& Fe Ds SRE rot, x CP nt à 2 U Es QUE EU de HONTE ne {S AQU Iso ï Le Ce ns 24 4] is DENT rt, pe Kete €} "" os He N 4 46 ce o ê : Ÿ de ?. PATES TES) Ü de «4 . k sie . ETS ITeLe FORT fe TT je Haies tes Ketted 7 ; à ! os re : PPTIALE nus F1 ml nt nt ou POINT » ee : de Ro Fi ï Fi et tonte TO RttE notre $ Moses etes AR CRE RS g Rec 4 see RE s nu sssre il 4 4 AE! Tr A " ut 1 2e, 1 ral anni Un IL Re HISTOIRE PHYSIQUE, NATURELLE ET POLITIQUE DE MADAGASCAR. PARI LIBRAIRIE HACHETTE ET Cr, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79. HISTOIRE PHYSIQUE, NATURELLE ET POLITIQUE DE MADAGASCAR PUBLIÉE PAR ALFRED GRANDIDIER. VOLUME VI. HISTOIRE NATURELLE DES MAMMIFÈRES PAR MM. ALPH. MILNE EDWARDS ET ALF. GRANDIDIER. TOME I. — TEXTE. — I. MAR O 4 1987 LIBRARIES PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DGCGG LXXV. PRÉFACE. L'ile de Madagascar a été, pendant deux cents ans, le siége d'établissements français, et depuis longtemps elle entretient des relations suivies avec les colonies de la Réunion et de Maurice pour les besoins de leur approvisionnement. Les marins amenés par le commerce et les naturalistes attirés par leurs études zoolo- giques” n'ont pu Jusqu'à ces dernières années visiter que le litto- ral?; ils ont cependant rapporté en Europe des spécimens de la plupart des animaux maloaches. Les côtes des iles sont en effet toujours accessibles et offrent le plus souvent les mêmes produc- tions zoologiques et botaniques que l'intérieur; on peut, du reste, se procurer facilement des bêtes et des plantes par lintermédiaire des indigènes. Il n’est donc pas étonnant que les formes typiques si remarquables ui avaient, dès lonotemps, appelé l'attention des savants sur la 6 'EMPS, app ? Ce sont : Sonnerat, Poivre, Commer- ? Les provinces du centre ont été long- son, Dejossigny, Bory de Saint-Vincent, Sganzin, Hilsenberg, Bojer, Jardine, Boi- vin, Bernier, Goudot, Rousseau, et plus récemment MM. W. C. H. Peters, S. Roch, E. Newton, C. von der Decken, A. Vinson, A. Lantz, F. Pollen et D. C. Van Dam. Mammifères. -— 1. temps fermées aux étrangers ; les Hovas, qui sont les maîtres de la moitié orientale de l'ile, se sont opposés, jusqu'en 1869, à toute exploration dans l'intérieur du pays. La route de Tamatave à Tananarivo seule a été quelquefois ouverte aux Européens. x " MADAGASCAR. faune de Madagascar fussent déjà à peu près toutes connues, lorsque J'ai entrepris mes explorations dans cette île, de 1865 à 1870. J'ai trouvé plusieurs espèces nouvelles de Mammifères qui sont venues augmenter le nombre des représentants de genres très-intéressants ; mais ce n'est que dans l’ordre des Rongeurs et dans celui des In- sectivores que J'ai acquis des lypes encore inconnus”. M. Crossley, qui a passé plusieurs années à réunir des collections à Madagascar et qui, comme moi, à parcouru diverses provinces intérieures de l'ile, n'a aussi découvert que deux genres nouveaux de petits Ron- seurs. On peut donc considérer aujourd'hui la faune des Mammi- fères de Madagascar comme entièrement connue, à l'exception des fouisseurs qui par leur vie souterraine et leurs habitudes nocturnes échappent aisément aux recherches des naturalistes et que souvent le hasard seul fait découvrir. Ce n'était pas, du reste, pour trouver des espèces où des genres nouveaux que J'avais entrepris mon voyage à Madagascar. S'il est utile de dresser la liste aussi générale que possible des animaux qui habitent une contrée, il est encore plus important de faire l'étude complète, tant au point de vue zoologique qu'au point de vue ana- tomique, des types qui en caractérisent la faune. Or, à l'exception des deux Chromys madagascariensis sur lesquels M. le professeur Owen et M. le professeur Peters ont publié les belles monographies que tous les zoologistes connaissent, nous manquions totalement des matériaux nécessaires à létude non-seulement anatomique, mais mème zoologique, des Indrisinés, de la plupart des autres Lémuriens malgaches, du Cryptoprocte féroce, de l'Euplère, ete. Les quelques l J'ai trouvé sur la côte occidentale le tivore Geogale, et, dans la province d'Ime- gros Rongeur Hyposeomys, un curieux Insec- rinä, un autre Insectivore, l'Oryzorictes. PRÉFACE. ini peaux et les quelques cränes que possédaient de ces divers Mam- mifères les musées d'Europe ne sulfisaient pas pour faire connaître ces types si curieux et si intéressants. Mon but, au point de vue de l’histoire naturelle, était de rassembler des séries nombreuses de tous les animaux malgaches et de combler cette lacune re- orettable. Pour les Mammifères, je ne me suis pas contenté de collectionner des peaux; j'ai surtout rapporté des squelettes et des individus en- üers dans l'alcool et je me suis efforcé de réunir pour chaque espèce des spécimens de tous les âges et des deux sexes, depuis le fœtus pris dans le ventre de la mère et les jeunes animaux en travail de dentition jusqu'au vieil adulte. Les collections que J'ai formées à cet effet sont considérables, et j'en ai fait don au Musée d'histoire naturelle de Paris. Je ne pouvais espérer en mener seul à bonne fin l'étude; mes connaissances trop restreintes ne me l’eussent point permis et, du reste, ma vie ny eùl point suffi. Pour certaines parties, Je me suis adressé aux savants connus en France par leurs travaux spéciaux : ils ont bien voulu répondre à mon appel. Pour les Mammifères aux- quels sont consacrés les six premiers volumes de Histoire naturelle de Madagascar, j'ai eu la bonne fortune d'obtenir la savante collabo- ration de M. Alphonse Milne Edwards, professeur de zoologie au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et je tiens à lui exprimer ici toute ma reconnaissance. Si cependant cette partie de l'œuvre a été conçue en commun et si, tous les deux, nous n'avons cessé depuis le début et ne cesserons, tant que durera l'étude des Mammifères malgaches, de veiller à l'ensemble, nous nous sommes partagé le travail et, tandis que la description physique, la zoologie et l’ostéo- iv MADAGASCAR. — PRÉFACE. logie m'appartiennent en propre’, c'est M. À. Milne Edwards qui a étudié et rédigé les chapitres de la myologie, des organes des sens, de la splanchnologie et de lembryologie ?. Je remercie aussi M. H. Mine Edwards, membre de l'Institut, doyen de la Faculté des sciences et professeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle, de la bienveillance utile et aflectueuse qu'il n'a cessé de me témoigner pendant la longue et difficile préparation de ce travail. ALFRED GRANDIDIER. ! Ce sont les chapitres 1, 1 et x. — * Voyez les chapitres nr, 1v, v, vr, vi. vint el ix. HISTOIRE NATURELLE DES MAMMIFÈRES DE MADAGASCAR. ORDRE DES LÉMURIENS. FAMILLE DES INDRISINÉS. De tous les ordres de mammifères qui ont des représentants à Mada- gascar, le plus riche en espèces et en individus est celui des Lémuriens". I est aussi le plus caractéristique de la faune de ce pays si curieux à tous égards. C'est donc par lui que nous devons commencer l'étude des mam- miferes malgaches. Les Lémuriens se subdivisent en plusieurs familles dont il est facile, à la premiére vue, de saisir les caractères différentiels. Par leur organi- sation supérieure, les Indrisinés se placent naturellement en tête des autres groupes; en effet, leur encéphale relativement plus grand, leur face moins développée, leurs mains fortes et allongées, ainsi que beau- coup d'autres caractères anatomiques dont nous parlerons plus tard en détail, leur donnent droit à la première place dans l'ordre. Nous allons nous en occuper tout d'abord. C'est à Sonnerat qu'on doit la découverte des deux premiers repré- sentants de la famille toute malgache des Indrisinés; pendant le court 1 Ï] n'y a pas, dans toute l'ile, de petit bois où l'on ne trouve quelques-uns de ces animaux. Mammifères. — 1. 1 2 MADAGASCAR. séjour que ce célèbre voyageur fit sur la côte orientale de Madagascar, il eut le bonheur de se procurer, entre beaucoup d’autres animaux curieux, un Maquis à bourre où Avalus et un Indris qu'il déposa à son retour en France au Jardin du Roi, en l'année 1981. Un demi-siècle s'écoule ensuite sans qu'on ait à noter aucune acqui- sition nouvelle dans ce groupe. Ce n’est qu'en 1839 que les Comptes rendus de la Société zoologique de Londres font mention d'un troisième cenre d'Indrisinés, auquel Bennett donna le nom de Propithecus. Depuis lors, les musées d'histoire naturelle ont reçu, à des intervalles éloignés, quelques spécimens de ces trois remarquables espèces, qui étaient encore, cependant, fort rares dans les collections, lorsque en 1865 l’un de nous, d'une part, MM. Lantz, Pollen, Van Dam, Crossley, d'autre part, entre- prirent des voyages dans l'île de Madagascar. Ces naturalistes ont rap- porté de leurs explorations un nombre considérable de peaux et de sque- lettes, tant des espèces d'Indrisinés déjà connues que de quelques espèces ou races nouvelles, qui ont enrichi les principaux musées d'Europe ?. Or les zoologistes savent tous combien il est utile, indispensable même, d’avoir des séries nombreuses d'animaux d’une même espèce, non-seule- ment pour en étudier d'une manière complète les caractères extérieurs et l'anatomie, mais encore pour déterminer les limites de variabilité qu'at- tergnent les individus lant dans un même milieu que dans des milieux différents. La science de la zoologie, qui ne se réduit plus aujourd'hui, comme au début du siècle, à une sèche nomenclature destinée tout au plus à aider la mémoire et à faciliter le classement artificiel des êtres vivants, tend à un but plus philosophique; elle doit non-seulement s'effor- cer de surprendre les rapports que peuvent avoir entre eux les animaux dont elle fait son étude, mais encore elle doit noter avec un soin minu- ! On voit encore aujourd'hui lIndris de pèces et races d'Indrisinés connues jusqu'à Sonnerat au Muséum d'histoire naturelle de ce Jour, mais, pour certaines d'entre elles Paris, où 1l est conservé avec soin. C’est le (Propithecus diadema, P. Verreauxü), 11 ne type de l'espèce. compte pas moins d'une vinglaine d'indivi- * Le Musée de Paris possède non-seule- dus de tout âge et des deux sexes, en peau, ment plusieurs spécimens de toutes les es- en squelette et dans l'alcool. MAMMIFÈRES. 3 tieux les influences exercées par des milieux différents sur des individus incontestablement de même espèce. Les problèmes très-complexes qui se posent tous les jours aux zoologistes ne pourront être scientifiquement résolus que si, à la comparaison raisonnée des organes de même nature, dont l'adaptation à des modes différents d'existence a déjà été le sujet de tant de recherches intéressantes et fructueuses, on joint une étude cons- ciencieuse et patiente des petits changements qui se produisent dans des conditions connues, ainsi que des causes qui les amènent et qui les per- pétuent. Problème très-difficile à résoudre, mais qu'il est cependant du devoir du naturaliste d'aborder, malgré le peu d'espoir qu'il ait aujour- d'hui d'arriver à un résultat satisfaisant. Ge n’est qu'en étudiant des séries nombreuses d'animaux spécifiquement les mêmes, et dont les lieux d'ori- oine et les conditions d'existence et de milieu sont bien connus, qu'on peut espérer pénétrer un peu plus avant dans la connaissance de la nature. Les collections précieuses rapportées de Madagascar par les voyageurs dont nous venons de citer les noms ont mis à notre disposi- tion tous les matériaux nécessaires à une étude approfondie de la famille si intéressante des Indrisinés; ce sont les résultats de cette étude que nous publions aujourd'hur. CHAPITRE PREMIER. DESCRIPTION PHYSIQUE GÉNÉRALE. Des trois genres qui composent aujourd'hui, comme nous venons de le dire, la famille des Indrisinés, deux, le genre Indris et le genre Ava- his, ne comprennent chacun qu'une seule espèce, l'ndris brevicaudatus , orand Lémurien haut d'un mètre, noir, à museau gris foncé, à tache triangulaire blanche sur les reins, à queue très-courte, et l'Avahis lani- ger, beaucoup plus petit, de couleur fauve en dessus, gris en dessous, à 1 Voyez pl. XI et XIE. L'ndris à bandeau figuré pl. XIT, n'est qu'une simple variété in- blanc sur la tête et à taches grises sur les dividuelle de V'J. brenicaudatus; c’est à un albi- membres, que le professeur Peters a décrit nisme partiel que sont dues ces taches blan- sous le nom spécifique de mitratus, et qui est ches, comme nous le prouverons plus tard. a ! MADAGASCAR. tête sphérique et à longue queue”. Le genre Propithèque, au contraire, comprend trois espèces bien nettement caractérisées, qui se subdivisent elles-mêmes en races locales d'aspect fort différent; ce sont : 1° le Pro- pithecus diadema, un peu moins haut, mais plus trapu que l'Andris brevi- caudatus, d'un beau gris cendré très-foncé sur la tête et les épaules, à membres jaunes, à mains noires, à diadème blane sur le front?, à poil soyeux, dont nous avons fait connaître en 1871 une race noire, le P. Edwardsu*, et en 1879 une race blanche, le P. sericeus*; 9° le Propi- thecus Verreauxu, plus petit que son congénère, d'un blanc jaunâtre, à chaperon brun foncé, à mains blanches”, à queue plus longue, dont une race albine a été décrite sous le nom de P. Deckent*, et dont une autre race à taches rouges sur le haut des membres et sur la poitrine, le P. Coquerelü?, à été rapporté par l’un de nous du nord-ouest de Mada- gascar; et enfin 3° le Propithecus coronalus, à museau camus, à tête toute noire, à corps blanc, à poitrine rousse *, que certains caractères ostéo- logiques, dont nous parlerons plus tard en détail, nous autorisent à regarder comme une espèce distincte des deux autres. Les caractères physiques généraux des Indrisinés peuvent se résumer ainsi : leur têle, posée à angle presque droit sur la colonne vertébrale, est ovoide; leur face, ou plutôt leur museau. est nu ou glabre et ne dépasse jamais les deux cinquièmes de la tête; leurs yeux sont grands; leurs narines, séparées par un sillon profond, s'ouvrent à l'extrémité du museau: leurs membres thoraciques, très-courts, sont environ d'un Liers moins longs que les membres abdominaux; leurs bras sont réunis au corps par une membrane qui forme une sorte de parachute sous les ais- selles; leur avant-bras ne peut pas s'étendre complétement sur le bras; 1 Voyez pl. IX et X. # Voyez pl. IL. ? Voyez pl. I. 5 Voyez pl. IV et VIT. * Voyez pl. II. Le Propithèque, décrit 6 Voyez pl. V. par M. Günther sous le nom de P. holomelas 7 Voyez pl. VI. (Annals and Mag. of Nat. Hist., July, 1875), 8 Voyez pl. VIE n'est qu'une simple variété du P. Edwards, 9 Voyez pl. LXXXIV, fig. 1; LXXXVIIT, chez laquelle la tache lombaire roussätre fig. 4, et CX, fig. 1. n'existe pas, le mélanisme étant plus complet. MAMMIFÈRES. 5 leurs mains, étroites, ont le pouce court et peu opposable, et les doigts orêles et longs; leurs pieds sont remarquables par un pouce très-grand et très-large, d'un développement tel qu'ils paraissent divisés en deux parties presque égales; les autres orteils sont reliés, jusque près de la seconde phalange!, par une membrane qui leur laisse peu de mobilité: tous leurs ongles sont aplatis et portent sur leur milieu une trace de carène, sauf celui du second orteil, qui est subulé, c'est-à-dire de forme prismatique, et recourbé; leur tarse, qui ne pose jamais sur le sol, est entièrement poilu; les parties supérieures de leur corps sont recou- vertes d’un poil laineux doux et abondant; les parties inférieures sont relativement glabres; leur peau est noire ou brunâtre: leurs oreilles, de grandeur médiocre, sont plus ou moins cachées dans le poil de la tête et sont peu mobiles. La queue est de longueur variable suivant les genres. Les Lémuriens ont été réunis aux Singes par Linné, et la plupart des naturalistes les en rapprochent encore de nos jours. Cependant, si nous comparons les Indrisinés, dont nous venons de donner les principaux caractères extérieurs et qui sont les plus élevés des Lémuriens, même avec les plus bas des Primates, nous remarquerons que, par leur aspect physique, ces deux groupes diffèrent beaucoup à la première vue. On est tout d'abord frappé de la différence de physionomie qui existe entre leurs représentants; les Indrisinés n'ont, en effet, n1 la mobilité d'expression, ni la vivacité de mouvement, ni l'air intelligent et rusé des Singes. Leur museau, plus ou moins allongé, mais non coudé brusquement au-dessous du front, leurs bras si courts et si larges, leurs jambes si grandes, leurs mains grèles et longues, leurs doigts à demi palmés, leur poitrine élargie et comme aplatie, la sorte de laine douce et épaisse qui couvre les par- tes supérieures de leur corps, très-différente du poil roide et clair-semé des Singes, tout indique, au premier abord, qu'ils n'ont rien de commun avec les vrais quadrumanes. Leurs caractères anatomiques nous éclaire- ront, du reste, mieux à cet égard. 1 Voyez pl. LXXVE, fig. 1; pl. LXXVIT, pl. LXXIX bis, fie. 2; pl. LXXX, fig. 2, et fig. »; pl. LXX VIE, Gg. 2; pl. LXXIX,fig.2; pl. LXXXI, fig. 2. 6 MADAGASCAR. CHAPITRE IT. PREMIÈRE PARTIE. OSTÉOLOGIE COMPARÉE DES INDRISINÉS ET DES SINGES. Nous ne décrirons pas les diverses pièces du squelette des Indrisinés dans le plus grand détail. Ce que l’anatomiste est obligé d'étudier avec des soins minutieux dans l’homme et dans les animaux domestiques, à cause des nécessités de la chirurgie et du diagnostic des maladies, n’a plus la même utilité lorsqu'il s'agit d'animaux sauvages. Le seul intérêt réel consiste alors dans une comparaison raisonnée des animaux que l'on veut connaitre avec les êtres les plus voisins; c'est pourquoi, tout en fai- sant la description pénérale des os des Indrisinés, nous nous efforcerons surtout, ces Lémuriens étant les plus élevés de l'ordre, de bien détermi- ner les rapports ou les différences qu'ils présentent avec les Singes, aux- quels on les réunit d'ordinaire dans les catalogues zoologiques. S 1°. OS DE LA TÊTE, Le crâne des Indrisinés”® est ovoide et déprimé; leur museau, car le terme de face ne peut réellement pas s'employer quand il s'agit des Lémuriens, est proéminent et forme avec le frontal une courbe répu- lière légèrement convexe, que coupe, chez les imdividus adultes, une bosse due au développement, souvent fort grand, des sinus frontaux: les orbites, percées de part en part, sont dirigées obliquement d'avant en arrière et de bas en haut. Aussi. lorsqu'on étale devant soi, d'une part, une série de têtes osseuses appartenant aux diverses espèces de Singes, lant de l'ancien que du nouveau continent, et, d'autre part, une série de ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XI; pl. XXI, fig. 1,3; pour les Indris, pl. XXXI, pl. XIV, fig. 1, 2,7; pl. XV, fie. 1, 3; pl. XVI, pl. XXXIT, pl. XXXIIT; et pour les Avahis, fig. 1,92; pl. XVIL fig. 1, 3; pl. XVIIL, fig. 1, pl. XLIIT; pl. XIV, fig. 3, 3°; pl. XLV, 2, 4; pl. XIX, fig. 1, 2, 6; pl. XX, fig. 1, 3; fig. 1, 2, 4, 5,8, 9; pl. XEVI,: fig. 6,6: MAMMIFÈRES. 7 têtes d'Indrisinés, on est tout d'abord frappé par l’aplatissement du crâne, l'allongement horizontal du museau et l'obliquité des orbites, dépourvues de parois externes et séparées par un écartement considérable, qui carac- térisent à la première vue tout le groupe des Indrisinés mis en regard des Primates”, et donnent à ces animaux un aspect tout à fait bestial et nul- lement anthropoïde. Mais, avant de considérer la tête dans son ensemble, il est utile de faire l'étude des os du crâne pris isolément. Nous pourrons mieux ainsi nous faire une opinion raisonnée sur la place que Îles Lémuriens doivent occuper dans la série des êtres. Le frontal des Indrisinés”?, formé d'une écaille osseuse aplatie dans sa partie supérieure, envoie presque horizontalement un prolongement facial considérable, qui, fort large entre les orbites, est souvent un peu bombé d’arrière en avant, par suite du développement des sinus. Il se divise naturellement, comme chez tous les quadrupèdes, en deux parties distinctes, la partie postérieure ou frontale proprement dite, qui recouvre les lobes antérieurs du cerveau, et qui, relativement petite, ne forme que le Liers de la voûte cränienne, et la partie antérieure ou fronto-faciale. qui, se prolongeant en avant des arcades sourcilières jusqu'au delà des orbites, mesure près de la moitié de la longueur totale de l'os. Son bord nasal est profondément échancré, et son bord coronal est convexe. Les apophyses orbitaires, très-prandes et à base aplatie ou souvent même for- tement excavée, forment avec le Jugal une arcade complète. Get os s'arti- cule avec les pariétaux en arrière, les nasaux, les maxillaires et les lacrv- maux en avant, le présphénoïde et l'ethmoiïde en bas. On voit, par cette description générale, que le frontal des Indrisinés se différencie nettement de celui des Primates, qui appartient en entier 1 Dans toutes les descriptions ou compa- pl. XVIIE, fie. 1, », 4; pl. XIX, fig. 6; raisons de crânes que nous ferons, nous les pl. XXI, fie. 1, 3; pl. LE, fig. 4; pour les supposerons placés sur un plan horizontal, Avahis, pl. XLIV, fig. 3 et 3°; pl. XLV, sans le maxillaire inférieur. HOME OC CRD ALES (Dot [en ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, 11; et pour les Indris, pl. XXXIT, fo. fig.1, 7; pl XV, fig. 3; pl. XVI, fig. 1, 2; pl. XXXIIL, fig. 4, et pl. XXXV, fig. 1. [Et] 8 MADAGASCAR. au crâne, et dont la calotte convexe, et surtout fortement arquée trans- versalement, est caractéristique. Chez tous les Singes. en effet, la partie frontale forme au moins la moitié de la voûte crânienne, et la partie fronto-faciale est réduite à une petite apophyse nasale fort étroite, coudée brusquement, le plus souvent presque verticale ou très-oblique, et tou- jours située en arrière du bord inférieur des orbites. En somme, si l'on lait passer un plan vertical par les racines postérieures des apophyses orbitaires, le frontal sera divisé en deux parties inégales : dans l'ordre des Primates, la partie postérieure est toujours plus grande que la partie antérieure; dans le groupe des Indrisinés, comme dans les autres ordres de Mammifères, elle mesure au plus le tiers de la longueur de los tout entier, Et si l’on mène deux autres plans verticaux, Fun passant par les méats audilifs externes et l’autre par les racines antérieures de l'arcade agomatique, plans que sépare une distance assez considérable, on trouve que lous les Singes ont le bregma situé dans le premier de ces plans, ou souvent même en arrière, comme chez l'homme, tandis qu'au contraire les Indrisinés, comme les Mammifères quadrupèdes, l'ont toujours en avant du second. La pare interorbitaire du frontal des Indrisinés, qui est aplatie et à peu près horizontale, et dont la largeur n'est pas moindre que les deux üers du diamètre, et souvent même que le diamètre de l'orbite, laisse une large place au crible ethmoïdal'; les Primates, au contraire, dont l'apophyse nasale, convexe et plus ou moins verticale, est toujours moins large, le plus souvent de beaucoup, que le demi-diamètre du cercle orbi- taire, ont leur lame criblée, resserrée dans une fosse étroite et pro- fonde. I faut ajouter que les lames orbitaires du frontal, qui, chez les Indrisinés, descendent dans l'orbite au-dessous du niveau du trou optique, et qui sont, comme chez tous les quadrupèdes, à peine bombées dans la fosse antérieure de la cavité cérébrale, sont moins grandes et plus convexes chez les Singes, ce qui contribue aussi au rétrécissement des fosses olfactives de ces derniers. ! Voyez pl. XVL, fig. 4; pl. XXII; pt. LIL, fig. 1, de; pl. XLVI, fig. 4, et pl. XXXV, fig. 1. MAMMIFÈRES. 9 Les arcades sourcilières des Primates sont sur une même ligne droite, .ou tout au moins elles font entre elles un angle extrêmement obtus, variable de 140 à 180°; dans toute la famille des Indrisinés, cet angle ne dépasse jamais 100 à 1 15°, et souvent même il est droit. L'os frontal, qui, dans l'ordre entier des Singes, est toujours, sauf dans le très-jeune âge, formé d'une seule pièce, est séparé, chez les Indrisinés même adultes, comme chez la plupart des Mammifères infé- rieurs, en deux parties bien distinctes, par une suture médiane qui ne disparaît que fort tard, en même temps que toutes les autres synar- throses!. Il résulte de ce que nous venons de dire sur le frontal comparé des deux ordres que la fosse cérébrale antérieure délimitée par cet os est, toutes proportions gardées, beaucoup plus petite chez les Indrisinés que chez les Primates, et d'une forme différente. La voûte pariétale des Indrisinés® est aplatie dans sa partie supé- rieure; elle est, par conséquent, moins haute et moins bombée, soit du vertex à l'occiput, soit transversalement, que celle des vrais Singes. Elle est coupée longitudinalement, chez les adultes, par des crêtes qui par- tent de la racine postérieure des apophyses orbitaires du frontal; ces sail- lies osseuses, d’abord concaves en dehors, puis le plus souvent convexes, tantôt se réunissent en avant de la protubérance occipitale et forment une petite crête sagittale, tantôt restent plus ou moins divergentes; mais elles finissent toujours par se confondre avec les lignes courbes supé- rieures. Le bord coronal des pariétaux, qui est profondément échancré, dans tout l'ordre des Primates, par l'angle saillant du frontal, n’est que concave dans le groupe des Indrisinés, et son bord lambdoïde forme, au contraire, un angle rentrant assez aigu chez ceux-ci, au lieu d'être seu- lement un peu excavé comme chez les Singes. Il s'ensuit que la projec- tion de chaque pariétal des Indrisinés est, comme chez les quadrupèdes, 1 Voyez pl. XVL, fig. 2; pl. LE, fig. 4; pl. pl. LI, fie. A; pour les Avahis, pl. XLIV, XXXIIL, fig. 4, et pl. XLV, fig. 2, 5, 9. fig. 3;-pl. XLV, fig. ©, 4, 5, 9: pl. XLVI, ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, fie. 6, 7, 8; et pour les Indris, pl. XXXII: fig. 1, 7; pl. XVI, fig. 1, 2; pl. XIX, fig. 6; pl. XXXIIE, fie. 4, et pl. XXXV, fig. 3. Mammifères. — 1. 2 10 MADAGASCAR. un trapézoïde, le plus petit côté étant le bord sagiltal, et que, chez les Quadrumanes, elle forme un losange plus ou moins régulier. Les parié- taux, chez les Indrisinés, sont bornés en arrière par loccipital, en bas par les temporaux, en avant par le frontal et la grande aile du sphénoïde: cette disposition se retrouve chez quelques Singes. l'est à double coudure. Le trou destiné au L'occipital des Indrisinés passage de la moelle, grand et de forme elliptique, est percé à l'arrière de la tête dans la face postérieure de l'os et est surmonté d’une forte cannelure. La tubérosité, obtuse ou arrondie, donne naissance de chaque côté aux crêtes ou lignes courbes supérieures, qui, bien développées et tranchantes chez les vieux individus, se continuent, d'une part, avec la racine postérieure des apophyses zygomaliques, et, d'autre part, envoient en dessous, jusqu'au trou stylo-mastoïdien, une petite branche formant le bord externe de la rainure digastrique. Les condyles sont allongés et en forme de fuseau; 1ls sont contenus dans un plan presque perpendi- culaire au plancher du crâne. Des éminences Jugulaires, ou apophyses styloïdes, terminent en bas les lignes courbes inférieures qui, naissant de chaque côté de la protubérance vers le premier tiers des crêtes ocei- pitales, délimitent une surface marquée de nombreuses empreintes d'in- sertion pour les muscles grand complexus, splénius, grand et petit droit postérieurs, et petit oblique. Ces caractères différencient nettement l'os occipital des Singes de celui des Indrisinés. Si, en effet. plaçant l'œil dans le prolongement vertical du bregma, on regarde d'en haut un crâne de Primate, on aperçoit peu, et souvent même point du tout, l'occipital: sur les crânes d'Indrisinés, au contraire, on en voit une portion considérable. L'occipital des Singes est un os concave qui a la forme d'une coupe et dont la partie extérieure ne présente, pour ainsi dire, qu'une seule face à peu près uniformément convexe; celui des Indrisinés, qui est, comme nous l'avons dit plus haut, à double coudure, comprend naturellement, au contraire, trois faces ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, les Avahis, pl. XLIV, fig. 3, 5; pl. XLVI, fig. 1; pl. XV, Ge. 2; pl. XVIL, fig. 2; pl. XX, fig. D, 7; et pour les Indris, pl. XXXIT; fig. 2; pl. XXI, fig. »; pl. LI, fig. 4; pour pl. XXXIUIL, fig. 4; pl. XXXIV, fig. 1, 4. MAMIMFÈRES. 11 distinctes. La face postérieure est coudée à angle presque droit avec l'apo- physe basilaire, d'une part, et, de l’autre, avec la face supérieure, qui. revenant en avant de la protubérance, forme une partie importante de la voûte crânienne; chez les Quadrumanes, cet os ne constitue guère qu'un plancher pour le cerveau. La cannelure où se loge le vermis médian du cervelet, qui, dans les crânes de Primales, est peu visible et forme un angle très-aigu avec le plan sur lequel repose la tête, est profonde, large et à peu près verticale chez tous les Indrisinés. Les fosses des corps latéraux de leur cervelet sont étroites et relativement beaucoup moins étendues que chez les Singes. tandis que les cavités de leurs vermis sont plus grandes, ainsi que la fos- sette du rocher où est logé le lobule auriculaire. Le trou occipital, qui. dans tout l’ordre des Quadrumanes, est percé dans le plancher horizontal du crâne, est à angle droit avec l'apophyse basilaire dans la famille des Indrisinés, et situé tout à fait à l'arrière de la têle; aussi, tandis que chez les premiers 1l est toujours placé très en avant de la perpendiculaire qu'on abaisserait de la protubérance ocei- pitale, est-il à peine en avant chez les seconds. Les condyles des Indrisinés se différencient facilement de ceux des Primates. Allongés en forme de fuseau et plus ou moins renflés vers leur milieu, 1ls sont dirigés de haut en bas et séparés Fun de l’autre par une échancrure étroite et peu excavée; leur longueur est presque égale au diamètre du trou occipital qu'ils bordent entièrement. Ceux des Singes sont, au contraire, larges et assez courts”, souvent arrondis ou en forme de poire, la partie postérieure étant la plus renflée, disposés d’arrière en avant et entaillés sur leur face interne par une échancrure médiane pro- fonde. Il résulte de cette différence de forme que, chez les Indrisinés, le mouvement le plus étendu que puisse faire la tête sur l’atlas est celui de haut en bas et réciproquement, mais que les mouvements de latéra- lité sont moindres que chez les Simiens, ce à quoi remédie la plus grande longueur du cou. Les Indrisinés n'ont pas de trou condylien pos- ! Les condyles des Singes ne mesurent ouère plus que le demi-diamètre du trou occipital, sur le bord antérieur duquel ils sont situés et dont ils atteignent à peine le milieu. 2 12 MADAGASCAR. térieur, et leur trou déchiré, au lieu de présenter, comme dans l'ordre des Primates, un vrai hiatus, est plus petit et a souvent deux ou trois ouvertures distinctes. En dehors des condyles, on voit les éminences jugulaires, ou apophyses styloïdes, qui, au lieu d'être placées, comme chez les Singes, à côté du trou déchiré postérieur, se terminent en pointe mousse assez loin des caisses auditives, sur le bord interne de la suture temporo-occipitale. La fosse stylo-condylienne est étroite et profonde. La ligne courbe supé- rieure est coupée en son milieu par la cannelure du vermis médian, et est relativement plus écartée de la ligne courbe inférieure que chez les Primates, de sorte que les Indrisinés ont pour les muscles grand com- plexus et splénius une surface d'insertion moins étendue que ceux-ci, et que leurs muscles grand droit, petit droit et petit oblique postérieurs sont, au contraire, plus développés. Le temporal des Indrisinés! a sa porlion squammeuse petite, à bord supérieur horizontal; son apophyse zygomatique, plate et très-compri- mée, est taillée en fer de lance et a sa racine postérieure tranchante, comme celle des quadrupèdes; la cavité glénoïde est grande et arquée transversalement ; les apophyses postelénoïdiennes, hautes et larges, présentent en haut et en dedans une dépression infundibuliforme. Le rocher est épais, bien développé, percé de part en part dans sa partie supérieure, au-dessus du trou audiüf interne, d'un grand enfoncement cérébelleux de forme presque sphérique, qui a pour paroi externe la région mastoidienne du temporal comprise entre la suture temporo- occipitale et la rainure digastrique; 1l projette en haut, à son union avec le pariétal, un pont osseux au-dessus d’une partie de la gouttière du sinus latéral. Entre le trou auditif interne et le trou ovale, on remarque une apophyse dirigée obliquement suivant l'axe du rocher et tournée en haut”; elle est percée à sa base d’une large fente. Les caisses auditives sont très-prandes, #lobuleuses, presque sphériques; elles font une forte ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XLV, fig. L; et pour les Indris, pl. XXXIT. XIVe 45 pl XVI fo Ep EX VIITS 2 Voyez pl. XVI, fig. 4; pl. XXII; pl. LIT, fig. 13 pl. XXI, fig. 1; pour les Avahis, pl. fig. 1; et pl. LXXXIIE, fig. 1, 2, 8. [e] MAMMIFÈRES. 13 saillie en dessous du plancher du crâne, et forment, par conséquent, une fosse basilaire large et profonde; leur cavité, très-vaste, ne présente point de traces de cellules mastoïdiennes. La portion écailleuse de l'os temporal des Singes, surtout de ceux qui sont les plus élevés dans la série, est au contraire très-developpée. et son bord supérieur est convexe; leur apophyse zygomatique, grèle et rugueuse, est arrondie et peu comprimée, au lieu d'être lisse et aplatie, et elle s’unit à la branche postérieure du jugal, vers le milieu de Far- cade, par une suture courte, peu oblique, tandis que celle des Indrisinés, comme celle des quadrupèdes ordinaires, recouvre cette branche dans son entier. L'arcade zygomatique, qui, chez les Indrisinés”, est plane et rubannée, comme chez la plupart des animaux, et qui a une hauteur presque uni- forme, sauf vers le milieu de son bord supérieur où l’on remarque sou- vent une légère éminence, est soit prismatique, soit cylindrique, et par conséquent plus où moins convexe, chez les Primates. Les apophyses glénoïidiennes des Indrismés* sont très-développées, en forme d'oreilles, complétement soudées par leur bord interne aux caisses auditives; chez tous les Singes, elles sont réduites à de petits tubercules ou à de petites éminences mammiformes qui ne s'appuient Jamais sur les caisses. Îl y a, chez les Indrisinés comme chez les Sajous, un énorme trou postolénoïdien qui est relié, dans la fosse cérébelleuse, au trou mastoi- dien par une gouthière profonde passant sous un pont osseux formé par la jonction du rocher, du temporal et du pariétal, et faisant partie de la souttière latérale. Les Singes et les Indrisinés ont tous, du reste, la sur- face articulaire du temporal arquée transversalement: seulement, chez les premiers, 1l y a souvent, en dehors de la facette plénoïdienne, une 1 Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, HD M2 007 Di XVe pe 0 END XVI, fig. 1; pl. XVIL, fig. 1; pl. XVIIE, fig. dy DOS ADEME Ier IE pl. XXI, fig. 1, 3, A; pour les Avahis, pl. MULNE Mr MG EME à ET PAIE TT ETC UE 8: pl. XLVE, fig. 6; et pour les [ndris, pl. XXXIT, pl. XXXIIT et pl. XXXIV, fig. », 5. 2? Voyez, pour les Propithèques, pl. XV. fig. 1, 4; pl. XVE, fig. 3; pl. XIE, fig. 4; pl. XVIIE, fig. 1, 3, 5; pl. XX, fig. 4; pl. XXE, fig. 4; pl. LE, fig. 4°; pour les Avahis, pl. XLV, fig. 1, 6, 10; pl. XLVI, fig. 10; et pour les [ndris, pl. XXXIV, fie. 1, 2, 4, 5. 1h MADAGASCAR,. petite tubérosité, descendant de l'apophyse zygomatique, qui encastre solidement le condyle de la mâchoire inférieure. Les caisses auditives, qui, chez les Indrisinés”', ainsi que chez les Félides, sont comme soufflées”, et méritent bien le nom de bulles sous lequel on les désigne quelquefois, sont cunéiformes et peu saillantes chez les Primates. La cavité tympanique de ceux-ci est presque complé- tement remplie par le conduit osseux du canal carotidien; chez les Indri- sinés, le conduit carotidien est relativement plus petit et presque recti- ligne *, au lieu d'être recourbé et très-sinueux; 1l naît en dedans du point où le cercle tympanal s'appuie en bas sur l'orifice externe de l'oreille, traverse la cavité tympanique, et, s'accolant dans sa seconde moitié à la paroi externe du limaçon, puis côtoyant en dessus la trompe d'Eus- tache, remonte de manière à s'ouvrir dans la cavité crânienne, sur le côté externe du rocher, un peu en arrière du trou ovale. Le rocher des Singes, de forme allongée, s'étend horizontalement sur le plancher du crâne, au lieu de former, comme chez les Indrisinés, une masse plus ou moins régulièrement arrondie et inclinée de bas en haut". Le trou auditif interne est placé, chez ceux-ci, au-dessous du grand enfoncement cérébelleux destiné à loger le lobule auriculaire qui est lui-même en avant du trou déchiré postérieur; chez les Simiens qui en sont pourvus, cet enfoncement est toujours plus petit et situé en arrière du trou auditif interne et du trou déchiré. Les Indrisinés n'ont pas, comme certains Singes inférieurs, sur la crête postérieure du rocher, de lame osseuse pour séparer le cervelet des lobes postérieurs du cerveau. Le sphénoïde postérieur des Indrisinés°? est très-développé: son corps allongé le différencie nettement de celui des Singes, qui est relativement court. Les lames ptérygoïdes sont grandes et hautes, surtout les externes, ! Voyezles planches précédemment citées. fig. 1; pour les Avahis, pl. XLVE, fig. 1, 3, ? Voyez pl. LXXXV, fig. 1, 2, b. h; et pour les Indris, pl. XXXV, fip. 1, 2. 3 Voyez pl. XVII, Gg. 2; pl. XX, fig. 2; 5 Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, pl. XXI, fig. 2; pl. LXXXV, fig. 5, te. fig. 2; pl: XVL, fig. 3, 4; pl. XIX,, fig. 5 ; pl. LT, # Voyez pour les Propithèques, pl. XVT, fig. 4°; pourles Avahis, pl. XLV, fig. 6, 10; Gg. 4; pl. XXIT, fig. 1, 2, 3, 4, d; pl. LIT, et pour les Indris, pl. XXXIV, fig. 2. MAMMIFÈRES. 15 qui, venant s'appuyer, comme chez les Guenons, jusque sur les caisses auditives, entre l'hiatus de Fallope et le trou ovale, et percées d'un trou à leur base, laissent entre elles et les lames internes, qui sont remarqua- blement développées, une fosse profonde; ces ailes ectoptérygoïdes sont à peu près parallèles, ou, tout au moins, s'écartent moins l'une de l'autre que chez la plupart des Quadrumanes, Aussi la fosse mésoptérygoide se prolonge-t-elle sans interruption avec la fosse basilaire, qu'encaissent les os tympaniques, et est-elle large, longue et profonde; on ne trouve rien de semblable chez les Singes, où cette fosse ne fait pas suite à la fosse basilaire et où elle est très-évasée. Les ailes temporales, qui sont grandes, n'ont pas de face orbitaire et ne sont pas percées à leur base comme celles des Primates; à leur Jonction avec l'aile orbitaire du présphénoïde, elles présentent un grand trou arrondi qui remplit les doubles fonctions du trou rond et de la fente sphéno-orbitaire des Singes. La selle turcique est tres-étroite, au lieu d'être large comme chez les Simiens, et elle se fait remarquer par une petite dépression circulaire que limite, seulement en arrière, une faible éminence osseuse”, qui ne rappelle en rien la lame si développée que forment les apophyses clinoïdes postérieures de ceux-cx. et qui recouvre en partie la fosse pituitaire. Le trou ovale, par suite de l'allongement caractéristique du corps du sphénoïde des Indrisinés, est beaucoup plus éloigné, dans ce groupe, du trou sphéno-orbitaire que dans tout l’ordre des Quadrumanes. Le corps du présphénoïde des Indrisinés est court relativement à sa largeur, mais beaucoup plus développé que celui des quelques Primates chez lesquels cet os apparaît au plafond des fosses nasales; sa face gutturale a la forme d'un losange et est très-étendue, et non très-petite comme chez ceux-c1°. I renferme un sinus considérable, que remplit en partie une des volutes ethmoïdales et qui est situé un peu en avant des trous optiques”; peu de Singes ont de vrais sinus présphénoïdaux. Les ailes orbitaires, qui ne s'élèvent que peu au-dessus du plancher du cerveau, ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XXIT; ? Voyez pl. LI, fig. 4°, et pl. XXXIV, fig. 2. pour les Avahis, pl. XLVE, fig. 1, 3, L; et 3% Voyez, pour les Propithèques, pl. XVI, pour les Indris, pl. XXXV, fig. 1, 2. fig. 4; pl. XXI; pl. LXXXIIT, flo 2:69, JE 16 MADAGASCAR. et où sont percés comme toujours les trous optiques, ont leur face supé- rieure concave et non convexe; ces trous, qui, dans le grand ordre des Primates, à l'exception toutefois du seul genre des Alouattes, sont peu distants lun de l'autre et percés parallèlement à l'axe de l'os, sont, au contraire, fort éloignés chez tous les [ndrisinés et dirigés obliquement de dedans en dehors. L'ethmoide des Indrisinés, complétement enveloppé par le frontal et les ailes orbitaires du présphénoïde, ne se montre jamais dans l'orbite; on sait qu'au contraire l'os planum est universel chez les Singes '. Son crible, qui est très-oblique, et non point presque horizontal comme celui des Primates, est arrondi et relativement beaucoup plus grand, au lieu d'être étroit et allongé; il s'appuie par sa base sur le présphénoïde, tandis que, chez les Quadrumanes, 1l en est éloigné par les bosses orbitaires si convexes du frontal. I résulte de cette description que les fosses olfactives sont grandes et non resserrées. On trouve souvent une apophyse crista- oalli bien développée”. La lame perpendiculaire, qui est entièrement ossifiée et soudée au vomer, forme, dans les fosses nasales, une cloison complète qui s'avance presque Jusqu'à leur orifice antérieur, ce qui ne se voit pas chez les Singes où la lame est beaucoup moins développée. Il résulte de la conformation particulière de ces divers os du crâne des Singes et des Indrisinés que la cavité cérébrale des premiers est plus ou moins hémisphérique, et que chez les seconds, au contraire, elle est fortement déprimée, sa longueur étant au moins double de sa hauteur et d'un quart plus grande que sa largeur*. Les crêtes et éminences, tou- Jours peu marquées du reste, qui sillonnent les parois intérieures de pour les Indris, pl. XXXV, fo. 9; pl. LXXXIIT, fig. 1; et pour les Avahis, pl. XLVE, fig. 1,3, et pl. LXXXIIL, fig. 8. l Chez les Saïmiris, qui, seuls dans tout l'ordre des Primates, n'ont pas d'os planum , la place ne reste vide que par suite d’un dé- faut d’ossification. ? Voyez pl. XVI, fig. 4; pl. XXIL, fig. 2, 3, L; pl. LIT, fig. 1, et pl. LXXXIIT, fig. 3. # L'encéphale des divers Indrisinés donne exactement les proportions suivantes : hau- Leur : longueur ::14:9,et hauteur: largeur ::9 : 3. Pour les Singes, on a hauteur : lon- gueur :: 6:10 au minimum, et hauteur : largeur::3:4 au maximum. (Voyez, pour les Propithèques, pl. LXXXVI et pl. LXXXVIT, fig. 1; pour les Avahis, pl. LXXXVIT, fig. 2; et pour les [ndris, même planche, fig. 3 et 4.) MAMMIFÈRES. 17 la boite cränienne des Primates, montrent que les trois assises princi- pales de leur cerveau reposent plus ou moins les unes sur les autres; en effet, leurs lobes frontaux, plus élevés que les lobes postérieurs, en sont séparés par une scissure de Sylvius presque horizontale, et ces derniers recouvrent complétement le cervelet. Chez les Indrisinés, les assises sont. au contraire, juxtaposées; les faces inférieures des divers lobes et du cer- velet reposent sur le même plan horizontal, les lobules sphénoïdaux seuls faisant un peu saillie en dessous de la fosse pituitaire, et la scissure de Sylvius étant très-oblique; c'est ce que montre clairement l'existence des fortes empreintes qui se remarquent sur la table interne du crâne de ces animaux, et qui sont la preuve d'une atrophie superficielle de la substance cérébrale, et, par conséquent, d’une dégradation manifeste !. Il résulte de la position respective du trou occipital dans les deux groupes, que la moelle, qui nait chez ceux-ci de l'arrière du cerveau, naît chez les Pri- mates presque de son centre. Le maximum de largeur de la voûte crà- nienne, qui, chez les Singes comme chez les Indrisinés, est toujours près de la suture lambdoïde, est reporté relativement plus en avant chez ces derniers que chez les premiers, dont le crâne est limité en arrière par cette suture. Enfin le plancher de leur cerveau et leur palais sont presque parallèles, comme chez tous les quadrupèdes, leur angle n'atteignant pas 0 degrés, tandis que, chez tous les Quadrumanes, sauf les Mycetes, il est de A5 degrés environ. C'est surtout dans la disposition, la forme et les attaches des cornets et des volutes que se manifeste une des différences les plus remarquables entre les Primates et les Indrisinés, différence aussi importante pour la face que le sont pour le crâne, d’une part, la double coudure de l'occi- pital, et, d'autre part, le prolongement facial du frontal. Les cornets supé- périeurs el moyens des Singes sont fixés, en effet, à la lame orbitaire ou os planum de l'ethmoïde; chez les Indrisinés?, les premiers de ces cor- nets, roulés sur eux-mêmes de haut en bas et de dedans en dehors, sont, L Voyez, pour les Propithèques, pl. XVI, fig. 8; pour les Indris, pl. XXXV, fig. », et fig. 4; pl. XXIT; pl. LXXXIIT, fig, 2, 3; pour pl. LXXXIIE, fig. 1. les Avahis, pl. XLVI, fo. 1, et pl. LXXXIIT, ? Voyez les planches citées ci-dessus. Mammifères. — 1. 3 18 MADAGASCAR. comme chez les autres Mammifères, attachés en haut à la crête interne du bord inférieur des os nasaux, et en bas au lacrymal. Beaucoup plus développés que chez les Quadrumanes, ils sont remarquables par un pro- cessus hémisphérique qu'ils envoient le long de la face interne de la joue‘; ils communiquent avec les sinus frontaux et, en arrière, avec l’ethmoïde par un trou du crible. Les cornets moyens manquent dans le sroupe des Indrisinés; ils sont remplacés par des volutes, dont la pre- mière”, en forme d'outre, est très-volumineuse et remplit, à elle seule, la plus grande partie de la cavité nasale, et dont la dernière‘, qui pé- nètre dans le sinus présphénoïdal, est quelquelois aussi assez développée: les autres sont petites. Ces volutes sont entièrement fermées, sauf à l'ori- oine du goulot très-étroit qui s'ouvre dans la cavité cérébrale au moyen de l’un des trous du crible ethmoïdal". La première est remarquable, du reste, non-seulement par ses dimensions, mais encore par un prolonge- ment papyracé, contourné en spirale, qui s'appuie sur la crête supé- rieure du palatin?. Rien de semblable ne se voit dans l'ordre des Singes. Les cornets maxillaires des Indrisinés, de grandeur et de forme variables, sont attachés par leur bord supérieur à une crête horizontale et sinueuse qui s'appuie sur la face interne de la paroi nasale du sinus maxillaire; ils ne communiquent pas, du reste, avec ce sinus, el n'ont aucun rapport avec l'ethmoïde. Plus minces et plus enroulés sur eux-mêmes que ceux des Singes, ils se redressent et souvent même s'élargissent dans leur partie antérieure, qui se prolonge jusqu'au bord externe de louverture nasale, s'attachant à lintermaxillaire°; chez les Primates, ils ne dépassent pas le maxillaire. Îl ressort de la description détaillée que nous venons de faire que les relations des cornets supérieurs avec les os environnants sont tout autres chez les Indrisinés que chez les Singes, et que ces der- mers ont, en outre, un cornet moyen qui manque chez les premiers: mais que ceux-ci ont, en revanche, des volutes ethmoïdales fort dévelop- pées, comme la plupart des Mammifères inférieurs. ! Voyez pl. LXXXIIE, fig. 4, €. 4 Voyez pl. LXXXIIE, fig. 1, 2, 3 et 8. ? Voyez pl. LXXXIIT c, fig. 1,2,3,7et8. 5 Voyez pl. LXXXIIT /, fig. 3. $ Voyez pl. LXXXIIv', fig. 1, 2, 3, 8. 5 Voyez pl. LXXXIIT d, fig. 1, 2, 8. MAMMIFÈRES. 19 Le vomer s'étend en avant jusque entre les trous incisifs; en arrière el en haut, il ne dépasse que peu le bord postérieur du plancher palatin ". Son arête supérieure est creusée d’une goutlière profonde qui s'avance jusqu'à l'intermaxillaire, et son bord postérieur est tranchant et concave; ses ailes latérales, qui s'articulent en arrière avec le présphénoïde, sont beaucoup plus grandes et plus larges que celles des Singes, et elles ne laissent pas voir, comme chez ceux-c1, de face ethmoïdale dans le plafond de l'ouverture gutturale de la cavité du nez. L'os lacrvmal?, qui. dans l'ordre des Primates, est petit, mince, con- cave, et mérite bien par sa forme le nom d'os unguis donné au lacrymal de l’homme, est, au contraire, grand et épais chez les Indrisinés comme chez les quadrupèdes; coudé en son milieu, qui forme une partie du bord de l'orbite, il s'étend largement sur la joue. Aussi le trou lacrv- mal, qui est placé comme toujours à la suture lacrymo-maxillaire, est-il situé très en avant du bord orbitaire, tandis que, chez les Singes, il est creusé en dedans du bord même de l'orbite, que l'os ne dépasse pas. Enve- loppé par le sus-maxillaire et le frontal, il s'appuie en bas, comme celui de tous les Mammifères inférieurs, sur la branche antérieure de los jugal ; les Quadrumanes ne présentent jamais ce caractère. Les os nasaux *, qui, chez les Singes, sont courts, concaves et le plus souvent triangulaires, sont, au contraire, longs, presque convexes et plus ou moins rectangulaires chez les Indrisinés, et, au lieu de former avec le frontal une sorte d'S plus ou moins marquée, ils en continuent régulie- rement la courbe. Ils sont compris entre le frontal, les maxillaires supé- rieurs et les intermaxillaires. Leur extrémité postérieure se termine en 1 Voyez pl. XXII, fig. 1, et pl. LE, fig. 4°, pl. XIV, fig. 1,5, 7; pl. XV, fig. 3; pl. XVI, pour les Propithèques; pl. XLVI, fig. 1, pour fig. 1, °5;.pl. XVIL, ‘fig. 2, 3; pl: XVIIT, les Avahis, et pl. XXXV, fig. 1, pour les Indris. fig. 1, 2, 4; pl. XIX, fig. 1,2, 6; pl. XX, ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XVI, fig. 1, 3; pl. XXI, fig. 1, 3; pl. LI, fig. 4; fig. 1; pl. XIX, fig. 6; pl. LI, fig. 4; pour pl. LIT, fig. 1; pour les Avahis, pl. XLIIT; les Avahis, pl. XLVE, fig. 8; et pour les In- pl. XLIV, fig. 3, 3°; pl. XLV, fi. 1,2,4, 5, dris, pl. XXXIL, fig. 1; pl. XXXIIE, fig. 4, 8,9; pl. XLVI, fig. 2, 4, 6, 8, 9,11, 19; et pl. XXXV, fig. 1. et pour les Indris, pl. XXXI, pl. XXXIT, # Voyez, pour les Propithèques, pl. XI; pl. XXXIIT et pl. XXXV, fie. 1, 8. OS 20 MADAGASCAR. langue plus ou moins arrondie, et non en pointe très-aiguë; en avant, ils s'élargissent, et leur bord antérieur a la forme d'un accent circonflexe, chacun des os étant fortement excavé. Dans leur ensemble, ils rappellent les pétales de certaines fleurs tubulées. L'os jugal des Indrisinés !, très-comprimé latéralement, n’a pas d’aile orbitaire:; sa face externe est convexe d'avant en arrière; sa branche pos- térieure, fort longue, est taillée en pointe aiguë: l'apophyse orbitare, de forme prismalique, se soude à celle du frontal. On voit que cet os se dis- üngue tout de suite de celui des Singes par l'absence de l'aile ou cloison qui forme l'orbite de ceux-ci et qui caractérise à un si haut degré tout l'ordre des Primates. De plus, son apophyse montante est reculée bien au delà du tiers antérieur de la tête, mesurée du bout du museau à la protubérance occipitale; sa branche antérieure, qui est très-comprimée ? et qui, comme nous l'avons dit plus haut, rejoint le lacrymal, s'articule avec une simple rugosité du maxillaire, et non, comme chez les Quadru- manes, avec une vraie apophyse assez saillante; sa branche postérieure, qui est taillée en biseau, est recouverte dans presque toute sa longueur par l'apophyse zygomatique du temporal”; la surface d'insertion du mas- séler est rugueuse, et enfin, souvent, 1l nya pas de trou malaire, ou, quand il y en a un, il est tout petit". Ce sont autant de caractères qui différencient le jugal des Indrisinés de celui des Singes. Les os palatins des Indrisinés* ont leur face palatine assez étendue; 1 Voyez, pour les Propithèques, pl. XIE; DRIVE 21006 pl XVe te pl XVI fig. 1; pl. XVII, Gg. 1, 4; pl. XVII, fig. 1; pl. XIX, fig. 1; pl. XX, fig. 1; pl. XXI, fig. 1; pl. LE, fig. 4°; pour les Avahis, pl. XLIIT; pl. XLIV, fig. 3% pl. XLV, fig. 1, 4, 8; pl. XLVI, fig. 6, 11; et pour les Indris, pl. XXXI, pl. XXXIT, pl. XXXIIE, pl. XXXIV, fig. 1,2, 5, et pl. XXXV, fig. 1. ? Voyez pl. XIV, fig. 5; pl. XXXIT, fo. 1. $ Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, fig. 1; pl. XVL, fig. 1; pl. XVIIL, fig. 1 ; pour les Avahis, pl. XLV, fig. 1 et 4; pl. XLVI, fig. 6; et pour les Indris, pl. XXXIT, fig. 1, 2. # Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, fig. 1; pl. XV, Gg. 1; pl. XVIIE, fig. 1; pour les Avahis, pl. XLVE, fig. 6; et pour les In- dris, pl. XXXIT, fig. 9. 5 Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, fig.12, 6: 1pl XV hr LENplIXVI So pl. XVIE, fig. 4; pl. XVII, fig. 3, 5; pl. XIX, fig. 3,7; pl. XX, fig. 4; pl. XXI, fig. 4; pl. LE, fig. 4°; pour les Avahis, pl. XLIV, fig. 1°, 3°, 3°; pl. XLV, fig. 6, 10; pl. XLVI, fig. 10; et pour les Indris, pl. XXXIV, fig. 9, 5, et pl. XXXV, fig. 4. MAMMIFÈRES. 21 leur face orbitaire concourt à la formation de la fosse temporo-sphé- noïdale. Leurs crêtes sont courtes et se terminent, entre les lames pté- ryooides, par une petite éminence mammuforme; le bord postérieur. concave el sans éperon médian proéminent, forme avec elles une demi- carconférence et laisse pour l'ouverture gutturale de la cavité nasale une fosse large, mais peu élevée; chez les Singes, cette fosse, rétrécie par les crêtes palatines, est, au contraire, fortement excavée, et le bord posté- rieur du palatin présente deux concavités bien disünctes par suite de la proéminence de l’épine médiane. Les os sus-maxillaires des Indrisinés ! sont assez développés et s'étendent beaucoup sur la joue; leur face externe est convexe et peu rugueuse, et leur face palatine est lisse et presque plate; leur face orbitaire, qui se soude à celle du frontal en arrière du lacrymal, est considérable, comme chez tous les Mammifères qui n'ont point d'os planum. [ls envoient jusqu'au frontal une large branche qui s'élève entre le lacrymal et les os nasaux. Leur bord postérieur, terminé en coin, s'accole extérieurement aux pala- üins. Au-dessus de l’avant-dernière alvéole, 11 y a une rugosité avec la- quelle s'articule le jugal. Ces os forment en arrière et en dedans de cette suture jugo-maxillaire une sorte de plancher à Forbite, qui contient un sinus faisant suite au sinus maxillaire ?. Les maxillaires supérieurs des Primates, qui sont beaucoup moins dé- veloppés, n'occupent, au contraire, sur la face, qu'un espace triangulaire relativement restreint, et ils n'entrent jamais que dans la composition du plancher de l'orbite; quand ils touchent au frontal, ce qui n'est pas toujours le cas, ce n'est que par la pointe supérieure de l'apophyse qui monte entre les os du nez et le lacrymal. Les os intermaxillaires des Indrisinés, relativement plus grands que ceux des Singes, sont incurvés en demi-lune; ils supportent l'extrémité antérieure des nasaux. Profondément échancrés en avant, entre les inei- l Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, Avahis, pl. XLV, fie. 1, 4,8; pl. XLVT, fig. 6; foto D EXV- fo m1 pl XVI fo er et pour les Indris, pl. XXXIE, pl. XXXIIT, pl. XVII, Gg. 1; pl. XIX, fig. 1; pl. XX, fig. 4, et pl. XXXV, fig. 1. fig. 1; pl. XXL, fig. 13 pl. LE, fig. 4; pour les 2? Voyez pl. LXXXIIT », fig. 5. 29 MADAGASCAR. sives médianes', ils circonserivent avec les maxillaires deux grands trous incisifs que sépare une mince languette osseuse. Chez les Quadrumanes, la voûte palatine est arrondie dans sa partie antérieure, sans trace d'échan- crure, et elle est étroite, concave et rugueuse, au lieu d'être presque plate et unie. Si donc l’on compare les proportions respectives du crâne des Indri- sinés adultes avec leur face, on verra, d'après tout ce que nous venons de dire, qu'a un crâne de médiocre grandeur correspond, chez ces ani- maux, une face bien développée; chez les Singes, les rapports sont tout différents. [l'en est toutelois des jeunes Indrisinés comme de tous les jeunes Mammifères, chez lesquels, par suite de l'absence des vraies molaires, la face est très-courte, ce qui fait paraître leur crâne rela- üivement plus grand. Maintenant que nous avons terminé l'étude des divers os du crâne et de la face des Indrisinés, il faut nous occuper des fentes et trous qui y donnent passage soit aux nerfs, soit aux vaisseaux ?. Le trou condylien antérieur, pour le passage du nerf de la douzième paire ou nerf hypoglosse, est grand *, mais 1l n° a pas de trou condylien postérieur. Le trou occipital est placé tout à fait à l'arrière du crâne, comme nous l'avons déjà dit plus haut, presque sous la protubérance externe; il est de forme elliptique avec le grand axe horizontal, au lieu d'être à peu près rond comme chez les Singes, et, relativement à la capacité crâ- nienne, 1l est large. Le trou mastoïdien. qui donne issue à de petits vaisseaux SaNPUINS , s'ouvre dans la suture occipito-temporale, un peu au-dessous des crêtes occipitales. Le canal carotidien, qui transmet, outre l'artère, un rameau du nerf ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XIV, fig. 1°, 3b, 3°; pl. XLV, fig. 6, 10; pl. XLVI, fig. 2, 6; pl. XV, fig. 4; pl. XVE, fig. 3; fig. 10; et pour les [ndris, pl. XXXIV, fig. 2, 5. pl. XVIL, fig. 4; pl. XVIIE, fig. 3, 5; pl. XIX, 2 Voyez pl. LIT, fig. 1. fo cp XXe io pl XXTO fe. 14; 5 Voyez même planche, même figure {ca, pl. LE, fig. 4°; pour les Avahis, pl. XLIV, et pl. XX, fig. 2. MAMMIFÈRES. 23 vidien, a un orifice externe très-petit, placé tout à fait à l'arrière et en haut des caisses auditives, entre le trou déchiré postérieur et le trou stylo- mastoïdien, dont il est très-voisin et qui est situé un peu au-dessus: ce conduit est assez droit et uniformément cylindrique”. Il est suspendu au plafond de la cavité tympanique et débouche à la face supérieure du rocher, en arrière du trou ovale. Dans les crânes des Singes, l'entrée du canal carotidien est toujours fort grande, et est située très en avant du trou stylo-mastoïdien, à côté du trou déchiré postérieur; de plus, ce conduit est chez eux plus long, plus tortueux et plus volumineux. Le trou stylo-mastoïdien, qui a, comme nous venons de le dire, son orifice tout à côté du trou carotidien, est placé un peu en arrière et près du méat auditif externe. Il donne passage au nerf facial. Chez les Singes de l’ancien continent, les trois trous dont nous venons de parler sont très-distants les uns des autres; chez ceux du nouveau monde, le trou stylo-mastoïdien, quoique très-voisin de l'oreille externe, est très- éloigné du trou carotidien *. Le méat auditif externe est très-large”; 1l est situé au-dessous de la racine postérieure de lapophyse zygomatique du temporal. Le méat interne présente deux trous, lun supéro-antérieur, qui s'ouvre en dehors par le trou slylo-mastoidien: l'autre, qui transmet le nerf acoustique dans le labyrinthe °. C'est au-dessus de ce méat interne, comme chez tous les quadrupèdes, et non très en arrière, comme chez les Singes infé- rieurs, qu'est percée, à travers le rocher, jusqu'à la paroi mastoïdienne L Voyez pl. XVIL, fig. 2; pl. XX, fig. 2. 2 PI XXXV, Gg.1,0,etpl. LXXXV, fig. 5, tc. 3 pl. XVE, fig. 2, ainsi que la pl. XXXIL, fo. 1. 5 Voyez pl. XIV, fig. 1, d et 6; pl. XV, fig. 1; pl. XVI, fig. 1; pl. XVI, fig. 1; pl. XIX, M. Mivart, qui, dans sa note sur le Wi- crorhynchus laniger du 13 mars 1866 , insérée aux Comptes rendus de la Société zoologique de Londres, dit, p. 162 : « There is no cons- «“picuous carotid foramen on the basis cra- “ni, na évidemment eu entre les mains que des crânes incomplets. (Voyez pl. LI, fig. 1, te, et pl. LXXXV, fig. 5.) # Voyez pl. XIV, fig. 1 ; pl. XV, fig. 1; fig. 1; pl. XX, fig. 1; pl. XXI, fig. 1, pour les Propithèques; pl. XXXIT, pour les Indris: et pl. XLV, fig. 7 et 8, pour les Avahis. 5 Voyez pl. XVI, fie. 4, pl. XXIT et pl. LIT, fig. 1 ,ma, pour les Propithèques ; pl. XXXV, fig. 1 et» , et pl. LXXXIIT, fig. 1 , pour les In- dris; et pl. XLVT, fie. 1, 3, 4, et pl. LXXXIIT, fig. 8, pour les Avahis. 2! MADAGASCAR. dont elle occupe la partie moyenne entre la suture temporo-occipitale et la rainure digastrique, la grande fosse cérébelleuse qui est destinée à loger le lobule auriculaire !. I ya un trou postglénoidien très-grand?, qui s'ouvre, dans la cavité crânienne, au bas et en avant de l'aqueduc du rocher, au confluent de deux sillons profonds faisant partie de la gouttière du sinus latéral, un passant sous cel aquedue, comme cela se voit aussi chez les Chiens, et l'autre venant du trou orbitaire externe. Son orifice est à côté et en avant du méat auditif, derrière l'apophyse. En dedans, se trouvent trois petits trous qui y apportent le sang des vaisseaux compris, d’une part, entre les deux tables du crâne, et, d'autre part, entre le rocher et le temporal; lun est situé à son bord postérieur, l'autre, plus grand, à son bord interne, et le troisième, plus petit, un peu en avant. Le trou déchiré postérieur, situé en arrière et un peu en dedans des caisses auditives, est une fente longue et étroite, séparée le plus souvent chez les adultes en deux ouvertures distinctes par un pont osseux. Ce trou est relativement plus petit dans le groupe des Indrisinés que dans l'ordre des Primates; car c'est lui qui, chez ceux-e1, sert à la sortie de presque tout le sang de lintérieur du crâne, se rendant des différents sinus dans les veines jugulaires, tandis que, chez ceux-là, 1l y a un autre grand trou, le trou postglénoïdien dont nous avons déjà parlé, qui donne aussi issue aux vaisseaux sanguins du cerveau. Le trou ovale, qui se confond avec le trou déchiré antérieur et qui ansmet le nerf maxillaire inférieur”, est relativement assez petit; à l’ex- térieur, 1l s'ouvre au devant et un peu en dehors des caisses auditives, et. dans la fosse moyenne, il est situé, comme chez tous les quadrupèdes, en avant et en dehors de la pointe antérieure du rocher. Les Quadrumanes l Voyez les planches précédentes. pl. XXXIV, fig. 5; pl. XXXV, fig. 2; pl. XLV, 2 Voyez pl. XIV, fig. 2 et 6; pl. XVI, fig. 6, 10; pl. XLVI, fig. 4; pl. LI, fig. 4°; fig. 3; pl. XXXV, fie. 1,8; pl. XLIV, fig. 3°, pl. LIT, fig. 1, td. et pl. LIT, fig. 1, to. 4 Voyez pl. XV, fig. 4; pl. XVII, fig. 3, $ Voyez pl. XV, fig. 4; pl. XVI, fig. 3; 5; pl. XXXIV, fig. 5; pl. XXXV, fig. 2; pl. XVI, fig. 4; pl. XVII, fig. 3 et 5 ; pl. XIX, pl. XLV, fig. 10; pl. XLVI, fig. 4, et pl. LIT, De 7 pl XX io LE Pl XXIe ge fr 1:00. (e) MAMMIFÈRES. 2 ot ont un trou ovale beaucoup plus grand et situé, non point en avant, mais à côté et en dehors du rocher. Les Indrisinés n'ont n1 trou déchiré antérieur, ni trou épineux. Le conduit guttural de l'oreille, ou trompe d'Eustache, est attaché au plafond de la caisse auditive, dans la cavité de laquelle il s'ouvre par un orifice évasé en forme d'entonnoir'; son ouverture externe, qui est aussi infundibuliforme, est placée, comme chez les Carnassiers, sous la pointe antérieure du rocher, en dedans et en arrière du trou ovale, dont la sépare le prolongement de l’apophyse ptérygoide qui vient s'appuyer sur la pointe antérieure de la caisse, et qui est percé en cette partie d’un trou rond fort grand, comme cela se voit chez quelques Singes. Les trous optiques, qui donnent passage au nerf du même nom et à l'artère centrale de la rétine, sont grands, assez distants l’un de l’autre et dirigés très-obliquement du dedans en dehors”, comme chez les qua- drupèdes. Les Primates ont ces trous beaucoup plus rapprochés et presque parallèles. La fente sphéno-orbitaire et le trou rond, qui sont toujours distincts chez les Singes, ne forment chez les Indrisinés *, comme chez beaucoup de Mammifères inférieurs, qu'une seule ouverture assez grande et de forme plus ou moins triangulaire, située au-dessous et un peu en dehors et en arriere du trou optique. Ge pertuis donne passage aux nerfs moteur ocu- laire commun, pathétique, ophthalmique de Willis, maxillaire supérieur et moteur oculaire externe. Un conduit sus-sphénoïdal, profondément creusé dans la fosse moyenne, réunit le trou rond au trou ovale“ et borde en dehors la selle turcique. Il y a un petit trou vidien. Au fond de l'orbite, au niveau et en dehors du trou optique, entre le sphénoïde postérieur et le présphénoïde, se voit un autre trou fort grand, qui s'ouvre dans le crâne à la jonction de Îa fosse moyenne avec la fosse o vel- neux de la face au sinus latéral. Quand ce trou existe chez les Singes, antérieure. Ïl est traversé par les vaisseaux qui apportent le san il est fort petit. C'est le trou orbitaire externe. 1 Voyez pl. LXXXV, fig. 5, b. $ Voyez pl. LIT, fig. 1, /so. 2 Voyez pl. XLVI, fe. 4; pl. LIT, fig. 1, to. Voyez pl. XXXV et pl. LIT, fig. 1. Mammifères. — 1. n 26 MADAGASCAR. Le trou orbitaire interne, qui traverse le frontal un peu au-dessus de la suture fronto-présphénoïdale, s'ouvre dans la fosse olfactive, un peu en ar- rière de Ja lame criblée. Il sert au passage de l'artère ethmoïdale et du nerf nasal interne, rameau de la première branche du nerf trifacial. Chez les Singes, ce trou estsitué entre la facette orbitaire de l'ethmoïde et le frontal. Les trous sous-orbitaires, en général au nombre de trois ou quatre, par lesquels passent les derniers rameaux du nerf maxillaire supérieur se rendant à la Joue et à la lèvre, sont assez orands et étagés sur une ligne oblique très en avant de lorbite, au-dessus de la deuxième pré- molaire !, comme chez beaucoup de quadrupèdes. Les Primates ont ces trous situés presque immédiatement sous le bord orbitaire. Les trous sus-orbitaires, très-orands, ont leurs orifices externes au plafond de l'orbite; ils servent d’issue à un canal creusé entre les deux tables du frontal, dont lorifice interne est situé à la partie antérieure de la fosse ethmoïdale. Ils donnent passage à de petits nerfs et à de petits vaisseaux. [ls manquent, ou sont beaucoup plus petits et ne présentent qu'un demi-canal, chez les Singes. Les Indrisinés n'ont pas de trou sourcilier, mais les échancrures pla- cées au bord interne et supérieur des orbites dans lesquelles passe le nerf frontal externe, petit rameau de la branche ophthalmique de Willis, sont bien marquées, quoique relativement plus petites que chez les Pri- mates ?. Les trous malaires manquent d'ordinaire chez les Indrisinés, comme chez la plupart des Mammifères”, et, quand il y en a, ils sont petits * comme chez certains Carnassiers, et non point considérables comme chez les Singes. ! Voyez pl. XIV, fig. 1; pl. XV, fig. 1; pl. XVIIT, fig. 1; pl. XX, fig. 1; pl. XXI, fig. 1, et pl. XXXITL ? Voyez pl. XV, fig. 1, 3; pl. XVI, fig. 2; pl. AVI, fig. 3; pl. XVIIE, fig. 2, 4; pl. XIX, fig. 2, 6; pl. XX, fig. 3; pl. XXI, fig. 1, 3; pl. XXXIE, fig. 2; pl. XXXIIE, pl. XLV, fig. 1; 2, 8, et pl. XLVI, fig. 6,8, 11, 12. $ Voyez pl. XVI, fig. 1; pl. XVIL, fig. 1; pl. XIX, fig. 13 pl. XX, fig. 1; pl. XXXII, fig. 1, 3; pl. XLIV, fig. 3%; pl. XLV, fig. 1, li, 8. ! Voyez pl. XV, fig. 1; pl. XVIIE, fig. 1; pl. XXXIT, fig. 2, et pl. XLVI, fig. 6. Mais c’est toujours exceptionnellement qu'on trouve chez eux des trous malaires. MAMMIFÈRES. 27 19 Le canal lacrymal! a son orifice externe assez grand et situé sur la joue même, à la suture lacrymo-maxillaire antérieure. Creusé en avant du bord de orbite et court, il descend très-obliquement dans le nez d'arrière en avant, et s'y ouvre en avant el en dedans du cornet maxil- laire. Les Primates ont le trou lacrymal placé en dedans de l'orbite. L'os palatin présente, à sa suture avec le maxillaire, entre les trous sous-orbitaires et les trous rond et optique, mais un peu plus près de ces derniers, trois trous rapprochés, dont les deux inférieurs, qui sont l'analogue du canal ptérygo-palatin, traversent le palais à côté de quelques autres petits trous palatins, et dont l'autre, le plus haut, l'ana- logue du trou sphéno-palatin, percé entièrement dans los palatin, con- duit dans le nez”. La place, la disposition et la grandeur de ces trous, qui donnent issue comme toujours aux nerfs palatins et sphéno-palatins, très-différents de ce qu'on voit dans tout l'ordre des Primates, rap- prochent les Indrisinés des Carnassiers. Les trous incisifs° sont grands et ovales; l'apophyse de linter- maxillaire qui les sépare est très-mince. C'est l'orifice de l'organe de Jacobson. Îls transmettent aussi quelques filets du nerf maxillaire supé- rieur. Le maxillaire inférieur des Indrisinés est remarquable par le déve- loppement et la forme de sa portion symphysaire. La symphyse est, en effet, non-seulement très-longue, mais encore peu convexe, comme celle des quadrupèdes, et elle forme avec le plan horizontal sur lequel repose la mâchoire un angle beaucoup plus obtus que celle des Primates, dont le menton, moins bestial et plus anthropoide, est peu oblique; elle se termine en arrière par une sorte d'éperon médian qui se projette au moins jusque entre la première et la seconde molaire. Chez Les Qua- 1 Voyez pl. XIV, fig. 1,5, 7; pl. XV, fig. 1, 2? Voyez pl. XIV, fig. 2; pl. XV, fig. 4,5; SP EVE IA 2 pl XVIe NAS; pl. XVI, fig. 3; pl. XVI, fig. 4; pl. XVIII, pl: XVIIE, fig. 1, 2, 4; pl. XIX, fig. 1, 2, 6; fig. 3, 5; pl. XIX, fig: 3, 7; pl. XX, fig. 4; pl. XX, fig. 3: pl. XXI, fig. a, 3: pl. XXXIT, pl. XXI, fig. 43 pl. XXXIV, fig. 9, 5; pl. XIV. pl. XXXIIE, pl. XXXV, fig. 1; pl. XLIV, fig. 1; fig. 1° et 3°, et pl. XL, fig. 10. DXEN PE p Ar 25150 0 To; pl EX LVIE 3 Voyez les figures précédentes, et en fig. 4,6, 8,9; pl. LI, fig. 4. outre pl. LI, fig. 1, 2, 3 et 4°. l. 28 MADAGASCAR. 9 drumanes, l'extrémité postérieure de la symphyse atteint à peine le plan vertical passant en avant des premières molaires. Chez les Indrisinés, comme chez beaucoup de Primates, il y a une fosse génienne trés-profonde pour l’attache du muscle génio-hyoïdien. Le bord inférieur des branches, loin d’être rectiligne ou un peu arqué comme chez les Singes, est for- tement concave jusqu'auprès de l'angle de la mâchoire, où il décrit un demi-cerele assez régulier; leur bord postérieur, beaucoup plus déve- loppé que chez ceux-ci, est sinueux et incliné d'avant en arrière, au lieu d'être presque droit et de se porter d’arrière en avant. La face externe est convexe dans sa partie antérieure à la ligne oblique, plane dans sa partie postérieure; la surface d'implantation du muscle masséter est très- étendue. La face interne est sillonnée de crêles saillantes. La forme du condyle articulaire est en rapport avec celle de la cavité glénoïdale, dont nous avons déjà indiqué les caractères; cette saillie, au lieu d'être élargie transversalement, comme chez les Primates, est presque hémisphérique et lévèrement aplatie en arrière”; elle rappelle un peu la disposition propre à certains Rongeurs. L'apophyse coronoïde, falciforme et très- comprimée, est plus élevée que le condyle; chez les Singes, elle est, en général, à peu près de la même hauteur. L'échancrure sigmoïde est plus profonde, mais moins large. lei se termine l'étude des divers os du crâne et de la face des Indri- sinés pris séparément: nous allons maintenant nous occuper de leur dentition. Les Indrisinés n'ont pas, dans le Jeune âge, le même nombre de dents que lorsqu'ils sont adultes: 11 y a en effet, à la machoire inférieure, deux canines et deux prémolaires caduques qui ne se remplacent pas. Leur formule dentaire, avant la chute des dents de lait, mais après l'appari- ion des molaires, est: 1 Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, pour les Indris, pl. XXXIT, pl. XXXIV, fo pe gp 205; pl XVI Gp. 1; fig. 3, 6. pl. XVIIL, fig. 13 pl. XIX, fig. 1, 5, 8; pl. XX, 2? Voyez, outre les figures précédemment fig. 1; pl. XXI, fig. 1; pl. XXI, fig. 2, 5; citées, pl. XV, fig. 6; pl. XVE, fig. 6 ; pl. XVIT, pour les Avahis, pl. XLV, fig. 1, 3, 7; et fig. 5; pl. XX, fig. 5, et pl. XXI, fig. 5. MAMMIFÈRES. 29 Inc. de lait, ©; can. de lait, +; prém. de lait, +; vraies mol. :—341, tandis que celle des individus chez lesquels le remplacement est complet doit s'écrire ainsi : Inc. £; can. À; prém. ?; mol. + — 30°. Les Singes ont une formule différente; on sait, en ellet, qu'on a pour ceux de l’ancien continent : Inc. ?; can. +; prém. ?; mol. i— 32 et pour ceux du nouveau monde, sauf les Ouistitis, qui n'ont à chaque mâchoire que deux paires de vraies molaires : Ine. +; can. +; prém. +; mol. —36. Nous devons ajouter que, chez les Primates, il n'y a pas de caduque qui n'ait sa dent de remplacement. La série dentaire supérieure des Indrisinés n'est pas continue; il v a un peut espace entre les canines et les incisives latérales, moindre tou- tefois que celui qui existe chez les Quadrumanes, où la canine inférieure. bien développée, écarte davantage ces dents, et un autre plus considérable entre les incisives médianes, ce qui ne se voit Jamais chez ceux-ci. Chez les Indrisinés, les incisives sont, comme chez tous les autres Mammifères, les premières dents de lait qui soient remplacées. Mais les vraies molaires supérieures sortent souvent déjà que les dents de lait ne sont pas encore tombées; en tout cas, elles paraissent, d'ordinaire, au moins les deux prenuères d'entre elles, avant le remplacement des pré- molaires. [1 en est de même à la mâchoire inférieure. Chez les Primates, les imcisives sont déjà remplacées qu'il n’y a encore qu'une seule molaire 1 Voyez pl. XIV, pl. XXXV, fig. 4, 5, 6, L; pl. XXII, pl. LI, fig. 1?, 4°; pour les Ava- 7» 0: 9.10 et pl. XLIV: his, pl. XLIV, fig. 1; pl. XLV, fig. 1, 4, 6, 2 Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, BPM oS pl XVI 152510010710 Mo011; Ho MED ENVI o 09004; Spl XVII 12, pl. LI, fig. 2?; et pour les Indris, fig. 1, 4; pl. XNIIT, fig. 1, 3, 5; pl. XIX, pi. XXXIL, pl. XXXIV, fig. 2, 5; pl. XXXW, fig. 1, 3,7; pl. XX, fig. 1,4; pl. XXI, fig.1, fig. 2; pl. LI, fig. 3. 30 MADAGASCAR. sortie, et, quand les deux ou trois prémolaires sont remplacées, 1l manque encore la dernière molaire. Les incisives supérieures des [ndrisinés !, comme celles de beaucoup de quadrupèdes, sont toujours plus petites, relativement aux autres dents, que celles des Singes; de plus, les médianes ne se touchent jamais, et leurs alvéoles, séparées par une profonde échancrure, sont très-écartées l'une de l’autre”. Leur forme, en sabot de bœuf ou en stylet grêle, est très- différente de celle en coin des Primates. Les latérales sont situées plus en arriére des médianes que chez ceux-ci; aussi la courbe menée par les trous alvéolaires, qui est plus ou moins semi-cireulaire chez tous Îles Quadrumanes, est-elle plus parabolique chez les Indrisinés. Leurs canines® sont très-comprimées, tranchantes et recourbées en arrière, comme chez les quadrupèdes, et non pyramidales ou coniques, comme celles des Singes; aussi leurs alvéoles sont-elles, non point arron- dies, mais en fentes allongées. Les prémolaires”, très-comprimées latéralement, sont, les premieres surtout, beaucoup plus longues que larges, comme chez les Mammifères inférieurs; elles n'ont qu'une seule pointe, en avant et en arrière de la- quelle existe d'ordinaire un petit mamelon accessoire. Leur large surface extérieure, qui est triangulaire, est coupée verticalement par une saillie de chaque côté de laquelle se trouve une petite dépression; on dirait une carnassière dont les pointes latérales seraient reliées à la pointe centrale par une aile d'émail. Un bourrelet semi-circulaire les borde en dedans; lisse sur la première de ces dents, il présente sur l'autre, vers son tiers postérieur, un petit renflement en forme de talon interne. Chez les Pri- mates, les prémolaires sont plutôt plus larges que longues, et elles ont au moins deux pointes, l'une externe très-forte, l'autre interne plus pe- te, mais encore bien visible. La première et la seconde molaire ont quatre pointes séparées, comme ! Voyez les figures précédemment citées. % Voyez les figures déja citées, et en outre = Voyez, pour les Propithèques, pl. LE, pl. LXXXIE, fig. 7. fig. 1; pour les Avahis, même planche, fig. », 4 Voyez pl. XV, fig. 5 ; pl. XXXIV, fig. 2, et pour les Indris, même planche, fig. 3. 5, et pl. XLIV, fig. 1 et 1°. MAMMIFÈRES. 31 chez les Alouattes, en deux collines bicuspides par un sillon longitu- dinal, et non, comme chez les autres Singes, par un sillon transversal. Les deux pointes extérieures sont remarquables, l’antérieure par un petit mamelon supplémentaire qui est accolé à la face externe, et la posté- rieure par une ou souvent deux saillies analogues !; ce qui ne se voit jamais chez les Primates, où l’on trouve tout au plus, chez les Alouattes, par exemple, un bourrelet extérieur, mais sans aucune trace de pointes. C'est la seconde molaire qui est la plus grosse de toutes les dents, comme chez les Primates inférieurs. La troisième molaire est triangulaire et s'ap- puie par sa base sur la seconde; petite relativement aux autres dents, elle est tricuspide et a la forme d'une coupe; ses racines sont au nombre de trois. Les Singes du nouveau monde qui ont, comme les Indrisinés, les troisièmes molaires plus petites que les deux autres, n'ont jamais plus d’une ou deux racines à ces dents. Les tubercules des molaires, qui sont plus ou moins mousses chez les Primates, sont pointus chez les In- drisinés, ce qui est un caractère de dégradation manifeste. Les alvéoles de la première prémolaire, qui sont disposées transver- salement chez les Singes du nouveau monde ou triangulairement chez ceux de l'ancien continent, sont toujours placées longitudinalement chez les Indrisinés ?. Les racines de la seconde prémolaire, quand il y en a deux, comme chez l'ndris brevicaudatus, sont disposées comme celles de la première. et quand il y en a trois, comme c'est le cas chez les Propithèques et les Avahis, l'interne est relativement petite et subégale aux deux externes. Chez les Singes du nouveau monde, où la seconde prémolaire n'a que deux racines, elles sont disposées transversalement; chez ceux de l'an- cien continent, où elle en a trois, l'interne est beaucoup plus grosse que les externes. Les Indrisinés ont toujours {rois racines à leurs trois vraies molaires. Il résulte de là qu'ils ont trois racines à toutes leurs grosses dents, sauf 1 Voyez pl. LXXXVIIE, fig, 3 m,m etm. mée latéralement, et l'alvéole correspondante 2? La première prémolaire des [ndris, a son diamètre le plus grand longitudinal. qui est uniradiculée, a sa racine très-compri- (Voyez pl. LE, fig. 1, 2. 3.) 32 MADAGASCAR. à la première et quelquefois à la seconde, comme chez les Indris: les Singes, au contraire, ont toujours le même nombre de racines à toutes leurs prémolaires, nombre variable suivant les genres, mais uniforme pour chaque espèce, tantôt trois, tantôt deux, quelquefois même une: dans ces deux derniers cas, les deux premières molaires seules en ont trois et la dernière n'en a qu'une. Nous devons ajouter que les trous alvéolaires des dents à trois racines de la mâchoire supérieure des Indri- sinés sont très-écartés les uns des autres; chez les Singes, ils sont plus rapprochés, et le trou interne est proportionnellement beaucoup plus orand que les deux autres. Les Indrisinés ont à la mâchoire inférieure quatre incisives presque horizontales, qui rappellent, par leur curieuse disposition, celles de cer- {ains Pachydermes ; considérées dans leur ensemble, elles sont pectini- formes. Elles portent chacune sur leur face supérieure une sorte de carène arrondie: leur face inférieure est lisse. Les latérales sont plus larges que les médianes. Ces dents sont trop caractéristiques pour qu'il y ait besoin d'insister sur les différences qu'elles présentent avec les incisives eunéi- formes des Singes; certains Quadrumanes américains ont aux deux mä- choires un prognathisme qui donne à leur face un aspect particulier, mais qui ne saurait être comparé au mode de conformation si spécial des Lémuriens. Toutes les prémolaires et molaires inférieures se distinguent à la pre- miere vue par leur forme allongée; elles sont toutes très-comprimées latéralement ?. La première prémolaire”, qui est triangulaire et recourbée un peu en ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, fig. 7, 8, 9; pl. XVIL, fig. 6, 7; pl. XX, fig. 6, 7; pl. XXI, fig. 6, 7; pl. LI, fig. 1?; pour les Avahis, pl. XLIV, fig. 2*, 2°, et pl. LI, fig. 2?; et pour les Indris, pl. XXXIV, fig. 3, 6, et pl. LI, fig. 3?. 2? Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, fig. 1, 93 pl. XVI, fig. 1, 5; pl. XVII, fig. 1; pl. X VITE, fig. 1; pl. XIX, fig. 1, 5, 8; pl. XX, fig. 41; pl XXI Gp; pl XXI IGp- 420055 pl. LI, fig. 1°; pour les Avahis, pl. XLIV, fig. 1, 2; pl. XLV, fig. 1, 4, 8; pl. LI, fig. 2}: et pour les Indris, pl. XXXII, pl. XXXIV, fig. 3, 6, et pl. LI, fig. 3!. $ Autrefois, cette première prémolaire était considérée comme une canine à cause de sa forme et de sa dimension; mais Geof- froy Saint-Hilaire éleva contre cette manière MAMMIFÈRES. 33 arrière, est toujours plus grande, relativement à la seconde, que chez les quelques Quadrumanes qui présentent cette différence. La seconde pré- molaire est unicuspide; chez les Primates, elle est toujours bicuspide. Les pointes internes des molaires ne sont pas, comme chez la plu- part des Singes, en ligne transversale avec les pointes externes: elles alternent avec elles, comme chez les Alouattes. Tous les Singes de l’ancien continent ont deux racines à leurs cinq grosses dents inférieures: ceux du nouveau monde en ont une seule à leur trois prémolaires et à leur dernière molaire, et deux aux premières molaires vraies. Les Indrisinés en ont une à la première prémolaire, une ou deux à la seconde et deux aux trois dernières dents !. Nous pouvons done, récapitulant les différences ostéologiques princi- pales qui viennent d'être énoncées pour les têtes osseuses, donner les caractères suivants comme distincüfs des [ndrisinés comparés aux Pri- mates : © Crâne déprimé et face allongée. Occipital coudé en haut et en bas à angle presque droit, et concourant à former la voûte cränienne; cannelures pour les vermis du cer- velet profondes ; trou occipital situé à l'arrière du crâne; condyles minces et allongés. Voüûte pariétale courte et aplatie. Frontal ne formant qu'une faible partie de la voûte cérébrale et ayant un prolongement facial horizontal assez considérable; orbites écartées, obliques et dépourvues de parois externes. Arcade zygomatique haute et très-comprimée. Caisses auditives bulleuses et faisant une saillie considérable au-dessous du plancher du crâne. Sphénoïde à corps long et à base non percée d’un trou rond. Fosses basi- laire et mésoptérygoïde profondes et larges, se faisant suite lune à l’autre. Lames ectoptérygoïdes à peu près parallèles. Ethmoïde dépourvu de lame orbitaire; crible grand, arrondi et placé obliquement; fosses olfactives larges. Cavité nasale vaste, sans de voir une objection sérieuse, relative à la position de cette dent par rapport à la ca- nine de la mâchoire supérieure. Elle n’est pas, en effet, en avant de cette canine su- périeure, comme cela existe chez tous les animaux, mais en arrière, entre elle et la première dent mächelière. Cette opinion à été généralement adoptée par les anato- mistes. Cependant M. Dônitz a publié, dans Mammilères. — 1. 4 les Comptes rendus de la Société des Amis de la Nature, de Berlin, en décembre 1868, une note où il exprime une idée contraire. La pré- sence, chez les jeunes Indrisinés, d’une ca- nine de lait qui n'est point remplacée suflit pour trancher la question d’une manière dé- finitive et montrer de quel côté est la vérité. 1 Voyez le Propithèque, pl. LE, fig. 1°, 10; l'Avahis, fig. 2°, 2?, et lIndris, fig. 3°, 3P. 2 3! MADAGASCAR. cornets moyens, mais avec d'énormes volutes ethmoïdales. Lacrymal s'étendant sur la joue; trou lacrymal percé en avant du bord de l'orbite. Os nasaux longs et continuant la courbe du frontal. Jugal sans aile orbitaire. Maxillaire s'étendant beaucoup sur la joue. Voüte palatine presque parallèle au plancher du cerveau. Cavité cérébrale mar: quée de fortes empreintes (celle de Sylvius très-oblique) et deux fois plus longue que haute. Maxillaire inférieur à surface massétérienne très-étendue et marquée de nom- breuses empreintes d'insertion; apophyses coronoïdes beaucoup plus élevées que les condyles, qui sont petits et hémisphériques. Trente-quatre dents dans le jeune âge et trente seulement dans âge adulte; dents de remplacement poussant très-lard, après la sortie de presque toutes les vraies molaires: série dentaire, en haut, discontinue “entre les incisives médianes, d’une part, et entre les incisives latérales et les canines, d'autre part. À la mâchoire supérieure, incisives petites, canines comprimées et tran- chantes, prémolaires également comprimées et unicuspides, molaires à pointes aiguës et à trois racines, À la mâchoire inférieure, incisives très-proclives constituant par leur réunion une sorte de peigne, pas de canines chez l'adulte, prémolaires unicuspides, molaires comprimées et allongées. SR COLONNE VERTÉBRALE ET THORAX. Le squelette des Indrisinés n'offre rien de particulier n1 par le nombre des os ni par leur disposition générale '; mais leur colonne vertébrale appelle tout de suite l'attention par la forme pyramidale très-marquée de la portion du rachis située en avant du sacrum, et surtout par la ressem- blance frappante qu'elle présente avec celle des quadrupèdes. Comme chez ceux-c1, en eflet, les courbures cervicale et sacrée sont moins pro- noncées que chez les Singes, et celle du tronc a, au contraire, une con- vexité plus marquée ?. On sait que le nombre de vertèbres, variable dans les diverses espèces de Mammifères, n'a aucun rapport constant avec les familles naturelles: il n'est pas toutefois inutile de faire remarquer que la portion du tronc des Indrisinés située entre le cou et le sacrum comprend vingt ou vingt et une vertébres, plus qu'aucun Singe inférieur et autant que la plupart des quadrupèdes. Leur colonne vertébrale compte en tout : sept cervi- 1 Blainville, Van der Hæven, Vrolik et M. Mivart ont seuls, jusqu’à ce jour, donné quelques figures des pièces du squelette des Indrisinés. — ? Voyez pl. XI, pl. XXXI et pl. XL. MAMMIFÈRES. 35 cales !, douze dorsales, huit ou neuf lombaires?, trois sacrées” et un nombre variable de coccygiennes, vingt-huit à trente chez les Propi- thèques, vingt-trois chez les Avahis, onze chez les Indris. Cuvier fait remarquer avec raison que généralement la longueur du cou est telle chez les Mammifères, que, jointe à celle de la tête, elle égale celle du train de devant. Ne font exception à cette règle que les Singes qui portent les objets à la bouche avec leurs mains, l'éléphant dont la trompe est un adroit organe de préhension, et les cétacés qui attrapent leur nourriture dans l'eau en nageant. Les Indrisimés, bien qu'ils aient quatre mains comme les Singes, n'en Uirent pas les mêmes avantages que ceux-ci; ils sont en effet empêchés, autant par la briéveté de leur pouce que par l'allongement des autres doigts, de s'en servir pour ramasser Îles objets à terre, et c'est avec la bouche qu'ils sont obligés d'abord de les prendre avant de pouvoir les enserrer dans leur main grêle et mince. Aussi se distinguent-1ls de tous les Primates par une longueur du cou plus orande, presque double pour une même longueur de la région dorsale. La longueur du dos n'offre rien de particulier chez ces animaux, mais la région lombaire est relativement très-étendue. L'atlas et laxis, à cause de leurs rapports immédiats avec la tête, aux pelits muscles de laquelle ils donnent attache, présentent toujours. comme le dit fort Justement Cuvier, des caractères bien marqués dans les diverses familles naturelles, qui sont elles-mêmes si bien caractérisées par la conformation de leurs têtes. Ces deux premières vertèbres" mon- trent, comme nous l’a déjà indiqué l'étude comparée des crânes, que les Indrisinés forment un groupe naturel distinet des Primates. 1 Voyez pl. XXII, fig. 1,2,3; pl. XXXVT, fig1,°,.et pl. XLVII, fo. 1, 2 et,3. 2? L'Indris a neuf lombaires. Les deux aulres genres n’en ont que huit. 5 Blainville donne à tort quatre vertèbres sacrées à lIndris. Voyez pour les Propithè- ques, pl. XXVIT, fig. 1, 1°, 1%, 9°; pour les Indris, pl. XXXIX, fig. 1, 5,6, et enfin pour les Avahis, pl. XLVIT, fig. 11 et 19. ! Quoique les Indrisinés aient presque exclusivement, à l’état de nature, comme nous l'avons déjà dit, la station verticale, soit qu'ils grimpent aux arbres, soit qu'ils marchent à terre, nous décrirons leur sque- lette, pour la facilité des comparaisons avec celui des Lémuriens inférieurs et des autres Mammifères, comme si la position de leur tronc était horizontale. 36 MADAGASCAR. Et en effet, dans l’atlas des Singes, qui est très-gprêle et qui ressemble à celui de l'homme, les apophyses transverses sont petites et coniques; chez les Indrisinés', comme chez presque tous les autres Mammifères, elles sont très-développées et dilatées en lames horizontales : elles forment plus de la moitié de los vu en dessus, et, presque aussi larges que longues, elles sont traversées par un énorme trou pour l'artère vertébrale. L'an- neau est beaucoup plus long que chez les Quadrumanes, le trou ver- tébral, moins arrondi, est de forme elliptique, et les facettes articulaires, plus creuses et plus obliques, laissent peu de mobilité à la tête. L'apophyse supérieure de l'axis, qui, chez les Primates, est réduite à une simple épine, a, chez les Indrisinés, la forme d’une lame verticale haute, qui se prolonge en avant au-dessus de l'atlas, comme chez la plupart des quadrupèdes. Le corps, qui est beaucoup plus long ainsi que l'arc, n'est pas lisse et arrondi dans sa partie inférieure; il est coupé longitudinale- ment par une arête saillante qui bissecte l'angle aigu formé par les lèvres externes des apophyses transverses. Le trou vertébral est plus petit ?. Les cinq autres vertebres du cou des Singes ne diffèrent guère de celles de l'homme que par leurs apophyses épineuses plus fortes et pointues. Les cervicales des Indrisinés*, au contraire, ont un corps rela- üvement moins large, mais beaucoup plus allongé, et des lames ver- tébrales également fort étendues, qui forment un grand anneau; leurs apophyses épineuses sont très-développées, mais elles ne sont pas toutes pareilles; la troisième et la quatrième sont relativement grêles et sou- vent dirigées en sens inverse, l’une en arriere et l’autre en avant, tandis que les trois dernières ont la forme de lames aplaties et sont verticales, sauf la première d’entre elles qui se projelte aussi un peu en avant. La troisième, la quatrième el la cinquième de ces cervicales ont, à la partie médiane de la face inférieure de leur corps, une crête longitudinale saillante qui partage la gouttière du muscle long du cou en deux por- 1 Voyez, pour les Propithèques, pl. XXIIT, pl. XXXVI, fig. 2, »°, et pl. XLVIT, fig. 2 fig.1,1°,1?; pour l'Indris, pl. XXXVI, fig. 1, et 3. 1°, 4°; el pour l'Avahis, pl. XLVIT, fo 5 Voyez pl. XXII, fig. 3. 3°; pl. XXXVIT, POVOye MP RXII Re M0 00 fig. 2, 2°, et pl. XLVIT, fig. ». MAMMIFÈRES. 37 tions et qui se termine en arrière par un bec proéminent; cette disposi- tion toute particulière rappelle un peu ce qui se voit chez les Ruminants et chez certains Digitigrades. Leurs apophyses transverses, qui sont situées au niveau de la face mférieure de los, et qu'on peut appeler tra- chéliennes, comme chez les Solipèdes et les bêtes à cornes, à cause de leurs rapports avec la trachée, sont inclinées vers le bas; leurs lèvres, qui sont épaisses, forment entre elles un angle, variable suivant la vertèbre, mais toujours assez aigu, tandis que, ehez les Singes, elles sont parallèles. Les deux dernières vertèbres du cou des Indrisinés sont de forme tout autre. À la sixième, la face inférieure du corps qui est bordée par les lèvres, parallèles entre elles, des apophyses transverses, est uniformé- ment concave. Seule, la septième a ses apophyses transverses étalées de chaque côté en ailes horizontales, rappelant ce qui se voit aux cinq der- nières cervicales des Singes. Une lame osseuse continue réunit les apophyses articulaires anté- rieures et postérieures, comme chez les Ruminants. On voit, par la description détaillée que nous venons de donner des sept vertèbres du cou des Indrisinés, combien elles différent de celles des Singes, sans qu'on trouve, même dans les formes les plus inférieures de l’ordre des Primates, aucun lien de transition. Nous devrons encore ajouter, comme un caractère différentiel important, que, si la masse osseuse des vertèbres des Indrisinés est beaucoup plus développée, les trous vertébraux sont moins grands. Les vertèbres dorsales! ont un corps relativement plus long et plus étroit que celles des Singes, les médianes étant un peu moins larges que les premières et les dernières. Leurs apophyses épineuses, plus fortes, mais moins hautes, sont inclinées en arrière, surtout de la troisième à la huitième; à partir de la première, elles diminuent de hauteur jusqu'à la cinquième, puis elles redeviennent grandes et longues. La onzième est subverticale comme d'ordinaire. La vertébre suivante, qui est la dernière. ressemble tout à fait, par son apophyse en lame longue et épaisse, comme 1 Voyez pl. XXIIL, fig. 4, 4°; pl. XXVL, fig. 1, 2, 3, 4, 5, 6, et pl. XLVIL, fig. 4. 38 MADAGASCAR. par sa forme générale massive, aux lombaires. Du reste, les quatre der- nières apophyses, à mesure qu'elles se redressent, s'allongent et deviennent plus épaisses. Les corps des vertèbres lombaires des Indrisinés" sont plus allongés que ceux des Primates; subpyramidaux, ils présentent à leur face infé- rieure une petite crête médiane qui coïncide avec le grand développe- ment des muscles psoas. Les apophyses épineuses sont très-fortes et ver- uücales. Les huit lombaires, qui s'élargissent d'une manière remarquable, de la première à la septième, dans leur corps aussi bien que dans leurs apophyses, présentent la forme toute caractéristique d’une pyramide trian- oulaire tronquée à son sommet. Les apophyses épineuses des vertèbres sacrées, d’ordinaire courtes chez les Singes, ont, chez les Indrisinés, au moins la même longueur que celles des lombaires, comme chez la plupart des Rongeurs, et elles forment presque toujours une crête continue surmontée d'une lèvre épaisse, un peu comme chez les Gibbons et comme chez beaucoup de iuminants. Les facettes articulaires sont coupées presque perpendiculai- rement sur les bords latéraux des deux premières vertébres, et non obli- quement comme chez les Primates ?. Les cinq premières vertèbres caudales ont des apophyses transverses assez fortes et dirigées en arrière, mais elles n'ont pas d'apophyses épi- neuses, sauf quelquelois la première de toutes® : les os en V qui existent à ces vertèbres sont peu développés. Les autres sont subeylin- driques: les quatre premières vont en augmentant, ou, tout au moins, sont subégales, tandis que les suivantes décroissent insensiblement. La comparaison de Fhyoïde des Singes et de celui des Indrisinés montre que ceux-ci se rapprochent des quadrupèdes; en ellet, chez eux, le corps de l'os, un peu arqué et assez étroit, porte à chaque extrémité une corne antérieure longue et formée de trois articles, les deux pre- 1 Voyez pl. XXII, fig. 5, 5°, 6; pl. XXXVT, fige 16 16, 10,22 pl XX XIXe 12800202 fig. 3, 3°, 3, et planche XLVIL, fig. 9 et pl. XLVIE, fig. 11 et 12. et 10. $ Voyez pl. XIE, pl. XXVL, fig. 10, 11, ? Voyez pl. XXVI, fig. 7, 9; pl. XX VIT, 193 pl. XXXI, pl. XEIT et pl. XLVIE, fig. 1 4. MAMMIFÈRES. 39 miers subégaux et le dernier plus long et plus grêle’. Aucun Primate ne présente cette disposition. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce caractère en étudiant le larynx. Le sternum des Indrisinés rappelle celui des Carnassiers par son peu de longueur et son étroitesse relatives. Toutes les pièces sont fortement renflées à leurs extrémités articulaires. Le manubrium est court; le troi- sième os sternal est le plus long de tous, et le dernier, très-petit, s'arti- cule sur ses bords latéraux avec la septième côte. L'appendice xiphoïde est étroit?. Les Indrisinés ont, comme les Singes, contrairement à ce qui existe chez les autres mammifères, les premières côtes plus incurvées que les suivantes; cependant elles sont relativement plus longues, plus fortes, plus comprimées, à double courbure, et leurs cartilages sont plus grands et plus larges; aussi leur cage thoracique s'évase-t-elle davantage et est- elle, Loutes proportions gardées, plus élargie, quoique moins allongée *. On trouve quelquelois, par anomalie, une treizième eôte s’attachant soit à la dernière vertébre cervicale, soit à la première lombaire. SMS. MEMBRE ANTÉRIEUR. La clavicule existe chez les Indrisinés, comme chez les Singes et chez tous les Mammifères volants, fouisseurs ou grimpeurs:; convexe comme chez ceux-ci, elle ne présente pas la double courbure de celle des Pri- mates". Elle est relativement courte, mais en même temps forte ”; sa crête deltoidienne est bien marquée. 1 Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 2, 2°, 2?, 2°; fig. 5; pl. XLVII, fig. 15, et pl. XEVIN, pl. XCIX, fig. », 2°, 2h, et pl. CX, fie. 3, 3°. fig. 1. 2? Voyez pl. XXIIT, fig. 8; pl. XXXVT, 5 La clavicule des Indris, mesurée rela- fig. 5, et pl. XLVITT, fig. 1. tivement à la longueur de l'épine dorsale, 5 Voyez pl. XIIT, pl. XXVT, fig. 1, 2, 3, est aussi courte que celle des Singes les plus h, 5, 6; pl XXXI, pl. XII, pl. XLVIT, inférieurs, mais elle est proportionnellement fig. 5, 6, 7, 8, et pl. XLVIIT, fig. 1. aussi forte que celle des Cynopithèques. 4 Voyez pl. XXIIE, fig. 8; pl. XXXVI, (Mivart, Phil. Trans. 1867, p. 306.) 10 MADAGASCAR. Les mesures que M. Mivart a prises sur les omoplates des divers genres de Singes et de Lémuriens nous ont fourni des indications intéressantes: mais elles nous ont montré, en même temps, qu'on ne peut trouver dans les rapports des bords entre eux que de simples caractères génériques: les différences qu'on constate à cet égard sont parfois plus considérables entre les représentants d'une même famille qu'entre des espèces appar- tenant à des groupes différents”. Nous devons toutefois remarquer que la cavité plénoïde est plus elliptique chez les Indrisinés que chez aucun des Primates”, et que l'angle huméral de leur omoplate est séparé du reste de l'os par un vrai col. comme chez tous les quadrupèdes, car leur apo- physe coracoïde n’a pas d'éminence aussi rugueuse et aussi saillante pour les ligaments coraco-claviculaires que celle des Singes, chez lesquels elle forme, au-dessus et en avant de la cavité glénoïde, un élargissement con- sidérable. I résulte de la que lépine, qui est, du reste, moins élevée que chez les Quadrumanes, partage l'angle huméral de l'omoplate des Indrisinés en deux parties subégales, tandis que d'ordinaire, chez les Primates, la partie antépineuse est plus large que la partie postépineuse. L'acromion est moins grand, et le crochet coracoïdien, qui est, au con- traire, beaucoup plus développé et plus courbé vers le bas, donne une plus forte attache au muscle biceps du bras”. La longueur du membre pectoral des Indrisinés, comparée à celle de leur épine dorsale, n'offre rien de particulier; tandis que chez les Singes, en eflet, les proportions relatives de ces deux parties du squelette varient de 229 (Hylobates) à 89,7 (Chrysothrix), chez les Indrisinés on trouve environ de go à 92, comme chez les Colobes. Mais le rapport de la lon- gueur de l'humérus à celle de l'épine dorsale est moindre que chez aucun Singe : chez ceux-ci, en effet, il varie de 60 à 30, tandis que, pour les Indris, on ne trouve que le nombre plus faible 28; le rapport du radius à la même unité est, au contraire, intermédiaire entre Îles nombres fournis par les diverses espèces de Primates, d'où il résulte que l'hu- 1 Mivart, op. cit. p. 375. 8 Voyez pl. XIII et pl. XXII, fig. 7, 7°, 7°; ? D’après M. Mivart, c'est le Brachyure pl. XXXI et pl. XXXVE, fig. 4, 4°, hb; pl. qui s’en rapproche le plus. XLIIT et pl. XLVIIE, fig. 2, 3, L. MAMMIFÈRES. n1 mérus : 100 :: le radius : 116, rapport supérieur au plus grand qu'on ait trouvé chez les Quadrumanes, l'Hylobate ne donnant que :: 100 :141 7. L'os du bras des Indrisinés” se différencie, à la première vue, de celui des Singes*, en ce que, vu de côté, 1l est infléchi en S comme celui des Carnassiers : convexe, en avant, de la tête jusqu'au milieu de la diaphyse, 1l devient concave dans sa seconde moitié; 1l est aussi moins tordu autour de son axe. La tête, qui est saillante et tournée en arrière, à son plus grand diamètre longitudinal; son plus petit diamètre ne mesure guere que la moitié de la largeur maximum comprise entre les deux tubérosités. Ce sont des caractères que les Indrisinés ont de commun avec beaucoup de quadrupèdes. Les Singes ont, au contraire, l'humérus plus arqué et toujours régulièrement convexe en avant, au moins dans ses quatre cinquièmes supérieurs, et la tête, qui est un segment de sphère au lieu d’être un segment d'ellipsoïde, est peu proé- minente et toujours plus ou moins rejetée vers le côté interne; elle est, de plus, égale ou, tout au moins, peu inférieure en largeur à la distance maximum qui sépare le trochiter du trochin. L'extrémité scapulaire de l'os du bras des Indrisinés" possède de plus nombreuses et de plus puissantes éminences pour l'insertion des muscles que celle du même os des Singes. Non-seulement le trochiter est très- développé, mais le trochin, âpre et rugueux, est aussi fort proéminent, ce qui ne se voit Jamais chez les Primates, et il se projette en dedans et en arrière d'une façon toute particulière. La crête deltoïdienne est bien marquée, et la coulisse bicipitale, qui est aussi étroite et plus pro- fonde que chez les Sajous, et qui est bordée, à son côté externe, par une crête plus saillante même que chez les Cynocéphales, est reportée au milieu de la face antérieure de l’os°. La diaphyse de l'os du bras des Indrisinés a son diamètre antéro-pos- l Mivart, op. cit. p. 373, 377, 370. cVoyezpl XIV forme MES pl. XXXVIL, fig. 1, 2, 3, 4, et pl. XLVIIT, fig, 6,7. 3 L’humérus des Atèles est celui qui s'en rapproche le plus. Mammifères. — 1. Voyez pl. XXXVIL, fig. 5. ° Les Cynocéphales présentent déjà un peu ce caractère. La coulisse est creusée, chez les Sajous, sur la face antérieure de los, comme chez les Macaques, mais elle est re- portée un peu en dedans. 12 MADAGASCAR. térieur plus grand que son diamètre transverse; dans sa partie inférieure, elle est très-comprimée d'avant en arrière et s’élargit considérablement. Les deux lignes qui, nées vers le milieu de l'os, viennent finir aux con- dyles, sont tranchantes, surtout l'externe. Les Singes ont aussi l'os du bras subeylindrique, mais l'extrémité eubitale est beaucoup moins aplatie. et l'épitrochlée est rejetée en arrière". La surface articulaire cubito-radiale de l'humérus des Indrisinés est remarquable par sa faible épaisseur, ainsi que par la forme de sa tro- chlée?. Non-seulement, en effet, son éminence externe est sphéroïdale et relativement plus développée que chez les Singes”, mais la trochlée, qui, chez les Primates, est creusée en gorge de poulie, est remplacée en avant, chez eux, par un tronc de cylindre situé plus haut que le condyle et que ne déborde point la lèvre interne; à la face postérieure de l'os. celte gorge est oblique d'avant en arrière et de dedans en dehors, tan- dis que, chez les Simiens, elle est, au contraire, dirigée de dehors en dedans. Les fosses coronoïde et olécranienne sont moins profondes que chez ces derniers. Aussi, lorsque Meckel dit®: «Chez les Makis comme chez les Singes, «la conformation de lhumérus se distingue peu de celle des Rongeurs “et des Carnassiers; mais leur os du bras est plus allongé, les tubéro- “sités et les crêtes sont moins hautes, et le diamètre de la diaphyse “est plus uniforme,» a-t1l tort de confondre lhumérus de ces deux sortes de Mammifères, les Makis et les Singes. La comparaison détaillée que nous venons de faire de lhumérus des Indrisinés avec celui des Pri- males montre que les Makis se rapprochent davantage, sous ce rapport, des Carnassiers que des Quadrumanes. La longueur des os de l’avant-bras est le quart de celle de Fépine ! Parmi les Singes, ce sont les Cynocé- % Elle occupe, en effet, près de la moitié phales, les Sajous et les Ouistitis qui on de la surface articulaire. Ce sont les Sajous celte crête le plus développée. qui se rapprochent le plus des Indrisinés 2? Voyez, pour les Propithèques, pl. XXIV; sous ce rapport. pour les Indris, pl. XXXVIL, fie. 6, et pour * Meckel, Traité général d'anatomie com- les Avahis, pl. XLVIIE, fig. 8. parée, t. IV, p. 35. MAMMIFÈRES. 13 dorsale; elle est, par conséquent, moindre que chez tous les Singes autres que les Hapales: le radius et le cubitus sont cependant plus grands que l'humérus de près d'un tiers, beaucoup plus, par consé- quent, que chez les quelques Primates qui présentent ce caractère”. Ces os sont plus grêles que chez les Quadrumanes ”, el tous deux plus fortement arqués, surtout le radius; ils laissent entre eux un espace eon- sidérable*. La courbe sigmoïde de l'extrémité supérieure du cubitus est moins creusée, par suite de l'effacement presque complet de l'apophyse coronoide et du peu de saillie que fait le bec de l'olécrane; la petite échancrure forme, avec la facette inférieure de la grande, une surface presque uniformément convexe. Il est utile de remarquer ici que, par suite de l’obliquité de dedans en dehors de la gorge de la poulie arti- culaire humérale, qui est, comme nous l'avons vu, en sens inverse de ce qui existe chez les Primates, lorsque l'humérus est mü par les seuls mouvements d’élévation et d'extension (sans mouvement sur son axe), les os de l'avant-bras des Indrisinés sont situés dans un plan horizontal. Il nya, sur leur cubitus, aucune trace de surface d'insertion pour le court supinateur, ce muscle ne s'attachant pas sur cet os chez les Lémuridés. La facette articulaire inférieure est petite, allongée, coupée oblique- ment, au lieu d'être arrondie et horizontale comme chez les Primates: l'apophyse styloïde est plus longue. L'extrémité inférieure de fa diaphyse du radius, de forme subpyrami- dale. est plus comprimée, plus aplatie, et a, par conséquent, sa face l. une crête très- articulaire carpienne plus étroite que chez les Singes saillante en coupe la face postérieure, recouvrant une coulisse profonde pour les muscles radiaux externes. La coulisse qui existe chez tous les Primates pour le long extenseur du pouce est, au contraire, à peine marquée, el il ny en a pas pour l'extenseur commun des doigts. 1! Hylobates, Atèles, etc. Voyez Mivart, 2b, o°; pl. XXXI; pl. XXXVIL, fig. 7, 8, 9, dans les Philos. Trans. 1867, p. 311. 10, 11,12; pl. XLIII et pl. XLVIIT, fig. 9. ? Les Hylobates et les Atèles seuls pré- 10. sentent une diaphyse presque aussi mince. # Voyez pl. XXIV, fig. if; pl. XXXVII, 5 Voyez p- XIIT, pl. XXIV, fig. AC fig. 13; pl. XLVIIT, fig. 9 et 10. 6. hh MADAGASCAR. La longueur des diverses parties de la main, comparées entre elles chez les Indrisinés et chez les Singes, ne fournit aucun caractère impor- tant; il se présente, en effet, d’un genre à l’autre, d'énormes varialions. Aussi ne nous en occuperons-nous pas; nous nous contenterons de faire remarquer que le grand allongement relatif et le moindre aplatissement des métacarpiens et des premières phalanges donnent à la main des In- drisinés des proportions générales plus grêles que n’a celle des Primates. Leur carpe n'a pas le même nombre d'os dans les trois genres'. Tandis que les Indris et les Avahis y ont un os de moins que les Singes*, les Propithèques ont, au contraire, l'intermédiaire comme la plupart de ceux-ci. Il est facile de se rendre compte, par la comparaison des carpes de ces trois genres si voisins, que cet os intermédiaire est un démem- brement du scaphoïdeŸ et non du grand os". La présence constante de cet os dans un genre appartenant sans contredit à la même famille naturelle que les deux autres, où 1l manque toujours, montre que ce caractère a peu de valeur. [Il est toutefois nécessaire de remarquer que, tandis que l'intermédiaire des Singes est séparé du scaphoïde dans le sens de la longueur de cet os, celui des Propithèques l'est dans le sens de la largeur, ce qui fait qu'il ne s'articule pas de la même manière chez ceux- ci que chez ceux-là. Le scaphoïde des Indrisinés est très-développé et occupe la plus grande partie de l'articulation radiale, comme chez certains Carnassiers, les Chats par exemple. Le semi-lunaire, très-petit, ne se montre que peu en dehors, et le cunéiforme, qui s'articule directement avec l’apophyse 1 Voyez pl. XXV, fig. 1, 2, 3, 4, 5,7, 8; DECX VI p.109, 3.015; et pl le Op 10; 485010. ? Excepté les Troglodytes. 3 Meckel, dans son An. comp. L. IV, p. 81; Blainville, Humphry, dans son Mémoire sur les membres des Vertébrés, 1 860 ,p. 4; Huxley, dans le Medical Times, 1864, vol. L, p. 565; Mivart, dans les Phil. Trans. 1867, p. 317, ont déjà soutenu cette opinion. Du reste, Fischer, An. der Maki, p. 142, parle d’un jeune Macaco chez lequel cet os était séparé en deux parties, tandis qu'il est soudé chez l'adulte, et le docteur Wenzel Gruber a dé- crit, dans Reichert et du Bois Reymond’s Ar- chiv, 1866, p. 565 et pl. XVI, un scaphoïde humain divisé en deux os distincts. 4 C'est l'opinion qu'admettait Cuvier, An. comp. t. 1, p. 425, mais qu'on ne peut plus soutenir aujourd'hui. MAMMIFÈRES. 45 styloide du cubitus, comme chez les Singes inférieurs, et qui, relative- ment au semi-lunaire, est grand, est cependant, en somme, peu déve- loppé, ainsi que le pisiforme : il n’est suère, en effet, chez les Indrisinés, que la moitié du scaphoïde, tandis que, chez les Primates, ces deux os sont subégaux. Leur trapèze et leur trapézoïde ont à peu près les mêmes proportions que ceux des Singes, mais le premier a une forme toute caractéristique : il est aplati et comme écrasé de haut en bas; le second a le sommet pal- maire plus pointu. L'os qui répond chez les Indrisinés à celui qu'on nomme grand os chez les Primates, est, comme chez tous les Carnassiers et chez quelques Singes’, relativement petit du côté du dos de la main. En effet, tandis que, chez les Quadrumanes en général, 1l est subégal à l'os crochu et même au scaphoïde, en y comprenant l'intermédiaire, il n'est guère plus grand, chez les [ndrisinés, que la moitié de lunciforme, et il est notablement inférieur au scaphoide. Il n'atteint pas le semi-lunaire, et sa surface articulaire métacarpienne est plus haute et plus concave que chez les Primates. L'unciforme des Singes est triangulaire et incliné de dehors en dedans comme celui de l'Homme. Les Indrisinés ont, au contraire, cet os d’une forme tout autre; 1l est trapézoïde, et c'est lui qui constitue la majeure partie du côté externe du carpe. Son apophyse palmaire, plus déve- loppée ?, est reportée tout à fait en dedans, et son bord antéro-supérieur. au lieu d’être presque droit, est fortement convexe. L'os crochu des In- drisinés s'articule non-seulement avec le cunéiforme et le semi-lunaire, comme celui des Primates, mais en outre avec le scaphoïde; leur grand os, au contraire, ne touche, à la face dorsale du carpe, ni au cunéiforme ni au semi-lunaire; ce sont autant de caractères distincüfs essentiels. L'os intermédiaire des Propithèques est contigu en avant au grand os et au trapézoïde; 1l n'atteint pas los crochu, semblable en cela à celui des Singes, mais il en diffère en ce qu'il ne touche pas non plus le semi- lunaire. ! Hylobates, Cercopithèque sabéen, Anthropomorphes. — ? Sauf chez les Hylobates. A6 MADAGASCAR. Les faces articulaires carpo-métacarpiennes des Indrisinés" décrivent une courbe bien plus convexe que celles des Primates. Les os métacarpiens des Indrisinés ?, grêles et étroits, sont moins amineis en leur milieu, plus cylindriques que ceux des Singes. Leurs extrémités carpiennes sont aussi larges, et quelquefois même plus larges, que les extrémités digitales, et, au second el au cinquième de ces os, elles sont arrondies et fortement convexes: chez les Primates, elles sont toujours moins renflées, sauf chez les Cynocéphales, qui présentent aussi un peu ce caractère, et même elles sont d'ordinaire planes ou un peu concaves, surtoul au second. Tandis que les Quadrumanes ont leurs trois métacar- piens médians subégaux, le troisième étant le plus long et le plus fort, chez les Indrisinés ce sont les trois derniers qui différent le moins en longueur, le quatrième étant le plus grand de tous. La face palmaire de leurs second, troisième et quatrième métacarpiens est beaucoup plus concave que celle des mêmes os chez les Primates. Les phalanges de la main antérieure des Indrisinés se distinguent de celles des Singes par leur moindre aplatissement, par leur plus grande courbure et par le canal profond qui est creusé dans leur face palmaire *. Celles de l'index sont remarquables par leur brièveté; l'extrémité anté- rieure de la seconde dépasse à peine l'extrémité postérieure des mêmes phalanges suivantes; 11 y a cependant à ce doigt, comme aux autres, trois phalanges”. Ce sont celles du quatrième doigt, et non, comme chez tous les Primates. celles du troisième, qui sont les plus longues. Les pha- langes unguéales, qui sont moins aplaties chez les Singes que chez l'Homme, le sont, au contraire, davantage chez les Indrisinés, surtout à leurs extrémités: elles sont aussi plus courtes. l Voyez pl. XXV, fig. 6; pl. XXXVII, fig. 6; pl. L, fig. 7, et planche LXXV, fig. 5. ? Voyez pl. XXV, fig. 1, 2, 14; pl. XXXVUT, fig. 1, 2,10, et pl. L, fig. 1, 2. 5 Voyez pl. XXV, fig. 1, 2, 12, 13, 14; pl. XXX VIE, fig. 1,2,10,11,etpl.L, fig. 1,2. # La grande brièveté de l'index de ces ani- maux a induit en erreur M. G. Gray, qui ne donne (Cat. of Lemurs, in-8°, 1870, p. 89) que deux phalanges au second doigt de l'Avahis. MAMMIFÈRES. h7 S A. MEMBRE POSTÉRIEUR. Les os coxaux des Indrisinés ! ont environ le quart de la longueur de la colonne vertébrale, comme ceux des Singes qui les ont les plus courts ?, mais leur angle 1lio-pubique, qui varie de 125 degrés (Avahis) à 130 de- grés (Propithèques) et même 135 degrés (Indris), est plus grand que chez la plupart des Primates. Les plans des deux moitiés inférieures de la ceinture de leur bassin regardent en bas et un peu en arrière, comme chez les Simiens, et non en bas et en avant, comme chez la plupart des animaux digités. Leur iléon est assez large et relativement long, moins long cependant que chez les Mammifères inférieurs ; sa crête est peu convexe, mais son bord inférieur est, au contraire, beau- coup plus concave même que chez les Sinua et les Troplodytes*, ce qui est dû au grand développement des épines iliaques antéro-inférieure et postéro-inférieure; la première de ces épines, qui est recourbée en bec. se projette, en effet, fortement en bas, et l'autre forme une tubérosité considérable très-caractéristique. Leur épine iliaque postéro-supérieure est aussi plus saillante que chez beaucoup de Singes”. La surface iliaque externe est profondément excavée, comme chez certains Primates, et la surface interne est convexe; les fosses sont moins étroites que chez les Singes de bas ordre. La facette auriculaire, qui. chez tous les Siniens, s'étend jusqu'auprès de la crête de liléon, en est très-éloignée chez les Indrisinés, dont le sacrum se trouve, par con- 1 Voyez pl. XII, pl. XXVI, fig. 8, 9: DÉS OUEN TRAME MONO NERO; 0; UE [00/0 TENTE AC MOST TE PO U IITTÉ pl. XLVIT, fig. 11, 13, et pl. XLVII, fo 14519) 10: ? Tels que les Hapales, les Callithrix, les Nyctipithèques. (Mivart.) # L'angle ilio-pubique est celui que forme la partie iliaque de la crête ilio-pectinée avec le bord antérieur du pubis. Celui des Go- rilles, des Gallithriches et des Hylobates. les Singes qui l'ont le plus grand, est de 130 degrés. (Voyez J. Wood, On the pelvis, dans Todd's Cyclop. t. V, et Mivart, op. cit p: 330 et 353.) + Les Singes ont, d'ordinaire, ce bord presque rectiligne. 5 Les Cynocéphales, les Atèles et les Ha- pales ont cette épine plus marquée que les autres Quadrumanes. 18 MADAGASCAR. séquent, précédé d'une surface iliaque beaucoup plus grande que chez aucun Singe. La crête ilio-pectinée se continue Jusqu'au bout antérieur de los par une arête proéminente '; l'éminence est assez développée, mais il n'y a pas de trace d'épine du pubis. La gouttière sous-pubienne n'existe pas plus que chez les Singes inférieurs. La tubérosité de Fis- chion, assez grande et mince, est tournée vers Île haut, au lieu d'être plus ou moins dirigée en arrière; son épine est remarquable par son développement : beaucoup plus proéminente que chez aucun Singe, elle l'est relativement autant que chez l'Homme, mais, comme la tubérosité ischiatique de ce dernier est peu saillante, 1l en résulte que la petite échancrure sciatique des Indrisinés est plus creusée que chez tous les Primates. La orande échancrure est également assez concave, plus que chez beaucoup de Quadrumanes. La cavité cotyloïde est peu profonde chez les Indrisinés, comme chez la plupart des Sajous, mais elle est d'une plus grande ouverture rela- tive, et, tandis qu'elle est séparée de la crête ilio-pectinée par une surface osseuse assez large, elle touche presque le bord de l'échancrure scia- tique ?. Elle est placée moins obliquement par rapport au plan de la sur- face externe de l'iléon que celle des Singes. Elle est, en outre, remar- quable par un arrière-fond énorme, dont léchancrure, si le bassin est maintenu dans une position verticale, est tout autant dirigée vers le bas que chez les Anthropomorphes. Comme cette échancrure répond chez tous les animaux, ainsi que l’a fait remarquer Cuvier, à l'axe de l'os de la cuisse lorsque l'animal est dans sa position normale, il résulte de ce que nous venons de dire que les Indrisinés ont, d'ordinaire, la station verticale. La symphyse du pubis est longue et formée dans sa partie posté- rieure, comme chez la plupart des Mammifères, par les 1schions. Si le nombre qui exprime le rapport du membre postérieur des Indri- sinés à l’épine dorsale est à peu près intermédiaire aux nombres ex- 1 On trouve chez les Sajous cette crête ? Voyez pl. XXVI, fig. 8; pl. XXVIT, prolongée jusqu'à l’épine iliaque antéro- fig. 1°, 2; pl. XXXIX, fig. 2, 4; pl. XLVII, g. inférieure. fig. 13, et pl. XLVIIT, fig. 12. MAMMIFÈRES. 49 trèmes qu'on trouve chez les Primates !, son rapport au membre antérieur est, en tout cas, plus grand que chez aucun Singe; il est en effet, chez 100, et chez l'A- lndris :: 145 : 100, chez le Propithèque :: 152 vahis :: 161 : 100, tandis que, chez le Nyctipithèque, le Quadrumane chez lequel, suivant M. Mivart, ce rapport est le plus grand, il n’est que :199 :100. Mais c'est surtout lorsqu'on compare leur fémur à leur hu- mérus? qu'on arrive à des proportions bien plus grandes que celles qu'on trouve chez aucun Simien *. La diaphyse de l'os de la cuisse des Indrisinés est toute droite”, comme chez les Hylobates, les Sajous et beaucoup de Mammifères inférieurs. Une ligne abaissée du bord antérieur du grand trochanter à la face éga- lement antérieure des condyles ne rencontre pas l’os°. La tête du fémur, relativement grosse, est inclinée en avant, et le col qui la porte forme, avec le fût, un angle moindre que chez les Primates; ce col, moins allongé du reste que chez ceux-ci, est aussi court que chez les Carnas- siers. Le grand trochanter s'élève au-dessus de la tête, comme chez beau- coup de quadrupèdes, au lieu d'atteindre tout au plus à son niveau, et il y a, au-dessous de lui, une éminence osseuse très-développée, qu'on peut regarder comme un troisième trochanter”°. La fosse trochantérienne, re- lativement moindre, est bordée par une crête qui ne se prolonge pas jusqu'au trochantin ? et qui est dirigée suivant l'axe de l'os. La partie comprise entre la tête du fémur et l'extrémité supérieure du trochanter est fortement concave et plus petite que chez les Simiens. 1 Tandis que le rapport le plus orand se trouve chez l'Hylobate :: 262 : 100, et le plus petit chez l'Hapale :: 110 :100 (Mivart, Phil. Trans. 1867, p.382), l'Indris donne :: 190: 100, le Propithèque :: 193 : 100, et l’Ava- his ::201 :100. 2? Voyez pl. XI, pl. XXXÏ et pl. XL. 3 Chez les Indrisinés, le fémur est en- viron à l’humérus :: 185 : 100, landis que, chez les Singes, les rapports les plus élevés sont, d’après M. Mivart,:: 130 :100et::146: 100 (Phil. Trans. 1867). Mammifères. — 1. # Voyez pl. XXVIIT, pl. XL et pl. XLIX, AR CIE OU AND 5 [l n'y a que les Hylobales, parmi les Singes, qui présentent ce caractère. (Mi- var. ) 5 Les Taupes, les Castors, les Ondalras, les Lièvres surtout, et quelques autres Mam- mifères, ont aussi un troisième trochanter. Parmi les Singes, il n’y a que les Hylobates chez lesquels on en trouve quelquefois des traces. 7 [| en est de même chez les Atèles. 50 MADAGASCAR. Le trochantin est beaucoup moins développé que chez tous les Singes, et il est toujours beaucoup plus rapproché de la tête du fémur. I est. du reste, interne comme chez eux et comme chez la plupart des Car- nassiers et des Ruminants. La surface d'insertion pour le carré de la cuisse est large et aplatie: chez les Primates, au contraire. elle est étroite et arrondie”. La ligne âpre est faible. La fosse pour le ligament rond est pelite, tandis que, chez les Singes de bas ordre, elle est très-grande. L'extrémilé inférieure du fémur des [ndrisinés” est plus allongée d'avant en arrière en proportion de sa largeur, et, en un mot, plus comprimée latéralement que chez les Quadrumanes. La poulie rotu- lenne, plus étroite et beaucoup plus excavée même que chez les Anthro- poides, n'est pas continue avec les facettes articulaires des condyles, qui se prolongent en avant de los et font saillir l'extrémité tibiale bien au delà de la face antérieure de la diaphyse, au lieu de former, comme chez les Primates, une courbe continue. Ces caractères rappellent ce quon voit chez les Carnassiers. Le condyle interne se projette plus en arrière que l'externe, comme chez beaucoup de Singes. L'espace inter- condylien est étroit, plus même que chez les Ateles, et les proéminences supracondyhennes sont peu développées. La rotule des Indrisinés est très-allongée, plus que celle des Mycetes, el elle est coudée à angle presque droit à sa face postérieure Ÿ. La longueur du tibia des Indrisinés*, comparée à celle de l'épine dor- sale, est environ :: 45 : 100, à peu près comme dans la moyenne des Singes; mais, si on la compare à celle de l’'humérus, leur rapport, qui est au moins :: 120 : 100, est beaucoup plus élevé que dans tout l'ordre des Primates; chez ceux-c1, ces deux os ne diffèrent guère de grandeur ?. 1 Chez les Hapales, on retrouve des traces # Voyez pl. XIII, pl. XXXI et pl. LXIIL. de cette disposition. ® Les Semnopithèques, chez lesquels ja ? Voyez pl. XXVIIE, fig. 1°; pl. XL, fig. 7, différence entre les os de la jambe et de et pl. XLIX, fie. 6. l'avant-bras est plus grande que chez aucun 8 Voyez pl. XXIX, fig. 1°, 1", pl. XLI, autre Quadrumane, ont pour rapport les fig. 10, 11, et pl. XLIX, fig. 15, 16, 17. nombres :: 131 :100.(Mivart.) MAMMIFÈRES. 51 Moins arqué sur le côté que celui des Singes, l'os de la jambe des Indrisinés l'est beaucoup plus en avant dans sa partie supérieure, comme celui des Garnassiers et des Rongeurs”. Comprimé latéralement comme chez certains Marsupiaux, 1l forme, à sa face externe, une fosse profonde sur le bord postérieur de laquelle se trouve le trou nourricier. Sa tête est moins élargie que chez les Primates, et l’échancrure postérieure est plus orande?. L'épine est plus forte et plus proéminente, et la tubérosité externe se recourbe davantage vers le bas. La cavité pour l'insertion du tendon du demi-membraneux est peu profonde, et elle est surmontée d'une tubérosité qui se retrouve chez peu de Singes. La lubérosité du Uibia est située plus haut chez les Indrisinés que chez les Simiens; sa crête est beaucoup plus tranchante et se termine à la partie supérieure par une large surface triangulaire peu rugueuse: la face externe de la diaphyse est creusée, pour le tibial antérieur, d’une porge large et profonde, ce qui ne se voit, à ce degré, chez aucun Pri- mate. La crête pour lattache du muscle poplité, peu visible d'ordinaire chez les Singes, est bien marquée à la partie supérieure de la face pos- térieure du tibia des Indrisinés, et celle pour l'insertion de la membrane interosseuse est aussi plus distincte. La malléole Hibiale*, qui est très-développée, plus même que chez les Cynocéphales, n'occupe pas tout le bord interne de l'os, mais seule- ment sa partie antérieure; ses bords sont très-irréguliers. Sa face arti- culaire, qui est verticale, n'est point, comme chez certains Anthropoides, à angle droit avec la face tibio-astragalienne, qui est subtriangulaire et non plus ou moins rectangulaire; elle est à angle plus obtus même que chez les Singes inférieurs. La proéminence, ou saillie moyenne antéro- postérieure, de la surface articulaire tarsienne du tibia, est plus marquée, comme chez les Carnassiers, et la coulisse pour le tendon du jambier postérieur est plus profonde et plus distincte. 1 Voyez pl. XIII et pl. XXIX, fig. 1, 1°, 2? Voyez pl. XXIX, fig. 1°, 2}; pl. XLI, 1, 2, 2°; pl. XXXI et pl. XLT, fig. 1, ©, fig. 4, 5, et pl. XLIX, fig. 10, 11. 3, h, 6; pl. XLILI et pl. XLIX, fig. 7, 6, 3 Voyez pl. XXIX, fie. 1%; pl. XLE, fig. 6, 9; 10. 9, et pl. XLIX, fig. 12. Qt Lo] MADAGASCAR. Il Le péroné des Indrisinés” est très-prêle, aussi grêle que celui des Atèles et des Hylobates; il est convexe, non-seulement en avant, comme celui des Mycetes, des Atèles et des Orangs, mais surtout en dehors, comme celui des Hylobates et des Chrysothryx. Sa tête, qui est relativement forte, est terminée par une cupule grande et arrondie, et non point petite et ovale comme chez les Singes. Au haut de sa face bbiale, il y a une dé- pression qui se prolonge beaucoup plus bas que chez les Primates. Son extrémité inférieure est aussi développée que chez les Atèles, et la mal- léole, dont la face postérieure est coupée par une coulisse profonde, descend moins bas que chez les Simiens. Si l’on compare la longueur du pied des Indrisinés à celle de leur épine dorsale, on trouve au moins la proportion :: 3g : 100, ainsi que chez beaucoup de Singes; mais son rapport au reste du membre posté- rieur, qui est environ :: {o:100, est un peu plus grand même que celui qu'on trouve chez les Hylobates. Leur pied, du reste, se distingue de celui des Primates par l'allongement et par la gracilité relative de toutes ses parties ?. Le tarse des Indrisinés a sept os, comme celui des Singes, des Car- nassiers et de beaucoup d'autres Mammifères*; le rapport de sa lon- gueur à celle de l'épine est un peu plus faible que chez les Primates *. I est, du reste, relativement plus étroit. Leur calcanéum ° est, dans son ensemble, moins épais que celui des Simiens; sa face articulaire pour l’astragale, qui comprend deux facettes, non point subégales comme chez ceux-ci, mais de dimension différente, l'antérieure étant la plus grande et la plus large, est plus allongée et plus étroite. La portion qui est située en avant de leur facette articulaire astragalienne postérieure est beaucoup plus longue, relativement à la tubérosité du talon. Cette tubérosité, qui est courte et recourbée vers le Voyezapl XXIX So 101 42, 45 0, 2519c4pl. XDT/fig:1, 2,3, 41,16 7,18; et pl. XLIX fig. 7, 8, 10, 12,13, 14. ? Voyez pl. XIIT, pl. XXXI et pl. XIII. $ Voyez pl. XXX, fig. 1,2, 3, 4; pl. XLII, fig. 1, 2,3, 4,etpl.L, fig. 10,11,12,13,1h. & Mivart, loc. cit. 5 Voyez pl. XXX, fig. 1, 2, 3, 4, 6, 8; pl. XLIL, fig. 1, 2, 3, 4, 6,8; pl. L, fig. 10, 11,19,13,14,16,19, et pl. LXXV, fig. 7,8. MAMMIFÈRES. 53 haut, comme, du reste, chez tous les Singes inférieurs, est convexe en arrière et se recourbe en bee vers le côté externe. La face interne du calcanéum des Indrisinés est plus excavée, surtout à la face supérieure et interne de la tubérosité du talon, et sa partie plantaire est non point aplatie, mais très-comprimée; car elle ne présente pas à sa face externe, qui est plutôt évidée, la moindre tubérosité. La gouttière pour le tendon du fléchisseur propre du pouce est profonde. La torsion de l'os sur lui- même est aussi faible que chez les Atèles et les Hylobates. La facette arti- culaire pour le cuboïde est plus creuse. L'astragale des Indrisinés " a sa poulie plus excavée que chez la plu- part des Singes; son col est plus allongé et l'apophyse postérieure est beaucoup plus développée. Sa facette péronéale, qui est presque verti- cale chez les Primates, est très-oblique et se porte en dehors: sa facette übiale, au contraire, au lieu d'être inclinée, comme chez ceux-ci, est verticale. Aussi les Indrisinés marchent-ils sur la plante des pieds et non sur le bord externe comme les Singes. La surface articulaire cal- canéo-astragalienne antérieure est relativement plus grande, et elle est beaucoup moins convexe. Il y a, en outre, une petite apophyse, plus marquée encore que chez les Atèles et les Lagothrix, qui sépare le tendon du long fléchisseur du pouce de celui du long fléchisseur des doigts. Le scaphoïde ou naviculaire ? est relativement plus long et plus gros que celui des Primates; 1l s’en distingue, en outre, en ce que ses faces articulaires antérieure et postérieure sont coupées obliquement et non verticalement, par rapport à la face dorsale. Il n’a qu'une faible tubé- rosité à la face plantaire. Le premier cunéiforme *, qui est plus haut que long, est relativement beaucoup plus grand que le même os des Primates; semi-lunaire comme Voyez pl XX 0-1, 2,090 1P NT Or fo 0e APNOEpl EDS Ag Lo TMC AU. pl. XLIT, fig. 1,2, 3, 4, 7, 8; pl. L, fig. 10, 18, et pl. LXXV, fig. 8. MD NO ET 0 Me api XOXIVS #, Voyez pl. XXX,fig.1, 2, 4,05, 17; fig. 7. pl. XLIT, fig. 1, 2, 4, 5; pl. L, fig. 10, 11, ? Voyez pl. XXX, fig. 1,9, 4, 9; pl. XLIT, 19,14, 15, et pl. LXXV, fig. 9. | pl MADAGASCAR. celui des Pédimanes, 1l a sa face articulaire métatarsienne concave de haut en bas, ce qui n'existe pas chez les Singes, et plus convexe trans- versalement : il a la forme d’une selle. H suit de là que le pouce des Indrisinés n'a qu'un simple mouvement de ginglyme, et est, par consé- quent, moins libre que celui des Singes. L'angle formé par le grand axe de cette surface articulaire métatarsienne et la ligne tirée à travers les trois surfaces articulaires du ecuboïde et des deuxième et troisième cu- néilormes, est presque droit, et non point aigu comme chez les Simiens. Le second cunéiforme des Indrisinés” est remarquablement plus petit que les autres: il rejoint en dessous le cuboïde, caractère que ne pré- sentent pas les Singes. Le troisième cunéilorme”, qui est beaucoup plus long que large, est moins subeubique que chez les Primates, et, ce qu'on ne voit point chez ceux-c1, 1] dépasse non-seulement le second cunéiforme, mais encore le cuboïde. Le cuboïde* est assez massif et est allongé, comme le troisième cunéi- forme, au lieu d'avoir la face dorsale presque carrée de celui des Qua- drumanes. I s'articule, du reste, ainsi que chez beaucoup de ceux-ci, avec le calcaneum, un peu en avant de l'articulation de l'astragale avec le scaphoïde. Sa surface articulaire métatarsienne, assez concave, comme chez les Singes inférieurs, est subtriangulaire, et plutôt plus haute que large; chez ceux-ci, c'est le diamètre transverse qui est le plus grand. La face plantaire porte. comme toujours, une crête qui borde la coulisse du tendon du long péronier. Chez les Indrisinés, la face articulaire tarso-métatarsienne “ est beau- coup plus semblable à la face carpo- métacarpienne que chez aucun Singe. Le métalarsien du pouce des Indrisinés est à peu près de la même ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XXX, # Voyez pl. XXX, fig. 1, 2, 3515, 10; fig. 1, 5; pl. LXXV, fie. 9; pour les Indris, pl. XLIT, fig. 1, 2, 3, 5, et pl. L, fig. 10, pl. XLIE, fig. 4, 5; et pour les Avabis, pl. L. 11,19, 19, 19. fig.10,19, 15. # Voyez pl. XXX, fig. 5; pl. XLIL, fig. 5; ? Voyez mêmes planches, mêmes figures. pl. L, fig. 15, et pl. LXXV, fig. 0. MAMMIFÈRES. 55 longueur que ceux des quatre autres orteils", tandis que, dans l'ordre des Primates, 1l est environ plus court de moitié; en outre, 1l est plus oros et plus incurvé. La face articulaire tarsienne est caractérisée par sa convexité transversale et sa forle concavité longitudinale; de plus. l'énorme apophyse qui se détache de la base de Fos et où s'insère le tendon du long péronier est d’une grosseur tout à fait anomale. Le second métatarsien a sa face articulaire tarsienne convexe et non concave, ou tout au moins plane, comme chez les Singes. Le quatrième. qui rejoint en dessous le précédent, est le plus long de tous, ainsi que chez certains Primates inférieurs, quoique ce soit le troisième qui s'avance le plus. L'apophyse de la base du cinquième métatarsien est relativement peu développée. Les faces inférieures de ces os sont plus concaves chez les Indrisinés que chez les Singes. Une ligne Uürée à travers les surfaces articulaires postérieures des quatre derniers métatarsiens forme un angle obtus avec l'axe du second métatarsien, comme chez les Singes inférieurs”, et non un angle droit. comme chez les Singes supérieurs °. Les phalanges des Indrisinés sont toutes élargies, aplaties en dessous et fortement arquées. Si on les compare aux mélatarsiens, on trouve que les premières sont relativement plus longues et les secondes relativement plus courtes que chez les Singes. La première phalange du pouce est énorme, surtout dans sa partie mélatarsienne. Les plus longues de toutes sont celles du quatrième orteil, et non, comme chez tous les Primates, celles du second ou du troisième. Les phalanges unguéales, sauf celle du second doigt qui porte un ongle subulé et qui est fort remarquable par sa forme, sont caractéristiques, comme celles des mains antérieures, par leur aplatissement. Récapitulant pour le reste du squelette, comme nous l'avons déjà fait pour le crâne, les différences ostéologiques principales qui viennent L Voyez pl. XXX, fig. 1, 2, 17; pl. XLI, vol. L, p. 177,et Mivart, Phil. Trans. p. 354. fr 15 etpl po 14,020 3 Voyez D' Lucæ, Abhandl. Senckenb. = Voyez Huxley, Medical Times, 1864, Naturf.lGes 1665 pl3 Kg. 15.275510": 56 MADAGASCAR. d'être énoncées, nous donnerons les caractères suivants comme distinctifs des Indrisinés comparés aux Primates : Courbures cervicale et sacrée fables; courbure du tronc, au contraire, très-convexe. Vingt ou vingt et une vertèbres dorsales et lombaires. Cou relativement long. Atlas à anneau large et à apophyses transverses grandes. Axis à apophyse épineuse très-deve- loppée, ainsi que les cinq autres cervicales; faces inférieures des seconde, troisième, quatrième et cinquième vertèbres du cou coupées par une crête saillante; apophyses articulaires antérieures et postérieures réunies par une lame osseuse continue. Vertèbres dorsales à corps long, à apophyses épineuses inclinées en arrière jusqu’à la dixième et s'allongeant ensuite à mesure qu'elles se redressent. Vertèbres lombaires fortes. Sacrum à apophyses épineuses très-élevées, formant d'ordinaire une crête continue, et à facettes auriculaires coupées presque verticalement. Les cinq premières vertèbres caudales à apophyses transverses assez fortes et avec os en V: les autres subeylindriques. Corps de l'hyoïde étroit et arqué; cornes antérieures allongées, formées de trois ar- üicles dont les deux premiers sont subégaux et le dernier long et grêle. Sternum relativement court et étroit, à manubrium petit et à pièces renflées à leurs extrémilés ; le troisième os le plus long. Côtes longues, fortes, comprimées, à double courbure. Clavicule courte et puissante, uniformément convexe. Omoplate à cavité glénoïde fortement elliptique, à angle huméral porté par un col relativement étroit, à acromion faible et à crochet coracoïdien très-développé. Humérus infléchi en S et peu tordu sur son axe, à tête allongée et ellipsoïdale, à trochiter et trochin très-développés, à crête deltoïdienne saillante. à coulisse bicipitale étroite et profonde, bordée extérieurement par une crêle proéminente, à diaphyse comprimée d'avant en arrière, à surface articu- laire inférieure large et mince, dont la trochlée n’est pas creusée en gorge de poulie, à fosses coronoïde et olécranienne peu profondes. Os de lavant-bras grêles et fortement arqués; cubitus à courbe sigmoïde faible par suite du peu de saillie de lapophyse coronoïde et du bec de Folécrane, à facette articulaire inférieure petite et oblique, à apophyse styloide longue, et radius très-comprimé à son extrémité inférieure, présen- tant en arrière une coulisse profonde pour les muscles radiaux externes, mais sans trace de dépression pour l’extenseur commun des doigts, à face articulaire carpienne étroite. Carpe composé de sept os chez les Indris et les Avahis, et de huit os chez les Propithèques, intermédiaire étant séparé du scaphoïde dans le sens de la largeur de l'os et ne touchant pas le semi-lunaire; scaphoïde très-grand: semi-lunaire très-petit;' cun@iforme et pisiforme peu développés relativement au scaphoïde; trapèze aplati et comme écrasé; trapézoïde à sommet palmaire pointu; grand os de faible étendue et ne touchant, à la face dorsale du carpe, ni au cunéiforme ni au semi-lunaire; unciforme MAMMIFÈRES. 57 de forme trapézoïde, formant la majeure partie du côté externe du carpe et touchant au scaphoïde; courbe des faces articulaires carpo-métacarpiennes fortement convexes. Métacarpiens grêles et cylindriques, à extrémités carpiennes arrondies aux second et cinquième os, et au moins aussi larges que les extrémités digitales; faces palmaires des trois médians très-concaves; le quatrième plus grand que tous les autres. Phalanges peu aplaties, convexes, creusées en dessous d’un canal profond; celles de lindex re- marquablement courtes, et celles du quatrième doigt les plus longues. Phalanges un- guéales courtes et très-aplaties. Bassin à iléon bien développé, à crête peu convexe et très-éloignée de la facette auriculaire, à bord inférieur très-concave, à épines iliaques antéro- et postéro-infé- rieures et postéro-supérieure remarquablement grandes, à surface iliaque externe pro- fondément excavée et à surface interne fortement bombée, à crête ilio-pectinée se prolongeant jusqu'au bout antérieur de los; pas d’épine du pubis ni de gouttière sous-pubienne. Tubérosité de lischion assez grande, mince, tournée vers le haut: épine ischialique très-saillante; petite échancrure sciatique profondément excavée. Cavité cotyloïde peu profonde, mais très-ouverte, à arrière-fond énorme avec l’échan- crure dirigée tout à fait en arrière, éloignée de la crête ilio-pectinée et presque con- tiguë au bord de l'échancrure sciatique. Symphyse du pubis longue. Fémur à diaphyse toute droite, à tête grosse et portée sur un col court, à trois trochanters, dont le grand s'élève au-dessus de la tête et dont le petit est assez déve- loppé, à fosse trochantérienne bordée d’une crête longitudinale, à surface d'insertion pour le carré de la cuisse aplatie et très-large, à extrémité inférieure comprimée laté- ralement, à poulie rotulienne étroite et profondément excavée, à condyles très-saillants en avant du füt de los; ligne âpre faible. Rotule très-allongée et coudée à angle peu obtus à sa face postérieure. Tibia arqué à sa face antérieure, mais peu courbé sur le côté, très-comprimé latéralement, à fosse profonde pour lattache du muscle libial: tête arrondie et fortement échancrée en arrière, à surfaces articulaires plates et dirigées obliquement: crête tranchante: malléole très-développée et située en dedans et en avant de l'os, à surface articulaire larsienne très-irrégulière. Péroné très-grêle, convexe en avant et en dehors, à tête terminée par une cupule grande et arrondie. Pied très-aliongé et très-grêle. Tarse étroit: calcanéum long, à tubérosité convexe, à facettes astragaliennes de dimension différente, à face interne concave; astragale à poulie fortement excavée, à col allongé et à apophyse postérieure très-développée. à facette péronéale très-oblique, à facette tibiale verticale, à surface articulaire cal- canéo-astragalienne peu convexe; scaphoïde long et gros, à faces articulaires antérieure et postérieure obliques, et à petite tubérosité plantaire; premier cunéiforme grand, en forme de selle; second très-petit et touchant en dessous le cuboïde, et troisième beaucoup plus long que large et dépassant en avant le cuboïde; cuboïde allongé, à sur- Mammifères, — 1. on) 58 MADAGASCAR. face articulaire métatarsienne subtriangulaire et plus haute que large. Face articulaire tarso-métatarsienne assez semblable à la face carpo-métacarpienne. Angle formé par la ligne tirée à travers les trois surfaces articulaires du cuboïde et des deuxième et troisième cunéiformes et le grand axe de la surface articulaire du premier cunéiforme presque droit. Métatarsien du pouce gros et fortement incurvé, de la même lon- gueur à peu près que ceux des autres orteils, à face articulaire tarsienne très-convexe lransversalement et très-concave longitudinalement, à énorme apophyse postérieure. Deuxième métatarsien à face arliculaire tarsienne convexe. Quatrième métatarsien le plus long de tous. Phalanges élargies, aplaties en dessous et arquées, celle du pouce très-crande et celles du quatrième orteil les plus longues. Phalanges unguéales apla- ties, sauf celle du second doigt, qui est allongée et pointue. Pour peu que l'on réfléchisse à la valeur réelle et à la signification zoologique des différences si nettes que nous venons de constater tant dans le crâne que dans le reste du squelette des Singes et des Indrisinés, on n'aura pas de peine à se faire une opinion raisonnée sur la place que ceux-ci doivent prendre dans la série des êtres. Il ressort, en effet, de l'étude comparée que nous venons de faire, et il ressortira encore davantage de celle des autres grands appareils organiques, qu'aucun caractère essentiel ne relie ce groupe à l'ordre des Singes, si ce n'est peut-être la présence de quatre mains à pouces opposables. En effet, chez les Singes, même les plus bas placés dans la grande série des Pri- males, le crâne, qu'on le prenne dans son ensemble ou qu'on considère à part les os dont il est composé, malgré le caractère général d’abaisse- ment qu'on y reconnait à mesure quon prend des types de moins en moins élevés, a avec celui de l’homme une analogie frappante, et par là les Simiens s'éloignent très-néttement de tous les autres Mammifères et forment une grande famille bien naturelle. Dans le crâne des Indri- sinés, aussi bien que dans ses os pris isolément, 1 ny a rien, au con- taire, qui rappelle, même de fort loin, le crâne de l'homme; à la pre- mière vue, on remarque un caractère bestial qui les rapproche bien plus des quadrupèdes que des quadrumanes, malgré les quatre mains qu'ils possèdent comme ces derniers. L'étude des autres os du squelette, sans avoir la même importance zoologique, nous montre aussi qu'il existe de grandes différences entre les Indrisinés et les Primates. Et comme les MAMMIFÈRES. 59 Indrisinés, les plus élevés de tous les Lémuriens, sont ceux d'entre tous qui s'éloignent le moins des Singes, 1l est facile de voir, d’après tout ce que nous venons de dire, qu'au point de vue purement ostéologique, on est forcément amené à séparer des animaux aussi distincts, qui ne forment point du tout une famille naturelle et que leurs caractères dif- férentiels ne permettent pas de confondre. Les Lémuriens doivent for- mer, dans les catalogues zoologiques, un ordre à part. Les recherches que nous exposerons plus loin sur le reste de l’organisation des Indrisinés nous conduiront à la même conclusion. SECONDE PARTIE. OSTÉOLOGIE COMPARÉE DES INDRISINÉS. PREMIÈRE SECTION. OSTÉOLOGIE COMPARÉE DES TROIS GENRES : PROPITHÈQUE , AVAHIS ET INDRIS. SRE CRÂNES. Lorsqu'on à sous les yeux des crânes appartenant aux trois genres de la famille des Indrisinés”', on remarque tout d'abord que les Avahis se distinguent nettement, par leur brachycéphalie, des Indris, qui sont, au contraire, très-dolichocéphales; les Propithèques leur sont intermédiaires sous ce rapport. 1 Voyez, pour les Propithèques, pl. XIII, pour les Avahis, pl. XLHI. pl. XLIV, fie. 3, DIN EE NOÉ 0 SRE ob ETES De NC SEE D XVI 02560, 020 1E ER DIEEXVIIE DOS DENIS ONCNELEAUS fig. 1,2, 3, 4; pl. XVIIL, pl. XIX, fig. 1, et pour les Indris, pl. XXXI, pl. XXXII, 2,3, 6,7; pl. XX, fig. 1, 2, 3, L; pl. XXI, pl. XXXIII, pl. XXXIV, fig. 1, 2, 4, 5; fig. 1, 2, 3, 4, pl. XXI; pl. LE, fig. 4, 4°; pl XXXV, fig. 1,21, 9,14. 60 MADAGASCAR. Le crâne des Avahis est, en effet, un peu plus bombé antéro-posté- rieurement et transversalement que celui des Indris et surtout que celui des Propithèques, et, par conséquent, leur cavité cérébrale est moins déprimée. Leur museau est, en outre, plus court. Mais c'est la convexité plus grande de leurs arcades zygomatiques qui concourt surtout à donner à leur tête sa sphéricité particulière ‘; car la longueur antéro-postérieure maximum de leur tête et la largeur de leur boîte cränienne diffèrent peu relativement des mêmes mesures prises sur des crânes de Propithèques. Le développement considérable de leur épine maxillaire et de la branche antérieure de leur os malaire, qui, déprimées, aplaties horizontalement, s'étendent jusqu'au delà de la première molaire ?, au lieu d'être relative- ment comprimées ainsi que dans les deux autres genres, et de rester en deçà (comme chez les Indris et les Propithèques à diadème) ou de l'at- teindre à peine (comme chez les Propithèques de Verreaux ou les Propi- thèques couronnés), contribue, du reste, aussi à l'élargissement de leur tête osseuse. La distance qui sépare les trous ovales est relativement à peu près la même chez eux que chez les autres Indrisinés; mais il y a, entre les divers genres, une assez grande différence dans l'écartement des trous auditifs : dans les crânes d'Indris, l'espace compris entre eux est moindre d'un cinquième environ que chez les Avahis. La face postérieure de leur occipital est un peu oblique d'arrière en avant, moins cependant que chez les Propithèques*; chez les Indris elle est à peu près verticale et moins ! Les Avahis ont des arcades zygomatiques peu allongées et très-écartées de la boîte cranienne; les Propithèques, et surtout les Indris, les ont relativement plus longues et beaucoup moins convexes. En mesurant les crânes en dehors des arcades, on trouve que les Propithèques sont intermédiaires aux deux autres genres pour la largeur de la tête osseuse; mais, si l'on prenait la longueur de ces arcades en suivant leur convexité, on verrait que leur rapport à la longueur totale du crâne serait sensiblement la même dans les diverses espèces, comme si le crâne des Avahis eût été comprimé antéro- postérieurement, ou qu'au contraire celui des deux autres genres l’eût été transversale- ment. 2 Voyez pl. XV, fig. 4; pl. XXXIV, fig. 2, 5, et pl. XLV, fig. 6,10. 5 Le rapport de la longueur antéro-pos- térieure maximum à la lonoueur du bord inférieur du trou occipital à l'avant du bord alvéolaire incisif, qui est le même pour les Propithèques et les Avahis, est plus petit chez les Indris, où la protubérance occipi- tale est rejetée moins en arrière. MAMMIFÈRES. 61 étendue". Le trou occipital, qui est grand et arrondi chez eux, est ovale dans les deux autres genres; celui de lIndris est relativement le plus petit. Leur cercle orbitaire est plus grand? : son diamètre mesure environ le tiers de la longueur du crâne, tandis que, chez les autres, 1l est infé- rieur au quart; 1l est aussi plus oblique d'avant en arrière et surtout de bas en haut°. La partie interorbitaire du frontal, qui est convexe dans les crânes des Propithèques et aplatie dans ceux des Indris, est concave chez les Avahis:; ceux-ci ont, en effet, des sinus frontaux fort petits”, et, par conséquent, leur crâne n'a pas cette bosse, plus ou moins prononcée suivant l’âge et les individus, mais toujours caractéristique, des autres Indrisinés”. Leurs os nasaux, qui s'avancent jusqu'au-dessus de l'ex- trémnuté antérieure de lintermaxillaire, au lieu de s'arrêter en arrière, comme dans les deux genres voisins °, sont cependant plus courts; moins rétrécis en leur milieu que ceux des Propithèques, ils le sont plus que ceux des Indris; leur échancrure terminale, qui est profonde chez les Indris, est faible chez eux comme chez les Propithèques. Leurs intermaxil- laires sont remarquablement petits, et l'échancrure interincisivaire est beaucoup moins grande. L'ouverture antérieure des fosses nasales est moindre surtout que chez les Indris. Leurs cornets et leurs volutes, qui sont assez semblables comme forme, sinon comme dimension, à ceux des Propithèques”, différent beaucoup de ceux des Indris; le cornet maxillaire de ces derniers, aminei et allongé, n’est pas, en effet, recou- vert par la volute ethmoïdale, qui chez eux est beaucoup moins renflée, et leur cornet nasal est plus orand. 1 Voyez pl. XVI, fig. 1; pl. XV, fig. 4; pl. XXXIE, fig. 9. ? Les Avahis sont des animaux essentiel- lement nocturnes, tandis que les [ndris et les Propithèques sont diurnes. (Voy. pl. XV, fig. 1; pl. XXXIT, pl. XLV, fig. 6.) % Chez les Avahis, angle formé par les orbites, qui est presque droit, est toujours plus petit de 10 à 15 degrés que chez les autres. + Voyez pl. LXXXIIT, fig. 1, 2, 8, a. 5 Voyez pl. XVE, fig. 1; pl. XVIII, fig. 1; pl. XXXIT, fig. 2; pl. XLV, fig. 1, 4, 8. 5 Voyez pl. XV, fig. 3; pl. XXXIIT, pl. XLV, fig. 2, 5, 9. Les Propithèques couronnés, pl. XXI, fig. 3, font seuls excep- tion à la règle que nous venons d’énoncer. 7 La volute ethmoïdale de PAvahis est relativement plus longue et son cornet maxil- laire plus étroit que chez les Propithèques. (Voyez pl. XXIT, pl. XXXV, Ge. »; pl. XLVT, fig. 1,3; pl. LXXXIIL, fig. 1, ©, 3, 4, 8.) À 62 MADAGASCAR. On voit, par ces détails, que toutes les pièces osseuses de la tête des Avahis se distinguent surtout de celles des crânes des deux autres genres par leur briéveté. La dolichocéphalie des Indris se manifeste, au contraire, par un crâne proportionnellement moins haut et moins large, quoique relativement tout aussi long', par une apophyse zygomatique du tem- poral plus grande, par une fosse orbitaire moindre, par un maxillaire, un intermaxillaire et des nasaux plus allongés, par une voûte palatine?, des fosses mésoptérygoide et basilaire, et l'ouverture postérieure des fosses nasales plus longues, mais plus étroites et plus profondes que dans les deux autres types. Les crânes des Propithèques sont, relativement aux précédents, mésa- ticéphales. Mais 1l ne faut pas oublier que la plupart des différences im- porlantes que nous venons d'énoncer comme caractérisant les Indris pro- viennent de ce que, leur museau étant beaucoup plus allongé, les éléments de comparaison sont modifiés. En somme, leurs crânes sont, relativement à ceux des Avahis et des Propithèques, comme si on les avait comprimés transversalement. Les caractères généraux que nous venons d'indiquer comme distinctifs des crânes des trois genres d'Indrisinés s'appliquent également à leurs ! La boite crâänienne, à peine plus large chez les Propithèques que chez les Avahis, est d'un sixième et quelquefois d’un quart plus étroite chez les Indris. ? Si cependant on mesure le palais du bord incisif à l'épine médiane, on trouve qu'il est relativement moins long chez les Indris que chez les Avahis et surtout que chez les Propithèques, à cause de la forte concayilé de son bord postérieur. On dirait que la voûte palaline a été comme compri- mée dans sa partie postérieure; et, en elfet, tandis que le palais des Avahis, qui dépasse à peine les canines, a une largeur à peu près uniforme entre les molaires, celui des Indris, qui s’avance beaucoup au delà des canines et s’'évase aussi, quoique moins ce- pendant, entre les prémolaires, se rétrécit immédiatement entre les molaires. Quant à celui des Propithèques, moins étroit entre les premières prémolaires, il a une laroeur à peu près uniforme dans toute sa longueur; il dépasse aussi les canines, mais moins ce- pendant que celui des Indris. La fosse méso- ptérygoïde est plus évasée et moins profonde chez les Propithèques que chez les Avahis et surtout que chez les Indris. Les crêtes pala- tines de ces derniers sont relativement plus rapprochées d'un cinquième que dans Îles deux autres genres. (Voyez pl. XV, fig. 4; pl. XXXIV, fig. 2, 5; pl. XLV, fig. 6, 10; pl. LI, fig. 1, 2, 3.) MAMMIFÈRES. 63 maxillaires inférieurs !. Les Indris, les plus dolichocéphales de tous, ont une mâchoire beaucoup plus allongée, plus étroite et à branches moins hautes. La différence entre les Propithèques et les Avahis est moins visible à la première vue; le maxillaire inférieur de ces derniers est cependant relativement le plus court et le plus haut. La symphyse, qui a presque la moitié de la longueur du maxillaire chez les Avahis, n'en atteint même pas le tiers chez les Indris; cependant. dans ces deux genres, elle fait, avec le bord inférieur des incisives, une ligne presque droite, tandis que les Propithèques, qui sont intermédiaires aux autres [ndrisinés sous le rapport de la grandeur relative de la sym- physe, s'en distinguent en outre en ce que, chez eux, elle est convexe el non rectligne. Le trou génio-hyoïdien, qui est situé au milieu de la symphyse chez les Avahis, estun peu plus éloigné des incisives chez les Propithèques, et est tout près de sa pointe postérieure chez les Indris. Le bord inférieur du maxillaire des Avahis, compris entre la base de la symphyse et l'angle de la mâchoire, est, par suite de la longueur et de l'inclinaison de cette symphyse, court et peu excavé. Chez les Propithe- ques, il est plus long et plus concave, et, chez les Indris, il est encore plus allongé, mais, rectiligne dans sa partie antérieure, il ne devient con- cave que dans sa seconde moitié. L'angle inférieur, qui est très-prand chez tous les Indrisinés, est moins large et se projette davantage en bas chez les Indris; c'est aussi chez ces derniers que le bord postérieur est le plus oblique d'avant en arrière. L'apophyse coronoïde est plus développée chez les Indris que dans les deux autres genres?. La portion antérieure du maxillaire, où simplantent les incisives, a ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, fig. 1 et 6; pl. XVI, fig. 1 et 6; pl. XVII, fig. 1 et 5; pl. XVIIE, fig. 2; pl. XIX, fig. 1, 8; pl. XX, fig. 1 et 5; pl. XXI, fig. 1 et o;, pl. XXIL, fig. 2, 5; pour les Indris, pl. XXXII, pl. XXXIV, fig. 3, 6; et pour les Avahis, pl. XLV, fig. 1,3, 4, 7, 8; pl. LI, foto 2? Voyez, pour les Propithèques. pl. XV, fig. 6; pl. XVL, fo. 6; pl. XVI, fig. 5; pl. XX. fie. 5; pl. XXI, fig. 5; et pour les Indris. pl. XXXIT, pl. XV, fig. 1, 4, 8. 61 MADAGASCAR. son bord alvéolaire rectiligne chez les Propithèques, arrondi chez les Avahis, et plus convexe encore chez les Indris?. La longueur de la série totale des dents est relativement à peu près la même dans les trois genres d'Indrisinés; mais, tandis que les incisives de la mâchoire supérieure des Propithèques rappellent par leur forme les sabots des Ruminants, celles des Avahis sont subeylindriques, et celles des Indris sont plutôt cunéiformes”; de plus, chez les premiers les médianes sont plus fortes que les latérales, chez les seconds ce sont les latérales qui sont les plus grandes, et chez les derniers elles sont toutes subégales, L'espace interincisivaire est moindre chez les Propithèques que chez les Indris, et surtout que chez les Avahis, où il est considérable. Les incisives médiane et latérale, qui sont Juxtaposées chez les Indris, ne sont pas contiguës dans les autres espèces. Les incisives latérales des Propithèques, qui sont petites, sont placées en dedans de la ligne ürée des médianes aux canines”, au lieu de se trouver à peu près en ligne avec elles ou même en dehors, comme dans les deux autres genres. Les canines supérieures des Avahis® se différencient nettement de celles des autres genres par leur peu de développement; elles ne dé- passent que peu en hauteur les prémolaires, dont elles se rapprochent, du reste, par la forme. Leurs prémolaires, qui sont beaucoup plus comprimées, comme celles des Indris, que celles des Propithèques, n'ont pas le talon interne qui caractérise celles des autres Indrisinés. Les secondes ont trois racines comme celles des Propithèques: celles des Indris n’en ont que deux*. 1 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 1°, pour les Propithèques; fig. 9°, pour les Avahis; et lig. 3°, pour les [Indris. = Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, fig. 1, 3, 4, 5; pl. LXXX VIN, fig. 3; pour les Indris, pl. XXXIT, pl. XXXIV, fig. 2, 5; pl. LXXXIV, fig. 3; et pour les Avahis, pl. XLV, fig. 6; pl. XLVI, fig. 6, 9,11, 19; PISE hp.t0b te, 3h 5 Aussi existe-t-il chez ceux-ci en avant de la canine une dépression de los maxil- laire qui n'existe pas au même degré chez les Indris. # Voyez les figures précédentes. 5 Voyez pl. XV, fig. 1, 4, 5; pl. XVI, fi g. 1,3, L; pl. XVII hp, 45; pl. XVIII, fo 41,360; pl XX fe S 7 NplEXXe fig, pl XXI he. pl XXII pl. XXXIL, pl. XXXIV, fig. 2, 5; pl. XXXV, fig: Vo pl XIV fie He M0 NO 07 (e) MAMMIFÈRES. 65 Les Indris ont les tubercules postérieurs de leur première molaire et les tubercules internes et externes de la seconde placés en face les uns des autres sur une même ligne transversale. Chez les Propithèques, les tubereules externes sont situés en avant des internes, et leur dernière mo- laire a, au contraire, ses tubercules antérieurs situés transversalement, tandis que, chez les premiers, le tubercule interne est en avant du tuber- cule externe. Les petits tubercules supplémentaires, qui sont placés à la face externe des dents, sont plus saillants et plus marqués chez les Avahis et chez les Propithèques que chez les Indris”. Les incisives inférieures des Propithèques, moins longues, mais plus fortes et plus larges que celles des deux autres genres, forment une sorte de cuiller; celles des Avahis et des Indris, qui différent cependant entre elles non-seulement par leur grandeur absolue, mais encore par leur forme ?, ont leur surface supérieure presque horizontale*. Les deux prémolaires inférieures des Avahis" sont basses et allon- gées; leur pointe est dirigée plus obliquement et plus en avant que chez les autres genres, surtout que chez les Propithèques. Les molaires inférieures sont relativement plus développées chez les Indris, la troi- sième surtout, qui, moins longue relativement, est plus élargie en arrière. Chez certains Indris, cependant, les incisives et la dernière molaire de la mâchoire inférieure se rapprochent accidentellement beaucoup de celles des Propithèques*?. Les Avahis ont cinq tubercules bien saillants à la pre- mière et à la dernière molaire; dans les autres genres, 1l n'y en a que quatre, ou le cinquième est à peine visible. DXEVIEM SP SE NC tro; pl eLIS fig.1b,9b,3b, ha; pl. LXXXIIL, fig. 1, 2, 3, 4, 8; pl. LXXXIV, fig. 3; pl. LXXXVIIT, fig. 3. 1 Voyez les figures précédentes. ? Les incisives inférieures des Avahis sont plus fines que celles des Indris, et les laté- rales sont moins renflées au-dessus du collet que chez ceux-ci. $ Voyez, pour les Propithèques, pl. XV, Mammifères. — 1. fou 7108 0 ple XVIe 456 pXVIl fig. 1, 6,7; pl. XVII, fig. 1; pl. XIX, fig. 1, 558; pleXX, fg.1, 6,7; pl. XXL, fig.1, 6, 7: pl. XXIL, fig. ©, 5; pl. LE, fig. 1 b; pour les Avahis, pl. XLIV, fig. 1,2, 24, 20, 4; PEN He. 215814100703 plXEN I fo AnS pl. LI, fig. 9 b;et pour les Indris, pl. XXXIT, pl. XXXIV, fie. 3, 6, et pl. LI, fig. 3 0. # Voyez les figures précédentes. 5 Voyez la planche XXXIV, fo. 6. 9 66 MADAGASCAR. 2° CA COLONNE VERTÉBRALE. Les atlas des divers Indrisinés”! diffèrent peu les uns des autres; celui des Indris a cependant son trou vertébral, vu en avant, plus elliptique que celui des deux autres, son arc supérieur presque aplali et par consé- quent moins fortement incurvé, et son arc inférieur, au contraire, plus convexe. Les apophyses transverses, qui sont très-dilatées et uniformé- ment arrondies à leurs extrémités chez les Indris, sont aussi fort grandes chez les Propithèques, mais elles se recourbent en avant en forme de faux: celles des Avahis, assez semblables aux précédentes, ne sont pas cependant aussi falciformes. Les cavités articulaires pour les condyles de l'occipital sont plus larges et plus profondes chez les premiers que chez les deux derniers. La différence principale entre les axis des trois genres” consiste en ce que les lames vertébrales sont plus longues, que les lèvres des apophyses transverses forment entre elles un angle plus aigu, et que le bec posté- rieur est plus développé® chez les Indris que chez les autres. La crête médiane de la face inférieure du corps de ces os, qui est très-saillante chez les Avahis comme chez les Indris, l'est relativement moins chez les Propithèques. Les troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales des Indris* se diflérencient de celles des deux autres genres par le bec postérieur de leur corps qui est beaucoup plus allongé, par la erête médiane inférieure qui est plus saillante, par la plus grande longueur des lèvres des apo- 1 Voyez, pour les Propithèques, pl.XXHI, $ Ce bec, qui est relativement court, ne fig. 1, 1a, 1b; pour les Avahis, pl. XLVII, dépasse guère, chez les Propithèques, la fig. 1, 1a; et pour les Indris, pl. XXXVI, ligne passant par les extrémités postérieures fig. 1,14, 10. des lèvres. © Voyez, pourles Propithèques, pl. XXIIT, # Voyez, pourles Propithèques, pl. XXIIF, lig.2,24a,3,3a;pourles Avahis, pl. XLVIF, fig. 3, 3a; pour les Avahis, pl. XLVIT, fig. 2, 24, 3, 3a; et pour les Indris, fig. 2, 2a; et pour les Indris, pl. XXXVI, pl. XXXVI, fig. 2,94. fig. 2,904. MAMMIFÈRES. 67 physes transverses qui font entre elles un angle plus aigu, par les fosses plus profondes que forme la crête avec ces lèvres, par leurs lames verté- brales plus longues, et enfin par leurs apophyses épineuses plus déve- loppées. L'apophyse épineuse de la quatrième vertèbre, qui est subverti- cale chez les Propithèques, est inclinée en avant dans les autres genres. Les Avahis ont les lèvres des apophyses transverses de ces vertébres encore plus petites que celles des Propithèques, et l’apophyse épineuse de leur cinquième vertèbre est fable et pointue, au lieu d'être forte et terminée par une rugosité comme chez les autres. Nous avons vu que la sixième cervicale! a sa face inférieure creusée en gorge chez tous les Indrisinés. Les Avahis et les Indris ont cette gorge plus profonde et plus longue, mais plus étroite que les Propithèques: en effet, les lèvres des apophyses transverses des premiers, qui projettent en dehors une forte apophyse, s'avancent jusqu'au niveau de la facette ar- üculaire antérieure du corps, tandis que, chez les derniers, elles restent en arrière; en revanche, chez ceux-«1, elles se prolongent au dela de la facette articulaire postérieure du corps en pointes aiguës, au lieu de s'ar- rêler à son niveau. Cette gorge est coupée longitudinalement chez les Indris par une crête médiane saillante, dont il existe peu ou point de trace chez les autres. Son apophyse épineuse, qui est formée d'une lame aplate très-développée chez les Indris, est moins grande chez les Propi- thèques, et elle est encore plus grêle et pointue chez les Avahis. Le corps de la septième vertèbre cervicale des Indris est plus long, et sa face postérieure est coupée plus carrément que chez les autres genres, où elle est plutôt arrondie; les apophyses transverses sont terminées par une protubérance osseuse irrégulière, au lieu de s'aplatir en ailes comme chez les Propithèques ?. En somme, toutes proportions gardées, le cou des Indris est plus long et plus fort que celui des autres genres”, el les éminences et fosses des- tinées aux attaches des muscles sont beaucoup plus développées. Les vertebres dorsales des Indris sont relativement plus grosses et plus ! Voyez les figures précédentes. 3 Voyez, outre les planches précédem- | 2 Voyez les figures précédentes. ment citées, pl. XIE, pl. XXXI, pl. XEIIL. 9- 68 MADAGASCAR. larges que celles des Avahis et des Propithèques; leurs apophyses épi- neuses ne sont pas plus hautes, mais sont plus allongées et plus fortes surtout que celles de ces derniers *. Les vertèbres lombaires des Indris?se font remarquer non-seulement par leur plus grande taille et leur plus orande largeur relatives, mais encore par leurs apophyses transverses plus allongées et plus larges, que leur direction horizontale différencie, en outre, de celles des Propithèques, qui les ont inclinées un peu vers le bas. Les Avahis sont intermédiaires aux deux autres genres sous ce rap- port. Le sacrum des Indris est plus petit et plus triangulaire que celui des Propithèques, et surtout que celui des Avahis, qui est relativement long et presque rectangulaire *. La première vertèbre caudale des Propi- thèques et des Avahis a, à sa face supérieure, une petite apophyse épi- neuse qui n'existe pas chez les [ndris. Ces derniers ont, du reste, les apophyses transverses et les apophyses articulaires des cinq premières vertèbres de la queue moins développées que les autres genres, surtout que les Propithèques. Quant aux vertèbres suivantes, elles sont aplaties chez les Indris et cylindriques chez les Avahis et les Propithèques"*. Le sternum des Indris, plus long mais moins robuste que celui des autres genres, a sa première pièce remarquable par ses orandes dimen- sions, et sa cinquième, au contraire, plus petite. S9: MEMBRE ANTÉRIEUR. Les Indris ont l'omoplate plus large, proporlionnellement à la lon- 1 Il faut excepter les deux dernières dor- dris, pl. XXXI et pl. XXXVF, fig. 3, 3a, 3 b. sales, qui, par leur apophyse en lame, sont 3% Voyez, pour les Propithèques, pl. XXVI, assez semblables aux lombaires. (Voyez, pour fie 9,85 et pl XVI Mio A Mo les Propithèques, pl. XIE, pl. XXII, fig. 4, pour les Avahis, pl. XLVIT, fig. 11, 12, Hañ56a;pl XX VI fe. 2,23 14015,10; 12°, 19°; et pour les Indris, pl. XXXIX, pour les Avahis, pl. XL, pl. XLVIT, fig. 4, fo 1500 27e lLa,5, 6,7, 8; et pour les Indris, pl. XXXI.) # Voyez, pour les Propithèques, pl. XIII ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XI, et pl. XXVI, fig. 10, 11, 123 pour les Ava- pl. XXIIT, fig. 6; pour les Avahis, pl. XLIIT, his, pl. XLILL et pl. XLVIF, fig. 14, 14°; et pl. XLVIE, fig. 9, 10, 104; et pour les In- pour les Indris, pl. XXXT. MAMMIFÈRES. 69 eueur du bord vertébral, que les Propithèques ”. Celle des Avahis, dont la fosse postépineuse est relativement petite, l'est encore davantage. L'humérus des Indris ? est plus droit, moins incurvé en S et moins tordu sur son axe que le même os des Avahis et surtout que celui des Propithèques; sa diaphyse est relativement moins grosse et moins élargie dans son tiers inférieur. Le trochin est moins développé et moins sail- lant que chez les Avahis. Le trou pour l'artère cubitale est arrondi et percé tout en bas comme chez ces derniers, tandis que, chez les Propi- thèques, 1l est situé plus haut. La surface articulaire inférieure est cou- pée presque perpendiculairement à l'axe de l'os, au lieu d'être oblique comme chez les autres genres. La dimension absolue et le plus ou moins de courbure sont les seuls caractères qui puissent servir à distinguer les os de l’avant-bras des trois genres d'Indrisinés*. Tandis que le radius des Propithèques et surtout des Indris est très-arqué, et que celui des Avahis l'est moins, c'est le cu- bitus de ces derniers, au contraire, qui est plus fortement incurvé que celui des deux autres genres, surtout que celui des Indris. La portion du füt située au-dessous des échancrures sigmoides, qui est très-élargie chez les Indris, l'est moins chez les Propithèques, et est tranchante chez les Avahis. La surface articulaire inférieure du cubitus est plus large, non-seulement proportionnellement, mais aussi en dimension absolue, chez les Propithèques que chez les autres, et la partie inférieure de la face interne de leur radius est plus concave surtout que chez les Avahis. Le carpe des Propithèques * se distingue à la première vue de celui 1 Voyez, pour les Propithèques, pl. XII et pl. XXIIL, fig. 7, 7°, 7}; pour les Avahis, pl. XII et pl. XLVIIT, fig. 2, 3, 4; et pour les Indris, pl. XXXI et pl. XXXVI, fon HUE ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XIIT, PENSE nr APE, oo ep ALI fig. 2; pour les Avahis, pl. XLIIE, pl. XLVII, fig. 16, et pl. XLVIIL, fig. 5, 6, 7, 8; et pour les Indris, pl. XXXI, pl. XXXVII, fig. 1,2, 3, b, 5, 6, et pl. LIT, fig. 6. $ Voyez, pour les Propithèques, pl. XIIT, pl. XXIV, fig. 14, 1°, af, o?, ot, et pl. LIT, fig. 5; pour les Avahis, pl. XLIIE et pl. XLVIIT, fig. 9, 10; et pour les Indris, pl. XXXI et pl. XXXVIL, fig. 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13. 1 Voyez, d'abord, pour les Propithèques, Pl XII Pl EX AV io Aer 11e DAC, 8; puis pour les Avahis, pl. XLIIT, pl. L, fig} 2, 3,14,"p% 6,47; Met enfinspour les Indris, pl. XXXI et pl. XXXVIIE, fig. 1, . De BI De 70 MADAGASCAR. des autres Indrisinés par son scaphoïde, qui est séparé en deux os dis- Uüncts, tandis qu'il n'est formé que d'un seul os dans les genres voisins. Il est, du reste, plus petit, et los crochu est, au contraire, relativement plus grand, chez les Indris que chez les Avahis et les Propithèques. Les phalanges ne présentent rien de particulier, sauf dans leurs di- mensions absolues respectives ”. S 4. MEMBRE POSTÉRIEUR. Le bassin des Propithèques” se distingue de celui des Indris, et surtout de celui des Avahis, en ce que son épine iliaque postéro-supérieure est située plus en arriére”, que son épine postéro-inférieure est plus sail- lante et que l'iléon se projette plus en dehors. Aussi la courbe comprise entre ses deux épines inférieures est-elle plus longue et plus concave chez eux que chez les autres. C'est chez les Indris que la cavité cotyloïde et la tubérosité ischiatique sont les plus grandes. Entre les fémurs des trois genres", on n'a à constater que peu de dif- lérences. Les Indris ont la tête de leur fémur plus massive et portée sur un col moins long que les autres. Le petit trochanter est moins déve- loppé chez les Avahis, et leur crête sous-trochantérienne, au lieu d'être grande et située un peu plus bas que le trochantin”, est réduite à une petite éminence mammiforme placée, au contraire, plus haut. La gorge de leur poulie rotulienne est plus étroite. La rotule des Indris se fait remarquer par ses dimensions relativement grandes oe Voyez, pour les Propithèques, pl. XXV, fig. 1,9, 9,10, 11, 19, 13, 14; pour les Avahis, pl. L, fie. 1,2; et pour les Indris, pl. XXXVIIT, fig. 179 ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XITF, pl. XVI, fe. 8, 9, etpl. XXVIT, fig. 1, 1°, 1, 0, 9%; pour les Avahis, pl. XLIIT, pl. XLVIT, fig. 11, 13, et pl. XLVIIT, fig 4e 10; 19e pour es Indris; pl. XXXI et pl. XXXIX, fig. 1,2, 3, 4. 1103 41,419: # Elle est placée à peu près vers le milieu du bord supérieur du bassin. # Voyez, pour les Propithèques, pl. XIT, pl. XXVIIT et pl. LIT, fig. 3; pour les Ava- bis, pl. XCD pl OX VI Mo net pl. XLIX, fig. 1,2, 3, 4, 5, 6; et pour les Indris, pl. XXXI et pl. XL. > Chez les Indris, elle est située encore plus bas que chez les Propithèques. 5 Voyez, pour les Propithèques, pl. XXIX, MAMMIFÈRES. 71 Hnya rien à dire au sujet des libias et des péronés, qui se ressemblent par la forme, sinon par la dimension absolue !. Leurs surfaces articu- laires fémorales sont cependant plus étendues chez les Indris que chez les Propithèques, et surtout que chez les Avahis où elles sont rejetées plus en arrière”. Le Ubia des Avahis est très-comprimé. Le péroné des Indris est relativement et absolument plus grêle que celui des Propithèques. Le tarse des divers genres d'Indrisinés ne diffère guère que par le calcanéum qui est très-comprimé chez les Indris, et par la forme et la orandeur des cunéiformes, surtout du troisième de ces os, qui, large chez ceux-ci, est mince et allongé chez les Propithèques et chez les Avahis. Leur premier cunéiforme est très-volumineux ?. La première phalange du pouce et la seconde de lindex et du petit doigt, qui sont excessivement courtes chez les Avahis, le sont moins chez les Propithèques, et sont relativement longues chez les Indris. La seconde phalange du pouce, ou l'unguéale, est plus amincie el plus pointue chez ces derniers que dans les deux autres genres *. On voit, en somme, que les caractères différentiels des divers os du squelette des Indrisinés sont peu nombreux et de faible valeur, surtout si, étudiant des séries nombreuses, on fait attention aux anomalies con- sidérables que ces os, surtout ceux du crâne, présentent non-seulement dans une même espèce, mais encore entre des animaux tués dans la même troupe. L'énumération en est non-seulement minutieuse, mais dif- ficile: les planches qui accompagnent notre texte suppléeront, en parlant aux veux, à ce quil ne peut expliquer assez clairement. fig. 1°, 1!; pour les Avahis, pl. XLIX, % Voyez, pour les Propithèques, pl. XXX, fig. 15, 16,17; et pour les [ndris, pl. XLF, MÉRENOE O SEE OO Aou 1 fig. 10, 11. pour les Avahis, pl. L, fig. 10, 11,12, 13, ! Voyez, pour les Propithèques, pl. XII et pl. XXIX; pour les Avahis, pl. XLIIT et pl. XLIX; et pour les Indris, pl. XXXI et pl. XLL. 2? Voyez, pourles Propithèques, pl. XXIX, fig. 1°, 2}; pour les Avahis, pl. XLIX, fig. 11: et pour les [ndris, pl. XLT, fig. 5. 14,19,16,17, 18, 19: et pour les Indris. DEP io MES LAND 0760; * Voyez, pour les Propithèques, pl. XXX. fo 15000 MO UE MOI TO 193 pour les Avahis, pl. L, fig. 10, 11,22, 23, 24; et pour les Indris, pl. XLIT, fig. 1. 97 0113: En] 19 MADAGASCAR. SECONDE SECTION. OSTÉOLOGIE COMPARÉE DES TROIS ESPÈCES DE PROPITHÈQUES : 0 DIADÈME , P. DE VERREAUX ET P. COURONNÉ. Nous commencerons par comparer les deux premières de ces espèces, qui, par l'étendue de leur répartition, le nombre de leurs individus et la diversité de leurs races locales, méritent de fixer tout d’abord notre attention; on peut les dénommer, par suile de la région bien délimitée qu'elles occupent à Madagascar, la première, l'espèce orientale, et la se- conde, l'espèce occidentale. Leurs caracteres différentiels ne sont pas très-tranchés: elles ont cependant, dans l’ensemble de leur tête osseuse, une physionomie propre à chacune d'elles. Les Propithèques à diadème ont, en effet, le crâne proportionnelle- ment plus grand, plus gros, plus large ', un peu plus déprimé, mais moins long, plus brachycéphale en un mot, que les Propithèques de Verreaux; leurs arcades zygomatiques ne s'élargissent qu'à leur extrémité postérieure, landis que, chez ceux-ci, c'est en leur milieu qu'elles sont le plus larges. L'apophyse orbitaire de leur frontal n'est pas creusée tout entière, comme chez leurs congénères de l’ouest, par le sinus, qui, dans son ensemble, est du reste plus petit: elle n'est évidée que dans sa première moiué, et leur crâne présente, par conséquent, au-dessus des orbites. une dépression transversale bien marquée, au lieu d’être à peu près uni- formément convexe. L'ouverture extérieure des fosses nasales, ainsi que leur ouverture gulturale, est plus large que haute chez les Propithèques à diadème, et, au contraire, plus haute que large chez les Propithèques de Verreaux. La grande volute ethmoïdale de ces dermiers et leur cornet maxillaire, ! Leurs arcades zygomatiques, leurs trous palatine sont moins longues; leur série ovales, leurs trous audilifs, leurs ailes ec- dentaire est plus courte. (Voyez, pour les toplérygoïdes et leurs éminences styloïdes Propithèques à diadème, pl. XIE, XV, XVI, sont plus écartées lune de l’autre que chez XVIT, et pour les Propithèques de Verreaux, leurs congénères. Leur face et leur voûte pl. XVIIE, XIX, XX.) MAMMIFÈRES. 73 qui s'élargit régulièrement dès son extrémité postérieure, ont la forme d'une pyramide triangulaire; chez les autres, la volute est en forme de sac ou d'outre ellipsoïdale, et le cornet inférieur, d'abord allongé et mince, ne se renfle que dans son tiers antérieur |. Le rocher est relativement plus petit et moins redressé chez les Propi- thèques de Verreaux que chez leurs congénères. Les seules différences que présente la dentition de ces deux espèces consistent dans la longueur de la série dentaire, qui est relativement un peu plus grande chez les Propithèques de Verreaux, et dans la dimension relative des incisives; chez les Propithèques à diadème, les médianes sont plus grosses comparativement aux latérales et aux autres dents, et elles sont moins écartées. L'angle postérieur du maxillaire inférieur est plus fort et plus grand chez les Propithèques de Verreaux que chez leurs congénères. Si, maintenant, prenant les dimensions relatives d'une série de crânes appartenant à ces deux espèces, nous en comparons les résultats, nous trouverons que la moyenne des diamètres verticaux externes maximum de leur boite cränienne est la même, mais que la hauteur totale de la tête osseuse, maxillaire inférieur en place, est plus grande chez les Pro- pithèques de Verreaux, à cause du développement considérable que prend chez eux l'angle postérieur du maxillaire. Et c’est, au contraire, chez les Propithèques à diadème que la largeur extérieure maximum de la boite crämienne est la plus grande, tandis que la longueur de leur tête est moindre, et que la largeur moyenne, prise en dehors des arcades 2yg0ma- tiques, est également plus petite. Quant à la largeur du crâne prise en arrière des apophyses orbitaires du frontal, elle est très-variable d'in- dividu à individu, surtout suivant l’âge, mais la moyenne en est peu différente dans les deux espèces; chez les jeunes individus, cette partie de la tête osseuse est relativement beaucoup plus large. La partie interorbitaire du frontal, mesurée entre les échancrures des orbites, est plus grande chez les Propithèques de Verreaux. ! Voyez, pour les Propithèques à diadème, pl LXXXIIE, fig. 3,c; et pour les Propi- pl. XVI, fig. 4; pl. XXII, fig. 1, 2, et thèques de Verreaux, pl. XXIP, fig. 4, 5. Mammifères. — 1. 10 74 MADAGASCAR. Les os nasaux , qui ont à peu près la même largeur moyenne maximum, se rétrécissent davantage vers leur origine chez les Propithèques à dia- dème, ce qui rend leur museau plus pincé en avant des orbites ”. De la minutieuse description que nous venons de faire des os du crâne des deux espèces, 1l ressort que les Propithèques de Verreaux ont une tendance manifeste à la dolichocéphalie. C'est ce que prouve du reste la tête osseuse d'un individu tué par l'un de nous; la longueur maximum de la tête de ce curieux imdividu est d'un dixième plus grande que celle de quelques autres tués dans la même troupe, et, la largeur maxi- mum de la boite crämenne restant absolument la même que chez les autres, la largeur de la tête prise en dehors des arcades zygomatiques est moindre d'un vingtième; toute la tête osseuse est, en un mot, plus allongée et plus haute, mais moins large. Le reste du squelette offre peu de différences, si ce n'est dans la dimension absolue de ses diverses parties”; ce n'est guère que dans les vertèbres cervicales qu'on en peut trouver quelques-unes, et en- core sont-elles de peu d'importance. Quoique la forme de l'anneau de l’atlas soit la même dans les deux espèces, les cavités articulaires pour les condyles de Foccipital sont plus grandes chez les Propithèques de Verreaux, et leurs apophyses transverses ont un peu la forme amincie de celles des Avahis. Leur axis a son apophyse épineuse plus élevée et projetée davantage en avant, et la surface articulaire postérieure de son corps est moins large el moins haute. Leurs autres cervicales se différen- aient de celles des Propithèques à diadème en ce que les lèvres externes des apophyses transverses sont moins longues, que les surfaces osseuses sont plus rugueuses, que la gorge de la sixième vertébre est plus pro- fonde, et que ses ailes transverses sont plus obliques et moins pointues en arrière. ! Les os nasaux les plus larges des Pro- entre leurs trous lacrymaux n'est-elle Lout pithèques à diadème le sont à peine autant au plus qu'égale à celle qu’on trouve chez que les plus étroits des Propithèques de ces derniers. Verreaux. Aussi, maloré la plus grande lar- 2? Voyez pl. XI, pl. XXIV, pl. XXVIT, geur relative de leur crâne, la distance pl. XXVIIT et pl. XXIX. MAMMIFÈRES. 75 D'après ce que nous venons de voir, les Propithèques de Verreaux sont plus petits, mais plus robustes que leurs congénères. Leurs arcades zygomatiques plus fortes et plus écartées de la tête, la surface d'insertion du maxillaire inférieur pour le muscle masséter plus grande et plus dé- veloppée, sembleraient montrer que la difculté de leur existence dans un pays aride a fortifié davantage certaines parties de leur squelette. Les Propithèques à diadème, qui habitent la côte orientale, toujours arrosée par des pluies bienfaisantes, et où la végélation est plus active que sur la côte occidentale, tout en étant plus grands et paraissant à la première vue plus robustes, ont ces parties dont nous venons de parler relativement moins fortes. Disons en terminant, pour nous résumer, que les cränes des Propithèques de Verreaux représentent des crânes de Propithèques à diadème qu'on aurait allongés, pour ainsi dire étirés. Quant aux Propithèques couronnés, ils se distinguent à la première vue de leurs congénères par le grand élargissement de leur museau et le prolongement de leurs os nasaux jusqu'au-dessus des incisives supé- rieures, ce qui donne à leur crâne un facies tout spécial !. Gette largeur du museau et la grande ouverture extérieure des fosses nasales sont dues à la présence d'un sinus facial considérable situé en dedans et à l'extrémité antérieure des os maxillaires. Les sinus frontaux sont aussi développés chez les Propithèques cou- ronnés que chez les Propithèques de Verreaux. Leurs os nasaux sont non-seulement plus longs, comme nous l'avons dit plus haut, mais encore beaucoup plus larges que dans les deux autres espèces. Leur cornet maxillaire, quoique se rapprochant de celui des Propithèques de Ver- reaux, est encore plus grand et de forme un peu différente, La voûte palatine est un peu plus élargie en arrière que chez ces derniers. Leurs incisives latérales, quoique un peu plus petites que les médianes, ne présentent cependant pas ce caractère au même degré que les Propi- thèques à diadème. En somme, malgré de grandes différences, ces Propithèques couronnés, qui habitent du reste la côte nord-ouest de 1 Voyez, pour les P. couronnés, pl. XXI, fig. 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, et pl. XXIT, fig. 5. 10. 76 MADAGASCAR. Madagascar, se rapprochent plus du groupe occidental des Propithé- ques de Verreaux, qui comprend, comme races locales, ainsi que nous l'avons déjà dit plus haut, les Propithèques de Decken et les Propithèques de Coquerel, que du groupe oriental des Propithèques à diadème, avec leurs races du nord et du sud, les Propithèques soyeux et les Propithèques d'Edwards!. Pour terminer l'étude de l'ostéologie des Indrisinés, nous avons cru utile de donner quelques tableaux, les uns où sont consignées les dimen- sions réelles des principales parties de leur squelette, les autres où sont figurés les tracés graphiques représentant les dimensions relatives non-seulement de leurs divers os, mais encore de ceux de certains Pri- mates qu'il nous a semblé utile de leur comparer. Dans les premiers de ces tableaux, nous avons donné pour les diverses parties de la tête osseuse de chacune des quatre principales espèces la moyenne des mensurations prises sur un assez grand nombre d'individus adultes, en ayant soin de noter les écarts maxima en plus et en moins que nous avons lrouvés dans les séries étudiées par nous; on verra par la que ces animaux ont des limites de variations plus étendues qu'on ne le supposait jusqu'à ce Jour. Pour les dimensions relatives des diverses parties du squelette, qui sont si utiles dans l'étude de lanatomie comparée, nous n'avons pas pensé devoir donner, comme il est ordinaire, des tableaux numériques avec ces colonnes interminables de chiffres qui ne disent rien aux yeux et qui, rarement consultées du reste, ne peuvent être ulilisées qu'à la suite d'une discussion longue et aride; nous leur avons substitué, suivant la méthode moderne qui a déjà été utilisée dans plusieurs branches des sciences, mais qui cependant n'a pas encore été appliquée à lostéologie, des tracés graphiques faciles à embrasser d'un coup d'œil, et dont la signification est nette à la première vue. La comparaison entre les mêmes parties des divers animaux devient ainsi plus commode. ! Nous comprenons parmi les Propithè- est une variété encore plus mélanisée. Leurs ques d'Edwards le Propithèque holomelas crânes sont en eflet tout à fait identiques à décrit récemment par M. Günther, qui en ceux des Propithèques à diadème. MAMMIFÈRES. 7 TABLEAU DONNANT LES DIMENSIONS RÉELLES DES DIVERSES PARTIES DU CRÂNE DES INDRISINÉS. PROPITHECUS | PROPITHECUS DIADEMA. VERREAUXII. AVAHIS. INDRIS. ————— 2 — Moy. Moy. | Écart Écart | Moy. de 12. de 18.| en + 6 en— | de 5. mm Du bord inf. du trou occipital au bord incisif : 87,6 Longueur antéro-postérieure maximum 100,4 De l'orbite (bord ant.) au bord sup. du trou occipilal. 68,5 De la protubérance occipilale à l’origine des nasaux.. 702 Du bord postérieur du palatin au bord incisif. ...... 39,8 Du bord orbitaire du lacrymal au bord incisif 35,6 Longueur de la série totale des dents. h7,8 Longueur de la série des prémolaires et molaires 2 9 32,8 De la 3° mol. au bord ant. de l’apophyse glénoïle..….. 5 29,3 Diamètre des orbites 29,3 Hauteur totale maximum de la tête osseuse o 2 63,0 Diamètre vertical maximum de la boîte cränienne....| 1,2 : 32,6 Largeur maximum du crâne, en dehors du zygoma... ] 62,4 Largeur maximum extérieure de la boîte cränienne... 9 44,6 Largeur entre les apophyses styloïdes.............. Diamètre transverse du trou occipital............ û Diamètre vertical du trou occipital................. Distance des trous auditifs. ....... Dodatuo on ob ant Largeur du cräne au niveau des apophyses orbitaires. . Largeur entre les trous lacrymaux.......... . Largeur du front entre les échancrures sus-orbitaires. . Distance entre les trous opliques Distance entre les apophyses ptérygoides Distance entre les trous ovales Largeur minimum des crêles palatines Largeur du palais entre les 2°* et 3° molaires Larg. du palais entre les 2°* prémol. et les 1°° mol.. Larg. du palais entre les canines et les 1°°* prémol. .. Larg. entre les bords antéro-intérieurs des canines... Larg. entre les alvéoles des incisives médianes. ......, Largeur minimum des os nasaux. . Hauteur de la canine........... Ce Longueur de la canine Longueur des molaires..........,..... Dossoho nos Largeur des molaires Angle formé par les orbites 78 MADAGASCAR. Si nous comparons les différences en plus et en moins que présentent les têtes osseuses des individus adultes appartenant incontestablement à la même espèce, dont les diverses dimensions sont consignées dans le tableau précédent, nous verrons qu'on a souvent, entre des animaux tués quelquefois dans la même troupe et par conséquent de même origine, des écarts de 10 à 15 et même de 20 ou de 30 p- 0/0. Si, par exemple, prenant dans la série de nos Propithèques à diadème adultes celui qui a les plus petites dimensions, nous représentons suc- cessivement chacune de nos mensurations par 100, nous trouverons que celles de l'individu le plus grand devront être représentées : Pour la longueur du bord inférieur du trou occipital au bord incisif.. par 110 Pour la distance du bord orbitaire du lacrymal à l'opisthion.. ...... par 10/ Pour la distance du bord orbitaire du lacrymal au bord incisif...... par 150 Pour la hauteur totale maximum de la tête osseuse... ......,..... par 129 BourdatarpeurimaximumiduicraDe ere ce ere par 124 Pour le diamètre vertical du trou occipital..................... par 119 Pourdardstancetdes trous audi ee EE par 110 Pour la largeur du front entre les échancrures orbitaires. ......... par 194 Pourdia dislancerentrelesitrous ovales. ei... nm El par 120 Pour la largeur minimum des crêtes palatines.................. par 195 Pourlatongueundedassérentotalepdesi dents Pete eee re par 193 Si nous calculons les mêmes rapports entre le plus petit et le plus orand de nos Propithèques de Verreaux, nous trouverons à peu près les mêmes différences: on a en effet : Pour la longueur du bord inf. du trou occip. au bord incisif. .. :: 100 : 109 Pour la distance du bord orbitaire du lacrymal à lopisthion. .. :: 100 : 103 Pour la distance du bord orbitaire du lacrymal au bord incisif. . :: 100 : 192 Pour la hauteur {otale maximum de la tête osseuse. ......... :: 100 : 112 Pourda largeur maximum du crane. "+..." :: 100 : 129 Pourletdiametre verticalfdutrouoccipital- "mette AO OT Pourdaidistancerdesdrous audits ee PP PT CP PRE :: 100 : 110 Pour la largeur du front entre les échancrures orbitaires. . .. .. .: 100 : 196 Pourlatdstancetentresles ous OVAles 2 Er ne :: 100 : 115 Pour la largeur minimum des crêtes palatines.............. :: 100 : 190 Pour la longueur de la série totale des dents. .............. :: 400 : 190 MAMMIFÈRES. 79 TABLEAU DONNANT LES DIMENSIONS RÉELLES DES DIVERSES PARTIES DU MAXILLAIRE INFÉRIEUR DES INDRISINÉS. PROPITHECUS | PROPITHECUS DIADEMA. VERREAUXIT. AVAHIS. INDRIS. Moy. de 3. Du condyle au bout des incisives Du condyle au sommet de la symphyse Entre le bas de la symphyse et la ligne des angles inf... De l'apophyse coronoïde à l'angle inférieur Distance maximum du condyle à l'angle inférieur. ... Longueur de la série des prémolaires et molaires De la 3° molaire à l'angle inférieur Da condyle à l'arrière de la 3° molaire Longueur de la symphyse Distance entre les apophyses coronoïdes Distance entre les condyles Distance entre les angles inférieurs Largeur entre les branches en arrière des 3°* mol Largeur intér. entre les 2°* prémol. et les 1°°* mol... Largeur en avant et en dedans des 1°** prémol Largeur des dents incisives à leur base Longueur des molaires Largeur des molaires . .. Inclinaison de la symphyse TABLEAU DONNANT LES PRINCIPALES DIMENSIONS RÉELLES DE LA TÈTE OSSEUSE DU PROPITHECUS CORONATUS. Longueur du bord inférieur du trou occipital à l'avant du bord aïvéolaire incisif Longueur antéro-postérieure maximum Distance du bord orbitaire du lacrymal au bord supérieur du trou occipital Longueur du milieu du bord postérieur du palatin au bord incisif Hauteur totale maximum de la tête osseuse Largeur maximum du crâne en dehors des orbites Largeur maximum extérieure de la boîte crânienne...........,..........,............. UT NA TEA Q DO REIS Largeur entre les trous lacrymaux..............:...,....,.......,..,..,..,2:. ‘ Largeur minimum\des os nasaux...2.......... 1240. nneteeee tee , Longueur du condyle du maxillaire inférieur au sommet de la symphyse 80 MADAGASCAR. à TABLEAU DONNANT LES DIMENSIONS RÉELLES DES DIVERSES PARTIES DU CORPS DES INDRISINÉS. PROPITHECUS | PROPITHECUS AVAHIS. | INDRIS. DIADEMA. VERREAUXII. Atlas. Largeur transverse maximum Largeur transverse maximum Hauteur totale maximum. Dernière vertèbre lombaire. Largeur transverse maximum Longueur maximum des corps Sacrum .. Largeur maximum (en avant).... Septième côte sternale. Longueur Longueur de l’épine (au sommet de l’acromion).... Longueur du bord coracoïdien à la cavité glénoïde.. Longueur du bord vertébral Omoplate. Ver Longueur du bord axillaire Diamètre vertical de la cavité glénoïde. Diamètre transverse de la cavité gléuoïde Clavicule. Longueur . ... Longueur maximum Diamètre transverse de la tête Humérus. Diamètre vertical de la tête Largeur maximum de la partie articulaire inférieure. . Longueur max. de l’olécrane à l’apophyse styloïde. .….… Cubitus ..{ Longueur de l’olécrane à son bec Largeur minimum transverse de la diaphyse........, Radius. Longueur maximum de la tête à l’apophyse styloïde Os crochu. Diamètre maximu m longitudinal de la face supérieure. . Longueur du 4° doigt, v compris le 4° métacarpien | Longueur maximum Bassin .., De l’épine ant.-inf. à la partie ant. de l’épine post.-inf. Long. max. du grand trochanter au condyle externe. . Largeur maximum de Ja têle au grand trochanter.... Largeur minimum de la poulie articulaire Longueur maximum de l’épine à la malléole......... Tibia.....4 Diam. ant.-post. du corps au niveau de la tubérosité.. Diamètre transv. du corps au niveau de la tubérosité. . Péroné. Longueur maximum Calcanéum. Longueur maximum Astragale. Longueur maximum Longueur du 4° orteil, y compris le 4° mélatarsien Métatarsien du pouce. Longueur maximum...,................. MAMMIFÈRES. TRACES GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES GRÂNES D’INDRISINÉS. 51 Propitheeus diadema- --- Avahis et Indris=.-.-.-. 7] IE T Longueur du bord inférieur du trou occipital à l'avant du bord alvéolaite incisif. Longueur antéro-postérienfe maximum. | Du bord\orbitaira du lacryimal au bord sup. du trou occipital. —. Long. de! la protbérance deeip. ext} à l'orig.ides os nasanx. a à | ce du bdrd orbitaive du Ja Dons du mil Longueur u du bord post. du palatin au bord incisif. rymal au bord antérieur de l'os incisif. Longueur de la série totale des dents. de la série des prémolaires et molaires. LDist. entre Ja troifième molaire et il bord ant. de l'éminence glénoïdienne. Diamètre des orbites. Haut. tot. max. dela tête osseuse. Dim. vert. ext. max. de Ja boite crânienne. Larg.max.du crane (en deh. du zyg.). Largeur max. ext. de la boîte eränienne. Largeur entre les apophyses styloïdes. Diamètre transverse du trou occipital. Diamètre vertical du trou occipital. Distance des trons auditifs. ——Largeur du crâne au niveau des apophyses orbitaires. Largeur entre les trous lacrymaux. Largeur du front entre les échancrures sus-orbitaires. Distance entre les trous optiques. Distance entre les apophyses plérygoïdes. + LLargeur Distance entre les trous ovales Largeur minimum des crêtes palatines. Largeur du palais entre es deuxièmes et troisièmes molaires. Largeur du palais entre les troisièmes prém. et les premières molaires. du palais entre les canines et les premières prémolaires. Largeur entre les bords postérieurs des canines. istanice entre les bords alvéolaires des incisives médianes. 1! Largeur maximum des os nasaux. Largeur minimum des os nasaux. Hauteur de la canine. Largeur de la canine. Hauteur des molaires. Largeur des molaires 11 Du bord orbitait Long. de Ja prot | e du lacr 1bérance ymal au bord sup}! du trou occip. ext. à l'orig. des os 02 MADAGASCAR. TRACGES GRAPHIQUES MOYENS MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES CRÂNES des Indrisinés adulles------ et des Indrisinés jeunes -.-.-.- T T T T Longnehr du bord inféridur du trou occipital à l'avaht du bord alvéotdire incisif. Longuehr antérd-postériehre maximum- =} occipital & ui | en d post. dû palatin du bordineisif. u bord antérieur fie l'os incisif. t NE D | Longueur nisième molaire et|l Longuur de lalsérie tolate des dents. de la sélie des p'émolaires et moldires. il , e bord nt. de l'éminence|glénoïdiénne. Diamètre des orbites. jam. vert. Haut. lol. max. de Ja tête osseuse. ext. max.| de Ja boite cränignne. | Largeur | +- Largeur entre 1 1 deb. du 4yg.). ÉRrBEMES du crane (e | max. ext! de la boîle crâniénne. s AREAR ES styloïdes. Diamètre transYerse du {rou occi ital. — Diamètre vertical du frou occipulal. Largeur du € Distance des trous auditifs. ‘ane an miveau def apophyées orbitaires. = =—# Largeur entre les tros lacrymaux. | » Ï Largeur du front entré les échancrures $us-orbitaires. T l Î Distance entre les tous optiques. | Q A D - | —" Distance Le les hpophyses ptérypoïdes. | | | | | | | | [ES Î l Distance entre les trous ovales. | s. | | | 1 HE Î f T | Largeur minimum des crêtes palatines. | l: | | | | H | : LA Doll . tre ie Î Î Largeur du palais entre les deuxièmes pt troisièmes molaires. | + | LR | | RES! En À L : L 1 > T— Laïgeur du lpalais enlre les Lrdisièmes prém. etles premiéres molaires. | | | | | T + + Larsehr du palais entrelles canines et les premières prémoldires. F gel I A] | À l pe #4 il Î Largeut entre Jes bords postérieur$ des canines. | | Î Î 7 Distance pntre les bords alvéolaires Fe incisites médianes. | | | Î | Ï Largeur maximum des os nagaux. | | | | F | | a d A | To Largeur minimum des os nasaux. - ! | Hauteur de la cahi # ue T 1 | Hauteur de Ja canine. ; | | | <— = | =] : | Largeur] de Ja canine. * | Î » | | Ï \ | | | ; tte | | | Hauteur! des moldires. di | | | À | Largeur des molaires. MAMMIFÈRES. 83 TRACES GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES MAXILLAIRES INFÉRIEURS D'INDRISINÉS. Propithecus diadema ----- Avahis el Indris-.-.-,-.- Du condyle au bout des ipcisives: = Du condyle au sdmmet de|la sympliyse Dist.lentre le bas de la symphysd el les anples inférieurs Il | | | | Fr Dé ses coronbide a l’angle inférieur 1Disl. mak. du condyle à l'angle inférieur = = Longuqur de la série des prém. et des molaires | bord post. de la tl'oisième molaire d l'angle post. infélieur que of | ASS TE —+— Du chndyle à l'arrière de la troisième mulaire EE : Longueur . la symphyse = = ù \ D | Eu Distancé entre les apophy$es coronoïdes | | Distänce entre les condyles. Disfance entte les angles inférieurs. == | | Largeur entre les branches en, arrière (les troisièmes molaires | Largehr int. entre les déuxièmes|prém. et|les premières molaires. Lañgeur int.}en avan ct en dedans des|premièrés prémolaires. | Largeur des dents incisives à leur base | | = Ï Longueur des molaires. L Largeur des molaires TRACÉS GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES MOYENNES DES MAXILLAIRES INFÉRIEURS des Indrisinés adultes - -- - - et des Indrisinés jeunes -:---.-.- Du . au bout des incisives: Du condyle au shmmet dé la symphyse. Dist. entre le bas de la symphyse let les angles inférieurs Dé l'apophfse coronpide à l'angle inférieur Dist./maximum du conflyle à l'angle inférieur t Ÿ ne Longueur de la série des prém. et des ee = Du bprd post. (le la troisième molaire à laugle postéro-inférieur Du condyle à l'arrière le Ja troisième molaire Longueur dé la symplyse Distance entre les apophy$es coronoïdes | Distance entre les condyles Il ance entre les angles inférieurs V Largeur entre les brdnehes Re. des troisièmes molaires Dis I î Largeur int. entre les déuxièmes rém. etlles premières molaires Laeur int.len avant) et en dedans des premières prémolaires | ED © | Il es à remarquer que, tan- S Fe = S Ë | = = = E (es | | dis que les os de la jambe (ti- 5 ES £ | TT ET = | er Î bia et péroné) des Propithèques RONA SN EN En | ENS et des Indris différent assez no- DE = DE || | = = SRE | tablement dans leurs propor- en Æ = 3 = ll [ GE ‘2 El El tions respectives de ceux des | ENS 8 dll SUR ENT = | ten Avabis ,comme nous le montre LS = (l NET Ee = É | 2 = “ Se | le tableau suivant, les os de (l 3 CA | NET FA à | leur avant-bras (radius et cu- LE _—, un . RS ++ bitus), au contraire, sont à 5e ci il Sa) SE très-peu près relativement de | | la même dimension, comme 2 IL |! | on peut le voir d’après les tra- | i ne | I E 1 cés ci-joints, où l'écart est très- | 1 | pelit. il (à | Et cependant, en grandeur A L 1L j + absolue, ces os diffèrent nota- 1 ll blement dans les trois genres, 1 | puisque le cubitus des Indris l | h | : (mesuré dans sa plus grande NB } T longueur, c’est-à-dire du som- il f 1 met de l’olécrane à l'extrémité il Î | inférieure de l’apophyse sly- L jo ï L L loide) est environ d’un cin- 0 | \ quième plus grand que celui (il | des Propithèques et est double | de celui des Avahis; pour le second os de lavant-bras ou le radius, les mêmes propor- se styloide. ions existent naturellement à | L JL + IL IL | ; très-peu près. E (h {| Il Nous devons ajouter que le Æ l i tracé graphique ci-joint des Ait ! fl À dimensions relatives des di- ER | 15 il IT T\ vers os de la main montre = | À | AUX qu’il y a aussi, sous ce rap- = | ie { ! N port, peu de différence entre | | DES! ! Ÿ € les trois genres, si ce n'est ES d =. ! f ‘ pour l'os erochu , dont les pro- FE | | à ' À : portions relatives du diamètre 2 ll ! a. ! | = maximum longitudinal de la CR RE —=—| T L L À = = face supérieure ne sont pas les| 8 | Z i | 5 _ mêmes chez tous les Indrisinés E | Os S} | DES et surtout pour le quatrième = || 5 || | 5 | À = métacarpien , qui est propor- = | Î > É = \ Î tionnellement beaucoup plus, ‘à !| = 3 5 \\ | développé chez les Propithè- À (l LUE £ ! Sa \| ques que chez les autres; enk 3x D = = |__| = \ | grandeur absolue, en elet , il 5 à in À US fl \ à ; Ë S © / É | \| a chez eux la même dimension E = SO IP TRES MIE: 1 que chez les Indris, dont toutes, S = PNA EE fre NN les autres parties du membre FE Ke (l ETTE |] E L N antérieur sont cependant beau- = È 3 © Z S Ÿ 8 E coup plus grandes, re = = Ë = SU S = el + SES œ ar Longueur de la tète|au cond Largeur maximum le la tête MADAGASCAR. Largeur transverse ua du petit < +— Diamètre transverse|minimum = la diaphyse. r Longueur maximun de l'épine à la m Diamètre antéro-postérieur d —| — au nivedu de la tubérosité antérienre- + — LL Largeur transverse (horizontale 1m de l'éxtrémité ———>ûî;- Diamètre transverse|du X_ corps au milidu de l'os 1 [ Diamètre transverse|du au de la tubérosité i— Diamètre max. transv. | | Longueur du sommet de Longueur maximum Longueur de la poulie articulaire. Longueur maximun). Longueur maximum Largeur articulaire. Largeur minimum. F'apophyse médianb à la face antérie IIQUES PIED DANS — et Irdris MAMMIFÈRES. TROIS GENRES COMPOSANT LA FAMILLE DES INDRISINÉS. Longne >ueur mA uv dulgrand trochant ï condyle externe, ximum du grand hu petit trochanter. Ji Loos alitéro-pos érieure de la face externe (lu condyle externe. Largeur maximur — \ d’un cohdyle à l'autre (en arrière). Largdar mininum de 14 poulie articulaire. Diamètrd maximum de l'extrémité supérieure. — +— -— JL | _ A T Diamètre hntéro-pdstérieur minimun] de la tèle (à l’échancrure). } Te Diamètre antéro-postérieu du corps au milieu de l'os. - | TE | Hautpur de la malléolé (perpendiculaire). Léngueur maximum. le ] T | Lhngueur maximunr. | TT = Largeur avr de la surfacé articulaire au niveau de lapophyse. — - = ; J . . | Largpur maximum, enavant de la poulie. | TE | | ae de IF 1 Longueur. | nge. — ni | + NS minimum. hge. : ale RE ER RS RE Longueur maximum. En a ie | [ uce.. Longueur maximum. Hauteur makimum dé la surfage arliculhire Larsi enne. y éompris l’apophyse. 86 MADAGASCGAR. MAMMIRÈRES. TRACES PIHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES OS DE LA GUISSE, DE LA JAM PIED DANS LES TROIS GENRES COMPOSANT LA FAMILLE DES INDRISINÉS Propitheeus dinde el Indris = | | JL : —_—— + = I bchanter, Longueur de a tételau candyle intrrnb. ? | il = _} — - 4 -p = 1 | : 14 = Lonfuenr main dj grand fu petit trochanter, Largeur maximum de la tête au grand trochan 12 | — ne =: : É : Il \ grand fu petit trochanter 7 | 3 Fe Uangeur altéro-posl «dela facelexterne fn condyle externe Largeur transverse ) du peti < trdchanter À la créte/sons-trothantérienne. _ — 2 | éro-pu ire de ln facelexterne fn condyle externe. | | 2 ÎL== 3) A = — = 5e Le ee 4 3] JE n e Largeur Mnanimnré d'un chayte à autre (en arrière) Diamètre cer peu ply : n | (1 s Ex D = = - = | [ l Î + + ———#"— Latglur mininfun de 1 poulie articulaire Longueurmaximun| de l'épige à la malléote. fs Com Es IE | poulie articulair 3 Î | — = Ï — Diamètre ma Ue l'trémilé eupérienre Diamètre antéro-potérieur dit corps au nivedu de la Babérosité antéricilre ! | | | | Î | | px UN rémité supérieure } + | nie | = Daeurt e lhorsondle maxime l'xtrénité Hnférieur = Diamètre bntéro-pfstérienr Jninimun] de ln téfe (à l'échancrure). F ransverse (horizontale. e l'éxtrémité inférieure. < ! | = _—— . Fe ce L | | | Î TE Diamétré nnléro-poséricu du cor an milieu de l'os. Diamètre transverse|du corpé au miligu de l'o: T =; | | | ESS L 2| | | | | RE | Hautbur de If mallés crpendicutaire Diamètre transverse|du vel de ln jbérosité htérienbe. — | autpur de If malléuld (perpeudientaire). H ï [ Ï ] T == dr Reel | _ — = Ï Angueur maximinn. ) - Î Î » Z = Ü il 7 Lngueur maximun. Cnpemo ie onLyR médian ea launantérielires l = ”] 5 AE | E | | Fa = Ï << E Î Î Larfeur maxtuum de Ja suifned artientofre au mean de l'apophyse. nguenr maximum = | | d Longueur de la poulie articulair Largur maxifouin, enfavant de la poulie. e la poulie artieulnire. Î Il E L afhu. | Longueur maximun). = 2 4 Prdflange. 1 = 1e Largeur minima. Longueur maximun {1 sehange. JL == =} [ 4" Phdfuéole. 5 1 Lbngucur maximum. Largeur articulaire 21 Ë À IL —L véuiipouce. Lngueur maximun. Largeur minimum. + | | - emakimumn d$ la surfade articulhire Larsi y Éompris l'apophyse. lt — 87 Le) MADAGASCAR. TRACÉS GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DE LA COLONNE VERTÉBRALE DES INDRISINÉS. Propithecus diadema Avahis Indris-:-.-.- | T Te Aulas | = nn 1 ai Diamètre maximum trans\erse. : E = ce _. L Diamètre transverse du frou vertébral. F | L Longüeur du corps. , Longueur de la laine vertébrale. AXIE :— —- Diamètre maximum transycrse. + be l'apophysé odontoifle à l'arrière du corps. | Hauteur Lotale maximun. S = Hauteur de lapophyse épineuse. + + + —+ Diamètre 1ht. transderse du {ron vertébral. = + +ongueur ihaximum de la lame vertébrale. Cervicale (5°) = + Largeur maxihum. —} Hauteur maximum tplale. Dorsalel amètre | it. lransverse du {rou vert Hautéur maxi ur maxi Lombaire (derniére + Larg, Largeur maxi Hauteur maxi Large bi L Diamètre Sacruni : ï Il | | in | _ ==- Jlau Slernum : Longt Larjfeur des teur du nt. transverse du trou vert ur maximum trans C1 | idur maxihum du apophyses postéri dorps de la 1° ver Côte stérnale (1 RES <): Larg eur maxi De la num de {ubérosité à l'extr SRE | L De la tête Î la tubérosité. fs / Le 1025 0 PEER Largeuf maximim (au alran dela tubérosité). Câle stérnale (5): De Id tubérosité à l'extrémité. ns De 14 tête à l »xtrémitél Longueur t —Longuelr maximum du corps. bral. muni. (a um, mum, Longueur du corps. bral. verse. orps. ures. tebre. tale. la 1° vertébre sternale. milé. De la tt à l'extrémité. la tète à Ja tubé Largeur maxi osilé. nu mn. Macacus sinicus TRACÉS MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DE MAMVNIFERE Cebus Apella LA COLONNE GRAPITIQUES el Mycetes +++++ 89 VERTÉBRALE DES PRIMATES. Atlas :_ —+ Diamètr —Diamètre transverse du trou verlé — maximum ae ral. Hauteur de l'apop Diamètre int. transverse du frou vertébral. Ldngueur rhaximum Fe . ——Longueur du corps. t- Longueur! de la lame vertébrale, ! : Dianètré maximum lransverse. De l'apophysé odontoïlle à l'arrière du cprps. Ha iteur totale maxirhum. iyse épinpuse. de la lame vertébrale. Hauteur ma —— - Longue D amètre int. lransVerse du op maxirnum. ximum totale. r maxinfum du corps. rou vertébral Hauténr maximum. Larodur maxihum. | Largéu r maxinum. Hauteur maxinum. Iiametre Sacrum Hau Sternum : HIHI +604 Il ut. trans Largeur Lougueur maximum du Largeur des 4 eur du corps de la Longüeur du corps. erse du [fou vertébral. maximum transyerse. je pophyse$ postérigures. 1° vertèbre. Lopgueur tbtale. +444 Lasssrtattt 44441 DELA Loose ka 1 I sRRRe En REZ Te | Côte stepnale (1° 44444, Pts, = Largeur maxi mum de Ja 1 + De la re verlèbre sternale. ubérosité à l'extrémité. e da tèté à l'extrémité. De la Lète à la tubérosité. Largeur ne (au nu veau de [la tubérosité). la tète à ls tubérosité. 89. Largbur maximum. | | | n | | 13 90 MADAGASGAR. TRACE MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES mr Cine Les dimensions relalives qui sont retra- cées graphiquement sur le Lableau ci-joint ont été prises sur les cinq espèces de Singes suivantes : 1res. 1res. Ines. ce lbs apophyses ptérygoïdes. incisif. ienne. mienne, ta iques. mienne. éolaire. S ZY{.). cipital. lat | styloïdes. | Longueur dé la série |lolale des dents. 0: s trous Le jh A ü A à Le psseuse. 0 [ al noïd pa é 1° Macacus sinicus-: -:--- Ccbus A pella ——— Ateles paniscus Myceles seniculus + + + + + [apale Jacchus - - - -- incisi ile cri ; nce gl rieur de l’o des|crètes ine de la!bo bord ; 0. hanerurés sus-orbita le l'ém ] tancd entre Îe$ trous opt - Largeur m OBSERVATIONS. + Diamètre des lorbites. (en dehors des arcad in jau inimum — Distance dé Distahce entre! les trous ovales. ane Les Singes anthropomorphes ne sont pas | représentés dans ce tableau, parce qu'ils! ont les caractères des Simiens encore plus| exagérés que les Macaques, et que, notre! but n'étant pas d'étudier l’ordre des Pri- males dans son ensemble, mais bien seule- ment d'établir les différences qui peuvent | le séparer de l'ordre des Lémuridés , dont les Indrisinés sont les plus hauts représentants, nous avons trouvé tout à fait inutile de faire figurer dans notre tableau de comparaison les plusélevés des Singes, qui s’en éloignent encore plus que les autres. I n’y figure même qu’une seule espèce des Singes de l’ancien monde, ce qui suffit parfaitement pour montrer la moyenne des caractères ostéologiques propres aux Primatesde l’Afri- que, de PAsie et de l'archipel malais. Mais pour les Singes américains, dont les di- verses familles présentent des caractères plus variables, el qui, en masse, peuvent être considérés comnie inférieurs dans l’or-| dre zoologique aux Quadrumanes de lan- cien monde, ila paru nécessaire de figurer au moins quatre {ypes. | Or, on peut voir par ce tableau que les Singes de l’ancien et du nouveau monde pré- sentent des différences assez grandes dans les | dimensions relatives de leur tête osseuse. Le | Mycetes surtout offre sous ce rapport des | anomalies assez considérables, principale-T ment dans la longueur antéro-postérieure maximum du crâne comparée à la longueur | mesurée depuis le bord inférieur du trou occipital jusqu’en avant du bord alvéolaire incisif. La protubérance externe est , en effet , | placée beaucoup plus en arrière du trou oc- | cipital chez les Hurleurs que chez tous les! autres Quadrumanes américains, ct, au contraire, c'est chez eux que la distance de | celte même prolubérance à l’origine des os nasaux est relativement la plus pelile, ainsi que la largeur maximum de la tête osseuse | prise soit en dedans, soit en dehors des ar- cades zygomatiques et le diamètre vertical extérieur maximum de leur boîte crânienne ; on dirait que leur lêle, ayant été comme aplatie, s’est allongée dans le sens antéro- postérieur. Les diamètres de leur trou occi- pital, comme ceux de leurs orbites, du | reste, sont aussi moindres , que chez les au- tres Primates, ainsi que la largeur de leur | palais, la distance des trous auditifs et Ja largeur du crâne prise au niveau et en ar- a 15 érIeur Largeur entre les trous lacrymaux. Larfeur entre les apophyses - Diamèlre|vertical Qu trou érieur maximhm - Diamètre transverse du trou ofcipital. tande entr rieur dh palat bord an mum dujer ord posléri î C tre vertical exL Largeur! maximun extéridure de lalboîte er Largeur dh eràne au niveau|des apophyses or Largeur du front entre les Dis I - Distance du bord orbitäire de l'és lacrymhl au bord ant Largeur max lame D ++} —— Hauteur lotale maximum dp la té . du milieu du ance entfe la derpière molaire et 1 —— Lohg s ——— +} | Lorgupur de là série des prémoldires et molaires. | +- RSA lhive incisif- | | ler, ital. ipi | |) £S 0S nas 1 . dû trou oct = - = > igine € al l'or 1pl Longueur antérd-postérienre maximum: —{- à tlelexter. lu trhu occ erance pCCIpl ridur € fé \prot\b ü .de] pr ) Dist. du bord orbitaire dh lacrymdhl au bond sup Longueur du bord in Lon( IQUES ES MAXILLAIRES TUSAUX, INFÉRIEURS DES PRIMATES. A res, ire, la ni AMMIFÈRES. ires. aires. la Noire inférieur, ————___ 91 rière des apophyses orbitaires de l'os frontal. 1 Dans le maxillaire inférieur, c’est surtout l'écartement relativement peu considérable eur. | 8 08 Nasuux. des 08 de a canine. £S INCISIVES. inférieur. angle a éro-inférieur. 1sième mo res mpl 1 leur base. ù s. Longueur. 1re des condyles, des apophyses coronoïdes’et des angles inférieurs qui mérite d’étre noté. Les Hapales s’écartent aussi très-notahlr- ment, dans quelques-unes de leurs dimen- . Larg aires t Largaur de la canine, à Î es et {les prémpla l'angle post des defnières mblaires. ù premidres prémo "CUP [MAXIMUIN 'geur)mInmum Lar! F- Hautdur de 1 | Longuehr des mplaires. Du condfle au bout d des pes olaire à | Longueur de la symphyse. Diflance entre les condyle s pt les premi 1re IncIsives fobe x sions, de la moyenne des autres Singes du nouveau monde. Tandis que les Hurleurs, par exemple, sont de tous les Quadrumanes ceux dont la distance du bord orbitaire de l'os lacrymal au bord supérieur du trou oc- cipilal est relativement la plus petile, ce sont les Ouistitis qui l'ont de beaucoup la imersions des mQl D Du cbndyle au sommet (de la syrhphyse. maximhm du condyle , er1 on e e la s Distante entre les epophyses coronoïdes. Distance eftre les angles inférieurs. ans des de êmes jé au - Largeur des dents Dimensions des molà plus grande; en outre, dans ces deux gen- res, la longueur de la protubérance occipi- tale externe à l’origine des os nasaux csl à | Distance de l'apophyse cordnoide à l'angle inférieur. Du condyle à l'arrièré de la tr isi int et en ded ù — peu près égale à cette distance du bord or- bitaire du lacrymal au bord supérieur de lopisthion, tandis que, chez les autres Sing»s, il y a toujours une grande ailé- Largeur entrd les bordh postéridurs des danines, a Largqur des mblaires. —- Distan Longueur Largeur entre les branches} en arri e entre les tro |rence. Les Ouistilis se font encore remar- |quer, entre lous les Primates. par la très- | petite distance relalive qui sépare le bord |" Pistanek entre Ls bords hlvéolairés dcs indisives médianes, y he — t. entre le bas de Ja symplyse et la ligne tiréé par les angles inférieurs. Du bord] postérieur de la derniè erleure en Av t érieur. orbitaire de l'os lacrymal du bord antérieur de Vos incisif; leur face est en effet peu proéminente. Si l’on excepte ces deux genres fort anor- eut int argeur in Larg - L maux des Mycetes et des Hapales, on verra , à la simple inspection des trois autres tra- cés graphiques ci-joinls, qu’on peut consi- dérer comme représentant très-sensiblement la moyenne des dimensions relatives des crânes et des maxillaires inférieurs des au- tres Primates, on trouvera, disons-nous, que les dimensions les plus sujettes à varia- tion, dans les différents genres composant ce grand ordre, sont la distance du bord — orbitaire de l'os lacrymal au bord supérieur du trou occipital, la longueur de la protu- bérance occipitale e*terne à l’origine des os du nez, et la largeur maximum du crâne EE —— en dehors des apophyses zygomatiques. Sous ce dernier rapport, les Sapajous s'écarlent nolablement des autres Quadrumanes. H n'est pas non plus sans intérêt de re- | marquer qu’en grandeur absolue , les Singes | américains ont la hauteur lotale maximum | de la tête osseuse, mesurée avec le maxil- laire inférieur en place, supérieure numé- riquement ou tout au moins égale à la lon- gueur mesurée du bord inférieur du trou occipital à l'avant du bord alvéolaire in- cisif, longueur que nous avons adoptée comme unité dans toutes nos mensurations | de crânes, parce que, comme nous l'avons déjà dit, elle est moins variable dans les individus appartenant à la même espèce que la longueur antéro-postérieure maximum , 4 protubérance occipitale et les crêtes étant soumises à des modifications considérables avec l’âge. Ghez les Primates de l’ancien monde c’est le contraire qui existe, ce qui lient au moindre développement de la sur- face massélérienne de leur maxillaire infé- rieur. MADAGASGAR. MAMMIFÈRES TR \CÉspu OU MONTANT LES DIME a s Crine IOXS n 91 Les dimensions relatives qui sont retr- ä _ ÿ = = Mailhoice afrique, —————— > cées graphiquement sur le tableau ci-joint £ È = 8 JE g j £ 22 fière les apapliyees orhitnires ile l'os frontal. out Eté pirises sur les cinq esplces de Singes = € Ê “ £ FE È = É 3 Da férieur, Cest surtont suivantes : = BU STE FT E TE TUIO LS n & “& res a peu considérable ane) S à NON MEME EC SNERC G = des eondyles, des apophyses coronoïdes et, PCTATÈNRENENNSTS 5 8 £ = 5 2 5% £ £ Ê 5 SE £ È des angles inférieurs qui mérite d'être noté: 3° Gebus Apell 5 dE Ë = ÉMEAMERC EN lÉ £ = = Le AUDE 4? Atcles paniseus = » à E = PRES ES ÊeE & = —È £ UT ee del sai re en EE DT = É EURE Bat E ST È 8 = = Ë ent dant quelques de leur dinenc M iireeee FLAURE BMSNSNE S us LE À se 5 = = A É ns, de ln moyenne dles autres Singes du ARE CE BE SE À à 5 5 8 E É £ S Be È £ Tondis que les Hurleurs , OBSERVATIONS Mitamrsr ÉRÉROTE ER SE = = È È ä nt le tous les Quadramanes ce UP RE de Er ae DS | E SMS EE 5 E Les Singes anthiropomorplies ne soul pas | BR 3 à AS AE) 8 EM # PE LÉ 2 J représentés dans es tableau, parce qu'ils En IBERS SERRE z Me ue nf: E Sd Gipital es relativement. La plus: petites ce ete Anne JT En ONUC NUE: A ÉReeere É : £ sout les Ouistitis qui l'ont de benuenup In en Ce DO CE ol EE 2 2 EURE ; ë IRC là Me 5 plus grues eu outre, dans ces ileux pen- but n'étant pas d'étudier l'ondre des Pri- = EMAIILOE À À (1 ë E £ £ £ ee à longueur de La protubérance oceipi ne TE Bi = | face massétérienne de leur maxillaire infé Jargeur du erdae prise au niveau el en or- | | rieur | | \GASCAR. A MAD 92 S APHIQUE ÉS GR. TRACI n ré] a = < = = = an A © = an e ei E E] un Ce E= LA = = EE L< e] É 2° de l'humérus des Primates. le; avicu la el Macacus sinicus-:-:-:- Mycetes seniculus++++4++ et Ccbus Apella 1° de l’omoplate et dt “HINYILAJOT 297 E$ 29/40 “oslyderp ep op of “aaIQJUt 2087 v$ e apÂpu “29[q004)| ef 2p uurxeur AnessredF “a{puoolnp wnut | | “oslqdeip et ap oanongsod-oxue (! ‘2797 EE AP [ESI9AS “9197 LE] 2P [LOTON oxpuret “p1so19qh 47704 pe 2ss04 “(-puoot 1} LE 8p nee T pS19ASU PAT ue AnBART 9 np anaieT xetu AnoSstedy aurai | And TE CENT EL op Lotaed 8j ap ‘xeul QUIIXEU DOULSI(] bupurf anepnotie oepn “(unui $ no 9949047 EF E ixeut) ap puoo ne sndgunqlE 2P 2197 (PF op Jeu snJQUN[ 2P 2797 PF 9p Jeu us nq tos u(] ‘a[PIUIOAPE 97J99bF “O[UUIAIS 2719987 LE p un asuq 68 R 9PI09EA “apLOUPIÉ AUIABI L 0P WNUIXEUT HSPASULAY QNJAUEL( | *(ot4r9 BE op oui *2PIOU9[À 971400 ef op [uorlaa aout “aseq es|e aurd9,f praqoadh p«0q np Anonduor] *9PIOU9I 9J1APO EF 0P JOUIUOS NE UPIPIO9ELO pi0q nf} amen3ud = “UOlOIQR [ 2p Joutuos ne Utd? | ap) “eutda,t 9p 2xte[rYe paoq ep 2p se. J EXCUT An node] Aie “a[notaep ef op ahansuoT — 0 ostydôde j ap anoduery —— wos up o8t1d) opr00e109 osfqdode j 4p anon34o BIC op anonduo p Anoni anaguon| =} o'f MAMMIFÈRES. 93 TRACÉS GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES 1° du cubitus; itale. laire. cipi 2° du radius; lieul'e. la tête. icu 3° de la main des Pri- à son bec. d supérieure. transverse. males suivants: 1e 1n aire inférieure, eur mhximum. nerure sigmoïde. face ncrure s|pmoïde. pucur MAXIMUM, rgeur m nimum. celte ar Macacus sinicus = + =: -:- Cebus Apella Mycetes seniculus+ + + + 1 tre maximum ecrane | iqu ' 0 Lorgueur mhximum. | Longueur maximum. nde éch 1 de Longu Liu - Lon( è ina face art | argeur maximum me JL. ‘8 2 & © © S Li © =) Fu 5 © E 3 lar OBSERVATIONS. pi L de la su Largeur de la longilul Les dimensions relatives prises sur les os de l’avant- | bras (cubitus et radius) des Primates sont, à quelques ex- ceplions près, très-peu diffé- reutes les unes des autres. Aussi ne nous a-t-il pas paru nécessaire d’en mulliplier inu- tilement les tracés graphi- XI Longueur de la petite éch isseur maximum tre |ma | | Longueur|du sommet de] Longueur|de la gr 1ame Largeur minimum Lransverse de Ja diaphyse (lau bas). Largeur maximun de la surface artitula - Longueur de la tête à la base |de la tuhérosité b Epa D + ques, et n’avons-nous figuré sur le Lableau ci-joint que ceux des Macaques, des Sapajous et Largeur de l’appphyse stfloïde à la face artidulaire ralliale inf. des Hurleurs. Les Hylobates et les Atèles , dont les membres antérieurs sont déinesurément allongés et qui forment des genres Lout à fait anormaux dans la grande famille des Singes , s’écartent FF considérablement de tous les autres Primales sous ce rap- port. Aussi ne les avons-nous pas, avec intenlion , fait figu- rer dans le tableau ci-joint, pas plus que dans le tableau précédent. L'introduction du FFF FT tracé graphique des dimen- sions relalives de leurs mem- bres antérieurs eût faussé la moyenne que nous cherchons à élablir pour arriver à la comparaison des caractères dis- tinclifs des Simiens et des Lé- ipophyse styloïde. At: muridés. ane à Nous devons, en outre, faire remarquer que, si les os de l’avant-bras des Singes, comme | nous venons de le dire et comme le montrent nos tra cés, présentent relativement peu de différences entre les di- vers genres, leurs os du bras varient au contraire d’une ma- nière assez notable dans quel- — dat t#S TES le ques-unes de leurs proportions respeclives, surlout dans Ja longueur maximum de l'hu- hoïde. Enr éale. | phalang mérus prise du sommet de la têle à l’ex'rémilé inférieure du condyle, l'unité de com- paraison élant toujours la lon- os rochu. td + halan CT LAS Z ungu longueur maximhm du sommet dell'oléer arpien A NE. f - ubitus gueur du bord inférieur du trou occipilal à Vavant du bord alvéolaire incisif. 77 ñ mé al premjere p LA Radius : longueur de la tèle à l'apophyse styloïde. Carpe h° seconde l° pha !° h° { 14 94 a MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES OS DE LA CUISSE, D! MADAGASCAR. TRAC | | | Diamètre max. transv. hasssssseet BI nriversaenessst RSR ARE errisiréssiessr L ousssesesrhesseerstt Macacus sinicus-+-+--- Ce ] Ï =] Ï | | | Î | | | | | | | | | I ; 21 ri ee | | | | | | Longueur de la tête au condyle interne. | | ! ! | J' | i | l ju PPT Sales date CELISEETS) | | D EE | | : | hrs 7 2e | | | 227 | | | ] Largeur maximum de la tèle au grand h'ochantexi JE | 2] | | | | | | Le | | ll | | Il = | | PL l a Tr l | . | F . : n os Largeur transverse maximum du petil trochanter à la crète souslrochantérienne il : ! + | | | | | | | | | | | | Vs | | | L J | Le | Î il Diamètre transverse ___ 7 minimum de la diaphyse. ! | | | me È | | | | | | | | l te SO RS | ï | n | net] “ | Ft | RÉAL SERIE TT 2 FFÉTTIIN TT. 4 Longueur maximum de l’épine à la malléole. _! | e RS ea E RE | ( RTE sitetatatit a | : Je Lronrlemrmdereementensnetet Lissrssceberseerseless cartes eretale ESERRERESE — 1 =. 2 + — 5 —— î T _ ee =; : : Le] 27 (É Ale ; | Diamètre antéro-postérieur KZ du corps au pes de; la tubérpsité antérieure! ! 1 + { | | * | | | | | | [ 1 | | | Î Î | Î A | | F 2 nn | ere | | Largeur transverse! (horizontal &_ maximum de l'extrémité inférieure. Je L L |: _| 1 a* Î | FE || | | | | | | _— LT : + t = l + - | Ë | Ée | | | Diamètre transverse du _Z7_ corps au milieh de] os. L | L | | j r | | / | | | 1 | ie | Î I T . “ À | | | nl | | Diamètre transverse du e. + l Le | RSR | re CRÉÉE ETES EEE Ce De Largeur minimum. 1 Î Il 1F | | Te EP PE = : = | | | | Longueur du sommet de — = Éepophyee Le de à la/face antérieure. ni + — + 4 | | | | | | | | - : + - + Il | il < | | | | | Longueur maximum. — - - - | | | | | | | | FETE] FRE Ï MR Longueur de la poulie | _ articulaire. = — + | | | | | —— D | Le . Longueur maximum. res l 7 1 1 El) | | | l | | af | | | £ > | | | Longueur maximum. =! - ! ! 2 | - - - 7 | | | | | | Ï | 4 | | | | | | - Le s | 1] T EEE | 7 | | | « : Pi } fl Largeur articulaire, ! ae L er le I — | | | | | | | | | | 2! _ l 1 { Î Î Î Î | | | As | A = MAMMIFÈRES. 95 À QUES U PIED DES TROIS GENRES SUIVANTS DE L’ORDRE DES PRIMATES : Mycetes seniculus+ ++ ++ Ï T H mi I == En +— Longueur du grand lrochanter|au condyle externe. Î = a] Î = +— + Longueur maximum du grand au petil trochanter. in 1 1 8 2 _ Largeur dntéro-postérieure lle la facd externe du condyle externe. | | | | eu) | ; (IF T + + + — | Largeur maximum d’un condyle à l'autre (en arrière). _ 1 2 | L l = L =. Largeur minimum de fa poulie articulaire. | | — + L + 1! [ js | | | Hana : te En af î si + Diamètre maximum de l'extrémité supérieure. = —— - D SES Se OT Fa | l SF : DT Diamètre antéro-postérieur minimum de la tète (à l'échancrure). | | ! l î F - T | | T l = Diamètre antéro-postérieu du corps au milieu de l'os. | ———— : : Il . E T t . Hauteur de la| malléole| (perpendiculaire). ee) fase) T T T + Longueur maximum. _ 2 tt" 2e er + — _ - — 1 = _—— Longueur maximum. ris L | | Î ] : = TE Largeur maximum de la surfacè a au niÿeau de lapophyse. | | | - - ] ] 1 T f | Gil RIDE | | il | | À 7 ne | - - + - Largeur maxinum, enlavant de la poulie. 1528 —— La RE NN Ed me == Æ = Longueur. | IL lex | | | | | j Im T L Largeur minimum. : hip + l | In ! : Ï Rte T jt Longueur maxinum. | | | | Poe (e - ! + L =] : | | | | | 2 l | 1F > emnnus ne ae (| TT ——— + pngueur maximum. | Ac | ANREE : ÿ Des D Hauteur maximumide la re articulaire tarsienne, y kompris l'apophyse. MADAGASCAR. MAMMIFÈRES. 95 on TRACÉSHIQUES | MONTANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES OS DE LA CUISSE, K] DO PIED DES TROIS GENRES SUIVANTS DE L'ONDRÉ DES PRIMATES : Macacus simteus= +=: == Cebusl et Myceles senieulus+ +4 +4 Es —— ==> an _— mate. === —— EE Ï | I | En | + | | | | | | Ï | Ï ; ne ï T Lys t - À À À} Longueur du grand irpehanter au eondylo externe. ne | = ER Longueur de la têtg au condÿle interne: — = fe Î pe TE == 1 —— = E == pe | Em tre ee E ns Î : F f _- =} Longueur maximum du grand hu petit trochanter. | | F7 | l IL ile — | Largeur maximum fl la Lte/au grand irochanlopf— : | ee 01 1 is] FE = | ji L. Je — fargeur dutéro-pajrieure ln facd externe lu condyle externe. Largeur transverse maximum du SK poil trochanter à la 1 sous{irochantérienne. Î t = : > er ASS Je A) | DS _ a — me Ra iRees JE 3È | : #5 ——#©—— | torgeur mosinng d'un ebndyte à l'autre (en arritro). Diamètre transverse — uinimurn dela aaphyse. | = = À — ——— =— Qt ” ; | Li : —— 1 — + À Larghur ee de la poulie articulaire. — De ne Longueur maxime épi à me | ter iuunepeenedenttt (El | | . ie i : = L— -; —_— 2 | Diamètre maximum de l'ehtrémité supéricors, Diamètre antéro-pobtérieur | du œrps au iveau de la tubérhsité antérieure ll — NES | +; î | | | . à — = Diamètre antéro-phstérieur Iminimurh de Ja te (à l'échancrare). 7} ] Re TE | | | | Largeur transverse/(horizonlaleÿ./ 4 maxifnum de l'extrémité inférieure. — — | a + | À Diamétrf: antéro- rar corph au milieu de l'os. Fe | | Diamètre transvesk du #1 ne Er de l'os. — t T | tonne _ = (ne L | + at — aie + + + |" trauteur de en S | Diamëtre an) du ! a nivequ de la Hibérosité antérieu ! JE = | . Longueur maximum, Ï Î Diamètre max. trans _ | | ï t + + Lhngueur maximum. | à ï | Il J | Longueur du sommet de —| DE yse mé face antérieure. | Ï Î Î Î f + , Largeur maximum de Ja surfacd articulohre au nifcau de l'apophyse. | | | Longueur maximum. —+ il Î | | (l Î = Largfur maximum, onavant de la poulie. Longueur de la polie | } Longueur. Longueur maximurh. 1 t Largeur minimum. Longueur maximurh. £ Il Î Ar Î T Longueur maximum, | _ — 1 = Largeur ete) Î a =! ï 1 | E—bngueur maximum. Largeur minimum ‘ L Î Fe | 1 - 2 Hauteur hoximun dei surfcc ortchlaireLrbienne, y Fompris l'apaphye. Li ES Lin et de Len 96 MADAGASGAR. TRACES GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES MOYENNES DE LA COLONNE VERTÉBRALE 1° des Tudrisinés el 9° des Primales=: =: Atlas : = Diamètre Imaximurh transvdr Diamètie transvérse du trou vertéhral. Longugur du corps. Longueur |de la Janje vertébrale. Diamètre|maximum transvarse. De l’hpophyselodontoïde à l’arrifre du corps. Hagteur totale maximum. Hauteur dj l'apophyse io ral. iahnèlre ni transverse du tfou verlé (7: = ngueur Cervicalé (5°): = ; | | aximum| de la se vertébrale. Largeur maximum. Hauteur maximum totale. Longueur maximhm du cdrps. itmètre int. transvérse du 1h verlébral. . Haute v maximum. [ Largeur maximum. Largehr maxiuum. Hautehr maximum. + Longugur du cdrps. Diamètre inlt. du trou vertébral. Sacrum = _… Largeu ur transverse. Longuedr maximum du corps. bre. Largeur des apophyses| postérieures. 17 = = = T T—Hautqur du corps de 1 Sternum!: ef a ——_—_— | bre sternale. ur totale. Largqur maxipum de In 1"° vert Côte sternale (1°) : ES L [ De la thbérosité| à l'extrémité. Ile la tètelà l'extrémité. if Della tète àlla tubérdsité. Largeur maximulm (au nifeau de la tubéroité). Della tèle à la tubérdsité. Largeur maximum. 97 SL 29[4odu) EF op {nodavr] BSTPASUR} CUT An9417 = JUS 4 o[ÉpU0o np ange —{ OI) E[ 9p UM EXBUE anossred 7 “op{puoo| np umunxeur auÿssted “ostqdeth eç ap ohnomasod-oraque aurtriul 10994187] “0191 EE 9p estoasfeu oxjotuer( : °° de l'humérus “0107 EE AP [LorN ouate IR “opsoigqui a7nod ke oss049 ef op uuurixeur bouesi(f MOYENNES S ‘(ap{puobrda je 9 ouaed eflop *xeur En ——— “anbriput{b axtepnofque 99ejihs n0 99[40047 Pf PShIQUMU,| 2p 9797] EE 9p jou Le _-{onquxetu) oKpuos nelsmotnq op a187| ef ap Jeruuos nq 3 D ” MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVE: x MAMMIFERES. =) © a 4 et des Primates - R G “OfELUOHE 9110887 UE 2P LNUIXEU 4 na duv'T 7] TRACES “apeo)S 070087 {op tntuixeur adorer Je “opnoraefo 6f 2p AnonguoT des Indrisinés ‘oseq 21 aproovioo asfydodez ap node] “plou?[} o1tAr9 dj op uinuixeur osdoAsueay daeuet(] ‘(g1ato y op touluios np 4sud) opoovros odAqdode jlop mon! pou! Q1AUO ŸE OP [EOTOA au (] + “oseq es[e ourdo flop anons 1° de lomoplate et de la clavienle “petqontda paoq n nano + le Anonduor] “PIOU9TT o7ravo dj op Jouufuos ne ‘ 191P1O98APD prog “uortoue op jofuuos nv) ‘ourdg flop anon “ayeçdouto | op oafefpixe paoq np anbnduoy Te Cle 98 MADAGASCAR. | | TRAI MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES MOYENNES DES CRAN! Le tracé graphique des dimensions rela- | | ere . . « FAR RE PNR CEE À CENT À 2 HAUERE Get QUE VC OO M IP ER MEN E E © € lives moyennes des crânes el maxillaires in- NME EE sil EN LES ER 2, CNE CIN SZ, D | Pa : . = ES = S E © t ‘o = S (= CNRC férieurs des Primates représente la moyenne S £ = £ À Ê 2e 2 SNS ENT = S 5 | ; a a == S— & Z- = Z des mesures prises sur les cinq espèces de Æ St ÉTÉ) E ue D TS CNE Te CO EU É S ETS | . : = Le = 2 © a © < n Singes suivantes : le ob oO NON en S RS T RES SRT En À 3 Es E . ‘2 = Qi Re] ee tr = a an 1° Macacus sinicus ; RE CC RE nf MSN REIN ES SRE RME À à 2 2 9° Ccebus Apella ; NRC SC I rat RE Et ET Een 3e A co : pella; EE + SM PO OC D PP 3° Ateles paniseus ; TE £ EC UE Se MIT D ur = © A MEN LE AN &° My iculus ; CUS SAC RE SO So) NOMME UNE NC ES yceles sericulus ; PRE IL EST RE S CS TS EN EME © 5 S € 52 = Es 2 2 = © 2 = 5° Hapale Jacchus. DAS CNE EME TS RIS IS 5 NE Cle © PA : CS F 5 s A j Etes - Le tracé des Indrisinés se rapporte aux 1 4 PRE EC È- É nn ES 3 à = ai = x : : ET À += 2 = T ER EN E = S Es = CG = 2 A Lrois genres qui composent cette famille : ï EL PE de SSP SnoES É CUS CENTS = & = £ A = 1° Propitheens ; [fl Hi ONE MS SE NS EE PO SORT STE E à © 2 S$ | Ë s if NAN NE SUR MSN Er) ENMEN ue | : 5 ‘|: Te = = mn Es 1 TS 2 So ii Ge S E) E So £ = 5 A S SE ë Gt à PRE = PEN TEL) = se 3° Indris, fi She: nl CANCER = A i Fr re) cs z = A nf} = S Lol = 5 © el S = -& = T7 TE ñ Î es S tel g Ë Nous avons pensé devoir y joindre le tracé HAE DNS IN 5 CE É = F £ À des dimensions relatives du crâne et du i \ UE SAS £ PANETCE 5 = DUT AA s É S ser ne) = | maxillaire inférieur d'un quadrupède arbo- | REA TR SU ÉD ATE 5 = : “vs Î i © Es -s Es } ricole, pour montrer les différences ou res- ñ i E = £ © = Se = = semblances qui existent entre les Singes, i ! © A Êe = Ë È ë CR | EN = os © S d’une part, les Indrisinés et un quadru- | i i CE) RS É à sen , rs : y ee © = pède. d’autre part. C’est le Kinkajou ou j i = 2 = Ë 3 À Ra | = E £ Potto Caudivolvulus que nous avons choisi ï i Be ë .S 3 : i \ = = pour celle comparaison , à cause de sa vie É ; er 5 2 arboréenne qui le rapproche davantage des EE FA ST En ni . » 2 14 = o Primates et des Lémuridés. | DIM É) rs if [Ni SNS = | 7 i[/ 1 A É Æ Indrisinés ] 1 i 4 Er Fa : ï LE 1 = œ = Primates - + -:-:- + = = 4 5 s i Se £ Kinkajou - - -- \Y ï £ a ] | A © \ î £ i = \ î s OBSERVATIONS. . + = D LE IE = qi = Æ i s a ù A a simple inspection du tableau ci- = 1h joint, on voit que les tracés montrant les a =) Ai : 0 RAR = = it dimensions relalives des Indrisinés et du & ER A: È “ J ; FA ss À; Kinkajou diffèrent peu Fun de l’autre, beau- SNS RS É | oi e » ne diffère celui SR SRE: coup moins en Lout cas que ne diffère celui EE = ER a des Indrisinés comparé à celui des Primates. = SR C’est surtout dans les résultats des mensu- £ mo OU : . =} = a || rations ayant pourobjet les parties du crâne EN QN E OA | | les plus importantes, les plus typiques, | = > À = | ÿ = BA £ | | qu’on trouve de grandes ressemblances en- = | ft. tre les premiers de ces animaux. En effet, 1 SRE i ' la longueur anléro-postérieure maximum , 3 NE = Ë i la distance du bord orbitaire de l'os lacr: = = Le x EN f le mal au bord supérieur du trou occipital, Æ RSS É i , ._e .— = LA a li longueur de la protubérance occipitale SN ER © i : NEX SEMI UC ! \ externe à l’origine des os nasaux , la hauteur = Ste Ar = ÿ 1 ([e totale de la tête osseuse, le diamètre verti- SW | RE SERRE ES cal extérieur de la boîte cränienne et sa lar- Frein 5 geur maximum, la distance des trous audi- NRAUES = üfs, loutes dimensions qui influent consi- =—#= = = 1 T , ; PSN CRE = dérablement sur la physionomie générale BUMENNE | À . ONE OS des crânes, ne présentent que de faibles RE | différences entre les trois genres de la fa- SUIS MES | | mille des Indrisinés d’une part, el le genre SUWÉSENtE | : £ 3 | | | Potto d'autre part. Pour presque toutes les = Eire | 3 2 Pr : = = | =. autres dimensions, les Indrisinés sont in- Sa, sue | | à RE = TUE Dre LUE | | s termédiaires aux Singes et aux Kinkajous. == — - = ! Fe Si l’on se reporte maintenant au tableau PAUSE MS o ‘ FEUTé , : CONESNCNNES n° 1, où sont figurés les tracés des trois CCR | ÊER G : S Se = e | genres : Propithèque, Avahis et Indris, et = = À = | MAMMIFÈRES. 99 IQUES S INFÉRIEURS DES INDRISINES , DES PRIMATES ET DU KINKAJOU. qu'on les compare chacun successivement SE OS ES EUR AUS Oo is CCC NO RE k HSE ; S EEE Ë o $ 8 E 3 ES Ne EURE SE 5 Le F à 5 3 avec les divers tracés de Singes figurés aux È = EMENRNSEO EU NE NÉS IE SU - = A. EE de ®. S 5 8 © CNE Er NT ES OM ECS Æ NOR 2 El = à EURE E tableaux n° 90-91, on verra que les carac- = = S RS I OR DES D = = © © = £ Z c DNS , = Er À CO, S CC ER QE = îres ér Ù q s d” _ meme ET = CRT FE = E. EE EE EC ER È AT ÉTÉ 60 61 léres différentiels que nous venons d’énon E 8 EME AE ATTEE A F@ Ne ê PIS e 8 0 À ET = £ cer comme dislinctifs des Primates el des © 5 s] D Æ. £ £ - © an © f= fe) G AS n 2 2 $ RSS SN NOTE = MR En MERE SRE g S += Lémuridés, el qui ressortent de l'inspection Æ, À = F ss = a Bet, VYn à © € = = A S HA à A FE © CN EN EN ENT NOMME ET EE TM SEINE NN ‘= du tableau ci-joint où sont relracées seule- se nc RS GG es = a — EEE Te EN à = S - = PRRCEe A = EVENE ECS S À US US LENS UE = © RS AN S eo = ment les dimensions relalives moyennes , ne = Er ENONCE RENE) B D = 2 E 8 = g a D ‘7 TS sont pas loujours exacts dans les comparai- É 0 NES MSIE RQ DE CR ET RO CE NE ITS TZ ; G fs Su S -— es > $ à © À à ss ms E g S 5 © Z % © © * sonsisolées de genre à genre. Ce qui frappe = = a nl = = een) _ ro , ce (= pes = S ne 5 = OS D ——È SE = 5—=—2#—s dans l'examen de ces ableaux, n° 81 et a = = © = = 4 ee °7 ES. = = MN = 2 2 ES DADEMES T8 2 Zn 90-91, c'est, pour le crâne : 1° que la 7 E = ® d=| er = = Fa an © ñ Qn : 2 EEE D OURS MEN LA E Et NS S E) RG ra £S à différence qui existe chez tous les Mammi- E Z C} = = a mm = = = =, aa D EE = VEN EE OM 8 A Mn EN En 3 £& £ fères entre la longueur du bord inférieur da Ep D QT TS 2 = SP g A NUS hEe TS ÉRe Î CES: = Ses Æ G É Aa A | trou occipital à l'avant du bord alvéolaire 5 = IS. AIMÉ Cr En CA Æ LES SNS) incisif et la longueur antéro- postérieure = | A £ EC EE EN 4 ë à k 4 = | Re S us Sn © + maximum est bien moindre chez les Indri- 3 Q = = = > c 0 _ Q B_ 8 [| FERMER ENCRES FER sinés, comme chez le Kinkajou et tous les FS- = TE = mA à - ri | RE Sr En © FE ro quadrupèdes , du reste, que chez les Pri- 5 | = Æ da = © = = à Se A1: ralre F = S de © © SES males; 9° que leur voûte palaline est vela = RE QE ES à tivement plus courle; 3° que la distance ù È D ot . FE = I = ES en [| entre leur dernière molaire et l’éminence € = e 3 E E glénoïdienne est plus petite; 4° que la hau- Æ a pa Eo . À A | ES o 4 © © leur Lolale maximum de leur Lêle osseuse est | | © — = Si sg TE . égale à la largeur de la boîte crânienne me- | | © S TNT surée en dehors des arcades zygomaliques ; =} nl 2 = Er . : : | £ = | AN VE 5° que le diamètre vertical externe maxi- 5 a NS mum et la largeur également maximum de Es = eo , “ = — — Dome leur cräne sont inférieurs (les Mycetes font = Ce) cependant exception à cette règle); 6° que Li . = la distance entre les Lrous laerymaux, les échancrures sus-orbitaires et les trous opli- fr ques, est beaucoup plus grande; 7° que la distance entre les bords alyéolaires des in- cisives médianes est (rès- supérieure; et S° que la largeur minimum des os nasaux est bien moindre. Pour le maxillaire infé- rieur, on remarque : 1° que la longueur du condyleau bout des incisives est relativement plus différente de la longueur du condyle au sommet de la symphyse chez les Indrisi- nés que chez les Singes; 9° que la distance entre le bas de leur symphyse et la ligne tirée par les angles inférieurs est moindre ; 3° que la distance de Papophyse coronoïde à l'angle inférieur est, au contraire, plus grande; 4° que l'espace intercondylien est supérieur à l’espace compris entre les apo- physes coronoules ; el 5° que la largeur entre les branches (en arrière des troisièmes mo- laires) est plus petite. La similitude que nous avons trouvée d'une part entre le Kinkajou et les Indrisi- nés, et les dissemblances que nous venons d'énumérer entre ces derniers el les Singes , et qui sont tres-typiques, montrent bien qu'on ne saurait réunir les Primates et les Indrisinés dans un seul et même ordre. Ce n’est pas du reste seulement l'étude du sque- lette des Indrisinés qui nous a seule amenés à séparer les deux ordres des Singes et des Lémuridés ; nous verrons que les autres dé- tails de organisation des Indrisinés nous eonduiront à la même conclusion. Neal MAMMIRÈRES. vs MADAGASCAR. FÈRES 99 TRACIPIHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES MOYENNES DES GRÂNESQInES INFÉRIEURS DES INDRISIN S V'RIMATES ET DU KINKAJOU. : = = ENS EEE) CE g dés d' 8 SNL 5 5 & quon le sompare chacun sueresirement Le tracé graphique iles dimensions re HER sn ESS AD = SE Ses she se 8 8 2 £ Ë S É 2 2 € aveeies der tré de Singes gun on lives moyennes des erânes el maxillaires AIRE CO EN Een PRESS EEE É 5 5 © 3 ME SE NS 5 S8 SO SES S + à e + 8 © É 2 2 Etableaux n° 90-91, on verra que les carne- férieurs des Primates représeute la moyenne IE Frs ES te ie JO M AM EE NO AC 182 ON QD PU É 5 idres différenticls! que nous venons d'énon- iles mesures prises sur les cinq espèces ile Se à EME) OPÉDENEN EN ER EE NE EN 1. CO EN CON EU EE CM ETS ET 3 Ë g cer comme distineifs des Primates el dés Singes suivanles: ONE ENS À CE ENEMRE D 'ANENEMENEREE "RE EE RON SET 5 5 £ LÀ Lémuridés, el qui ressortent de l'inspection LMisceeos SRIÇOE) SE SE s ss Es si LE s LE: Gr MEL LEE ESS Le LS LS ES == £ È 2 du Wbleou ei-joiut où sont retracées seule- 3° Cebus Apella ne D CN CRE RE CENTER NPC NERTE 5 È STE ment les dimensions relatives moyennes, ne Ss/Atclespaniscuss É S SE 2 RE à S 8 » Ê + É à EME | CREME DRE MON ES ER EE s a À sont pos toujours exacts dans les comparai- 4° Myceles serieulus ; DE A © Ê ES »e + 3% 5 5 # SHSSENS es FINE = CNE MO ME MAITE EU ZE 2 Æ 2 sons isolées de genre à genre. Ce qui froppe 5° Hapale Jacchus. Se = LEE = CR RE t-0P E] + ER 5223 dans l'examen de ces lableaux, n° 84 et Le tracé des Indrisinés se mpporle aux CS ENS ERÉREMEN EME £ FREMERS S LauE 2 Dos MERE SCORE 3 g 5 Zn go-gr, est, pour le erue : 1° que Lrois genres qui composent cette famille: De Ê A É NÉE NA UIENENE É SMNEES SRUSMNENE SRE Eee 5 5 = Z © À 2 diférener qui existe chez tous les Mammi- ÿ CHOMNETE = Ê + HE € 2 E = 8 CINE SNSNE SE 3 e SRE HOT EE 1° Propitheeus ; ANS Qt CN St £ ERA CCR à E D PF € + £ 8 E © 3 2 2 2 fêres entre la longueur dubonl inférieurdu sNAvalis; 4 SÉ SEE ET AE È È 2 S E Sms CRE NE: s SE À | tou cccipilal à l'avant du bord alvéolaire 3 Indris. \ St AC 5 £ E a A L SE £ EMSRSES L à 2 S té ; ju a. HE SE 5 = 5 2 € % Ë Ê = FN EMSLERENENEUS £ È 3 ont pans Nous avons pensé devoir y joindre le tracé Hit 2 EL EE F. 2 S = ES e © g #8 5 6 È £ | dre’clier les (nd: des dimensious relatives du erène et du alta | Cri £. = LE Es Es BE = — + +: & + = : jou et tous les imaxilloire inférieur d'un quadrupèle arbo- TU ET = EE 3 Ê a 5 E CR CNE DST + adrupèdes ilu reste, que chez les Pri- = de à ES È = É ë Ë & E ENSMEUESS ® 25 3° que leur voûte palatine est rela- ricole, pour montrer les différences ou res (AU ES 5 = ENEUE Ë ë £ HEUENE SRE î ° s semblanees qui existent entre les Singes, Hal EE RE # 8 + 5 _£ 8 SA 2 SAONE ot plus courte; 4% que la distance d'une port, les lurisinés et un quadru- LE SUIS 5 + È à £ AE entre leur dernière moloire eL | pède. d'autre part. C'est le Kinkojou ou ï ï Æ 3 Ê Ë à = = 5 € glénoïdiennc est plus petite; 4° que Potto Caudiroleulus que nous avons ehoïst À À = + 2 ä = 22 ÉROURE teur lotale masimum de leur tête osseuse est pour celle comparaison, à cause de sa vie JA: É $ 2 = = 5 5 © la largeur de la boîte ernien arboréenne qui le mpproche davantage des f Em £ 5 Ë à surée en dehors des oreades 2ygomat Primates el iles Lémuridés. 1Ÿ4 == = | = É 3 5° que Le dinmètre vertical externe maxi- ste i// El = | s EE mur et la largeur également maximum de Indrisinés E 2 ; - = leur crâne sont inférieurs (les Mycetes font Primates= ==" - TS É î | ES ccpendant exception À cette règle) ; 6° que nee f Se i 5 la distance entre les trous lerymaux ; les | 3 || L à| ééliancrures sugorbitaires et les Lrous opt ONSERVATIOS. - u EmIR | \ | Ce Door ET ZA ! N | Û alvéolaires des in- 5 { ! | ï cisives médianes est Irès - supérieure; el A la simple inspection du tableau ei- | LE || ! 11 Il | 8° que la largeur minimum des os nasaux joil Mrant les —&- bi D ire inf joint, on voit que Les tracés mont = = ï est bien moindre. Pour le muxillaire infé- dimensions relatives des Indrisinés et du | 2 E à R rieur, on remarque : 4° que la longueur du Kinkajou différent peu l'au del'autre, beau | SE î condyleau bout des ineisives est relativement coup moins en out eas que ne diffère celui | Æ = 6 : plus différente de la longueur du con des Indrisinés comparé à celui des Primate D EUAN î au sommel de la symphyse chez les Indri C'est suriout ilons les résullats des mensu-| € =Si|| ÿ nés que chez les Singes; 2° que la distant rations ayant pour objet les parties du erdne | = ES i JE entre le bas de leur symphyse el la ligne. les plus importantes, les plus typiques, LT 24 ï 5 tirée par les angles inférieurs est moindre; qu'on trouve de grondes ressemblances en- 5 5 & | j /) À que Is distonce de l'apophyse coronaide tre les premiers de ces animaux. En effet, | € SNS ! \ À à l'angle inférieur est, au coutraire , plus Ja DR antér-postérieure maximum, | 2 EU 1 - î grande; 4° que l'espace intercoudylien est la distance du bord orbitaire de l'os laeny- TZ NOUS 1 \ Î supérieur à l'espacs compris entre les apo- mal au bord supérieur du trou occipital, | = F À À \ ! pliyses coronoïles; eL 3 que la la: la longueur de la protubérance oecipitnle| 2 2? \ 2 ! les branches (en arrière des troisièmes m0- esterne à l'origine des os onsaux , la hauteur |? 2 € = L l * K laïres) est plus petite. totale de la tête osteuse, le diamètre verti-| 2 5 2 l \ La similitude que nous avons trouvée al extérieur de la boîte erinienne el sa lor-|. = € 2 ‘£ ! d'une part entee le Kinkajou et les nd geur maximum , la distance des trous audi-| © © = © + Lit nés, el les dissemblances que nous venons fe, toutes dimensions qoi influent con: == Mo 1F | umérer entre ces derniers el les Singes ; ilérablement sur la physionomie générale| ‘À À 2 £ | € qui sont trés-typiques, montrent bien des crânes, ue présentent que de faibles! Æ £ £ | qu'on ne saurait réunir les Primates et les] différences entre les trois genres de la h-|_ = À 5 + | L TE a T Indrisinés ions un seul el même otre, Ce mille des Indriinés d'une part, etle genre € MS | n'est pas du reste seulement l'étude du sque- Polto d'autre part. Pour presque toutes les! = EE dette des Imrisinés qui nous a seule amenée autres dimensions les Indrisinés sont in-| Æ = à à séparer les deux ordres des Singes ek iles lermliaires aux Singes et aux Kiuknjous. = F = Lémuridés ; nous verrons que les autres dé- Si l'on se reporie maintenant au tableau | © Si tails de l'organisation des Hdrisinés nous nur le tete ME ENS UE ronduiront à la même conclusion. | CE genres: Propithèque, Avalis ot Indris, et Sss [es IE 100 MADAGASCAR. TRACES GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES MOYENNES 1° du cubilus; 2° du radius; ° de la main des Indri- sinés d’une part, et d’antre part des Primates. ie inf. érieure. à son bee. érieure. de la tète. féri ofecrane à re radl 11 ire in) byse (au bas). ( 1ce sub ü û Indrisinés Primates = --.-.- ë laire ximuni iap Ieu lre mi 16 Largeur minimum. Longueur maximum. Longueur mhximun. Longueur mhximum. Longueur mhximum. Nous avons omis, avec in- lention, de comprendre dans le calcul de la moyenne des Singes, les os de l’Atèle et de l'Hylobate dont les dimensions tout à fait anormales auraient faussé le résultat. è Largeur maximum transverse. Ladpeur de 1h face articulaire. à la base! de la tubérosité bi Diam ê + Largehr de la facette arliculaire. OBSERVATIONS. Longueur de la petite échancrure sigmoïde. e del aximum|de la surface artigula e la tète On voit, par la comparai- sou des deux tracés reproduits dans le tableau ci-joint, que les dimensions relatives moyen- nes des os de l’avant-bras (cu- bitus et radius) et de ceux du quatrième doigt de la main des lndrisinés sont beaucoup plus grandes que celles des mêmes os dans Pordre des Primates, tandis qu'au contraire l’humé- rus de ces derniers est propor- tionnellement plus grand que celui des premiers , où lout au moins Jui est subégal En se reportant aux tableaux n°’ 102-103 ,où sont figurés les lracés graphiques des dimen- sions relatives moyennes des os de la cuisse, de la jambe et du pied des mêmes Indrisinés et des mêmes Primates (toujours non compris les os d’Atèle ou d'Hylobate), on verra que la remarque que nous venons de faire, par rapport aux os de leur avant - bras et de leur main, s'applique également à leur membre postérieur tout entier, De même que la longueur maximum des os du quatrième doigt des Indrisinés (qua- trième mélacarpien, quatrième | première el quatrième seconde phalauge) comparés à ceux des Singes est surtout remarqua- ble, de même , au pied , le mé- talarsien de leur quatrième orteil , et principalement celui de leur pouce, atteignent une dimension très-grande, Le lableau n° 101 montre les différences considérables qui existent entre les bassins des Indrisinés et des Primates. surlout dans la distance de l'épine iliaque antéro-supé- rieure à l’épine postéro-supé- rieure , dans l’absence d’épine iliaque postéro — inférieure , dans la largeur entre les épi- nes iliaques antérieures et dans le diamètre de Ja cavité colyloïde. Le tableau n° 104 montre combien peu varient les diver- ses espèces appartenant à un même genre. d Longueur de a grande échäncrure sigmoide. Longueur! du sommel de ] Largeur maximun) de la sutface art Largeur ihinimum|transver Diamètre haximun] longitudinal de là f Lhugueur Epaisseur m Longueur dé l'ap. styloïde à la face articul [ [ rape à l’apophyse stfloïde. —+—— se styloide. yse l'apdph à à tête e: e — ee = ZT h° seconde Gubitu$ : longuenr maximum du sommet dé l'olé É aphoïde. ! 1° prenlière phalang S En Radius|: longueur de N 4° métacarpien : Carpe \ MAMMIFI 101 RES. S D} TRACES GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DU BASSI ( moyennes 20 J 2° des Primates : Macacus-.-.-.- Cebus 1° des trois genres d'Indrisinés: sinés des Indri 0 1 0 1 a 2 œ Ë G} ee a E S mr thecus---- Avahis el Indris---.-.- Propi *UOTH9SLT 2P 9IS01PqNI EI *0PIO[ (00 gyrAvo Jur-orgque je "dus-oraque . ‘UOTTOSIT 9P PISOIIQU EI -das-o1ÿs0d our{o op "1 PE Op UMERIXEUT AJOUT sod ourdÿ,f op ‘jud onavd 1 ‘Jur-0. 2p anopeT{ = onbertoutdo,r op An9 de" joque onbetr al 2 1û g siqud nq od onued ef e ‘dn$-o1gque énberr ot 19,1 0€ | “UT ne UIXPUU “UOTQ9SIE 2P 91ISQIPQNI EI qJuroiaque je ‘dns-oroque ii 9p Anoyne[} il ee _— Jus gITAU LE op unnnxeut ofjeureiq JL L onbert dde op An9d487 “UOIQ9SIT 9P 91SQT2qM PI -dns-019150d outdo, op ‘1s0od omxvd ge siqnd nq + eçe dustoiÿgue ohberr ou L Re nn = + tre Ahonduot JL Î L IL | L L JL “UOLOSEE OP PHSON?QNY EL Qp Monet —— _ > RE “oprop{do graro Êç op tundnxeut oafourer( L Ji > £ sn æ JuEodgque,r re ‘dis-orgque lonberr duido,f op mode — . n pes É — Jurodpod ourdgf ap ‘ju onted tj e jur-odgiue onbbyt ourdg oq = eh + — + _—— "UOIHASEI 0p 91squpqni ep siqua d ff = T h 1] ) ] E L Æ z E | [es k 7 | | Î Ï D f ES fes condyle externe. Longueur de la tétd au condyle interhe. Î RE ne + L —+} _— æ- | | et es DH du grand gur petit trocbanter Largeur masimum (le Ia tte au ran trochanle =] . : LS an | | | Il 1 —1brgeur abiéro-posténieure | la facdexterne ll condyle A Largeur transverse maximun du peli PU oo ie : Er ! ( En) (ee + 1 | | E Î [oi | TE = Largeur maximuh d'un endyle à lautre (en arrière). Diamètre transversd ——— minimun] de Ja dibphys — : + AN =] | —+ =C Largéur minipum de 14 poulie articulaire. Longueur maximun) de En la mflléole. ii = | | | == EE ; Diamèlré maximum de l'onrémité supérieure. | Diamètre antéro-poitérieur du" cofps au nifeau de lh Ru antérieure. Antéro-postérieur pets, de la tèle (à l'échancrure). Largeur transverse (horizontale) el de Line inférieure. (st antéro-poslérieut du corps au miliea de l'os. Diamètre trausversf du —#{corps a1| milieu fre en Haut£ur de la] malléole|( perpendiculaire). Diamètre transversd du su ngueur maximun. Diamètre max. tranky agueur maximum Î 1 | | de Longueur du somméL di he à la fake antéridurr. — Largeur maxihaum de Ja surfacd articulaire au niVeau de l'apophyse. | L Longueur maximuul. Largeur maxipuin, en hvant de la poulio. | if Longueur. Larreur minimum Longueur de la pou Lngueur maximun, T Longueur maximunt. —! 4 ape. Ï I | 4 ; ai = ! Lépgueur maximum, Largeur articulaire. + + + = = + +—-} IL Méduce. FT =) Fi = Longueur maximum. = 1 | | Largeur minimum, | 1e =il ——+—| — Hagiene mayiaum À ne entend io aie 2h L — 104 MADAGASCAR. Propithecus diadema P. Verreauxii P. coronatus TRACÉS GRAPHIQUES MONTRANT LES DIMENSIONS RELATIVES DES CRÂNES DES DIVERS PROPITHÈQUES. P. Coquerelü x P. Edwardsii + Longueur du ni infériehr du tro Longuebr antér Du bord orbitaire du lacrymal au bord ii du | Longuelr de la protubérance occif = a occipit à l'avant _ du bor di 1 alvéol de ni -postériehre maximum. trou occipital. ee Distance du bord o Le rbitaire du lacrymal PODEUSUE de la série des p la troisième molaire etle Dord antétieur de =e+— Largeur mi = | -Largeur du T Dist | Largeur du front A —- El Lar rgeur du palai entre | Largeur du palhis entre Îles canin | ha du palais entre les deuxièmes troisièmes prémilaires et | | | a — Dislancé entre leb bords alvéolaires Il = | — | — | | AS au bord antérieur F Diamètre vertical du g Lakgeur entre les trous lacrymaux. sus-orbit ires. istance entre ïes trous optiques. les échancrures | = Largeur minimum es os na Longueur ‘palatin au bord in Longueur de la série totale des dents. | éminence glénoïdi T E Diamètre des orbites. x. du eràhe (en dehors du AVG.) argeur maximum extérieure de la boîte cränienne. ï Largeur entre les apophyses stylaïdes | 1 Diamètre transyerse du {rou occipital. ance des rane au piveau GE apophyses orbilaires. | - Distance entre les apophyses ptérygoïdes. Distance entre le$ trous ovales. ee J= Largeur minimum des crêtes palatines. les prem s et les premières prémolaires. P - Largeur entre les bords postérieur$ des canines. | | Largeur maximum (les os naÿaux. : Hauteur de los incisif. rémolaires et molaires. IR atite, oile crânilnne. trou occipital. trous auditifs. et ‘ie moläires. ères molàires. Ides incisives médianes. de la cani - Largeur de la ca des molaires. cisif. nne. aux. ine. Largeur des moläires: MAMMIFÈRES. 105 CHAPITRE II. MYOLOGIE. L'anatomie des Lémuriens a déjà été l’objet de travaux nombreux: cependant plusieurs des genres les plus importants de cet ordre n'ont jamais été étudiés sous ce rapport, et la myologie des Indrisinés est com- plétement inconnue; c'est ce qui nous a déterminés à nous arrêter assez longuement sur cette partie de leur histoire anatomique. En 1802, nous trouvons dans un mémoire de Fischer quelques indica- tions, assez vagues d'ailleurs, sur la disposition des muscles des Tarsiers". Les Makis ont élé, à ce point de vue, de la part de Meckel, l'objet d'études comparatives sérieuses, dont les résultats se trouvent consignés dans son Traité général d'anatomie comparée”. Plusieurs des planches de Cuvier, publiées après sa mort par Laurillard et Mercier, représentent d'une manière très-soignée la myologie des Makis et du Loris grèle*. Vrolik et Schræder van der Kolk étudièrent celle du Nycticèbe”, et leurs recherches ont été complétées dernièrement par les travaux de MM. Saint- George Mivart et Murie *. Van Campen et Van der Hœven firent con- naitre la myologie du Potto de Bosman°, Burmeister celle du Tar- 1 G. Fischer, Lettre à la classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut national de France sur une nouvelle espèce de Tarsier. Mayence, 1802. ? Meckel, Traité général d'anatomie com- parée, traduit par Riester et Alph. Sanson, 1829-1830, in-8°. 5 Anatomie comparée, recueil de planches dessinées par G. Cuvier ou exécutées sous les yeux de M. Laurillard, publié sous la di- rection de Laurillard et Mercier. Paris, in- fol. pl. LXVIT à LXXT. # W. Vrolik, Recherches d'anatomie com- parée sur le genre Stenops d'Illiser. Neuwe Verhandelingen der erste classe van het konnkhÿle Mammifères. — r. Nederlandsche Instituut. Amsterdam, 1843, in-4°. — Schrœder van der Kolk et W. Vro- ik, Recherches d'anatomie comparée sur le genre Stenops d'Illiger. Bidragen tot de Dierkunde uilsegeven door het koninklijk 20olopisch Ge- nootschap NarurA 4rrIs macisrr4. Erste Deel. Amsterdam, in-fol. 1848-1854. ® Saint-George Mivart et James Murie, Observations on the anatomy of Nycticebus tar- disradus. Proceedinos of the Zoological Society of London, 1865, p. 241. 5 Van Campen et Van der Hæven, Ontleed- kundio onderzoek van den Potto van Bosman. Verhandelinsen der Kon. Akademie van Weten- schappen. Amsterdam, 1859, in-/°. 177 106 MADAGASCAR. sier!, et H. Kingma celle du Galago de Pel?. La belle monographie de l’Ave-Aye, publiée par M. R. Owen, nous a donné, au même point de vue, des renseignements intéressants”, Enfin, plus récemment, MM. Murie et Saint-George Mivart ont consacré à cette étude un chapitre de leur anatomie des Lémuriens: on y trouve consignés non-seulement le résultat de leurs propres recherches, mais l'indication de ce qui avait été fait précédemment *. Si l'on consulte ces travaux, on remarque d'assez grandes différences dans la disposition des muscles chez les diverses familles des Lémuriens, représentées par les Makis, les Galagos, les Nycticèbes, les Loris, les Pé- rodictiques et les Tarsiers; le peu d'uniformité qui existe à cet égard rendait done indispensable l'étude détaillée de la myologie des Indrisinés. Lorsque l'on examine le système moteur chez ces animaux, on est frappé du développement musculaire des membres et de la puissance des agents de la flexion aussi bien que de extension. La portion aponévro- tique et tendineuse est remarquable par son étendue et par sa force. On est aussi frappé de la connexité qui existe entre beaucoup de muscles qui ordinairement sont séparés, mais qui, chez ces animaux, se confondent plus où moins de facon à se prêter mutuellement appui et à s'aider dans leurs contractions. Il'est utile de remarquer que, bien que les Indrisinés soient pourvus de véritables mains aux membres antérieurs et postérieurs, bien qu'ils vivent toujours dans les arbres à la manière des Singes, leur système musculaire est loin d'être calqué sur celui de ces animaux, et qu'à cer- lains égards il en diffère beaucoup. Les adaptations biologiques ont été impuissantes à masquer les différences fondamentales de l'organisation. l Burmeister, Beiträge zur näheren Kennt- (Chiromys Madagascariensis, Cuvier). Trans- niss der Gattung Tarsius. Berlin, 1846. actions of the Zoolopical Society of London, ? Hoekema Kingma, Eenise Verselÿjkend NP: 29: ontleedkundige Aanteekingen over den Otolienus # Murie et Saint-George Mivart, On the Pelü. Leyde, 1855. anatomy of the Lemuroidea. Transactions of the % R. Owen, Monograph on the Aye-Aye Zoological Society of London, t. VIT, 1869. MAMMIFÈRES. 107 SAME MUSCLES PEAUCIERS ET MUSCLES DES TÉGUMENTS. La peau qui revêt la partie supérieure de la tête et la partie posté- rieure du cou et du dos des Indrisinés présente une épaisseur considé- rable: elle adhère avec force aux tissus sous-Jacents au moyen de brides fibreuses et aponévrotiques, et, pour l'en détacher, 11 faut une dissection attentive. Au contraire, à la face inférieure et sur les côtés du corps, ainsi que sur les membres, le derme est beaucoup plus mince, beaucoup moins adhérent, et les téguments jouissent alors d’une mobilité plus grande. Les muscles peauciers sont au moins aussi développés chez les Indri- sinés que chez les Singes. Ils forment sur les côtés du tronc, du cou et sur la tête, une sorte de manteau qui s'étend depuis les cuisses jusqu'aux bras et jusqu'au museau. Un seul muscle, que l'on peut appeler occipito-frontal, représente l'occipital et le frontal de l'Homme et des Singes: il est constitué par des fibres peu serrées, réunies au moyen d'une lame de tissu aponévrotique dont la résistance est faible. Il s'attache, en arrière, à la ligne courbe su- périeure de l'os occipital; puis, formant une sorte de calotte, 1l s'étend jusqu'au-dessus de l'os frontal, où il entre-croise ses fibres avec celles des orbiculaires des paupières. De la partie latérale de l'aponévrose de ce muscle, se détache l’auriculaire supérieur, qui se porte en bas vers le bord de l'oreille, recouvrant le plan charnu existant entre l'œil et le trou au- ditif. L'auriculaire postérieur doit aussi être considéré comme une dépen- dance de loccipito-frontal. Le peu d'individualité de ces faisceaux charnus explique la mobilité si restreinte de la conque auditive des Indrisinés, surtout si on la compare à celle de certains Lémuriens, tels que les Galagos, où l'oreille est mue par un système de muscles beaucoup plus complet. 1 Ou fronto-auriculair de Straus-Durekheim. 108 MADAGASCAR. L'orbiculaire, ou sphincter palpébral, est bien développé et forme au- tour de l'œil un anneau plat, mais assez élargr. Un panicule charnu s'étend du front vers les narines, puis se prolonge latéralement jusqu'aux lèvres, représentant à la fois l'élévateur de l'aile du nez et l'élévateur de la lèvre supérieure. Le grand zygomatique est beaucoup plus distinet ; il se confond d'uil- leurs avec le petit zygomatique, et s'étend de la commissure des lèvres jusque sur la région lemporale, où il prend naissance sur l'aponévrose de l’occipito-frontal. Le labial, ou orbiculaire des lèvres, est formé de deux faisceaux, l'un occupant la lèvre supérieure, l'autre la lèvre inférieure; ces faisceaux se réunissent vers la commissure. Ils entre-croisent leurs fibres, en haut. avec celles des élévateurs de la lèvre supérieure; latéralement, avec celles du zygomatique et du buccinateur, et, en bas, avec celles de l'abaisseur de la lèvre inférieure. Le buccinaleur, ou alvéo-labial, situé sur les côtés du museau, est relativement plus développé que les muscles précédents; il s'étend de la face externe et postérieure de l'os maxillaire supérieur au bord alvéolaire du maxillaire inférieur, et, vers la commissure des lèvres, 1l entre-croise quelques-unes de ses fibres avec celles de l’orbiculaire. Près de son ori- gine supérieure, il est caché par le masséter. L'abaisseur de la lèvre inférieure, confondu avec le muscle de la houppe du menton, s'attache à la peau de la lèvre et s'entre-croise avec l'orbiculaire labial; puis 1l se porte en bas, et quelques-unes de ses fibres se fixent sur le maxillaire inférieur; les autres se continuent, comme nous le verrons, avec le peaucier cervical le D'après la descripion qui précède, on peut se convaincre que tous les muscles de la face des Indrisinés sont beaucoup moins développés que chez les Singes, et, surtout, qu'ils jouissent d'une individualité beau- coup moins prononcée, étant, pour la plupart, plus ou moins rattachés les uns aux autres par des brides aponévrotiques. Aussi la face des ! Ou cervico-aurien de Cuvier, sus cervicopavillien de Straus-Durckheim. MAMMIFÈRES. 109 Indrisinés, ou plutôt leur museau, au lieu de pouvoir retracer, par la diversité de ses mouvements, les impressions qui agitent l'animal, au lieu de pouvoir grimacer comme le fait celle des Singes, est-elle remarquable- ment immobile; les sourcils ne se froncent pas, la peau de la tête ne peut se porter rapidement d'avant en arrière et d’arrière en avant; les Indrisinés ont, par conséquent, une physionomie toute particulière et qui n'offre aucun trait commun avec celle des Simiens. Il est impossible de séparer le peaucier latéral de la tête”, ou facial de l'Homme, du peaucier du cou; lun n'est que la continuation de l'autre. Nous ne les décrirons done que comme un seul muscle. I prend nais- sance, en dessus, sur le ligament cervical, dans toute l'étendue du cou qui est fort allongé; dans ce point, 1l est aponévrotique et intimement rat- taché au derme par des brides fibreuses. [l devient bientôt charnu, et ses fibres se portent obliquement en bas et en avant; quelques-unes d’entre elles s'insérent sur le derme des parties latéro-inférieures du cou; les autres se continuent vers la tête et se confondent en partie avec celles de l'abaisseur de l'oreille; enfin, en avant, elles se prolongent, ainsi que nous l'avons dit plus haut, jusqu à l'abaisseur de la lèvre infé- rieure, qu'elles semblent en quelque sorte continuer et dont elles aup- mentent l'action. Sur les côtés du museau, et surtout à la base des grands poils qui constituent les moustaches, ces fibres sont très-adhérentes à la peau. Ce plan charnu bride fortement les muscles sous-jacents du cou, et, par conséquent, il augmente leur puissance. Le peaucier du trone, nommé, à cause de ses attaches, dermo-hu- méral par Guvier, est très-large et très-allongé; 1l revêt tout le tronc de l'animal, et se fixe non-seulement à la face interne de la peau, mais aussi sur le squelette, au moyen d'un solide tendon rattaché à l'hamérus par l'intermédiaire du raphé aponévrotique commun au grand dorsal et à la portion postérieure du triceps”. De ce tendon nait un faisceau mus- culaire qui ne tarde pas à s’élargir en éventail et forme un panicule charnu recouvrant les parties latérales et supérieures du thorax et de 1 Cervico-facial de Straus-Durekheim. — ? Sus-cervico-cutané du même auteur. — * PI. LX, foie no 110 MADAGASCAR. l'abdomen. En haut, il passe sur l'angle postérieur de l'omoplate, et, en arrière, ses fibres se confondent, sur la ligne médiane, avec celles de l'aponévrose du trapèze, puis avec celles de l'aponévrose lombaire, d’une part, et de l'aponévrose caudale, d'autre part. Enfin un faisceau passe en avant des os iliaques et s'épanouit sur l'aponévrose crurale antérieure. Ces insertions multiples permettent au dermo-huméral, non-seulement de contracter fortement les téguments du tronc, sur lesquels 1l a des points d'attache puissants et variés, mais aussi d'aider à la flexion des cuisses, lorsque les bras sont fixés, ou réciproquement à la flexion des bras, lorsque les membres postérieurs forment un point d'appui immobile; de plus, il augmente la puissance du triceps, à l'aide du tendon qu'il envoie jusqu'a ce muscle. Un autre peaucier, correspondant à celui que Straus-Durckheim a nommé dermo-gastrique, revêt la partie inférieure de labdomen; il s'attache en bas à l’aponévrose pectorale et à la ligne blanche, puis 1l se porte de chaque côté sur les flancs et prend ses points d'insertion à la partie interne de la peau, en entre-croisant ses fibres avec celles du muscle précédent, mais 1l est comparativement beaucoup moins déve- loppé. 9 . CA MUSCLES DE LA MÂCHOIRE. La mâchoire inférieure des Indrisinés est solidement articulée avec le crâne; les mouvements de latéralité qu'elle peut exécuter sont très-limités. Nous avons vu, en eflet, que la disposition du condyle ne ressemble en rien à celle des Ruminants et qu'elle se rapproche davantage de celle des Rongeurs: cependant le mouvement de glissement en arrière est arrèté par une apophyse postglénoïdienne, en forme de lame, qui manque chez ces animaux, et, d'ailleurs, le masséter ne présente pas le faisceau an- térieur et oblique qui, chez les Rats et les autres animaux du même groupe, projette en avant le maxillaire inférieur. Les muscles élévateurs de cet os sont le masséter, le temporal ou cro- laphyte et le ptérygoïdien interne: les muscles abaisseurs sont le digas- MAMMIFÈRES. 111 trique ainsi que ceux qui agissent sur la mâchoire par l'intermédiaire de l'hyoïde, c'est-à-dire le mylo-hyoïdien et le génio-hyoidien, dont nous ne donnerons, d'ailleurs, la description qu'à propos des organes moteurs de l'appareil hyoïdien ; enfin le ptérygoïdien externe peut être considéré comme déterminant les mouvements de latéralité et ceux d'avant en arrière. Le masséter ! est très-développé, non-seulement en épaisseur et en lar- seur, mais aussi en longueur. Sa forme est à peu près celle d’un quadri- latère dont le bord inférieur serait arrondi; sa masse est constituée par plusieurs plans superposés, séparés par des lames aponévrotiques. Les fibres musculaires ont une apparence entrelacée qui est due à ce que, au lieu de s'étendre toutes parallèlement entre elles, les plus superfi- cielles sont courtes, obliques, et s'attachent sur des expansions aponévro- tiques, comme les barbes s'attachent sur l'axe de la plume; les fibres les plus profondes sont rectilignes. Ce muscle s'insère sur le bord inférieur de l'arcade zygomatique, puis il se porte en bas et en dedans, et s'attache sur toute la face externe de l'angle postérieur de la mâchoire inférieure, qui est, comme nous l'avons déjà vu?, remarquablement développé en forme d'aile. Les points d'in- sertion du masséter remontent jusqu'auprès de larticulation temporo- maxillaire: enfin, en avant, ce muscle se confond avec le crotaphyte. Le masséter est recouvert par le peaucier et par la peau; il est croisé par le canal de Sténon, et il est caché en arrière par la glande parotide. En dedans, 11 est en rapport avec le maxillaire et l'origine du bucei- nateur, Le masséter des Singes est plus faible que celui des Indrisinés, même si on le considère chez les espèces à forte mächoire comme les Cyno- céphales. | Chez les Singes américains, 1l se prolonge moins en arrière vers le trou auditif, et 1l existe souvent, comme dans le genre Atèle, un petit faisceau distinct qui naît de la racine de l’arcade zygomatique et dont l Voyez, pour lIndris, pl. LIV; pour les Propithèques, pl. LVE, LIX, LXE, fig 17. ? Voyez page 28. 112 MADAGASCAR. les fibres ne présentent pas la même direction que celles du muscle principal”. Le temporal, ou crotaphyte, est très-vigoureux ? et remplit toute la fosse temporale, dont les dimensions varient d'ailleurs suivant les espèces et surtout suivant l'âge des individus. Il se moule sur les os du crâne: de nombreuses intersections tendineuses existent dans sa masse, et il est recouvert par une lame aponévrotique. On peut y reconnaitre deux fais- ceaux, du reste peu distincts. Le premier, qui constitue presque toute la masse charnue, prend attache, en haut, sur l'aponévrose temporale, dans toute l'étendue de la fosse temporale et sur les crêtes osseuses qui la limitent, puis il plonge sous l'arcade zygomatique et se termine sur Fapophyse coronoïde et sur le bord antérieur de la branche du maxillare inférieur. Le deuxième faisceau, beaucoup moins important, est situé plus en arrière, au-dessus de la racine de l'arcade zygomatique. Il prend naissance en haut du conduit audiuif; ses fibres, d'abord presque horizontales, se courbent bientôt pour se terminer sur le tendon aponévrotique du faisceau prin- cipal et se fixer, par son intermédiaire, à l'apophyse coronoïde. Le tem- poral est recouvert par les muscles temporo-auriculaires et par l'occrpito- frontal. En avant, 1l est séparé de l'œil par un coussinet graisseux. Nous ne pouvons indiquer d'une manière générale aucun caractère dif- férentiel entre le temporal des Indrisinés et celui des Singes, car, chez ces derniers, le développement relatif de ce muscle varie beaucoup sui- vant les différents genres. Le ptérygoïdien interne, situé sur la face du maxillaire opposée à celle qu'occupe le masséter, est très-puissant: il remplit la fosse ptéry- poide, dans laquelle 11 prend ses points d'attache fixes: il se dirige ensuite directement en bas et s’insère sur la face interne de la branche du maxillaire, qui, ainsi que nous l'avons déjà dit, est légerement excavée el présente souvent à sa surface des crêtes osseuses destinées à aug- 1 Voyez Guvier et Laurillard, Anatonue ? Voyez, pour Indris, pl. LIV, b; pour comparée, recueil de planches, ete. pl. LV, les Propithèques, pl. LV et pl. LV, b. à sf Noa MAMMIFÈRES. 113 menter la solidité des adhérences musculaires. L'extrémité de ses fibres n'est séparée de celles du masséter que par le bord inférieur de la mä- choire. Dans l'épaisseur de ce muscle, on remarque des intersections aponévrotiques nacrées et épaisses. Le ptérygoidien interne, à raison de la direction de ses fibres, est essentiellement un élévateur de la mâchoire; 1l agit concurremment avec le masséter, et c'est à peine si sa contraction isolée peut imprimer à celle-ci un léger mouvement de latéralité. Le ptérygoïdien interne des Singes est loujours moins développé que celui des fndrisinés. Le digastrique des Indrisinés mérite bien son nom, car il est formé de deux ventres nettement séparés par un tendon”. Il est remarquable par la puissance de sa partie postérieure et par la longueur de sa partie antérieure. Il prend son origine par un court tendon sur la crête digas- trique de l'occipital, en arrière du stylo-hyoïdien *; il constitue bientôt un faisceau volumineux, arrondi, fusiforme et recouvert en arrière par une aponévrose nacrée; 1] contourne la bulle auditive; puis, en dedans de l'angle de la mâchoire, ce faisceau (ou ventre postérieur du digas- trique) se termine par un tendon d'où naissent bientôt de nouvelles fibres constituant le second faisceau. Ces fibres s’'insèrent sur le bord inférieur du maxillaire, en avant du masséler, et dans une dépression creusée en dedans de cet os et se continuant jusqu'auprès de la symphyse du menton. Une aponévrose nacrée recouvre aussi ce faisceau. [l est à noter qu'une expansion fibreuse se détache du tendon intermédiaire de ce muscle et se fixe sur l'os hyoide. Le digastrique est en rapport, en dehors, avec le peau- cier, la glande parotide, la glande sous-maxillaire et le ptérygoïdien in- terne, et, en avant, avec le stylo-hyoïdien. Le digastrique des Singes a son faisceau antérieur plus avancé: il suit le bord inférieur de la mâchoire jusqu'à la symphyse, et celle-ci, comme on le sait, est rejetée beaucoup plus en avant que dans le groupe des Indrisinés *; le tendon qui réunit les deux ventres musculaires est plus long, et il traverse le muscle stylo-hyoïdien près de son extrémité anté- 1 PI. LIL, fig. 2g. —? PI. LIL, fig. 25. — 5 PI. XV, fig. 3 pl. XXXII, pl. XLV, 2 et Gg. 3 et 7 Mammifères. — 1. 18 114 MADAGASCAR. térieure !. Chez les Carnassiers, tels que les Chats, le ventre antérieur est plus fort que le postérieur *. Chez les Pachydermes, le Cochon entre autres, ce muscle se fixe à l'apophyse mastoïde par un tendon très-vi- soureux, puis au bord postérieur et au liers moyen du maxillaire ?; sa division en deux faisceaux séparés est à peine distincte. | Le ptérygoïdien externe ou fallopien est un muscle court et assez épais; il prend naissance sur l'aile ptérygoïdienne externe, puis se dirige en arrière et en haut et s'attache en dedans du condyle maxillaire. Ses fibres sont très-obliques, et, lorsqu'elles se contractent des deux côtés à la fois, elles ürent la mâchoire en avant. Lorsqu'un seul des muscles agit, 1l peut déterminer un léger mouvement de latéralité. Le ptérygoïdien externe est en rapport avec l'articulation temporo-maxillaire, avec une partie du faisceau profond du crotaphyte, et, d'autre part, avec le ptérygoidien interne, qui le cache presque complétement. CA V] MUSCLES MOTEURS DE LA TÊTE ENTIÈRE. Les muscles destinés aux mouvements de la tête peuvent relever, abaisser, fléchir latéralement ou faire lourner cette partie du corps; mais 1l est bon de remarquer que tels muscles qui, en se contractant simultanément, redresseront ou courberont la tête, produiront des mou- vements de latéralhité, s'ils se contractent isolément. Le splénius de la tête est large, mais mince, et occupe la partie posté- rieure du cou“: 1l naît en avant, par des attaches tendineuses, sur la ligne courbe supérieure de l'occipital, depuis la ligne médiane jusqu'au niveau de la rainure digastrique: il se porte ensuite directement en arrière, mais un peu en dedans, et prend attache sur le ligament cervical et sur une lame aponévrotique existant au-dessus du muscle épineux; 1l n’adhère pas aux vertèbres sous-Jacentes, si ce n'est à l'apophyse épineuse de la 1 Voyez Meckel, t. VLL, p. 752. $ Meckel, t. VIIF, p. 477. ? Straus-Durckheim, p. 219, pl. IV, # Voyez, pour lIndris, pl. LEV 1; pour n°” 3b et 31. les Propithèques, pl. LVL, LIX, LXF, fig. 2. MAMMIFÈRES. 115 sixième cervicale. Ge muscle est plus épais en avant et en dehors qu'en arrière et en dedans; lorsqu'il se contracte seul, 1l fléchit latéralement la tête, mais, quand 1l agit avec son congénère, 1l devient alors un puissant extenseur. Le splénius, à raison de son épaisseur peu considérable, ne peut déve- lopper, chez les Indrisinés, autant de force, comme extenseur de la tête, que chez les Singes, et cela s'explique par les différences qui existent dans le mode de locomotion de ces animaux : les Singes, élant surtout quadrupèdes, ont besoin d'un musele plus puissant pour maintenir leur tête relevée; les Indrisinés, au contraire, ont une station presque verti- cale et un museau peu développé: il leur suffit d’un faible effort pour maintenir leur tête en équilibre sur la colonne vertébrale. Le grand complexus apparait immédiatement au-dessous du splé- nus !: il est peu élargi, mais très-puissant, et se fixe en avant, der- rière la ligne courbe de loccipital, dans sa moitié interne, à l’aide d'un tendon aponévrotique très-court:; puis 1l forme un faisceau charnu assez épais qui se divise en languettes. Celles-ci vont s'attacher aux apo- physes transverses des six dernières vertèbres cervicales et des cinq ou six premières dorsales. Son insertion sur ces dernières se fait au moyen de tendons longs et grêles, dont quelques-uns euvoient parfois des expan- sions jusqu'aux apophyses épineuses. Ce muscle est plus épais en dedans qu'en dehors; il est séparé de celui du côté opposé par une aponévrose occupant la ligne médiane. Le petit complexus, ou trachélo-mastoïdien, pourrait être considéré comme un faisceau supérieur du lone dorsal se continuant Jusqu'à la 6 tête. Pour le mettre à nu, 11 faut couper et renverser en dehors le splé- nius du cou; 1} parait alors sous la forme d'un faisceau très-long et assez orèle”. Ce muscle s'attache, d'une part, au-dessus de Fapophyse mas- toide, en arrière de la ligne courbe de loccipital, dans sa partie externe, en dehors du grand complexus et plus profondément que le splénius: d'autre part, 1 se rend aux apophyses transverses des dernières vertébres 1 Voyez pl. LVIT, fig. 1 K. PEAR fig. 2 LI 2? Voyez pl. LVI, LVIF, fig. 1 et 4; pl. LVIIE, fie. 13 pl. LXT, 116 MADAGASCAR. cervicales et des trois premières dorsales par des tendons qui se con- fondent avec ceux du muscle précédent. Le grand complexus, nommé par Chaussier, d'après ses insertions, trachélo-occipital, est, chez quelques animaux, plus ou moins confondu avec le petit complexus; mais, chez les Indrisinés, la distinction de ces deux muscles est très-nette ”, de même que chez les Garnassiers, tels que les Chats, où Straus-Durckheim a décrit le complexus sous le nom d'n- tersectus. Gette dénomination lui avait été donnée à raison des intersee- lions tendineuses qui s'y remarquent; mais, dans le groupe qui nous oc- cupe 101, ce caractère n'existe pas, le complexus étant entièrement charnu. Les deux complexus, cachés par le splénius de la tête, par celui du cou et en partie par le long dorsal, recouvrent le transversaire épineux. Chez les Singes de l’ancien continent, ils sont très-développés; ils le sont moins chez ceux du nouveau monde, où le petit complexus est plus réduit que chez les Indrisinés, et où lon remarque, sur la ligne médiane, un intervalle séparant les complexus, qui n'existe n1 chez les Pithéciens africains n1 chez les Indrisinés. Le grand complexus ne sert qu'à l'extension de la tête, ses fibres étant beaucoup moins obliques que dans l'espèce humaine, où 1l est en même temps rotateur, Quant au petit complexus, 11 joue le rôle d’extenseur lors- qu'il se contracte en même temps que son congénère, il est rotateur quand il se contracte d’un côté seulement. Le grand droit supérieur ou postérieur de la tête” (axoïdo-occipital de Girard) est logé dans une dépression limitée par le ligament cervical et le bord interne des muscles obliques; 1l est très-élarei et naît de la crêle occipitale, en arrière de l'attache du complexus et au-dessus du moyen droit postérieur, puis il se porte directement en arrière, s'insérant sur le sommet et sur la lèvre antérieure de l’apophyse épineuse de l'axis; un raphé aponévrotique l'unit à celui du côté opposé. Ce muscle cache le petit droit; il est recouvert par le grand complexus, et, en dehors, 1l est en rapport avec les obliques. Il opère l'extension de la tête. 1 Voyez, pour les Indris, pl. LIV £; pour les Propithèques, pl. LVE, LVIE, fig. 1 et 4; pl. LVIIE, fig. 1 et 2; pl. LIX, pl. LXI, fig. 2 2. — ? PI. LVIT, fig. 2 et 4 m°. MAMMIFÈRES. 117 Chez les Singes, le grand droit postérieur est relativement plus faible; cependant, chez les Cynocéphales et les grandes espèces de Macaques, il se développe au moins autant que dans le groupe des Indrisinés. I est beaucoup plus puissant chez les Carnassiers, les Pachydermes et les Ruminants. Le petit droit supérieur ou postérieur de la tête (atloïdo-occipital) est également très-élarei"; 11 prend son origine sur la crête occipitale, dans sa portion interne, par un tendon aponévrotique très-court, puis se porte obliquement en arrière pour s'attacher au bord antérieur et supé- rieur de l’atlas. [Il recouvre immédiatement la capsule fibreuse de larti- culation occipito-vertébrale, et opère, de même que le précédent, l'ex- tension de la tête sur latlas, mais ne lui imprime aucun mouvement sensible de rotation, ses fibres étant très-peu obliques. Le petit droit latéral est situé au dessous et en dehors du précédent”: il est recouvert en grande partie par le petit oblique et occupe les côtés de l’atlas; 11 se fixe à l'angle de l’apophyse transverse de cette vertèbre, et, d'autre part, à la partie externe de la ligne courbe inférieure de l’occi- pital; 1l semble, au premier abord, confondu avec le petit oblique, et con- court au mouvement de latéralité de la tête. Le petit oblique, ou oblique supérieur, appelé aussi atloïdo-mastoïdien , est un congénère du muscle précédent; il affecte une forme triangulaire, où plutôt trapézoïde, et 1l se divise en deux faisceaux bien distinets*. Le premier s'insère, d'une part, à l’apophyse transverse de l’atlas, et, d'autre part, en arrière de la ligne courbe de l'occipital, dans sa portion interne, en dehors de l'insertion du grand complexus. Le second prend son ori- gine sur la partie antérieure de l'apophyse transverse de l’atlas, et s'insère en arrière de la ligne courbe supérieure", dans sa partie externe. Les fibres de ce muscle sont beaucoup plus obliques que chez l'Homme et la plupart des Singes. Elles recouvrent l'articulation occipito-verté- brale et le droit postérieur de la tête près de son insertion; elles sont recouvertes par le petit complexus, le splénius, et, chez les Avahis et les L PI. LVIL, fig. 3 et 4 n°. $& PI. LVIL, fig. © et 3; pl. LIX w. 2? PI. LVIL, fig. 3 mi. ÉAPIADVIT; foraine 118 MADAGASCGAR. Propithèques, par le cléido-mastoïdien. On peut considérer ce muscle comme un faisceau des lransversaires épineux. Le grand oblique, ou oblique inférieur de la tête”, est un muscle large, court, épais et robuste”; 1l est situé devant le grand droit postérieur et le complexus, et s'insère, d'une part, à l'apophyse épineuse de l'axis, et, d'autre part, à la face postérieure de l'apophyse transverse de latlas, en antagonisme avec le droit latéral et le petit oblique. De même que chez l'Homme, 1l fait exécuter à l'atlas, et par conséquent à la tête, un mou- vement de rotation sur l’apophyse odontoide de Faxis. Par sa position et ses connexions. ce muscle doit être considéré comme un transversaire épineux supérieur. Le grand droit inférieur ou antérieur de la tête”, que l'on pourrait aussi appeler transversaire épineux antérieur, est situé en avant des vertèbres cervicales". Il prend son insertion antérieure, à la base du crâne, sur une empreinte courbe du sphéno-occipital; puis il se prolonge dans presque toute la longueur du cou, jusqu'a la sixième vertèbre, s'insérant sur les apophyses transverses, à partir de la troisième, par des bandelettes char- nues, d'autant plus courtes qu'elles sont placées plus haut. Le grand droit antérieur des [ndrisinés pourrait être considéré comme un digas- lrique, car, très-charnu à son origine antérieure, 1} devient bientôt ten- dineux ou plutôt aponévrotique au niveau de Faxis et de l'atlas, pour redevenir bientôt charnu dans tout le reste de son étendue. Il est en rapport, en dedans, avec le long du cou et son congénère du côté opposé; en dehors, avec le petit droit antérieur et Le eléido-mastoidien. [ fléchit le cou en avant. Le petit droit inférieur ou antérieur, appelé aussi atloïdo-sous-ocei- pital. est situé en partie sous le précédent, et s'étend de l'apophyse trans- verse el du corps de l'atlas à l'apophyse basilaire, au devant du trou ocei- pital: il recouvre l'articulation atloïdo-occipitale, et est placé sous le grand droit antérieur. C'est un muscle faible, dont les fibres sont presque lon- oitudinales comme chez l'Homme et la plupart des Singes. À raison de l Appelé axoido-atloïdien par Girard. % Trachélo-sous-occipital de Girard. ? PI. LVIT, fig. 2 et 4 w!. 2 PI. LVIIT, fig. 4 me MAMMIFÈRES. 119 ses Insertions, on peut le regarder comme un inlertransversaire anté- rieur. Le sterno-cléido-mastoidien varie beaucoup dans son développement, dans sa forme el dans ses rapports chez les différents Indrismés. Nous l'examinerons d'abord dans les genres Propithèque! et Avahis. Il naît en arrière par deux chefs, lun interne, analogue du sterno-mastoïdien, l’autre externe, correspondant au eléido-mastoïdien *. Le premier se fixe sur la première pièce sternale au moyen d'un tendon court et conique: le second, placé plus profondément que le précédent, est plus aplati. plus élareï, et nait du tiers interne de la clavicule par de courtes fibres aponévrotiques mélées aux fibres charnues. Ces deux chefs ne tardent pas à s'accoler et à confondre leurs faisceaux, puis ils se dirigent obliquement. en contournant le cou, et s'attachent en avant : 1° à une aponévrose large et aplatie, qui occupe la ligne médiane, surmontant les quatre pre- mières vertèbres et se fixant au ligament cervical ainsi qu'à la ligne courbe supérieure de loccipital: 2° aux apophyses mastoides par son faisceau externe, plus épais que linterne. La portion antéro-supérieure de ce muscle forme ainsi une sorte de sangle qui sert à brider les mus- cles cervicaux sous-jacents, en même temps qu'elle agit directement sur la tête. Le sterno-cléido-mastoïdien recouvre donc en arrière le complexus] et le splénius, tandis qu'il est recouvert par la peau et les origines du pau- cier cervical. Il résulte de cette disposition que le cléido-mastoïdien des Propithèques et des Avahis correspond, dans sa portion cervicale posté- rieure, à la partie supérieure du trapèze de l'Homme et des Singes. On peut aussi considérer cette sorte de sangle cervicale comme l'analogue du muscle qui, chez le Chat, est si développé et a été décrit par Straus- Duckheim, sous Le nom de elavo-cucullaire Ÿ, ainsi que du véritable cléido- mastoidien de ce Félin. Le sterno-cléido-mastoïdien des Propithèques et des Avahis ressemble beaucoup plus à celui des Ruminants qu'à celui des Singes ou de l'Homme: 1 PI. LV, EX, fig. 1 b. —? PL EXT, fig. à b. — 5 Anatomie descriptive et comparative du Chat, LW, p. 339, pl I, n° 56. 120 MADAGASCAR. ainsi, chez le Bœuf, le Mouton et le Cerf, le muscle, nommé par Girard et par Chauveau mastoïdo-huméral, et qui représente en partie le cléido- mastoïdien, se divise en haut en deux branches, l’une qui se rend à l'apo- physe mastoïde, à la ligne courbe de l'occipital et au ligament cervical, l'autre qui s'attache à l'apophyse basilaire. Dans le genre Indris, le sterno-cléido-mastoïdien est beaucoup moins développé’ et ressemble bien plus à celui de l'Homme et des Singes. Ses attaches postérieures sont disposées à peu près comme chez les Propi- thèques et les Avahis, mais le muscle s'élargit moins; 1 offre une appa- rence rubanée et ne constitue pas de plan musculaire sus-cervical; en avant, il ne se fixe qu'à l'apophyse mastoïde. Nous verrons plus loin que, chez ces Lémuriens, le trapèze ne s'étend pas jusqu'à la tête?, de telle sorte que le complexus et le splénius, n'étant pas cachés par le cléido- mastoïdien, ne sont recouverts que par le peaucier cervical. MUSCLES MOTEURS DE L'HYOIDE. Nous n'étudierons 1c1 que les muscles qui mettent lhyoïde en mouve- ment, et nous laisserons de côté les muscles propres du larynx, réser- vant leur examen lorsque nous traiterons des organes de la voix. Le sterno-hyoïdien des Indrisinés est un muscle très-long, très-aplati, en quelque sorte rubané*. Il prend naissance, en arrière, à la face posté- rieure de la première pièce sternale et à la partie correspondante de la première côte: mais 1l ne se fixe pas à la clavicule comme chez l'Homme ; il sinsère, en avant, à la partie inférieure du corps de l'hyoïde, après s'être confondu avec l'omo-hyoïdien. Ce muscle est étroitement appliqué contre son congénère du côté opposé, tous deux formant une bande musculaire qui recouvre la trachée artère, puis le larvnx": 11 est entière- 1 Voyez pl. LIV b. PI LXI, fig. 1 x. Sur la planche LIX, ? Voyez pl. LIV a. on voit la trachée artère à découvert et le $ PL LIT, fig. 1 et 2; pl. LV, LVI, LIX, sterno-hyoïdien en place, x. et pl. LXT, fig. 1 x. MAMMIFÈRES. 121 ment charnu, el on n'y observe aucune intersection aponévrotique. Le sterno-cléido-mastoidien recouvre son origine postérieure. Chez les Singes, ce muscle est notablement plus court. Chez le Chat, il ne se fixe pas au sternum, comme son nom semble l'indiquer; il s'in- sère sur le carlilage de la première côte et se confond à son origine avec le sterno-thyroïdien. De même que chez l'Homme, ce muscle abaisse l'os hyoïde; il est aidé dans son action, mais d’une manière indirecte, par le suivant. Le sterno-thyroïdien, que nous décrivons ici parce qu'il ne fait pas partie des muscles intrinsèques du larynx, est long et grèle ‘; il s'attache, eu dehors du muscle précédent, sur la première côte et à la face posté- rieure du sternum, puis remonte au devant du cou pour se fixer sur le bord latéro-inférieur du cartilage thyroïde, immédiatement au-dessous du thyro-hyoïdien. [l'est situé en dessous du sterno-hyoïdien qu'il déborde un peu en dehors, et parait dans un espace triangulaire, limité, en de- dans, par ce muscle. en dehors, par le sterno-cléido-mastoïdien et lomo- hyoïdien *. Ce muscle, chez les Singes, a la même insertion, et il est moins allongé, sans êlre plus faible. Chez le Ghat°, il ne s'attache pas au sternum, mais seulement au cartilage de la première côte. Chez le Pore, il est double, la branche supplémentaire se rendant à la face inférieure du cartilage thyroïde *. Le thyro-hyoïdien”, que l’on pourrait considérer comme la continuation du muscle précédent, est allongé, aplati, et occupe les côtés du cartilage thyroïde; 11 se fixe au bord inférieur de celui-ci et, d'autre part, à la corne postérieure de lhyoide; c'est done un abaisseur de cet os, en même temps qu'un élévateur du larynx. Chez lndris, ce muscle est plus fort et plus large que chez les Propithèques et les Avahis. 1 PI. LIL, fig. 2; pl. LIX et LXT, fig. 1 x!. # Voyez Chauveau, Traité d’anat. comp. des 2? PI LXTI, fig. 1, sterno - cléido -mastoï- animaux domestiques, 2° édit. p. 215, 1871. dien b, omo-hyoïdien e. 5 Voyez, pour FIndris, pl. XCXIX, fig. 24, # Straus-Durckheim, op. cit. pl. VII, mth; pour les Propithèques, pl. LXXXVII. fig. 2, n° 32. fig. 2°, mth. | Mammifères. — 1. 19 1929 MADAGASCAR. L'omo- ou scapulo-hyoïdien est plus grêle et plus long que le sterno- hyoïdien; il prend son origine au bord antérieur du scapulum, vers son liers interne, dans une étendue peu considérable”, passe derrière la cla- vicule, gagne les côtes, puis la face antérieure du cou, s'applique contre le sterno-hyoïdien, et, enfin, se fixe, plus ou moins confondu avec ce der- nier, au bord postérieur du corps de l'hyoïde. Recouvert à son origine par le trapèze, le sous-clavier et la clavicule, ce muscle est bridé, dans la ré- sion cervicale, par le peaucier et le sterno-cléido-mastoïdien ; 1l recouvre les scalènes. Chez les Singes, 11 présente la même disposition générale, mais il manque chez les Carnassiers, tels que les Chats”; chez les Pachydermes; le Porc par exemple, ainsi que chez Îles Ruminants®, ce muscle est peu développé, et naît, non pas de lomoplate, mais de l’apophyse trans- verse de la troisième ou de la quatrième vertèbre cervicale; 1l contracte des adhérences avec le sterno-cléido-mastoïdien, dans la portion de son trajet où 1l croise ce muscle. Lorsque les omo-hyoïdiens se contractent simultanément, 1ls abaissent l'hyoïde et le tirent en arrière, en même temps qu'ils élévent un peu Île scapulum. Le stylo-hyoïdien est très-orêle et nait, par un tendon aponévrotique qui lui est commun avec le stylo-plosse, sur une petite pièce cartila- oineuse située en dehors et en-dessous de la bulle auditive"; d’abord appliqué contre le ventre postérieur du digastrique, 1l croise son tendon else porte vers le corps de l'hyoïde, où il s'attache un peu au devant de l'omo-hyoïdien. Ce muscle tire l'hyoïde en avant et en haut; il est antagoniste des précédents. La petite pièce cartilagineuse sur laquelle il s'insère en haut donne, en outre, attache à plusieurs faisceaux charnus. L'un se porte vers la région masloïdienne; un autre, appelé kérato-hvoïdien, accom- pagne les cornes styloïdiennes de Fhyoide, et rapproche celles-ci l'une de 1 Planche LVIII, pl. LIX e, pl. LXI, 3 Chauveau, Traité d'anatomie comparée fig. 1 e. des animaux domestiques, p. 215, 1871. ? Straus-Durckheim , op. cit. L If, p.236. CMPIADTTE fou MAMMIFÈRES. 123 l'autre; enfin un troisième, ou stylo-pharyngien, se rend dans l'arrière- bouche". Le mylo-hyoidien”?, situé au-dessus du ventre antérieur du digastrique, est de forme quadrilatère et relativement assez puissant. I naît en avant de la face postérieure de la mâchoire, sur la ligne myléenne jusqu'au- près de la symphyse du menton, puis ses fibres convergent vers lhyoide, formant un plancher musculaire assez épais et remplissant l'intervalle que laissent, entre elles, les deux branches de la mâchoire. Un raphé aponévrotique, réunissant les deux muscles, existe sur la ligne médiane. La plupart des muscles de la langue se trouvent au-dessus de ce plan- cher musculaire *. Le pénio-hyoïdien * est peu distinct du précédent: 1l est mince et se fixe, d'une part, à la suface génienne, et, d'autre part, au devant du corps de l'hyoïde. Son action est la même que celle du mylo-hyoïdien; il tire l'hyoïde en avant et tend à le rapprocher de la symphyse maxillaire. Se MUSCLES DE LA COLONNE VERTÉBRALE. (Région cervicale.) Plusieurs des muscles qui ont été déjà décrits comme contribuant aux mouvements de la tête appartiennent, en réalité, à la partie supérieure de la colonne vertébrale : tels sont le petit et le grand oblique, les petits et les grands droits antérieurs, les petits, moyens et grands droits posté- rieurs; mais la classification que nous avons adoptée 1e1 est plutôt phy- siologique qu'anatomique, et nous croyons préférable de considérer les muscles suivant les leviers qu'ils mettent en mouvement. Le splénius du cou est difficile à isoler du splénius de la tête et du transversaire; 1l est épais et très-vigoureux, et s'attache aux apophyses épr- neuses des deux dernières vertèbres cervicales et des cinq premières dor- 1 PI. LITE, fig. » s 1. Le digastrique g passe % Slylo-plosse, génio-glosse, hyo-glosse entre le stylo-pharyngien etle stylo-hyoïdien. el génio-pharyngien. 2 PI. LIX et LXI r. “ PI. LUI, fig. °3 pl. LXL, #1. 19. 194 MADAGASCAR. sales', puis se sépare en plusieurs faisceaux qui se fixent aux apophyses transverses des cinq premières vertèbres. Le premier de ces faisceaux est large et charnu jusqu'auprès de son insertion. Les autres deviennent de plus en plus grêles et de plus en plus tendineux;: ils se confondent près de leur point d'attache avec l'origine des languettes antérieures du grand dentelé, et semblent représenter le transversaire du cou, au moins dans sa partie supérieure. D'après Meckel, le splénius du cou manquerait chez certains Singes, tels que les Papions. Les rapports du splénius cervical ne sont pas les mêmes chez les Propithèques et les Avahis, d'une part, et les Indris, d'autre part; chez les premiers, en effet, le cléido-mastoïdien recouvre ce muscle?, tandis que, chez les seconds, il le laisse en majeure partie à découvert. Le muscle long du cou est très-allongé et relativement fort"; 1l est formé de trois sortes de faisceaux, dont la réunion sur la ligne médiane semble constituer, au devant de la colonne vertébrale, unesorte de natte. Les faisceaux antérieurs prennent naissance par des tendons assez longs sur les apophyses transverses des deuxième, troisième et quatrième ver- tèbres cervicales, puis constituent une masse charnue assez épaisse qui se dirige en haut, remplit la gouttière latéro-inférieure de laxis et se fixe au-dessous de l'atlas. Les faisceaux moyens ou internes s'attachent au corps des premières vertèbres dorsales et des quatre premières cervicales, puis remontent le long du cou pour se fixer à l'axis et à la vertébre sous- jacente; ils présentent à ce niveau une assez grande épaisseur. Les fais- ceaux postérieurs prennent leur origine sur les quatre premières dor- sales, puis vont s'insérer aux apophyses transverses des sixième et septième vertèbres du cou. Ce muscle est beaucoup plus charnu que chez l'Homme et même que chez les Singes, Les tendons et les lames aponévrotiques qui existent dans sa masse ne se voient guère que sur sa face supérieure ou vertébrale. Les ! Voyez, pour les Indris, pl. LIV; pour 2/Pl LV: les Propithèques, pl. LVI, LVIL, fig. 1 et SÉPAATIVE fig. » 11; pl. LVIIL, fig. 4, à; pl. LIX, 11. 4 PI. LVIIL, fig. 1; pl. LIX, o. MAMMIFÈRES. 195 deux longs du cou constituent par leur réunion une sorte de gouttière, complétée latéralement par le grand droit antérieur de la tête, dans laquelle sont logés le pharynx et l'æsophage !; quand ils agissent isolé- ment, ils déterminent des mouvements de rotation; quand ils agissent simultanément, 1ls fléchissent la colonne vertébrale. Les scalènes, situés sur les côtés du cou, sont longs et robustes: 1ls s'étendent des quatre premières côtes à toutes les vertebres cervicales. Aussi se divisent-1ls supérieurement en plusieurs faisceaux ; on y reconnait, chez les Indrisinés, trois portions. L'une, correspondant à celle que Gu- vier appelle scalène moyen”, s'attache, en avant, au-dessous des apophyses transverses des troisième , quatrième, cinquième et sixième vertèbres cervi- cales, puis, en arrière, se divise en deux languettes larges et charnues qui se fixent à la troisième et à la quatrième côte, entre-croisant leurs fibres ° avec celles du grand dentelé". Une autre, que l'on pourrait nommer le scalène antérieur, est recouverte par le faisceau précédent; elle s'attache à l'extrémité de la portion osseuse de la première côte, puis unit en partie ses fibres aux tendons du faisceau précédent, et se porte en avant des apophyses transverses des cinquième et sixième vertèbres cervicales ?. La troisième portion, appelée par Guvier scalène intérieur ou supérieur °, est la plus faible; elle nait de la première côte, en arrière des autres faisceaux , et va prendre ses Insertions sur les apophyses transverses des six premières vertèbres cervicales. Les tendons antérieurs de ces différentes portions ont une tendance à se fusionner, ce qui les rend difficiles à dé- mêler. Les scalènes des Indrisinés sont relativement plus puissants que dans l'espèce humaine et doivent concourir énergiquement à incliner le cou. Chez les Singes, ils sont aussi très-forts, et leurs insertions s'étendent fort loin sur la cage thoracique; ainsi, chez le Papion, parmi les espèces afri- caines, el chez l’Atèle, parmi les espèces américaines, le scalène moyen nait des troisième , quatrième et cinquième côtes, et quelquelois même de la AIMENT 2 JL DC 2 PI. LIX, 6 a; pl. LVIIT, fig. 1, Ga. D 70 AIT ENTAETACE $ PI. LIX, 6 a. & PI. LVILT, fig. 1, 62. 126 MADAGASCAR. sixième. Chez les Ruminants et les Pachydermes, le scalène est bien déve- loppé, mais ne dépasse pas la première côte. Les interépineux cervicaux! occupent la partie supérieure du cou et s'étendent jusqu'a la naissance du tronc; leur forme est quadrilatère et très-allongée. Hs se portent de lun des bords de la gouttière épineuse de la vertèbre au bord correspondant de l'apophyse épineuse sous-jacente; une lame de tissu aponévrotique les sépare l’un de l'autre. On doit aussi noter qu'il n'existe pas de muscle interépineux au niveau des deux pre- mieres vertèbres: 1ls sont remplacés par les petits, moyens et grands droits postérieurs de la tête. Les interépineux se continuent dans la région dorsale jusqu'à la dixième ou la onzième vertebre, en diminuant de plus en plus d'épaisseur et de longueur. Le transversaire du cou est, ainsi que nous l'avons déja dit, représenté en parle par le splénius du cou, et en partie, comme nous le verrons, par le long dorsal: nous ne le décrirons done pas ici. Nous nous borne- rons à dire que ses tendons se confondent avec ceux de ces muscles; ils v sont intimement unis, et sinsérent sur les tubercules supérieurs des quatre dermières vertebres cervicales et des cinq premières dorsales, d’une part. et, d'autre part, sur les apophyses transverses des vertèbres cervicales. Le demi-épineux du cou” est grêle et formé de bandelettes charnues appliquées les unes contre les autres et dirigées obliquement des apo- physes transverses aux apophyses épineuses sus-jacentes. Dans la région dorsale, ce muscle est encore moins développé: il prend plus de force dans la région lombaire. MUSCLES SACRO-SPINAUX. Les goutlieres verlébrales sont occupées par une énorme masse museu- laire composée d'un grand nombre de faisceaux entrelacés et d’une sépa- ration difficile, non-seulement à cause de leur complication, inais aussi . 1 r * {£ par suile de la brieveté de leurs chefs noyés dans la substance charnue. Ces muscles ont, dans la région lombaire , une largeur et une épaisseur PI. LVII, fig. 5 g. — ? PI. LVIT, fig. 2 et 3 &. [e] MAMMIFÈRES. 127 très-considérables, puis ils s'amoindrissent graduellement dans la région dorsale, et, enfin, ils se terminent dans la région cervicale, en se confon- dant plus ou moins avec quelques-uns des muscles du cou. Dans la région dorsale, cette masse musculaire est recouverte par le orand dorsal et les petits dentelés dont l’aponévrose la bride fortement: dans la région lombaire, elle est bridée d'une manière analogue par l’aponévrose abdominale. Quand, après avoir enlevé ces aponévroses, on met les muscles sacro-spinaux à nu, on y reconnait, comme chez l'Homme et les Singes, trois parties principales que l'on doit distinguer sous les noms de sacro-lombaire, de long dorsal et de transversaire épineux. La dis- hinction entre les deux premiers muscles n'existe pas dans la région lom- baire; mais elle se dessine dans la région dorsale par un sillon profond. le faisceau externe étant formé par le sacro-lombaire et l'interne par le long dorsal. Le transversaire épineux est caché sous les précédents. Le muscle sacro-lombaire, appelé aussi long spinal externe, est extré- mement puissant; il naît sur l'épine iliaque postéro-supérieure. sur la crête iliaque et sur l'aponévrose lombaire commune; ses fibres montent un peu obliquement et constituent des faisceaux étagés qui se fixent les uns au-dessus des autres à la face externe de l'angle des côtes par des tendons d'autant plus courts qu'ils sont placés plus en arrière. Dans son trajet, ce muscle recoit des faisceaux de renforcement qui pren- nent leur origine au bord antérieur des côtes, à partir de la dixième. Ces faisceaux ont été décrits comme muscles particuliers sous le nom de cervical ascendant et descendant, de transversatre grêle ou d'accessoire du sacro-lombaire. Is sont d'autant plus forts et d'autant plus allongés qu'ils sont situés plus en arrière. Ceux qui ont été désignés sous le nom de cervical ascendant s'attachent plus en avant aux apophyses transverses des vertèbres cervicales. Chez les Singes. le muscle sacro-lombaire est plus profondément di- visé; ses différents faisceaux sont plus isolés, et, par conséquent, d'une dissection plus facile. MENT Entreenrce 198 MADAGASCAR. Le long dorsal, situé en dedans du sacro-lombaire, se confond en ar- rière avec celui-ci, etse prolonge depuis la région sacrée jusqu'à la région cervicale !; il est très-charnu et d’une grande épaisseur. Il nait sur l'apo- névrose lombaire qui se fixe à la crête sacrée , aux apophyses épineuses des vertèbres lombaires et des deux dernières dorsales. à la crête transverse du sacrum et à la crête 1liaque. Cette lame est forte et nacrée; elle se prolonge beaucoup en dehors, recouvrant les faisceaux charnus du long dorsal qui s’attachent à sa face profonde. Ceux-ci se dirigent directement en avant el se séparent du sacro-lombaire au niveau de la neuvième ou de la dixième côte, puis ils se divisent en plusieurs ordres de languettes. Les externes s'insérent au sommet des apophyses transverses des vertè- bres lombaires. Les internes se divisent elles-mêmes en superficielles et en profondes : les premières, quicheminent dans les gouttières vertébrales du dos, s'attachent, par de courts tendons, aux apophyses épineuses des six premières verlebres dorsales; les secondes, ou transversaires, se fixent aux apophyses transverses dans toute la région dorsale, puis, en haut, se confondent avec les transversaires du cou. Dans la région lombaire, elles s'attachent aux tubercules articulaires des vertèbres. Les transversaires du cou et le petit complexus jouent, par rapport au long dorsal, le même rôle que les faisceaux de renforcement dont nous venons de parler par rapport au sacro-lombaire. Le muscle transversaire épineux est beaucoup moins puissant que les précédents, et s'en distingue d'ailleurs facilement. Il occupe la gouttière sacrée, la gouttière lombaire au-dessus des apophyses articulaires et les gouttières dorsales et cervicales jusqu'à l'axis ?. H naît des bords latéro- postérieurs du sacrum, des tubercules supérieurs des vertèbres lombaires et des apophyses transverses des vertèbres dorsales et cervicales, pour se fixer, d'autre part, au sommet des apophyses épineuses sus-jacentes. C'est surtout dans la région cervicale qu'il est le plus développé et que ses faisceaux sont les plus longs, surtout ceux qui se rendent aux premières de ces vertebres. 1 PI. LVIE, fig. 1 et » 8. — ? PI. LVIT, 6g. 5r. MAMMIFÈRES. 129 Les intertransversaires des lombes ne présentent rien de particulier à noter; ils sont plus développés que d'ordinaire chez les Singes, ce qui üent au nombre plus grand des vertèbres lombaires des [ndrisinés et au développement des apophyses latérales de celles-er. Le carré des lombes est contenu dans une gaine aponévrotique éma- nant de l’aponévrose du muscle transverse de l'abdomen; il occupe l’es- pace qui sépare la dernière côte de la crète ilaque; sa longueur est, par conséquent, considérable, mais son épaisseur est faible. Il s'attache par des fibres tendineuses à l’épine iliaque antérieure et inférieure et à toutes les apophyses épineuses des vertébres lombaires jusqu'à la der- mere dorsale. Le petit psoas! est extrêmement long et grêle: 1l repose sur le muscle psoas-iliaque, et s'attache, en avant, à la douzième vertèbre dorsale et aux six premières lombaires. Ses fibres constituent un faisceau aplati qui se termine bientôt, vers la moitié de la longueur du muscle, par un tendon large et plat se fixant sur la saillie 1lio-pectinée du détroit supérieur du bassin. Il s'attache par son bord externe à l’aponévrose lombo-iliaque dont 1l détermine la tension. Chez les Singes, le petit psoas est beaucoup plus large et plus court que chez les Indrisinés. Ainsi, chez le Magot et le Papion, il prend son origine sur les trois premières vertèbres lombaires, et, chez l'Atéle, sur les deux premières seulement. MUSCLES DE LA QUEUE. Les muscles de la queue différent beaucoup quant à leur développe- ment relalif et à leur disposition, suivant qu'on les étudie chez les Indri- sinés à longue queue, tels que les Propithèques et les Avahis, ou chez ceux 1 . x b où cet appendice est tres-court, tels que les Indris. Dans les deux premiers genres, le système moteur de la queue pré- sente beaucoup de ressemblance avec celui des Atèles dont Meckel a donné la description 2 ! Voyez pl. LXVIIT, fig. 1 h. —? Traité général d'anatomie comparée, {. NE, p. 175. Mammifères. — 1. 20 130 MADAGASCAR. Il existe deux muscles releveurs, l'un interne, l’autre externe, deux abducteurs et trois Îléchisseurs; indépendamment de ces muscles qui appartiennent en propre à la région coccygienne, le muscle fessier su- perficiel, ou grand fessier, s'insère à la base de la queue sur les apo- 6 physes transverses et Joue le rôle d'abdueteur puissant”. Le releveur interne, ou demi-épineux caudal, est très-fort; 1l constitue avec son congénère une sorte de natte très-charnue à sa partie supé- rieure. Il prend naissance sur la crête épineuse sacrée et sur les tuber- cules correspondants des vertèbres de la queue, puis il se porte en ar- rière el s'attache aux tubercules supérieurs des vertèbres Jusque vers les deux üers de la longueur de celle-cr. Le releveur externe pourrait être considéré comme une partie du long dorsal; 11 est beaucoup plus volumineux que le précédent, et peut déter- miner, par sa contraction isolée, un mouvement d'abduction. Il occupe une grande partie de la région lombaire, où 1l affecte la forme d'un fais- ceau charnu très-comprimé latéralement, et naît à la face supérieure des apophyses transverses des cinq dernières vertébres lombaires, des ver- tèbres sacrées et des premières caudales: il se divise en languettes ter- minées par des tendons grêles et très-longs, qui s'étagent les uns au-dessus des autres et s'insèrent aux tubercules postéro-supérieurs des vertèbres coccyglennes jusqu'aux dernières. L'ischio-coccygien est un abducteur de la queue; 1l est très-faible et nait de l'ischion à sa face interne, puis se porte vers les apophyses trans- verses des trois premières vertèbres caudales, sur lesquelles il se fixe? Les intertransversaires sont disposés en série dans presque toute la longueur de la queue, qu'ils sont destinés à fléchir latéralement: ils ne présentent rien de particulier à noter. L'infra-coccygien, ou sous-caudien, préside, ainsi que les muscles suivants, aux mouvements de flexion de la queue; 1l est situé de chaque côté de la ligne médiane et prend son origine sur les dernières vertèbres sacrées et sur les premières caudales, puis se termine par des tendons * PI LXX, fig. 3, a, a. — ? PI. LXVIIL, fig. 3 et 4 v. MAMMIFÈRES. 131 qui se fixent jusque vers la neuvième vertèebre, sur les os en chevron lorsque ceux-ci existent. Le sacro-coccygien est le plus puissant des fléchisseurs de la queue; il prend naissance sur la face antérieure du sacrum et des premières vertèbres caudales, puis se termine par de longs tendons qui s'insèrent à la partie supérieure des vertébres situées en arrière, reproduisant la même disposition que le releveur externe. Le pubo-sous-caudien, ou pubo-ilio-coceygien, est peu développé à sa partie antérieure: il naît par deux chefs, l'un qui s'insère à la face interne de l'iléon, le second qui se fixe à la branche antérieure du pubis. Ces deux faisceaux se réunissent pour s'attacher à l'aponévrose caudale, au niveau de la troisième et de la quatrième vertèbre, ainsi qu'aux os en chevron. Chez les Indris, dont la queue est très-courte, tous ces muscles existent, mais leur développement est beaucoup moindre, leur individualité est moins grande, et les tendons qui les terminent sont courts et fortement unis à l'aponévrose caudale. à S 6. MUSCLES DES CÔTES ET DU STERNUM. Le muscle sous-clavier, ou costo-elaviculaire, est comparativement ro- buste’; 1l est caché sous la clavicule et les muscles pectoraux, et enve- loppé dans une aponévrose épaisse. IT S'insère, d’une part, à la portion cartilagineuse de la première côte par un faisceau, aponévrotique en avant, mais charnu en arrière, et, d'autre part, à la face inférieure et au bord postérieur de la clavicule jusqu'auprès de son extrémité. Par consé- quent, suivant que l'un ou l’autre de ses points d'attache sera immobile, il sera abaisseur de la clavicule ou élévateur de la premiére côte. Les intercostaux externes ne présentent rien de particulier à noter: 1ls sont placés, comme d'ordinaire, dans les espaces intercostaux et sont constitués par des faisceaux parallèles terminés par des fibres aponévro- D ALAILDOIne 132 MADAGASCAR. tiques. Leur réunion forme une lame musculaire peu épaisse, cloisonnant le thorax. Leurs fibres sont légèrement obliques d'avant en arrière et de haut en bas. Les intercoslaux internes, qui doublent en dedans les précédents, se portent aussi d'un côté à l’autre, en se dirigeant obliquement de haut en bas et d’arrière en avant, de facon à croiser les fibres des intercostaux externes. Les sterno-costaux” sont au nombre de deux de chaque côté et situés au- dessous du grand pectoral, entre celui-ci et les scalènes. Le supérieur est assez épais, mais peu élaroi?; 1l s'insère sur la première côte, en dedans du sous-clavier, puis se porte obliquement en bas et en dedans, et se ter- mine par une aponévrose qui se fixe au devant du sternum. Le deuxième sterno-costal prend son origine au-dessous de cette aponévrose et sur le cartilage de la quatrième et de la cinquième côle. Le triangulaire du sternum, ou sterno-costal intérieur de Straus- Durckheim, présente une forme plutôt trapézoïde que triangulaire. 1l'est, comme d'ordinaire, caché dans la cavité thoracique, et couvre le sternum et les cartilages costaux; son épaisseur est peu considérable, et il devient aponévrotique pres de ses extrémités. Le grand droit de l'abdomen, situé en avant du ventre de chaque côté de la ligne blanche, se prolonge beaucoup plus haut que chez l'Homme; il est large, charnu, aplati d'avant en arrière, et s'étend au devant du thorax et de l'abdomen”. Il s'attache, en bas, à la symphyse du pubis, puis il se dirige en avant et chemine dans une gaine constituée par les aponévroses du grand et du petit oblique ainsi que du transverse ab- dominal. Gelte gaine ne s'étend que jusqu'auprès de l'extrémité sternale. Le muscle gagne alors le thorax, et se divise en plusieurs faisceaux qui s'élagent en se fixant sur les côtes; le faisceau le plus externe est le plus long de tous, et prend son point d'attache sur la première côte, au point de réunion de la partie osseuse avec le cartilage; les autres, dont les ten- ! Ces muscles sont décrits par MM. Murie 2? Voyez pl. LIX, n° 16. et Mivart sous le nom de supra-costal mus- SMPIAEX Ie 3e cles, op. cit. p. 5o. MAMMIFÈRES. 133 dons deviennent de plus en plus courts, se fixent sur les côtes suivantes, en se rapprochant de plus en plus du sternum; et, enfin, les derniers, presque entièrement charnus, prennent leur point d'attache à l'extrémité inférieure de cette pièce osseuse. Les intersections aponévrotiques qui se remarquent sur le grand droit de l'Homme et de certains Singes sont peu apparentes chez les Indrisinés. Ce muscle, à raison de sa puissance et de ses insertions, contribue non- seulement à abaisser les côtes, mais surtout à fléchir fortement le trone. en rapprochant le thorax du bassin. Les Indrisinés exécutent continuelle- ment ce mouvement lorsque, en grimpant aux arbres, 1ls ont saisi une branche avec leurs membres antérieurs et cherchent à en rapprocher leurs membres postérieurs. Chez l'Homme, au contraire, ce muscle a presque toujours son point immobile en bas; 1l sert alors à fléchir le tronc et à abaisser le thorax. Le orand droit abdominal des Singes est aussi développé que celui des Indrisinés, et contribue aux mêmes mouvements. Chez la plupart de ces animaux , 1l s'attache aux côtes à partir de la pre- miere; cependant Meckel nous apprend que, chez les Atèles, ce muscle prend son origine sur les cinquième, sixième et septième côtes. Nous n'avons trouvé, chez les Indrisinés, aucune trace du muscle pyra- midal; 1l parait manquer dans tout le groupe des Lémuriens, et MM. Murie et Mivart n'ont pu constater sa présence chez les Lemur varius, Catta et morifons, le Nychicebus tardisradus, les Galagos et l'Aye-Aye”. Van Campen et Burmeister n'ont pas observé ce muscle chez le Pérodictique et chez le Tarsier. Quelques Singes en sont pourvus, d’autres en sont presque entié- rement privés: ainsi, chez le Papion etle Magot, il n’est représenté que par quelques fibres tendineuses, et, au contraire, 1l existe chez les Callitriches et les Atèles. Sa présence a aussi été constatée chez les Carnassiers. Le petit dentelé antérieur”, situé à la partie antérieure et supérieure du thorax, est assez grêle. Il s'attache en dedans à la portion postérieure du ligament cervical et aux apophyses épineuses des quatre dernières-ver- tèbres cervicales et de la première dorsale, par l'intermédiaire d'une apo- 1 Op. cit. p. 54. —? PI. LVIIE, fig. 2 c, f, et pl. LXI, fig. 2 g. 13/ MADAGASCAR. névrose nacrée, puis il devient charnu et se divise en plusieurs faisceaux, qui se fixent sur les cinq ou six premières côtes, en dehors des insertions du sacro-lombaire. Ce muscle parait manquer chez les Galagos et le Pé- rodictique; 1} existe toujours chez les Singes. Le petit dentelé postérieur! est mince et presque membraniforme; on a peine à le distinguer du plan aponévrotique lombo-dorsal. Il s'attache sur ce dernier, avec lequel il se confond en dedans, puis, se portant obli- quement en bas et en arrière, il s'insère sur les côtes à partir de la hui- üème, Il est parfaitement distinct du précédent, non-seulement par la direction de ses fibres, mais aussi par l'intervalle qui l'en sépare: cette distinchion est aussi très-nette chez les Singes. Chez les Carnassiers, les deux petits dentelés sont relativement plus épais, surtout le postérieur. Quand ces muscles se contractent, ils élèvent les côtes, et, en même temps, ils brident fortement les muscles sacro-lombaire et long dorsal qui se trouvent au-dessous. Le diaphragme constitue, comme d'ordinaire, une voûte charnue et mince, étendue entre le thorax et l'abdomen. 1 ressemble beaucoup à celui de l'Homme: il est cependant plus régulier, et la forme de trefle que présente son centre phrénique est moins nettement accusée, les ailes du trèfle étant moins détachées et plus égales entre elles. Les fibres muscu- laires, émanées de ce centre, sont peu épaisses; les plus antérieures se Hixent en arrière du sternum et surtout de l’appendice xiphoïde; celles qui oceupent les parties latéro-imférieures du thorax prennent leur in- sertion au cartilage des côtes et à une faible étendue de leur portion osseuse, à partir de la septième. Ces fibres s'entre-croisent à leur ori- eine avec celles du transverse de l'abdomen. En arrière de la voûte dia- phragmalique, naissent deux gros faisceaux, ou piliers du diaphragme, terminés chacun par un tendon qui va se fixer à la face inférieure des [roisième el quatrième vertèbres lombaires, en se confondant là avec le lisgament vertébral. Ces deux faisceaux sont à peu près symétriques, el luissent entre eux, à leur origine, une ouverture située sur la ligne médiane 1 PI. LVHIL fig. » F', et pl. LXL, fig. » gl. MAMMIFÈRES. 135 et destinée au passage de l'œsophage et des nerfs pneumo-pastriques. Le piher de droite est indivis, mais celui de gauche ne tarde pas à se séparer en deux parties pour livrer passage à l'artère aorte, au canal thora- cique, etc. Ges deux faisceaux se réunissent de nouveau en un tendon plus court que celui du pilier de droite. Le prolongement fibreux, qui. partant des piliers, va se fixer à l'apophyse transverse de la première ver- tébre lombaire, et qui, chez l'Homme, porte le nom de boament cintré, est mince et peu développé; 1l n'est pas constitué par des fibres musculaires bien distinctes comme chez le Chat, et il forme, ainsi que d'ordinaire , une sorte d'arcade en avant des muscles sous-vertébraux. Une ouverture, des- née au passage de la veine cave inférieure, existe presque sur la ligne médiane, à la base de l'aile droite du centre phrénique; enfin, de la face postérieure de cette même aile, se détache le ligament suspenseur du foie, qui est fibreux comme chez beaucoup de Quadrupèdes, et non pas seule- ment formé par un repli péritonéal comme chez l'Homme. Dans l’ordre des Singes, le diaphragme est moins voûté et ses piliers sont moins longs, ce qui s'explique d'ailleurs par le développement moindre que prend, chez ces animaux, la masse intestinale. SNIE MUSCLES DE L’ABDOMEN. Les parois abdominales des Indrisinés sont fortes et épaisses: elles sont formées, comme d'ordinaire chez les Mammifères, par une série de feuillets musculaires superposés et désignés sous les noms de prand oblique, petit oblique, grand droit et transverse. Nous avons déjà décrit le grand droit, qui est un muscle essentiellement moteur de la cage tho- racique; nous n'y reviendrons donc pas 101. Le grand oblique, ou oblique externe, constitue le plan musculaire le plus superficiel de la paroi inférieure de l'abdomen: il est très-large et recouvre tout le ventre et une partie du thorax, depuis la quatrième côte jusqu'au bassin; dans sa portion antérieure, 1l est très-charnu. I sin- sère, en avant, sur les dernières côtes, à partir de la quatrième, au 136 MADAGASCAR. moyen de larges digitations, aponévrotiques à leur extrémité, que relient entre elles des. brides fibreuses étendues d’une côte à l'autre et for- mant des sortes de ponts, au-dessous desquels passent les tendons du muscle grand dentelé, qui s'entre-croisent ainsi avec les précédentes. Les fibres musculaires se dirigent en bas et en arrière, et se terminent en une large aponévrose qui passe au-dessus de lappendice xiphoïde, s'at- lache au sternum dans sa partie postérieure, puis constitue le raphé, connu sous le nom de ligne blanche. En arrière, celte aponévrose se fixe à l'épine et au bord pubien, ainsi qu'a une faible portion de la crête iaque. En bas, l'aponévrose du grand oblique fournit un premier feuillet très-résistant, qui revêt les muscles de la portion interne de la cuisse, constituant l'aponévrose crurale, et un second feuillet formant l’arcade crurale. Ce muscle est recouvert par une tunique d'un tissu élastique relativement épais, surtout vers la ligne blanche et le bord du bassin, au-dessus de laquelle se trouvent le panicule charnu et la peau; son adhé- rence avec l'aponévrose est forte. Le grand oblique des Indrisinés est relativement plus développé que celui de la plupart des Singes, mais 1l l'est moins que celui des Gar- nassiers, des Ruminants et des Pachydermes. Ce muscle est d’un grand secours à l'animal, non-seulement pour contenir la volumineuse masse intestinale logée dans l'abdomen, mais il lui sert aussi à fléchir le tronc, en rapprochant le thorax du bassin, et il aide alors dans ce mouvement le orand droit abdominal. Le petit oblique, ou oblique interne, apparait au-dessous du précédent; il se compose, comme lui, d'une partie charnue et d'une partie aponé- vrotique. Sa forme est presque quadrilatère ou plutôt trapézoïide, plus large en bas qu'en haut. Les fibres musculaires partent de l'angle externe de liliaque et du bord de larcade crurale, puis s'étalent en éventail pour eloisonner les flancs. Son aponévrose constitue le deuxième feuillet de l'aponévrose spinale superficielle, et continue celle du petit dentelé: elle s'attache aux apophyses épineuses des lombes et au bord postérieur des trois ou quatre dernières côtes dans leur portion cartilagineuse; en dedans. elle se rend à la ligne blanche. MAMMIFÈRES. 137 L'action de ce muscle est beaucoup moins puissante que celle du pré- cédent; il contribue surtout à comprimer les viscères, ses insertions cos- tales ne lui permettant pas d'agir avec force dans la flexion du tronc en avant. Il recouvre le muscle suivant. Le transverse de l'abdomen, appelé aussi lombo-abdominal ou lati- tudinal, est mis à découvert aussitôt après que l'on a relevé le petit oblique; 1l n'offre rien de particulier à noter chez les Indrisinés. Il est mince, peu charnu, mais très-large, et prend, en haut, ses points d'at- tache sur les apophyses transverses des vertebres lombaires; en avant, sur le cartilage des dernières côtes par de courtes digitations; en arrière, sur le bord postérieur de l'iliaque et à l’arcade crurale, et, en dedans, à la ligne blanche par l'intermédiaire d'une aponévrose qui s'unit à celle du petit oblique. Le muscle pyramidal ne se distingue pas de la partie inférieure du orand droit de l'abdomen. S 8. MUSCLES MOTEURS DE L'OMOPLATE. Le trapèze des Indrisinés est peu épais et forme un plan musculaire s'étendant, entre les épaules, de la quatrième vertèbre cervicale à la neuvième dorsale”, et recouvrant par conséquent seize vertebres; ses fibres musculaires convergent alors vers le bord cervical de lomoplate. Les antérieures se dirigent en dehors et en arrière; les moyennes sont presque transversales, et vont se fixer, par l'intermédiaire d’une aponévrose peu épaisse, au bord supérieur de lépine de lomoplate jusqu'à l'acromion: les fibres postérieures sont très-obliques en dehors et en arrière, et pren- nent leur point d'attache au bord axillaire de l'épine scapulaire. Chez l'Homme et chez les Singes, ce muscle est beaucoup plus étendu: il se prolonge davantage, recouvre la masse musculaire cervicale et s’at- tache à la ligne courbe supérieure de l'occaipital; 1l descend aussi da- vantage sur la région lombaire, ce qui lui donne, dans cette partie, la ! Voyez, pour l'Indris, pl. LIV; pour les Propithèques, pl. LV a. Mammifères. — 1. ai 158 MADAGASCAR. forme d'un triangle à sommet beaucoup plus aigu que dans le groupe qui nous occupe. Chez les Galagos, ainsi qu'on peut le voir sur les planches anatomiques publiées par MM. Murie et Mivart', il se pro- longe aussi jusqu'à la tête et est presque entièrement musculaire. Chez les Carnassiers, tels que le Chat, le Tigre, le Lion, 1l ressemble davan- tage à celui des Indrisinés, mais il est divisé en plusieurs portions bien distinctes : lune, à laquelle Straus-Durekheim a donné le nom de + acro- mio-cucullaire,» correspond à la partie antérieure du trapèze des Indri- sinés; une autre, nommée par le même auteur + dorso-cucullaire, » repré- sente les faisceaux obliques postérieurs. Le trapèze des Pachydermes ressemble beaucoup à celui des Indrisinés; cependant sa portion cervi- cale est plus développée. Les adhérences de ce muscle avec la peau et avec la lame aponévro- tique du panicule charnu sont très-fortes, surtout sur la ligne médiane. Il répond, en dessous, au rhomboïde, à une partie du splénius, du com- plexus et de l'angulaire: en arrière, à la portion supérieure du grand dorsal, et, en dehors, au sus- et au sous-épineux. Son action comme élévateur de l'épaule est beaucoup plus limitée que chez l'Homme et les Singes, ce qui tient à l'absence de ses faisceaux ocei- pitaux. Le rhomboïde”, situé immédiatement au-dessous du trapèze et entie- rement caché par celui-cr, est relativement assez fort et offre une forme régulièrement quadrilatère; son épaisseur est plus considérable en avant qu'en arrière. Îl s'insère, en dedans, par de courtes fibres aponévrotiques, aux apophyses épineuses des trois dernières vertèbres cervicales et des deux premières dorsales: puis il se porte obliquement en dehors et en arriere vers le bord spinal de lomoplate, où 1l se fixe directement. Chez les Singes, ce muscle est beaucoup plus élargi, etil s'en détache un faisceau qui s'étend jusqu'à la tête; cette portion, nommée par Cuvier rhomboïde de la tête, n'existe pas dans le groupe qui nous occupe. Chez les Galagos, parmi les Lémuriens, ce faisceau est peu distinct: il paraît 1 Op. cit. pl. IN, fig. 8 Tz. — ? PA. LVI c. MAMMIFÈRES. 139 manquer chez les Pérodictiques". Dans l'ordre des Carnassiers, le rhom- boide s'attache, en avant, à tout le ligament cervical, à partir de la deuxième vertebre, el, en arrière, il s'étend jusqu'à la sixième vertebre dorsale; il est par conséquent notablement plus large que chez les In- drisinés, et, eflectivement, il déborde le trapèze en arrière. Le grand dentelé? est très-crand et formé par trois portions distinctes : l'une postérieure, l’autre moyenne et la troisième antérieure. La pre- mière est constituée par six faisceaux qui s'attachent par des digitations sur la partie moyenne des côtes de la deuxième à la septième”, puis se réunissent pour se fixer à l'angle postérieur de l'omoplate". La direction de ces languettes est généralement oblique de bas en haut et d'avant en arrière, sauf pour celles qui se fixent sur la deuxième et sur la troi- sième côte; ces dernières sont presque transversales. La deuxième portion pourrait être décrite comme un muscle particulier, s'attachant par de courtes fibres aponévrotiques sur les trois premières côtes: les languettes qui prennent ainsi naissance sont appliquées les unes contre les autres, et forment un plan musculaire mince et presque continu, qui se fixe, d'autre part, au bord spinal de lomoplate, immédiatement au-dessous du rhomboïde?; les fibres de cette partie du grand dentelé sont disposées obliquement d'avant en arrière et de haut en bas. La portion antérieure, correspondant à l'angulaire, occupe la région cervicale postéro-inférieure, et nait, en dedans, par quatre ou cinq Lendons fixés sur l'extrémité des apophyses transverses des quatre ou cinq dernières vertébres du cou. Les faisceaux musculaires qui font suite à ces tendons sont orêles, et, au lieu d'être disposés horizontalement comme les précédents, ils sont très- obliques et s'attachent à l'angle antérieur de l'omoplate et à la partie su- périeure du bord spinal de cet os. C'est donc un élévateur de l'angle du ! Murie et Mivart, op. cit. pl. IN, fig. 6. le grand dentelé ne se prolongeait que jus- 2 PI LVIIT, fig. 2 et 3; pl. LIX et LX pg. qu'à la sixième côte, tandis qu'à droite 1 $# Le nombre de ces digilalions peut varier atteignait la septième. suivant les individus et suivant le côté du # Voy. pl. LVIIL, fig. 2 et 3; pl. LIX, corps. Ainsi, nous avons disséqué un Propi- EX et EXT, fig. 2 g. thèque de Verreaux chez lequel, à gauche, 5 PI. LVIIL, fig. 9 et 3 9. 140 MADAGASCAR. scapulum, et il est décrit sous ce nom par MM. Murie et Mivart chez le Galago à grosse queue, où ses insertions cervicales sont plus fortes et plus nombreuses que celles du grand dentelé des Indrisinés !. Il en est de même chez les Singes, où ce muscle, considéré dans son ensemble, est plus fort et prend, en avant, son origine sur toutes les vertèbres du cou, et, en arrière, sur toutes les côtes jusqu'a la dixième. Chez les Garnassiers, ce muscle est très-puissant et s'étend de la troisième vertébre cervicale jusqu'a la neuvième ou la dixième côte. Nous avons déja décrit, avec les muscles de Fhyoïde, le scapulo- ou omo-hyoïdien, car les mouvements qu'il peut imprimer à l'omoplate sont peu sensibles; cest surtout un abaisseur de lhyoïde. Nous ny revien- drons pas 11. SRE MUSCLES DU BRAS. Le grand pectoral” est très-intimement uni, dans sa partie supérieure , au muscle delloide; il est de forme triangulaire, très-épais, et recouvre en dessous presque toute la cage thoracique. On y reconnait trois parties bien distinctes : Le faisceau antérieur, appelé claviculaire par MM. Murie et Mivart”, est très-renflé et fusiforme”. I nait de la première pièce sternale, de l'ar- üculation sterno-claviculaire et de l'extrémité correspondante de la cla- vicule. Ses fibres sont disposées presque transversalement, quand l'épaule est élevée; elles sont un peu obliquées en arrière et en dehors, lorsqu'elle est abaissée. Son tendon va s'appliquer sur le bord interne du deltoïde, et il s'insère, avec le précédent, à la partie supérieure de l'humérus. Le deuxième faisceau, ou faisceau sternal, est de beaucoup le plus développé; il s'insère sur le sternum , dans toute son étendue, et sur l’ex- trémité des cartilages costaux jusqu'au septième”. Des fibres aponévro- liques courtes, mais très-résistantes, le rattachent sur la ligne médiane Anatomy of the Lemuroidea. Op. cit. p.57; Op CitApr20; pl. II etlX, fig. 6 et 9, Las — smp. APIAEX Ie Ge ? PL LX, fig. 1 et 2, et pl. LXI j. S PI. LXI, fig. 1j. MAMMIFÈRES. 141 à son congénère; de la, ses fibres musculaires se dirigent vers l'épaule. En avant, elles sont presque transversales; en arrière, elles sont très- obliques d’arrière en avant et de dedans en dehors; elles constituent, au- devant du creux axillaire, un tendon large et aplati qui passe sous celui du deltoïde et s'attache au bord de la coulisse bicipitale. Le troisième faisceau, ou faisceau postérieur, a été nommé, par MM. Murie et Mivart, portion abdominale du grand pectoral'. Il est moins épais que les précédents et se montre au-dessous du faisceau sternal: il occupe, en haut, un plan plus profond *. I naît sur les cartilages des côtes, à partir de la huitième; ses fibres se portent alors presque direc- tement en avant, passent sous le faisceau sternal et se terminent par un tendon relativement beaucoup plus faible que les précédents, et s’attachent aussi au bord de la coulisse bicipitale. Le petit pectoral, ou pectoral profond, doit être considéré comme un faisceau profond du grand pectoral*; 1l est entièrement recouvert par la portion sternale, et en rapport, par son bord postérieur, avec le faisceau abdominal de celui-c1. Il s'attache, en dedans, à l'extrémité cartilagineuse des troisième, quatrième et cinquième côtes: puis, se dirigeant en avant et en dehors, il va se fixer, par un tendon très-large et très-aplati, sur la tête de l'humérus, en contractant des adhérences intimes avec le liga- ment capsulaire. Souvent ce tendon se confond par son bord postérieur avec celui du faisceau abdominal; il recouvre le tendon scapulaire du biceps brachial. Le pectoral profond est, dans sa portion charnue, complétement isolé du grand pectoral, tandis que les faisceaux de celui-ei se confondent plus ou moins entre eux et avec le deltoïde; son épaisseur est peu con- sidérable, et ses attaches mobiles sont faibles. Chez l’Indris, les muscles pectoraux sont plus robustes que chez les Propithèques et Avahis. Le faisceau abdominal est nettement détaché du faisceau sternal; il prend son origine sur l'aponévrose abdominale. au-dessus du grand oblique, au niveau de la huitième côte; considéré en L Op. cit. p. 25. —? PI. LX, fig. 1 et 2j. — 5 PI. LX, fig. 9 j°. 149 MADAGASCAR. lui-même, 1l est plus aplati que dans le genre Propithèque. Le faisceau sternal est au contraire très-épais. Quant au pectoral profond, il se fixe par des dipitations sur les deuxième, troisième, quatrième et cinquième côtes. Chez les Galagos, la portion postérieure est beaucoup plus développée que dans la famille des Indrisinés, mais le faisceau claviculaire est par contre moins robuste; 1} n'existe pas chez les Nycticèbes. Le pectoral profond manque chez le Galago d’Allen”, mais on le trouve chez les Loris, où il est en partie confondu avec le grand pectoral. Ghez les Tarsiers, son développement est porté très-loin. Le grand pectoral de la plupart des Singes ne s'attache par sur l'arti- culation sterno-claviculaire n1 sur la elavicule, mais seulement sur le sternum et les côtes. Chez le Papion, ses Insertions antérieures rappellent celles des Indrisinés. Ce muscle est, chez les Carnassiers, beaucoup plus compliqué que chez les Indrisinés; ainsi, chez le Chat, il se compose de six faisceaux formant, d'après Straus-Durckheim, quatre muscles bien distinets ? : le sterno-trochitérien, le pecto-antibrachial, ainsi nommé parce qu'il en- voie un tendon jusqu'à l'avant-bras dont il est fléchisseur, le large pec- loral et le prand pectoral. Les Indrisinés ne nous présentent aucun analogue du pecto-antibrachial, et le grand pectoral reste chez eux sans achon sur l'avant-bras. Chez les Ruminants et les Pachydermes, le pectoral profond est ex- trémement développé comparativement au grand pectoral. Le deltoide”, ainsi que nous venons de le dire, est entièrement con- fondu en avant avec le muscle précédent, dont il semble n'être que la continuation: il est court, triangulaire, très-épais, et se compose de trois faisceaux. Le premier, ou elaviculaire, s'attache, par de courtes fibres aponé- vrotiques, au bord inférieur de la clavicule dans ses deux tiers externes; mince et aplati dans sa portion contiguë au pectoral, il devient charnu au devant de l'épaule *. ! Marie et Mivart, op. cit. p. 25. 3 P1. LIV, LV, LVL, LIX, LX, EXLk: Op Cup AA LPINEXIP to 10k MAMMIFÈRES. 143 Le deuxième faisceau prend naissance sur l'apophyse acromion, et constitue une masse épaisse el arrondie dont les fibres descendent presque verticalement !. Le troisième faisceau, auquel on pourrait donner le nom de scapu- laire, prend naissance sur l’épine de lomoplate, dans la moitié de sa longueur, et sur l’aponévrose qui recouvre la fosse sous-épineuse. Ses fibres sont très-obliques en dehors et en bas; une dépression en forme de sillon les sépare de celles du faisceau acromial?. En bas, le deltoide se termine par un tendon court et fort, qui s'insère à l'empreinte deltoïdienne de Fhumérus, en dehors du grand pectoral*. L'aponévrose brachiale prend son origine en haut et en arrière de ce muscle: elle lui est assez adhérente. Chez les Singes, le deltoïde n’est pas divisé en plusieurs masses char- nues; 1l ressemble donc davantage à celui de l'Homme; mais 1l est à noter que cette disposition se remarque aussi chez quelques Lémuriens. tels que les Loris et les Nycticèbes *. Dans l'ordre des Carnassiers, le delloïde est formé de deux ou trois faisceaux; ainsi, chez le Chat, Straus-Durckheim a décrit, comme des muscles particuliers, le delto-acromial et le delto-spinal”. Chez la Marte. ce muscle se divise en trois portions; il en est de même chez la plupart des Pachydermes. Le grand rond, situé en arrière , le long de l'omoplate, est épais, presque entièrement charnu et constitué par des fibres parallèles: 1l s'attache, en dedans du petit roud, au bord axillaire du scapulaire, et, en arrière. à une cloison aponévrotique qui le sépare du muscle sous-scapulaire: puis il va se fixer à l'aide d'un large tendon au bord interne de lhumé- rus, immédiatement en dehors du grand dorsal®, dont il reste toujours distinct. 1 Voyez, pour l'Indris, pl. LIV, et pour ® Straus-Durckheim, op. cit. t. I, p. 338. le Propithèque, pl. LV k. ® Voyez, pour lIndris, pl. LIV 0; pour les 2 PJ}. LIV et LV. Propithèques, pl. LV, LV, LIX, LX, fig. 1: 3 PI. LX k. pl. EXIT, fig. 1; pl. LXIIT, fig. 1 et 2, et > * Murie et Mivart, op. cit. p. 28. pl. LXIV, Go. 1, 2 et 3 o. la MADAGASCAR. Chez beaucoup de Singes, ces deux muscles s'unissent et se confondent plus ou moins dans leur portion tendineuse. Chez le Chat, il en est de même; le grand rond s'insère, en effet, à la face interne d'un large tendon qui recoit, à son bord postérieur, une partie des fibres du grand dorsal, complétant une grande arcade fibreuse à laquelle se fixent aussi le triceps interne et le grand pectoral. Le petit rond' prend naissance, en avant du précédent, sur le bord inférieur de lomoplate, dans sa moitié externe, et sur la partie voisine de la fosse sous-épineuse; puis ses fibres se portent en dehors, formant un faisceau assez épais, parallèle au sous-épineux; il est séparé de celui-ci par une lame aponévrotique mince, et du grand rond par la portion scapu- lire du triceps. Le muscle s'applique alors contre la capsule fibreuse de l'humérus, et se fixe, à l'aide de courtes fibres aponévrotiques, au tro- chiter qu'il déborde inférieurement. Le sous-épineux * se confond plus ou moins par son bord postérieur avec le muscle précédent; 1lest épais, de forme triangulaire, et remplit la fosse sous-épineuse, s'attachant, par de courtes fibres aponévrotiques. à la partie interne de celle-cr, à l'épine de l’omoplate et au bord axillaire de cet os. Il se termine par un tendon aplali qui se fixe à l'humérus en avant de celui du petit rond. Il est recouvert par laponévrose sus-épi- neuse , qui est très-résistante et continue avec celle du bras, puis par le trapèze et le deltoide”*. Le sus-épineux * est très-charnu et occupe la fosse sus-épineuse, dans laquelle il est retenu par une aponévrose. Il s'attache, d'une part, à l'épine scapulaire, au bord cervical de cet os, puis s'engage entre lacromion et l'apophyse coracoïde, au-dessus du long tendon du biceps”, et se fixe sur le trochiter, au-dessus et en dehors du petit pectoral. Ce muscle est moins large, mais plus épais que le précédent. Il est recouvert par l'omo-tra- 1 PI. LVI et LXIII, fig. 1 p. : PI. LVI et LXIIL, fig. 1 et2; pl. LXIV, 2MPIAEVI et CXIIT 69 #1tet 0 pl EXTV, fig. 1 1. fig. 1 m. > Voyez pl. XI, fig. 5 I. La longue por- * Voyez, pour l'ndris, pl. LIV, et pour tion du biceps est indiquée par la lettre r!, le Propithèque, pl. LV. la courte portion par la lettre r. MAMMIFÈRES. 145 chélien, dont les fibres le croisent presque à angle droit", et par le tra- pèze?. Le sous-scapulaire est très-puissant et appliqué contre la fosse de ce nom, quil déborde surtout en bas. Il est divisé par des Tames aponévro- tiques en plusieurs faisceaux, dont la complication varie, non-seulement suivant les espèces et les genres, mais aussi suivant les individus ”*. Tantôt les fibres musculaires se terminent sur une sorte de raphé aponévrotique médian et unique, tantôt sur plusieurs lames de même nature. Ce muscle s'attache, d'une part, aux trois quarts internes de la fosse sous-scapulaire et au bord axillaire de lomoplate, puis, d'autre part, au trochin, en pas- sant en arrière du coraco-brachial, par l'intermédiaire d’un tendon qui contracte des adhérences avec la capsule articulaire. Le sous-scapulaire repose sur le grand dentelé, et, en partie, sur la portion costale des sca- lènes *. Il est en contact, en avant, avec le sus-épmmeux, et, en arrière. avec le sous-épineux. Une aponévrose membraniforme le sépare des muscles costaux. Le grand dorsal des Indrisinés est extrêmement long et épais ?; 11 s'at- tache, en dedans, aux apophyses épineuses des vertébres dorsales, à partir de la sixième, et des vertèbres lombaires à l’aide d'une forte aponévrose placée au-dessus des petits dentelés et de l'oblique interne de l'abdomen. Les fibres musculaires du grand dorsal sont d'autant plus obliques qu'elles sont situées plus en arrière; elles convergent en dehors vers la région axllaire, et se fixent obliquement sur un tendon aplati et très-fort, qui, lui-même, s'attache à la face antérieure de l’humérus, au-dessus de la cou- lisse bicipitale, en passant entre le prand rond et le coraco-huméral®. Les fibres charnues du faisceau postérieur du triceps brachial prennent nais- sance sur le bord opposé de ce tendon”, comme cela se voit, d’ailleurs, chez un grand nombre de Singes et d’autres Mammifères. Il résulte de 1 Voyez, pour lindris, pl. LIV d; pour ® Voyez, pour l'Indris, pl. LIV; pour le le Propithèque, pl. LV et LVT d. Propithèque, pl. LV, LVF, LIX, EX, fig. 1 2 PI. LIV, LV et LVI a. etai; pl. LXIL, fig. 1 etos. 3 Voyez pl. LXIV, fig. 2, 3 et A n. 6 PI. LIX et pl. LX x. PTE IXE 1NPL'LXII; fig-ivet ont: Mammifères. — 1. 12 ts 146 | MADAGASCAR. cette solidarité que le muscle grand dorsal peut agir avec une extrême puissance sur le membre antérieur, et peut attirer fortement le coude en bas, en le rapprochant du corps. Chez tous les Indrisinés, ainsi que nous l'avons déjà dit, le grand rond ne contracte aucune adhérence avec le orand dorsal. Ce muscle est recouvert par une aponévrose qui s'étend en avant jus- qu'a l'épine scapulaire et le rattache au trapèze, dont il est séparé par un intervalle occupé par l'angle postérieur de lomoplate. Enfin le muscle peaucier dermo-huméral naît sur le tendon du grand dorsal". Le coraco-brachial, situé en dedans du bras, est grêle et allongé”. I est formé de deux faisceaux qui prennent leur origine sur l’'apophyse co- racoide, en se confondant en haut avec la portion interne du biceps. Ses fibres musculaires naissent sur le tendon de ce muscle, à la manière des barbes d'une plume sur leur axe: elles forment ainsi un faisceau grêle qui s'attache au bord interne de l'humérus, dans sa moitié inférieure, entre le triceps et le brachial antérieur, jusqu'au sommet de larcade osseuse de la crête interne de lhumérus. Un petit faisceau, que lon peut considérer comme un accessoire du coraco-brachial, mais qui en est nettement séparé, existe au-dessous du précédent et se porte de l'apophyse coracoïde vers la tête humérale, où il s'attache à la face interne du col, en contournant le tendon du muscle sous-scapulaire, et immédiatement au-dessus de l'insertion du grand rond *. Ce faisceau existe, mais d’une manière anomale, chez l'Homme, où Cruveilhier a constaté son existence". D'après Meckel, on le trouve- rait également chez plusieurs espèces de Singes, telles que le Magot, le Papion, le Callitriche, l'Atèle et l'Ouistiti; il ferait, au contraire, défaut chez le Saï. Le coraco-brachial du Chat ressemble beaucoup à celui des Indrisinés. ARMES ie arte »° édition, {. I, p.252, 1843.— Meckel, ? PI. LXIV, fig. 2 et 3 q. Traité général d'anatomie comparée, 1. VE, PMOIAEXIN or qu p- 282. * Cruveilhier, Traité d'anatomie descriptive , p- 344; pl IX, fig. 2, 10, et fig. 3, 13, 13. Straus-Durekheim, op. cit. &. I, MAMMIFÈRES. 147 S07 MUSCLES MOTEURS DE L’AVANT-BRAS. Les muscles extenseurs de lavant-bras des Indrisinés sont le triceps et l'anconé; les fléchisseurs sont le biceps et le brachial antérieur. Ceux qui produisent les mouvements de supination sont le long et le court supinateur, tandis que le long et le carré pronateur déterminent la pro- nalion. Les muscles fléchisseurs sont insérés de facon à brider lavant-bras et à empêcher son extension complète sur le bras. Le triceps brachial constitue, en arrière du bras, une masse charnue très-volumineuse qui se divise naturellement en plusieurs faisceaux. Le postérieur doit être considéré comme l'accessoire du grand dorsal, dont 1l dérive; en effet, ainsi que nous l'avons déja signalé, il prend naissance sur le lendon de ce dernier muscle et forme un faisceau pres- que quadrilatère, désigné par MM. Murie et Mivart sous le nom de dorso- epitrochlear, qui s'attache inférieurement sur laponévrose antibrachiale et au bord postérieur du cubitus, près de l'extrémité de l’olécrane". Par ses insertions inférieures et par son rôle physiologique, ce muscle est un vé- ritable extenseur de l'avant-bras, et il nous semble impossible de séparer sa description de celle du triceps. La portion scapulaire du triceps se divise en deux chefs, quelquefois confondus en un seul?, et nait du bord inférieur de Fomoplate par un tendon aplati qui s'engage entre le sous-épineux et le petit rond. Une large aponévrose le couvre en avant; en arrière, 1l est charnu*. H ne tarde pas à se réunir à la portion externe; celle-ci se fixe, en haut, à la portion postéro-externe de lhumérus jusqu'au niveau de la tête de cet 1 Voyez, pour lIndris, pl. LIV &; pour le Propithèque, pl. LV, LVI, LIX, EX, fig. 1 et 2; pl. LXIT, fig. 1 et 2 t. ? Chez lAvahis, il n'existe jamais qu'un seul chef. 3 Voyez, pour l'Indris, pl. LIV t; et pour le Propithèque, pl. LV, LVE, LXIT, fi et2; pl. LXIIE, fig. 1; pl. LXIV, fig. k t. Chez l'Avahis, ce faisceau est disposé og. 1 eo] 2 et comme chez le Propithèque. te 12 148 MADAGASCAR. os, depuis le bord postérieur de l'empreinte deltoïdienne jusqu'au fais- ceau supérieur du coraco-brachial !, La portion interne peut elle-même être considérée comme double. Son premier faisceau nait en dedans de la face postérieure de Fhumérus et du bord correspondant de cet os, dans sa portion moyenne, puis 1l se réunit aux muscles précédents ?. Son deuxième faisceau, ou faisceau profond, occupe toute la largeur de la face postérieure de los du bras°. Tous ces différents muscles s’'unis- sent pour se fixer sur l'apophyse olécrane. Le faisceau inférieur de la portion interne se continue jusqu'à l'aponévrose antibrachiale, et joue, du côté externe, le rôle que l'accessoire du grand dorsal joue du côté interne, Les fibres inférieures de ce faisceau remplacent l’anconé externe. Chez les Singes, le triceps est beaucoup moins subdivisé, et se rap- proche davantage, par sa disposition, de celui de Homme. L'anconé interne, situé en dedans de l'articulation du coude, est très- orêle et très-court"; il naît de la tubérosité interne de lhumérus, et se fixe, d'autre part, à la face interne de la tête olécranienne. Le biceps, ou long fléchisseur de Favant-bras, est très-charnu et remar- quablement court”, de facon que non-seulement lavant-bras se trouve bridé et ne peut pas s'étendre complétement sur le bras, mais qu'il ne peut même pas se fléchir au dela de l'angle droit. Des brides fibreuses très-fortes rattachent le biceps au deltoïde el au grand pectoral, de façon à rendre ces muscles en quelque sorte solidaires et à augmenter leur puissance de contraction. Les deux portions du biceps sont à peu près égales Fune à l'autre; elles restent distinctes dans la moitié ou les deux üers de leur longueur, puis se réunissent pour former un faisceau volu- mineux et presque cylindrique. La longue portion naïl, en haut, par un tendon inséré sur Le bord supérieur de la cavité glénoïdale, dans l'intérieur 1 Voyez, pour lIndris, pl. LIV t'; et 3 PI LXIV, fig. 2 t?; pl. LXIIT, fig. 3 el. pour le Propithèque, pl. LV, LVL U; pl. LX, CAPI TXT tour fig. 11; pl. LXIT, fig. 1 et 2; pl. LXII, ® Voyez, pour lndris, pl. LIV; et pour fig. 13 pl. LXIV, fie. 2 et 4 U, Le coraco- le Propithèque, pl. LV, LVI, LIX, LX, fig. 4 brachial est indiqué par la lettre q. et2; pl. LXI, fig. 1; pl. LXIL, fig. 4 et 2; 2? Voyez pl. LX, fig. 1; pl. LXIV, fig. 2 pl. LXIIE, fig. 1, 2 et 5; pl. LXIV, fig. 1, 2, et A E2. BOIS MAMMIFÈRES. 149 de l'articulation scapulo-humérale!; ce tendon contourne la tête de los du bras, puis s'engage dans la coulisse bicipitale, où il se trouve maintenu par des brides fibreuses assez résistantes”. La courte portion prend son origine par un tendon plus large et plus aplali à l'extrémité de l'apophyse coracoïide*; les fibres du coraco-brachial s'insérent obliquement sur le bord interne de celui-e1, depuis son insertion jusqu'au niveau du bord infé- rieur du grand rond, et constituent un véritable faisceau de renforcement". En bas, le biceps devient aponévrotique; puis il se tord, pour ainsi dire, sur lui-même, de façon que le faisceau correspondant à sa longue portion devienne antérieur et l’autre postérieur, et, enfin, il se termine par un tendon aplati® qui s'engage entre le grand supinateur et le rond pronateur, pour s'insérer à la partie inférieure de la tubérosité bicipitale du radius, en glissant sur celle-ci; une bourse synoviale facilite ce glissement®. De ce tendon se détache, en avant, une expansion aponévrotique qui s'épa- nouit sur l’'aponévrose antibrachiale”. Le biceps se recouvre et cache entièrement le brachial antérieur. Le biceps est à la fois un puissant fléchisseur de l'avant-bras et un rotateur du radius; sa contraction contribue donc au mouvement de su- pination de la main. Chez les Singes, ce muscle est beaucoup moins charnu et surtout beau- coup plus allongé, de façon à ne pas gêner les mouvements d'extension de lavant-bras. Les deux portions qui le constituent se réunissent plus haut que dans le groupe des Indrisinés. Chez les Carnassiers, le long fléchisseur de l'avant-bras ne mérite sou- vent pas le nom de biceps, car, dans beaucoup d'espèces, le Chat par exemple, 1l ne nait que par une seule tête sur la cavité glénoïde de l'omoplate*. Chez plusieurs Pachydermes, tels que le Pore, le Pécari, ete., le tendon D 'PIADXIIIe fi Dur DÉPITEXIN hr er. PDC fo. re; pl LXIN/ fo sir, S PI. LXIIT, fig. 4; pl. LXIV, fig. 5 r. MA ALX fo or: pi LXIIPEte 5x: PIS EX fo pl. LXIV, fig. » et3 r. $ Straus-Durckheim, op. cit. t. Il, p. 353: # PI. LXIV, fig. 2 et 3 q. pliX ot Mae 150 MADAGASCAR. coracoïdien n'existe pas, et le biceps se fixe en bas, non-seulement sur le radius, mais encore par un tendon au dedans du cubitus, vers la base de l'olécrane. Le brachial antérieur, ou court fléchisseur de l'avant-bras, appelé aussi huméro-radial par quelques anatomistes, est grand et surtout très-large '; il a la forme d'une pyramide à trois pans, dont la base correspond au pli du coude, une des faces reposant sur lhumérus et l'arête opposée étant antérieure et suivant le bord externe du biceps: il se fixe à la face anté- rieure de l'humérus dans ses deux tiers inférieurs. Ses insertions occupent tout l’espace compris entre le eoraco-brachial, en dedans, et le long supi- naleur el le premier radial externe, en dehors. Ses fibres musculaires naissent directement sur l'os; les supérieures sont très-obliques, les infé- rieures presque transversales. Ce sont les premières qui forment la partie interne du muscle: aussi paraissent-elles presque verticales dans leur portion sous-bicipitale?. Immédiatement au devant de l'articulation, elles se Lerminent toutes sur un tendon très-élarei et comprimé latéralement, qui est situé immédiatement en arrière de celui du biceps”. Ce tendon s'engage entre le rond pronateur et le court supinateur, tout à fait en dedans de la tête radiale, puis il se fixe au bord supérieur du eubitus sur l'apophyse coronoïde *. Chez les Singes, Le brachial antérieur est plus faible, plus arrondi en avant, el ses Insertions se font plus bas sur l'humérus: à cet égard, ce muscle ressemble davantage à celui de l'Homme. Chez les Carnassiers, 1 est beaucoup plus long: ainsi, chez le Chat, il prend son origine le long de la crête deltoïdienne externe, depuis le col de lhumérus”*. Chez les Indrisinés, les mouvements de supination sont très-limités; la paume de la main ne peut jamais se tourner en haut, elle se porte sim- plement en dedans: le grand supinateur concourt même très-peu à ce L PI. LX, LXILL, fig. 4; pl. LXIV, fig. 1 ‘ PI LAIT, fig. 1 et 5, brachial anté- et 5s. rieur s, court supinateur r!, rond pronateur ? PI. LXIL, fig. Ls. x, biceps r. $ PI LXIII, fe. 4, brachial antérieur s, ® Voyez Straus-Durckheim, Anatomie du biceps r. Chat, & I, p. 354. MAMMIFÈRES. 151 mouvement; il est surtout fléchisseur de l’avant-bras. De tous les muscles de cette région, c'est peut-être celui qui présente le développement le plus considérable, on pourrait dire le plus extraordinaire”. Il est très-large, comprimé latéralement dans toute sa partie supérieure, où 1l s'insère, par des fibres charnues, sur le bord externe de l'humérus dans son tiers moyen, recouvrant presque complétement la portion initiale du brachial anté- rieur-;l se porte ensuite vers l'extrémité inférieure du radius, et se fixe sur une crête rugueuse que cet os présente en dessus; celte insertion se fait aussi par des fibres charnues”. I résulte de la manière dont ce muscle est fixé à ses deux extrémités que, même dans l’état complet de relâche- ment, il empêche les mouvements d'extension de l'avant-bras sur le bras: ces deux parties sont toujours pliées presque à angle droit. Le biceps, comme nous l'avons déjà dit, joue le même rôle, quoique d’une facon moins marquée. Le long supinateur, lorsqu'il est revêtu par la peau, établit entre l'épaule et le poignet une sorte de membrane, rappelant jusqu'à un certain point la membrane alaire des Oiseaux *. En arrière, ce muscle est en rapport avec la portion externe du tri- ceps; en dedans et en avant, avec le brachial antérieur et le biceps, qu'il croise presque à angle droit, et, en dessous et en arrière, avec le premier radial externe; il est appliqué, en dedans et en dehors, sur l'aponévrose antibrachiale. Chez les Singes, le long supinateur ressemble beaucoup plus à celui de l'Homme; 1l s'insère sur l’humérus dans son tiers ou sa moitié infé- rieure. [1 est beaucoup plus grêle que celui des Indrisinés, et n'entrave pas les mouvements d'extension de Favant-bras. Ce muscle manque chez quelques Carnassiers, tels que l'Hyène et le Chien, mais il existe chez les Félins, où 1l est fort long et très-préle. Le court supinateur joue le rôle principal dans les mouvements de supination; 1l ne présente, d'ailleurs, rien de particulier à noter. Il 1 Voyez, pour lIndris, pl. LIV; pour le 2" PI LAIT, fig. 2 Propithèque, pl. LV, LVE EX, fig. 13 pl. LXI, $ Pi. LXIV, fig. 5 v. fig. 1; pl. LXIT, pl. LXIIT, fig. 2; pl. LXIV, # Voyez, pour les Propith., pl. Là VIT: fig. 5; pl. LXV, fig. 1 et 0 v. pour lAvabis, pl [XetX; pourlIndris, pl. XIT: 1952 MADAGASGAR. embrasse en haut le radius et s'attache à la tubérosité humérale externe, ou épicondyle, au moyen d'une aponévrose qui s'étale sur le muscle et le recouvre en grande partie’. Dans sa portion supérieure, il est caché par les muscles radiaux, par l'extenseur commun des doigts et par le eubital externe, qui se confond avec lui au voisinage de son insertion humérale. En bas, le court supinateur se fixe au bord antérieur et à la face interne du radius dans son tiers supérieur, en avant des insertions du long abducteur du pouce. Un espace triangulaire étroit et allongé sépare le court supinateur du rond pronateur; comme nous l'avons déja dit, 1 sert au passage des tendons du brachial antérieur et du biceps”?. Chez les Singes, ce muscle est d'ordinaire beaucoup plus allongé et plus fort, ce qui s'explique par l'étendue des mouvements de supination dont jouit la main de ces animaux. Chez les Carnassiers, au contraire, il est fable et ressemble davantage à celui des Indrisinés. Le rond pronateur est comparativement beaucoup plus puissant que le court supinateur, dont il est lantagoniste; 1l constitue un faisceau large, aplati et à fibres obliques*”. En haut, il prend naissance sur la tubérosité externe de l'humérus, ou épicondyle, se confondant, dans le üers à peu près de sa longueur, avec le grand palmaire". Il s'insère, d'autre part, au moyen d'une forte aponévrose, plus épaisse dans sa parlie supérieure que dans sa partie inférieure, au bord antérieur (ou supérieur) du radius, dans une étendue qui équivaut à peu près au quart de la longueur totale de cet os: cette insertion commence immédiatement au-dessous de celle du court supinateur. Ge muscle est en rapport, en dehors, avec l'extrémité du coraco-brachial, le brachial antérieur, Île biceps et le court supinateur; en avant , avec le premier radial externe et le long supinateur; en arrière, avec l’extenseur profond des doigts, et, en dedans, avec le grand palmaire. Chez les Singes, il existe une disproportion moins grande entre le 1 Voyez pl. LXII, fig. 3; pl. LXIV, chial antérieur s et le court supinateur v!. fig. 1 vi. PMPI DXIN oo ? Sur la pl. LXIV, fig. 1, on peut juger “ PI LXIV, fig. 5, grand palmaire y, de ces rapports; voyez le biceps r, le bra- rond pronateur x. MAMMIFÈRES. 153 rond pronateur et le court supinateur, et un grand nombre de fibres appartenant à ce dernier muscle se fixent sur l’aponévrose du premier, tandis que, chez les Indrisinés, ces deux muscles sont bien distincts. Il est aussi à noter que le rond pronateur des Simiens est confondu, dans presque toute son étendue, avec le grand palmaire. Chez beaucoup de Carnassiers, 1l est très-développé en épaisseur aussi bien qu'en longueur: chez d’autres, tels que l'Hyène, il est court et mince”. Le carré pronateur est, comme d'ordinaire, quadrilatère, et occupe le sixième inférieur des os de l’avant-bras ”. Il s'attache, par de courtes fibres aponévrotiques, au bord interne du eubitus, puis ses fibres se portent parallèlement entre elles au bord interne et à la face antérieure du radius, où elles s'insèrent. Ce muscle forme la couche la plus pro- fonde de la masse antérieure de l’avant-bras. Il est recouvert par le flé- chisseur profond des doigts. Un pelit faisceau accessoire du carré pronateur, mais à fibres presque verticales, se détache de la face antérieure de l'extrémité du eubitus, et se porte en bas pour s'insérer sur le bord externe de la tête inférieure du radius et sur les ligaments carpiens correspondants. Chez les Singes, ce muscle est plus développé, et occupe, comme dans l'espèce humaine, un quart environ de l’avant-bras. Chez les Carnassiers, il correspond au tiers ou à la moitié inférieure de cette portion du membre. SAIT MUSCLES DU CARPE ET DU MÉTACARPE. Les muscles extenseurs de la portion carpienne et métacarpienne de la main sont les deux radiaux et le eubital externe. Le premier radial externe, situé à la partie externe et antérieure de l'avant-bras, immédiatement en arrière du long supinateur, présente une forme triangulaire bien marquée *: très-large en haut, il s'amincit 1! Meckel, op. cit. t. VI, p. 300. # PI. LXIT, fig. 1 et 2; pl. LXNE, fig. 2; 2 PI. LXVIT, fig. © et 4 x. pl: LXV, fig. 2; pl. EXVL, fig..1, 2° et 3; DPI LXNITE front pl. LXVIL, fig. 1 d. Mammifères. — 1. 23 154 MADAGASCAR. rapidement pour se terminer par un tendon trés-allongé. Il s'attache supérieurement au liers inférieur du bord externe de l'humérus par des fibres charnues qui convergent pour se fixer au tendon. Celui-ci est appliqué contre le radius, en arrière du long supinateur, et est main- tenu dans sa position par une gaine aponévrotique émanée de ce dernier muscle. Il s'engage ensuite dans une gouttière creusée sur la tête radiale, contourne le poignet et s'attache sur la tubérosité externe de la tête du deuxième métacarpien ‘. Le premier radial externe est à la fois fléchis- seur de la main et de Favant-bras; 1l concourt avec le orand supinateur à former cette espèce de membrane alaire étendue entre le bras et le poignet, dont nous avons dé] Dans toute son étendue, ce muscle est recouvert par le grand supi- \ LA à parlé. nateur, contre lequel 11 est intimement appliqué, et par Faponévrose antbrachiale. H cache une partie du brachial antérieur et le court su- pinateur; en arrière, 1l est en rapport avec le deuxième radial externe, et, dans la région du poignet, son tendon croise celui du long abducteur du pouce, et, plus bas, celui du long extenseur de ce doigt. Le deuxième radial externe, ou court extenseur radial, est beaucoup moins développé que le précédent; il est confondu, en haut, avec celui-ci et surtout avec le long extenseur des doigts”; ces deux muscles naissent en eflet, par un même faisceau charnu, sur l'épicondyle. Le radial de- vient Lendineux vers le milieu de la longueur de lavant-bras; ce tendon suit celui du premier radial, et passe aussi dans la gaine que fournit le grand supinateur, puis dans une coulisse de la tête radiale située en arrière de celle du muscle précédent, el enfin va se fixer sur la tête du troisième métacarpien*. La direction des fibres du deuxième radial, qui sont presque parallèles au bras du levier sur lequel elles s'attachent, eniève beau- coup de puissance à la contraction de ce muscle; il est exclusivement extenseur, tandis que le premier radial, tout en déterminant le même mouvement, est aussi légèrement adducteur. A Chez les Singes, les deux radiaux, placés à côté l'un de l'autre et ! PI. LXVI, fig. 2 d. —? PI. LXIT, fig. 2; pl. LXILL, fig. 2; pl. LXVI, fig. 1, 2 et 3 01. — $ PI LXVI, fig. 9 O1. MAMMIFÈRES. 155 parallèles dans toute leur étendue, forment, au point de vue de leur rôle de moteurs, un seul et même muscle, et, chez certaines espèces, le Saï par exemple, les ventres musculaires sont presque entièrement con- fondus. Chez les Carnassiers, la division des deux radiaux est parfois très-imparfaite; parfois elle est complète, mais alors le deuxième radial est sensiblement plus gros que le premier, disposition inverse de celle qui existe chez les Indrisinés. Dans l'ordre des Ruminants et chez la plupart des Pachydermes, il n'y a qu'un seul muscle radial. Le cubital externe ou postérieur, appelé aussi extenseur cubital de la main, est volumineux et appliqué dans toute sa longueur contre la face externe du cubitus ‘; 1l prend naissance sur l'épicondyle, et, par l'inter- médiaire d'une aponévrose, sur le bord externe de l'olécrane et aux deux üers du bord postérieur du eubitus; 1l est, en partie, confondu en haut avec le court supinateur, et il borde les fibres inférieures du triceps qui remplacent l’anconé externe. Le cubital externe ne devient tendineux que vers son biers inférieur; 1l passe alors dans une gouttüère particulière creusée sur la tête du cubitus, puis il se dirige un peu en arrière el se termine sur la têle du cinquième mélacarpien*. Ce muscle est à la fois un extenseur et un adducteur de la main; sous ce dernier rapport, 1l est antagoniste du premier radial externe. Chez les Singes, le cubital externe est plus grêle, moins charnu, et s'insère seulement à la partie supérieure du cubitus. Les muscles fléchisseurs du carpe et du métacarpe sont au nombre de trois : ce sont le cubital et Le radial internes et le long palmaire. Le cubital antérieur ou interne, nommé aussi par Straus-Durckheim ulnaris*, est très-robuste et occupe toute la région antéro-interne de l'avant-bras*. Confondu à sa partie supérieure avec le palmaire grêle et le faisceau des fléchisseurs des doigts, il s'attache par deux chefs solide- ment reliés l’un à l'autre par une aponévrose. Le premier se fixe sur l'épi- trochlée, le second sur le bord interne de l’olécrane au-dessous de l’an- API TXT; pl ALXIIT Re 5 Anatomie du Chat, t. Il, p. 361. pl. EXVI, fo. 1 et 3 81. 4 PI. LX, fig. 1; pl. LXV, fig. 1 et © B; PPT EX VIE STE pl. EXVIL, fig. 1 et 2 81. 23. 156 MADAGASCAR. coné, à la crête interne du eubitus et à la partie correspondante de la face antérieure de cet os jusqu'auprès de son extrémité; ce muscle est charnu dans presque toute son étendue. Î s'attache, en bas, au pisiforme par un tendon gros et court; quelques fibres se détachent de ce ten- don, passent au-dessus de cet os et vont s'attacher en avant de la tête du cinquième métacarpien, de telle sorte que le cubital antérieur agit à la fois sur la portion carpienne et sur la portion mélacarpienne de la main. Chez les Singes, ce muscle est plus distinct du palmaire grêle et des fléchisseurs des doigts, de façon à donner à ces dermiers plus d'indi- vidualité. Il ne s'attache en haut qu'à l'olécrane, et sa portion tendineuse est beaucoup plus longue. Le radial antérieur ou interne, appelé aussi grand palmaire, et dé- signé par Straus-Durckheim sous le nom de cercialis, est situé immé- diatement en dedans du rond pronateur'; il confond en haut ses inser- lions avec ce dernier muscle et les fléchisseurs des doigts, constituant ainsi un gros faisceau charnu qui recouvre l'épitrochlée sur laquelle il s'insère. Le radial interne ne larde pas à s'en séparer, vers son quart supérieur; 1} descend alors au devant des fléchisseurs des doigts, devient tendineux au niveau de l'insertion cubitale du long supinateur, et, lors- qu'il a atteint le poignet, il s'enfonce dans une goutlière étroite, profonde et oblique en dehors, constituée d'abord par le scaphoïde, puis par le tra- pèze, croise le tendon du long fléchisseur du pouce, et, enfin, se fixe au devant et un peu au-dessous de la tête du deuxième métacarpien et sur la tubérosité externe de la tête du troisième de ces os. Chez les Singes, il ne s'insère qu'au second mélacarpien, et il est d’ailleurs moins robuste. Le palmaire grêle existe chez les Indrisinés, et, quoique ce soit un tenseur de l'aponévrose palmaire aussi bien qu'un fléchisseur propre de la main, il est tellement solidaire des muscles précédents, que nous croyons devoir le décrire ie comme appartenant au même système. [l'est mince, aplali, s'attache à l'aponévrose supérieure des fléchisseurs des doigts et du eubital antérieur, et se confond, en haut. avec la masse de ces muscles LPIODX "Go. 15 pl uUXN, fo. aretio; pl. LXVI- fig MAMMIFÈRES. 157 qui s’altache à la tubérosité humérale interne". Il devient exclusivement tendineux vers le milieu de sa longueur; ce tendon s'épanouit au devant du ligament annulaire du carpe et se continue sur l'aponévrose palmaire. Ce muscle n'est pas, comme chez la plupart des Singes africains, en rapport immédiat avec le radial interne; il en est séparé par une portion des fléchisseurs des doigts, comme chez les Singes du nouveau monde, où il est cependant encore plus grêle que chez les Indrisinés. Dans le senre Loris, Meckel a vu ce muscle se rendre sur un des os carpiens”. Chez les Carnassiers, les Ruminants et les Pachydermes, on n'en trouve oénéralement aucune trace, soit qu'il manque, soit qu'il se soit confondu avec le fléchisseur des doigts, qui envoie alors des brides aponévrotiques sur le ligament annulaire du carpe. MUSCLES DES DOIGTS. Les muscles des doigts prennent leurs attaches soit sur l'humérus et l'avant-bras, soit seulement sur les os de la main; de là, leur distinction en muscles longs et en muscles courts. Les premiers agissent alors non- seulement sur les doigts, mais entraînent aussi la main, tandis que les autres restent sans action sur cette dernière. Nous nous occuperons d'abord des premiers, et nous examinerons les muscles extenseurs, auxquels nous réunirons le long abducteur du pouce. Les extenseurs des doigts forment une masse très-compliquée, dans laquelle on doit distinguer : 1° L’extenseur superficiel : >° L'extenseur du petit doigt: 3° L’extenseur profond. L'extenseur superficiel ou commun des doigls, moins le pouce, se confond à sa partie supérieure avec le deuxième radial, et s'attache avec lui sur la tubérosité externe de l'humérus:; 1l sindividualise bientôt, puis. 1 PI. LX, fig. 1; pl. LXV, fig. 1 & — ? Op. cit. t. VI, p. 318. 158 MADAGASCAR. vers l'extrémité de l'avant-bras, 1l se divise en plusieurs tendons appli- qués les uns contre les autres et logés sous le ligament annulaire posté- rieur, dans une gouttière que laissent entre eux le radius et le cubitus”. Au-dessus de la portion métacarpienne de la main, ces tendons s'élar- pissent, s'aplatissent et sont rattachés les uns aux autres par des lames fibreuses, puis ils se séparent pour aller s'insérer aux deuxième et troi- sième phalanges de chacun des doigts. L'extenseur du petit doigt? est extrêmement grêle; confondu avec le muscle précédent dans sa partie supérieure, il se détache aussi de l'épi- condyle. D'abord accolé et uni au cubital postérieur, 11 s'en sépare et fournit, vers le milieu de sa longueur, un tendon étroit et allongé, qui s'engage au-dessus du poignet, dans une coulisse particulière située en dedans de celle de l'extenseur commun: il passe au-dessus de la tête du cinquième métacarpien, puis se bifurque et s'enfonce sous les tendons du muscle précédent, et va se fixer sur la tête de la première phalange du cinquième et du quatrième doigt. L'extenseur profond est caché par les couches musculaires que nous venons d'étudier. [l s'attache au bord externe du eubitus, à partir de son quart supérieur Jusqu'à son quart inférieur, et à la partie correspondante du ligament interosseux ; en dehors, ses fibres s'unissent au long abduc- teur du pouce. Le corps charnu du muscle est divisé en deux faisceaux accolés lun à l'autre dans toute leur longueur, lun externe ou radial, l’autre interne ou cubital; tous deux se divisent au niveau du poignet en plusieurs tendons très-orêles qui occupent le fond de la gouttière ereu- sée entre les deux os de l'avant-bras. L'un d'eux se rend au pouce": les autres, en nombre variable, ne tardent pas à se réunir en une large lame fibreuse très-mince, qui se confond avec l'extenseur du petit doigt et de l'annulaire, et se termine, par des tendons aplatis, sur l'index et le médius. Chez les Singes africains, tels que les Papions, l'extenseur profond 1 PL LXIT, fig. 1; pl. LXIIL, Ge. »; 2 PI. LXIIT, fig. 2 e5, et pl. LXVI, fig. 1, pl. LXIV, fig. 1; pl. LXVI, fig. 1,9 et 3e; 2 el 3. sur cette dernière figure, l'extenseur super- 5 PI. LXVI, fig. 3. ficiel est coupé. ÉOPIATXMIE He Ce MAMMIFÈRES. 159 est plus simple, et il reste distinct de l’extenseur du petit doigt et de l'annulaire. Le long abducteur du pouce est situé au-dessous des extenseurs su- perfciels et à côté de lextenseur profond’; il occupe avee ce dernier muscle l'espace mterosseux, et s'insère sur le bord externe de lolécrane, sur le tiers correspondant du bord cubital et sur le bord interne du radius. dans sa moitié supérieure, sans atteindre cependant la tête de cet os: il prend aussi des points d'attache sur le ligament interosseux*. Ses fibres se réunissent ensuite sur un raphé aponévrotique médian, comme le feraient les barbes d’une plume sur leur axe; celles qui se détachent du radius s'arrêtent vers le milieu de la longueur du muscle; celles qui émanent du côté opposé se prolongent jusqu'au-dessus du poignet. Le tendon qui fait suite au raphé aponévrotique contourne l'extrémité infé- rieure du radius, croise obliquement les deux radiaux externes, s'engage dans une coulisse spéciale située au-dessous de l'insertion du long supi- nateur, puis s'attache à la tête du premier métacarpien. Quelques-unes de ses fibres se fixent aussi à l'os trapèze. Ge muscle, en se contractant, relève le pouce et l’écarte des autres doigts: c’est un auxiliaire du long extenseur. Les longs fléchisseurs des doigts sont, comme d'ordinaire , au nombre de deux, l’un superficiel et l'autre profond. Le fléchisseur superficiel ou sublime, confondu en haut avec le flé- chisseur profond, le palmaire grêle et le cubital antérieur, s'insère, avec ces muscles, sur la tubérosité interne de l'humérus*. H se divise d’abord en deux masses charnues, et chacune d'elles se subdivise en deux faisceaux. Les quatre tendons qui naissent ainsi vont se fixer au-dessous de la tête de la deuxième phalange des deuxième, troisième , quatrième et cinquième doigts, après avoir formé une boutonmière à travers laquelle passe le tendon du fléchisseur profond; les deux brides qui limitent l'ouverture ainsi constituée se réunissent à la face palmaire de la première phalange, 1 PI. LXIT, fig. 2; pl. LXIT, fig. © et 3; SRPIONDXV Elo tete SplePXVIIÉ pl. LXIV, fig. 1: pl. LXVE, fig. 1 et 5 c. fig. 1 x, fléchisseur profond w, palmaire 2 PI. LXIIL, fig. 3; pl. LXIV, fig. 1 &. grêle æ, cubital antérieur G. 160 MADAGASCAR. vers le milieu de sa longueur; elles y sont solidement maintenues par des fibres qui s’attachent sur elles”. Le faisceau le plus interne se rend à l'annulaire?; au-dessous de lui se voit le faisceau du petit doigt”, et, en dehors, existent ceux du médius" et de l'index”, ce dernier étant plus pro- fond que le premier. Le fléchisseur superficiel est en rapport, en avant, avec le petit palmaire, le cubital et le radial antérieurs; en arrière, avec le fléchisseur profond. Il est destiné à fléchir la seconde phalange des doigts. Chez les Singes de l'ancien continent, les insertions supérieures de ce muscle sont plus compliquées, les faisceaux étant plus profondément di- visés, ce qui donne aux doigts une mobilité et surtout une individualité beaucoup plus grandes; chez les Singes du nouveau continent, et particu- liérement chez les Atèles, la division est portée moins loin, et le fléchis- seur ressemble davantage à celui des Indrisinés. Chez les Carnassiers, ce muscle est bien plus intimement confondu avec le radial antérieur et avec le fléchisseur profond. Le long fléchisseur profond, ou perforant, forme un énorme muscle lrès-charnu dans toute l'étendue de lavant-bras, aponévrotique en avant sur la face qui est en contact avec le muscle précédent°. [se confond, en haut. avec le radial antérieur, et envoie même plus profondément quelques libres sur l’'aponévrose du rond pronateur; du côté cubital, il unit au fléchisseur superficiel, sur l'aponévrose duquel il insère un grand nombre de ses fibres; 11 s'attache aussi au ligament interosseux, dans les deux liers au moins de la longueur de l’avant-bras, et à la partie correspon- dante du radius et du cubitus. Ce muscle peut se diviser en trois faisceaux : lun, cubital, destiné sur- tout au petit doigt”; le second, interosseux, fournissant à l’'annulaire*, et le troisième, radial, desservant les autres doigts. Mais ces divisions n’ont pas une grande importance, car elles varient d'individu à individu, la à PI. LXVL, fig. 5 x. 5 PL LXV, fig. 1 #°. 2 PL. LXV, fig. 1 x. 6 PL. LXV, fig. 1 eto pe. 3 PI. LXV, fig. 1 x. 7 PL. LXV, fig. 9 pi. PI. LXV, fig. 1 #. 8 PI, LXV, fig. 9 pt. MAMMIFÈRES. 161 portion radiale étant elle-même souvent divisée en deux faisceaux. Les tendons qui terminent les languettes charnues ainsi formées, au lieu de rester séparés dans toute leur étendue, sont tous réunis entre eux par de fortes brides fibreuses, qui les rendent solidaires les uns des autres dans la région du poignet, bien que lon puisse cependant reconnaitre au- dessous de cette trame les tendons dont la direction et l'épaisseur indi- quent l'existence ”. Celui du pouce se détache de la masse commune au-dessus des autres, au niveau de l'extrémité de l’avant-bras; 1l passe sous une bride fibreuse”, au-dessus du trapèze, chemine dans la rainure creusée entre le court fléchisseur et l’adducteur du pouce, et enfin va se fixer au-dessous de la dernière phalange de ce doigt. Les autres tendons se détachent à peu près à la même hauteur, et se fixent également à la dernière phalange de leurs doigts respectifs; tous traversent, comme nous l'avons dit, la boutonnière formée par le tendon du fléchisseur superficiel. Parmi les Lémuriens, les Nycticèbes ont le fléchisseur du pouce bien distinct du fléchisseur profond*. Il n'en est pas de même dans l'ordre des Singes, où , de même que chez les Indrisinés, ce muscle naît de la masse charnue commune aux autres fléchisseurs. Les lombricaux sont au nombre de quatre, un pour chacun des quatre derniers doigts"; les deux premiers naissent sur les tendons des fléchis- seurs perlorants des doigts correspondants, un peu au-dessous de la sé- paration de ceux-ci; 1ls se portent en bas pour se fixer en dehors de la tête de la premiere phalange. Le troisième et le quatrième prennent tous deux leur origine sur le tendon de l’annulaire, l’un en dehors, l'autre en dessous, puis ils s'écartent de plus en plus et s’attachent sur la tête de la première phalange de l'annulaire et du petit doigt. Leurs inserlions digitales se font sur le bord du tendon des extenseurs. Les lombricaux des Singes sont beaucoup plus courts que ceux des Indrisinés. Le pouce a trois muscles courts fléchisseurs, ou abducteurs, et un seul PIAEXV fo 2 % Murie et Mivart. op. cit. p. 45. 2 PI. LXV, fig. 1 et ». 4 PI. LV, fig. 2; pl. LXVIT, fig. 1 @. Mammifères. — 1. 24 162 MADAGASCAR. adducteur. Le plus externe etle plus superficiel, que l'on peut considérer comme l'analogue de l’opposant”, s'attache, en haut, sur le sésamoïde du trapèze, et, en bas, au bord externe du premier métacarpien dans ses trois quarts inférieurs. Lorsqu'il se contracte, il porte le pouce vers la paume de la main; il joue donc le rôle d’un opposant véritable. Au-dessous de lui se trouve le court adducteur, qui est beaucoup plus charnu?, et dont les fibres, moins obliques, s'étendent du scaphoïde et de la partie correspondante du ligament articulaire du carpe jusqu'en arrière et en dehors de la première phalange du pouce. Le court fléchisseur * est peu distinct du muscle précédent; il est très- aplali et occupe la portion interne du mélacarpien du pouce: son attache supérieure est la même que celle du court abducteur; son attache infé- rieure se fait au-dessous de la tête de la première phalange. L'adducteur du pouce ne présente rien de particulier dans son déve- loppement”; il s'attache à la face inférieure du troisième métacarpien, à la tête du deuxième de ces os et en dedans de la tête de la deuxième pha- lange correspondante; puis 1l constitue un faisceau qui se porte paral- lèlement à celui du court fléchisseur et se fixe à la partie supéro-interne de la première phalange du pouce. Par ses insertions, c'est un véritable interosseux, mais, à raison de sa puissance, 1l mérite d'en être distingué el d'être décrit comme muscle particulier. Son tendon ne contient pas d'os sésamoïde, comme nous verrons que cela a lieu pour le pied. Le fléchisseur propre, qui est en même temps labducteur de lindex?, prend naissance en dedans de la tête du premier métacarpien. Il longe la face externe du deuxième de ces os, et, vers son tiers inférieur, 11 se dédouble en deux faisceaux parallèles et contigus, qui se fixent, l'un au dessus de l’autre , à la face inférieure et externe de la tête de la deuxième phalange de l'index, le faisceau inférieur étant placé plus en dehors que le supérieur et s’attachant au-dessus du lombrical, de façon qu'il Joue le 1 PI. LXV, fig. 1 et2; pl. LXVE, fig. 1; 5 P1. LXVIT, fig. 1 et 2 o. pl. LXVIL, fig. 1 7. iMPI A DXN; hoahete pl XVIe Re 2 PI. LXV, fig. 1 et 2; pl. LXVIT, fig. 1 pl. LXVII, fig. 1 et 2 p. et 2 Ë, 5 PI. LXVI, Ge.1 et 2; pl. LXVIL, fig. au!. MAMMIFÈRES. 163 rôle d’un abducteur, tandis que le premier joue celui d’un fléchisseur”. Ce muscle doit être considéré comme le premier des interosseux, mais il diffère de ses congénères par son développement et sa séparation com- plète. L'abducteur du petit doigt” constitue un faisceau charnu relativement puissant, qui naît sur le pisiforme par des fibres charnues, puis se fixe à la partie supérieure et interne de la première phalange de ce doipt. L'opposant, ou interosseux du petit doigt, ne peut guère être distingué du précédent, dont il n'est, en réalité, qu'un faisceau de renforcement*. H s'attache, en haut, à l'os crochu et au ligament annulaire du carpe; puis ses fibres se fixent, d'autre part, sur le tendon du muscle précédent, et l'accompagnent dans toute son étendue jusqu'à son insertion. Il ne peut, comme chez l'Homme, rapprocher le petit doigt du pouce: son rôle est plutôt celui d'abducteur. Les interosseux sont très-développés"; ils sont, comme chez l'Homme, au nombre de deux pour chaque espace intermétacarpien, l’un situé sur la face dorsale, l’autre sur la face palmaire de la main; mais quelques-uns d'entre eux ont été décrits comme des muscles spéciaux, tels sont l’ad- ducteur du pouce, le fléchisseur abducteur de l'index et l’opposant du petit doigt. Le deuxième et le troisième interosseux s’attachent en dehors et au-dessus de la tête de la première phalange des doigts correspon- dants: le quatrième se porte, au contraire, du cinquième métacarpien , en dedans de la tête de la première phalange de lannulaire: Celui du deuxième doigt est très-faible; celui du troisième se confond en haut avec l'interosseux dorsal; celui du cinquième est le plus développé de tous. I existe aussi un carpo-métacarpien très-faible et correspondant au petit doigt. Les interosseux des Singes sont plus forts que ceux des Indrisinés, à l'exception toutefois de l’adducteur du pouce. 1 PI. LXVI, fig. 2 ul. CNPINEX VIT NET Net CPISDXN Pepe EX NII Go, 00 4 PI. LXVI, fig. 4; pl. LXVIF, fig. 1, 2° et 3 vu. et 3 y. 164 MADAGASCAR. S 13. MUSCLES DE LA CUISSE. La cuisse est pourvue de muscles extenseurs qui portent en arrière le membre postérieur, de muscles fléchisseurs qui le portent en avant, de muscles adducteurs et abducteurs, et enfin de rotateurs. Les extenseurs de la cuisse sont très-puissants, et certains muscles, qui, chez l'Homme, servent à l'adduction, sont en même temps affectés à l'extension : tels sont le deuxième et le troisième adducteurs. Le fessier externe, ou grand fessier, le plus superficiel de tous les muscles de cette région, est allongé, mais peu épais’; 1l se divise en deux faisceaux, que l'on peut facilement séparer par la dissection. Le faisceau supérieur ? s'insère, en haut, par l'intermédiaire d'une aponé- vrose qui se continue jusqu'au sacrum, à toule la crête antérieure et in- terne de l'os iliaque, et même à la première vertèbre caudale, et, en bas, à la crête sous-trochantérienne, en débordant un peu cette crête en des- sous. Le faisceau inférieur* s'attache, à l'aide de courtes fibres aponé- vrotiques, à la deuxième et à la troisième vertébre ecaudale, puis Îles fibres musculaires qui font suite s'accolent au faisceau précédent, et des- cendent se fixer en dehors de la ligne äpre jusque vers le tiers inférieur du fémur, entre les points d'attache du muscle crural et ceux du grand adducteur”. I résulte de cette disposition que le fessier externe est non- seulement un extenseur de la cuisse, mais que, lorsque celle-ci sert de point fixe, il peut imprimer à la queue des mouvements de latéralité très-énergiques?. l Ce muscle a recu différents noms qui de ce muscle peuvent varier, mais son vo- souvent mettent de la confusion dans les lume relatif diffère; tantôt il est supérieur, descriptions; il a élé appelé par Bourgelat petit fessier, par Girard iiotrochantérien, et ecto-pluteus par Owen. Cette dernière déno- mination, que l'on peut traduire par fessier externe, me semble préférable aux précé- dentes, car non-seulement les insertions de tantôtil est inférieur à celui du moyen fessier. 2 PI. LXX, fig. 1 et 3,a et a’. 8 PI. LXX, fig. 1 et 3, a. IMPISLXXS fe. ANetto er 5 PI. LXX, fig. 1, grand adducteur P, crural 0. MAMMIFÈRES. 165 Chez les Avahis, la portion postérieure du fessier externe se fixe seule- ment à la ligne âpre Jusque vers la moitié du fémur; mais la disposition de ce muscle ne présente aucune autre particularité digne d’être notée. Le fessier externe des Indris est remarquable par son épaisseur rela- tivement grande, et, bien que cette espèce ne soit pourvue que d’une queue fort courte, ce muscle y prend encore des points d'attache. Le faisceau postérieur ne le cède même en rien comme puissance à celui des Propithèques. Le tenseur du fascia-lata ne se distingue pas du fessier externe; 1l se confond avec le faisceau de ce dernier qui naît sur l'épine iliaque antéro- inférieure !. Ce muscle est très-adhérent à la peau, dont il est séparé par une lame aponévrotique. Il recouvre le moyen fessier, le pyramidal, les jumeaux, l'obturateur interne, le carré crural et le grand adducteur?, et borde en haut le faisceau d'origine du demi-membraneux, du demi- tendineux et du biceps”. Chez les Singes de l’ancien monde dépourvus de queue, ce muscle ne présente pas de faisceau charnu spécial se portant sur les vertebres coccygiennes. Chez ceux où cet appendice est bien développé, comme la plupart des Macaques, les Cercopithèques, les Semnopithèques, les Papions, la disposition de la partie postérieure du fessier externe se rap- proche de celle que nous venons de décrire dans le groupe des Indri- sinés; mais ce faisceau caudal est toujours beaucoup moins développé. Chez certains Singes du nouveau continent, dont la queue devient un organe de suspension, 1l prend plus de force que d'ordinaire, sans at- teindre cependant à l'épaisseur qu'il présente chez les fndrisinés. Nous noterons aussi que le fessier externe des Singes se prolonge, en général, moins loin sur le fémur que celui des Indris, des Propithèques et même des Avahis. Chez l’Atèle Coaita, les Insertions inférieures ne se font que sur le grand trochanter et n'intéressent pas la ligne àâpre. Chez d'autres Singes du même continent, tels que le Saï et le Tamarin, elles s'é- 1 PI. LXX, fig. 3, a. terne €, carré crural b, grand adducteur P. ? Planche LXX, figure 2, moyen fessier $ PI. LXX, fig. 3, demi-membraneux s; al, pyramidal f, jumeaux e, oblurateur in- demi-tendineux r, biceps q. 166 MADAGASCAR. tendent au-dessous de cette éminence osseuse sur le tiers supérieur du fémur; il en est de même chez la plupart des Singes de l'ancien monde. Chez le Chat, un muscle particulier, désigné par Straus-Durckheim sous le nom de paraméral”, naït, en arrière du fessier externe, sur les apophyses transverses des deuxième et troisième vertèbres caudales, et se fixe d'autre part à la rotule; il représente donc, dans sa partie supé- rieure, le faisceau caudal du fessier externe des Indrisinés. Chez les Pachydermes, tels que les Poreins, et chez les Ruminants, le fessier externe se confond avec le biceps crural, et ne forme avec celui-c1 qu'une seule masse charnue ?. Des trois adducteurs de la cuisse, 1l n'y en a en réalité que deux qui méritent ce nom, car le troisième (ou grand adducteur) joue surtout le rôle d’extenseur, et peut être considéré comme un puissant auxiliaire du fessier externe. Aussi serait-il peut-être préférable de le désigner 1c1 sous le nom d'arquatus, qui lui a été appliqué par Straus-Durekheim . L'arquatus est remarquable par sa force et sa longueur"; 11 prend naissance, sur la branche descendante du pubis, par des fibres charnues situées au-dessous de l'aponévrose d'origine du droit interne?. Ces fibres se dirigent alors vers le fémur en divergeant de plus en plus. Les pre- mieres ou supérieures sont courtes, très-obliques, et s'insèrent au-dessous du carré de la cuisse sur la ligne âpre °. Les inférieures, de plus en plus oitudinales, et s’attachent : 1° à longues, tendent à devenir presque lon cette même ligne, en dedans du fessier externe, puis sur le bord postéro- externe de l'os de la cuisse, en arrière du muscle crural, jusqu'au-dessus du condyle; 2° sur la face postérieure du fémur. Par ses fibres supérieures, ce muscle est un adducteur de la cuisse, tandis qu'il en est un extenseur par ses fibres inférieures. Il est en rap- ! Straus-Durckheim , op. cit. t. Il ,p.395; PANNE OT ENELTE EN pi. IT, n° 60, et pl. IE, n° 99. 5 PI. LXX. fie. 3. Le droit interne u I 9 P 99 8 ? Chauveau, Traité d'anatomie comparée recouvre le grand adducteur à son ori- des animaux domestiques, 2° édil. p. 301, gine; celui-ci n'a pas reçu de lettre indica- 1871, in-8°. tive. $ Straus-Durckheim, op. cit. t. Il, p. 396; 6 PI. LXX, fig. 2, carré de la cuisse b, pl. IV, n° 156, et pl. X, fig. 2, n° 17. grand adducteur P. MAMMIFÈRES. 167 port, en haul, avec le carré crural qui le borde; en dehors et en arrière, avec le biceps, le demi-tendineux et le demi-membraneux, et, en dedans, avec le droit interne et le deuxième adducteur !. Le deuxième adducteur, désigné par Straus-Durckheim sous le nom de curvatus, prend naissance, en avant du précédent, sur la branche des- cendante du pubis?; il est assez large, mais d’une faible épaisseur, et 1l sinsere à la ligne äpre, vers son quart supérieur, par une aponévrose qui se confond avec celle de l’arquatus. Le premier adducteur, ou prismaticus de Straus-Durekheim, est grêle et aplati; il occupe la partie supérieure de la cuisse, au devant du deuxième adducteur*, et prend son origine, par de courtes fibres aponé- vrotiques, sur la partie inférieure de la branche antérieure du pubis, puis il se dirige en dehors et en bas pour s'insérer sur la crête sous-tro- chantérienne. Ses insertions, de même que celles des muscles précé- dents, sont recouvertes par le vaste externe. Le pectiné”, situé au-dessus et en avant du premier adducteur, s'insère en haut par deux faisceaux, l'un qui part de la branche antérieure du pubis, et l’autre qui naït à la jonction de cette branche avec la sym- physe. Ces deux parties ne tardent pas à se réunir pour se terminer sur le fémur au-dessous du trochantin et en arrière de l'insertion du vaste externe. Ces quatre muscles, le pectiné et les premier, deuxième et troisième adducteurs, ne forment chez les Indrisinés qu'un seul système. Leurs insertions et la direction de leurs fibres indiquent nettement leur soli- darité; nous ne les avons décrits comme des muscles séparés que pour faciliter leur étude comparative avec ceux d’autres types zoologiques. Chez les Nycticèbes, le grand adducteur, ou arquatus, naït de la tubé- l Ces insertions de l’arquatus se voient interne u, deuxième adducteur; pl. LXXI. bien sur la planche LXIX, fig. 2, P, où les flo. 1, 1 fibres externes sont cachées par le corps du 2? PI. LXXI, fig. 1, L, et pl. LXIX, fig. 1 fémur. Voyez aussi pl. LXX, fig. 2, carré et 2, 11. crural b; pl. LXX, fig. 3, demi-membra- SPLIT ous neux s, demi-tendineux r, biceps q, droit # PI. LXIX, fig. 2, et pl. LXXT, fig. 1, K.. 168 MADAGASCAR. rosité de l'ischion, et non de la branche descendante du pubis. Chez les Tarsiers, son insertion supérieure se fait également sur l'ischion; mais quelques fibres émanent aussi de la branche pubienne. Chez les Gala- pos, de même que dans les deux genres que nous venons de nommer, ce muscle ne se prolonge pas en bas jusqu'au condyle fémoral; il s'arrête vers la moitié ou les deux tiers de la longueur de Fos de la cuisse. Chez les Singes, les adducteurs sont en général plus divisés que dans le groupe des Indrisinés. Ainsi, chez le Magot, ils naissent, en haut, par six têtes bien distinctes, et, en bas, ils s'étendent jusqu'au condyle interne. Chez les espèces du nouveau continent, ces muscles ressemblent davan- tage à ceux que nous venons de décrire; mais cependant on y compte encore quatre faisceaux constitutifs. Chez les Carnassiers, le troisième adducteur est très-développé, et il se prolonge jusque sur la face interne du tibia. Les muscles abducteurs de la cuisse, que lon peut considérer comme les antagonistes des précédents, sont le moyen et le petit fessier, le pyramidal, les jumeaux et l'obturateur Interne: ces trois derniers dé- terminent en même temps un mouvement de rotation en dehors de l'os de la cuisse. Le moyen fessier, ou meso-oluteus d'Owen, est situé sous le fessier su- perficiel; il est plus épais que ce dernier, et s'attache, en haut, par de courtes fibres aponévrotiques, à la crête antérieure et interne de l'os ilaque et à une partie de la fosse de cet os, ainsi qu'aux apophyses trans- verses du sacrum: en bas. il se termine sur le grand trochanter, dans sa portion postéro-supérieure, immédiatement en avant du tendon du py- ramidal ?. Chez quelques Singes du nouveau monde, tels que le Marikina, le Saï et le Saïmiri, ce muscle présente à peu près le même développement relatif que chez les Indrisinés: mais, chez les Atèles, ainsi que chez la plupart des Singes de l'ancien continent, il est plus étendu que le fes- sier externe. ! PI LXX, fig. 2. Le prand fessier a été enlevé, on voitle moyen fessier al et le pyramidal f. MAMMIFÈRES. 169 Le petit fessier, ou fessier profond ?, est large, mais beaucoup moins épais que le moyen fessier; il est entièrement recouvert par celui-«1°. I sinsère sur le bord de la crête externe de l'os ihaque et du ligament qui réunit l’épine iliaque antéro-inférieure à F'épine postéro-nférieure; 1l s'attache aussi à toute la face de l'iléon comprise entre l'articulation sa- crée et l'épine sciatique, et, en partie, à cette même épine. De là, ses fibres se portent vers la crête antérieure du grand trochanter, et elles se ter- minent sur cette apophyse. Ce muscle recouvre la fosse iaque externe, le tendon réfléchi du musele droit antérieur de la cuisse et la capsule arti- culaire fémoro-coxale, à laquelle il adhère assez fortement. Par son bord postérieur, 1l est en rapport avec le jumeau antérieur. Chez le Galago à grosse queue, le petit fessier est beaucoup plus faible que chez les Indrisinés ”. Chez les Singes, ce muscle est plus petit, et ses fibres, au lieu d'être presque transversales, sont tout à fait longitudinales dans la partie pos- térieure du plan charnu. Chez certains Carnassiers, tels que les Ours, il se confond presque complétement avec le pyramidal”, tandis que, chez d’autres, les Chats par exemple, il s'unit en partie au bord du jumeau supérieur. Chez les Ruminants et les Pachydermes, le fessier profond tend à se diviser en deux portions que cerlains auteurs ont décrites comme deux muscles particuliers. Ce muscle, par sa contraction, imprime au fémur un mouvement de rotation en dedans; mais il est surtout abducteur, et vient alors en aide au moyen fessier, au pyramidal, aux jumeaux el à lobturateur interne. Le pyramidal est assez épais. allongé et presque quadrilatère: 1l s'unit intimement, en dedans, au muscle moyen fessier, qui le recouvre et le l Ce muscle à aussi élé désigné par 5 Murie et Mivart, op. cit. p. 63, pl. VI. M. R. Owen sous le nom d'ento-gluteus, et fig. 25, Gmi. par Straus-Durckheim sous celui de coxalis. # Meckel, op. cü. t. VE, p. 360. MP TXVIT fo navet 3; pl. LXX, 5 Straus-Durckheim, Anatomie du Chat, fig. 2, a?. t 1 p 408; pl Ni; n°473" Mammilères. — 1. 25 170 MADAGASCGAR. cache presque complétement”. Il s'insère, d'une part, sur la face supé- rieure du sacrum, dans l'intervalle des pouthières qui continuent les trous sacrés, et sur le ligament sacro-sciatique, et, d'autre part, au sommet du grand trochanter par un tendon aplati qui se confond avec celui du moyen fessier. D'après Meckel, ce muscle n'existerait pas chez le Magot et l'Atele Coaita; 1l serait, au contraire, bien développé chez le Callitriche, le Pa- pion, l'Ouistiti et le Saiï ?. L'obturaleur interne est un petit muscle de forme conique* qui prend naissance, comme d'ordinaire, sur la face postérieure du higament obtu- raleur et au pourtour du trou sous-pubien; 1l se porte alors horizontale- ment en dehors, devient tendineux au niveau du bord postérieur de lis- chion, puis se réfléchit pour passer sur l'espèce de porge formée par ce bord, en arrière de l'épine sciatique; et, enfin, son tendon s'insère, en dedans du grand trochanter, dans une fossette profonde creusée à cet effet. Les jumeaux pelviens sont en grande partie confondus avec ce der- nier muscle. Le jumeau supérieur est très-aplati *: il se fixe, en dedans, à la partie du bord ischiatique située en arrière de l'épine. Le jumeau im- lérieur?, un peu plus large et plus épais que son congénère, prend nais- sance sur la partie postérieure de la tubérosité ischiatique et sur la par- ue inférieure de la branche montante de lischion, en avant du ligament sacro-scialtique. Ges deux muscles ne tardent pas à s'unir au tendon de l'obturateur interne, et ils se fixent avec lui dans la fossette trochanté- rienne. Quelques espèces de Lémuriens sont dépourvues du jumeau supé- rieur, le Loris par exempleŸ; il en est de même, dans l'ordre des Singes, chez le Magot et l’Atèle Coaita, tandis que, chez le Papion, ce musele est aussi fort que celui des Indrisinés. Les deux jumeaux et l'obturateur in- 1 PI. LXX, fig. 2, pyramidal f,. moyen 4 Pi. LXVIIT, Gg. 4, et pl. LXX, fig. 2, e. fessier a!. 3 5 PI. LXVIIT, fe. 4; pl. LXX, fig. 251el ? Meckel, op. ct. t. NI, p. 362. et pl. LXVIIT, fig. 5 d. $ PL LXVIIE, fig. 4, et pl. LXX, fig. 2, c. 6 Meckel, op. cit. 1. VE, p. 364. MAMMIFÈRES. 171 terne sont bien développés chez les Carnassiers, tandis que, chez les Ru- minants et beaucoup de Pachydermes, l’obturateur interne se réunit à l'obturateur externe en passant par l'ouverture ovalaire. Les mouvements de rotation en dehors du fémur, bien qu'aidés par la contraction des jumeaux et de l'obturateur interne, sont surtout déter- minés par l’action de l’obturateur externe, du carré crural et du psoas- iliaque. L'obturateur externe! est moins long et moins épais que l’obturateur interne; 1l prend ses insertions, en dedans, au pourtour du trou sous-pu- bien et à la membrane obturatrice, puis il s'attache, par un tendon assez court, dans la fossette sous-trochantérienne, au-dessous de l’obturateur interne. La partie inférieure de ce muscle est cachée par le pectiné, les ad- ducteurs supérieurs et le carré erural; en haut, 1l répond au jumeau inférieur. Les différences que l'on observe dans la disposition, les Insertions et les rapports de l’obturateur externe, chez les différents Mammifères, sont en général peu marquées; chez les Singes, ce muscle est au moins aussi développé que chez les Indrisinés. Le carré crural, placé en arrière du fémur, entre le grand adducteur et l'obturateur externe, est très-puissant ?; il prend ses insertions fixes sur la tubérosité de lischion, en avant et au-dessous de lorigime du biceps et du demi-membraneux, et il fournit même quelques fibres au premier de ces muscles*; puis 1l se porte obliquement vers le fémur, en s'élargissant un peu, et 1l s'insère à la face postérieure de cet os, entre les attaches du faisceau antérieur du fessier superficiel et celles du grand adducteur*, sur un espace triangulaire limité, en haut, par les deux trochanters, et, en bas, par le bord externe et la crête sous-tro- chantérienne. 1 PI. LXVIIL, fig. 3 et 4 d; pl. LXVIN, des muscles biceps et demi-membraneux fig. 3,et pl. LXXI, fig. 1 b. est indiqué par la lettre £. CPI EXC Mp D: PI. LXX, fig. 1, fessier superficiel a, 3% PI. LXX, fig. 2. Le tendon d'origine grand adducteur P. Ww ot 1579 MADAGASCAR. Chez les Singes, il ny a jamais de fibres unissant le carré de la cuisse au biceps. Le psoas-iliaque des Indrisinés doit être décrit comme un muscle unique '; en effet, le faisceau qui représente le grand psoas et celui qui correspond à l'iliaque de l’homme se confondent si intimement, dans leur portion inférieure, qu'il nous semble impossible de Les séparer. Le premier chef, ou psoas proprement dit, est {rès-charnu?. I s'insère, d'une part, sur les parties latérales des cinquième, sixième et septième vertèbres lombaires et sur les disques vertébraux correspondants, sur la première apophyse transverse du sacrum et au bord inférieur de Piliaque; puis ses fibres se portent en bas et s'attachent sur un tendon en partie compris dans la masse charnue. Chez l'Homme, ce faisceau, sans être relativement plus long, prend ses points d'insertion plus haut, ce qui tient à la longueur moindre de la région lombaire; il atteint, en effet, la douzième vertebre dorsale. Le second chef, correspondant au muscle iliaque, est large, épais et de forme triangulaire *; 11 remplit la fosse iliaque interne dans laquelle il sinsère, el prend aussi naissance sur la crête iliaque et à la base du sacrum; ses fibres s'épanouissent bientôt en éventail et convergent vers le tendon du faisceau précédent sur lequel elles se fixent. Ce tendon s'en- gage dans une rainure creusée entre léminence ilio-pectinée et lépine iaque antérieure et inférieure, puis se courbe et va se fixer au trochantin qu'il recouvre. Le psoas-iliaque des Singes ressemble beaucoup à celui des Indrisinés. Cependant on remarque que la portion iliaque y est moins épaisse, el que la portion correspondant au psoas v est moins allongée. Ce muscle est à la fois rotateur et fléchisseur de la cuisse. SW MUSCLES DE LA JAMBE. De même que l’avant-bras est maintenu dans un état constant de 1 PI. LXVIIT. fie. 1,i,g. —? PI. LXVII, fig. de PA EX VIT fig. AT [e] ? O MAMMIFÈRES. 173 demi-flexion par le muscle biceps, par le grand supinateur et par les radiaux externes, la jambe ne peut pas s'étendre complétement sur Ja cuisse, le couturier, le demi-membraneux, le demi-tendineux et le biceps formant autant de brides naturelles qui limitent ce mouvement. L'ar- ticulation fémoro-tibiale se faisant en ginglyme angulaire, la jambe ne peut se mouvoir que d'arrière en avant et d'avant en arrière. Cepen- dant, lorsqu'elle est à demi fléchie, les ligaments présentant une certaine laxité, elle peut alors se porter un peu en dedans où un peu en dehors par une sorte de rotation sur son axe. Ge mouvement s'exécute par le jeu des fléchisseurs situés du côté où la rotation doit se faire et par celui du poplité. Les extenseurs ont une puissance énorme; ils sont au nombre de quatre : le droit antérieur, le vaste externe, le vaste interne et le crural. On compte six fléchisseurs différents, mais chacun d'eux pris en particu- lier est plus grêle que ses antagonistes; ce sont : le couturier, le droit interne, les deux fléchisseurs tibiaux ou internes (demi-tendineux et demi-membraneux), le fléchisseur péronéal ou externe, désigné sous le nom de biceps, et enfin le poplité, qui est à la fois fléchisseur et rotateur de la jambe. Le droit antérieur de la cuisse !, ou portion moyenne du triceps crural des anthropotomistes, s'étend de l'épine iliaque antérieure et inférieure à la rotule. Il est allongé et, comparativement à ses congénères, peu vo- lumineux *; 1l prend naissance, en haut, sur l'épine iliaque antéro-infé- rieure par un tendon très-fort, et au bord de la cavité cotyloïde par un second tendon relié au précédent par une lame fibreuse épaisse et trian- gulaire*. Les fibres charnues qui forment le musele se dirigent directe- ment en bas, etconstituent une masse prismatique triangulaire dont une ! Ce muscle a été désigné par Straus- 3 Nous avons déjà dit (page 147) que Durckheim sous le nom de proméral, dé- cette saillie osseuse était, chez les Indrisinés, rivé de 7p6, devant, et de unpÔs, cuisse. beaucoup plus développée que chez les Chaussier l'avait appelé, d’après ses inser- Singes et la plupart des autres Mammifères. tions, tlio-rotulien. “ Ce tendon correspond au tendon réflécha, 2 PI. LXVIIL, fig. 1 et 2, p; pl. LXIX et tandis que le premier n’est aulre que le, pl. LXX, fig. 1, p. tendon direct du droit antérieur de l'Homme. 17/4 MADAGASCAR. des arèles est en arrière et une des faces en avant. Le droit antérieur répond, par sa forme, à l'intervalle que laissent entre eux le vaste interne et le vaste externe; 11 s'amincit graduellement à son extrémité inférieure, et se termine par un tendon qui s'épanouit au devant de la rotule. Il est recouvert par l'aponévrose fémorale, et contigu dans presque Loute sa lon- oueur avec le vaste interne en dedans et le vaste externe en dehors: ce dernier le cache même en partie, et son extrémité supérieure passe au devant de la capsule articulaire coxo-fémorale, puis s'engage entre Île muscle iliaque et le fessier profond. Le vaste externe est énorme et occupe la partie externe et antérieure de la cuisse”. Îl naît du bord externe et du bord antérieur du grand trochanter, en embrassant la base de celui-ci; puis se dirige en bas et constitue un ventre charnu extrêmement volumineux, arrondi en dehors, concave en dedans, et divisé dans sa partie profonde en deux parties entre lesquelles passe l'artère musculaire crurale ?. Son tendon inférieur, très-fort et très-élaroi, se fixe sur le bord et sur la face externe de la rotule. Ce muscle est fortement uni au vaste interne par une aponévrose épaisse el résistante qui cache le droit antérieur *. Le vaste interne est de moitié plus faible que le précédent"; 1} occupe la partie antérieure et interne de la cuisse, et s'insère, en haut, sur une petite crête oblique située en dehors du col, sur la face antérieure du fémur®. Les fibres charnues qui naissent ainsi se dirigent en bas, et s'at- tachent d’abord à la lame aponévrotique qui recouvre en avant le droit antérieur, puis elles se terminent par un tendon qui se fixe en haut et en dedans de la rotule. PI EXVII fo taretee, mn. gure 2, le vaste externe est isolé el repoussé ? PL LXVIT, fig. 2. Le faisceau profond externe est indiqué par la lettre m!, et lin- en dehors. 4 PI. LXVII, fig. terne par la lettre m. OST 1 et 2; pl. LXIX, $ PL LXVIT, fig. 1. L'aponévrose qui unit le vaste externe au vasle interne a été enlevée dans sa partie supérieure pour laisser voir le droit antérieur p. Sur la fi- L'insertion supérieure de ce muscle est très-distincte sur la figure 2 de la planche LXVIIE, vaste interne n, droit antérieur p. crural 0. MAMMIFÈRES. 175 Ce muscle repose sur le pectiné et les adducteurs; en dehors, il est en rapport avec le droit antérieur et le vaste externe; en avant, 1l est en partie recouvert par le couturier, dont les fibres le croisent très-oblique- ment. Le crural, situé au-dessous des muscles précédents, revêt la face an- térieure du fémur dans presque toute son étendue, puis se fixe à la face inférieure du tendon du triceps crural?. Les Indris se font remarquer par le développement plus considérable que prend le vaste externe, et par la longueur moindre du crural. Les Propithèques et les Avahis ont les muscles extenseurs de la cuisse dis- posés de la même manière; cependant le crural, chez ces derniers, est moins charnu. Dans l’ordre des Singes, le crural se confond toujours d'une manière plus ou moins intime avec le vaste interne. Chez les Carnassiers, tels que les Chats, le droit antérieur ne prend naissance, en haut, que par un seul tendon sur la face externe de Filéon un peu au devant de la cavité cotyloïde. Le vaste externe s'insère non- seulement au trochanter, mais aussi à la ligne âpre externe du fémur, au devant de l'attache du deuxième adducteur, et à la partie supérieure de la face externe du même os au-dessus du crural. Ses insertions supé- rieures sont done beaucoup plus nombreuses que chez les Indrisinés. Il en est de même pour le vaste interne, qui prend naissance à la face antéro-interne de l'os de la cuisse; enfin le crural est nettement divisé en deux portions”. Les muscles longs fléchisseurs de la cuisse, c'est-à-dire le couturier, le droit interne, le demi-tendineux, le demi-membraneux et le biceps, présentent une grande complication due aux connexions qu'ils ont entre eux. Effectivement les trois premiers, séparés dans leur portion supé- rieure, s'unissent inférieurement pour s'attacher au üibia par un tendon 2 PI. LXVII, fig. 1, et pl. LXIX, fig. 1, 3 Voyez Slraus-Durckheim, Anatomie du couturier t, vaste interne n. Chat, &. I, p. 413; et aussi pl. VI, fig. 1. 2 PI. LXVIIT, fig. 2, et pl. LXIX, fig. 2; n° 84, pl. VIT, fig. 1, n° 76, et pl. X, fig. 3, pl. LXXI, fig. 9, o. none 176 MADAGASCAR. unique ,et, d'autre part, le biceps, le demi-tendineux et le demi-mem- braneux, distincts dans leur insertion inférieure, ont une origine com- mune sur l'ischion?, et forment d'abord un seul faisceau”, qui ne tarde pas à se diviser. Tous ces muscles sont done solidaires les uns des autres, et leur action doit être des plus puissantes. Le couturier est large, aplati et en quelque sorte rubané"; sa lon- gueur est considérable. Î prend son origine sur la tubérosité iliaque antéro-inférieure et sur le Higament qui réunit cette tubérosité à la crête ilaque. Son tendon large et plat est situé entre le bord interne du fessier profond et le bord externe du psoas-iliaque. Ses fibres musculaires se dirigent alors en bas et en dedans, et, vers la moitié de leur longueur, s'accolent et s'unissent à celles du droit interne. Le couturier est recou- vert par l'aponévrose fémorale; 11 croise obliquement le droit antérieur, le vaste interne et le grand adducteur. Le droit interne, ou grêle crural, est situé en dedans de la cuisse. En haut, 1l s'insère : 1° à la branche montante du pubis par des fibres aponévroliques qui recouvrent le grand adducteur et se confondent avec lui; 9° à la branche horizontale du même os, au-dessus du premier et du deuxième adducteur; il est alors large et aplati, mais il devient graduellement plus étroit, et, vers le premier tiers de sa longueur, il s'unit, comme nous venons de le dire, avec le couturier. Le demi-tendineux® s'attache en haut sur l'ischion, en commun avec le biceps et le demi-membraneux: 11 s'isole vers le premier tiers de sa longueur, puis se réunit au droit interne et au couturier. Le faisceau unique résultant de la coalescence de ces lrois muscles se termine par un lendon large et aplati qui s'attache à une forte saillie de la crête ti- biale antérieure, située à une petite distance au-dessous de l'insertion du L PI. LXIX, fig. 1, et pl. LXX, fig. 3, sur ce faisceau (voy. p. 171 et pl. LXX, coulurier t, droit interne u, demi-tendi- fig. 2. b). neux r. 4 PL LXVIIE, fig. 1; pl. LXIX, fig. 1; ? PI LXIX, fig. 1, et pl. LXX, fig. 3, pl. LXX, fig. 3, t. biceps q, demi-tendincux r, demi-membra- SPL MIX MIS free pl EXIX EEE neux s. pi. LXX, fig. 3, u. Le carré crural se fixe aussi en partie 6 PI. LXIX, fig. a; pl. LXX, fig. 3 r. MAMMIFÈRES. 177 ligament rotulien; de ce tendon se détache une lame fibreuse qui s’unit à l'aponévrose jambière interne. Dans toute sa portion supérieure, ce musele est compris entre le biceps et le demi-membraneux. = Le demi-membraneux est plus puissant que les précédents”. Il cons- tilue la majeure partie du faisceau commun émané de lischion, dont il occupe la partie profonde et interne: il passe au-dessous du demi-tendi- neux et du droit interne, et, au niveau du point de réunion de ceux-c1. il fournit un tendon long et grêle qui, chez les Indris et les Propi- thèques, s'engage dans une bride du jumeau interne de la jambe *; puis, chez ces espèces, aussi bien que chez l'Avahis, où 1l reste libre dans toute son étendue, il passe dans une très-courte coulisse creusée sur le bour- relet supérieur de la tubérosité interne du tibia, et, enfin, il s'insère sur une pelite saillie qui termine en avant cette coulisse. Le long fléchisseur externe de la jambe, ou biceps”, ne mérite aucu- nement ce dernier nom, car il na qu'une seule tête supérieure et ne fournit pas de faisceau fémoral*. Il ne s'attache en haut qu'à la tubéro- sité de lischion, par un tendon qui s'élargit en aponévrose et qui lui est commun avec le demi-membraneux; mais celui-ci ne tarde pas à s’en séparer, et le biceps ne reste plus uni qu'au demi-tendineux, qu'il aban- donne vers son liers supérieur. Il s'élargit et s'aplatit en s'approchant de la jambe, et se résout en une large aponévrose dont la partie supé- rieure est beaucoup plus épaisse et représente le tendon d'insertion du muscle; celui-c1 se fixe sur une saillie située en avant du bourrelet de la tubérosité externe du tibia, et disposée presque symétriquement par rapport au tubercule d'insertion du demi-membraneux. La partie infé- rieure de cette aponévrose se continue avec le second feuillet de l'aponé- vrose Jambière, et va s'attacher sur la lèvre externe de la crête anté- rieure du tibia. D IDLNDIDENES TEAM OUTRE SE “ Il a été désigné par Straus-Durckheim pl: LXXIT, fig. 1 et 2; pl. LXXIIT, fig. 1 5. sous le nom de renforci, qui lui avait déjà 2? PI. LXXIT et LXXIIE, fig. 1 5. été appliqué par Ambroise Paré. (Voyez Ana- PRISE Sp EX fi 3; tomie du Chat, &. M, p. 415, et pl. IT, n° 70; pl. LXXIIT, fig. 1 q. Pl In M0; pl Xe 3; ni 10 10) Mammifères. — 1. 26 178 MADAGASCAR. Ce muscle n'a donc aucune liaison avec le péroné; 1l est en rapport, en dehors, avec le fessier superficiel et le vaste externe; en dedans, avec le demi-tendineux et le grand addueteur, et, plus bas, avec le jumeau externe et le tibia. La position qu'occupent les insertions inférieures des muscles longs fléchisseurs de la jambe empèche celle-e1 de s'étendre complétement. mais, en même temps, elle rend la flexion très-énergique. De plus, lorsque le biceps se contracte seul, 1l fait exécuter à la jambe un mou- vement de rotation en dehors, tandis que les fléchisseurs internes déter- minent un mouvement très-étendu de rotation en dedans. Chez les Singes, bien que les muscles fléchisseurs de la jambe aient déjà une tendance marquée à se réunir, leur distinction est beaucoup plus grande que chez les Indrisinés. Ainsi le biceps est isolé dans toute son étendue et possède une tête fémorale. Chez l'Orang-Outan, le Papion, le Sajou et le Ouistiti, le couturier ne se confond pas avec le demi-tendineux. Chez l'Atèle, ce muscle se réunit non-seulement au demi-tendineux, mais aussi au droit interne, et s'in- sère au Ubia par un tendon commun: mais la réunion de ces museles se fait beaucoup plus bas. Chez les Chats, parmi les Carnassiers, le droit interne et le couturier se confondent: mais le biceps, le demi-tendineux et le demi-membraneux sont bien distincts dans leurs insertions. Le poplité est épais et de forme triangulaire !; il peut être considéré tout à la fois comme un fléchisseur et comme un rotateur de la jambe. I ne s'insère pas au fémur, mais il se fixe immédiatement en arrière de la tête du péroné sur la capsule ligamenteuse, par Fintermédiaire d’un os sésamoïde qui se rattache lui-même au condyle externe du fémur à l'aide du ligament fémoro-poplitaire. Les fibres musculaires se portent alors en bas et en dedans, s'appliquant sur la tête du tibia et sur la face postérieure de cet os, dans son sixième supérieur. Le muscle désigné par MM. Murie et Mivart sous le nom de rotateur du 1 PI. LXXIT, fig. 1 v, fig. 2 v. MAMMIFÈRES. 179 péroné ! existe chez les Indrisinés, immédiatement au-dessous du précé- dent, qui le cache complétement; 1l est faible, de forme trapézoïde, et s'étend de la face postérieure du tibia à la face interne du péroné. Son action, bien que peu énergique, peut faire tourner le péroné. 19° MUSCLES DU TARSE ET DU MÉTATARSE. CA L'articulation Hibio-tarsienne permet au pied d'exécuter non-seule- ment des mouvements très-étendus de flexion et d'extension, mais aussi d’abduction et d’adduction. Aussi diviserons-nous les muscles du tarse et du métatarse en quatre groupes : Celui des extenseurs, comprenant les jumeaux, le soléaire et le plan- taire grêle: Celui des fléchisseurs, constitué par le tibial antérieur; Celui des adducteurs, ne comptant aussi qu'un seul muscle, le tibia postérieur ; Et, enfin, celui des adducteurs, formé par les péroniers. Le mollet des Indrisinés est peu marqué, d'autant plus que sa portion supérieure disparait entre les aponévroses d'attache du biceps, en dehors, et du couturier, du droit interne et du demi-tendineux, en dedans. Les muscles qui le constituent sont, comme d'ordinaire, au nombre de trois : ce sont les Jumeaux ou gastro-cnémiens, le soléaire et le plantare grêle: mais 1ls sont tous si intimement unis, qu'ils ne forment en réalité que des faisceaux distincts d’un seul et même muscle. Cependant, pour faciliter les comparaisons, nous appliquerons à chacun d'eux le nom sous lequel il est désigné dans les traités d'anatomie. Les jumeaux sont trés-aplatis®; chacun d'eux s'attache, en haut, au- dessus des condyles du fémur, par un tendon qui contient dans son épaisseur un os sésamoide d'un volume assez considérable *. Get osselet ! Murie et Mivart, op. cit. p. 82, pl. V, $ Ces osselets sont figurés chez lIndris, fig. 22 et 23, et pl. VI, fig. 28 et 29 R. fb. pl. XL, fig. » et 3. Ils existent aussi chez PIS LXXT fig; pl DXXIT fGr3; les Propithèques et chez lAvahis. pl. LXXIIT, fig. 1 @. 180 MADAGASCAR. répond à la face postérieure du condyle fémoral”. Les deux faisceaux qui naissent ainsi sont assez écartés l’un de l’autre, et interceptent un espace triangulaire dans lequel se logent le nerf sciatique et les vaisseaux qui l'accompagnent; puis ils se réunissent vers le tiers de la longueur Lo- tale du muscle, et se terminent sur un tendon très-allongé, ou tendon d'Achille, qui s'attache, comme d'ordinaire, en dessous de la tête du calcanéum. Ce dernier os présente, en arrière, une surface déprimée et revêtue d'un fibro-cartilage, sur laquelle glisse ce tendon. Le plantaire grêle est intimement appliqué sur la face profonde du jumeau externe; al s'attache au condyle correspondant du fémur * par un tendon qui lui est commun avec ce dernier muscle. [s'en détache un peu au-dessous de la tête du péroné, el se continue sous forme d’un faisceau fusiforme, aponévrotique en avant et surtout en dedans. Les fibres char- nues disparaissent vers la moitié ou le tiers imférieur de la jambe, et le tendon qui y fait suite contourne en dedans les Jumeaux, de façon à re- couvrir en arrière leur tendon dans sa portion calcanéenne*, et, après avoir pris quelques points d'insertion sur cet os, il se continue en se confondant avec l'aponévrose plantaire. Le soléaire, ou plutôt le faisceau qui le représente, s'attache, par un tendon aplati et très-orêle, en arrière de la tête du péroné*, au-dessus de l'insertion du fléchisseur des doigts. Les fibres charnues qui naissent sur ce tendon se confondent avec les gastro-cnémiens, un peu au-dessous de leur point de jonction, et constituent, pour ces muscles, un faisceau de renforcement qui revêt la face profonde du tendon d'Achille. Chez l'indris et les Propithèques, 1l se continue Jjusqu'auprès du calcanéum ; chez PAvahis, 1l se termine beaucoup plus haut. ! Ces osselets existent chez beaucoup de Singes. Meckel sionale leur présence chez le Papion, le Mandrill, le Magot, le Mai- mon, le Callitriche, l'Atèle, le Saï et Île Ouistiti. Dans l'ordre des Carnassiers, on remarque que tantôt ils existent des deux côlés, el que lantôt on n’en voit que d'un seul. Les Pachydermes en sont généralement dépourvus. (Voyez Traité général d'anatomie comparée, t. VE, p. 429.) 2 PI. LXXIIT, fig. 1 y. 3 PI. LXXIL, fig. 3, gastro-cnémiens x, plantaire grêle y. # PI. LXXII, fig. 2. Les muscles gastro- enémiens ont été relevés pour montrer le tendon du soléaire 8. MAMMIFÈRES. 181 Ces muscles sont en rapport, en arrière, avec l'aponévrose jambière: en avant, avec le plantaire grêle, le fléchisseur des doigts et le tibial pos- térieur. Chez les Galagos, les Nycticèbes et les Loris, les gastro-cnémiens sont faibles; mais leurs fibres charnues s'étendent plus bas. Le soléaire prend naissance, non par un tendon grêle, mais par des fibres musculaires. Le plantaire grêle manque chez les Nycticèbes, les Loris et les Pérodictiques. Il existe chez le Tarsier; mais 11 prend son origine sur le condyle externe du fémur, à côté du gastro-cnémien correspondant. Dans l'ordre des Singes, les gastro-cnémiens sont moins égaux entre eux que dans la famille qui nous occupe, l'interne étant communément plus fort que celui du côté opposé. Chez l’Atele, le soléaire est plus volu- mineux, et il s'insère au corps du péroné; de plus, le jumeau interne monte notablement au-dessus du condyle fémoral. Chez tous les Singes, ce muscle est plus gros, plus charnu et plus distinet que chez les Indrisinés. Le tibial postérieur! se confond, dans sa partie supérieure, avec le long fléchisseur des doigts, et 1l ne s'individualise que vers la moitié de sa longueur? Il nait alors sur le bord interne du péroné et sur le liga- ment interosseux; ses fibres se portent ensuite obliquement en bas pour sinsérer sur un tendon qui d'abord occupe le côté interne du muscle, puis se prolonge en arrière du übia, contourne l'extrémité de celui-ci dans une gouttière particulière, et enfin s’épanouit à la face inférieure du tarse, en s'insérant principalement sur le scaphoïde et le premier cunéi- forme. Ce muscle, qui est surtout un adducteur du pied, est logé très- profondément entre le long fléchisseur des doigts et celui du pouce. Le tibial antérieur présente une forme allongée et comprimée latéra- lement *; il s'attache en haut sur toute la moitié supérieure de la face externe du tibia, sur la tête de cet os et sur la partie correspondante du ligament interosseux. Au devant de l'extrémité inférieure de cet os, il s'engage dans une gouttière, où il est bridé par le ligament annulaire ! Ce muscle a élé désigné par Spiegel et 2? PI. LXXIL, fig. 2; pl. LXXIIL, fig. 2, d. Straus-Durckheim sous le nom de nauticus. MAP MITOE MTS SRE ALDOUUE (Straus-Durckheim, op. cit. &. I, p. 423.) fig. 1; pl. EXXIL, fig. 1 182 MADAGASCAR. du tarse; puis il sinfléchit en dedans, contourne le tarse et va s'insérer au premier cunéiforme par un tendon élargi. Il est en rapport, en de- dans, avec le tibia, et, en dehors, avec la masse des extenseurs des doigts. Ce muscle est un puissant fléchisseur du pied; mais il détermine en même temps un obscur mouvement de supinalion. Chez les Singes, le tibial antérieur est d'ordinaire moins développé que chez les Indrisinés. Le long péronier” constitue la couche la plus superficielle des muscles de la partie supéro-mmterne de la jambe: il est remarquable par sa puis- sance”. Confondu en haut avec les extenseurs des doigts, 11 s'attache au péroné dans la plus grande partie de son étendue, et prend aussi quelques points d'attache sur la tête du tibia; puis il se dirige en bas et remplit l'espace compris entre les deux os de la jambe; son tendon est maintenu dans la gouttière creusée sur la malléole externe. Au niveau de la tête du cmquième métatarsien, il se dirige obliquement en dessous en contournant la face inférieure du pied; il est alors logé dans une gouttière profonde et bien canalisée, creusée sous le cuboïde, puis entre la tête des métatarsiens et la deuxième rangée des os du tarse, et, enfin, il va sinsérer sur la grande apophyse que porte en dedans la tête de la première phalange du pouce. Par conséquent, lorsque ce musele se contracte, non-seulement 1l fait tourner la plante du pied en dehors, mas 11 fléchit fortement le pouce. De la masse charnue du long péronier, se détachent deux languettes musculaires lerminées par des tendons très-oréles qui se portent sur le côté externe du quatrième” et du cinquième doigt". Ces deux faisceaux ont été décrits par MM. Murie et Mivart sous les noms de peroneus quart diout et de peroneus quint disit. Nous ne les considérons que comme des dépendances du long péronier. Chez les Singes, ce muscle a la même direction et les mêmes inser- ! Ce muscle a d'abord été désigné par 2? PI. LXXI, fig. © et 3; pl. LXXIT, fig. 3 ; Spiegel et plus lard par Straus-Durckheim pl. LAXIIE, fig. 9 €. sous le nom de fibulœus. (Straus-Durckheim , 5 PL LXXI, fig. 3; pl. LXXIIT, fig. 2 €*. Anatomie du Chat, t. 1, p. 425.) # Mêmes planches et figures e°. MAMMIFÈRES. 183 tions que chez les Indrisinés; mais 1l est toujours moins puissant, ce qu'explique facilement le moindre développement de leur pouce. Le péronier inférieur, ou court péronier !, se confond en haut avec le long fléchisseur du pouce, le long extenseur commun des doigts et le ti- bial antérieur. Il est charnu jusqu'au-dessus de la malléole externe, puis son tendon passe dans une coulisse creusée en arrière de celle-cr, et. enfin, se fixe sur la tubérosité postérieure du cinquième métatarsien. Un seul muscle appartient exclusivement au tarse et au métatarse : c'est l'abducteur du cinquième métatarsien?. Il est assez épais, charnu et situé sur le côté externe de la main postérieure; 1l s'insère, d’une part, sur la face externe du calcanéum, et, d'autre part, sur la tubérosité ex- terne du cinquième métatarsien, immédiatement en arrière de l’extré- mité du tendon du muscle péronter inférieur. S 16. MUSCLES DES ORTEILS *. La main postérieure des Indrisinés est très-remarquable par le déve- loppement énorme que prend le pouce ou gros orteil; elle constitue une véritable pince à deux branches, l'une d'elles étant formée uniquement par ce doigt, l’autre par le reste de la main. Mais, si le pouce est parfai- tement libre dans ses mouvements, il n'en est pas de même pour les autres orteils, car non-seulement ils sont plus ou moins réunis à leur base par un repli de la peau constituant une sorte de palmure, mais les muscles qui sy insèrent présentent peu d'individualité, et, séparés dans leur portion tendineuse, ils tendent à se confondre dans leur portion charnue. Le long extenseur commun cst aplali latéralement, très-allongé el 1 PI. LXXI, fig. 9 et 3; pl. LXXIL, fig. » lüitue une véritable main, plus parfaite et 3; pl. LXXIIT, fig. 2 e?. 2 PI. LXXIV, fig. 1 o. # L'expression de doigts serait peut-être plus juste, car le pied des Indrisinés cons- même que celle qui termine les membres antérieurs; mais elle pourrait amener des confusions lorsqu'il s’agit de comparer entre eux les museles du pied et ceux de la main. 184 MADAGASCAR. charnu Jusqu'au-dessus du calcanéum '; il est compris entre le long ex- tenseur du pouce et le tibial antérieur, en dedans, et les péromiers, en dehors?. Il reste toujours distinct du tibial antérieur, tandis qu'il se con- fond avec les autres et surtout avec le péronier inférieur dont il ne s'isole que vers le tiers inférieur de la jambe. Il s'attache : 1° à la tubé- rosité externe du tibia par une forte aponévrose revêtant la face in- terne du muscle et fournissant des points d'attache à lextenseur du pouce; 2° au ligament interosseux et à une faible étendue du bord externe du tibia dans sa portion inférieure; 3° à toute la partie de la face antérieure du péroné située en avant du ligament interosseux: !° sur l’aponévrose jambière et sur celle du court péronier. Ses fibres supérieures se dirigent presque directement en bas: ses fibres inférieures sont, au contraire, obliques, et elles vont toutes s'implanter à droite, à gauche et en arrière d’un tendon qui occupe la partie antérieure du muscle. Ce tendon, encore accompagné de fibres charnues, s'engage, vers l'extrémité inférieure des os de la jambe, sous une forte gaine qui lui est commune avec le tibial antérieur et le long extenseur du pouce*. Réduit alors à lui-même, 1l se réfléchit sous une forte bride fibreuse, en forme de boucle, qui, partant du scaphoïde, s'attache au calcanéum; puis il se divise, d'ordinaire, en deux ou trois parties, qui ne tardent pas à se réunir par l'intermédiaire d’une lame aponévrotique, et qui enfin se séparent de nouveau pour s'attacher aux deuxième et troisième phalanges des quatre derniers orteils. Chez lIndris et chez les Propithèques, le tendon de ce muscle est plus nettement divisé dans sa portion tibio-tarsienne que chez lAvahis. On y reconnait trois parties, l'une antérieure et interne, qui correspond au deuxième orteil ", une autre moyenne, qui se rend au troisième et au quatrième orteil, et enfin une dernière, plus profonde et plus ex- terne, fournissant le tendon du cinquième orteil. I est à remarquer que, dans la région métatarsienne, tous ces tendons sont réunis par une trame ? PI. LXXI, fig. 2 et 3; pl. LXXIT, long extenseur du pouce €), péroniers &. Gg. 1; pl. LXXIIT, fig. 2 €. SAPAATXXUE ge ? PI LXXI, fie. 3, tibial antérieur à, ENPIAIXXIPE RE RS CEE MAMMIFÈRES. 185 aponévrotique. Nous verrons que, dans cette même région, le muscle pédieux s'unit au long extenseur des orteils. Le pédieux doit en effet être décrit à la suite de ce dernier muscle, car 1] l'aide dans son action !. Il est très-long, très-large, et forme au- dessus du pied une lame charnue, assez épaisse dans sa partie supé- rieure. Il s'attache, en haut, à la face antérieure du calcanéum. en de- hors de larcade fibreuse sous laquelle passe le long extenseur des doigts, et, en dedans de cette arcade, dans la fossette calcanéo-astraga- lienne, aussi bien que sur la face dorsale des os de la premiere rangée du tarse et sur la tête des troisième, quatrième et cinquième métatar- siens. Le pédieux se divise alors en quatre languettes qui se rattachent par une lame fibreuse à la face inférieure des tendons de lextenseur commun, et se confondent même plus où moins avec ceux du péronier du qualrième et du cinquième doigt ?. Enfin ces languettes se termi- nent par des tendons aplatis qui, au-dessus des articulations métatarso- phalanpiennes, se placent en dehors de ceux de l’extenseur commun et se confondent avec eux en formant la gaine lendineuse dont est revêtue la face dorsale de la première phalange des quatre derniers orteils. Chez les Singes, ce muscle ne fournit pas de tendon au cinquième doigt; cependant l'Atèle offre, à cet égard, une exceplion*. Le pédieux des Simiens ressemble d'ailleurs beaucoup plus à celui de l'Homme qu'à celui des Indrisinés: en effet, il existe d'ordinaire un cinquième tendon se rendant au pouce. Chez les Nveticèbes, il en est de même; le pédieux se divise en cinq tendons, dont l'un s'insère aussi sur le pouce *. Le long extenseur propre du gros orteil est un muscle long, très-com- primé latéralement et silué très-profondément entre le tibial antérieur et l'extenseur commun des doigts, qui le recouvrent et le cachent en- tièrement, si ce n'est dans la région tibio-larsienne, où 1l se montre à 1 PI. LXXIII, fig. 2 S-. 3% Voyez Meckel, Traité général d'anatomie 2? PI LXXIIT, fig. 2, long extenseur €, comparée, L VE, p. 325. péronier du quatrième et du cinquième Voyez Murie et Miart, Anatomy of the: doigt ë*, €. Lemuroidea, p. 83 et 84. Mammifères. — 1. o =! 186 MADAGASCAR. découvert. Il s'insère, en haut, à la face interne du péroné, à l'aponévrose de l'extenseur commun, au ligament interosseux et au bord postéro-n- terne du tibia dans sa moitié supérieure". Ses fibres, d'autant plus obliques qu'elles naissent plus bas, se portent sur un tendon qui occupe la partie antérieure du muscle, dans presque toute son étendue, et sy altachent jusqu'au niveau du ligament annulaire du tarse?, La, ce tendon, placé en dehors du tibial antérieur et fortement bridé par le ligament annulaire qui, partant de la malléole externe, se rend sur le calcanéum, se réflé- chit pour gagner le cinquième mélatarsien, où ilest retenu par une ar- cade fibreuse étendue de la tête de cet os au scaphoïde; il suit la face dorsale du métatarsien et de la première phalange, el va s'insérer sur la tête du deuxième de ces osselets. Ce muscle sert nou-seulement à étendre le pouce, mais 1l fléchit lor- tement le pied, et peut être considéré comme un auxiliaire du Ubial an- térieur. Chez les Singes, le long extenseur propre est beaucoup plus faible. Le long féchisseur des orteils, celui du pouce, et le court fléchisseur des troisième, quatrième et cinqu ème orteils, sont intimement confondus elintriqués dans leur partie inférieure, mais les deux premiers sont bien distincts dans leurs origines supérieures. Le long fléchisseur commun constitue le plus interne des muscles de la couche profonde de la jambe?: il est épais et charnu jusqu'au-dessus de la malléole interne: 1l recouvre le Hibial postérieur, et il est recouvert par le gaslro-cnémien correspondant. Îl sinsère, en haut, à la hgne oblique du Uibia au-dessous du poplité", puis à la face postérieure et au bord interne de cet os, dans ses deux tiers supérieurs. Une aponévrose épaisse el nacrée le recouvre en arrière et se termine par un large tendon qui sengage derrière la malléole interne, dans la même gaine que le übial postérieur qu'il cache complétement, mais dont 1l est séparé par une cloison fibreuse: ce tendon glisse sur la face inférieure du scaphoïde, PIE IXXE ESS oNetS pl. LXXIL, PIE AIET r E 2 CUS PRE lg. 13 pl. LXXUT, fig. 2 61. # PI. LXXII, fig. 9 et 3, gastro-cnémien 2 NPA fo 24 interne al, long fléchisseur #, poplité v. MANMIFÈRES. 187 puis croise obliquement le fléchisseur du pouce et bientôt se soude à ce dernier. Un peu au-dessus de ce point, on voit naître de la face inférieure de ce tendon un petit faisceau charnu qui constitue le court fléchisseur. ou fléchisseur perforé des troisième, quatrième el cinquième doigts! Le long fléchisseur du pouce est le plus volumineux des muscles de la jambe? ; 1l occupe la partie postéro-externe de la couche musculaire pro- fonde. Il s'insère, en haut, sur le sésamoïde du poplité el en arrière de la tête du péroné, puis, au bord externe de cet os, au ligament Interosseux et à la face postérieure du tibia dans sa partie inférieure. Ilest compléte- ment confondu en avant et en dehors avec le faisceau des muscles péro- mers. Une forte aponévrose le revêt en arrière; elle se continue par un tendon très-vigoureux, que les fibres charnues n'abandonnent qu'au ni- veau de l'articulation tbio-tarsienne. Ce tendon s'engage dans la pout- ere oblique astragalienne, que continue une coulisse revêtue d'un fibro-cartilage et creusée d'abord sous le calcanéum, puis sous les os de la seconde rangée du tarse qui forme voûte au-dessus de lui: dans tout son parcours plantaire, 1l est solidement maintenu par une gaine fibreuse trés-résistante. Un fort tendon, destiné au ponce, s'en détache d'abord pour aller se fixer à la deuxième phalange de cet orteil?: 1l fournit ensuite pour le deuxième orteil un autre tendon beaucoup plus grêle", et enfin, au niveau de la tête des métatarsiens *, il se soude avec le tendon du fléchisseur commun. Cette portion commune se divise bientôt en trois tendons destinés aux troisième, quatrième et cinquième orteils, et s'insérant sur la tête de la dernière phalange de ceux-ci. Le court fléchisseur ou fléchisseur perforé des troisième, quatrième et cinquième orteils nait, comme nous venons de le dire, de la face 1n- férieure du tendon du long fléchisseur des orteils; il se divise bientôt en trois languettes terminées chacune par un tendon très-long et très- oréle, qui s'engage sous celui du muscle précédent dans une gaine com- 1 PI. LXXIV, fig. 2 À.;Sur cette figure, SNPINTEXNIIVE co tous les tendons fléchisseurs ont été isolés. 3 PI. LXXIV, fie. » 2. ADI XX ir. pl. LXXIT-fig-"1, 2 5 PI LXXIV, fi9.», fléchisserr commun. et 3; pl. LXXI, fig. 1 6. COPALXXIV ip nette x 2 1 185 MADAGASCAR. mune et se bifurque au niveau de la tête de la première phalange pour livrer passage au long fléchisseur, puis se réunit de nouveau pour se fixer sur la deuxième phalanpge. Le court fléchisseur de l'index postérieur, ou deuxième orteil, est isolé des précédents !; il s'attache au calcanéum par l'intermédiaire de Fapo- névrose plantaire. [constitue d'abord un faisceau musculaire aplatr, suivi d'un tendon disposé de la même manière que ceux des autres doigts. Le muscle plantaire grêle, en tendant l'aponévrose sur laquelle se fixe ce muscle, facilite et augmente son action. Les lombricaux, qui sont de véritables accessoires du long fléchisseur commun des orteils, naissent sur les tendons des deuxième, troisième, quatrième doigts, et quelquefois du cinquième”, Ils ont la forme de lan- guettes charnues de grosseur à peu près égale, et s'étendent, du point de division des tendons, au côté interne de la tîte de la première phalange des orteils correspondants et au bord des tendons des extenseurs”°. Chez les Singes, les lombricaux sont plus gros et plus courts; la dis- position des féchisseurs varie d'ailleurs beaucoup chez ces animaux, sui- vant les espèces que Fon étudie. Ainsi, chez le Magot et le Papion, le faisceau représentant le court fléchisseur du deuxième orteil ressemble à celui des Indrisinés; au contraire, chez le Mandnill, il se rend, d'apres Cuvier, au pouce; dans le genre Atèle, il envoie des tendons aux deuxième, troisième el quatrième orteils. Chez cette dernière espèce, les longs flé- chisseurs, sans être aussi puissants que ceux des Indrisinés, offrent une disposition analogue. Tous les muscles fléchisseurs que nous venons d'étudier font partie d'un même système, c'est ce qui nous à déterminés à les décrire ensemble, bien que plusieurs d'entre eux appartiennent à la région du pied et les autres à celle de la jambe; nous examinerons mainteaant les muscles du pouce, du deuxième et du cinquième orteil, et enfin les interosseux. PI DXXIV fig 22 le lombrical du deuxième doigt manquer ? PI. LXXIV, fig. 1 et9 7. complétement, pl. LXXIV, fig. 2 , et ladduc- 3 Nous avons vu, chez une espèce du teur du petit doigt s'insérer sur le tendon genre Propithèque (Propithecus didema), des fléchisseurs, pl. LXXIV, fig. 2 7. MAMMIFÈRES. 189 Le pouce est pourvu, indépendamment des muscles déja décrits, d'un abducteur, d’un court fléchisseur et d’un énorme faisceau d’adducteurs. L'abducteur est très-grand et se décompose, en haut, en deux chefs! : l'un, beaucoup plus long que l'auire, prend naissance sur l'extrémité postérieure du calcanéum , et se confond, à son origine, avec l'aponévrose plantaire et le court fléchisseur de l'index?; le second sinsère sur un cartilage situé immédiatement en arrière de la tête du premier métatar- sien et servant à limiter en dedans la gouttière des fléchisseurs des doigts, puis il se réunit au faisceau précédent, et s'attache, par un tendon assez allongé, au-dessous et en dedans de la tête de la première phalange*. Ce muscle, à raison de ses insertions, est à la fois abducteur et fléchis- seurdu pouce. Chez les Singes, 1l est plus simple, et ses attaches mobiles se portent plus en avant, quelquefois jusqu'à la base de la seconde pha- lange. Le court fléchisseur du pouce est intimement confondu avec le muscle abducteur *: 1l s'insère sur le troisième cunéiforme et reste charnu Jusqu'à son extrémité, qui s'attache, en delans du tendon précédent, à la face inférieure de la tête de la première phalange. Chez lndris, il est plus développé que chez le Propithèque et lAvahis. Les muscles adducleurs du pouce* forment une énorme masse charnue, dans laquelle on reconnait l'existence de nombreux faisceaux plus ou moins confondus et intriqués, mais qu'il est impossible de séparer en muscle adducteur transverse et muscle adducteur oblique. Le faisceau supérieur, que lon pourrait, à la rigueur, considérer comme représentant ladducteur oblique, est le plus épais°. Il est ap- pliqué sur la face inférieure et le côté interne du premier métatarsien, mais 1l le déborde de beaucoup en dedans; en dehors, il est situé le DMC 6e Ame par la jeitre A! PI. LXXV, fie. 3, et fig. 3 n. pl. LXXI, fig. 3; pl. LXXIT, fig. 1 À. 2 PI LXXIV, fig. 1, court fléchisseur de > PI. LXXE, fig. 2 et 3; pl. LXXIL, fig. 1; l'index X, court adducteur du pouce p. pl. LXXIIT, fig. 2; pl. LXXIV, fix 1; 8 PJ. LXXV, fig. 3. pl. LXXV, fig. 3 » et nt. # PT LXXIV, fig. 1. Ce muscle est mar- MEMOIRE in MOINE TE qué par erreur X?, il devrait être indiqué et pl. LXXV, fig. 3 ». 190 MADAGASCAR. long du court fléchisseur du même doigt. Il Sinsère, en haut, sous la tête des deuxième, troisième el quatrième mélalarsiens, immédiatement au-dessous de la gouttière du long péronier et sur une aponévrose qui se rattache à celle des muscles interosseux plantaires. Les fibres mus- culaires se portent en bas et en dedans pour se fixer à la partie interne de la tête de la première phalange. Un sésamoïde existe souvent sur ce point. Un autre faisceau, que lon pourrait considérer comme représentant l'adducteur transverse”, s'insère sur l'aponévrose des muscles interosseux, et, par son intermédiaire, à la face plantaire des mélatarsiens. D'abord Juxtaposé au muscle précédent, il ne tarde pas à s'accoler au bord ex- terne de la première phalange du pouce, où 11 est solidement maintenu par des brides fibreuses; enfin il s'attache sur un gros sésamoïde situé en dedans de la tête de la deuxième phalange du pouce. Chez aucun Mammifére, les adducteurs du pouce ne présentent autant de développement; lorsqu'ils sont recouverts par la peau, ils constituent une sorte de palmure réunissant le pouce à la plante du pied”. Dans l'ordre des Singes, même chez les espèces où le pouce est bien déve- loppé, les Atèles par exemple, les adducteurs sont plus faibles, et le faisceau qui répond à l'adducteur transverse est surtout très-réduit. Ghez le Papion et le Magot, l'adducteur n'est pas divisé et ressemble à loppo- sant du pouce de la main de l'Homme. Le second orteil est pourvu, comme nous l'avons déjà dit, d'un court féchisseur propre; en outre, il existe un second muscle qui joue le double rôle d'abducteur et de fléchisseur *. Il naît du troisième cunéi- forme, immédiatement au-dessus de l'articulation du pouce, suit le bord interne du deuxième métatarsien et se fixe du côté correspondant de la tête de la premiére phalange. De ce muscle se détache un faisceau, qui, d'abord, lui reste accolé. puis se prolonge plus bas sur la première phalange et s'y insère en se confondant avec la gaine de lextenseur, Ce muscle est beaucoup plus ! Mèmes planches et mêmes figures, »l. — ? PI. LXXVE, fig. 1.— 3 PI. LXXIT, fig. 1; pl. LXXIIE, fig. 2 pl. MAMMIFÈRES. 191 charnu chez l'ndris que chez FA\ahis, et même que chez les Propithe- ques: il occupe le bord interne de la plante du pied et constitue sous la peau une saillie marquée. L'abducteur du cinquième orteil est constitué par un faisceau museu- laire large, mais très-mince, qui s'insère à l'extrémité du calcanéum”, devient tendineux au niveau de la têle du cinquième métatarsien, et se fixe en dehors et en haut de la première phalange correspondante. Ce muscle joue aussi le rôle de fléchisseur. Les muscles interosseux ? sont comparativement épais, el leur sépara- lon est difficile à cause de lintrication de leurs faisceaux. Si nous procé- dons de dedans en dehors, nous trouvons d’abord un faisceau charnu, inséré sur la tête du deuxième mélalarsien el à une partie du bord posté- rieur de cet os, qui se divise bientôt en deux parties; Pune, plantaire. s'attachant en dehors de la tête de la première phalange du deuxième doigt et jouant le rôle d'un adducteur, et la seconde, dorsale, plus volu- mineuse el remplissant l'intervalle qui existe entre le deuxième et le troi- sième métacarpien; celle-ci se fixe, inférieurement, du côté interne de la tête de la première phalange du troisième doigt. Un autre faisceau charnu, occupant la face plantaire”, s'insère sur la tête des troisième el quatrième mélalarsiens et sur la face postérieure de ceux-€1; 1l se divise ensuite en trois faisceaux : le premier se termine en dehors de la tête de la première phalange du troisième orteil; le second se fixe en dedans de la tête de la première phalange de l'annulaire, et le troisième sinsère du même côté de l'extrémité supérieure de la pre- mière phalange du cinquième orteil. Au-dessus de ce muscle et dans lintervalle qui sépare le troisième métatarsien du quatrième, el celui-ci du cinquième orteil, existent deux interosseux dorsaux qui se fixent de chaque côté de la première pha- lange du quatrième orteil*. Le cinquième doigt possède, indépendamment des précédents, deux muscles plantaires situés à la face inférieure du métatarsien correspon- 1 PI LXXIV, fig. 1 À. D 2 EN 0: Q'EN TAN EE 2 PI. LXXV, fig. 1,9,3 0. à PJ. LXXV, fig. ». 1192 MADAGASCAR. dant, lan en dehors, l'autre en dedans”. Le premier ne s'insère pas sur la phalange, mais sur l'extrémité digitale du métatarsien. Le second s'attache en dedans de la tête de la phalange. I résulte de la disposition générale des interosseux que, lorsqu'ils se contractent, les métatarsiens sont fortement rapprochés les uns des autres; la main présente alors beaucoup de rioidité, condition des plus favorables dans les mouvements que font les Indrisinés pour saisir les branches et les serrer fortement. On voit, d'après ce qui précède, que, chez aucun Mammifére, la main postérieure n'est aussi robuste que chez les [ndrisinés; mais elle ne jouit pas d'une grande mobilité, les quatre derniers doigts étant re- liés entre eux, à leur base, par une palmure plus où moins développée ?, et leurs muscles fléchisseurs se confondant dans leur portion charnue. Ilen résulte que ces appendices sont, en quelque sorte, solidaires les uns des autres el ne peuvent agir individuellement. A raison de leur courbure naturelle, ils forment, par leur réunion, une sorte de large crochet admirablement conformé pour se mouler sur Le contour arrondi des arbres: le pouce complète, en dedans, l'espèce de pince constituée par la main. Un mécanisme particulier permet aux Indrisinés de fermer avec force leurs doigts, sans avoir besoin pour cela de contracter leurs muscles. On remarque, en effet, que lous les longs fléchisseurs de ceux- ci passent dans des goultières plantaires disposées de telle sorte que, lorsque le pied se fléchit sur la jambe, les tendons logés dans ces cou- lisses se trouvent tendus, et que, par conséquent, les doigts se ferment d'autant plus énergiquement que la flexion du pied est plus complete, comme cela a lieu chez les Oiseaux qui perchent. Ge mouvement se pro- duit donc naturellement chaque fois que l'animal s’affaisse sur lui-même, après avoir saisi une branche, et il lui permet de se maintenir solide- ment dans les arbres, même pendant son sommeil. 1 PI. LXXV, fig. 4 pl. pl. LXXVIT, LXXVIIT, LXXIX, LXXIX bus, ? Voyez, pour Findris, pl LXXVI et fig. 2; et aussi, pour lAvahis, pl. LXXX, pl. LXXXI, fig. »; pour les Propithèques, HE RoE MAMMIFÈRES. 193 CHAPITRE IV. DE L'ENCÉPHALE. SL Les indications que fournit la disposition de l'encéphale des Mammi- fères, bien que très-précieuses au point de vue de la recherche des afli- mités que présentent entre eux ces animaux, sont loin de réaliser les espérances de certains naturalistes qui pensaient qu'en se basant sur les caractères cérébraux ils pourraient arriver à délimiter exactement les groupes naturels. Les éléments de détermination fournis par le cerveau sont souvent insufhsants; ils sembleraient dans certains cas autoriser des rapprochements ou motiver des séparations qui ne sont pas justifiés par l'ensemble des autres caractères; il est cependant toujours nécessaire d'en tenir compte dans une large mesure, car il est rare que dans un même ordre, ou surtout dans une même famille, la disposition essentielle de l'en- céphale ne se répèle pas avec de très-lépères modifications chez tous Îles représentants de ce groupe. L'étude du cerveau des Lémuriens confirme ce faitet montre que, sous ce rapport, non-seulement tous les genres se ressemblent, mais aussi qu'ils diffèrent beaucoup des Singes. Les recherches entreprises jusqu'à présent sur l'encéphale de ces Mam- mifères ont porté principalement sur les Makis, les Galagos, les Nycti- cèbes, les Pérodictiques, les Tarsiers et même l'Ave-Avye; en effet, les travaux, soit monographiques, soit généraux, de Tiedmann, de M. Flower, de Kingma, de Vrolik, de Schrœder Van der Kolk, de Van der Hæœven, de Burmeister et de M. R. Owen contiennent des détails intéressants sur la disposition du cerveau dans les genres que nous venons d'énumérer. Les autres Lémuriens ont été à peine étudiés à ce point de vue; les musées d'Europe ne possédaient pas les pièces nécessaires à ces travaux, et, lorsque récemment M. Paul Gervais a publié un mémoire spécial sur les formes cérébrales propres à l'ordre des Lémures, il n’a eu malheureuse- Mammifères. — 1 28 194 MADAGASCAR. ment à sa disposilion aucun cerveau d'Indrisiné; aussi, pour comparer l'encéphale de l'Indris, des Propithèques ou de l’Avahis à celui des autres représentants du même groupe, 1l a dû se contenter de l'examen d'un moule fait en plâtre de la cavité intracränienne de ces animaux. A l’aide de cette méthode, il a pu combler certaines lacunes dans l'histoire ana- tomique de ces Mammifères; mais, si elle permet de se rendre compte des dimensions relatives des diverses parties qui remplissent la boîte crâ- nienne, elle ne fournit aucune indication sur la disposition intérieure de l’'encéphale: elle laisse même dans l'ombre bien des détails extérieurs, et un moule, quelque parfait qu'il soit, ne peut remplacer la nature. L'un de nous, pendant son séjour à Madagascar, est parvenu à se procurer plusieurs cerveaux de Propithèques, d’Avahis et d'Indris pro- venant d'individus adultes ou jeunes; nous avons done pu, grâce à ces éléments de travail, étudier ces parties plus complétement que l’on ne l'a- vait fait jusqu'a présent et rechercher les différences qui existent, sous ce rapport, entre les représentants supérieurs des Lémuriens et les espèces moins élevées en organisation. Îl ne nous a cependant pas toujours été possible de pousser nos disseelions aussi loin que nous laurions désiré, car la matière cérébrale présente si peu de consistance, elle s'altère si facilement que, quelque soin que l'on prenne pour mettre ces organes délicats à l'abri des causes de destruction, il est presque impossible de leur faire franchir la distance énorme qui sépare Madagascar de la France sans qu'ils se déforment ou se ramollissent plus ou moins. Nous ferons aussi remarquer que lorsque l'on immerge un cerveau dans de l'alcool concentré, afin de raflermir sa masse, 1l subit toujours une sorte de retrait irrégulier, surtout quand son tissu n'est pas soutenu par les parois de la boîte crâänienne. Les changements qui en résultent peuvent, dans certains cas, être assez considérables, et l'étude la plus attentive ne donne pas de résultats à beaucoup près aussi exacts que lorsqu'on peut examiner ces organes à l'état frais; dans ce cas, les moulages de l’intérieur du crâne sont précieux, car ils permettent de se rendre compte des déformations subies par l’encéphale, déformations que l'on peut d'ailleurs beaucoup atté- nuer en laissant l'encéphale protégé par les parois osseuses de la boîte MAMMIFÈRES. 195 crânienne dont on enlève seulement la partie supérieure, afin de permettre à l'alcool de bien pénétrer les tissus. Les Indrisinés, ainsi que nous l'avons déjà vu, doivent être considérés comme formant la tête de la série des Lémuriens : ce sont ceux qui, de tous les représentants du même groupe, devraient se rapprocher le plus des Singes. Or, nous verrons que leur cerveau est loin de ressembler à celui de ces animaux; il en diffère par tous ses caractères essentiels, soit qu'on le compare à celui des Quadrumanes de l'ancien continent, soit qu'on le compare à celui des Quadrumanes du nouveau monde, et les in- dices de dégradation propres aux Primates, que l’on peut suivre d’une manière si nette de genre à genre et même d'espèce à espèce, ne se con- tinuent pas chez les Lémuriens comme ils le feraient dans une série z00- logique naturelle; ils ne sont pas du même ordre, aussi Leuret s'est-il mépris en rapprochant, sous le rapport de l'organisation cérébrale, les Singes et les Lémuriens et en disant : + Le cerveau des Makis est formé d'après le même plan que celui des Singes, mais il lui ressemble sim- plement comme une simple ébauche ressemble à un ouvrage achevé". » P. Gratiolet avait indiqué les différences fondamentales qui existent entre ces Mammifères et, bien que nous ne parlagions pas l'opinion qu'il exprime relativement aux aflinités des Lémuriens, nous devons reconnaitre que c’était déja beaucoup que d'établir les différences essen- tielles de l'encéphale des Primates et de celui des Lémuriens, et nous croyons devoir citer les paroles de ce naturaliste : + Mon dessein, dit-il, est de chercher premièrement quelles sont les limites naturelles des groupes principaux qui forment dans l’homme les circonvolutions cérébrales, et, en second lieu, de déterminer suivant quelle loi ces groupes et les plis qui les composent se développent dans l'ordre des Primates dont je sépare ici les Lémuriens que des analogies naturelles obligent impérieusement de ranger dans un autre groupe, à la tête des Chauves-Souris et des In- sectivores ?. » LAnalomie comparée du système nerveux ? Graliolet, Mémoire sur les plis cérébraux considéré dans ses rapports avec l'intelligence, de l'homme et des Primates , page 21. t I, p. 446. 28. 196 MADAGASCAR. M. Flower sest inspiré des idées de Gratiolet lorsqu'il admet que, par sa forme générale, le cerveau des Lémuriens diffère beaucoup de la forme que l'on pourrait appeler le type primate de l'encéphale et se rap- proche davantage de celui des Garnivores "I maintient cependant ces animaux dans l’ordre des Quadrumanes, dont 1ls composent la troisième et dernière famille, celle des Strepswrrhina, correspondant par sa valeur zoologique à celles des Singes américains ou Platyrrhana et à celles des Singes de l’ancien continent ou Catarrhina ?. M. C. Dareste ne sépare pas les Lémuriens des Singes, et il semble admettre une grande analogie dans la disposition de l’encéphale de ces animaux. + Maintenant, dit-1l, si nous ne considérons que la surface des hémisphères, en faisant abstraction du lobe occipital, il sera bien facile de reconnaitre que le cerveau des Singes reproduit avec quelques modifi- cations accessoires le type cérébral des Lémuridés®,»et plus loin il ajoute : « J'ai trouvé une espèce américaine, le Callitriche Moloch, dans laquelle le cerveau est exactement, quant à la disposition des circonvolutions, un cerveau de Maki, en faisant toutefois abstraction chez ce dernier du lobe occipital®.» Tous les anatomistes s'accordent pour reconnaitre que les mo- difications que présente le lobe occipital ont une très-grande valeur, que l'absence ou la présence de ce lobe entraine généralement des modifica- lions importantes dans la disposition de l’'encéphale*, et d’ailleurs, ce qui imdique bien quelles sont, aux yeux mêmes de M. Dareste, les différences qui séparent le cerveau des Lémuriens de celui des Singes, ce sont Îles lignes suivantes qu'on lit dans le même mémoire : «J'aurais désiré, pour éviler toute confusion, pouvoir me servir des dénominations mêmes qui l «in general form the Lemurine brain certainly departs considerably from the form of what may be called the primatial type of brain, and approaches more nearly to that of the Carnivora. » W. H. Flower, On the Brain of the Javan Loris (Stenops javanicus, IHiger) ( Transactions of the Zoolopical Society of Lon- don, t. V, page 107). = W. H. Flower, On the posterior lobes of the cerebrum of the Quadrumana (Philosophical Transactions, 1862, p.105). 5 C. Dareste, Troisième mémoire sur les circonvolutions du cerveau chez les Mammiferes (Annales des sciences naturelles, Zoologie, L° sé rie, t. 1, p.070) 4 C. Dareste, op. cit. p. 80. > Gratiolet, Mémoire sur les plis cérébraux de l'homme et des Primates, p. 98. » © © © © © Th WE EREONINI Les chiffres suivants indiquent les dimensions de l'encéphale chez le MAMMIFÈRES. 201 Propithèque à diadème, le Propithèque à couronne et le Propithèque de 2 Verreaux. Propithèque Propithèque Propithèque à diadème, couronné. de Verreaux, Longueur totale. .,....... 0,056 0,053 0,049 Longueur du cerveau. .... 0 ,0b2 o ,047 o ,ohh . Laroeur maximum. ...... o ,046 o ,040 0 ,038 Les hémisphères sont comparativement plus allongés que chez les Singes. La partie située en avant de la scissure de Sylvius est plus déve- loppée ‘; on remarque au contraire que chez l’homme et les espèces su- périeures de l'ordre des Simiens cette portion du cerveau est très-réduite, si on la compare à la portion postérieure de cet organe; elle s’allonge un peu chez les Sajous, les Saïs et surtout chez les Ouistitis, mais sans cepen- dant atteindre aux dimensions qu'elle présente dans le genre Propithèque. La plus grande largeur du cerveau se remarque en arrière de la scis- sure parallèle, dans la portion qui correspond au pli temporal?. Les hé- misphères s’apointissent ensuite régulièrement en avant, à partir de la scissure de Sylvius. Les plis qui contournent en bas la scissure parallèle * et qui limitent celle-ci en avant et en arrière, correspondant à ceux que Gratiolet a nommés ph marpinal postérieur ou pli temporal supérieur et pli temporal moyen, sont peu développés; ils ne se prolongent pas autant au-dessous du lobule orbitaire que chez les Singes, ce qui donne au profil de leur cerveau un aspect très-différent. La partie la plus élevée de la voûte formée par la face supérieure se trouve un peu en arrière d'une ligne transversale qui diviserait l'hémisphère en deux parties égales. La portion antérieure des hémisphères est plus aplatie et plus compri- mée que chez les Singes, ce qui tient à la fois à la faible convexité de la face supérieure du lobe frontal et à la forme déprimée de sa partie inférieure constituant le lobule orbitaire". Le lobe pariétal est assez net- tement séparé du lobe précédent, mais, en arrière, 1l est mal délimité et il est plus réduit que chez les Singes. Le lobe temporo-sphénoïdal, ainsi L Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 3. 3% Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 3, o. 2 Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 2. # Voyez pl. LXXXVI, fie. 3, 4. Mammifères. — 1. 29 202 MADAGASCAR. que nous l'avons déjà dit, se prolonge en bas beaucoup moins que chez ces derniers animaux !. Quant au lobe occipital, il est remarquablement réduit ? et laisse à découvert le cervelet qui est en arrière. Les circonvolutions cérébrales des Propithèques ne sont pas nom- breuses, mais elles sont bien dessinées et supérieures par leur complica- tion à celles de beaucoup de Singes américains ; leur saillie et leur lar- geur ne sont, pour la plupart, pas très-grandes, de telle sorte qu'on les aperçoit difficilement sur les moulages en plâtre de la cavité erânienne. La scissure de Sylvius, ou grande scissure oblique, à la disposition de laquelle Gratiolet attachait une importance considérable, est profonde et allongée Ÿ. Elle prend son origine au niveau du chiasma des nerfs op- tiques"; d'abord presque complétement transversale, elle se porte en- suile un peu en arrière sur la face externe de l'hémisphère, mais dans toute sa portion inférieure elle est beaucoup moins oblique que chez les Singes. Ce n'est que dans sa moitié supérieure que sa direction change: elle forme alors un arc à convexité antérieure et, vers son extrémité, elle s'étend presque parallèlement à la grande scissure médiane qui sépare les hémisphères. Lorsque l'on écarte les bords de la scissure de Sylvius, on aperçoit, au- dessus de son coude, l'étage inférieur du corps strié auquel Rolando avait donné le nom d'insula et que Gratiolet a appelé le lobe central. Il est peu marqué, peu élargi et se prolonge en s'amincissant en bas”: ce lobe est principalement recouvert et caché par la lèvre postérieure du sil- lon, landis que dans l'ordre des Simiens la lèvre antérieure est au con- iraire la plus développée. Les plis du lobe frontal® sont peu nombreux et fort simples ; leur éten- L Voyez pl. LXXXVI, fig. 1, 2 et 3, être voil-on quelque chose d'analogue dans ? Voyez pl. LXXXVI, fig. 1,2,3 et 4, À. les Makis, mais on ne voit rien de sembla- 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 1, 2 et 3, S. ble chez les autres Mammifères. » (Gratiolet, ‘ Voyez pl. LXXXVE, fig. 2: chiasma des dans Anatomie comparée du système nerveux , nerfs opliques, 2; scissure de Sylvius, 5. par Leuret el Graliolet, €. 11, p. 112.) ® «Le lobe central, dit Gratiolet, parait 5 Voyez pl. LXXXVI, figures 1, 2 et 3: particulier à l’homme et aux Singes; peul- lobe frontal, À. MAMMIFÈRES. 203 due et leur importance varient même, dans une cerlaine mesure, suivant les individus. D’ordinaire., on voit, au-dessous du lobule orbitaire, deux plis longitudinaux qui suivent presque parallèlement le contour externe du lobe olfactif, mais qui ne sont délimités en dehors que par un sillon peu profond’ et peu prolongé n'existant que dans la portion antérieure de l'hémisphère et ne s'étendant pas jusqu'à la scissure de Sylvius. Un second pli accompagne en dessus le précédent, mais il présente moins de régularité et quelquefois s’efface presque entièrement; il est en géné- ral indiqué par un petit sillon oblique d'arrière en avant et de dehors en dedans qui sépare le lobule orbitaire du lobule frontal proprement dit?. Ce dernier n’est divisé qu'en deux étages par un petit sillon légèrement sinueux et assez profond”, que l'on peut appeler inféro-frontal. Chez les Singes, la complication et le nombre des sillons de ce lobule sont plus grands; généralement on en compte trois. Cette disposition se re- marque par exemple dans les genres Gorille, Chimpanzé, Orang-Outang, Gibbon, Macaque et Cercopithèque. Le lobe pariétal ne porte aucune trace du sillon de Rolando, qui chez la plupart des Singes sépare le premier pli ascendant du deuxième: ce caractère négatif n'a d'ailleurs pas une très-orande importance z0olo- pique puisque la même disposition se rencontre chez certains Simiens de l'Amérique, tels que les Sagouins et les Ouistitis. Ces deux plis sont, dans le genre Propithèque , confondus en un seul, mais, par contre, le pli courbe est fort large, surtout dans sa portion ascendante, et il est limité en dessus par un sillon peu profond”, mais sur l'importance duquel on ne saurait se méprendre, car il existe chez tous les Lémuriens; il s'étend plus ou moins loin en arrière parallèlement à la grande scissure médiane des hémisphères et 11 correspond à une petite crête osseuse que l’on trouve d'ordinaire à la face interne de la boîte crânienne. Ge sillon, que l'on pourrait appeler temporo-supérieur, car 1l se trouve presque au-dessous des crêtes qui limitent l'insertion des museles temporaux, sépare la por- ? Voyez pl. LXXXVE, fig. 2 et 3, a. $ Voyez pl. LXXXVI, fig. 1, 2 et 3, a. 2? Voyez pl. LXXXVI, fig. 1, 2 et 3, a. + Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 3, a”. 20. 204 MADAGASCAR. tion de l'hémisphère située au-dessus de la scissure de Sylvius en deux plis formant deux étages. Le lobe sphéno-temporal”, limité en avant par cette même scissure. porte un pli marginal postérieur nettement circonserit par la scissure parallèle?; celle-ci ne se prolonge pas à beaucoup près aussi haut que chez les Singes, elle est peu profonde et l'irrégularité que l’on remarque dans sa forme et dans sa direction doit être considérée comme un indice de dégradation. À l'extrémité inférieure du lobe temporal , sur la face in- férieure du cerveau, existe un sillon peu marqué, dirigé d’arrière en avant et de dehors en dedans * et limitant le lobule de l'hippocampe”. Ce sil- lon fait défaut chez les Singes, mais 1 existe chez beaucoup de Mammi- lères inférieurs et il est toujours bien indiqué chez les Carnassiers, les Ruminants et les Pachydermes. Le lobe sphéno-temporal est séparé du lobe occipital par quelques impressions qui méritent à peine le nom de sillons; l'une d'elles pourrait être considérée comme représen- tant, à l'état de vestiges, la scissure perpendiculaire ? qui acquiert dans l'ordre des Singes une grande importance. La partie postérieure de ce même lobe présente une impression superficielle dont la disposition ne fournit aucun caractère précis °. Si l'on écarte les deux hémisphères sur la ligne médiane pour étudier les détails de leur face interne , on voit au-dessus du corps calleux, et s'é- tendant presque parallèlement à lui, un sillon profond? qui décrit une courbe régulière depuis le lobe frontal jusqu'au lobe pariétal et qui à été décrit par M. Huxley et par M. Flower sous le nom, fort justement appliqué, de calloso-marginal. En arrière , il se réunit à un autre sillon plus superficiel$ qui, partant du bord supérieur de l'hémisphère, pourrait peut-être être considéré comme Île représentant de la scissure perpendiculaire interne si déve- ! Voyez pl. LXXXVI, fig. 2 et 3, T. 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 4, x. ? Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 3, o. 7 Voyez pl. LXXXVI, fig. 6 : corps cal- 3 Voyez pl. LXXXVI, fig. 2, p. leux G; sillon calloso-marginal , F. # Voyez pl. LXXXVI, fig. 2, P. 5 Voyez pl. LXXXVE, fig. 6, s. Ge sillon 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 1, 0”. est caché par le cervelet dans la fig. D. MAMMIFÈRES. 205 loppée chez les Simiens supérieurs". Des deux plis ainsi limités par cette dépression, l'inférieur est un peu plus étroit que le supérieur, surtout en arrière où la scissure calloso-marginale se rattache par une impres- sion faiblement indiquée à la scissure des hippocampes ?. Nous ajoute- rons que le pli godronné est profondément creusé, tandis que le sillon collatéral est superficiel. Le corps calleux° se prolonge beaucoup en avant et, dans ce point, son épaisseur est plus considérable que vers le milieu de la voûte quil constitue; enfin 1l se renfle vers son extrémité postérieure dans la por- ton que l’on désigne chez l'homme sous le nom de bourrelet du corps calleux. En avant, il embrasse la cloison transparente dont nous n'avons pu étudier la disposition, ces parties si délicates étant trop altérées; en arrière, 11 se continue comme d'ordinaire avec la corne d’Âmmon. Le trigone cérébral ou voûte à quatre piliers de Winslow se présente sous l'aspect d’un triangle à sommet très-allongé, dont la face supérieure est un peu convexe latéralement, mais déprimée vers le milieu *. La corne d’Âmmon, ou grand hippocampe, constituée par la paroi inférieure de la partie réfléchie des ventricules latéraux, est bien déve- loppée; elle se dirige en arrière et un peu en dehors pour décrire une courbe à convexité postérieure et se terminer à l'extrémité du lobe sphéno- temporal ?. Nous n'avons observé chez les Indrisinés aucune trace de l’ergot de Morand ou petit hippocampe°. La plupart des auteurs qui se sont occu- pés de l'étude du cerveau des Lémuriens ont constaté son absence ?. Cepen- ! Ce sillon porte, dans la nomenclature adoptée par M. Huxley, le nom de occipito- pariétal. ? Cest le calcarine suleus de Huxley. # Voyez pl. LXXXVI, fig. 5, 6 et 7, G. 4 Voyez pl. LXXXVI, fig. 8: 7, moitié gauche de la voûte à quatre piliers formant l'hippocampe; W, portion du corps strié (noyau intra-ventriculaire). 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 7, Z. 5 Appelé aussi cavité digitale ou collaté- rale , éminence unciforme, éperon. 7 Cuvier avait constaté son absence dans tous les groupes de Mammifères à lex- ception de lhomme et des Singes. + Les ventricules antérieurs ou latéraux n'ont de cavité digitale que dans l'homme et dans les Singes. Cette partie n'existe dans aucun autre Mammifère.» (Cuvier, Anatomie com- parée, 1836, L IV, p. 697.) 206 MADAGASCAR. dant M. Flower, à l’aide d’une dissection attentive, a pu constater que celte partie existait chez les Makis et chez les Galagos ‘; nous avons vérifié l'exactitude de ses observations, mais nos recherches ont été vaines lors- qu'il s'est agi de trouver le petit hippocampe chez les Propithèques , les Avahis ou les Indris. Ce résultat négatif est-il dû à l'absence réelle de cette partie, ou bien est-il la conséquence de l'état d’altération du tissu intérieur des cerveaux conservés que nous avions à notre disposition et qui étaient depuis longlemps dans l'alcool? Des recherches ultérieures faites sur des organes frais pourront seules élucider complétement cette question, et en ce moment nous nous bornerons à dire que les coupes faites à travers les lobes postérieurs du cerveau ne nous ont montré aucune cavité comparable à celle qui, chez l'homme et les Singes, porte le nom de cavité ancyroïde. La position plus où moins reculée du grand hippocampe parait avoir une certaine valeur zoologique, car chez les Singes cette corne se pro- longe plus que chez les autres Mammiféres. Afin de mesurer facilement celte extension plus ou moins grande, M. Flower s’est servi d'un sillon visible à l'extérieur et sur lequel nous avons déjà appelé l'attention: c'est la scissure des hippocampes (ou calcarine suleus); effectivement elle est située immédiatement en arrière de la corne d’Ammon et elle en donne exactement la situation sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir et de sculpter la substance cérébrale. M. Flower désigne sous le nom de lobe postérieur la parbe située en arrière du grand hippocampe: chez tous les Singes, ainsi que nous avons déjà eu l'occasion de le dire, ce lobe est très-déve- loppé; comparé à la portion antérieure du cerveau, 1l donne les nombres suivants : chez l'Orang : : 5o : 100; chez les Cynocéphales : : 57 : 100: chez les Macaques : : 54 : 100; chez les Nyctipithèques : : 58 : 100: chez les Ouistitis : : 69 : 100. Il semble donc que le lobe postérieur des Singes américains les plus dégradés se développe plus que celui des Singes de l'ancien continent. Chez les Lémuriens il est toujours beaucoup plus réduit et nous avons trouvé, en suivant la méthode de M. Flower, ! Flower, On the posterior lobes of the cerebrum of the Quadrumana (Philosophical Transac- tions, 1862 p. 197). MAMMIFÈRES. 207 que chez les Propithèques les dimensions de la partie postérieure étaient de 35 à 38, celles de la partie antérieure étant égales à 100. Il est bon de remarquer qu'à cet égard le cerveau des Lémuriens inférieurs, tels que le Nycticébe, se rapproche davantage de celui des Singes, puisque en mesurant ses diverses parlies on trouve la proportion suivante :: kh : 100, et chez le Galago : : 41 : 1007. Les corps striés ne nous ont offert aucune particularité digne de re- marque”; ils sont moins arrondis en dedans que chez les Singes. Les couches optiques constituent deux corps elliptiques et resserrés d'avant en arrière; ils sont peu développés si on les compare aux tubercules quadri- jumeaux; effectivement ceux-ci sont plus gros que dans l’ordre des Singes: les antérieurs sont assez régulièrement arrondis”, les postérieurs sont un peu aplatis et débordent inférieurement les précédents". Au-dessous d'eux se trouve comme d'ordinaire la glande pinéale; elle nous a paru de forme ovoïde, mais son tissu était tellement altéré que toute comparaison avec celle des Singes ou des autres Mammifères était impossible . Le corps cendré est étroit et ovalaire; il est en contact de chaque côté avec le lobule des hippocampes, de façon qu'on ne peut, comme chez les Ruminants et les Carnassiers, apercevoir la plus grande partie de la face inférieure des pédoncules cérébraux °. Le pont de Varole ne présente rien d'intéressant à noter : il est peu élargi et peu saillant?. Le cervelet, ainsi que nous l'avons déjà dit, est loin d'être, comme chez l'homme et les Singes, recouvert par les lobes occipitaux du cerveau; la majeure partie de sa masse parait à découvert en arrière, à peu près comme chez les Carnassiers. En avant, il s'étend de façon à surplomber une partie des tubercules quadrijumeaux et à en cacher complétement la ! Un tableau, indiquant les dimensions “ Même planche et même figure, L. comparatives des lobes postérieurs du cer- $ La glande pinéale n’est pas indiquée veau chez beaucoup de Quadrumanes et sur la figure 9 de la planche LXXXVI, l'état d’autres Mammifères, se trouve à la fin du dans lequel elle était ne permettant pas de mémoire de M. Flower, op. cit. p. 199. la représenter exactement. 2 Voyez pl. LXXXVI, fig. 9. 6 Voyez pl. LXXXVE, fig. 2, C. 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 9, L. 7 Voyez pl. LXXXVI, fig. 2, J. 208 MADAGASCAR. seconde paire’. Il est très-nettement divisé en trois lobes, surtout dans toute sa partie postérieure ?. Le lobe moyen ou vermis cérébelleux est assez étroit, à peine contourné et s'étend régulièrement sur la ligne médiane”; 1l n'est pas à beaucoup près aussi sinueux et irrégulier que chez les Ruminants ou même les Carnassiers, mais il est beaucoup plus élargi que chez les Quadrumanes. Ilest formé par un nombre considérable de lamelles superposées, plus élargies en haut eten avant qu'en arrière et en bas: leur nombre varie de 25 à 28. Les lobes latéraux sont plus réduits comparativement que ceux des Carnassiers, des Ruminants et des Pachydermes". Le vermis du cervelet latéral est formé de deux lobules constitués par des espèces de ron- delles disposées presque verticalement”, tandis que celles du cervelet latéral sont horizontales. Ces deux lobules sont à peu près de la même orosseur ; 1l s'en détache un certain nombre de lamelles portées sur un pédoncule très-grêle et constituant le lobule auriculaire®. Celui-ci occupe une cavité spéciale creusée dans le rocher et qu'entourent les canaux semi-circulaires de l'oreille interne; il est beaucoup plus développé que celui des Singes, et il est bon de remarquer que chez ces animaux les dimensions de ce lobule sont en raison directe de la dégradation des types ; en effet, le lobule auriculaire manque chez l'Orang-Outang, le Chimpanzé et le Gorille; il est fort réduit, chez les Singes de l’ancien con- tinent, 1l s'accroît chez les espèces du nouveau monde et il devient même gros et saillant chez les Saïs, les Callithrix et les Ouistitis; il existe éga- lement chez beaucoup d’autres Mammifères, tels que les Carnassiers, les Ruminants et la plupart des Pachydermes. Nous avons pu extraire le cerveau d’un fœtus de Propithèque d'Ed- wards arrivé presque à terme et commençant à se couvrir de ses poils ?. Les circonvolutions étaient déjà bien marquées et l'on pouvait distinguer ! Voyez pl. LXXXVI, fe. 5 : cervelet, H; # Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 4, Fr. tubercules quadrijumeaux, L. 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 4, F. ? Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 4. 5 Voyez pl. LXXXVI, fig. 1 et 3, D. $ Voyez pl. LXXXVI, fig. 4, F. 7 Voyez pl. LXXXVIT, fig. 1, 1° et 1°. MAMMIFÈRES. 209 toutes celles dont nous avons signalé la présence chez les individus adultes. Le cerveau est comparativement plus ovoide, moins élargi en arrière de la scissure de Sylvius et plus rétréci dans la portion correspondant aux lobes frontaux. Les lobes olfactifs sont grands. La scissure de Sylvius se prolonge aussi haut en arrière que chez l'adulte, mais le lobe central ou insula est moins distinct. Le sillon parallèle est moins sinueux qu'il ne le deviendra par les progrès de l'âge’. Les plis du lobe frontal sont bien marqués, tandis que le lobe postérieur est presque lisse; cependant, 1l est hmité en avant par un sillon très-court et transversal, représentant, sui- vant toutes probabilités, la scissure perpendiculaire”. Le cervelet est moins découvert qu'il ne le sera plus tard, et ses lobes latéraux, comparés au vermis médian , sont moins renflés que chez l'adulte, Sh9: Les caractères encéphaliques de l’Avahis sont à peu de chose près les mêmes que ceux des Propithèques, et, si l'on tient compte des faibles di- mensions de cette espèce, on est frappé du nombre des plis cérébraux, qui sont presque aussi compliqués que chez les représentants de grande taille de la même famille. Effectivement, les recherches de M. C. Dareste ont appris que + dans tous les groupes naturels de la classe des Mammi- fères, le développement des crrconvolutions est en rapport avec le dévelop- pement de la taille".» Ces conclusions confirmaient les vues exprimées auparavant par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire relativement à la compli- cation de lencéphale dans les différents types de Singes, et, dans la plupart des cas, elles ont trouvé leur application. Aussi est1l étonnant que l’Avahis n'obéisse pas à cette règle. L'encéphale, considéré dans son ensemble, est plus étroit et plus al- longé que chez les Propithèques?. Les lobes frontaux sont plus arrondis en 1 Voyez pl. LXXXVIL, fig. 1°, o. circonvolutions du cerveau chez les Mammi- 2 Voyez pl. LXXXVII, fig. 1, 0. fères (Annales des sciences naturelles. Zoolo- 3 Voyez pl. LXXXNIL, fig. 2, 2° et 2. ge, Lsérie, t , p.73). C. Dareste, Deuxième mémoire sur les 5 Voyez pl. LXXXVIL, fig. 2. Mammifères. — 1. 30 210 MADAGASCAR. avant et les lobes olfactifs moins gros. La scissure de Sylvius se prolonge fort loin en haut; aussi la bande de matière cérébrale comprise entre elle et la grande scissure médiane des hémisphères est-elle très-étroite. Le sillon temporal supérieur s'étend du lobe frontal au lobe pariétal, mais, en avant, on n'observe pas, comme dans le genre Propithèque, de scissure transversale séparant le premier du second de ces lobes. La seis- sure parallèle existe, de même qu'une légère indication de la scissure perpendiculaire; mais le lobe occipital est presque lisse, c’est à peine si quelques dépressions se voient à sa surface. Les plis de la face interne des hémisphères sont semblables à ceux des Propithèques?. Le cervelet est comparativement plus développé et surtout plus à dé- couvert, ce que l'on doit considérer comme un indice de dégradation. Les lobes latéraux sont plus petits comparativement au vermis. La capacité crâmienne mesurée sur deux Avahis adultes a donné les nombres suivants : Capacité crânienne. Largeur du crâne. Longueur du crâne. 8*,5 0,08 0°,053 7 o ,o4l o ,048 Se Bien que lndris soit le plus grand de tous les Lémuriens, son cerveau indique un degré moins élevé d'organisation que chez les Propithèques. I est plus étroit et plus aplati”: le lobe frontal est large et déprimé en dessus au lieu de s'apointir comme chez ces derniers. Les lobes olfactifs sont plus grands et débordent davantage les hémisphères*. Le lobe ocei- pital est remarquablement petit. L'arrangement des différents plis est d'ailleurs à peu près le même que dans le genre Propithèque. Le cer- velet est plus étroit et plus à découvert, et le lobule auriculaire est très- gros °. Chez le fœtus, l'encéphale présente une forme plus ramassée®; il est l Voyez pl. LXXXVIT, fig. 2 eto°, S. * Voyez pl. LXXXVIL, fig. 4°, n° 1. ? Voyez pl. LXXXVII, fig. ob. 5 Voyez pl. LXXXVIL, fig. 4?, ». (2 Voyez pl. LXXXVIT, fig. A. 5 Voyez pl. LXXXVIL, fig. 3 et 3°. MAMMIFÈRES. 241 moins élargi dans sa portion frontale et ressemble alors davantage à celui des Propithèques. Malheureusement, le cerveau que nous avons pu examiner avait séjourné pendant fort longtemps dans l'alcool, après S) fi ® J A A Q Q LD 4 Q L4 L4 D avoir été retiré de la boite crânienne; 1l s'était un peu déformé, ce qui rendait les comparaisons difliciles et pouvait nuire à leur exactitude. Les chiffres suivants indiquent la capacité crânienne chez les Indris. ” LARGEUR TOTALE | LONGUEUR TOTALE CAPACITÉ CRÂNIENNE. À e OBSERVATIONS. DU CRANE. DU CRANE. INDRIS. Adulte. Il Encore jeune. Il CHAPITRE V. ORGANES DES SENS. Les sens n'atteignent pas un haut degré de perfection chez les In- drisinés. La vue n'est pas très-perçante. Le pavillon de l'oreille est mé- diocrement développé, et louïe est loin d'avoir la délicatesse qu'on lui connaît chez certains Lémuriens, les Galagos par exemple. L’odorat, qui les guide dans le choix de leurs aliments, est peut-être le plus parfait de tous leurs sens; il en est à peu près de même pour le goût, si intime- ment lié au précédent. Le toucher est extrêmement obtus, leurs mains doivent être considérées comme des crochets de suspension plutôt que comme des organes tactiles. Ces animaux ne semblent pas être avertis de bien loin de l'approche d'un danger et, sils peuvent y échapper, c'est grâce à la puissance locomotrice exceptionnelle dont ils jouissent. Quelques-uns des bonds énormes qu'ils exécutent si facilement dans les arbres les ont bientôt mis hors de la portée de leurs ennemis. 19 = 19 MADAGASCAR. SMIC SENS DE LA VUE. Les Propithèques et les [ndris sont des animaux diurnes, tandis que les Avahis sont nocturnes; 1l en résulte certaines différences dans la orosseur relative et la disposition des yeux. Les globes oculaires sont beaucoup plus gros chez ces derniers, tandis que chez les premiers ils ont proportionnellement à peu près le même développement. Ce résultat est mis en évidence par les chiffres suivants : la longueur de la tête me- surée du bord alvéolaire incisif au bord inférieur du trou occipital étant en moyenne chez le Propithèque à diadème de 75"",1, chez le Propi- ihèque de Verreaux de 66"",8, chez l'Indris à queue courte de 87"",6, et chez lAvahis laineux de 43"°,9, le diamètre des orbites est chez la première de ces espèces de 21"",3, chez la seconde de 18"",8, chez la troisième de 22°",3, et chez la quatrième de 16"",5. Si mainte- nant on rapporte ces dimensions à la même unité, la longueur de la tête étant complée pour 100 parties, on voit que le diamètre de l'orbite sera chez le Propithèque à diadème de 28,3, chez le Propithèque de Verreaux de 28,1, chez l'Indris de 25,4, tandis que chez l'Avahis il atteint le chiffre de 38,1. Les yeux des Indrisinés sont dirigés en avant et aussi un peu oblique- ment en dehors et en haut; cette disposition s'exagère chez l'Avahis, tandis que, sous ce rapport, les [ndris et les Propithèques se ressemblent beaucoup. Lorsque l'on mesure l'angle formé par un plan appuyé sur le cercle orbitaire et un autre plan médian et vertical, on voit que dans ces deux derniers genres il est de 55 degrés, tandis que dans le genre Avahis il est beaucoup plus aigu et mesure Lo degrés. Quelques poils plus longs que ceux qui revétent la tête, et d'ordinaire plus foncés, se voient au-dessus de l'œil vers sa portion interne et repré- sentent les sourcils". L'ouverture palpébrale, ovalaire chez les Propi- 1 Voyez, pour l'Indris, pl. LXXXIV, fig. 1 ; pour le Propithèque, pl. LXXXVIIE, fig. 4; pour l'Avahis, pl. CX, fig. 1. MAMMIFÈRES. 213 thèques et les Indris, est plus circulaire chez les Avahis. Îl existe, indé- pendamment des paupières inférieure et supérieure, une troisième paupière située en dedans et représentant la membrane clignotante des oiseaux; elle est plus ample que chez tous les Singes et ses dimensions sont moins considérables chez l'Avahis que chez l'ndris et les Propi- thèques où elle recouvre, lorsqu'elle se développe, près d’un tiers de la cornée transparente. Elle est mince, délicate et on ne trouve dans son épaisseur aucune lame fibreuse ou cartilagineuse analogue à celle qui existe chez quelques animaux, le Cheval par exemple. Aucun muscle particulier ne se rend à cette paupière interne; cette absence peut d’ail- leurs être considérée comme une règle pour tous les Mammifères, car on ne connait guère que l'Éléphant chez lequel la membrane clignotante est mue par deux petits muscles, lun destiné à l'étendre et l’autre à la rer en arrière. Chez les Indrisinés ces mouvements s'effectuent d'une manière indirecte par suite du jeu des muscles droits qui, comprimant le corps praisseux situé au-dessus et en arrière de l'œil, poussent en avant la troisième paupière; lorsque leur contraction cesse, cette membrane reprend sa position primitive. Le muscle orbiculaire des paupières est large, mais peu épais; il y à aussi un faisceau supérieur ou orbito-palpébral, grêle et de forme ru- banée, qui est logé dans la gaine orbitare. Son point d'attache fixe se fait au fond de la cavité osseuse, puis 1l s'infléchit et, se moulant sur le lobe de l'œil, 1l se porte au-dessus des muscles grand droit et grand oblique, s'amincit et s'épanouit dans la paupière supérieure. Le bord de cette paupière est garni de cils noirs et très-serrés, tandis qu à la paupière inférieure 1ls sont beaucoup plus clair-semés. Les ori- fices des glandes de Meibomius sont bien apparents ; on en compte envi- ron vingt-cinq en haut et vingt en bas. La petite masse glanduleuse située à la commissure interne des pau- pières, et connue sous le nom de caroncule lacrymale, est très-peu déve- loppée et, lorsque l'œil a séjourné longtemps dans de l'esprit-de-vin, c'est à peine si on l’aperçoit. . Les glandes lacrymales sont grandes et formées par des lobes bien 214 MADAGASCAR. distincts les uns des autres; elles débordent la cavité orbitaire et s’éten- dent en dehors jusqu'à la naissance de l’arcade zygomatique, dans la fosse temporale'. Cette portion de leur tissu est, dans ce point, entourée de oraisse et repose sur le muscle crotaphite; en-dessus les lobes de la glande reposent sur le globe oculaire, en avant ils s'amincissent de ma- nière à constituer une sorte de lame qui s'étend dans l'épaisseur de Ia pau- pière supérieure. Le liquide sécrété est versé à la surface de la conjonctive vers le côté externe de la paupière supérieure par un assez grand nombre de petits canaux. Chez le Propithèque, nous en avons compté dix à douze très-grèles et assez allongés. Les larmes, après s'être répandues sur la surface de l'œil, passent dans les canaux lacrymaux par deux ori- fices dont le supérieur est placé plus en dehors que linférieur. Ces deux conduits sont très-courts et se réunissent bientôt dans le sac lacrymal qui se continue par le canal nasal. Celui-ci est beaucoup plus long que chez les Singes et il va s'ouvrir dans le méat inférieur des fosses nasales ?. La glande de Harder, qui manque dans l'espèce humaine et chez les Singes, existe chez les Indrisinés, comme on pouvait le prévoir puisque ces animaux sont pourvus d'une paupière interne et que cette glande semble en être une dépendance. Elle est placée au-dessus et sur le côté interne de l'œil. Sa masse est divisée en lobules nombreux noyés dans un issu graisseux jaunâtre el très-abondant, qui s'étend fort loi au- dessus du muscle droit interne et dans l'intervalle qui sépare celui-ci du muscle droit inférieur, La portion glanduleuse, que son aspect et sa con- sislance permettent de distinguer facilement du tissu adipeux, est assez épaisse el borde en dedans la paupière interne. Lüiris des Indrisinés est d’un brun jaunâtre, légèrement chatoyant *. La pupille est arrondie chez les espèces diurnes, telles que les Propithèques et l'Indris; chez lAvahis elle est très-contractile, et, tandis que dans l'obscurité elle se dilate beaucoup de manière à devenir presque circu- ! Ceite disposition qui existe chez tous parée de la fosse temporale par une cloison les Indrisinés ne s'observe jamais chez les osseuse. Singes où la cavité orbitaire est toujours 2 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 7, q. complète en arrière, et par conséquent sé- 5 Voyez pl. VE et XIL. MAMMIFÈRES. 215 laire !, elle se rétrécit pendant le jour et devient très-étroite, comme celle des Chats, quand la lumière est vive et que les rayons du soleil frap- pent l'œil”. Les parties intérieures du globe oculaire des Indrisinés étaient trop altérées par leur séjour prolongé dans l'alcool pour qu'il fût possible de les étudier convenablement; le cristallin seul s'était durei et était assez bien conservé. Les dimensions de cette lentille sont très-considérables et sa face postérieure est beaucoup plus bombée que l’antérieure. Chez le Pro- pithèque à diadème son diamètre antéro-postérieur était de 8 millimètres, son diamètre vertical de 10°%,4. Chez un Indris, le cristallin, peut-être rétracté par l'action de l'alcool, n'avait que 6 millimètres d'avant en arrière, et g"",4 de diamètre vertical. Chez lAvahis, ses dimensions étaient de 7 millimètres pour le diamètre antéro-postérieur et de 8°",5 pour le diamètre vertical. Les muscles moteurs du globe oculaire sont puissants et doivent don- ner à celui-ci une grande mobilité. Le droit supérieur ou élévateur est situé au-dessous du muscle orbito-palpébral; 1l prend comme d'ordinaire naissance sur la paroi osseuse du fond de l'orbite, mais il s’insère sur la sclérotique beaucoup plus en arrière que chez l’homme et même que chez les Singes. Le droit inférieur ou abaisseur de l'œil est confondu dans son inser- tion orbitaire avec le droit externe et le droit interne; il est plus charnu que le précédent et se prolonge davantage. Le droit externe et le droit interne ne présentent rien de remar- quable à noter, si ce n’est que ce dernier est le plus long, contrairement à ce qui a lieu chez l'homme et les Singes. Le grand oblique est grêle et allongé, il s'étend au-dessus du droit interne en suivant son bord supérieur, puis, au niveau où cessent les fibres charnues de ee dermier, il devient tendineux et s'engage au- dessous de la poulie fibro-cartilagineuse attachée à l'orbite: il se réflé- chit ainsi, puis se continue pour s'insérer sur la selérotique en dedans de l'extrémité du droit supérieur. La portion réfléchie de ce musele est plus 1 Voyez pl. IX et X. — ? Voyez pl. OX, fig. 1. 216 MADAGASCAR. développée que chez les Singes, et l'angle qu'elle forme avec la portion directe est beaucoup moins ouvert. Le muscle petit oblique est sensiblement plus court et plus épais que le précédent; sa direction est transversale. Il s’insère dans la fossette lacry- male; puis, contournant le globe de l'œil, il s'attache au-dessous du droit externe, mais il reste bien distinct de ce dernier, tandis que chez certains Singes, les Sajous, par exemple, ces deux muscles se confondent dans leurs insertions oculaires. Le droit postérieur est peu développé: près de son insertion orbitaire il enveloppe le nerf optique, puis, se plaçant au-dessus de celui-ci, il s'attache à la sclérotique entre le droit supérieur et le droit externe; il exerce donc sur l'œil une traction vers le fond de l'orbite, en même temps qu'il lui fait exécuter un léger mouvement de latéralité en dehors. La sclérotique présente une grande résistance. Elle livre passage au nerf optique, non pas à l'extrémité de son axe, mais un peu au-dessous et en dehors. S'42, SENS DE L'OUIE. Le pavillon de l'oreille est beaucoup plus développé chez l'Indris que chez lAvahis et les Propithèques: de plus, les poils très-longs et très- touffus qui le garnissent le font paraître plus grand qu'il ne l'est en réalité. Ces poils dépassent ceux du dessus de la tête et semblent former de chaque côté une véritable houppe', tandis que dans les deux autres genres de la même famille la tête semble bien plus ronde, ce qui est dû à ce que les oreilles sont peu proéminentes et ne dépassent pas les poils de la calotte frontale ?. Chez les Propithèques, le pavillon est aplati et fort élargi en bas, vers le niveau de lorifice du canal auditif, de telle sorte que son dia- mètre vertical est environ d'un quart seulement plus grand que son dia- mètre transversal ; en haut, le pavillon s’amincit un peu, mais 1l se ter- 1 Voyez pl. XII et LXXXIV, fig. 1. IT, IV, V, VI, VIT et LXXXVIIL, fig. 4; * Voyez, pour les Propithèques, pl. LIT, pour l’Avahis, pl. IX, X et CX, fig. 1. MAMMIFÈRES. 217 mine par un bord arrondi assez régulièrement. Toute sa face externe est nue et garnie d’une peau noire; sa face postérieure et son bord anté- rieur sont au contraire velus. L'oreille n'est pas ourlée comme dans l’es- pèce humaine ou même comme chez certains Singes. Le pavillon ne revient pas sur lui-même dans sa portion marginale pour former ce repli que les anatomistes désignent sous le nom d'héhx. Cependant, en avant, on observe une sorte de petit ourlet limitant la conque; celle-c1 pré- sente une profondeur relativement considérable. L'anthélix est mal des- siné dans toute sa portion supérieure; en bas il se continue avec un petit lobule très-sallant, constituant l’antitragus. Une touffe de poils longs et serrés s'implante en arrière de celui-ci et cache en partie le tragus dont il est séparé par une échancrure étroite mais profonde. Il n'y a pas de lobule auditif, le pavillon étant, dans sa partie inférieure, adhérent aux téouments de la tête. Au-dessous de l’antitragus, la cavité conchale s'appro- fondit beaucoup et se continue avec le conduit auditif. L'ouverture exté- rieure de celui-ci est masquée par le tragus et l'antitragus qui, en se rapprochant, peuvent la clore plus ou moins complétement. Le conduit externe, en s'enfonçant dans la tête, se dirige d'abord presque directement en bas, puis il se courbe, devient horizontal et se termine au tympan. Ses parois sont constituées par un prolongement de la peau revêtue d'une mince lame cartilagineuse; sa portion osseuse est très-courte, surtout en avant. Cette disposition rappelle celle qui existe chez les Singes du nouveau monde, tandis que chez les espèces de l'an- cien continent le tube osseux est beaucoup plus développé. La membrane du tympan, qui clôt en dedans l'oreille externe, est tendue sur un cadre osseux de forme ovalaire dont le orand diamètre est dirigé d'avant en arrière et un peu de haut en bas et de dehors en dedans”. Dans sa partie supérieure cet anneau est intimement uni aux parois osseuses du temporal, dont il est presque impossible de isoler sans le briser, car il est là presque enchässé dans une rainure profonde: toute sa partie antérieure et inférieure est complétement libre et fort ! Voyez pl. LXXXV, fig. 1: 1, tympan; e, cadre du tympan. Mammifères. — r. 31 218 MADAGASCAR. écartée du bord du conduit osseux auquel 1l se rattache par l'intermé- diaire d’une membrane assez résistante; dans cette étendue, 11 est formé par un are osseux très-délicat et à bords arrondis. En haut, le cadre lympanique est incomplet, et c'est dans l'espèce d’échancrure formée sur ce point, que reposent l'enclume et le marteau”. Chez les Singes il est de toutes parts enclavé dans les cellules mastoïdiennes; chez les Car- nassiers, sa forme est plus ovalaire et il se soude aux bords osseux du canal auditif, au lieu d'en être séparé dans une grande partie de son étendue. La caisse du tympan est extrêmement vaste; elle fait saillie au dehors à la base du crâne et constitue une véritable bulle auditive grande, globu- leuse, presque sphérique et entièrement vide. Le canal carotidien constitue, au-dessous du cadre du tympan, une sorte de crête osseuse en forme d'arc suspendue au plafond de la bulle auditive”. Généralement ses parois sont entièrement ossifiées; cependant nous avons vu chez un Propithèque à diadème l'artère et le nerf qu'il contient se montrer à découvert dans une portion de leur trajet. Ghez beaucoup de Mammifères les caisses tym- paniques sont aussi développées que chez les Propithèques, mais elles ne présentent jamais la même disposition ; ainsi chez les Singes elles sont entièrement celluleuses, le canal carotidien est beaucoup plus large, plus long et plus sinueux. Chez beaucoup de Garnassiers les caisses sont, comme chez les Indrisinés, en forme de bulles à parois très-minces, mais elles sont divisées en deux parties inégales par une cloison osseuse qui s'étend du bord postéro-inférieur du tympan vers sa paroi interne. Chez plu- sieurs Rongeurs où les bulles sont très-orandes, leur cloisonnement iniérieur est porté beaucoup plus loin et constitue souvent de véritables cellules“. L'ouverture de la trompe d'Eustache est large et se voit le long de la paroi supérieure de l'oreille moyenne, au-dessus et en avant du labyrinthe, 1 Voyez pl. LXXXV, fig. 1 : e, enclume; 5 Chez les Chats, les Civettes et les mn, marteau; c, cadre du tympan; {,ltympan. Hyènes, par exemple. ? Voyez ci-dessus p. 23 et pl. LXXXV, # Chez le Pore-Epic et la Marmotte, par fig. 5:1e, trou et canal carotidien; /, rocher. exemple. MAMMIFÈRES. 219 à 2 millimètres environ du cadre tympanique”. Le canal qui y fait suite est court et s'ouvre par une fente ovalaire dans l’arrière-bouche , à la par- tie antérieure du plafond du pharynx, au niveau du condyle de la mä- choire. Un large orifice, situé à la partie supérieure de la caisse, fait com- muniquer celle-ci avec les cellules creusées dans l'os temporal. Les osselets de l'ouie sont relativement bien développés. Ainsi que nous l'avons déjà dit, ils occupent la partie supérieure de l'oreille moyenne, où ils sont suspendus au-devant de l'ouverture par laquelle la caisse com- munique avec les cellules temporales. La tête du marteau, comparée au manche de cet os, est grosse et ar- rondie *. Elle porte en arrière une facette oblique en dehors et en avant avec laquelle s'articule l’enclume”*. Le col est aplati et peu excavé sur sa face interne. Le manche est long, mince, légèrement tordu sur lui-même: il décrit une courbe peu marquée à concavité externe, de façon que son extrémité inférieure repose sur la membrane du tympan. L'apophyse grêle du marteau est représentée par une petite sallie sur laquelle s'insère le tendon du muscle externe de cet osselet; son apophyse courte est arron- die eten contact avec la membrane tympanique. Chez les Singes, bien que le marteau varie beaucoup dans ses dimensions et dans sa forme, il n'est jamais aussi grêle que chez les Indrisinés; ainsi chez les Gercopithèques il est aussi long, mais le manche en est plus gros et plus renflé à son extrémité. Chez les espèces américaines du même ordre il est plus court, et cette brièveté s'accentue surtout dans le genre Sajou. L'enclume, située en arrière du marteau, ressemble beaucoup par sa forme à une molaire à deux racines". Le corps, que l’on peut comparer à la couronne de la dent, est fortement excavé pour recevoir la tête du marteau. De ses deux branches ou racines, la supérieure se dirige en ar- rière, formant avec l'axe du manche du marteau un angle presque droit: elle est logée dans une petite fossette des parois osseuses; l'inférieure est plus longue et se dirige obliquement en bas et en arrière, formant avec 1 Voyez pl. LXXXV, fig. 5 : te, trompe # Voyez pl. LXXXV, fig. 1 et 6: €, en- d'Eustache; c, cadre tympanique. clume; m, marteau. : ? Voyez pl. LXXXV, fig. 1,6, 7et7a. # Voyez pl. LXXXV, fig. 1, 6 et 8. Die DJ1. 2920 MADAGASCAR. le manche du marteau un angle aigu d'environ 35 degrés. Elle se ter- mine par une extrémilé légèrement aplatie avec laquelle s'articule l'os lenticulaire; celui-ci est très-petit et ne présente aucune particularité digne de remarque; quelquefois 1l se soude à l'étrier. L'étrier est comparativement grand '; il se porte presque horizontale- ment de l'os lenticulaire vers la fenêtre ovale. Ses branches se continuent répulièrement avec la tête de l'os; elles sont larges, épaisses à leurs extré- mités, amincies au milieu. La base de l’étrier affecte la forme d’un ovale très-allongé; elle est cerclée par un très-petit rebord?. L'ouverture que laissent entre elles les deux branches constitue une fenêtre elliptique dans laquelle s'engage un petit prolongement osseux en forme de broche, et émanant du pourtour de la fenêtre ovale”; l'étrier se trouve ainsi soli- dement fixé et, si on ne prend pas la précaution de faire préalablement sauter avec une pointe d'acier ce petit stylet, il est impossible d'extraire cet osselet auditif sans briser ses branches. Cette opération est assez délicate à effectuer. Chez les Singes, de même que chez l'homme, les branches de l'étrier sont plus grêles, l'intervalle qu'elles circonscrivent est plus trian- gulaire, et il ny a jamais de broche osseuse retenant cette pièce. On connait quelques genres de l’ordre des Insectivores, les Taupes et les Hé- rissons, par exemple, où la fenêtre de l’étrier est traversée par un nerf et un vaisseau souvent protégés par un tube osseux qui joue alors le même rôle que la petite broche osseuse dont nous venons de signaler l'existence chez les Indrisinés. Le rocher, dans lequel est logée l'oreille interne, est régulièrement ar- rondi en dessous et en dedans; il s'aplatit un peu extérieurement, dans la portion qui est en rapport avec l'oreille moyenne. Le canal carotidien, dans une partie de son étendue, repose sur la paroi interne du laby- rinthe". Le vestibule présente une forme ovoide et occupe la portion cen- trale du rocher en dehors de la lame criblée. La fenêtre ovale est, comme d'ordinaire, creusée sur la paroi externe; elle est allongée trans- ! Voyez pl. LXXXV, fig. 10: le, os len- 5 Voyez pl. LXXXV, fig. 9 : ti, broche ticulaire; e, étrier. osseuse; e, étrier. 4 ? Voyez pl. LXXXV, fig. 11. 4 Voyez pl. LXXXV, fig. 5, te. MAMMIFERES. 221 NO versalement et répond à la forme de la base de l’étrier ‘; au-dessous s'ouvrent les cinq orifices des canaux semi-cireulaires, puis plus bas se voit la fenêtre ronde ?. Les canaux semi-circulaires, disposés en anses de panier, forment trois arcades entourant la fossette destinée à loger le lobule auriculaire du cervelet. Le canal externe, qui occupe le fond de cette fossette, est presque horizontal et beaucoup plus court que les autres”; 1l naît du vestibule par une portion dilatée en ampoule, puis retourne s'ouvrir dans la cavité ves- tibulaire au-dessous de l’orifice commun des deux canaux verticaux. Le canal supérieur se renfle aussi à son origine, en une ampoule ovoïde située à la partie supérieure du sinus médian; en se contournant il em- brasse le col de la fossette du lobule auriculaire cérébelleux *. Le canal postérieur est moins long que le précédent auquel il se réunit ?. Le limaçon ou cochlée, situé au-dessous du vestibule, occupe la por- tion antérieure et interne du rocher et constitue, comme chez presque tous les Mammifères, une cavité fortement enroulée en spirale deux fois contournée sur elle-même. Le vestibule des Singes est plus petit que celui des Propithèqués et les canaux semi-cireulaires sont moins développés. Chez les Carnassiers, ils sont également plus courts, mais le vestibule est notablement plus grand et il ne continue pas aussi régulièrement la courbe du premier tour de spire du limaçon. La conformation de l'appareil auditif de l’Avahis est à peu près la même que celle des Propithèques; on remarque cependant que le pavillon de l'oreille est moins aplati dans son ensemble et moins élargi dans sa portion inférieure 7; les poils qui entourent cette partie sont plus serrés, bien que plus courtsÿ. Le repli antérieur de l'anthélix est plus saillant. Le tragus et l'antitragus sont beaucoup plus écartés l'un de l'autre, de façon que l'ouverture du conduit auditif paraît plus largement béante et plus à 1 Voyez pl. LXXXV, fig. 3, o. ® Mêmes planche et figure, s°. ? Voyez pl. LXXXV, fig. 3, r. 5 Voyez pl. LXXXV, fig. 3, L. 3 Voyez pl. LXXXV, fig. 3 et 4, s”. 7 Voyez pl. LXXXIV, fig. 5. * Mêmes planche et figure, s. 8 Voyez pl. IX et X. 292 MADAGASCAR. découvert. L'oreille moyenne et l'oreille interne n'offrent rien d'important à signaler. Nous avons déjà indiqué le développement que présente le pavillon de l'oreille des Indris’'; nous ajouterons seulement que l'hélix est beaucoup plus prononcé en avant que dans les deux genres voisins et qu'il se replie davantage *; l'anthélix est bien marqué, et, au lieu de former une courbe à rayon très-court, il s'étend en suivant un arc assez allongé. La cavité de la conque est si profondément creusée dans la partie située au- dessus de l'origine de lhélix, qu'a première vue on pourrait croire que c'est là que s'ouvre le conduit auditif; tandis qu'en réalité son orifice est beaucoup plus bas et protégé par le tragus et l'antitragus qui sont peu saillants, mais très-allongés verticalement. Le cadre tympanique est beaucoup plus épais que chez les Propithèques et les Avahis: l'espace qui le sépare du rocher est plus étroit; enfin, la trompe d'Eustache s'ouvre plus en arrière el le canal qui y fait suite se dirige moins obliquement vers le pharynx. $ 3. SENS DE L’ODORAT. Les narines des Indrisinés terminent en avant le museau; elles sont fort rapprochées de l'ouverture buccale au lieu d'en être séparées, comme chez les Singes, par un intervalle quelquefois très-considérable*. La cloison internasale se prolonge en dessous de façon à se rattacher au palais par une sorte de bride qui passe entre les deux incisives mi- loyennes supérieures. Cette cloison, qui occupe la partie médiane de la lèvre, figure extérieurement une sorte de triangle dont la pointe est tournée en bas et dont la base est en haut *: sur la ligne médiane existe un sillon profond, flanqué à droite et à gauche d'un autre sillon, qui sépare 1 Voyez pl. XII, et pl. LXXXIV, fig. 1. * Voyez, pour le Propithèque de Ver- 2? Voyez pl. LXXXIV, fig. 2. reaux, pl. LXXXVIIL, fig. 4; pour PAvahis, $ Voyez, pour les Propithèques, pl. Là pl. EX, fig. 1 et 1°, et pour l'Indris, pl. VIT, pour l'Avahis, pl. IX et X: pour ln- LXXXIV, fig. 1. dris, pl. XI et XII. MAMMIFÈRES. 223 cette bandelette sous-nasale des parties latérales de la lèvre supérieure: aussi celle-ci ne présente-t-elle que très-peu de mobilité. L'ouverture externe des fosses nasales communique avec une petite fossette comprise entre l'aile externe et la branche montante de los intermaxillaire, et le bord interne de la portion nasale du museau qui offre dans ce point une forme concave. Cette cavité correspond à celle que les hippotomistes désignent sous le nom de fausse narine; elle est peu profonde chez les Propithèques et Indris; elle est, au contraire, trés- excavée chez les Avahis'; mais pour la mettre à nu il faut fendre et renverser en dehors les técuments de cette partie du museau. La paroi intérieure de cette fossette est garnie de poils très-délicats. L'ouverture de la narine proprement dite se voit en dedans de cette fausse narine: elle est soutenue par un cartilage assez semblable à celui qui existe chez la plupart des Ruminants et des Pachydermes, bien qu'il soit moins développé; il est élargi et arrondi en dessus et se prolonge en dehors pour se convoluter et se continuer avec la partie antérieure du cornet supérieur. Les cornets du nez sont très-développés; ils sont, comme d'ordinaire. au nombre de trois, et leur disposition fournit des caractères importants au point de vue de la recherche des affinités zoologiques. Les cornets supérieurs des Propithèques sont fixés, comme nous l'avons déjà dit?. à la crête qui suit en dedans le bord inférieur des os nasaux; en bas, ils s'appuient sur le lacrymal et, en arrière, ils s'attachent à l'ethmoïde, de facon à communiquer avec la cavité crânienne par un des orifices de la lame criblée. D’après ces connexions, on voit que ce repli nasal peut être considéré comme une volute ethmoïdale supérieure comparable au premier cornet des Chevaux et de la plupart des Herbivores. Très-renflés près de leur origine, où ils forment un processus hémisphérique en communication avec les sinus maxillaires”, les cornets supérieurs devien- nent ensuile beaucoup plus étroits et s'étendent en forme de lame en 1 Voyez pl. OX, fig. 1°; les téguments ? Voyez ci-dessus, p. 17 et 18. de la lèvre supérieure sont fendus pour 3 Voyez pl. LXXXIIT, fig. », b. montrer cette fossette nasale, a. * Voyez pl. LXXXIIE, fig. 4, t. 29h MADAGASCAR. dessous des os nasaux; enfin ils se continuent par une lame fibro-carti- lagineuse jusqu'à l'orifice externe du nez. Le cornet moyen est formé par une grosse volute! qui se détache de l'ethmoïde par une sorte de pédoncule étroit; près de sa base elle se renfle beaucoup et constitue une ampoule ? à parois très-délicates, puis elle s’avance en pointe entre le cornet supérieur et le cornet maxillaire. Au-dessous et en arrière de l'origine du cornet moyen, naissent trois vo- lutes dont les dimensions diminuent graduellement et qui remplissent l'intervalle laissé entre celui-ci et le bord postérieur de la voûte palatine*. Le cornet inférieur ou maxillaire® prend naissance sur la paroi in- terne du sinus maxillaire. D'abord mince et allongé, il s'élargit beau- coup et forme, en arrière de la canine, une sorte de bulle occupant presque tout l'espace compris entre la cloison nasale et le maxillaire, car, dans ce point, 1l n'existe pas de sinus”. Cette bulle est constituée par le contournement de la lame du cornet s’enroulant sur elle-même°. Une lame cartilagineuse continue en avant ce cornet, et, après s'être avancée jusqu'au bord externe des narines, dont elle forme une partie de la cloison interne, elle revient sur elle-même, en arrière et en bas, pour se terminer en dedans du plancher de celles-ci. Le canal lacrymal, dont nous avons déjà parlé plus haut*, est creusé au niveau du bord supérieur et interne du cornet”; 1l descend obliquement et s'ouvre au-dessous de celui-ci dans le méat inférieur. Le cornet supérieur des Avahis est un peu plus grand que celui des Propithèques: mais c'est surtout la première volute ethmoïdale qui se développe beaucoup ”: elle occupe les deux tiers de la longueur des fosses nasales et elle se termine en avant par une extrémité beaucoup 1 Voyez pl. LXXXIIE, fig. 2, 3, 5 et 7, c. ? Voyez pl. LXXXIII, fig. » et 7, c. 3 Voyez pl. XXIT et pl. LXXXIIT, fig. 2 el 3,2, 0,0. # Voyez pl. LXXXIIT, fig. 2, 3, 4, 6 et 74; tip. D, c 5 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 5 : maxillaire; m, sinus maxillaire. c, cornet 5 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 6 et 7, d. 7 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 2, d'. $ Voyez ci-dessus p. 214. 9 Voyez pl. LXXXIIL, fig. 7, q- 10 Voyez planche XLVT, figure 1 et 2, et pl. LXXXIIT, fig. 8 : b, cornet supérieur; c, cornet moyen ou grande volute ethmoïdale; d, cornet inférieur. MAMMIFÈRES. 225 plus arrondie que chez ces derniers animaux; au contraire, le cornet maxillaire est plus étroit. Les Indris diffèrent beaucoup, par la disposition de leurs narines, des Propithèques et des Avahis; ils s’éloignent surtout des premiers et se rap- prochent davantage des vrais Herbivores. En effet, le cornet supérieur est très-prand et surtout très-élevé dans sa portion initiale”; la grande volute ethmoïdale est moins renflée et ne recouvre pas en arrière une orande partie du cornet maxillaire”; elle le laisse au contraire à nu et elle s'étend beaucoup plus en avant; enfin, le cornet inférieur est mince, allongé et beaucoup plus écarté de la voûte palatine que dans les genres VOISINS Ÿ. D'après cette description et d'après l'examen des figures qui Faccom- pagnent, il est facile de se convaincre que la disposition des fosses nasales des Indrisinés est très-différente de celle de tous les Singes. Effective- ment, chez ces derniers, les cornets supérieurs et moyens naissent de l'os planum et les volutes manquent presque complétement. On ne peut donc établir de rapprochement entre des formes si éloignées et, sous ce rapport, les espèces simiennes du nouveau monde ne sont pas plus voi- sines des Indrisinés que ne le sont les espèces de l'ancien continent. On en trouve les preuves en consultant le mémoire publié sur ce sujet par M. J. Chatin® où on remarque, par exemple, que chez le Sajou qui, de tous les représentants du même ordre, ressemble peut-être le plus, par la contexture de ses fosses nasales, aux Lémuriens, le cornet supérieur est très-réduit, et que le cornet moyen remplace la grande volute ethmoi- dale de ceux-ci, mais qu'il ne recouvre pas le cornet maxillaire. Un développement des volutes, comparable à celui des Indrisinés, ne se retrouve que chez les Ruminants et les Pachydermes; ainsi, chez la Chèvre, le cornet supérieur suit la face inférieure des os nasaux, comme chez les Mammifères dont l'étude nous occupe ici et, au-dessous, existe 1 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 1, b. les fosses nasales dans la série des Quadru- 2 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 1, ç. manes. (Association française pour l'avancement 3 Voyez pl. LXXXIIT, fig. 1, d. des sciences, compte rendu de la session de : J. Chatin, Recherches ostéolopiques sur Nantes, 1875, p. 793.) Mammifères. — 1. 32 226 MADAGASCAR. tout un système de volutes très-compliquées, occupant l'espace laissé entre ce repli et le cornet maxillaire, qui est toujours plus grand que chez les Indrisinés. Dans le genre Sus, les volutes ethmoïdales, comparées aux cornets supérieur et inférieur, sont plus petites; cependant leur compli- cation est encore trés-prande. Chez les Chevaux, il en est à peu près de même!. Si l'on en Juge par la complication des replis que la membrane pituitaire forme dans les fosses nasales, l'odorat des Indrisinés doit être beaucoup plus parfait que celui des Singes. S /. SENS DU GOÛT. C'est principalement le sens de lodorat, dont l'étude vient de nous occuper, qui guide les Indrisinés dans le choix de leurs aliments; le goût y est pour peu de chose, car, le plus souvent, c'est après avoir flairé un fruit ou une feuille qu'ils le rejettent sans lavoir porté à leur bouche. En captivité, il est fort difficile de nourrir ces animaux; ils refusent presque tous les aliments qu'on leur voit d'abord approcher de leurs narines, puis abandonner aussitôt sans y avoir goûté. Leur langue est longue, étroite, assez épaisse à sa base et peu mo- bile*. Au-dessous on voit un repli muqueux, ou languette, correspondant au frein, mais très-développé; cette languette, désignée aussi par quel- ques auteurs sous le nom de sous-langue, affecte une forme lancéolée; sa face inférieure porte une carène médiane fort saillante, qui s'avance et constitue la pointe de cet appendice; de chaque côté se trouve un sillon qui la borde. Les portions latérales ou ailes sont plus larges et plus minces que cette partie médiane; elles sont adhérentes au-dessous de la langue et ne s'en détachent que vers leur pourtour. Chez les Indris°, le bord libre est plus large que chez les Propithèques"; ! Voyez Chauveau, Anatomie comparée des pl. CX, fig. 2, 2° et 2}, et pour lIndris, animaux domestiques , p. 69 et A7o. pl. XCIX, fig. 1 et 1°. ? Voyez, pour les Propithèques, pl. 3 Voyez pl. XCIX, fig. 1°, L. LXXXVIIT, fig. 1, 1° et 1°; pour l'Avahis, # Voyezpl. LXXXVIIT, fig. 1° el 1}, L MAMMIFÈRES. 297 en avant les ailes s'apointissent et, en s’accolant à la pointe de la ca- rène médiane, donnent à l'extrémité de la languette un aspect trifide ou parfois plus découpé encore, car on remarque souvent que chacune de ces pointes latérales Lend à se franger. Ces franges sont petites el nom- breuses chez les Propithèques, plus rares chez les Avahis !. Dans le genre Indris, elles ne se voient que près de l'extrémité, Ce repli muqueux parait servir aux Indrisinés pour repousser en avant, sous leurs dents incisives, les parcelles alimentaires qui se sont accumulées sous leur langue. Chez les Singes, on observe souvent une languette, mais beaucoup moins déve- loppée que celle des Indrisinés. La muqueuse de la langue présente une grande épaisseur sur la face supérieure ou dorsale de cet organe; elle est beaucoup plus mince en arrière et sur les côtés. On voit, près de sa base, trois papilles caliciformes disposées en triangle dont la base serait tournée en avant et la pointe en arrière. Dans le genre Propithèque, elles sont peu développées, presque égales entre elles et bordées par une gouttière cireulaire et très- régulière ?. Chez l'Avahis, leur disposition est la même que dans le genre précédent *. Chez l'Indris, la papille postérieure est beaucoup plus petite que Îles autres“: elle se distingue à peine des papilles voisines et quel- quelois elle nous à paru faire entièrement défaut. Un épais revêtement de papilles filiformes, appelées aussi papilles coniques ou corolhformes. couvre complétement la langue. En arrière, elles sont grandes, simples, coniques et terminées par une pointe dirigée vers l'isthme du gosier: mais, en avant des papilles caliciformes, elles deviennent plus petites, trés-serrées les unes contre les autres et se terminent par des prolonge- ments filiformes très-prêles; leur forme est d’ailleurs très-variable, sui- vant les points de la langue que l'on examine. Les papilles fongiformes se distinguent difficilement au milieu de l'espèce de velours formé par les papilles filiformes; elles sont, comme d'ordinaire, arrondies. Elles sont moins développées que chez les Singes et semblent disséminées sans ordre. Plus nombreuses près de la pointe L Voyez'pl. CX, fig. 2}, 3 Voyez pl. CX, fig. 2. 2? Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 1. 4 Voyez pl. XCIX, fig. 1. 298 MADAGASCAR. et des côtés de la langue, elles deviennent plus rares en arrière et sur la ligne médiane où elles disparaissent même au milieu des papilles fili- formes. Les bords de la langue en sont aussi couverts; leurs dimensions sont alors très-réduites, et, en arrière, elles sont remplacées par des plis presque verticaux de la membrane muqueuse S25: SENS DU TACT. Le pied et la main des Indrisinés sont admirablement conformés pour saisir les branches, le pied comme le ferait une pince, la main comme un crochet suspenseur; mais ce ne sont pas des organes de toucher: on ne verra Jamais un Propithèque, un Avahis ou un Indris se servir de ses doigts pour palper un objet, cherchant ainsi à se rendre compte de sa forme, de son degré de dureté où de son volume, comme les Singes et surtout les Anthropomorphes le font souvent. Quelquefois, mais rarement, ils se serviront de leurs mains antérieures pour porter un fruit à leur bouche, mais ce seront les lèvres qui se chargeront de le palper. Aussi ne devons-nous pas nous étonner si les corpuscules de Pacini qui existent dans les papilles de la main des Singes et jusque dans la peau dénudée de la queue des Atèles, ou dans celle des pattes du Raton laveur, manquent au contraire chez les Indrisinés. M. le doc- teur Jobert avait déjà constaté ce fait chez les Makis? et nous avons pu le vérifier pour tout le groupe des Indrisinés. Chez ces animaux la peau qui revêt la face inférieure de la main, du pied et des doigts est nue et fortement teintée en noir°. La couche épider- mique, grâce à sa coloration, se distingue facilement du derme sous- jacent; elle est très-épaisse sur tous les points correspondant aux lignes 1 Voyez pl. LXXXVIIE, fig. 1°. organes du toucher chez divers Mammifères, = «Chez les Makis, rangés à tort parmi Oiseaux, Poissons et Insectes (Annales des les Quadrumanes, je n'ai jamais rencontré sciences naturelles. Zoologie, 5° série, t. XVI, de bulbes terminaux dans les papilles.» article n° 5. 1879). Jobert, Etudes d'anatomie comparée sur les 5 Voyez pl. Let VIL. MAMMIFÈRES. 229 saillantes dermiques à la surface desquelles s'ouvrent les conduits des glandes sudoripares. Elle s'amincit, au contraire, beaucoup dans les 1n- tervalles de ces lignes qui constituent comme autant de pelites vallées, ou plutôt de tranchées parallèles !. En se moulant sur la couche dermique, l'épiderme coiffe les papilles; celles-ei sont rangées en séries d'une grande régularité. Leur longueur varie suivant les points de la peau et suivant les espèces; chez l'ndris?, elles sont plus longues et plus serrées que chez les Propithèques et l'Avahis. Elles le sont plus aussi vers l'extrémité des doigts que sur la paume de la main ou la plante du pied. Le-derme est formé de faisceaux entre-croisés très-solidement; il cons- litue une couche élastique et fort résistante au-dessous de laquelle existent d'épais coussinets formés par lagolomération de cellules adi- peuses disposées avec une certaine régularité, affectant souvent la forme de masses ovoïdes ou arrondies; ces coussinets sont destinés à protéger les tendons, les nerfs et les vaisseaux qui se rendent aux doigts. Les glandes sudoripares sont logées au-dessous du derme, au milieu des vésicules graisseuses qui les masquent aux regards. Mais 1l est facile de les mettre en évidence en faisant agir sur des coupes minces de la peau une solution étendue de chlorure d'or qui colore en violet le tissu glanduleux , sans modifier sensiblement la teinte de la graisse. On remarque alors qu'elles sont extrêmement nombreuses: on peut aussi se rendre compte de leur abondance en regardant avec une forte loupe la surface de l’épiderme : on voit alors les orifices des canaux sudoripares se présenter en quantité énorme. Ces glandes sont formées, comme d'ordinaire, par un tube droit ou légèrement flexueux dans toute l'épaisseur du derme. mais enroulé et pelotonné sur lui-même dans la couche sous-jacente à celui-ci et constituant là un glomérule généralement arrondi *. L'étude de la disposition des lignes papillaires de la paume de la main et de la plante du pied présente un certain intérêt, car elle varie à peine chez les représentants de la même espèce et elle présente beau- coup de similitude chez les diverses espèces d’un même genre: enfin ! Voyez pour les Propithèques, pl. LXXXIT, ? Voyez pl. LXXXIT, fig. 1. fig. 3; pour lAvahis, fig. 2. 3 Voyez pl. LXXXIT, fig 1, 2,3, 4 et 5. 230 MADAGASCAR. elle offre toujours certains traits communs dans la même famille. Ces lignes, très-fines et très-compliquées chez l'homme, existent chez les Singes, les Lémuriens, les Galéopithèques, quelques Garnassiers et Ron- seurs, et chez les Sarigues et les Phalangers parmi lés Didelphes. Les fdentés, les Pachydermes, les Ruminants et les Cétacés en sont dépour- vus. Plusieurs auteurs se sont occupés de ce sujet, et nous citerons en première ligne les recherches de M. Alix, qui peuvent servir de point de départ dans une étude de cette nature’. HE est presque impossible de représenter exactement cés lignes par le dessin ou la gravure, leur déli- catesse extrême s'y oppose; aussi nous avons fait faire des photographies qui permettront de suivre, même à l'aide d’une loupe, ces lignes dans leur trajet et dans leurs moindres détails”. Pour bien comprendre leur disposition , il est nécessaire d'étudier d'abord la conformation de la main et du pied chez les Indrisinés, et les Propithèques nous serviront de type. Ainsi que nous l'avons déjà dit, la main antérieure de ces Lémuriens est longue et étroite. Le pouce, lorsqu'il est appliqué contre le bord radial de la paume, s'étend jusqu'au-dessus de l'extrémité de la première phalange de l'index: celui-ci se termine vers le milieu de la deuxième phalange du médius, ce dernier se prolonge jusqu'au üers inférieur de la phalange unguéale du quatrième doigt, qui de tous est le plus long: enfin le cinquième doigt s'arrête au niveau de la naissance de la troisième phalange du doigt mitoyen. I en résulte que le pouce est, de tous les doigts, le plus court: viennent ensuite, par rang de taille, l'index, le peut doigt, le médius et l'annulaire *. Le pouce est détaché de la paume, non-seulement dans sa portion phalangienne, mais aussi dans près de la moitié de sa portion métacarpienne: 1l est cepen- dant peu mobile, et c'est seulement par son bord interne qu'il peut s'op- ! Alix, Recherches sur les ones papillaires ? Voyez pour les Propithèques, pl. LXXVIT, de la main et du pied, précédées de considéra- EXXVIIT, LXXIX et LXXIX bis; pour l'Ava- tions sur.la forme et les Jonctions de ces or- his, pl. LXXX, et pour l'Indris, pl. LXXXI. ganes. (Annales des sciences naturelles. Zoolo- 3 Voyez pl. LXXVIT, LXXVIIT, LXXIX et ge, 5° série, &. VIIT, p. 295, et t. IX, LXXIX bis, fig. 1. Ces mains ont été pho- p- 5. lographiées sur nature. MAMMIFÈRES. 231 poser à la paume de la main; ce mouvement est d’ailleurs sans force el énéralement le pouce agit parallèlement aux autres doigts. La paume de la main mérite bien ce nom, car elle constitue d'abord une palmure intermétacarpienne, puis elle s'étend sur une portion consi- dérable de la face inférieure des premières phalanges. Un pli très-profond et courbe, à concavité externe ?, limite l'éminence thénar et répond à la ligne de ve telle qu'elle a été décrite chez l'homme par les chiromanciens: elle indique la ligne de flexion du pouce sur le reste de la main. Deux plis profonds occupent la partie inférieure de la paume; elles figurent un triangle extrêmement allongé dont la pointe se trouverait au niveau de la base du pouce et dont le sommet, très-arrondi, se dirigerait entre le médius et l’'annulaire; le pli interne est parallèle au métacarpien du cin- quième doipt et sert de limite en dehors à l’éminence hypothénar; le pli externe, né au-dessus de l'intervalle qui sépare l'index du médius, est un peu oblique, de facon à rejoindre à son extrémité le pli précédent. La portion de la main sous-jacente aux quatre derniers métacarpiens se trouve done divisée dans sa partie terminale en trois éminences correspondant aux intervalles digitaux. La première, ou externe, s'avance peu, la médiane s'étend davantage et, sous ce rapport, Finterne lui cède à peine. Un pli transversal coupe presque à angle droit les lignes précédentes; 1l indique la ligne de flexion des doigts sur les métacarpiens et répond à la lione de tête que l’on observe chez l’homme. Au-dessous des éminences palmaires les doigts sont reliés par un repli cutané mince et dans l'épaisseur duquel on ne trouve plus de coussinets graisseux : ce repli se prolonge d'autant plus qu'il se rapproche du bord interne de la main. Tous les doigts s’élargissent à leur extrémité pour former une pelote qui dépasse beaucoup l'ongle en dessous, de façon que le bout du doigt est mou, n'étant soulenu par aucune pièce osseuse. Cette pelote ou torus tactile” est légèrement aplatie en dessous et limitée par un bord peu épais. Les lignes papillaires qui la couvrent sont nombreuses et très-fines; elles forment, en dessus, des anses concentriques à l'ongle et, en dessous, des ! Dans la descriplion de ces parties la ? Nous employons ici l'expression usitée : main est placée en supination. dans les descriptions de la main humaine. 239 MADAGASCAR. lines longitudinales. Cette disposition, qui parait au premier abord très- remarquable, peut se rapporter à celle que l'on observe à la main de l'homme, si l'on suppose que chez celui-ci l'extrémité du torus tactile soit refoulée de haut en bas, de façon à déborder l'ongle jusqu'a ce que le sommet de ce système de lignes, désigné sous le nom de sus oblique de Purkuye, oceupe l'extrémité du doigt. Au pouce, les lignes elliptiques contournant la strie de départ ou strie oblique se dirigent du bord externe vers le bord interne pour se réfléchir et revenir se terminer dans le pli interphalangien. Les anses ainsi constituées sont si peu ouvertes que ces stries semblent toutes longitudinales. Sur la pelote des autres doigts la disposition des stries est la même, à cette exception près qu'elles ont une direction moins oblique. Sur la première phalange du pouce, les lignes papillaires partent du bord externe et se dirigent en dedans vers le pli interphalangien ou vers le bord opposé de la phalange. Sur les autres doigts elles se dirigent en descendant de dedans en dehors, sauf sur le bord externe où elles forment des anses concentriques très- allongées, ouvertes en haut et qui s'étendent dans les deux tiers de la longueur de la phalange. La même disposition s'observe sur la face palmaire de la première phalange: les anses concentriques v sont cepen- dant plus ouvertes. L'éminence thénar est couverte de lignes parallèles qui partant du poignet descendent vers le bord interne de la paume et vers le pli mé- lacarpo-phalangien. L'éminence hypothénar est revêtue, dans sa partie supérieure, d’anses à sommet dirigé vers le poignet et dont la portion inférieure se prolonge en lignes un peu obliques vers le pli séparant cette éminence palmaire externe de la médiane. D’autres stries, parallèles aux précédentes, prennent naissance sur Le bord cubital de la paume et sui- vent la direction que nous venons d'indiquer. Les stries des deux émi- nences externes peuvent être considérées comme la continuation des pré- cédentes qui se seraient prolongées au delà des plis longitudinaux de la paume. Entre l'éminence thénar et celle qui surmonte l'index, on remarque un espace triangulaire et déprimé, couvert de lignes arquées et parallèles au bord externe de cette partie de la main. Quelques saillies lenticulaires, MAMMIFÈRES. 233 sur lesquelles les stries disparaissent, garnissent le fond de la paume au- dessous de la ligne de vie. Enfin, au-dessus de la pointe des éminences palmaires, on en aperçoit d’autres à la jonction de la paume et des doigts”. Ces saillies sont plus nombreuses chez le Propithèque de Verreaux * que chez le Propithèque à diadème; elles sont plus petites et plus nombreuses encore chez le Propithèque de Coquerel °. Le pied ou main postérieure des Propithèques ressemble beaucoup à la main antérieure, si l'on fait abstraction de la longueur et de la force beaucoup plus considérable du pouce. Lorsque celui-ci est étendu, il atteint presque l'extrémité de l'index *. Ce dernier est le plus court de tous les doigts, et, si nous négligeons de mesurer l'ongle qui le termine. nous remarquons qu'il ne dépasse que peu la tête de la dermière pha- lange. L'annulaire ou quatrième doigt est le plus allongé de tous: il déborde le cinquième doigt de toute la longueur de la troisième pha- lange, le deuxième doigt étant le plus court; on doit ranger ensuite. par ordre de taille, le cinquième, le quatrième et enfin le premier ou pouce. Celui-ci ne peut s'opposer à la portion palmaire que par son bord interne (la main postérieure étant placée en supination); il serait donc incapable de servir, d’une manière même imparfaite, à la préhension d'ob- jets peu volumineux; mais, naturellement un peu fléchi et dirigé vers la portion plantaire, il s'oppose par son extrémité à l'extrémité des autres doigts, circonscrivant ainsi une échancrure plus ou moins ouverte ou complétement fermée : ce qui permet à l'animal d'embrasser avec une force extrême les branches arrondies des arbres. Le premier métatarsien est libre dans près des deux tiers de sa lon- gueur; au contraire la portion plantaire s'étend au dela de l'extrémité des premières phalanges des autres doigts. Plusieurs plis sy dessinent: l'un d'eux, très-profond, limite en dedans l'éminence thénar; un autre, parallèle au précédent, est situé entre celui-ci et le premier métatarsien. Îls circonserivent ainsi de chaque côté une éminence plantaire oblongue et renflée. Deux plis longitudinaux, semblables à ceux de la main, des- ! Voyez pl. LXXVIT et LXXVIIT, fig. 1. 3 Voyez pl. LXXIX bis, fig. 1. ? Voyez pl. LXXIX, fig. 1. # Mèmes planches, fig. 2. U9 © Mammifères. — 1. 23/ MADAGASCAR. sinent trois éminences plantaires dont linterne représente la saillie hy- pothénar; ces sillons sont plus superficiels que ceux de la paume, et ils se prolongent davantage en haut. Les éminences plantaires, garnies d’épais coussinets graisseux soutenus par une trame fibreuse, s'étendent bien au delà du pli transversal qui indique la ligne de flexion des phalanges sur les métatarsiens; elles s'arrêtent vers la moitié de la longueur de celles-cr, et les doigts ne sont plus alors rattachés que par une véritable palmure qui se prolonge Jusqu'à la tête des deuxièmes phalanges, et même un peu au delà chez certaines espèces. Les lignes papillaires reproduisent à peu de chose près la disposition que nous venons de signaler pour la main. Le torus tactile des doigts est revêtu en dessous de stries longitudinales, et en dessus de stries courbes el parallèles à l'extrémité de l'ongle: elles sont très-nombreuses et n'ont guère plus de 1/4 de millimètre de large dans la portion plantaire et 1/5 vers l'extrémité des doigts. Sur la peau de la deuxième phalange du pouce et du mélatarsien correspondant, les stries descendent obliquement du bord externe vers le bord interne; sur les autres doigts elles ont une direction inverse ou forment par places des anses peu marquées. Les lignes des éminences plantaires sont légèrement obliques de haut en bas et de dedans en dehors. La membrane palmaire est couverte de tuber- cules lenticulaires que l'on revoit, mais en petit nombre, au fond des plis séparant le pouce de la plante du pied. Chez les Propithèques de Ver- reaux ! et de Coquerel ?, ces tubereules sont plus nombreux que chez les Propithèques à diadème °. La disposition essentielle des mains antérieures et postérieures de l'In- dris est la même que dans le genre précédent *; 11 est cependant facile de les distinguer par l'inspection seule de leurs lignes papillaires°. Cel- les-c1 sont plus nombreuses et plus serrées, les tubercules lentieulaires disparaissent presque entièrement, si ce n'est au-dessous des éminences palmaires ou plantaires. La face inférieure des doigts, dans la portion cor- 1 Voyez pl. LXXIX, fig. 2. * Voyez pl. LXXVE, fig. 1, main posté- ? Voyez pl. LXXIX bis, fig. ». rieure ; fig. 2, main antérieure. 8 Voyez pl. LXXVII et LXXVIIT. fig. 2. 5 Voyez pl. LXXXI, fig. 1 et 2. MAMMIFÈRES. 235 respondant à toute la seconde et à une partie de la première phalange, au lieu d'être revêtue de stries longitudinales, est presque entièrement garnie de lignes figurant des courbes concentriques transversales très-régulières et ayant leur convexité tournée en haut. La partie supérieure de l'éminence hypothénar de la main, ainsi que des éminences palmaires, est striée presque transversalement, si ce n'est près du poignet où les lignes sont courbes à convexité supérieure. La partie inférieure de ces saillies, dans la région correspondant aux premières phalanges, porte des lignes papil- laires formant des ellipses si allongées qu'elles semblent être longitudi- nales. La courbe de ces ellipses s'ouvre de plus en plus vers le haut de la main, de manière à se raccorder avec le système des stries transver- sales. Les stries de l'éminence hypothénar du pied sont aussi beaucoup plus transversales que chez les Propithèques, et les ellipses des émi- nences plantaires sont mieux marquées. Les mains de lAvahis sont comparativement beaucoup plus longues et beaucoup plus grêles que celles des Propithèques". La paume se pro- longe moins, de façon à laisser les doigts plus libres. L'éminence thénar est plus saillante et plus nettement délimitée du côté du pouce, le pli qui la sépare de la paume est plus profond; l’éminence palmaire médiane est plus petite, elle remonte beaucoup moins et reste enclavée entre l'hy- pothénar et l'éminence externe. Les tubereules lenticulaires sont nombreux entre ces saillies papillaires et celles des doigts; la partie de ceux-ci re- vêtue de stries est en effet moins développée. Ces lignes sont obliques comme chez les Propithèques et non courbes et transversales comme chez les Indris; cette disposition ne se remarque qu'au-dessous de la deuxième phalange du pouce, sous le petit doigt et près du second pli interphalan- sien de l'annulaire. Le pied est remarquable par l'existence de plis profonds qui circons- crivent d'une manière tres-nette toutes les saillies plantaires ?. Les poils du côté péronéal du pied, au lieu de s'implanter immédiatement le long de la portion papillaire de l’éminence hypothénar, sont reportés plus en l Voyez pl. LXXX, fig. 1. — ? Voyez pl. LXXX, fig. 2 236 MADAGASCAR. dehors, de façon à laisser hibre une bande de peau nue et lisse; en haut cette saillie est très-large, et elle n'est séparée du thénar que par la lione de vie. L'éminence plantaire médiane est très-petite, l’externe est grande, ovalaire et séparée de la partie velue du pied par une bande de peau lisse. Les tubercules lenticulaires qui occupent les intervalles de ces saillies sont beaucoup plus développés que dans les genres voisins et ilsse continuent dans un pli longitudinal fort remarquable qui existe au-dessous du pouce et, partant de la ligne de vie, divise la surface inférieure de ce doigt en deux bandes, l’une externe, étroite, l’autre interne, beaucoup plus large. Ce pli s'étend jusqu'a l'extrémité de la deuxième phalange; la il aboutit dans le pli correspondant à l'articulation, où se trouvent groupés de nombreux tubercules. Les lignes papillaires sont disposées comme dans le genre Propithèque. CHAPITRE VI. APPAREIL RESPIRATOIRE ET COEUR. Nous ne reviendrons pas 1ci sur la disposition des fosses nasales dont il a déjà été question dans le chapitre relatif aux organes des sens, et nous commencerons cette étude par la description des organes de la voix. Le larynx et l'os hyoïde diffèrent beaucoup suivant qu'on les exa- mine chez les Propithèques et les Avahis d'une part, et chez les Indris d'autre part. On observe, chez ces derniers, des particularités fort re- marquables qui nécessitent une description spéciale. Les Propithèques et l’Avahis nous serviront de point de départ dans ces recherches, et ensuite nous nous occuperons de l'Indris. Chez les Propithèques, le corps de l'hyoïde est beaucoup moins déve- loppé que chez les Singes, à l'exception toutefois des Anthropomorphes: il présente la forme d’une lame arquée en avant et d’une largeur presque uniforme ‘. Son bord supérieur est échancré sur la ligne médiane; son bord inférieur est un peu convexe. Les cornes thyroïdiennes sont courtes, larges et aplaties ?; elles s'étendent presque jusqu'au larynx, les ligaments ! Voyez pl.LXXXVIIT, fig. 2, 2° et 2, os hyoïde, À. — ? Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 2 et 2°, ct. MAMMIFÈRES. 237 thyro-hyoïdiens étant extrêmement courts *. Les cornes styloïdiennes sont au contraire très-grêles et en grande partie ligamenteuses; elles sont seu- lement ossifiées dans une étendue plus ou moins considérable de leur portion moyenne ?. Ou sait que, chez les Singes, ces cornes se présentent sous l'aspect de baguettes osseuses, courtes et coniques. Le ligament médian thyro-hyoïdien est peu développé, de facon à ne pas permettre au larynx de s'écarter notablement de l’hyoïde°. Le carti- lage thyroïde est peu élevé"; il est légèrement échancré sur la ligne médiane, au lieu de s'élever sur ce point de façon à former une saillie comme chez les Cynocéphales, les Cercopithèques, les Atèles et la plu- part des Singes américains; à cet égard, sa forme rappelle davantage celle qui se remarque chez le Chimpanzé et dans l'espèce humaine; la disposition de son bord inférieur est au contraire différente: au lieu d’être droit ou légèrement renflé sur la ligne médiane, 1l offre une échancrure angulaire. Le cartilage cricoïde a, comme d'ordinaire, l'apparence d’un anneau”; mais 1l est assez élevé en arrière dans sa portion aryténoïdienne. Les car- tilages aryténoïdes sont surbaissés; cependant ils se développent dans leur portion latéro-inférieure°. Les muscles erico-thyroïdiens sont très- obliques, laissant entre eux un espace triangulaire considérable occupé par le ligament élastique”. Les muscles crico-aryténoïdiens postérieurs sont larges, et l'espace qui sépare, sur la ligne médiane, leurs points d'insertion est très-étroit*. Les aryténoïdiens sont très-peu développés. et les faisceaux obliques, qui chez l'homme sont si forts, ne sont ici re- présentés que par quelques fibres°?. Les muscles thyro-aryténoïdiens sont relativement plus forts. Enfin, les thyro-hyoïdiens laissent entre eux, 1 Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 2°, lé. 6 Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 2° et 2?, a. 2? Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 2, 2° et o?, s. 7 Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 2°, met. 3 Voyez pl. LXXXVIIE, fig. 2°, H. 5 Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 2°, mic. # Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 2, 2°, o' et Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 24: muscle 2°, 1 arylénoïdien, ma. 5 Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 2, 2° et 2°, c. 236 MADAGASCAR. dans la région antérieure, un intervalle considérable”, Les muscles ary- téno-épiglottiques sont puissants, el par leur contraction simultanée peu- vent fermer presque complétement la glotte ?. L'épiglotte est très-large, comparée au larynx; elle ne s'élève que mé- diocrement; son bord supérieur est légèrement échancré”*. Si l'on ouvre le larynx par sa partie postérieure, on remarque que les cordes vocales supérieures sont peu saillantes et que les ventricules n'ont qu'une faible profondeur”. Les cordes vocales inférieures sont, au con- traire, très-larges, ce qui est dû au développement des muscles thyro- aryténoidiens; leurs bords inférieurs sont fort épais, et 1l en résulte qu'il existe au-dessous d'eux une paire d'enfoncements qui simulent des ventricules laryngiens supplémentaires. Le larynx et l'hyoide de FAvahis présentent une assez grande ressem- blance avec ceux des Propithèques; ils en diffèrent cependant par plu- sieurs caracteres de détail; le corps de lhyoïde est beaucoup moins large, son bord supérieur porte un tubercule médian et son bord infe- rieur est épaissi et convexe”. Les cornes hyoïdiennes sont plus grandes et s'amineissent en arrière pour aller se Joindre au ligament thyro-hyoi- dien latéral. Les cornes styloïdiennes sont formées de trois petites ba- guettes osseuses très-grêles et placées bout à bout”. Le bord inférieur du cartilage thyroïde porte une échancrure médiane étroite et profonde dans laquelle s'attache le ligament crico-thyroïdien”, rappelant celle que l'on observe chez l'Orang-Outang , l'Ours, le Chien, certains Pachydermes tels que le Tapir, et quelques Ruminants tels que le Chameau. Le bord supérieur n'est pas échancré. Le cartilage eri- coïde est plus haut en avant que chez les Propithèques: il est aussi plus rs L4 4 L A4 a 1 1° £ \ 4 72219 c comprimé latéralement; sa crête postéro-médiane est très-élevée *:; Jajou- ! Voyez pl. LXXXVIIL. fig. 2°, mt. 5 Voyez pl. CX, fig. 3 et 3°, À. * Voyez pl. LXXXVII, fig. 9%: mae, 5 Voyez pl. OX, fig. 3 et 3°, ct. muscles aryténo-épiglottiques: e, épiglotte. 7 Mêmes figures, s. $ Voyez pl. LXXXVIIL, fig. 24 et °, e. 5 Mêmes figures, 1. # Voyez pl. LXXXVII, fig. 9°: ventri- % Mêmes figures. c. cules, ®. MAMMIFÈRES. 239 terai que les ventricules laryngiens sont plus profonds. L'épiglotte est plus petite que dans le genre Propithèque ‘; la disposition des ventricules du larynx et des cordes vocales est d’ailleurs à peu près semblable à ce qui existe chez ces derniers Lémuriens. Ainsi que nous venons de le dire, le larynx et l’hyoïde de lndris dif- fèrent beaucoup de ceux du Propithèque et de lAvahis. L'hyoïde est étroit et peu élevé*; 1l est surmonté d’une paire de saillies volumineuses avec lesquelles s’articulent les cornes styloïdiennes; celles-ci sont for- mées de deux pièces osseuses placées bout à bout et terminées par un ligament cartilagineux*. La première de ces pièces est lamelleuse et d'une largeur presque uniforme dans toute son étendue; la seconde est plus longue, étroite et styliforme. Les cornes thyroïdiennes sont, chez les individus adultes, soudées à l'hyoïde; elles ressemblent à la partie basilaire des cornes styloïdiennes, mais elles sont plus larges *. Par leur extrémité elles se continuent avec le ligament thyro-hyoïdien, qui est remarquable par sa longueur *; en effet, il ne s'étend pas direc- tement de l’hyoide au larynx, comme chez les Propithèques, mais, après s'être dirigé en arrière et en haut, 1 se replie pour descendre vers l'angle du cartilage thyroïde, formant ainsi une anse peu ouverte. Je ne connais aucun exemple d’une semblable disposition chez les Mammifères. Il résulte de cette disposition que la pièce osseuse, formée par le corps de l’hyoide soudé à ses cornes thyroïdiennes, présente, lorsqu'on l'exa- mine par sa face inférieure, la forme d’un fer à cheval dont les branches seraient peu écartées l’une de l’autre. Chez tous les Singes, la disposition de Fhyoïde est bien différente; le corps de l'os est toujours plus renflé; les cornes styloïdiennes sont rudi- mentaires, et les cornes inférieures s'étendent d'ordinaire en ligne di- recte de l'hyoïde au larynx. Le larynx, considéré dans son ensemble, est très-étroit et très-allongé®. 1 Voyez pl. OX, fig. 2. # Voyez pl. XCIX, fig. 2° et 2”, ct. 2? Voyez planche XCIX, figures 2, 2° et 3 Voyez, pl. XCIX, fig. 2°, lh. 2°: h, os hyoïde. 6 Voyez pl. XCIX, fig. 24. Le larynx est 3 Voyez pl. XCIX, fig. 2, 2° et »?, s. représenté de profil. 210 MADAGASCAR. Le cartilage thyroïde a la forme d'une carène aplatie*; 11 se prolonge plus en avant, sur la ligne médiane, que sur les côtés. Ses branches cri- coïdiennes sont très-longues, et les angles latéro-supérieurs s'élèvent no- tablement plus que chez le Propithèque et l'Avahis. Le ligament médian thyro-hyoïdien est allongé et permet à l'hyoïde de s’écarter beaucoup du larynx. Le cartilage cricoïde est coupé très-obliquement en haut et en bas, de facon à ressembler à l'extrémité d'un sifflet ?. I forme un anneau irré- oulier très-bas en avant, trés-élevé en arrière. Sa carène médiane et posté- rieure est fortement marquée et, en dessus, son bord supérieur s’avance en forme de roue; enfin, ses bords latéraux sont extrêmement épais. Les cartilages aryténoides sont petits, mais leur branche antéro-inférieure se prolonge beaucoup°. Les muscles crico-thyroïdiens sont très-allongés, surtout dans leur partie postérieure: les thyro-hyoïdiens sont très-déve- loppés*. L'épiglotte est grande, mais peu mobile”; les cordes vocales supé- rieures sont plus béantes que chez les Propithèques, et les ventricules situés au-dessous sont plus profonds. La particularité la plus curieuse fournie par le larynx de l'Indris consiste dans l'existence d’une poche membraneuse de dimensions assez considérables et de forme ovoide, suspendue en arrière de la trachée, en avant de l'œsophage et s'ouvrant, au-dessous du cartilage cricoïde, par un orifice occupant la partie postérieure des deux premiers anneaux du tube aérien °. L'un de nous a déjà eu l'occasion d’appeler l'attention sur cette disposition singulière qui peut rendre compte des différences qui existent entre le cri de lndris et celui des Propithèques, des Avahis et des autres Lémuriens 7. Ce cri ressemble à une sorte d'aboiement qui a valu à l'animal le surnom populaire Ova de Amboanala, où Chien de la forêt. ! Voyez pl. XCIX, fig. 2, 2° et of, 1, 5 Voyez pl. XCIX, fig. 1 et 2°, e. ? Voyez pl. XCIX, fig. 2, 2° et °°, c. 5 Voyez pl. XCIX, fig. 2°, a. 3 Voyez pl. XCIX, fig. 2°, a. 7 À, Milne-Edwards, Observations sur l'ap- # Voyez pl. XCIX, fig. 2%: muscles crico- pareil vocal de l'Indris brevicaudatus (Annales thyroïdiens, met; muscles thyro-hyoïdiens, des sciences naturelles. Zoologie, 6° série, t. F, mth. Ces muscles sont vus de côté. art. n° 8, pl. XII, 1855). MAMMIFÈRES. 211 Le sac laryngien ! descend environ jusqu'au niveau du huitième ou neuvième anneau trachéen, et il est facile de l'étudier dans ses rapports et dans ses formes en insufllant de l'air dans les voies respiratoires. Ses parois sont complétement indépendantes de la trachée et de l'œsophage; elles n'y sont reliées que par quelques brides de üssu conjonctif, et par des fibres musculaires faisant suite aux faisceaux constitutifs du constric- teur inférieur du pharynx?. L'air peut en être expulsé brusquement par la contraction de ces fibres ets’ajouter à la colonne de ce fluide que les poumons lancent entre les cordes vocales. Ge réservoir n'est pas le résultat d’une dilatation graduelle de la partie membraneuse de la trachée, amenée sous l'influence de la pression de l'air durant les mouvements d'expiration, car nous avons constaté sa présence chez un fœtus commençant à peine à se couvrir de poils; il y était même assez développé et, lorsqu'il était insufllé , il s'étendait jusqu'au niveau du quatrième anneau trachéen *. Nous ne connaissons aucun Mammifère où l'appareil vocal présente une semblable disposition. Les Singes ont souvent des réservoirs laryn- siens, mais toujours constitués d'une façon différente : tantôt, comme chez l'Orang-Outang, c'est entre le cartilage thyroïde et l'hyoïde et dans le ventricule du larynx que s'ouvre ce sac; tantôt, comme chez les Man- drills, les Macaques, etc., c'est à la base de l'épiglotte vers le milieu du bord antérieur du thyroïde. G. Cuvier a cependant signalé chez l'Atèle Coaita (Ateles paniscus) un réservoir qui, par sa position, rappelle un peu celui de lIndris. «Cest, dit-il, une dilatation très-considérable de la partie membraneuse de la trachée-artère, immédiatement derrière le carülage cricoïde”.» Mayer, dans son travail sur les organes de la voix, révoque en doute l'exactitude de l'observation de G. Cuvier; 1l déerit et figure d’une manière complétement différente le larynx et la trachée de l'Atèle *. Pour cet auteur il n'y aurait qu'une augmentation dans le calibre des trois ou quatre premiers cerceaux du conduit aérifère de ce singe. Nous n'avons pas eu l'occasion de disséquer le Coaita, mais nous 1 Voyez pl. XCIX, fig. 24 et °, sl. # G. Cuvier, Leçons sur l'anatomie comparée, ? Voyez pl. XCIX, fig. 2%, me. p. 2° édition, 1846, t. VIT, p. 782. # Voyez pl. LXXXIX, foros nl 5° Maver, Ueber den Bau des Organes der Mammifères. — x. 34 249 MADAGASCAR. avons pu constater chez une autre espèce du même genre, l'Atèle aux mains noires (Ateles melanocheir), un mode de conformation identique avec celui décrit par Cuvier. La membrane qui occupe la région posté- rieure de la trachée se développe beaucoup dans la partie correspondante aux six ou sept premiers anneaux et les déborde latéralement; elle forme ainsi un réservoir susceplible de se gonfler lorsque l'air y est poussé, mais elle ne constitue pas, comme chez Findris, un sac appendiculaire distinct du tube aérifère et s'y ouvrant par un orifice bien circonserit. La trachée-artère des Indrisinés est toujours très-longue; chez le Propithèque de Verreaux, elle mesure 12 centimètres depuis son origine jusqu'à la bifurcation des bronches; elle est plus élargie dans sa partie inférieure qu'au voisinage du larynx. Les anneaux qui la constituent sont au nombre de 35 ou 36; 1ls sont trèes-résistants et forment des cerceaux non interrompus qui ne permettent pas à la trachée de s'affaisser”. Les anneaux bronchiques sont également complets, mais beaucoup moins épais, et par conséquentils sont plus flexibles. Une semblable disposition est rare chez les Mammifères, elle avait cependant déja été signalée chez certains Lémuriens, tels que Les Makis ?; mais d'ordinaire les cerceaux car- tilagineux n'embrassent qu'une portion plus où moins considérable du canal aérien, et ils sont complétés au-devant de l’'œsophage par une mem- brane quelquefois très-large, souvent très-étroite; ainsi, chez les Galéo- pithèques, les Roussettes et l'Éléphant, les anneaux sont presque complets, tandis que chez certains Singes américains 1ls sont membraneux dans près de la moitié de leur circonférence. La brouche droite est plus courte que la gauche; elle fournit, à peu de distance de son origine, un tronc qui se distribue dans le lobe supérieur ou antérieur du poumon, puis elle se bifurque, et les deux branches ainsi formées se rendent l’une dans le lobe moyen, l’autre dans le lobe Stinume bei dem Menschen, den Säugethieren und 1 Voyez pl. LXXXVIII, fig. 2° et 2°. La cinigen grôssern Vôgeln. (Nova acta Academiæ partie supérieure de la trachée est seule re- Leop. Carl. nat. Curios. t. XXIIT, part. 2, présentée. 1899, page 667, planche LXVI, fig. 4 ? Voyez Carus, Tabulæ anatom. compar. et 25.) pars 7, pl. IX, fig. 1. MAMMIFÈRES. 213 inférieur. La bronche sauche compte de 9 à 10 anneaux; elle se distribue dans le lobe inférieur du poumon, tandis que le lobe supérieur est ali- menté par un tronc qui s'en détache un peu au-dessous de son origine. Le corps thyroïde est petit et représenté par deux masses d'un üssu serré et brunâtre, placées non pas en avant de la trachée, mais sur les côtés et en arrière du larynx et même de lœsophage !. Une bandelette fort étroite de tissu glanduleux passe comme un pont au-devant du premier ou du second anneau trachéen et relie ces deux lobes. Le poumon droit est divisé en trois lobes; le poumon gauche n'en présente que deux, tandis que chez les Singes ce nombre est plus consi- dérable, car en général il existe chez ces animaux quatre lobes à droite: mais chez beaucoup de Pachydermes ces lobes sont disposés comme dans le genre Propithèque. Le lobe supérieur droit? s'avance au-dessous du cœur de facon à n'être séparé du poumon voisin que par un faible inter- vale; il est appliqué en haut (ou en arrière quand l'attitude est qua- drupède) contre le lobe inférieur ou postérieur”, mais en bas il en est sé- paré par le lobe médian qui, de tous, est le plus petit et s'avance comme une sorte de languette vers la pointe du cœur”. Le lobe supérieur gauche est plus développé que l'inférieur et affecte une forme plus pyramidale®. L'appareil respiratoire de VAvahis ressemble beaucoup à celui des Propithèques : la trachée est formée, comme chez ces derniers, d'anneaux cartilagineux complets°, au nombre d'environ trente-cinq. Sa longueur est d'ordinaire de 6 centimètres; les cerceaux bronchiques ne sont pas interrompus; enfin, les poumons sont divisés en deux lobes à gauche et trois à droite, mais on remarque en plus un lobule accessoire situé en arrière du cœur et compris entre celui-ci et le lobe inférieur contre lequel il est appliqué 7. Chez les Indris, le canal aérifère offre des caractères très-différents. 1 Voyez, pour l'Indris, pl. XCIX, fig. 2%: 5 Voyez pl. LXXXIX, fig. 1 : c, lobe su- gt, glande thyroïde. périeur gauche; d, lobe inférieur. 2 Voyez pl. LXXXIX, fig. 1, a. 5 Voyez pl. OX, fig. 3 et 3°. Les quatre pre- 3 Voyez pl. LXXXIX, fig. 1, b. miers anneaux trachéens sont seuls figurés. # Voyez pl. LXXXIX, fig. 1, a. 7 Voyez pl. XCIV, fig. 1. 3h. 244 MADAGASCAR. et nous avons déjà eu l'occasion de dire qu'il était formé par des cer- ceaux incomplets ”. Ceux-ci sont au nombre d'environ quarante; aussi la longueur de la trachée atteint-elle plus de 13 centimètres jusqu'à sa bifurcation terminale. Les anneaux trachéens sont plus grands, plus aplatis, moins hauts et plus serrés les uns contre les autres dans la portion supérieure du cou que dans la portion inférieure. On remarque qu'ils s'espacent beaucoup en s'approchant de la poitrine. L'intervalle membraneux des anneaux s'élargit aussi dans cette région; 1l est ren- forcé par des fibres musculaires longitudinales qui, par places, sont nettement dessinées. La bronche droite fournit, au-dessous de son premier ou de son deuxième anneau, un tronc aérifère destiné au lobule supérieur du pou- mon, Trois autres rameaux se détachent en dehors de cette bronche et se ramifient dans le lobe principal; deux autres rameaux nés en dedans se rendent dans le lobe inférieur et dans le lobe accessoire. La bronche gauche est la plus longue, comme chez les Propithèques et les Avahis: elle compte sept anneaux avant de se terminer en deux troncs corres- pondant aux deux lobes du poumon. Le poumon gauche est formé de deux lobes dont le supérieur ou anté- rieur, suivant l'attitude de l'animal, est le plus épais et offre l'apparence d'une pyramide à trois faces ?; l'inférieur est très-allongé #, il se recourbe en avant au-dessous de la pointe du cœur en s’'avançant en forme de langue. Trois lobes principaux constituent le poumon droit, le premier ou supérieur est peu épais mais bien développé", le second est de tous orêle, et s’avance à la 5 rencontre de la portion linguforme du poumon gauche 6, Un lobule ac- le plus grand”, le troisième est long mais assez cessoire, ou lobule impair, se détache de la masse au-dessous du lobe moyen; 1l est petit et à bords minces, souvent légèrement festonnés. Le cœur des Indrisinés est relativement développé”, surtout dans le ! Voyez pl. XCIX, fig. 2°, o° et of: inter- # Voyez pl. C, fig. 1, a. valle membraneux, s p. > Voyez pl. C, fig. 1, a. ANoyezipl- Chip, 0: 6 Voyez pl. C, fig. 1, b. 3 Voyez pl. C, fig. 1, d. 7 Voyez, pour les Propithèques, planche MAMMIFÈRES. 245 cenre Indnis : il est renflé et à pointe très-arrondie. Les ventricules sont orands et la différence qui existe entre l'épaisseur de leurs parois est plus marquée que chez les Singes; l'artère aorte, au niveau de sa crosse, fournit deux troncs : le premier, situé à droite de la trachée-artere, peut être désigné sous le nom de brachio-céphalique", car il donne naissance à la sous-clavière, puis aux deux carotides; le second, ou sous-clavier, plus grêle que le précédent, se distribue dans le membre supérieur du côté correspondant et fournit aussi l'artère vertébrale gauche. Chez les Singes les plus élevés en organisation, la crosse de l'aorte donne naissance, comme chez l’homme, à trois branches dont une brachio-céphalique droite, une carotide droite et une sous-clavière gauche. Mais chez d’au- tres espèces, telles que les Macaques et les Magots, la distribution des troncs artériels est la même que chez les Indrisinés. Beaucoup de Pachy- dermes, de Rongeurs et de Carnassiers présentent une disposition ana- logue. La distribution des artères des membres n'offre rien de particu- lier à noter; 1l n'y à pas de plexus semblables à ceux que l'on observe chez les Loris ou les Pérodictiques; au contraire, les vaisseaux qui se distribuent dans quelques-uns des viscères, et principalement dans Îles parois des intestins, méritent de fixer l'attention; nous aurons à y revenir lorsque nous donnerons la description de ces organes. CHAPITRE VIT. APPAREIL DIGESTIF. Lorsque nous avons traité de la dentition des Indrisinés, nous avons fait remarquer les similitudes qui existent, à cet égard, entre ces ani- maux et certains Herbivores”. Nous avons vu que les molaires ressem- LXXXIX, fig. 1; pour l'Avahis, pl. XCIV, fig. 1, et pour l'Indris, pl. G, fig. 1 : y, fig. 1, et pour l'Indris, pl. C, fig. 1: e, ven- crosse de l'aorte; k, tronc brachio-cépha- tricules ; fo, oreillettes. lique droit; 1, artère sous-clavière gauche. 1 Voyez, pour les Propithèques, planche Lasous-clavière droite ne porte pas de lettre. LXXXIX, fig. 1; pour l’Avahis, pl. XCIV, ? Voyez ci-dessus p. 28 et suiv. 216 MADAGASCAR. blent beaucoup à celles de quelques petits Pachydermes, les Adapis des terrains tertiaires, tandis qu'elles se différencient nettement de celles des Singes. L'étude des autres parties de l'appareil digestif est loin d’infirmer les résultats fournis par l'examen des dents; ainsi nous verrons que le tube intestinal présente des particularités fort remarquables qui n’ont d'analogues ni chez les Simiens, n1 chez les Carnassiers, mais qui se retrouvent, avec de légères modifications, chez les Mammifères à pla- centa diffus appartenant soit au groupe des Ruminants, soit à celui des Porcins. S 1. CAVITÉ BUCCALE. La voûte palatine n'est pas nettement délimitée en avant par la série dentaire, les incisives médianes laissant toujours entre elles un espace plus ou moins large. La lèvre supérieure ne tombe pas comme un rideau au-devant de cet intervalle, car nous savons que le palais est relié direc- tement au museau par une sorte de bride médiane qui se continue avec la peau des naseaux ‘. Un sillon longitudinal très-peu marqué en avant, mais bien dessiné au niveau des trois dernières molaires, divise la voûte palatine en deux moitiés égales. Des petites crêtes transversales et fipu- rant des courbes continues ou interrompues, à convexité antérieure, se remarquent à sa surface. Dans le genre Propithèque, la première de ces crêtes existe en ar- rière des incisives ?, elle est faiblement arquée; une autre, plus sail- lante et plus convexe, s'étend de la première prémolaire droite à celle du côté opposé; une troisième plus transversale réunit les deuxièmes prémolaires; à chacune des grosses molaires correspond une crête courbe qui n'existe que sur les parties latérales et s'interrompt sur la ligne mé-. diane. Toutes ces petites crêtes sont bordées, surtout en avant, par des tubereules arrondis et à sommet aplati. Chez l'Avahis, la voûte palatine est plus élargie et les crêtes transver- l Voyez, pour les Propithèques, pl. LXXXVIIT, fig. A; pour FlAvahis, pl. CX, fig. 1; pour Fndris, pl. LXXXIV, fie. 1, — ? Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 3. MAMMIFÈRES. 247 sales y sont moins nombreuses!. On retrouve, dans la même situation. les trois crêtes antérieures étendues d'un bord à l’autre; mais 1l n'existe plus que deux crêtes postérieures et interrompues, l’une correspondant à la première vraie molaire, l'autre beaucoup plus oblique et moins pro- longée. Les petites saillies tuberculiformes qui hérissent la muqueuse dans l'intervalle de ces crêtes sont moins élevées et moins nombreuses que chez les Propithèques. Dans le genre Indris, la longueur de la voûte palatine est plus grande que chez les Propithèques et le nombre des crêtes est plus considérable ?, il y en a quatre entre les prémolaires et trois ou quatre entre les molaires: ces dernières n'ont plus la même régularité que dans les genres voisins. et souvent les crêtes postérieures se contournent plus ou moins; quelque- fois celles d’un côté ne reproduisent pas la même forme que celles du côté opposé. Le nombre et la forme de ces crêtes palatines varient d’ailleurs avec l'âge des animaux; chez les très-jeunes individus, elles sont moins nom- breuses et plus écartées sur la ligne médiane; on peut s’en convainere en comparant les figures où sont représentées ces parties chez les Avahis et les Propithèques très-jeunes et chez les mêmes animaux complétement adultes *. Une petite fente, correspondant à l'organe de Jacobson, se trouve en avant de la première crête palatiné, près de la ligne médiane et eu dedans de lincisive interne, où un petit sillon presque longitudinal indique son existence". Le canal de Jacobson s'ouvre sur le plancher des fosses nasales, au-dessous de la partie antérieure du cornet maxil- laire. Le voile du palais, qui limite en arrière la cavité buccale, présente la forme d'une membrane peu musculeuse; ses piliers sont faibles et, sur la ligne médiane, il ny a aucune trace d'appendice constituant une l Voyez pl. CX, fig. 1°. EXXXVIIL Go. 3; pour les Avahis très-jeunes . ? Voyez pl. LXXXIV, fig. 3. pl. XOVE, fig. 2; pour les adultes, pl. CX, # Voyez, pour les Propithèques très fig. 1?. jeunes, pl. XIV, fig. 6; pour les adultes, pl. * Voyez pl. LXXXVIIT, fig. 3. 218 MADAGASCAR. luette. Quand on ouvre largement la bouche d'un Propithèque, d’un Avahis ou surtout d'un Indris, on apercoit facilement la partie antérieure ; perc P de l'épiglotte, cette soupape étant très-développée; mais elle ne peut se P16 peR PRESS [ _ CHER de Joindre, comme chez le Cheval, à l'orifice des arrière-narines, de ma- nière à former avec celles-ci un tube clos. S 9 GLANDES SALIVAIRES. Les amygdales sont situées très en arrière ef ne se montrent pas lorsque lon se contente d'inspecter le fond du pharynx sans en avoir lendu les parois’; elles sont petites, tuberculiformes et constituent des saillies très-élevées et à bords coupés abruptement. De nombreuses olandules existent dans leur épaisseur et viennent s'ouvrir dans des dé- pressions ovalaires. L'appareil de la sécrétion salivaire est bien développé : il se compose comme d'ordinaire de glandules Jogées dans la muqueuse buccale et de glandes conglomérées, les parotides, les sous-maxillaires et les sublin- guales. Lorsqu'on enlève le muscle peaucier du cou et de la tête d'un Propi- thèque, on met à découvert la glande parotide: elle s'étend en forme de lame, affecte une forme irrégulièrement quadrilatere , plus allongée de haut en bas et d'avant en arrière que transversalement”?. Elle borde en dessous le trou auditif et remonte même un peu sur ses côtés; en avant elle recouvre le tiers ou le quart postérieur du muscle masséter : en arrière elle dépasse beaucoup la mâchoire inférieure et s'étend sur la portion cervicale de l'expansion du muscle sterno-mastoïdien:; enfin, en bas, elle s'avance jusqu'au-dessous de l'angle de la mâchoire qu'elle con- tourne, de manière à s'appliquer contre la glande sous-maxillaire. La ! Voyez, pour les Propithèques, planche p. Chez le Propithèque à diadème, cette EXXXVIIE, fig. 1, a; pour l'Avahis, pl. CX, glande mesure environ 5 centimètres de fig. 9; pour l'Indris, pl. XCIX, fig. 1, a. longueur sur 2 1/2 de largeur et sur 5 milli- ? Voyez pl. LITE, fig. 1: glande parotide, mètres d'épaisseur. MAMMIFÈRES. 219 veine Jugulaire suit inférieurement son contour, mas ne chemine pas dans son épaisseur. Les différents lobules qui constituent la parotide sont serrés les uns contre les autres et fortement unis par l'enveloppe fibreuse commune qui envoie des prolongements dans l'intérieur de la olande. Le canal de Sténon ! naït à la parue interne de la paroüde: 1l s'en dé- lache à peu de distance au-dessous de l'arcade zygomatique , puis remonte obliquement sur le masséter et traverse le muscle buceinateur et la muqueuse buccale pour s'ouvrir au niveau de la première vraie molaire supérieure. Son orifice est difhieile à découvrir à cause de lobliquité du canal. La olande sous-maxillaire est située au-dessous et en dedans de la branche de la mâchoire”; elle recouvre le muscle digastrique et une partie du mylo-hyoïdien. La glande parotide est appliquée contre une partie de sa face externe, ce qui lui donne une forme comprimée latéra- lement. Plusieurs ganglions sous-maxillaires reposent sur la glande et, au premier abord, semblent lui appartenir, mais il est facile de les isoler par la dissection. La gaine fibreuse qui l'entoure est moins solide que celle de la parotide et elle adhère faiblement aux lobes qui composent la glande. Si l'on détruit ces adhérences, qui consistent presque uniquement en brides de tissu connectif, on reconnait qu'il existe deux lobes principaux disposés latéralement. Chacun possède un canal excréteur ayant de nom- breuses racines *. Ces deux branches ne tardent pas à se réunir pour for- mer le canal de Wbharton qui se dirige obliquement en haut et en avant et passe en dehors du tendon du muscle digastrique * pour se porter sur les côtés de la langue entre le gémio-plosse et la glande sublinguale, contre laquelle 11 est appliqué et comme enchâssé dans toute sa moitié terminale *; dans cette portion de son trajet 1l est accolé au nerf lingual. En arrivant sur le plancher de la bouche, il chemine sous la muqueuse, 1 Voyez pl. LIIT, fig. 1, s. # Voyez pl. LIT, fig. 2 : muscle digas- 2 Voyez pl. LXT, fig. 1; du côté droit, ces trique, q. glandes sont en place. ® Voyez pl. LITE, fig. 3 : glande sublin- 5 Voyez pl. LIL, fig. » et 3 ouale, sl. | ©o OT Mammifères. — 1. 250 MADAGASCAR. puis vient s'ouvrir sur les côtés du frein de la langue, à l'extrémité d'une longue papille qui constitue un appendice analogue à celui que les hip- potomistes désignent sous le nom de barbillon. Son calibre, assez consi- dérable au voisinage de la glande, diminue à mesure que l'on s'ap- proche de son embouchure, de façon qu'il est très-difficile de le traverser entièrement à l’aide d'une soie, quelque fine qu'on la choisisse. En avant de la glande sous-maxillaire existe une bandelette glandu- leuse étroite dont le produit de sécrétion est versé dans le canal de Wharton par un conduit parallèle aux deux racines de ce dernier. Ce lobule correspond au prolongement antérieur de la glande sous-maxil- laire de l’homme, mais il est beaucoup plus allongé. La glande sublinguale est située en avant de la précédente, au-des- sous de la muqueuse buccale, dans l'espace inter-maxillaire?. Elle est aplatie latéralement, de forme ovoïde et beaucoup plus pointue en avant qu'en arrière. Le muscle mylo-hyoïdien recouvre cette glande et le gémo- glosse est appliqué contre elle; en dessous et en avant, elle repose sur la symphyse de la mâchoire. Sa pointe antérieure s'avance sur les côtés du frein de la langue, et dans cette partie elle est appliquée contre celle du côté opposé. Elle accompagne le canal de Wharton jusqu'a sa termi- naison dans le barbillon dont nous venons de parler. Les canaux excré- teurs ou de Rivinus sont flexueux et s'élèvent directement de la glande vers le plancher de la bouche: 1l ne nous a pas été possible d'en déter- miner exactement le nombre. Dans le genre Avahis, la glande parotide est plus développée que chez les Propithèques”; elle s'étend davantage sur le cou, surtout lorsque l'animal est adulte”. Le canal de Sténon se détache de la glande vers le milieu de sa portion massétérienne?. La glande sous-maxillaire présente les mêmes formes et les mêmes connexions que chez les Propithèques, mais elle est moins développée? ! Voyez pl. LIT, fig. 3. 4 La glande parotide d’un jeune Avahis ? Voyez pl. LIT, fig. 3, sl; pl. LXXXVIN, est figurée pl. XCVLI, fig. 1, p. fig. 1°, g; la pointe de la glande est coupée. 5 Voyez pl. XCVIIE, fig. 1, s. 8 Voyez pl. XOVIIL, fig. 1, p. 6 Voyez pl. XCVIIE, fig. 1, m. MAMMIFÈRES. 251 L'appareil salivaire de l'ndris ne nous a présenté rien de particulier à noter ; 1l ressemble beaucoup à celui des deux genres que nous venons d'étudier. Chez les Singes, les glandes salivaires et surtout la parotide sont plus petites. Ainsi, chez les Gynocéphales et chez les Macaques, cette dernière s'étend plus en avant où elle présente un lobe qui s'étale jusqu'au bord du masséter, mais elle ne se prolonge pas à beaucoup près autant en arrière et elle se termine presque au niveau de l'angle de la mâchoire in- férieure. Chez les Sajous, cette glande est encore plus petite. Nous ferons aussi remarquer que la glande sous-maxillaire de tous les Singes que nous avons étudiés ne présentait aucune trace de la bandelette glandu- leuse accessoire dont nous avons signalé l'existence dans le genre Pro- pithèque. Enfin, les glandes sublinguales des Simiens sont moins épaisses, moins allongées, et offrent une forme d'amande qui les fait res- sembler davantage à celles de l’homme. SP: OESOPHAGE ET ESTOMAC. L'œsophage des Indrisinés est beaucoup moins dilatable que celui des Carnassiers et même que celui des Singes; c'est à peine si on peut y in- troduire une tige de la grosseur d’une plume à écrire. Sa longueur est considérable et en rapport avec le développement du cou. Chez un Pro- pithèque de Verreaux, 1l mesurait 18 centimètres et chez un Propithèque à diadème, 11 atteignait 20 centimètres. Un tissu cellulaire lâche le rat- tache en avant à la trachée-artère dont il suit exactement la face posté- rieure dans toute l'étendue de la région cervicale. En entrant dans le thorax, l’œsophage passe comme d'ordinaire entre les deux lames du médiastin postérieur, puis traverse le diaphragme et, au lieu de se ter- ; ; fe É ; es miner immédiatement dans l'estomac, il se prolonge dans la cavité abdo- x : ; ï minale au-dessous de ce muscle, dans une étendue de plus de 3 centi- mètres, en se courbant à gauche et en arrière pour s'ouvrir dans l'estomac. Dans son trajet abdominal il est enveloppé par une lame du péritoine, 35. 252 MADAGASCAR. et ses parois sont plus épaisses et plus charnues que dans sa portion thoracique ou cervicale; il résulte de cette disposition que le reflux des aliments de l'estomac vers ce tube doit être fort difficile. Lorsque l’on ouvre largement l'abdomen pour étudier la position et les rapports des viscères, on voit, chez le Propithèque, que le foie se montre à découvert et qu'au lieu d'être relégué presque exclusivement dans l'hy- pochondre droit, il se prolonge sur la ligne médiane et occupe même une grande partie de Fhypochondre gauche. Au-dessous et à gauche, apparait le bord inférieur de l'estomac plus ou moins visible suivant l'état de va- cuité ou de plénitude de cet organe. Le grand épiploon ne forme pas un tablier tombant au-devant du paquet intestinal; il n’est jamais très-chargé de graisse, aussi peut-on facilement suivre les vaisseaux qui se distribuent dans son épaisseur". La portion convolutée du côlon occupe presque toute la largeur de l'abdomen, au-dessous du foie et de l'estomac: elle laisse à gauche un espace peu étendu dans lequel se montrent les replis de l'intestin grêle. Toute la portion inférieure de la cavité abdominale est occupée par le cœeum, qui se replie plusieurs fois sur lui-même, puis s'enfonce dans le bassin au-devant du rectum. Ces rapports varient, d’ailleurs, avec l'âge des animaux, car, chez les Jeunes, le cœcum est beaucoup moins déve- loppé et ne masque pas autant l'intestin grêle. Ainsi, chez un fœtus pres- que à terme du Propithèque à diadème”, le foie était énorme et retombait à droite au-devant du bord du tortillon formé par le côlon et, à gauche, devant l'estomac qu'il cachait entièrement ; le cæcum était long, mais très- orèle, et se convolutait, laissant à découvert le côlon flottant à droite et l'intestin grêle à gauche. Chez l'Avahis, ces rapports sont les mêmes que chez les Propithèques : le cæcum occupe toute la moitié inférieure de la cavité abdominale, où il forme cinq replis et se termine par une extrémité effilée à gauche du rectum. Chez lndris, la portion enroulée du côlon est plus étendue dans le 1 Voyez pl. XCII-XCIIT. — 2 Voyez pl. XC, fig. 1: foie, f; portion repliée du côlon, €; cœcum, 1; côlon flottant. r. MAMMIFÈRES. 253 sens longitudinal et l’est moins dans le sens transversal; le cœcum est moins élargi, mais il forme plus de circonvolutions et s'étend aussi dans la cavité du bassin. L'estomac des Indrisinés est peu développé’ et uniloculaire; il ne présente aucun étranglement et est courbé sur lui-même de façon que son grand cul-de-sac, ou grosse tubérosité, est logé dans l’hypochondre gauche entre la portion du diaphragme correspondant au poumon du même côté, la rate et le foie; sa face antérieure se moule sur la face in- férieure du foie et sa face inférieure est en rapport avec le cœcum; son bord inférieur ou grande courbure touche à la fois aux muscles anté- rieurs de l'abdomen et au bord supérieur du tortillon du côlon, auquel il est rattaché par le grand épiploon; enfin sa petite courbure embrasse, pour ainsi dire, le lobe de Spiegel. La lame péritonéale gastro-hépa- tique est large et résistante; elle s'attache, d’une part, sur tout le bord supérieur de l'estomac, et, d'autre part, à la scissure postérieure du foie. Dans le genre Propithèque, une sorte de raphé, peu indiqué d'ail- leurs, s'étend sur chacune des faces stomacales ; il part du cardia et se dirige vers le pylore en suivant parallèlement la petite courbure? ; il est plus marqué à droite qu'à gauche, où 1l s'efface presque complétement au voisinage de l'embouchure œsophagienne. Le grand cul-de-sac forme un divertieulum arrondi et saillant, beaucoup plus développé que l'extré- mité droite qui s'allonge, se rétrécit et fournit vers l'extrémité de la petite courbure une dilatation située au-dessus du raphé dont il vient d’être question ®. Immédiatement après, les parois de l'extrémité pylorique s'épaississent beaucoup, de manière à constituer comme une sorte de gésier. La muqueuse stomacale présente un aspect velouté ; quelques plis se voient vers la petite courbure. Les parois du grand cul-de-sac sont les moins épaisses, celles de la face antérieure le sont davantage ainsi que 1 Voyez, pour les Propithèq. pl. LXXXIX, ? Voyez pl. LXXXIX, fig. 2. Ce raphé fig. 2; pl. XCII-XCI, es; pour l'Avahis, part du pylore indiqué par la lettre m. pl. XCVIIE, fig. 2; pl. XOV, es; pl. XCVI, 3 Voyez pl. LXXXIX, fig. 2 ,», dilatation fig. 3, es; pour l’Indris, pl. C, fig. 2. de la petite courbure. 254 MADAGASCAR. celles du diverticulum supérieur; à ce niveau l'estomac se termine par un rétrécissement brusque, communiquant avec la portion musculeuse en forme de gésier; les parois changent alors de nature : elles s'épaissis- sentet présentent cinq ou six plis longitudinaux fort saillants, dans l'in- tervalle desquels la muqueuse est finement aréolée. Enfin l'estomac se termine dans le duodénum par une sorte de col fort saillant. L'estomac de l'Avahis porte sur sa face inférieure une série de bour- souflures dues au développement d'un raphé qui est situé en-dessous de lorgane et qui en bride les parois. Celles-ci sont plus épaisses que chez les Propithèques, mais le renflement musculaire pyiorique y est moins marqué et les plis longitudinaux disparaissent presque compléte- ment de sa face interne. L'estomac de lIndris est subglobuleux dans toute sa portion infra- œsophagienne, ainsi que l'a déjà signalé M. Flower”; le grand eul-de-sac est arrondi et très-développé; le petit cul-de-sac forme une dilatation plus marquée que dans les genres précédents, à la suite de laquelle l'estomac devient intestiniforme et se replie, à angle presque droit, pour remonter vers le foie en formant une double courbe ressemblant à la lettre S. Le diverticulum de la petite courbure est à peine indiqué*. Un raphé laté- ral se remarque sur la face inférieure de la portion rétrécie de l'estomac et se termine au pylore. Il n'existe pas de renflement musculaire en forme de gésier au-devant de cette ouverture. La muqueuse de la partie globuleuse de l'estomac est beaucoup moins veloutée que celle de la par- üe intestiniforme , et quelques plis longitudinaux se voient le long de la petite courbure. Sa: TUBE INTESTINAL. Le tube intestinal de tous les Indrisinés est remarquablement long et pourvu d’un énorme cœeum; il diffère beaucoup à cet égard de celui des 1 Voyez pl. XCVIIL, fig. 2 et °°. lia (Medical Times and Gazette, 1872, p. 563). ? Flower, Lectures on the comparative ana- 5 Voyez pl. C, fig. 2: dilatation de la tony of the organs of digestion of the Mamma- petite courbure, n; pylore, m. MAMMIFÈRES. 255 Singes et se rapproche davantage de celui des Mammifères exclusive- ment herbivores ou phytophages, tels que les Ruminants, les Pachydermes et même certains Rongeurs . En effet, chez tous les animaux, fa longueur de cette portion du tube digestif dépend de la durée du séjour que doi- vent y faire les aliments après leur sortie de l'estomac; or, chez les Her- bivores, la digestion stomacale est de peu d'importance, comparée à la digestion intestinale; aussi les intestins sont-ils beaucoup plus développés chez ces animaux que chez les Carnassiers où leur longueur dépasse rare- ment quatre ou cinq fois la longueur du corps. Chez les Propithèques, si on la rapporte à la même unité de mesure, cette longueur serait de près de quatorze: plus considérable, par conséquent, que chez le Gheval où elle est de dix et que chez le Chameau où elle est de douze. Le Mouton. la Chèvre et diverses autres espèces de Ruminants ont seuls l'intestin comparativement plus allongé, L'intestin grêle des Propithèques a neuf fois la longueur du corps: ainsi chez un Propithèque à diadème mesurant 5o centimètres du bout du museau à la naissance de la queue, cette portion du tube di- gestif atteignait 4%,50o. Les démarcations des différents tronçons. désignés sous les noms de duodénum , de jéjunum et d'iléon, sont difliciles à saisir, Car la structure des parois intestinales est partout la même. Le duodénum est limité arbitrairement par l'origine de l'artère mésentérique: quant à liléon, il continue régulièrement le jéjunum sans qu'il v ait entre eux aucune différence. Le duodénum est large dans sa portion initiale: il se dirige d’abord à droite et forme une anse à convexité antérieure reposant sur le lobe moyen du foie et sur la vésicule biliaire, puis il se réfléchit pour se por- ter directement en arrière au-dessous du lobe droit du foie et au-dessus du cœcum, auquel il est parallèle dans cette portion de son trajet, enfin il s'infléchit de droite à gauche et se place en arrière de l'origine de l'ar- tère mésentérique supérieure qu'il embrasse partiellement, en se conti- nuant avec le jéjunum. Dans ce point, 1l est étroitement fixé au cœcum et à ? Voyez, pour les Propithèques, pl. XCI, XCV; pour l'Indris, pl. CII, CIV, CV et: XCIT et XCIIT; pour lAvahis, pl. XCIV et CVI. 256 MADAGASCAR. l'extrémité de l'iléon par des brides péritonéales résistantes. La lame mé- sentérique devient alors de plus en plus longue, aussi l'intestin, au lieu d'être solidement amarré dans la cavité abdominale, flotte-tAl et, après s'être contourné un grand nombre de fois de droite à gauche, puis de gauche à droite, pour former de très-nombreuses circonvolutions, il arrive dans la fosse iliaque droite; la 11 se replie et se porte en avant pour aboutir sur le bord concave du cœcum. Dans sa portion rectiligne, liléon est relié à la base du cœæcum par une lame mésentérique longue, étroite et de forme triangulaire !. Le cœcum des Propithèques adultes est plus long que le corps”; celui d'un Propithèque à diadème mesurait 63 centimètres et sa capacité était de 750 centimètres cubes; celui d'un Propithèque de Verreaux avait L5 centimètres de développement; mais chez les jeunes, ainsi que nous l'avons déjà dit, ces dimensions sont relativement beaucoup moins con- sidérables et la capacité intérieure est moins grande. La forme de ce réservoir est celle d’une crosse très-allongée; la surface en est très- boursouflée, ce qui dépend de Fexistence de trois brides musculaires longitudinales, lune médiane très-épaisse et opposée à l'insertion du péritoine, les deux autres latérales, plus larges, mais beaucoup moins musculaires. Si par la dissection on enlève ces brides charnues, le cæcum s'allonge alors notablement et les boursouflures qui existent entre elles disparaissent. Chez les fœtus de Propithèques, même très-avancés dans leur développement", on n'aperçoit aucune trace de ces raphés et fa sur- lace du sac cœcal est lisse, mais les boursouflures se montrent peu de temps après la naissance et elles augmentent rapidement de volume *. Le cœcum se termine par une extrémité très-rétrécie qui se loge dans le bassin. Cette grande poche intestinale est toujours remplie d’une matière pulpeuse d'un vert brunâtre formée en majeure partie par des débris de feuilles. ! Voyez pl. XCII et XCIHI. 3 Voyez pl. OX, fig. 1 : cœcum, 2, et pl. ? Voyez pl. XCI, fig. 1 : le cœcum est XCI, fig. 2 et 3. vu par sa face inférieure; pl. XCII-XCII : # Voyez pl. XCI, fig. 3. [] le cœcum est vu par sa face supérieure. 5 Vovez pl. XCI, fig. P À 6 MAMMIFÈRES. 257 Le côlon, qui fait suite au cœcum, se divise en deux portions bien diffé- rentes d'aspect : l'une est enroulée sur elle-même et constitue un gros paquet arrondi et aplati que l'on pourrait désigner sous le nom de tor- tillon; l'autre est libre, c’est le côlon flottant !. Dans son ensemble cette partie du gros intestin mesure, chez le Propithèque à diadème, 2" 20:1l a done quatre fois et demie environ la longueur du corps. À son origine, le côlon est très-large et se continue sans ligne de démarcalion précise avec le cœcum qui n'en est que la terminaison; il n'est cependant pas boursouflé et constitue un tube immédiatement enroulé sur lui-même qui bientôt se rétrécit pour conserver le même calibre dans toute sa por- tion convolutée. La complication des replis qu'il décrit est très-grande et il est difficile de s’en bien rendre compte à raison de leur intrication les uns étant placés sur un plan antérieur aux autres. Si l'on détruit les liens péritonéaux qui rattachent les différents tours concentriques, on peut s'assurer que le tortillon est formé par trois anses principales du côlon plus ou moins enroulées sur elles-mêmes. La première, qui est la plus allongée, occupe la partie inférieure; c'est de toutes la plus superti- cielle?, elle se replie sur elle-même en formant deux tours de spire double, la spirale extérieure étant concentrique, la spirale intérieure étant excen- trique; cette portion constitue la partie la plus rapprochée des parois abdominales et ce que l'on pourrait appeler le dôme du tortillon. La deuxième anse est beaucoup plus simple ; elle ne s'enroule pas sur elle- même et s'applique sur le côté antérieur et droit de la spirale en ar- rière du duodénum. La branche terminale de cette anse s'enfonce alors au-dessous du plan superficiel du tortillon et, se repliant sur elle-même, forme une troisième anse très-développée qui s'enroule aussi comme la première sur laquelle elle s'applique en dessus, formant deux tours de spire double Ÿ. Le côlon devient alors flottant; il se détache du tortillon, se replie en arrière entre le foie et le duodénum au niveau de l'origine de l'artère mésentérique supérieure ou antérieure, occupe la partie profonde ! Voyez pl. XC, fig. 1; pl. XCE, fig. 1, haut, pour montrer sa face supérieure. 2 et 3, et pl. XCII-XCIII. Dans cette der- 2 Voyez pl. XCI, fig. 1. nière planche le tortillon a été rejeté en 5 Voyez pl. XCIT et XCIHT. Mammifères. — 1. 36 258 MADAGASCAR. de la cavité viscérale au-dessus du paquet formé par le petit intestin, dé- crit quelques sinuosités et s'enfonce dans le bassin en se continuant sans ligne de démarcation avec le rectum *. Cette portion libre est soutenue par un repli formant le mésentère côlique et comparable au mésentère de l'intestin grêle, mais moins étendu, de façon à ne pas permettre à cette portion du gros intestin des déplacements très-considérables. Chez un fœtus de Propithèque à diadème arrivé presque à terme, le côlon présentait la même disposition que chez l'adulte; les différents tours de spire étaient d'une parfaite régularité et plus faciles à suivre qu'ils ne le sont chez les individus plus âgés *; la deuxième anse du tor- üllon, ou anse latérale droite, était comparativement plus développée et se prolongeait en arrière de façon à se replier un peu à gauche. Le ca- libre de toute cette partie de l'intestin était d’une grande uniformité. Les intestins de l'Avahis sont proportionnellement plus longs que ceux des Propithèques * ; ils ont plus de quatorze fois la longueur du corps. le gros intestin ayant un peu plus d’un quart de la longueur totale de cette portion du tube digestif. L'intestin grêle d’un Avahis, dont le corps avait 30 centimètres du museau à la naissance de la queue, mesurait 3 mètres et le gros intestin 1" 20. Le duodénum est disposé comme dans le genre précédent; le jéjunum et liléon ne présentent rien de particulier à noter; le cœcum était très- développé sur lexemplaire dont il vient d'être question; sa capacité était de 150 centimètres cubes et sa longueur était de 41 centimètres. La forme de ce sac est la même que chez les Propithèques: il occupe aussi toute la moitié inférieure et postérieure de la cavité abdominale, où il se replie cinq fois pour se terminer, dans le petit bassin, par une extrémité vermiforme. Deux brides charnues s'étendent dans toute sa longueur. l'une sur sa face inférieure, l’autre sur sa face supérieure, et déterminent le plissement de ses parois; il en résulte de nombreuses boursouflures d'autant plus développées que animal est plus adulte *. Chez les jeunes, 1 Voyez pl. XCIT et XCIIT. Le côlon flot- ? Voyez pl. XC, fig. 1 , ce, et pl. XCI, fig. 3. tant est rejeté sur la gauche et s'étend du 5 Voyez pl. XCIV et XCV. .,z tortillon jusqu’au rectum. + Voyez pl. XCIV, fig. 2, et XCV. MAMMIFÈRES. 259 ces dilatations sont beaucoup moins marquées et le cœcum est beau- coup plus court”. Le côlon se convolute comme dans le genre Propithèque et constitue un tortillon. Mais celui-ci est moins développé :1l est formé de trois anses beaucoup plus courtes; la première seule décrit un tour de double spi- rale; la volute extérieure est d’un calibre considérable, l'intérieure se ré- trécit beaucoup; la deuxième anse, ou anse latérale, est peu allongée; elle est comprise entre le cœeum et la volute périphérique du torüllon *; enfin la troisième, plus profonde que les précédentes, ne s’enroule passur elle- même comme celle des Propithèques : elle est appliquée contre la face profonde du tortillon; ses deux branches sont fort écartées et leur convexité est dirigée en arrière et à gauche *. La portion initiale du côlon se con- tinue directement avec le cœcum et offre presque le même calibre que ce dernier. Les brides musculaires longitudinales dont nous avons parlé s'étendent aussi sur elle et se prolongent jusqu'à l'origine de l'anse laté- rale; là elles disparaissent et la portion terminale du tortillon devient cy- lindrique et à parois lisses. Le côlon flottant est disposé d'abord trans- versalement derrière l'estomac, puis 1l s'infléchit en arrière, longe le côté droit de la région lombaire au-dessous du rein correspondant et se dirige, sans décrire de sinuosités marquées, vers le bassin où un rétrécissement à parois musculeuses le sépare du rectum. Les intestins de lIndris sont extrêmement allongés; ils ont plus de quinze fois la longueur du corps; le gros intestin forme près d’un tiers des dimensions totales de ce tube. Chez un exemplaire adulte de cette espèce mesurant 65 centimètres du bout du museau à la naissance de la queue, l'intestin grêle avait 6" 75. Son calibre est toujours relati- vement beaucoup plus considérable que chez les Propithèques ou les Avahis; ses rapports de position sont d’ailleurs les mêmes. Le cœcum est moins dilaté que dans les genres précédents, mais sa longueur est énorme“; il mesurait, chez l’Indris dont nous venons de 1 Voyez pl. XOVII, fig. 2 et 4. $ Voyez pl. XCIV, fig. ». 2 Voyez pl. XOV et XCVE, fig. 5 ,etXCVII, * Voyez pl. CINH-CIV, fig. 1, et pl. CV et fig. A. CVI. 260 MADAGASCAR. parler, 1" 85. Il était donc près de trois fois aussi long que le corps et sa capacité était de 1225 centimètres cubes. Les parois de ce réser- voir sont lisses; aucune bande musculaire ne vient les brider et, par conséquent, il n'y a pas de boursouflures à sa surface, il n'y a que de simples plis produits par les circonvolutions qu'il déerit. Son extrémité se rétrécit graduellement et n'est pas vermiforme comme chez les Avahis. Le côlon ne s'enroule pas en spirale, mais il existe une série d'anses qui se replient successivement les unes à côté des autres et qui sont étroi- tement rattachées par des brides péritonéales, de manière à former une masse énorme logée dans l'hypochondre droit en arrière de la première portion du duodénum et à remplacer le tortillon des Propithèques ”. La lon- oueur du côlon est de 3 mètres. La portion initiale n'est pas à beaucoup près aussi volumineuse que chez les autres représentants de la même fa- mille et son calibre ne diffère que peu de celui de la partie terminale. La première anse correspondant à celle qui constitue la spirale superti- celle des Propithèques et des Avahis se plie brusquement vers le milieu de sa longueur ?. La deuxième anse, au lieu d'occuper le bord de la masse côlique , double pour ainsi dire la précédente en revenant sur elle-même et en s'appliquant sur la première, mais en sens inverse , et en se disposant d'une manière que l'on pourrait caractériser par l'expression de tête- bèche. La troisième anse forme le repli antérieur du tortillon et, au lieu d'être située à sa face profonde comme chez les Propithèques ou les Avahis, elle est beaucoup plus superficielle, tandis qu'au contraire c'est la première anse dont la deuxième courbure est située sur Le second plan°. Le côlon flottant est énorme et se continue sans démarcation avec le rectum ". Parmi les Mammifères, ce sont les Ruminants et les Pachydermes à pieds fourchus qui seuls offrent une disposition du côlon analogue à celle des Indrisinés. Chez le Mouton, par exemple, il existe une spirale double, ressemblant beaucoup à celle que forme la première anse de celte partie de l'intestin dans le genre Propithèque:; mais cette anse est unique, aussi ! Voyez pl. CITI-CIV, CV et CVI. 3 Voyez pl. CII-CIV et pl. CVE. 2? Voyez pl. CII. : Voyez pl. GVE et CVIT. MAMMIFÈRES. 261 le tortillon est-il beaucoup plus simple. Chez le Bœuf, l'anse côlique décrit un certain nombre de circonvolutions ellipsoïdes, et il en est de même chez la Chèvre et chez le Pore. Dans la famille des Cerfs et sur- tout chez le Chevreuil, il n'existe également qu'une seule anse côlique se repliant trois fois sur elle-même sans former de véritables tours de spire et rappelant les courbes que décrit le côlon de lIndris dans sa pre- miere portion. Chez le Cheval, le côlon est très-prand et très-gros, mais il est encore plus simple et constitue une anse unique énorme qui se replie complétement sur elle-même. Nous ajouterons que le côlon flot- tant des Ruminants est toujours beaucoup plus long que chez les Indri- sinés et quil se développe parallèlement aux courbes de l'intestin grêle , en dedans de celui-ci auquel le rattache le mésentère, tandis que chez les Indrisinés ses moyens de fixité sont différents; effectivement il est sus- pendu à une lame séreuse particulière, désignée d'ordinaire sous le nom de mésentère côlique, qui se détache de la région sous-lombaire et s'étend depuis l'origine de l'artère mésentérique antérieure jusqu'au fond de la cavité pelvienne". Les dimensions du cœcum éloignent aussi les Indrisinés des Singes pour les rapprocher des Pachydermes et des Ruminants; effectivement , chez les premiers de ces Mammifères, cet appendice est très-peu déve- loppé; il n'existe pas chez les Chiroptères, la plupart des Insectivores et les Carnassiers plantigrades, mais il se développe beaucoup chez les Rongeurs, les Ruminants et la plupart des Pachydermes, tels que le Porc, le Tapir, le Rhinocéros. Nous ne connaissons cependant aucun de ces animaux où le réservoir intestinal présente des dimensions aussi considé- rables, relativement à la grosseur du corps, que chez l'Indris. Le tableau suivant indique les différentes dimensions des parties du tube intestinal chez les Propithèques, les Avabis et les Indris arrivés à leur complet développement. 1 Voyez pl. CVIT. 262 MADAGASCAR. Propithèque Indris à diadème. Avahis laineux. à queue courte. Lonoueur de l'intestin grêle........... 4,50 4®,50 6°,70 Longueur du cœcum................ o ,63 o ,41 1 ,86 Longueur du côlon. ............... 2 ,20 0 ,75 3 ,00 Longueur du rectum... ......... 0 0:00 o .0/ 0, 09 Longueur du gros intestin (abstraction faite durCRCUM) nee PNR Rte 2 ,26 0 ,79 3 ,09 Longueur totale de l'intestin (abstraction faterducæcum)er ere ere 6 ,70 0 ,79 9 ,84 SR: GLANDES ANNEXES DU TUBE DIGESTIF. . Le pancréas des Propithèques constitue une bande glandulaire très- longue, mais mince et étroite, un peu épaissie au mulieu et frangée sur ses bords !. Il est étendu transversalement dans la partie antérieure de la cavité abdominale, en arrière du foie et de l'estomac, et croise l'aorte et la veine cave postérieure. Il suit d'abord la petite courbure du duodé- num dans la portion de ce tube qui se porte directement en arrière au-dessus du cœcum et de la portion initiale du côlon, ensuite passe au- dessous du tronc cœliaque, s'applique sur la face antérieure de l'estomac et s'épaissit un peu, puis il se termine vers la base de la rate par une extrémité en général bifurquée. Cette glande, complétement étendue, mesure chez le Propithèque de Verreaux plus de 20 centimètres sur une largeur moyenne d'un peu plus de 1 centimètre. Chacun des lobules qui constituent sur les bords du pancréas des sortes de franges ou d'arborisations envoient des cana- licules qui s'embranchent sur un canal principal, ou canal de Wirsung, occupant l'axe de la glande et débouchant dans le duodénum bien au- dessous de l'extrémité du canal cholédoque et à une assez grande dis- tance du pylore” (environ à 12 centimètres chez le Propithèque de Ver- reaux ). Dans le genre Avahis, le pancréas est beaucoup moins développé, sur- ! Voyez pl. LXXXIX, fig. 2 : pancréas, r. — ? Voyez pl. LXXXIX, fig. 2 : canal pan- créalique, p; canal cholédoque, q; pylore. m. MAMMIFÈRES. 263 tout vers son extrémité droite où il s'étend moins loin en suivant la pe- tite courbure du duodénum. Son conduit excréteur s'accole au canal cholédoque et s'ouvre à côté et au-dessous de ce dernier, vers la moitié de la portion descendante du duodénum. Nous avons constaté chez un jeune Avahis une disposition anormale du pancréas, consistant dans l'existence d'un lobe surnuméraire situé au-dessous de la glande principale et dé- versant ses produits de sécrétion par un canal particulier dont l'embou- chure se voit en arrière de celle du conduit de Wirsung ”. Chez tous les Indrisinés le foie occupe la partie antérieure de la cavité abdominale et remplit lhypochondre gauche plus complétement encore que le droit; on y distingue trois lobes principaux et un lobule accessoire ou lobule de Spiegel. Dans le genre Propithèque, le lobe gauche est de beaucoup le plus développé: 11 recouvre l'estomac et se moule sur lui?. Aussi sa face pos- térieure est-elle excavée; elle donne attache dans sa partie supérieure au ligament gastro-hépatique. Sa face antérieure est convexe latérale- ment du côté du diaphragme et aplatie sur la ligne médiane où elle est recouverte par le lobe moyen. Son bord postérieur est mince et tantôt entier, tantôt découpé en une ou deux languettes correspondant au point où s'insère un repli péritonéal émané du centre phrénique près de l'ou- verture æsophagienne et servant à maintenir ce lobe dans sa position: son bord droit est entier, son bord gauche estinterrompu par une fissure peu profonde. Le lobe moyen est moins épais que le précédent; il est divisé en deux moitiés® par le ligament suspenseur principal du foie qui, partant de la face abdominale du diaphragme, se dirige verticalement, dans le plan médian, vers le lobe moyen sur lequel 1l se fixe dans toute son étendue. pénétrant en bas dans une échancrure profonde du bord inférieur *. Cette échancrure se continue sur la face postérieure par une scissure plus ou moins profonde. La moitié gauche du lobe est celle qui se pro- 1 Voyez pl. XCVI, fig. 3 : p, pancréas; ? Voyez pl. XC, fig. 2 et 2°, d. p', lobe accessoire anormal ; c, canal cho- 3, Voyez pl. XC:; fig. 2 et 2°, c, c. lédoque. 4 Voyez pl. XC, fig. 2 et 2°, l. 264 MADAGASCAR. longe le plus en bas; elle recouvre une partie du lobe gauche; la moitié droite est plus large inférieurement, mais beaucoup plus étroite en haut, et son bord libre est fortement échancré pour recevoir la vésicule du fiel'. Un petit lobule existe d'ordinaire près de l'échancrure inférieure du ligament suspenseur. Le lobe droit est de tous le plus petit?. Il est situé plus profondément et sa forme est celle d’une pyramide triangulaire dont une des faces serait arrondie et les autres excavées. Un ligament suspenseur le rat- tache au diaphragme ; une autre lame péritonéale s'étend jusqu'au bord antérieur du rein correspondant. Ses bords sont entiers; sa face anté- rieure, ou arrondie, est en rapport avec le diaphragme, et sa face posté- rieure, ou concave, avec le duodénum et la portion repliée du côlon. Le lobule postérieur ou lobule de Spiegel® est situé au-dessus de la lame gastro-hépatique et au-devant de la petite courbure de l'estomac; il a la forme d'une pyramide à trois faces et sa base correspond à l'en- trée de la scissure de la veine porte. Ses bords sont tantôt entiers, tantôt plus où moins échancrés. La vésicule du fiel est très-développée*. Elle occupe toute l'étendue du bord du lobe moyen. Sa forme est ovoïde; son canal naît à son extré- mité inférieure, puis suit son bord droit et s'embranche sur le canal cholédoque par l'intermédiaire du conduit excréteur du lobe droit. Dans son trajet, ce canal reçoit quelques petites branches biliaires qui naissent directement du lobe moyen. Le canal cholédoque formé par la réunion des conduits excréteurs des différents lobes est très-allongé et va s'ouvrir dans le duodénum à peu de distance du pylore?. Chez les Jeunes Propithèques et surtout chez les fœtus, le foie est comparativement plus développé que chez les adultes°, cette différence 1 Voyez pl. XC, fig. 2 et 2° : vésicule du ® Voyez pl. LXXXIX, fig. 2: q, canal cho- fiel, b. lédoque; p, pylore. 2 Voyez pl: XC, fig. 2 et 2°, a. 5 Voyez pl. LXXXIX : fig. 3, face anté- 3 Voyez pl. XC, fig. » et 2°: lobule de rieure du foie d’un fœtus de Propithèque Spiegel, e. arrivé presqu'à terme; 3°, face postérieure # Voyez pl. XC, fig. 2 et 2°, b. du foie. MAMMIFÈRES. 265 © porte principalement sur le lobe droit et sur le moyen; le lobule de Spiegel est très-petit. La vésicule biliaire ne présente pas les dimensions qu'elle atteindra par la suite et elle repose dans une petite échancrure du bord libre du lobe moyen". Le foie de lAvahis ressemble beaucoup par sa forme et par la dispo- sition de ses lobes à celui des Propithèques; cependant le lobe moyen est plus élargi ?, son bord inférieur est moins profondément échancré et le lobule de Spiegel est à peine distinet du lobe droit. La particularité la plus remarquable consiste dans l'absence complète de la vésicule biliaire: aussi le bord correspondant du lobe moyen, au lieu d’être fortement ex- cavé, est-il arrondi. Le canal cholédoque repose en partie sur le lobe droit et, comme nous l'avons déjà dit, se termine dans le duodénum à côté du canal pancréatique*. Chez l'Indris, le foie présente une forme plus carrée que dans Îles genres précédents *. Le lobe moyen est beaucoup plus petit; son bord inférieur est droit et à peine échancré, sa face postérieure est lisse. Le lobe gauche est plus gros que chez les Propithèques et les Avahis; enfin le lobe de Spiegel est peu indépendant. La vésicule du fiel est énorme * et, lorsque ses parois ont été distendues, son volume est supé- rieur à celui du lobe moyen : elle remplit alors la majeure portion de l'hypochondre droit. Chez un Indris adulte, elle mesurait plus de 8 cen- timètres de long sur 6 de large. Son canal s'embranche directement sur le conduit cholédoque au niveau de la branche afférente du lobe moyen et au-dessus de celle du lobe droit. Chez un fœtus très-avancé dans son développement, cette vésicule était déjà remarquable par ses dimensions et elle débordait le lobe moyen en dessus et en dessous; on peut se bien rendre compte des dimensions relatives de ce réservoir biliaire chez les fœtus des Propithèques et des [n- dris en jetant un coup d'œil sur les figures qui sont jointes à ce tra- ! Voyez pl. LXXXIX, fig. 3 et 3°, b. “ Voyez pl. CI, fig. 1 et 2. Le foie est ? Voyez pl. XCVIIT, fig. 3. représenté en dessus el en dessous. 3 Voyez pl. XCVI, fig. 3 : canal cholé- 5 Voyez pl. CT, fig. 1 et 2 : vésicule du doque, c. fiel, b. Mammifères. — 1. à; 266 MADAGASCAR. vail !. Le lobe droit du foie est aussi beaucoup plus gros chez les Jeunes Indris qu'il ne le sera chez l'animal adulte. S 6. VAISSEAUX SANGUINS DU TUBE DIGESTIF. Les vaisseaux sanguins de l'appareil digestif présentent chez les Indri- sinés et surtout dans le genre [ndris certaines particularités qui méritent de fixer l'attention; mais, pour bien s'en rendre compte, il est utile d'étudier d'abord la disposition de cette portion de l'appareil circulatoire chez les Propithèques et chez l'Avahis. Dans le premier de ces deux genres, le tronc cœliaque ne mérite plus le nom de trépied qu'on lui donne généralement dans les traités d'anato- mie; en eflet, au lieu de se composer de trois branches, l’une splénique, l'autre hépatique, et la troisième gastrique, il en compte quatre; car aux trois précédentes il faut ajouter la grande mésentérique où mésentérique antérieure”. Le tronc commun à ces quatre artères naït de l'aorte, en ar- rière de sa sortie du diaphragme ; il fournit d’abord le tronc correspon- dant au trépied cœliaque proprement dit, puis il se continue pour former la mésentérique. L'artère splénique est longue et d'un calibre considérable : elle se porte d'abord en bas et à gauche au-dessus du pancréas, puis, cheminant entre les deux lames du gros épiploon, elle contourne à une certaine dis- tance la grande courbure de l'estomac, formant la gastro-épiploïque gauche; elle fournit par sa convexité un gros rameau qui se distribue dans le pancréas, puis des branches spléniques et de nombreux rameaux épi- ploïques s'anastomosant fréquemment les uns avec les autres et formant dans le grand épiploon un réseau fort élésant®. De sa convexité naissent des branches gastriques correspondant aux vaisseaux courts de l’homme, mais relativement beaucoup plus longs; ces dernières artères se distri- ! Voyez pl. XC, fig. 4 et 4°, foie d'un 2 Correspondant à la mésentérique supé- fœtus d'Indris; fig. 3 et 3°, foie d’un fœtus rieure de l'homme. de Propithèque; vésicule biliaire, b. 5 Voyez pl. XCII-XCIIT. MAMMIFÈRES. 267 buent dans les parois stomacales; enfin, par son extrémité, l'artère gastro-épiploïque gauche s’anastomose à plein canal avec la pastro-épi- ploïque droite émanée de l'artère hépatique. Celle-ci est environ du même volume que la splénique; 1l s'en détache d'abord une branche pancréatique, ensuite la gastro-épiploïque droite qui croise le duodénum, fournissant lune artère à cette portion de l'in- testin. La gastro-épiploïque s'engage alors entre les deux lames de l'épi- ploon, envoyant d'un côté un certain nombre d'artères épiploïques et d'un autre côté des rameaux qui plongent dans les parois de la por- tion rétrécie de l'estomac; enfin, ainsi que nous venons de le dire, elle s'abouche avec la gastro-épiploïque gauche. L'hépatique gagne ensuite la face postérieure du foie et pénètre dans les différents lobes. La troisième branche, ou artère gastrique, est beaucoup moins impor- tante: elle se porte immédiatement vers le cardia et se divise en deux branches principales qui se distribuent sur chacune des faces de l’esto- mac. Un troisième petit rameau remonte sur le conduit æsophagien. La mésentérique antérieure!, ou orande mésentérique, est d'abord placée sous le pancréas au milieu du plexus solaire; elle se dirige en arriere et s'étend dans le fond de la cavité abdominale, au-dessous de la colonne vertébrale et à gauche de l'aorte. D'abord elle ne fournit aucune branche et son calibre reste uniforme sur une longueur d'environ 4 cen- timètres chez le Propithèque de Verreaux, puis elle envoie une série d'ar- tères destinées à l'intestin. On reconnaît parmi celles-ci trois faisceaux différents : l'un gauche, qui se rend aux circonvolutions de l'intestin grêle; un autre droit, fournissant à l'iléon et au cœcum ; le troisième ou inférieur, qui se distribue au tortillon et à une portion du côlon flottant. Le faisceau de gauche? se compose d'environ six branches qui se déta- chent à angle aigu de la mésentérique; chacune d'elles se divise en plu- sieurs rameaux qui, en s'anastomosant, déterminent la formation d'une série d’arcades artérielles situées du côté de la petite courbure des anses intestinales; ces arcades forment deux ou trois élages et les dernières ar- ! Voyez pl. XCIT-XCIIT, grande mésentérique, e. — ? Voyez pl. XCH-XCIHE, i. 9 07: 268 MADAGASCAR. térioles qui en naissent se rendent sur chacune des faces de l'intestin, de facon à se rencontrer et à constituer un réseau anastomotique du côté de la grande courbure. Les plus courtes de ces branches sont situées en avant, les plus longues se rendent dans la portion terminale de l'intestin grêle; elles mesurent, chez le Propithèque de Verreaux, 13 à 14 cen- timètres, tandis que les premières atteignaient à peine 4 ou 5 cen- timètres. Le faisceau de droite, moins compliqué que chez la plupart des autres Mammifères, est presque uniquement constitué par une branche unique iléo-cæcale. Celle-ci fournit, près de son origine, deux rameaux : le pre- mier se porte à gauche et en arrière en suivant liléon auquel il envoie une quinzaine de petites artères plus où moins anastomosées de façon à former par places de très-petites arcades et se terminant dans les pa- rois de cette portion de l'intestin grêle; ensuite il s'abouche à plein canal avec la dernière artère du faisceau de gauche. Le second est très-court et se distribue à la base du cœcum près de l'embouchure iléale. L'artère principale se continue ensuite, passe au-dessus de l'extrémité de liléon et s'étend parallèlement à la petite courbure du cœcum, le long du repli péritonéal qui bride ce réservoir et en occupe le bord libre !; elle fournit par sa convexité de trente à quarante branches qui rampent sur les pa- rois du cœcum, s’anastomosant les unes avec les autres près du raphé principal. L'artère cœcale devient de plus en plus grêle, mais elle ne se termine qu'à l'extrémité du cœcum; huit ou dix petites artères se déta- chent de sa concavilé près de son origine et gagnent les parois de l'iléon où elles s’'anastomosent avec les branches iléales dont nous venons de parler. Le faisceau inférieur est volumineux et il se décompose près de son origine en un très-grand nombre d’artéres longues et grêles réunies par groupes et marchant parallèlement les unes à côté des autres vers la face inférieure du tortillon pour se terminer dans les parois de cette portion du côlon. On les voit s'enfoncer entre les replis de celui-ci et s’anasto- ? Voyez pl. XCI-XCIIT; l'artère cœcale, g, suit le bord du repli péritonéal. MAMMIFÈRES. 269 moser ensemble par leurs extrémités, donnant ainsi naissance à de grandes arcades qu'il est difficile de suivre à cause de la complication du côlon. L'une de ces branches se détache des autres pour se rendre au côlon flottant et elle s'anastomose avec la mésentérique postérieure. Cette dernière artère est peu volumineuse'; elle se détache de l'aorte à une assez grande distance de la mésentérique antérieure, à environ 6 ou 7 centimètres chez le Propithèque de Verreaux; elle se dirige en arrière et sinfléchit, déterminant ainsi une courbe de la convexité de laquelle naissent de dix à douze artères longues et grêles qui se rendent au côlon flottant sous forme d’arcades comparables à celles de la mésentérique supérieure. Les branches terminales se rendent dans les parois du rectum et s'anastomosent avec les rameaux que l'artère hypogastrique fournit à cette partie terminale de l'intestin Chez l'Avahis, la distribution des artères intestinales est presque la même que chez les Propithèques, ainsi qu'on peut s’en convaincre en consul- tant les figures où elle est représentée *. Les seules différences impor- tantes que nous avons pu constater consistent dans le nombre moins considérable et la brièveté plus grande des artères qui se distribuent à la portion convolutée du côlon. Dans le genre Indris, bien que le tube digestif présente les mêmes ca- ractères essentiels que chez les Propithèques et chez l'Avahis, les vaisseaux sanguins sont disposés sur un plan complétement différent : ils ne for- ment plus de nombreuses séries d’arcades anastomotiques, mais consti- tuent de nombreux pinceaux d'artères extrêmement longues et grèles qui, pour la plupart, se rendent directement et sans se ramifier, du tronc d'origine jusque dans l'épaisseur des parois intestinales*. Cette disposi- tion singulière a déjà été mentionnée par M. Flower dans son mémoire sur les organes de la digestion des Mammifères“. 1 Voyez pl. XCII-XCIIT, b. tive anatomy of the organs of digestion of the 2? Voyez pl. XCIV, fig. 2, et pl. XCV. Mammalia delivered at the royal College of 3 Voyezpl.CIT, CITI-CIV (figures 1 et2), Surgeons of England in the february and CVIT. march 1872 (Medical Times and Gazette, # W.H. Flower, Lectures on the compara- 1872, page 563). 270 MADAGASCAR. La grande mésentérique se détache de l'aorte en arrière du dia- phragme '; après un trajet d'environ un demi-centimètre, elle se divise en deux branches. L'une, correspondant au faisceau gauche des Propi- thèques, est destinée principalement à l'intestin grêle. Cette branche aussitôt formée décrit un are d’où se détachent une infinité d'artères pla- cées côte à côte, très-serrées et formant comme une sorte de paquet vascu- laire ; il y en a plus de 1,300 qui, ainsi placées, cheminent entre les deux lames du grand mésentère?; celui-ci est beaucoup plus épais et plus résistant que dans les deux genres que nous venons d'étudier. Ces artères marchent en général par petits faisceaux de deux, trois ou quatre vaisseaux; la plupart d'entre elles ne s'anastomosent pas, ce- pendant dans leur portion initiale on remarque quelques très-petites arcades constituant comme une sorte de plexus près de leur trone d'o- rigine”. La seconde branche se divise en deux faisceaux, l’un destiné au cœcum, l'autre se rendant au côlon. L'artère cœcale* décrit à droite une courbe de la convexité de laquelle se détache un plexus de fines artérioles qui bientôt s'individualisent et se dirigent, par groupes de quatre ou cinq, vers la petite courbure du cœcum, en marchant entre les deux lames pé- ritonéales du repli qui bride ce réservoir abdominal et qui offre un déve- loppement supérieur à celui qu'il acquiert chez les Propithèques, les Avahis et tous les autres Mammifères. Le dernier faisceau , comparable au faisceau antérieur des autres Indrisinés, est évalement constitué par un pinceau d'artères grèles et parallèles qui gagnent la face inférieure du côlon replié et s'enfoncent entre ses circonvolutions *; la branche ter- minale décrit une grande arcade de la convexité de laquelle partent une dizaine de petits faisceaux ertériels destinés à la portion flottante du côlon; puis elle s'anastomose à plein canal avec la mésentérique posté- rieure °; celle-ci est peu développée et fournit environ sept ou huit petits faisceaux composés chacun de trois, quatre ou cinq artères parallèles qui ! Voyez pl. CII-CIV, fig. 1 et 2, e. * Voyez pl. CII-CIV et CVIE, g. ? Voyez pl. CIF, pl. CHI-CIV et CVIE, 1. 5 Voyez pl. CII-CIV, f. 3 Voyez pl. CI. 5 Voyez pl. CVIL, e. MAMMIFÈRES. 271 se distribuent dans les parois de l'extrémité du côlon et de l'origine du rectum !. Parmi les Mammifères, nous ne connaissons que certains Pachydermes . tels que les Porcins, qui présentent dans le système circulatoire de leur tube digestif une disposition semblable à celle des Indris. Chez les Singes. les Carnassiers, les Insectivores, les Ruminants, etc., les branches de la mésentérique postérieure forment toujours une série de grandes arcades et, dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible de com- prendre la raison d'être d'un pareil arrangement des artères; 1l semble que la circulation doit se faire d’une manière moins régulière, puisque, lorsqu'un vaisseau est comprimé par une cause accidentelle, 1l ne peut être suppléé par un vaisseau voisin, comme cela a lieu généralement. CHAPITRE VII. APPAREIL GÉNITO-URINAIRE. S is DES REINS ET DE LA VESSIE. Les reins des Indrisinés sont placés, comme d'ordinaire, de chaque côté de la colonne vertébrale au-dessous du muscle grand psoas; celui de gauche est situé beaucoup plus en arrière que celui de droite. Leur forme est régulière et leur bord externe très-arqué; leur bord interne est presque droit et porte, vers son milieu et en dessous, une échan- crure étroite ou hile où se logent Les vaisseaux, les nerfs et les uretères à leur origine. La surface des reins est lisse et n'offre aucune trace de lobu- lation. Si l'on pratique dans ces organes une coupe longitudinale, on re- marque que le bassinet est étroit et allongé d'avant en arrière. La subs- tance médullaire est formée de tubes urinifères très-serrés les uns contre les autres et le tissu ainsi constitué présente une consistance assez 1 Voyez pl. CVIT, b, d; la portion flottante du côlon est rejetée à droite. 72 MADAGASCAR. NO b grande. La substance corticale est peu granuleuse, les corpuscules de Malpighi étant très-petits. Les uretères, à leur origine, sont dilatés en entonnoir, puis, se conti- nuant sous forme d'un tube grêle à parois minces et délicates, ils se dirigent vers le bassin et gagnent la partie supérieure de la vessie; ils se terminent un peu au-dessus de la moitié inférieure de ce réservoir par une sorte de papille' dans laquelle ils cheminent obliquement; cette disposition s'oppose au reflux de l'urine. La vessie est étroite, allongée, et, lorsqu'elle est à l’état de vacuité, elle ressemble à une langue *; ses parois sont peu épaisses et, sous ce rapport, différent beaucoup de ce qui existe chez les Carnassiers. Le ca- puchon séreux formé par le péritoine est bien développé et les ligaments vésicaux ne se prolongent guère que sur le tiers antérieur de ce réservoir urinaire. SALE ORGANES GÉNITAUX DU MÂLE. La verge des Indrisinés, de même que celle des Singes et des Chauves- Souris, n'est pas rattachée aux téguments de l'abdomen; elle est libre et pendante *. Le oland se termine par une extrémité aplatie: la peau qui le revêt est, dans l’état de repos, plissée longitudinalement. Sa surface est, chez les Propithèques, couverte de papilles saillantes *. Chez les Indris, ces papilles se coiffent, près de l'origine du gland, de petits étuis cornés et pointus disposés sur trois ou quatre rangs et sépa- rés par des plis de la peau simulant des sortes d’aréoles; on compte en- viron de trente à quarante de ces épines dont la pointe est dirigée en arrière ?. Dans le genre Avahis, 1l n'existe que quatre étuis cornés, mais ils 1 Voyez pl. CX, fig. 4, u. 3 Voyez, pour les Propithèques, pl. CVIIT, = Voyez, pour les Propithèques, pl.CVIIT, fig. 1° et 1°; pour l’Avahis, pl. CIX, fig. 4 fig. 3, v; pour l'Avahis, pl. CIX, fig. 1 et et 4. 3, et pl. CX, fig. 4; pour l'Indris, pl. CXI, 4 Voyez pl. GVIIT-fio.1et 1° fig. 1, et pl. CXIT, fig. ». 5 Voyez pl. CXI, fig. 2 et 2°. MAMMIFÈRES. 974 Co sont beaucoup plus développés et forment de véritables piquants dispo- sés symétriquement par paire de chaque côté de la verge ‘; ils sont co- niques, larges à leur base et un peu crochus à leur extrémité qui est très- acérée et tournée en arrière ?, Le pénis d'aucun Singe n'est semblablement armé; une disposition analogue ne s'observe que chez certains Carnas- siers, quelques Rongeurs, quelques Insectivores et chez les Monotrêmes. Le gland est soutenu par un osselet étendu au-dessus de lurèthre et terminé en avant par une extrémité fourchue *. Chez les Propithèques, la fourche est très-grande et constitue près des deux tiers de la longueur totale de los pénial qui mesure 7 ou 8 millimètres; la portion indi- vise, ou postérieure, est grêle et d’un diamètre sensiblement uniforme *. Dans le genre Avahis, au contraire, cette extrémité est très-renflée et très- épaisse, constituant en arrière comme une espèce de boule; la portion bifurquée est courte et les deux branches sont très-divergentes*. L'osselet, dans son ensemble, est comparativement beaucoup plus gros que dans le genre précédent; 1] mesure 11 millimètres. L’os pénial de lIndris est in- termédiaire par sa forme à celui des Propithèques et à celui des Avahis; sa fourche est plus courte que chez les premiers de ces animaux et sa portion renflée, qui est beaucoup moins volumineuse que chez les seconds, occupe non plus l'extrémité, mais la face supérieure de l'os, et est située à égale distance de l'origine de la fourche et de la pointe postérieure °. Cet os mesure 1 centimètre. Les Singes, les Chiropières, la plupart des Carnassiers et des Ron- geurs ont un os pénial plus ou moins développé, tandis que les Ru- minants, les Pachydermes, les [nsectivores et les Édentés en sont dé- pourvus. Le canal de l’urèthre s'ouvre au-dessous de l’osselet de la verge; son méat est très-rapproché du bord inférieur du gland. Les deux Corps Ca- verneux sont étroitement unis sur la ligne médiane; la cloison mitoyenne 1 Voyez pl. CIX, fig. 4b et 4°. 4 Voyez pl. CVIIE, fig. 2, 2°, ob et 0°. MVoyernplaCIX ip Potro L'os pénial est très-orossi. # Voyez, pour lAvahis, pl. CIX, fic. 6, 5 Voyez pl. CIX, fig. 7, 7° et 7°. et pour l’Indris, pl. CXI, fig. 9}. 5 Voyez pl. CXI, fig. 3, 3° et 3h. Mammifères. — 1. AR 38 274 MADAGASCAR. qui les sépare est très-mince et disparait par places, comme chez les Pachydermes et les Ruminants, tandis qu'elle est complète chez la plu- part des Singes et des Carnassiers. Le scrotum est arrondi et sessile; il est revêtu de quelques poils rares *. Les testicules sont ovoïdes et pourvus d'un épididyme très-renflé dans la portion qui constitue la tête de ce conduit ?. Le canal déférent est ratta- ché dans l'intérieur de la gaine vaginale par un large repli séreux: d'abord flexueux, 1l devient bientôt rectiligne, pénètre dans la cavité abdominale, gagne la face supérieure de la vessie, puis s'accole à celui du côté opposé et chemine au-dessus de la prostate soutenu par un repli péritonéal triangulaire qui le rattache aux poches séminales’. Près de leur extrémité, les canaux déférents changent de nature et, bien que leur vo- lume n'augmente pas, leurs parois s'épaississent et deviennent glandu- leuses. Enfin, ils débouchent séparément dans l'urèthre ”. I n'y a pas de vésicules séminales semblables à celles de l’homme et des Singes, mais des sacs allongés, contournés en crosse vers leur extré- mité et que l'on pourrait justement désigner sous le nom de puches sémi- nales Ÿ; leur cul-de-sac est renflé et arrondi, leur col ou goulot est très- étroit et vient lantôt, comme chez les Propithèques, déboucher dans l'uréthre par un orifice qui lui est commun avec le canal déférent, lantôt. comme chez l'ndris et PAvahis, s'ouvrir par un méat particulier situé au- dessus de ce dernier”. Les parois des poches séminales sont épaisses et garnies en dedans de plis entrecroisés simulant de nombreuses aréoles ?. Le volume de ces sacs varie d'ailleurs beaucoup suivant l'âge des ani- inaux et probablement aussi suivant les saisons. Chez les jeunes, ils sont petits, flasques, aplatis et appliqués contre le col vésical®: chez les ! Voyez, pour les Propithèques, pl. CVIIE, fig. 1, 1°, 1P et 1°; pour l’Avahis, pl. CIX, fig. 4, 4°, het Le, * Voyez pl. CXI, fig. 1. $# Voyez, pour l'Avahis, pl. CIX, fig. 1 el 2; pour l'ndris, pl. CXI, fig. 1. 1 Voyez pl. CX, fig. 4, d, et pl. CXI, 2 4 a fig. 1°, d. ° Voyez, pour lAvahis, pl. CIX, fig. 1 et2,a,etpl. OX, fig. L, e (poche fermée). J (poche ouverte pour montrer la paroi in- lérieure); pour FIndris, pl. CXE, fig. 1, a. 6 Voyez pl. CX, fig. 4, et pl. CXT, fig 150; 7 Voyez pl. CX, fig. 4, f. 5 Voyez pl. CIX, fig. 3, a. MAMMIFÈRES. 275 adultes, ils sont renflés, à demi pleins d'une matière brunâtre et convo- lutés à leur extrémité. La prostate est volumineuse et divisée dans sa partie supérieure en deux lobes latéraux bien détachés, ce qui donne à cette glande un aspect cordiforme ‘. Le liquide sécrété est versé dans l'urèthre par deux ori- fices qui s'ouvrent sur les côtés du verumontanum *. Les glandes de Cowper sont grandes et en forme d'amandes ‘; elles sont situées un peu au-dessous des poches séminales et leurs canaux s'ouvrent en arrière de la portion bulbeuse de l'urèthre. S 3. ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMELLE. Les organes génitaux femelles des Indrisinés présentent dans la con- formation de leurs parties extérieures des différences qui nécessitent pour chacun des genres une description spéciale. Chez les Propithèques, l'ouverture vulvaire est en grande partie recou- verte et cachée par le clitoris qui, par sa forme, ressemble en réduction à une verge". Il est légèrement aplati d'avant en arrière et s'amincit à son extrémité qui est percée d'un orifice communiquant avec une fos- sette assez profonde terminée en cul-de-sac et dont les parois sont creu- sées de nombreuses glandules*; un très-petit osselet soutient l'extrémité de cet organe. De chaque côté du clitoris existe une éminence graisseuse. d'autant plus saillante que les femelles sont plus adultes et qui, au pre- mier abord, simule une sorte de serotum atrophié°. Les petites lèvres sont très-peu développées. Si l’on relève le clitoris, on voit, à sa base, au-dessous de l'ouverture du vagin et non pas à l'extrémité de cet appen- dice, le méat urinaire ?; la face postérieure du clitoris est d’ailleurs lége- ! Voyez, pour lAvahis, pl. CIX, fig. 1, 2 et 3,c; pour l'Indris, pl. CXT, fig. 1, c. 2 et 3, b; pour lIndris, pl. CXE, fig. 1, b. Voyez pl. CVIIE, fig. 4, e. ? Voyez, pour l’Avahis, pl. GX, fig. 4, c; Voyez pl. CVIIL, fig. 4°, b. pour l'fndris, pl. CXI, fig. 1°, c. Voyez pl. CVIIT, fig. 4. Voyez pl. CVIIT, fig 4°, a. = Ci a * Voyez, pour l’Avahis, pl. CX, fig. 1, 276 MADAGASGAR. rement canaliculée et plissée longitudinalement de manière à guider l'urine vers la pointe de cet organe. L'orifice vaginal est presque eircu- laire et séparé de l'anus par un espace considérable !. Chez une femelle adulte de Propithèque d'Edwards, cet intervalle était de 2 centimètres et le clitoris mesurait environ 1 centimètre. Le vagin est comparativement fort allongé. Sa longueur était de près de 6 centimètres chez le Propithèque d'Édwards. Ses parois sont garnies de plis et de sillons longitudinaux très-marqués; on remarque près de son orifice des glandes fort grosses qui s'ouvrent par groupes dans de peütes fossettes irrégulièrement placées?. Dans le genre Avahis, le clitoris est plus long et beaucoup plus grêle *. Sa fossette terminale est très-prande “ et sa face postérieure ou inférieure est creusée d'une gouttière profonde faisant suite au canal de lurethre. L'osselet qui le soutient est plus développé que dans le genre précé- dent et est terminé par une fourche très-marquée. Sur les côtés, 11 n'existe pas de proéminences graisseuses analogues à celles des Propithèques. Le méat urinaire se voit aussi au-devant du vagin. La longueur de ce canal est d'environ centimètres, celle du clitoris de 17 millimètres et l'espace qui sépare l'anus de l'ouverture vaginale présente à peu près les mêmes dimensions. Lorsque l’on examine extérieurement les organes sénitaux femelles de lndris, on ne voit qu'une sorte de vaste tablier étendu transversalement et légèrement échancré sur la ligne médiane°. Ce tablier n’est autre chose que la portion antérieure du prépuce du clitoris extrêmement dé- veloppée. Si on le relève, on voit au-dessous une fossette glanduleuse occupant l'extrémité du clitoris et analogue à celle des Propithèques et des Avahis, mais beaucoup plus large”, tandis que l'appendice est au contraire notablement plus petit. L'osselet qui Le soutient est plus court ! Voyez pl. CVIIE, fig. A°: anus, a; ou- 5 Voyez pl. CXVIL, fig. 1° et 2 : méat verture du vagin, c. urinaire, 4; Yagin, €. ? Voyez pl. CVIIL, fig. 3. 5 Voyez pl. CXIT, fig. 1, e. # Voyez pl. CXVIT, fie. 1. 7 Voyez pl. CXIT, fig. 1°. Le clitoris relevé * Voyez pl. CXVIT, fig. 1° et 9, b. montre sa fosselte terminale, b. MAMMIFÈRES. 277 que chez les Propithèques. De chaque côté de la fossette clitoridienne part un grand repli transversal, correspondant aux petites lèvres et s'é- tendant jusque sur les bords de lorifice vaginal. Le méat urinaire s'ouvre beaucoup plus haut que chez les Propithèques et les Avahis!; 1l est aussi plus large et se continue au dehors par deux plis longitudinaux qui dis- paraissent au-dessus des petites lèvres. Le tablier clitoridien mesure près de 3 centimètres de large sur 2 centimètres de long; l'espace qui sépare la vulve de l'anus est environ de 15 millimètres?. Le vagin est étroit et moins plissé que celui des genres voisins; sa longueur est de 6 on 7 centimètres. L'utérus des Indrisinés a la forme d'une poche médiane dont le fond est bicorne; les deux lobes ainsi constitués sont très-peu saillants chez les Propithèques * et les Avahis; ils le sont davantage chez l'Indris*. Les ovaires sont situés de chaque côté de ces cornes utérines”; ils y sont rattachés par des cordons fibreux, courts, arrondis et très-résistants. qui constituent les ligaments de l'ovaire. Leur surface est peu bosselée et leur développement est symétrique. Les oviductes décrivent un grand nombre de replis et se dilatent beaucoup à leur extrémité pour constituer un grand entonnoir ou pavillon à bords irréguliers et plus ou moins découpés. Chez les Propithèques et les Avahis, ces franges sont assez nombreuses”; chez l'Indris, le bord est entier, mais sa partie supérieure dépasse de beaucoup la partie infé- rieure et constitue une sorte d’aile ?. Les ligaments suspenseurs ou ligaments larges de l'utérus sont très- épais et affectent une forme trapézoïdale; ils se fixent sur le bord latéral de cette poche et la rattachent à la paroi sous-lombaire. Ils soutiennent les ovaires qui sont placés au-dessous d'eux et les oviductes qui cheminent entre leurs deux lames. 1 Voyez pl. CXIT, fig. 1° et 2, a. & Voyez pl. CXIL, fig. s;ru: ? Voyez pl. CXIT, fig. 1° : anus, d; orifice ® Voyez, pour les Propithèques, pl. CVIIL. vaginal, c. fig. 3,0, et pour l'Indris, pl. GXIT, fig. 1, 0. 3% Voyez pl. CVIIT, fig. 3 ; le vagin est fen- 5 Voyez pl: GVIIT, fig. 3, « du longitudinalement, l'uterus, w, est entier. 7 Voyez pl. CXIT, fig. 1, 1. 278 MADAGASCAR. Chez une femelle d'Indris, nous avons trouvé une bande ligamenteuse, longue, grêle, mais résistante, qui rattachait la poche utérine à la vessie urinaire |; mais l'existence de ce lien n'est pas normale. CHAPITRE IX. DU PLACENTA ET DES ENVELOPPES FOETALES. Nous avons vu combien les Indrisinés diffèrent des Singes par la disposition de tous les grands systèmes organiques: ils s'en distinguent plus nettement encore par le mode de conformation des enveloppes de l'embryon. Les naturalistes s'accordent généralement pour attribuer une très-grande valeur aux caractères fournis par les membranes fœtales, et plusieurs essais de classification des Mammifères sont basés sur les parti- cularités qu'elles présentent. On sait, en effet, que dans chaque groupe naturel le placenta et l'allantoïde offrent un mode de conformation spé- cal et pendant longtemps, en procédant par déduction, les zoologistes attribuaient aux Lémuriens un placenta discoïde et une membrane uté- rine caduque parce que ces caractères existent chez tous les Singes. Le placenta des Indrisinés, ainsi que celui des autres représentants du même groupe, est au contraire diffus, comme celui des Chevrotains, des Caméliens, des Pachydermes et des Cétacés. En 1871, l’un de nous, dans une lecture faite à l'Académie, annonçait +que chez le Propithèque, qui peut être considéré comme un des repré- sentants les plus élevés du type que nous étudions et par conséquent le plus voisin des Singes, la presque totalité de la surface de l'œuf ad- hère à la face interne de l'utérus si ce n'est vers l'extrémité céphalique. Le chorion est presque entièrement couvert de villosités épaisses et ser- rées constituant une sorte de coussin vasculaire et résultant de la con- fluence d'une multitude de cotylédons irréguliers. Le placenta ainsi formé affecte donc l'apparence d'un grand sac qui encapuchonne presque com- plétement l’amnios?....7 ! Voyez pl. CXVIIE, fig. 9 : u, utérus re- ? Alph. Milne Edwards, Observations sur jeté en bas; », vessie; /, lisament. quelques points de l'embryologie des Lémuriens MAMMIFÈRES. 279 À raison de ces particularités, nous avions désigné cel organe sous le nom de placenta en cloche, mais depuis cette époque nous avons pu exa- miner un nombre beaucoup plus considérable de fœtus encore contenus dans leurs enveloppes et constater que le pôle céphalique de l'œuf n'est pas complétement lisse, que des villosités, peu développées 1l est vrai, sy montrent, et nous avons reconnu que le placenta est en réalité diffus. Ces faits ont été communiqués à M. Saint-George Mivart et ce savant natu- raliste les a signalés en 1873 dans un travail qu'il a publié sur les Lé- muriens !. M. Turner en fait également mention dans son mémoire sur la placentation des Paresseux ?. Nous étudierons d'abord la membrane utérine et les enveloppes fœtales dans le genre Propithèque; nous les examinerons ensuite chez l'Avahis et chez l'Indris. Les Propithèques ne portent jamais qu'un seul petit à la fois. Leur utérus, légèrement bicorne dans l’état ordinaire Ÿ, ressemble , lorsqu'il est gravide, à une vaste poche arrondie. La corne dans laquelle ne se déve- loppe pas l'embryon s'efface complétement à l'extérieur; elle est représen- tée à l'intérieur par une duplicature peu profonde dans laquelle s'engage un repli correspondant du placenta”, de telle sorte que, si le fœtus n'oc- cupe qu'un des lobes utérins, les membranes qui l’entourent se prolon- gent dans les deux. La muqueuse présente une multitude de plis irréguliers couverts de fines villosités. Ces plis, dirigés dans tous les sens, simulent un réseau et sur les affinités zoologiques de ces animaux (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, séance du 14 août 1871, et Annales des sciences naturelles, Zoologie, 5° série, . XV, art. 6, page 3). l «ln a private communication, M. A. Milne Edwards has been sokind as to furnish me with further information, the importance of which is not to be contested. He says that the Lemuroids have no decidua, and that the Placenta is diffuse !» S. George Mivart, On Lepilemur and Cheirogaleus, and on the zoolopical Rank of the Lemuroidea (Proceed- ings of the Zoolopical Society of London, 1873. p. bol). 2 W. Turner, On the placentation of the Sloths (Choloepus Hoffinanni) (Trans. of the royal Society of Edinburgh, t. XXNIT, p.95, 1873). 5 Voy. pl. CVIIE, fig. 3, u. 4 Voy. pl. CXIIT. Cette duplicature repré- sentant la corne utérine se voit sur la paroi de droite. 280 MADAGASCAR inextricable creusé d'innombrables anfractuosités. Dans le voisinage du col utérin, cette sorte d'hypertrophie cesse et la muqueuse devient gra- duellement lisse". De distance en distance, on remarque des aires de forme ovalaire, arrondie ou allongée, entièrement privées de villosités et les plis partent en rayonnant de ces surfaces; vers leur centre s'ouvrent de nombreux orifices correspondant aux glandes utérines”?: celles-ci sont tubulaires, extrêmement longues et plus ou moins flexueuses et con- tournées. W) LU, D) D AN 770 i/ | 7 1 = W2 Membrane muqueuse et glandes de l'utérus du Propithèque à diadème *. Parlois, ces tubes débouchent isolément: parfois deux ou trois se réu- 1 Voy. pl. CXIV, fig. 1. 2? Voy. pl. CXIII. $ La muqueuse ulérine a été enlevée dans ioute la moitié inférieure de celte prépara- ton, de manière à montrer les glandes sous-Jacentes : a, plis de la muqueuse cou- verts de villosités; b, surfaces ou aires lisses au centre desquelles se voient les orifices € des glandes utérines d. (Cette figure est grossie quatre fois.) MAMMIFÈRES. 281 nissent près de leur extrémité et n'ont alors qu'une ouverture commune: ils rampent au-dessous de la muqueuse et leur nombre est si considé- rable qu'ils forment une véritable couche glanduleuse. On n'a jamais trouvé, chez les autres Mammifères, ces glandes aussi développées, com- parativement au volume de l'utérus; elles sont parfaitement visibles à l'œil nu et leur longueur atteint souvent 6, 7 ou 8 millimètres. Ces aires lisses sont beaucoup plus visibles quand le développement de l'em- bryon est peu avancé qu'elles ne le seront plus tard, car les plis de la muqueuse en devenant plus prononcés et les villosités en augmentant de nombre tendent à les cacher. Sur un utérus contenant un fœtus qui me- surait 12 centimètres du museau à la naissance de la queue, nous en avons compté plus de trente. La surface du chorion fœtal ou placenta est couverte de plis plus sail- lants et plus épais que ceux qui garnissent l'utérus; ils forment par places de véritables bourrelets extrêmement épais et l’un d'eux, plus développé que les autres, occupe l'un des côtés et pénètre dans le repli qui repré- sente la corne utérine !. De distance en distance, la surface de la mem- brane est dépourvue de villosités et ces aires correspondent en général à celles de la muqueuse de l'utérus où s'ouvrent les nombreuses glandes dont nous venons de parler. Vers le col de l'utérus, les plis du chorion deviennent de moins en moins saillants et les villosités disparaissent presque complétement. Ces houppes s'enchevêtrent étroitement avec celles de la muqueuse. Cependant on peut, en exerçant une légère traction, les désinvaginer facilement. I nous était impossible, avec les éléments d'investigation que nous avions entre les mains en 1871, de reconnaitre sil existait une caduque ou decidua semblable à celle de l'homme, des Singes et de tous les Mammifères à placenta discoïde ou zonaire , ou bien si la muqueuse utérine n'était pas caduque comme cela a lieu chez Îles Ruminants, les Pachydermes, ete. Depuis cette époque, nous avons recu plusieurs utérus gravides en assez bon état de conservation pour nous permettre de pousser dans les vaisseaux des injections fines et par con- 1 Voyez pl. CXIT, et pl. CXIV, fig. 2. Mammifères. — 1. 39 989 MADAGASCAR, séquent nous avons pu trancher cette importante question. On sait, en effet, que chez les Mammifères pourvus d'une caduque, ou Hématogé- nètes', le placenta fœtal ne peut se détacher sans entrainer avec lui une portion plus ou moins considérable des villosités vasculaires maternelles, sans déterminer ainsi des déchirures qui amènent un écoulement de sang, tandis que chez les autres Mammifères la séparation est beaucoup plus facile : les petits cotylédons sortent de leurs gaînes comme les doigts sortent d’un gant et, les vaisseaux n'étant pas rompus, il n'y a pas d'écou- lement sanguin. Nous avons constaté que, lorsque le placenta est séparé de la muqueuse utérine, on peut injecter séparément ces parties sans que le liquide s'échappe et l'examen microscopique montre alors que les pa- rois vasculaires ne sont nulle part brisées”. Les villosités utérines ou pla- centaires ont toutes la forme d'une petite houppe; elles ne sont pas aussi allongées que celles des Pachydermes; le sang y arrive par une artériole qui suit la convexité de la villosité et qui donne naissance à une infinité de branches constituant un réseau des plus élégants et semblable à une dentelle. Ces capillaires se jettent dans une veine qui existe au-dessous d'eux. L'appareil absorbant ainsi constitué doit être des plus puissants. Entre le chorion et la tunique amniotique se trouve un énorme sac allantoïdien qui se dilate de façon à constituer deux ou trois cornes digi- tiformes*, Il se replie autour de Famnios d'une manière variable suivant les individus. Chez un fœtus déjà très-avancé dans son développement, une des cornes allantoïdiennes, après s'être renversée au-dessus de la tête, s'étendait sur la face ventrale jusqu’à la naissance des cuisses *: une ! Gette expression a été employée, pour désigner ce groupe d'animaux, par M. Mine Edwards. Voyez Considérations sur la classifi- cation des Mammifères, dans l'ouvrage inli- tulé : Recherches pour servir à l'histoire natu- relle des Mammifères, par H. et A. Milne Edwards, page 23. * Ces faits, qui n'avaient pas encore été publiés, avaient été indiqués par l'un de nous en 1871 à M. S. George Mivart. (Voyez ci-dessus note 1 de la page 279.) Ils ont été communiqués à l'Académie des sciences en 187b. (Voyez Comptes rendus hebdoma- daires des séances, t. LXXXT, p. 1280.) 3 Voyez pl. CXXI, fig. 1, villosité isolée du placenta; fig. 2, plusieurs villosités réu- nies; fig. 3, villosités de la membrane mu- queuse de l'utérus. 4 Voyez pl. CXV et CXVT. 5 Voyez pl. CXIV, fig. 3 et 4: a, allan- toïde ; b, amnios; e, placenta. MAMMIFÈRES. 283 autre contournait la face dorsale et s'élevait Jusqu'au pôle supérieur de l'œuf où elle s'étalait; enfin une troisième, passant entre les vaisseaux qui établissent les relations entre le jeune et le placenta, se prolongeait sur les côtés de l'amnios correspondant à la tête. Sur un autre fœtus un peu plus jeune, la disposition de ces cornes allantoïdiennes était beau- coup plus régulière; elles laissaient à découvert toute la région dorsale et formaient à droite et à gauche deux grands diverticulums, l'un logé sur les côtés de la tête, l'autre sur les flancs et s'étendant Jusque sur les membres postérieurs. Ge sont les vaisseaux ombilicaux qui, en bridant l'allantoïde, déterminent l'étranglement des replis que nous venons de signaler. Lorsqu'on a complétement isolé l'allantoïde en rompant tous les liens qui le maintiennent appliqué contre l’amnios et lorsqu'on l'in- suflle, il est facile de gonfler l'énorme sac qu'il constitue; les différentes poches digitiformes ou ampulliformes qui en émanentse développent alors et leurs relations avec le sac principal sont faciles à saisir. Généralement elles sont en continuité large et directe avec lui, mais parfois elles ne s'y rattachent que par un pédoncule étroit qui, en devenant de plus en plus orêle, tend à les en isoler; elles semblent alors au premier abord com- plétement indépendantes. Ces petites ampoules appendiculaires ne pré- sentent d'ailleurs aucune fixité dans leur position; tantôt elles existent près de la base de l'allantoïde, au point où celui-ci se continue avec le cordon ombilical”, tantôt elles sont appliquées contre la face ventrale du fœtus”. Les parois de l’allantoide sont délicates et transparentes, aucun vaisseau ne s'y distribue. Si lon injecte un liquide coloré dans le pédon- cule de cette enveloppe membraneuse, on peut le suivre dans l'ouraque, à travers le cordon ombilical, jusque dans la vessie urinaire, preuve manifeste que cette poche, malgré ses caractères anormaux, représente exactement l’allantoïde des autres Mammifères. Nous ferons remarquer que les connexions anatomiques de ce sac membraneux avec le chorion, d’une part, et avec l’amnios, d'autre part. sont peu en accord avec la théorie de la formation du placenta, telle * Voyez pl. CXV, d. — * Voyez pl. CXVT. 28h MADAGASCAR qu'elle a été présentée par M. Baer et M. Bischoff. En effet, ces anato- mistes considèrent l'allantoïde comme formé de deux feuillets dont l’ex- terne se souderait au chorion, tandis que l'interne , constituant une sorte de sac, resterait à peu près libre entre celui-ci et l'amnios. S'il en était ainsi, le feuillet externe de l’ailantoïde devrait se trouver appliqué sur la face de cet organe qui entoure lamnios, et l'on conçoit difficilement la séparation complète de ces deux tuniques du côté où l'externe doit se souder au chorion; or, l’allantoïde des Indrisinés est si facile à détacher des parties adjacentes, qu'il me semble peu probable qu'il ait laissé un de ses feuillets adhérant au chorion, et il y a tout lieu de penser que l'ex- phcation mécanique de la production du placenta, telle qu'elle a été proposée par M. Baer et M. Bischoff, n'est pas toujours l'expression de la vérité; et que, dans certains cas au moins, l’arrivée des vaisseaux san- guns de l'allantoide à la face externe du chorion provoque une hyper- trophie dans les parties correspondantes du tissu de cette enveloppe fœ- tale et que c'est de cette manière que se forme le placenta, et non à la suile de l’accolement d'une portion des parois de la vésicule allantoïdienne. La vésicule ombilicale est extrêmement réduite, on n'en aperçoit des traces que chez les fœtus très-peu avancés dans leur développement. Dans le genre Avahis, les caractères du placenta et de la muqueuse utérine sont les mêmes que chez les Propithèques ‘; les villosités sont peut-être plus touffues et plus développées. L'allantoide est très-grand et fournit aussi plusieurs prolongements en forme de doigt de gant et disposés à peu près de même?. Dans le senre Indris, les membranes fœtales ne présentent rien de remarquable à noter. Les villosités placentaires et maternelles sont moins saillantes* et le placenta n'est garni ni de bourrelets épais, n1 de plis villeux ettrès-rapprochés comme dans les deux genres précédents; cepen- dant les vaisseaux sanguins suivent un trajet analogue”. L'allantoïde ! Voyez pl. CXVIL, fig. 3, représentant 3 Voyez pl. CXVIIT, fig. 1, c; pl. GXIX, le placenta diffus de lAvahis. fig. 4,1c; pl CXX ,1c: > Voyez pl. CXVIT, fig. 4 : à. allantoïde; 4 Voy. pl. CXXI, fig. 4, villosité placen- b, amnios; c, placenta. taire; fig. à, villosité utérine. MAMMIFÈRES. 285 est comparativement moins développé; il se replie également autour du sac ammiotique', mais les cornes qui en émanent sont moins longues et plus élargies vers leur extrémité ?. Chez un fœtus d'Indris dont le corps n'était pas encore recouvert de poils, nous avons trouvé vers l'extrémité du cordon une petite vésicule aplatie, représentant évidemment la vési- cule ombilicale ÿ. Les détails que nous venons de donner prouvent d'une manière cer- taine qu'il existe des différences organiques fondamentales dans le déve- loppement embryonnaire des Indrisinés comparé à celui des Singes. Les premiers de ces animaux, de même que tous leurs congénères de l'ordre des Lémuriens, ont un placenta diffus, un grand allantoïde, et sont dépourvus de caduque comme les Pachydermes et les Ruminants, tandis que les seconds ont un placenta discoïde, un petit allantoïde, et sont pourvus d'une caduque utérine. Nous ne saurions trop insister sur ces faits, parce qu'ils renversent complétement tout l'édifice généalo- gique des êtres vivants imaginé récemment par M. Hæckel et publié dans son ouvrage intitulé : Histovre naturelle de la Création. Le savant profes- seur de l’université d'Téna y expose ses opinions relatives à la filiation des espèces animales et végétales et il prétend démontrer comment les descendants d’un être des plus simples et formé par génération sponta- née seraient devenus, en se perfectionnant progressivement par voie de sélection naturelle, des Molluscoïdes du genre Ascidie, plus tard des Amphioxus, puis des Mammiféressemblables à l'Ornithorhynque , ensuite des Singes, et finalement des hommes. Nous ne pouvons passer ici en revue la longue série de suppositions dont M. Hæckel fait usage pour étayer ses vues à ce sujet; mais pour juger de l'ensemble il suflit d'exa- miner scientifiquement le rôle zoogénique qu'il fait jouer aux Lémuriens dans ce tableau généalogique. Suivant M. Hæœckel, les Lémuriens au- raient été les ancêtres de presque tous les Mammiferes pentadactyles , et auraient donné naissance d'une part aux Insectivores et aux Carnassiers , d'autre part aux Rongeurs et aux Éléphants ; enfin, en troisième lieu, 1 Voyez pl. CIX, fig. 1 et 2: allantoïde, 2? Voyez pl. CXX : allantoïde, a. Le] a; amnios, b. $# Voyez pl. CXX, d. 286 MADAGASCAR. aux Singes dont l'homme serait à son tour issu. Pour justifier cette des- cendance singulière, le savant zoologiste allemand suppose que les mem- branes fœtales des Lémuriens sont disposées suivant le même plan fonda- mental que dans l'ordre des Singes et dans l'espèce humaine; l'existence d'une caduque et d’un placenta discoïde rapprocherait donc assez ces êtres pour permettre de supposer qu'ils dérivent les uns des autres; les Lémuriens occupent un rang moins élevé dans le règne animal; donc ils ont apparu Îles premiers et ont été la souche d'ou sont sortis les types que nous venons de nommer. Tout cet échafaudage d'hypothèses hasardées repose sur une erreur anatomique et il s'écroule devant les faits que nous venons de faire connaître, puisque, au lieu d’appartenir au groupe des Hématogénètes, les Lémuriens sont des Mégallantoïdiens comme les Tragulides, les Gamélides, les Pachydermes solidungulés, les Pachy- dermes bisulques et les Pécorides. CHAPITRE X. DESCRIPTION DES DIVERS GENRES, ESPÈCES ET RACES. Dans l'étude que nous venons de faire de l'anatomie des Indrisinés, nous ne nous sommes pas contentés de décrire en détail les diverses parties du squelette et les principaux organes de chacun des genres de cette famille; nous avons surtout cherché à déterminer, d'une part, les diffé- rences qui séparent nettement ces animaux des Singes et, d'autre part, les caractères communs où distinctfs qu'ils présentent entre eux. Dans le premier chapitre, nous avons indiqué leurs caractères physiques géné- raux |; dans le second, on trouve résumés leurs caractères ostéologiques”?; dans les suivants, leurs différences myologiques, névrologiques, splanch- nologiques et embryologiques ont été étudiées avec détail*; nous ne l Voyez p. 4. 2? Voyez p. 33, 34, 56, 57 et 58. 5 Il y a cependant un caractère distinctif qui sépare nellement les [ndrisinés des Singes et qui a élé omis dans les chapitres précédents; c'est la petitesse de leurs glo- bules sanpuins. En effet, tandis que les globules des Primates ont au moins + de millimètre de diamètre, ceux de l'{ndris bre- vicaudatus mesurent ,, et ceux du Propithecus diadema =. Chez aucun Ronpeur, ils n’attei- onent+ el il n'y a que quelques Carnassiers MAMMIFÈRES. 9287 pouvons done, pour ne pas nous répéter, que renvoyer à ce qui a déjà élé dit à ce sujet et nous énoncerons seulement ici les caractères distinctifs que nous avons constatés entre les trois genres Propithèque, Avahis et ludris et qui nous amènent à distinguer dans la petite famille des In- drisinés deux sous-familles, celle des Propithéciens comprenant les deux cenres Propithèque et Avahis, et celle des Indrisiens formée par le genre unique Indris. Les Indrisiens se distinguent des Propithéciens, non-seulement au point de vue physique, comme on le verra plus tard, par un certain nombre de caractères extérieurs faciles à constater, par leur museau plus proéminent, leur corps plus allongé, leur cou plus grand, leurs oreilles plus développées, leurs mains antérieures plus grêles et plus longues. leur queue rudimentaire, en un mot par des caractères qui, pour la plu- part, montrent une dégradation évidente, mais encore et surtout au point de vue de l’organisation intérieure. Nous noterons, entre autres dif- férences typiques, la disposition anormale de leur sterno-cléido-mas- toïdien qui, beaucoup moins développé que chez les Propithèques et les Avahis et un peu semblable à celui de l’homme, ne cache mi le complexus m le splémus, tandis que celui des Propithéciens' qui, au contraire. recouvre entièrement ces deux muscles, correspond à la partie su pé- rieure du trapèze des Singes. Une autre anomalie, plus remarquable encore, est la disposition unique dans la série zoologique de l'artère orande mésentérique qui, au lieu de former une série d’arcades comme chez les autres Indrisinés et chez presque tous les animaux connus jusqu'à ce jour, se subdivise presque au sortir de l'aorte abdominale en une iafinité d'artérioles contiguës les unes aux autres et cependant ne s'anastomosant pas”. Nous devons encore appeler l'attention sur le développement énorme que prend, chez les Indrisiens, la vésicule biliaire *. et la plupart des Ruminants qui puissent 1 Voyez plus haut p.119 et 120. êlre comparés sous ce rapport aux Indrisinés. 2? Voyez plus haut p. 269 et pl. CIT, CHIT- Ces mesures ont été prises sur du sang con- CIV et CVIT. servé sur une lame de verre. $ Voyez plus haut p. 265 et pl. CH. 288 MADAGASCAR. SOUS-FAMILLE DES PROPITHECIENS. PREMIER GENRE. PROPITHECUS, Bennett. Prorirasous, Bennett, Proceedings of the Zoological Society (1832), p. 20 !. Macrowerus (pro parte), A. Smith, South African Quarterly Journal, t. I (1833), p. 49. Prorrrnecus, Lesson, Compléments de Buffon, 1"° édition, &. X (1836), p. 324, et »° édi- tion, t. I" (1838), p. 298. Prorrrueous, Ogilby, The Naturalist, t. I (1837), p. 8. Proprruecus, Gervais, Dict. pit. d'hist. nat. (édition Guérin), t. VILLE (1839), p. 367. Leur (pro parte), Blainville, Ostéographie, Primatès (Makis) , £. [* (1839), p. 23 et 37. Prorrraecus, Lesson, Species des Mammifères bimanes et quadrumanes (1840), p. 219. Hagrocepus, Wagner, Schreber Süugethiere, Supplément, £. [* (1840), p. 257. Prorrrurous, Van der Hoeven, Bijdrag tot de kennis von der Lemuridæ, Tijds. von nat. Gesch. en Phys. (1844), p. 44. Hasrocegus (pro parte), H. Schinz, Synopsis Mammalium , 1. 1 (1844), p. 115. Proriraecus, Gervais, Dict. univ. d'hist. nat. (édit. d'Orbigny),t. VIT (1846), p. 37. Prorrrmecus (Palcowlos), G. Belke, Mastologia, t. I (1847), p. 199. Prorirugous, L. Geoffroy S'-Hilaire, Cat. méth. des mamm. du Mus. de Paris (1851), p. 68. Prorirueous, Gervais, Histoire naturelle des Mammifères, 4. 1° (1854), p. 163. Proriruecus (pro parle), Giebel, Die Säugethiere (1855), p. 1023. Prorrruecus, Van der Hoeven, Handboek der Dierkunde, t. W (1855), p. 10h42, et traduc- tion anglaise, t. Il (1858), p. 744. Proriruecus, Dahlbom, Zoolopiska Studier (1856), p. 203. Prorrraecus, Chenu, Encyclopédie d'histoire naturelle, Quadrumanes (1860), p. 257. Proprruecus, Gray, On the species of Lemuroids, Proc. Zool. Soc. (1863), p.134 et 133. Propirnecus où Schleiermaki (pro parte), Brehm, fustrirtes Thierleben, t. 1 (1864). p. 134, et traduction française de Gerbe, t. I“ (1868), p. 133. Prorrruecus, Sclater, On mammals of Madag., Quart. Journ. of science (1864), p. 215. Proprraeous, Saint-George Mivart, Proceedings of the Zoological Society (1864), p. 658. Prorrrecus, À. Murray, The Geographical Distribution of Mammalia (1866), p. 82. Ixpris (pro parte), S.-G. Mivart, On Microrhynchus, Proc. Zool. Soc. (1867), p. 255. Prorrragcus, J.-E. Gray, Catalogue of Monkeys, Lemurs , ete. (1870), p. 90. ! Ce n'est pas seulement une synonymie une vraie bibliographie que nous nous que nous donnons en tête des genres, es sommes efforcés de rendre aussi complète pèces ou races des divers Indrisinés, c’est que possible. MAMMIFÈRES. 289 Prorrruecus, Fitzinger, Revision der Halbaffen oder Affer (Hemipitheci), Sitzungsbericht der Akad. der Wissenschaft. zu Wien, 1 Abth. (1870), LXIT, p. 6o7. Proriraique, À. Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif. (2° série), t. [* (1871), p. 224. Ixpris (pro parte), Saint-George Mivart, On the Lemurs, Proc. Zool. Soc. (1873), p. 498. Proriraecus, Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 291. Le genre Propithecus a été établi par Bennett sur un exemplaire du Propithèque à diadème rapporté en Europe, en 1832, par Telfair; le savant zoologiste anglais a démontré que ce Lémurien offrait des ca- ractères différents de ceux des autres Indrisinés et qu'il était nécessaire d'en former le type d'un nouveau groupe. La plupart des naturalistes ont adopté ce genre. M. Saint-George Mivart pense cependant qu'il n'y a pas de raisons suffisantes pour séparer génériquement les Propithèques à diadème des Indris'; les caractères que présentent ces animaux, et que nous allons énumérer, ne nous permettent pas de partager son opI- non. ; La tête des Propithèques est ovoide”?; elle est d’un tiers plus longue que large. Le rapport de la face au crâne est en moyenne :: 9:25. Leur museau est noir° et presque nu, à l'exception des soies qui s'élèvent au-dessus des yeux et autour des lèvres et des petits poils qui couvrent quelquefois l'espace interoculaire. Le bourrelet charnu qui, chez eux comme chez tous les Lémuriens”, coupe la lèvre supérieure en deux parties, est mince et peu élevé. Leurs narines s'ouvrent exté- rieurement par des orifices semi-lunaires larges. Leur pupille est circu- laire. Leurs oreilles, à demi-cachées dans les poils, sont de grandeur moyenne : elles ne mesurent que les deux tiers de la hauteur totale de la tête et ne s'élèvent pas au-dessus du vertex; la partie supérieure du pavillon est assez développée. ! Voyez, on Indris diadema, Proceeamps 5 Excepté dans les individus atteints d'al- of the Zoological Society (1867), p. 248. binisme. ? Les caractères que nous énumérons ici 4 Cest un caractère important de l’ordre ne sont pris, bien entendu, que comparati- des Lémuriens comparé à l’ordre des Singes vement aux deux autres genres de la même chez lesquels la lèvre supérieure n’est jamais famille. fendue. Marimifères. —— 1. lo 290 MADAGASCAR. Leur corps est trapu. Leurs membres antérieurs | sont plus courts d’un tiers environ que leurs membres postérieurs; leurs mains sont de quatre et demi à cinq fois plus longues que larges, et elles ont les doigts peu palmés; l'index est en effet libre et la membrane qui réunit le petit doigt à l'annuaire, la plus développée de toutes, n'arrive pas jusqu’à l'articulation de la première phalange avec la seconde. Aux pieds, leurs orteils sont plus ou moins palmés suivant les espèces et les races. mais ils le sont tous à peu près Jusqu'à la même hauteur. La partie nue du dessous de leur main est moins longue que celle du dessous de leur pied. La verge des mâles est toute couverte de petites papilles: la vulve des femelles est fermée extérieurement par un prolongement libre, presque aussi large que long, qui a tout l'aspect d'une petite verge. Leur peau est d'un beau noir. Leur pelage est soyeux, et sa couleur fondamentale est un blanc plus où moins jaune qui passe quelquefois au noir” où au roux”. Le poil qui couvre leur poitrine est toujours beau- coup moins fourni que celui des parties supérieures. [ls ont une queue bien développée. Le crâne des Propithèques est mésaticéphale® et leur voûte pariétale est un peu bombée. Le diamètre de leurs orbites mesure au plus le quart de la longueur totale de la tête, et la partie interorbitaire du fron- tal est convexe. Leurs os nasaux ont leur échancrure terminale peu pro- noncée; leurs intermaxillaires l'ont au contraire très-profonde. Le cornet supérieur n'est pas très-développé, et le cornet maxillaire est caché en partie par la volute ethmoïdale qui est remarquable par ses dimensions. À la mâchoire supérieure, les incisives ont un peu la forme de sabots ! Dans les trois genres d'Indrisinés, la dème et surtout dans leur variété méla- grandeur relative des membres antérieurs comparés au crane est à peu près la même; voyez plus haut les tracés graphiques, p. 84 et 85. Il en est autrement pour les mem- bres postérieurs. ? Comme dans les Propithèques à dia- nienne, les Propithèques d'Edwards. 5 Comme dans les Propithèques de Co- querel et les Propithèques couronnés. * Pour les dimensions réelles des os du squelette des Propithèques, voyez p. 77, 79 et So. MAMMIFÈRES. 291 de ruminants; les médianes, que sépare un espace relativement petit. sont plus fortes que les latérales et ne leur sont pas contiguës. Les ca- nines sont très-grandes. Les prémolaires sont larges et ont un talon in- terne; la seconde a trois racines. Les molaires ont leurs petits tubercules supplémentaires extérieurs saillants et bien marqués; les tubercules externes de la couronne sont situés en avant des internes, sauf à la der- nière dent où ils sont au contraire placés transversalement. A la mâchoire inférieure , les incisives en dents de peigne ne mesurent que le cinquième de la longueur totale de la série dentaire, et leur lar- eur prise à la base est égale à leur longueur: elles forment cuiller: les latérales sont élargies et leur bord externe est très-convexe. La pré- molaire caniniforme est grande et sa pointe dépasse celles des dents postérieures; la seconde est plus petite et moins haute. On ne compte que quatre tubercules bien saillants à chaque vraie molaire. Les Propithèques n'ont que huit vertèbres lombaires. Le sacrum, de forme un peu triangulaire, est bien développé. Les vertèbres caudales, au nombre de vingt-huit à trente, sont subeylindriques. Leur omoplate a la forme d'un triangle à peu près équilatéral. Leur humérus est fortement courbé en $S et est tordu sur son axe. Leur radius et leur cubitus sont à peu près également incurvés. Leur carpe a un os intermédiaire. Leur bassin a sa partie illaque allongée et bien ouverte; l'épine pos- téro-inférieure, extrêmement saullante, forme avec l'épine antéro-infé- rieure une courbe très-prononcée. Leur fémur a sa diaphyse forte et épaisse; le troisième trochanter est très-saillant. Les os de leur jambe sont robustes. Leur calcanéum est assez fort, et leur troisième cunéiforme est mince et allongé. La première phalange de leur pouce et la seconde de l'index et du petit doigt sont de grandeur moyenne”. Le genre malgache Propithèque comprend aujourd'hui trois espèces. le Propithèque à diadème découvert par Ch. Telfair en 1839, le Pro- ! Pour les dimensions réelles des os du squelette des Indrisinés, voyez p. 77, 79. et 80. ho. 9299 MADAGASCAR. pithèque de Verreaux tué par l'un de nous sur la côte occidentale, et le Propithèque couronné rapporté du Nord-Ouest de l'île par MM. Van Dam et Van der Henst, voyageurs naturalistes hollandais. Avant d'énumérer les caractères spécifiques qui distinguent ces Lémuriens, nous don- nerons quelques détails sur leur répartition géographique et sur leurs mœurs en général. «Chaque animal, dit Buffon, a son pays, sa patrie naturelle, dans laquelle il est retenu par nécessité physique.» Les Propithèques sont bien les fils de la terre qu'ils habitent, et leur distribution géographique si nette est une preuve de l'influence très-grande des conditions phy- siques sur la dispersion des espèces et même des races dans un pays. Les uns, tels que les Propithèques de Verreaux et les Propithèques couronnés, ne se trouvent que dans les bois épars çà el à au milieu des solitudes désolées des côtes méridionale et occidentale de Madagascar, dans ces plaines sablonneuses que ne pénètrent qu'a de rares intervalles des pluies fertilisantes. Les autres, les Propithèques à diadème, habitent l’étroite ceinture de forêts qui s'étend le long de la côte orientale à mi-ver- sant de la grande chaine de montagnes granitiques et argileuses que baigne la mer à l'Est et qu'arrosent presque journellement des pluies abondantes, Ce ne sont pas du reste seulement les espèces, mais aussi les races, qui sont cantonnées dans des districts d'où elles ne sortent pas, comme si elles étaient séparées par des murs infranchissables. IT sem- blerait, comme nous le verrons plus loin, que ces animaux ont une ten- dance au mélanisme à mesure qu'ils habitent des latitudes plus méri- dionales et des contrées plus humides, et qu'au contraire 1ls tendent à l'albinisme dans les pays secs et dans le Nord de l'ile. Les Propithèques vivent par bandes de six à huit. Ge sont des ani- maux diurnes; on les voit, le matin et le soir, lorsque la chaleur n'est pas trop forte, sauter dans les forêts d'arbre en arbre à la recherche de leur nourriture. Souvent on les surprend, au soleil levant, accroupis à la bifurcation de deux branches, leurs longues jambes ramenées sous eux et touchant le menton, leurs mains appuvées sur les genoux, ou bien entr'ouvrant les bras et allongeant tous leurs membres afin de ne perdre MAMMIFÈRES. 293 aucun des rayons bienfaisants de l’astre naissant’. Pendant la grande chaleur, ils restent cachés dans les hauteurs des futaies. Pour se reposer ou pour dormir, ils ploient la tête sur la poitrine et la cachent entre leurs bras, et leur queue enroulée sur elle-même en spirale disparait entièrement entre les jambes”; autrement, elle tombe toute droite”. Les Propithèques n'ont jamais qu'un seul petit à la fois. Autant qu'il est possible d'émettre une opinion sur la durée de la gestation chez des animaux qui n'ont point encore reproduit en captivité, nous croyons qu'elle est environ de quatre à cinq mois. Dès avril, en effet, on tue des femelles pleines, et ce n'est qu'en septembre qu'on voit les mères avec leurs petits. Le régime des Propithèques est uniquement végétal. Ils ne recherchent pas, comme les autres Lémuriens, les petits oiseaux, les lézards, les insectes; les jeunes pousses des arbres, les fleurs, les baies forment leur nourriture. Leurs incisives pectiniformes si proclives leur servent à enlever un lambeau de peau aux fruits qu'ils veulent manger, pus à prendre par celte ouverture comme avec une cuiller la pulpe intérieure: ces animaux semblent, en effet, préférer Les fruits verts aux fruits mürs et ils en rejettent toujours la peau. Quant aux feuilles et aux fleurs, 1ls les mâchent de côté avec leurs molaires. Les Propithèques sont créés pour une vie tout aérienne. Nous avons montré plus haut que leurs muscles pectoraux et cruraux sont remarqua- blement puissants; ils ont, en outre, une membrane brachiale qui fait. jusqu'à un certain point, l'office de parachute et qui est recouverte d'un poil épais et long formant comme une frange. Aussi ces animaux font-ils sou- vent des bonds de huit à dix mètres sans effort apparent; ils semblent voler à travers l'air. [ls ne marchent pas comme les Singes et les Maques à quatre pattes; leurs bras si courts et rétractés que terminent des mains longues et grêles ne leur permettent pas une station habituellement quadrupède. et ils sont forcés, toutes les fois qu'ils quittent les grands bois, ce qui du reste est assez rare, d'avancer par sauts. À les voir debout, plantés sur 1 Voy. dans latlas la pl. VIE — ? Voy. pl. VI. — ? Voy. pl. V. 294 MADAGASCAR. leurs énormes pieds, levant à chaque bond les bras en l'air, on dirait des enfants s'amusant entre eux à qui sautera le plus loin à pieds joints ; rien de plus comique qu'une troupe de Propithèques allant ainsi, à tra- vers champs, à la recherche de quelque arbre dont ils aiment plus par- ticulièrement les jeunes fleurs ou les fruits”. Si leurs longues mains ne servent pas à la marche, elles ne servent ouère non plus à la préhension. Les Propithèques ne peuvent, en effet, ramasser un objet comme les Quadrumanes; lorsqu'on dépose auprès d'eux une banane ou une patate cuite, ils se baissent pour la prendre avec la bouche et la saisissent ensuite avec la main entre la paume et les doigts, sans se servir du pouce. Ces mains, si peu utiles à la préhen- sion, sont admirablement conformées, ainsi que les pieds, pour l'ascen- sion aux arbres sur lesquels ces Lémuriens passent leur vie, soit à brou- ter les feuilles, soit à dormir. D'un naturel triste et doux, les Propithèques ne cherchent pas à mordre, à moins quon ne leur fasse du mal, et encore leur morsure n'est-elle pas à craindre comme celle des Makis ordinaires. Mais les mâles, pendant la saison des amours, se livrent cependant des combats acharnés dont leurs oreilles portent souvent les traces. Ils ne font pas, comme les autres Lémuriens, retentir les bois de leurs cris et ils restent d'ordinaire silencieux; ce n'est guère que lorsqu'ils sont effrayés ou en colère qu'ils poussent un petit cri rappelant un peu le ploussement d'une poule. Lorsqu'on üre sur un Propithèque et qu'on le blesse, tous les animaux de la même troupe attendent d'ordinaire sans bouger, avec une certaine curiosité, sinon avec anxiété, le dénouement de l'aventure; il y en a même quelquefois qui se rapprochent du blessé, mais lorsque, après plu- sieurs coups de fusil, — car il en faut presque toujours plusieurs, tant ces animaux sont bien conformés pour se cramponner aux branches, — celui-ci vient à tomber, ils passent aussitôt d'arbre en arbre et dispa- raissent. M. Campan, chancelier du consulat de France à Madagascar, à qui nous sommes redevables de collections précieuses, ayant tiré un jour 1 Voy. la pl. VIT où on a représenté ces animaux allant à travers champs. MAMMIFÈRES. 295 sur une femelle qui tomba grièvement blessée à ses pieds, un des animaux de la troupe, le mâle probablement, descendit de l'arbre où il se tenait en observation et courut sus à un Hova qui se trouvait à ses côtés et qui. n'ayant pas d'arme en main, s'enfuit de toute la vitesse de ses Jambes: ce ne sont pas cependant des animaux redoutables. Les Propithèques reçoivent du reste les coups de fusil sans pousser la moindre plainte. mais dès qu'ils sont tombés à terre, à moins que simplement étourdis, comme 1l arrive quelquefois, ils ne regrimpent à l'arbre et ne dispa- raissent rapidement, ils jettent des cris désespérés qui fendent le cœur. « Certainement, nous écrivait M. Campan, je ne tuerai plus ces animaux pour le simple plaisir de chasser. » Les Malgaches, grands admirateurs du merveilleux comme tout peuple sauvage, racontent qu'un Propithèque, surpris avec son petit par un chasseur sur un arbre isolé d'où il ne peut regagner les bois, le met sur son dos et présente sa poitrine au fusil ou à la sagaye. Il ne faut point chercher dans ce fait, vrai du reste, une preuve intelligente d'amour maternel; à la moindre alerte, le jeune Propithèque se réfugie toujours sur le dos de sa mère et celle-ci, curieuse et inquiète, tourne la tête et par conséquent la poitrine vers le chasseur, semblant ainsi s'exposer aux coups pour sauver sa progéniture. Îls ajoutent que les Pro- pithèques, lorsqu'ils sont blessés par une sagaye, la retirent de la plaie et la renvoient au chasseur; ce n'est point tout à fait exact; lorsque le pauvre animal se sent atteint, 1} fait souvent un bond et l'arme, sortant de la plaie, tombe aux pieds du chasseur qui parfois est ainsi blessé. mais sans que la bête y ait mis, quoi qu'en pensent Îles Malgaches, la moindre intention. Ces Lémuriens, assure-t-on à Madagascar aussi bien dans l'Est que dans l'Ouest, mâchent des feuilles d'arbres qu'ils intro- duisent dans leurs plaies et qui amènent une prompte guérison. En somme, ce sont des animaux peu actifs, peu remuants, peu intel- ligents. Les principales différences physiques qui nous autorisent à séparer les divers Propithèques en trois espèces consistent moins dans la colo- ration du pelage que dans les proportions relatives de leur corps. 296 MADAGASCAR. Les Propithèques à diadème sont plus grands, plus trapus que leurs congénères; leurs membres sont plus forts; leur tête est plus arrondie ; leur queue est moins longue que leur corps de plus d'un cinquième; leur poil est touffu et a un aspect soyeux tout particulier. Leur squelette accuse encore mieux ces différences spécifiques. Sans répéter tous les détails dans lesquels nous sommes entrés plus haut (pages 72 et sui- vantes), nous rappellerons ici que leur crâne est plus brachycéphale, qu'il n'a pas de bosse interorbitaire, que son ouverture nasale est large et que les incisives supérieures médianes sont relativement fortes. Les Propithèques de Verreaux sont de taille moindre; leurs membres sont plus grèles:; leur tête est plus allongée; leur queue est toujours plus grande que leur corps; leur poil, relativement court, est laineux. Leur crâne est dolichocéphale, avec une bosse interorbitaire très-pro- noncée chez les adultes et à ouverture nasale haute: leurs incisives su- périeures médianes ne sont guère plus fortes que les latérales. Les Propithèques couronnés se différencient des Propithèques de Ver- reaux par la présence du grand sinus si curieux qui est creusé dans les os maxillaires à l'entrée de l'ouverture extérieure des fosses nasales !. et surtout par l'élargissement et l'allongement considérable des os na- saux qui s'avancent Jusqu'au-dessus des incisives supérieures ?. Après ces préliminaires, nous allons entrer dans la description détaillée des diverses espèces et races qui sont connues Jusqu'à ce Jour. PREMIÈRE ESPÈCE. PROPITHECUS DIADEMA, Bennett. PREMIÈRE RACE PROPITHECUS DIADEMA TYPICUS, Bennett. (PIE) ProPiraecus prapewa, Bennett, Proceedings of the Zoological Society (1832), p. 20. Macrowerus ryricus, A. Smith, South African Quarterly Journal, t. W (1833), p. 49. l Voy. p. 75. — ? Ce sinus existe aussi, mais plus petit. chez les P. Deckeni. MAMMIFÈRES. 297 Proprrgecus piapema, Lesson, Compléments de Buffon, 1°° édition, t. X (1836), p. 325, et 2° édition (1838), 1. I, p. 298. Prorirecus prADEMA, Ooilby, The Naturalist, 1. I (1837), p. 9. Proprruecus prADEMA, Gervais, Dict. pitt. d'hist. nat., t. VITE (1839), p. 367. Leuur praeua, Blainville, Ostéographie (1839), Primatès (Makis), & I”, p. 23 et 37, pl. VIT (fig. de la tête), et pl. XI (fig. du système dentaire d’un jeune individu). Proprruecus pranema, Lesson, Species des Mamm. bimanes et quadrumanes (1840), p. 220. HagroceBus pranewa, Waoner, Schreber Säugethiere, Supplément, t. I" (1840), p. 260. Tag Proriruece (P. pianema), Gray, List of Mamm. in the Brit. Mus. (1843), p. 16. Proprruecus pianema, Van der Hoeven, Bijdrag tot de kennis von der Lemuridæ, Tÿd- schrift von Nat. Gesch. en Phys, t. XT (1844), p. 9 et 45. Hasrocegus niapewa, H. Schinz, Synopsis Mammalium, t. T (1844), p. 119, n° ». Proriraèque pranème, Gervais, Dict. univ. d'Hist. nat. (éd. d'Orbigny) ;t VIL (1846), p. 37. Proprraecus prapemA (Uwieñczony), G. Belke, Mastologia, t. I (1847), p. 199. Proerraecus pau , L. Geoffroy Saint-Hilaire, Cat. méth. des Mann. du Mus. (1851), p.68, Propiraecus piapeua, Gervais, Hist. nat. des Mammifères, t. 1 (1854), p. 163, pl. VIT. Propirmecus pianema, Van der Hoeven, Handboek der Dierkunde, t. I (1855), p. 10h», et traduction anglaise, t. Il (1858), p. 744. Propiraecus DiADEMA, Giebel, Die Säugethiere (1855), p. 1023. Propiraecus prapema, Dahlbom, Zoolopiska Studier (1856), p. 204. Proprraecus pianewa, Kollar, Über Ida Pfeiffer’ Sendungen von Naturalien, etc., Sitzungs - bericht de Mathem. Naturw. Cl. d. Kais. Akad. d. Wissensch.. t. XXXI (1858), p. 341. Proprruecus piapema, Chenu, Encyclopédie d'histoire naturelle, Quadrumanes (1860), p. 257, pl. XXIX (mauvaise figure intitulée à Lort Avahi laniger). Le Criupro, Louis Lacaille, Connaissance de Madagascar (1862), p. 15. ixpris asus, Vinson, Comptes rendus de l Acad. des sciences, 1. LV (8 déc. 1862), p. 829. Ixpris aus, Vinson, Revue et Magasin de Zoologie, 2° série, t. XIV (1862), p. 494. Proprrmecus piapema, Pollen, Énumération des animaux vertébrés de Madagascar, Nederl. Tidschrift von der Dierkunde, 1. 17 (1863), p. 286. Ixpris azpus, Vinson, Annales des Sc. nat. (Zoologie), L° série, t. XIX (1863), p. 293. Proriraecus piabeua, Gray, On the sp. of Lemuroids, P. Z. S. (1863), p. 131 et 133. Ixoris azeus, Vinson, Album der Natuur Wetenschappelÿk Biblad (1863), p. 59. Ixoris azeus, Vinson, Notes sur l'histoire naturelle dans Trois mois de séjour à Madagascar par le capitaine Dupré (1863), p. 2561. Proprrugcus prapema (Vliessmaki), Brehm, Illustrirtes Thaerleben, &. 1 (1864), p. 13h, et traduction française de Gerbe, t. [” (1868), p. 133, avec fig. p. 129. pl. Il, et annexe A ,p. 2 et {. ! Ces notes ont été traduites dans l'ouvrage de M. Sibree intitulé Madagascar and its people (1870), p. 546. Mammifères. — 1. 298 MADAGASCAR. Prorrruecus prapema , À. Grandidier, Mamm. de Madag., Rev. et Map. Zool. (1867), p. 313. Prorrrmecus nraneua , Fitzinger, Revision der Halbaffen oder Àffer (Hemipitheci), Sitzunps- bericht der Akad. der Wissensch. zu Wien, 1 Abth. (1870), LXIL, p. 607. Proprrngcus nrAnEmA, J.-E. Gray, Catalogue of Monkeys, Lemurs , ete. (1870), p. 90. Proprruscus prapema, Giebel, Zeitschrift für die gesanunten Naturwissenschaften, 2° série, t. II (1871), p. 451. Proprraecus prapema , À. Edwards, Les Lémuriens, Rev. scient. ,t. [, 2°série(1871),p.224. Ixvris azsus, À. Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif., t. 1, 9° série (1871), p. 224. Propirasous rapemA , J.—E. Gray, Annals and Mapazin of Natural history (1872), p. 474. Prorrraecus piaema, J.-E. Gray, On the Lemurina, Proc. Zool. Soc. (1872), p. 847. Ixoris prapema, Saint-George Mivart, On the Lemurs, Proceedinos of the Zoolopical So- ciety (1873), p. 484-485 et Agh-h97; fig. du tarse, p. 498. Propiruecus praneua, Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 296. Les Propithèques à diadème mesurent environ 085 de hauteur to- tale. Leur corps a une longueur moyenne de 0"57, et leur queue de 0"/8. Tandis que leurs membres antérieurs! ne dépassent pas 0°33 (ou o"/o en suivant le contour du coude), y compris les mains qui ont 013, leurs membres postérieurs ? atteignent 0"56, les pieds ayant 0®18. Aux mains, le pouce mesure 0"055 et la portion libre du second doigt o"o30, celle du troisième 0"oh5, celle du quatrième 0"055, et celle du cinquième o"oho. Aux pieds, le pouce mesure 010, et la portion libre du second orteil 0"015, celle du troisième o"o30o, celle du quatrième o"o4o, et celle du cinquième 0"055. L'envergure de la main atteint 0 "16 ; celle du pied est environ de 0"0. Leur museau est nu; le duvet très-clair-semé qui le recouvre ne cache pas la peau qui est noire; chez certains individus, 1l existe en-dessous des yeux un demi-cercle blanc formé de petits poils courts et serrés. I y a quelques soies au front et aux lèvres. L'œil est jaune. Un large ban- deau de poils blanes sur le front, grisätres sur les joues et sous la gorge, encadre celte face toute noire et lui donne un aspect singulier. Le som- met et l'arrière de la tête, le dessus des oreilles et la nuque sont d’un beau brun très-foncé; cette même teinte sombre couvre les épaules comme un manteau et descend en pointe sur le dos, tantôt s'arrêtant 1 Mesurés de l'articulation huméro-scapulaire. — ? Mesurés de l'articulation coxo-fé- morale, MAMMIFÈRES. 299 presque au-dessous de la nuque, tantôt s'étendant jusqu'aux reins. Nous avons cependant vu quelques individus chez lesquels cette calotte et ce manteau sont non pas noirs, mais simplement cendrés. La région lombaire et les flancs sont d’un beau gris plus ou moins sombre, qui se fond, en haut, avec le noir des épaules et du dos, en bas, avec le jaune orangé de la région pelvienne; cette teinte cendrée s'étend sur le haut du bras et le couvre même quelquefois tout entier. Le reste du bras et l'avant- bras sont, comme les membres inférieurs et la région sacrée, le plus souvent d'un jaune orangé vif, quelquefois d'un blanc jaunâtre sale avec de nombreux poils tout noirs qui indiquent une tendance manifeste au mélanisme. Les mains sont, ainsi que les poignets, couvertes de poils noirs, sauf au bout des doigts où ils sont plus longs et jaunâtres. Les pieds sont Jaunes dans toute leur partie métatarsienne et surtout au talon; les poils qui recouvrent les orteils sont gris, et autour des ongles ils deviennent longs et jaunâtres. La queue, d’un jaune plus ou moins vif dans sa première partie, est d’un blanc grisätre à son extrémité: une tache brune marque sa base. Le pelage des parties supérieures du corps est épais et bien fourni; il a des reflets soyeux tout parti- culiers. Les parties inférieures, au contraire, sont couvertes de poils courts et clair-semés, blanchâtres ou quelquefois légèrement teintés de jaune, sous lesquels on aperçoit la peau de l'animal, sauf dans la région axillo-cla- viculaire qui est située immédiatement sous la gorge et qui est d'un brun foncé. La face interne des cuisses chez la plupart des individus, et même chez quelques-uns leur face antérieure, est abondamment semée de poils noirs qui leur donnent une teinte grise; celle des Jambes est d’un blanc jaunâtre. Un des individus que l’un de nous a rapportés de Madagascar, celui dont nous parlions plus haut à cause des nombreux poils noirs qui sont mélés au pelage blanchâtre de ses membres, a ses parties infé- rieures tout autrement colorées que celles des nombreux exemplaires de Propithèques à diadème types que nous avons eus entre les mains : elles rappellent tout à fait, surtout dans la région pectorale, la colo- ration que présentent, comme nous allons le voir bientôt, les Propi- L1. 300 MADAGASCAR. thèques d'Edwards; en effet, en dessous du collier gris ordinaire, la poitrine est couverte de poils d'un brun roux qui sont courts, serrés, comme feutrés, et toute la région abdominale est d'un gris brunâtre foncé. Dès leur naissance, les Propithèques à diadème présentent la même distribution de teintes que les adultes. La calotte de la tête et le man- teau du dos sont moins foncés, plutôt gris que noirs; le diadème est jau- nâtre au lieu d'être blanc; le dos est d’un gris clair, mais les mains sont toujours d'un beau noir et les membres d’un jaune assez vif. Cest en 1832, comme il a été dit plus haut, que Charles Telfair a présenté à la Société zoologique de Londres le premier spécimen de Propithèque à diadème: Bennett en a donné la description dans les Comptes rendus de la même année”. Get animal venait de la côte Est de Madagascar. Ce n’est, en effet, qu'entre la baie d’Antongil au Nord et la rivière Masora au Sud, c'est-à-dire sur un espace de cent vingt lieues environ, moins de la moitié de la longueur de File, qu'on trouve des Propithèques à diadème types dans les bandes étroites de forêts situées sur le versant oriental du grand massif de montagnes, Au delà comme en deçà de ces limites, 11 n'y a plus de véritables Propithèques à diadème mais, comme nous le verrons tout. à l'heure, une race blanche au Nord et une race noire au Sud. Ce cantonnement si marqué de ces animaux mérite de fixer toute l'attention des zoologistes. Les naturels désignent les Propithèques à diadème sous le nom de Simpona. DEUXIÈME RACE. PROPITHECUS DIADEMA, VAR. SERICEUS, Edwards et Grandidier. (PL. IL.) Propiraeous sEricEUS, A. Edwards et À. Grandidier, Rev. et Mag. Zool., 1872, p. 273. Proprraecus sericeus, Schlegel, Mus. des Pays-Bas, Simiæ (1876), note de la p. 29. Lorsque le premier spécimen de cette race nous fut envoyé de Sam- ! Voyez dans les Proceedings of the Zoolopical Society, 1839, p. 20. MAMMIFÈRES. 301 bava, en 1872, par M. Guinet, nous l'avons tout d'abord considéré comme appartenant à une espèce distincte des autres Propithèques. Sa couleur était en effet fort différente de celle de ses congénères orientaux connus jus- qu'à ce Jour et nous savions en outre que tous les individus du Nord-Est de Madagascar lui étaient pareils. Cest sous le nom de Propithecus seri- ceus que nous l'avons décrit dans la Revue et Magasin de zoologie. Lorsque plus tard nous en avons eu non-seulement d’autres individus en peau, mais encore des squelettes, 11 ne nous a plus été possible de conserver Île moindre doute sur la parenté étroite qui lie les Propithèques soyeux aux Propithèques à diadème, et nous nous sommes convaincus que notre Propr- thecus sericeus n’est qu'une race albine de l'espèce type dont nous venons de donner la description. En effet, non-seulement au point de vue ostéo- logique 1l est impossible de déterminer entre eux la moindre différence spécifique: mais, parmi les nombreux individus qui ont été rapportés en Europe, il y en a qui portent sur l'occiput, la nuque et le dos des traces du manteau noir des Propithèques à diadème. Les Propithèques soyeux ont les mêmes dimensions que les Propi- thèques à diadème; leur corps et leur queue ont les mêmes proportions. Leur museau, qui est nu, est d'ordinaire pie, c’est-à-dire noir, semé de taches de couleur de chair plus ou moins larges (surtout aux pau- pières). Leur pelage est le plus souvent tout entier d’un beau blane à re- lets soyeux, légèrement teinté de jaune; à la naissance de la queue et sous les talons, les poils sont roussätres comme dans tout le genre. Les mains et les pieds sont blancs. Les parties inférieures sont également blanches, sauf autour de l'anus où 1l y a un petit cercle de poils d'un brun roux foncé. Tel est, au reste, l'individu qui a servi de type à notre première description. Mais depuis nous avons vu tous les passages entre l'animal au pelage d'un blanc pur et celui dont la tête, la nuque, les épaules et le dos, d’un gris cendré, rappellent tout à fait la coloration des Propithèques à diadème; les uns n'ont de poils gris qu'à la nuque: d'autres n'en ont que sur le sommet de la tête et sur les mains. La cou- leur des parties supérieures n'est pas du reste seule variable; les parties inférieures présentent aussi quelquefois des modifications importantes: 302 MADAGASCAR. nous avons, par exemple, un spécimen qui a toute la poitrine d'un beau roux, tandis que chez d’autres individus, venant de la même localité, cette teinte est à peine ou même pas du tout visible. On peut presque dire qu'autant d'individus, autant de nuances. I est toutefois à remarquer que plus la teinte générale se rapproche du blanc pur, plus le museau présente de taches de couleur de chair, et qu'au contraire il en a d'autant moins que la région dorsale tourne plus au gris; le spécimen du Musée Britannique, qui a tout le dos couvert d’un manteau cendré, a même la face tout à fait noire. Ces modifications individuelles sont une preuve certaine que les Propithèques soyeux ne sont qu'une simple race albine des Propi- thèques à diadème, avec tendance manifeste chez certains individus à retourner au type primitif. Les Propithèques soyeux habitent les bandes étroites de forêts qui couvrent en partie le versant oriental des montagnes situées au Nord- Est de Madagascar entre les rivières Lokoy (13 milles Sud de Sam- bava) et Bemarivo (10 milles Nord du même village) et qui font suite, sans discontinuité, à celles où l’on trouve les Propithèques à diadème. La région dans laquelle ils sont cantonnés, étant au Nord de celle où existe l’espèce type, est par conséquent un peu plus chaude et les pluies y sont moins abondantes; ce sont les seules différences, bien faibles, qu'il nous soit possible d'indiquer entre les districts habités par les deux races. Sont-elles suflisantes pour expliquer les modifications qui se pro- duisent dans la coloration de leur pelage ? C'est ce qu'il nous est impos- sible de discuter aujourd’hui. Nous nous bornons à constater le fait. Les Propithèques soyeux vont d'ordinaire par bandes moins nom- breuses que leurs congénères; on n'en trouve guère plus de trois à quatre ensemble, Les Malgaches les désignent sous le nom de Simponä, comme les Propithèques à diadème. TROISIÈME RACE. PROPITHECUS DIADEMA, VAR. EDWARDSII, A. Grandidier. (PI. LIL.) Proriraecus Epwarpsur, À. Grandidier, Compt. rend. de l'Ac. des sc., t. LXXIT (1871), p.231. Proprraecrs Epwarpsn, À. Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif., 2° sér. (1871), p.224. MAMMIFERES. 305 Prorrrascus 8100L0R, J.-E. Gray, Ann. and Mag. of Natural history, t. X (1872), p. 206. Prorrrnecus Enwarpsu, Sclater, Ann. and Mag. of Natural history, t. X (1872), p. 298. Proprraecus Epwarpsn, J.-E, Gray, On the Lemurina, Proc. Zool. Soc. (1872), p. 845. Prorrraecus HoLoMELAS, Günther, Ann. and Mag. of Nat. history, t. XVI (1875), p. 125. Proprruecus Enwarpsu Er P. nocouecas, Schlegel, Mus. des Pays-Bas, Simiæ (1876). P:- 207: Tandis qu'au Nord de la région des Propithèques à diadème types on trouve une race blanche, dans le Sud 1l existe une race noire. L'un de nous ayant tué dans la forêt de Manampahy, à Madagascar, en 1869. deux Propithèques noirs, crut avoir découvert une nouvelle espèce, et 1l l'inserivit dans les catalogues zoologiques sous le nom de Propithecus Ed- wardsi. Mais les nombreux spécimens qui sont venus entre nos mains de- puis quelques années, et que nous avons pu étudier avec soin, nous ont convaincus que les Propithèques d'Edwards n'étaient, comme les Propi- thèques soyeux dont nous venons de donner la description détaillée, qu'une simple race des Propithèques à diadème. Ils ne présentent pas plus qu'eux en effet de différences ostéologiques appréciables avec le type de l'espèce et ils ont même taille, mêmes dimensions générales, mêmes proportions du corps et de la queue. Leur face est nue et noire, comme chez les Propithèques à diadème types, avec quelques soies entre les yeux, aux lèvres et au menton. La tête, la nuque, les épaules, les membres antérieurs et tout le dos sont d'un beau noir plus ou moins légèrement teinté de roux; le poil est long et soyeux comme chez les précédents. Les flancs sont d’un blanc rous- satre ou Jaunâtre qui se fond graduellement avec le noir du dos; une bande étroite d’un noir roux sépare les taches lombaires. La région pel- vienne est toute noire ainsi que la queue et les membres postérieurs: à la naissance de la queue, il y a, comme chez tous les Indrisinés, une tache d’un roux clair. Les mains et les pieds sont noirs. Les parties infé- rieures sont d'un noir teinté de brun roux. Tel était du moins l'individu qui a servi de type à l'espèce. Mais si, parmi les Propithèques d'Edwards que nous avons eus entre les mains, il y en a beaucoup qui répondent à cette description, il en est d’autres qui s'en écartent sensiblement . les 30 MADAGASCAR. uns se rapprochant des Propithèques à diadème par la distribution de leurs teintes, les autres au contraire tout à fait tournés au noir. Il existe au Musée des Pays-Bas, à Leyde, un individu qui a toute la région dorsale et lombaire, depuis les bras jusqu'à la queue, d’un blanc soyeux pur rappelant la coloration du corps de certains Propithèques à diadème; une petite bande triangulaire noire sépare cette teinte claire sur le dos, mais les reins sont tout blancs. Le reste du corps est, ainsi que la poitrine, d'un beau noir. D'autres ont, au contraire, leurs parties supérieures tout à fait noires. sauf à la naissance de la queue où il y a toujours la petite tache rousse ordinaire. Chez ceux-ci, la gorge est tantôt d'un brun foncé et la poi- trine d’un roussâtre clair avec un épi central blanchâtre, tantôt au con- traire toutes les parties inférieures sont noirâtres ainsi que la face in- terne des membres. Cest à cette variété que M. le docteur Günther a donné le nom de Propithecus holomelas. Aujourd'hui que nous avons entre les mains des séries nombreuses de Propithèques noirs, nous ne pouvons plus admettre toutes ces subdivisions: il est bien certain que les Propithèques d'Édwards et les Propithèques holo- mèles ne sont qu'une simple race mélanienne de l'espèce de Bennett et nous ne pouvons que répéter d'eux ce que nous disions plus haut des Propithèques soyeux : autant d'individus, autant de nuances. Car nous avons les passages, d’une part, entre les individus tout noirs et celui qui a servi de type à notre première description, et, d'autre part, entre ce dernier et l'exemplaire de Leyde qui se rapproche singulièrement des Propithèques à diadème par la couleur de sa région dorsale et lombaire. Or ces variations individuelles si fréquentes et si tranchées, avec ten- dance chez certains individus à se rapprocher du type, ne permettent pas de les séparer spécifiquement de l'espèce de Bennett dont ils sont évidemment une simple race. Les très-jeunes individus présentent la même distribution de teintes que les adultes. Les Propithèques d'Edwards habitent les bandes étroites de forêts qui couvrent en partie le versant oriental des montagnes situées entre les ri- < MAMMIFÈRES. 308 © vières Masora et Matitananä sur une longueur d'environ vingt-cinq lieues, au Sud-Est de Madagascar, et qui font immédiatement suite, sans discontinuité aucune, à celles où l’on trouve les Propithèques à diadème. La région où ils sont cantonnés est au Sud de celle où existe l'espèce type et est par conséquent un peu moins chaude, mais le sol est le même, les pluies y sont tout aussi abondantes, et nous ne pouvons indiquer entre les districts habités par les deux races d’autres différences que celle, bien faible, que nous venons de signaler. Nous ferons remar- quer que, tandis que les Propithèques d'Edwards types se trouvent dans la plus orientale des deux bandes de forêts qui longent la côte Est à mi- versant des montagnes, les Propithèques d'Edwards var. holomelas ont été tous tués par M. Crossley, voyageur naturaliste, dans la plus ocei- dentale qui est par conséquent la plus élevée des deux et où la tem- pérature moyenne est naturellement moindre. L'abaissement de tempé- rature serait-il une des causes de ce mélanisme d'autant plus accusé de Sambava à la rivière de Matitananà que ces Propithèques habitent des contrées de plus en plus méridionales ou de plus en plus élevées et par conséquent plus froides? On ne peut rien préjuger, mais ces faits curieux ne méritent pas moins d'être consignés avec soin. Les Antanalas désignent les Propithèques d'Edwards sous le même nom de Simponä que les Betsimisarakäs donnent aux Propithèques à diadème. DEUXIÈME ESPÈCE. PROPITHECUS VERREAUXII, À. Grandidier. PREMIÈRE RACE. PROPITHECUS VERREAUXII TYPICUS, A. Grandidier. (PI. 1V et VIIL) Sirar, Flacourt, Histoire de la grande isle de Madagascar (1661), p. 155. Proriraèque pe Verreaux, À. Grandidier, Album de l'ile de la Réunion, t. IN (1865), p. 13-162, avec 2 pl. Propirmecus Verreauxt, À. Grandidier, Revue et Magasin de Zoologie (1867), p. 84. Proprraecus Verreaux1, À. Grandidier, Notes sur les Mammifères et les Oiseaux de Madagascar, Revue et Magasin de Zoologie (1867), p. 313. Mammifères. — 1. ha 306 MADAGASCAR. Proprraecus piapeua (pro parte), Gray, Cat. of Monkeys, Lemurs, etc. (1870), p. 136. Propiraecus Verreauxu, À. Milne Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif. (1871), p. 224. Prorrrusous Verreaux, J.-E. Gray, On the Lemurina, Proc. Zool. Soc. (1872), p. 847. Prorirecus Verreauxn, Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 295. La hauteur totale des Propithèques de Verreaux n'est que de 0" 75: leur corps mesure 0/6 et leur queue 0"56. Leurs membres anté- rieurs sont longs de 0° 28 (ou en suivant le contour du coude de 0" 33), y compris les mains qui ont o" 11, et leurs membres postérieurs de o"A8, en y comprenant les pieds qui ont 0" 14. Aux mains qui sont larges de deux centimètres et demi, le pouce mesure 0" 030, la portion libre du second doigt 0" 025, celle du troisième 0" oo, celle du qua- trième 0" 046 et celle du cinquième 0" 035. Aux pieds qui sont, comme les mains, larges de deux centimètres et demi, le pouce mesure 0" 037, et la portion libre du second orteil 0" 018, celle du troisième et du quatrième 0° 032, celle du cinquième 0" 031. L’envergure de la main n'est pas moindre que 0" 10 et celle du pied atteint jusqu'a 0" 14. Le pelage des Propithèques de Verreaux est d’un blanc légèrement teinté de jaune; il est laineux, assez court, doux au toucher. Le sommet et l'arrière de la tête sont le plus souvent d'un brun marron, quel- quefois d’un roux clair; le front, les joues, les oreilles et la nuque, d'un blanc un peu jaunâtre, encadrent complétement cette calotte foncée. Leur face est toute nue, sauf quelques poils blanchâtres semés autour des lèvres; elle est d’un beau noir. Leurs yeux sont d'un brun jaune clair et donnent une grande douceur à leur physionomie. Leurs mains sont entièrement couvertes en dessus de poils blancs. Chez les adultes, les reins prennent par le grisonnement de l'extrémité des poils une teinte cendrée ou quelquefois roussâtre plus ou moins foncée, qui couvre assez souvent toute la région lombaire et une partie de la répion dorsale et qui s'étend aussi quelquefois sur la face externe des cuisses; cette teinte grise ne se trouve pas du reste chez tous. La région pelvienne est tou- jours blanche. Certains individus ont des épaulettes grises au-dessus de la naissance des bras. La queue est d’un blanc jaunâtre; à sa nais- sance, 1] y a une toute petite tache fauve. Les jeunes sont tout blancs, MAMMIFÈRES. 307 sauf sur la tête où existe toujours la calotte d'un brun marron plus ou moins foncé suivant l'âge, et sur la poitrine qui est teintée de roussätre. Les aisselles des Propithèques de Verreaux sont glabres; toutes les parties inférieures sont d'ordinaire couvertes de poils blanchâtres, courts et clair-semés, laissant voir la peau qui est d'un beau noir. Mais il y a des individus qui ont, la gorge et le ventre restant blanchâtres, la poitrine, surtout dans la région on. d'un gris roux foncé et même quelquefois d’un roux vif en tout comparable à la couleur des parties inférieures des Propithèques couronnés; ceux-là ont le pelage blanc du dos et des membres lavé de roux et rappelant celui des Propithèques de Coquerel. Chez la plupart de ces animaux, il existe sous la gorge une tache d’un beau marron souvent très-foncé dont lé poil, d’une na- ture toute particulière, est court, épais, comme feutré; mais il y en a quelques-uns qui n'en ont pas de trace. Si nous comparons les Propithèques de Verreaux dont nous venons de donner la description aux Propithèques à diadème qui ont fait le sujet du chapitre précédent, nous verrons tout d'abord, comme il a été dit plus haut, qu'ils ont le corps plus petit et moins trapu et la queue beaucoup plus longue. La calotte d’un brun marron ou rousse qui couvre leur tête cesse brusquement à la nuque, tandis que la teinte noire ou d'un gris foncé qui s'étend sur celle de leurs congénères descend en manteau sur le cou, le dos et les épaules, atteignant jusqu'à la région lombaire. Leurs membres, d'un blanc sale, n'ont pas la belle coloration orangée des Pro- pithèques à diadème, et leurs mains ne sont pas couvertes de poils noirs, mais de poils blancs sans touffes de poils fauves à l'extrémité des doigts. Leur pelage général est assez court et laineux, au lieu d'être long et soyeux; de plus, leurs parties inférieures sont beaucoup moins fournies de poils que celles de l'espèce de Bennett. Leur queue est blanche dans toute sa longueur et non point fauve dans sa moitié supérieure. Enfin. les Propithèques de Verreaux n’ont point sur leur museau les petits poils noirs qui recouvrent celui de leurs congénères. Telles sont les principales différences physiques qui existent entre les deux espèces. Flacourt est le seul auteur qui ait fait autrefois mention des Propi- Lo 308 MADAGASCAR. thèques de Verreaux; on trouve dans son Histoire de la grande isle de Ma- dagascar (16641), au chapitre des animaux terrestres et des insectes, le paragraphe suivant : «Il y a une espèce de guenuche blanche, qui a un chaperon tanné, et qui se tient le plus souvent sur les pieds de derrière; elle a la queue blanche et deux taches tannées sur les flancs; elle est plus grande que le var, mais plus petite que le varicossy |; cette espèce s'appelle sifac. Elle vit de fèves, et 1l y en a beaucoup vers Andrivoure Damboulombe et Ranoufoutchi?.» Ce sifak, ou plutôt sifakä comme l'appellent les indigènes du Sud et de l'Ouest de Madagascar, dont Flacourt nous donnait au xvn° siècle une description courte, mais si exacte, est resté inconnu aux naturalistes jusqu'en 1867. Non-seulement, en effet, aucun musée ne possédait la dépouille de cet animal, mais même il n'en avait été fait mention dans aucun autre livre que dans PHstoure de Madagascar. Voici ce qu'écrivait l'un de nous dans l’Album de l'ile de la Réunion peu de jours après avoir fait la découverte de ce curieux Lémurien : « Les solitudes nues du Sud de File de Madagascar n’ont rien de com- mun avec les districts de la côte orientale. Elles ont leur physionomie propre : peu d'animaux, peu de plantes. Cest cependant parmi le petit nombre de mammifères qui habitent ces déserts arides que j'ai trouvé une nouvelle espèce d'Indrisiné, le Propithèque de Verreaux, l'un des plus curieux Lémuriens par sa conformation et par ses mœurs. «J'ai vu pour la première fois ce Propithèque au mois de juin de l'an 1866, au milieu d’un petit bois tout dépouillé de ses feuilles, à quelques lieues au Nord du village du roi antandroy Tsifanihy. J'avais pris passage à bord du navire lafatigable qui devait relâcher au cap Sainte-Marie, n'ayant garde de laisser échapper une occasion aussi favorable de visiter une contrée inconnue. L'ancre jetée, je descendis à terre et j'allai m'établir à cinq lieues environ dans le Nord du cap. ! Le Vari est le Lemur collaris et le Va- d'un chef Antanosy qui vivait au xvn° siècle ricossy le Lemur varius. dans l'Ouest de Fort-Dauphin , et Ranofotsy ? Andrivoure Damboulombe est le nom est une ville située au Sud de Madagascar. MAMMIFÈRES. 309 J'eus d'abord à gravir les dunes de sable que baigne la mer et dont le sommet rectiligne, vu du large, ressemble plutôt à une immense for- üfication élevée par la main de l’homme qu’à une œuvre des vents. Ar- rivé au sommet, je ne vis tout autour de moi qu'une immense plaine couverte d'euphorbiacées et d’arbrisseaux épineux et rabougris, plantée ça et là de nopals dont les fruits sont la principale ressource des malheureux Antandroys. J'avais beau marcher, toujours l'horizon reculait devant moi sans que j'aperçusse la moindre colline, le moindre monti- cule; c'est au milieu de ces sables brülés par le soleil, dénués d'arbres et d'ombrage, qu'est bâti le village royal. À mon arrivée, je fus assalli par une foule de princes et de princesses (quels princes! et quelles prin- cesses!) qui, avertis de la présence d’un vazaha, d’un étranger, accouru- rent me souhaiter la bienvenue, ce qui dans les habitudes malgaches signifie mendier des cadeaux. Tandis que, rangés autour de moi, ils admiraient les couteaux, perles de verre, clous dorés et autres menus présents avec lesquels j'avais momentanément assouvi leur insatiable cupidité, je hasardai quelques questions sur les animaux du pays, et Jappris d'eux qu'il y avait beaucoup de sifakäs dans les environs ; je ne connaissais cet animal que par la description si brève de Flacourt «Sifak, guenuche blanche à chaperon tanné, » et je pensai de suite que ce devait être une maque inconnue à la science. Le lendemain, dès le point du jour, je me mis en chasse; mes guides dirigèrent mes pas vers un petit bois situé à plusieurs lieues du village dans lequel je ne pouvais manquer, m'assuraient-ils, de trouver quelqu'un de ces sifakäs. Nous marchions depuis le matin sans avoir rencontré autre chose qu'un ou deux oiseaux et il était déjà près de midi, quand j'eus le bonheur d'aper- cevoir entre des branches d'arbres une forme toute blanche que mes Antandroys me montraient du doigt, en répétant : sifakä! sifakä! Je m'ap- prochai tout doucement en rampant à travers les broussailles et, lächant mes deux coups de fusil à la fois, je vis avec plaisir tomber à mes pieds une masse inerte : c'était un vieux sifakà mâle; je reconnus aussitôt qu'il appartenait au genre Propithèque. Mon précieux butin chargé soigneuse- ment sur l'épaule d'un de mes hommes, je repris tout heureux le chemin 310 MADAGASCAR. de ma pauvre hutte; comme 1l nous restait encore plusieurs lieues à faire avant de rentrer au village, J'apaisai mon estomac, qui était à jeun de- puis la veille, avee quelques poignées de gros millet arraché sur le pied même, imitant les Antandroys que Je voyais autour de moi croquer avec délices ces grains crus, tout comme un cheval mange son avoine. «Triste pays que cette partie de l'Androy où 1l n'existe aucune rivière, et où l’on est obligé d'aller recueillir, calebasse par calebasse, dans de petits trous creusés dans le sol en certains endroits favorables, l'eau nécessaire à la boisson et à la cuisson des aliments, et cette eau est boueuse, saumâtre! Heureux encore le voyageur lorsque les trous ne sont pas taris! J'ai dû plus d’une fois, faute d'eau, laisser de côté le riz et, adoptant le mode d'alimentation en usage parmi les naturels, me con- tenter de figues de Barbarie crues ou cuites sous la cendre. «Ce jour-là précisément, au retour de mon heureuse chasse, je ne trouvai pas le déjeuner prêt; l'eau avait manqué. Aussitôt les exigences de mon estomac satisfaites à la mode antandroy, je commença à enlever la peau du précieux animal que J'avais tué; dés les premiers coups de scalpel, une cinquantaine d'indigènes, demi-nus, aux figures hideuses, aux corps maigres et couverts de plaies dégoütantes, armés de leurs sagayes et de leurs escopettes, m'entourérent, paraissant prendre à mon travail un intérêt beaucoup trop vif; aux propos qu'ils tenaient, Je com- pris que je blessais leurs préjugés en dépouillant le sifakä de sa peau. Que faire? Les Antandroys ont une grande indépendance personnelle; ils ne reconnaissent mi lois, ni autorité. Le pauvre Tsifanihy, descendant des anciens rois, n’a guère d'influence sur eux. Seul au milieu de ces sauvages qui ne connaissent pour vider leurs querelles que la sagaye et le fusil, je sentis le danger de ma conduite sacrilége; mais comme Je tenais beaucoup à conserver la dépouille d'un animal aussi précieux que ce nouveau Propithèque dont je n'étais pas sûr de me procurer dans la suite un autre exemplaire, je fis semblant de ne pas comprendre leurs ob- servalions et, sans m'occuper de leur présence turbulente, je continuaï tranquillement mon ouvrage. Ils ne tardèrent pas à s'en aller et à se concerter entre eux. Le kabar me sembla orageux à l'animation que met- MAMMIFÈRES. 311 taient les orateurs à exposer leur opinion. Ma besogne touchait à sa fin, lorsqu'une députation vint à moi: +Tsifanihy, me dit le chef, est heu- -reux que tu aies fait bonne chasse ce matin; il regrette toutelois que “tu aies coupé un sifakä en morceaux dans son village. Comme vous + êtes tous deux rois et frères, 1l ne l'en fait pas de reproches : garde la “peau, mais pour lui complaire, rassemble tous les morceaux de chair + de l'animal et laisse-nous les enterrer au loin.» Je me soumis au désir du roi Tsifanihy; tout peuple sauvage a ses doctrines ridicules et ses cérémonies puériles et il est du devoir comme de l'intérêt du voyageur de les respecter. Ce qui fut dit, fut fait; on mit sur le corps de la pauvre bête quelques pierres entre lesquelles furent plantées des feuilles de nopal pour protéger sa dernière demeure. Tout sacrés que soient les Sifakäs pour les Antandroys, le capitaine de l’/nfahoable a triomphé de leurs scrupules par l'intérêt et, en promettant un baril de poudre, il s’en est procuré deux qu'il m'a gracieusement offerts. Ces trois Propithèques sont les seuls mammifères que J'ai trouvés dans les solitudes désolées du cap Sainte-Marie. + Depuis lors, j'ai tué un grand nombre de Propithèques de Verreaux sur différents points de la côte Sud-Ouest, surtout sur les bords de la rivière Morondava, et j'en ai eu à la fois jusqu'à quinze vivants. Les in- digènes les apportaient enroulés dans des filets étroits où, recourbés sur eux-mêmes, ils ne pouvaient remuer. Pauvres bêtes douces et inoffen- sives! Leur air triste m'a toujours inspiré une profonde pitié. C'est au moyen de lacets tendus dans les clairières que les Masikoräs (Sakalaväs de l'intérieur) parviennent à les prendre. Ces animaux n’ont du reste ja- mais vécu longtemps en captivité; Jen ai cependant amené un jusqu'à l'ile de la Réunion où il est mort au bout du quatrième mois. + Une fois, j'ai eu en cage pendant quarante Jours deux femelles qui allaitaient leurs petits; rien de plus touchant que de voir ces pauvres mères les tenir couchés dans leurs bras. À la moindre alerte, le Jeune sifakä quittait la mamelle et sautait sur le dos où, les mains posées sur les épaules, les pieds accrochés dans la laine, il se cramponnait si forte- ment que Je ne pouvais lui faire lâcher prise: on comprend qu'il ‘ne 312 MADAGASCAR. tombe jamais, quels que soient les bonds que fasse sa mère. Ges petits êtres s'ébattaient souvent dans la cage comme de vrais enfants, tantôt se jetant tous deux dans les bras de la même femelle qui semblait prendre plaisir à leurs jeux, tantôt s'essayant à sauter de branche en branche, courant l'un après l'autre, et au moindre bruit regagnant le dos de leur mère. Tant que j'ai nourri mes prisonniers de feuilles et de fleurs, ils n'ont jamais voulu boire d'eau et lorsque je leur donnais des branches mouillées, ils n'y touchaient point; ce n'est que lorsqu'ils n'eurent pour toute nourriture que des patates et des bananes qu'ils se décidèrent, non point à tremper leurs lèvres dans l’eau, mais à lécher les parois du vase; chaque fois que leur nez venait en contact avec le liquide, ils se re- tiraient de Fair le plus comiquement effrayé. Au bout de quelques se- maines, leurs joues se creusaient, leur corps maigrissait à vue d'œil; ils prenaient encore de mes mains la patate ou la banane que je leur of- frais, mais ils la laissaient bientôt tomber comme s'ils ne pouvaient sur- monter un grand dégoût et ils ne tardaient pas à mourir.» Comme on le voit, ces animaux portent chez les Malgaches du Sud- Ouest le nom de Sifakä. On ne les trouve que dans les plaines de forma- lon secondaire situées entre le pied Ouest de la grande chaîne orientale de montagnes qui vient finir à Fort-Dauphin, la rivière Tsidsoubon et la mer. Aucune autre espèce ou race de Propithèques n'occupe une étendue de pays aussi vaste. DEUXIÈME RACE. PROPITHECUS VERREAUXII, VAR. DECKENII, Peters. (PL V.) Inpris p1ADEMA , Saint-George Mivart, Proc. Zool. Soc. (1863), p. 247, et pl. XVII (crâne). Prorirmecus pianema, W. C. H. Peters (nec Bennett), Von der Decken’s Reisen in Ost-Afrika t. IT, 1 partie (1869); Säugethiere, p. 3, pl. I (jeune). Proprraecus Deckexi, W. C. H. Peters, Berl. Monastsbericht (1870), p. 421. Proprrnecus caxnipus, A{Grandidier, Comptes rendus del Ac. des se. ,t. LXXIT (1871), p. 231. Prorrruecus Deckexn, À. Milne Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif. (1871), p. 224. Proriraecus Deckexn, J.-E. Gray, On the Lemurina, Proc. Zool. Soc. (1872), p. 847. Proriraecus Decxen, Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 294. Le Propithèque qu'a rapporté le baron Von der Decken de la côte MAMMIFÈRES. 343 occidentale de Madagascar a tout d'abord été considéré par M. W. Peters comme un Propithecus diadema; plus tard, le savant professeur l’a décrit sous le nom de Propithèque de Decken'; cependant il ne peut pas être spécifiquement distingué du Propithèque de Verreaux dont il n'est qu'une race albine. Les dimensions générales de ces deux animaux sont en effet les mêmes ainsi que les proportions de leur corps et de leur queue, et il n'est pas possible de trouver entre leurs squelettes de diffé- rences ostéologiques appréciables, si ce n'est le petit sinus creusé dans les os de la face qui est semblable à celui si typique des Propithèques à couronne. C'est pour toutes ces déterminations que les séries sont de la plus grande utilité. Nous avons reçu en 1872 un beau Proprthecus Deckenn adulte que M. Samat s'était procuré à Kanatsy, à l'endroit même où le baron Von der Decken avait tué le sien; depuis, M. Cross- ley en a envoyé en Europe un certain nombre qu'il a pris dans la forêt de Manerinerinà et dans la plaine située au nord d’Ankavandrä et que nous avons étudiés avec soin; en outre, M. le professeur Peters a bien voulu nous communiquer l’exemplaire qui a servi de type à sa des- cription. Nous avons pu ainsi nous faire une idée précise de la place que doivent occuper ces animaux dans les catalogues zoologiques. Leur museau est noir et nu, sauf les soies ordinaires qui s'élèvent au- dessus des yeux et autour des lèvres et la bande de poils bruns plus ou moins foncés qui monte entre les yeux Jusqu'au front pour former un petit diadème noir en avant de la calotte blanche de la tête. Leur pelage est d'un blanc plus ou moins teinté de jaune et même quelquefois de roussâtre sur les bras et sur les cuisses, montrant ainsi le passage aux Propithèques de Coquerel; la région lombaire est le plus souvent cen- drée comme celle des Propithèques de Verreaux et des Propithèques de Coquerel, et chez les individus de Manerinerinä il existe sur la nuque, ce qu'on ne trouve point chez ceux de la côte, une tache d'un gris foncé qui s'étend comme un collier. Le haut de la poitrine est couvert de poils d'un roux vif; les autres parties inférieures sont d'un blanc roussätre. ! L'individu type non-seulement n'était encore acquis toute sa croissance, mais sa point adulte et n'avait point par conséquent queue n'élait même pas complète. Mammifères. — 1. 13 314 MADAGASCAR. surtout vers le milieu. La queue est blanche; à sa naissance, 1l y a d’'or- dinaire une tache fauve. Les poils des talons sont jaunâtres. Nous avons un individu dont le pelage, tout gris, est sensiblement différent de celui des autres; mais nous avons déjà vu combien les Propithèques sont sujets à des variations de coloration. Ces animaux, que les indigènes appellent du même nom que les Pro- pithèques de Verreaux, Sifakä, habitent les forêts éparses çà et là au mi- lieu des grandes plaines jurassiques comprises entre les rivières Manan- bolo et Manzaray. Les Antimailakäs les considèrent comme des animaux sacrés; ils ne les tuent Jamais. TROISIÈME RACE. PROPITHECUS VERREAUXIT, VAR. COQUERELIT, A. Milne Edwards, (PL VL.) Prorrrascus Coquereznt, À. Edwards, Mamm. de Madapg., Fev. et Mag. Zool. (1863), p. 314. Prorrrmecus pamanus, Sclater, Proceedings of the Zoological Society (1870), p. 112. Propirueous Damonis, Pollen, dans Gray's Catal. of Monkeys, Lemurs, ete. (1870), p.137. Prorrraecus Damonis, J.-E. Gray, On the Lemurina, Proc. Zool. Soc. (1872), p. 847. Prorrraecus Coquereuut, Giebel, Zeitschr. Ges. Naturwiss. 9° série, t. [IT (1871), p. 454. Prorrruecus Coquereunr, À. Milne Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif. (1871), p.224. Proriruecus Coquereunr, Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 292. L'un de nous, ayant recu de M. Ch. Coquerel, chirurgien de marine, un tout jeune Propithèque qui, par son pelage d’un blanc pur et ses taches d’un rouge vif sur les bras et les cuisses, différait totalement, à la premiére vue, des deux espèces connues alors, le décrivit en 1867 dans la Revue et Magasin de zoolooe sous le nom de Propithecus Coquereln. Lorsque, trois ans plus lard, nous eûmes un grand nombre de ces ani- maux adultes entre les mains, nous pümes nous assurer qu'ils ne pré- sentaient en dehors de leur système de coloration aucun caractère vrai- ment spécifique pouvant motiver leur séparation des Propithèques de Verreaux; nous en avons étudié en effet, comme de toutes les autres \ OP 1 0 espèces et races de Propithèques, non-seulement de grandes séries de peaux et de crânes, mais encore plusieurs squelettes et un individu dans l'alcool. Des comparaisons que nous avons faites, il est résulté MAMMIFÈRES. 315 qu'on ne peut considérer ces Lémuriens que comme une race locale des Propithèques de Verreaux; leurs dimensions générales sont en effet les mêmes ainsi que les proportions de leur corps et de leur queue, et leurs squelettes présentent peu de différences. Leur museau, qui est noir comme celui de tous leurs congénères, se distingue de celui des Propithèques dont nous nous sommes occupés jusqu'à présent par une large bande de tout petits poils blancs qui part du front et, passant entre les yeux, descend presque jusqu'au nez; chez les vieux individus, cette bande devient d’un gris ronssâtre et est même quelquefois noirâtre sur le front. Le reste du museau est nu, semé de quelques petits poils noirs et de soies aux lèvres et au-dessus des yeux. La tête, les joues, la nuque et le dos sont d'un blanc teinté de jaune; les reins, qui sont, chez les jeunes individus, de la couleur du dos, prennent chez les adultes une couleur d'un gris roussâtre foncé; cette tache lom- baire remonte quelquefois jusque près de la nuque. Les flanes et la région pelvienne sont d’un blanc sale. Toute la face externe du bras et de l'avant- bras est d'un rouge marron foncé que borde inférieurement une petite frange de poils blancs: les mains sont blanches. Une tache triangulaire, également rouge, couvre la face supérieure et une grande partie de la face externe de la cuisse, le sommet du triangle aboutissant au genou; quelquefois la teinte continue jusque sur la face interne des jambes; le reste de la cuisse, toute la jambe et les pieds sont blancs. La queue, qui est d’un blanc Jjaunâtre chez les jeunes individus, tourne au gris roussâtre dans ses trois quarts inférieurs chez les adultes; cette coloration toute particulière à ces Propithéciens rappelle la teinte lombaire. Les parties inférieures sont couvertes de poils courts et clair-semés d'un roux foncé à la poitrine, d'un blanc gris à la gorge et au ventre. On trouve, à la gorge de beaucoup de Propithèques de Coquerel, la petite tache brune sur laquelle nous avons déjà appelé l'attention chez les Propithèques de Verreaux. Les nombreux spécimens de Propithèques de Coquerel que nous avons eus entre les mains présentent entre eux moins de variations que les races que nous avons étudiées jusqu'à présent, et ils s’'écartent un peu 43. 316 MADAGASCAR. plus du type. Leur crâne, qui est moins pincé en avant des orbites (au niveau des trous lacrymaux), se distingue en effet de celui des Propithè- ques de Verreaux par l'élargissement, l'étalement de ses os nasaux. Mais cette faible différence ostéologique ne saurait suffire pour nous autoriser à les en séparer spécifiquement, surtout si l’on fait attention aux nom- breuses variations individuelles que présentent les crânes de l'espèce type; il y a en effet parmi les Propithèques de Verreaux que nous possé- dons quelques individus dont les os nasaux s'avancent plus que chez d’autres et qui rappellent la conformation particulière aux Propithèques de Coquerel. Les taches rouges qui s’étalent sur leurs membres ne peuvent pas non plus constituer un caractère suffisamment tranché, si nous nous rappelons que certains Propithèques de Decken montrent une tendance manifeste au rufisme. La séparation plus nette que nous constatons entre cette race et les deux autres doit provenir de ce qu'elle habite un dis- trict relativement éloigné. Les Propithèques de Goquerel ne se trouvent en effet que sur la côte Nord-Ouest de Madagascar, du bord Sud de la baie de Narinda au bord Nord de la baie de Bombétok, entre les ri- vières Loza et Betsiboka. Or le Betsiboka est loin du Manzaray qui est la limite septentrionale extrême des Propithèques de Decken. L'espace intermédiaire est habité par la troisième espèce de Propithèques dont nous allons maintenant nous occuper, les Propithèques couronnés. Les Propithèques de Coquerel sont de tous leurs congénères qui vi- vent sur la côte occidentale de Madagascar ceux qui ont l'habitat le plus seplentrional. Les indigènes leur donnent toujours le même nom qu'aux autres Propithèques de cette côte, Sifakà. TROISIÈME ESPÈCE. PROPITHECUS CORONATUS, Pollen. (PL. VIL.) Proprraecus coronaTus, Pollen (manuscrit) !. Propiruecus coroxarus, A. Milne Edwards, Les Lémuriens, Rev. scientif. (1871), p.224. ! Cette espèce n'a jamais été décrite par vant inscrit sur les étiquettes de plusieurs M. Pollen; le nom de P. coronatus se trou de ces animaux, acquis en Hollande par le MAMMIFÈRES. 317 Propirnecus coRONATUS, J.-E. Gray, On the Lemurina , Proc. Zool. Soc. (1872), p. 843. Proprrarous pamanus, Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 293. Nous avons vu que sur la côte orientale de Madagascar il n'y avait qu'une seule espèce de Propithèque, comprenant trois races bien distinctes par la coloration de leur pelage. Nous avons ensuite donné la description détaillée de trois autres races appartenant à une seconde espèce du même genre, espèce qui habite les côtes méridionale et occi- dentale de l'ile. Entre les cantons habités exclusivement par deux de ces races, se trouve la province de Boeny où MM. Van Dam et Van der Henst d'une part, M. Crossley d'autre part, ont découvert un nouveau Pro- pithèque qui ne se distingue de ses congénères occidentaux (Propithèques de Verreaux) ni par ses dimensions générales, ni par les proportions respectives du corps et de la queue; la coloration de son pelage, toute différente qu'elle est de celle des autres Propithèques, ne l'est guère plus que dans les diverses races dont nous avons déjà parlé et que nous n'avons pu cependant sous ce seul chef séparer spécifiquement; nous avons en effet appelé l'attention sur la teinte rousse qui envahit la poi- trine de quelques Propithèques de Decken et sur la petite couronne de poils noirs qui s'étale sur leur front, ainsi que sur la couleur rouge des membres des Propithèques de Coquerel que rappelle un peu leur pelage d'un blanc roussâätre. On peut donc dire que par leur taille, leurs pro- portions, leur coloration générale, leur habitat, ils se rapprochent beau- coup des diverses races de Propithèques de Verreaux, et il semblerait tout d'abord qu'on ne doit pas les en séparer. Il y a cependant entre leur tête osseuse et celle des autres représen- tants du même genre des caractères trop marqués, trop importants pour que nous ne nous soyons pas crus obligés de considérer ces animaux comme une espèce distincte, quoiqu'ils appartiennent indubitablement au groupe occidental. Leur crâne est en effet plus élargi dans toutes ses parties et leur museau est remarquable par sa grosseur; leurs os du nez sont très- allongés et aplatis et ceux de la mâchoire supérieure sont extrêmement Musée d'histoire naturelle de Paris, l'un de donne une idée exacte de la répartition de nous a conservé celte dénomination qui ses couleurs. 318 MADAGASCAR. développés et très-bombés, donnant aux fosses nasales une ouverture extérieure énorme de chaque côté de laquelle est creusé un vaste sinus maxillaire". Nous avons vu que les Propithèques de Coquerel tendent à s'en rapprocher sous le rapport de l'élargissement et de l'étalement des os nasaux et que les Propithèques de Decken ont aussi des sinus maxil- laires; ces deux races forment, en effet, le lien de transition entre les Propithèques de Verreaux types et les Propithèques couronnés. Cependant, la forme du crâne de ces derniers est trop particulière à la première vue entre loutes celles des têtes osseuses des autres représentants du même senre pour que nous ne les considérions pas comme formant une troi- sième espèce, très-voisine cependant de l’autre espèce occidentale et qui, lorsqu'on aura des collections plus complètes, devra probablement se confondre avec elle ?. Les dimensions des Propithèques couronnés sont, comme nous l'avons déjà dit, absolument les mêmes que celles des Propithèques de Verreaux: il n'est point besoin par conséquent de les répéter ici. Leur museau, nu et noir dans son ensemble, a, comme celui des Propithèques de Coquerel, sa partie supérieure couverte d’une bande de petits poils blancs qui des- cend du front jusqu'auprès des narines, entre les yeux, et qui est plus large et plus marquée chez les individus habitant la côte méridionale de la baie de Bombétok que chez ceux qui vivent plus au sud. Le front, la tête et les joues sont d’un brun noir foncé; les poils s’avancent souvent en pointe jusqu'entre les yeux. Les oreilles couvertes de poils blancs tranchent seules sur cette calotte noire. Nous avons vu des individus chez lesquels toute la tête était non plus noire, mais d'un gris roussätre. La nuque et le reste des parties supérieures sont d'un blanc plus ou moins teinté de roux sur les membres et à la naissance de la queue. Chez les ! Ce sinus facial est en partie rempli par une expansion du cornet maxillaire qui est encore plus développé chez les Propithèques à couronne que chez leurs congénères de l'Ouest. Les Propithèques à diadème , comme nous l'avons dit plus haut, ont le cornet in- férieur beaucoup moins grand. 2 Nous avons entre les mains un crâne de Propithecus Deckenü (celui venant de Ka- natsy) qui offre déja un grand élargisse- ment du museau et qui est intermédiaire sous ce rapport entre ceux des Propithèques à couronne et ceux des Propithèques de Ver- reaux. MAMMIFÈRES. 319 individus les plus méridionaux, jeunes et vieux, cette coloration rousse prend un certain éclat, rappelant un peu ce qu'on voit chez les Propi- thèques de Coquerel, et elle s'étend même sur le dos. Il y a sur la nuque, comme chez les Propithèques de Decken, une tache grise ou brune souvent assez grande. La queue et les mains sont toujours d’un beau blanc. Les parties inférieures sont, chez les Propithèques couronnés les plus septentrionaux, d’un beau roux clair, plus foncé dans la partie de la poitrine comprise entre les bras; la face interne des membres est d'un blanc roussâtre. Ceux du midi, au contraire, ont toute la poitrine d'un brun roux très-foncé et leur région abdominale est d'un roux aussi vif au moins que les parties les plus sombres des précédents; les faces supérieure et interne des cuisses sont aussi franchement rousses. Les Propithèques couronnés habitent le pays de Boeny qui est compris entre la mer au Nord, le fleuve Betsiboka à l'Est et la rivière Manzaray à l'Ouest. Les individus qui présentent la coloration rousse la moins vive ont été découverts par MM. Van Dam et Van der Henst sur le bord méri- dional de la baie de Bombétok de l’autre côté de laquelle se trouvent les Propithèques de Coquerel; ceux qui sont plus colorés ont été tués par M. Crossley dans le Sud, non loin de la grande forêt de Manerinerinà où le même voyageur s'est procuré un si grand nombre de Propithèques de Decken. Les indigènes donnent aux Propithèques couronnés le nom de Sifakà comme à fous leurs congénères de l'Ouest. lei se termine l'histoire si complexe des Propithèques. N’est-il pas curieux de voir les races et les espèces de ce genre si nettement déli- mitées qu'il suflise de traverser une rivière, souvent peu large, pour tuer sur un des bords certains Propithèques et sur le bord opposé d'autres appartenant à une espèce ou race bien distincte. À quelle influence de milieu peut-on attribuer toutes ces variations sur lesquelles nous nous sommes étendus avec détail? C'est ce qu'il est difficile de dire au moins pour les races. Car si l’on comprend que des animaux qui habitent un pays boisé et humide, au milieu de montagnes granitiques, comme les Propithèques à diadème, diffèrent par leur taille et par leur pelage 320 MADAGASCAR. de leurs congénères qui vivent dans des plaines secondaires, sèches et arides, comme les Propithèques de Verreaux, comment expliquer qu'à : ASS x : : à quelques milles, je dirai plus à quelques mètres de distance, les condi- tions extérieures soient assez différentes pour amener des variations aussi considérables que celles que nous avons notées plus haut. Il y a là une question intéressante qui mérite toute l'attention des zoologistes. DEUXIÈME GENRE. AVAHIS, Jourdan. Leuur (pro parte), Schreber, Säugethiere, t. 1 (1773), p. 133. Leuur (pro parte), Gmelin, 13° édit. Systema nature, Lipsiæ, t. [ (1788), p. 41, n°5. Leuvr (pro parte), Link, Beyträge zur Naturgeschichte, 2° partie (1795), p. 64. 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Grif- fith, en 1827, dans son Synopsis des espèces de Mammnufères, et après lui le D Smith, en 1833, dans sa Zoologie africaine, ont eu raison de les séparer génériquement; mais c'est à tort qu'ils ont appliqué à l'Indris à courte queue le nom de Lichanotus (Wiger) et réservé celui d'Indris à l’Avahis. Le nom d'/ndris (1795) est antérieur à celui de Lichanotus (1811) qui, s'appliquant aux deux mêmes animaux et faisant par consé- quent double emploi dans les catalogues zoologiques, doit être supprimé. et il semble tout au moins logique, sinon indispensable, de le laisser, puisqu'il est utile de démembrer l'ancien genre, à celle des deux es- pèces dont le nom local et l'appellation sous laquelle Sonnerat l'a désignée dans son Voyage aux Indes en ont été l’origine. Aussi conserverons-nous. comme la plupart des zoologistes, le nom d’ndris au genre qui renferme lndris à courte queue, et, tout en admettant l'utilité de la séparation générique que Griffith et Smith ont établie entre ces deux Lémuriens, n'acceplerons-nous pas le nom qu'ils ont donné au Maquis à bourres de Sonnerat et adopterons-nous celui d'Avahis que le professeur Jourdan a proposé en 183/. Jourdan avait déjà, l’année d'avant, créé pour cet animal le genre Microrhynchus (animal au museau court), mais, sur l'observation qu'on lui fit quil y avait dès 1893 un genre de Coléo- ptères ainsi dénommé, il se servit dans un travail subséquent du nom que nous adoptons, Avahuis, et qui est tiré d'une des appellations locales de l'animal. La tête des Avahis est presque sphérique; elle n'est que d'un quart plus longue que large. Le rapport de la face au crâne est en moyenne : 6:95, moindre de moitié par conséquent que chez les Propithèques. Leur museau est couvert de poils assez fournis; 11 y a quelques soies au- tour du nez et au menton. Le bourrelet charnu qui coupe la levre supé- MAMMIFÈRES. 393 rieure est large; leurs narines s'ouvrent extérieurement par deux petits orifices arrondis, en dehors desquels se trouve une cavité que recouvre un repli de la peau de la lèvre. Leur pupille est verticale. Leurs oreilles sont petites et complétement cachées dans les poils : elles ne mesurent que la moitié de la hauteur de la tête; le pavillon est peu développé. Leur corps est court et ramassé. Leurs membres postérieurs sont plus longs de moitié environ que leurs membres antérieurs. Leurs mains sont orêles; elles sont cinq fois et demie plus longues que larges. L'index est de moitié plus court que le médius et est complétement libre; les trois derniers doigts sont fortement palmés, la membrane interdigitale s’éten- dant jusqu'au bout des premières phalanges. Aux pieds, ce sont les troi- sième et quatrième orteils qui sont réunis par la membrane la plus développée, la palmure étant moindre entre le second et Île troisième, d'une part, et le quatrième et le cinquième, d'autre part. La partie nue du dessous de leurs mains est aussi longue que celle du dessous de leurs pieds. La verge des mâles est armée de quatre fortes épines. La vulve des femelles est extérieurement fermée par un prolongement libre qui a tout l'aspect d’une verge beaucoup plus longue que large. Leur peau est brunâtre. Le poil laineux trés-fourni qui couvre leur corps est mouton- neux, et sa couleur fondamentale est un brun tournant au roux, surtout vers les parties inférieures. Leur poitrine est assez poilue. Leur queue est un peu plus longue que le corps. Le crâne des Avahis est brachycéphale!, et leur voûte pariétale est bombée; leur museau est court. Les arcades zygomaliques, très-convexes, s'écartent beaucoup de la boite crânienne. Leur trou occipital est ar- rondi. Le cercle orbitaire, qui est grand, ne mesure pas moins du tiers de la longueur totale de la tête. La partie interorbitaire du frontal est concave. Les os nasaux, bien que courts, s'avancent Jusqu'au-dessus de l'extrémité antérieure du palais; leur échancrure terminale est très-faible ainsi que celle des intermaxillaires. Les cornets supérieur et inférieur sont peu développés et la volute ethmoïdale, fort grande, recouvre en partie ce dernier. ! Pour les dimensions réelles des os du squelette des Avahis, voy. p. 77, 79 et 80. hh. 321 MADAGASCAR. A la mâchoire supérieure, les incisives sont subcylindriques et très- petites; les médianes, que sépare un espace considérable, sont moins grandes que les latérales et ne leur sont pas contiguës. Les canines sont faibles et ne dépassent que peu en hauteur les prémolaires dont elles rappellent la forme. Les prémolaires sont comprimées et n’ont pas de talon interne: la seconde a trois racines. Les molaires ont leurs petits tubercules supplémentaires externes bien saillants, et les tubereules de la couronne sont situés en avant des internes, sauf à la dermière dent où ils sont placés transversalement. À la mâchoire inférieure, les incisives pectiniformes, minces et allon- vées, forment le quart environ de la longueur totale de la série den- taire inférieure; leur largeur, prise à la base, est égale aux deux tiers de leur longueur. Les latérales ne sont guère plus élargies que les mé- dianes et leur bord externe est peu convexe. Les prémolaires sont basses et allongées antéro-postérieurement; leur pointe est dirigée très en avant et très-obliquement; la seconde a la même hauteur que la pre- mière et est plus forte. La première et la dernière molaire ont chacune cinq tubercules bien marqués. Les Avahis n'ont que huit vertèbres lombaires. Leur sacrum est long et a presque la forme d’un parallélipipède. Les vertébres caudales, sub- cylindriques, sont au nombre de vingt-trois. Leur omoplate est très-allongée ; sa longueur est double de sa plus orande largeur. Leur humérus est assez fortement incurvé en S et Île trochin est bien développé. Leur cubitus est un peu plus convexe que leur radius. Leur carpe n'a pas d'os intermédiaire. Leur bassin a la courbe comprise entre les deux épines inférieures relativement peu creusée, et l’épine postéro-supérieure est située au tiers antérieur du bassin. Leur fémur n'a qu'un petit trochanter peu déve- loppé, et la crête sous-trochantérienne est réduite à une petite éminence mammiforme; la gorge de la poulie est étroite. Leur tibia est mince et très-aplati. Leur calcanéum est assez comprimé, et leur troisième cu- néiforme est aminci et allongé. La première phalange du premier orteil et la seconde du deuxième sont très-courtes. MAMMIFÈRES. 39 OT ESPÈCE UNIQUE. AVAHIS LANIGER. Gmelin. (PL. IX et X.) Le Var: De Maxenagey, Flacourt, Histoire de la grande isle de Madagascar (1661), p. 153. Le Maquis À Bourres, Sonnerat, Voyage aux Indes orientales et en Chine (1782), t. HI. p. 104, pl. LXXXIX, et (1806) t. IV, p. 91, pl. LXXX VIT. Le Maxi rauve, Bonnaterre, Encyclopédie, Figures des Quadrupèdes (1782), pl. XXE, fig. 2. Leuur LaniGer, Gmelin, 13° édition du Systema Naturæ, t. 1 (1788), p. 44, n° 10. Lewur Laxarus, Schreber, Säupethiere, t. T, p. 133. Aurre Espèce DE Maxi, Buffon, Supplément, t. VIT (1789), p. 123, pl. XXXV. Leuvr gruNNeus, Link, Beyträge zur Naturgeschichte, 2° partie (1795), p. 65. nor: Loxéicauparus, Geoffroy Saint-Hilaire, Mémoire sur les rapports naturels des Makis . t. I du Magasin encyclopédique de 1796, p. 46. Leuur LaxiGer, Cuvier, Tabl. élém. de l'hist. nat. des Mammifères (1798), p. 101. Lewur (Ivpri) LaniGer, Audebert, p. 4 et 5 du Discours sur les Makis dans l'Histoire naturelle des Singes et des Makis (1800). Leuur LaniGER (Flocky Lemur), Shaw, General Zoolopy, &. X (1800), p. 99, pl. XXXIV. 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Aux mains. le pouce mesure 20 millimètres, et la portion libre du deuxième doigt 17. celle du troisième 25, celle du quatrième 30 et celle du cinquième 20. Aux pieds, le pouce mesure 55 millimètres et la portion libre du deuxième orteil 15, celle du troisième 20, celle du quatrième 23 et celle du cin- quième 18. L’envergure de la main atteint o" 09 et celle du pied est environ de 0"11. Les Avahis ont le museau tout couvert de petits poils roux; le tour des narines seul est dénudé. Les poils de la partie du front qui est située immédiatement au-dessus des yeux sont longs, pris à la base et roussätres à l'extrémité; quelquefois, en avant du vertex, il y a une petite bande transversale blanche ou jaunâtre plus ou moins continue et plus ou moins irrégulière, mais ce diadème est loin d'être constant chez tous les individus même adultes. La tête, la nuque, le dos et les membres anté- rieurs sont bien fournis de poils laineux gris à la base, roux foncé dans leur partie supérieure et noirs à la pointe, ce qui donne à leur pelage un aspect particulier. Les oreilles, très-courtes et entièrement cachées dans les poils de la tête, sont rousses, et les joues sont grises. Les reins et les flanes sont de couleur plus claire que le dos, surtout vers la nais- 328 MADAGASCAR. sance de la queue où il y a toujours une grande tache plus ou moins triangulaire d’un blanc roussâtre. Les membres postérieurs sont encore plus clairs que la région lombaire; c'est là surtout que les poils s'agglo- mèrent par petites toufles dont la pointe roussätre se détache nettement sur leur base d'un gris cendré, ce qui donne au pelage une apparence moutonnée ou même tachetée. Aux aines comme sous les cuisses, il y a une bande d'un blanc plus ou moins grisätre qui quelquefois s'arrête au jarret et qui quelquefois descend jusqu'a mi-jambe. La queue, qui est remarquablement bien fournie, est d’un roux foncé vif, sauf souvent dans son premier tiers. Les mains et les pieds sont roussâtres. Les parties inférieures du corps et des membres sont couvertes de poils assez longs, gris, plus ou moins fortement teintés de roux sur la poitrine. On trouve du reste de grandes variations individuelles entre les Ava- his tués dans un même canton: les uns ont tout le pelage d’un roux foncé assez uniforme, presque sans tiquetures; d’autres ont le dessous des cuisses d'un blanc presque pur. Mais à la côte Nord-Ouest, à Pasan- dava, les individus sont constamment plus petits d’un dixième au moins: leur tête est encore plus sphérique et le pelage des parties supérieures, au lieu d'être d'un brun roux, est d’un brun jaunâtre ciair; la queue, plus petite proportionnellement au corps, est non plus d’un roux vif. mais d’un gris roussâtre, De plus, les poils qui recouvrent le museau sont grisätres; 1l n'y a Jamais sur le front de traces du diadème blanc qui se voit assez souvent chez les autres; le dessous des cuisses est d'un blanc pur et toutes les parties inférieures, surtout celles des membres antérieurs, sont blanchâtres. La distribution des teintes sur les poils du corps est la même, mais ce sont les teintes qui varient; la base est toujours grise et l'extrémité noire, mais la partie intermédiaire est jaunâtre. Sur les membres postérieurs surtout, les poils se divisent, comme chez les Avahis orientaux, en petites touffes qui donnent toujours à leur pelage le même aspect moutonné dont il a été question plus haut. Les mains et les pieds sont non plus roux, mais grisâtres. Les très-jeunes Avahis sont d'un gris cendré légèrement teinté de MAMMIFÈRES. 329 roux, et leurs poils, assez clair-semés, sont irréguliers, les uns longs, les autres plus courts. Les Avahis ne vivent pas en troupes comme les autres Indrisinés; on les trouve toujours isolés ou par couples. Ge sont des animaux nocturnes. Pendant le jour, ils dorment accroupis à la fourche des hautes branches et ce n'est que la nuit qu'ils vont à la recherche de leur nourriture, qui est exclusivement végétale. [ls sont du reste lents dans leurs mouvements. Ils vivent toujours dans les arbres et ils ne descendent que fort rarement à terre; 1ls marchent alors debout comme les autres Indrisinés. Leurs mains, longues et grêles, ne leur servent guère à la préhension. Ils n'ont jamais qu'un seul petit à la fois. Ces Lémuriens, étant du reste nocturnes et de faible taille, ont moins attiré l'attention des indigènes que les Propithèques et les Indris et l'on ne raconte guère d'histoires à leur sujet. On trouve des Avahis dans les deux bandes parallèles de forêts qui sont à mi-côte du versant oriental de la grande chaîne plutonique ainsi que dans les bois des montagnes du Nord-Ouest de l'ile; mais il n'en existe pas dans les grandes plaines secondaires du Sud et de l'Ouest où la végétation et les conditions de climat sont toutes différentes et ou. par conséquent, la faune a une autre physionomie. Les Avahis orientaux se trouvent sur toute la côte Est, de Vohemar à Fort-Dauphin, et les Avahis du Nord-Est sont cantonnés dans un espace bien moins étendu, entre la montagne d'Ambre et Anorontsanganà. Les Antankaräs et les Betsimisarakäs donnent à ces animaux le nom d'Amponsy: les Betanimenäs les appellent Fotsi-fe (littéralement cuisse blanche) ou fotsi - efakä (fourche blanche) à cause de la coloration si tranchée du dessous de leurs membres postérieurs qui forme en effet comme une fourche au milieu du reste de leur pelage. Ils sont connus des Antanalas sous la dénomination d'Avalu. Mammifères, — 1. 1 330 MADAGASCAR. SOUS-FAMILLE DES INDRISIENS. GENRE UNIQUE. INDRIS, Cuvier et Geoffroy. Lewur (pro parte), Gmelin, 13° édition Systema naturæ, t. °° (1788), p. 41, n° 3. Leuur (pro parte), Schreber, Säugethiere, t. I, p. 133. Maucauco (pro parte), Pennant, Hist. of Quadrupeds, 3° éd. in-4°, t. [* (1793), p. 227. Leuur (pro parte), Link, Beyträge zur Naturgeschichte, 9° partie (1795), p. 64 (16°genre). Inpris (pro parte), Guvier et Geoffroy Saint-Hilaire, Mémoire sur une nouvelle division des Mammifères, {. 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Ixprr, Schlegel, Muséum d'histoire naturelle des Pays-Bas, Simiæ (1876), p. 289. Le genre Indris a été proposé pour la première fois par Cuvier et Ét. Geoffroy Saint-Hilaire dans leur Mémoire sur une nouvelle division des Mammifères publié dans le tome IT du Magasin encyclopédique de 1795. Pour ces deux illustres savants, «ce genre nouveau comprenait deux es- pèces décrites par Sonnerat” qui toutelois n'avait pas connu leur denti- tion;» l’année suivante, l’un d'eux, Et. Geoffroy Saint-Hilaire, donna dans le même Magasin encyclopédique (Mémoire sur les rapports naturels des Makis) les caractères de ce genre avec plus de détail. Nous avons vu, en parlant de l'Avahis, qu'il existe des raisons sérieuses de le séparer gé- nériquement de l'Indris. Aujourd'hui le genre [ndris ne comprend qu'une seule espèce, l'/ndris brevicaudatus dont on doit la découverte, comme nous l'avons déjà dit, au voyageur français Sonnerat qui, pendant son séjour à Madagascar en 1780, s'en est procuré un individu dont on peut encore aujourd'hui voir la peau au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Depuis lors, on a reçu, surtout dans ces dernières années, un assez grand nombre d'Indris, ce qui nous à permis d'étudier avec soin les caractères extérieurs de cette espèce, caractères qui sont assez variables. M. le professeur Peters, ayant eu entre les mains un individu atteint d'albinisme partiel, a pensé qu'il appartenait à une espèce distincte à laquelle il a donné le nom de Lichanotus mitratus ; mais, depuis que nous en avons eu des séries nom- breuses, nous nous sommes convaincus qu'on trouvait toutes les varla- tions possibles entre l'Indris type et l’Indris à mitre; du reste, ces an- * Ce sont l'Indris, d’une part, et le Maquis à bourres ou Avahis, d'autre part. MAMMIFÈRES. 333 maux, dissemblables par le pelage, sont souvent tués dans une seule et même troupe. On peut donc être sûr qu'il n'y a qu'une espèce d'Indris. La tête des [ndris est allongée; elle est environ de moitié plus longue que large; le rapport de la face au crâne est en moyenne :: 19:25, rapport double de celui que présentent les Avahis et d'un quart plus grand que celui des Propithèques. Leur museau est couvert de poils très- courts; il y a de longues soies autour des yeux et des lèvres. Le bourrelet médian qui coupe leur lèvre supérieure est haut et étroit ; leurs narines s'ouvrent extérieurement par deux petits orifices arrondis. Leur pupille est circulaire. Leurs oreilles, qui sont couvertes à l'extérieur de poils longs, sont grandes : aussi hautes que la tête elle-même, elles dépassent de beaucoup le vertex; le pavillon, qui est régulièrement arrondi, est extrèmement développé en haut et en arrière. Leur cou est grand et leur corps est allongé. Leurs membres anté- rieurs sont plus courts d’un quart environ que leurs membres postérieurs. Leurs mains sont remarquablement grandes; elles sont six fois plus longues que larges; leurs quatre derniers doigts sont tous palmés jusqu'à l'extrémité des premières phalanges. Aux pieds, les palmures sont encore plus développées; elles s'étendent jusqu’au milieu des secondes phalanges et même plus loin entre le second et le troisième orteil qui sont presque entièrement soudés l'un à l'autre; c'est le cinquième doigt qui est rela- üvement le plus libre. La partie nue de leurs mains est plus longue que celle de leurs pieds. La verge des mâles, lisse dans sa moitié antérieure. est entourée de petites épines dans sa partie postérieure. La vulve des femelles est cachée extérieurement par un grand repli cutané, sorte de tablier deux fois plus large que haut. Leur peau est brunätre et le poil qui couvre leur corps, et dont la couleur fondamentale est un noir teinté de brun roux, est long et laineux. Leur queue est rudimentaire. Leur crâne est dolichocéphale !, et leur voûte pariétale est aplatie. Leur trou occipital est ovale. Le cercle orbitaire ne mesure guère que le quart de la longueur totale de la tête. La partie interorbitaire du 1 Pour les dimensions réelles des os du squelette des [ndris, voyez p. 797, 79 et 80. 33/ MADAGASCAR. frontal est plane. Les os nasaux, quoique très-allongés, ne s'avancent pas cependant jusqu'au-dessus des trous incisifs et leur échancrure ter- minale est très-profonde ainsi que celle des intermaxillaires. L'ouver- ture extérieure des fosses nasales est trés-grande. Le cornet supérieur est assez volumineux ; le cornet maxillaire est aminei et allongé et il n’est point recouvert par la volute ethmoïdale qui n'est pas aussi développée que chez les autres Indrisinés. À la mâchoire supérieure, les incisives sont toutes subégales et cunéi- formes; les médianes sont séparées par un espace assez considérable et les latérales leur sont juxtaposées. Les canines sont bien développées. Les prémolaires sont comprimées et ont un talon interne; la seconde n'a que deux racines. Les molaires ont leurs petits tubereules supplémen- taires extérieurs mousses et peu saillants; les tubercules externes de la couronne de leur première et de leur seconde molaire sont situés sur une même ligne transversale, tandis qu'à la dernière linterne est en avant de l'externe. À la mâchoire inférieure, les incisives sont d'ordinaire très-allongées et, au lieu de former cuiller, elles présentent une surface plane; les la- térales, étroites, ont leur bord externe peu convexe. Elles forment tou- jours plus du quart de la longueur totale de la série dentaire inférieure, et leur longueur dépasse au moins de moitié leur largeur prise à la base. Les deux prémolaires sont allongées et bien développées: la seconde est subégale à la première. On ne compte que quatre tubercules aux vraies molaires qui sont toutes fortes, surtout la troisième qui est élargie en arrière. Leurs vertébres cervicales, qui sont plus longues que larges, ont leurs éminences et leurs fosses très-développées et leur bec postéro-inférieur très-allongé. Les lombaires, au nombre de neuf, sont très-fortes. Le sacrum est petit et subtriangulaire. [l n'y a que onze vertèbres caudales, déprimées. Leur sternum est long. Leur omoplate a la forme d'un triangle irrégulier. Leur humérus est assez droit, peu incurvé en S et le trochin n’est pas très-saillant. Leur radius est très-arqué et leur cubitus est, au contraire, peu courbé. Leur t 9 © J La MAMMIFÈRES. £ Le carpe n'a pas d'os intermédiaire et leur scaphoïde n'est pas très-grand, tandis que l'unciforme est, au contraire, très-développé. Leur bassin a une épine postéro-inférieure peu saillante qui est située aux deux cinquièmes antérieurs de l'os. Leur fémur a une tête massive et portée sur un col court, un troisième trochanter bien développé, une diaphyse longue et mince. Leur rotule est allongée et très-grosse. Leur péroné est grêle. Leur calcanéum est très-comprimé, et leur troisième cunéiforme est élargi. La première phalange de leur pouce et la seconde des deuxième et cinquième orteils sont longues. ESPÈCE UNIQUE. INDRIS BREVICAUDATUS, Geoffroy Saint-Hilaire. (PL. XI et XII.) Ixver, Sonnerat, Voyage aux Indes orientales et à la Chine, in-h° (1782), t. IT, p. 103. pl. LXXXVIIT, et in-8° (1806), t. IV, p. 90, pl. LXXXVI. Ixorr À courte queue, Bonnaterre, Encyclopédie (1782), pl. suppl. IT, fig. 5. Leuvr [xprr, Gmelin, 13° édit. Systema nature, t. E° (1788), p. 42, n° 9. Leuvr [xrr, Schreber, Säugethiere, pl. XXXVIILe (fig. copiée de celle de Sonnerat). Mavcauco [xorr, Pennant, Hist. of Quadrupeds, 3° édit. in-h° (1793), p. 228, n° 147. Leucr Ivorr, Link, Beyträpe zur Naturgeschichte, 9° partie (179b), p. 65. Inpris srevicaupaTus, Geoffroy Saint-Hilaire, Mémoire sur les rapports naturels des Makis, t. I du Magasin encyclopédique de 1796, p. A6. Leuvr Ixpri, Cuvier, Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux (1798), p. 101. Ivori nicer, Lacépède, Tabl. des divisions, sous-divisions, ordres et genres de Mammi- fères, Mémoires de l'Institut national, t. IT (1800), p. Logo. Leuvr Ixori, Shaw, Gen. Zool., t. 1 (1800), p. 94, pl. XXXIL. [xor: xiGer, Audebert, Hist. des Singes et des Makis, pl. I des Makis (1800). vor, Sonnini, Hist. nat. gén. et part. des Quadr. de Buffon. 33° vol. (1800), p. 81, pl. VIL. Ivpris grevicauparus, Geoffroy St-Hilaire, Catal. des Mamm. du Mus. de Paris (1803),p.32. Ixpri BRevicauparus, G. Fischer, An. der Maki (1804), p. 15, pl. IT (partie ant. du crâne). Licæaxorus Ixprt, Iliger, Prodromus syst. mammalium et avium (1811), p. 72. Ioris grevicauparus, Geoffroy Saint-Hilaire, Tableau des Quadrumanes, t. XIX des Annales du Musée (1812), p. 157, n° 1, espèce 1. Licmanorus Ixorr, Oten, Lehrbuch der Zoolopie, Téna (1816), p. 1178. Ixpris BREvICaUDATUS, Desmarest, Nouv. Dict. d'hist. nat. (Déterville), t. XVI(1817), P- 170. Leuvr (Licmanorus) Ixpri, Cuvier, Règne animal, 1° édit. (1817), t. I", p. 118; 9° édit. (1829), t. [, p.108, et 3° édit. (1836), t. [", p. 130. Inonis grevicaunarus, Desmarest, Mammalogie (1820), p. 96, n° 107. 336 MADAGASCAR. Inpris BrevicauparTus, Desmarest, Dict. des sc. nat., t. XXVIIT (1823), p. 129 (fig. col.) Ixpris grevicauparus, L. Geoffroy S'Hilaire, Dict. class. d'hist. nat., t. VIT (1825), p. 533. Ixpris grevicauparus, Lesson, Manuel de Mammalogie (1827), p. 65, 125° espèce. Leuur (Licmanorus) niéer, Griflith, Synopsis of the species of Mammalia, Animal kingdom, t. V (1827), 123° espèce. Licuanorus Ixpri, Guérin, {conop. du règne animal, &. HT (1829), p. 10, pl. V, fig. 3. Ion grevicauparus, Fischer, Synopsis Mammalium (1829), p. 72. Ion: srevicauparus, H.-R. Schinz, Naturo. und Abbild. der Säug. (1831), p. 71, pl. XV. Licnanorus [xpri, F.-S. Voiot, Das Thierreich, t. 1° (1831), p. 102. Ivori revicauparus, Lenz, Naturgeschichte der Säugethiere (1831), p. 35. Licnaxorus niGer, Smith, South African Quarterly Journal, t. W (1833), p. 27. Ixpris grevicauparus, Lesson, Compléments de Buffon, 1"° édit., & V(1836), p. 19, pl. VI, fig..2, et 2° édit., t. [* (1838), p. 293. Ixoris grevicauparus, Opilby, The Naturalist, t. Il (1837), p. 8. Leuvr Ixpni, Blainville, Ostéopraphie (1839), Primatès (Makis), p. 19 et 36, pl. IV (squel.); pl. VIE, fig. 12 (crâne); pl. IX, fig. du sacrum et des vert. coccyg.; pl. X, fig. du carpe, du métacarpe et de la rotule, et pl. XT (système dentaire). Licaanorus Ixprr, Gervais, Dict. pitt. d'hist. nat. (édit. Guérin), t. VIIL (1839), p. 367. Bagacor, Sganzin, Notes sur les Mammifères et l'Ornithologie de Madagascar, p. 35, Mémoires de la Société du Muséum d'histoire naturelle de Strasbourg (1840). Licuaxorus grevicauparus, Wagner, Schreber Saupethiere, Supplément (1840), t. [*, p.257. Prraecemur [npri, Lesson, Species des Mamm. bimanes et quadrumanes (1840), p. 208. Piraecemur Ivpri, Lesson, Nouveau Tableau du règne animal (1842), p. 9. Licnavorus [xpri, H. Schinz, Synopsis Mammalium (1844), à. K, p. 114. Licuaxorus Ixpri, Van der Hoeven, Bijdr. tot de kennis v. d. Lemuridæ, Tydsch. voor nat. Gesch. en Phys. (1844), p. 4h, pl. F, fig. 5 (crâne). Licuaxorus Ixpri, Gervais, Dict. univ. d'hist. nat., édit. d'Orbigny, t. VIE (1846), p. 36. Piraecenur Ixori (Lesny), G. Belke, Mastologia, t. 1 (18473), p. 194. Licuaxorus [vorr, Vrolik, Todd’s Cycl. of Anat. and Phys. t. IV, 1° partie (1847), p. 215. Exoris grevicauparus, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Cat. méth. de la Coll. des Mamm. du Mus. d'hist. nat. de Paris (1851), p. 68. Licnaxorus Inn, Owen, Deser. cat. of the Osteol. series of the Mus. of Coll. of Surgeons, t. Il (1853), p. 717. Inpris gRevicauparus, Gervais, Hist. nat. des Mammifères, t. 1* (1854), p. 163 (figure). 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Licnanorus grevicaupatus, Schlegel et Pollen, Rech. sur la faune de Mad., t. W (1868), p. 20. [vor erevicauparus, Fitzinger, Revision der Halbaffen oder Affer (Hemipitheci), Sitzungs- bericht der Akad. der Wissenschaft. zu Wien, 1 Abth. (1870), LXIT, p. 599. Ixpris BrevicauparTus, Gray, Cat. of Monkeys, Lemurs, etc., in the Brit. Mus. (1830), p. 91. Ixpris gRevicAuDATUS, À. Edwards, Les Lémuriens, Rev. scient., 2° série, t. [" (1871), p. 224. Licnaxorus mirrarus, Peters, Monatsb. der K. Akad. der Wiss. zu Berlin (1871), p. 360. Ixpris BRevicauparus et [. mrrratus, Gray, On the Lemurina, P. Z.S. (1872), p. 848. Inpris VARIEGATUS, Gray, Ann. and Map. of Natural History, 4° série, t. X (1872), p. 474. Ixoris BRevICAUDATUS, S.-G. Mivart, Proc. Zool. Soc. (1873), p. 484-489 et Ag!-h07. Inpris grevicauparus, A. Edwards, Ann. des se. nat. (Zool.), 8° art. du 1. [”, 6° série (1875). Inpri grevicauparus, Schlegel, Mus. d’hist. nat. des Pays-Bas, Simiæ (1876), p.290. Les [ndris à courte queue ont environ 0" 95 de hauteur totale: il y en a même qui atteignent quelquelois jusqu'a : mètre. La longueur, prise du bout du museau à la naissance de la queue, est en moyenne de 0" 65: leurs membres antérieurs mesurent 0" 4o (ou en suivant le contour du coude 0% 50), y compris les mains qui onto" 18, el les membres posté- rieurs 0° 65, avec les pieds qui ont o" 20. Aux mains, le pouce mesure 0®085 et la portion libre de l'index 0" 030, celle du troisième doigt o"ol5, celle du quatrième 0" 0bo el celle du cinquième 0° 035. Aux Mammifères. — 1. A6 338 MADAGASCAR. pieds, le pouce est long de 115 millimètres et la portion libre du second orteil de 18, celle du troisième de 25, celle du quatrième de 30 et celle du cinquième de 20. L'envergure de la main atteint 0" 21 et celle du pied n’est pas moindre que 0" 29. Leur queue n'a que 0" 06 à o"o7. Leur museau est allongé et glabre; les petits poils qui y sont claur- semés laissent voir la peau qui est brune; leurs lèvres sont garnies de soies. Le front est quelquefois noiräâtre, mais il est souvent, ainsi que les joues et la gorge, d'un gris plus ou moins foncé; on dirait qu'une ouimpe entoure leur museau noir. Leur tête est, comme leur dos, d'un beau noir velouté. Leurs oreilles sont couvertes de poils longs qui dé- passent le pavillon déjà bien développé et qui constituent de chaque eôte de la tête une forte houppe. Leur œil est d’un brun clair. Le pelage noir légèrement teinté de roux qui recouvre la tête, la nuque, le dos, les épaules et les bras, est d'ordinaire d’une teinte moins foncée sur les avant-bras, quoiqu'il y ait cependant des individus qui ont leurs membres antérieurs lout entiers de la même couleur. Les mains sont couvertes de poils noirs. Une tache triangulaire, de dimension variable et d’un blanc tantôt pur, tantôt jaunâtre ou même roussâtre, s'élève sur les reins au- dessus de la queue; elle se termine en haut par une pointe fine et elle est tout encadrée de noir. I y a sur chaque flanc une large tache claire qui va en se dégradant du roux au blanc gris. Les bandes noires qui séparent le triangle lombaire de ces taches latérales se continuent sur la face extérieure des cuisses et sur les faces antérieure et interne des jambes. La face postérieure des cuisses, grisâtre dans ses deux liers su- périeurs, devient noire au Jjarret et tourne au gris cendré à la face pos- térieure de la jambe. Le talon est roussâtre. Les pieds sont noirs. La queue, fauve à sa naissance, est d’un oris brun à son extrémité. Les par- ües inférieures sont couvertes de poils assez courts d'un brun roussâtre qui tourne au gris vers l'abdomen. La description que nous venons de faire s'applique à la plupart des Indris à courte queue et en particulier à l'exemplaire de Sonnerat qui est le type de l'espèce. Il n’est pas rare cependant de trouver mêlés avec ceux-e1 dans la même troupe des individus affectés d'albinisme partiel MAMMIFÈRES. 339 et dont le pelage est plus ou moins notablement différent. Il en existe un au Musée de Paris qui a le sommet de la tête entre les oreilles d'un blanc orisâtre semé çà et là de petites houppes de poils noirs; ses Joues et sa gorge sont grises, tandis que ses oreilles, sa nuque, son dos et le haut des bras sont noirs comme dans le type. Les poils qui cou- vrent tout l’avant-bras sont pris et forment comme une manche blan- châtre attachée au-dessus du coude; les mains sont noires. La tache lombaire, qui est, comme toujours, de forme triangulaire, est cendrée au lieu d'être blanche, et les flancs sont d'un roux assez vif. Les jambes sont grises, sauf à la face antérieure des cuisses sur lesquelles s'étend, de laine au delà du genou, une bande noire. Le talon est d'un roux vif et les pieds sont noirs. Mais chaque individu atteint d’albinisme a sa coloration spéciale; nous avons vu tous les passages entre les deux individus dont nous venons de donner la description détaillée. Il y en a qui ne différent du type que par une très-lépère teinte prise étendue sur certaines parlies des bras et des Jambes: d’autres ont ces faches sur la tête et les membres d'un gris beaucoup plus foncé et par conséquent tranchant moins avec la couleur fondamentale; 11 en est enfin chez lesquels l’albinisme prend un plus orand développement et où ces marques sont d'un blane pur et plus éten- dues que chez l'individu qui a servi à notre description. Si donc, en pré- sence d'un exemplaire unique, il était tout naturel de le considérer comme appartenant à une espèce distincte de l’ancien type, ainsi que l’a fait le professeur Peters en le décrivant sous le nom de Zichanotus matratus, il n'est plus possible aujourd'hui, devant les séries qui ont été récemment apportées en Europe et que nous avons étudiées non-seulement à Mada- sascar el à Paris, mais aussi en Angleterre et en Hollande, de ne pas considérer ces variations de la couleur de certaines parties du pelage comme de simples anomalies individuelles. On ne peut même pas dire que ces Indris mitrés forment une race particulière, puisqu'ils sont mêlés aux autres Indris noirs; c'est une simple variété. I n'y a pas d'Indris dans toutes les forêts de Madagascar: ces ani- maux sont cantonnés sur une seule partie de la côte Est, sans qu'on 46. 310 MADAGASCAR. puisse se rendre compte des raisons qui ont amené cette localisation bizarre et remarquable. Ils n'habitent que les bois situés sur le versant oriental du grand massif de montagnes entre la baie d'Antongil au Nord et la rivière Masora au Sud, c'est-à-dire sur la moitié de la longueur de cette partie de File, Il ne semble pas cependant que les conditions de milieu soient différentes entre la région habitée par les Indris et les régions orientales voisines; c'est la même formation géologique, c'est Le même climat, ce sont les mêmes saisons avec les mêmes pluies et par conséquent c'est la même végélation, et cependant on dirait qu'il existe au delà comme en deçà une barrière infranchissable pour ces animaux. Cette région des Indris est, du reste, exactement la même que celle des Propithèques à diadème types. Il faut toutefois remarquer que ceux-ci sont remplacés dans les régions voisines par leurs races blanche ou noire, et on peut admettre que des influences de milieu même minimes ame- nent les changements de coloration que nous avons constatés chez les Propithèques soyeux de l’autre eôté de la baie d’Antongil et chez les Propithèques d'Edwards au Sud de la rivière Masora, tandis que, dans l'état actuel de nos connaissances, rien n'explique pourquoi les Indris restent comme emprisonnés dans les limiles que nous avons tracées sur la carte qui est annexée à l'atlas. C'est un problème curieux de géopra- phie zoologique. Les Indris sont des animaux essentiellement diurnes, comme les Pro- pithèques, et comme eux, ils vivent en troupes, moins nombreuses ce- pendant; on nen trouve guère d'ordinaire plus de quatre à cinq en- semble et dans la journée ils sont le plus souvent isolés les uns des autres, chacun allant volontiers de son côté. La durée de leur gestation peut être évaluée à quatre ou cinq mois: ils n'ont jamais qu'un seul petit que la mère porte sur son dos. Leur nourriture est, comme celle des autres Indrisinés, exclusivement végétale. Leurs mains sont encore moins bien conformées pour la préhension, sil est possible, que celles des Propithèques et des Avahis. Lorsqu'ils marchent, leur station est verticale, mais leur vie se passant dans les MAMMIFÈRES. 3h forêts où ils vont sautant d'arbre en arbre à la recherche de leur nour- riture, 1l ne leur arrive pas souvent de descendre à terre. Il est rare qu'on parvienne à les garder longtemps en caplivité; ce- pendant quelques Malgaches ont réussi à en élever, non pas cependant qu'on soit Jamais arrivé à les dresser à la chasse, comme l'a dit à tort Sonnerat et comme on l’a souvent répété depuis‘: 1ls y sont, du reste. tout à fait impropres autant par leur conformation physique que par leurs habitudes. Les mœurs des Indris ne diffèrent guère de celles des Propithèques sur lesquels nous nous sommes déjà longuement étendus ?; nous ne nous répéterons donc pas. Il y a cependant un conte malgache qui, ayant ex- clusivement trait aux Babakotos (c'est le nom qu'on donne d'ordinaire à ces animaux dans le pays), trouve tout naturellement ici sa place, bien que nous n'entendions en aucune façon en prendre la responsabilité. Les Betsimisarakäs racontent que lorsqu'une femelle est près de mettre bas. elle descend au pied d'un arbre dans un endroit retiré; ses compagnes viennent lui prodiguer leurs soins, tandis que les mâles de la troupe vont chercher des feuilles et des graines pour la nourriture de celles-ci. Quelque temps après avoir mis bas, dame Babakoto prend son petit sur le dos et remonte sur les arbres. Lorsque le jeune nourrisson veut teter, il passe sous son aisselle et va prendre la mamelle. La nuit, la mère le tient entre ses bras. Quand elle est chassée, elle cache son petit ou mieux son petit se cache autant que possible, et d'ordinaire ce n'est que lors- qu'elle tombe qu'on s'aperçoit qu'elle était mère. L'Indris blessé ne pousse pas un eri, à moins que la blessure n'ait peu de gravité et ne lui permette de se sauver; il fait alors retentir les montagnes de ses malédictions et il s'en va chercher dans la forêt, disent les indigènes de l'Est, comme l’assurent du reste pour les Propithèques les Sakalaväs de l'Ouest, des feuilles pour étancher le sang de sa plaie. Mais si la blessure est grave, il ne quitte pas la branche à laquelle, ! Hn'y a, parmi les animaux sauvages très-rarement, dressés par les Sakalaväs à de Madagascar, que les Fosas ou Cryptoprocta la chasse du sanglier. ferox qui aient pu être quelquefois, quoique ? Voyez plus haut, p. 292 et suivantes. 349 MADAGASCAR. grâce à ses énormes mains, vraies pinces naturelles, il se cramponne de toutes ses forces, et 1l reçoit coup de fusil sur coup de fusil sans bouger et sans se plaindre, jusqu'à ce qu'à la fin une dernière balle mortelle le fasse tomber. Mais une fois à terre, 11 pousse des cris désespérés qui fendent l'âme. Les Betsimisarakäs désignent les Indris tantôt sous le nom d'Endrinà!. tantôt et plus souvent sous celui de Babakoto ou petit vieux ?. Les Hovas les appellent Amboanala ou chiens de la forêt, à cause des hurlements tristes dont ces animaux font retentir les montagnes boisées où ils habitent et qui rappellent ceux des chiens. MM. Charles Coquerel* et François Pollen” ont donc eu tort de reprocher à Sonnerat d’avoir désigné le grand Lémurien noir à queue courte dont on lui doit la découverte, sous le nom d'Andri qui n'est autre qu'un de ses noms locaux, Endrinà. I y a bien, en effet, un mot malgache Indry qui signifie : Voilà, regarde! comme le disent les auteurs précités; mais Endrinä et Indry, quoique de significa- tion et d'orthographe différentes, sonnent pour une oreille peu habituée à la langue malgache d’une façon si semblable, à cause de la terminaison muette du premier, qu'il n’est pas étonnant que Sonnerat n'ait pas écrit ie nom de sa bête d'une manière tout à fait correcte. Un grand nombre de familles betsimisarakäs ont une vénération su- perstitieuse pour les Indris et ne voudraient, sous aucun prétexte, leur fare du mal. I court dans le pays, au sujet de ce respect, une foule d'histoires plus ou moins véridiques, mais qu'il est intéressant de relater. I ne faut pas, du reste, s'étonner si les divers Betsimisarakäs auxquels on s'adresse donnent, pour expliquer leur vénération, des raisons plus ou moins différentes; chaque famille a son histoire particuhère et le molf qui a inspiré aux habitants d'un village le respect des babakotos nest souvent plus le même dans le village voisin. Certains auteurs ont raconté que les Malgaches regardent les Indris ! Nom d'où les Malgaches ont fait déri- ? De baba, père, et koto, petit garçon. ver un certain nombre de mots, entre autres On prononce ce nom babakoute. endrinendrinà qui signifie gauche, lourdaud ; 5 Rev. et Mag. de Zoologie, 1859. lindris a, en effet, l'air lourd et maladroit. 4 Rech. sur la faune de Madagr., 1. W, p. 8. MAMMIFÈRES. 343 comme des hommes qui, à une époque très-reculée, auraient quitté leur famille et se seraient retirés dans la forêt pour se soustraire au travail commun, ce devoir de tout membre d’une société, et que Zanahary ou Dieu aurait punis de leur paresse en les changeant en bêtes des bois. D'autres, comme MM. Coquerel et Pollen, assurent que, suivant Îles croyances malgaches, les âmes des humains vont, après leur mort, dans le corps des babakotos. Nous n'avons jamais entendu parler de ces contes; la vénération qu'ont la plupart des Betsimisarakäs pour les Indris vient des services inconscients que ces animaux ont rendus aux habitants des forêts et dont ceux-ci leur sont restés reconnaissants. L'un de nous connait le chef d'une famille malgache qui lui a raconté que ses ancêtres, étant tranquillement assis dans leur village situé au milieu des bois, furent un jour tout surpris d'entendre crier et hurler les babakotos à l'heure ou, le soleil étant très-haut, ces animaux ont l'habitude de rester tranquilles el silencieux dans les branches les plus élevées et les plus touffues des arbres. Intrigués, effrayés même, 1ls chargèrent un des leurs de se rendre compte de la cause de ce phénomène inusité. L'envoyé ne tarda pas à revenir tout courant annoncer qu'une poignée de brigands avançait à pas de loup pour les surprendre et piller le village. Les hommes se je- tèrent aussitôt sur leurs sagayes et leurs mousquets, les femmes s'enfer- mérent dans les maisons, et lorsque les enñemis arrivèrent, voyant leurs projets déjoués, ils se sauvèrent. Par reconnaissance pour les braves animaux dent les eris les avaient mis en éveil et qui les avaient ainsi ge, le chef de famille fit vœu, en son nom et en celui de tous ses enfants vivants ou à soustraits au danger de mort ou tout au moins d’esclava naître, jusqu'aux générations les plus reculées, de respecter la vie des babakotos. Ge sont des vœux sacrés que les Malgaches ne violent jamais. Dans une autre famille, l’origine de la vénération portée aux Indris est différente. Un de ses ancêtres, étant monté à un arbre pour prendre un rayon de miel déposé presque au sommet dans le creux du tronc. perdit l'équilibre; avant d'arriver à terre, 1l tomba par une heureuse chance sur les branches basses, très-feuillues, d’un arbre voisin, au milieu desquelles se trouvait un babakoto paisiblement occupé à brouter 344 MADAGASCAR. de jeunes pousses. La chute fut très-amortie et l'homme n'eut point de mal. Il attribua cette chance à la protection du babakoto et voua, ainsi que toute sa famille, une grande vénération à cet animal. Ses descen- dants assurent même, mais nous n'en croyons rien, que le babakoto l'a saisi au bras dans sa chute et que c’est ainsi qu'il l'a empêché de se tuer. I ne faut pas du reste trop s'étonner, en dehors de toutes ces histoires plus ou moins véridiques, du respect superstitieux que les Indris inspi- rent aux Betsimisarakäs; les cris ou plutôt les hurlements plaintifs et lamentables de ces animaux sont bien capables de faire naître une cer- taine crainte chez les habitants des forêts où ils vivent, Ce sont des eris sinistres, quelquefois semblables à des plaintes humaines, que l'on en- tend à une grande distance, ce qui s'explique par la résonnance que prend leur voix dans le sac larvngien spécial à ces Lémuriens. lei se termine l'histoire naturelle des Indrisinés. Si nous nous sommes autant étendus sur cette seule famille qui comprend cependant si peu d'espèces, c'est qu'elle était peu connue et qu’elle présentait sous tous les rapports, ainsi qu'on à pu s'en convaincre, un grand intérêt. Dans le second volume, nous traiterons des Lémuridés ou Lémurs propres. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Proriruecus pravena rypious (Bennett), très-bel adulte tué dans la forêt Mamazaoträ (côle orientale de Madagascar), au quart de la grandeur naturelle. PLANCHE Ii. Propiraecus prabena, var. semoeus (A. Mine Edwards et À. Grandidier), découvert par M. Guimet aux environs de Sambava (côte N. E. de Madagascar), au quart de la grandeur naturelle. Les taches blanches qui sont marquées sur le museau varient en nombre et en grandeur suivant les individus. PLANCHE III. : n Proprruecus prADEMs, var. Epwarpsn (A. Grandidier). tué dans la forêt de Manampahy (côle S. E de Madagascar), au quart de la grandeur naturelle. L'individu représenté sur cette planche est intermédiaire aux Propithèques tout noirs et à ceux qui ont le dos et les reins blancs. PLANCHE IV. Proprruecus Verreauxu ryricus (A. Grandidier), adulte, tué sur les bords du Morondava (côte O. de Madagascar), au tiers de la grandeur naturelle. La tache lombaire grise n'est pas constante chez tous les individus. PLANCHE V. Proprraecus Verreauxu, var. Decxexn (Peters), adulte, tué à Kanatsy (côte O. de Madagascar), au cinquième de la grandeur naturelle. Les individus de la forêt de Manerinerinä ont tous une tache nuchale grise qui manque à ceux de la côte. PLANCHE VE Prorrruscus Verreauxu, var. Coquereznt (A. Milne Edwards), tué à Ambodifiakaranà, auprès de la baie de Bombétok (côte N. O. de Madagascar), au tiers de la grandeur naturelle. Sa queue est re- présentée curoulée sur elle-même en spirale, comme la mettent d'ordinaire tous les Propithèques lorsqu'ils sont assis. L'arbre sur lequel il se tient est un de ces baobabs si communs dans les plaines jurassiques de l'Ouest de Madagascar. PLANCHE VIH. Proprraetus coroxarus (EF. Pollen), tué par MM. Van Dam et Van der Henst au Sud de la baie de Bombétok (côte N. O. de Madaoascar), au tiers de la orandeur naturelle. Il est représenté les ( 6 5 P bras étendus et la poitrine tournée vers le soleil levant, dans la position que les Propithèques P il [ prennent souvent le matin. ; Manmifères. —- 1. 546 MADAGASCAR. PLANCHE VIII. Proprrrnèques ne Verreaus (A. Grandidier). Cette planche est destinée à montrer les principales variations de coloration que présentent ces animaux, ainsi que la manière dont ils marchent à terre. On en voit un debout au pied du gros arbre et deux dans la plaine se dirigeant vers un Salkoa isolé, arbre dont ils aiment tout particulièrement les fleurs et les jeunes fruits. Un de ceux qui montent à l'arbre a la tête couverte d’une calotte qui est rousse au lieu d’être marron, et celui qui ramasse une graine avec sa bouche a des épaulettes grises au-dessus des bras. PLANCHE IX. Avams LaniGer (Gmelin), variété orientale, tué à la baie d’Antongil (côte E. de Madagascar), au tiers de la grandeur naturelle. PLANCHE X. Avaus LANGER (Gmelin), variété septentrionale, tué à la baie de Pasandava (côte N. O0. de Mada- gascar), au tiers de la grandeur naturelle. PLANCHE EXT. Ixpris Brevicauparus (Geoffroy Saint-Hilaire), type de l'espèce, tué à la forèt Alamazaotra (côte orientale de Madagascar), au cinquième‘de la grandeur naturelle. PLANCHE XIT. Ixoris Brevicauparus (Geoffroy Saint-Hilaire), variété tuée par M. Lantz, conservateur du musée de l'ile de la Réunion, dans la forêt Alamazaoträ (côte E. de Madagascar), au cinquième de la grandeur naturelle. Il y a des individus dont la tête, les avant-bras et les jambes sont non pas oris, mais d’un bean blanc. PLANCHE XIII. Squelette du Prorrruecus Verreauxn, réduit à la moitié de la grandeur naturelle. PLANCHE XIV. Fig. 1. Tête osseuse d’un jeune Prorrruecus Verreaux, grossie du quart. La paroi externe des maxillaires supérieur et inférieur a été enlevée pour mettre à nu les dents de remplacement. A la mâchoire inférieure, on voit les deux petites dents caduques (canine et deuxième prémolaire) qui ne doivent pas être remplacées et que sépare la première prémolaire de lait. Fig. 2. La même vue en dessous. Fig. 3. Le maxillaire inférieur de la même vu par sa face supérieure. Les incisives de remplace- ment ont été mises à nu. Fig. 4. Ouvertures extérieures des fosses nasales de la même. Fig. 5. Vue latérale et générale des dents de lait d’un autre (grossies). La paroi externe du maxil- laire inférieur a été enlevée pour montrer les racines. Fig. 6. Crâne du même vu en dessous. Le même vu en dessus, 1 4 es de de 1 de dd ele) ge 10: Se D = MC SUMONROTES TABLE DES PLANCHES. 347 . Le maxillaire inférieur du même vu par sa face supérieure. Les molaires, qui ne sont point encore sorties, ont été mises à nu. Ouvertures extérieures des fosses nasales du même. PLANCHE XV. Crâne du Proprrnecus praema (de grandeur naturelle). Vue latérale de la tête osseuse. . Vue postérieure du crâne. Le même vu en dessus. Le même vu en dessous. Série dentaire supérieure vue en dessous, grossie. Face interne de la partie postérieure d’une des branches du maxillaire inférieur. Face supérieure des incisives pectiniformes. Face inférieure des mêmes. Série dentaire inférieure vue en dessus, grossie. PLANCHE XVI. Crâne du Propirmeous rADEMA, var. sertceus (de grandeur naturelle). Vue latérale de la tête osseuse. Le crâne vu en dessus. Le même vu en dessous. Coupe antéro-postérieure et verticale de la tête. On voit l'apophyse crista-galli, les cornets du nez et la grande volute ethmoïdale. Ensemble de la dentition de la mâchoire inférieure, les dents vues par en haut. Face interne de la partie postérieure d’une des branches du maxillaire inférieur. PLANCHE XVII. Crâne du Proprruecus prapema, var. Epwarpsn (de grandeur naturelle). . Vue latérale de la tête osseuse. Vue postérieure du crâne. Le même vu en dessus. Le même vu en dessous. Face interne de la partie postérieure d’une des branches du maxillaire inférieur. Face supérieure des incisives pectiniformes. Face inférieure des mêmes. PLANCHE XVIII. Cräne du Proprrugcus Verreauxu rypreus (de grandeur naturelle). Vue latérale de la tête osseuse. Face supérieure du crâne. Face inférieure du même, montrant la série dentaire supérieure. 1e 318 MADAGASCAR. Fig. 4. Face supérieure du crâne d'un individu remarquablement dolichocéphale. Fig. 5. Face inférieure du même, montrant toutes les dents supérieures. PLANCHE XIX. Cräne du Proprruscus Verreauxnr, var. Deckenu (de grandeur naturelle). Fig. 1. Vue latérale de la tête osseuse de l'individu type qui existe au Musée de Berlin et que nous a communiquée, avec sa bienveillance habituelle, le professeur Peters, Une partie de la voûte pariétale manque. Fio, >. Le crâne du même vu en dessus. Fig. 3. Le même vu en dessous. On voit toutes les dents supérieures. Fig. 1. Ouvertures extérieures des fosses nasales du même. Fig. 5. Ensemble de la dentition inférieure du même. Fig. 6. Cräne d’un jeune individu (communiqué également par le professeur Peters), vu en dessus. Fig. 7. Le même vu en dessous. Fig. 8. Série dentaire inférieure du même vue par la face de frottement. PLANCHE XX. Crâne du Proprraecus Verreauxn, var. Coquerezn (de grandeur naturelle). Fig. 1. Vue latérale de la tête osseuse. Fig. 2. Vue postérieure du cräne. Fis. 3. Face supérieure du même. Fig. 4. Face inférieure du même. Fig. 5. Face interne de la partie postérieure d'une des branches du maxillaire inférieur. Fig. 6. Face supérieure des incisives pectiniformes. Fig. 7. Face inférieure des mêmes. PLANCHE XXI. Crâne du Proprraecus coronarus (de grandeur naturelle). Fig. 1. Vue latérale de la tête osseuse. Fig. ». Vue postérieure du crâne. Fig. 3. Le même vu en dessus. Fio. 4. Le même vu en dessous. Fig. 5. Face interne de la parte postérieure d'une des branches du maxillaire inférieur. Fig. 6. Face supérieure des incisives pectiniformes. Fig. 7. Face inférieure des mêmes. PLANCHE XXII. Coupes antéro-postérieures et verticales des crânes des divers Prorrrnëques (de grandeur naturelle). Fig. 1. Coupe du crâne du Prorrrareus prapeua, var. Epwarpsir. Fig. 9. Coupe du crâne du Proprrecus prADEMA rYprcus. Fig. 3. Coupe du crâne du Prorrrmecus coroxarus. On voit bien le sinus maxillaire. ! Fig. 4. Coupe du crâne du Prorrrnecus Venreauxir, var. CooueRern. TABLE DES PLANCHES. 319 Fig. 5. Coupe du cräne du Prorrrneeus VerreauxIt rypicus. On voit sur ces diverses coupes que les apophyses crista-galli ne sont pas constantes chez les Pro- pithèques et qu'elles sont de grandeur variable. On y remarque aussi la différence considérable que présente le cornet maxillaire dans l'espèce orientale, d’une part, et dans les espèces occiden- tales, d'autre part, chez lesquelles il est démesurément développé. PLANCHE XXIII. Os du thorax du Proprruecus prapema (de grandeur naturelle). Fig. 1. Atlas vu par sa face supérieure. Fio, 1°. La même vertèbre vue en arrière. La même vue en avant. Fig. 2. Axis vu par sa face supérieure. Fig. 2°. La même vertèbre vue par sa face antérieure. Fig. 3. Face inférieure des six dernières vertèbres cervicales. Fig. 3°. Face latérale des mêmes. Fig. 4. Sixième vertèbre dorsale vue par sa face inférieure. Fig. 4". La même vue de côté. Fig. 5. Avant-dernière vertèbre lombaire vue de côté. Fig. 5°. La même vue par sa face postérieure. Fig. 6. Les deux dernières vertèbres lombaires vues en dessous. Fig. 7. Face externe de l'omoplate. Fig. 7°. Face interne du même os. Fig. De Angle huméral du même os, montrant la cavité glénoide et les apophyses coracoïde et acro- miale. PLANCHE XXI V. Os du bras et de l'avant-bras des Prorrrnèques (de grandeur naturelle). Fig. 1. Humérus du ProPiruecus plADEMA, vu par sa face interne. Fig. 1°. Le mème vu par sa face externe. Fig. 1°. Le même vu par sa face postérieure. Fig. 1°. Le même vu par sa face antérieure. Fig. 1°. Cubitus et radius du Proprrusous prabEMA, vus par leur face antérieure. Fig. i*. Partie supérieure des mêmes os vus par leur face postérieure. Fig. 1°. Surface articulaire inférieure des mêmes os. Fig. >. Humérus du Propiraecus Verreauxu vu par sa face antérieure. Fig. 2°. Le même vu par sa face postérieure. Fig. >". Partie supérieure du eubitus et du radius du Proprrugcus Veraeauxu, vus par leur face antérieure. Partie supérieure et partie inférieure des mêmes os vus par leur face postérieure. PLANCHE XX. Os de la main du PropiTHECUS brAbEMA. Fig. 1. Ensemble de la main. Face dorsale (de grandeur naturelle). 350 Fio. ». Fig. 3. Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6. Hip. Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11. SAS Fig. 12. Fig. 13. Fig. 14. Os five Fig. » Fig. 3. Fig. 4. Fion5e “ie. 6. Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fio:. 11. Le] Fig. 12. Fig. 1. Rignit FRE Fig-17 Figr. 16. Fig. 1°, Fig. 9. dre a Fig. o°. Fio b 6 6° 2: MADAGASCAR. Face palmaire de la même main. Face supérieure du carpe, grossie. On y voit l'os intermédiaire. Le carpe vu de côté, grossi (face externe). Le même vu par sa face posléro-interne, grossi. Surface articulaire carpo-métacarpienne du carpe, grossie. Face inférieure de l'os crochu et du grand os (orossie). Face intérieure du scaphoïde et des os contigus (grossis). Surfaces articulaires carpo-mélacarpiennes des métacarpiens (grossies). Surfaces arüiculaires métacarpo-phalangiennes des quatre derniers métacarpiens (grossies). Surfaces articulaires mélacarpo-phalangiennes des premières phalanges des quatre derniers doigts (orossies). Phalanges du quatrième doigt vues de côté (de grandeur naturelle). Phalanges du troisième doigt vues de côté (de grandeur naturelle). Pouce vu en dessus (de grandeur naturelle). PLANCHE XX VI. du thorax, du bassin et de la queue d’un Proprraecus pranewa (de grandeur naturelle). Première côle vue en dessus. . Deuxième côte vue en dessus. Troisième côte vue en dessus. Quatrième côte vue en dessus. Vertèbres dorsales (face supérieure) montrant les articulations vertébro-costales. Les mêmes (face latérale) montrant les articulations vertébro-costales. Base du sacrum. Bassin d'un individu mâle vu d'en bas. La première vertèbre caudale est restée soudée au sacrum. Partie postérieure de la face latérale du bassin, montrant la cavité cotyloïde, son énorme arrière-fond , l'épine ischiatique et le trou sous-pubien. Premières vertèbres caudales (face inférieure). Les mêmes (face supérieure). Première vertèbre caudale vue de côté. PLANCHE XXVII. Bassin de Prorrrnèques (de grandeur naturelle). Bassin d’un Proprrnseus prapema femelle, vu par sa face inférieure. Os coxal du même (face externe). Le même (face interne). Face supérieure du sacrum du même. Face latérale du même montrant l'épine sus-sacrée et la facette auriculaire. Os coxal d’un Proprrneeus Verreauxnr (face externe). Le même (face interne). Face latérale du sacrum du mème animal. ] es & Éch cost cu Lo mn 7 = CCACCE ee) Re SERRES 7 El & ©? TABLE DES PLANCHES. 3 PLANCHE XXVIIT. Fémurs de Proprrnëques (de prandeur naturelle). .1. Fémur droit d'un Proprrureus prapewA, vu par sa face externe. Le même vu par sa face antérieure. 1”. Le même vu par sa face postérieure. 1°. Tête du même, derrière laquelle on voit le grand trochanter. 1°. Extrémité supérieure du même montrant la tête et le trochanter, vue en dessus. 1°. Extrémité inférieure du même montrant les condyles et la fossette intercondylienne, vue en dessous. .2. Fémur droit d’un Prorrrnecus VerREAUxI, vu par sa face antérieure. (] æ . Le même vu par sa face postérieure. PLANCHE XXIX. Os de la jambe de Proprrnëques (de grandeur naturelle). ie. 1. Tibia et péroné droits d’un ProrrTuecus prapema, vus par leur face antérieure. 1°. Les mêmes vus par leur face externe. 9. 1°. Les mêmes vus par leur face interne. g. 1°. Extrémité supérieure du tibia du même animal, montrant les deux surfaces articulaires séparées par l’épine. .1". Extrémité inférieure du tibia et du péroné du même. . Rotule du même vue par sa face postérieure. .1". La même vue de côté pour montrer l'angle presque droit formé par la surface antérieure. . 15. Partie inférieure du péroné du même, vue par sa face postérieure. . 2. Tibia et péroné droits du Prorrrascus Verreauxir, vus par leur face antérieure. 2", Les mêmes vus par leur face externe. 2°. Extrémité supérieure du tibia du même animal. 9°, Partie inférieure du péroné du mème, vue par sa face postérieure. PLANCHE XXX. Os du pied d’un Proprruscus prapeua (de grandeur naturelle). 1. Ensemble du pied droit (face dorsale). 2. Le même (face palmaire). : 3. Tarse vu par sa face externe. h. Le même vu par sa face interne. 5. Le même vu par sa face antérieure (surface articulaire tarso-métatarsienne du tarse). 6. Calcanéum vu par sa face supérieure. 7. Astragale vu par sa face inférieure. 8. Surfaces articulaires antérieures du calcanéum et de l'astragale (avec le cuboïde et le sca- phoïde). 9. Surfaces articulaires postérieures du scaphoïde et du euboïde (avec l'astragale et le calca- néum ). Fig. Fio:. "10 +. J g- 1 8: 1 11 = A 9 215 [er] MADAGASCAR. Fe o. Face interne du cuboïde. 1. Face antérieure du scaphoïde. 2. Surfaces articulaires postérieures (tarsiennes) des métalarsiens. 3. Surfaces articulaires antérieures (phalangiennes ) des quatre derniers métalarsiens. h. Surfaces articulaires postérieures (mélatarsiennes) des premières phalanges des quatre derniers orteils. On voit en dessous de chacune d'elles deux petits os sésamoides. 5. Phalanges du cinquième orteil vues de côté. 6. Phalanges du quatrième orteil vues de côté. 7. Pouce vu par sa face supérieure. On voit au-dessus la face antérieure creusée en forme de selle du premier cunéiforme. 8. Phalange du pouce vue en dessous. 9. Phalangette du même vue en dessous. PLANCHE XXXI. Squelette de l'xoris srevicauparus réduit au quart de la grandeur naturelle. PLANCHE XXXII. . Ensemble de la tête osseuse d’un Ixoms sREvICAUpATUS assez jeune, vue de côté (de gran- deur naturelle). Les sutures des divers os sont encore bien visibles. et 3. Têtes d'autres Indris adultes, vues de côté (de grandeur naturelle). PLANCHE XXXÏIITI. .2el3. Crânes d'Ixpms très-adulles, vus en dessus (de grandeur naturelle), montrant la dif- férence de longueur et de largeur que présente le museau de ces animaux ainsi que la di- rection si variable. suivant les individus, de leurs crêtes temporales. . Crâne d'un [ndris assez jeune vu en dessus (de grandeur naturelle), montrant les sutures des divers os. PLANCHE XXXIV. Tètes osseuses d'Ixonis (de grandeur naturelle). Crâne vu par sa face postérieure, montrant le trou occipital, les condyles, les éminences jugulaires, les bulles auditives et les apophyses postglénoïdiennes. . Cräne du même vu en dessous, montrant la série dentaire supérieure, le palais, l'ouverture postérieure des fosses nasales, les apophyses et fosses ptérygoïdes et les bulles auditives. On y voit les sutures des divers os. . Maxillaire inférieur du même vu par sa face supérieure. . Crâne d'un individu plas vieux vu par sa face postérieure. L'occipital a été brisé. . Crâne du même vu en dessus. Il est remarquable par l'élargissement anormal de ses di- verses parles, palais, fosse mésoptérygoïde. boîte cérébrale, etc.. et par le peu d'écarte- ment qui existe entre les incisives latérales. el les canines, contrairement à ce qui se voit d'ordinaire. On dirait presque un crâne de Propithèque. . Maillaire inférieur du même vu en dessus. Il est remarquable par l'angle très-ouvert que forment ses branches, par le peu de longueur relative qu'a la série de ses molaires et pré- TABLE DES PLANCHES. DE) molaires et enfin par les dimensions anormales de ses incisives pecliniformes qui sont très-élargies et courtes, rappelant tout à fait la forme {caractéristique de celles des Propi- thèques. PLANCHE XXXV. Fig. 1. Coupe horizontale de la tête d'un Ixpris RevicaupaTus (de grandeur naturelle), montrant le plancher de la cavité cérébrale avec les sinus frontaux. e, trou déchiré (orifice postérieur). c, trou carotidien. l, fosse cérébelleuse. t, trou ovale. d, trou déchiré (orifice antérieur). r, trou rond. a, méat auditif interne. o, trou oplique. g; trou postglénoïdien. s, sinus frontal. Fig. 2. Coupe antéro-postérieure et verticale de la tête d’un Ixois (de grandeur naturelle), montrant les cornets du nez, la grande volute ethmoïdale et les sinus frontaux et sphénoïdaux. Fig. 3. Tête d’un fœtus d'Inris vue en dessus (de grandeur naturelle), montrant la fontanelle. Fig. 4. La mème vue en dessous. Fig. 5 et 6. Ensemble de la dentition de lait du même (grossie). 1, incisive. p; première prémolaire. C, canine. p', seconde prémolaire. A la figure 6, on a enlevé une partie de la paroi externe du maxillaire pour montrer les germes des dents de remplacement. Fig. 7, 8 et 9. Dents de lait inférieures du même, vues dans la première figure par leur face exté- rieure, dans la seconde par leur face interne, dans la troisième par leur face supérieure (grossies). 1, incisive. p', seconde prémolaire qui ne se remplace pas. c; canine qui ne se remplace pas. p’, troisième prémolaire. p> première prémolaire. La paroi du maxillaire est enlevée dans les deux premières et on voit les germes des dents de rem- placement, ainsi que les grosses molaires qui ne sont pas encore sorties. Fig. 10. Incisives pectiniformes, ?, canine, c, et première prémolaire, p, de lait du mème, vues en dessus (grossies). PLANCHE XXXVI. Os du thorax de l'Inpris sRevicauparus (de grandeur naturelle). Fig. 1. Atlas vu par sa face supérieure. Fig. 1°. Fig. 1°. La même vue en avant. Fig. 2. Face inférieure des six dernières vertèbres cervicales. Fig. »°. Les mêmes vues de côté. La même vertèbre vue en arrière. Fig. 3. Quatrième vertèbre lombaire vue par sa face inférieure. Da 1: A d A 4 g. 9. La même vue de côlé. Fig. 3°. La même vue en arrière. g. h. Face externe de l'omoplate. Mammifères. — 1. hS 354 Fig. 4°. Fig. 1°. Fig. 5. Fig. 1. Fig. ». Fig. 3. Fig. 4. Fig. 9 Fig. 6. Hion7e Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11 Fig. 19. Fig. 13 Fig. 1. Fig, » Fig. 3. Fig. 4. Fig 5. Fig. 6. Riom Fig. 8 Fig. 9 Fig. 10. Fioate Fig. 19. Fig. 1. MADAGASCAR. Face interne du même os. Angle huméral du même os, montrant la cavité glénoïde et les apophyses coracoïde et acro- miale. Clavicules et sternum , avec les articulations sterno-costales. PLANCHE XXXVII. Os du bras et de lavant-bras de Fxpris (de grandeur naturelle). Humérus droit vu par sa face antérieure. Le même vu par sa face postérieure. Le mème vu par sa face interne. Le même vu par sa face externe. . Son extrémité supérieure montrant la têle et les tubérosités en dessus. Son extrémité inférieure montrant la trochlée et le condyle en dessous. Cubitus et radius droits vus par leur face antérieure. Moitié supérieure des mêmes os vus par leur face postérieure. Partie supérieure du cubitus vu par sa face antérieure. Partie inférieure du radius vu par sa face externe. Le même vu par sa face postérieure. Cupule articulaire du même os, vue en dessus. Surface articulaire inférieure du même, vue en dessous. PLANCHE XXXVIIL Os de la main de l’Inpris BrevICaUDaTus. Ensemble de la main (face dorsale), de grandeur naturelle. Face palmaire de la même. Carpe vu en dessus (grossi). Le scaphoïde n’est point partagé en deux parties comme chez les Propithèques. Le même vu par sa face interne (orossi). Le même vu par sa face externe (grossi). Surface articulaire carpo-métacarpienne du carpe (grossie ). Surfaces articulaires carpo-métacarpiennes des quatre derniers métacarpiens (grossies ). . Surfaces articulaires mélacarpo-phalangiennes des quatre derniers métacarpiens (grossies ). . Surfaces articulaires postérieures des premières phalanges des quatre derniers doigts (grossies). On voit au-dessous de chacune d'elles deux petits os sésamoïdes. Face supérieure du pouce (de grandeur naturelle), avec la facette antérieure du trapèze. Première phalange du même, vue en dessous. Phalangette du même, vue en dessous. PLANCHE XXXIX. Os du bassin de lIxpris BRevicauparus (de grandeur naturelle). Bassin d’un individu mâle vu en dessous. Fig. 2. Os coxal du même (face externe). 1 & = F5 © a © O1 1 = F © © O1 » QE © À nm D @ I EEY COMMGISINES TABLE DES PLANCHES. UD OT ot Le même (face interne). Partie postérieure de la face latérale du même, montrant la cavité cotyloïde, son énorme arrière-fond , l'épine ischiatique et le trou sous-pubien. Le sacrum vu en dessus. Face latérale du même. . Base du même. PLANCHE XL. Os de la cuisse de l'Ixpris BRevicauDarus (de grandeur naturelle). . Fémur droit vu par sa face antérieure. Le même vu en arrière. On a dessiné les deux os sésamoïdes des jumeaux. . Face externe du même. . Face interne de la moitié supérieure. . Extrémité supérieure vue en dessus, montrant la tête et le grand trochanter. . Face interne de la moitié inférieure. Extrémilé inférieure vue en dessous, montrant les condyles et la trochlée fémorale. PLANCHE XLI. Os de la jambe de l'Ixpris srevicauparus (de grandeur naturelle). . Tibia et péroné droits, vus par leur face antérieure. . Les mêmes vus par leur face externe. . Les mêmes vus par leur face interne. . Partie supérieure des mêmes vus par leur face postérieure. . Tête du tibia, montrant les surfaces articulaires, l’épine et l’échancrure postérieure. . Partie inférieure du tibia et du péroné vus par leur face postérieure. Tête du péroné vue par derrière. . Extrémité inférieure du même os vue par devant. . Extrémité (articulaire) inférieure du tibia. Rotule vue de côté. La même vue en avant. PLANCHE XLIHI. Os du pied de lInpris sRevicauparus (de grandeur naturelle). Ensemble du pied droit (face dorsale). . Face palmaire du même. Tarse vu par sa face externe. . Le même vu par sa face interne. Le même vu par sa face antérieure (surfaces articulaires tarso-mélatarsiennes des cunéi- formes et du cuboïde). Calcanéum vu en dessus. Astragale vu en dessous. . Face antérieure du calcanéum (qui s'articule avec le cuboïde) et de l'astragale (qui s'arti- cule avec le scaphoïde). AS. d'a = ce æ cd d'a dœ 7 ds 9: a Oo g. 6°. MADAGASCAR. Face postérieure du scaphoïde (qui s’articule avec l’astragale) et du cuboïde (qui s’arti- cule avec le calcanéum). Bord tarsien du métatarse (surfaces articulaires tarso-métatarsiennes). Bord digital du métatarse (surfaces articulaires mélatarso-phalangiennes des quatre der- niers métatarsiens). Face articulaire postérieure (digito-métatarsienne) des premières phalanges des quatre derniers orteils. En dessous sont de petits sésamoïdes. Pouce vu par sa face supérieure. . Facette postérieure articulaire du métatarsien du pouce. . Facette postérieure articulaire de la première phalange du même. . Facette antérieure articulaire de la même. Facette postérieure articulaire de la phalange unguéale du pouce. PLANCHE XLIII. Squelette de FAvamis LaniGer, réduit à Ja moitié de la grandeur naturelle. PLANCHE XLIV. Dentition de l'Avauis LANIGER. Vue latérale et générale des dents d’un individu adalte (très-grossies ). Série dentaire supérieure du même, vue en dessous (grossie). Série dentaire inférieure du même, vue en dessus (grossie). Incisives pectiniformes du même (très-grossies). Face inférieure. . Face supérieure des mêmes. Crâne d’un très-jeune individu vu en dessus (de grandeur naturelle). Le même vu de côté. . Le même vu en dessous. Le mème grossi, montrant la face inférieure des dents supérieures. Vue latérale et générale des dents du même, très-grossies. Une partie de la paroi exté- rieure du maxillaire a été enlevée pour laisser voir la canine de remplacement. Face supérieure des dents inférieures du même (grossies ). Tête d'un fœtus vue en dessus, de grandeur naturelle. Dents supérieures du même fœlus vues en dessous (gvossies). La membrane qui recouvrait les germes des trois molaires a été enlevée. Vue latérale et générale des dents du même (très-grossies). La paroi extérieure des maxil- laires a été enlevée pour montrer les dents de remplacement. On voit à la mächoire infé- rieure les deux petites dents caduques (canine et deuxième prémolaire) qui ne doivent pas être remplacées et que sépare la première prémolaire de lait. Dents inférieures du même, vues en dessus (grossies ). Les mêmes vues en dedans. Les dents de remplacement sont mises à jour. PLANCHE XL. Têtes osseuses d’Avanis (de grandeur naturelle). TABLE DES PLANCHES. £ Fig. 1. Ensemble de la tête osseuse d’un individu adulte (Avanis Larxeux orrexrac). Il manque une partie de l’occipital et du temporal. Fig. 2. La même vue en dessus. Fig. 3. Maxillaire inférieur du même individu vu en dessous. Fig. 4. Ensemble de la tête osseuse d’un autre individu, venant aussi de la côte orientale, qui diffère du précédent par la direction de ses crêtes temporales, par le moindre développe- ment de ses arcades zygomatiques et par la brièveté du museau. Co 57 5. La même vue en dessus. Fig. 6. La même vue en dessous. 7. Maxillaire inférieur du même animal, vu en dessous. I diffère notablement de la figure 3 par le grand angle que forment ses branches. Fig. 8. Ensemble de la tête osseuse d'un Avamis aveux occinenraL. Elle est plus petite que les pré- cédentes et est remarquable par la grandeur de son cercle orbitaire. Fig. 9. La même vue en dessus. Les arcades zygomatiques sont relativement peu convexes et s'é- cartent peu de la boîte cränienne. Fig. 10. La même vue en dessous. PLANCHE XLVI. Têtes osseuses d’Avauis (de grandeur naturelle). Fig. 1. Coupe antéro-postérieure et verticale du crâne de l’Avauis LaiNEux occipenTac , montrant les cornets, les volutes, les sinus et la cavité cérébrale avec le rocher. Fig. 92. Vue antérieure du même. Fig. 3. Coupe antéro-postérieure et verticale du crâne d’un Avauis LAINEUX orteNTAL. On voit que la boîte cérébrale est moins sphéroïdale et plus allongée qu'à la figure 1. Fig. 4. Coupe horizontale de la têle d’un Avants LAINEUX ORIENTAL. Fig. 5. Crâne vu en arrière. Les crêtes occipitales sont bien développées, ainsi que les éminences jugulaires. Fig. 6. Vue latérale d’un crâne dont le cercle orbitaire n’est pas complet par suite d'un défaut d’ossification (Avant LAINEUX ORIENTAL). Fig. 7. Vue postérieure du même. La boîte crânienne est bien plus élargie que dans la figure 5. Fig. 8. Le même vu en dessus. Il est plus dolichocéphale que ceux représentés dans la planche précédente, fig. 5 et surtout fig. 2. Fig. 9. Le même vu en avant. Fig. 10. Le même vu en dessous. Fig. 11 et 12. Autres crânes vus en avant. On voit, en les comparant aux figures 2 et 4, combien l'ouverture extérieure des fosses nasales est variable en hauteur et en largeur suivant les individus. PLANCHE XLVII. Os du squelette de l’Avamis ranicer (de grandeur naturelle). Fig. 1. Atlas vu en dessus. Fig. 1%. La même vertèbre vue en avant. Fig. 92. Face inférieure des six dernières vertèbres cervicales. Fig. 9°, Les mêmes vues de côté. d'a d'a œ = 9 J. 3°. L. le r, 1 D. 11. 12. > 110 MADAGASCAR. Axis vu en dessus. La même vertèbre vue de côté. Vertèbre dorsale vue en arrière. La même vue de côté. Première côte. Deuxième côte. Sixième côte. Douzième côte. Cinquième vertèbre lombaire vue en arrière. Quatrième et cinquième lombaires vues de côté. Les mêmes vues en dessous. Bassin d'un individu mâle vu en dessous. Sacrum vu en dessus. . Face latérale du même. Base du même. Partie postérieure de la face latérale de l'os coxal, montrant la cavité cotyloïde, son énorme arrière-fond et le trou sous-pubien. Face inférieure des neuf premières vertèbres caudales. Face supérieure des mêmes. Clavicule vue en avant. La même vue en arrière. Coupe longitudinale de l'humérus. Coupe longitudinale du fémur. Coupe longitudinale du tibia. PLANCHE XLVIIL. Os du squelette de l'Avams Laniéer (de grandeur naturelle). Thorax (face antérieure). On y voit le sternum avec son appendice xyphoïde long et étroit, les clavicules et la face interne des omoplates. Omoplate (face externe). Le même os (face interne). Angle huméral du même os, montrant la cavité glénoïde, les apophyses acromiale et coracoïde. Humérus droit (face antérieure). Le même vu de côté, Face postérieure du même. Surface articulaire inférieure du même, montrant la trochlée et le condyle. Cubitus et radius droits vus par leur face postérieure. Les mêmes (face antérieure). Bassin d’un individu femelle vu en dessous. Une des vertèbres sacrées manque. Os coxal vu par sa face externe. Le même vu par sa face interne. ds dd d'dœ' dd’ dd El = = 7 — æ dd de dæ'dœ œ de Eyl QU . 1 as TABLE DES PLANCHES. 359 PLANCHE XLIX. Os de la jambe de l'Avams Lanicer (de grandeur naturelle). . Fémur droit (face antérieure). Le même (face postérieure). Le même (face externe). Le même (face interne). Extrémité supérieure du même, montrant la tête et le grand trochanter en dessus. Extrémité inférieure du même, montrant les condyles et la gorge inter-condylienne. . Tibia et péroné droits vus par leur face antérieure. Les mêmes vus par leur face externe. Les mêmes (face interne). Partie supérieure des mêmes vus en arrière. Tête du tibia vue en dessus, montrant les surfaces articulaires et l'épine. 2. Extrémité inférieure des deux os de la jambe vue en dessous. Partie inférieure du péroné vue en dedans. La même vue en arrière. Rotule (face antérieure). Face postérieure de la même. La même vue de côté. PLANCHE L. Os de la main et du pied de l'Avams LaniGer. Ensemble de la main (face dorsale), de grandeur naturelle. . La même (face palmaire). Carpe vu en dessus (grossi). [l n°y a pas d'os intermédiaire. Le même vu en dessous. Le même vu de côté (face externe). Le même vu de côté (face interne). Surface articulaire carpo-métacarpienne du carpe (grossie). Facette articulaire carpo-métacarpienne des cinq métacarpiens (prossies). Face articulaire métacarpienne des premières phalanges des quatre derniers doigts (grossies). Ensemble du pied (face dorsale), de grandeur naturelle. Le même (face palmaire). . Tarse vu en dessus (grossi). . Le même vu de côlé (face externe). Le même vu par sa face interne. Surface articulaire larso-métatarsienne du tarse (grossie). Calcanéum vu en dessus (orossi). Astragale vu en dessous (grossi). Face articulaire postérieure du scaphoïde (qui s'articule avec le calcanéum) et du cuboïde (qui s'articule avec l’astragale), grossies. Face articulaire antérieure du calcanéum (qui s'articule avec le scaphoïde) et de l'astra- gale (qui s'articule avec le cuhoïde), grossies. 360 MADAGASCAR. Fig. 20. Face articulaire larsienne des cinq métatarsiens, prossie. Fig. 21. Face articulaire postérieure des premières phalanges des quatre derniers orteils (grossies). Fig. 22. Le pouce vu en dessus avec la surface articulaire tarsienne du premier métatarsien (de grandeur naturelle). Fig. 23. Quatrième orteil vu de côté (de grandeur naturelle). 4 Fig. 24. Troisième orteil vu de côté (de grandeur naturelle). PLANCHE LI. Dentition des Inprisiés (de grandeur naturelle). Fig. 1. Voüte palatine d'un Proprrugcus papema, montrant la disposition des alvéoles supérieurs. Fig. 1°. Partie supérieure du maxillaire inférieur du même, montrant la disposition des alvéoles inférieurs. Fio. 1°. Série dentaire du même, montrant les racines des diverses dents. Fig. 9. Voüte palatine d’un Avauis LaniGeR, montrant la disposition des alvéoles supérieurs. Fig. 9°. Partie supérieure du maxillaire inférieur du même, montrant la disposition des alvéoles inférieurs. Fig. +°. Série dentaire du même, montrant les racines des diverses dents. Fig. 3. Voüte palatine d’un [vois grevicauparus, montrant la disposition des alvéoles supérieurs. Fig. 3°. Partie supérieure du maxillaire inférieur du même, montrant la disposition des alvéoles inférieurs. Fig. 3°. Série dentaire du même, montrant les racines de toutes les dents. Fig. 4. Face supérieure du crâne d'un Propirnecus plADEMA assez jeune, montrant les sutures de divers 05. Fig. 4°. Face inférieure du même, montrant nettement toutes les sutures. PLANCHE LII. Coupes d'os d'Ixorisnés (de grandeur naturelle). Fig. 1. Coupe horizontale du crâne d’un Prorirn£cus piapema, montrant les diverses fosses et les trous. a, méat des fosses nasales. te, trou carotidien. sf, volute ethmoïdale. te, trou postglénoïdien. b, sinus orbilaire. ma, méat auditif interne. le, lame criblée de l’ethmoïde. Je, fosse cérébelleuse. cg, apophyse crista-galli. tca, trou condylien. sl, orifices du sinus latéral. st, sinus temporal. to, trou optique. ac, apophyse clinoïde postérieure. so, fente sphéno-orbitaire. Jp; fosse pituitaire. ov, trou ovale. bn, fosse cérébrale moyenne. td, trou déchiré. Jla , fosse cérébrale antérieure. Fig. 2. Coupe longitudinale de lhumérus d'un Proprrnecus p1ADEMA. Fig. 3. Coupe longitudinale du fémur du même. Fig. 4. Coupe longitudinale du tibia du même. Fig. 5. Coupe longitudinale du péroné du même. TABLE DES PLANCHES. Fig. 6. Coupe longitudinale de lhumérus d’un Ivpris. 361 Dans tous ces os, le trou nourricier est marqué par les lettres 4. Le canal médullaire y est très- vaste etil y a peu de tissu spongieux et peu de tissu canaliculaire. PLANCHE LIIT. Fig. 1. Tête et portion antérieure du cou du Prorrruecus piapema vues de côté et représentées de grandeur naturelle. Le peaucier cervical a été enlevé de manière à mettre à nu la glande parotide P et le canal de Sténon, s. g élévateur de la lèvre supérieure. e> 3, muscle masséler (les fibres charnues sont re- b, présentées Lrop obliques). æ, muscle sterno-hyoïdien. Fig. 2. Région hyoïdienne du Prorrruecus pape. sm, glande sous-maxillaire dont les différents e, lobules ont été isolés par la dissection, æ, afin de montrer la disposition du canal b, excréteur. g; muscle digastrique. b!, t', génio-hyoïidien. s, æl, crico-thyroïdien. sl, muscle omo-hyoidien. portion cervicale supérieure du sterno-cléido- mastoidien. omo-hyoïdien. sterno-hyoidien. portion cervicale supérieure du slerno-cléido- mastoïdien. portion mastoïdienne du même muscle. stylo-hyoïdien. stylo-pharyngien. Fip. 3 . Glandes submaxillaire et sublinguale isolées et vues dans leur position au-dessous de la langue. Le canal excréteur de la glande sous-maxillaire naît par trois racines principales dont la supérieure correspond à une bandelette glandulaire étroite; il s'ouvre en avant au sommet d'une papille située en avant et sur les côtés du frein de la langue. Dans une por- tion de son trajet, ce canal est appliqué contre la glande sublinguale, sl. PLANCHE LIV. Couche superficielle des muscles de la nuque, du dos et du bras de Plnoris BRevIGAUDATUS. b, muscle temporal. a, trapèze. J, masséter. k, deltoide. L, grand complexus. o, grand rond. l, splénius de la tête. t, portion scapulaire du trapèze. E, splénius du cou. t, portion humérale externe du même muscle. b, sterno-mastoidien. t5, accessoire du grand dorsal. d, omo ou acromio-trachélien, i, grand dorsal. PLANCHE LV. Couche superficielle des muscles de la nuque, du dos et du bras du Prorirueous prabena. b, muscle temporal. d, omo-trachélien. J> b, masséler. æ, sterno-hyoïdien. sterno-cléido-mastoidien s'étendant sur toute e, omo-hyoïdien. la région antérieure et supérieure du cou. a, trapèze. Mammifères. — 1. ha 362 k, deltoide. o, grand rond. r, biceps. t, portion scapulaire du trapèze. MADAGASCAR. t!, portion humérale externe du même muscle {, accessoire du grand dorsal. i, grand dorsal. PLANCHE LVI. Muscles du cou, du dos et du bras du Proprruscus pranewa. Le sterno-cléido-mastoïdien, le trapèze et le deltoïde ont été enlevés. b, muscle temporal. J; masséter. L, grand complexus. Li, petit complexus. 1, splénius de la tête. I, splénius du cou. æ, sterno-hyoïdien. d, omo-trachélien. d', portion antérieure du grand dentelé, corres : pondant à l’angulaire. c, rhomboïde, 1, sus-épineux. k, deltoide détaché dans ses attaches supérieures et rejeté en bas. m, sous-épineux. p, petit rond. o, grand rond. t, portion scapulaire du lriceps. t, portion humérale externe du triceps. t, faisceau accessoire du orand dorsal. 1, grand dorsal. PLANCHE LVIT. Fig. 1. Muscles de la partie supérieure de la colonne vertébrale du ProprTuEcus ptADEA. L, grand complexus. L', petit complexus. K, digastrique du cou, ou faisceau interne du grand complexus. D', transversaire du cou. I, splénius du cou. Du côté gauche, le grand et le petit complexus ont été rejetés en dehors et le splénius du cou a été détaché de ses inserlions spinales pour découvrir les mus- cles sous-jacents. C, sacro-lomhaire. B, long dorsal. Du côté gauche, ces deux der- niers muscles ont été fortement écartés pour montrer leurs inserlions profondes. Fig. 2. Muscles de la tête et du cou (3° couche) vus de côté. J;: masséler. T, auriculaire. , Stylo-hyoïdien. g» ventre postérieur du digastrique. N, petit oblique ou oblique antérieur. N’, faisceau inférieur du muscle précédent. N', grand oblique ou oblique postérieur. M?, grand droit postérieur ou supérieur. d, partie antérieure de lomo-trachélien. I, partie antérieure du premier faisceau du splé- nius du cou. l, faisceaux du splénius du cou. E, demi-épineux cervical. B, partie antérieure du long dorsal. Fig. 3. Muscles profonds de la tête et du cou, vus de côté. Fig: ü T, auriculaire. s, stylo-hyoïdien. q; ventre postérieur du digastrique. N, petit oblique. . h. Muscles occipitaux vus en dessus. L, grand complexus. Li, petit complexus. M, petit droit postérieur ou supérieur. M, petit droit latéral. 6, scalènes. E, demi-épineux cervical. K, digastrique du cou. M°, grand droit postérieur ou supérieur. TABLE DES PLANCHES. 363 M, petit droit postérieur ou supérieur. D', transversaire du cou. N', grand oblique. E, demi-épineux du cou. Fig. 5. Muscles spinaux du cou et de la région dorsale, vus de côté (couche profonde). q, digastrique. G, inter-épineux. H, épineux transversaires. 9, sur-costaux, PLANCHE LVIIT. Fig. 1. Muscles de la partie antérieure ou inférieure du cou (couche profonde) du Proprruscus DIADEMA. J;: masséter. D, transversaire du cou. M, grand droit antérieur ou inférieur; du côté O, long antérieur ou inférieur du cou. gauche, ce muscle est entier; du côté 6, scalène postérieur ou supérieur. droit, il a été coupé et rejelé en dehors. 6°, portion moyenne du scalène. L, grand complexus. 6, portion inférieure du scalène. L!, petit complexus; du côté gauche, ce muscle a i, portion antérieure du grand dentelé. été écarté de la masse charnue cervicale. æ, attaches postérieures du sterno-hyoïdien. d, omo ou acromio-trachélien. b', attaches postérieures du cléido-mastoidien. Fig. ». L’omoplate a été écartée du dos et rejetée en dehors pour montrer les muscles sous-jacents. Le trapèze, le grand dorsal et le rhomboïde ont été enlevés. L, grand complexus. g’, portion moyenne du grand dentelé. e, omo-hyoïdien. f, petit dentelé antérieur ou supérieur. d', portion supérieure ou antérieure du grand f', aponévrose recouvrant le petit dentelé posté- dentelé, représentant l’angulaire. rieur ou inférieur. g, portion postérieure du grand dentelé. Fig. 3. Muscle grand dentelé. L'omoplate a été écartée de la portion antérieure du thorax et tirée en dehors. n, omoplate. g', porlion moyenne ou scapulaire du même g, portion inférieure ou postérieure du grand muscle. dentelé, s’insérant par des digitations sur d', portion cervicale du grand dentelé, corres- les côtes. pondant à l’angulaire de l’omoplate. PLANCHE LIX. Muscles du cou, du thorax et de l'épaule du Propirugcus prapewa. Le orand pectoral a été rejeté en dehors et l'omoplate écartée du thorax. h, fosse Llemporale. æ, sterno-hyordien. j, masséler. æ!, sterno-thyroïdien. q, ventre postérieur du muscle digastrique. d, omo ou acromio-trachélien. N, petit oblique. e, omo-hyoïdien. I, splénius de la tête. g', portion moyenne du grand dentelé. E, splénius du cou. g, portion cervicale du grand dentelé. L, grand complexus. 6, scalène inférieur ou trachélo-costien. O, long antérieur ou inférieur du cou. h, sous-clavier. 19. 364 MADAGASCAR. j; grand pectoral, portion sternale. 7, deuxième inlercosial. j', faisceau postérieur du grand pectoral ou por- q, coraco-brachial. tion abdominale. r, biceps, portion coracoïdienne. j petit pectoral ou pectoral profond (faisceau r!, biceps, portion bicipitale. profond du grand pectoral ). &, portion humérale interne du triceps. k, deltoide. t, accessoire du grand dorsal. n, sous-scapulaire. i, grand dorsal. o, grand rond. 13, grand oblique abdominal. 18, sterno-costal. PLANCHE Lx. Fig. 1. Muscles du membre antérieur du PROPiTHEGUS DIADEMA. k, deltoïde presque entièrement caché en avant s, brachial interne ou muscle court fléchisseur par le grand pectoral. de l’avant-bras. j; grand pectoral. t, portion scapulaire du triceps. j', faisceau antérieur ou claviculaire du même &, premier faisceau de la portion interne du muscle. même muscle. i, grand dorsal. l, accessoire du grand dorsal. 0, grand rond. v, long supinateur. n, sous-scapulaire. 7, radial interne. 5, muscle peaucier dermo-humérien coupé à B, cubilal interne. peu de distance de son attache brachiale. x, palmaire grêle. r, biceps. Ë, court abducleur du pouce. q, coraco-brachial. R , ligament annulaire du carpe. Fig. >. Muscles de la partie antérieure du tronc et du bras. La portion superficielle du grand pec- toral et le deltoïde ont été coupés et rejetés en dehors. k, deltoïide. 1, sus-épineux. j. faisceau sternal du grand pectoral. r, portion coracoïdienne du biceps. j, faisceau antérieur ou claviculaire du grand rl, longue portion ou portion bicipitale du mème pectoral. muscle. j', faisceau postérieur ou abdominal du grand t, triceps brachial. pecloral. t, accessoire du grand dorsal. j. faisceau profond du grand pectoral correspon- g, grand dentelé. dant au petit pectoral ou pectoral profond. 1, grand dorsal. h, sous-clavier. 13, grand oblique abdominal. PLANCHE LXI. Fig. 1. Museles de la face inférieure ou antérieure du cou et du thorax du Proprruseus prapeua. @, génio-hyoïdien. e, omo-hyoidien. r, mylo-hyoïidien. j. faisceau antérieur ou clavienlaire du grand j, masséler; du côté droit, la glande parotide et pectoral. la sous-maxillaire ont été laissées dans leur j, portion sternale du grand pectoral. situation naturelle; du côté gauche, ces j, portion abdominale du grand pectoral. glandes ont été isolées. k, deltoide. æ, sterno-hyoidien. r, biceps. x, sterno-thyroïidien. v, long supinateur. b, sterno-cléido-mastoidien. t, accessoire du long dorsal. d, omo ou acromio-trachélien. TABLE DES PLANCHES. 369 Fig. ». Muscles du cou et du dos (troisième couche). L, grand complexus. l’omoplate et coupé au-dessous de ses at- L', petit complexus. taches cervicales. I, splénius. g, (du côté gauche) petit dentelé antérieur. I, splénius du cou. g', petit dentelé postérieur, confondu avec le g, (du côté droit) faisceau supérieur du grand plan aponévrotique lombo-dorsal. I est dentelé correspondant à l’angulaire de trop épais sur la figure. Fig. 3. Muscle grand droit antérieur, M, montrant ses attaches costales. PLANCHE LXIT. Fig. 1. Muscles du dos et du bras du Proprrnecus prapema vus de côté. B, grand dorsal. t, portion scapulaire du triceps. a, trapèze. t, faisceau externe du précédent. d, omo-trachélien. k, deltoide. b!, sterno-cléido-mastoïdien coupé vers le milieu o, grand rond. de sa longueur. q, coraco-brachial. 13, grand oblique abdominal. r, biceps. g, grand dentelé. v, long supinateur. j, grand pectoral. à, premier radial externe. &, accessoire du grand dorsal. d!, deuxième radial externe, Fig. 2. Muscles du membre antérieur vus par leur face externe. k, deltoide. r, biceps. B, grand dorsal. q, coraco-brachial. g, grand dentelé. v, long supinateur. j', grand pectoral. d, premier radial externe. 5, peaucier dermo-humérien coupé au-dessous d1, deuxième radial externe. de son attache brachiale. o!, cubital externe. t, portion scapulaire du triceps. es, extenseur commun des doigts. t', faisceau externe du précédent. 1, long abducteur du pouce. t, accessoire du grand dorsal. £. extenseur du pouce. PLANCHE LXIII. Fig. 1. Muscles du bras du Propiraecus pranemA. 1, sus-épineux. r, biceps. m, sous-épineux. t, portion scapulaire du triceps. 0, grand rond. ü, portion humérale externe du triceps. p, petit rond. Y, long supinaleur coupé vers le milieu de sa k, deltoide. longueur. Fig. 2. Muscles du bras et de la région anti-brachiale. 1, sus-épineux. d, premier radial externe. m, sous-Éépineux. d!, deuxième radial externe. o, grand rond. =, extenseur commun des doigts. p, petit rond. es, extenseur propre du petit doigt. r, biceps. B!, cubital externe. t, Lriceps. Ge muscle a été coupé et rejeté en :, long abducteur du pouce. arrière et en bas. j €, abducteur du pouce. long supinateur. v!, abducteur de l'index. 366 MADAGASCAR. Fig. 3. Muscles du bras et de l’avant-bras (couche profonde). m, SOus-épineux. :, long abducteur du pouce. 1, sus-épineux. €, long extenseur du pouce. Ces deux derniers U, portion humérale inférieure du triceps. muscles sont coupés vers le milieu de leur t, accessoire du grand dorsäl. longueur. vl, court supinaleur. Fig. 4. Muscles du coude (couche profonde). s, brachial antérieur ou court fléchisseur de r, biceps. l’avant-bras. u, anconé interne. Fig. 5. Articulation de l'épaule montrant les insertions supérieures du biceps. m, sous-scapulaire. r, courte portion ou portion coracoidienne du 1, sus-épineux. biceps. q; faisceau inférieur du coraco-brachial. rl, longue portion ou portion glénoïdale du q', faisceau supérieur du coraco-brachial coupé biceps. À droite se voient les faisceaux du vers son liers supérieur. grand pectoral rejetés en dehors. PLANCHE LXIV. Fig. 3. Muscles du membre antérieur du Proprrmecus prapema, vus en dehors. 1, sus-épineux. #, portion superficielle de l’extenseur commun m, sOus-épineux. des doigls qui a elé coupée et rejetée en 0, grand rond. arrière. v, long supinaleur. t, accessoire du long dorsal. r, biceps. »l, court supinateur. s, brachial antérieur ou court fléchisseur de B, cubilal postérieur. l’avant-bras. :, long abducteur du pouce. À gauche, en e, se à, premier radial externe. voit la portion profonde de l’extenseur dl, deuxième radial externe. commun des doigts. Fig. ». Muscles du bras, vus en dedans. j faisceau du petit pectoral ou pectoral profond. rm, longue portion du biceps. n, sous-scapulaire. q, coraco-brachial confondu avec le biceps dans 0, grand rond. sa portion supérieure. i, tendon du grand dorsal coupé près de son in- {, portion scapulaire du triceps. serlion. U, portion humérale externe du même muscle. r, courle portion du biceps. &, portion humérale interne du même muscle. Fig. 3. Muscles du bras, vus en dedans (les portions scapulaire et externe du triceps ont été enlevées). n, sous-scapulaire. (Ge muscle était, sur l'indi- v, long supinateur. vidu figuré ici, remarquable par la décom- 2, portion humérale interne du triceps. position de ses faisceaux.) à, premier radial externe. 0, grand rond. d!, deuxième radial externe. q, coraco-brachial, isolé du biceps dans sa partie £, long extenseur commun des doigts. inférieure. ul, anconé interne. Fig. 4. Muscles de lomoplate et de la partie supérieure du bras, vas en dedans. n, Ssous-scapulaire. {, portion scapulaire du triceps, coupée. q', faisceau supérieur du coraco-brachial. ll, faisceau supérieur de la portion humérale 1, ailache humérale du grand dorsal coupée à externe du triceps. peu de distance du bras. &, portion humérale inférieure du lriceps. TABLE DES PLANCHES. 367 Fig. 5. Muscles profonds de lavant-bras, vus en avant. s, brachial antérieur. 7; grand palmaire. r, atlache inférieure du biceps. », atlache inférieure du grand supinateur. Ce x, grand pronateur. muscle est coupé vers son quart inférieur. PLANCHE LXV. Fig. 1. Muscles de l’avant-bras et de la main du Proprraecus pianewa, vus en dedans (couche super- ficielle). 5, accessoire du grand dorsal. 2%, fléchisseur superficiel du médius. r, biceps. x", fléchisseur superficiel de l’annulaire. v, long supinateur. 2, fléchisseur superficiel du petit doigt. 7, grand palmaire on radial interne. æ, palmaire grêle ou petit palmaire. &, fléchisseur profond des doigts. z, Opposant du pouce. B, cubital antérieur, £, court abducleur du pouce. #, fléchisseur superficiel ou perforé de l'index. pe; adducteur du pouce. Fig. 2. Muscles de l'avant-bras et de la main, vus en dedans (deuxième couche). t, accessoire du triceps. u#, faisceau du médius. r, biceps. u, faisceau de l'annulaire. x, partie supérieure du faisceau commun au flé- p°, faisceau du petit doigt. chisseur superficiel et au petit palmaire. &, cubital antérieur. y, grand palmaire ou radial interne. 7m, opposant du pouce. v, long supinaleur. £, court abducteur du pouce. à, premier ct deuxième radial externe. p, adducteur du pouce. #, fléchisseur profond, faisceau de l'index. ©, lombricaux. PLANCHE EXVI. Fig. 1. Muscles de la main et de la partie inférieure de l’avant-bras du Prorrragcus piapema, vus en dehors. v, long supinateur. 4% interosseux. à, premier radial externe. e, extenseur des doigts. d1, deuxième radial externe. =, faisceau de l'index. £', cubital postérieur. et, faisceau du médius. i, long abducteur du pouce. e‘, faisceau de l’annulaire. €, long extenseur du pouce. e5, faisceau du petit doigt. v, abducteur du petit doigt. p, adducteur du pouce. v!, abducteur de l'index. z, Opposant du pouce. m5, carpo-métacarpien. Fig. 2. Muscles de la main et de la partie inférieure de l’avant-bras. v, long supinateur. €, long exlenseur du pouce. à, premier radial externe. ul, abducteur de l'index. d!, deuxième radial externe. x', interosseux. :, long abducteur du pouce. Fig. 3. Muscles de la face supérieure de la main et de l'extrémité de l'avant-bras. », long supinateur. d!, deuxième radial externe. à, premier radial exlerne. :, long abducteur du pouce. 368 MADAGASGAR. €, long extenseur du pouce. haut, l’autre profond placé sur la face =, extenseur commun des doigts divisé en deux dorsale de la main. faisceaux, l’un superficiel qui a été coupé e?, faisceau de l’extenseur de l'index. près de ses inserlions digitales et rejeté en ef, faisceau de lextenseur du petit doigt. Fig. 4. Montrant les rapports des interosseux , x”, avec les tendons des extenseurs des doigts. Fig. 5. Doigt vu par sa face inférieure montrant les insertions des fléchisseurs perforés, x», et des flé- chisseurs profonds ou perforants, y. PLANCHE LXVII. Fig. 1. Muecles de la face palmaire de la main du Proprrureus nrapema (couche superficielle). », long supinateur. ?, tendon du long fléchisseur du pouce. 7; radial interne ou grand palmaire. pe; adducteur du pouce. x, fléchisseur superficiel des doigts. ®, lombricaux. x, faisceau du fléchisseur superficiel de l'index. £', cubital antérieur. #, fléchisseur profond des doigts. a, palmaire grêle. d, premier radial externe. v', faisceau supérieur de ladducteur du petit 7, opposant du pouce. doigt. £, court abducteur du pouce. ‘4, opposant ou interosseux du pelit doigt. o, court fléchisseur du pouce. Fig. 2. Muscles de la face palmaire de la main; les fléchisseurs profonds des doigts, 4, ont été en- levés. £', cubital antérieur. x", interosseux inférieurs. x!, carré pronateur. v, faisceau inférieur de l’abducteur du petit 7, opposant du pouce. doigt. œ. - LA Co pie, A £, court abducteur du pouce. v', faisceau supérieur du même muscle. o, court fléchisseur du pouce. 1, opposant du petit doigt. pe; adducteur du pouce. 5, Carpo-métacarpien. vi, abducteur de l’index. = 3 3. Muscles de la face palmaire de la main (couche profonde); les lettres de renvoi sont les mêmes que pour la figure précédente. Fig. 4. Muscles interosseux profonds de l'avant-bras. x}, carré pronateur. x?, accessoire du carré pronateur. PLANCHE LXVIIT. Fig. 1. Muscles de la cuisse et de la jambe du PrRoprTuecus prapema, vus en avant (couche super- ficielle). h, petit psoas. t, couturier. g; grand psoas. u, droit interne. i, iliaque. p, droit antérieur. a, grand fessier. m, vaste externe. al, moyen fessier. n, vaste interne. a, petit fessier. q; biceps. 1, abducteur. TABLE DES PLANCHES. 369 . e . . Fig. 2. Le couturier et le droit interne ont été enlevés; le vaste externe, m, a été séparé du vaste interne, n, pour montrer les insertions du droit antérieur, p. m', portion profonde du vaste externe. q; biceps. 0, crural. É Fig. 3. Le grand et le moyen fessier ont été enlevés pour mettre à nu le petit fessier, a°. Y, ischio-caudien. b, carré de la cuisse. d, oblurateur externe dont on ne voit que la partie supérieure. Fig. 4. Le muscle petit fessier a été enlevé pour montrer les muscles profonds de l'articulation coxo- fémorale. Y, ischio-caudien. e, jumeau supérieur. c, obturateur interne. el, jumeau inférieur. Ces deux derniers muscles d, obturateur externe. se confondent avec l’obturateur interne. PLANCHE LXIX. Fig. 1. Muscles de la région fémorale du Prorrruscus niapewa vus en dedans. a, grand fessier. F, grand adducteur ou arquatus. q:s, faisceau commun d’origine du biceps, du s, demi-membraneux. demi-membraneux et du demi-tendineux. t, couturier. u, droit interne. n, vaste interne. r, demi-tendineux. æ, gastro-cnémiens. l, deuxième adducteur. Fig. +. Le couturier, le biceps, le demi-tendineux et le demi-membraneux ont été enlevés. Le droit interne, u, a été coupé près de ses insertions et rejeté sur le côté. [ en est de même pour le vaste externe dont la partie supérieure se voit à droite. a, grand fessier. p, droit antérieut. b, carré crural. 0, crural. k, pectiné. n, portion inférieure du vaste interne. ll, deuxième adducteur ou curvatus. s, portion inférieure du demi-membraneux qui P, troisième adducteur ou arquatus; les fibres a élé coupé et rejeté en bas. externes de ce muscle sont cachées par le corps du fémur. PLANCHE LXX. Fig. 1. Muscles de la région fémorale du Proprrnecus prapena vus en dehors; le vaste externe à été enlevé. a, portion supérieure du grand fessier. F, troisième adducteur ou arquatus. a”, portion inférieure du grand fessier. p, droit antérieur. b, carré crural. o, crural. :, faisceau commun des fléchisseurs de la jambe, m, vaste externe. coupé près de ses insertions. q, biceps. t, couturier. Mammifères. — 1. 50 3/0 MADAGASCAR. Fiy. 2. Muscles de la région fémorale vus en dehors; le grand fessier a été enlevé. al a!, moyen fessier. e!, jumeau inférieur. æ, petit fessier. b, carré crural. {, pyramidal. :, faisceau des fléchisseurs de la jambe. c, obturateur interne. F, lroisième adducteur ou arquatus. Fig. 3. Muscles de la région fémorale externe et postérieure. a, grand fessier, portion supérieure confondue L, couturier. en haut avec le tenseur du fascia lata. s, demi-membraneux. Le droit interne, le a’, portion inférieure du grand fessier. demi-tendineux et le couturier s’attachent a”, faisceau caudal du grand fessier. sur la jambe par un tendon commun. Le m, vaste externe. demi-tendineux, le demi-membraneux et q. biceps recouvrant le crural. le biceps naissent en haut par un faisceau u, droit interne. commun. r, demi-tendineux. m, vaste externe. PLANCHE EXXI. is. 1. Muscles adducteurs profonds et supérieurs de la cuisse du Proprrascus prapema. e!, jumeau inférieur. 1, pelit adducteur. b, obturateur externe. U, deuxième adducteur ou curvatus. k, pectiné. Fig. 2. Muscles de la région jambière vus par leur face externe. o, muscle crural. e?, court péronier. m,n, extenseurs de la jambe, coupés près de leur S&, pédieux. origine. €, extenseur des doigts. q; biceps. €, extenseur du pouce. 4, gastro-cnémiens. £', tendon du long péronier se portant au qua- B, soléaire. trième doigt. 7, plantaire grêle. £, tendon du long péronier se portant au cin- :, fléchisseur des doigts. quième doigt. à, libial antérieur. », abducteur du pouce. e, long péronier. Fig. 3. Muscles de la région jambière antérieure. :, premier féchisseur perforant. es, tendon du long péronier allant au cinquième à, jambier antérieur. doigt. €, exlenseur commun des doigts. &, pédieux. 2, extenseur du pouce. À, court fléchisseur du pouce. €, extenseur du second doigt. », addacteur du pouce. e, long péronier. »!, faisceau inférieur de l’'adducteur du pouce, s, court péronier. correspondant à l’adducteur transverse. e, tendon du long péronier allant au quatrième doigt. PLANCHE LXXII. Fig. 1. Muscles de la face externe de la région jambière du ProPrraEcus prADEMA. s, tendon du demi-membraneux. :, deuxième fléchisseur perforant. v, poplité, ‘, premier fléchisseur perforant. TABLE DES PLANCHES. 3 à, übial antérieur. £, extenseur commun des doigts. £!, long extenseur du pouce. &, long extenseur de l'index. ul, abducteur du deuxième doigt. s, demi-membraneux. æ, masse des gastro-cnémiens. &, soléaire. y, poplité. s, demi-membraneux. æ, gastro-cnémien gauche. a, gastro-cnémien droit. :, deuxième fléchisseur perforant. 1 À, court fléchisseur du pouce. », adducteur du pouce (faisceau supérieur). vl, faisceau inférieur ou transverse de l’adduc- teur du pouce. Fig. 2. Muscles de la région jambière postérieure. Les gastro-cnémiens ont été rejetés en haut. :, deuxième fléchisseur perforant. #, premier fléchisseur perforant. e, court péronier. dl, libial postérieur. Fig. 3. Muscles de la région jambière postérieure (couche superficielle). 4, premier fléchisseur perforant. 7; plantaire grêle. e, long péronier. e?, court péronier. PLANCHE LXXIII, n, vaste interne. p, droit antérieur. q, biceps. i, u, attaches du coulurier, du droit interne et du demi-tendineux. s, demi-membraneux. 2, gastro-cnémien interne. 7, plantaire grêle. Fig. 2. Muscles de la face dorsale du pied. o, abducleur du cinquième métatarsien. =, tendon du long péronier. tendon du court péronier. tendon du long péronier se rendant au qua- trième doigt. =, tendon du long péronier se rendant au cin- quième doigt. Fig. 1. Muscles de la région jambière interne du Propirnecus prADEMA. :, long fléchisseur des doigts et particulière- ment du pouce. Plus bas, indiqué par la même lettre de renvoi, se trouve le ten- don du long fléchisseur des doigts, moms celui du pouce. d, tibial antérieur. d!, tibial postérieur. €, extenseur propre du pouce. €, extenseur propre du pouce. €, extenseur commun des doigts. À, fléchisseur propre du pouce. », faisceau supérieur de l’adducteur du pouce. vl, faisceau inférieur où transverse de l'adduc- teur du pouce. PLANCHE LXXIV. :, deuxième fléchisseur perforant. £, abducteur du cinquième doigt. o, abducteur du cinquième métatarsien. #, court abducteur du pouce. 2. court fléchisseur perforé des troisième, qua- trième et cinquième orteils. #, fléchisseur perforé du second doigt. 2, fléchisseur perforé du troisième doigt. *, fléchisseur perforé du quatrième doigt. Fig, 1. Muscles de la face plantaire du pied, où main postérieure, du ProprraEoUus prADEwA. 5, fléchisseur perforé du cinquième doigt. Le court fléchisseur du pouce est marqué par erreur, À. 4, long fléchisseur du pouce. », faisceau supérieur de l'adducteur du pouce. »', faisceau inférieur ou transverse de l’adduc- teur du pouce. &, plantaire du cinquième métalarsien. 7, lombricaux. po. Fi œ ü Fio. Le] MADAGASCAR. 2. Montrant la disposition des courts fléchisseurs des doigts et des tendons du fléchisseur commun. :, tendon du premier fléchisseur perforant. 2, 25, À, 5, tendons des fléchisseurs perforés se 2, tendon du deuxième fléchisseur perforant. rendant aux deuxième, troisième, qua- 2, tendon du fléchisseur perforant du deuxième trième el cinquième doigts. doigt. #, lombricaux. à, court fléchisseur commun. PLANCHE LXXV. 1. Montrant la disposition des muscles interosseux de la face dorsale du pied du Proprraecus DIADEMA. SZ, pédieux. €, tendons des extenseurs des doigts. », adducteur du pouce. . ». Les tendons des extenseurs ont été enlevés pour mettre à nu les muscles plantaires dorsaux. . 3. Muscles de la face inférieure de la main postérieure. n, abducteur du pouce. vl, faisceau inférieur ou transverse du même À, court fléchisseur du pouce. muscle. », faisceau supérieur de l’adducteur du pouce. ge”, plantaire du cinquième mélatarsien. h. L'abducteur et le court fléchisseur du pouce, À et y, ont été coupés et rejetés sur le côté: l'ad- ducteur du même doigt a élé enlevé pour montrer la disposition des muscles plantaires de la face inférieure de la main postérieure : 4°, abdueteur du deuxième doigt: p, museles plantaires. . b. Face articulaire métacarpienne du carpe. u, unciforme ou os crochu. ll, lrapèze. o. grand os. 0, sésamoiïde. t, trapézoïde. g. 6. Face articulaire carpienne des métacarpiens. . 7. Facettes articulaires du calcanéum , a, et de l’astragale, c. . 8. Facettes articulaires terminales du scaphoïde. se, el du caleanéum, c. . 9. Faces articulaires tarsiennes des métatarsiens. .10. Face articulaire métatarsienne du tarse. c, cuboide. cl, ©, cÿ, premier, deuxième el troisième cunéi- formes. PLANCHE LXXVI. . 1. Main de l'Ixonis BRevicaupatus, vue en dessus et dépouillée de ses poils pour montrer la dis- position des palmures. C4 . Main postérieure de la même espèce. (Ces figures sont de grandeur naturelle.) PLANCHE LXXVIT. g. 1. Face inférieure de la main antérieure du Proprrmecus rapema, montrant la disposition des lignes papillaires. (© © [M © (ue =] [OS] TABLE DES PLANCHES. Main postérieure de la même espèce. PLANCHE LXXVIII. Face inférieure de la main antérieure d’un Proprrnecus Ebwarpsir. Main postérieure de la même espèce. PLANCHE LXXIX. Face inférieure de la main antérieure d’un Proprraecus VerReAoxtr. Main postérieure de la même espèce. PLANCHE LXXIX pis. Face inférieure de la main antérieure d’un Prorrraecus Coouereu. Main postérieure de la même espèce. PLANCHE LXXX. Face inférieure de la main antérieure de l’Avauis LANIGER. Main postérieure de la même espèce. PLANCHE LXXXI. Face inférieure de la main antérieure de l'Inpris BREvIcAUDATUS. Main postérieure de la même espèce. PLANCHE LXXXIL. Coupe de la peau de la paume de la main d’un Propirnecus pape, très-gvossie. On aperçoit au-dessous du derme les glomérules sudoripares se continuant par un canal unique et plus ou moins sinueux qui traverse le derme et va s'ouvrir au sommet des lignes papillaires. Coupe de la peau garnissant l'extrémité du pouce. Coupe de la peau de la paume de la main delIxoris Brevicauparus. Les tubes sudorifères sont plus longs et les lignes papillaires plus serrées que chez les Propithèques. . Glomérule sudoripare très-grossi. Le mème déroulé; les différents replis du tube qui le constitue sont écartés. Coupe de l'extrémité du doigt d'un fœtus presque à terme de PropiTHEGUS piADEMA compre- nant l'os, le tendon et sa gaine, le tissu adipeux, le tissu connectif et la peau. Section verticale de la canine supérieure du Proprraecus prapema grossie quatre fois. 8. Section horizontale de la dernière molaire supérieure de la même espèce, même grossisse- ment que pour la figure précédente. 9 37 Fig. 1. MADAGASCAR. PLANCHE LXXXIIL. Coupe de la tête de FIxoris srevicauparus faite sur la ligne médiane afin de montrer la dispo- sition des fosses nasales. a, sinus frontal. d, cornet inférieur ou maxillaire se prolongeant b, cornet supérieur ou nasal. en avant par une lame cartilagineuse d’. ce, volute ethmoidale constituant le cornet v, v,v, pelites volutes ethmoïdales. moyen. s, sinus sphénoïdaux. Coupe de la tête d’un Proprrnecus DIADEMA. t, bulle osseuse formée par le cornet supérieur p, ouverture des sinus maxillaires sphénoïdaux. à sa base. Coupe de la tête chez la même espèce. Les cornets ont été dépouillés de toutes les parties molles. (Mêmes lettres que pour les figures précédentes.) Coupe de la tête d’un Proprruecus pianema. Le cornet moyen a été enlevé pour mettre à nu ampoule, {, que forme, à sa base, le cornet supérieur où nasal. (Mêmes lettres de renvoi que pour les autres figures.) Coupe horizontale de la tête d’un Proprraecus piangma. La voûte palatine a été sciée pour mettre à découvert les cornets inférieurs, e, la cloison nasale, #, et le sinus maxillaire, ». Coupe transversale des fosses nasales de la même espèce. n, cloison internasale. d, cornet inférieur. b, cornet supérieur. », racine de la canine. c, cornel moyen. 4, Canal lacrymal. Coupe faite un peu plus près du museau. (Mêmes lettres de renvoi que pour la précédente.) Coupe médiane de la tête de FAvamis raniGer. (Mèmes lettres de renvoi que pour les autres figures. ) PLANCHE LXXXIV. Tête de l'Ixnus srevicauparus vue de face et un peu réduite. Oreille externe de la même espèce vue en dehors et de grandeur naturelle. Voûte palatine de la même espèce, représentée de grandeur naturelle. Oreille du Prorrruscus Verreauxn vue en dehors et de grandeur naturelle. Oreille de l'Avams Laniéer vue en dehors et de grandeur naturelle. PLANCHE LXXXV. Coupe de l'oreille moyenne du ProPrraecus piapEMA grossie quatre fois et montrant sa face externe. e, enclume. lt, lympan. m, marteau. b, bulle auditive. ce, cadre du tympan. ÈS 1 O7? TABLE DES PLANCHES. Fig. 2. Coupe de l'oreille moyenne grossie trois fois et montrant sa face interne. st, sinus temporaux. a, trou du nerf auditif. m, marteau. ro, rocher. e, enclume. b, bulle auditive. et, étrier. Fig. 3. Coupe de l'oreille moyenne et du rocher, grossie trois fois. sl, sinus veineux. f, fossette destinée à loger le lobule auriculaire s, canal semi-circulaire supérieur sculpté dans du cervelet. l'os et mis ainsi à découvert. 0, fenêtre ovale fermée par l’étrier. s’, canal semi-circulaire externe. r, fenêtre ronde. s’'o, orifice du canal semi-circulaire externe. b, bulle auditive. Fig. 4. Coupe à travers le rocher complétant la coupe précédente. f, fond de la fossette auriculaire cérébelleuse. s0, orifice du canal semi-circulaire supérieur. s', canal semi-circulaire postérieur. a, trou destiné au passage du nerf auditif. s'o, son orifice. Fig. 5. Coupe horizontale de la bulle auditive grossie trois fois. td, trou déchiré. 1, rocher. te, tron et canal carotidien. c, cadre du tympan. te, trompe d’Eustache. Fig. 6. Marteau, m, et enclume, e, grossis huit fois et vus en dedans. Fig. 7. Marteau vu par sa face externe. Fig. 7°. Le même vu en avant. Fig. 8. Enclume isolée vue par sa face externe. Fig. 9. Étrier et os lenticulaire vus dans leur position naturelle. et, étrier. ti, stylet osseux passant à travers les branches de le, os lenticulaire. l'étrier et l'immobilisant. Fig. 10. EÉtrier et os lenticulaire grossis huit fois. le. os lenticulaire. et, étrier. Fig. 11. Base de l'étrier constituant l’opercule de la fenêtre ovale. PLANCHE LXXXVI. Fig. 1. Encéphale du Proprraecus pranema vu en dessus et représenté de grandeur naturelle. Fig. 2. Face inférieure du même. Fig. 3. Le même vu de côté. Fig. 4. Face postérieure du cerveau et cervelet. Fig. 5. Coupe de l’encéphale pratiquée sur la ligne médiane. Fi. 6. Coupe du cerveau pratiquée sur la ligne médiane, de façon à montrer les circonvolutions de la face interne. Fig. 7. Cerveau sur lequel le grand hippocampe a été mis à nu. Fig. 8. Coupe horizontale du cerveau montrant la voûte à quatre piliers, 376 MADAGASCAR. Fig. 9. Coupe horizontale du cerveau montrant le plancher des ventricules latéraux, les corps slriés , les couches optiques et les tubercules quadrijumeaux. A, lobe frontal du cerveau. B, pédoncules du cerveau. C, corps cendré ou tuber cinereum. D, lobule auriculaire cérébelleux. F, grand sillon du lobe fronto-pariétal ou cal- loso-marginal. G, corps calleux. H, arbre de vie. 1, aqueduc de Sylvius. J, pont de Varole. K, paroi du ventricule moyen. L, tubercules quadrijumeaux (paire antérieure). L’, paire postérieure des tubercules quadriju- meaux. M, moelle allongée. N, tige piluitaire. O, grande scissure médiane séparant les hémi- sphères. P, lobule de l’hippocampe. R, corps striés. S, scissure de Sylvius. T, lobe sphéno-temporal du cerveau. X, lobe occipital du cerveau. Y, vermis cérébelleux. Y”, lobe externe du cervelet latéral. Y”, lobe interne du cervelet latéral. Z, grand hippocampe. W, plancher des ventricules latéraux. a, premier sillon du lobe frontal. a’, sillon séparant le lobule orbitaire du lobule frontal proprement dit. a”, sillon lemporal supériéur. a", sillon inféro-frontal. o, scissure parallèle. o', sillon transversal du lobe pariélal. 0", sillon représentant la scissure perpendicu- laire. p; sillon limitant le lobe de lhippocampe. r, scissure de l'hippocampe. s, sillon représentant la scissure perpendiculaire interne (?). t, sillon temporal postérieur. æ, empreinte du lobe occipilal. N° 1, lobes olfactifs. N° », nerfs optiques. N° 3, nerfs pathétiques. N° 4, nerfs moteurs oculaires communs. N° 5, nerfs trijumeaux. N° 6, nerfs moteurs oculaires externes. N° 7, nerfs faciaux. N° 8, nerfs auditifs. N° G, nerfs glosso-pharyngiens. N°10, nerfs pneumo-gastriques. PLANCHE LXXXVII Encéphale d'un fœtus de Proprraecus Epwarpsn vu en dessus et représenté de grandeur na- turelle. Face inférieure du même. Le même vu de côté. Encéphale de l’Avams LaxiGer vu en dessus et représenté de grandeur naturelle. Le même vu de côté. Coupe du cerveau montrant les plis de la face interne. Encéphale d’un fœtus de l’Ixpris BRevIcAupaTus vu en dessus et représenté de grandeur na- turelle. Le même vu de côté. Le même vu par sa face inférieure. Le même vu de côté. . Encéphale d’un Ixonis BRevicauDaTus adulte vu en dessus et représenté de grandeur naturelle. Fig. Fig. Fig. Fig. 2. © [©] TABLE DES PLANCHES. misphère. B. Les lettres de renvoi sont les mêmes que pour la planche précédente. PLANCHE LXXXVIIT. 977 . Coupe du cerveau faite sur la ligne médiane pour montrer les plis de la face interne de l'hé- Langue et glotte d'un Prorrruscus Verreauxu représentées de grandeur nalurelle et vues en dessus. a, amygdales. g, glotte. Langue vue de côté. l, languette inférieure. g, glandes sublinguales. Langue vue par sa face inférieure. l, languette. g, glandes sublinguales. Os hyoïde, larynx et portion de la trachée d’un Proprruecus Verreauxir. Les parties molles ont été enlevées; ces organes sont vus par leur face antérieure et représentés de grandeur naturelle, h, hyoïde. t, cartilage thyroïde. s, cornes styloïdiennes de l’hyoïde. et, cornes thyroïdiennes de l’hyoïde. e, cartilage cricoïde, . Les mêmes parties vues par leur face postéricure. a, carlilages arylénoïdes. (Les autres lettres de renvoi sont les mêmes que pour la figure précédente.) Les mêmes parties vues par leur face latérale. (Les lettres de renvoi sont les mêmes que pour les fisures précédentes.) Os hyoïde et larynx recouverts par leurs muscles el vus par leur face antérieure. h, hyoide. t, cartilage thyroïde. s, corne styloidienne. mth, muscle thyro-hyoïdien. Hi, ligament thyro-hyoïdien. met, muscle crico-thyroïdien. Larynx vu par sa face postérieure et pourvu de ses muscles. e, épiglotte. gl, glotte, s, corne styloidienne de l’hyoide. ma, muscle aryténoidien. mae, muscle aryténo-épiglottique. mea, muscle crico-arylénoidien. e, épiglotte. t, cartilage thyroïde. v, ventricules du larynx compris entre les cordes ce, carlilage cricoïde. vocales. Voüte palatine du Proprruecus Verreauxit représentée de grandeur naturelle. m, m, m', tubercules latéraux externes de la deuxième grosse molaire supérieure. Tête du Propirnecus Verreauxu vue de face et représentée de grandeur naturelle. Mammifères. — 1. . Larynx et portion de trachée vus par leur face postérieure et fendus sur la ligne médiane. 378 MADAGASCAR. PLANCHE LXXXIX. Fig. 1. Gœur et poumons du ProprrHEGus prapewa vus en avant el représentés de grandeur naturelle, a’, lobe supérieur du poumon droit. g, oreillette sauche. a, lobe moyen. y, cross? de l'aorte. b, lobe inférieur. h, tronc brachio-céphalique droit fournissant la c, lobe supéreur du poumon gauche. sous-clavière droite et les deux carotides. d, lobe inférieur. 1, artère sous-clavière gauche. z, trachée-artère. i, veine cave inférieure. e, ventricules du cœur. j. veine cave supérieure. f, oreillette droite. Fig. 2. Eslomac, rate et pancréas du PROPITHECUS DIADEMA. {, portion cardiaque de l’æsophage. r, pancréas. o, eslomac. P: canal pancréalique. n, dilalation pylorique de lestomac. q, canal cholédoque. m, pylore. s, rale. PLANCHE XC. Fis. 1. Fœtus de Proprrnecus prapema dont la cavité abdominale a été ouverte pour montrer la dis- position des viscères. (De grandeur naturelle.) f, foie. r, portion flottante du colon. c, tortillon du côlon. 1, cœcum. Foie du Proprruecus prapewa vu par sa face inférieure (ou postérieure) et représenté de gran- deur naturelle. a, lobe droit. d, lobe gauche. b, vésicule du fiel. e, lobule de Spiegel. €, portion gauche du lobe moyen. f, canal cholédoque. c’, portion droite du mème lobe. 1, ligament suspenseur. Foie du Proprrugous prapema vu par sa face supérieure ou antérieure. (Les lettres de renvoi sont les mêmes que pour la figure précédente. ) Foie d’un fœtus de Proprrneous papewa vu par sa face antérieure et représenté de grandeur naturelle. Face postérieure du même. Foie d’un fœtus d'Ixnais BREviIcAuDATUS vu par sa face antérieure et représenté de grandeur naturelle. Face postérieure du même. Les lettres de renvoi des figures »°, 3, 3°, 4 el 4° sont les mêmes que celles de la figure 1. PLANCHE XCI. Cœcum et portion repliée du eèlon du Proprruecus pranema. (Réduction de 1/3.) Cæcum el portion repliée du côlon d’un très-jeune Proprraecus prApeua. (De grandeur na- turelle.) TABLE DES PLANCHES. 3179 Fig. 3. Gœcum et portion repliée du côlon d'un fœtus de Proprrarcus prangma. (De grandeur na- turelle.) PLANCHE XCII ET XCIII. Tube intestinal d'un Prorrruscus Verreauxn. Les artères sont injectées en rouge. (Réduction de 1/3.) es, estomac. c, tronc commun aux artères de l’inteslin grêle r, rate. et du cœcum, g. a, artère. aorle. . b, origine de la mésentérique postérieure. e, origine de l’arlère mésenlérique antérieure d, branches se rendant au côlon flottant et au ou supérieure. rectum. 1, tronc cœliaque. c, artère iliaque. f, artères du tortillon. re, rein. PLANCHE XCIV. Fig. 1. Trachée-artère, poumons, cœur et principaux vaisseaux de l'Avanis LANIGER. (De grandeur naturelle.) Fig. ». Tube intestinal de la même espèce. Les artères sont injectées en rouge. (De grandeur na- turelle.) g, artère cœcale. Le cæcum est rejeté en hant f, artères du côlon. La portion repliée ou tor- et vu par sa face supérieure. tillon du côlon est vue par sa face supé- i, artères de l'intestin grêle. rieure ou profonde. PLANCHE XCV. Tube digestif d'un Avams LaniGer représenté de grandeur naturelle. Les artères sont injectées en rouge. es, estomac. i, artère mésenlérique supérieure. f, foie. g, artère cœcale. La portion repliée du célon est c, canal cholédoque. dans sa siluation normale et vue par sa p. pancréas. face inférieure. PLANCHE XCVI. Fig. 1. Tête d'un très-jeune Avanis LaniGer, vue de côté et représentée de grandeur naturelle. p, glande parotide. 3, canal de Sténon isolé jusqu'auprès de son m, glande sous-maxillaire. embouchure. Fig. 1°. La même vue en dessous. Fig. 9. Voüte palaline du même Avais LANIGER. Fig. 3. Estomac, es, rate, r, pancréas, p, et canal cholédoque, c, d’un jeune Avamis zanier. Le pan- créas présente ici une disposition anormale, une portion de la glande, p', étant isolée et pourvue d’un canal particulier. (De grandeur naturelle.) Fig. h. Foie, f, et estomac, es, du même, vus en dessous et représentés de grandeur naturelle; c, canal cholédoque. Les artères sont injectées en rouge. 380 MADAGASGAR. Fig. 5. Côlon du même individa, un peu grossi, la portion initiale du tortillon a été séparée des 1. 1. 2, Of autres replis. Les artères sont injectées en rouge. PLANCHE XCVII. Artères de l'estomac et de la rate d'un très-jeune Avauis LANIGER : es, estomac; r, rale; te, tronc cæliaque. (De grandeur naturelle.) . 2. Artères de l'estomac et de l'intestin du même individu : es, estomac; co, cœcum. (Le côlon a été enlevé.) . 3. Portion de l'intestin grêle montrant la distribution des artères en arcades. . h. Gœcunmi et tortillon du côlon, vus par leur face inférieure et un peu grossis. PLANCHE XCVIIT. Tête et cou d’un Avams Lanier adulte, vus de côté et représentés de grandeur naturelle. g, glandes salivaires situées dans l'épaisseur des 8, canal de Sténon. joues. m, glande sous-maxillaire presque entièrement p, glande parotide, cachée par la parotide. Estomac de l'Avanis LaniGEr représenté de grandeur naturelle. Le même estomac dont les parois ont été fendues pour montrer la disposition de la muqueuse. . 3. Face postérieure du foie montrant que la vésicule biliaire n'existe pas. (De grandeur natu- relle.) PLANCHE XCIX. 1. Langue, glotte, gl, épiglotte, e, etamygdales, a, de l'Ixoris #revicauvarus. (De grandeur na- Elo 2, turelle). Face inférieure de la langue et muscles de la région glosso-hyoïdienne. l, languette. hk; hyoïde. g, glandes sublinguales. Os hyoïde, larynx et portion de la trachée-artère, dépouillés de leurs parties molles et vus par leur face antérieure. (De grandeur naturelle.) h; corps de l'hyoide. ce, cartilage cricoïide. s, corne styloidienne. o, ouverture du sac laryngien au-dessous du t, cartilage thyroïde. cartilage cricoïde. Les mêmes parties vues de côté. s, corne styloïdienne. t, cartilage thyroïde. ct, corne thyroïdienne soudée au corps de eh, ligament thyro-hyoïdien. l'hyoide. c, cartilage cricoïde. Fig.2?. Os hyoïde, vu par sa face antérieure. h, corps de los. ct, corne thyroïdienne. s, corne styloïdienne. ce, cartilage cricoide. sp, espace membraneux exislant à la partie pos- «, cartilage arylénoïde. {érieure de la trachée-artère; cet espace o, orifice par lequel le sac laryngien commu- manque chez les Propithèques et les nique avec le larynx. Avahis. TABLE DES PLANCHES. 301 Fig.2*. Larynx et hyoïde revêtus de leurs muscles et vus latéralement. mth, muscle thyro-hyoïdien. mep, muscle constricteur postérieur du pharynx. t, cartilage thyroïde. gt, glande thyroïde. met, muscle crico-thyroïdien. sl, sac laryngien. Fig.o°. Larynx, hyoïde et portion supérieure de la trachée-artère, vus en arrière. s, corne styloidienne de l’hyoïde. mca, muscle crico-aryténoidien. e, épiglotte. sl, sac laryngien. ma, muscle arylénoïdien. sp, espace membraneux de la trachée-artère. Fig.9'. Larynx d’un fœtus dont le corps commençait à se couvrir de poils, Le sac laryngien, s/, est déjà développé. PLANCHE C. Fig. 1. Cœur et poumons de l’Ivpris BRevicaupaTus vus en avant. (Réduction de 1/8 _) a, lobe supérieur du poumon droit. f, oreillette droite. a, lobe moyen. g, oreillette gauche. b, lobe inférieur. Entre ces deux derniers se y, crosse de l'aorte. voit le lobule accessoire ou impair. k, tronc brachio-céphalique fournissant la sous- ce, lobe supérieur du poumon gauche. clavière droite et les deux carotides. d, lobe inférieur. 1, artère sous-clavière gauche. e, ventricules du cœur. z, trachée-artère. Fig. 2. Estomac de la même espèce, représenté de grandeur naturelle. t, portion cardiaque de l’œsophage. m, pylore et portion initiale du duodénum. n, dilatation pylorique de l'estomac. Cette figure est réduite de 1/6. PLANCHE CI. Fig. 1. Foie de l’Ixpris BREvIcAUDATUS vu par sa face postérieure et un peu réduit. a, lobe droit. e, lobule de Spiegel. b, vésicule biliaire. ligament suspenseur. c, lobe moyen. ils Y, vaisseaux du foie. d, lobe gauche, Fig. 2. Le même montrant sa face antérieure ou diaphragmatique. f, canal cholédoque. Les autres lettres de renvoi sont les mêmes que pour la figure précédente. PLANCHE CII. Artères de l'intestin grèle de l'Inpris srevicauparus. La grande mésentérique, au lieu de former des arcades superposées, donne naissance à un plexus d’où émanent de longues artères grêles et pa- rallèles qui se distribuent dans les parois de l'intestin. Cette figure est réduite d’un quart. 382 MADAGASCAR. PLANCHE CIII ET CIV. Fig. 1. Artères du cœcum et de la portion repliée du côlon de l'Ixoris BRevicauDaTus. a, arlère aorte. &; artères du cœcum, e, grande mésentérique. f, artères du côlon. Le tortillon est vu par sa ï, branches de l'intestin grêle, © face supérieure. Cette figure est réduite de moitié. Fig. ». Montrant l'origine des mêmes artères; l'iléon qui, sur la figure 1, cachait une partie du plexus cœcal a été enlevé. Les lettres de renvoi sont les mêmes que pour la figure précé- dente. (De grandeur naturelle.) PLANCHE CV. Cæœcum et portion rephiée du côlon de sors BrevicaupaTus, représentés par leur face inférieure et réduits deux fois et demie. PLANCHE CVI. Cœcum, côlon et une partie de l'intestin grêle de l'Ixpris BRevicauparus représentés par leur face supérieure et réduits deux fois et demie. PLANCHE CVII. Distribution.des artères de l'intestin grêle et du côlon flottant de l'Inpris BRevIcAUDaTus. a, aorle. antérieure ou supérieure et de la mésenté- e, mésentérique antérieure. rique postérieure ou inférieure. f, artères du côlon replié. b, mésentérique postérieure. gh, artères du cœcum. d, artères du côlon flottant et du rectum. i, artères de l'intestin grêle. e, artère iliaque. e’, branche anastomotique de la mésentérique Celte figure est réduite d’un tiers. PLANCHE CGVIITI. Fig. 1. Organes génitaux externes du PropiruEous prADEMA vus en avant. La verge est tirée hors du prépuce. (De grandeur naturelle.) Fig.1*. Les mêmes parties vues de côté. Fig.1". Les mêmes parties vues de face, la verge étant dans sa position ordinaire. Fig.1°. Les mêmes parties vues de côté. Fig. 2. Os pénial du Proprruecus niapema, vu en dessus et très-grossi. Fig.9°. Le même os vu en dessous. Fig. 2°et 2°. Faces latérales du même os. Fig. 3. Organes génitaux et vessie d'une femelle de Proprraecus Verre auxit représentés de grandeur naturelle. v, vessie. m, museau de tanche. t, pavillons des trompes. a, canal de l’urèthre. 0, ovaires. b, clitoris. u, utérus. 1 © 1 TABLE DES PLANCHES. 383 Organes génitaux externes d’une femelle de Proprruseus Épwarpsir représentés de grandeur naturelle. e, clitoris. d, anus. Montrant les mêmes parties, le clitoris étant relevé et découvrant sa fossette terminale, b, lori- fice de l’urèthre, «, et l'ouverture du vagin, 6. PLANCHE CIX. Organes génitaux mâles d'un Avams Laniéer adulte représentés de grandeur naturelle. u, uretères. b, prostate. a, poches séminales. e, glandes de Cowper. . Les mêmes parties vues en dessous pour montrer les canaux déférents dans leur portion terminale. Organes génitaux d'un jeune Avanis LaniIGEeR représentés de grandeur naturelle. Organes génitaux externes d'un Avanis LaniGer mâle et adulte, représentés de grandeur naturelle. Les mêmes parties vues de face. Les mêmes parties vues de côté, la verge étant tirée hors du prépuce. Les mêmes parties vues de face. Épine supérieure droite de la verge, très-prossie. Épine inférieure du même côté. La mème vue de profil. Portion terminale de la verge fendue en dessus pour montrer l'os pénial un peu gross. Os pénial vu de côté el très-grossi. Une ligne au trait placée au-dessous indique la longueu de cet osselet. Face supérieure du même. Face inférieure du même. PLANCHE CX. Tête de l'Avanis Lancer vue de face et de grandeur naturelle. - Museau de PAvahis vu de côté. Les téguments de la lèvre supérieure ont été coupés près de la ligne médiane et relevés pour montrer la fosselte nasale, «. . Voüte palatine de l’Avahis. Langue, glotte, épiglotte et amygdales de la même espèce. ; Langue un peu grossie el vue de côté. . Langue grossie et vue en dessous. l, languette. g; glandes sublinguales. Hyoïde, larynx et premiers anneaux trachéens de PAvaurs LaniGEr vus par leur face antérieure et grossis du double. h; hyoïde. t, carlilage thyroïde. s, cornes styloïdiennes et cornes thyroïdiennes. c, cartilage cricoïde. 38/4 MADAGASCAR. Fig. 3°. Les mêmes parties vues de côté; les lettres de renvoi sont les mêmes que dans la figure pré- cédente, Fig. 4. La vessie a élé ouverte pour montrer l'orifice des uretères, . Le canal de l'urèthre est ouvert et montre les orifices des poches séminales, b, ceux de la prostate, ce, et ceux des canaux dé- férents, d; p, prostate; e, poche séminale entière ; f, poche séminale ouverte, PLANCHE CXI. Fig. 1. Vessie et appareil génital mâle de l’Inoris BREvICAUDATUS un peu réduits. d, canal déférent. a, poche séminale. b, prostate. ce, glande de Cowper. Fig. 1°. Canal de l'urèthre ouvert pour montrer les orifices des poches séminales, b, ceux de la pro- state, e, et ceux des canaux déférents, d. Fig. 9. Verge du mäle, grossie et retirée du prépuce pour montrer les petites épines cornées qui la hérissent. Fig. »°. La même vue en dessus. Fig. »°. Le gland a été fendu pour mettre à nu l'osselet pénial, a. Fig. 3. Osselet pénial très-crossi et vu par sa face inférieure. Fig. 3°. Face supérieure du même. Fig. 3°. Le même vu de côté. PLANCHE CXII. Fig. 1. Organes géuitaux externes de l'Ixvris BREvIcAUDATUS, représentés de grandeur naturelle et dans leur situation normale. e, tablier formé par le bord antérieur du cli- d, anus. toris. Fio. 1°. Représentant les mêmes parties, le tablier étant relevé. a, méal urinaire, c, ouverture du vagin. b, fosselte du clitoris. d, anus. Fig. ». Vessie et organes génitaux femelles de la même espèce représentés de grandeur naturelle, le vagin étant fendu longitudinalement. t, pavillon des trompes. m, col ulérin. u, ulérus. a, méal urinaire. 0, ovaire. b, fosselte du clitoris. PLANCHE CXIII. Utérus oravide de Propiruecus prapEwA ouvert pour montrer les relations du chorion fœtal avec la muqueuse et représenté de grandeur naturelle. PLANCHE CXI\. Fig. 1. Utérus gravide de Proriraecus prApEMA , retourné de façon à montrer les villosités de la mem- brane muqueuse et représenté de grandeur naturelle ainsi que les figures suivantes. Mg. 2. Chorion fœtal ou placenta du fœtus extrait de l'utérus représenté sur la figure 1. TABLE DES PLANCHES. 309 Fig. 3. Le fœtus a été retiré de l'utérus; le placenta, c, est rejelé sur le côté pour montrer la manière dont la poche allantoïdienne , «, se replie autour de la poche amniotique, b. Fig. 4. Le même vu sur son autre face. PLANCHE CXV. Le fœtus du Proprraecus prapewa est enveloppé dans lamnios, b. La poche allantoïdienne , a, estisolée et insufllée et montre ses expansions en forme de doigts de gant, a, a, et en forme d’ampoule, d. Le placenta, ce, est rejeté sur le côté. (De grandeur naturelle.) PLANCHE CXVI. Le fœtus du Prorrrascus prapema a été extrait de la poche amniotique; l'allantoïde est isolée et insuffée ; le cordon ombilical a été ouvert pour montrer la continuation du pédoncule de l'allantoïde avec l'ouraque et avec la vessie. (De grandeur naturelle.) PLANCHE CXVII. Fig. 1. Organes génitaux externes d’une femelle d'Avauis LaxiGer adulte. Le clitoris cache en retombant l'ouverture de la vulve. Ces parties sont représentées de grandeur naturelle, ainsi que les suivantes. Fio. 1°. Les mêmes organes: le clitoris est relevé et on voit sa fossette terminale, b, le méat urinaire. «, l'ouverture du vagin, ce, et l'anus, d. Fig. 2. Organes génitaux d'une femelle d'Avamis LanIGEr ayant mis bas depuis peu. L'utérus n’est pas encore revenu à ses dimensions normales ; cependant les deux cornes sont bien mar- quées. a, méat urinaire. b, fossette du clitoris. Fig. 3. Fœtus de l'Avauis Lanicer entouré de ses membranes. Le placenta est entièrement diffus. Fig. 4. Le fœlus a été extrait de ses membranes. a, allanloïde. On voit les expansions en forme b, amnios. de doigls de gant de cette poche. ce, placenta. PLANCHE CXVILII. Fig. 1. Utérus gravide de l’Ivpris BREvICAUDATUS ouvert pour montrer les relations du placenta avec la muqueuse. v, vessie. u', muqueuse utérine. r, rectum. - © placenta. u, ulérus. Cette figure est de grandeur naturelle , ainsi que la suivante. Fig. 2. Organes génitaux femelles de l'Ixpris eRevIcAUDATUS représentés de grandeur naturelle. Le vagin, © a, a été ouvert, l'utérus, u, a été rejeté en bas pour montrer une bride liga- menteuse, /, qui le raltache à la vessie, v; p, pavillon des trompes. ; Mammifères. — 1. ot © 386 MADAGASCAR. — TABLE DES PLANCHES. PLANCHE CXIX. Fig. 1. Le placenta, e, du fœtus de l'xpris BRevicauparus a été fendu et rejeté en haul pour montrer les relations de la poche allantoïdienne, «, avec lamnios, b; d, dilatation ampulliforme de l’allantoïde. Cette figure est de grandeur naturelle, ainsi que la suivante. Fig. 2. Le même fœtus enveloppé dans l’amnios et l'allantoïde et vu du côté droit, tandis que sur la figure précédente il était vu du côté opposé. PLANCHE CXX. Fœtus et enveloppes fœtales de l'Inpris sRevicauparus. L’amnios, b, a été ouvert pour mettre à nu le fœtus. L’allantoïde, a, est développé et insuflé afin de montrer ses dilatations et ses ampoules. «, d, Le placenta, e, est rejeté en haut. Cette figure est de grandeur naturelle. PLANCHE CXXI. Fig. 1. Villosité placentaire isolée du Proprruecus prapema. Les vaisseaux sont injectés en rouge (gros- sissement 2). Fig. 2. Plusieurs villosités placentaires de la même espèce injectées en rouge (grossissement de 2) comme pour les figures suivantes. Fig. 3. Villosités de la muqueuse utérine de la même espèce. Les vaisseaux sont injectés. Fig. 4. Villosités placentaires de lIxpris BREvICAUDATUS. Fig. 5. Villosités de la muqueuse utérine de la même espèce. PLANCHE CXXII. ‘ Carte de Madagascar indiquant la répartition géographique des genres, espèces et races d'Indrisinés. TABLE DES MATIÈRES. : Pages. RPM CPR A de Te Re Re EE ER TU Un 1 (FONSIDERAONSIPREDIMINAIR ES EE CE CT 1 CHAPITRE PREMIER. Deserptionmphysique pénéralerdesiindrisineés "RP EEE CP CNE E CEE TE ECEUTE 3 Indris1brevicau das NE PU 3 AVARISH ADI ER ee Ce Ce 3 Propithecusdiadema, PEdwardsiitet P-sericeus "MM l PropithecusMerreauxn1P#DeckentietPACoquerer eee Pre cE RER CPE CRE mn PEOPHRECUSICORONAUS ER el eee ee CO En LC n Garaciérestextérieursieenérauxides IndniSInES ER EEE ECC RC A Caractères extérieurs comparés des Indrisinés et des SN 000000 000 penonvambe 5 CHAPITRE I. PREMIERE PARTIE. — Ostéologie comparée des Indrisinés et des Singes................ ( SHAAOsTdurcranembnsembhletdenlattételosseuse et PC REC CE Ce 6 ÉTON TA ne MU Dash te Va) CR Ten Mn EAN A NA 2 7 ÉAÉRSR A0 on en MERE 0 titi De à babe oo lou dre 9 Cine sono obeo na ane bone me ncdeis0od 0 noie 00 10 Mann séocdeenoscendoccbnae aus masse cedioe di au oo 12 ROUEN cboncobocouvonpos-oocooodoopeovecoo meer 14 Brésphénoide tenant om clieee en e L 15 Et M O1 ER A A RE A A NT EU DV 16 Cavitéicérébrales NT tee Ne TE INR 16 Cornetstelayolutes (dunez ss ee Ce ET 17 MOMENT le de 19 CHEB NEILS eme poossoonodobosageconconcosooaonocoeoonsone 19 OSMASAUXL eee MEN RS RENE A ES ST 19 CE 0 sovbenoenhotobansoconacaspepasatesandtonosedonct 20 OS palatins SRE CR RER A RAR ee 20 OSTSUS MAN AITES ASSET EEE RER ER - 91 Maxillairesupérieur AREA AIS ARR RNA A Oe 21 388 TABLE DES MATIÈRES. Dérierdentairé permanente des MÉMES. Re ee CL CE Dents supérieures des Indrisinés comparées à celles des Singes... ........ Dents inférieures des Indrisinés comparées à celles des Singes. .......... Récapitulation des différences ostéologiques de la tête des Indrisinés comparée aucelle/des Primates ere RQ TOR EE nr St AColonnesertébraletetthonaxes RE eee ONE CRT IEEE Considérations sur l’ensemble de la colonne vertébrale. Nombre des vertèbres. Vertébres cervicales em Rae a dete O R D Verlèbres/dorsales SA RAA AT RL OR RER Vertébres lombaires: rm à en PE ee Vertèbres sacrées QE nie SR NI REP RE ER En Vertébresicandalestes ee RE Sn de Te Hyoiderree "nr Re AR a de nn ee EU A TRI Ee 3 -MemMbre ANTÉTIEUTR RE ee nn 20e ete IE IR EEE ASIE ClAVICULS NN Le A CR TR ER PNR RAC CRE soon onoopdoo boop oaboRbso nine audio Bonrueurdusmembrefantétieut. 2-2 Ce CI HUMÉLUS ES AE Red ae en le D EE D RE EE Osidéd'avant-bras te RENE RON Te I ee Mai AN tÉTIEUlE EE Ne ER PR Carpe re een US SA AE RE a EE Re AE Osimétacarpiens errre tre rt ste oo ta le GP SC De MEME Roi poosoccoocbocnadoe noob ob aseuodoodsobote $ 4. Membre postérieur .......... RE Nr LES Re TS M le ets Basse rate raies ne Pia ee ten ER RE RE l'ongueuridumembrempostérieur eee Eee RCE CCE ECC UE FÉDORS SE PR Le NT ee le Rotule eee le SE en ENS EE VE bia re Re NN RS CR ae ee AN D D MS PÉTONÉ Eve rrche ee EE re er te PNR NET PRO EE MaiDipostérieure ee MR EC Re CCR CE LE. RE SEL ANEST AVR ER ee D ne nn DD da et 0 on 2e 0 9 0 6015 OSMÉLAlATSIENS RC EN EE OU NE EEE TE Phalanges ss est seen ee D SE MERE PEER EVER Récapitulation des différences ostéologiques da squelette des Indrisinés (moins le’crane)fcomparélarcelulides Singes RME ERP EEE EC CE TE Considérations générales sur l’ostéologie comparée des Primates et des In- SIN ES MARS ee à Ce UN Re EN De RE ee nl TI : TABLE DES MATIERES. 389 DEUXIÈME PARTIE. — Ostéologie comparée des Indrisinés......................... 59 Première secrion. — Ostéologie comparée des trois genres : Propithèque, Avahis et Indris. 59 SNA MC TANE ne Eee ET EP A Ut ne tale ele etre, Ce te) de 59 Maxillaire inférieur. ............ ND EU Pre PO O RS Dents 62 Déni Re OR se RER CET ; 64 $ 9. Colonne vertébrale. . .............. Ne UE eu AL net GEL NE 66 S*3: Membre antérieur... D A NE SE NES RE LE CM 68 SAEAM EM bre pos ÉREUREE EE TC res 70 Deuxièue secriox. — Ostéologie comparée des lrois espèces de Propithèques : P. à dia- dème, P. de Verreaux et P. couronné. . . UD TUE HER UN eee 72 Tableau donnant les dimensions réelles des diverses parties du crâne des Indrisinés.. . . .. 77 Discussion des nombres principaux contenus dans le tableau précédent. .............. 78 Tableau donnant les dimensions réelles des diverses parties du maxillaire inférieur des [n- drisinés D':2.0 0-00 0 ovu.4 108 m0 40/0. d'a niotu a to 0 d'a nb as 8h 0-69 000 Die ab n)0:0 0 0-0a/d0 6.014 0 79 Tableau donnant les principales dimensions réelles de la tête osseuse du Propithecus co- RONAIXS. S'0 0e. 6 0 018.0 6 0 8 0.6 no t'a Do did 0/0 0720 Mlondi0 Go d0/b bb 0 Do 0 0010 Di0iu arc; ed Ca 0-0 79 Tableau donnant les dimensions réelles des diverses parties du corps des Indrisinés.. . . .. 80 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives des crânes d'Indrisinés : Propithecus hademasAvahisietPinanis TR I PER Re NOR LCR 81 Tracés graphiques moyens montrant les dimensions relatives des crânes des Indrisinés adultestettdesiindnisinéheunes RCE RC PETER EE CCE CC CCS 82 Tracés graphiques moyens montrant les dimensions relatives moyennes des maxillaires in- férieurs : 1° des Indrisinés (P. diadema, Avahis et Indris); 2° des [ndrisinés adultes et des nés HMS o ol anascontarco becs pe boonodcoepconeconsepdanbr 83 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives de lomoplate, de la clavicule et de HUMMER ES ATIS NES EE EE PE APR CRE CRT 84 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives du cubitus, du radius et de la main dessin des NES PAR REA ER RL AT ne 85 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives des os de la cuisse, de la jambe et du predidesnAnSMEs ere PETER à 7 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives de la colonne vertébrale des Indrisinés. 88 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives de la colonne vertébrale des Primates (Macacustsimcus \Cebus\apella el Mycetes) PEER EN EE PE 89 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives des crânes et des maxillaires inférieurs des Primates (Wacacus sinicus, Cebus apella, Ateles paniscus, Mycetes seniculus et Hapale IGAIES) à ddteto à 210 0 010 pie olotaloiota 0 EDS b moe PEUR Sienne 91 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives de l’omoplate, de la clavicule et de l'humérus des Primates (Macacus, Mycetes et Cebus)................... Se 92 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives du eubitus, du radius et de la main desiPrimates(tMacacus uceteSCUUeLUS) RTE CEE TTC ET 9 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives des os de la cuisse, de la jambe et du pied des Primates (Macacus, Cebus et Mycetes) ........ NEC Etes 00 390 TABLE DES MATIÈRES. Pa n Tracés oraphiques montrant les dimensions relatives moyennes de la colonne vertébrale 4 desiindrismestetdesdbrimales rt Per PE EEE TC SA OC Tracés oraphiques montrant les dimensions relatives moyennes de lomoplate, de la clavi- cule et de l’humérus des Indrisinés et des Primates. .......................... 97 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives moyennes des crânes et maxillaires inférieurs des Indrisinés, des Primates et du Kinkajou ........................ 99 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives moyennes du cubitus, du radius et de lasmainidesindrisines etidestbrimates eee D CE RE EE Re 100 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives du bassin : 1° des Indrisinés; 2° des Primates et 3° des Indrisinés et des Primates comparés... ...................... 101 Tracés oraphiques montrant les dimensions relatives moyennes des os de la cuisse, de la jambe et du pied des Indrisinés et des Primates. ....:...................... 103 Tracés graphiques montrant les dimensions relatives des cränes des divers Propithèques (P. diadema, P. Verreauxii, P. coronatus, P. Edwardsu, P. Coquerel) ............ 104 CHAPITRE II. MidhmOicnonueonocoatemnsabsontonse Capo or RE RE AO TN SE D 10 Obsenvationsipréhminaires eee CEE eee CC ET REA OU en ON) S 1. Muscles peauciers et muscles des téguments... .... D eee ee 107 So Mnsclestle AM ACh ONE eee ET CC 110 S'arMusclesemoteurstdedantétetentere ss 2er ete CU De 114 $ 4. Muscles moteurs de l'hyoïde. . . .... re Dee TE EE . 190 $ 5. Muscles de la colonne vertébrale. ............. ARE Te NES 19: Région cervicale: 2" "#7" RÉ vers le Re Ve PNA le te SA Te 199 Muscles/saCro SPMAUX ER PRE EE ECC CR CE PET ne Fete 0 Musclesdeta queue er PERRET EC CRE CE CEr Se DRE 129 $ 6. Muscles des côtes et du sternum............... A A SA 131 $ 7. Muscles de l'abdomen. . ... tete instant le SN AMRlE AS St6. Musclesimoteurs (de llomoplaté tete Rene" CRR CPR CEE D 0 dan on Em St9* nMuscles dutbras #60 0e 72. SR RUE 0 EE RG EE au -. 140 S 10. Muscles moteurs de lavant-bras..................... et AU tr $ 11. Muscles du carpe et du métacarpe............ SE 153 SMo-Musclesidestdoipts PARC EEE as Ne A 510 9 0.076 0188 V7 $ 13. Muscles des cuisses. . . .... UE OR Re AIO StMusclestdetlanampe tee rer ee TEE CCC En UE D LD) SétbMusclesiduitarsetetidummetatarse te PCR CC EC TE CC te en de 179 SE Muscles es ortelSee ne e n Re NES NA I MES TO) TABLE DES MATIÈRES. 391 CHAPITRE IV. Paye De l'encéphale. . ..…. D D A et LR CAE bte En "à ae 193 SMAConsidérationsioencrales eme eee ee TT CRC CCE 193 S2 mn EncéphaletdesiPropitheques eee tree CRE CLONE 199 Tableau de la capacité de la boîte cränienne des divers Propithèques comparée AUXAMENSIONSITUICLANE AE CE EE CE DT PE TE 200 Dimensions de l'encéphale chez le Propithèque à diadème, le P. à couronne ete PédenMeLreatxe sente eee CT RE PE PE LAS 201 Encéphale des Propithèques comparé à celui des Singes. .............. 201 $ 3. Encéphale de l'Avahis comparé à celui du Propithèque. . ................. 209 Encéphale de lindris comparé à celui du Propithèque. .................. 210 Organes des sens. Considérations générales . .......................... >11 ShrraSensidelaivue... PAR 6 TRES CE MER PA Te A M LE Pa LR PE 212 Musclesimotenrs dure lobe oculaire ee RARE .. 210 SraoensleouTedes PTOPTIRÈQUES PEER EEE Te TE CC 216 Orelletextenne er Eee dE A Re EN Nr USE ER Re cn 210 Osselets le loUER REP Rene RS RME EE 210 Oral sd osoooscoosoccuocéuoeesoee A PAU M REV EAN 220 SenstdelonierdetMAVAMSE ER ere Te NT UMR CIMEDEDe à 291 Senstdeliouterdestiin ris me Rens nr RE UE nn 229 $%3- Senstdelodorab "ie : Pc ee ON AL ar CU DL 292 Cornets du nez des PR Roi RE A ENT RE A A 2 RE do 293 Cornetstdumnezle MA DIS PRE PR TS .. 294 Cometstdumetdeniri eee ER 295 Cornets du nez des Indrisinés comparés à ceux des Singes, des Ruminants et ds Patents ao So soon opaemaosoties date énc 2929 SLR S CN STUS OU RER EE Ce 226 SERA SN SICURL AC ee Ra AS PT ee en ane ee NEO Eu 2928 Épiderme CERN ES re e eN CMee ce D E ee 228 Des mains et des pieds des Propithèques et de ee fe papillaires . . ... 29 lonesspapilairestchez/InALiS EEE ER EE ERP ER CRE PEER EEE RCE 234 Lignes papillaires chez l’Avahis .. ................. PR ere 230 392 TABLE DES MATIERES. CHAPITRE VI. Page AipparelrespiratoireretiCŒœURe ere ce eee eee ECO NC LE 236 Hyoïde et larynx des Propithèques ee AU CAP SD Le SEAT AE 230 Hyoideretlarynxde lAVaRs PEER PRE R Re CER Ce PeETA TERRE 238 Hyoideret larynx de Indre ER EEE CEE RO EE CE RE PEER 00 Hyoïde et larynx des Indrisinés comparés à ceux des Singes. ...................... 239 Dussaclanneiende [nds er RME ER RS RS PR EEE RS 240 TrachéesantèreldesiPropitheques tree Herr er ere ECC 219 Mrachée-arteretde dyAvahis" de saEenrenncs RETIE 0 APPORTERe en SANS 243 Mrachersantererdeililndrise Re a 243 Poumontdes In dEISNES ARR EN RARE PRE RE TRE OR RENTE SAR US ohh Cœurides MArSnes ee Re LD a MO 244 Système artériel des Indrisinés comparé à celui des Primates ...................... 245 CHAPITRE VIE Appareltdigestit\Gonsidérationstoénérales PAPE CEE" LAC RENE ERREURS 245 AD ARR te Et en A TE EE le D ee MR D 29e L'HAlbrer 46 Sin AG landestsaliVAires esse etai ere re LR RENNES 248 Glandesisalivairestdes Propithèques.. "tre ne PRE R Re Ce 248 GlandesisalivairestdedAyahis PA OR EE 250 Glandes salaires de ndris 2e RP EEE NRoDT Glandes salivaires des Indrisinés comparées à celles des Singes... ........ 21 $53.10EsSophagelct estomac: AC Pa NT Ce ee ee Me me NON 251 OEsophagerdes Propithèques #0 PPS RP TL EU crc 291 OEsopharetde AVAME PR SRE EEE PT CEE Et PC ec Bo AC ere 259 OBSophase de Ans ER RER RER te CL LIT CR 259 Estomacides PropRhèques ee eee ee ee CC CCC 253 Estomacides Avast ee chien ei m0 en ee l EE 254 ESlomac des [Ndris 22 Re mt RP in ne ee 255 SA MTubenntesunalidesimdrisinés. 2er 2 cn eee RC CR 254 [tés tins ES IPrOPItRÈQUES EEE EC PE EC PP EEE EC EC 255 Intestins de lAVaDIS. ARE RU CE CRETE re 258 Intestinsde Hndris 2 ARE Me Ier Re 259 Intestins des Indrisinés comparés à ceux des Ruminants et des Pachydermes. 260 Tableau indiquant les dimensions des différentes parties du tube intestinal des Indrisinés SHPAGlandes annexes (duituDe IPS SERRE PEER EC PE ET EL 262 Pancréas des Propithèques- "RFC e CE PER EE ER CC PET E CT 2692 TABLE DES MATIÈRES. 393 Pages Pincréas devais ee PER PE RE CC CC CCE CCE 262 Foie des Propithèques. : 2..." "200 Rene ee Ce Ce 263 Re CNE caso dd oseescoocomoovacvaccopo0nadcoabeode 265 Roretdetindris eee RE CE CT rc 265 Vésicule dutheltde Indris eee RARE RP CL CR Co Ce CC 265 $ 6. Vaisseaux sanguins du tube digestif. ............................... 266 Vaisseaux sanguins de l'appareil digestif des Propithèques. . ............. 266 Vaisseaux sanguins de l'appareil digestif de l'Avahis................... 269 Vaisseaux sanguins de l'appareil digestif de Findris. ........... ...... 269 Vaisseaux sanguins de l'appareil digestif de l'Indris comparé à celui de certains EURE oo socooo ob oo ent pocodobatoecaaeoeoio 271 Dimensions des globules sanguins des Propithèques et de lIndris (en note). 286 CHAPITRE VII. Apparetoeniiourinalretereee te CC EC CC 0 271 (MABDestremstetdeNanvessie ee ee LE CR EPP CPE RENE PEN 271 Si -ROrranesiréniauxidumale eee ee eee ct CCE 272 Poches séminales sn rt ee me en ce 274 SH MOroanes renitaux de laemele PME EE ECC CC A 279 Organes sénitaux femelles extérieurs des Propithèques. . ............ 07) Organes génitaux femelles extérieurs de F'Avahis..................... 276 Organes génitaux femelles extérieurs de lIndris ..,................... 276 (Déans colorants ococotoocccomestoocoonouccvoc ANA 077 CHAPITRE IX. Duiplacentalettdestenveloppestiætale REP R EEE EE ECC CCC 278 Des enveloppes de l'embryon chez les Indrisinés et chez les Singes. .....,........... 278 Membrane utérine et enveloppes fœtales des Propithèques. ....................... 279 Figure montrant la membrane muqueuse et les glandes de l'utérus du Propithèque à dia- OR ER TE PS CE EC NE EUR DIN NS D I A eee à 280 PlacentatetmuqueuselutérmetdelAVaMS REC EC ETC Re CCC CRC 284 Membranesttætalestdetdiin des PRE 28/ Observations générales sur le développemeut embryonnaire comparé des Indrisinés, des Sinpeshides PachydermestetidesRumimants eee ere ec 285 CHAPITRE NX. Description des divers genres et espèces d’Indrisinés . ............................….. 286 © D 1 Caractères des deux sous-familles d'Indrisinés, les Propithéciens et les Indrisiens.. ...... : Mammifères. — 1. 23 394 TABLE DES MATIÈRES. PROPITHÉCIENS. PREMIER GENRE. — PROPITHECUS. PROPITHECUS see RS EAN NT RE re RD A DYHODYIMIE a. eee alerte eee ee eee CU OS CIORE Garactèresiphysiquestdu genre RER AE MERE CEE CLR rc Caractères ostéoloniquestdusoenre CAE EEE CCR ECC CELRC ELLE Répartition géographique et mœurs des Propithèques. ........................ Caractères spéciliques généraux des Propithèques à diadème, des P. de Verreaux et des P. COUTONNÉS 2e nee eee eee En et ei say ne Let a EE ea PREMIÈRE ESPÈCE : PROPITHECUS DIADEMA. PROPITHECUSEDIADEMAN EE ee er ee ee M on eee ei CU DC EPS PREMIÈRE RACE : PROPITHECUS DIADEMA TYPICUS. BropithecusidiademaitVPiCUS er Cet ee ee Ce re SYAONYMIC EEE RC ane RP ne UN Dimensions des: diverses parties du corps...........:.............. 0. FA DA ER CE means de A ca ve EN OA EN ED DEUXIÈME RACE : PROPITHECUS DIADEMA, VAR. SERICEUS. Propithecusdiadema; var: sericeus. em -eecme rc eeccre ; SON )NÉbETo arabe 0e beat dd 00.00 00008 0 av Deno Ne Description TROISIÈME RACE : PROPITHECUS DIADEMA, VAR. EDWARDSITI. Propithecus diadema, var. Edwards Synonymie Déscriptiont rene cree ete en nee een Net Variété mélanienne ( Propithecus holomelas) Habitat DEUXIÈME ESPÈCE: PROPITHECUS VERREAUXII. Proprraecus VERREAUXII PREMIÈRE RACE : PROPITHECUS VERREAUXIT TYPICUS. Bropithecus MerreauxiiiypIeus een eee ee CE CL CC EESTI TES Synonyinie Description DESCUpH One CR PE EE Peer ee D eee ie INR NES Habitat ns nee ee NO Ne TE IA PER ET RARE EU RAR SRE tn Dimensionsides (diverses parlies du|corps. "ee ec Crete Caractères différentiels des Propithèques de Verreaux et des Propithèques à diadème.. . . TABLE DES MATIÈRES. 395 Pages. MŒUrS EL tee Re se te ie A A ARR TE te EN I EN pe de 308 Habitats SE ANR rte A) eee Ne EURO TR Eee ME A de PU EPS ER 319 DEUXIÈME RACE : PROPITHECUS VERREAUXII, VAR. DECKENII. BropithecuserreauximVariDeckenn Peer ET ECC CCC CRE ELEC 0312 SYNONYONE eee eos eee ee Me eee see rec CUP TT 312 Déscriphomasre rende creme ATEN SU EPP NEA E 313 HA Di TA Re ee PL A RE TE EN PO ES 314 TROISIÈME RACE : PROPITHECUS VERREAUXII, VAR. COQUERELII. PropithecusNerreauxtie-hvar @oquerele ere ere CRC CCE CL CCE 314 SYNONYMES see ere nee todo ocre eco el eee 314 DES rs e hante e donc nono dans den eeus 2 vie dede no bat 315 Li ET OUE ER ee A DO OI SD AA UT DIN DS UE AT co 0 UIDID Ut 316 TROISIÈME ESPÈCE : PROPITHECUS CORONATUS. PROPLTRECUSICORON AND SE A RE re AE ed A Re le 316 SYDONME EEE TR NT nl CL Nr ET 316 Caractères différentiels des Propithèques couronnés et des Propithèques de Verreaux. ... 317 Dimensions eee tree a caen li le or I eat ciao MC 318 DESCHIPHON EE le ee AR A EEE UE te tac a ete 318 FDA SR Ce cr op EU eue as 319 Considérations générales sur les différentes espèces et races de Propithèques . ......... 319 DEUXIÈME GENRE. — AVAHIS. ANA TS RER ER PAC SAS RES AE PRO OST OR EE er 390 D YOTLVITIG PSE P Ea A ae de 0 NN ee TU ee a ne CU. c ist 320 CEE NE QUES CU EME oocoonoooocooccvéceosoccodeooopoo sb0cbne 329 Caractérestostécloniquesiéuirenre eee ee CC CC CT CITES 323 ESPÈCE UNIQUE: AVAHIS LANIGER. AAHTSCLANIGE en te ne LE ae CE Er Ne one ee SRE eee Se eee Nate ele a RR See 325 SIMON egooooc0esostboaopoedooonoborovoutbodesonesboccondbvance 329 Dimensions des diverses parties du corps. ............................ néboosos 327 Description des Avahis de la côte orientale... ......................... ob066000 327 Description des/Avahis delaïcotetoccidentale "PRE PER RER CREER EEE LEE 328 Mœurs ..... ele tete ee ete lente Cire nee Jo H DR 0e 329 Haba RE RS SP RE ee ee bec ouee 329 INDRISIENS. GENRE UNIQUE. — INDRIS. INDRIS PR en tele tre rc mono To eee rio Doc 396 TABLE DES MATIÈRES. Pages. CaractéresiphysiquesduFsenTe EEE ee CEE UC LE IT ECTS 3392 Caractérestostéoloniquestduipenre PEER PE Cl ee ELEC CCC CERTES 333 ESPÈCE UNIQUE: INDRIS BREVICAUDATUS. IMDRIS BREVICAUDATUS2 cou =re à res on encre seb de ne e DUR DA PHONE APR Et RQ RU 335 SYNONYMIE- 27 - - eeniii ee ce eee LINE 335 Dimensions des diverses parties du:corps.:: 2.5.5... 4250000 NE 337 Deseriptions:erm-memerberarrenencesneccneceeeete due LICE . 338 Variétéralbne (ichanotismuraius) ERREUR 339 Fa DAS RER MEN PETER SE LCR RTS ET SP EPA 2 PR ENS 339 MŒULS ES RER NE RS ta CU RE D ES US 340 ÉXPLICATIONIDES PLANCHES 2422 ele PUS eee ne NN ei ENST IR 345 FIN DU VOLUME VI. CU au NT de ( is HAL ET Ÿ TC CRI AU mans 1 AM 1 ST 21 NS ni) our RILLIV Pan UT ENTER gun F1 pu \ PUS Va Due Cv MU MN d nat ; î = = LE RAS SRARANNAEN pt ri ÿ SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES nn HR NN el ? He x UN || | || | LULU LULU 3 9088 00070 4718 cs on ie a: UT A PA SANT a: HE = 1 ja; E RME min dit x pi nt Na RTS LUS SR HS CSS PASS ces cu PESSCPNEl DOS) eu : et mi * CytA de 10 Run M RASE NN NT OE [eut DOTE ais ais }? 9: HAN 4 RARE ot aile RETRO MEN) Ja del x e, L ee \ ét eee 1e Ueeirith et RE ns à ne RENE red TUTe RTE ÿ au (? + : ni Aa X ORNE su RS tu fit 4 Ha Ô 4e vs . # Mas HALUNIUS UT il (e 4 L » sys ie Mo } à +» raid te Rue je Rues %, ; RD À ii d À Qi k 1 Q nr 4 DRE : SE EX RE ÿ, Hits 7 # 5 ? HAN » 7 HR EN Rue * “ Re) ie ! 2 RAR ne dues ie Lai 30