+ LR D» +: MS _ en” L + > LT ML a DL" L se À: _ de 4 L' N | ct 5 ré EL +. RAS % ER D Æ at. LT D. NL: * CS + .4 2" > Ce D ji LIBRARY OF THE MUSEUM CARS ZOOLOGY, GIFT OF THEODORE LYMAN OF THE Class of 1855. (NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROL NRA AS DU Et. ter RSA DC PA ie 7e a à LS EN INDE ANSE Gers teeRes qe One DE 14 lLerre. Em TITRE T | TRAME PER FENETRE Le ER ER HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX. Tome Septième. : NE CHARTS: Suivant la Copie :7-4,9 DE L'IMPRIMERIE ROYALE M DCCL X XI X, He ER De PR Léa Le RARE, FANS à 2 1 % VERS à : : Me OU TP ds, My Vobr per GIE TRORET CRE ET 2 AGE et © 22 x Doki .5 € REVIENT TE ME de deu a lg ee à - £ D 2 2 em ee D + le ce De ce qui eft contenu dans ce Volume. [3 Mal Le SERIN des Canari Page 1 Orfeaux é étrangers qui ont rapport LOU TP CESSER MRC AA Le Worabée....,... x 78 L'Ourre-ménr 2,5 eût sis HD L Habefch de Syrie ab due des Tangarassi 4. si 1410 _ Le grand Tangaxa. Première ef- DL lat ie Cd crue fe «a 334. La Houpette. Seconde efpèce. 336 Le Tangavio.Troïlième efpèce. 338 Le Scarlatte. Quatrième efpèce. 340 Le Tangara du Canada. AT PRE CUS ARE so Le Tangara du Miffiffipi. Gène ME. 2, NEA Ne 353 F. TABLE À Le Camail ou La Cravate. Septième ORéECE.s TA ARUCPET. 356: Le Mordoré. Pie elpèce. 350 L'Ongler. Neuvième efpèce.. 359 Le Tangara noir & le Tangara roux. Dixième cIpéte. 10401 Le Turquin. Onzièmé efpèce: 363 Ve. Bec: d'argent. Douzième ef- pèce. .... MAC UT 536% L'E/clave. Eréirème efpèce.. 371 Le Bluer. Quatorzième efpèce. 374 Le Rouge-cap.Quinzième efpèce. 377 Le Tangara vert du Bréfil. Seizième Cipece el 20 PAROI 379 L’Oliver. Dix-feptième ice 381 Le Tangara Diable - enrhumé. Pre- mière efpèce moyenne... . 382 Le Verderoux. Seconde efpèce AR MIE LL De he de Une 385 Le Paffe - vert. * Eroifé 1ème Me MNT EUIE . vus de ei a 386 Le Pafle-vert à tête bleue. lé 389 Le Tricolor. Quatrième efpèce MoMenne , 2 iNer ace 300: Le Gris-olive. Cinquième efpèce IMOYERNE.. 00006 vs, 302 J'AB LE. vi) Le Septicolor. Sixième efpece juré Hs AE AU dre 39 Le Tangara bleu. Septième éfpète HONOR AN AS A0 Le Tangara à porce noire. Huitrème efpèce MOYENNE... ......+ 400 La Coiffe noire. Neuvième éfpèce , MOYENNE... .... es. AO Péries I, Hd KP Pas 403 Le Rouverdin. Premicre petite ef- pèce RE Va etes : 404; Le Siacou. Seconde petite ‘efpèce. 406 L'Organifr. Froifième petite ef- Hé MR EUR QE, . 408 (ARTE Quatridisie petite ef- pèce VASTES à HU 4 12 Le Téité. Cinquième petite efpèce. AY Le Tangara nègre. Sixième petite efpèce.… de Lost rue AT L’Oïfeau FE RU L\ 429 Par M. DE Burron. Sd Mi: TABLE Les) Einotressi; ii rire ».. 83 Variétés de la Linotte. £,/La Linotte Manche... 103 ÎI. La Linorte aux pieds noirs, Xbid. Le Gyntel de Strasbourg... .. 104 La Linotte de Montagne... ... 106 Le Cabaret............... 109 Orfeaux étrangers qui ont rapport a le Linotte. L'Ex Fengolnes PR IEX 114 IT. La Linotte pris-de-fer... . .. 117 III. Za Linorte à tête jaune, ... 118 TV La Einorre bide rain: il 120 LOT aie dir 122 Les Bengalis & les Sénégalis. 125$ Le DETBA,:E., Pate PE dat re 131 Re Pencalr brute, is, sr 089 Le Bengali 70012 CN CT AMENER 137 De dr rs ne 141 Variétés du Sonnal: ut, 142 LE DÉnÉLAE TAN Éd ne en ess 144 | Les Parlons iii rer rer Variétés du Pinfon....... HAL I. Le Pinfon à ailes &. queue PT TA ST SOU OR CE RATE Et Dr IT Le Pinfon brun... .... }… +4b1d. III. Le Pinfôn brun Pppesi 1573 IV. Le Pinfon blanc. #2 ss V. Le Pinfon a NN ME RTT A AR L74 Le Pinfon d’Ardenne...,.... 175 Le Grand-moaiains. 0 0 ICO Le Pinfon de neige où la Niverolle. 192 ECANOÔT EE s e A EE ARR ERE D 1C4 : ROMA eE éd Us het ICO LATE CO PT SOMME» Pi ÉELE «+ 107 Le Piifon à tête noire & blanche. 109 Le Pinfon noir aux yeux rouges. 20I Le Pinfon noir & jaune.r.... 203 Le Pinfon à long bec...,.,,,,204 k L''AMBALUE L'Olivette Le Pinfon jaune & rouge. ….. La Fo RER Dr... | Le, POTTER, G Le Pinfon à double collier... Le No OR, ve. ais Les V’'euves.. . ee + € EIL6 20 9 La Veuve au collier d’or, . La Veuve à quatre brins... .. La Veuve Dorminicaine...... Fa Grande Feuye, 10, 520., La Veuve à épaulette.....,.. La Veuve moucherée... ,.,..., LA FORT Te ee des à En Feñve eme En, Le ÉréRA dE. i 5e E 4 De Perdient ie 4 Ne PA RARE TAS En HEIN, Variétés du Pape.. .,... LC Touper ben. 5, AE Le Parement bleu.,.,,,,. DePertbnuret. 45150. Le Fardinerens sé ie Le DR Le Perernemi din ae à PAUBDUE. Le Verdier fans Vértaiiie 250 Le Chardonnerer. PARLE ES AE PRE 26: 4 ariètes du Chardonneret... 282 Li La Chardomeret à poitrine j jaune, 283 II. Le Chardonneret à fourcils 6 frone Ge A MS APE A Ibrd. ITI, Le Chardonneret à tête rayée de rouge Grde jaune. : . 2. 284 FY Le Chardonneret à à capuchon noir, Ibrd, V. Le Chardonneret blanchätre. 285 VI. Le Chardonneret blanc... .. 286 VII. Le Chardonneret noir..... 287 VIII, Le Chardonneret noir à tête Oran ITU", os + 200 IX. Le Chardonneret métis. . 291 Le Chardonneret à quatre FE 294 Oifeaux étrangers qui ont rapport dé Chardonneret. JL, Le D ivre vert ou le Ma- de” FA AO se Lie MARIA Pois 2 295 IX, Le Chardonneret jaune... , 297 GNT ABLE. Me Dern. US m1. 302 M de TURN UN tt. ‘. 3094 Variétés dans l’efpèce du T'arin. L. Tome meee. ii, 1.0 322 IL, Le Tarin de : houle Forck.t 324 Li M PÈRE QUE A EN NE ET 3251 LV. LE Tarik moir, 2. 1... 1200) Oufeaux étrangers qui ont rapporte au Larin. | LL Cao. AR 3200 LS 5°" 7: 2 I PAPE de 154 FER Par M. DE MoNTBEILLARD. PETER 2° HISTOIRE" M IIHONRNONRARRANAHHNAHOHMONR Sc BE LS RTE SEE EE BE FE EE LEE DE EE EH e HISTOIRE NATURELLE. EEE LE SERIN DES CANARIES*. S: LE Rossienoz eft le chantre d:s boiïs , le ferin eft le muficien de 1a cham- bre; le premier tient tout de la Nature, le fecond participe à nos arts ; avec moins de force d’organe, moins détendue dans la voix, moins de variété dans les fons, * Le Serin des ifles Canaries, Paflèr Canarius. Aldrow. Avi, tome IT, page 814; la figure n’eft pas bonne. — Paffèra di Canaria, Olina, page 7; Ia figure eft affez bonne. — Serin des Canaries. Albm, tome 1, page 57 ; la figure eft mal coloriée, — Pafer Canarienfis, Canarie-vogel. Frifch, tab. x11 ; Îles figures de cet oifeau & de quelques-unes de fes Oifeaux , Tome IF. 2 Hifloire Naturelle le ferin a plus d'oreille, plus de facilité d'imitation (a), plus de mémoire; &, comme la différence du caractère ( fur- tout dans les animaux ) tient de très-près à celle qui fe trouve entre leurs fens , le ferin , dont louie eft plus attentive, plus fufceptible de recevoir & de con- {erver les impreflions étrangères, devient auf plus focral, plus doux, plus fami- lier; 1l eft capable de connoïfiance & même d'attachement ( à ); fes carefles # variétés font exactes & affez bien. coloriécs. — Paflèr Ln toto corpore citrinus, remigibus, reêtricibufque late- ralibus interiès & fubtus albis. . . . . Serinus Cana- rienfis. Le Serm des Canaries. Briflon , Ornirhol. tome TITI, page 184. — Voyez nos planches enlu- Ininées, n.° 202, fo. 1. (a) Le ferin apprend à parler, & il nomme plufieurs petites chofes très-diftmétement. . . . Au moyen d’un flageolet, il apprend deux ou trois airs qu’il chante dans leur ton naturel , en gar- dant toujours la mefure, &c. Traité des Serins des Canaries œu M. Hervieux, Im-12. Paris 1712, pages 3 & 4. — Un ferin placé encore jeune fort près de mon bureau, y avoit pris un fingulier ra- mage ; il contrefaifoit le bruit que lon fait en comptant des écus. Note communiquée par M. Hé» bert, Receveur général à Dijon. (6) HU devient fi familier, fi careflant, qu'il ” du Serin. 3 font aimables , fes petits dépits innocens & fa colère ne biefle nt n'ofienfe : fes habitudes naturelles le rapprochent en- core de nous, il fe nourrit de graines comme nos autres oïfeaux domeftiques; on l'élève plus aifément que le roflignol, qui ne vit que de chair ou d'infeétes, & qu'on ne peut nourrir que de mets pré- parés. Son éducation plus facile eft auffi plus heureufe ; on l'élève avec plaïhr, parce qu'on Finftruit avec fuccès ; 1 quitte la mélodie de fon chant naturek pour fe prêter à l'harmonie de nos voix & de nos inftrumens ; il applaudit, 1B accompagne & nous rend au-delà de ce qu'on peut lur donner. Le roflignol plus fier de fon talent , femble vouloir le conferver dans toute fa pureté; au moing paroït-1l faire aflez peu de cas des notres: ce n'eft qu'avec peine qu'on lux apprend à répéter quelques-unes de nos chanfons. Le ferin peut parler & fiffler, -vient baifer & becqueter mille & mille fois fon maître, & qu’il ne manque pas de revenir à fa tyoix lorfqu’il lappelle. Traité des Serins, par M, Heryieux , page 3. A ij 4 Hifloire Naturelle le roffignol méprife la parole autant que le filet & revient fans cefle à fon brillant ramage., Son gofier, toujours nouveau, eft un chef-d'œuvre de la Nature auquel l'art humain ne peut rien changer, rien ajouter : ; celui du {erin eft un modèle de grâces d'une trempe moins ferme que nous pouvons modifier, L'un à donc bien plus de part que l'autre aux agré- mens de la focrété ; le ferin chante en tout temps, il nous récrée dans les jours les plus fombres, 11 contribue même à notre bonheur; car 1 fait l'amufement ‘de toutes les jeunes perfonnes, les dé- dices des reclufes ; 1 charme au moins les ennuis du cloître, porte de la gaieté dans les ames innocentes & captives; & des petites amours, qu'on peut confidérer cle pres en'le faifanit nicher, ont rappelé mille & nulle fois à Îa jendireff le des cœurs facrifiés ; c'eft faire autant de bien que nos tient favent faire de mal. | C'eit dans Le climat heureux des Hef- perides que cet offeau charmant femmble avoir pris naïflance où du MOINS AVOIF acquis toutes fes perfections; car nous du Serin. $ connoïflons en Italie /c) une efpèce de ferm plus petite que celle des Canaries ; & en Provence une autre efpèce prefque aufli grande /d); toutes deux plus agreftes, & qu'on peut regarder comme les tiges d’une race civililée ; ces trois oïfeaux peuvent fe mêler enfemble dans l'état de captivité; mais, dans l’état de nature, ils paroïfient fe propager fans (c) Citrinella. Gefner, Avium, page 260 ; avec une affez bonne figure. — Vercellino. Oïna, page 15 ; avec une bonne figure. — Paffer fipernè ex viridi- f'avicante varius ; infernè luteo-vireftens ; renigibus retricibufque nigricantibus , oris exterioribus virideften- tibus. . . . . Serinus Italicus. Le Serm d’Italie. Brion, Ornith. tome IIT, page 182. Voyez nos planches enluminées , n.° 6E8 , Kg. 2.7 (d) Serinus. Gefner, Avium , page 260 ; avec une mauvaife figure. — Serir. Bélon, Hif Nat. des Oiféaux, page 354; avec une figure peu exacte. — Serin. Sermrcle, Cerifin, Cinit, Cedrin. Béion, Portraits d’Oifeaux, page go, reflo ; avec la même figure peu exacte. — Pafèr fupernè ex fufto viridi-jlayicante varius, inferne luteo virefcens, laterious maculis fufcis longitudinalibus variis, tenià in alis viridi - f'avicante ; remioibus , re&ricibufque Jüupernè fuftis, oris exterioribus grifèo-viridibus, apicis margine albicante. . . . Serinus, le Serin. Briflon, Ornith. tome LIT, page 79. — Voyez nos planches enluminées, n° 688, fig. 1. À ii 6 Hifloire Naturelle mélange chacun dans leur climat ; ils forment donc trois variétés conftantes qu'il feroit bon de défigner chacune par un nom difiérent, afin de ne les pas con- fondre. Le plus grand s’appeloit Cris ou Cini dès le temps de Bélon (il y a plus de deux cens ans); en Provence, on Âe nomme encore aujourd'ut Cini ou Cigni, & lon appelle Venturon celui d'Italie. Le canarr, le venturon & le cint font les noms propres que nous adopterons pour déligner ces trois varié- tés, & le ferin {era le nom de Fefpèce générique. Le venturon ou ferin d'Italie fe trouve . non-feulement dans toute l'Italie, maïs en Grèce /e), en Turquie, en Au- triche, en Provence, en Languedoc, Re cn à : fe) Les anciens Grecs appeloient cet oïfeau %pavæis; les Grecs modernes, Zoiwfua (fuivant Bélon). Les Turcs le nomment Sure; iles Catalans, Gaffaru ; dans quelques endroits de Pitalie, Lugua- sinera, Beagana, Raverin ; aux environs de Rome, Verzellino ; dans le Boulonoiïs, Widarino ; à Naples, Lequilla ; à Gènes, Scarino ; dans le Frentim, Crre- pella; en Allemagne, Cürrynle où Zitrynle ; à Vienne, Curril. du Serint, ? en Catalogne, & probablement dans tous les climats de cette température. Néan- moins il y a des années où ïl eft fort rare dans nos provinces méridionales, & par- ticulièrement à Marfeille, Son.chant eft agréable & varié, la femelle eft inf: rieure au mûle & par le chant & par le plumage / f). La forme, la couleur , Ia voix & la nourriture du venturon & du canari font à-peu-près les mêmes, à {a différence feulement que le venturon a le corps fenfblement plus petit, & que fon chant n’eft ni fi beau ni fi clair [g ). Le cint ou ferin vert de Provence, plus grand que le venturon, a aufli 1a voix bien plus grande; 11 eft remarqua- ble par {es belles couleurs, par la force de fon chant & par la variété des fons qu'il fait entendre. La femelle un peu plus grofle que le mâle & moins chargée (f) Extrait d’un Mémoire qui accompagnoit un envoi confidérable d’oifeaux qui m’a été fait par M. Guys, de l’Académie de Marfeille, homme de Lettres, connu par plufieurs bons Ouvrages, & particulièrement par fon Voyage de Grèce. | (g) Voyez les A mufemens innocens o le Pare fait Oifeleur, page 42, ne IT 8 Hifloire Naturelle de plumes jaunes, ne chante pas comme lux & ne répond, pour ainfi dire, que par monofyllabes ; ïl fe nourrit des plus petites graines qu'il trouve à la campa- gne; 1l vit long-temps en in & fem- ble fe plaire à côté du chardonneret, ï paroït l'écouter & en emprunter des accens qu'il emploie agréablement pour varier {on ramage {h). IL fe trouve non- feulement en Provence, maïs encore en Dauphiné, dans le Lyonnois /i), en PE ER fh) Extrait du Mémoire précédent de M. Guys. (i) J'ai vu dans la campagne, en Bugey & aux environs de Lyon, des oiïfeaux aflez femblables à des ferins de Canarie, on les y appeloit Signis ou Cignis ; j’en aï vu auffi à Genève dans des cages, . & leur ramage ne me parut pas fort agréable ; je » crois qu'on les appelle à Paris, Serins de Suifle. " Note donnée par M. Hébert, Receveur général à Dijon. « L’on vante beaucoup ( dit le Parfait Oifeleur , » page 47) les ferins d'Allemagne ; ïls furpafñent » ceux de Canarie par leur beauté & leur chant. » Is ne font jamais fujets à s’engraifler, la grande »» vigueur & la longueur de leur ramage étant, à » ce qu’on prétend, un obftacle à ce qu’ils de- » viennent gras. On les élève dans des cages où » dans des chambres préparées & expofées au » Levant, ils y couvent trois fois l’année, depuis le mois d’avril jufqu'au mois d'août. » Ceci n’eft du Serin. 9 Bugey, à Genève, en Suïfle, en Alle- magng, en Italie, en Efpagne /k). C'eft le même oifeau qu'on connoït, en Bour- gogne, fous le nom de /erin, 1l fait fon nid fur les ofiers plantés le long des rivières, & ce nid eft compofé de crin & de poil à l'intérieur, & de mouffe au- dehors. Cet oïfeau, qui eft aflez com- mun aux environs de Marfeïlle, & dans _ nos provinces méridtonales jufqu’en Bour- gogne, eft rare dans nos provinces fep- tentrionales. M. Lottinger dit qu'il n'eft que de pañlage en Lorraine. La couleur dominante du venturon, comme du cini, eft d'un vert jaune fur le deflus du corps & d'un jaune vert fur le ventre; mais le cint plus grand que le venturon en diffère encore par une cou- pas exa@ en tout, car le chant de ces ferins d’Alles magne , qui font des mêmes que ceux de Suife ow, de Provence, quoique fort & perçant, n’appro- che pas, pour la douceur ‘& l’agrément , de celui des ferins de Canarie. (k) On appelle en Catalogne , Canari: de Montanya ; en Italie, Serën ou Scargerin ; en Alle- magne, Fædenle; aux environs de Vienne, Hirn- gryll ; en Suiffe , Schwederle, | À v 10 Hiftoire Naturelle leur brune qui fe trouve par tache longi- tudinales fur les côtés du corps & par ondes au-deflus //); au lieu que, dans LA (1) Voïci une bonne defcription du Cini, qui m'a été envoyée par M. Hébert. « Cet oifeau eft » un peu plus petit qu’un ferin de Canarie, auquel » ii refflemble beaucoup. Il a précifément 1 même 5» plumage qu’une forte de ferin, qu’on appelle n Serin gris, & qui eft peut-être le ferin naturel »» & fans altération; les variétés font dûes à Îa » domefticité. » Le devant de [a tête, le rour des veux, le » deffous de la tête, une forte de collier, Ia poi- » trine & le ventre, jufqu’aux pattes, font de cou- » leur jonquille , avec une teinte de vert. Les côtés » de la tête, le haut des aïles font mélés de vert, » de jonquille & de noir. Le dos & le refte des » alles ont du vert, du eris & du noir. Le croupion » eft jonquille. La poitrine, quoique d’une feule 5» Couieur (jonquille) eft cependant ondée. Les » taches dont le plumage du cini font parfemées ne » font point tranchées & diftintes, mais comme » fondues les unes dans lès autres par petites ondes # Celles de la tête font beaucoup plus fines & » comme pointillées, Il y à aux deux côtés de Ja #> poitrine & fous le ventre, le long des aïles des » taches ou des traits noirs. | | » La queue elt fourchue compofée de douze » plumes, les aïles font de même couleur que le 7» dos, l’extrémité des plumes, qui recouvrent la » maiffance des grandes pennes, eft légèrement du Serin. II notre climat, la couleur ordmaire du canart eft uniforme d’un jaune citron fur tout le corps & même fur le ventre. Ce n’eft cependant qu'à leur extrémité que les plumes font tentes de cette belle bordée d’une forte de jaune peu apparent ; les « grandes pennes & la queue font pareïlies & d'un se brun tirant fur le noir, avec un léger bordé de « gris ; la queue eft plus” courte que ‘celle du ferin «s de Canarie. dé En général , cet oïfeau eft pardeñous jonquille, (2 fur le dos varié de différentes couleurs, où ie « vert domine, fans qu’on puiffe dire laquelle fert « de fond aux autres. I n° a pas fur le dos une « feule plume qui ne foit variée de plufieurs « couleurs. sc Le bec eft affez femblable à celui d’un canari, 6 un peu plus court, un peu plus petit. La pièce fupérieure eft horizontale avec le fommet de Ia tête, fort peu concave, plus large à fa bafe, « échancrée près de fà naïflance. La pièce inf. «6 rieure eft pius concave pofée diagonalement fous « la fupérieure , dans laquelle elle s’emboîte. cé Ce cini n’avoit que 2 pouces 7 lignes depuis 6e le fommet de la tête jufqu’a la naïflance de La 6 queue, qui avoit 1 pouce 10 lignes, les arles «< tombent au tiers de la queue , les pättes font « très-menues , le tarfe avoit 6 Hignes de leng, & les doigts ä-peu-près autant. Les ongles ne font « pas exadement crochus, » À v) Ed 12 Hifloire Naturelle : couleur, elles font blanches dans tout Îe refte de leur étendue. La femelle eft d'un jaune plus pâle que le mâle. Maïs cette couleur citron tirant plus ou moins fur le blanc que Ile canart prend dans notre climat, neft pas la couleur qu’ 1 porte dans a pays natal, & elle varie fuivant les difiérentes températures. « Far » remarqué, dit un de nos plus habiles » Naturalïftes (? m}), que le ferm des » Canaries , qui devient tout blanc » en France, eft à Ténérifle d'un gris D prefqu'aufff foncé que la motte; ce » changement de couleur ; provient » vratfemblablement de la froideur de notre chimat; » la couleur peut varier auffi par la diverfité des alimens, par la captivité & fur-tout par les aflor- timens des difiérentes races: dès le com- mencement de ce fiècle, les Oïrfeleurs eomptoient déjà, dans la feule efpèce des canaris, vingt-neuf variétés toutes aflez reconnoiflables pour être bien in- diquées /n). La tige primitive de ces {m) M. Adanfon, Voyage du Sénésal, page 73. (nn) Nous les allons tous défigner, en commen é. \ du Serin. 13 vingt-neuf variétés, c'eft-à-dire, celle du pays natal ou du climat des Canaries, eft le ferin gris commun. Tous ceux qui men EE ER Ve ÉCOLE DES s çant par les plus communes, & finiMfant par les plus rares. | I. 2, 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21, Le ferin gris commun. Le ferin gris, aux duvets & aux pattes hlan- ches, qu’on appelle race de panachés. Le ferin gris à queue blanche, race de pana- chés. Le ferin blond commun. Le ferin blond aux yeux rouges, Le ferin blond doré. Le ferin blond aux duvets, race de panachés. Le ferin blond à queue blanche, race de pa- nachés. | Le ferin jaune commun. Le ferin jaune aux duvets, race de panachés. . Le ferin jaune à queue blanche, race de pa- rrachés. Le ferin agate commun. Le ferin agate aux yeux rouges. Le ferin agate à queue blanche, race de pane- chés. Le ferin agate aux duvets, race de panachés. Le ferin ifabelfe commun. | Le ferin ifabelle aux yeux rouges. Le ferin ifabelie doré. Le ferin ifbelle aux duvets, race de Dress. Le ferin blane aux veux rouges, Le ferin panaché commun. 14 Hifloire Naturelle font d’autres couleurs uniformes Îes tiennent de la différence des climats; ceux qui ont Îles yeux rouges tendent plus ou moins à la couleur abfolument blanche , &'les panachés font des variétés plutot factices que naturelles [o). 22. Le ferin panaché aux yeux rouges. 23. Le ferim panaché de blond. 24. Le ferin panaché de blond aux veux rouges. 25. Le ferin panaché de noir. 26. Le ferin pahaché de noir jonquille aux yeux rouges. 27. Le fcrin panaché de noir jonquilie & régulier. 28. Le ferin plein, (c’eft-à-dire, pleinement & entièrement jaune jonquille ), qui eft le plus rare. 29. Le ferin à huppe (ou plutôt à couronne) ; c'eft un des plus beaux. | Voyez le Traité des Serins de Canarie , par M. Her- pieux, feconde édition. Paris, 1712, pages 10 € fuivantes. (o) Les nuances & les difpofitions des couleurs varient beaucoup dans fes ferins panachés ; il y en a qui ont du noir fur la tête , d’autres qui n’en ont point, quelques-uns font tachés irrégulière- ment, & d’autres le font très-régulièrement. Les différences de couleur ne fe marquent ordinaire- ment que fur la partie fupérieure de l’oifeau ; elles condiftent en deux grandes plaques noires fur cha- que aile , l’une en avant, & l’autre en arrière, en un Jaroe croifflant de même couleur pofé fur le du Serin. | 15 Indépendamment de ces difiérences ; qui paroiflent être Les premières varictés de l'efpèce pure du ferin des Canartes, tranfporté dans diférens climats ; indé- pendaämment de quelques races nouvelles qui ont paru depuis, il y a d’autres variétés encore plus apparentes , qui proviennent du mélange du canarr avec le venturon & avec le cint ; car non- feulement ces trois oïfeaux peuvent s'unir & produire enfembie ; mais les petits qui en réfultent, & qu'on met au rang des mulets fèriles , font des métis fe- conds , dont Îles races fe propagent. Il en eft de même du mélange des canaris avec les tarins , Îles chardonnierets , les lfnottes , les bruants ; is pinçons ; on prétend même qu'ils peuvent produire dos, tournant fa concavité vers Ia tête, & fe joi- gant par fes deux cornes aux deux plaques noires ‘antérieures des aïles. Enfin le cou eft environné parderrière d’un demi-coïlier d’un gris qui paroït . être une couleur compofée, réfultant du noir & du jaune fondus enfemble. La queue & fes couver- tres font prefque blanches. Defcriprion des: couleurs d’un canari panaché , obfervé avec M. de Moutheillarg. 16 * Hifloire Naturelle avec le moineau /p). Ces efpèces d'oi- feaux , quoique très-difiérentes, & en “apparence aflez éloignées de celle des emaris, ne laïffent pas de s'unir , & de produire enfemble lorfqu'on prend ‘les précautions & les fois néceflaires pour les apparier. La première attention eft de féparer les canaris de tous ceux de leur efpèce ; & 1a feconde, d'employer a ces effais la femelle plutot que le mâle: on s'eft afluré que la ferine de Canarie p'oduit avec tous Îles oïfeaux que nous venons de nommer; mas il n'eft pas également certain que le mâle canart purile produire avec les femelles de tous ces mêmes oïfeaux (g). Le tarm & le chardonneret font les feuls fur lefquels (p) M. d’Arnavit a affuré à M. Salerne avoir vu , à Orléans , une ferine grife , qui s’étoit échappée de Ia volière, s’accoupler avec un momeau , & faire, dans un pot & paffereau , fa couvée, qu’elle amena à bien. Amufemens innocens, où le Parfait Oiféleur, m-12. Paris, 1774, pages 40 & 41. (g) Gefner rapporte qu’un oifeleur Suifle, ayant voulu apparier un mâle canari avec une femelle fcarzerine, (cini) vint bien des œufs, mais que ces œufs furent inféconds. Gefner, de Avibus, pages 260 & 261. du Serin. 17 ïl me paroïit que la production de 1a femelle avec le mâle canari foit bien conftatée. Voict ce que m'a écrit à ce fujet un de mes amis, homme aufli ex- périmenté que véridique (r). ec I y a trente ans que j'élève un grand nombre de ces petits orfeaux, & je me fuis particulièrement attaché à leur éducation; amfi, c’eft d’après plufieurs expériences & obfervations que je puis aflurer les faits furvans. Lorfqu’on veut apparier des canaris avec des chardon- nerets, il faut prendre dans le nid des jeunes chardonnerets de dix à douze jours, & les mettre dans des nids de canaris du même âge : les nourrir en- femble , & les larfler dans la même _volière , en accoutumant le chardon- neret à la même nourriture du canari. On met, pour l'ordinaire , des chardon- nerets mâles avec des canaris femelles ; ils s'accouplent beaucoup plus facrle- ment , & réuflilent auf beaucoup Le ce € (r) Le R. P, Bougot, alors Gardien des Capu- cins de Châtillon-fur-Seine , & aujourd’hui Gax- dien des Capucins de Semur en Auxais. 18 Hifloire Naturelle » mieux, que quand on donne aux ferïns # mâles des chardonnerets femelles. I # faut cependant remarquer que la pre- æhuère progéniture eft plus tardive, » parce que le chardonneret n'entre pas » fitôt en pariage que le canart. Au » contraire ;, lorfqu'on unit la femelle » chardonneret avec le mâle canari, Île w pariage fe fait plus tôt /f). Pour qu'il » réuflifle , 1l ne faut jamais cher Île #® canari mâle dans des volières où 1l ÿ_ » a des canaris femelles, parce qu'il pré- » féreroit alors ces dernières à celles du » chardonneret. | » À l'égard de l'union du canart mâle » avec la femelle tarin , je puis aflurer » qu'elle réuflit très-bien : j'ai, depuis » neuf ans, dans ma volière, une femelle » tarin, qui n’a pas manqué de faire trois # pontes tous les ans, qui ont affez bren >» reufli les cinq premières années ; mais » elle n'a fait que deux pontes par an ( f) Ceci prouve (comme nous le dirons dans Ja fuite) que {a femelle eft moins déterminée par la Nature au fentiment d’amour que par les delirs & les émotions que lui communique le mâle. du Serin. 19 dans les quatre dernières. J'ai d’autres « oïfeaux de cette même efpèce du tarin, qui ont produit avec les canaris, fans avoir été élevés ni placés féparément. On lâche pour cela fimplement le tarin mâle ou femelle dans une chambre avec un bon nombre de canaris ; on les verra s’apparier dans cette chambre dans le même temps que les canaris entreux; au-lieu que les chardonnerets ne sapparient qu'en cage avec le ca- nart, & qu'il faut encore qu'il n'y ait aucun oïfeau de leur efpèce. Le tarin vit autant de temps que le .CABAIT ; 1l s'accoutume & mange la même nour- riture avec bien moins de répugnance que le chardonnerct. : Jai encore mis enfemble des linottes avec des canaris; mais 1l faut que ce foit une finotte mâle avec un canart femelle , autrement rl arrive très-rare- ment qu'ils réuflifient ; la linotte même ne fatfant pas fon nid, & pondant feu- lement quelques œufs dans le panier, lefquels, pour lordmaire , font cJairs. Jen ar vu l'expérience , parce que j'ar fait couver ces œufs par des femelles LA 4 20 Hi foi S Naturelle » canarï, &,à plufeurs fois, fans aucun » produit. » Les pinçons & Îes bruants font très- » difficiles à unir avec les canaris : j'ai » laifié trois ans une femelle bruant avec » un mâle canart ; elle n’a pondu que » des œufs clairs : 1l en eft de même de » {a femelle pincon; mais le pinçon & æ le bruant mâles avec la femelle canari ent produit quelques œufs féconds. » Il réfulte de ces faits, & de quelques autres que j'ai recuerllis, qu'il n'y a dans tous ces oïfeaux que le tarin , dont le mâle & la femelle produifent également avec le mâle ou la femelle du ferm des Canaries; cette femelle produit auffi aflez facilement avec le chardonneret, un peu moins aïfément avec le mâle linotte, enfin elle peut produire , quoique plus difficilement , avec Îles mâles pinçons , ruants & moineaux, tandis que le ferin mâle ne peut fonder thnaié de Lol dernières femelles. La Nature eft donc plus ambigué & moins conftante , & le type de lefpèce moins ferme dans la femelle que dans le mâle; celur-cr en ef le vrai ‘modèle : la trempe en ef du Serin. 21 beaucoup plus forte que celle de Îa fe- melle , qui fe prète à des modifications diverles , & même fubit des altérations par le mélange des efpèces étrangères. Dans le petit nombre d'expériences que j'ai pu faire fur le mélange de quelques _efpèces voifines d'animaux quadrupèdes, jai vu que la brebis produit aïfément avec le bouc, & que le bélier ne produit point avec la chèvre : on m'a affuré qu’il y avoit exemple de la produétion du cerf avec la vache, tandis que le taureau ne s'eft jamais joint à la biche ; [a jument produit plus aïfément avec l'âne, que le cheval avec l’ânefle : &, en général, les races tiennent toujours plus du mâle que de la femelle. Ces faits s'accordent avec ceux que nous venons de rapporter au fujet du mélange des oïfeaux, On voit que la femelle canart peut produire avec le venturon, Île cinr, le tarin, le char- ‘donneret, la linotte, le pinçon, le bruant & le moimeau ; tandis que le mâle canari ne produit aïfément qu'avec la femelle du tarin , diffcilement avec celle du chardonneret, & point avec les autres. On peut donc en conclure que la femelle 22 Hifioire Naturelle appartient moins rigoureufement à fon efpèce que le mâle , & qu'en général c'eft par les femelles que fe tiennent de plus près les efpèces vorfines. Il eft bien évident que la {erine approche beaucoup plus que le ferim de lefpèce du bruant, de la Hnotte, du pinçon & du moineau, puifqu'elle s'unit & produit avec tous, tandis que {on mâle ne veut s'unir nf produire avec aucune femelle de ces mêmes efpèces. Je dis ne veut, car tci la volonté peut faire beaucoup plus qu'on ne penfe, & peut-être n'eft-ce que faute d'une volonté ferme que les femelles fe luflent fubjuguer , & foufirent des re- cherches étrangères & des unions dif- parates. Quoi qu'il en foit, on peut, en examinant les réfultats du mélange de ces différens oïfeaux, tirer des inductions qui s'accordent avec tout ce que j'ai dit au fujet de la génération des animaux & de leur développement : comme cet objet eft mmportant, j'ai cru devoir donner 1cr les principaux réfultats du melange des ‘canaris, foit entr'eux, fort avec les efpèces que nous venons de citer. La première variété, qui paroït conftr- du Sérin, 23 tuer deux races Sn dans lefpèce du canart, eft compolée des canaris pa- pachés , & de ceux qui ne le font pas. Les blancs ne {ont jamais panaches, non plus que les jaunes citron; feulement lor{que ces derniers ont quatre ou CIN ans, l'extrémité des aïles & Ia queue de- viennent blanches. Les gris ne font pas d'une feule couleur grife; 1l y a-fur le même oïfeau des plumes plus ou moins grifes : : &, dans un nombre de ces oïfeaux gris, Il sen trouve d'un gris plus clair, plus fonce, plus brun & plus noir. Les agates Done de couleur uniforme ; feule- ment 1l y en a dont la couleur agate eft plus claire ou plus foncée. Les 1fabelles font plus femblables ; Ieur couleur ventre- de-biche eft conftante & toujours uni- forme , foit fur le même oïfeau , foit dans plulieurs individus. Dans Îles pana- chés, les jaunes jonquilles font panachés de norrître ;: ; ils ont ordinairement du noir fur la tête, Il y a des canaris pana- chés dans toutes les couleurs fimples que nous avons indiquées; mais ce font les jaunes jonquilles qui font Le plus panachég de noir, 24 Hifloire Naturelle Lorfque lon apparite des canaris de couleur uniforme, les petits qui en pro- viennent font de la même couleur ; un male gris & une femelle grrle ne pro- duiront ordinatrement que des oïfeaux ris.: il en eft de même des ifabelles, des blonds, des blancs, des jaunes, des agates ; tous produïifent leurs femblables en couleur : mais fi on mêle ces diffé- rentes couleurs en donnant, par exemple, une femelle blonde à un mâle gris, ou une femelle grife à un mâle blond, & ainfi dans toutes les autres combinat{ons, on aura des orfeaux qui feront plus beaux que ceux des races de même couleur ; & , comme ce nombre de combinaïfonsde races que lon peut croiïfer eft prefque inépurfable , on peut encore tous les jours amener à la lunuère des nuances & des variètés qui n'ont pas encore paru. Les mèlanges ‘qu'on peut faire des canaris panachés avec ceux de couleur uniforme, augmentent encore de plufieurs nulliers de combinaïfons les rélultats que lon doit en attendre; & les variétés de lef- pèce peuvent ètre multrpliées, pour ainfi dire , à linfinr, IL arrive mème aflez | fouvent du Serin. 2$ fouvent que, fans employer des oïfeaux panachés , on a de très - beaux petits oïfeaux bien panachés , qui ne doivent leur beauté qu'au mélange des couleurs difiérentes de leurs pères & mères, ou à leurs afcendans , dont quelques-uns, du côté paternel ou maternel, étorent panachés (4). A l'égard du mélange des autres ef pèces avec celle du canart , voict Îles obfervations que j'ai pu recueillir. De tous les ferins , le cint, ou ferin vert, eft celui qui a la voix la plus forte, & qui paroït ètre le plus vigoureux , le plus ardent pour ia propagation : ïl peut fufhre à trois femelies canaris ; 11 leur porte à manger fur leurs nids, ainñ qu'à leurs petits. Le tarin & le chardonnerct {t) Pour avoir de trèsbeaux orfeaux , il faut affortir un mâle panaché de blond avec une fe- melle jaune, queue blanche ; ou bien un mâle panaché avec une femelle blonde , queue blanche ou autre , excepté feulement la femelle orife, queue blanche. Et, lorfqu’on veut fe procurer un beau jonquille , il faut mettre un mâle panaché de noir avec une femelle jaune, queue blanche. A4mu- Jemens innocens , page 51. Oifeaux ; Tome VIT, B 26 Hi ifloire Naturelle he font nt fi vigoureux ni fi vigilans Le une feule femelle canari fuflit à leurs befoins. Les Grféaux, qui proviennent des mé anges du cint , du tarin, & du char» doùneret avec une ferine, font ordinar- rement plus forts que les canaris ; ls chantent plus long-temps, & leur voix : très-fonore eft plus forte; mais ils ap- prennent plus dificilement ; la plupart ne fifflent jamais qu imparfaitement , & 1 eft rare d’én trouver qui purffent répèter un feul ar fans y manquer, | Lorfqu’on veut fe procurer des oifeaux | par le mélänge du chardonneret avec La {ertne de Canarie, il faut que le char- donneret ait deux ans & la {erime un an, parce qu'elle eft plus précoce, &, pour Tordinaire, ils réufliflent mieux, quand on a pris la précaution de les élever en- . femble : néanmoins cela n'eft pas ablo- | lument néceflare , & l’Auteur du Traité des Serins (u) fe trompe , en affurant qu'il ne faut pas que la ferine fe foit auparavant accouplée avec un mâle dé D ohne euh Vars SE ie (4) Traité des Serins des Canaries , page 263. fon efpèce , que cela l'empécheroit de ‘recevoir les mâles d’une autre :efpèce. Voici un fait tout coppofé. :«« Il m'eft arrivé (dit le P. Bougot) de mettre enfemble douze canaris , quatre mâles _& huit femelles, du mouron de mau- vaile qualité fit mourir trois de ces «mâles , & toutes les femelles perdirent eur première ponte. Je m'avifa de fubftituer aux trois mâles morts, trois chardonnerets mâles pris dans un bat- tant ; je les char dans la volière au commencement de mat. Sur Îa fin de juillet, j'eus deux nids de petits mulets qui réuflirent on ne peut pas mieux; & , l'année fuivante, j'ai eu trois pontes de chaque chardonneret mâle avec les femelles canaris. Les femelles canaris se produifent ordinatrement avec le chardonneret que depuis l’ige d’un an jufqu'à quatre ; tandis qu'avec leurs mâles naturels, elles produifent jufqu’à buit ou neuf ans d'âge ; ïl ny a que. a femelle commune panachée qui pro- duife au-delà de lâge de quatre aus avec le chardonneret. Au refte, 1l ne faut jamais ficher le chardonneret dans B 1j -€G cé -eG 28 Hifloire Naturelle » une volière, parce qu'il détruit les nids & cale les œufs des autres orfeaux. » On voit que les fermes, quoiqu'accoutumées aux mâles de leur efpèce, ne laïflent pas de fe prêter à la recherche des chardon- nerets , & ne s'en uniflent pas moins avec eux. Leur union eft même aufli féconde qu'avec leurs: mâles naturels, puifqu'elles font trois pontes dans un an avec le chardonneret : 1l n'en eft pas de même de l’union du mâle lnotte avec la ferine ; il n’y a pour l'ordinaire qu’une feule ponte, & très-rarement deux dans d'année. | Ces oïfeaux- bâtards, qui proviennent du mèêlange des canaris avec Îes tarins, les chardonnerets, &c., ne font pas des mulets ftériles; mais des métis féconds., qui peuvent sunir & produire non- feulement avec leurs races maternelle ou : paternelle , mais même reproduire en- tr'eux des individus féconds , dont les variétés peuvent aufli fe mêler & fe perpétuer x). Mais 1l faut convenir que Mr) NME. Sprengel a fait plufieurs obfervations. fur les canaris mulets, & a fuivi à cet eilet treés- - du Serin. 29 e produit de la génération dans ces métis meft pas aufli certain nt aufll nombreux à beaucoup près que dans les efpèces pures; ces métis ne font ordinarrement qu'une ponte par an & rarement deux; fouvent les œufs font clairs , & la pro- duétion réelle dépend de pluñeurs petites circonftances , qu'il n’eft pas poflible de reconnoïtre & moins encore d'indiquer précifément. On prétend que, parmi ces métis , 1l fe trouve toujours beaucoup plus de mâles que de femelles. « Une femelle de canar: & un chardonneret « (dit le P. Bougot) m'ont, dans la « même année, produit en trois pontes & dix-neuf œufs qui tous ont réufl; «œ dans ces dix-neuf petits mulets, 1 n’y « avoit que trois femelles fur feize mâles. » exactement la multiplication des oifeaux qui prove: _ noient de F’accouplement des ferins avec les char- donnerets, & cet Oifeleur affure que les mulets, provenus de ces oïfeaux, ont multiplié entr’eux & - avec leurs races paternelle & maternelle ; les preuves qu’il en donne ne Iaïfflent même rien à defirer à ce fujet , quoïqu’on ait toujours regardé, avant lui, les ferins mulets comme ftériles. Am Jémens innocens, page 45. | | B x) ‘60 Hifloire Nafirelle H feroit bon de conftater ce fait par des obfervations réitérées. Dans les efpèces pures de plufieurs oïfeaux, comme dans celle de la perdrix, on à remarqué qu'il y a auif plus de mâles que de femelles. La même obfervation a été faite fur Fefpèce humaine ; 1l naît environ dix- fept garçons fur ferze filles dans nos climats : on ignore quelle eft la propor- tion du nombre des mâles & de celui des femelles dans l'efpèce de 1a perdrix; on fait feulement que îes mâles font en plus grand nombre , parce qu'il y a toujours des bourdons vacans dans Île temps du pariage : mais il n'eft pas à Mo: que , dans aucune efpèce pure, le nombre des mâles excède celui des femelles, autant que feize excède trois ; ceft-à-dire , autant que dans lefpèce fnélée de la ferine & du chardonneret. , Jai oui dire feulement qu'il fe trouvoit de même plus de femelles que de mâles dans le nombre des mulets, qui pro- viennent de l'âne & de la jument; mais je n'ar pu me procurer fur cela des in- formations aflez exactes pour qu'on doive y compter. Îl s'agirgit donc (& cela ; du Sérin, L'ARA feroit aflez facile) de déterminer par des obfervations combien il naît de mâles, & combien de femelles dans l’efpèce pure du canart, & voir enfute fi le nombre des mâles eft encore beaucoup plus grand dans les métis qui proviennent des efpèces mêlées du chardonneret & de Ia ferine. La raifon qui me porte à le croire ; c’eft qu'en général le mâle influe plus que la femelle fur la force & la qualité des races. Au refte, ces oïfeaux métis, qui font plus forts & qui ont la voix plus perçante, lhaleme plus longue que les canaris de l’efpèce pure, vivent aufli plus fong-temps. Mais il y a une obfervation conftante, qui porte fur les uns & fur les autres; c'eft que, plus is travaillent à a propagation, & plus ils abrègent leur vie. Un ferin mâle, élevé feul & fans communication avec une femelle , vivra communément treize ou quatorze ans; un métis provenant du chardonneret , traité de même, vit dix- huit & même dix-neuf ans. Un métis provenant du tarin , & également privé. de femelles, vivra quinze ou feize ans, tandis que le ferin mâle, auquel on B :y 32 Hifloire Naturelle donne une femelle ou plufieurs ; ne vit - guère que dix ou onze ans, le métis tarin onze ou douze ans, & le métis char- donneret quatorze ou quinze : encore faut-il avoir l'attention de les {parer tous de leurs femelles après les pontes ; c'eft-à-dire, depuis le mois d'août juf- qu'au moIs de mars; fans cela leur paflion es ufe, & leur vie fe raccourcit encore de es Ou tion auécs À ces remarques particulières , qui toutes font intéreflantes , je dois ajouter #ne obfervation générale plus impor- tante, & qui peut encore donner quelques lumières fur la génération des animaux, & fur le développement de leurs difié- xentes parties. L'on a conftamment ob- fervé en mélant Îes canaris, foit entr'eux, fort avec des oïfeaux étrangers , que Îles métis provenus de ces mélanges reflem- blent à leur père par la tête, là queue, les jambes, & à leur mère par le refte du corps; on peut faire la même obfervation fur les mulets quadrupèdes ; ceux qui viennent de l'âne & de Îa jument , ont le corps aufli gros que leur mère, & tiennent du père, les oreïles, La queue, {a féche- du Serin, 33 efle des jambes; il paroït donc que dans, le mélange des deux liqueurs féminales, quelqu'intime qu’on doive le fuppofer pour Paccompliffement de la génération , les molécules organiques fournies par la femelle , occupent le centre de cette fphère vivante qui s'accroït dans toutes les dimenfions , & que les molécules données par le mâle environnent celles de la femelle , de manière que lenve- loppe & les extrémités du corps appar- tiennent plus au père qu'à la mére. La peau, le porl & les couleurs, qu'on doit aufli regarder comme farfant partie ex- térieure du corps, tiennent plus du côté paternel que du côté maternel. Plufeurs métis que j'a obtenus en donnant un bouc à des brebis, avoient tous au-lieu de laine le poil rude de leur père. Dans l'efpèce humaine, on peut de même re- marquer que communément le fils ref- femble plus à fon père qu'à fa mère par les jambes, les pieds, les mains, l'écriture, la quantité & la couleur des cheveux , [a qualité de la peau, la grofleur de la tête : & , dans Les mulâtres qui proviennent d'un blanc & d’une négrefle, la teinte de now 7 \ 44 Hifloire Naturelle éft plus diminuée que dans ceux qui viennent d’un nègre & d'une blanche; tout cela femble prouver que, dans l’éta- bliffement local des molécules organiques fournies par les deux fexes , celles du mâle furmontent & enveloppent celles de Ia femelle, lefquelles forment le pre- mer point-d'appur, &, pour aïnñ dire, le noyau de Pêtre qui s ‘organife ; & que, malgré la pénétration & le mélange in- time de ces molécules , 1l en refte plus de mafculines à la furface , & plus de féminines à l'intérieur , ce qui paroït naturel, puifque ce {ont les premières qui vont chercher les fecondes ; d’où il réfulte que, dans le développement du corps, les membres doivent tenir plus du père que de la mère, & le corps doit tenir plus de la mère que du père. Et comme en géncral la beauté des efpèces ne fé perfectionne & ne peut même fe maintenir qu'en croïfant Îles races, & qu'en même temps la noblefle de la figure , la force & La vigueur du corps dépendent prefqu'en entier de le bonne proportion des membres, ce n'eft que par les mâles quon peut ennoblix du S'erir. 35 ou relever les races dans lhommé & dans les animaux ; de grandes & belles jumens avec de vilains petits chevaux ne. pro- duiront jamais que des poulains mal futs; tandis qu'un beau cheval ayec une jument ; quoique laide, produira de très-beaux chevaux, & d'autant plus beaux, que les races du père & de Ia mère feront plus éloignées, plus étran- gères l’une à l'autre. IL en eft de même des moutons, ce n'eft qu'avec des bé- Îrers étrangers, qu'on peut en relever Îes races, & jamais une belle brebis avec un petit bélier commun ne produira que des agneaux tout aufli communs. I me reftèroit plufieurs chofes à dire fur cette matière importante; mais ict ce feroit fe trop écarter de notre fujet, dont néan- moins l'objet le plus intéreflant , le plus utile pour l'Hifoïre de la Nature feroif lexpolition de toutes les obfervationg qu'on a déjà faites, & que lon pourroit faire encore fur le mélange des animaux. Comme beaucoup de gens s'occupent ou samufent de la multiplication des ferins, & qu'elle fe fait en peu de temps, By La 36 Hifloire Naturelle on peut aïfément tenter un grand nombrt * d'expériences fur leurs mêlanges avec des … oïfeaux difiérens, ainf que fur les pro- duits ultérieurs de ces mélanges; je fuis perfuadé que, par la réunion de toutes _ces obfervations & leur comparaïfon … avec celles qui ont ëté faites fur les ani- : maux & fur l'homme, on parviendroit à déterminer peut-être aflez précifément influence, la puiflance effective du mâle dans la génération relativement à celle de la femelle, & par conféquent défi- gner les rapports généraux par lefquels on pourroit préfumer que tel mâle con- “vient ou difconvient à telle ou telle femelle, &c di | : Néanmoms ül eft vrai que, dans les animaux comme dans l'homme, & même dans nos petits orfeaux, la difconvenance du caractère , ou fi l'on veut la différence des qualités morales, nuit fouvent à la convenance des qualités phyfiques. Si quelque chofe peut prouver que le ca- ractère eft une impreflion bonne ou mauvatfe donnée par la Nature & dont l'éducation ne peut changer les traits, du Serin, 37 c'eft l'exemple de nos ferinss « ils font prefque tous (dit M. Hervieux) difié- « rens les uns des autres par leurs mclr- « nations; 1l y a des mâles d’un tempé- « rament toujours triftes, rêveurs, pour « anh dire, & prelque toujours béufhss chantant rarement & ne chantant que « d'un ton lugubre. .... qui font des « temps infinis à apprendre & ne favent « jamars que très-imparfaitement ce qu'on « leur à montre, & le peu qu'ils favent , «. D Dbentetment ….. Cus mêmes ® ferins font fouvent d’un naturel fi mal- « propre qu'ils ont toujours les pattes « & la queue fales, 1ls ne peuvent plaire « à leur femelle qu'ils ne réjoutflent ja- « mais par leur chant, même dans lec temps que fes petits viennent d'éclore, « & d'ordinaire ces petits ne valent pas « mueuxi que ’-leur,, pére... y ais d'autres ferins qui font fi mauvaïs qu'ils « tuent la femelle qu'on leur donne, & « qu'il n'y a d'autre moyen de les dompter qu'en leur en donnant deux, « elles fe réuniront pour leur défenfe «& commune , & l'ayant d'abord vaincu « par la force, elle les vainçront enfuite 38 Hifloire Naturelle par l'amour / y). Il y en à d'autres > d'une mclination fi barbare qu'ils caflent » & mangent les œufs lorfque la femelle * (y) H arrive quelquefois que ces mauvais mâles ont d’ailleurs d’autres qualités, qui réparent en quelque forte ce défaut, comme, par exemple. d’avoir un chant fort mélodieux, un beau plu- mage & d’être fort familiers; ff vous voulez done les garder pour les faire nicher , vous prendrez deux femelles bien fortes & d’un an plus vieilles que ce mauvais mâle qué vous voulez leur don- ner ; vous mettrez ces deux femelles quelques mois enfemble dans la même cage , afin qu’elles fe connoiffent bien, & n’étant pas jaloufes l’une de Pautre , lorfqu’elles n’auront qu’un même mâle elles ne fe battront pas. Un mois devant le temps qu’on les met couver vous Îles lâcherez toutes deux dans une même cabane, & quand le temps de les accoupler fera venu, vous mettrez ce mâle avec les deux femelles ; il ne manquera pas de vou- Joir les battre, fur-tout les premiers jours qu’if fera avec elles; mais les femelles fe mettant toutes deux en défenfe contre lui, elles prendront certai- nement par la fuite un empire abfolu fur lui ; er foite que , ne pouvant rien gagner par fa force, ïl s’apprivoifera Î… bien en peu de temps avec ces deux femelles, qu’il les vainera enfin par la dou- ceur. Ces fortes de mariages forcés réuffiffent fou- vent mieux que d’autres dont on attendoit beau- coup, & qui fouvent ne produifent rien. Pour conferver la couvée , il faut dans ce cas ôter le du Serin. GB Ur … Les a pondus, ou fi ce père dénaturé les «. larfle couver , à peme les petits font-ils _éclos qu'il les farfit avec le bec les traîne «c dans Îa cabane & les tue {7 ). x D'’au- premier œuf que la femelle aura pondu , & en mettre un d'ivoire à la place; le Jlendemain, vous ferez de même, Ôtant toujours l’œuf dans le même inftant que la femelle vient de le pondre, pour que le mâle n’ait pas le temps de le caffer ; lorfqu’elle aura pondu fon dernier œuf, elle n’aura plus befoin de fon mâle, que vous enfermerez dans une cage féparée , laïflant couver les œufs à Ia femelle. Le mâle reftera dans fa cage au milieu de Ia cabane pendant tout le temps que la fe- melle couvera fes œufs, & qu’elle nourrira fes petits, mais aufii-tôt qu’on aura Ôté les petits pour les élever à la brochette , vous lâcherez le prifon- nier , & le rendrez à la femelle. Traité des Serins: des Canaries , pages 117 & fuivantes, ; (x) I y a des mâles d’un tempérament foible,, ‘indifférens pour les femelles, toujours malades: après la nichée , ïl ne faut pas les apparier ; car j’at remarqué que les petits leur reffémblent. 1] y en à: d’autres fi pétulans qu’ils battent leur femelle pour la faire fortir du nid, & l’empêchent de couver ; ceux-ci font les plus robuftes, les meilleurs pour le chant, & fouvent les plus beaux pour le plu- mage & les plus familiers ; d’aut'es caffent Îles ‘œufs & tuent leurs petits pour jouir plutôt de leur femelle, d’autres ont une fympathie fingulière qui a Pair du choix & d’une préjérence marquée: 40 Hifloire Naturelle tres, qui font fauvages, farouches, indé: | “pendans, qui ne veulent être ni touchés pi careflés , qu'il faut laïfler tranquilles & quon ne peut gouverner ni traiter comme les autres; pour peu qu'on fe mêle de leur ménage, ïls refufent de produire ; il ne faut ni toucher à leur = Un mâle mis avec vingt femelles en choifit une ou deux qu'il fuit par-tout, qu’il embecque, & aux- quelles il demeure confiamment attaché fans fe foucier des autres. Ceux-ci font de bon naturel, & le communiquent à leur progéniture, D’autres ne fympathifent avec aucune femelle , & demeurent inactifs & ftériles. On trouve dans Îes femelles, comme dans les mâles, Ia même différence pour le cara@tère & pour le tempérament. Les femelles jonquilles font les plus douces ; es agates font : remplies de fantailies, & fouvent quittent leurs petits pour fe donner au mâle ; les femelles pana- chées font affidues fur leurs œufs, & bonnes à léurs petits ; mais les mâles panachés étant les plus ardens de tous les canaris, ont befoin de deux & même de trois femelles fi l’on veut les empêcher de-ies chaffer du nid & de cafler les œufs. Ceux qui. «font entièrement PAS des ont à-peu-près Îa même pétulance, & ïl leur faut aufli deux ou trois femelles. Les mâles agate font ies plus for- bles, & les femelles de cette race meurent affez fouvent fur Jes œufs. Nore communiquée par le R, P, Bougot, du Serin. 41 tabañe, nt leur ôter les œufs, & ce n’eft qu'en les larflant vivre à leur fantarfe qu'ils suntront & produiront. Il y en a d’autres enfin qui font très-parefieux; par exemple, les gris ne font prefque jamais de nid, 1l faut que celur qui les les foigne fafle leur nid pour eux, &c. Tous ces caraétères font , comme lon voit, très-diftincts entr'eux , & très- difiérens de celui de nos ferins favoris, toujours gais, toujours chantans, {1 fami- liers, fi atmables, fi bons maris, fi bons pères, & en tout d’un caractère fi doux, d'un naturel fi heureux, qu'ils font fuf- ceptibles de toutes les bonnes impreflions & doués des meïlleures inclinations : ils récréent fans cefle leur femelle par leur chant; tls la foulagent dans la pénible afiduité de couver; ïls invitent à chan- ger de fituation, à leur céder la place, & couvent eux-mêmes tous les jours pendant quelques heures ; 1is nourriflent aufli leurs petits, & enfin ils apprennent tout ce qu'on veut leur montrer. C’eft par ceux-ci feuls qu’on doit juger Fefpece, & je n’at fait mention des autres que pour démontrer que le caraétère , même 42 Hifloire Naturelle dans Îles animaux , vient de la Nature ; & happartient pas à l'éducation. Au refte, le mauvais naturel apparent ; qui leur fus cafler les œufs & tuer leurs petits , vient fouvent de leur tempéra- ment & de leur trop grande pétulance en amour; ceft pour jouir de leur femelle plus pleinement & plus fouvent , qu'ils le -chadènt du nidcée Irdilent les plus chers objets de fon affection, Auf la meïlleure manière de faire nicher ces oïfeaux , n'eft pas de les féparer & de les mettre en cabane; 11 vaut beaucoup mieux Îeur donner uhe chambre bien expolée au Soleil, & au levant d'hiver: is s'y plaifent davantage & y multiplient Mieux; car s'ils font en cage où en cabane avec une feuié femelle, ts lui cafleront fes œufs pour en jouir de NOUVEAU : dans la chambre, au contraire, où ïl doit y avoir plus de femelles que de mâles, ils en chercheront une are , & larfieront la première couver tranquillement. D'aïi- leurs les mâles par jaloutie ne laïflent pas de {e donner entr'eux de fortes diftrac- tions ; &,lorfqu'ils en votent un trop ardent tourmenter fa femelle & voulais du Serin. 7 | 14e geafler les œufs, ils le battent aflez poux amortir {es defirs. ‘On leur donnera, pour faire les nids; de la charpre de linge fin, de {a bourre de vache ou de cerf, qui n'ait pas êté employée à d’autres ufages, de [a moufle & du petit-foim fec & très-menu. Les chardonnerets &: les tarins, qu'on met avec les ferines , lorfqu’on veut fe pro- curer des métis, emplorent le petit-foin & la mouffe de préférence; mats les fers fe fervent plutot de la bourre & de la charpie : 1} faut qu'elle foit bien hachée, crainte qu'ils menlèvent les œufs avec cette efpèce de filafle qui s'embarrafleroit dans leurs pieds. | _ Pour les nourrir, on établit, dans fa chambre, une trémie percée tout à len- tour , de manière qu'ils puiflent y pañler la tête. On mettra, dans cette trémie,une portion du mêlange fuivant : trois pintes de navette , deux d'avoine , deux de mulet, & enfin une pinte de chenevis, & tous les douze ou treize jours on régarnira la trémie , prenant garde que toutes ces graines forent bien nettes & ien vannées. Voilà leur nourriture tant 3 44 Hifloire Naturelle qu'ils n'ont que des œufs; mais [a veille que les petits doivent éclore , on leur donnera un échaudé fec &.paîtri fans el, qu'on leur laflera jufqu'à ce quil (ot mangé, après quoi on leur donnera des œufs cuits durs : un feul œuf dur silny a que deux mâles & quatre femelles; deux œufs sil y a quatre mâles & huit femelles, & amfi à proportion du : nombre : on ne leur donnera ni falade ni verdure pendant qu'ils nourriflent , cela afloibliroit beaucoup les petits ; mais, pour varier un peu leurs alimens, & les réjouir par un nouveau mets, vous {eur donnerez, tous les trois jours, fur une afliette, au-lieu de léchaudé , un morceau de pain blanc trempé dans l'eau & preflé dans la main : ce pan, qu'on ne leur donnera qu'un feul jour fur trois, étant pour ces offeaux une nourriture moins fubftantielle que Féchaude , les empêchera de devenir trop gras pendant leur ponte : on fera bien auf de leur fournir, dans le même temps, quelques graines à alpis, & feulement tous Les deux jours, crainte de les trop échaufter ; le bilcuit fucré produit ordinairement cet du Serin, AS effet, qui eft fuivi d’un autre encore plus préjudiciable ; c'eft qu'étant nourris de bifcuit, ris font fouvent des œufs clairs ou des petits forbles & trop délicats. Lorfqu'ils auront des petits, on leur fera, tous les jours , bouillir de la navette, afin d'en Oter l’âcreté. « Une longue expé- rience (dit le P. Bougot) ma appris « que cette nourriture eft celle qui leur « convient le mieux, quoiqu'en difent « tous les Auteurs qui ont écrit fur les « canaris. » Après leur ponte, il faut eur donner du plantain & de la graine de laitue pour les purger; mais 1 faut en même temps Ôter tous les jeunes oïfeaux, qui s'aftor- bliroient beaucoup par cette nourriture, qu'on ne doit fournir que pendant deux jours aux pères & mères. Quand vous voudrez élever des ferins à la brochette, il ne faudra pas , comme Îe conferllent la plupart des Orfeleurs, les laïffer à leur mère jufqu'au onzième ou douzième jour; 1l vaut mieux lui ôter fes petits dès le huitième jour ; on les enlevera avec le nid, & on ne lui laiflera que Îe panier, On préparera d'avance la nourriture de 46 Hifloire Naturelle ces petits : : c'eft une pâtce compolée de navette bouille , d’un jaune d'œuf & de mie d'échaudé, mêlée & paitrie avec un peu d'eau , dont on Îeur donnera des becquées toutes les deux heures ; 1l ne faut pas que-cette pâtée foit trop liquide, & lon doit, crainte qu' elle ne s'aigrifle, Li renouveler chaque jour, jufqu'à ce que les petits mangent feuls. Dans ces oïfeaux captifs, La production n'eft pas aufli conftante , mais paroit néanmoins plus nombreule qu'elle ne le feroit probablement dans leur état de liberte; car il y a quelques femelles qui font quatre & même cinq pontes par an, chacune de quatre, cinq , fix & quelque- fois fept œufs : communément elles font trois pontes, & Îa mue Îles empêche d'en faire davantage (a). IT ÿ a néanmoins (a) U y à des femelles qui ne pondent point dutout, & qu’on appelle bréhaïgnes, d’autres qui ne font qu’ une ponte ou deux pendant toute l’an- née , encore après avoir pondu leur premier œuf, elles font fouvent le lendemain à fe repofer, ne faïfant leur fecond œufique deux ou trois jours après ; il y en a d’autres qui ne font que trois pontes , lefquelles font, pour aiufi dire, réglées, - d MS erimi NX gr des femelles qui couvent pendant la mue, pourvu que leur ponte foit commencée avant ce temps, Les oifeaux de Ja même nichée ne muent pas tous en même temps. Les plus fotbles font les premiers qui fubiflent ce changement d'état; les plus forts ne muent fouvent que plus d'un mois après La mue des ferms jonquilles eft plus longue & ordinaire- ment plus funefte que celle des autres, Ces femelles. jonquilles ne font que trois pontes de trois œufs chacune; les blonds mâles & femelles font trop délicats, & ayant trois œufs à chacune de Jeur couvée tout - de fuite, c’eft-à-dire, fans intervalle de jours. Il y en a d’une quatrième efpèce, que l’on peut ap- peler commune, parce qu’elles font en grand nom. bre, elles font quatre pontes, & à chacune des pontes elles font quatre à cinq œufs; leurs pontes ne font pas toujours réglées. Il y en a enfin d’autres plus œuvées que toutes celles dont je viens de parler, elles font cinq pontes, & en feroient davantage fi on les laifioit faire ; cha cune de leurs pontes eft fouvent de fix à fepe œufs Lorfque cette efpèce de ferms nourrifient bien , ïls font parfaits, l’on ne les fauroit trop mé. nager, leur valeur doit furpafler le prix de fix autres communs. Traité des Serins des Canaries, “pages 171 & fuivantes, 483 Hifloire Naturelle _ Leur nichée réuflit rarement ; les rfabelles ont quelque répugnance à s'apparier en- femble ; le mâle prend rarement , dans une grande volière , une femelle betité & ce neft quen fe mettant tous deux en cage qu'ils fe déterminent à unir. Les blues en général, font bons à tout; ils couvent , nichent & produifent aufii- bien & mieux qu'aucun des autres, & les Blancs panachés font aufh les plus forts ge tous. : : Malgré ces différences dans le naturel, : le tempérament , & dans le nombre de la produétion de ces oifeaux , le temps de l’incubation eft le même; tous couvent également treize jours, & lorlqu'il y à un jour de plus ou de moins, cela paroït venir de quelque cols particu- lière : le froid retarde l'exclufñon des petits, & le chaud laccélère; auffi arrive- t-il fouvent que la première couvée, qui fe. trouve au mois d'avril , dure treize jours & demr, ou quatorze te de trerze, fi l'arr eft alors plus froid que tempéré ; & au contraire dans la troifième couvée , qui fe fait pendant les grandes chaleurs du mois de juillet ou d'août, il arrive _ du Serin. 49 à arrive quelquefois que Îes petits fortent de l'œuf au bout de douze jours & demi ou même douze jours. On fera bien de Aéparer les mauvais œufs des bons; maïs, * pour les reconnoître d'une manière füre, il faut attendre qu'ils arent été couvés pendant huit ou neuf jours; on prend doucement chaque œuf par Îles deux bouts’, crainte de les cafler, on les mire au grand jour ou à Îa lunuère d'une chandelle, & lon rejette tous ceux qui {ont clairs; ils ne feroient que fatiguer la femelle fi on les lux laïfloit : en triant ain lés œufs clairs, on peut affez fouvent de trois couvées n’en faire que deux ; ‘1a troïfième femelle fe trouvera libre, & travarllera bientot à une feconde nr- chée {b). Une pratique fort recommandée (b) Lorfqu’on ditribue les œufs d’une femelle à d’autres, if faut qu'ils foient tous bons ; les femelles panachées auxquelles on donneroit des œufs clairs ou mauvais, ne manquerojent pas de les jeter elles- - mêmes hors du nid au lieu de les couver, & lLorf- que le nid eft trop profond, pour qu’elles puiflent les faire couler à terre , elles ne ceffent de les bec- queter jufqu’à ce qu’ils foient cafés, ce qui gûte les autres œufs & fouvent imfeûe le nid & fait Oifeaux ; Tome VIL C | so Hifloire Naturelle par les Oïfeleurs, c'eft d'enlever les œufs à a femelle à'méltre qu'elle les pond, & de leur fubftituer des œufs d'ivoire, afin que tous les œufs puiflent éclore en mème temps ; on attend Île dernier œuf, avant de rendre les autres à la femelle & de lui ôter ceux d'ivoire. D’ordinaire le moment de la ponte eft à fix ou fept heures du matin ; on prétend que quand dre EUR féulérine d'une heure, c'eft que la femelle eft malade ; la ponte fe fait ainfi fucceflivement /c Æ ; 1 eft donc : atfé de fe faïhir des œufs à mefure qu'ils font produits. Néanmoins cette prâtique qui eft plutot relative à la commodité de l’homme qu'à celle de lorfeau , eft avorter la couvée entière ; les femelles d’autres couleurs couvent les œufs clairs qu’on leur donne, Note du Révérend P. Bougot. (c) La ponte fe fait toujours à la même heure, ‘fi la femelle eft dans le même état de fanté; cepen- dant il faut faire une exception pour le "dernier œuf, qui eft ordinairement retardé de quelques heures & quelquefois d’un jour. Ce dernier œuf eft conftimment plus petit que les autres, & l’on m'a afluré que le petit, qui provient de ce dernier œuf, eft toujours un mâle : il feroit bon de confta- ter ce fait fingulier. du Serin. st contraire au procédé de la Nature ; elle fait fubir à la mère une plus grande dé- perdition de chaleur , & la furcharge tout-à-la-fois de cinq ou fix petits, qui, venant tous. enfemble , linquiètent plus qu'ils ne la réjouiilent ; tandis qu’en les voyant éclore fucceflivement les uns après _ les autres, fes plaifirs fe multiplient , & foutiennent fes forces & fon courage; aufli des Oïfeleurs très-intelligens m'ont afluré qu'en n'otant pas les œufs à la femelle , & les laïflant éclore fucceflive- ment , ils avotent toujours mieux réufii que par cette fubfitution des œufs d'ivoire. Au refte, nous devons dire qu'en général les pratiques trop recherchées, & les foins fcrupuleux que nos Écrivains confetllent de donner à l'éducation de ces oïfeaux, font plus nuïfñbles qu'utiles ; il faut, autant qu'il eft poflible, fe rap- procher en tout de la Nature. Dans leur pays natal , les ferins {e tiennent fur les bords des petits ruifleaux ou des ravines hunudes /d ); ïl ne faut donc jamais les { d) Les ferins de Canarie, qu’on apporte en Angleterre, font nés dans les Barancos ou les ra- C 1) 2? Hifloire Naturelle laifler manquer d’eau, tant pout boire que pour fe baigner. Comme 1ïls font originaires d'un climat très-doux , 11 faut les mettre à labrr de la rigueur de l'hiver; 1l paroït même qu'étant déjà aflez anciennement naturalifés en France, ïls fe font habitués au froïd de notre pays; ‘car on peut les conferver en les fogeant dans une chambre fans feu, dont ïl n’eft pas même néceflaitre que la fenêtre foit vitrée ; une grille marllée pour les em- pêcher de fuir fufhra: je connois plufeurs Oïleleurs qui m'ont afluré qu'en les traï- tant ainfñ, on en perd moins que quand on les tient dans des chambres échauflées par le feu. Il en eft de même de Ia nourriture ; on pourroit la rendre plus fimple , & peut-être 1ls ne s’en porterotent que mieux (e). Une attention, qui paroït vins que l’eau forme en defcendant des montagnes. Hifloire générale des Voyages , tome II, page 241. (e ) J'ai fouvent éprouvé par moi-même & par d’autres qui fe piquoient de fuivre à Ja lettre & dans toute leur étendue les pratiques prefcrites par les Auteurs, que fouvent le trop de foins & d’at- tentions fait périr ces oïfeaux ; une nourriture ré- glée de navette & de millet; de l’eau d’un jour à du Serin. 3 plus néceffaire qu'aucune autre, c'eft de ne jamais prefler le temps de la première nichée ; on a coutume de permettre à ces oïfeaux de s'unir vers le 20 ou le 25 de mars, & l’on feroit mieux d'attendre Île 12 ou ler d'avril; car, lorfqu'on les met enfemble dans un temps encore froid, ils fe dégoûtent fouvent l'un de l’autre; & fi par hafard les femelles font des œufs, elles les abandonnent , à moins que la farfon ne devienne plus chaude; on perd donc une nichée toute entière, en vou- ant avancer le temps de la première. l’autre en hiver, & d’une ou deux fois par jour en été ; du feneçon , lorfqu’il en eft, une fois le mois; du mouron dans le temps de Ia mue; au lieu de fucre , de l’avoine battue & du blé de Turquie, & fur-tout une grande propreté ; c’eft à quoi je me réduis depuis la fatale expérience que j’aï faite des leçons des autres, Pezir Traité de la nichée des Canaris , communiqué par M. Batteau , Avocat à Dijon. Nota. Je crois qu’il pourroit y avoir ici une petite erreur : tous Îles Oifeleurs que j’ai confuités m'ont dit qu’it falloit bien fe garde: de donner aux ferins du mouron dans la mue, & que cette nour- riture trop rafraîchiflante prolongeoit la durée de ce mauvais état de fanté. Les autres confcils que donne ici M, Batteau me paroiffent bien fondés, C iï s4 Hifloire Naturelle Les jeunes ferms font différens des vieux, tant par les couleurs du plumage, que par quelques autres caractères, « Un » jeune ferin de Fannée , obfervé le 13 » feptembre 1772 (f), avoit la tête, le » cou , le dos & Îles pennes des aîles sw norrâtres, excepté les quatre premières » pennes de l'aile gauche, & les fix » premières pennes de laile droite qui » étoient blanchîtres ; le croupion, Îles » couvertures des aïles, Îa queue qui » nétoït pas encore entièrement formée, » & le deflous du corps, étotent aufli de » couleur blanchitre, & 1l n'y avoit pas » encore de plumes fur le ventre depuis » le flernum jufqu'à l'anus. Ce jeuné » offeau avoit le bec imférieur rentrant » dans le bec fupérieur, qui étoit aflez gros & un peu crochu. » À mefure que l'orfeau avance en âge, la difpofñition & : les nuances de couleur changent ; on diftingue les vieux des jeunes par la, force , {a couleur & le chant : les vieux ! ont conftamment les couleurs plus fon- (f) Note communiquée par M. Gueneau de « Montheillard. du Serin, $5$ cées & plus vives que les jeunes ; leurs pattes font plus rudes &-tirant fur le noir, s'ils font de la race grife ; ïls ont auffi les ongles plus gros & plus longs que les jeunes /g). La femelle refflemble quelquefois fi fort au mâle qu'il n'eft pas afé de les diftinguer au premier coup- d'œil : cependant le mâle a toujours les couleurs plus fortes que la femelle, Îa tête un peu plus grofle & plus longue, les tempes d’un jaune plus orangé, & fous le bec une efpèce de flamme jaune, qui defcend plus bas que fous le bec de la femelle , 1l a aufli les jambes plus longues ; enfin 1! commence à gazouiller prelqu'auflitot qu'il mange feul. Il ef vrai qu'il y a des femelles qui, dans ce remier âge , gazourllent aufli fort que À mâles: mais, en raflemblant ces difie- rens indices , on pourra diftinguer , même avant la première mue, Îes {erins mâles & les femelles. Après ce temps, 1l n'y a plus d'incertitude à cet égard ; car Îes mâles commencent dès-lors à déclarer leur fexe par Le chant. (g) Amufemens innocens , pages 61 & 62. C iv 56 Hifloire Naturelle Toute expreffion fubite de la voix et, dans les animaux, un indice vif de paf- fion ; & comme lamour eft , de toutes les émotions intérieures , ‘celle qui les remue le plus fouvent , & qui les tranf- porte le plus puiiuninent. ils ne man- quent guère de manifefter leur ardeur. Les oïfeaux par leur chant, le taureau par fon mugifiement , le cheval par Îa henniflement, Fours par fon gros mur- PURE &c. , annoncent tous un feul & même (def E L'ardeur de ce defir n’eft pas à beaucoup près aufli grande, auf vive dans la femelle que dans le mâle; auff ne l’exprime-t-elle que rarement par la voix : celle de [a ferine n’eft tout au plus qu'un petit ton de tendre fatisfactron , un figne de confentement qui n ‘échappé qu ‘après avoir écouté long - temps ee après s'être laïflé pénétrer de la prière ardente du mâle, qui s'efforce d’excitex fes defirs en lut tranfmettant les fiens, Néanmoins cette femelle a, comme toutes les autres , grand befoin de l'ufage de Famour dès qu’elle eft une fois excitée; car elle tombe malade & meurt, lorf- qu'étant féparés, celui qui a fait naître fa pallion ne peut la fatisfaire, \ du Seriri. $ 7 Il eft rare que les ferins , élevés en chambre , tombent malades avant la ponte ; 11 y a feulement quelques mâles ur s'excèdent & meurent d’épurfement : ( la femelle devient malade pendant 13 couvée ,.1l faut fur oter fes œufs & les donner à une autre; car, quand même elle fe rétablrroit promptement, elle ne les couverott plus. LE premier fymptome de la maladie, fur-tout dans le mâle, eft {a triftefle; dès qu'on ne lui voit plus fa gaieté ordinaire , 11 faut le mettre feuf dans une cage, & le placer au folerl dans {a chambre où réfide fa femelle. S'il de- vient boufh, on regardera s'il n’a pas un bouton au-deflus de la queue : lorfque ce bouton eft mûr & blanc, l’orfeau le perce fouvent lui-même avec le bec; mais fi la fuppuration tarde trop, on pourra ouvrir le bouton avec une grofie aiguille , & enfuite étuver la plaie avec de la falive fans y mêler de fel, ce qui la -rendroit trop cuifante fur la plaie. Le lendemain , on lâchera l’oifeau malade, & l’on reconnoitra , par fon maintien & {on empreflement auprès de fa femelle, s’il eft guéri ou non. Dans ce dernier cas, Cv s3 Hifloire Naturelle il faut le reprendre, lur fouffler, avec ur petit tuyau de plume, du vin blanc fous les aîles, le remettre au foleil, & re- connoitre, en le Üchant, le lendemain, l'état de fa Ciné fi la triftefle & le dégoût continuent après ces petits remèdes, om ne peut guére efpérer de le fauver : Fe faudra dès-lors le remettre en cage {e- parée, & donner à fa femelle un autre mâle reflemblant à celui qu'elle perd, ou, fi cela ne fe peut, on tâchera de fs donner un -mâle de Ia même efpece qu'elle; ïl y a ordinairement plus de {ympathie entre ceux qui fe reflemblent qu'avec les autres, à F exception des ferins ifabelles, qui donnent la préférence à des femelles d'avtre couleur. Maïs 1l faut que ce nouveau mâle, qu'on veut fubftituer au premier , ne foit point un novice en amour, & que par conféquent 1} ait déjà niche. Si la femelle tombe malade , on dur fera le même traitement qu'au mâle, La caufe la plus ordinaire des maladies, eft la trop abondante ou la trop bonne nourriture : lorfqu'on fait nicher ces oïfeaux en cage ou en cabane, fouvent ils mangent trop ou prennent de préf- du S'erin. $9 xence les alimens fucculens deftinés aux petits ; ; & la plupart tombent malades de réplétion ou d'inflammation. En les tenant en chambre, on prévient en grande par- tie cet inconvénient , parce qu étant en nombre , ils s emoëchent réciproquement de sexctder, Un mile qui mange long- temps, eft für d’être battu paï les autres mâles ; il en eft de même des femelles : ces débats leur donnent du mouvement, des diftractions & de la tempérance par néceffite : c'eft principalement pour cette raïfon qu'ils ne font prefque jamais ma- lades en chambre pendant le temps de {a nichée ; ;, ce n'eft qu'après celui de 1a couvée que les infirmités & Îles maux fe déclarent; la plupart ont d’abord le bou- ton dont nous venons de parler, enfuite tous font fujets à la mue; les uns fou- tiennent aflez bien ce changement d'état, & ne laïflent pas de chanter un peu chaque jour; mais la plupart perdent Ia voix , & quelques-uns dépérifient & meurent. Dès que les femelles ont atteint lâge de fix ou’fept ans, 1 en périt beau- coup dans la mue; les mâles fupportent plus aïfément cette efpèce de maladie, C vi. 60 Hiftoire Naturelle & fubfftent trois ou quatre années de plus. Cependant, comme la mue eft un eftet dans lordre de 12 Nature plutot ! qu'une maladie accidentelle ; ces orfeaux n'aurotent pas befoi de remèdes, ou les trouverorent eux-mêmes s'ils étorent éle- vés par leurs pères & mères dans l'état de nature & de liberté ; mais étant contraints, nourris par nous, & devenus plus délicats , la mue qui, pour Les oïfeaux libres, n'eft qu'une mdifpofition, un état de fanté moins parfaite, devient, pour ces captifs, une maladie grave & très- fouvent funefte, à laquelle même 1l y a peu de remèdes /h). Au refte, la mue ft d'autant moins dangereufe qu'elte (h) Pour la mue, il faut un morceau d’acier, & non de fer, dans leur eau, vous Ia changerez trois iois par femaine ; ne leur donnez point d’au- tres remèdes, quoique M. Hervieux nous en indi- que de plufteurs fortes, if faut feulement mettre un peu plus de chenevis dans leur nourriture ordi- naire pendant ce temps critique. Nore communiquée par le R. P. Bougor. Obfervez que l’on ne recom- amande ici Pacier au lieu de fer que pour être für qu’on ne mettra pas dans l’eau du fer rouillé, qui feroit plus de mal que de bien, du Sefin. Gi àrrive plus tot, c'eft-à-dire, en meilleure faifon. Les jeunes ferins muent dès Îa première année, fix femaines après qu'ils font nés; ïls dev iohe nl triftes, paroï{ient bouflis, & mettent la tête daté {eurs plumes ; leur duvet tombe dans cette première mue , & à la feconde, c'eft-à- dire, l'année faste. les grofles plumes, même celles des ailes & de la queue, tombent aufli. Les jeunes otfeaux des dernières couvées , qui ne font nés qu'en feptembre ou je tard, fouffrent donc beaucoup plus de la mue que ceux qui font nés au printemps : je froid eft très- contraire à-cet état, & ils pértroient tous {1 on n'avoit foin de {es tenir alors dans un lieu tempéré, & même fenfiblement chaud. Tant que dure la mue, c'eft-à- dire, pendant fix femaines ou deux mois, la Nature travaille à produire des plumes nouvelles ; & les molécules organiques ÿ qui étoïent précédemment employées à faire le fond de la liqueur fémimiale, fe trouvent abforbées pour cette autre pro- duction : c'eft par cette raïon que, dans ce même temps de mue, les orfeaux ne fe cherchent ni ne s ‘accouplent, & qu'ils 62 Hifloire Naturelle ceflent de produire ; car ils manquent alors de ce furplus de vie, dont tout être a befoim pour pouvoir la communiquer à d'autres. | La maladie la plus funefte & 1a plus ordimaire , fur-tout aux jeunes ferins, eff celle qu'on appelle l'ayvalure ; il femble en eflet que leurs boyaux foient alors avalés , & delcendus jufqu'à l'extrémité de ieur corps. On voit les inteftins à travers la peau du ventre dans un état d'inflammation , de rougeur & de dif- tenfion : les plumes de cette partie ceflent de croître & tombent ; l’ofeau maïgrit, ne mange plus, & cependant fe tient toujours dans la mangeotre, enfin il meurt en peu de jours; la caufe du mal, eft la trop grande quantité ou la qualité trop fucculente de la nourriture qu'on leur a donnée. Tous les remèdes font inutiles; il n'y a que par la diète qu'on peut fauver quelques-uns de ces malades dans un très-grand nombre. On met l’orfeau dans une cage féparée, on ne lui donne que de Feau & de la graine de laitue ; ces alimens, rafraichiflans & purgatifs, tem- pèrent l’ardeur qui le confume , & ope- du Serin. 63 rent quelquefois des évacuations qui lur {auvent la vie. Au refte, cette maladie ne vient pas de la Nature, mais de l'Art que nous mettons à élever ces oïfeaux; car 11 eft très-rare que ceux qu'on larfle nourrir par leurs pères & mères en foient atteints. On doit donc avoir la plus grande attention à ne leur donner que très-peu de chofe en les élevant à [a brochette ; de 1a navette bouïllie , un peu de mouron, & point du tout de fucre nt de bifcuit, & en tout, plutot moins que trop de nourriture. Lorfque le ferin fait un petit cri fré- quent, qui paroïît fortir du fond de Îa poitrine , on dit qu'il eft afthmatique ; il eft encore fujet à une certame extinc- tion de voix, fur-tout après la mue : on guérit cette efpèce d'afthme en lui don- nant de Îa graine de plantin & du bifcuit dur trempé dans du vin blanc, & on fait cefler l’extinction de voix en lui four- niflant de bonnes nourritures , comme du jaune d'œufs haché avec de la mie de pain , & pour boïflon de la tifane de réghie , c'eft-à-dire , de l’eau où lon fera tremper & bouillir de cette racine. 64 Hifloire Naturelle Les ferins ont quelquefois une efpèce de chancre, qui leur vient dans le bec: cette maladie provient des mêmes caufes que celle de lavalure ; les nourritures trop abondantes ou trop fubftantielles que nous leur fourniflons , produïrfent quelquefois une inflammation qui fe porte à la gorge & au palais, au-lieu de tomber fur les inteftins ; aufli guérit-on cette efpèce de chancre comme l’avalure, par la diète & par des rafraîchiffans. On leur donne de la graine de laitue , & on met dans leur eau quelques femences de melon concafiées (à). _ Les mittes & la galle, dont ces petits orfeaux font fouvent infectés , ne leur viennent ordinarrement que de la mal- propreté dans laquelle on les tient ; ïl faut avoir foin de les bien nettoyer , de leur donner de l'eau pour fe baigner, de ne jamais Îles mettre dans des cages ou des cabanes de vieux ou de mauvars bots, ne les couvrir qu'avec des étofles neuves & propres , où les tergnes n'aient point (i) Traité des Serins de Canari, pages 245 & fuivantes. | du Serin. 6$ travaillé; 1 faut bien vaner, bieri laver les graines & les herbes qu'on leur four- nit. On leur doit ces petits forns, fi lon veut qu'ils foïent propres & fais : ils Le feroient s'ils avoient leur liberté ; maïs, captifs & fouvent mal fotgnés, tls font comme tous les prifonniers , fujets aux maux de la misère. De tous ceux que nous venons d’expofer , aucun ne paroït donc leur être naturel à l'exception de la mue. H y à même plufieurs de ces oïfeaux qui, dans ce malheureux état de captivité , ne font jamais malades, & . dans lefquels Fhabitude femble avoir formé une feconde nature. En général, eur tempérament ne pèche que par trop de chaleur; ils ont toujours befoïn d’eau: dans leur état de liberté, on les trouve près des ruifleaux ou dans des ravines humides; le bain leur eft très-néceflaire, même en toute farfon; car fi l’on met, dans leur cabane ou dans leur volière, un plat chargé de neige, ils fe coucheront dedans, & s'y tourneront plufeurs fois avec une éxpreflion de plaifir , & cela dans Îe temps même des plus grands froids ; ce fait prouve aflez qu'il eft plus 6G Hifloire Naturelle nuifible qu'utile de les tenir dans des endroits bien chauds /&). | Maïs 1 y a encore une maladie à la- quelle les ferins, comme plulieurs autres oïfeaux //), paroïflent être fujets, fur- tout dans état de captivité ; c'eft l'épi- leplie : les ferms jaunes en particulier | tombent plus fouvent que les autres de. | ce mal caduc, qui les farfit tout-à-coup, & dans le temps même qu'ils chantent le plus fort: on prétend qu'il ne faut pas les toucher, ni les prendre dans le mo- ment qu'ils viennent de tomber , qu'on doit regarder feulement s'ils ont jeté une goutte de fang par le bec; que, dans ce cas, on peut les prendre, qu'ils reviennent ([k) Ces oïfeaux n’ont pas befoin d’être dans un endroit chaud, comme plufieurs le prétendent ; dans les grands & les plus grands froids, ils fe bai- gnent & fe vautrent dans {a neige lorfqu’on leur en donne dans un plat ; pour moi, je les laïffe dans une chambre hiver avec un feul grillage de fer fans fermer les fenêtres ; ils y chantent à merveille, & il ne m’en périt point. Note communiquée par le R. P. Bougot. | (1) Les geais, les chardonnerets, tous les per- roquets, même les plus gros aras, &c. du S'erin. 6 7 d'eux-mêmes , & reprennent en peu de temps leurs fens & la vie : qu'il faut donc attendre de la Nature cet effort falutaire, qui leur fait jeter une goutte de fang; qu'enfin f. on les prenoit auparavant , le mouvement qu'on leur communiqueroit leux feroit jeter trop tot cette goutte de fang , & leur cauferoit la mort {m) ; ïl feroit bon de conftater cette obfervation, dont quelques faits me paroïfient dou- teux: ce qu'il y a de certain, c'eft que, quand ils ne périflent pas du premier accident , c'elt-à-dire , dans le prenxer accès de cette efpèce d'épilephe , ts ne larflent pas de vivre long-temps, & quel- quefois autant que ceux qui ne font pas atteints de cette maladie; je crois néan- moins qu'on pourroit les guérir tous en leur dant une petite blefre aux pattes, car c'eft arnfi que l’on guérit les perroquets de Pépileple. | Que de maux à la fuite de Pefclavage! Ces oïleaux en liberté feroient-1ls afthma- tiques , galeux, éprleptiques ; auroïent- ils des inflammations, des abfcès, des (m) Note communiquée par le R. P. Bougot. 68 Hifloire Naturelle chancres? & Ia plus trifte des maladies ; celle qui a pour caufe lamour non- fatisfait, n'eft-elle pas commune à tous les ètres captifs ? les femelles fur-tout plus profondément tendres, plus délicatement fufceptibles, y font plus fujettes que les mâles. On a remarqué /7) qu'aflez feu- vent la ferine tombe malade au commén- cement du printemps, avant qu'on lait appariée ; elle fe defsèche, languit & meurt en peu de jours. Les émotions vaines & les defirs vides font la caufe de la langueur qui la faïfit fubitement, lorf- qu'elle entend plulieurs mâles chénter. à fes côtés, & qu'elle ne peut s'approcher d'aucun. Le mâle, quoique premier mo- teur du delir, quoique plus ardent en apparence , réfifle mieux que la femelle au mal du célibat, il meurt rarement de privation, mais fréquemment d’excès. Au refte , le phyfique du tempérament dans la tue. eft le même que dans les femelles des autres oïfeaux ; elle peut, comme 6 poules , produire des œufs (n) Traité des Serins de. Canarie, pages 231 & 232. du Serin. 69 fans communication avec le mâle. L’œuf en lui-même, comme nous l'avons dit, n'eft qu'une matrice fo) que lotfeau femelle jette au-dehors ; cette matrice demeure inféconde , fi elle n'a pas au- paravant été imprégnée de la femence du mâle ; & la chaleur de l’incubation , corrompt l'œuf au-lieu de le vivifier. On a de plus obfervé , dans les femelles privées de mâles, qu'elles ne font que rarement des œufs, fi elles font abfolu- ment féqueftrées, c’eft-à-dire, fi elles ne peuvent les voir n1 les entendre; qu'elles en font plus fouvent & en plus grand nombre , lorfqu’elles font à portée d’être excitées par l'oreille ou la vue, c’eft-à- dire, par la préfence du mâle , ou par {on chant; tant les objets, même de loin, émeuvent les puiflances dans tous les êtres fenfñbles ; tant le feu de l'amour a de routes pour {e communiquer (p) ! (o) Voyez, dans le fecond Volume de cette Hiftoire Naturelle, le chapitre cinquième , où ä eft traité de la formation & du développement des œufs. | { p ) Nous ajouterons ici deux petits faits dont 1 . 70 Hifloire Naturelle Nous ne pouvons mieux terminer cette hiftoire des ferins , que par l'extrait d’une Lettre de M. Daines Barrington, Vice- Préfident de la Société Royale , fur le chant des oïfeaux , à M. Maty. « La plupart de ceux qui ont des ferins » de Canaries , ne favent pas que ces » oïfeaux (g) chantent , ou comme la nous avons été témoins. Une femelle chantoit fi bien qu’on la prit pour un mâle, & on avoit appariée avec une autre femelle ; mieux recon- nue, on lui donna un mâle, qui [ui apprit les véri- tables fonctions de fon fexe ; elle pondit, & ne chanta plus. L’autre fait eft celui d’une femelle ac- tuellement vivante, qui chante ou plutôt qui fïfle un air, quoiqu’elle ait pondu deux œufs dans fa cage, qui.fe font trouvés clairs comme tous les œufs que les oiïfeaux femelles produifent fans Ia communication du mâle. (q) Vai vu deux de ces oïfeaux des îles Cana- ries qui ne chantoïent point du tout, & j’ai fu que dernièrement un vaifleau apporta une grande quan- tité de ces oïfeaux qui ne chantoïent pas davan- tage ; la plupart de ceux qui viennent du Tirol ontété inftruits par leurs pères & mères , & ceux-ci par leurs pères & mères, & aïnfi de fuite jufqu’à celui qui eff le tronc de cette race, & qui avoit été inftruit par un Rofignol. Ceux d'Angleterre chan- tent, pour l’ordinaire , comme la Farloufe. Le trafic de ces oifeaux fait un petit article de du Serin. 71 Farloufe ou comme le roflignol ; ce- « pendant rien neft plus marqué que ce « trait du chant du roilignol , que les « Anglois appellent Jug , & que la plu- « part des /erins du Tirol expriment dans « leur chant, aufli-bien que quelques au- « tres phrafes de la chanfon du roflignol. « Je fais mention de la fupériorité « des habitans de Londres dans ce genre « de connoïfiances , parce que je fuis « convaincu que fi l'on en confulte d’au- « tres fur le chant des oïfeaux , leur ré- « ponfe ne pourra que jeter dans l'erreur. » commerce ; Le feul Tirof nous en fournit 1600 par an , & quoique les Marchands qui nous les four- niflent les apportent fur leur dos l’efpace de plus de 330 lieues, ne les vendent que 5 fchelings la pièce. La principale ville où lon élève des ferins eft celle d’Infpruck , en y comprenant fes environs : c’eft de-Ià que le commerce les répand à Conftantinople & dans toute FEurope. Je tiens d’un Nésociant du Tirol que la ville de Conftantinople étoit , de toutes {es villes, celle qui tiroit le plus de ferins de Canaries. Tranf. philo, vol. 63, part, 2, 10 Janvier 1773. A 72 Hifloire Naturelle OISEAUX ÉTRANGERS Qui ont rapport aux Serins. Les Oiseaux étrangers qu'on pourroit rapporter à l’efpèce du ferm , font en aflez petit nombre; nous n’en connoïfions | que trois efpèces. La première eft celle qui nous a été envoyée des cotes orien- » tales de l'Afrique, fous le nom de /erin de Mozambique ; qui nous paroït faire 1a nuance entre les ferins & les tarins; nous l'avons fait repréfenter dans nos planches enluminées , n° 364 , fig. 1 & 2 ; le jaune. eft a couleur dominante de Îa partie in- férieure du corps de l'orfeau, & le brun celle de Ia partie fupérieure , excepté que le croupion & les couvertures de 1a queue font jaunes; ces couvertures, aïnfi que celles des aïles & Îeurs pennes; font bordées de blanc ou de blanéhâtre. Le même jaune & le même brun fe trouvent fur la tête diftribuës par bandes alterna- tives; celle qui court {ur le fommet de la tête eft brune, enfuite deux jaunes qui furmontent du S érife, 73 farmontent les yeux, puis deux brunes qui prennent naïflance derrière les yeux, puis deux jaunes, & enfin deux brunes qui partent des coins du bec. Ce ferin eft un peu plus petit que celui des Cana- ries 3 La longueur de la pointe du bec à l'extrémité de {a queue (que j'appelle conftamment longueur totale) eft d'envi- ron 4 pouces +; celle de la queue n'eft que d'environ 1 pouce. La femelle eft très- peu difiérente du mâle , foit par la grandeur , foit pour les couleurs. Cet oifeau eft peut-être le même que celui de Madagalcar , indiqué par Flaccourt, {ous le nom de mangoiche ; qu'il dit être une efpèce de ferin. II fe pourroit que ce ferin, qui, par les couleurs, à beaucoup de rapport avec nos ferins vänächés , fût 11 tige primitive de cette race d'oifeaux panachés, & que l'efpèce entière n’appartint qu'à l'ancien continent & aux tfles Canaries, qu'on doit regarder comme parties adjacentes à ce continent ; car celui dont parle M. Briflon , fous le nom de /erin de la Jamaïque, & duquef Sloane & Ray ont Oifeaux ; Tome VIL. D 74 Hifloire Naturelle _ donné une courte defcription (4), me paroît un oifeau d’une efpèce différente, & même aflez. éloignée de celle de nos ferins , lefquels font tout-à-fait étrangers à l'Amérique. Les Hiftoriens & les Voya- geurs nous apprennent qu'il n'y en avoit point au Pérou; que le premier ferin y fut porté dans l'année 1556 4), & que (a) Serino affinis avis è, cinereo , luteo € fufce varia. Ray, Synopfis, page. 188. — Le ferin de la Jamaïque. Brion, rome, III, page 189. — Cet oifeau a 8 pouces de Iongueur totale, c’eft-à-dire, de la pointe du bec à l’extrémité de Ia queue ; [32 pouces de vol, bec court & fort; + de pouce / de longueur (ou + de pouce felon Ray); queue 1 pouce, jambe & pied 1 pouce +. (M. Briflon a jugé que Sloane s’eft trompé à l’égard de ces dimenfions, ne trouvant pas que les proportions fuffent gardées.) Le bec fupérieur eft. d’un brun tirant au bleu , le bec inférieur d’une couleur plus claire ; la tête & la gorge grifes ; [a partie fupérieure du corps jaune brun, les aïles & la queue d’un brun foncé rayé de blanc , la poitrine & le ventre jaunes, le deflous de a queue blanc, les pieds bieuâtres, les ongles bruns, crochus & . fort courts. Traduit de Sloane’s Jamaïca , page 311, n° XLIX. (6) Hifloire des Incas, tome IT, page 329. du S'erin. 75 la multiplication de ces oïfeaux en Amérique, & notamment dans les tfles Antilles , eft bien poftérieur à cette époque. Le Père Dutertre rapporte que M. du Parquet acheta, en l’année 1657, d'un Marchand qui avoit abordé dans ces ifles , un grand nombre de ferins des Canaries , auxquels 1l donna Ia liberté ; que, depuis ce temps, on les entendoit ramager autour de fon habitation , en forte qu'il y a apparence qu'ils fe font multipliés dans cette contrée {c). Si lon trouve de vrais ferins à la Jamaïque, ïls pourroient bien venir originairement de ces ferins tranfportés & naturalifés aux Antilles dès l'année 1657. Néanmoins l'oïféau décrit par M. Sloane, Ray & Briflon , fous le nom de /érin de La Jamaïque ; nous paroît être trop différent du ferm des Canaries , pour qu’on puifle le regarder comme provenant de ces {erims tranfportés aux Antilles. Tandis qu'on finifloit limpreflion de cet article , 1l nous eft arrive plufcurs Te ET À (c) Hifloire: générale des Antilles, par ! Dutertre, in-4.%tome II, page 262. D ij 76 Hifloire Naturelle ferins du cap de Bonne-efpérance, parmi lefquels j'ar cru reconnoitre trois mâles, : une femelle & un jeune oïfeau de l’année. Ce font tous des ferins panachés, mais dont le plumage eft émaillé de couleurs : plus diftinétes & plus vives dans les mâles que dans Îes femelles. Ces mâles appro- … chent beaucoup de la femelle de notre ferin verd de Provence : ils en difièrent en ce quils font un peu plus grands, qu'ils ont le bec plus gros à proportion; leurs aïles font auflf mieux panachées ,: les pennes de [+ queue font bordées d’un jaune décidé, & ils n'ont point de jaune: fur le croupion. ii Dans le jeune ferin, les couleurs étoient encore plus forbles, & moins tranchées que dans la femelle. 1 Mais, quoi qu'il en foit de ces petites : différences , il me paroït prouvé, de plus en plus, que les ferins panachés du Cap, de Mozambique /d), de Provence, (d) Y paroît que Ie ferin de Mozambique n’eft pas tellement propre à cette contrée qu’il ne fe rencontre ailleurs. J’ai trouvé, parmi les defins : de M. Commerfon , le deflin colorié de ce ferin AS erir. 97 d'Italie, dérivent tous d’une fouche com- mune , & qu'ils appartiennent à une feule & même efpèce, laquelle s'eft répandue & fixée dans tous les climats de l'ancten continent dont elle à pu s’accommoder, depuis la Provence & l'Italie jufqu'au cap de Bonne-efpérance , & aux tfles voïfnes ; feulement cet oïfeau à pris plus de verd en Provence, plus de gris en Italie, plus de brun ou plus de panaché en Afrique, & femble préfenter fur fon plumage différemment varié , l'influence des difiérens climats. bien caratérifé : M. Commerfor appelle Cararë du Cap, & 1 nous apprend qu’il avoit été tranf- porté à l’Ifle de France, où if s’étoit naturalifé & même beaucoup trop multiplié, & où ï ef connu fous le nom vulgaire d’oifeau du Cap. On peut s’attendre pareïllement à retrouver, à Mo- zambique & dans quelques autres pays de PAfri- que, les ferins panachés du Cap , peut-être même ceux des Canaries, &, fuivant toute apparence, plulieurs autres variétés de cette efpèce. 78 Hifloire Naturelle LE WORABÉE. La SECONDE ESPÈCE, Qui NOUS paroit avoir plus de rapport avec les ferins: qu'avec aucun autre genre, eft un petit oïfeau d’'Abyflinie, dont nous avons vu la figure bien deflinée & coloriée dans: les porte-feurlles de M. le Chevalier. Bruce , fous le nom de Worabée d’A- byflinie. On retrouve , dans ce petit oïfeau, non-+ fulement.les couleurs de certaines Mae rictés appartenant à l’efpèce des ferins . 1e ; jaune & le noir, mais la même gran-. deur à-peu-près la même forme totale j feulement un peu plus arrondie; le même bec, & un appétit de bfepr ane pour. une graine hurleufe, comme le ferin en 3 pour le mil, & le panis. Mars le Worabte. a un gout ES CTENE pour la plante qui pre la graine dont je viens de parler ,w & qui s'appelle Nu& (a ) en : Abyilin , al (a) La fleur de cette plante eft jaune & de La forme d’une crefcente ou maricolde ; fa tige new du Worabée. 39 ne s'éloigne jamais beaucoup de cette plante, & ne Îa ER que rarement de vue) JA Le Worabée a les côtés de la tête, jufqu’au-deflus des yeux , la gorge , le _ devant du cou, la poitrine & le haut du ventre jufqu'aux jambes, noir; le deflus de Ia tête & de tout le corps, & le bas- ventre, jaunes, à l'exception d’une efpèce de collier noir, qui émbralle le cou par- derrière , & qui tranche avec le jaune. Les couvertures & les pennes des ailes font noïres, bordées d’une couleur plus claire; les pennes de Îa queue font pa- reïllement noires , maïs bordées d’un jaune verditre; le bec eft encore noir, & les pieds d’un brun clair. Cet oïfeau va par troupes, & nous ne favons rien ds plus fur fes habitudes naturelles. s'élève que de deux ou trois pieds: on tire de fa _grame une huïle dont les Moines du pays font grd ufage, a # 80 Hifloire Naturelle. L'OUTRE-MER. La rrorsième ssrècr de ces orfeaux étrangers, qui ont rapport au ferin ,ne nous eft connue de même que par les deflins de M. Bruce. F'appelle Outre-mer cet oïfeau d’Abyflinie , parce que fon plumage eft d'un beau bleu foncé. Dans la première année , cette belle couleur n'exiite pas, & le plumage eft gris comme | celui de lalouette, & cette couleur grife eft celle de Îa femelle dans tous les âges; mais les mâles prennent cette belle cou- Ieur bleue dès la feconde année, avant l'équinoxe du printemps. Ces oïfeaux ont le bec blanc & les pieds roùges : ils font communs en Abyf- fine, & ne paflent point d’une contrée à l'autre. Leur groffeur eft à-peu-près celle . des canaris ; mais ïls ont la tête plus ronde : leurs aïles vont un peu au-delà de la moitié de la queue ; leur ramage eft fort agréable , & ce dernier rapport femble Îes rapprocher encore du genre de nos ferimns. AL ARR ES: Æ L’HABESCH DE SYRIE M. :r Casvazrer Bruce regarde cet oïfeau comme une efpèce de Iinotte, & je dois cet égard à un fi bon Obferva- teur de ne point mécarter de fon opi- hion; mais M. Bruce ayant repréfenté cet oïfeau avec un bec épais & court, fort femblable à celui des ferins ;. j'ai cru devoir le placer entre les ferins & les linottes. Il a le deflus de la tête d’un beau rouge vif; les joues, la gorge & le deflus du cou d'un brun-notritre mêlé; le refte du cou, la poitrine, le deflus du corps, & les petites couvertures des aïles variées de brun, de jaune & de noïrître; les grandes couvertures des aïles d’un cen- dré-foncé, bordées d’une couleur plus claire; les pennes de la queue & les grandes pennes des aïles du même cendré à Bordées extérieurement d’un orangé-vifs enr hangar *# M. le Chevalier Bruce écrit 2ubesh fuivant Vorthographe Angloife, D y 82 Hifloire Naturelle le ventre & le deflous de la queue d'un blanc-fale, avec des taches peu appa- rentes de jaunâtre & de noïrâtre; le bec & les pieds de couleur plombée. Les. ailes vont prefque jufqu’au milieu de Îa longueur de la queue qui eft fourchue. L'habefch eft plus gros que notre motte, ïl a le corps plus plemn, & ïl chante joliment : c’eft un oïfeau de paf- fage, mais M. Bruce ignore fa marche, & il aflure que, dans le cours de fes. voyages, 1 ne la point vu ailleurs qu'à Tripoli en Syrie, 83 I D re *LA LINOTTE. (a). Cssr za Nature elle-même a fem- ble avoir marqué Ia place de ces oïfeaux immédiatement après les fers, puifque -ceft en vertu des rapports établis par 54 Voyez les planches enluminées, n.° 485, fie. 1:56 n° 151, fig. 1. (a) Paffer Jüpernè fufto caflaneus, (maculis fuftis varius, fœmina) infernè albo rufefcens (vertice € peëtore rubris Mas); (‘peëtore rufefcente maculis [ufcis vario fœmina) ; tæniâ in alis longitudinali alb&, rec- tictbus nigris , oris in utroque latere albis. . :. Linaria rubra major ; la grande Linotte de vignes. Briffon ë tome IT I, page 135. … Aiyilos : Salus, fuivant Bélon. Nature des oï- feaux, page 357. | Linaria marina, fanello marino. Aldrovande ; Or- nithologia , tome I 1 , page 825. Linaria magis domeflica, magis rubens in capite € peëtore, Kraut-Henffing. Gefner, de ayibus, page 591. Linaria marina Aldrovandi. Jonfton, aves , page 69. Charleton, exercitationes, page 88, n.9 0. Linaria rubra; mitior , Kraut-Heuffiing, Schwenck- | feld, aviarium Silefie, page 295. Léiaria rubra Schvenckfeldii, miliaria - Ruelli, anifrarie rubetra Longolit, Rother Henffiing Germa- D vi 84 Hifloire Naturelle elle entre ces deux efpèces que leur mê- lange réuflit mieux que celui de lune” des deux avec toute autre efpèce voïfine; & ce qui annonce encore une plus grande analogie , les individus qui réfultent de” ce mélange font féconds [b ), lur-touts morum, Makolagwa Polonorum, Rzaczynski, Ait 4 rium Polonie, page 390. Linaria rubra major, greater red-headed Linnere Wilugbby, page 191. British Zoology , page 110. Linaria rubra major, Red linnet. "Ray, Synopfis method. avium , page 91. Linaria Jimpliciter , blutt henffing , blutk rothe brufiling , Jachs -finck. Klein, ordo ayium, page 03, S. 4e ave PT A Fringilla cannabina remigibus. primoribus , Teltricie Bufque nigris, utroque margine albis. En Suédois, . Zlaempling. Linnæus, SyÀ. Hat, edit. x, G. 99, Sp. 22 ; € F'auna Sherco | n.9 209. Paller ex Bætico-cinereus fincipite & peltore /an- guiners, Linotte, de vignes; en Catalan, Pafjérelln Vermell. Baxrère , Ornithologia, page 55. Linaria RL maeulis in pecèore. Eluchenfline. Frifch. pl. ix. _ AVIS papaverina quorumdam. ï C’eft l’anjouvim des Provençaux., qui Pappellent | aufff bec-figue d'hiver, parce que, fuivant M. Guys , cet oïfeau eft bon à manger en tout temps. (8) Cette Obfervation m’a été donnée par M. Daubenton le jeune , M. Frifch affure. qu’en apparient un lmot de vignes avec une. femelle de la Linotte. 85 lorfqu’on a eu foin de former Ia première union entre le linot mâle & la femelle Canari. | I eft peu d’oifeaux aufli communs que {a finotte ; mais ïl en eft peut-être encore moins qui réuniflent autant de qualités: ramage agréable , couleurs diftinguées, naturel docile, & fufceptible’ d’attache- ment ; tout lui a été donné, tout ce qui peut attirer l'attention de l'homme, & contribuer à fes plarfrs : il étoit difñcile, avec cela , que cet oïfeau confervit fa liberte; mais 1l étoit encore plus difficile qu'au fern de la fervitüde où nous l'avons réduit, il confervât {es avantages naturels dans toute leur pureté. En effet, la belle | couleur rouge dont la Nature a décoré fa tête & fa poitrine, & qui, dans l'état de liberté , brille d'un éclat durable, s'efflace par degrés, & s'éteint bientot -canari blanche, accoutumée à fortir tous les jours, -& à revenir au gîte, celle-ci fera fon nid & fa ponte, dans un buiffen voifin, & que, lorfque fes petits feront éclos, eile les rapportera à fa fenêtre de la maifon. Il ajoute que ces mulets auront le plumage blanc de la mère, & les marques rouges du pére, principalement fur la tête, 86 Hifloire Naturelle dans nos cages & nos volières : 1l en refte $ à peine quelques veftiges obfcurs , après la première mue fc). À l'égard de fon chant , nous le déna- turons; nous fubftituons aux modulations libres & varices, que lui infpirent le prin- EL] temps & l'amour les phrafes contraintes. d'un chant apprèté qu ‘il ne répète qu'im- parfaitement , & où l’on ne retrouve ni les agrémens de l'art, ni le charme de la Näture. On eft parvenu aufli à lur ap- prendre ? à parler différentes langues, c’eft- à-dire , à fiffler quelques mots italiens (d BE‘ françois, anglois, &c., quelquefois même à les prononcer aflez franchement (e). Plufieurs Curieux ont fait exprès le voya- ge de Londres à Kenfington, pour avoir a fatisfation d'entendre 1a linotte d’un ei A (c) Le rouge de Ja tête fe change en un roux. brun varié de : noirätre ; & celui de Ja poitrme fe change à-peu-près de même; mais la teinte des: nouvelles couleurs eft moins renbradie: Un Ama- teur m'a affuré qu’il avoit élevé de ces Linottes. qui avoient gardé leur rouge ; c eft un fait unique: jufqu’à préfent. (d) Lodato Dio. BaB Dio. Prie Dieu, Prie Dieu, &c. (e) Voyez diet page 93: de la Linotte. 87 Apothicaire , qui articuloit ces mots : pretty Boy ; c'étoit tout fon ramage, & même tout fon cri, parce qu'ayant été enlevée du nid deux ou troïs jours après qu'elle étoit éclofe, elle n'avoit pas eu le temps d'écouter, de retenir le chant de fes père & mère, & que, dans le moment où elle commençoit à donner de Fatten- tion aux fons, les fons articulés de pretty Boy furent apparemment les feuls qui frappèrent fon oreille , les feuls qu'elle apprit à imiter : ce fait, joint à plufeurs autres {f), prouve aflez bren, ce me (f) Un chardonneret qui avoït été enlevé dw aid deux ou trois jours après être écios, ayant été mis près d’une fenêtre donnant fur un jardin où : fréquentoïent des roitelets , chantoit exactement Ia chanfon du roitelet , & pas une feule note de celle du chardonnéret. Un moineau enlevé du nid lorfque fes aïles: commençoient à être formées, ayant été mis avec: un mot, & ayant eu dans le même temps: occa- fion d’entendre un chardonneret, il fe fit un chant qui étoit un mélange de celui de Ia linotte & du chardonneret. | or eg Une gorge-rouge ayant été mile fous la Teçon: d’un roffignol excellent chanteur , mais qui ceffa de chanter en moins de quinze jours, eut les: 88 Hifloire Naturelle femble , l’opinion de M. Daines Bars rington , que les oïfeaux n’ont point de « chant inné, & que le ramage propre aux M diverfes efpèces d’oifeaux, & {es variètés , ont eu à-peu-près la même origine que . les langues des différens Peuples, & leurs dialectes divers [g). M. Barrington avertit … trois quarts du chant du roffionol, & le refte de ê fon ramage ne reffembloit à rien. Enfin M. Barrmgton ajoute que les ferins du Tirol , à en juger par leur ramage, defcendent d’un « . père commun, qui avoit appris à chanter d’un rof- tignol , comme le premier père des ferins d’Angle- terre paroît avoir appris à chanter d’une Far- Joufe. Tranf. Philof. vol. 63, 10 janvier 1773. St on élève un jeune linot avec un pinfon ou un rof- figno!, dit Gefner, il apprendra à chanter comme eux, & fur-tout cette partie du chant du pinfon, connue fous ie nom de boute-felle. Reiterzu , page 591. | (g) La mort du père, dans le moment critique de l’inftruction , aura occafionné quelque variété dans le chant des jeunes, qui, privés des leçons paternelles, auront fait attention au chant d’un autre oïfeau, & l’auront imité, ou qui le modi- fiant, felon la conformation plus ou moins parfaite de leur organe, auront créé de nouvelles tournures de chant, qui feront imitées par leurs petits , & deviendront héréditaires, jufqu’à ce que de nou- welles circonftances de même genre aménent de “ - = de la Linotte, 89 que, dans les expériences de ce genre, il s’eft fervi par préférence du jeune linot mâle , âgé d'environ trois femaines , & commençant à avoir des ailes , non-feu- Jement à caufe de fa grande docilité, êc de fon talent pour limitation , mais encore à caufe de la facilité de diftimguer, dans cette efpèce, le jeune mâle de Ia jeune femelle ; le mâle ayant le côté extérieur de quelques - unes des pennes de l'aile blanc jufqu'à la cote, &c la femelle Tayant feulement bordé. de coke couleur. Il réfulte des expériences de ce Savant, que les jeunes finots , élevés par difié- rentes efpèces d’alouettes, & même par une linotte d'Afrique, appelée 4 engoline, dont nous parlerons bientôt, avoient pris non le chant de leur père, mais celui de eur imftitutrice : feulement quelques-uns d'eux avoient confervé ce qu'il nomme le petit cri d'appel, propre à leur efpèce, DR Er nes PADENCE DES SU CL DIT APS SPENCER EEE NE PAS ET TT PM CSP D “nouvelles variétés. Si l’on y prend bien garde, ff n’y à pas deux oïfeaux de la même efpèce qui chantent exactement la même chanfon, mais ce- pendant ces variétés font renfermées dans cer- taines limites, &c, Jbidem, tiré de l’Annual Re- gifler, année 1773, 90 Hifloire Naturelle & commun au mâle & à a femelle, qu all avoient pu entendre de leurs pères &. mères, avant d'en être féparés. Il «eft plus que douteux que notre. {inotte ordinaire 28 nommée par quel- | Î (2) Paffer fupernè fufco caflarteus, marginibus pennarum dilutioribus , nfernè albo rufefcens (pennis peëoris in exortu obfcurè rubris Mas); renia in alis longitudinali albä, reltricibus nigris, oris in tor@. sircumferenrié albis. . ... Linaria. La Linotte. Brif- fon, Ornithologia, tome TITI, page 131. j' RE tal Italis Fohonelo, Fanello. Alicubi canva- lora nimirum à Cannabi (c’eft une méprife ; la can-! nevarolle eft une fauvette , comme le remarque: Aldrovande). Sabaudis, Lynnette Germanis Lynfinck , Schefzin, Heuffling, Flacksfinck ; Frifus, Rubin. An- « glis, Linotta. Turcis. Gezegen. Gefner, de avibus, M PTE 599: | | Linaria; Ttalis fanello, faonello, fanetto,.…. Bra- bantis Vlafvinch, Hollandis Knoe, Knue. Aldrovand. Ornithol. Lib. x 111, page 823. Asyilos, Salus. Lainotte, Leinote, Lunote. Bélon , oifeaux,, page 356. Fanello della Marca, overo dell”. Aquila, Linaria, falus quorumdam. Ofina , uccelleria pages 8 & 48. Linaria. Ægithus Ariflot. Belloni. Ligurinas. Mi- . liaria, Linota Gallis. Henffiing, Deoiirte. Flachs- fnke, Stein Henffing Silefiis. Schwenckfelé , aviarium Silefiæ, page 294. Linaria vulgaris, the commun Linuet. Paris Île de la Linotte. . OI ques-uns Linorte grife ; foit une = efpèce différente de celle qui eft connue fous le nom de Linotte de yignes ou de Linorre rouge : car, 1.° les taches rouges, qui diftinguent les mâles de cette dernière inotte, ne font rien moins qu'un carac- tère conan. putfqu'elles s’effacent dans a cage, comme nous l'avons vu plus baut (4). 2.9 Elles ne font pas même un didta videtur. Willughby, Ornithologia | page 190. Ray, Synopfis avium, page 90. R. Sibbaldus, prodrom, Hif?. Nat. Scotiæ. pars 2, lib. 3, page 18. Liraria vulgaris Willughby. Rzaczynski, Au&ua- rium Polonie, page 390. - Linaria , the Linnet. Flax-Finch. Jonfton, Exercit. page 88, n.° 6. Linaria , der graue Henffing, & par corruption Kraut-Henffling. Linotte grife. Frifch, n° 9, art. 2. | Paffèr ex cinereo Beticus, Linaria Jonflonii; en Catalan, Pafferell Pardu. Barrère, 4 ao vou fpe- cimen, page 55. The Linnet British Zoology , page 110. (:) De quatre linottes mâles, & par conféquent rouges, qui me furent apportées , le 12 juillet, j'en fis mettre une au grand air à & trois dans Ia cham- bre, dont deux dans la même cage, Le rouge de la tête de celles-ci commencoit N s’effacer le 28 août, ainfi que celui du bas de la poitrine. Le 0 2 Hifloire Naturelle caractère exclufif, puifqu’on en reconnoit des veftiges dans Forfeau décrit comme. le mâle de la linotte grife /k) , lequel : mâle a Îes plumes de la poitrine d’un rouge obicur dans leur partie moyenne. 3.° La mue térnit & fait prefque difpa- roitre pour un temps ce rouge, qui ne reprend fon éclat qu’à la belle faïfon ; mais qui, dès la fin du mois de feptembre, colore Îa partie moyenne des plumes de: 8 feptembre, une des deux fut trouvée morte dans Ia cage : elle avoit Ja tête toute déplumée, & même un peu bleffée. Je m’étois aperçu que lun des oïifeaux battoit l’autre depuis la mue, comme s'ils fe fufflent méconnus à caufe du chan- gement de couleur. Le rouge Ge Ia tête de la linotte battue n’exiftoit plus, puifque toutes Îles plumes étoient tombées , & celui de la poitrine étoit plus qu’à demi-effacé. * La troifième de celles qui étoient renfermées. a mué fort tard, & a confervé fon rouge jufqu’à fa mue. Celle qui avoit été tenue à Pair, s’eft échap- pée au bout de trois mois , & elle avoit déjà perdu tout fon rouge. II réfulte de cette petite ex- périence, ou que le orand air accélère la perte du rouge, en accélérant la mue, ou que la privation . du grand air a moins de part à l’altération du plu- mage de ces linottes que la privation de Ja liberté. (&) Voyez lOrnithologie de M. Brion, come HIT ;. page 133 de la Linotte. 93 la poitrine, comme dans l'individu que M. Briflon donne pour le mâle de Ia linotte ordinaire. 4.° Gefner (2) à Turin, Olina fm) à Rome, M. Linnæus /7) à Stockolm , Bélon /o) en France, & plu- fieurs autres , n’ont connu, dans leurs pays refpectifs , que des linottes rouges. 5. Des Orfeleurs expérimentés de notre pays, qui ont fuivi les petites chafles des oïfeaux , pendant plus de trente ans, n’ont jamais pris un feul linot mâle qui n’eût cette livrée rouge au degré que compor- toit la fatfon; & ïl eft à remarquer que, dans ce même pays, on voit beaucoup de linottes grrles en cage. 6.° Ceux même qui admettent lexiftence des linottes grifes ; conviennent que lon ne prend D 9 EE TAPIS TER ASIE RÉ MES CERN ORE TTE Ê D RETURN PRE TRÉ SE STRRÈ PTE RTE EE TE Ai (l) Page 591. (m) Page 45. (n) H n’eft fait aucune mention de Ia Iinotte grife dans {a Fauna Suecica ; M. Kieïn parle d’un M. Zorn, auteur d’une Lettre fur Ies oifeaux d’Aflemagne, où il veut prouver qu’il n’y a qu’une feule efpèce de 1inotte. J’aï entendu dire la même chofe à plufieurs Oifeleurs , qui certainement n’a- voient pas fu cette Lettre, & M. Hébert, qui eft fait pour la juger, eft du même avis {o) Nature des oifeaux, page 35. 94 Hifloire Naturelle prelque jamais de ces linottes , fur-tout _enété; ce qu'ils attribuent à eur naturel défiant [p). 7.9 Ajoutez que les Hinottes rouges & griles fe reflemblent finguliè- rement quant au refte du plumage, à la taille, aux proportions & à la forme des païties, au ramage, aux habitudes , & 1l fera facile de conclure que, s’il exifte des lnottes grifes, ce font 1.8 toutes les fe- melles ; 2.° tous les jeunes mâles de l'année avant le mois d’oétobre, qui eft le temps où ils commencent à marquer; 3.° celles qui, ayant été élevées à la brochette , n'ont pu prendre de rouge dans l'état de captivité ; 4.2 celles qui, l'ayant pris dans l'état de nature, l'ont perdu dans la cage /q) ; 5.° enfin*celles : en qui cette belle couleur eft prefque effacée par la mue, ou les maladies , ou par quelque caufe que ce foit. (p) Aldrovande, tome IT, page 825. (4) H faut remarquer que ces oïfeaux , qui ont eu des marques rouges, & qui les ont perdues, confervent aux mêmes endroits une couleur roufle approchant du rouge , que n’ont pas les jeunes élevés à Ja brochette, & qui par conféquent n’ont jamais eu de rouge. | de la Linotte. 9$: . D'après cela, on fera peu furpris que je rapporte ces deux linottes à une feule & même efpèce , & que je regarde la grife comme une variété accidentelle, que les hommes ont créée en partie, & qui enfuite a été méconnue par fes auteurs. . Lalinotte fait fouvent fon nid dans les vignes ; c'eft delà que lui eft venu Île nom de Znoïte de vignes : quelquefois elle le pole à erre; mais plus fréquemment elle l'attache entre deux perches ou au fep même : elle le fait aufi fur les genevriers, les grofeïlliers , les notfetiers , dans les jeunes tarllis , &c. On m'a apporté un grand nombre de ces nids dans le mois de mai , quelques-uns dans le mois de juillet, & un feul dans le mois de fep- tembre : ils font tous compofés de petites racines, de petites feuilles & de moufle au-dehors, d'un peu de plumes, de crins & de beaucoup de Îaine au-dedans. Je n y aï jamais trouvé plus de fix œufs : celui du 4 feptembre n’en avoit que trois. Ils {ont d’un blanc-fale, tachetés de rouge- brun au gros bout, Les linottes ne font ordinairement que deux pontes , à moins qu'on ne leur enlève leurs œufs, ou qu'on A2." VF 96 Hifloire Naturelle Al ne les oblige de Îes renoncer ; dans ce. cas , elles font jufqu'à quatre pontes : la. | mère, pour nourrir fes petits, leur dé-\ GR dans le bec, les alimens qu'ellen Eur a préparés, en les avalant € les di-" 2 gérant à demt dans fon jabot. Lorfque les couvées font finies & la famille élevée , les Tinottes vont par! troupes nombreulfes ; ces troupes com-* mencent à fe former dès la fin d'août, ! temps auquel le chenevis parvient à Re maturité : on en a pris; à à cette époque ; . jufqu’à forxante d’un feul coup defilet/r), & parmi ces forxante, 1l y avoit quarante! mâles. Elles contimuent dé vivre aïnf en. fociété pendant tout l'hiver; ellés volent | très-ferrées , s'abattent & fe lèvent toutes : enfemble, fe pofent fur les mêmes arbres; : &, vers le commencement du printemps , on les entend chanter toutes à-[a-fois: eur afyle pour la nuit , ce font des chênes, des charmes, dont les feuilles , quoique : (r) On peut y employer le filet d’alouette, mais moins giand & à maïlles plus ferrées ; faut avoir un ou deux inots mâles pour fervir d’appeaux ou de chanterelés. On prend fouvent avec Les linottes des pinfons & d’autres petits oifeaux. sèches, de la Linotte. 97 sèches, ne:font pomt encore tombées. On les a vues fur des tilleuls, des peu- -pliers, dont elles piquorent les boutons. Ælles vivent encore de toutes fortes de petites graines , notamment de celle de chardons , &c. ; aufli les trouve-t-on indifféremment dans les terres en friche, -& dans les champs cultivés : elles mar- chent en fautillant ;: maïs leur vol eft fuivi , & ne va point par élans répétés comme celuidu moineau. Le chant de ia finotte s'annonce par une efpèce de prélude. En Italie, on préfère les Inottes de l’Abruzze ulte- rieure & de la Marche-d'Ancone , pour leur apprendre à chanter { f). On croit communément en France que Îe ramage de la finotte rouge eft meïlieur que celur de la {motte grile : cela eft dans l’ordre ; car loifeau qui a formé fon chant au fein ‘de la ltberté , & d’après les impreflions intérieures du fentiment, doit avoir des accens plus touchans, plus expreflifs que l'oifeau qui chante fans objet, & feule- (J) Olina, page 8. Oifeaux , Tome VII, E 08 Hifloire Naturelle ment pour fe défennuyer, ou par la né- ceflité d'exercer fes organes. Les femelles ne chantent ni n’appren- nent à chanter; les mâles adultes, pris au filet ou autrement, ne profiteroient point non plus des leçons qu'on pourroit leur donner ; les jeunes mâles , pris au nid, font les feuls qui fotent fufceptibles d’é- ducation. On les nourrit avec du gruau d'avoine & de Îa navette broyée dans du lait ou de l’eau fucrée. On les fiffle le foir à la lueur d’une chandelle , ayant. attention de bien articuler les mots qu’on veut leur faire dire : quelquefois, pour les mettre en train, on les prend fur le doigt, on leur préfente un miroir, où ils. fe voient, & où ls croïent voir un autre. oïfeau de {eur efpèce ; bientot 1ls croient l'entendre, & cette illufion produit une. forte d'émulation, des chants plus animés. & des progrès réels. On a cru remarquer qu'ils chantoïent plus dans une petite. cage que dans une grande. | Le nom feul de ces oïfeaux indique: affez la nourriture qui leur convient : on. ae les a nommés linottes { Linarie) que! de la Linotte, 99 paree qu'ils aiment la graine du En, ou celle de la linaïre; on y ajoute le panis, la navette , le chenevis, le mrllet , l’al- pifte, les graines de raves, de choux, de pavots (:), de plantin, de poirée , & quelquefois celle de melon broyée : de temps en temps du maflepain , de l'épines vinette , du mouron , quelques épis dé blé, de l’avoine concaliée , même un peu de fel , tout cela varié avec intelligence. Ils caflent les petites graines dans leur bec, & rejettent les enveloppes : 1l leur faut très-peu de chenevis, parce qu'il les engraiïfie trop, & que cette graïfle ex- | 2 les fait mourir, ou, tout au moins, | les empèche de chanter. En les nourriflant | & les élevant ainfi for-mèême, non-feule- ment on leur apprendra les airs que lon voudra , avec une ferinette , un flageo- let, &c., maïs on les apprivoïlera. Olina conferlle de les garantir du froid , & même 11 veut qu'on les traite dans leurs _ ((t) Gefner dit que fi on ne donnoit que de ‘Ja grame de pavots pour toute nourriture , foit aux finottes, foit aux chardonnerets, ils deviens droient aveugles. De Avibus, page 591. E 1} 100 Hifloire Naturelle à maladies ; que l’on mette, par exemple, dans leur cage un petit platras, afn de prévenir la conftipatton /4) , à laquelle. ils font fujets ; 1 ordonne l’oximel , Ia chicorée , & d’autres remèdes contre l'afthme, l'étifie x), & certaines convuls. fions ou Hitremenside béc que l’on prend quelquefois, & que j'ar pris moi-même, pour ‘une carefle : on diroit que ce petit anrmal, preflé par le fentiment, fait tous” fes eHorts pour l’exprimer ; on diroits qu'il parle en effet , & cette expreffions muette, ilne ladr elfe pas indiftinétement, dliout le monde : quiconque aura bien. obfervé tout cela, fera tenté de croire que ceft Olina qui s'eft trompé, 4 prenant une fimple carefle pour ur {ymptome de maladie. : Quoi qril en foit, 4 faut furtout beaucoup d’ attention, fur le choix & la qualité des graines qué lon donne à ces orfeaux , beaucoup def (u) Olina, page 8. à (x) Les imottes prifonnièr es font auf fujettepi | au mal caduc, au bouton; des uns difent qu’elles ne euériffent jamais de ce bouton, des ‘autres, se lent de le percer promptement & détuvens À Ja peüte E plaie avec qu vin. JITE TES 4} 40 de la Linotte. O1 ropreté dans la nourriture, le breuvage, L volière. Avec tous ces foïns, on peut les faire vivre en captivité cinq ou fix années, fuivant Olina /y) , & beaucoup plus felon d’autres (7). Hs reconnoïfient les perfonnes qui les foïgnent , ils sy attachent, viennent fe poler fur elles par préférence, & les regardent avec l'air de l'affection. On peut, fi lon veut abufer de leur doctlité , les accoutumer à l’exer- cice de la galère ; 1ls en prennent Îes habitudes auffi factlement que le tarm & le-chadonneret. Els entrent en mue aux environs de la canicule, & quelquefois beaucoup plus tard. On a vu une linotte & un tarin, qui n’ont commencé à muer ‘qu'au-mois d'oétobre : ils avorent chanté jufque-R , & leur chant étoit plus animé que celui d'aucun autre oïfeau de a même volière; leur mue , quoique re- tardée , fe pafla fort vite & très-heureu- fement. La Iinotte eft un oïfeau pulvérateur, (y) Olina, page 8. | fx) On en a vu une à Monthard, qui avoit dix-fept ans bien conftatés. E nu) 102 Hiftoire Naturelle +: 1 & on fera bien de garnir le fond de fa 1 cage d'une couche de petit fable, qu'on renouvellera de temps en temps. IT lui faut aufli une petite baïgnoïre ; car elle aime également à fe poudrer & à {em baigner. Sa longueur totale eft de cinq « pouces quelques lignes ; vol, près de neuf pouces; bec, cinq lignes: ; queue , deux pouces, un peu fourchue, dépais les ailes d’un pouce. Dans le mâle, le fommet de 1a tête N & la poitrme fine rouges, la gorge & le . deflous du corps d’un blanc roufsitre , u 4e deflus couleur de marron , prefque w toutes les pennes de la queue & des. aïles, noires bordées de blanc, d’où. réfulte , fur les aïles replies, une raie. blanche parallèle aux pennes ; commu. nément la femelle n’a point de rouge; comme on l'a dit ci-dellus, & elle a le plumage du dos plus varié que le mâle, G; A, = feve del. rayot Je. LA LINOTTE. FU} v] PAT L EN, LA PAT | #, 103 D TT REP EE PP 9 SEPT UE I RARE ICI J'ARIETÉS DE LA LINOTTE, I. LA LINOTTE BLANCHE. J'ai vu cette variété chez le fieur Defmoulins , Peintre : le blanc dominoït en effet dans fon plumage ; mais les pennes des aïles & de la queue étoient noires bordées de blanc, comme dans notre iinotte ordinaire, & de plus on voyotit quelques veftiges du gris de Hnotte fur les cou- vertures fupérieures des aïles: II. LA LINOTTE AUX PIEDS NOIRS, Elle a le bec verdâtre & Îa queue très- fourchue ; du refte, c'eft {a même taille, mêmes proportions, mêmes couleurs que dans notre iinotte ordinaire. Cet oïfeau {e trouve en Lorraine, & nous en devons — la connoïffance à M. le Tobe Lettinger, de Sarbourg. HD 104 Hifioire Naturelle RTE TE SÉRIE TES CR ES EST PAPA A OUT RE LE GYNIEL DE STRASBOURG*. .' Ox sarr fort peu de chofe de cet oïfeau:; maïs le peu quon en fait, ne préfente _ guère que des traits de reflemblance avec notre lmotte. Il eft de même taille, 1l fe nourrit des mêmes graines, il vole comme elle en troupes nombreufes, il pond des œufs de la même couleur; il a 1a queue fourchue , le deflus du corps rembrunï, la poitrine roufle mouchetée de brun, & le ventre blanc. À Ia vérité, 1l ne pond que trois ou quatre œufs, félon Gefner, & il a les preds rouges : mais Gefner étoit-1l aflez inftruit de la ponte de ‘ces oïfeaux ? Et quant aux pieds rouges, nous avons VU, nous verrons Encore que cette * C’eft Ie nom que Gefner a donné à cet oï- feau. Ornithologia, page 796. Et d’après lui A drovande, Ornithol, page 825. Paffèr füpernè fufèus ainfernè rufus, maculis fufeis varius, imo ventre albicante , reétricibus fufèss , pedibus rubicundis. Linaria Argentoratenfis, Linotte de Strasboure. Brifon, tome LIT, page 146. du Gyntel de Strafbourg. ros: couleur n’eft rien moins qu'étrangère aux linottes, fur-tout aux {inottes se L'analogie perce à travers ces difiérences même , & je fuis tenté de croire que lorfque le gyntel fera mieux connu, ïl pourroit bien. fe rapporter, comme va- rièté de climat, de local, &c., à l’efpèce de notre inotte. 106 Hifloire Naturelle pm EE L À LINOTTE DE MONTAGNE (a). Æzze se rRrouve. en eflet , dans Îa partie montagneufe de la province de Derby en Angleterre; elle eft plus groffe (a) Paffer fupernè nigro € rufefcente varius, in- fernè albidus ; pennis in collo ïinferiore € peë&tore 1r medio nigris; (uropvgio rubro Mas) treni& in alis tranfverfà alba; reëtricibus fufcis, oris lateralium in utroque latere albis. . .. Linaria montana , la Tinotte de montagne. Briflon, tome II, page 145. Linaria montana, the mountain Linnet. Wiughby, Ornithologia , page 191, Synopf. meth. page 91. British Zoology, page 111. | Linaria fera, faxatilis, Stein Henffing Schwenckfeld, avis Silele, page 294. Linaria fera faxatilis Schwenckfeldii | Linaria montana Willughby, an fanello dell? Aquila Oline? Stein Henffing Frifchii, Grawer Henffing. Kiem, Ordo aviuin, page 93. Seroit-ce cette feconde linotte dont parle Gef- ner , page 591 , & d’après fui Schwenckfeld , page 104, laquelle eft plus fauvase que la linotte ordinaire , chante moins bien, & habite les mon- - tagnes arides, du moins à en juger par le nom de Stein Henffing (linotte de rocher) par lequel ä la défigne ? de la Linotte de Montagne. 107 que la nôtre /b) : elle a le bec plus fin à proportion; & le rouge que notre linotte mâle a fur la tête & la poitrme, le mâle de celle-ci le porte fur le croupion fc}. Du refte, c’eft à-peu-près le même plu- mage : la poitrine & la gorge font variées de noir & de blanc, la tête de noir & de cendré, & le dos de noïr & de roufsitre. Les aïles ont une raie blanche tranfver- fale , très-apparente, attendu qu'elle fe trouve fur un fond noir; elle eft formée par les grandes couvertures qui font ter- minées de blanc. La queue eft longue de deux pouces & demi, compofée de douze pennes brunes ; mais dont les’ latérales ont une bordure blanche, d'autant plus large que la penne eft plus extérieure. I! eft probable que la Hinotte de mon: (b) H eft évident, par cela feul , que cette linotte eft tout-à-fait différente du cabaret ou petite linotte avec laquelle on la confondue par méprife, Voyez British Zoology, page 111. (c) Je ne fais pourquoi M. Klein, parlant de cette linotte de Willughby , & citant cet Auteur, page 93, dit pofitivement qu’elle n’a point de rouge , contre le texte formel de Wilughby, page 191. \ E vi 108 HifloireN aturelle. tâgne a la queue fourchue, & le ramage, | agréable, quoique: Willughby ne le dife pas expreflémént ; mais il a rangé cet oïfeau avec les linottes, & il compte ces deux caractères parmi ‘ceux qui font propres aux linottes. Si l'on admet cette conféquence ; la lotte de montagne pourroit bien auffi n'être qu’une variété de climat ou de iocal. | * LE CABARET (a): Lonsqu'iz S’AGIT n'orseaux en qui les couleurs font aufli variables que dans ceux-ci, on s'expoferoit à une mfinité de méprifes , fi l’on vouloit prendre ces, mêmes couleurs pour les marques dif- tinctives des efpèces. Nous avons vu que notre linotte ordinaire , dans l’état de liberté, avoit du rouge fur la tête & fur la poitrine ; que la linotte captive n’en avoit que fur la poitrine, encore étoit-1l caché ; que La linotte de Strafbourg lavoit * Voyez les Planches enluminées, n.° 485 , fig. 2. (a) Paffèr fupernè nigricante € rufeftente varius, infernè rufefcens ; ventre albido; tæniâ fupra oculos rufefcente ; maculis roftrum inter & oculos, € [ub gut- ture fufco-nigricantibus (vertice €? uropygio rubris Mas); (vertice rubro fœmina), tænià in alis tran/verf& albo-rufeftente ; reëtricibus fuftis, oris in totâ ctreum- èrentid rufefcentibus. . .. Linaria minima. La petite motte ou le cabaret. Briflon, rome 111, page 142. An fanello dell’ Aquila Olinæ , page 8. Brion , ibid. Picaveret. Bélon, Nature des oifeaux, page 356. La petite linotte, mvire, Albin, Hift. Nat. des oïfeaux., rome IIL, page 37. 110 Hiftoire Naturelle aux pieds; que celle de montagne l'avoit. fur le croupron; M. Briflon dit.que celle qu'il nomme petite linotte de vignes , en a fur la tête & fur [a poitrine, & Gefner ajoute fur le croupron : Willughby fait mention d'une petite linotte qui n'avoit de rouge que fur la tête, & reflembloit en cela à deux autres décrites par Al- drovande; mais qui en différoit à d’autres égards. Enfin le cabaret de M. Briflon avoit du rouge fur la tête & le croupion, & celui de M. Frich n'en avoit pornt fur la tète. Il efc viñble qu'une grande partie de ces variétés viennent du temps & des circonftances où ces oïfeaux ont “Linaria peëtore fubluteo, Gelbkehlige Henffine , Quitier. Linotte à gorge jaunâtre. Frifch, rome I élaff. I, art. 3, n.° 10. I eft difficile de reconnoître notre cabaret dans la defcription que fait Olina de fon. Fanello dell” Aguila , overo della Marca, page 45, dans lequel if ne paroît pas qu’il y aït ure feule plume rouge, & qui femble plus grand que notre cabaret. Je doute auf que Îa /inotte à gorge jaunâtre de M. Frich foit exattement de la même efpèce, s’il eft bien vrai, comme ïül le dit, claffe T1, divifion 3. art. 3 ; que cette iinotte re chante point ; car nous fommes fürs que le çabaret a un ramage fort agréable, du Cabaret. 1II &té vus : fi c'eft au milieu du printémps, ls avoient leurs plus belles couleurs ; fi c'eft pendant la mue, ils n'avorent plus de rouge; fi c'eft d'abord après, ils n’en avoient pas encore ; f1 c’eft après avoir été tenus plus ou moins de temps en cage, Ils en avoient perdu plus ou moins; & fi les plumes des différentes parties tombent en des temps différens , c’eft encore une fource abondante de variétés. Dans cette incertitude, on eft forcé d’a- voir recours, pour déterminer les ef- pèces, à des propriétés plus conftantes ; à la forme du corps , aux mœurs, aux habitudes. Faïfant l'application de cette méthode, je trouve qu'il n’y a que deux: efpèces d’oifeaux à qui l’on ait donné le nom de petite linotte : l'un qui ne chante point, qui ne paroiït que tous les fix ou fept ans , arrive par troupes très-nom- breules , reflemble au tarin, &c. ; c’eft la pctite fnotte de vignes de M. Brion; l'autre eft le cabaret de cet article. M. Daubenton le jeune a eu, pendant deux ou trois ans, un de ces oïfeaux qui avoit té pris au filet : il étoit d’abord très-fauvage ; mais üd s’apprivoila peu-à- iu2 Hifloire Naturelle peu, & devint tout-à-fait familier. Let chenevis étoit la graine dont il paroïfloit le plus friand. Il avoit la voix douce &. mélodieufe, prefque femblable à celle de la fauvette , appelée sraine-buiffon ; x perdit tout fon rouge dès la première année , & 1 ne le reprit point; fes autres couleurs n’éprouvèrent aucune altération, On à remarqué que lorfqu’il étort en mue ou malade, fon bec devenoit aufli-tôt pâle & jaunâtre , puis reprenoit par nuances fa couleur brune à mefure que loifeau fe portoit mieux. La femelle n'eft pas en- tièrement dépourvue de belles couleurs ; elle a du rouge fur la tête; maïs elle n’en a point fur le croupion : quoique plus petite que la femelle de la imotte ordir- naire, elle a la voix plus forte & plus variée. Cet otfeau eft aflez rare, foit en Allemagne, foit en France; il a le vol rapide , & ne va point par grandes troupes : fon bec eft un peu plus fin à proportion que celur de Îa linotte. Mefures : {a longueur totale du cabaret eft de quatre pouces & demi; fon vol a près de huit pouces, fon bec un peu plus de quatre lignes, fa queue deux pouces;. } du Cabaret, 113 _ elle eft fourchue, & ne dépalie les ailes que de‘huit lignes. Couleurs : le deflus de la tête & Île etoupion rouges ; une bande roufsâtre fur les yeux ; le deflus du corps varié de noir & de roux ; ie deflous du corps _ roux, tacheté de norrâtre fous la gorge; | Le ventre blanc; les pieds bruns, quelque- fois noirs : les ongles font fort alongés, & celur du doigt poltérreur eft plus long quete doigt. 114 Hifloire Naturelle | ame et om DR ar 2 ra mcm | | OISEAUX ÉTRANGERS Qui ont rapport à la LINOTTE, L. LA VENGOLINE (a). Tour ce QUE ox sarr de l'hiftoire de cet oïfeau, c'eft qu'il fe trouve dans le royaume d’Angola, qu'il eft très-familier, qu'il eft compté parnnt les oïfeaux de ce pays qui ont le ramage le plus agréable, & que fon chant n'eft pas le même que celui de notre {inotte. Le cou, le defilus de la tête & du corps {ont variés de deux … bruns; le croupion a une belle plaque de ee I (a) C’eft le nom que M. Daïnes Barrimgton, Vice-préfident de la Société royale, donne à eette {notre d'Afrique , dans fa lettre à M. Maty, fur le chant des oiïfeaux. Tranf. philof. vol. 63, part. 2, 10 janvier 1773. Il a beaucoup de rap- port avec celui de Behguelinha, que jui donne PI. Edwards. Paffèr fupernè cinereo fuceftens, maculis fufcis va- rius , infernè fpadiceus ; peëtore dilutiore ; plumulis bafim roftri ambientibus & gutture nigris ; genis & gutture des Oiféaux etrangers. 115 jaune , qui s'étend jufqu'aux pennes de la queue : ces pennes font brunes, bordées & terminées de gris-clair, ainfi que les pennes des aïles , & leurs grandes & moyennes couvertures. Les cotés de 1a tête font d’un soux-clair ; il y a un trait brun fur les yeux : le deflous du corps & les cotés font tachetés de brun fur un fond plus clarr. M. Edwards, qui nous a fait connoître la vengoline, & qui en a donné la figure au bas de 1a planche 1 29 , incline à crorre que c'eft la femelle d’un autre oïfeau re- préfenté au haut de la même planche : cet autre orfeau eft appelé régral ou tobaque, & fon chant approche fort de celui de 1a vengoline. Pour mor, j'avoue que le albo maculatis; uwropygio luteo ; reëtricibus fufüis, cinereo albo in apice marginatis (Mas). Paffer fupernè fufco rufeftens, infernè rufefcens ma- culis fufcis fupernè & infernè varius ; tæniê utrimque _ per eculos fufcà ; genis dilutè rufefcentibus ; uropygio luteo ; reëtricibus fufcis, cinereo albo in apice margt- natis (femina) . . . linaria Angolenfis, la Iinotte d’Angola. Briflon, tome WI, Supplém. page 81. Liunet from Angola, Tobaque, Negral, le mâle; Benguelinha, la femelle. Edwards, pl. 120. 116 Hifloire. Naturelle chant de celle-ci /{ à) me fait douter que ce foit une femelle; je croirois ‘plus vo- lontiers que ce font deux mâles de KR | PATES ee. | même efpèce ; mais de climats différens, dans lefquels chacun aura été nommé différemment; où du moins que ce font deux mâles du même climat, dont lun, ù fu 1 1T 1 L 7 AA LA ayant été élevé dans ia volière , aura perdu l'éclat de fon plumage, & l'autre, n'ayant !,1 . RU oi ï »Î été pris que dans l’âge aduite, ou n'étant refté que peu de temps én cage, aura mieux confervé {es couleurs. Les couleurs: du négral font, en eflet, plus riches 82 plus tranchées que celles de la vengoline.: La gorge, le front, letraït qui paile fur. les yeux, font noirs; Les joues blanches, la poitrine & tout le: deflous du corps _ d'une couleur orangée fans mouchetures, & qui devient plus foncée fous le ventre” & fous la queue. Ces deux oïfeaux font de. la groffeur de notre linotte. M. Edwards ajoute qu'ils en ont l'œil & le regard. (&) M. Daines Barrington prétend que la ven- goline eft fupérieure, pour le chant, à tous les oï- feaux chanteurs de l’Afie , de l’Afrique & de: Amérique ; excepté toutefois le moqueur d’Amé- FTUE, des Oifeaux étrangers. 117 I L TA LINOTTE GRIS-DE-FER (c). -. Nous pEvons la connoïflance de cet oifeau à à M. Edwards qui l'a eu vivant, & qui en donne la figure & la defcription, fans nous apprendre de quel pays il lui eft venu. Son ramage eft très-agréable. II a les allures, Îa taille, a forme & les proportions de a {inotte, à cela près que fon bec eft un peu plus fort. IL à le deflous du corps d’un cendré fort clair, le croupion un peu moins clair; le dos, le cou & le deflus de Ia tête gris-de-fer; les pennes de la queue & des aïles nor- râtres, bordées de cendré-clair, excepté ioutefos les plus longues pennes des arles , qui font entièrement noires vers deur extrémité, & blanches vers leur origine; ce qui forme à l'ale un bord blanc dans fa partie moyenne, Le bec inférieur a fa bale entourée aufli de blanc , & cette couleur s'étend juique fous les yeux. {c) The Greyfinch d'Edwards, pl, 1709. 113 Hifloire Naturelle IIL LALINOTTE À TÉTEJAUNE/(d). M. Enwanrps favoit bien que cet eifeau étoit nommé, par quelques-uns, moineau du Mexique; &, s’il lur a donné le nom de Zinotte, c'eft en connotflance défense (d) The Yellow - headed - linnet, motte à tête jaune. Edwards, pl. 44. Paffer fupernè obfcurè fufeus, maculis nigris varius, énfernè dilutè fufèus, maculis obfcuris, fufèts vartega- tus; capite anterius, genis €? gutture luteis ; tæntà ponè oculos longitudinali fufcà ; reëtricibus nigricanti- bus. . .. Paflèr Mexicanus, moïneau du Mexique. Briflon, rome IIT, page 97. | Loxia grifea, fronte, gulà, uropygio, fuperciluif- que luteis. Loxia Mexicana. Linnæus, Syf. Nat. ed. X, g. 96, fp. 10. Emberizya fiava Mexicana. Klein. Ordo , av. page 92, n.° 9, d’après Edwards. Le Doéteur Fermen, dans fa Defcription de Su- rinam , page 199, 2. partie, fait mention d’une binotte à gorge € bec jaunes, dont le refte du plu- mage et cendré. « C’eft, dit il, un oifeau de Sa- > vane, qui eft plus grand que le moineau. . . . II s» n’a pas un chant qui mérite qu'on le mette en # Cage, mais, en récompenfe, on le regarde comme » une efpèce d’ortolan, parce qu’il eft trèsbon à Manger. » — des Oifeaux étrangers. 119 de caufe, & parce qu'il lui a paru avoir plus de rapport avec les linottes qu'avec Le moineaux : 1l eft vrar qu'il lui trouve aufli du rapport avec les ferins, &, d’après cela, on feroit fondé à le placer avec l’habefch , entre les ferins & les linottes : moins l’hrftoire d’un oïfeau eft connue, plus 1l eft dificile de lui marquer fa véritable place. Celui-ci a le bec couleur de chair pile, les pieds de même couleur, mais plus fombre ; la partie antérieure de la tète & de la gorge , jaunes, &, fur ce fond jaune , une bande brune de chaque coté de Ia tête, partant de l'œil & def- cendant fur Îles côtés du cou ; tout Île deflus du corps brun , maïs plus foncé fur les pennes de la queue que par-tout ailleurs, & femé de taches plus claires fur le cou & fur le dos : la partie in- férreure du corps , jaunâtre , avec des taches brunes longitudinales, & clair- femées fur le ventre & la poitrine. Cet orfeau a été apporté du Mexique. M. Brion dit qu'il eft à-peu-près de Âa grofleur du pinçon d’Ardennes; maïs, à juger par la figure de grandeur natu- 120 Hifloire Naturelle relle qu'en donne M. Edwards, 1 doit être plus gros. LA LINOTTE BRUNE L xl COMME CET O1ISEAU n'eft connu que par M. Edwards, qui l'a deffiné vivant, jai cru devoif li conferver le nom que cet habile Obfervateur lui a donné. Prefque toutes fes plumes font noïrîtres, bordées d’uñe couleur plus claire, la quelle tiént du roufsâtre fur la partie. füupérieure du cotps; la couleur générale, qui réfulte de ce mélange, eft rembrunte,. quoique variée : 1 y a une teinte de cendré fur la poitrine & le croupion; le bec eft aufli cendré , & les picds font bruns. Il me fembie que M. Brion n’auroit pas dû confondre cet oïfeau avec le petits moineau brun de Er (f) ;, dont le ee de 2 ee A co 6 nt QE hr © LA 2 ne The ot Hhnet Edwards pl 27 (f) The fittle-brown fparrow. Catesby. Caroline, one T, pag ce 35. . Pafferculus fimpliciter, Rraurer Zwers, petit moi- neau de Catesby. Kiein , ordo avium, page 89, LA s. Æe | j plumage des Oifeaux étrangers. 12% plumage eft d’un brun uniforme fans aucune marbrure, & par conféquent aflez difiérent ; mais la difiérence de climat eft encore plus grande, car la linotte brune _de M. Edwards venoit probablement du Bréfil, peut-être même d'Afrique; & lé petit moineau de Cate{by fe trouve à la Caroline & à la Virginie, où il-niche & refte toute l’année. M. Catefby. noùs apprend qu'il vit d’imfectes, & prefque toujours feul, qu'il n'eft pas fort com- mun, qu'il s'approche des lieux habités, & qu’on le voit fautiilant perpétuellement fur les buïflons. Nous ne connoïfions point les mœurs de la Hinotte brune. Paffer in toto corpore fuftus, fupernè faturatiès, in- fernè dilutiïs remigibus reétricibufque fufcis. . . Pafjèr Virginianus. Moineau de Virginie, Briffon, tome LIL , page 107, | | “(3 Oifeaux , Tome FIL. F. 122 Hifloire Naturelle LE MINISTRE(a). Cssr 15 vom que les Orfeleurs donnent à un orfeau de la Caroline, que d’autres appellent l'épéque , & qu ne faut pas confondre avec lévèque du Bréfil, qui eft un tangara. Je le rapproche 1er de La lotte , parce qu au temps de la mue, if lui reflemble à s'y méprendre, & que la femelle lui reflemble en tout temps. La mue a lieu dans les mois de feptembre & d'octobre ; mais cela varre comme pour les veuves & pour beaucoup d'autres oïfeaux : on dit mème que fouvent le aniniftre mue deux fois; en quot xl fe rapproche encore des veuves, des beu- galis, &c. | Lorfqu'il a fon beau plumage, x ef d'un bleu-célefte, foutenu d'un peu de violet qui lur fert de pied : fe fouet de l'aile eft d’un bleu-fonc , & rembruni (a) On a vu plufieurs fois cet ofeau chez le fieur Château, à qui lon doit le peu que l’on fait de fon hiftoire. du Miniftre. 123 ans Le mâle, & d’un brun verditre dans la femelle; ce qui fufht pour diftinguer celle-ci du mâle en mue, dont Ie plumage au refte eft aflez femblable à celui de La femelle. | | Le mmiftre eft de la grofleur du ferin, &, comme lui, vit de mullet, de graine d'alpifte, &c. Catefby a fait repréfenter ce même oïfeau fous le nom de Znotte bleue [b}), & nous apprend qu'il fe trouve dans les montagnes de la Caroline , à cent-cin- quante milles de la mer; qu'il chante à- peu-près comme la fnottes que Îles plumes de. la tête font dun bleu plus fonce ; celles du deflous du corps d’un + bleu plus clair ; que les pennes de 1a queue font du même brun que les pennes des ailes , avec une légère teinte de bleu; enfin qu'il a le bec norrâtre & les pieds (b) The Bluelinner : es Efpagnols l’appellent azul lexos. Catesby, pl. 48. Tangara in toto corpare cyanea, vertice faturatiore remigibus majoribus fufcis; ovis exterioribus cyaneis ; redricibus fufcis, aliquid cyanei admixtum habenti- bus... . . Tangara Carolinenfis cerulea ; Tangara bleu de a Caroline, Briffon, tome 111, page 13. F 1 124 Hifloire Naturelle, bruns , & quil ne prie que deux gros & demi. Longueur totale, cinq pouces ; bec , cinq lignes ; : tarfe , huit à neuf lignes ; doigt du milieu , ra lignes & demie; queue , deux pouces; elle dépañle les ailes de dix à onze lignes, 125$ LES BENGALIS. "ET LES SÉNÉGALIS, &e. (4). Tous es Vovacrurs, &, d'après eux; les Naturaliftes , s'accordent à dire que ces petits oïfeaux font fujets à changer de couleur dans la mue ; quelques-uns inême ajoutent des détails qu'il feroit à fouhaiter qui fuflent vérifiés ; que ces variations de plumage roulent exclufive- ment entre cinq couleurs principales , le noir , le bleu , le vert , le jaune & le rouge ; que les bengalis n'en prennent jamais plus d’une à-la-fois (b), &c. Ce- pendant les perfonnes qui ont été à portée d’obferver ces oïfeaux en France, & de les fuivre pendant plufieurs années, aflurent qu’ils n'ont qu'une feule mue par an , & qu'ils ne changent point de cou fa) On a auffi donné à quelques-uns le nom «de moineaux du Sénégal. N. (b) Hifioire générale des Voyages, rome IF, Pret 354 1973 F 511) 126 Hifloire Naturelle leur.{c). Cette contradiétion apparente peut s'expliquer par la différence des chmats. Celui de l'Afie & dé l'Afrique, où les bengalis &. les fénégalis fe trouvent naturellement, a beaucoup plus d'énergie que le nôtre, & ü eft poflible qu'il ait une influence plus marquée fur leur plu- mage. D'ailleurs Îes bengalis ne font pas Tes feuls oïfeaux qui éprouvent cette in- fluence ; car, felon Mérolla, les moineaux d'Afrique deviennent rouges dans la far- fon des plurés; après quor, ils reprennent leur couleur, & plufeurs autres oïfeaux font fujets à de pareïls changemens (d). Quoi qu'i en foit, il eft clair que ces variations de couleurs qu'éprouvent les bengalis, au moins dans Îeur pays natal, sendent équivoque toute méthode qui tireroit , de ces mêmes couleurs, les ca- ractères diftinctifs des efpèces ; puifque . (ce) M. Mauduit, conpu par fon goût éclairé pour l’Hifioire Naturelle, & par fon beau cabinet d’oifeaux, a obfervé un fénégali rouge qui a vécu plus d’un an fans changer de plumage. Le fieur Château aflure f1 même chofe de tous Îles bengalis “qui lui ont pañlé par les mains. 1 {d) Voyages de Méroïlr , page 636. des Bengalis, Ge. 127 tes prétendus caractères ne feroïent que momentanés , & dépendroiïent principa- lement de la faïfon de l’année où Pindi- vidu auroit èté tuc, Mais, d'un autre côté, ces carattères fi variables en Afie & en Afrique, devenant conftans dans nos climats plus feptentrionaux , ïl eft difh- cile, dans l’énumération des différentes efpèces, d'éviter toute méprife, & de né pas tomber dans l’un de ces deux in- convéniens, ou d'admettre comme ef pèces diftincétes de fimples variétés, ou de donner pour variètés des efpèces vrar- ment différentes. Dans cette incertitude, je ne puis mieux fure que de me prèter aux apparences, & de me foumettre aux idées reçues : je formerar donc autant d'articles féparès, qu’il fe trouvera d’in- dividus notablement difiérens, foit par le plumage, foit à d'autres égards, mais fans prétendre déterminer le nombre des véritables efpèces. Ce ne peut être que l'ouvrage du temps : le temps amènera les faits, & les faits diffiperont les doutes. On {e tromperoit fort fi, d’après les noms de fénégalis & de bengalis, on fe perfuadoit que ces oïfeaux ne fe trouvent Fiv C4 128 Hifloire Naturelle qu'au Bengale & au Sénégal. Ils font répandus dans la plus grande partie de PAfe & de l'Afrique, & même dans plufeurs des 1fles adjacentes , telles que celles de Madagafcar, de Bourbon, de France , de Java, &c. On peut même s'attendre à en voir bientot arriver d’A- mérique ; M. de Sonint en ayant laïflé échapper dernièrement un aflez grand nombre dans lifle de Cayenne , & les ayant revus depuis fort vifs, fort gais, en un mot, très-difpofés à fe naturalifer dans cette terre étrangère, & à y per- pétuer leur race (e). 11 faut efpérer que ces nouveaux colons, dont le plumage eft fi varrable , éprouveront aufli lin- fluence du climat Américain, & qu'il en réfultera de nouvelles variétés , plus propres toutefois à orner nos Cabinets qu'à enrichir l'Hiftotre Naturelle. Les bengalis font des oïfeaux familiers & deftruéteurs , en un mot, de vrais . (e) H y a quelques années que l’on tua un fénégali rouge à Cayenne dans une favanne ; fans doute ïl y avoit été tranfporté de même par quelques Voyageurs. des Bengalis, &c. 129 moïneaux ; ils s'approchent des cafes ; viennent jufqu’au milieu des villages, & fe jettent par grandes troupes dans les champs femés de nullet (f) ; car ils aiment cette graine de préférence : ils aiment aufli beaucoup à fe baïgner. On les prend au Sénégal fous une _ calebaffé qu'on pole à terre, la foulevant un peu, & la tenant dans cette fituation par le moyen d'un fupport léger auquel eft attachée une longue ficelle : quelques grains de millet fervent d’appât : les {e- négalis accourent pour manger le millet; l'Orfeleur, qui eft à portée de tout voir fans être vu, tire la ficelle à propos, & prend tout ce qui fe trouve fous la cale- balle, bengalis, fénégalis , petit moineaux DE EE PE PE (f) Les Voyageurs nous difent qué Îles Nègres mangent certain petits oïfeaux tout entiers avec leurs plumes, & que ces oifeaux reffemblent aux finottes. Je foupçonne que les fénégalis pourroient bien être du nombre ; car 1 y a des fénégalis qui, au temps de la mue , reflemblent aux tinottes ; d’ailleurs on prétend que les Nègres ne mangeut ainii ces ur oifeaux tout entiers que pour fe ven- ger des déoûts qu’its font dans leurs grains , au gs defquels ils ne manquent pas d’établir leurs nids. F y 130 Hifloire Nafiürelle. noirs à ventre blanc, &c, /£2) Ces bi feaux fe tranfportent aflez difficilement, & ne s'accoutument qu'avec peine à un autre. climat ; maïs une fois acclimatés , ïls vivent jufqu'à fix ou fept ans, c'eft- a-dire, autant & plus que certaines ef- pèces du pays: on eft même venu à bout de les faire nicher en Hollande; & fans doute on auroit le même fuccès dans des contrées encore plus froides, car ces eïfeaux ont les mœurs très-douces & . très-{ocrables : ils fe careflent fouvent, fur-tout Îles mâles & les femelles, fe perchent tres-près les uns des autres, chantent tous à-la-fois, & mettent de lenfemble dans cette efpèce de cœur. On ajoute que le chant de la femelle nefé pas fort inférieur à celui du mâle (4). _ f{g) Je dois le détail de cette petite chafñfe à M. de Sonini. (h) Ces notes m’ont été données par le feur £hâteau , pére. AA 13L * LE BENGALI (a). - Les mœurs & les habitudes de toute cette famille d'oifeaux étant à très-peur- près les mêmes, je me contenterai, dans cet article & Îles fuivans, d'ajouter à ce que j'ai dit de tous en général, les def- criptions refpectives de chacun en par- ticulier. C'eft fur-tout lorfque Ton a à faire connoïtre des oïfeaux tels que ceux-ci, dont le principal mérite confifte dans Îles couleurs du plumage & fes variations , quil faudroit quitter la plume pour prendre le pinceau, ou du < * Voyez les planches enluminées, 7.° 115, fis. 1. (a) Paffer fupernè grifeus, infernè dilutè cæru- deus ; macul@ tnfra oculos purpure ; uropy210 €? re&ri- cibus dulurè cæruleis. . .. Bengalus , le bengali. Briflon, tome II, page 203. Fringl'a dorfo fufco; abdomine caudäque cæra- lois). : Fringilla Angolenfis. Linnæus, Ed. x, G. 98, Sp. 24. Les Oifeleurs le nomment mari- pofa, maïs Catesby a appliqué cette dénomination à fon pinfon de trois couleurs, connu fous le nom de pape de la Louifiane. F v) *32 Hifloire Naturelle moins qu'il faudroit favoir peindre avee a plume, c’eft-à-dire, repréfenter avec des mots, non-feulement les contours & les formes du tout enfemble & de cha- que partie, mais le jeu des nuances fugitives qui fe fuccèdent ou fe mêlent, s'eclipfent ou fe font valoir PART ment, & fur-tout exprimer l’action, Île mouvement & la vie. . Le bengali a, de chaque côté de 1a tête, une efpèce PARA ERA pourpre , qui accompagne le bas des yeux, & donne du caraétère à la phyfo- nomie de ce petit oïfeau. La gorge eft d'un bleu clair ; cette même couleur domine fur toute la partie inférieure du corps jufqu'au bout de La queue, & même fur fes couvertures fu- périeures : tout le deflus du corps, compris les arles, eft d’un joli gris. Dans dates imdividus , ce même gris, un peu plus clair, eft encore la couleur du ventre & des couvertures inférieures de la queue. Dans d’autres individus , venant d’A- byflinie, ce même gris avoit une teinte de rouge à l'endroit du ventre. du Bengal, 133 Dans d’autres enfin, 1! n'y a point de crorflant couleur de pourpre fous les yeux; & cette variété, connue fous le nom de cordon bleu , eft plus commune que celle qui a été décrite la première : on prétend que c'eft Fa femelle ; mais, par Îa raifon même que le cordon bleu eft fi commun, je le regarde non-feule- ment comme une variété de fexe, maïs encore comme une variété d'âge ou de climat , qui peut avoir quelque rapport, pour les couleurs , avec la femell:. M. le Chevalier Bruce, qui à vu cet oifeau en Abyffinie , nous à afluré pofñtivement que les deux marques rouges ne fe trou- voient point dans la femelle , & que toutes fes couleurs étoient d’ailleurs beaucoup mois brillantes. Il ajoute que fe mâle‘a un joli ramage ; maïs 1l n’a point remarqué celui de Ia femelle : lun & fautre ont le bec & les pieds rougeñtres. M. Edwards a defliné & colorié (b) un cordon bleu venant des côtes d’Angola, {6) Nat. hiftory of Birds, pages 131 © 227, 134 Hifhoire Naturelle. où les Portugais l'appellent azulinha (c). Il diféroit du précédent , en ce que le deflus du corps étoit d’un brun-cendré, léoèrement temt de pourpre , le bec d'une couleur de chair rembrunie, & les pieds bruns. Le plumage de la femelle étoit d'un cendré-brun, avec une légère teinte de bleu fur la partie inférieure du corps feulement ; 1l paroït que c'eft une variété de climat , dans laquelle nt le mâle nt la femelle n'ont de marque rouge au-deflous des yeux, & cela ex- plique pourquoi es cordons bleus font fi communs. Au refte, celur-ct eft un olfeau fort vif. M. Edwards remarque que fon bec eft femblable à celui du chardonneret : rl ne dit rien de fon chant, neyant pas eu occalion de l'entendre. Le bengaïi eft de la grofleur du fizerm, fa longueur totale eft de quatre pouces neuf liones; fon bec de quatre lignes, fa queue de deux pouces; elle eft ctagée & compofée de douze pennes ; le vol eft de fix à fept pouces. (c) M. Edwards Je nomme &lue-bellyed finck. PTT *LE BENGALI BRUN (a). Le srüN eft en effet la couleur domi- nante de cet oïfeau ; mas 1 eft plus foncé fous le ventre, & mêlé à l'endroit de la poitrine de blanchâtre dans quel- ques individus , & de rougeître dans d'autres. Tous les mâles ont quelques- unes des couvertures fupérieures des arles terminées par un point blanc; ce qui produit une moucheture fort apparente: mas elle eft propre au mâle ; car Îa femelle eft d'un brun uniforme & fans taches : tous deux ont le bec rougeitre, & les pieds d'un jaune-clair. Le bengali eft à-peu-près de Ia taille * Voyez les planches enluminées, n.° 115, fig. 2, (a) Paffer fuftus gutture & pe&ore fordidè albido mixtis ; re&tricibus alarum fupertoribus albo pun&tula- tis ; rericibus nigricantibus. . .. | Bengalus fufcus , le bengali brun. Briflon, tome III, page 205. On lappelle aufff bengali brun-tigré ; d’autres bengali proprement dit. 136 Hifloire Naturelle. du roitelet : fa longueur totale eft de trois pouces trois quarts, fon bec de quatre lignes ,; fon vol d'environ fix pouces & demi, & fa queue d'un bon pouce. 137 * LE BENGALT PIQUETÉ (a). De rous res BENGAtIS que ja vus ;. celut qui étoit le plus moucheté, l'étoit fur tout le deflous du corps , fur les couvertures fupérieures de la queue & * Voyez les planches enluminées, ».° 115. (a) Paffer fuperaè fufeus, rubro obfturo admixto, iufernè obfcurè ruber; re&ricibus alarum & caude fupe- rioribus, peéore & lateribus, albo punëulatis ; reëri- cibus nigris. . ... Bengalus punétulatus. Le bengali piqueté. Brion, some I II, page 206. Avis Bengalenfis parva maculata, amadavad di&ta. Petiver, Gazophil. Nat. & artis, pl. 53. Avicula Indie ortentalis roffro fringillæ, calcaribus alaude, amadavadea di&a. Willughby, page 104. Ray, Syropfis, page 92, n° 9. Oïfeaux d’Amadu- vad. Albin, tome III, n.° 7x. The Amaduoads cock and hen d’Aïbin, Rothe, Kleinfte Stieglitz Diftel finck. Kiein, Na page 98, n° x y. Regulus Indicus, Charleton , exercit. page 0%, F'PRdg à Fringilla reftrictbus purpureis , medietate p oflica atris, Amandava, Linnæus, Syf. Nat. Ed. 10, G. 98, Sp. 11. Je crois que le vrai nom eft amadavad: on lui donne ençore celui de bengali tigré. 138 Hiffoire Naturelle des aïles, & fur les pennes des aïles Îles plus proches du dos : les ailes étorent brunes , & les pehnes latérales de la queue , noires bordées de blanc. Un brun , mêlé de rouge fombre , régnoit fur toute la partie fupérieure du corps, compris les couvertures de la queue, & de plus fous le ventre; un rouge moins fombre régnoit fous tout le refte de la partie inférieure du corps, & fur les cotés de la tête. Le bec étoit aufli d’un rouge obfcur, & les pieds d’un jaune-clair. La femelle, furvant M. Briflor, n’eft jamais piquetée; elle diffère encore du mâle, en ce qu'elle a le cou, la poitrine & le ventre d'un jaune pâle, && la gorge blanche. Selon d’autres Obfervateurs, qui ont eu beaucoup d’occafions de voir & de revoir ces oïfeaux vivans, la femelle eft toute brune & fans taches. Eft-ce encore une varièté de plumage, ou bien feroit-ce une fimple varièté de defcrip- tion? Ce n'eft pas celle qui met le moins d'enibarras dans l’Hiftoire Naturelle. Willugbby à vu plufñeurs de ces orfeaux venant des Indes orientales, &, comme en le peut croire, il a trouve plufeurs du Bengali piqueté, 139 différences entre les individus : 1ls étorent d’un bruti plus ou moins foncé ; les uns avoiïent les aïles notres, d’autres avotent a poitrine de cette même couleur , d’au- tres la poitrine & le ventre norrîtres, d'autres Les pieds blanchîtres ; tous Ç avorent les ongles fort longs; mais plus marqués que dans Falouette (h). IT eft à croire que quelques-uns de ces oïrfeaux étoient en mue; car j'ai eu occañon d'ob- ferver un M PAT qui avoit auffi le bas- ventre noirâtre , & dont le refte du plu- mage étoit comme indécis, & tel qu'il doït être dans la mue , quoiqu'il fût pernt des couleurs propres à cette efpèce ; mais ces couleurs n’étoient pas bien démélées. L'individu, qu'a décrit M. Brifon , venoit de fifle de Java : ceux qu'a ob- {ervés Charleton venotent des Indes; ils avorent un ramage fort agréable : on en tenoit plufieurs enfemble dans Ia même cage , parce qu'ils avorent de Îa répu- gnance à vivre en focièté avec d'autres oifeaux. (b) Wiughby , Ornithologta, page 194 LR 140 Hifloire Naturelle, Le bengali piqueté eft d’une groffeux moyenne’, entre les deux précédens : fà Tongueur totale eft d'environ quatre _ pouces, fon bec de quatre à cinq lignes, fon vol de moïns de fix pouces, fa queue d'un pouce quatre lignes; elle eft étagce & compofée de douze pennes, LA # * LE SÉNÉGALI (à). | Divx COULEURS PRINCIPALES dominent dans le plumage de cet oïfeau ; le rouge .vineux fur la tête, la gorge , tout le deffous du corps jufqu’aux jambes, & fur le croupion; le brun-verditre fur le bas- ventre & fur le dos : mais à l'endroit du dos , il a une {père teinte de rouge. Les aïles font brunes, la queue noïrître, les pieds gris, le bec rougeître , à l'exception de larète fupérieure & inférieure, & de fes bords qui font bruns, & forment des efpèces de cadres à la couleur rouge. Cet oïleau eft un peu moins gros que le bengalt piqueté ; mais 1l eft d’une * Voyez les. planches enluminées, n.° 157 Go. 1. | # * (a) Paffèr fupernè fufto-vireftens, vinaceo ad mixtO , infernè rubro-vinaceus ; vertice rubro-vinaceo ; mo ventre fyfco-vireftente ; re&tricibus nigris… . Sene- galus ruber, le fénégali rouge. Briffon, tome III, page 208. Quelques-uns lui donnent le nom de rubis , à caufe de fa couleur, f42 Hifloire Naturelle forme plus alongée : fa longueur totale eft de quatre pouces & quelques lignes, fon bec de quatre lignes, fon vol de fix pouces & demi, & fa queue de dix-huit iïgnes ; elle eft compote de douze pennes. PDO ER ER EL DAS APPEL TT LE PTIT TNSINLE ET PARTIEL NCEN T2 Variétés pu SÉNÉGAII. I. Far vu un de ces oïfeaux, qui avoit été tué à Cayenne dans une favanne , &. le feul qui ait été apercu dans cette contrée /b) : il eft probable qu'il y avoit été porté par quelque Curieux , & qu'ih. s'étoit échappé de la cage; il différoit en quelques points du précédent : les cou. vertures des ailes étorent légèrement bor- dées de rouge, le bec étoit entièrement de cette couleur , les pieds feulement rougeîtres , & ce qui décéle la grande analogre qui eft entre Îles bengalis & Îes fenégalis, la poitrine & Îles cotés étoient: femés de quelques points blancs. IX, Le Danrix de M. le Chevalier (b) Ce fait m'a été rapporté par M. de Sonini, + du Sénégal. 143 Bruce. Cet oïfeau , fort commun dans l’'Abyffinie , participe des deux préce- dens : 1l eft de même taille ; la couleur rouge, qui règne fur toute la partie ante- rieure, ne defcend pas jufqu’aux jambes comme dans le {énégalr; mais elle s'étend fur les couvertures des aïles, où l’on aperçoit quelques points blancs , ani que fur les cotés de la poitrine. Le bec eft pourpre , {on arète fupérieure & 1n- ferieure bleuâtre, & les preds cendres. Le mâle chante agréablement : la femelle eft d’un brun prefque uniforme , & m'a que très-peu de pourpre. ” 144 Hifloire Naturelle * LE SÉNÉGALI RAYÉ (a). {: EST en eflét rayé tran{verfalement jufqu'au bout de la queue , de brun & de gris; & la rayure eft plus fine plus clle approche de la tête : la couleur gé- nérale, qui réfulte de cette rayure, eft # Voyez les planches enluminées , n.° 157, fig. 2. (a) Paffer fufco & fordidè grifeo tranfversim féria- tus , colore rofeo in parte corporis tnferiore, ÉS rubro ën ventre admixtis : tæniê per oculos rubr@; redtricibus fufto & fordidè grifeo tranfyersim flriatis. . . . . Sene- galus friatus, 1e fénéoali rayé. Briffon, rome 111, age 210. | Wax-bilf , bec-de-cire, Edivards , 179. Il eût fallu dire au moins bec-de-cire d’Efpagne , ou plutôt bec-de-laque, ce nom de wax-bill ne lui ayant été donné qu’à caufe de la couleur rouge de fon bec. Loxia griféa, fufco undulata ; roftro, temporibus peëtoreque coccines. Affrild. Linnæus, Ed, X, G. 96, Sp. 16. | Quelques-uns Pont confondu avec le /a-&: de Ia Chine, dont on raconte beaucoup de merveilles; mais ce la-ki eft, dit-on, de la groffeur d’un merle, & n’a rien de commun avec les fénégalis. beaucoup de du Sehegali raye. 145$ beaucoup plus claire fur [a partie mfe- rieure du corps; elle eft aufli nuancée de couleur de rofe, & il y a une tache rouge - oblongue fur le ventre : les couvertures inférieures de la queue font noires, fans aucune rayure ; maïs on en aperçoit quelques veftiges fur les pennes des arles “qui font brunes; le bec eft rouge, & ï y a un trait, ou plutot une bande de cette couleur fur les yeux. On m'a afluré que Îa femelle reflem- bloit parfaitement au mâle : cependant les difiérences que j'ai obfervées morï- même dans plufeurs mdividus , & celles qui ont été obfervées par d’autres, me donnent des doutes fur cette parfaite reflemblance des deux fexes. J'en ai vu plufieurs qui venoïent du Cap, dont Îes uns avoient le deflus du corps plus ou moins rembrunt:, & le defious plus ou moins rougeître ; les autres avoient Île deflus de la tête fans rayure. Les rayures de celur qu'a reprélenté M. Edwards, | pl 179; étoitent de deux bruns; & les couvertures du deflous de la queue n'é- torent point noires, non plus que dans le fujet que nous avons fait defliner, Oifeaux ; Tome VIL G 146 Hifloire Naturelle, pl 157, fig. 2. Enfin, dans l'individu re préfenté au haut de la pl. 3545 la rayure du deflus du corps eft noire fur un fond : brun ; & non-feulement les couvertures xnférieures de Ja: queue {ont noïres , comme dans le fujet décrit par M. pre fon, maïs encore Île bas-ventre. L'individu obfervé par M. Briflon, ve- noit du Sénégal, les deux de M. Edwards venoient des grandes Indes, & la plupart de ceux que j'aï vus, avoient été envoyés, du cap de Bonne-elpérance. H eft difh- cile que de tant de différences de plus mage , remarquées entre ces individus , ïl n'y en ait pas quelques-unes qui dé: pendent de la différence du fexe. La longueur moyenne dé ces oïfeaux eft d'environ quatre pouces & demi; le bec de trois à quatre lignes, le vol de fix pouces , & la queue de deux pouces; ! elle eft étagée , & compofée de douze ! pennes. LUF Q NS N S| c À : \ | o S A NS] ë | un =] S S À Le bot 2 Û Z ea 7 FA WW, : N Tom: 127, 147 *LE SEREVAN(a). Le sruN règne fur [a tête, le dos, Îes ailes & Les pennes de Ia queue : le defious du corps ef gris-clair, quelquefois fauve- clair ; mais toujours nuanc£ de rougeître; le croupion eft rouge ainfi que le bec; les pieds {ont rougeâtres : quelquefois Ia bafe du bec eft bordée de noir, & le croupion femé de points blancs > aïnfi que les couvertures des arles. Tel étoit le ferevan, envoyé de lifle de France par M. Sonnerat, fous le nom de hengali. Celui que M. Commerlon appelle ferevan, avoit tout le defious du COT PS fauve-clair ; fes pieds étorent jaunâtres : il n'avoit nt le bec ni Le croupion rouge, & on ne lur voyoit pas une feule mou- cheture : c'étoit probablement un jeune eu une femelle. D'autres oïfeaux fort approchans de * Voyez Les planches enluminées, .° 230, fig. 3. (a) Je lui ai donné Îe nom de /éreran, d’après M. Commerfon, pour le difiinguer du fuivant, G 1; 148 Hifloire Naturelle. ceux-là, envoyés pa M. Commerfon ; fous le nom de bengalis du cap ; avoient une teinte rouge plus marquée devant le cou & fur la poitrme; en général, 1ls ont la queue un peu plus longue à proportion. Tous font à-peu-près de la groffeur des bengalis & des fénégalis. > AN EY fé ; Ca qE 2 ee + SOA € eh 5 ÈS 149 LE PETITMOINE AU DUSÉNÉGAI"*. Cr oiseau à le bec & les pieds rouges, un trait de la même couleur fur les yeux; la gorge & les cotés du cou d’un blanc- bleuître; tout le refte du defius du corps d’un blanc mêlé de couleur de rofe, plus ou moins foncé ; le croupion de même, le refte du deflous du corps bleu , Îe deflus de la tête d’un bleu moins foncé, les ailes & les plumes fcapulaires brunes, la queue norrître. _ Ce petit moineau eft à-peu-près de Îa taille du précédent. *# Voyez les planches enluminées, .° 230, fig. 2. KT G i 1$O ifloure Naturelle SRIPNITES * LE MT A al \ Vorc: encore de petits oïfeaux qui font de grands deftruéteurs. Les maïas fe réuniflent en troupes nombreufes, pour fondre fur les champs femés de riz; ïls en confomment beaucoup, & en perdent encore davantage : les pays où l’on cultive cette pramne, font ceux qu'ils fréquentent par préférence ; & ils auroïent, comme ROUE PERMET MANETTES CLS AMES * Voyez les planches enluminées, n.° 109, fig. 2. La femelle. (a) Paffér fupernè cafanco- purpureus , infernè nx gricans ; capite & collo rigricantibus, tæniâ in peo- dore tranfver{à caftaneo-purpureà ; reëtricibus fupernè caflaneo purpureis, irfernè fufis ad rufum vergenti- bus (Mas). Paffèr fupernè fulvus, infernè fordidè albo-fiavieans ; gutture € macul utrimque in peëtore caftaneo-purpu= reis ; re@ricibus fulvis. (femina ) .... Maia ex infulà Cuba. Brion , Ornithologia, tome IIT, page 214. Maja de Fernandez, Hifi. animalium nove Hifpas 1i@, Cap. CCXIX. _ Maja d’Eufebe Nieremberg, Hifl. Nature pere grinæ, page 208. — Jonfton, Aves, page 119. Exercitationes , page 116. — Willughby, Ornitho logia, page 297. du Maia: 1$1 n voit, des titres fufhfans pour partager, avec le padda, le nom d'oifeaux de riz. Maïs je leur conferverat celui de maias , qui eft leur vrar nom; je veux dire, le nom fous lequel 1ls font connus dans le pays de leur naïflance , & dont Fernandez devoit être bien inftruit. Cet Auteur nous apprend que leur chair eft bonne à mans er, & facile à digérer. Le mâle a {a tête, la gorge & tout Île deflous du corps norrître ; le deflus, d'un marron-pourpré, plus éclatant fur le croupion que par-tout arlleurs : 1l a aufli, fur la poitrime , une large ceinture de 1a mème couleur ; le bec gris & Îes pieds plombés. La femelle eft fauve deflus, d’un blanc fale deflous : elle a la gorge d'un marron pourpré, &, de chaque coté de la poire trine , une tache de la même couleur, répondant à la ceinture du mâle : fon bec cft blanchître, & fes pieds font gris. Fernandez raconte comme une mer- verlle , que le maïa a le ventricule derrière le cou ; mais fi cet Auteur eùût jeté les yeux fur les petits oïfeaux auxquels on donne la béquée, il auroit vu que cette G 1v 152 Hifloire Naturelle. merveille eft très-ordinaire, & qu'à me- fure que le jabot fe remplit, 1l fe porte vers l'endroit où 1l trouve moins de ré- fiftance , fouvent à côté du cou, & quel- quefois derrière; enfin 1l {e feroit aperçu que le jabot n'eft pas Île ventricule : a Nature eft toujours admurable ; mars 1l faut favoir ladmirer. L 2 Zi PTE, » ŒLT, #2, Zoom. 717 | | PL, HZ Pay :10 aux Ÿ AAA \ NT À 2 à \ À Ÿ jou WA La Mag d. Th, Rouvrelt Jeulp LES MAIA. 4 ad — pe. a En er. es À “tn ÉTX 1 IARN ( L' +: a A EX DE CE 4 if D LE f » # f . 1 e » F” 0 : y f * LE MAIAN (à). LA Cine n'eft pas le feul pays où fe trouve cet oïfeau : celur qu'a gravé M. Edwards venott de Malacca A. 7 fuivant toute apparence ; 1 n'eft point exclu des contrées intermédiaires ; mais on peut douter rafonnablement qu'il extfte en Amérique , & qu'un fi petit orfeau ait franchir les vaftes mers qui {éparent ces deux continens : du moins il eft aflez différent de celui de tous Îles oïfeaux d'Amérique auquel ïl a le plus de rapport; je veux dire du mara, pour qu'on doive lur donner un nom diférent. En cflet , fes proportions ne font point du tout hs mêmes ; car > quoiqu "1 fort un peu plus grand, fes ailes & fa queue 22772 # Voyez les , enfuminées , » © 109, fig, 1, (a) Paffer Ji upernè fufco-callaneus , infernè nipri- cans ; capite eo fordidè-albis ; peëtore dilutè fièo : 4 ee bus faturatè fufco-caflaneis. . . . . Maia fineufis. Briffon, Ornithologia, tome IfT, page 212. Malacca Gros-béak, Edwurds, pl. 306. Y 154 Hifloire Naturelle. font un peu plus courtes, & fon bec eft tout auf court ; d'ailleurs fon plumage eft différent , & a beaucoup moins d'éclat. Le mayan a tout le deflus du corps dun marron-rougeître ; la poitrine, & tout le deflous du corps d’un noïrître prelque uniforme , cependant un peu moins fonce fous la queue; le bec couleur de plomb ; une efpèce de coqueluchon gris-clair, qui couvre la tête & tombe jufqu’au bas du cou : les couvertures in- férieures des aïles font de la couleur de ce coqueluchon, & les preds couleur de chair. Le maïtan de M. Briflon diffère de celui-ci, en ce qu'il à la poitrine d’un brun-clair , quelques-unes des premières pennes des ailes bordées de blanc, le bec & les pieds gris, &cc.; ces différences font trop fenhibles pour n'être regardées que comme de fimples variétés de def- criptions , fur-tout {1 l'on fait attention à l'exactitude fcrupuleufe des Defcripteurs, AS *LE PINSON (a). Cr orseau a beaucoup de force dans le bec; il fait très-bien s’en fervir pour fe faire craindre des autres petits oïfeaux, comme aufli pour pincer jufqu'au fang * Voyez les planches enluminées, n.° 54, fig. 1. (a) aigu Ariftotelis, Gaza. Peut-être l’O poraigne, Pinfon, Fringilla, Spiza , Fringilaro , Fringuello. Bélon. Obfervations , page 12 ; & Nature des Oi- feaux , pages 371 & 372. Pinion, Guenfon; Sabaudis, Quinfon ; Fortafle, Ærinfon ; Germanicè, :‘nck, Roth-finck, Winche ; Helveticè, Buch-finck ( Vinco fagorum) ; Angjlice, _Chaffinch, vel Finch; Wiricè, Pinkawa, vel Pien- kawa; Polon. Slowick; tal. Franguello, Frangue- glio, Frenguello; TLat. Fringilla, Frigilla, Sprea , = Vinco, une efpèce de chardonneret felon Albert, Gefner. De Aribus, pages 386 — 388 Î ringilla, Vinco, &c. Gefüeri. Aldrovand. Orni= thol. page 815. | Fringilla, fringuello, Olina. Uccelleria, page 231. Fringilla , Chafinch; Zmia Ariflot. Wiüllughby, page 186. Fringilla, Chaffinch ; Ray, fynopfis, page 88. Fringilla, quaft :rigilla, Spiza Ariflot. Chaffirck quafi palearia. Charleton, Exercit, page 88, n.° 3; _ Pinfon, Albin, tome I, n.° 63. G vi 156 Hifloire Naturelle les perfonnes qui le tiennent ou qui veulent le prendre ; & c'eft pour cela Bmsne Fringilla fimpliciter, Vinelia avis Alberti. Frin- gello Oline , Chafinch , de Willughby. pmfon d’Albin, Buch-frncke. Klein. Ordo Avium, page 96, . 45, Tribus V. Fringilla , Zæiên Arifloc. Vinelia avis Albert. Fincke, Buch-fincke, Rorte-fincke, Schwenckfeld. Aviarium Silefie, page 261. | Fringilla Schwenckfeldii , &c. Polonicè gieba , Rzaczynski. Au®. Hifi. Nat. Polon. n.° 33. Fringilla, der finck, Buch-finck, Pincio, Bohemicè penkawa, Frifch, tone LR SIN TS DES art. I. Fringilla, Scotis fnow-feck , Shoul fall, Rob-Sib- baldus. Scotia illuflrata , partis 2, lib. III, page 18. Montifrinotlla, fringilla montana Jonfloni: , pmfon de Bélon, Paffèr fubrüs fpadiceus, fuperrè fabcæru- leus, €7 Jubvireftens. Catal. Pinça. Barrère. Specim. page 55. Cet Auteur femble avoir confondu les deux efpèces. | Éringilla celebs, artubus nigris, remigibus utrimque albis; tribus primis immaculatis ; PA ART duabus obliquè albis; Suecis finke, bofinck. Linnæus Syf Nat. ed. X, page 170. l'auna Suecica , n.° 199. Paffer fupernè fufto- éaflaneté. infernè albo-rufef- éens ; uropygio viridi olivaceo (collo inferiore & pec- tore vinaceis Mas) maculà in alis candidà ; reëtricibus latéralibus nigris, extimä tænià obliquè albâ infignité, proximè fequenti interiès albo vbliquè termenat, tribus aliis apice albis.. | frndllle, Briflon. Ornithol. tome III, page 148. du Pinfon. 1$7 que , fuivant plufieurs Auteurs /4), ïl à recu le nom de pinfon : mais , comme l'habitude de pincer n’eft rien moins que propre à cette efpèce, que même elle lur eft commune , non-feulement avec beaucoup d’autres efpèces d’orfeaux, maïs avec beaucoup d'animaux de claffes toutes difiérentes , quadrupèdes , mille - pèdes , bipèdes ; &c., je trouve mieux fondée l'opinion de Frifch fc), qui tire ce mot pinfon de pincio, latinif£ du mot aile- mand pinck, qui femble avoir été formé d'après le cri de lorfeau. Les pinfons ne s'en vont pas tous en automne ; il y en a toujours un aflez bon nombre qui reftent l'hiver avec nous : je dis avec nous, car Îa plupart s'approchent en effet des lieux habités, & viennent jufque dans nos bafle-cours, où ils trou- vent une fubfftance plus facile ; ce font de petits paralites qui nous recherchent Pinfon commun, fréngilla, &c. Pinçard, Pin- chard, Pinchon, Glaumet, Huit, Pichot, Gui- gnot, Riche-prieur , Salerne. Oifeaux, page 266. - {b) Voyez Bélon, Nature des Oifèaux, page 371. (ce) Tome, claffe 1, fe&ion 1. : 158. Hifloire Naturelle pour vivre à nos dépens, & qui.ne nous dédommagent par rien d’agréable : jamais on ne les entend chanter dans cette faron, à moins qu'il n'y ait de beaux jours; mais ce ne font que des momens, & des mo- mens fort rares : le refte du temps, 1ls fe cachent dans des haïes fourrées, fur des chènes qui n’ont pas encore perdu leurs feuilles, fur des arbres toujours verts ; quelquefois même dans des trous de ro- chers, où tls meurent lorfque la faïfon eft trop rude : ceux qui paflent en d’autres climats , {e réuniflent aflez fouvent en troupes innombrables ; mais où vont-ils? M. Friich croît que c’eft dans les climats feptentrionaux , & ïl fe fonde, 1.° fur ce qu à leur retour , ls ramènent, avec eux, des pinfons blancs , qui ne fe trouvent guère que dans ces climats ; 2.® fur ce qu'rls ne ramènent point de petits, comme ils ferotent s'ils euflent pale le temps de leur abfence dans un pays chaud où 1ls euflent pu nicher , & où ils n'auroient pas marqué de Île faire : tous ceux qui reviennent , mâles & femelles , font adultes ; 3.° fur ce qu'ils ne crargnent point le froid, mais feulement la nerge, du Pin/on. 1$9 qui, en couvrant Îles campagnes, les prive d'une partie de leurs fubfftances /d). I! faut donc, pour concilier tout cela; qu'il y ait un pays au Nord où la neïge ne couvre point la terre : or on prétend que les déferts de la T'artarie font ce pays; ül y tombe certarnement de {a neïge ; mais les vents l’'emportent, dit-on, à mefure qu'elle tombe , & laïflent de grands ef- paces découverts. Une fingularité très-remarquable dans la migration des pinfons; c'eft ce que dit Gefner de ceux de la Suïfle , & M. Linnæus de ceux de la Suède, que ce font les fe- melles qui voyagent , & que les mâles (d) Frifch, loco citato. Aldrovande dit qu’en Italie, lorfqu’il y a beaucoup de neige , & que le froïd eft rigoureux, les pinfons ne peuvent vo- ler, & qu’on les prend à la main, page 820 ; mais cette impuiffance de voler peut venir d’inanition, & l’inanition de Ia quantité des neiges. Olina pré- tend qu’en ce même pays les pinfons gagnent Ia montagne pendant l’été. M. Hébert en a vu, dans cette faifon, fur les plus hautes montagnes du Bu- gey , où ils étoient auffi communs que dans les plaines, & où certainement jis ne reftent point Vhiver. | 160 Hiftoire Naturelle reftent lhiver dans le pays (e) ; maïs ces babiles Naturaliftes n’auroient-tls pas été trompés par ceux qui leur ont attefté ce fait, & ceux-ci par quelque altération périodique dans le plumage des femelles, occalionnée par le froid ou par quel- qu'autre caufe? Le changement de couleur me paroît plus dans l’ordre de la Nature, plus conforme à analogie / f) , que cette féparation à jour nommé des mâles & des femelles, & que la fantaifie de celles-ci de voyager feules & de quitter leur pays natal, où elles pourroïent trouver à vivre tout aufli-bien que leurs mâles. Au refte, on fent bien que l'ordre de Lé © (e) In Helvetia noffra per hiemem recedunt , femine præfertim , mares enim aliquandà complures fimul appa- rent fine ulla femina. Gefner, de Avibus, page 388. M. Linnæus dit pofitivement que les pinfons fe- melles quittent {a Suède par troupes au mois de feptembre , qu’elles vont en Holiande , & revien- nent au printemps rejoindre leurs mâles, qui ont pañté l'hiver en Suède. | (f) Nous rendrons compte, à l’article du tarier ou traquet d'Angleterre , de quelques obfervations curieufes fur les chancemens fucceffifs du plumage de cet oïfeau & de quelques autres, du Pinfon. 16% ces nuprations doit varier dans les diffé- rens climats : Aldrovande aflure que les pinfons font rarement leur ponte aux environs de Bologne, & qu'ils s'en vont prelque tous fur la fin de F Fhiver, pour revenir l'automne fuivant, Je voïs, au contraire, parle témoignage deWillughby, qu'ils paflent toute l'année en Angleterre, & qu'il eft peu d'orfeaux que l'on ÿ voie auffi\ fréquemment. Ils font généralement répandus dans toute l'Europe , députs la mer Baltique & la Suède (g), où üls font fort communs & où ils nichent , jufqu'au détroit de Gibraltar, & mème juique fur les côtes d Afrique (h). Le pinfon eft un oïfeau très-vif; on Île voit toujours en mouvement ; & cela, joint à la gareté de fon chant, a donné leu , fans doute , à la façon Fa parler (g) Vovez “auna Suecica, n.° 199. (h) Étant en ftation fur les côtes du royaume de Maroc pendant l'été, il nous vint très fréquem- ment des pinfons à bord ; nous croïfions du trente au trente-cinquième devré de latitude ; j’ai même ouf afurer qu'on les retrouvoit au cap de Bonne- efpérance (note de M. le vicomte de Querhoent), 162 Hifiorre Natirelle proverbrale : sai comme pinfon. I com mence à chanter de fort bonne heure au piintemps, & plufeurs jours avant Île roffionol ; 1! finit vers le folftice d'été: fon chant à paru aflez intéreflant pour qu'on lanalysit ; où y a diftingué un prélude , un roulement , une finale fi) : on a donné des noms particuliers à chaque reprile , on les a prefque notées; & Îles plus grands connotfleurs de ces petites chofes, s'accordent à dire que la dernière reprife eft la plus agréable /#). Quelques perfonnes trouvent fon ramage trop fort, trop mordant j mais il n'eft trop fort que parce que nos organes font trop foibles, {i) Le prélude, felon M. Frifch , eft compofé de trois notes ou traits femblables ; 1e roulement de fept notes différentes en defcendant, & Ia finalé de deux notes ou phrafes : il renvoie à Vart de la chaffe de Schroder, page 138; & à l’Helvetia cu- riofa d'Emanuel Konig, page 831. M. Lottinger 4 fait auffi quelques obfervations fur cette matière : « Dans la colère, dit-il, le cri du pinfon eft fimple ._.» & aigu ; dans la crainte, ïl eft plaintif, bref & » fouvent répété; dans la joie, il eft vif ,aflez fuivi, » & il finit par une efpèce de refrain. » (k) On la nomme en Allemand, Reirer—zu ; en François, Bourc-/felle, du Pinfon, 163 ou plutot parce que nous l'entendons dé trop près & dans des appartemens trop réfonnans , où le fon direct eft exagéré, gâte par les fons réfléchis : la Nature a fait les pinfons pour être les chantres des bois; allons donc dans les bois pour juger lb it, & fur-tout pour en jouir. Si l'on met un jeune pinfon , pris au nid , fous [a lecon d'un ferm, d’un roffignol, &c. , il fe rendra propre le chant de fes maîtres : on en a vu plus d'un exemple / 2); mais on n'a point vu d'oifeaux de cette efpèce qui cuflent appris à fifler des atrs de notre mufque: ils ne favent pas s'éloigner de la Nature jufqu'à ce point. Les pinfons, outre leur ramage ordi- naire, ont encore un certain frémtflement d'amour qu'ils font entendre au prin- temps, & de plus un autre cri peu agréa- (1) Cette facilité de s'approprier des chants étrangers, explique la diverfité de ramage qu’on obferve dans ces oïfeaux. On diftingue “dans les Paysbas cinq à fix fortes de pinfons, qui ont cha- cun des phrafes plus ou moins longues. Voyez VHift. Nat, des Oifeaux de Salerne , page 268, 164 Hifloire Naturelle ble , qui, dit-on, annonce la pluie /#) + on a auili remarqué que ces oïfeaux ne chantoïent jamais mieux n1 plus long- temps, que lorfque, par quelqu’accident, ils avorent perdu la vue (r .) -: "écrcette remarque n'a pas été plutot faite > que l'art de les rendre aveugles a été invente: ce font de petits efclaves à qui nous crevons les yeux , pour qu ls puïflent mieux fervir à nos plaifirs. Mais je me trompe, on ne leur crève point les yeux; on réunit feulement la paupière inférieure à la fupérieure, p2r une efpèce de cica- trice artificielle, en touchant légèrement, & à plufieurs repriles, les bords de ces deux paupières, avec un fil de métal rougi au feu, & prenant garde de biefler le globe de l'œil. IT faut les-préparer à cette fingulrère opération , d'abord en les ac- coutumant à la cage pendant douze ou {m) Ce cri a un nom particulier en Allemand, on l’appelle /chircken. ( n ) Us font fuiets à cet accident , fur-tout lorf- qu’on les tient entre deux fenêtres, à l’expofition du midi. du Pinfon. 16$ quinze jours, & enfuite en les tenant enfermés, nuit & jour avec leur cage, dans un coffre , afin de les accoutumer à prendre leur nourriture dans lobicurt- té (o). Ces pinfons aveugles font des chanteurs infatigables /p), & lon s'en fert par préférence {4 ) , comme d’appeaux ou d'appelans ; pour attirer, dans les pièges, les pinfons fauvages : on prend ceux-ci aux gluaux (r), & avec différentes fortes de filets, entr'autres celur d’alouet- tes ; mais ïl faut que les maïiles forent LE {o) Gefner prétend qu’en: tenant des pinfons ainf renfermés pendant tout été, & ne les tirant de prifon qu’au commencement de l’automne, ls chantent pendant cette dernière faifon, ce qu’ils n’euffent point fait fans ceia : f’obfcurité les rene doit- muets, le retour de la lumière »eft le prine temps pour eux. De Avibus, page 388. (p) On les appelle en Flandre, Rabudiaux. (g) Avec d’autant plus de raïfon que ceux qui ne font point aveugies font des chantres fort ca- pricieux, & qui fe taifent pour peu qu’il fafle de vent ou qu’ils éprouvent d’incommodité, & même d’inquiétude. (r) Le pinfon eft un oifeau de pipée ; il vient en faifant un cri, auquelles autres pinfons ne man- quent pas de répondre, & auffi-tôt ïls fe mettent sous en marche, { Note de M. le Doëteur Lattinger)," 166 Hifloire Naturelle plus petites, & proportionnées à 1a grofieur de lorfeau. Le temps de cette chafle / f) eft celui où les pinfons volent en troupes nom- breufes, foit en automne à leur départ, foit au printemps à leur retour : ïl faut, autant que lon peut, choïfir un temps calme, parce qu'alors tls volent plus bas ; & qu'ils entendent mieux lappeau. Ils ne {e façonnent point aifément à la cap- ([) On établit le filet dans un bofquet de char- mille d’environ foïxante pieds de Iong fur trente- cinq de large, à portée des vignes & des chene- vières ; le filet eft à un bout, la loge où fe met l’homme qui tient la corde du filet à l’autre bout; deux appeaux dans l’efpace qui eft entre les deux napes; plufieurs autres pinfons en cage répandus dans le bofquet : cela s’appelle une prnfonnière. II faut beaucoup d’attention à cacher Fappareïl ; car le pinfon, qui trouve aïfément à vivre, n’eft point facile à attirer dans le piége : quelques-uns difent qu’il eft défiant & rufé , qu’il échappe à l’oifeau de proïe en fe tenent Ia tête en bas, que l’oifeau le méconnoît dans cette fituation, & que s’il fond fur lui, fouvent il ne lui prend que quelques plumes de fa queue. M. Guys m'aflure que la femelle eft encore plus rufée que le mâle : ce qu’il y a de für, c’eft que mâle & femelle fe laiflent approcher de foyt prés, | du Pinfon. 16 7 tivité ; les premiers jours ils ne mangent point ou prelque point, 1ls frappent . continuellement , de leur bec, les bitons de la cage, & fort fouvent ils fe laïflent mourir {t). Ces orfeaux font un nid bien rond & folidement tiflu ; 1l femble qu'ils n'aient pas moins d'adrefle que de force dans le bec : ils pofent ce nid fur les arbres ou les arbuftes les plus touflus; ils le font quelquefois jufque dans nos jardins, fur les arbres fruitiers ; maïs ils le cachent avec tant de foin, que fouvent on a de la peine à l’apercevoir , quoïqu’on en foit fort près : ils le conftruifent de moufle blanche, & de petites racines en-dehors, de lame, de crins, de fils d'araignées, & de plumes en dedans. La femelle pond cinq ou fix œufs gris-rougeitres , femés de taches noirâtres plus fréquentes au gros bout : le mâle ne Îa quitte point tandis qu'elle couve, fur-tout La nuit ; ïl (t) Ceux que l’on prend aux gluaux meurent fouvent à linftant où on les prend, foit par le re- gret de Ia liberté, foit qu’ils aient été bleffés par la chouette, foit qu’ils en aïent eu peur, 168 Hifloire Naturelle fe tient toujours fort près du nid, &, Îe jour , s’il s'éloigne un peu, c'eft pour aller à la provifion. Il fe pourroit que Îa jaloufie füt pour quelque chofe dans cette grande afliduité; car ces oïfeaux font d'un naturel très-jaloux : sl fe trouve deux mâles dans un mème verger au prin- temps , tls {e battent avec acharnement jufqu'à ce que le plus foible cède [a place ou fuccombe : c'eft bien pis, s'ils fe trouvent dans une même volière où n'y ait qu'une femelle (4). Les pères & mères nourriflent leurs petits de chenilles & d'infeétes ; 1ls en mangent eux-mêmes {x) : mais ils vivent plus communément de petites graines, de celles d'épine blanche , de pavot , de bardanne , de rofer, fur-tout de faine, (u) On confeille même de ne pas mettre plus de deux paires dans a même chambre , de peur que les mâies ne fe pourfuivent & qu'ils ne cau- fent du défo:dre dans la volière. (x) Aldrovande favoit cela, & il ajoute que les Oifeleurs donnoient aux pinfons qui leur fer- voient d’appeaux une fauterelle ou quelqu’autre infeéie pour ies mettre en train de chanter, ce qui fuppoferoit dans ces oïfeaux un appétit de pré- férence pour les infectes. de navette du Pinfon. 169 de navette & de chenevis : tls fe nour- rifient aufli de blé & mème d'avoine , dont ils favent fort bien cailer les grains pour en tirer la fubftance farineule : quoiqu'ils foient d'un naturel un peu rétif, on vient à bout de les former au petit exercice de la galère, comme les chardonnérets , 1ls apprennent à {e fervir de leur bec & de leurs pieds, pour faire monter le fceau dont de ont bblons Le pinfon eft plus fouvent pofé que perche ; il ne marche point en fautilant ; mais il coule légèrement fur a terre, & va fans cefle ramaflant quelque chofe : fon vol eft inégal ; mais, lorfqu on attaque {ou nid ; 1! plane au- “deff lus en criant, Cet oifeau eft un peu plus petit que notre moineau ; il ef trop connu pour le décrire en détail : on fait qu'il a les cotés de la tête, le devant du cou, fa poitrine & les fa ancs d'une belle ue rvineufe; le deflus de Îa tête & du corps marron, le croupion olivâtre , & une tache blanche fur l'aile. La femelle a le bec plus efiié, & les couleurs. moins vives ; mais, foit dans la femelle , foit dans le mâle, le plumage eft fort fujet Oifeaux ; Tome VIL HU 70 Hifioire Naturelle à varier. J'ai vu une femelle vivante , prife fur fes œufs Le 7 maï, qui différoit de celle que M. Brion à décrite; elle avoit le déflus de la tête & du dos d'un brun olivâtre , une efpèce de collier gris, qui environnott le cou parderrière, le ventre & les couvertures inférieures de la queue , blancs, &c.; parmi les mâles, 1 + en a qur ont le deflus de Îa tête & du cou cendres, & d'autres d'un brun- marron; quelques-uns ont les pennes de la queue les plus voifines des deux in- termédratres, bordées de blanc, & d’au- tres Îles ont entièrement noires : eft-ce l'âge qui produit ces petites différences ? Un jeune pinfon, pris fous la mère, dont les pennes de la queue étorent déjà Tongues de fix Hrgnes, avoit le deflous du corps comme la mère , le deflus d'un brun-cendré ; Île croupion olivitre , fes. ‘ailes avorent déjà les deux rares blanches , ! ‘maïs les bords du bec fupérieur n’étoient| .. point encore échancrés pres de la pointe, comme ils le font dans les mâles adultes 3! ce qui me feroit croire que cette échan- crure, qui fe trouve dans beaucoup d’ef" pèces , ne dépend pas immédiatement de A ‘4 < , 71. PL IF: pag : 170. ÈS F Le pl AA 4 ” 5 RENÉ ARE. 7.» ae 1 / f 7 À 744 727 2774 three 4 4 ris Pos ol cs 2 \» LA c EDS et AROLIEEpe Es PR dex/enre d Chachau/ LE PINSON. 4 dé RME AN ” #E PE EAST db DATE ne Ÿ RC À! ñ TL SN" d » Ant (a | #: L # | | : du Pinfon. 171 la première organifation ; maïs que c'eft un effet fecondaire & mécanique, produit par la preflion continuelle de l'extrémité du bec inférieur, qui eft un peu plus court, contre les bords du bec fupérieur. Tous les pinfons ont la queue four- chue, & compofce de douze pennes ; le fond de leurs plumes eft cendré-obfcur., & leur chair neft pas bonne à manger : la durée de leur vie eft de {ept ou huit ans. | | Longueur totale, fix pouces un tiers; bec, fix lignes; vol, près de dix pouces; queue , deux pouces deux tiers ; elle dépaile les ailes d'environ ferze lignes. DORE NL SRE RE EEE RE ORNE SIN PEORERENENEME ES TEA | PARTIETÉS DU: PINSON. INDÉPENDAMMENT des variations fré- quentes de plumage, que Fon peut re- marquer dans Îles pimfons d’un même Hays, on a obfervé, parmi les pinfons de difiérens climats, des variétés plus conf Mantes, &'que les Auteurs ont jusécs dignes d'être décrites, Les trois prenicres H 1) 172 Hifloire Naturelle ont été obfervées en Suède, & les deux. autres en Srléfie. I. LE pinsoNn à ailes & queue noires F y D. T1 à en eflet les arles entièrement notres ; mais la penne extérieure de la queue, & la fuivante, font bordéés de blanc en de- hors, depiis le milieu de leur longueur : cet RTE fe tient fur les arbres , sit) “M. Linnæus. II. LE PINSON BRUN A). IL eft re- marquable par fa couleur brune & par“ fon bec jaunâtre : mais cette couleur. brune n’eft pont uniforme ; elle eft moins foncée fur la partie antérieure, & parti- cipe du cendré & du noirâtre fur la partie (7) Fringilla artubus , remigibus , 1 BIOS ; biahus utrimque extimis à medio “EÆLTOTSÈ I N REA Linnæus. Fauna Suecica, n.° 200. Fringilla Sylvatica artubus, &c. Linnæus. Sy. Nat. ed. X, G. 68 , Sp. 6, page 180. Fringilla alis & cauda nigris. Britfon , tome III, past 153: (x) Fringilla fufèa, roftro flavicante. Linnæus. | Faun. Suec. n.° 204. ; Fringilla flavirofiris fufca, &c. Linn. Syf. Nat. ed. X. 6. 98, Sp. 21, page 182. 4 Fringilla fufèa. Brion, tome I IT, page 154 RP ee du Pinfon. 173 poftérieure : cette varièté a Les ailes noires comme la précédente, les pieds de même couleur & la queue fourchue. Les Sué- dois lut donnent le nom de riska , dit M. Linnæus. | IIT. LE PINSON BRUN HUPPÉ (a). Sa huppe eft couleur de feu, & c’eft le trait caractériftique qui le diftingue de fa va- riêté précédente. M. Linnæus diloit, en 1740 , qu'il fe trouvoit en Note , _c'eft-à-dire, dans la partie {ep ptentrionale, de la te mais , douze ans après, 1{ a _ cru le reconnoître dans la Inotte notre : de Klein, & ïl a dit, en général, qu'il fe trouvoit en Europe. IV. Le piNsoN BLANC /b). Il eft fort (a) Fringilla fufta, criflà flammea, Linnæus, aun. Suec. n.° 201. Erinoilla flammea fufa, &c. Linn. Syf. Nar. ed. X. G. 98; Sp. 20, page 182. Luteola nigra, Schwarzer Zeilig. Schwenckfeld. Av. Silef, page 297. Linaria feu Luteola nigra Schyenctfeldt, Schwar- zer Henfiing, Klein, Ordo APium , page 03, n.° V. (b) [ring lla ER Weiffe née. Weilfe buch fincke. Sc! hwénckfld. Av. Silef. page 262. Gefner, de Avibus, page 387. Briffon some III, page 154. H ii r74 Hi : Roi Naturelle. rare , felon Schwenckfeld, & ne diffère que par la couleur de notre pinfon or- dinaire. Gefner attefte qu'on avoit vu un pinfon, dont le plumage étoit entiè- rement blanc. V. L£ pINSON A coLLier fc). Hale fommet de la tête blanc , 6 un collier” de la même couleur : eet oïfeau a été. pris dans Îles bois, aux environs de Kotzna. | S DR on ÉD TE PE Re _(c) Fringilla torquala , Ringel-finch. Schwenck+. feld. 4». Silef. page 202. pie, tome 111, page 1 se. | À #LE PINSON D'ARDENNE (a). _ Li sounnorr fe faire que ce pinfon ; _ qui pafle généralement pour le pinfon de . montagne ; où l’orofpiza d'Artftote , ne füt que fon /piza, où fon pmmfon propre- ment dit; & que notre pinfon ordinaire , * Voyez les planches enluminées, n.° 54, fie. 2. (a) Le montain, pinfon montain, pinfon d’Ar- “Era monti fring la, orofpixes , orofpiis ; en quel- ques endroits, paiffe ou moïneau de bois, mais par erreur ; peut être le fpiza d’Ariltote ; Érinillar. Bélon , Nature des Oïfeaux, page 3 72 : 1 Obfer- vations, fol. 13. Fringilla montana , monti fringitla , orofpizes ; mon: tans , pinfon d’Ardenne ; Angi. Bramling ; Germ. ein rowert, Schnee-finck, Winter-finck : Helvetice , Wald-finck, Thann-finck (Fringilla abictum ). Gef- ner, de Avibus, page 388. Monti-fringilla , Fringilla hyberna, Nivalis ; Fren- guello montantno (nom que lon a appliqué mal-à- propos au gros bec & au rouge-gorge); pinfon montain , pinfon d’Ardenne, &c. dldrovande. Or. nitholog. tome 1T, page 821. F rifigilla montana feu monti -fringilla, Ogg ai AE ja Angl, The bramble or brambling. Wilughby, ge 187. H 1 176 Hifloire Naturelle qui pañle généralement pour fon Pia füt fon véritable oro/piza , ou pinfon de montagne : voici mes raïfons. Fringilla monrena, &c. Willughby, mountain-finch. Ray, page 88. Monti-fringilla, E?c. Brier-finch (parce qu'il fe plai fur les buiffons). Charieton, Aves, page 88, LAS ET Fringilla hyberna aurea , Be. ’OcocmœiQn, dannen finck, &c. la femelle xpvoémnrus, Auri vitris peuceri, Queck, Quecker, Gold-fineke, Quetfch-fincke, Laub- finche. Schwenckïeld , 4». Silef. page 262. * Fringilla montana hyberna, &c. Fringillaso Gaze (c’eft le nom de {a groffe méfange qui a le cri du muntain), Wal fnck , Schnee Enck. Rzakzynskr, Au. Hif. Nat. Polon. page 370. Monti-fringilla , alarum ME fubtüs flavifimä. Car- duelis Angermenica Rudbeck ; Suecis, Norrquint. Lin- næus. Faun. Suecica n.° 108. Syf. Nat. ed. X, G. 08, Sp. 3, p?ge 170. Fringilla montana, Berg finck Quaeker( d’après fon cri quec quec). Gegler, Ze chrling : en Autriche, INi- cawitz Frifch, rome I, cl. 1, div. 1, n.° 2. Fringilla k berrra, montana, Eÿc. the Bramlay, ET Ca Klein, Ordo Avium, page 06. Paffèr Jupernè niger, MaTginibus pennarum rufefcen- tibus, infernè De ; uropygio candido ; collo tnfertore € peëtore dilutè rufis; re&ricibus lateralibus nigrican- tibus , oris exterioribus albo-flavicantibus , extimä exte- riùs prim@ medierate alb@, Mas, du Pinfon d’Ardenne. 177 Les Anciens ne faroient point de defcriptions complètes; maïs ils difoient un mot , foit des qualités extérieures, foit des habitudes & ce mot indiquoit Or- dinairement ce qu'il y avoit de plus re- marquable dans lanimal. L'orofpiza , dit Ariftote /4), eft fembleble au /piza 5 1° eft un peu moins gros, il a le cou bièu , enfin il fe tient dans les montagnes : or Palffer fupernè fufeus, marginibus pennarum grifeo= rufefcentibus , infernè albus ; uropygio candido ; collo inferiore €? peëtore grifeo-rufefcentibus ; reétricibus Zateralibus fuftis, oris exterioribus/albo flavicantibus , extimà exteriüs primd medietate alo@, femina, ... Monti-fringilla. Brion, tome TITT, page 155. | Tioquet, en quelques cantons de la Bourgogne, d’après foh cri. The Brambling. Monti - fringilla. British Zoology, page 108. Pinfons de montagne, Frimgilla montana, Hys berna, Éÿc. en Savoie, Ouai de montagne ; en Sologne, Ardenet, Pinfon des Ardennes; à Orléans, Pichot onda ou Pichot de mer ; Ébourgeonneau Où Pinfon d'Artois, felon Fortin dans fes rufes inno- centes. Salerne. Hift. Nat. des oifeaux, page 260. Nota. Quoique les pinfons d’Ardenne & autres aient les bords du bec échancrés prés de la pointe, M. Briffon Îes a admis dans le genre du moineau, dont l’un des cara@tères eft d’avoir les deux mandi- bules droites & entières. 184 Hifi. Animalium, BB. VITE, cap. 111. H y 173 Hifloire Naturelle toutes ces propriétés appartiennent x. notre pinfon ordinaire, & quelques-unes d'elles lur appartiennent exclufivement. 1.2 Il a beaucoup de reflemblance avec le pinfon d’Ardenne, par la fuppo- fitton même ; &, pour s'en convaincre , il ne faut que les comparer l’un à Fautre : d'ailleurs 1! n'eft pas un feul Méthodifte . qui maït râpporté ces deux efpèces au même genre. Notre pinfon ordinaire eft un peu an petit que le pinfon d’Ardenne, fui- vant le témoignage des Naturaliftes Là fuivant ce que j'ai obfervé moi-même. 3.° Notre pmfon ordinaire a le deflus de la tête & du cou d'un cendré-bleui- tre {/c) ; au-lieu que, dans le pinfon d'Ardenne , ces mêmes parties font va- _miées de noir-luftré & de gris-jaunître. ° Nous avons remarqué ci-deflus , d'après Olina, qu'en Italie notre pinfon | ordinaire {e retire l'été dans les monta- gnes pour y nicher; & comine le climat de la Grèce eff fort peu différent de celur de l'Italie, on peut fuppofer par analo- (c) Caput in mare ceruleftit, dit Willughby. \ du Pinfon d’ Ardenne. 179 sie, à défaut d'obfervation, qu'en Grèce notre pinfon ordinaire. niche aufh fur les montagnes (d A. me s.” Enfin le /piza d'Aritote femble chercher ; fuivant ce Philofophe, les pays chauds pendant lété, & les pays froids pendant l'hiver {e) : or cela convient _ beaucoup mieux aux pinfons d'Ardenne qu'aux pinfons ordinaires , puifqu'une grande partie de ceux-cr ne voyagent point, & que ceux-là non-feulement font voyageurs, mais qu'ils ont coutume d'ar- river au fort de l'hiver {f), dans les (d) Frifeh prétend que Iles pinfons d’Ardenne viennent des montagnes en automne, & que {orf- qu'ils s’en retournent, ils prennent le chemin des montagnes du nord. M. le Marquis de Piolenc, qui m'a donné plufieurs notes fur ces oïfeaux, m’aflure qu'ils partent dans le mois d’o&obre ces montagnes de Savoie & de Dauphiné, & qu’ils y reviennent au mois de février ; ces époques s’ac- cordent très-bien avec celles où nous les voyons _ pafler & repañler en Bourgogne : 1 peut fe faire que les deux efnèces aiment les montagnes, & fe reffemblent en ce point. (e) Hifloria Animalium, Mb. IX, cap. vir. ( f) Aldrovande aflure pofñtivement que cela eft ainli aux environs de Bologne. M. Lottingex EH vi 180 À Hifloire Naturelle difiérens pays qu'ils parcourent : c'eft ce que nous favons par expérience, & ce qui d’ailleurs eft attefté par les noms de pinfon d'hiver , pinfon de neige, que Jon a donnés en divers pays au pinfon d Ardenne. | De tout cela ïl rélulte, ce me > femble; que très-probablement ce dernier eft le Jpiza d'Ariftote, & notre pmfon ordi- maire fon droite. Les pinfons d’Ardenne ne nichent point dans nos pays; üs y paflent, d’an- nées à autres, en très-grandes troupes : Âé temps de leur pañf. age eft l'automne & Thiver ; fouvent ils s’en retournent au bout de Euit ou dix jours, quelquefois ils reftent jufqu’au printemps : pendant leur féjour , 1ls vont avec les pinfons de & fe retirent , comme eux, dans les feurilages. Il en parut des volées très nom LR en Bourgogne , dans biver de 1774, & dés volées encore me marde que, dès la fin d’août, il en paroît quel. ques-uns en Lorraine ; mais que fon n’en voit de . groffes troupes que fur la fin d’o&obre, & même plus tard. du Pinfon d’ Ardenne. 181 plus nombreufes dans le pays de Wir- temberg , fur [a fin de décembre 1775 ; ceux- cr allorent fe giter tous les fotrs dans un vallon fur les bords du Rhim/g), & , dès l’aube du jour, 1ls prenoxent leur vol : la terre étoit toute couverte de leur fiente. La même chofe avoit été obfervée dans les années 1735 & 1757 {h); on ne vit peut-être jamais un aufñ grand nombre de ces oïfeaux en Lorraine, que dans l'hiver de 1765 : chaque nuit on en tuoit plus de fix cens douzaines , dit M. Lottinger, dans des forèts de fapins ; _— {g) M. Lottinger dit, peut-être un peu trop généralement, que Île jour ïs fe répandent dans les forêts de Ia plaine, & que la nuit tis fe retirent fur Ja montagne : cette marche n’eft point apparemment invariable , & l’on peut croire qu’elle dépend du Jocal & des circonftances. i - Onena vu cette année dans nos environs une volée de plus de trois cens, qui a pañlé trois ou quatre jours dans le même endroit, & cet endroit eft montagneux. Ils fe font toujours pofés fur Île même noyer ; & lorfqu’on les tiroit, is partoient tous à-fa-fois, & dirigeoient conftamment leur route vers le nord ou le nord-eft {note de M. le Marquis de Piolenc ). (k) Voyez It Gazette d'agriculture , année 1776, n.° 9, page 66. 132 Hifloire Naturelle \ qui font à quatre ou cinq lieues de Sarbourg ; on ne prenoit pas la peine de les tirer , on les aflommoit à coup de gaules, &, quoique ce maflacre eût duré tout l'hiver, on ne s’apercevoit prefque pas ; à la fin, que la troupe eût été en- tamée. M. Willughby nous apprend qu'on en voit beaucoup aux environs de Venife /i); fans doute au temps du paf- fage : maïs nulle part, ils ne reviennent auffi régulièrement que dans les forèts de Weïllembourg où abonde le hêtre , & par conféquent la faine , dont ïls font très-friands : ils en mangent ie jour & Îa nuit, is vivent aufli de toutes fortes de petites graines. Je me perfuade que ces oïfeaux reftent dans leur pays natal tant qu'ils y trouvent la nourriture qui leur convient, & que c'eft la difette qui les oblige à voyager ; du moins 1l eit cer- tain que l'abondance des grames qu'ils aiment de préférence, ne fufht pas tou- jours pour les attirer dans un pays, même dans un pays qu'ils connoïfient ; car, en 1774, quoiqu'il y eût abondance de fame Gi) Page 187, du Pinfon d’ Ardenne. 183 en Lorraine , ces pinfons n'y parurent pas, & prirent une autre route : l’année fuivante, au contraire , on en vit quelques troupes, quoïque la faine eût manque /Æ. Lorfqu'ils arrivent chez nous, 1ls ne font point du tout fauvages, & fe laïflent ap- procher de fort près : tls volent ferrés, fe pofent , & partent de même; cela eft au point, que l’on en peut tuer douze ou quinze d'un feul coup de fufl. En pâturant dans un champ, ïls font à-peu-près la même manœuvre que les pigeons ; de temps en temps on en voit quelques-uns fe porter en avant, lefquels font bientot fuivis de toute la bande. Ce font , comme l’on voit, des oïfeaux connus & répandus dans toutes les parties de l'Europe, du moins par leurs voyages; mais ils ne fe bornent point à l'Europe. M. Edwards en à vu qui venorent de Îa baie d'Hudfon, fous le nom d'oifeaux de neige ; & les gens qui fréquentent cette contrée, lui ont afluré qu'ils étoient des premiers à y reparoïtre chaque année au {k) Je tiens ces faits de M. Lottinger. 184 Hifloire Naturelle retour du printemps , avant même que les neiges fuflent fondues // ). La chair des pinfons d'Ardente ; 5 quoiqu'un peu amère, eft fort bonne à manger, & certainement merlieure que celle du pinfon ordinaire : leur plumage eft aufft plus varié, plus agréable , plus velouté; mais 1l s’en faut beaucoup qu "Hs chantent aufli-bien : on à comparé Leur voix à celle de la chouette (m) & à celle du chat (2) : 1ls ont deux cris; l'un eft une efpèce de piolement ; l'autre , qu'ils font entendre étant polés à terre, ap- proche de celur du traquet; mais 1 n'eft ni aufli fort ni aufli prononcé. Quoique nés avec fi peu de talens naturels, ces oïfeaux font néanmoins fufceptibles de talens acquis : lorfqu’on les tient à portée d’un autre oïfeau dont le ramage eft plus agréable , le leur s’adoucit , fe perfec- tionne , & devient femblable à celui qu'ils ont entendu fo). Âu refte, pour (l) Nat. Hiflory of uncommon ste part. IT, pageI17. {m) Bélon. Nature des oifeaux, sa 271 (n) Ofina, page 32. {o) Olima, ibid. I du Pinfon d’ Ardenne. 185$ avoir une idée jufte de leur voix, ïl faudroit Îles avoir ouïis au temps de Ia ponte ; car c'eit alors, ceft en chantant hymne de l'amour, que les orfeaux font entendre leur véritable ramage. Un Chafleur, qui avoit voyagé, m'a afluré que ces crfeaux nichotent dans le Luxembourg ; qu'ils pofoient leurs nids fur les fapins Îes plus branchus , aflez haut ; qu ls cofnmencçoirent à y travailler fur La fn d'avril; qu'ils y employorent {a longue moufle des fapins au-dehors ; du crin, de a farne & des plumes au-dedans; que la femelle pondoit quatre ou cinq œufs jaunâtres & tachetés , & que les petits commencotrent à voltiger de bran- che en branche dès la fin de mai. Le pinfon d’Ardenne eft , furvant Bélon , un oïfeau courageux, & qui fe défend , avec fon bec , jufqu’au dernier foupir. Tous conviennent qu'il eft d’un naturel plus doux que notre pinfon or- dinaire , & qu'il donne plus facilement dans les pièges : on en tue beaucoup à certaines chafles que lon pratique dans le pays de W erflembourg, & qui méri- tent d'être connues, On fe raflemble, pour DJ 186 Hifloire Naturelle cela, dans la petite ville de Bergzabern ; & , le jour étant pris, on envoie , la veille, des obfervateurs à la découverte, pour remarquer les arbres fur lefquels ils » ont coutume de fe pofer le foir ; cet : communément fur de petits piceas & fur d’autres arbres toujours verts : ces obfer- vateurs de retour fervent de guides à la troupe ; elle part le forr avec des flam- beaux & des farbacanes : les flambeaux fervent à éblouir les oïfeaux & à éciairer- les Chafleurs ; les farbacanes fervent à ceux-ci pour tuer les pinfons avec de petites bouies de terre sèche : on les tire de très-près, afin de ne les point man- quer ; car s'il y en avoit un feul qui ne fût que bleflé, fes cris donneroïent in- farlirblement l'alarme aux autres, & bien- tot ils s'envoleroïent tous à-la-fois. La nourriture principale de ceux que lon veut avoir en cage , c'eft le panis, le chenevis, la fane, &c. Olina dit qu'ils vivent quatre OU cinq ans. Leur plumage eft fujet à varier dans les difiérens individus : quelques mâles ont la gorge noire, & d’autres ont la tète aoiolument blanche & les couleurs plus 1 du Pinfon d’Ardenne. 187 fotbles /p). Frifch remarque que les jeunes mâles, lorfqu'ils arrivent, ne font pas fi noirs, & n’ont pas les couvertures inférieures des aïles d’un jaune fi vif que lorfqu'ils s'en retournent ; il peut fe faire que lâge plus avancé amène encore d'autres différences dans les deux fexes, & delà toutes celles que l'on remarque dans les defcriptions. | Le pmfon que. j'ai obfervé, pefoit une once ; il avoit le front noir; le deflus dé la tête & du cou, & le haut du dos, varié de gris-jaunâtre & de noir-luftré ; la gorge, le devant du cou, la poitrine é& ie croupion d'un roux-clair ; les petites couvertures de la bafe de faille d'un jaune-orangé; les autres formoient deux raïes tran{verfales d’un blanc - jaunître, féparées par une bande noïre plus large; toutes les pennes de Faïle , excepté les trois premières, avoient fur leur bord extérieur , à l'endroit où finifloient les grandes couvertures , une tache blanche { Re {p) Voyez Aldrovande, page 821. M. Briflon en.a fait une variété marquée A, qu'il nomme Monti-fringilla leucocephalos, tome SIT, page 139, 188 Hifloire Naturelle d'environ cinq lignes de long ; la fuite de ces taches formoit une trorfième rare blanche , qui ctoit parallele aux deux autres dans l'aile étendue, maïs qui, dans laile replite , ne paroïfloit que fous 1a forme d'une tache oblongue, prefque parallèle à la cote des pennes; enfin ces mêmes pennes étoient d'un très- beau er , bordées de blanc : les petites cou- ertures inférieures des ailes, les plus DHEA du corps, {e faforent remarquer par leur belle couleur jaune. Les pennes de Îa queue étoiïent noires , bordées de blanc ou de blanchâtre; la queue four- chue, Îes flancs HioneHotls de noirs, les pieds d'un brun-ohivatre, les ongles peu arqués , le poñtérieur le AL fort de tous; les bords du bec fupérieur échancrés près de Ia pote, les bords du bec imférieur, rentrans & reçus dans le fupérieur, & {a langue divifée par le bout en plufeurs filets très-déliés. Le tube inteftinal avoit quatorze pouces de longueur; le gélier étoit mufculeux , doublé d'une membrane cartilagineufe fans adhérence , aies d'une dilatation de l'éfophage, & encore d'un jabot qui du Pinfon d Ardenne. 189 avoit cinq à fix lignes de diamètre , Le tout rempli de petites graines fans un feul petit caillou : je nai vu ni cœcum ni véficule du fiel. La femelle n'a point la tache orangée de la bale de larle, ni la belle. couleur jaune de fes couvertures inférieures ; fa gorge eft d’un roux plus clair, & elle a quelque chofe de cendré fur le fommet de Îa tête & derrière le cou. Longueur totale, fix pouces un quart; bec, fix lignes & demie; vol, pres de dix pouces; queue, deux pouces un tiers; clle dépañle les ailes d'environ quinze hignes, | y LÈ Se ES TA nl An) a È£ \ ÿ. 1) ‘ IPS « Ÿ ! LSÈ SN / SN / 190 Hifioire Naturelle LE GRAND-MONT AIN (a). Ce rixson eft le plus grand de ceux qui | habitent l'Europe ; Klem dit qu'il égale l'alouette en grofleur. Il fe trouve dans la Lapponie, aux environs de Tornéo : 11 a la tête notrâtre, variée de blanc- roufsâtre , ornée, de chaque côté, d’une raie blanche, qui part de l'œïl & defcend le long du cou; le cou, la gorge & Ia poitrine d'un roux- pen Le ventre, & tout ce qui fuit , blanc; le deflus du corps roufsitre, varié de He les ailes noires, (a) Le grand Pinfon de montagne, the greater brambline. Albin » Oifèaux, tome III, n.° 63. F ingille capite nigricante metro) maculà albà ponè oculos. Carduelis Laponica Rudbeck. Linnæus, Fauna Suecica, n.° 196 ; & Syft. Nar. ed. X, G. 98, Sp. 5, page 190. | Ermberiza capite nigro, luteis maculis vario. ... the greater brambling. Germ. Schwartz-Kopffiger -gelo-sold- ammer Kiein, Ordo Avium, page 02,n.° x. Paffer fupernè rufefcens, maculis fufcis varius, 1n- fernè albus; me nigricante, albo-rufe féente maculato ; collo inferiore & peëtore dilutè rufis; tæntà tranfverfà än alis candida ; reëtricibus nigricantibus, oris exterorz= RD _ | : 4 4 + _ gR-AT erhe s A TE ere, le. PRET PERS - 5e. z 2 du Grand-montain. x9r bordées de jaune -pâle & verditre, & traverfées par une raie blanche; la queue fourchue , compofée de douze pennes prefque noires , bordées de jaunâtre ; le bec, couleur de corne, plus foncée vers 1a pointe ; les pieds noirs. Longueur totale, fix pouces & demi; bec , fept lignes , comme le pied & le doïgt du milieu ; vol , onze pouces & demi; queue, deux pouces & demi; elle dépafle les aïles de dix lignes, bus flaricantibus . . .. fringilla montana, Brion, tome ITI, page 160. | I me femble que M. Briffon w’a pas été fondé à rapporter à cette efpèce le troïfième pinfon de montagne d’Aldrovande, pages 821 & 823, puif- qu’'Aldrovande dit pofitivement qu’il reffemble parfaitement au pinfon d’Ardenne, fi ce n’eit qu'il n’a point de noir à la gorge, & que Ia feconde bande tranfverfale jaune de aile eft beaucoup plus marquée. IT eft probable que le grand-montain eft l’oifeau que les habitans des montagnes du Dauphiné appellent rouffolan, | 5e 192 Hiffoire Naturelle : 1 LE PINSON DE NEIGE ou LA NIVEROILLE (a). Cerrs Dénomnariox eft fondée appa- remment fur la couleur blanche de Îa gorge, de la poitrine & de toute la partie inferreure de l’orfeau, comme aufli fur ce qu'il habite les pays froids, & qu'il ne paroït guère dans les pays RS à qu’en hiver , & lorfque la terre eft couverte de neige. J1 a les ailes & la queue noires & blanches ; la tète & le deflus du cou cendre, en quoi il fe rapproche de notre pinfons le defius du corps gris-brun, varié d’une couleur plus clatre; Îles cou- vertures fupérieures de la queue , tout- à-fait noires, ainfi que le bec & les preds. (æ) Paffer fapernè grifeo fufèus, marginibus penna- rum dilutioribus , infernè jniveus ; capite & collo fipe- riore einereis ; rericibus alarum € remigibus minorièus caldieis ; RTE lateralibus albis, apice nigris. .. Fringilla nivalis ; le pinfon de neige ou la niv rerolle. Brion, tome III, page 162, pl, XV, fig. 1. C’eft le nivereau des montagnaïrds du Dauphiné, Longueur du Pinfon de neige, c. 193 Longueur totale, fept pouces ; bec; fept lignes ; pieds , neuf lignes & demie; vol, douze-pouces; queue, deux pouces fept lignes ; elle dépañle Les aïles de huit à neuf lignes, co f +5 A NN g/ Oifeaux ; Tome VIT. X di cé oire Naturelle LE BRUNOR (a). Cz xom renferme une defcription en raccourci; car l'orfeau à qui on l'a donné, & qu eft le plus petit de tous les pinfons connus, a la gorge, la poitrine, & tout le deflous du corps , d'un orangé-rou- geître : 1 a de plus Îa tête, ,& tout le deflus du corps d'un brun - fan cue mais les plumes , & même les pennes, font bordées d’une nuance plus claire, ce qui produit une couleur mêlée; énfo Là le bec blanc & les pieds HAS EE {a) Petite pivoine brune , Rubicilla fufta minima: The litile brown bull-finch. Edwards. pl. 83, lafigure upérieure, Fringilla fufca Americana. Kilem, Ordo Avium ace 08, n.° x V1; il confond la petite pivoine En de d’Edwards, pl. 83, avec la grande pivoine, pl. 82, dont M. B.ifion a fait fon trentième tangara, Eoxia fufca fubtis rubra, loxia bicolor. Limnæus, Syf?. Nat. ed. X, G. 96, Sp. 32. Paffèr fupernè fituratè és, infèrnè aurantio-Tu= feftens, remigibus reë Sricibufque Jaturatè fufcis, oris remIgum dilutioribus. . Fringilla rubra minor, le petit puyon rouse. Brin, tome JIL, page 164. du Brunor. ‘r9s M. Edwards, à qui nous devons la connoïflance de cet oïfeau , n’a pu décou- vrir de quel pays il venoit : M. Linnæus dit qu'il fe trouve aux Indes. Longueur totale, trois pouces & un quart; bec, trois fignes & demie; pieds, quatre lignes & demie ; dd , Un POULE; elle dépaile les aïles de fix lignes. EATE à SE: | 3-2 Ve Cm), CSS ne NS LEP } 7 1 D TNA À qi (l 15 Æ 96 Hifloire Naturelle, LE BRUNET (a). La COULEUR dominante de cet oïfeau eft le brun; maïs elle eft moins foncée fous le corps. Catefby nous dit que fon pinfon brun, qui eft notre brunet, fe trouve en Virginie; qu'il va avec les choucas & les oïfeaux dont nous avons parlé , fous le nom de commandeurs (b), & que d’autres appellent écourneaux à ailes rouges : | ajoute qu'il fe plaît dans les parcs où lon renferme les beftiaux , & que lon n'en voit point:en té. © Longueur totale , fix pouces trois quarts ; bec, fept lignes ; queue, deux pouces & demi, dépañle les aïles d'environ quinze lignes ; pieds, onze lignes; doigt du milieu, idem. | (a) Moineau brun, Cowpen bird. Catesby, tome F, FH San) | | | Paffer in toto corpore fufcus, fupernè faturatins, infernè dilutids ; remigibus re&ricibufque fufcis, roftre nigricante, . .. Fringilla Virginiana, le pinfon de Virginie. Briffon, tome IL, page 165. (2) Tome IF, page 214. CA 197 LE BONANA (a), L>r BONANA eft un arbre d'Amérique ; fur lequel fe perche volontiers l’orféau dont 1l s'agit ic, & c'eit delà qu'il a pris fon nom. I a les plumes du deflus du corps foyeufes, & d’un bleu-obicur ; le deflous d'un bleu plus clair ; le ventre, varié de jaune; les ailes & la queue d'un bleu-obfcur , tirant fur le vert; les pieds noirs ; la tète grofle à proportion du corps; & le bec court, épais & arrondi. (a) Paffer ceruleo-fufcus : The bonana bird. Ray, Synopfis, page 187, n.° 46 Paffèr eæruleo-fufcus : The bonana bird. Sloan. Ja- maïque, tome Il, page 311. Paffer cæruleo-fufcus , The bonana bird : blaw bunter fperling. Kieim , page 80. Emberizga remigibus rettricibufque nigris ; peëtore viridi cœrulefcente. Linnæus, Amæn. Acad. tomelI, pa5° 497: | Paffer obfcurè cæruleus, peëtore dilutiüs cæruleo ; apicibus pennarum in ventre luteis, remigibus reétrici- bufque è cœruleo obfturo virefcentibus. Fringilla Jamat- cenfis. Pinfon de la Jamaïque. Brifon, tome LII, page 106. h Tu) 198 Hifloire Naturelle. Cet oïfeau fe trouve à la Jamaïque. Longueur totale , quatre pouces & demi; bec, quatre lignes; vol, buit pouces & quelques frgnes ; queue, en- viron ferze lignes, dépañle les aïles de cinq à fix lignes. ’ “ 4 CE : Ca RE LA NV LS AN Ex = La, \ SAN - 0 Ce ; à = Ÿ cé RETÉE 7 Fu xt PE J ë s\ Ë 4 o Th 129 LE PINSON A TÉTE NOIRE ET BLANCHE (4). LA rére de cet oïfeau eft noire , aïnfi que le dos & les plumes fcapi ulaïrés ; mais elle a, de chaque coté, déux raïes blanches , dont l'une palle au-deflus, & l'autre au-deflous de l'œil. Le cou eit noir pardevant, & d’un rouge - obfcur parderrière : cette dernière couleur règne fur le croupion & les couvertures fupérieures de la queue: la gorge eft jaune , la poitrme orangée ; le ventre, jJufques & compris les couvertures in- (a) Fringilla Bahamenfis : The Bahama-finch. Pinfon de Babar, Catesbv, tome I, page 42. Kiein, page 97, n.° 6. Paffer focus niger, infernè albus ; Lt fuperiore & uTOpyg10 .obfeurè rubris, à outture ro peétore auran- 110 ; t@hià utrimque duplici in capite Hi dû ; reétrici- bus fuftis. ... Fringilla Bahamenfis. Pinfon de Ba- Pama. Briflon , tome III, page 168. Frinoilla copie NIOTO , far alb@ alarum fuprà ën- frâque “ocules , Deblore fulvo ;.... Zena, Linnæus, Syft. Nat. ed. X, G, 98. Sp. 15, page 181. IV 200 Hifloire Naturelle, férieures de la queue, blanc ; la queue brune & les arles de même : celles-ci ont üne raie tran{verfale blanche. Cet oïfeau eft très-commun à Bahama, & dans pluñeurs autres contrées de l'A- mérique méridionale : 1 eft à-peu-près de la grofleur de notre pinfon ordinaire; {on poids eft de fix gros. _ Longueur totale, fix pouces & un quart ; bec, fept lignes ; queue , deux pouces & un tiers, dépaile les aïles d’en- viron quinze Îtgnes. 201 LE PINSON Noir AUX YEUX ROUGES (a). Le vor règne fur [a partie fupérieure du corps, (fur le haut de [a poitrine, | füuivant Catefby,) & fur les pennes de la. queue & des aïles /h) ; maïs celles de 1a queue font bordées de blanc : le milieu du ventre eft de cette dernière couleur; le refte du deflous du corps eft d'un rouge -obfcur , le bec noir , les yeux rouges & les pieds bruns. La femelle eft (a) Towhe-hird, moimeau noir aux yeux rouges, Catesby, rome I, page 34. HR Paffèr niger, oculis rubris, iride nigrà. Schwarzer Sperling. Klein, Ordo Avium , page 89, n.° 7. Fringilia erithrophtalma, nigra, rubro relucens ; ab- domine rufeftente ; maculâ alarum albà. Limnæus, Syfi. Nat ed. X, G. 98, Sp. 8. Paffer fupernè niger, infernè obfeurè ruber, medio ventre candido; remigibus reëricioufque nigris; oris exterioribus majorum remioum albis (Mas. ) Paffer in toto corpore fufcus, cum levi in peëtore rubri mixturé. . ... Fringilla Carolinenfis. Pinfon de {a Caroline. Briffon , tome LIL, page 160. (b) M. Kiem dit qu’il a fix raies blanches fur es ailes, Loco citato. | I y 202 Hifloire Naturelle. toute brune , avec une teinte de rouge fur la poitrine. Cet otfeau fe trouve à la Caroline; ïl va par paires , & le tient dans les bois les plus épais : 1l eft de la groiieur d’une alouette hupée. Longuüeur totale, huit pouces; bec, huit lignes ; pieds , fee lignes ; queue, : trois pouces, dépañle les aïles d'environ vingt- -ept lignes, d'où on peut conclure qu'il n'a pas le vol fort étendu. rer LE PINSON noir & JAUNE (a). LA coureur générale de cet oïfeau eft un noir velouté, fur lequel paroît , avec avantage, la belle couleur jaune qui règne fur la bafe de Parle, le croupion &‘les couvertures fupérieures de la queue , & qui borde les grandes pennes des aïles; les petites pennes, & les grandes couver- tures , font bordées de gris; le bec & Les pieds font de cette dernière couleur. Cet oïfeau a été envoyé du cap de Bonne -efpérance : 1l eft de la grofleur de notre pinfon ordinaire. Longueur totale, fix pouces & plus; bec , huit lignes ; pieds, douze lignes; doigt du milieu , dix lignes; le doigt poftérieur à-peu-près auffi Îong ; vol, dix pouces & un quart ; queue , deux pouces deux lignes, dépafle les ailes de douze lignes. (a) Paffer fplendidè niger, dorfo tnferiore, uropy- gio & teltricibus alarum minoribus luteis ; remigibus fufèis, oris exterioribus majorum luteis, minorum gri- fers : reëtricibus [plendidè nigris. . . + Fringilla capi- tis Bone. fpei. Pinfon du cap de Bonne - efpérance, Briffon, tome IIL, page 171. I vi 204 Hiffoire Naturelle. AE LE PINSON 4 1oNG 8Ec (a). Ces oiseau a la tête & la gorge. noires ; le deflus du corps varié de brun & de jaune; le deflous d’un jaune-orangé; un collier couleur de marron ; les pennes de la queue olivâtres en-dehors ; les grandes pennes de laïle de même cou- eur, terminées de brun; les moyennes, brunes, bordées de jaunître ; le bec & es pieds gris-bruns. Il à été envoyé du pic ÿ Sénégal : fa groffeur eft à-peu-près celle de notre pinfon ordinaire. Longueur totale, fix pouces un quart; bec , neuf fignes ; pieds , onze lignes; doigt du milieu , dix lignes ; vol, dix pouces un quart ; queue, deux pouces un quart, dépañle les aïles d'environ un pouce. On voit que c'eft, de tous les pin- fons connus, celui qui a Îe plus long bec. (a) Paffer fupernè ex fufco € flaro varins, infernè Ravo-aurantius ; capite nigro; collo torque caftaneo cin@o ; rebtricibus olivaceis, oris interioribus. lateralium buteis. ... l'ringilla Senegalenfis, Pinfon du Sénéoal, Briffon, tome II, page 173, PT 205$ L’OLIVETTE (à). T'arrezze ainfi un pinfon venu de la Chine, qui à la bafe du bec, les joues, la gorge, le devant du cou & les cou- vertures fupérieures de la queue d'un vert-d'olive; le defius de Ia tète & du corps dun brun-okhvâtre , avec une légère teinte de roux fur le dos, le croupion & Îes couvertures des aïles les plus proches du corps; la queue noïre, bordée de jaune , terminée de blan- châtre ; la poitrine & Îe ventre, roux, _ mêlé de jaune; les couvertures inférieures de la queue & des aïles d’un beau jaune; le bec & les pieds jaunîtres. I eft à-peu- près de la grofleur de 1a linotte : la fe- melle a les couleurs plus forbles, comme c'eft l'ordinaire. (a) Pafler fupernè fufto-olivaceus, infernè rufe- Ravus ; capite anteriùs € collo inferiore viridi-oliva- ceis ; remigibus retricibufque prim& medietate luteis, alter& nigris ; remigum apicibus albidis. . . Fringilla Sinenfis. Pinfon de la Chine. Brion, tome IIT, page 175. 206 Hifloire Naturelle, Longueur totale, cinq pouces ; bec, fix lignes; pieds, fix lignes & demie ; doïgt du milieu , fept lignes ; vol, huit pouces un tiers; queue, vingt-une lignes; elle eft fourchue, & ne dépalle les aïles que de cinq ou fix lignes. 207 LE PINSON JAUNE & ROUGE*. L saune règne fur [a gorge, le cou, la tête, & tout le deflus du corps; Le rouge fur toutes les extrémités, favoir, le bec, les pieds, les aïles & la queue : ces deux couleurs fe fondant enfemble , forment une belle couleur orangée fur la poitrine & fur toute a partie inférieure du corps: outre cela, 1l y a, de chaque coté de Îa tète , une marque bleue immédiatement au-deflous de Pœïl. | Seba dit que cet oïfeau avoit été en- voyé de lifle Saint-Euftache, & 1l l'ap- pcile pinfon d'Afrique | apparemment que cet Auteur connoïfoit une ifle de * Beau moineau d’Afrique. Seba, planche Lxv, figure 6. Pafler Africanus eximius , infulæ San&i-Euflachii : en Allemand, groffèr Africaner. Klein, page 00, D. TE: Pafler fupernè flavus, infernè aurantius, maculà infra oculos cæruleà; alis caudâque rubris. .. . . Fringille infule San@i-Euflachis. e pinfon de l’île de Säint- Eufache, Brifôn, tome III , page 177. 2c8 Hifloire Naturelle, Saint-Euftache, en Afrique, bien difié- rente de celle de même nom, qui eft lune des petites Antilles. La grofieur du pinfon jaune & rouge, eft à-peu-pres celle de notre pinfon ordinaire. Longueur totale, cinq pouces & de- mi; bec, fix lignes; pieds, fix lignes & demie ; doigt du milieu, fept lignes ; queue, vingt-une lignes ; elle dépaile les ailes d'environ dix lignes. 209 LANT OUR ] ‘ADOPTE le nom que Seba a donné à cet orfeau, parce que c'eft un nom propre qui lui a été impofé dans le pays, & qui a rapport à fon cri: or on doit fentir combien de tels noms font préférables à ces dénominations équivoques' compofées d’un nom générique & d’un nom de pays, telle, par exemple, que celle du pinfon varié de la nouvelle Efpagne, par laquelle on a défigné l'oifeau dont …l s'agit ici. I eft très-probable que, dans la nouvelle Efpagne, il y a plus d’un oïfeau à qui le nom de pinfon varié peut convenir, & qu'il n'y en a pas deux à qui les habitans * Avis Tuite Americana variegata. Sebr,tomel, paze 176, planche cx, figure 7. Paffer ex rubro, flaro, cœruleo € albo marmoris énflar variegatus, capite dilutè rubro purpureo admixto ; peëtore dilutè luteo, faturatà flavedine obumbrato ; rec- tricibus in apice margine albâ preditis. ... Fringtlla varia novæ Hifpanie. Le pinfon varié de fa nouvelle Efpagne, Brifon, tome Il, page 178. 210 Hifloire Naturelle. de ce pays, fe forent accordés à | donner le nom de touite. Ce bel oïfeau a la tête d’un rouge- clair , mêlé de pourpre ; la poitrine de deux jaunes , le bec ; jaune , les preds rouges ; tout le refte, varie de rouge , de blanc, de jaune & de bleu ; enfin les aies & F queue bordées de blanc : 1! eft à-peu-près de la grofieur de notre pinfon ordrnatre. Longueur totale , cinq pouces deux tiers ; bec, fix lignes & demie ; pieds, Burt ous doigt du milieu , fept lignes & demie; queue, deux pouces, dépalle les ailes d'environ onze lignes, 2IIT ? Gaateranre tue mm me ee eme de ee ee Dartee e 22 e e e 0O LE PINSON FRISÉ* Lez nom de cet oifeau vient de ce qu'il _ a plufeurs plumes frifées naturellement, tant fous le ventre que fur le dos: a, en outre, le bec blanc, la tête & le cou . noirs, comme fi on lui eût mis un coque- luchon de cette couleur ; le deflus du corps, compris les pennes de la queue & des aïles, d’un brun-olivitre ; le deflous du corps jaune , les pieds d’un brun foncé. Comme cet orfeau venoîit de Portugal, _ on a jugé qu'il avoit été envoyé des prin- cipales pofleflions des Portugais, c'eft-à- dire, du royaume d’Angole ou du Bréfil. ps orofleur eft à-peu-près celle de notre pinfon ordinaire. _ Longueur totale, cinq pouces & de- mi; bec, cinq à fix lignes; la queue eft compofée de douze pennes égales, & dépafle les ailes de douze à treize lignes. * The black and yellow frizied fparrow. . . . Le motneau frifé jaune & noir. En Portugais, Beco de prata. Edwards, planche 271. Paffer pennis crifpis veflitus , fupernè obfcurè oliva- ceus , infernè luteus ; capite & collo nigris; re&ricibus obfeurè oliacets ; roftro candido. Briflon, tome WI, füpplément, page 86. 212 Hifloire Naturelle LE PINSON 4 (DOUBLE COLLIER* Cr orseau à en effet deux éotlés. ou plutot deux demir-colliers; lun par- devant, & l’autre parderrière; le pre- mier noir, & le plus bas des deux; l'autre, blanc : 1l a de plus la poitrme, & tout le deflous du corps d'un blanc temté de rouffitre ; la gorge, le tour du bec & des yeux, Aubin pur; la tête noire; tout le deflus du corps d’un cendré brun , qui s'éclarrcit fur les couvertures füpérieures de la queue ; Les grandes pennes des ailes, noires; les moyennes & les couvertures Retro noires , bor- * The collared finch. Le pinfon à collier. Edwards, planche 275. Le coliheïirinho des Portugais, ibidem. Paffer fipernè cinereo fufeus , infernè albus rufefcente , adumbratus ; capite & 1ænià tranfverfà in colli inferioris parte infuné migris; plumulis bafim roftri ambientibus, oculorum ambitu € gutture candidis ; torque candicante ; remLiolbus nIgTIS , MmEnQrLbUS rufefeente Mmarginatis ; rec- MA cinereo fufcis. . .. Fringilla torquata Indica. Le pinfon à collier des Indés, Briffon, tome VE, fupplément , page 85. du Pinfon à double collier. 21 3 dées d’un brun -rougeître , & qui a de l'éclat; le bec noir, & Îles preds bruns. M. Briflon dit qu'il fe trouve dans les Indes : il eft de la grofleur de notre _pinion ordinaire, _ Longueur totale, environ cinq pouces; M. bec. fix lignes ; queue, vingt lignes ; : elle eft compofée de douze pennes égales, & _ dépañle les aïles d'environ dix lignes. 214 Hiftoire Naturelle LE NOTR-SOUCI.* C'ss7 101 une efpèce nouvelle, à qui j'ai cru devoir donner un nouveau nom ; ce nom eft formé des couleurs principales | qui régnent dans le plumage de lorfeau : . il a la gorge , le devant du cou & la poitrine fouct; le deflus du corps not- râtre, les pennes des aïles & de la queue de même , bordées extérieurement de bleu ; la tête , & le deflus du cou du même bleu; le ventre, & les couvertures inférieures a la queue ; dun jaune- {oufre ; le bec notrître, court, fort & convexe; le bec inférieur due couleur plus claire ; les narïnes rondes, fituées dans la bafe du bec & percées à jour; la langue demr- cartilagineute & fourchue; les pieds d'un brun- -rougetre ; le dorgt ‘du milieu , unt à l'exterieur, par une membrane , jufqu'à la première articula- CP # {ringilla vel ft maris peler capite ad dimidium collum, caudæ lateribus & alis ex azureo cæruleftentibus. Commerion. du Noir-Souci. 215$ tion; Le doïgt poftérieur, le plus gros de tous les doïgts, & fon ongle le plus fort de tous les ongies lefquels , en gentral, font aigus, arqués & creufés en gouttrere, Ces cifeaux vont par couples : [e mâle & la femelle paroïilent avoir , lun pour l'autre , un attachement & une fidélité réciproques; ils fe trennent dans les terres cultivées & les jardins, & vivent d'herbes & de graines. M. Commerlon, qui, le premier, a fait connoître cet orfeau , & qui l’a obfervé à Buenos-ayres , dans le mois de PEER , marque {a place entre les pinfons & les gros-becs : 1 dit que fa groiieur eft égale à celle du moineau, Longueur totale, fept pouces ; bec, fept Hgnes; vol , onze pouces & demï; queue , trente-trois lignes; elle eft com- “pofée de douze pennes égales; les aïles ont dix- -{ept pennes; la deuxième & la troifième font les plus longues de toutes, 4 JE 216 Hifloire Naturelle LES VEUVES. T'oures Les EsrècEs de veuves fe trouvent en Afrique ; mais elles n'appartiennent pas exclufñivement à ce climat, puifqu'on en a vu en Âfe & juiqu'aux ifles Phi- lippines : toutes ont le bec des granivores, de forme conique , plus ou moins rac- courci ,.mais toujours aflez fort pour cafler les graines dont elles {e nourrifient ; toutes font remarquables par leur longue queue , ou plutot par Îes longues plumes, qui, dans la plupart des efpèces , ac- compagnent la véritable queue du mâle, & prennent naïflance plus haut ou plus bas que le rang des pennes dont cette queue eft compolée ; toutes enfin, ou prefque toutes, font fujettes à deux mues par an, dont l'intervalle, qui répond à la fatfon des pluies, eft de fix à huit mois, pendant lefquels les mâles font privés, non-feulement de la longue queue dont je viens de parler, mais encore de leurs belles des l’euves. M17 belles couleurs & de leur joli ramage /a). Ce n’eft qu'au retour du printemps qu'ils commencent à recouvrer les beaux foris de leur voix, à reprendre leur véritable plumage, leur longue queue, en un mot, tous les attributs, toutes les marques de leur dignité de mûle. a EN: Les femelles, qui fubiflent les mêmes mues , non-feulement perdent moins, parce qu'elles ont moins à perdre, mais clles n'éprouvent pas mème de change- ment notable dans Îes couleurs de leur plumage. Quant à la première mue des jeunes mâles ,on fent bien qu’elle ne peut avoir de temps fixe, & qu'elle eft avancée ou retardée , furvant l'époque de leur naïf- fance : ceux qui font venus des premières pontes , commencent à prendre leur longue queue dès Le moïs de maï; ceux, au contraire, qui font venus des dernières _ fa) Les veuves chantent en effet très-agréable- ment, & c’eft une des raifons qui déterminent M. Edwards à juger qu’elles doivent être rapportées aux pinfons plutôt qu'aux moineaux. Ojÿfeaux, Tome VII. K / 218 foire Naturelle | pontes, ne Îa prennent qu'en feptembre. & même en octobre. Les Voyageurs difent que les veuves font leur nid avec du coton; que ce nid a deux étages ; que le mâle habite l'étage fupérieur , & que la femelle couve au rez-de-chauflée {b) ; ïl feroit poilible de vérifier ces petits faits en Europe , & même en France, où, par des foins bien entendus, on pourroit faire pon- dre & couver les veuves avec fuccès, comme on la fait en Holilande. Ce font des oïfeaux très- vifs, très- semuans , qui lèvent & barfient fans ceffe leur neue queue : ils aiment beaucoup à fe baigner , ne font point lujets aux . maladies , & vivent juiqu'à douze ou quinze ans. On les nourrit avec un mé- lange d’afpic & de millet, & on leur donne pour rafraïchiflement des feuilles de chicorée. (b) Voyez {a Deféription du cap de Rorne-rfpé- rauce , par Koïbe : 1! me paroît tres probable que les chardonnerets à plumage changeant, cat © par &, font des véritables ve avé des Veuves, 215 Au rette, il ct aflez fingulier que ce nom de veuves, {ous lequel ïls font ge- néralement connus aujourd'hut ; & qui paroit fi bien leur convenir , foit à caufe du noir qui domine dans leur plumage, foit à caufe de leur queue traînante, ne leur ait été néanmoins donné que par pure méprile : les Portugais Îles appelè- rent d'abord oifeaux de Whidha [cet- à-dire de Jurda), parce qu ils font très- communs fur cette côte d'Afrique; 1a reflemblance de ce mot avec celur qui fignifie veuve en Le ras Portugaife , aura pu tromper des étrangers (c) , quelques uns auront pris lun pour l'autre, & cette erreur fe fera accréditée d'autant plus aï- fément , que le nom de veuves paroif- foit, à “plufeurs égards > fait pour ces fra 7 (c) C’eft ce qui eft arrivé à de fort habiles sens. M. Edwards dit, page 86 de Je Hifloire Naturelle des Oifraux , que ies Porttgais donnent à ceux-ci le nom de veuves; mais enfuite, mieux info: mé, il dit à la fin de ta quatrième patie de cette même hiftoire, que leur véritable nom , en Portugal, eft celui d’oifeaux de Whidha. (W die br 7 & non pas #Widosw bird.) * K 5j 220 Hifloire Naturelle On trouvera 1ci huit efpèces de veuves; favoir , les cinq efpèces: déjà connues , & qui ont été décrites par M. Briflon ; deux efpèces nouvelles très- diitinguées , & remarquables par la belle plaque rouge qu'elles ont, Pune fur Paile , & l'autre fur la poitrme ; enfin j'ajoute à ces fept cfpèces, celle de lorfeau que M. Briflon a appelé linorre à longue queue, & qui, ne füt-ce que par cette longue queue, me paroît avoir plus de rapport avec les veuves , qu'avec les linottes. des l/euves. 231 MLA VEUME AU COLLIER D'OR (a). _ Le cou de cette veuve eft ceint par- _ derrière d’un demi-collier fort large, d'un beau jaune doré : elle a la poitrine oran: gée, le ventre & les cuifles blanches, le bas-ventre & les couvertures du deflous # Vo; ir planches enluminées, 7.9 194, où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de grande veuve d’Angola, fieure 1, dans fon habit d’ êtes, qui eft fon bel habit ; & figure 2, dans fon habit d'hiver. (a) Paffr Indicus macrouros alius. Aldrovande, Ornithol. tome IT, page 566 , cap. 2 Paffer Indicus, &c. Aldrovandi. Willughby. Ornith. page 184, (. xr. Ray, Synopfis Avium , page 87, n° To. Paffèr Indicus macrouros rofiro eæruleo. J onfton, Aves , page 67. Moineau du cap de Bonne-efnérancae. Ko/be, Defcription de ce cap, tome IIT, page 165. Paflèr pjittacus Indicus, caudà longa.. Petiver, Gazophyl. planche 5E , figure 1. Red-breafled long- railed finch. Rouge-sorge à Ton gue queue, Edivards, Nat. biftory of uncomm. birds, pl. 86. K 11) 222 Hiffoire Naturelle de Ia queue noïratres, latête , la gorge; 4e devant du cou, le ne: les atles & la queue noires : cette queue eft comme celle des autres oifeaug 1 elle eft com polte de douze pennes, à peu - près Q égales , & recouverte par quatre longues plumes, qui naïflent auffi du croupion , mais un peu plus haut; les deux plus. longues ont environ treize pouces, elles font noires , de même que les pennes de !a queue, & parotilent ondées &e comme moirées : elles font auffi un peu | Ac" Deer rider cn. ‘ Paffèr candà lonsifiné & mutabili Edwarde. Klein. Ordo Av. page 90, n.° 22. Emberiza fuféa, peëtore rubra, reËricibus ie Fongioribus acuminatis , intermediis duabus longiffimis.…. Emberiza püradifœa. PAUSE Syfl. Nat. ed. X, page 178, G. 97, {e. Paffèr , flate, A “pt eudidè niger, infernè Rips zufefcens ; collo fu eriore rufefcente; peétore fplendidè caflanco ; re&ricibus nigris, binis intermediis longiori- bus, utrimque proximè fèquenti langifima, pedibus carneis. Paf!er, hieme, fapernè caffaneo- -rubeftens , maculis Jules parius infernè albus ; capite tæniis alkis & NiSTIS vario, rericibus fufco nigi 5e UE DR pris exterioribus caflaneo-rubefcentibus ; pedibus carneis. . .. Vidua, là Veuve. Briffôn, tome IIT, page 120. des Veuves. 223 arquées comme celles du coq ; leur Iar- geur , qui eft de neuf lignes près du croupion fe réduit à trois lignes vers leur extrémité : les deux plus courtes font renfermées entre les deux plus lon- gues , & nont que la moitié de leur longueur , mais elles font une fois aufli larges , @& fe terminent par un filet dé- lié, par une éfpèce de brin de foie, qui a ste d'un pouce de” long. Ces quatre plumes ont leur plan dans une fituztion verticale , & font dirigées en en-bos : elles tom nas tous les ans à la premiere mue, ceft-à-dire, vers le comn nencement de novembre, & à cette même époque , le plumage de loifeau change entièrement , & devient fem- blable à celui du Re dArdenne : dans ce nouvel état, la veuve a la tête variée de blanc & de noir: la poitrine, le dos , les couvertures fupérieures des ailes , d'un orangé-terne , moucheté de * norrûâtre ; les pennes de la queue & des ailes , d'un brun très-foncé , le ventre & tout Île refte du defious du corps, blanc ; ceft-B fon habit d'hiver; elle le K iv. 224 Hifloire Naturelle _conferve jufqu'au commencement de a belle fafon , temps où elle € cprouve une feconde mue toute auffi confidérable que, la première , mais plus heureute dans fes effets , puifqu’ellé lui rend fes belles couleurs , fes longues plumes & toute fa parure : dès la fin de jum', ou fe com- mencement de juillet , elle refait fa queue eh entier. La couleur des yeux, du bec & des pieds , he varie point; les yeux font tou jours marron ; le bec de couleur plombée , & les preds cou- leur de char. Les jeunes femelles font à peu - près de la couleur des mâles en mue; maïs, au bout de trois ans, elles deviennent d’un brun prefque noir , & ieur couleur ñe change plus dans aucun temps. Ces oifeaux font communs dans Te royaume d'Angola , fur Îa côte acct- dentale de l'Afrique : : on en a vu auffi qui venorent de Mozambique ; Detité ile fituée près de la côte orientale de ce même continent, & qui diféroient très- or des premiers. L'individu qu a defliné Edwards, a vécu quatre ans à Londres. des Veuves. 225$ Longueur totale , quinze pouces ; longueur prife de la ponte du bec juf- qu'au bout des ongles, quatre pouces & demi ; bec, quatre Hgnes & demie ; vol, neuf pouces ; faufle queue ; treize pouces ; queue véritable , vingt-une lignes ; celle-ci dépaile les ailes d'environ un pouce. 226 Hiffoire Naturelle | 0e 0 à | * LA VEUVE |A QUATRE BRINS (a), Tr EN EST de cet oïfeau , quant aux denx imues & à leurs effets, comme du pré- cédent ; 1 a fe bec & les preds rouges, ia tète & tout le deflus du corps notrs, ia gorge, le devant du cou, la poitrine, &z toute la partie inférieure aurore ; maïs cette couleur eft plus vive fur le cou , que fur la poitrime , & s'étendant der- ritre le cou ‘elle forme un demi-collrer plus où moins large , felon que la calotte soire de laitète defcends plus ou moins bas. Toutes les pennes de la queue font notrratres, mais les quatre du milieu font quatre où res fots plus re que les DEL ee Lg D PET DE 0er 0 em DU D RS AE RE M An dde a LS Cond do M A à M RP SR Al # Voyez les bches enluminées, n.° 8, fig. 1. («) On donne encore à cet oïfeau le nom de gucue en fote. .… Paffer Jupernè-niger, 1nfernè nie collo rufèf- certe, [uperiis higris maculis pario ; reltricibus RIgrIca’» abus, quatuor intermedrts ongi{finis, apice tantüm piu= sulis obfitis ; roftro pedibufque rubris. .. Vidua ripariæ f{ricana, La veuve de Ia côte d'Afrique. Briffes, tome ILE, page 329. 7 226 ?2, V7 pa RSS IEEE DPI = = 2% -d nr) D Lust < Z Cath, À Y > Jeve dl, ÿ 14 LA VEUVE A QUATRE BRINS,. W, Pr des l’euves, 227 latérales , & les deux du milieu font les plus longues de toutes. Dans la mue, le mile devient femblable à la finotte, fi ce n'eft quil eft d'un gris plus vif. rs femelle eft brune , & n'a pont de lon- gues plumes à la queue. Cette veuve eft un peu plus petite que le ferm; on a vu plus d'un mdividu de cette efpèce vivant à Paris ; tous avoient été apportés des cotes a ARE Melures priles fur plufieurs individus ; longueur totale , douze à treize pouces; de {a pointe du bee jufqu'au bout des ongles , quatre à cinq pouces; bec, quatre à cinq lignes; vol, huit à neuf pouces ; les deux pennes Et res de la queue, de neuf à onze ut ss les deux fuivantes , huit à dix pouces ; les Hatérales , de vingt à vingt-trois lignes, 9 K v;j 228 Hiffoire Naturelle * LA VEUVE DOMINICAINE (a). Sr LA LonNcueur de la queue eft le caractère diftinctif des veuves, celle-ci et moins veuve qu'une autre, car Îles plus longues plumés de fa queue n’ont guère. plus de quatre pouces. On lui a donné le nom de dominicaine, à caufe de fon plumage noir & blanc: elle à tout le defilus du corps varié de ces deux couleurs: le croupion & les couvertures Let * Voyez les planches enluminées, ».° 8, fig. 2. (a) Paflèr fupernè niger, marginibus pernarum rufts , 2nfernè albus ad rufefcentem colorem inclinans ; vertice rufo; torque albo-rufefcente ; retricibus uigris, binis intermedits longioribus, tribus utrimque proximis apice albis, daarum utrimque extimarum oris exterioribus rufefcentibus , interioribns albis ; roffro rubro. . . Vidua ainor. La petite veuve. Rriffon, tomelll , page. 124. M, Commerfon foupçconnoit qu’un certain oifeau d’un noir-bleuâtre qu'il avoit vu dans l’le de Bourbon, où il a le nom de #renoud , n’étoit autre chofe que cette même veuve en mue; & de cette fuppoñition il concluoit que Jorfque le mâle étoit en mue, fon plumage étoit plus uniforme: mais cela feroit plus applicable à la femelle qu’au mâle, encore y a-til lom du noir-bleuâtre, qui eft Ia couleur du brenoud, au brun uniforme, qui eft celle de la femelle dominicaine. Ce brenoud ref femble plus à la grande veuve. Lé des lV’euves. 229 fupérieures de la queue, mêlés de blanc- fale & de norrître ; le deflus de Ia tête d'un blanc-roufsitre entouré de noïr ; la gorge, le devant du cou & Îa poitrine du même blanc qui s'étend encore en arricre, & va former un demi-coliter fur la face poftérieure du cou. Le ventre na point de teinte de roux. Le bec eft rouge & les pieds font gris. Cette efpèce fubit une double mue chaque année, comme Fefpèce précé- dente ; dans l'intervalle des deux mues, le mâle n'a point fa longue queue, & fon blanc eft plus fale. La femelle n’a jamais à la queue ces longues plumes qu'a le mâle, & la couleur de fon plumage, en tout temps, eft un brun prefque unt- forme. Longueur jufqu’au bout de la queue, fix pouces un quart; jufqu’au bout des on- gles, quatre pouces ; bec, quatre lignes & HR fept lignes; doigt du milieu, fept lignes & demie; vol, fept pouces & demr ; la pennes au HER de ia queue excèdent d'environ deux pouces un quart les latérales qui font étagées, & elles de- paflent les aïles de trois pouces un quart, ZE 230 Hifloire Naturelle LA GRANDE VEUVE(a). Le DEUIL de cette veuve cit un peu Caye par la belle couleur rouge de fon c, par une teinte de vert- bleuâtre ré- pandue fur tout ce qui eft noir, c'eft-a- (a) Peffer Indicus macrouros rofèro mintato. Adro- vande , iome IT, page 565. Paffer Indicus macrouros , rof2ro miniato Aldrovandi , Jong-tailed Indian fparrow. Willug ghby, Orniihologia, page 184. Ray , Syrop/is, page 87, n.° IX. too Av. page 67. Pafjer Indicus caudà lonoiffimä. Petiver, Gazophal. pl. LV, fig. 1. Paffér Pardi macrourus, long-tailed. Charleton. Æxercit page 87. Pajler.fs Jupernè nier, fubviridi ad cœruleum vergente colore admixto, infernè candicans ; tæniê duplici in alis tranfverf@ , alter& alb&, alterà lurefeente 3 ; retricibus guatuor intermedits longi{fimis, nigris quatuor ntrimqne extimis a/befcentibus ; Folle miniaceo. . . Vidua RAT ‘ La grande veuve, Briffon . tome JIL, page 127. Cet oifeau a beaucoup plus de rapport 2 avec le ne de Commerfon , quant au plumage , que n’en a la petite veuve ; mais il eft plus © grabd : il poutroit fe faire que le brenoud fût une grande veuve encore jeune. nn es lame (44 L y RER 2 D mg SNPARL AQU S : 2 MES We ce SZ Z/ 119 MUE. EN LA FL. pag 2 1 TR UV VE "pa / PAU |A GRANDE VEUVE. 2.4emêne 1 ñ un, | APT SE Re des Veuves. : 231 dire ; fur toute la furface fupérieure ; par deux bandes tranfverfales, l’une blanche & l'autre jaunâtre , dont fes ailes font ornées ; enfin par la couleur blanchître de 1a partie inférieure du corps & des pennes latérales de la queue. Les quatre longues plumes qui prennent naïflance u-deflus de la queue véritable font noires (2), amf que Îes pennes des ailes: elles ont neuf pouces de longueur , & font fort étroites. Aldrovande ajoute que cet oïfeau a les pieds variès de noir & de blanc, & les ongles noirs, très- acérés &r très-crochus. {&) Aldrovande dit pofitivement que Je mâfe de cette Pipe a une double queue comme le paon mâle, & que la plus fongue pañfe fur ja plus petite, qui lui fert de fupport. “le ne fais pourquoi M. Brifion préfente les quatre plumes de la queue fupérieure comme Îes quatres pennes intermédiaires de la véritable queue. 232 Hhifloire Naturelle *La VEUVE A ÉPAULETTES (a). La courrur dominante dans le plu- mage de cet oïfeau eft un noir velouté, il ny a d'exception que dans les aïles : leurs petites couvertures font d’un beau rouge & les moyennes d’un blanc pur, ce qui forine à l'oifeau des efpèces d'épau- icttes ; les grandes, ainfi que les pennes des ailes font noires, bordées d’une cou- leur plus claire. Cette veuve fe trouve au cap de Bonne-efpérance. Elle a une double queue comme toutes Îles autres: linfe- rieure eft compofée de douze pennes à peu-près cgales, la fupérieure en a fix qui font de différentes longueurs; Îles plus longues ont treize pouces ; toutes ont leur plan perpendiculaire à l'horizon. Longueur totale, dix-neuf à vingt-un pouces; bec, huit à neuf lignes; pieds, _trerze lignes; queue, treize pouces. * Woyez les planches enluminées, .° 63 5. (a) C’eft une efpèce nouvelle & qui n’a point encore été décrite, ei) à LA VEUVE MOUCHETÉE* Toute LA PARTIE fupérieure eft en effet mouchetée de noir fur un fond orangé ; les pennes de Faïle & fes grandes couvertures font noires bordées d’orangé; la poitrine eft d’un orangé plus clair fans mouchetures: les petites couvertures de l'aile font blanches & y forment une large bande tranfverfale de cette cou- # Moineau à Jongue queue. Long-tarled [parrow. Edwards, pl 270. | Palfer füpernè nigro € rufo varius, infernè albus ; peëtore dilutè rufo; te&ricibus alarum minoribus fupe- rioribus candidis ; re&ricibus quatuor intermediis lon- giffimis nigris ; quatuor utrimque extimis obfcurè fufcis, fufco dilutiore exteris maroinatis, albo interiès macula- - &is ; roftro coccineo. . . .. Widua Angolenfis. La veuve d’Angola. Briffon, tome VI, fupplément, page 80. Nota. Que quoique M. Briflon femble ne parler de cette veuve que d’après M. Edwards, ïl le con- tredit néanmoins, en donnant les quatre longues plumes de cetoifeau pour les quatre intermédiaires de Ja véritable queue. M. Edwards dit expreffément que ces quatre longues plumes paflent fur es pennes de la queue. 234 Hifloire Naturelle leur, qui eft la couleur dominante fur toute ia partie inférieure du corps: le bec eft d’un rouge vif, & les pieds font couleur de chair. Les quatre longues plumes qu'a cet otfeau font d’un noir-foncé ; elles ne font point partie de la vrare queue ,comine en pourroit le croire, mars elles forment une efpèce de faufle queue qui pañle fur la première. Ces longues plumes tom- bent à la mue, & reviennent fort: vite, ce qui eft dans l’ordre commun pour le: grand nombre des oïfeaux , mais ce qui eit une fingularité chez les veuves. Lorf- que ces plumes ont toute leur longueur, les deux du milieu dépañlent la queue inférieure de cinq pouces & demi, les deux autres ont un pouce de moins; les pennes de la queue inférieure, qui et La véritable, font d’un brun obfcur; les latérales font bordées en dehors d’une couleur plus claire, & marquées fur leur coté intérieur d’une tache blanche. Cette veuve eft de la grofleur de Îà dominicaine; elle a le bec d'un rouge vif, plus court que celur du momeau, & les pieds couleur de chair. AA) É des Veuves. 23$ ? LANPEUVÉ\EN FEU. L'our Est Norr dans cet oïfeau, & d’un beau noir velouté, à l'exception de Îa feule plaque rouge quil à fur la por- trine, & qui paroïit comme un charbon ardent. Il a. quatre longues plumes toutes égales entr'elles, qui prennent naïflance au-defious de la vraie queue, & la dé- palient de plus du double de fa fon- gueur. Elles vont toujours dimmuant de largeur, en lorte qu’elles fe terminent prefque en pointe. C ctte veuve fe trouve au cap de Bonne-efpérance & à l'ile Panay, lune des Philippines (a) ; elle eft de la grofieur de {a veuve au collier d’or. Sa longueur totale eït de douze pouces. Ce * Voyez les planches enfuminées, 7.9 647, où elle eft nommée la veuve à poitrine rouge. (a) La veuve de l’île Panay. Sonnerat, Voyage _ à la nouvelle Guinée > Page 117, pl 75 236 Hifloire Naturelle. LA VEUVE ÉTEINTE. Lx rRUN cENDRÉ règne fur le plumage de cette veuve, à cela près qu'elle à Îa bafe du bec rouge, & les arles couleur de chair mêlé de jaune: elle à en outre deux pennes triples de la longueur du corps, lefquelles prennent naïflance du croupion, & font terminées de rouge-bar. * Seba a fait de cet oïfeau un fringilla en latin, fon traducteur un friguet, M. Linnæus un emberiza, M.'s Klein & Briffon une not e; jai cru, vu fa longue queue traînante, que fa place naturelle étoit parmi les veuves. | Fringilla Brafilienfis, Friquet du Bréfil. 4/4, Seba, tome I, page 103. Linaria caudê longâ ; fringilla Brafilienfis Sebcæ, Lange - Schwantzer henn fling. Kiein, Ordo Ar. ‘page 04, n° VIII. Emberiza cinereo fuféa, alis fulvis, re&trictbus duabus lohgiffimis. . .. Emberiza pfittacea. Linnæus, Syf, Nat. ed. X, page 178 « Sp. 11. Paffèr ex cinereo obfcurè grifeus ; bafi roflri rubelle cn ; alis flavo € dilutè rubro variegatis ; reétricibus ex cinereo obfcurè grifeis , binis intermediis longiffimis, apice fpadiceis. ... Linaria Brafilienfis longicauda, la Jinotte à longue queué du Bréfil. Briffor, tome if, page 147. D) ED r ais > 2 fn dé 257 ARE D ET TE, à en ranreres copeqreenee. mn og * LE GRENADIN (a). | Lis Porrucais, trouvant apparemment quelque rapport entre Îe piumage du grenadin & l'uniforme de que elques-uns de leurs régimens, ont nommé cet oïfeau capitaine de l’Orénoque. A1 à le bec & le tour des yeux d'un rouge vif , les yeux noirs : fur les côtes de la tête une grande plaque de pourpre prefque ronde, dont le centre eft fur le bord Hofament de l'œil, & qui eft interrompue entre l'œil & lé béc par une tache brune : l'œil, Îa * Voyez les planches enluminées, n.° 109, fr. 2. (a) Le pinfon rouge & bleu du Bréfil. The red and blue Brafilian finch. Edwards, pl. 101. Paffer fupernè fufto-caflaneus , infernè caflaneus ; vertice caffaneo ; genis violaceis ; gutture € imo ventre nigris ; ur0py210 cæruleo ; re&ricibus [plendidè HIQTIS. Granatinus , 1e Grenadin. Briffon,tome III , page 216. Fringilla caudà cunetformi, corpore rufefcente, temporibus, uropyg10 , abdomine violaceis ; roftro rubro… Fringilla Brafiliana Linnæus. Syf Nat, ed,X, page 191. Sp. 16. 238. Hifloire. Naturelle gorge & la queue font noirs (b) ; les pennes des aties gris-brun , bordées de 4 gris-clair; la partie poftérieure du corps, tant M que deflous, d'un violet-bleu: tout le refte du plumage eft mordoré ; mais fur le dos , il eft varié de brun- verdâitre , & cette même couleur mor- : dorée , borde extérieurement Îles -cou- vertures des aïles : les pieds font d’une couleur de chair obfcure. Dans quelques | imdividus , la bafe du bec fupérieur eft -entourée d'une zone pourpre. Cet oïfeau fe trouve au Bréfl; il a La mouvemens vifs, & le chant agréable: l a de plus le bec alongé de notre chardonneret /c) , Mais 1] en, diffère par fa longue queue étagée. La femelle du grenadin eft de mème taille que fon mâle : elle a le bec rouge, un peu de pourpre fous les yeux , la gorge & le deflous du corps d'un fauve- (E) Dans quelques individus Ja sorsc eft d’un brun-verdâtre. | (c) M. Edwards a trouvé fa longueur du bec variable dens les diFérens mdividus. up. RISEE, _ a ?2L., VIL. pag ,288. GRENADIN. 2. OISEAU DU BRESIL A PLUME Æ 2. veuve v Al DL LAN 7 NW, feve del. x à \ DA 7) ; ND LT AH } nf LÉ nr COLA LS L Ch) # SATT du Grenadin. 239 pâle , le fommet de la tête d'un fauve plus foncé, le dos oris-brun , Îles. aïles brunes , la queue noïrître , Les couver- tures fupérieures bleues , comme dans le mâle ,-les couvertures inférieures , & le bas-ventre, blanchîtres. Longueur totale, cmq pouces un quart ; bec , cinq lignes ; queue, deux pouces & demi , compofte de douze pennes étagées : les plus longues dépañlent les plus courtes de dix-fept lignes, & Textrémité des aïles, de deux pouces; tarfe , fept lignes : ongle poftérieur eft le plus fort de tous. Dans les aïles, les quatrième & cinquième pennes font Îles _ plus longues de toutes. 240 Hifloire Naturelle * LE VERDIER (à). JL ne rauT rAs confondre cet orteau CT # Voyez les planches enluminées, n.° 267, fig. 2. ” (a) xravis d’Arifiote que Gaza a mal traduit par lutea & luteola, roms qui conviennent mieux aux bruans. ’AvŸos , forus , chioris , yiridia ; Gallicè, bruant fuivant Bélon ; ybos, ybis, ydos, hyz par corruption fab inme f accurtis, acontis (ab «ve ), Italis, verdon, verderro , verdmontan, zaranto, caranto , toranto , frinfon. Lufitanis , verdelham. Sabaudis , verdeyre. Germanis, gruenling, gruenfinck , kuttvogel , tutter, rapp-finck, hirfifinck , hirffvogel (TA tyrolt ; thraupis Turneri. Ulyrits, zeglolka. Anglis, green-finch. Gefner, de Avibus, pages 165 & 2 258. _ “ACMorrs , Ees Aldrov. Grnithol. tome IT, page 850, copie Gef: er en entier. Bruant, AS, florus. Bélon, Nat. des Oif. fol. 366. Bray en, UE, verdier, yerdéreule, verdere. Idem, Portrait des Orfeaux, page 04. Verdone, JAapis, vireo Gefnerr. Olna , Uccelle- ria, page 26. Chloris Aldrovandi , the green-finch. Anthus feu florus fiellonii. Gallicè, bruanr. WillughPy. Ornithol. nice 179, Cap. II. Chloris Aldrovand. the. green-finch. Ray. Synof. page 85, n° 4. R. Sibbaïldus. Hift. animal, in Scotià, Cap. 1V, pase 18. avec te PETER EE < jure du Verdier. 241 avec le bruant, quoiqu'il en porte le Mæring. Av. genera. 26. _ Chloris Jèu fringilla viridis, tab. 36 & 37. Chloris Sylveftris, tab. 38. Jonfton, 4». page 71. Chloris , fringilla viridis, the greerfenc, neighing- bird; Charleton, Exercir. page 88, n.° v. Linaria viridis, xAwpis Ariftôt. fringrlla viridis, viridia miliarit, hirfth- finck, hirfth- vogel, crucner- henffing, gruene - frncke, gruen-ling, gruen - vogel, wvel[èher - kenffling. Schwenckield, 4». Silefie ‘ page 205. Fringilla viridis, chloris Aldrov. Nolaria, linaria viridis Schuvenchfeldi, Linaria flava ; gruen-finck, kirfth-finck ; in PrufMiâ, gruen-ling, gruener-hcnffing, f£hwontzke ; Polonis , LAN ROLE, Rzac- zynski. Auñuur. pages 379 & 391. Chioris, Suecis fwenska : loxia flavicanti virens, remigibus primoribus anticè luteis, re&ricibus laterali- | bus quatuor, baft luteis. Linnæus. Syf. Nat. ed. X, G. 66, Sp. 20, € Fauna Suecica, n.° 202. Cotsahngufes viridis , chluris , linaria , fringilla viridis ; verdone, vruner gelber-dick-/chnabler , Lut-vogel, Klein. Ord. Avium , pa e 06. Verdier. Albin, tome 1, page 51, n.° 58. Paffer fubviridis, alarum extremis nigricantibus. Chloris , verdier. Catal. verderol. Barrère. G. 30, Sp. 6. Gruen-finck , gruenling, gruen - -fchwantz, fchwanirz, | fchwanfthel ; en Bohemien , /chwonetz, vireo. Frifch , tome [, cl. 1, div. 1. Le bruant y chloris Aldrovandi , fringilla , &c, Linnæi; bréant, verdrier, verdelin , yerdoie, pailleret. Oifeaux , Tome VII, L 242 Hifloire Naturelle nom dans plufeurs provinces /4) ; fans parler des autres différences, il n’a pas de tubercule offeux dans le palais, comme en a le bruant véritable. | Le verdier pafle hiver dans les bois: t fe met à l'abri des intempéries de la mauvaile faifon fur les arbres toujours verts , & même fur les charmes & les t walerne. Hifloire Naturelle des Oïfeaux, page 25%, Pafèr fuperuè viridi-olivacens, cinereo admixto, in- fernè viridi-olivaceo-flavicans ; ventre € marginibus ‘alarum luteis ; macul@ rofrum inter & oculos faturarè cinered ; redricibus nigricantibus , apicis margine ciné- reû, iribus extimis prim@ medietate luters (Mas). Paljer fupernè grifèus, pennis in exortu ad viridi- olivaceum inclinantibus, infernè dilutè grifèus, pennis inexortu ad luteum vergentibus ; ventre albo ad luteum énclinante ; maroinibus alaruin luteis ; retricibus migri- cantibus, apicis margine cinereû , trébus extimis primê amedietate luteis. . .. Chloris, le Verdier, Brifôn, ! tome IIT, page 190. ja The green-finch, chloris Aldrov. Verdier de ‘Briflon, Zoologie Britannique, Birds, page 107, Sp. W, pl v, fie. 5. _ Verdale, verdauge, verdat, verdelat, verdrin, vredin , verdrie en différentes provinces. (b) Cette erreur de nom ef fort ancienne, & remonte jufqu’aux traduéteurs d’Ariftote COMME on peut Le voir dans Ja note (a). | 7 > du Verdier. 243 chènes touflus , qui confervent encore leurs feuilles quoique defléchées. Au printemps, il fait fon nid fur ces : 71: mêmes arbres , & quelquefois dans les buiflons : ce nid eft plus grand & prefque … aufli bien fait que celui du pinfon : il eft - compolé d'herbe sèche & de moufle en "dehors, de crin , de laine & de plumes en dedans ; quelquefois 1l l'établit dans » les gerçures des branches, lefquelles » gerçures Il fait agrandir avec fon bec; 11 fait aufli pratiquer tout autour un petit . magañn pour les provifions fc). La femelle pond cinq ou fix œufs, tachetés, au gros bout, de rouge -Erun fur un fond blanc-verditre : elle couve avec beaucoup d’afliduité, & elle fe tient fur les œufs, quoïqu'on en approche d'aflez près, en forte qu'on la prend fouvent avec les petits : dans tout autre cas , elle eft très-défiante. Le mâle paroît “prendre beaucoup d'intérêt à tout ce qu “regarde la famille future : il {e tient fur es œufs alternativement avec la femelle, LS. uelques “ -{c) Nous tenons ces derniers füts, & q autres, de M. Guys, de Marfeille. L 1} 244 Hifloire Naturelle & fouvent on le voit fe jouer autour de l'arbre où eft le nid, décrire, en voltr- geant, plufeurs cercles, dont ce nid eft le centre, s'élever par petits bonds, puis retomber , comme für lur-même , en battant des arles avec des mouvemens, & un ramage fort gat{d). Lorfqu'il arrive ou qu'il s'en retourne, c'eft-à-dire, au temps de fes deux patiages, 1l fait en- tendre un cri fort fingulter, compolé de deux fons, & qui a pu lur faire donner en Allemand plufieurs noms , dont Îa racine commune fignifie une fonnette: on prétend au refte que le chant de cet oïfeau fe perfectionne dans les métis, qui | réfultent de fon union avec Île ferin. Les verdiers font doux & faciles à. apprivoi{er : 1ls apprennent à prononcer uelques mots, & aucun autre oïfeau ne, e façonne plus aïfément à la manœuvre. de Îa galère; 1ls s'accoutument à manger fur le doigt, à revenir à la voix de leur en me ne uni (d) On les garde en cage varce qu’ils chantent. plaïfamment. Bélon. Nature des Oifeaux, page 366. M. Guys ajoute que le ramase de la femele eft encore plus intéreflant que celui du mâle, ce qui, feroit trés-remarquable parmi les oifeaux. | du Verdier. 245 maître, &c. Ils fe mêlent, en automne; avec d’autres efpèces, pour parcourir les campagnes : pendant l'hiver, ils vivent de baïes de gentèvre; 1ls pincent Les boutons des arbres, entre autres ceux du marfaule: l'été, ils fe nourriflent de toutes fortes de graines, maïs 1ls femblent préférer le chenevis : ds mangent auffi des chenilles, des fourmis , des fauterelles, &c. Le feul nom de verdier indique affez que Îe vert eft la couleur dominante du plumage; maïs ce n’eft point un vert pur, il eft ombré de gris-brun fur la partie _ fupérieure du corps & fur les flancs, & il eft mêlé de jaune fur la gorge & Ia poitrine : le jaune domine fur le haut du ventre, les couvertures inférieures de 1a queue & des ailes, & fur le croupton: il borde Ia partie antérieure & les plus grandes pennes de l'aile, & encore les pennes fatérales de a queue. Toutes ces pennes font noirâtres, & Ia plupart bordées de blanc à l'intérieur : le bas ventre eft de cette dernière couleur , & les pieds d’un brun-rougeître. La femelle a plus de brun : fon ventre eft prefque entièrement blanc, & les Lu) Eu 246 “Hifloire Naturelle, couvertures inférièures de la queue font mêlées de blanc, de brun & de jaune. Le bec eft couleur dé chair , de forme conique , fait comme celur du gros-bec, mais plus petit : fes bords lupérreurs font légèrement échancrés près de la pointe, & reçoivent les bords du bec inférieur, qui {ont un peu rentrans : l’oifeau pèfe | un peu plus d'une once, & fa grofleur eft « à-peu-près celle de notre morneau-franc. » Longueur totale, cinq pouces & demi; | bec, fix fignés & demie ; vol, neuf | pouces ; queue ,: 2 - trois lignes uni peu fourchue, dépañe 1 les aïles de dix x 4 onze lignes; preds, fept lignes & demie; w doigt du milieu, neuf Hgnes. Ces oïfeaux : ont une vélicule du fiel, un géfer muf£ « culeux , doublé d’une ‘membrane fans adhérence , & un jabot aflez confidérable, w | Queiquesuns prétendent qu'il y a des 4 verdiers de trois grandeurs diflérentes; 4 mais cela n'eft point conftaté par des” obfervations aflez exaétes, & il eft vrai femblable que ces HA nées de taille ne ! font qu’accidentelles & dépendent dé l'âge ; de la nourriture, du climat ou. 4 d'autres circonftances du même genre. M BRAS CP LE VERDIER. (RE FCI VUE ane \ ALU A AS NL) à dde ' *: f L , (Cr PCs FT L] [40 PPT 2 Lè2] Cr LT ue … ü CU NT ich Give à 0 RE Pa Ses v k dc ee na AP LA tai PTE Ma LATE 9 \ si L à %-1 p' À F NE ke Ep 0 ER A 0 247 FE MP APE ( a). qÉ orssau doit fon nom aux couleurs de fon plumage, & fur-tout à une efpèce de camaïl d'un bleu-violet, qui prend à la bafe du bec, s'étend jufqu’au-defious des yeux, couvre les parties fupérieures * Voyez les planches enluminées, 7.9 159, figure 1, la femelle ; figure 2, le mâle, (a) Fringilla tricolor, peinted finck ; Hifpanis, maripofa pintada. Pinfon de trois couleurs. Catesby, Dr #4 The China bull-finch, rouge-queue de la Chine. Albin, tome I, n.° LxvVIII. Cet oifeau ne diffère que très-peu de celui de Catesby: ïl eft fort dou+ * teux qu’il vienne de la Chine. Fringila tricolor, blaukopfger diflel - finck, roftra grifeo , capite € collo cyaneis, pe&ore & ventre roneis, dorfo & ais fupernè ex flavo viridibus; remi- ges € cauda ex nigro purpurafcunt. Kiein. Ordo Are : $. 45, tribus v ,n.° VII. Fringilla purpurea, carduelis Sinenfis capite purpu- reo ; the China bull-finch Albin, cardinalchen : ventre toto à roftro ad genua ufque € caudam , rubra ; dor/à € alis viridibus ; capite & caudà fuperâ purpureis. Ibidem, n.° XII, pagc 98. Pafler fupernè viridis ad flavum inclinans , infernè ruber ; capite € collo fuperiore cæruleo - violaceis ; uro- L'iy 248 Hifloire Naturelle & latérales de la tête & du cou, &; dans quelques mdividus, revient fous la gorge : 11 a le devant du cou, tout le deflous du corps, & même les couver- tures fupérieures de la queue & le croupion, d'un beau rouge prefque feu; le dos varié de vert-tendre & d’olivitre- obfcur (b) ; les grandes pennes des aïles & de la queue, d'un brun-rougeître ; les randes couvertures des aïles vertes; Îles petites d'un bleu-violet comme le camaïl. Maïs 1! faut plufñeurs années à la Nature, pour former un fi beau plumage : 1l n’eft parfait qu’à la trorfième. Les jeunes papes {ont tous bruns la première année : dans 1a feconde, 1ls ont la tête d’un bleu-vif, le refte du corps d’un bleu-verditre, & les pennes des arles & de la queue brunes, bordées de bleu-verditre. pygio rubro ; rectricibus fufcis, binis intermediis tn utroque latere, € lateralibus exteriès ad rubrum ver- gentibus. ... Chloris Ludoyiciana, vuleo papa di&a , le verdier de la Louifiane , dit vulgairemert le pape. Briffon, tome IIT, page 200. Le chiltototi de Seba, rome I, pl. 87 ,ne reffemble ni au pape, ni à fa femelle , ni à leurs petits. (è) L’individu décrit par Catesby avoit le dos vert terminé de jaune, page 44. du Pape. 249 Mais c’eft fur-tout par la femelle que cette efpèce tient à celle du verdier : elle a le deflus du corps d'un vert-terne, & tout le deflous d’un vert-jaunâtre : les randes pennes des aïles brunes, bordées Leon de vert ; les moyennes, ainfi que les pennes de la queue, mi-parties _ dans eur longueur, de brun & de vert. Ces oïfeaux.nichent à la Caroline fur les orangers, & n'y reftent point l'hiver: ils ont cela de commun avec Îes veuves, qu’ils muent deux fois l'année , & que leurs mues avancent ou retardent , fur- vant les circonftances : quelquefois ïls prennent leur habit d'hiver dès la fin d'août ou le commencement de feptem- bre : dans cet état, le deflous du corps devient jaunître , de rouge qu’il étoit. Ils - fe nourriflent comme les veuves, avec le millet, l’alprite, la chicorée, ... Maïs ils font plus délicats : cependant une fois acclimatés , ils vivent jufqu'à huit ou dix ans : on les trouve à la Loutfiane. Les Hollandoïs, à force de foins & de … patience, font venus à bout de farre ni- - cher les papes dans leur pays, comme ïls y ont fat nicher les bengalis & les veuves, | Lv 250 Hifloire Naturelle. & Ton pourroiït efpérer, en imitant Vin- duftrie hollandoï{e , de Îles faire nicher dans prefque toutes les contrées de l’'Eu- rope : ils font un peu plus petits que notre moineau-franc, Longueur totale, cinq pouces un tiers; vol , fept pouces deux tiers ; bec, fix lignes ; pieds, huit lignes; doigt du milieu , fept lignes; queue, deux pouces, dépalle les ailes de treize à quatorze lignes. VARIÉTÉ DU PAPE. Les O1sELEURS connoïflent, dans cette efpèce, une variété diftinguée par la cou- leur du deflous du corps, qui eft jau- nâtre : il y a feulement une petite tache | rouge fur Îa poitrine , laquelle s’eflace | dans la mue ; alors tout le deflous du corps eft blanchître, & le mâle reflemble ” fort à fa femelle. C’eft probablement une | variété de climat. Tom. f1Z. », je 7/ let à UIL BIEU, « Mig d. LA. Rousse )e Jeve du. ILE PAPE .2.LEB = pt pm F d-- — PF L 4 n'S > + Ex RE HN NS . DE A SN + CLS , « né a." N nm + LE TOUPET BLEU (a). Ex comparANT cet oifeau avec le pape & fes variétés, on reconnoît entreux des rapports fi frappans , que sis n’euflent pas été envoyés, comme on l’aflure, ceux- ci de la Louïfiane, & l’autre de l'ile de Java, on ne pourroit s'empêcher de re- garder celui dont 1 s’agit dans cet article, comme appartenant à la même efpèce : on eft même tenté de Fy rapporter, maleré cette différence prétendue de climat, vu la grande incertitude de Îa plupart des notes par lefquelles on à coutume d’in- diquer le pays natal des oïfeaux. If a 1a partie antérieure de la tête & la gorge d’un aflez beau bleu ; le devant du cou d'un bleu plus forble ; le milieu du ventre (a) Paffer fupernè viridis, infernè rufus ; medio ven- cre rubro ; uropygio rufo ; fronte, genis, gutiureque cæ- ruleis : reltricibus viridibus , oris exterioribus rubris, lateralibus interius fufcis. .. . Chloris Javenfis. Le verdier de Java. Briflon. Ornithologia, tome II, page 198. L vi 252 Hifloire Naturelle, rouge ; la poitrine , les flancs , le bass ventre, les jambes , les couvertures 1in- férieures de la queue & des aïles, d’un bezu roux ; le deflus de la tête & du cou , la partie antérieure du dos & les couvertures fupérieures des aïles vertes; le bas du dos & le croupion, d'un roux éclatant ; les couvertures fupérieures de la queue TUBES ; les pennes de farle brunes, bordées de vert; celles de Îa queue de même , excepté les intermé- diatres , qui font bordées de rouge; le bec couleur de plomb; les pieds gris : il eft un peu plus petit que le friquet. Longueur totale, quatre pouces; bec, fix lignes; pieds, fix lignes & demie; _ doigt du milieu, fept lignes; vol, près de fept pouces ; queue, treize lignes, compofée de douze pennes, dépaile les ailes de fix à fept lignes. pie yo LE PAREMENT BLEU (a). Ox ne PEUT parler de cet oïfeau, nt le clafler, que fur la for d’Aldrovande, &e cet Ecrivain n’en a parlé lui-même que d’après un portrait en couleur, porté, en Italie, par des voyageurs Japonois, qui en firent préfent à M. le marquis Fa- chinetto. T'els font les documens fur lefquels fe fonde ce que j'ai à dire du parement bleu. On verra facilement, en {ifant la defcription , pourquoï je lui aï donné ce nom. I a toute la partie fupérieure verte, toute linférieure blanche; les pennes de la queue & des aïles bleues, à côtes blanches; le bec d’un brun-verditre, & les pieds noirs. Quoique cet oïfeau foit (a) Chloris Indica virioni congener. Aldrovande. Ornithol. Gb. XVIII, cap. XVIII. Chloris Indica. Jonfton. 4». page 71. Paflèr fupernè viridis, infernè candidus ; remisibus re@ricibufque cæruleis, fcapis albis preditis..… Chloris Indica minor. Le petit verdier des Indes. Briffon, tome Il, page 197. 254 Hifloire Naturelle. un peu plus petit que notre verdier, &° qu'il ait le bec & les pieds plus menus, Aldrovande étoit convamceu qu "Ariftote lui-même n’auroit pu s'empêcher de le rapporter à ce genre. C'eft ce qu'a fait M. Briflon, au défaut d’Ariftote, & nous n'avons aucunes raïfons de ne point fuivre l'avis de ce Naturalifte. LE PRRSRARP ET EPRR RP TPENE ORRTRERTE I ER *LE VERT- BRUNET (a). Jr 4 2e Bec & les pieds bruns; le deflus de la tête & du cou, le dos, la queue & les aïles d'un vert-brun très-foncé; le croupion, la gorge, & toute la partie * inférieure, jaunes ; les cotés de la tête variés des deux couleurs , de telle forte que le jaune defcend un peu fur les côtés du cou. Le verdier des Indes de M. Edwards (8), * Voyez les planches enluminées, ».° 341, fig 1, où cet oifeau ef repréfenté fous le nom de verdier du cap de Bonne-efpérance. (a) Fringilla virens, fuperciliis, peêtore, abdomi- neque flavis, remigibus primortbus margine exteriore albis. Fringilla butiracea. Linnæus, $y/fi. Nat. ed.X, G. 98, Sp. 17 » page 181. Loriot ou verdier Kolhe. Defcription du cap de Bonne-efpérance, tome IIT, page 64. Paffer fupernè viridi - olivaceus, infernè luteus ; te- niê utrimque fupra oculos luie&, per oculos viridi-oli- vaced, infra oculos nigrâ ; remigibus vuride- olivacess, oris majorum exterioribus albis ; rericibus dilurè vi- ridi flavis. Chloris Indica. Le verdier des Indes. Briffon, Ornithol. tome III, page 195. (b) The Indian green finch, pmfon des Indes: 1 Ÿ # L2 256 Hifloire Naturelle. pourroit être regardé comme une variété dans cette efpèce, car ïl a aufli tout le deflus vert-brun & le deflous jaune : ïl ne diffère qu’en ce que le vert-brun eft moins foncé & s'étend fur le croupion; que les côtés de la tête ont deux bandes de cette même couleur, dont lune pañle fur les yeux , & l’autre, qui eft plus foncée & plus courte, pañle au-deffous de la première , & en ce que les grandes + pennes des aïles font bordées de blanc. =” Le vert-brunet eft un peu plus gros que le ferin de Canarie, & le furpañe, dit M. Edwards, par la beauté de fon ramage. Longueur totale , quatre pouces & demi; bec, quatre lignes & demie; tarfe, fix lignes & demie ; doigt du milieu, {ept lignes; queue, dix-neuf lignes, un peu fourchue, dépañle les arles de neuf à dix lignes. M. Hawkins la efquiflé dans l’île de Madère, où il avoit été apporté d’ailleurs fous le nom de bengala: on a fu depuis qu’il venoit des Indes orientales. Ediyards, pl. 84. M. Linnæus dit qu’il je trouve à Madère, mais il eft aïfé de voir que ce neft qu’une citation imparfaite du pañage de M, Edwards dont je viens de rendre compte. SKA 437 | LE VERDINERE (a). Excerré la tête, le cou & [a poitrine; qui font noirs, tout le refte du plumage eft vert : on difoit que c'eft un verdier qui a mis un capuchon noir. Cet oifeau eft très-commun dans les boïs des ïles de Bahama; 1l chante perché fur la cime des arbuftes, & répète toujours le même air comme notre pinfon : fa groffeur eft égale à celle du canari. Longueur totale, quatre pouces; bec, quatre lignes & démie; queue, dix-neuf lignes , dépaile les He de neuf à dix lignes. (a) Bahama fparrow , palfèr bicolor Bahamenfis. Catesby, n.° 37. Paffér fordidè viridis; capite, collo & peëtore ni- gris ; remigibus reetreibn foue fordidè viridibus ; chloris Eahamenfis, le pinfon de Bahama. Briffon, Ornitho* logia , tome III, page 202. Fringilla capite pe&oreque nigris; dorfo, alis cam dâque Obfeurd vireftentibus. .. .. Zena. Linnæus, Syf Nat. ed. X, G. 98, Sp. 31. Nota. Que M. Linnæus a donné le même nom de Zera à la quinzième efpèce du même genre (08), qui eft notre pinfon à tête noire & blanche, 258 Hifloire Naturelle. LE VERDERIN.* Nous ArrELONS ainfi ce verdier , parce qu'il a moins de vert que les précédens. 1l à aufli le bec plus court ; le tour des veux d'un blanc-verditre ; toutes Îles plumes du deflus du corps, compris les pennes moyennes des aïles , leurs cou- vertures, & les pennes de la queue, d’un vert-brun, bordées d’une couleur plus claire ; les grandes pennes des aïles noires ; la gorge, & tout le deflous du corps jufqu’aux jambes , d’un roux fombre moucheté de brun; le bas-ventre, & les couvertures inférieures de la queue, d'un blanc aflez pur : cet oïfeau fe trouve à Sant-Domingue. * Voyez les planches enluminées, n,° 341, fig 2 Eh LL va 259 LE VERDIER SANS VERT. ÎL y AurorrT fans doute jamais eu de verdier , sil ny eût pas eu d'orfeau à plumage vert; mais le premier verdier, ayant êté nommé ainfi à caufe de fa cou- leur, 1! s’eft trouvé d’autres oïfeaux qui» lui reflemblant à tous égards , excepté par les couleurs du plumage , ont dû recevoir la même dénomination de ver- dier : tel eft l'offeau dont il s'agit icr. C’eft un verdier prefque fans aucun vert; mais qui, dans tout le refte, a plus de rapport avec notre verdier qu'avec tout autre oïfeau. Il à la gorge blanche, le deflous du corps de la même conehes la poitrme variée de brun; le defius de la tête & du corps, mêlé de pris & de brun-verditre ; une teinte d TOUX au bas du dos, & fur les couvertures fupé- rieures de la queue ; les couvertures fupérieures des aïles, d'un roux décidé; les pennes moyennes bordées extérieure. ment de cette couleur ; Îes grandes pennes & les grandes couvertures , bor- ces de blanc-roufsitre , amnfi que les 260 Hifloire Naturelle. pennes latérales de Ia queue ; enfin 14 plus exterieure de ces dernières eft ter- minée par une tache de ce même blanc, & elle eft plus courte que les autres: parmi les pennes de laïle, la feconde & la trorfième font les plus longues de toutes. | et oïfeau a été apporté du cap de Bonne-efpérance par M. Sonnerat. Longueur totale, fix pouces un tiers ; bec, fix lignes; Le Re lrgnes ; queue, environ deux pouces. & demi; dépaile les ailes de ferze lignes. X*ZLE CHARDONNERET (a). Bzauré pu PLuMAGE, douceur de la voix, finefle de l'inftinct, adrefle fingu- lière, docilité à l'épreuve, ce charmant petit oïfeau réunit tout, & ïl ne lui * Voyez les planches enluminées, n.° 4, fig. 1. (a) us d’Ariftote, carduelis varia de Gaza, pikilis, chardonneret. &éon, Nature des oifeaux, pase 353: Guardelli, flragalins chez les Grecs modernes. B'élon, Obfervations , page 13. Carduelis, Italis, cardello, calderugio, Olina, Uc- celleria , page 10. Carduclis, acanthis Ifidoro & recent. græecis ; thraupis Arillotelis apud Gazam © Hermolaum ; Azamicoz Avicenne ; Zena, id ef}, avis Jovis, aflraga- linus Kiranidi ; aftrolinus, aftrocallus, cardelia, car- duellus, acardelentes, acalantia, aitalantia, Lifinia, Matth. Sylvatico ; afteres fortè Oppiano; raparinus, ravarinus, aurivittis, xpvsoeidpnc ; Germ. diflel-finch, diflel vogel, truns, flizelirz, goldfinck, rotKoegelken, (rothvôselken) Kletter; Iralis, gardello, gardellino, cardelino , carzerino , gardeilin ; Hifpanis, frguercto, fiele colore, forte pintacilgo ; Sabaudis, ch:rderaulat. Hiviiis ve/ Botemis, ffeglick ; Polonis, /czigil. Ge ner, de Avibus, pages 233 € 2/2. ? Carduelis, xpromidpus , recentibus Græcis Axavdi® L£ 262 Hifloire Naturelle manque que d’être rare & de venir d’un pays éloigné, pour être eftime ce qu'il vaut, ie : Italis , carduello , carduelino , raparino , ravarino ; Galiis, chardonneret , chardonnet ; Germanis , /fiflel - finck (difiel-finck) ; Hollandis, een pitter. Aldrovande, Ornithologia, tome If, Hib. XVIII, cap. 111; page 708. Carduelis, the goldfinch , thiflle-finch, xpropidpne Ariflorelis, acanthis recentiorum grecorum. Willuohby, Ornithol. Hb. 11, cap. x. | Ray, Sy pobfe page 89, A. n.° Acpayxa@-, Tpayred'nves, PM pulgo Tapd'enf ; Jonfton, 4». page 68. Carduëls gold-finch. Sibbaïldus some: lib, III, Cap. IV, page 18. Xpuoouurpis Aldrovandi, ns) Tloryiaus peterie bus, Opadaœic Ariflotelis, Gaye, Hermolai; yapdeni, aurivittis Aldrov. Zena Kyranidis; Germanis, vrais glitz, diflel-finck, rothvogel, Schwenckieid, AV Silefie, page 233. Cardielts fen aftragalinus, Zena Felonii ( Bélon ne donne point ce nom au chardonneret ). Aurivittis ornithologorum , chryfomitres ; talis, cardello ; Germ. féeglitz, diflel-vogel ; Polonis, /cyygiel, Rzaczynski, Auëuar. page 370. Carduelis, chryflomitris, aurivittis, acanthis, avis Jjovis, gold-finch, Charleton. Exercir. page 87. Carduelis , fringilla jovis , Zena Schweuckfeldi , Frifch. luteola Albini, 1, 64. Cardello Oline, the gold-finch, diflel- finck, roth-yogel. .., Klein, Page 973 n° 4 du Chardonneret. 263 Le rouge-cramoiïfi, le noir-velouté, le blanc, le jaune-doré, font les princi- pales couleurs qu'on voit briller fur fon Carduelis, chardonneret ; en Catalan, cardina, Barrère. Ornithologie fpecimen, page 57. Carduelis, fringilla remigibus antrorsèm luteis, ex- tima immaculatà ; re&ricibus duabus extimis medio, re= liquifque apice albis ; en Suédois, fliglirza, Linmæus, Syfl. Nat. G. 98, Sp. 9, page 180 ; & Fauna Suec. n.° 195, page 74. The gold-finch, carduelis, luteola. Albin, rome T, n° 44. Carduelis der fhiglitz, flieglitz, flichlitz, flechlitz, . diflel finck, kletter, Frifen , tome I, cl. 1, div. 1 “pl I, art. 2. . Chardonneret, pinfon doré , pinfon de chardon, . Xpusouirpne, porte-mitre d’or, Axavie, trefflier, parce qu’il mange [a grame du grand treffle ; en Provence, cardaline ; en Périgord, cardelino ; en _ Guienne, cardinat, chardonneret, chardonneau , char- drier ; en Picardie, cadoreu ; le jeune qui n’a pas encore pris fes belles couleurs, gri/ér. Salerne, Hifi. Nat. des oifeaux , page 274. Carduelis fufco rufefcens ; capite anterits & gutture rubris ; remigibus nigris apice albis, primâ medietate -exteriùs luteis; reËricibus nigris, [ex intermediis apice albis, duabus utrimque extimis interiùs alba macula- tis. . . , Carduclis, le chardonneret, Brifjou, tome III, page 53. < The gold-finch , carduelis Gefheri, British #oology, G,.22, Sp. 1: Page 108, | 264 Hifloire Naturelle plumage, & le mélange bien entendu de teintes plus douces ou plus fombres leur donne encore plus d'éclat ; tous les yeux en ont été frappés D icment: & plu- fieurs des noms qu'il porte en différentes langues font relatifs à ces belles couleurs. Les noms de chryfometrès, d'aurivitris, de gold-finch , n'ont-ils pas en eflet un rapport évident à la plaque jaune dont fes aïles font décorées ; celut de roth- vogel au rouge de fa tête & de fa gorge; ceux d’afleres, d'affrolinus, à l'éclat de fes diverfes couleurs; & ceux de pikilis, de varia, à l’eflet qui réfulte de leur variété ? lorfque fes ailes font dans leur état de repos, chacune préfente une fuite de points blancs, d'autant plus apparens qu'ils fe trouvent fur un fond noir. Ce font autant de petites taches blanches qui terminent toutes les pennes de laïle, excepté les deux ou trois pre- mières. Les pennes de la queue font d’un noir encore plus foncé; les fix intermé- diaires font terminées de blanc, & les deux dernières ont de chaque coté, fur leurs barbes intérieures, une tache blan- che ovale très-remarquable. Au refte, tous 4 | “du Chdrdounéréf 265 tous ces points blancs ne font :pas tou- jours en même nombre, nt diftribués de la mème manière / à ) ;, & 1 faut avouer 2 ? ! ‘ qu'en général le, plumage. des chardon- nerets ef fort variable... | La femelle à moïns de rouge que le male, & n'a pornt du tout de noir. Les . (b) Les chardonnerets, qui ont les fix pennes intermédiaires de Ja queue terminées de blanc, S’appellent fzains ; ceux qui en ‘ont huit font ap- _ pelés Auitains ; ceux qui en ont quatre funt appe- - Lés quatrins ; enfin quelques-uns n’en ont que _ deux, & on n’a pas manqué d’attribuer au nombre de ces petites taches ia différence qu’on a remar- quée däns le chant de chaque individu : on pré- tend que ce font les fizains qui chantent le mieux, . mais c’eft fans aucun fondement, puifque fouvent : l’oifeau qui étoit fizain pendant l'été, devient * quatrain après la mue, quoiqu’il chante toujours de même. Kramer dit dans fon Elenchus, peer. 7 animal. auftrie inferioris, page 266, que les pénnes de la queue & des aïles ne font terminées | de blanc que pendant l’automne, & qu’elles font entièrement noires au. printemps. Cela eft dit trop “oénéralement. J’ai fous les veux, aujourd’hui, | 6 avril, deux mâles chardonnerets qui ont toutes fes pennes des aïles (excepté les deux premières) & les fix intermédiaires de Fa queue terminées de “bianc , & qui ontauffi les taches blanches ovales, fur Je côté intérieur des deux penneslatérales de laqueue, Oifeauxs Tome VIL M 266 Hifloire Naturelle jeunes ne prennent leur beau rouge que la feconde année; dans les premiers temps leurs couleurs font ternes, indé- | cifes, & c’eft pour cela qu'on les appelle grifees : cependant le jaune des aïles paroit de très-bonne heure, amnfi que les taches blanches des pennes de la queue; mais ces taches font d'un blanc moins pur (c ). | Les mâles ont un ramage très-agréable & très-connu; 1ls commencent à le fatre entendre vers les premiers jours du mois de mars, & continuent pendant la belle CHLORE ils le confervent même lhiver dans Îles poëles où ils trouvent la température du printemps ( d). Aldro- vande leur donne le fecond rang parmi D te) (c} Obfervé avant le 15 de juin. Jai auffi re- marqué que les chardonnerets, tout petits, avoient le bec brun, excepté la pointe & les bords qui | étoient bianchâtres & tranfparens; ce qui eft le | contraire de ce que l’on voit dans Îles adultes. (4) Frifch, Oifèaux, tomel BE 1,186 | J'en ai eu deux qui n’ont pas ceffé de gafouiiler un feul jour cet hiver, dans une chambre bien fermée, mais fans feu, il eft vrai que le plus, arand froid r n’a été que de 8 degrés, | du Chardonneret, 267 les oïfeaux chanteurs ; & M. Daines Barrington ne leur accorde que le fixième. Ils paroïfient avoir plus de difpofition à prendre le chant du roitelet, que celur de toute autre oïfeau ; on en voit deux exemples : celui d’un joli métis fortt d’un chardonneret & d’une ferine, obfervé à Paris par M. Salerne /e ), & celui d’un chardonneret qui avoit été pris dans le nid deux ou trois jours après qu'il étoit éclos, & quia été entendu par M. Daines Barrington. Ce dernier obfervateur fup- pole , à la vérité, que cet oïfeau avoit eu occañon d'entendre chanter un roitelet, & que ces {ons avoit te, fans doute, les premiers qui euflent frappé fon orerlle, dans le temps où il commencçoit à être fenfble au chant & capable d’imi- tation (f); mais il faudroit donc faire Ia (e) Hiftoire Naturelle des Oifeaux , page 276. (f) Voyez Lettre fur le chant des oïfeaux, du 10 janvier 1773. Tranfaétions philofophiques, vol. LXIIT, part. IT. Ofina dit que les jeunes char- donnerets qui font à portée d’entendre des 'inottes, des férins, &c. s’approprient leur chant: cepen- dant je fais qu’un jeune chardonneret & une jeune finotte ayant été élevés enfemble, le chars M ij 268 Hifloire Naturelle même fuppoñtion pour l'oifeau de M.Sx Iéfne, ou convenir qu'il y a une fingu- frère sHAlopie” quant 754 organés de la. voix, entre le roitelét & le chardonneret. On croit généralement en Angleterre, que les chardonnerets de a province de Kent chantent plus agréablement (g), que ceux de toutes les autres provinces. Ces oïfeaux dont, avec les pinfons, ceux qui favent le mieux conftrutre leur . nid, en rendre le tiflu plus folide, lui SARA une forme plus arrondie; je diroïs volontiers plus élégante ; les matériaux qu'ils Lo emploïent font pour le dehors Îa moufle fine, les lHichens, Fhépatique, les joncs, les petites racinès, la bourre Les chardons , tout cela entrelacé avec beau- coup Le & pour l'intérieur, l'herbe sèche, le crin, la laine & 1e duvet: 1ls 48 polent furles RrREees & par préférence fur les pruniers & noyers; ils chorfflent ARTE donneret a Confervé fon ramage pur, &. que la linotte la adopté au point qu’elle n’en a plus d’autre : 1 eft 'vrai qu’en LÉGOER elle Pa embelli. (g) Lettre de M, Daines Barring ton, Loco cltata, | du Chardonneret. . 269 d'ordinaire les branches foibles & qui ont beaucoup de mouvement; quelque- fois ts nichent. dans les LE d'autres fois dans. des buifions ÉDINEUx ; & lon prétend que Îles jeunes chardonnerets, qui proviennent de-ces dernières nichées, ont le plumage un peu plus rembrunt, mais qui is font plus gais &.chantent. mieux que les autres : Ofina dit la même Hoi de ceux qui font.nés: dans le mois d'août fi ces re: marques font fondées, ï PAS lélever par préférence les jeunes Char -donnerets éclos dans le mois d'août, & trouvés dans des nids établis fur des buiflons épineux. La femelle commence |! “à pondre vers le milieu du printemps; cette première ponte eft de cinq œufs (A), tachetés de brun-rougeitre vert le pros bout; lorfqu'ils ne viennent pas.à bien $ elle fait une feconde ponte, & même lune troïième lorfque la conte ne reuflit pas; mais le nombre des œufs TA) Bélon dit que Jes chardonnerets font com. . munément h Suit petits, maisje Mn’ai. jamais yu plus de cinq œufs dans une trentaïne de nids de ehar* donnercis qui m'ont pañé-fous les yeux. M ii | 276 Hifloire Naturelle vatoujours en diminuant à chaque ponte. Je n'ai jamais vu plus de quatre œufs dans les nids qu'on m'a apportés au mots de juillet, n1 plus de deux dans les nids du mois de feptembre. Ces oïfeaux ont beaucoup d'attache ment pour leurs petits; ils Les nourriflent avec des chentïlles & d’autres infectes, & fi on les prend tous à-la-fois & qu'on les renferme dans la même cage, ls continueront d’en avoir foin: 1} eft vrai que de quatre jeunes chardonnerets que ja fait ainfi nourrir en cage par leurs” ère & mére, prifonniers , aucun na vécu plus d’un mois; j'ai attribué cela à a nourriture qui ne pouvoit être aufh. bien chotfie qu'elle left dans létat de berté, & non à un prétendu défefpoir héroïque qui porte, dit-on, Îes char- donnerets à farre mourir Do petits lorfqu'ils ont perdu l'efpérance de les rendre à la liberté pour laquelle ïls. étoient nés {2 ). | (i) Voyez Gerint, Ornitholog. tome T, page 16, & plufieurs autress On ajoute que fi on eft venu | à bout de faire nourrir les petits en cage par les pére | du Chardonneret, 273 Il ne faut qu'une feule femelle au mâle chardonneret; &, pour que leur union foit féconde, ïl eit à propos qu'ils foïtent tous deux Itbres: ce qu'il y a de _ fingulier, c'eft que ce mâle fe détermine beaucoup plus difficilement à s'apparier _efhcacement dans une volière avec fa fe- melle propre qu'avec une femelle étran- gère, par exemple, avec une ferine de Canarie [k), ou toute autre femelle, : : & mère reftés libres, ceux-ci voyant au bout d’un certain temps qu’ils ne peuvent les tirer . d’efciavage, les empoiïfonnent par compañion avec une certaine herbe; cette fable ne s’accorde point du tout avec le naturel doux & pailble du chardonneret, qui d’ailleurs n’eft pas auf habile . dans la connoïffance des plantes & de leurs vertus que cette même fable le fuppoñferoit. {k) On prétend que Îes chardonnerets ne fe mêlent avec aucune autre efpèce étrangère ; on a tenté inutilement, dit-on, de Îes apparier avec des linottes ; mais j’aflure hardiment qu’en y em- plovant plus d’art & de fois on réuffra , non- feulement à faire cette combinaïfon , mais encore beaucoup d’autres : j’en aï la preuve pour les linottes & les tarins ; ces derniers s’accoutument encore plus facilement à Ia fociété des canaris que les chardonnerets, & cependant on prétend que, dans le cas de concurrence, les chardomnerets font préférés aux tarins par les DE ep | IV 272 Hifioire Narurelle qui étant ‘ofigrnaire d'un climat plus Chaud , aura plus de reflources pour dereter. | On a vu quelquefois la femelle char- donneret nicher avec le mâle canari {2}, mais cela eft rare; & l’on voit au con- traire fort fouvent Ia femelle canart privée de tout autre mâle /#), fe jomdre avec le mâle chardonneret : c'eft cette femelle canart, qui entre en amour la (1) Le R. P. Bougot ayant lâché un mâle & une femelie chardonnerets dans une volière où y avoit un affez grand nombre de femelles & de mâles canaris ; ceux-ci fécondérent la femelle char- " donneret, & fon mâle refla vacant. C’eft que le M mâle canari, qui eft fort ardent, & à qui une feule. femelle ne fufft pas, avança la femelle chardon- neret & la difpofa, au lieu que les femelles canaris moins ardentes,, & qui d’ailleurs avoient leur mâle propre pour les féconder , ne firent aucun frais pour létrenger, & l’abandonnèrent à fà froideur. (im) Cette Circonftance eft elfentielle ; car le R. P. Bougot m’aflure que des femelles de canaris qui auront un mâle de leur efpèce pour quatre & même pour fix, ne fe donneront point au mâle M chardonneret, à moins que je feur ne puifie pas fuffire à toures, & que, dans ce feul cas, les furnu- méraires acccpteront le mâle étranger, & lui Îe-.… ront même des avances. * = te du Chardonneret. 273 première, & qui noublie rien. pour échauffer fon mâle du feu dont .elle bruülé: ce n’eft qu'à force d'invitations &c d'agaceries , ou plutot c’eft par l'influence de-la belle fafon, plus forte ict que toutes les agaceries, que ce mâle froid dévient,-capable de s'unir à létrangère, & de confommer cette efpèce d’adultère _phyfhque ; encore faut-il qu'il n'y ait dans . a volière aucune femelle de fon efpèce. Les préliminaires durent ordinatrement fix femaines, pendant lefquelles {a ferine a tout le temps de farre une ponte entiere d'œufs clairs, dont.elle n'a pu.obtentr 1a * fécondation, quoiqu'elle n'ait ceflé de la {olliciter;. car -ce : qu'on peut. appeler le bertinage dans Les animaux, eft prefque - toujours fubordonne au grand but de la Nature, qui eit la reproduction des êtres. . Le R. P. Bougot, qui à té déjà cite D re avec Éloge, a fiv avec attention le petit manêse d'une ferine panachée ,en pareille circonftance; 1 la vue s'approcher {ou- vent du mâle chardonneret,' s’accroupir comme la poule, mais avec plus d’ex- preilion, appeller ce mâle qui. d’abord . ne’paroît point Fécouter ; qui commence ME _ 274 Hlifioire Naturelle enfuite à y ‘prendre intérèt, puis 5’é- chaufle doucement & avec toute la len- teur des gradations /»n): 11 fe pofe un grand nombre de fois fur elle avant d’en venir à l'aéte décifif, & à chaque fois elle épanouit fes ailes & fait entendre de petits cris; maïs Îorfqu'enfin cette fe- melle fi bien préparée eft devenué mère, ïl eft fort afidu à remplir les devoirs de père, foit en laidant à faire le nid [o), #oit en lui portant la nourriture , tandis qu'elle couve fes œufs ou qu'elle élève es petits. | Quoïque les couvées réuffiflent quel- quefois entre une ferine & un chardon- neret fauvage pris au battant, néanmoins on confeïlle d'élever enfemble ceux dont ‘on veut tirer de la race, & de ne les {n) Vaï oui dire à quelques Oiïfeleurs que le æhardonneret étoit un oiïfeau froid, cela paroît wrai, fur-tout lorfqu’on ie compare avec les fe- ins ; mais, iorfqu’une fois fon temps eft venu, 1 paroît fort animé, & l’on a vu plus d’un mäie tomber d’épilepflie dans le temps où ils étoient le plus en amour, & où ils chantoïent le plus fort. (o) Hs y emploient, dit-on, par préférence Îa moufle & ie peut ivin. | du Chardonneret. 275$ apparter qu'à Fâge de deux ans; les metis, qui rélultent de ces unions forcées, réffémblent plus à leur père par la forme du bec, par les couleurs de la tête, des ailes, en un mot par les tien & à leur mère par le refte du corps; on a encore oblervé qu'ils étorent plus forts & vivoient plus long-temps; Je leur ra- mage naturel avoit plus d'éclat, mais qu'ils adoptoïent difficilement Îe ramage artificiel de notre mufique (p). Ces métis ne font point mféconds, & lorfque l'on vient à bout de les sapparier avec une ferine, Îa feconde génération qui provient de ce mélange, {e rapproche fenfñblement de Tefpèce dw chardon- neret (g), tant lernpreinte mafculine a de prépondérance dans l’œuvre de la génération. Le chardonneret a le vol bas, mais fuivi & filé comme celui de la linotte, & non pas bondiflant & fautillant comme celur du moïneau. C’eft un oïfeau actif & laborieux; s'il n'a pas quelques tètes (p) Voyez, ci-deffus, l'hiftoire du Serin. { q/. M. Hébert, M vj 276 Hifloire Naturelle de pavots, de chanvre où de chaïdons à éplucher, pour le tenir en action, il portera & rapportera! fans cefle tout ce qu il trouvera dans faricage. Il ne faut qu'un mâle vacant de cette efpèce dans une volière de canaris, pour faire man- quer toutes les pontes; 1 inquiétera Les | couveufes, fe battra avec les mâles, défera les nids, caflera les œufs. On ne. croiroit pas qu'avec tant de vivacité. & de pétulance les chardonnerets fuflent fi. doux & même fi dociles. Els vivent en paix les uns avec Îes autres: ils fe re- cherchent, fe donnent des marques d’a- mitié en toute falon, & n'ont guère de querelles que pour la nourriture. Ils {ont moins on ho qi à l'égard des au- tres elpèces; ïls battent les ferins & les Tinottes, mais is font battus à leur tour par les mélanges. Ils ont le fingulier inftinct de vouloir toujours fe coucher au plus haut de la volière, & lon fent bien que c'eft une occafion de rixe lorf- que d'autres orfeaux ne veulent point leur céder la place. À l'égard de la docilité du chardon- nerct, elle eft connue; on ui apprend , du Chardonneret. 2 77 fans beaucoup de peine, à exécuter divers mouvemens avec précihon , à faire le mort, à mettre le feu à un petard, à tirer de petits feaux qui contiennent fon boire & fon manger; mais pour lui apprendre ce dernier exercice, 1l faut favoir l’Aabiller. Son habillement con- fifte dans une petite bande de cutr doux de deux Hignes de large, percée de quatre trous, par lefquels on fait palier les arles & les pieds, & dont les deux bouts fe rejorgnant fous le ventre , font maintenus par un anneau auquel s'attache la chaine du petit galérien. Dans la folitude où 1l {e trouve, 1 prend plaïfir à fe regarder dans le miroir de fa galère, croyant voir un autre oïfeau de fon efpece ; & ce befoin de fociète paroït chez lux aller de front avec ceux de première néceflité : on-le voit fouvent prendre fon chenevis grain à gran & l'aller manger au mi- roir, croyant fans doute le manger en compagnie. Pour réuflir, dans l'éducation des char- donnerets, il faut les féparer & les élever feul à feul, ou tout au plus avec la femelle qu’on deftine à chacun. | 278 Hifioire Naturelle Madame Daubenton la jeune, ayant. 8 T. U > hé EAUN il 14 h cievé une nicneée enftére, ies jeunes char- donnerets n’ont ète familiers que jufqu’à un certain âge, & 1ls font devenus avec le temps prefque aufli fauvages que ceux. qui ont été élevés en pleine campagne par les père & mère; cela eft dans la Nature, la fociété de homme ne peut être, n'eft en eftet que leur pis-ailer, & ils doivent y renoncer dès qu'ils trouvent une autre focièté qui leur convient da- vantage ; mais ce neft pont là le feul inconvénient de léducation commune ; ces orfeaux accoutumés à vivre erfemble, prennent un attachement récrproque Îes uns pour les autres, & lorfqu'on Îles fé- pare pour les apparier avec une femelle canart, ils font mal les fonétions qu'on exige d'eux, ayant le regret dans le cœur, & tls fmiflent ordinairement par mourir de chagrin fr). | C2 (r) De cinq chardonnerets élevés enfemble dans la volière de Madame Daubenton la jeune , & appariés avec des ferines, trois n’ont rien fait du tout : les deux autres ont couvert ieur ferine, lui ont donné la bequée, mais enfuite ïls ont café es œufs, & font morts bientôt aprés, du Chardonneret. 279 L'automne, {es chardonnerets com- mencent à fe: raflembler; on en prend beaucoup en cette faïfon parmi les ot- feaux de pañlage qui fourragent alors Les jardins ; leur vivacité naturelle les préci- pite dans tous. lés pièges; mais, pour faire de bonnes challes, 1} faut avoir un inâle qui foit bien en tram de chanter. Au refte, tls ne fe prennent point à da pipée, & 1ls favent échapper à l'orfeau de proie en fe réfugtant dans les burf- {ons. L'hiver ils vont par troupes fort nombreufes, au point que l'on peut en tuer fept ou huit d'un feul coup de fuñl: ds s'approchent des grands che- mins, à portée des lieux où croïffent Îes _chardons, la chicorée fauvage : ils favent fort bien en éplucher la graine, ainf que les nids de chenilles, en fafant tomber la neige: en Provence , ils fe réuntilent en grand nombre fur les aman- diers. Lorfque le froid eft rigoureux 1ïls fe cachent dans les buiflons fourrés, & toujours à portée de la nourriture qui leur convient. On donne communément N du chenevis à ceux que l'on tient en « 280 Hifloire Naturelle cage {f). Ils vivent fort long-temps st) Gefner en à vu un à Mayence Are "de 4 vingt-trois ans: on toit obligé toutes’ les femaines de lui rogner les ongles & le bec, pour qu'il put boire , manger & {e tenir {ur fon bâton; fa nourriture ordi: naïre ‘étoit la. graine de pavots; toutes fes plümes étotent devenues blanches! 1l ne voloit plus, &1l reftoit dans toutes les fituatrons qu'on: vouloit lui donner; on en’a vu, dans le pays que habite, vivre feize à dix-“huit ans. Ils font fujets à l'epüephe, comme je. Var dit ne haut ( Ds . Ja de anEt ; (f) Quoique il foit vraï, en née que Jes gra- niv ores vivent de grain, 1 n ’eft pas moins vrai qu'ils vivent auf de chenilles, de petits fcarabées & autres iñfectes, & même que c’eft cette dernièré pourriture qu’is dongent à leurs petits, Is margent aufli avec grande avidité, de petits. filets de: veau cuit; mais ceux qu’on. élève préfèrent , au bout d’un certain temps, la graine de chenevis & havette à toute: AU nourriture. FA (i):Qn: prétend qu’elle, eft occafñonnée, par un ver mince & long, qui-fe gliffe entre cuir & chair dans fa cuife hi: qui fort quelquefois de jut- même en perçant Ja peau, mais que Poifeat { dJeve del. | * LE CHARDONNERET. Let 4 du Chardonneret. 281 _& fouvent la mue eft pour eux une ma ldie mortelle. Ils ont la langue diviféé par le bout en petits filets; Le bec alongé /4), les bords de l'inférieur rentrans & reçus dans le lupérieur ; les narines couvertes de pes tites plumes noires; le doigt extérieur uni au dorgt du milieu jufqu'à la pre- mère articulation; le tube inteftinal long. d'un picd ; de Igers veftiges de cœcum; une vélicule du fiel; le géfer mufculeux. Longueur totale de OR cinq pouces quelques lignes; bec, fix iignes; vol, huit à neuf pouces; queue, deux pouces, elle eff compolée de douze pennes, un peu fourchue, & clle dépalle les aïles d'environ dix à onze lignes. SE arrache avec fon bec lorfqu” il peut le faifir. Je ne doute pas de l’exiftence de ces vers dont parle Frifch, mais je doute beaucoup qu’is foient une caufe d'épilepfie. (x) Les jeunes chardonnerets l’ont moins alongé à proportion. Se nn | 282 Hifloire Naturelle VARIÉTÉS DU CHARDONNERET. Quoique cet oïfeau me perde pas fon rouge dans la cage aufli promptement que la iinotte, cependant fon plumage y éprouve des altérations confidérables & fréquentes, comme 11 arrive à tous les oïfeaux qui vivent en domefticité Jar déjà parle des variétés d'âge & de fexe; comme aufhi des difiétences multiples qui fe trouvent entre Îles individus, quant au nombre & à Îa diftribution des petites taches blanches de la queue & des ailes, & quant à Îa tente plus ou moins brune du plumage: je ne fera mention Ici que des variétés principales que j'ai obfervées ou qui ont été obfervées par d’autres fa), & qui me paroïflent (a) Je ne mettrai pas au nombre de ces variétés le chardonneret à tête brune fvertice fufto) dont parle Gefner,, fur {a foi d’un ouï-dire, { rage 243) comme d’une race diftincte de la race ordinaire, ni des variétés rapportées par M. Salerne , d’après les Oifeleurs Orléanois, telles que le vert-pré, qui a du vert au gros de l'ai ; le charbonnier, qui à Îa barbe noire , le corps plus petit, le plumage plus du Chardonneret. 283 n'être pour la plupart que des variétés imdividuelles & purement accidentelles. I. LE CHARDONNERET A POITRINE JAUNE. Ïl n'eft pas rare de voir des char- donnerets qui ont'les côtés de 1a poitrine jaunes , & qui ont le tour du bec & Îles _ pennes des aïles d’un noir moins foncé ; on croit s'être aperçu qu'ils chantoïent mieux que les autres: ce quil y a de certam, c'eft que la femelle a fes cotés de la poitrine jaunes comme le mâle. II, Le CHARDONNERET À SOURCILS ET FRONT BLANCS {‘b). Tout ce qui eft ordinairement rouge autour du bec & des yeux dans les orfeaux de cette efpèce, orifâtre, & qui eft plus plein de chant f'Hif. Nat. des. oifèaux , page 276). Je ne citerai point non plus les monftres, tels que le chardorreret à quatre pieds dont Aldrovande fait mention. Ornirholog. tome 11, page 803. (b) Carduelis ciliis € ‘roflri ambitu niveo colore refulgentibus. Aldrov. page 801. Jonfton , rab. 36. Willughby , Ornitholog. page 189, n.° 0. Carduelis leucocephalos, À , chardonneret à tête blanche. Briffon, tome III, page 57. 284 Hifloire Naturelle étoit blanc dans celui-ci. Aldrovande qui Pa obfervé, ne parle d'aucune autre dif- férence. Fat vu un chardonneret qui avoit en blanc tout ce qui eft'en noir fur la tête des chardonnerets ordinaires. TIT, LE CHARDONNERET À TÊTE RAYÉE DE ROUGE ET DE JAUNE l'OIT a été trouvé en Amérique : maïs. proba- blement il y avoit été porte. Fat remar- qué dans plufieurs chardonnerets” que lé rouge de la tête & de ïa gorge étoit varié de quelques nuances de jaune, & aufli de. la couleur noïrâtre du fond des plumes, laquelle perçoit en quelques endroits à travers les belles couleurs de la fuperficie. IV. Le CHARDONNERET A CAPUCHON NOIR ({ d ). À la vérité le rouge propre : (c) Fringilla [ubfufca, capite variè flriato, frs guandoque rubris , quandoque flavis. Guld- finch. Browne, INat. hifl. of. Jamaïca, page 468. Carduelis capite flriato, B, chardonneret à tête rayée. Briffon, tome III ,-page 58. (d) The fiwallow gold - finch, le chardénmbret tirant fur lhirondelle. 4/hin, tome LE, pl LXX. Cardaelis melanocephalos , :C', le chardonneret à tête noire, Briffon , tome HE, page 58. du Chardonneret. 285$ aux chardonnerets fe retrouve 1ct, mas par petites taches femées fur mé front. Cet oïfeau à encore les, aïles & la queue du chardonneret; maïs le dos & la poitrine font d'un brun jaunitre; le ventre & des curiles d’un blanc âliez pur; l'iris jaunâtre; le bec ëc les pieds couleur . de chair. Albin avoit: appris EURE perfonne digne de foi, que cet individu étoit né d'une femelle chardonneret fécondée par une -alouette mâle. Maïs un feui témor- gnage ne fufhit pas pour conftater un pareil fait. Albim ajoute, en confirmation, que fon métis avoit duelque chole de la- louette dans fon ramage & dans fes manières. V. LE CHARDONNERET BLANCHA- TRE fe). Excepte ie deflus de la tète.&z. la gorge qui étorent d’un beau rouge comme dans le chardonneret ordimaire, la queue qui étoit d'un cçendré brun, (e) Carduelis fübalbida. Aldrovande, page 8o1x, Willughby , Ornitholog. page 1801, n.° 4. riGatduilis dalbida }" 1e) chardonnéret: bla anchâtre, Brifon, tome IT, page 59. h | 236 Hifloire Naturelle & les aïles qui étorent de la même cou- #4 leur avec une bande d’un jaune-terne, « cet oïfeau avoit en eflet le plumage | blanchître. VI.* Le CHARDONNERET BLANC {f). Celui d'Aldrovande avoit fur la tête le * même rouge quont les chardonnerets ordinaires, & de plus quelques pennes ! de l'aile bordées de jaune; tout le refte étoit blanc. Celui de M. labbé Aubry a une teinte jaune fur les couvertures fupérieures des ! ailes, quelques pennes moyennes noires 4 depuis la moitié de leur longueur, ter- ! minces de blanc; les pieds & les ongles blancs; le bec de la même couleur, maïs norrâtre vers ie bout. J'en at vu un chez M. le baron de * Voyez les GERS enluminées , #.° 4, fig. 2. (f) Carduelis alba, capite re, Aldrovande, Ornirhol. tome IT, page 8017, Willughby , page 199, n.° 3. Carduelis candida, Æ, 1e chardonneret blanc. Briffon, tome HI, page 60. Cardueles ioias albas in Rhætià aliquando reperiri audio, Gefner, de Avibus, page 243. du D Lieree 287 Goula, qui avoit la gorge & le front d'un rouge-foible, le refte de [a tête norrâtre ; tout le defious du corps blanc légèrement teinté de gris-cendré, mais plus pur immédiatement au-deflous du rouge de la gorge, & qui remontoit jufqu’à la calotte noirâtre ; le jaune de l'aile du chardonneret; les couvertures fupérieures olivâtres; le refte des ailes blanc, un peu plus cendré fur es pennes moyennes les plus proches du corps; Îa ueue à peu-près du même blanc; le bec d'un blanc-rofé, & fort alongé; les pieds couleur de char. Cette dernière variété eft d'autant plus mntéreflante qu'elle ap- _païtient à [a Nature: Floïfeau avoit èté pris adulte dans les champs. Gefner avoit entendu dire qu'on en trouvoit de tout blancs dans le pays des Grifons, & tel eft celui que nous avons fait repréfenter dans nos planches enlu- minces. | - VIT. LE CHARDONNERET NoIR (g}, (g) Carduelis nigra, Æ°, te chardonneret noir, Eriffün, vwomell, page 60. 288 Hifloire Naturelle On en à vu plufieurs de cette couleur: Celui d’'Afpernacz dont parle André Schenberg Anderfon ( h), étoit devenu entièrement noir, apres : avoir ête long- temps en cage. La même altération de couleur à eu lieu dans les mêmes'circonftances fur un chardonneret que l'on nourrifloit en cage dans la ville que j'h:bites tlétoitne ir fans exception. Celui de M. Briflon avoit que tre peñnes de laile, depuis la quatrième à {a leptième inclufivement, bordées se belle couleur foufre au-dehors & ‘de blanc À l'intérieur, ainñ que lesmovyennes, une de ces dernières terminée de blanc; enfin le bec, Îes pieds & Îes ongle s blanchitres : maïs la defcription la plus xacte ne repréfente -qu'un. moment ‘dé l'individu, & fon hiftotre Ta plus com- piète qu'un moment de lefpèce ; c'eft à lhifloire générale à repréfenter, autant qu'il ef poflible, la fuite & lenchaine- {h)° Voyez la tolle&ion Académique , partie étrangère, tome XL. Acad. de Stockoim, page 56. ment du Chardonneret. 289 ment des diflérens états par où paflent, & les individus & les efpèces. _ Il y a actuellement à Beaune, deux chardonnerets noirs, fur lefquels je me fuis procuré quelques éclairciflemens; ce font deux mâles, l’un a quatre ans, l'autre eft plus âgé: ils ont l'un & l'autre elluyé trois mues, & ont recouvré trois fois leurs couleurs qui étoient très-beiles ; c'eft à la quatrième mue qu'ils font de- venus d’un beau noïir luftré fans mélange: ils confervent cette nouvelle couieur depuis huit mois, mais 1l paroït qu'elle , 5 \ n'eft pas plus fixe que la première ; car on commence à apercevoir (25 mars) du gris fur le ventre de l’un de ces oifeaux, du rouge fur fa tête, du roux {ur fon dos, du jaune fur les pennes de fes ailes / 4), du blanc à leurs extrémités & fur le bec. Il feroit curieux de rechercher l'influence que peuvent avoir dans ces changemens de couleurs, la nourriture, l’arr la tem- pérature, &c. On fait que le ch:rdon- neret électrifé par M. Klein, avoit en- (1) Les 1€, 92., 5e, 6.€, 7°, & 11.€ de Pune des aïies & quelques-unes de l’autre. Horr. 29% Cileaux , Tome VIT, N 292 Hifloire Naturelle tièrement perdu, fix mois après, non- feulement le rouge de fa tête, mais la. belle plaque citrine de fes ailes [À ): VIII. LE CHARDONNERET NOIR A TÊTE ORANGÉE { /). Aldrovande trou- voit cet otfeau fi différent du chardonne- ret ordinatre , qu'il le regardoit , non comme étant de la même efpèce, mais feulement du même genre ; 1l étoit plus gros que le chardonneret & aufli gros que le pinfon ; fes yeux étotent plus grands à proportion ; 1l avoit le deflus - du corps noïrître, la tête de même cou- leur, excepté que fa partie antérieure, près du bec, étoit entourée d’une zone d’un orangé vif; la poitrine & les couver- tures fupérteures des aïles d’un noir-ver- dître ; Ie bord extérieur des pennes des atles de même , avec une bande d'un jaune - forble , & non d'un beau citron (k) T. Klein. Ordo Avium, page 93. (L) Cardueli congener , roftro fafciola croce cir- cumdato. Aidrovande , Ornithol. tome IT, page 8o1-— 803. Willughby, Ornithol. page 189. Carduelis nigra i&erocephalos, G& , le chardonne- \ ret noir à tête jaune. Briffon, tome ll, page 61. du Chardonneret. 291 eomme dans le chardonneret ; le refte des pennes noir, varié de blanc; celles de la queue noires , la plus extérieure bordée de blanc à l'intérieur ; le ventre d'un cendré-brun. Ce n'eft point ici une to de couleur produite par l'état de captivité : l'oifeau avoit été pris dans les environs de Ferrare, & envoyé à Alfdrovande. IX. Le CHARDONNERET MÉTIS (mm). On a vu beaucoup de ces métis : il feroit infint & encore plus imutile d'en donner ict toutes les delcriptions. Ce qu'on peut dire en général, c'eft qu'ils reflemblent plus au père par Îcs extrémités, & à la mère par le refte du corps, comme cela -a lieu dans les mulets des quadrupèdes, Ce n'eft pas que je regarde ablolument ces métis comme de vrais mulets ; les mulets viennent de deux efrèces diffé: rentes, quoique vorhnes, & font pref- (m) The Canarie-gold-finch , chardonneret qui tient du ferin des Canaries. 4/hin, tome III, n.° 70. Carduelis hybrida , H ; le chardonneret mulet, Briffon, tome III, page 62. N ij 292 Hifioire Naturelle que toujours ftériles ; au lieu que les métis réfultant de ‘accouplement de deux efpèces granivores, tels que les ferins, chardonnerets, verdiers, tarins, bruans, linottes, font féconds & fe re- produifent aflez facilement , comme on le voit tous les jours. Il pourroit denc fe faire que ce qu'on appelle diférentes efpèces parmi les grantvores ne fuflent en efiet que des races diverfes, apparte- nant à la même cfpèce , & que jh mé langes ne fuflent réellement que des croifemens de races, dont le produit eft perfectionné, comme ïl arrive, ordinai- rement (2): on remarque en effet que les métis font plus grands, plus forts , qu'ils ont la voix plus fonore, &c. mais ce ne font ic que des vues ; pour con- clure quelque chofe, il faudroit que des amateurs s’occupaflent de ces expérien- es, & les fuivifient jufqu'où elles peu- vent aller. Ce que l'on peut prédire, c'eft que plus on s’occupera des oïfeaux, de leur multiplication, du mélange, ou (nu) Voyez VHiftoire Naturelle, générale & par- tculière, tome 1 V, page 216, du Chardonneret. 233 plutôt du crotfement des races diverfes, plus on multipliera les prétendues efpèces, On commence déjà à trouver, dans les campagnes, des oïfeaux qui ne reflem- blent à aucune des efpèces connues. J'en donnerai un exemple à l'article du tarin. Le métis d’Albin provenoit d’un mâle chardonneret élevée à [a brochette, & d'une femelle canart; 1l avoit la tête, le dos & les aïles du chardonneret , mais d'une teinte plus foïble ; le deflous du corps & les pennes de la queue jaunes, celles-ct terminées de blanc. J'en aï vu qui avoient la tête & la gorge orangée ; il fembloit que le rouge du mâle fe füt mêle, fondu avec le jaune de la femelle. N 1 294 Hifloire Naturelle, Bi AS 0 x EAP AS QUE DR on BE M 2) DO NE LAS US MEN LE CHARDONNERET 4 QUATRE RAIES (a). Cs qui v A de plus remarquable dans cet oïleau, ce font fes aïles, dont {a bafe eft roufle, & qui ont outre cela quatre raies rafrert couleurs dans cet ordre, noïr, roux, noir, blanc; la tête & tout le deflus du corps ; jufqu'au bout de la queue, eft d’un cendré-obfcur ; les pennes des aïles font noirâtres ; la poitrine roufle; 1a gorge blanche; le ventre blanchâtre & 1e bec brun. Ce chardonneret fe trouve dans les contrées qui font à l'oueft du golfe de Bothnie, aux environs de Lulhéa. LS (a) Cringilla fufèa ; peëtore, alarumque bafi-rufis ; alis nigris maculâ rufà. Rudb. Pi®. Carduelis Lulenfis. Linn. Faun. Suec. n.° 107, page 75. Fringilla fufa, peëtore humertfque rufis , alis nigris maculà rufà. Lulenfis. Linnæus, Syf Nat. ed. X, G. 98, Sp. 4, page 100. Carduelis Suecica, chardonneret de Suède. Brifr fon, tome III, page 632, ITA NL ales de diverfes : OISEAUX ÉTRANGERS Qui ont rapport au CHARDONNERET. 1: | LE CHARDONNERET VERT ou LE MARACAXYAO (a). M. Epwarps qui, le prie a ob- fervé & décrit cet oïfeau, donne la figure du mâle deflinée d’après le vivant, (a) The green gold-finch, le chardonneret vert. _ Edwards, pl. 128,272; & dans les Avertiflémens du tome 1. Fringilla facie caudäque rubris ; abdomine albo ni- groque ‘andato , dorfo viridi. Melba. Linnæus, Syf. Nat. G. 98, Sp. X. Je ne fais pourquoi ce Natura life dit que le chardonneret vert fe trouve à Ia Chme, M. Edwards dit politivement qu'il fe ouve- au Bréfil. | Cardueli affinis viridis Edwardi. Linnæus, ibid. Carduelis fupernè viridi - flavicuns , pa alba, füufco tranfpersèm ffriata ; capite anteriore, & gurture coccinets ; peëtore viridi-olivaceo ; refricibus Japerié cocciners, fubtus cinereis. . Carduelis viridis, le chardonneret vert. Briffon, tome VE Supplément; page 70. d N IV 96 Hifloire Naturelle NM 272; & celle de la femelle RE finée d’après le mort, planche 128. De plus, 1l nous apprend, dans une addition qu'il a mife à la tète de fon premwær # volume, que c'eft un oïfeau du Bréfil. Le mâle à le bec, la gorge & Ia. pate antérieure de la tête d'un rouge & plus ou moins vif, excepté un petit efpace entre Île bob Be) loc qui eft bieuître; le derrière de la tête, du cou & le dos, d’un vert-jaunâtre; Îles cou- vertures fupéricures des aïles & les pennes moyennes verdâtres, bordées de rouge ; les grandes pennes prefque noires ; la queue & fes couvertures lupérieures d'un rouge-vif; Îles : couvertures , infé- rieures d’un Hs MER Es tout le deflous du corps rayé tranfverfalement de brun, fur un fond qui eft vert-d'ohive à Ia poitrine, & qui va toujours s’éclaircif- fant, jufqu'à devenir tout-à-fait blanc fous le ventre. Cet oïleau eft de 12’ grofleur de nos chardonnerets; il a le bec fait de même & les preds gris. La femelle diffère du mile en ce. qu'elle à le bec d'un jaune-clar ; le deflus de la tête & du cou cendré; la © des Oiféaux étrangers. 297 bafe des aïles & le croupion d'un vert- jaunâtre , comme le dos, fans aucune teinte de rouge ; les pennes de la queue brunes bordées en dehors d'un rouge vineux ; les couvertures inférieures blan- ches, & les pieds couleur de chair. F+ * LE CHARDONNERET JAUNE (& Ji: Tous ceux qui ont parlé de cet oï- feau , fe font accordés à lut donner le Aom de chardonneret d'Amérique; mais pour que cette dénonunation füt bonne, + Voyez les planches enfüuminées, 7.9 200, fig. 2, où cet oifeau eft repréfenté fous le nom de tardonhères du Canada. (b) The American gold-finch, Ve chardonnetes d'Amérique. Catesby, page 43. Edwards, pl. 2 Fringilla, carduelis AAmericana, Gelber diflel- fn. Klem, Ordo Avium, . 45, page 97. a pe flava fronte nigrâ, alis jrs fringilla sriflis. Linnæus, Syf. Nat. ed. X, G. 08, Sp. 14. Carduelis ht vertice NIg10 ; t@n1À cranferfà ir alrs candidà ; TemIgibus , reüriciônfque IISTIS 3 mÉno- rum remLoum OTLs éraibridus €? in apice albis.. Carduelis Americana, le chi1rdonneret d’Améri ques Brpot tome LI], page 64. N y 298 ifloire Naturélle il faudroit que Toifeau à qui on la ap- pliqué, füt le feul chardonnerct qui exiftât dans tout le continent du nou- veau monde; & non-feulement cela eft difhctle à fuppofer, mais cela eft de- ment: par le fait même, puifque le chardonneret de l'article précédent eft aufli d'Amérique. Fat donc cru devoir changer cette dénomination trop vague en une autre qui annonçât ce qu'il y a de plus remarquable dans le plumage de l’orfeau. Le chardonneret jaune a le bec à très-peu-près de même forme & dé mème couleur que notre chardonneret; le front noir, ce qui eft propre au mâle; le: refte/le is tête, Le cou, le dos & Îa poitrine d'un jaune se mena les curfies, ie bas-ventre, les couvertures fupérieures & inférieures de la queue d’un blanc- jaunâtre : , les petites couvertures des ailes jaunes à l'extérieur, blanchâtres à l'inte- rieur, & terminées de blanc; les grandes couvertures noires & terminées d'unblanc légèrement nuancé de brun, ce qui forme deux raies tran{verfale es bien mar- quées fur Îles aïles qui font noires; les pennes moyennes termimées de blanc; des Oiféaux étrangers. 299 celles qui avorhinent fe dos & leurs cou- vertures bordées de jaunes; les pennes de la queue ,,au nombre de douze , égales entr'elles , noires deflus , cendrées deflous; les Lfénales blanches à l'intérieur vers Âe bout; le bec & les pieds couleur de char. La femelle diffère du mâle en ee qu'elle n’a pas le front noir, mais d'un vert-olive, ainhi que tout le deflus du corps, & en ce que le jaune du croupron 8 du deflous du corps eft moins brii- lant, le noir des aïles moins foncé, & au contraire Îles raïes tranfverfales moins claires; enfin en ce qu'elle a le ventre tout blanc, ainfi que les couvertures in- férreures de la queue. Le jeune mâle ne diffère dela femelle que par fon front noir. La femelle obfervée par M. Edwards, étoit feul dans fa cage , & cependant elle pondit; au mois d'août 1755, un petit œuf gris- de -perie , fans aucune ta- che; maïs ce qui mérite plus d’attentroir, cet que M. Edwards ajoute que conf- tamment cette feimelle a mué deux fors N vj 300 . Hifloire Naturelle par an; favoir , aux mois de*mars & de feptembre. Pendant Fhiver, fon corps étoit tout-à-fait brun, maïs la tête, Îles ailes & la queue confervotent la même couleur qu'en été; le mâle étant mort trop tôt, on n'a pu fuivre cette obfer- vatbnfie lur; mais 1 eft plus que vrai- femblable qu Je mué deux fois comme fa femelle, & comme les ben- gas, les veuves, le miniftre & beau- coup d’autres efpèces des pays chauds. L'individu obfervé par M. Briflon, avoit le ventre, les flancs, Îles couver- tures inférieures de la queue & des aïles du mème jaune que le refte du corps; les couvertures fupérieures de la queue d'un gris-blanc; le bec, les preds & les ongles blancs ; mais la plupart de ces difiérences peuvent venir des difiérens etats où loifeau a été obfervé. M. Edwards la deffiné vivant; 11 paroït aufli qu'il étoit plus grand que celui de M. Briflon. Catc fby nous apprend qu'il eft fort raré à [a Caroline, moins à la Virginie, & très-commun à # nouvelle Yorck; celur qui eft repréfenté dans nos planches 1e des Oufeaux étrangers. 304 enluminées, venoit du Canada, ou Île F. Charlevorx a vu plus d'un individu de la même efpèce fc}. Longueurtotale ,quatre poucesuntiers; bec, cinq à fix lignes; tarfe de même; T vol, fept pouces un quart; queue, dix- huit lignes, coinpofée de douze pennes égales, dépalle les aïles de fix lignes. {c) Nouvelle France, rome IT, page 156. *LE ÉHAER (ND M. Bnrsson appelle cet otfeau petite linctte de vignes. Je ne lur conferve point le nom de lotte, parce qu'il me # Voyez les planches enluminées , 7.° 151, fig. 2. (a) Lainaria rubra; Ntalis, circa éthannn lacum ( majorem di£tum ) Fineit, Res fchofferle ; Germa- nis, f{ock- hen ne ; Norimberoæ, cfchuerfcherle. Gefner, de TU page 591. Linie rubra, €ÿc. Gefüeri. Aldrovande, Orni- gris” tome III, page 6825. Linaria rubra Gefheri, the red-headed linet. Char- icton, page 08. Linaria rubra minor, the leffèr red-headed linet. Wilugibv, page 191. Ray. , Synopf. Avium , page 01, comme Willughby. RARE vertice rubro : Gérant. der roth-plattige- kanfling , ritecherlein ; Hférenichen , meer - zeislein ( cela me feroit croire que cet oïfeau eft ‘e fanello marino d’Aldrovande). Friféh, tome I, ci 1, div. 111, pl. 11, ou n° 10, art. 4. Linaria rubra minor W “illnghbeis .... das Schwartz baertchen ; roth-plattiger henfèng”. .. Frifchii. Fruffis, tfchetzke. Klein, Ordo Avium, page 03, 6. 43; n:T ILE Querula , quèd lu&uosè clamitet ; Arywlos Ariflot. Peuc. Linaria rubra Gefhert ; Salns Gaze ; linaria einerea trumcalis, grifola Nonn. (a Gridare). Sile- füs, z0et/Cherlin, odten pogel ; rufticis Silefie, Meufe du S izerin. 303 femble avoir plus de rapport avec le tarin, & que d’ailleurs fon ramage eft fort inférieur à celui de Ta linotte. Gef- ner dit qu'on lui à donné le nom de Lfcher-f[cherle ; d'après fon cri qui eft fort aigu; il ajoute qu'il ne paroït guère que tousles cinq ou tousles feptans/), comme __vogel. Schwenckfeld, Ariar. Silef. page 244. Linaria rubra minor. MWillughbei. Rzaczynski, auctuar, Pol, page 391. | Frinpilla remisibus, reèricibufque fufcis, margine obfoletè pallido , litur@ alarum albidâ. Linaria rubra Gefhers , Efc. Suecis Graofiska. Limnæus, Fauna Suec..n.® 210. Sy. Nat. ed. X, G. 98, Sp. 23, page 182. Le fizin ou petit chêne de M. le doéterit Lottmoer. | Paffér fupernè fufèo & grifeo rufefcente varius, infernè albo rufèfcens ; maculis roftrum inter € oculos, € fub gutturè fufcis {vertice € peñtore rubris, Mas); (vertice rubro, f&æmina) tænià duplici in alis tranf- verfà , albo rufeftente ; rettricibus fufis ; oris in utroaue latere grifeo albicantibus. à + . Linatia rubra minor, la petite finotte de vignes. Briflon, tome IIF, page 138. | (b) Tout ce qui neft point ordinaire, produit des erreurs encore plus extraordinaires. Les uns ont dit que l'apparition des troupes nombreufes de fizerins annonçoïit la pefte ; d’autres que ce n'étoit autre chofe que des rats qui fe métamorphofoient en oÙeaux avant Phiver, & qui reprenoient leur 304 Hifloire Naturelle les jafeurs de Bohème, & qu'il arrive en très-grandes troupes. On voit, par le témor- gnage des Voyageurs qu'il poufle quel- quefois fes excurfions jufqu'au Groën- land /c). M. Frifch nous apprend qu’en Afemagne , il pale en octobre & en novembre, & qu'il repañle en février. _ Far dit qu'il tenoit plus du tarim que de la Imotte, c'étoit l'avis de Gefner (d), forme de rat au printemps : on expliquoit ainfi pourquoi il n’en paroît jamais l'été. Voy. Schwenuck- feld, page 344. fc) « I vient lPété au Groënland un autre » oifeau qui approche de Ia linotte , quoiqu'il foit # plus petit; on le diftingue à la tête, qui eft en » partie d’un rouge de fang ; on peut lapprivoifer » &. Île nourrir de gruau pendant lhiver. . . . [1 » en vient quelqueloïs des vols entiers à bord des » vaifleaux comme un nuage poufié par les vents, »» à quatre-vingts & cent lieues de la terre. Il a »» un chant très- agréable. Continuation de l’Hifloire des Voyages, tome I, page 42. » Seroit- ce les mêmes oïifeaux que F’on nourrit à Ja Chine dans des cages pour les faire combattre ? « Ces oifeaux » refflemblent, dit-on, aux linottes; &, comme ils » font grands voyageurs, ïl feroit moins furpre- nant de les trouver dans un pays fi éloigné, » INavarette, page 40. (d) Magiitudine € figurâ rofiri ad ligurinum accedit ; colore differt. De Avibus, page 591. LA : du Sizerin. 30$ & c'eft celui de M. le doéteur Lottirr- ger, qui connoît bien ces petits orfeaux. NL. Frifch va plus loin; car, felon fur, le tarin peut fervir d'appeau pour attirer les fizertns dans les pièges au temps du palage, & ces deux efpèces fe mêlent & produifent enfemble. Aldrovande a trouvé au fizerin beaucoup de reflem- blance avec le chardonneret, & lon fait qu'un chardonneret approche fort d'un tarin qui auroit du rouge fur la tête. Un ce qui a beaucoup de pratique & peu de lecture, m'a afluré, en voyant la figure enluminée du fizerm, quil avoit pris plufieurs fois des oïfeaux fem- blables à celui-là pêle-mêle avec des tarins auxquels ils reflembloient fort, mais fur-tout Les femelles aux femelles; feulement elles ont. le plumage plus rembrunt & la queue plus courte. Enfin M. Linnæus remarque que ces oïfeaux fe plaifent dans les lieux plantés d’aunes, & Schwenckfeid met Îa graine d'aune parmi celles dont ils font friands; or, on fait que les tarins aiment beaucoup Îa graine de cet arbre, ce qui eft un nou- veau trait de conformité entre ces deux 306 Hifloire Naturelle efpèces: d’ailleurs les fizerins ne mangent point de navette comme la linotte, maïs bien du chenevis, de la graine d'ortie grieche , de chardons, de lin, de pavots, les boutons des jeunes branches de chêne, &c. 1ls fe mêlent volontiers aux autres oïféaux ; l'hiver eft la fafon où üls font le plus familiers; on les approche alors de très-près fans 1 effaroucher /e); en général , ils font peu défians & fe pren- nent facilement aux gluaux. Le fizerin fréquente les bois, rl fe tient fouvent fur les chênes, y grimpe comime Îles méfanges, & s'accroche comme elles à l'extrémité des petites branches : c'eft de-là que lur eft venu probablement ie nom de Znaria truncalis ; & PQ celui du petit chêne. Les fizerims prennent beaucoup de graifle & font un fort bon manger; Schwenckfeld dit qu'ils ont un jabot comme les poules, indépendamment de (e) Ces obfervations font de M. Lottinger. Schwenckfeld rapporte qu’on prit une quantité prodigieufe de fizerins au commencement ée FBiver de l'an 1602. : du Sizerin, 307 la petite poche formée par la dilatation de læœfophage, avant fon imfertion dans le péfier ; ce gélier eft mufculeux comme dans tous les granivores, & l'on y trouve beaucoup de petits caïlloux. Le mâle a la poitrine & le fommet de la tête rouges, deux rates blanches tranfverfales fur les aïless le refte de la tête & tout Le deflus du-corps mêlé de brun & de roux-clair: la gorge brune; le ventre & les couvertures inférieures de la queue & des aïles d’un blanc-rouf- fâtre; leurs pennes brunes bordées tout autour d'une couleur plus clatre; le bec jaunâtre, maïs brun vers la pointe; Îes pieds bruns. Les individus obfervés par Schwenckfeld avoit le dos cendré. La femelle na du rouge que fur la tête, encore’eft-1l moins vif, M. Linnæus le lur refule tout-à-faits mais peut-être que la femelle qu'il à examinée avoit été long-temps en cage. Klein raconte qu'ayant électrifé au printemps un de ces oïfeaux avec un chardonneret , fans leur caufer d’incom- modité apparente, 1ls moururent tous deux au mois d'octobre fuivant, & tous 308 Hifloire Naturelle. deux fa même nuit: mais ce qui eft à: obferver, c'eft que tous deux avorent. entièrement perdu leur rouge. __ Longueur totale, cinq pouces & plus; vol, buit pouces & deimi; bec, cinq à fix hanes ; queue, deux pouces un quart; elle eft un peu fourchue, compolée de douze pennes, & elle dépalle les ailes de plus d’un pouce, 309 TL RDA REN (a). De TOUS LES GRANIVORES, le chardon- neret eft celur qui pafle pour avoir Le plus de rapport au tarin ; tous deux ont ie bec * Voyez les planches enfuminées , 1.9 485, fig. 3 (a) Acanthis avicula , fpinus & ‘lie OUTINUS Sig Acanthilis Theodori, Leucarus Nipht, ji Mois Syl- vatici. Siculis, legora ; Italis, lugaro , lus garino , lego- rin . luganello 15) lieuriuus » dk TO A YUpoy The Pahe, Gallis , /£enicle fèrin, CETIXEN » cinit. Germanis, zinsle, zeifel, zyfele, zyfchen, zeyfich , engelchen ; Loyanien- bus, gaelvogel ; Friftis, fL/gen ; Polonis, cyizeck ; Hlyrüs, cz2/7 ; Turcis, utlugan : Fatalyz, aflavados , a Porochoz PNR (par Corruption ) ; Anglis, « Jiskin. Gefner , 4». page 1. Jonfton, 4». "pl. XLILL > Spinus , ligurinus , acanthis , Etc. AïÏdrovande, Ornithol. tome [T, page 807.6 fuir. Zœivos Anavdie ; *fpinus feu lisurinus Aldrovandi, a fiskin. Willughby, Ornirhol. Fe 192. Ray, Synopfi s av. page 01, À, Opaumis , “hrarpis, tarin, d après on cri. Bélon, Nat. des oïfeaux, page 286. M. Briflon & d’autres ont cru que le'tarin de Bélon n’étoit autre chofe que le ferin d’Italie ; mis Bélon lui-même com- are ces deux oifeaux > & fait remaïquer Îeur différence. 310 Hifloire Naturelle 4 - alongé, un peu grêle vers la pointe; tous | deux ent les mœurs douces ,le naturel do-" cile & les mouvemens vifs. Quelques Na- Lucarino, lecora, ligurinus. Olina. Uccelleria , page 17. | f Luteola germanica, xAæpis Eberi & Peuceri, feri- aus quafi fyren, feris, citrina, zifèla, zeifèen , zeysle, aifile. Silefiis, zeyfich, zeifel. Schwenckfeld , 4». l Silef. page 297. Spinus ligurinus Gaze. Serinus Schwenckfeldi, &c. Polonis, cyz ; in Pruffia, zéeste. Rzaczynski. Au&, ! Pol. page 420. Spinus ligurinus , malè luteola , &c. Charleton, Exercit, page 87. Linaria viridis , Germamis der gruene hanffing : \ zeixlein, zizing. Frifch, tome I, cl. 1, div. 3, pli IT4, Ou-n.°'I1, àrt. X: | Linaria viridis Frifchit, the barley-bird, abada- | pine, verdier. Albin, tomé LIT, n.° 1xxy1. Linaria viridis Frifchii; citrinella Will. vercellino w Oline, page 15 (c’eft le ferin). Aneglis, rhe aberdu- \ œin or fiskin. Germanis, Gruenner fchwartz plattiper | kenffing. Klein. Ordo Avium, page 94,n.° VI. Tarin, carduelis vireftens, capite & alis migris, CR CE À nn ligurinus feu fpinus Jonflonii ; en Catalan | lucaret. VA Barrère , Ornixhol. fpecimen. G. 31, Sp. 2 , page 57. ; Fringilla remigibus medio luteis , primis quatuor immaculatis ; reëtricibus duabus extimis, reliquifque \ - apice aëbis. Spinus ; Suecis, Siska, Groenfiska. Lin- næus, l'auna Suec. n.° 203. \ î Fringilla remigièus medio luteis, primis quatuer | 4 [4 du Turin. 3II turaliftes frappés de ces traits de reflem- blance , & de la grande analogie de nature qui {e trouve entre ces oïfeaux puiqu'ils s'appartent & produtfent en- femble des métis féconds, les ont regardés comme deux efpèces voifinés apparte- nantes au même genre { b); on pourroit même, fous ce dernier point de vué, les rapporter avec tous nos granivores, comme autant de variétés ou Ê l'on veut de races conftantes, à une feule & même efpèce, puifque tous fe mélent & pro- immaculatis ; reétricibus Puf flavis apice nigris. Spinus, ha Syf. nat. ed. «X;, page 184.4 :G 98; Bpri The fi skin, acanthis , Ec. Che British z00- lo8y: Birds, page 109. Spinus feu ligurinus, lucherino Ornithol. Ital pl. 361. Carduelis fupernè viridi olivaceo flavefcens , tnfernè candicans, luteo admixto ; peltore citrino ; vertice nigro ; ((oris pennarum grifèis in femin) reGtricibus lateralibus luters , apice uigricantibus , extimà, ultimä medietate , exteriùs migricante. . . . Ligurinus , le tarin. Briffon, tome I1I, page 65. Lucre, en : rovence. En françois, tarin , terin, felon quelques-uns, & même tri. (4) MS Barrère & Briflon ; aux endroits cités, 312 Hifloire Naturelle dutfent enfemble des individus féconds. Maïs cette analogie fondamentale entre ces, races diverles , doit nous rendre plus attentifs à remarquer leurs diflé- rences , afin de pouvoir reconnoitre le- tduet des HU lefquelles Ja Nature femble fe jouer, & qu'il faut avoir mefurées, ou du moins eftimées par approximation, avant d’ofer détermi- ner l'identité des efpèces. Le tarin eft plus petit que le char- donneret; 1! a le bec un peu plus court à proportion, & fon plumage eft tout différent ; il n'a point de rouge fur a tète, mais du noir; la gorge Prune; le devant du cou, la poitrine & Îes pennes latérales de la queue jaunes; le ventre blanc-jaunitre; le deflus du corps d’un vert-d’olive moucheté de noir, qui prend une ternte de jaune fur le croupion, & plus encore fur les couvertures fupé- rieures de la queue. | À l'égard des qualités plus intérieures & qui dépendent immédiatement de lorgant{ation ou de linftint, les diie- rencés font encore plus grandes. Le tarin a un chant qui lui eft particulier, & qui ne vaut du Tarin. 313 «vaut pas celui du chardonneret; il recher- che beaucoup la graine de faune à 1a- quelle le chardonneret ne touche point, & il ne lui difpute guère celle de char- don; 1 grimpe le long des branches & fe fufpend à leur extrémité comme a méfange ; en forte qu'on :pourroit le regarder comme une efpèce moyenne entre la mélange & le chardonneret: de plus , il eft oïfeau de paflage, &, dans fes migrations, 1 a Le vol fort élevé; on l'entend plutot qu'on ne l'aperçoit ; au lieu que Îe chardonneret refte toute l'année dans nos pays & ne vole jamais bren baut : enfin l'on ne voit pas ces deux rac”s faire volontatrement fociété entre elles. Le tarin apprend à faire aller la ga- ère comme le chardonneret; ïl n'a pas moins de docilité que lui, &, quoique moins agifiant , il eft plus vif à certains égards, & vif par gareté: toujourséveillé le premfer dans la volière, 1l eft aufi le premier à gazoutller & à mettre les autres en tram (c); mais, comme ïl ne fc) Les Orfeleurs l’appellent vulgairement éoutes éli-(rauii. Oifeaux ; Tome VIL, Q 314 Hifloire Naturelle cherche point à nuire, 1l eft fans défiance & donne dans tous les pièges, gluaux trébuchets, filets, &c. on lapprivoife plus facilement qu'aucun autre oïfeau- pris dans l’âge adulte; 1l ne faut pour cela que lur préfenter habituellement dans Îa main une nourriture mieux chorlie que celle qu'il a à fa difpofñition, & bientot 1l fera aufli apprivolé que le ferin le plus familier : on peut même l’accoutumer à venir fe pofer fur la main au bruit d’une fonnette: ïl ne s'agit que de la faire fonner dans les commence- mens, chaque fois quon lur donne à manger, car la mécanique fubtile de l'aflociation des perceptions a aufli lieu chez les animaux. Quoique le tarin fem- ble choïlir avec foin {a nourriture, ïl ne laïfle pas de manger beaucoup, & les perceptions, qui tiennent de Îa gourman- dife, paroïffent avoir une grande influence fur lur; cependant ce neft pont là fa paffion dominante, ou du moins elle ef fubordonnée à une pallion plus noble: 1] fe fait toujours un ami dans la volière parmi ceux de {on efpèce , & à leur dé- faut parmi d’autres efpècess 1l fe charge Se. | AL page 288 ; conviennent qu’il ef comme: inouï + du: T'arin.. 315$ de nourrir cet ami comme fon enfant & de lui donner la béquée; 1 eft aflez fin gulier que ; fentant fi vivement le befoin de on Mi , ti fente encore plus vive: ment Le befoin de donner. Au refte, boït autant qu’il mange, ou du moins 1 boit très-fouvent /d), mais 1l fe bargne peu::onia obfervé qu'il entre rarement dans l'eau, mais qu'il fe met fur le bord de la baïgmoire ,: & qu'il: y plonge feule- ment le bec & la poitrine fans faire beau- coup de mouvement fe), excepté peut- être dans les grandes chaleurs. | On prétend qu'il niche dans les îles du Rhin,en Franche-comté, en Suïile, en Grèce; en Hongrie, &:par préférence dans les forêts-en montagne. Son nid eft fort difiicile à trouver / f), & fi difhcile . {d) "Auf les Oïfeleurs- en prennent - ils beau coup à l’abreuvoir: ui ob Aa: | . (e) Obfervé par M. Daubenton le jeune. : {f) °« Nos Ofeleurs Orléanois, dit M. Salerne, que quelqü'unsait: découvert lé nid du :tarin ; « cependant ils préfument qu'il en refte quelques- «e uns dans le pays ‘qui fout Jeur nid le 16ng du « Loiret, dans: les aunes, où äls fe plaifent beau- «6 €). ti [4 816 , Hifloire Naturelle que c'eft une opinion reçue, parmi Île peuple, que ces petits orfeaux favent 1e rendre invifible par le moyen d’une cer- taie pierre; aufli perfonne ne nous a donné de détails fur la ponte des tarins. M. Frifch dit qu'ils font ou plutôt qu’ils cachent leur nid dans des trous : M. Cra- mer, croit quils les cachent dans les feuilles, & que c’eft [a raïon pourquot on n'en trouve point: mais on fent bien que cela n'eft pas applicable à [a plupart » coup, d’autant plus qu’ils en prennent quelque- » fois aux oluaux ou au trébuchet qui font encore »» tous jeunes. M. Colombeau m’a affuré en avoir # trouvé un nid où il y avoit cinq œufs à la blan- chiferie de M. Héry de a Salle. » Salerne, Hifloire Naturelle des Oifeaux, page 288. M. Kra- mer aflure que l’on voit dans les forêts qui bordent Je Danube des milliers de jeunes tarins, qui n’ont pas encore quitté leurs premières plumes, & que cependant il eft très-rare d’en trouver dans le nid. Un jour qu’il herborifoit dans ces forêts avec un de fes amis, vers le 15 de juin, ils virent tous deux un mâle & une femelle tarin aller fouvent fur un aune, le bec plein de nourriture ; comme pour donner ja béquée à leurs petits ; ïls les virent autant de fois s’éloisner de ce même arbre, n'ayant plus rien dans le bec, pour y revenir encore; ayant cherché avec tout le foin pofible ; ïis ne purent ni waouver ni même entendre les petits. Efeucäns Auflriæ inferiqris, page 366. du Tarin. 317 de nos provincés; autrement 11 faudroit que les tarins eux-mêmes demeuraflent aulli cachés tout l'été dans les mêmes trous , puifqu'on n'y en voit jamais dans cette faifon._ 2 92VR Si lon vouloit prendre une idée dé leurs procédés dans les diverles opéra- tions qui ont rapport à la multrplication de efpèce, il n’y auroit qu'à les faire _nicher-dans une chambre; cela eft pol fible, quoïqu'on lait tente plufieurs fois fans fuccès; mais il°eft plus ordmarre & plus aïfé de croïfer cette race avec celle des ferins ; 1 y a une fympathie marquée entre ces deux races , au point que fi on Tâche un tam dans un endroit où 1l y ait des canaris en volière ; 1l1ra droit à eux, s’en approchera autant qu'il fera poffible; & que ceux-ci le rechercheront aufif avec empreflement; & fi on lâche dans Îa méme chambre un mâle & une femelle tarin avec bon nombre de canaris, ces derniers, comme on la déjà remarque, s'apparieront indifiéremment entreux & avec Îles tarims /g), fur-tout Avec 1a (8) Le R. P. Bougot, de quije tiens ces faits, O uj 818 Hiftoire Naturelle femelle, car. le mâle relie “quelquefois vacant. Lorfqu'un tarin s'éft appariË avec üne Éniellé canart, 1 partage tous fés travaux avec beaucoup de zèle ; 1 l’aide aflidü- ment à porter les matérraux du nid & à les employer, & ne cefle de lui dégorgerla nourriture tandis qu'elle couve:; maïs; malgré toute cette: bonne intelligence sf faut, avouer que: la. plupart. des dufs seftent , clairs. : Ce: n’eft “point. affez de union des-cœurs pour opérer: a fécon: dation , 1 faut de plus un -certan accord dans les tempéramens, & à cet égard le tarin eff, fort jau-deflous della -femelle canart, Le peu ‘de métis: Quisproviennient de leur union; Een du É &. de la mère. | GS AL 8 En Adlemagne , le. aies des tarins commence, en octobre ou même ‘plus tot; ils mangent alors les graines du à a vu-cinq années de:fuite une femelle tarin faire égulièrement trois, pontes par an avec le même . Mâle canari, & les quatre années fuivantes faire deux pontes par an avec un autre mâle , le pre-. nier étant mort. | du T'arin, 319 houblon au grand préjudice des proprié- taires ; on reconnoît les endroits où ts fe font”’arrêtés, à la quantité des feuilles dont la terre et jonchée; ts difparoïfient tout-à-fait au mois de décembre, & re- viennent au mois de février {k); chez nous, ts arrivent au temps de Îa ven- danse, & repaflent lorfque les arbres font entfleurs ; ils aiment fur-tout la fleur du pommier. En Provence, ils quittent les bois & defcendent des montagnes fur la fin de Tautomne; on en trouve alors des volées de deux cens & plus, qui fe pofent tous fur le même arbre, ou ne sélor- gnent que très-peu. Le pañlage durequinze ou vingt jours, après quoI on nen voit prefque plus (à ). Le tarin de Provence diffère du nôtre en ce qu'il eft un peu plus grand, & d'un plus beau jaune/&); c'eftune petite varicté de climat. Ces oïfeaux ne font point rares en (h) Frifch, à l’endroit cité. (i) Note de M. le Mar quis de Piolenc. {4} Note de M. Guys. | É O 1v ; 320 Hifloire Naturelle Angleterre ,comme le croyoit Turner (/); on en voit au temps du paflage comme ailleurs; mais il en pafle quelquefois un très-grand nombre, & d’autres fois très- peu. Les grands paflages ont lieu tous les troïs Qu quatre ans, on en voit alors des nuées que quelques-uns ont cru ap- portées par.le vent /7). Le ramage du tarin n’eft point défa- gréable, quoique fort inférieur à celui du chardonneret, qu'il $approprie, dit- on, aflez facilement; il s'approprieroit de même celui du ferin, de la linotte, de da fauvette, &c. s’il étoit à portée de les entendre dès le premier âge. Suivant Olina, cet oïfeau vit jufqu'à dix ans (2); la femelle du R. P. Bougot, dont j'ar parlé ci-deflus, eft parvenue à (L) Je dis cela fur la foi de Wilugbhby, page 192. Cependant les Auteurs de Ja Zoologie Britannique avouent qu’ils n’ont jamais vu cet oïfeau dans leur pays, d’où l’on peut conclure légitimement que du moins il n’y eft pas commun. (m) Ofina, Uccelleria', page 17. Myriades in Pruffié captuntur in areis. Kieïn, page 94. (n) Ceux qu’on tient à Ja galère vivent beau- coup moins. du Tarin. 321 cet âge; maïs il faut toujours fe fouvenir que les femelles d’oifeaux vivent plus que leurs mâles: Au refte, les tarins font peu fujets aux maladies, f1 ce n'eft à la gras-fondure, lorfqu'on ne les nour- rit que de chenevis. | | Le mâle tarin a le fommet de la tête noir , le refte du deflus du corps oliva- tre, un peu varié de norrâtre; le crou- pion tenté de jaune; les petites couver- tures fupérieures de Îa queue tout-à-fait jaunes; les grandes, olivâtres terminées de cendré; quelquefois 1 gorge brune, & même noire fo); les joues, le devant du cou ; la poitrine & les couvertures in- (o) Tous les mâles adultes n’ont pas la gorge noire ou brune ; j’en ai tenu qui l’avoient du même jaune que la poitrme, & qui avoient d’ailleurs toutes les marques diftinétivés du mâle ; j’ai eu occafion de voir cette tache noire fe former par degrés dans un individu pris au filet ; elle étoit d’abord de Ta groffeur d’un petit pois, elle s’eft étendue infenfiblement jufqu’à fix lignes de lon- gueur & quatre lignes de largeur dans l’efpace de dix-huit mois, & encore à préfent (8 avril ) elle femble continuer de croître & de s'étendre, Ce tarin m'a paru plus gros que les autres, & fa poi- tine d’un plus beau jaune, O y 312 Hifloire Naturelle férieures de la queue d'un beau jaune citron ; le ; ventre bianc- Jjaunâtre ; les flancs aufli, mais mouchetés de noir; deux rates tran{verfales olivâtres ou jaunes fur les aïles, dont les pennes font noir tres, bordées extérieurement de vert d'olive; les pennes de Ia queue jaunes, excepté les deux intermédiaires qui. font notrâtres, bordées de vert d'olive; toutes ont Îa cote noire; Île bec à la pornte ne le refte eft Blanc & les pieds. lont pris. La femelle n'a pas le deflus de la _tète noir comme le mâle, maïs un peu varié de gris, & elle n'a fa gorge ni jaune, n1 brune, nt notre, mais blanche, Longueur totale, quatre pouces trois quaits; bec, cinq lignes ; vol, fept pouces deux tiers; queue , vingt - une lignes ; un peu fourchue , dépañe les ailes {ept à huit lrgnes. VARIÉTÉS dans Pefpèce du TARIN. I. ON m’aArrortTA l'année pallée, au mois de feptembre, un oïfeau pris au duVTarin, . 323 trébuchet , lequel ne pouvoit être qu'un métis de tarin & de canart, car ïl avoit le bec de celui-ci, & à peu-près les cou- teurs dû premier ; 1! s'étoit fans doute échappé de quelque volière. Je n'ai pont eu occafen de l'entendre chanter ni d'en tirer de la race, parce qu'il eft mort au mois de mars fuivant ; mais M. Guys nr'aflure en général que le ramage de ces métis eft très-varié & très- agréable, Le deflus du corps étoit mêlé de gris, de brun & d'un peu de jaune- olivitre; cette dernière couleur dominoit derrière le cou, & étoit prefque pure fur le croupion, le devant du cou & 1a poitrine jufqu'aux jambes ; enfin elle bordoit toutes les pennes de la queue -& des aïles dont le fond étoit noirîitre, & prefque toutes les couvertures. fupé- rieures des pennes des ailes. | Longueur totale, quatre pouces un quart ; bec, trois lignes & demie; vol, {ept pouces & demi; queue, vingt-deux lignes, un peu fourchue, dépaflant les ailes de neuf lignes; longle poftérieur étoit le plus long detous...læœfophage, deux pouces trois lignes dilaté en forme O vi 324 Hifloire Naturelle de petite poche avant fon infertion dans le géfier qui étoit mufculeux, & doublé d'une membrane cartilagineufe. fans adhé- rence; tube inteftinal, fept pouces un quart; une petite véficule de fiel, pont de cœcum. IT. Le TARIN DE LA NOUVELLE Yorcx.* Il fufht de comparer cet oiï- feau avec le tarin d'Europe, pour voir que ce n’eft qu'une variété de climat; 1l eft un peu plus gros, & a le*bec un peu plus éourt que le notre ; ïl a la ca- lotte noire; le jaune de la gorge & de la poitrine remonte derrière le cou, & forme une efpèce de collier; cette même couleur borde Ia plupart des plumes du baut du dos, & reparoït encore au bas du dos & fur le croupron; les couver- tures fupérieures de Ta queue font blan- ches; les pennes de Îa queue & des ailes font d’un beau neïtr, bordées & terminées de blanc: tout le deïflous du corps eft d'un blanc-fale, Comme les * Voyez les planches enluminées, n.° 292 fig. 1, le mâle ; fig. 2, la femeile, du T'arin. 325$ tarins: font des : oifeaux voyageurs, & qu'ils ont le vol très-élevé, 1l peut fe faire qu'ils aient franchi les mers qui féparent les deux continens du côté du nord: il eft poflible auffi qu'on ait porté dans l'Amérique feptentrionale des tarms d' Europe, & quen sy perpétuant, ls arent éprouvé quelques changemens dans leur plumage. . TIT. L'Orrvarez. Le deflus du corps _olivâtre ; le deflous citron ; latête ROIrE ; les pennes de la queue & es ailes noiï- râtres, bordées plus ou moins de jaune- clair ; Les ailes marquées d’une raie jaune ; tout LL reflemble fort à notre tarin & à celut de la nouvelle Yorck : 1l eft de la même grofleur & modele ft Des mêmes proportions; on ne peut s'empêcher de croire que c'eft le même oïfeau qui s’e- tant répandu depuis peu de temps dans ces différens climats n’en a pas encore {ubi toute linfluence. La femelle a le fommet de la tête d’un gris-brun, & les joues citron, ainfi que la gorge. C'eft un oïfeau qui chante très-bien; 326 Hifloire Naturelle - & qui furpafle à cet égard tous les orfeaux de l'Amérique méridionale ; on le trouve aux environs de Buénos - ayres & du détroit de Magellan, dans les bois, qui lur offrent un abri contre Îe froid .& les grands vents. Celur qu'a vu M. Com- merfon s'étoit larflé prendre par le pied entre les deux valves d'une moule. IT avoit le bec & les pieds cendrés : Ia pupille bleuître; le doigt du mrireu uni par fa première phalange au doigt exté- rieur; le doigt poftérieur le plus gros, & fon baie le plus long de tous; enfin xl pefoit une once. ; Longueur totale, quatre pouces & demi; bec, cinq lignes; vol, huit pou- ces; queue, vingt-deux Gnes, peu four- chue, compote de douze pennes, de- pañle les ailes d'environ un pouce : ces ailes n’ont que feize pennes. IV. Le Tarn nor ( p). Comme (p) Luteola nigra, ein Schwartzer ee Schwenck- feid, Avi. Silef. page 297. Ligurinus higer. À, Le tatin noir. Briffor , tome ILE, page 69. arm Ga il y a des chardonnerets noirs à tête orangée, Il y a aufli des tarins noirs à tète jaune: Schwenckfeld en à vu un de cette couleur dans la volière d'un gentil- homme: de Sïléfie : tout {on plumage étoit noir, à l'exception du fommet de la tête qui étoit jaunâtre. 328 Hifloure Naturelle Dr: Er" CE A Eau ve ip ton 45 RAR En, HOT ND 2 où de À MA Cds OISEAUX ÉTRANGERS Qui ont rapport au TARIN. L. LE CA TOTOE(E). Ox arrerre ainfi au Mexique un petit oïfeau de Ia taïlle de notre tarim, lequel a toute la partie fupérieure variée de norrâtre & de fauve; toute la partie infé- rieure blanchâtre, & es preds cendrés : rl fe trent dans Îes planes, vit de Îa graine de larbre que les Mexicains appellent hoauhtli, & chante fort agréablement. {a ) Cacatototl. Fernandez , A4». nov. Hifpan. cap. 197. Carduelis fupernè fubnigro € fulvo varius, infernè candidus ; remigibus re&ricibufque fubnigris ; fubvo paris. ... Ligurinus Mexicanus niger, tarin noir du Mexique, Briffon, Ornivhol, tome LIT, page 71. … des Oifeaux etrangers. 329 LE L’ACATÉCHILI (b). Le peu que l'on fait de cet oïfeau; ne permet pas de le féparer du tarm: ïl eft à-peu-près de la mime grofieur ; ïl chante comme lui; 11 vit des mêmes nourritures ; 1l a la tête & tout le deflus du corps dun brun-verditre ; la gorge & tout le deflous du corps d'un blanc nuancé de jaune. Fernandez lui donne le nom d'oifeau fe frottant contre les rofeaux ; cela tiendroit-1l à quelques-unes de fes habitudes ? (b) J'ai formé ce nom de celui d’acatechichili, que lui donnent les Mexicains, & qui eft trop diffi- cile à prononcer pour les Furopéens. Avis confri- cans fe ad arundines. Yernancez, Hif} Avium , uovæ Hifpanie, cap. 12. Ray, Synoplis, page go, n.° 3. Carduelis fupernè ex fufto virefcens , infernè ex albo palleftens ; remigibus re&ricibufque fufco - virefcen- tibus. Ligurinus Mexicanus, le tarim du Mexique. Briffon, tome III, page 70. VASE - 330 Hifloire Naturelle | à LES TANGARAS, Ox rrouve, dans les climats chauds de l'Amérique , un genre très - nombreux d'orfeaux, dont quelques-uns s'appellent au Bréfil Tangaras*; & les Nomencla- teurs ont adopté ce nom pour toutes les efpèces qui compofent ce genre. Ces offeaux ont été pris par la plupart des Voyageurs, pour des efpèces de moiï- neaux ; ils ne diffèrent en effet de nos moineaux d'Europe que par les couleurs & par un petit caractère de conforma- tion, c'eft d’avoir la mandibule fupé- rieure du bec échancrée des deux cotés vers fon extrémité; mais ils reflemblent aux moineaux par tous les autres carac- tères, & même ris en ont à très-peu-près les habitudes naturelles; comme eux 1tis n'ont qu'un vol court & peu élevé; Ia voix défaoréable dans la plupart des elpèces ; on doit aufli les mettre au rang # Marcorave, Willughby, &e. ) des T'angaras. 331 des oïfeaux granivores, parce. qu rs ne {e nourriflent que de très-petits fruits ; ils font d’ailleurs prefque aufli familiers que les moineaux, car la plüpart viennent auprès des habitations ; 1ls ont aufli les mœurs foctabies entr'eux. Is habitent Îes terres sèches, les lieux découverts & jamais les marais; ils ne pondent que deux œufs & rarement: trois: les mot- neaux de Cayenne nen pondent pas davantage, tandis que ceux d'Europe en pondent cinq ou fix, & cette différence eft prefque généra le: entre -lés oïfeaux des climats chauds & ceux des climats tempérés. Le petit nombre dans le produit de chaque ponte eft: compenié par des pontes plus fréquentes; comme ils font en amour dans toutes les faifons, parce que la température eft toujours à très-peu-pres. la même , ils ne font à chaque ponte qu'un moindre nombre d'œufs que les orfeaux de nos climats qui n'ont qu'une ou deux faïfons d'amour, Le genre entier des tangaras dont nous connoïfions déjà plus de trente efpèces, fans y comprendre les variétes, paroit appartenir exclufivement au nou- 332 Hifloire Naturelle veau continent, car toutes ces efpèces nous font venues de 1a Guyane & des autres con- trées de l'Amérique, & pas une feule ne nous eft arrivée de l'Afrique ou des Indes, Cette multitude d'efpèces n’a néanmoins rien de furprenant , car nous avons ob- fervé qu'en général le nombre des ef- pèces & des mdividus dans les oïfeaux, eft peut-être dix fois plus grand dans les climats chauds que dans les autres climats, parce que la chaleur y eft plus forte, les forêts plus fréquentes, les terrerns PP peuplés, les nourritures plus abondantes, & que les frimats, les nerges & les glaces, qui font Inconnues dans ces pays chauds, n'en font périr aucun; au Îreu qu un feul hiver rigoureux réduit prefque à rien la plupart des efpèces de nos oïfeaux. Une autre caufe, qui doit encore produire cette difiérence ; c'eft que les orfeaux des pays chauds , trouvant leur fubfftance en toutes {a AA ne font point voya- geurs ; il n'y en a même que très- peu d’ erratiques , 11 ne leur arrive: jamais de changer de pays, à moins que les petits fruits dont 1ls {e nourriflent né viennent à leur manquer; ds vont alors en cher- | des T'angaras. 333 - cher d’autres à une aflez petite diftance: fon doit donc cefler d’être étonné de cette nombreufe multitude d’oifeaux, qui fe trouvent dans les climats chauds de l'Amérique. Nous allons divifer nos trente efnèces de tangaras en trois ordres pour éviter la confufion , & nous n’emploierons que la différence la plus fimple, qui eft eelle de la grandeur, / 334 Hifloire Naturelle LE GRAND TANGARA* Première efpèce (planche XI.) EL; cran Tangara eft repréfenté dans nos planches enluminées, n° 205, fous ie nom de rangara des bois de Cayenne ; énomination que nous avions alors adop- tée, parce qu'on nous avoit afluré qu'il ne AT jamais des grands bois pour aller à la campagne; mais M. Sonini de Ma- noncour nous a informés que ce tan- gara , non- feulement habitoitles grandes forêts de la Guyane, mais que. fouvent auffi on le voyoit dans Îles endroits découverts, & qu'ik fe tenoit fur les buifions. Le mâle & 1a femelle, qui fe reflemblent beaucoup j s'accompagnent ordinairement; 1ls' fe nourriffent de pe- tits fruits & mangent aufll quelquefois de petits infectes qu'ils trouvent fur les piantes. # Voyez les planches enluminées, 7.° 205. AU A 14 NAN GECUPEN x 10: M #;, } 1} \ = a AA RRQ LS = = SEMansarc SE LE GRAND TANGARA. des T° angaras. 335 Nous n’en donnons point ici la def- eription ; parce que la planche enlu- mince reprélente cet oïfeau de grandeur _ naturelle, & fort exaétement pour la diftribution des couleurs : au refte, ce grand tangara eft une efpèce nouvelle, & qui n'a été indiquée par aucun Na- turalite, 336 Hifloire Naturelle * LA HOUPPETTE (a). Seconde efpèce. Cr oiseau n'eft pas tout-à-fait fi grand que le précédent, quoique dans ce genre il foit un peu plus gros ;/ nous Favons. appelé houppette ; parce qu'il diffère de tous Îes autres tangaras par une petite huppe qu'il porte fur la tête, ou plutot qu’il relève lorfqu'il eft agite. On fa repréfenté d'abord dans Îa planche enluminée, n° 301, fig 2, fous le nom de rangara huppé de la. Guyane, & encore dans la planche n° 7, fig. 2, fous le nom de tangara huppé de Cayenne , parce qu'on ne s'eft # 5 né x: - Voyez les planches enluminées, n.° 7, fig. 2; € n.° 201 auff fig. 2. | (a) Tangara criflata, nigricans ; criflata aurantia ÿ peunis bafim roftri ambientibus nigris ; gutture, dorfo 4 infimo € uropygio dilutè fulvis ; maculis in alis can- didis ; reltricibus nigricantibus. . ; . Tangara Cayanen- fis nigra criflata. Brion, fupplément, page 65 ; & | pl. 43 fig. 3 | point à, »y72 ’ PET. FE. X2Z. PET ’ 3 36. 4 # 244 4 % er du, à = É l - reed. Th. Rousselet, Seudp , D. LE BLUET. | AU us à Cul YOANN Be DA ADN \ pl WA die “Y # à CUT D Ce y dess T'angaras. 337 point aperçu que c'étoit la même efpèce _ d’oifeau, dont l’un n'eft qu'une variété de l’autre ; en confidérant donc ces deux planches, comme repréfentant deux va- rictés d'âge ou de fexe, & en les com- parant on ne doutera pas que ce ne foit la même efpèce d’oifeau. Cet oïfeau eft fort commun dans les terres de la Guyane, où 1l vit de petits fruits; 11 a un cri aigu comme celui du pin{on , fans cependant en avoir le chant. Il ne fe tient n1 dans les grands boïs, ni dans les palétuviers, & on ne le trouve que dans les endroits découverts ou défrichés. Oïfeaux ; Tome VII: P 338. can N. NP LE pa We VIO.* Troifième efpèce. C'est à feû M. Commerfon que nous devons {a connoïfiance de cet ofeau ; il s'en eft trouvé une peau aflez bien con- fervée dans fon recueïl ; 11 l’avoit nommé bruant noir, mais ce n'eft certamement pas un bruant, putfque, par tousles rap- ports de fa oh oNE il reflemble parfaitement aux tangaras: de plus, ïl s'en faut bien que cet oïfeau foit noir, il eft au contraire d'un violet- foncé fur le corps & même für le ventre, avec quélques reflets verdâtres fur les aïles & la queue; & c'eft par cette rafon que nous l'avons nommé zrangayio par con- traction de tangara violet. Cet oïfeau mefuré depuis l'extrémité ! du bec jufqu'à celle de la queue, a buit pouces he longueur ; fon bec eft noirâtre # Re" # Voyez les planches enluminées , n.° 710. Pa des Tangaras. 339 & long de huit à neuf fignes; fa queue, qui n’eft point étagee, a trois pouces de longueur, & dépaife les arles de dix-huit lignes; le tarfe à environ un pouce de long ; il eft norrâtre ainf que les doigts; les ongles font gros & forts. | La femelle à Îa tête d’un noir luifant comme de l'acier poli; tout le refte de fon plumage eft d'un brun uniforme. L'on voit cependant, fur le deflus du corps & fur le croupion, quelques teintes d'un noir luifant. Le tangavio fe trouve à Buénos-ayres , & probablement dans les autres terres du Paraguay; maïs nous ne favons rien de fes habitudes naturelles, : 340 Hiffoire Naturelle * LE SCARLATTE (a). Quatrième efpèce. Cr oiseau eft repréfenté dans Îes planches enluminées , ‘7° 127, figure 1, fous le nom de rangara du Mexique, appelé le cardinal ; &, comme le nom de tangara eft un nom générique; & que 4e furnom de cardinal à été appliqué à des offeaux d'un autre genre, nous avons adopté le nom fcarlatte que lui ont donné les Anglois, parce que fon plumage eft d'un rouge d'écarlate. C'eft le mème otfeau que le cardinal de M. Briflon { b), & le même que le * Voyez les planches enluminées, n.® 12, fig. 1; & n.° 166 , auñfi fig. 1. (a) Scarlatte, — Par les colons de Amérique, cardinal. — En Anglois, fcarlet fparrow. Edwards, — Kumplofs & red and black. Charleton. — Au Bréfil, tijepiranga. Marcg. — Au Mexique, chil- tototl € hauhtototl, Fern. Hifi. nov. Hifp. page 51, Cap. 190. (b) Tangara coccinea, alis, caudà cruribufque ni= gris. . . . Cardinalis. Briflon, Ornthol, tome INT, page 42 des Tangaras, 341 moineau fcarlet d'Edwards {c) ; on doit auffi lui rapporter : 1.” Les deux moineaux rouges & norrs d'Aldrovande, qui ne diffèrent entr'eux qu'en ce que l'un des deux n'a- voit pas de queue, & qu'Aldrovande à fait de ce défaut un caractere fpécifique en le nommant l’un oineau rouge fans queue ; & l'autre moineau rouge à queue (d). Cette erreur & fes delcrip- tions-ont été copiées par prefque tous les Ornithologues (e) : (c) Scarlet fparros. Moineau écarlate. Edw. glan. page 278 , avec une figure coloriée, pl. 343. Nota. Cet oïfeau a aufli été indiqué par Séba, fous Ia dénomination d’oiféau du Mexique, rouge & grand, qui ef} une efpèce de moireau , tome I, page 1017. Cardinalis non criflatus à para Brafiliæe regione, Or< nithol. Italis, Florence, 1771, page 69 ; & pl. 335, fig. 2. | | (d) Pafler erythiomelanus Indicus fine uropygio. Aldrovand. Avium, tome II, page 568. Et paflèr Indicus alius porphyromelanus Candatis , ibid. pige 570. : (e) Paffer fine uropygio, Charleton, Exercir. page 87, n.° 3, € onomazt, page 79, n.° 3. — Paffer porphyromelanus. Red and black, ibid. page 87, € onomazt, page 79. de Pin hd Hiftoire Naturelle Le “re de Marcgrave (f): L Le chilottotl de Fernandez ÉD 4. Et Enfin le merle du Bill de Bclon, qu'il à anfi nomme, parce que ceux qui apportoient en France quel-. ques-uns de ces oïfeaux les appeloïent merles du Bréfil (h). Aldrovande a / Paffr Tndicus erythromelanus fine uropygio. Jonft. Avi. page 67: — Paffer Indicus dati at © ibid. page 68. Pafèr erythromelas Indicus fine uropygio _Aldro- vandi. Willugh. Ornith. page 185. — Paffèr Indicus caudatus porphyromelas Aldrovandi ibidem , page 183. Paffer erythromelas Indicus uropygio Aldrovandi. Ray, Syn. Avium, page 87, n.° 3. — Pafler In- dicus caudatus porphyromelas Aldrovandi, ibidem , page 87, n.° 8. + (f) Tijepiranga Brafilienfibus. Marco. Hif?. Braf. page 192. Tijepiranga , Pifon. Hifl. Nat. Braf: page 04. Paffèr Americauus tijepiranga Brafi lienfbus. Jonft. Avi. page 131. Paffèr Americans tijepiranga Bra/filienfibus Marc- gravi, Wilughby , Ornithol. page 184. (g) Chiltototl. Fernandez , Hifi. nov. Hifp. page 54, Cap. 210. Chiltototl. Ray, Syn. Avium , page 173. (A) Merle du Bréfil. Bélon, Hifloire Naturelle des Oifeaux, page 319; € Portrait d’oifeaux, . page 80, figure a. , des T'angaras. 343 éncore copié Bélon: la différence eflen- tielle, que lon trouve «dans les notices données par ces Auteurs, ne porte que fur le chant des ces oïfeaux ; mais, après les avoir toutes ‘examinées , nous avons réconnu que ceux des orfeaux qui chan- tent, étorent d'une taille un peu plus grande que les autres, qu'ils avorent le plumage tent d’un rouge plus éclatant; que cette couleur fe voyoit aufli fur les couvertures fupérieures des aïles, &c. ce qui nous fait croire avec beaucoup de vraifemblance, que loïfeau. qui chante eft le mâle, & que c'eft la femelle qur na point de ramage, comme cela arrive dans prefque toutes les efpèces d'orfeaux chanteurs. IT paroït aufli que le mâle a les plumes Merula Brafilica. Aldrovande, Avium, tome II, page 628. Merula Brafilica. Jonfton, Avium, page 75. Merula Brafilienfibus Pole. D hr nt Exersit. page 90, € onomazt, page 84, n.° 6. Merule Brafilica Aldroyand. Willughby , Orui- thol. page 142. Merula Brafilica Bellonii & Aldrovandi, Ray, Syn. Avium , page 66, n.° 8. P 1v 344 Hifloire Naturelle de la tête plus longues, & qu'il les relève un peu en forme de buppe; comme Edwards l'a repréfenté (i). C'eft ce qui” a fait dire à quelques Voyageurs, qu'il y avoit au Mexique deux efpèces de cardi- naux , l’un qui a une huppe & qui chante aflez bien, & l'autre plus petit qui ne chante pas. Ces oïleaux appartiennent aux climats chauds du Mexique, du Pérou & du Bréfil, mais ils font fort rares à la Guyane. Bélon dit que de fon temps les marchands, qui venoïent du Bré- fil, apportoient beaucoup de ces oï- Lane lon Brett ob grand profit [k). IT faut croire que c'étoit pour faire des garnitures de robes & d'autres rare qui pouvoient alors être à la mode, & que ces oïfeaux étorent dans ce temps bien plus nombreux qu'ils ne le font aujourd'hur. On doit préfumer que c'eft du fcar- latte qu'il faut entendre ce que les Voya- geurs difent du ramage du cardinal, car (i) Gjanures, page 278, planche 343. (k} Bélon, Hifi. Nat, des Oifraux , page 210. A toine [IT , page 44. des Tangaras. 345$ le VE huppé étant du genre des ros becs, doit être filentieux comme eux. M. Salerne, après avoir dit , comme les Voyageurs, que le cardinal huppé, c'eft-à-dire, celur du genre du gros bec, avoit un très-joli ramage, ajoute qu'il en a vu un vivant à Orléans qui ne crioit -que rarement, & dont {a voix n'avoit rien de gracieux (//; contradiction qui fe trouve dans la même page de Tou- vrage de cet Auteur. Les Voyageurs s'accordent à dire que cet oïfeau à un ramage très-agréable, & quil eft même fufceptible d'inftruction. Fernandez aflure qu'on le trouve Rreate à Toto- nocapa au Mexique , & qu'il chante très+ agréablement. Nous na ion comme des variétés de cette efpèce, 1.° Ze cardinal tacheté, . cité par M. Brifon (m) , Qui ne diffère de notre fcarlatte qu'en ce que quel- ques plumes du dos & de la poitrine SE 2 (7) Salerne, Ornithol. page 255. (m) Tangara coccinea ; peütore € dorfo fupreme maculis lunatis virefcentibus vartegatis ; alis, caidâque nigris. . . . Cardinalis nœvius. Brion , Ornithol, Py 346 Hifloire Naturelle font bordées de vert, ce qui forme des taches de cette ea ARel qui ont la figure d'un croiflant, Aldriande a fait un merle de cet oïfeau ; &, conme- fes jambes ne font pas -aufli alongées que celles du merle, 11 la appelé merle aux pieds courts (fn). 2.° Le cardinal à collier, cité par M BH (o), qui a la taille &' les couleurs du fcarlatte, maïs qui a de plus les petites couvertures & les bords des pennes des aïles bieues, & de chaque coté du cou deux grandes taches de la imême couleur , elles font contigués, & ont la forme d'un croïflant ; mais cet: Auteur décrit le cardinal tâcheté ainf que le cardinal à collier - d'après Aldro- {n) Merula apus indica. Aldrov. Avium, tome IT, age 620. aus indica apos. Jonfton, Avium, page 76. Merula indica apos diéla (à tune pedum) quam edumbrat Aldrovandus. Charleton , Exercit. page ço, n.° 7, & onomazt, page 84, n.° 7. (o) Tangara coccinea ; maculis binis in utroque coll; Éatere fémilunarié bus cerulets ; alis & candà nigris ; marguibous alarum cæruleis. . . . Cardinalis iorqua- tus. Brion, Ornithol, "tome HI, page 45. ds T. ANgArAS. 347 vande {p}), qui, felon [a remarque de Willughby (g)/, navoit wu que des deflins de ces deux oïfeaux, non plus que des autres que nous avons cités de lur dans cet article ; ce qui rend fes def- criptions très-rmparfaites & l'exiftence de ces oïfeaux aflez douteule ; je n'auroiïs pas même fait mention de celui-ci, fi les Nomenclateurs ne lavoient pas com- pris dans leurs liftes. 3.% L’oifeau Mexicain ,; que Her- nandès à indiqué par la phrafe fuivante : avis Mexicana pfiutact colore ,; & que M. Briflon, d’après lui, a décrit comme s’1l l'avoit vu, fous le nom de cardinal du Mexique (r); tandis que Hernandès (p) Palfèr Indicus fine uropygio alius cyanerythro- melas. Aldrovande, Avium, tome II, page 569. Paffer Indicus. cyanerythramelanus fine uropygio , Aldrovandi. Wiugh. Ornithol. page 185. Paffer Indicus cyanerythromelanus fine uropygio, Aldrovandi. Ray, Syn. AYium , page 87 QI 'RE PS Paflèr Judicus cyanerythromelanus fine uropygio. Jonfion, Avium, page 67. (4) Ornithologie, page 185 , cap. 15. | :{r) Tangara coccinea ; colle fuperiore viridi ; capite,, dlis & caudê amethylhinis : guâlibet alarym penné cir- | P vj 348 Hifloire Naturelle dit feulement : kec avis flatim in rofre ((guod aduncum nonnihil 6 cinneritium eft totum) inferiore parte ad caudam uf- que ; hoc ef » in ventre toto meni colore rubet : qui idem color furfum per uropy- gium, ad dorfum porrigitur s nifr quod alarum versès principium cum virore rubor confunditur | qui ad ipfum üita collum protenditur, quod omnind virefcit. Caput autem amethyflino ; aut hyacin- chino colore diluitur. Circulus qui pupil- lam ambit, valde albet \ orbita vero oculi eft cerulei faturati coloris. Ubi fuum famunt principium ale, color eff f[ublu- teus, Sequitur primus pennarum in alis ordo cum fecundo & tertio didi hyacin- zhino coloris. In medio tamen harum pen- narum circumferentia intercurrit linearis fubviridis ufque ad finem. Cauda tota eft amethyflini coloris .abfque viriditate , dilutioris tamen verfus finem. Pedes., gui tres ante © unum retro digitcs ha- cumferenti@. lineart fubviridi, in medio intercutrente preditä. . . . Cardinalis Mexicana. Briflon, “à zhol, tome III, page 46. 7 des Tangaras. 349 bent , inter cinereum ac violaceum am- bigunt ( [). | Au refte, ces oïtfeaux volent en troupes {c); on les prend facilement avec des lacets & autres petits pièges (4); ils s'apprivoifent aifément, & de plus ïls font gras & bons à manger. ([) Hernandès, Hifi. Mexic. page 709. (+) Voyage de Robert Lade, page 358. (u) Pion, Hifi. Nat, page 94. ü | . 350 Hifloire Naturelle LE TANGARA Du CANADA* Cinquième efpèce. Cr o1srau diffère du fearlatte par la grandeur & par la couleur ; il eft plus petit, & fon plumage eft d'un rouge de feu-clair , au lieu que celui du fcar- latte eft d'un rouge vif-foncé comme l'écarlate. Le bec du tangara de Canada eft de couleur de plomb dans toute fon étendue, ê& n'a point de caractères pärtr- culiers ; tandis que Îe bec du fcarlatte eft en deflus d'un noir-foncé, & que Îa pointe de la mandibule inférieure eft notre, le refte de cette mandibule blanc, & qu'elle eft élargie tranfverfalement comime la bafe de a mandibule 1infé- rieure de l'orfeau appelé Bec - d’argcenr. Les becs de ces oïfeaux font aflez mal repréfentés dans les figures des planches u enluminées. # Voyez les planches enluminées, n.° 156, fig. 1. des Tangaras. 3$1 &/ Le fcarlatte ne fe trouve’que dans les . > [EE 30 climats les plus chauds de PAmérique Le s . / ! méridionale, au Mexique, au Pérou, au Bréfil. Le tangara du Canada fe F 2 1 trouve dans plufeurs contrées de l'Ame- rique feptentrionale, aux Illinois fa), à la Louifiane (4), à la Floride {c) ; ainf, l’on ne peut douter qu'ils ne faflent , AN: ! deux efpèces diftinctes & éparées. Cet oïfeau a été décrit exactement per M. Brifon /d), Il a très-bien remar- HS US i (a) Ce n’eft guère qu’à cent fieues au fud du Canada qu’on commence à voir des cardinaux ; ïls ont le chant doux ,/ le plumage beau, une aigrette fur {a tête. Charlevoix, nouvelle France, tome III, page 156. " (b) Hïftoire de Ia Louiliane, par Ie Page Du- pratz, tome Î IT, page 1239, (c) Lé mercredïr, il entra dans [Le port ( de Ia Ha- vanne) une barque de 11 Floride |; chargée de pèaux d’oifeaux cardinaux & de fruits. . . . Les Efpagnols achetoïent {es oifeaux cardinaux jufqu’à dix pièces de huit [a pièce, & en prirent, maloré la misère publique, pour dix-huit mille pièces de buit, Gemelli Caréri. Voyage autour du monde, tome VI, page 322. {d) Tangara rubra ; remigibus fufcis, oris interio- ribus albis ; reËricibus alarum, re&ricibufque nigris ; apicis reËtricum margine alba. . . . Cardinalis Cana- denfis. Briffon, Ornithol, tome III, page 48; € pl, 2 » fig, 0] \ 352 Hifloire Naturelle qué que la couleur rouge de fon plu- mage eft beaucoup plus claire que celle du fcarlatte; les couvertures fupérieures des aïles & les deux pennes les plus proches du corps font noires; toutes Îes autres pennes des aïles font brunes & bordées intérieurement de blanc jufque vers leur extrémité; la queue eft com- pofée de douze pennes noires, terminées par un petit bord d'un blanc tres-clars ; les latérales font un peu plus longues que celles du milieu, ce qui rend la queue - un peu fourchue. des Tangaras. NS À À TA Sn LE TANGARA pu Mississir1.* Sixième efpèce. Le Tancara du Miffiffipr, eft une efpèce nouvelle qui n’a été décrite par aucun Naturalifte. Cet oïleau a beau- coup de rapports avec Îe tangara du Canada; feulement ce dernier oïfeau a, comme le fcarlatte, les arles & a queue noires, tandis que le tangara du Miffiffipr - Les a de la même couleur que le refte du corps. Une difiérence plus eflentielle, eft celle qui fe trouve dans le bec; celui du tangara de Mififipi eft plus grand que le bec de tous Îes autres tangaras, & en même temps beaucoup plus gros. I y a de plus un caraétère particulrer qui indique aflez évidemment que ce tangara du Miffifipr eft d’une efpèce difiérente de celle du fcarlatte & de celle du tangara de Canada; c'eft que les deux mandibules du bec font convexes & ren- * Voyez les planches enluminées, n.° 741. 354 Hifloire Naturelle flées, ce qui ne fe trouve dans’ aucune autre efpèce de tangara, & ne fe voit même que très-rarement dans tous Îles oïfeaux. Nous devons avertir que ce ca- ractère n’a pas té faifi par nos deffina- teurs, & que cet oi eau n'ayant pas cté deffiné vivant, le Bec n’a nt fa forme, ni {a couleur TA la planche enluminée, car, dans l’état de nature vivante, 1e bec n'eft pas noir, mais d'un brun très-clarr & _très-lavé, & la convexité des deux man- dibules , qui n'eft pas exprimée dans la planche, eft néanmoins un caractère très- remarquable. Au refte, cet oïfeau n'a.pas un chant auf agréable que celui du fcarlatte, mais 1l fffle d’un ton net, fi haut & fi perçant, qu'il romproit la tête dans les mailons, & qu'il ne faut l'entendre qu'en pleine campagne ou dans les bois. « C'eft » en Cté, dit Dupratz, qu'on entend fré- » quemment Île ramage du cardinal dans » les bois, & l'hiver feulement fur les » bords ER rivières lorfqu'il a bu; dans » cette faton , il ne fort point de fon » domicile où il garde continuellement la provilion cé 1 a faite pendant le des Tangaras. 3 s$ Mbeau temps. On y a trouvé en efiet « du grain de maïs ,amaflé jufquà lac “quantité d’un borfleau de Paris, ce « L'erain eft d’abord artiftement couvert de & feuilles, puis de petites branches ou « ” buchettes, & il n'y à-qu'une feule ou- « verture par où l'orfeau puifle entrer « dans fon magafñin /a), » (a) Hiftoire de Ia Louifiane, par le Page Du- . pratz, rome I I, page 139. li ITHERIETE PER AT SA ; =D s a PNR 356 Hifloire Naturelle » à Lx ‘CAM AL ou LA CRAVATTE* Septième efpèce. Cerre ssrèce eft nouvelle, & c’eft ! M. Sonimi de Manoncour qui nous Pa donnée pour Île Cabinet; nous avons tiré fon nom du caractère le plus appa- rent, fon plumage étant d’une couleur » uniforme cendrée, un peu plus clare fous le ventre, à l'exception du devant & du derrière de la tête, de la gorge & du haut de la poitrine, fur {efquelles parties s'étend une couleur noire en forme de cravatte, ce qui lux a fait don- ner le nom de rangara à cravatte noire dans nos planches enluminées ; mais, comme cette bande noire lui pafle auf fur le front, nous avons cru devoir pré- férer le nom de camail , qui reprélente mieux ce caractère frappant. Les arles & “ Voyez les planches enluminées, n.° 714, fig. 2 _des Tangaras. 357 la queue font encore d’une couleur cen- _ drée, plus foncée que celle du deflus du : corps; les pennes des aïles font bordées extérieurement d’un cendré moïns foncé, ._& celles de la queue d’une couleur encore plus claire. Cet orfeau eft Le feptième dans l'ordre de grandeur en ce genre; fa longueur totale eft de fept pouces; le bec à neuf lignes; la partie fupérieure en eft blanche à la bafe & noire au bout; l’inférieure eft entièrement noire; la queue eft un peu ctagce , elle a trois pouces un quart de long , & dépalle les ailes pliées de deux pouces. : La planche enluminée n.° 714 fig. 2 ; Je repréfente fidèlement ; il a été trouvé à la Guyane dans les lieux découverts, maïs “il y eft fort rare, & n'a été indiqué par aucun Auteur, L 353. Hifoire Naturelle ONCE BAY LS KES PRE TE EE _- À fall Xp 0 “à LE MORD O RÉ* ke Huirième efpèce. Carre ssrèce eft encore nouvelle & a été apportée comme la précédente Dal M. Sonini de Maroncour ; ; fes dimen? fions font les mêmes que celles du pré: . cédent ; {a longueur eft de fept poucesÿ la tète, les ailes & la queue font d'u beau noir luftré; le refte du corps " d'une belle Loitels mordore, plus foncée fur le devant du cou & la poitrine, & c'eft de ce caractère très-apparent qui nous avons tiré fon nom. On l'a défgnt dans les planches enluminées fous la dé nomination de cangara jaune à tête noir Ses pieds font bruns; fa queue, qui ef étagée , a trois pouces de long , & dépafl les aïles pliées de quimze lignes; Le be eft noir & a neuf lignes de long. | Nous ne favons rien de fes habitude naturelles; 1l fe trouve à la Guyane, où ._ eft encore plus rare que le précédent. # Voyez les planches enluminées, n.° 809, fig. : TE ; - des\T'angaras. 359 ME Er NME EEE Pare: | RAD RS ANR ARE TE LL 1 L'ONGLET. Neuvièmeefpèce. Dans cer OISEAU, chaque ongle a, fur chacune des faces latérales, une petite rainure concentrique au contour des bords de cette face, & c'eft de ce carac-. tère fingulier que nous avons tiré fon nom ; 1 a été apporté par M. Commer- fon, & comme 1l reflemble pour tout le refte aux tangaras, il eft plus que pro- bable qu'il vient de l'Amérique méri- dionale. La tête de cet oïfeau eft rayée de noir & de bleu; la partie antérieure du dos eft noïrâtre, & la poftérieure d’un orangé-vif ; les couvertures fupérieures de la queue font d'un brun-olivitre; les couvertures fupérieures des ailes, leurs pennes & celles de la queue font noires & bordées extérieurement de bleu ; tout le deflous du corps eft jaune. Sa longueur totale eft de près de fept 5 23 360 Hiffoire Naturelle pouces; le bec a huit lignes de long, & 1il'eft échancré vers la pointe comme celui des tangaras; Le tarfe à neuf se ainfi que le doigt du milieu. M. Commerfon ne nous a laïflé aucune notice fur les habitudes naturelles de cet erfeau, LE TANGARA des Tangaras. 361 LE TANGARA NOIR ET LE TANGARA ROUX Dixième efpèce. Ox à cru que ces oifeaux étoient de : deux efpèces difiérentes , mais M. Sonint de Manoncour nous apprend qu'ils ne -font qu'une efpèce, & que celur qui eft repréfenté dans les planches enluminées, n°. 179, figure 2, eft le mâle; & celui qui eft repréfenté dans la planche _ enluminée, ».° 717, fous le nom de rangarou eft la femeïle de ce rangara noir. Comme Îa femelle eft entièrement roufle, & que le mâle feroit entriè- rement noir, fans une tache blanche qui couvre le haut de chaque aïle, ces oïfeaux n'ont pas beloin d’une plus amplé defcription. Ils font communs à * Voyez les planches enluminées, n.° 179, fig. 23 & n.° 11. Oifeaux ; Tome VIL 1e, 362 Hifioire Naturelle la Guyane dans les endroïts décou- . verts, ils mangent comme les autres de petits fruits & quelquefois aufh des infeétes ; leur cri eft argu, & ïis n'ont point de chant. Ils vont PR pat paires &c jamais en troupes. des Tangaras. 363 LE TURQUIN.* Onzrème efpèce. Nous Avons Donné à ce Tangara fe nom de Turquin ; parce quil à toutes les parties inférieures du corps , Île deflus de la tête & les cotés du cou d’un bleu turquim; le front, le deflus du corps, les arles & la queue font noires; 1] y a q uelques taches de cette couleur notre près des & une bande aflez large au bas de la poitrine. L'orfeau décrit par M. Briflon, fous le nom de cargara bleu du Bréfil ( a}s * Voyez les planches enfnminées, r.° 170, fig. t, fous la dénomination de Tangara fa du Bréfil. (a) Tangara fupernè nigra infernè alba; capite, eollo inferiore € uTOpySL0 cæruleo- -cinerafcentibus ; pec- tore maculà nigrà enfignito : bafi roféri nigro circum- datà ; vredricibus nigris. . . . Tangara Brafilienfis cærulea. Briffon, Ornithol. tome III, page 8. Qi 364 Hifloire Naturelle paroît être le même, ou bien une 1- gère -varièté de cette efpèce, qui fe trouve à [a Guyane, quoiqu'aflez rare- ment. Nous ne connoïflons rien de fes habitudes naturelles, | æ des a angaras. CR AURR *LE BEC-D'ARCENT (a). Douxzième efpèce. os Corons de Cayenne ont donné à cet oïfeau le nom de bec-d’argent que L. * Voyez les Se enfuminées, n.° 128, fig. 1, le mâle ; € fig. 2, la femelle. {a) Bec-d argent ; par les Mexicains, chichilto- totl. — Par les Anglois , red breafled black bird, . Edwards. — Par les HADIEANS de Cayenne y bec- d'argent. Chichiltorotl Res Fernander. Hifi. nor. Hifp. page 51, cap. 189. Red Pres éd black bird, Merle à gorge roue. FEdw. Glan, page 120, avec une bonne figure colo- riée, pl. 267. Tangara. obfcurè Purpurea ; remigibus, re&ricibus , cruribufque fplendidè nigris (Mas). Tangara fupernè fufèa, purpureo obfcuro mixta, in- fernè rubefcens ; remigibus, retricibufque fufcis (fæ- mina). . . . Cardinalis purpureus. Briflon , Orui- thol. tome III, page 49. Paffer Indicus capite & peëtore vinaceo. Gerini. Onuithol, n.° 270. Avis Americana cardinalis niger diéta brachyura ca- pite € inférnê corporis parte vinacea. Ornithol. Iral Floren. 1771, page 69, pl. 334. Cardinal pourpre-foncé, Salerne, Ornithologie , page 271. Q 11 366 Hifioire Naturelle nous avons adopté, parce qu'il exprime un caractère fpécifique bien marqué, & qui conffte en ce que les bafes de Ia mandibule inférieure du bec fe prolongent jufque fous les yeux en s’arrondifiant, & forment, de chaque côté, une plaque épaifle qui, lorfque l’oifeau eft vivant paroît être de Flargent le plus brillant; cet éclat fe ternit quand Porfeau eft mort. On a manqué ce caraétère dans la repré- fentation qu'on a faite de cet oïfeau, planche enluminée, n° 128 , fie. 1, fous la dénomination de rangara pourpré ; apparemment lon na pas cru quil fût général dans tous les individus; ïl left néanmoins pour tous Îles mâles. La fe- melle repréfentée fur la même planche, figure 2, eft mieux à cet égard, parce que dans {a Nature fon bec n'a qu'une légère trace prefque infenfñble de ce renflement fi apparent dans le mâle, & par conféquent elle n’a pas comme lui ces plaques de couleur argentée. Dans Îa planche 267 des Glanures d'Edwards, on voit une très-bonne reprefentation de cet otfeau qu'il a donné fous le nom de merle à gorge rouge ; 1 s'eft trompe, des Ti angaras. 367 __ eomme l’on voit, fur le genre de cet otfeau; maïs 1 a très-bien fai Île carac- tère fingulier du renflement du bec, feu- lement la couleur argentée des plaques ef beaucoup plus terne, parce qu'il n'a pas defliné loifeau vivant, & que le brillant de ces parties s’étoit difipé. La {ongueur totale de cet oïleau eft de fix pouces & demi, celle du bec eft de neuf lignes, & ïl eft noir fur fa partie fupérieure ; La tête , la gorge & l'eftomac font pourprés, & le refté, du ;cor ps ft noir avec quelques teintes de pourpre. L'rris des yeux eft brune: la femelle diffère du mâle non- feulement paï la la couleur du bec, mais encore par celles du plumage ; le deflus de fon corps eft brun avec quelques temtes d’un pourpre-obicur, & Île deflous rougeître; {a queue & les aïles font brunes. Un autre caractère diftinctif du mâle, & quin'avoit pas encore été fai, c'eft une efpèce de denu-collier autour de locciput, formé par de longs poils ou {oies pourpres ; qui débordent les plumes de près de trois lignes: c'eft à M. Sonmi de Manoncour que nous devons cette Q 1 LA “ br : à 4 7: EN Le, AN Le LR Fe n La 3 ë * F DU : w A + 4 > « & 368 Hifloire Naturelle nouvelle obfervation; nous lur devons aufli la connoïflance des habitudes na- turelles de cet oïfeau & des autres tan- garas de la Guyane: _ Le béc-d'argent eft de tous les tangaras célui qui eft le plus répandu dans: lle de Cayenne & à la Guyane; d y a apparence qu'il fe trouve ‘dans plufieurs autres climats chauds de l'Amérique , car Fernandès en parle comme d’un ‘oïfeau du Mexique vers les montagnes de Tepuzcullula 4). Il fe nourrit de petits fruits, 1l entame auf les bañanes, les goyaves &e autres gros fruits tendres For{- qu'ils font en maturité & ne mange point d'infeétes. Ces oïfeaux fréquentent les lieux découverts, & ne fuient pas Île voilinage des habitations ; on en voit jufque dans les jardins; cela n'empêche pas qu'ils ne forent aflez communs dans. les endroits déferts & mème dans les clairières des forêts; car, dans les plus épaifles, lorfque les vents ont abattu un certam nombre d'arbres, & que le folerl peut éclairer cet abattis & (b) Fernand, Hif, nov. Hifp. page 51, cap. 189. à D vel T. angaras. 369 à finir le terrein, on ne manque guère d'y trouver quelques bec-d'argent qui ne. _ vont cependant pas en troupes, mais ‘toujours par paires. _ Leur nid eft un cylindre un peu courbé qu'ils attachent entre les branches hori- zontalement , l'ouverture en bas, de manière que, de quelque coté que vienne » a pluie, elle ne peut y entrer; ce nid n eft long de plus de fix pouces, & a quatre pouces & demi de largeur; 1l eft conftruit de paille & de feuilles de balilier defléchées, & le fond du nid eft bien garni intérieurement de morceaux plus larges des mêmes feuilles. C'eft fur es arbres peu élevés que loïfeau attache ce nid; la femelle y pond deux œufs strass blancs & chargés au gros bout de petites taches d'un rouge léger qui fe perdent en approchant de l’autre | extrémité. _ Quelques Nomenclateurs ont donné à cet oïfeau le nom de cardinal fc), maïs ceft improprement , parce qu'il a étés appliqué, par ces mêmes Nomenclateurs, ES PE fe ) M5 Brion & one # + 370 Hifloire. Naturelle a plufieurs autres efpèces. D'autres ont cru qu'il y avoit une variété aflez appa- rente dans cette efpèce; on voit dans le Cabinet de M. Mauduit, un oïfeau dont tout le plumage eft FA rofe-pâle varié de gris; 1! nous a paru que cette difié- rence n’eft produite que par la mue, & que ce n'eft point une varicté dans lef- pèce qui, quoique très-nombreule en: individus , nous paroït très-conftante dans tous fes caractères. * L’ESCLAVE (a). Fovi \ Treizième efpèce. Nous constrvrnons à cet oïifeau le nom d'E/fclave qu'il porte à Saint-Do- mingue, felon M. Brifi ion, & nous fommes furpris qu'ayant un nom qui femble tenir à l'état de fervitude ou de domefticité, on ne fe foit point informé fi on Îe nourrit en cage, & s'il n’eft pas d'un naturel doux & familier que ce nom paroït fuppofer. Mais ce nom vient peut-être de ce qu'il y a, à Saint-Do- mingue, un gobe-mouche buppé quon y nomme le syran, nom:qu'on a aufi donné au gobe-mouche à queue four- *# Voyez les planches enluminées, n.° 146, fig. 2. (a) Tangara fupernè fufta, infernè Trdidé alba , maculis longirudinalibus fafeis paria ; remioibus , reétrt- cibufque lateralibus fufcis , oris extérioribus olivacers… Tangara Dominicenfis. Briffon, Ornithol. tome Il, page 37. Q v) ja. -.40p 372 Hifloire Naturelle chue en Canada: &, comme ces oïfeaux ! tyrans font bien cure en grandeur . & -en farce, on aura donné le nom d’efclave à celui-ci, qui fe nourrit comme eux d'infectes auxquels ils donnent la chafle. Cet oïfeau a quelques caraétères com-. muns avec les grives, il leur reflemble par les couleurs & fur-tout par les mouchetures du ventre; Îles grives ont, comme lur & comme Îles autres tangaras, Téchancrure du bec à la mandibule fu- périeure ; ainhi, le genre des grives & celui du tangara, font aflez voilins lun. de l'autre, & l'efclave eft peut-être de tous les tangaras celur qui reflemble le lus à la grive, néanmoins comme 1l en diffère beaucoup par la grandeur & qu'il eft confidérablement plus petit, on doit le placer, comme nous Île farfons ici , dans le genre des tangaras. L'efclave a la tête, la partie fapérieure du cou, le dos, le croupion, les plumes fcapulaires & les couvertures du deflus des aïles d’une couleur uniforme; tout le deffous du corps eft d’un blanc-fale, CA on: des Tangaras. 373 varie de taches brunes qui occupent le milieu de chaque plume; les pennes des ailes font brunes, bordées extérieurement d'olivitre & intérieurement de blanc- fale; les deux pennes du milieu de Ia queue font brunes, Îes autres font de la même couleur avec une bordure oli- vâtre fur leur coté intérieur; la queue. eft un peu fourchue; les pieds font bruns. _ 374 Hifloire Naturelle LE ‘BAS ET Quatorzième efpèce. Cr orseau a été indiqué dans Îles planches enluminées fous-le nom de V'Evéque de Cayenne , parce que les No- menclateurs lavoient ainfi nommé, fans faire attention à l’indécence de la déno-- mination, & à un inconvénient encore plus grand, c'eft qu'il y a deux efpèces d'otfeaux auxquels les Voyageurs. ont donné ce nom, fans trop favoir pour- quor, fi ce n’eft qu’ils ont une partie de leur robe bleue; lun eft un bengali qu'on a aufli appelé le miniftre, appa- remment par la même raïfon; le fecond eft celur qu'on a appelé, à Samt-Do- mingue, l'organifle , & auquel nous con- ferverons ce non, à caufe de fon chant * Voyez Les planches enlumimées , ».° 178, fig. 1, le mâle ; fiv. 2, la femelle. des T'angaras. 375 harmonieux; & enfin Île troifième évêque étoit notre Bet de Cayenne, que les Dhabitans de cette colonie connoïfent fous ce dernier nom, plus convenäble que celui d'évêque pour un oïfeau; il eff certarnement du genre des tangaras, & d'une grandeur un peu au-defius de celle des efpèces de tangaras, qui compofent . notre fecond ordre de grandeur en ce genre. Dans la planche enluminée, les couleurs en général font trop fortes; le mâle a tout le deflous du corps d'un gris-bleuîitre, & la femelle a le deflus de la tête vert-jaunâtre, & tout le deflous du corps, le dos, le deflus des pennes de la queue & des aïles, d’un brun- olivâtre glacé de violet; la large bande des ailes, qui eft d’un At tranche beaucati moins que dans la pianche avec le brun du dos. Les bluets font très-communs à Cayenne, ls habitent les bords des forêts, les plantes & les anciensendroïits défrichés, où ils fe nourriflent de petits fruits. On ne les voit pas en grandes troupes, mais toujours par pates, Îls 376 Hifloire Naturelle fe réfugient le foir entre les feuilles des palmiers à leur jonétion près de Ia tige; ils ÿ font un bruit à peu-près comme nos moineaux dans Îés faules, car 1ls n'ont point de chant & feulement une voix aiguë & peu agréable. des T'angaras. 377 *LE ROUGÉ-CAP (a). Qurnzième efpèce. Nous Arrsrons cet oifeau Rouge-cap ; parce que fa tête entière eft couverte d'une belle couleur rouge. Pour fe faire une idée exate des nuances du plumage de cet oïfeau , 1! faut fublituer à la couleur Prune qui couvre, dans la planche, tout Île deflus du corps, une belle couleur noire; la tache de la gorge eft plus étroite, plus alongte & noire avéc des petites taches pourpres; les pieds font noirs, ainfi que la partie fupérieuré du bec ; l'inférieure “eft jaune à fa bafe & noire à fon extré- * Voyez les planches enluminées, n.° 15%, fig. 2, fous la dénomination de Tangara brun d’ Amérique. (a) Tangara fupernè fplendidè niera , infernè nivea ; capite & gutture [upremo coccineis , gutture infimo obf- curè purpurefcente ; reétricibus nigricantibus. . . . Car- dinalis Americanus. Briffen, Ornihol. fupplément, page 07; & pl. 4, fig. 4. 378 Hifloire Naturelle mité : tout cecr eft tel dans {a nature de loifeau vivant , & la planche a été gravée d’après un oïfeau mort. | Cette efpèce n'eft pas bien commune à la Guyane, & nous ne favons pas f elle fe trouve aïlleurs. des T'angaras. 379 LE TANGARA VERT Du BRÉsIr. Serzième efpèce. Ce TANGARA, que nous ne connoïfions que d'après M. Brifion *, et plus gros que le moineau-franc. Tout le deflus du corps eft vert; l’on voit, de chaque coté de la tête, une tache noire placée entre le bec & l’œïl, au-deflous de laquelle eft une bande d'un bleu très-foncé, qui s'é- tend tout le long de la HAIE infé- rieure ; les plus petites couvertures fupé- rieures des aïles font d’une couleur d'argue-marine fort brillante ,les autres font vertes. La gorge eft d’un beau noir; la par- N # Tangara viridis , infernè ad luteum vergens ; ma- eulà utrimque roftrum inter & oculum nigrê ; tæni& in- fra oculos faturatè cærulei ; ; gutture HESTO à teétricibus alarum fuperioribus minimis Geryllinis ; reétricibus la- teralibus viridi - cœruleis. . . . Tangara Brafilienfis viridis. Briflon, Oraithol. tome 111, page 25. Nota. Que Ia defcription de M. Briflon elt faite d’après l’oifeau même, \ 380 Hifloire Naturelle tie inférieure du cou eft jaune, & tout Île refte du deflous du corps eft d'un vert-jaunitre ; les aïles pliées paroïilent d’un vert changeant en bleu; les pennes de la queue font de la même couleur, à l'exception des deux intermédiaires qui font vertes. M. Briflon dit que lon trouve ect oïfeau au Mexique, au Pérou & au Bréfil, | des Tangaras. 351 LOLIVET. Dix-feptième efpèce. Nous zur AvONS DonNé ce nom, parce qu'il eft par-tout d'un vert couleur d'olive, plus foncé fur le deflus du corps, & plus clair en deflous; les grandes plumes des aïles font encore plus foncées en couleur que le dos, car elles font prefque brunes; on y diftingue feulement des reflets verditres. Sa longueur eft d'environ fix pouces, & les aïles s'étendent jufqu’à la moitié de 1a queue. Ce tangara nous a été apporté de Cayenne par M. Sonin: de Manoncour, Les dix-fept efpèces précédentes com- pofent ce que nous avons appelé es grands Tangaras ; nous allons mainte- nant donner la defcription des efpèces moyennes pour la grandeur , qui ne {ont pas fi nombreufes. ASF Le 382 Hifloire Naturelle * LE TANGARA DIABLE-ENRHUMÉ (a). Première efpéce moyenne. Crsr 1e now que les Créoles de Cayenne donnent à cet otfeau, dont le plumage eft mélangé de bleu, de jaune & de noir, & dont Îe cote & les côtés de Îa tête, la gorge, le cou & Île crou- pion , la partie antérieure du dos font noirs fans aucune teinte de bleu ; les petites couvertures des aïles font cepen- : dant d’une belle couleur d’aigue-marme, & prennent, au fommet de laïle, une teinte violette; le dernier rang de ces * Voyez les planches enluminées, n.° 290, fig. » (a) Tangara fupernè [plendidè nigra, infernè ‘albo- flavicans, lateralibus nigro & eæruleo maculatis ; ca- pite, collo inferiore, pe&ore & uropygio cærulers ; retricibus fplendidè nigris. . . . Tangara Cayanenfis cærulea. Brion, Ornithol. tome III, page 6. Black and blue titmoufe, &c. Méfange noire & bleue. Ediw. Glan. page 2923, avec une bonne figure coloriée, planche 250. des Tangaras. 3383 petites couvertures eft noïr terminé de bleu - violet, lès pennes des aïles font noires, les grandes (la première EXCCp- tée ) font bordées extérieurement de vert jufqu'à environ la moitié de leur longueur : : les grandes couvertures font noires, bordées extérieurement de bleu- violet ; les pennes de Ia queue {ont noïres, Brie légèrement à à l'extérieur deb leu - violet jufqu'auprès de lextrémite ; Îa première penne de chaque côté n'a pas cette bordure, elles font toutes griles en deflous ; une légère couleur jaune couvre la poitrine & le ventre, dont les cotés , ainfi que les couvertures des jambes , font femés de plumes noires , terminées de bleu-violet & de quelques plumes jaunâtres tachetées de noir. Nous avons cru devoir donner Îa defcription exacte des couleurs prifes fur loifeau vivant, parce qu'elles font difiérentes de celles de la planche enlu- minée 7%, 290, fig. 2, qui na été peinte que d’après un oïfeau mort; on lui a donné dans cette planche Îa FEU minatton de tangara tacheté de Cayenne. Sa longueur totale eft de cinq pouces 384 Hifioire Naturelle & demi; le bec a fix hignes de long ; la queue , un pouce dix dignes, elle dspare les ailes pliées d'un pouce. On le trouve à la Guyane, où net pas commun, & nous ne favons rien du tout de fes habitudes naturelles. M. Briflon a pen que cet oïfeau étoit le même que le reoauhrotorl de Fernandès; mais Fernandès dit feule- ment que cet oïfeau eft environ de a grandeur d'un moineau, qu'il a le bec court, le deflus du corps bleu, & 1e deflous d'un blanc jaunâtre avec les aïles noires. Il n'eft guère poflible, d’après une defcription auffi RE PA , de décider fi le seoauhætototl eft le même oïfeau que Île diable-enrhumé. Au refte, Fernandès ajoute que le teoauhtototl vit dans les campagnes & fur les mon- tagnes de Tetzocan au Mexique, qu'il eft bon à manger ; qu il n’a pas un Chant agréable, & qu'on ne le nourrit pas dans les maïfons /b.). (b) Fernandès , Hifl nov. Hifpan. page 52, Cap. 196, PS , LE VERDEROUX, des Tangaras. 385$ mo 2 + LE VERDEROUX. Seconde efpèce moyenne. Nous AvoNs ArrELÉ cet oifeau fes erdes roux, parce quil a tout le plumage d'un vert plus ou moins foncé, à l'excep- tion du front qui eft roux des deux cotés de la tête, fur lefquels s'étendent deux bandes de cette couleur, depuis le front jufqu'’à Ia naïflance du cou en ar- rière de la tête; le refte de Ia tête eft gris- -cendré. Sa longueur eft de cinq pouces quatre lignes; celle du bec eft de fept lignes, & celle des pieds de huit lignes; Îa queue neft point étagée, & les aïrles pliées ne s'étendent pas tout-à-fait jufqu’à la moitié de fa longueur. _ Cette efpèce eft nouvelle; nous en devons la connoïflance à M. Sonint de Manoncour ; mais 1l na pu nous rien apprendre des habitudes naturelles de cet oïfeau, qui eft fort rare à la Guyane, & qu'ila trouvé dans les grandes forêts de cette contrée. Oifeaux, Tome VII, KR. 386 Hiftoire Naturelle | *LE PASSE - VERT (a), 1 rotfième efpèce moyenne. Nous AVONS DÉJA DONKNÉ cet orfeau fous ce même nom de Pafle-vers dans notre troifième Volume, page 494, & on la repréfente dans la planche enluminée pe 29T Jig. 2, fous la dénomination de moineau à rêce rouffe de Cayenne ; c'eft cette dénomination qui nous. a induits en erreur, & qui nous a fait joindre mal-à- propos cet oïfeau au genre des moïneaux, tandis qu'il appartient à elut des tangaras ; c'eft le mâle de lef- * Voyez les planches enluminées , n,® 200, fig. 1; E 1.219007, fig. 24 (a), Acanthis amethiflina. Rois Serin: 94 Sauteur. Barrère, Franc. equinox. page 121. 1 ernè viridis, infernè rufo ; £TifeO cæru- leo €5 pallidè luteo-aureo confusè mixta; vertice rufo ; gens nigris ; colla füperiore & LTOpYs 910 pallidè luteo aureis ; reélricibus lateralibus. interiüs upernè nigricans tibus. , . , Tangara Cayenenfis piridis. Briffon , Cruithol, tome III, page 21. + aomid sa tte ré as hi sd hd des Tangaras. 387 pèce : ; la femelle eft repréfentée dans la planche enluminée, n.° 290 » FE Ts fous la dénomination de tañgara a rête ONE : ah, j je ne métois trompé que pour le mâle, dont voici la’ deéfcription' plus détaillée pour les couleurs, quoique Îa planche les reprèlente aflez’ fidèlement, maïs c'eft pour faire commoitre 1cr la différence dés couleurs entre le mâle & la femelle, La partie fupérieure de la tête cf roufle; le defius du cou, le bs5 du dos & Ie croupron, font d'u jaune-pâle: doré, brillant comme de Ia: foie crue, & dans lequel on aperçoit, felon certains jours une légère teinte de vert; les côtes de la: tête font noirs; la partie fuz périeure du dos, fes plumes fcapulares, les petites couvertures fupérieures des aties & celles de la queue font vertes. La gorge eft d'un gris-bleu; le refte du deflous du corps brille d'un mélange Cofifus de jaunc-pâle agrée, Je roux &. de gris-bleu ,. & chacune de ces couleurs: devient la dominante, ‘elon Îes difié- rens jours auxquels loifeat et expole ; les pennes des ailes & ge La queue {ont* R y 388 Hifloire Naturelle brunes avec une bordure plus ou moins large d’un vert-doré (b). La femelle diffère du mâle en ce qu’elle à le deflus du corps vert, & le deflous d'un jaune-obfcur avec quelques reflets verditres. Ces orfeaux font très - communs à Cayenne, où les Créoles leur ont donné le nom de dauphinois, que nous euflions adopté fi nous n'avions employé précé- demment celui de paffe-vert, croyant que cet oïfeau étoit un moineau ou paffereau vert ; il nhabite que les lieux découverts , & s'approche même des babitationss 1l fe nourrit de fruits, & pique les bananes & les goyaves qu'il détruit en grande quantité :, il dévafte auffi les champs de riz dans le temps de {a maturité; le mâle & a femelle fe fuivent ordinairement, mais ils ne volent (b) Dans quelques individus, le roux du fom- met de Ia tête defcend beaucoup plus bas fur le cou ; dans’ d’autres, cette couleur s’étend d’une part fur la poitrine & Ie ventre, & de l’autre, fur le cou & tout le deffus du corps, & le vert des plumes des ailes eft changeant en bleu, des Tanparas. 3809 pas par troupes, féulement on les . trouve quelquefois en nombre dans les rizières. Ils n’ont ni chant nt ramage, mais un cri bref & aigu. LE PASSE-FERT A TÊTE BLEUE, Variété L'oN TRoUvE, dans la Collection aca- démique, une defcription d'un tangara qui paroit avoir beaucoup de rapport avec le pañle-vert. Cet oïfeau a, felon M. Linnæus, le devant du cou, la poi- trime & le ventre d’un jaune-doré ; le dos d'un jaune -verditre ; & les arles & la queue vertes, fans mélange de jaune; mais ce tangara diffère du pafle-vert par fa tête qu'il a d'un bleu très-vif*, * Collection académique. partie étrangère , tome II. Académie de Suède. Defcription d’un tan- gara, par M. Linnæus, page 50, & pl. 3. "AA R ii 390 Hifloire Naturelle | (240 be Quatrième efpèce moyenne. 3 A PLANCHE ENLUMINÉE, 72, 27, TEPré- fente deux oifeaux fous les noms de ran- gara varié à tête verte de Cayenne, fie. : ; « # Foyez les planches enfuminées , n.° 33, fig. x (a) Tangara viridi-lutefcens ; plumulis bafim roftri ambientibus, dorfo fupremo € gutture infimo fplen- didè nigris ; capite viridi-beryllino ; collo füuperiore wiridi, ad ,aureum colorem vergente ; colo inferiore & geËtore cæruleo-beryllinis ; dorfo infimo € uropygie lutco-aurantiis ; reltricibus quatuor intermediis nigro- vireftentibus , quatuor utrimque extimis nigris, OmHNE- bus exteriùs dilutè viridi marginatis, binis intermediis macul& cæruleo-violaced exterits versis .avicem nota- is. . .« . Tangara Cayanenfis varia chlorocephalos. Briflon , Ornithol. fupplément, page 59 ; & pl. 4, fig. 1. — Tangara dilutè viridis, plumulis bafim roféri ambientibus € .dorfo fupremo fplendidè nigris ; fÿyncipite viridi-beryllino ; capite fuperiore & gutrure cæruleo-violacers ; genis & collo füuperiore rubro-auran- tuis ; tænià tranfvers@ in alis auranti@ ; re@ricibus qua- tuor intermediis obfcurè viridibus, quatuor utrimque extimis nigris, omnibus exteriùs dilutè viridi margtna- tis. . . . Tangara Cayanenfis yaria cyanocephalos. #bid, page 62, pl. 4, fig. 2, des Tangaras, 301 & de tangara variéa tête bleue de Cayenne fig. 2, qui nous paroïflent ne faire qu'une variété dans la même efpèce, & peut- A : } is ètre une fimple différence de fexe, puif- que ces deux oïfeaux ne diffèrent guère que par la couleur de la tête, qui dans l'un eft verte, & dans l'autre eft bleue, & par le deflus du cou qui eft rouge dans l'un, & vert dans l'autre. Nous ne connoïflons rien des habi- tudes naturelles de ces tangaras, qui tous deux nous font venus de Cayenne, où cependant M. Sonini de Manoncour ne les a pas vus. Nous avons donné à cette efpèce le nom de sricolor, parce que les trois couleurs dominantes du plumage font le rouge, le vert & le bleu ; &c toutes trots fort.eclatantes. 0: 22 On voit, dans le cabinet de M. Aubri, Curé de Saint-Louis, ce tricolcr à tête 9 le nom de pape de Magellan ; mais ïl n'eft pas trop croyable qu'il vienne en effet des terres voilines de ce détroit, puifque ceux qui font au Cabinet du Re:ï font venus de Cayenne. en) “o) _ bleue bien confervé, auquel on a donné R 1v 392 Hifloire Naturelle LE GRISO LIVE SUN A Cinquième efpèce moyenne. s Totaf <= Nous-nommoxs ainf cet oïifeau parce qu'il a le deflous du corps gris, & le. deflus de couleur d'olive. La planche : enluminée, n° 714, figure 1, le repré- 4 fente exactement ; il y eft dénommé tangara olive de la Louifiane , mais il {e trouve à la Guyane aufli-bien qu'à 1a Louifiane. Nous ne favons rien de fes” jabitudes naturelles. À ER: Mar ET # Voyez les planches ealuminées, n.° 714, fig. 1. | é à 1 des T'angaras.. 393 *LE SEPTICOLOR (a). Sixième efpèce moyenne. Nous aprsroxs Septicolor cette efpèce de tangara parce que fon plumage eft varié de fept couleurs bien diftinctes , # Voyez les PA a enfuminées, n.° 7, fig. 7e & 1. 127, fig. 2. (a) Tangara prima Brafilienfibus. Marcg. Hif. Nat. Braf. page 214. Tangara prima Brafi lienfibus. Jonfton, Arium, page 47. Tangara prima Brafilienfious Marcgravi. Willugh. Sub page 177. Tangara prima Brafilienfious Marcgraviü. Ray, $yn. Avium, page he D LAS Tangara fupernè Jplendidè nigra, infernè beryliina uropygio flammeo ; capite faperids €? ad latere viridi; collo inferiore cærtleo -violaceo ; remigibus majoribus exteriàs cæruleo-violaceis , Enteribs nigris ; MINOribus Es reéricibus fplendidè nigris. . . . Tangara. Brifion, Ornithol. tome III, page 3; & pl. 1, fig. 1. Titmoufe of Paradifè, méfange du © Paradis. ÆEdwards , Glan. page 289, pl. 349. Tangara de Cayenne. Salerne, Ornithol. page 250. Les créoles de Cayenne apnellent cet aïifeaw, dos rouge. & oifeau épinard ; pad Oifeleurs ii ont donné en France le nom de Pare R v 304 Hifloire Naturelle dont voici l'énumération : un beau vért fur la tête & fur les petites couvertures du deflus des arles; du noir velouté fur les parties fupérieures du cou & du dos, fur les pennes moyennes des aïles & fur la face fupérieure des pennes de a queue ; du couleur de feu très-éclatant dur le dos; du jaune orangé fur le crou- pion; du bleu-violet fur la gorge, Fa partie inférieure du cou & les grandes couvertures fupérieures des aïles ; du gris - foncé fur la face inférieure de la queue ; & enfin du beau vert-d'eau où couleur d’atgue-marime fur tout le def- {ous du corps depuis da poitrine. Toutes ces couleurs font évidentes, même bril- lantes & bien tranchées ; elles ont été mal mêlangées dans les planches enlumi- nées qui ont été peintes d'après des oï- {eaux aflez mal confervés. Le premier que l’on a repréfente, pl. 7, fig. 1, {ous de nom de rangara ; étoit un oïleau {ché ‘au four, qui venoit du cabmet de M. de Réaumur ; les gens qui avoïent foin de ce cabinet, lui avoient ajouté une queue étrangère, & c'eft ce qui a trompé nos peintres. Le fecond qui eft reprélenté, des Tangaras, 395$ planche 127, figure 2, fous le nom de tangara du Bréfil, eft un peu moins défectueux, maïs tous deux ne font que le même oïfeau aflez mal repréfenté ; car, dans la Nature, c'eft le plus beau, non-feulement de tous les tangaras, mais de prefque tous les orleaux connus, Le fepticolor jeune n'a pas fur le dos le rouge vif qu'il prend lorfqu'il eft adulte, & la femelle n'a jamais cette couleur ; le bas du dos eft orangé comme le croupion, & en général fes couleurs font moins vives & moins tranchées que celles du mâle; mais on remarque’ des variétés dans la diftribution des cou- leurs, car il y a des mdividus mâles qui ont ce rouge vif fur le croupion aufli-bien que fur le dos, & l'on a vu d’autres mdividus, même en aflez grand nombre, qui ont le dos & le croupion entièrement de couleur d’or. Le mâle & la femelle font à peu- près de la même grandeur; 1ls ont cinq pouces de longueur ; le bec na que fix lignes , & Îles pieds huit lignes, Îa queue eft un peu fourchue, & les ailes | KR v]} 306 Hifloire Naturelle pliées s'étendent jufque vers [a moitié de {a longueur. Ces pris vont en troupes nom breufes; ils {e nourriflent de jeunes fruits à peine noués, que porte un très-grand arbre de la Guyane, dont on na pu nous dire le nom; ts arrivent aux envi- rons de l'ile de Cayenne; lorfque cet arbre y eft en fleurs, & ïls difparoïfient quelque temps après, pour fuivre vraï- {emblablement dans l'intérieur des terres 4a maturité de ces petits fruits; car c'eft toujours de l'intérieur des terres qu’on les voit ventr. C'eft ordinatrement en feptembre qu'ils parorfient dans la partie habitée de la Guyane; leur féjour eft d'environ fix femaines, & rls reviennént en avril & mai attirés par les mêmes fruits qui mürtflent alors; ls n'abandon- nent pas cette efpèce d'arbre, on ne les voit jamais fur d'autres; aufll lorfqu’un dé ces arbres eft en fleurs, on eft pref- que afluré d'y trouver un nombre de ces otfeaux. Au refte, 1ls ne nichent pas pendant leur {jour dans la partie habitée de la des Tangaras. 397 Guyane. Marcgrave dit qu'au Bréfil on en nourrit en cage, & qu'ils mangent de la farine & du pan (4). Is n’ont point de ramage, leur cri. eft bref & aigu. On ne doit pas rapporter à lefpèce du fepticolor celle de loifeau Talao, comme l'a fait M. Briflon fc), car la defcription qu'il a tirée de Séba, ne lur convient en aucune façon. « Le talao, dit Séba, à le plumage joliment « mélangé de vert-pâile, de noir, de « jaune & de blanc; les plumes de Ia « tête & de la poitrine, font très-agréa- « lement ombrées de vert-pâle & de « noir; 1l a le bec, les preds & Îes doigts « d’un noir de poix {d). » D'ailleurs ce qui prouve démonitrativement que ce n'eft pas le même orfeau, c'eft ce qu'a- joute cet Auteur, qu'il eft très-rare au Mexique, ce qui fuppole qu'il ne va pas par troupes nombreufes, tandis que Île fepticolor voyage & arrive en très-grand -nombre. (b) Marcorave, Hiff. Nat. Brafil. page 234. (c) Ornithol. tome III, page 3. (d) Séba, tome I, page 96, n.° 6; & pl 60, y, 2; fs AIDER 398 Hifloire Naturelle LE TANGARA BLEU.” Septième efpèce moyenne. Nous Avons INDIQUÉ cet oïifeau fous cette dénomination dans nos planches enluminées, h, TES ONE, Ta ettetét la tête, la gorge & le deflous du cou d'une den couleur bleue; le derrière de la tête, la partie Rte du cou, le dos, les atles & Îa queue noïres; les couvertures fupérieures des aïles noires & bordées de bleu, la poitrine & le refte du deflous du corps d'un beau blanc. En comparant cet oifeau avec celui que Séba a indiqué fous le nom de moi- neau d'Amérique (a), 1 nous a paru que c'étoit le même, ou du moins que ce ne pouvoit être qu’une variété de fexe où d'âge dans cette efpèce, car la def- cription de Séba ne préfente aucune é * Voye les planches enluminées, 7.9 155, fig. he a ? Paffèr Ameriçanus. Séba, tome 1, page aps | me TTL. PLAN pag. 398. Y% “ fà UE " H1 ATP en 7 ; ESS il W f. 711 y. HI HTA ne 4) 122 4 | £ SNS PT AE WATT PA À QU 144 N | Jeve del. J'E Mansard SC | LE PETIT TANGARA, des Tangaras. 399 différence fenfñble : M. Briflon ayant apparemment trouvé la defcription de cet Auteur trop imparfatte l'a amplifiée; mais, comme 1] n’a pas vu cet orfeau , & qu'il'ne cite pas ceux qui peuvent lui avoir donné connotflance des caractères qu'il ajoute, nous n'avons pu établrr aucun jugement fur la vérité de cette defcription (b); & nous nous croyons bien fondés à regarder ce momeàau de Séba comme un tangara, qui reflemble beaucoup plus à celui-ci qu'à tout autre. Au refte, cet oïfeau de Séba lui avoit été envoyé de la Barbade, le notre eft venu de Cayenne, & nous ne favons rien de fes habitudes naturelles. (b) Tangara fupernè fplendidè rigra, infèrnè alba ; capite & collo änferiore € peétore cæruleis ; teëtricibus caudæ fuperioribus faturatè viridibus ; remigibus , re&ri- cibufque fplendidè nigTis OTis ni is dilutè purpu- reis. . . . Tangara Barbadenfis cœrulea. Briflon, Ornith. tome IL, page 8. 400 Hifioire Naturelle LE TANGARA A GORGE NOIRE* Huitième efpèce moyenne. Carre ssrèce eft nouvelle , on le trouve à la Guyane, d'où tl a été apporté par M. Sonini de Manoncour. IT a la tête & tout le deflus du corps d'un vert-d'olive; la gorge noire ; Îa poitrine orangée ; les côtés du cou & tout le deflous du corps d’un beau jaune: Tes. couvertures fupérieures des aïles, les pennes des aïles & de la queue brunes & bordées d’olivâtre; la mandibule. fu- périeure du bec noire; l'inférieure grife & les pieds norrâtres. :.* Voyez les planches enluminées, 7.° 720, fis. 1, fous la dénomination de Targara olive, AJ des T angaras. 401 ete LA COIFFE NOIRE.* Neuvième efpèce moyenne. _ L 4 roncusur totale de cet oïfeau, eft de quatre pouces dix lignes; fon bec eft noir & a neuf lignes de long; tout le deflous du corps eft blanc légèrement varié de cendre; le deflus de la tête eft d’un noir luftré qui s'étend de chaque côté du cou, par une bande noire qui tranche fur le blanc de la gorge, ce qui donne à l’oifeau lair d'être coiflé de noir; les pennes de la queue ne font pas par étage & ont toutes vingt-une lignes de longueur, elles dépaflent d'un. pouce les ailes pliées; le pied a neuf lignes de Tong. Le rijepiranga de Marcgrave (a), dont * Voyez les planches enluminées, 7.9 720, fe. 2, fous la dénomination de Tungara à cuiffe noire de Cayenne. (a) Tijeprranga alia Brafilienfibus. Marco. Hifi, Nat, Braf. page 192, 402 Hifioire Naturelle M. Briflon a fait fon rangara cendré du Bréfil (b), reflembleroit parfaitement à à cet oïfeau, fi Marcgrave eût fait mén- tion de cette couleur notre en forme de coïfle, ce qui nous fait préfumer que celui dont nous venons de donner fa defcription eft le mâle, & que le tijepi- ranga de Marcgrave eft k femelle. 4 refte, on le trouve dans les terres fie da RU comme dans celles du Bréfil, maïs on ne nous a rien appris de fes habitudes naturelles. Tijepiranga alia Brafilienfibus. Jonfion , Au. page 131. Pafferis Americant, tijepiranga, Brafilienfibus alia fpecies Marcgravii. Wiugkby, Ornithol. page 184. Tijepiranga Brafilienfibus alia fpecies. Ray, Syn. Avi. page 80, n.° 1. (b) Tangara cinereo-cælurefcens ; collo inferiore € ventre nb alis ad thelaffinum colorem vergentibus ; reéricibus cinereo-cæruleftentibus. . . . Tangara Bra- filienfis cinerea. Briflon , Ormithoi. tome Ill, page 17. LUS des Tangaras. 403 PETITS TANGARAS. Les T'axcaras de moyenne grandeur dont nous venons de faire lénumération, ne font en général pas plus gros qu'une Tnotte; ceux dont nous allons donner da defcription font encore fenfiblement plus - petits, & il y en a qui ne font pas plus gros qu'un roitelet, 404 Hifloire Naturelle # LE ROUVERDIN (a). Première petite efpèce. Ce nom que nous lur avons donné, in- dique, pour ainf dire, toute la defcrip- tion des couleurs de loïfeau, car ïl a le e\ A corps entièrement vert avec la tête roufle, feulement il a fur la poitrine une légère couleur bleue avec une tache jaune fur le haut de Paile. | inminisosssmsmmeton es fe : * Voyez les planches enluminées, n.° 133, fig. 2, fous ja dénomination de Tangara du Pérou. (a) Fringillago viridis capite rubro. Red headed green finch. Edwards, Hifi. of Rirds, page 23. Fringilla peétore cæruleo. Klein, Avi. page 08, h.° 72. Fringilla viridis capite.rubro collari flavo, peëtore cæruleo. . . . Fringilla gyrola. Linnæus, Syf. Nat. ed. X, G. 08, Sp. 12. Tangara fplendidè viridis, infernè cæruleo fplendenti pariegata ; capite fplendidè caflaneo five obfcurè rubro ; maculà in alis luteà, cruribus dilutè fulvis ; remigibus, reétricibufque lateralibus interids fufcis. . . . Tangara Peruviuna viridis. Briflon, Ornuhol, tome IIT, page 23, pl. 4, fig. 1. des Tangaras.' 405$ Cette efpèce de tangara fe trouve dans plufieurs contrées de l'Amérique méri- dionale, au Pérou {), à Surinam /c), à Cayenne; 1 paroït même qu'il voyage, car on ne le voit pas aux mêmes endroits dans tous les temps de l'année. Il arrive dans les forêts de la Guyane deux ou trois fois par an, pour manger le petit fruit d'un grand arbre fur lequel ces oï- feaux fe perchent en troupes, & enfuite ils s’en retournent apparemment dès que cette nourriture vient à leur manquer; comme ils font aflez rares, & qu'ils fuient conftamment tous les lieux découverts & habités, on ne les a pas aflez bien ob- fervés pour en favoir davantage fur leurs habitudes naturelles. | (b) Briflon, Ornithol. tome LIT, page 25. (ce) Edwards, Hifi. of Birds, page 23. ae 406 Hifioire Naturelle LE. CYAC O U% Seconde petite efpèce. L'ox »Eur RecARDER le 7 angara tacheté des Indes (a) , des planches enluminées, D. 133 > fig. T ; & letangarade Cayenne, ° 207 ,fig..1 , comme deux oifeaux de ue efpèce, qui ne nous parotflent dif: férer que par le fexe; mais ils nous font trop peu connus pour décider abfolument fur cette identité: nous préfumons feu- lement que celui-de ces-orfeaux-qui a le ventre-blanc eft la femelle ,-&c que celui qui l’a vert eft le mâle, Phi Voye les planches enluminées, n.° 133, fig1; € n.° 301 ; auft figure 1. (a) Sportcd 8 creen.tit-moufe. Méfange verte tache- tée. Edw. Glan. page 110, avec une figure colo- riée, planche 262. T'angara upernè piridls à fufcis maculis varia, 111- fèrnè albidä, viridi &‘luteo mixta ; collo inferiore € peëtore maculis fufèis vuriepatis ; uropygio peniràs vi- ridi € 2mmaculato ; remigibts, re&ricibufque fufèrs , oris exterioribus viridibus. . . . Tangara viridis In- dica pun&ulata. Briflon , Ornith, tome LIT , page 19; € pl. 4, fig. 2. des T'angaras. 407 “Dans fa planche enluminée ».° 753, il auroit fallu ajouter occidentales au mot Indes , & non pas orientales |; comme la fait M. Briflon /h), parce que cet oïfeau eff certainement de Amérique méridionale. | Nous donnons à cette efpèce le nom de /yacou , par contraétion de fon non Brañlien fayacou (c), car nous ne dou- tons pas que cet oïfeau , que M. Briflon indique fous le nom de cangara varié du Bréfil , ne oit encore le même que celur-cr. Ces deux _offéaux nous ont venus de Cayenne, où ils font aflez rares. | (b) Ornithologie , rome IIT, page 20. (c) Sayacu Brafilienfibus. Marcorave, Hifl. Nat Braf. page 193. _ Sayacw Braflienfihus: Jonfton, Avi, page 132. Sayacw Brafilienfibus Marcgravii. Willughby, Ornith. page 188. Sayacu Bref lienfibus Marcgravii. Ray, Sym Av page 894 n.° 3, Tangara in toto corpore è çcinereo € thalafirio mixta, “ficpermè Jplendidiàs, inférnè nor ita fplendidè.… Tangara Brafilienfis varia. Briffon, Ornith. tome II, past is Sayacu, Salerne., Ornichol, page 273. n° 34 TK 408 Hifloire Naturelle mener emmener eme L’'ORGANISTE* Trorfième perte efpèce. L'ox 4 DONNÉ, à Saint-Domingue, le nom d'Organifle à ce petit orfeau, parce qu'il fait entendre fucceflivement tous les tons de loctave en montant, du rave à l’aigu. Cette efpèce de chant, qui fonde dans l’oreïlle de l’oifeau quelque conformité avec l’organifation de l’orerlle humaine, eft non-feulement fort fingu- lière , mais très-agréable. M. Ie chevalier Fabre Deshayes, nous a écrit qu'il exifte dans la partie du fud, fur les hautes mon- tagnes de Saint-Domingue , un petit oïfeau fort rare & fort renommé, que l'on y appelle ruficien, & dont le chant peut fe noter: nous préfumons que ce muficien de M. Deshayes eft le même que notre organifte ; cependant nous doutons encore que le chant de cet * Voyez les planches enluminées, n.° 809, fig. 1. QILEar 4 des Tangaras. 409 oïfeau- imite régulièrement & conftam- ment les {ons fuccellifs de loctave de nos fens muficaux , car nous ne l'avons point eu vivant; 1l ma té donné par M. le comte de Noë, qui l’avoit rapporté de la partie Efpagnole de Sant-Domin- gue, où 1 m'a dit qu'il étoit fort rare & très-difhcile à apercevoir & à tirer, parce qu'il eft défiant & qu'il fait fe cacher ; il fait même tourner autour d’une branche à mefure que le chaffeur change de piace, pour n'en être pas aperçu; en forte que fouvent , quoiqu'il y ait plufeurs de ces orfeaux fur un arbre, on ne peut en découvrir un feul, tant - ls font attentifs à {e mettre à couvert, Sa longueur eft de quatre pouces ; fon plumage eft bleu fur la tête & le cou; noir changeant en gros bleu fur le dos, les atles & la queue; & jaune-orangé {ur le front , le croupion & tout Île deflous du corps. Cette courte defcrip- tion fufht pour le faire reconnoître. On trouve, dans l'Ouvrage de M. le Page Dupratz (a), la defcription d’un {a) Hiftoire de la Louiliane , tome ZT, page 140, o Oifeaux , Tome VII, 4io Hifloire Naturelle petit oïfeau qu'il appelle l'évêque ; & que nous croyons être le même que notre organifte : voici le pañlage de cet Au- teur. « L'évêque eft un oïfeau plus petit > que Le ferin ; fon plumage eft bleu » tirant fur le violet ; on voit par-là > l'origine de fon nom (l’évêque). H fe » nourrit de plufñeurs fortes de petites » graines, entre autres de W/idlogouil » & de choupichoul , efpèce de millet » naturel au pays. Son gofer eft fi » doux, {es tons fi flexibles, & fon ra- » mage fi tendre, que lorfqu'une fois » on l'a entendu, on devient beaucoup » plus réfervé fur l'éloge du roflignol. » Son chant dure l’efpace d'un miferere , » &,dans tout le temps, 1l ne paroït pas » reprendre haleine ; il fe repofe enfuite » deux fois autant pour recommencer » aufli-tot après ; cette alternative de chant & de repos dure deux heures. » Quoique M. Dupratz ne dife pas que fon oïfeau fafle les fept tons de loctave, comme on favance de l'orga- nifte, nous nous croyons néanmoins fon- dés à le regarder comme Île même or- feau, çar d'abord ils fe reflemblent par des Tangaras. Ait les couleurs & par la grandeur, fuivant {a defcription; &, en fecond lieu, on ne peut comparer le fien pour le chant qu'avec le fcarlatte, qui eft tout rouge & deux fois plus grand; & fi on veut le comparer à l'arada, dont le chant eft fi beau, on trouvera la même différence pour les couleurs , car l'arada eft tout brun. IT ne refte donc que l'organiite auquel on doive rapporter cet orfeau évêque de la Louïfiane, & le détail des habitudes naturelles donné par M. Du- pratz doit lur appartenir; ce qui paroit indiquer que cet oïfeau, qui ne fe trouve à Saint-Domingue que dans 1a partie Efpagnole, habite aufli quelques contrées de la Loutfane, LA. S 1j 412 Hifloire Naturelle “LE JACARINI (à). Quatrième petite efpèce. Cr OISEAU a Été nommé Jacarini par les Brañliens. Marcgrave, qui en fait mention, ne nous a rien tranfmis fur fes habitudes naturelles ; mais M. Sonini de Manoncour qui la obferve à la Guyane, où 11 ef très-commun, nous apprend que ces ofhex fréquentent de préférence les terres défrichès & jamais les grands * Voyez les plarñches enlumimées, #.° 224, fous la dénomination de Moineau de Cayenne. (a) Jacarini Brafilienfibus. Marcgrave , Hifi. Nat. Braf. page 210. Jacarini Brafilienfibus, Jonfton, Avi. page 144. Carduelis Brafiliana jacarini Marcgravia. Willugh. Ornith. page 190. Jacarini. Edwards , Glam. page 202, avee une figure peu exacte, planche 306. Tangara nigra, "chalybis politi colore re/plendens ; Hricibus re inferioribus albicantibus ; reËtricibus nigris, chalybis politi colore refplendentibus. +. T'angara Brafilienfis nigra. Briflon , Ornit, tome IE, _ page 28" | des Tangaràs, * 413 bois ; ils fe tiennent fur les petits arbres, & particulièrement fur ceux de café, & ils fe font remarquer par une habitude très-fingulière ; c'eft de s'élever à un pied ou un pied & demi de hauteur verticalement au-deflus de la branche fur laquelle ils font perchés, de fe laifler tomber au m°me endroit, pour fauter de même toujours verticalement plufeurs fois de fuite ; ils ne paroïilent interrompre cette fuite de fauts que pour aller fe percher fur un autre arbrif- feau, & recommencer à fauter fur leur branche : chacun de ces fauts eft accom- pagné d'un petit cri de plaïhr , & leur queue s'épanouit en même temps ; # femble que ce foit pour plaire à leur femelle, car 1l n'y a que le mâle qui fe donne ce mouvement, dont fa compa- gne eft témoin, parce qu'ils vont tou- jours par paires, elle eft au contraire aflez tranquille , & fe contente de fau- tiller comme les autres oïfeaux. Leur nid eft compofé d'herbes sèches de couleur grife; 1l eft hémifphérique fur deux pouces de diamètre ; la femelle y dépofe deux œufs elliptiques, longs de ii) 414 Hifloire Naturelle fept à huit lignes, & d'un blanc-ver- dâtre femé de petites taches rouges qui font en grand nombre, & plus foncées vers le gros bout, qui en eft prefque entièrement couvert. Le jacarini eft afé à reconnoître par fa couleur noire & fuifante comme de l'acier poli; elle eft uniforme fur tout fon corps, & 1l n'y a que les couver- tures intérieures des aïles qui fotent blanches dans le mâle, car la femelle eft entièrement grile, & diffère fi fort du -mâle par la couleur, qu'on pourroit Ia prendre pour un oïfeau d’une autre ef- pèêce ; néanmoïns le mâle devient auffi tout gris dans le temps de la mue, en forte qu'on trouve de ces oïfeaux mêlés de gris & de noir, ou de noir & de gris plus ou moins, felon qu'ils appro- chent ou qu'ils s'éloignent du temps de leur mue. Les planches enluminées les repréfentent dans leur grandeur naturelle, A des T angaras, 415$ *LHITETTE(A). Cinquième petite efpèce. Cisr 1e nom que porte cet oïfeau dans fon pays natal au Bréfil, où Marc- grave eft le premier qui lait obfervés * Voyez les planches enlurninées, 7.° 114, fig. 1 we 12. (a) Teitei Brafilienfibus ; quam etiam vocant Gui- ranhemgera & guraundi. Marcgrave , Hifl. Nat. Braf. page 212. Guranhæe - engera. J. de Laët. Hifloire du nouveax Monde, page 557. FALYR Teitei Brafilienfibus ; quam etiam vocant, Gutran- hemgera & guraundi. Jonfton, Avi. page 145. — Guranhæ-engera. Ibid. page 128. Teite: Brafilienfibus ; quam etiam vocant, Gutrau- hemgera & guraundi Marcgravü. Wiälughby, Orni thol. page 194. Teitei Brafilienfibus ; quam etiam vocant Gutran- hemgera & guraundi Marcgravui. Ray, Syn. Avi, page 92, n.° 12. Golden tit moufe, Méfange dorée. Edwards, Glan. page 112 , avec une figure coloriée , pl. 263. Fringilla violacea, fronte fubtufque flaviffima. . . « Fringilla violacea. Linnæus, Syf. Nat. ed. X, page 182. | S iv 416 Hifioire Naturelle La planche enluminée, n° 114, fig 2, fous le nom de rangara du Bréfil , re- préfente exactement: da-grandeur. & les couleurs du mâle. Marcgrave n'a point fait mention de 1a femelle, elle diffère & fort du mâle, qu'on pourroit la pren- dre pour une autre efpèce, car elle a Îe deflus du corps d'un vert-d'olive , un peu de jaune fur le front & au- deflous du bec, & le refte d’un jaune-d'olive ; ce qui, comme lon voit, eft fort difié- rent des couleurs du mâle, qui font d'un bleu-foncé fur le corps, & d'un Heau jaune fur le ‘front, fous la gorge & ous le ventre. Tangara fupernè nigra, chalybis politi colere ref- plendens , infernè lutea ; fyncipite luteo ; remigibus anteriùs prim& medictate camdidis ; reétricibus nigris, chalybis politi colore refplendentibus , lateralibus inte- riùs ultimâ medietate alvis ( Mas ). Tangara fupernè viridi-olivacea, inférnè flavo olira- cea; fyncipite ad flavum inclinante ; gutture cinereo ; reltricibus [aturatè cinereis , oris exteriortbus viridi-oli- paceis, duabus utrimque extimis änteriès margène albrs (fæmina). . . . Tangara Brafiienfis nigro - lutea. pr Ornithol. tome 111, page 31; & pl 2, g. d. Teitei. Salerne, Ornich. page 290, n.° 11. En ts re ARR ea des T'angaras, 417 Dans le jeune oïfeau, les couleurs font un peu diférentes ; il a le defius du corps olivâtre, femé de quelques plumes du bleu-foncé dont ïl doit devenir, & fur le front le jaune n’elt pas encore d'une couleur décidée. Les plumes ne font que grifes & feulement un peu Jaunes à la pointe; & à l'égard du deffous du corps, il eft d’un auffi beau Jaune dans loifeau jeune que dans l'adulte. | L'on remarque Îles mêmes change- mens dans le plumage de cet oïfeau que ceux qu’on a obfervés dans l’efpèce précedente. Le nid eft aufli fort fem- blable à celui du jacarinr, feulement 1l cft d'un tiflu moins ferré & compolé d'herbes rougeñtres, au Îteu que celui du jacarint eft tiflu d'herbes grifes. La figure première de la planche énlumt- née, n° 114, fous le uom de tangara de Cayenne , prélente une variété du teité / b) ; les créoles de. Cayenne lui (b) Tangara fupernè nigra , chalybis politi colore . refulgens, infernè lutea ; fyncipite luteo ; univerfo collo sigro; remigibus tnterius primâ medietate candidis ; | S y L 418 Hifloire Naturelle ont donné le nom de Petit-louis , aufii- bien qu’au premier teité ; tous deux font très-communs à la Guyane, à Suri- nam {c), ainfi qu'au Bréfil /d) ; ils vivent, comme le jacarini, dans les terres défri- chées qui entourent les habitations ; 1ls fe nourriflent de même des difiérentes efpèces de petits fruits que portent les arbrifieaux ; 1ls fe jettent aufli en grand nombre fur les plantations de riz , & l'on eft obligé de les faire garder pour es en chafler. | On peut Îles élever en cage, où ïls fe plaïfent, pourvu qu'on les mette cinq ou fix enfemble ; 1ls ont le fifflet du bou- vreuil, & on les nourrit des plantes que l'on nomme au Bréfil paco & mamao (e). reËtricibus nigris, chalybis polititi colore refplendenti- bus, extim@ interiüs alb& macul& infignitä. . . : . Tangara Cayanenfis nigro lutea. Brion, Ornirhe!, tome I1I, page 34; & pl. 2, fig. 3. __(c) Edwards, Glan. page 152. (d) Marcgrave, Hifi. Nat. Braf. page 212 (e) Marcgrave, Willughby, &e. des Tangaras. 419 nr à 2 *YLE TANGARA NÈGRE( a). Sixième petite efpèce. Ce venir oiseau eft d’un bleu fi foncé qu'il paroïît parfartement noir, & que ce neft qu'en le regardant de près, que l'œil eft frappé de quelques reflets bleus; il a feulement des deux côtés de la poi- trine une tache orangée qui eft recou- verte par l’arle, & qui ne s'aperçoit pas à moins qu'elle ne foit étendue; de forte que, dans fon attitude ordinarre, l'oifeau paroït entièrement noir. If eft de la même ‘grandeur que les précédens ; 1l vit dans les mêmes lieux, # Voyez les planches enluminées, r.° 114, fig. 2, fous la dénomination de Tangara de Cayenne. (a) Tangara nigra, chalybis politi colore refplen- dens ; macul@ utrimque in peë&ore lute@, ad aurantiue veroente ; teËtricibus inferioribus corport finitimis fu phureis, reliquis candidis, reËrictbus nigris, füupernè chalybis politi colore refplendentibus. . . . Tangara Cayanenfis nigra. Briflon, Ornith. tome IIT, page 29: D'REDER | 9 v] ao Hifoire Naturelle mais 1 eft beaucoup'plus rare dans k Guyane. Voïlà tous les tahgaras grands, moyens & petits dont 1l nous a été poflible de conftatér les efpèces; il refte fept ou huit oïfeaux donnés par M. Brion, comme formant des efpèces de ce genre; mais, comme 1! na pu les décrire que d'apres des mdications vagues & im- complètes d’Auteurs peu exadts, Yon ne peut décider s'ils font en eflet Le genre des tangaras ou de quelqu'autre genre ; nous allons néanmoins en donner lénu- ve ® L’oifeau des herbes ou Xiuhrototle de Pénit os (b), qui a tout Le corps bleu, femé de quelques plumes fauves ; les pennes de la queue notïres terminéés de blanc; le deffous des ailes cendre, ée le deflus varié de bleu, de fauve & de noir; (b) Xiuhtotorlt feu herbarum Avis. Fern. Hif. mor. Hifp. page 39, Cap. 120. .… Tahgara cyanea, fulris maculis varia; alrs fupernè cyaneo, fulvo & nigro eee infernè ciiereus ; rec- aricibus nigris apice albis. . . . Tangara serbe nopæ Hifpanie, Brion, Oruith, tome III, page 15. A ve ne CU TO ee TL + CHOSE des Tangaras. 421 le bec court; un peu épais & d’an blanc rouflitre; lé pieds gris. Cet Actes ajoute qu'il eft un peu plus grand que notre morneau- franc; qu'il eft très-bon à manger; qu'on le nourrit en cage & que fon ramage n'eft pas défagréable ; il ne nous eft pas pof- fible, d’après cette courte indication, de décider & cet oïfeau eft ou non du genre des tangaras, il eft vrai qu'il fe trouve au Mexique, & qu'il eft de la tarlle de nos grands tangarass mais cela ne fufht pas pour prononcer, comme l'a fait M. Brifion , qu'il appartient en eflet à ce genre. 2.” L'oifeau du Mexique de Séba, de la grandeur d’un moineau (c); 4 a tout le corps bleu varié de pourpre, à {c) Séba, vol. T, page 94. Einberiza Rec aie maguitudine pafferis. Klein, Avi, page 92, n.° 8. Tangara PEN cum aliquà purpurei mixturê ; OCu- lorum ambitu & gutture nigricantibus ; alës fivpernè ni- “BTIS ; MENTE evlore partegatis ; réCtricthus cæruleis, ali- quid purpurei admixtum habentibus. . . . Tanpara Méxicana cærulea. Briffon, Ornich. tome LLE, pige 16. | 422 Hifloire Naturelle l'exception des aïles qui font variées de rouge & de noir; la tête eft ronde; les yeux & le jabot font garnis en deflus & en deflous d’un duvet notrître ; les cou- vertures inférieures des aïles & de Îa queue, font d’un cendré-jaunâtre. On met cet oïfeau au nombre des oïfeaux de chant (d ). Cette indication eft, comme l’on voit, beaucoup trop vague pour que l'on purfie décider , comme la fait M. Briflon, que cet oïfeau eft du genre des tangaras, parce quil na rien de commun avec eux , que de fe trouver au Mexique, & d'être de la grandeur d’un moineau, car a planche de Séba, ainñ que toutes les autres planches de cet Auteur font fi smparfaites, qu'elles ne donnent aucune idée nette de ce qu'elles repréfentent. 3.” Le Guira -perea du Bréfil, de Marcgrave (e); 1 eft de la grofleur {d) Séba, tome TI, page 94. (e) Guira-perea Brafilienfibus. Marcg. Hifl. Na. Brafil. page 212. Guira - perea Brafiienfibus. Jonfton , Arium , page 145. des Tangaras. 423 d'une alouette ; fon bec eft noir, court & un peu épais; tout le deflus du corps & le ventre font d’un jaune-foncé tacheté de noir ; le deflous de Ia tête & du cou, la gorge & Ia poitrme font noires; les ailes & la queue ont leurs pennes d'un brun-noirâtre , & quelques-unes font bordées extérieurement de vert; les pieds font d'un cendré obfcur ff. Il nous paroït, par cette courte def- cription, que lon pourroit rapporter cet oïfeau plutot au genre du bouvreuil qu'à celui du tangara. 4 L'oifeau plus petit que le char- donneret ou le quatoztli du Bréfil, {elon Séba fg); 1l a la moitié de [a tête ornce Gutra-perea Brafilienfibus Marcoravii. WiHugh. Ornith. page 188. Guira- perea Braflsenfibas Marcgravu. Ray , Syn. ( . Avi. page 89, n.° 4. sit ne Tangara obfcurè flava, ventre maculis nigris vario; collo infertore & peëtore nigris ; reëricibus fufco-nigri- cantibus, oris exterioribus thalaffimis. . . . Tungare Brafilienfis flava. Brion, Ornith. tome III , page 39. Guira-perea. Salerne, Ornith. page 273, n.° 4. (f) Marcgrave, Willughby, &c. (g) Séba, tome T, page 58. | Tangara fipernè fufto-nigricans > infernè dilurè 424 Hifloire Naturelle d'une crête blanche; le cou d'un rouge- clair, & la poitrine d'une belle couleur pourpre; les aïles d’un rouge-foncé & pourpre; le dos & la queue font d’un noir-jaunâtre , & le ventre d’un jaune- clarr; le bec & Îes pieds font jaunes, Séba ajoute que cet oïfeau Habite les montagnes de Tetzocano au Bréfil (A). Nous remarquerons d’abord que le nom quatozili que Séba donne à cet oïleau, n'eft pas de la langue du Bréfil, mais de celle du Mexique; & en fecond lieu, que les montagnes de Tetyocano font au Mexique; & non pas au Bréfil, & il y a toute apparence que ceft par erreur que cet Auteur la dit oïfeau du Brefl. Enfuite nous obferverons que tant par la defcription que par la figure donnée par Séba, cet oïfeau pourroit flava ; [yncipite albo ; colle inferiore dilutè ruëro; pere & alis ex faturarè rubro purpurafcentious ; re&ricibus fufco nigricautibus. . . . Tangara Brafi- lienfis leucocephalos. Briffon | Ormith. tome III, dE 38 (à) Séba, tome TI, page 58. des T'angaras. 425$ fe rapporter bien mieux au genre des manalkins qu'à celui des tangaras; & enfin nous avouerons que nous ne fa- VOns pas À a M. Briflon l'a nommé is dE $. ‘# Calatti de Sëba (4), qui ef à peu-près de la grofleur d’une alouette , qui à une huppe noire fur la tête avec les cotés de la tête & la poitrine d’un beau bleu-célefte ; le dos noir varié d'azur ; les couvertures fupérieures bleues avec une tache pourpre; les pennes des ailes font variées de vert, de bleu-foncé & de noir; le croupion eft varié d’un bleu-pâile & de vert, & Îe ventre eft d'un blanc de neige; fa queue eft d’une = (i) Ornithol. tome TIT, page 35. (k) Avis Amboinenjis Caïlatti dia formofiima. Séba, tome 1, page 63; & pl. 38, fig. 6 RTE Amboinenfis. Kiein, Avlum, page 02, 7. Tangara [upernè ex nigro € cyaneo varia, infernè nivea; genis & peËore cyäneis ; uropygio dilutè cæru- leo, viridi mixto ; re&ricibus faturatè fufcis , apice diluiè rufo-grifeis. . . . Tangara Amboirenfis cæru- lea. Brion, Ornithol. tome Il PALE 12 426 Hifloire Naturelle belle forme, elle eft brune fur fa lors oucur , & roufie à l'extrémité. | Séba ajoute que cet oïfeau, qui lur a été envoyé d'Amboine, eft d’une figure très-élégante (la planche qui le repré- fente eft fort mauvaïfe ); 1l ajoute qu'il joint à la variète de fon plumage th chant très-apréable (). Cette courte indica- tion doit fufhre pour exclure le calarci du genre des tangaras qui ne fe trou- vent qu'en Amérique , & non pas à Amboine n1 dans aucun autre endroit des Indes orientales. G.° L’oifeau anonyme de Hérnan- dès {m) ; 1l a le deflus de la tête bleu ; le deflus du corps varié de vert & de noir, & le deflous jaune tacheté de blanc ; les ailes & [a queue font dun (1) Séba, rome T, page 63. (m) Avis anonyma nove Hifparie. Hernand. Hifi. nor. Hifp. page 710. Tangara füpernè ex nigro & viridi variegata, inferrè lutea, albicantibus maculis notata : vertice cæruleo ; remigibus, reëricthufque faturatè viridibus , maculis dilutiüs viridibus hinc inde permixtis. . . . Tangara varia uovæ Hifpanie. Brion, Ornith. tome IT, page 27. des Tangaras. 427 vért- foncé avec des taches d'un vert plus clair ; les preds font bruns, & les doigts & les ongles font très-longs. Hernandès ajoute dans un Corol- latre /n) que cet oïfeau a le bec noir & bien crochu, & que fi la courbure du bec étoit plus forte & les doïgs difpolés comme ceux des perroquets, il n'héfi- teroit pas à le regarder comme un vrai perroquet. D'après ces indications, mous nous croyons fondés à rapporter cet oïfeau anonyme au genre des pies-grièches ; & ïil eft étonnant que M. Brion fe {oit fi fort trompé fur les caraétères de cet oïfeau (0), & qu'il lait rapporté au genre des tangaras. 7.2 Le Cardinal brun de M. Briflon (p)s fn) Hernandès, page 712. (o) Ornitholopie, tome T IT, page 27. (p) Tangara fupernè obfeurè fufca , marginibus pennarum dilutiès fufcis, injernè coccinea ; imo ventre & cruribus obfcurè fufcis ; margintbus alarum cocci- ueis ; remigibus, re&tricibufque obf{curè fufcrs, oris ex- terioribus dilutioribus. . , . Cardinalis fuftus. Brion, Ornith. tome IT 1, page 51. Greater-bult-finch, Rubicilla fufca major. Edw. Hit, of Birds, page 82, — Shirlee. Glan. pl. 342. aies Le OT LS RP AR TENTE 428 Hifloire Naturelle qui neft pas un tangara, mais un trou- piale. Cet oifeau eft le même que celui dont nous avons parlé dans le troifième volume de cette Hiftoire Naturelle, fous le nom de Comimandeur, page 214 (a). (q) Voyez les planches enluminées, met 226, 402 & 536. | des T'angaras. 429 L'OISEAU SILENTIEUX.X* Cr oïssau eft d'une efpèce que nous ne pouvons rapporter à aucun genre, & que nous ne plaçons après les tangaras, que parce qu'il a, par fa conformation extérieure, quelque rapport avec eux; mais 1l en diffère tout-à-fait par Îes ha- bitudes naturelles, car 1l ne fréquente pas comme eux les endroits découverts ; il ne va pas en compagnie, on le trouve toujours feul dans le fond des grands bois fort éloignés des endroits habités, &onne la jamais entendu ramager ni mème jeter aucun cri; il fautille plutôt qu'il ne vole, & ne fe repole que rare- ment fur les branches les plus bafles des arbrifleaux , car d'ordinaire 1l fe tient à terre. Toutes fes habitudes font, comme l’on voit, bien différentes de celles des tangaras ; mais il leur reflemble par la forme du corps & des pieds; 1l a uns * Voyez les planches enluminées, n.° 742, fous fa dénomination de Taugara de la Guyane, Le LD CARS SARL À : Ex ts RATS HS 40 5 ‘#7 : A° à RO DE. E 430 Hifloire Naturelle, légère échancrure aux deux côtés du bec; qui néanmoins eft plus alongé que le bec des tangaras; 1l eft du même climat de l'Amérique , & ce font ces rapports com- muns qui nous ont déterminés à placer cet oïfeau à la fuite de ce genre. FIN du Tome feptième, ; ec Æ 1 8 cr 2e DNS RES dar Ji Fri ” k! LUS Re 2 # È ( d É L'e DEL SRE :: "3 DL es ie AC nn. as Que » “TC De male .…. NV 4 TAURT "ME D: 2 2 a. à