corps droit, déprimé ou cylindrique. Antennes sétacées ou filiformes, et dont le dernier article n’est pas plus gros; mâ- choires, lèvre inférieure, le corps même de la plupart, très-mous ; corps souvent dé- primé. Famille 6. MALACODERMES. Antennes terminées en massue ou par un article plus gros ; lèvre inférieure nue et aunelée ; quelques palpes au moins ordinai- . …._— ee INSECTES. 215 rement très-renflés; corps presque cylin- drique; tête inclinée ; corselet alongé, rétréci postérieurement. ( Articles du nulieu des tarses larges ou bilobés ). Famille 7. CLaï- RONES. Antennes filiformes, en scie, ou pecti- nées, ou terminées par trois articles plus alongés; tête presque globuleuse, enfoncée dans le corselet ; corselet renflé en capuchon; palpes renflés au bout; mandibules courtes, épaisses ; corps presque cylindrique. Fam. 8. PTrINIoREs. Palpes maxillaires très-grands ; antennes grenues, presque filiformes ; abdomen ova- laire, embrassé par les élytres. Famille a. PALPEURS. Sternum formé en mentonnière, recevant plus ou moins une partie de la bouche ; : tête inclinatoire ; antennes plus renflées à l'extrémité ; pattes plus ou moins contrac- tiles. (Corps le plus souvent ovalaire, ou carré ). Famille 10. NÉcROPHAGES. Division * * *, Antennes grossissant vers lextrémité, souvent en massue perfoliée ; tête enfoncée ou inclinatoire; pailpes filiformes ou peu renflés ; corps court ou ovalaire; corselet trapézoïde, ou sémi-circulaire , ou orbicu- 0 4 216 INSECTES. laire ; tarses ordinairement simples. Fam. 10: NécrorPxAces, division * * *, et fam. 12. NiTIDULAIRES. | Famille 6. MALACODERMES. * Pénultième article des tarses bilobé. Bouche au bout d’un museau ; antennes comprimées , souvent en scie; dernier ar- ticle des palpes presque sécuriforme. Corselet trapézoidal ou carré; élytres souvent dila- tées à leur extrémite. G. Lyceus. Antennes très -rapprochées , second et troisième articles petits; palpes maxillaires plus grands, terminés par un article ova- laire. Corselet presque carré; angles postérieurs presque saillans; élytres fermes. G. On Az1se. Antennes avancées, cylindriques, écartées à leur naïssance , insérées devant les yeux; palpes égaux, terminés par un article plus gros, presque ovalaire ; bouche découverte. Corps d'une substance ferme; téte presque glo- buleuse , inégale, ainsi que le corselet ; yeux ronds ; élytres linéaires ; pattes Jort courtes. G. Curës. Bouche très - petite, inférieure, ou se trouvant avec la tête sous le corselet. Corps très-mou ; téte très-petile ; yeux globuleux ; corseleé sémi-circulaire, G. LAmMPYRE. INSECTES. 217 Antennes écartées : articles alongés , cy- Jyndriques, le second guère plus court que les suivans; palpes terminés par un article sécuriforme ou ovalaire. Tête de la largeur du corselet ; corselet carré, & angles arrondis ; élytres flexibles. G. TÉLÉPHORE. * * Tarses simples. Antennes à articles conico-cylindriques ; palpes filiformes ; crochets des tarses ayant -chacun une petite dilatation comprimée et saillante. Des tentacules rentrans de chaque côté du corps. G Mazacures. Antennes à articles presque grenus , un peu saillans : le dernier ovalaire ; bouche prominule ; palpes filiformes; crochets des tarses unidentés. Corps oblong; tête inclinatoire; corselet trapézoidal, plus étroit en devant. G. MÉLYRE. Troisième article des antennes alongé : le quatrième ou cinquième et suivans en scie, le dernier ovalaire ; bouche rètrécie; palpes filiformes; crochets des tarses presque simples. Habitus des mélyres; corselet, plus carré , plus convexe. G. ZYcrez. Antennes en scie à partir du troisième article, qui est de la grandeur du quatrième; le dernier des palpes filiforme ; ovalaire ; 218 INSECTÉS. crochets des tarses ayant chacun une petite dilatation comprimée et saïllante. Corps étroit, alongé; tête inclinatoire; corselet carré, G. DAsYTE. Antennes filiformes; palpes maxillaires fort grands, simples ; le dernier ovalaire. Corps cylindrique ; tête presque globuleuse; élytres couvrant l'abdomen. G. LYMEXYLON. Antennes en fuseau ; palpes maxillaires crispés ; le dernier article des labiaux très- grand , un peu arqué. Elytres ne couvrant qu’une petite partie de l’ab- domen. G. ATRACTOCÈRE. Famille 7. CLAIRONES. Antennes en scie ; palpes labiaux plus grands, en masse sécuriforme. Yeux échancrés ; corselet rétréci postérieurement. Cr. MILLE. | Antennes à articles du milieu très-petits, grenus : les trois derniers dilatés, en scie, palpes filiformes. Corselet carré. G. Exorzre. Antennes grossissant insensiblement ; tous les palpes en masse sécuriforme. Yeux ronds ; corselet presque carré; pattes anté- rieures plus fortes. G, OrPrzes. Antennes terminées en massue ; dernier À ( 0 , * ( UM di L | ms - pee patient INSECTES. 219 article triangulaire , allant en pointe sur un côté ; palpes maxillaires renflés ; les labiaux plus grands , en masse sécuriforme ; tarses ne paroissant que de quatre articles. Yeux échancrés ; corselet presque carré, rétréci pos- térieurement. G. CLzarron. Antennes terminées par une massue per- foliée, dont le dernier article arrondi; palpes terminés par un article plus gros, cylindrico- ovalaire tronqué ; tarses ne paroissant que de quatre articles. Habitus des clairons. G. N'ÉCROBTrE. Famille 8. PriNioReEs. Antennes sétacées, insérées devant les yeux et rapprochées ; second et troisième articles plus grands que les suivans. Yeux à peine distincts ; corselet très - court , étroit ; point d’écusson ; abdomen globuleux. G. Grrz2rr. Antennes filiformes , simples , insérées entre les yeux. Corselet plus étroit que l’abdomen , en capuchon, rétréci postérieurement ; abdomen ovalaire. G. PTriNe. Antennes filiformes, pectinées ou en scie, inserées devant les yeux, écartées. Corselet de la largeur de l’abdomen , paroissant presque globuleux , séparé des élytres par un profond intervalle. G. Prrzix. 220 INSECTES: Antennes terminées par trois articles plus grands , insérées devant les yeux. Corselet de la largeur de l’abdomen , contre lequel il est appliqué, du moins en partie , bombé en dessus, plan sur les côtés. G. VRILLETTE. Famille à. PALPEURS. Antennes brisées , filiformes ; palpes ma- xillaires terminés par un article grand ,obtus. G. MasTicE. Antennes un peu renflées vers le bout, à articles greaus ; palpes maxillaires ter- minés par une petite pointe. G. ScYDMÈNE. Famille 10. NécropxAces. Divisions *et** * Pattes entièrement contractiles. | Antennes brisées, terminées en massue solide ; mandibules avancées. Corps court, très-dur , noir ou bronzé , sans écailles, souvent carré; élytres plus courtes que l’abdomen; jambes élargies , dentées ou épineuses. G. Esc4rB0T. Antennes logées longitudinalement dans une rainure du sternum , entre les pattes ; arlicles inférieurs beaucoup plus grands. Corps ovalaire, fort convexe en dessous ; corselet sémi-circulaire ; recevant la tête. G. CHELONAIRE. Antennes en massue solide , logées cha- cune dans une rainure , sur les côtés infé- rieurs du corselet. | LNIS E CTES. 221 Corps ovalaire , squameux ; corselet avancé posté- rieurement en angle scutellaire ; jambes étroites, sans dentelures. G. ANTHRÈNE. Antennes grossissant insensiblement, libres. Corps ovalaire , squaineux ou velu ; jambes larges dentelées. G. BYRRHE. ** Pattes libres ou peu contractiles. Antennes en massue perfoliée , de la lon- gueur du corselet ; palpes terminés par un article sécuriforme. Corps ovoide ; corselet trapezoidal : angles postérieurs saillans. G. THROSQUE. Antennes grossissant un peu et insensible- ment vers l'extrémité , de la longueur du corselet : articles presque cylindriques , le second de la longueur des autres, et le dernier ovalaire. Corps ovalaire , bombé en dessus , plat en dessous ; jambes presque cylindriques , sans dents. G. Ezrwrs. .: Antennes auriculiformes , très - courtes, logées dans une cavité sous les yeux. Corps alongé, convexe; corselet presque carré : angles postérieurs un peu avancés; cuisses fortes. G. Dryors. Antennes très-courtes , découvertes ; les deux premiers articles grands, les sept der- niers en massue, en scie; houche prominule ; tarses à quatre articles. 222 INSECTES. Corps ovalaire-oblong , peu élevé; corselet court jambes élargies , spinosules. G. HÉTÉROCERE. Famille 10. Nécropxaces. Division * ** ; et Famille 12, NITIDULAIRES. * Corps convexe ou arqué , ové - cylindrique ou naviculaire; corselet courbé inférieurement sur Îles côLés. Corps ové - cylindrique ; antennes plus courles que le corselet, en massue très- grande ; dernier article peu alongé ; pattes courtes. G. DERMESTE. Corps ové - cylindrique ; antennes plus courtes que le corselet, en massue très- grande ; dernier article alongé; paites courtes. G. ATTAGÈNE. Corps naviculaire ; antennes de la lon- gueur du corselet, en massue insensible ; bouche prominule ; pénultième article des palpes maxillaires peu différent du dernier, G. SCAPHIDIE. Corps arqué; antennes de la longueur du corselel, en massue insensible ; pénultième article des palpes maxillaires très-différent du dernier. G. Caorève. #* Corps déprimé, ou ayant plus de largeur que de hauteur ; corselet presque plan. Premier article des tarses sensiblement plus long que le suivant ; tête inclinatoire: INSECTES. dé bouche prominule ; mandibules sans dents ; antennes à peine plus longues que la tête, en massue globuleuse. Corps alongé ; corselet orbiculo - carré; élytres for mant, étant réunies , un carré, pêus courtes que l’ab- domen ; pattes fortes. G. NécroPxore. Premier article des tarses long; tête incli- natoire ; mandibules sans dents ; antennes plus longues que la tête, en massue alongée; mâchoires onguiculées. Corps oblong ou ovalaire ; corseleé souvent sémi- circulaire et cachant lu tête; anus allant en pointe. G. Bouczier. … Les quatre premiers articles des tarses égaux, courts, distincts , simples ; tête en= foncée jusqu'aux yeux ; bouche rétrécie sur les côtés et élargie au bout ; mandibules refendues , saillantes ; antennes en massue brusque , aplatie , perfoliée , ovale ; palpes renflés au bout ; mâchoires onguiculées. Corps ovalaire : corselet fort échancré en devant s élytres rebordées. G. THyxmALer. | Les quatre premiers articles des tarses très - courts, houppeux , celui de la base obsolète ; tête enfoncée jusqu'aux yeux; bouche rétrécie sur les côtés, élargie au bout ; mandibules refendues , saillantes ; LA 22% ENS E C'TEÆS; antennes en massue brusque, aplatie, ovale ; mâchoires à un seul lobe. Port du précédent : corps quelquefois seulement alongé : élytres tronquées. G. NITIDULE. Les quatre premiers articles des tarses très-courts et velus; celui de la base obso- léte; tête enfoncée jusqu'aux yeux, rélrécie sur les côtés , élargie au bout ; mandibules refendues , saillantes ; antennes en massue conique , alongée ; palpes filiformes ; mà- choires à deux lobes. … Port des précédens. G. Brrurz. Les quatre premiers articles des tarses très-courts , velus ; celui de la base obso- lète ; tête enfoncée jusqu'aux yeux ; bouche rétrécie sur les côtés, élargie au bout ; man- dibules refendues ; antennes en massue alongée : les deux premiers articles très- grands ; palpes filiformes. Corps plat: élytres peu rebordées , courtes G.CE£ERrçQuz. Les quatre premiers articles des tarses très - courts, velus; le premier obsolète ; tête enfoncée jusqu'aux yeux ; antennes grossissant insensiblement ; pénultième ar- ticle des palpes maxillaires beaucoup plus gros que le dernier. Elytres courtes : abdomen pointu au bout. G. PROTEIN E. Les 3 4 ” “ INSECTES. aof Les quatre premiers articles des tarses courts, simples ; tête enfoncée jusqu'aux yeux ; extrémité antérieure courte , allant en pointe ; antennes terminées en massue ronde ou ovalaire , perfoliée , aplatie. Corps oralaire , rebordé. G. D4cxé. Les quatre premiers articles des tarses courts, simples; tête enfoncée jusqu'aux yeux : extrémilé antérieure courte, allant en pointes; antennes mouiliformes, en massue alongée ou grossissant insensiblement. Corps ovalaire ow oblong , peu ow point rebordé. G. Z»s. X K Lèvre inférieure à trois divisions dans le plus graud nombre ; élytres ne couvrant que la moitié de l'abdomen ou une partie moindre; abdomen ayant deux vésicules ou appendices à l'anus, se repliant sur lui-même (souvent très-long ). Les quatre palpes terminés par un arücle plus grand, triangulaire, comprimé ; an- tennes fihformes. G. ASTRAPÉE. Les quatre palpes filiformes : dernier ar- ticle des maxillaires ne surpassant pas les précédens en longueur ; antennes filiformes ; second article et suivaus inégaux. G. Sra- PHYLIN. Les quatre palpes filiformes : dernier ar- ticle des maxillaires beaucoup plus long ; ns. Tome V. P 226 INSECTES. antennes filiformes : second article ne diffé- rant pas des suivans. G-. LESTÈVE. Palpes maxillaires filiformes; les bin terminés par un article sécuriforme; :an- tennes perfohiées. G. OXYPORE. Palpes maxillaires fort grands, renflés au bout ; antennes fiiformes. G. PÉDÈRE. Palpes maxillaires fort grands, renflés au bout; antennes terminées par des articles plus gros. G. STÈNE. + + Antennes n’ayant pas plus de neuf articles, souvent plus courtes que les palpes maxillaires, ou de leur longueur environ; insertion cachée par les bords avancés de la tête; ganache couvrant laglèvre inférieure. Famille 15. SPXÉRIDIOTES. * Pattes natatoires; tarses ne paroissant que de quatre articles. Corps ovalaire ; jambes sans épines ow dents sur les côtés. HyDrorHILIENS, Palpes maxillaires plus longs que les an- tennes, en massue distinctement perfoliée ; lèvre supérieure apparente. Corps ovalaire » bombé en dessus , les côtés con- tinus : ; Chaperon droit ou obtus en Fhenn extrémités des jambes ayant des pointes. G. He Oo ED Palpes maxillaires de la longueur des antennes ; antennes en massue distinctement perfoliée; lèvre supérieure cachée. PENSE" C'TE'S: 227 Corps presque rond, très-bombé en dessus; chape- ron échancré; un angle rentrant entre la tête et le corselet, et entre celui-ci et la base des élytres, de chaque côté; jambes sans pointes sensibles au bout. G. SPERCHÉ. | Palpes maxillaires un peu plus courts que les antennes; dernier article plus grand et ovalaire ; antennes en massue solide. Corps ovalaire , alongé , assez plan en dessus ; écus- son nul. G. EroPHORE. Palpes maxillaires un peu plus courts que les antennes; dernier article plus petit que le précédent; antennes en masse solide. Port des élophores. G. HrDrzÆNEz. * * Pattes uniquement ambulatoires. Corps presque hémisphérique;, jambes épineuses sur les côtés. SPHÉRIDIOTES PROPREMENT DITS. Genre. SPHÉRIDIE. | | Antennes terminées en massue feuilletée et pectinée. Antennes de neuf articles. Famille 14. CoPROPHAGES. Antennes de onze articles. Famille 15. GÉOTRUPINES. Antennes de dix articles Famille 16. SCARABÉIDES. | P 2 228 INSECTES. | Famille 14. CoPROPHAGES. * Pattes intermédiaires ayant entre elles à leur naissance un plus grand écart que les autres ; abdo- men plus court que la tête et le corselet pris en-’ semble; point d’écusson distinct. Pattes antérieures sans larses, arquées : intermédiaires courtes, triangulaires, dila- tées, bicpineuses; corps ovalaire ; corselet très-convexe, aussi long que Le Genre. OxTTIS. | Pattes antérieures très-grandes ; jambes intermédiaires alongées , presque de la même largeur par-tout , terminées en pointe forte, conique; tarses insérés latéralement ; corps presque rond; corselet plus large que long. G. ATEUcCHUS. : Jambes intermédiaires courtes, triangu- laires, biépineuses au bout; corps presque rond; corselet très-grand, se rapprochant de la figure circulaire. G. ONrHoPHAce. Jambes intermédiaires courtes, triangu- laires , biépineuses au bout ; corps ovalaire, très-convexe; corselet AUS large Li long. G.. Bousrer. | * * Pattes intermédiaires n ‘ayant pas entre elles un intervalle plus grand que les autres; abdomen plus long que la tête et le corselet pris ensemble ; ° éeusson. G. A{rxoprs. # #4 / INSECTES. 224 Famille 15. GÉOTRUPINES. Antennes terminées en massue conique : le neuvième article formant un entonnoir renfermant les deux derniers. G. LÉTHRUSs. Antennes terminées en massue ronde ou ovalaire, et dont tous les articles sont sail- lans et plicatiles. G. Géorrupres. Famille 16. SCARABÉIDES. * Antennes en massue feuilletée. — Ganache triangulaire ou allant en pointe au bord supérieur. ( Mandibules toujours cornées.) Maächoires terminées par un lobe coriacé ; avec un ongle corné; premier article des antennes très-velu ; tête rétractile, et s'appli- quant contre la face supérieure des cuisses de devant qui la cachent. Corps très-inégal. G. Trox. Mâchoires coriacées, sans ongle. Corps ovalaire , convexe en dessus ; chaperon , cor- selet souvent cornus ou tuberculés. G. OrxcTËs. Mâchoires cornées, allant en pointe. Port des oryctès. G-. SCARABÉE. — — Ganache plus ou moins carrée, ou dont le bord supérieur est assez large et assez droit ou très-obtus. Machoires cornées, courtes, presque cy- lindriques, terminées par six dents. Mandi- P 3 TE ” INSECTES. bules cornées, arquées ; antennes en massue petite ; ganache trés-échancrée. Corps presque hémisphérique ; corselet court, con- cave en devant. G. HExODoON. MÂâchoires cornées, courtes, presque cy- lindriques , terminées par trois à cinq dents; mandibules cornées, épaisses , difformes;:; lèvre supérieure apparente et épaissie en devant ; palpes maxillaires saillans. Corps oblong ou ovalaire; chaperon court, large; corselet presque carré, transversal. G. HA4NNETON. Mächoires cornées, courtes , dentées; man- dibules cornées, déprimées, saillantes et crénelées sur le côté extérieur. Corps ovalaire; chaperon court, large; corselet presque carré, transversal; écusson souvent grand; sternum souvent avancé. G. RUTÉLE. Mâchoires terminées par un lobe coriacé, ovale ou oblong ; mandibules cornées ; ga- nache en carré long , lèvre supérieure dé- couverte en partie; massue des antennes globuleuse. Corps alon gé ; chaperon presque aussi long que large; corselet carré , AUSSI long ou plus long que large. G. GraPruyere. Mandibules membraneuses ( chaperon en carré long ); corselet presque trapézoïde ; élytres dilatées extérieurement à leur base ; INSECTES. 251 lame pectorale portant la seconde paire de pattes prolongée entre les angles postérieurs du corselet et ceux de la base des élytres. G, CÉTOINE. | Mandibules membraneuses ( chaperon en carré long ); corselet presque circulaire ; abdomen carré; anus découvert. G.. TRICHIE. Remarque. Les Caciques de Lamarck ont leurs mâchoires presque cornées ; sous ce rapport, l’éta- blissement de ce genre seroit confirmé. ** Antennes en massue pectinée. Mandibules cachées ; ganache presque triangulaire. Corps ovalaire, alongé , convexe en dessus. Habitus des oryctès, dont ils sont très- voisins dans l’ordre naturel. G. SYNODENDRON. Mandibules saillantes ; lèvre supérieure nulle ou cachée ; mâchoires à lobe terminal presque nul; dernier article des palpes maxillaires très-grand ; le second des an- tennes plus grand que les suivans. Corps presque hémisphérique G. Æs4ze. Mandibules saillantes ; lèvre supérieure nulle ou. cachée; mâchoires avancées, sou- vent en pinceau au bout. Corps alongé, souvent déprimé, G. Luc4ne. Mandibules et lèvre supérieure saillantes ; P 4 232 INSECTES. maächoires cornées très - dentées ; antennes arquées et velues. | Corps parallèlipipède. G. P4assaze. Section 2. Cinq articles aux quatre tarses antérieurs et quatre aux postérieurs. Mandibules refendues à leur pointe ; an- tennes presque toujours insérées sous le bord avancé de la tête; le troisième article alongé. Crochets des tarses toujours entiers; yeux toujours alongés; couleurs souvent obseures où peu éclatantes. Division I. Mandibules sans fissure à la pointe; an- tennes nues à leur insertion ; crochets ‘des tarses souvent bifides. Drvisron IL. D'1 vs r0 SE + Mâchoires onguiculées. Corps presque toujours entièrement noir ou d’un gris terreux. Famille 20. TÉNÉBRIONITES. % PA +R ie 1 Ganache très-grande , recouvrant la partie infé- eure des mâchoires. . 7 Point d’écusson dans Le grand nombre ; élytres embrassant toujours l'abdomen. PrwÉrrATRES. « : Onzième article des antennes peu distinct, con- ondu avec le dixii 1 avec le dixième, ou y rentrant en bonne partie: Antennes terminées en boulon, ON OR | L 7 ” PENSECTES. 233 Corps presque rond , bombé ; jambes antérieures palmées. G. EzroDr£. Antennes entiéremenut moniliformes ; palpes maxillaires un peu renflés et tronqués au bout. ” Corps oblong ; corselet presque carré , rebordé ; abdo- men finissant en pointe. G. Asrpe. Antennes à articles inférieurs conico- globuleux; les derniers plus courts et plus ronds. | Corselet court, transversal, arrondi sur les côtés ; abdomen large presque ovalaire ou plus arrondi. Genre Lé PiIMÉLIE. Antennes comprimées : articles alongés. Tête reçue dans le corselet ; corselet concave , relevé sur les côtés ; jambes sans épines. G. Evricuore. — — Dixième et onzième articles des antennes , ou les deux terminaux, très-distincts l’un de l’autre. Antennes à articles presque tous cylin- driques , ou cylindrico-coniques ; les quatre derniers plus gros, plus ronds; le dernier un peu plus long, en toupie ; dernier article es palpes, presque conique , alongé, com- primé, tronqué ; ganache échancrée. Corps ovalaire, très-convexe; jambes antérieures ? simples. G. ZoPH)sE. Derniers articles des antennes plus glo- 234 INSECTES. buleux : celui du bout plus grand ; pr droite au bord supérieur. Corps oblong : corselet presque globuleux : abdomen presque ovoide. G. Mozurrs. Antennes comprimées : articles cylin- driques , le troisième fort long, les trois derniers plus petits, diminuant insensible- ment de grandeur ; ganache presque en cœur tronqué ; lèvre supérieure us 4 reçue dans une échancrure. Corps oblong : corselet itrès-concave en devant, dilaté et arrondi sur Les côtés : angles postérieurs saillans : abdomen ovalaire, terminé en pointe. G. Axrs. Antennes moniliformes ; le troisième article guère plus long que les autres ; le dernier plus petit ; ganache carrée : bord supérieur arrondi, échancré ; ; lèvre supé- rieure cachée. Corps ovalaire ou oblong : corselet carré-tubulé ou ovoide tronqué : abdomen ovoide. G. TenTYRIz. x x Ganache petite, on ne couvrant pas la partie inférieure des mAchoires. TÉNÉBRIONITES, proprement dits. — Palpes filiformes ou renflés à leur extrémité, Mais point terminés en massue sécuriforme. Palpes filiformes ; antennes filiformes, INSECTES. 235 grenues : second et troisième articles plus longs : le dernier un peu plus petit, glo- buleux. Corps oblong : tête et corselet plus étroits , carrés : abdomen ovalaire (1); jambes sans épines. Genre TAcÉNIeE. Palpes filiformes ; antennes filiformes : troisième arlicle alongé , les suivans presque cylindriques, s’arrondissant insensiblement : le terminal pyriforme ; ganache presque carrée ; bord supérieur droit ; lèvre infé- rieure large, très-évasée. Corps oblong : corselet ovoide, tronqué aux deux bouts , dilaté sur les côtés : abdomen ovoide : dessus du corps très-inégal : jambes antérieures prengue sans épines. G. SEPIDrE. Palpes filiformes : antennes fiiformes ; troisième article alongé ; les suivans presque cylindriques, s’arrondissant insensiblement ; le dernier long, cylindrico-conique. Corps oblong ; tête plus étroite, carrée ; corselet grand , à coupe carrée , arrondi sur les côtés , séparé de l'abilomen par un étranglement ; abdomen ovalaire ; cuisses antérieures me: souvent dentées. Genre SCAURE. Palpes filiformes ; antennes filiformes: . . . - LA (1) Il est , ainsi que dans les genres suivans jusqu à . » 2 _n Q 4 = celui d’Aégètre , embrassè par les élytres. 256 INSEC®TES. articles inférieurs plus longs et presque cylindriques , les derniers arrondis ; le troisième le plus long, et le terminal plus pelit. Corps ové-oblons, plus étroit en devant ; corselet plan , carré ; abdomen ovalaire tronqué , appliqué -par la troncature au corseleé , allant en pointe. Genre ITÉCÈTRE. Palpes maxillaires un peu renflés à leur extrémité ; antennes très-grosses , avancées, perfoliées , grossissant insensiblement. Corps alongé, presque de la méme largeur par- dout : tête aussi grande que le corselet , carrée ; dessus du corps inégal. G. OrrxocÈRE. Palpes maxillaires un peu renflés à leur extrémilé ; antennes terminées en une Mmassue ovale , perfoliée. Corps alongé, presque de la méme largeur par-touf ; eorselet carré ; paites courtes , les antérieures sur-tout : cuisses ovalaires ; jambes presque cylindriques : anté- rieures plus élargies au bout. G. ToxrQUE. Palpes maxillaires un peu renflés : an- tennes grossissant insensiblement vers le bout : derniers articles slobuleux ; ganache carrée.» Corps alongé, presque de la même largeur par - tout ? corselet carré , de La largeur de l’abdomen ;. abdomen Sons: jambe is ni x 6? /n0cS Sans épines au bout ou à épines très- s ENS E C:T'E'S: 257 courtes ; antérieures menues , cylindriques , arquées. G. TÉNÉBRION. Palpes un peu renflés à leur extrémité ; antennes grossissant insensiblement : der- niers articles transversaux plus cylindriques que globuleux : le dernier long ; ganache presque orbiculaire. Port des ténébrions ; mais tête et corselet plus étroits que l’abdomen. G. Urprs. Palpes fort courts, en massue tronquée; antennes monilhiformes el insensiblement plus grosses. Corps ovalaire ou ellipsoidal, convexe en dessus; corselet grand, concave en devant ; jambes antérieures souvent élargies, triangulaires. G. OPATRrE£. — —Palpes maxillaires en massue sécuriforme. Troisième article des antennes peu alongé; lèvre supérieure nulle ou très-petite ; ga- nache carrée. | Corps ovalaire ; corselet grand, , concave en devant ; jambes DANS souvent élargies et triangulaires. G. PÉDINE. Troisiéme article des antennes long ; lèvre supérieure grande ; ganache presque orbi- culaire. Corps oblong , plus étroit én devant : abdomen ova- laire , tronqué à sa base: élytres terminées par un prolongement, en forme de queue : Le nan, mnenues, G, Bars. 238 ‘ LNcSE-CT TS. } . sf LA + + Mâchoires nayant pas, au côté intérieur , un ongle corné. L LL 3 Rarement couleurs variées. Corps noir, ou ne l’étant pas en entier. + Antennes toujours moniliformes, en massue brusque, ou insensiblement perfoliées, ou pectinéees; (palpes courts; tarses toujours simples). Palpes maxillaires filiformes, ou peu ren- flés (1). Fanulle 18. DrAPÉRIALES. Palpes maxillaires en massue sécuriforme. : Fanille 19. CossYPHEURS. Famille 18. DIAPÉRIALES. Antennes arquées, en massue formée insensiblement, de sept articles comprimés et saillans, le dernier grand. Corps ovalaire , convexe en dessus ; tête’ inclinée ; corselet grand. G. ELÉDonr. Les huit derniers articles des antenues un peu plus gros, égaux, grenus , perfoliés. Corps presque hémisphérique ou ovalaire; corselet plus large que long. G. Dr4rèrr. Articles des antennes grossissant, s’arron- dissant insensiblement , perfoliés depuis le quatrième ; le dernier globuleux ; dernier article des palpes maxillaires cylindrico- conique, comprimé. DUT UN Lt CERN (1) Chaperon cornu ou tuberculé dans plusieurs. INSECTES. 239 Le Corps ovale ou.oblong, point bombé; corselet carré ; jambes antérieures larges, triangulaires , dentées. G. PAHALÉRIE. Antennes droites; les sept derniers ar- ticles plus gros, conico-perfolhiés ; le terminal ovalaire. Corps cylindrique, alongé. G. HrrorHLÉEz. Antennes terminées en massue de cinq articles, dont le second très-petit. Corps rond, bombe en dessus, rebordé; jambes épineuses. G. Lérops. Antennes terminées en une massue grosse, de quatre articles ;:palpes maxillaires avan- cés; dernier article tronqué obliquement. Corps ovalaire , convexe. G. TÉTRATOME. Famille 19. CossYPHEURS. Li Bouche inférieure; antennes en massue perfoliée, de quatre articles. Corps très-plat. G. CossyPxez. Antennes terminées insensiblement en .une massue comprimée, de six à sept ar- ticles transversaux ; le dernier globuleux. Corps ovalaire, très-convexe. G. CNop410N. $ RNA TE. Antennes grossissant insensiblement vers le bout ; ganache très-grande. Corps ellipsoidal, convexe en dessus. G, EPITRAGz: 5 20 INSECTES. 4 + Antennes rarement moniliformes dans leur entier , filiformes, ou grossissant insensiblement vers le bout, et alors simples. Antennes simples. Fam. 21. FÉLOPIENS. Antennes en scie ou pectinées. Famille 22. MACPROGASTRES. Famille 21. HÉLOPIENS. Palpes maxillaires simplement renflés à leur extrémité; antennes terminées par des articles presque globuleux; lèvre inférieure bifide. Corps alongé , déprimé; pattes courtes. G. PyTHxE£. Palpes maxillaires simplement renflés à leur extrémité; antennes à articles presque coniques ; lèvre inférieure carrée ( tarses à articles simples ). Corps oblong, arqué : tête enfoncée en partie xcor- selet trapézoidal. G. H4zromines. Palpes maxillaires terminés par un article fort grand, cultriforme ; antennes à articles cylindriques ; tarses simples. Corps alongé : tête enfoncée en partie: corselet court, trapézoide : abdomen fort long. G. SERROPALPE. Palpes maxillaires longs, terminés par un article fort gramd > Culiriforme ; derniers articles des antennes arrondis ; pénultième arlicle des tarses bilobé. Port des serropalpes, G, HMÉL1NDRYE. Palpes INSECTES. 241 Palpes maxillaires longs, terminés par un article plus grand, sécuriforme; les labiaux renflés ; mâchoires unidentées; antennes fili- formes : premiers articles plus alongés, presque coniques , les derniers arrondis ; tarses à articles entiers, quelquefois houp- peux. | Corps oblong , convexe où méme un peu arqué ere dessus ; tête enfoncée en partie ; corselet trapézoidal, G. HÉLors. Palpes maxillaires terminés par un article plus grand, sécuriforme ; les labiaux fli- formes; mâchoires à deux lobes alongés, presque égaux, ou deux languettes ; an- tennes un peu renflées à leur extrémité : articles cylindrico-coniques, les derniers, à l'exception du terminal qui est plus alongé, plus courts; pénullième article des tarses bilobé. Corps alongé : tête et corselet plus étroits que Pabdomen : tête de la largeur du corselet, sans cou : æorselet carré , ou presque cylindrique. G. Lacrre. Palpes maxillaires presque cylindriques; antennes moniliformes, le troisième article alongé, le dernier globuleux; mâchoires des lagries ; tarses simples. Corps hémisphérique : corselet très-court, transversal. G. Nizrow. Ins. Tome V. Q 242 ENSE CTFS. Palpes maxillaires terminés par un ar- ticle grand , sécuriforme ; les labiaux renflés; antennes filiformes , à articles cylindrico- coniques, le second et troisième égaux, le dernier long; tarses à pénultième article bilobé. Tête grande , portée sur un Cou ; corselet presque en cœur, sans rebords : partie postérieure plus étroite. G. Noroxe. ‘Famille 22. MACROGASTRES. Antennes pectinées dans les mâles, de la longueur de la moitié du corps; palpes maxillaires terminés par un article ovalaire; mâächoires à un seul lobe alongé. Tête grande , cordiforme ; corselet orbiculaire . abdomen large ; jambes sans épines. G. PrRroCHRrE. Antennes en scie dans les mâles, de la longueur du corps; palpes maxillaires ter- minés par un article sécuriforme ; mâchoires unidentées. Tête petite, arrondie ; corselet carré. G.C110PE£. Drvisron Il. + Crochets des tarses bifides ou fortement uni- dentés , ou ayant une appendice en dessous; antennes souvent moniliformes. Tête grande , cordiforme : yeux souvent échancrés : élytres quelquefois Jtexibles. Crochets des tarses dentelés, avec un filet INSECTES. 245 ou appendice sous chaque ; antennes fili- formes (de la longueur d’un tiers du corps ); articles cylindriques courts, comprimés, se- cond et troisième plus courts; dernier article des palpes ovalaire. Famille 25. HorraLes. Poitrine très-grande ; des pattes très-fortes. Crochets des tarses simplement bifides ; antennes monilhformes, ou à articles cy- lindriques , mais alongés ; dernier article des palpes ordinairement plus cylindrique qu'ovalaire. Famille 25. CANTHARIDIES. Famille 23. HortrALEs. T'ête et corselet de la largeur des élytres. G. T'1cxxs. Tête et corselet plus étroits que les élytres. G. Horre. Famille 25. CANTHARIDIES. : Antennes moniliformes , terminées en massue , finissant en pointe; dernier article des palpes maxillaires ovalaire. Elytres un peu en toit, assez larges, et dont la longueur fait moins des trois quarts de celle du corps ; abdomen à peine de la longueur de la poitrine. G. MY LABRE. Antennes moniliformes, irrégulières dans les mâles, de neuf articles, dont le dernier beaucoup plus grand. ‘ Port des mylabres ; élytres plus Aorisontales. G. CÉrRocozrr, Q 2 24% INSECTES Antennes moniliformes , irrégulières dans les mâles , filiformes ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire. Elytres ovales, fort courtes. G. MzEL10£. Antennes moniliformes, coudées, presque de la même grosseur par-tout ; dernier ar- ticle des palpes presque cylindrique, le plus long. Port des précédens ; élytres seulement proportion= nellement plus longues ; abdomen de la longueur environ de la poitrine. G. ŒNAs. Antennes filiformes, articles presque cy- lindriques, le second petit, les derniers un peu plus courts; le terminal des maxillaires ovalaire; lèvre inférieure peu échancrée. Ecusson très-petit ow peu apparent : élytres de la méme largeur par-tout, dont la longueur fait les trois quarts de celle du corps : abdomen de la lon- gueur de la poitrine , ou plus long. G. CANTHAR1IDE. Antennes filiformes, articles presque cy- Hindrique, le second très-court, le dernier. ‘ À z ’ A : . . LI fort alongé dans les mâles, arrondi, ainsi que les précédens, dans les femelles; dernier arlicle des palpes maxillaires cylindrico- ovalaire ; lèvre inférieure presque bifide. er des mylabres ; écusson très-distinct ; “élytres æétrécies à la pointe. G. Siranrrs. INSECTES. 245 Antennes sétacées , menues, articles Cy- lindriques : la longueur du second, faisant au moins la moitié de celle du troisième; der- nier article des palpes maxillaires cylin- drique, alongé ; bouche avancée. Ecusson distinct ; port mitoyen entre celut des mylabres ef celui des cantharides. G. Zowrris. + + Crochets des tarses simples et sans appendices . en dessous. \ Corps ordinairement arqué; corselet souvent trar pézoidal ou presque cylindrique; téte avancée dans plusieurs. Tête ne formant point de museaûü avancé en devant; antennes de la longueur du corselet au plus; palpes presque toujours _inégaux. | Yeux toujours alongés. Famille 24. Morprzzonre. Un museau plus ou moins avancé; an- tennes plus longnes que le corselet; palpes presque toujours égaux: | Peux ovales. Famille 26. CiSTÉLÉNIES. Famille 24. MoRDÉLLONES. | Antennes en éventail ; pal pes filiformes. Corselet avancé en angle, au milieu du bord posté. rieur ; ailes droites, tendues ; lame pectorale servan d’insertion aux pattes RU EPS occupant ‘moins 3 240 INSECTES d'espace que l’intervalle qui est entre elles et les inter- médiaires. G. RHIPIPHORE. Antennes filiformes, en scie, ou simples; palpes maxillaires terminés en massue sécu- riforme; tarses simples. Yeux entiers; un écusson. G. MorDEzzE. Antennes monilhformes, renflées au bout ; palpes maxillaires terminées en massue sécu- riforme; pénullième article des quatre tarses_ . antérieurs bilobé. Yeux un peu échancrés ; point d'écusson. Genre: ANASPE. Famille 26. CISTÉLÉNIES. Antennes sétacées ou filiformes, insérées près du bord interne des yeux; articles cylindriques, le second très-court; pénul- : tième article des tarses bilobé. Corps étroit, droit ; yeux saillans ; corselet presque cylindrique ; élÿtres flexibles , souvent rétrécies en Pointe ; cuisses postérieures renflées dans plusieurs. mâles. G. ŒDnrmÈre. Antennes filiformes, insérées presque dans une échancrure du bord interne des yeux; articles presque coniques ou triangulaires; tarses simples. Corps oblong , arqué ; yeux échancrés : corselet plan carré ou trapézoidal, G. CisrÈèzr,. N ENSECTES. 247 Antennes filiformes, insérées devant les yeux : articles cylindrico-coniques, le second de la grandeur du troisième ou presque aussi grand; pénultième article des tarses bilobé. Corps arqué, convexe; téte étroite, avancée; yeux entiers ; corselet convexe , presque conique, tronqué ; ou en trapèze alongé. G. RHINOMACER. Antennes grenues, terminées par trois ou quatre articles plus grands ; bouche au bout d'un museau large, resserré au milieu; palpes peu saillans; tarses velus sous les premiers articles. Corps alongé, droit ; corselet un peu ovoide, tronqué; abdomen en carré long. G. RurINosrwe. Section 3. Quatre articles à tous les tarses. Bouche au bout d’un museau; ganache lunulée : antennes en scie ou en massue ; ou bouche au bout d’une trompe, et alors très-petile; palpes presque imperceptibles , coniques. Division I. Bouche n'étant point située au bout d’un museau, ni au bout d’une trompe. Drvis. Il. Drviston [L Bouche au bout d’un museau; une lèvre supérieure ; palpes distincts, filiformes ; ga- nache lunulée. Famille 27. BrucHëLess. Q 4 248 EN SEÏC'TES: Bouche au bout d’une trompe; point de lèvre supérieure; palpes très-peu distincts et coniques. Famille 28. CHARANSONITES. Famille 27. BRUCHÈLES. Antennes terminées par des articles plus grands. | R Téte sans cou marqué; corselet presque carré ; élytres couvrant l'extrémité postérieure de l'abdomen. G. ANTHRIZE. Antennes filiformes, souvent en scie ou pectinées. Tête penchée, ayant un cou ; corselet plus large et lobé postérieurement ; anus découvert ; cuisses posté- rieures souvent renflées. G. Brucx£. Famille 28. CHARANSONITES. * Antennes droites ou point brisées. Recticornes. Antennes de onze articles presque cylin- driques. Corps très-étroit, linéaire; abdomen alongé; dos plan. G. BrenNre. Antennes de dix articles grenus, dont le dernier plus gros. Corselet renflé en devant, rétréci et cylindrique pos- térieurement ; abdomen ovoide, G. Cy145. Antennes en massue perfoliée. Corps court: corselet presque conique ou trapézoide : abdomen large | carré ou globuleux. G. ArTrTELA»z. ‘| ENSECTÉS 519 _ Antennes très-courtes, de neuf articles, dont le dernier beaucoup plus grand; tarses simples. . Corps renflé, très-inégal; une crête où un rebord élevé au dessus des yeux. G. BracHycÈre. :* * Antennes brisées, ou à premier article long. FRACTICORNES. — Antennes insérées à la base de la trompe. Antennes insérées presque sous la trompe, en massue globuleuse ou hémisphérique. Corselet presque aussi long que les élytres ; élytres planes , raccourcies ; jambes antérieures terminées fortement en pointe; tarses rejettables sur le côté ex- éérieur. G. C4LENDRE. Antennes insérées entre les yeux ; massue commençant au huitième article, annelée, | Corps ramassé : cuisses postérieures propres pour sauter. G. RamrPxe. —— Antennes insérées vers le milieu de la trompe; premier article ne dépassant pas les yeux. Second article des antennes et -suivans presque égaux; le neuvième brusquement plus gros, globuleux. | Corps cylindracé; jambes antérieures terminées par une pointe. G. Cossonz. Huitième ou neuvième article des an- tennes paroissant former à lui seul une “massue fort alongée, fusiforme. 250 ENS 'E C'T'ES Corps alongé, rétréci en devant ; jambes antérieures terminées par une pointe ou épine. G. Ruixe. Antennes formées en massue insensible , alongée , en fuseau , à partir du septième ou du huitième article. Corps alongé , souvent étroit ; jambes antérieures ter- minées par une épine forte. G. Lrxe. Second article des antennes et suivans sensiblement plus longs ; massue brusque , commençant au neuvième article , ovale ou oblongue, annelée. Trompe souvent longue eb arquée. G. CHARANSON. Massue des antennes formée brusquement à partir du septième arlicle. Corps presque globuleux ; cuisses postérieures n’étant pas propres pour sauter. G. Crowe. Massue des antennes formée brusquement à partir du huitième article , annelée. Corps renflé ; cuisses postérieures étant propres pour sauter. G. RHYNCHÈNE. — — — Antennes insérées à l’extrémité de la trompe ; premier article dépassant les yeux ; toujours dégagé, où point reçu dans de rainure. Museau épais, court. G. BRACHYRRHINE. EXT VIS T'ON TT X Palpes coniques, très -courts ; antennes ayant toujours moins de onze articles , et toujours très- courtes ; en massue comprimée , solide ou flabellée. IN SE GT ES. 251 Corps cylindrique ; téte rentrée , presque globuleuse ; jambes antérieures dentées. Fanulle 29. Bosrricxixs. Antennes en massue solide , globuleuse , point comprimée ; pénultième article des tarses bifide. Côrselet cylindrique, faisant le tiers de la longueur du corps : jambes triansulaires ; tarses courts. Genre PS S ) Towicus. Antennes en massue solide , ovale , très- comprimée ; pénultième article des tarses bifide. Abdomen tronqué obliquement en dessous, dans le grand nombre. G. Scozirz. Antennes en massue très- grande , solide, ovale; tarses longs, paroissant de cinq articles, simples. | Corps fort alongé ; tête très-obtuse en devant > PAFOÏS- sant verticale ; pattes arquées, les postérieures très- reculées ; jambes comprimées , terminées par une forte pointe ; antérieures striées sur le côté extérieur. G. PzarypPe. Antennes en massue flabellée ; pénultième article des tarses bifide. Port des scolites. G. PHLOIOTRIBE. X X Palpes filiformes ou renflés ; antennes ayant. le plus souvent onze articles , plus longues que la tête, et point en massue comprimée et solide , ni flabellées 252 IN S RCTES. | Antennes ayant moins de dix articles, ou dont le onzième est renfermé dans le dixième , toujours en massue ; palpes toujours filiformes ou peu renflés ; mandibules refendues ; tarses toujours simples. * Famille 30. XYLOPHAGES. Sous - famille 1. Antennes de dix articles , en massue per- foliée ou comme peciinée ; avant - dernier article des palpes labiaux n'étant pas beau- coup plus gros que le dernier. Corps cylindrique ; corselet renflé e& arrondi , souvené épineux en devant. G. Bosrricxe. Antennes de dix articles, en massue per- foliée ; avant - dernier article des palpes Has gros , et le dernier menu. Corps ovalaire , déprimé ; téte pus quelquefois des tubercules, G. Cus. Antennes de dix articles, dont le dixième en bouton, renfermant le onzième. Corps alongé, déprimé. G. Céryzon. Antennes ne paroissant que de deux ar- ticles , dont le dernier Sr À. renflé , irrégulier , crochu. Corps déprimé ; corselet presque carré , comme par- ’ tagé en deux transversalement ; ébjtres tronquées ÿ pattes courtes; jambes linéaires. G. Pavssus. | | Antennes de ouze articles distincts , n'élant Pas toujours en massue. INSECTES. 255 . A Antennes terminées en massue, foujonrs grenues; palpes toujours filiformes ; mandibules refendues ; mâchoires sans crochet corné ; tarses simples ; corps alongé. Famille 50. XrzorH4cers. Sous-famille 2. Les trois premiers articles des tarses courts, presque égaux ; antennes ternnnées par trois articles saillans d’un côté ; mandibules fortes: palpes courts ; mâchoires à un seul lobe. Corps alongé , très - déprimé; corselet séparé posté- rieurement de l’abdomen, G,. T'roGoss1TE. Tarses du genre précédent ; antennes grenues , terminées par deux ou trois articles plus gros , en bouton; palpes courts, fili- formes. Corps alongé ; souvent presque cylindrique. G.Lycrs. Tarses des précédens ; antennes grenues, terminées par trois articles un peu plus gros, presque globuleux ; palpes maxillaires saillans , renflés et tronqués à l’extrémité. * Corps alongé , étroit ; corselet presque en cœur tronqué. G. MÉRYx. T'arses postérieurs à premier article plus long que les suivans ; antennes à articles cylindrico-coniques , les trois à cinq derniers en massue; palpes maxillaires saillans,renflés et tronqués à l'extrémité. | Corps ovalaire, G. MYtÉTOPHACr. 25% INSECTES. A A Antennes filiformes ou sétacées ,ou en massue; mais tarses bifides et mächoires onguiculées; corps dans ce dernier cas plus souvent arrondi qu’alongé, A. Antennes en massue perfoliée ; mâ- choires armées d’un ou de deux crochets cornés ; mandibules toujours refendues ; des palpes souvent très-renflés (tarses toujours à pénultième article bifide.) Corps ordinairement bombe. Famille 34. ÉROTYLÈNES. Palpes filiformes ; antennes en massue de cinq articles. * Corps alongé, cylindrique. G. Lancurrr. Palpes terminés par un article renflé, ovalaire ; antennes en massue perfolhiée , de trois à quatre articles. | Corps presque hémisphérique. G. PHALACRE. Palpes maxillaires terminés par un article -très-grand , lunulé ; mâchoires à deux cro- chets; massue des antennes alongée. Corselet court, plan; cuisses et jambes menues, alongées. G. EroTyze. Palpes du genre précédent ; antennes grenues , en massue ronde ou ovale. Corps ovalaire ou hémisphérique ; corselet convexe ; cuisse z TES | j es assez renflées; jambes élargies et tronqguées. G, TrITOoNE. INSECTES. . 259 B., Antennes filiformes ou grossissant seu- lement un peu et insensiblement vers le bout; mâchoires sans crochet corné; man- dibules simples dans le plus grand nombre (tarses simples dans quelques-uns ; le pénul- tième bilide dans le plus grand nombre ). * Poré variable, a. Tarses simples; mandibules refendues dans la plupart, ou très - avancées ou ra- meuses (antennes souvent grenues ). Corps alongé , ou très - déprimé, ou parallélipipède ; yeux toujours entiers ; corselet grand , carré. Famille 31. Cucurirss. Tarses alongés, paroïssant de cinq articles, dont le premier long et le quatrième court; antennes moniliformes ; mandibules très- avancées et dentées ; mâchoires à un seul lobe ; palpes filiformes. Corps parallélipipède , ayant une certaine hauteur ; pattes longues. G. PARANDRE. Les trois premiersarticles des tarses courts; antennes courtes, moniliformes ; palpes 2 couris, un peu renflés et obtus ; mandibules refendues à la pointe. Corps très-plat; pattes courtes, G. Cucurez. Les trois premiers articles des tarses courts ; antennes longues, à articles cylindriques ou 256 INSECTES. coniques; palpes courts, un peu renflés ou obtus. Corps très-plat ; pattes courbes. G. Uzziorz. 4 b. Pénultième article des tarses bilobé ; mandibules sans fissure à la pointe; mâ- choires ayant presque toujours des lobes membraneux ; antennes sétacées et longues dans plusieurs ; corps alongé ; yeux souvent échancrés : ou antennes grenues ; tête sou- vent rentrée; corps ovalaire et convexe, Antennes insérées dans une échancrure des yeux , souvent sétacées, de la longueur du corps au moins ; arlicles en scie ou co- niques , et renflés et arrondis à leur extré- mité supérieure ; lèvre inférieure toujours en cœur , ou très - large et fort évasée au bord supérieur. Corps alongé ; tête plus ou moins alongée. Famille 32. C£rameicins. Sous-famille r. Antennes presque toujours de la longueur du corps au moins, presque sétacées; articles presque cylindriques ; palpes assez longs ; dernier arlicle presque conique ; tronqué ; lèvre inférieure presque en cœur et très- évasée. Corps alongé; tête ayant un cou; corselet érape- zoidal, souvent étroit en devant ; élytres ordinairement rétréciss LA INSECTES 257 rétrécies vers la pointe ; pattes longues. Famille 32. C£érAamBicINs. Sous-famille 2. LEPTURÈTES. Palpes courts ; dernier article ovalaire (quelquefois tronqué) , ou subulé; lèvre inférieure presque carrée , ordinairement épaisse ; lobes des mâchoires souvent étroits, et dont l'extérieur pailpiforme ; antennes ordinairement plus courtes que le corps, et terminées par quelques articles un peu plus gros, souvent grenues. Corps ovalaire ou simplement ovalaire-alongé : Léte souvent retirée jusqu'aux yeux ; pafies courtes ow moyennes. Famille 55. CHRYsomÉLINES. Famille 32. CÉrAMBIcINSs. Sous-famille 1. * Lèvre supérieure nulle ou très-courte ; antennes insérées presque sur la base des mandibules, souvent en scie, ou moniliformes ; mâchoires à un seul lobe ou à deux très-petits. PRIoNIENS. Antennes grenues , comprimées , plus courtes que le corselet. Corps convexe : corselet slobuleux. G. SPoNDYzE£. Antennes à articles cylindriques ou presque coniques, ou en scie, souvent plus longues que le corselet. G-. PRIONE. ** Lèvre supérieure fort apparente; antennes insérées à quelque distance de la base des mandi- bules: mâchoires à deux lobes, dont l'extérieur grand. CÉRAMBICINS PROPREMENT DITS. Ins. TomME V. R 258 INSECTES. xx* Fièvre inférieare simplement échancrée ou évasée au bord supérieur, point alongée et presque bifide ; lobes des mâchoires n'étant pas étroits et alongés ; élytres couvrant l'abdomen en son entier : L2 et n'étant point très-rétrécies vers la pointe ; abdo- men n’étant pas très-étroit et fort long. Palpes terminés par un article ovalaire ou oblong, allant en pointe; lèvre infé- rieure cordé-ovée , arrondie au bord supé- rieur ; antennes sétacées et longues. Téie verticale ; corps déprimé , ou presque cylin- drique ; corselet épineux dans plusieurs. G. Laure. Palpes terminés par un article cylindrico- conique, souvent comprimé , plus large et tronqué au bout; le second des labiaux ne dépassant pas la lèvre inférieure ; lèvre in- férieure très-courte, très-évasée ou refendue; antennes sétacées et longues. Tête penchée; corselet n’étant ni globuleux ni presque orbiculaire , souvent inégal ou tuberculé ; cuisses posté- rieures cylindrico-coniques , amincies insensiblement vers leur naissance; jambes sans épines au bout. Genre CaPRiICORNEz. Palpes terminés par un article conico- comprimé , ou triangulaire ; le second des labiaux dépassant la lévre inférieure; lèvre inférieure concave au bord supérieur; an- tenues fibformes , moyennes. INSECTES. 259 Tête penchée ; corselet globuleux ou presque orbi- culaire, souvent unit; cuisses postérieures en massue pédonculée; jambes postérieures au moins , ayant soum vent deux épines apparentes, G. C4ZLIDrE. *#*#* Lèvre inférieure alongée et presque bifide ou profondément échancré; lobes des mâchoires étroits et alongés ; élytres très-courtes ou fortement rétrécies vers la pointe ; abdomen très-étroit et fort alongé. Dernier article des palpes un peu plus grand, conico - comprimé , triangulaire ; antennes presque sétacées. Elytres très-courtes ; abdomen rétréci à sa base, G. MozorquE. Dernier article des palpes presque cylin- drique , tronqué ; antennes filiformes. Elytres rétrécies vers la pointe ; abdomen cylindrico- conique. G. N'ÉCYDALZE. Famille 32. CÉRAMBIcINS. Sous-famille 2. LEPTURÉÈTES. G. LEPTURE. Famille 33. CHRYSOMÉLINES. * Antennes insérées devant les yeux, séparées à leur base. | Tête et corselet brusquement et fortement plus étroits que l’abdomen ; corselet cylindrique; corps alongé. Antennes à articles amincis à leur base, arrondis au bout : le troisième et suivans R 2 260 INSECTES. plus courts ; les derniers plus longs; man- . dibules entières ; dernier article des palpes ovalaire. Yeux alongés : cuisses postérieures très-renflées. G. S1G2E. Antennes à articles cylindriques, le qua- trième et suivans inégaux ; mandibules échancrées ; dernier article des palpes ova- laire. Corps brillant , souvent verd ou cuivreux : yeux glo- buleux : abdomen presque triangulaire. G. Donacres. Antennes à articles coniques, presque égaux à partir du troisième ; mandibules entières; dernier article des palpes plus grand , tronqué. Yeux entiers : corselet un peu rétréci postérieurement: abdomen presque carré. G. Orsonzcns. Antennes moniliformes ; mandibules den- telées ; dernier article des palpes maxillaires tronqué, cylindrique. Yeux un peu échancrés : un cou : abdomen presque carré. G. CRrIocÉRz. | | Tête et corselet n’étant pas brusquement et fortement plus étroits que l’abdomen ; corselet carré, Ou conique et Lronqué ; corps souvent ovalaire ou rond. Antennes de la longueur environ de la moitié du corps, à articles coniques , courts, grossissant insensiblement , et dont les quatre INSECTES. 261 ou cinq derniers sont plus gros; le dernier ovalaire , comme surmonté d’une pointe ; palpés maxillaires avancés, terminés par un arlicle ovalaire. | Corps ovale : tête verticale : yeux alongés : corselet un peu plus étroit que les élytres, bombé , se courbanë sur les côtes circulairement : élytres embrassant l’abdo- men. G. Evmorrr. Antennes de la longueur des deux tiers du corps , filiformes ; articles plus cylin- driques que coniques , le troisième plus court que les suivans. Corps court, presque cylindrique : tête verticale : yeux un peu en rein : corselet bombé. G. Grrzourr. Antennes courtes, terminées par sept arlicles presque en scie , logées le long de la poitrine ; palpes labiaux paroissant fourchus. Corps ové-cylindrique , très-raboteux : tête verticale : pattes se retirant dans des enfoncemens pectoraux. G. Cxzamys. . Antennes courtes, terminées par sept ou huit articles presque en scie, toujours dé- gagées ; palpes labiaux simples. Corps court, presque cylindrique : tête verticale : yeux alongés : corselet court , large , un peu plus étroit anté- rieurement. G. CLYTHRE. Antennes un peu plus longues que Îa moitié du corps, à articles cylindrico-coni- R 3 36 INSECTES. ques , terminées par six articles un peu plus grands, preque coniques. Corps ovalaire, allant en pointe en devant ; tête penchée : corselet rétréci en devant. G. Cozasprs. Antennes moniliformes, grossissant insen- siblement : dernier article ovalaire; palpes maxillaires avancés : dernier article plus gros , tronque. : Corps rond ou ovaluire , fort convexe en dessus : tête penchée ou horisontale : yeux alongés ou en rein. Genre CHRYSOMELE. Antennes moniliformes, guère pluslongues que le corselet, terminées par quatre ou cinq articles plus gros, le dernier globuleux ; palpes maxillaires filiformes , peu ou point saillans. Corps oblong, déprimé ; tête horisontale ou penchée ; corselet carré, G. PRr1soCURE. xx : , e : Antennes insérées entre les yeux, ecartees, ( courtes ) dont les derniers articles sont un peu e 2 A . . LA saillans d’un côté; mandibules fortes ,arquées : palpes terminés par un article alongé et pointu. Méc4- LOPIDES. G. MécaALopr. xxx RSA Antennes insérées entre les yeux , rapprochées, 4 . où n'étant pas plus distantes entre elles qu'elles le sont des yeux. — L4 . “ ? LA | Antennes insérées, à découvert , vers le milieu da front D » non sur le vertex, point contigués. ( Bouche INSECTES. 263 ne paroissant pas renfermée dans un espace dont le contour est marqué.) Tête penchée, front souvent caréné. Pénultième article des palpes maxillaires dilaté, conique ; le dernier court, allant en pointe. Corps ovalaire : corselet court , transversal , arrondi aux angles postérieurs : élytres largés. G. ADorIU x. Antennes grossissant un peu vers leur extrémité : articles cylindrico-coniques , le second et le troisième presque égaux ; le dernier ovalaire. Corps ovalaire : pattes postérieures propres pour sauter. G. ALTISE. Antennes filiformes, plus courtes que le corps ; articles cylindrico-coniques, le second beaucoup plus long que le troisième. Corps ovalaire : corselet inégal dans plusieurs. G. GALÉRUQUE. Antennes filiformes , longues ; articles alongés, cylindriques : le second beaucoup plus court que le troisième. Yeux souvent globuleux : tête et corselet de la méme largeur , plus étroits que l’abdomen : corselet carré. G. LUPERE. | | Antennes insérées à découvert , au haut du front , contiguës. ( Bouche paroissant renfermée dans un espace dont le contour semble être marqué.) Tête presque verticale ; pelottes des tarses larges. KR 4 264 ENS E'C TES Antennes à articles cylindriques, alongés ; ( simples ); le second petit, le troisième fort loug; mandibules terminées par une pointe forte. Corselet presque plan ; corps sans épines. Genre ALURNE. Antennes en partie grenues ( souvent épineuses ); le second guère plus court que le troisième; celui-ci de la longueur environ des autres. Corselet plus ou moins convexe ; corps souvené épineux. G. Hisrez. | | | Insertion des antennes cachée par le cor- selet ; bouche reçue en partie dans un enfoncement pectoral. Corselet et élytres débordant de beaucoup le corps. Antennes filiformes , cylindriques ; tête recue dans une échancrure du corselet. Corps presque carré , arrondi postérieurement. Genre TuATiDis. Antennes grossissant vers l’extrémité ; tête cachée sous le corselet. Corps ordinairement rond ou ovale. G. CassiDe. Section 4. Trois articles à tous les tarses. , Famille 35. TriprcrTés. Palpes maxillaires filiformes : dernier article allant en pointe ; antennes terminées PVO E' CT ES 265 par trois articles formant une massue alon- sée , comprimée , perfoliée ; troisième article fort long. Corps ovalaire, un peu plus étroit en devant; corselet presque carré , plan. G. EUMORPHE. Palpes maxillaires filiformes ou seulement un peu renflés au bout ; antennes terminées par un ou trois articles plus gros ; le second et troisième égaux. : Port des eumorphes : corps un peu plus court. Genré EnNpomyçve. Palpes maxillaires très-grands , en massue sécuiiforme ; antennes fort courtes , ter- minées en massue solide. Corps hémisphérique où hémisphérico - ovalaire ; corselet très-court, large, souvent concave en devant. G. CocciNVELLeE. Section 5. Deux articles à tous les tarses. F'amille 36. PSELAPHIENS. G. PSELAPKHE. Les antennes sont moniliformes , renflées à leur extrémité ; les élytres sont très-courtes. Ordre II. HÉMIPTÈRES. Elytres de consistance inégale ( bec tou- jours capital). Section 1. Elyires de la même consistance ( bec pectoral dans plusieurs). Section 2. 266 EN: SE: C:T. ES. Section 1. Tarses de trois articles; antennes décou- vertes. Insectes vivant hors de l’eau. Fam. 1. Crmicrpes. Quelques-uns des tarses ayant moins de trois articles : antennes cachées sous les bords latéraux de la tête. Insectes aquatiques. Famille 2. PUNAISES D'EAU. . Famille 2. Crmicipes. * Premier et dernier articles des tarses longs ; Île second très-court ; bec cylindrique, droit, de quatre articles. — Bec ne paroiïssant que de trois articles; le pre- mier étant engaîné; antennes de cinq articles. Corps ovale ou rond. Ecusson couvrant tout le dessus de l’ab- domen. G-. SCUTELLAIRE. EÉcusson ne couvrant qu’une partie du dessus de l'abdomen. G. PENTATOME. — — Bec de quatre articles découverts ; antennes ayant le même nombre de pièces. Corps oblong. Antennes insérées au dessous de la ligne qui sépare transversalement les yeux, fili- formes. Corselet presque carré, plus large que lons; bord antérieur n'étant pas une demi-fois plus court que le postérieur ; cuisses antérieures un peu renflées dans plusieurs; pattes postérieures guère plus longues que les autres. G Lrcérs. INSECTES. 267 Antennes insérées au dessus de la ligne quisépare transversalement les yeux, droites, courtes, terminées par un article souvent renflé, ou du moins filiformes. Corselet souvent très-étroit en devant et beaucoup plus large ou dilaté postérieurement ; pattes posté- rieures très - différentes des autres dans plusieurs. G. Conf. Antennes insérées entre les yeux, cou- dées, très-menues, avancées ; dernier article ovalaire. | Corps, ainsi que les pattes, fort long et menu. G. NéiDz. Antennes insérées au dessus de la ligne qui sépare transversalement les yeux, sé- tacées. Yeux assez gros; petits yeux lisses peu distincts. G. Mrrrs. ** Premier article des tarses fort petit; bec souvent conique et arqué , ne paroissant que de trois articles bien distincts. Antennes terminées en massue alongée ; tarses des pattes antérieures formant un crochet et servant de pince. Corps ovale; tête étroite; corselet dilaté postérieu- rement sur les côtés; abdomen mince, creux en dessus ow formant un canal. Pattes courtes; jambes anté- rieures renflées; tarses en crochet se repliant sur elles. G. PHYMATE, 268 HISTOIRE Ahtennes filiformes, courtes, insérées prés du bout du museau ; les deux dernières pièces ovalaires, alongées; lèvre supérieure saillante, épaisse ; bec long, presque pa- rallèle au corps. Corps ovale , saillant ; yeux fort gros. G.AcaNTrre. Antennes terminées par deux articles brusquement plus menus ; lèvre supérieure grande, découverte; bec parallèle au corps; dernier article long. Corps ovale, plat; corselèt lunulé, recevant la tête; point de petits yeux lisses. G. PUNArsE. Antennes à peu près sétacées, droites ;, insérées à quelque distance des yeux, près du bout du museau, sur les côtés inférieurs; bec arqué ; premier article presque aussi long ou plus long que le second. Corps oblong, allant en pointe en devant; tête sans impression transversale qui la partage en deux ; cou fort court ou retiré; corselet trapézoidal, sans ëmpression transversale bien marquée. G. Nazrs. Antennes sétacées, longues, droites, in- sérées au dessus du museau, très-près des yeux ; bec court, arqué; premier article plus court de beaucoup que le second. Corps oblong, allant en pointe en devant : tête ayant son extrémité postérieure comme distincte, et INSECTES. 269 portant deux petits yeux lisses ; un cou long : cor- selet plus étroit en devant , et comme divisé trans- versalement par une impression. G. REepvre. Famille 2. PUNAISES D'EAU. Seconde pièce des antennes fourchue; bec avancé ; tarses antérieurs à un seul article, en forme de crochet. Corps très- alongé, linéaire : pattes antérieures ravisseuses : hanches longues : queue formée de érois filets. G.RÎANATRE. Seconde pièce des antennes fourchue ; bec arqué; tarses antérieurs à un seul ar- ticle, en forme de crochet. Corps ellipsoide , très-plat : pattes antérieures ra- visseuses, à Cuisses ovalaires, renflées, ayant un canal en dessous : queue de trois filets. G. N£rr. Pièce terminale des antennes sensiblement plus grande que les autres; bec à deux ar- ticles; une sorte de lèvre supérieure con- vexe, obtuse; tarses antérieurs d’un article, muni de deux crochets. Corps court, carré-orbiculaire , raboteux : yeux saillans : écusson : pattes antérieures courtes, ravis- seuses. G. GALGULE. Bec à deux articles ; lèvre supérieure plate, triangulaire ; jambes et iarses des pattes antérieures formant une pièce co- nique , en crochet. 270 EN S E CITE ES: Corps ovalaire : déprimé, lisse; écusson; paites antérieures ravisseuses. G. N'aucoRrE. Bec de trois articles; tarses antérieurs de deux articles distincts : deux crochets au bout; paites postérieures en forme de rames, mutiques, ou à crochets très-petits. Corps oblong, convexe; yeux alongés ; écusson ; pattes antérieures doublées : les postérieures fort grandes. G. NoronEcre. Antennes terminées en pointe ; bec strié transversalement , percé d’un trou en de- vant ; paites antérieures courtes, repliées sous la tête, terminées par une pièce presque conique, obtuse , très-ciliée. Corps presque cylindrique, convexe: yeux grands, trianguluires ; écusson remplacé par le prolongement du corselet ; pattes interdémiaires aussi longues ou plus longues que les postérieures : leurs tarses ter- minés par deux crochets forts longs: tarses posté- rieurs en forme de rames , ciliés: crochets très-courts. G. Corse. Antennes presque sétacées, coudées, très- menues , longues, insérées au dessus du museau ; bec arqué, court ; premier article aussi long que le second. Corps étroit, alongé : tête ayant une impression transversale : un cou: corselet alon,gé , rétréci en devané, avec une impression transversale : paftes LA INSECTES. 271 antérieures courtes, ravisseuses : les autres longues et menues. G. PLoiERE. Antennes filiformes, courtes, insérées sur les côtés du museau; bec droit, court; les deux premiers articles très-courts; le sui- vant long; deux pattes placées presque à égale distance les unes des autres ; premier article des tarses très-courts, mais distinct ; deux petits crochets insérés sous l’extrémité des tarses. Corps ellipsoide : point de peiits yeux lisses appa- rens : corselet peu alongé, prolongé en écusson. Ani- mal courant sur l'eau. G. VELiE, velia. Exemple : Gerris rivulorum. Fab. Antennes filiformes, courtes, insérées sur les côtés du museau ; bec arqué, court; les deux premiers articles fort courts , le sui- vant long; les quatre pattes postérieures très- rapprochées et fort éloignées des antérieures ; tarses ne paroissant que de deux articles ; les quatre postérieurs sétacés ; deux petits crochets insérés sous leur extrémité. Corps ellipsoide , fort alongé : point de petits yeux lisses apparens : corselet fort long, prolongé en écusson : les quatre pattes postérieures très-longues, servant à ramer sur l’eau. G. GERRISs. Antennes sétacées, insérées près du bout du museau, sur les côtés ; museau étroit, 272 INSECTES. long, cylindrique, avancé, recevant, dans un canalinférieur, le bec; tarses ne paroissant que de deux articles ; deux petits crochets sous leur extrémité. Corps très-étroit, menu, linéaire ; tête fort longue : yeux gros ; pattes longues : les antérieures plus rap- prochées des intermédiaires que celles-ci des dernières ; élytres courtes. G. AY DROMETRE. Section 2. Tarses de trois articles; antennes (très- courtes) de trois à cinq pièces, terminées par une soie; bec capital. Famille 3. Cica- DAIRES. : T'arses d’un à deux articles; antennes de sx à huit pièces; bec capital. Famille 4. APHIDIENS. T'arses d’un à deux articles; antennes de neuf à douze pièces, terminées par deux poils; bec pectoral. Famille 5. GaALLIN- SECTES. Famille 3. CrcaApaïrress. Antennes insérées entre les yeux, de cinq pièces diminuant graduellement ; dernier article du bec beaucoup plus long que le précédent ; trois petits yeux lisses. Corps court, presque cylindrique, épais : tête obtuse : Yeux très - saillans ; premier et second segmens du corselet NASSENONTREMSS af corselet distincis ; celui-ci plus grand; écusson sou- * vent en relief :: élytres plus ou moins transparentes»: un opercule , de chaque côté, à la base de l’abdomen dans les mûles , couvrant les organes du chant :’ pattes antérieures à cuisses renflées, dentelées. G. Crc4zrE. Antennes insérées sous les yeux, de trois pièces et d’une soie : les deux premières pièces fort courtes; la dernière beaucoup plus grande, globuleuse, granulée, avec un ombilic, d'où part une soie; dernier article du bec n'étant pas plus long que le précé- dent; deux petits yeux lisses. Museaw avancé dans la plupart : premier seoment du corselet fort court: le second prolongé en angle à l’écusson. G. FULzGoRE. Antennes insérées sous les yeux, de trois pièces el d’une soie : les deux premières pièces trés-courtes, la dernière cylindrique, unie, séligère ; dernier article du bec n’élant pas plus long que le précédent ; deux pelits veux lisses. : N'ES Corps court : téte large , très-obtuse : élytres souvent très - larges : bord extérieur dilaté, arqué. G. Pæcr- ZOPTÉRE. ( Flata Fab.) Antennes insérées dans une échancrure des yeux, plus longues que la tête, de trois pièces grosses, souvent anguleuses, et _ d'une soie ; deux petits yeux lisses. Ins. Tome V. S a74 INSECTES. Corps court : tête très-obtuse : premier segment du corselet très - court: le second avancé en angle à à] l’écusson : pattes antérieures plus fortes, & cuisses et jambes souvent larges et à arêtes : pattes posté- rieures épineuses. G. ASIRAQUE. Antennes insérées entre les yeux, de trois pièces el d’une soie : la première pièce fort courte ; la seconde cylindrique, la plus longue; la dernière plus courte, menue et conique, terminée par une soie courte, inarliculée , et de la même grosseur à sa base ; deux petits yeux lisses. Corps court: front convexe , avec une fossette , de chaque côté, entre les yeux: corselet à un seul seg- ment apparent: bord postérieur prolongé en ange, ou formé de deux lignes convergentes, avec un angle rentrant au point de réunion: élytres peu alongés: pattes postérieures épineuses. G. Czrcoprs. Antennes insérées entre les yeux, de trois pièces et d’une soie : la première pièce très- courte, peu apparente ; la seconde et la troi- sième presque égales, cylindriques; la seconde un peu plus courte et un peu plus grosse ; Ja troisième terminée par une soie longue, épaissie , el articulée à sa base; bec court ; deux petits yeux lisses. Corps souvent Presque cylindrique : museau court : corselet à un seul segment court , en carré long , trans- versal: écusson assez grand , sa base occupant la INSECTES. 275 majeure partie de son bord postérieur : élytres étroites G. TETTIGONE. Antennes insérées entre les yeux, de trois pièces et d’une soie : la première pièce très- courte; la seconde et troisième presque de la même longueur, cylindriques ; la troi- sième un peu plus menue , plus arrondie au bout, terminée par une soie roide, épaissie à sa base. Corps peu alongé: un avancement au milieu du museau dans plusieurs : sa partie inférieure plane : corselet ayant quelque dilatation : pattes assez grosses : simplement spinosules. G. Mrmpraces. Famille 4. APHIDIENS. Antennes de la longueur de la moitié du corps ou plus longues, souvent sétacées, écartées, de six à sept pièces, -dont les troi- sième et quatrième plus longues; bec alongé, très-distinct. Corps ovalaire ou oblong, très-mou; téte presque ronde ; élytres et ailes membraneuses, transparentes, en toit: abdomen ovalaire , souvent bicornu ou à deux mamelons à son extrémité. Des individus quelquefois aptères. G. PucrRoN. Antennes presque cylindriques, courtes, de sept à huit pièces, dont la troisième et suivantes presque égales; bec très-court ; | S 2 276 INSECTES. mais distinct ; tarses point terminés par d'empatement. Corps court, mou, farineux ; élytres el ailes mem- braneuses , en toit. G. ÂLEYRODE. Antennes filiformes, courtes, rapprochées à leur base, de huit pièces presque égales ; bec presque nul, conique, accompagné de deux pièces palpiformes ; tarses terminés par un empatementi. Corps étroit , alongé ,terminé en queue : éte carrée, alongée; premier sesment du corselet grand; élytres et ailes linéaires, horisontales; abdomen long; pattes courtes , tes jambes et les tarses sur-tout. G. T'xRrPs. Famille 5. GALLINSECTES. Un bec dans tous les sexes; antennes renflées et presque coniques inférieurement, +. , À L . cylindriques ensuite, d’une douzaine d’ar- ticles.. Elytres assez épaisses, en toit, ainsi que les ailes; tête carrée, plane , échancrée : premier segment du cor- selet carré. G. Lrriz. . Un bec dans tous les sexes; antennes insérées près du bord interne des yeux, fili- formes , menues, d’une douzaine d'articles : insertion ie Elytres membraneuses, tr ansparentes , en toit, ainsi que les ailes : tête bifide: premier segment du SRE érés-court : pattes propres pour sauter. G. PsYLLE. ENTSTEOC TE ES! 277 Bec nul dans les mâles , et très-petit dans les femelles; antennes cylindriques, d’une dixaine d'articles : insertion inférieure dans les femelles. Corps alongé , ailé dans les mâles, terminé FA des filets: deux ailes couchées horisontalement l’une sur l’autre ; corps aptère, ramassé, ovalaire, prenant læ Jorme de galle dans les femelles. G. CocxENrzze. Ordre III. ORTHOPTÈRES. Elytres à sulure droile : ailes plissées transversalement et en partie en éventail ; deux appendices cornées, formant deux pinces, à l’extrénuté de l'abdomen. Sect. Aïles simplement doublées ; insertion des antennes ne paroissant pas, le corps étant vu en dessus (la tète étant cachée sous le corselet); yeux décrivant un arc autour ide la base des antennes. Section 2. | Ailes plissées en éventail dans presque toute leur totalité. Section 5. Section 1. Corps alongé, étroit, linéaire , déprimé : léte trian- gulaire : point de petits yeux lisses : corselet carré : poiné d’écusson : élytres très-courtes, carrées , horisontales : pattes courtes , comprimées , sans épines : Éarses à érois articles , sans pelote entre les crochets. G. l'orrICULE. 5 à r 278 INSECTES. Section 2. Corps presque rond ou ovalaire , ordinairement dé- primé: tête inclinée et cachée sous un corselet clypét- forme : point de petits yeux lisses: élytres cortacées , Aorisontales; des appendices coniques , articulées à l’anus : pattes très-comprimées : hanches fort grandes : jambes très-épineuses : tarses à cinq articles : une pe- dote entre leurs crochets. G. BLATTE. Seclion 3. * Pattes postérieures n'étant pas propres ponr sauter ; femelles n'ayant jamais d’oviductes en forme de dard alongé et corné; lèvre inférieure toujours quadrifide; élytres toujours horisontales. (Tarses à cinq ou trois articles. ) Famille 1. MAnTIDEs. +Lèvre inférieure à quatre divisions très-inégales; jambes antérieures n'étant pas terminées par une pointe forte et cornée ; hanches presque de la même grandeur ; premier segment du corselet plus court ou guère plus long que les autres; tête ovale. SPzcrREs. Palpes très-comprimés; corps ressemblant à une feuille; corselet très-court; premier segment plus grand. G. PxyLrium. Palpes non comprimés; corps baculi- forme ; corselet long ; premier segment plus court que le second. G. Prasue. + Lèvre inférieure à quatre divisions égales ; INSECTES. 277 jambes antérieures terminées par une pointe cornée, ou une épine; hanches antérieures beaucoup plus grandes ; premier segment du corselet très-alongé. G. ManrTe. * * Paites postérieures propres pour sauter ; femelles de plusieurs ayant un oviducte en forme de dard ou de lame, alongé, corné (tarses à quatre ou trois articles); élytres n’étant horisontales que dans un petit nombre, | Lèvre inférieure quadrifide; tarses à trois articles ; élytres horisontales. Famille 2, GRILLONES. À nous Lèvre inférieure quadrifide ; tarses à quatre articles; élytres en toit. Famille 3. Locus- TAIRES. Lèvre inférieure Rédere ; tarses .à trois articles; élytres en toit. Famille 4. Acry- DIENS. | à Famille 2. GRILLONES. ra Antennes filiformes, d’une douzaine d’ar- ticles, distincts, grenus; tarses postérieures formés de trois appendices. Corps alongé , épais, © cylindrique ; tête ovalaire, avancée, s’enfonçant en bonne partie dans le corselet ; corselet OR , ovoide , tronqué èn devant: élytres très-courtes : ailes étroites , ressemblant, étant pliées, à des lanières : deux seules appendices inarticulées à l’anus : pattes antérieures larges , courtes, compri- mées , propres pour fossoyer: leurs jambes ciliées eb dentelées. G. TripaAcrver. 5 4 280 I NISTESCTE ES. Antennes sétacées, d’un tres-grand nombre d'articles, insérées devant les yeux; divisions de là lèvre inférieure étroites, alongées ; tarses postérieurs articulés à lordinaire et terminés par deux, crochets, comme. les autres. ms} diet F © Port des tridacty les : j pattes antérieures très-dilatées À comprimées , verticales : leurs hanches très- grandes : Leurs jambes! triangulaires ayant de fortès dents : les deux premiers articles des tarses en formes: de-dents, deux simples appendices inarticulées à lanus dans les femelles. G. CouRTILIÈRE.... 7.) Añtennes sétacées, d’un trés-grand nombre d'articles, insérées sous les yeux; divisions de la lèvre inférieure dilatées et'larges. "Tête verticale, grosse, arrondie postérieurement : ; corselet carré , ARS: élytres spéculifères dans les mâles: pattes postérieures très-grandles , a jambes très-épineuses. Gi G:RILLON. SI RE AOIAURES Fanulle 3. LOCUSTAIRES. © Corps oblong, un peu arqué : tête grande. > verticale corselet comprimé latéralement : élytres peu. coriacées , grandes , en toit, quelquefois nulles et trés-courtes : le Côté interne spéculifère dans les üles : Ë oviducte en forme de lame ensiforme dans les femelles : pattes po stérieures beaucoup plus gr andes : : pérultième article des tarses bilobé, TN STE CNP ES: 281 Famille A4. ACRYDIENS. Antennes cylindriques, très-écartées, in- sérées près du bord interne des yeux (de seize à dix-huit arlicles). Corps renflé : tête grande, trois petits yeux lisses , rapprochés en triangle : élytres petites : abdomen très- grand , vésiculeux : pattes menues : les postérieures plus courtes que le corps. G. PNEUMORE. Antennes très-rapprochées, pyramidales, insérées au dessus de la ligne qui sépare transversalement et horisontalement les yeux (de seize articles ou plus); bouche point dé- couverte ; palpes point dilatés. Tête s’élevant en pyramide : pattes postérieures très- longues: cuisses postérieures fort longues : une pelote entre les crochets des tarses. G. TRUx1L1E. Antennes rapprochées entre les yeux, dans la ligne qui les sépare transversaiement et horisontalement, filiformes, quelquefois prismatiques, ou renflées à leur extrémité (de vingt à trente articles); bouche décou- verte ; palpes point comprimés ; une peloie entre les crochets des tarses. Corselet n'étant pas fortement prolongé en écus mandibules plus ou moins alongées, plates et arquées.) Tête. large, comprimée , sur un cou très-court ; L' abdomen point terminé en pointe à son extrémité supérieure; Llarière toujours cachée. Ù Antennes de sept articles, en massue ; mandibules très-dentées. G. CImMBEx. Antennes de neuf articles, simples, fili- formes ou sétacées. G. T'ENDHRÈDE. Aniennes à plus de neuflrticles, pecti- nées ou en scie; organes dé la manducation point ou peu avancés; mandibules courtes, unidentées au côté interne. Tête petite, bord postérieur droit. C. Lorxxre, EFNSECTES, 20X ‘Aptennes à plus de neuf articles, pecti- hées ou en scie; organes de la manducatjon _avancés; mandibüles grandes, fourchues am bout. Tête grande , arrondie postérieurement. G. Méca» GBODONTE: _ Antennes de trois pièces, dont la dernière longue , simple ou fourchue ; mandibules sans dentelures. G. HyLoToME, | Antennes à plus de neufarticles, sétacées, simples ; lèvre supérieure nulle ou cachée; imandibules alongées, ayant une forte dent au côté interne. G. PAMPHILELE. Corps court; tête large, obtuse; ailes grandes, &bdomen déprincé ; jambes postérieures épineuses. Antennes à plus de neuf articles, grossis- sant vers l’extrémiié; lèvre supérieure nulle ou cachée; mandibules tronquées ou ti- dentées, | Corps fort alongé, étroit ; corseleé rétréci antérieur rement; abdomen comprimé; jambes postérieures épis neuses sur les côtés. G. CÉPHUS. * # Antennes écartées ( sétacées , à articles très- courts , grosses ), Téte globuleuse , portée sur un long cou ; abdomer dilant en pointe à son extrémité supérieure ; pattes urtes. G. XIPHYDARIE. T 2 292 EN SECrF + Famille 2. UROCÉRATES. Antennes sétacées, insérées entre les yeux, de plus de douze articles ; palpes labiaux terminés par un article très-gros, globuleux. R Tête hémisphérique ; corselet tronqué en devant ; abdomen terminé par une pointe en forme de corne; tarière filiforme , renfermée entre deux filets. Genre UrocErE. Antennes filiformes , insérées devant les yeux, à la base des mandibules , de dix à ouze arlicles; palpes maxillaires longs, fili- formes ; les labiaux légèrement renflés au bout. Tête arrondie, plus large que le corselt; front plat; corselet arrondi en devant; oviducte capillaire très-long , caché dans une coulisse. G.-Oryssz. Division 2. PÉDONCULIVENTRES. + Antennes ayant toujours moins d’une vingtaine d'articles ( très-rarement vibratiles } filiformes ou renilées au bout; abdomen inséré au dessous et à quelque distance de l’écusson, n'étant jamais très- long, menu, filiforme; jambes postérieures point renflées, un oviducte saillant, de trois filets dans un petit nombre. Antennes filiformes, droites, insérées près du sommet du front, de treize à quinze articles ; palpes courts, dont quelques-uns renflés au boul; les maxillaires ordinaire- 7 x. De Seve del, 1. CALAPPE GRANULE 2, de meme vu en dessous. 3. PORTUNE RETICULE. B zyant D À INSECTES. 203 ment de quatre, les labiaux de trois; ovi- ducte capillaire, roulé en spirale dans Fin- térieur de l'abdomen, qui est comprimé et caréné en dessous. Famnile 5. Dircoré- PAIRES. | Antennes filiformes ou un peu plus grosses vers le bout, insérées vers le milieu du front. ou au dessus , de douze à quinze ar- ticles, souvent distincts; palpes maxillaires longs, de cinq articles, les labiaux de trois; tarière tubuiaire ou conique au bout de l'abdomen, qui est ové-conique. Famille 4. PROCTOTRUPIENS. | Antennes brisées, renflées vers le bout, ou en massue , de sept à dix articles; palpes couris, dont quelques-uns renflés au bout ; maxillaires de quatre articles, labiaux de trois ; oviducte filiforme , de trois filets, caché ou saillant, (Corps souvent brillant, ou noir et mélangé de jaune ou de rouge. ) Pattes pôslérieures propres pour sauler. Famille 5. CINIPSÈRES. Antennes filiformes, insérées près de la bouche , d’une douzaine d'articles , brisées ; palpes maxillaires longs, de cinq articles, labiaux de trois ; mandibules courtes, tron- quées , dentées ; oviducte susceptible d’alon- gement et de raccourcissement , rétractile , Le né INSECTES tubulaire, conique ; abdomen ovalaire, ré< tréci à sa base. Famille 6. Ccer'rioses. Antennes filiformes , insérées près de la bouche ; d'une douzame d'articles, brisées, vibratiles ; palpes trés-courts, peu distincts, ou très-sensibles, les maxillaires de cinq articles, les labiaux de trois : mandibules arquées , pointues , sans dents ; oviducle susceptible d’alongement ou de raccourcis- sement, comme un tuyau de lunette, co- nique , rétraclile. Corps brillant, se méttant en boule ; premier segment du corselet grand, le second trongué au bout ; abdome# paroissant sessile , et ne paroissant composé que de trois à quatre anneaux , convexe en dessus, plan ou concasé en dessous ; anus arrondi , éouvent déntelé. Famille 7. CRRYSIDES. + + Antennes da grand nombre ayant une ving- taine d'articles ;'ou béaucoup plus, toujours vibratiles, sétacées (palpes maxillaires toujours de cinq à six articles, labiaux ‘de trois à ‘quatre ); antennes des autres'de dotze à quinze articles, fliforggs on séta- cées , mais abdomen ou inséré près de l’écusion , où dans entr e-deux des lranches postérieures, alors très- Jong, menv et fliforme : jambes postérieures renflées, Oviducte souvent saillant, de trois filets. Antennes tétatécs, de vingt à quarante Cru3 + à 9 Le articles ; peu distincts, vibrali iles (palpes mail laires loujours longs , à arlickes Mmégauxs- ENS EC T'ES 295 #rdimairement de cinq, labiaux de trois); mandibules seulement bifides au bout. Abdomen inséré au dessous de l’écusson; oviducte souvent très-saillant, Famille S. ÆCHNEUMONIDES. Antennes filiformes ou sétacées , de douze à quinze articles (palpes maxillaires de six articles, les labiaux de quatre); mandibules souvent irés-dentées on tronquées. Abdomen inséré près de l’écusson , ou plus bas, alors #rès-long ; menu , filiforme ; ovidacle court dans plu- sieurs ; jambes postérieures renflées. Famille G. Er4- NIALES. Famille 35. DiPLOLÉPAIRES. Antennes à arlicles cylindriques , au nombre de treize dans les femelles ; tous les palpes renflés au bout, fort courts ; maxil- laires de cinq articles ; labiaux de trois. ’ È 4 : Corps .alongé; dos presque droit ; abdomen très- comprimé , très-mince , cultriforme. G. IB4LrE. / Antennes à articles cylindrico-coniques , au nombre de quatorze dans les femelles ; palpes maxillaires filiformes ; labiaux seuls renflés au bout, Corps court ; tête basse ; corselet convexe er dessus ; sbdomen ovalaire, tronqué obliquement à la pointe, assez épais sur le dos, tranchant inftrieurement. G. DirrOLEPE, Antennes à articles ronds , très-distincls, T4 ge — LNSECNE PS1 au nombre de treize dans les femelles , dont les derniers quelquefois insensiblement plus gros. | | Corselet convexe en dessus ; abdomen ové, très-point à l’anus. G. Ferre. Famille 4 PROCTOTRUPIENS. Antennes droites, filiformes: articles cylin- driques , alongés , distincts ; mandibules uni- dentées au plus. Tête comprimée ; corselet alongé ; abdomen peu ou point pédonculé; une pièce écailleuse , longue, conique , courbée , le terminant dans les femelles ; ailes courtes. G. PROCTROTRUPE. Antennes droites, articles courts, peu distincts ; mandibules ayant un avancement bidenté. Tête comprimée ; corselet rond : abdomen ové , tenant au corselet par un pédicule cylindrique. G. HÉzORE. Antennes brisées, articles presque globu- Jeux et très - distincts, les derniers un peu plus gros. GR Corps étroit, alongé : tête alongée ou globuleuse : corselet rétréci en devant : ailes sans grosses nervures abdomen ové-conique. G. Di4PRIE. Famille 5. CinxrrsÈèress. Antennes insérées à quelque distance du bord antérieur de la tête , entre les yeux, INSECTES. 207 de dix arñcles, dont les neuf derniers forment , au delà du coude, une tige con- tinue, conico-cylindrique ; mandibules sim- plement bidentées ; avant-dernier article des palpes maxillaires alongé ; lèvre inférieure très-échancrée. Premier segment du corselet grand, carré ; abdomen paroissant sessile ( le premier anneau tenant au corselet par une bonne partie de sa largeur, sans mouvement particulier), comprimé , arrondi à son extrémité; jambes postérieures arquées , {terminées par une forte pointe, recevant dans sa courbure les cuisses postérieures, qui sont renflées ; oviducte de la femelle en forme de filet, prenant naissance sous une lame triangulaire , à la partie inférieure du corps, se recourbant sur le dos, G. Lzucosprrs. Antennes du précédent, et insérées de même ; mandibules semblables ; pénultième article des palpes maxillaires court ; lèvre inférieure peu échancrée. | Abdomen ovalaire, ne tenant au corselet que par un point, pédiculé même dans plusieurs; jambes posté- rieures arquées , terminées par une forte pointe , rece- vant dans sa courbure les cuisses postérieures qui sont renflées, G. CHazcis. Antennes insérées à quelque distance Gu bord antérieur de la tête, ayant le plus souvent moins de dix articles, et arlicles 298 INSECTES. séparés entre eux ; mandibules à plusieurs denis. Corps souvent brillant ; jambes postérieurés droîtes , et terminées simplement par wne ou deux petites épines. G. Crnrrs. Antennes insérées très-près du bord anté- rieur de la tête ou de la bouche. Point de sillons sur le front. G, ScéLIoN, Famille 6. CLEPTIOSES. Second et troisième articles des anténnes égaux ; mandibules obtuses, à peine bi- dentées. Tête ovalaire déprimé; yeux petits, peu saillans; corselet presque également. large ; ou se rétrécissant insensihlement ; couleurs obscures. G. Bérayrr, Antennes à articles grenus, assez distinets; le second plus court que le troisième qui est le plus long; mandibules tronquées, dentelées,. | Tête grande, renfiée en dessus ; corselet également large ; couleurs obscures. G. Sp4RAsION. Antennes à articles serrés, cylindriques ; le troisième article plas long que le second et le quatrième ; mandibules iroriquéés , dentelées, | Tête courte , épaisse ; yeux saillans ; gorselet r'étréctt br usqu°ment en devant ; couleurs brillantes, Genre Ezrrre, INSECTES: 209 Famille 7. CHRYSIDIDES. Michoires et lèvre inférieure droites : palpes labiaux atteignant le bout de la lèvre inférieure , articles arrondis; lèvre inférieure entière et arrondie au bord supérieur. Bout apparent de l’abdomen ordinairement ponctué et denté ; tarses sans cils. G. CHRrYsrs. Mâchoires et lèvre inférieure droites à palpes labiaux n’âtteignant pas le bout de la lèvre inférieure , articles alongés, cylin- driques ; lèvre inférieure alongée , très- FIST Bout apparent de l’abdomen uni , et n’ayant au plus qu'un ou deux sinus ; tarses sans cils. G. HÉDYCHRr. Machoires et lèvre inférieure fléchies , formant une trompe courbée sous la poi- trine ; palpes très-courts. T'arses antérieurs au moins ciliés ; une écaille arron- die , grande , au dessus de la naissance des ailes supé- rieures. G. PARNOPES. Famille 8. IcHNEUMONIDES. Palpes maxillaires de cinq articles ,labiaux de trois. Abdomen ‘long; vviducte ‘souvent saillant. Gen. IcHNEUMON. Paipes maxiliaires de six articles ; labiaux de qüatre. 300 ENS ECTES. Abdomen court, très-convexe en dessus , fort arrondi -à son extrémité, sans anneaux distincts , ou. dont Le troisième est grand ; ou abdomen plat, court , presque triangulaire; oviducte peu apparent , ressemblant dans quelques-uns à un aiguillon. G. SrG4LPxE. Famille g. EvVANTrALES. Palpes maxillaires longs : articles inégaux ; antennes longues, droites, Abdomen très-long , menu, filiforme, inséré ax milieu de l’entre - deux de Porigine des hanches posté- rieures ; jambes postérieures renflées. G. PÉLÉCINE. Palpes maxillaires longs, articles inégaux ; lavant-dernier des labiaux dilaté ; antennes brisées. Abdomen très-court , triangulaire ou ové, inséré par un pédicule sous l’écusson ; pattes longues , simples, G. Eraxre. ra Palpes maxillaires courts, à article presque égaux , cylindracés ; antennes droites , avan- cées, grosses , el même un peu et insensible- ment renflées ; mandibules tronquées et dentées. T'ête ronde, portée sur un cou ;: corselet arrondi en devant ; abdumen inséré sous l’écusson par un pédicule Jormé insensiblement , en massue.; jambes postérieures renflées. G. Fæexe. Section 2. PORTE-AIGUILLON. Palpes labiaux simples ou point écailleux, INSECTES. 90L mi Güilatés, ni comprimés inférieurement , ne ressemblant point à une écaille en forme de soie ; langue point musculaire et linéaire ; premier article des tarses postérieurs n'étant pas beaucoup plus grand que les autres dans le plus grand nombre. Division 1. PLarr- GLOSSATES. Palpes labiaux écailleux, dilatés et com- primés inférieurement , ressemblant à une écaille en forme de soie; langue musculaire et linéaire; premier article des tarses posté- rieurs toujours fort grand. Division 2. NE- MOGLOSSATES. ; + Gaîne de la lèvre inférieure courte (lèvre infé- rieure souvent évasée ) : palpes dépassant souvent de beaucoup les organes sur lesquels ils sont portés, et souvent à articles d’inégale grosseur (quelques - uns eoniques ou irrégulièrement arrondis) : premier ar- ticle des tarses postérieurs ne différant pas beaucoup des autres, y” Ailes supérieures toujours étendues, point dou- blées : antennes sétacées on filiformes , ou grossissant vers le bout , mais n'étant point à la fois brisées et en massue presque brusque, on n’étaut point terminées en bouton et toujours de douze à treize articles. Antennes presque sétacées , insérées vers le milieu de l’entre-deux des yeux, rappro- chées , droites ; second article très-petit ; les autres cylindriques , presque égaux ; man- 502 ÉNSECTES. dibules! arquées, pointues ; lèvre iñférieuré' à trois divisions sensibles ; palpes maxillaires souvent longs. Famille 10. SPHÉGIMES. Antennes amincies au troisième article ; qui est plus long que les deux qui lui sont contigus, grossissant ensuile un peu et insen- siblement , droites ; articles serrés ; lèvré supérieure petite ; lèvre inférieure trifide , divisions latérales péu sensibles ; palpes maxillaires longs. Fam. 11. MELLINIORES: Antennes amincies au troisième article, qui est plus long que les deux qui lui sont contigus, grossissant ensuile un peu et in- sensiblement , brisées, courtes, insérées près de la bouche; lèvre supérieure trés- petite ou nulle; lèvre inférieure très - évasée , échancrée ou festonnée au bord: supérieur, Tête grosse ; son devant à éclat métallique. Fam. 12. CRABRONITES. Antennes amincies au troisième article ; qui est plus long que les deux qui lui sont contigus, grossissant ensuite un peu et insen- siblement vers l'extrémité ::lèvre supérieure fort grande ; mandibules étroites , arquées ;: lèvre inférieure souvent longue et fléchie: Famille 15: Bemgicisss. Antennes amincies au: troisième articles INSECTES. 303 ai est plus long que les deux qui lui sont éonti£us , renflées ensuile insensiblement , épaisses, presque droites ; lëvre inférieure à trois filets linéaires , très - écartés au bout, ou à trois divisions étroites, dont celle du milieu longue, bifide ; palpes courts, fili- formes. | Yeux toujours échancrés. Famille 14. ScozrÈTes, Antennes filiformes, insérées près de la bouche , vibratiles , souvent brisées : troi- sième article plus long ou aussi long que les deux qui lui sont contigus ; mandibules arquées, pointues ; mâchoires et lèvre infé- rieures petites; lèvre inférieure cucullée à son extrémité ; palpes maxillaires longs ou très-courts. Femelles souvent aptères. Famille 15. Morir- ÉAIRES, Antennes filiformes, ou peu et insensible- ment renflées vers l'extrémité, fortement coudées: longueur du premier article faisant la moitié de celle de l'antenne ; le second conique, aussi long que le troisième ; man- dibules ordinairement très-grandes ou très- fortes ; mâchoires et lèvre inférieure pelites; lèvre inférieure cucullée. Trois individus ; des mâles et des femelles ailés, 50% EN SEC'EES. des mulets aptères ; pédicule de l'abdomen en forme d’écaille ou de nœud. Famille 16. Formircaires. Antennes insérées vers le milieu du front, renflées vers l'extrémité, droites; premier et troisième articles alongés; mandibules fortes , arquées; lèvre inférieure large, très- évasée, et écliancrée au bord supérieur ; palpes courts. Tête grosse; front large: un petit cou: pattes grosses: jambes et tarses fort ciliés. Famille 18. PHILANTEURS. y V Ailes supérieures doublées: antennes à douze et treize articles, brisées, en massue presque brusque, terminée en pointe, ou à moins de douze articles et terminées en bouton. Yeux toujours échancrés ; corps ordinairement varié de noir et de jaune. Antennes de huit articles, terminées en boulon. | - Abdomen paroissant appliqué dans toute sa largeur contre le corselet. Famille 19. Masaripes. Antennes de douze et treize articles, brisées , en massue, finissant en pointe. Trois individus ailés. Famille 17. GUÉPrAIRES. + + Gaine de la lèvre inférieure longue { lèvre mférieure allant en pointe dans le plus grand nombre ), Paipes plus courts que les organes sur lesquels ils sont portés, ou ne les dépassant | que ENSECTES. 305 que peu, à articles uniformément cylin- _driques ; premier article des larses posté- rieurs ordinairement beaucoup plus grand que les autres, et souvent très-velu dans les femelles. Famille 20. ANDRENÈTES. Famille 10. SPHÉGIMES. Mâchoires et lèvre inférieure fléchies. Corps fort alongé; abdomen long, pédiculé. Genre SPHEX. Mandibules étroites fort arquées, uni- dentées ; antennes avancées ; palpes courts; le dernier article des labiaux allant en pointe; lèvre inférieure courte, arrondie. Corselet très-rétréci en devant; premier segment très-distinct , le second tronqué au bout; abdomen pédiculé. G. CALzoR10N. Mandibules sans dentelures, élargies vers la pointe , striées en dessus; extrémité supé- rieure des mâchoires presque membraneuse; lèvre inférieure à trois divisions presque égales. Devant de la tête plane et uni; premier seoment du corselet court, transversal; æbdomen ovalaire, porté sur un pédicule long et formé brusquement; jambes postérieures sans épines ni dentelures. Genre PÉLOrÉE. a] Mandibules unidentées vers le milieu di Ins. TonmE V. V 306 INSECTES côté interne ; palpes labiaux à articles d’une grosseur uniforme ; division du milieu de la lèvre inférieure plus grande, échancrée. Premier segment du corselet assez grand ; abdomen ovale ou ellipsoide, sans pédicule alongé ; pattes longues , sur-tout les postérieures. G. Powrrze. Mandibules échancrées inférieurement à la base; les deux premiers articles des palpes maxillaires les plus gros. Tête plus large que le corselet ; yeux grands» convergens postérieurement ; abdomen conique plus dong que le corselet; jambes et tarses des pattes postérieures à petites épines ou ciliés. G. Larre. Mandibules unidentées près de la pointe; troisième article des palpes maxillaires plus gros ; le second des Jabiaux fort dilaté. Tête plus large que Le corselet; yeux grands, convergens el contigus postérieurement ; abdomen petit, déprimé , presque triangulaire ou conique, et court; jambes et.tarses des pattes postérieures à petites épines ou ciliés. G. AsTars. Famille 11. MELLINIORES. Antennes grosses, arquées, insérées vers le milieu de l’entre-deux des yeux : premier article gros de la longueur du troisième, celui-ci peu alongé ; mandibules refendues à la pointe; palpes maxillaires ne dépassant pas beaucoup les mâchoires. \ INSECTES 5o7 T'éte comprimée ; un peu plus étroité que Le corselet ; front plan; yeux entiers ; adbomen ovale, à pédicule brusque et menu ;. pelotte des'larses assez grande. G. PsEn. Antennes grosses, insérées vers le milieu de l’entre-deux des yeux : premier article beaucoup plus long que le troisième, celui-ci fort alongé; mandibules sans dents; palpes maxillaires ne dépassant pas beaucoup les mâchoires. Yeux échancrés; corselet un peu rétréci en devant; abdomen rétréci insensiblement à sa naissance; pelotte des tarses grosse. G. TrYroxYLoN. Antennes menues, presque filiformes , insérées au dessous du milieu de lentre- deux des yeux; mandibules tronquées, den- telées; palpes maxillaires fort longs. Tête plus large que le corselet, paroissant carrée P ge q vue en dessus, front plan ; corselet rétréci en devant; abdomen ellipsoide édonculé , où ayant un article P »s P > 41 pyriforme à sa naissance ; pelotte des tarses grosse. G. MELLINE. Antennes insérées vers le milieu de l’entre- deux des yeux : troisième article alongé, bien plus long que le second ; mandibuies unidentées au côté interne; palpes maxillaires fort longs. Bord antérieur de la tête un peu renflé ; abdomen V 2 308 INSECTES. ovalaire rétréci à sa base; pelotte des tarses assez grosse. G. CÉROPALÉS. Antennes grosses , insérées vers le milieu de l’entre-deux des yeux : second et troi- sième articles peu différens ex longueur ; mandibules sans dents ; palpes maxillaires ne dépassant pas beaucoup les mâchoires. Devant de la tête renflé, abdumen conico-ovalaire; pelotte des tarses très-petite. G: Nysson. Famille 12. CRABRONITES. Longueur du premier article des antennes ne faisant pas le quart de la longueur totale de ces parties; palpes maxillaires longs ; mandibules unidentées. | Tête très-grosse; abdomen ovaluire à pédoncule brusque et assez long. G. PEmrHÉDRON. Antennes roulées, fort courtes; premier arlicle conique , et dont la longueur fait au plus le tiers de ces parlies; mandibules sans dents. | Corps court, gros ; écusson armé ordinairement de pointes; abdomen conique; jambes fortes, très-épineuses. G. Oxr2Ëze. Premier article des antennes presque cy- lindrique, presque aussi long que les autres articles pris ensemble; mandibules à pointe refendue. | INSECTES. 50 Tête très-grosse ; yeux fort grands; abdomen ellip- sozde, rétréci insensiblement à sa base; premier anneau quelquefois pyriforme. G, CRABRON. Famille 13. BEMBICILES. Mâchoires et lèvre inférieure fléchies; lèvre supérieure alongée; palpes maxillaires très-fortes ; mandibules unidentées au plus. G. BEMBEX. MÂâchoires et lèvre inférieure fléchies ; lèvre supérieure alongée ; palpes maxillaires très-distincts, mais courts ; mandibules deux ou trois dents. G. MoNÉDULE. MâÂchoires et lèvre inférieure droites ; lèvre supérieure sémi-circulaire; palpes maxillaires longs. Trois pointes ou épines à l’anus dans les mâles. . fe e G. Srrze. ( Une partie des thynnes de Fabricius ). Famille 14. ScoLIÈTES. Mandibules larges, fortement dentées ; lèvre inférieure à divisions très-inégales. Corps presque glabre, très-étroit; premier segment du corselet alongé, le second simplement obtus au bout ; abdomen étroit , long. G. Ssrreus. Mandibules étroites, arquées, sans dents fortes; lèvre inférieure à trois filets faux s menus, ‘trés-ouverts. à V3 510 INSECTES. Téte arrondie; corselet tronqué ou très-obtus pos- térieurement ; trois pointes ou épines à l’anus dans les mâles ; jambes et tarses très-ciliés. G. Scozre,. Famille 15. MUTILLAIRES. Premier article des antennes presque aussi long que les autres ensemble ; palpes très- courts. Tête très-comprimée , triangulaire ; abdomen long ; prernier article étranglé; pattes peliles, menues : jambes sans épines. G. Doryzrr. Premier article des antennes presque conique : le troisième guère plus long que les suivans, le second distinct; mandibules unidentées au plus; premier article des palpes maxillaires aussi long que le second; lèvre inférieure à divisions latérales très-petites. Tête arrondie postérieurement ; premier segment du corselet grand, presque carré, distinct ; abdomen alongé, grand; pattes à cuisses courtes, très-com- primées ; jambes courtes, grosses, épineuses , ciliées, avec les épines du bout grandes, G. Trrxre. Premier article des antennes presque co- nique, recevant le second: mandibules uri- dentées au plus; lèvre inférieure ayant des divisions latérales fort sensibles. Femelle ayant le port des tiphies ; mâles trés-alongés, étroits ; une pointe recourbée à l'anus. G. Mrzrw Myzinum. ; Exemp, Tiphia maculata, Fab. INSECTES. 31$ Premier article des antennes presque co- nique, le troisième peu différent des suivans; mandibules dentées. Tête à bord postérieur presque droit ; premier segment du corselet assez grand, carré ; abdomers ellipsoide ; cuisses oblongues, jambes peu ciliées : les épines qui les terminent petites ou moyennes, G. Myrrmosz. Premier arlicle des antennes long, cylin- drique , le troisième alongé. Femelles aptères, n’ayant point de petits yeux lisses ; leur corselet paroissant souvent cubique : premier segment de celui des mâles très - court ; jambes épaisses à petites épines. G. Murizze. Famille 16. FoRMICAIRES. Premier article des antennes toujours découvert. Derniers anneaux de l'abdomen plus ou moins visibles en dessus. G. Fourmi. Premier article des antennes s’insérant dans une rainure de la tête. Troisième anneau de l’abdomen couvrant en dessus les suivans. G. Crrrroc£Erz. Cryptocerus. Famille 18. PHILANTEURS. Antennes fort amincies au troisième ar- ücle, qui est conique, reuflées ensuite brus- V4 512 INSECTES. quement, n’atteignant pas la moitié de la longueur du corselet ; mandibules sans dents ni avancement au côté interne. Yeux très-grands, avec une petite échancrure; abdomen ovalaire, court. G. PHILANTHE. Antennes renflées insensiblement, at- leignant la moitié de la longueur du cor- selet; mandibüules ayant un ou deux avan- cement au coté interne. Téie paroissant carrée vue en dessus; yeux entiers 3 abdomen oblong, souvent étranglé; premier anneau arrondi, G. CercrRis. Famille 19. MasARiDEs. Antennes plus longues que le corselet, en massue ovale, comprimée. Corps alongé ; abdomen long, presque cylindrique. G. Musanrs. Antennes plus courtes que le corselet, terminées en bouton globuleux. Corps court ; abdomen ové. G.CÉZONITE. Famille 17. GUBPIAIRES. * Mächoires et lèvre inférieure fléchies (mandi- bules presque toujours avancées en bec alongé ). Palpes maxillaires courts, de quatre ar- ücles ; lèvre inférieure de qualre filets très- longs, pluineux. | INSECTES. 313 Abdomen ovalaire-conique, arrondi à sa base. G. SyNAGRE. Palpes maxillaires de six articles; langue _à trois divisions, celle du milieu bifide. Corselet globuleux ; premier anneau de l’abdomen distinct, pyriforme ou ovoide. G. Evmènsz. * * Mâchoires et lèvre inférieure droites ( man- dibules ne formant pas , dausle plus grand nombre, un bec alonsé ). Mandibules formant un bec étroit, alongé ; palpes sétacés; mâchoires presque entière- ment coriacées. Abdomen ovoide-conique ow ellipsoide , souvent L. un peu tronqué a sa base. G. ODYNËÈRrE. k Portion apicale de la mâchoire, à partir de l'insertion des palpes, plus longue que la tige; palpes labiaux atteignant le bout de {a lèvre inférieure : dernier article petit; mandibules à extrémité presque entièrement dentée. > Corselet ovoide , en pente insensible à son extrémité postérieure ; abdomen souvent étroit et ovoide. Genre PozisreE. Portion apicale de la mâchoire, à partir de l’insertion des palpes, de la longueur de la tige; palpes labiaux plus courts que la langue : dernier article petit; mandibules en pointe tronquée et tridentée. 914 INSECTES. Corselet court, coupé brusquement à s@ partis postérieure ; abdomen cunico-ovalaire, tronqué ow retus à sa base. G. Guére. Portion apicale de la mâchoire, à partir de l'insertion des palpes, plus courte que læ tige, très-courle et arrondie ; palpes labiaux dépassant la lèvre inférieure : dernier article alongé; mandibules à extrémité large, presque entièrement dentée. Port des guéëpes; premier anneau de lPabdomen de quelques-uns pyriforme. G. EPrPoNz. Famille 20. ANDRENÈTES. * MÂchoires et lèvre inférieure droites. Lèvre inférieure évasée au bord supérieur; antennes rapprochées , second et troisième égaux, petits. Corps glabre ; abdomen ovalaire-conique , convexe. G. Hrzrée. Lèvre inférieure évasée au bord supérieur; antennes écartées : le troisième article plus long que le second , le premier alongé. Corps velu ; abdomen ovalaire-conique, convexe. G. CozLrÈTE. Lèvre inférieure triangulaire , allant en pointe. Corps souvent velu ou pubescent ; abdomen ovalaire, déprimé. G. AnwprèNs. INSECTES. 315 * * Mâchoires et lèvre inférieure fléchies à leur extrémité ( lèvre inférieure trés - prolongée \en pointe ). Petits yeux lisses disposés presque sur une ligne droite ; abdomen déprimé, ovalaire; pattes postérieures grandes ; leurs jambes et le premier article de leurs Larses très-velus dans la plupart des Jemelles. Genre D45sYr0D£. Division II. NEemMocLossATESs. Famille 21. APrAIRESs. * Mändibules allant insensiblement en pointe, rarement pluridentées; lèvre supérieure presque tonjours apparente , sémi- circulaire ; antennes simplement divergentes. Observ. Palpes maxillaires souvent de cinq à six articles, les labiaux n'étant guêre plus larges à leur base que la partie voisine de la lèvre inférieure ; soies de cette lèvre sou- vent très-distinctes, aiguës; premier article des tarses: postérieurs fort velu ou houp- peux de part et d'autre, ou glabre. Corps court ; téte souvent plus basse que le cor- selet; corselet grand; pattes postérieures souvent très- grandes. Premier article des tarses postérieurs glabre, ou n'étant pas propre à récolter de pollen, sans saillie latérale ; soies de la lèvre 316 INSECTES. inférieure courtes ; palpes maxillaires à plu= sieurs articles distincts; troisième article des antennes de la longueur des suivans. Corps glabre, ow simplement pubescent ; corselet globuleux ; abdomen ovale, déprimé. G. Now». Premier article des tarses postérieurs semblable à celui des précédens; soies de la lèvre inférieure fort courtes ; palpes maxil- laires très-petits, presque obsolètes. Corps glabre ou simplement pubescent ; corseleé très-obtus , ou coupé brusquement à son extrémité postérieure; abdomen ové-conique. G. ErÉoze. Premier article des tarses postérieurs semblable à celui des précédens ; soies de la lèvre inférieure courtes ; palpes maxil- laires à plusieurs articles distincts ; troisième article des antennes long. Corps velu ; écusson souvent échancré ou épineux ; des plaques de poils sur labdomen et aux pattes. G. Mézrrcrs. Premier article des tarses postérieurs des femelles fort velu , très-comprimé, dilaté à l'angle terminal et extérieur ; soies de la lèvre inférieure presque aussi longues qu’elle; palpes maxillaires à plusieurs articles dis- tüncts; mandibules sans dents, ou échancrées seulement au bout; antennes fort longues dans les mâles. FNESSE CT Si 317 , Corps court, ramassé, velu; pattes postérieures Jort grandes ; trois petits yeux lisses presque sur une digne droite. G.EUcEÈRE. Premier article des tarses postérieurs des femelles fort velu , très-comprimé , dilaté à l'angle terminal et extérieur; soies de Ja lèvre inférieure beaucoup plus courtes qu’elle; palpes maxillaires à plusieurs ar- ticles distincts; mandibules ayant une dert, quelquefois plusieurs, au côté interne; an- tennes toujours plus courtes que le corselet, premier article alongé , presque conique. Corps court, ramassé, velu ; pattes postérieures fort grandes; trois petits yeux lisses en triangle; corselet élevé; pattes intermédiaires plus remarquables dans un grand nombre de mâles. G. ANTHErHoREz. * * Mandibules élargies à leur extrémité , ou en cueilleron, multidentées dans plusieurs ; Ièvre su- périeure ou très-courte et fort large, ou en carré parfait et alongé ; antennes souvent très-brisées. Observ. Palpes maxillaires ayant rarement plus de trois à quatre articles disuncts, en ayant souvent moins, et très - courts; Îles labiaux plus larges à leur base que la por- tion voisine de la lèvre inférieure ; soies de cette lèvre presque nulles, où très-courtes, en forme d’écaille ; premier article des tarses postérieurs très - comprimé , glabre 318 INSECTES. et concave d’un côté, soyeux ou hérissé de l’autre ; ou abdomen soyeux en dessous, le premier article des tarses postérieurs n'ayant pas ce caractère. Tête de la hauteur du corselet. Mandibules en cueilleron; lèvre supérieure courte ; palpes maxillaires de cinq articles ; antennes fortement brisées. Corps court, velu dans quelques portions; abdomen ové ou triangulaire; ailes souvent colorées. Genre XyYzocoPs. Mandibules élargies, tronquées et dentées au bout ; lèvre supérieure en carré parfait; palpes maxillaires d’un seul article, très-petits; lèvre inférieure très-longue; antennes peu brisées. Corps court , souvent presque glabre ; abdomen fort A court, triangulaire ou conique , tronqué à sa base; ailes supérieures recouvertes à leur base par un fort tubercule. G. Euczosss. Mandibules tronquées et dentées à l’ex- trémité ; lèvre supérieure en carré long ; palpes maxillaires de quatre à cinq articles distincts ; le second des labiaux presque aussi long que le premier; premier article des antennes long, les autres formant une massue alongée. INSECTES 319 Corps alongé, presque glabre ; abdomen oblong ; pattes petites. G. CÉRATINE. Mandibules élargies et tronquées au bout, _multidentées ou terminées par un fort cro- chet: lèvre supérieure en carré long; palpes maxillaires de trois à quatre articles dis- tincis; le second des labiaux aussi long ou plus long que le premier ; antennes peu brisées. _ Têle épaisse; abdomen tronqué à sa base, presque foujours très-soyeux en dessous, G. MÉcACcHILE. Mandibules en cueilleron ; lèvre supé- rieure courte , large ; palpés maxillaires obsolètes ; antennes très - brisées ; premier article des tarses postérieurs des mulets sans stries. Corps très-velu, et dont les poils, diversement colorés, forment des bandes ; abdomen ové-conique ; trois individus. G. BourDon. Mandibules élargies et tronquées au bout ; lèvre supérieure très-courte ; palpes maxil- laires obsolètes ; premier article des tarses postérieurs strié d’un côté dans les mulets. Corps velu; poils n’en couvrant pas la surfacs entière ; trois individus G. ABEILLE. Ordre VI. LEPIDOPTÉRES. Antennes ayant un renflement. Section 1. Divenss. 320 INSECTES Antennes filformes ou sélacées. Sect. 2 NocTURNES. | Section 1. DIURNES. Antennes à renflement terminal. | Ailes relevées. Famille 1. PzrPIZLONIDES. Antennes renflées vers le milieu, ou un peu au delà, finissant en pointe. Ailes horisontales ou en toit. Famille 2. SPxIN- GIDES, Famille 1. PAPILLONIDES. Antennes terminées par un renflement droit , rapprochées à leur base. Ailes toujours relevées dans le repos ; corps alongé ; tête moyenne ou petite, G. PAPILLON. Anlennes terminées par un renflement crochu à la pointe, très - écartées à leur base. Ailes ou quelques-unes souvent presque horisontales dans le repos; corps court; tête large ; jambes posté= rieures ayant deux épines de plus que les terminales. G. ÆzsréRiz. Fanulle 2. SPpHINGIDES. Antennes prismatiques, simples, termi- nées par un filet; palpes larges; une trompe. G. SPHINx. Antennes INSECTES. 321 Antennes prismatiques , en scie ou pec- tinées, terminées en pointe crochue ; trompe nulle ou très-courle. G. SMÉRINTHE. 5 ges en fuseau, simples , terminées par uhe petite houppe d’écailles; palpes ter- minés en pointe ; second article plus couvert d'écailies. \ Ailes souvent vitrées ; abdomen terminé par une brosse. G. SÉSrE. Antennes en fuseau (simples, ou en scie ; ou pectinées ) à extrémité simple ; palpes presque coniques; une trompe. G. ZYGÈNE. Antennes cylindrico-coniques, arquées, garuies d’un double rang de petites lames: extrémité simple ; palpes cylindriques; point de trompe sensible. G. STrycrs. Section 2. NOCTURNES. * Ailes entières on point divisées. + Ailes supérieures ne formant pas de carré long , n'ayant pas la base élargie et arrondie extérieure- ment , et le bord postérieur droit ne se roulant point autour du corps, étendues, ou en toit. Corps fort et épais; trompe nulle ou courte dans un grand nombre, et antennes alors très-pectinées ou en scie; trompe longue, et ordinairement cornée dans les autres, et anteunes alors presque toujours simples ; Ins. Tome V. X 322 INSECTES. jamais plus de deux palpes ; ailes horison- tales ou croisées dans quelques-uns , en toit dans la plus grande partie. Famille 3. Bom- BYCINES. 1 Corps ordinairement foibli menu, alongé; trompe Membraneuse; antennes plumeuses ou ciliées, dans les mâles au moins, simples dans d’autres; quatre palpes dans plusieurs ; ailes larges, horisontales. Famille 4. PHa- LÉNITES. + + Aïles supérieures des uns formant un carré long ; base élargie et arrondie -extérienrement, bord postérieur droit ; ailes supérieures des autres linéaires, et moulées autour du corps. Chenille vivant dans des tuyaux ou dans l’intérieur des substances végétales. Famille 5. RouLEUsEs. . * * Aïles divisées. Famille 6. PrÉéROoPHORIENS. 4 F'amille 3. BoMBYcINEs. Antennes très-courtes , ayant une rangée de dents ou de petites lames triangulaires, où pectinées à moitié dans les mâles (simples dans les femelles ); trompe nulle; palpes trés-courts, m’atteignant pas le front; ailes supérieures étroites et alongées. G. HÉPrALE. Antennes barbues ou pectinées ; un ru- INSECTES. 323. diment de trompe; palpes presque cylin- driques , atteignant le front. G. Bomeyx. Antennes souvent pectinées ou ciliées , ou simples dans quelques - uns ; une trompe courte, mais plus longue que la tête; palpes cylindrico - coniques , atteignant le front ; ailes inférieures larges et plissées. Gen. LITHOSIE. Famille 4 PHALÉNITES. Palpes au nombre de deux , ne dépassant pas la tête ; une trompe ; antennes souvent pectinées; ailes étendues. G. PHALÈN£. Palpes au nombre de deux, et dont l'extrémité atteint presque la naissance des ailes ; une trompe; antennes simplement ciliées ; port d'ailes presque triangulaire. G.. HERMINTE. Quatre palpes distincts, dont deux plus petits appliqués sur les autres ; second article des inférieurs long, très-garni d'écailles, le dernier relevé ; antennes simples ; point de trompe ; port d’ailes en triangle isocèle. G. AGLOSSE. Quatre palpes distincts, dont deux sur les autres ; les deux derniers articles des inférieurs plus longs , également garnis d’é- cailles , presque en ligne horisontale; trompe X 2 324 INSECTES. presque nulle ; ailes un peu en toit écrasé ; formant un triangle alongé. G. GALLÉRIE. Quatre palpes distincts, formant plus où moins une espèce de bec; une trompe assez longue ; antennes ciliées ou simples ; port d'ailes triangulaire. G. Borys. Famille 5. RouLEUSESs. Ailes en carré long , élargies et arquées exiérieurement à leur base (en chappe) ; palpes le plus souvent dilatés. G. PyrALE. Quatre palpes distinots ; les supérieurs droits, les inférieurs longs et recourbés , dont le second article pémicilliforme , et le dernier conique , alongé, presque nu. G. CÉROSTOME. | Quatre palpes avancés, garnis d’écailles , formant un bec presque conique ; dernier article court. G. CrAmMBus. Trompe fort courte; deux palpes cylin- driques , longs, recourbés ; le second article sans faisceau d’écailles , le dernier cylin- drique ; un toupet d’écailles. G. T&IcNE. Trompe longue ; deux palpes cylindriques, longs , recourbés , également couverts d’é- cailles. G, Yroxomeurre. Deux palpes irès-longs ; le second article plus couvert d’écailles, le dernier‘ aussi INSECTES. 325 long , presque conique , nudiuscule. Genre BcoPHoRE. Antennes écarlées , avancées, courtes , roides4 deux palpes avancés , paroïssant bifides ; le second article ayant un pinceau ‘écailles. G. ALUCITE. Antennes très-rapprochées , fort longues ; palpes petits , cylindriques et velus. Genre ADÈLE. Famille 6. PTrEROoPHORIENS. Palpes également garnis d’écailles, de la longueur de la tête; corps fort alongé ; ailes longues et étroites. G. Préroprore. Palpes longs ; le second article garni d’écailles ; le dernier long, presque nu ; ailes formant un éventail. G. ORNÉODE. Ordre VIT. DrPpTÈres. Suçoir reçu dans la gouttière supérieure d’un organe en forme de trompe , univalve: balanciers toujours sensibles; crochets des tarses droits ou simplement arqués (des ailes dans tous). Section. 1. , Suçoir renfermé entre deux valvules co- riacées, ou dans une espèce de gaîne tubu- laire ; balanciers peu ou point sensibles ; crochets des tarses comme doubles, con- XPS 326 INSECTES tournés (point d’ailes dans plusieurs ). Sec- tion 2. Section 1. * Antennes de sepl à seize pièces ou plus, souvent de la longueur du corselet au moins : palpes toujours extérieurs , et à plusieurs articles dans le grand nombre. Divisions I. ** Antennes de deux ou trois pièces principales: palpes toujours d’un ou de deux articles au plus. Drvision IT. D 1i,V TS Toute Famille 1. TiIPULAIRES. Trompe avancée, longue, cylindrique ; suçoir de plusieurs soies ; palpes avancés , de plusieurs articles ; antennes en panache dans les mâles. Corps alongé ; ailes ayant souvent de petites écailles ; pattes fort longues , menues ; jambes sans épines. G. Cousin. Trompe courte, bilabiée, et formant un petit bec presque perpendiculaire ; antennes sélacées , souvent velues, en panache , ou pectinées , point perfoliées; palpes courbés, de plusieurs articles. Corps alongé ; abdomen long ; pattes très - longues; jambes épineuses au bout, G. Tiruze. \ INSECTES. 327 Antennes en fuseau, comprimées; trompe très-courte ; palpes d’un seul article. Port des tipules. G. CÉROPLATE. Antennes insérées sur le museau , de neuf à dix articles, perfoliées ; palpes courbés, de plusieurs articles. Corps gros , court; trois petits yeux lisses; jambes antérieures terminées par une forte pointe ,ou par une suite de petites épines. G. Brrron. Antennes insérées entre les yeux , de neuf a dix articles peu distincts, presque cylin- driques; palpes courbés, de plusieurs articles. Corps gros, court ; point de petits yeux lisses ; dernier article des tarses inséré obliquement sur le précédent ; les pelottes presque nulles. G. Simuzre. Antennes insérées entre les yeux, de neuf à dix articles cylindriques où grenus; palpes recourbés, d’un seul article. Corps gros, court ; trois petits yeux lisses, pattes sans épines. G. Sc1ToPsE. Dr vrsTo GET + Un saçoir de plus de deux soies , reçu dans une trompe cylindrique ou conique, point rétractile, d’une consistance assez ferme. A Corps court ou ramassé ; ailes toujours écartées, point couchées sur le corps; balanciers petits. (Gaine du suçoir bifide au bout.) X 4 528 INSECTES. A. Tête basse ; corselet élevé, arrondi ; abdomen large. a. Trompe avancée ; antennes de trois pièces distinctes ; ailes horisontales, grandes. Fainille 2. BoMBYLIERS. b. Trompe courbée sous le corps ou nulle; antennes de deux pièces ; très- pelites ; une soie ; ailes petites, inclinées (abdomen enflé). Famille 5. VÉsIeULEUX. B. Tête de la hauteur du corselet ; cor- selet presque cylindrique ; abdomen conique, étroit. (Trompe toujours perpendiculaire. ) Famille 5. SrprHoNcuLESs. A A Corps alongé ; ailes couchées sur lui ; balan- ciers longs. Famille 4. AsrzrQuEs. + + Un suçoir de plus de deux soies, reçu dans une trompe bilabiée, saillante , et sur laquelle les palpes sont couchés ; ou reçu dans une trompe bila- bite, point saillante , mais antennes grenues, point à pelotte. AA Antennes terminées par une pièce formée de plusieurs articles très-serrés , alongée , sans soie. Famille 6. T'sonrzxws. A AA Antennes à palette , de deux articles, ou de trois, le dernier inarticulé , avec une soie latérale , ou finissant en pointe roide. Famille 7. RHAGIO- NIDES. + + + Sucçoir de deux soics ou moins ,reçn dans Une Lrompe cylindrique ou conique, toujours saillante INSECTES. 329 A et alongée : antennes à palette , leur extrémité arti- culée , avec un style latéral : ou antennes en fuseau. Famille 8 Cowopsarrrs. + + + + Suçoir de deux soies où moins , reçu dans une trompe entièrement rétractile : antennes n’étant point en palette , de trois pièces principales , dont la dernière articulée. Famille 9. Srr4TIOmY DES. + + + + L Suçoir de deux soies ou moins, reçu dans une trompe longue , rétractile : tête un peu avancée en forme de bec : antennes à palette, ou dont la dernière pièce inarticulée. Famille 10. SYrrAIES. + + + + LH Sucçoir de deux soies ou moins , reçu dans une trompe bilabiée , rétractile ; antennes ordi- nairement à palette : dernière pièce inarticulée : point de trompe dans quelques-uns. Famille 11. Mwscrpes. Famille 2. BoMBYLIERSs. Des palpes distincts ; antennes très- écartiées. Tête presque globuleuse ; abdomen plus long que le corselet ; pattes longues, menues ; tarses sans pelottes. G. Muzrox. Des palpes distincts ;antennes rapprochées. Corps cotonneux ; corselet grand ; abdomen court ; pattes longues , menues ; tarses à deux pelottes dis- éinctes. G. BorzyzeE. Point de palpes distincts ; trompe à peine saillante , renflée ; le premier article des antennes plus grand que le second ; un petit article au bout du dernier. | 3530 INSECTES. Prin gros ; ailes étroites ; abdomen alongé , conico- cylindrique. G. CYZLÉNIE. Point de palpes distincts; trompe avancée, pointue ; les deux premiers articles des an- tennes de longueur égale ; le dernier inar- ticulé. Corps court, peu velu ; abdomen court, large; pattes assez grosses. G. Usre. Famille 3. VEsICULEUx. Antennes insérées postérieurement ; une trompe longue. Abdomen plus long que le corselet, presque cubique. G. Crrre. Antennes insérées antérieurement ; point de trompe extérieure. Abdomen court , presque globuleux. G. Occope. Fanulle 5. SiPHoNCULÉS. Antennes très-rapprochées; dernier article ayant sept ou huit divisions. . Yeux contigus postérieurement ; cueillerons cachant des balanciers. G. Psnconrs. Antennes écartées ; dernier article terminé par un style articulé. Yeux écartés ; balanciers découverts, @. N£muzs- PRINF. INSECTES. 354 Fanulle 4. AsrriQUES. Trompe avancée ; dernière pièce des an- tennes oblongue. T'ête comprimée, de la largeur environ du corselet. G. As1ze. | Trompe presque perpendiculaire ; an- tennes de trois articles sensibles ; le dernier conico-subulé , surmonté d’un style ; palpes relevés. Tête petite , globuleuse. G. Ewprs. Trompe fort courte , avancée ; antennes ne paroissant avoir que deux articles dis- tincts, dont le dernier pyriforme , avec une soie longue ; palpes avancés. A e ? Tête grosse, globuleuse ; corps moins alongé que dans les précédens. G. Srque. Famille 6. 'TAONIENS. Antennes de la longueur de la tête au moins; dernière pièce alongée , articulée seulement au bout. Port de la mouche domestique ; tête de la largeur du corselet (ailes écartées). G. T'40N. Antennes plus courtes que la tête; der- nière pièce conico - subulée , entièrement articulée. | Corps alongé ; tête étroite. G. C&œNomy£. 332 INSECTES. Famille 7. RHAGIoN1DESs. LA * Trompe saillante : corps alongé, convexe : abdomen conique. Antennes de la longueur de la tête ; pre- mier article le plus long, cylindrique ; le dernier conique , terminé par un style articulé. D Corps velu ; ailes couchées sur lui; tarses à deux pelottes. G. THÉRÈrEz. Antennes très-courtes, rapprochées : ar- ticles arrondis, le dernier sétigère ; palpes presque cylindriques. * Corps simplement pubescent ; ailes écartées ; tarses à trois peloites. G. RH4AGION. Antennes à palette ; une soie ; palpes ordinairement plats , larges. Corps agréablement coloré , simplement pubescent et hérissé de quelques poils; ailes couchées sur lui; pattes ciliées; tarses à trois pelottes fort petites. G. Dozr- CHOPE. **Trompe retirée: corps court , déprimé : abdomen presque carré. Antennes très-courtes , de trois articles globuleux , le dernier finissant en pointe roide, sans soie. Ailes fort grandes, G. Axrxrax. CESPOTES. 333 F'amille 8. CONOPSAIRES. Antennes en fuseau ; point de palpes ; trompe avancée, coudée seulement à sa base. Corps alongé ; point de petits yeux lisses; ailes écartées. G. Conors. Antennes à palette : style roide, conique, imberbe, latéral ; des palpes ; trompe coudée seulement à sa base. Corps étroit ; tête vésiculeuse ; trois petits yeux lisses ; ailes couchées sur le corps. G. Zopron. Antennes à palette : soie latérale, plu- meuse; des palpes ; trompe coudée seulement à sa base. Port de la mourhe domestique ; corps court , large ; ailes écartées ; cueillerons grands. G. STomoxe. Antennes à palette : style roide, conique, latéral ; trompe coudée à sa base et au milieu. Port des zodions, G. Myores. Famille 9. STRATIOMYDES. Antennes portées sur un bec qui reçoit la trompe ; trompe menue , alongée. Tête avancée en pointe : écusson mutique. G. Né- MOTÈLE. Antennes plus longues que la tête ; der- 554 INSECTES. nière pièce à moitié inférieure conique , articulée ; l’autre ellipsoïde, très-comprimée, sans sole. Corps alongé : ailes écartées : abdomen long : paites postérieures fortes : tarses à deux pelottes. G. Minas. Antennes plus longues que la tête : second et troisième articles formant une pièce fusi- forme , comprimée , d'environ six articles, terminée en pointe, sans soie ni style. Ecusson ordinairement bidenté : abdomen court, large , carré, arrondi au bout : tarses à trois pelottes. G. STRATIOME. Antennes plus longues que la tête ; les deux premières pièces de la même longueur, la dernière cylindrico-conique , alongée, de huit articles , sans soie ni style. Port des stratiomes : abdomen plus alongé : écusson & six pointes. G. Bénrrs. Antennes à peine plus longues que la tête; les deux premières pièces presque de la même longueur , la dernière pyriforme ou “conique, de six RS dont les deux der- niers forment un style dyensces au bout. Port des stratiomes, G. EPnxrPPre. Antennes plus courtes que la tête: der- nière pièce presque globuleuse, une soie longue à l'extrémité. INSECTES. 555 Port des stratiomes : couleurs souvent brillantes : abdomen alongé. G. Szrez. Famille 10. SYRPHIESs. Soie des antennes latérale ; bec aussi long que la tête, avancé ; trompe fort longue ; _palpes très-petits. Pori de la mouche domestique. G. Rxrwert. Soie des antennes latérale ; bec plus court que la tête, presque perpendiculaire ; palpe fort sensibles. + | Port variable, mais approchant plus ou moins de læ mouche domestique. G. SYRPHE. Soie ou style apical. Corps fort alongé : balanciers découverts : abdomen hong, cylindrique. G. CÉRIE. Famille 11. Muscipes. Antennes à palette , insérées sous l’extré< mité de deux cornes de la tête. Corps alongé : corselet épineux. G. Dirorsrs, Une trompe distincte ; antennes insérées vers le milieu du front, à palette ; soie latérale; point de pièce représentant une lèvre supérieure, ni de palpes dilalés en spatule. Port connu. G. Movcrr. Une trompe distincte ; antennes à palette, 336 INSECTES. soie latérale ; palpes très-grands , spatuli- formes. Port des mouches. G. Lisrz. Une trompe distincte ; antennes à palette; soie latérale ; une petite pièce en forme de lèvre supérieure; pattes antérieures à cuisses très-renflées , el à jambes terminées par une forte pointe. Port des mouches. G. OcHTHÈRE. Une trompe distincte ; antennes insérées vers le milieu du front ; dernier article cylindrico-conique , comprimé , sans soie. Corps alongé , presque cylindrique. G. SceNoOrINE. Une trompe distincte; antennes ne parois- sant que de deux articles, dont le dernier en pointe fine ; soie latérale. Corps court : tête grande , presque globuleuse : ailes longues : abdomen presque cylindrique. G. PrrPuncuzr. Musca cerHaLzoTss. Bose , Journal d'histoire natu- elle, tom. I, pag. 55, pl. xxvirr, fig. 5. Une trompe ; antennes insérées près de la bouche ; dernier article globuleux , très- 8105. Corps arqué: corselet grand: abdomen conique : pattes à cuisses grandes, les postérieures sur-tout : jambes hérissées de Piquans. G, Pxor£. Trois INSECTES: 3357 Trois tubercules à la place des deux palpes et de la trompe. Port des mouches : corps très - velu : téte membra- neuse et vésiculeuse en devant : ailes écartées : pattes sans épines. G. Œsrre. Section 2. Famille 12. CoRIACÉES. * Tête séparée du corselet par une suture appa- rente : des antennes: trompe en bec avancé. À Des ailes. Antennes en forme de tubercule. Genre HiPPoBOSQUE. Antennes consistant en deux avancemens velus et saillans. G. ORNITHOMYE. + + Point d'ailes. G. MérorH4es. * * Tête entièrement confondue avec le corselet : point d'antennes : trompe en bec élevé TR rement. G. NYcTÉRIBrE. Ordre VIII. Suceurs. (Insectes aptères.) " G. Puce. Ans. Tome V. * C4 558 INSECTES. 2 ——_——— Rarrorrs des familles des crustacés et des insectes des professeurs Cur1Er et Duwmériz ( Tableau d'anatomie comparée) avec celles decet ouvrage et de mon Précis des caractères géné- riques des insectes , publié en l’an 5. CRUSTACÉS. Cuvier. MonxocLes. ls répondent à ma classe 12 du Précis des caractères génériques, et à ma 1° sous- classe des crustacés de cette Histoire des insectes (1). EcrEviISssESs. Classe 13. P.— Sous- classe 2, ordre I et famille 1 de lordre IL. Cuvier ne mentionne pas le genre -gam- marus de Fabricius; il le place probablement avec les gnathapières. (1) Pour abréger , j’indiquerai par un 2 mon Précis des caractères génériques, et par une Æ mon Histoire des insectes. INSECTES. 359 LNIS EE CYTE;S.! Cuv. GNATHAPTERES. Por YeNATHES. Classe 14, genres 1, 2, 3. P.— Insect. sous-classe 1, fanulle 1: et 2. Hiist. Micze-pieps. Classe 14, genres 4 et 5. P. Insect. sous-classe 2. H. ARANEÉIDES. Classe 11, fanulle 2. P. — Insect. sous-classe 3 , ordre I, famille 1-3. Hist. SÉTICAUDES. Classe 9. P. — Insect. sous- classe 4, ordre I. | * Ricins (1). Classe 10, genre 1. P. — Insect. sous-classe 4, ordre IT, genre 1. H. NÉVROPTÈRES. Opoxares. Classe 4, famille 2. P.— Insect. sous-classe 5, ordre IV, famille 1. H. TEecriPrenNnes. Classe 4, famille 2 et genres 7, 8, 9, fam.3 et 4,et genre 15.P. — Insect. sous-classe 5, ordre IV, fam. 2-7. Hlist. = — . . . , La ; (1) Les astérisques indiquent des genres isolés; les autres noms sont ceux des familles. N:.2 540 INSECTES. AGNATHESs. Classe 4, genres 1 et 14. P: — Insect. sous-classe 5, ordre IV , famille 8. Hist. .. HYMÉNOPTÈRES. Mezvrres. Classe 5, famille 10 et 11. P. — Insect. sous-classe 5, ordre V, famille 20 ét sa EL. Durcirennes. Ciasse 5, famille 8, genres 54et 35. P.— Insect. sous-classe 5, ordre V, familles 17 et 19. HI. * Carysipipes. Classe 5, famille 6. P. —Insect. sous-classe 5 , ordre V, fam. 7. H, ANTHOPHILES. Classe 5, genre 36, familles à , 7 , 5. P.— Insect. sous-classe 5, ordre V', {am 16, 14, 297 170 F0 EL _ Foursseurs. Classe 5, fam. 3 et senr. 18. P. — Insect. sous-classe 5 , ordre V, fam. 10, et genre pluie. H. MyRNècEs. Classe 5, fam. 4, excepté le genre tiphie. P. — Insect. sous-classe 5 , ordre V , fam. 15, excepté le genre fe. et fam. 16. HI. ; _ IxsecriRonEs. Classe 5, genres 12, 13 et 11. P.— Insect. sous-classe 5 , ordre V, Fam. 9 et 8. H. Cixrps. Classe 5, fam. 2. P.— {nsect. sous- classe 5 , ordre V , fam. 3-6. H. INSE CT ES. 541 * UrocÈères. Classe 5, genre 1. P. — Ins. sous-classe 5, ordre V, fam. 2. H. Tentrarèpes. Classe 5, fam. 1. P. — Ins. sous-classe D, fam. 1. H. COLÉOPTÉÈÉRES. CARNASSIERS. Classe 1, fam. 27, 28, 2a. P.— Insect. sous-classe 5 , ordre I, section 1. Hist. LAMELLICORNES. Classe 1, fam. 1 et 2. P.— Insect. sous - classe 5, ordre I, fam. 14-16. Hist. CLAvicornes. Classe 1, famille 3-6. P. — Insect. sous-classe 5, ordre I, fam. 10, 12 (division 2) 13. H. BRACHELYTRES. Classe 1, fam. 50. P. — Insect. sous-classe 5 , ordre £, fam. 11. H, Perce-Bois. Classe 1, fam. 16 et 17. P. Insect.—sous-classe 5 , ordre LE, fam. 8 et 5. Hist. APALYTRES. Classe 1, fam. 15. P.—Insect,. sous-classe 5 , ordre TI, famille 6, et genre lille. Hi. LuciFUucEs. Classe 1 , familles 7, 8 et 9, 46 et 56, 48. P.—Insect. sous-classe 5, ord. I, fam. 18,19, 20, 21, 24, et genre serropalpe Hist. X, Ÿ 54 INSECTES. Vésicaxs. Classe 1 , fam. 15, 12, excepté le genre 56, faim. 12, 10 et le genre 4g. P. — Insect. sous- classe 5, ordre Æ, fam. 22, 25, 25, 26, excepté le genre rhinomacer. EI. RosrricorNeEs. Classe 1, fam. 21 et 22. P.— Insect. sous-classe, ordre I, fam. 28, 27, et le genre rhinomacer. H. ( Licnivoress. Classe 1, genre 106, fam. 23. P. — Insect. sous-classe 5, ord. [, fam. 32. Hüist. TÉRÉTIFORMES. Classe 1, genre 93, fam. 14, 20, et genre 9o et partie du 79. P.— Insect. sous-classe 5, ordre Ï, fam. 29, 7. et 50, excepté le genre mycétophage. EH. PLANIFORMES. Classe 1, partie du gen. 79, et genres at et 02. P. — Insect. sous-classe 5, ordre IL, fam. 17, 12, division x, et myce- tophage. H. | Hergivores. Classe 1, fam. 24 et 25. P.— Insect. sous-classe 5, ordre I, fam. 33 et 34. H. x se CoccixeLzss. Classe 1, genre 127. P.— Insect. sous-classe 5 , ordre Ï, genre cocci- nelle. ORTHOPTÈRES. + p AE : ERCE-OREILLES, Classe 2 , genre 1. P. K INSECTES. 343 — Insect. sous-classe 5 , ordre IIT, sect. 1. Hist. * Barres. Classe 2, cenre 2. P.— Insect. sous-classe 5, ordre IIL, sect. 2. H. * Manres. Classe 2, genre 5. P. —Insect. sous-classe 5 , ordre IIL, fam. 1. * Specrres. Ordre JIT, fam. 1. H. __ SAUTEURS. Classe 2, genres 3, 4, fam. 2. P.— Insect. sous- classe 5, ordre III, fam. 2-4. H. HÉMIPTÉRES. T7 FronNTirosrres. Classe 3, seclion 1. P. — Insect. sous-classe 5, ordre IE, sect. 1. H. Cozrirostres. Classe 3, famille 4 P. — Insect. sous-classe 5, ordre II, fam. 3. H. PLANIPENNES. Classes 3, genre 20, et famille 5, 6. P. — Insect. sous- classe D, ordre IL, fam. 4 et 5. H. LÉPFPIDOPTÉRES. * Paprz£Lons. Classe 6, genre 1. P. — Insect. sous-classe 5, ordre VI Genre papillon. H. * Hespéries. Classe 6, gen, 2. P.— Insect. Y 4 344 EN SPCGTFES., sous-classe 5, ordre VI. Genre Hespérie: Hist. | Fusicornes. Classe 6, genres 5 - b. P. — Insect. sous-classe 5, ordre VI, fam. 2. H; SéricorNes. Classe 6, fam. 2, et le reste de l’ordre. P.— Insect. sous-classe 5 , ordre VI, fam. 3-6. H. DiPTÉÈRES. Hypromres. Classe 7, faim. 1. P.— Insect. sous-classe 5 , ordre VIII, famille 1 , excepté le genre cousin. H. SARCOSTOMES. Classe 7 , fam. 51, 5, et le reste de l’ordre , excepté les gen. 34 et 35. P. — Însect. sous-classe 5, ordre VIE, fam. 6, 7, g, 10, 11, excepté le genre æœstre. EH. ScLÉROSTOMES. Classe 7, genre 6 , fam. 2,4 et genre 35. P.— Insect. sous-classe 5, ordre VII, genre cousin; fam. 35, 4,8, 12. Hist. * ŒsTres. Classe 7, genre 34. P.— Insect. sous-classe 5, ordre VII, geure æstre. H. f PAR A sp. ENS * Puces. Classe 8. P.—Insect. sous-classe .b, ordre VIII. H. INSECTES. 345 * Poux. Classe 10 , genre 2. P.— [nsect. sous-classe 4 , ordre IL, genre pou. H. * Mrres. Classe 11, fam. 1. P. — Insect. sous-classe 3, ordre I, fam. 4, 5 et ordre IL. Hist. Nota. Je n'ai pas toujours suivi rigoureusement, dans les rapports de ces familles, la série de la cor- respondance des genres. 946 HISTOIRE er mr teen tr rl ORDRE PREMIER. DéÉcAPoDEs, decapoda. N ous comprenons dans cét ordre tous les malacostracés dont la tête et la poitrine sont renfermées sous un têt d’une seule pièce, dont les branchies ou les organes, qu’on regarde comme leurs analogues , au lieu d'être placées le long de la partie inférieure du corps, de même que dans les squilles, les crevettes, sont situées sur les côtés de la poitrine , et cachées sous la courbure du têt; ces animaux n’ont plus ni moins de dix paties, d’où vient le mot grec composé décapodes. Cette coupe répond presque entiérement aux crustacés pédiocles de Lamarck; il n’y a que le genre des squilles de retranché. Il m'a paru qu'il étoit préférable, dans un ordre naturel, de graduer la série de ses Caractères d'après la valeur et l’importance des organes qui les fournissent, Or, tous les malacosiracés que j'appelle décapodes se ressemblent évidemment par la forme de l'organe nommé ici cœur, par la figure et DES BRACHYURES. 5347 la situation des organes de la respiration ou des branchies , par les pièces de la bouche, par le nombre et la position des pattes, et enfin par la masse générale du corps; mais, en sortant de cet ordre, tout est changé : le cœur a pris une forme trés-alongée, et si lon ne découvroit pas ses veines, on Île prendroit pour le vaisseau dorsal des in- sectes; les branchies sont extérieures et occupent la longueur inférieure du ventre; les organes du mouvement ont augmenté eu nombre; les premières paires de pattes ne sont même dans les squilles que les divi- sions internes des pièces ou des palpes de la bouche qui ont pris une autre forme; la carapace ou le têt n’occupe plus que le tiers ou même moins de la longueur du corps. Tout nous prouve donc qu'il faut séparer les squilles des autres crustacés pédiocles, et que ce caractère, pris de la forme des yeux, dépasse un peu les limites d’un ordre naturel. SE CHLLOUN PRE MER RE. BRACHYURES, Orachyuri. Linnæus avoit saisi cette division, et on ne peut disconvenir qu’elle ne soit très- raturelle; le nom de 6rachyure vient de 348 HISTOIRE deux mots grecs, qui répondent à ceux de courte-queue. Cette partie est en effet ici p'us courle que le corps; elle forme une pièce plate, mince, triaugulaire, annelée, courbée et appliquée sous la poitrine, entre les dernières paires de pattes; elle est reçue dans un enfoncement qui y est pratiqué pour cela, et s’y emboîte souvent d’une manière si parfaite qu'on ne la distingue pas, ou qu'on la considère comme faisant parlie de la surface de la poitrine. Cette queue offre encore ici deux particularités essentielles ; son extrémité n’a pas d’appen- dices ou de feuillets natatoires, de petites pièces arliculées, pas même de rudimens de ces appendices. Il n’en est pas ainsi des écrevisses, des langoustes, des crevettes, etc. Une autre particularité que je crois com- mune à cette section, mais dont je n’ai pu encore cependant constater la généralité , est que les mâles n’ont pas ici de filets sous la queue. On sait que leur usage consiste, dans les femelles, à retenir les œufs. Si c’est là toute leur propriété, lon doit en con- clure que l’auteur de la Nature, toujours infiniment sage dans ses vues, n’aura pas donné ces filets aux mâles, puisqu'ils n’en ont pas besoin. Plusieurs observations nous DES BRACHVYURES. 349 prouvent la justesse de cetle conséquence par rapport aux malacostracés brachyures ; maïs on auroit tort, à ce qu’il me paroît, d'étendre trop loin cette induction ; les écrevisses mâles, qui appartiennent aux crustacés macroures, ont leur queue garnie de filets en dessous. Sans chercher le pour- quoi, profitons-en du moins pour affermir les caractères de cette coupe. Nous avons encore quelques notes acces- soires qui viennent à l’appui des précé- dentes; ainsi les brachyures ont leur têt représentant ou une sorte de seginent de cercle, dont la courbure est en devant, et dont la partie convergente est tronquée, ou une sorte de carré, une figure presque en cœur, ou bien ovée, triangulaire; nous verrons que ce têt est plus étroit dans les macroures, et qu'il se rapproche davan- tage d’un ellipsoïde tronqué aux deux bouts, ou d’un cylindre. Les antennes intermédiaires sont orci- nairement fort petites, repliées sur elies- mêmes dans une fossette sous l'avancement antérieur du têt, formées d’un court pé- doncule de deux ou trois articles et de deux filets très-petits, articulés , coniques au bout; les antennes latérales sont même le plus 350 HISTOIRE souvent petites, et toujours sans appen= dices sur les côtés. Les macroures au con- traire ont presque tous leurs quatre antennes longues et avancées. On aperçoit encore une différence assez frappante entre les pièces de la bouche des brachyures et des macroures. Les pièces ap- pelées palpes sont, dans les premiers, courtes, larges, doublées à leur extrémité ou se re- pliant fortement sur elles - mêmes à leur bout supérieur; tandis qu’elles sont étroiles, longues, avancées, semblables vraiment à des palpes dans les seconds. C’est sans doute ce qui a engagé Fabricius à en faire deux ordres : les kleistagnathes renferment les brachyures, et les exochnates les macroures. DIVISION PREMIER E. FAMILLE PREMIERE. CANCERIDES, cancerides. Depuis îes crabes, dont la coupe est large ; jusqu'aux crevettes, qui sont alongées, li- néaires, annelces, il doit y avoir plusieurs figures intermédiaires, et qui nous menent par nuances de l’une à l’autre. Nous composons les cancerides des ma- lacostracés qui ont le têt figuré en grand DES CAMERIDES. 352 segment de cercle tronqué à l'angle, cancer pagurus, le tourteau, ou presque en cœur, ou carré, ou rond. Le diamètre antérieur et transversal de ce têt surpasse ou égale du moins celui de la longueur; le milieu du bord extérieur ne forme pas de bec avancé ; les antennes intermédiaires sont presque toujours ici cachées et repliées sur elles-mêmes; les bras enfin des cancerides sont toujours terminés par une main à deux doigis. À. Platysmatiens, platysmatir. Ce mot veut dire, qui s'étend en largeur, le têt de ces crustacés étant plus large que long, ou en grand segment de cercle, tronqué à sa pointe, ou presque sémi-circu- laire. Ici les veux sont toujours situés vers le milieu du bord antérieur de la carapace, et petits ou moyens. * Les littoraux, lttorales. Les malacosiracés sont presque tous na- geurs; mais il en est qui paroissent Pêtre à un plus haut dégré; tels sont ceux dont les pattes postérieures où même toutes les autres, à l'exception des bras, ont leur der- mier article très-comprimé, comme mem- 355$ : HISTOIRE braneux, large, ovale, en nageoire. Ils doivent dès-lors gagner davantage la haute mer, pénétrer plus aisément la profondeur de ses abîmes : ce seront nos cancerides pé- lagiens; ceux dont tous les tarses sont co- niques, crochus au bout, trouvent plus de facilité à marcher; ils se tiendront de pré- férence sur les rivages de la mer, dans le sable; et voilà nos cancerides littoraux ou côtiers, que nous allons examiner. Cette distinction se remarque dans les auteurs anciens. PREMIER DU:CKREEB E. 353 a PREMIER GENRE. CRrABE, cancer. ( Pi. XLII.) Less latins ont désigné sous le mot de cancer les animaux que les grecs nommoient carcinos. 51 nous remontons à Arislote pour connoître la valeur de ce dernier mot, nous verrons qu'il a dans cet auteur un sens plus étendu que celui que nous donnons aux crabes. Le carcinos du père de l'histoire naturelle embrasse tous les malacostracés à courte queue; c’est plutôt, chez lui, un nom de famille que d’espèces, ou même de ce que nous appelons genre. Selon lui, les crabes ou cancres (1) ressemblent aux lan- ‘goustes par leurs pinces, mais ils en diffèrent par le défaut de queue; ils ont dix pieds et (1) Bomare se plaint de la confusion de ces deux noms; mais je pense qu’il est difficile de trouver dans _ les auteurs une distinction claire et précise des cancres et des crabes. Ce dernier mot est cependant moins ancien dans notre langue que le premier ; il paroîtroit qu’on l’auroit vaguement donné aux malacostracés à courte queue , qui ne seroient pas de notre genre cancer. Ins. ToME V, Z 354 HISTOIRE leur corps est rond. Ce qu’Aristote dit de l'absence de la queue dans les crabes semble être contraire à la vérité, et différens au- teurs lui ont reproché de linexactitude à cet égard; mais ce n’est qu’une erreur appa- rente, puisque Aristote, en parlant des dif- férences qui existent entre les cancres mâle et femelle, dit que la femelle a la partie du corps où elle dépose ses œufs, et par laquelle elle se décharge de ses excrémens, plus velue que dans le mâle. Il est donc bien évident qu'il avoit observé la forme des queues des deux sexes, et s’il en nie ailleurs l’existence, c’est parce qu’il ne re- garde pas cette partie comme une queue véritable et semblable à celle des écrevisses, des langoustes, etc. Aristote distingue diffé- rentes espèces de cancres. Les principales : sont : les maïas, les pagures, les cancres héracléotiques, ceux de rivière et les cava- liers. 11 ne donne pas de noms aux autres: Les maïas sont maintenant connus sous le nom d'araignées de mer; les pagures, sui- vant le sentiment le plus probable, se re- . trouvent dans le cancre pagure; les héra- cléotiques pourroient bien être des calappes ou des dromies, à raison de leurs yeux plus rapprochés que dans les autres crabes, ek DU CRAB E. 355 de leurs pattes courtes ; les cancres de ri- vière et ceux qu'il nomme cavaliers doivent se rapporter aux ocypodes. Quant aux crabes auxquels il n’affecte pas de dénomination particulière, les uns, tels que ceux qui sont blancs , fort petits, et qui vivent dans les pétoncles et les huîtres, sont pour moi des pinnothères; les autres ont leur place dans les genres pagure (le cancre petit, le petit boiteux), grapse (cancres de rochers), et portune (petits cancres ayant les pieds de derrière plus larges que les autres). Aristote comprend donc sous le nom de carcinos plusieurs malacostracés de genres très-diffé- rens, et à ce qu'il me semble, à en juger par l'opposition des caractères qu’il indique, les brachyures. Le mot de cancer, qui remplace chez les latins le carcinos des grecs, a un sens plus général dans Pline. Il désigne tous les mala- costracés. Linnæus lui a conservé la même étendue, en coupant néanmoins, ainsi que nous l’avons dit, son genre cancer. Fabricius, qui en avoit d’abord séparé les macroures, les parasites, etc., profitant du travail de Daldorf a singulièrement restreint ce genre; mais tel qu’il est, ce groupe présente encore plusieurs défauts. Afin de lépurer, le pro- Z 2 : 356 HISTOIRE fesseur Lamarck en a distrait les grapses; les porcellanes, et les espèces d’ocypodes que Fabricius avoit encore laissées avec les crabes. J’avois moi-même travaillé à cette réforme, et j'avois communiqué au natu- raliste français les observations d’après les- quelles il a, en partie, fait ces changemens. Dans la division des cancerides platysma- tiens, celle où j'ai rangé les crabes, il est d’abord aisé, en comparant entre eux les genres, de rejeter les calappes , dont les angles postérieurs du têt sont en voûte et dijatés; ensuite les hépates, qui ont les mains en crête, et la division interne des palpes extérieurs allant en pointe jusqu’au coude terminal; les dromies, qui sont voisines des crabes, en diffèrent par leur têt très-bombé et par leurs pattes postérieures rejetées sur le dos. La coupe du têt des crabes nous présente un segment de cercle tronqué vers le point de convergence des côtés qui inter- ceptent la courbe; cette enveloppe est dé- primée, mais plus élevée vers le milieu du dos ; le bord antérieur ou la courbe est ordinairement denté; chaque côté a , depuis l'angle postérieur ou le commencement de la courbure jusqu'aux yeux, d’un à onze avancemens ou davantage; à peu de dis- DU CRABE. 557 tance du milieu du bord antérieur on voit’, de chaque côté , une cavité ovale, assez pro- fonde, renfermant chacune un œil; l’espace intermédiaire du bord est courbe, et offre aussi quelques dentelures ou fissures; il est appelé quelquefois, comme dans les grapses, les ocypodes, chaperon; ici il se replie en dessous ; mais dans les crabes il est droit, avec deux fossettes en dessous, très-rap- prochées ou n'étant séparées que par une cloison ou une arête du têt; ces deux cavités servent de logement aux antennes intermé- diaires ou inférieures. Les yeux sont petits, mobiles, entière- ment reçus dans les deux fossettes anté- rieures du têt, situés transversalement ou rejetés sur les côtés, portés sur un pédicule court, plus gros et arrondi vers sa base, et resserré près du bout. C’est à l’extrémité de ce pédicule qu'est placée, un peu oblique- ment, la cornée, qui est formée de petites facettes hexagonales, comme celle des yeux des insectes. Les antennes sont fort petites, insérées entre les yeux; les latérales sont simples, formées d’un pédoncule de deux pièces, et d’un filet sétacé, composé d’un assez grand nombre de très-pelits articles ; elles prennent Z 5 358 HISTOIRE naissance derrière la base des yeux, et sur le côté extérieur de la portion du têt qui sert de parois aux fossettes où ces yeux sont logés. Les antennes intermédiaires sont reçues dans les cavités inférieures du milieu du bord antérieur du têt, dont j'ai fait - mention; leur pédoncule consiste en trois articles, dont celui de sa base beaucoup plus grand, conique ou triangulaire; sur son côté intérieur s'applique le second ar- ticle, qui est cylindrique; le troisième a la même forme; mais il est plus menu, et terminé par deux petites pièces coniques, articulées, et dont l’une plus courte et plus grosse. Ce troisième article est replié der- rière celui de la base qui le cache entiè- rement. Les limites de cet ouvrage ne nous per- mettent pas donner ici le développement des organes de la manducation et des pièces qui les accompagnent. Nous n’insisterons que sur le caractère tiré des palpes exté- rieurs ; les deux premiers articles de leur division interne sont de Ja même largeur, et le second, qui semble être terminal, est presque carré; son angle supérieur et in- terne a une échancrure où est inséré la troisième article qui forme, avec les deux DU CR AB E. 35q suivans, un petit filet conique , courbé infé- rieurement et appliqué le long du côté in- terne de la division du palpe. La poitrine ou plutôt le sternum est ovale, ‘enfoncé longitudinalement dans son milieu, pour servir de boîte à la queue, et a dans les femelles, de chaque côté et prés de l’origine de la troisième paire de pattes, deux ouvertures circulaires, destinées à re- cevoir les organes fécondateurs du mâle. Sur les côtés longitudinaux, et sur deux lignes presque parallèles, sont insérées les dix paires de pattes ; les antérieures sont en forme de bras; leurs mains ont toujours deux serres à leur extrémité, qui portent le nom de doigts ; ces mains sont ordinai- rement plus hautes qu’épaisses , et l’animal s’en sert ainsi pour couvrir les côtés anté- rieurs et inférieurs du têt. Le doigt inférieur n'est que le prolongement de l’extrémité inférieure de la main, et n’a point de mou- vement propre; le doigt supérieur est fixé par une charnière, et son jeu ne s'exécute que dans un sens alternatif d’élevation et d'abaissement ; ces doigts sont coniques ou terminés en cueilleron, souvent dentés, tuberculés au côté interne ; l'article qui pré- cède la main est court, et s’appelle carpe ; Z 4 360 HISTOIRE il a quelquefois des saillies ou des pointes. épineuses. Les autres pattes sont comprimées, presque de la même grosseur, et d’une longueur qui ne paroît sensiblement changer qu'aux deux dernières paires; celles-ci sont un peu plus courtes. Toutes, à partir de l'articulation de la cuisse avec la jambe , se courbent en dedans et d’une manière presque parallèle : c'est à cette disposition que les crabes doivent la faculié qu'ils ont de marcher latéralement ou de rétrograder. Aristote avoit remarqué que la marche des animaux à quatre pieds est réglée, par le mouvement de deux de leurs pattes opposées diamétralement , au lieu que la marche des crabes est déterminée par l’action de quatre de leurs pattes. Il observe aussi: que la flexion de ces organes du mouvement est fort différente dans les uns et dans les autres ; que les crabes ont les jambes torses, afin qu'étant moins élevés sur ces parties , il leur soit plus facile d’entrer dans les trous et dans les creux où ils habitent. Les tarses sont coniques , ordinairement sillonnés dans leur longueur , et finissent en une pointe cornée et unie. Nous ne répéterons pas ici ce que nous DU CRABE. 361 avons dit dans les généralités, par rapport à la différence des sexes , la forme de la queue , et la mue des crabes ; nous nous sommes assez étendus à cet égard. Ces animaux vivent tous dans la mer ; ils choisissent plus particulièrement les en- droits où ils peuvent mieux se garantir de limpétuosité des vagues et des recherches de leurs ennemis ; ils se cachent, pour cela, dans les fentes des rochers qui sont près des côtes. Lorsque la mer monte , et sur-tout pendant la nuit, ils gagnent les rivages afin de se saisir des animaux marins que les flots de la mer ont poussé contre les rochers; et qui ont été tués ou blessés. Ne pouvant guère bien nager, et ne marchant pas fort vite, ils restent souvent à sec ; s'ils ne peuvent se retirer dans quelque trou, ils se con- tractent et se blotissent dans un coin, dit Bosc, et attendent le retour de la marée pour regagner la grande mer. C’est princi- palement ceux qui sont ainsi délaissés par les eaux que les pêcheurs ramassent , car ils mordent peu aux appâis et sont rarement pris dans les filets. Dans les îles de l'Amé- rique et de l’Inde, où le fond de la mer se voit à travers l’eau, dans les tems calmes, on les harponne avec une longue perche, 502 HISTOIRE à laquelle est emmanchée une fourche de fer. Dans d’autres endroits , comme à la nouvelle Hollande, on plonge pour les avoir. Toutes les espèces ne sont pas également bonnes, dit Bosc , et il en est une, suivant le même observateur , appelée sur les côtes de France /e crabe enragé, dont le têt est si dur et la chair si mauvaise, que les plus pauvres gens dédaignent cet animals Le moment de la mue est très-critique pour les crabes, soit à raison de la difficulté même de se défaire de leur enveloppe, soit parce qu’étant très-mous, au sortir de cette opération, ils ne pourroiïent résister à leurs ennemis ; aussi se tiennent-ils alors cachés au fond de la mer, dans les trous des ro- chers. Les pêcheurs ne peuvent donc en prendre que rarement à cette époque de leur vie. ; La saison où ils sont le plus abondans sur nos côtes est celle de l’été ; mais ils sont meilleurs au printems , les femelles portant alors leurs œufs , dont la saveur est préférable à celle de la chair. Ces ani- maux d'ailleurs n’ont pas encore changé de têt et n’ont pas dès- lors éprouvé les alté- rations que produit chez eux cette opération douloureuse. | DU CR AB EF. 563 East P. KE: GES. * Crabes européens. 1. CRABE MENADE; cancer mœnas (1). Le têt de ce crabe est presque lisse ; n'ayant que quelques enfoncemens irrégu- liers peu sensibles ; il est muni de chaque côté de cinq dents aiguës, et à sa partie antérieure de trois dents obtuses. Les pattes antérieures ont à peu près la longueur des autres ; elles sont lisses ; la pièce qui unit la cuisse à la jambe est munie à sa partie antérieure d’une dent aiguë. Les pinces sont (1) Têt presque lisse (*), avec cinq dents de chaque côté; front trilobé; carpes unidentés. Testa lœviscula, utrinque qwinque dentata ; fronte ériloba ; carpis unidentatis. Cancer mænas. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. , pag. 1045, n° 22. — F'auna suecica, n° 2026. — Fab. Ent. syst. tom. II , p. 450 , n° 41. — Supplem. p. 534, n°3. — Herbst, Cancr. tab. 7, fi. 46. — Cancer viridis ejusdem , tab. 7 , fig. 47. (*) I ne faut pas prendre ici dans un sens très-rigoureux le mot de lisse ; ainsi, quand les irrégularités de tèt ne sont pas très-fortes , M. Fabricius leur applique encore cette épithète. 364 HISTOIRE sillonnées et multidentées intérieurement. Les autres pattes sont simples. Cette espèce est de grandeur moyenne ; elle se trouve dans la mer Méditerranée, dans l'Océan européen et dans la mer des Indes , si le synonyme cité de Rumphius est exact. Herbst à pris dans les auteurs la figure de cette espèce, table 7 , fig. 46. 11 donne ensuite , fig. 47, un dessin original ; mais n'ayant pas reconnu l’objet figuré pour le cancre ménade , il en fait une espèce diffé- rente , sous le nom de viridis. La figure copiée , fig. 46, n’est pas trop bonne. Le cancre ménade est le cancré commun de Rondelet. «C’est le cancre le pluscommun que nous ayons en Languedoc, parce qu’il n'a point de nom propre, sinon qu’on l’ap- pelle du nom général, cancre. On le prend en mer et aux étangs de mer, et vit long- tems hors de l’eau. Il a deux petites cornes. Celui qui est de l'étang de mer est moyen enire celui de mer et celui d’eau douce ; par quoi, en faute de ceux d’eau douce, on peut en user contre la morsure d’un chien enragé , étant devant lavé dans eau d'orge ou. de pinpernelle., Ces mêmes cancres, lavés et cuits avec brouet de chair , sont DU CRARBE. 365 fort bons pour les hétiques et nourrissent beaucoup». (Histoire des poissons, liv. 18, pag. 407. Les vénitiens l’appellent grancéol ; les romains grancio ; et les habitans de Ferrare grancella. Belon, de Æquatilibus, page 367. 2,CRABE PAGURE ; Cancer pagurus (1). Cette espèce , plus connue sous le nom de tourteau , est beaucoup plus grande que la précédente. Son têt est lisse , muni, de chaque côté, de neuf dentelures obtuses , ou de neuf plis. Le front est avancé et muni de cinq dents. Les pattes antérieures sont à peine plus longues que les autres et lisses ; les pinces qui les terminent sont noires et dentées intérieurement. Les autres pattes sont simples, ciliées et d’un rougeûtre plus vif que le têt. (1) Tèt presque lisse, avec neuf plis de chaque côté; pinces noires. ; Testa sublævi, utrinque obtusa, novem plicatä, manibus apice atris. Cancer pagurus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom.T, pag. 1044, n° 27. — Ejusd. Fauna suec. ed. 2, n° 2026. — Fabr. Entom. Syst. tom. IT , pag. 452, n° 49. — Supplem. pag. 334, n° 1. — Herbst , Cancr. tab. 9, fig. 5o. 366 HISTOIRE Elle se trouve dans l'Océan européen et dans la Méditerranée. Elle acquiert quelque- fois une taille très - considérable ; on en a trouvé du poids de dix livres. « J’en ai vu, dit Rondelet, de la mer Océane un large, d’un grand empan, long d’une demi-coudée ». les vieux individus sont souvent couverts sur le dos de serpulaires , d’oscabrions , etc... _ Belon regarde ce crabe comme le pagure des grecs, tandis que Rondelet le prend pour le maïa d’Aristote : nous sommes de l'avis de Belon ; les maïas sont plus grands, ont le têt plus dur , les pattes plus grèles, et à ce qu’il paroît les yeux plus rapprochés que les pagures; or ces notes caractéristiques se retrouvent plutôt dans les araignées de mer que dans les pagures. Les français appeloient ce crustacé, du tems de Belon, un chabre, un crape; c’est de cette espèce qu'est venu le nom générique de crabe. Rondelet, renversant les noms, l'appelle cancer 7æas, et pagurus le cancre squinado. (Voyez Mara.) #y DU CRABE. 367 3. CRABE CENDRÉ; cancer cinereus. Bosc (1). Il se trouve sur les côtes de France et n’acquiert presque jamais un pouce de diamètre. Il y a une très-grosse dent à la base interne du doigt mobile. 4. CRABE HÉRISSÉ ; cancer hirtellus (2). Cette espèce est petite, avec le têt uni, hérissé de poils, finement dentelé en devant, et cinq dents plus fortes, de chaque côté; les mains sont lisses en dedans, muriquées et poileuses en dehors; les pieds de derrière sont velus. Cette espèce se trouve dans l'Océan et dans la Méditerranée. (1) Tèt riveleux, à trois dents de chaque côté, irès-finement ponctué. Testa rivulosa ; punctalissima , utrinque tridentata. Bosc , Hist. nat. des crust. faisant suite à l’édition de Buffon, par Castel, tom. I, p. 174. (2) Têt hérissé, avec cinq dents de chaque côté ; mains muriquées extérieurement. Testa hirta, utrinque quinque dentata ; manibus æxtus muricalis. Lin. Syst. nat. edit. 12 , tom. I, pag. 1045, n° 32. — Ejusd. Faun. suec. edit. 2, n° 2029. — Herbst, Canc. tab. 7, fig. 51. — Cancre velu. Rondelet, Hist. dcs poissons, Liv. 18, pag. 408. 368 HISTOIRE +* Crabes exotiques. 5. CRABE FLORIDE; cancer floridus (1). I1 ressemble beaucoup au crabe corallin: Son têt est presque uni, Jaunâtre , avec différentes taches fauves, et les bords laté- raux crénelés, rouges; le front est obtus entier; les pinces sont planes au cêté interne, convexes et hérissées de pointes au côté ex- térieur , en crête en dessus. 1] a été trouvé sur les côtes de la Caroline. 6. CRABE ONZE-DENTS: cancer undecim dentatus (2). Le têt de ce crabe est uni avec onze dents (1) Tèt lisse, inégalement taché , avec les côtés crénelés; mains formées en crête sur leur face supé- rieure. Testa lœvi, inœqualiter maculata , lateribus cre- natis ; manibus supernè cristatis. Cancer floridus. Fabr. Ent. Syst. tom. IT, p. 445, n° 24. — Suppl. pag. 558, n° 15.— Lin. Syst. nat. edit. 12 ,tom. Ï, pag. 1041, n° 12. — Ejusdem cancer epheliticus. Amænit. acad. tom. VI, p. 414, n° 98. Rumpb. Mus. tab. 8 , fig. 5. — C’est à cette figure qu'il faut s’en rapporter; celles de Seba, d’'Herbst n'y conviennent pas. (2) Têt presque lisse , avec onze dents crenelées de chaque côté ; front à trois dents ; pinces noires. de DU CRAB E. 36 de chaque côté, dentelées elles-mêmes ; les pailes sont velues, simples ; les pinces sont noires , un peu arquées , intérieurement dentées. Il se trouve dans la mer de l'Amérique septentrionale. 7. CRABE RUDE; cancer scaber (1). Il est petit, les orbites des yeux sont crénelées , bidentées en dessous ; les doigts des pinces sont noirs. I1 habite la mer des Indes orientales. Testæ sublævi utrinque undecim dentata , dentibus crenulatis , fronte tridentata ; manibus apice atris. Cancer undecim dentatus. Fab. Ent. Syst. tom. IT, p.453, n° 51. — Suppl. pag. 354, n° 2. — Herbst, Cancr. tab. 10, fig. 60. Cette figure donne cinq dents au front. (1) Têt assez lisse, granuleux antérieurement, avèc cinq dents de chaque côté; front crenelé, fendu au milieu; pinces granuleuses. Testa lœviscula, anticè sranulosa , utrinque quinque dentata ; fronte crenata, in medio fissa; manibus granulatis. Cancer scaber. Fab. Entom. Syst. Suppl. pag. 336; n° 8. ns. ToME V. À. à 570 HISTOIRE 8. Crage De Rumpx; cancer Rumphii (1). Il est un peu plus petit que. le crabe ménade ; les orbites des yeux sont quadri- dentées ; les pinces sont courtes, lisses ; leurs doigts sont courts et noirs. Il se trouve dans la mer de l'Inde. 9. CRABE FRONT-ÉPINEU X; Cancer spinifrons (2). ” Le tèt de ce crabe est un peu renflé, presque épineux à sa partie antérieure avec cinq dents de chaque côté, dont les deux (1) Têt assez lisse , avec cinq dents de chaque côté; front quadridenté , garni de tubercules; pinces lisses, noires. Testa læviscula, utrinque quinque dentata : fronte tuberculata, quadridentata ; chelis lævibus, atris. Cancer Rumphii. Fabr. Ent. Syst. suppl. p. 556, n° 7. — Herbst , tab. 49, fig. 2. (2) Tèt lisse, avec cinq dents de chaque côté; seconde et troisième dents bifides; front et mains couverts de plusieurs épines. Testa lævi utrinque quinque dentata ; dente secundo tertioque bifidis ; fronte manibusque multispinosis. Cancer spinifrons. Fab. Ent. syst. tom. 11, p. 455, n° 55. — Suppl. p. 559 , n° 20. — Herbst, tab. 11, fig. 65. DEPrCR'ABE. 371 plus reculées bifides ; les pattes antérieures sont grosses et armées de plusieurs épines. Il se trouve dans l'Océan. 10. CRABE OCHTODE; cancer ochtodes (1). Il a des rapports avec le crabe ménade, mais il est plus petit. Il habite les Indes orientales. 11. CRABE NAIN; cancer parvulus (2), Ce petit crabe se trouve dans les iles de l'Amérique méridionale. (1) Tèt lisse, avec quatre tubercules de chaque côté; front courbé, fortement canaliculé dans son milieu , arrondi sur les côtés; pinces couvertes de tubercules. Testa læœvi, utrinque quadrituberculata ; fronte deflexa , canaliculata | utrinque rotundata ; chelis #erruCosis. Cancer ochtodes. Fab. Syst. tom. IT, p. 455, n° 56, — Suppl. pag. 557, n° 12. — Herbst, tab. 8, fig. 54. (2) Têt avec des lignes enfoncées et quatre dents de chaque côté ; front avec une petite fente ; mains courtes et lisses , à doigts courts et noirs. T'esta rivulosa, utrinque quadridentata; fronte sub- fissa; manibus brevibus lœvibus, digitis brevibus , aéris. Cancer parvulus. Fab. Ent. Syst. tom. IT, p. 451, n° 43. — Suppl. pag. 356, n° 9. Si la figure que Bosc a donnée du crabe , qu’il Aa 2 572 HISTOIRE 12. CRABE sOYEUX ; cancer selosus (1). 4 Il se trouve à Tranquebar. 13. CRABE DOUBLE-ÉPINE ; Cancer bispinosus (2 ). Il est de grandeur moyenne; ses cuisses regarde comme le parvule de Fabricius, est exacte, je crois que cette espèce est différente; cette figure ( Hist. nat. des crust. tom. I, pl. 111, fig. 2.) repré- sente le têt avec cinq à six dents de chaque côté , et plusieurs autres dentelures au front , ce qui ne con- vient pas au crabe nain de Fabricius ; le tèt est d’ail- leurs ici riveleux. La figure du crabe hydrophile d'Herbst, pl. x x1, fig. 124 , s’y rapporte assez bien. (1) Têt assez lisse ,avec deux dents de chaque côté; tarses hérissés de poils. T'esta lœviscula, utrinque bidentata, tarsis hirtis. Cancer setosus. Fabr. Entr. Syst. tom. II, p. 455, n° 55. — Suppl. pag. 339, n° 20. ÿ (2) Têt lisse, granuleux sur les bords, muni de deux dents de chaque côté; front à quatre dents; mains muriquées et dentées. Tesia lœvi, lateribus granulatis, utrinque biden- tatis; fronte quadridentata ; manibus dentatis, muri- calis. Cancer bispinosus, Fab. Ent. Syst tom. II, p.446, n° 27. — Suppl. pag. 537, n° 13. — Herbst, tab. 6, fig. 45, DU CRABE. 573 sont dentées sur le dos. On le trouve dans la mer des Indes orientales. . \ 14. CRABE CORALLIN ; cancer corallinus (1). Il est grand, son têt est ordinairement rougeûtre. Ce crabe habite la mer des Indes. 15. CRABE TACHÉ ; cancer maculatus (2). Il est assez grand; son têt est orné en dessus de cinq ou sept taches d’un rouge sanguin ; les tarses sont noirs à leur extré- mité. Il se trouve dans la mer des Indes. (1) Têt lisse , avec une seule dent de chaque côté; front à trois lobes. Testa lævi, utrinque unidentata ; fronte triloba. Cancer corallinus. Fabr. Ent. Syst. tom. IT, p. 445, n° 23. — Suppl. pag. 357 , n° 14. — Herbst, tab.5, fig. 40. (2) Têt lisse, avec une seule dent de chaque côté, parsemé de taches arrondies d’un rouge sanguin; front trilobe. Testa convexa, utrinque unidentaia , maculis san- guineis rotundis ; fronte triloba. Cancer maculatus. Lin. Syst. nat. edit. 12 ,tom.T, pag. 1042 , n° 18. — Fab. Ent. Syst. tom. IT, p.447; n° 29. — Suppl. pag. 338, n° 16. — Herbst, tab. 6, fig. 48 : Aa 3 374 HISTOIRE 16. CRABE VARIOLÉ; cancer variolosus (1). Les pattes de ce crabe sont courtes; leur bord supérieur est comprimé, denté, cilié, avec l’extrémité couverte de poils épineux. Cette espèce est de la grandeur du crabe rougeâtre. Elle se trouve dans l'Océan. 17. CRABE GONAGRE ; cancer: gonagra (2). Il se trouve à la Jamaïque. (1) Têt crenelé de chaque côté, recouvert de gros tnbercules glabres , lisses , luisans ; front fendu. Testa utrinque crenata ; tuberculis glabris , lævibus, nitidis; fronte fissa. Cancer variolosus. Fab. Ent. Syst. suppl. pag. 538, T0 (2) Têt inégal, muni de six dents aiguës de ne côté; mains noduleuses. - Testa inœquali, utrinque acute sexdentata; mani- bus nodulosis. Cancer gonagra. Fabr. Ent. Syst. tom. IT, p. 466, n° 94. — Suppl. p.337,n° 10. Bosc rapporte à cette espèce le crabe front-épineux, spintfrons d'Herbst , pl. xr , fig. 65. Je soupçonne que ce crustacé en est distinct; Fabricius dit simplement que le devant du têt et les mains sont noduleux. Or ici il y a quelqnes caractères de plus qui n’eussent pas sûrement échappé à cet exact descripteur. Le crabe front-épineux a le devant de la tête et la DU CRABE. 575 18. CRABE BRONZÉ; cancer œæneus (1). Tout le corps de ce crabe est roussätre et marqué de petites taches d’un rouge pâle. Il se trouve dans la mer des Indes. 19. CRABE CHAUVE-SOURIS; cancer vespertilio (2). Ce crabe est petit, très - poilu en dessus, lisse en dessous ; ses pattes et ses pinces sont majeure partie du dessus des bras très-garnis de tubercules épineux et hispides. Herbst caractérise ainsi cette espèce : éhorace lateribus 6 spinvso, fronte multis dentibus obsita, manribus verruco - spinosis , digitis omnibus obscure castaneis. Elle est de l'Amé- rique. (1) Têt très-raboteux, obtus, avec quatre lobes larges de chaque côté ; front un peu échancré. T'esta rugosissima, obtusa, utrinque quadriloba ; fronte subemarginata. Cancer æneus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. T, pag. 1048, n° 54. — Fabr. Ent. Syst. tom. II, pag. 455, n° 56. — Suppl. p.555, n° 6. — Herbst , tab: 10, fig. 56. La figure citée de Seba , tom. HIT, tab. 19, n° 17, représente le dessons d’un maïa; celle du n° 18, qu'on rapporte au /loridus, convient en plusieurs points à l’œneus. (2) Têt muni de trois dents à sa parlie antérieuro Aa 4 376 HISTOIRE aussi très-pointues ; ses doigts seuls sont lisses. T1 habite la mer des Indes. X**X Crabe d’origine inconnue. 20. CRABE NODULEUX ; Cancer nodulosus (1). Ses mains sont tuberculées , avec les doigts noirs; les tarses sont épineux. On ignore quel est son pays natal. 21. CRABE ORIENTAL; Cancer orientalis (2). Sa patrie nous est inconnue. et de chaque côté ; corps couvert de poils épais en dessus, glabre en dessous. Testa antice et utrinque tridentata , corpore suprà hirto, subtus glabro. Cancer vespertilio. Fab. Ent. Syst. tom. IT, p. 462, n° 85.— Suppl. pag. 338 , n° 17. — Bosc , Hist. nat. des crust. tom. I, pl.1r, fig. 1? (1) Têt tuberculé, avec des crénelures de chaque côte ; front échancré. Testé tuberculata , utrinque crenata ; fronte emar- ginata. Cancer nodulosus. Fabr. Entom. Syst. tom. II, pag. 466 , n° 95. — Suppl. p. 337 , n° 11. — Herbst, pl. xxr, fig. 122 ? (2) Tèt uni, avec les côtés carénés et dentelés. Testa lævi, utrinque carinata, dentata. Cancer orientalis. Herbst, Cancr. tab. 20, fig. 1194 — Bosc, EHist. nat des crust. tom. I, p. 177. DU CRABÉ. 377 22. CRABE PORTE-CUILLER; cancer cochlearis (1). On ne sait pas encore en quel pays il se trouve. 23. CRABE AGRÉABLE; cancer amœnus (2). Le tèt de ce crabe est parsemé de points rouges très-rapprochés. On ne connoît point son lieu natal. 24. CRABE TEINTURIER; cancer tincior (5). Il est un peu plus petit que le crabe (1) Têt lisse, latéralement sillonné; doigts en cuiller. Testa læœvi, utrinque sulcata ; digitis cochlearibus. Cancer cochlearis. Herbst, Cancr. tab. 21 , fig. 123. — Bosc, Hist. nat. des crust. tom. I, p. 178. (2) Têt ponctué de rouge, avec onze dents de chaque côté ; front tridenté. Testa rubro punctata, utrinque undecim dentata ; fronte tridentata. Cancer amænus. Herbst, Cancr. tab. 49, fig. 3. — Bosc, Elist. nat. des crust. tom. I, p. 177. (5) Têt assez lisse, avec cinq dents de chaque côté; front fendu. Testa læviscula utrinque quinque dentata ; fronte Jissa. Cancer tinctor. Fab, Ent. suppl. p. 335 , n° 4. 598 HISTOIRE ménade ; les orbites des yeux sont triden- tées ; les pinces sont courtes. Sa patrie nous est inconnue. 25. CRABE FAYENCE ; Cancer faventinus (à). Cette espèce décrite par Bosc est remar- quable par la forme: de l'extrémité de ses pinces; son têt est presque rond, et est, ainsi que ses pattes, d’un blanc de fayence. On ignore sa patrie. 26. CRABE PEINTRE; cancer pictor (2). 11 ressemble beaucoup au crabe teinturier, mais il est un peu plus petit. Le front est grand, arrondi, fendu dans son milieu; les (1) Tét lisse, très-largement plissé, avec cinq dents de chaque côté; extrémité des doigts concave en dedans. Testa lœvi, latissimè plicata, utrinque quinque dentata ; digitis apice interno ConCavis. Cancer faventinus. Bosc, Hist. natur. des crustac, tom. 1, pag. 176. Cette espèce a , par ses doigts, des rapports avec le crabe porte-cuiller, (2) Têt assez lisse, avec quatre dents de chaque A LA côté; front fendu. Testa læviscula utrinque quadridentata; fronte fissa. Cancer pictor. Fab. Ent. Syst. suppl. p. 355, n° 5. DU CR AB E. 579 orbites des yeux sont élevées, sans fentes ; les pinces sont courtes; les carpes sont presque bidentés. On ne connoiït pas encore de quel pays il vient. 27. CRABE HYDROPHYLE; Cancer hydrophy ‘lus (à). On ne sait de quel pays il vient. 28. CRABE HISPIDE; cancer hispidus (2). Le têt de ce crabe est très-raboteux, et de chaque verrue ou tubereule parient une certaine quantité de poils, disposés en fais- ceau , d'autant plus longs qu'ils sont placés près des bords du têt. Le bord latéral de ce têt est garni de chaque côté de six tu- (1) Tèt lisse, à trois dents de chaque côté ; doigts des pinces roux. 4 Testa lævi, utrinque tridentata ; digitis rufis. Cancer hydrophylus. Herbst, Cancr.tab. 21, fig. 124. Voyez le crabe nain. (2) Têt tubercuüleux, poilu , à six dents épinenses et poilues de chaque côté; pinces muriquées extérieu- rement ; extrémité des doigts blanche. T'esta tuberculosa, hirta, utrinque sex dentata ; dentibus spinosis, pilosis; manibus extus muricaëlis , digitis nigris, apice albis. 380 HISTOIRE bercules peu distincts les uns des autres et très-garnis de poils. La queue est nue; les pattes sont très- courtes et épineuses ; la première pièce des bras est lisse ; les autres sont épineuses et poilues extérieurement , légèrement raboteuses intérieurement ; les doigts sont garnis de longs poils et de quelques épines à leur base; leur extrémité est lisse, leur côté interne est dentelé. Ces doigts sont noirs à leur base et blancs à leur extrémité. La couleur générale de ce crabe est d’un jaune briqueté. Les poils sont blonds. On le croit de la mer du Nord. 29. CRABE SCULPTÉ; cancer sculptus (1). On ignore sa patrie. 30. CRABE PERLÉ; cancer perlatus (2). Sa patrie nous est inconnue. (1) Tèt sculpté, denté de chaque côté ; doigts des mains noirs. Testa sculpta , utrinque dentata; manibus digi- lis atris, Cancer sculptus. Herbst , Cancr. tab. 21, fig. 121. (2) Têt et pinces couverts de tubercules blancs; paites hérissées d’épines. Testa manibusque tuberculis albis; pedibus spinosis. Cancer perlatus. Herbst , Cancr. tab. 21, fig. 122, Voyez le crabe noduleux. DU CRABE. 981 31. CRABE MILIAIRE; Cancer miliaris (1). Il n’a que neuf lignes de largeur et six de longueur. Son lieu natal n’est pas connu. (1) Têt alongé, entier, sillonné , granuleux ; pinces plissées et granulenses ; doigts striès. ! T'esta elongata integra, sulcata granulosa ; chelis plicatis, granulatis ; digitis striatis. Cancer miliaris. Bosc, Hist. nat. des crustacés, tom. I, pag. 179, pl. 11, fig. 2. 382 HISTOIRÉ SECOND GENRE. DromMtiE, dromia (1). (PI. XLIK.) Quoique les dromies aient de très-grards rapports avec les crabes, je ne pense pas cependant qu’ii faille les réunir générique- ment. Leur forme bombée, la position de leurs pattes postérieures nous annoncent des habitudes différentes, et invitent le mé- thodiste à rassembler ces animaux en un groupe particulier. Jé remarque dans les dromies un têt fort convexe en dessus ; couvert, ainsi que tout le corps, d’une matière formant un duvet serré ; large et épineux à son bord antérieur, réiréci posiérieurement ; terminé par une ueue, ayant une courbure plus marquée, et les segmens plus grands que dans les crabes, el de telle manière que les anneaux de la base remontent davantage sur le dos; (1) Linnæus écrit dormia , et Fabricius dromia ; ce dernier mot se rapproche davantage de celui de A , . . « * dromas qu’on donnoil anciennement à une espèce de cancre. e FC DU DROMIE. 383 je vois dans les dromies les organes essen- tiels conformés de même que ceux du genre précédent. Il m’a paru que les quatre an- tennes éloient plus rapprochées; elles sont insérées sur une même ligne, contiguës à leur base , et se logent deux par deux, une des extérieures avec une des internes, de chaque côté, dans les fossettes où sont recus les yeux. Les deux paires postérieures de pattes sont sensiblement plus petites; comme elles prennent naissance vers la courbure de la queue, hors du plan inférieur du corps, elles se dirigent du côté du dos, et peut - être saisissent - elles en dessus, ainsi qu'on la dit des dorippes, les objets qui sont à leur convenance; la pointe cornée et crochue qui termine les paites est unidentée dans plusieurs. L'espèce appelée téle de mort, qui se trouve dans la Méditerranée, et sur laquelle le naturaliste Draparnaud à fait plusieurs ob- servations qui n’ont pas encore été pnbliées, se saisit de l'alcyon nommé domoncule, leg fixe sur son dos, et trompe, à la faveur de ce déguisement, les regards de ses ennemis et ceux des animaux dont il fait sa proie. Ce manteau extraordinaire ne le gêne pas dans ses fonctions et n'empêche pas sa crue, 58% HISTOIRE puisqu'elle se fait sous le têt : nouvelle mue, nouvelle conquête sur les aicyons de cette espèce. J'ai idée d’avoir trouvé le drom de Rum- phius caché sous une semblable enveloppe ; peut-être cette manière de vivre est-elle propre à toutes les espèces de ce genre, à quelques différences accidentelles près. C’est à l’observalion à nous éclairer. ESPECES * Européennes. 1. DROMIE TÈTE DE MORT ; dromia caput mortuum (1). Son corps est de la grandeur d’une chà- taigne, gris ou sale, tout couvert d’un duvet de poils courts et ramassés', à l’exception de l'extrémité des doigts; le museau est peu apparent , et légèrement échancré; le têt est (1) Tét sans dents apparentes. l'esta mutica. Cancer caput mortuum. Lin. Syst. nat. edit. 12, pag. 100 , n° Gr. — Dromia ægagropila. Fab. Suppl. ÆEntom. syst. pag. 560, n° 2. — Herbst, Cancr. pl. xXLVI11, fig. 2 et 3. presque DU DROMIE. 385 presque hémisphérique , sans pointe ; les doigts sont égaux. Ce crustacé est recouvert jusqu'aux yeux d’une espèce de chapeau qui ressemble à une malière argileuse ou à du vieux cuir; c'est, comme nous avons dit, un alcyon. Q Il ressemble, dit Linnæus, à une tete humaine qui a été long-tems ensevelie ». On le trouve dans la Méditerranée. Ne seroit-ce pas plutôt le cancre ours d’Athénée que les scyllares? ( Voyez ce mot.) La dromie égagropile de Fabricius ne me paroiît pas distincte, à en juger par les descriptions , quoique ce naturaliste doute que ce soit la même espèce , et quoique Bosc les sépare. L’habitation seule peut faire naître quelques soupçons; la dromie égagro- pile se trouvant dans l’océan Austral. à] ** Exotiques. 2. DROMIE ARTIFICIEUSE; dromia artificiosæ (1). Cette espèce est moins convexe que ses (1) Têt à trois dents au front et de chaque côté. T'esta fronte lateribusque tridentatis. Dromia artificiosa. Fabric. Suppl. entom. syst. Pag. 500 , n° 5. Ins. Tous V. Bb 986 TH :T'S'T;O:I RIE congénères ; ses pattes postérieures sont plus grandes que dans les autres espèces; ses pinces sont noduleuses. On la trouve dans l'océan Indien. 5. DromiEe DE RuMPHIUS; dromia Rumphii (à). C'est l'espèce la plus commune des col- lections. « Elle vit dans les profondeurs des mers des Indes orientales, cachée sous le sable, dit Fabricius, et se couvrant avec ses 2 . pattes dorsales d’une valve de coquille, elle cherche à surprendre les petits poissons ». (1) Têt à cinq dents de chaque côté. Testa lateribus quinque dentatis. Dromia Rumphii. Fab. Suppl. entom. syst. p.359, n° 1. — Cancer dromia. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. T1, p. 1045, n° 24. — Rumph. Mus. tab. 11, fig. r. PA D'U HEPATE. 587 TROISIÈME GENRE. HÉPATE; hepatus. (PI. XLII.) Ox trouve ce nom parmi ceux de lichthyo- logie des grecs; et comme son application nous est à peu près inconnue, ainsi que celle de tant d’autres, j'ai cru pouvoir m’en servir pour désigner ce nouveau geure de cancre. La forme des hépates est la même que celle des crabes; leurs mains sont simple- ment dilaiées au côté supérieur, en forme de crêtes; la division interne des palpes extérieurs a son second article, celui qui paroît la terminer, étroit et pointu au bout. On peut regarder ce genre comme étant intermédiaire entre les crabes et les calappes. Ses mœurs me sont inconnues. Bb 2 538 HISTOIRE 1. HÉPATE FASCIÉ; hepatus fasciatus (1). Il est un peu plus petit que le crabe pagure, d’un âge moyen; son têt est lisse, traversé de petites lignes rouges, avec les bords des côtés dentelés ; les pattes sont fasciées de violet. I] se trouve dans l’océan Américain. (1) Calappa angustata. Thorace lævi, utrinque cre= nato, poslice angustato lævi. Fab. Suppl. entom. syst. emend. p. 347, n° 7. Elerbst, Canc. tab. 58, fig. 2. C’est le crabe prince de Bosc, Hist. des crustacés, tom. I, p. 175, et son calappe angusté, p. 184. Je crois que c’est aussi le cancer , n° 960, de Gronovius; il dit que les habitans de la Martinique l’appellent crabe honteuse et crête de coq. DU CLEÆPPE 5 net QUATRIÈME GENRE. CALAPPE, calappa. (FI. XLIIT.) Ï est bien peu de genres qui soient aussi bien caractérisés que celui-ci par la forme du têt. Cette enveloppe cuirassée du corps n’est pas ici rétrécie postérieurement, comme dans les crabes et les autres genres voisins; sa coupe est presque sémii- circulaire ou triangulaire; les angles postérieurs sont même dilatés, souvent très-dentés, et forment tou- jours une voûte, dans laquelle les pattes, à lexception des antérieures, se retirent ; d’un autre côté les mains des bras couvrent par leur grande hauteur toute la face an- térieure du corps ; ces mains ont leur bord supérieur denté et imitant une sorte de crête ; leur pouce ou le doigt mobile est conique et fait le crochet , tandis que l’autre doigt s'éloigne du précédent par la forme, et consiste en un avancement triangulaire, grand et comprimé. D'ailleurs les calappes sont très - voisins des crabes par l’organisalion de leurs an- tennes, des yeux, des parties de la bouche BE 390 HISTOIRE et des pattes. La nature de cet ouvrage ne nous permet pas d'exposer les petites diffé- rences que le parallèle des deux genres pourroit nous offrir. Les calappes ont le têt épais, bombé, souvent tuberculé, ou granuleux. Il y a lieu de présumer que l'espèce de la Médi- terranée, désignée*sous le nom de migraine sur les côtes de France, n’a pas été in- connue d’Aristote ; c’est probablement l’es- : péce de crustacé qu'il appelle héracléo- ligue (1), Belon la pensé depuis long-tems ; 1] nous dit que les italiens nomment cette espèce de calappe gallo de mare, parce que leurs bras sont en forme de crête de coq; elle est commune sur les côtes de la Sicile. Rondelet, qui parle aussi du même calappe, croit y voir un des cancres ours, ou ceux qui sont couverts d’une coque , d’Aristote et d’'Athénée ; «Non, dit-il, de la sémblance de figure, ow de façon de corps, mais pour la façon de faire è complexions, comme le loup poisson. Aïnsi que donc lours use des pieds de devant comme de mains, é en iceux ha grande force, aussi ce cancre ha grande a RE . (1) Le mot grec qui répond à celui-ci a éprouvé quelques variantes. | BU CALAPPE 3 force en ses deux bras fourchus pour s’en servir comme de mains. Ilz sont courts, mais larges, é forts. Une partie reçoit le bout de l’autre, cavée naturellement pour cela ; le dehors ressemble à une crête de coq ». { Hist. nat. des poissons, 18° liv. pag. 404.) Nous ne sommes pas du senli- ment de ce zoologiste français. Les calappes ne sont pas couverts d’une coque, et ne peuvent, sous ce rapport, être nommés ours, dans le sens d’Athénée. C’est cette forme qui, d’après son texte, motive sa dénomi- nation , et il ne faut pas avoir recours aux habitudes de lanimal, puisque le sens est tiré d’un caractère physique , clair et précis. Cette espèce de calappe, la seule sur les mœurs de laquelle nous ayons quelques connoissances, vit, à ce qu'il paroît, dans la fange. Ses pattes étant contractées, sa face étant mise à couvert et protégée par ses mains, ce cruslacé ne présente pas la figure d’un animal, et se voit ainsi à l’abri du danger. Sa chair est molle, de mauvais goût, et sent mauvais, d’après Rondelet. 302 HISTOIRE Moi P CEST * Européennes. 1. CALAPPE GRANULEUX; Calappa granu- lata (1). C’est l'espèce nommée migraine ou migrane sur les côtes du ci-devant Languedoc. Elle paroît être plus propre à la Méditerranée qu'à d’autres mers. 2.CALAPPE MARBRÉ ; calappa marmorata (1). 11 se trouve dans l'Océan. (1) Têèt et mains verruqueux ; côtés du têt créne- lés ; ses angles postérienrs dilatés, à cinq dents. Testa manibusque verrucosis, testæ lateribus cre- natis; angulis posticis quinque dentatis. Calappa granulata. Fabr. Suppl. entom. system. pag. 546, n° 5. — Cancer granulatus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1045 , n° 56. Linnæus rapporte à cette espèce la figure 13 de la planche x1x du tome III de Seba ; mais je doute qu’elle lui convienne; voyez plutôt l'espèce suivante. Le cancre migraine de Rondelet a le dessus du têt irrégulier et tuberculeux; sa figure est d'accord avec celle d'Herbst, pl. x11, fig 75 et 76. Il ne me paroît pas sûr que la figure de Catesby, Carol. tom. IT, p. 56, tab. 56, doive s’y rapporter. (2! Tèt marbré de rouge ; les angles poslérieurs dilatés , avec trois dents plus fortes. DU CALAPPE. 393 ** Exotiques. 3. CALAPPE TUBERCULÉ ; calappa tubercu- lata (1). I] habite la mer du Sud. 4. CALAPPE CRÊTÉ; calappa cristata (2). Il vient sur les côtes de la Chine. Testa rubro marmorata ; angulis posticis dilatatis ; | dentibus tribus validioribus. Calappa marmorata. Fab. Suppl. entom. system, pag. 346, n° 4. — Herbst, pl. xL, fig. 2. — Calappa flammea. Bosc, Hist. des crust. tom. I, p. 185. La fisure d'Herbst , qu’il cite au crabe marbré , est celle d’un grapse, tab. 20, fig. 114. On doit regarder comme voisine de celte espèce le crustacé guaia-apara de Pison. (1) Têt verruquenx, dentelé sur les côtés; angles postérieurs dilatés , à dents crénelées; bord postérieur sans dents, T'esta verrucosa, lateraliter dentata; angulis posticis crenato-dentatis ; margine postico inermi. Calappa tuberculata. Fab. Suppl. entom. system. p.345, n° 2. — Herbst , pl. x1r, fig. 76. Le port de cette espèce est triangulaire ; les angles postérieurs ioffrent pas des denis avancées et remar- quables comme dans la plupart des congénères. (>) Têt comme plissé et verrnqueux en Gessus, bidenté au front, crénelé sur les côtés; angles et bord postérieur deutés , presque glabres. 33% HISTOIRE B. CALAPPE Loprt0s ; calappa lophos (+), Il est des mers des Indes orientales. 6. CALAPPE VOUTÉ; calappa fornicata (2). Il se trouve dans l’océan Américain. Testa suprà verrucosa, subplicata , antice bidentata, lateribus crenatis, angulis margineque postico den- éaiis, glabriusculis. Calappa cristata. Fabr. Suppl. entom. syst. p. 346: n°5. — Herbst, Canc. tab. 40 , fig. 3. — Calappa in- conspecta. Bosc , Hist. des crust. tom. I, p.185. (1) Têt avancé et dentelé entre les yeux; les côtés crénelés; angles et bord postérieur dentés et velus. Testa inter oculos producta , dentata; lateribus crenalis; angulis margineque postico dentatis , hirsutis. Calappa lophos. Fabr. Suppl. entom. syst. p. 546, n° 6.— Herbst, Canc. pl. x111, fig. 77. (2) Tèt dilaté et entier aux angles postérieurs; front denté; mains en crête. Testa angulis posticis dilatatis, integris; fronte dentata; manibus cristatis. Calappa fornicata. Fab, Suppl entom. syst. p. 343, n° 1. — Cancer calappe. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. lp ro/8 ;.n° 52. — Ramph. Mus. tab. 11, fig. » et 3. — Flerbst, Canc. pl. x11, fig. 75 et 74. — La igure de Bosc ne se rapporte pas à cette espèce mais au n° 4 DU CALAPPE sy 7. CALAPPE BLANCHATRE; calappa albicans (1). 11 se trouve dans la mer des Indes. **x Les pélagiens, pelagu. Ces cancerides ont leurs organes du mou- vement, ou du moins les postérieurs disposés en nageoires. Les précédens sont obligés d’obéir à l'impulsion des flots ; aussi se tiennent-ils plus constamment sur les côtes, dans les lieux ou ils peuvent marcher; ceux- ci sont plus marins, si je peux m’exprimer ainsi ; ils sont aux autres ce qu'est le pilote côtier, ou navigateur hardi , qui gagne la haute mer. (1) Têt dilaté et entier à ses angles postérieurs; front acuminé ; bras épineux ; mains anguleuses. Testa angulis posticis dilatatis, integris; fronte acuminata ; brachiis spinosis; manibus angulosis. Calappa albicans. Bosc, Hist. des crust. tom.T, p- 183. — Herbst , Canc. pl. xr11, fig. 79 et 80. Fin du cinquième Falume. RER RS ne 2 TABLE Des matières contenues dans ce cinquième Volume. € EN A seconde. — Malacostracés. Page 5 Organes du mouvement des crustacés. 87 Parties solides de la queue. ibid Muscles de la queue. 8) Parties solides des pattes. 95 Muscles des pattes. 06 Habitudes des malacostracés. 102 Méthodes des malacostracés. | 144 Classe huitième. Polygonates. 152 Classe neuvième. Kleistagnathes. 153 Classe dixième. Exochnates. 157 Divisions des crustacés, d’après Lamark. ( Systéme des animaux sans vertèbres.) — Ordre premier. Crustacés pédiocles. | 163 Ordre second, Crustacés sessiliocles. 169 Exposition sommaire des caractères génériques des crustacés et des insectes. | 179 Avertissement. 177 Classe première. Crustacés. 183 lasse seconde. Insectes. 184 Classe première. Crustacés. ibid Classe seconde. Insectes. 19% Rapports des familles des crustacés et des insectes les professeurs Cuvier et Duïnéril { Tableau d’ana- TABLE. 307 tomie comparée ) avec celles de cet ouvrage et de mon Précis des caractères génériques des insectes, publié en l’an 5. 358 Ordre premier. Décapodes. 346 Section première. Brachyures. 347 Division première. Famille première. Cancerides. 350 Premier genre. Crabe, pl. XLII, 353 Espèces. 1. Crabes ménade. 363 2. Crabe pagure. 365 5. —— cendré. 567 4. —— hérissé. ibid 5. —— floride. 568 6. —— onze-dents, ibid 7. —— rude. 36g 8. —— de RumpA. 370 9. front-épineux. ibid 10 ochtode, 571 OAI, —— nan. ibid 12 soyeux. 572 135. —— double-épine. ibid 14. —— corallin. 373 15. taché. ibid 16. —— variolé. 574 17. —— gonagre, ibid 18. —— bronzé. 375 10. chauve-souris, ibid 20. noduleux. 3:56 21 oriental. ibid 22 porte-cuiller. 377 23. —— agréable. ibid 24. —— teinturier. ibid 25, fayence. 373 308 TABLE. 26. Crabe peintre. 578 27. hydrophyle. 379 28. —— hispide. 4 1bid 29. —— sculpté, 580 30. —— perlé. , ibid 51. miliaire. 3581 Second genre. Dromie, pl. XLIL. 582 Espèces. 1. Dromie tête de moré, 584 2. Dromie artificieuse. . 385 3 de Rumphius. 386 Troisième genre. Hépate, pi. XIII. 387 1. Hépate fascié. 388 Quatridne genre. Calappe. 339 Espèces. 1. Calappe granuleux. 392 2. Calappe marbré. | ibid E À tuberculé. | 593 4. créle. | ibid 5. lophos. | 594 6.—— voüté. ibid T7. blanchätre. 592 FA Fin de la Table. EXPLICATION EXPLICATION D ES: PL 'ÆMICON ES. PLANCHE-XXANVIIL Fig. r. a a Avancement antérieur du têt d’un maïa, vu en dessous. b b antennes latérales ou extérieures. e ce cavités où sont logées les antennes inter- médiaires , d d, c € yeux. e e extrémités fourchues des antennes in- termédiaires. f f position de l’organe de l’ouïe? gg mandibales. A h côtés du têt, Fig. 2. Partie antérieure de l’albunée symniste. a milieu du bord antérieur du têt. b b yeux. c c leurs pédicules en forme d’écailles. d d antennes intermédiaires. e e les latérales. Fig. 3. ®il d’un ocÿpode. a l'œil proprement dit. \ b saillie de son pédicule. Fig. 4. Antenne latérale d’un crabe. Fig. 5. Antenne intermédiaire d’un crabe. Ins. TouME V. : Ce 09 EXPLICATION Fig. 6. Pédoncule d’une des antennes latérales d’un crustacé macroure , avec une écaille la- térale. Fig. 7. Ecaille accompagnant les antennes latérales d’un palémon. a,b ses divisions. Fig. 8. Base d’une des antennes intermédiaires d’une espèce du mème genre pour faire voir les trois divisions. Fig. g. Deux mandibules avec leurs muscles, et rap= prochées SO leur position naturelle. DES PLANCHES 403 PLANCHE XX XIX. Fig. 1. Dos d’un crabe dont on 2 enlevé le tèêt avec les extrémités du corps. a a côtés où sont situées les branchies b 6. c lestomac. d base de la queue. Fig. 2. Moëile épinière d’un pagure ou d’un bernard Vhermite , d’après Swammerdam. a a cerveau. b b nerfs optiques. c © collier. d premier renflement du cordon médullaire, eecece autres nœuds. f f intervalles renvoyant des nerfs. £ £g cornées des yeux. Fig. 3. Cœur. a corps principal de ce viscère. b COR RATE DE HER € de ae era | vaisseaux. c , d vaisseaux de l’extrémité inférieure , dont c plus grand. Fig. 4. Tuyaux ou appendices ramifiées faisant peut- être l'office de pancréas. a a extrémités des deux troncs. à b culs de sacs. Cc 2 LANTA EXPLICATION Fig. 5. Portion du canal intestinal avec la queue. / ! a extrémité paroissant composée de grains crystallins. b bout de la queue. e, c portion du canal intestinal. d d appendices latérales de la queue. f un cœcum. Fig. 6. Portioninférieure dela poitrine d’an crabemäle, pour faire voir ses orgdnes sexuels a a. Fig. 7. Portion inférieure de la poitrine d’un crabe fe- melle, pour faire voir les deux ouver- | tures 4 a qui distinguent ce sexe. Fig. 8. Queue d’un crabe mâle. Fig. 9. Queue d’un crabe femelle, vue en dessous, avec ses appendices à à. DES PLANCHES. 40b PA IN D IE AE Fig. 1. Ecrevisse fluviatile découverte sur le dos. a estomac. ‘b fort muscle servant à un des organes de Ja manducation. ce foie ou pancréas ? d d branchies. e cœur. ff vaisseaux spermatiques. £g canal intestinal. Fig. 2. a Estomac. b canal intestinal. ce moëlle épinière. d grande veine prolongée le long du dos. Fig. 3. Cœur. Fig. 4. L’estomac grossi & avec le canal intestinal bb, et environné de la matière que l’on soup- çonne être le foie c c. Fig. 5 et6. Portions de cette matière très-grossies , et ressemblant à des houppes. x 406 EXPLICATION, etc. A PLANCHE XL. Fig. 1. Organes sexuels de l’écrevisse fluviatile , mâle. a testicules. bb vaisseaux déférens. c verge sortant par une des pattes d d. Fig. 2. Ovaire de la femelle développé. a ovaire, b b conduits aboutissant aux pattes dd. Fig. 5. Ziem , plus développé. ; a œufs. b b conduits aboutissant aux pattesce. d'un œuf sorti par une des ouvertures. Fig. 4 Un des filets de la queue portant des œufs. Fig. 5. Un œuf très- grossi, & , avec le pédicule qui sert à l’attacher, b. Fig. 6. Un de ces filets grossi, isolé, et commun aux k deux sexes. Fig. 7. Un des filets droits du second anneau de la queue de l’écrevisse mâle. Fig. 8 Une des nageoires latérales de la queue. 1 DES GENRES 467 Point d'ailes, de cuillerons et de balanciers. Crochets des tarses contournés. Exemple. Æippobosca ovina. Lin. * Gen. NYCTERIBIE ; 2ycteribia. Antennes obsolètes. Pièce supérieure du bec des pré- cédens relevée en demi-tuyau, recevant le suçoir et deux valves filiformes , cylin- driques et velues. y Tête confondue avec le corselet. Yeux presque nuls. Corselet inégal, membraneux en dessus, plat et ccriacé en dessous, demi-circulaire. Point d'ailes, de cuil- lerons et de balanciers. Pattes longues , arquées ; tarses courbés ; premier article très-long ; crochets contournéss Exemple. Pediculus vespertilionis. Lin. D LICE U IT RER. SUCEURS; sucloria. _ Point d'ailes. Bouche consistant en une gaine articulée, renfermant un suçoir. Deux palpes en forme d’écailles ou d'antennes ? Genre. Puce; pulex. Corps ovale, comprimé, coriacé. Pattes antérieures insérées sous la tête ; chaque paire des autres sous un anneau ; les postérieures grandes , propres pour sauter, Hanches grandes. Tarses terminés par deux crochets contournés. Exemple. Pulex irritans. Lin. Fin du troisième Folume. ERRATA. Page 16, dernière ligne ; Fab. lisez Mull, ss 18, pénultième ligne; monoculus delphinus , lisez argulus charon. ——— 67, ligne 25; cabiei, Lin. lisez scabiei, De Géer. —— 76, ligne dern.; Aydrachne, lisez kydrachna. —— 121, ligne 22; cholera , lisez choleva. 128 , ligne 3; oxyletus, lisez oxytelus. Même pag. lig. 10 et 11 ; aleochera , lisez aleochara. —— 134, ligne 21; dulcamera, Visez dulcamaræ. —— 155, ligne 12; dermestaes , lisez dermestes. 137, lig.9; SrERCHÉE, sperchœus , lisez SRENCAES spercheus. —— 144, ligne 10; luthres , lisez lethrus. —— 167, ligne 17 ; dessus, lisez dessous. 251, ligne 13; coniques, lisez cylindriques. 240; ORDRE TROISIEME, lisez ORDRE. SECOND, diminuez d’une unité l’ordre sui- varnt. 249; PLOrARIE , ploiaria , lisez PLO1ÈRE ; ploiera. —— 314 ; après les caractères de la division ** an- tennes insérées, etc. lisez * Genre. ScELION, scelio. —— 344, ligne 13; mettez un astérisque avant le genre STIZE. 1e —— 357, CépmaLrorr; cephalotes , lisez CnyPTocÈRe ; cryptocerus. —— 385, ligne 3; mettez un autre astérisque avant … le genre Eucosss. —— 595, ligne 18; noirâtres, lisez noirâtre. Ms Hpne ni grainines , lisez graminis. —— 448; " Gen. Cnirpie; chippium, lisez EPHIFTIE, ephippium. HLS T OR E" NATURELEE, GÉNÉRALE ET PARTICULIERE. DES CRUSTACÉS ET INSECTES. TOME SIXIÈME. ON 1:35 :0 D'SACRELT A PA RES" DurarrT, Imprimeur-Libraire et éditeur, rue des Noyers, N° 22; Citez es ï j BERTRAND, Libraire, quai des Augustins, N° 35. A ROUEN, Chez VALLée, frères, Libraires , rue Beffroi , N° 22. À STRASBOURG, Chez Lrevrauzr, frères, Imprimeurs-Libraires A LIMOGES, Chez Barcras, Libraire. À MON MPELLIER, Chez Vipaz, Libraire. | | A MONS, Chez Hoyo1is, Libraire. Et chez les principaux Libraires de l’Europe. HISTOIRE NATURELLE, GÉNERALE ET PARTICULIÈRE, RES CRUSTACÉS UE SUINAECT ES. OuvrAGE faisant suite aux Œuvres de LEecLERC DE BurFFOoN,et partie du Cours complet d'Histoire naturelle rédigé par C. S. SoNNin1, membre de plusieurs Sociétés savantes. PAR PE. À LATRMELE, MEMBRE associé de l’Institut national de France, des Sociétés Linnéenne de Londres , Philomathique , Histoire naturelle de Paris, et de celle des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux. TOM ESSIXIE ME. MONO PI TT DE L'IMPRIMERIÏIE DE F. DUFART. ee —— AN XL. LA & Pl ‘ D Là o L 4 Di me 5 UT alé Un Lo ; a “1 PH AMPENR ù etéojeulq sb, mue A £ % X APS TOERE NATURELLE DES CRUSTACÉS ET INSECTES. SUITE DES CRABES. CINQUIÈME GENRE. PorRTUNE; portunus. (PI. XLIII.) Esr-ce le nom d’un Dieu qui présidoit aux ports, et que les romains appeloient encore palæmon? Est-ce plutôt l’indication d’un naturel tranquille , que nous devons voir dans le nom donné à ce genre ?... C’est ‘ce que je ne discuterai pas , cela étant à peu près indifférent pour la science. Il est plus essentiel de connoître les caractères essentiels des portunes et leur manière de vivre. La forme de ces malacostracés est presque la même que celle des crabes. Si elle en est un peu distinguée, c’est par une dépression plus prononcée , une courbure plus large à sa partie antérieure , et dont les extré- A 5 6 HISTOIRE mités qui répondent vers le milieu des côtés sont trés-souvent.prolongées en pointe ou en épine forte; c’est sur-tout par la manière dont se terminent les tarses de leur dernière paire de pattes ; l’article de l’extrémité est ovale, très- comprimé, ou, pour parler-le langage, des, entomologistes ,, en, nageoire ; celui qui le précède a même dans quelques- uns la même configuration. On sent qu'un tel caractère; et dont les crustacés des genres précédens ne nous ont pas offert d'exemple, nous dénote. des ha- bitudes différentes. Les cancerides httoraux sont, dans. leur famuile, les moins propres à. Jouir de lélément dans lequel. ils se tiennent ; ce sont les lourds habitans des limites du vaste empire des mers ; ils appar- tiennent en quelque sorte autant, ou peut- être plus, à la terre qu'à l’eau; ils ne savent que peu ou point nager; les portunes, ainsi que les cancerides, pélagiens, sont avec les poissons et d’autres animaux, les habitans naiurels du sein de l’onde. | Nous n’apercevons point de disparités remarquables entre les organes des portunes el ceux des crabes : mêmes yeux , mêmes antennes, mêmes parties de la.bouche, née, forme, dans les bras, dans, les. pattes, & DES PORTUNES. s l'exception des deux dernières ; les mains cependant sont moins renflées , plus alongées proportionnellement , sillonnées longitudi- nalement , angulaires , et d’une. égalité de grandeur plus constante ; les paites de la seconde paire , celles qui viennent après les bras, sont très-sensiblement plus petites, du moins dans quelques espèces , que celles.de la troisième et quatrième paires qui sont: presque égales ; les dernières sont. courtes, avec les nageoires velues sur leurs bords. Le bord antérieur du têt est le plus sou- vent denté; le front m'a paru proportion- nellement plus large que dans les crabes; il fait, ainsi que l’a déjà bien observé Bosc, le tiers de la courbure antérieure. La queue des portunes paroît avoir plus d'amplitude que dans la plupart des cance- rides; celle des femelles est également plus large et plus arrondie que dans les mâles ; cette partie du corps peut contribuer à la. natation (1). Rx 1 died tr 5 (1) Le portune pubère, vulgairement l’éérille , est souvent exposé dans les boutiques de comestibles du. Palais-Egalité , à Paris : en ayant voulu acheter au mois de février deux individus de différens sexes, Je n’ai pu trouver sur plus de cinquante qu'une seule femelle. À 4 8 HISTOIRE Quelques espèces de ce genre sont comp- tées parmi les bons alimens, principalement lorsque les individus sont gros. Le portune pubère , vulgairement l'étrille, le portune dépurateur, le portune en hache, sont celles qui sont le plus ordinairement recherchées; les deux premières sont du domaine des européens ; la dernière est réservée aux habitans des côtes maritimes de l'Amérique septentrionale. Bosc nous apprend qu’elle sert de nourriture journalière aux nègres qui font leur séjour près de la mer, ou sur les bords des rivières où l’eau salée remonte. Ils en prennent de grandes quantités, à la marée montante , avec des filets en cercle, attachés à un long bâton ; un morceau de poisson ou de charogne, fixé après ce filet, est l'appât avec lequel ils les attirent. Leur chair est très-savoureuse , et généralement tendre. Ce portune er hache marche autant qu’il nage, et il nage très-bien. On voit ordi- nairement ces crustacés marcher sur les bords de la mer ou des rivières , à la marée montante ; pour chercher leur nourriture; lorsqu'elle descend , ils s’en retournent en nageant , n'ayant plus rien à trouver, et craignant d’être laissés à sec sur le rivage. Leurs mouvemens ordinaires se font en DES PORTUNES à avant ; mais , lorsque ces animaux ont quelques craintes , ils se sauvent en nageant sur les côtés, ou même en arrière. Ils disparoïissent de la côte pendant l'hyver, et 1ls gagnent les profondeurs de la mer. L’astre du jour revenant échauffer les eaux, ils se remontrent et sont alors plus estimés , ou du moins les femelles qui sont chargées d'œufs. Bosc en a pris dans des eaux parfaitement douces, mais à peu de distance d’eaux sau- mâtres; ce qui fait présumer que ces animaux n’étoient là qu’accidentellement ; ils avoient pu sy rendre ; car l’on dit qu'ils quittent quelquefois les eaux pendant la nuit, afin d'aller butiner sur la grève. Le même naturaliste a vu une grande quantité de l’espèce nommée pélagique , sur les fucus qui flottent dans le grand Océan, entre l’Europe et Amérique. Ce crustacé, suivant Bosc, n’a probable- ment d'autre repos que ces fucus ; il nage avec aisance ; on pourroit même dire avec une certaine grace : il se soutient sur l’eau , dans un état stationnaire et sans mouvemens apparens, un espace de tems assez COnSi- dérable. Ses deux épines, plus longues et latérales, peuvent lui servir de défense conire 10 HISTOIRE certains animaux, les: poissons particulière ment ; elles pourroient blesser ceux qui voudroient en faire leur nourriture; mais, au rapport des matelots, les tortues de mer avalent ces crustacés sans inconvénient, après avoir brisé leur têt avec leurs fortes mâchoires. Ils disent aussi que ce portune a une chair des plus délicates. Fabricius a partagé ce genre en quatre coupures , d’après le nombre des. dents de chaque côté du têt. ESP EC ES. * Européennes. 1. PORTUNE PUBÈRE; portunus puber (1). Les extrémités de ses doigts sont noires. (1) Tèt un peu duveté , ayant cinq dents de chaque côté ; front très-finement dentelé; mains sillonnées, unidentées en dessus; carpes bidentés. Testa subtomentosa , lateribus 5 dentatis ; fronte subtiliter denticulata; manibus sulcatis ,suprà uniden- tatis; carpis bidentatis. Portunus puber. Fab. Suppl. entom. syst. p. 565, n° 8. — Cancer puber. Lin. System. natur. edit. 12, tom. I, p. 1046, n° 40. — Cancer velutinus. Penn. Zool. brit. tab. 10; fig. 8. — Herbst, Canc. tab. 7; DES POR TUNES. x Cette espèce est connue sous le nom d’é- trille, et sa chair est esiimée. On la trouve: dans l'Océan et dans la mer Méditerranée. 2. PORTUNE DÉPURATEUR; portunus depu-= rator (1). . On le pêche également dans les deux:mers précédentes. Il est cependant , à ce que je: fig. 49. Cette figure qu’'Herbst a copiée n’est pas trop bonne ; les caractères du front y sont outrés; on remarque sur l’animal en cette partie un grand nombre de petites dentelnres, dont les deux du milieu sont uu peu plus grandes. Olivier y rapporte le crabe ridé, cancer corrugatus de Pennant, Zvol. brit. tab. 5, fig. 9, qu'Herbst a copié , tab: 7, fig. bo. IL a, en effet, beaucoup de- rapport avec le crabe pubère; maïs, si son front est trilobé, c’est certainement une espèce distincte de celle-ci. Il faut bien que Pennant ait observé quelques dif- férences entre elles, ne fussent-elles que de peu d’im- portance. Voyez encore l’espèce suivante. Bosc a représenté le crabe pubère, Hist. nat. des erust. tom. I, pl. v, fio. 2. (1) Têt ayant cinq dents de chaque côté, et au front ; carpes épineux. Testa lateribus fronteque quinque dentatis; carpis bispinosis. Portunus. depurator. Fabr. Suppl. entom. system. pag. 365, n° 9. — Cancer puber. Läin. Syst. nat. 18 HISTOIRE r A 2 4 9 présume , rare sur nos côtes de l'Océan, n’en ayant jamais vu d’exposés aux marchés à Paris. 3. PORTUNE DE HOLSTEIN ; porlunus holsatus (1) Il habite l'Océan , en tirant vers le nord ; à ce qu'il paroît. edit. 12, tom. I, pag. 1043, n° 25. — Seba, Mus. tom. 1IT, tab. 18, fig. 9. — Le crabe au pied large. Rondelet , Hist. des poissons, liv. 18, p. 404. La meilleure figure est celle de Seba ; c’est celle qu’'Herbst a, je crois, copiée, tab. 7, fig. 48.— Linnæus cite Plancus, tab. 3, fig. 7. Celui-ci croit cependant que son espèce n’est pas le cancre au pied large de Rondelet , ou le dépurateur. La figure de ses bras n'offre pas en effet les irrégularités qui se voient dans les bras de ce dernier ; mais comme on peut douter de la rigueur de la figure de Plancus, qu’il ne décrit pas ce crustacé , qu’il dit que le peuple le nomme à Venise macinette ; comme Scopoli qui a visité les bords de la mer Adriatique y a trouvé communément le crabe dépurateur, qu’il nous apprend qu’on l'y nomme aussi masinetta , on peut, avec quelque pro- babilité , rapporter le crabe de Plancus à cette espèce : je suspends néanmoins mon jugement. Herbst , après lui Bosc , ont fait une espèce du cancre au pied large de Rondelet ; c’est je pense une erreur. (1) Front et côtés du têt à cinq dents; carpes et mains sans épines. DES PORTUNES. 13 ** Espèces exotiques ou qui ne se trouvent pas sur les côtes d'Europe. + Côtés du têt ayant chacun cinq dents. &. PORTUNE OISIF ; portunus feriatus (1). Cette espèce se trouve dans la mer des Indes. | Testa antice lateribusque quinque dentatatis ; carpis manibusque inermibus. Portunus holsatus. Fabr. Supplem. entom. syst, pag. 566, n° 12. La description de Fabricius est incomplette, et ce n’est que par son silence que je présume qu’il n’a pas vu de pointes aux dernières articulations des bras; car ce n’est que par des caractères négatifs qu’on peut bien distinguer cette espèce de la précédente. (1) Têt lisse; bras épineux; mains ovées, angu- leuses ; carpes unidentés. T'esta lævi, brachiis spinosis , manibus ovatis, an- gulatis, carpis unidentatis. Portunus feriatus. Fab. Suppl. entom. syst. p. 366; n° 10. — Cancer feriatus. Lan. Syst. nat. edit. 12, tom. 1, pag. 1045, n° 25. — Rumph. Mus. tab. 6, fig. P, suivant Linnæus. Cependant à en juger d’après la figure, les côtés du corselet ont chacun six dents, dont celle qui est près des yeux est échancrée. La phrase spécifique du portune porte-croix de Fabricius pourroit même 14 HISTOIRE 5. PORTUNE PORTE-LANCE; portunus lan- cifer (1). I] se trouve dans la mer Pacifique. 6. PoRTUNE ocELLÉ; portunus ocellatus (2), 11 se trouve dans la mer qui baigne la mer Septentrionale. + + Côtés du corselet ayant chacun six dents (le front en a ordinairement huit ). 7. PORTUNE PORTE-CROIX ; DOrtunus cru- cifer (3). Il se trouve dans l'océan Indien. s’y appliquer ; mais la figure de Ruaimphius nc pré- sente pas de croix sur le têt. Herbst a copié cette figure, tab. 7, fig. b2; il nomme celte espèce portune à six dents , portunus sex dentatus. (1) Tèt un peu tuberculé, avec une épine de chaque côté ; front à quatre dents; pattes antérieures rayées. Tésta tuberculat a, utrinque unispinosa ; fronte qua- dridentata ; p«dibus anticis linedtis, | Portunus lancifer. Fàb. Sup. ent. syst.'p. 566, n° 11. (2) Têt ponctué de roux ; front tridenté. Testa rufo-punctata; fronte'tridentata. Cancer ocellatus. Herbst, Canc. pl: xLrx., fig. 4. (3) Têt presque uni-, roux, avec une croix a mieu: et des lignes pâles. | Teste sublævi , rufa, cruce media lineisque rés dibus pallidis. Portunus crucifer. Fab, Suppl. entom. syst. p. 564, n°2. — Herbst , Canc.tab. 38 »üg. 1,.et tab. 6, fig. 35. D ES P'O'R'TUNES. à% 8. PoRTUNE LUCIFER ; portunus lucifer (1). 9: PORTUNE ANNELÉ ; portunus annulatus (2): 10. PORTUNE BIGARRÉ ; poriunus varie- gatus (5). 11. PORTUNE SOYEUX ; poriunus holoseri- ceus (4). Ces quatre espèces se trouvent dans l’océan Indien. (1) Têt presque ‘uni, roux, avec quatre grandes taches pâles. ; . Testa sublævi ,rufa , maculis quatuor magnis palli- dis.— Portunus lucifer. Fab. Sup. ent.syst. p.564,n°3. (2) Têt presque uni; pattes avec des anneaux -wiolets. | T'esta sublævi ; pedibus violaceo annulatis. Portunus annulatus. Fabr. Supplem. entom. syst. pag. 564, n° 4. — Herbst, Canc. pl. xzix , fig. 5. (5) Têt pubescenit, rugueux ; une dent plus longue de chaque côté ; doigts blancs. T'esta pubescente rugosa ; dente‘utrinque longiori; digitis albis. Portunus variegatus. Fabr. Supplem. entom. syst. pag. 564, n° 5: (4) Têt pubescent ; cuisses des pattes antérieures tridentées; doigts roux. | Testa pubescente; femoribus anticis tridentatis; disitis rufis. | Portunus ed Fab. Supplem. entom. Syste Ps: 365 , n°? "6. 0» : HISTOIRE 12. PORTUNE TRONQUÉ ; portunus truncatus(i). Même habitation. + + + Têt ayant de chaque côté neuf dents. 13. PORTUNE DE TRANQUEBAR ; pPoriunus tranguebaricus (2). On le trouve dans les mers des grandes Indes. Il est bon à manger. 14 PORTUNE PÉLAGIQUE ; portunus pela- gicus- (Sr Il se tient parmi les fucus de l'Océan. Fabricius appelle bras les cuisses des pattes anté- rieures. Cette espèce a des rapports avec le crabe nageur d'Herbst, pl. xz, fig. 1. Thorace lævi, lateribus sex dentatis , rubro granulatis , fronte octo dentata, chelis Mtoniiet rubro granulatis, RTE rubro faces punctatis. (1) Têt pubescent ; cuisses des pattes antérieures bidentées; doigts blancs. Testa pe: Jemoribus anticis bidentatis : digitis albis. — Portunus truncatus. Fabr. Supplem. entom. syst. pag. 365, no #. (2) Têt lisse ; dents latérales de la même grandeur; front quadridenté. Testa lævi ; dentibus lateralibus æqualibus; fronte hédridinta: Portunus tranquebaricus. Fabr. Suppl. entom. syst. pag. 366, n° 13. (3) Têt lisse ; ; dents postérieures 2e an ou plus PoRTUNE SERRES PORT PUNES 15. PORTUNE SANGUINOLENT ; porunus san- guinolentus (1). Il habite l’océan Indien. 16. PORTUNE DÉFENSEUR ; portunus defen- sor (2). Il se trouve dans la mer du Sud. grandes ; mains anguleuses et prismatiques; front à six dents. Testa lœvi ; dentibus posticis lateralibus majoribus; _manibus angulato-prismaticis; fronte quadridentata. Portunus pelasicus. Fabr. Suppl. ent. syst. p. 367, n°14. — Cancer pelagicus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. L, pag. 1042, n° 2. — Rumph. Mus. tab. 7, fig. À. — De Géer a mal rendu dans sa figure les pattes antérieures; les mains yÿ paroissent unies. Herbst en donne la figure , pl. vr11, fig. 55. (1) Têt lisse, avec trois taches sanguines sur le dos; dents postérieures latérales, plus grandes. | M lœævi, maculis tribus dorsalibus sanguineis; dentibus posticis lateralibusque majoribus. | Portunus sanguinolentus. Fabr. Supplem. entom. system. p. 367, n° 15. — Flerbst, Canc. tab. 8, fig. 56 et 57. (2) Têt lisse; front à quatre dents, dont les deux du milieu très-courtes ; les FER postérieures des côtés du têt plus courtes. Test lævi; fronte dentibus quatuor, intermediis brevissimis ; testæ posticis lateralibus brevioribus. Portunus defensor. Fabr. Supplem. entom. syst. p. 567, n° 16. JIns. Tome VI. B 16. HISTOIRE 17. PORTUNE EN HACHE; porlunus has- tatus (1). Il se trouve aux îles de l'Amérique. 18. PORTUNE ARMÉ; portunus armiger (1). Il se trouve dans la mer du Sud. (1) Têt ridé; dents postérieures latérales, plus grandes; front à quatre dents égales. Testa rugosa, dentibus posticis lateralibtus majo- ribus ; fronte SRE quadridentata. + Portunus hastatus. Fab. Suppl. entom. syst. p. 367, n° 17, — Cancer RASEGE ee Lin. Syst. nat. tom. Ï, p- 1046, n° 59. L'espèce de Linnæus ayant été trouvée dans la mer Adriatique, et n'ayant pas été complettement décrite, il peut y avoir du doute sur l’identité du portune en hache de Fabricius et du crabe du même nom spécifique. Seroit - ce le cedo - nulli d'Herbst, pl. xxx1x ? Il est verd, tacheté de jaunâtre; le front a quatre dents; les bras sont épineux. (2) Têt presque lisse; dent postérieure de chaque côté plus grande ; front à cinq lobes; bras dentés de part «et d'autre. Testa sublævi , Hé es posticis lateralibus maj o- ribus ; ; fronte quinque loba; brachiis utrinque spinosis. Portunus armiger. Fabric. Supplem. entom. syst. p. 508 , n° 18, DES PORTUNES. 19 19. PORTUNE GLADIATEUR ; portunus gla- diator (1). ÿ Dans les mers de l'Asie. 20. PORTUNE HASTATOÏDE; pDortunus has- tatoïdes (2). Il se trouve dans l'Océan indien. 21. PORTUNE TENAILLE; portunus forcaps (3). Il se trouve dans l'Océan. (1) Têt dentelé; dents postérieures des côtés plus grandes ; mains tachetées de sang. Testa tomentosa ; dentibus posticis lateralibus ma- joribus; manibus sanguineo maculatis. Portunus gladialor. Fabr. Supplem. entom. syst. p. 568, n° 19. Il a de l’affinité avec le crabe réticulé d'Herbst , pl. L. (2) Têt duveté, inégal; dents postérieures Jaté- rales plus grandes , avec une petite dent derrière chacune d'elles. T'esta tomentosa ; dentibus posticis lateralibus ma- joribus poneque utrinque dente minuto. Portunus hastatoides. Fabr. Supplem. entom. syst. p. 568, n° 20. — Ses mains sont blanches et sans taches. (3) Tet lisse; dents postéricures latérales plus grandes ; doigts très-longs, filiformes. B 2 20 HISTOIRE: 22. PORTUNE PONTIQUE; poriunus pon- ticus (1). T1 se trouve dans l’océan Indien. Testa lævi ; dentibus posticis lateralibus majoribus ; digitis longissimis filiformibus. Portunus forceps. Fabric. Supplem. entom. syst. p. 368, n° 21. (1) Têt ridé; dents postérieures latérales plus grandes ; mains filiformes ; doigts courts. Testa rugosa ; dentibus posticis lateralibus majo- ribus : manibus filiformibus ; digitis brevibus. Portunus ponticus. F'abric. Supplem. entom. syst. p. 568, n° 22. Rem. Le crustacé, figuré par Pison sous le nom de ciri, pag. 76, est un portune qui semble être voisin du portune sanguinolent où du pélagique. DES MATUTES. 21 S'TRVE ME CENIE E MATUTE, matula. (PL XLIV.) Jr paroît bien dificile de trouver quelques rapports, même éloignés, des crustacés de ce genre avec l'aurore (1); le nom de matute est cependant celui que l’on donnoit soit à l'étoile du matin, soit à ces premiers rayons de lumière qui chassent la nuit et annoncent Varrivée de l’astre du jour, soit encore à la déesse qui préside à l’aurore elle-même; les personnes qui veulent trouver dans les dénominations un sens qui nous rappelle quelque propriété des objets auxquels elles ont été affectées auront beau jeu de criti- quer ici Fabricius ; mais comme nous pensons avec lui que l’on peut employer des noms anciens abandonnés , nous serons pour les (1) Un de mes amis, Savigni , qui enrichira bientôt la Zoologie des belles découvertes qu’il a faites en Egypte, en Syrie, sur les bords de la mer Rouge» me disoit à ce sujet que la couleur rouge des crabes cuits pouvoit avoir donné lieu à cette application du mot maiute où aurore, B 3 22 HISTOIRE matutes; nous ne sommes que fâchés de voir que l’entomologiste de Kiell ne s'est pas réservé un nom qui excile dans notre ame des idées agréables, pour un genre d'insectes élégant par ses formes et par ses couleurs ; falloit-il qu'un crustacé obscur füt appelé aurore ? Par la manière dont Fabricius décrit les caractères de ce genre , lon est porté à croire quil n'a vu aux matutes que deux antennes, celles du milieu qui sont cachées dans une fossette. Les latérales sont en effet très-pelites, et on ne les découvre que par un exainen très-attentif. 11 y a une fort grande ressemblance entre les portunes et les matutes. La seule diffé- rence importante consiste en ce que ceux-là n'ont que les pattes de la dernière paire en pageoire, et que ceux-ci les ont toutes figurées ainsi, à l'exception des antérieures. De Géer a décrit le premier l'espèce qui a servi de type au genre; il l'appelle crabe à paites plattes. Le contour de son têt est presque circulaire , avec les côtés anté- rieurs finement dentelés, et ayant de chaque côté, au point où se terminent les dentelures, une longue épine droite et horisontale. Les antennes sont à peine visibles ; les yeux L DES MATUTES. 23 sont placés dans des cavités qui se trouvent au bord antérieur du têt. Les palpes extérieurs ne sont pas tout à fait semblables à ceux des portunes; le second article de leur tige interne va en pointe et n’est pas arrondi comme celui de ces derniers. Les pattes antérieures ou bras sont à ar- ticles angulaires, relevés en dessus et aplatis en dessous ; leurs serres sont ovales, courtes, grosses, avec les doigts courts. Les quatre autres paires sont terminées par un article très - mince, plat, en forme de petite feuille ; celui des pattes des se- conde , troisième et quatrième paires est pointu au bout , avec une arête longitu- dinale au milieu; mais l'article de l’extré- mité des dernières pattes est circulaire ou arrondi dans son contour; la lame des pattes des troisième et quatrième paires est plus pelite et proportionnellement plus étroite que la lame terminalé des autres. L’individu observé par De Géer étoit une femelle. Sa queue est triangulaire, mais ar- rondie et un peu découpée sur ses bords ; ses œufs sont extrêmement petits, ronds, très-nombreux, attachés par des filets presque invisibles à cause de leur finesse, d’un blanc B 4 24 HISTOIRE sale et formant une masse considérable qui s'étend sur une partie du thorax. : Il est à présumer que les matutes isèut mieux que les portuues. [ls appartiennent aux pays chauds des deux continens. Ce genre est peu nombreux. 1. MATUTE VAINQUEUR ; mafuta victor (1). Il se trouve sur les côtes du Malabar, et même en Amérique suivant quelques auteurs. 2. MATUTE PLANIPÈDE ; matuta planipes (2). Il se trouve dans l’océan Indien. (1) Têt ponctué par-tout. Testa undique punctata. Matuta victor. Fabr. Suppl. entom. syst. p- 369, n° 1. — Rumph. Mus. tab. 7, fig. S. — Seba le dit agréablement mélangé de rouge, de jaune et de blanc, tom. IIT, tab. 20, fig. 10 et 11. — Herbst, tab. 6, Fig. 44, et tab. 48 , fig. 6. 11 l’appelle cancer lunaris. — De Géer, Ins. Mém. tom. VII, p. 427, pl. xxv1, fig. 4 et 5. (2) Têt strié postérieurement. Testa postice striata. Matuta Krétsts Fabric. Supplem. entom. syst. p: 569, n° 2 Remarg. Bosc a fait une espèce , sous le nom d’ap- pendiculée , du matute d’Herbst, pl. xzvur, fig. 6. ) TXL, FE 1° 24. TS ES De deve del , JB,Ractrne d, 1. MATUTE VAINQUEUR. Z.OCYPODE RURICOLE DES: MATUTES. 25 B. ViciLANs; vigiles. l Le têt des malacostracés de cette division est d’une figure plus ou moins carrée; dans les uns l’extrémité postérieure est un peu plus étroite, les angles antérieurs sont ar- rondis : c’est alors une sorte de figure en cœur ; dans d’autres, tous les angles sont mousses ou arrondis, et le têt paroît presque orbiculaire; mais la plupart ont cette enve- loppe carrée ou rhomboïdale. Les organes de la vue différent de ceux des cancerides précédens , ou par leur in- sertion, ou par la longueur de leur pédon- cule. Sont - ils d’une grandeur ordinaire, vous les voyez insérés près des angles anté- rieurs du têt ; sont-ils insérés près du milieu du front, leur pédoncule, dans cette circonstance , est fort alongé, et l'œil veri- tablement correspond toujours aux angles antérieurs du têt. Le pédoncule fait quel- quefois une saillie par de là l'œil, comme dans l’ocypode cératophtalme. - I résulte que ces animaux ont une plus Ne pouvant en juger d’après de seules figures, je différe de prononcer, et je réunis provisoirement le matute appendiculé au matute vainqueur, 26 ne MTS T'OLRE grande facilité que les autres à découvrir fes objets. Ils en ont en effet besoin, car ils vivent pour la ‘plupart sur le rivage de la mer, et souvent même à une grande dis- tance d'elle; voyageurs par leur nature, et sur terre, is ne pourraient échapper aux dangers qui les menacent , si la Naiure, en feur donnant une organisation plus parfaite du côté de la vue , n’avoit aidé leur pré- voyance. Fel a été le motif qui n'a déter- né à nommer ces animaux les vigilans. On trouve ic1 quelques variétés dans les mœurs : les ocypodes, les grapses vivent plus habituellement hors de l’eau ; les crustacés des autres genres se tiennent dans les eaux de la mer, ou même dans les rivières; les podophthalmes ont leurs pattes postérieures en nageoire, et doivent comme les portunes nager avec facilité ; les porcellanes, les pin- nothères sur-toul sont composés d'animaux fort petits ; ils se garantissent en se tenant parmi Îles plantes marines, ou en se ren- fermant dans des coquilles bivalves. Les anciens ont connu ces derniers et les appeloient du même nom pinnothère. DES OCYPODES. 27 — SEPTIÈME GENRE. OcyProDpE; ocypoda. (PL XLIV, XLV et XLVI.) Lx nom d’ocypode , qui vient de deux mots grecs, dont le sens est pieds célères, répond presque à celui que ces mêmes grecs avoient donné à ces animaux. Il les appe- loient Aippoe , ou cavaliers , crabes coureurs. Hs courent réellement si vite, qu’un homme bon marcheur a de la peine à les atteindre. Le genre des ocypodes est peu distingué de celui des crabes, si on se borne à prendre les caractères des instrumens de la mandu- cation. Aussi Fabricius a-t-il mis dans le second de ces genres plusieurs crustacés qui appartiennent au prenner, comme quelques- uns de sa seconde division , et tous ceux de la troisième. I! est bien facile de distinguer les ocypodes des crabes, à leur forme plutôt carrée qu’en segment de cercle ; à la longueur du pédon- cuie de leurs yeux, ces deux organes occu- paut ensemble la majeure partie de la lon- gueur du bord antérieur du têt; et en troisième lieu à linflexion du milieu de ce 28 HISTOIRE bord ou le front, qui n’est pas droit, de même que dans les crabes, mais qui se rabat presque carrément. Je remarque dans les ocypodes deux ports un peu différens ; les uns ont le têt bombé, arrondi ou même renflé aux angles anté- rieurs ; sa figure a des rapports avec celle d'un cœur ; les yeux n’atteignent pas tout à fait les extrémités latérales du devant du têt ; dans les autres le corps est plat ou peu bombé , presque carré ou rhomboïdal ; il diminue un peu et insensiblement de lar- geur vers la queue ; les yeux répondent aux angles du bord antérieur du têt. C’est d’après ces considérations que nous partagerons les ocypodes en deux. L'inflexion du front ne permet pas sou- vent de découvrir les antennes intermé- diaires , qui sont essentiellement de la même conformation que celles des crabes ; les laté- rales sont insérées sous la base du pédoncule des yeux , et fort petites. Les paites sont semblables, pour le nombre et la forme de leurs parties , à celles des crabes ; les premières où les bras offrent souvent une énorme différence dans la grandeur de leurs mains ; une de ces pinces, soit la droite, soit la gauche, car cela varie DES OCYPODES 9 dans la même espèce, est quelquefois plus longue que le corps, et terminée par des serres très-grandes. Les pattes de la seconde paire sont un peu plus longues que celles des troisième et quatrième paires, qui sont presque égales ; les dernières sont les plus petites et placées un peu au dessus de celles qui les pré- cèdent. L’extrémité postérieure du corps est proportionnellement plus épaisse que dans les crabes; la queue, pour s'appliquer sur le thorax, fait un angle plus ouvert que celle de ces crabes, d’où il résulte que les pattes, l'animal étant mis à plat, sont successivement couchées les unes sur les autres, à l’exception des dernières qui se rapprochent davantage du dos. Les: tarses sont comprimés, aigus, et leur extrémité me semble, à en juger d’après les exem- plaires que j'ai sous les yeux, moins dure et moins en crochet. Bosc, qui a observé des ocypodes en Caroline , rapporte que ces cruslacés se voient en quantité immense, sur le bord de la mer ou des rivières dans lesquelles la marée remonte. « Dès qu’un homme, dit-il, ou un animal paroît au milieu d'eux, 30 HISTOIRE ils redressent leur grosse pince, la présentent en avant , semblant le défier au combat , et se sauvant en courant de côté, mais en conservant toujours la même position. Leurs trous sont si nombreux dans certains en- droits, qu'ils se touchent. Ils sont cylin- driques , ordinairement obliques et très-pro- fonds. Rarement plusieurs individus entrent dans le même, excepté quand ils sentent le danger trop pressant. Ils ont un grand nombre d’ennemis parmi les loutres, les ours , les oiseaux, les tortues , les alliga- tors , etc.; mais leur multiplication est si considérable , que la dévastation que ces animaux font parmi eux n’est pas sensible. Ils ne craignent point l’eau qui les couvre quelquefois ; mais ils ne cherchent pas à y entrer, et jamais ils n’y restent long-tems, de leur gré, si ce n’est peut-être pour faire leurs petits. & Bosc a vu les femelles garnies d'œufs dès le mois de mars , mais il n’a jamais trouvé de petits du premier âge. Il faut qu'ils restent dans l’eau ou dans la mer pendant l’année de leur naissance. Les mâles se distinguent des femelles , paree qu’ils sont plus petits , plus colorés, et que leur queue est triangulaire. Il n’est pas vrai, comme le DES OC YP 0 DES. % dit Gronovius , que la grosse palte à gauche dénote le mâle ; Bosc s’est assuré qu’elle varioit de position dans les deux sexes. Ces crustacés sont carnassiers. Le même naturaliste a vu des ocypodes appelans se porter en foule sur des charognes , les cou- vrir, et en disputer les lambeaux aux vau- tours. 11 est difficile de concevoir comment ils peuvent trouver une nourrilure sufh- sante, élant en aussi grand nombre. La marée montante , comme le conjecture Bosc, peut leur apporter des déjections de la mer, et qui sont mangées trop rapidement pour pouvoir être aperçues de l’observateur. Les ocypedes passent l'hyver au fond de leurs trous , qui se bouchent presque tou- jours, de manière qu'ils sont obligés de les rouvrir au printems, lorsqu'ils sont sollicités à revenir jouir de la lumière par la chaleur de l’astre du jour. Il est difficile de les sur- prendre à l'instant où ils se creusent leurs terriers, et Bosc n’est jamais parvenu à les voir dans ce travail. L'espèce désignée sous le nom FRE lante, socans, a besoin d’être épurée, des auteurs y ayant rapporté plusieurs ocypodes qui ne se ressembloient spécifiquement que par la grandeur d’une de leurs pinces. 32 HISTOIRE Bosc a également étudié les mœurs des ocypodes dont les pinces ne diffèrent pas entre elles. Ils vivent de même, presque toujours, hors de l’eau, sur les bords de la mer ou des rivières où remonte la marée; ils se creusent dans le sable des trous presque semblables à ceux des précédens. Ce natu- raliste rapporte qu’une espèce de ces ocy- podes va à l’eau tous les jours, mais qu’elle n’y reste pas long-tems; elle se nourrit prin- cipalement des corps marins rejetés par les flots sur la plage. Si elle craint quelque danger , elle se sauve, en marchant de côté, dans son trou avec tant de rapidité qu'il a été long-tems à l’apercevoir, sans pouvoir se faire une idée de l’objet qui fuyoit devant lui, et qu'enfin il a fallu toute la vitesse de son cheval pour s'en procurer quelques exemplaires, encore après plusieurs courses inutiles. Pline dit aussi que lon trouve sur les côtes de la Syrie des crabes qui courent avec une telle vitesse que les hommes ne peuvent les devancer. Olivier a rapporté de : ce pays une espèce d’ocypode qui pourroit bien être celui de Pline; elle est remar- quable par un faisceau de poils qui termine le pédicule de ses yeux. P Les habitans des Antilles appellent les ocypodes, \ D ES 20C; Y PODES. 33 et, à, ce ab, je crois, tourlpurous. Ç’ est aux ocypodes .à têt bombé, qu’il faut spéciale- ment; rapporter les crustacés connus; SOUS ces deux. dernières. dénominations. : «Les crabes bjanches (Hist. mat. des Ar tilles) sont ioutes blanches, et,se. tiennent aux pieds, des arbres, .au bord, dei la nier , dans des trous qu’elles se creusent et où elles se retirent comme des lapins. Ces, espèces sont les plus grosses de toules celles qui sont connues; il y.en à, dont, les. mains sont aussi grosses qu’un œuf, et dont. la chaix.est aussi délicate.que celle des. écrevisses de rivière. Ces crustacés se montrent rarement le jour; mais ils. sortent en bandes, pendant la nuit, de leurs retraites ,. pour aller man- ger sous les, arbres, et c’est aussi alors qiwfon va les prendre à la lanterne ou au:flam- beau. Ils se plaisent davantage dans les en- droits marécageux près des bords de la mer, sous les palétuviers ou sous d’autres arbres. Quand on fouille dans la terre ou dans le sable pour les surprendre , on les trouve tou- jours ayant la moitié du corps dans leau». On distingue trois sortes de tourlourous , qui différent en grosseur et en couleur. Les plus petites sont celles auxquelles on donne Ins. Tom£ VI. C 54 HESTOÉRES plus particulièrement ce nom. Leur. tèt est rouge, marqué d’une tache noire; leür chair est d’un goût assez agréable; rhaïs ; ‘comme le ‘corps en’ renferme peu, qu'il “ÿ: a beau- coup à éplucher ; que Poñ croit que ces ani- maux provoquent la dissenterie; on ne à técherché que par nécessité. ca | ‘Bosc dit que, parmi les crustacés’ fossiles delà France, on rencontre tréstfréquém= inënt l’ocypodé t'ähiolaire ; d'est, jé présumé, une faute typogitphique, car il #’ÿ°a pas d'ocypode qui pôïte ce hom: spécifique ; il a voulu parlér' d’üne leucosie; et éfective: ment: l’on'trouve, à l'article leutosia! cra= riolaris, dans Fabricius; Séppl. * entomol, pag. 560 : habitat ad littord malabarica ubi et frequens petrificatus invehilur. * Les crabes peints} dont les ‘niœurs sont si curieuses, sont des CE 0 € DE RS: * Fét bombé, en cœur; extrémités des yeux n'at- « teignant pas ses angles antérieurs. | ‘(Toutes les espèces dé cette division sont buses * Les espèces qui forment cette division DE DICONTIFÆO DES. 35 s'éloignent un peu de celles de la seconde ; non seulement par la forme du corps et leurs yeux proportionnellement plus courts, mais encore par leur manière de vivre. Il paroît qu’elles habitent presque toujours l'intérieur des terres, à une certaine dis- tance de la mer, où elles ne se rendent que comme les grapses, à la ponte des œufs. On m'a assuré qu’elles se plaisoient sur-tout dans les cimetières, et qu’elles s’y creusoient des terriers profonds. Le choix de ces loca- lités nous indique suffisamment la nature carnassière de leurs habitudes. Ces animaux he sortent que vers le soir pour aller bu- tiner; leurs excursions se font en troupes; ils marchent très-vîte, souvent de côté, et élevant en l'air leur bras le plus long. Les européens et les naturels du pays vont à leur poursuite, leur chair étant assez bonne. 1. OcYPODE RURICOLE ; ocypode ruricola (1). On le trouve en Amérique, entre les deux tropiques et dans leur voisinage , sui- (1) Tèt régulièrement bombé, sans rebords; im- pressions dorsales courtes, confuses; carpes et mains pen muriqués ; tarses à arêtes épineuses. : Teste sensim .elevata , inmarginata ; lineis dors@= C 2 36 > 3H IS TOIR E | vant les auteurs. Peut-être n’habite-t-1l que les lieux voisins de la ligne. 2. OcYPODE TOURLOUROU; ocypode tourlourou (1). Il se trouve à Saint-Domingue. libus impressis, brevibus, confusis;, manibus carpisque | parum muricalis ; tarsis angulato-spinosis. Cancer ruricola. Lin. Syst. nat. edit. 12 ,tom. 1, p. 1040, n° 11. — Fabr. Suppl. entom. syst. p. 339; n° g1. — Guanhumi. Pis. Bras. p.77. — Herbst, Canc. pl. 1v, fig. 57 , var. Cette espèce est grande ; son têt a trois pouces et au delà de longueur ; elle est ordinairement d’un jaune très-pâle, presque blanchâtre , quelquefois lavé de rougeâtre ; les bras n’ont que peu d’élévations en forme de dents; dans les individus que j’ai vus, le droit étoit le plus grand ; le carpe est lisse, avec une petite dent interne; les doigts de la main droite ont intérieurement une dent plus forte; le dessous du corps offre des poils noirs ; les cuisses sont unidentées én dessus; les pattes sont moins velues que dans l’ocypode en cœur, La figure de De Géer , citée par Fabricius, est celle d’un grapse, La seule figure de Seba, qui convienne à cette espèce, est celle du n° 5 , pl. xx, tom. III. — Le n° 4 appartient à l’ocypode en cœur. | (1) Têt régulièrement bombé, sans rebords , avec une ligne imprimée et longitudinale au milieu du re SL .xLvr. ; LEP. à De Jeve dé , ZA.Ractre d', 1.PODOPHTHALME CPTREUX ST: Parke andertoure de S'O7 COTPS Due et Les.sottd ’ - » .OEFYPODE - DES OCYPODES. 3 3. OcYPODE EN CŒUR, ocypode cordata (1). Il se trouve à Cayenne, à Surinam: front , et deux autres latérales, dorsales et réunies au bout ; mains presque unies ; tarses à crêtes épineuses, Testa sensim elevata, immarginata.,. linea longi- tudinali frontis in medio impressa, aliisque duabus lateralibus dorsalibus apice connexis ; manibus sublæ- vibus ; tarsis angulato-spinosis. Herbst, Canc. tab. 49, fig. 1 ; et tab. 20 , fig. 116. Le tèt de cette espèce n’a guère que dix-huit lignes de longueur ; il est jaunäire , lavé de rougeäâtre en dessus , ainsi que sur les pattes, et plus aplati que celui du précédent. Le sillon qui se voit an milieu du devant du têt distingue assez cet ocypode. Le bras droit est un peu plus grand que l’aatre : ils sont l’un et l’antre, à partir de la seconde articulation , assez lisses ; les carpes ont trois ou quatre petites dents au côté interne. Les doigts sont coniques, dentelés iné- galement. Les pattes sont peu velues. Le tèt est quelquefois en entier d’un rouge fonce. (Herbst, Canc. tab. 3, fig. 56.) (1) Tèt fortement bombé sur les côtés, avec un petit rebord et deux lignes longitudinales imprimées, longues, réunies au milieu; bras muriqués; pattes hispides; un des pouces ayant une dent plus forte. Testa lateribus valde elevata , submarginata , lineis duabus longitudinalibus, impressis , elongatis , medio connexis ; brachiis muricatis ; pedibus hispidis ; police uno dente validiori armato. Cancer cordatus. Lin, Syst, nat. edit. 12,.tom.Ï, C5 58 MHMAIiSTOÏIRE 4. OcYPODE FOUISSEUR ; ocypode fossor (1). Il se trouve à Cayenne. D. 1039 , n° 4. — Éjusdem, uca, pag. 1041, n° 13. 2 Seba, tom. HI, pl. xx, fig. 5. — Herbst , Canc. tab. 6 , fig. 58. — Uca una 1. Pis. Bras. p.76. Le dos est marqué de déux lisües imprimées, qui s'étendent jusqu'au bord postérieur, et qui sont réu- nies au milieu par une autre ligne imprimée, ce qui forme la leitre H. Les bras, dont le gauche est plus g'and , ont inférieurement deux rangs de fortes pointes ; les pattes sont fort velues, avéc les tarses à plusieurs arètés, mais sans dentelures. Le corps est d’un quart plus petit que l’ocypodé rüricole, d’un jaune blanchäâtré , lavé de rouge. La poitrine ést lisse. (1) Têt fortement bombé sur les côtés, sans rebords, avec deux lignes longitudinales, imprimées , longues, réunies vers leur milieu; bras muriqués; pattes his- pides ; doigts également dentés. Testa lateribus valde elevata , submaärginata , liners duabus longitudinalibus impressis, elongatis, medio connextis ; brachiis muricatis ; as hispidis ; digitis æqualiter dentatis. Cette espèce est un peu plus petite que la précé- dénte, à laquelle elle ressemble béaucoup : elle est d’an jaune blanchâtre, un peu verdâtre, avec les pattes lavées de rouge. Les bras sont presque égaux ; les mains sont déntelées à la tranche süpérieure , avec deux arêtes de grains où de petits tubercules bien formés sous le doigt inférieur ; l’un des doigts, dans l'espèce précédente, n’en a pas; Ja poitrine est granulcusc, DES:OGYPODES. % # *, Têt plat, peu bombé , :erdinairement rhom- _ boïdal ; extrèmité des. yeux atteignant ses angles antérieurs. Européennes. . 5. OCYPODE FLUVIATILE ; ocypode % | fluviatilis. Fr La partie des crustacés a élé si fort né- glgée que cette espèce, quoique très-com- mune en italie et dans l’Europe méridio- nale, quoique intéressante pour nous, puisque c’est la seule qui vive dans l'eau douce, n’est pas encore bien connue des naturalistes modernes; tout ce qu’on en a dit est tiré de Belon et de Rondelet, Bosc, dans son Histoire des. crustacés ; ; tom. I, pag. 177, a fait de cet animal un crabe. J'ai cru que sa forme et ses mœurs indiquoient plutôt un ocypode. Les figures qu'en ont données Rondeiet et Belon ne sont pas assez semblables pour qu'il n'y at pas encore des doutes à ce sujet. Celle du premier offre en avant du corps deux par- ties distinctes, alongées et assez grosses , qui ne peuvent être que les yeux avec leur long pédoncule. Dans la figure de Belon; le contour du corps est plus arrondi; les yeux ne sont pas. détachés de même, quoique C4 40 HISTOIRE représentés d’ailleurs avec une longueur qui n’est généralement propre qu'aux ocypodes. Le crustacé de ce naturaliste tient un peu, par le dessin, des grapses. Olivier , qui a apporté ce crustacé de la Grèce, nous en donnera avant peu une description , qui ne laissera plus d’incer- titudes. Je me bornerai , en attendant, à rapporter ici ce qu'a dit Rondelet du caïcre de rivière. ("L'rad. franc.) «On trouve beaucoup moins aux rivières de poissons couverts de crouste ou coque dure qu’en la mer. Nous dirons première- ment du cancre lequel on ne trouve point ne en France, ne en Alemaigne; parquoi non sans grand’erreur aucuns au lieu de ces cancres, ce sont des escrevices , aux remèdes auxquels les anciens ont tant loué les cancres de rivière. On en trouve souvent eñ Grèce , en Candie, en Italie, en Sicile. On en trouvé aussi au Nil, selon Ælian, Je lai fait diligemmeéent retirer au vrai, é ‘au naturel , en Italie, comme le voiés ici, parce que j’avois veu autrefois son pourtrait seulement bien éloigné de la vérité. Il s’ap- pelle en grec carcinos pozamios ; en latin, cancer fluviatilis. Tlest de façon de corps semblable au cancre marin , mais il ha la DES OCYPODES. coque plus tendre et plus légière , le corps moins rond , les premiers bras fourchus, plus gros et plus longs pour la grandeur du corps, ainsi les autres quatre pieds de chaque costé. On connoît le masle des fe- melles par la queue serrée contre le corps. Car les femelles l'ont plus large en forme d’escusson pour mieux couvrir les œufs. Les masles l'ont plus étroite. Iz ont la chair douce. Avec le temps 1lz se dépouillent de leurs coques , lors ilz sont plus mols, é fort desirésà Rome pour les tables des papes é cardinaux.f Aucuns les font mourir dans le lait, pour les rendre plus doux. 1Iz se cachent dans la bourbe , pour ce ceux qui les peschent font une fosse à l’entour pour les avoir. Ilz les vendent attachés à une chorde loin l’un de Jautre, car quand :ilz se touchent, ilz se rongent les pieds les uns aux autres. Ce que j'ai expérimenté, Les cancres nourrissent assés et humectent le corps. Pour ce Avicenne les louë fort aux fièvres hétiques cuites avec eau d'orge. Dioscoride , Nicandre, Pline en ont écrit plusieurs choses. Aussi Galien qui dit que les cendres de ce cancre dessèchent, é par la propriété de toute leur substance aident soit à ceux qui sont blessés d’un cluen 42 HISTOIRE enragé, ou toutes seules, ou avec une partie d’encens , cinq de gentiane , dix de ces cancres. Ou bien faut user de ces cendres comme les préparoit Aeschrion , homme fort expérimenté , qui faisoit brusler les cancres vifs dans un plat d’érain ; jusqu’à ce qu'ils fussent réduits en cendres.» ( Hist, des poissons de rivière, p. 155.) Belon nous donne quelques autres parti- cularités de plus. Il nous dit qu’on le mange à Rome les jours d’abstinence, et qu’on les y vend aux gens riches un baioco ; qu'ils:s’é- loignent à une assez grande distance de l’eau , et qu'ils peuvent vivre hors de cet élément une semaine et quelquefois un mois. Les romains les appellent, ainsi que les cancres marins , grancio et granzo, l’éspèce marine à laquelle Belon compare le cancre fluviatile est le crabe ménade. I est de la même gran- deur ; son têt est plus rond, plus épais et plus dur; sa chair est plus délicate. Le front est plus arrondi que celui du crabe ménade, et sans dentelures. Son têt est moins uni, et ses pattes sont plus courtes , mais plus épineuses. Sa couleur est d’un roux noirâtre. On les mange en tout tems, mais ils sont bien meilleurs en été après leur mue, Leur chair est plus abondante dans la pleine lune; DES OICY'PFORDES. 45 elle se réduit presqué à rien lorsqu'elle est près de-sa conjonction avec le soleik - À l’occasion des cancres fluviatiles du Nil , il rapporte, d’après Elien, que ces animaux , prévoyant, avec les tortues, les crocodiles , etc., le débordément de ce fleuve , gagnent, environ un mois aupa- favant , les lieux élevés du voisinage. Dios- coride dit que le castor se nourrit de cancres, de cette espèce probablement. On trouve dans Gesner un article très- long sur le cancre fluviatile. Les arabes le nomment , suivant Avicenne , sarthan ou sarathan. Forskœl décrit un ocypode sous le même nom, et qui est aussi celui que lui donnent à Suez les arabes. 1l est possible que cette espèce soit celle de Rondelet ; mais je ne puis l’assurer , d'autant plus que le mot de sarathan peut être générique ou appliqué par les arabes à plusieurs crabes; de même que nous avons vu, d’après Belon , que les italiens confondent. sous une seule dénomination le crabe ménade et le cancre fluviatile. Dans la figure de ce dernier crustacé, donnée par le même na- turaliste, ainsi que dans celle de Gesner, le têt a sur les côtés antérieurs des dents sensibles ; dans celle de Rondelet on ne voit 4% HISTOIRE que des aspérités , et en eflet , Forskoæl dit; en parlant du cancer sarathan : thorax sub- guadratus , punctis convexis plenus , pol- dicaris , margine supra: acutus , et carina daterali, pone oblique descendente. S'il y avoit eu des dents, cet auteur en auroit probablement fait mention. La figure 61, planche x d'Herbst, n’est qu'une copie. 6. OcYPODE LONGIMANE; ocipode lon= gimana (1). Il se trouve dans la Méditerranée. . 7. OCYPODE ANGULEUX; ocypode an gulata (2). Il se trouve sur les côtes d'Angleterre ; près de Waymouth. (1) Têt lisse, entier ; les angles postérieurs prolon- gès en pointe; les bras très-longs. Testa lævi , integra , angulis anticis spinosis ; pedi- bus anticis longissimis. Cancer rhomboïdes. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, P- 1042, n° 17. — Fab. Suppl. entom. syst. pag. 541, n° 28. Herbst , Cane. tab. 1 fig. 12. (2) Têt lisse ; angles antérieurs bidentés ; bras très= bi Testa lœvi, ad angulos anticos utrinque bidentata; pedibus anticis longissimis. Cancer angulatus. Fabr. Sapp. entom. syst. P. 41, À° 25, — Herbst , Cane. tab. 1 ML: td » De Jeve , / j ZA 1 OCYPODE CERATOPHTHALME pu en dessus , A 2. Le meme vu en dessous 3.O0CYPODE LONGIMANE af mt # Lu DES OCYPODES. 45 | Exotiques. ef 8. OcYPODE APPELANT ; ocypode vocans.\1) Il se trouve aux Indes. (1) Têt entier, ayant plusieurs impressions dor: sales ; l’uu des bras très-grand ; mains unies. Testa integra , lineis impressis dorsalibus ; brachio aléero maximo ; manibus lævibus. Cancer vocans. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, pag. 1041, 0° 14. — Fab. Sup. ent. syst. p.340, n° 24. Il y a certainement ici de la confusion dans la syno- nymie. J’y vois d’abord deux espèces très-distinctes réunies par Fabricius en une seule, et mème une troisième d’après laquelle Linnæus a fait sa descrip- tion. La première est le maracoani de Marcgrave, de Pison; la seconde est le crabe appelant, figuré par de De Géer, pl. xxv1, fig. 12. Dans la première espèce, les mains du bras le plus grand sont certainement très-tuberculées; Linnæus dit cependant qu'elle est unie , lœvis. Dans la seconde le têt est lisse et sans fortes impressions , ce qui ne convient pas au crabe appelant de Linnœæus; à moins donc que ce natura- liste n’ait pas été assez exact dans la description de cette espèce, je n’y trouve ni les caractères du mara- coani de Marcgrave, ni ceux du crabe appelant de De Géer. Peut-être est-il tombé sur une variété da premier ; car d’ailleurs plusieurs des synonymes qu'il cite s’y rapportent très-bien; c’est pour cela que Je me suis déterminé à faire du crabe socans de Linnæus une espèce distincte de ces deux-là ; la phrase a êté 46 KE ESTTOIR E à 9. OCYPODE MARACOANI ; 0cypode mara= coani (1). J1 se trouve ‘dans le contment de l’Amé- rique méridionale. Jen possède un individu , PR de Cayenne par Leblond, qui a rendu des services importans à l’histoire naturelle. composée d’après la description qu ’ilen donne. (Amæ- nit. acad. tom. VI, p. 414. ) (1) Têt entier, avec plusieurs impressions dorsales ; l’un des bras très-granûs; sa troisième articulation dentée ; doigts très-comprimés , l’inférieur graveleux à sa base. Testa integra, lineis dorsalibus impressis ; brachio altero maximo; articulo tertio dentaio ; digitis valde compressis ; inferno basi granulato. Ocypode noir, ocypode heterochelos. Bosc, Hist. des crust. tom. 1, p. 197. — Seba, Mus. tom. JT; tab. 18 , n° 8. — Pison, Bras. p. 77. Le corps de l'individu que je possède n’est pas noir , mais d’un jaune pâle et un peu rougeâtre; les tubercules des bras sont d’un rouge pâle ; : le cha- peron ou la partie du bord antérieur du têt, qui est interceptée entre les yeux, est ici très- petit : les bords inférieurs et saillans de la cavité où sont en- fermés les yeux sont dentelés. La figure de Rumphius , tab. 6 °É sembleroit appartenir à cette espèce; mais les doigts ne sont pas assez grands : peut-être vaut-il mieux le me à l'espèce suivante. | DES OCYPCDES. #% #0. OcYPODE COMBATTANT; ocypode PTE . pugilator (1). ‘se trouve dans l'océan Américain. 11. OCYPODE PLISSÉ ; ocypode plicata (2). _ Il se trouve aux Indes orientales. 12. OCYPODÉ CÉRATOPHTHALME; ocypode et ceratophthalma (3).. ‘11 se trouve dans l'océan: Indien, suivant ES. et ps la Méditerranée. , (1) Têt entier, lisse; l’un . bras très- grand, presque uni. Testa integre, lævi; brachio altero maximo, sub Levi, Ocypode combattant , ocypode pugilator. Bosc , Hist. nat. des crust. tom. 1, p. 197. — Crabe appelant. De Géer , Mém. ins. tom. VIT, pl. XXVI > fig. 12. — Herbst , Er tab. 1, fig. 10. La largeur du chaperon fait presque le tiers de celle du bord antérieur : les mains sont presque unies; les doigts n’ont qu’une petite dent intérieure. (2) Têt uni, avec les angles antérieurs formant une dent, et des plis derrière; mains presque lisses. Testa lœvi , antice utrinque unidentata , poslice pl- cata ; manibus sublævibus. Cancer quadratus. Fab: Suppl.entom. p. 341 , n° 27. Ce crustacé est peut-être un grapse, | (3) Tét crénelé sur ses bords; bras graveleux ; une pointe simple au delà des yeux. 43 HISTOIRE. 13. OcyroDE BLANC; ocypode albicans (x). Corselet presque carré, chagriné , échan- cré sur les côtés du bord antérieur ; les mains ovales , hérissées de tubercules, neo en leurs bords; les pattes garnies de faisceaux | de poils. jou Yeux à long pédoncule. Palpes exté- rieurs de la bouche glabres ; très - blancs. Têt blanchâtre, presque cubique, chagriné Testa marginibus crenatis; brachiis granulatis ; oculis spina simplici terminatis. 5 y Re AS Suppl. éntom. Syst. p- 347, n° 1. — Cancer ceratophthalmnus. Pallas, Spicil. zool. ee 9, pl. v, fig. 7. — Hérbst, Canc. pl. 1, fig. 8. — Cancer saräthan. Forsk. ne qu anim. pag. 85? és Je présume avec Fabricius que cette espèce est le cancer cursor de Linnæus, Syst. nat. edit. 12, tom. de p. 1058; mais il n’y a pas à cet égard de certitude, faute de description. Ce n’est certainement pas sort cancer uca, ainsi que le pense l’entomologiste de Kiell: ( Voyez plus haut.) Peut-être l'espèce de Pallas ébt-èle distincte du cancer sarathan de Forskæœl qui paroît être le crabe cursor de Linnæus. | (1) L'ocypode blanc de Bosc, Hist. nat. des crust. tom. TI, p. 196, pl. 1v, fig. 1 , a une grande affinité avec l’ocypode cératophthalme,, ainsi qu’on le voit par sa descriplion que nous donnons ici. | sur-tout DES'OCY PODES. »% sur-tout en ses bords , et antérieurement en dessous ; les bords très-entiers , excepté celui de devant , quoique sinué sur les côtés, et terminé par une pointe avancée ; queue unie ; pattes onguiculées , aplaties, blanches, fasciculées de poils en leurs bords ; pinces hérissées de tubercules épineux, di- rigés en avant ; le premier article trian- gulaire et épineux sur deux de ses arêtes; le second arrondi et biépineux. La main ovale et dentelée latéralement ; les doigts courts et tuberculés en dedans. Elle se trouve sur les côtes de la Caro- line, où elle a été observée par Bosc qui nous a fourni cette description. 14. OCcYPODE CARRÉ ; ocypode quadrata. (1) 11 se trouve à la Jamaïque. (1) Têt crenelé sur les côtés; mains ayant des aspérités. T'esta lateribus crenatis ; manibus scabris. Ocypode quadrata. Fabric. Sapplem. entom. syst. p. 547, n° 2. Fabricius dit formellement que cette espèce est distinguée de l’ocypode cératophthalme par ses yenx qui sont simples : sans cela on croiroit volontiers que c’est l’ocypode blanc de Bosc. Jns. Tome VI. D 5a HISTOIRE 15. OcYPoDE UuN:; ocypode lœvis. (1) Il se trouve dans l'océan Indien. 16. OcYPoDE NAIN ; ocypode minuta. (2) _ Il se trouve à lle de France. 17. OCYPODE HYDRODOME ; ocypode hydro- doma (5), | 11 se trouve dans la mer des Indes. 18. OcYPODE ORANGÉ ; ocypode aurantia (4). Il se trouve dans la mer des Indes. (1) Têt et pattes lisses ; bras droit plus grand. Testa pedibusque lævibus : brachio dextro majore. Ocypode lævis. Fab. Suppl. ent. syst. p. 548, n° 4. Le corps est brun , avec les pattes fauves; les angles antérieurs du têt sont prolongés en pointe. (2) Têt et pattes lisses : bras égaux. Testa pedibusque lævibus : brachiis æqualibus. Ocypode minuta. Fab. Suppl. ent. syst. p. 548, n° 5. (5) Têt lisse, ayant deux dents aux angles anté- rieurs; carpes unidentés ; des points roussâtres. Testa lœvi , ad angulos anticos utrinque bidentata ; carpis unidentalis ; punctis rufescentibus. Cancer hydrodomus. HHerbst, Canc. pl. x£r, fig. 2. (4) Front large , concave; une dent derrière chaque œil; bras unis; pattes comprimées. Fronte lata, concava ; dente utrinque uno pone ocu= dos ; brachiis lævibus; pedibus compressis. Ocypode aurantia. Herbst, Canc. pl. xzvur, fig. 5. DES OCYPODES. 5f 19. OCYPODE VIEILLARD ; ocypode | senex (1). Il se trouve aux Indes orientales. 20. OcYPODE TRIDENT; ocypode tridens (2), Ïl se trouve aux Indes orientales. On peut mettre avec les ocypodes une Jolie espèce de crustacé , représentée par Rumphius , tab. 10, n° 2. Son têt est presque carré, entier. Les doigts extérieurs de cha- cune de ses mains ont un bouquet épais de poils. Je décrirai plus particulièrement cette Herbst dit que les côtés de son têt sont sans dents ; mais il est évident , par sa figure, qu’il y a une dent derrière chaque œil ; le dos a plusieurs impressions. Cette espèce paroît appartenir à ma première divi- sion des ocypodes. (1) Têt ayant un pli en devant ; carpes armés d’une forte épine ; tarses dentés en scie. T'esta plica antica; carpis spina valida armatis ; éarsis serratis. Cancer senex. Fab. Suppl. ent. syst. p. 3540, n° 22. Je ne suis pas sûr qu’il soit de ce genre. (2) Tèt lisse, tridenté en devant, de chaque côté; front transversal , entier. Testa lævi, antice utrinque tridentata; fronte trans= versa integra. Cancer tridens. Fab. Suppl. ent. syst. p. 340 , n° 23. Je ne suis pas sûr qu’il soit de ce genre. D 2 ba | H TS TFOTR.E espèce dans mon Catalogue raisonné des crustacés du Museum national. Espèces dont la patrie est inconnue. OcYPODE RHOMBOÏDE; ocypode rhombea (1). 22. OcYFODE BOURREAU, ocypode | carnifex (2). 25. OCYPODE PONCTUÉ DE ROUX; ocypode ÿ rufo punctata (3). (1) Têt et mains presque lisses ; angles antérieurs du têt prolongés en pointe; troisième articulation des bras crénelée ; carpes unidentés. T'esta Das Ra lœæviusculis; testæ nr an- ticis in dentem productis ; brachiorum articulo tertio crenalo , carpis unidentabis. Ocypode rhombea. Fab. Suppl. entom. syst. p. 348, n° 5. (2) Têt briqueté , avec des points et des lignes ver-# miculaires très-nombreux , noirs, Testa testacea ; punctis lineisque vermicularibus * numerosisSimis, NIJTIS. Cancer carnifex. Herbst , Canc. tab. 40, fig. r. (5) Tèt bidenté de chaque côté; front à six dents à des points roux. T'esta utrinque bidentata ; fronte he ; ; punctis rufis. Cancer rufo - punctatus. Herbst, Canc. pl. XLvII , fig. 6. Est-ce bien un ocypode ? | DES PODOPHTHALMES. 53 HUITIÈME GENRE. PODOPHTHALME; podophthalmus. (Planche XLVI.) Le type de ce genre, qui a été établi par le professeur Lamarck , dans son Système des animaux sans vertèbres, fait partie de la belle collection des crustacés du museum d'histoire naturelle de Paris. Les yeux de cet animal sont situés au bout d’un pédon- cule très-long; et c’est de là que lui vient sa dénomination de podophthalme. Je Vai placé, à raison de la conformation de ses organes , dans ma division des cancerides vigilans; mais je pense qu'il doit être rangé avec les pélagiens. À l'exception des yeux, il n’y a même pas de parties dans les po- dophihalmes qui différent essentiellement de celles des portunes. Le têt et les pattes sont tout à fait les mêmes; el on ne peut mieux présenter les rapports de ces deux genres qu’en disant que les podophthalmes sont des portunes avec des yeux d’ocypode. Il seroit intéressant de connoître les mœurs D3 54 HISTOIRE des podophthalmes, puisqu'elles doivent ainsi participer de celles des deux genres. On n'en connoît encore qu’une seule espèce , qui est des Indes orientales. . PopDoPHTHALME ÉPINEUX ; podophthaimus Spinosus. Fabricius a décrit cette espèce sous le nom de portune vigilant, portunus vigil. Son têt a environ un pouce et demi de longueur sur deux pouces et demi de largeur. Il est rhomboïdal, avec le bord antérieur beau- coup plus large et presque droit ; sa couleur est rougeâtre ; son dos est inégal ; ses yeux sont trés-rapprochés à leur base, et insérés sur le dessus d’un petit chaperon arrondi ; leurs pédicules sont gréles , logés sous le bord antérieur du têt , dont ils dépassent les angles ; chaque côté antérieur du têt a deux pointes, dont la première beaucoup plus forte ; les bras sont longs. La troisième articulation , ou celle qui précède le carpe, est alongée, biépineuse en dessus et sur le côté postérieur , et a trois épines sur l’an- térieur ; ces épines sont crochues : les carpes sont bidentés; les mains sont alongées, fort anguleuses , avec une épine crochue à la DES PODOPHTHALMES. 55 base et deux autres à l'extrémité supérieure ; les doigts sont courts, dentés inégalement, à dents rougeâtres ; chacun d’eux a une ligne imprimée et ponctuée ; le doigt infé- rieur est un peu plus long, avec la pointe blanchâtre ; les pattes postérieures ont leur lame natatoire unie (1). (1) Portunus vigil. Fabr. Supplem. entom. syst: pag. 363 , n° 1. 56 HISTOIRE nm tnt nstrtlh a ——————————_—_—_— NEUVIÈME GENRE. GRrAPSsE; grapsus. (Pl. XLVIL) Cr genre a été établi par le professeur Lamarck, aux dépens de celui de crabes, et dé l’espèce particulièrement que Linnæus avoit nommée grapsus. Ce nom spécifique est dévenu générique. Les grapses méritent réellement d'être distingués des crabes , avec lesquels les en- tomologistes les ont confondus. L’organisa- tion et les habitudes sont différentes dans les uns et dans les autres. Le corps des grapses est carré, très-déprimé ; le front est droit, rabatitu dans plusieurs ; les yeux, qui res- semblent à ceux des crabes, en occupent les angles latéraux. Les antennes et les ins- trumens de la manducation sont les mêmes dans les deux genres. Les bras des grapses sont proportionnellement plus courts que ceux de ces crustacés; mais leurs serres semblent avoir plus d'aptitude à pincer, ayant souvent leurs extrémités concaves au côté interne et plus élargies. Leurs pattes sont très-comprimées, larges, et l'animal les DES GCGRAPSES 5 porte , à ce qu'il paroït , toujours étendues ; au lieu que les crabes retirent les leurs sous Je corps. Les collections offrent souvent des individus de ces derniers qui sont dans ce cas; mais les grapses que l’on y voit ont toujours les pailes rejetées et étendues sur les côtés. Je crois même qu'il leur seroit difficile de replier sous eux, de même que les crabes , ces organes du mouvement. Leurs tarses sont ordinairement dentés ou épineux sur le côté postérieur. Quant à la grandeur respective des pattes , l’on observe que celles de la première et de la dernière paire sont un peu plus courtes et à peu près égales ; que celles de la troisièine sont les plus | did de toutes , quoique cependant peu différentes des pattes de la seconde. Les grapses doivent l'emporter sur tous les autres crustacés par léur facilité à exécuter des mouvemens de côté et des mouvemens rétrogrades. Leurs habitudes les éloignent encore des crabes. Bosc, qui a vu beaucoup de grapses dans la baie de Charleston, a observé qu'ils se tenoient presque toujours cachés sous les pierres, ou sous des morceaux de bois; et ces objets élant rares dans ce lieu, il étoit sûr de trouver, tous les jours , à la retraite 58 HISTOIRE de la marée , de ces crustacés, sous les corps où il en avoit pris la veille. Il a remarqué qu'ils ne nagent point, mais qu’ils peuvent néanmoins se soutenir momentanément sur l'eau, à raison de la largeur de leur corps et de leurs pattes, et cela par des sauts ré- pétés. Ils font ce mouvement toujours de côlé , tantôt à droite, tantôt à gauche , selon les circonstances. On ne les mange point, non pas que leur chair soit mauvaise, mais parce que les mêmes-plages offrent des crus- tacés plus gros et plus abondans. Le grapse cendré de ce naturaliste ne vit pas positivement sur le rivage. Il fréquente les bords des rivières qu’il remonte, et où il est plus commun que l'espèce sur laquelle Bosc a fait les observations que nous venons de rapporter d’après Ini. Ce grapse cendré est proportionnellement plus épais que le premier. On est sûr d’en trouver d'immenses quantités sous les arbres des marais salés qui sont renversés. Ils s’introduisent même sous l'écorce de dessus , si elle n’est pas trop ad- hérente au bois. Bosc a vu un arbre, mort sur pied, qui en étoit ainsi garni jusqu’à la hauteur d’une toise et au delà. Lorsqu'ils craignent quelque danger , et qu'ils n’ont pas d’abri , ils se sauvent dans l'eau, en mar- DES GRAPISES. chant sur le côté, et en faisant un grand bruit avec leurs paltes. Ils passent l’hyver probablement enfoncés dans la boue, car on ne les voit reparoître qu'en mars; leurs femelles sont alors chargées d'œufs. Il en est de même de l’espèce des bords de la mer. Plusieurs espèces ont le fond de la couleur de leur têt finement et irrégulièrement rayé ou marbré d’un rouge plus ou moins sanguin et éclatant ; cetie dernière couleur domine même beaucoup, notamment sur les pattes. Aussi ces crustacés sont-ils nommés aux Antilles françaises , crabes peints. L'auteur de l'Histoire naturelle des îles Antilles nous raconte de la manière suivante les faits qu'il a recueillis sur les habitudes de ces animaux. « Les crabes de la troisième espèce (1), laquelle tient le milieu entre les deux au- tres dont nous venons de parler , sont les plus belles, les plus merveilleuses et les plus prisées de toutes. Eiles ont bien la même figure que les précédentes; mais, selon les diverses îles et les différens terroirs où elles se nourrissent , elles sont peintes de tant de couleurs, qui sont toutes si helles et si vives, Ge rm me 7e (1) Les deux autres sont le crabe tourlourou et le crabe blanc : voyez ocypode. 2 60 216 TOI RE qu'il n’y a rien de plus divertissant que de les voir en plein jour rôder sous les arbres: où elles cherchent leur nourriture. Les unes ont tout le corps de couleur violette, pa- naché de blanc: les autres sont d’un beau jaune qui est chamarré de plusieurs petites lignes grisâtres et purpurines, qui com- mencent à la gueule et s’éparpillent sur le dos. Il y en a même quelques-unes qui, sur. un fond tanné, sont rayées de rouge, de jaune et de verd, qui leur donne un coloris : le plus riche et le mieux mêlé qu’on le pourroit figurer. On diroit , à les voir de loin , que toutes ces agréables couleurs dont elles sont naturellement émaillées , ne soient pas encore sèches, tant elles sont luisantes , ou qu'on les ait toutes fraîchement chargées de vernis, pour leur donner plus de lustre. » Ces crabes peintes ne sont pas comme Îles blanches, qui n’osent pas se montrer de jour ; car on les rencontre sur-tout le matin et le soir, et après les pluies sous les arbres où elles s'égaient par troupes ; mais incontinent qu'on fait mine de les vouloir arrêter avec une baguette , car il seroit trop périlleux d'y employer les mains, elles font leur retraite sans tourner le das à ceux qui les pour- suivent ; et , en se reculant de côté , elles DES GRAPSES 6 montrent leurs dents, et présentant leurs défenses ouvertes , qui sont ces deux te- nailles ou mordans qu’elles ont à leurs pieds : elles s’en parent tout le corps , et elles les font choquer de tems en tems l’une contre Pautre, pour donner de la terreur à leurs ennemis ; el en cette posture elles gagnent Jeur fort, qui est ordinairement sous la racine ou dans le creux de quelque arbre pourri, où dans les fentes des rochers. » Ces crabes ont cet insunct naturel d'aller tous jes ans, environ le mois de mai, en la saison des pluies, au bord de la mer, se laver et secouer leurs œufs pour perpétuer leur espèce ; ce qu'elles font en cette sorte : elles descendent des montagnes en si grandes troupes, que les chemins et les bois en sont tout couverts, et elles ont celte adresse merveilleuse de prendre leur route vers la partie de l’île où il y a des amas de sable et des descentes, d’où elles peuvent commo- dément aborder la mer. Les habitans en sont alors fort incommodés, parce qu'elles remplissent leurs jardins, et qu'avec leurs mordans elles coupent les pois et les jeunes plantes de tabac. On diroit, à voir l’ordre qu’elles gardent en celte descente , que ce seroit une armée qui marche en bataille. 62 HISTOIRE Elles ne rompent jamais leurs rangs. Et quoiqu’elles rencontrent en chemin, maïi- sons, montagnes, rochers , ou autres obs- tacles , elles s'efforcent de monter dessus, afin d'aller toujours constamment en ligne droite. Elles font halte deux fois le jour, pendant la plus grande chaleur, tant pour repaître que pour se reposer un peu ; mais elles font plus de chemin de nuit que de jour , jusqu'à ce qu'enfin elles soient arrivées au bord de la mer. » Lorsqu’elles font ce voyage , elles sont grasses et bonnes à manger , les mâles étant pleins de chair, et les femelles remplies d'œufs. Aussi en ce tems là on en a provi- sion à sa porte ; et quelquefois elles entrent même dans les maisons, quand les palissades ne sont pas bien jointes, et qu’elles trouvent ouverture. Le bruit qu’elles font durant la nuit est plus grand que celui des rats, et empêche de dormir. Quand elles sont au bord de la mer , après s'être un peu reposées, et avoir considéré la mer comme la nourrice de leurs petits , elles s’approchent de si près qu’elles puissent être baignées à trois ou quatre reprises, des petites ondes qui flottent sur le sable ; puis, s’étant retirées ès-bois ou ès-plaines voisines , pour se délasser , les DES GRAPSES. 05 femelles retournant une seconde fois À la mer, et s'étant un peu lavées, elles ouvrent leur queue, laquelle est ordinairement serrée sous le ventre, et elles secouent dans l’eau les petits œufs qui y étoient attachés ; puis s'étant encore lavées, elles se retirent avec le même ordre qu’elles étoient venues. » Les plus fortes regagnent incontinent les montagnes, chacune au quartier d’où elle éloit partie , et par le même chemin où elle avoit passé ; mais elles sont alors, c’est- à-dire , à leur retour, pour la plupart , si foibles et si maigres, qu’elles sont contraintes de s’arrèter ès -premières campagnes qu’elles rencontrent , pour se refaire et reprendre leur première vigueur avaut que de grimper au sommet des montagnes. » Quant aux œufs qu’elles ontainsi confiés à la mer, après avoir été repousses sur le sable mollet , et échaulfes quelque tems par les rayons du soleil, ils viennent enfin à -s’éclore , et à produire de petites crabes, qu’on voit par millions de la largeur d’un hard gagner les buissons voisins, jusqu’à ce qu’étant fortes, elles puissent se rendre aux montagnes auprès de leurs méres. » Ce qui est plus considérable en ces crabes, est qu’une fois Jan, à savoir après qu'elles 64 HISTOIRE sont retournées du voyage de la mer , elles se cachent toutes en terre durant quelques semaines : de sorte qu'il n’en paroît aucune. Pendant ce tems-là, elles changent de peau ou d’écaille, et se renouvellent entièrement. Elles poussent alors de la terre si propre- ment à l'entrée de leurs tannières, que l’on n'en aperçoit pas l’ouverture. Ce qu'elles font , pour ne point prendre d'air, car, quand elles posent ainsi leur vieille robe, tout leur corps est comme à nu, n'étant couvert que d’une pellicule tendre et déhi- cate , laquelle s’épaissit et se durcit peu à peu en croûle, suivant la solidité de celle qu’elles ont quittée. » Monsieur Dumontel rapporte qu'il a fait creuser à dessein en des lieux où il y avoit apparence qu'il y en eût de cachées, et en ayant rencontré en effet, qu'il trouva qu'elles étoient comme enveloppées dans des feuilles d'arbres, qui sans doute leur servoient de nourriture et de nid durant cette retraile ; mais elles étoient si languis- santes et si incapables de supporter Pair vif, qu’elles sembloient à demi-mortes, quoique d’ailleurs elles fussent grosses, et très-déli- cates à manger. Les habitans des îles les nomment pour lors crabes boursiéres, et les estiment : DES GRAPSES. 65 estiment. beaucoup. Tout auprès d’elles, il voyoit leur vieille dépouille, c’est-à-dire, leur coque qui paroissoit aussi entière que si l'animal eût été encore dedans. Et ce qui est merveilleux, c’est qu’à peine, quoiqu'il employât de fort bons yeux, pouvoit-il reconnoître d'ouverture ou de fente , par où le corps de la bête fût sorti, et se fût dégagé de cette prison. Néanmoins après y avoir pris garde bien exactement, il remar- quoit en ces dépouilles une petite sépara- tion du côté de la queue, par où les crabes s'étoient développées ». On apprête le plus communément ces animaux à la façon des écrevisses. Lorsqu'on veut les accommoder d’une manière plus recherchée et plus délicate, on les fait bouillir ; on fait sortir tout ce qu'il y a de bon dans les paites, on prend cette substance huileuse de l'intérieur du corps qu’on nomme taumales , la matière analogue au foie probablement; on fricasse le tout avec les œufs des femelles, el on en relève le goût avec du poivre du pays et du suc d'orange. On regarde aux Aniilles ce mets comme sc Nous avons dit que l’on étoit dans l’opi- nion que ces animaux se repaissoient quel- Ins. Tome VI. L 66 HISTOIRE quefois du fruit du mancenillier, et que ceux qui mangeoient de ces crabes en étoient dangereusement malades. Quelques per- sonnes prétendent reconnoître les crustacés qui sont dans ce cas, à la couleur noire de leur chair. Tous les crustacés nous parois- sant être carnassiers, nous doutons que ce soit le fruit du mancenillier qui les rende vénéneux, si toutefois ils le deviennent par circonstance. ESPECES. Européennes. 1. GRAPSE APLATI; grapsus depressus (1). 11 se trouve dans la Méditerranée, et dans Focéan Américain. (1) Antennes intermédiaires logées chacune dans une fossette frontale : tubercules du têt sans frange marginale. Antennis mediis utrinque in cavitate frontali insertiss tuberculis testæ margine nudis. Cancer depressus. Fabr. Suppl. entom. ra p- des n° 52.— Herbst, Canc. pl. 111, fig..35 a et b. Je serois tenté de croire. que cette espèce est le cancre jaune ou ondé de Rondelet, Hist. des poissons, p- 495, si la figure qu’il en donne ne s'en éloignoit pas sous plusieurs rapports, comme la forme du bord antérieur du tèt, la longueur des antennes, celle des | LS DES GRAPSES & r Lx À 2. GRAPSE MÉLANGÉ; grapsus varius (1). 11 se trouve sur les côtes de la Méditer- ranée, près de Montpellier ; il m’a été donné par un jeune naturaliste de grande espé- rance , Marcel Serres. bras, etc. : on va juger, par sa description , du fonde- ment de ma conjecture. « Ce cancer est assez grand , comme le cancer d’étang , de mer ou de rivière : il est jaune en cou- leur , au dessus ondé comme un camelot, de là lui avons baïllé le nom. Ceux que j’ai vus de cette sorte ont été pris près Antibes, à l’entour de lPisle Saint- Honorat de Lerins. Je n’en ai point vu de semblables ailleurs. Nous Pavons pourtrait la queue étendue, faite de plusieurs tables. 11 a quatre pieds longs é velus, deux grands bras fourchus, au front deux aiguillons, aux côtés du front autres aiguillons ». Peut-être est-ce une espèce de coryste ? Ce crustacé et le grapse squameux ont un caractère particulier : celui d’avoir les antennes logées chacune dans une échancrure alongée du front, ce qui fait paroître cette partie trilobée. (1) Têt lisse, marbré , avec une ligne imprimée dorsale et transversale ; côtés ayant chacun trois dents; quatre élévations avant le bord antérieur. Testa lævi, marmorata , linea impréssa dorsal, transversa ; lateribus utrinque tridentaëis ; tulerculis quatuor ante marginem anticam. Rondelet a décrit cette espèce sous le nom de cancre x E a © 68 HISTOIRE 3. GRAPSE NAIN; grapsus minutus (1), 11 se trouve dans l'Océan, et souvent sur les fucus. madré , Hist. des poiss. p. 406. « Dedans les rochers près d’A gde se trouve, dit-il, cette espèce de cancre,qui est nommé par moi cancer varius ou marmoratus, c’est- à-dire, de diverses couleurs , ou madré , comme beau marbre ; car il a la coque lisse et fort polie , semée de divers traits de diverses couleurs comme un marbre, ou un jaspe de diverses couleurs : car il a des taches vertes, bleues, noires, cendrées, lesquelles se perdent pour la plus grande part, le cancre étant mort. ll a les bras un peu différens des autres; car la fente des bouts est plus courte, et ces bouts sont plus gros. Il a des enleveures comme aux écrevisses de mer. Deux petites cornes lui sortent du front. Les yeux sont assez loin l’un de l’autre : à côté des yeux la coque est découpée comme une scie. Ils vivent dans les trous des rochers : aussitôt qu’ils voient quelqu'un, ils se cachent au dedans, et se tiennent si fort de pieds, qu’à peine les peut-on arracher. Quand ils sont sans crainte , ils se soleillent sur les rocs. Ils ont la coque plus dure que les autres ». # Le têt de cette espèce n’a guère plus de dix lignes en tout sens : les extrémités des cuisses ont plusieurs’ dentelures ; les carpes sont unidentés. Herbst me paroît avoir figuré cette espèce, pl. xx, fig. 114, sous le nom de crabe marbré , cancer marmo- ratus. Fabricius lui a conservé le même nom. Entom. syst. emend. tom. 11, pag. 450 , n° 39. (1) Têt lisse, très-entier. U4% | | | | - De Jeve de FE 169. 1. GRAPSE APLATI. 2.GRAPSE PEINT . 3. PORCEILANE LARGE="PINCE . 4. LA MEME GROSSIE . D UE OU —_—— DES GRAPSES. 69 Exotiques. 4. GRAPSE PEINT; grapsus pictus (1). Il se trouve dans les îles de l'Amérique méridionale. Testa lævi, inteserrima. Cancer minutus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1040, n° 8.— Fab. Suppl. entom. syst, p. 3543, n° 54. — Herbst , Canc. tab. 2, fig. xxxrtr. Le crabe n° 062 de Gronovius, que Linnæus a rap- porté ici, en differe par son sillon antérieur et trans- versal : aussi Gronovius lui-même a-t-il hésité à prendre son espèce pour le crabe minutus du natu- raliste suédois. Le crabe nutrix de Scopoli ne doit pas être con- fondu non plus avec ce grapse : il appartient ou au geure des porcellanes , ou à celui des pinnothères. Il faut placer ici les crustacés suivans : Cancer mutus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1039, n° 5; cancer pusillus. Fab. Suppl. entom. syst. p. 544, n° 35 ; n’ayant pu étudier ces animaux , je u’en donnerai pas les phrases spécifiques. (1) Tèt plissé postérieurement sur les côtés, bidenté aux angles antérieurs ; quatre plis sur le front ; bras courts , doigts concaves à leur extrémité. Testa postice lateribus plicata, antice ad angulos bidentata ; fronte plicis quatuor ; brachiis brevibus , digitis apice concavis. Cancer grapsus. Lin. Syst. nat. edit.12, tom. T, E 5 70 HISTOIRE 5. GRAPSE ENSANGLANTÉ; grapsus cruentatus (1). Il se trouve dans les îles de l'Amériqie | méridionale. 6. GRAPSE RAYÉ; grapsus strigosus (2). Il se trouve dans la mer des Indes. p- 1048, n° 53. — Fab. Suppl. entom. syst. p. 342»; n° 29. — Seba , Mus. tom. JL , tab. 18 , fig. 5,6. De Géer l’a pris pour le crabe ruricole de Linnæus, tom. VI] ,p. 417 , pl. xxv, fig. 1. Fabricius, entraîné par cette erreur, a faussement cité le synonyme du Réaumur suédois à ce crabe. Linnœæus, en parlant de ce crustacé, rapporte ce que les voyageurs ont écrit sur le crabe peint : c’est sans doute ce qui a trompé De Géer. Herbst représente ce grapse , tab. 3, fig. 33 et 34. (1) Tèt plissé postérieurement sur les côtés , bidenté aux angles antérieurs ; quatre plis sur le front ; bras alongés , doigts coniques. Testa postice lateribus plicata, ad angulos anticos bidentata ; plicis quatuor frontalibus ; brachiis elon- gatis , digilis conicis. Cette espèce a été confondue avec la précédente, Ses bras sont plus longs , plus tuberculés et plus épi- neux ; ses mains sont longues, avec les doigts pointus, et non en cueilleron à leur extrémité. {2) Têt uni, avec des plis latéraux et deux dents à chaque angle antérieur ; deux élévations frontales. DES GRAPSES. 91 7. GRAPSE BIGARRÉ; grapsus variegatus (1}, Il se trouve äux Indes. 8. GRAPSE ÉCRIT ; grapsus litteratus (2). Il se trouve aux Indes orientales. 9. GRAPSE TÉTRAGONE; grapsus tetra- gonus (5). Il se trouve aux Indes orientales. Testa lœvi , lateraliter plicata , ad angulos anticos ütrinque bidentata ; fronte bidentata. | Cancer strigosus. Herbst, Canc. pl. xLzvi1 , fig. 7. Cette espèce a de l’affinité avec la précédente. (1) Têt lisse, tridenté de chaque côté ; quatre élé- vations frontales. Testa lævi , utrinque tridentata ; fronte quadri- dentata. ji Cancer variegatus. Fab. Suppl. entom. syst. p.342; n° 30. Son têt est presque sans plis. Ses bras sont courts, avec les mains unies. | (2) Têt lisse, tridenté de chaque côté; une impres- sion en forme de la lettre H sur le dos; point de dents sur le front. Testa lævi, utrinque tridentata; dorso littera H impresso ; fronte absque dentibus. Cancer litteratus. Suppl. entom. syst. p.342,n° 351. Herbst , Canc. tab. 48, fig. 4? (5) Têt inégal, bidenté de chaque côté, avec des faisceaux de poils noirs en devant. E 4 73 HISTOIRE 10. GRAPSE CENDRÉ; grapsus cinereus (1). I1 se trouve dans les eaux saumâtres de la Caroline, d’où il a été rapporté par Bosc. Testa scabra , utrinque bidentata , antice pilis nigris facicularis. | Cancer tetragonus. Fab. Sappl. entom. syst. p.341, n° 26. — Herbst , Canc. tab. 47, fig. 5. (1) Têt inégal, très -entier, gris, varié de brun; bras très-minces. Testa scabra , integra , griseo fuscoque varia ; bra- chiis tenuibus. Grapse cendré. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. TJ, p.204, pl. v, fig. 1. Cette espèce seroit-elle le cancer marinus minimus quadratus de Sloane, Jam. vol. JE, tab. 245 , fig. 1? Elle a aussi de grands rapports avec le crabe n° 963 de Gronovius : cancer thorace quadrato , integerrimo , margine acutiusculo : manibus æqualibus minimis ; . pedibus compressis cursoriis... habitat ad Americam. On ne peut douter que ce crustacé ne soit un grapse par la forme du têt et la distance des yeux. Le crabe plissé , plicatus , Fab. Suppl. entom. syst. p. 344, n° 56, est peut-être un grapse. Son têt est plissé de chaque côté, avec le bord latéral et antérieur quadridenté , et le front caréné. 1] se trouve en Chine. DES GRAPSES 75 Espèce dont la patrie est inconnue. 11. GRAPSE SQUAMEUX; grapsus squamosus (1). (x) Antennes du milieu insérées chacune dans une cavité frontale ; tubcrcules du têt ciliés sur leurs bords. Antennis mediis utrinque in canali receptis ; tuber- culis testæ margine ciliatis. Cancer squamosus. Herbst , Canc. tab. 20, fig. 113. Chaque côté du têt a quatre dents. Cette espèce pourroit faire un genre avec le grapse aplati. 74 HISTOIRE DIXIÈME GENRE. PorcELLANE; porcellana. (PI. XE VII.) P AR M1 les malacostracés à courte queue, il n’en est point dont les caractères géné- riques soient aussi tranchés que ceux des porcellanes. Ici seulement les antennes laté- rales sont situées derrière les yeux, au côté, exiérieur; dans tous les autres ces organes sont insérés entre les yeux; ces antennes latérales sont d’ailleurs très-longues, ce qui est rare dans cette division des crustäcés. Les porcellanes ont le têt carré , aplati, de même que les grapses; leurs yeux occupent également les angles de son bord anté- rieur ; mais elles s’éloignent des grapses par la grandeur et l’alongement de leurs palpes extérieurs et par la briéveté remarquable de leurs pattes postérieures, qui sont si pe- ütes qu’on ne les remarque pas très-facile- ment au premier coup d’œil; de là vient le nom d’une de ses espèces : hexapus (six pattes). Les bras sont ordinairement irès- grands. On ne sait rien des habitudes des porcel- DES PORCELLANES. 955 lanes. Il paroît qu’elles se tiennent parmi les fucus. Maugé, aide-naturaliste du museum na- tional, en a rapporté une espèce de son voyage des Antilles avec le capitaine Baadin. C’est celle que Bosc a décrite sous le nom de porcellane galathine. Hi PE CR: Européennes. 1. PORCELLANE LARGE-PINCE; porcellana platycheles (1). Elle se trouve dans les mers d'Europe. 2. PORCELLANE A six PATTES; porcellana hexapus (2). Elle se trouve dans les mers d'Europe. (1) Front tridenté ; mains très - velues. Fronte tridentata ; manibus hirsubtrs. Herbst , Cane. tab. 2, fig. 26 , et tab. 47, fig. 2. (2) Front tridenté ; mains glabres , striées. Fronte tridentata ; manibus glabris, striatis. Cancer hexapus.. Lin. Syst. mat. edit. 12, tom. T, p.1039, n° 7. — Herbst, Canc, tab. 2, fig. 22; et tab. 47, fig. 4. 76 CNED TOIRE 3. PORCELLANE LONGICORNE; porcellana longicornis (1). Elle se trouve dans les mers d'Europe. 4. PORCELLANE GRENAILLE ; porcellana granaria (2). Son habitation n’est pas connue. Exotiques. 5. PORCELLANE GALATHINE; porcellanæ galathina (3). Elle se trouve aux Antilles. (1) Front bidenté ; mains glabres et unies. Front bidentata; manibus glabris, lævibus. Cancer longicornis. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p- 1040, n° 10. — Herbst , Canc. tab. 2, fig. 25; et tab. 47, fig. 5. — Gronov. n° 068. — Cancer anten- natus. Forsk. Descript. anim. n° 38. (2) Front cuspidé ; yeux grands. Fronte cuspidata ; oculis magnis. Cancer granarius. Herbst , pl. 11, fig. 28. Je rapporte ici provisoirement ce crustacé , décrit par Slabber , dont Herbst à copié la figure. (3) Tèt strié ; bras dentés inférieurement; mains velues. Testa striata ; brachiis basi dentatis ; manibus villosis. Porcellane galathine. Bosc, Hist. nat. des crust. DES PORCELLANES. #7 tom. I, p. 255, pl. vr, fig. 2: il décrit ainsi cette espèce : < . « Le corselet est aplati, ovale, tronqué en arrière, couvert de stries transversales , irrégulières | d’où sortent des poils extrèmement courts , égaux, et toujours dirigés en avant. Le front est un peu sail- lant , accompagné de deux épines de chaque côté, entre et au dessous desquelles est la cavité des yeux; de la base de la dernière en dessous sortent les grandes antennes , composées , autant qu’on a pu en juger , de trois articles ; les deux premiers très - gros et très- courts , et le dernier très-long, sétacé et subdivisé en une grande quantité d’articulations. Yeux très-gros, portés sur de courts pédicules. Pièces extérieures fermant la bouche très - longues, et se repliant sur elles-mêmes. Queue très-large, velue. Pinces aplaties, larges ; le troisième article fortement denté au côté intérieur. La main sans épines, et les doigts sans dents, Les deux premières paires de pattes plus courtes que les pinces, et onguiculées ; la dernière encore plus courte , extrêmement relevée sur le dos, le dernier article sans ongle. Tarses, ainsi que les pinces, velus, et composés d’écailles disposées de la même mamière que lés stries du corselet ». 78 HISTOIRE ONZIÈME GENRE. PINNOTHÈRE; pinnotheres. (PI. XLVIIL.) Pics crustacés de ce genre ne doivent pas être réunis avec ceux du précédent ; ils forment un groupe distinct à raison de l’or- ganisation et de leurs habitudes : deux ca- ractères qui marchant ensemble deviennent des témoins irrécusables en faveur de la légitime de la coupe établie par le natura- bste; or les pinnothères ont leurs antennes placées entre les yeux, et toutes très-courtes; elles ne sont donc pas des porcellanes : leur forme est bien ronde, de même que celle des leucosies , mais les instrumens de la manducation ne sont plus figurés de même : les palpes extérieurs des porcellanes ont ce caractère singulier, que leurs divisions in- ternes sont réunies inférieurement et ont un article commun sémi-circulaire, et sur la courbure duquel est couché de part et d'autre le reste de ces divisions; d’ailleurs les leucosies ont le corps proportionnelle- ment plus alongé que les pinnothères, et terminé en pointe en devant. DES PINNOTHERES. 9 Ces crustacés sont généralement très-petits, et vivent dans l'intérieur de certaines co- quilles bivalves, les moules, les pétoncles, etc. ; les pagures veulent être seuls propriétaires des coquilles univalves dont ils sont les maîtres; mais les pinnothères font société avec les mollusques dans l’habitation desquels ils se sont introduits : il paroît que ceux des moules sont plus particulièrement exposés à recevoir ces hôtes incommodes vers la fin de l’automne; c’est du moins ce que je crois avoir entendu dire aux personnes qui en vendent à Paris. L'on est, parmi le peuple, dans l'opinion que ces crustacés incom- modent beaucoup ceux qui les mangent avec les animaux des moules, en occasionnant de fortes coliques. Je n’ai pas examiné jusqu’à quel point cette croyance est fondée. Sans nier absolument le fait, j'avoue cependant que j'ai peine à le croire. La chair des pin- nothères ne faisant qu’une masse très-petite, ce devroit être la matière du têt qui seroit plutôt nuisible ; or celte matière est purement calcaire, et je ne conçois pas comment elle pourroit exercer une action funesle sur les parois de l'estomac ou sur ceux des intestins; mais, comme il arrive souvent que l’on se trompe avec les plus beaux raisonnemens , 80 HISTOIRE il vaut mieux suspendre son jugement pour ne pas inspirer une fausse sécurité , et se livrer avant tout ici à l'observation. Les bernard l’hermite ont leur queue très- molle , et les dangers qui les menacent sous ce rapport les obligent de ruser et de devenir usurpateurs. L’alongement conique des co- quilles univalves est très-propre à recevoir et à défendre les parties foibles de leur corps. On croit qu’un motif à peu près semblable porte les pinnothères à se glisser dans des coquilles bivalves; comme elles ont pour la plupart un têt peu dur, cette précaution leur est nécessaire. Quelques espèces ont cependant leur têt assez ferme, et néanmoins elles sont parasites aussi bien que les autres. D’autres observations nous permettront peul- être un jour de sonder avec plus de raison les desseins de la Nature : analogie est ac- tuellement notre seule ressource; il faut bien s'en contenter. On mangeoit sans doute long-tems avant Aristote et avant Pline les animaux de plu- sieurs coquilles ; il n’est donc pas surprenant qu'ils aient connu nos pinnothères : c’est en effet du naturaliste grec que j'ai emprunté ce nom. Les pères de l’histoire naturelle faisoient aussi DES PINNOTHERES. 8r éussi comme ñous; ils cherchoient à deviner les secrets de la Nature, et lui prétoient souvent les délires de l’imagination , tout comme nous. Le pinnothère nous en fournit une preuve. On avoit remarqué, comme je l’ai observé moi-même, que lon rencontroit de petits crustacés dans les moules, celles sur - tout qui habitent les lieux les plus profonds de la mer, dans les péloncles, dans les huîtres et dans les pinnes , d’où vient le nom de pin- nothére ; on avoit cru:voir qu'ils ne prenoient pas d’accroissement sensible. Les pêcheurs _de ce tems assuroient qu’ils naïssoient avec le mollusque de la coquille dont ils parta- goient la société, et que leur origine étoit en quelque sorte commune ; il en résultoit une telle liaison que le pinnothère sembloit tenir à l’animal de la pinne par un ligament de chair , une sorte de racine. Privé même de son compagnon, ce mollusque périssoit en peu de tems, étant dans la dépendance de ses secours ; et quels sont les services que lui rend le pinnothère ? L'animal de Ja pinne ouvre les battans de sa coquille ; les petits poissons viennent jouer autour de lui, Passaillir ; ils pénètrent dans sa demeure; et lorsqu'elle est suffisamment pleine de ces Irs. Tome VI. F 82 HISTOIRE importuns, le pinnothère, qui est là comme en vedelte, et qui doit mettre un frein à leur licence, avertit, par une morsure lé- gère , son commensal qu'il est tems de punir ses agresseurs; aussitôt les portes se ferment, tous ces poissons sont pris, étouffés, et servent de pâture au gardien et au maître de la maison ; mème défense à l’égard de la sèche. Nous avons peut-être appliqué faussement le mot de pinnothère aux animaux de ce genre; le texte d’Aristote indique une petite squille. Ce crustacé naît entre les lits des éponges et s’introduit ensuite dans les pinnes dont il est gardien. Les autres petits crabes qui se trouvent dans les moules, les pé- toncles, naissent avec les animaux de ces coquilles. C’est de ces crustacés, qu'Aristote distingue des pinnothères ou des pinnophilax, que nous traitons 1ci : ceux-ci appartiennent peut-être aux macroures. Mon ami Olivier a en effet rapporté de son voyage en Grèce une espèce de crevette qu’il a retirée de l’in- térieur de quelques bivalves. Forskoœæl décrit probablement ce crustacé sous le nom de cancer custos ; on voit même d'après lui que plusieurs malacostracés à queue longue habitent aussi des coquilles , soit univalves, soit bivalves. 0 PRES Der D LPRAITIST Ni \k \ / ) De Jeve’ de. MTardien d', . PINNOTHERE DES MOULES . . MAIA VULGAIRE - MAIA ARAIGNEE © Ko DES PINNOTHERES. 85 Liunæus, en nous rappelant ce que les anciens avoient dit sur ces animaux, a paru croire la réalité de ces témoignages. Oppian a porté plus loin le merveilleux de ces fables ; il dit que ces petits crustacés mettent une pierre entre les deux battans du têt des huîtres, lorsque celles-ci l’ouvrent: de cette manière l’huître ne peut plus fermer sa coquille , et devient la proie du pinno- thère. ESP EE C'F:5$8 Européennes. 1. PINNOTHÈRE Pois; pinnotheres pisum (1). Il se trouve dans nos mers. 2, PINNOTHÈRE DES MOULES; pin- notheres mytilorum (2). Il se trouve dans les moules. (1) Têt mou, roussatre ; queue large. Testa molliuscula , rufescente ; cauda lata. Cancer pisum. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. Ï, p. 1039, n° 6. — Fab. Suppl. entom. syst. p. 343, n° 35. — Herbst , Canc. tab. 2, fig. 21. (2) ‘lèt dur, convexe ; pattes hérissées de poils. FE 2 , 84 HISTOIRE T'esta dura, convexa ; pedibus hirsutis. On peut , jusqu’à un nouvel examen , rapporter ici les figures 24, 25 et 27 d'Herbst, pl. 11. Cette espèce a le têt dur et ordinairement blanc. On trouve dans Rondelet, Hist. des poissons, p. 409, un chapitre sur ce crustacé : Des petits cancres qui logent dedans le tét des autres. Baster est le naturaliste moderne qui les ait mieux fait connoître. Le cancre pinnophylax de Linnæus paroît être plus . voisin des dorippes , comme l’avoit déjà observé Fa- bricius. Bosc le place ici , et cite la fig. 27 de la pl. 1x d’Herbst pour synonyme; le crustacé de Linnæus n’est certainement pas le même. Nous rangerons les pinnothères petite, pusille , de Bosc, avec les grapses. Son pinnothère très-glabre ; Herbst , tab. 20 , fig. 115, ne me paroît pas appartenir à ce genre. L’espece appelée ferrugineuse, Herbst, Canc. tab. 21, fig. 127, est un crabe. Sa pinnothère plissée est peut-être un grapse. Nous ne parlerons pas des crabes demi - cylindrique , oreillé , de Fabricius, dont Bosc a fait des pinnothères, ces crustacés n’étant pas déorits d’une manière assez complette. » DES OXYRINQUES. 85 DIVISION SECONDE. FAMILLE SECONDE. OXYRINQUES ; oxyrinchi. Je nomme les crustacés de cette famille d’un mot donné par les grecs à une espèce de poisson de la mer Rouge , dont la tète formoit une pointe en devant. Ici la coupe du corps a considérablement perdu de sa longueur; le diamètre longi- tudinal a empiélé sur celui de la largeur : le têt est ové ou en triangle alongé. C’est ainsi que nous arrivons par dégrés aux ma- lacostracés dont la forme est cylindrique ; et comme un changement important dans un point de l’organisation des animaux n’est pas ordinairement seul, nous apercevons dans les oxyrinques des caractères que nous n'avons pas encore trouvés dans les cance- rides ; les antennes intermédiaires, qui là étoient toujours enfoncées et cachées dans une cavité frontale, ici sont quelquefois F3 86 HISTOIRE saillantes et n’ont plus d’abri particulier. Les bras des cancerides nous ont constamment paru terminés par une main à deux doigts, Dans les oxyrinques nous rencontrerons des animaux dont les organes du mouve- ment n'ont qu’un seul doigt. DES MAIAS. 87 , DOUZIEME GENRE. Maïa; r#aja. (PI. XLVIII et XLIX.) Fasricius a distribué dans deux coupes génériques, appelées l’une inachus , autre parthenope, les crustacés vulgairement con- nus sous la dénomination d'araignées de mer. Le professeur Lamarck, n'ayant pas jugé essentielles les différences de ces deux genres, a réuni les inachus et les parthenopes en un seul groupe, qu'il désigne par le mot de maia. Ce nom convient d'autant plus à ces crus- tacés que les grecs paroissent lavoir donné à une espèce de ce genre, la squinade des Mar- seillais. Le sentiment de Rondelet, qui veut que le maïa d’Aristote soit le crabe pagure, n’est pas aussi fondé que celui de Belon et de Gillbus , auquel nous nous attachons. Le maïa étoit le plus grand crustacé qu’A- ristote connût; il en avoit vu un qui avoit un graud empan de large et une demi- cou- dée de long. Ce signalement , joint à celui de la longueur des pattes, ne peut s'appli- quer qu’à la squinade. F 4 88 HISTOIRE La fable nous présente sous le nom de. maïa la mère de Mercure, une femme de Vulcain suivant d’autres, etc.; mais laissons aux élymologistes, aux grammairiens le soin de faire ces recherches : parlons en natu- ralistes. Les maïas ne peuvent être confondus avec les ranines et les orithyes, qui ont des pattes en nageoires, et avec les dorippes et les corystes, parce que ceux-ci ont leurs pattes postérieures recourbées sur le dos. Il n’y a plus dans cette famille que les leucosies et les macropes qui doivent entrer en pa- rallèle avec les maïas ; mais les crustacés des deux premiers genres ont leurs palpes ex- térieurs différens de ceux des maïas. Ici ces palpes ressemblent à ceux des crabes ; le second article de la division interne est très- obtus au bout, a une forme presque carrée; là ces parties sont fort alongées et étroites, ou le second article de leur division se ter- mine en pointe, el a la figure d’un triangle “alongé. Les leucosies ont d’ailleurs leur corps ové, renflé, uni, ou n'ayant que quelques avancemens pointus; leurs an- tennes sont très-peu apparentes ; leurs yeux sont petits. Les macropes ont leur têt d’une coupe triangulaire , très -inégal, comme LE DES MAIAS. 89 | | celui des maïas; mais leurs yeux sont saillans et découverts , et leurs. paites sont très- longues et menues. Leur bec est, dans quelques espèces, singulièrement avancé. Nous sommes pauvres en faits historiques relatifs aux maïas; on sait seulement que ces crustacés se plaisent dans les lieux pierreux et fangeux de l’Océan et de la Méditerranée sur-tout. Leur figure trompe leurs ennemis, et les garantit de leurs poursuites. Les grandes inégalités de leur têt, les excava- tions qui, dans les parthenopes, les rendent semblables à un bloc de pierre, à un mor- ceau de rocher, ses pointes nombreuses, le duvet ou l’espèce de coton dont il est sou- vent revêtu, sont les moyens que Pauteur de la Nature leur a donnés pour défenses. « Dès que ces crustacés craignent un danger, dit Bosc, ils se blotissent contre une pierre, et attendent dans la plus absolue immobilité qu’il soit passé ou qu'il agisse sur eux ; dans ce dernier cas ils cherchent à se défendre avec leurs pinces comme la plupart des crustacés. Quelques observateurs , dont on peut sans scrupule mettre en doute lexac- titude, ont prétendu que Paraignée de mer, ainsi nommée à raison de ses longues pattes, avoit la propriété de faire sortir de dessous : 90 HISTOIRE de son corps de pelites vessies, de les enfler comme les grenouilles enflent celles des côtés de leur bouche. Il est inutile de pré- venir que ces rapports ont besoin d’être confirmés ». ; On ne mange que les grandes espèces de : malas. « Les anciens en ont connu quelques espèces. Une d'elles, la squinade, passoit pour être le modèle de la sagesse et pour aimer la musique. Elle étoit en conséquence pendue comme emblème au cou de la Diane d’Ephèse ».( Bosc. Hist. nat. des crustacés, tom. I, pag. 249.) _— ESPECES. * Longueur des bras n'étant pas double de celle du corps ; ils sont avancés. Znachus. Fab. \ Européennes. 1. Maï4a coRNU ; maja cornuta (1). Il se trouve dans la Méditerranée et dans lPOcéan. (1) Têt piquant ; museau ayant des pointes en forme de cornes barbues; mains arrondies, 2. MAÏA ARAIGNÉE ; "”24ja aranea (1). Il se trouve dans l'Océan. Fabricius me paroît avoir ici embrouillé la synonymie : je soupçonne même que le maïa cornu, qu'il a en vue, est le cancer araignée de Linnæus, et qu’il n’a pas eu une idée nette de cette dernière espèce. On ne peut mieux connoître quel est le maïa araignée de Lin- næus , qu'en ayant recours à Ja figure de Testa aculeata ; rostro spinis corniformibus, bar- batis ; manibus rotundatis. | Cindë cornutus. Tan. Syst. nat. edit 12, tom. I, p. 1047 ,n° 46. — Inachus cornutus. Fab. Sappl. ent. syst. p. 356, n° 6. . Linnæus place cette espèce dans l’Inde. Fabricius étend son habitation jusqu’à nos mers. Jai quelques soupçons que l’espèce de Linnæus est l’hybride du der- nier, et que le cornutus de celui- ci est l’araneus de autre. (1) Têt tuberculé , épineux sur les bords latéraux ; deux pointes frontales avancées; mains alongées , filiformes. Testa tuberculata , margine laterali spinoso ; spinis duabus frontalibus porrectis ; manibus elongatis , fili- Jormibus. Cancer araneus. Jan. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p- 1044 ,n° 50. — Dee araneus. Fab. Suppl. me hr Le p. 356, n° 5. — Herbst , Canc. tab. 14, fig. 84 et 85. 92 HISTOIRE Jonston qu'il cite pour synonyme. Or cette figure est tout à fait différente de celle de t Pennant ; Zool. bril. 4, tab. 9, fig. 16, et qu’'Herbst a copiée, pl. x, fig. 81 (1). Le maïa araignée est celui que Belon a représenté sous le nom latin de maja , en français iragne de mer , et qu'il dit être la squinade des Marseillais. Herbst la aussi nomiué cancer squinado, pl. xIV , fig. 84 et 85. C’est le pagurus venetorum d’Aldrovande. Son têt est ovale, tuberculé , et muni sur les bords latéraux de plusieurs pointes, qui en suivent le contour et qui sont sur une même ligne ; le bord antérieur a deux avan-. cemens forts, coniques, distincts et un “eu divergens. Les bras sont courts, avec les mains unies , alongées et cylindriques. Cette espèce est assez grande. R Le cancer squinado de Rondelet n’est, certainement pas le même. (1) Seba a figuré le premier cette espèce , tom. ITF, tab. 17, fig. 4. Le corps de ce crustacé est presque. rond , convexe , inégal , avec les pattes très - longues et meuues; les bras sont petits, filiformes; le museau est bidenté. C’est peut-être une leutusie. | | DES 'MATAS 5. Maïa SQUINADO ; maja squinado (1). 93 Il se trouve dans la Méditerranée. C’est l'espèce la plus grande. «Ce cancre, dit le traducteur de Rondelet, a été loué des anciens comme aimant la musique , et y prenant plaisir. Sa sagesse aussi est louée ; pour celte raison, il étoit pendu au cou de Diane éphésienne , en signe de sagesse et de conseil. Or sa sagesse est, qu’au printems se dépouillant de sa coque comme un serpent de sa peau, et se sentant affoibli et désarmé , il se tient caché sans assaillir aucun, jusqu’à ce qu'il ait recouvré sa coque dure. Aussi, quaud le tems est venu qu'il faut se défaire de sa coque, il court çà et là comme enragé, cherchant (1) Têt tuberculé ; ses côtés et pattes garnis d’un grand nombre d’épines inégales ; mains lisses. T'esta tuberculata ; lateribus pedibusque spinis plu- rimis inœqualibus ; manibus lævibus. Cancer spinosus. Oliv. Encyclop. méthod. hist. nat. tom. VI, p. 175.— Cancer pagurus. Rondelet , Pise. dib. 18, cap.15 , p. 561 , fig. 1. —Seba, Mus. tom. II, tab. 18, fig. 2 et 5. — Herbst, Canc. tab. 19; fiu. 104; c’est son cancer aculeatus. W semble qu'Aldrovande en a donné une mauvaise figure sous le nom d’#ippo- carcinus hispidus. 94 HISMOÏIRE : force vivres, pour, en se remplissant le corps plus que de coutume , faire éclater sa coque. (Hist. des poiss. liv. 18, pag. 402.) Nous ne pensons pas que ce crustacé ait besoin d'employer un tel moyen pour se dépouiller de son têt ; bien au contraire , il se prépare à cette crise par un jeûne de plusieurs Jours. | Nous observerons aussi qu’on ne doit appliquer ces faits des anciens qu’au crabe pagure et non au maja spinado. 4. MaïA oprLio ; maja opilio (1). Il se trouve dans la Méditerranée. Le mot latin d’opilio signifie berger, une “espèce inconnue d'oiseau ; Bosc le traduit par celui de faucheur. Je conserve le nom littéral. _ (1) Têt épineux ; bord postérieur tridenté ; mains presque unies. Testa aculeata ; margine postico tridentato ; mani- bus sublævibus. Inachus opilio. Fab. Suppl. eutom. syst. p. 356, n° 6. 99 5. MaïA NOUEUXx; maja chondyliata (1). 11 habite la Méditerranée. DES MAIAS. 6. MaïA ÉPINEUX ; maja aculeata (2). Il se trouve dans les mers de la Norvège. 7. MaïA GOUTTEUX ; inachus chiragra (3). Il se trouve dans la Méditerranée. (1) Têt épineux ; trois pointes élevées au dessus de la queue ; bras muriqués. T'esta aculeata, suprà caudam spinis tribus erectis; chelis muricatis. Inachus chondyliatus. Fab. Suppl. entom. syst. p- 356, n° 9. Fabricius cite la fig. 92 d’Herbst , et Bosc celle du n° 09 , pl. xvirt. Dans la première, les bras n’ont pas ces aspérités que l’entomologiste de Kiell indique. Cette figure doit se rapporter au maïa fourchu. (2) Têt épineux de tous côtés; museau alongé, bifide ; cinq dents en dessus , et une en dessous. T'esta undique aculeata; rostro elongato bifido; supr& dentibus quinque , subtüs unico. Inachus aculeatus. Fab. Suppl. entom. syst. p.557, n° 10. Cette espèce a beaucoup de rapports avec l’ina- chus maïa de ce naturaliste, ( Voyez Seba , tom. IT, tab. 18, fig. 10.) (3) T'êt noduleux ; museau plane , très-obtus ; pattes moduleuses. 96 HISTOIRE 8. MaïA NASILLARD; maja nasuta (1), Il se trouve dans les mers de la Norvège. 9. MAÏA VULGAIRE ; maja vulgaris (2). Même habitation. T'esta nodosa; rostro plano ; pedibus nodosis. Inachus chiragra. Fab. Suppl. entom. syst. p. 357, n° 11.— Herbst, tab. 17, fig. 96. Je crois que c’est le cancre ensanglanté de Linnæus, Syst. nat. edit. 12, tom. Î ,p. 1048, n° 50. (1) Tét épineux de tous côtés ; museau bifide ; une dent en dessous , deux en dessus. -T'esta undique aculeata ; rostro bifido ; subtùs dente unico , supra duabus. Inachus nasutus. Fab. Suppl. entom. syst. p. 357, n° 13. (2) Têt et pattes très-épineux; museau avancé, épineux, bifide au bout ; mains ventrues; doigts ayant de petites touffes de poils. Testa pedibusque spinosissimis ; , rostro porrecto, dentato , apice bifido ; manibus ventricosis ; qu penicillato hirsutis. Inachus maja. Fab. Sup. entom. syst. p. 558, n° 1h. — Cancer maja. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom.I, p- 1046. — Ejusd. Faun. suec. edit. 2, n° 2031. La description de Linnæus se rapporte à la fig. x de Ja pl. xx11 de Seba. Mais la plupart des synonymes du naturaliste suédois doivent être rejetés, notam- ment eeux de Gesner et de Jonston. (Herbst, Canc. pl. xv.) s à 10. Maïa DES MAIAS. ac. MaïA 8ARBU ; maja barbata (1). 97, Il se trouve dans la Méditerranée. 11. MaïA HÉRISSON ; maja erinacea (2). Même habitation. 12. Maïa VOLEUR ; #14ja præœdo (3). Même habitation. (1) Têt carré, épineux ; front avancé, bifide ; bras grands , avec de petits fæ&isceaux de poils. T'esta quadrata, spinosa ; fronte porrecta , bifida ; brachiis magnis , hirsuto penicillatis. Maia barbue. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. I, p. 252. — Herbst, Canc. pl. xzrr, fig. 3. Ce crustacé ne me paroît pas appartenir à ce genre. -Il tient le milieu entre les maïas et les dorippes. (2) Têt armé d’épines droites, dont six plus longues sur les bords; museau très-saillant , avec deux épines fourchues à sa base , en dessous; bras courts, mu- riqués. Testa spinis erectis ; sex marginalibus longioribus ; rostro porrecto, basi infrà spinis duabus; brachiis brevibus , muricatis. Maïa hérisson. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. I, p. 255, pl. virs, fig. 2. (5) Têt tuberculé ; bords latéraux ayant quelques épines ; quatre , dont les deux du milieu longues êt divergentes, à celui de devant. Ins. Tome VI. G 98 HISTOIRE 13. MaAïA HÉRISSÉ; maja hirsuta (à). Il se trouve dans les mers de l’Europe. méridionale. 14. MAïA ARMÉ; maja armata (2). Il se trouve daus la Méditerranée. T'esta tuberculata , spinis paucis lateralibus ; qua- tuor antice : intermediis longis , divaricatis. Maia voleur. Bose, Hist, nat. des crust. tom.I, _p. 296. — Herbst, Canc. pl. x1ux, fig. 2. Ses bras sont grands. (1) Têt granaleux, avec neuf épines inégales de chaqae côté; deux courtes au front ; pattes velues ; tarses nus ; bras médiocres, Testa granulata, spinis utrinque novem inæqua- | libus, frontis duabus brevibus ; pedibus hirsutis ; tarsis nudis ; brachiis mediocribus. Maiïa ours. Bosc, Hist. des crnst. tom. I, p. 257. — Herbst, Canc. pl. xiv, fig. 86. | (2) Têt triangulaire, très - inégal , cotonneux ; quatre épines en devant, dont les deux du milieu avancées et longues ; trois au bord postérieur ; doigts anguleux. 2sta triangulari , valde inæquali, tomentosa ; spinis quatuor anticis, mediis porrectis , longis ; tribus ad marginem posticam ; digitis angulatis. Herbst , Canc. tab. 15, fig. 92. — Planc. tab. 4, B. Les pattes de cette espèce sont trop courtes pour Exotiques. 15. MaAïÏA MURIQUÉ; maja muricata (1) Il se trouve aux Indes orientales. Il y a une erreur dans la citation que Fabricius fait d’iterbst , puisque la fig. 75 est celle d’un calappe. 16. Maïa HYBRIDE; maja hybrida (2). Il est à peine distingué du précédent, Le corps est cependant plus grand; les que l’on doive y rapporter l’inachus phalangium ou l'inachus Zongicornis de Fabricius. Le cancre à bec, rostratus , de Linnæus , n’a pas, d’après sa description , les caractères les plus saillans de cette espèce. Elle se rapproche du cancre furcatus d? Olivier (Encycl. méth.) , et du cancer héracléotique de Ron- delet. Elle n’est pas éloignée du cancer muscosus de Linnæus, du cancer hirsutus minor d’Aldrovande. (1) Têt hérissé, inégal; des épines sur une ligne longitudinale et dorsale , deux de chaque côté, quatre sur les hords ; pattes hérissées. Testa hirta, inæquali, spinis longitudinaliter in lineam dorsalem dispositis, utrinque duabus , margi- nalibus quatuor ; pedibus hirtis. | Inachus muricatus. Fabr. Suppl. ent. syst. p. 555, n° 1. — Herbst , Cancr. tab. 14, fig. 835. (2) Têt hérissé , inégal; des épines sur une ligne G 2 hoo HISTOIRE épines du dos sont plus petites, et les mains | et les extrémités des pattes sont lisses. {1 Il se trouve dans l'Inde. 17. MAÏA MOUTON ; maya ovis (1). T1 se trouve aux Indes orientales. 18. Maïa Bouc; maja hircus (2). I] se trouve à la Jamaïque. longitudinale et dorsale , deux de chaque côté , quatre sur les bords; extrémité des pattes nue. Testa hirta, inæquali ; spinis longitudinaliter in lineam dorsalem dispositis , utrinque duabus , margi- nalibus quatuor ; pedibus apice nudis. Inachus hybridus. Fab. Sup. ent. syst. p. 355, n° 2. (1) Têt hérissé , ayant quatre épiues de chaque côté. Testa hirta, utrinque quadrispinosa. Inachus ovis. Fab. Suppl. ent. syst. tom. II ,p. 355, n° 3. | ; Bosc a cherché à rectifier la citation d’Herbst qui est dans Fabricius. Au lieu du n° 74, il faudroit lire 82 , pl. x111 : mais cette figure ne représente pas d’épines sur le dos , et les pattes y sont bien longues. (2) Têt laineux , tuberculé ; bras muriqués; mains lisses. Testa lanata, tuberculata ; brachiis muricatis, manibus lævibus. Inachus hirus, Fabr. Sup. ent, syst. p. 356, n° 4. DES MAIAS. 101 19. Maï4a ours; maja ursus (1). _ Il se trouve dans la mer du Sud. 20. MAÏA HÉROS ; maja héros (2). Il se trouve dans la mer des Indes. 21. Maïa a maja ee (3). Le corps est petit, fort oblong, aminci en devant, avec le museau avancé, cylin- drique, barbu, échancré au bout ; le têt est presque lisse, avec les bords entiers; les pattes sont épineuses. (1) Têt très-hérissé, et dont les poils forment des faisceaux ; bras lisses. Testa hirsutissime-fasciculata ; brachiis lævibus. Inachus ursus. Fab. Sup. ent. syst. pag. 356, n° 5. (2) Tèt granuleux en devant ; museau à deux épines avancées ; bord antérieur épineux. | Testa antice granulata ; rostro. spinis duabus por- rectis ; margine an£ico spinoso. Maïa héros. Bosc , Hist. des crust. tom. I, p. 251. — Herbst , Canc. tab. 42 , fig. 1. (3) Tèt presque lisse , aminci en devant ; museau avaucé , barbu , échancré. Testa læviuscula , antice attenuata , rostro porrecéo barbato , emarginato. Inachus angustatus, Fab. Suppl. entom. syst. p. 357; n° 14. G 5 102 HISTOIRE 22. Maïa SOURCILLEUX ; MaJa superci- liosa (1) Cette espèce est remarquable par les di- visions , au nombre de trois, des deux avan- cemens latéraux du bord antérieur de son têt. Fabricius n’en fait pas mention dans le Supplémeñt de son Entomologie systéma- tique. - Il se trouve dans l'océan Indien. 23. MaïA PIPA; maya pipa (2). On le représente couvert en partie d’une matière que l’on dit être les œufs, ce qui Va fait appeler pipa ; mais n’esl-ce pas plutôt un alcyon ? ( Voyez le maïa ours ). 11 se trouve dans la mer des Indes. (1) Têt épineux ; épines oculaires à trois divisions; mains cylindriques. T'esta spinosa ; spinis ocularibus trifidis ; manibus teretibus. | Cancer superceiliosus. Lan. Syst. nat. edit. 12 , tom. 1 , pag. 1047 , n° 45.— Maja superciliosa. Bosc, Hist. nat, des crust. tom. 1, p. 257. — Herbst, Canc. tab. 14, fig. 89. — Seba, Mus. tom. III, tab. 18, fig. 14. (2) Têt inégal , noduleux ; museau obtus; bras et pattes velus, à épines très-petites. DES MAIAS. 10% 24. MaïA BILOBÉ; maja biloba (1). Il se trouve dans la mer des Indes. 25. MaAïA SPINIPÈDE; maja spinipes (2). Il se trouve dans les mers de Amen Espèces dont la patrie est inconnue. _ 26. MaïA misPiDe; maja hispida (3). Testa inæquali , nodulosa ; rostro apice. obtuso ; brachiis pedibusque hirsutis , spinis minimis. Maia pipa. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. F, p. 258. — Herbst, Canc. tab. 17, fig. 97. (1) T'èt épineux ; front à deux lobes dentelés. Testa spinosa ; rostro lobis duobus dentatis. Maja bilobé. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. T, p. 258. — Herbst, Canc. tab. 18, fig. 98. Cet auleur cite la figure 1; pl. x,de Rumphius ; mais ce n’est pas la même espèce. (2) Têt velu; ses bords, ainsi que les bras et les pattes , épineux ; doigts concaves, dentelés au bont. T'esta: villosa; lateribus , brachiis pedibusque spi- nosis ; digitis apice cavis, denticulatis. Mia spinipe. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. E+, p. 257. — Herbst , Canc. tab. 17, fig. 94. (3) Têt épineux sur les côtés; front bifide ; bras ct pattes muriqués ; mains lisses, G 4 104 HISTOIRE 27. Maïa crAPAUD; maja buffo (1). * * Longueur des bras double de celle du corps ; ils font avec lui un angle droit ,et leurs mains s’appliquent exactement sur eux. Parthenopes de Fabricius. ( Elles sont toutes exotiques. ) 28. Maïa voUTÉ; maja fornicata (2). Il se trouve aux Indes orientales. 29. MaïA GIRAFFE; maja giraffa (3). Il se trouve aux Indes orientales. Bosc Testa lateraliter spinosa ; fronte bifida ; brachiis pedibusque muricatis ; manibus lævibus. Maja hispide. Bosc, Hist nat. des crust. tom. I, p. 258. — Herbst, Canc. tab. 18 , fig. 100. IL se rapproche du maïa bouc. (1) Têt ridé, noduleux; museau bifide ; une dent épaisse derrière chaque œil; mains et pattes cylin- driques. T'esta rugosa , nodulosa ; rostro bifido ; dente utrin- que poni oculos ; manibus pedibusque cylindricis. Maia crapaud. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. I, p. 255. — Herbst , Canc. tab. 17, fig. 05. (2) Têt inégal ; angles postérieurs dilatés , en voûte. Testa inœquali ; angulis posticis dilatatis, forni- catis. Parthenope fornicata. Fab. Suppl. entom. syst. p.: 552; n°9; (3) Têt épineux ; épines rameuses ; bras tuberculés en dessous. Û : Ca, [4114 (2) - TJ B,Ractre- d. 1.MAIA LONGIMANE. - 2.MAJA HORRIBLE. 3.MACÇROPE SETICORNE.. DES MAIAS. 10b décrit sous le nom de maïa hérissonné l'espèce d'Herbst que nous rapportons ici. 30. MATA LONGIMANE; maja longi- mana (1). Il se trouve dans les mers de l'Asie. 31. MaAïA ROYAL; maja regia (2). Il se trouve aux Indes orientales. T'esta spinosa; spinis ramosis; brachiüs subis tuberculatis. Parthenope giraffa. Fab. Suppl. ent. syst. p. 552, n° 2. — Herbst, Canc. tab. 19 , fig. 108 et 100. (1) Têt épineux ; épines simples ; bras lisses en dessous. T'esta spinosa; spinis simplicibus ; brachiis subtüs lævibus. | Parthenope longimana. Fabr. Suppl. entom. syst. p- 353, n° 5. — Herbst, Canc. tab. 19, fig. 105. (2) Têt épineux sur ses bords ; arêtes des bras très- épineuses. * T'esta marginibus spinosis ; angulis brachicrum spi- nOSiSSIMisS. Parthenope regina. Fab. Suppl. ent. syst. p. 355, n° 4. — Herbst , Canc. tab. 19, fig. 107 ? Bosc décrit, comme une espèce distincte, sous le nom de maia macrochelos , le crustacé d’Herbst que nous venons de citer, et qui est dans Seba, Mus. tom. JIT, tab, 20, fig. 12. Voici la phrase de Bosc: 106: HISTOIR'E 32. MAïA HORRIBLE ; maja horrida G}. Il se trouve dans les mers de l'Asie. 33. MaïA LAR ; maja lar (2). Il se trouve aux Indes. « Corselet en cœur, tuberculeux , sillonné, latérale- ment denté ; les pinces très-longues , dentées , granu- leuses ». Cette espèce se trouve dans la Méditerranée. Nous ne sommes pas sûrs, en effet, que la figure d'Herbst doive se rapporter ici. Peut-être celle du n° 3,pl.xLt,y convient-elle mieux. (1) Tèé épineux, noduleux,; mains ovales ; queue cariée. Testa spinosa, nodulosa ; manibus ovatis ; cauda cariosa. Cancer horridus. Tin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, P: 1047 , n° 43.— Parthenope horrida. Fab. Sup. ent. syst. p.355, n° 5. — Herbst, Canc. tab. 14, fig. 88. — Rumph. Mus. tab. 9, fig. 1. (2) Têt inégal , quadridenté, epineux sur les bords; bras lisses. Testa inæquali, quadridentata , margine spinoso ; chelis lævibus. | Parthenope lar. Fab. Suppl. ent. syst. p. 454, n° 6. Rumphius à représenté, tab. 8, fig. 3, un maïa. voisin de cette espèce. Ses bras sont simplement tuber- culés. Herbst a copié cette figare , pl. x1x, n° 106 ,et la donne , avec celle de Rumphius, même planche, n° 2, pour l’espèce appelée longimane,. DES MAT AS. 107 54. MaïaA pouTEux (1). Il se trouve dans l'océan Tüdien. 35. MaïA PARASITE ; maja pensor (2). Cette espèce a des rapports avec le maïa royal. Observ. Fabricius a fait un double emploi en mettant le cancer maïa de Linnæus avec ses parthenopes et ses inachus. Il n'appartient qu’à cette dernière division. (1) Ce maïa de Fabricius est probablement une porcellane. (2) Têt épineux , dentés sur les bords ; deux épines fortes à chaque angle postérieur ; bras à arètes très-épineuses. T'esta spinosa, marginibus dentatis ; spinis duabus validis ad angulos posticos; brachiis angulis spino- sissimis. Maïa parasite. Bosc , Hist. des crust. tom. J, p.250. — Herbst, Cancr. p. 41 , fig. 5. | 108 HISTOIRE MR IZTIENME GE NME. MacroPe; macropus. (Pl. XLIX:) Cr genre est composé de la seconde di- vision des inachus de Fabricius; ils ne sont pas seulement distingués des maïas par leurs pattes très-longues, menues, filiformes, mais par leurs palpes extérieurs , qui sont fort alongés, étroits, et par leurs yeux qui sont ordinairement à découvert, de même que leurs antennes intermédiaires. Leur têt est. triangulaire , inégal. Son museau forme un bec où une pointe qui est quelquefois très- pointu, fort alongé et en alène. La forme de leurs organes du mouvement est d’ailleurs semblable à ceux des maïas. Les macropes sont à proprement parler les crustacés que les naturalistes anciens appellent araignées de mer. Aristote paroît en avoir connu une espèce qu'il compare avec le crustacé nommé bernard l’hermite. « Les yeux, dit Rondelet en faisant men- tion d’un macrope de la Méditerranée (tra- duction française), lui sortent fort au dehors, d’entre lesquels lui naissent deux petites DES MACROPES. 109 cornes. Elle a deux bras fourchus fort longs, huit pieds fort longs pour la petitesse du corps, d’où elle a le nom; car elle est comme laraignée de terre, qui a un corps petit, à Pentour des jambes fort longues. Celle de la mer a le corps ti ansparent ». (Hist. des poiss. liv. 18, pag. 411.) ESPECES Européennes. 1. MACROPE SCORPION ; "acropus scorpio (1). Le museau est court, à trois pointes; les bras sont courts, filiformes : ils sont rudes, avec les mains ovales, et ventrues dans l'individu que je possède. 11 se trouve dans les mers de la Norvège. (1) Têt pubescent , avec quatre épines élevées; pattes antérieures fort longues. Testa pubescente , spinis quatuor erectis ; pedibus anticis longissimés. Inachus scorpio. Fab. Suppl. entom. syst. p. 558, n° 16.— Penn. Zool. brit. 4, tab 9, fig. 18. (Voyez le cancre à courts bras de Rondelet , traduct. franc, pag. 407.) 110 FES'TOITE 2. MACROPE FAUCHEUR; maCcropus pha- langium (1). T1 se trouve dans les mers du Nord. 5. MACROPE LONG®BEC ; MaCropus longi- rostris (2). Les bras sont longs; les deux épines du dos sont plus apparentes. Il se trouve dans la mer Méditerranée. Rondelet le décrit sous le nom d’araignée de mer. ( Hist. des poiss. pag. 411.) (1) Têt pubescent , avec trois épines élevées, aiguës, en devant , et des tubercules obtus à sa partie posté- rieure ; museau bifide. Testa pubescente , antice spinis tribus erectis , aculis, postice tuberculis obtusis ; rostro bifido. {nachus phalangium. V'ab. Suppl. ent. syst. p.358, n° 17. — Pennant , Zool. brit. 4 , tab. 9 , fig. 17. (2) Têt épineux, assurgent ; museau aigu , bifide. Testa aculeata, ascendente ; rostro acuto , bifido. Inachus longirostris. Fab. Suppl. ent. syst. p.358, m° 18. — Cancer dodecos. Lin. Syst. nat. edit. 172, p. 1046, n° 58. — Bosc, Hist. nat. des crust. tom. T}, pl. vaut, fig. 1. — Herbst , Canc. tab. 16, fig. 90. DES MACROPES. un Exotiques. 4 MACROPE SÉTICORNE ; Macropus*séti- cornis (1). I1 se trouve dans la mer Méditerranée. 5. MACROPE LONGIFÈDE; macropus lon- | gipes (2). La figure de Rumphius ne représente pas les pattes postérieures plus longues. 11 se trouve dans l'océan Indien. (1) Têt inégal ; museau terminé en une soie fort longue; mains et paltes très longues. Festa inœquali ; rostro apice setaceo longissimo ; manibus pedibusque longissimis. | Daja seticornis. Bose , Hist. nat. des crust. tom. T, pl. vu, fig. 2. — Cette figure, ainsi que celle d’Herbst, pl. xvi, fig. 91, sont copiées de Slabber. (2) Têt épineux ; mains ovales , rudes ; pattes pos- térieures très-longues. Testa aculeata ; manibus ovatis, scabris; pedibus posterioribus longissimis. Inachus longipes. Fab. Suppl, entom. syst. p. 358, n® 19. — Cancer longipes. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. 1, p. 1047, 0° 47. — Rumph. Mus. tab. 8, fig. 4. — Herbst, tab. 16, fig. 03. 112 HISTOIRE 6. MACROPE PORTE-ÉPINE; /2aCcropus spinifer (1). Il se trouve dans les mers de l’Asie. 7. MACROPE LAR ; Mmacropus lar (2). Il se trouve aux Indes orientales. 8. MACROPE SAGITTAIRE; MGCrOpus sa- gittarius (5). Il se trouve à l’île de la Guadeloupe. (1) Têt ayant une épine postérieurement, inégal ; pattes de la seconde paire très-longues.. Testa postice uniaculeata , inœquali , pedibus secundi paris longissimis. Inachus spinifer. Fab. Suppl. entom. syst. p. 359, n° 20. — Cancer spinifer. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I’, p. 1047 , n° 48. La figure de Rumphius, tab. 8, n° 5, appartient aux parthenapes de Fabricius. (2) Têt hérissé ; üne épine de chaque côté, et d’autres formant une ligne dorsale. T'esta hirta; linea dorsali spinosa, spinaque utrinque laterali. Inachus lar. Fab. Sappl. ent. syst. p. 359 , n° 21. (5) Têt ovale, lisse ; museau très - long, denté en scie de chaque côté. Testa ovata , lævi , rostro a LV utrinque serrabo. Inachus sagittarius. Fab. Suppl. ent. syst. tom. IT, p.559 , n°22. Cette espèce a de grands rapports avec la suivante. QUATORZIEME DÉS LEUICO'SIE s. 3 QUATORZIÈME GENRE. LEucosiE ; leucosia. (PI. I.) L A forme des leucosies et le poli brillant dont la plupart sont pourvues, dit Bosc, peuvent les faire reconnoître au milieu de tous les crustacés ; mais leurs caractères gé- nériques , il faut l'avouer, n’ont pas cette précision qu'il seroit à desirer qu’ils eussent ; ils varient dans presque toutes les espèces. ( Hist. des crust. tom. I, pag. 254). Nous allons tâcher de fixer d’une manière cer- taine et précise le signalement de ce genre, et de faire cesser , s’il nous est possible, les justes plaintes de notre ami Bosc. Les palpes extérieurs des leucosies ont un caractère que je n’observe point dans Îles autres oxyrinques ; ils couvrent toute la face du museau ou de la partie inférieure et antérieure du têt, dont ils atteignent l'extrémité ; leurs divisions extérieures, car je ne parle pas du petit fil articulé qui les termine , et qui est caché, sont presque co- niques et presque égales; de manière que le bout supérieur de ces palpes réunis forme Ins. TouE VI. H 114 HISTOIRE Ü quatre dents à peu près de la même gran- deur. La surface inférieure de ces instru- mens de la manducation se loge, de chaque côté, dans un enfoncement longitudinal du museau. Les yeux sont très-petits et fort rapprochés. L'espace qui les sépare offre deux cavités très-petites, transversales, où sont logées les antennes qui sont aussi très- peütes, et qui ne paroissent pas extérieure- ment. Le têt des leucosies est presque or- biculaire, très-convexe et arrondi en dessus, formant un museau très- court en devant. Les bras et les pattes ont la forme qu’ont ordinairement ces organes dans les crabes. Les bras sont souvent longs; les pattes m'ont paru diminuer insensiblement de grandeur, à commencer à la première paire. Les cuisses sont cylindriques ; le crochet qui termine les tarses est très-petit. La queue est longue, et se prolonge, ainsi que le remarque Bosc, jusqu'aux palpes extérieurs; mais elle a plus de deux pièces ou de deux segmens ; jen ai du moins distingué cinq bien sensiblement: les deux premiers, ou ceux de la base, sont fort courts ; mais les troisième et quatrième sont fort longs : celui du bout est triangu- laire. Les leucosies, comme tant d’autres ani- DES LEUCOSIES. 115 maux , ont besoin d’historiens. Les obser- vateurs se sont tus à leur égard. « Ces crustacés, qui ne peuvent pas nager, se tiennent au fond de la mer, et sont sou- vent jetés par les flots sur le rivage. Lors- qu'ils craignent quelque danger, ils ramassent leurs pattes entre leur corps, et attendent qu'il soit passé. Ils ont peu de vivacité dans leurs mouvemens, el il paroît qu’ils comptent beaucoup sur la dureté de leur têt, effecti- vement plus considérable que dans la plupart” des crustacés, et sur leur peu d'importance, car ils sont en général petits pour échapper aux ennemis qui les recherchent ». (Bosc, Hist. des crust.) La plupart des crustacés fossiles sont de ce genre. La dureté de leur têt les rend plus propre que d’autres à résisler aux causes destructives. 3822 : Bri CES Européennes. 1. LeucosiE NovaAuU: Z/eucosia nucleus (21). Elle se trouve dans la mer Méditerranée. UT qe (1) Bras granuleux; mains filiformes ; têt orbicu- laire , biépineux postérieurement. H 2 6. HISTOIRE Fxotiques. * Bras oblongs ou ovales, point filiformes. 2. LEUCOSIE SCABRIUSCULE; /eucosia scabriuscula (1). Elle se trouve aux Indes orientales. 3. LEUCOSIE BALLE; /eucosia pila (2). Elle se trouve dans l'océan Indien. Brachiis granulatis; manibus filifvrmibus ; testa orbiculata , postice bispinosa. Leucosia nucleus. Fab. Sup. ent. syst. p. 351, n° 9. — Cancer nucleus. Läin. Syst. nat. edit. 12, tom. T], p: 1042, n° 20. — Sulz. Hist. ins. tab. 51, fig. 3. — Herbst, Cancr. tab. 2, fig. 14. — Cancer macrochelos | Ziondeletui. Aldrov. (1) Têt déprimé, raboteux ; front échancré. Testa depressa , scabra ; fronte emarginata. Leucosia scabriuscula. Fab. Suppl. ent. syst. p. 349," n° r.— Herbst , Cane. tab. 2 , fig. 10. | (2) Têt globaleux ; une dent au milieu élevée ; bords crénelés , dentés. Testa globosa, dente medio elevato , margineque crenato , dentato. Leucosia pila. Fabr. Suppl. ent. syst. p. 549, n° 2. DES LEUCOSIES. ny 4 LEUCOSIE GLOBULEUSE:; leucosia globosa (1). Eile se trouve sur les côtes de Malabar. 5. LEUCOSIE CRANIOLAIRE ; leucosia crariolaris (ons Elle se trouve sur Le côtes de Malabar, et on en rencontre souvent de fossiles. _ 6. LEUCOSIE PORCELLANE; leucosia porcellana (5). Elle se trouve dans l’océan Indien. (1) Têt lisse, presque crénelé; deux nœnds à la base de la queue ; bras raboteux. T'esta lævi, subcrenata ; cauda basi binodi; brachiis scabris. Leucosia globosa. Fab. Sup. ent. syst. p. 349, n° 3. (2) Têt lisse, ové , avancé et tridenté en devant ; mains lisses. | Testa lœvi, ovata , antice porrecta , tridentala ; manibus lævibus. Leucosia craniolaris. Fab. Suppl. ent. syst. p. 550, n°4. — Cancer craniolaris. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1041, n° 15. — Seba, Mus. tom. IT, lab. 19, fig. 4,5. —Rumph. Mus. tab. 4, fig. À , B. — Herbst, Canc. tab. 2, fig. 17. (3) Têt lisse, ové, obtas en devant ; bras gra- nuleux. H 5 118 HISTOIRE “ 7. LEUCOSIE APLAN1E; leucosia pla- nata (1). | Elle se trouve à la terre de Feu. * * Bras filiformes. 8. LEUCOSIE PONCTUÉE; leucosia punctata (2). Elle se trouve dans les îles de lAmé- rique. 9.. LEUCOSIE FUGACE; leucosia fugax (3). Elle se trouve aux Indes orientales. T'esta lævi, ovata ; antice obtusa ; brachiis granu- latis. Leucosia porcellana. Fab. Suppl. ent. syst. p. 350, n° 5. — Scba , Mus. tom. III, tab. 19, fig. ro et 11. — Herbst, Canc. tab. 2, fig. 18. (1) Têt orbiculaire , plane ; côtés bidentés ; front tridente. Testa orbiculata , plana ; lateribus bidentatis ; fronte tridentata. Leucosia planata. Fab, Sap. ent. syst. p. 350, n° 6. (2) Têt ové , crénelé et tridenté postérieurement ; doigts sans dentelures. T'esta ovata, postice crenata , tridentala ; digitis £ncrmibus. Leucosia punctata. Fab. Sup. ent. syst. p. 350, n° . (5) Tèt oblong , à trois dents postérieures , dont celle du milieu plus longue , recourbée; doigts dentés. De Jeve 1.LEUCOSIE FUGACE, vre en dessus Q . lameme vue en des SOUd : 3. ORITHYE MAMILLAIRE . 4.DORIPPE ASTUCIEUX . JB RaAcuté d', Un Er RE | DRE es dE Ne LRO ALES Ad sé (LUE DO ‘ ÿ mn, À es 7% J t “ 1 2 L f ss À SCT LE À L "» DES LEUCOSIES. 119 10. LEUCOSIE SEPT-ÉPINES; Zeucosia septem-spinosa (1). 11. LEUCOSIT HÉRISSON: leucosia erinaceus (2), 12. LEUCOSIE CYLINDRE; /eucosia | cylindrus (5). Ces trois espèces se trouvent dans l’océan Indien. Testa oblonga , dentibus tribus posticis , medio lon- giore recurvo ; digitis dentatis. Leucosia fugax. Fab. Suppl. ent. syst. p. 551 , n° 8. — Herbst, Canc. tab. 2, fig. 15, 16. (1) Têt ayant de chaque côté une épine très-longue, ét cinq à l’extrémité postérieure, Testa utrinque spina elongata longissima , postice quinque spinosa. Leucosia septem-spinosa. Fab. Suppl. entom. syst. p. 551, n° 10. — Herbst , tab. 20, fig. 112. (2) Têt ové, très-épineux ; épines des côtés plus longues, dentées; mains ayant des piquans. T'esta ovata , spinosissima , spinis marginulibus lon- gsioribus , dentatis ; brachiis aculeats. Leucosia erinaceus. Fabr. Suppl. ent. syst. p. 352, n° 11. — Herbst , tab. 20, fig. 111. (3) Tèt bisillonné; côtés dilatés , cylindriques , avec une épine à leur extrémité. Testa bisulcata ; lateribus dilatatis, cylindricis, apice unispinosis. Leucosia cylindrus. Fab. Suppl. ent. syst. p. G52 ; n° 12. — Herbst, Canc. tab. 2, fig. 30, 31. H 4 120 HISTOIRE Espèces dont le pays est imconnu. 13. LEUCOSIE-RÉSIDUE; leucosia residuwa (1). .14, LEUCOSIE DOUBLE ÉPINE ; leucosia bispinosa (2). 15. LEUCOSIE CANCELLIDE; /eucosia cancellus (5). 16. LEUCOSIE CANARD ; leucosia anas. Bosc ( Voyez leucosie scabriuscule ). (1) Tèt presque rond ; front ayant an sinus de chaque côté. | T'esta suborbiculata ; fronte utrinque sinu impresso. Leucosie résidue. Bosc, Hist. nat. des crust. tom:1], p. 258. — Herbst , Canc. tab. 48, fig. 1. (2) Tèt quadridenté en devant, et biépineux de chaque côté ; bras épineux et dentés. Testa antice quadridentata, utrinque bispinosa ; brachiis spinusis , dentatis. Leucosie double-épine. Bosc, Hist. nat. des crust. tom. T,p. 258. — Herbst , Canc. tab. 6, fig. 45. (3) Tèt uni, crénelé tout autour ; bras crénelés ; mains tranchantes sur leurs bords. T'esta lœvi, marginibus crenatis ; brachiis crenatis; maribus ancipitibus. Leucosie treillis. Bosc, Hist. nat. des crustacés, tom. T, pag. 239. — Herbst, Canc. tab, 2, fig. 21. { DES CORYSTES. 31 ms re mt mm PET: Eu QUINZIÈME GENRE. CoRysTE; corystes. (PI. XLIX.) Les corystes ont été placés avec les hippes, et ensuite avec les albunées, par I'a- bricius ; mais on ne peut pas les laisser avec elles, soit parce que la forme de leur queue indique des brachyures plulôt que des ima- croures, soit parce que leurs pattes sont ter- minées par des tarses coniques. Il est encore autres caractères qui les en distinguent , mais qu'il est inutile de détailler ici. Le têt des corystes est ovale et pointu antérieurement ; leurs antennes sont avan- cées, rapprochées au dessous des yeux, de la longueur du corps; leurs palpes extérieurs sont alongés ; le second article de leur di- vision interne va en pointe. Les bras et les pattes sont figurés de même que dans les maïas, les leucosies, etc. On n’a aucunes particularités historiques sur ces crustacés. On les trouve dans l'Océan, sur les côtes de l’Angieterre, el sur celles de l'rance. 199. © TAF ES/TIOUR E 1. CORYSTE DENTÉ; corystes dentatus (1). Son têt est presque lisse; le milieu du dos a quelques impressions qui, comme dans les dorippes, ont un peu d’analogie avec les traits des yeux, du nez et de la bouche d'une figure humaine; le museau est assez large, avancé, échancré; les angles du bord antérieur sont avancés en pointe ; chaque côté du têt a en outre trois à quatre dents. Les bras sont courts, et ont aussi quelques épines au côté interne. (1) Ælbunea dentata. Fab. Suppl. entom. syst. pag. 398 , n° 5.— Cancer personatus. Herbst , Canc. tab. 12 , fig. 71. Le crustacé de Pennant (Zoolog. brit. 4, tab.”, fig, 13; cancer cassilaunus , Herbst , tab. 12, fig. 72) est une autre espèce distinguée par ses bras fort longs et sans dents. Nous l’appellerons coryste /ongimane. DES DORIPPES. 193 a me SEIZIEME GENRE. DoriPPrEe; dorippe. (PI. L.) Q UELQUE grossières que soient les figures d'Aldrovande, un œil un peu exercé y re- connoit cependant la plupart des animaux qu'il a représentés. On néglige malheureuse- ment trop aujourd’hui de consulter ces pre- miers essais de nos pères en histoire natu- relle, et nous ne rendons pas assez de justice aux efforts qu’ils ont faits pour nous frayer la route de la science. C’est faute d’avoir étudié Aldrovande qu’on ne l’a pas cité à l'égard des dorippes; car il a connu lespèce qui se trouve dans la Méditerranée : c’est son cancer hirsutus alius prone ei supine. Ce genre, dont les espèces qui le com- posent avoient été placées parmi les crabes, paroît être naturel. Le têt est ové, tronqué à sa partie antérieure qui est plus étroite, déprimé , souvent irrégulier , sillonné et mamelonné en dessus: le bord antérieur est presque toujours denté, avec les angles plus avancés ; les yeux sont portés sur de courts pédicules, près des angles. Les antennes, 124 HISTOIRE quoique courtes et figurées de même que celles des crabes, sont cependant propor- tionnellement plus longues et assez saillantes. Les bras sont petits; Fabricius dit qu’ils sont inégaux dans les mâles, tantôt le droit, tantôt le gauche étant plus grands, au lieu qu'ils sont égaux dans les femelles. Les deux premières paires de pattes venant après les bras sont beaucoup plus grandes, écartées , courbées en arrière, et terminées par un tarse conique, alongé ; les quatre autres pattes sont de moitié plus petites, et ter- minées par un ongle aigu et courbé; elles sont placées au dessus de l'extrémité posté- rieure du têt, et peuvent s'étendre et agir sur le dos de Panimal. «€ On présume, dit Bosc, que cette orga- nisalion des dorippes leur donne des habi- tudes différentes des autres crustacés; et en effet le peu que nous savons de leurs mœurs constale que, comme les dromies, ils portent continuellement sur leur dos des corps étrangers, tels que des valves des bi- valves, et peut-être des fucus, des éponges, des corallines, etc. au moyen desquelles ils sont cachés aux yeux de leurs enne- mis , et à ceux des animaux dont ils font : leur pâture. Tantôt ces boucliers ambulans D ES AD'O'R FRBPIES. (35 sont immédiatement appliqués sur le dos même de lanimal, tantôt ils en sont à une certaine distance ; mais #toujours ils sont fortement soutenus par leurs pattes posié- rieures, au moyen des crochets dont elles sont armées. » On n'a aucunes notions particulières sur les lieux qu'habitent de préférence les dorippes ; mais la faculté que la Nature leur a donnée de se cacher sous un toit portal indique qu’ils n’ont pas besoin d’habiter les côtes rocailleuses, qu'ils peuvent sans incon- véniens parcourir les plages sablonneuses , où ils ont moins de concurrens parmi les autres crustacés ». PLSrP EF GE:S Européennes. 1. DoRIPPE A QUATRE DENTS; dorippe guadridens (1). Ce dorippe a comme un masque, el on (1) Têt hérissé; quatre dents frontales presque égales ; queue noueuse. Testa hirta; fronte dentious quatuor subæqualibus ; cauda nodulosa. Dorippe quadridens. Fab. Suppl. ent. syst. pag. 561, 126 HISTOIRE croiroit voir sur son dos les traits mal des- sinés d’une figure d’homme. Les habitans des côtes de Rimimi le nomment mascarone, à raison de la figure laide de son dos. Il est fauve et hérissé de poils. Sa chair est bonne , mais elle est négligée; Ja mer fournissant, dans ces parages, des alimens plus agréables et plus abondans. Il se trouve dans la Méditerranée et dans l'océan Indien , suivant Fabricius. 2. DoR1iPPE ASTUCIEUX ; dorippe asluta (1). Cette espèce n’est cerlainement pas le n°1.— Cancer lanatus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p- 1044, n° 29. — Planc. Conch. tab. 5, fig. 1. — Herbst , tab. 11, fig. 68. La figure d’Herbst citée ci-dessus a été copiée de Plancus. Celle qu’il donne sous le n°70 , cancer fras- cone , me paroît être celle du même animal, plus. exacte , étant faite sur la nature. Je ne prétends pas l’assurer ; maïs je crois pouvoir le conjecturer, jusqu’à ce que j'aie acquis de nouveaux renseignemens. (1) Têt hérissé , unidenté de chaque côté; front à quatre dents inégales ; queue unie. Testa hirta , utrinque unidentata ; fronte dentibus quatuor , inæqualibus ; cauda lævi. Dorippe astuta. Fab. Suppl. entom. syst, p. 361, n° 2. — Herbst, Canc. tab. 11, fig. 67 ? DES DORIPPES. 127 cancer pinnophylax de Linnæus ( Syst. nat. edit. 12, tom. I, pag. 1059, n° 5); car il dit que son têt est orbiculaire, et trés-entier (Amén. acad. tom. VI, p. 415). L'espèce que J'ai vue au museum a une dent de chaque côté, quoique Fabricius dise que les côtés du corselet soient inermes. 11 se trouve dans les mers des Indes. 5. DoriPre RUusSÉ; dorippe callida (1). Il se trouve dans les mers de l'Asie. (1) Têt nu, quadridenté antérieurement ; une ligne de tubercules au milieu de la queue, dans sa longueur. Testa nuda, antice quadridentata; cauda carina dongitudinali tuberculorum. Dorippe callida. Fab. Sup. ent. syst. p. 362 ,n° 3. Fabricius y rapporte avec doute le cancre pinno- thère de Linnæus; celui-ci avoit formé cette espèce sur une note que Forskæl lui avoit communiquée épis- tolairement ; mais, par la description que cet auteur en a donnée depuis dans sa Faune d'Arabie , pag. 88, cancer pinnotheres, n° 36, il est à présumer que ce erustacé est du genre pinuothère. 128 HHSTOIRE 4. DOoRIPPE MASCARONE; dorippe mascarone (1). 1] se trouve dans la mer Méditerranée. Remarg. Ce genre, quoique pen nombreux , a besoin d’être étudié. Herbst a figuré quatre dorippes sous autant de noms spécifiques. Il paroît , d’après la : citalion que Fabricius fait de Plancus et de Linnæus à l’article du dorippe à quatre dents , qu’il prend cette espèce pour le lanatus ou le lanugineux du naturaliste suédois. Bosc l’en a séparé, et en a fait deux espèces. Mais il faut observer que son dorippe lanugineux n’est pas celui de Linnæus; c’est le facchino : en cela il a suivi Herbst. Le n° 70 de ce dernier est le dorippe noduleux de Bosc. (1) Têt presque lisse ; museau bifide ; lobes bidentés, T'esta sublævi ; rostre bifido; lobis bidentatis. Inachus mascaronius. Fab. Sup. ent. syst. p. 357, n° 12. — Herbst , Canc. tab. 11, fig. 69. — Sulz. Ins. tab. 51, fig. 1. N'ayant pas vu cette espèce, je ne prétends pas assurer qu’elle soit bien distincte du dorippe quadridente. DIX-SEPTIEME. » DES ORITHVYIES. 129 TT DIX-SEPTIEME GENRE. ORiTHY:E; orithyia.( pl. L.) Îsc caractère de ce genre se présente naturellement ; il consiste dans li forme postérieure des pattes, qui soft en nageoires; d'ailleurs les orithyies sont voisines des maïas et des dorippes par la figure du corps; leur tèt est ové, comme tronqué en devant, et inégal. Leurs palpes extérieurs ont plus de rapports avec ceux des leucosies qu'avec ceux des crustacés précédens; le second ar- ticle de leur tige interne est alongé et finit en pointe. Les bras et les pattes, à l’excep- tion des dernières , sont conformés de même que dans la plupart des crustacés brachyures. Nous ne connoissons pas les mœurs des orithyies. La seule espèce que Fabricius ait décrite est de la Chine; il l'appelle mammuillaire ; elle est de grandeur moyenne : son têt est ové, parsemé de petites épines obtuses, et a de chaque côté une tache distincte rousse. Le museau est court, tridenté ( dans la figure d'Herbst il a cinq dents, et les angles anté- Jns. Tome VI. I 130 + SAIS TT; OL RE rieurs sont bidentés ); les côtés du têt ont chacun trois pointes, et la queue deux. Les bras sont courts et dentés. ESPECE. 1. ORITHYIE MAMMILLAIRE 5 ortihyia mammillaris (1). Elle se trouve à la Chine. (x) Orithyia mammillaris. Fab. Suppl. entom. syst, p. 565. — Herbst, Canc. tab. 18, fig. 104. DES RANINES. 131 EE DIX-HUITIEME GENRE. RANINE; ramna. ( PI]. LI.) Fasnicius a compris dans son genre albunée des crustacés qui en diffèrent assez essentiellement pour en être séparés, et qui méritent d’être l’objet de coupes particu- Lières. Telle est son albunée dorsipède, et probablement ses albunées rude, scabre. Je crois que cette dernière espèce est la même que le cancre ranine de l’Entomo- logie systématique de cet auteur; il en . aura changé le nom, et aura oublié de rapporter la synonymie dans son supplé- ment. Quoi qu'il en soit, c’est d’après ce cancre raerinus de Linuæus, de Fabricius, qu'a été fondé le genre ranine du professeur Lamarck. | AE | Les ranines ont un signalement très-re- marquable dans la famille des oxyrinques; le contour de leur tét est presque triangu- laire , ou ovale et coupé transversalement; la base du triangle, ou la troncature, en est le bord antérieur ; les mains n’ont ici qu'uu L 2 132 HISTOIRE seul doigt, celui que l’on appelle le pouce; ou le supérieur , et le seul qui soit mobile; ce doigt est ou en faux ou conique et arqué ; n'étant pas arrêté par d’avance- ment inférieur ou d'autre doigt, il peut se courber davantage ; les pattes sont termi- ñées par un tarse foliacé où une nageoire, quoiqu'il soit moins large, moins arrondi que dans Îles portunes et les matutes. La situation réspeclive de cés organes du mou- vèment est singulière ; la moitié est au dessus de l’autre , paires par paires. Les palpes extérieurs ont leur division intérne étroite ; alongée ; leur second ar- ticle est lerminé en pointé. Le bord äntérieur du têt a plusieurs pe- iles sailliés en forme de dents; la queue est étendue ; et: l’on voit déjà que nous allons sortir de la section des malacostracés à Courte queue, pour passer dans celle qui ont cette partie du corps alongée. “‘T/analogie ne nous permet pas de dotter qué lé$ raninés né nägent bien. Dickson, qui à figuré Ja ranine déntéé, serrata, pl. xv et xvŸr de la traduction française de son Voyage, ñne donné aucune particula- hité sur sà manière dé vivre; il dit un De Jeve del. ._RANINE DENTEE . PAGURE CUIRASSIER . PAGURE DIOGENE. . ALBUNEE SYMNISTE. , Voysard di DES RANINES. 233 mot de sa couleur et de la disposition de ses pattes. Il l’'avoit trouvée aux îles de Sandwick. 1. RANINE DENTÉE; ramina serrala. (1). Cette espèce est grande ; son têt est fort rude, + | Elle se trouve dans l'Inde. 2. RANINE DORSIPÈDE; ranina dorsipes (2). . + Elle se trouve dans l’océan Indien, aux Îles d’Amboine et dans la mer du Sud. (1) Bras ayant de grandes dents; bord antéricur du têt ayant plusieurs divisions dentées. Brachiis valide dentatis; testæ margine antico dobis dentatis. Cancer raninus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. 1, p- 1039, n° 2. — Fab. Ent. syst. tom. II, p. 458, n° 1. Ejusd. albunea scabra. Suppl. ent. syst. p. 395, n° 4. Herbst , Canc. tab. 22, fig. 1. — Rumph. Mus. tab. 7, fig. T, V. (2) Bord antérieur du têt à sept dents; mains à dents irès-petites. Testæ margine antico septem dentato; manibus den- tibusexiguis. Cancer dorsipes. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom.Ï, p. 1055 ,n° 71 Æ/bunea dorsipes. Fab. Suppl. entom. syst. p. 597, n°3. — Rumph. Mus. tab. 10, fig. 3. 1 5 134 HISTOIRE rene on ot DU GENRE SYMÉTHIS DE FABRICIUS. L'enromoLocisre de Kiell vient d'établir sous ce nom un nouveau genre, composé d’une seule espèce , qu'il avoit d’abord. rangée avec les hippes, sous le nom de variolée. Il lui donne pour caractères : deux antennes très - courtes, quadriarliculées, cachées ensemble dans un museau ; le corps est de grandeur moyenne ; le museau est court et a sept dents ; le têt a en devant des points imprimés, inégaux , qui le font paroïître variolé, avec sept dents obtuses, courtes; 1l est lisse postérieurement, glabre, avec une seule ride de chaque côté, oblique; les mains sont unies, avec les doigts den- tés en dedans de chaque côté ; les pattes ont leurs carpes élevés, coniques, alongés, ciliés, obtus, avec les tarses ou les doigts alongés, cornés , en faux. Fabricius n’a pas vu les pattes de la troisième paire; elles manquoient à l'individu qu'il a décrit. À DU SYMETHIS 15% Ce genre n’a pas été soumis à notre exa- men ; nous le croyons voisin des albunées et des ranines. 1. SYMÉTHIS VARIOLÉ; symethis variolosa; Fab. Suppl. system. p. 371. Il se trouve dans l’océan Indien. L 4 156 HISTOIRE SECTION SECONDE, MACcROURES; macrouri. Les malacostracés de cette section sont distingués de ceux de la précédente par leur queue toujours apparente, de la longueur du corps, et dont l'extrémité est accom- paguée d’une appendice foliacée , géminée el articulée. FAMILLE TROISIEM E. PAGURIENS ; pagurui. Les bernard lhermite , que Fabricius appelle assez mal à propos pagures, paguri, forment le genre le plus étendu de cette famille ; tel est le motif de sa dénomination. Les paguriens tiennent le milieu entre les oxyrinques qui les précédent et les lan- goustines qui les suivent. L’extrémité de leur queue offre les parties en nageoires qui se voient au bout du corps des macroures ; mais ces appendices sont petites , situées sur les côtés de la queue, à une certaine distance de son dernier segment ; elles ne se réu- missent pas avec lui pour former une sorte d'éventail, de même que dans les écrevisses. DES PAGURES. 137 DIX-NEUVIEME GENRE. PaAcuRrE;pagurus. (PI. LI.) Anisrore , et la plupart des auteurs qui ont écrit après lui jusques dans ces derniers tems, ont désigné l’espèce la plus commune de ce genre, pagurus bernhardus, sous une dénomination qui répond à celle de petit cancre, en latin cancellus. Suivant Aristote, le petit cancre, carcinion , naît de la terre et du limon; il ne tarde pas, dès qu'il a vu le jour, à s’introduire dans une petite coquille. Ÿ ayant acquis de la croissance, il passe dans une autre coquille, telle que celle d’une nérite, d’un sabot, où de quel- qu'autre semblable ; souvent même un petit buccin devient sa demeure : il en change encore et en choisit de plus grandes à me- sure qu'il avance en âge et que sa taille augmente. Il ne tient à ces coquilles par aucun ligament, et le corps y est entière- ment libre. Sous les rapports de son origine et de sa manière de vivre, le petit cancre participe des crustacés et des animaux tes- tacés ; il ressemble assez en apparence aux 138 HISTOIRE langoustes, suivant quelques versions , et aux crabes, suivant d’autres : sa forme se rapproche de celle des araignées, mais son corselet est plus grand; il a en avant deux cornes (ou deux antennes) fauves, sous lesquelles sont les deux yeux, qui saillent toujours. La bouche est située en dessous, et environnée de plusieurs parties capillaires. Après elle viennent deux pieds fourchus qui portent la nourriture à la bouche; chaque côté du corps en a ensuite trois autres , dont les deux derniers petits. La poitrine ou la portion inférieure du corselet est molle. A l'ouverture de la bouche com- mence un canal qui se prolonge jusqu’au ventre. On n’apercçoit point d’issue pour les excrémens. Les pattes et le corselet sont assez durs, mais pas autant que dans les cancres. Aristote nomme le pagure de l’in- térieur des conques le petit boiteux. Toutes ces observations d’Aristote au sujet des pagures, à l'exception de ce qu’il avance de leur origine, sont vraies. Swammerdam a voulu soutenir contre lui que ces crustacés étoient les véritables propriétaires des co- quilles dans lesquelles ils vivent, qu’ils les avoient formées, el qu’ils y tenoïent par un muscle; mais il est bien démontré que le TE ————————————————————————————— =‘ ” mnt À ‘ D'ESCPAGURES 1% père de la zoologie avoit mieux vu que le paturaliste hollandais à cet égard. L'auteur de la Nature a refusé aux pa- gures, plus communément connus sous les noms de bernard l’hermite , soldat, une ar- mure aussi complette et aussi forte qu'aux autres crustacés. La moitié postérieure de leur corps, la partie qui forme la queue, est molle et tendre. La croûte qui recouvre le corps proprement dit, ou qui forme sa ca- rapace, le têt, quoique d’une consistance assez dure, n’est cependant pas tout à fait aussi ferme que l'enveloppe des autres crus- tacés ; il étoit donc nécessaire que leur exis- tence , moins assurée de ce côté-là, füE garantie par d’autres moyens. C'est donc une sage prévoyance qui porte ces animaux à s’'introduire dans une coquille univalve vuide ou abandonnée de son hôte naturel, et de changer de maison à mesure que celle où ils sont renfermés devient trop étroite pour leur corps. On les aperçoit voguant ainsi dans l’eau chargés de leur maisonnette, qui est à la fois pour eux un toit qui les abrite, un fort qui les défend, une nacelle qui les transporte. C’est ainsi que les uns, trans- formant cette singulière habitation en une cellule, ont fait de son reclus un solitaire : 140 HISTOIRE de là est venu le nom de bernard l'hermite : que d’autres, y voyant une guérite!, à l’ou- verture de laquelle se présentent les deux pinces du crustacé, ou ses armes offensives et défensives, l’ont appelé so/dat. À cela prés, son histoire n’est pas connue. Les méthodes, les systèmes occupent avec tant de force tous les esprits que la partie la plus intéressante et la plus instructive de la science de la zoologie est presque totalement uégligée; il faut cependant convenir que l'étude des crustacés n'appartient qu'aux habitans des bords de la mer: ils sont si avantageusement placés dans le vaste champ des découvertes : ils n’ont à faire qu’un pas pour se frayer le chemin de la gloire, puis- qu'ils ont d’un côté les richesses de l’empire des eaux , et de l’autre celles de la terre. La Nature a beau les solliciter, on refuse ses faveurs, ou ceux qui savent en jouir sont en trés-peilt nombre. Si uous jetons un coup d’oœil sur la forme générale «es pagures, nous ne pourrons nous empêcher d’y reconnoître une parfaite harmonie de rapports entre leurs organes et leurs habitudes. Leur corps ou le corselet, la partie qui est renfermée sous le tèt, est une espèce DES PAGURES. 141 d'ovale tronqué transversalement à sa partie antérieure; le dessus est assez plat, et semble ordinaliiement comme partagé en deux seg= mens, l’un antérieur et l’autre postérieur; cette division n’est que superficielle, et n’est due qu’à une impression formée d’une ligne transversale, dont les deux extrémités par- tent de chaque côté, à quelque distance du bord antérieur du têt, et qui fait ensuite une courbe ou un angle très-ouvert, en gagnant vers l’extrémité postérieure du corps. Le têt des écrevisses et d’un grand nombre de macroures offre une impression semblable, et qui nous annonce en quelque sorte que la tête sera bientôt distincte du corselet. Le second segment apparent du têt des pagures est souvent marqué de plusieurs lignes imprimées et longitudinales; la queue est un peu repliée sur elle - même, et sa mollesse la rend propre à se loger dans l'intérieur des spires des coquilles. Nous parlerons plus iard des appendices de cette queue. Le bord antérieur du corselet ou du têt offre presque sur une même ligne horison- tale, el au milieu deux yeux , insérés chacun au bout d’un pédoncule long, cylindrique, 142 bAHNWS'TEOIRE dont l'articulation de la base est très-dis- tincte; ces pédoncules avancent parallèle- ment, et sont droits et toujours saillans ; aux angles latéraux sont situées les antennes extérieures dont la forme ressemble à celle des écrevisses , el qui se présentent en avant ; les antennes intermédiaires ont à peu prés la même figure que celles des crabes; mais elles sont proportionnellement plus longues, avancées et découvertes. Les pattes ont essentiellement la forme de celles des crabes, je veux dire, qu’elles sont composées du même nombre de par- tes, que les antérieures sont en forme de bras, et terminées chacune par une main et deux serres, et que les autres sont sim- ples; mais les proportions relatives de ces pattes sont très-remarquables; les bras sont ioujours inégaux en grandeur, tantôt le droit, tantôt le gauche, suivant les espèces; ces bras sont dirigés en avant, afin que Panimal puisse saisir les corps qui sont à l'entrée de sa coquille; la. largeur des mains se trouve être dans un sens à peu près horisontal , et. le pouce ou le doigt mobile est au côté interne. | Les deux paires de pattes qui viennent ensuite sont grandes, se présentent aussi en ‘DES PAGURES. 14 avant, en se courbant un peu; celles de la seconde paire sont plus fortes; il me paroiît que, par la situation de l’animal, les deux premières paires de pattes sont plus saillantes d’un côté que l’autre. Si les quatre pattes postérieures eussent été d’une grandeur proportionnelle aux pré- cédentes, l'animal eût pu être gêné dans son domicile ; mais tout est prévu, et ces derniers organes du mouvement sont très- petits. Leur extrémité a même un caractère qui leur est particulier , comme nous allons le voir avec De Géer. Donnons quelques développemens à cetle esquisse. Nous avons d’abord observé que l’opinion d’Aristote sur le véritable maitre de la co- quille qui renferme le pagure étoit très- juste, et que Swammerdam avoit eu tort de rejeter ce sentiment, et de croire que la coquille avoit été produite par ce crustacé. Les observations qu’on a faites sur la formation des coquilles réfutent pleinement l'opinion de l’anatomiste hollandais. On ne peut voir dans les pagures un corps propre à servir de moule au têt calcaire dans lequel il se tient, ni les organes propres à excréter, à transuder la matière de ce têt, ni le muscle qui fixe presque toujours le véritable 144 HISTOIRE habitant de la coquille aux parois internes de sa maison. On n’aperçoit point d’analogié suffisante entre les pagures et les mollusques testacés, pour en déduire cette identité que Swammerdam veut y trouver. Rochefort a depuis long-tems suivi les changemens de domicile des pagures; il à remarqué qu'ils abandonnoïent leur mai- sonuelte pour en prendre üuñe nouvelle, autant de fois que leur besoin l’exigeoit. Il dit même avoir quelquefois rencontré ces animaux logés dans l’intérieur des pieds de certains gros crabes. « Entre les insectes qui sont én abon- dance en ces pays chauds, il y a une espèce d’escargots ou de limaçons que les français appellent soldats, parce qu'ils n’ont point de coquilles qui leur soient propres et par- ticuhères, et qu'ils ne les forment pas de leur propre bave, comme le limaçon com- mun; mais que sitôt qu'ils sont produits de quelque matière corrompue , où autrément, ils ont cet instinct, pour mettre la foiblesse de leur petit corps à couvert des injures dé l'air, et de l'atteinte des autres bêtes, de chercher une maison étrangère, et de s’em- parer de tel coquillage qu'ils trouvent leur être propre ; dans lequel ils s'ajustent ét s’'accommodent, | DES PAGURES :45 Saccommodent comme les soldats qui n’ont: pas de demeure arrêtée, mais qui font tou- jours leur maison de celle d'autrui, selon la rencontre et la nécessité. «On les voit plus ordinairement en des coques de burgaus, qui sont de gros limaçons de mer, qu’ils rencontrent à la côte, à la- quelle ils sont poussés, quand je poisson qui en étoit le premier hôte est mort. Mais on trouve aussi de ces petits soldats en touies sortes d’autres coquillages, même en des coques de nois de liènes, et quelques-uns qui s’étoient fourrés dans des pieds de gros crabes morts. Ils ont encore cette industrie, qu'à mesure qu'ils grossissent, ils changent de coquille, selon la proportion de leur corps, et en prennent une plus ample, dans laquelle ils entrent en quittant la première ; de sorte qu’on en voit de différentes façons et figures , selon la diversité des coquillages qu'ils empruntent. Il y a apparence que c’est de ces soldats que Pline parle sous le nom d’une espèce de petite écrevisse à qui il attribue le même genre de vie. Ils ont le corps fort tendre, hormis la tête et les paites. Ils ont pour pied et pour défense un gros mordant, semblable au pied d’un gros cancre, duquel ils ferment l'entrée de leur In. Tone VI. K 126 HA SPORE coquille, et parent tout le corps. Il est den- telé au dedans, et 1} serre si fort ce qu'il peut attraper, qu’il ne démord point sans emporter la pièce. Cet insecte va plus vite que le limacon commun, et ne salit point dé sa bave l'endroit où 1l passe. » Quand on prend ce soldat, il s'en fâche et fait du bruit. Pour lui faire rendre la maison qu'il a prise, on en approche le feu, el aussitôt il sort de sa place. Si on la lui présente pour y rentrer, il sy remet par le derrière. Quandil s’en rencontre plusieurs qui veulent quitter en même tems leur vieille maison , et s'emparer d’une nouvelle qui leur agrée à tous, c’est alors qu'ils entrent en une grande contestation, et qu'après s'être opimätrés au combat , et avoir joué de leurs mordans, les plus foibles sont enfin con- traints de céder au victorieux qui sé saisit aussitôt de Ja coquille, de laquelle il jouit en paix , comme d’une précieuse conquête. » ( Hist. des Antilles, pag. 136.) Nicolson , dans son Essai sur lhistoire naturelle de Saint-Domingue, pag. 540, ét en parlant du soldat de mer, dit également que c’est pour se mettre à couvert que ce crüustacé se loge dans les coquilles ouvertes qu'il trouve à terre: Il a soin de se choisir DU PAGURES. 147 üne demeure dont la capacité réponde à sa taille; lorsqu’ii se trouve trop à l’étroit, il cherche un autre logis où il puisse être plus à son aise, et il abandonne dès lors son premier domicile, Rumphius rapporte qu'ayant mis plusieurs espèces de coquilles sur un banc à l'air libre, pour les sécher après les avoir nettoyées, les bernard l’hermite sont venus la nuit s'emparer de ces mêmes coquilles, abandon- nant celles qui leur avoient jusqu'alors servi de demeure; ce qui prouve encore que la coquille ne fait point partie de leur corps. Quand la pluie tombe après plusieurs jours de sécheresse, ils entrent Ja nuit dans les maisons et dans les chambres, où ils font tant de bruit qu'ils éveillent ceux qui y dorment, Catesby prétend que le bernard lhermite, ou du moins l'espèce dont il parle, à Pex- trémité de la queue garnie de trois ougles crochus, au moyen desquels 1l s'attache fortement à la coquille qu'il habite, en accrochant ces ongles dans la cavité spirale de cette coquille ; et il ajoute qu’il n'entre que dans les coquilles vuides, n’expulsant point de leurs foyers les maîtres de celles qui sont occupées. De Géer doute de la K 3 148 HISTOIRE vérité de cette assertion et paroît croire que les pagures sont usurpateurs et assassins lorsque la nécessité les y force; autrement ils seroient souvent exposés à manquer d'habitation. Ulloa dit que les bernard l’hermite sortent quelquefois de leur maison portative , afin d'aller pâturer; mais qu'ils y reviennent lorsqu'ils sont menacés de quelque danger, y entrent à reculons, et cherchent à mordre. 11 prétend même que cette morsure produit, pendant deux fois vingt-quatre heures, les mêmes accidens que la piquure du scor- pion. Il est aisé de voir que c’est une erreur grossière , les serres des pagures, ainsi que celles des crustacés qui en sont pourvus, n’agissant que comme pinces, et n'ayant aucune ouverture propre à injecter une liqueur vénéneuse. De Géer décrit de la manière suivante lespèce la plus commune, pagurus bern- hardus ; on peut, à quelques différences près et de peu d'importance, appliquer cette description à la masse des espèces. Ce na- : turaliste place les bernard lhermite avec les écrevisses. & La tête, le corselet et les pattes ressemblent entièrement à celles des écrevisses, avec les différences néanmoins D'ESA PACURES. 149 qui sont propres à leur espèce, et elles tiennent le corps toujours courbé, pour être plus commodément logées dans les cavités des spires de la coquille qui est leur demeure cotistante. La tête, qui est séparée du cor- selet uniquement par une incision, est cou- verte en dessus d’une plaque écailleuse, à peu près circulaire, et seulement un peu convexe, mais la peau du corselet, qui est écailleuse au milieu, est membraneuse aux deux côtés ; en soulevant cette membrane, on observe en dessous quelques parties molles , atiachées aux deux côtés du corps; qui sont les ouïes. Au devant de la tête se trouvent les deux yeux sphériques, placés sur de longs pédicules cylindriques, mobiles, qui sont accompagnés à leur base d’une pe- tite écaille élevée. Entre les yeux il y a deux peiites tiges cylindriques, assez longues, divisées en trois articles, qui font des angles les uns avec les autres, et qui sont terminées par deux parties coniques, courbées, flexi- bles et soudronnées lransversalement, dont celle du bout est beaucoup plus longue et plus grande que l’autre placée au côté. Les deux longs bras, qui se trouvent en dessous des yeux et qui sont très-garnis de poils, particulièrement à leur FER > Sont à 3 150 HISTOTRE peu près semblables à ceux des autres écre* visses ; ils sont divisés en articulations et accompagnés à leur base, du côté extérieur, d'une longue tige articulée , qui est terminée par un filet courbé, garmi de longs poils: » Les antennes, qui sont plus longues que tout le corps, sont sétacées et très-déliées, divisées en un très-grand nombre d'articu- lations, et placées à côté des yeux; mais les trois premiers articles sont cylindriques, beaucoup plus longs et plus gros que les autres, et le premier des trois, qui est attaché à la tête, est accompagné d’une grande épine écailleuse. » Elles ont dix pattes, comme toutes les écrevisses, altachées au déssous du corselet; les deax premières, qui sont terminées par les serres, et ‘qui sont plus courtes, mais beaucoup plus grosses que les quatre sui- vantes , sont divisées en cinq parties arfi- culées ensemble, dont les deux premières sont courtes et à peu près cyhndriques ; mais les deux suivantes sont grosses et triangulaires , garnies en dessus d’un grand nombre de tubercules coniques et pomtus, qui les rendent toutes raboteuses ; la cin- quième et dernière partie, qui est Îa serre, est grosse, renflée, ovale, garnie en dessus DES! PLA GARE S. ax de tubercules en forme de grains, comme sur les deux parties précédentes, et les deux doigts sont courts, gros et raboteux. La patte droite de cette première paire avec sa serre est le double plus grande dans toutes ses parties que la gauche ; ce qui est très- remarquable. » “Les pattes des deux paires suivantes sont un péu aplaties ; plus longues que celles à serres et divisées en six articles, dont celuï de l'extrémité est long , conique , un peu courbé en arc et terminé par un. ongie dur, en forme de crochet ; tous Îles articles sont gavnis le long du bord supérieur d’une suile - d’épines courtes , en forme de dentelure: » ‘Mais les pattes de la quatrième et em- quième paires sont d’une figure toute parti- culière et très-différente de celles des aübress elles sont courtes et aplaties, divisées en cinq articles, à peu près de grosseur ou.de largeur égales et très-velus, ou garnis de beaucoup de poils ; elles sont terminées par une espèce d’ongle en crochet conique ; au dessous duquel on voit une pièce relevée, brune, composée de petits grains velus; et cette pièce peut être regardée comme la plante du pied. #l y a apparence que c'est au moyen de ces quatre courtes paites , que Gronovius KE 4 152 HI ST O'I RE nomme pattes en nageoires , que l'animal se tient en partie fixé dans la coquille. » La queue de ces écrevisses, qui est en- viron de la longueur de la tête et du corse- let, est à peu près de figure cylindrique, courbée en dessous, et contournée d’une façon propre pour être logée dans les spires de la coquille ; mais cependant elle est un peu moins grosse au bout, et couverte par- tout d’une peau membraneuse, qui la rend molle et flexible. Vers les côtés, elle est garnie de quelques longs fibres aplatis , ou de lames alongées , couvertes de longs poils , mobiles , articulées à leur base , et flottant librement dans l’eau comme de petites nageoires. Je n’ai pu voir leur nombre sur mes écrevisses mortes, à cause du dérange- ment où la queue se trouvoit ; mais Gro- novius, qui les appelle encore des pattes en nageoires , dit qu'il y en a trois paires. » Le bout de cette queue est terminé par une partie écailleuse , d’une figure très-sin- gulière, et dont la coustruction se voit beau- coup mieux dans la figure grossie ci-jointe , qu’elle ne le seroit par une longue descrip- tion. Je dirai seulement qu’elle est composée de plusieurs pièces en forme de lames apla- lies, mais de figure différente , et dont les DES PAGURES. 153 cinq postérieures placées en quinconce sont garnies de poils, et courbées en dessous dans leur position naturelle, pour couvrir l'ouverture de l'anus, comme Swammerdam Pa remarqué. La lame du milieu de cette partie est garnie de chaque côté d’une pièce alongée, irrégulière et écailleuse , divisée en deux articulations mobiles, et qui a au dessous une petite appendice également écailleuse ; mais ce qui est bien plus remar- quable , c’est que la pièce écailleuse, du côté gauche , est beaucoup plus grande et plus longue que celle du côté droit; c’est sans doute par ces pièces mobiles et les lames écailleuses que lécrevisse sait se fixer dans les spires étroites postérieures de la coquille auxquelles elle s'attache si fort, que c'est avec peine qu’on peut l’en arracher sans lui briser le corps. » La femelle porte en dessous de l'origine de la queue, tout près du corselet, un très- grand nombre d'œufs, très-petits, ronds et rougeâtres , rassemblés en grande masse, et attachés à des filets à peu près semblables à ceux qui se voient sous la queue des écre- visses de rivière ,et cette masse, élant com- posée d’une quantité innombrable d'œuis, 354 ét PELM SD O1 RE démontre que ces écrevisses sont d’une fé< condité surprenante ». La poitrine est large dans les crabéssi et ce qui sépare les pattes à leur naissance est étendu ; mais dans les écrevisses la poitrine s’est alongée aux dépens du diamètre trans- versal, de manière que les organes du mou- vement sont contigus à leur origine. Les pagures, élant voisins des écrevisses, quant aux proportions du corps, ont également leurs pattes très - rapprochées à leur nais- sance; mais ces organes présentent quelques différences dans les deux+* genres , et es différences tiennent à leurs habitudes res- pectives. Je vois, par exemple, que les deux premières articulations des bras et des quatre pattes antérieures , à prendre de jeur base, sont proportionnellement plus alongées que dans les crabes et dans les écrevisses de la'mème longueur; et que la partie qui répond ‘à la cuisse, que Fabricius nomme bras aux pattes antérieures ( ses pinces, chelæ), n’est guère plus longue que larti- culation précédente, quoïque plus: grosse : lon remarquera aussi que le cinquième ar: ticle des deux paires de pattes de devant; et le sixième ou le tarse sont encore pro: DÉSAPOŒURES 455 portionnellement plus grands que dans les crustacés précédens. Les ainstrumens de la manducation des pagures ressemblent encore beaucoup à ceux des écrevisses ; les palpes extérieurs sont également alongés et étroits; leur tige est presque cylindrique , articulée , et se rapproche'; pour la forme, d’une véritable antennule bifide; les pièces internes offrent les mêmes traits de conformation. Rondelet ( Hist. des poissons, traduction francaise, Hv. 18, pag. 598 ) nons a donné quelques détails sur l'espèce de bernard Fhermite qu'il a vue sur les côtes de la Méditerranée ; de son tems on nommoit ce crustacé , sur les côtes de la Provence, biou cambu, et sur les côtes de Gênes, Branche ou branchue. Après avoir décrit sa forme , il s'exprime ainsi: «Tout au bout ha deux aeles à costés, courtes, menués, molles, au dessous le trou des excrèmens, duquel, si vous le pressés, vous en férés sortir l’ordure ; lequel trou Aristote dif, westré évident, toutes fois il est assés ,”si vous contemplés le poisson hors de sa coquille. Aristote aussi ne parle point dés œufs , lesquels on voit en cette partie de derrière ; 156 HISTOIRE pendans par les costés, comme petites pate= nostres enfilées ; nonobstant 1l est écrit qu’ilz croissent du limon é de la terre, non pas de semence; mais j'en ai veu plusieurs en esté hors de la coquille avec plusieurs œufs évidens , les autres sans œufs, qui est la différence du masle é de la femelle; d’où faut conclure qu'ilz fraïent, é naissent de semence. Pour ce sortent hors des coquilles, au tems que nature les incite à fraiïer, comme 1lz sortent quand ilz cherchent plus grandes coquilles. De la bouche jusqu’au trou des excrémens n’y a que un conduit. Quand ilz ont peur, ilz se resserrent si tost dans les coquilles qu’ilz font un son, é se cachent tous, la teste entre les bras, de sorte qu’ilz ne monstrent que rien que les cornes. I1z losent aussi quelquefois dans les esponges, s’ilz n’y trouvent lieu assés spa- cieux. Iz vivent ès lieux pierreux é rivages, de la chair des menus poissons , de la bourbe. Aristote fait mention d’un autre hoste des coquilles d'autrui, non pas toutes, mais de celles qui sont fourchues en vis, é l'appelle scyZlaron ; pour en dire bien ce que j'en pense, j'en ai veu plusieurs, 6 ne trouve autre différence de cestui avec DES PAGURES. 157 bernard l’hermite, sinon que l’un est plus long que l’autre, parquoi il cherche coquilles plus longues ». Nicolson distingue deux espèces de sol- dats ; l’un de mer, l’autre de terre : celui- ci est communément plus petit ; les plus gros ont à peine quatre pouces de lon- gueur. Il recherche les endroits secs; on en trouve fréquemment aux bords de la mer, dans les mornes ; il évite les lieux fangeux, où l’on ne trouve que de petits crabes ; les coquilles terrestres n'étant pas aussi com- munes que les coquilles aquatiques, il n’est pas toujours aussi bien logé que le soldat de mer. Il se nourrit, suivant Nicolson, d’excrémens, d'insectes, d'herbes et de feuil- lages. Si on le met dans l’eau , soit d’eau douce , soit salée, il fait tous ses efforts pour en sortir. C’est peut-être cette espèce qui emploie pour se sauver le stratagème suivant, dont des personnes dignes de foi m'ont dit avoir été témoins oculaires. Ces crustacés sont souvent à la poursuite de leur proie sur les rochers , ou sur les lieux élevés. Quel- que péril leur fait-il craindre pour leurs jours , ils se retirent aussitôt dans leurs re- traites, et ils roulent avec leur maison, 156 HISTOIRE que leur forme arrondie rend plus Ru iible de mouvement. ë Bosc a observé que les pagures marchent ét traînent leurs coquilles par le moyen de leurs deux premières paires de paltes:, qui se cramponnent dans le sable ou dans la terre , et tirent après elle l'animal. La coquille sert non seulement aux pa- gures de retraite, pour se dérober à l'attaque de leurs ennemis, mais encore de piège. ls s'y tiennent en embuscade, et ïls saisissent avec leur grosse pince la proie qui est à leur portée. Pendant lété, ils sont très-communs sur les côtes, et les flots les déposent souvent sur la grève; mais ils savent fort bien, dit Bosc, retourner à la mer. Pendant Fhyver, continue-t-il , ils s’enfoncent dans les pro- fondeurs de l'Océan : on n’en voit plas ou presque plus. Il en est de même sur les côtes de la Caroline ; ainsi que Bosc s’en est assuré. La plupart des pagures étant petits, et ne se sortant que difficilement de leurs habitations , servent peu de nourriture. Rochefort ( Hist. nat. des Antilles ) rap- porte que quelques-uns des habitans en mangent , comme on fait en quelques en- droits des escargots, mais qu’ils sont plus DES PAGURES. 2:59 propres à la médecine qu'à la nourriture ; étant ôtés de leurs coquilles et mis au soleil 3 ils rendent une huile qu’on estime salutaire dans les gouttes froides et propre à ramollir les duretés et les calus du corps. Les habitans des îles de l'Amérique, Suivant Bosc, tirent avantage d’une grande espèce de pagure qui vit habituellement sur terre, et qui ne se rend à la mer que pour déposer ses œufs. Ils la mangent, ou tirent de son corps, par sa décomposition, une buile jaunâtre, que l’on regarde comme un remède souverain dans les rhumatismes, On trouve dans la coquille, d’où l’on vient par le moyen du feu de faire sortir lani- mal , une demi-cueillerée d’eau claire, que lon croit aussi très-efficace pour faire dis- paroitre les pustules produites par le suc du mancenillier. « Il est très-digne de re- Marque que ce pagure conserve ou produise cetie eau qui, sans doute, sert à lubréfer sa queue, à lui donner la souplesse néces- saire ». ( Bosc, Hist. des crust. tome IT, page 79.) Ce genre avoit été institué par Fabricius. Il renferme peu d'espèces ; mais il est pro- bable que le nombre en est très-considérable. Les naturalistes s’en sont très-peu occupés ; 160 HISTOIRE et ils ont souvent confondu plusieurs espèces distinctes sous le nom vague de bernard l’hermite. Les caractères spécifiques , établis par l’entomologiste de Kiell, ne sont même pas , il faut en convenir , souvent suflisans pour reconnoître les espèces. Nicolson désigne sous le nom de faux bernard l’'hermite une espèce de dromie. ES PEL C ES Européennes. 1. PAGURE BERNARD ; pagurus bern- hardus (1j. Il se trouve dans l'Océan et dans la Mé- : diterranée. (1) Bras hérissés de ‘pointes; le droit plus grand; mains en cœur. Brachiis muricatis ; dextro majore; manibus cordatis. Pagurus bernhardus. Fab, Suppl. ent. syst. p. 411, n° 5. — Cancer bernhardus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1045, n° 57. — De Géer, Mém. ins. tom. VII, p. 405 , tab. 23, fig. 5, 6. — Herbst , Canc. tab. 22, fig. 6. 2. PAGURE DES PAGURES. 101 2. PAGURE HERMITE ; pagurus eremita (1). On le trouve avec sa coquille au milieu d’un petit bloc arrondi de pierre spongieuse, n'ayant qu'une ouverture transversale , dans les mers d'Italie. 9. PAGURE TUBULAIRE; pagurus tubu- laris (2). Il se trouve dans l’intérieur de la serpule glomérée de Linnæus ; mer Méditerranée, Re © — —— (1) Bras rudes , presque égaux ; les six pattes anté- rieures ayant deux doigts. Brachiis scabris, subæqualibus ; pedibus sex anticis bidigitatis. _ Pagurus eremita. Fab. Suppl. entom. syst. p.415, n° 10. — Cancer eremita. Lin. Syst. nat, edit. 12, tom. 1, p. 1049 , n° 90. Einnæus dit que les six pattes antérieures ont un phuce, anterioribus sex pollicatis ; elles sont donc ter- minées par deux doigts ; ce qui me fait croire que ce crustacé n’est pas de ce genre , et qu'il est plutôt un palémon. (2) Cylindracé ; têt ayant des points enfoncés. Subcylindricus ; testu punctis excavatis. Pagurus tubularis. Fabric. Supplem. entom. syst. p- 415, n° 11. — Cancer tubularis. Lan. Syst. nate edit. 12, tom. Ï, pag. 1050, n° Go. Il est bien évident, par la description de Linnæus; Ins. Tome VI. L 162 HISTOIRE 4. PAGURE oCULÉ; pagurus oculatus (1). Il se trouve dans l'Océan et se renferme dans la coquille que Linnæus nomme murex brandaris. 5. PAGURE AILÉ; pagurus alatus (2). Il se trouve en Islande, dans les coquilles du genre éulla de Linnæus. 6. PAGURE ARAIGNÉE ; pagurus aranei- formis (3). Il se pare des coquilles du genre Aelix et que ce crustacé n’est pas un pagure , puisque ses quatre premières paires de paltes ont deux serres, chelatæ. . (1) Pédoncules des yeux de la longueur du corselet; pinces égales, garnies de piquans. Pedonculis oculorum thoracis longitudine ; chelis æqualibus, muricatis, Pagurus oculatus. Fabric. Supplem. entom. systs p+ 418, n° 12. — Herbst y rapporte sa figure 4, pl. xxr11; mais je crois qu’il y a quelques doutes à cet égard. (2) Mains lisses, à trois ailes; la droite la plus grande. N anibus lævibus , trialatis; dextra majore. Pagurus alatus. Fabr. Supplem. entom. system, P:415, n° 13: (3) Pinces raboteuses ; extrémité de la queue calleuse, onguiculée. DESFPACURES 2:26 turbo de Linnæus , et vit dans les rochers sur les côtes maritimes de l’Ecosse. 7. PAGURE STRIÉ ; pagurus striatus (1). Il se trouve dans la Méditerranée. Exotiques. 8. PAGURE VIEILLARD; pagurus aniculus (2). I] habite les mers de l’océan Austral. Chelis scabris ; cauda apice callosa, unguiculata. Pagurus araneiformis. Fabr.Supplem. entom. syst. p. 414, n° 19. Cette phrase de Fabricius est très-vague et con- vient à un très-grand nombre d’espèces. (1) Bras (*) et pattes striés transversalement et irrégulièrement ; bras gauche plus grand; doigts très- courts , obtusément dentés au côte intérieur. Biachiis pedibusque transverse irregulariter striatis ; brachio sinistro majore ; digitis brevibus , intus obtuse dentatis. Pagure strié. Bosc, Hist. des crustacés, tom. IT, p.77,pl.it, fig. 5. — Les stries sont garnies de poils et dentées. ( Voyez Plancus, app. tab. 3.) (2) Têt ovale; côtés ciliés; pieds rugueux, hérissés de poils. (*) Etant obligé d'emprunter les phrases de Fabricius, nous nous servirons ici plus bas du mot de pinces, chelæ, au lieu de bras, que nous avons employé jusqu'à présent comme moins équivoque. L 2 164 HISTOIRE 9. PAGURE LARRON ; pagurus latro (1). Cette espèce est fort grande ; elle se trouve aux Indes orientales cachée dans les rochers. 10. PAGURE HONGROIS; pagurus hungarus (2). Il se trouve aux Indes orientales. T'esta ovata ; lateribus ciliatis ; pedibis rugosis, hirtis. Pagurus aniculus. Fab. Sup. ent. syst. p. 411, n° 2. (1) Suture du tèt quadrifide ; queue simple, renîlée en dessous. Testa suluris quadrifida ; caud& simplici , subtus ventricosa. Pagurus latro. Tabr. Sapplem. entom. syst. p. 411, n° 1. — Cancer latro. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1049, n° 56. — Rumph. Mus. tab. 4. — Seb. Mus. tom. 111 ,tab.21, fig. 1 et 2. — Herbst, Canc. tab. 24. Linnæus cite ici à tort Rochefort. ( Hist. nat. des Autilles. } (2) Pinces hérissées de poils , très-noires à l’extré- mité, la droite la plus grande; corps rayé de rouge. Chelis hirtis, apice atris : dextra majore, corpore rubro fasciato, Pagurus hungarus. Vabr. Supplem. entom. syst, p.412,n° 4. — Herbst y rapporte sa fig.r, pl.xx111; mais je crois que c’est une faute, la figure du n°6a plutôt Jes caractères de lespèce de Fabricius. DES PAGURES. 165 11. PAGURE SOLDAT; pagurus miles (1). On le trouve aux Indes. 12. PAGURE SENTINELLE; pagurus custos (2). Il CANTTE la mer des Indes orientales. 19. PAGURE DIAPHANE; pagurus diaphanus (3). On le trouve dans l’océan Indien. (1) Pince gauche plus grande que la droite , muri- quée de chaque côtê, ongles des pieds très-longs, dentés en scie. | Chela sinistra majore , utrinque muricata ; pedum unguibus longissimis , serratis. Pagurus miles. Fabr. Suppl. entom. syst. p. 412; n° 6. — Herbst, Canc. pl. xx11, fig. 7. (2) Pince gauche plus grande que la droite ; mains presque lisses ; ongles des pieds très-longs, lisses. Chela sinistra majore; manu lœviscula; pedum unguibus lonsissimis , lævibus. Pagurus custos. Fab. Sup. ent. syst: p.412, + (3) Déprimé; pince gauche plus grande que Îa droite, assez lisse; dos du carpe dilaté , anguleux ; pieds glabres; ongles très-lisses. Depressus , chela sinistra majore, læviscula; carpis dorso dilatatis, angulatis ; pedibus glabris; unguibus lævissimis. Pagurus diaphanus. Fab. Sup. ent. syst. p. 412, n° 8 L 5 166 HISTOÏRE 14 PAGURE CUIRASSÉ; pagurus clypeatus (1). Il se trouve aux Indes orientales. 15. PAGURE OCULISTE; pagurus ophthalmicus (2). ; 1 Il habite l’océan Indien. 16. PAGURE DIOGÈNE; pagurus diogenes (3). Il se trouve dans l’océan de l'Amérique et de l'Asie, dans les coquillages vuides. (1) Têt lisse, très-entier , comprimé ; pince gauche, plus grande que la droite ; pieds ponctués. Testa læœvi, integerrima , compressa; chela sinistra majore ; pedibus punctatis. Pagurus clypeatus. Fabr. Suppl. ent. syst. p. 413, n° 9. — Herbst, Canc. tab. 25 , fig. 2 A et 2 B. (2) Pinces égales, muriquées; pattes avec dles faisceaux de poils; yeux de massues. Chelis æqualibus, muricatis ; pedibus fasciculato pilosis, oculis clavatis. Pagurus ophthalmicus. Fabr. Suppl. entom. syst. P- 413 ,; n° 14. (5) Pinces muriquées, pubescentes , la gauche plus grande que la droite. Chelis muricatis, pubescentibus ; sinistra majore. Pagurus diogenes. Fabr. Suppl. ent. Syst. p. 412, n° 5. — Cancer diogenes. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, pag. 1049, n° 58. — Rumph. Mus. tab. 5, fig. K, L. — Herbst, Canc. tab, 22, fig. 5. DES PACGURES a 17. PAGURE CUIRASSIER; pagurus clibanarius (1). Il se trouve dans la mer des Indes. 18. PAGURE RAYÉ; pagurus vittatus (2). Bosc décrit ainsi cette espèce qu’il a rap- portée de la Caroline : « Corselet aplati, légè- rement denté sur le devant, parsemé de quelques longs poils ; queue aussi longue que le corps ; pinces presque égales, variées de brun et de blanc, parsemées de tuber- cules blancs et de poils gris; les doigts égaux, voütés, sans dents extérieures; le bord noir; les quatre pattes antérieures on- (1) Têt rugueux; bras lisses, triangulaires ; carpes et mains muriqués, égaux; pattes ayant des bouquets de poils. T'esta rugosa; brachiis lævibus , triangularibus , carpis manibusque muricatis, æqualibus, penicillato- hirsutis. Cancer clibanarius. Herbst, Canc. tab. 23, fig. 1. Cette espèce me paroît voisine de l’ophthalmicus de Fabricius. (2) Pinces presque égales , hérissées de tubercules ; les deux premières paires de pattes rayées de blanc. Chælis subæqualibus, muricatis ; pedibus quatuor anticis albo lineatis. Pagure vitté. Bosc, Hist. des crustacés, tom. I, p. 76 , pl. xur, fig. 2. L À 268 HISTOIRE guiculées, velues, brunes, avec des lignes longitudinales blanches ». Il est bè;s-abondant sur les côtes de la Caroline. il se loge dans plusieurs buccins. Espèces dont le pays est imconnu. 19. PAGURE MiLIAIRE ; pagurus miliaris (1). Il se trouve, dit Bosc, dans le buccin pomme , et est de la grosseur du poing. Il paroit composé d'écailles en recouvrement, comme la galathée siriée, et ses pattes sont fortement velues. 20. PAGURE TIREUR; pagurus sclopetarius (2). (1) Brun; pinces égales, très-tuberculées ; tuber- cules formés de grains rapprochés et moins colorés. Brunneus ;, chælis æqualibus, valde tuberculatis ; tuberculis granulosis, pallidioribus. Pagure miliaire. Bosc, Histoire des crustacés, tom. Ï, p. 75. (2) Têt lisse, très-entier; mains égales, grave- leuses; cuisses de la seconde paire comprimées. Testa lèvi, integerrima ; manibus æqualibus, gra- nulatis ; femoribus secundi poris compressis. Pagure mousquet. Bosc, Hist. des crust. tom. F, p. 70. — Cancer sclopetarius. Herbst, Canc. tab. 23, fig. 3.— Il a de l’affinité avec le pagure hermite. DES PAGURES. 169 91. PAGURE TAMBOUR; pagurus tympanistus (1). 22. PAGURE FLÜTEUR; pagurus tibicen (2). 23. PAGURE EXCAVÉ; pagurus excasvatus (3). (1) Têt lisse , très-entier; pattes striées; tarses marbrés. | T'esita lœævi , integerrima ; pedibus strialis ; tarsis marmoralis. Pagure tambour. Bosc, Wist. des crust. tom. T, p.76. — Cancer tympanista. Herbst, Canc. tab. 25, fig. 5. (2) Têt lisse, très-entier; pince gauche, plus grande, mains et pattes marrons, avec l’extrémité blanche. Testa lœvi, integerrima; chela, sinistra majore; manibus pedibusque castaneis, apice aîbidis. Pagure fläteur. Bose, Hist. des crust. tom. T, p. 78. — Cancer tibicen. Herbst, Canc. tab. 23, fig. 6. (Voyez ce que nous avons dit à l’égard du pagure hongrois. Le pagure d'Herbst, n° 7, pris pour cette dernière espèce , devroit alors en être distingué. ) (5) Pince droite plus grande , ayant deux excava- tions ; le pouce et la pince gauche ayant des enfon- cemens. Chela dextra majore, bLiexcavata; digito mobili chelaque sinistra excavatis. Pagure excavé. Bosc , Hist. des crustacés, tom. F, p.78. — Cancer excavatus, Herbst, Canc. tab.25, fig. 8. 170 HISTOIRE ,: 24 PAGURE RONGEUR; pagurus arrosor (1). (1) Pinces presque égales, sillonnées. Chelis subæqualibus , sulcatis. Pagure mangeur. Bosc, Hist. des crust. tom. IF, p. 80. — Cancer arrosor. Herbst, Canc. tab. 43, fig. 1. ( Voyez le pagure strié.) + DES ALBUNEES. 171 VIN GTIÈME GENRE. ALBUNÉE; albunea. (PI. LI.) Qvosrours auteurs paroissent avoir ainsi nommé l'aurore; et comme nous avons vu que le mot de matute avoit à peu près le même sens, voilà deux noms de crustacés qui sont étymologiquement les mêmes. Ce genre a été établi depuis peu. Il com- prend une bonne pariie des hippes de l'En- tomologie systémalique de Fabricius ; mais tel qu'il est dans le dernier Supplément de cetillustre naturaliste, il avoit encore besoin d’une réforme. Les deux dernières espèces différent essentiellement par le port des premières (Voyez les genres ranine , coryste). Les albunées, restreintes à ma maniere, ont un têt ovale, tronqué ou très-obtus, et cilié aux deux extrémités. Leurs bras ont un caractère qui, dans cette fanulle, ne convient qu’à ce genre ; les mains n’ont qu'un seul doigt, celui quiest mobile, le pouce, et ce doigt est en crochet: les autres paites sont terminées par un tarse comprimé el qui représente une sorte de faux. \ +72 HISTOIRE Les antennes intermédiaires sont longues, trés-ciliées, avancées, insérées sous les yeux ; les latérales: ont leur pédoncule accompagné d’une écaille alongée. Les pédicules des yeux sont larges, aplatis ; ressemblans à une écaille; les yeux sont situés au bout, et très-petits. Les mœurs de ces crustacés sont inconnues! ESPECES. ( Elles sont toutes exotiques ). ‘1. ALBUNÉE SYMNISTE ; albunea symnista (à). Elle se trouve dans l’océan Indien. 2. ALBUNÉE ÉCUSSONNÉE; albunea scutellata (2). Son pays natal est inconnu. (1) Tèt denté en scie en devant. Testa an'ive serrata. Albunea symnista. Fabric. Supplem. entom. syst. P. 597, n° 1. — Cancer symnista. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. Î, pag. 1053, n° 70. — Herbst, tab. 22, fig. 2. : (2) Têt presque entier. Testä subintegra. x Ailbunea scutellata, Fabr. Supplem. entom. system. p. 397, n° 2. \ DES HIPPES. 173 VINGT-UNIEME GENRE. Hirre; hippa. (PI LIT.) Grovovivs avoit établi le premier ce genre sous le nom d’emerila. Fabricius , qui malheureusement semble avoir voulu faire oublier la nomenclature des autres pour ne laisser subsister que la sienne, a converti les émérites en hippes. Ce dernier nom avoit été donné par les anciens à des crustacés. Ces animaux ont lextrémité de toutes leurs pattes mutique, ou dépourvue de crochets et de pinces ; la dernière pièce des” bras ou la main est ovale : celle qui ter- mine les autres pattes est comprimée, large, un peu échancrée sur un côté, ce qui la fait paroître en forme de faux. Ces crustacés ont sous ce rapport, ainsi que sous celui de la forme du corps, de laflinité avec les albunées ; mais les mains ici ont un doigt mobile. L’hippe émérite, que nous avons vue dans la collection du museum national, nous a offert les caractères suivans : Le têt est un ovale tronqué ou très- 174 HISTOIRE obtus aux deux extrémités , presque cylin: drique, un peu rétréci, ou allant en biais aux côtés antérieurs qui sont ciliés. Le front est aussi très-cilié et a deux échancrures et trois dents; chacune de ces échancrures re- çoit une antepne intermédiaire ; ces antennes sont presque d’un tiers plus courtes que les latérales ; leurs pédoncules font la moitié de leur longueur ; ils sont composés de quelques articles, dont ceux du bout plus grands, cyhndriques, et se terminent par deux filets coniques, multiarticulés, cihés, recourbés ; le filet inférieur est un peu plus petit. Les deux autres antennes sont insérées sous les deux dents latérales de la longueur de la moitié du têt, et composées d’un pé- doncule et d’un filet ; le pédoncule est de trois articles, dont le prèmier très-court ; le second cylindrique, avec une dent laté- rale extérieure, et le troisième également cylindrique , alongé ; le filet terminal est long, conique, formé d’un grand nombre de petits articles recoquillés, avec deux rangs de cils ou de poils longs en dessous. Les antennes intermédiaires ont leur base accompagnée chacune d’une petite écaille triangulaire. Les yeux sont placés entre elles et les latérales; leurs pédicules sont DES HIPPES 3275 longs, très - menus, filiformes et avancés. Les palpes extérieurs sont alongés et at- teisnent même le front. On voit au dessus d'eux , près des angles antérieurs du front, et de chaque côté, une sorte d’écaille qui paroît avoir trois dents. Les bras antérieurs sont comprimés ; la troisième articulation, celle qui répond aux cuisses , est courte, fort large, sillonnée transversalement , avec des cils dans les lignes enfoncées; la pièce qui suit est trian- gulaire, prolongée en pointe à l’angle in- ierne et velue ; la main forme une lame ovale, aplalie, pointue, dentelée un peu sur ses bords. La première paire de pattes est très- courte, appliquée sous les autres; son tarse consiste en une lame figurée un peu, ainsi que je l’ai dit, en faux. Les autres pattes sont dirigées en bas, un peu repliées sur elles-mêmes, velues, et terminées par une lame petite, presque triangulaire. La queue est étendue; son dernier seg- ment est alongé, triangulaire, et accom- pagné, de chaque côté à sa base, d’une appendice nataloire qui consiste en une tige 176 HISTOIRE au bout de laquelle sont ariiculées deux lames ovales. | Bosc nous a donné une description assez. détaillée de la même espèce : on pourra le. consulter. | La forme des pattes des hippes nous porte à eroire que ces crustacés sont nageurs. On ne sait rien d’ailleurs sur eux. ESPECES. (Elles sont toutes exotiques ). 1. Hippe ADACTYLE; hippa adactyla (1). Elle se trouve dans la mer du Sud. 2. Hrippe ÉMÉRITE; hippa emerita (2). Elle se trouve dans les mers des Indes. (1) Dernier segment de la queue alongé, subulé. Caudæ articulo ultimo elongato , subulato. Hippa adactyla. Fab. Suppl. ent. syst. p.370, n° 1. Cette espèce est peut-être celle qui est fizurée dans Herbst , pl. xx11,n° 4, sous le nom de cancer eme- ritus , et que Bosc appelle hispe testudinaire. (2) Dernier segment de la queue ovale. Caudæ ultimo segmento ovato. Hippa emerita. Fab. Suppl. entom. system. p. 550, n° 2. — Cancer emeritus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, Len) LA D a \ à Pr OT TT ME TE * N SEE < D SLR RSR = NP à Er CP OI IT GS; LT zvr. = — 7 Pi — ? , CVoysaTé d, De leve del , = MYSIS BIPEDE +: 2. MYSIS OCULE »x de coke. SMILE ME ME vx en defsu) € JTOSIT 4.TALITRE SAUTERELLE . 5.'TAIITRE GAMMARELLE 6. LE MEME procur 3 à WA £ 4 UE LE (ANRT 15 Pa L USE TS EM : ds | 47 ve 2 MA AT À: et {à 2 "4 € Ÿ A ’ 1 P" PI ti ‘re NA bi "rt C4 (2 à A Me. ‘ ù L] Fee 4 c “ Le % ns! D # 4 Le ASF $ »* , RASE 3 ê LE _ ne % . Tax s ur à. * Ê L p, = . ; » 1: 0 « + LA PRE f Là 3 æ #” * \ L DES MYSISs. 283 mou, presque linéaire, revêtu d’une peau très - mince. Le corselet est entier, com- primé, lisse , occupant presque le tiers du corps, et tronqué aux deux extrémités. Les yeux sont grands relativement au corps, globuleux, noirâtres, portés sur un pédon- cule long et cylindrique ; sous chacun d'eux est une antenne longue , sétacée, courbe à l'extrémité. On voit deux autres antennes qui sont antérieures et inférieures, conti- guëés , composées, divisées en deux : savoir ; une soie extérieure et longue , plus courte cependant que les antennes précédentes, et une division intérieure , aiguë, sétacée à l'extrémité ; sous ces antennes sont deux écailles oblongues , pointues, très-ciliées en leurs bords. La poitrine offre une double série de pattes ; la série intérieure est formée de six pattes ambulatoires , filiformes , un peu comprimées, semblables pour la forme, écartées , devenant insensiblement plus courtes, à mesure qu’elles s’éloignent de la partie antérieure du corps, dentées en des- sous, et terminées par un crochet blanc, courbé en avant; la rangée extérieure est composée d’un même nombre de pattes , mais natatoires, presque égales, sétacées , de trois articles, avec une petite appendice 284 HISTOIRE foliacée à leur base ; elles vont en arrièré ; et peuvent se redresser en dehors. Sous la tète sont deux bras très-courts, rejetés en arrière , articulés, épais, avec une main large, comprimée , et terminée par un ongle menu , courbe , et bidenté inférieurement ; il y a en outre deux palpes velus et avancés. La bouche est fermée par plusieurs parties foliacées. La queue , qui occupe ensuite le reste de la longueur du corps, est droile, cylindrique , plus étroite que* le corselet, amincie vers l'extrémité , de sept anneaux, dont le premier très-petit, les cinq suivans grands, égaux, et le septième beaucoup plus long. Le bout de la queue à dans son milieu deux épines courtes, réunies à leur base, et de chaque côté une paire de lames plus longues , ciliées , posées lune sur lautre, et dont l’'inférieure plus courte. La couleur de ce crustacé est pâle, et laisse voir Îles intestins , qui sont transparens et Jaunes. Le corselet a une ligne noire transversale qui jette en devant et par derrière des espèces de rayons ; Pextrémité postérieure du cor- selet a deux étoiles noires; on en voit aussi une sur chaque segment de fa queue. Les écailles du front et les nageoires de la queue ont leur base pointillée de noir. Les six pre- DES MYSIs. 285 miers anneaux de cette queue ont chacun en dessous une paire de filets très- courts, biarticulés , aigus. On trouve cet animal vers la surface de la mer , en grande auantité, au Groenland. I] gagne rarement le fond et le rivage. Il agite continuellement ses pattes nata- toires , les autres étant immobiles , et allant sur le dos ; il saute de tems en tems comme la chevrette. Ce crustacé , ainsi que le suivant, fait Ja principale nourriture de Ja baleine nommée par Linnæus mysticatus. 2, CRABE OCULÉ; cancer oculatus (1). Cette espèce n’a pas de bras apparens, ni d'épines à la queue; le corselet est plus cylindrique que dans le précédent, a entre les yeux une saillie arrondie, et derrière une légère impression ; ce qui le fait paroître comme biarticulé. La queue fait les deux tiers de la longueur de corps. Othon Fabri- cius dit que les antennes supérieures, celles (1) Cancer macrourus thorace:lævi, teretiuscubo, fronte rotundata , pedibus pectoris duplici serie , mas nibus vix ullis, caudéà tereti flexuosa mutica , 1etræ phylla. Oih. Fab. Faun. Groenl. p. 245 , n° 222. 286 H'FS'T:0 FRE qui sont accompagnées d’une écaille et qui sont bifides , sont ici situées immédiatement sous les yeux; les deux autres sont infé- rieures, sétacées et très-longues. 3. CRABE BIPÈDE; cancer bipes (1). Il est plus court que les précédens; mais la hauteur du corselet est plus grande. Ce corselet qui, avec le bec, occupe la moitié du corps, est recouvert d’une membrane solitaire qui, par sa forme, ressemble assez au têt des monocles. Le front présente un bec en alène, presque conique, court, mem- braneux, lisse, en voûte en dessous. Les deux yeux sont situés à sa base, globuleux, sessiles, mais mobiles et n'étant pas im- plantés dans le têt. Sous cet avancement frontal saillent deux antennes courtes, tiarticulées , avec la base cylindrique, épaisse et l'extrémité sétacée. La poitrine a, en devant, d’abord une paire de pattes, rejetées en arrière , presque de la longueur du corselet, sétacées, de quatre articles ; ensuile trois autres paires trés-courtes, qui (1) Cancer macrourus, thorace lævi , rostro subu- lato, pedibus duobus anticis prœæter decem posticos natatorios, cauda recta , tereti, biseta. Oth. Fabr. Faun. Groenl. p.246, p. 223. © | I ES: MY SES. 287 retiennent les œufs et ne paroissent pas propres au marcher; plus bas encore, en tirant vers la queue, ciuq paires de pattes nalaloires, rejetées en arrière, insensible- ment plus longues, biarticalées, avec l’ex- trémité bifide. La queue est cylindrique , relevée, beaucoup plus étroite que le Corps, de six segmens dont les trois derniers trois fois plus longs que les premiers, égaux ; l'extrémité a, de chaque côté, un style simple , biarticulé , sétacé à l'extrémité. Sa couleur est d’un rouge pâle, verdâtre dans d’autres, avec une ligne noirûtre, terminée au troisième article de la queue, et formée par le canal intestinal. Il habite les rivages sablonneux , et prin- cipalement les embouchures des fleuves du Groenland; mais il y est rare. La femelle porte ses œufs durant tout lhyver; ils sont de la couleur du corps, et ils commencent à se développer au mois d'avril. Les petits naissent au mois de mai, sont très-vifs et adhèrent à la mère qui a peu de vie. Il a coutume de nager avec ses pattes postérieures, élant renversé, et de se fixer avec celles de devant. Il est moins vivace que les précédens. 288 HISTOIRE / # En A 2 an mt \ FAMILLE SECONDE. CREVETTINES; gammarinæ. Lr corps des malacostracés de cette fa- mille est formé d’une suite d'articles de longueur à peu près égale, ou dont le pre- mier du moins n’est pas beaucoup plus grand que les autres; les yeux sont toujours sessiles, même peu apparens dans plusieurs ; les appendices ou nageoires que nous avons vues à l'extrémité de la queue ‘dans la famille que nous venons de traiter, ou manquent absolument ici, ou ne consistent plus qu’en des tiges cylindriques, articulées, appelées styles. TRENTE - DEUXIÈME DES PHRONIMES. :%9 TRENTE-DEUXIÈME GENRE. PHRON1ME; phronima. (PI. LVI.) Cs nom grec répond à notre adjectif pru- dent, et convient sans doute à un animal qui, pour garantir sa foiblesse naturelle, a Ja sage précaution de s’envelopper d’un corps gélatineux, n’ayant aucune indice ex- térieure de vitalité, et qui ne réveille point ainsi l'appétit carnassier de ses ennemis. F'orskœæl est le seul qui ait décrit ce crus- tacé : cancer sedentarius. (Fauna arabica, pag. 95.) CAnimal, dit-il, extraordinaire dans son genre ; il habile une maison d’une singulière architecture , remarquable par sa forme cubique et ventrue, rugueuse, géla- tineuse, ayant une certaine rigidilé, et ouverte aux deux extrémités. Il s’y lient courbé, changeant souvent de place; il y dépose ses œufs, et les petits y trouvent un berceau à leur naissance ». Ce crustacé avoit été découvert par ce naturaliste dans la Méditerranée. On vient encore de l’y rencontrer, et on en a fait don d’un individu au professeur Cuvier as: Voux VE T 290 "HA ESTOTRE qui m'a permis d'en prendre connoissance: Je préviens néanmoins que la figure que nous en donnons ici est copiée de F'orskoælf: Le corps de ce crustacé est long d’en- viron quatorze lignes, formé d’une subs- tance jaunâtre, qui paroît assez molle et demi-transparente. On peut le considérer partagé en deux moitiés : l’une antérieure, beaucoup plus grosse, en demi-cylindre com- primé, et l’autre étroite, comme noueuse, et qu'on nommera queue. La première moitié est le résultat de la tête et du corselet, qui sont à peu près de la même largeur ; la tête est grande , comme pyramidale et perpendiculaire, assez sem- blable à celle d’une sauterelle, plane sur le front, arrondie, et un peu dilatée au sommet. Le devant de la tête présente une espèce de museau servant d'attache à différentes parties; on aperçoit, à chacun de ses côtés, une saillie qui semble renfer- mer quelque chose que je n’ai pu distinguer, n'ayant pas voulu examiner minulieuse- ment l’animal, de peur de le mutiler ou de le déformer. On remarque distinctement quatre palpes longs, sétacés, comprimés, de plusieurs articles distincts, dont le dermier conique ; DES PHRONIMES: 201 arqué , et ayant deux petits avancemens ou dents, en dessous, vers le bas. Au dessus des saillies ou des protubérances latérales ; dont nous avons parlé plus haut, sont pla- cées deux antennes, plus courtes que la tête, cylindrico-coniques, de trois pièces , dont la première ou celle de la base plus courte, la seconde la plus longue, et la terminale presque conique, comprimée , et velue sur les côtés. Le corselet semble être formé d’un ou de deux segmens antérieurs, couris, Cain- brés sur les côtés, et de quatre autres plus longs, dont es côtés courbés en dessous for- ment un avañcement ou un lobe arrondi. Les deux premières paires de pattes sont attachées aux deux segmens antérieurs ; elles sont cylindriques, assez menues, de cinq articles, dont le dernier égalant presque en longueur les trois précédens, sétacé, menu et arqué. Du troisième segment part une troisième paire de pattes d’un tiers plus longue que les précédentes ; l’article qui répond à la cuisse est grand; celui qui vient ensuite est en forme de genou; le suivant est ovalaire , et le dernier est figuré en main très - renflée, ovalaire, anguleuse, ayant deux doigts arqués, presque égaux, se croi- J'a i09 HISTOIRE sant, unidentés au côté interne. Le qua= trième segment porte une paire de pattes qui ne diffère des premières que par la petitesse de l'article de l’extrémité. Ta queue offre quatre anneaux; le pre- mier est plus étroit, alongé, et vers sa base, en dessous, naissent deux pattes (ou la cinquième paire ) semblables aux deux der- nières. Les trois autres anneaux ont chacun en dessous deux pièces renflées, presque ovalaires, qui donnent naïissancé à deux lames foliacées, frangées ou barbues sur leurs bords. La queue est terminée par une pièce servant de support à cinq ou Six styles longs, articulés, cyli:driques, bifides au bout, et dont les latéraux plus petits. La coque est longue d'environ quinze lignes. Son tissu m'a paru offrir une orga- nisalion assez distincte pour me faire soup- çconner que c’est le cadavre d’un animal, dont le genre le plus voisin est celui des béroë. Je nommerai cette espèce de phronime PHRONIME SÉDENTAIRE, phronima seden- taria (1). (1) Cancer sedentarius, macrourus, articularis : LOS DES PHRONIMES. 293 manibus adactylis. Forsk. Faun. arab. p. 05. 11 le décrit ainsi : Color vitreus, flavescens. Caput fere conieum, per- pendiculare , ante paululum planatum , juxta verticem emarginatum. Ori utrinque sphærula oculiformis ad- Jacet ; suprà quamque harum , cylindrus perpendicu- daris erigitur, oculum referens ; sintne ergo huic animali duo oculorum paria, affirmare non sustineo. Antenñæ setaceæ, longitudine cylindrorum , lateri eorum anteriori affixæ. T'horax ovato - lanceolatus , septem articulatus. Cauda lineari - attenuata , com- pressa , antice articulis tribus rotundatis, pone trun- calis, utrinque uni spinosis. Articuli duo angustiores apicem caudæ constituunt , cui insistuné spinæ sex, vel sebcæ lineares , apice bifidæ , acutæ. Pedes utrinque decem : paria enim septem, thoracis septem articulis adhærent : omnria adackyla, præter quinti ordinis par, cæteris multo crassius , longius , femoribus compressis, apice uni spinosis, carpis clavatis, chelis obovatis, ventricosis : digitis adeo curvatis, forficatis, intror- sum dente instructis. Priora quatuor paria plantis gaudent setaceis, curvatis et longitudine superantibus plantas posteriorum pedum thoracicorëm ; quorum paria retrorsum majora, maÿjoraque ; et membrane subtüs acute utrinque triplici, ovata, natatoria. Arti- culis caudeæ tribus, totidem pedum paria versus apicem caudæ gradatim minora effiguntur , brevia , femoribus ovatis, membranaceis; tibiis recurvatis , concavis ». Herbst , Canc. tab. 36, fig. 8. T5 294 HISTOIRE mt ne TRENTE-TROISIEME GENRE. TaALiTRE; talitrus. (PI. LVI.) Less crustacés de ce genre faisoient partie des gammarus de Fabricius, ou du genre des crevettes; je les en ai séparés à raison de la structure et des proportions respectives de leurs antennes ; ainsi les talitres ont les antennes inférieures, ou celles qui sont les plus latérales dans le commun des crustacés, simples ; leur pédoncule surpasse en longueur les antennes supérieures ou celles du miliéu ; nous voyons au contraire que les premières ont, dans les crevettes , une petite division ou un pelit filet, et que les secondes sont. plus longues que le pédoncule des précé- dentes. Bosc a bien développé les caractères gé-, nériques des talitres. « Ils ont, dit-il, géné- ralement le corps plus épais que les crevettes. Leurs yeux sont plus rapprochés; leur queue est accompagnée d’un moindre nombre d’ap- pendices bifides; la cuisse de tous est en général plus large. .... Les crevettes vivent constamment dans l’eau, ou mieux n’en EE DES TALITRES. 20) sortent que lorsqu'elles y sont forcées par son dessèchement ou sa corruption. Les talitres, au contraire, restent plus souvent dehors que dedans, du moins pendant lété ; ils aiment à se het sous les pierres ou sous les plantes marines qui se trouvent souvent accumulées sur les bords de la mer. » Bosc, qui en a observé de grandes quan- tités sur les côtes d'Amérique, sur celles d'Espagne et sur celles de France, rapporte que , dès qu’on enlève les pierres ou l’espèce de fumier sous lequel ils sont à l'abri du soleil, dans une humidité nécessaire à leur existence, 1ls se sauvent tous avec une telle vivacité de sauts, que de plusieurs centaines qu’il découvroit à la fois, à peine en pou- voit-il saisir un ou deux individus. » Les organes qu’ils emploient à ces mou- vemens ne sont autres que les appendices de leur queue, qu’ils replient sous leur corps, et qu’ils débandent comme les podures parmi les insectes ; ils donnent, si on peut employer cette expression , de continuelles chique- naudes au sol sur lequel ils se trouvent. » Les talitres vivent de petits animaux, soit vivans, soit morts, et repoussés par les vagues : ils sont eux-mêmes la proie des poissons et des oiseaux. Ils forment, comme T 4 296 HISTOIRE les crevettes, dit le même observateur, un excellent appât pour prendre les petits pois- sons à la ligne ». Leurs habitudes sont d’ailleurs les mêmes que celles des crustacés du genre suivant : égalité dans la différence des sexes, égalité dans la manière de porter les œufs et dans celle de chauger de peau. Talitrum signifie chiquenaude. On a vu plus haut le motif de cette dénomination. Rondelet a parlé du talitre sauterelle sous le nom de puce de mer. « J'ai souvent trouvé avec les ordures que la mer jette cette petite bête couverte de coque fort mince, laquelle aucunement de face ressemble à un singe ou une marote; du reste du corps elle est comme la langouste é les squilles; elle est tant petite qu'on ne pourroit bien discerner les parties du corps sans y regarder de bien près, é sans avoir bonne vue. Je pense que c’est la puce de mer, de laquelle Aristote fait men- tion quand il dit qu’on prendroit les poissons à la main quand ilz dorment, s’ilz n’étoient tourmentés de poux é de puces; car dor- mans de nuit sont incontinent environnés d’une infinie quantité de ces petites bêtes, é rongés. Elles naissent au profond de la mer, en si grand nombre que si un appât | | | | | DES TALITINES Àÿ fait de chair de poisson demeure quelque tems au fond , elles lauront incontinent tout ronge ; de sorte que quelquefois les pêcheurs retreront leur appât tout chargé de ces bêtes, gros comme une boule ». (Hist. des poissons, iv. 18, pag. 412.) Klein fait mention du même crustacé , et l'appelle squille sauteuse. Des auteurs la prennent pour la petite squille, qui ne peut jamais devenir plus grande, d’Aristote ; elle est funeste, suivant Klein, aux filets et aux engins pour pêcher. On la trouve en très- grand nombre sur les bords de la mer, où les poules d’eau , les bécasses et les autres oiseaux qui mangent ces vers lui font une guerre trés-vive. FE, S:P, E.C.ESS. Observations. Linnæus(1)paroît avoirconfondu untalitre (1) Othon Fabricius se plaint lui-même à cet égard de Linnæus. Il décrit très-longuement le crus- tacé qu’il prend pour le cancer pulex de ce natura- liste. C’est bien évidemment une crevette; mais Je ne crois pas que ce soit l’espèce nommée puce : c’est plutôt l’oniscus cancellus de Pallas. 208 HISTOIRE ou une crevette maritime avec la crevette ordinaire d’eau douce, cancer pulex. Sa syno- hymie, sa manière de s'exprimer sur l’habi- tation de son espèce le prouvent évidem- ment. Il faut donc séparer et signaler l’espèce de crustacé réunie avec la crevette puce, et c’est ce quine m'est pas aisé ,n’ayant pas suff- samment sous mes yeux d'objets d'étude et de comparaison. Je possède deux espèces de talitres prises toutes les deux sur nos côtes. Dans l’une toutes les pattes me paroissent simples, je veux dire que je n’ai pas aperçu de renflement en forme de main avec un crochet mobile à leur extrémité. On sait que les quatre pattes antérieures de la crevette puce sont terminées chacune par une pièce semblable, tandis que les dix autres pattes sont simples. Linnæus a exprimé ces carac- tères par ces mots : manibus quatuor adac- tylis ; pedibus decem ; le mot adactyle signifie simplement que ces mains n’ont pas de doigts comme celles des crabes. Cette espèce de talitre à pattes simples, et sur le nombre desquelles je ne suis pas sûr, a des rapports avec la figure grossière de la squille sauteuse de Klein. L'autre espèce de talitre de ma collection semble se rapporter à celle que Scopoli a décrite, avec un point de doute, DES TALITERES. 209 sous le nom de cancer locusta de Linnæus, et mieux encore au cancer gammarelle de Pallas. Cette espèce de Linnæus est encore du nombre de celles qui demandent une étude particulière. Il lui donne, à ce quil paroît, dix-huit pattes : manibus quatuor adacty lis , pedibus quatuordecim ; il est pos- sible qu'il ait pris des palpes pour des pattes, el que je n'aie pas aperçu moi-même dans ma prenuère espèce de talitre les quatre mains antérieures à raison de leur briéveté, parce qu’un examen fait sur un individu sec, dans ces sortes d'animaux, est sujet à . quelques erreurs. Cependant le célèbre Pallas n'ayant point vu non plus de renflemens aux pattes du même crustacé, oniscus lo- custa , je pense que je puis, sans marrêter à ces difficultés , prendre ma première espèce pour le crustacé que Linnæus nomme cancer locusta. 1. TALITRE SAUTERELLE; lelirus locusta (1). Il se trouve dans les mers d'Europe. or (1) Pattes sans renflement sensible à leur extrémité. Pedibus apice non incrassatis. Gammarus locusta, Fabr. Entom. syst. tom. IT, 300 HISTOIRE 3. TALITRE GAMMARELLE; talitrus gammarellus (1). Il se trouve dans les mers d'Europe. 5. T'ALITRE GRILLON ; talitrus grillus (2). Il se trouve sur les côtes de l'Amérique seplentrionale, d’où il a été rapporté par Bosc qui l’a décrit de la manière suivante : « Tète comprimée; antennes supérieures p. 516, n° 6. — Cancer locusta. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. 1, p. 1055, n° 82. — Oniscus locusta. Pallas , Spicil. zool. fase. 9, p. 56, tab. 4, fig. 7. — Herbst, Cane. tab. 56, fig. 1. (1) Quatorze pattes : les antérieures terminées par une main grande, avec un crochet mobile; jambes postérieures très-comprimées. Pedibus quatuordecim ; antlicis manu, magna eë ungue mobili terminatis; tibiis posticis valde com- | pressis. Cancer locusta. Scopoli , Ent. carn. n° 1136. Oniscus gammarellus. Pall. Spicil. zool. fasc. 9, p. 57, tab. 4, fig. 8. — Gronov. Zooph. ggo. — Herbst , Canc. tab. 36, fig. 2 et 5. (2) Dix pattes : les antérieures renflées et ayant un crochet au bout. | Pedibus decem ; anticis apice incrassatis, chelatis. Talitre griilon. Bosc, Histoire des crust. tom. IT, p.152, pl. xv, fig. 2. Si cette espèce n’a que dix ! pattes , il faut en faire un genre. DES TALITRES. 3oz de la longueur du premier article des infé- rieures; les postérieures de la longueur de la moitié du corps ; toutes un peu épineuses. » Corps comprimé et composé de onze anneaux ; les sept premiers avec un prolon- gement latéral distinct. » Queue composée de trois appendices bifides, linférieur le plus long; le supérieur à peine visible. » Dix pattes épineuses à cuisses larges et minces ; les deux premières terminées par une main ovale à crochet simple. » Cette espèce se trouve en grande quan- tilé sur les côtes de l'Amérique septentrio- nale, où Bosc l’a observée. E!le ne se tient jamais dans l’eau, mais elle habite les lieux humides des bords de la mer, cachée sous les débris des végétaux, sous les pierres, etc. lle saute par le moyen de sa queue, et glisse sur le sable par le même moyen avec une rapidité dont on ne se fait pas d'idée. Elle acquiert une longueur de six à sept lignes. Les oiseaux de basse-cour eu sont extrêmement friands ». 302 HISTOIRE 4 TALITRE DES MÉDUSES ; étalitrus medusarum (1). Othon Fabricius dit qu’elle se trouve entre les filamens de la méduse chevelue , medusæ capillatæ. 5. TALITRE CIGALE; éalitrus cicada (2). Cette espèce a été observée au Groenland par le même naturaliste. Elle se tient par- ticulièrement dans les fonds sablonneux des embouchures des fleuves ; elle aime plus que les autres le sang des phoques. Dès qu'on en a tué un, ces crustacés y accourent aussitôt, de même que l’on voit les bousiers se rendre en foule sur les excrèémens. (1) Les quatre paires antérieures de pattes termi- nées par une main comprimée , incisée. Manibus quatuor anticis compresso incisis. Gammarus medusarum. Fab. Entom. syst. tom. IF, p. 519, n° 10. Oniscus medusarum. Oth. Fab. Faun. Groenland. n° 232. (2) Corps presque linéaire ; quatre fausses mains. Corpore fere lineari; manibus quatuor anticis spurits. Oniscus cicada. Oth. Faun. Groenl. n° 233. 0 5 % or de FAX ‘le ÉUrRe 1, ne ‘+ ne FRS SN 0 r KE QUE ha k 0 Ar Jul x LS. ne Re Wed: te 1e A qRs Î 4-3 RE Ete FA Pr Ô. L'ER S'LIVZ . De J'eve del, ©. Vey tar de 1. CREVETTE PUCE grosse , 2 CHEVROLLE LINEAIRE Male . 3.LE MÊME yrosre 1 4.LA FEMEIIE LA MÈME JOSÉ . DES CREVETTES. 5o5 TRENTE-QUATRIEME GENRE. CREVETTE; gammarus. (PI. LVIL.) Nous avons vu que le mot de gammarus a été appliqué aux écrevisses, aux crevettes. Fabricius le consacre à des animaux diffé- rens , mais qui ont cependant des rapports de forme avec les derniers crustacés, où les palémons. L'espèce, même la plus com- mune , a été nommée par Geoffroi crevette des ruisseaux.'T'el est le motif qui a porté les entomologistes modernes français à rendre le mot de gammarus par celui de crevette. On eut peut-être mieux fait de le traduire différemment, afin d'éviter la confusion que ce nom de crevelte peut ici occasionner; car les gammarus de Fabricius ne sont certai- mement pas les crustacés que l’on nomme vulgairement crevettes, chevrettes. Les crevettes diffèrent des talitres par leurs antennes suoérieures, qui sont plus longues que le pédoncule des inférieures ; celles - ci ont en ouire un petit filet que lon n’aperçoit pas dans les autennes infé- rieures des talitres. Je ne puis cependant 304 HITS TO: LR.E pas assurer si ce second caractère est propre au genre, n’en ayant vu que très - peu d'espèces. Ces crustacés avoient été mis par Lin- næus dans la dernière division de son genre cancer, et associés au squilles, aux hip- pes, etc. Gronovius en fait un genre qu'il caractérise foit bien : corps cylindrique, comprimé , courbé; corselet très - court; deux yeux sur les côtés, non pédonculéss quatre antennes subulées ; sept paires de pattes inégales ; l’autérieure terminée en pince. Ce genre est pour lui celui des squilles. De Géer comprend sous la même dénomination , non seulement les crevettes, mais encore les squilles, proprement dites, les aselles, etc. 4 Geoffroi a suivi Linnæns. T’espèce la plus commune de ce genre a fixé l'attention de plusieurs naturalistes , Frisch, Roœsel, De Géer, etc.; le docteur Desmars s’en éloit aussi occupé depuis long-tems parmi nous. ( Mélanges d'histoire naturelle, 1762, tome [, page 217 ). Je vais offrir ses obser- vations ; car tout en rendant justice aux naturalistes étrangers, l'amour national nous commande, choses égales, d'entendre de pré- férence ceux qui honorèrent notre patrie. Desmars DES CREVETTES. 305 Desmars désigne la crevette puce sous la dénomination de cloporte aquatique. « On compte douze à quinze lames pliées en demi-cylindre depuis la tête jusqu’à l’ex- trémilé de la queue. Lorsque l’insecte est en repos, l’axe de ces lames forme un com- mencement de spirale, dont les espaces vont en diminuant vers la queue. Les six à sept premières jouent en glissant les unes sur les autres, et ne forment qu’une médiocre cour- bure. Les dernières sont articulées de ma- nière à ne pas glisser ou à ne glisser que très-peu. » À chacune des sept premières lames est articulée une paire de pattes ; les deux premières sont chéliformes et terminées par une griffe; les cinq autres, qui vont tou- jours en augmentant , sont de la même structure que les dernières pattes de l’écre- visse. Les dernières paires de pattes sont ordi mairement repliées latéralement. » Immédiatement après les pattes on voit trois plans de filets articulés à égales dis- tances les uns des autres, et qui répondent à la huitième, neuvième et dixième lames sémi-cylindriques ; chacun d'eux est com- posé de trois à quatre filets penniformes. ns. Tome VI. ne 300 H LS,TOÏTR EH! Enfin, la queue de l’insecte est elle-même terminée par plusieurs filets penniformes. » Lorsque l’insecte veut nager, la spi- rale se développe en ligne droite, et l'insecte fait un premier saut qui l'élève à une cer- taine hauteur, par la même nécessité mé- canique qu'un arc fortement tendu , et appuyé par un de ses bouts contre un corps immobile , s'élève à une certaine hauteur lorsque la puissance qui le tend cesse tout à coup d'agir; c’est ainsi que se fait le pre- mier saut de l'oiseau dans l'air; au même instant les trois plans de filets penniformes agissent, et frappent l’eau de haut en bas avec vitesse, en décrivant des secteurs de cercle, d’où suit le mouvement de l’insecte dans l’eau dont la durée et la rapidité sont proportionnées à celles de ces insirumens. » Le mouvement de l’écrevisse se fait aussi par le développement de la queue, et c’est sans doute pour cette raison qu’elle contient une masse musculeuse , plus con- sidérable que celle de tous les aulires mus- cles de son corps, pris ensemble, mais elle n'a pas de plars de filets. » Non seulement la Nature: a pourvu d'ailes le cloporte aquatique , mais elle les a construites de manière qu’il peut varier DES CREMETTES. 3o7 ses mouvemens, ainsi que l'oiseau dans Vair. L'insecte peut ne mouvoir qu'un ou plusieurs de ces filets, qui ne sont pas roides, mais souples et flexibles. » Cette sorte d'insectes est fort commune dans les ruisseaux et eaux dormantes; ceux des ruisseaux disparoissent aux approches de l’hyver, dont ils évitent les rigueurs en se cachant dans les sources les plus pro- fondes. Pendant les grandes chaleurs, ils se réfugient également dans les sources , où la fraicheur est plus grande. » Leur tête est munie de quatre an- _tennes ; les deux antérieures, ainsi que les _ deux postérieures, sont composées de quatre pièces articulées. Ils s’en servent pour fouir et chercher dans le gravier des alimens. La quatrième pièce des deux antennes pos- térieures est triple des trois autres prises ensemble; elle est taillée en grains de cha- pelet, et fort flexible. Les yeux, au nombre de deux, placés à la base des deux an- tennes , semblent destinés à diriger leurs mouvemens. » La bouche présente d’abord deux pièces remarquables par leur saillie; elles forme- roient une arcade si elles étoient Jointes par leur partie supérieure ; car” s'en sert 2 308 HIESMOTRE pour faire l'examen des différens corps, c’est peut-être l'organe du goût ; quand il mange, il les écarte à droite et à gauche, et alors on aperçoit plusieurs petits hameçons qui ont un mouvement de connivence. Outre ces instrumens cachés dans l'intérieur de la bouche, on en voit distinctement deux autres qui sont saillans de toute leur lon- sueur , quand l'insecte les met en mouve- ment ; ils sont logés dans une rainure , qui va depuis la bouche de l’insecte jusqu'aux antennes ; toutes ces pièces concourent en- semble à pulvériser et à réduire en menues parcelles les alimens. Leur accouplement se fait de la manière suivante : lorsqu'un mâle et une femelle se conviennent , les prélimi- naires ne sont pas longs, le mâle saisit la femelle avec sa première patte gauche, dont l'extrémité finit en griffe, comme j'ai mar- qué ci-dessus; il la saisit, dis-je, entre le cinquième et le sixième anneaux, et accroche sa première patte droite au premier anneau; dans cette attitude il n’est pas possible que la femelle échappe , et il faut de nécessité obéir au mâle. En effet, la femelle est arrêtée par deux crocs qui la harponnent en sens contraire. Pendant les huil jours que dure cet accouplement , le mâle em DES CREVETTES. 309 porte la femelle suspendue, et nage à son ordinaire. La fécondation paroîit se faire dans certains instans où le mâle, se repliant sous le ventre de la femelle, y injecte peut- être la liqueur séminale. Après les quatre premiers jours , on aperçoit entre les pre- muières paltes de la femelle une poche qui contient les petits. Vers le septième jour de Paccouplement , ils sortent la tête la pre- mière de cette poche , et nagent avec autant d'habileté que leurs père et mère; ils font cinq ou six tours autour d'eux , et viennent quelquefois se percher sur leurs antennes , jusqu’à ce qu'ils aient reconnu les lieux. Le premier aliment de ces nouveaux-nés est leur propre excrément, qu'ils tirent de leur anus avec leurs premières pattes ; quoiqu'il fassent usage par la suite de différens mets, cela n'empêche pas qu'ils reviennent souvent à celui-là. | » Lorsque tous les petits insectes sont sortis dela poche qui les contenoit , l’accouplement dure encore vingt-quatre heures el quelque- fois davantage. On voit alors le mâle repasser ‘fréquemment sa seconde paire de pattes sur la tête de la femelle ; il semblé les joindre, et les appuyant sur la base des antennes postérieures, les faire glisser de derrière en V 3 310 HTSTOIRE devant jusqu’à la bouche de l'insecte. À … force de recommencer la même opération, : la tête de la femelle tombe en devant, et paroît se détacher du premier anneau ; mais ce n’est que le casque, car on voit paroître | aussitôt une nouvelle tête, plus blanche et. SA plus petite que la première; presque aussitôt le reste de la robe de la femelle se sépare, el la dépouille est quelquefois si complette, qu'on la prendroit pour un insecte mort ; quelques heures après les deux sexes se séparent ; le mâle n’a pas besoin de secours étrangers pour se dépouiller ». Le Réaumur de la Suède, lillustre De Géer , va maintenant nous instruire, et dans -un langage plus approprié et plus exact que le précédent. Analysons les détails qu’il nous donne sur la squille puce. Nous substitue- rons à ce mot générique de sguille celui de crevette , et à quelques-unes de ses dénomi- nations FRERES , d’autres plus générale- ment reçues aujourd'hui. La crevette a le corps alongé, comprimé sur les deux côtés, diminuant peu à peu de grosseur vers la partie postérieure, avec le dos convexe ou voüté d’un bout à lautre ; le corps est divisé en treize anneaux, cou- verts d’une peau crustacée. La tête qui est .. DES CREVETMES su assez grosse n’est distincte du reste du corps que par ‘une simple incision légère : elle porte deux yeux noirs, arrondis et cha- grinés. Les antennes, au nombre de quatre, sont dirigées en avant. Lies quatorze pattes sont placées par paires , et celles des quatre premières paires sont portées en avant, tandis que les six autres, que l’animal relève! ordi- nairement vers le dos, ont leur direction vers la queue. La tête de la crevette est comprimée sur les côtés, et comme coupée carrément eu devant. Elle se prolonge en dessous en me éminence courte où est la bouche. Les antennes sont longues , sétacées ,; el se terminent par un article très - délié; la paire supérieure est un peu plus longue que l'inférieure. On aperçoit au dessous les palpes au nombre de quatre, dont les su- périeurs sont composés de trois ou quatre articles terminés par ‘une espèce de crochet mobile , et les inférieurs également articulés présentent à l'extrémité du dernier article de longs poils roides, et plusieurs autres très- courts. Les anneaux du corps sont couverts de plaques crustacées, formant en dessous d’un bout à l’autre une cavité dans laquelle se V 4 5139 .-ANHTST'OAMR Et trouvent entre les paties plusieurs lames minces et transparentes qui y sont placées perpendiculairement. Le huitième, le neu- vième et le dixième anneaux sont garnis en dessous de trois paires de longs filets mobiles , que la crevette tient presque con- tinuellement dans un mouvement d’oscil- lation. Chacun de ces six filets est divisé transversalement par une articulation en deux pièces. La partie postérieure du corps de la cre- vette, ou sa queue , est garnie de six pièces alongées , doubles , très-remarquabhles , atta- chées aux trois derniers anneaux du corps, et dont elle se sert comme de-nageoires pour frapper l’eau en nageant. Les deux premières paires de pattes sont plus courtes que les autres ; elles sont for- mées de quatre articulations, dont la der- nière est ovale et terminée par un crochet courbé et mobile. La troisième et la qua- trième paires sont un peu plus longues que les précédentes, et composées de six articles, dont le premier est court et gros ,:et: le dernier conique , en pointe alongée. Enfin, les paties des trois dernières paires, que la crevette tient toujours redressées , sont assez semblables aux précédentes, et pariagées DES CRÉVETTES. 13 également en six parties , dont la seconde est beaucoup plus large que les autres. Les crevettes se plaisent dans l’eau de la mer , et dans les ruisseaux et les fontaines d’eau douce. Elles ont sept à huit lignes de longueur , et sont d’une couleur brun ver- dâtre sale, qui devient roussâtre par la dessication. Elles portent toujours la partie postérieure du corps courbée en dessous , de sorte que leur dos est alors arqué. Elles nagent avec beaucoup de vitesse par le mou- vement de leurs pattes, de leur queue , et des trois paires de parties filiformes qui ter- minent cette queue. Elles sont carnassières, etmangent du poisson quandelles en trouvent à leur disposition: Elles changent de peau comme les écrevisses. Le même cruslacé a été aussi pour moi lé sujet de quelques observations anato- miques. Je passe sous silence celles qui ont rapport au détail des organes de Ja mandu- cation, parce qu’elles intéressent moins nos lecteurs, et que nous avons : suflisamment grossi cet article de descriptions qui ne sont que trop sèches. Si on exami& le corps d’une crevette puce , éclairé par le-soleil, on aperçoit un vaisseau dorsal et longitudinal , qui esi 514 HISTOIRE d'autant mis apparent que l'individu st à moius opaque, et d'un brun verdâtre plus : clair. Ce vaisseau commence à être très-sen- sible à l'extrémité antérieure: du septième anneau, à compter de la queue ; il s’élar- git ensuite un peu, a la figure d’un canal cylindrique, plus foncé que le corps ,‘et se termine à la tête. Il est dans'un mouvement | très-vif et conlinuel ; les côtés longitudinaux semblent être bordés chacun d’une ligne blanchâtre; ces deux lignes participent, du moins en apparence, au mouvement du vaisseau , en se rapprochant ‘ou s’éloignant sans cesse dans leur longueur. Le vaisseau n’est plus qu'un filet très-petit lorsqu'il est sur le point : d'arriver aux anneaux qui forment la queue, ou au septième MES le dernier portant des pattes. J'ai séparé:le corps en deux, à partir du troisième anneau ; le tronçon du côté de la tête avoit, quoique isolé, un mouvement très-sensible qui a duré quelques: minutes '; la partie la plus longue ou le reste du corps a gardé ce mouvement : pamee plus d’un quart d'heure. SEE Ce vaisseau: est couché ke long du dés; en dessous , et fixé dans-uneespèce de mus= cosité blanchälre qui enduit le dessous des DES CREVETTES. 35 anneaux. Vu ainsi et plus à découvert, il est d’un blanc assez transparent; on obséftà encore ses deux lignes marginales; il s’est introduit de Fair dans son intérieur, et il s’est trouvé interrompu. Il y a aussi de chaque côté un cordon longitudinal, formé de petits globules d’un rouge tirant sur l’orangé; ces deux corps sont plus sensibles dans les femelles; ils vont jusqu'au septième anneau; ils se di- visent par la mutilation en petites plaques d’un rouge un she sanguinolent en appa- rence. Sous le canal intestinal qui m'a paru strié, et immédiatement au dessous des deux corps précédens, sont de chaque côté deux filets gélatineux, cylindriques, d’un jaunâtre pâle, avec une ligne longitudimale brune , au milieu, et dans leur longueur; ils sont comme formés de grains arrondis, mis bout à bout ,;:et se EN jusqu’au pr tième anneau. Le vaisseau dorsal m’a paru avoir quel- ques petits rameaux presque. imperceplibles. Restant seul attaché aux anneaux, il a encore donné des marques de mouvement, L'anatomie nous éclairera sans doute ‘un jour sur les fonctions de ces différentes 316 HISTOIRE parties, et dans l'ignorance où je suis à cet égard, j'appréhende de leur donner des dénominations. Les crevettes sont très-communes dans les eaux ; les unes ne se trouvent que dans les eaux douces et vives; les autres ne vivent que dans la mer. On les rencontre souvent accouplées, l’un des sexes empor- tant l’autre, et tous les deux nageant en- semble. La femelle de la crevette puce porte, pendant quelque tems, ses petits sont fixés à ses anneaux, ou aux pattes. ESPECES. 1. CREVETTE PUCE; gammarus pulex (1). Elle se trouve dans les eaux douces des ruisseaux et des fontaines de toute l’Europe. (1) Les quatre pattes antérieures terminées par une main et un crochet. Pedibus quatuor anticis manu chelata termi- nabis, Gammarus pulex. Fab. Entom. syst. tom. IE, p. 516, n° 7. — Cancer pulex. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom.T, p. 1055, n° 81. — Roœs. Ins. tom. IF, tab. 62. — Herbst , Canc. tab. 36 , fig. 4 , 5. Othon Fabricius donne une description très-longue # ris DES CREVETTES. 3%17 2. CREVETTE CANCELLE; gammarus cancellus (1). Elle est si commune dans les fleuves de la Sibérie, qu’elle sert d’aliment aux habi- d’un crustacé qu'il prend pour le cancer pulex de Linnæus. Quoique cette description convienne sous bien des points à notre crevelte puce, je ne suis pas sûr cependant que ce soit elle, puisque l’espèce da naturaliste danois se trouve sur les bords de la mer, entre les fucus sur-tout , etc. L'espèce suivante, très- voisine de celle-ci, en diffère par les derniers anneaux qui sont épineux : or Othon Fabricius dit formellement que les deux premiers anneaux de la queue ont le dos tricarëné et épineux : duo priores in dorso tricarinati, spinosi. Yai donc lieu de présumer que l’oniscus pulex de ce naturaliste est encore plus près de la crevette can- celle. (1) Les quatre pattes antérieures terminées par une main et un crochet; des épines sur plusieurs segmens. Pedibus quatuor anticis manu ef ungue terminatis ; segmentis plurimis spinosis. Gammarus cancellus. Fabr. Entom. syst. tom. IT, Doit 4... Pallas, Spicil. zool. fasc. 9, p.53; tab. 5, fig. 18. — Herbst, Canc. tab. 55, fig. 12. Je soupçonne que cette espèce 6sl la même que celle que Fabricius nomme carénée , ammarus eGTI natus. Ent, syst, tom. 11, p.515, n° 5, 38 HISTOIRE tans du pays, aux oiseaux et aux poissons. On la regarde comme un mets délicat. 3. CREVETTE AMPOULE; gammarus ampulla (1). Elle se trouve dans les mers du Nord. A. CREVETTE FOLATRE; gammarus nugax (2). Elle se trouve dans la mer du Nord. 5. CREVETTE LONGICORNE; gammarTus longicornis (5). Elle se trouve dans l’océan d'Europe, et dans les eaux salées, stagnantes. (1) Corps renflé ; tête pointue en devant; cuisses postérieures dilatées. Corpore vesiculuso ; capite antice acuto ; femoribus posticis dilatatis. Gammarus ampulla. Fab. Entom. syst. tom. IJ, p. 514, n° 1. — Herbst, Canc. tab. 35, fig. 1. (2) Les six cuisses postérieures dilatées. F'emoribus sex posticis dilatatis. Gammarus nugax. Fab. Ent. syst. tom. II ,p.515 , n°.2. — Herbst, Canc. tab. 55, fig. 2. | Cette espèce appartient peul-être au genre talitre. (3) Antennes inférieures très-grosses, plus longues que le corps. Antennis inferis crassissimis ; corpore longioribus. DES CREVETTES. 319 6 CREVETTE CORNUE; gammarus corniger (1). Elle se trouve dans les mers de la Nor- vêge. 7. CREVETTE BOSSUE; gammarus giobosus (2). Elle se trouve sur les côtes du Portugal. 8. CREVETTE APPAT; gamimarus esca (3). Elle se trouve sur les côtes de la Norvège. Les harengs l’aiment beaucoup. Gammarus longicornis. Fab. Entom. syst. tom. IT, p- 915, n° 5. — Pallas, Spicil. zool. fase. 9, p. 59, tab. 4 , fig. 9. — Herbst, Cane. tab. 35, fig. 11. (i)-Un bec; côtés du corselet bicornes. Rostrata ; thoracis lateribus cornu duplici. _ Gammarus corniger. Fab. Entom. syst. tom. RE; p. 217, n° 16. (2) Yeux irès-grands; antennes très- longues, pliées sous le corps. ie Oculis maximis ; antennis longissimis sub corpore plicatis. © Gammarus corniger. Fab. Entom. syst. tom. IF, p. b17, n° 8. (5) Queue articulée, presque de la longueur du corps , subulée. Cauda articulata, longitudine fere corporis, su bulata. | Gammarus esca. Fabr. Entom. system. tom. I, p: 518 , n° 13.°! 320 HISTOIRE g. CREVETTE SPINICARPE; gammarus spinicarpus (1). Elle se trouve dans les mers du Nord. 10. CREVETTE DU HOMARD; gammarus homari (2). Elle habite dans les mers du nord de l'Europe. 11. CREVETTE DES SABLES; gammarus arenarius (3). Elle se trouve sur les bords sablonneux des mers du Groenland. (1) Quatre mains; un prolongement en épine aux carpes. Manibus quatuor ; carpis in spinam productis. Muller , Zoo. dan. p. 66, tab. r19, fig. r - 4. — Herbst , Canc. tab. 36 , fig. 6 et 7. (2) Dos épineux ; queue en faisceau; appendices dentées en scie. Dorso spinoso; cauda fasciculata ; stylis serratis. Gammarus homari. Fabr. Suppl. ent.syst. p. 418. — Stroem. Act. Hafn. 10,5, tab. 2. (3) Déprimée en devant ; une carène postérieure presque en dents de scie ; une petite dent entre les antennes; les quatre pattes antérieures terminées par une main. Antice depressiuscula ; postice subserrata carinaia; 12. CREVETTE DES CREVETTES. 321 12. CREVETTE DES ABÎMES; gammarus abyssinus (1). Elle se trouve dans les lieux profonds de _ la mer du Groenland. 13. CREVETTE DENTÉE; gammarus serratus (2). Elle se trouve dans les mêmes lieux que la précédente. | ÆRem. Les crevettes suivantes de Fabricius ou de dente minuto inter antennas; pedibus quatuor anticis manu termin@éis. | { Oniscus arenarius. Oth. Fabr. Faun. Groenland. n° 234. (1) Les quatre pattes antérieures terminées par une main; antennes sétigères, dentées en scie au côté intérieur à leur base. Pedibus quatuor anticis manu terminatis ; antennis setigeris , Margirne interno baseos serratis. Oniscus abyssinus. Oth. Fab. Faun. Groenl. n° 236. (2) Ventru; un bec en forme de corne et courbé ; dos ayant une carène en dents de scie; bras très= courts. - Ventricosa; rostro corniformi , deflexo ; dorso cari= nate-serrato ; brachiis brevissimis. Oniscus serratus. Oth. Fab, Faun. Groenl. n° 2574 Ins. Tome VI X 322 HISTOIRE l'Encyclopédie méthodique appartiennent à d'autres genres : | Gammarus lineæris. Fab. Voyez chevrolle. Gammarus filiformis. Oliv.— Cancer filiformis. Lin. Voyez tom. IV de cette Histoire, p. 350 , le second eutomostracé décrit par Godeheu Riville. Fe crois en effet que c’est une crevette. Gammarus stégnalis. Fab. Voyez branchiopode. Gammarus salinus. Fab. dem. Les autres appartiennent au genre talitre , ainsi que le cloporte de Strœmnius d’Othon Fabricius, Fauna Groenland. n° 235, et dont nous n’avons point parlé. Ce naturaliste le caractérise ainsi : Curerifor- mis , compressus , pedibus quatuor anticis eheliformi- bus subdentatis, antennis summis brevissimis. Can- criforme , comprimé ; les quatre pattes antérieures en forme de .pinces;, antennes supérieures très-courtes. Nous l’appellerons £alitre stræmien. On trouve dans Muller et dans Herbst deux crus- tacés qui appartiennent à ce genre , cancer pôdurus, cancer mutilus ; mais leurs caractères spécifiques né paroissent pas être bien établis. Le premier a le corps de douze annñeaux, autant de pattes, et les deux avant-derniers segmens de la queue épineux. ( Herbst, Cancr. tab. 35, fig. 6.) Le second a le corps de dix anneaux, douze pattes, dont les quatre antérieures en forme de bras , et les secondes terminées par une pince. (Herbst, Cane tab. 35, fig. 7.) | | | | DES CHEVROLLES. 525 — — qi, TRENTE-CINQUIEME GENRE. CHEVROLLE; caprella. (PI. LVIL) C: genre, établi par le professeur Lamarck, repose sur des caractères solides et faciles à saisir. Les chevrolles n’ont point de queué distincte, ni de pièces articulées au bout ; leur corps est délié et filiforme ; leurs pattes sont alongées, rapprochées par paires, mais de loin en loin; ces pattes sont au nombre de dix à douze. Ces animaux vivent soit dans les pro- fondeurs de la mer, parmi les varecs et les fucus, soit près des côtes. Ils courbent, en nageant, les extrémités de leurs pattes ; ils marchent presque à la façon des chenilles arpenteuses, en s’'accrochant aux difiérens corps par les pattes de devant, et en ra- menant ensuite près de celles-ci les posté- rieures ; c’est ainsi qu'ils courent assez vite; et qu'ils vont même également bien à re- “culons. Quelquefois aussi ils tournent leur corps de côté et d'autre, se tiennent droits sur leurs pattes postérieures, et agitent leurs antennes. 2 4 524 HISTOIRE Les œufs sont renfermés dans une poche membraneuse soutenue par quatre appen- dices, sous les troisième et quatrièmeanneaux du corps. Ces sacs doivent s'ouvrir pour laisser échapper les œufs. On voit quatre appendices semblables dans le mâle, et qui plus est, sivant Muller, une paire de pattes de plus (du moins dans la chevrolle linéaire) ; mais, comme le re- marque judicieusement Bosc, il y a lieu de douter de la vérité de cette observation. On peut considérer ces quatre appendices comme de fausses pattes ; ces crustacés se- roient alors censé avoir quatorze pattes, dont dix seulement ambulatoires. 1. CHEVROLLE LINÉAIRE; caprella linearis (1). Son corps a. quelquefois deux pouces de long, mais à peine a-t-l plus d’une ligne - (1) Les quatre pattes antérieures terminées par une main; les deux premières les plus courtes. Pedibus quatuor anticis cheliformibus ; prioribus brevioribus. Cancer linearis. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. 1, pag. 1056, n° 83. — Gammarus linearis. Fabric. Ent. syst. tom. IT, p. 517, n% 9. — Herbst, Canc. tab. 56, fig.oet 10. DES CHEVROLLES. 325 de large. Il est composé de sept articles , la tète comprise ; le premier, ou plutôt la tête, est un peu plus court que le second, plus épais et obtus en devant, aminci pos- térieurement; le second est le plus long de tous , et épaissi dans son milieu ; le troisième et le quatrième sont plus courts, plus épais ; égaux et cylindriques ; le cinquième est presque de la même longueur, antinci en devant, épaissi postérieurement ; Je sixième est pelit, semblable à un tubercule ; le der- nier est un peu plus long et un peu plus menu. Les yeux sont placés sur le sommet de la tête, implantés dans sa surface , et sous la forme de deux points noirs. Les antennes sont au nombre de quatre, placées sur le front ; les deux supérieures sont plus longues, formées de trois articles cylindriques, outre l'extrémité qui est capillaire ; les inférieures sont moitié plus courtes, semblables, mais composées seulement de deux articles cy- lindriques et soyeux. La bouche présente six pièces onguiculées. Les pattes sont au nombre de dix, de trois articles, terminées par une main ou pince presque en croissant, et un crochet mobile au bout. La première paire est plus petite, et placée sous la tête; la suivante est atta- 3 326 HISTOIRE chée au second anneau, et peut être prise pour les bras, les pinces étant plus renflées que les autres, avec leur bord inférieur convexe et denté en scie; les troisième et quatrième paires ont leur insertion sous les cinquième et sixième segmens, et sont un peu plus longues que la première. La cin- quième paire est la plus alongée de toutes, et part du dernier anneau. Les deux paires antérieures sont tournées en avant , et les trois autres en arrière. L’anus est nu, et situé entre les dernières pattes. On voit sous les troisième et quatrième articles quatre lobes ovales, membraneux, comprimés, susceptibles de gonflement, globuleux , et pleins d’une substance granulée à certaines époques. On ne peut douter que ce ne soient les ovaires. Sa couleur varie du blanc au brun; on en trouve aussi de rougeâtres. L’'intestin est plus obscur, et s'étend dans toute la longueur du corps. Othon Fabricius, duquel nous avons tiré cetie descriplion, ne parle pas de la diffé- rence des sexes. Elle se trouve dans les mers du Nord. DES CHEVROLLES. 327 2. CHEVROLLE VENTRUE; caprella ventricosa (1). Elle se trouve dans les mers du Nord. (1) Les deux pattes de devant terminées par une main. Pedibus duobus anticis chelatis. Muller lui donne quatorze pattes. Squilla ventri- cosa. Zool. dan. p. 20 , tab. 56, fig. 1 - 5. — Herbst, Canc. tab. 56, fig. 11, 328 HISTOIRE — — TRENTE-SIXIEME GENRE. CyaAME; cyamus. ( PI. LII.) C> nom, qui signifie en grec féve, avoit été donné à des cloportes, parce qu’ils res- semblent en quelque sorte à celte semence lorsqu'ils sont dans un état de contraction. Les crustacés dont il s’agit ici sont peu éloignés des cloportes , et c’est même dans ce genre que Lainnæus les a placés. De Géer en a fait des squilles. Fabricius, après les avoir changés plusieurs fois de place, vient de les ranger avec les pycnogons, d’où il les tirera sans doute un jour, lorsqu'il en aura mieux examiné les caractères. Les cyames sont connus des pêcheurs sous le nom de poux de baleines, parce qu’ils sont fixés sur ces animaux, et qu'ils les sucent. On les trouve aussi sur les branchies de quelques poissons. Ils se cramponnent fortement, et se placent de préférence aux lèvres, aux parties génitales, contre les nageoires des baleines, comme étant les lieux où ils peuvent trouver une nourriture plus facile à obtenir, et où ils sont plus en DES CYAMES. 32g sûreté. On rapporte qu’ils rongent la peau de ces cétacés avec tant de force, qu'ils y laissent des trous comme si on avoit em- porté des morceaux. Nous pensons avec Bosc que les organes de la manducation de ces crustacés parasites ne sont pas assez forts pour imprimer sur la peau des baleines de telles cicatrices; mais nous ne croyons pas avec lui que les cyames se nourrissent par le moyen d’une trompe. Leur bouche , quoique peu dislincte, nous a paru être organisée de même que celle des aselles, avec lesquelles ces crustacés ont de grands rapports. Je décrirai le cyame de la baleine d’après un individu que j'ai trouvé sur un poisson du museum d'histoire naturelle. Son corps a environ sept à huit lignes de long. il est ovale, déprimé, coupé trans- versalement par six divisions profondes , dont les seconde, troisième, qualrième moins fortes ; le dernier segment est plus petit, presque tmangulaire. La tête est petite, presque conique. Les deux yeux sont su- périeurs, rapprochés, arrondis, el distingués seulement par deux points noirâtres. Les quatre antennes sont situées à la partie an- térieure de la tête, rapprochées à leur base, 350 HISTOIRE coniques, de quatre articles cylindriques, diminuant insensiblement de grandeur, et dont le dernier très-petit, conique; la lon- gueur des supérieures fait le tiers environ de celle du corps; les inférieures sont très- petites. La lèvre inférieure a deux palpes coniques et articulés. Sous la tête et de ses côtés .partent deux petits bras de quatre pièces, dont la dernière en forme de main, ovale , comprimée, avec un crochet pointu, courbé et distinct ; le segment suivant a deux pattes, en tout semblables aux précé- dentes, mais leurs mains sont unidentées à la base ; les second et troisième segmens ont chacun deux fausses pattes qui sont formées d'un petit article servant de base, et d’un autre fort long, cylindrique et obtus; près de la naissance de chacune d’elles est une appendice figurée en croissant. Ces fausses pattes servent à retenir les œufs qui oc- cupent les second et troisième anneaux, et sont renfermés dans une poche qui se fend en croix et devient quadrivalve au moment de la ponte. Les trois autres segmens ont chacun deux pattes figurées de même que les antérieures ; leur premier article a une petite épine interne; la dernière paire est un peu plus petite. Le segment postérieur DÉS CYAMES. 991 est terminé par un pelit tube cylindrique, obtus , avec deux pointes coniques en dessous. | Le corps est assez mou, d’un blanc jau- nâtre qui devient blanchâtre par la dessi- cation. CYAMÉ DE LA BALEINE; cyamus ceti (1) (1} Oniscus ceti. Lin. Syst. mat. edit. 12, tom. I, p. 1060. — Pycnogonum ceti. Fab. Supplem. entom. syst. p.570 ,n° 2. — De Géer, Mém. insect. tom. VIT, p. 541, tab. 42, fig. 6 et 7. — Pallas, Spicail. zool, £asc. 9 , p. 76 , tab. 4, fig. 14. ADDITIONS. Drom:ïres. Dsrvis l'impression de l’histoire de ce genre nous avons vu, dans l’Essai sur l’his- toire naturelle de Saint - Domingue , par Nicolson, un passage curieux relatif à ces crustacés ; le voici : Faux BERNARD L'HERMITE. « Je ne connois aucun auteur qui en ait jusqu'ici parlé; on peut le définir : cancellus marinus in bivalvibus degens. C’est un petit crabe arrondi, aplati , portant communé- ment un pouce de diamètre. Dans le vrai bernard l’hermite la partie antérieure du corps, qui comprend la tête, le dos, l’esto- mac, les pattes, est entièrement crustacée; il n’y a que la partie postérieure , c’esi-à- dire, le ventre et la queue, qui soit mollasse et membraneuse ; au lieu que, dans le petit crabe que nous décrivons, le dessous du corps est entièrement crustacé , tandis que le dessus est mollasse , membraneux. Ce petit animal n’indiqueroit-il pas une nuance, un passage de la nature des crustacés aux A DDITIONS. 333 poissons mous ? C’est pour garantir les parties tendres de son corps qu’il se met à couvert sous la moitié d’une bivalve qu'il choisit au fond de la mer, et qu’il trouve proportionnée à sa taille. Communément il s'attache aux cames et aux cœurs. Quelque part qu’il se transporte, il ne va jamais sans son domi- cile, qu'il porte sur son dos, et qui sert à protéger les parties foibles de :son individu. 1] ne vit pas long-tems hors de l’eau. Lorsque la mer est agitée, qu’il devient le jouet des flots, et que les lames le jettent sur le ri- vage; on d'y voit marcher quelque tems, ou plutôt l’on. voit avancer lentement la coquille où il s’est logé, car aucune partie de son corps .ne la dépasse. Lorsqu'on la touche, il s'arrête, replie, ses pattes, ne donne aucun signe de vie; et comme il est souvent couvert de fange, il fait illusion au point qu’on croit d’abord s'être trompé, et avoir pris pour un.être vivant une coquille mutilée , remplie de sable. Ce n’est qu'après un second examen qu'on aperçoit un pelit animal tellement adhérent à son domicile qu'on a peine à l'en détacher sans le rompre. Voici la description d’un de ceux que nous possédons. « Sa tête, qui n’est point séparée du corps ; vo 534 A DDITIONS. est divisée par dessus en plusieurs compar- ‘timens membraneux, transparens et mo- lasses; le front est fait en demi-eercle, den- telé sur les bords, et couvert de poils en dessous ; sa bouche est garnie d’osselets ar- rondis qui font loflice de dents, ou plutôt de meules pour broyer sa nourriture. Cette bouche est environnée de plusieurs lèvres, l’une supérieure coupée transversalement en zigzag ; la lèvre inférieure est divisée en deux parlies triangulaires qui s'ouvrent en long. Les yeux sont assez gros, et surmontés de deux antennes très-déliées. On distingue dans ce demi-crustacé cinq paires de pattes de formes différentes , couvertes de poils et de tubercules ; la première paire est com- posée de quatre articulations ; celle qui tient au corps est mamelonnée ; la ‘suivante est lisse en dessus, tuberculée en dessous, ayant d’un côté uñe entaïlle longitudinale dans laquelle une partie dé la: quatrième articu- lation s’emboîte; la troisième est fort courte, de forme irrégulière, et couverte de tuber- cules, ainsi que la quatrième, qui est ter- minée par une tenaïlle dentelée. Ces deux pattes servent à l'animal‘ pour saisir sa pure et la porter à sa bouche. . » Les seconde et troisième paires de pattos ADDITIONS. 335 sont composées de cinq articulations, dont la première, qui s'articule avec le corps, est mamelonnée; les quatre autres sont cou- vertes de poils, et terminées par une petite griffe arquée. Ces quatre pattes lui servent pour marcher. » Les quatrième et cinquième paires sont . destinées pour cramponner ce denii-crustacé à la coquille qu'il s’est appropriée. Elles sont couchées à plat sur le dos, hérissées de poils, composées de trois articulations, dont la dernière est terminée par plusieurs mamelons et une griffe arquée. » Sa queue est velue, ternnée en pointe, composée de six anneaux. Elle se replie sous le ventre, comme dans les crabes, et sert pour mettre à couvert les œufs par le moyen desquels il se: reproduit ». . Si Nicolson. eût été plus instruit, 1l se seroit bien gardé de dire, même avec doute, que cet animal indique une nuance, un passage de la nature des crustacés aux poissons mMOUS; Sa description eût encore été plus simple et plus raisonnée ; la figure qu’il donne de. ce crustacé,, p. 350, pl vr, n° 5 et 4, annonce évidemment une espèce de dromue. 836 A DDITIONS. PORTUNES. PORTUNE RÉTICULÉ; porlunus reli- culatus (1). Herbst a donné la figure de cette espèce; pl. z; et nous l'avons fait copier, comme type du genre, pl. XLIIT, fig. 5, tome V. Nous l’avions oubliée eñ* mentionnant les espèces : on la placera dans la division des portunes dont les côtés ont chacun neuf dents, entre les n° 21 et 22. Elle est exo- tique. a GR APS E. GRAPSE PEINT. Cette espèce est l’aratu de Pison (Hist. nat. du Brésil), et probablement le crustacé qu’on nomme à Cayenne ragabeumba, et indiqué par Barrère dans son Histoire natu- relle de la France équinoxiale. = (1) Jaune, réticulé de verd; front quadridente ; épine postérieure des côtés très-longue. Flavus viridi reticulatus ; fronte ITrHERIASeL, 3 spina utrinque postica longissima. - Cancer reticulatus. Herbst , Canc. tab. 50. GRAPSE ADDITIONS. ‘3537 (TRABSE.:,. 2 Pernetty, dans son Voyage aux îles Ma- louines, tom. 11, pag. 81, pl. vur, fig. 6, a parlé d’un crustacé qui appartient à ce genre. « Sur quelques-uns des gros paquets que nous avons pêchés, nous avons trouvé des crabes de différentes couleurs, d’un roux clair, tacheté de marques brunes. Ils ont huit pattes et deux bras en serres. Le corps ou la cuirasse est presque carré du côté de la tête. Chaque œil est saillant au bout des deux angles qui forment ce carré ». PALÉMON. PALÉMON GARDIEN; palæmon custos. On peut rapporter à ce genre un crustacé décrit par Forskœl, et qui pourroit bien être l'espèce de squille dont parle Aristote, qui vit dans les pinnes. Il est long d’un demi-pouce, entièrement glabre, lisse, un peu luisant, jaunâtre, ponctué de blanc. Il a sur le front un bec couique, très-enutier, et dont la longueur fait le tiers de celle du corselet. Les yeux sont blanchâtres et supportés sur un pédi- Ins. Toue VI. Y: .538 A DDITIONS cule cylindrique. Les antennes sont sétacées et plus couttes que le corps. Les pinces sont . égales, cylindriques: :et menues. Le pouce fait le crochet; il est un peu plus long que l'autre doigt ; sa longueur fait le tiers de la partie cylindrique de la pince. Forskol. l’a trouvé dans lintérieur des pinnes noires, rarement dans celles qu'il nomme saccata. (Fauna arabica, pag. 94, n° 56.) mme v ee CLASSE SECONDE INSECTES ; insecta. Lez système de circulation que nous avons Vu jusqu'ici, consistant dans la présence d’un organe principal qui renferme le fluide nourricier , et d’où partent, comme d’un centre commun, différens vaisseaux chariant dans toutes les parties du corps ce fluide, agent spécial de la vitalité; en un mot, ce mode d'organisation où nous voyons un cœur et des veines, quelles que soient d’ailleurs et la structure de ce cœur et les qualités du sang qui y circule, a disparu. Nous ne trouverons plus dorénavant, à la place de ce viscère, qu’une espèce de canal contenant un fluide, toujours en action à la vérité, imprimant même au vaisseau où il est renfermé un mouvement de systole et de diastole, mais qui ne s'étend pas au delà : ici point de veines pour le transmettre à toutes les parties du corps; ce n’est qu’un simple vaisseau dorsal, et le chyle ne se communique, suivant Cuvier, que par une simple imbibition. La respiration ne s'opère plus par des branchies, comme dans les A 540 INSECTES crustacés; l'air s’'introduit par des ouvertures latérales , appelées stigmates , dans des vais- seaux connus sous le nom de frachées , et se disperse ensuite dans tout le corps par le moyen des ranuficalions infinies que jettent ces organes aériens. Ce mode de respiration est très - sensible dans les insectes à méta- morphoses ; mais il se manifeste peu au dehors dans un très-grand nombre de ceux qui ne subissent pas ces changemens remar- quables, où qui, au sortir de l'œuf, sont à peu près, à l'exception de la croissance , tels qu'ils seront un jour. J'ai indiqué le premier la situation des stigmates de plu- sieurs aptères. Comme :ïl n’est pas naturel de passer brusquement des crustacés, où le mode de respirer est évidemment difiérent de celui des insectes, aux insectes ailés, ceux dont la respiration par des trachées est très-apparente, nous ne devous pas étre surpris de ce que les signes, qui nous mani- festent extérieurement celte dernière ma- nière de respirer, soient moins développés à nos yeux dans des animaux qui d’un côté üiennent aux crustacés, et de l’autre aux insectes à métamorphoses. Nous devons même avouer qu'il y a encore sous ce rap- port beaucoup d'incertitude sur la place FT ETER ACER ES. 341 naturelle de ma famille des asellottes : les crustacés et les insectes semblent à la fois la revendiquer. Cette dégradation insensible dans l'exercice des premières fonctions nv'a souvent arrêté lorsqu'il a été question de faire des crustacés une classe particulière, Les démarcations et les limiles sont aussi en Zoologie un sujet de contestations et de querelles. J’ajouterai encore que les crus- tacés nous présentent dans leur manière de respirer quelques phénomènes dont Fexpli- cation peut embarrasser l’anatomiste. Les branchies ont été données par l’auteur de Ja Nature aux animaux qui vivent dans l'eau ; la plupart des crustacés habitant cet élément devoient avoir une organisation de cette nature ; mais cependant quelques crus- tacés, quoique pourvus de branchies, ex- cepté au tems de la ponte, vivent constam- ment hors de l’eau : quel est alors l’usage de leurs branchies ? Les insectes sont dans leur état parfait, ou aptères, c’est-à-dire, sans ailes, ou ailés. Les premiers n’éprouvent pas de variations essentielles de formes ; leur enfance et leur vieillesse n’offrent que des différences de masses: mais les seconds n'arrivent à l’état d'adulte que par des dons si si- à : 542 INSECTES gulières que l’animal n’est plus reconnois- sable. Qui pourroit croire, par exemple, qu’un papillon ait été chenille ? Ces chan- gemens ont été nommés métamorphoses ; plusieurs de celles de la fable en effet mé- ritent moins ce nom que celles de quelques insectes. Le corps des insectes est défendu tout autant que l’exigeoit la durée si éphémère de leur existence; mais cette enveloppe qui les garantit est bien loin de ressembler , pour sa dureté, au têt, à la carapace des crustacés. Leurs tégumens écailleux ne peuvent guère résister à une pression or- dinaire des doigls. La matière de cette en- veloppe est d’ailleurs cornée et point cal- caire. Les tétracères, les mille-pieds, comme plus voisins des crustacés, sont cependant recouverts de tégumens assez durs, et en bonne partie calcaires. Nous retrouvons encore aussi quatre antennes dans les pre- miers ; on croit leur apercevoir plus de deux mächoires ; l’extrémité postérieure de leur corps ofire certains feuillets qui paroissent couvrir les conduits extérieurs de la respi- ration. Mais nous chercherions en vain des yeux pédonculés, des mandibules portant un palpe distinct, ce grand nombre de pièces TE SRTANCERES. 343 maxillaires, de palpes qui nous ont frappés dans les malacostracés; plus nous nous éloi- guerons , plus s’affoibliront les autres rap- ports. Quel grand intervalle nous séparera sur-tout des animaux précédens, lorsque nous arriverons aux insectes qui ont deux sortes d'organes de mouvement, et qui peuvent et ramper sur la terre, et s'élever dans les airs ! à 4 4 344 INSECTES SOUS-CLASSE PREMIERE. TÉTRACÈRES; 1etracera. Css insectes ont quatre antennes , d’où vient le mot grec composé , tetraceres (quatre cornes ) ; elles sont fort sensibles dans les aseliottes ; mais dans les cloportides les deux intermédiaires sont très - courles, cachées par la base des latérales : aussi tous les auteurs n’avoient-ils aperçu que celles-ci. Les tétracères ne subissent pas de méta- morphoses, et n’ont point d'ailes. Leur corps est formé d’une tête distincte, de plusieurs anneaux transversaux, et couvert d’une croûte crustacée et calcaire plus ou moins dure ; les sept premiers portent chacun une pare de paites, dont le tarse est conique et finit par un seul crochet. Les autres anneaux , dont le nombre peut varier de trois à six, presentent assez souvent, par leur rétrécissement graduel, une espèce de queue sous laquelle sont des appendices fo- liacées, disposées sur deux rangs, et qui paroissent élre essentielles dans une des fonctions principales de l'animal , la respi- TETRACERES. 345 ration; l'extrémité de cette queue est encore pourvue, dans quelques-uns, de deux tiges articulées, simples ou bifides. Les yeux des iétracères sont au nombre de deux, quelquefois nuls où très-petits, et ordinairement formés de plusieurs petits grains rassemblés. Leur bouche est composée d’une lévre supérieure ou d’un avancement qui en tient lieu, de deux mandibules, de deux mâ- choires, ou même de quatre, et d’une lèvre inférieure. Ces insectes sont carnassiers; les uns vivent dans les eaux, les autres se trouvent sous les pierres, sous les vieilles poutres, dans les lieux couverts , les décombres , les caves, elc. Les femelles portent leurs œufs sous le corps , souveut à la poitrine, et dans une espèce de poche ou de sac : c’est-là qu'ils re ie éclosent. em de EE Ce SRE FAMILLE PREMIERE. ÂASELLOTTES; asellota. | Lirs caractères qui distinguent cette famille de la suivante doivent se prendre des pro- portions respeclives des antennes et de la forme de la queue. Les asellottes ont leurs antennes intermédiaires apparentes, et dont la longueur surpasse celle des deux premiers articles des latérales. Dans les cloportides , les antennes intermédiaires sont si petiles qu'on a de la peine à les trouver. La queue des asellottes est terminée par un anneau beaucoup plus grand, soit carré, soit en iriangle alongé; le dessous de cette queue est recouvert par des lames foliacées, arti- culées à leur base ; les deux extérieures couvrent longitudinalement les autres. Dans les cloportides, le dernier segment de la queue est petit; les appendices inférieures sont étroites, disposées sur deux rangs lon- gitudinaux, et découvertes graduellement. Les asellottes sont toutes aquatiques. Les cloportides, à l’exception des ligies et des TETRACERES. 347 bopyres, genres pe nombreux en espèces, vivent hors de l’eau. Nous aurions pu donner quelques autres caractères d’après les organes de la man- ducation ; mais ils sont difficiles à saisir , et les autres sont plus que suflisans. 548 HAT OETKE PREMIER GENRE. ÂASsELLE; asellus (1). Gsorrior a le premier distingué ce. genre, confondu jusqu'alors avec celui des cloportes, dont il a quelques caractères de forme. Des anciens naturalistes nomment ces derniers insectes asellus, et Linnæus les désigne avec d’autres sous la dénomina- üon d'oniscus. Ce dernier nom ayant pré- valu, Geoffroi s’est emparé du précédent, devenu ainsi inutile, et l’a consacré aux insectes dont nous traitons actuellement, et que Ray, Frisch avoient même appelés aselles aqgualiques. K lein a placé les aselles avec les entomas crustacés. La figure de son entoma hiéro- glyphe en a tous les caractères; c’est même probablement notre aselle ordinaire, vue avec des yeux à préventions, puisque l’au- teur prétend que la Nature y a peint d’une manière admirable sur les tablettes de son corps des figures hiéroglyphiques de petits (1) On trouvera les figures de l’aselle et de l’idofée, planche LVIIT, dans le septième volume. D ES ASE LIES: 349 hommes et d'animaux. On dit aussi que cet insecte a {rois pouces de long, sans compter sa tête et sa queue. C’est certainement une erreur; mais je ne sais si elle vient du tra- ducteur de Klein, ou de la diversité des mesures. De Géer rangea les aselles avec ses squilles. Fabricius en a. fait successivement des cloportes , des cymothoas et des idotées. Olivier a débrouillé, autant qu’il le pouvoit, lorsqu'il a écrit les premiers volumes de son Entomologie, partie encyclopédique, le genre cloporte de Linnæus, en plaçant dans celui des aselles toutes les espèces aqua- tiques. Le professeur Laimarck n’a point établi, à cet égard, de réformes; ses aselles, à l’exception du genre cyaine, qui avoit élé fait sur l’aselle de la baleine, sont ren- fermées dans le cadre d'Olivier. Un examen plus particulier de ces insectes m'a prouvé qu'il étoit nécessaire, 1° de laisser subsister le genre aselle de Geoffroi tel qu'il est dans cet auteur; 2° de comprendre la plupart des aselles marines dans le nouveau genre idotée de Fabricius; 3° de conserver celui qu’il nomme cymothoa ; 4 enfin d'en créer un nouveau, celui de sphéromes , pour quel- ques asellottes qui sont les armadilles de cette 350 HIS TON RE fanuilie ,je veux dire, qui se mettent en boulé Jorsqu’on les touche; tel est l’insecte que Pallas appelle omscus globatior. Bosc a adopté ces nouvelles coupes, en a même fortifié quelques-unes par des ca- ractères que je n’avois point suffisamment développés dans un premier travail dont je Jui avois donné communication. | Analysons la description que De Géer a faite de l'aselle ordinaire, sous le nom de squille aselle. Leur corps est légèrement concave en dessous, d’une épaisseur peu considérable , partagé en huit segmens ou anneaux recou- verts d’une plaque crustacée en dessus, profondément incisés sur leurs bords, et dont le dernier, beaucoup plus grand que les autres, est prolongé en une queue mu- nie postérieurement de deux appendices cylindriques, fourchues ou divisées en filets coniques assez longs. Leur tête est distincte, aplatie en dessus et légèrement convexe en dessous; elle porte deux yeux et quatre antennes, dont deux sont beaucoup plus courtes que les autres. Les pattes sont assez longues et au nombre de quatorze. La tête des aselles est assez grande, et son bord antérieur est un peu concave; elle DES ASELLES. 35: est marquée de lignes ondulées alternati- vement brunes et grisâtres. On apercoit de chaque côté une protubérance ou espèce de mamelon garni de quelques poils courts, inégaux. Les yeux sont petils, noirs, con- vexes, entourés de plusieurs poils et placés de chaque côté au devant des protubérances dont nous venons de parler. La tête est distincte du reste du corps par un étran- glement en forme de cou. | Des quatre antennes des aselles, les deux longues sont sétacées, divisées chacune en cinq parles principales, articulées ensemble, dont les deux premières pièces sont beau- coup plus grosses et plus courtes que les autres ; la dernière aussi longue que les quatre autres est d’une ténuité remarquable, et munie d’une très-grande quantité d’arti- culations qui lui permettent de se fléchir en différens sens, et le nombre se porte à plus de soixante. Les petites antennes sont situées au des- sus des premières , beaucoup plus courtes qu’elles, composées de quatre articles dont le terminal est plus long que tous les autres ensemble, et paroît à la loupe composé au moins de quatorze articulations. On remarque encore à la bouche deux 352 HISTOIRE paires de palpes saillans, qui se terminent en crochet conique, dont les deux plus proches de la bouche sont composés de trois articles et les autres de deux seulement, L'animal s’en sert sans doute comme de pinces ou de tenailles pour saisir et retenir sa proie. L'out près de ces palpes sont des parties plates, larges à leur base, mais terminées par trois ou quatre dentelures. Outre ces parlies que nous venons de décrire, on observe encore entre les palpes piusieurs autres petites pièces aplalies, ter- iminées en pointes et gares de poils à leur extrémité; l’animal les tient continuellement en mouvement lorsque les palpes et les dents sont en action. Les anneaux , dont le corps des aselles est composé , sont recouverts de lames un peu voütées, de façon que le bord antérieur des quaire premieres est concave, tandis que le bord postérieur des trois autres déciit uue ligne courbe. Le huilième ou dernier de ces anneaux est plus long que les autres , arrondi dans son contour et terminé en pointe courte et mousse. Il présente à son bord postérieur deux appendices fourchues, herissées de quelques poils et d’une grande flexibilité, DES ASELLES. 553 flexibilité. Ces appendices se reproduisent lorsqu'elles ont été coupées ou arrachées, comme le prouvent les observations de De Géer. «Le dessous du dernier anneau est cou- vert, dit cet auteur, de deux parties minces en forme de lames, convexes en dehors et concaves en dedans, ou bien en forme de petites coquilles, articulées au cor ps par leur bout antérieur ou à leur origine, mais libres dans le reste de leur étendue, ou seulement appliquées contre le dessous du corps; leur bord extérieur est arrondi, mais le côté intérieur est en ligne droite; de sorte qu’elles y sont exactement appliquées l’une contre l’autre. L'animal remue ces deux coquilles presque continuellement, en les haussant et les baïssant alternativement, et, j'ai remarqué qu’elles sont doubles,ou com- posées de deux membranes, dont l'exté- rieure est cruslacée, ayant entre elles une . cavité presque toujours remplie d'air; elles servent de couverture à plusieurs autres, parties, qui toutes on! l'air d’être des ouïesr, ou les organes de la respiration. Pour. mieux} découvrir leur véritable structure , j'ai laissé tremper dans de l'esprit de vin quelques, unes de ces-squilles pendant. deux ou trois. Ins. Tome VL : 2 354 HISTOIRE jours, après quoi je vis que les deux co* quilles s’étoient un peu écartées du corps; en sorte qu’alors les différentes parties qu’elles enveloppoient se montrèrent; elles étoient blanches et quelques-unes renflées comme de pétites véssies. L'aselle, quand elle est eù vié, lient ces parties blanches et trans- parentes , tout Comme les coquilles , ré un mouvement presque continuel. | »' Après avoir enlevé les coquilles, on mét à découvert deux paquets de parties minces, très - transparentes, composées ‘de deux membranes qui laïssent entre elles uné cavilé , qui souvent est remplie d’air, eb c’est alors que chaque partie a la figure d’une vessie où d'uné' bourse aplatie ; c’est pour cela qué jd°1és nommerai Les vessies d'air. Châque paquet de vessies , placé entre chäque coquille et le corps, est” compose de: cinq de ées' parties ; de figure ä peu près ovale, et arrangées les unés sur les autres ». ego mâle ait aselles présente en ‘dessous dt septième dhiedu quatre pièces renal — qétibles. Deux-se montrent d’abord sous la: fgrme de lames’ mintés, crustacées, légère" mérit concaves ‘en dessous , dont REP est-diviiée En’ déûx parties par tn'étranz ER 2 préfondf "Enr dessous dé dé a deux ‘ DES ASELLÉS. 355 premières pièces on en voit deux autres également minces, mais d’une figure très- régulière, et couchées en partie sur les côtés du huitième anneau. Elles se termi- nent par deux parties qui y sont articulées, dont l’extérieure a des découpures et est garnie de poils, ét dont intérieure, termi- née en pointe un peu courbée, présente à sa base une espèce de stilet ou de crochet, dont la pointe est dirigée vers le corps do Panimal. La femelle a dans Îe même endroit du corps deux pelites pièces ovales en forme de lames plates, bordées en partie de longs poils, et placées sur les vessies à air dont nous avons parlé. Ces deux lames, suivant les observations de De Géer, laissent entre elles une ouverture qui pénètre dans l’ovaire et dans laquelle on peut facilement intro- duire une épingle. L’accouplement des aselles dure pendant un tems assez long, et, suivant De Géer, ces animaux 5 ’accouplent déjà dans le tems de leur jeunesse, ou long-tems avant d’avoir acquis. le dernier dégré d’accroissement. « Dès que les glaces des marais sont fondues, dit cet observateur , on voit ces, animaux oecupés à l'œuvre de la généra- Z à 326 HISTOIRE tion, et ils continuent de s’accoupler pen- dant tout le printems et même encore dans l'été. Le mâle, toujours plus grand que la femelle, se saisit d’elle et la porte sous son corps, la retenant avec les deux paites de la quatrième paire dont il lui embrasse le corps dans l'endroit où se trouve la troi- sième ou la quatrième paire de pattes de celle-ci. C’est ainsi qu'il la tient ferme et qu’il la porte par-tout où il marche, sans que celte femelle soit capable de lui échap- per ; elle est obligée de suivre et de se laisser emporter par son mâle jusqu'à ce que celui- ci trouve à propos de l’abandonner; ce qu’il ne fait ordinairement qu’au bout de six ou huit jours, de sorte que cet accouplement dure toujours assez long-tems. Quand le mâle vient de quitter la femelle, celle-ci se trouve alors toujours MF sous le ventre d’une quantité d'œufs renfermés dans un sac membraneux ou une espèce de poche, au lieu qu'avant l'accouplement on ne voit encore aucune apparence d'œufs dans son corps ». Pour remplir l’acte de la ET EE , les parties mobiles et irès-composées, que nous avons dit se trouver au dessous du septième anneau du corps du mâle, s'ntroduisent DES ASELLES. 357 sans doute dans la petite ouverture que nous avons remarquée au même endroit daus la femelle, et qui communique dans l'ovaire. Il est difficile cependant que, dans cette attitude où la femelle supporte le mâle, lintromission puisse avoir lieu; en sorte que lon pourroit présumer que, pour que le véritable accouplement s'opère, il doit y avoir un instant où le ventre de la femelle est rapproché de celui du mâle. Lorsque les œufs des aselles sont sur le point d’éclore, la poche membraneuse que la femelle porle en dessous, et qui s’élend depuis la tête jusqu’au milieu du corps, s'ouvre selon sa longueur ; chaque moitié se divise transversalement en trois portions, en sorte qu’alors la membrane de l'ovaire se trouve divisée en six parties, laissant entre elles un espace qui donne issue aux petits. Ceux - ci, dès leur naissance, ont les mêmes parties que les grandes, et des parties toutes semblables, excepté qu’elles semblent être proportionnellement un peu plus enflées ; ils ne subissent aucune trans- formation , mais changent seulement plu- sieurs fois de peau à mesure qu’ils gran- dissent. pa 358 HISTOIRE Les aselles se trouvent.en grande quantité dans toutes les eaux douces, dans les rivières, les ruisseaux , et particulièrement dans les mares, où on les voit dans toutes les saisons de l’année. Elles ne nagent point, mais se promènent sur les plantes aquatiques, ou marchent sur les pierres au fond de l’eau. Leur longueur est d'environ six à sept lignes sur trois de large. Leur couleur est brune, mouchetée de petites taches grises et jau- nâtres , avec une raie noire le long du dos, formée par le vaisseau dorsal qui paroît à travers la peau. Les huit pattes antérieures ont leur direction vers la tête ; mais les six autres sont courbées en arrière, et les deux antérieures sont très-courtes. On a rapporté aux aselles les observations de Desmars sur le cloporte aquatique ; mais il me paroît, par sa. description , que le crustacé qu'il nomme ainsi est la crevette puce. | On peut avec toule vraisemblance conjec- turer que les aselles sont carnassières. Ces insectes sont trés - communs au printems dans les eaux des marais, mais qui. ne sont pas en étai, de putréfaction, ainsi que le remarque Bosc. | : On n’en connoit qu’une espèce. DES. ASELILES. 36e ASELLE ORDINAIRE ; asellus vulgaris (1). Elle se trouve dans toute l’Europe, (1) L’aselle d’eau douce. Geoffr. Hist. des insect. tom. II, p. 672, n° 1, pl. xx11, fig. 2. — Oniscus aquaticus. Lin. Syst. nat. edit. 12, tom. I, p. 1061, n° 11. — Squilla asellus. De Géer, Mém. insect, tom. VII, p. 496, tab. 51 , fig. 1. — Jdotea aquatica, Fabr. Suppl. entom. syst. p. 303, n° 7. — Schæfer, Elem. tab. 22. 360 HISTOIRE DEUXIÈME GENRE. IDOoTÉE; cdotea. D. LDORF avoit donné ce nom à un genre qu’il avoit formé de l’hippe adactyle et de l’écrevisse émérite de Fabricius. Celui - ci vient de l'appliquer à la plus grande partie des aselles d'Olivier. Pour nous, le genre idotée comprendra les insectes de cette fa- mille qui n’ont pas d’appendices bifides et saillantes, comme dans nos aselles propre- ment dites, dont le corps ne se met pas en boule, ainsi que celui des sphéromes, qui ont leurs antennes inégales et plusieurs paites du moins assez longues; caractères qui les séparent des cymothoas. On prendra une connoissance exacte de la forme de ces insectes par l’extrait des descriptions que De Géer a faites des deux espèces dont il a parlé. Klein avoit fait men- tion de da première sous le nom d’ertomon pyramidal; on l'appelle à Dantzic schacht- œurm. Il ronge, dit-il, dans la mer les mailles des filets et fait beaucoup de tort aux pêcheurs. La figure qu'il donne de cette idotée n’est pas mauvaise. an | PRE DES IDOTÉES 56: On ne sait rien de la manière de vivre des idotées. Bosc remarque, avec raison, qu'il ne comprend pas le motif de l’aversion que les pêcheurs témoignent pour ces ani- maux, et pourquoiils peuvent les craindre. Les idotées se nourriroient-elles aux dépens des poissons, comme différentes espèces de poux vivent sur les quadrupèdes et les oi- seaux ; il n’en résulteroit jamais une perte considérable pour les pêcheurs. Ce genre auroit encore besoin d’être dé- brouillé. Les espèces n’en sont pas bien connues, et il peut s’en trouver plusieurs , dans celles qu'on y comprend, qui n’en soient pas. ES PE C PS Européennes. 1. IDOTÉE ENTOMoON ; idotea entomon (1). Le corps de cette espèce est ovoïde, se rétrécissant vers sa parlie postérieure qui PSE GS (1) Corps ovale-oblong , de dix anneaux saillans latéralement ; queue longue et conique. Corpore ovato-oblongo , segmentis decem , lateribus prominulis ; cauda elongata , conica. Idotée entomon. Bosc, Hist. des crust. tom. II, 962 r» HASEGER-E est prolongée en queue, convexe en dessus} apiatie en dessous; 1} est couvert d’une peau dure , ecailleuse, et divisé en dix anneaux, dont iles trois derniers sont beaucoup plus étroits que les autres. La tête est distincie, placée dans léchancrure du premier anneau, assez grosse et ayant de chaque côté une pelite échancrure, un peu au dessus desquelles se voient les yeux qui sont petits el noirs. Elle porte quatre antennes et quatre palpes inégaux. Les paites sont. assez longues, ar ticulées, au nombre de. quatorze, et aita- chées aux sept premiers anneaux du corps. La tête des idotées est assez grande, con- vexe en derrière, et concave en devant. Ici elle se termine en dessous par un bord élevé et arrondi, et en dessus par une échan- crure arquée qui reçoit la base des an- tennes. Les antennes sont continueilement en mouvement lorsque Tanimal marche. Les deux premières sont plus grandes, de cinq p.178, n° 3. — Oniscus entomon. Lin. Syst. nat. edit. 12 ,tom.T, p. 1060, n° 5. — De Géer , Mém. ins. tom. VIF, p. 514, n° 2, tab. 52, fig. 1, à — Pallas , Spicil. zool. fasc. 9, p. 64 , tab, 5 , fig. 1 et 2. (Voyez l’idotée aiguë de Fabricius.} dr: DÉS IDOTEES. 303 articles principaux, dont les quatre premiers plus gros, et le cinquième terminé en pointe débée el articulée. Les deux autres antennes sont placées au dessus des premières, beau- coup plus petites et composées de quatre articles à peu près égaux, à l’exception du prenuer qui est un peu plus gros. Des deux palpes que l’on remarque de chaque côté de la bouche, l’un est formé de six articles dont le dernier est très-pelit, l'autre égale à peine en grosseur un des ar- ticles du premier, et se termine par quelques poils d’un brun obscur. Les anneaux dont le corps est composé forment de chaque côté une appendice piate, triangulaire, légèrement arquée et finissant en pointe; ils débordent le corps de l'animal. Chaque anneau présente en dessous, dans le mâle, deux plaques presque carrées, sé- parées l’une de l’autre par une suture en forme de gouttière ; la femelle est privée de ces plaques et de celle suluie; son ventre est couvert d’une peau lisse et conune renflée. L'espèce de queue qui termine le corps est d’une figure conique, et finit en poiule mousse ou tronquée; elle est de substance dure et écailleuse, composée de trois lames 264 HISTOIRE assez fermes, convexes en dehors, et for maut en dedans, par leur réunion, une cavilé ou espèce d’étui qui renferme plu- sieurs parties molles dont nous parlerons bientôt. Il faut remarquer que des trois pièces composant cet étui, 1l en .est une qui est fixe et immobile; c'est la plus grande; elle sert de support aux deux autres qui y sont attachées par une espèce de charnière ou de ligament , de facon qu’elles peuvent se fermer et s'ouvrir au gré de l’animal, comme les deux valves des coquilles des moules et des huîtres. Parlons maintenant des parlies renfer- mées dans cette queue. Empruntons à cet effet le langage de De Géer : « Ce sont en général, dit cet observateur, des parties plaies et minces en forme de lames ovales ou d’ailerons, qui ressemblent en quelque manière aux aiïles des mouches, étant attachées et articulées au corps par leur petit bout, à peu près comme les ailes le sont au corselet des mouches; elles sont mobiles ; la squille leur donne un mouve- ment de balancement de haut en bas, et pour les distinguer, il faut regarder la queue en dessous et bien ouverte. On voit alors d'abord quatre ailerons ou lames longues, » DES IDOTEES. 365 d'environ deux lignes, placées en recouvre- ment les unes des autres, c’est-à-dire, que l'une des deux paires est placée en dessous de l’autre, et dont les deux inférieures sont un peu plus longues et plus étroites que les supérieures ; ces quatre lames sont atta- chées au dessous du huitième anneau du corps, ou du premier des trois petits an- neaux qui suivent immédiatement les sept grands, auxquels les pattes sont unies. Après avoir soulevé ces quatre lames, on en met à découvert quatre autres entièrement sem- blables aux précédentes, et situées de même, c’est-à-dire, par paires, et dont l’une couvre l’autre ; les deux lames inférieures sont en- core plus longues, mais plus étroites que les supérieures. Entre ces quatre lames, dans le mâle seulement, sont placées deux longues parties où deux espèces de filets écailleux et flexibles, mais é astiques en même tems, que la squille peut baisser ou faire sorti de la queue, selon sa volonté. Les huit lames dont je viens de parler sont transparentes, de substance membraneuse, et garuies, le long des bords intérieur et postérieur, d'une frange de longs poils ou de parties en forme de poils». Ouire ces huit lames, la cavité de la queue 36 HISTOIRE renferme encore six autres paires de lames plates placées les unes sur les autres, et qui ont leur attache au dixième anneau du corps ; en sorte que la queue de l’idotée renferme dix paires de lames mobiles, sans compter les deux longs filets. Quel est l’u- sage de cet appareil si compliqué d'organes ? Suivant De Géer, ces lames ee sont composées de deux pellicules qui laissent entre elles une cavité susceptible de se rem- plir d'air , et il les considère comme les or- ganes de la respiration; mais les cinq paires inférieures, qui sont garnies de poils, con- courent à un autre objet; elles servent à Fanimal pour nager et se soutenir dans l’eau: à cet effet il ouvre la queue le plus qu'il est possible, afin que ces lames puissent bien s’étaler; il en frappe le liquide avec force. et vitesse, et s’avance dans la direction qu’il trouve convenable. Les pattes de l’idolée sont, comme nous l'avons déjà dit , au nombre de quatorze; les, six pr emièr es sont beaucoup plus courtes et moins grosses que les postérieures : elles sont toutes plus ou moins garnies .de poils, et. composées de six parties de longueur iné- gale, diminuant insen< siblement de largeur jusqu’au dernier article, qui est sétacé et DES IDOTÉES. 3% courbé en arc. Les huit postérieures sont plus grosses ét plus larges dans lé mâle que dans la femelle. ‘L'idotée est d’un brun grisâtre en dessus, ct d’un blanc salé en dessous. Les lames écailleuses dés côlés des anneaux sont bor- dées de blanc; les pattes sont de Ja même couleur que le dessous dû corps, et lés an- tennes sont mélangées de gris et de blanc. Elle habite les mers, et acquiert jusqu’à un pouce de HE la queue comprise; sa largeur est de sept lignes et demie. Lors- qu'on Ja transporte dans’ l’eau douce, elle meurt au bout de quelqués j jours. 2. IDoTÉE MARINE; idotea marina (1). Son corps.est droit, alongé, d’une largeur égale d’un bout à l’autre, convexe.en dessus, mises. soon ani bel auch oscupos., 250) (1) Démi-cylindrique; queué évale-oblongue. | 'Semi-cylindfica’} vaudà ovatorobloñgas 2 7100 Tdotea marina. Fab. Sapph'ent. syst:1p. 505, n° 8» — Oniscus anarénuss Lan! Syst.nate edit. 12 tom; p. 1060 , n'a De Géer, Ins. tom. NI ÿ P 523% n° 3 tab. 18 ; fig. 3. — Pal. Spic. zool. fase, 9 , p. 66, tab. 4, Be. 6. — Gronov. Zooph. n° 996 ; tab. 17, fig. 3. — Bose la nomme idorée échairée. HBst. des crust. tom. II ,p. 199 299214 101: SN © | 368 HISTOIRE et aplati en dessous; il est divisé en dix an- neaux , dont les trois derniers sont plus petits que les autres. Sa tête , presque de même largeur que le corps, est arrondie sur les bords, et tronquée en devant ; elle porte des yeux arrondis, et quatre antennes iné- gales, dont les deux extérieures sont longues et sétacées, et les deux autres sont très- courtes. Ses pattes, au nombre de quatorze, sont courtes, coniques, à peu près égales entre elles, excepté les quatre dernières paires qui sont un peu plus longues que les autres, et dirigées en arrière ; chacune d'elles est composée de six parties articulées ensemble, dont la sixième fait une espèce de crochet courbé en arc. ‘Les anneaux du corps ne forment point sur les côtés des appendices saillantes et dis- tinctes, comme dans l’idotée entomon, mais ils sont, pour ainsi dire, arrondis sur leurs bords, et l’angle qu’ils présentent en arrière est très-obtus. Le corps est terminé posté- rieurement par un prolongement ou queue terminée en pointe, ou de figure à peu près carrée, tronquée à son extrémité, et offrant une échancrure sémi-lunaire. Cette queue est composée de trois pièces, comme dans, lidotée D ES" T D O'T E!E 5. 369, lidotée entomon, qui se meuvent d’après un mécanisme semblable : elle renferme pareillement des lames minces et membra- neuses. Cette espèce se trouve dans l'Océan, dans la mer Baltique. 3. IDOTÉE psorA; idotea psora (1). Elle se trouve dans les mers du Nord. Les habitans de la Norvège regardent ses œufs comme un spécifique contre la gâle, appliqués extérieurement. 4. IDOTÉE AIGUE ; idotea acuminata (2). Elle se trouve dans l'Océan. (1) Corps nu en dessous, queue en demi-ovale, pointue. Corpore subtus nudo ; cauda semi-ovata , acuta. Idotea psora. Fab. Suppl. ent. syst. p. 302, n°2, — Oniscus psora. Lin. Syst. nat. edit 12, tom. PE p- 1060 , n° 5. — Stroem. Act. Hafn. 9,594, tab. 10. (2) Oblongue, grises ; antennes et, pattes plus päles; queue allant en pointe. Oblonga, grisea , antennis pedibusque péddintes: cauda acuminata. Idotea acuminata. Fabr. Suppl. ent. syst. pag. 305, n° 4. Comparez-la avec l’entomon. Ins. Toue VI. Aa 30 . HISTOIRE 5. IDOTÉE ÉCHANCRÉE ; idotea emar- ginata (1). Elle se trouve dans l'Océan. 6. IDOTÉE ALBICORNE; édotea albicornis (2). Elle se trouve fréquemment dans les mers d’Espagne, et ronge les poissons , suivant ‘Wal ; de là Bosc soupçonne que cet animal est du genre calige ; mais je ne crois pas que Fabricius se füt mépris à ce point. 7. IDOTÉE DES ROCHERS; édotea scopulorum (3). Elle se trouve dans les mers de la Nor- vège. (1) Obiongue, d’un gris foncé ; queue échancrée. Oblonga , fusco-grisea ; cauda emarginata. Idotea emarginata. Fab. Sup. ent. syst. p.505, n° 5. La queue de l’idotée entomon paroît tantôt pointue, tantôt échancrée. Il faudroit voir si cette différence n’a pas influé sur le nombre des espèces. (2) Oblongue ; noirâtre ; retire pâle , ponctuée de noir. Oblonga , fusca; cauda pailida , nigro punctata. Idotea albicornis. Fab. Sup. ent. syst. p. 503, n° 6. (5) Jaune avec des raies noirâtres. Luiea , strigis fuscis. Tdoiea scopulorum. Fab. Sup. ent. syst. p.304, n° 10. D'ÉSSNEDODRESZSS. 371 8. IDOTÉE ÉTIQUE ; idotea hectica (1), Elle se trouve dans l'Océan. Rem. Les idotées physode, œstre de Bosc, appar- tiennent au genre cymothoa, leurs antennes étant courtes et égales, etc. 9. ÎDOTÉE LINÉAIRE ; idoiea linearis (2), IT paroîtroit , d’après sa synonymie, qu’elle vient dans l'océan d'Europe et dans celui des Indes. (1) Corps linéaire , déprimé ; deux des antennes de la longueur du corps. Corpore lineari depresso ; antennis duabus corporis donsitudine. Oniscus hecticus. Pall. Spicil, zool. fase. 9, p. 61, tab. 4 , fig. 10, A, B,C, D. — Aselle étique. Oliv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. IV, p. 255. (2) Linéaire , queue quadridentée. … Linearis, cauda quadridenta. Idotea linearis. Fab. Suppl. ent. syst. p. 504 , n° 9° — Oniscus linearis. Lin. Syst. nat. edit 12, tom. I, p- 1060 , n° 9. — Pall. Spic. zool. fasc. 9, p. 62, tab.4, fig 11, — Peunant , Zool. brit. 4, tab. 18, fig. 2. 392 HISTOIRE Exotiques. 10. IDOTÉE AMÉRICAINE; édotea americana (1). Elle se trouve dans les mers de l'Amé- rique. 11. IDOTÉE ARMÉE; idotea chelipes (2). Elle se trouve parmi les plantes marines de l'océan Atlantique. 12. IDOTÉE FaAsciÉËE; idotea fasciata (3). Feu Gigot d'Orcy lavoit reçue du cap de Bonne-Espérance. (1) Abdomen recouvert de douze lames; pattes postérieures alongées , fauves ; queue arrondie. Abdomine foliolis duobus obtecto ; pedibus posticis elongatis , rufis ; cauda rotundata. Idotea americana. Fab. Sup. ent. syst. p. 502, n° I. (2) Oblongue ; pattes presque terminées en pinces; queue tridentée. Oblonga ; pedibus subchelatis; cauda tridentata. Cymothoa chelipes. Fab. Ent. syst. tom. IT, p. 506, n° 11. — Oniscus linearis. Pall. Spicil. zool. fasc.9, p. 68 , tab. 4, fig. 17 , 18. — Aselle armé. Oliv. Enc. méth. Hist. nat. tom. IV, p. 254. (5) Oblong, d’un bleu foncé , avec trois bandes blanches ; bout de la queue tridenté. DES IDOTEES. 373 13. IDOTÉE MÉTALLIQUE: idotea metallica (1). Bosc, qui l’a observée dans la mer, en donne la description suivante : « Tète rugueuse, tronquée ; yeux noirs; antennes antérieures très-courtes, filiformes ; postérieures très-longues et sétacées. » Anneaux du corps au nombre de dix; presque égaux, rugueux ; les bords latéraux demi-transparens. » Queue presque aussi large que les an- neaux , de la longueur de la moitié du corps, très-bombée en dessus, tronquée net à son extrémité. » Pattes ponctuées, légèrement épineuses, ———— Oblonga, nigro-cærulescens , fasciis tribus albis; caudæ apice tridentato. Aselle trifasciée. Oliv. Encycl. méthod. Hist. nat. tom. XIV , p. 256. (1) Rugueuse , d’un bleu noir doré ; queue alongée et tronquée. Rugosa, aurate nigro -cærulea; cauda elongata , truncata. | Idotée métallique. Bosc, Hist. des crust. tom. JT; p.179, pl. xv, fig. 6. Aa 3 974 HISTOIRE au nombre de quatorze; toutes également onguiculées ». Couleur d’un bleu noir doré, uniforme. 14. IDOTÉE RAYÉE ; idotea vittata (1). Elle a, suivant Bosc, qui l’a trouvée éga- lement dans la haute mer, le corps com- posé de dix anneaux, gris, ponctué de brun, avec une raie large et jaune sur le dos; sa queue est alongée et terminée en pointe. Cette espèce ressemble beaucoup à laselie entomon; mais elle est à peine longue de trois ligues et demie. Ses anneaux n’ont point d’appendices latérales, et sa queue est moins pointue. La ligne du dos disparoît quelquefois par la dessication. Remarques. Nos caractères spécifiques sont pour la plupart ceux de Fabricius ; mais nous devons prévenir qu'il ne faut pas trop s’y fier, parce (1) Grise, ponctuée de brun ; une raie jaune dar- sale ; queue alongée et terminée en pointe. Grisea , fusco-punctata; vitéa lutea dorsali ; cauda elongata , acuminata. Idotée vittée. Bosc, Hist, des crust. tom. 11, p. ‘186: DÉS IDOTEÉES 33 qu'ils ne me semblent pas avoir été établis sur des comparaisons exactes des espèces. Ces notes distinctives sont souvent prises de la forme de la queue: il en résulte que la contraction ou l’écartement de ses folioles peuvent, si on n’y prend garde, offrir des figures différentes dans la même espèce, et induire ainsi en erreur. On placera avec les cymothoas l’idotée de la Guadeloupe de Bosc, et avec les ligies le cloporte à deux queues, oniscus bicau- datus de Linnæus. La place naturelle du cymothoa épineux de Fabricius (Entomol. Syst. tome Il ; pag. 508, n° 17) nous est inconnue. Son corps est gélatineux, membraneux, trans- parent , de grandeur moyenne. Sa tête es£ grande , arrondie, obtuse , un peu épineuse sur ses bords; les yeux sont très-grands et contigus ; il a deux antennes simples et sé- tacées. Les anneaux sont au nombre de onze, se rétrécissant insensiblement, ca- rénés, avec la carène spinosule; l'abdomen a en dessous six lames ovales; la queue est courte, avec quatre folioles bifides. Les pailes sont au nombre de quatorze ; les deux paires antérieures sont courtes, terminées en pince, À a 4 576 HISTOIRE rapprochées; les suivantes, jusqu’à la sixième paire, sont plus longues, anguleuses, avec les arêtes garnies de petites épines ; leur tarse est simple et subulé; celui de la der- nière paire est renflé, onguiculé. Cet insecte se trouve dans l’océan Atlan- tique. è _ Le cymothoa serrata nous paroît être à sa place naturelle. Fin du sixième Folume. EE ADDITIONS Er correcrTions au Tableau métho- dique des genres des crustacés et des insectes , tome V. L'exécurron de cet ouvrage est si prompte que plusieurs choses essentielles m'échappent, et qu’il est impossible que ce soit autrement. Je suis persuadé que mes lecteurs y auront égard, et qu’ils excuseront ces omissions involontaires, en voyant sur- tout que je m’empresse de les réparer dès que je m'en aperçois. La matière que je traite est d’ailleurs si étendue par son détail, et si vétilleuse, que la tête la plus froide et la mieux organisée auroit bien de la peine, avec la même latitude de tems, de ne pas se laisser surprendre. Tome V, page 192, au lieu du genre Azrmé, lisez, genre ÉCREVISSE , ajoutez ensuite : bras et les extrémités des pattes suivantes terminées par deux mains ; antennes insérées sur une même ligne ; les latérales avec une écaille, sans épines ; les intermé- diaires à deux filets. Genre ALrHÉ. Pag. 201. Famille 2. Tiques. Il falloit la partager en deux ; 1° huit pattes; 2° six pattes. Les genres de 378 ADDITIONS. la seconde coupe sont cris, LEPTE et ATOME. Voyez pour leurs caractères le tom. III, pag. 67 et 68. Ils sont conçus presque aussi laconiquement qu’il est possible. Pag. 280. A la suite des caractères de la famille 5°, LocusTaIREs , ajoutez, G. SAUTERELLE. Dans la famille 10, SPHÉGiMES, je n’ai point indiqué le genre PALARE, me proposant d’en approfondir les caractères. Pag. 525. Immédiatement après le G. Lirmoste, et dans la même famille , ajoutez : Antennes sétacées , presque toujours simples; trompe longue , cornée; palpes grands, très - comprimés, le second article beaucoup plus grand que le premier; le dernier obtus, beaucoup plus menu que le précédent, ou nu, ou très-court ; ailes triangulaires , horisontales ou en toit; inférieures plissées au côté interne. G. NocTUELLE. mm | TABLE Des matières contenues dans ce sixième Volume. S wirTE des crabes. — Cinquième genre. Portune, 10. oO mu mar Nb a — ne ce pl XENE Espèces. 1. Portune pubère. dépurateur. de Holsteir. oisif. porte-lance, ocellé porte-croix. lucifer. annelé. bigarré. soyeux. # tronqué. de Tranquebar. pélagique. sanguinolené. défenseur. en hache. armé. gl adiateur. Page 5 10 1r 12 380 F'A:B LE. 30. Portune hastatoide. 19 21. tenaille. ibid as. pontique. 20 Sixième genre. Matute, pl. XLIV. 21 “1. Matute vainqueur. 24 2. —— planipède, ibid B. vigilans. 2h Septième genre. Ocypode, pl. XLIV, XLV,XLVI 27 Espèces. 34 1. Ocypode ruricole. 35 2. —+# tourlourou. 36 3. —— en cœur. 37 4. —— fouisseur. 38 5. —— pluviatile. | 39 6. —— longimane. 44 7 anguleux. ibid 8. —— appelant. 45 9. —— maracoani. | 46 10. —— combattant: 47 11. —— plissé. ibid 12. —— cératophthalme. ibid 35. —— blanc. 48 14. —— carré. 49 15. —— uni. 5o 16. —— nain. ibid 7..—— hydrodome. ibid 18. —— orangé. | ibid TABLE, 381 29. Ocypode vieillard. 51 30. —— trident. ibid 21 rhomboide.' Ro 22 bourreau. ibid 23. —— ponctué de roux. ibia ÆLuitième genre. Podopthalme, pl XLVI. 55 Podopthalme épineux. 54 Neuvième genre. Grapse, pl. XLVIL 56 Espèces. 1. Grapse aplati. 66 2. —— mélangé. 67 5. —— nain. 68 4: —— peint. 69 5. —— ensanglanté, 7e 6. —— rayé. ibid 7. —— bigarré. | nt 8. écrit. ibid g. —— tétragone, ibid 10. —— cendré,. 72 11. squameux. 73 Dixième genre. Porcellane, pl. XUVII. 74 Espèces. 1. Porcellane large-pince. 75 2. —— à six pattes. ibid 5. —— longicorne, 76 &. —— grenaille. ibid 5. —— galathine. | ibid Onzième genre. Pinnothère, pl, XLVINX. 78 Espèces. 1. Pinnothère pois. 63 382 BABLE E. 2. Pinnothère des moules. Division seconde. Famille seconde. Oxyrinques. Dourième genre. Maïa , pl. XLVIII cé XLIX. Espèces. 1. Maïa cornu. —— araignée. —— squinado. —— opilio. ——— noueux. épineux. ——— goutteux. E D om ER op | | —— nastillard. —— vulgaire. 10. —— barbue. 11. — hérisson. 12. —— yoleur. 13. —— hérissé. 14. —— armé. 15. —— murigue. 316. —— Aybride. 17. —— mouton. 18. —— bouc. 19. —— ours. 20. —— héros. 21. —— rétréci. 22... — sourcilleux. 23. — pipa. | 24s —— bilobé, TABLE. 25. Maia spinipède, 26. —— hispide, 27. —— crapaud. 26. —— voté. 29. —— giraffe. 30. —— longimane. 31. —— royal. 32. —— horrible 35. —— lar. 34. —— douteux. 35. —— parasite. Treizième genre. Macrope, pl. XLIX. Espèces. 1. Macrope scorpion. —— faucheur. . —— long-bec. —— séticorne. —— longipède. —— porte-épine. —\lar: D D umEs EE ——— sagittaire. Quatorzième genre. Leucosie, pl. L. Espèces. 1. Leucosie noyau. 2. —— radiuscule. 5. balle. 4. globuleuse. #, graniolaire, G. —— porceilane. 383 103 ibid 104% 1bid ibid 105 ibid 106 ibid 107 ibid 108 109 110 ibid 111 ibid 112 ibid ibid 113 115 116 ibid 117 ibid ibid zgé RASE 7. Leucosie aplanie. ponctuée. 9+- —— fugace. 10. —— sept-épines. 11, —— hérisson. 12. — cylindre. 13. ——— résidue. 14. —— double-épine. 15. —— cancellide. 16. Quinzième genre. Coryste , pl. XLIX. canard. 1. Coryste denté. Seizième genre. Dorippe, pé. XL. Espèces. 1. Dorippe à quatre dents. 2. —— astucieux. 3. rusé. 4. —— mascarone. Dix-septième genre. Orithyie, pl. L. Espèce. 1. Orithyie mammillaire. . Dix-huitième genre. Ranine , pl. LI. 1. Ranine dentée. 2. —— dorsipède. Du genre syméthis de Fabricius. 1. Symnéthis variolé. Section seconde. Macroures. Farnille troisième. Paguriens. Dix-neuvième genre. Pagure, pl. LI. 156 ibid 1357 Espèces. FABLE Espèces. 1. Pagure bernard. hermite. —— tubulaire. —— oculé, —— ailé. araignée. —— strié. | —— vieillard, D SI DEAR OL —— larron. 10. —— hongrois. 11. —— soldat. 12. —— sentinelle. 13. —— diaphane. 14, —— cuirassé. 15. —— oculiste. 16. —— diogène. EG ——— cuirassier. 18. —— rayé. 19: — miliaire. 20. —— tireur. 21. —— tambour. 22. —— flüteur. 25. —— excavé. 24. —— rongeur. Vingtième geure. Albunée, pl. LA. Espèces. 1. Albunéesymniste. Ins. Tome VI. Bb 385 160 161 ibid 162 ibid ibid 163 ibid 164 ibid 165 ibid ibid 166 ibid ibid 167 ibid 168 ibid 169 ibid ibid 170 171 172 386 TABLE. >. Albunée écussonnée. Vingt-unième genre. Hippe, pl. TAI. Espèces. 1. Hippe adactyle. 2. —— émérite. Famille quatrième. Langoustines. V'ingt-deuxième genre. Scyllare, pl. LIT. Æspères. 1. Scyllare ours. —— austral. —— oriental. antarctique. De équinoxial. œ Wa or & | —— large. Vingt-troisième genre. Langouste, pl. LI. ÆEspèces. 1. Langouste ordinaire. 2, —— ornée. 5. —— fasciée. 4 —— quadricorne. 5, —— géant. Vingt-quatrième genre. Galathée, pl, LAN]. Espèces. 1. Galathée striée. D, —— rugueuse. 5. —— sociale. ge: Fämille cinquième. Homardiens. lumineuse. V'ingt-cinquième genre. Ecrevisse, pl. LAIT. Espèces. 1. Ecrevisse homard. 9. E crevisse de rivière, Péches de l’écrevisse de rivière. .« Ecrevisse de Barton. . —— du Cap. norvégienne. raboteuse. —— fauve. NE bletidtré: S + D A AR . —— brillante. Vingt-sixième genre. Alphé. Espèces. 1. Alphé avare. 2. —— tamule. 35. —— rapace. 4. de Malabar. Vingct-septième genre. Penée , pl. LIIT eé LIV. Espèces. 1. Penée monodon. D. —— monocéros. = I —— planicorne. ki Vingt-huitième genre. Palémon, pl. LAV. boréal. Espèces. 1. Palémon dentelé. —— sauterelle. —— des varecs. squille. EL dar S + eo b | | —— longimane. Bb 2 588 _ TABGÉE: 7. Palémon brevimane. 259 8. —— de la côte de Coromandel. ibid 9. —— de Tranquebar. 260 xo. crabe. ibid 11. —— narval. 261 22. pélugique. ibid Vingt-neuvième genre. Crangon , pl. LV. 263 Espèces. 1. Crangon vulgaire. | 267 2. boréal. ibid aŸ bordé. 268 4. —— monopode, ibid Des Possydons. | 269 Ordre second. Branchiogastres. 270 Famiile première. Squilliares. ibid Trentième genre. Squille, pl. LV. 271 Espèces. 1. Squille mante. 278 2: tachetée. 279 3. —— scyllare. 3bid 3. —— raphidienne. 1bid B. faucheur. . 260 6. ——— ichneumon: ibid 7. —— ciliée. | ibid 8. —— goutteuse. 281 O. —— vitrée. ibid Trente-unième genre. Mysis, pl. LVI. 282 x. Crabe pédigère. ibid de dE en hé COTES TABLE 389 2. Crabe oculée. 285 3. Die 286 Famille seconde. Crevettines. 288 Trente-deuxième genre. Phronime , pl. LVI. 289 Trente-troisième genre. T'alitre, pl. LVI. 294 Espèces. Observations. 297 1. T'alitre sauterelle. 209 2. —— gammarelle. 300 3. —— grillon. $ ibid 4. des méduses. 302 D: cigale. ibid Trente-quatrième genre. Crevette, pl. LVII. 303 Espèces. 1. Crevette puce. 316 2. —— cancelle. 317 5 ampoule. 518 4 folätre. ibid 5 longicorne. k ibid 6. —— cornue. 319 7, —— bossue. ibid 8. —— appat. ibid g. —— spinicarpe. 320 x0. —— du homard. ibid 11, —— des sables. ibid 12. ——— des abimes. 521 13. —— dentée. ibid 322 Trente-cinquième genre Chevrolle, pt. LV, LM TABLE. 1. Chevrolle linéaire. 2, venirue, Trente-sixième genre. Cyame, pl, LVII. Cyame de la baleine. ÆAdditions. Dromie. Faux bernard l’hermite. Portunes. Portune réticulé. Grapse peint. Palémon. Palémon gardien. Classe seconde. Insectes. Sous-classe première. Tétracères. Famille première. Asellottes. . Premier genre. Aselle. Aselle ordinaire. Deuxième genre. Idotée. Espèces. 1. Idotée entomon. 2. marine. 3. —— psora. 4. —— aiguë. 6. échancrée, :6. —— albicorne. 7. —— des rochers. $. —— étique. linéaire. 5 | 10. —— américaine. 324 327 328 351 332 ibid 356 ibid 337 ibid 359 544 346 348 559 360 36: 367 369 ‘_1bid 370 ibid :bid 371 ibid 372 TABLE 391 z1. Îdotée armée. 572 12. —— fasciée. ibid 13. —— métallique. 373 24. —— rayée. 374% Remarques. ibid Fin de la Table LE 4 " "1 i » b L C Voyatar J De J'eve del , 1.CRANGON VULGAIRE . 2.VARIETE : 3. SQUILLE MANTE . PASS TOAUES nd A LS VE CES: dt EL DAT Done he E'RNONNE à Gat Al a LT TOR on we: Ni gr nu : £ =. . , ra ; À eye LE APRES pa es LA POP PE LEE PONT LT PRE Ps ROME DRE POS UE LE RICE EP SCT CRE ACT ae CU + PR RTE CORTE CICR LE EE SA gr gere STATEMENT ET TN TS a: d CPE NET CECI ETAT EE SO EEREE TTE PRSr ONE LE CRETE EE QUES PE SO Gé nié yà Ur MP PE A D prit ie 32e 22 ST np AN 26 Da OT TE CALE EURE ge D es AV DRE LME 0 ge, 3 DETTE FA De VAS APE AE ER CRUEL SET EURE ENCRET EN NTEER SP De CP FAR ES Lo 18 SRE RE PAR RE ANR Ne 5 PS GE A CE © QT pe ge D 2 qu ÉRPDEE DP SC RPSEEURE SUN DURE SUR COR UE A TE OT EE p DANSE A GONE Le UNE D AI À MN Ca a A es ER GT RG 2 4 1e EN rh get qi 4 LA ge NS A a DT HR QE A Dal à CRE DOUTE OT LOTO PAT ART IEEE ape EE RO RE 555 CET EN: QD CRC TRES ES RATS CE