JOURNAL DES Jardiniers et Amateurs I. HORTICULTEUR BELGE, JOURNAL DES lillîilpîîpîli'" recueil mensuel de mémoires origin'aux , d'extraits et analyses bibliographiques, d'a^^onces El AVIS DIVERS CO.\CERSA?iT l'hORTICULTCRE ET LA BOTANIQUE , RÉDIGÉ PAR UNE SOCIÉTÉ DE BOTANISTES ET d'hORTICULTEURS, SOUS LA DIRECTION DE 4at. (El), Motttn, FROrESSEUR DE BOTANIQUE A L'UNIVERSITÉ DE GAND , MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DR BOTANIQUE ET D 'AGRICULTURE DE GAND, MEMBRE HONORAIRE DE LA SOCIIÎTlî D'HORTICUL- TURE D'ANVERS, DE CELLE DES SCIENCES PHYSIQUES ET CHISIIQUES DE PARIS, CORRESPOXDASï DE LA SOCIKI'K DES SCIENCES NATURELLES DB STRASBOURG , BRUXELLES, ETC., ETC. TOME SECOND. &xnxdUB. V AD. STAPLBAUX, IMPRIMEUR LIBRAIRE, MARCHÉ AUX HEBBSS , H" 2a. 18^4. /ni PREFACE. Un homme à qui la science et la culture des fleurs savaient inspirer cet enthousiasme qui féconde les entreprises utiles, avait, en 1832, fondé VHorticulteur Belge; son but était de publier tout ce que la Bel- gique et les pays étrangers fournissaient en nouveautés ou perfection- neraens, mais avec cette réserve défiante qui doit toujours accueillir les innovations. Un Journal petit in-8° parut pendant quatre mois, de novembre 1832 à février 1833, mais le cadre en était trop resserré, le prix au-dessous de sa valeur ; aussi l'auteur éprouva-t-il , au mois sui- vant, l'impossibilité de continuer son plan : rifor//cM//e2«r augmenta de prix et devint un journal grand in-S" riche de beaux matériaux et de planches superbes. J\IM. le chevalier Parthon de Von, le professeur Van Mons , Symon-Brunelle^ etc. , prêtèrent leur appui à cette publica- tion nationale , et dès cette époque aussi, je concourus à l'améliorer. Toutes les circonstances devaient faire espérer pour ce journal une longue existence : malheureusement son éditeur voulut faire marcher de front un établissement d'horticulture immense et un ouvrage pério- dique qui à lui seul doit absorber l'activité de plusieurs hommes; il succomba, victime de son zèle, et, s'expatriant pour quelques an- nées , il est allé sous le ciel Brésilien étudier ces magnifiques végétaux que l'art seul faisait fleurir dans ses serres. Cet homme qui a payé si cher les plaisirs de l'horticulture était mon ami M. L. Van lloutte , d'Ypres. En lui succédant, je ne me suis pas dissimulé les charges qui m'in- combent : \J Horticulteur a réellement suppléé au défaut d'ouvrages périodiques publiés en Belgique sur la science des végétaux; il doit soutenir ou du moins propager hors de notre patrie la haute réputation qu'elle s'est acquise dans l'art de la culture; c'est par lui que nos compatriotes peuvent connaître les progrès que la science fait ail- leurs ; les découvertes sont nombreuses , vax-iées , elles viennent de toute part et pourtant il faut les connaître toutes povir communiquer celles-ci , pour taire celles-là; ce travail demande la coojjération de plusieurs hommes et des efforts aussi persévérans qu'éclairés; hcureu- ij PnÉFACB. scmeiit j'ai trouvé tuut cela dans les lumières et la volonté ferme de quelques amis de l'horticulture, de quelques savans distingués. Les abonnemens à ce journal qui deviennent de plus en plus nombreux, ont prouvé jusqu'à quel point le public sait apprécier et encourager ces efforts ; c'est la meilleure preuve que je puisse alléguer en faveur de cette utile entreprise. IMais tout est perfectible dans ce monde : aussi ne finirai-je pas ces lignes sans demander à mes lecteurs sinon leur appui, du moins leurs observations; celles-ci seront toujours accueillies avec reconnaissance puisqu'elles tourneront au profit des lumières. La botanique, la cul- ture des fleurs comptent trop de prosélytes dans notre pays pour que cet appel reste sans effets. Le second volume que notre éditeur commence aujourd'hui renfer- mera plus de matière et de variété que le précédent , puisque nous ne donnerons plus désormais les Travaux du mois , ceux déjà publiés pouvant servir pour les années suivantes. Le nombre d'ouvrages An- glais, Français, Allemands, Américains, etc., dans lesquels nous pui- sons des matériaux , sont aussi beaucoup plus nombreux que l'année dernière. Les planches , au lieu de ne représenter qu'une seule plante , en offriront souvent deux, ce qui augmentera sensiblement le nombre de figures utiles. Si nous ajoutons à cela que nos correspondances aug- mentent tous les jours , nous ne pouvons nous empêcher de croire que ce second volume continuera de mériter, comme le premier, les suf- frages des abonnés : ce sera notre plus chère récompense. Cfl. HORREX , directeur. L'HORTICULTEUR BELGE. MARS 1834. CULTURES SPECIALES. CCLTt'RE DE l'aSPERGE. ASPARAGUS OFnCl^VALIS (l.TNSÉE.) L'asperge vient naturellement dans les terres sabloneuses. C'est de là qu'on l'a tirée pour la cultiver dans les jardins et dans les champs, la culture en a produit plusieurs variétés : les plus en renom- mée, sont celles de Tîollande et d'Allemagne ; on les sème en pleine terre, dans tous les pays, en septembre, octobre, à la mi-février et en mars; on sème à la volée, en pépinière, en terre douce, légère et sa- bloneuse, labourée et fumée avec du fumier de cheval. On couvre le semis d'un centimètre (4 lignes) de terre ou mieux de terreau. La graine lève en un mois. En été on arrose, bine et tue les insectes. On coupe les pousses en novembre et on les néglige. Cela étant ter- miné, on couvre toute la pépinière d'un décimètre (3 pouces) de terre. L'été suivant on donne le même soin au plant. En mars on le plante à demeure delà manière suivante : On fait en terre légère et sabloneuse, de préférence à toute autre terre, des fosses de soixante centimètres (2 pieds) de profondeur et d'une largeur double. Si la terre était humide, on fait les fosses un peu plus profondes, et l'on jette dans le fond des plâtras et de moyennes pierres jusqu'à ce qu'elles soient dans le premier cas. Les anciens sa- vaient aussi que la grande humidité était nuisible aux asperges, c'est pour cela qu'ils semaient la graine au fond des sillons dans les terres sèches et dans les terres humides au sommet des arrêts, sed in locis sic- cis sidcorum imis disponenda sunt semitia, at xdiginosis è contrario in summa porca dorso coUocanda ne huviore nimio lœdaninr. Collumelle, livre 2 , chapitre 3. On met dans les fosses trente centimètres ( 1 pied ) de fumier de cheval, sur lequel on marche les pieds étant réunis. On couvre d'un décimètre (3 pouces) de terre delà fouille. On trace en- suite, avec un cordeau, trois lignes égales dans chaque fosse; on mar- que les places et on y plante les griffes , une à chaque place marquée , en étendant les racines avec les mains; on couvre à mesure d'un peu de terre. Quand toutes les fosses sont plantées, on les charge d'un déci- mètre { 3 pouces ) de terre qu'on dresse avec le râteau. Pendant l'été, on bine, sarcle et arrose ; en novembre on coupe les tiges à trois cen- timètres ( 1 pouce ) de terre , et on couvre les fosses d'un décimètre 2 PLANTES POTAGÈRES. (3 pourcs) (le terre. Les racines se trouvent alors enterrées de deu\ (lécinictres (6 pourcs de terre). l.c printemps et l'été on bine et arrose; en septembre on coupe encore toute les pousses , et on met dans les fo.sses un décimctre (3 pouces) de fumier de cheval. Au printemps , on laboure pour couvrir le fumier; on charge encore les fosses d'un déci- mètre {3 pouces) de terre ; de manière que les griffes soient enterrées à trois décimètres (9 pouces) de profondeur. A la première végétation on connucnce à cueillir les asperges et on continue pendant une dou- zaine d'années en fumant tous les trois ans. ASPERGES DE PRIMEUR. On établit en décembre, novembre et janvier, une couche de six décimètres (18 pouces) de haut, et de la largeur des châssis, avec du fumier de cheval. Quand le premier feu est passé, on la charge de six centimètres (2 pouces) de terreau; on y plante serré du plant de trois ou quatre ans. Le tout étant planté, on couvre d'un décimètre ( 3 pou- ces) de terrain ; on pose les panneaux , on entretient constamment une chaleur modérée et égale. On peut aussi se servir du plant d'une an- cienne aspergerie que l'on se propose de détruire. Les asperges sont bonnes à cueillir en un mois. lÎENRI ToLLARD. PLANTES POTAGERES. NOTE SUR L'ARRACACHA ESCULENTA. MM. DecandoUe père et fils viennent de publier une cinquième Notice sur les plantes rares cultivées dans le jardin de Genève. Parmi les objets remarquables qu'elle contient, nous citerons les détails suivans sur VArracacha esculenta. Cette ombellifère si intéressante, à raison des usages alimentaires de sa racine , avait déjà été décrite par MM. Ban- <'roft et llooker ; mais leurs descriptions laissaient quelque chose à désirer pour assurer définitivement si la plante devait constituer un genre distinct , comme 31. DecandoUe l'avait proposé dans son Pro- dromus , d'après M. Bancroft , ou si elle devait rester confondue avec le genre Conium , ainsi que le voulaient M3I. Kunth et Hooker. Des tubercules d'Arracacha ont été envoyés à M. DecandoUe par M. Vargas , naturaliste de Caracas. Cette plante rivalise avec la pomme de terre par son utilité et la dépasse j)ar sa fécondité , car dans le climat pri- vilégié de Caracas elle rapporte , dit-on , 40 pour 1. On n'a l'habitude de la multiplier que par ses tubercules. Ceux-ci donnent une fécule abondante, trcs-blanchc , d'une apparence et d'une consistance qui res.scmblent beaucoup à l'Arrow-Root , et d'une saveur agréable. Les PLAMES POTAGÈRES. 3 tubercules envoyés à M. Decandolle ont été en partie distribués à divers jardins ou établîsseniens horticoles du midi de l'FAirope , particuliè- rement aux jardins botaniques de Montpellier, de Toulon et de Turin , à la pépinière de M. AudibertàTarascon , et au jardin du grand-duc de Toscane à Florence. Les tubercules du jardin de Genève ont été plantée* dans de grands vases remplis de beau terreau et mis en serre chaude , où ils ont poussé si rapidement qu'il a fallu les retirer pour les mettre, partie en terre tempérée , partie en plein air , les uns dans la terre ordinaire , les autres dans la terre de bruyère. Tous ont poussé avec vigueur ; mais , ceux qui ont paru en meilleur état étalent en terre de bruyère et à l'ombre. Ces pieds d'Airacacha ont donné des tiges de deux pieds de hauteur avec des ombelles de fleurs , et quelques uns ont noué des fruits qui sont venus à une demi-maturité. Mais au milieu d'août 1830 , l'avortement des fruits a continué graduelle- ment , et à la fin du mois , il ne restait plus aucune espérance d'avoir de la graine. Les racines qui ont poussé une multitude immense de fibrilles , n'ont cependant point encore formé des tubercules. On voit par ces détails que VArracacha est une plante qui paraît douée d'une grande activité de végétation , et que le climat d'été de Genève, bien loin de ne pas être[assez chaud , semblerait presque l'être trop. M. Decandolle pense que la faute qui a été commise par lui et les autres directeurs de jardins , a été de laisser fleurir la plante. 11 engage ceux qui pourront à l'avenir obtenir des tubercules, à essayer de pincer la tige avant la floraison, afin de forcer la sève nourricière à se porter sur les racines. ( Archives de Botanique. ) CULTURE DE I,A KETMIE GOMBO OU HIBISCUS ESCULENTUS LliNfiEI. Cette plante de la Monadelphie polyandrie et de la famille des Mal- vacées est cultivée de temps immémorial dans les Indes Occidentales et Orientales, comme une très bonne plante légumlère. On sème très clair ses graines au printemps dans le jardin potager. Les Indiens éclaircissent le plant à quatre ou cinq décimètres les uns des autres. Ils arrosent souvent , s'il ne pleut pas. Ils transplantent les plantes arrachées autre part. Bientôt la plante devient en fleurs , et à cette fleur succèdent les capsules qu'ils détachent et mangent aussi commu- nément qu'en France les haricots verts. Les Créoles font aussi entrer les gousses dans le calalou pour le rendre plus nourrissant et plus agréable au goût. Cette Monadelphe présentant un grand intérêt comme comestible , 2, 2. 4 rr.A^TES roTACÊaF.s. je vais parler de ses caraclères botaniques et de sa culture dans le nord de lu France et le midi de la BeI,o;ique. La plante s'élève à 4 ou 5 décimètres ; la tige est épaisse et velue ; les feuilles sont grandes , cordiformcs , à cinq loLcs dentés; les fleurs sont couleur de soufre au bord et pourpre au milieu : elles parlent des aisselles des pétioles des feuilles. La capsule, qui est sillonnée, présente diverses formes selon les variétés : elle est ou pyramidale, cylindrique , conique ou plus ou moins longue et toujours uu peu courbée au som- met. Elle a environ deux décimètres de longueur. La graine presque ovale a son périspermc sillonné longitudinalement et d'une couleur grise ; son style ou cicatrice est ovale et marqué d'une cote saillante qui part de sa base. Culliire en pleine terre. A Paris, dans le nord de la France et dans le midi de la Belgique. On sème la graine en février , en pépinière , en terrines remplies de terre légère , mêlée d'un tiers de terreau , sur couche chaude et sous châssis vitrés ou dans une bâche. Quand le plant a trois ou quatre feuilles , on le repique sur une autre couche , à un décimètre en tout sens , toujours sous châssis. En mai le plant est devenu fort; on Faère peu à peu en soulevant un peu le panneau pour l'habituer à l'air atmosphérique et le forlitier. En quinze jours ainsi traité, ilpeutse suffire à lui-même. On le transplante alors sur une cotière abritée et en lieu chaud, en terre légère, substantielle et fumée avec du fumier de cheval ou de la colombine , en observant d'espacer les plants les uns des autres à quatre ou cinq décimètres. Le tout étant planté , on arrose et on continuera d'arroser souvent , lorsque les chaleurs arriveront; la plante fleurit en juin, et bientôt la fleur est reraplaeée par les capsules. A la mi-juillet et en août , les capsules ont généralement acquis presque toute leur grosseur et leur longueur. C'est le temps de les cueillir; elles sont alors vertes et tendres. On les détache en les con- tournant. On les mange. Culture pour Primeur. Pour avoir des Primeurs , on sème en dé- cembre ou en janvier , en terrines sur couche et sous châssis ou dans une bâche. On repique sous châssis très élevé ou dans une bâche; on arrose souvent. Sa plante fleurit au printemps et les capsules viennent bientôt : on les cueille. Usage culinaire. Les Créoles et autres amateurs cultivent cette plante et mangent les capsules lorsqu'elles ont presque leurs grosseur et longueur : elles sont alors vertes, tendres et cassantes; ils les cueillent et les mangent cuites aves des écrevisses , de l'huile, du vinaigre, du piment , du suc de citron et autres plantes condimenteuses. C'est un plat très bon. Ils les mettent aussi au pot au feu avec d'autres plantes légumières, telles que cpinards, carottes, navets, viande, etc. Henux Tollard. PLANTES POTAf.ÈRKS. REMARQUES SUR LES TETES DE DIABLE ou le TRAPA NATANS LINNEI. Parmi nos plantes indigènes l'une des plus remarquables et pourtant des plus négligées est sans contredit le Trapa natans , qu'en France on appelle macre ou châtaigne d'eau et que dans notre pays nous nommons noix d'eau ou plus communément têie de diable. Cette jolie plante était jadis plus répandue qu'à présent; elle est même devenue rare dans beaucoup de provinces. C'est ainsi qu'autour de Bruxelles, Kickx dit l'avoir trouvée à Forêt ; mais elle n'existe plus à l'endroit qu'il désigne. Roucel la cite comme étant commune dans les étangs d'AlTleghem; mais j'ai quelques raisons de croire que là aussi cette plante a disparu. J'ai vu avec plaisir que M. Brésiers, jardinier en chef du jardin Botanique de Bruxelles, la cultivait avec succès dans les pièces d'eau de cet éta- blissement ; il l'a communiquée à quelques jardins botaniques du royaume, mais elle est loin d'avoir trouvé partout des soins convena- bles et dans quelques étangs elle est morte après la première année. M. Duvivier , du département de la Seine Inférieure, a donné des ins- tructions utiles sur la conservation du Trapa natans que je vais rappeler dans l'intérêt de nos amateurs. Ce végétal mérite elfectivement de se trouver dans les pièces d'eau de nos maisons de campagne , tant sous le rapport de son utilité que sous celui de sa singularité. La tige du Trapa croit dans l'eau, elle porte de distance en distance des filets capillaires qui sont des feuilles garnies à la base et de chaque côté de prolongemens ou de stipules disposées en forme d'ailes ; par- venue à la surface du liquide , elle fournit une charmante rosace for- mée de feuilles glabres , luisantes , d'un vert gai , triangulaires ou rhom- boïdales, dentées et longuement pétiolées. Le pétiole est quelquefois di- laté en fuseau , ce qui provient de l'air qui se forme au dedans et qui, rendant la plante plus légère , la force à surnager. La rosace a quelquefois un demi-pied de diamètre. La fleur est peu apparente, presque sessile ; le calice a quatre divisions et les pétales en même nombre sont blancs. Le fruit est noir, uniloculaire , monosperme , entouré de quatre pointes longues qui sont les divisions du calice chan- gées en vraies cornes. Ce sont ces cornes noires qui ont fait donner dans notre pays à ces fruits le nom expressif de têtes de diable. Ces cor- nes sont à leur sommet couvertes de petits poils. On peut , dit M. Duvivier , garder la châtaigne d'eau dans un vase d'eau que l'on change deux ou trois fois par semaine. Avec cette pré- caution la macre se conserve tout l'hiver; quand on a choisi l'eau oii on veut la laisser croître on l'y jette au plus tôt. Les conditions favora- bles à sa culture sont une pièce d'eau à niveau presque constant, comme PI.\:TTES D AGREMEITT. les bassins , les étangs , un fond vaseux et environ trois pieds d'eau. Vn fond seulement argil«;ux ou glaiseux lui déplaît. Le fruit est surtout sa partie utile de la plante. Dans quelques can- tons de la France et de l'Italie , on apporte les châtaignes d'eau au mar- ché. On les mange crues- comme les noisettes , ou on les cuit sous la ccîidre. L'amande présente l'avantage de n'avoir pas de cloison au mi- lieu ; on j)eut ainsi en obtenir une pulpe sans mélange. Ln Suède , on fait du pain avec les châtaignes d'eau et plus souvent encore une bonne bouillie. 3L Duvivier remarque que le fruit sorti nouvellement de l'eau a une certaine peine à se dé])ouiller de l'enveloppe. Cependant quand on fait à moitié cuire ces noix, l'écorce s'en sépare facilement. Ainsi dé- nudées, les amandes peuvent être pilées dans des mortiers de bois sans eau ni lait, elles donnent alors une espèce d'orgeat que les enfans ai- ment beaucoup. Mises dans des bouteilles ou séchées au soleil , ces aman- des fournissent encore une farine très bonne à faire de la colle ou de la bouillie. On voit que le Trapa nata?is mérite sous tous les rapports d'être plus cultivé et surtout d'être cultivé en grand. La châtaigne d'eau fleurit en juin et les fruits sont mûrs en automne. MN. PLANTES D^AGREMENT. AMARILLIS KERiHESiNA. Lindl. fam. des Amaryllidées R. Br. (FL coloriées de Tilorticult. belge XXV B) Des bulbes de cette jolie espèce d'Amaryllis ont été rapportés du Brésil au commencement de 1833 ,. par le lieutenant de marine 31. Holland ; ils ont fleuri depuis en Angle- terre. Cette Amaryllis se rapproche des A : advena et intennedia , mais s'en distingue cependant par plusieurs caractères. Le bulbe est un peu plus gros qu'un œuf de pigeon , d'un brun foncé à l'extérieur. Les feuilles sont au nombre de deux ou de trois, de 8 pouces à un pied de longueur, de la largeur du doigt ou du pouce, plus petites que la hampe, linéaires, obtuses au sommet, légèrement glauques ou d'un vert clair. La hampe est glauque , plus pâle que les feuilles , un peu com- primée et presque d'un pied de hauteur. Les fleurs pédunculées sont au nombre de trois ou de quatre; les péduncules ronds, de 2 à 3 pouces et entourés à la base d'un spalhe acuminé, bivalve, d'un brun pâle. Périanthe de près de 2 1/2 pouces, infundibuliforme, légèrement campanule, d'un beau carmin foncé marqué de veines plus foncées ^encore. Segmens au nombre de six , oblongs-lancéolés, tous presque de même grandeur, les trois extérieurs terminés par une pointe petite intérieurement barbue. Les étamines droites , un peu plus longues que la moitié de la hauteur du périanthe , deux un peu plus courtes que les autres; Tanthère large, arrondie, oblongue. Le style d'un tiers plus long A. Aiiiar^-lU.s Rei-niesiTia. !', . l'aloi-luittu.s h J.f/orur„H,„r tlfl(flL PLANTES b AUKÉMENT. que les étamines, d'un rouge pâle, s'épaississant graduellement vers le stigmate qui est trilobé , dilate et recourbé. L'ovaire turbiné, trilocu- laire , polysperme ; les ovules distiques , applatis, M. Bootb, jardinier de Sir Ch. Lemon de Carclew, qui a cultivé cette belle plante, ne lui a pas observé de tendance à se multiplier de cayeux. Le sol dans lequel elle a bien réussi était un mélange d'argile, de sable et de terreau. On l'a gardé jusqu'ici en serre-chaude, CALOCHORTUS luteus. Douglas ( 1831 ). Fam. des Liliacécs. Juss. (PI. coloriées de l'Horticulteur belge, XXV A). Cette belle plante diflère de ses congénères par la tige haute d'un pied, ronde, feuillée , portant trois fleurs au moins; les feuilles convolulées, acuminées, les supérieu- res plus courtes que les pédoncules; ceux-ci gréies. Les fleurs au nomlîrede 2 ou 3 terminales; les sépales verts, ovales , lancéolés, acu- minés, recourbés au sommet, égalant presque les pétales ;pétalesjaunes au sommet , le milieu vert , ponctué de rouge et couvert d'une ligne de poils jaunes ; à la base verts , glabres ; ces pétales sont cunéiformes , au sommet arrondis, larges. L'ovaire est linéaire, triquètre , trois fois plus court que les pétales; les anthères sont jaunes. La fleur a près de trois pouces de diamètre. Cette espèce vient delà Californie où elle a été découverte par M. Douglas. La société d'horticulture de Londres en avait reçu plusieurs racines en 1831 et les a fait cultiver dans son jardin de Chiswick où la plante a fleuri aux mois de septembre et d'oc- tobre; les fleurs persistent une semaine ou dix jours. Le calochorte jaune réussit très bien dans les jardins où on le plante dans une terre sablonneuse en plate-bande exposé au nord. On le multiplie par di- visions de racines. D1A]\TI1US C&F.YOPHYLI.US. L. var. Wakefieldu — Wakeficlds Paul pry carnation; l'OEillet de Wakefield. Ce magnifique œillet a été obtenu, il y a quelques années , en Angleterre et se trouve dans le catalogue des plantes que le jardinier M. Uogg cultive à Paddington Green coté à sept schellings six pences la couple. Il appartient à la section des A. bi- zaïres, c'est a dire à ceux de couleurs variées, mais pas moins de trois cou- leurs, et à la division des Bizarres crawjo/*/* dont les fleurs sont plus ou moins marquées ou variées de cramoisi, de rose éclatant ou de pour- pre foncé. Sa tige est branchue et flexueuse, suff'rutescente à la base; les branches minces , acticulées. Les feuilles opposées, lancéolées, li- néaires, aiguës, roides, plus larges à la base , glauques, canaliculées au-dessus, carinées au-dessous; celles de dessus droites, celles de des- sous plus ou moins réfléchies. Peduncule feuille, branchu, forte- ment noueux aux articulations, les branches du côté minces, toutes terminées par une belle fleur double. Calice tubuleux , un peu court^ peu enflé, strié, entouré à la base par quatre bractées ovales, émous- sées, les deux intérieures plus larges , les cinq dents du calice large- ment lancéolées, aiguës, droites. Fleur très grande, très double et ma- gnifiquement variée; pétales larges et obovés, arrondis au sommet, étendus, d'un blanc pur, ligné et varié d'un brillant cramoisi et d'un 8 PL.VUrES U AtiRÉMEÎir. pourpre foiico presque noir; les pétales extérieurs beaucoup plus larjjes, les intérieurs décroissant peu à peu. M. llogg fait observer dans son Traité de la culture des fleurs, que bien de ces œillets varient ou changent d'une couleur à l'autre. Pour obvier à ceci , il donne la re- cette suivante : Diminuez le compost et prenez trois brouettes d'une bonne terre grasse bien gâchée, une de fumier de vache consommé , deux de fumier de cheval, une demi-brouette de sable, et une autre de chaux ou de vieux plâtre. Préparez le tout en ayant soin de bien mélanger. LIBEIITIA FoaaiosA. Graham iu Edimb. phil. journ. oct. 1833. Fam. des Iridéos. Juss. (PI. coloriées de rilorticulteur belge, XXVI). Périanthe à six divisions, régulier, à pétales intérieurs plus grands , rétrécis à la base, l'ilamens inférieurement connés ou distincts , supérieurement éloignés. Trois sigmates entortillés, filiformes, aigus. Capsule obovéo clavée, semences anguleuses; l'inflorescence subpaniculée, lesspathesdes fascicules de fleurs courtes. Tige feuillée, feuilles radicales plus petites que la tige, glabres au bord; divisions extérieures du périanthe, ovales au sommet, subherbacées , carinées, les intérieures unguiculées cordées retuscs; filamens des étamines cohérens par la base ; les fruits plus pe- tits que les fleurs. C'est 31. James Anderson qui a trouvé cette jolie plante dans lile de Chiloë croissant sur les bords de la mer et même jusqu'où les vagues inondaient la grève ; c'est une plante assez robuste, fleurissant en mai , se multipliant par divisions de la souche. C'est le docteur Graham qui a décrit la plante en lui donnant le nom de 31""' Libert, qui s'adonne à la botanique de la Belgique avec tant de succès; déjà son nom avait été donné par 31. Lejeune a une graminée que M. Graham regarde comme un Bromus. JXous devons faire re- marquer que le Liberlia fonnosa , figuré en décembre 1833 dans l'Edwards , hotanical remisier par Lindley , avait déjà été décrit et figuré par Swcet en 182o sous le nom de Reneabnia grandiflura (Brilish flower garden 6-i) que Robert Brown lui avait donné. Sweet dit qu'il lésa cultivées en pleine terre sans qu'elles aient souflert du froid et leur croissance était même plus belle que celle des plantes qu'on avait élevées dans l'orangerie. ROSA GALLicA. Variété. Orpheusiana , l'orphée ( Fam. des Rosacées.) — The Florisls Guide de Sweet , ITo. — Tige droite , branchue , bran- ches droites ou un peu divariquées, d'un vert clair , lisses , couvertes d'épines faibles droites et distantes. Feuilles ordinairement à cinq folio- les, quelquefois sept dont les deux inférieures plus petites; folioles larges, elliptico-ovales, aiguës, parfois un peu acuminées , celles du lias obtuses, un peu rugueuses d'un vert foncé , brillantes au-dessus , en dessous plus pâles et couvertes de poils mous, penni-nervées et réticu- lées , dentées au bord , mais les dents peu aiguës. Pétioles épineux , çà et là portant des glandes nombreuses , pédicellées , supérieurement duvetées , glabres au-dessous ; stipules à la base des pétioles , s'étendant assez loin ; à leur bord libre lancéolées, aiguës , ciliées de glandes pédi- cellées. Fleurs terminales ordinairement d'une à trois, d'une belle PHYSIOLOGIE tÉGÉTAtÈ. y forme, bien double, d'un rouge foncé. Péduncules très couverts de glandes pédicellées, pourvus d'une bractée au côté. Bractée lancéolée, cunéiforme au sommet, carinée, concave supérieurement. Tul)e du ca- lice large , court, presque globuleux à la base , mais glabre au-dessus du milieu; cinq ou six segmens , ovales, s'atténuant à leur sommet en longue pointe , entiers ou divisés , pubescens et glanduleux extérieure- ment, intérieurement concaves, pubescens ou laineux. Pétales nombreux, formant des cercles largement obovés ou obcordés , atténués à la base, planes ou presque planes, d'un beau rouge pourpre, devenant plus foncé, les extérieurs plus grands, les intérieurs diminuant peu à peu. Cette belle variété a été obtenue en Angleterre par M" Whitley , Bra- mes et Milne, à Fulhorn , en 18âï , et mérite de fixer particulièrement l'attention de nos nombreux amateurs de roses. La fleur a plus de tr.iis pouces de diamètre ; elle est d'une grande beauté , comme on peut le voir par la figure publiée dans Touvrage ci- dessus de M. Sweet. SALPIGLOSSIS ATROPUBPUREA. ^''■«/i«w(1832)Fam. des scrophula- riées. • — Calice à S divisions, presqu'cgales. Corolle infundibuliforme à cinq lobes. Le cinquième filament des étamines stérile. Style dilaté au sommet. Capsule bilocvilaire, dont le diaphragme est parallèle aux valves. Dans cette espèce, les feuilles sont lancéolées, elliptiques , convexes , sinuées, les supérieures très entières, linéaires, le style édenté. C'est une charmante plante, d'un beau genre et surtout remarquable par la couleur intense de ses fleurs d'un pourpre noir. Quand les pots ne sont pas gardés en orangerie ou que la plante ne fleurit pas dans les pre- miers mois de l'année , les fleurs avortent quelquefois, sont petites et crispées. Le su/ropvrj}urea , comme les S picla et straminea , est bisan- nuelle. On sème la graine en été pour que les jeunes plantes soient bien formées à la fin de l'automne. On les garde en orangerie pendant l'hi- ver: l'orangerie doit être aérée; on les remise ensuite dans de grands pots pour fleurir sous verre , l'été suivant. On les met aussi en pleine terre et de la même manière que les plantes annuelles délicates. Plan- tées en plate-bande, elles sont sujettes à périr subitement; ce qui dé- pend de la trop grande légèreté du sol. Au Chili , patrie de toutes les salpiglosses , on les trouve dans un sol argilleux , durci par un soleil brûlant ; l'humidité que la terre contient est alors difficilement et len- tement enlevée. (Bot. reg. 1S18.) PHYSIOLOGIE VEGETALE. NOTE SUR LA VEGETATION DES RACINES. J'ai remarqué depuis deux ans environ que des morceaux de racines appartenant à des végétaux ligneux et autres, laissés dans la terre, à des profondeurs variant entre six pouces et deux pieds , étaient restés sans végétation pendant un temps plus ou moins long, après lequel ils 10 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. avaient (It-vcloppé des tiges. Ce fait me paraissant iruportant, j'ai pris note lie toutes les plantes que j'ai trouvées dans ee eas, en faisant ob- server que la plupart des racines qui ont ainsi re[)oussé , n'ont point été i)laritécs par la main des hommes, mais se sont cassées en arrachant les pieds auxquels elles appartenaient, et ont été ensuite recouvertes par la terre avec laquelle on a comblé le trou. 11 est certes digne de l'attention des cultivateurs de connaître que des morceaux de racines , enfouis en terre à une profondeur assez grande pour n'y recevoir au- cune influence de Tair, ont pu s'y conserver sans décomposition, quoi- qu'ils fussent privés des organes nourriciers, et reproduire, après un laps de temps plus long que dans l'état habituel des parties constituant les individus, tant est grande la volonté de la nature pour s'opposer à la disparition des espèces. On sait que des racines coupées en tronçons d'une longueur de six pouces à un pied , et plantées comme des boutures en pots ou en pleine terre, soit sur couche ou à l'air libre, ne développent quelque- fois des tiges ou bourgeons qu'un an ou dix-huit mois après la planta- tion ; maisici bipartie supérieure du tronçon est hors de terre pour se trouver en contact avec l'air , et l'autre partie est plus ou moins garnie de chevelu. Noms des espèces observées, et temps licndant lequel leurs portions de racines sont restées enfouies et inactives. Bignonia radicans Lin. 2 ans 1? Carthamus raitissimus id. 1 an 2|. Menisperioun canadense id. 2 ans T? — virginicuni id. 2 ans T? Messerschmidia arguzia id. 1 an 2|. Polygonum scandens id. 1 an 2|. — acetosfcfolium Vent. 2 ans T? Robinia pseudo- acacia Lin. 2 ans T? Rhus elegans. . . , hort. kew. 2 ans T) — coriaria Lin. 1 an T? Ginkgo biloba id. 2 ans T? Bégonia discolor, hort. kew. 1 an 2\. Pœonia albiflora Pallas. 2 ans 2\. — ofiicinalis Retz. 2 ans 2|. — tenuifolia Lin. 2 ans 2|. Pulmonaria virginica id. 1 an 2|. La plupart des racines charnues, comme celles des pivoines, étaient entières, car je n'en ai vu aucune pousser des tiges après avoir été cou- pée par moitié, excepté le Pœonia edulis, le Pœonia sinensis alba plena, et en général toute la section des pivoines blanches et de l'Inde. La même chose a lieu pour les racines bulbeuses ou fusiformes dénuées de gemmes ou yeux. Toutes les autres poussent des tiges quoiqu'elles aient été divisées en plusieurs parties. Pépin (ann. de Flore et dePomone, 1834). CONSTRUCTIONS nORTICOLES. 11 ObserLdlions sur la Cuscuta verritcosa. LeCuscuta verrucosa est une plante parasite de la famille des Con- volvulacées, native des montagnes Népal au nord des Indes. Elle se pro- page par semis; on la sème en pots; quand elle est levée, il faut la plan- ter près d'une plante tendre et touffue pour que les jeunes pousses puissent s'y aHaeher, et pour que déjeunes boutures puissent en être prises entourées de mousse et attachées à d'autres plantes. La mousse doit être maintenue humide aussi longtemps cjue les boutures ne se sont pixs entortillées autour de la plante-tuteur. La plante sur laquelle croît la Cuscuta vcrnicosa ne doit avoir au- cune valeur, parce que le végétal parasite peut finir par l'étouffer en- tièrement. Il grandit bien sur une infinité d'arbustes comme le lierre, le lilas.les géranium , et fleurit en abondance en automne; ses fleurs ont une odeur agréable. Un fait remarquable pour la Cuscute verruqueuse , c'est la préférence bien marquée qu'elle montre de croître sur une plante en abandonnant la terre dans laquelle elle a été semée; aussi voit-on que lorsque les bran- ches ont pu se contourner autour du végétal-tuteur, la tige mère de la cuscute se flétrit et" se sépare du sol. La cuscute est alors une plante véritablement suspendue à la cime d'un autre végétal. Johu Maddison, Amateur à Wondelghem lez Gand. CONSTRUCTIONS HORTICOLES. SUB. LE CHAUFFAGE DES SEKJl.ES. Les moyens de chauffage les plus généralement employés dans les serres sont très dispendieux, presque toujours vicieux, et souvent, quand le froid augmente, impuissans . D'abord il faut remarquer qae la déperdition du calorique dans les serres est plus grande que partout ailleurs ; le toit , le devant , les côtés sont en contact avec l'atmosphère; et les nombreuses issues que l'air intérieur trouve dans les recoutela- ges des carreaux, ne font qu'augmenter le mal en laissant échapper l'air chaud plus vile que nos anciens conduits de chaleur en terre cuite n'en fournissent. Les couvertures en diminuent beaucoup la déperdi- tion ; mais les couvertures ne suffisent pas toujours , et d'ailleurs il est souvent difficile de s'en servir, surtout Bur les serres semi-circulaires et autres de forznes nouvelles et extraordinaires , qui ne permettent pas de les y fixer assex solidement pour résister aux vents. Presque partout pour conslruii'e ces conduits l'on emploie des car- reaux de terre cuite, ayant âou4 centimètres d'é])aisseur, ou bien des l>riques posées sur champ. Doit-on s'étonner du peu de chaleur qu«^ 2. 3, Î2 CONSTRCCTlOnS nORTICOLES. ces briques et carreaux transmettent , quand on saura que la terre cuite- est un des |)lus mauvais conducteurs du calorique, un corps (|ui l'ab- sorbe et qui le dégage avec dillieultc et lenteur ? On dira peut-être que si relTet en est retardé, il en est en revanche prolongé d'un temps égal : erreur grave, qui a coûté la vie à une infinité de plantes charmantes et qui mérite d'être détruite par la théorie , et par l'expérience qui est ici mon guide. — Remarquez: 1° Qu'avec la même quantité de combus- tible la terre cuite n'acquiert pas le même degré de chaleur que les métaux et ne s'échaulle que très long-temps après ; 2" Que , si les mé- taux se refroidissent plus vite, ils ont aussi échauffé davantage ; et que le peu de chaleur que la terre cuite donne après l'extinction du feu est plutôt enlevé par le courant intérieur du tuyau que par l'air stagnant de la serre qui l'environne extérieurement; — 3" Qu'avec ces tuyaux de terre cuite , on consomme le calorique en pure perte , puisqu'un ihcrmomètrc-Iléaumur, placé dans l'extrémité supérieure d'une de ces cheminées, en hiver, la serre étant à 8 degrés intérieurement, marquait 63 degrés et que dans le même temps une autre serre (chauffée comme je l'indiquerai plus bas avec la moitié de charbon) marquait intérieu- rement 17 1/2 degrés et le thermomètre à l'extrémité 22 degrés. C'est une économie des3/-'j du prix du combustible, qui m'a payé au bout d'un an les frais de construction de mon calorifère. L'objection « qu'un feu plus petit exige d'être plus souvent renouvelé et que par conséquent la surveillance de nuit devient plus difficile et plus pénible » est vraie, quand on ne considère que le foyer seul sans tenir aucun compte de l'effet qu'il a produit. A quoi sert en cflct que ces foyers énormes con- servent un peu de feu , si cefeu n'a pu donner qu'une chaleur impuis- sante , qui s'échappe en pure perte par la cheminée et qui ralentit à peine le refroidissement de l'air intérieur de la serre ; et malgré la quantité de combustible qu'on met à la fois dans ces foyers, n'exigent- ils pas encore d'être rechargés au moins une fois pendant les nuits les plus rigoureuses, surtout si la houille n'est pas de l''" qualité. Quand j'employais l'ancien système, je trouvais souvent le matin ma serre chaude à 3 degrés et j'avais brûlé quatre fois plus de houille que n'en consume maintenant mon calorifère en pareille circonstance, et qui, avec" un feu renouvelé à 10 heures du soir et abandonné toute la nuit, me donne 10 degrés le matin par un froid extérieur de 7. Ici en- core une fois si la théorie n'était pas en faveur de mon système les faits et l'expérience prouveraient seuls ce que j'avance. Il ne me reste plus qu'une seule objection qui sera facilement résolue, la voici : « Si votre nouveau fourneau dégage le calorique avec une facilité et une abon- dance telles , il pourra se faire que par la maladresse et l'ignorance de votre chauffeur, vos plantes, préservées du froid , se trouvent alors ex- posées aux dangers non moins à craindre d'une chaleur poussée à ou- trance. » 11 est incontestable que toute serre exige des soins a'^sidus. En été fait-il trop chaud, il faut ouvrir les ouvertures pour renouveler i'air ; en hiver, on diminue le feu, ce qui est infiniment préférable que eONSTRlICTIO>S HORTICOLES. i3 de se trouver dans l'impuissance d'élever la teniptrature trop Lasso. Je passe à la description de mon appareil. Ma serre présente en plan un carré long; dans l'angle joignant à la jnuraille , contre laquelle elle est adossée, est situé inon calorifère, les tuyaux d'air chaud et de fumée concentriques et posés sur des briques de champ, placées de distance, en distance suivent le pourtour à 10 centimètres au-dessus du sol et sous les tablettes et vont remonter dans l'angle opposé à celui du fourneau pour regagner la cheminée en ma- çonnerie. Le cendrier et l'ouverture pour introduire le combustible sont pra- tiqués dans une place voisine dont le sol est plus bas que celui de la serre et n'ont aucune communication avec l'intérieur ; le tuyau d'air chaud, au contraire, a son entrée et sa sortie dans la serre. Le fourneau et le cendrier sont garnis chacun d'une porte fermant bien en tôle épaisse ou en fonte. Elles servent à augmenter ou diminuer le tirage. Le foyer où la combustion s'opère se compose de 4 plaques de fer de fonte , deux pour les côtés ayant 85 centimètres de hauteur et 60 de largeur; une pour le devant percée, d'une ouverture de 20 cen- timètres de diamètre dans son milieu avec 10 cent, de buse fondue du même jet ; et enfin d'une pour le dessus de 60 sur 3o (;ent., plus 2 ou 3 centimètres en tous sens pour recouvrement. Ces plaques s'assemblent à rainures , comme les cheminées de fonte. Celte caisse ou foyer n'est enclavée dans la muraille et dans le sol que de S ou -4 centimètres; tout le reste est en contact avec l'air de la serre. Une grille en fer de fonte se place à tiroir sur des tasseaux réservés dans l'intérieur des plaques de côté vers le bas. Sur cette grille et dans son milieu ào centimètres dehauteur seplace sur des tasseaux fixes un tuyau coudé à l'équerre, en fonte, de 11 centi- mètres de diamètre. Le coude traverse une despla ques de côté dans une ouverture y ménagée où elle est lutée avec soin, et son ouverture donne dans la seVre au niveau du sol; l'autre extrémité de tuyau coudé aboutit au milieu de l'ouverture circulaire ménagée dans la plaque de devant du fourneau et s'y maintient concentriquement au moyen d'un collier en fer battu portant 3 branches qui vont buter dans l'intérieur du plus gros tuyau; les 10 centimètres de tuyaux de fonte adhérant à la plaque de devant du fourneau et la partie du tuyau d'air chaud qui lui est concentrique, servent à l'emboitement des tuyaux de tôle qui suivent le pourtour de la serre. On aura soin de tenir les pièces les plus voisines du fourneau d'une tôle un peu plus épaisse que les suivantes qui pour- ront être très minces. Partout les rivures seront rapprochées. Les tuyaux porteront à chaque cône de la serre deux coudes , dont les angles réunis formeront l'équerre, ce qui facilitera le tirage. Si on pouvait même les faire courbes, la chose ne serait que meilleure. A 10 ou 18 centimètres avant l'introduction du conduit defumée dans la muraille, et selon les localités, le tuyau d'air chaud viendra, au moyeu 14 Ot'TlLS ET IHSTRUMEJfS WOUVKACX. d'un coude à IVquerre, traTerser le tuyau de fumée et s'élerer dans la serre à IjO ou 60 cent au-dessus des plantes. L'effet et les avantages de ce calorifère sont faciles à saisir : d'abord , considéré extérieurement, il présente tous les avantages d'un poêle or- dinaire. Les surfaces extérieures chauffantes , en contact avec Tair de la serre, sont même plus grandes qu'elles ne le sont ordinairement, et de même que dans les anciens tuyaux en briques, le tirage nécessaire à la combustion ne vient point diminuer les masses d'air déjà échauffées de Tintérieur pour les lancer au-dehors , puisque ce tirage se fait dans une pièce voisine séparée, qui ne laisse pénétrer dans la serre ni cen- dres ni poussières. Ajoutez à cela les effets bien plus surprenans du tuyau d' air chaud : à peine le feu est-il allumé, qu'un tirage rapide s'établit dans son intérieur et aspire toutes les couches d'air basses et par conséquent les plus froides pour lea vomir brûlantes un instant après. Le temps et l'espace même m'empêchent de vous en dire aujourd'hui davantage; je me propose, si cette première communication vous est agréable, de vous envoyer la description et le dessin d'un thermomètre à réveil de mon invention, qui me donne toutes les sûretés et les garantie* désirables pour la conservation de mesplantes. Ce thermomètre est à mercure; un curseur fixé au degré de l'échelle qu'on trouve convena- ble, fait partir le réveil et avertit mon chauffeur (qui peut toujours dor- mir sans inquiétude) qu'il faut chauffer davantage. Le même thermomè- tre l'avertit aussi du degré trop élevé de chaleur en frappant une cloche d'un autre timbre. Cet instrument occupe très peu de place , peut être mis partout , et n'est pas susceptible de se déranger. R. Lacrem, Rue des Clercs, vis-à-vis le Château , à IVîons, M. Laurent a rendu un service signalé aux sciences horticuUurales par la pu- blication de ses recherches, et nous l'engageons à faire connaître hicntôt l'impor- tant thermomètre à réveil dont il parle plus haut : une foule d'industries ré- clament depuis long-temps une telle invention. (Note de la rédaction.) OUTILS ET INSTRUMENS NOUVEAUX. Platitoir d anneau. Voyez pi, XII fîg. 4. On fait usage de ce plantoir en Espagne et dans les départemens méridionaux de la France, pour planter la vigne. Il porte au sommet un anneau dans lequel on passe une verge de fer qui sert à l'enfoncer et à le retirer. On lui donne 3 pieds 6 pouces de longueur et 2 pouces de diamètre. Il est assez lourd pour être enfoncé par son propre poids en le soulevant et le laissant retomber à plusieurs reprises. Tracoir à bœuf. Voy. pi. XII fig. 8. Il se compose d'une flèche a, servant à atteler les bœufs, et d'une traverse h ayant 7 pieds de longueur, 8 pou- OUTILS ET IIVSTRUMErfS NOUVEAUX. 15 ces de largeur, et S pouces d'épaisseur ; elle porte en dessous einq dents à 8 pouces l'une de l'autre (plus ou moins selon l'usage auquel la machine est destinée). Ces dents ont de cinq à six pouces de lon- gueur, sur 2 pouces 6 lignes de diamètre à leur base. En dessus de la traverse sont deux manches ce , servant, comme la queue d'une charrue, à diriger l'instrument quand on s'en sert. Pour tracer un grand nombre de ligne parallèles , il est nécessaire, toutes les fois que l'on commence un nouveau rang , de placer la cheville de côté dans la dernière ligne tracée afin qu'elle serve de guide. On se sert beau- coup de cette machine pour semer le maïs. Tlantoir à chevilles. Voy. pi. XII fig. 6. Celui-ci est employé en Suisse, particulièrement dans le canton de Zurich, pour la plantation des légumes. Une traverse a, longue de 4 pieds, large de S pouces, épaisse de 3, porte en dessous de quatre à neuf chevilles, selon le be- soin. En dessus, h est une poignée portée par deiix manches c, c?, de 2 pieds de longueur. Cet instrument mériterait d'être employé par les agriculteurs belges. Plantoir en table. Voy. pi. XÏI fig. 7. Il est en usage en Suède et a l'avan- tage de niveler le terrain sur lequel on l'emploie. Il consiste en un plateau en planches plus ou moins grand, sous lequel sont implan- tées les chevilles à des intervalles calculés selon le besoin. Pour s'en servir, on le pose sur la terre, on monte dessus, puis on l'enlève au moyen de la corde h. Cet instrument convient à la culture de la garance. Plantoir en brouette. Voy. pi. XII fig. 8. Cette ingénieuse machine est très employée en Suède pour planter les pommes de terre. Elle consiste en une roue a, de 26 pouces de diamètre, armée de dents ou plantoirs longs de 5 pouces, ayant 3 pouces 6 lignes de diamètre à leur base et un pouce vers leur extrémité qui finit en pointe mousse. Ils sont placés à des intervalles réguliers , calculés sur la distance que l'on veut mettre entre les trous , et leur nombre varie en conséquence. En bb sont deux bras à crochets, mobiles et tournant autour d'un pivot ou boulon c. Lorsque l'on fait usage de la machine , ils traînent sur la terre et tracent deux légers sillons; lorsqu'on fait le second rang de trous, ainsi que tous les autres, on a soin que l'un des crochets entre constamment dans le dernier sillon tracé, tandis que l'autre en trace un nouveau qui à son tour doit servir de guide. Par ce moyen fort simple , toutes les lignes se trouvent régulières et parallèles. Dans les terrains un peu forts , où. le plantoir n'entre pas aisément, on charge plus ou moins la machine avec des pierres que l'on place en d. [Boitard. Ins. arat.) Étiquette élégante. Je me sers depuis quelque temps d'un genre d'éti- quette qui joint à beaucoup de facilité d'exécution une certaine élé- gance, ce qui n'est pas à dédaigner dans une petite serre d'amateur. Je fais d'abord couper on triangles des ardoises noires du pays (un ouvrier en fait sans peine SOO par jour) selon les dimensions que je Veux avoir. Ceci fait, sur une feuille de papier noir très mince, j'écris mes IB i'HOCÉnÉS DIVEKS. noms à la plume avec de la couleur blanche la plus épaisse que je puis employer, avec la précaution de repasser une ou deux fols de la couleur sur mes carai^tères quand ils commencent à sécher. Je coupe le papier contenant le nom quand il est bien sec, et je le colle soigneusement sur mon ardoise au moyen d'une couche de vernis à l'esprit de vin. Je repasse ensuite sur le papier deux ou trois couches du même vernis qui le pénètre et le rend du plus beau noir , sur lequel ressortent très bien les caractères blancs , qui semblent peints à l'huile. Cette opéra- lion est moins longue à faire qu'à décrire, et coûte très peu. Les éti- «juettes ainsi faites ne peuvent être exposées à l'humidité qu'après 2 ou 3 jours, après quoi elles résistent à l'eau et durent assez long-temps. D. P. PROCEDES DIVERS. aiÉTHODE DE PROPAGER LE DOUBLE HESPERIS MÂTRONÀLIS. Dès que les plantes ont fini de fleurir, je coupe les pédoncules vers le milieu; par ce moyen plusieurs jeunes pousses naissent à la partie supérieure des tiges que j'ai laissées. J'entoure le pied d'une petite quantité de terre, et s'il ne pleut pas, j'arrose à différentes reprises. Après quoi je prépare une couche exposée au midi et abritée par un mur, avec de la terre grasse, du terreau de feuille et dusable; j'ôte ensuite les jets les plus vigoureux, soit à la racine, ou au haut des tiges , et je les plante dans le terrain préparé. Un mois après je renouvelle cette dernière opération; par ce moyen les jets restans acquièrent plus de force et se développent mieux; je continue à les ôter pour les planter jusqu'à ce qu'il n'en reste plus, alors la plante mère meurt presque toujours. L'été dernier, j'achetai quatre plantes de roquettes blanches et deux violettes , par le procédé que j'ai indiqué ; j'ai obtenu de ces six pieds plus de 40 belles plantes ; les jets que j'ai ôtés en premier lieu ont certainement produit les plus beaux pieds; mais les dernières sont pourtant aussi très-belles; elles ont plusieurs racines très fortes, et dès que le temps sera favorable, je les transplanterai avec une partie de terre de la couche. Elles sont actuellement en pleine végétation , et je m'attends à ce qu'elles embelliront de beaucoup mon jardin d'agré- ment, W. Whiduas. Conservation des Poires. La société d'horticulture de Paris, dans son programme pour l'expo- sition d'hiver 183-i, annonce qu'une des trois médailles d'or de la va- leur de 200 francs et dont le Gouvernement fait annuellement les fonds, sera décernée à celui qui, du ]'='■ janvier au 23 février, présentera à la so- ciété une douzaine de poires de heurré gris, ou de henné (V Angleterre PROCÉDÉS UIVEKS. l'y (poire d'amandes) ou de doijenné, de l'année précédeato et dans un par- fait état de conservation naturelle. Les moyens de conservation seront conmiuniqués au jury. Nous croyons inutile de communiquer à ceux qui voiulrout concourir pour ce prix, deux méthodes de conservation que le hasard nous a fait connaître. La première méthode nous a été enseignée par une expérience faite dans un autre but. Je savais que le séjour des poires dans des fleurs de sureau leur communiquait un goût de musc. Recevant dans l'ordre de leur descente de l'arbre une partie de fruits consistant en poires de ca- lebasse, doyenné, St.-rrançois ( amandes doubles), St.-Gcrmain , beurré gris, poire de Binche et Grande Bretagne, je les fis enterrer à mesure de les recevoir, dans des fleurs de sureau. Ces fleurs, soigneuse- ment séchées, étaient contenues dans un vaste tonneau , fait en bois lé- ger. On alterna les couches de poires de couches de fleurs. Puis on renjplit le tonneau par des fleurs. Pendant 2 ans , la provision des fleurs ne fut pas assez épuisée pour que la couche où étaient les poires fût atteinte, et chaque saison on combla le tonneau d'autres fleurs ; ce ne fut qu'en mai de la troisième année qu'elle fut aperçue. L'existence de ces poires avait été perdue de vue. Elles revinrent au jour aussi fraî- ches qu'au moment d'avoir été enterrées. La maturité n'avait été dépassée pour aucune. Elles ont pu n'être consommées que successi- vement. La conservation avait été aussi complète qu'il eût été possible de la désirer. Ces poires y étaient restées pendant 2 ans 1/2 , ce dont j'avais d'autant plus la certitude que le donateur qui m'en avait grati- fié avait immédiatement après quitté sa maison. Elles avaient donc tra- versé les gelées de â hivers et les chaleurs des étés, sans en souffrir; ce qui prouve combien un établissement de fleurs aussi légères que celles de sureau conduit mal la chaleur. Le tonneau se trouvait placé dans un grenier très élevé et très exposé aux vicissitudes de la température. La seconde méthode me fut encore indiquée par le hasard. Une par- tie de poires, au nombre de plusieurs centaines, fut, à la cueillette, transportée dans une cave de cabinet et placée partie sur des planches et partie à terre. Le cabinet était en regard du midi et adossé à un haut mur. Comme on entrait rarement dans le jardin , on cueillit à la fois des poires de différente maturité. C'étaient des doyennés , des calebas- ses , des poires d'amandes, des beurrés gris, des St. -Germain , des dé- lices, des Hardenpont d'automne , des suprêmes colomar, des passe-col- mars et beaucoup d'autres. La porte communiquant avec le dehors avait été laissée entr'ouverte et avait permis à l'air de se renouveler. Ces poires furent encore laissées ; on en avait agi comme pour du fruit qui devait être transporté ailleurs à l'oubli. Le sieur Meuris , qui alors di- rigeait mes jardins, croyait que je les avais fait enlever et fut étonné de m'en entendre demander des nouvelles. Les croyant perdues , nous n'allâmes au jardin qu'un mois après et en mars. La totalité des poires fut trouvée intacte et on remarqua qu'elles n'avaient pas encore fait trop de progrès sur la voie de la maturité. Des circonstances de Î8 PROCÉDÉS DIVEBS. localités pareilles à oellos-ci ne sont pas rares à rencontrer , ni difli- cilcs à intiKifîcr. Il y a de l'avautagc pour la garde des poires à dé- pouiller successivciuent les arbres , cueillant en premier lieu les plus grosses , puis les luoyeunes devenues grosses , et enfin les petites ayant grossi à leur tour. Ces dernières sont réservées pour la garde. Il est sous-entendu que les différentes dépouilles doivent être cntrecuelUies. J'ai lUiingé ainsi , le 5 de- ce mois de février , mon u° i2o-i , dont j'avais dégusté les premières cueillies eu octobre. Van Moxs. Manière de conserver les Pclargoninm et attires espèces de fleurs d'oran- gerie durant l'hiver, et dans le moins d'espace possible. Au printemps les jardiniers s'occupent de gagner par boutures les plantes d'orangerie et particulièrement les pélargoniuni; et lors qu'après bien des peines, ils sont parvenus^à les faire croître et fleurir pendant l'été, à la fin de l'automne ils doivent songer à procurera ces plantes un abri contre la saison rigoureuse. Faute d'emplacement , les jardiniers qui désirent conserver les fruits de leur travail sont forcés d'entasser leurs plantes, les unes sur les autres, soit dans des lieux mal éclairés soit dans des serres, où elles ne peuventvégéter que miséra- blement, et où elles finissent même par mourir avant que l'hiver ne soit terminé , celles qui surviennent ; sont ordinairement dans un état pauvre. Nous avons souvent songé à trouver un moyen propre à réparer cet inconvénient, et nous avons la satisfaction de pouvoir en proposer un quia obtenu les résultats les plus satisfaisans. Vers le tems où les plantes d'orangerie doivent être enlevées des bordures, examinez chaque plante, coupez-en le plus de boutures possible ( il y en a même qui peuvent être entièrement découpées à cet effet ) ; prenez des pots de huit à neuf pouces de diamètre, dans chacun desquels vous plantez 20 ou 30 de ces boutures ; après quoi vous enfoncez ces potsjusqu'au bord , dans une couche qui ne doit même avoir qu'un faible degré de chaleur, vous couvrez vos pots avec des cloches ou avec un châssis, et vos boutures ne tarderont pas à pren- dre racine. On peut les laisser ainsi jusqu'à ce que le tems ne de- vienne pas trop rude; lorsque la gelée se déclare, transportez vos pots dans une chambre ou un lieu où ils sont protégés du froid. Ainsi l'on pourra placer plus de 200 plantes sur la tablette d'une fenêtre en y ajoutant une planche vers le milieu; si cette même fenêtre devait servir à éclairer des pélargonium de forme ordinaire, deux de ces plantes suffiraient pour les masquer; vers le milieu ou la fin de mars , replantez chaque bouture qui a pris racine dans un petit pot et met- tez-les à couvert, jusqu'à ce que la saison soit assez douce pour les exposera l'air ; par cette méthode les jardiniers sont à même de se procurer une ample collection de jeunes plantes sans devoir se don- ner trop de peine. Pierre Maclcensie (Gardeners magazine, oct. 18S3) PRCCÉDÉS DIVERS, 19 Peifectioîinernent de la Greffe d trois pièces, ou Greffe-Muzat , dite Greffe podocéphale , Par M. Pierre Nerrière , de Nantes. Description. — 1° Prenez une branche de citronnier , bien €n sève , d'environ huit pouces de long et quatre lig^nes de diamètre , dont les extrémités auront été coupées horizontalement; fendez-la au milieu de son bout ini'crieur jusqu'à six lignes verticalement. Un tronçon de ra- cine avec son chevelu, extrait d'un citronnier non moins vigoureux , sera introduit par son sommet, aiguisé en coin, dans ladite ouverture , ^ l'on aura attention de mettre en rapport , autant que possible , les vaisseaux séveux de la racine et de la branche ainsi articulés. La jonc- tion sera enduite de cire à greffer. 2° Une branche d'oranger , de l'espèce à obtenir , préparée comme pour la greffe en couronne à cran, sera insérée dans une autre fente , pratiquée dans l'écorce au haut de la tige de citronnier qui sera dis- posée à cet effet. Cet écusson-greffe, assujetti d'une manière conve- nable, est enveloppé tout autour de cire blanche très mince. %" Le sujet, ainsi grciFé aux deux bouts , a été planté dans un pot , que l'on acheva de remplir de terreau frais, sans être trop mouillé, jus- qu'à un travers de doigt au-dessus de la greffe radlculaire. Puis, le vase et la plante furent abrités d'une cloche, à l'étouflëe, sous laquelle on maintint la température de -f IS à 20 degrés de lléauraur. ■4° Dès le huitième jour après celui de l'opération , des bourgeons percèrent sur la branche de citronnier. Ces jets successifs , n'étant que du sauvageon, furent détruits au fur et à mesure de leur apparition. Mais bientôt s'annoncèrent les boutons de la branche d'oranger. Ils traversèrent la cire et poussèrent avec une telle vigiieur , qu'à peine un mois s'écoula avant que ces scions eussent atteint quatre pouces de longueur. La première expérience, qui a donné ces résultats, fut commencée le 10 juin dernier. Répétée trente-deux fois, il n'y a qu'une seule de ces doubles grefi'es qui n'ait pas complètement réussi. Le jury de la Société nantaise d'Horticulture, se rendant à l'évidence des succès obtenus sous ses yeux, dans un examen attentif et assidu , se plaît à espérer que le procédé de M. P. Nerrière aura de grands avan- tages, non-seulement dans toute son extension , mais encore dans ses modifications. En effet, ne serait-ce pas déjà une heureuse améliora- tion de greffer immédiatement les racines détachées au pied d'une branche d'oranger antérieurement écussonnéc; et de créer tout de suite, par là, des sujets de choix prochaicement productifs ? Nul doute que l'oranger ne réussit aussi bien que le citronnier dans cette pre- mière partie de l'opération; et le même moyen appliqué à d'autres plantes analogues entre elles n'offre-t-il pas une ressource pour multi- plier les végétaux qui fleurissent difficilement, et ne prennent ni de 20 TROrÉDÉS DIVERS. ninrcotesni de boutures ? Propager une découverte utile, c'est paris- ger l'honneur de l'invention. Quant à la manière de greffer la racine au tronc, on pense qu'ert implantant la partie inférieure de la branche convenablement taillée en coin dans une fente pratiquée au coilct de la touffe de racines, on parviendrait également à former la liaison intime des deux parties constitutives du nouveau ligneux. C'est un essai facile à tenter. EXPLICATION DE lA PLANCHE. Vo^'. flg. 3. PI. XII. A. Racine de citronnier, taillée en coin, pour être introduite dans la fente d'en bas de la branche de citronnier. B. Branche ou tige de citronnier d'environ huit pouces de longueur et quatre lignes de grosseur. C. Fente au bas de la branche de citronnier pour recevoir la ra- cine. D. Branche ou rameau d'oranger , taillée en demi-coin à sa partie inférieure pour être insérée sous l'écorce au haut de la branche de citronnier. E. Ecorce fendue du citronnier pour y faire glisser, entre elle et le bois, la branche d'oranger jusqu'au cran, comme dans l'écusson- grefTe. F. Branche à greffes aux deux bouts, et formant avec elles un sujet complet, prêt à être planté. Description d'un mécanisme destiné à régler les cours d'eau, et à pré- venir leur débordetnent , Par M. PoLOscEAU , Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussces. Les rivières et les ruisseaux entièrement libres se procurent ordinai- rement, par l'action même de leur courant, une pente et un lit suffisant pour servir à l'écoulement de toutes leurs eaux, même dans les temps des crues; mais, dans les pays cultivés et populeux, les travaux de la culture et les constructions destinées, soit à favoriser la navigation, soit à faire mouvoir des moulins ou des manufactures, ont resserré le plus grand nombre des cours d'eau dans des limites qui deviennent souvent insuffisantes lors des crues; en sorte que ces ouvrages doivent être con- sidérés comme les causes premières des débordemens. Pour remédier aux inconvéniens qui résultent des entraves mises au libre cours des eaux, on établit ordinairement, près des barrages, des ouvertures latérales garnies de portes ou de vannes que Ton doit ouvrir lors des crues, pour laisser échapper le volume excédant dans des eaux des canaux de décharge; mais il arrive très-fréquemment que l'on né- glige ce soin, en sorte que les eaux s'élèvent rapidement et causent de grands dommages, par leur débordement, sur les propriétés voi- sines. Les rivières qui font mouvoir les usines sont les plus sujettes à ce^ I PROCÉDÉS DIVERS. 21 accidens, parce que les eaux étaattrcs relevées artificiellement, autant que possible, par les barrages destinés à procurer les chutes , et la pents des biefs qui séparent les usines étant généralement très faible, le moindre ohanjjeinent dans le débouché ou dans le volume habituel en élève le niveau. Les moyens que l'administration emploie pour prévenir le danger des débordemens , consistent dans l'obligation qu'elle impose aux pro- priétaires d'usines de construire des déversoirs destinés à rétablir la hauteur habituelle des eaux et des vannes de décharge , que l'on doit ouvrir toutes les fois qu'elles dépassent le niveau du déversoir; mais il arrive souvent , soit par la rapidité des crues , soit par l'irrégularité des manœuvres des usiniers , soit enfin par l'absence ou la négligence des personnes chargées d'y veiller, que les eaux s'élèvent au-dessus du ni- veau prescrit , et atteignant bientôt le sommet des berges , engorgent les usines supérieures , d'où .résultent les réclamations et contestations si fréquentes entre les usiniers, et entre eux et les riverains. La surveil- lance des garde-rivières est même insuffisante pour prévenir ces acci- dens, parce qu'ils sont instantanés, qu'ils peuvent arriver de nuit, et sont souvent déterminés par des causes qu'on ne peut prévoir. Il suit delà que l'administration et les tribunaux sont fréquemment embar- rassés par la difficulté déjuger la culpabilité réelle, et qu'il est presque impossible d'exiger l'observation rigoureuse des réglemens. Il serait donc avantageux à la fois pour les usiniers qui se trouvent quelquefois involontairement en contravention , pour les propriétaires riverains et pour l'administration elle-même, de pouvoir assurer le maintien d'un niveau constant dans chaque bief, par un moyen indépendant de la surveillance des personnes chargées d'y veiller; c'est le but que j'ai cherché à atteindre par le projet dont je vais rendre compte et dont je me suis occupé, d'après le désir que plusieurs propriétaires d'usines m'ont témoigné , de trouver un moyen d'éviter d'être en contraven- tion à leur insu. Pour opérer, sans soins et en l'absence de toute surveillance, l'écou- lement des eaux surabondantes, toutes les fois que l'eau s'élève au-des- sus du niveau du déversoir, il faut que le mécanisme destiné à procu- rer le débouché nécessaire soit mis en mouvement par l'effet même de cet exhaussement ; il y a plusieurs moyens d'y parvenir : celui qui a paru le plus simple est l'emploi d'un flotteur placésur l'eau et adhérent aune ventelleouà une planchette fermant une ouverture destinée à l'écoule- ment des eaux, de manière à ce que l'élévation du flotteur, résultant de celle de l'eau, fasse ouvrir aussitôt le passage, et que son abaissement le ferme complètement dès que l'eau descendrait au niveau régulier ; mais on ne peut obtenir ainsi tout l'effet désirable , parce qu'il ne résulte de l'action directe du flotteur qu'une élévation égale à celle que prend la surface de l'eau, en sorte que si , par exemple, l'eau s'élevait de 5 centi- mètres, la planchette ne s'élèverait aussi que de S centim., et qu'il fau- drait en conséquence , pour dégager le superflu des eaux avec assez de 22 PROCÉDÉS DIVERS. célérilé, donnera l'ouverture une très-grande largeur, ce qui serait embarrassant, dispendieux et souvent impossible. Reconnaissant rinsullisance du mouvement direct des flotteurs, mais désirant conserver les avantages de la simplicité de ce moyen , j'ai cherché seulement à en augmenter l'effet par Taction d'un levier dont une extrémité serait adhérente à la planchette , tandis que l'autre serait attachée à un corps fi\e , de manière à pouvoir s'élever ou s'abaisser librement ; je vais indiquer la disposition de ce système. Pour éviter de faire des ouvertures nouvelles dans les berges, il con- vient d'établir des planchettes mobiles sur les déversoirs , ou, quand il n'y en a pas, sur les vannes de décharge ; ainsi, par exemple, pour les vannes (Voyez la planche XU,fig. 2.), on se bornera à rendre mobiles leurs'planchettes supérieures a; pour les déversoirs [\ oyez fig. Ij, on fera dans la maçonnerie une tranchée q , dans laquelle on ménagera une feuillure que Ton fermera par une planche c , d'une épaisseur suffisante pour qu'elle ne puisse se déjeter; on peut attacher les planchettes fixement à l'extrémité des leviers , qui , alors , les soulèvent ou les abais- sent directement dans chacun de leurs mouvemens (comme on le voit dans la fig. 2 ); ou les fixer, par les extrémités de l'arête supérieure, aux traverses des vannes, ou la maçonnerie du déversoir (comme on le voit dans la fig. 1 ) , au moyen d'anneaux ou de tourillons d , de manière à leur permettre le mouvement de rotation autour de cette arête ; elles doivent alors être munies de tringles coudées e,/*, g, dont l'angle sail- lant/^ ployé en anneau, sert à attacher le levier destiné cà communiquer à ces planchettes les mouvemens d'élévation et d'abaissement. Les leviers seront formés de simples perches h , de la grosseur du bras, et de 6 à 7 mètres de longueur, placées perpendiculairement aux vannes et déversoirs, et enfoncées dans l'eau à la profondeur de 20 à 2o centimètres (on pourra employer à volonté deux leviers par planchette, ou un seul avec une traverse i, et dans les liens assemblés j, les deux le- viers séparés sont préférables, surtout pour l'assiette du flotteur). L'ex- trémité de chaque perche portant un anneau double k, un peu plus étroit que celui de la tringle de la planchette f, y sera attachée au moyen d'une simple cheville de bois /, afin de permettre de les séparer à volonté. L'extrémité opposée sera fixée par un anneau ou un crochet m à un pieu n planté dans la rivière , du côté de la rive opposée. Cela fait , il ne restera plus qu'à placer le flotteur; il se composera, soit d'un tonneau o , soit d'une caisse bien close j) , que l'on attachera sur les leviers, vers l'extrémité la plus éloignée des planchettes; en- suite, pour régler l'équipage , après avoir mis l'eau exactement au ni- veau du dessus du déversoir ou des vannes , on enfoncera les pieux d'attache , jusqu'à ce que la partie du flotteur , enfoncée dans l'eau, fasse équilibre au poids des perches et de la planchette ; il suivra de là nécessairement que, lorsque l'eau s'élèvera au-dessus du niveau établi, le flotteur, soulevé immédiatement de la même hauteur, communiquera son mouvement au levier, et produira , à l'extrémité adhérente aux PROCÉDÉS DIVERS. 25 planchettes, une élévation multiple de la sienne , en raison de la diffé- rence qui existera entre la distance de cette extrémité au point d'atta- che du pieu, et celle du centre du flotteur au même point. Ainsi, par exemple, si le levier a 7 mètres de longueur, et que le centre du flot- teur soit à un mètre du pieu , le mouvement de l'extrcraité opposée sera de sept fois celui du flotteur. Au moyen de cette disposition, tou- tes les fois que le niveau de l'eau s'élèvera au-dessus de l'arête supé- rieure des vannes ou du déversoir, les planchettes ouvertes imraédiate- ment, et avec célérité, par l'action du flotteur, donnant un libre pas- sage aux eaux surabondantes, empêcheront toute sur-élévation nota- ble dans le bief, et se formeront aussitôt que l'eau aura repris son ni- veau et son régime habituels. Ce mécanisme pourra s'établir partout sans difficulté; il sera peu dispendieux, puisqu'il n'exige qu'une futaille, 2 perches, 2 petits pieux enfoncés au maillet, et 2 tringles de fer, et sa main-d'œuvre sera très- peu de chose. On pourra, en outre , le régler très-facilement ; car la tringle, une fois placée et attachée à l'extrémilé du levier, il ne s'agira plus que de baisser ou de relever le point d'attache de l'autre extrémité du pieu, ou le pieu lui-même d'après l'expérience , jusqu'à ce qu'on ait obtenu la condition nécessaire d'équilibre entre l'action du flotteur et le poids des pierres à soulever. Quoique cet équipage soit placé en travei's du courant, il ne présen- tera pas d'obstacle au passage des herbes ou des corps floltans , parce que les perches seront toujours enfoncées de 20 à 2o centimètres au- dessous de la surface de l'eau; cependant on pourra , pour plus de sé- curité, établir iine grille en amont. En général, les planchettes mobiles doivent être établies de préfé- rence sur les déversoirs; mais, pour n'altérer en rien le but de la des- tination de ces ouvrages , elles ne devront occuper qu'une partie de leur largeur, et être arasées exactement au même niveau; elles peuvent être établies également sur les vannes, sans nuire à leur jeu, car la li- berté de mouvement des leviers suffit pour permettre de lever davan- tage; il suffira d'ôter la chevillette passée dans les anneaux du levier et de la planchette. Ce moyen ne peut servir à maintenir la hauteur constante des eaur que dans les crues modérées, et il peut être insuffisant lors des crues fortes et prolongées, pendant lesquelles on ne peut se dispenser d'ou- vrir entièrement les vannes de décharge; mais , même dans ce cas, et en attendant cette ouverture , le flotteur déchargera toujours seul au- tant d'eau que le permettra l'élévation totale des planchettes, et, pré- venant les premiers accidens , donnera au moins le temps de prendre les mesures nécessaires pour augmenter davantage le débouché. L'eff'et de ce mécanisme a déjà été éprouvé par 31. lîauducœur, maire de Bures, sur les vannes de décharge des moulins de ce village, situé dans le département de Seine~et-Oise. M. Hauducœur, qui a reconstruit récemment ces moulins avec des perfectionnemens notables, et qui est 24 PROCÉDÉS DlVtRS. animé d'un véritable zèle pour les améliorations utiles et pour tout ce qui lient il l'ordre publiC; est le premier qui m'ait témoigné le désir do connaître un moyen assuré d'éviter de se trouver en contravention; il s'est, en conséquence, empressé de faire l'épreuve de celui que je lui pro- posai. Comme il ne s'agissait que d'un premier essai, M. Ilauducœur s'est borné à implanter les extrémités des perches dans les planchettes de la vanne; ce moyen, suffisant pour les petits moulins, n'exige ni charniè- res ni tringles de fer ; mais les perches n'étant pas aussi bien mainte- nues, peuvent être forcées par le courant, et pour peu qu'elles se dé- jettcnt, les planchettes prennent de fausses positions qui empêchent qu'elles se ferment aussi exactement ; néanmoins , l'efiet de cet équi- page, quoique exécuté le plus simplement possible et presque sans frais, a produit tout l'cflét qu'on en attendait , et a maintenu le niveau des eaux avec beaucoup d'exactitude. 11 serait assurément à désirer, dans l'intérêt de l'agriculture , qu'on adoptât à ces usines un de ces mécanismes que l'on peut considérer comme le complément nécessaire des déversoirs fixes, insuffisans pour satisfaire complètement au but de leur destination ; l'administration aurait sans doute le droit d'en prescrire l'établissement , comme une mesure propre à prévenir les contraventions involontaires et les con- testations qui en sont la suite , ainsi que pour ôter toute excuse aux meuniers, qui attribuent toujours les débordemens à l'inconstance du courant ou à la rapidité des crues. 3ïais comme on doit penser que les propriétaires d'usines qui désirent réellement éviter de se trouver en contravention et de nuire aux riverains, adopteront volontairement ce moyen pour se procurer une tranquillité dont les avantages ne peuvent être mis en balance avec la légère dépense qu'exigera son exécution , on pense qu'il suffira d'en répandre la connaissance, en recomman- dant rétablissement d'un mécanisme de ce genre à chaque usine , et que l'on pourra se borner à en imposer l'obligation à ceux qui, trouvés plusieurs fois en contravention , donneraient lieu de suspecter leur bonne foi. EXPLICATION DE lA PLA>CHE. Figure 1. Vue perspective de l'équipage au moment de l'élévation des eaux. q. Vanne de décharge. a. Planchette supérieure de la vanne, rendue mobile et adhérent» aux leviers du flotteur, o. Flotteur. k. Leviers du flotteur. m. Anneau d'attache des leviers aux pieux. il. Pieux plantés près de la berge opposée à la vanne. Fiy. 2. Planche de l'équilibre du régulateur et d'une partie du déver- soir. r. Déversoir. MÉLANGES. 23 S. Pieds- droits, ou dosserets du déversoir. h. Tranchée faife sur la moitié de la lonjjucur du déversoir. c. Planchette mohile, fermant l'ouverture de la tranchée. d. Tourillons par lesquels la planchette est fixée sur le déversoir. e. f, g. Tringle servant au mouvement de la planchette. f. Anneau de la tringle. /r. Anneau double par lequel l'extrémité du levier flotteur adhère à la tringle de la planchette. /. Cheville passée dans l'anneau double du levier et dans celui de la tringle. h Levier du flotteur. ». Traverse. ;. Liens. p. Caisse-flotteur. w. Anneau d'attache de la traverse du levier aux pieux. il. Pieux plantés près de la berge opposée au déversoir. ( Con7t. usuelles. ) MELANGES. TEMPÉRATURE DE L'HIVER 1834. FBOGiTOSTics. On trouvc , dans les Annales de l'Agriculture française (juin 1833 ) , que M. Rey-Monléon avait prévu que les étés de 1832 et 1833, devaient être secs, et que par conséquent les fourrages .seraient peuabondans, et les autres produits de bonne qualité. Ce n'est pas tout , M. Rey-Monléon , se fondant sur un système cyclaire inventé en Allemagne, se croit en droit d'annoneer que la température des années 1834, 1833 et 1836 sera très-variable et les récoltes très-incertaines pour la qualité et la quantité, mais qu'en 1837, 1838 et 1839, nous retrouverons la température des années 1817 , 1818 et 1819, et en re- cueillerons les heureux résultats. Enfin , et toujours d'après le système cyclaire , nous devons nous attendre à de mauvaises années depuis 1829 jusqu'à 1848 inclusivement. Les prévisions de M. Rey-Monléon, insérées dans le Bon Jardinier de 183-i, sont loin de se vérifier jusqu'à présent. La température douce de cet hiver conduit à faire des comparaisons avec des années anté- rieures qui ont été semblables sous ce rapport ; nous allons en citer quelques-unes. Dans sa chronique de Souabe de l'an 1186 , Martin Cru- sius dit , qu'un certain astronome avait écrit partout , que dans l'au- tomne de cette 1186" année, il s'élèverait un vent si violent que toutes les maisons , arbres, etc., seraient renversés ou déracinés et qu'ensuite on aurait la famine efla peste ; sa prédiction ne fut pas accomplie . 2t3 31ÉI.A5GES,' mais l'hiver de cette aimée fut chaud, et l'année suivante les arbres étaient déjà en fleurs dès le mois de janvier; au mois de février , les pommes étaient nouées et déjix aussi grosses que des noisettes ou des œufs d'oiseau. Au mois de mai on fit la moisson, et au commencement du mois d'août les vendanges. L'année d'ensuite ce fut tout le con- Irairc. Steinhoser raconte dans sa chronique wurtemburgeoisc de l'an 1289, qu'il y eut cette année un hiver si doux , qu'on ne vit point de neige; qu'à Noël la verdure parut , que les oiseaux couvèrent , qu'au mois d'a- vril les vignes étaient en fleurs, mais qu'au mois de mai , il tomba de la neige , et que les vignes et les fruits furent généralement gelés ; qu'a- près cependantles vignes reprirent et qu'il y eut cette année assez de vin et de fruits. L'année 1420 fut aussi extrêmement précoce: on fit la récolte à la Pentecôte et les vendanges à la St.-Barthéleray ; elles furent abondantes. Pendant cet hiver de 1834 on a remarqué des phénomènes peu com- muns. Ainsi le 13 janvier , un habitant de Berne a pris deux hannetons qui volaient à la fenêtre de son appartement. Le 26 janvier, à Gand , on a observé des coccinelles à sept points ( hêtes à Dieu, hêtes de la Vierge ), etc., qui volaient dans l'air; le même jour, il y avait dans plusieurs jardins des environs des cerisiers en fleurs. Le 21 janvier, à Douai , on a vu dans un jardin des abricotiers et des pêchers en pleine floraison. A Tourn.iy , la température était presque constamment à 10 déférés au-dessus de zéro. Les violettes, crocus , pervenches , anémones, hépatiques , réséda, jacinthes, etc., qui ne fleurissent qu'en mars et avril , étaient en floraison avant le 26 janvier. Il en était de même des abricotiers et des poiriers St.-Germain ; enfin on cueillait avant le 150 janvier des fraises dans un jardin situé dans l'enclos de l'ancienne ab- baye de St.-Martin. Un cultivateur de Jeite-lez-Bruxelles a récolté le 31 janvier des colzats qu'il avait laissés sur les champs l'an dernier , n'étant pas parvenus à maturité. M. Adolphe Demeurs, propriétaire , à Alscniberg , a recueilli, le -4 février , dans son jardin , quatre superbes artichaux, aussi beaux et aussi bons qu'en plein été. En Angleterre, tous les journaux de provinces contiennent des dé- tails tout à fait extraordinaires sur les effets de la température de dé- cembre et de janvier : les fleurs et les légumes sont extrêmement avan- cés. On cite entre autres exemples de ce phénomène que les pommes de terre plantées en plein champ , ont été récoltées et mangées dans Glossop , dans le Derbyshire. 5 février 1834. N 'ik^' ^ ) i i:^^ M t^^p: 2Li-- A7/. ,> ">" lit 'iji& 'S' m: Calci-n^rr i.i j.-cîitinlij LU-'r/n-!f /'- L'HORTICULTEUR BELGE AVRIL IS34. PLANTES D'AGREMENT. CALCEOLARIA pendola. R. Sw. Brilish Flower Gardcn loo. — (Planch. coloriées de l'Itorticulteur Belge , pi. xxvii.) — Fara. des Scro phulariées. — La lige a de 18 à 20 pouces de hauteur, pourpre à sa base , verte au-dessus de la bifurcation des branches , cotonneuse , poils inégaux comme ceux des branches pédoncules et segmcns du ca- lice. Les feuilles sont larges, oblongues, obo'vales ou ovales, inégale- ment denticulées , poilues au-dessus , les inférieures pétiolées; les su- périeures sessiles, un peu aiguës, les fleurs en corymbe divisé et pa- niculé lâche. Le calice a -4 divisions larges , ovales , à 5 nervures aiguës au sommet, parfois réfléchies. La corolle a deux lèvres : la supérieure très-étroite , velue , arrondie sur le dos , terminée par une petite bou- che ronde , couverte de longs poils blancs dans la gorge et marquée en bas détaches pourpres; la lèvre inférieure très large, renflée sur le dos; le couvercle qui recouvre l'ouverture du tube, est marqué de lignes pourpres élégantes. Deux étamines ont leur filament inséré à la base de la lèvre supérieure ; elles sont courtes , épaisses , charnues , s'araincissant vers les anthères ; celles-ci sont bilobées ; les lobes en forme d'oeuf , blancs , ovales, cotonneux en dehors, l'un se penchant vers l'autre. L'ovaire est fortement couvert de poils hispides, a deux valves et deux loges. Cette espèce de Calceolaria est native de Chiloë; elle diffère duCa/- ceolaria crenaiiflora par sa lèvre pendante plus large, et sa couronne à S dents , lèvre qui dans la C. crenatijlora est droite ou dressée avec la couronne à 3 lobes. Ce Calceolaria pendula est la plus belle espèce des deux. Elle est depuis quelques années introduite en Belgique; mais nous ne l'y avons pas encore rencontrée couverte de ses gTandes fleurs pendantes, comme l'indique le beau dessin publié par R, Sweet. On la cultive en Angleterre dans un mélange de sable , de tourbe ou d'hu- mus et d'argile; on tient les jeunes plantes sous un verre, et avec ces précautions on observe qu'elles poussent facilement leurs racines. On la tient en orangerie. IIELICONIA PULVERULENTA. Liudl. Bot. rcgistr. 1648. — (PI. colo- riées de l'Horticulteur Belge, pi. xxvni A.) — Famille des Musacées. — Les divisions extérieures du Lmbe calicinal au nondjrc de trois sont •soudées entre elles, presque égales , linéaires , lancéolées, aiguës ; le^ % S. 28 PLANTES «'agrément. trois intérieures, dont les deux plus externes sont presque de jnciiic forme, sont rapprochées, l'inférieure beaucoup plus courte est acu- minée. Les étamines sont au nombre de 5 , de la longueur du calice , insérées à la base des divisions calicinales. Le style est simple , le stig- mate déprimé, à peine distinct du bout du style, à six lobes , ceux-ci très-courts. La capsule sous-drupaeée, à sommet ombiliqué , se sépa- rant en trois coques; celles-ci monospermes, presqu'osseuses , indé- hiscentes; la graine droite. L'espèce ici figurée a les feuilles obtuses à la base, cordiformes , aiguës au sommet, pulvérulentes au-dessous; les spathes au nombre de trois , pauciflores plus petits que la feuille bractéale. La tige est couverte d'une poussière glauque ; les feuilles ont un pied et demi ou plus et sont larges de 8 pouces, d'un beau vert au- dessus , marginées de pourpre , au-dessous couvertes d'une poussière glauque , abondante, et facilement séparable ; la dernière feuille a un demi-pied de longueur, est très aiguë, deux fois plus longue que le spathe et s'engaine à la tige par le bas du pétiole. Il y a 3 spathes , dis- tiques , convolutés , aigus , d'un rouge vermillon , sortant du sommet de la gaine de la dernière feuille. Les fleurs sont vertes , les filamens des étamines jaunes , les anthères cendrées. Ce magnifique végétal rappelle les 3Iusa dédiées aux Muses qui font penser à Fllélicon dont cette plante nouvelle porte le nom. Un indi- vidu a fleuri dans la serre chaude de M. Abraham Ilume à Wormleg- bury en Angleterre, au mois de juin 1833. Cette espèce mériterait d'être introduite en Belgique. Quoique inférieure à d'autres plantes de sa tribu pour la grandeur de ses parties, elle ne leur cède en rien sous le rapport de la beauté. L'élégance du feuillage se marie à la magnifi- cence des fleurs dont tout l'efFet est produit par les bractées d'un rouge éearlate. On ne connaît pas sa patrie en Angleterre jusqu'à pré- sent; mais comme le genre Heliconia , ainsi que le remarque le pro- fesseur Lindlev, est un de ceux qui appartient exclusivement au nou- veau monde, V Heliconia pulcerulenta proviendra de quelque foret de l'Amérique méridionale. Les Helico}iiu prospèrent dans un sol argil- leux, riche et mélangé de sable ; ils demandent beaucoup d'emplace- ment et une forte chaleur pour bien fleurir. On les multiplie par divi- sions de racines. IPOMOEA RUBRO-coERULEA. Curtis. Bot. Mag. 3297, vol. viii , fév. 1834. — Fam. des Convolvulacées. — Le calice a 5 divisions, nu. La corolle campanulée ou infundibuliforme, a 5 plis. L'ovaire bi- ou tri- loculaire, les loges dispermes , le style indivise, le stigmate capité, à 2 ou 3 lobes , la capsule bi- ou triloculaire. — Plantes volubiles , parfois droites; feuilles indivises ou lobées, quelquefois pinnatifides; les se- mences dcjns quelques espèces chevelues. — Caractères spécifiques : plante glabre, feuilles à longs pétioles, profondément cordiformes, pointe terminale courte; péduncules de 3 à -i fleurs, renflés, sous-ra- TOieux; divisions du calice petites , droites, pressant la corolle . liiiéai- A Helicoma |nilvnpî-.ilenta PLANTES «^AGRÉMENT. 29 tes, subulécs , marginécs de blanc; corolle trcs-grande, infundibuli- forme , le limbe a cinq angles dont chacun est mucroné ; le stigmate bilobé. Celte ipoméc est fort jolie; la fleura plus deSpoucesct demi de diamètre, elle est d'un beau bleu de ciel; la gorge est blanche; le bou- ton tourné en spirale est blanc et rose. Les semences en avaient été recueillies par 31. Samuel Richardson dans la province de Guanaxuato au Mexique et envoyées en Angleterre où la plante a fleuri en décem- bre et janvier ; elle est de serre chaude et sa floraison dure long-temps. Rœmcr et Schnltcs ont décrit cent et soixante-cinq espèces d'ipomées après que celles-ci ont été distraites des convolvulus. Elles habitent toutes les tropiques et sont remarquables parla beauté de leurs fleurs qui passent vite à la vérité , mais qui se succèdent en grand nombre et pendant long-temps; ces plantes s'étendent beaucoup. Quelques espè- ces d'ypomées ont un autre mérite : C'est eflectivement dans ce genre que nous rencontrons le Jalap {Ipomœa Jalapa), médicament si connu; le Batatas [Ipomœa Batatas) ou la patate douce, aliment important pour les habitans des tropiques. Toutes les espèces de ce genre sont propres à couvrir des treillis dans les serres chaudes ou à grimper autour des piliers. On les élève facilement. Une terre riche et légère ou un mélange de terreau et de terre franche , ou bien encore de cette dernière et des feuilles consommées, leur conviennent bien; les jeunes pousses prennent aisément racine dans du sable ou du terreau sous cloche et exposées chaudement. RENTROPHYLLUM arborescens. (1731) W. Hooker. Curtis. Bo- tan.Mag.3302, fév. 183-4. — Fam. des Composées, divis. des Cinarocépha- lées. — L'involucre est ventru, imbriqué , les écailles intérieures cartila- gineuses à leur extrémité, ciliées, épineuses , les extérieures foliacées , pinnatifides, figurant des bractées. Filamens barbus, semences tétragones fixées au réceptacle par un hile latéral. L'aigrette paléacée , poilue. C'est un Aégétal sous pubeseent, ligneux inférieurement ; les feuilles inférieures allongées, lancéolées, amplexicaules , réticulées, les supé- rieures, ovales, acuminées, nervées, toutes sinueuses , épineuses; l'invo- lucre à base foliacée, les écailles ovales, lâches , dentées , épineuses, les intérieures ciliées. Cette plante, connue encore sous les noms à'Ono- hroma /ïrio/escens (Spreng.), Carlhaniiisricjidus{Wï\\(l.), Carthamus arbo- rescens (Linn.), est originaire d'Espagne. On la cultivait en orangerie ; mais au jardin botanique de Dublin on l'a plantée en pleine terre de- puis deux ans, mais dans un parterre abrité ; elle y a fleuri en automne et poussé de jeunes plantes de la base de son ancienne tige. C'est un joli végétal d'ornement. LIATRISS scARiosA. (1739) Spreng. syst. veg. 3. 432. — Fam. des Composées. Sect. des Vernoniacées Eupatoriées. — Aigrette plurisériale . plumeusc. Corolle à limbe non distinct du tube. Involucre multisériale. Rachis sans bractéole. La tige est simple souspubescente , les feuilles lancéolées, atténuées aux deux extrémités, rudes sur les bords; les ^'•apitules de fleurs en grappes distantes; les écailles de l'anthodium' 30 l'LANTES u'agRÉMENÎ. (involiicre) spatulécs , colorées sur les bords. La racine de eette espèce est tubéreuse, épaisse, cbarnue; les feuilles radicales spatulées, longue- ment pétiolécs, {^labres , les eaulinaircs ])lus petites, ouvertes, on- dulées, scabres sur les bords. Les fleurs sont d'un rose violàtre,lc centre plus rouge. Le professeur Ijeck la nomme une espèce variable. Elle est originaire de l'Amérique du nord , de la Pcnsylvanie jusqu'à la Caroline où elle habite les forêts sablonneuses et y acquiert de 3 à A pieds de hauteur ; en Europe elle ne vient que jusqu'à 2 1/2 pieds à '^ pieds. Lindley conseille de la cultiver dans une terre sablonneuse mélangée de terreau, et de la couvrir l'hiver de feuilles mortes; elle fleurit depuis août jusqu'en octobre. OPUNTIA cTLiNDRicA. (1799)Déc. Prodr. v. 3, p. -471.— Fam. des Cactées. — Cette plante est, comme on le voit, depuis long-temps in- troduite en Europe , mais elle n'y avait pas encore fleuri , lorsque M^i". Norton a fourni à la science un dessin exact fait d'après nature de l'inflorescence de cet intéressant végétal. On le trouve dans le Bota- nical 3Iacjazin , n° 3301 , du mois de février 183-4. Voici les caractères génériques et spécifiques de cette Cactée. Car. Gén. : Sépales nombreux, soudés à l'ovaire , en forme de feuilles , les supérieurs planes , courts ; les internes pétaliformes, obovales , étendus, rosacés. Etamines nom- breuses plus courtes que les pétales. Style cylindrique , rétréci à la base. Stigmates droits, épais. Baies ovales, à sommet ombiliqué, tuber- culeuses, souvent couvertes d'épines. L'embrion presqu'en spirale, cylindroïdc. Les cotylédons seraicylindriques , lorsqu'ils germent folia- cés , planes, épais. Plumule épaisse. — Arbrisseau dont le tronc de- vient rond , ayant dans son jeune âge des rameaux rares , cylindriques , plus ou moins comprimés , articulés , les articles ovales ou oblongs portant des paquets d'aiguillons ou de soies disposés en quinconce ou en spirale. Feuilles sédiformes, très caduques, naissant sous chaque fascicule de soies. Fleurs sortant des mêmes paquets ou des bords des articles , jaunes ou rouges. Les etamines sont irritables par le toucher. Car. Spéc. : Plante droite , sous rameuse , la tige et les rameaux cylindriques presque simples , tuberculeux , couverts de sillons aréoles; les tubercules rhomboïdo-oblongs , portant à leur sommet des feuilles caduques et des épines subulées , fasciculées , cotonneuses à leur base. Fleurs subterminalcs , assez petites pour la plante ; les pétales droits , raccourcis , disposés en couronne , le style filiforme. Cette plante , connue presque partout pour un cactus cylindricus, a été ramenée au genre Opuntia , depuis que l'on connaît les détails de sa floraison. Elle forme l'anneau intermédiaire entre les Cereus et les Opuntia. Originaire du Pérou, on la cultive dans les serres chaudes à la manière des autres Cactées. WKIGIITIA cocciNEA. ( 1822 ) B. M. Lodd. Bot. cab. 89-i. Neumann. Ann. de Flore et de Pomone , nov. 1833 , p. 63. — ( PI. coloriées de l'Horticulteur Belge , pi. xxvni B. ) — Fam. des Apocynées. — Carac- tères génériques : calice à o divisions , corolle régulière à S pétale^ CONSTRL'CTIOTIS HORTICOLES. 31 garnis à leur base d'appendices frangés; cinq étamines insérées au fond de la corolle, style unique à stigmate en tête. Caractères spécifiques : Arbrisseau à tige droite; feuilles d'environ 4 pouces, entières, ovales, alongées, pointues, d'un vert frais et luisant en dessus, jaunâtres en dessous , à pétiole court. Fleurs solitaires à l'extrémité des rameaux , d'un beau rouge écarlate velouté ; les appendices de couleur pour- pre ; pétales pointus, ondulés et réfléchis , longs d'un pouce environ et larges de cinq à six lignes , charnus et bordés, sur le limbe exté- rieur , d'une nuance vert-olive. M'' Loudon; dans son llorlus Britannicus , dit que la plante a été in- troduite en Angleterre en 1822 ; M"" Neumann l'a rapportée lui-même de l'Inde en 1824 en France. Elle n'a bien fleuri qu'eu 1833, époque à laquelle a été fait le dessin ci-joint. Cultivée en serre-chaude , elle a mieux fleuri dans de la tannée peu chaude , maiâ les feuilles sont tombées après la floraison; une espèce d'araignée s'étant très répandue cette année dans les serres de M" Neumann , le Wrightia en a beaucoup soufl'ert. 11 croit qu'il faudra la cultiver moins chaudement. Quoique Sweet ,dans son Hothouse and Greenhouse manuel , dit qu'elle prospère dans un mélange de terreau et d'argile , et que les boutures croissent facilement dans le sable sous un verre, cependant, d'après ce que W Loddiges a dit récemment à M"" Neumann , les collections de Lon- dres n'avaient plus de Wrightia Coccinea. M' Neumann assure que la terre qui lui convient le mieux est un mélange de terre de bruyère et de terre franche. CONSTRUCTIONS HORTICOLES. DESCRIPTION DU JARDIN BOTANIQUE D'ANVERS. Lorsque les écoles centrales furent établies dans les départemens bel- ges, le professeur Dekin , chargé de l'enseignement de la botanique , à Anvers, rassembla quelques plantes dans le jardin d'un couvent, main- tenant occupé par l'artillerie. La suppression de ces écoles laissa ces niantes à la disposition de l'école de médecine de l'hôpital civil. Elles fu- rent déposées dans un petit jardin attenant à la pharmacie. Le nombre des espèces augmentant, l'administrateur céda un autre emplacement de même étendue à peu près , où les plantes furent rangées régulière- ment d'après le système de Linné. A cette époque, en 1813 , on ne pouvait cultiver que des plantes de pleine terre; quelques châssis peu spacieux garantissaient l'hiver un petit nombre de végétaux d'orangerie. M. d'Argenson , alors préfet, fit transporter au premier jardin et remettre en état de servir une serre abandonnée qui se trouvait à l'hôtel de la Préfecture ; elle fut bientôt remplie par les plantes exotiques provenant des semences fournies par le jardin du roi , à Paris , outre les plantes venant de l'établissement de 2. 6. 32 (.0?(STRL'CTrun.S HomiCOI-KS. M. Pariiu'iiti«M", à Knglncn , el celles que l'on devait à l'obligeànci' de lU. Mussche .jardinier en ohet du jardin botanique de Gand. Une |)or- tion de grange voisine du premier jardin futa{)j)ropriée pour une oran gerie; la colleclion s'augmenta peu-à-peu , et afin de l'utiliser, M.Pyek . gouverneur de la Province, engagea un des professeurs à faire un cours de botanique , nécessaire d'ailleurs au\ élèves en pharmacie. Ces deux petits jardins séparés devenant insuftisans pour contenir tous les végé- taux dont on pouvait disposer, la Régence d'Anvers se proposa de créer pour la ville un jardin de botanique et prit pour emplacement le jardin de la ci-devant Préfecture maritime. Ce projet n'eut qu'un commencement d'exécution : toutes les fois qu'un jardin de botanique n'est pas une dépendance d'un établissement d'instruction publique, il ne peut pas se soutenir; c'est une dépense que les villes ne supportent pas long-temps , surtout lorscjuon veut avoir un jardin assez, vaste pour servir de promenade publique. 11 se présenta une occasion favorable pour concilier les intérêts de la ville et ceux de l'inslr action. Les religieuses hospitalières qui avaient été supprimées sous le gouvernement français , obtinrent du roi des Pays-Bas , l'autorisation de rentrer à l'hôpilal civil , pour rebâtir leur couvent ; elles prirent une partie des salles des malades , ce qui rendit nécessaire la construction d'un nouveau bâtiment. Feu M. Membrede , gouverneur de la Province d'Anvers , obtint de la Piégence, que le grand jardin fruitier et légumier fût annexé au petit jardin de botanique où se trouvait la serre, l'autre devant être employé aux nouvelles constructions. Les entrepreneurs s'engagèrent aussi à faire la belle serre chaude qui se trouve au fond du jardin. Deux plans furent proposés pour l'arrangement de cette école de botanique : l'un dans lequel les plantes étaient rangées en plates-bandes, comme cela se voit dans tous les établisseraens de ce genre. Dans l'au- tre , les plantes étaient agglomérées classe par classe , selon le système de Linnée. Une grande allée serpentait autour du jardin ,et de chaque côté se trouvaient les classes séparées par des sentiers tortueux. Dans le milieu , on avait ménagé un emplacement pour une orangerie pro- jettée. Ce dernier plan , qui n'avait pas l'aspect monotone de plates- bandes, fut préféré et mis à exécution en 18^6, tel que le terrain pou- vait le permettre à cette époque, car depuis il a été aggrandi par la suppression d'une grange et le déplacement d'une orangerie qui s'op- posait à ce que le premier jardin fit partie du nouveau. D'autres embel- lissemens furent sollicités par M. Yan Lrborn , bourgmestre de la ville, et adoptés ])ar la Régence. Le long du côté du jardin , se trouvait un vieux mur tombant en ruines, donnant sur une ruelle, nommée (jast- huis beinde , impraticable pour les voitures. Le mur fut remplacé par une grille élégante , et une belle rue, commençant à la porte de Malines et aboutissant à la nouvelle salle de spectacle, fut livrée à la circulation. De l'autre côté de celte rue, se trouvait une prairie appartenant aussi à l'hôpital el(]ui était louée pour une buanderie, Le lover annuel était fO.\STUrCT10NS UORrir.OLES. 3o rie onze cents francs. L achuinistration des hospices mit ce terrain en vente pour y bâtir des maisons ayant vue sur le jardin de botanique. Le terrain ne contenait qu'un tiers de bonnicr 4,216 mètres ; les lots réunis montèrent à la somme exorbitante de deux cent seize mille qua- tre cent deux francs , résultat au([ael ne s'attendaient vraisemblable- ment pas ceux qui s'étaient opposés à l'établissement du jardin ; tant il est vrai que des dépenses faites à propos et avec intelligence , rappor- tent tôt ou tard plus qu'elles n'ont coûté. Maintenant les maisons sont toutes achevées : cette belle rue, nommée Lcopold , donne à ce quar- tier une nouvelle et brillante existence. Le jarditi, du reste, a plusieurs défauts essentiels : il est plus basque la rue, de sorte qu'il parait plus petit qu'il n'est réellement , le côté Lst se trouvant caché le lon^q; delà grille; l'orangerie sur laquelle ploiige la vue, semble trop basse , et l'hiver, quand les arbres sont dépouillés de feuilles , les murs des mai- sons du côté ouest ont un aspect désagréable, La grande serre chaude est construite en fer, elle a seize mètres de longueur, 4 mètres 1/2 de profondeur et sept mètres dans sa plus grande hauteur. L'entrée donne dans un vestibule où se trouve l'esca- lier pour descendre au fourneau ; une pompe fournit l'eau nécessaire aux arrosemens. Il s'y trouve aussi une petite bibliothè(jue de livres de botanique utiles à la connaissance des plantes, tels que le gênera et species de Linné, par Wildenow, \csijstema vegeiqjiilium , par Spreu- gel , le prodromus de De Candolle, le nomenclator botanicus de Steu- del, le Dictionnaire de Miller, les eatalogues anglais, etc. , etc. La serre est divisée en trois compartimens : dans celui du milieu , les plantes sont eu pleine terre; les deux divisions latérales sont des tan- nées. Le long du mur du fond de la serre est un chemin , et au-dessus , un berceau en fer pour les plantes grimpantes qui sont dans la tannée et dans la pleine terre; sur le devant une planche à hauteur du mur d'appui, sert à placer près du jour une grande quantité de pots. Au- dessous est le tuyau de chaleur qui postérieurement est à â mètres 1/2 d'élévation. Ce tuyau près du fourneau éprouvait une si grande cha- leur , que les carreaux se fendaient : il a fallu le construire en fer dans la longueur d'un mètre 1/2. Sur ce tuyau on place pendant l'hiver une chaudière en cuivre toujours remplie d'eau dont l'évaporation entre- tient dans la serre une humidité favorable à la végétation. De cette chaudière part un tuyau en cuivre qu'on ouvre à volonté. Ce tuyau aboutit à un conduit en terre cuite qui règne au-dessous des tannées et de la pleine terre. Dans les grands froids , pendant la nuit , on laisse couler l'eau chaude dans ce conduit , ce qui entretient la chaleur au- dessous des pots , on retire l'eau facilement au moyen d'un robinet situé à l'autre extrémité du conduit placé en pente. Pour renouveler l'air de la serre, on a pratiqué trois fenêtres à bascule à la partie supé- rieure de la serre et des ouvertures qu'on ferme à volonté le long du mur d'appui sur le devant. En dehors de ce mur d'un mètre de hau- teur, on a planté, cette année, en espalier, des arbres fruitiers dg â4 coasTRtcnoTis ijortk.oles. serre ou d'uriinycrie, tels que des Psidinm , Eugenia jambos , Laurus pertea , Ac/nas sapota , Aiiona cherinwtia , Ca?nellta oleifera , ete. Uiio serre en verre et en vitrage , de la hauteur du mur d'appui, garantit ces plantes de la gelée. Pour l'échauficr, il suffit d'ouvrir la trappe d'une des ouvertures qui servent à établir des courans d'air dans la grande serre pendant l'été. Cette espèce de bâche se démonte au printemps et se place de nouveau en automne. On verra si de cette manière on pourra conserver et mettre à fruit les arbres dont nous venons de par- ler. Ce sera d'ailleurs un abri pour beaucoup de pots contenant des plantes de peu de hauteur , sans nouveaux frais de chauffage. La serre chaude est placée si favorablement qu'elle acquiert rapidement un grand degré de chaleur après quelques heures de soleil. L'Eté on est obligé de tendre des rideaux pour que les plantes ne soient pas brûlées par les rayons solaires. Le dessin ci- joint de l'orangerie, dispense d'en donner la descrip- tion. A l'intérieur elle est partagée en deux par un vaste araphithéà tre; il est complètement garni de plantes en fleurs dans les expositions de la société d'horticulture, ce qui forme un bouquet vraiment admi- rable ; derrière ce bâtiment octogone est une pompe en piédestal qui attend une statue; à côté se trouve l'entrée par laquelle on descend dans la cave où est le fourneau. C'est à M. Bourla, architecte de la ville, qu'est dû le plan de cette belle orangerie. On avait essayé de faire un bassin devant le bâtiment , au milieu du gazon. Après avoir creusé à une grande profondeur sans trouver de l'eau , on fut obligé d'y renoncer. Les terres ayant été déposées à côté , forment une petite colline. Elle a été plantée en arbres verts de diffé- rentes espèces. Cette classe intéressante de végétaux présente un grand nombre d'espèces fort difficiles à distinguer ; une réunion de ces plantes qui seraient étiquetées d'après leur véritable nom , fournirait aux ama- teurs et aux cultivateurs des renseignemens utiles. Parmi les pins qui sont sur cette «-olline , se trouvent celui de la Caramanie et du Napoul , le cèdre du Liban , le Larix microcarpus , le Pinus adunca , ete. Le Vinus canariensis n'a pas résisté aux rigueurs de l'hiver. Le gazon qui s'étend de l'orangerie à la porte d'entrée est , depuis deux ans, semé en raygras d'Italie , variété âiu. lolium perenne.W. G%i plus rude que le raygras ordinaire^ les tiges étant plus grosses; mais son produit est plus avantageux. 11 pousse plus vigoureusement et donne plus d'herbe. Les serres cliaudes et tempérées contiennent un grand nombre de plantes qui sont déjà parvenues à une hauteur remarquable. Dans la pleine terre de la grande serre se trouve un Psidhmi qui est venu de semences dont l'étiquette portait P. viontanum. Il a plus de cinq mètres d'élévation ; toute l'année il porte des fleurs odorantes et donne une grande quantité de fruits de la grosseur d'une prune. Un Viper arboretim et un Muraya exoiica ont plus de trois mètres. Le Coccoloba pubescctis en a plus de quatre, eour qu'elle prenne tout son développement. Les Caladmm étiquetés sont au nombre de dix. Trois dillérentcs espèees ont été envoyées sous.le nom d'odoralissimum : il faut atten- dre la floraison pour les distinguer. Un grand nombre à! AmanjUis , de Crinum et de Pancratium , venant du Cap, de Surinam, du Brésil , n'ayant pas encore fleuri , ne peuvent être désignes par leur nom spécifique. C'est du jardin d'Anvers qu'est venu le Zephijrantes candida , qui se trouve dans les autres col- lections. (La fin au prochain numéro.) ECONOMIE INDUSTRIELLE. INDUSTRIE SÉTIFÈRE. Une agriculture florissante peut remédier à tous Ici maux qui aflligcnt quelquefois l'Iiunianitë. E. KLYMO.V. 11 est évidemment démontré que le mûrier prospère aussi bien en Belgique que s'il en était originaire ; que la soie qui en provient peut rivaliser, sous tous les rapports, avec les soies les plus estimées du globe. Il ne s'agit donc plus que de propager les établissemens sétifcres dans nos provinces ; mais pour le faire avec succès , il faut que ce soit de la manière la plus économique. C'est commettre une grande faute contre ce principe que de consacrer au mûrier des terres qui sont employées avec succès à la culture des céréales, des oléagineux , des légumineux, etc. , leur valeur vénale et locative ne permettant pas à l'industrie séti- fcre d'en retirer tout le bénéfice qu'un système mieux entendu pro- duirait. Le mûrier prend toutes les formes que le caprice de l'homme veut lui donner , et il sait s'en accommoder : ainsi, qu'on en fasse un taillis, un espalier, un arbre nain , un buisson ou une haie, ses feuilles au- ront toujours la même propriété, dès que l'arbre sera de l'espèce ou plutôt de la variété qui produit la plus belle soie , ayant cependant égard à la nature du sol. Que s'offre-t-il aux yeux de l'observateur éclairé qui parcourt nos villages et nos hameaux ? Partout des habitations environnées d'arbres plus ou moins inutiles, des broussailles et une foule d'autres plantes parasites; des haies informes et sans solidité , des buissons semés cà et là, occupant un terrain considéré comme non productif; des chemins vicinaux qui n'ont pour tout ornement sur leurs talus , que des ronces. des épines, etc. Que l'on extirpe donc toutes ces plantes nuisibles ou ÉCO.\031IE 1M)1 SIRlEU.li. 37 insignifiantes , et qui , comme les oisifs, vivent de la substance que la terre réservait à des choses utiles à la société : qu'on y mette à leur place des mûriers, on aura, en suivant ce système de plantation , une i:iclie moisson de feuilles qui alimenteront , et au-delà toutes nos ma- {ifnanières. Le mûrier, ainsi cultivé , ne porterait aucun préjudice aux jardins, aux champs , aux autres endroits agricoles près desquels il se trouverait. Je vais me borner à analyser succinctement les avantages que ce mode de culture offrirait au planteur et à l'Etat. .Fc suppose que l'exploitant d'un terrain très limité plante autour de son habitation 20 mûriers , qu'il en fasse une haie autour de son champ , de son pré ou de son jardin , qu'il en plante 40 dans le con- tour , en comptant en sus AO mûriers pour la haie ; le total en sera de 100. En France, les feuilles d'un mûrier ordinaire se vendent annuelle- ment de 5 (1) à 8 francs, mais je suppose S pour ne pas paraître exa- géré dans mes calculs ; en Belgique elles se vendraient encore plus cher, vu les droits auxquels sont soumises les soieries étrangères à leur en- trée sur notre territoire : le planteur aurait donc de ce chef seul un revenu net de bOO francs. L'on voit ici que quand bien même des soieries étrangères ne se- raient soumises à aucun droit d'entrée à nos frontières , la Belgique pourrait encore soutenir avantageusement leur concurrence ; puisque j'ai pris pour base de mon calcul le prix le moins élevé auquel se vendent les feuilles de mûriers chez nos voisins. Supposons même que chacun de ces arbres ne rapporte que 3 francs ; il serait encore un des plus beaux présens que la natjire ait faits à notre agriculture et à notre industrie. Si le planteur élevait lui-même des bombix à soie , son profit serait plus considérable. Le gain serait encore bien plus sensible peur les cultivateurs eti grand ; car combien ne rapporterait pas un champ de 100 hectares en- touré de cette manière ; il ne faudrait autour de chaque hectare de terre que 20 mûriers pour en pouvoir payer le lover. Je ne compte pas le produit du bois ni celui des mûres qui convenablement préparées donnent une boisson vineuse aussi salutaire qu'agréable , eufin un sirop très estimé en médecine et très utile pour le besoin du ménage. Notre royaume possède environ 2,310 communes; si un tiers seule- ment d'entr'elles adoptait ce mode de culture en plantant des mûriers dans tous les endroits qui en sont susceptibles , on peut évaluer que (1) Pour entourer de haies de mûrier un hectare de terre , en supposant la pièce carrée, ce qu'offre une ligne de 40Ù mètres, il faut 1,400 plantes, et en inter- calant tous les 4 mètres un arbre de haute tige, fait lOOj les feuilles .se- vendent gé- néralement 5 à 6 francs les 100 livres. Il faut un arbre très-âgé pour fournir celte quantité. 38 iCCOXOSIE lltDtSTIHELLE. ohacuno d'elles, l'une ])arini l'autre, en posséderait au moins 7,000 qui augmenteraient la richesse nationale d'un revenu de âO millions de francs. Mais il ne suHit pas d'avoir des mûriers, il faut des établissemens pour en consommer le produit ; car faute de pouvoir se débarrasser des feuilles, la culture en serait bientôt abandonnée : il serait donc né- cessaire que le gouvernement fit construire une raagnanière-modèle partout où le besoin s'en ferait sentir , et il pourrait , au bout d'un cer- tain laps de temps , la céder sans perte aux amateurs qui se présente- raient pour en faire l'acquisition. Je suis convaincu, et beaucoup d'é- conomistes sont de mon avis, que, si le gouvernement adoptait ce plan, le seul bon et économique, l'on verrait la Belgique se couvrir comme par enchantement d'établis«emens sétifères et devenir , en peu de tems, indépendante des autres nations pour les soieries. Je me résume donc à ce que le gouvernement devrait : 1" Continuer à accorder des primes et même des marques honorifi- ques à ceux qui se distingueraient dans cette branche d'industrie agri- cole ; rien n'a autant de puissance que cette dernière sorte d'encoura- gement; 2° Continuer des distributions gratis de jeunes plans de mûriers de la meilleure espèce; S» Continuer des distributions également gratuites d'œufsde Bombix à soie , de ceux à cocons blancs ; 4° Propager les bons préceptes de l'art sétifère; 5" Faire construire des raagnanières-modèles , les rendre ensuite , et en faire construire de nouvelles au fur et à mesure que les premières passeraient en d'autres mains ; 6" Faire faire des plantations de mûriers au bords des routes entre les arbres qui y existent déjà , et ordonner qu'il en soit fait de nom- breuses pépinières dans les domaines de l'Etat. 7° Inviter les autorités communales à conseiller à leurs administrés la culture du mûrier , à leur en donner l'exemple en en faisant planter les chemins vicinaux et les biens communaux , enfin à faire naître l'é- mulation des habitans des villes et des campagnes en distribuant des prix annuels, ainsi que cela se pratique pour le houblon , le lin , etc. Le gouvernement, pour ce qui le regarderait, et les autorités locales, dans l'intérêt des communes , pourraient vendre tous les ans, à l'eii- chère , la moisson de feuilles provenant de ces plantations. Le gouvernement ne pouvant rien faire sans fonds, ce serait donc aux Chambres à lui allouer une somme annuelle de 100,000 fr. au moins, qui garantirait le succès de cette industrie agricole. Jamais al- location ne fut plus utile à l'état et aux citoyens. J. B. Lacoikt. Note du rédacteur. Nous nous sommes fait un plaisir de publier les réflexions qui précèdent , au moment où l'attention est attirée sur l'in- dustrie sétifère, parle rapport qui vient d'être adressé au roi. Cette industrie est une de celles qui méritent le plus d'être encoura^ ÉCONOMIE ITJDISTRIELLE. 39 gtîcs, parce qu'elle est nouvelle; qu'elle est susceptible de se dévclop per; qu'elle créera du travail et de grands produits au pays, sa?is dé- placer aucune autie inchistrie , ou y nuire en aucune manière , et qu'elle tend à nous soustraire à un large tribut que nous payons à l'étranger. Une autre considération milite en faveur de cette industrie , c'est qu'en se développant elle fournira des moyens d'emploi à une foule de capitaux inactifs et du travail à un grand nombre de bras. Sur le Miirier de Chine. M. Kendrick , dans son New anierican orchardist , Boston, 1833, donne sur le mûrier de la Chine , des renseignemens dont voici un court extrait. Le mûrier de la Chine (Morus multicaulis) fut importé avec beau- coup d'autres plantes par M. Samuel Perroret , d'un voyage dans la mer d'Asie , et sur les côtes asiatiques, dans rintérieur de la Cayenne. C'est un arbre d'ornement, et en même temps d'utilité par son fruit. Il est très vigoureux et s'élève droit en l'air. Dans un sol fertile , léger et un peu humide , ses feuilles acquirent 10 pouces de longueur , et ii pouces de largeur. Elles sont lisses et d'un vert foncé. Elles ont vm éclat ex- traordinaire. Dans un sol aride , les feuilles ont moins d'ampleur, et de cordiformes elles deviennent éliptiques. Elles perdent les dentelures profondes qui garnissent leur bord. L'arbre a résisté aux derniers grands froids qui ont régné en Amérique , et cela malgré que sa pousse pro- longée le fasse entrer dans la saison des gelées avec du bois mal aouté. Au moment où M. Kendrick écrivait ceci , d'après une note de M. Dear- born , l'arbre n'avait pas encore donné fruit , mais depuis il à richement marqué par un fruit long , noir et d'une saveur agréable. Madame Parmentier (1), à son établissement horticole de Brooklyn, obtint , en 1832 , deux récoltes de soie. Le ver de la première fut nourri indiflëremment de mûrier blanc et de mûrier de Chine. Les cocons étaient pour les deux tiers blancs, et pour l'autre tiers de couleur orange. On en fit éclore une partie sans faire attention à la couleur. Le 30 juillet, on obtint une seconde récolte, dont le ver fut exclusivement nourri de mûrier de la Chine. Le cocon était beaucoup plus gros , et tous fournis d'une blancheur de neige , ce qui est d'une importance majeure. Leur éclat soyeux était aussi très considérable. M. le docteur Pascalis , de New York, avait prévu la possibilité d'une seconde récolte de la nourriture des vers , par le nouveau mûrier , dans le n" 2 de son Silk culturist. Au témoignage des Chinois , le ver-à-soie consomme de ce mûrier beaucoup moins que de toute autre sorte. Les Chinois , d'a- près M. Perroret , prétendent que les disciples de Confucius ont dû à cet arbre la prospérité de leur pays , et la longue durée de leur em- pire. (1) Veuve de M. André Parmentier, d'Enghien , frère du célèbre Lotanislc de c-e nom. 2. ■• .7, 40 EXPOSITIONS H0RT1C01E9. EXPOSITIONS HORTICOLES. SOCIÉTÉ DE FLORE S'ALOST. Onzième Exposition d'hiver. — Les 9, 10 e/ 11 février XQ^A. La commission, nommée pour décerner les médailles d'honneur, s'é- tant réunie à deux heures de relevée , dans la grande salle de l'Hôtel «lu Commerce, après avoir recueilli les voles au scrutin secret, a adjugé \cprix de la belle culture au n" 270 , Vœonia stiffruticosa, de M. Noog, secrétaire de la société. Le premier accessit a été obtenu par le n° 252, Rhododendrum arbo- retim i-ussilianum , de M. Mechelynck , amateur-fleuriste, à Gand. Le second accessit par le n° 5-4 , Citrus aurantium , de M. de Crom- been de Terbeque. Les autres plantes et arbustes admis à l'honneur d'entrer en lice pour le pri\ de belle culture , emportent par cette seule distinction la men- tion honorable. Ils sont désignés ci-dessous d'après le numéro du cata- logue. N" 41 Camellia jap. chandleri , de M. de Cracker, trésorier de la so- ciété. 120. Pœonia suffniticosa , de M""^ de Wapenaert. 1S7. Camellia reticulata , de M. Josse Govaert. 201. Camellia punctala , de M. Ligst. 2S3. Amaryllis superba, de M. Mechelynck. 271. Pœonia papaveracea , de M. Noog. 207. Camellia althœiflora, de M. Rufi'elet. 3S1. Banksia émula ,),,,,-, • ,. . « oon n 11- 7 C deiU. Verleeuwen , lardinier-lleuristc, 369. tamel lia superba , > „ , onî» r • • \ ^ Gand. ■392. Epacris impressa , ; 4S0. Cypripedium insigne, de M. Verschaflelt, père, jardinier- fleuriste , à Gand. La Commission , passant à l'examen des collections de plantes et ar- bustes en fleurs, les plus remarquables par leur culture et la diversité des individus, a décerné la médaille d'honneur à celle de M. Verleeu- wen, jardinier-fleuriste, à Gand- Le premier accessit a été adjugé à la collection de M. Verschaflelt ,' père, jardinier-fleuriste, à Gand. Le second accessit à celle de M. Josse Govaert. •« A été mentionnée honorablement la collection de M. Ligst. La plante désignée pour être offerte en fleurs et feuillage parfait, à l'époque précise du 9 février 1834 , était le Cypridium albnm ,- aucune plante n'ayant été présentée, la médaille n'a pas été adjugée, et ce concours est continué pour l'exposition d'hiver de 1833. Le catalogue que la société a fait imprimer de cette exposition men- tionne 509 plantes exposées par 89 membres- EXPOSITIONS HORTICOLES. 41 SOCIÉTÉ D'BOKTICULTDRE D'ANVEKS. Douzième Exposition. — Les 23, 24 et 2S février 1834. Il a été procédé comme suit à ia distribution des prix : Pour la plante en fleur la mieux cultivée , Prix : n" 425 , Azalea phasnicea de Madame Morctus Van Colen. 1^ Accessit, n" 631 , Azalea indiea flore albo, de M. van liai. 2" Accessit, u" 105 , Banksia margïnata , de M. de Caters , prés. Ont été mentionnées honorablement les plantes suivantes , d'après leur numéro d'ordre. N° 76. Mimosa Unilolia , de M. de Boey. 115. Gamellia striata , de M. de Caters , président. 150. Amaryllis johnsonia amœna , de M. de KnyfF. 168. Banksia serrata , id. 240. Correa pulchella, de M. Fée. 407. Polygala grandiflora , de Madame Moretus Van Colen. 417. Epacris impressa , id. 419. id. variabilis, id. 459. Daviesia corymbosa , de M. Parthon de Von, 461. Scottia dentata , id. 479. Ardisia paniculata , id. 627. Acacia longifolia , de M. van liai (J:). 628. Burchellia capenses, id. 629. Ardisia paniculata , id. 6i0. Brexia madagascariensis , id. 631 6w. Heliconia discolor (species Van Geel), id. 633. Camellia anemoniflora , de M. van Hal (J.). 634. — flore albo simplex , id. 653. Kennedia purpurea , id. 654. — bimaculata rosea , id. 657. Enkianthus quinqueflora , id. 663. — — — de M. van Immerseel. Concours. Pour le contingent le plus riche en belles plantes rares , la floraison n'était pas exigée. Il ne s'est trouvé pour ce prix qu'un seul concurrent ; cependant MM. les juges sont invités à procéder au scrutin secret , pour savoir s'il y a lieu à décerner la médaille. Il en résulte que la collection de M. Moens , jardinier-fleuriste, sera mentionnée honorablement. Concours. Pour la plante qui a offert le plus de difficultés. Prix : n" 630 , Brexia madagascariensis, de M. van Hal. Accessit, n° 121 , Dendrobium speciosum, de M. De Caters , présid. 42 EXPOSITIONS HORTICOLES. Les plantes suivantes ont été mentionnées houorablemcnt d'aprè.-. l'ordre du catalofïue. N" {î2 bis. Amaryllis aurca , de M. Cogct (J.). — lO-'i. Banksia inlcgiilolia , de M. de Caters, présid. — lOJi. — marginata , id. — 100. — spinulosa , id. _ 168. _ serrala , de M. de Knyfï (J.). — o21. Ilovea purpurea, de M. Simon (Adolp.). — 631 bis. Ilelieonia discolor (species Van Geel), de M. van Hal. Concotirs. Le prix pour la plante la plus éloignée de son époque naturelle n'a pu être adjugé. Concours. Pour la plante en fleur la plus rare ou la plus nouvellement intro- duite dans le royaume. Prix : ]V° 419. Epacris variabilis , de M™*" Moretus Van Col en. Accessit : N° 57o. Cactus speciosissiraus var. , de M. Van den Bemden. Ont été mentionnées honorablement les plantes suivantes , d'après leur numéro d'ordre : N" 299. Fuchsia globosa , de M. Le Brasseur Van den Bogaert. 318. Camellia chandleri , id. id. -417. Epacris impressa, de M"" Moretus Van Coîen. 420. — nivalis, id. id. 492. Anthocercis albicans, de M. Parthon de Von. Concours. Pour la plus belle collection de plantes en fleurs. Deux juges se récusent : il est résulté que le prix a été décerné, à l'unanimité , à la collection de M. Van Hal (J.). l"- Accessit , à M. De KnyfF. 2" Accessit , à M™'' Moretus Van Colen. Les collections suivantes ont été mentionnées honorablement d'après l'ordre du catalogue. MM. De Caters (P.), présid., De Baye (J.), Fenner, Le Brasseur, Van den Bogaert, Parthon , Doon , Van Beirs , Van Geert. Cette année, le nombre des belles collections s'est accru : elles riva- lisent entre elles par la belle culture des plantes , la richesse de leur floraison et leur nouvelle introduction. Les Camellia , dans cette saison, se présentent dans tout l'éclat de leur parure avec leur beau feuillage, et leurs grandes fleurs d'une couleur éclatante. De nouvelles espèces viennent prendre un rang distingué parmi les plus anciennes; on en voit plusieurs nouvelles , très bien cultivées , dans la riche collection de M. le Brasseur. Des Acacia remarquables par l'élégance de leur feuil- lage et l'abondance de leurs fleurs contribuent à l'erabellissement du salon; des plantes plus modestes par leur taille n'en brillent pas moins par la singularité de leur feuillage et la forme de leurs bouquets , tels EXPOSITIONS UORTU;OLES. ' 43 que les Epacrls , Jcs Pimelca , les Kennedia , les Grevillea; on doit aussi mentionner de beaux Amaryllis , de grands lîanksia, couverts de fleurs. En général l'exposition se dislingue des autres par la vigueur et la Ibroe des plantes, ce qui prouve les soins éclairés de la plupart des ama- teurs et de leurs jardiniers , et eu même temps démontre jus(ju'à quel {loint l'horticulture a fait de progrès dans notre ville. 703 plantes ont été exposées par S6 membres. SOCIÉTÉ ROTALE D'AGRICULTUHi: ET DE BOTANIQUE DE GAND. FÊTE JUBILAIRE. Cinquantième Exposition d'hiver. — Les 15, 16, 17, 18, 19 et 20 mars 1834. L'appel (1) fait depuis long-temps à tous les horticulteurs étrangers et regnieoles par la plus ancienne et la plus nombreuse société horti- culturale de la Belgique , a été compris et couronné du succès le plus complet. La grande exposition a surpassé toute attente ; c'était une vraie féerie , un triomphe pour les amateurs et les fleuristes de Gand et de tout le pays, un véritable événement pour la science. Deux mille neuf cent vingt-deux plantes se sont trouvées en fleurs , au plus beau période de leur végétation, à l'heure voulue, aux jours indiqués. Ces millions de corolles s'épanouissaient dans une salle magnifique , le plus beau monument d'architecture moderne de la Belgique (le vestibule du Palais universitaire), et tous ceux qui ont été témoins de cet imposant spectacle , diront avec nous que ni le dessin le plus correct , ni la des- cription la plus pompeuse ne sauraient rendre la grâce et la majesté de ce paradis terrestre. Le 23 décembre 1833, la société avait désigné comme juges étran- gers de ce concours MM. Calevs^aert-Vermeulen, à Courtrai ; Chatillon , à Alost; Courtois, à Liège; Desmazières , à Lille; Dignefib-Vanden Bos- selle , à Tirlemont ; Dumortier-Rutteau , à Tournai ; Kickx , à Bruxelles ; Lestiboudois , à Lille ; le chevalier Parthon de Von , à Anvers ; Smet , à Lille; Sommé, à Anvers ; Van Donckelaar, à Louvain; Van Siebold , à Leyde. Le 15 mars , jour du jugement, MM. Calewaert-Vermeulen, Cha- tillon , Courtois , Dignefie-Van den Bossche , Dumortier-Rutteau , le comte de Rouvroy ( en remplacement de M. Kickx), Lestiboudois , le chevalier Parthon de Von, Smet , Sommé , Van Donckelaar, se sont réunis à MM. C. Billiet , Buyck van den Meersch , L. Casier, D'Hoop , Ch. Lefèvre,Mussche et Van Coetsera , juges de la société, et au conseil de l'administration pour procéder au jugement des concours. La plante désignée pour être épanouie le 15 mars 1834 , à dix heures du matin, êii\ïi \q Ljchnis chalcedonica , fl. rub. pi. ; aucune plante n'ayant été envoyée à l'exposition , le prix a été prorogé. (l) Voyez page 317, l • volume, N" 10, dccembrc. 44 EXPOSITIONS HORTICOLES. MM. les juges s'occupent d'abord du contingent le plus riche en belles plantes en fleurs des amateurs et jardiniers-fleuristes du royaume et de l'étranger. La médaille d'or est décernée, à la majorité absolue, à la ci)Uectiou de sir Henri Oakes, Baronnet, à Tournai. Cette collection se composait de l-'«3 plantes richement cultivées. On y remarquait 24 Erica , 18 Ca- mellia et 21 Amaryllis. Le Chorizcma Ilenchmannu était d'une loree rare. La médaille d'argent pour le premier accessit du même prix a été accordée, à l'unanimité, à M. Reynders , propriétaire, à Bruxelles; sa collection se composait de 110 plantes très variées. Nous avons particu- lièrement remarqué \eScotlia trapezifonnis, nouvellement introduit et qui difl'ère très peu da Scotlia denlaia, VOxilobium retusum, plante également nouvelle pour notre pays et encore chère (1). La médaille d'argent pour la plante en fleurs , distinguée par sa beauté et sa belle culture, a été obtenue par l'Acacia laurifolia de M. Taftin, de Douai (2). M. De Candolle a fait remarquer que sur toutes ces mimoses , ce qu'on prend pour des feuilles simples ne sont que des fo- lioles de feuilles composées, soudées ti-ès intimement et formant ce que les botanistes appellent aujourd'hui des phyllodiiim. V Acacia à feuilles de lauriers atteint 150 pieds dans la Nouvelle Hollande , sa pa- trie ; l'individu cultivé par M. Taffin avait près de 9 pieds, la tige droite , élancée , une grande cime arrondie, couverte dequelques mil- liards de petites fleurs jaunes en épis. Les vingt-trois plantes qui seules ont été admises à concourir pour le prix de culture , et qui, par cette raison, ont été mentionnées honora- blement , sont ici désignées par le numéro d'ordre de la notice des plantes. N° 77. Clivea nohilis. . . de la société royale d'horticulture de Bruxelles. 1342. Templetonia glauca, \ 134S. Epacris grandifïora, j ^^ ,^^ ^^^j .^ • ^p,,„,i^^i. 1347. Proiea melhfera, V j^^^^ ^^ ^^ botanique , Vâol. Liparia sphœrica, i à Louvain. VèQl. CaineUia Donkelarii{%), ] ' 1767. Camellia spolufera , ' 1793. Chorizema Henchmannii, 1818. Hovea celsi, 1840. Erica nivenia, (1) Je ne la trouve indiquée que dans le nouveau catalogue (1834) de M. Jacolj Makoy , de Liège , au prix de 30 francs. (2) Après un mûr examen , il consleque l\4cacia pris par Je jury pour le Lauri- folia est V Acacia sophorœ de Labillardière et dont les pieds rapportés par cet il- luslre voyageur existent au Jardin du Roi à Paris. ( A^ole du Directeur. ) (3) Nous donnerons la description et la Ogurc de ce joli Camellia qui a mérilc raltention de tous les amateurs. de la collection de M. Oa- kes , à Tournai. de la collection de FXPOSITIOIVS HORTICOLES. 45 IV" 1917. Caîanthe veralrifoUa , 1 de M. Parlhon de Von , ù 1919. Camellia reliculata , ) Anvers. 1 939. Acacia prœmorsa , 1942. Scollia dentata , 1943. Azalea indica, phcenicea, 1946. Enkianthus quinqueflora , 1947. Boronia alata, nm. Epacris grandiflora \ Reynders, à Bruxelles. 19S8. Piinclea decussata longiflora, 1982. Scottia trapeziformis, 1999. Oxilobium retusum , 2923. Rhododendron Smithianum , 20B1. Boronia serrulata , La médaille d'argent pour la plus belle collection de Camellia a été décernée à l'unanimité à celle de Madame Meeùs - Vandermaelen , « Bruxelles. Cette collection se composait de âS Camellia ; il en fallait an moins 15, aux termes du concours, La médaille pour la plus belle collection d'Amaryllis n'a pas été adjugée , les conditions du programme n'ayant pas été remplies ; cepen- dant le jury a voté , à l'unanimité , une mention honorable à celle de fli. le Chevalier De Knyff , à Anvers ; il y en avait 24. Les médailles suivantes ont été décernées aux membres de la société. La médaille d'or pour la plus belle collection de plantes en fleurs a été votée, à l'unanimité, à celle de M. Aug. Mechelynck, de Gand. La collection de cet amateur éclairé se composait de 182 plantes parmi lesquelles il y en avait plusieurs de très remarquables , comme les Lilirim eximium , Rhodendron altaclerense , R. arhoreum russelianum , Eriostemon buxifolium nouvellement introduit , Oucidium bifolium , Sfreliizia flava , Telopea speciosissima , Bonaiea speciosa , Epimedium grandiflorum , etc. C'est cette réunion de plantes qui a le plus fixé l'attention des botanistes , parce qu'elle offrait un grand nombre d'es- pèces curieuses pour leur structure. Deux médailles ont été distribuées pour l'accessit, une à M. DeLeu et une autre à M. Van de Woestyne-d'Hane, pour leurs collections, de mé- rite égal. La première se composait de 110 plantes de genres très va- riés, la seconda de 113, parmi lesquelles IQ AtnarylUs , 12 Azalea , des Camellia , etc. La mention honorable a été unanimement prononcée pour les contin= gens remarquables de MM. J. De Code à Melle , Huyttens-Kerremans . Huyttens-Van Tieghem , de la société d'Agriculture et de Botanique de Louvain , Ch. A. Maes , J. Van Geert , T. Van Saceghem, A. Van Tie- ghem et P. J. Verschaffelt , père. La médaille d'argent pour la plante distinguée par sa beauté et sa belle culture, a été décernée au Doryanthes excelsa de M. A. Meche- lynck. Nous donnerons la figure de ce végétal remarquable, ftiite d'après l'individu qui a remporté le prix. de M. A. Mecîîelynck. 40 EXPOSITIONS IIOUTICOLES. Les 23 plantes admises à l'honneur de concourir pour le prix de belle culture, emportent par cette seule distinction la mention honorable; elles sont désignées ici d'après le numéro d'ordre du catalogue des ])lantes : N° 451. Rhododendron arborevm ) de la collection de Mon- 467. Hovea celsi ] sieur De Leu. 568. Vohjgata latifolia de M. J. de Lichtervelde. 1090. Camellia myrtifolia de BI. Huyttens-Kerreraans. 1378. Proiea mellifera ) ^^ ^ q^ jyjj^gg 1§86. Azalea itidica fl. albo ) 1499. Camellia reticulata 1520. Azaleaindica, smithii coccinea 1547. Telopea speciosissima 1557. Erijthrina Crista galli 1560. Strelitzia flava 1562. Enkianthus quinqueflora 1564. Clivea nobilis 1566. Oncidium luridum 1569. Brassia caudata 1570. Canna iridiflora 1579. Epimedinm grandi flornm. 1582. Scottia dentata 1584. Boronia pimiata 1588. Eriostemon huxifolium j 2267. Azalea indica phœnicea , de M. Yandermaelen à Bruxelles. 234!!$. Pœonia edulis \ de M. A.Vande Woestyne- 2^8B. Eriostemon dendaium j d'Hane. La même médaille pour la plus belle collection de Camellia a été obtenue par M. Jean Van Hove De Caigny. Il y en avait 124 en fleurs , dont 2 ou 3 nouvelles variétés. Une médaille d'argent a été décernée à l'unanimité pour la plus belle collection d'Amaryllis , à M. Ch. A. Maes. On en comptait 37. Un curieux a fait la remarque suivante , à propos de cette collection : M. Maes a brûlé, pour faire fleurir ses 37 Amaryllis, 38,000 livres de charbon , ce qui fait plus de mille livres par ognon. Les médailles pour les étrangers et pour les sociétaires , étaient les suivantes : La médaille d'or pour la belle collection de plantes en floraison for- cée , de 20 individus a^ moins , à la collection de M. Mechelynck à Gand. La médaille d'argent pour l'accessit , à l'unanimité , à la collection de M. Jean Voortman à Gand. La même médaille pour la plante la mieux cultivée parmi les col- lections forcées, au Pœonia suffruticosa , à M. J. De Cock , de sa col- EXPOSITIONS HORTICOLES. 47 ïection à Mellc. Il n'y avait pas moins de 111 fleurs épanouies et fort grandes sur cet arbuste. Le catalogue publié par la société mentionne 2922 plantes , exposées au nom de 280 membres. Une médaille a été frappée pour solenniser cette fête jubilaire ; elle a été offerte par la société aux juges du concours , et distri- buée par souscription. Elle représente d'un côté Flore et Cérès et leurs attributions , avec la légende Société royale d'Agriculture et de Botanique , à l'exergue , Gand ; et de l'autre côté : Fêle jubilaire XV mars MDCCCXXXIV. Cinquantième Salon de Fleurs. L'exécution de cette médaille a été confiée à M. Julien Leclercq. Le dimanche 16 mars , un banquet, donné par les membres de la so- ciété aux juges étrangers , et où l'on compta 150 convives, eut lieu à la salle du trône à l'hôtel de ville. MM. Lestiboudois et Dumortier occu- paient les fauteuils d'honneur à côté du Président , M. Van Crom- brugghe , Bourgmestre de Gand. Le lundi 17, eut lieu la distribution solennelle des médailles dans la grande salle de l'université. A peu près 2,200 personnes , parmi les- quelles plus de 700 dames, assistèrent à cette fête où se rendit le Gouver- neur de la province. MM. Van Crombrugghe, et Coryn , secrétaire de la société, prononcèrent chacun un discours ; on espère que celui du der- nier, qui doit renfermer un aperçu des travaux de la société depuis quel- ques années et par cela même devenir utile à la science et à ses fastes dans notre pays , sera bientôt publié. Parmi les étrangers que cette exposition avait appelés à Gand , on a noté MM. Aeschliman de Fribourg (en Suisse) , Fruhauf de Vienne (Au- triche), Garwie, envoyé par la société d'Horticulture de Londres (1), Fion et son neveu de Paris , Michel de Meudon près Paris. Les jardi- niers fleuristes de Gand ont fait des ventes considérables de plantes à cette occasion. Nous nous sommes bornés pour le moment à donner un exposé sim- plement historique de cette fête jubilaire ; mais nous aurons encore souvent l'occasion d'y revenir en publiant les observations que nous avons faites sur des plantes qui ont été exposées. Nous avons fait pren- dre de nombreux dessins des plus belles productions et une vue géné- rale de l'exposition que nous communiquerons à nos abonnés dans les numéros suivans. (1) C'est notre collaborateur, M. John Maddison, amateur très instruit de Won- delghem près de Gand , qui a publié dans les journaux d'Horticulture anglais , l'appel que la société avait fait aux étrangers. 2. 8. 48 EXPOSITIONS HORTICOLES. SOCIÉTÉ PROVINCIALE D'AGRICULTURE, D'HORTICULTURE ET DE BOTA- NIQUE DE LA FLANDRE OCCIDENTALE, A BRUGES. Exposition dliiver. — Les Q , 1 , H et 9 féorier 1834. Séance du 5 février 1834. Sont présens, MM. Coppieters-Tvvallant , le vicomte de Nieulant, de Ci-ombruggfhe-Custis, Anthierens et Van Caneghem , membres du Conseil administratif, et MM. Yan llyraelheke , Van Heerswynghels , Snauwaert et Cevens , formant la commission adjointe. M. le président delà Société étant absent , ses fonctions sont remplies par M. Coppieter.s-Twallant, l'un des vice-présidens. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. Approuvé. Personne n'ayant envoyé une des deux plantes désignées pour le con- cours de la culture la plus difficile , ce prix ne peut être adjugé. Ceux de la plus belle culture sont décernés , savoir : le premier, à VAmarijllis Johnsoni, exposé par M. Chantrell de Stappens, sous le n° 131 du catalogue, et le deuxième, au Cainellia japonica striata , de M. J. Jooris , portant le n" 2a9. Le 1"" Accessit est voté au Beltia tankervilliœ , de Mad. Pasheller , et le 2" au Camellia insignis ruhra , de M. Drnbbele , n° 232. Une mention honorable est méritée par les plantes suivantes : 333. Alatisia cenula , de la collection de M. Chantrell de Stappens. 135. GrevilUa rosmarinifolia , id. 227. Epacris grandiflora, de M. Drubbele. 312. Ardisia crenulata , de Mad. Pasheller. 316. Strelitzia regina , id. 22S. Cypripedium ventistum , id. 361. Corrœa speciosa , M. Snauwaert. 394. Camellia japonica (gods) , id. Les prix destinés aux plus riches collections de plantes en floraison , exposées par la même personne , sont adjugés comme suif : Le premier à celle de M. Snauwaert ; Le deuxième à celle de M. Anthierens ; L'accessit à celle de Mad. Pasheller. Il est exposé plusieurs collections de Camellia , fort remarquables par le nombre et la variété des individus , ainsi que par leur belle culture; mais aucune n'ayant rempli toutes les conditions requises pour l'obtention du prix , la société regrette de ne pouvoir pas l'adjuger ; cependant elle vote des mentions honorables aux belles collections de MM. /oor«s, Snauioaert et Anthierens. M. Anthierens obtient en outre le prix destiné à celui des Membres qui , depuis la dernière exposition d'hiver , a reçu , dans les expositions mensuelles , le plus de mentions honorables pour la meilleure culture. Enfin , le prix voté au jardinier-fleuriste qui , durant l'année 1833, a exposé en vente , au marché hebdomadaire à Bruges , les plus belles EXPOSITIONS HORTICOLES. 49 collcctious de plantes, est adjugé au sieur Huitiens , demeurant rue Roozendaele , à Bruges. Le catalogue où figurent 46-4 plantes , mentionne 77 Membres de la Société. SOCIÉTÉ DE FLORE DE BRUXELLES. %'t'^ Exposition publique. — Les 8,9, 10 e^ 11 février 183-4. M. le duc d'Ursel présidait la séance du 7 j les membres du Conseil d'administration se réunissent à ceux du jury, pour juger deux collec- tions considérables qui sont envoyées pour concourir; ils éprouvent unanimement une surprise mêlée d'admiration à la vue de ces collec- tions , dont respect majestueux et l'éclat ne peuvent que difficilement se décrire. On se propose de décerner le prix à l'une d'elles : le dépouil- lement du scrutin donne toutes les voix à la collection appartenant à M. F. Reynders , trésorier de la Société ; elle se compose de 80 plantes , parmi lesquelles se font remarquer dix Camollia magnifiques, de 6 à 10 pieds de hauteur, en pleine floraison , un superbe Enkiantlms quinque- flora , des Epacris , des Mimosa et un grand nombre de végétaux rares , aussi remarquables par leur bonne culture et leur l>elle floraison , que par leur dimension majestueuse. La médaille d'accessit est obtenue par M. le Marquis de Chasteler , dont l'envoi également important offre 103 plantes en parfaite végéta- tion, dans lesquelles on distingue aussi de superbes Camellia, un Astra- pœa IVallichii de IS pieds de haut , chargé de fleurs , et beaucoup d'au- tres plantes rares , très bien cultivées et de la plus riche floraison. L'as- semblée a voté des remercimens à M. Reynders et à M. le Marquis de Chasteler, dont le premier donne constamment des preuves de l'intérêt qu'il porte à l'institution , et dont le second a fait venir de plus de dix lieues , la majeure partie des végétaux remarquables qui composent son envoi. On vote une mention très honorable à M™° Meeus-Vandermaelen, pour le grand nombre de Camellia et d'autres jolies plantes dont elle a favorisé l'exposition. On fait aussi l'éloge de la collection de plantes choisies et de Camellia de M. H. Gillot , jardinier-fleuriste , à St.-Gilles- lez-Bruxelles. Le 8 février, le salon de Flore s'ouvre , et présente uncoup-d'œil en- chanté : près de SOO Camellia en fleur, nombre de 3Iimosa , BanJisia, Epacris , etc. Le jury fait choix de la plante la plus rare ou la plus re- marquable par la nouveauté de son introduction dans le royaume. Deux scrutins ont lieu à cet effet, et leur résultat donne la médaille au n° 747, Epacris nivalis, exposé par Mad. Reynders. La médaille d'accessit est décernée au n° 163, Epacris impressa , en- voyé par M. le Marquis de Chasteler. L'assemblée mentionne honorablement les plantes suivantes : N<" 680. Epidendrum pohjbulbon , par M. le chev. Parthon de Von. 177. — jatnaivau (fuscatum), par M. le Marquis de Chasteler. 50 EXPOSITIONS HORTICOLES. ^"• 724. Acacia pentadenia, ipar M. Keynders. 5-4. Bégonia papillosa , par M. Audot , à Paris. Après deux scrutins ouverts pour décerner le prix à la plus belle culhtre , la médaille est acquise au n" 173, Banksia verticillala , de près de IS pieds de hauteur, en pleine floraison , envoyé par M. le Marquis de Chasteler; ce dernier obtient également l'accessit pour le beau pied, Theophrasta serrata , en fleurs, par lui exposé sous le n° 183. Parmi un si grand nombre de belles plantes qui toutes mériteraient d'être mentionnées honorablement , le jury cite les suivantes : pfos 20. Pimelea decussata , de la collection de M. F. Reynders , ex- posé sous le nom de S. M, la Reine. 738. Enkianthus qimiqiieflora , par M. F. Reynders. 11 et 12. Camellia striata , àe\A collection de M. Reynders , exposé sous le nom de S. M. le Roi. 72. Limodorum Trankervillœ , par Mad. la comtesse deBeaufort. 537. Mimosa paradoxa , par M. le baron Gh. Vanderlinden d'IIoogh- vorst. 733. Mimosa oxijcednis, par M. Reynders. 371. Epacris impressa, par M, Ant. Gailly , jardinier en chef de l'orangerie , à Laeken. 22-4. Epacris pulchella major, par M. le marquis de Chasteler. 179. Zamia ifiiegrifolia, T^AT le même. 1 72. Asirapœa Wallichii , par le même, 678. Camellia parthoniana , par M. le Chev. Parthon de Von. 595. — C/jawrf/em, par M"" Meeùs-Vandermaelen. 180. Strelitzia reginœ , par M. le Marquis de Chasteler. 690 Amaryllis quadricolor, par M. le Baron Peuthy-d'Hulden- berg. 927. Erica linnea , par M. H. Gillot , jardinier , à St.-Gilles. 613. Camellia pnnclata , par M. Meeûs-Vandermaelen. 720. Azalea Vandesiana , par M. Reynders. 743. Epacris grandiflora , par le même. On vérifie ensuite s'il a été fait envoi des plantes mises au concours comme offrant la floraison éloignée de l'époque naturelle ; aucune d'el- les n'ayant été présentée et aucune autre plante ne paraissant mériter cette médaille , le jury décide qu'elle ne sera pas délivrée cette année. II accorde néanmoins des mentions honorables aux n°' suivans : N"' 921. Fritillaria imperialis , par M. H. Gillot. 331. Kalmia latifolia, par M. Driessens , à Maseyck. 189. Melianthus major, par M. le Marquis de Chasteler. 415. Pœonia stiff'ruticosa , par M. G. Gillot. 463. Pelargonivm humei, par M. Hermans-Lubbers Les opérations terminées, on s'occupe de tirer au sort les 25 plantes données en loterie par la Société , au profit des membres effectifs; l'as- semblée demande que la liste de ces prix et de ceux qui les ont obtenus, soit exposée dans le salon de Flore , les 9 , 10 et 11 février prochain. J Expositions BOHTICOLES. 51 Le catalogue que la Société a publié , contient les noms de 959 plan- tes , et 239 membres. Nous remarquons qu'on a porté parmi ceux-ci , M. De Bast , à Gand , décédé il y a près de deux ans. SOCIÉTÉ D'HORTICVLTUKE A LIÈGE. Exposition d'hiver. — Mars 183-4 (1). Le prix destiné à la plante en fleurs la plus nouvellement introduite a été décerné au Dilhvijnia ghjcinifolia (Voy. notre prem. vol, p. 307.) de la collection de M. Ant. Vanderstraeten. Le second prix a été obtenu par VEpacrit campanulata alla de la même collection. Le prix pour la collection la plus riche de belles plantes en fleurs a été accordé à celle de W^^" Vossius. Le second prix est remporté par M. Jacob-Makoi. Le prix de la belle culture a été accordé au Rhododendron arboreum de M. Ant. Vanderstraeten. Le second prix a été partagé entre le Banksia marcescens de M"^^" Vos- isius et le Cameîlia japonica alba jylena de M. Dozin. SOCIÉTÉ D'AGRICULTUKE ST SE BOTANIQUE DE LOUVAIN. 28° Exposition d'hiver. — Les 6 , 7 e/ 8 février 18â4. Le conseil des juges était composé de MM. Vermeylen , Vanderbuec- ken , Leroy, Van Bonkelaer, Mertens fils , Desraet (Jean), Ducorron, Van- tilt (Louis) , Debruyn [Livin) , Moons d'Anvers, Verheyden, architecte. De Koninck , Dewaerzegger. Après le remplacement pour absence et récusations , il s'est trouvé réduit à MM. Vanderbuecken , Leroy, Van Donkelaer, Desmet , Vantilt ; MM. Deraeester , Vandenbeck , Van Mons et Demaret l'ont complété. Après le jugement des plantes, MM.Vannes-Delhaye et Desmet se sont substitués à MM. Demeester et Van Mons, pour le jugement des fruits. Les formalités prescrites par le règlement ayant été remplies , le con- seil est entré en délibération. Il a d'abord décidé qu'il n'y avait pas lieu de voter sur le prix de la plante nouvellement importée. Ensuite il a été procédé à l'adjudication du prix de belle culture. Un scrutin de ballotage a dû être institué entre les n°' 19 et 72. A ce second scrutin , le dernier n" étant le Cameîlia punctata , exposé par M. Deschrynmakers, a remporté le prix. Le premier accessit a été décerné au n" 112, étant le Rododendron arboreum , exposé par M. Desivert. Une plante de cette même espèce avait été couronnée pour sa belle culture dans une pré- cédente exposition. Le second accessit est dévolu au n" 19, étant le Jus- ticia adhatoda , exposé par M. Z?eware/. (l) N'ayant pu noua procurer un catalogue de cette exposition, nous avons dû nous en référer à ce qui a paru dans les journaux quotidiens. ( Noie de la rédaction , ) 52 EXPOSITIONS HORTICOLES. Des mentions lionorablcs ont été prononcées en faveur des n"' qui ^^"^cnt : Mentions honorables. -41. Amaryllis pulverulenta, varielas, expose par M.Deschrymaekers, Al. Rosa Kengaleiisis (grande et belle) , par le même. l'A. Epacris attenuata, par le même. 65. Epacris grandiflora , par le même. 67. Id. impressa , par le même. 71. Camellia althœiflora , par le même. 72. id. id. par le même. 77. id. Fulting , par le même. 81. id. Striata , par le même. 8-4. id. Mahdenblush , par le même. . 89. id. Striata , par M. Vandenheck. 91. id. Pœoniflora , par le même. 118. id. Corallina, par M. Deswert. 123. id. Pœoniflora , par le même. IbO. Paiouia suffruticosa , par le révérend 31. Despitael. .131. Bletia Tankervilliœ , parle même. 172. Banksia erictefolia , par M. le Duc d'Aremberg. 239. Amaryllis Johnsoni altissima , par M. Arnould. 268. Camellia Donckelarii , par M. Yandonkelaar. 299. Cyclamen persicum , par M. Le Roy. 325. Pyrus japonica , par M. Marneff. 328. Pancratium caribieum , par M. Hensmans, archi. 390. Camellia striata , par M. Vermeyleu. 391. Amaryllis Johnson, par le même. Le prix de la collection la plus riche de belles plantes en fleurs a étc décerné au contingent de M. Deschrymaekers. Le prix des fruits a été adjugé à la collection sous le n" 2 , exposée par M. Deheen. Le catalogue publié par la Société énumère 468 plantes exposées par 98 membres. Le programme du concours pour l'exposition d'été 1834 est le sui- vant : le ehrysanthenura indicum est de nouveau désigné comme la plante à paraître en floraison anticipée. Il sera décerné une médaille d'honneur à la plante la mieux cultivée, et une autre , à la plante la plus nouvellement importée ; une troisième, au contingent le plus riche de belles plantes en fleurs ; le nombre des plantes ne pourra être moindre de vingt. SOCIÉTÉ DE FLORE DE NAMUR. %" Exposition d'hiver publique. — Les .... 29 mars. Cette exposition était fort belle (1). Leprixde la plusbelle collection a étéadjugéàM.lemarq. dcTrazeguies. (I) Nous u'avons pu nous procurer un catalogue tic cette exposition ; c'est à re- qrct que nous sommes Ibrcés de n'en parler que d'après des journaux. EXPOSITIONS UORTir.OtES. 53 M. Galoppin , jardinier-fleuriste à Liège, a obtenu le prix du concours des jardiniers pour la plus belle eollection. M. Mocns, jardinier fleuriste à Anvers , a obtenu le 2' prix. Le l*""" pris de la plante la plus rare a été accordé à VEpacris campa- nuJata , exposée par M. De Coux. Le !*'■ prix pour la plante la mieux cultivée , à la Rosa mnltiflora de M. Gérard Dieudonné. SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE DE TOURNAT. 31" Exposition publique d'hiver. — Les 1 , 8 e^ 9 février 1834. Le prix de collection est décerné à Sir H. T. Oakes. Le l""" Accessit est accordé à la collection de M. B. Nève, Le 2" Accessit, à la collection de M. Dachy. Le jury procède ensuite au prix à accorder à la plante en fleurs la plus nouvellement introduite dans le pays , la rareté et la beauté étant en même temps prises en considération; chaque juge ayant choisi une plante pour ce concours , après scrutin secret , le prix est décerne , à la majorité de trois voix contre deux, au n° 509, représentant le Bégonia nvarifolia , exposé par M. B. Nève. L'accessit a été voté par l'unanimité des voix au n° 552 , Ejiacris va- riabilis , de Sir H. T. Oakes. M. le secrétaire-adjoint fait l'appel de MM. les juges par rang d'âge, et chacun désigne par leur n° les deux plantes qu'il croit les plus dignes du prix de culture. Le prix de culture est décerné au n° 562 , représentant le Erica (jrandinosa , cultivé par Sir H. T. Oakes. Le premier accessit est décerné au n° 506, Goodyera discolor , cultivé par M. B. Nève. Le deuxième accessit est décerné au n" -499 , Boronia alata , cultivé par M. B. Nève. Le jury a ensuite ordonné qu'il fût fait mention honorable au pro- cès-verbal , des plantes dont les noms suivent , qui toutes avaient été jugées dignes de concourir pour les prix. N"" 412. Erica Patersonia, à M. Dumaisnil. 498. Pimelea decussata , à M. B. Nève. 512. Epidendmm cochleahim, au même. 540. Gnidia pi7iifolia , à Sir H. T. Oakes. 551. Epacris impressa , au même. 553. id. purpurascens au même. 561. Erica nivenia , au même. 582. Camellia imhricata, au même. 581. » CahiUii , ^n même. IXPOSITIOWS HORTICOLES. Le concours pour los fruits a ensuite fixé les regards du jury, et le scrutin secret ayant produit trois voix pour la collection n° 1 , et deux pour le n° 2 , la médaille d'honneur a été décernée à la collection de M. Dumont. Le 1"' accessit a été accordé, à l'unanimité des voix , à la collection de M. Allard-Cuppens , et le 2" , à celle de M. Deschamps. Le jury a vu avec satisfaction le progrès de la culture des fleurs et la multitude croissante des plantes nouvelles qui viennent orner le temple de Flore , et a ordonné qu'il fût fait mention spéciale du n" 203 , Ama- ryllis cupulata , de M. D. Dehults ; du n° 461 , Camellia florida , de M. B. Nève ; et du superbe Camellia kewblush , de Sir H. T. Oakes ; avant de se séparer, il vote des remercîraens aux cultivateurs. Le catalogue de cette exposition mentionne 6o6 plantes que 73 mem- bres ont exposées; mais nous remarquons que parmi leurs noms on en a laissé plusieurs de ceux qui sont décédés , comme MM. De Bast , Gaede. Exposition du Vendredi-Saint à Tonmay. — 28 mais 1834. Le jury de la société royale d'agriculture et d'horticulture de Tour- nay décerne annuellement des prix aux jardiniers qui exposent au mar- ché , le Vendredi Saint , les plus belles plantes. Cette année , le l*'' prix a été décerné à l'unanimité des voix à la ri- che et superbe collection mise en vente par M. Verleeuwen , jardinier- fleuriste de Gand; le 2" prix à la collection de M. Van Geert, jardinier- fleuriste de la même ville. MM. Hoest et Verschaffelt de Gand ont ob- tenu le l" accessit ; le jury a regretté de ne pouvoir leur accorder une prime si bien méritée ; il espère que l'année prochaine la Régence con- tribuera pour une somme quelconque à couvrir les frais que ces mes- sieurs ont dû faire. Le jury a aussi décerné une mention honorable à MM. Derasse et Machy .jardiniers-fleuristes de notre ville, pour les belles collections par eux exposées en vente. A ce marché le Blandfordia nobilis a été vendu 100 francs; le Telopea speciosissima , 73 francs, leBerberis fascicularis, 8o, le Ribes speciosum, 26, etc. Les Rhododendron arboreum étaient singulièrement recherchés et ont été vendus à des prix très élevés. ■il Y"'/' L'HORTICULTEUR BELGE, MAI 1834. CULTURES SPÉCIALES. CULTURE DES DAHLIA. Beaucoup d'amateurs ont entendu parler de la belle collection de Dahlia cultivée par M. Maddison , à Wondelghem , lez Gand ; celte collection est effectivement une des plus belles du pays et son proprié- taire a particulièrement étudié la manière dont cette plante doit se cultiver en Belgique ; il vient de nous communiquer une lettre à ce sujet , mais comme il y cite un travail très remarquable de M . Jacquiu sur cette culture, publié en novembre 183S, nous donnons d'abord ce travail avant l'article de M. Maddison. Voici comment s'exprime M. Jacquin: Le genre Dahlia est devenu si fécond en variétés intéressantes, qu'il joue maintenant un grand rôle dans la décoration des jardins. On en iait des massifs superbes en étageant les grandeurs et combinant et variant le coloris ; on les plante aussi isolément soit sur les plates bandes où on les fait alterner avec d'autres végétaux , et où ils produisent un bel effet, soit sur le bord des grands massifs d'arbres qu'ils parent de leurs mille couleurs ; enfin on les dispose en petits groupes çà et la dans les jardins paysagistes, et au centre ou sur la lisière des grands gazons , où ils remplacent souvent les végétaux ligneux en attendant leur ac- croissement , ce qui les rend propres à garnir de suite un jardin de nouvelle création. Ces plantes aiment une terre substantielle, douce, franche et bien amendée avec du fumier court et à moitié consommé ; il leur faut aussi une exposition découverte, sans cependant qu'elle reçoive trop directement les influences du nord et du raidi. Les fleurs y sont d'un tiers plus larges, beaucoup plus doubles et d'un coloris plus brillant que dans un terrain chaud et léger, où on ne les maintient qu'à force d'arrosemens, qui leur font produire un plus grand nombre de ra- meaux et de feuilles, et où ils s'élèvent davantage. Ou les multiplie par semis, par boutures, et plus généralement par la plantation des tubercules entiers ou divisés. C'est par le semis qu'on obtient de nouvelles variétés, et ce genre n'en est point avare. On peut semer dès la fin de février, sur une cou- che tiède , sous châssis , en terrines ou sur la couche même. Lorsque le plant a trois pouces environ , on repique un à un sur une autre cou- 2. 9. 50 tDLTl-RES SPÉCIALES. chc tiède à cinq ou six pouces de distance en tout sens : on a soin de le préserver de la gelée. Vers le 15 mai on le relève en mottes pour le replanter en place, à un pied et demi de distance l'un de l'autre, afin déménager le terrain ; d'ailleurs ces jeunes plantes ne sont jamais aus- si volumineuses la première année. Il est bien de mettre à chaque pied , en le plantant, \ine pellerée de terreau mélangé avec la terre du trou. Lorsque la floraison a lieu, on supprime tous ceux qui fleurissent sim- ples, ainsi que les semi-doubles et nuîmc les doubles (pii ont une mauvaise forme. L'expérience nous a prouvé que ceux dont toutes les fleurs sont , la première année , simples ou semi-doubles, ne deviennent jamais plei- nes ; il est donc inutile de les conserver, surtout aujourd'hui que le grand nombre de belles variétés rend plus dillicile sur le choix des nouvelles à introduire. Les Dahlia reprennent très bien de boutures, quand les jeunes tiges' ont de deux à six pouces de hauteur, on en coupe une ou plusieurs sur chaque pied , jusque près du collet. Il suffit de laisser une seule tige à la mère pour jouir encore de sa floraison. On les plante en pots, une ou plusieurs dans chaque, et on les tient a l'ombre ; on ménage les ar- rosemens ; et au bout d'un mois environ , ces boutures ont assez de chevelu pour être replantées en pleine terre où elles produisent des tubercules et donnent des fleurs. On fait les boutures depuis la fin de mai jusqu'en juillet, et sous châssis depuis février jusqu'en mai. Lorsqu'il s'agit de multiplier les Dahlia par tubercules, on peut, pour eu hâter la végétation , les placer dès le commencement de mars, sur les tablettes d'une serre chaude ; ou mieux encore, déposer les touflTes entières sur une couche tiède que l'on aura couverte de trois pouces environ de terreau. On veille à ce que les touifes ne se tou- chent ]>as. On a eu soin, avant de visiter celles-ci, de retrancher le chevelu desséché des tubercules , de supprimer tous ceux qui sont rom- pus ou gâtés, ou de couper jusqu'au vif la partie endommagée. Il faut encore supprimer tous ceux dont le collet est noir, ce que l'on recon- naît en le grattant avec l'ongle qui enlève dans ce cas facilement l'épi- derme ; pour que le tubercule soit sain , le collet doit être vert. On recouvre de terreau les tubercules ainsi visités et rangés , de façon que le collet ne soit enterré que d'un demi-pouce. On place les coffre.» et châssis sur la couche, de manière que les Dahlia ne soient qu'à quatre pouces des vitraux. Dans cet état on a soin d'ombrer au besoin et de donner un léger bassinage pour procurer une humidité favorable à la végétation. Quinze jours après il s'est formé des tiges qui ont de deux à quatre pouces ; c'est alors qu'on divise les tubercules en autant de parties qu'on le peut. Il suffit d'une tige avec une portion du tubercule pour former une belle touffe. Si on divisait les tubercules avant qu'ils aient poussé des tiges, il faudrait avoir grand soin qu'il restât à chaque par- tie une portion de l'ancienne tige , car c'est de son collet que sortent CULTl'RES SPÉCIALES. 57 les premiers bourgeons. On met chaque pied en pots remplis de bonne terre mélangée, et on les tient dans une serre vitrée jusqu'au moment de les mettre en place en pleine terre , ce qui arrive vers le 13 mai. On arrose légèrement au besoin, et on donne de l'air aussi souvent que possible pour habituer ces jeunes plantes à son contact. Ces soins n'ont d'autre but que de rendre la floraison plus hâtive; car si l'on no tient pas à cet agrément, on peut laisser les tubercules sur les tablettes oîi ils ont passé l'hiver. Ils y poussent de même des tiges, mais plus tard, et on les met en place en pleine terre. On peut encore les étaler , dès la fin de mars , au pied d'un mur, à l'exposition du midi, en cou- vrant avec des paillassons pendant la nuit. Pour planter les Dahlia, il est bien de faire des trous de deux pieds en tous sens et de mettre au fond huit ou neuf pouces de fumier de cheval bien consommé et parfaitement mélangé avec la terre du sol; on plante les Dahlia et on remplit avec la terre du trou. Il faut que le collet soit à deux ou trois pouces au dessous du niveau du sol pour pratiquer à l'entour, sans découvrir le tubercule, un bassin qui reçoit l'eau des arrosemens. Au surplus , on peut toujours planter , en se ser- vant seulement de la terre du sol; les précautions particulières que nous indiquons ne conviennent qu'aux vrais amateurs de Dahlia qui tiennent à les avoir aussi beaux que possible. Si l'on a planté vers le 13 d'avril, il faut garantir le plant des gelées tardives par une couverture de grande paille que l'on jettera le soir et que l'on retirera le matin. Ceux qui ne plantent que vers le 13 de mai peuvent se dispenser de ce soin. Nous pensons que les arrosemens doivent être plus modérés qu'on ne l'a conseillé d'abord. Il leur faut peu d'eau jusqu'au moment où ils se mettent à fleurs ; seulement alors il convient de les arroser plus régu- lièrement. De cette façon , les Dahlia s'élancent moins et leurs fleurs sont plus belles et plus abondantes. A mesure que les Dahlia s'élèvent, il leur faut des tuteurs proportionnés à leur force. Si l'on veut hâter la floraison et la rendre plus abondante, on peut dégarnir les pieds qui sont trop toufl'us en supprimant les tiges qui ont poussé les dernières , quelques-unes des branches qui sortent des aisselles des feuilles. Nous avons aussi remarqué qu'en coupant les fleurs avant qu'elles soient tout-à-fait fanées, les Dahlia en donnaient de plus belles et pres- que sans interruption. Dès le mois d'octobre il faut cesser les arrosemens potir donner aux tubercules le temps de s'aoùter. Dans les premiers jours de novembre, plus tôt ou plus tard, selon la température, on retire les tubercules de terre ; on choisit un beau temps pour celte opération. On coupe , avant, les tiges , qu'elles aient été ou non flétries par la gelée, et on le fait à quatre ou cinq pouces de terre. On arrache chaque toufte en entier, avec la précaution de ne pas écorcher ni diviser les tubercules. On a soin, pour s'y reconnaître, d'attacher à chaque loufle le nu- méro du Dahlia. 58 CULTDRES SPÉCIALES. S'il l'ait beau, on puut en profiter pour les laisser se sécher sur pla- ce; dans le cas contraire, on les fait sécher à couvert dans un endroit 1res aéré , et on les y laisse jusqu'à ce que la terre qui tient aux tuber- cules soit parfaitement sèche. Quelques personnes laissent leurs Dahlia passer l'hiver en terre, en couvrant chaque pied d'une litière épaisse ; nous pensons qu'il vaut mieux les arracher. On les dépose sur des tablettes dans un lieu sec et inaccessible à la gelée j où on les laisse sans autre précaution. On voit cependant quel- ques amateurs les couvrir avec du sable de bruyère ou du sablon bien sec, après avoir fait garnir chaque tablette dun rebord pour le re- tenir. Quand on possède une grande quantité de tubercules, on peut très bien leur faire passer l'hiver dans une fosse creusée en terre. On l'éta- blit autant que possible dans un lieu exempt d'humidité ; on plante au milieu un pieu rond de quinze à dix-huit pouces de circonlérence et assez long pour dépasser les bords du trou de deux à trois pieds. On dispose un fort liea de paille que l'on tourne sans trop le serrer autour du pieu. On garnit le fond d'une couche épaisse de sable très-sec et on range dessus les Dahlia par lits alternés de tubercules et de sable. On laisse à la partie supérieure un vide d'un pied environ que l'on comble avec le même sable ; on dispose par dessus , et en dos d'ane, la terre du trou que l'on bat le mieux possible. Cela fait, on ébranle Ve pieu et on le re- lire en tournant pour ne pas entraîner la paille; on ferme l'ouverture au moyen d'une tuile posée à plat , ce qui permet de donner de l'air à volonté. Lorsqu'il gèle, on couvre toute la surface d'une couche épaisse de litière ou fumier long. Il est bon d'observer toutefois qu'il faut , en pareil cas, les sortir de la fosse dès la fin de mars, i)our les disposer , comme nous l'avons dit, soit sur couche, soit sur des tablet- tes, soit au pied d'un mur, parce que la température douce dont ils jouissent active la végétation , et qu'ils émettent pronqitement des tiges qui s'étiolent et prennent de mauvaises directions. Jacquin aîné. Sur la culture des Dahlia dans les environs de Gand. Wondeighejn , 10 avril 1834. Monsieur, La saison de planter les Dahlia s'approchant rapidement, permettez- moi de vous soumettre qucl([ues observations sur leur culture, laquelle ne se fait pas dans les environs de Gand telle qu'elle doit l'être. Pour la propagation de celte magnifi(|ue classe de plantes, je ne puis mieux faire que d'engager le cultivateur à lire le traité de M. Jacquin sur cette par- tie. ( Voyez ci-dessus. ) CULTL'RES SPÉCIALES. 59 Je crois que c'est là la meilleure nmnière de multiplier les Dahlia ; elle est également adoptée par les jardiniers de Londres, mais la diflérence entre le terrain des environs de Gand et celui de Paris étant grande , il est naturel que la culture ne peut être la même dans les deux endroits. A Paris et à Londres, les Dahlia sont plantés dans une terre argileuse mêlée de morceaux de gravier; elle est compacte , substantielle et dure , olirant de la résistance à une croissance trop rapide ; elle demande du fumier et veut être souvent remuée pour qu'elle devienne plus légère. Ici au contraire, le terrain est siliceux; dans plusieurs endroits de la ville il est spongieux et imbibé d'eau , même durant une partie de l'été. Dans tous les cas il donne trop de nourriture à la plante , en faisant croître la tige et les feuilles au détrmient des fleurs. J'ai vu dans des jar- dins de Gand des Dahlia de 12 à 16 pieds de haut n'ayant presque pas de fleurs ; les mêmes variétés en Angleterre grandissent seulement à ei ou 4 pieds et sont couvertes d'un grand nombre de fleurs. Je ne crois pas qu'il soit possible de faire fleurir bien les Dahlia dans les jardins de Gand. Ils exigent ici , une terre aride et sèche , et une atmosphère pure; ni l'une ni l'autre de ces conditions ne peuvent se trouver à Gand. J'ai souvent visité les jardins de cette ville à l'époque oii les Dahlia devaient être en fleur, et à l'exception de ceux qui se trou- vent dans lejardin de M. Alex. Verschaflélt , près de la Coupure , j'ai à peine vu un Dahlia digne de remarque; ceci ne provient aucunement d'un défaut de jardinage , mais uniquement du sol et de la situation. Je conseillerai aux amateurs et aux jardiniers qui désirent avoir de belles fleurs, aux mois d'août , septembre et octobre, défaire attention 1° à la nature du sol; 2° a la situation dans laquelle ils plantent leurs Dahlia ; et 3° à la grandeur des racines. 1° Le sol. — Piemuez profondément la terre oi^i vous voulez planter vos Dahlia; au mois de novembre, jetez -la en lits, afin qu'elle soit bien aérée et gelée durant l'hiver , et environ un mois ou quinze jours avant de planter vos Dahlia au printems , remuez de nouveau votre terre : le sol qui produit du bled et du houblon est reconnu comme étant le plus propre à la culture des Dahlia, mais n'importe dans quelle terre vous les plantez (je parle des environs de Gand ) , n'em- ployez jamais du fumier , ni ne tes plantez jamais deux années consécu- tives à la même place. "1° La partie la plus aérée de votre jardin est la meilleure situation ; évitez le voisinage des racines et l'ombrage des arbres ; un champ serait de toutes les situations la meilleure. Pour éviter les accidensque lèvent pourrait occasioncr, il faut mettre en terre à côté de cha([ue plante de Dahlia, un bâton long de six pieds et gros en proportion, auquel il faut fortement lier la plante à mesure qu'elle grandit. â" La grandeur des racines est, d'après moi, de la plus grande con- séquence pour les cultivateurs de Dahlia des environs de Gand et pour ceux qui désirent avoirs leurs plantes naines. Je ne conseille à personne no CULTURES SPÉCIALES. de pliinlcr dus racines de Dahlia plus grandes qu'une noix, plus petites encore s'il est possible; nourvu qu'elles n'aient qu'un jet, on peut être assuni d'obtenir une grande abondance de fleurs; je suis tellement persuadé de ceci que je ne mets jamais mes Dahlia en pleineterre avant le mois de mai, préférant planter ceux ([uej'ai obtenus par boutu- res en pots et en bacs d urant le mois d'avril ; après ce temps , je les mets en pleineterre au mois de mai. Par ce moyen mes plantes croissent moins et le peu de grandeur de mes racines sert de frein au trop grand déve- lopi»ement de la tige et des feuilles. La surabondance de ces organes est telle, qu'une graine de Dahlia , ne pesant que quelques grains, étant semée au mois de mars , produira , au mois de novembre suivant , une ra- cine ])csant plus de 3 livres dont la tige aurait la grosseur d'un poignet d'homme. C'est vers les moyens de réprimer cette croissance trop rapide que je cherche à diriger l'attention des amateurs et des jardiniers. Trois pieds de distance doivent être laissés entre chaque Dahlia ; si on les rapproche davantage , le sol environnant leurs racines devient hu- mide, leur bois ne peut mûrir, et l'air ne peut pas circuler sullisamment- Quand vous mettez les bâtons d'appui à côté de vos plantes , ne négligez pas de mettre sur le bout de chaque bâton un petit pot à fleurs renver- sé, à peu près rempli de foin; examinez tous les matins ce pot, vous y trouverez une quantité de perce-oreilles, le plus grand ennemi des Dahlia pendant les chaleurs. Souvent le matin de bonne heure, j'ai, par ce moyen , attrapé des centaines de ces insectes qui , durant le jour , s'enterrent à la racine des Dahlia. A l'approche de l'obscurité ils sor- tent de leurs trous, pour chercher leur nourriture sur les tiges tendres et les fleurs de cette plante , et quand l'aurore paraît, ils vont se cacher dans le foin dont le pot qui est sur le bâton est à moitié rempli. En terminant ces observations je ne puis m'empêcher de remarquer combien les Dahlias sont rares dans la plupart des jardins des personnes qui demeurent à la campagne où aucune plante ne peut être cultivée avec plus de facilité; et la où le sol et la situation sont favorables à leur croissance , elles ofirent une suite magnifique de fleurs de toutes nuan- ces , depuis le mois de juillet jusqu'au mois de novembre. Les plus belles collections de Dahlia des environs de Gand se trouvent dans les établissemens de MM. Verleuwen frères ,Vangeert , Alex. Vers- chaffelt fils et Iloost, rue des Baguettes. Les amateurs et les jardiniers devraient éviter de mettre trop de con- fiance dans les Dahlia qui n'ont fleuri qu'une première fois; j'ai été, moi-même, plus d'une fois induit en erreur sur ce point, ayant con- servé une quantité de Dahlia , qui étaient entièrement pleins a leur pre- mière floraison; je les plantai l'année d'ensuite et vis avec étonnement que la plus grande partie n'était plus que simple. Par conséquent mon opinion est qu'un véritable amateur ne devrait jamais conserver un Dahlia à moins 1" que toutes les fleurs de la plante soient plus que jjleincs; 2'^ qu'il doit les voir fleurir la seconde année avant que de les distribuer à ses amis , etc. PLAINTES d'agrément. G1 S" Qu'il doit être satisfait, s'il obtient, de ses plantes {];aonêes par se- mis, une sur cent (jui puisse être considérée eoninie nue lleur de pre- mière qualité. John. Maddison. ( Traduit de i'nni^lais. ) PLANTES D'AGBÊMENT. AERIDES coRNUTUM. (1822) Koxb. Ilort. Eeufr., p. 6?.— Lindl. Bot. Reg. 148ÎJ. (Fam. des Orchidées.) La tige rameuse, épaisse , d'un vert gai , donnant de fortes racines aériennes tortueuses. Feuilles coriaces, de G à 7 pouces de longueur , obliques à leur extrémité , obtuses, pres- que distiques. Uractées ovales, roïdes. Fleurs couleur de chair mélano^ée de rose, avec l'éperon vert, disposées en grappe pendante extrême- ment belle, de S à 6 pouces de longueur et répandant une odeur très forte. Les sépales ouverts; les inférieurs ovales, adnés par leur base élargie au pied de la colonne, le supérieur ovale obtus , un peu rétréci à la base , pétales presque semblables au sépale supérieur. Labelle infundibuliforme articulé avec le pied de la colonne, à 3 lobes, les di- visions conniventes , les latérales droites, cunéiformes, arrondies, l'in- termédiaire linéaire lancéolé ; éperon conique, incurvé, à bout vert. Colonne courte très prolongée par sa base , canaliculée, cachée entre les divisions du labelle. Clinandre en bec aigu, recevant la caudicule subulée des masses polliniques. Anchères ovales, crochues, biloculaires, à la base ; deux masses polliniques, arrondies intérieurement , sillonnées; glande obovale. Celte orchidée est fort belle ; on la possédait depuis quelques années à Rew; le D*^. Wallich l'a obtenue aussi de Noakote où elle croit sur des arbres et fleurit en juin. Son odeur est pénétrante et ressemble à celle des tubéreuses; sa floraison dure très longtemps. On la cultive au jar- din de la société d'horticulture de Londres , dans la serre chaude hu- mide , plantée dans de la mousse et dans un pot suspendu aux soliveaux; elle est d'une multiplication difticile. Je ne la trouve pas indiquée dans les plus récens catalogues des jardiniers de Gand et de Liège. AIVGROECUM eeurneum. (1826.) Thouars. Orch. Afr. t. 6o.— Lindl. Bot. Reg. 1322. ( Fam. des Orchidées , Sect. des Vandées. ) Vangrœcum maculatum , introduit en Europe depuis 1819 , se trouve chez presque tous nos meilleurs jardiniers; l'espèce que nous annonçons ici mérite aussi de figurer dans nos collections; c'est une belle plante. Voici les caractères du genre : périanthe ouvsrt, sépales et pétales presque égaux , libres. Labellum sessile , continu avec la base de la colonne, charnu, non divisé, beaucoup plus large que les pétales, l'éperon droit , cornu , plus souvent presque cylindrique, rarement obconique , beaucoup plus long que le périanthe. Colonne petite, presque cylindrique, ra- rement allongée , et demi-eylindrique. Anthère biloculaire , tronquée. Masses polliniques au nombre de deux, divisibles chacune en deux parties; caudicule courte, étroite, glande triangulaire. Cette espèce a la tige C2 H.ANTES D AGRÉMENT. simple, les feuilles coriaces, luisantes , obliques au sommet, avec sept stries, l'épi luultiflore avec les fleurs tournées du même coté; le label- Inm est cortlifornie, presqu'arrondi , cuspidé, ayant à sa base un frein saillant, élevé, cristé, l'éperon parallèle au sépale supérieur et ayant la moitié de sa longueur ; ovaire scabre. M. lîory de S' Vincent a trouvé cette plante à l'ile Bourbon où elle fleurit sur les troncs des arbres ; sa floraison dure près de deux mois. Croissant presque toujours sans s'ébrancher, sa propagation est difficile . ce qui fait qu'elle est encore fort rare en Europe. Cependant il serait facile de la faire venir de son pays natal, à cause delà ténacité de sa végétation ; l'enlever avec le bois sur lequel elle aurait pris naissance , la suspendre dans la cabine , la laisser sans eau , mais l'humecter de tems en tems avec une éponge humide, seraient tous les soins qu'il fau- drait exiger des capitaines de navire. BELOPEROIXE oblongata. (1832.) Nées. V. Es. in Wallich. PI. As, rar. 3. 102 — Lindl. Bot. reg. 16o7, mars 1834. ( Fam des Acantha- cées.)Les caractères de ce nouveau genre établi au détriment des Justicia sont les suivans: calice profondément divisé en o parties égales, élargi , le tube étroit. Corolle ringente , le tube et la lèvre supérieure concave conique , droite, la lèvre inférieure trifide , de la longueur de la pré- cédente. Deux étamines insérées au dessous du milieu du tube. Anthères à deux loges, les locelles mutiques ou éperonées à la base, situées sur un connectifsemisagitté, oval, obliquement distantes, l'une plus grande que l'autre dans quelques espèces, dans d'autres insérées sur un connectif plus contracté, presque continues, l'une située derrière l'autre, stigmate subulé. Capsule depuis sa base jusqu'à son milieu compriméeungulculée, sans semences mais pourvue de quatre semences au sommet. Semences colorées. L'inflorescence en épis axillaires et terminaux courts , unilaté- raux. Fleurs alternes, les bractées et les bractéoles égales, longues , étroi- tes. Corolles belles, rouges. Les caractères spécifiques sont ceux-ci: arbris- seau de 2-3 pieds, à rameaux cylindriques, un peu enflés aux articulations. Feuilles courtement pétiolées, lancéolées, acuminées, glabres, d'un vert foncé. Epis axillaires un peu pedunculés, portant de 2 à 3 fleurs, plus courts que les feuilles. Bractées linéaires, acuminées , foliacées, plus longues que le calice ; bractéoles de même forme, mais plus étroi- tes et plus courtes. Calice à 5 divisions égales, tube très court, presque cartilagineux ; divisions linéaires-lancéolées , piquantes , pubescentes au sommet. Corolle pubescente au dehors , longue d'un pouce et demi , d'un pourpre rosé, tube conique, droit, limbe bilabié; lèvre supérieure droite , concave, très entière , l'inférieure trifide offrant des côtes sail- lantes et colorées. Deux étamines sans rudimens d'organes semblables avortés ; filamens linéaires; anthères ayant le connectif en coin renver- sé , membraneux, oblique, à loges inégales, l'une plus petite mutiquc, l'autre plus longue un peu éperonnée à sa base. Cette jolie plante de serre chaude est originaire du Brésil d'où elle a été introduite en Prusse. M. Knight l'a acqtiiseen France en 1832 et elle ramellia Japonica. /, IlorUcaJUiir Iftf^ PLAMES u'agRÉMEIVT. 63 vT rteurl en Angleterre Tannée d'après. On la cultive comme toutes les Justicia sans aucune difficulté , et on la propage par boutures. BILLBERGIA puRPUREo-RosEA.(l832.)Curt. Bot. raag. 330 i, mars 183.4. ( Fam. des Broméliacées. ) Caractères génériques : calice supère ; pétales convolutés, squammeux à la base. Etamines insérées à la base du périanthe. Style filiforme; stigmates linéaires, convolutés. Capsule bac- cienne, semences nues. Caractères spécifiques: feuilles droites, étalées, ligulées, d'un vert foncé , terminées par une courte pointe très aiguë, épineuses sur les côtés, plus courtes que la hampe paniculée, multiflore; les extérieures en petit nombre subulées, eanaliculées ; les bractées florales, solitaires, et les sépales du calice ovales, raucronés , roses; la co- rolle exerte (sortant du calice. ) C'est un végétal natif du Brésil et que l'on cultive en serre chaude ; son panicule a de 9 a 10 pouces et fait le plus bel effet par les nombreuses fleurs roses dont les pétales passent au bleu paie. CAMELLIA jAPONicA var. donck.elae.ii. PI. coloriées de l'Horti- culteur Belge, PI. XXIX. (Fam. des Tern.strômiacées.) T ige forte , droite , écorce grise, un peu rugueuse, feuilles rapprochées, ovales, oblongues , atténuées aux deux extrémités, convexes supérieurement, la pointe tournée en bas , d'un beau vert , luisantes , régulièrement dentées , de ■4 pouces de longueur. Fleurs à calice à 3 divisions vertes, papyracées, roses à la base , larges de o lignes et longues de 8. Pétales au nombre de 20 environ, larges d'un pouce , longues de près de deux, ovales, oblon- gaes, obtuses, entières, roses , variées de blanc , striées ou ondées de la même couleur ; les teintes se fondent et se perdent peu à peu. Le cœur de corolle composé de quatre à six pétales recoquillés , entre lesquels on aperçoit quatre etamines ( et quelquefois moins ou plus ) , recoquillés , fertiles avec d'autres qui passent à l'état de pétale. La fleur a de 3 à 4 pouces. On doit la connaissance de ce beau camellia à 31. Donckelaer , jardinier en chef du jardin botanique de Louvain , qui , nous assure-ton , a reçu cette variété directement du Japon , par M. Von Siebold. Le des- sin que nous présentons ici a été fait d'après le pied en fleur qui a été exposé à Gand lors de la grande exposition. On peut se procurer cette jolie plante chez M. Donckelaer qui l'a déjà communiquée à quelques uns de nos amateurs. CYRTOPODIUM woodford. ( 18^52. ) Bot. mag. 181-i— Lind. Bot. reg. 1508. (Fam. des Orchidées, section des vandées.) Caractères géné- riques : La belle geniculé à l'onglet ; lame à 3 divisions ; pétales distincts au nombre de 3. Deux masses polliniques bilobées. Caractères spécifi- ques: Tige de 2-3 pieds, fusiforme , charnue, succulente. Feuilles en- gainantes, lancéolées, de 1 1/2 à 2 pieds, plissées et glabres. Hampe de 2 à 3 pieds, cylindrique, entourée d'écaillés allongées, engainantes. Grappe allongée , multiflore, de 8 à 7 pouces. Bractées subulées, lan- céolées, plus longues que l'ovaire. Sépales lancéolés d'un vert pâle, tournés du même côté. Pétales plus courts , d'un vert brun , oblongs , obtus, droits, connivens par le sommet. Labelle livide à sa base , d'un 2. 10. (14 PLASTES d'aGRÊME?!T. rose poiirjjrc au bnut, ventru , formant un sac à sa base , triloljé, lobes latéraux arrondis, courts, celui du milieu obtus , ondulé, émarginé; disque glanduleux ayant deux cornes à la base. Cette jolie orchidée est originaire de Tilc de la Trinité, de la Guiane, ou du IJrésiloù elle croît à l'onïbre dans des lieux humides, s'enracinant entre les débris de végé- taux qui abondent dans ces localités. Dans les serres chaudes , elle fleurit rarement. On la cultive dans de la tourbe mêlée d'une terre substantiel- le ; les pots doivent être placés dans la tannée chaude ; elle n'est pas facile à propager, cependant on le fait par divisions de la souche. DORYA^THES excelsa. Correa. Linn. Trans. VI, p. 211, t. 23 (introduit en 1800 en Angleterre.) — Planches coloriées de l'Horticult. Belge, IS" 30. (Fara. des Amaryllidées.) — Cette superbe plante a comnje caractères génériques, une corolle à six pétales, infundibuliforme, très évasée, les pétales recourbés ; les filamens des étamines soudés par leur base au bas des pétales et j)resque de la même longueui" qu'eux; les anthères droites, tétragones, fixées au sommet des fdets, recourbées en crochets après la déhiscence des loges. Le style trigone à trois sillons; stigmate trigone. Capsule ovale turbinée, presque trigone, couronnée des vestiges de la corolle , triloculaire , trivalve, ligneuse intérieure- ment , extérieurement couverte d'une écorce striée, s'ouvrant par l'axe des dissipimens et par les soutures des valves. Semences bi-sériées, planes , réniformes , rugeuses ; le noyau subtriquètre, unilatéral. Les caractères spécifiques d'après les auteurs sont ceux-ci : racines fasciculées. Feuilles radicales près de 100, de quatre pieds de longueur, de % pouces de largeirr, ensiformes, glabres, très entières , très minces et cartilagineuses à leur bord , droites, les inférieures recourbées (acumi- nées, d'un vert pale, les caulinaires beaucoup plus petites). La tige ou la hampe naissant du centre des feuilles, droit, de 12 à 18 pieds, cylindrique, d'un vert pâle, ù peine de la grosseur d'un pouce ; feuil- les linéaires , lancéolées , aiguës, engainantes à la base, planes au som- met , de 2 à 3 pouces de longueur , à leur base larges de 4 à 5 lignes. Capitule presque rond formé d'épis presqu'opposés, ramassés, pauciflo- res. Fleurs alternes , pourpres , courteiuent péduuculées, les bractées semi-engainantes et les péduncules colorés. Bractées d edessous le capi- tule grandes, ovales, acuminées, vertes, quelques-unes lancéolées, pour- pres, enveloppant des facicules de 2 à 4 fleurs; deux plus petites delà longueur du germe et du péduncule à chaque fleur Tube de la corolle de 2 à 3 pouces; les pétales linguiformes, obtus , à pointe refléchie, recourbés, de -i pouces de longueur, de 9 lignes de largeur. Les fîla- mcns des étamines subulés, un peu gros, pourpres. Les anthères du tiers des filamens, jaunes , le pollen vert. L'ovaire droit, à trois angles émoussés. Le style plus long que l'étamine , pourpre , à trois sillons, le stigmate , à 3 lobes. Nous avons extrait ces renseignemens du sijstema vegetahilium des frè- res Schultes, vol. 7, première partie, page 732; nous les ferons suivre de quelques additions et remarques. PLANTES D AGRÉ5IEM. 65 Cette grande et magnifique plante avait fleuri eu Angleterre en mars 1823 ; elle a fleuri pour la première fois sur le continent à l'exposition jubilaire île la société royale d'agriculture et de botanique de Gand , où elle a obtenu, le lo mars 183-i, le prix de belle culture destiné aux mem- bres delà société. Elle avait été cultivée par jI. Auguste Mechclynck, un de nos plus grands amateurs de la Flandre; il nous a permis d'en pren- dre un dessin et la description, et en cela il a rendu un service à la science. Loddiges, dans son Bolanical Cabinet, N^TGo, a publié la figure du bou- quet et quelques notes sur la végétation de cette plante. L'individu qui a fleuri chez lui en 1853, était cultivé dans ses serres depuis plus de 12 ans ; en septembre 1821 , sa tige commença à pousser pour fleurir ; elle grandit seule jusqu'en mars 1823, époque de la floraison, et avait at- teint en une année et demie 2o pieds de iiauteur ; le capitule de fleurs devait avoir 16 pouces de diamètre. Cette plante était plus forte que celle de M. Mechelynck, qui a fleuri plus vite. II l'avait reçue de l'Angle- terre lorsqu'elle n'avait qu'un pied de hauteur , et 1 pouce et demi de diamètre ; en 7 ans elle avait acquis assez de force pour fleurir. Le 4 fé- vrier 18B3, sa tige commença à poindre et sa fleur s'épanouit le 13 mars 1834, lorsque la tige eut atteint 13 pieds de hauteur. La floraison dura plusieurs semaines. Au bas de la tige était une couronne de feuilles radicales , de 2o à 30 feuilles dont les plus grandes avaient 3 pieds et demi de longueur sur 4 pouces de largeur ; dilatées et imbriquées à la base , elles se rétrécis- saient ensuite pour former un limbe très long , très aigu au sommet. La tige cylindrique avait 2 pouces 1/2 de diamètre, s'amincissait insen- siblement et portait à chaque feuille un bourrelet transversal violàtre. Les feuilles caulinaires étaient élégamment disposées en spirale et avaient la plupart près d'un pied de longueur. L'inflorescence en capitule avait 24 fleurs dont les extérieures étaient déjà flétries lorsque celles du centre n'étaient pas encore épanouies; le capitule avait un pied de diamètre; chaque branche portait 3 fleurs; les bractées lancéolées, acuminées, fortement nervées, brunes ou rouges supérieurement , étaient vertes au-dessous; les bractéoles plus petites embrassaient la fleur et étaient d'un rouge noirâtre. Les fleurs avaient 6 pouces et demi de diamètre ; les pétales sont de la même largeur à leur base que les sépales ou en diffèrent de bien peu ; les sépales ont à leur sommet un crochet très fort qui dans le bouton les tena it ensemble ; ces organes sont épais et d'un beau rouge cramoisi. Leur côté interne est appuyé surtout au bas contre l'étamine qui tandis que le sépale se déjette en dehors et se reploie, se relève au contraire en se courbant ( Voy. pi. 30 , fig. 4 et 5). L'anthère est violette , avec le dos blanchâtre, les deux locules s'ouvrent avec force et en se repliant montrent une masseprodigieuse d'un pollen vert farineux ,très pulvérulent, plus léger que l'eau dont il s'imbibe difficilement. Vu au microscope, ce pollen , quand il est sec (Fig. 6, A. B. C), se présente comme des graines de Un: 66 PLAWTES «'agrément. il est fusilbnae, quelquefois a deux pointes d'un côté. Quand on le mouille, il devient transparent , grossit d'autant plus que l'imbibition se prolonge; il montre alors une dépression qui le fait ressembler à des grains d'orge (rig. 6. D. E. F.) ; maispeuà peu ladistensionest complètei la fente s'évanouit et le grain pollinique est sphérique , couvert de pe- tites granulations ( Fig. 6. G. ). L'ovaire m'a présenté une quantité innombrable de semences trian- gulaires, blanches, mais non mûres. Le style a 8 pouces, 3 angles et «i sillons; le stigmate â côtés légèrement veloutés. J'ai fécondé artificiel- lement ce pistil avec le pollen que le vent seul dans les circonstances naturelles aurait pu pousser jusques là. Entre la base du style et celle des étamines on remarque dans chaque fleur plus d'une once d'une liqueur mielleuse, très sucrée, gluante , qui s'épaissit ou découle sur la tige. La plante sécrète une quantité énorme de ce suc qui continue à se former dans la fleur , détachée au bas de son ovaire; est plongée par cette partie dans un verre d'eau; pendant une nuit une fleur avait sécrété ainsi plus d'un dé à coudre de cette liqueur qui n'a présenté aucun globule au microscope. Une observation physiologique de M. Mechelynck , c'est que la tige grandissait plus la nuit que le jour , et que lorsque le bouton se forma au mois de septembre, pendant plus de 15 jours, la tige resta stationnairc. Eiylication de la planche N° 30. Fig, 1. Doryanthesexcelsa; plante entière réduite au trentième. Fig. 2. Capitule de fleurs réduite au tiers. Fig. 3. Stigmate une fois grossi. Fig. 4. Etamine réduite de moitié. Fig. S. Anthère vue de grandeur naturelle. Fig. 6. Grains de pollen grossi de 120 fois le diamètre. A. Grain pollinique sec de la forme ordinaire. 13. Id. un peu plus gros. C. Id. avec deux pointes. D. Grain pollinique mouillé avec sa fente ou son repli, E. Id. un peu plus imbu d'eau. F. Id. oîi le repli disparait. G. Grain pollinique pénétré d'eau sans repli et avec ses granula- tions. MAXILLARIA viridis. (1831) LindL Bot. reg. lolO. (Fam. des Orchidées , sect. des Vandées. ) Pseudo-bulbes nuls; feuilles lancéolées, ondulées, plissées. Fleur radicale , solitaire , sphérique. Sépales pres- qu'arrondis, ovales, obtus, verts, immaculés. Pétales petits, semblables aux sépales, verts, ponctués de rouge. Labellum articulé clastiquement avec la base de la colonne qui est un peu élargie, onguiculé, trilobé, réfléchi au milieu, violet , les lobes latéraux petits , droits , l'intermé- diaire transversalement l'homboïde, plan; colonne libre, semi cylindri- que; le stigmate presque rond , excavé. Anthère charnue , biloculaire, PLAIVTES d'aGRÉMEP(T. 07 les valves des loculcs s'ouvrant en travers. Quatre masses polliniques blanches, géminées, la caudicule sillonnée, Lrune , de chaque côté ailée, le dos pourpre, visqueux, un peu proéminent. Cette maxillaire que je ne crois pas encore introduite en Belgique, est originaire de Rio-Janciro. C'est une plante faible, croissant à l'ombre, demandant peu d'humidité autour de ses racines, mais exigeant une atmosphère chaude et humide; on la cultive dans une terre composée de détritus de végétaux. Elle ne forme pas des pseudo-bulbes comme ses congénères. RIBES PUNCTAT0M. De Cand.Prod. 3. -482.— Lindl. Bot. regist. 1638, mars 183-4 (Fam. des Grossulariées). Ce groseiller se distingue de ses congénères par des feuilles trilobées, dentées, ponctuées au dessous, grappes pendantes, courtes; bractées oblongues , ciliées, ponctuées, calices jaunâtres. C'est un arbrisseau toujours vert, compacte , brillant et résineux; les pétioles sont pubescens et ciliées ; les grappes péduncu- lées , pendantes , d'abord ovoïdes , puis oblongues , et enfin lâches. Fleurs d'un jaune verdàtre; les divisions du calice petites , aiguës ; pétales peti- tes , oblongues, aiguës , jaunes , renfermées dans le calice. Etamines in- sérées sur le tube vers sa base. Baies petites, glabres , d'un vert brunâtre. Cet arbuste vient de près de Valparaiso ; il est d'un bel aspect à cause de sa densité et de la couleur gaie de son feuillage ; il fleurit en avril et en mai ; mais en Angleterre on n'a pu. encore observer son fruit mur ; on le cultive et le muliplie comme les autres groseillers. STIGMAPHYLLOM aristatum. Lindl. Bot. reg. 1639, mars 183-5. (Fam. des Malpighiacées.) Caractères du genre: calice à 15 divisions dont quatre ont deux glandes à leur base. Pétales inégaux. Etamines au nom- bre de dix inégales et dissemblables; anthères ayant un connectif épais , en forme de glande; styles au nombre de trois , foliacés à leur sommet. Trois samares et quelquefois moins, ailés à leur sommet. Caractères spé- cifiques. Feuilles glabres sagittato-hastées, anguleuses, aiguës, lobes pos- térieurs tronqués parfois aristés sur le bord , le pétiole biglanduleux a son sommet. — Tous lesstigmaphyllons sont des arbrisseaux souventgrim- pans; leurs feuilles sont opposées ou ternées, très rarement alternes et leurs pétioles glanduleux. Celui-ci a ses feuilles caulinaires plus petites que les rameaux, souvent oblongues et entières; les fleurs d'un beau jaune d'or ont des pétales finement frangés, les glandes du calice char- nues, jaunes et demi transparentes; les fleurs sont disposées en ombelles (sertules) pédonculées et pauciflores. C'est une fort jolie plante, origi- naire de la partie tropicale de l'Amérique au sud , et demandant par suite d'être cultivée dans la serre chaude; on la propage par boutures. Elle fleurit en juin, juillet et août ; son introduction en Angleterre est en- core récente. Cette plante offre de l'intérêt aux botanistes en ce qu'elle présente une bien forte preuve que les organes floraux ne sont que des feuilles modifiées, puisque chez elle les stigmates se présentent absolu- ment sous la forme de feuilles et c'est même de là que dérive le nom de stygraaphyllon. 68 AUURES FBUITIERS. ARBRES FRUITIERS. GREFFE USITÉE EN AMÉRIQUE FOUR LES ARRIVÉES TARDIVES. II doit arriver fréquemment qu'en Amérique on reçoit en été des grefles qui sont expédiées d'Europe en hiver. Abattre un sujet pour le placer en pleine végétation serait vouloir la perte' à la lois de la grefle et Jusujet ; lascve noyerait la première et se répandrait entre l'écorce et le bois du dernier. Tous deux périraient ou tomberaient dans une en langueur peu diflérente de la mort. On lait dans le sujet une entaille plan incliné et qui pénètre de 1 ligne dans le bois. On dirige sur le bas de cette entaille une transversale et qui pénètre jusqu'à la même profondeur. On fait tomber le morceau entaille. On forme ainsi une espèce de niche oh puisse se loger l'œil de la greffe sans trop renverser celle-ci. On dirige de la section transversale une entaillé dans l'écorce ; on soulève de part et d'autre celle-ci et on y fait glisser la lame amincie de la greffe qui est taillée en biseau à partir de dessous l'œil, de manière à ce que l'œil soit tourné vers le sujet. La greffe doit avoir 2 yeux ; on gratte, pour la mettre à nu, sur la partie de l'écorce opposée à la taille en biseau. On ligature et on applique une couche mince de mastic; un tour de chaque bout du lien doit passer entre l'œil et le sujet. Celui-ci ne reçoit d'autre préparation que d'être rapproché sur la totalité de ses branches à la première manliéstation de reprise que donne l'œil de la greffe. A la saison d'arrière hiver on traite le pied comme on traite les pieds écussonnés. On ne sèvre entièrement la greffe qye vers le solstice d'été. Cette greffe ne peut être entreprise avec les bourgeons d'abri- cotier ou de pécher. Ces deux espèces doivent cheminer sous forme de bourgeons écussonnés. On place des écussons sur chacune des branches latérales et centrales de prunier à écorce blanche, qu'on a préparé à recevoir cette sorte de greffe. Cette préparation doit consister à rap- procher le pied sur la totalité de son bois. A la sortie de l'hiver, elle est nécessaire pour faire éclater l'écorce au moment de l'écussonnage. On place autant d'écussons qu'il v a de fois 2 yeux sur la branche. A l'époque des expéditions , on coupe les branches écussonnées et on les emballe comme d'autres greffes. Seulement on lie sur l'œil de l'écusson un peu de ouate j)our le garantir contre le frottement. A leur arrivée à destination on greffe en fente sur même prunier que celui qui porte l'écusson. En cas d'arrivée retardée on pratique la greffe Américaine. Les greffes destinées à des expéditions avancées dans la saison doivent être coupées en février et piquées en terre. De cette manière la circu- lation et l'envoi à de grandes distances de la greffe du péché et de l'abri- cotier deviennent aussi simples que celles de toute autre grefle. J'en ai envoyé dans les pays les plus lointains. PHYSIOLOGIE VLGÉTAIK. ()9 On peut à la grefle d'Amérique, substituer celle par copulation sur branches latérales d'arbres déjà un peu faits. Elle réussit dans toutes les saisons de l'année et peut être entreprise avec toutes sortes de bour- geons et depuis les plus vieux et les plus secs jusqu'à ceux encore verts ou qui n'ont que quelques jours de pousse. Jamais elle ne manque de succès. La seule condition de sa prompte reprise est que la totalité des branches latérales fortes soit ou grelfée ou rapprochée , et que la cen- trale soit simplement abaissée de quelques yeux. On peut placer la grefl'e sur du bois de tout âge et aussi de toute grosseur. On ligature et on recouvre de mastic. Si le lien est du jonc à nattes tendre, on peut se confier à la greffe du soin de le rompre lorsque son grossissement l'exigera. On commence à pratiquer cette grefi'e après que celle sur genoux ne peut, faute de sujets couchés en jauche, plus être exécutée. On sauve ainsi la greffe, et à la saison prochaine, on en propage le bourgeon à la manière ordinaire. La greffe sur latérales de pieds un peu faits m'a singulièrement servi à m'assurer la possession de francs de belle apparence que je rencontrai dans mes excursions à la campagne et en d'autres villes pendant l'intervalle de la saison du greffage à celle de l'écussonnage, et après la saison de ce dernier. J.-B. Van Mons. PHYSIOLOGIE VEGETALE. DÉGAGEMENT DE LA CHALEUK OBSEKVÉ DANS CERTAINES FLEUKS. Ce qui distingue l'homme de génie de l'homme savant, c'est la puis- sance créatrice qui l'anime, c'est cette ardeur qui l'entraîne sans cesse vers l'étude des phénomènes mal appréciés. Grâce à ces esprits rares, la nature nous livre insensiblement ses secrets et la science réalise cha- que jour de nouvelles conquêtes. MM. Lamarck, Sennebier et Iluber avaient reconnu dans les arum et spécialement dans l'arum ilalicum et l'arum cordifolium , la propriété spéciale de dégager une grande quan- tité de calorique au moment de la fécondation ; plus tard MM. Brongniart, Dutrochet et Biot annoncèrent que toutes les plantes étaient douées de la même propriété, quoique à un degré moins prononcé. M. Sehultz , à son tour , vient de démontrer que le dégagement du calorique se manifeste aussi d'une manière très intense dans le caladium pinnatifi- dum, durant les mêmes circonstances : découverte précieuse, qui cor- robore les expériences déjà constatées; qui agrandit le domaine de la botanique, et détruit un grand nombre d'erreurs accréditées. Comme il arrive presque toujours, ce fait mal observé par quelques savans, donna lieu d'abord à des critiques amères, et l'on refusa même d'ajouter foi aux observations de M. Schullz. Mais la vérité a enfin triomphé, et des preuves multipliées l'ont établie d'une manière incontestable. Nous n'entreprendrons pas d'exposer nous-mêmes le résultat des exjtériences nombreuses de ce savant, et de réformer lesjugemensde ses antagonistes; 70 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. nous "serions inrompétens pour vider la querelle. Nous laisserons M. Schullz rendre compte Ini-mcme d'une découverte qui est le fruit de ses travaux et de son expérience. « C'était en 1826 , dit-il, je me promenais dans le jardin des plantes à Berlin , lorsqu'un beau pied de caladhim pinnatifidiim s'offrit à mes re- gards. Je ne remarquai d'abord que le joli bouquet formé par la réu- nion de vingt ou trente fleurs qui dominaient la tige , mais bientôt je fus frappé de la rapidité avec laquelle la végétation se développe dans cette plante , car j'étais passé depuis peu dans ces mêmes allées, et elle paraissait alors bien loin d'être en floraison » Une telle accélération me fit supposer que le caîadium pourrait bien participer de la nature des arum, puisqu'il était de la même famille ; il me sembla qu'il devait aussi , durant sa fécondation , déga- ger du calorique. Ce que l'analogie m'avait fait soupçonner, l'ex- périenee me le démontra, et je me convainquis bientôt de la vérité, en constatant d'une part la température de la serre, et en présentant ensuite la boule du thermomètre sur le calice de la fleur ; je remarquai en effet que le mercure, élevé à quinze degrés par la température de la serre, montait insensiblement de quatre ou cinq degrés lorsque je le rapprochai de la fleur ; je poursuivis mes recherches, et me convainquis que la portion du calice sur laquelle sont placées les étamines était celle qui donnait toute la chaleur; je m'assurai qu'elle la communi- quait ensuite au calice, et qu'à mesure que les pétales se flétrissaient, sa température devenait décroissante. Ces observations me parurent as- sez intéressantes pour ne pas négliger de les publier, et je les insérai dans le deuxième volume d'un ouvrage qui a pour titre: Die nattir der /efeenoVoeM ^/owse. Plusieurs savans voulurent répéter après moi l'expé- rience dont j'avais donné tous les détails , mais ils n'obtinrent pas les mêmes résultats. Je fus combattu par quelques hommes érudits : M. Link regarda mon assertion comme fausse et inexacte, et le professeur Goppcrt de Breslau ne craignit pas de proclamer que le fait était au moins très douteux. Convaincu cependant de l'exactitude de mes ex- périences, j'attendais impatiemment l'occasion de les reproduire , lors- qu'au commencement de cet été, il m'a été permis de vérifier de nouveau ce phénomène , et de l'établir par des preuves solides et irrécusables. « Laiicur (\n caîadinm pinfiatifidum parvient avec rapidité cà son entier développement, comme aussi il lui faut peu d'instans pour se faner et périr. La nature, qui a mis dans tous ses ouvrages rapport et coraipensa- tion, n'emploie que douze heures pour la flétrir, mais aussi elle la con- duit à la vie avec une puissance et une force qu'on ne remarque pas chez les autres fleurs. Cette accélération n'est pas continue , elle a ses époques d'intensité et d'abaissement; mais l'instant où elle se manifeste dans toute son intensité est régulièrement entre huit et dix heures du soir. Hors ce temps, le caîadium pinnatifidum est régi par les mêmes lois communes aux autres plantes; aucune particularité ne le distingue, et sa température est celle de l'atmosphère. S'il est des fleurs qui nais- PilYSlULOUIE VÉGÉTALE. 71 sent à toute autre époque que celle qui leur a été assignée, la nature devient marâtre à leur égard, la tige refuse de leur nj)porter les sucs nourriciers de la terre, et la fleur est condamnée à ne point jouir dère sur l'esto- mac comme le plus puissant émélique. Culture. La variété de Camomille simple , quoique douée de qualités plus énergiques , est peu cultivée. On la trouve principalement dans les pâturages sablonneux et sur le bord des routes. La simple comme la double durent plusieurs années. On les multiplie aisément en divisant leurs racines et en les plantant dans un terrain sablonneux et léger, à huit pouces d'intervalle, dans les mois de mars et d'avril. Si le tems est .sec, on les arrosera légèrement, jusqu'à ce qu'elles aient pris racine. Elles couvriront bientôt toute la plate-bande où on les aura plantées et produiront successivement , pendant plusieurs mois , une abondance de fleurs vraiment remarquable. Ces fleurs seront recueillies à mesure qu'elles se développeront. Il con- vient qu'elles soient aussi sèches que possible; aussi cette espèce de ré- colte n'a-t-elle lieu que quand le temps est serein. Aussitôt cueillies , étalez-les au soleil sur une natte , sur un drap, n'im[)orte , mais seule- ment le matin et vers la fin de la journée. Prenez bien garde de les exposer à l'humidité ou à un soleil trop brûlant, car l'humidité leur enlève leur couleur et le soleil leur vertu. Quand elles sont bien sèches, mettez-les dans des cornets de papier et renfermez-les dans un endroit à l'abri de toute humidité , pour vous en servir au besoin. Le Carvi. Cartivi Cnrvi. Le nom de cette plante dérive, selon Pline , de celui de la contrée dont elle est originaire, c'est-à-dire la Carie, dans l'Asie-Mlneure. Le médecin Dloscorides , qui a écrit sur la méde- cine et la botanique, au commencement de l'ère Chrétienne , appelle cette plante CorMw , parce que, dit-il, les premiers semis furent ap- portés de la Carie. Nos catalogues botaniques la font originaire de la Grande-Bretagne; il est du moins certain qu'elle croît spontanément et même avec quelque profusion sur le sol Anglais , et comme les Romains en faisaient un grand usage culinaire , il est possible que ce furent eux qui , les premiers, la cultivèrent en Angleterre; mais la chose est loin d'être certaine. CuUure. — Quand le Carvi est semé en automne , il fleurit et donne 78 lIOKTlCtLTCRE INDUSTRIELLE. ses graines l'été suivant; si c'est en mars ou avril , il ne donne ses grai- nes que pendant l'été de la seconde année. Il exige un terrain sablon- neux , mais riche. On le sème généralement à la poignée, et quand les jeunes plantes ont deux ou trois pouces de haut, on les éelaircit de manière à laisser un intervalle de six pouces environ. On ne doit plus alors s'en inquiéter , que pour les soustraire à l'action des mauvaises herbes. Le Cerfecil. Chœrophillnm sativum. — Le nom générique de cette plante vient des mots Chairo , se rejouir, et Phillon , feuille, a cause de la gaîté qu'elle est réputée produire chez ceux qui en ont fait usage. Elle est annuelle et considérée comme originaire d'Angleterre, quoi- que plusieurs botanistes lui donnent la Belgique pour patrie. On la cul- tive dans nos jardins pour ses jeunes feuilles qui entrent dans nos sou- pes et nos salades. Pline nous assure que les Syriens la cultivaient aussi, et qu'ils la croyaient susceptible de combattre avec succès quelques ma- ladies chroniques. Dioscorides et Galien la considèrent comme favorable à l'estomac et salutaire dans les maladies du foie. Culture. — Il existe une variété de cerfeuil frisée que l'on estime beaucoup plus que toute autre. Clair semée dans une plate-bande de mois en mois , elle dure tout l'été. Quand les jeunes plantes ont deux . trois ou quatre pouces de haut , on recueille les feuilles en coupant au pied les plantes qui repoussent avec une nouvelle vigueur. L'Orvale, Salvia Scîarea, est une plante bisannuelle, originaire d'Italie et introduite en Angleterre en 1362. Elle entre quelquefois dans la composition de nos soupes , quoique , selon nous , le parfum n'en soit pas très-agréable. Quand les fleurs de l'orvale sont en pleine maturité , on peut en faire un très bon vin , en faisant bouillir tiges et fleurs avec une certaine quantité de sucre. Cette plante est encore ran- gée parmi les herbes médicinales. Culture. Semez dans un terrain léger , en plein air , vers le mois de mars ou même d'avril , et quand les jeunes plantes ont atteint la hau- teur de trois ou quatre pouces, éclaircissez-les de manière à ce qu'elles soient écartées l'une de l'autre de six pouces environ. Débarrassez-les du voisinage des mauvaises herbes , et vous pourrez en faire usage en juillet. Le Coriandre , Coriandrum sativum, est une plante annuelle, origi- naire d'Angleterre; on suppose son nom dérivé du mot /ioris , punaise , à cause de l'odeur particulière de ses feuilles. On emploie ses graines pour neutraliser le goût du séné , et prévenir les tranchées qu'occa- sione ordinairement cette substance médicinale. Mêlées au sucre, ces mêmes graines donnent une espèce de confiture assez agréable. Culture. Semez en mars ou avril, dans un terrain léger, dans quelque partie du jardin que ce soit, détruisez les mauvaises herbes, puis aban- donnez la plante à la nature , les graines sont en pleine maturité vers la fin du mois d'août. LeFesouil, Auethum fœtiirulnm. Le nom spécifique de cette plante CONSTRUCTIONS nORTICOLES. 79 dérive probablement du mot fœnuvi , foin, parce que lorsqu'elle est séchée comiue le foin , on la conserve , pour l'hiver , de la même ma- nière. Elle est pérannuelle , et, selon les botanistes anglais, originaire de leur pays, et croît en abondance dans les environs de Feversham , près de Brighton, et dans plusieurs autres endroits voisins des côtes, situation qu'elle paraît aifectionner particulièrement. Les botanistes français la considèrent comme originaire de la Syrie ; mais nous avons de bonnes raisons pour croire que le fenouil de ces écrivains est une toute autre variété ap])e\ée fœnicuhwi dnlce , ou fenouil doux, que l'on cultive en France et en Italie sous le nom de Fenochio; celle-ci a une tige épaisse. Couverte de terre et blanchie à l'instar du céleri, elle est extrêmement tendre ; l'autre variété est aujourd'hui plus généralement cultivée, à cause de son goût plus agréable , et du grand usage qu'on en fait dans nos cuisines. Le fenouil est regardé comme une herbe très saine et dont toutes les parties conviennent à l'estomac. On l'emploie dans le bouillon pour purifier le sang et combattre les obstructions du foie. La graine est un excellent carminatif , et est recommandée à ceux qui souffrent de la courte-haleine et du poumon. L'odeur qu'exhalent les feuilles en décoction fortifie la vue ; cette même décoction est em- ployée aussi avec succès contre la petite vérole et la rougeole ; les racines bouillies dans le vin combattent l'hydropisle , et les feuilles, mâchées, facilitent la digestion. Quelques anciens médecins regardent le fenouil comme un excellent remède contre le venin des serpens et autres rep- tiles venimeux. Il était aussi employé par les Romains comme assaison- nement, et leurs boulangers la plaçaient dans leur four, sous le pain, pour lui donner une odeur agréable. Culture. — Le fenouil se multiplie de semis ou par la division des racines. Il croît dans tous les terrains et dans toutes les situations. On le sème en mars ou en avril. Joseph Paxton. { Traduit de l'anglais. ) CONSTRUCTIONS HORTICOLES. I)i:SCK.I?TION DU JARDIN BOTANIQUE D'ANVERS ( FIK. ) Le jardin avait pour correspondant au Brésil , un moine nommé Leandro , directeur du jardin de botanique , à Rio de Janeiro ( mort il y a cinq ans). Très zélé pour la propagation des plantes confiées à ses soins, il envoyait souvent des caisses de graines qui ont été partagées avec le jardin de Gand et d'autres établissemens. C'est de lui qu'est venue une grande partie des plantes du Brésil qui sont dans la serre : il y en a aussi dans l'orangerie qui passent là l'hiver sans être endommagées ; V Araucaria Brasiliensis entre autres. Un Cestrum du Brésil a même ré- sisté à l'hiver dernier en pleine terre. Le genre f,cns compte quinze espèces et quelques-unes de semis sans 2. 12. 80 CONSTRUCTIONS JIORTICOIES. nom spécifique. Parmi les gesncria , le rutilans donne un bouquet de fleurs pourpres qui ont beaucoup d'éclat. Le jusdcia présente, parmi les dix espèces de la serre, quelques-unes qui méritent d'être cultivées: le speciosa entre autres qui fleurit dans cette saison. Ses fleurs d'un beau violet se succèdent en abondance pendant plus d'un mois. II se propage facilement de bouture et il est au jardin depuis six ans ; il en a été distribué aux amateurs. On peut aussi le cultiver en orangerie ou serre tempérée. Le Flavicoma a des fleurs d'un aspect singulier. Seize espèces flePassiflora sont étiquetées, outre plusieurs autres ve- nant de semences .sans désignation de noms. Une espèce recueillie par le prince Maximilien de Neuwied , pendant son voyage au Brésil , fut semée au jardin et produisit un Passiflora nouveau qui fut nommé Maxi- miliana. C'est de ce pied que sont venus tous ceux qui existent dans les collections. M. Parmeutier d'Enghien , l'a introduit en Angleterre où il a pris le nom de P. Discolor. Du même envoi de semences existe en- core une plante étiquetée, plante grimpante , flenrs d'un beau bleu. Elle n'a pas encore fleuri quoique cultivée de plusieurs manières diflé- rentes. Le Quisqualis Indien , très-grand , donne tous les ans dans la serre chaude beaucoup de fleurs remarquables par leur structure et leur couleur. La Vanilla aromatica existe depuis long-tems au jardin. Cette plante qui fournit la Vanille n'a pas encore été soumise à une culture régu- lière ; elle vient naturellement dans les forêts de l'Amérique Méridio- nale; jusqu'à présent elle n'a pas encore fleuri dans nos serres , excepté dans celles de feue Mad. Vilain xun , à Wetteren. Un particulier de Bruxelles, M. Marschal , allant à Batavia , se chargea d'y transporter la Vanille ; il prit au jardin quelques individus en pot et d'autres en boutures enracinées dans une bouteille remplie d'eau. Il ne parvint à con.server qu'une de ces dernières; elle fut plantée à son arrivée et a végété avec vigueur, le climat lui convenant parfaitement. Les genres les plus nombreux en espèces dans l'orangerie sont les suivans : Fuchsia; ses espèces sont au nombre de neuf. Varborescens a donné un grand nombre de bouquets disposés comme les lilas et de cou- leur rose. Les Ilahea, Melalexica, Metrosiderus , Eucalyptus, renferment beaucoup d'espèces intéressantes ; la plupart sont dues à la bienveillance deMM. Soulange-Bodin, de Froment, près de Paris, ainsi qu'un grand nombre de nouveautés. Les plantes grasses, telles que les Crassula, Sem- pervivtim, Mesembrianthemum, etc., très-nombreuses, le seraient encore davantage si les serres étaient plus spacieuses; la plus grande difliculté est de les obtenir sous leur véritable nom spécifique, La plupart de celles qui sont étiquetées dans le jardin , viennent de la collection de M. Van 3Iarum , de Harlem. Cette année, le Sophora tomcntosa a fleuri pour la première fois. Ses fleurs sont en épis d'un jaune pâle et placées à l'extrémité des branches. Le jardin possède une dixainc de Cassia dont quelques-uns de serre C0NSTR'JCT10?(S HORTICOLES. 81 chaude. En 1728, il a reçu un envoi de semences venant du Chili , par M. Doursthcr , négociant , à Valparaiso. Il y avait un grand nombre d'espèces nouvelles, entre autres trois ou (quatre espèces de Cassia qui ne sont pas déterminées quoiqu'ayant des fleurs ; ce genre est si nom- breux et les descriptions des auteurs si courtes qu'il serait fort ditlicile, sans le secours de figures de les étiqueter convenablement. Le C. Siipu- lacea , déjà connu , était du nombre. Comme il y avait plusieurs indi- vidus de même espèce , on les a mis en pleine terre , mais aucun n'a résisté, UEccremocarjnis scaber, nommé depuis Calanipelis scahra , se trou- vait parmi ces semences. Cultivé d'abord en pot , il a été placé en pleine terre contre un mur où il a passé l'hiver. L'Eté il donne une grande quantité de fleurs en grappe de couleur orange et d'une forme singu- lière qui se succèdent jusqu'aux premiers froids; ses semences mûris- sent la première année , de sorte qu'on peut le traiter comme plante annuelle. Les montagnes du Chili , les vastes contrées encore peu con- nues de la Patagonie jusqu'au Cap-Horn , fourniraient une grande quantité de plantes , d'arbres et d'arbustes qui seraient cultivés en pleine terre dans l'Europe centrale. Une des plus belles espèces parmi les arbres verts est l'Araucaria imbricala des Andes du Chili. Le jardin a reçu de ce pays des cônes enveloppés dans de la terre argileuse. Les semences avaient germé eu route et sans une relâche du bâtiment à Rio de Janeiro , elles seraient arrivées à Anvers en bon état et d'une reprise certaine. Malheureuse- ment les radicules s'étaient desséchées. Deux plantes seulement sur une soixantaine qui avaient été mises en terre à leur arrivée, continuèrent à germer. Ces végétaux encore chers ne sont pas assez répandus , ni assez âgés pour les risquer en pleine terre. Il y a tout lieu de croira qu'on pourrait les conserver. On ne saurait trop répéter les essais en ce genre , quoique le plus souvent ils soient sans succès. Les plantes d'orangerie qui ont été livrées à la pleine terre dans le jardin, sont les suivantes : Eccremocarpus scaber , il a réussi; Phormium tenax , idem; Melianthus major a déjà passé deux hivers ; Phlomis fruti- cosa ; Cineraria viaritima ; Psoralea bituminosa ; Melia azedarach ■ Nœusa Salicifolia ; Brunnichia cirrhoza ; Pyrus nepalensis ; Yucca aloï- folia ont résisté l'hiver dernier , le pied étant seulement couvert avec du tan. Le Fuchsia gracilis subsiste depuis deux ans , ses tiges meurent , repoussent au printemps et se chargent d'un grand nombre de fleurs. Un Camélia Japonica d'un mètre de hauteur , variété à fleurs blanches doubles , a resté aussi l'hiver dernier en pleine terre. Au mois de mars dernier il était couvert de fleurs , mais elles ont été endommagées par les pluies d'avril. Il a poussé vigoureusement tout l'été et il est couvert dans ce moiuent de boutons de fleurs. Pour le garantir du froid on couvre le pied avec du vieux tan et il est entouré d'une natte main- tenue par quatre bâtons; lorsqu'il fait beau, on le découvre. Il faut observer que l'hiver dernier a été fort doux et il est douteux que ces 82 COSSTRCCTlOiSS U0RTIC0LE9. plantes résistent aux grands froids. L'Ilicium floridanum a déjà passé deux hivers dans la terre de bruyère; il est en bon état , mais n'a pas fleuri. VErythrina cnsla gain, placé en pleine terre au printemps, a poussé vigoureusement pendant l'été ; huit longues branches chargées de ses grandes fleurs rouges excitaient l'admiration des amateurs. 'Un Magnolia grandiflora , devenant embarrassant dans l'orangerie , à cause de sa grande taille , fut mis il y a trois ans dans la terre de bruyère. Tous les hivers on entoure le tronc et les grosses branches d'un cordon en paille. Il reste en très bon état sans cependant donner de fleurs. Les variétés connues sous le nom d^oxoniensa, d'andry, de prœcox , restent depuis dçux ans en pleine terre avec les mêmes précautions. Depuis la création du jardin de botanique on a placé dans la sixième classe le Crinutn asiaticum ou Amaryllis longifolia ; il n'a pas soufiert du froid. Tous les ans la plante s'étend et donne un grand nombre de fleurs qui se succèdent une partie de l'année ; c'est une très belle acqui- sition pour les jardins d'agrément. En serre tempérée et en pot, ce Crinnm végète mal ; ses fleurs sont petites et peu colorées ; mais si on le place dans l'eau d'un bassin en serre chaude , il prend un grand dé- veloppement , ses feuilles s'allongent jusqu'à un mètre et demi , et ses fleurs plus grandes donnent des graines en abondance. C'est un exemple singulier de la facilité avec laquelle certains végétaux se prêtent à tou- tes les cultures. Les plantes renfermées dans quatre serres , deux grandes et deux petites, sont au nombre d'environ mille espèces diflerentes étiquetées , et à-peu-près trois cents qui ne le sont pas ; on conçoit qu'il ne peut y avoir beaucoup de doubles par le défaut d'espace , c'est ce qui fait que conjointement avec d'autres causes, les pertes annuelles sont très grandes. Le nombre des plantes rares et nouvelles qui ont été perdues, est très considérable ; entre autres pertes presqu'irréparables , se trouve un très beau palmier dont les fruits sont en forme de cône et de la grosseur d'un œuf de poule , le Sagus ruffia. Les matelots d'un bâtiment venant de Madagascar en avaient apporté quelques régimes ; une douzaine de ces semences furent placées dans la pleine terre de la grande serre et cinq germèrent. On les conserva en pot pendant deux à trois ans et ils périrent successivement. Les végétaux de pleine terre sont , comme on l'a dit, rangés par classes d'après le système de Linnée ; des emplacemens ont été réservés pour les arbres verts , pour des arbres et arbustes qui ne pouvaient entrer dans les classes et pour les plantes de terre de bruyère. Un grand nombre de Rhododendron , de Vaccinium , d'Azalea, d'Andromeda , de Lonicera , de Magnolia et d'autres y croissent avec une vigueur qui doit être attribuée à la manière dont la terre est engraissée. Tous les ans , à la fin de l'automne , on étend sur cette terre de bruyère une couche épaisse de feuilles qui reste toute l'année. L'hiver , les racines sont garanties de la gelée , et l'été de la sécheresse. CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 83 Le Maclura aurantiaca, mâle et femelle, s'élève très promplement. Le Magnolia Thomsonia forme un épais buisson qui se garnit pendant l'été d'un nombre prodigieux de grandes fleurs odorantes. Le Blagnolia macrophijlla , jeune encore et n'ayant que trois mètres d'élévation , a donné des fleurs cette année. Ce genre uompte au jardin dix-sept espè- ces et variétés; les autres genres les plus nombreux sont VAconiltim qui a plus de quarante espèces; VjEscuIus eu a sept dont V .Esculus glabra reçu d'Amérique; le Betula neuf; le Lonicera treize ; le Moms huit; le Spirea treize; le Pœonia douze; le Vhlox quinze; le Vuccinium douze, dont Vamœiitun qui mériterait d'être cultivé pour son fruit. Cinquante espècps de Saltj; attendent une désignation exacte. Un grand nombre de noyers venus de semis croissent avec rapidité; cette année deux es- pèces ont donné leurs fruits, le nigra et le cinerea semés en 1827. Parmi les nombreuses espèces de chênes trois sont venues de New- York : les Quercîis castanea, nigra et hicolor. Les vignes que le jardin a reçues des Etats-Unis n'ont pas encore fructifié à l'exception du Vitis-Longi et du Vitis Isabellœ. La première donne des raisins petits et d'une qualité médiocre ; son feuillage agréa- ble s'étend avec rapidité et peut servir à garnir un mur ou des ber- ceaux. Le Vitis Isabellœ produit en abondance de longues grappes d'un raisin remarquable par sou goût qui approche de celui des groseilles cassis. Cette espèce mûrit promptement , on la cultive au Canada et les raisins se vendent sur les marchés ; ainsi les climats septentrionaux pourraient peut-être la cultiver en vignes , si le vin qu'on retirerait de cette espèce de raisin était agréable au goût ; expérience à faire lors- qu'on possédera une assez grande quantité d'individus. Plusieurs vignes d'Amérique sont dioïques, de sorte qu'il faudra placer l'espèce mâle et l'espèce femelle à côté l'une de l'autre pour obtenir des raisins. Dans ce cas se trouve le Vitis odoratissima dont les fleurs mâles très-nom- breuses répandent au printemps une odeur suave approchant de celle du Réséda. L'espèce femelle manque. Dans le numéro de juin des anna- les de la société d'horticalture de Paris , en parlant du Bignonia ca- preolata, cultivé en pleine terre au jardin des plantes, on s'étonne avec raison de ce que cette belle espèce est reléguée dans les orangeries; le jardin d'Anvers en possède un pied placé en espalier contre un mur exposé à l'Ouest et le couvrant de la largeur de neuf mètres. Ce Bigno- nia résiste aux plus grands froids sans couverture , ses feuilles persis- tent et au printemps il est couvert d'un millier de fleurs d'une couleur rouge orange ; il produit des semences, mais en petite quantité. Il serait trop long de faire mention de toutes les plantes du jardin qui peuvent intéresser les botanistes et les horticulteurs. Le nombre des espèces différentes qui sont en pleine terre est d'à peu près onze cents dénommées et d'environ deux cents qui ne le sont pas. Le service du jardin se fait par deux jardiniers auxquels on accorde de temps en temps un ouvrier. La régence donne annuellement pour tous les frais du jardin en général , y compris les gages des jardiniers , la somme de deux mille neuf cent quarante-sept francs. S D^ Méd. 84 MACUINE3 ET INSTnUMEPfS HORTICOLES. MACHINES ET INSTRUMENS HORTICOLES, Puils à Bascule à deux cordes pour puiser l'eau avec -plus de facilité et de célérité , à l'usacje des jardiniers. Voyez la figure 1. Ce puits, très -simple et d'une grande commo- dité, lorsqu'on use beaucoup d'eau, est facile à construire. Il est compose d'un mécanisme qui consiste en deux poteaux élevés sur les deux côtés opposés d'un puits ; ces deux montans sont liés ensemble à leur sommet par une traverse. On adapte au milieu de celle-ci un boulon, sur le- quel joue un levier ou bascule garni de poulies à chacune de ses ex- trémités; on pose ensuite contre les poteaux, et au-dessus du puits, deux potences également garnies de poulies ; deux cordes, qui portent chacune un seau , passent sur les poulies des potences, sur celles du le- vier, et redescendent ensuite à la partie inférieure des poteaux, où elles sont retenues par une cheville. Cet appareil étant ainsi établi , il sufîit de tirer la corde à laquelle est attaché le seau supérieur pour le faire descendre, et pour faire monter le seau inférieur rempli d'eau; on proportionne la longueur de la bascule et celle des cordes a la pro- fondeur du puits. La longueur totale de la bascule doit avoir un peu plus du tiers de la profondeur du puits, ou au moins elle doit être plus basse que la surface de l'eau , afin que les seaux puissent aisément se remplir lors même que le tirage serait constamment répété. C. L. Machine pour transplanter en usage dans Plie de Guernsey. Cet instrument est employé par plusieurs amateurs fleuristes de cette lie , et je le crois trop utile pour rester inconnu. Voyez fig. 2 et 3. a est un cylindre de fer blanc ( ou de fer en plaque ) qui a au haut un bord en fil d'archal ; le bord inférieur est très aigu ; des deux côtés sont deux anses très fortes, b est aussi un cy- lindre en fer blanc fait de manière à pouvoir facilement glisser dans le tube o; il a la même longueur et au bas il offre un rebord horizontal large d'un quart de pouce. On les fait de 6 pouces de long sur 4 1/2 de large. On s'en sert comme du transplantoir de Ilurdis ou le transplan- toir à cylindre des Français. Quand on a placé le cylindre h autour de la tige de la plante qu'on veut enlever , on enfonce le transplantoir en appuyant sur les anses et on enlève la plante avec la terre qui l'entoure. Lorsqu'on l'a mise à l'endroit désiré on appuie sur le cylindre h en re- tirant le transplantoir et la plante conserve sa position. Nous remarque- rons qu'en France le cylindre h est garni d'une charnière longitudinale qui permet de l'ouvrir pour mieux entourer la tige du végétal que l'on veut transplanter. MACU1^ES ET INSTRIMENS HORTICOLES. 85 Portes de jardins , de maisons de campagne , etc. , s' ouvrant d'elles- vicnies à l'approche des voilures , etc. Ces espèces de portes sont nonimccs, en Anfrletcrre, portes sympathi- ques de Parker. (Voy. fig. 6. ) Il suffit de jeter les yeux sur la figure pour s'en expliquer aussitôt le mécanisme. -A Tapproche d'une voiture, la porte s'ouvre , on dirait d'elle-même , et se referme aj)rès que la voiture a passe. L'effet se produit par de petites pla(|ucs disposées sur le terrain à peu de distance de l'entrée et qui , lorsqu'une roue de voi- ture passe dessus , s'abaissent dans le sol, comme le fait la plate-forme des bascules ou balances de Sanctorius ; la force se communique à des leviers cachés dans un tuyau souterrain ; au moyen de ces leviers , une roue dentelée est mise en mouvement , elle fait tourner le pignon denté attaché à l'axe de la porte, de manière à la faire ouvrir ou fermer. BansV Enctjclopedia of Cottage , Farm and Villa architecture, ^ 831, on trouvera décrite et figurée une porte pour les pavillons situés à l'entrée des avenues ou pour les loges des portiers. On doit la recommander spécialement aux jardiniers et directeurs des biens de campagne. Cette porte (Voy. fig. 7.) est de l'invention de M. Saul , de Lancaster. Elle est faite de manière que le portier puisse l'ouvrir la nuit , de son lit et sans devoir ni s'habiller ni se lever. Fig. 7. (/représente un axe placé dans un tunnel horizontal creusé sous la route et directement sous la porte. Il travaille en h , par une roue dentée sur le pignon de l'axe vertical de la porte, et à l'autre bout par une roue semblable sur la tige h qui reçoit le mouvement par un engrenage fort simple de la manivelle m , placée dans la chambre du portier. Cette construction est , comme on le voit , des plus simples. ( Gardeners magazine.) Ferme-portes anglais. Voici un nouvel instrument de cette espèce , décrit et figuré comme suit dans le 6'cjJener's magazine de février 1834. '< Les ferme-portes deviennent souvent des obstacles à la marche non-seulement dans les chemins près des maisons, à l'entrée des demeu- res , mais aussi dans les jardins et les promenades où il y a beaucoup d'arbrisseaux. Un instrument de cette sorte qu'on peut citer comme très mauvais est celui qui se trouve à l'entrée du jardin de la société d'Horticulture , à Chiswick , sur lequel j'ai failli tomber maintes fois , ayant la taille assez courte et marchant le nez au vent comme tous les gens petits. On possède maintenant un excellent ferme-porte en trappe inventé par MM. Cottara etHallen (Voy. fig. -4 et 3.), mentionné déjà dans VEncxjclopédie de Vagriculture de M. Loudon ; il est d'un bas prix et d'une petite dimension , tel qu'il en convient aux portes d'un jardin. On connaît encore un ferme-porte , se mouvant de lui-même et très ingénieux , décrit dans le Quarterlij-journal of agriculture [\o\. 3, pag. 236 ). Dans celui-ci , au moment où la porte commence à s'ouvrir , l'instrument s'abaisse; et quand la porte est tout-à-fait ouverte, il se trouve au niveau du sol. Il est d'une invention écossaise et coûte beau- coup plus que celui de MM. Cottam et Ilallen , mais il est si ingénieux que j'en recommande fortement l'usage pour les maisons de campagne.» J. S. lî. Londres, septembre 1833. MELANGES. LA FLEXrK DE LIS. ]\"i par sa forme , ni par sa couleur la fleur de Lis qu'on voit dans l'an- cien écu de France ne ressemble à la fleur de Lis que nous cultivons dans nos jardins, tandis que jaune comme nos fleurs de Lis et présen- tant la même figure , la fleur de la plante qu'on nomiue flambe ou iris ( Iris pseudo-acorus. Linn. ) senible avoir fourni le modèle de la fleur que nos rois adoptèrent dans leurs armoiries. La flambe croit en abon- dance depuis bien des siècles sur les bords de la Lys , rivière du dépar- tement du nord et de la Belgique, qui se jette dans l'Escaut à Gand et aux environs de laquelle les Francs habitèrent long-temps avant de passer dans la Gaule proprement dite. J a fleur de cette plante est trop belle pour n'avoir pas été remar- quée de nos premiers rois , qui , la trouvant autour de leur habitation, et ayant à choisir une image symbolique qu'on appela depuis armoi- ries, durent se déterminer pour cette fleur. Elle a des pétales qui sont droites et réunies par la pointe supérieure , d'autres qui sont rabat- tues de droite et gauche , ce qui présente la figure de notre fleur de Lis , dont la partie du milieu qui s'élève au-dessus des autres n'a point de modèle dans le Lis. A l'époque reculée dont je parle, la flambe ne portait sans doute d'autre nom sur les bords de la Lys, que celui même du lieu dont elle semblait être une production particulière par l'abondance avec laquelle elle y croissait. Sa fleur aura été appelée d'abord la fleur de Lis par une abréviation dont on trouve bien d'au- tres exemples. Il est à remarquer qu'on n'a jamais dit absolument fleur de tulipe, fleur d' œillet , fleur de muguet, etc. , etc.. Par quelle excep- tion aurait-on dit fleur de Lis ? Après ce sentiment sur l'origine de la fleur de Lis, je citerais des auteurs qui trouvent qu'elle ressemble à un des bouts de l'angou des Francs , et qui pensent que la même figure qui formait ce bout aura été mise comme un ornement au haut des sceptres ou autour des cou- ronnes et qu'elle aura été choisie ensuite pour armoiries. Mais dans cette hypothèse, pourquoi lui aurait-on donné la couleur jaune et le nom de fleur de Lis ? D'autres nous assurent que les abeilles étaient le symbole des premiers rois de France et que lorsqu'on avait inventé les armoiries sous la 3""= race, on avait pris pour des fleurs de Lis , ces abeilles mal gravées sur les pierres des anciens tombeaux. Il est certain que lorsqu'en 16o3 on découvrit à Tournay , sur le bord de l'Escaut, le tombeau de Childéric, père de Clovis, l'on y trouva plus de trois cents petites abeilles d'or, qui s'étaient apparem- ment détachées de sa cotte d'armes. Mais les partisans de celte der- nière opinion ne sauraient expliquer comment le nom de fleur de Lis aurait été donné à la figure plus ou moins ressemblante d'une abeille. (Archires du Nord.) / /L^rfyx-ulhnr lUhfe.^ ^'.-^S?^^ L'HORTICULTEUR BELGE. JUIN ET JUILLET 1834. CULTURES SPÉCIALES, Sîir la culture des Ananas. L'année dernière, au mois de septembre , je plantai en pleine terre , dans une bâche , environ trente pieds d'Ananas. J'avais entouré la Ijache d'un réchaud de fumier, et mes plantes passèrent parfaitement Thiver , avec le seul soin de remanier deux ou trois fois le réchaud pendant la saison rigoureuse et humide. Dès les premiers beaux jours, leur accroissement devint prodigieux, et plusieurs pieds donnèrent des fruits de première grosseur (9 à 11 Ijrains), et d'un goût exquis. J'en ai encore dont les fruits ne sont pas en maturité parfaite , mais dont la grosseur est au moins égale. Je n'ai fait autre chose encore pendant la belle saison que de remanier deux fois le réchaud. J'ai ftùt mettre en pots, dans les premiers jours de novembre, le petit nombre de plantes qui n'avaient pas marqué leurs fruits, et je les ai fait rentrer en serre chaude. Il résulte de ce fait que , pendant treize mois, ces Ananas ne m'ont pas coûté d'autres soins que le rema- niement des réchauds et quelques arrosemens lorsqu'il y en avait besoin. Voici comment je compose la terre dans laquelle je plante mes Ananas , composition qui économise la terre de bruyère que l'on em- ploie pure même pour la culture au potager du Roi , à Versailles. Je prends un tiers de terre de bruyère , un tiers d'humus ou terreau provenant de fumier de vache ou de cheval , ayant servi à confec- tionner des couches et un tiers de terre de gadoue ou boue : j'ai eu soin de tenir cette dernière en tas pendant un an, et de la faire travailler plu- sieurs fois dans le courant de l'année. Le tout est intimement mélangé et passé à la claie. Quand on a à sa disposition du marc de raisin con- sommé, on fait bien d'en ajouter au mélange ci-dessus une petite quantité. 11 fait un bon effet par le grand nombre de pépins qui s'y trouvent pour empêcher l'accumulation de l'humidité et rendre plus léger le mélange , ce qui permet aux racines de s'étendre davantage. J'ai cru devoir donner cette note pour j)rouver que la culture des Ananas peut être simplifiée et sa dépense diminuée de beaucoup. POKORNY. ( ^nu. de l'iore ef de Pomone. ) 2. 13. Ho CULTURES SPÉCIALES. Sur les avantages de j]la7iter les pieds d'Ananas dans des pots per- forés sur les côtés. M'étant adonné durant plusieurs années, à la culture des ananas, j'avais remarqué que les plus belles plantes étaient celles dont les racines étaient parvenues à se frayer un chemin par le trou du pot , dans le tan de la couche. Par suite de cette observation, je pris quel- ques pots dans chacun desquels je fis huit trous, afin de donner toute la latitude nécessaire aux racines. Ces trous étaient faits à égale distance l'un de l'autre , et chacun avait à peu près la circonférence du doigt; ils étaient placés à trois ou quatre pouces de distance du bord. Je ne tardai pas à m'assurer de l'avantage de ces pots, tant par la vigueur des plants qu'ils contenaient que par la rapidité de leur croissance. Les feuilles de quelques uns étaient presque blan- ches. En transplantant les ananas , je mesurai une des racines , quoi- que cassée, elle avait plus d'un pied de longueur et semblait s'étendre encore bien loin dans le tan , si toutefois elle ne s'était pas rendue jusques dans la couche des feuilles qui se trouvaient au-dessous du tan. 11 me parait par cette remarque que là où l'on se sert de feuilles au lieu de tannée, les fosses n'auront besoin que d'être retournées une fois l'an. Les plantes auront bien plus d'avantages de ces feuilles, même quand la couche aura peu de chaleur; elles y j)rospéreront , ce qui n'arrive pas quand elles ont leurs racines confinées dans les limites d'un pot. L'amnas en croîtra d'autant plus vite et plus vigou- reusement, et il n'exigera pas aussi souvent des changemens de pots. On n'aura plus besoin de ces pots larges de 13 pouces au haut et tout aussi profonds. Plus de plantes pourront croître dans la même rangée et l'on gagnera des fruits aussi grands et aussi suaves dans ces pots beaucoup plus petits que ceux actuellement employés. 11 y a donc beaucoup à gagner en employant des pots perforés latéralement. Je ne sache pas que cette méthode ait été employée par aucun cul- tivateur d'ananas. John Hatvkins à Cosford Godalming en Surreg. (Gardener's magazine. ) Ananas du Mont- Serrât. Plante formant un collet assez élevé, atteignant un fort volume avant de porter son fruit, que l'on n^obtienl guèic par celle raison que sur des individus de deux ans et demi. Tige courte ( de 0 pouces) assez grosse, n'ayant au ]»lus que deux ou trois bractées, mais garnie sous la gorge du fruit de plusieurs bractées plus petites. Feuilles de deux pieds de long au plus, d'un vert plus foncé que dans l'espèce ordinaire, garnies de grosses épines un peu distantes for- mant le crochet de bas en haut, larges de deux pouces dans leur plus grande dimension ; très nombreuses. CULTURES SPÉCIAIES. 89 Fruits de sept pouces et demi de hauteur , et de seize pouces de dia- mètre ; de forme cylindrique ; grains assez gros , hexagones, rangés en échiquier, de couleur jaune d'or, couverts d'une poussière Llanche, munies de bractées calicinales plus longues que l'espèce ordinaire, ne se séchant pas avant la maturité du fruit, et garnies de petites épines. Ce fruit est d'une très bonne qualité, juteux, tendre, sucré et par- fumé, quoique exhalant peu d'odeur à l'extérieur. Couronne volumineuse à feuilles contournées , garnies d'épif.es très serrées, et légèrement purpurines à rextréraité interne des folioles dont la couleur est d'un vert moins foncé. Cette espèce n'avorte jamais ; le fruit réussit bien en toutes saisons, et prend toujours une belle forme. Elle ne ])roduit pas de sous- couronne, rarement de collerette, et peu d'oeilletons avant que le fruit ail paru. Culture ordinaire. Il est peu délicat. ananas Eaville. Eiiville des Anglais. Feuilles nombreuses, longues de deux pieds ; larges dans leur partie moyenne, de deux pouces et demi; garnies à leur base de grosses épi- nes, irrégulièrement placées sur les bords, la plupart géminées, dimi- nuant de grandeur et couchées sur ellesméines vers l'extrémité des feuilles. Elles sont raides, plus verticales que dans les autres variétés , épaisses, creusées fortement en gouttière, de couleur plus glauque que toutes les autres, principalement à leur surface intérieure; dans leur jeunesse, elles sont légèrement coloi-ées de violàtre. Tige un jieu tortueuse, couverte d'une poussière blanche, haute d'environ nn pied, garnie de bractées larges et courtes, colorée de ronge sous le collet du fruit , à la surRice supérieure seulement : ordi- nairement^ plusieurs œilletons ou collerettes , servant à la multipli- cation, garnissent le collet du fruit. Celui-ci est le plus souvent pyramidal, de six à sept pouces de hauteur , d'un pied à quinze pouces de tour à sa ba*.e; quelquefois de forma sphérique , surtout quand la plante fructifie un peu jeune. Grains de grosseur moyenne et de forme tétragone et aplatie, rangés en échiquier irrégulier de couleur jaune orange, avec des bractées calicinales assez saillantes. Couronne sou- vent triple ou quadruple , quelquefois en forme de crête, d'autres fois ternée ou Iriangulaire. Ces couronnes ordinairement très petites, à feuilles légèrement violacées, sont bordées d'éi)lnes d'un rouge vif, fiùsant ressortir le glauque satiné de la surface inférieure. Cette espèce est d'un accroissement un peu lent; on ne peut en es- pérer un beau fruit que lorsqu'elle a atteint l'âge de trois ans. Elle ne porte des œilletons qu'en même temps que son fruit , et rarement avant. Le fruit est bon. C'est une fort belle espèce qui mérite d'être cultivée pour son beau port. Klle peut porter du fruit en toute saison. ( yJiiii. de Flore et de Pomone. ) 90 ri-\STES POTAGÈRES. PLANTES POTAGERES. Notice sur l'Àcjaric couleuvre ( Agaricus colubrinus, Bull. II. Procerns , SchœfJ'cr. ) Cet Agaric, d'un volume assez considérable, étant très bon à manger, je suis étonné de ne pas le voir sur nos marchés , dans la saison de sa croissance. C'est en août et septembre qu'on le trouve en abondance dans les terres sablonneuses des bois et des champs , quand l'été a été pluvieux. Il est facile à reconnaître; il suffit de le voir une fois pour ne Je confondre jamais avec aucun autre. Dans la jeunesse, le chapeau est ovoïde , et il est attaché au pédicule par une membrane qui se rompt à mesure qu'il grossit , il y laisse un anneau mobile. Cet anneau est composé de trois ou quatre lames qui se recouvrent comme les tuiles d'un toit. Le pédicule est plein, mais il devient fistuleux en vieillissant, il est ovale à sa base , et il en sort un assez grand nombre de radicules, longues de trois à six centimètres. Ces petites racines pompent dans la terre les parties aqueuses et ter- re^res , et les portent dans toutes les divisions les plus fines du cham- pignon en suivant les vaisseaux capillaires. Il est aussi remarquable en ce qu'il est couvert en travers de lignes irrégulières brunes très rap- prochées. A mesure que le champignon grossit, il devient convexe, la surface du chapeau se soulève alors de petits amas d'écaillés distantes de quatre à six centimètres. Le chapeau acquiert deux ou trois décimètres de circonférence. Les feuillets n'adhèrent pas au pédicule. Il n"a pas de \oIve. Ses graines sont rondes (selon Bulliard) ; il s'élève à trois ou quatre décimètres , et son port est majestueux. Dans la Lorraine on le mange habituellement , et on en fait sécher pour l'hiver. On Te cueille jeune, comme on le fait pour le champignon de couche , c'est-à-dire lorsque la membrane qui recouvre le pédicule n'est pas rompue , et deux ou trois jours après la déchirure. Il a une odeur de champignon très agréable et le goût de la viande de poulet. On le fait entrer dans les sauces et dans les ragoûts. Il est aussi fort bon cuit sur le gril. On pourrait peut-être le cultiver de ses graines en déposant de vieux champignons dans une terre sablonneuse. Il n'est pas difficile aux expo- sitions , puisqu'on le trouve communément dans les champs et dans les bois. li. Toi.LA>D. [Connaiss. usuelles. Avril 1834.) Moyen d'augiiienler par laculiure le produit des haricots dans les jardins. On nous a demandé «quelle est la meilleure méthode jiour se pro- » curer dans les jardins des récoltes de haricots plus abondantes qu'on I PLANTES POTACtRES. 91 » n'en obtient en suivant les méthodes ordinaires. » Gn nous demande aussi, «s'il faut couper les tiges par le haut, et, supposé que cette opé- » ration soit avantageuse, en quel temps il convient de la pratiquer.» Voici ce que l'on peut répondreà cette question : la méthode qu'il faut met- tre en usage est de laisser croître les haricots jusqu'à ce que les tiges supérieures aient presque entièrement fleuri, alors on coupe celles-ci par le haut. Si on les coupait trop bas, le canal de la tige formerait une trop grande ouverture, attendu que la tige est plus grosse en bas qu'en haut. La végétation pourraitalors en soutîrir, et il est certain qu'elle ne serait ni si prompte ni si vigoureuse. On peut s'assurer avec ces pré- cautions, si la saison est favorable, c'est-à-dire qu'il ne fasse pas trop chaud ni qu'il ne tombe pas trop de pluie et qu'on n'ait pas à crain- dre la niellCj que toutes les fleurs réussiront , et donneront abondam- ment des fruits. Il n'est pas rare qu'on compte jusqu'à soixante gousses sur une seule tige. On doit choisir pour semence des fèves qui aient au moins une année, car elles donnent de plus belles plantes, et elles produisent deux fois autant que les semences plus fraîches. Pour les planter, on fait deux rigoles assez près l'une de l'autre, on laisse ensuite un intervalle de deux pieds et on fait après cela deux autres rigoles; et on continue de la même manière jusqu'au bout. Celte méthode procure un plus grand nombre de rigoles que n'en ont les jardiniers qui suivent l'ancienne routine, et on détruit avec moins de peine toutes les mauvaises herbes, lesfaséoles ont plus d'air, souffrent moins du vent et produisent le tri- ple de celles qui ont été plantées selon la méthode générale. L. ( Conuaiss. usuelles, avril 1834. ) Réflexions de M. Van MoNsswr la plantation du haricot. Lorsqu'à l'époque où les haricots doivent être plantés, le temps est un peu fixement à la pluie, on les plante très dru sous une planche, vieille porte, ou autre plan de bois, mieux sous des châssis qui les ga- rantissent de l'humidité et par suite de la pourriture. Ou sait que par un temps humide cl un peu froid, aucun haricot ne lève en plein air. A l'apparition du second rang de feuilles, on les lève de terre avec plus ou moins de motte, et on les pique en place. Le plant ne soulTre pas de la replanlation et le rapport est même plus riche. La récolte est assurée. Van Mons. ( 12 mai 1834.) Enlèvement de la fleur des po/nmes-de-terre. La Société d'Agriculture de la llaute-Ecosse avait proposé un prix pour des essais sur les avantages ou les inconvéniens qu'il peut y avoir à enlever la fleur des pomraes-de-terre. M. J. Murray a répondu à cette question. Dans un champ de "2 acres , et dont le sol était un loam assez. 02 PLANTES d'agré?:e?;t. pauvre , avec un sous-sol d'une médiocre qualité, et qui avait été des- séché depuis peu, en sorte que c'était encore un sol froid et humide , par conséquent peu ' favorable à la culture de la pomme de -terre ; M. Murray fit planter une variété de ce tubercule apporté d'Irlande et qu'on nomme pomme-de-terre rouge. Le champ fut divisé en compar- tiraens de o planches chacun , et avec le secours d'enfans pauvres , qu'il avait exercés à ce travail , il fit arracher sur toutes les planches n" 1 , les fleurs à mesure qu'elles commençaient à paraître. Les deux autres de- meurèrent intactes jusqu'à la floraison , où toutes les fleurs furent en- levées sur le n" 2, en laissant le n" Z former son fruit. En disposant les planches de cette manière, l'expérimentateur était assuré d'avoir un moyen pour toute la surface plantée et des résultats comparables. Après avoir pris toutes les précautions convenables pour séparer nettement tous les tubercules recueillis sur chaque planche , M. Murray a obtenu les produits suivans : les planches n" 1 ou celles sur lesquelles les fleurs avaient été arrachées en boutons, fournirent iOboles et2 bushels(66 hec- tolitres); celles n" 2 , où les fleurs avaient été enlevées après l'épanouis- sement , donnèrent 27 boles S bushels ( 60 hect. ) ; enfin , le n° 3 , où le fruit avait pu se développer et mûrir , ne fournit que 23 boles (36 hec- toi., 70), Ainsi, ces essais démontrent clairement que les produits ont éprouvé un accroissement sensible par l'enlèvement de la fleur; cet accroissement étant d'autant plus grand , que l'enlèvement a été plus prématuré. Mais d'un autre côté , la différence n'est peut-être pas assez considérable pour balancer les frais additionnels que la cueillette des fleurs peut occasioner. ( The qv.art. Journ. of Agric. N° 24. ) PLANTES D'AGREMENT. CAMELLIA jAPONicA ; Var. Triumphans. Camellia triomphant. (P. color. de Tliorticult. Belge , n" âl.) Magnifique variété récemment in- troduite d'Angleterre. C'est le plus beau Camellia connu. Sa tige est brune, parfois ondée et marbrée de fauve; ses feuilles rapprochées sont larges, ovales , fortement veinées et brillantes , dentées au bord , pointues au sommet qui se courbe au-dessous , le calice est hémisphé- rique , à sépales nombreux imbriqués, verts , etjaunissans vers les bords. La fleur est très double , large quelquefois de plus d'un demi- mètre {% pouces 7 lignes); les pétales très rapprochés, faisant la rosace complète . entiers, sinueux et comme recoquiilés , d'un beau rouge passant au rose vers le centre de la fleur qui, parle nombre et l'égale grandeur de ses pétales, imite la boule de neige. Le dessin que nous offrons à nos lecteurs est fait d'après celui de M. Garwie ; la plante est aujourd'hui cultivée par nos grands amateurs; elle est encore d'un prix élevé. La collection des dessins de M. Garwie contenait encore de fort belles m M PLASTES U AOUÉMEIIT. pouces à «3 1/2 de diamètre ; les pétales se disposent en rosette régulière , sont d'un blanc de lait pur ; les plus larges posés à la péri[»hérie sont éniarginés à leur bord libre, légèrement sinueux; au centre ils deviennent plus irréguliers et se rc- coquillent. Cette variété a été obtenue de semis. CAMELLIA jAPONicA. Var. Delicaiissima. Camellia très délicat. Tige grêle ; feuilles de 3 pouces de longueur , ovales , oblongues , larges de près de 2 pouces et demi , peu attéuuées à la base , davantage au sommet , pointe assez longue, dents larges. La fleur de S pouces et demi de diamètre, double, en rosette, le cœur très large { de 2 pouces 3 lignes) à pétales recoquillés , sinueux , irréguliers , les pétales du pour- tour plus grands , larges d'un pouce et plus , entiers ou sinueux, tous blancs , striés de rose , les stries grandes et petites , larges et très étroites, assez nombreuses. CAMELLIA JAPONICA. Var. Imhricata alla. Camellia imbriqué blanc. Sa tige est menue et ses feuilles distantes très grandes , de -4 à S pouces , larges de % , ovales elliptiques, également atténuées aux deux extrémités, bien nervées , la pointe recourbée, petite. La fleur de -5 pouces et demi de diamètre est orbiculaire , bien remplie, formant une rosace régulière dont les pétales vont peu à peu en diminuant vers le centre ; chaque pétale a le bord libre , peu ou point sinueux , entier , s'imbriquant mutuellement du centre à la circonférence , large de 2 lignes au centre et augmentant jusqu'à \'6 lignes au pourtour ; ils sont blancs avec une strie rouge ou rose par ci par là bien exprimée. CAMELLIA JAPONICA, Ver. Latifolia. Camellia à larges feuilles. Le nom de cette variété exprime en effet très bien la largeur des feuilles qui sont très rapprochées les unes des autres et par leur grande largeur se recouvrent mutuellement; elles ont a pouces de longueur sur autant de largeur ; arrondies à leur base, la pointe est subitement recourbée vers le sol; luisantes, elles sont bien nervées. La fleur est comme une rose , de % pouces au moins de diamètre; les pétales dans le cœur sont fort irréguliers , festonnés et recoquillés; peu-à-peu , mais encore fort irré- gulièrement; ils s'élargissent, sont sinueux à leur bord qui devient peu-à-peu plus entier ; mais au pourtour il est encore souvent lobé , à 2 ou 3 lobes arrondis. (r, Le Cameliia punctata-ni.njor sera publie avec sa gravure dans un numér( prochain. 94 PI.MVTES d'aGRÉHEWT. CAMELLIA JAPONicA. Var. Minuta. Tige assez vigoureuse; feuilles irès luisantes, et l)ien veinées , de près de 3 pouces de longueur, presque orbiculaires, un peu atténuées àla base et au soraniet, la pointe courte, les dents nombreuses, les fleurs de 2 pouces 8 lignes, très rondes , en losace parfaite, régulière, les pétales imbriqués , émarginésau milieu de leur bord libre , cordiformes , ceux du centre un peu irréguliers, d'un rouge vif, uniforme. CAMELLIA JAPONICA. Far. Picturata. Camellia peint. Les tiges grêles, les feuilles rapprochées de % pouces et demi, atténuées au sommet, arron- dies à la base , ovales elliptiques , aiguës , larges de près de 4 pouces , la pointe recourbée , luisantes ; fleur de 3 pouces et demi de diamètre, orbiculaire très double; pétales du centre et même de la circonférence recoquillés , sinueux, irréguliers, plissés , ceux du pourtour entiers , par fois échancrés , d'un blanc laiteux , quelques-uns (7 à 8) ayant une strie rouge, courte; au centre quelques étamines non pétaloïdes (-4). CAMELLIA JAPONICA. Var. Ptesplendens. Camellia resplendissant. Variété superbe à végétation vigoureuse ; feuilles presque j)as atté- nuées à leur base, subitement repliées au sommet , très larges ( de 2 pouces et demi sur 3 de longueur), peu luisantes, nervées et veinées ; la fleur est d'un rose éclatant , de 3 pouces au moins de diamètre , en rose bien fournie ; les pétales extérieurs ont leur bord libre entier , émarginé au milieu, larges de 16 lignes; peu-à-peu et surtout après la troisième rangée à j)artir du pourtour, le bord des pétales devient irrégulièrement sinueux, festonné, découpé , la lame se })lie longitudi- nalement et irrégulièrement; le cœur de la fleur est un peu en coupe. Cette variété est d'un charmant efl'et. CAMELLIA JAPONICA. Far. Anemoniflora rosea. Camellia à fleurs d'Anémone rose. Cette variété est d'une forte croissance , ses feuilles l)ien nervées ont près de 4 pouces de longueur sur 3 pouces de lar- geur, sont ovales, elliiiliques, aiguës, luisantes et coriaces ; la pointe n'est pas très longue. La fleur a plus de 3 pouces de diamètre , orbi- culaire , en roue, elle est d'un beau rose un peu pourpré. Ses pétales extérieurs sont grands , larges d'un pouce , à bord libre entier, un peu sinueux ; immédiatement après une rangée de ces pétales en vient une touffe d'autres, plus petits, recoquillés, ramassés, plus irréguliers et formant la rosace. Cette variété a été obtenue de semis en Angleterre. CYCLOBOTHRA alba. Benlh. Ilort. Trans. n. s. vol. 1, N°413, t. 14, fig. 3. — Lindl. Bot.reg. 1061, avril 1834. (Fam. des Liliaeées.)— Caractères génériques : Tleurs penchées , ventrues ou campanulées. Sépales glabres aigus. Pétales plus grands et dissimilaires, barbus, ex- térieurement bosselés plus bas que leur milieu par la saillie d'une fos- sette , glabre , nectarifère , profondément imprimée en-dedans. Trois stigmates. Capsule tripière ( à trois ailes ) coiiace-mcnibraneuse. Se- mences en série simple , anguleuses. — Plantes bulbeuses à tuniques A CydolM.flu-.. |.mMkI!.( r> OiK'iiijiim l'ilj'iiin (■ !Vrilulrt<-.i yillu,:n / l/.f/,,-i//,>ir />ri rLASTEs d'aguébext. 9.') i-.iibri(juces , de l;i Californie et du Mexique, à feuilles jiliiues, itijuës. — €ar;iclèies spccifitiues : Tige droite cylindrique, <;iabie, rameuse vers le sonmiet , portant 3 ou 4 fleurs. Feuilles glauques , l'inférieure li- néaire lancéolée, souvent plus grande que la lige, courteinent vaginéc par le bas et sous le sol ; les supérieures beaucoup plus courtes , mais plus grandes que le pédoncule. Fleurs solitaires ou 2 à 4 en cyme , obîongues , ventrues , pencbées , de la gtt)sseur d'un œuf de pigeon. Sépales d'un vert pale , ovales, !anc(W)lés , aigus, glabres, deux fois plus courts que les pétales. Ceux-ci blancs, oblongs , concaves, obtus, barbus sur toute leur surface supérieure (intérieure), poils épars, excepté les marginaux qui sont infléchis ; la fossette nectarifere jaune cachée par les poils en dedans, extérieurement faisant une saillie forte, î^ix étamines hypogynes , anthères linéaires introrses. Ovaire oblong, triptère. Stigmates au nombre de trois , recourbés. Cette plante appartient à un genre nouveau et très joli. Le port la fait ressembler à quelque frilillaire. C'est M"" Bentham qui Ta fait connaître dans les transactions de la Société d'Horticulture de Lon- dres par qui ce genre a été introduit en Angleterre. On a planté ces bulbes dans le jardin de la société en plein air, dans un loaui léger. Elle y croit avec vigueur et fleurit avec force. C'est là une de ces acquisitions que les horticulteurs belges ne tarderont pas à faire en Angleterre. Sa patrie est la Californie. CYCLOBOTHKA lutsa. Lindl. Got. reg. 1003. ( djcJohothm bar- bota, Sweet. fl. gard. t. 273.) — Faniille des Liliacées. — Tige grêle, presque simple , de la hauteur d'un pied et plus , d'un vert pâle, bul- billifère à l'aisselle des feuilles. Fleurs solitaires, penchées , les pédon- cules plus longs que les bradées. Sépales jaunes , ovales , aigus , glabres intérieurement , sans aucun vestige de poils. Pétales ovales , subrhomboïdaux, aigus au sommet, barbus par leur face supérieure (intérieure), bosselés vers le milieu piir la saillie d'une fossette inté- rieure neeJarifère. Cette plante mignonne est originaire du Mexique et a fleuri en Angleterre depuis quelques années qu'elle y a été in- troduite par M"^ Tate. CYCLOBOTHFiA pulchella. Benth. Hort. Trans. n. s. , vol. 1 , p. 415, lab. 14, fig. 1. — (1-1. col. delTlorticult. belge, «"32, A. ). Lind. Bot. reg. 1GG2. ( Fam. des Liliacées. ) — 'lige droite, glabre , cylindrique , se divisant en cyme dichoiome assez rameuse. Feuilles planes, aiguës, peu glauques, les supérieures plus petites. Pédon- cules plus courts que les bractées foliacées. Deux ou trois fleurs enflées , globuleuses , jaunes. Sépales verdâtres , striés de vert , un peu plus courts que les pétales , 1res aigus. Pétales ovales , barbus, frangés, glabres à leur base ; fosette nectarifère cachée par les poils. Cette espèce originaire delà Californie est d'une culture plus diffi- cile que le Cijclobofhra alba , mais elle t si sans contredit une des plus élégantes de la famille. 2. 14. 9G PLANTES u'a(;réme:^t. LIMNAlVTHES»ouGLAsii.l833.Rob.Brown.Lond. and Edin. Phil. Mag. — Liiull. Bot. reg. 1673. Mai 183-4. — Faixi. des Limnaiithées. Calice à cinq divisions, cinq pétales; étamines dix ; nucules cinq. — • Plante annuelle charnue , glabre ; fleurs visibles. — Description com- plète : Annuelle, d'un vert paie, succulente, glabre. Tiges de sept pou- ces , cylindriques , rameuses , couchées ou tombantes sur les plantes cultivées, droites sur les spontanées. Feuilles alternes, sans stipules, pétiole cylindrique , sillonné au-dessus , ouvert ; lame trifoliolée ou ])innée, à deux ou trois paires avec impaire ; folioles linéaires, ovales, entières ou inégalement bi- ou trilobées ou divisées. Fleurs d'une odeur pénétrante et agréable, larges de 3/-4 de pouce , axillaires solitaires , disposées en grappes lâches , pédoncules filiformes , droits , sans brac- tées, plus longs que les feuilles. Calice charnu à la base à cinq divisions égales ; sépales ovales aigus , plus courts que la corolle , à cinq veines ; les veines latérales intramarginales simples confluant au sommet du se- jjale avec la médiane ; estivation valvée. Pétales S , subpérigyniques , en forme de coin , retus, jaunâtres avec le limbe blanc , veinés, estiva- tion convolutée. Dix étamines subpérigynes dont cinq, opposées aux })étales, plus courtes , ont leur filet aplati à sa base, dont cinq opposées aux sépales ont leur base gibbeuse en dehors. Anthères oblongues , biloculaires , fixées plus haut qu'à la moitié , versatiles , introrses, se déchirant longitudinalement , cinq ovaires, tout-à-fait disjointes, op- })Osées aux sépales et aux filets bosselés. Style filiforme, à cinq divisions droites, cylindriques , portant chacune un stigmate petit , capité. Fruits couverts par le calice et les pétales persistans , consistant en cinq nucules bacciniennes , discolores, rugueuses, monospermes. Semence droite. Embryon sans albumen, les cotylédons charnus, plan-convexes, radicule infère. Cette jolie petite plante est originaire de la Californie d'où elle a été envoyée en Angleterre par Douglas. Elle fleurit en au- tomne et donne beaucoup de semences. Son nom veut dire fleur du lac, parce qu'on croit qu'elle est originaire d'un pays bas et humide. LtPINUS LEPTOPHYLLus. (1 83-4.) Bcntham. Hort. Trans. vol. l.,n. 1, p. -411. (Fam. des légumineuses.) Tiges droites, presque simples, visi- blement pileuses ; feuilles linéaires , étroites aux deux bouts , poilues ; fleurs éparses , rapprochées , disposées en long épi , couvert avant que les fleurs ne soient épanouies par les bractées longues velues ; les pédi- celles bractéolées; le calice couvert de longs poils ayant la lèvre supé- rieure bipartite, l'inférieure plus longue et tridenlée, les pétales d'un beau lilas pourpré et sur l'étendard une tache d'un rouge de sang; la carène est glabre. Celte espèce décrite et figurée dans le Botanical re- (jistcr de mai 183-4, comme une nouvelle acquisition que l'Angleterre a faite dans ce genre, participe de la beauté de tous les lupins. Le feuil- lage et le bel épi de fleurs font un eflét charmant. Ce lupin est annuel et demande de l'ombre. Il produit peu de graines. MIMULUS sMiTHii. 1833. Lind. Bot. reg. 1674. Mai 1834. - Fam. desScrophulariées. M. George Smith, horticulteur à Islington, en Angle- .^ntire/ jAli (►uridliitii pmiiilmi HAM'iiS U AGKÉMEM. 97 terre , a obtenu cette variété hybride en fécondant le Minmliis varie- gatiis avec le pollen du Mimuhis luleus riinilaris. La variété nouvelle ressemble beaucoup à ce dernier ; la fleur est jaune avec cinq grandes taclies d'un ronge brun au bout des divisions de la corolle et d'autres points plus petits de la nicme couleur dans la gorge. Oi\ClDlUM PAPiLio. (1823) Lind. Planches coloriées de l'Horticul- teur Beige. PI. xxxn. B. Fam. des orchidées; division des épidendrées. Plante élevée d'un pied et plus , feuilles ovales , ouvertes, charnues, naissant solitaires sur un bulbe comprimé et anguleux , tachetées au- dessus de lignes interrompues , au-dessous ponctuées de fossettes pour- pres et de taches arrondies verdàtres. Harape de 3 pieds , articulée , nue, articles inférieurs cylindriques, les supérieurs ancipités, de 3-4 pouces , ayant le bord et le milieu tachetés de rouge , pourvus au bas d'une écaille scarieuse. Perlante très ouvert, mesurant cinq pouces du som- met du sépale postérieur à la pointe du labellum. Les trois sépales su- périeurs linéaires , spatules , longuement unguiculés , droits , d'un orange noirâtre et parfois tacheté de jaune ; les inférieurs ovales lan- céolés en forme de faulx , ondulés , crispés, de la longueur du Label- lum, variés comme lui de taches nuageuses d'un jaune orange. Labellum panduriforme , en cœur à sa base , dilaté à son sommet , émarginé , on- dulé , à disque glanduleux à sa base , glandes pâles striées de pourpre et simulant la forme d'une grenouille assise. Colonne courte , droite , ailée de chaque côté; aîles ouvertes, carrées à leur base, charnues, la- cérées au bord, franchées et plus étroites en haut et garnies là de deux cornes subulées, tendues, ayant une tête glanduleuse. Anthère terminale operculaire , uniloculaire, ovale, pourvue d'une fossette; masses pol- liniques au nombre de deux , céracées , oblongues , collatérales , bilo- bées en arrière, fixées par la base au hameçon au moyen d'une large glande. Cette belle orchidée , originaire de l'ile de la Trinité, fleurit souvent dans les belles serres de H. Meehelynck, où le dessin que nous publions ici a été fait. On peut se procurer cette espèce chez M. Verleeuvven ou Van Geert à Gand, etc. ; mais elle est toujours fort chère. Son nom lui vient de sa ressemblance parfaite avec un papillon. Sa culture est la même que celle de la plupart des oncidiuni. OIVCIDIUM PUMiLUM. {1824).LindL Bot. reg. 920. (PI. coloriées de l'Horticulteur Belge , pl. §3. ) Fam. des Orchidéçs ; division des Épi- dendrées. — Plante parasite , naine , toujours verte, sans bulbe. Feuilles distiques, éloignées, ovales, raides , sa/is veines, souvent obliques par la torsion de leur base ou de leur sommet, de S à 6 pouces de longueur sur IS lignes delargeur, épaisses, ayant au milieu un sillon concave au-des- sus, une ligne saillante au-dessous, d'un vert foncé , pointillées de noir surtout au-dessous. Hampe terminale ,] droite, un peu plus longue que les feuilles, paniculée , thyrsoïde , branchue, rougeâtre, glabre, angu- leuse , portant de petites écailles opposées par paires. Panicule dense , de 3 pouces de longueur , d'un demi pouce de largeur. Périanthe ou- 98 PIAJITES u'aCRÉMEM. vert à S divisions, les segmens obovales, jaunes , tachetés d'orange ou de brun ; le labelluni jaune , plane , presque rond , à a> lobes ovales , obtus, presqu 'égaux, celui du milieu portant deux renflcmens ventrus, saillans , longitudinaux et opposés aux sinus des lobes latéraux; colon- ne portant des ailes petites, entières , arrondies ; l'anthère en forme de bec. — Cette orchidée ne présente pas la fleur brillante de quelques- unes de ses congénères; mais quand le panicule s'est développé avec autant de fleurs que le représente le dessin ci-joint , rinflorescence, com- pense la petitesse des organes floraux. L'échantillon d'après lequel M. Lindley a fait graver son dessin, était maigre et pourvu de peu de fleurs ; celui que nous représentons ici a été cultivé par MM. Verleeu- wen de Gand, et donne une meUleure idée de la plante. Sa floraison dure près de quatre semaines, mars , avril , et pendant ce teras la fleur répand une odeur forte qui tient un peu de celle du bouc. Elle est de serre chaude; on la cultive dans le détritus des arbres morts et de lu mousse. On l'a trouvée la première fois sur le tronc d'un BombaxÇeiba. entre Rio-Janeiro et Bogofogo. Le prix actuel (mai 1834), en Belgique , de cette plante est encore élevé ( 80 francs ). PORTULACA GiiiiEsii. (1827.) Hooker. Bot. Mag. â06-4. — Lindl. Bot. reg. ; n" 1672. Mai 1834. — Fam. des Portulacées. PI. col. de l'Hort. Belg. , n° 32 C. Tiges relevées, presque droites, rameuses à la base; feuilles oblongues-cylindracées , un peu comprimées, obtuses , pointil- lées: poils axillaires, fascicules droits , opprimés ; fleurs terminales , les pétales plus longs que les sépales. Ce fut le D'^Gillies qui apporta les se- mences de cette belle plante du Chili au jardin Botanique de Glascovv. Elle est originaire des plaines de Mendoza , et mérite d'être introduite au plus tôt dans nos collections. POEOÎVIA PAPAVERACEA- V av. noc. Lefsvriana (183-4). C'est une nou- velle variété récemment obtenue d'un semis fait en 1826 , par un ha- bile amateur de Gand , M. Lefèvre , à qui l'on doit déjà deux nouvelles et belles variétés de Camellia. Nous avons vu cette nouvelle pivoine eu fleurs chez lui en mai 1834. La plante était haute d'un pied ; les bran- ches et les feuilles comme dans le pœonia papaveracea ordinaire. La fleur a quatre pouces et demi de diamètre , elle est double , globuleuse ou hémisphérique ; le calice a 4 sépales passant peu à peu à l'état péta- loïde ; les pétales sont d'un rose tendre à base pourpre striés de rouge, laciniés; les étamines existent jusques sur le pourtour de la fleur entre- mêlées de pétales; elles sont extrêmement nombreuses et jusqu'au cœur de la fleur les étamines se changent en pétales. La fleur exhale une odeur très prononcée de pavot. La floraison dure de huit a dix jours. Cette plante est d'uji magnifique efîet. TELOPEA spEciosissiMA. R. Br. ( 1789). Fam. des Proîéacées. PL coloriées de l'Hort. Belge, n. 34. Calice irrégulier , d'abord ouvert lon- gitudinalement, en suite quadrifide. Etamines étendues sur les sommets du calice. Glande liypogynique unique, subannulaire. Ovaire polysperme pédicellé. Style persistant. Stigmate oblique clavé , convexe. Follicule l'ôi- J,u(lcf iS^i- Teloppis tjpeciufiiîriiiniî Bi LHcrluiUtria- Mtfc ARCHES FKLITIEKS. [)[) uiiiloculairo , cyliiidracé. Graines ailées a leur soiniuet, l'aile d'abord iiiimarginée ensuite vasculaire, h nervure récurrente oblique. Involucre (de la grappe ou du coryinbe ) imbriqué, décidu. La plante a par ibis dix pieds de hauteur ; elle est glabre, à feuilles spatulées , en coin , oblon- gues, entières de la base jusqu'au milieu , ensuite inégalement dentées ; les rameaux et les involucres glabres , fleurs en épi serré ou en tête ter- minale , grandes , d'un beau rouge , les bractées de la même couleur. Les follicules ou les fruits ont trois pouces de longueur , un demi pouce de largeur ; dans chaque on com[ite 16 ou 17 graines. Ce beau végétal est originaire de la nouvelle Hollande oii il croit au port Jackson, entre les fentes des rochers ombragés. Sa culture est des plus difficiles , comme celle de presque toutes les protéacées. La figure ci-jointe est faite d'a- près le pied qui a fleuri à la grande exposition d'hiver 1834 à Gand; il venait des serres de M. Mechelynck. Cette plante est d'un superbe efiét- ARBRES FRUITIERS. Nouvelle Poire de prinlemps , dite Paternoster du pristems. M. Pafernoster-Danneels, pharmacien à Enghien , a obtenu une nou- velle variété de poire tardive et exquise , précieuse au plus haut degré pour la saison. Elle est de grosseur plus que moyenne, et a la forme de VOken d'hiver et de la Devitrier. Sa peau est brune; elle est raboteuse et dure comme celle des autres poires tardives. La queue est sensible- ment courte et obliquement implantée. L'ombilic n'est que peu ren- trant. La chair, légèrement jaune, est très fondante, très rapide et agréablement parfumée. Elle rappelle à la fois le goût des Bergamottes , delà Rance et du Vaet bien mur. Telle je l'ai dégustée avec des con- naisseurs le 13 de ce mois de mai ( 183-4). 11 reste un individu qui peut encore aller. J'ai inscrit cet excellent fruit du nom de son patron avec une indication de la saison où il mûrit. Un peu plus d'un mois plus tard , son nom au lieu de Paternoster du printemps aurait dû être Pater- noster de bis été. Je dois la connaissance de celte poire précieuse à son obligeant producteur. Van Moins. (Mai 1834.) Nouvelle Greffe- expédïtive inventée par M. Tan Mans. J'ai, à l'occasion du désastre démon principal jardin d'expérience, essayé une nouvelle méthode de greffer qui m'a réussi. J'avais presque sans résultat fait parcourir les environs de la ville dans un rayon de plusieurs lieues pour me procurer des sujets sur lesquels j'aurais pu sauver de l'extinction le plus grand nombre possible de mes francs qui n'avaient pas encore rapporté , mais que j'étais sûr de voir marquer en excellent : ce n'était pas qu'il me manquait des pieds de mes semis, j'en avais des milliers, mais je ne voulais pas sacrifier du meilleur pour 100 ARBRES FRliITlEnS. sauver du bon , car ces pieds avaient les uns trois et les autres quatre ans de propagation en descendance directe de plus que ceux dont je leur aurais importe en greffe , et je n'avais pas encore fait le triage des moins promettans. Je fais ce triage pour ce qui peut me survenir eji greffes de l'étranger. La marque consiste à rompre sans le détacher un bourgeon latéral. J'ai donc cherché à concilier la conservation des pieds avec celle de la greffe ; et aux deux tiers de hauteur au-dessus de la l""" ou 2'"" latérale forte , j'ai fait enlever avec bois de quoi laisser une sorte de niche que j'ai fait remplir d'une section de la grefie pareille à celle enlevée. J'ai aussi fait enlever des écussons avec bois et remplacer par des écussons de la greffe (schilden) ; on a ligaturé par du jonc sans mastiquer. La besogne allait si vite qu'on plaçait au-delà de BOO grefl'es par jour. Toutes sont entrées en pousse au bout de 13 jours. J'abaisserai les sujets jusqu'à la branche droite la plus immédia- tement au-dessus de la greffe. J'aurai sur le même pied deux francs qui tous deux marqueront par un fruit de valeur. Van Mo^s. (Louvain 12 mai 18B4). Note siif la transplantation des arbres fruitiers. Vous saurez qu'un arbre fruitier qu'on replante dans un jardin où il est venu quelque temps, deux, trois ou plus d'années, ne reprend pas ou reprend. 11 lui faut un nouvel appétit dans une nouvelle terre. J'ai fait à cet égard des essais dans les meilleurs sols , dans des terres vierges et avec des variétés encore vierges et qui reprennent partout, dans les terrains les plus ingrats comme dans les sols les plus riches. On désenchante et on détruit l'obstacle à la reprise en faisant venir l'arbre deux ou trois ans dans un terrain étranger et en le ramenant ensuite dans le terrain qu'il a déjà occupé. Van Mons. Effets pernicieux que produisent sur les arbres à fruits les clous et crochets de fer qui se trouvent en contact avec l'écorce. On ne voit que trop souvent des arbres à fruit , dont quelques bran- ches palissées contre des murailles sont mortes et comme calcinées. Notre observation nous a prouvé que cette mort de diverses parties du végétal avait pour cause l'action des clous qu'on fiche souvent, sans se rendre compte du mal qu'ils peuvent produire, clans les branches des arbres , la présence des clous enfoncés dans les branches produit une action électrique très nuisible aux végétaux , ce qui est facile à prouver et à observer. Nous avons toujours remarqué la mort rapide qui frappa un cerisier dont une des branches avait été fixée à un mur avec un crampon de fer; en examinant avec soin la cause de cet accident, nous remar- quâmes qu'un ou plusieurs clous qui attachaient l'agrafe en fer étaient en contact avec l'écorce. Une autre fois, une forte branche de pêcher ayant péri sans qu'aucun crochet apparent fut en contact avec elle, ARBRES FRlITIEftS. 101 on examina attentivement la muraille, et on trouva un énorme clou de porte enfoncé dans la partie qui touchait la branche. Un amateur avait fixé plusieurs groseillers à un mur , on en fit l'exa- men, et ils se trouvèrent presque morts sur la partie où le fer était placé. Ces exemples qu'on pourrait citer en grand nombre, suffisent pour prouver le soin qu'on doit apporter dans l'arrangement des bran- ches d'arbres fruitiers. On ne peut trop conseiller de suivre l'exemple des habitans de Montreuil , qui fixent les branches au mur au moyen de petites lanières en drap qui retiennent la branche sans l'altérer , sans la froisser, parce que le clou passe dans cette petite lanière , et est attaché au mur , la branche joue aisément entre l'anse formée par le morceau de drap. Ce dégât est-il occasioné ])ar un effet galvanique des crochets de fer, ou en attirant l'électricité, ou en agissant comme conducteur pour en attirer la chaleur hors des branches ? C'est ce que nous ne pouvons ré- résoudre en ce moment. Mais les funestes effets du contact du fer avec l'écorce, paraissent certains par les exemples que nous venons de citer, et doivent engager à les employer avec ménagement. L. N. ( Comiaissances usxielles , 1834.) Sur la greffe de f abricotier. Monsieur Emilien De Wael , jeune amateur très instruit, d'Anvers, s'occupe en ce moment d'expériences sur les greffes les plus difficul- tueuses, comme celles du charme, du houx, du pécher, etc. D'après ses bienveillantes promesses , ses recherches seront communiquées à nos lecteurs qui pourront apprécier l'importance de ces travaux par la lettre suivante de M-. De Wael sur la greffe de l'abricotier : Monsieur , Vous aurez déjà fait avant moi la triste remarque qu'il est grand nombre de choses qu'on abandonne après un essai infructueux et qui , tentées quelquefois sans apparence d'un prompt succès, sont réputées des plus difficiles, pour ne pas dire impossibles. Malheureusement ce dernier mot est trop souvent celui de nos pépiniéristes, au moins de la plupart. Parmi les reprises de greflTes en fente universellement re- connues pour difficiles , celle de l'abricotier avait particulièrement frappé mon attention ; aussi depuis deux ans me suis-je appliqué à trouver la cause de cette réputation niai méritée. La greffe employée de préférence est une branche bien nourrie de sève et surtout bien ceilletée , pousse de l'année précédente. Pour ce qui regarde l'abricotier, la première de ces précautions est pernicieuse, la seconde n'est qu'inutile; aussi la reprise de ce bois si jeune est tout naturellement rare et cela pour deux raisons incontestables : d'abord la moelle spongieuse et dilatée que renferme cette branche fraîchement aoûtée, est sujette à se serrer et à sécher par toute température intem- 102 J'UYSIULOGIE VÉUÉTALE. pestive; puis, le bois plus tardif du premier , loin d'alimenler l.i orcile trop saine et trop vivace qu'on lui applique, attire la sève qui la rem- plissait. Afin de parer à ce double inconvénient , j'ai choisi dans les abricoliers que je désirais multiplier , du bois vieux de 2, 3 et h ans. Celui de 2 ans était encore fourni d'yeux , mais en {rrande partie déjà desséchés. Celui de 3 ans que je préfère en était entièrement dégarni , et à celui de -4 ans on ne voyait à peine que la place qu'ils avaient oc- cupée. Mes essais de l'année dernière ayant complètement répondu à mon attente , je les ai renouvelés cet hiver et je n'ai qu'à m'applaudir de celte seconde tentative. Agréez, etc. Hove ,%\juin 18S-4. Émilien De Wael. PHYSIOLOGIE VEGETALE. De riiifluence magnétique des feuilles du fiéne (fraximls americana ) sur le serpent à sonnettes ( crotai.ls horkidus ). 11 y a quelques mois, le docteur Jacob Green publia des observa- tions très curieuses sur une découverte de squelettes fossiles apparte- nant à des serpens à sonnettes ; découverte qu'il avait faite dans une caverne située près de Princeton - Collège. A la fin de son exposé , M. Green , rapportait que les habitans du voisinage de Princeton avaient conservé une antique tradition sur l'existence des serpens à sonnettes dans cette contrée , et sur la vertu qu'avait le frêne de charmer ces reptiles. Cette remarque étant venue à la connaissance de M. WoodrufF, qui a long-temps habité les États-Unis, celui-ci a cru devoir corroborer l'assertion de M. Green en publiant dans l'ÉdimburgPhilosophical Jour- nal , le résultat de ses propres observations dont nous présentons ici le résumé, « Pendant le printemps de 1810, j'habitais, dit-il, la partie Nord- Est de l'état d'Ohio, contrée, comme on sait, où les serpens à son- nettes se trouvent en grand nombre. » On m'apprit, en arrivant, que ces reptiles avaient une horreur très prononcée pour le frêne; plusieurs personnes très éclairées iu'assurèrent en outre que là où croissait cet arbre, on ne rencontrait jamais des ser- pens à sonnettes , et qu'en général les chasseurs et tout ceux qui , par goût et par nécessité , parcouraient les forêts , étaient dans l'habitude de mettre dans leurs bottes , dans leurs souliers et même dans leurs po- ches des feuilles de frêne , pour se préserver de la morsure de cette espèce de serpens. Ces mêmes personnes ajoutaient qu"il n'était jamais venu à leur connaissance qu'un individu qui avait pris ces précautions eût été mordu. » Je dois l'avouer , je n'ajoutais pas une foi bien grande à foutes ces déclarations ; que je considérais être le résidiat de l'ignorance et de PfiVSIOLOGIE VÉGÉTALE. 103 superstition ; et je brûlais d'envie de nrassurcr pnr moi-mênie si ce {ju'on lîie racontait était vrai. Knfin l'occasion se présenta dans le mois d'août suivant. M. Kirslande et le docteur Dutton , qui tous deux rési- daient à Poland , me proposèrent une j)arlie de chasse au courre. C'é- taitsur de timides daims que devaient se diriger nos coups ; expédition, comme on voit , bien peu honorable , bien peu digne d'homme de cœur , surtout dans un pays où les chasseurs ne craignent {)as d'affron- ter les alligators, les ours et les jaguars. Quoiqu'il en soit, nous nous rendîmes sur les bords d'un marais où les daims avaient l'habitude de venir se désaltérer; et nous primes j)osition sur un monticule qui n'é- tait éloigné des rives du lac que de cinquante à soixante pas. » Après une heure d'attente , nous ne fûmes pas peu surpris de voir ar- river, au lieu des daims que nous attendions , un énorme serpent à son- nettes qui, sortant des inl'ractuosilés des rochers qui bordent ce lac , vint se précipiter dans ces eaux et se dirigea de notre côté en levant la tête, et en faisant entendre d'horribles sifflemens. Nos cris ou toute autre circonstance suspendirent sa marche, et nous le vîmes presque s'ensevelir dans le sable qui formait la grève du lac. Nous avions été tel- lement surpris de cette rencontre, que nous ne songeâmes même pas à faire usage de nos armes ; elles étaient restées sur le rocher , tandis que, stupéfaits , nous suivions les mouvemens du formidable reptile. En le voyant s'ensevelir dans le sable, nous nous crûmes sauvés, et déjà nous nous livrions à une joie bien inopportune , lorsque notre adversaire franchit tout-à-coup et d'un seul bond la distance qui nous séparait do lui. Dans cette occurrence , il ne nous restait qu'un seul parti à prendre, la fuite; grâce à l'aspérité du rocher sur lequel nous étions, grâce aux broussailles épaisses qui le couvraient, nous nous trouvâmes bientôt hors de la portée de notre ennemi. » Alors seulement il me vint à l'esprit de faire usage du spécifique si vanté et si puissant, employé par les habitans de TOhio contre les ser- pens à sonnettes ; je sortis mon couteau de chasse de son fourreau , et me dirigeant vers un bouquet de frêne qui se trouvait près de nous, j'en détachai une branche de huit à dix pieds de long, et en même temps je dis 5 mes compagnons de couper chacun une branche d'une autre espèce d'arbre pour m'assurer si effectivement le frêne était le seul végétal qui eût une influence si prononcée sur les serpens à sonnettes. » Ainsi armés, nous nous avançâmes hardiment , moi en tête, vers notre adversaire qui s'épuisait en vains etlbrts pour sortir des brous- sailles dans lesquelles il se trouvait engagé. J'étais parvenu tout au plus à dix pas de lui lorsque le serpent m'apercevant gonfla son cou, se replia sur lui-même, brandit sa langue et fit entendre le signal ac- coutumé de l'attaque , ses yeux étaient enflammés, et l'on eût dit qu'ils allaient sortir de leur orbite , tant il les agitait convulsivement ; c'était le moment favorable de faire usage de mon talisman. Si j'eusse différé un instant de plus , c'en était fait de nous; ainsi je m'empressai de 2 15. 104 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. profiter de l'occasion , et j'étendis sur le reptile la branche de frêne dont j'étais armé. Jamais métamorphose n'a été plus prompte ; vous l'eussiez vu aussitôt abaisser sa tète, vous eussiez vu ses yeux si animés , si menaçans , s'éteindre et se couvrir de leur triple paupière , son corps frissonner, et les longs anneaux de sa queue se ramasser et se re- coquiller. Satisfait du succès que j'avais obtenu, je considérais déjà mon ennemi comme vaincu , et je ramenai vers moi la branche de frêne afin de pouvoir m'approcher plus facilement du lieu oîi il gissait. ï Mais, dès que le serpent ne se trouva plus sous l'influence des branches du frêne, il se releva tout-à-coup courroucé, je lui présentai alors une branche d'érable : il se précipita dessus avec rage; il m'aurait infailliblement mordu si je n'eusse recouru aussitôt à la branche de frêne que je venais de déposer. Je répétai pendant plusieurs fois alter- nativement cette double expérience, et je pus me convaincre de l'in- fluence réelle qu'a le frêne pour engourdir ce terrible animal. J'essayai aus.si de le frapper avec ma branche sur le milieu du corps. Ce n'était pas alors une torpeur générale qui s'ensuivait; mais il était aisé de voir que le serpent était sous le coup d'une impression pénible , et cherchait à s'y soustraire en cachant sa tète dans le sable. Je ne voulus pas profiter de l'avantage que j'avais sur un pareil ennemi , qui venait de satisfaire ma curiosité en me donnant une preuve si frappante de l'influence magnétique qu'ont certains corps inorganiques sur ceux qui sont doués d'organisation. Après avoir jeté sur le serpent la branche de frêne qui avait servi à mes expériences , et après avoir ramassé nos fusils nous retournâmes à Poland , satisfaits de notre excursion , quoi- que le but de notre chasse n'eût pas été rempli. ( Revue Britannique. ) Histoire naturelle du Baobab. Baobab Adansonia. Ce genre appartient à la Monadelphie polyan- drie de Linné , à la famille des Malvacées de Jussieu, et à celles des Bombacées de Kunth. Caractères : calice simple, caduc, à 5 divisions ; corolle pentapétale , blanche , réfléchie au dehors ainsi que les di- visions du calice, de quatre pouces de longueur et de six pouce-s de largeur; étamines au nombre de 6 à 7 cents, selon Adanson, réu- nies parleurs filets en un tube cylindrique; ovaire simple , à dix loges, contenant chacune plusieurs graines , style simple, cylindrique, creux, un peu contourné; dépassant le tube staminal, et surmonté de 10 à 18 stigmates; grande capsule indéhiscente , ovoïde, pointue aux deux ex- trémités , longue d'un pouce à un pouce et demi , large de quatre à 6 pouces , velue et dure à l'extérieur , graines entourées d'une pulpe abondante. Jusqu'à présent on ne connaît qu'une espèce de ce genre : c'est le Baobab d' Adanson, Adansonia digitala, Lin. Arbre qui est, parmi les vé- gétaux, ce que sont, parmi les animaux , l'éléphant et la baleine. Aussi PUYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 105 croît-il dans cette partie du monde, fertile en monstres, suivant Pline , qui prenait l'extrême grandeur pour une monstruosité ; on le trouve particu- lièrement au Sénégal. H a été transporté en Amérique. Cet arbre gi- gantesque vient de préférence dans les terrains sablonneux, dépouillés de pierres. Le diamètre de son tronc est de 23 à âO pieds, et sa liauteur de 12 à 13 pieds. Sa cime se couronne de branches nombreuses, lon- gues de 60 a 70 pieds, et dont chacune égale les plus grands arbres de nos forêts. Ses branches extérieures s'étendent d'abord horizontalement et s'inclinent à leur extrémité jusqu'à toucher le sol et cacher entière- ment le tronc : alors le Baobab forme une vaste rotonde de verdure , dont l'imagination se plairait à faire l'asile des amours , si elle n'y voyait avec effroi le tigre ou le boa goûter un repos formidable. A chaque branche répond une racine de même grosseur : le pivot suit la direc- tion du tronc dont il est la continuation; les racines latérales, énor- mément grosses, s'étendent à peu-près horizontalement à plus de 100 pieds de distance de la tige. Leur écorce est de couleur de rouille : celle du tronc et des branches est cendrée, lisse, épaisse, et semble enduite d'un luisant vernis en dehors ; en dedans elle est d'un vert pointillé de ronge. L'écorce des jeunes rameaux de l'année est verdà- tre , parsemée de ])oils rares. Les feuilles sont éparses , pétiolées , di- gitées , à â , 3 à 7 folioles, inégaies , molles , obovales , obtuses , un peu dentelées vers leur partie supérieure, et longues de -i à 3 pouces ; le pétiole est long de 2 à -4 pouces , canaliculé et accompagné à sa base de deux petites stipules triangulaires et caduques. Les fleurs sont solitai- res , leurs pédoncules sont longs d'un pied , recourbés et pendans vers la terre. Elles naissent à l'aisselle des feuilles. Les fruits ont la grosseur de nos oranges : tel fruit , tel arhre , comme dit Garo , qui n'aurait point trouvé que Dieu s'était mépris , s'il eut vu le Baobab, au lieu de la citrouille. Ces fruits sont connus des Français qui habitent le Sénégal , sous le nom de pain de singe ,, et des naturels du pays sous le nom de Bocci. La pulpe en est aigrelette et assez agréable lorsqu'elle est édulcorée avec du sucre. On en exprime un suc avec lequel on fait une boisson qu'on assure spécifique contre les fièvres putrides. Le fruit du Baobab est un objet de commerce pour les Blandingues qui l'exportent dans les contrées Orientales de l'Afrique , d'où les Arabes le répandent dans le Levant. Des nègres ont l'art de faire un excellent savon, dans la composition duquel entrent le fruit gâté du Baobab et l'huile de palmier. On fait des tisanes adoucissantes des feuilles et de l'écorce des jeunes rameaux qui contiennent beaucoup de mucilage. Les nègres , après avoir fait sécher ces feuilles à l'ombre , les réduisent en une poudre qu'ils nomment lalo , et la conservent dans des sachets de coton : ils la mêlent à leurs allmens. C'est dans l'énorme tronc du Baobab qu'ils mettent les corps de leurs guiriots , sortes de poètes-musiciens qui pré- sident aux fêtes que donnent les rois du pays , et qui , regardés comme sorciers , se font respecter et craindre pendant leur vie , mais sont maudits après leur mort et privés de la sépulture commune. On 20 1 pied 30 2 . 100 A . 1000 U . 2400 18 . S130 30 . lOG PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. creuse des chambres dans le tronc du Baobab , on y suspend les cada- vres de ces malheureux qui , sans aucune préparation , s'y dessèchent et s'y conservent à l'état de véritables momies. Le Baobab porte , dans le pays où il est indigène , un nom qui signifie mille ans , et qui ne dorme [)as une idée suffisante de sa longévité, .\dansoii a retrouvé, dans le tronc du Baobab des îles du Cap Vert, une inscription que des Anglais y avaient écrite trois siècles a'uparavant : elle était recouverte par SUO t'ouches ligneuses. 11 a pu juger ainsi de la quaulitédout ce végétal avait crû en trois siècles , et , en parlaut de cette donnée , et de ce que l'ob- servation des jeunes Baobabs lui fournissait sur leur accroissement , il a dressé un tableau de leur végétation , dont voici un extrait : A 1 an 1/2 , a 1 pouce de diamètre et 3 pieds de haut. \o 22 29 58 Adanson prétend en avoir vu de plus gros auxquels il attribue 6000 ans dexistence. Suivant M. Perroten , on trouve en Sénégambie des Baobabs ([ui ont 60 à 90 pieds de circonféreuce , dix-sept hommes auraient de la peine à les embrasser enjoignant les uns aux autres leurs bras éten- dus. Suivant Pline , Alexandre dans le cours de ses conquêtes , avait vu un arbre plus merveilleux encore par sa grosseur : il avait 60 pieds de diamètre. Clwé. Une des planches r^e cette livraison représente cet arbre mémorable; la fig. 2 est une branche fleurie; la fig. 3, une fleur ; et la fig. A , un fruit. Prodigieuse fécondité de quelques plantes alimentaires. C'est à accroître la quantité des produits que doivent maintenant tendre tous nos efforts : aussi j voyez avec quel zèle cherchent à accom- plir ce mandat les économistes pratiques, parce que, les premiers, ils sont convaincus que c'est là notre seule arche de salut. Voici sir R. Porter ^ consul de S. M. Britannique à Caraccas qui vient d'envoyer à la société d'agriculture de Londres , quelques échantillons de blé Victoria , qui à une prodigieuse fécondité joint une rapidité de croissance vraiment remarquable. 11 produit deux à trois mille livres de grain par acre et peut fournir deux récoltes en moins de sept mois ( du \o février au \" août), tandis que le blé indigène ne produit que huit à neuf cents livres de grain par acre , ea France et eu Angleterre, et ne donne qu'une seule récolte par an. M. Crossly , ingénieur du canal de Macclesfield , a fait connaître à la même société qu'au moyen de procédés particuliers , il avait obtenu une récolte miraculeuse d'ognons.et qu'il était prêt à communiquer sa rnYSIOlOGIE VÉGÉTALE. 107 niétliode à tous ceux qui voudraient eu faire usage. Voici quels ont été les résultats de ses expériences : 1" Expérience. 2 onces de semence ont produit 8,496 onces de graine. 2"° Expérience. 12 onces de semence ont produit 8,000 livres de graine. Enfin , M. John Dewson a lu à la même société , un mémoire très étendu dans lequel il a fait connaître coaiuient il est possible d'ob- tenir sur le même sol, de décembre à juillet , deux récoltes de pommes de terre. C'est après plusieurs expériences que cet agronome s'est convaincu de la possibilité de réaliser le fait qu'il annonce. Nous nous empressons de proclamer ces résultats, ces tentatives , ces expériences , afin de tranquilliser les hommes prompts à se décourager et qui ne sa- vent pas assez espérer. Dès que ces moyens seront mieux connus et propagés , nous n'aurons plus à redouter ni les conséquences de la loi sur les céréales, ni les maux qu'elle entraine à sa suite. ( Revue Britannique. ) Sur l'origine des moisissures. L'Eau qui tient en solution des substances organiques développe très souvent des êtres vivans infusoires appartenant soit au règne végétal , soit au règne animal. Ces êtres, qui ont été regardés par certains natu- ralistes comme les résultats de générations spontanées , doivent avec plus de raison être considérés comme devant leur apparition au déve- loppement de germes invisibles qui sont répandus avec profusion dans la nature et qui n'attendent que des conditions favorables pour naître et pour se développer. On peut placer parmi les végétaux infusoires , cette sorte de Byssm blanc , composé de fils raraeux , tantôt articulés , tantôt sans articulations , qui se développe par fois dans l'eau qui tient eti solution des substances organiques. C'est à cette production végé- tale que se rapportent les observations de M Amici , sur les i?j/S4HS jau- nâtres , composés de fils rameux et d'articulations , qu'il a observés dans la sève que la vigne verse au printemps. Cherchant à son tour à quelle classe appartient, et quelles sont les conditions dans lesquel- les se manifeste ce genre de végétaux filamenteux , M. Dulrochet a été amené à de curieux résultats. Ces végétaux, composés souvent de fils articulés, ne sont pas des conferves ; ils se présentent sous l'aspect d'unesorte de feutre composé d'une multitude de filamens rameux d'une grande ténuité et blancs , ou plutôt transparens. Ils n'ont pas besoin de l'influence de la lumière pour vivre et pour se développer ; on les voit naître dans l'eau chargée de parties organiques. L'eau qui tient en solution un peu d'albumine d'oeuf n'en produit jamais ; lors de leur première apparition , on voit leurs filamens partir en rayonnant d'un centre commun ; plus tard leurs ramifications s'entre-croisent dans tous les sens. Quand ils atteignent la surface du liquide, ils se recou- vrent d'une sorte d'ciïlorescence blanche , qui, vue au microscope , se 108 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. trouve entièrement composée de moisissures extrêmement petites et de diverses espèces. Les végétaux filamenteux aquatiques sont des thal- lus de moisissures. Ces thallus, lorsqu'ils sont entièrement submergés , se développent indéfiniment sous cet état; et les moisissures qui nais- sent de ces thallus aquatiques appartiennent toutes aux genres désignés par Persoon , sous les noms de Monilia et Bvtrijtis. Les thallus offrant des articulations donnent naissance à des nionilies articulées ; lors- qu'ils en sont dépourvus , les filamens aériens en sont également dé- pourvus. Les filamens des thallus de Bolrytis ne sont jamais articules. D'après des expériences poursuivies avec persévérance , M. D. a trouvé qu'il fallait absolument qu'un acide ou un alcali fût à Télat de liberté dans l'eau chargée d'une substance organique en solution pour y dé- terminer la naissance des thallus de moisissures. La quantité de ces agens chimiques nécessaire pour produire cet effet ne peut être déter- minée dans son minimum , qui paraît presque inappréciable ; mais on peut la déterminer dans son maximum. Ces thallus naissent dans l'eau albumineuse , à laquelle on ajoute par demi-once une goutte d'acides concentrés; c'est là le maximum de l'acidité. Quant au maximum de l'alcalinité que puissent supporter ces mêmes thallus, il a paru se trouver dans l'eau qui contient 1/100® de son poids de soude ou de potasse caustique ; le mercure , soit à l'état de sel , soit à l'état d'oxide , s'oppose complètement à l'apparition des thallus de moisissure dans les liquides où il se trouve ; c'est le seul corps qui s'oppose à cette pro- duction. Ce dernier fait trouve son application utile : on sait que l'en- cre exposée long-temps à l'air libre se couvre de moisissures à sa sur- face, ce qui prouve qu'il s'est développé 'des thallus de moisissures dans ce liquide. M. D. a expérimenté que la plus petite quantité d'oxide de mercure ajoutée à l'encre suffit pour empêcher ce développement. (Séances de l' Académie des Sciences de Paris.) Snr la cause de la crispnre des feuilles. ( Extrait d'une lettre de M. Van MoNs au Directeur de l'Horticulteur Belge. ) Vous aurez vu , cette année-ci , un grand nombre de fois, de fortes apparences d'orage s'évanouir tout-à-coup et se suivre d'un tems froid avec brouillard nébuleux sec. Les paratonnerres ont décomposé ces orages en soutirant le fluide électrique et en devenant des agens de destruction , de moyens de préservation qu'ils sont destinés à être , et qu'ils seraient, si la pointe était supprimée. Une conduction métallique depuis le faite du bâtiment jusqu'au sol offre toutes les garanties désira- bles. Au lieu d'éconduire l'explosion reçue, les paratonnerres, sous leur forme actuelle , la provoquent en désorganisant le nuage orageux qui devrait plus tard la fournir. 11 en résulte qu'il ne se forme plus d'orages dans les couches basses de l'atmosphère , de ces orages autre- fois si fréquens , qui périodiquement arrosaient la terre d'une pluie chaude , et dont l'explosion n'interrompait que pour quelques heures PBYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 109 le beau teins établi. Un orage, pour éclater aujourd'hui , doit se former à une élévation où il est hors de la portée des paratonnerres et où il doit fortement le concentrer pour que la terre soit pour lui devenue à distance explosive. II est à reniarquer que l'atmosphère opposée de la charge des nuages se fait par rayons convergens et ainsi par conden- sation , tandis que celle des appareils est établie par rayons divergens et ainsi par raréfaction. L'eau des orages élevés doit , dans les couches froides où elle s'isole de l'air, prendre l'état de glace, et la grêle doit avoir cette cause outre celles de la conversion de la chaleur en fluide électrique et de l'affaissement diminué de l'air. Les effets d'un air froid succédant à un air chaud , qui s'étaient déjà manifestés par la frisure des feuilles du pêcher et du prunier, vont actuellement s'étendre aux légumes, aux choux, aux haricots, aux pommes de terre. Les feuilles se crisperont et la sève, d'abord arrêtée, et ensuite extravasée, se surorganisera en pucerons. Aujourd'hui l'influence de l'électricité sur la végétation est au grand ordre du jour; la chose à laquelle on pense encore le moins, est de porter remède au désordre que les para- tonnerres, en désorganisant les orages et en entretenant un équilibre perpétuel entre l'électricité des couches nuageuses et celle de la terre , introduisent dans la succession des saisons et par suite dans la marche régulière de la végétation. J. B. Vax 3Io>s. (Louvain, 12 mai \mk.) Remarques sur la crispure des feuilles produite par des pucerons. Les observations de M. Van Mons nous paraissent mériter l'atten- tion particulière des physiciens et des naturalistes. Le fait principal est la succession desjournées froides , humides et venteuses, aux explosions électriques de l'atmosphère souvent précédées de plusieurs jours de grande chaleur et de sécheresse. Ces différences extrêmes dans l'état des conditions épirréologiques doivent avoir sur la végétation des efiets délétères dont il importe de connaître la cause pour les détruire ou au moins pour les combattre. Depuis le printemps, les orages ont été très fréquens, et cela sur une grande étendue de l'Europe, à n'en juger même que d'après les cas extraordinaires cités par les journaux quoti- diens. La succession du froid au chaud , de la pluie battante à la pluie douce, et du vent violenta Vêlai ananémique de l'air (1) ne se manifeste pas toujours immédiatement après l'orage ; un moment de calme inter- rompt souvent ces deux crises, et les efllèts de l'une et de l'autre sur les plantes ne sont pas mitigés par cette intercallation. C'est ainsi que, la nuit du 14 au 13 juin , un orage épouvantable éclate de minuit à une heure au-dessus de la ville de Gaud et de ses environs, la foudre tombe à trois endroits ; la journée du 15 est fraîche le matin , chaude l'après- cc privatif et âvavé/xicç , qui a du vent. 110 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. midi , le vent est nul , mais , le 16 vers , le milieu de la journée la bise commence , la température décroit de plusieurs degrés , et le 17 , les coups de vent et de yduie froide ne discontinuent pas; les lins qui fleurissaient se nouent ou coulent, la végétation de la lige reste station- naire, la sève va désormais servir à la nourriture de la graine, Vuredo carbo se propage avec vitesse sur le seigle , l'iiumidité froide accélère la végétation du sphacelia segetum et l'ergotisnie de cette céréale marche vite ; les crispures des feuilles d'une foule d'autres végétaux se produisent avec facilité, etc. Quelle est donc la cause de cette inter- mittence d'une température régulière et d'un état météorologique de l'air convenable , entre l'orage et les vents pluvieux qui le suivent ? Je l'itrnore, mais quoiqu'il en soit, il me sera permis de rechercher la cause de la crispure des feuilles dans un autre phénomène que celui as- signé par M. Van Mons. Certes, c'est une idée neuve (et je la regarderais comme une opinion platonicienne, tant elle me paraît conçue à priori et empiétant sur l'observation par l'efïort du génie qui la fait naître ) que d'admettre au tissu cellulaire végétal, une puissance de surorgani- sation capable d'en métamorphoser les vésicules en pucerons. Cette idée aura d'autant plus d'attrait pour les jeunes naturalistes des écoles panthéistiques de Geoffroy de St.-Hilaire en Franct; , de Kielmeyer en Alleuiap-ne et de Dumortier en Belgique , qu'il ne faut pas être très dif- ficile pour la génération des pucerons , eux qui , sans être hermaphro- dites , ne s'en propagent pas moins sept ou neuf fois de suite sans le secours de mâles ; elle aura d'autant plus d'attrait encore , celte idée , qu'en prenant une autre manière de considérer les générations ex ovo et ex vivis , on a dit récemment que toutes les générations étaient spontanées. C'est précisément à cause de la sympathie qui lie celte idée à l'ardente imagination de ceux qui s'occupent de l'histoire naturelle transcendante , que j'ai désiré , avant de l'adopter ou de la refuser , m'étayer de quelques observations. Or, le 1-i au soir, je remarquais au jardin botanique une des jeunes et grandes feuilles de la rhubarbe, elle était dans quelques unes de ses parties couverte d'une foule de puce- rons noirs et cependant nulle part elle n'était crispée , les fourmis voya- geaient en troupes pour les lécher, etc. Mais je remarquais aussi que ces pucerons étaient éparpillés au large sur les feuilles , courant cà et là. Les feuilles n'étaient point crispées. Le 13, j'observais que les puce- rons étaient agglomérés en troupe et qu'ils pullulaient en plus grande quantité seulement à côté des nervures. Le 16,1e 17 et le 18 juin, les feuil- les étaient fortement crispées, mais uniquement aux endroits oîi de fortes troupes de pucerons grouillaient les uns serrés contre les autres, mul- tipliés et côle-à-côte avec des cadavres de leurs aïeux. La crispure des feuilles est donc un phénomène postérieur à l'agglo- mération sur un petit espace d'un nombre considérable de pucerons , etcetteagglomération est elle-même le résultat du froid, de la pluie,du vent et de l'orage qui forcent ces insectes à se choisir un gîte sous les feuilles et à s'y rassembler en grande masse. Je crois donc que ce n'est OCTILS ET INSTRUMESS NOUVEAUX. ïll pas la sève qui se surorganise en pucerons, mais je crois que les puce- rons préexislans arrêtent la sève et l'extravasent. Du reste , les observations de M. Van Mons sur les orages et les para- tonnerres méritent la plus grande attention. MN. OUTILS ET INSTRUMENS NOUVEAUX. Nouveau coupe-racines. M. de Bardes , amateur zélé de l'agriculture pratique , a dernière- ment fait connaître à la société dagricullure de Boulogne une machine- extrêmement simple , d'un prix fort modique, et d'un travail très ex- péditif pour la division des racines de toutes espèces, et en particulier des pommes-de-terre destinées à la nourriture des bestiaux. Un grand défaut des autres instrumens de cette espèce, était l'emploi que l'on faisait des lames de couteau , lesquelles s'ajustaient mal et n'avaient de force que près de l'enimeuchure ; elles flécliissaient dans leur lonp'ueur , se dérangeaient souvent , et l'on ne pouvait le? rendre coupantes qu'en les repassant sur la meule, ce qui obligeait à les démonter fréquem- ment. Tous ces défauts disparaissent dans le coupe-racine ou diviseur de M. de B. , qui consiste en une trémie et un cylindre armé, supporté par un bâtis de 4 pieds. Le cylindre a 8 pouces de long sur 5 de dia- mètre , il est armé de 16 taillans de gouge disposés 4 par 4 , en portion de spirale alongée , de manière à ce qu'ils fonctionnent toujours sépa- rément. Ces lames de gouge ont un pouce de rayon , c'est-à-dire trois jioucesetdemi de développement de taillant, et derrière chacune et dans la direction de leur centre il se trouve une lame en acier placée ép^ale- ment en forme hélicode , ayant un pouce de hauteur et tranchante d'un côté. Elle sert à partager en deux portions la section formée pr.r le taillant de gouge qui la précède. On conçoit facilement que ces taillans en forme de gouge , ayant deux points d'appui sur le cylindre, il faut bien moins de force pour mettre la machine en travail , la petite pointe qui se trouve en arrière n'étant pas plus haute que la gouge , et ne formant qu'une seule section d'un pouce de long , n'augmente pas beaucoup la résistance. Le cylindre est traversé d'une barre de fer ayant d'un coté une manivelle et de l'autre une roue d'action en fer ou un croisillion eu bois à l'extrémité des quatre bras duquel se trouve un petit boulet servant à régulariser la rotation du cylindre et à lui communiquer l'impulsion dès que l'ouvrier met la manivelle en action. Par la disposition en hélice des taillans sur le cylindre, il n'y a jamais qu'une gouge et qu'une lame directe qui fonctionnent à la fois , et la résistance opérée par leur travail étant encore diminuée par les ailes du croisillion, une femme , un enfant, peut se servir sans peine de ce coupe-racines, et préparer 60 boisseaux de pommes-de-tcrrei)ar heure. La trémie n'a rien de particulier qu'une feuille de tôle du côté où se 2. IG. 112 OL'TILS ET ISSTRL'MEMS ROtVEACX. fait reflbrl du travail , laquelle est découpée par le bas en 4 parlions semi-circulaires comme les gouj^es, et de manière à no rien laisser passer entre elle et la gouge. L'inventciir se sert, pour préparer la nourriture de ses volailles , d'un cylindre semblable , mais a lames beaucoup plus petites, plus nombreuses et plus rapprocbées, en sorte qu'elles réduisent les pommes-de terre en morceaux infiniment plus petits. Les personnes qui ont l'habitude de donner aux animaux des carottes ou des pommes-de-terre cuites , trouveront encore utile de se servir du diviseur de BI. B., parce que ces légumes divisés en petites fractions se cuisent avec beaucoup plus d'économie que lorsqu'on les conserve entiers. Le prix de cet instrument, pour lequel l'inventeur . vient de prendre un brevet d'invention , non compris le cercle d'action en fer qui peut être facilement remplacé par un croisillion eu bois est évalué à 2o francs. ( Extrait du rapport de M. Henrij, à la Société de Boulogne. ) Râpe à pomines-de-terre. Lors du concours ouvert par la Société Royale et Centrale d'agricul- ture de Paris pour la confection d'une râpe économique propre à l'ex- traction de la fécule, M. Pelle-Fabroni , secrétaire de l'académie des Georphiles, a fait connaître celle dont il se sert. Elle consiste en un petit envier, tel à peu près que ceux qu'on emploie pour les vendan- ges ou pour plusieurs autres usages de la campagne. Sur ce cuvier on pose A pièces de bois. Deux de la longueur du cuvier ( de 20 à 2-i pouces) , et deux autres , plus courtes de 6 à 8 pouces , servent n réunir les deux premières par leurs extrémités et forment une sorte de chas- sis. Des vis fixées au cuvier par leur tête, et qui traversent les coins du châssis , servent à l'aide d'écrous , à le fixer solidement , deux annaux de fer terminés par une manivelle et portant une râpe cylindrique de fer blanc de la longueur et du diamètre du châssis , ou à peu-près. Au-dessus de la râpe se pose une caisse en bois, de 6 pouces de hau- teur , de la longueur et de la largeur de la râpe. Elle est maintenue par deux montans d'environ 2 pieds, fixés à angle aigu , mais paral- lèles entre-eux ; à leur extrémité , deux trous servent à passer une à traverse à laquelle s'attache un levier , qu'on peut élever et abaisser à volonté. Ce levier soutient un poids en bois d'une longueur et d'une largeur proportionnées à celle de la caisse et pouvant y entrer facilement. La manière d'opérer est très simple. Après avoir rempli d'eau le cuvier, fusqu'aux bords , et la caisse de pommes-de-terre préalablement lavées et nettoyées avec soin , on abaisse le poids avec le levier, et au besoin, on pousse un peu à l'aide de la main gauche , on fait tourner avec la droite , la manivelle, et les pommes-de-terre, suffisamment comprimées sont bientôt réduites en pulpe par la râpe. Cette pulpe tombe tont en tière dans le cuvier, et la râpe, constamment à demi plongée dans ÉCONOaiB INDUSTRIELLE ET DOMESTIQUE. 113 Teau , ne s'empâte jamais , cet instrument, quelque petit qu'il soit et {{uoiqu'il ne soit mis en mouvement que par un seul homme , peut ce- pendant réduire en pulpecent livres de pomines-de terre en une heure. {Mem. de l'Académie, Georg. ]822. Florence.) ECONOMIE INDUSTRIELLE ET DOMESTIQUE. Moyen de conserver les têtes d'Artichauts pour Vhiver et le printemps. 11 arrive presque toujours que quand un carré d'artichauts donne bien , on en a plus qu'on ne peut en consommer dans la saison. Dans ce cas , voici un moyen de conserver une partie pour l'hiver et même pour attendre ceux de l'année suivante. Après avoir coupé le bout des feuilles, on écaille selon la manière culinaire , on jette les artichauts dans une chaudière d'eau bouillante à gros bouillons , on les y laisse pendant trois ou quatre minutes, et ensuite on les relire pour les jeter dans un baquet d'eau fraîche où ils reprennent leur verdure ordinaire. Après qu'ils sont refroidis et un peu égouttés , on les place dans des pots de grès , et l'on verse dessus une saumure faite dans les pro- portions de 2 livres de sel pour 2-4 livres d'eau, de manière que la sau- mure s'élève d'au moins un pouce au-dessus des artichauts ; on met ensuite une couche de beurre fondu sur la saumure, pour intercepter toute communication avec l'air extérieur , on ferme le pot avec un ou deux papiers ficelés et on les place en lieu sec. Pour faire usage de ces artichauts, il faut les faire dessaler dans de l'eau fraîche assez de temps pour qu'ils deviennent doux. Bachodx. Manière de maintenir les cochons en appétit lorsqu'on les engraisse. On maintient les cochons en appétit et en santé en mêlant à leur manger de la noix de galle pilée avec du charbon ; quel effet cela peut- il produire sur l'économie de ces animaux ? C'était un secret, j'ai con- tribué à le divulguer parce quïl est véritablement bon , mais jusqu'à présent je n'ai pu me rendre raison de son action. Les cultivateurs per- dent souvent par maladies encore peu étudiées , ces animaux , qui sont cependant d'un grand secours à l'économie domestique , ce serait leur rendre service , que de les engager à faire usage de cette drogue , mais il faudrait avant tout connaître si l'effet est le même dans toutes les cir- constances. C'est une question à poser aux lecteurs du Journal ; je vous la pré- sente dans cette intention. N. Procédé pour faire la Laque rouge de garance. On met deux onces de bonne garance dans un sac fait d'une forte étoffe de colon et assez grand pour contenir le quadruple de cette 114 AlSniAUX SLISIBLE9. qiiontitc , ce sac est mis dans un mortier de pierre, on y verse deux livres d'eau de rivière, et on le presse avec force. L'eau se charge de la substance colorante de la garance et prend une couleur l'oncée. On la décante pour y en verser d'autre, et on continue de cette manière jusqu'à ce que l'eau ne se colore plus que faiblement. Cette opération exige à-pcu-près dix livres d'eau. Ensuite le fluide coloré est versé dans une chaudière d'étain et chauflé jusqu'à l'ébullition , après quoi on le met dans une terrine de faïence , pour y verser une once d'alun dissous dans l'eau ; on remue bien ce mélange et on y verse une quantité sulHsante'de dissolution de potasse pour saturer l'alun ; il se fait une effervescence assez forte , pendant laquelle il se précipite une belle couleur rouge, l'eau reste colorée en jaune fauve. Quand la dissolution est refroidie , on décante la couleur clair jaune du résidu rouge , qu'on lave avec de l'eau bouillante pour l'adulcérer et qu'on laisse sécher lentement. La couleur rouge obtenue de cette manière pèse à-pcu-près la quatrième partie de la garance employée. On obtient cette couleur encore plus parfaite en y employant , au lieu de garance sèche , les racines fraîches de celte plante : dans ce cas on procède de la manière suivante : On pile huit onces de racines fraiches de garance dans un mortier de laiton avec un pilon de bois, jusqu'à cansistance de bouillie; cette pâte liquide , mise dans un sac de coton , est pétrie ensuite avec de l'eau jusqu'à ce que toute la partie colorante en soit exprimée. Le li- quide coloré est ensuite traité avec une ouce d'alun et la quantité né- cessaire de potasse, comme il a été dit ci-dessus. La Laque rouge qu'on obtient doit être édulcorée avec de l'eau, après quoi on la fait sécher. C. N. ANIMAUX NUISIBLES. Manière de détruire les fourmis qui décorent les prooisions dans les 'ménages. Il y a quelque teras qu'un propriétaire est venu me demander uu moven pour détruire des quantités immenses de fourmis qui avaient envahi les appartemens de sa maison. 11 parait que l'année a été très favorable à la multiplication de ces insectes , car il n'y a point de mai- son ayant jardin ou terrasse qui n'ait à s'en plaindre. Il a été publié , dans ce journal et dans d'autres, plusieurs procédés pour arrivera la destruction de ces insectes; toutefois, comme tous les moyens peuvent être bons en cette circonstance, voici celui que j'indiquerai, et qui fut suivi d'un bon résultat. Si , dans un appartement envahi par les fourmis on a soin de placer dans les divers endroits qu'elles fréquentent des petits cornets de papier,, ANIMAUX NUISIBLES. 115 intérieurement frottés d'une matière sucrée ou miellée , ces petits aiii- iiiaux ne tardent pas à remplir les cornets de manière à les rendre noirs a l'intérieur : il ne reste plus qu'à mettre le pied dessus. Comme cette tuerie est de tous lesmomens, et qu'on en détruit des milliers à la fois. il devient évident que leur nombre doit bientôt diminuer ; et , pour peu qu'on ait soin de conserver ces cornets en place pendant toute la saison , on ne peut plus rien avoir à craindre pour les substances qu'on veut préserver de leur contact. Pour l'habitant des campagnes, qui n'aurait pas de miel ou de sucre à sa disposition pour cet objet , il peut se servir avec le même avantage de tout extrait sucré de plusieurs plantes de nos champs. J'ai parlaite- ment réussi avec les labiées, par exemple , l'ortie blanche ( Lamiuvi alhuvi des botanistes ) et autres. Coulier. Ingénieuse fnanière de détruire les chenilles. Les chenilles , à certaine période de leur vie et à diverses heures du jour, se rassemblent à l'embranchement des rameaux des arbres ; le moyen de s'en défaire est fort simple. On emploie à cet usage un petit pistolet de poche à embouchure évasée en forme d'espingole. Cette arme est chargée à mi-charge à poudre seulement; ce pistolet, tiré sur les chenilles à un pied de distance , les détruit sans endommager les bourgeons les plus délicats. Cette pratique est fort simple , et en peu du tems on détruit les nids les plus élevés , en plaçant le pistolet au bout d'une grande perche. La personne qui nous communique ce procédé , l'emploie depuis trois ans avec un succès complet , et il estime avoir détruit, sans peine aucune , plusieurs millions de chenilles. Destruction des Perce-oreilles. 11 y a un grand nombre de plantes auxquelles les perce-oreilles font un grand tort; nous citerons entre autres les dahlias et les œillets. Ces insectes ont des mandibules très propres à ronger les fleurs et les fruits ; au pre- mier printemps ils se retirent sous l'écorce des arbres, les murs des jardins , où il importe de les chercher pour les détruire. Cependant beaucoup échapperont encore à cette chasse et il est nécessaire de con- naître quelques moyens expéditifs de prendre ces insectes en grande quantité. En Angleterre , le jardinier dispose près de ses plantes des tuyaux de féveroles ou d'autres tiges creuses, les perce-oreilles s'y réfu- gient et y sont prises comme dans un piège ; cette méthode est facile, mais ces tiges durent peu. Pour parer à cet inconvénient, des amateurs anglais ont fait disposer près de leurs plantes des tuyaux d'élain soudés ensemble ; ils les plongent d'abord dans de l'eau ou de la petite bierrc sucrée qui attire et retient ces insectes. Quand ceux-ci y sont retirés en grande masse , on secoue les tuyaux sur un baquet d'eau chaude , la- quelle les tue. Ce moyen est bon sans doute, mais dispendieux. Nous préférons celui que nous a communiqué notre collaborateur , M. Mad- IIG MÉLANGES. (lisoii. Sur un bâton plus ou moins long, il pose un pot à fleur ren- versé à moitié, rempli de foin, de paille ou d'une herbe séehée ; les perec-oreilles se réfugient entre ces brins qu'on brûle ensuite ou dont on secoue les habitans incommodes. Moyen de détruire les Punaises du Mûrier. Les feuilles du mûrier blanc sont , comm'e l'on sait , la nourriture des vers à soie. La qualité de ces feuilles influe particulièrement sur la beauté et la bonté de la soie , puisque c'est la substance même de ces feuilles qui est élaborée et convertie en soie dans l'estomac de ces in- sectes ; la qualité intrinsèque des feuilles est donc de première néces- sité ; mais il y a des années où les mûriers sont sujets à certaines punai- ses, qui communiqiient aux feuilles une odeur si désagréable que ces feuilles font périr les vers à soie qui s'en nourrissent. Les. moyens les plus sûrs pour détruire ces punaises sont d'asperger les arbres avec de l'eau de savon, ou, ce qui est encore plus facile, de brûler au pied des mûriers de la fiente de bœuf desséchée : cette odeur fait périr ces punaises, et n'altère pas la qualité des feuilles du mûrier. MELANGES. Extrait des notes et réflexions de M. Loudon, sur le jardinage en Bavière pendant son séjour en ce pajs , dans l'automne de 1828 (1). L'art des jardins paysagers est beaucoup plus encouragé en Bavière que dans aucun antre état de l'Allemagne. Les principaux jardins du royaume sont la propriété de la couronne et situés dans les environs de Munich. La première impulsion donnée au goût du jardinage date de 1789 , quand , sous la direction du comte De llumford , Louis Sckell a établi le jardin anglais de Munich. Antérieurement à cette époque, Maximilien l*"^ ne possédait dans cette vilie qu'un jardin qui avait été planté symétriquement en 161-4 ; subséqueniment Maximilien-Joseph , ayant considérablement augmenté Nymphenbourg , y ajouta un jardin anglais et y réunit une collection botanique considérable- Le roi ré- gnant, Louis 1<"^, est auteur , poète, grand ami et grand protecteur des beaux-arts. Les jardins du roi étant nombreux , nous croyons devoir commencer notre narration par l'exposé du système établi pour le gou- vernement de tous ces jardins. La première place est occupée par un officier gouvernant , portant le titre de directeur-général des jardins ; (1) Cet extrait , traduit de l'anglais , a été modifié et mis en meilleur ordre par le savant rédacteur des Annales de la société d'horticulture de Paris. Cet article ne nian(|uera pas d'intéresser nos aniatcnirs par la comparaison qu'ils pourront faire entre le jardinage Belge et les méthodes Bavaroises. I MÉf,A!NGES. 117 il a ses bureaux , consistant eu beaucoup de pièces , dans un hùtel à Munich, dans lequel sont aussi réunies d'autres administrations ; le directeur actuel est M. Charles Sckell , neveu du dernier chevalier Louis Sekell , auteur d'un excellent ouvrafje sur les jardins paysajjers , et père de cette partie de notre art en Bavière. M. Sckell a près de lui un secrétaire et un dessinateur ; dans ses b'ureaux sont les plans de tous les jardins royaux et pépinières dessinés sur une grande échelle, et chaque plan est accompagné d'un gros volume manuscrit dans lequel le secrétaire écrit et conserve tout se qui se passe entre le direc- teur-général et l'intendant du jardin que le plan représente , comme ordres donnés, travaux exécutés, produits employés, réparations, dé- gradations , etc. , etc. La direction possède une excellente bibliothèque, principalement en livres sur les jardins paysagers, sur l'architecture rurale, et un assortiment complet d'instrumens pour arpenter, lever des plans , dessiner, etc. Le directeur-général a aussi pour lui-même une armoire dans la- ([uelle il enferme un extrait et la date de toutes les lettres et des ordres donnés , et dont les minutes sont conservées entières on transcrites dans des registres respectifs aux plans susdits et placés dans d'autres armoires de ses bureaux. Supposé, par exemple , que le 29 juin, le directeur- général ait écrit une lettre au régisseur de la pé{)inière de Schleiss- heim , et en conserverait une note ainsi conçue : 29 juin écrit à M. B. , à Schleissheim , pour réparer la barrière extérieure : voyez , J. S. , p. 1020. (Journal de Schleissheim , Jiage 1020.) A la page indiquée du journal , on trouve une copie de la correspondance ou du rapport de la de- mande qui a donné lieu à la lettre du directeur-général. Il y a un jardinier en chef ou régisseur à chaque jardin public , et à chaque pépinière, qui a aussi son bureau contenant une bonne biblio- thèque horticole, et tout près un lieu pour les graines, un autre , pour les outils et instrumens qui ne doivent pas rester dehors. La pièce la plus apparente du bureau est un grand pupitre sur lequel est placé un gros volume manuscrit dans lequel on enregistre toute la corres- pondance avec le directeur-général, et d'autres registres d'un usage habituel pour les paiemens et les recettes. Toutes les fois que le direc- teur-général se propose de faire quelque chose d'important, il commu- nique directement avec le roi. Par exemple , avant de nous donner copie de plusieurs plans de jardins bavarois, M. Sckell alla au palais et remit une note contenant notre demande. Le roi l'accorda sur-le- champ , en écrivant quelques mots en marge de la note même , et la remit à M. Sckell, qui nous la montra \in quart d'heure après. Toutes les aflaires se font avec la même promptitude , ce qui n'est pas moins honorable pour le maître que pour le serviteur. Nous allons donner une idée des principaux jardins de la Bavière en commençant par les pépinières. 1° Pépinières roijalcs de Schleissheim.. Elle a été établie par M. Sckell, et est une des plus complètes de la Bavière. Elle est coupée en parai- 118 MÉLAMiES. lélogranimes dirigés de l'est à l'ouest, et divisée en planches dirigées du nord au sud , de manière que les lignes d'arbres étant dans le sens des planches, le soleil éclaire toute la surface du terrain une fois par jour. Les allées sont bordées de lignes composées d'un seul individu de cha- que espèce d'arbres forestiers , d'agrément, d'arbrisseaux, et d'arbres fruitiers cultivés dans la pépinière , et chaque espèce porte son nom sur une étiquette en bois. C'est une école et en même temps un cata- loffiie. La plus grande partie des arbres plantés le long des routes pu- bliques sont tirés de cette pépinière j lorsqu'on les en tire ils ont géné- ralement de 12 à 18 pieds de hauteur. L'usage est de sortir ces arbres de la pépinière en automne, de les porter sous u!i hangar , où on les élap-ue , et ensuite de les placer dans une cave pour les préserver du froid jusqu'à ce qu'on les plante à demeure. Les arbrisseaux délicats sont éo^alement levés à l'automne , plantés dans une cave où ils restent jusqu'au printemps , époque où on les envoie à leur destination. Cet usap'e a pour objet de vider le terrain assez tôt pour qu'on puisse y apporter les engrais nécessaires , le labourer et le replanter au prin- temps. Tout , en ceci, aussi bien que dans les autres parties du jardi- nage en Allemagne, est basé sur le meilleur système scientifique. 2". Pépinière de 31. Falcke , à Nuremberg. Cette pépinière est dans la ville. On y remarque un certain nombre de plantes de choix cultivées en bâche. En novembre 1823, nous y avons trouvé une collection de Renoncules et une autre d'Anémones en pleine fleur. Il y avait, dans une serre temjtérée , une Campanula pyramidalis, haute de 12 pieds et couverte de fleurs. Les plantes de serre tempérée étaient la plupart du Cap-de-Bonne-Espérance, et en assez grande quantité pour être consi- dérées, en Angleterre même, comme une importante collection. Les compartimens contenaient trois cents sortes d'œiîlets de choix. Car les dentés sont peu estimés en Allemagne; cent quarante sortes d'Auricu- les dont plusieurs étaient en fleur; des Violettes, des Mignardises , etc. Dans un collier, sous le magasin de graines, parmi les barils de bierre, des cuves de sauerkraut , des tas de pommes et de pommes-de-terre, couvertes avec de la paille , nous avons trouvé des choux, des endives et des brocolis, plantés en terres, des grenadiers, des figuiers, des Hibiscus syriacns en caisse , et mille pots d'Hortensia. M. Falcke com- merce particulièrement en graines, et possède un autre jardin, ou plutôt un vaste champ à quelque distance de Nuremberg , où il élève en grande quantité les articles de pépinière qui n'exigent pas les soins les plus assidus. Là , et jusqu'à quelques milles aux environs de Nurem- berg . est un sable sec et chaud qui est presque entièrement occupé à la multiplication des graines de jardinage , lesquelles sont envoyées dans toutes les parties de l'Allemagne, dans le nord de l'Europe, en France, en Angleterre et en Turquie. On y élève en grande quantité des graines de trèfle , de luzerne et même du tabac et de l'asperge. Ce qu'il y a de plus remarquable, vu le climat de Nuremberg, est une quantité prodigieuse de tubéreuses , de lis tigrés , de jacinthes , de nar- MÉIA?{CES. lli) lîisses de différentes espèces , iVamarillis formotissima et sarnie»sis , iMiltivés en pleine terre dans ce sable chaud. En 1827 , M. Falcke a en- voyé deux mille huit cents tubéreuses à une seule maison de Saint- Pétersbourg. Chaque année, il fait des expéditions considérables de grai- nes en Espagne et en Portugal. Au résumé . M. Falcke pense qu'on élève plus de graines de jardinage aux environs de Nuremberg qu'aux environs d'aucune autre ville de l'Europe , et qu'après Nuremberg , c'est Erfurth qui en produit le plus. S". Pépinière de M. SchiiUz. Celle-ci est située entre Munich et Nym- phcmbourg, et ne contient qu'environ 2 acres de terre, presque entière- ment consacrés à la culture des roses et des fleurs proprement dites. Il y a une grande serre tempérée et une serre chaude ; dans la premiè- re , nous avons remarqué cent cinquante sortes de Géranium venues de Vienne, et plus de cent sortes venues d'Angleterre. Il y a une belle collection de plantes grasses , quelques Camellia des bruyères, et des plantes de l'Australasie. Parmi les fleurs rustiques, on coijtpte vingt- quatre sortes de Houx , cinq de Zinnia, trois cents d'Auricules , et trois cent cinquante d'OEillets. On remarque 200 pieds de châssis destinés à différentes cultures, et que l'on couvre de paillassons pendant les plus grands froids. •4°. Jardin Anglais royal de Muiiich. Les jardins publics sont vastes et nombreux en Bavière. Celui de Munich est certainement le plus beau de toute l'Allemagne. 11 contient 500 acres (223 hectares), le plan en a été fait et misa exécution en 1789 , par Louis Sckell , sous la direction du comte de Rumford , auxquels on a élevé à chacun un magnifique monument dans le jardin même. La surface de cet immense jardin est plane ; mais une rivière contenant toujours une abondance d'eau , le parcourt en tout sens , forme des lacs d'une grande étendue et quel- ques cascades. 11 y a des allées qui ont -4 milles de longueur. Les arbres sont plantés en masses et groupés de manière que chaque groupe ne contient qu'une seule espèce; cette affectation a été considérée comme un défaut par un écrivain distingué. Quand on parcourt ce jardin , on ne peut s'empêcher d'observer les effets particuliers des diflérens genres d'arbres , même lorsqu'ils ont perdu leurs feuilles. Ainsi le massif de Cornus sangninea est tout rouge ; celui de Lonicera xyloateum tout blanc, celui de Salix vitellina tout jaune; celui de Bctula tout blanc; celui de ZoW*' jaune ; celui de Spirœa salicifoUa nain est brun ; celui d'IIippophœ rhamnoides très blanc, etc. b°. Jardin Anglais royal de Nymphemhourg. Le palais de Nymphem- bourg, principale résidence du Roi, est à environ 4 milles de Munich , capitale du royaume. Il est placé sur un terrain parfaitement plane , horizontal, sans aucune vue éloignée, parce que tous les environs sont sensiblement élevés à une petite distance, et ne laissent aucune échap- pée à la vue. Il y a à Nymphemhourg un jardin anglais , un jardin bo- tanique et un jardin potager. Jamais on n'a vu en Angleterre un iardin qui ait pu donner l'idée 2 " 17. 120 MÉLANGES. de celui de Nympherabourg , planté par Louis Sckell , et dans lequel ou admire les deux plus beaux jets d'eau de toute l'Allemagne. Ces jets ne sont pas produits par la pression d'une masse d'eau élevée comme dans les jardins de Versailles, mais par l'effet d'une machine qui pousse l'eau , et par une autre machine à vapeur, toutes deux de l'invention de 31. le chevalier lîaader , ingénieur en chef des mines de la Bavière. Quand on considère les désavantages de Nymphembourg relative- ment à sa position et au climat , il faut convenir que l'art des jardins y a déployé les plus grands efforts et avec le plus grand succès. Les ar- bres V sont parfaitement massés et groupés ; la largeur et la profondeur des pelouses très bien proportionnées aux points de vue. Des allées droites sur l'un et l'autre bords d'un canal , sont alignées avec de gros orangers pendant l'été. Si l'on compare le jardin de Nymphembourg , avec les jardins d'Angleterre de la même étendue, on trouve qu'il man- que d'arbres toujours verts , et que les arbres et arbrisseaux n'y sont pas assez vîjfiés; mais ce défaut tient au climat. Quant à l'art , les deux MM. Sckell ont fait preuve d'habileté en plantant et en ondulant artifi- ciellement la surface autant que le permettait le terrain. Toutes les parties du jardin sont ouvertes au public en tout temps sans aucune distinction de personnes, et sans aucune gratification au jardinier. Dans le fait , les gratifications sont presque inconnues sur le continent , tandis qu'en Angleterre elles forment le principal revenu des jardi- niers. 6°. Jardin potager royal de Munich. Il contient de grandes serres chaudes et des bâches pour forcer les plantes, et des espaliers de vignes tlont on couche les sarmens dans des pots pour les faire enraciner, et que l'on place ensuite sous châssis comme en Hollande et en Danemark, L'asperge est cultivée en pleine terre sur deux rangs , laissant un espace entre eux que l'on creuse et remplit avec du fumier chaud, en même temps que l'on couvre les asperges elles-mêmes avec des chiissis ])leins en bois. On consomme une immense quantité d'asperges dans la famille Royale , depuis novembre jusqu'en février. Aux approches du froid , on arrache toutes les sortes de choux et on les replante près à près sous des appentis couverts, vitrés par-devant , et sous lesquels on entretient une tenipérature modérée, au moyen de poêles. L'une des j)lantes que l'on force en quantité pendant l'hiver est le chou-rave : ou le sème en octobre, on le replante en novembre, et on en cueille depuis Noël jusqu'en mars; on a des champignons, des hari- cots verts et des fraises des Alpes pendant tout l'hiver. Les fraises sont en pois dans une serre chaude dont les châssis sont presque perpendicu- laires. Les pots se placent sur des tablettes superposées près du verre. L'air supérieur étant nécessairement plus chaud , les fraises des tablet- est supérieures mûrissent toujours avant celles des tablettes inférieures, et on fait remonter les pots de celles-ci à mesure que les tablettes supé- rieures se dégarnissent , mais en même temps on remplit les places inférieures par d'autres fraisiers préparés pour cela sous châssis à MÉLANGES. 121 l'extérieur ; et c'est ainsi qu'on a une succession non interrompue de fraises depuis octobre jusqu'en juin , époque où elles conimenceiit a mûrir sous cliâ«sis , et ensuite à l'air libre. Il parait que les cultures de luxe des rois de Bavière sont plus grandes que celles des rois de France et d'Angleterre. Il faut pourtant observer ici que l'art humain ne pourrait jamais obtenir en Angleterre ce qu'il obtient en Bavière , en forçant les fruits pendant l'hiver. La raison en est qu'en Bavière , l'atmosphère pendant cette saison est constamment claire, sans nuages, tandis qu'en Angleterre le ciel est toujours brumeux. On peut bien triompher du froid , mais on ne peut vaincre le brouillard. 7°. Jardin potager de NijmpJiemboiirg. Ce jardin contient un nombre de serres chaudes dans lesquelles on tient les ananas pendant l'hiver , et des bâches dans lesquelles ils fructifient pendant l'été. Dans l'une d'elles , les ananas sont plantés à même la terre selon la maiiière natu- relle, ils y restent pendant quatre ou cinq ans, se ramifient beaucoup et produisent une succession de fruits qui , quoique petits , sont très bons. En octobre 1828 , il y avait des fraises des Alpes , et il nous a été dit qu'on avait de ces fraises chaque jour de l'année, soit sous verre, soit en plein air. On a aussi des champignons toute l'année , diverses sa- lades, en conservant des racines de chicorée sauvage dans les caves , où elles poussent des feuilles , et en semant dans des bâches , des grains de moutarde, de cresson, etc. Les choux , le céleri, les porreaux , le persil, etnombre de végétaux semblables sont plantés en automne dans des fosses ou sur des couches entourées de planches ou d'un mur , et couvertes chaque nuit de châssis en bois {)leins sur lesquels on met de la paille. Dans la saison la plus rigoureuse , on ne les découvre que pour prendre ce qui est nécessaire à la consommation. Quant aux sca- roles et chicorées blanches , on les arrache avant la gelée , on en fait évaporer l'humidité dans un lieu chaud , on en rapproche des feuil- les en les liant avec un brin de paille , ensuite on les enterre la tête en bas , de manière que la racine soit à quelques pouces au-dessous du niveau du sol , et on les couvre avec du chaume assez épais pour les préserver de la pluie et du froid. Dans cet état, la scarole et surtout la chicorée , peut se conserver jusqu'au printemps. On (îonserve les choux de la même manière en Allemagne et dans la Haute-Ecosse. En somme, les efforts des jardiniers allemands dans un climat aussi dur que celui de la Bavière , sont tels qu'un jardinier anglais ne peut s'en former la momdre idée ; leurs succès sont vraiment incroyables avec l'air sec et froid du pays. 8°. Jardin botanique royal de Munich. Ce jardin contient un plus grand nombre de plantes du Brésil que celui de Kevv. 11 esl sous la di- rection du célèbre D'' Martin , bien connu par ses voyages au Brésil et par divers ouvrages sur l'Histoire Naturelle. Le jardin a été fait d'après les desseins de M. Sckell , neveu du célèbre Louis Sckell : il est divisé en vingt-quatre carres pour les vingt-quatre classes des plantes herba- cées du système de Linnée et entouré d'un arboretum rangé selon 122 MÊt.\NGB5. l'ofclre naturel et de la manière la plus pittoresque. Le nombre des cspèees n'est pas considérable parce que les rigueurs de l'hiver no permettent d'y admettre que les végétaux des pays froids. Les lloux qui croissent dans les provinces montagneuses de la Bavière ne peuvent pas résister aux hivers de Munich; le Buis, le Genêt n'y résistent pas davantage. Le Pin , le Sapin et le Genévrier commun sont presque les .seuls arbres toujours verts qui résistent en pleine terre à Munich. Le sol du jardin étant , comme celui de la ville , formé de débris de pier- res calcaires magnésiennes , n'est pas favorable à la végétation , et de- mande à être mélangé avec une bonne quantité de terreau ou de tourbe. Il y a bien près de la ville une terre noire de fondrière , mais elle est nuisible à la santé des plantes dont les racines doivent prendre beaucoup de développement, et la bonne tourbe ne se trouve qu'à une grande distance. Les serres chaudes et tempérées sont parfaites dans leur genre : elles contiennent une nombreuse collection de Palmiers , de plantes bulbeuses , mais peu de bruyères et de plantes de l'Austra- lasie. M. Martin s'occupe de la rédaction d'une seconde édition du cata- logue de ce jardin. 9". Jardin botanique royal de Nymphemhourg . II y a dans ce jardin nue longue ligne de serres chaudes et tempérées, vitrées sur le devant et dont la couverture est opaque ; elles sont très bien divisées à l'inté- rieur , chauffées par des poêles allemands cachés parmi les plantes , et que l'on allume par derrière les serres. En novembre 1 828 , il y avait dans les serres chaudes environ soixante- dix espèces de Palmiers de grandes dimensions, tirées la plupart depuis peu de la Hollande. On remarquait un fort pied de Cicas circinnalis , qui avait été envoyé de Vienne à la Malmaison , acheté 600 fr. à la vente qui a été faite dans cette ancienne résidence impériale en 1827 , cttransportéà Munich. Les Phœnix paludosa eifarinacea, le Chamœrops i;rhorescens , le Laêania horbonia étaient d'une hauteur considérable. Le Pothos acaulis s'y multiplie de graines qu'il faut semer aussitôt (ju'elles sont mûres. Le Mimosa aquaiica du Sénégal , dont les feuilles sont aussi sensibles que celles de la Sensitive , est cultivé en serre tempérée , le Jacquinia arborea est uiultiplié par ses feuilles que l'on détache et que l'on plante dans un terreau de sable et de feuilles consommées rendu très ferme ; en six ou huit mois elles s'enracinent par le bas de leur pétiole. Il y avait un Avûucaria excelsa , provenu de bouture faite avec une branche latérale. Plusieurs années après que cette bouture fut bien enracinée , le jardinier l'a coupée net auprès de terre ; alors il en est sorti trois tiges droites , dirigées varticalcment , et dont on n'a conservé que la plus belle. Cette plante est maintenant un très bel arbre. Les Rhododendrons et les Lauriers-tins sont cultivés en serre tem- pérée. Le derniers ont des tiges de 8 pieds de hauteur , des têtes de b pieds de diamètre et se couvrent de fleurs pendant tout l'hiver. 10". Jardin botanique de Ratisboime. Ce jardin n'a qu'environ un acre MÉLANGES. 123 (l'étendue, et sa collection de plantes, la plupart herbacées et natives du nord de l'Europe , n'est pas considérable. Elles sont disposées selon le système sexuel de Linnéc. 11 y a une serre chaude à toiture opaque , contenant un petit nombre de plantes originaires du midi de l'Europe , du Cap de Bonne-Espérance et de l'Australasie. 11°. Jardin du palais d'Anspach. Ce jardin contient 20 ou 30 acres (10 ou 15 hectares) ; il est dessiné à la manière française, divisé par des allées en parallélogrammes bordés de lignes d'arbres. Quelques uns de ces parallélogrammes sont en gazon , mais la plus grande partie est employée comme pépinière royale en arbres fruitiers; le roi de Uavière étant incontestablement le plus grand jardinier-pépiniériste de l'Eu- rope. Il y a là une orangerie qui est depuis long-temps célèbre en Al- lemagne : elle a environ âOO pieds de longueur , 30 de hauteur , et 30 de largeur, et contient cent sept gros orangers en caisse, qui, en no- vembre 1828 , étaient couverts de fruits. La tige de quelques-uns de ces arbres a plus d'un pied de diamètre et la tête de 10 à 12 pieds. 11 y avait aussi quelques autres plantes, telles que Grenadiers, Oliviers , Myrtes , etc. A côté de l'orangerie est une serre tempérée contenant des plantes ordinaires , et en avant quelques bâches avec leurs châssis pour forcer et protéger des plantes culinaires. 12". Jardin du comte Monteglas à Bogejihauscii près de Munich. C'est là que l'art de forcer les plantes à fleurir à contre-saison , a fait le plus de progrès dans les propriétés privées aux environs de Munich. On y cultive les Ananas eu très grande quantité par tous les procédés con- nus. On y voit une belle collection d'Orangers et de Limoniers , deux cents sortes de Géranium, vingt- cinq espèces de Cinéraires, genre qui semble être atiectionné là autant que les Choux et les Dahlia. Les fleurs bulbeuses y sont forcées de très bonne heure , et VIris sinensis s'y prête le plus facilement. Le Céleri-rave est cultivé à l'exclusion des autres variétés à Bogenhausen , ainsi que dans les autres jardins pota- gers aux environs de Munich. Le Réséda abonde dans les bâches pendant tout l'hiver , ainsi que VIberis umbellata , que l'on dépose et met en pleine terre au printemps et dont on failiïlors des bordures; il y a dix- sept variétés de Chrysanthèmes des Indes , et des Roses de la Chine en grand nombre. Les arbres fruitiers sont tous nommés , et chaque au- tomne leurs tiges sont frottées de suif mélangé avec de la poudre à canon écrasée que l'on croit propre à les conserver. 13". Jardin de M. A. Stottner , à Nuremberg. Ce jardin occupe S ou 6 acres de terre, et jouit d'une certaine célébrité par sa collection de Gé- ranium qui passe pour la plus considérable du continent. En 1827 , son catalogue contenait quatre cent trente noms de Géranium avec leurs autorités. M. Sloltner, qui est riche amateur, a avec l'aide de M. Rei- der , auteur bien connu du jardinage à Nuremberg, commencé un ou- vrage sur les Géranium , à l'instar de celui de M. Sweet. 1-V". Jardin du prince de la Tour et Taxis , à Ratisbonne. Ce jardin est dans le genre anglais , et ne manque pas de quelque agrément par ses 124 31ÉI.ANGF.S. clairières et ses points de vue. Il y a un très beau pavillon tenant lieu de cliâteau , avec deux ailes, qui servent en inênie temps d'apparte- mens pour recevoir compagnie, donner des ietes et pour conserver des plantes pendant Thiver : l'une de ses ailes est cliauiîée à la tempé- rature des tropiques, et contient des Palmiers, des Scitaminées , des Bambous, des Orchidées, des Epiphytes , etc. ; dans l'autre on rentre les Orangers , les Camélia , des plantes de la Chine, du Japon et de l'Australasie. A l'entrée du jardin , est une affiche qui invite tout le monde à entrer ( sans chien ) et à venir jouir des beautés de la nature. Au résumé , cet endroit peut être considéré comme un très agréable jardin public [)our les habitans de Ratisbiuine. lo°. Jardin du baron JVohidich, à Augsbourg. Ces jardins ne sont pas grands, mais ils sont considérablement variés dans la disposition de leurs parties, et en arbres et arbrisseaux. 11 y a aussi une collection de plantes du Cap , de l'Australasie et quelques beaux orangers. IQ". Jardins de Madame lîeppe à Nuremberg, {^e sont les plus riches dans l'intérêt de la botanique, après ceux du Roi à Munich. Ils co!i- tiennent seulement 3 ou 6 acres , mais pleins de belles plantes. Madame Heppe, qui est une lady de grande opulence, consacre tout son temps et la plus grande partie de sa fortune à la botanique et au jardinage. Elle a vu tous les principaux jardins du Continent, et lait chaque année des excursions dans les endroits où elle croit qu'il y a quelque chance pour elle d'augmenter sa collection. Outre les collections botaniques en pleine terre , il y a aussi des carrés pour les plantes d'ornement, des collections d'arbres fruitiers, de végétaux culinaires, une houblon- nière, une grande serre chaude, deux grandes serres tempérées , de nombreuse bâches, et un lieu particulier pour la^conservation du Ro- marin , qui est le seul article que vende Madame lleppe , et dont on fait une grande consommation a Nuremberg , pendant la saison d'hiver, pour les cérémonies religieuses. Nous y avons vu une belle collection de groseilles à maquereau , chose assez rare en Allemagne , et une allée couverte en tilleuls, se terminant en perspective vers Wurtzbourg , dis- position conçue par Madame lleppe. Cette dame suit activement les meilleurs moyens d'acclimater un noaibre de plantes deserre tempérée, et elle est la première dans cette partie de l'Allemagne qui a trouvé que le Caprifolium flexuosum peut résister en pleine terre. 17". Jardins des faubourgs de Nuremberg. Le jardin de M. F. Wiss, contient 6 ou 7 acres d'une surface variée avec un plus grand lac et une ile entourés d'une plantation d'arbres , et coupes d'allées d'après un plan de Charles Sckell. Le jardin de M. Beitelmeyer forme un con- traste frap[)ant avec celui de M. Wiss, étant dessiné à la française, et consistant presque entièrement en petits cercles bordés de buis. Chaque cercle contient \\n tilleul à son centre, taillé en forme conique, et ombrage une variété de petits arbrisseaux et de fleurs plantés à Lentour. Rien n'est plus monotone que ce plan , mais chaque petit cercle pris en particulier est fort joli. On nous a appris que l'en- JSÉl. ANGES. 125 trelien de ce jardin exige une grande dépense, parce que les plantes ne peuvent pas vivre long-temps sous ces tilleuls et qu'il faut les renou- veler continuellement. Le jardin de M. .Schwartz, à WeigelshofF con- tient de 12 à 15 acres et dans un style qui vise à combiner ensemble iiii jardin potager dont le produit est envoyé au marché , une pépinière dont les arbres sont vendus, et un jardin fleuriste dans lequel les tuli- pes , les Jacinthes et autres plantes bulbeuses sont cultivées de manière a produire l'eflet d'un jardin paysager ou anglais. Le jardinier est un jeune homme très instruit, excellent dessinateur, et se faisant hon- neur de ses connaissances en géométrie. Kous trouvâmes dans ce jar- din , le persil de Hambourg d'une grandeur extraordinaire, et nous apprîmes que de ses graines avaient été envoyées par un grainier de iNuremberg, M. Falcke , dans diverses parties de l'Europe, y compris l'Angleterre. Nous avons vu des racines de ce persil qui avaient 2 pou- ces de diamètre et S pieds de longueur. Nous y avons vu aussi une grande quantité de Guimauve, cultivée par acres autour de Nuremberg, pour les apothicaires et pour les fabricans de papiers. La Stramoine est aussi cultivée pour la pharmacie, et l'Ananas pour la table des maî- tres et pour être vendu quand on ne le consomme pas. Ce jardin pré- sente une singulière combinaison d'objets pour le profit et d'arrange- ment pour le plaisir, et il est difficile de concevoir comment on peut arriver à ces deux fins ; mais la satisfaction peut consister dans Tidée que l'on parviendra à les atteindre. Le jardin de M. Campe, le princi- pal libraire de Nuremberg , est très bien tenu, et contient une belle collection de plantes de serre tempérée. Presque tous les principaux habitans de Nuremberg ont des maisons de campagne et des jardins dans les environs , et ceux qui n'ont pas de maison de campagne ont au moins un petit morceau de terre où ils cultivent des fleurs et d'au- tres plantes, matin et soir , comme font les citoyens de Birmingham et de plusieurs autres villes manufacturières en Angleterre. Ces petits jar- dins sont généralement situés en deçà de nombreux et grands jardins maraîchers et grainiers qui entourent Nuremberg jusqu'à quelques milles de distance. Les remparts, les fossés, et autres fortifications de la ville ne sont pas nus comme à Francfort , mais ils sont plantés en fleurs , en arbrisseaux groupés et massifs^ avec des allées sablées et en- tretenus en bon ordre aux dépens delà ville. Enfin, la floriculture, aux environs de Munich, est portée à un point de perfection tel qu'il est im[)ossible de s'en faire une idée quand on prend en considération la position élevée du pays et par conséquent la rigueur de son climat. Les Renoncules, la Violette, la Jacinthe et la Nar- cisse, sont en fleurs dans les serres chaudes des jardins royaux pendant tout l'hiver. Le Chèvre-feuille, les Pioses, le Lilas, les Azalées, les Rho- dodendrons, les OEillets , les Tulipes , et d'autres fleurs et arbrisseaux sont forcés avec autant de succès et fleurissent aussitôt qu'à Londres. Des Chrysanthèmes, hauts seulement de quelques pouces et tenus en pe- tits pots, sont cultivés et forcés de manière à être en fleurs toute l'année. 126 MÉLANtiES. L'Histoire tlo niorlicultiirc eu IJaviùre a été publiée deruicrenient par uu jardiuier bavarois et son état actuel est, sous quelques rapports, jilus avancé qu'en Angleterre. ( Gardever's maf/uzine , août 1033. Ann. d'IIort. janv. 1834. ) Courte relation d'un Voyaye récent en Belgique et dans une partie de la France, fait en automne 1833 , par io$Y.vu Kmght, e*^. (1), adressée au rédacteur du Gaiideners Magaz]ine. Monsieur , Obtempérant à votre demande, je tâcherai de vous donner une courte relation de mon dernier voyage eu Belgique et dans une partie de la France. L'horticulture n'étant pas aussi avancée dans ces contrées qu'en Angleterre , j'ai dirigé mon attention vers les differens objets à mesure qu'ils venaient s'ofirir. Je quittai ma demeure le 1'''' octobre et je partis pour Douvres et Calais. Près de cette dernière ville, la terre est stérile , sablonneuse et néfrWfrée. Près de Gravelines le sol s'améliore et continue à s'améliorer jiis({u'à Dunkerke où il varie. De là à Bruges , nous trouvâmes surtout de riches prairies. Les fermiers y sont industrieux, mais pauvres. Les cochons et les brebis sont d'une bonne espèce, à hautes jambes , les vaches et les chevaux pa,ssables ; les instrumens du labourage lourds et incommodes ; la volaille est abondante. Nous arrivâmes bientôt au Mont-Cassel , petite ville extrêmement élevée et de laquelle la vue s'étend sur une contrée très étendue, belle et pittoresque, le voisi- nage est très monticuleux , boisé et fort intéressant pour le voya- geur. Sur la route de Poperlngue , la terre est riche, les récoltes variées, consistant eu blé, fèves, navets, bettes (beta vulgaris, var. macrorhiza), foin et bois , ceux-ci consistent en sureaux , saules , peupliers , ormes etc. , principalement plantés en ligue sur les grandes routes , de 10 à 15 pieds de distance. Les arbres choisis pour la plantation sont d'un 1/2 à 2 pouces de diamètre : avant de les fixer en terre , on en coupe la tête à environ 8 pieds de hauteur. Après deux ou trois années de crois- sance , on commence la taille , ce qu'on fait avec jugement et bon efï'et; le bois de charpente est généralement droit, de30à40 pieds de hauteur. La pratique est de couper les branches fortes à leur naissance et de rendre les coupes unies , ce qu'on fait en août et septembre en laissant intactes les branches plus petites. 11 est probable que cette opération (1) Il est curieux pour les Belges de voir comment on juge leur culture à rétran- gor et surtout en Angleterre où cet;irt est arrivé à un si gr;ind degré de perfection. C'est pourquoi nous nous sommes i'iiit un devoir de traduire; cet article. MÉLANGES. 127 se répète tous les quatre ans. Au second clajruenienJ , on cou{te les gros- ses branches couirae auparavant et les plus petites branches qu'on avait précédemment épargnées. Ceci est fait avec grand soin , sans oflenser le tronc de l'arbre qui devient ordinairement aussi droit que le mât d'un vaisseau. Les branches sont presque toujours coupées avec des (;iseaux de différentes grandeurs , munis de manches plus ou moins longs. Celte opération se. fait lestement ; généralement, je suppose , par deux hommes, l'un guidant le ciseau, l'autre armé d'un maillet coupant les branches et polissant leurs coupes tout près de l'arbre ; ces arbres , ayant été taillés avant le retour de la sève, sont en partie, sinon complètement , cicatrisés avant l'hiver (1). Les chaumières dans ces environs, quoique dépourvues de beaucoup d'utilités domestiques, sont bien moins misérables qu'en Angleterre : leurs habitans sont prévoyans , industrieux et économes ; mais peu s'adonnent au jardinage , et là où ils le font , le produit, par manque de bonnes variétés de semences et d'un bon entretien , est de mince valeur. De Poperingue à Ipres , la terre est bonne ; près de cette dernière ville il y a d'assez bonnes jiépinières d'arbres forestiers ; le sol est riche et la contrée généralement plate. De Courtrai jusque près de Gand , le terroir est riche et bien cultivé. Les navets paraissent être une récolte importante et sont cultivés sur une grande étendue dans cette contrée. Il est étonnant de voir si peu d'oiseaux indigènes dans un pajs qui est si abondamment pourvu de la nourriture qui leur convient : les moi- neaux sont en petit nombre , les pies assez communes et de temps en temps l'occasion se présente d'y voir un corbeau gris ou un corbeau commun. Près de Gand il y a quelques jardins potagers où se cultivent d'excel- lens légumes , mais qui montrent peu de goût pour la propreté et la régularité. Gand est une grande ville manufacturière, abondante en jar- dins dont les jardiniers forment une classe de gens très industrieux , mais trop limités dans les objets de leur culture. Ils ont beaucoup de bonnes plantes et quelques unes rares. Les Magnolia et les Azalea prospèrent chez eux admirablement. Il y a un jardin botanique qui peut se vanter davantage de ses antiquailles que de ses nouveautés (2). Les pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, etc., croissent avec vigueur (1) Une pratique semblable a été déciile avec soin par M. Loiidon qui la croit excellente et qui, dit-il lui-même, se trouve heureux de la voir prônée par un observateur aussi intelligent que M. Knight. (2) Cette observation de M. Knight est juste. Depuis quatre ans le Jardin Botanicjue de Gand est dépourvu de directeur ; il est ainsi privé de toute relation scientiGque avec l'étranger. Ce jardin est d'ailleurs dans nn pitoyable état. Il y a quelques mois , le Gouvernement avait l'intention de nommer un directeur j mais on a fait échouer un projet dont la réalisation aurait satibfait aux exigences de la science et à la prospérité de l'établissement. 2. 18. 128 MÉLANGES. produisent abondaniracnt et se conservent bien. Les pommiers sont or- dinairement greffés sur des sujets de paradis, les poiriers sur coignas- sier , ce qui diminue leur hauteur et les rend productifs de bonne heure. La manière qu'on a ici et en France pour cultiver est digne d'être imitée, un jardin fruitier bien arrangé étant un objet de grand profit et d'amusement. Les arbres sont plantés à 10 ou 12 pieds de distance , élevés et taillés en pyramides , ce qui permet de faire une forte ré- colte sur un petit arbre. Parmi les avantages que donne cette manière de tailler , on doit remarquer celui de laisser de l'espace pour bien voir le fruit et d'exécuter toutes les opérations que l'art exige. Les maisons de campagne des riches paraissent ici , en Hollande et en France, chélives [meagre] et froides (eo/rf), quand on les compare à cel- les d'Angleterre , étant presqu'entièrement dépourvues de Lauriers , Phillyrea, Alaternus, Arbutus, Lauriers-cerises, Laurustinus, etc. L'opi- nion commune est que ces plantes ne survivent pas aux hivers du con- tinent : mais j'ai vu quelques preuves du contraire et je suis d'opinion que les plantes susmentionnées pourraient être acclimatées dans toutes ces contrées ; je ne doute pas que beaucoup de plantes de la Chine ne prospéreraient très bien ici , comme les Caraellia, les Pittosporura , etc. Passé Gand , la terre est un peu légère ; mais près de et après Alost, la qualité est meilleure et le houblon s'y cultive. Vers Bruxelles , le sol est légèrement ondulé; la terre est passablement bonne [tolerahly good) et les jardins potagers sont assez nombreux, mais ils sont de la vieille école et l'on ne paraît pas désireux d'apporter quelques améliorations dans la culture ou la qualité des espèces. Les petits-choux (jets de choux) de Bruxelles, les choux -nains de Savoie, les choux rouges nains et quelques autres productions sont très bons. Il existe à Bruxelles un nouveau jardin botanique qui , vu à l'extérieur , est un bel établisse- ment ( a noble établisse ment) qu'on aperçoit des boulevards. La collec- tion de plantes n'est point nouvelle , mais le directeur , M. Wauters (M. TVoters dit 31. Knight) et le jardinier en chef, M. Bresiers ( et non Master Bresurs ) sont avides d'améliorations. A quatre milles environ de Bruxelles , à gauche de la route d'Anvers, est situé le palais de Laecken , sur une légère éminence, occupé par le Roi des Belges qui est passionné pour le jardinage et répand cet art le plus possible [promoter ofil). Pour accomplir ses vues et établir quel- ques principes anglais de jardinage , à Laecken , il a fait venir son jar- dinier de Clareniont , M"". M'Intosh , qui apporte de grandes améliora- tions dans l'érection des serres , orangeries et parterres, etc. , d'après les meilleures et les plus modernes constructions anglaises; on dit même que Sa Majesté a l'intention d'y ériger des conservatoires , etc. , et d'a- Toir une bonne et complète collection de plantes rares et d'ornement pour lesquelles il montre une grande préférence. L'orangerie est une bâtisse grande, de noble apparence et bien proportionnée ; elle a S60 pieds de longueur, 50 pieds de largeur et 40 de hauteur; couverte d'ardoises , elle contient une grande collection de beaux et vigoureux MÉLANGES. 129 orangers , comme on n'en trouve nulle part. Les biens de la campagne ont été récemment augmentés et sont très étendus ; mais ils demandent l'introduction de nouvelles plantes d'agrément, et particulièrement de plantes toujours vertes dont presque toutes les campagnes dans ce pays sont dépourvues. A Enghien , à quelques milles de Bruxelles , est un jardin apparte- nant à M. Parmentier qui possède une collection considérable de plantes exotiques et parmi elles quelques bonnes et rares espèces. Le duc d'A- remberg a ici une petite résidence d'été et des jardins ; la rangée des serres , etc. , y est belle et étendue ; mais la collection des plantes du Duc que l'on nous dit ici bonne , en contient peu qui soient rares. La route de Bruxelles à Louvain est légèrement ondulée et bien boisée. Le sol est tolérable , mais n'est pas riche. A Louvain, il y a un jardin botanique contenant une bonne collection de plantes tropica- les et d'autres qui sont en pleine végétation ; au total , ce lieu est bien entretenu et fait beaucoup d'honneur à M. Donckeiaer, jardinier en chef, qui par sa civilité et ses attentions est l'ornement de son établis- sement. Le due d'Aremberg possède dans ces environs une ancienne et vaste habitation qui tombe en ruines, ainsi qu'un jardin potager d'une grande étendue qui est passablement bien cultivé et qui produit d'excellentes pommes et poires. M. Van Mons, M. D., professeur de chimie, etc., a donné une grande attention à la culture des poires. En visitant ses jardins et ses fruiteries, j'ai eu des preuves nombreuses de ses travaux et de ses observations. Les uns et les autres doivent avoir été continuels , et les résultats qu'il a obtenus doivent être d'une grande utilité publique. Il a semé des graines par lesquelles il a obtenu , d'après ce que l'on m'a dit , onze mille poiriers sauvages; de ceux-ci l'on m'a dit qu'il avait gagné au- delà de trois cents bonnes sortes. J'ai vu les fruits de plusieurs espèces d'une excellente qualité, de différentes saisons, et propres à tous les usa- ges auxquels ils sont applicables. J'espère que le jour n'est pas éloigné, où toutes les espèces réellement bonnes seront non-seulement cultivées dans ce pays, mais aussi exactement décrites. La route de Liège traverse un pays de peu d'intérêt pour le voyageur. La terre est passable , mais les chaumières sont de misérables huttes d'argile. L'aspect général du pays est froid et ouvert par le manque de ponts et d'arbres, etc. A Liège, grande ville, située sur les bords de la Meuse, qui est là d'une largeur égale à celle de la Tamise à Chelsea, l'on trouve un jardin tenu par M. Jacob Macoy , où il cultive une col- lection excellente de plantes exotiques. Les charbons abondent ici jus- qu'à Namur. La route côtoie les bords de la Meuse , elle est belle et ro- mantique, ressemblant beaucoup à celle de Bakemell à Buxton , dans le Derbyshire. Le pays abonde en mines de plomb , de fer , de charbon et en carrières de marbre. Ces dernières peuvent devenir, d'ici à un tems peu éloigné , un article de commerce très important. On l'extrait en blocs de différentes longueurs , quelques-uns mesurant près de 20 lâO }IÉI.\!\GES. uieds. Il est d'un }i[raiu éjial ; on le travaille aisément avec! le ciseau à tailler et la scie, il est bientôt converti en leuilles qui n'ont pas un pouce d'épaisseur. (V. Mag. Nat. llist. vi. 76. ) Les vergers sont ici d'une grande étendue, et sur les montagnes exposées au midi , les vignobles sont vastes et nombreux. Le long de la route de Cliarleroi , Blons et Valenciennes , le char- bon est bon et abondant, il donne peu de fumée. Le pajs est ou- vert , et la terre modérément bonne; la chicorée y est très cultivée; ou la lève vers la fin d'octobre , jjuis on l'a moncelle dans de grands tas , autour des fermes , avant de la mettre en provision [)our l'hiver ; du- rant cette saison on la force dans les caves. Les feuilles blanches sont envoyées aux marchés pour servir de salade. La route par Peroune à Paris traverse un pays ouvert et agricole, oti'rant peu d'intérêt au voyageur. Près de Paris la terre est en partie employée à la culture des végétaux culinaires qui l'on sème en sillons alternativement avec du blé, etc., culture dans laquelle on n'observe ni art, ni régularité, ni méthode soignée. Près de Paris, la plus grande par- tie des terres sert à la culture des légumes nécessaires pour approvisioner les marchés deParis, où ils ont meilleure apparence que dans les jardins. A Montreuil, village situé à quatre milles de Paris, croit la majeure partie des pêches qui se consomment dans cotte grande métropole , et si l'on fait attention à l'entretien grossier que l'on donne à ces arbres, le fruit est d'une beauté surprenante et la récolte considérable ; on conduit les arbres sur des murailles de pierre généralement plâtrées , de 8 ou 10 pieds de hauteur, environnant des parties déterre variant d'un huitième d'acre jusqu'à un acre; on les plante dans toutes les directions avec un succès égal. La manière de tailler ces arbres semble être sans ordre ni régularité; malgré cela, ils conservent une parfaite vigueur dans un âge très avancé, et ils parviennent à une bonne grandeur. Le sol est une argile brune, d'un travail facile , reposant sur une pierre de taille qui se délite, mais qui n'est jamais trop grosse, ni trop sèche. Les jardins dans Paris et ses environs sont assez Jiombreux ; le petit nombre consacré particulièrement à la culture des plantes exotiques n'est pas dans un état prospère, et ne possède pas une grande variété d'espèces, quoiqu'ils aient beaucoup de bonnes plantes. Les jardins de Vitry , village à 4 ou S milles de Paris, sont très nom- breux et principalement consacrés à la culture des arbres à fruits de plein vent, des arbres de hautes futaies et des arbrisseaux, qui y grandis- sent bien, malgré la grande irrégularité et la confusion avec lesquelles les habitans entassent les terres. Leurs jardins sont la plupart en pleins champs et leurs arbres croissent en sillons alternativement avec du blé , du seigle, etc.; dans le même sillon l'on voit fréquemment entre- mêlés , des pommiers , des poiriers , des pruniers , des cerisiers et des pêchers; très rarement il y a une étiquette pour indiquer une espèce particulière, de manière que l'on ne doit guère se fier à l'exactitude des jardiniers par rapport aux noms de leurs espèces. Les jardiniers fleu- EXPOSITIONS HOKTICOIES. 131 risics, qui fournissent des fleurs aux marchés de Paris, demeurent pres- que tous à Paris ou très près de la ville. Le produit de leur travail , durant toutes les saisons où j'ai visité Paris, depuis juillet jusqu'à no- vembre, m'a toujours beaucoup étonné. La beauté et la supériorité des plantes qu'ils produisent sont parfaites et inspirent l'admiration. Enu- mérer tous les objets que j'ai vus dans les jardins de fleurs de Paris, formerait une très-longue liste, et serait vraiment au dessus des bornes de ma mémoire. JOSEPU Knigut. Jardin exotique , Kitig's Road Chelsea. Jan. 8 , ISa-i. ( Traduit de l'anglais. ) EXPOSITIONS HORTICOLES. SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE D'ANVERS. lE^ Exposition. — Salon d'été. — 25 , 20 , 27 mai 1834. Ou compiait à cette exposition 82S plantes exposées par 16-4 membres. Nous donnons ici copie de l'extrait du procès-verbal de la séance du 2i mai 183-4. La commission, composée des juges étrangers, des juges choisis parmi les membres de la direction et de la société , ainsi que des juges sup- pléans, s'était assemblée à l'orangerie du jardin botanique, pour procéder au jugement des plantes. La séance est ouverte par M. le président , qui rappelle au jury qu'on s'occupera successivement des différens concours , ainsi qu'il suit : l"" Concours , pour la plante en fleur la mieux cultivée : Prix ; n° 773, Prostanthera lasainthos, de M. Van Hal. 1'^'' Accessit , n" 430 , Liparia sphœtica , de M. Parthon de Von. 2« Accessit , n° 157 , Gladioius calcillii, de M. De Knyff-Dellafaiile. Les plantes désignées ci-après , selon leur numéro d'ordre , ont mé- rité la mention honorable. N° 88 Clivia nobiiis de M. De Caters . président. 90 Erijthrina corallodendron , idem, 107 Erica ventricosa de M. De KiiyA". 110 — hijhrida , idem. 114 Pétunia integrifolia , idem. 139 Cannichœlia aiistralis , idem. 158 Rasa indica var. Smithii, de M. De Knyff-Dellafaille. '417 Lissochilus spcciosus de M. Parthon de Von. 419 Alpinia nutans , idem. 425 Erica perspicua nana , idem. 432 Calceolaria tricolor , idem. 440 Fuchsia globosa , idem. 495 Calanfhe veralrifolia, idem. 132 EXPOSITIONS UORTICOLES. 575 Calceolaria polijantha de M. Van lieirs, 576 — — — sanguinea , idem. 709 — tricolor deM. Van Geert, fils. 712 Prolea gntndi/Iora de M. Van liai. 713 Swainsonia alba , idem. 7S9 Schizanthus pinnatus , idera. 7-47 Alstrœmeria tricolor, idem. 768 Gardénia radicans , idem. 2^ Concours, pour le contingent le plus riche en belles plantes rares; ce contingent ne pourra dépasser le nombre 18, la florison pour celles-ci n'est pas de rigueur. Personne n'a concouru pour ce prix ; par conséquent il n'a pu être décerné. 3^ CorscotRS , pour la plante dont la floraison a oflert le plus de dilli- cultés , ou est la plus éloignée de son époque naturelle. Prix, n° 86, Cactus monslruosus de M. De Caters , président, l*^"" Accessit , à l'unanimité, au a" 90, Enjthrina corralodendron de M. De Caters. 2° Accessit, n° 1\^, Protea grandiflora de M. Van Bal. Les plantes admises à ce concours ont obtenu par cette distinction la mention ho- norable- elles sont désignées ici, d'après le numéro d'ordre du catalogue : N° 223 Enjthrina herhacea de M. Drapiez. 887 Oncidiîim hifoliuni de M. Moretus Van Colen. •4-44 Gnaphalium variegatutn de M. Parthon de Von. •4^ Coi\cooRs , pour la plante en fleur la plus rare ou la plus nouvel- lement introduite dans le royaume. Prix , n° 450, Piinelia sylvestris de M. Parthon de Von. 1" Accessit, u" 167, Schizanthus retusus de M. De Knyff-Dellafaille. 2° Accessit , n" 388, Chorizema ovata de 31. Moretus Van Colen. Ont obtenu une mention honorable , les plantes rares rangées d'après le numéro d'ordre du Catalogue. N" 129 Justicia carnea de M. De Knyfl". 136 Gloxinia speciosa candida , idem. 158 Rosaindica, var. Smithii , de M. DeKnyfl'-Dellafaille. 389 Pimelea interinedia de M. Moretus Van Colen. 415 Gloxinia candidissinia de M. Parthon de Von. 468 3Iirbelia triternata , idem. 675 Sphorolobium vimineuni de M. Van Geert, à Borgerhout. 776 Jambuttittana , narcissus albiis , Sisyrinchii species , plante nouvelle du Brésil, de M. Van liai. 5" Concours , pour la plus belle collection de plantes en fleurs , de genres difl'érens. Prix : A la collection de M. Parthon De Von. 1"' Accessit , à l'unanimité, à la collection de M. Van Hal. 2" Accessit , à la collection de M. De Knyff. EXPOSITIONS HORTICOLES. 1 33 Les collections suivantes ont été menliontiécs honorablement d'a2)rcs l'ordre du catalogue : De MM. De Knyfi-Dellafaille , Le Brasseur Vanden Bogaerl , iMoretus Van Colen , Van Beirs et Van Geert , père. 6^ CoNCOL'Rs , pour la collection qui présentera le plus grand nombre d'espèces en fleurs du même genre; la médaille a été décernée, à l'una- nimité, à la collection AaCalccolana, composée de 31 espèces difîërentes de M. J. Van Beirs. La collection de Pelargonium , composée de 27 espèces diflercntes de M. Van Geert, père, a été metitionnée honorablement. 7^ Co>coi'RS, pour lespljs beaux légumes. Ce prix n'a pu être adjugé, cependant le jury vole une mention honorable pour les beaux raisins envoyés par M. Kannekens de Veltwyk. Cette exposition se distingue surtout des précédentes par la variété des plantes. On y voit en plus grand nombre d'espèces différentes d'une floraison plus ou moins brillante ; ce luxe de végétation est dû princi- palement aux soins et à l'intelligence des horticulteurs. Le nombre des amateurs s'accroît tous les ans et les collections con- tiennent une grande quantité de nouvelles espèces parmi lesquelles on peut citer de belles orchidées, des variétés intéressantes de Calceolaria , de Pelargonium et d'Erica. Une louable émulation règne parmi les amateurs, et c'est à l'établis- sement de la Société d'Horticulture que doivent être attribués on partie les progrès évidens du jardinage et l'introduction de beaucoup de nouvelles plantes dans nos j,»rdins , nos serres et nos orangeries. Nous ne pouvons exprimer d'autres souhaits que de voir les expositions sui- vantes offrir le même zèle et le même empressement à embellir le salon de fleurs. M.Morren , jugeétranger , a bien voulu se rendre à notre invitation • ses connaissances en botanique nous ont été utiles, et M. le président, au nom de la commission , Ta prié d'accepter nos remercîmens. Un devoir pénible à remplir est d'annoncer la perte douloureuse que vient de faire la direction : le secrétaire-trésorier , M. Hyacinthe Kramp , nous a été enlevé par une mort prématurée. Son esprit conci- liant, la douceur de son caractère, l'intérêt qu'il prenait à notre éta- blissement , l'ordre et l'économie qu'il mettait dans les aff'aires de la direction, exciteront long-temps des vifs regrets , que partageront sans doute les autres membres de la Société d'Horticulture. P. De Cateks , président. Pour copie conforme , Rigocts-\ereert , secrétaire adjoint. Anvers , %\ mai 1834. 134 EXPOSlTIOîiS UORTlCOtES. SOCIÉTÉ PROVINCIALE D'AGRICULTURE , D'HORTICULTURE ET DE BOTANI- QUE DE LA FLANDRE OCCIDENTALE, A BRUGES. Exposition d'été. — Les :22 , 23 , 24 et 2o juin 1834. Le premier prix pour la plante en floraison la mieux cultivée a été donné à Y Enjthrina crisfa-galli, de M. Cliantrell de Spappens, et le se- cond prix du même concours au BurcheUia capeusis, de M. Snauwaert. Le premier prix pour la [)lus belle coUeclion de plantes en floraison a été adjugé à M. Snauwaert , et le second à celle de M"'"' Pashelles. La médaille pour la plante la plus nouvelle et la plus rare n'a pas été adjugée. SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE LIÈGE. Exposition d'été 1834 (1). Voici les résultats du Concours d'Horticulture, d'après le jugement du jury et de sa commission ; V Co>coDRS. Sur la plante la plus nouvellement introduite. ]<'■• Prix. Tropœolum pentapJujlhan , n. 83 , à M. Ant. Vanderslraeten, amateur; 2^ prix : n. 102. Govenia snperba , à M. Makoy , jardinier-fleuriste ; ac- cessit : Cactus ackermanni , n. 318 , à M. Dozin , jardinier-fleuriste. 2* Concours. Pour la collection la plus remarquable , le prix est décer- né , à l'unanimité, à celle de M. Jacob Makoy; accessit, ex œquo : MM. Vanderstraten, Galoppin , Dozin. 3^ Concours. Pour la plante la mieux cultivée. Prix : n. 198, Fuchsia globosa , de la collection de M. Galoppin; l^"" accessit, n. 140, Burchel- lia capettsis , de M"*^ Vossius à Engis ; 2" accessit , n. 316, Pimelea clecus- sata , de M. Dozin , jardinier-fleuriste. SOCIÉTÉ DE BOTANIQUE ET D'AGRICULTURE DE LOUVAIN. Exposition d'été. — 28 , 29 et %Q juin. Le prix de la plante la plus rare a été décerné au n"266, étant YAma- rijllis psiftacina , variété nouvelle , exposée par M. le baron De Peuthy. Le prix de la riche collection a été adjugé au contingent exposé par M. le vicomte De Sclirynmakers. Les collections de MM. Moons d'Anvers, Desmaret et Staes , ont été mentionnées honorablement. Le prix de la belle culture a été remporté par le n" 172, étant le Cereus Akermanni, exposé par M. Jean Hambrouck. Le premier accessit à ce prix a été obtenu par le n° 140, étant le BurcheUia capensis, expo.sé par M. le vicomte de Schrynmakers, vice-président de la société. Le second a été accordé au n" 1, étant le GlaJioJus Daleni , exposé par M. Moons , d'Anvers. Ont ensuite été prononcées 18 mentions honorables. ( Les Expositions Horticoles de Gand et de Mons paraîtront au N° prochain ) (1) Nous sommes forcés de parler de cette exposition uniquement d'après le ipport des journaux , la Société ne nous ayant pas envoyé de catalogue. i:}l.;-/,,;,ll.;,r tich,,- Irr ,1,' I ' c.>r"Ui''<'„ ,/,:v J'/r„,/,s le Jo Mars lllo4 a Co,,/ . M,;l,iillcJ'ra^>,Hr a Cnvasi,.,, r/r la /;•/<■ j'a/nlaur rir la rSoela(^iwn^ . ZlfprUadtear Sdge PLANTES d'agrément. 141 quièiue inférieur de leur longueur deux bractées opposées, naissaiît d'un bourrelet ou d'un renflement, ayant un pétiole long deqviebjiies lignes et trois ou quatre divisions ovales, cordiformes, lobées, à -4 lobes. Fleurs grandes, mesurant trois pouces de diamètre, bien ouvertes, à six pétales ovales, atténués au\dcux extrémités, parfois offrant une dent sur le bord, pi ussouvcnt entiers, blancs, veinés de vert au-dessus, présentant au-dessous la nervure médiane et ses côtés verts. Etamines presque totalement chan- gées en pétales violets et verts, réunis en couronne au centre de la fleur. — Cette belle plante a été rapportée par M. Yon Siebold du Japon et con- fiée au jardin botanique de Gand où elle fleurit tous les ans vers la fin de mai.. Sinis, dans le Ciirtis's Bolanical Magasine, nous dit que le Cle- matis Florida a été introduit du Japon en 1776 par le Dr Fothergill, mais il craignait que ce fût l'espèce à fleur double qui est assez répandutî dans les jardins. Ce qui est certain, c'est que la variété nouvelle dont nous parlons ici, était aussi à fleur presque complètement double, dès la première année qu'elle a fleuri au jardin de Gand. Nous trouvons des ditrérences notables entre l'espèce figurée par Sims et notre va- riété. Les folioles de la variété Sieholdtlennc sont moins entières, le plus souvent dentées, mais à dents inégales. La fleur présente en-dessous nue bande verte et la couronne staminale ofl're des lamelles larges , d'un beau violet et très nombreuses. Cette belle variété se multiplie très fa- cilement par rejetons et boutures ; cependant à notre connaissa.ice elle n'est pas encore sortie du jardin de Gand. EPIMEDIUM GRANDiFLORUM. (1329) Nobis. PI. coloriées de l'Hor- ticulteur belge, N" S5 A. ( Fam. des Berbéridées. ) Car. génériques : Ca- lice tetraphylle, caduque, opposé auxpétales. Quatrenectaires cyalhifor- mes , tombant sur les pétales. Silique uniloculaire, bivalve, polysfierme. Anthères soudées longitudinalement au filet, operculées. — Caractères spécifiques et description de l'espèce : Tige articulée, noueuse, légère- ment poilue, ferme, sous ligneuse, d'un rose sale. Feuilles radicales, sur- décomposées , triternées , articulées , noueuses ; articulations ren- flées , fortement poilues; pétiole commun , pétioles partiels et pétiolu- les légèrement poilus , très longs ; le pétiole commun d'un pouce et demi, les pétioles partiels de deux à trois pouces, leurs subdivisions de 15 lignes à 2 pouces , les pétiolules de 2 à 7 lignes ; folioles cordées , obliques , acuminées , un peu sinueuses et dentées, chaque dent termi- née par un poil , de 13 à 1-4 lignes pendant la floraison, d'un pouce et demi à 2 pouces après la floraison; glabres des deux côtés, d'un vert gai. Grappe ou mieux panicule latéral, solitaire, très lâche, long de 7 à o pouces, nu , portant de 7 à 10 divisions alternes, les inférieures deux fois dichotomes , les supérieures une fois dichotomes ou simples , pourvues d'une petite bractéeà l'aisselle, pédicelles allongés, grêles, longs de 3 à 7 lignes, un peu renflés vers la fleur. Calice caduque , à 4 folio- les ovales, oblongues, un peu obtuses, d'un vert violàtre. Pétales. au nombre de quatre, grands, longs de 5 lignes, ovales lancéolés, atténués aux deux bouts, entiers, larges de deux lignes, d'un blanc jaunâtre hué 142 PLANTES d'agrément. (le rose et de violet. Nectaires au nombre de quatre , une fois au moins aussi longs que les pétales, cyathiformes, longuement éperonnés, terminés par un petit renflement et du côté des étamines par un évasement bordé d'un bourrelet ; ces nectaires se recouvrent mutuellement en spirale ; blancs et longs de 10 à 1^ lignes, dirigés en croix. Quatre étamines rap- prochées , longues de 2 lignes, plus courtes que le pistil , formées d'un lilet d'une demi-ligne de longueur sur autant de largeur , eariné , me- nant à une anthère longue d'une ligne et demie ; connectif allongé, aîlé , portant supérieurement deux valves aussi longues que lui , se repliant en haut et se roulant spiralement de manière à porter en de- hors le pollen. Ovaire allongé, comme turbiné, arrondi en haut, renfer- mant dix graines , style latéral de la longueur de l'ovaire, grêle, cylin- drique, s'élargissant un peu vers le stigmate qui est simple. Les semences ne sont pas venues à maturité. — Cette jolie plante a été introduite en 1829 par M' le D' Von Siebold, au jardin botanique de Gand où elle a fleuri il y a deux ans. Elle est originaire du Japon. Je crois que des pieds en ont été introduits de Leyde, où se trouve actuellement M'" Von- Siebold, eu Angleterre; car M. Mechelynck de Gand a reçu les plantes de cette espèce qu'il possède, de la société d'horticulture de Londres. C'est ainsi qu'on a vu à l'exposition jubilaire de Gand des pieds en fleurs de cet Épimedium qu'on a dit depuis avoir été décrit par Lindley, je ne sais où. Du reste , M'' Decaisne, naturaliste au jardin du roi à Paris , et moi, nous préparons un travail où toutes les plantes rares qui au- ront fleuri au jardin botanique de Gand seront décrites, et alors les botanistes auront une meilleure description de VEpimedhim grand iflo- riim que celle qui se trouve ci-dessus. Je noterai ici que la culture de cette espèce est la même que celle de V Epimedium alpimim: seulement, à cause de sa rareté, on l'a conservée en orangerie, bien que je présume qu'elle pourrait facilement s'acclimater en pleine terre. Elle fleurit au premier printemps (1). EPIMEDIUM vioLACEUM. (1329). Nobis. PL coloriées de l'Horticul- teur Belge, N° So, B, — Fam. des Berberidées. — Voyez plus haut pour les caractères génériques. Tige de quatre à cinq pouces , articulée , noueuse, poilue, rougeàtre ; poils plus serrés aux articulations: feuilles opposées, aux pédoncules trois fois ternées; pétiole et pétiolules poilus; limbes cordiformesoblongs, obliques, aigus, ciliés, rouges sur les bords. Pédoncule long de 2 à 3 pouces, terminé en grappe pauciflore très lâche; fleurs grandes de 1-i lignes de largeur, très ouvertes; calice d'un vert rougeàtre, caduque, de â à 4 sépales , ovales- oblongs. Quatre pétales ovales-lancéolés, plissés, atténués aux deux extrémités, longs de 9 lignes, larges de 2 et demie, d'un beau rouge violet. Quatre nectaires cyathi- (l) On peut se procurer cette plante et la suivante chez MM. Vcileenwtn Gand. ^A">J6 i ~*"^'*ff StflUmtr^ / êa ■ Ep iphullunt ^ckermamu- ' L' MorhaiUlur . PLANTES d'agrément. 143 formes ou en cornet de la même couleur, aussi longs que la corolle et même la dépassant un peu, leur extrémité libre recourbée , redressée , obtuse. Etaniines et pistil formés comme dans l'espèce ])récédente. — Originaire du Japon, elle en a été rapportée par M. Von Siebold, qui en avait confié un pied au Jardin Botanique de Gand ; c'est de lui que sont venus ceux qui se trouvent actuellementdans le commerce; j'ai vu fleurir cette espèce à Gand du 1 au 10 mai 1833. Après sa floraison, les feuilles deviennent tout à fait vertes et sa tige grandit beaucoup. On l'a conser- vée jusqu'à présent dans l'orangerie, mais elle pourrait peut-être s'ac- climater en pleine terre. MN.' EPIPHYLLUM ACKERMANNi. Haw. (1829) PI. coloriées de l'horl. Belge , PI. 3G. • — Fam. des Cactées. Cette superbe espèce, originaire de Mexico, a fleuri les lo, 16 et 17 juillet dans les serres de l'habile horti- culteur, M. Van Hove, à Gand. La plante avait près d'un pied et demi; tiges ailées , en forme de feuilles, longues, lomentacées, de lo à 20 pou- ces, larges de 2 à 3, sinueuses, glabres, elliptiques. L'axe central assez saillant, cylindrique , de la grosseur d'une plume d'oie. Fleurs pen- chées naissant dans le creux des lobes, au nombre de deux au plus; pédoncule long de 2 pouces, cylindrique, garni de côtes saillan- tes qui supportent des bractées ou écailles, ovales , lancéolés , longues de 2 à 5 lignes, brunes, verdâtres , offrant une côte longitudinale sail- lante en dehors. Ces écailles deviennent peu à peu les sépales du calice et finalement les pétales de la corolle, en s'allongeant et en devenant rouges. Le périanthe mesure six jiouces de diamètre et compte de 18 à 20 pétales, disposés eu rosace orbicnlaire; chaque pétale est allongé, lan- céolé, pointu à sommet, entier, sinueux, plié, offrant une rainure longi- tudinale médiocre, d'un tissu beaucoup })lus tendre que les pétales du Cereiis Speciosissimus , que l'Epiphyllum Ackermanni rappelle. Ils sont d'un rouge vermillon vif, sans mélange de pourpre ou de violet. Les étamines nombreuses, vertes à leur naissance oii elles sont réunies en un torus caliciforme , hormis celles du centre qui sont ramassées en fais- ceau central ; filet rouge, long d'un pouce et demi ; anthère et pollen d'un gris rose. Style long de 2 pouces et demi, cylindrique , pendant, d'un beau rouge vermillon terminé par un sty^gmate étoile à 7 divisions profondes, étalées, recourbées, d'un beau rose velouté. Il découle sur le pétale inférieur une humeur visqueuse : c'est le résultat de la sécrétion nectarienne. On ne peut guère se figurer une plante j)lus élégante ni une fleur plus belle. Nous rappelerons ici que notre prédécesseur , M. Van- houtte, a déjà parlé de cette jilante tom. 1, p. 9G. MESEMBRYANTHEMUM acutum. Haw. - Salm-Dyck. x>Ionogr. Âloë et Mesembr.^ 12, fig. 1. (Fam. des Ficoïdées.) Racines subligneu?es, rameuses, fibreuses. Tige nulle ou par l'âge très courte , subrameuse. Feuilles opposées en croix, ramassées, connées à la base, longues de deux pouces et demi, et larges de 6 lignes, étalées, droites, planes au-dessus , convexes au-dessous, carinées au sommet, un peu obtuses avec un luu- 2. 20 144 PLANTES d'aGRÉSEM. croiie, souvent un peu recourbées, vertes, un peu {{latiques , partout parsemées de points élevés, très petits et pelliicides à In luuiièrc. Fleins au nombre de 2 ou H naissant d'un processus commun, longuement pé- doncuiées, grandes, s'ouvrant avant midi ; pédoncules pourvus à la base de deux bractées en forme de feuilles. Calice hémisphérique, quinque- fide, deux lobes un peu plus larges que les autres. Pétales unisériés, as- sez larges, étalés, recourbés, denti»-ulés au sommet, rosés, deux t'ois plus longs que les lobes du calice. Etamincs nombreuses, recouvrant le pis- til, d'un jaune pâle, les filets très tenus blancs. Pistil formé d'un ovaire globuleux , styles de 8 à 10, subulés, étalés, un peu recourbés, courts. Capsule ayant de 8 à 10 loges, polysperme. — Ce joli mesembryanthème ne peut se confondre qu'avec le M. diviinutum ; mais il en diffère par ses feuilles deux ou trois fois plus longues et plus épaisses. Il fleurit difficilement, mais sa floraison a lieu en avril et mai ; le rose de ses péta- les assez longs fait un bel effet sur le vert un peu glauque de ses feuilles ; il est originaire du cap de Bonne Espérance et demande la culture de ses congénères. C'est de la nouvelle monographie du prince de Salm-Djck que nous prenons les descriptions des mesembryanthcmes dont nous parlons dans ce numéro. MESEMDRYAKTIIEMUM bidentatum, (1818) Haw.— Salm-Dyck. Monogr., §. 8, fig. 1. Racine subligneuse, épaisse, fibreuse. Tige nulle ou courte dans les plantes âgées ; ramuscules feuilles au bout, cou- chés , tortueux et couverts parles rudimens desséchés des feuilles. Feuil- les opposées en croix, ramassées, connées par une grosse gaine, très- grasses et très-brillantes, très-inégales, l'une de la longueur du pouce, l'autre alloiigée de deux pouces et demi, convexes en-dessous, au-des- sus planes , pustuleuses à la base , pourvues vers le milieu et aux bords de deux tubercules ou gibbosités larges, presqu'oblus, charnus, et sub- opposés; du milieu au sommet subcomprimées latéralement, subcari- nées, recourbées en bas et en haut , dilatées, obtuses et parfois légère- ment uncinées. Fleurs solitaires, pédonculées. s'ouvrant avant midi; j>é- doneule gros, rond , de 7 à 12 lignes de longueur. Calice turbiné, pourvu d'un angle exert; quadrifide, deux lobes-opposés charnus, les deux autres membraneux. Pétales unisériés, nombreux, assez larges, subobtus au bout, un peu rongés, jaunes, brillaus. Etamines nom- breuses , tombant sur le pistil , filets et anthères jaunes. Pistil avec l'o- vaire subglobuleux, réprimé au milieu, styles divergens , au nombre de 8 , stygmates jaunes. Capsules turbinées , ocloloculaires . polysper- mes. — M. Burchell recueillit cette espèce au cap de Bonne-Espérance ; elle peut varier par une taille beaucoup plus petite dans toutes ses par- tie.?. Le M. Senti cylindricum a des rapports avec lui, mais il en diffère par une tige beaucoup plus petite , des rameaux couchés , toufl'us, des feuiliesqui ne sont ni obclavées, ni bulleuses. Sa floraison a lieu du mi- lieu de l'été à l'automne; sa fleur d'un jaune vitellin et parfois de 2 pouces et demi de diamètre- fait un bon effet. MESEMBRYANTHEMUM cruciatum. (1792)Haw. - Salm-Dyck, PLAINTES l) ACRtMENT. Ii5 Mono{i[., $. 8, fig. 7. Racines épaisses, raiTieuses, fibreuses. Tif^c rourle . épaisse, radiciforme, couchée. Feuilles opposées presque en croix , réu- nies par une grosse gaine, presque verticales, plus ou moins obliqucnienl (;ourbécs , s'élevant eu formant des arcs, très-grasses , molles , luisantes, d'un vert pâle; presqu'égales.longues dc2à 3 pouces, convexes en des- sous, planes en-dessus, atténuées par un angle an sommet qui se pro- longe en une pointeobtuse, l'autre angle obtus, comprimé latéralement cl se prolongeant en carène. Fleurs solitaires, grandes, pédonculées , s'ouvrant avant midi; pédoncule épais , subcompriiné , d'un pouce et demi de hauteur. Calice turbiné, ajant un angle saillant, quadrifide, à deux lobes opposés et charnus, et deux membraneux. Pétales sur deux séries, nombreux, longs de 15 lignes, assez larges , obtus au sommet, jau- nes, brillans , connés à la base. Etamines nombreuses , tombant sur le pistil, filets et anthères jaunes. Pistil formé d'un ovaire subglobuleux hémisphérique au-dessus. Huit styles et stygmates rameux divergens, jaunes. Capsule subglobuleuse, à 8 loges, polysperme. — Originaire du cap, elle se rapproche du M. taurinum dont elle ditfére par une taille plus petite, la fleur pédonculée et le calice quadrifide. Cette espèce se rapproche aussi du 31. Salmii, dédié à l'auteur de la monographie dont nous tirons ces détails, mais elle s'en distingue par des feuilles bril- lantes, plus molles, presque verticales, obliquement et non strictement opposées en croix et par la fleur pédonculée. MESEMBRYANTHEMUM expansum. Lin. — Salm-Dyck , 3Ion., ^. 62, fig. 1. — Racines charnues, tortueuses, fibreuses. Tige et ra- meaux presque droits, un peu tortueux, divariqués , lâches, les plus jeunes herbacés , pappilleux , les plus âgés frutescens-charnus , gris , florifères couchés. Feuilles opposées , croisées , d'un pouce et demi de longueur sur 7 lignes de largeur, atténuées aux deux extré- mités , connées par la base qui est presque perfoliée , aiguës au sommet , assez planes au-dessus ou presque concaves, carinées en dessous par la proéminence de la nervure médiane , très entières , un peu épaisses , non ponctuées , ramassées sur les rameaux stériles , plus éloignées sur les florifères; les plus jeunes d'un vert gai, pappileuses, pappiles bril- lantes; les plus âgées marcescentes, et celles qui sont mortes membra- neuses et persistantes par les nervures et les veines qui se dessèchent. Fleurs terminales, grandes, bigéminées avec une intermédiaire ou ternées , s'ouvrant avant raidi, pédicellées ; pédicelles renflés, pourvus de deux bractées larges, ovales. Calice turbiné, épais, tnbercuieux , brillant, quinquefide , trois lobes larges, planes, foliformes, les deux autres opposés, subulés, recourl)és et membraneux à la base. Pétales plurisériés , linéaires, les intérieurs plus courts, jaunes, les extérieures blanchâtres , de la longueur des lobes du calice. Etamines nombreuses , recouvrant le pistil , les anthères jaunes , les filets blancs. Pistil formé d'un ovaire oblong , convexe en dessus; cinq styles un peu recourbés , éloignés; stigmates clavés. La capsule quinqueloculaire, po- lysperme.— Celte espèce réunit les M . erpansum de Linnéc, 1 amarck , 146 Hasies d'agrément. Knorr , Hawoith , Decandolle, et le toiiuosxim de Decandolle , de Dillen et de Bradley. Jadis confondue avec le M. tortuosum de Dillen et de Linnéc. il en dift'ère par les feuilles lancéolées, atténuées à la base , en dessous planes et à nervure proéminente, étendues; elles ne sont pas uvales-lancéolées, ni convexes au dessous, ni recourbées et dressées. La tige est plus épaisse et moins tortueuse. Originaire du Cap, elle fleurit en juillet et août. MESEMBRYAIVTHEMUM geminiflorum. Haw. — Salm-Dyck, Monogr, ^. 19, fig. 7. — Racines ligneuses , fibreuses. Tiges et rameaux très diffus, retombans, subtortueux, anguleux, de la grosseur d'une plume de pigeon , de 2 h 3 pieds, les entre-nœuds allongés , radicans aux nœuds , d'abord herbacés, verts, ensuite ligneux et avec l'écorce cendrée. Feuilles rassemblées par faisceaux sur les rameaux , connées à la base par une gaine , dressées , ouvertes , d'un vert gai , de 1 à 2 pouces de longueur , de 2 lignes de largeur , triquètres, à côtés égaux , très finement ponctuées , atténuées, un peu pustuleuses en dedans à la base , assez obtuses avec un mucrone au sommet, souvent recourbées comme en hameçon, un peu scabres aux bords. Fleurs terminales, peti- tes, bigéminées avec une intermédiaire, ou ternées, pédieellées , s"ou- vrant avant midi. Pédicelles pourvus de bradées à la base et au mi- lieu, et soudées deux à deux comme en un pédoncule commun comprimé. Calice quinquefide, à lobes élargis, obtus, égaux. Pétales unisériés très petits, à peine de 3 lignes de longueur, lancéolés, d'un rose pâle , notés d'une ligne plus foncée. Etamines réunies, à filets roses , légè- rement barbues à la base , anthères jaunes. Pistil formé d'un ovaire sub globuleux , hémisphérique en dessus ; styles au nombre de cinq, subu- lés, recourbés, très ouverts. Capsule presque globuleuse, à cinq loges, polysperme. Cette espèce, d'abord nommée M. (jeininelum par Jacquin , nom sous lequel elle est encore connue dans les meilleurs catalogues , était sortie de graine au jardin de Schœnbrunn où elle était venue du Cap. Elle pourrait se confondre avec le 31. laxum , luais elle s'en distin- gue par une tige un peu plus ferme et des entre-nœuds plus courts et des feuilles plus petites. MESEMBRYAIVTHEA'L'M musculinum. Ilaw. Salm-Dyck, Monog. \ 6, fig. 8. — Racines sousligneuses , fibreuses. Tige rameuse, sousli- gneuse par l'âge , rameaux anguleux , courbés , sarnienteux , d'abord herbacés, ensuite sousligneux , d'un demi pied de longueur. Feuilles opposées en croix , rassemblées par capitules le long des rameaux , vaginato-connées, vertes, brillantes, un peu rondes et pourvues de beau- coup de points scabres, pellucides au jour ; de 9 à 10 lignes de lon- gueur sur 5 de largeur , assez convexes en dessus , la base pustuleuse en dessous, triquètres comprimées, dentées vers le sommet , aux côtés et à la carène , l'une ou l'autre dent à peine ciliée , assez aiguës au sommet. Fleurs solitaires, courteraent pédonculées , petites , s'ouvrant après-midi , inodores. Calice subturbiné , quinquefide, lobes presqu'é- gaux , un peu élargis. Pétales unisériés , peu nombreux , courts , assez I PLANTES u'aUREMENT. 147 larges , jaunes , un peu rouges à la pointe. Etamines peu nombreuses , droites, plus courtes que les styles, à filets et anthères jaunes. Pistil formé d'un ovaire subturbiné, un peu convexe au-dessus; styles au nombre de cinq , droits , filiformes , recourbés au sommet , un peu verdàtres. Capsule à cinq loges , polysperme. — Cett-' espèce ne res- semble à aucune autre ; elle est, comme toutes ses congénères , origi- naire du Cap. ROIIDEA JAPONicA. (1783) Rliot. Orontmm japonicuni . Thunb. 1-4 i. — Curt. Bot. mag. 888.— Fam.des aroïdées. Spadice cylindrique couvert de fleurs dont la corolle à 6 divisions est nue. Le style est nul et les fol- licules sont monospermes. Le rhizome oblong, épais, charnu , à grosses fibres; feuilles lancéolées, nervoso striées, enroulées à la base; hampe comme dans les ruma, mais plus courte ; épi ovale, oblong, fleurs ser- rées, en quinconce boies obovales ou en forme d'olives, rouges. Thun- berg a mal décrit ce végétal dont on trouve une meilleure description dans le Botanical magasine. 11 a été bien figuré parBancks dans les Icô- nes Keinpferianc, 12. Sous peu nous en publierons la figure et les détails botaniques, à Paris. Le rohdea a été donné au jardin botanique de Gand par M, Von Siebold qui l'a rapporté du Japon. 11 fleurit tous les ans en février, mars ou avril. ROSE M0SCADE-HTPONANE. Tclle cst Ic uom d'une rose nouvelle et peu connue qui se trouve à Paris, chez M. Sisley-Yandael , horticulteur, rue de Vaugirard, hors boulevard, n" 31 ; elle a paru à M. Poiteau, une hybride de muscade et de noisette : « Le pied en est, dit-il, vigoureux ; les rameaux sont verts, munis d'un petit nombre de petits aiguillons rougeàlres; les feuilles sont composées de cinq à sept folioles ovales, petites, finement dentées; les fleurs sont d'abord légèrement carnées, ensuite blanches, doubles, larges de 2 pouces, peu odorantes, disposées en coryrabes nombreux et se soutenant bien. » SlLEi\E COMPACTA. Fisch (1823). — Fam. des caryophyllées. — Cette plante cultivée déjà dans un grand nombrede nos jardins oùellesesème d'elle même, n'a fixé l'attention des horticulteurs de Paris que cette année. M. Poiteau nous apprend dans son excellent journal : les Annales d'Horticulture ( août 1834) que le silène compacta n'u été introduit à Paris qu'en 1832, époque où M. Mathieu, fleuriste, rue de'BufTon, l'a cul- tivé le premier. Voici ce qu'en dit M. Poiteau. « Elle est très voisine de notre ancienne Silène r «term , qui depuis long-temps figure dans les plates-bandes de nos parterres et qui probablement va lui céder la place, car la Silène compacta est beaucoup plus belle et se cultive avec la même facilité. La tige c?-. grosse, géniculée, droite, haute de 18 pou- ces, avec des rameaux alter; es, érigés, qui deviennent aussi hauts que la tige principale et forment vne sorte de corymbe. Les mérithalles ou entre-nœuds ont une partie visqueuse comme dans quelques autres es- pèces de Silène et de Lijchnis. \ ci feuilles sont sessiles, opposées, ovales, longues de 2 pouces, à nervure; i^arallèles, un peu épaisses et charnues, couvertes d'une poussière glauque, ainsi que la tige et les rameaux qui 148 PtAÎHTES d'aGRÉMEM, se torniincnt cliacuii par un gros bouquet hémisphérique de jolies fleurs rose foncé un peu odorantes et d'un très-bel eli'et. — Cette plante pro- duisant des graines en abonthuice ne peut manquer d'être bientôt mul- ti[)liée dans les jardins d'ornement. On peut semer à l'automne et au printemps , repiquer en place, quand le plant est assez fort , en bonne terre douce, afin d'avoir une bonne succession de fleurs. — Les physio- logistes devraient bien nous dire pourquoi dans cette plante et dans d'autres caryopbyllées, les rameaux sont alternes, tandis que les feuilles sont opposées, et pourquoi les mérithallesont une partie visqueuse plus près des feuilles supérieures que des feuilles inférieures. TRITELEA iaxa. (18^3) Centhara in llort. Trans. vol. n. 3, p. il3 , tab. lo, fig. % — Lindl. Bot. regist. 168S. Juillet 183-'(. — Fam. nat. des Asphodelées. — Caractères génériques : Férianthe tubuleux, sub- infondibiliforme, marcescent. Elaïuines au nombre de six, insérées sur deux rangs; les supérieures o[)posées aux pétales. Ecailles hypogynes nulles. Ovaire le plus souvent stipité , rarement sessile, polysperrae ; stigmate à trois lobes. — Caractères spécifiques : feuilles linéaires glau- ques, plus longues que la hampe; involucre deux fois plus court que les péùicelles assez lâches, égalant la partie tenue et inférieure du pé- rianthe ; ovaire longuement stipité ; les 6 blets decurrens, crénulés à la base. « M. Bentham remarque , dit M. Lindley, que c'est une jolie j)lante d'un pied ou de dix-huit pouces de haut. Ses fleurs sont de la grandeur de celles de Brodieœ cjratidiflora et comme elles d'un bleu ibncé. Elles possèdent un ombile lâche, et malgré la longueur des pédoncules, elles se tiennent droites; la hampe est cependant su- jette à tomber si elle n'est soutenue. Ses graines viennent bien et elle sera bientôt commune. » Aussi nous la recommandons aux jardiniers belges qui reçoivent les envois directement de l'Angleterre. Sa cul- ture est facile selon les botanistes anglais. Originaire de l'Amérique du nord, elle croit bien dans un terrain ordinaire, c'est-à-dire un mélange de terreau , d'argile et de sable. On la propage par sépa- ration de bulbes ou par semences. Remarquez que la Triteleia grandi- flora , espèce introduite en Angleterre en 1826, n'a que trois étamines. PHYSIOLOGIE VEGETALE. I\oie sur la stérilité des Fleurs par enlèvement de mâles, observée chez les Asclépiadées. Plenck, dans sa Physiologie et sa Pathologie des plantes (l), compte (1) Plonck, Physiolosic ilcs Plantes, lijd. de Chanin, 1802, iii-S", p. 206.207 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 149 ])arnii les dix sources de stérilité qui peuvent affecter les végétaux pour- vus de sexes celle qui est produite par les insectes. « Les insectes, di(-il, peuvent dévorer les fleurs.» Plus loin, il considère cinq conditions dont l'effet est de produire Vavortement.-i La troisième, dit-il , est l'avortc- uient par les insectes qui déposent leurs œufs dans les pistils , et dont les larves se forment dans le fruit même : ces fruits verreux commen- cent , il est vrai , à mûrir plutôt que les autres , mais ils ne tardent pas à tomber de l'arbre. » Seanebier (1) s'était fait cette question : Pourquoi la nature donne- t-elle tant de pollen aux plantes , quand si peu de ses innombrables coques peut déterminer la fécondation. Koeireuter , remarque-t-il, trouve dans chaque étamine de Vhibiscus sijriacus 4863 grains de pol- len, et pourtant il n'en faut que 30 ou 60 de déposés sur l'organe femelle pour le féconder. A quoi bon le reste ? D'abord , une grande partie est jetée au vent, le soleil en dessèche une autre, ensuite la pluie gâte la matière mâle ; le ballotement des fleurs en détruit encore et enfin elle peut tomber à terre ; mais outre toutes ces conditions, Senne- bier dit aussi que les insectes dévorent le pollen ; et qu'ainsi, comme il y a tant de causes destructives , la nature a bien fait de donner aux fleurs plus de grains de poussière mâle qu'il n'y a de graines à faire mûrir. De ce raisonnement à celui-ci il n'y a pas bien loin : si les insectes dévorent des parties de pollen , ils peuvent bien le manger tout à fait et alors les animaux produiront la stérilité, non parce qu'ils détruisent les fleurs comme le veut Plenck , mais parce qu'ils se nourrissent de leurs mâles ou seulement de la matière mâle. Les hyménoptères mellifères seront dans ce cas ; ce sont des antho- philes , comme le dit Latreille , des amis des fleurs qui ramassent le pollen par leurs pieds postérieurs expressément construits pour at- teindre ce but : le premier article des tarses sur ces pieds est formé par une palette garnie de poils comme une brosse. Huber fils a bien observé que le pollen des fleurs que l'on trouve dans le second esto- mac des abeilles ne sert qu'à leur nourriture et à celle de leurs larves (2). Ainsi parmi ces anthophiles , il yen a qui privent les fleurs de la fécondation et partant de leurs semences. L'amour que les abeilles portent aux fleurs est donc du pur égoïsme. Parmi les coléoptères, les anthrènes, à l'état parfait , vivent aussi dans les fleurs, mais ceux-là provoquent la stérilité parce qu'ils secouent les anthères et en font tomber le pollen qui peut , mais par hasard , couvrir ainsi le stigmate. En résumé , voilà des cas où les insectes ont été considérés comme (1) Sennebier, Physiologie végétale; in -8' vol. I, p. 335-337 (2) Trans. de la soc. Linn. de Londres, lom. vi. 150 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. nuisibles à la fcoontlation , comme des instrumens de castration chez les j)Iante.s. Mais en revanche, que de fois n'a-t-on pas dit que les insectes étaient pour les végétaux de vrais messagers d'amour ! Les insectes , en recueillant le nectar des fleurs, dit le plus célèbre des ouvrages modernes sur la physiologie végétale (1), peuvent trans- porter matériellement le pollen d'une anthère à un stigmate. Labil- lardière a observé , que les oiseaux mouches et les colibris remplissent ces fonctions dans les climats qui les voient naître ; car , si Les plantes , de l'amour reconnaissenl Tempire, Elles peuvent s'aiiuer sans pouvoir se le dire ; Les sexes réunis ou sépirés entre eux , N'en parviennent pas moins à couronner leurs feux (2\ Il y a donc deux manières d'envisager les rapports entre les insectes et la fécondation des plantes : ou ces aniniaux lui sont nuisibles , ou ils lui sont utiles. Dans la première classe de phénomènes je rangerai une observation que je viens de faire cet été et sur laquelle j'ai vainement consulté une foule d'ouvrages, sans qu'ils m'aient appris qu'elle fût déjà connue. Le fait que j'ai observé trouvera même son utilité dans l'art horticultural. Depuis des années j'avais remarqué que si beaucoup d'auteurs par- lent du transport du ])ollen par les insectes , il devient cependant extrêmement rare de voir de ces animaux , excepté ceux de la famille des hyménoptères mellifères et quelques autres très poilus, qui portent sur eux du pollen reconnaissable. Il est même assez étonnant que cela soit ainsi , mais on ne rappellera qu'en général les insectes sont des animaux très propres, et nous voyons tous les jours les mouches domes- tiques exécuter de singuliers mouvemens par leurs pattes pour les net- toyer et dépouiller ensuite par les pelottes poilues de leurs tarses leur corps, leur tête et surtout leurs yeux de la poussière qui les couvre parfois. On conçoit que par un manège analogue , les autres insectes peuvent se débarrasser du pollen qui les incommode. Cet été , je pris un très grand nombre de papillons communs, tels que les Popilio hrassicœ , P rapœ , P napi {Rxxhn) , dans le but de les faire servir à des expériences de physiologie; mais depuis le mois de juillet et surtout au mois d'août, je fus très surpris de ne pouvoir me procurer presque aucun individu de ces espèces sans qu'il n'eut aux divers articles de ses tarses de fort singuliers appendices. Je crus que les premiers que je pris étaient attaqués d'une maladie particulière que j'ai trouvée quelquefois sur des mouches Cœsar, M. vomitoria et d'autres , et qui consiste dans un développement morbide de la graisse (1) Decandol!p5 Pliys. vcg. 1832, p. 523, toni. ii. (2) L'art cntomologiquc , poème didactique en six rlianls par Le Roux. Versail- les, in-S-'ClSU), p. 195. ' PIIYSIOLOGIB VÊGÉTAIK. 151 qui suinte entre les anneaux du corps et les articulations des membres sous la forme de petites poches jaunes en massue et parfois sous celle de cocardes ou de franges. Je ne dis pas cependant pour ces papillons que le corps fût attaqué , les pattes seules et même seulement les tarses offraient ces appendices si remarquables. Je soumis ces insectes au microscope , alors ma surprise augmenta ; ces appendices étaient des corps organisés, tous semblables les uns aux autres , tous de la même grandeur, de la même forme et toujours ras- semblés deux à deux. Un tarse en portait depuis une jusqu'à cinq ou six paires, bien qu'il soit possible de voir chaque tarse en porter dix paires. Je ne les observai jamais plus haut que le premier article des tarses. Vus à l'œil nu , ces corpuscules offraient un millimètre et demi de longueur sur un tiers de millimètre en largeur; ils se présentaient comme des petites larmes un peu applaties , coniques , d'un beau jaune d'or , arrondies à l'extrémité libre et se terminant a l'autre par deux petites lamelles que réunissait un corps brun ou noir. Au microscope , toutes ces parties se dessinent de la manière la plus nette. Deux masses oblongues , lisses , cornées , transparentes et de la plus belle couleur jaune d'or , aboutissent par deux prolongemens amincis et contournés en crochet à une lame applatie un peu aiiée qui se réunit à sa voisine par un corps brun ovalaire ou obconique. Chaque masse jaune semble formée par des cellules hexagonales et dans l'intérieur on aperçoit des apparences de grains. A cette description , tous ceux qui se sont occupés de l'étude des asclépiadées ont reconnu des masses polliniques d'asclepias si bien décrites et figurées par Robert Brown , Treviranus , Adolphe Bron- gniart (1), etc. Je remarquais alors que j'avais dans mon jardin et plantés dans un seul parc , huit pieds en fleurs de Vasclepias linifolia ( Lagasca ). Aussitôt j'en analysai la fleur et y trouvai cinq masses polliniques doubles en tout identiques avec celles que je voyais attachées aux tarses de mes papillons. Mais je dois faire remarquer dès ce moment que je dus analyser un grand nombre de fleurs et même de différentes sertules avant de ren- contrer des masses polliniques. Presque toutes les fleurs n'avaient plus de ces masses. L'analyse des fleurs de Vasclepias linifolia démontre des faits très re- marquables, et ce n'est que par la connaissance des divers organes qui les constituent qu'on appréciera la singularité de l'action des papillons sur ces plantes. (I) Robert Erown, Essay on Asclepiadese. Trans. Wern. Tom. 1 ( 1809). Trevira- nus. Zeitschrift fur Physioloi;ic, Tom II. Ad. Brongniart, Annales des Se. naturelles, Tom 24, 1831, 263 279. 2. 21. 152 rHïSIOI.OGIE VÉliÉTAl.E. Les divisions du calice et celles de la corolle sont étalées et réfléchies (Voyez fijj. 3 , planche VI.); on remarque sur le fond de la corolle des papilles glandulaires nombreuses ( c. lig. â). Plus haut on aperçoit le tube glanduleux de la couronne des nectaires (a) qui se présentent sous la loriue de cinq cornets dans l'intérieur desquels naissent les filets corniculés qui viennent se recourber au-dessus du corps stig- matique. Quand on 'enlève ces nectaires (fig. 4) on aperçoit l'appareil de la fécondation. Formé en dehors de cinq lames bilobées, il montre entre elles deux valvules (c et e) closes par la fermeture de deux lamelles jaunâtres très rétrécies en haut , saillantes au bas (e), qui correspon- dent chacune à un corpuscule noir qui sert d'attache commune aux rubans, supports des niasses polliniques. Sous les grandes lames, on voit deux cavités qui renferment chacune une niasse pollinique , de manière qu'en faisant glisser une fine aiguille dans la fente (fig. 4 d) dont je parlais plus haut et en la dirigeant vers le corpuscule brun ou noir , on détache deux masses polliniques ou l'appareil mâle. Or, il est maintenant à remarquer que c'est entre les nectaires qu'existe un espace très petit où viennent poindre la fente et les deux lamelles jaunes du tube staminal, comme on le voit fig. 8, f. g. h. C'est dans cette espace que le papillon, en voltigeant et en se reposant sur la fleur, glisse ses pattes; mais il faut que le côté interne de ses tarses s'introduise dansla fente qu'il ouvre peut-être par les deux crochets qui terminent le membre (fig. 2); toujours est-il que c'est le seul côté in- ierne on se trouvent les poils ou ses soies les plus longues, qui accroclie les masses polliiriques , comme on le voit sur la fig. 2. J'ai bien observé le manège du papillon quand il est assis sur la fleur : H pose ses pattes partout où il le peut avec le plus de facilité; partant, cu\us ces espaces dont le fond est plus rugueux que la convexité externe des nectaires. Quand il fait sortir sa trompe , c'est pour la plonger dans les capuchons des nectaires et autour du filet en forme de corne qui sort de chacun d'eux. A priori , il n'est nul naturaliste qui ne croie que la nature a ainsi séquestré les niasses polliniques derrière des lames qui forment tube autour du pistil , expressément pour protéger ces masses si essentielles à la fécondation contre l'action des agens extérieurs ; et vraiment, à voir les choses , sans connaître ce que fait un pa])illon , on se tiendrait pour convaincu ; mais voilà que toute théorie de cause finale tombe, quand on remarque la slupide adresse avec laquelle un papillon, par hasard , glisse ses pattes dans un endroit bien protégé , bien caché , ouvre avec les tarses deux battons d'une porte bien fermé , bien petite, frotte avec les soies de ses pattes la fente au haut de laquelle est un corps logé dans une fossette du pistil , pour l'en détacher et entraîner avec lui non pas quelques grains de pollen , comme dans une autre PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 153 plante oïdiuairu le ca^ pourrait arriver ; mais toute la masse pollijiique sous lu forme de deux petites massues qui restent fixées au pied ravis- seur, sèchent dessus et vont se joindre à d'autres masses enlevées de la même manière , comme dans le but do former autant de trophées pour un animal qui exerce à l'égard de la fleur la mutilation que les prêtres deCybèle avaient au moins le courage d'exercer sur eux-mêmes. La nature désenchante bien souvent nos rêveries. En examinant avec attention les masses polliniques de ïaschpioi linifolia, j'ai reconnu que le corps glanduleux noir ou brun est parfois composé de deux parties distinctes qui se réunissent en haut pour for- mer un croissant et en bas pour donner naissance à deux crochets évi- demment glandulaires ( fig. 5 a. b., fig. 6 a. b. c). C'est au-dessus des deux crochets et latéralement, que pendent les lames qui vont se termi- ner aussi par un crochet (fig. 5 d ) au bout duquel on voit un bourrelet qui se joint à un bourrelet semblable formant la partie supérieure de la masse de pollen ( f. e. fig. 5 ). Or , ces crochets glandulaires du corps noir ou brun , et croissant supérieur, sont les deux moyens d'attache entre les soies et les poils des tarses et les masses polliniques. - J'ai trouvé des bourdons dont les tarses avaient aussi recueilli de ces masses, mais ce n'étaient pas les pelottes du premier article où elles étaient attachées , mais bien les articles suivans. A chaque sertule il y a de 16 à 20 fleurs j de ce nombre il y en a ordinairement de une à quatre qui donnent fruit. Or , je l'ai déjà dit, parmi ces fleurs j'en trouvai bon nombre qui n'avaient plus de pollen ; enfin je remarquai que parfois c'était du côté de la fleur qui corres- pondait à la périphérie de la sertule que manquait l'appareil raâie. Vient maintenant l'application de cette observation. Quand les hor- ticulteurs voudront voir leurs asclepias couverts d'un grand nombre de fruits , il fondra qu'ils s'obligent à chasser les papillons de leurs plantes ou à mettre celles-ci à l'abri des prétendues caresses de ces in- sectes qui, dans l'antiquité comme de nos jours, ont passé pour les amans de toutes les fleurs , mais qui doivent permettre qu'aujourd'hui on rabati/e un peu de leur réputation. EXPLICATION DSS FIGURES. Fig. 1. Un Papilio Rapœ (Hubn.) vu de côté et à la loupe j une fois grossi. a, a, a, a, a, a, appendices jaunes attachés aux pattes , ou masses polliniques de Vasclej)ias linifolia. Fig. 2. Une jambe vue à la loupe , grossie de 20 fois le diamètre. a , a , masses polliniques sèches , attachées au tarse, b , b , b , masses polliniques fraiches , cramponécs du côté in- terne du tarse pi\r le corpuscule brun. 154 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. ï\g. 3. Uue fleur do Vasclepias linifolia détachée el grossie de 9 fois le diamètre à la loupe. 0, nectaires cucuUiformes au nombre de cinq. b , filets en formes de cornes qui en sortent et se replient sur le corps stigmatique. c, corolle et papilles do son fond. d , calice. e, pédoncule. f , corps brun attachant les masses polliniques deux à deux. g, lamelles jaunes des anthères. h , fentes entre les lamelles qu'il faut ouvrir pour ôter les masses du pollen. Fig. 4. Même fleur dépouillée de ses nectaires et grossie de 9 fois le diamètre. a , corps stigmatique de Brongniart. b, corps brun. c , lamelles jaunes , vues en face. d , fente qui les sépare. e , lamelles jaunes , vues de côté. Fig. 5. Masses polliniques réunies par paire , grossies de 26 fois le dia- mètre à la loupe. a , corps brun , formé de deux glandes. b , pointes ou crochets de ces glandes. c , lames servant à fixer l'enveloppe en massue du pollen. d, crochets qui terminent ces lames. e , bourrelet qui termine le crochet et retient le pollen par un bourrelet semblable. f , ce dernier bourrelet. g, massues qui renferment les grains polliniques. Fig. 6. Corps brun, grossi de cent fois le diamètre. a , corps des deux glandes. b , échancrure seani-lunaire supérieure. c , crochets inférieurs. d, lames d'attache du pollen. Ch. Morren. Végétal Gigantesque. La Baleine l'emporte sur tous les animaux par sa grandeur et son volume 5 on soupçonne que jadis, c'est-à-dire avant que la pêche de ce cétacée fut devenue aussi active qu'aujourd'hui, il y en avait de 300 pieds. A notre époque, il devient rare d'en rencontrer de 100 à 120 pieds. Ce sont là les dimensions les plus fortes de l'organisation ani- male. Les végétaux où la vie est plus lente, où Tactivité se dépense moins , surpassent de beaucoup tous les animaux connus. C'est ainsi que PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 155 l'Eucalyptus de la nouvelle Hollande acquiert 140 pieds de hauteur, le Cèdre du Liban 160 pieds; le Chêne de 150 à 180 pieds; quelques Pins de 150 à 200 pieds. Jusques-là, ce sont des hauteurs verticales, mais des plantes sarmenteuses se prolongent beaucoup plus loin, témoins des Lianes de 200 pieds et quelques végétaux grimpans des Indes de GOO pieds; on a cité des Fucus dans la mer de SOO mètres de longueur. De toutes les dimensions extraordinaires la plus curieuse est celle d'une Fourcroya des montagnes du Mexique, mentionnée par M' Zuccarini dans son ouvrage nouveau (1832) sur les plantes peu ou point connues conservées au jardin botanique ou dans l'herbier royal de Munich. Cette Fourcrotja n'axas moins de 10,000 pieds de longueur; le tronc a 40 à 50 pieds de haut sur 1 et 1/2 pied d'épaisseur ; la pa- nicule est de 30 pieds, les rameaux inférieurs ont de 12 à 15 pieds; les feuilles sont de 6 à 8 pieds de longueur. Au dire des Mexicains , il faut trois ou quatre siècles avant que la plante puisse fleurir. Ce végétal est ainsi près de vingt-neuf fois plus long que la tour de l'hôtel-de-ville de Bruxelles, et les matériaux de cet édifice vivant ne sont pourtant que des cellules invisibles à Fœil nu. P. L. de Bruxelles. Observations sur un Bauhinia racemosa. L'article qui précède nous porte à faire connaître aux physiologistes de notre pays , combien il leur est facile d'étudier des végétations ex- traordinaires, dans la serre chaude qui forme la rotonde au jardin de la société royale d'horticulture de Bruxelles. Parmi ces végétations nous avons remarqué celle d'un Bauhitiia racemosa (Vahl), qui partant du sol se dirige vers une balustrade semi- circulaire placée vers la partie supérieure de la serre ; la hauteur de celle-ci est de 47 pieds et celle de la balustrade , si nous ne nous trompons , de 37. On conçoit que c'est vers cette hauteur que se rendent les couches d'air les plus chaudes. Aussi est-ce là que plongé dans une atmosphère vraiment intertropicale, le Bauhinia racemosa parcourt 160 pieds de longueur. Depuis l'époque de sa plantation jusqu'à ce jour, il n'a pas encore fleuri et il devient probable qu'il prendra encore de l'accroissement avant de montrer des fleurs. La plupart de ses feuilles mesurent de 6 à 7 pouces de largeur sur 5 à 6 de longueur. Ses vrilles élégamment con- tournées en spirales plates et son doux duvet en font un beau végétal. MN. 15G UORTICUUCRE. HORTICULTURE ou ARBORICULTURE INDUSTRIELLE. Du genre Schubertia on Taxodium. Nous devons donner la description d'un arbre analof^ue au cypiès, jugé digne de former un nouveau genre, et qui a été désigné par Richard sous le nom de Schubertia, Nous voulons parler du Cyprès chauve de la Louisiane. Cet arbre agréable , dont le feuillage offre de l'analogie avec celui de l'Acacia et tombe chaque année, mérite de fixer sérieusement l'attention des économistes. Il vient de préférence dans les lieux marécageux et exposés aux inondations. Son bois est excel- lent et les protubérances qui saillent de distance eu distance par sa racine, peuvent servir à foire une foule d'ustensiles de ménage. C'est avec la profonde conviction de l'immense. utilité qu'il offre ^ que nous recommandons cet arbre comme un végétal digne du plus haut intérêt. Les terrains tourbeux lui sont favorables, et dans ces parties , très-ré- pandues eu France (comme en Belgique) , où il ne croit presque pas de végétaux utiles, il peut se développer avec aisance, promptitude, et offrir des ressources précieuses , parce qu'il assainit les marais et consolide les bords des tranchées. Taxodium distique, Cyprès chauve de la Louisiane. Taxodium disii- chutH. Cupressus disticha , L. — Ce bel arbre se dépouille chaque année de ses feuilles. Son feuillage léger, peu touffu, est d'une teinte fraîche et agréable. Chaque feuille considérée isolément, et longue de 4 à 5 pouces, présente deux rangs de folioles parallèlement sur un filet commun. Ces folioles sont petites, linéaires , un peuarquées de dedans en dehors et d'un vert clair. A l'automne , elles prennent une couleur rousse, et tombent peu après. Si l'on fait bouillir pendant trois heures les feuilles de cet arbre dans Teau , elles communiquent au li- quide une couleur cannelle d'une teinte agréable et solide. Il est , de toutes les espèces de ce genre, la plus inléressaute et la plus remarquable , soit par les usages nombreux auxquels son bois est employé dans les arts, soit par les dimensions vraiment extraordi- naires auxquelles il parvient lorsque la nature du sol et la température du climat sont favorables au développement de sa végétation. A la Louisiane Ton désigne par le nom de Cyprières, des parties très vastes de marais, où cet arbre croit spontanément, et dont il couvre quelquefois exclusivement des milliers d'hectares , marais qui , dans les états méridionaux, les Florides et la Basse-Louisiane, accompagnent les rivières, et dont le sol très profond, très bourbeux augmente tous HORTICUMCRE. 157 les ans (l'ôpaisseur par des nouvelles couches de terre végétale que les (lébordeniens y amènent- le Cnprcssus disticha y arrive à son plus grand développement. U y acquiert 130 à 140 pieds d'élévation, sur 30 à 40 de circonférence, au-dessous de sa base conique, dont la grosseur, à la surface du sol, est toujours trois à ([ualre fois plus considérable que celle du corps de l'arbre. Cette partie inférieure du tronc ordinaire- ment creux dans les trois quarts de sou volume , présente à sa surface de larges sillons longitudinaux, dont les parties saillantes sont inférieu- remcnt comme autant de crampons destinés à fixer plus solidement cet arbre dans un terrain qui a peu de consistance. De la surface des racines des plus gros arbres et surtout de ceux qui sont le plus exposés aux inondations naissent des espèces d'exostoses ou protubérances coniques qui ont jusqu'à cinq pieds de haut- ces ex- croissances , toujours creuses à l'intérieur , et dont le sommet est lisse sont couvertes d'une écorce rousse comme celle des racines. Le Cupressus disticha fleurit en mars. Ses fleurs mâles et ses fleurs femelles sont séparées, mais placées sur le même arbre. Les premières sont disposées en chatons pendans et flexibles, les secondes sont en têtes et peu apparentes. Aux fleurs femelles succèdent des fruits ou cônes, delà grosseur du pouce, qui sont arrondis et à surface inégale. Ces cônes, assez durs, contiennent des graines qui sont autant de petits corps ligneux très- irréguliers, dans l'intérieur desquels se trouve une amande cylindrique. Elles sont en maturité dans le courant du mois d'octobre, et elles se conservent pendant deux ans. Le bois du Cupressus disticha est d'une teinte rougeâtre lorsqu'il a été quelque temps exposé à la lumière, et sa texture est très-fine. 11 est doué d'un grand degré de force et d'élasticité, mais il est moins résineux que celui des pins et moins pesant. A ces propriétés il joint celle infiniment précieuse, de résister aux alternatives de la chaleur et de l'humidité. Cet arbre intéressant, qui est naturalisé en France depuis plus d'un siècle, a été introduit dans les jardins de Londres en 1640; il est propre à embellir nos jardins par l'élégance de son bois et la légèreté de son joli feuillage. Les amateurs peuvent juger de la beauté du Taxodium par les magnifiques sujets qui existent dans les jardins du petit Trianon , sur les bords du canal près de l'Ermitage. On pourra même aussi remarquer les racines sortant de terre , dont nous avons fait mention. Cet arbre, qui a une croissance assez rapide, est propre à couvrir n(js maisons ou nos terres presque constamment .«ubmergées du département de l'Oise. M. de la Briantais, riche propriétaire, est un de nos planteurs en France qui, je crois , en a semé le plus grand nombre. Il vient bien de semis fait en avril et mars et transplanté au prin- temps suivant, à la place qu'on lui destine. J'ai obtenu du semis deux variétés de cet arbre ; j'avais reçu les 158 CONSTRUCTIONS HORTICOLES. p.inincs de mon frère qui est aux États-Unis, l'une à feuilles crépues t't l'autre à feuilles plus arrondies , qui sont d'un charmant effet pour nos jardins paysagers. Le semis se fait en couche , dans une situation du nord, abritée. H fiiut souvent arroser ; on couvre le semis la première année, la seconde on le plante en place avec les précautions ordinaires. Louis Noisette. CONSTRUCTIONS HORTICOLES. Notice historique sur le jardin Botanique de Gand. Le bienheureux Baudouin de Bocla, moine de St. -Pierre, fonda, l'an 1197, dans le pays de Waës, à Sinay, le commencement d'une abbaye de l'ordre des Bénédictins qui prit plus tard le nom d'abbaye de Baude- loo , parce qu'en 12021e comte de Flandre et de Hainaut, Baudouin IX, couronné, le 23 mai 1204, Empereur de Constantinople, dota cette insti- tution avant son départ pour les croisades et dans l'intention d'attirer sur son entreprise les bénédictions du ciel. En 1225 l'abbaye adopta la règle des Citeaux. Détruite dans les siècles postérieurs, à la suite des guerres civiles, et surtout par les excès des calvinistes en 1578, elle fut transférée à Gand en 1585, l'année de la reddition d'Anvers aux espagnols après le célèbre siège commandé par le prince de Parme. Les moines de Baudeloose réunirent ainsi dans leur hof ou herberg, c'est-à-dire dans le lieu de refuge qu'ils avaient possédé depuis long-temps à Gand. Ce lieu de refuge fut transformé en grand monastère ; il était placé à peu de distance du principal marché de la ville , le marché du vendredi et dans une île formée par la Lys et deux fossés dont l'un serait, d'après quelques historiens, la fameuse fosse oltonienne percée, en 949, par les ordres de l'empereur Othon pour limiter les confins de l'empire d'Alle- magne. En 1625, l'abbé de Baudeloo, Jean de Deynse, fit rebâtir l'abbaye d'ailleurs fort riche par ses possessions nombreuses dans le pays de Waës. Uu an avant le traité de Campo-Forraio, qui confirmait la réu- nion des provinces belgiques à la république française, réunion que le directoire exécutif avait déjà décrétée le 18 juin 1796, l'abbaye de Baudeloo fut supprimée. Nous avons rappelé ces circonstances parce qu'elles nous font con- naître l'origine du nom que porte encore parmi les bourgeois de Gand le jardin botanique, qu'ils appellent vulgairement Jflr(//u de Baudeloo. Ce fut effectivement l'ancien jardin des bénédictins qui devint le jardin botanique de l'école centrale en 1797, époque à laquelle fut établi aussi le premier jardin botanique de Bruxelles. Van Hulthem contribua ÉCONOMIE INDL'STIUF.UE. 1J5Î) à taire choisir cet emplacement pour le jardin des piaules; l'école ou la distribution des végétaux selon le système de Linnéc, fut jdantée par Bernard Coppeus , et le plan général du jardin fut dressé par Pis'Son. Les premières graines que l'établissement reçut furent celles que M.B. C. Lammens envoya du j irdin botanique de Florence; les orangers de Baudeloo et de l'abbaye d'Eename ; les envois de Thouin , Michaux, Bosc, Lemonicr,et les dons de quelques amateurs du pays, comme Dekin Van Cassel , Verdonckt , Moerman ^ Jacques Van de Woestyne, Baut , Vilain XIIII , etc., contribuèrent beaucoup à eurichir le premier fond de celte nouvelle institution. En 1804, les écoles centrales furent supprimées; les collections du jardin étaient déjà fort bellc's; leur destinée inspirait des craintes aux amis des fleurs; heureusement, dit-on, Napoléon à son passage à Gand les 14 et 15 juillet 1803, était accompagné de quelqueshommes influens qui avaient visité le jardin, et ce fut à leurs soins qu'on dut un décret consulaire qui cédait à la municipalité de Gand et en toute propriété le jardin des plantes. Dellafoille, maire de la ville, nomma une commis- sion pour diriger l'établissement, administrer les fonds et acquérir de nouvelles plantes. Les membres en étaient Jacques Yan de Woestvue Diericx et Baut. Le 13 avril 1809, Pycke qui avait succédé à Dellafaiîle comme maire de la ville, se joignit à cette commission et en nomma encore Van Hul- them et Cii. Pieters. Cette administration régla les affaires du jardin jusqu'en 1817, époque à laquelle l'université fut établie à Gand; les curateurs de celte grande instilufion devenaient alors les administra- teurs de droit du jardin botanique dont la propriété ne fut cédée qu'en usufruit au gouvernement par la régence à laquelle appartiennent encore de fait le jardin et la bibliothèque y annexée et cédée aussi eu usufruit à l'université. Les premiers curateurs furent le chev. De Coninck, Van der Haegen , Van der Cruyssen , le baron De Kevcrberg De Kessel, le prince de Gavre et le bourgmestre de Gand comte de Lens. ( La suite au prochain numéro. ) ECONOMIE INDUSTRIELLE. Huile de Citrouilles. L'avantage qu'il y aurait à entendre la culture de la ciirouiHe pour employer ses fruits à la nourriture des bestiaux, donne du prix à Tessai des semences. M. le docteur Morelli a obtenu une huile ])référable à celle de beaucoup d'autres semences qui contiennent moins de suc , sont moins communes et nécessitent une plus grande dépense pour les cultiver et les récolter, L'huile fixe et végétale, dont il a mo-itréàrAthé- 100 ÉCONOMIE INDCSTBIEI.l.E. née une bouteille, avait été retirée par la pression à froid. Elle a une rouleur jaune pâle, dont on la dépouille facilement avec le charbon animal, en augmentant ainsi sa limpidité, sa clarté et sa liquidité. Son odenr est douce et lient de la viscosité de l'huile d'olive; mais elle est plus légère. L'alcool et l'cllier en dissolvent environ la centième par- tie, r.lle se condense à 2° de Iléaumur déposant la stéarine un peu co- lorée. Cent parties de cette huile contiennent 42 de stéarine et 58 d'éloine avec un peu de mucila^je, dont on peut la dépouiller avec l'acide sulfurique employé dans la proportion d'un quart, d'un kilo- gramme et demi de semences brovées et par la pression à froid , on obtient 5 onces et 7 gros ou drachmes d huile ; et autant de semences réduites en farine ou pulvérisées et légèrement torréfiées ont donné 15 onces et 4 drachmes. Cette huile .s'adapte volontiers aux u.sages do- mestiques, pour condiment des substances alimentaires, et comme véhicule très-propre à les faire cuire. Elle est agréable au palais. De tout ce qui a été exposé jusqu'ici, on peut conclure que l'huile de citrouille approchant de la bonté de celle d'olive, l'économie domestique peut en tirer un parti très-avantageux, et cela d'autant plus qu'on l'obtient d'une substance très abondante et qui n'a pas de valeur. [Repert. di Jgric. fasc. L7II.) Emploi de /"Kiphoreia la.tuyris pour la fahricaiion des Huiles. L'espèce d'Euphorbe connue sous le nom d'épurge [Eiiphorhia Lathyris) ayant été recommandée depuis quelque temps comme une plante propre à donrer de l'huile, M. Schubler fit recueillir, l'automne dernier, les semences de celte plante, dans le jardin botanique de Tu- binge, où elle croit très bien en plein air, et les soumit à la pression. 8 1/2 onces de ces graines, retirées de leurs capsules, ont donné dans une petite presse 2 1/2 onces et 20 grains ou 30 pour cejit d'huile. II n'est pas douteux qu'en grand, ces semences n'en eussent fourni une plus grande quantité , ce qui les met au rang des graines oléagineuses les plus riches en produit. L'huile s'éclaircitpromptement par le repos ; sa couleur est le jaune clair; sa pesanteur spécifique à 12° de Réaumur est égale à 0,9201, celle de l'eau étant 1. Elle se concrète à 9° R. en une sorte de masse butineuse qui , à une température un peu plus élevée , se fond avec lenteur ; elle fait partie des huiles qui ne sont pas siccatives à l'air, et possède un peu d'arrière-goût. M. î^chubler la croit très-propre à être employée dans un grand nombre d'arts^ mais non pas pour la table. {Jouni. pii Techn. cheni , n° 12.) PRO(.ÉU£$ DIVERS. 161 PROCEDES DIVERS. Moyens de garantir les Vignes de la gelée. Suivant M. Franiius, la meilleure manière de garantir les vigjies de la gelée est de fixer au somiuel de chaque éclialas , auquel est attaché le cep, une petite gerbe de paille en forme de bonnet. Ce moyen doit avoir de l'efficacité, mais ce n'est pas, comme 31. Franzius se l'ima- gine , parce que la paille attire la gelée , qui se serait portée sur les jeunes jiousses et sur les fleurs ; c'est parce que le bonnet de paille oppose un obstacle au rayonnement nocturne de calorique de la plante. Dans le Wurtemberg, on croit avoir découvert un bon moyen de diminuer les dommages que les gelées causent à la vigne. H con- siste à tailler les ceps endommagés. Les rameaux dont les pousses ont souffert par le froid doivent être taillés au-dessus des nouveaux yeux , déjà reconnaissables , du bois de l'année précédenîe. Le but de celte opération est de restreindre le cours de la sève ; de cette manière, la sève se portant sur les bourgeons qui ne devraient se développer que l'année suivante , ceux-ci poussent et peuvent ai-river au point de ma- turité dans l'année, c'est ce qui a eu lieu en 1825. 11 faut faire cette taille le plus tôt possible ; si l'on ne peut pas trouver d'oeil dormant, on la fait immédiatement au-dessus de la base du cep, où il y a toujours des yeux de cette sorte , quand même on ne les aperçoit pas. Une condi- tion essentielle pour la réussite du procédé est de recouvrir aussitôt la plaie d'un lut qui empêche l'écoulement de la sève. Le plus avanta- geux pour cet effet (1) se compose, un peu avant l'opération, avec du fromage encore frais et humide , et mêlé avec le quart de son volume de chaux vive broyée. M/ A. Suard, propriétaire de vignes à Corbigny (Nièvre) , persuadé que les fumigations employées par les vignerons des rives du Rhin sont très-efficaces pour garantir les vignes de la gelée, mais trouvant que la manière ordinaire de les faire est sujette à plusieurs inconvéniens , a imaginé de se servir de torches de paille, et s'en est fort bien trou- vé. Dans ce but, il faut se procurer de la paille de seigle bien longue , qu'on divise en torches de la grosseur du bras , et qu'on lie fortement à 16 centimètres ( 6 pouces) du bout. Cinq à six torches suffisent pour chaque personne destinée à parcourir la vigne dès la pointe du jour. Arrivée sur place , on allume une torche et l'on traverse chaque ligne du vignoble en versant de la fumée au-dessus de chaque cep. Celte (I) Une Pomme de Terre enfoncée dans le boul de la brdnche taillée médjatemenl la coulure de la vigne. 162 l'KOCÉBÉÏ. OniKS. opération se prolonge jusqu'au moment où les rayons du soleil planent sur le coteau. Ces torches sont peu coûteuses et ont l'avantage de por- ter la fumée partout où elle est nécessaire. A défaut de glu ou de paille longue , on peut former des torclies avec du foin, de la même paille , de la fougère. Quatre personnes suffisent pour une vigne d'un arpent plantée régulièrement • dans une vigne dont les lignes sont sans cesse interrompues, il faut une personne de plus ; six torches bien conduites peuvent durer une heure et demie environ. Un autre moyen . proposé par M. Lamirault , chirurgien à Nantes , consiste à semer en- tre les pieds de vignes de la paille de seigle , de manière à empêcher les premiers rayons du soleil levant de frapper les bourgeons conge- lés. ( Coiin. iisuell. Mai 1834. ) Sur la manière dont M. Pillass cultive la Vigne en serre chaude. . Le Gardener's Magazine, en rendant compte d'une exposition de las- socialion horticulturale de Cirencester, le 18 mai 183'2, dit que M. Pil- lans, jardinier chez Lord Ducie , a exposé des raisins qui étaient particulièrement recommandables ; ces raisins étaient sur des vignes qui avaient été élevées en pots et n'avaient qu'un an d'âge, et on disait que cette culture n'était connue que de M. Pillans seul. Si cela est vrai, disait M. Loudon, uous serions très-reconnaissans envers M. Pillans. s'il voulait bien faire connaître son procédé au public, par le moyeu de noire journal. Telia est la note insérée dans le Gardener's Magazijie, Numéro d'oc- tobre 1832 , p. 629j mais dans le numéro de décembre, même année, p. 0o9, on trouve un article signé Charles Laurence , qui donne de plus grands détails que je m'empresse de traduire pour les porter à la connaissance des jardiniers qui sont en position de pratiquer les cul- turcs forcées. Si le fait est vrai , et que ceux qui le mettront en prati- que réussissent aussi bien que M. Pillans, ils en retireront beaucoup d'honneur et probablementbeaucoup de profit. Voici l'article en question : J'ai vu, dit M. C. Laurence , une petite notice sur notre association horticulturale dans notre Gardener's Magazine,^. 629, dans laquelle il est question de la manière dont M. Pillans cultive la vigne, et vous exprimez le désir de pouvoir la communiquer au public. Le fait est que 31. Piilans écussonne un œil de vigne en mars, et qu'un an après, en avril ou en mai, il en obtient une très belle plante portant plusieurs belles grappes de fruits mûrs pour la table de son maitre. Quelques uns de vos lecteurs doutent de ce fait ; mais je Tai vu, c'est-à-dire que j'ai visité toutes les serres à forcer de Lord Ducie , en mai dernier , et que j'ai vu des pots de vigne avec des fruits mûrs. J'ai appris que ces vignes avaient été écussonnées seulement quatorze ou quinze mois auparavant. J'en ai ^u d'autres dans tous les états intermédiaires, depuis ceux qui portaient des fruits mûrs jusqu'à ceux qui venaient d'être tout nouvellement EXPOSIIIOÎSS HORTlCOLtS. 163 écussouDés , et j'yi appris que M. Pillans espère pouvoir obtenir des raisins mûrs pendant toute l'année au moyen de ce procédé, qui ^ je crois, n'a encore élé communiqué à personne. Je partage votre opinion que tous ceux qui se proclament citoyens dans la république des sciences soient tenus de contribuer à la prospérité générale par l'é- change de leurs découTcrtes personnelles avec celles de leurs frères les autres citoyens. J'approuve de tout mon cœur cette doctrine comme applicable à une certaine classe, mais je confesse , je pense, qu'on ne pourrait récompenser plus dignement M. Pillans, pour une si impor- tante découverte, qu'en inscrivant son nom dans le temple de la Renom- mée. Je ne voudrais cependatit pas solliciter une adresse de la chambre des communes à Sa Majesté, ainsi que cela a déjiv eu lieu gravement pour une certaine chose de tout autre nature; mais je crois que la so- ciété d'Horticulture devrait encourager les découvertes importantes des jardiniers de profession, par des récompenses solides. Tout le jardinage de Woodchester^ rend le témoignage le plus unanime à l'habileté, à l'assiduité et au zèle de M. Pillans, qui est certainement un jardinier du plus grand mérite. {Ann. d'horticulture, août 1834.) EXPOSITIONS HORTICOLES. SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DE BRUXELLES- Exposition d'été. — Mai 183-4. Extrait du procès -verbal de la décision du Jury , relaiivement aux divers concours ouverts par la société royale d'Horticulture pour l'an- née 1834. Le %\ mai , à deux heures de relevée, MM. Reinders de St.-Josse-ten- JVoode , Moens, d'Anvers , Kickx , A. Be Janti , Bresiers , Kips , Ro- hyns , et Vandersanden , de Bruxelles , se trouvant réunis, d'après l'invitation qui leur a été faite par M. le Secrétaire , procèdent au choix des objets qui leur paraissent dignes de prix. Ils décident, à l'unanimité des suffrages, qu'il n'y a pas lieu à ad- juger le prix pour la plante la plus remarquable par la nouveauté de son introduction dans le royaume ; mais ils accordent l'accessit au n" 517 , c'est un Stylidium fascicidare, de la collection de M. Reinders. Les'plantes suivantes ont été jugées dignes d'une mention honorable ; jV» 934 Pimelea sxjlvestris , présentée par M. Van Geerl, de Gand. » 909 Cactus melidagus , par M. Moens , d'Anvers. ï 918 Schizanthus hoockeri , par le même. B 929 Erica. . . sp. nov. , par M. Reinders. « MZ Chorisema ovata , par le même. Le prix pour la plus belle collection de phmtes en fleur, a été dé- 164 EXPOSITIONS noRnc(H.ES. cerné unouiinemeit.t à ^l. Reinders, et M. iHoe«*, d'Anvers , a obtenu l 'accessit. Le prix pour la piaule la plus remarquable par sa belle ciilture est adjuge au u" 817, c'est un Calanthe veralrifolia , présenté par 31. Van- clennaelen. Le n" 848 Alstrœmeria Iricolor, envoyé par M. Mechelynck de Gand, obtient l'accessit ; les n*" suivans : o3:.i Cactus speciosis.sinius , présenté par M. Reinders. 341 O.rijlobiuiu arborescens , par le même. 618 Aipinia mclatis , par le même. 630 Lissochilus speciosns, par le cliev, Paiihon 2?eyo« d'Anvers. 668 Bilbergia zebritu , j)ar M. Delocht , père. 672 Euphorbia bnjonii , par M. le comte de Beaufort,'». Meisse. 847 Oncidium flexuosum , par M. Mechelinck , de Gand. 8-19 Etjthrina corallodendron, par le même. Sont mentionnes honorablement. Le Jury déclare ensuite qu'il n'y a pas lieu. à procéder à d'autres scrutins , les objets envoyés pour les autres concours ne remplissant pas toutes les conditions imposées par le programme. Pour extrait conforme au procès-verbal , DRAPIEZ. La Sociétéjse composant de 129 exposanspour les fleurs, a vu figurer 946 plantes en fleurs. il y avait'à celte exposition quelques fruits comme Ananas , Melon"? , Poires-Bergamotte tardive , des Zea maïs dits graines jaunes , quaran- tains jaunes , quarantains blancs, des Artichauts , Haricots , Carotles , Choux-fleurs et quatre pièces d'étofles de soie fabriquées avec le pro- duit de la culture du Mûrier et de l'éducation de son borabix, exposées par M. Uembeck, jardinier de M. le baron de Faillij, à Himbeck. SOCIÉTÉ DE FLORE SE BRUXELLES. 2o« Exposition. ~%Q, 21, 22 juillet 18^4. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. Séance du 18 juillet. La plupart des membres convoqués pour former le jury, réunis vers midi, se rendent dans le local de l'exposition où se trouvent les quatre collections envoyées pour concourir et désignées par les lettres A, B, C, D; chacune d'elles intéresse par le nombre et l'étal desplantes dont elles se composent. M. Le Baron Van Volden de Lombeke , faLsant les fonctions de pré- sident en l'absence de W. le Duc d'Ursel, ouvre la séance et invite les juges à examiner attentivement les colleelions envoyées au salon, fis les parcourent avec tout l'intérêt qu'elles font naître par le grand nombre EXposiTio?i.s borticoi.es. 165 fie pl.nnles bien fleuries et Lien cultivées qui les composent, et l'on pro- cède ensuite au scrutin dont le dépouillement donne la niajorllé des voix à la collection de M. f'erschaffelt père , jardinier fleuriste à Gand, qui en conséquence obtient la médaille. L'accessit est accordé à M. G. Gillot, jardinier fleuriste à Bruxelles, dont l'envoi est ensuite le plus distingué. La collection de 5L H. Gillot, jardinier fleuriste à St.-Gilles-lez- Bruxelles, attire également l'attention du jury et lui fait regretter que toutes les plantes dont elle devait se composer n'aient pu arriver à tems pour concourir, parce qu'elles formaient un ensemble extrêmement remarquable et qui prouve un grand zèle de la part de ce jardinier in- telligent. Le jury mentionne honorablement l'envoi fait par M. le baron Van Volden, vice président de la société, qui sedislingue si honorablement par son zèle constant pour la prospérité de l'institution. Séance du 19 juillet. A midi et demi le jury se trouve au complet ; il est introduit dans le salon d'exposition où chacun de ceux qui le composent éprouve la plus grande satisfaction de voir, malgré Textiéme chaleur de la saison, Tabondance et la beauté des plantes qui donnent au buffet un aspect beaucoup plus brillant qu'on ne devait s'y attendre. M. le baron Van Volden de Lombeke remplit, comme la veille, les fonc- tions dg président, et annonce aux jurés que la séance est ouverte. 11 leur propose, en attendant les livres et les renseignemens demandés par eux pour s'éclaircir sur des plantes présentées comme rares et nouvelles, de décerner d'abord la médaille par l'art. 20 du règlement, à la plante offrant le plus bel aspect par sa belle floraison et sa bonne culture. Cette j)roposition étant adoptée, l'assemblée procède par un scrutin pré- paratoire au choix de diverses plantes dont la végétation et la belleflo- raison paraissent mériter le prix. Après les remplacemens prescrits par le règlement, on passe à un scrutin définitif qui donne la majorité des voix au Cactus speciosus,sous le n° 492, envoyé de Gand par M. Auguste Mechehjnck ; cette belle plante est généralement admirée par son excel- lente culture et sa beauté. La plante qui obtient ensuite le plus de suf- frages est Vlxora- coccmea , n° 568, de M. F. Reynders, dont les fleurs off^renl un brillant aspect. La médaille d'accessit lui est en conséquence décernée. Dans le grand nombre de plantes méritant des mentions honorables, le jury distingue les suivantes : N" 481. Costus speciosus, par M. Vandermaelen. )) C60. Nerium coronarium, i>ar M. Verschaflèlt, père, jardinier fleu- riste à Gand. » 544. Acacia glandiflora , par M. le chevalier Parlhon de Von. » 770. Tillandsia utricnlala, ipnr M. \chnvon\i\n Volden. ](5() ' EXPOSITIONS l'.ORTlCCItS. ,\" ()()8. Frira r-enfiicosa pregnam, par M. VerschaH'elt, père. ). 048. Euphorbia hnjonii, par M. Aujifustc Varideraey. „ 30C. Kusea Smilhii, par M. H. Gillot, janliuier fleurisic. » 505. Viiiielea decnssata, par M. Mocns, jardinier à Anvers. ,, 893. Clarkia pulchella, flo. tilh., par M. J, Gillot. » 400. Uncidhim flexnosiim, par M. KnyfFdc Meulenaer, d' Anvcr;*. » 547. Crimim Scahrum , par M. le chevalier Parthou de Von. » 299. Ahlroemeria aitrea noi-a, par 3ï. ÏI. Gillot. On procède ensuite aux opération.? nécessaires pour décerner le prix à la plante la plus uouvcUeiueut introduite; l'assemblée reçoit préala- hleuaent les éclaircissemens réclamés de la complaisance de 301. Du- luorlier et Sauveur, membres de l'académie, nommés par elle pour faiie des recherches à ce sujet^ et après divers examens, la médaille est défi- nitivement accordée à une orchidée nouvelle , Mnelenia paradoxa , n° 482 bis, reçue du Brésil, dans le cours de cette année, par M. Van- dermaelen, et qui avait été présentée sous le nom de Brougthonia, genre auquel le jury a reconnu que cette plante n'appartient pas. Un scrutin s'ouvre pour l'accessit qui est obtenu par le Pétunia pul- chella, n° 854, exposé par M. H. Gillot. Les plantes les plus distinguées après cette dernière sont : N° 490. Catasetum cristatiim, par M. Auguste Blechelynck de Gand. » 548. Lipcris par M. le chev. Parthon de Von. )) 309. l^ieremhergia inttrmedia , par M. J. Gillot, jardinier fleu- riste. » 278. Nieremhergia filicculis, par M. Gailly, jardinier du roi à Lae- ken. » 675. Escallonia cûccinea, par Verse hafFelt père , jardinier fleu- riste à Gand. )) 356. Eumea elegans, par M. ïlernian Lubbers, jardinier fleuriste à Ixelles. Beaucoup d'autres plantes méritaient des mentions. Le jury cite ho- norablement un grand nombre de charmantes variétés de Calceohirin , PoA/za, très-remarquables, etc. etc. etvotedesremercîmensaux étrangers qui ont bien voulu contribuer avec zèle à l'embellissement du salon. Le président lève la séance après avoir remercié messieurs les jurés ([ui ont bien voulu se rendre à l'appel qu€ le conseil d'administration :i fait à leur ooniplaisanoe. Pour extrait conforme, Le secrétaire, SnioN Erihveme. On a compté 902 planirs exi)Osées par 244 membres. EXPOSITIONS IlOUTICOLES. 167 SOCIÉTÉ ROYALE d'aGRICULTURE ET DE BOTANIQUE A OAND. Salon d'été. — 183-i. 51" exposition publique. EXTRAIT DU PROCÈS-YERBAL. Séance du 29 juin 1834, à dix heures du malin. M. VAN CROMBRUGGHE , Président, occupe le fauteuil, MM. Billiet , Buyck-Van der Mersch , d'Hoop , Maddison , Morren , sir Henry Oakes et Ch. Van Coetsem , juges désignés pour le Concours de la plante la plus rare et la plus récemment importée et les collections les plus riches en plantes nouvellement introduites , se sont réunis dans le Grand Salon de l'Hôtel-de-Ville aux Membres du Conseil et du Se- crétaire, afin de procéder au Jugement de ces deux Concours. Le scrutin secret décerne la médaille , par quatre voix sur sept, au Burfonia conferta , exposé par W. J. Van Geert et désigné au n. IS de sa collection. Le scrutin pour la collection la plus riche en plantes rares et nou- vellement importées , adjuge la médaille, par six voix contre une, à celle de M'^. A. Mechelynck. L'accessit a été voté , par cinq voix contre deux , à la collection de M. Alex. Verschaffelt. Après les remplacemens de juges , prescrits par les réglemens, on s'occupe du choix du contingent le plus riche de plantes en fleurs, dis- tinguées par leur belle culture , leur diversité et leur nombre , auquel la Société a destiné la médaille d'or. Les juges sont MM. Billiet, Buyck-Van der Mersch, P. de Cock, de Kerdt , d'Hoop , F. Spae, Ch. Van Coetsem , le docteur Van der Woes- tyne et H. Willems. La médaille de ce Concours est décernée , par scrutin secret , et à l'unanimité, à la collection de M"". A. Mechelynck. Elle offre un ensemble de 86 plantes, inscrite du n. 833 au n. 920 de la notice. La médaille d'argent, accordée au premier accessit, a été obtenue par six voix contre trois , par la collection de M"^. P. A. Verschaffelt , père , à Gand. Le deuxième accessit est accordé à la collection de M'. H. Sraet , pro- priétaire , à Lille. , La mention honorable est votée particulièreraent à la collection de M'. De Leu et à celles de MM. D'Hoop , Van de Woestyne-D'Hane et Van Hove-De Caigny. Le prix de la belle culture a été décerné , par scrutin secret , et par huit voix contre une, au Nen'uin coronarium , n. 242 de la collection de M. Auguste de Copk, 2. 2?î. 168 EXPO.«iriO!VS HORTICOIF.S. Le premier accessit au n. 817 , Crinum amuhile , de W\ A, Mcdie- Ijnok. Le deuxième aceessit an n. 843 , Oncidinm papilio, de M'. A. Meehe- lynck. Les autres plantes et arbustes, admis à Thonneur de eoncourir pour le prix de belle culture, emportent par cette seule distinction la Men- tion honorahh : ils sont désignés ci-dessous d'après le numéro d'ordre du Catalogue : ]N° 2?2 Amaryllis rittata , de la collection de M'. J. De Cock , à Mellc » 239 fxora coccinea , \ » 240 Erilknjna Crisla-Galli , \ ^^ ^- Auguste De Cock. » 841 Blusa (liscoJor , » 845 Calleija forhesii , 867 Alstrœmeria aurea , nova , [ de la collection de M. A. 868 « * . ) Mechelynck. » 873 Tropœohtm pentaphyllum , 88g Erica reftera , T 1044 Ciir.ea nohilis , 1 . 10^5 Oncidinm flexuosum , f De la collection de M. H. « 1046 Thylochihis favns , i Smet , à Lille, i 1144 Bryandra liera osa , ] » 1203 Eriostemon dentatiim , de M. Van Berghen , à Leerne Sainte- Marie. » 1S46 Magnolia grandiflora , de M. P. A. Verschaffelt , père. M. le président , en levant la séance , vote des remerciraens à tons les membres qui ont contribué à embellir cette Exposition , sans doute sous tous les rapports bien inférieure à la précédente Exposition Jubi- laire, mais cependant assez méritante pour exciter l'intérêt et l'attention des amateurs de plantes, et témoigne; au nom de la Société, sa reconnais- sance à sir Henry Oakes, qui , à l'invitation du Conseil d'Administra- tion , est venu de Tournai, pour assister , comme juge, aux Concours de la plante la plus rare et des collections les plus riches en plantes rares et nouvellement importées. Poîir extrait , J. CoRYN , Secrétaire. Le nombre de plantes exposées a été de 1663 , et celui des exposans deSll. Note rétrospective sur la fête jubilaire de la Société royale d\igricullnre et de Botanique de Gnnd en 18B4. Il est curieux pour nous de voir comment les étrangers rendent compte de nos expositions ; un anglais Tient de publier dans le Gardener^s Magazine de juin 1834, une revue de la fêle jubilaire de Canil , par Inquclle il est facile de s'apercevoir qu'il n'a eu EXPOSITIONS UOillicOLES. 169 à sa disposition que lo catalogue do lexposilioii. 11 s'exprime en ces termes : « Ce livret consiste dans la liste dos plantes exposées avec les noms des exposans ou des exposans supposés. D'après un usage fort répandu sur le continent ^ nous remarquons que des cyprès funé- raires sont exposés dans tous les salons, pour honorer la mémoire des jardiniers ou des amateurs en jardinage décédés durant l'année. Les noms des exposans se suivent par ordre alphabétique et sous chaque nom on trouve la liste des fleurs qu'on dit être exposées par eux. Parmi les noms de ces exposans, figure celui du Duc de Bedfort qui y est intitulé cuUivatenr agronome à Londres. Sa Grâce est représentée comme ayant exposé V Araucaria excelsa et le Dank- sia latifolia; M. Coke, culticateur dans le comté de Norfolk, y est dit avoir exposé V Acacia verlicillala et VAzalea indica phœnicea; et M. Low de Clapton VErica viutabilis et le Musa discolor. M. Neill, le Duc d'Hamillon, Sir John Sinclair, M. Sabine, 31. Spence, l'entomolo- giste, qui y est intitulé Directeur du jardin botanique de Hull {\) , D"" Wallich et les noms de quelques autres anglais se trouvent aussi parmi ceux des exposans. Le lecteur de ce livret pourrait supposer naturellement que ces plantes ont été envoyé-es à Texposition de Gand par les anglais que l'on iTientioune , mais nous risquerons bien d'affirmer qu'aucune plante n'a été envoyée au salon d'hiver en 1834 par les personnes nommées ci-dessus. La coutume d'afficher ainsi les grands noms de ceux qui envoyent des plantes aux ex» positions de cette espèce, est une sorte de fraude hypocrite ( a sort of pious fraud) qui n'est pas rare dans les Pays-Das comme en France. Nous la détestons et nous voudrions, en la faisant con- naître, exciter un sentiment pareil au nôtre, dans le cœur de tous les autres horticulteurs. » Il ne fallait pas, ce nous semble, des paroles si énergiques pour condamner un usage qui ne nuit à personne. Les sociétés d'hor- ticulture en Belgique exposent, il est vrai, au nom des membres absens du pays, de ceux qui sont trop éloignés du lieu de l'ex- position ou que quelques circonst'an> ^ particulières empêchent d'en- voyer des plantes , mais en cela même les sociétés rendent service à l'horticulture. Ces membres n'en paient pas moins leur cotisation annuelle, aident ainsi au soutien des institutions dont l'effet a été certainement de créer dans le pays une granrle branche de com- merce. Si ce sont des membres honoraires qui n'exposent pas , la société rend hommage à leurs services , à leur science , que savons- nous ? à tout ce qui mérite honneur et gloire, en exposant en (I) II est vrai que M. Speuce, i] y a six uns, séjournait .i Diiixcllcs; depuis il n vi- sité, je crois, une grain.le p^iilio do loutiiunt [Noie Jn Diiccieur.) 170 Exi'OsnioKs Horticoles. leur nom et en les rappelant- niiisi à la mémoire de tous leurs collègues. Aussi croyons-nous difficilement que le collaborateur d'un journal aussi judicieux que le Gardener's Magazine parviendra à faire détester cet usage de nos compatriotes. Loin de devoir encourir le hlâme , cet usage mérite d'être conservé et répandu. Si l'on avait à cœur de satis- faire à ces susceptibilités britanniques, on pourrait suivre l'exemple de la société de Flore de Bruxelles qui, sous les noms des amateurs, mem- bres de la société, mais non cultivateurs, a soin de mettre la pe- tite phrase : par la socièlé, et d'indiquer ainsi que c'est elle qui ex- pose en leur nom, La société de Bruxelles n'est pas passible de la déconsidération que devrait entraîner la fraude hypocrite dont parle le Gardener's Magazine. Cette légère observation ne nous empêcîiera pas de revenir sur notre exposition d'hiver qui a été sans contredit le plus beau triomphe de l'art horticultural dans notre pays. C'est pour faire sentir da- vantage la beauté de ce salon que nous avons publié dans les livrai- sons juin-juillet, une vue intérieure de cette exposition, faite d'après le joli tableau de M. Félix Devigne , récemment acquis par la so- ciété. Le buste qui figure à gauche est celui de l'illustre Van Hulthem qui, sans avoir jamais cultivé lui-même une seule plante, n'eu était pas moins l'un des plus grands botanophiles connus, n'en déplaise au Gardener s Magazine. La plante dessinée sur le second plan est le Dorijanthes Excelsa qui a remporté un premier prix et dont nous pouvons annoncer, dès-à-présent, la complète fructification, résultat d'une fécondation artificielle instituée par nous. Au bas de la planche nous avons reproduit les deux faces de la médaille exécutée par M. Julien Leclerq. SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DE LA VILLE DE AXONS. 12^ Exposition d'Hiver. — Les 6, 7 e^ 8 Avril. Le Lilium hulhiferum de M"^ la douairière Marie de Thieusies, a ob- tenu le prix destiné à la plante désignée pour être présentée en fleurs lors de l'exposition d'hiver de 1834. Le prix pour la plante remarquable par la beauté de sa fleur ou sa culture soignée a été décerné au n. 394, Musa paradisiaca, à M. le Prince de Ligne, qui a également obtenu le prix pour la plus belle collec- tion. tXPOSiriONS UOUTICOLES. 171 W Exposition d'Eté.— Les 23, 26 et 27 Mai. Extrait du Procès- Verbal de la séance de la Société d' Uoiii culture de Mons, du 27 Mai 1834. RAPPORT LU PAU LE SECRÉTAIRE PE LA SOCIÉTÉ. Messieurs , Six années déjà se sont écoulées depuis que la première exposition de la Société d'Horticulture a eu lieu dans ce salon. Nous avons pensé qu'un rapport succinct sur la situation de la Société pendant ces six années ne serait pas sans quelqu'intérêt, et je vais essayer de vous tracer une esquisse rapide de cette situation, eu réclamant votre indulgence poui l'aridité que les chiffres répandent d'ordinaire sur de semblables ma- tières. Lesdouze expositions, qui ont eu lieu depuis le 3 juin 1828 jusqu'au 6 avril 1834 inclusivement, offrent un ensemble de 6406 plantes expo- sées, ce qui donne pour moyenne à chaque exposition 533 plantes en- viron. A l'exposition la moins nombreuse qui eut lieu le 24 mars 1833 , on comptait 337 plantes ; on en admira 793 à celle du 24 mars 1829 , qui offrit le chiffre le plus élevé de toutes nos expositions. La société, depuis sa création, a distribué 39 médailles, dont cinq ont été gagnées par des dames, 19 par des amateurs et 15 par des jardi- niers. La Régence, cette année et l'année dernière, accorda, à la demande de la Société, une médaille d'or à l'amateur ou au jardinier, membre d'une Société d'Horticulture du royaume, qui exposerait la plus belle collec- tion déplantes. Notre première exposition se composa de 431 plantes, 100 de plus environ que n'offrit la première exposition de la Société de Gand, so- ciété considérée comme la plus importante du pays. On ne pourra donc pas nous taxer d'ambition si nous émettons ici le vœu que notre expo- sition jubilaire, lorsqu'elle aura lieu, égale ou surpasse même celle qui vient d'attirer à Gand les fleuristes de Paris, de Londres, de Fribourg et de Vienne. L'exposition d'hiver, cette année, se composait de 586 plantes ; en la comparant aux autres expositions d'hiver qui eurent lieu cette année dans le royaume, nous verrons qu'elle offrait 77 plantes de plus que la Société d'Alost , 118 de plus que la Société de Liège , 122 de plus que la Société de Bruges, et qu'elle ne comptait que 70 plantes de moins que la Société de Tournay, et 1 19 de moins que la Société d'Anvers. Ces résultats parleraient déjà bien haut en notre faveur si nos res- sources égalaient celles des autres villes ; mais ils sont presqu'incroya- 172 E\I'OSlIIO^S llUUTlCOl.tS. l)Ies si l'on daigne réfléchir, car on verra , entre autres points à notre dé.savantafje , que Mons ne compte pas un seul de ces opulens ama- teurs trafiquant des produits de leurs serres, rien que pour en au«jmen- Icr encore le nombre ; amateurs qui acquièrent ainsi les plus {jrandes fiicilités à rendre les expositions d'Anvers, de Bruges, de Gand, etc., si brillantes et si remarquables. Celte différence seule eût suffi pour foire désespérer de notre avenir- mais, malgré cot obstacle, ce dernier a dé- passé nos espérances et de beaucoup. Nos premières exj)ositions, nombreuses à la vérité, laissaient à dési- rer sous le rapport du choix des plantes, mais aussi combien de richesses ont frappé les regards des amateurs à nos dernières exhibitions. Je ne parlerai pas de celles qui sont passées, je ne m'arrêterai qu'un instant à celle qui bientôt va se clore. En effet on y admire un nombre considé- rable d'Ericas bien cultivés et rares; la magnifique culture du Lachnœa purpurea, de Sir H. Oakes, le plus beau peut-être qui ait jamais paru dans aucune exposition; la Rose comble de gloire, \e Callistachis lanceola- ta, le Gasirolobiumhilobum, le Dracophylium gracile, \e Schyzanthusretu- sus,VEpacris tubi/lora, le Gompholobiunivillosuin,]e Cactus jenkinsonius, le Kennedia longiracemosa , le Piinelea longifolia , le Pimelea silvestris (qui vient d'obtenir le prix de récente introduction , à l'exposition d'Anvers du 25 de ce mois) , VEpidendrutn crassifolium, VEpidendrum cochleatiim pallidum , le Cyrthopodium flavxim et autres orchidées re- marquables , le Sylago Gyllii, le Rhododendrum urboreum phœniceum, etc., etc. foutes ces plantes seraient remarquées dans les plus brillan- tes et les plus riches expositions de la Belgique, à cause de leur beauté et surtout de leui- récente introduction. Le 14 juin 1829, le monarque qui nous gouvernait alors visita notre salon, et accorda à la Société le titre de Société Royale u'Hobticiltlre. Le souflfle des révolutions a renversé sa couronne , mais heureusement il n'a })as flétri nos modestes fleurs. La plupart des villes du royaume du- rent, en 1831, fermer leurs salons; quelques-unes même cessèrent d'exister à cette époque , tandis que la nôtre continua , au milieu de la tourmente politique qui précéda l'émancipation de notre patrie ,à étaler aux regards du public les trésors de nos jardins et de nos ser- res. La création delà Société d'Horticulture à Mons a propagé, dans toutes les classes de la société, le goût des fleurs. Aucun jardinier-fleuriste n'y exerçait auparavant son industrie ; deux étrangers depuis lors sont ve- nus s'y établir. Jadis on comptait trois ou quatre serres au plus dans no- tre ville, depuis la fondation de la Société ce nombre est au moins dé- cuplé. La propagation de la culture des fleurs s'étend même jusqu'aux classes inférieures, et, depuis 1831, nous voyons le Corchorus Japoni- CHS et le Mimosa paradoxa s'étaler à côté de l'œillet et de la baguette d'or, seuls en possession depuis si long temps de fleurir sur l'humble échoppe de l'artisan. Ces expositions ont encore un autre avantage: el- EXPOSITIOSS HORTICOLES. 173 les concourent à rinstruclioii du peuple, et plus d'un individu sorti de nos sidons les années précédentes, après y avoir remarqué avec intérêt, le café , la canelle, la vanille, l'indig^o, le coton , en a conçu une idée plus exacte et plus juste que n'eussent pu lui en donner le texte elles- figures de tous lusJovrnaux des connaissances utiles, ou de tous les Ma- gasins pittoresques du monde. La crainte d'abuser de votre indulgence, eu prolongeant ce Rapport , m'empêche de vous énumérer tous les avantages résultant de la fonda- tion de la Société. .T'ai dû rue borner à tracer rapidement les pluss^il- lans- ils suffiront , sans doute, pour soutenir le zèle que déploient les Amateurs et les Jardiniers pour la prospéritéde la Société, liedoublons d'efforts, et, s'il en était besoin , pour ajouter encore à notre Riveur, rappelons nous combien ces plaisirs modestes ^ ces jouissances pures furent en tout temps chéris parles personnages les plus distingués par leur génie ou leur rang, et souvenons-nous , en jetant un coup d'oeil rapide sur l'isloire, que le grand Condé, sous les verroux de la Bastil- le, cultivait des. œillets pour se consoler de ne pouvoir prendre part aux escarmouches de la Fronde ; que Louis XIV faisait montera ses cô- tés, dans sa voiture, Lenôtre, son jardinier, et allait ainsi avec lui visi- ter les travaux du parc de Versailles; que l'auteur d'Emile et du Con- trat social, s'extasiait à la vue d'une simple plante de pervenche- que Joséphine, l'é^^ouse 'de Napoléon, donnait tous ses soins et toule'sa sollicitude à la formation et à la culture de sacolleclion à'Ericas à la Malmaison; et enfin, quede nos jours, l'empereur dMutriche Fran- çois l^*", va tous les matins passer quelques heures dans les serres de son palais de Vienne et y cultive lui-même ses plantes de prédilection- ' Le Secrétaire , DELMOTTE. La Société a publié le catalogue de cette exposition qui, d'après une note de BL Del motte adressée aii directeur de l'horticulteur Belge, de- vait rassembler 787 plantes au lieu de 633 indiquées .sur le catalogue. L(; nombre des exposans est de 44. Voici le pi'ocès- verbal de la séance du24 mai 1834. Extrait du Procès-Verbal de la séance du 24 Mai 18?-L M. DiiMo?!T-RicARu, Vice-Président, accompagné des Membres du Jury et du Conseil d'administration , se rend au salon d'exposition. Il y iu- stalle le Jury afinqu'il puisse procéder à ses opérations, puis il se retire avec les Membres du Conseil. DÉCISION DU JCRY. La médaille d'or accordée par la Régence à la plus belle collection de plantes en fleurs exposée par des amateurs ou jardiniers faisant partie d'une société d'horticulture du royaume , est décernée à la collection D 3 à une majorité de 8 voix sur une. 1 /4 EXPdsmONS UORTICOI.FS. Celle co'.leclion a été roconnue appartenir à sir H. Oakes, baronnet , à Tournay. L'accessit a été obtenu par la collection de M. VERScnAFFET.T fils , tie Gand, portant la lettre E. CO^COl'RS POIU LE PRIX DONNÉ A LA PLANTE LA PLL'S REMARQUABLE PAR LA BEAUTÉ «E SA FLEnR OU SA CULTURE SOIGIMÉE. AMATEURS. Le n" 351, Burchellia capensis, de sirOAKEs, déjà nommé, a obtenu la médaille. Le n° 339, Erica cupressina , du même, a emporté l'accessit. Ont concouru : Les n° 342 , Erica flavœflora , au même ; 559 , Maranta zebrina, au prince de Ligne 332 , Erica veniricosa superba, à sir Oakes; 308, Protea radiata, au même; 321 , Schyzanthus reiusus , au même; 322 f Cactus Jenkinsonius , au même ; 344 , Boronia serrulata, au même ; JAKSINIEKS. La médaille est décernée au n" 578 , ^nca Aî/iWc?» fiilgens, à 3L A. Verschaffelt fils, de Gand, déjà nommé. Le premier accessit au u° 633 , Rhododendntm arboreum phœniceum , au même. Le deuxième accessit au u" 630 , Epidendram cochlealum pallidum , au même. Ont concouru : Les n" 670, Erica hybrida speciosa, à M. Hoste deGaud ; 597, Orchis maculata à M. A. Verschaffelt, fils; 592, Erica cinrinioïdes , an même; 629, Epidendrum crassifolium , an même. r.o:«cocR9 POUR le prix de la collection. AMATEURS. Le prix est donné à la collection ^ appartenant au prince De Lig^e. L'accessit est accordé à la collection E appartenant à M. De Pcydt , fjouverneur du Hainaut. JARDINIERS. La collection E appartenant à M. A. Verschaffelt, fils, de Gand, a oli- lenu la médaille à l'unanimité. M. le Vice- Président remercie, au nom de la Société, MM. les Mem- bres du Jury et MM. les Commissaires chargés de la direction des prépa- ratifs de l'exposition. La séance est levée. Pour extrait conforme : DELMOTTE, Serréfaire, l. Hi>r/irii//eitr Belge L'HORTICULTEUR BELGE. OCTOBRE.— NOVEMBRE.- DÉCEMBRE 1834. CULTURES SPECIALES. Sur la culfnre des Epiphyfes de la classe des Orchidées , par John Li?iDLEy, Esq. F. R. S. etc. , Secrétaire adjoint de la Société îlorticuUurale de Londi'es. Il est assez connu qu'un des sujets sur lesquels on a fiiit des expérien- ces dans le jardin de la société d'Horticulture, a été, durant plusieurs années, la cultui'e de ces plantes remarquables appartenant à la class(5 des orchidées, qui dans leurs pays natal entre les tropiques, se trouvent sur les arbres et les rochers. Puisqu'il existe une diflérence d'opinion pour savoir si une telle recherche est un objet légitime d'observations hortîculturales, et puisque plusieurs membres de cette société por- tent un vif intérêt à cette question , je demande la permission d'offrir les réflexions suivantes sur la véritable cause pour laquelle ces recher- ches ont été instituées, et lesconclusions pratiques qu'on peut déduire, soit des faits qui sont connus par rapport aux habitudes naturelles do ces plantes, soit de l'expérience que nous avons acquise. Les botanistes savaient dès une des premières périodes de l'histoire de la science , qu'il existait dans les contrées tropicales une tribu de plantes croissant sur le tronc des arbres, très différentes de tout ce qu'il y a. de sauvage en Europe et non moins remarquables par leur beauté ou leur bonne odeur que par la structure extrêmement singulière de leurs fleurs. La fij]ure du Coatzonte Ccroahilt par Hernaindez, dont une espèce très-voisine a été décrite depuis par Humboldt sous le nom de Anguloa superba , les planches de Plumier, de Rumphius et Rheede, les dessins des chinois et les rapports des voyageurs ont tous contribué à exciter le vif désir dans les esprits des collecteurs de plantes rares ou curieuses , de joindre ces merveilles des forêts tropicales aux objets nombreux appelés à être soumis au talent du cultivateur. 11 ne paraît pas cependant qu'aucun succès ait répondu aux premiers essais faits pour introduire ces plantes en Europe ; car, si elles arrivè- rent dans celte contrée , elles furent promptement perdues. La vanille semble être la première qui fut établie dans les serres chaudes de l'An- gleterre et qui au fait a été la seule espèce connue par miller. D'après VHorttis Keivensis , 22 ou 23 espèces seulement ont été conservées à Kew, durant les 10 dernières années du siècle passé; il est certain que depuis cette période jusqu'à l'établissement du jardin de la Société à 2. 24. 176 CtLTCRES SPÉCIAIES. Chiswiok, le nombre ne s'est augmenté que bien lentement. Un encou- ragement a été donné en effet par M. Cattley; mais les simples efforts de cet amateur n'ont pas été suffisans pour produire quelque augmen- tation considérable du nombre des espèces cultivées, quoiqu'ils aient contribué d'une manière importante à améliorer la méthode de cul- ture alors suivie. II paraîtrait que la collection de Kew ne s'est aug- mentée que de 12 ou 13 espèces, durant les 13 premières années de ce siècle; la culture de ces plantes a été si mauvaise sur le continent que seulement 19 espèces se trouvent mentionnées en 1822 dans le catalogue du professeur Linlc, du jardin de Berlin, l'un des plus riches en Europe. On a suppose, qu'un mauvais succès si extraordinaire, dans la conservation des plantes d'un intérêt si général, était dû à quelque difficulté particulière à leur culture ; et il fut décidé qu'un essai se- rait fait pour la surmonter dans le jardin de la société. Un avis pa- reil semble avoir été suivi ailleurs vers le même tems et probable- ment par l'exemple de la société , de sorte qu'il est reconnu que sans mêmementionnerle jardin de Chiswick, les établissemensparticuliersde ce pays peuvent se vanter d'avoir descollections beaucoup plus riches et mieux entretenues que les jardins les plus renommes du continent. On sait que les serres deM"" Loddiges de Ilackney, M" Richard et Arnold Hakrison de Livcrpool et W^ Cattley de Barnel sont sans rivalité pour le nombre des espèces qu'elles contiennent; le nombre total que l'on trouve maintenant dans les jardins de la Grande-Bretagne n'est cer- tainement pas moins que 200, tandis que dans le catalogue du jardin du Roi à Paris, de 1829, on n'en trouve énuméré que 19. En instituant ces recherches , la question naturelle était celle-ci : quelles sont les conditions du sol et du climat sous lesquelles ces plan- tes fleurissaient dans leur lieu natal? On trouvait d'abord extrêmement difficile de répondre à cette question avec quelque degré de précision. Les données sur ce sujet furent très-imparfaites et les conclusions que l'on en tirait , furent nécessairement très peu satisfaisantes. Il était seulement connu que leur climat natal était les Tropiques et leur nourriture , le sol végétal pourri qui se rassemble sur les arbres. Tous nos premiers essais furent donc infructueux : nous perdions nos plantes aussitôt qu'on les recevait, et quand nous conservions une seule espèce d'une collection entière, nous croyions avoir obtenu de grands succès. Cependant par degrés nous découvrîmes de meilleurs moyens de ménagement, et nous pûmes acquérir des informations plus précises sur leurs lieux originaires ; en résumé tout peut se réduire à ceci; un sol sec, ombragé, une haute température et une atmosphère presque remplie d'humidité, telles sont les conditions nécessaires pour assurer leur bonne culture ; ce sol même leur est de peu d'impor- tance, nous avons employé de la terre de jardin ordinaire, des débris de chaux, du gravier, des matières végétales et de la mousse pourries, tout cela avec le même succès, pourvu que l'égouttement ( Drainage ) se faisait bien , et de même , nous avons trouvé que toutes ces terres CDLTURES SPÉCIALES. 177 étaient mauvaises lorsque l'égouttement n'était pas exécutable, circons- tance qui, sans aucun doute, est due à la nature succulente de ces plantes, et aux moyens imparfoits que la plupart possèdent pour se débarrasser del'humidité superflue, en raison de la nature compacte de leur tissu cuticulaire et de la petitesse ou du petit nombre de leurs stomates ou pores d'évaporalion. Nous avons trouvé qu'aucun sol ou aucune température ne pouvaient les nourrir dans un lieu sec, et que tout sol était jmn, quand la température et l'humidité atmosphérique étaient régulièrement maintenues. Pour parler avec exactitude sur ces points, je devrais dire que la température moyenne de l'air pendant le jour devrait être de 87° Fu. ou à peu près, et que son humiciité devrait être au point de saturation ou à peu près. Des plantes qui refusaient de croître, quand elles étaient placées sur les gradins d'une serre chaude , dont l'air possédait les conditions nécessaires de chaleur et de vapeur, fleurissaient avec tout leur luxe naturel, si les pots dans les- quels elles croissaient, étaient librement suspendus par des fils d'ar- chal au plafond j diff'érence qui dépend essentiellement de l'égoutte- ment ; et nous avons vu que de la mousse seule suffisait dans ces circonstances pour maintenir les plantes dans une santé parfaite, plan- tes qui dépérissaient dans un terrain bien soigné, mais où riiumidité de l'air et l'égouttement n'étaient pas entretenus. Ayant pris, dès le commencement, un grand intérêt dans ces recher- ches, j'ai réuni depuis quelques années des observations qui y ont rapport et je trouve que si nous avions eu d'abord le même savoir sur les habitudes natives des Orchidées-Epiphyles, que nous possédons maintenant, les conclusions qui sont les résultats de plusieurs années de soins et de recherches coûteuses auraient été connues avant qu'au- cune expérience n'eût été foilcLes faits que j^ai réunis sont lessuivans. Les Orchidées-Epiphyles grandissent naturellement sur les arbres, dans le fond des forêts tropicales; elles s'établissent dans les enfour- chures des branches, et végètent parmi des masses de végétaux et de matières animales décomposées ; par suite de leur position il ne peut y avoir une accumulation d'humidité autour des racines. Elles gran- diront également bien sur des rochers et des pierres dans une situa- tion pareille. M. W. IIarrison de Rio Janeiro est mentionné par un des collecteurs de la société qui le visita, pour cultiver avec le plus grand succès environ 70 espèces sur un mur dans un jardin de Boto Fogo. Nous en voyons germer et croître parfaitement dans les lieux humides des serres sur les parois des pots à fleur et parmi du gravier. Le doc- teur Wallicu a trouvé qu'elles grandissent également bien dans ces différentes positions, soit sur des arbres, soit sur des pierres, pourvu qu'il y ait une certaine quantité de terreau et de mousse qui y adhè- rent. Dans le jardin botanique de Calcutta, on les cultive avec succès dans des couches élevées de maçonneries , faites de manière à pouvoir assurer l'égoultenxejQt le plus parfait j le sol est composé d'une riche 178 CCI.TCUES SPÉCIALES. matière Tégétalc nièlée avec deux tiers au moins de petits cailloux et couverte d'une épaisse couche de mousse. L'ombre leur est indispensable, leur situation naturelle étant au fond des sombres forêts ou au milieu des branches d'arbres. Au Brésil, on les trouve exclusivement dans des forêts humides et des riches val- lées, au milieu d'une végétation magnifique par laquelle elles sont ombragées. Le docteur Wallicd nous dit qu'au Nipal les Orchidées-Épiphyles croissent avec les fougères; plus la forêt est épaisse, plus les arbres sont forts, et plus le sol naturel est noir et riche ;, plus aussi est grande la profusion des Orchidées et des fougères. Là elles fleurissent sur les côtés des ruisseaux dans des endroits profonds et ombragés, et cela par quantité inouïe et avec un luxe étonnant. On a trouvé dans le jardin botanique de Calcutta qu^elles croissent mieux sous l'ombre épaisse mais aérée des arbres tels que les Mimosas et particulièrement l'Acacia stipulata, dont l'énorme cime est d'autant plus remarquable qu'on la compare aux myriades de petites folioles dont elle est formée. Une température élevée et une humidité excessive sont les autres conditions essentielles au bien-être de ces plantes. Les pays les plus chauds s'ils sont secs, et les plus humides s'ils sont froids en sont dépourvus , tandis qu'il n'y a pas d'exemple d'une contrée à la fois chaude et humide où elles ne fourmillent pas. Ceci peut être prouvé de suite. 11 n'y a peut-être pas de partie du globe où elles sont plus abon- dantes qu'aux Indes; dans l'Archipel Indien où le climat est excessive- ment chaud, la température moyenne s'élevant entre 77 et 78 degrés Fh. et humide jusqu'à saturation, elles existent en quantité énorme. AuNipal on ne les trouve que sur les côtés des montagnes inférieures, tandis que sur le continent des Indes elles sont presque inconnues, leur place étant prise par les Lorantlms parasites. Le voyageur se trouve le matin dans les plaines arides de l'Ilindostan, où la température moyenne €st de 80°, là tous les arbres sont dépourvus d'Orchidées ; à midi, il se trouve aux pieds de la première rangée des collines du Nipal où chaque arbre porte des individus de cette classe de plantes. Il y a pour- tant des lieux sur le continent des Indes, où elles ne sont pas moins nombreuses qu'au Nipal; aux bras du Gange, au Burampooter (Burma- pootra), à l'Irawaddi et à la rivière de Martaban elles abondent. Dans le jardin botanique de Calcutta elles grandissent avec uile vigueur ex- traordinaire durant la saison des pluies; mais dans la saison des chaleurs excessives qui commencent au mois de mars, et durent jusqu'au 10 juin, elles périssent malgré tous les soins possibles. L'humidité de l'île de France et de Madagascar est bien connue; la température moyenne de la première a été calculée à 80° 4' ; ici il y en a de grandes quantités. En Afrique, elles sont rares ; ses déserts sablonneux et son atmos- phère brûlante sont défavorables à leur croissance, malgré la lempé- CULTURES SPECIALES. 179 rature élevée de cette région torride. On les trouve cependant en abondance à Sierra Leone, où la température moyenne est de 70° 7, mais modifiée par des vapeurs , dont l'existence n'est malheureu- sement que trop reconnue. Au C\p de Bonne-Espérance elles sont en- tièrement inconnues, et quoique la température des parties du Nord de la colonie soit probablement au moins égale à celle des lies Mau- rice, cependant l'aridité de cette région empêche qu'on y voie la moindre trace de ces plantes. En Amérique leur lieu favori, d'après ïïumboldt, est dans les gorges des Andes du Mexique, la nouvelle Grenade , Quito et au Pérou, où l'air est humide et doux, et la température moyenne C3° — 67° Fahr. ( 17°— 19 cent.) Da-ns ces localités elles sont si abondantes que, diaprés les auteurs de la Flore Péruvienne, on pourrait en trouver plus de 1000 espèces à Farma, Iluanuco et Xauxa seulement. On ne les trouA^e pas plus vers le nord que jusqu'à la Floride , où il n'y a qu'une seule espèce qui est VEpidendrum conopseum que l'on rencontre sur les magnolia ; mais il est bien connu que le voisinage du golfe de Mexique et les effets du courant du Golfe donnent à la végétation delà Floride une apparence tropicale plutôt qu'extropicale. Dans ce pays cette représentation solitaire des Orchidées du tropique existe dans la même région que les myriades de Tillandsia usneoides , qui végètent ordinairement sous l'influence de l'atmosphère la plus humide du tropique. Dans les îles des Indes Occidentales, elles existent en grande quantité, particulièrement à la Jamaïque et à la Trinité , non pas cependant sur la côte , mais sur la rangée inférieure des collines. Ceci est en confor- mité avec leurs habitudes d'ailleurs ; dans ces îles, l'air du niveau de la mer est très-see , tandis que celui des montagnes est ordinairement humide. Le capitaine Sabine a trouvé que l'air du niveau de la mer à la Trinité indique 5° de sécheresse et celui de la Jamaï([ue 7", tandis que l'atmosphère est saturée d'humidité dans la première de ces iles à 1060 pieds au-dessus du niveau de la mer, et dans la seconde à une élévation de -4080 pieds. A Rio Janeiro, la température moyenne est de 74° 3' Fh. et beaucoup plus élevée dans l'intérieur. Là les bois sont si humides que les plantes sèches ne peuvent y croitre; dans ces expositions on trouve une multitude inconcevable d'Orchidées-Epiphytes ; mais à Buenos Ayres où la température moyenne est 67° 6' et l'air sec , elles sont inconnues; dans le pays sec et élevé de Mendoza où l'aridité est encore plus grande , Tordre presqu'entier disparaît. Sur la côte Ouest de l'Amérique méridionale jusqu'au Pérou inférieur elles sont incon- nues,- circonstance qui ne doit pas étonner, si l'on considère les effets du courant autour du Cap Ilorn , qui porte la température moyenne, même au Pérou inférieur, jusqu'à 60 degrés durant la nuit , et si on remarque combien toute cette région est aride à l'exceptiou seulement de quelques vallées. 180 CULTURES SPÉCIALES. De tout ceci, je crois que l'on peut déduire comme un fait cer- tain que les conditions les plus favorables pour la croissance des Or- chidées-Epipliytes sont , comme je l'ai déjà établi, un sol bien égoutlé, une exposition ombragée, une atmosphère saturée d'eau dont la tempé- rature moyenne n'est pas moins de 79° à 80°Fii., et à l'abri de tout vent sec et brûlant. Tel parait être dans la plupart des cas le climat auquel elles sont naturellement soumises, à l'exception des espèces trouvées dans les andes Mexicaines. A la vérité deux espèces ont été trouvées au Japon dont la température moyenne est beaucoup moindre que ce que j'ai déjà établi (1); et il parait, d'après les remarques de M. Browu, que dans la Nouvelle-Hollande elles sont moins nombreuses entre les tro- piques que dans les parallèles de 33° à 35^^ L. S. dont la température moyenne n'est probablement pas très dilFérente de celle du port Jak- son, savoir 06° 6'. Si alors nous réfléchissons aux habitudes naturelles des Orchidées Epiphytes et sur le peu de similitude qui existe souvent entre l'atmos- phère des serres et celle dans laquelle il a été prouvé qu'elles peuvent seulement exister, nous cesserons de nous étonner du peu de succès qui répond souvent à leur culture. Ci-devant on n'observait pas arec soin la proportion de vapeur et la température de l'atmosphère d'une serre, circonstance qui doit avoir été fatale à beaucoup d'autres plan- tes que celles dont nous nous occupons actuellement. Même aujour- d'hui, je suis persuadé que l'air de bcaiicoup de serres indiquerait encore 6° ou 7° de sécheresse, condition à laquelle ces plantes ne sont jamais sujettes dans l'état de nature; dans les Indes Orientales et Oc- cidentales où un tel climat domine, nous avons vu qu'elles disparais- saient, mais dès que l'humidité atmosphérique s'accroît, elles reparais- sent avec profusion sur chaque arbre. Je suis persuadé que si Ton lient ces faits présens à la mémoire nous n'éprouverons plus de difficultés à cultiver les Orchidées Epiphytes et que le tems n'est plus éloigné où la beauté des Dendioliuin et Bul- hophyllum des Indes , celle des Oncidium des Indes Occidentales, des Aerides delà Chine et des Epidendrum du Pérou donneront un charme nouveau à chaque serre. Ce mémoire a été traduit de l'anglais et extrait des superbes Tran- sactions of the Eorticultural society of London , ouvrage magnifique, mais qui ne se trouve pas dans beaucoup de bibliothèques à cause de son prix élevé. Les Orchidées étant aujourd'hui les plantes les plus demandées, il était bon de communiquer à nos amateurs les réflexions du célèbre auteur qui a le plus étudié ces singuliers végétaux. Note de la Direction. (I) Les voyages de M. Von Siebolcl ont prouvé que le Japon renferme beau- coup plus d'Orchidées que ne le dit ici M. Lindlcy. Le jardin botanique de Gand a possédé une belle série de ces plantes que l'absence d'un directeur a malheureu- sement fait passer en d'autres m uns. Note de la Direction. CDLTCRES SPÉCIALES. 181 Nouveau mode de culture des Plantes bclbei'ses dans les apparlemens. Les bulbes ou oignons de fleurs se cultivent de deux manières dans les apparteinens : en terre dans les pots, et dans l'eau au moyen de carafes foites exprès. On sait qu'il ne s'agit, pour la culture en pol, que de mettre cha- que oignon à moitié dans la terre, que l'on serre autour avec la main pour l'y fixer. L'autre moitié de la bulbe restant à découvert, laisse aux racines qui se développent plus de profondeur de terre à parcou- rir et par conséquent plus de sucs nourriciers à s'approprier. Les arrosemens, dans ce genre de culture, se font au besoin, ou tous les deux jours , mais légèrement. La seconde manière de cultiver les oignons à fleurs , celle en cara- fes, se pratique ordinairement en mettant un peu de sel commun dans le vase, afin d'empêcher l'eau de se corrompre, en ayant soin que sa couronne seule touche la superficie du liquide, on rajoute de l'eau de tems en tems pour la conserver au même niveau. La végétation de la plante s'opère complètement par ce moyen ; il n'en est pas de même de la conservation de la bulbe , qui après avoir produit ses fleurs, est souvent pourrie ou hors d'état d'en reproduire de nouvelles l'année suivante. J'ai cherché, dans un autre mode de culture des oignons à fleurs, en carafe , le moyen de parer à ces graves inconvéniens, et je croisy être parvenu en renouvelant complèleraent tous les matins l'eau que contient le vase , laquelle est de l'eau de ri- vière sans addition d'aucune substance saline ou autre. Mais avec cette nouvelle manière de procéder, le renouvellement complet de l'eau, chaque jour, est tout-à-fait essentiel. Grâces à ce simple soin, on sera sûr d'obtenir une végétation robuste et rapide dans toutes les parties de la plante. Les racines restant blanches, et vues au travers du vase, seront d'un aspect agréable à l'œil , les feuil- les conserveront leur position verticale, et les fleurs s'épanouiront lar- ges, et seront abondantes sur leur pédoncule commun. Si l'on négli- geait de renouveler l'eau exactement, cette eau employée sans un peu de sel deviendrait bientôt corrompue; les racines, d'une teinte jaune, se couvriraient d'un limon de même couleur, fétide; enfin l'oignon de- viendrait mou, les feuilles pousseraient avec peine ou s'étioleraient, et leurs extrémités ayant jauni se sécheraient aussitôt. Les pédoncu- les, en outre, seraient grêles, flexibles, garnies de fleurs rares, sou- vent difformes, s'épanouiraient difficilement, ou même avorteraient, inconvéniens graves qui arrivent la plupart du tems par le mode or- dinaire de culture des oignons à fleurs. BOSSIN, Bolaniste-grainier et Horticulteur à Paris. 182 PLANTES POTAGÈRES. PLAINTES POTAGERES. Description des différentes espèces et variétés c?e Fraises cultivées et pro- pagées dans le jardin de la Société d'horticulture de Londres. Lo société (l'horticulture de Londres voulant avoir un état exact de toutes les différentes espèces de fraisiers connus, a chargé tous ses cor- respondans, par une circulaire envoyée en 1822^ de lui transmettre tous les détails qu'ils pourraient avoir sur cette plante. Plus de soixante-dix réclamations ont été envoyées ; il en est résulté une liste très étendue de noms et d'espèces de fraises, ainsi qu'une sé- rie d'observations auxquelles cette recherche a donné lieu. Les mêmes personnes ont été priées vers le printemps d'envoyer à la société des plantes de chacune des espèces qu'ils possèdent, de manière que le ré- sultat de ce travail a produit au jardin de la société une collection complète de tout ce qui existe d'espèces de fraises en Angleterre. Le nombre des plantes envoyées ne s'est pas élevé à moins de quatre cents, lesquelles ont été plantées systématiquement,autant que les espèces inconnues ont pu le permettre, mais toujours suffisamment pour faire des observations et des comparaisons pendant les années 1823 et 1824. La première opération a été de réunir toutes les espèces entre les- quelles il y avait identité^ puis de classer celles qui différaient les unes des autres, de telle sorte qu'il a été facile de reconnaître la similitude ou la dépendance des espèces, et après avoir établi une description exacte de chacune, il en est résulté la nécessité de faire une distinction claire et de donner de nouveaux noms à celles qui n'avaient que des dérivés. On ne se propose pa« de donner ici l'histoire exacte des fraisiers cul- tivés en Angleterre, mais seulement de ceux qui ont été cultivés, et aussi examinés dans le détail de leur culture. Les jardiniers français, quoique ne connaissant pas la grande quantité d'espèces cultivées en Angleterre, ont néanmoins été plus corrects dcins leurs descriptions. Dans le travail fait parles ordres de la société d'horticulture de Londres, tous les individus faisant partie de la riche collection, ont été divisés en sept classes. Savoir : 1°. La Fraise écarlate. Le type de cette division est la Fragaria virgi- niana, comprenant aussi la Fragaria cauadensis de Pursch. C'est celle que l'on a désignée, dans les jardins, sous le nom de fraise du Duc de Kent. Le caractère de ce fraisier est d'avoir les feuilles unies, vert foncé, et d'une texture mince, avec des dentelures très-pointues. Son fruit est d'une moyenne grosseur et d'une couleur brillante , avec les PtAKTES POTAGÈRES. 18? graines plus ou moins séparées par la chair. Le goût est un peu acide, mais parfumé. 2°. La Fraise noire. Cette classe est peu nombreuse, elle provient de l'ancienne fraise noire, plus ou moins dénaturée par le croisement avec d'autres espèces. Son caractère est d'avoir les feuilles pli.ssées, d'un vert pâle, et petites. Le fruit moyen , conique, avec un col très- noir quand il esta maturité. Le goût en est très-parfumé. S". Fraise ananas, comprenant toutes les espèces de ce genre, telles que la fraise rouge de Baih, l'impériale et ses variétés de couleurs pâles, improprement nommée fraise de Chily. Le caractère de ce fraisier estd'avoir les feuilles presqu'unies, d'un vert foncé, d'une texture ferme, avec des dents obtuses. La graine très-proéminente, le goût sucré et lé- gèrement parfumé. 4°. La vraie Fraise de Chily (Fragaria Chiloensis), qui, à ce qu'on pense, n'a produit encore aucune variété. On a cependant obtenu les hybrides par diverses fécondations avec des espèces nouvelles, que par leur affinité avec celle-ci nous placerons dans la même division. Son caractère est d'avoir les feuilles très-velues, avec des petites feuilles qui y sont adhérentes d'une texture épaisse et des dents obtuses. Le fruit est gros et pâle. 5". La Fraise hautbois ( Fragaria elatior ) a produit plus de variétés qu'aucun autre fraisier, et cependant plusieurs jardiniers prétendent qu'elle ne se reproduit pas. Son caractère est d'avoir les feuilles lon- gues et pâles, et d'une texture mince. Le fruit est de grosseur moyenne, pâle, verdâtre, teint de pourpre; la graine légèrement enfoncée et ayant un goût de musc. 6°. La Fraise verte (Fragaria collina de Herart et Fragaria viridis de Duchesne ). Les français cultivent plusieurs espèces qui paraissent des variétés de celle-ci; on la connaît sous le nom d'ananas vert. Ce frai- sier produit rarement de beaux fruits, à moins qu'il ne se trouve dans une position particulière; son goût est excellent. Les feuilles sont pâles, d'un vert léger, le fruit petit, rond et pâle. Cette espèce tient à la fraise des bois. 7°. La Fraise des Alpes ou des bois (Fragaria semperflorens et Fra- garia vesca). Elle ne difière des précédentes que dans la forme qui est conique; elle est rouge, et souvent blanche; cette fraise produit en au- tomne; on en possède en France quelques variétés. C'est l'espèce la plus généralement cultivée. Après avoir ainsi établi les grandes divisions fon- dées sur les caractères principaux des feuilles, fruits, couleur, nous allons maintenant entrer dans la description des Hybrides ou variétés dont le nombre est très considérable. Première Classe, Fraise rouge, écarlale. 1°. Cette espèce que nous possédons depuis plus de deux cents ans . a été introduite de l'Amérique du Nord; il est remarquable que ce 2. 23. 18-4 PLANTES POTAGÈRES. soit la fraise la plus ancienne qui soit aussi la plus parfaite parmi tou- tes ses variétés et qui réunisse toutes les qualités, tlle s'est conservée ]»ure pendant plus d'un siècle, et sans donner de variétés, soit qu'on la multipliât par serais ou autrement. Elle produit beaucoup, son fruit est rond et d'une grosseur moyenne, et quand elle est Lien mûre, d'un rouge écarlate brillant, avec une sorte de duvet, la chair est rouge, pâle et très succulente; le calice est petit, les feuilles abondantes et celles qui poussent, d'un vert presque jaune ; les rejetons ou filets sont bruns et très-nombreux. Les feuilles se flétrissent avant l'hiver, ce qui est une particularité commune à toute la classe des fraises rouges ; on continue à regarder cette fraise comme une des meilleures. Elle a le mérite de communiquer son parfum aux crèmes ou aux glaces, en perdant par le moyen du sucre une sorte d'acidité qu'elle possède. 2°. Fraise rouge oblongue. Variété encore peu connue; elle a été trouvée par un jardinier, parmi une planche de fraises ccarlates ordi- naires ; il l'a cultivée en secret et ensuite l'a fait connaître. On lui a donné ce nom d'après la forme de son fruit. Elle mûrit de bonne heure comme l'écarlate, elle est plus grosse et d'une forme alongée; cette fraise porte peu de graines, sa chair est presque de la même couleur que son extérieur, c'est-à-dire rouge vif: en général on estime cette espèce de fraise. p^°. Fraise charlotte. Elle rapporte peu, mais mûrit de bonne heure. La chair est écarlate, ferme et d'un goût excellent. Les feuilles et les branches sont garnies d'un duvet d'un vert foncé au-dessus, les filets sont légèrement velus. Ce fraisier croit moins haut que les autres : on avait fondé de gran- des espérances sur ce fraisier, mais il produit si peu de graines qu'il ne peut que rester très-rare. 4". Fraise roseberry a été connue en 1808, dans un jardin d'Aber- deen; en 181o, on en a reçu à Londres, et son fruit a éveillé l'atten- tion des amateurs. On lui a donné le nom de roseberry ou fraise de rose, parce que le premier plant découvert s'est trouvé avoir poussé sous un buisson de rosiers. Ses synonymes sont : Fraise écarlate d'Ecosse. id. d'Aberdeen. id. de graine du Nord. id. Ananas prolifique. Ce dernier nom vient d'une graine de fraisier ananas, que l'on pré- tend avoir produit celui-ci; cette variété est d'une production abon- dante pendant plusieurs semaines et continue néanmoins toute la saison; les pieds qui ont été forcés dans le printemps produisent encore abon- damment dans l'automne si on les met dans une exposition abritée et au nord; son fruit est gros, conique et pointu, d'un rouge foncé, cou- PLANTES POTAGÈRES. 135 vert (le duvet, sa graine est jaune fortement incrustée dans la chair , cette chair est ferme et d'un rouge pâle, son goût n'a rien de très- remarquahle. Cependant quelques personnes la préfèrent à la fraise écarlate primitive. Les feuilles sont petites, sortant d'une tige velue, les filets sont nom- breux, minces et rougeàlres; ses fleurs sont grandes, s'ouvraut de bonne heure et continuant long-temps; les vieilles feuilles persistent pendant l'hiver. Cette fraise se distingue des autres par son peu d'élévation et ses feuilles glauques : par ce motif, le fruit venant près de la terre est sujet à pourrir; elle est excellente, par cette raison; pour forcer dans une bâche ou serre, d'autant qu'elle produit immensément ; le fruit est meilleur sur les jeunes plants que sur les vieux. M. Alexandre Seyton donne pour preuve de l'abondance de sa production qu'avec cinq pieds seulement de ce fraisier, il a récolté en 1813 quatre cent cin- quante superbes fraises, et l'année suivante plus do cinq cents. 5°. Fraise carmin. Variété du précédent, vient de la fraise roseberry fécondée par la fraise noire. Ce fruit a paru pour la première fois en 1820, cette fraise produit beaucoup et tard dans la saison, elle est grosse, conique, d'un rouge brillant, luisant comme si elle était vernie, la chair est d'un rouge pâle tacheté de rouge. Les filets sont nombreux, rougeâtres en-dessous; ce fraisier se distingue de la roseberry par ses feuilles et ses fleurs qui sont très grandes ; elle mérite d'être propagée tant par sa beauté que par son excellent parfum. 6°. Grove end. Fraise rouge prenant son nom du lieu, Grove end, où elle a paru pour la première fois en 1820. On la nomme aussi fraise M. Kinson , nom du propriétaire qui l'a obtenue; elle produit de bonne heure et abondamment, sa grosseur est surprenante et d'un beau rouge vermillon. Les filets sont maigres et peu nombreux, c'est une fraise de première qualité, les feuilles en sont moins élevées que celles de la roseberry , et conséquemment abritent moins le fruit. Cette espèce est excellente pour forcer, en raison de la quantité de fruits qu'elle produit. 7°. Duc de Kent écarlate. Ce fraisier a été envoyé, en 1802, d'Halifex, dans la Nouvelle-Ecosse, au jardinier en chef de S. A. le Duc de Kent dont elle a pris le nom. Toutefois on conteste cette origine et on prétend que dès l'année 1798, M. Whibbread l'a apportée d'Allemagne en la nommant fraise autrichienne. Cette fraise rapporte considérablement et de très-bonne heure; son fruit est rouge, de moyenne grosseur et presque globulaire. Elle produit ses filets de très bonne heure. La fleur est très petite, s'ouvrant très peu de temps et formant son fruit aussitôt. i 188 PLASTES POTAGÈRES. La qualité principale de ce fraisier est de produire très-hàtivement , plus d'une semaine avant les autres. 8". Sir Joseph Banks, fraise rouge. C'est ce célèbre botaniste qui a obtenu des graines ; elle n'a pas du reste des qualités bien supérieures ; on l'a peu cultivée, et elle est restée très-rare. On la distingue de la i»récédente par les feuilles, qui viennent très compactes les unes sur les autres, 9°. 31orriscana, fraise rouge. Elle vient de l'Amérique du Nord, sou fruit vient en bouquet, elle est ronde et petite d'un rouge foncé, sa chair est presque blanche. Ce fraisier, tenant à l'espèce du Duc de Kent, est bien inférieur pour son fruit, et mérite peu l'attention des cultivateurs. 10°. Lewisham, fraise rouge. Elle provient de graines envoyées de la baie d'iludson. C'est une bonne espèce, ronde, couleur pourpre rouge et un peu velue. La chair est un peu écarlate et d'une texture très ferme. La fleur est petite et s'épanouit tardivement; en général, elle n'a pas paru mériter l'honneur d'une culture distinguée. llo. Fraise écarlate en bouquet. Cette espèce a paru il y a long- temps, chez le Marquis de Luckingam; elle tient de la fraise des bois et de l'ananas, par la réunion du goût de ces deux espèces ; mais comme elle n'appartient ni à l'une ni à l'autre, il a fallu lui assigner un nom particulier. Elle produit tardivement et en assez grande abondance. Ses feuilles diflérent des autres par le duvet qui les couvre. Au reste^ elle n'a pa.s un très- grand mérite. 12o. Grimstone, fraise rouge. L'histoire de ce fraisier reste très obs- cure. Pes graines de plusieurs espèces différentes ayant été semées en- semble, on a trouvé ce fraisier qui évidemment diffère des autres. Le nom qui lui est donné semble être le résultat d'une méprise dans les notes prises à cet égard par la Société d'horticulture. Cependant ce nom lui est resté, et, comme le fruit en a été très admiré dans l'arrière saison, nous le lui conserverons. Ce fraisier rapporte beaucoup et très-tard. Le fruit est conique, avec un col moyen d'un beau rouge. Il produit beaucoup de graines. Les filets sont minces et rougeàtres. Ce fraisier maintient ses feuilles en hiver. C'est une excellente espèce, ayant quelque aflinité avec la fraise américaine ; mais la douceur de son fruit la rend bien supérieure. 13°. Fraise rouge américaine. Variété provenant de mélange de plusieurs collections. On prétend qu'elle est venue de l'Amérique du Nord depuis plus de vingt ans. C'est une excellente fraise, venant tellement tard après les autres, qu'elle procure une succession continuelle de fruits. Elle est grosse, conique, très-pointue, avec le col d'un beau rouge. Les feuilles se tiennent très-droites, elles sont grandes, oblongues et PLAÎÏTES POTAGÈRES. 1B7 opaques. Ce fraisier est le plus élevé de toutes ces espèces rouges, aussi demande-t-il d'avoir plus d'espace dans sa plantation pour lui procu- rer jour et soleil ; il mérite l'attention des cultivateurs. 1A°. Fraise rouge delà baie d'Hudson. C'est à S. J. Banks que l'on doit cette espèce; il en a rapporté des plants des bords de la rivière d'Yorck , dans la baie d'Hudson. On dit cependant qu'un M. Brown en a rapporté de semblables il y a plus de quarante ans, de Rhode Island en Amérique, qui furent alors désignés sous le nom de fraise ananas d'Hudson. Cette fraise rapporte tard, mais assez bien. Pour l'avoir dans toute sa maturité, il faut attendre qu'elle montre une couleur foncée , sans quoi l'acide qu'elle renferme est désagréable au goût. Elle devient grosse et d'une très-belle apparence. lo°, Navin. Fraise rouge. Variété provenue de graines en 1822. Le fruit est d'un beau rouge, mûrissant tard. Les feuilles ressemblent beaucoup à celles du fraisier de la baie d'Hudson , mais elles sont plus minces. 16°. Scone, Fraise rouge. Variété provenue, en 1823, du mélange de la précédente avec la fraise rouge, dans le jardin de Lord Mansfield, à Scone. Elle produit tard, mais abondamment. 17°. Garnston. Fraise rouge, autre variété de la fraise d'Hudson. 18°. Bischop. Fraise rouge. C'est encore une autre variété des pré- cédentes, mais produisant beaucoup. 19°. Slathven. Fraise rouge. Variété de la fraise d'Hudson, découverte par M. Mathven. Sa production n'est pas considérable , mais comme elle mûrit très tard, elle a le mérite de prolonger le jouissance de ce fruit. Les filets sont nombreux et d'un vert pâle. Le mérite de cette fraise est principalement pour les confiseurs. 20°. Vernon. Fraise rouge. Variété découverte par M. Vernon. Cette fraise mûrit hâtivement et offre un très-bon fruit. 21°. Pilmaston. Fraise rouge noire. Variété découverte par M. Pitmas- ton , de la graine de fraise noire et du roseberry , dont les pieds étaient voisins l'un de l'autre. Les feuilles sont grandes , faibles et luisantes. Elle tient plus de la roseberry. 22°. Fraise rouge d'automne. Variété produisant bien ; fruit ovale, avec le col d'un rouge foncé. L'époque tardive de la maturité de ce fruit le rend précieux. 23°. Fraise rouge à feuilles étroites. C'est encore là une variété , comme celle n" 24, provenant de graines du fraisier rouge Knight fécondé par la fraise noire. C'est une bonne espèce, mûrissant plus tard que la fraise écarlate, d'une grosseur moyenne, conique, avec un col velu, et, lors de sa parfaite maturité, d'un rouge éclatant. Ce fraisier pousse beaucoup de filets d'un vert pâle. 2-4°. Fraise rouge grosse , dite Knight. Long-temps on a considéré cette fraise comme une variété du Dounton et c'est sans doute de cette espèce qu'elle est proveuue. 188 PLANTES POTAGÈRES. Elle a été envoyée à MM. llunter de Birmingham, comme fraise écarlate d'Amérique , mais cette dénomination ayant déjà été donnée à une autre variété, il est nécessaire de la distinguer par le nom qne lui ont donné les jardiniers dans les environs de Londres. Le fruit en est rond , un peu conique, d'un vermillon léger ; les feuil- les sont denses et très-grandes, la tige haute, forte et très pubescente. Les filets sont nombreux et forts, la fleur est d'une grandeur moyenne avec des pétales étroits s'ouvrant tardivement; ses feuilles se conser- vent entièrement pendant l'hiver. Cette fraise est peu productive et vient tard dans la saison, mais elle of- fre un beau fruit qui, du reste, est si tendre qu'il se soutient très-diffici- lement. 23". Fraise cokscomb rouge. Cette fraise a été obtenue par M'. Wil- mot , en 1808, de graines de Keens impériale; son origine devrait la placer parmi les fraises ananas, mais sa grande affinité avec la fraise écarlate lui mérite un nom propre. La société d'Horticulture en a mon- tré dans son exposition en 1821, et , à cette époque, c'était encore une nouveauté. Cette fraise rapporte bien et tard : daijs la saison elle est très-grosse, sa forme est celle d'une crête de coq , elle est d'un beau rouge écarlate; ses filets, peu nombreux , sont très-forts. Cette fraise est d'une apparence remarquable, il lui faut un sol riche pour l'obtenir dans toute sa perfection. Elle ressemble à laWilmot, mais ses feuilles, quoique étant épuisées aussi, sont d'une texture plus délicate et moins polie dans leur surface. Cette fraise a quelquefois trois pouces de circonférence ; elle ne fructifie point sous châssis. 26°. Fraise Wilmot rouge est due pareillement à M*". Wilmot qui l'a obtenue en 181o. Un échantillon de cetta grosse fraise a été montré dans l'exposition de la société d'Horticulture en 1817, et une descrip- tion en a été aussitôt insérée dans les transactions de cette société. Ses synonymes sont ; Wilmot rouge , grosse fraise de Virginie. Wilmot écarlate, nouvelle de Virginie. Wilmot de graine. * Cette fraise mûrit assez tard pour succéder à la vieille fraise rouge , et produit son fruit successivement ; il est très-gros, de forme un peu irrégulière , d'un rouge brillant. La chair est blanche et creuse dans le centre; le goût n'en est pas supérieur, souvent le fruit est plus pâle d'un côté. De toute manière, cette espèce semble plutôt tenir à l'ananas qu'à la fraise écarlate ; il lui faut beaucoup d'espace en la plantant , car le fruit est délicat et de- mande de l'air ; cette fraise doit être mangée aussitôt cueillie, car elle se passe immédiatement. Pl,A?iTES POTAGÈRES. 189 Segoinde Classe. Fraise noire. l" Fraise noire. Cette espèce est connue depuis long-temps et semble avoir été abandonnée en raison de sa faible production. On lui a donné divers noms , tel que Beacon d'une personne de ce nom dans le Yorks- hiver, qui l'a obtenue le premier, il y a environ quarante ans. D'autres la nomment Fraise de mûre, en raison de sa couleur foncée et de son jus rouge presque noir, comme celui delà mûre. Le fruit vient tard , et près du terrain ; il est d'une grosseur médiocre; ses feuil- les se conservent l'hiver. Elle a un côté pâle , et les graines étant jaunes , communiquent une teinte jaunâtre à ce côté du fruit. Les filets sont nombreux, roiigeâtres en-dessus quand ils sont expo- sés au soleil, s'élevant plutôt que rampant. La supériorité du goût et le parfum de cette fraise lui méritent d'être distinguée. Ce fraisier a produit par le semis une infinité de variétés toutes excellentes. 2° Pitmaston. Fraise noire, prenant son nom de celui qui l'a obtenue en 1808. Ce fraisier rapporte raisonnablement un fruit d'une grosseur modé- rée, avec le col velu, d'un rouge pourpre foncé; la chair est ferme et rouge , et d'un excellent goût. Cette espèce est très-intimement liée avec la fraise noire ancienne. M. Williams prétend qu'elle est plus robuste et persiste plus dans l'hi- ver que les autres espèces. S" Gibb , Fraise noire, découverte par M. Gibb , en 1818 , de graine du fraisier noir. Cette espèce produit plus que ses parens ; elle donne un fruit rond , petit, avec un col velu, de couleur rouge foncé; la chair est écarlatc et très-parfumée. 4° Fraise Donnton, provenue de graines du fraisier Knight, fécondées par la fraise noire. Cette espèce produit beaucoup et tard , et , comme son fruit paraît successivement, il dure un long espace de temps. Le fruit est gros, ovale, avec le col légèrement garni de duvet. Les filets sont nombreux et velus, les feuilles conservent leur fraî- cheur entière pendant tout l'hiver. Ce fruit est principalement convenable pour faire des confitures ou conserves; l'espèce mérite donc une place distinguée. S" Fraise douce en cône. Variété provenant de l'ananas croisé ave<; la fraise noire. Le fruit n'est pas remarquable , il est petit, conique, avec le col velu, et d'un rouge écarlate quand il arrive à maturité. Cette variété est assez difficile sur le terrain ; sa culture demande des soins. {La suilc au prochain numéro.) 190 PLANTES d'aGRÉME5T. PLANTES D'AGREMENT. AMARILLIS ActicA- Ker. (Fam. des Araaryllidées.) Bulbe large et tuniquée. Feuilles assez longues, lancéolées, sommet un peu obtus , d'un vert devenant quelquefois glauque , bien striées. Hampe d'un j)ied à un pied et demi, ronde, glabre mais pas glauque. S})athe formé de deux feuilles oblongnes, membraneuses, à bords infléchis, renfer- mant deux fleurs. Pédicelles courts. Ovaire infère , trigone. Fleurs grandes et fort belles. Pétales inégaux, obovés, acuminés, ouverts, striés, d'un beau rouge cramoisi en dedans, verts à la base, et au des- ' sus de la base verte est une large teinte d'un pourpre noirâtre ; en de- hors, d'un rouge pâle. Glande au fond de la fleur, élargie, anguleuse, avec un bord obscur et avec une ouverture triangulaire. Etamines pendantes, à peine aussi longues que les pétales; filamens rouges, d'un vert jaunâtre à la base. Anthères oblongues, versatiles, d'un rouge foncé dans la jeunesse et le couvrant d'un pollen vert. Style un peu plus long que les etamines. Stigmate trifide. C'est un beau végétal , originaire des environs de Rio-Janeiro d'où il a été rapporté par M'. Pearson. Il a produit plusieurs variétés dont l'une est V Amaryllis Plaitjjjeiala deLindley [Hot. reg. 1038) et dont une autre a été figurée par Hooker dans le Botanical Magazine (!2983). Le type primitif de l'espèce a été décrit par Ker, dans le journal des scien- ces et arts, V. 2, p. 3S3. CALADIUM FRAGRANTissiMUM. ( 1833). Holvcr in Bot. mag. 3314. (Fam. des Aroidées). Tige allongée, poussant de fortes racines. Pétiole long de deux pieds ou plus, applati dans presque toute sa longueur, ailé en haut, semi-cylindrique en bas. Limbe de la feuille d'un pied et demi à deux pieds de longueur, oblongo-cordiforme , aigu, deve- nant presque sagitté , profondément bilobé à la base , les lobes légère- ment divariqués et très obtus j les veines obliques, distantes; d'un vert égal sur toute son étendue, plus pâle au-dessous. Spaihe presque de la longueur d'une palme, presque sessile, convoluté et un peu cu- cullé, s'approcbant de la forme cylindrique, aigu, contracté à son milieu, renflé à la base, d'une couleur de crème très délicate , à base rouge où il est renflé. Spadice aigu , presque aussi long que le spathe, plus large à sa base et couvert en cet endroit d'ovaires denses, termi- nés par des stigmates sessiles et à six lobes ; le reste du spadice est com- plètement couvert d'anthères peltés, ceux de la base étant avortés. Telle est la description de ce beau végétal originaire de Demerari et qui a fleuri, en 1834, au jardin Botanique de Liverpool, oùil a été intro- duit par C. S. Parker. On le croyait d'abord identique avec le C. grandi- folimn de Jacquin ; mais on l'en a distingué quand il a fleuri. Nous espé- rons que cette plante intéressante sera bientôt introduite en Belgique. CALOCHORTrS splendens (1833). Benth. in Hort. Trans. vol. 1, A ColofW'tu.s splt^uflms, F). Colorhortus venins bis. r (';mielKnjaj)omca Var: L«^eaua siiperba. Ki'ociiif'i'i' PLANTES d'agrément. 191 n. s. p. -ill, t. 13, fig. l.— (PI. col. de l'Horticulteur belge, PI. S9. A). (Fam. des Liliacées). Caractères génériques: Fleurs droites, plaftes , ouvertes. Sépales glabres, convoluto-acuminés. Pétales plus grands, arrondis, plans, barbus au milieu, tachetés à la base, glabres. Style nul. Trois stigmates. Capsule triangulaire , coriace ; graines fixées sur une ligne simple, planes, à testa comme de liège. Bulbes tuniques, à l'euilles roides convoluto-acuminées. — Caractères de l'espèce : tige portant de 3 à 5 fleurs, à sépales retournés, pétales intérieurement couverts de poils à la base , mais glabres à l'extrémité ; tachetés ou mieux maculés à la base , extérieurement sans côtes. C'est une des plus belles acquisitions nouvelles que l'Horticulture Anglaise a faite il y a peu de tems. La corolle de cette jolie plante est d'un beau violet ten- dre, ftp. Douglas a reçu le calochortus splendens de Californie en ra- cines, et depuis il en a fait une assez grande distribution. Plusieurs de nos grands amateurs sont déjà inscrits pour en recevoir des pieds. On cultive cette plante comme la suivante. CALOCHORTUS venustus. { 183g ) Benth. in Hort. Trans. Tom. 1, n. s. p. Al% t. lo, fig 3. —(PI. col. de l'Horticulteur Belge. B. PI. 39.) Sa tige a peu de fleurs , ordinairement deux ; sépales droits; les péta- les d'un beau blanc de lait ont, outre les poils de leur base, une bande rouge à la base , au milieu, et vers le sommet de l'organe , interrom- pue deux fois et variée de pourpre et de jaune. Cette bande est tantôt variée de brun , tantôt de rouge vif. Cette superbe coloration fait de cette fleur une des plus élégantes qu'il soit possible de voir. La plante porte fleurs vers le mi-été. On la cultive sans grande difficnlté en été en plein parterre ; on lève les bulbes aussitôt que les feuilles sont flé- tries; on les tient secs jusqu'à ce qu'ils poussent, ce qui arrive environ vers Noël; on les met alors en pots dans l'orangerie d'où on les trans- porte en pleine terre dès que les gelées du printems ont cessé. Dans le jardin de la société d'Horticulture de Londres, dit M. Lindley, on a es- sayé de les planter dans de la terre ordinaire et du loam, et ils ont aussi bien réussi dans l'une que dans l'autre de ces terres. — Plusieurs ama- teurs Belges ont demandé ce calochortus en Angleterre. CAMELLIA JAPONiCA var : ieeana superba. La superbe de Lee. (PI. col. de l'Horticulteur Belge^ PI. 40.) J'ai fait dessiner cette variété briUante de camellia dans les serres des habiles jardiniers MM. Ver- leeuwen, de Gand , où elle a fleuri le 17 avril 18%i. La fleur a 3 pou- ces de diamètre; le calice a 12 sépales passant insensiblement à la na- ture pétaloïde ; les pétales sont longs de quatorze lignes, au nombre d'à-peu-près trente , dont les intérieurs sont roses , variés de blanc, les extérieurs rouges, quelques-uns à traits blancs vers le milieu; échaucrcs au sommet ou arrondis. La fleur est d'un grand effet à cause de sa vive couleur rouge. Les feuilles glabres, arrondies, pointues, lui- santes, de deux pouces de largeur et quelquefois de trois pouces de longueur. C'est une variété qui se vend encore cher parce qu'elle est peu répandue. Elle est dédiée aux célèbres Horticulteurs MM. Lee de Londres. 192 PLAINTES li'At-RÉMEST. CAMELLIA JAPONicA. Variété dite jubilaire. On se rappelle que ce fut M. Jean Van Hove de Caigny , l'un des Hor- ticulteurs les plus coraniunicatifs de Gand , qui remporta le prix pour la plus belle collection des Camellia à la graude exposition de mars 183-4. Nous avons dit, p. 46, que parmi sa collection où figuraient 124 plantes en fleurs, se trouvaient deux ou trois variétés nouvelles. L'une d'elles que, par honneur pour la belle iète Ilorticulturale qui avait lieu alors à Gand, il nomme la Jubilaire, vient de se couvrir de fleurs ( décembre 183-4 ) et cette circonstance nous a permis d'en mieux exa- miner les caractères. La fleur a néanmoins un peu diminué de son vo- lume primitif, parce que la plante a soufî"ert dans les transports, lors de Texposition; mais telle qu'elle se présente encore maintenant , elle mérite de figurer dans nos collections. C'est une variété à fleur simple, dont les étamines passent pourtant vers le pourtour de l'androcée à la nature pélaloide ; elle présente ces organes élargis en haut'avec le con- nectif assez développé. Les pétales sont sinueux , émarginés, très lar- ges, d'un rose tendre avec quelques stries blanches rares. Les veinules des pétales sont un peu plus foncées que le fond de ces organes. M'. Van Hove pourra dans quelque temps communiquer celte plante qui n'est pas encore en circulation dans le commerce. MN. DEA'DROBILM SQUAtENs. Lindl. (1822) Var. HOUTTEI. Parth.Fam. des Orchidées. Caractères génériques : Labellum sans éperon , articulé avec l'extrémité unguiforme aux côtés de laquelle s'annexent les péta- les de devant, et simulent l'éperon. Masses polliniques au nombre de 4, parallèles. {i?roj(j?i. IJort. Keio^ed. 2. 5. 212). Caractères spécifiques: Plante terrestre à bulbes coniques; tronqués; fleurs renversées, ser- rées, feuilles lancéolées, plissées à trois nervures, deux fois plus lon- gues que la hampe ( Lindl. Bot. reg. 732, vol. IX, 1823 ). La description suivante estfiiite d'après un individu vivant, appartenant à M. Parthon de Von. Bulbes d'un pouce et demi à deux pouces, coniques, nus, ca- nalicuîés , verts, scarieux au sommet qui est tronqué. Feuilles , selon Lindley, au nombre de deux ou de trois , presque droites, roides, lan- céolées, d'un pied et demi de longueur , d'un vert gai, à trois ou plu- sieurs nervures, pliées. La jeune feuille de l'exemplaire que j'ai vu avait cinq nervures. Hampe roide, droite, de quatre à cinq pouces de longueur, presque cylindrique , ayant 4 à 5 écailles scarieuses, brunes, qui l'entourent à la base. L'épi est assez dense, porte ordinairement 10 fleurs éparses, pourvues à leur aiselle d'une bractée aussi longue que l'ovaire, lancéolée , très aiguë, membraneuse, brunâtre ou rayée de brun. Fleur assez grande, droite (renversée selon les auteurs, c'est-à- dire, dans une position inverse de celle des autres fleurs d'orchidées), le labellum en haut élastique à son insertion, charnu, canaliculé , ses bords latéraux réfléchis en gouttière , bosselé jusqu'au milieu de son étendue; le bout dilaté, épais, papilleux, d'un violet noirâtre, le reste jaune avec des stries rouges, les divisions du périanthe jaunâtres avec des stries purpurines , oblongues, obtuses et souvent réfléchies. Le gy- nostème ou la colonne épais , aplati eu avant , blanc avec des taches {]jff\ Mrki'ren, ad nrû . \'fVi»iJ>rc •-!<■■* l)ciulr'>l>i,inL A'/jUitZ/cfi.'. ■ /-i/iill Var. Hoiitfrt . L HoT-uc! ce noble ami de l'Horticulture pour avoir communication des belles plantes de cet envoi. Ch. Morren. ERIOSTEMOX" buxifolius. Sm. ( 1824). Fam. desrutacées, (PI. co- loriées de l'Horticulteur Belge, PI. 42). .loli arbrisseau à grands rameaux alternes ou opposés, cotonneux , verts, rapprochés, subdivisés en beau- coup de ramuscules ; feuilles alternes, rapprochées, très nombreu- ses , se trouvant sur toute la tige, ssssiles , un peu embrassantes, ovales- oblongues, pointues au sommet, entières, à bords arrondis et un peu réfléchis; surface inférieure couverte de glandes plus foncées que le reste. Fleurs eu épi interrompu par des feuilles; alternes , péduncu- lées; pédoncules à peu pi'ès de la longueur de la feuille , en massue , armés vers le milieu d'un verticille imbriqué de bractées ou de 6 fo- lioles dont la supérieure très petite. Calice à S dents, infundibuliforme, dents courtes, obtuses; pétales au nombre de cinq, ovales-oblongs , blancs, lavés de rose, extérieurement plus roses, glabres; étamines au nombre de dix dont cinq plus petites et cinq plus grandes, à fila- raens élargis , blancs avec l'anthère ou le pollen orange. Cet Eriostemon est à la fois une plante rare et jolie; originaire de la Nouvelle Hollande, on la cultive en orangerie ; elle fleurit abondam- ment en mars et avril. Je l'ai vue dans l'établissement de M^ Mechelynck à Gand ; c'était une des belles plantes de l'Exposition jubilaire, épo- que où le dessin ci-joiat a été fait d'après nature. GEODORL'M rucATUM. ( 1832). Lindl. Bot. reg. 1687. Juillet 1884. — Fara. des orchidées , section des Vandées. — Feuilles sortant d'un tubercule souterrain marqué de cicatrices annulaires, oblongues, lan- céolées , aiguës , plissées, longues d'un pied , plus longues du double que la hampe florifère; celle-ci, quand elle porte fruit, s'élevant pres- qu'aussi haut qu'elles. Hampe radicale, droite, vaginée, recourbée au sommet et portant un épi pendant , compacte et court. Bractées linéaires , aiguës, delà longueur de l'ovaire. Fleurs subcampanulées , de la grandeur et de l'aspect de celle du Geodorum dilataium. Sépales linéaires-oblongs, aigus , roses, légèrement recourbés par les poin- tes, de la même forme que les péiales qui sont un peu plus larges et auxquels ils sont parallèles. Labellum réellement postérieur, mais anté- rieur à cause du retournement des fleurs par la position renversée de l'épi, ové , concave, bosselé au dessous, continu et parallèle avec la colonne, très entier et éraarginé , rosé et varié de veines latérales plus foncées, au milieu deux lignes, larges, élevées, parallèles , contiguës , et d'un rouge sanguin jaunâtre. Un seul individu de cette espèce a été envoyé en Angleterre de t^riosifyioii fiuxtfolui.v '>'> \'ttveinùrc iS3i l'Ilorlu-ultcr lifù,- He/iicrora/l(.\- DiiiiiOf/it'rti /Jrcmô,-,- i8.U. l.'ll.,rliail(ciirfU,jc PLANTES !>' AGRÉMENT. 19"> Ceylari, et il a fleuri au jardin de Ciiiswick au mois de juillet 1033.11 s vers la fin du XV1U'= siècle. Certainement , M. Van Mons exposerait et développerait sa théorie infiniment mieux qu'il ne m'est possible de le faire; mais dans la crainte que ses nombreuses occupations, que sa modestie surtout , ne le lui permeltentpas, j'espère, du moins, pouvoir en donner une idée assez claire pour me faire pardonner Taudace d'écrire sur l'utile et iraportajite découverte de ce savant et vénéré professeur. D'ailleurs, et toujours dans la crainte que M. Van 3Ions ne publie pas sa théorie , je crois faire une chose utile pour l'histoire, pour la chronologie des ar- bres fruitiers , en fixant lépoque de la naissance de cette théorie, ainsi que celle de ])lusieurs'bons fruits que nous lui devons. Nous serions fort reconnaissans aujourd'hui envers nos aïeux, s'ils nous avaient laissé un plus grand nombre de renseignemens sur l'époque et les circun- stances de l'apparition des fruits qu'ils nous ont transmis, et qui doi- vent disparaître entre ies mains de nos neveux , nous aurions une base fixe pour calculer leur longévité. Les degrés de leur affaiblissement, de leur détérioration, questions qui ont pris de l'importance dans ces der- niers temps et qu'il est dilïicile de résoudre, parce que l'homme ne vit pas assez pour mesurer les phases de la détérioration des fruits. Néan- moins, comme cette détérioration , longue ou prompte , est certaine ,. nous sommes fort intéressés à ne pas nous fixer au hasard pour rempla- cer les vieux fruits, à mesure qu'ils se détériorent, par de nouveaux fruits non moins bons ou meilleurs que les anciens que nous sommes condamnés à perdre successivement en raison de leur vétusté , de la faiblesse de leur constitution et des maladies qui les assiègent. Dans cet état de choses , on doit considérer la théorie Van Muns comme une découverte très-précieuse, en ce qu'elle nous enricliit de fruits nouveaux , la plupart supérieurs a ceux que nous possédons et nous donne la certitude de pouvoir remplacer ceux qui sont inférieurs ou détériorés par de nouvelles variétés d'excellente qualité, elle es» aji- plicable au renouveilement des fruits à noyau et des fruits à pépins; mais c'est dans celui des poires que l'on a lès plus nombreux exemples de son efiicacité, M. Van Mons s'étant plus particulièrement attaché a ce genre de fruits (sans négliger les autres cependant), comme supérieur, tant par ses qualités que par la longue garde de plusieurs de ses variétés. Origine et développement de la Théorie Van Mons. 31. Van Mons, professeur de chimie de l'université dcLouvain (iJel- gique ) depuis 1817, est né à Bruxelles en 176o. Favorisé des dons les plus précieux de la naiure , une boime éducation y a mis le comble. L'élude delà physique el de la chimie l'a accoutumé de bonne heure à ne rien voir sans le regarder, et à n'observer aucun effet sans en re- chercher la cause. Dès làge de 13 ans, ses idées étaient fixées sur la natura rerum, et depuis ce temps , ses méditations, ses recherches, ses expériences continuelles, loin d'y apporter des chanjemens , n'ont fai ARBRES FBCITIERS. 203 que les confirmer. Le goût du travail , qui ne l'a jamais quitté , le dé- sir brûlant de savoir, l'ont mis, à l'âge de 20 ans, en état de se faire recevoir pharmacien , d'écrire et de parler toutes les langues de l'Eu- rope, et de correspondre avec les savans de toutes les nations. Quoique M. Van Mons ait commencé ses expériences pomologiques dès son enfance, et qu'il ne cessa de les continuer , sa vaste capacité n'était pas remplie; il étudia la médecine pour savoir davantage, sou- tint sa thèse sur un objet de physiologie très en litige a cette époque et fut reçu docteur à Paris. 11 est né avec une telle force de tête, qu'il écrit encore aujourd'hui sur les plus graves sujets au milieu du bruit, au milieu de gens qui conversent hautement sur des frivolités, et qu'il prend part à leur conversation sans que sa plume s'arrête. M. Van Mons jouissait de la réputation d'homme supérieur et de In considération due à son mérite transcendant, quand la révolution de 1789 éclata. Bientôt la Belgique a été incorporée à la France, et M. Var« Mons nommé représentant du peuple. Sa grande perspicacité lui fit découvrir promptement le dédale sans issue dans lequel les affaires s'engagaient, et il écrivit un traité sur la philosophie politique, que la continuation de nos discussions prouve étr«^ la seule voie dans laquelle il aurait fallu entrer , pour trouver la paix véritable et solide que nous cherchons inutilement dans des moyens où elle ne peut exister. J'ai dû rappeler ces notions sur la jeunesse de M. Van Mons, pour ame- ner le lecteur à penser que quand nu homme de cette trempe établit une théorie sur la régénération des fruits, d'aprèsdes expériences suivies pendant cinquante années consécutives, on peut la recevoir avec d'au- tant plus de confiance qu'elle s'accorde avec la marche de la nature. A l'âge de 15 ans, M. Van Mons semait dans le jardin de son père des fleurs annuelles, des rosiers et d'autres arbrisseaux, dans le des- sein d'en suivre le développement , les générations successives et les variations qui devaient en résulter. 11 y joignit bientôt des pépins, des noyaux de fruits bien connus, et remarqua que de tous ses jeunes plants, les poiriers étaient ceux qii ressemblaient le moins à leur mère. Il par- courait les jardins, les pépinières, les marchés, les provinces environ- nantes pour confirmer ou rectifier ses premières idées sur les causes de la variation des fleurs et des fruits. A l'âge de 22 ans, les bases de sa théo- rie étaient fixées, et il s'établit pharmacien. Alors il avait un jardinier nommé Meuris, dans lequel il remarqua des dispositions à l'observation: il l'initia dans ses vues pomologiques , et en peu de temps , Meuris fut capable de voyager avec fruit , soit seul, soit avec son maître. Dans leurs voyages, ils achetaient partout les sauvageons et les francs d'arbres fruitiers de bon augure. Ils s'étaient si bien familiarisés avec les carac- tères que fournissent l'aspect , le bois et les feuilles , qu'ils achetaient aussi bien en hiver qu'en été. Quand leurs courses étaient lointaines , ils levaient même en plein élc les arbres qu'ils achetaient et les empor- taient de suite. Au moyen de ces acquisitions et de semis répétés^ M. Van Mons eut en peu de temps 80 mille arbres fruitiers dans sa pépinière, ce 204 ARBRES FRDITIERS, qui le mit en étal tle suivre ses expériences sur une Irès-grande échelle et d'obtenir plus promptemcut des résultats. Voici un exemple de la rapidité des conceptions de M. Van Mons : Dans le (^nniiuencement de rémigration française, les propriétés du Su- mac grimpant , RIius toxicodendron , étaient préconisées en Belgique ; une feuille de cette plante se vendait 6 et 7 sous à Bruxelles; M. Van Mons en planta des boutures dans son jardin pour l'usage de sa pharmacie; un jour, en allant voir ses jeunes plants, il remarqua un jardinier qui taillait des arbres sans principes; aussitôt il court chez M. Villebon, qui était le phénix des horticulteurs de cette époque , et lui demande quels étaient les principes delà taille des arbres; la ré- ponse fut : « Vous êtes trop vieux pour les apprendre. » Dans deux ans, répliqua M. Van Mons, je vous les apprendrai moi-même dans un livre que j'aurai fait imprimer. Alors il se mit à consulter les ouvrages fran- çais, anglais, hollandais, russes, allemands, et trouva que tout était à vé- rifier et à rectifier. Sa correspondance me prouve, en effet, qu'il est de- venu bientôt lui-même le meilleur livre à consulter, non seulement sur la taille des arbres, mais encore sur une infinité d'opérations de culture. Ses semis répétés sans interruption de mère en fils de fleurs annuel- les et d'arbrisseaux qui fleurissent et fructifient en peu de temps, de nouveaux voyages plus longs que les précédens pour observer les ty- pes sauvages de nos arbres fruitiers aux lieux où ils croissent et se re- produisent dans l'état de nature; de nouvelles générations obtenues des sauvageons et des francs (1) ainsi que de ses premiers semis dans sa pé- pinière, mille et mille observations diverses , recueillies de tous côtés , ont mis M. Van Mons à même d'établir une loi qui souffre peu d'ex- ceptions ; cette loi est que : tant que les plantes restent dans leur sta- tion naturelle, elles ne varient pas d'une manière sensible, qu'elles s'y reproduisent toujours les mêmes par leurs graines , mais qu'en chan- geant de climat et de territoire, plusieurs d'entre elles varient, les unes plus, les autres moins, et que quand une fois elles ont quitté leur état naturel, elles n'y rentrent jamais et s'en éloignent de plus en plus par les générations successives, et produisent assez souvent des races dis- tinctes et plus ou moins durables (2), et qu'enfin on a beau reporter ces (1) J'observe que , Jans sa correspondance, M. Vati Mons ne se sert que du xao\.franc,Q\. que pour lui ce nom est synonyme de variété.Cliez nous, on appelle franc un arbre non greffé , provenu d'une graine d'arbre fruitier domestique , et même tout arbre qui n'est pas greffé : ainsi , on dit Rosier franc, Camélia franc. Magnolia franc, Poirier franc, etc., quand ils proviennent de graine, marcotte ou bouture , et nous appliquons particulièrement l'épithête sam^age aux Poiriers, Pommiers qui croissent naturellement dans les bois et dont les fruits ne sont pas mangeables. Dîouj avons encore le mot égrin, qui tient le milieu entre sauvageon et franc et s'applique aux Pommiers et Poiriers provenus de pépins des variétés de Poirier et de Pommier dont le fruit gros et succulent n'est cependant pas man- geable, mais sert à faire le cidre en Normandie et ailleurs. (2) On entend par race une variété ou un groupe de variétés qui conserve, eu se reproduisant par graines , un caractère saillant survenu dans la variation. Ainsi , ARBRIS FRUITIERS. 203 variétés dépaysées dans la station, dans le territoire de leurs ancêtres , elles n'y reprennent pas le caractère de leur mère et ne rentrent ja- mais dans l'espèce d'où elles sont sorties (1). M. Van Mous a introduit dans sa })épinière des Poiriers sauvages au milieu de ses meilleures va- riétés perfectionnées. Ces arbres sauvages ou sous-espèces naturelles, comme il les appel- le, n'ont pas varié et ont continué de porter de mauvais fruits acer- bes : les graines de ces mauvais fruits ont été semées et elles ont pro- duit des arl)res toujours sauvages qui sont chargés de fruits toujours la Rave et le Radis forment deux races dans l'espèce Raplianussatiuus; le Chou- fleur, le chou Cabus , le chou de Bruxelles, etc., forment autant de races dans l'espèce Brassica oleracea; la Reine-Marguerite naine forme une race dans l'espèce Aster Sinensis ; la Balsamine à bâton forme une race dans Tespèce Impatiens Bal- samina. Ces races et plusieurs autres semblables , produites par la culture, s'cfl'a- cent ou perdent leur caractère, quand on cesse de les cultiver avec soin, plusieurs même disparaissent en changeant de territoire, de pays. (i) Nos idées sur la variation et la dégénérescence par semis sont encore si confuses, que l'assertion de M. Van Mous pourra paraître hasardée à quel- ques lecteurs. Cependant je la crois bien fondée et vais l'appuyer d'une ex- périence de ma pratique. D'abord je n'admets qu'avec de grandes restrictions le dire des poètes et de plusieurs écrivains en prose, que les fleurs perfec- tionnées de nos jardins ont leur type à l'état sauvage dans les champs qui nous environnent. Je suis persuadé , au contraire, que le type de nos légu- mes et de nos fleurs perfectionnés se trouve beaucoup plus loin. Les botanis- tes disent sans façon , et on les croit sur parole, que notre Pensée cultivée a son type dans la Viola tricolor qui croît dans nos champs , et qu'il a suffi de transporter cette Viola tricolor dans nos jardins , c'est-à-dire lui faire fran- chir seulement un mur, une haie, et de la mettre en medienre terre pour lui faire prendre les caractères qu'ont actuellement nos Pensées. A ce sujet, je n'admets pas plus le dire des botanistes que celui des poètes. La Pensée est peut-être la plante qui varie le plus ; mal cultivée, abandonnée à elle-même, elle continue de varier, elle produit nombre d'individus dégradés, qui pa- raissent des plantes presque sauvages , mais toujours très-difféi entes de la Fiola tricolor de nos champs. D'ailleurs la Fiola tricolor de notre pays est cultivée depuis des siècles dans les jardins botaniques , et nulle part elle ne prend les caractères de nos Pensées. Je crois donc , conformément à la théo- rie Van 3Ions,que si la Viola tricolor est le type de nos Pensées, ce type n'est pas dans nos champs, mais à une certaine dislance de nous , dans une terre dune autre nature, peut-être en Italie, en Espagne, ou plus loin encore , que c'est la Viola tricolor de l'un de ces pays ou d'un autre plus éloigné, qui est le type de nos Pensées , et non celle qui croit spontanément dans nos champs. Ce que je dis de la pensée peut s'appliquer également à plusieurs autres fleurs et légumes perfectionnés de nos jardins. M. Van Mous a cultivé pendant longtems la carotte sauvage dans une bonne terre de jardin , et ja- mais il n'a pu la rendre ni plus grosse , ni plus succulente, ni meilleure ; elle a, dit-il, plutôt perdu que gagné. Donc le type de nos carottes cultivées nest pas dans nos champs. 206 -^RBRKS FRIITIERS. mauvais et acerbes (1), et quoique ces arbres sauvages vécussent et fleu- rissent au milieu de variétés perfectionnées , les semis des graines des uns et des autres n'ont produit aucun bybride, d'où M. Van Mons con- clut qu'il ne peut y avoir de fécondation croisée entre une espèce na- turelle et une variété. Il ne nie pas que les espèces puissent se fécon- der entre elles, ni que les variétés puissent également se féconder entre elles, mais il soutient que les plantes qui en résultent n'offrent jamais de ressemblance appréciable, ni avec leur père , ni avec leur mère, de sorte qu'il faudrait regarder comme fabuleuse l'origine que Linné donne à la Datisca cannabina. D'ailleurs il ne croit pas que l'hybridité soit aussi fréquente qu'on le dit. M. Van Mons a reconnu et assuré le premier, contre les appa- (i) Peut-cire pensera-t-on que M. Van Mons paile ici conirc sh théorie, eu disant que des Poiriers sauvages introduits dans sa pépinière n'ont varié ni en eux-mêmes, ni dans leurs descendances; mais je rappellerai que ces Poi- riers sauvages ne venaiect pas de loin ; qu'en entrant dans la pépinière de M. Van Mons ils ne changeaient ni de climat , ni de territoire, qui sont les deux causes les plus déterminantes de la variation. Je dirai de plus que la variation ne se manifeste p.is toujours dès le commencement de l'émigration des plantes susceptibles de vaiier. Le Dahlia a été plusieurs années chez nous sans vouloir varier, et aujourd'hui il varie tant, qu'on ne reconnaît plus les deux espèces primitivement introduites. Depuis longtems, je crois que beaucoup de différences spécifiques ne sont dues qu'aux différentes latitudes. Voici une remarque qui, jointe à celle de M. Van Mous, me confirme dans mon opinion : j'ai trouvé à la Guiane fran- çaise un certain nombre de végétaux qui , malgré quelques différences, me semblaient tellement les mêmes que ceux que j'avais précédemment décrits et figurés à Saint-Domingue, que j'ai cru devoir les considérer comme de simples variétés. Pendant ce lems, M. Auguste de Saint-Hilaire parcourait le Brésil, et dans la Flore qu'il publie actuellement de ce p^ys, je reconnais par-ci par-là des plantes qu'il donne comme de bonnes et nouvelles espèces non observées avant lui, et qui me paraissent n'être que des variétés d'an- ciennes espèces trouvées par moi à S:nnt-Domingue , retrouvées encore par moi avec quelques modifications aux Guianes française et hollandaise , et enfin retrouvées une troisième fois au Brésil, avec de plus grandes modifica- tions par M. de Saiut-Hilaire ; de sorte que sur une étendue de 40 degrés, du Nord au Sud , la même plante peut varier au point que ses deux extrêmes de variation paraissent deux espèces bien distinctes aux yeux des botanistes. D'ailleurs, s'il n'était pas reçu que notre morelle noire, oolanum uigium , croît naturellement dans presque toutes les contrées du globe, elle fonnerait depuis longtems un grand nombre d'espèces botaniques , tant elle piésente de différences , en raison de la diversité des latitudes où on la trouve. Au reste , l'horticulture porte chaque jour des coups de plus tu plus puissans à l'échafaudage des espèces et des variétés, et les botanistes en viendront pro- bablement bicnlùt à ne plus reconnaître que des r//^{//ewce5 dans les végé- taux. AKBRES FRIITIEKS. g07 rences ei contre l'opinion reçue , que les fleurs doubles ne sont pas une variation, mais bien un signe qu'il appelle faiblesse (1). Cette assertion, hardie pour l'époque, a été rangée depuis au nom- bre des vérités , par la preuve acquise qu'il y a moins de matière so- lide dans tous les pétales surnuméraires d'une fleur double, qu'il y en aurait eu dans les graines, si la fleur n'eût pas doublé. Mais un point sur lequel on a toujours dû être d'accord avec M. Van Mons, c'est que les variétés de fruits les plus délicats,, sont celles qui vivent le moins longs-temps, toutes choses étant égales d'ailleurs. Ce que l'on croira aussi facilement, c'est aux expériences qu^il a faites , qu^une greffe prise sur un Pommier greffé sur Paradis, sur un Poirier greffé sur Coignassier, réussit mal placée sur un arbre franc. L'exa- men démontre, en effet, que si le Paradis et le Coignassier rendent les greffes plus précoces, donnent souvent un plus gros volume au fruit, ils altèrent la vigueur de l'arbre et abrègent sa vie en ne lui fournis- sant pas assez de nourriture (2), et il est aisé d'en conclure qu'une greffe prise sur un tel arbre est déjà altérée. C'est pourquoi, non seu- lement M. Van Mons conseille toujours et partout de greffer sur franc , mais il veut encore que l'on choisisse, parmi les sujets, les individus qui paraissent avoir le plus de rapport pour la vigueur et la physiono- mie avec la variété que l'on veut greffer dessus, considération fort né- gligée dans les pépinières marchandes; là, un sujet montrerait-il l'ap- parence d'un Beurré, d'un d'Aremberg, on le greffe en blanquet, en Aurate, s'il se trouve dans le rang destiné aux Blanquets ou auxAurates. Comme je vais avoir occasion d'employer souvent les mots dégé- nérescence et détérioration, ou leurs dérivés, il me semble nécessaire de fixer ici le sens dans lequel je m'en servirai. Dégénérescence, en culture, s'applique aux graines des fruits et des fleurs perfectionnés par la variation. Les graines dégénèrent ou ont dégénéré, quand les plantes qui en proviennent ne présentent plus certaines qualités que nous trouvions dans leurs antécédentes, qualités qu'elles avaient acquises par la variation. Philosophiquement, cette dégénérescence n'en serait pas une, ce serait, au contraire, une qualité, un retour vers Tétat de nature. Civilement, nons dirions qu'un homme dégénérerait s'il quittait l'état social et les avantages (i) Le mot faiblesse ne s'applique pas ici à tout l'ensemble de la plante qui porte des fleurs doubles , puisque la vigueur n'exclut pas les fleurs doubles , mais seulement aux graines ou à leurs podospermes, qui ne leur permettraient pas de recevoir autant de nourriture que celles des fleurs simples. Il faut lire, à ce sujet, lexcellent et savant article^ewr^ doubles par 31. Feburier, dans le Nouveau Cours complet d'Agriculture, publié par Déterville. (2) La théorie de la Hire explique parfaitement ceci, en disant que la pe- tite stature et la nature un peu hétérogène du Paradis et du Coignassier ue permettent pas à l'arbre greflTé dessus d'envoyer assez de racines dans la terre. 2. 28, 208 ARBRES FRllTIERS. vrais ou faux que nous y trouvons aux dépens de notre liberté, pour aller jouir de son indépendance et de toute sa liberté, loin des chaînes sociales, tandis que la philosophie dirait que cet homme reprend ses droits et rentre dans Tétat de nature. Détérioration , en pomolof^ie , s'applique aux arbres fruitiers et à leurs fruits : un arbre se détériore par l'âge, par les maladies , par un mauvais sol , par une mauvaise culture , une mauvaise exposition , dçs temps et des saisons contraires , etc. ; les fruits se détériorent par les mêmes causes, excepté par la vieillesse de l'arbre qui les porte, laquelle vieillesse , lorsqu'elle n'est pas trop avancée , les rend ordinairement meilleurs. La dégénérescence des graines d'arbres fruitiers en état de variation, étant le pivot de la théorie Van 5Ions, il convient de l'exposer clairement. Tant que les plantes à l'état de nature restent dans leur sol naturel , elles portent toute leur vie des graines qui ne dégénèrent pas. Les graines qu'un Baobab donne à l'âge de 2000 ans produisent des ar- bres semblables à lui-même , aussi bien que les graines qu'il avait produit à l'âge de 20 ans. Les poiriers sauvages à l'état de nature et dans leur sol natal se reproduisent toujours de graines sans variation sensible. Il n'en est pas de même des plantes nées dans l'état de varia- tion , soit pour avoir changé de climat, de territoire, ou pour une autre cause inconnue. Les graines qu'un poirier domestique, c'est-à-dire depuis long- temps en état de variation , donne à sa 100^ fructification, produisent des arbres, non seulement très diflFérens de lui-même, par la raison qu'il n'est qu'une variété et que l'on ne connaît pas de borne à la variation par descendance de mère en fils , mais encore très différens des arbres qu'ont produits les graines de sa première fructification ; et plus un poirier domestique est vieux , plus les arbres qui provien- nent de ses dernières graines se rapprochent de l'état de nature , sans pouvoir cependant y rentrer jamais , assure M. Van Mons. Maintenant examinons comment se gouvernent les plantes annuelles potagères et d'agrément , depuis long-temps en état de variation. On en sème les graines tous les ans, et quelle que soit la variation que la nouvelle génération subisse , elle conserve les principaux caractères de sa mère , et l'on ne remarque guère d'individus qui aient une ten- dance bien décidée à retourner vers l'état de nature. Une fois qu'on a obtenu de belles Balsamines , de belles Laitues, on les conserve aisément belles , et leur variation semble assez souvent plutôt une lutte à qui deviendra plus belle, qu'un penchant à re- prendre l'état sauvage de leurs ancêtres. De ces deux faits extrêmes et d'une infinité d'autres intermédiaires , qu'il serait trop long de rapporter , M. Van Mons est arrivé à cette con- clusion , que , puisque les graines de la première fructification d'une plante annuelle en état de variation produisent des ]»lantes qui peu- vent varier sans s'éloigner beaucoup de l'état de leur mère , puisqu'au ABBREi) FUUITIERS. 209 contraire des graines provenues de la 100*= fructification d'un Poirier domestique , d'excellente qualité , ou en état de variation depuis long- temps , donnent des arbres très variés entre eux , qui ne ressemblent pas à leur mère et dont les fruits , toujours détestables , sont plus ou moins près de l'état sauvage, celte différence doit avoir sa cause dans une modification défavorable, dans une dégénérescence que subit la graine du Poirier en raison de l'âge de l'arbre en état de variation qui la porte (1). Parvenu à cette conviction , M. Van Mons s'est dit : en semant les premières graines d'une nouvelle variété d'arbre fruitier, on doit en obtenir des arbres toujours variables dans leurs graines , puis- qu'ils ne peuvent plus échapper à cette condition , mais moins dis- posés à retourner vers l'état sauvage , que ceux provenus de graines d'une ancienne variété, et comme ce qui tend vers l'état sauvage a moins de chance de se trouver parfait , selon nos goûts , que ce qui reste dans le plein champ de la variation , c'est dans le serais des pre- mières graines des plus nouvelles variétés d'arbres fruitiers que l'on doit espérer de trouver les fruits les plus parfaits , selon nos goûts. Toute la théorie de M. Van Mons est dans le paragraphe ci-dessus ; elle était formulée dans sa tête à l'âge de vingt ans. C'était pour la vérifier et la mettre en pratique que , dès cet âge , il rassemblait dans sa pépinière de jeunes sauvageons de jeunes francs , et qu'il y semait (i) On voit ici que M. Van Mons n'attribue la dégénérescence des graines des végétaux en état de variation qu'à l'âge de l'individu qui les produit, et qu'il croit que la dégénérescence est en raison de l'âge de cet individu. Sans nier que l'âge d'un arbre fruitier en état de variation ait une influence plus ou moins grande sur la dégénérescence de ses graines, M. Bonnet, zélé po- mologiste à Boulogne-sur-Mer, et M. Le Comte Murinais d'Aubergeon (*), à Paris , pensent que la greffe contribue beaucoup à faire dégénérer les grai- nes des arbres en état de variation, et que plus le sujet est dilTérent du rameau greffé dessus, plus les graines de ce rameau, devenu arbre, dégénèrent promp- tement. Ainsi, selon eux, les graines d'un Poirier greffé sur Coignassier, sur Sorbier, sur Aubépine, dégénèrent plus promptemeut que celles d'un Poirier greffé sur franc; et, en général, ils attribuent la dégénérescence des graines de nos arbres fruitiers à la prodigieuse quantité de fois qu'ils ont été greffés. (Voir le mémoire de M. Bonnet dans les Annales de la société d'Horticulture de Paris, vol. ix , page 96, et la lettre de M. le comte Murinais, même ou- vrage, vol. XI, page 1 14). M. Van Mons connaît l'opinion de ces deux auteurs et ne l'adopte pas. — Venable, pomologiste anglais , attribue la dégénéres- cence des graines des arbres fruitiers à ce que nous en semons les pépins et les noyaux sans la chair du péricarpe qui les entoure. Cette chair, dit-il, est des- tinée par la nature à nourrir les jeunes plantules, au moment de leur germi- nation, et en les en privant, on altère leur constitution. M. Van Mons re- pousse également l'idée de Venable, et la combat même par des exemples. (*) Depuis la rédaction de cet article une cruelle mal adie a culevé RI. le <^onite Murinais d'Au- bergeon à sa famille, à ses nombreux amis, à l'horticulture (m'il aimait avec passion et ([u'il en- courageait de tous ses moyens. 210 ARBRES FRUITIERS. des pépins et des noyaux en quantité, afin d'en voir les premiers fruits et d'en semer les graines de suite pour en obtenir une génération dont il fût sûr de la nouveauté , et la prendre pour point de départ dans ses expériences. Quoique M. Van Mons opérât sur des milliers d'arbres de divers genres et de diverses variétés a la fois , je vais supposer , pour plus de clarté, en le suivant dans sa marche, qu'il n'opérait que surune seule variété de Poirier. Dès que le jeune Poirier franc mis en expérience, eût donné son pre- mier fruit, M. Van Mons en sema les graines de suite. Il en résulta une première génération dont les individus, très variés entre eux, ne res- semblaient pas à leur mère (1); il les cultiva avec soin et hâta leur crois- sance par tous les moyens connus : ces jeunes arbres donnèrent des fruits qui, ainsi que s'y attendait M. Van Mons, se sont trouvés la plupart petits et tous fort mauvais. Il en sema les graines de suite et en obtint une seconde génération non interrompue (ce qui est important) , dont les arbres , toujours très variés entre eux et ne ressemblant pas à leur mère, avaient cependant un aspect moins sauvage que les précédens. Il les cultiva également avec soin, et ils fructifièrent plutôt que n'avait fait leur mère. Les fruits de cette seconde génération, aussi variés entre eux que les arbres qui les portaient , parurent en partie moins près de l'état sauvage que les précédens, mais aucun d'eux n'avait les qualités requises pour mériter d'être conservé. Constant dans son plan, M. Van Mons en sema les graines de suite et en obtint une troisième génération continue, dont la plupart des jeunes arbres montraient un faciès de bon augure, c'est-à-dire quelque chose de la physionomie de nos bons Poiriers domestiques, ce qui ne les em- pêchait pas d'être toujours très variés entre eux. Cultivés et soignés , comme l'avaient été les précédens, ces arbres, de troisième génération, fructifièrent encore plus tôt que n'avaient fait ceux de la seconde géné- ration. Plusieurs donnèrent des fruits mangeables, quoique pas encore décidément bons , mais suffisamment améliorés pour convaincre M. Van Mons qu'il avait trouvé le véritable chemin de l'amélioration , et qu'il devait continuer de le suivre. Il reconnut aussi avec non moins de satisfaction que plus les générations se succédaient sans interrup- tion de mère en fils, plus elles fructifiaient promptement. Les graines des fruits de bonne apparence de cette troisième génération ont été semées (i) M. Van Mons a posé en fait que jamais les descendances d'une variété de Poirier produites de giaiues ne resseniblenl à leur mère, et qu'on ne peut pas même reconnaître de quelle mère elles proviennent. Cependant M. Fil- liette, pépiniériste, à Ruelle, près Paris, assure que quand il sème des pépins du Doyenné, du Beurré, etc., il reconnaît très-bien la physionomie du Doyenné, du Beurré , dans une partie au moins du jeune plant qui en pro- vient. Je ne suis pas assez habile pour affirmer ni pour infirmer l'assertiou de M. Filliette, mais j'ai cru voir bien distinctement, dans sa pépinière même, que le jeune plant de semis d'une variétc a une physionomie que n'a pas le plant de semis d'une autre variété. ARBRES FRriTlERS. 211 de suite , soignées comme les précédentes , et produisaicnl nne qua- trième génération , dont les arbres , un peu moins variés entre eux , montrèrent presque tous une apparence de bon augure. Leur fructifi- cation se fit attendre encore moins long-temps que celle de la troisième génération; beaucoup de leurs fruits étaient bons, plusieurs excellens , I et un petit nombre encore mauvais. M. Yan Mons prit les graines de ce I meilleur fruit , les sema de suite et obtint une cinquième génération, dont les arbres moins variés entra eux que les précédons fructifièrent |i encore plus tôt que ceux de la quatrième, et ne donnèrent plus que de bons et d'excellens fruits (1). , C'est après le résultat de cette cinquième génération de mère en fils, I sans interruption, que M. Van Mons a fait connaître le procédé que je I viens d'expliquer. Quoique arrivé au terme le plus heureux, terme où tout autre à sa place se serait arrêté, je sais qu'il continue ses expé- riences et qu'il en est maintenant, 183-4, à la neuvième génération sans interruption de mère en fils, et que toujours il obtient des fruits de plus en plus parfaits. M. Van Mons a fait les mêmes expériences sur presque tous les autres genres de fruits. Le Pommier n'a plus donné que de bons fruits à la quatrième génération. Les fruits à noyau, tels quePèches, Abricots, Pru- nes, Cerises, ont été encore moins long-temps à se perfectionner ; tous n'ont plus donné que de bons et d'excellens fruits, à la troisième géné- ration, et cela devait être, car, puisque nos fruits à noyau se reprodui- sent toujours plus ou moins bons sans procédé particulier, il a dû être moins diflicile et moins long de les amener à une amélioration parfaite. Après avoir exposé d'une manière succincJ:e , mais assez claire je l'espère, la théorie de M. Van flions elles moyens qu'il emploie pour la mettre en pratique, afin que les personnes qui voudraient la vérifier ou la pratiquer aussi puissent procéder selon ses principes, il convient que^je dise un mot du temps qu'il faut attendre pour obtenir de bons fruits. La première chose qui a dû préoccuper et même inquiéter M. Van Mons dans le commencement de ses expériences , était de savoir com- bien d'années il faudrait pour arriver au résultat qu'il cherchait à ob- tenir, et, par subdivision, combien de générations seraient nécessaires , et combien chaque génération exigerait d'années pour produire ses pre- miers fruits. Cette première considération, effrayante pour des hommes ordinaires (2), n'arrêta nullement M. Van Mons. Il mit la main à l'œuvre (i) Loin de suivre cette marche, le petit nombre de personnes en France , qui sèment dans l'espérance d'obtenir quelque bon fruit, arrachent et jelteul au feu tout arbre provenu de semis ^ dont le premier fruit leur semble mau- vais , et comme elles n'en trouvent jamais de bon , à moins que la nature ne fasse un miracle, elles ressèment sur de nouveaux frais avec la même inuti- lité. (2) Les hommes , eu Fiance , qui sont assez éclali es en pomologie pour n'avoir rien à opposer à la théorie de M, Van Mous, mais qui ue peuvent 212 ARDRES FRl'ITlEllS. et apprit que trois ou quatre générations, sans interruption de mère en fils et douze ou quinze années consécutives, sont suffisantes pour ne plus obtenir que d'excellens fruits à noyau, tels que Pèches, Abricots, Prunes et Cerises; que, pour ne plus obtenir que d'excellentes Pommes, il faut quatre générations successives, non interrompues de mère en fils, et envi- ron vingt années consécutives. Quant au Poirier, la difficulté s'est trou- vée un peu plus grande, mais non insurmontable, comme on va, le voir. D'abord M. Van Mons n'avait pu se procurer de graines de variétés très nouvellement procréées; les graines qu'il a été obligé d'employer pour commencer ses expériences provenaient d'anciennes variétés dont l'àge quoique incertain, était déjà avancé , ce qui, d'après l'expérien- ce, a dû retarder la première fructification de ses jeunes arbres. ]\éan- moins, M. Van Mons a pu fixer à quinze années le terme moyen du temps qui s'écoule depuis le moment du semis des graines d'une an- cienne variété de Poirier domestique , jusqu'à la première fructifica- tion des arbres qui en proviennent. Voilà pour le premier semis. Les arbres du second semis ou des graines de la première généra- tion ont donné , terme moyen , leurs premiers fruits à l'âge de dix u douze ans , ceux de la troisième génération à l'âge de huit ans j ceux delà quatrième génération, ,à l'âge de six ans; et enfin ceux de la cinquième génération , à l'âge de cinq ans. M. Van Mons étant actuel- lement à la neuvième génération, me mande qu'il obtint plusieurs Poi- riers qui fructifient à l'âge de trois ans (1). D'après cette progression décroissante , on voit que la crainte d'une longue attente doit décroître aussi à mesure qu'on avance dans l'expérience , et qu'en additionnant les années nécessaires aux cinq premières générations du Poirier, on arrive à ne plus obtenir que de bonnes et d'excellentes Poires , au bout de 4-4 ans ; mais si l'on fait attention que dans chaque génération il y a toujours plusieurs sortir de leur indolence , se rejettent sur la difficulté , sur l'impossibilité de suivre des expériences pendant le grand nombre d'années qu'exige cette théorie^ vu que la vie humaine est trop courte, que d'ailleurs il faut s'occuper de mille autres choses, et disent que de telles expériences ne pourraient se faire que par des communautés religieuses , par des couvens, s'il en existait encore, ou par des sociétés bien constituées d'agriculture ou d'horticulture. Tout cela ne manque pas de vérité, et sous ce rapport, il est fort à regretter que la Chartreuse de Paris n'existe plus ; mais nos sociétés d'agriculture et d'horticulture , plus ou moins solidement établies^ ne portent guère leur sol- licitude vers ces sortes d'expériences. Cependant les résultats de M. Van Mons prouvent qu'il faut beaucoup moins d'années qu'on se l'imagine pour ne plus voir dans nos jardins et nos vergers que des arbres rajeunis et que d'excel- lens fruits nouveaux. (i) M. Van Mons , en avertissant qu'il y a beaucoup de Poiriers francs de première génération qui fructifient avant l'âge de quinze ans , dit aussi qu'il y a des retardataires , et que ces derniers donnent souvent les fruits les plus fins. AKBRES FRUITIERS. 21S arbres qui n'attendent pas le terme moyen indiqué pour fructifier , on ])Ourra évaluer à trente-six années le temps nécessaire pour obtenir , dans le genre Poirier, cinq générations non interrompues, de mère en fils, et pour résultat, tous arbres et tous fruits nouveaux d'excellentes quantités. Ce temps pourra même être encore abrégé, car dans l'une de ses dernière lettres, M. Van Mons m'apprend que , dans deux de ses premiers semis de Poirier , il en est sorti des arbres qui ont fructifié a l'âge de six ans. {La suite au n° prochain). Notes sur le beurré d'hiver. Le beurré d'hiver n'est pas la même poire que le beurré Arenberg. Cette dernière a été obtenue, il y a 2â ou 2-i ans , à la maison des or - pbelins d'Engbien, par M"^. l'abbé Deschamps. Son premier fruit, très- gros avait la forme et la même chair, mais était plus fondante, que le calmar. Cela m'engagea à la nommer Colmar-Deschanips , nom sous le- quel je l'ai décrite. Elle a aussi circulé sous le nom de délice des orphe- lins. Le nom Beurré Arenberg lui a été donné très tardivement. Le Beurré Arenberg de Paris est le beurré d'hiver gagné par Mr Harden- pont, de Mons. La sabine de France est la jaminarte, aussi appelée Jo- séphine. Cette poire est délicieuse , belle et tardive. La poire incompa- rable que j'ai décorée du nom de mon illustre confrère à la société , a été gagnée par moi et n'a jamais porté d'autre nom. La duchesse d\in- gonlcme dvnt on m'a apporté le fruit de Paris , avait une chair de navet et était une poire grasse et mauvaise. J'ai depuis reçu de M. Bouvier de Jodoigne , sous ce même nom , une poire , figure de doyenné , plus petite et qui n'est pas encore mûre. Van Mons. Lettre sur la greffe par racine , adressée au Directeur de Vllorticulteur belge par M. Emilien De Wael, Propriétaire à Eove ( Province d'An- vers ). Hove, 19 Octobre 1834. Monsieur, La méthode de multiplication que j'emploie par racines ne peut pas, j'en conviens, passer pour nouvelle; ce n'est à proprement parler qu'une simplification de la greffe Saussure. L'année 1831, me trouvant dans une grande pénurie de sujets de Poiriers, Pommiers, d'autant plus fâcheuse que j'avais à placer plusieurs espèces reçues d'Amérique, dont il était tout à fait urgent que je fisse des doubles (le bois étant arrivé fort détérioré), j'imaginai, en déplan- tant quelques pieds sauvages, de mutiler leurs racines, puis de leur ap- pliquer la greffe en fente ordinaire. L'essai vint bien, et en 1832 je le renouvelai après toutefois avoir consulté les observations de Thouin , sur les greffes Saussure , Hall , Palissy , sur lesquelles je n'avais pris aucune notion l'année précédente. Les précautions exigées par la Saussure me parurent entièrement su- 2|.i ARBRES FRUITIERS. perflues; il m'était d'ailleurs impossible de les remplir. Forcé de déplan- ter mes sujets, il me devenait naturellement nécessaire de soumettre letirs racines à la taille; par ce moyen je rassemblais une grande quantité de tronçons ou queues, quelques unes chevelues, mais d'autres entièrement dégarnies; leur diamètre différait étrangement aussi bien que leur longueur, la plupart reprirent, mais à des époques bien diverses. Les racines que j'avais pu couper à la serpette réussirent mieux que celles pour lesquelles j'avais employé l'égoïne , soit que leur bois plus vieux était par cette raison plus sujet au dépérissement, soit que les dents de la scie en comprimèrent trop l'écorce. Le point pour lequel je trouve le plus de différence quant à l'usage de cette greffe, c'est celui du degré de végétation où se trouve l'arbre dont j'ampute. Les racines que j'avais coupées au moment oii,stagnante encore dans les parties ligneuses, la sève était dans un repos complet , restèrent comme engourdies, et lorsque je les greffai je ne pus y signa- ler aucune vestige d'animation, si ce n'est une espèce d'écoulement de matière aqueuse d'entre le liber et le bois. Par contre, celles coupées avant l'hiver ou vers l'époque ascendante de la sève, me parurent pré- férables en ce qu'elles étaient restées plus vivaces que ne l'étaient mes J'ai fait usage, quant au Poirier, des deux greffes généralement em- ployées ; celle en fente ne me semble pas la meilleure ; dans celle par copulation , les ligatures obligées ont par fois occasioné des cancers , surtout aux premiers essais (je suppose parce que je les avais faites avec des liens trop forts et pas assez prompts à pourrir.) Quoi qu'il en soit, la copulation est de loin préférable comme étant plus propre à faire naître du chevelu sur le bourelet. Ce chevelu se dirige d'abord paral- lèlement au sol et par rayons ; c'est en le déplantant qu'au moyen des retranchemens on peut le forcer à partir en pivots de subdivision. En général l'année du placement de la greffe la pousse n'est pas con- sidérable , mais la seconde année elle est aussi forte que celle sur pieds francs. Les racines de Pommiers viennent moins bien que celles des poiriers. En 1831 les tronçons des premiers, que je conservais sous terre, ont beaucoup souffert par la voracité d'une espèce de souris. Dans la suite je suis parvenu à les en garantir par la méthode indiquée par M.Macdonald de Scalpa, pour préserver les graines des atteintes des sou- ris au moyen de la menthe poivrée. Depuis 1832 , c'est-à-dire depuis que j'ai acquis la certitude de l'im- mense avantage qui résulte de l'emploi et du retranchement de toute ra- cine inutile, je ne manque pas de greffer annuellement 2 à 300 racines, la plupart simples , peu de ramifiées, puisque je les subdivise autant que possible. EsiiLiEA De Wael. ARBRES FRUITIERS. 217 Nouvelle variété de pomme obtenue do semis par M. Emilien De Wacl , propriétaire d ITove près d'Anvers. La pomme d'alorige( waî/m* cylindracea) a marqué pour la première Fois, il y a 2 ans (1832), par deux fruits d'une conformation tout-à-fait particulière. J'ai craint d'abord que la fécondation artificielle par le pollen n'en fut cause. J'avais pris sur \n perpétnelle de saint Cloud une fleur complète que j'appliquai par un temps serein, sur une fleur d'un pied que je n'avais jamais pu faire fructifier. Ayant eu soin d'en faire correspondre les corolles et communiquer les étamines avec les pistils, la fécondation eut lieu et il en résulta un fruit de forme irrégulière, qui ne me donna que deux pépins. Le \)\Gd à' Alonge bien leva. L'année der- nière un second rapport est venu dissiper mes craintes : trois nouveaux fruits n'ont en rien dérogé à la forme primitive mais insolite qui me les avait fait distinguer. La couleur de ce fruit hibride est d^un blanc verdàtre jaunissant à l'époque de sa maturité. Sa forme est alongée, renflée à sa base et écrasée à son sommet. Elle a un léger étranglement vers son milieu. J'ose croire que cette forme est définitivement arrêtée, puisque la greffe ne i'a en rien fait changer. 11 mûrit aux mois de décembre et janvier; cependant il n'a plus, dès le mois de novembre, cette crudité acide qui le rend désagréable à une épo- quemoins avancée de maturité; mûre, lachalreest excessivement douce et se trouve trop sucrée. Il ne donne que peu de pépins petits et ronds; on les trouve dans une loge très-large entièrement sans cloisons. Le pé- doncule se trouve dans un creux fortement arrondi. La fleur n'off're aucune particularité distinctive , si ce n'est des pé- tales un peu lancéolés, lavés de rouge à leurs limbes; l'onglet en est très-délié. Du reste sa conformation est régulière. Les branches sont extrêmement lisses, rouges sur le jeune bois et devenant plus bru- nes en vieillissant ; l'écorce est alors d'un brun rougeàtre et tachetée de piquetures blanches. II est fort enclin à porter à l'extrémité des bran- ches courtes, mais il est facile de le forcer à établir ses lambourdes sur le corps. Les feuilles sont larges et arrondies, d'un vert foncé sur la face supé- rieure et très duveteuses à l'inférieure. Les nervures centrales aussi bien que les secondaires sont toujours rudes et fort apparentes. Les con- tours sont profondément dentelés; le pétiole qui les attache est long, bien nourri et fortement soudé à la branche. Replantation des arbres. Le préjugé qu'on ne peut à un arbre replanté laisser assez de ra- cines règne généralement. On doit les conserver dans toute leur lon- gueur et ne pas en diminuer le nombre. On doit surtout respecter le pivot, car d'abord la reprise et ensuite la bonne venue de l'arbre en 2. 29. 218 ARIÎRES FRUITIERS. dépendent. Tels sont les préceples qu'on trouve consignés dans les li- vres. Des écrivains do cnbiiiel, tels que Calvcl , se sont constitués les apôtres de cette doctrine. On aurait bien pu aussi, et par iine consé- quence du niênic priiunpe, pi'êeher la conservation de la totalité du bois à un arbre ([u'on change de place ; mais les mauvais effets de cette pratique tomberaient sous les yeux, tandis que la terre caolic ce qui d'un pareil traitement arrive aux racines, et lorsqu'un arbre manque à la reprise, les racines sont les dernières à être accusées du défaut de succès; pourvu qu'elles soient nombreuses et longues, elles ont eu toutes les conditions requises pour ne pas avoir eu de part à la mort de Tarbre. On oublie ou on ignore que ce n'est pas par les ra- cines existantes que le bois se nourrit; on semble se souvenir ou on ignore moins généralement que ce n'est pas par le bois formé que les racines vivent. La condition de nutrition et de vie est récipro- (jue, c'est le bois en pousse actuelle qui fait avancer et éclater les racines et ce sont les racines en avancement et explosion actuels qui font pousser le bois; un échange de service proscrit les deux effets. Comme à la replanfation, le bois conservé long reste en défaut de pousse ou fait une pousse mesquine, les racines laissées longues n'a- vancent pas ou font partie d'un bourrelet engorgé de mamelons qui périssent. Dès lors, elles entrent en repos et ne font plus rien pour la prospérité de l'arbre. Elles sont, je ne dirai pas, en tout semblables a du bois conservé long, mais dans une condition privée, car du tel Lois peut encore sur le corps faire éclore des yeux oblitérés , sans toutefois les faire beaucoup avancer, tandis que sur le corps d'une ra- cine laissée longue rien n'éclate ; une telle racine, sans être morte, est sortie de vie. Pour à la replantation faire réussir un arbre et assurer en même temps sa bonne et belle venue, on doit répéter sur les racines la taille qu'on a exercée sur le bois. On rapproche fortement celui-ci, cela est d'utilité avouée; on doit de même rapprocher les racines, on peut même faire plus à celles-ci , on peut supprimer à leur naissance celles qui sont mal placées ou ont pris une direction fausse, sans avoir d'inconvénient à craindre, pendant qu'on ne pourrait faire la même amputation sur le corps de l'arbre sans fidre naître un cancer ou laisser une plaie difficile à se cicatriser. Ce que j'ai encore à dire s'applique à la replantation des arbres fruitiers. On rabat à son départ le pivot, s'il en subsiste un, et toute autre racine qui plonge un peu verticalement dans le sol ; on supprime aussi les directions obliques et celles parallèles au sol qui rompraient l'équilibre dans la distribu- tion entre ces racines; on rapprochera à plus ou moins de pouces sui- vant la force de Tarbre. Les racines menues sont les moins épargnées à la taille. Les grêles sont rapprochées à un tiers de pouce et moins; le chevelu en est totalement supprimé. Cette taille vigoureuse n'est pas moins pratiquée pour les arbres en espalier, espèce poirier, sur le bois desquels la taille n'est pas plus permise à la déplanlalion qu'à ARBRES FRUITIERS. 211) la demeure cii-placc. Pour les nulres fornu>s du poirier et pour ies foi- uies quelcoïKiues d'aulros espèces, la taille sur le corps de l'arbre doit consister à abaisser la verticale unique ou les verticales multiples sur le 3°, 4° ou 3« œil du bourgeon de l'année; en cas de trop d'allon- gement on établit la taille sur vieux bois en l'arrêtant à une laté- rale de pareil bois, laquelle latérale, à moins d'être elle-même longue ou d'être un bourgeon de l'année, ne doit pas être abaissée. 11 est utile que l'œil qui la termine soit conservé. Les menues branches répandues sur le bois conservé doivent rester; elle aspirent, comme on dit, la sève et le font sans comparaison ou plus efficacement que les yeux des branches interrompues. Elles le font aussi plus promptement, malgré le contraire qu'on pourrait en croire , d'après les arbres en place, sur lesquels les branches taillées entrent plutôt en végétation que les autres. C'est parce qu'on juge si souvent d'un arbre déplanté d'après un arbre en place qu'on commet tant d'erreurs. On peut me dire: puisque vous prescrivez la suppression du chevelu et quelque chose d'équivalent à la suppression des menues racines, pourquoi doit-on se donner tant de ])eine pour faire pousser à un arbre de pa- reilles racines , pourquoi abaisse-t-on , pour en faire pousser nu jeune sujet la pousse centrale , et rapproche-t-on le bois horizontal ? Pour- quoi attache-t-on tant de prix à un arbre bien enraciné et méprise-ton un arbre établi sur pivot et sur racines pivotantes? Pourquoi, d'après le témoignage de tous les temps, un arbre à racines subdivisées est-il ^»d'une reprise assurée lorsqu'on le déplante ? — Pourquoi ? Parce qu'on lui fait prendre l'habitude de pousser de pareilles racines et qu'il pous- sera, par le besoin que l'habitude donne, ces mêmes sortes de racines lorsqu'il sera déplanté; les racines subdivisées correspondent avec des branches subdivisées, et réciproquement les branches subdivisées sont en rapport avec des racines subdivisées. Les unes font pousser les au- tres. C'est pour avoir des racines latérales et sous latérales et de di- vision encore plus avancée qu'on force, par l'abaissement de la bran- che centrale et le rapprochement des branches latérales, à pousser du bois qui fasse naître des racines de la même division. Fouille-t-on au pied d'un arbre pour en retrancher le pivot et les racines plongeant droit en terre, on voit bientôt l'arbre se couvrir de bois menu et court, et on obtient alors, pour le corps de l'arbre, la même chose que par la taille du bois, on a voulu se procurer pour l'appareil des racines. On peut me dire : vous supprimez les menues racines et vous con- servez le menu bois. J'ai déjà dit pourquoi je le conserve ; mais dans la suite, lorsqu'il ne s'avance pas convenablement ou qu'il est mal placé, qu'il meurt ainsi que le fait le chevelu pour n'avoir pu entrer en végétation, je pense pouvoir le supprimer ou le raccourcir, mais je ne peux faire la même chose aux racines qui auraient les mêmes vices. Ce qui sur tige n'aura pu être retranché à son insertion , ce qui aura poussé hors de place, ce qui, en un mot, est hors d'harmonie avec la forme de l'arbre , est , la seconde année de la reprise . enlevé 220 (.oNSTnur.Tio>s horticoles. à la taille de façonnement. Une pareille taille ne peut être exercée sur les racines , c'est pourquoi on doit de prime abord et à la replantation leur donner toute la façon qu'elles doivent avoir; un arbre traité à la replantation, tel que je viens de le dire, ne doit , à la ^'^ ou 4" année de la reprise, plus ofi'rir des traces de la taille sur ses racines et les nou- velles pousses de racines doivent faire uu seul et uicnie corps avec les bouts sur lesquels les prolongemens se sont placés. Il aura , en outre, poussé de nombreuses racines sur le corps racineux. Ces racines se dis- tribuent toutes régulièrement et prennent une direction, partie oblique et partie lioriaontalc. Serait-il possible qu'un arbre vivant sur un pareil système de racines ne soit pas sain, ne soit pas abondamment et uniformément garni de bois, ne soit pas disposé à rapporter, et ne fiisse l'ornement d'un jardin? Des précautions à observer pour le maintenir sous cette belle forme sont de lui assurer la droiture aussi longtemps qu'il en a besoin par des tuteurs successivement plus forts et plus longs ,raais toujours plus faibles et plus courts que le pied; d'instituer tous les ans une taille d'abaissement et de rapprochement sur la centrale et les latérales quand elles sont uniques et de la faire de suppression jusqu'à la branche la plus rapprochée du bas et de l'intérieur quand elles sont multipliées ou plus d'une; de faire la taille de raccourcisse- jnent sur des bourgeons de l'année; de n'en faire qu'une seule et de la faire quelque temps après la chute des feuilles. On se gardera bien de tailler le bas et le moyen de l'arbre. Sans tailler le haut, on traite ainsi à la déplantation les espèces qui ne repoussent pas nécessaire- ment des racines de leur tige ou qui ne viennent pas de bouture. Les autres, soit francs de pieds, soit servant de sujet à des grefies, sont encore plus sévèrement traités . car on leur supprime tout hors le corps de la racine et seulement encore un bout de ce corps. De ce nombre sont le Paradis, le Doucin, le Coignassier , le Prunier. Je n'ai pas dit, je crois, qu'à la taille sur bois latéral d'arbres replantés on abaisse jusqu'à la sousiatérale la plus rapprochée de la tige et qu'à moins que cette sousiatérale ne soit longue on ne l'interrompt pas. J. B. Van Mojis. CONSTRUCTIONS HORTICOLES. Description d'une nouvelle espèce de châssis protecteur employé en Angleterre pour foixer les Asperges , la Rhubarbe, les Choux marins en pleine terre. ( Voy. PI. xix. ) M. John Dick a communiqué, il y a quelques années, à la Société d'Horticulture de Londres les plans et la description de ce châssis qui lui a paru meilleur que tous ceux employés jus([u'alors. Voici com- suent l'auteur s'exprime pour décrire et figurer sa construction , dans COSTRUCTIONS HORTICOLES. "221 le premier volume ( part. 11 ), seconde série , des superbes Transac- tions ofthe horticultural Society. La figure l'^^ ( Voy. PI. xi\ ) est le plan d'un châssis destiné à forcer les Choux marins, la Rhubarbe, et toutes les plantes croissant en ali- gnement dans la pleine terre. A B C D est une élévation du devant du châssis quand il repose sur la terre avant qu'il soit couvert par du fumier chaud j EE les soli- veaux sur lesquels les volets G tombent ; FF les charnières des volets qui peuvent être en métal, en cuir, ou même en linge; G G volets qui doivent être soulevés afin d'examiner quand les Choux marins peuvent être coupés; H H des trous de six pouces carrés coupés dans les soliveaux, ayant des boîtes carrées y adaptées dont deux à chaque bout sont destinées à la ventilation, et celle du milieu à Texamen d'un thermomètre qui est fixé dans l'intérieur du châssis. Ce thermomètre devrait avoir une échelle de cuivre, car dans cette situation les échel- les de bois s'efl^icent bientôt. I K L M marquent le plan du terrain, et N la section de ce châssis. Si cette espèce de châssis est judicieusement construite, on la trou- vera beaucoup supérieure aux vases de terre cuite dont on se sert d'ordinaire; elle est plus économique, car elle n'est pas sujette à se casser, et ne consume pas la moitié autant de fumier. Quand on eu fait usage, le châssis est placé sur une ligne de Choux marins et à peu près à deux pouces de profondeur dans le sol afin d'en éloigner les souris et les limaces. On le couvre alors partout d'en- viron six pouces de fumier chaud, et même plus sur les côtés du chas- sis. Les plantes par cette douce chaleur sont bientôt stimulées ; on peut les observer parle moyeu des volets GG; la température du chas- sis peut être reconnue, en mettant le thermomètre dans la boîte du milieu H ; et la ventilation s'efl:'ectue par les boites des bouts. II 11 la chaleur peut être renouvelée ou augmentée si cela est nécessaire, en remplaçant un peu du fumier, quand il se refroidit, par du nouveau ; le châssis empêche l'humidité de pénétrer dans le parterre où les plan- tes se trouvent et les préserve d'être abîmées par les averses; avanta- ges imporlans que n'offrent pas les vases de terre cuite. Lorsque la pousse commence, le thermomètre Fahrenheit devrait être entretenu à environ 60"; après il peut monter graduellement de 65" à 70", le régularisant d'après les sujets que le jardinier a en vue de cultiver. Il vaut mieux que ces sortes de châssis ne soient pas trop grands; je préfère qu'ils n'aient que 12 pieds de longueur, afin que Ton puisse aisément les soulever sans risquer de briser les jointures; le bois dont on les construit doit avoir au moins 5/8 ou 3/-i de pouce d'épaisseur. Fig. 2 est le plan d'un semblable châssis propre a forcer les Asper- ges dans les couches; la description de fig. 1 peut s'y appliquer éga- lement, 11 diffère principalement, en étant plus large et plus profond ; si les Asperges sont plantées en ligne au lieu de couches, le châssis ci-des- ii22 (:o^STuucTIo^'s houticoles. sus décrit convient également. Quand on emploie ce châssis, il doit être placé au-dessus de la couche d'asperges, son l)ord étant enfoncé à trois ou quatre pouces sous la surface du sol, qui doit graduellement s'incli- ner à l'exlcrieur, de sorte que le fond du fumier puisse être apj)liqué directement sous le bord du châssis, que l'on couvre alors avec du fu- mier chaud , mais en plus grande quantité que pour les Choux marins parce qu'il y a plus de terre à chauffer. La manière de forcer diffère seulement en ce que l'on soigne que la chaleur ne soit pas plus forte durant quelque tems après que le châssis est placé. Les tètes qui se montrent d'abord seront faibles et petites, telles qu'elles le sont d'ordinaire ; mais elles sont suivies par d'autres plus fortes. La coupe ne doit pas être trop prolongée, un peu plus de quinze jours est ce qui convient. A la fin on doit refroidir insensiblement la couche; et quand le châssis est enlevé, elle cessera de produire des As- perges jusqu'à ce que la saison de leur croissance naturelle arrive, alors on peut encore en couper si on le désire. Ceci n'est pourtant pas à conseiller, car la croissance d'été restaurera presqu'entièrement la première vigueur avant l'hiver d'ensuite. Il vaut mieux cependant de ne forcer la même couche que tous les deux ans. John Dick. Ballindeau, oct. 1830. DES CONSERVATOIRES. Sur le Conservatoire exécuté par M. le Comte Albert de Rouvroy , dans sa propriété de Fournes près de ii7/e. ( Voyez PI. xx novembre). Un conservatoire est un abri au moyen duquel on garantit du froid des ])lantes délicates , originaires d'un climat plus chaud que celui dans lequel on les cultivej c'est une serre temporaire que l'on ne ferme que pendant les saisons de l'année , où une température trop basse ou trop variable nuirait à la végétation de certaines plantes ; c'est un climat artificiel que l'industrie des horticulteurs applique à la culture de certains végétaux. Dans les conservatoires , les plantes placées eu pleine terre y puisent abondamment tous les sucs dont elles ont besoin. C'est là seulement que l'on peut avoir une idée exacte du luxe de la végétation des zones chaudes, et de la beauté que les végétaux y acquiè- rent. Aussi, cette invention toute moderne est-elle destinée à faire révolution dans l'horticulture. Jusqu'ici , on s'était borné à cultiver les plantes exotiques dans des serres. On les élevait, soit en caisse , soit en pot , pour les sortir à une époque de l'année et les rentrer à une autre. Cette pratique offrait un double inconvénient : d'abord , la transition presque subite d'une température à une autre , souvent fort diflerenlc , et ensuite celle ter- CO^STUtCTlO^S HORTICOLES. 223 riblc nécessité du rempotage , qui , à des distances plus ou rooins rap- prochées , interroujpt, pour ainsi dire , la vie d'un végétal , soit qu'il languisse faute denourriturc dans l'espace étroit où ses racines sont l'enfermées, soit qu'il soit obligé de consacrer, pendant un temps , toutes SCS facultés à reproduire de nouvelles racines; et tout cela , aux dépens de laforce et de la beauté de sa tige. C'est eu Angleterre que les premiers conservatoires ont été exécutés, et les richesses ii\imenses c|ue possède l'aristocratie de ce pays , ont permis à des particuliers d'élever des monumcns admirables dans ce genre. 11 n'est personne qui n'ait entendu parler du magnifique con- servatoire circulaire et à dôme , construit eu Angleterre , chez l'hono- rable J.-R. Beaumont , écuyer , dans sa propriété de Bretton Hall, Vorkshire , et où il cultive avec tant de succès les plantes tropicales. C'est la seule eonslruclion de ce genre, entièrement circulaire et isolée (le toutes {)arls, qui ail été faite jusqu'à présent. Son élévation , qui est prodigieuse, en rend le chauffage difficile et dispendieux, mais elle est loin de nuire à la bonne conservation des plantes. il existe chez le Comte Saint-Yincent, à Rotchiltz-Essen , un conser- vatoire hémisphérique de la plus grande élégance , et qui, sans pou- voir être comparé au précédent , n'eu est pas moins digne d'être cité. Le célèbre cultivateur commerçant , M. Loddiges , a Hackney, près Loiulres, possède un conservatoire aussi remarquable par la rareté et la belle santé des végétaux que par sa grandeur; sa toiture est cur- viligne. Il réunit à la fois l'élégance et la solidité. 11 est reconnu main- tenant en Angleterre que la forme courbe des vitrages est extrême- ment avantageuse pour les serres ; les rayons du soleil brisés par cette courbure, répandent la lumière d'une manière plus diffuse et ne dar- dent pas sur un seul point qu'ils brûlent, comme cela arrive quelque- fois avec des châssis plats. Ce n'est cependant pas une condition indispen- sable pour une serre ; mais c'est un progrèsque nous avons dû signaler. En parlant des conservatoires, pour ainsi dire, monumentaux qui existent chez nos voisins , nous avons seulement voulu constater à quel degré de perfection et de recherche les constructions de ce genre peuvent être amenées; mais nous savons bien que la médiocrité des fortunes en général est un obstacle à ce qu'il s'en élève de pareils en France où , nous devons le dire, le goût de l'horticulture commence a peine à s'introduire; c'est pourquoi nous donnons aujourd'hui la coupe d'un conservatoire déjà existant chez nous , et dans lequel le propriétaire a su réunir une foule de plantes aussi étonnantes par la beauté de leurs fleurs que par leur vigueur. Nommer M. le Comte Albert de Rouvroy, c'est assurer d'avance que la science et le bon goût ont concouru à la perfection de son œuvre. Ce conservatoire , de soixante-deux pieds de long sur quinze de large, a la forme d'un carré long. Le milieu est coupé par une serre chaude de douze pieds , adossée contre un mur , dans l'intérieur du- quel sont construits deux fourneaux , qui servent à des tuyaux calori- 224 CONSTRCCTIOIVS HORTICOLES. fères , lesquels parcourent dans toulc leur longueur les ailes existant des deux côtés. Un toit, couvert en vitrage , qui descend sur des châssis également vitrés , est supporté par une charpente en bois , et , à l'exception du mur de la serre chaude , le reste du conservatoire est à jour de toutes parts. C'est là que des plates-bandes de terre de bruyère , habilement disposées , fournissent une nourriture abondante à une foule de végé- taux remarquables. Les variétés les plus nouvelles du genre Camellia , des Pimelea , des Azaiea , entre autres VIndica rubra odorata , des Boronia , des Diosrna , des Lambeiiia , des lïora , des Burchellia , sont les hùtes les plus nom- breux de ce délicieux séjour; mais il faut faire une.mention particulière de l'Enjthrina cristagalli que nous voyons fleurir si rarement en pot à Paris, et qui là, en pleine terre, se couvre deux fois par an de ses belles fleurs purpurines. Au quinze mai de chaque année, on élève tous les châssis, et la char- pente du bâtiment reste seule debout. Comme à cette époque les arbris- seaux que nous venons dénommer, ont pour la plupart passé fleur, une culture nouvelle vient le remplacer. C'est le tour des plantes grimpan- tes qui , par leurs feuilles nombreuses et les festons de leurs fleurs, dé- robent à la vue ce que la nudité des supports pourrait avoir de peu gra- cieux, et les convertissent en arcades fleuries. Les Passeflores, que l'on ne peut cultiver que de cette manière, mêlent le rouge et le bleu de leurs brillantes corolles aux grappes d'un lilas si tendre de la Glycine sinen- sis , VEccremocarpus , le Laphosperinum , VUrteria , le Convolvulus , la Clématite du Cap, le Dillenia , le Thunibergia , des Chèvres -feuilles , des Jasmins , des Rosiers multiflores , apportent aussi le tribut de leurs fleurs sans cesse renaissantes et de leurs odeurs si suaves. Au mois d'octobre , on a soin de rabattre assez près toutes ces plan- tes connues en Angleterre sous le nom générique de glimber's (grimpeurs) : on laisse seulement subsister quelques longues guir- landes des dernières pousses , afin de tapisser l'intérieur du conser- vatoire , de manière cependant à intercepter le moins possible les rayons du soleil. Le conservatoire est enfin le problème résolu d'un printemps per- pétuel. L'introduction du conservatoire dans l'horticulture est une innova- tion qui doit avoir des résultats immenses, et qui fera bientôt aban- donner l'usage des serres tempérées , qui ne servent que pendant la mauvaise saison , tandis que le conservatoire est une source de jouis- sances continuelles. Il est exposé au midi d'un côté , et au nord de l'autre. Au mois d'octobre on a soin de garantir cette dernière exposition du froid , en mettant environ huit pouces de feuilles sèches, retenues par un piquet autour des murs et des paillassons le long des châssis. Les soins à donner à un conservatoire sont absolument les mêmes COÎSSTRUCTIOUS HORTICOLES. z2o ([uc ceux qu'exige une serre tempérée ; les plantes dites de serre tempérée et d'orangerie y réussissent également , en ayant soin de les placer dans des expositions diverses , suivant leur nature. Observation. A cet article extrait du journal de l'Académie d'Horti- culture de septembre 1832^ nous ferons suivre le note suivante, résul- tat d'une lettre que nous a adressée M. le Comte de Rouvroy sur son établissement. Noies sur les cultures en conservatoire de Monsieur le Comte Aldert De Rocvroy. La Belgique l'emporte peut-être sur tous les pays par le nombre de ses serres ; ainsi un voyageur, ami de la culture, a récemment fait la remarque qu'à Gand seul, intia et cxlra nmros, on compte deux cent soixante-six serres; par contre, le nombre de conservatoires est chez nous bien borné, si tant est qu'il y en a. Cependant , on nous assure que le Roi lui-même va donner l'exemple, et qu'on construit en ce mo- ment dans les jardins royaux de Laeken un conservatoire d'après les meilleurs principes anglais. Il ne sera pas inutile de donner à nos lecteurs une idée de la cul- ture en conservatoire par l'extrait suivant d'une lettre de M. le Comte Albert De Rouvroy, adressée au Directeur de l'Horticulteur Belge en date du 28 octobre 1834. u Mon genre de culture en conservatoires isolés, loin de tous murs, bâtimens, etc., et au midi, est absolument étranger à la Belgique. Ce moyen nie donne l'avantage d'avoir des plantes et arbustes qui, très communs chez vous, vous paraîtraient étrangers par leur force. Beau- coup d'arbustes ont besoin de pleine-terre, c'est dans leur nature • même des plantes de bruyères , et qui le croirait ? des ognons veulent la même condition. Je vous citerai le Pétunia glauca qui dès la troi- sième année a ses vingt-cinq pieds de hauteur et un tronc de dix-huit pouces de circonférence. Ses fleurs sans cesse renouvelées lui donnent avec sa verdure un aspect pittoresque. Arrivé à l'état ligneux, sup- portera-t-il l'hiver en pleine terre ? c'est un essai à faire. Les Tacsonia, toutes les Passiflores , le Crinum americanum , offrent un massif de feuilles et de fleurs toujours renaissantes, imposant par son immense végétation. Une petite plante grimpante, le Thumbergia, que je n'a- vais vu qu'en pots, garnit une serre en trois mois de tems, quand il est en pleine terre dans le conservatoire. Un Diosma Flagrans de cinq pieds de circonférence est, en fleurs, un des arbustes de la plus grande beauté. Un Pétunia qu'on laisse traîner donne une guirlande de cin- quante pieds de longueur. Des résultats si beaux doivent engager les amateurs Belges à construire des conservatoires. Le moins de pots et de caisses possible est le mieux. » Le moment est peut-être très propice pour attirer l'attention de nos compatriotes sur les conservatoires, aujourd'hui qu'une société ano- 2. 30. r.o:ssTnTiciioNs horticoles. nyme, fOus la dcsignaliori de Société d'IIorlicullure et de Hotaniquc, va s'établir à Gand et qu'elle a déjà reçu, de la part de la régence, la con- cession gratuite d'une butte de moulin et d'un vaste terrain avoisinanl pour y construire de grands jardins et des bàtimens destinés aux ex- positions publiques horticoles. Un conservatoire serait bien placé dans un tel établissement et répoudrait à un besoin réel. Avec le fond so- cial de cette institution, qui s'élèvera à 180,000 francs, l'érection d'un conservatoire pourrait se faire sur une vaste échelle. Aperçu sur la meilleure culture de diverses espèces de plantes par le VIO y en des serres séparées. En visitant un grand nombre de maisons de campagne des environ-; de Gand et de la ville même, j'ai été souvent étonné d'observer la quan- tité diverse de plantes qui se trouvent réunies dans une même serre ; les bruyères, Camellias, les plantes bulbeuses, les Géraniums, etc. , etc. , sont placés pêle-mêle sans que l'on porte la moindre attention à leurs différentes constitutions; les conséquences de cette méthode sont que ces plantes se détruisent les unes les autres. Les plantes de crois- sance rapide absorbent la bonté de l'atmosphère de celles qui ont les plus petites feuilles. Je me suis souvent amusé, en Angleterre, en France et en Belgique, raisonnant sur la structure des serres, d'enten- dre dire par des amateurs : mon intention est de bâtir une serre d'au- tant de pieds de longueur et de la diviser en trois parties, savoir: une serre tempérée à une extrémité , Torangcrie au centre et la serre chaude à l'autre bout. Il n'y a rien à objecter à cette division de tem- pérature dans leurs serres ( qui comprend les degrés de température de Réaumur de 5. 10. IS. ); mais c'est dans la nature des plantes avec les/Juelles ils remplissent leurs serres et aussi dans la mauvaise pro- portion de ces serres en comparaison des plantes qu'ils y mettent que git le défaut commun. Par exemple, les bruyères se plaisent en hiver dans une température d'environ 5 degrés ; mais ceci n'est pas un mo- tif de les mettre dans une même serre qu'un Camellia ou qu'un oran- ger dont les larges feuilles absorberaient infailliblement toute la nour- riture de l'atmosphère, et pourtant dans tout Gand je ne connais pas une serre spéciale pour la culture des bruyères; comment peut-on es- pérer de les voir prospérer ? Au fait chaque espèce de plantes devrait être autant que possible tenue séparément. Les bruyères devraient être cultivées dans une espèce de hache ressemblant beaucoup à celles où l'on cultive les Ananas, mais fesant face au Nord ou à l'Est; en hiver la température ne devrait pas dépasser les 5 degrés. Les Camellias dans une serre où l'on peut aisément les mettre à l'a- bri d'un soleil trop ardent , qui nuit à leurs feuilles , supportent parfaitement 10 degrés de chaleur en hiver; mais au moment d'avoir leurs fleurs un degré de chaleur suffit poui- fture tomber ces boutons. Les plantes de la nouvelle Hollande réclament une serre ouverte à CONSTRUCTIONS HORTICOl-ES. 227 la lumière où l'on puisse les mellre à l'ombre et leur donner de l'air frais durant le beau lemsj trop de chaleur par le l'eu en hiver produit sur elles ( de même que sur les bruyères ) un très-mauvais effet et particulièrement sur les Ttrijandra. Les GeraniuTns réclament une serre très éclairée, beaucoup d'air tant en hiver qu'en été, et une température d'hiver qui ne dépasse pas les S degrés, à l'abri du plein soleil en étéj ils supportent dans cette saison 20 à 30 dejjrés de chaleur; mais je trouve que 18 degrés conviennent le mieux à leur floraison. Les plantes Alpines telles que les Auricula, etc.. demandent une ha- che basse dans laquelle les pots doivent être entérinés jusqu'au bord dans du vieux tan, afin d'empêcher que les racines ne se gèlent, et beaucoup d'air quand le temps est beau. Les Bulbes du Cap demandent aussi un châssis peu élevé , et beau- coup d'air quand le temps est beau; quand il gôle on doit les couvrir de feuilles et de nattes. J'ai eu les six espèces de plantes sus-nommées, mises pêle-mêle les unes avec les autres et aussi rapprochées que possible; au tems de la floraison le jardinier est parfois trompé par son gâchis et Yoit avec étonnement que ses plantes ne répondent pas à son attente. Je de- mande comment il est possible que des plantes d'allure , de végétation et de constitutions si différentes puissent fleurir dans une même atmos- phère? Au fait, pour cultiver n'importe quelle plante , telle quelle doit l'être, il est absolument nécessaire de lui donner une culture propre à ses habitudes, objet qui ne peut s'acquérir qu'en tenant chaque classe séparée (1), et au lieu des vastes serres si coûteuses qui sont maintenant à la mode-dans le pays, je conseillerais aux amateurs de prê- ter plus d'attention à la nature de leurs plantes et de considérer ( avant qu'ils ne bâtissent leurs serres ) pour quelle classe de plantes ils la des- tinent: si elles sont de croissance haute ou petite, si elles ont besoin de beaucoup ou de peu de lumière, mais avant tout qu'ils songent à tenir chaque espèce séparée. Quelle jolie suite de serres l'on pourrait faire en cultivant les plan- tes ci-après nommées dans des serres de 25 pieds de long et pas plus hautes que 14 pieds, excepté l'orangerie qui doit, comme étant le cen- tre, être considérablement plus haute. ( Voy. la planche xxi, fig. 1.) (1) Je suis tellement persuadé de cette assertion, que je l'ai mise en pratique , au point de planter mes Dahlias d'après leurs semences. C'est-à-dire que je mets toutes les nuances blanches ensemble, les nuances jaunes à part et les rouges de même et ainsi de suite. Je fus agréablement surpris de découvrir des variétés nou- velles qui seraient passées inaperçues si elles n'avaient pas été plantées les unes au- près des autres. 228 IMSTRUMENS NOIVEACX. Plati d'une Orangerie et de quatre Serres tempérées , adaptées à ia cul- ture de 5 classes différentes de plantes. Plan de quatre serres, chaque serre a 25 pieds de long, 12 de large : cl 14 pieds de haut. L'Orangerie au centre est également longue de 25 pieds et large de 24; la hauteur peut se terminer en uu petit dôme. Un mur dans le centre des serres, avec 3 pieds d'ouvrages de maçonnerie; en devant un poêle pour le feu, voilà toute la maçon- nerie nécessaire pour les serres. L'orangerie doit avoir un toît et le devant opaque mais avec des fenêtres. Plus le toît d'une serre est plat, mieux il vaut, et plus les plantes sont rapprochées des carreaux mieux elles se portent. Cette rangée de serres fournirait un joli point de vue dans une campagne ; ces pro- portions pourraient varier suivant la dimension de chaque serre si cela était nécessaire. 3 foyers suffisent dans les hivers les plus rigoureux, mais je crois que par le moyen de volets adaptés aux fenêtres inférieures, deux et même un suffiraient durant un hiver ordinaire. JOHS MiDDISOS. Wondelghem lez Gand , décembre IS34. INSTRUMENS NOUVEAUX. EltaDETTE ÉCONOMIQUE ET COMMODE. (VoyCZ PI. XXI, Fig. 2.) Ou écrit le nom de la plante et son numéro sur du papier ordinaire uu peu fort , avec de l'encre ou un crayon ordinaire ; on prend une feuille de plomb à thé ou plomb en feuille qu'on découpe en carrés d'un pouce et demi à deux pouces de côté ; on plie chaque carré et dans le pli on glisse le papier qui porte l'inscription ; le pli est dirigé en haut, et on enfonce le tout dans un petit bàtoa fendu en ayant soin de mettre le côté ouvert en bas. L'étiquette est fiiite ; on la pique et l'on peut être assuré que l'inscription se conservera lisible et propre pendant un temps infini; rexpcrience m'en a démontré la haute utilité. Emilien De Wael. Décaissoire nouveau. Dans lune des séances de la Société d'Horticulture de Paris , M. Jac- ques a présenté au conseil un instrument qu'il avait fait confectionner d'après une idée que lui avait fournie l'un de ses chefs d'atelier. Cet outil lui sert avec avantage , lorsqu'il esl question de donner aux Oran- gers ou autres grosses plantes un rencaissement ou un demi-rencaisse- ment , quand ces végétaux sont dans des caisses à panneaux fixes et non mobiles. M. Fion, qui se trouvait à la séance , a dit qu'il se servait I58TRUMERS «OOVEADX. 5fâD depuis long-temps dans ses décaissemens d'Orangers d'un instrument méritant d'être publié; j^ai dessiné et fait graver celui de M. Jacques et celui do M. Fion , afin que le lecteur puisse juger do leur dilFérence et choisir celui qui lui conviendra le mieux. Je n'ai pas opéré avec celui de M. Jacques; mais comme il en est satisfoit , on doit croire qu'il remplit bien son objet. J'ai vu opérer et j'ai opéré moi-même avec celui de M. Fion , et puis certifier qu'il est très-commode et très- expéditif. Voici la raison qui a porté ces deux habiles cultivateurs à imaginer un instrument pour faciliter le décaissement. Tant que les Orangers ne sont pas très-gros , ou les tient dans des caisses dont les quatre panneaux sont, par économie, cloués à demeure sur les quatre montans , et de manière qu'on ne peut les ouvrii' tant que la caisse dure. Pendant ce temps , les racines de l'arbre s'allon- gent, traversent toute la terre, arrivent contre les panneaux et s'y cramponnent si étroitement , qu'il est impossible de sortir l'arbre de la caisse , quand il est nécessaire de lui donner de la nouvelle terre , soit par un demi-rencaissage ou par un reneaissage entier. Anciennement et dans beaucoup d'endroits encore , on se servait et on se sert d'une houlette coupante ou d'une bêche pour couper l'extré- mité des racines , afin de pouvoir sortir la motte de la caisse , mais ce moyen était long et difficile ; aujourd'hui , avec l'instrument en ques- tion , l'opération est facile et prompte. Celui de M. Jacques , Fig. 9 , PI. XXI , est une lame de fer acérée , longue de 20 pouces non compris le manche, tranchante à l'extrémité , dentée en scie sur les deux bords dans une longueur de 6 à 7 pouces , et coupante dans le reste de sa longueur ; on enfonce cette lame perpendiculairement dans la motte à 1 ou 2 pouces de la paroi de la caisse , et par un mouvement de va et vient, on coupe la terre et on scie les racines iout autour de la motte, excepté celles de dessous qui n'adhèrent jamais à la caisse , à cause des plâtras ou des graviers qui en couvrent le fond; ensuite on couche la caisse obliquement , et deux hommes en tirent facilement l'arbre avec sa motte qne l'on taille alors à son aise. L'instrument de M. Fion , Fig. 10 , a le manche en béquille et en fer comme la lame, mais cela n'est de nulle importance. La lame est tran- chante des deux côtés , .surtout depuis a jusqu'à h, et sur toute la partie convexe c. On l'enfonce comme le précédent , et par le mouvement de va et vient , et en appuyant toujours vers c , on coupe la terre et les racines qui se trouvent devant l'instrument , et en le retirant de temps en temps , le crochet h , qui a une certaine épaisseur du côté de l'angle intérieur , fait sortir la terre de la ti^anehée et par ce moyen fiicilite la manœuvre : sous ce dernier rapport l'instrument de M. Fion paraît avoir de l'avantage sur celui de M. Jacques. PoiTEAU. 230 MÊL/VXCES. MELANGES. Lorsque nous avons donné dans notre numéro de juin-juillet (toni. 2, p. 126 ) la traduction de la relation que M. Kniglit avait faite de son voyage en Belgique, nous avions mis en note qu'il était curieux pour les Belges de voir cotnment on juge leur culture à l'étranger et sur- tout en Angleterre. Cette note ne semble pas avoir été comprise par quelques personnes qui ont témoigné dans un journal politique leur mécontentement de voir cet article dans notre pul)lication. Elles n'ont pas saisi notre pensée • en insérant dans un journal national comme doit être le nôtre, tout ce que l'on dit de nous à l'étranger en bien ou en mal, on rend un service à l'art, à la science, car de cette manière, si nous suivons encore quelques routines aveugles, nous pourrons nous en défaire, quand nous connaîtrons mieux, et si l'étranger juge mal, nous aurons au moins le droit de rectifier son jugement lorsqu'il reviendra. On ne peut pas relever ce que l'on ne connaît pas ; et c'est dans ce sens surtout, que nous croyons nécessaire de donner toujours à nos lecteurs les relations des écrivains étrangers. L'expérience a d'ailleurs prouvé que nous n^avions pas tort. Un journal anglais ren- dait compte, il y a quelque tems, de l'état du jardin botanique de Liège j l'article est traduit dans les ouvrages français ; M. Courtois, directeur du jardin, répond par un article plein de sens et de savoir; nous sommes persuadés maintenant qu'à l'avoir ceux qui parleront encore de ce jardin seront plus justes que le jardinier anglais. S'il re- tournait à Liège, il reconnaitrait son erreur; et pourtant si les jour- naux n'avaient point donné le premier article, l'erreur marchait, gran- dissait et prenait racine. La publicité en a fait justice. Kous avons cru de notre devoir d'avertir nos lecteurs que notre in- tention , en donnant les jugemens des étrangers sur nos établissemens, n'était pas de dénigrer ceux-ci, mais bien de faire servir de justes observations à notre profit ou d'exciter les personnes compétentes à répondre aux légèretés et même aux bévues que certains voyageurs, même de grand nom , commettent si souvent et qui se propagent tou- jours au loin si elles ne sont promptement combattues. La rédaction. JSotes faites durant un voijage commercial en Belgique et dans une par- tie de la France , pour la maison de MM. Lovv et compagnie, jardi- niers à Clapton, au mois de mars et d'avril 183A. Par M. William Garvie, jardinier en chef du jardin de Clapton. Je (juittai Londres, le 8 mars, pour me rendre à Ostendc. Je remar- 'quai ici ce que je n'avais jamais vu auparavant, c'est-à-dire, que l'im- mense quantité de cochons à longues-jambes, occupés à brouter sur MÉLAKGES. 2BI les remparts, étaient tous retenus par un licou, sans doute pour les empêcher de tomber dans les fosses escarpes des environs. Le sable qui couvre la côte paraît voler à de grandes distances durant le temps sec, et dans plusieurs endroits on le trouve déposé sous la forme de grands cercles, comme de la neige. Ne trouvant rien dans la ville ni dans ses environs qui ait rapport au jardinage, ce que j'attribue au voisinage immédiat de la mer, mon séjour ici fut aussi court que les circonstances le permirent. Je fis la route d'Ostende à Bruges par la barque sur le grand ca- nal, manière de transport, là où on peut le rencontrer, beaucoup plus commode que d'aller par diligence, à cause du pavé grossier des routes, que sur le continent, l'on rencontre communément construi- tes de celte façon. On a fait peu de progrès jusqu^à présent dans l'jirt de macadamiser les routes. Ces barques sont fort bien appropriées à la commodité des voyageurs ; la première ou meilleure cabine est com- parable à celle d'un bateau à vapeur de Margate. Ce que l'on nomme barque de nuit , est pourvu de bons lits, où l'on peut dormir aussi coufortablement que dans une auberge, car on ne fait que peu de bruit sur le pont : le déjeuner et le diuer sont servis à leurs heures rcs- j)celiv€S , et les rafraiehissemens se vendent à un prix très-modéré. Peu après avoir quitté Ostendc, ce pays devient marécageux et stérile , le canal se trouvant à plusieurs pieds au-dessus du niveau du sol et étant encaissé par des bancs escarpés ; plus on s'avance, plus le sol s'a- méliore et on m'informe qu'il produit de bonnes récoltes de froment , de seigle et d'orge. Vers Bruges le pays est magnifique, bien boisé, et les campagnes se trouvent dans un haut degré de culture. L'entrée de la ville ornée d'une avenue d'ormes, est vraiment magnifique ; il est étonnant qu'une si grande ville, traversée de canaux, et pourvue de toutes les facilités que demande le commerce , soit dans ce moment si morte. Après le coucher du soleil, on ne voit plus personne dans les rues, et toutes les places sont si tranquilles que l'on dirait qu'il n'y a plus âme qui vive dans la ville. En jugeant d'après l'étendue de cette place je m'attendais à trouver quelques bons jardins, mais ils y sont rares et de peu d'im- portance, il n'y a pas de jardin botanique; mais il y a ce que les habii^w?, nom.ïaQi\i\Q jardin philarmoni que , entretenu par souscrip- tion et dont l'usage, comme le nom l'indique, sert aux souscripteurs et à leurs familles, de lieu de réunion, les dimanches et jours de fêles, pour jouir de la musique et d'autres amusemens. Ce jardin est pro- prement distribué et répond fort bien au but auquel il a été destiné. 11 contient quelques beaux pieds de différentes variétés d'Azaléas , Rhododendrums, et de roses chinoises et noisettes, etc. ; au centre il y a un bâtiment très simple où les membres ont leurs réunions pu- bliques. Je vis plusieurs jardins particuliers près do Bruges, mais n'y trouvai rien d'intéressant. De Bruges à Gand, on traverse un beau pays plat, bien cultivé et diversifié par les bois et de l'eau. Les di- 2^2 MÉLANGES. Tcrscs branches du grand canal frappant la vue presqu'à cliaque tour- nant, les nobles avenues d'ormes et d'autres arbres plantés en lignes droites le long des routes et des avennes pareilles s'embranehant à droite et à gauche, donnent un bel air de variété au pays et charment Toeil du voyageur. Aucun bout de terre ne reste inoccupé, tout est cultivé ou boisé ; jusqu'aux côtés des ruisseaux qui servent à écouler l'eau des champs et à les séparer les uns des autres, sont jdantés de rangées de sureau ou de noiselier: ces arbres sont coupés tous les 7 ans et servent de perches pour les houblons ou tout autre chose. Les fermiers semblent être des gens très -laborieux ; mais ils sont pauvres à cause du bas prix pour lequel ils vendent le produit de leurs terres. Les chevaux d'ici sont très-propres aux ouvrages lourds, ils sont courts et vigou- reux, et par le genre de brides généralement employées ils doivent être très-dociles , let aisés à conduire. Une grande partie du travail des champs, là où les fermes sont petites, ce qui a lieu le plus souvent , se fait à la bêche au lieu de la charrue, et la qualité sablonneuse du terrain rend Topération de la bêche très -facile. L'arrivée à Gand n'est pas aussi belle que celle de Bruges ; il n'y a pas ici de ces belles avenues de grands arbres , la plupart n'étant que ré- cemment plantées. Il est bien connu que Gand est une grande ville manufacturière. Les jardins y sont nombreux et quelques uns offrent matière à une description qui n'est pas sans intérêt. Le premier est celui de MM. Verleeuwen frères , qui cultivent une bonne partie de plantes exotiques. Leur terrain , quoique petit, contient deux serres chaudes très propres , et six pour les plantes de la Nouvelle-Hollande et les Camellias. L'une de ces dernières a été bâtie depuis peu avec une grande couche dans le fond pour la transplantation des nouvelles et meilleures variétés. Cet établissement dans son ensemble est bien tenu; les plantes y sont extrêmement saines. MM. Verleeuwen ont commencé a cultiver des Orchidées depuis l'année précédente ; quelques bonnes et rares espèces de ces plantes ont été rapportées dernièrement d'An- gleterre par un des frères. Le second jardin est celui de M. Van Geert , qui cultive principalement les mêmes sortes de plantes que les MM. Ver- leeuwen ; mais sa colleelion n'est , ni aussi choisie , ni aussi riche en plantes de prix. Il cultive parfaitement les Camellias , et les multiplie rapidement , ayant une quantité de beaux sujets plantés dans une de ses serres , ce qui le met à même de les propager beaucoup plus vite que par la voie ordinaire. 11 cultive également une qualité de poiriers en pyramides , Azalea, Magnolia, etc. ( La suite au numéro prochain. ) Ocà>/>rf JS.U. I. Ili'rl.ruJhur lh'/loyé eji AiUfleferr, f>i,i, forai- les . î.y„;yyr^- l„ /i/,it/,a/-/,r , /rtr CAou.m- - marm^ . en fleute krre . \ f .f .r ,/■ .f ,/■ — -Zl =>n — i !•■ pin On C S ^ G 1 ^■ c s^^^^^ m^^^^^f^^^^^^^^^m^?^^m ^^^ 'l'ii ! ■'i[iiiiriiiiri,iiii:i,iiniiiiiM:iiiJi,iiii,iiiiiiiiiiii iiiii. ii(ii;iii!iii'iiii,iiHiiiiiii>,.":lii!|ii^''iyfi!iri''H|i!>;.:!' 1,1 ii;iiiMiiiiiiiiiiii;i n,apjiii'ii i,iiiiri'!.i!:'i[i'iJ'ii!;i]|ii,iiii!iMiri:iiiiiiiiiiiiiiiii.iiiii iiiiiiiiiiii,iiii!iii,iiim,iiiiiiMii[ii»i[iiiiiii,iiiiMmïïm™pim Mo Y ■■ 3 U Y *' \7 \^ \9 M II II II Il II II iir 1 E m w \8 \g \ ,o Pl^j .\ooeu,/,ro UVJ4. I. /loH.cune.u- /Wj/e. l h\a. /. wn? al v< KM^ V f'i^.7. Coupe d'tt/t (oii,s-ej-tm(oi/e r/a//.r (ccfiic/ on cii//ii'C cit />/<■///(' /criv /cii/f.f r.iyierc.f c/c ouz/t/ci '■réadé à tournes par M!' le 6'>////, .///.,// (h- ILnioixuj — /'/enfpc,-/i,v --' ^^^^^^ /" \ 1 ' i ■1 1 ^ $ .^ ^ - i .C >t ^ ~ II -ï ^" "^C J Vi |j S =^ ■u I 1 .S K 5; -^ï '' '1 ^ ^ 1 i' H. II il ■ ~^ e--- 1 5> ■^ 1 ^ \ y 1; i 1 1 ^ ê- kl i s ^ ^S\ £ t ■* s "i -:- 1 ^B>T ^^ »> •- c^ » . •"■ < i::J ^ 1 \^ ï: ^ \ "^ § -S^ ®k ;;i 1 ■,.; ;-' M 4^^ ■^ 7y 1 ;• . 1 w^ 1 ,j - i4i:if^ ;^^ 5 ■ 5 " ^^ZZ i== ^==^= ====. ' '"j V ::S .5 P ■4^ ^ ±±]-:i::r:.:::T::.]V.mr.::"r:>& "l'^ ■"'■'l/"\'/"'H/l- ■■^csi .'•"/'"■'•'.-Y/ L'HORTICULTEUR BELGE. JANVIER- FÉVRIER 1835. ARBRES FRUITIERS. Lettre à M. le chevalier Georges Benthani , secrétaire de la Société d'Horticulture de Londres. Greffe du Poirier et du Ponimier. Le chancre des bouts des branches et le cancer de la lige, qui attaque si fréquemment le poiiier et le pommier de greffe , surtout lorsque sur l'arbre en sève on exerce une taille de rapproclieinent , d'amputa- tion ou d'abaissement, dépendent en grande partie de ce qu'on pose leur greffe sur des sujets déjà en sève ou prêts à devenir en sève , et que l'opération oblige d'abattre jusqu^à proche du sol. Le sujet acquiert une concentration de vie par cet abattement et la greffe est suspendue dans sa vie ; on sent aisément ce que cette diflérenre de condition peut produire. En suivant ce procédé on a en outre l'inconvénient que la greffe manque souvent de réussite. La greffe du pommier sur sujet paradis est souvent dans ce cas; le j)oirier, seulement lorsqu'on le greffe un peu tardivement. Le pommier ne souffre pas mieux la greffe par écusson et moins encore sur paradis que sur francs. A la 4® ou 5® an- née , le chancre s'empare de sa tige , et se propage du sommet jusqu'à l'origine de l'écusson. La pousse du poirier greffé par écusson sur franc, se fortifie lentement. L'écusson est la seule greffe qui soit applicable au poirier sur coignassier. La greffe en fente sur sujet en terre réussit le mieux pour les arbres à tige. 11 y a de l'avantage de la faire sur des sujets d'avance mis en place et en bonne végétation , haut-tiges et mi- tiges. La greffe du poirier sur franc et celle du pommier sur paradis doivent être exécutées sur sujets levés de terre; on 0]ière sur genoux. Le poirier est greffé par copulation , le pommier l'est en fente ; on abat le sujet jusqu'à deux pouces de la naissance des racines. Les sujets doivent être levés de terre et mis en jauche avant la saison des gelées. On peut commencer le greffage dès la suspension des gelées et les con- tinuer jusqu'en mai. A moins d'accident aucune greffe ne manque à la reprise et la consolidation est si prompte , que bientôt les traces de la plaie disparaissent. Le bien consiste en ce que l'état de souffrance est commun aux deux parties; que la suspension de vie dans la greffe existe % 31. 234 ARBRES FKUITIERS. aussi dans le sujet ; que si le sujet est sans branches , il est aussi à peu de ehose près sans racines ; que pour faire développer les veux de la greffe^ des racines courtes se mettent plutôt en pousse que des racines longues, qu'un fort appareil de racines n'est pas mis hors d'équilibre avec un appareil nul de branches, que les deux parties se relèvent en- semble de leur longueur commune, que le sujet n'envoie à la greffe pas plus de sève que celle-ci ne peut consommer, ne peut assimiler. Une fois en reprise , la greffe marche plus rapidement qu'une autre; elle subdivise son bois en raison de ce qu'elle pousse de courtes et nombreuses racines, et bien souvent au bout de Tannée on a un arbre fait et qui l'année suivante ou la seconde année porte déjà fruit. J.-B. Van Mons. Sur la transplantation et le retranchemeîit du pivot. La nature qui caractérise les arbres en plein vent et ceux en espalier est entièrement différente. Le caractère des preaiiers est une écorce forte et endurcie , un tronc dont le diamètre semble s'être étendu au\ dépens de la taille, des racines aussi nombreuses que chevelues, et enfin des branches superbes et bien nourries , également réparties et serrées contre le corps de l'arbre. — Les pieds en espalier, ont une vé- gétation comprimée, qui, aidée d'une exposition chaude à l'abri des vents froids , donne des fruits plus beaux que ceux de plein air, mais non supérieurs en qualités ; le caractère de ces arbres est d^avoir une écorce légère, luisante et lisse, sans aucune apparence d'endurcisse- ment contre le froid, un tronc mince s'élançant comme pour retrouver le grand air, une tête peu forte , et peu pourvue de branches, leur ex- tension étant trop aidée, des racines maigres et isolées. Je ne m'arrêterai pas à la déplantation des arbres qui ont déjà déployé leurs 1'" forces, ni aux préparations nécessaires à la re])lantation telles que les araeublemens des fosses et couchage des racines; il suffit d'ob- server que l'usage de soutenir le tronc au moyen de pieux devrait, par ses avantages reconnus, être plus universellement adopté, qu'il ne l'est jusqu'à ce jour , puis de conseiller de réduire autant que possible les gazons ou mottes de terre aux racines, parce que, conserver cette terre épuisée à la couronue de l'arbre, force trop les racines à s'allon- ger. 11 est de notoriété générale que dans les pays où la température est incertaine, l'endurcissement des arbres se fait d'une manière inégale. Si les arbres ne sont pas trop âgés, exposer au nord ce qui avant était au sud me semble nécessaire, en ce que ce changement oblige l'arbre à faire du nouveau bois. Cependant sur ce point une opinion générale ne peut être qu'erronée, l'expérience les ayant rendues trop lo- cales. Le manque de reprise à la transplantation , loin d'être occasioné par ARBRES FRUITIERS. 233 le changement de position ou môme par la levée de terre résulte plutôt de l'amputation des branches, ce qui naturellement dérange le cours de la végétation , puis(jue toute lésion d'une partie quelconque d'un arbre ou d'une plante y apporte un changement qui, au fond avantageux, ne laisse pas de nuire à son développement et à son existence. Ces amputations qui ne sont pas sensibles dans les jeu- nes plantes , trop robustes pour en soufFrir , ne peut manquer d'agir fortement sur des sujets plus âgés j il faudrait donc avant la transplan- tation faire les tailles nécessaires, tant pour équilibrer les branches, que pour délivrer l'arbre de son bois inutile , et laisser à la sève le temps de reprendre un nouveau cours, avant de le soumettre à la dé- jdantation. Voici, ])our les branches; passons aux racines : « Le pivot n'est pas une partie commune à toutes les plantes, cependant chez celles qui en sont munies, il forme une de leurs parties essentielles. » Beaucoup d'arbres de semis, dès leur levée de terre, portent sur une seule racine qui est pivotante, creusant profondément en terre, sans être (en général) le moindrement chevelue. La conservation du pivot est une erreur sujette à divers inconvé- niens, la principale est que, tant que l'arbre est jeune et que la racine ne foule qu'un sol ameublé et nutritif, les pousses trop fortes sont glou- tonnes, faisant l'arbre s'élancer et rester plus en bois qu'il ne se met à fruit, et, qu'ensuite, lorsque ce pivot toujours croissant parvient à l'humus, dans une terre humide, dans du sable ou du gravier, il se trouve forcé de s'y arrêter parce qu'une couche compacte de terre glaise et ferrugineuse placée plus ou moins profond, s'oppose à son passage ef par conséquent à son entière croissance. Ce séjour dans une terre sans vertus alimentaires est cause d'une stagnation dans son dé- veloppement normal, par suite d'une transaction en opposition flagrante avec son existence primitive dans la couche superficielle de terre qu'il parcourut d'abord : transaction qui nécessairement doit influer sur l'arbre et arrêter sa végétation. Voilà pour l'arbre semé en place, voire maintenant sa transplantation : né à peine,qu'il ait ou non trois ans, sa déplantation n'offrira aucun in- convénient, mais plus vieux l'ôter de terre seul sera déjà une difficulté fort grande ; sa reprise ne le sera pas moins. Les arbres auxquels on fait subir le retranchement vont d'abord languissant après leur repîantation, plusieurs même dépérissent en attendant que la racine pivot mutilée soit parvenue à faire des racines latérales, forcée pendant ce travail à se concentrer et à suspendre la sustension de la sève ascendante. Le retranchement du pivot fait naître des racines divergentes d'une force trop réduite pour parvenir à s'enfoncer en terre et par cette rai- son obligées à raser horizontalement le sol et à séjourner dans de la terre araeublée. Le retranchement des racines latérales occasione une ramifica- 2â6 PLANTES d'agrément. tion et une augmentation considérable de chevelu. Pourtant beaucoup de planteurs n'y recourent jamais parce qu'ils croient que le retran- cbement de la racine mère dispense de tout autre , se contentant de purifier la plice faite par éclats ou déchirures en déplantant j tout au plus rafraichissent-i's le chevelu. La suppression du pivot donne lieu aux phénomènes suivans : — « Dans les plantes délicates, une plus grande sensibilité à la gelée. » — Ud état de langueur dans les grandes sécheresses, parce que les racines ne peuvent plus chercher de l'eau à une grande profondeur en terre ; — Bloins de solidité sur le sol , e1 moins de résistance aux orages ; — Moins d'allongement de la tige et d'expansion horizontale de la couronne ; — Plus de précocité dans la fructification et plus de saveur dans les fruits (1). Pour les arbres les plus sujets à souffrir du retranchement, il est bon de semer par rangées afin de pouvoir à la seconde année retrancher le pivot sans déplantei-, en le coupant à la bêche, par ce moyen on ne lèse pas le i)eu de chevelu qui géuéraiement le longe et on nécessite leur étalage sans en rien les endommager. — On peut pour les fruits en chatons faire germer la graine avant de la semer et pincer le radi- cule avant de la livrer défi.nitivement à la terre. Londres, 7 janvier 1835. EmilieiN De Wael. PLANTES D'AGREMENT. ABRICOTIER ARMEIVIACA Sigeria. Abricotier de Sibérie. ( Fam. des rosacées.) Le bon jardinier de 18-H5 ajoute à ses plantes d'agrément cette espèce qui constitue « un petit arbre dont les fleurs ressemblent pour la grandeur et la couleur à celles du Kabnia. » ABRICOTIER ARMENIACA Nepaulensis. Abricotier du Nepaui Le même ouvrage cite cet a autre petit arbre pyramidal , dont les fleurs sont blanches et les fruits gros comme une noisette. Il semble être le type de tous les abricotiers, » AGERATUM CoERtiEUîi Ageratcm bleu. (Fam. des flosculeuses. ) Des antilles. Plante annuelle, rameuse, haute de 15 à 20 pouces, à feuilles en cœur crénelées. Tout l'été, fleurs d'un bleu céleste en co- rymbe terminale. Culture des fleurs d'automne. A. Cœlestinum. \ivace, fleurs d'un plus beau bleu. Lèvre tempérée. ( Bon jaidinier 1835.) (I) ( Desc. du Docteur Schlecliiendal.) .Tmiuin- t,K.'>. aoTXja±a. specioaa^orf^ _£ /ier-tl Calautlie flctva 3^.^?:. Z'M^rtij-ultf^J- Bflgf ■ PLANTES d'aGRÉMEST. 230 CALCEOLARIA Dicclor. Grah. Tiges diffuses rameuses; feuilles ovales-oblongues, pulvinées et blanchâtres, surtout en dessous; fleurs paniculées, d'un jaune pâle, ayant la lèvre supérieure encore plus pâle que l'inférieure. (Bon Jardinier de 1835.) CATAFETUM Tritendatcm. Hook. Exot. Flora 90 91. — Sinis. Bot. mag. vol. 41, 1824-2559. — Catafetum Macrocorpnm. ilichet Kuntli. Synopsis, vol. 1 , p. 331. (Secunduin sims loc. land. ) Introd. 1822. — (Faui. des Orchidées). Car. Ges. : Corolle renversée. Pétales au nombre de cinq ]iresqu'égaux. Labellum {nectaire Linn.) saccato-concave Co- lonne bicornue, cornes retrorses, filiformes, arcualo-conniventes. An- thère operculée, recouvrant le bout de la colonne atténué et subulé. Masses polliniques au nombre de deux, supportées par un pédicelie commun. { Rich. Mss. in Kunth syn. niutatis terminis). — Car. Spée. Hampe plus courte que les fouilles, pétales ovato-lancéolés, aigus; les intérieurs tachetés , le labellum tridenté. La description suivante est fiute d'après un bel individu que j'ai vu fleurir chez M. Mechelynck. Hauteur totale de la plante 27 pouces. Ra- cines fibreuses, grosses, blanches. Pseudo bulbe allongé, renflé au milieu, sub comprimé de 3 pouces de hauteur (1), couvert des bases de feuilles séchées ou bien nu strié , vert, avec des lignes transversales rouges ci- catrices des feuilles tombées. Tige feuillée, sub comprimée, fusiforme , noueuse, de 9 pouces de hauteur, sur un et demi de largeur. Feuilles alternes , distiques au nombre de 7 ou 8, les plus longues de 13 pouces sur 3 pouces 1/2 de largeur, engainantes à la base, puis rétrécies; limbe lancéolé, strié, un peu ondulé avec 5 grandes nervures dont les deux externes plus rapprochées, glabre, vert, retombant par le sommet; base d'un vert plus gris avec beaucoup de lancéolés plus foncées. Hampe subradicale, sortant latéralement d'une vieille bulle, haute de 17 pouces, cylindrique, noueuse , nœuds distans d'un pouce en bas, un peu plus en haut , verte, lisse ; bractée à chaque nœud, grise ou jaune pâle , engainante , obtuse au sommet, «d'un demi pouce de longueur. Fleurs en épi au nombre de 17, divariquées, alternes, celles du bass'ou- vrant les premières, renversées, grandes et belles , chaque fleur avec l'ovaire a plus de 2 pouces, l'ovaire mesure 1 pouce 1/4 ; la hauteur de chaque fleur est de 2 pouces ; .la fleur jeune globuleuse , la vieille béante, ouverte. Pétales au nombre de cinq subconnivens, protégeant la colonne. Parmi les trois extérieurs, les deux latéraux sont les plus larges, verts , linéolés , striés, plies, lancéolés très- aigus, tuberculeux à la base ; l'inférieur moins large. Deux pétales intérieurs égalant eu largeur le double du pétale extérieur inférieur rétrécis à la base, acu- minés au sommet, rouge de brique , avec des larges taches pourpres nombreuses et des veines de la même couleur (1). Labellum grand, ven- (1) Hooker lui donne de 5 à 6 pouces de longueur. (2) Hooker dit ces parties ovales, concaves, Subacuminées d'un brun jaunâtre, élégamment tachetées de pourpre. 2-40 PLANTES d'agrément. Iriqiieux , en forme de capuchon à bord antérieur finement denti- culé (1) , avec 3 grosses dents en haut dont l'intermédiaire plus large, obtuse, cchancrée ; chacun surtout en avant Lord inférieur aminci, membraneux, replié en dehors, lisse partout, mais obliquement strié sur les côtés; en dehors et en avant jaune, en arrière vert, en dedans iaiine en haut, pourpre sur le côté avec de larges taches pourpres au fond. Colonne sondée au labellum par une ligne pâle, anguleuse, lon- gue de plus d'un pouce, couchée en avant, jaune avec la base et le dos pourpre et tacheté de cette couleur, trigone , subcarinée avec deux longues cirrhes, jaunes, lisses, brillantes, sétacées, se repliant au fond du labellum, sans aucune tache. Gynize carré, un peu rétréci en haut, excavé, avec la lèvre inférieure transversale , bordée , jaune. Clinandre épais, triangulaire, corniculé, égalant plus d'un tiers de la colonne, aboutissant en bas à la lèvre supérieure du gynize, lèvre qui est jaune verdâtre triangulaire avec les angles obtus, prolongée en haut; le cli- nandre est jaune avec deux doubles lignes pourpres. Anthère terminale, operculée, décidue , triangulaire, se prolongeant en une corne fendue intérieurement qui correspond à celle du clinandre, biloculaire, cha- que locule pourvue d'un rebord membraneux , verte, un peu pourpre en dedans, se détachant par l'élasticité du pédicelle des masses pollini- ques. Masses polliniques au nombre de deux grandes d'un jaune pâle , dures, creuses, fendues postérieurement en deux corps inégaux, rougeâ- tres après la fécondation , supportées par une candicule commune, membraneuse , cornée jaune , rhomboïde pourvue en haut d'un petit capuchon à bords membraneux et transparens sur lesquels s'ensèrent les masses polliniques par un filet élastique transparent et correspon- dant au pelit lobé des masses polliniques; en bas la candicule est atta- chée au milieu de la face externe du rétinacle ou glande orbiculaire, blanche, visqueuse , noircissant ou brunissant peu dinstans après qu'elle est détachée, ce rétinacle'est fixé naturellement au-dessous de la lèvre supérieure du gvnize , la candicule s'étend sur elle et se replie au-des- sous de ses rebords ; c'est en se détachant qu'elle fait sauter l'appareil mâle, détache et projette au loin l'anthère tandis qu'elle-même se replie en avant et porte vers la lèvre inférieure du gynize les masses pollini- ques. La floraison de celle plante a eu lieu dans les serres de M. Mechelynck du 9 au 14 janvier. Toutes les fleurs répandaient une odeur de myrrhe très remarquable. * On sait que cette espèce est originaire de l'île de la Trinité, d'où elle a été envoyée par le gouverneur sir Ralph J. Woodford à M. Andersen. Ch. «Iorren. (1) Hooker tlit que ces bords sont entiers. Pl\NTES d'agrément. 241 CATASETUM Tridentatum. VAR. MECHELYNCKII Nobis. Caractères génériques : Périantlie droit, souvent globuleux. Labellum en sac, concave, d'une toute autre forme que les sépales. Colonne ap- tère bicirrheuse. Anthère cornue, biloculaire. Blasses poUiniques bilo- bées en arrière, insérées sur un corps grand dénudé, transverse et deve- nant élastique et contractile. — Division première : périanthe globuleux. Labellum en sac, en casque. — {]ara(;tères spécifi(iues : épi [)liis court que les feuilles ; labellum charnu tronqué en avant, denticulé au bord antérieur ; sépales lancéolées, aiguës, les deux internes rouges et macu- lées de cette longueur ; cirrhcs et côtés de la colonne jaune pâle , sans aucune tache; Anthère extérieurement d'un jaune verdâtre. — Descrip- tion : Bulbes épigées, ovoïdes ou presque cylindriques de 2 pouces à 3, vertes, légèrement comprimées, couvertes de quelques bases de feuilles séchées. Quand les bulbes se juxtaposent, elles forment une tige fusi- forme de S poucesà 7 de hauteur, noueuse, un peu moniliforme, d'un vert glauque, lineolée d'un vert ])lus foncé. Feuilles alternes, engainan- tes, lancéolées aiguës, plissées avec cinq grosses nervures de près d'un pied de longueur sur 2 pouces et demi de largeur, entières, d'un beau vert, glabres, au nombre de 7, les bases ou les gaines d'un vert glauque avec des linéoles vertes, sans taches pourpres. liampe subradieale, sor- tant du côté du bulbe inférieur, cylindrique, verte, noueuse, articulée, d'un pied de hauteur, atteignant presque la hauteur des feuilles; cha- que nœud ( au nombre de 5) à bractée courte, engainante , d'un vert jaune ou glauque, de 15 lignes de longueur, 9 fleurs en panicule, alter- nes . grandes, globuleuses, d'une bonne odeur d'epice et de 10 jours de floraison parfaite. Sépales lancéolés , très aigus , glabres , les trois exté- rieurs verts, linéoIés avec une petite teinte légère pourpre; les deux internes plus larges que les autres, jaunes avec des taches pourpre sale, la base toute pourpre. Labellum grand, postérieur, charnu, élevé entre les sépales supérieurs et externes, imitant un sac ou un casque, le bout vert, jaune en avant et rougeàtre en bas; le bord denticulé, dents irrégulières, droites, en dedans jaune serin en haut, le reste d'un pour- pre noir avec des taches de cette couleur au fond. Colonne continue avec le labellun, droite, clavée, cornue, semi-cylindrique ou triquette, avec une carène au dos, où se trouvent des taches pourpres; en avant deux cirrhes filiformes, longues, pendantes des angles inférieurs du gynize, jaunes, sans aucune tache, recourbées dans le fond du labellum. Gynize carré, excavé, à lèvre inférieure, exiguë, tendue et transverse. Clinandre épais, triangulaire, s étendant comme une corne, égalant plus d'un tiers de la colonne en longueur, correspondant en bas à la lèvre supérieure du gynize, lèvre qui est triangulaire à angles obtus, verdâ- tre ; le clinandre jaune pâle avec deux doubles lignes pourpres. Antlière terminale, triangulaire, prolongée en une corne qui correspond en avant à celle du clinandre, operculaire, biloculaire, se détachant par l'élasticité du support des masses poUiniques. Masses poUiniques au 2. §2. 2-4â PLAPSTES D AGRÉMENT. nombre de deux, grandes, d'un jaune pâle, dures, creuses, fendues postérieurement, se tuméfiant dans la fécondation où elles deviennent rougeàtres; supportées par une candicule unique [filum des anglais), membraneuse, ses polliniques et de leurs appendices l'y ramènent. Enfin le Catasetum iridentatum que Hooker a figuré dans le 8« cahier de sa flore exotique (mars 1824) , res- semble beaucoup au C. Claveringi, mais il est moins beau et s'en dis- tingue par ses sépales longuement pointus et la flac(;idilé de sa fleur. M'' Lindley distingue ainsi les Catasetum en 6 espècci comme suit : PLANTES D AGRÉIIKNT. ^•<'> Div. 1 Périanthe globuleux. Labellum en sac et en casque. 1. C. Maeulatum. Kunth, "2. C. Tridenlatuin. Uooker. S. C. Claveriiigi. Lindl. A. C. Hookeri. Lindl. 5. C. Macrocarpon Rech ( qui est peut-être le n" 2 ou % ). Div. II. Périanthe ouvert. Labellum étendu (explanatum) en sac, cristé. 6. C. Crisfatum. Lindl. Ces détails étaient bien suflisans sans doute pour reconnaître les es- pèces ou {)Our difiérencier les nouvelles de celles connues. Cependant en 18'^8, Loddiges a donné dans le XIV« volume, n° 1 344, de son Bolani- cal cabinet, la figure d'un Cataselum qu'il nomme Claveringi, mais qui certainement n'est pas le C C/arer/rtfjfj de Lindiey. Celui de Loddiges ressemble beaucoup à celui que nous avons décrit, mais il n'y a pas de dentelure au labellum, les deux sépales intérieurs sont plus pointus , les cirrhes sont pointillés de rouge, la corne ou l'anthère sont vertes , de même que les lèvres du gynize , caractères qui n'existent point sur le nôtre. Cii. MoRRE^. CHORIZEMA HEKCujupiNi. R. B. (Fam. des légumineuses.) Delà nouvelle Hollande. Tige sous ligneuse, ferme, rameuse, munie de pe- tites feuilles aiguës subverticillées; fleurs très nombreuses, oxillaires et terminales, d'un })ourpre cramoisi, avec une tache jaune au bas de l'é- tendard. Culture comme les autres espèces du genre. Plante charmante. CHORIZEMA RoMiiEA. R. B. De la nouvelle Hollande. Arbrisseau a tiges filiformes, hautes de 2 à 6 pieds , presque volubiles, grimpantes; feuilles peu nombreuses , simples, variables; les inférieures sont arron- dies et cunéiformes, les supérieures sont lancéolées et linéaires; fleurs axillaires et terminales , peu nombreuses, de couleur orange foncé. Lèvre tempérée, multiplication de graines et bouture sans cloche. Fleu- rit la première année. (Bon Jardinier de 1833. ) DRACOEIVA Draco. L. (Fam. des Asparaginées.) De TLjde.Tige arbo- rée, très simple ; feuilles terminales ensiformes , piquantes au sommet. Serre chaude. Multiplieation de rejetons qui sont toujours rares et de boutures étouffées. Le Bon Jardinier de 1833 ajoute que cet arbre pittoresque est très peu multiplié. En Belgique, on le trouve non seulement dans tous les jardins botaniques, mais encore dans une infinité de serres de particu- liers. FABIANA IiiERicATA. R. et P. (Fam. des Convolvulacées.) Du Pérou. Arbrisseau très élégant, effilé, droit, fastigié, haut de 3 à 6 pieds ; feuil- les très courtes, charnues, imbriquéeS; couvrant entièrement les jeunes rameaux ; au printemps fleurs nombreuses, tubuleuses, blanches, axil- laires et terminales. Serre tempérée et pleine terre avec couverture. Multiplication de bouture. ( Bon Jardinier de 1833. ) 244 PLAINTES u'aGRÉMEÎ^T. GEISSOMERÏA Lonoiflora. D. R. ( Fara. des Acanthées.) Du Brésil. Arbrisseau rameux, droit, haut de 2 à 4 pieds; feuilles ovales, oblon- gues , atténuées aux deux bouts, ondulées, fleurs en épis, denses, im- briquées, longues d'un [)ouce, tubiileuses, pourpres, coceinées en de- hors, jaunes en dedans. Culture des Juslicias. (Bon Jardinier de 1835.) GLADIOLUS PsiTTAsiNus. Lindl. Glaïeul perroquet. (Fani. des Iri- dées. ) De l'Afrique. Tige de 4 pieds, à feuilles distiques, ensiformes; grosse grappe de fleurs mordorées, tigrées, très belles. Multiplication facile de cayeux. Châssis d'hiver. (Bon Jardinier de 1833.) HEDERA IIiEERMCA. ( Fam. des Vignes. ) Cette espèce a des feuilles beaucoup plus grandes que VUedera quiiiquefulia connu des horticul- teurs. Elle est mentionnée dans le Bon Jardinier de 1833, comme addi- tion au genre. LUCIJLIA Gratissima. Sweet. Br. fl. gard. t. 143. — (Fam. des Ru- biacées.) PI. coloriées de l'horticulteur Belge, n° 47. Car. gen. Calice a tube turbiné, limbe quinquepartite, divisions linéaires-subulées, ca- duques. Corolle hypocratériforme, deux fois plus longue que le cali- ce, très peu dilatée en haut, limbe à cinq divisions. Anthères oblon- gues, presque sessiles et presque renfermées à l'entrée de la gorge. Deux stigmates charnus ; fruit capsulaire obovateoblong, nu, ayant une cicatrice au sommet, biloculaire, s'ouvrarit du sommet a la base, dehis- cence septicide. — Car. spée. : Feuilles elliplico-oblongues , aeuminées, vilieuses en dessous aux nervures ; stipules caduques, lancéolées, gla- bres, rameaux du panicule croisés, calice velu. Graines avec une mem- brane crénulée. — J'ai vu fleurir cette plante agréable dans les serres tempérées deM"" Mechelynck, du 8au20janvier 1833. L'arbrisseau avait 3 pieds de hauteur, la tige droite, bifurquée et presque dénudée de leuilles, hormis au sommet où ces organes avaient jusqu'à 7 à 8 pouces de longueur, La tige était cylindrique, rugueuse par le grand nombre de lenticelles, un peu linéolée et grise ; les feuilles opposées, en croix, naissant de 4 en 4 pouces, ovales, aeuminées, entières , lisses en dessus, un peu rugueuses endessous, très nervées et veinées, cotonneuses aux nervures. Inflorescence en panicule globuleux, bien fleurie, pédoncule eylindrique court, cotonneux, vert rougeàtre, calice vert avec les 2 di- visions caduques rouges. La corolle a ses cinq lobes étalés, arrondis, un peu fripés; le style est rpuge avec l'extrémité et les stigmates verts. Cette plante est originaire du Nepaul où elle habite les petites colli- nes boisées; elle forme un petit arbre de seize pieds de hauteur. M"" Drapiez ( Encycl. du règne végét, Tom. 7, n» 1919. ) dit que le Lucu- lia gratissima a été introduit en 1818; Loudon porte cette date à 1823, Quoiqu'il en soit, c'est une plante de culture dillicile, et ({u'en Angle- terre même on conserve difficilement, aussi y est-elle fort chère; le pied que j'ai vu avait coûté 19 guinées, flP ftlechelynck l'a tenue en serre tempérée; je remarque que la porte d'entrée a souvent permis ^ \^"V , *\* ^^^. 4 Ijiinilia "T.jliMjinna. fut PLANTES, d'agrément. 243 aux courans d'air d'atteindre la plante; peut-être cette circonstance aura-t-ellc été fort favorable au végétal qui, en peu de temps, a pris un accroissement remarquable. Les bouquets roses et surtout une odeur délicieuse rehaussent les mérites du luculia justement appelé gratissi- ma. On le propage de boutures, les marcottes réussissaient encore mieux a raison des nombreuses lenticelles qui existent sur la tige. ClI. MoRREN. LYCIIMS FcLGENS. Bot. Reg. (Fam. des Lins.) De Sibérie. Vivace. Tige d'un pied, fleurs terminales, planes , larges de lo lignes à jiétales bifldes, d'un rouge éblouissant. Multiplication de graines et d'éclats. ( Bon Jardinier de 1835. ) MAGIVOLIA Odoratissima. ( Fam. des Magnoliacées. ) Très-belle es- jtèce d'orangerie, mise dans le commerce par M'' Parmentier, il y a plu- sieurs années et que cependant on ne voit pas encore en France. ( Bon Jardinier de 18'3o. ) MAHOIVIA Nepaclensis. D. C. (Fam. des Berberidées. ) Le jy«/.oma tiepaulensis et les M. Fascicularis et aquifolia sont des épines-vinettes (Berberis) élevées au rang de genre par M'' de CandoUe, qui se cultivent en pleine terre ordinaire, excepté la BI. Aquifolia plus délicate qui exige la terre de bruyère. ( Bon Jardinier de 1835.) MALOPE Grandiflora. Hortul. (Fam. des Malvacées.) Variété plus robuste que le Malope trifida, à fleurs plus grandes, plus rouges, et produisant plus d'effet. Mérite la préférence. (Bon jardinier de 1835. ) MAXILLARIA Parthom Dmrt. (1835) Cette espèce est caractérisée connue suit par Monsieur Duraortier de qui nous tenons la description faite d'après nature : Pseudobulbes ovales, comprimées, raonopbylles ; feuilles .... hampe droite , grêle , niultiflore , sépales ouverts acumi- nés, oblongs, les latéraux soudés là leur base en un faux éperon ; pétales droits , rapprochés; labellum cucullé , indivisé, denficulé, recourbé à sa pointe. Les pétales sont étalés et d'un gris rosé , terminés par une pointe verdàtre ; les pétales sont semblables aux sépales , mais ils sont rap- prochés vis-à-vis le sépale supérieur. Le labellum est blanc, couvrt de points carmins qui sont disposés en stries dirigées vers sa base. Au milieu du labelle est une tache jaune citron. Cette espèce diffère de toutes celles du genre Maxillaria en ce que le labelle est indivis, tandis qu'il est iriloté dans le reste du genre. Il y aura donc lieu à nu)difier dans ce sens, les caractères du genre Maxillaria tracé par Lindiey. La fleur exhale une odeur agréable. B. C. Dlmoktier. C'est celte plante qui a remporté le prix pour les plantes rares et lumvellement introduites en Belgique à l'exposition d'hiver ( 1835 ) de la Société royale d'Horticulture de Bruxelles. Elle appartenait à BI. le chevalier Parthon-Devon d'Anvers; originaire du Brésil, elle avait été recueillie par notre aucien collaborateur M. Van Houlte. 24G PLANTES 0 aGBÉHENT. METROSIDEROS crassifoua. Bot. cuil. ( Fam. des Myrloïdes. ) Celui-ci est le plus cultivé par les fleuristes , parce qu'il fleurit à la taille de 18 à 24 pouces. Les jeunes rameaux sont rougeàtres , ses feuilles alternes, lancéolées, niarginées , raucronées , un peu glauques, très-poncluées , longues de 2 à 3 pouces. Fleurs disposées en goupillon presqu'au sommet des rameaux; elles ont le calice et les pélale.s vert-blanchàlre, pubeseeus, les filets des étamines rouge foncé, et les anthères jaunâtres. Fleurit de février en juillet. { Bon Jardinier , 183S. ) MIMULUS puRPCRLtJs. (Fam. des Scrophulariées. ) Fleurs entière- ment pourpres, La plus belle du genre. ( £on Jardinier, 1835. ) NERIL'M i^DiccM. B. Jard. Var. Ragoisot. (Fam. des Apocinées. ) Fleurs panachées et semi-doubles. Obtenues par M. Ragonot. IVICTERIUM AMAZ0.MU3I. B. M. (Fam. des Solances. ) Arbrisseau rameux , haut de 3 à 4 pieds; feuilles ovales-oblongues , drapées , lon- gues de quatre pouces , fleurs bleues , grandes , polygames , disposées en corymbe , n'ayant qu'une fleur fertile à chaque corymbe et qui se reconnaît à ce qu'elle a le tube de son calice hispide. Multiplication de bouture. Rentrer en serre Thiver et lâcher en pleine terre l'été pour l'avoir très-belle. ( Bon Jardinier, 1835. ) OPHIOPOGOIV spicATus. Ker. (Fam. des asparaginées.) De la Chine. Vivace; feuilles linéaires, lancéolées, longues dun pied, tige centrale, de la hauteur des feuilles , terminée par une grappe de fleurs blanc lilacé : châssis d'hiver, (Bon Jardinier, 1835. ) PATERSOjVIA longiscapa. S\v. (Fam. des Iridées. ) De la Nouvelle Hollande. Racines fibreuses; feuilles radicales , linéaires, lancéolées, longues d'un pied , du centre desquelles s'élèvent quelques hampes tlexueuses , rameuses qui, en mai , développent des fleurs bleu pâle , longues d'un pouce. Culture des Ixris. {Bon Jardinier, 1835. ) PECHER u'ispAHAN A FLEURS DoiELES. Obtcnu au jardin du Roi par M. Camuzet, où il a commencé à fleurir en 1831, ( Bon Jardinier , 1833.) PELARGOIVIUM var. nov. paulinï. C'est une variété nouvelle ob- tenue de semis par M. Van Ilovc De Caigny, horticulteur à Gand. L'om- belle est bien fournie de fleurs qui se font remarquer par les deux pétales supérieurs d'un beau rose, présentant vers le haut, deux taches pourpres qui parcourent beaucoup de veines plus foucée et dont le réseau s'étend sur toute la surface du pétale qui est oblong , élargi en haut, ondulé sur les bords. Les trois pétales inférieurs sont d'un rose pâle avec quatre veines j)rincipa!cs pourpres et d'autres veinules de la même couleur. On conçoit qu'il est diflicile de rendre par une descrip- tion l'efl'et de celte variété et la diflérence qu'elle présente avec ses congénères. M Van Hove l'a dédiée à son épouse dont les soins assidus PI AMES I) AGRÉMENT. ont beaucoup conlribué à rendre sa collection une des plus belles qui aient figuré aux expositions de Gand. PELARGONILM var. iwv. mei.\>()stigma. Parmi ses variétés nou- velles obtenues de semis, M. Van llove De Caigny a disfingné celle U laquelle il donne le nom de Mplanostiçjvia pour indiquer la tache d'un pourpre noirâtre et circonscrite qui se rencontre au milieu des deux pétales supérieurs et que traversent des veines de la même teinte , mais qui ne font pas réseau , chacune d'elles se bifurquant sans se réunir avec ses voisines. Les trois pétales inférieurs sont d'un rose pâle avec quatre veines pourpres. La (leur est grande et l'ombelle bien fournie. PELARGONIUM. rar. nov. flabellifercm. C'est encore à M. Van Ilo\e de Caigny que l'on doit cette brillante variété nouvelle dont les fleurs sont beaucoup plus grandes que celles des variétés précédentes. Les pétales supérieurs très larges sont orbiculaires et légèrement on- dulés sur les bords , l'onglet étroit. Ils sont uniformément revêtus d'une couleur pourpre foncé un peu plus clair aux bords. Les trois pétales inférieurs élargis, spatules, sont d'un rose pâle à l'onglet , plus intense au limbe ; quatre grandes veines et deux petites qui s'étendent de l'onglet au limbe en forme d'éventail. PEROIVIA STRicTA. Red. thalia DtALrATA. (Fam.des Orchidées) Feuil- les ovales longuement pétiolées, droites, radicales; tige droite, haute de 3 pieds, terminée par une grappe seirée de fleurs cramoisi sombre. Il faut mettre cette plante en pleine eau en mai pour la voir fleurir en août et la rentrer l'hiver en serre tempérée. { Bon Jardinier, 1835.) RHODODEIVDROIV alta ct.erente. (Fam. des Rosages.) Le plus beau de tous les Rhododendrons de pleine terre. Ne se voit encore à Pario, dit le bon Jardinier de 1835, que chez M. Boursault, qui l'a tire d'Angleterre. ( Bon Jardinier , î 'è%o. ) Depuis longtemps , on voit cette belle espèce dans les serres de M. Mechelynck et de beaucoup d'autres amateurs belges. ROSA ALBA ouORATA. Le bou Jardinier de 1835 mentionne comme nouvelles les variétés suivantes de roses : 1° Cumberland de la tribu des rosiers cent feuilles; 2° Uelène , fleur rose grande parmi les roses de Provins; 3° Baubenton, fleur rose foncé de la même section; 4° Bona Sol, fleur blanche de la même section; 5° Thonin, fleur rose vif, delà même section; 6° Gloire de Guérin,l° Gloire de Laffaij , parmi les Incertœ sedis ; 8° Eyponine , parmi les roses muscades. RURUS sEJiPEBviRE^s. Framboisier du lac Eric. {Everbearing Ras- pberrij. ) Peu connu dans les Etats-Unis d'Amérique, cet arbuste l'estencore moins dans tout autre pays. D'après M. Nicolas Longeworth, dans les jardins duquel les seuls plants paraissent exister aux environs 248 PL\NTES d'aGRÉMEMT. de Cincinnati, où il les importa du comté de Warrcn ( Pays des Sha- kers ) en 1832 ; les fruits de ce framboisier ori{jinaire du lac Eric sont semblables quant à la forme et à la couleur aux mûres de ronces [black herries). mais plus gr;»nds et j)lus délicats , constamment en rapport de- puis juin jusqu'aux {gelées, il charge ses fruits en fortes grappes ; son bois toujours croissant, se met proniptement en fleurs sur ses jeunes pousses. — Tandis que en Amérique les fraises de tous les mois ne char- gentabondamment que pendant le mois de juin, au point que, eu égard à la saison, elles méritent à peine la culture. Ce framboisier ne cesse d'être productif que pendant les deux mois de l'année où la tempéra- ture y est et par trop sèche et trop brûlante. [Cincinnati ( America ) chronicle.^ Traduction communiquée par RI. Emilicn Dewael. SALPIGLOSSIS sTRAMiNEA. Hook. (Fam. des Scrophulariées.) Du Chili. Vivace , plus grande et plus diffuse que la Salpiglossis atropur- purea ; fleurs moins gramles, plus nombreuses, striées et lavées de toutes les couleurs entre le blanc, le bleu, le violet, le pourpre; multiplication de graines et d'éclat. Terre ordinaire, douce. { Bon Jardinier , 183S. ) SALVIA FULGEIVS. B. P. S. cardinaiis. Humb. et Bonp. Du Bré- sil. Port du Saloia splendens , mais un peu velue ; épis plus longs ; calice brun violacé, corolle velue , d'un rouge pourpre éblouissant. Hlèine culture que celle de la Sauge éclatante. ( Bon Jardinier, 1835. ) SCHIZANTÏIUS RETCScs (Fam. des Scrophulariées.) Fleurs d'un rose foncé sur trois divisions du limbe , quatrième lobe entier, plus long et plus étroit que les autres, jaune, réticulé de pourpre rose seule- ment à son extrémité. Même culture que celle du Schizanthus pinnalus. [Bon Jardinier, 1835.) SEMPERVIVUM Glutinorcm. P. Rev. De Madère. Tige de 1 à 2 pieds, grandes feuilles spatulées en rosette, visqueuses, fleurs jaunes en grande ponicule lâche. Multiplication de graines, de bouture, et serre tempérée. (Bon Jardinier de 1833.) STEPHAKOTIS FioRiECNDA. (Fam. des Apocinées.) On cultive sous ce nom. au jardin du Roi, à Paris, une plante ligneuse volubile, grêle, mais devenant fort longue, et dont les feuilles sont opposées , pétio- lées, ovales, coriaces, épaisses , mucronées et longues de 3 ponces; les fleurs naissent en ombelle axillaire; elles sont d'un beau blanc, tubu- leuses, longues de 18 lignes, h limbe ploné quinquelobé et large de 20 lignes. Elles durent longtemps et répandent une odeur de tubéreuse. Serre chaude; multiplication de boutures. (Bon Jardinier de 1835.) SYRINGA JosiKOEA. Jocq. LiLAS JosiKA. (Fam. des Jasminées. ) De la As ^. LHarUttaU^a- Bttffe^ Otr\ Morr* TU rf/i r PLANTES d'agrément. 249 Transylvanie, intéressante espèce découverte en 1828, II a la grandeur du lilas ordinaire; ses feuilles ovales, oblongues, acuniinées, ressem- blent à celles du Chionanthus ; ses fleurs, disposées en panicule et non en thyrsa, sont violûtres, ont le limbe court et non étalé comme dans les autres lilas. SYRIIVGA VuLGARis. Var, Régalés. Lilas Royal, sans variété, dont les fleurs sont plus nombreuses, plus colorées, et forment un ihyrse plus compacte. Encore peu répandu. (Bon Jardinier de 1833. ) TIIEA SiNENsis. Linn. (Fam. des camelliées deCand.) Caractères du genre selon Nées Von Esenbeck : Calice pentasépale; corolle hexa ou ennea pétale, pétales cohérens par la base,bioutrisériés; étamines nom- breuses, monadelplies, androphore presque cohérent avec les onglets des pétales; anthères subrolondes. Ovaire presque rond, composé de 3-6 carpelles ovules, triloculaire ; style formé de trois pièces soudées Irifides depuis le sommet jusqu'au milieu de l'organe ; trois stigmates linéaires, réfléchis. Capsule tricoque, triloculaire, loges monospermes par avortement, déhiscentes par le dos. Graines nuculiformes. — Ca- ractères spécifiques : FGuiUea elliptico-oblongues , aiguës ou obtuses, dentées; fleurs naissant à l'aiselle des feuilles au nombre de deux ou solitaires, courtement pédonculées. Variétés du Japon : 1° à feuilles petites d'un vert foncé. [Thea bohea des nus. ) a) THEA SiNENsis stricta; Feuilles elliptico-oblongues , subrugueu- ses, le double plus longues que larges, aiguës, rameaux droits, roides. ,3) THEA SiNEKsis ï'M^fOicr; Feuilles elliptico-obovales, rugueuses, à peine le double plus longues que larges, obtuses , rameaux droits. 2° A feuilles grandes d'un vert gai. ( Thea viridis des nus. ) y) THEA SisEKSis diffusa; feuilles lancéolées planes, trois fois plus longues que larges, acuminées aux deux extrémités, rameaux diffus. S) THEA SiPiEssis macrophtjlla ; feuilles elliptiques , grandes , trois fois plus longues que larges ; rameaux droits. Telles sont les variétés de thés que M'' Van Siebold mentionne et fi- gure dans son ouvrage Nippon VI Landwirthschaft. Anhau des Theestran- ches und Bfireitung des Thees auf Japon qui a paru en été 183-4, et auquel M"" Nées Von Esenbeck a ajouté des notes fort précieuses. Nous avons au Jardin botanique de Gand , parmi les plantes de M'' Van Siebold, des beaux pieds de thés. Nous donnons ici la figure faite d'après nature du Thea Sinensis var. diffusa venu directement du Japon. (PI. col. de l'Hort., n. 48.) Ch. Morrer. VIOLA Altoica. Bot. reg. (Fam. des violariées. ) Cette plante est une pensée vivace dont les fleurs sont grandes et d'un très beau violet foncé. (Bon Jardinier de 18âo. ) 2. 33. 2S0 rUYSIOLOGlE VÉGÉTALE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Sur la théorie Van Mons, par M. Poiteac. J'ai bien recneilli une partie de ce que j'ai déjà fait et de ce que j'ai encore à dire dans les pépinières de M'" Yan Mons, à Louvain, mais c'est de la correspondance de ce vénéré professeur, que je tire le fond de mon discours, et comme cette correspondance avait pour but ma seule instruction et non celui de me guider dans une rédaction à laquelle je ne pensais pas, il arrivera que ce que j'ai encore à dire n'aura pas l'entraînement naturel que j'aurais voulu y mettre, et que ce seront en quelque sorte des pièces détachées. Quand M'^.Van Mons a commencé à semer, il avait déjà vu dans d'autres pépinières, que les graines des variétés du genre poirier, ne reproduisent ni les caractères de l'ar- bre, ni ceux du fruit d'où elles proviennent : c'est pourquoi il ne s'est pas arrêté comme on dit à semer par espèce , mais il a été plus loin et a reconnu par lui-même, que les 10 pépins d'une poire donnent 10 arbres différens et 10 fruits différens. Néanmoins sa manière de semer est à peu près celle de tous les pépiniéristes. Il laisse son semis en place pendant 2 ans : ensuite il lève le jeune plant , met à part fretin, et plante les individus bien venans à une distance telle les uns des au- tres, qu'ils puissent se bien développer et fructifier. Il estime qu'il faut les planter assez rapprochés afin de les forcer à filer , à se former en pyramide, sans le secours de la taille, cela hâte, dit-il, leur fructification. J'ai vu des carrés de poiriers dans sa pépinière de Louvain, à l'époque de leur première fructification, et ils m'ont paru être à la distance d'en- viron 10 pieds les uns des autres. Mais en attendant que de jeunes ar- bres ainsi plantés fructifient^ on est bien aise, en étudiant leur stature , leur physionomie, d'établir des pronostics sur ce qu'ils pourront de- venir d'après leurs différens caractères antérieurs. Voici où en est ar- rivé M'' Van Mons à cet égard. Il a reconnu que ce n'est guère qu'à l'àge de A ans, que les jeunes poiriers se caractérisent, et qu'avant cet âge, il est rarement possible de présumer ce que chacun d'eux deviendra. C'est donc dans la deuxième ou troisième année, après que le semis de poirier a été levé et mis en place, que M'' Van Mons commence à l'examiner dans le but d'établir des pronostics sur le mérite de chaque individu. Dans le commencement de ses expériences, il lui était assez facile de reconnaître comme de bonne augure les jeunes arbres qui montraient dans leur port, leur bois et leurs feuilles, des rapports avec nos bonnes variétés anciennes ; mais depuis qu'il a obtenu lui-même une grande quantité d'excellens fruits nouveaux, dont les arbres of- frent aussi des caractères nouveaux, tantôt analogues et tantôt opposés PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. âol à ceux de nos bonnes variétés anciennes, il lui est devenu d'autant plus difficile d'établir des données sur ce que deviendront les jeunes plants de SCS serres , qu'il a obtenu d'excellens fruits sur des arbres de mau- vaise apparence. Néanmoins, à force d'observations, il a pu poser en- core les pronostics suivans : 1" Pronostics de bon augure. Beau port, écorce lisse, un peu bril- lante, distribution des branches régulières , proportionnées à la stature de l'arbre, bourgeons coudés, striés, un peu tors, cassant net sans es- quilles; épines longues , garnies d'yeux dans toute ou presque toute leur longueur, yeux bien nourris , non divergens, roux ou gris de lin ; feuilles lisses de moyenne grandeur, plissées aux côtés de la nervure médiane, portées par des pétioles plutôt longs que courts, les plus nou- velles (au printemps) restant longtemps droites contre le bourgeon, les autres, ou les inférieures, étalées, creusées en gouttière par en haut ou par en bas, mais non dans toute leur longueur. 2" Pronostics de mauvais augure. Rameaux et bourgeons confus , pé- rissant en charmille ou en balais, épines courtes, dénuées d'yeux, feuil- les s'éloignant du bourgeon dès en naissant, petites, rondes, taminées en pointe courte, creusées en gouttière dans toute leur longueur. Ces ca- ractères dénotent des fruits petits, à chair douce et sèche, ou des fruits à cuire, tardifs. â" Pronostics de prompt rapport. Bois gros, court, yeux gros rap- prochés. •4° Pronostics de fruits tardifs. Le bois grêle, bien distribué, pendant ; des bourgeons peu génicules dénotent ordinairement un fruit tardif, délicieux ; des feuilles rondes, à pointe courte , adriaces , d'un vert foncé, portées par des pétioles de moyenne longueur, sont un signe analogue, mais moins sur. J'aurais bien désiré que M'' Vaii Mons nous eût indiqué à quel signe on reconnaît qu'un jeune poirier promet un gros fruit, mais il se tait à cet égard, tandis qu'il donne pour caractère certain de bon augure, un bourgeon de l'année, qui se casse net, sans esquilles. J'ai dit précédemment que M"" Van Mons ne partage pas l'opinion de ceux qui attribuent la détérioration des arbres fruitiers à leur multipli- cation répétée par la greffe ; maintenant je rappelle que M"" Knight a écrit que si l'on retrouvait le pied-mère d'une ancienne variété, on la régénérerait en prenant des greffes sur le pied-mère. Cela exprime as- sez clairement que M'^ Knight, le plus savant pomologiste de l'Angle- terre, pense que les arbres fruitiers, francs de pied , se détériorent beaucoup moins promptement que ceux multipliés par la greffe, ce qui rentre dans l'opinion de W de Murinais et de M' Bonnet. M"^ Van Mons soutient au contraire, que les arbres francs de pied et les arbres greffés se détériorent de la même manière et avec la même rapidité, en raison seulement de leur âge, que c'est l'âge seul qui peut détériorer nos ar- bres fruitiers et dégénérer leurs graines. Voici un exemple à l'appui de 252 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. son assertion. Dans les courses pomologiques, il a trouvé dans un vieux jardin de capucins , le pied-mère de notre Bergamote de la pentecôte , qui est déjà une poire assez ancienne, dont tous les arbres greffés sont affectés de chancres, dans les terrains un peu humides, et dont les fruits restent petits et se fendent en plein vent, se couvrent de taches noires qui communiquent une saveur amère à la chair, et lesquels fruits enfln ne réussissent plus qu'en espalier, le long d'un mur. Eh bien! le pied- mère de cette bergamote était infecté de tous les vices qu'on retrouve sur les pieds greffes, et les uns et les autres se sont développés en ar- bres ni plus ni moins détériorés que ceux de nos jardins multipliés de- puis longtemps par la greffe. Alors , ce serait à l'âge seul qu'il faudrait attribuer la détérioration naturelle et graduée de nos variétés d'arbres fruitiers, ainsi que la dégénérescence également graduée de leurs graines. Je dis détérioration naturelle et graduée, car Mr Van Mons n'i- gnore pas qu'il y a certains accidens morbifiques qui se communiquent du sujet à la greffe, et de la greffe au sujet. La question de la détérioration nous conduit naturellement à de- mander combien d'années peut vivre une variété de poirier. M"" Van Mons estime qu'elle peut vivre de 200 à 300 ans, et que si, à cet âge, elle n'est pas éteinte, son fruit est si détérioré, qu'il ne mérite plus d'être cultivé, en conséquence, il ne croit pas du tout à l'ancienneté des fruits que l'on dit nous avoir été transmis par les Romains (1). (1) Qu'un individu franc ou greffe de telle variété de Poirier ne vive que 200 ans ou beaucoup moins , tout le monde en conviens, mais on conviendra difficii- lement que la greffe rcp^'iéc ne puisse pas faire exister cette variété inûnimens plus longtems. Je ne veux pas dire que nous devons croire, avec la Quintinge,que notre bon chrétien d'Henast le Crastemium ou le volemum des Romains qu'il fui- bait leur délice, l'éclat de leurs triomphes, etc., mais je veux prouver par la Quin- tinge lui-même que la greffe prolonge rcxisteuce des variétés, au moins 200 ans sans détérioration sensible et que , puisqu'une variété transmise de greffe en gref- ferne changerais d'une manière appréciable pendant 200 ans, il n'est pas du tout déraisonnable de penser qu'elle peut exister pendant 1,000 ans, au moyen de la greffe. Voici mon arginnent. La Quintinge écrivait son livre intitulé : instructions pour les jardins fruitiers et potagens, en 1670. Cet ouvrage contient un assez grand nombre de fruits, dont les noms n'ont pas changé jusqu'à nous; nous les reconnaissons très-bien parmi ces fruits, il y en a donc la description y.sl si courte, qu'elle ne pjrouve rien , mais il y en a aussi que ont décrit avec tant de soin et tant d'exactitude qu'il serait difficile de faire mieux aujourd'hui. Quant en 1834 j'ai un de ces fruits dans une main et la description de la Quintinge ou de Merlet son contemporain, dans l'au- tre je ne trouve absolument rien à ajouter rien à supprimer la qualité de la chair de l'eau, l'époque de la maturité; les soins particuliers de culture sont aussi exac- tement indiqués que la forme, la couleur et la grosseur du fruit. Donc ce fruit n'a pas varié , ne s'est pas délérioré d'une manière appréciable , depuis l'année 1670, quoique perpétué de greffe en greffe jusqu'à nous, donc la greffe peut prolonger rcxisteuce d'une variété pendant un nombre de siècles assez grand que l'état de nos connaissances ne nous donne pas le moyen de fixer. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, *2^% M. Knight fait marcher la détérioration encore plus vite, et assigne un terme plus rapproché à l'existence de nos variétés d'arbres l'ruitiers. Cet auteur assure même qu'il n'y a pas longtemps que nos anciens fruits étaient encore meilleurs qu'aujourd'hui, mais il est permis de douter que M'' Knight puisse en fournir la preuve. Les épines dont sont munis la plupart des jeunes poiriers francs dis- paraissent avec l'âge; mais l'arbre peut en reproduire dans un âge avancé s'il se dévelopjie un gourmand sur sa tige, ou si sa vigueur vient à être augmentée. C'est ainsi que j'ai vu chez M"" Van Mons des poiriers redevenus épineux après avoir cessé de l'être. A Paris, il suf- fit de rabattre un gros oranger sans épine pour le voir pousser de nou- velles branches épineuses. Il y a des francs d'anciennes variétés de poirier qui ont le pouvoir de faire grossir outre mesure (doubler, dit M"" Van Mons) les fruits que l'on greffe dessus. C'est une faculté que n'ont pas les francs de nou- velles variétés, et que M"" Van Mons ne peut expliquer. On voit en effet chez nous des arbres qui donnent constamment des fruits plus gros que d'autres de la même variété, toutes choses étant égales d'ailleurs. Une observation inverse qui se présente souvent chez les fleuristes de Paris, c'est qu'il y a des sujets de citronniers , dont la tige devient su- béreuse, et fait mourir la greffe d'oranger qu'elle porte en 4 ou 5 ans, quand déjeunes poiriers, procréés de mère en fils par des géné- rations non interrompues, commencent à rapporter des fruits man- geables, ce sont en grande partie des fruits d'été. Il faut que les gé- nérations non interrompues soient plus nombreuses pour obtenir da- vantage des fruits d'hiver ou de longue garde. A mesure que les générations se multiplient sans interruption de mère en fils, les grandes différences que l'on remarquait d'abord en- tre les arbres et entre leurs fruits, diminuent dans une progression in- verse, on ne voit plus de ports étrangers, tous ont un air de civilisation, et leurs fruits ne s'éloignent plus du bon. Dans le dernier envoi que m'a fait M' Van Mons, une assez grande partie de poires se rangeaient naturellement entre notre beurré et notre doyenne pour la forme, le volume et la qualité, et tous ces fruits, au nombre de 60 variétés, étaient les premiers d'une sixième génération sans interruption de mère en fils. M"^ Van Mons remarque que, parmi les nouvelles poires qu'il obtient, il en est qui sont plusieurs années à se déterminer à prendre une forme fixe , qu'il y en a qui ne la prennent qu'après \"1 à 13 ans, et qu'il y en a aussi qui ne la prennent jamais. Nos ancien rjcs variétés ont été sans doute dans le même cas, et il donne pour exemple des poires qui n'ont jamais pris une forme fixe, notre bon chrétien d'hiver, ce qui n'empêche pas que ce soit l'une des poires les plus aisées à recon- naître malgré la variation de sa forme et de sa grosseur. Une règle queM"^ Van Mons regarde comme invariable, c'est qu'une 254 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALK. greffe ne fleurit pas plus-lot que le jeune pied-mère sur lequel on l'a j>rise. Cej)endant , l'opiuiou contraire existe toujours parmi les pépi- niéristes; ils greffent souvent des rameaux de jeunes individus, dans l'espoir de hâter la floraison, et ils réussissent quelquefois mais, dans ce cas, on peut leur dire que le rameau greffé était prédisposé à fleu- rir, et qu'il aurait également fleuri, s'il fût resté sur la mère. Il en est de même à l'égard des boutures. Le premier Astrassaea pendula qui fleurit en France, était une bouture prise sur un pied au jardin des plantes , lequel pied n'a commencé lui-même à fleurir que plusieurs années après. Au reste , il y a tant de cas accidentels qui avancent ou retardent la floraison des greffes ^et de leur mère, qu'il est difficile d'as- surer qu'elles doivent fleurir simultanément où l'une après l'autre, tan- dis que des preuves nombreuses attestent que la multiplication répétée par boutures , accélère la floraison et dimiiiue le volume dans un grand nombre d'espèces. M"^ Van Mous a reconnu qu'il est avantageux de cueillir un peu verts les fruits dont on veut semer les graines, et de les laisser se fondre dans leur suc avant d'en extraire les pépins ou les noyaux. Il admet , avec MrKnight, que les variétés du genre pommier se détériorent moius vite et vivent plus longtemps que celles du genre poirier. On ne peut soulever aucun doute, lorsque l'on compare la facilité d'établir le pom- mier dans presque toutes sortes de terres avec la difficullé d'en trouver une bien convenable au poirier. Ce savant professeur préfère de beaucoup l'épine blanche, Mespilus axiacantha, au coignassier, comme sujet propre à recevoir la grefté de nos anciennes variétés de poires. Les poiriers greffés sur l'épine, dit-il, s'élèvent plus haut, forment mieux la pyramide , et portent leurs fruits plus près du tronc. Je partage entièrement l'opinion de M^ Van flions , d'abord parce que le poirier prend parfaiteuient sur l'épine, qui est un arbre indigène , rustique, pas diflicile sur le terrain, et d'une muUipli- cation facile par graines; ensuite, parce que l'on commence à se plain- dre du coignassier, soit à cause que ses trois variétés donnent des ré- sultats diflérens , soit qu'il soit détérioré par sa longue multiplication de marcottes ou de boutures, soit enfin parce qu'il ne réussit pas dans toutes les terres. Quant au choix de sa meilleure variété, une erreur, commise à cet égard dans la pépinière du Luxembourg, a excité beau- coup de plaintes de la part des personnes qui ont obtenu des poiriers de cet établissement, ce qui a donné lieu de constater pour la millième fois que le coignassier à fruit maliforme est moins bon pour faire des sujets, que le coignassier à fruit pyriforme. Quant à lu supériorité de l'épine blanche sur le coignassier, c'est une question qui sera bientôt résolue parmi nous, car quand la société d'Horticulture de Paris a reçu la collection de greffes de poiriers qui lui a été expédiée par M"" Van Mons, au printem{)s de 1834 , elle n'avait pas assez de coignassiers à sa disposition pour les placer toutes, et M'' le comte de Muramais en a fait PBYSIOI.OGIE VÉGÉTALE. 255 poser une partie sur épine, elles y ont parfaitement pris, ont fait des pousses admirables et donnent les ])lus belles espérances. D'après les données de M. Van Mons , nous pourrions être amenés à penser que- les poires , qui ne réussissent chez nous , qu'à la faveur de l'espalier contre un mur, n'ont pas toujours exigé cette position favo- rable, qu'elles ne la réclament aujourd'hui qu'à cause dy la faiblesse de leur grand âge, de la détérioration qu'elles subissent, de la décrépi- tude qui les menace, et qu'enfin il arrivera un temps où, malgré nos soins, elles ne seront plus bonnes même en espalier, seront abandonnées et s'éteindront. Pour rendre toute la pensée de cet habile pomologiste à ce sujet, j'ajouterai que, quand une variété est afTaiblie par l'âge, que son tempérament est usé, il faut la greffer sur coignassier pour qu'elle ne reçoive qu'une nourriture modérée, et ne jamais la mettre sur franc, où la trop grande nourriture hâterait sa ruine. M. Van Mons a remarqué que les nouvelles variétés de poiriers , qu'il obtient de ses semis répétés de génération en génération sans interrup- tion de mère en fils, ne possèdent pas la rusticité, la longévité des an- ciennes variétés, et que celles dont le fruit est le plus fin , sont aussi celles qui paraissent devoir vivre le moins long-temps. Tout cela est conforme à la marche de la nature, et il faut nous y soumettre. Au reste, la théorie de M. Van Mons donne l'explication de ce fait. Quand il n'y pas d'interruption entre les générations de nos variétés d'arbres fruitiers, la nature ne peut reprendre ses droits, elle n'a pas le temps de modifier les graines à sa façon , de leur faire reprendre une partie de leur ancien caractère sauvage ; mais si on laissait un espace de 50 ans entre deux générations, les individus de la seconde porteraient les marques de la rusticité , de la tendance a l'état sauvage que la nature aurait développées dans les graines de leur mère , pen- dant ces 50 ans. C'est, en effet, ce qiii arrive lorsque l'on sème les graines d'une vieille variété d'arbre fruitier. Jusqu'ici je me suis borné à tâcher de rendre la pensée de M. Van Mons sans l'altérer , et à y joindre ou mes réflexions, ou quelques opinions contraires tant bien que mal établies : mais il est temps enfin, que je le laisse parler un peu lui-même, et ex- primer dans son style de conviction, sa manière de voir sur la marche delà détérioration et de la décrépitude de nos variétés d'arbres fruitiers. « Je remarque, dit-il, que les plus jeunes variétés, les plus » fines surtout, résistent moins aux ravages de la vieillesse, sont plus tôt » vieilles que les variétés dont la naissance a précédé la leur : elles ne » peuvent atteindre au-delà d'un demi-siècle , sans que des symptômes » de décrépitude s'y manifestent. Le premier de ces symptômes est de 1) rapporter moins constamment et de se mettre plus tard à fruit. La » souffrance du bois, la perte des belles formes de l'arbre, l'altération » des fruits surviennent beaucoup plus tard. Les variétés qui n'ont » qu'un demi siècle d'existence, ne connaissent pas encore le chancre 2o8 PUYSIOLOGIE VÉGÉTALE. » des bouts des branches, ni les escarres de la lige; les fruits ne se ger- » cent pas encore , ne se remplissent pas de carrière, ne coulent pas à » la nouure, ne sont pas encore insipides et secs. Les alternats ne sont » encore que d'un an : on peut encore greffer ces variétés sans que i> leurs infirmités augmentent. Il faut un derai-siècle de plus pour que » le comble soit mis à leurs souffrances , et que la suppression générale !> de la variété soit le seul remède à apporter à ses maux. 11 est pénible V de penser que bientôt le Saint-Germain , le Beurré gris, la Crassane, » le Colmar, le Doyenné, devront subir cette suppression. Aucune de » ces dernières variétés ne réussit plus chez nous (en Belgique), que sur » épine blanche et en espalier ; mais ce succès est aux dépens de leurs » louables qualités. Dans ma jeunesse , au jardin de mon père, ces va- » riétés formaient encore des arbres superbes d'une belle santé et rare- 1) ment leurs fruits avaient des vices. 0 quantum distans ah illis ! Quelle « déchéance au bout d'un temps si court, dans l'espace de (50 ans ! je le p répète , l'avantage de la variation jeune est d'être sans vice aucun. » Il demanda à M. Van Mons , la permission de douter un peu d'une si effrayante rapidité dans l'affaiblissement de nos variétés de poiriers. Je sais bien que presque toutes celles que je connais , depuis une cinquan- taine d'années, sont atteintes de différentes maladies, qu'en parcourant les pépinières , on voit des arbres de 4 à 5 ans de greffe , dont l'écorce de la tige a de nombreuses escarres , dont les branches ont des chan- cres, dont l'extrémité des jeunes pousses est noire et perd ses feuilles avant l'époque naturelle, tous vices que BI. le comte Leleuw place au nombre des maladies incurables , mais ce même auteur quoique très difficile à contenter , a cependant trouvé par-ci par-là des arbres sur lesquels il ne remarquait pas de maladie , et qu'il permettait aux jar- diniers de l'empereur d'introduire dans les jardins de la couronne. Je suis bien persuadé que nos variétés d'arbres fruitiers, vu leur origine, ne peuvent pas avoir la ténacité, la vie indéfinie des espèces naturelles ; mais je suis persuadé aussi qu'il y a des vices des maladies individuelles, dont toute la variété n'est pas également atteinte ; que la variété que nous appelons, par exemple , Beurré gris, sera dans la décrépitude, s'éteindra dans un endroit, tandis qu'elle persistera encore dans un autre ; M. Yan Mons lui-même l'affirme , en disant qu'en Belgique , il y a des variétés qui ne réussissent plus qu'en espalier , le long d'un mur ; enfin je pense que , si on avait toujours pris des greffes sur les indivi- dus les plus sains pour perpétuer les variétés, nous ne verrions pas tant d'arbres fruitiers affectes de maladies qui abrègent leur existence et contribuent aussi par la même raison , à raccourcir celle de la va- riété tout entier. Si donc, dès aujourd'hui, on se faisait une loi de ne jamais prendre de greffes que sur déjeunes variétés bien saines, qu'on ne les insérât que sur des sujets francs bien sains . on conserverait les variétés saines , pendant bien plus long-temps qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. toi iVéannjoins, que la dêlcnoration de nos arbres fruiliei's soit nalurel- loment lente, comme je le pense , qu'elle soit rapide , comme le disent M. Van Mons et M. Kniglit , elle n'en est pas moins certaine , et il est toujours utile de penser au moyen de les remplacer. Notre manière de semer et de nous en rapporter au hasard , pour obtenir un bon fruit noureau , n'est certainement pas le meilleur, l'expérience l'a assez prouve. D'ailleurs, le hasard ne peut mériter la confiance d'aucun homme raisonnable , surtout quand les probabilités lui sont contraires. 11 faut donc avoir recours à la science, qui se compose de raisonnemens déduits de faits particuliers et d'où découle ce que Ton appelle un principe; et quand ce principe s'accorde avec la marche de la nature, qu'il neheurte aucun fait connu, il me semble qu'on doit l'adopter comme une vérité et s'en servir avec confiance. Telle est, à mes yeUx, la théorie de M. Van Mons, considérée comme le meilleur et le plus prompt moyen de régénérer nos arbres fruitiers, c'est-à-dire de remplacer les anciennes variétés détériorées par de nou- velles variétés bien saines et portant d'excellens fruits. J'ai exposé, aussi clairement qu'il m'a été possible, les procédés à employer pour la mettre en pratique, pour déterminer les amis de notre pays à la naturaliser chez nous; et, afin d'inspirer plus de confiance, j'ai osé dire un mot du mérite transcendant de son auteur, ce de quoi je de- mande mille pardons à sa modestie. j'aurais pu ajouter à ce corollaire encore beaucoup de remar([ues sur les arbres fruitiers et leur culture foites par M. Van Mons, car sa correspondance est très riche d'observations ; mais je crois en avoir dit assez pour appuyer la théorie de cesavaat professeur. Je vais ache- ver ma notice en fixant l'époque de la translation de sa pépinière de Bruxelles à Louvain , en donnant une idée des obstacles incroyables qu'il a rencontrés dans sa carrière pomologique à la place des encou- ragemens qui lui étaient dus, et terminerai par la description de quel- ques uns des excellens fruits obtenus par M. Van Mons, et qui ne sont encore que peu ou point connus en France. Après que M. Van Mons eut professé la physique et la chimie avec distinction pendant sept ans, à l'école centrale du département de la Dyle, et après que les hasards de la guerre eurent séparé la Belgique de la France, le roi Guillaume, rendant justice à son mérite, le nomusa professeur aux mêmes titres à l'Université de Louvain, en 1817, six mois même avant que cette ancienne Université fût reconstituée. Lou- vain n'étant éloigné de Bruxelles que d'environ S lieues, M. Van Mons pouvait en même temps remy)Iir ses devoirs de professeur, soigner sa pépinière et suivre ses expériences : il était alors à l'apogée de sa car- rière pomologique ; il comptait dans sa pépinière de la Fidélité, plus de 80,000 arbres, la majeure partie en poiriers parvenus de ses semis ; plu- sieurs carrés en étaient à leurs 4% 5° et G*-' générations sans interruption de mère en fils , et produisaient des fruits délicieux. Déjà, depuis plu- 2. 34. 258 PnVSIOIOGIE VÊGÉTAI.K. sieurs années, il expédiait des greffes en Allemagne, en Angleterre, ans États-Unis de l'Amérique ; et cependant , si on en excepte son ami Bosc, M". Vilmorin , Léon Leclerc, Bonnet, à peine savait-on en France que M. Van Mons existait, tant la routine et l'apathie ont d'empire parmi nous. Les catalogues anglais et américains sont remplis de fruits de M. Van Mons , et ce n'est qu'en 1834 , qu'on en trouve quelques-uns relatés dans la nouvelle édition du jardin fruitier de M. Noi- sette. Pour juger ses fruits nouveaux, M. Van Mons rassemblait trois ou quatre amis d'un goiit délicat ; on dégustait les fruits, on écrivait à mesure les qualités qu'on leur trouvait, et M. Van Mons ne conservait les arbres que de ceux qui étaient jugés bons et très-bons : les mêmes épreuves se répétaient deux, trois et même quatre années de suite, et ce n'était guère qu'après ces épreuves répétées qu'il se décidait à en ré- pandre des greffes. A ce sujet, je dois consigner ici deux remarques pour dissiper le doute que quelques personnes conservent encore sur les soins que prenait M. Van Mons yjour ne propager que d'excellens fruits. D abord je rappellerai que toutes les années ne sont pas fovora- bles au parfait développement des bonnes qualités des fruits, et que si l'on déguste pour la première fois, dans une année défavorable, nn fruit ordinairement délicieux , on peut le trouver d'une qualité infé- rieure. C'est ainsi qu'en 18B3, je n'ai pu trouver dans plusieurs écban- tillons de la poire poiteau , les excellentes qualités que M. Van Mons lui avait reconnues pendant quatre années de suite, et qui avaient déter- miné l'amiiié dont ce savant m'honore à y attacher mon nom. En second lieu, il était impossible à M. Van Mons de cueillir toujours lui-même les greffes, il avait trop d'occupations; ce qui explique comment il a pu arri- ver qu'on reçût une variété médiocre à la place d'une variété très utile à propager. C'est évidemment par une erreur de ce genre que M. Vil- morin a reçu, sous le nom de Beurré Fourcroy , un poirier d'un rap- port très tardif, et dont le fruit n'a aucun mérite , car M. Van Mons avait dégusté le Beurré Fourcroy, plusieurs années de suite, et l'avait trouvé digne d'être dédié au savant chimiste, qui en avait accepté la dédicace peu de temps avant de mourir. M. Van Mons jouissait pleinement du résultat de ses longues expérien- ces • il était heureux en répandant avec empressement, avec désinté- ressement et avec la plus grande comjilaisance, des fruits nouveaux, la plupart supérieurs à ceux que nous connaissions, quand, en 1819, ex abrupto , le terrain qui contenait la pépinière de la Fidélité , fut jugé indispensable à être distribué en rues et partagé en lots à bâtir, et M. Van Mons fut sommé de le vider dans le bref délai de deux mois, sous peine de voir tous ses arbres coupés et jetés au feu. Une telle injonction aurait été mortelle pour plusieurs à la place de M. Van Mons ; il en fut vivement affecté, mais non abattu ; son grand caractère, sa profonde connaissance des hommes lui firent surmonter PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 239 ce revers, et le disposèrent à chercher paisiblement à s'établir ailleurs. Professeur à l'Université de Louvain . il résolut de transporter sa pépi- nière dans cette ville , afin de l'avoir sous les yeux sans quitter l'Uni- versité -, mais l'époque assignée pour vider le lieu était malheureusement celle du fort de l'hiver ( l""^ novembre au 24 décembre ) ; M. Van Mons n'avait de disponibles qu'une partie du samedi et le dimanche de cha- que semaine, pour se rendre à Bruxelles. Cueillir des greffes, marquer les arbres les plus précieux et donner des ordres pour le reste furent tout ce qu'il put fiiire lui-même : il aurait follu un second jardin aussi immense que celui qu'il évacuait , pour qu'une telle translation pût s'effectuer sans de grandes pertes 3 aussi en éprouva-l-il d'irréparables dans la nécessité où il se trouva de confier presque toute celte trans- lation à des mains peu habiles, à des intelligences incapables de com- prendre le grand intérêt qu'il mettait à la conservation de ses arbres. Il put à peine sauver le vingtième Je ce qu'il possédait , et encore ce vingtième consistait en bourgeons à greff"er. Le restant fut vendu ou donné à qui en voulait. Après une telle catastrophe, M. Van Mons aurait dû prendre des mesures pour n'être plus jamais exposé à en subir de la même nature; mais incapable de méfiance, il loue à Louvain, un terrain appartenant malheureusement à la ville, pour y déposer les débris de sa pépinière de Bruxelles, et y continuer ses semis et ses expé- riences. Sa pépinière alors cessa d'êlre de vente ; elle ne fut plus que d'expérience. Si on excepte une crue d'eau considérable de la rivière qui traverse Louvain, dans le dégel de 1820, et qui, après s'être répandue de l'é- paisseur de 7 et 8 j>ieds dans la pépinière de M'" Van Mons, y a char- royé, et pendant plusieursjours,des glaçons qui renversèrent et entraî- nèrent une grande quantité d'arbres nouvellement plantés, si, dis~je, on excepte cette débâcle, M' Van Mons a joui plus ou moins paisiblement de sa nouvelle position pendant 13 années consécutives. Ses nombreu- ses relations se sont renouées et multipliées, ses pertes ont été rempla- cées par de nouvelles acquisitions, la masse de ses observations s'est augmentée , et il a continué d'introduire dans sa pépinière les bons fruits nouveaux obtenus par d'autres amateurs, tels que MM" De Co- loma, De Capiaumont, d'Hardenpont, l'abbé Duquesne, Gossart , Wez- chumb, Delneufcour, Diel, Leart, Knight et cent autres, et il distri- buait des greff'es de ces bons fruits simultanément avec celles des siens, car son seul but a toujours été de multiplier ce qui est bon et d'en l'aire jouir tout le monde. Mais il ne sacrifiait jamais aucun arbre pro- venu de ses semis pour recevoir les greffes qui lui étaient envoyées de tous côtés, même de l'Amérique septentrionale, avant que son fruit eût été jugé, c'est pourquoi il achetait, chaque année, des sujets pour recevoir les greffes qui lui étaient envoyées, et pour conserver ses pro- pres variétés , afin de les répandre avec plus d'abondance. A cet effet, il avait adopté, dans sa pépinière de Bruxelles, une sorte de greffe 260 riITSlOLOGlE VÉGÉTALE. qu'il appelle greffe par copulalion, et il conliiiue de l'employer àLou- vain, avec un grand succès. Jusqu'en 1823, M'" Vau Mons n'avait distribué ses arbres et ses gref- fes qu'avec du n** correspondant exactement à de pareils n"" attachés aux pieds-mères dans «a pépinière. Cela lui suffisait pour être en état de répondj-e à toutes les observations qui auraient pu lui être adressées par les personnes auxquelles il avait envoyé des greties. A cette épo- que, une blessure grave l'ayant retenu au lit, il rédigea, d'après tous ses registres, et publia un catalogue dans lequel on trouve environ 2,000 variétés de fruits, et où il mit les noms de ces variétés à la suite des nos sous lesquels il les avait distribuées jusqu'alors, fit connaître le principe de sa théorie, rappela plusieurs de ses procédés de culture, et sa juanière de faire ses expéditions : on y trouve même quelques mots sur la nécessité où il s'était trouvé de quitter sa pépinière de Driixelles. 11 y a plusieurs choses à remarquer dans ce catalogue et des interrup- tions dans les séries de nos : par exemple, dans la seconde série, on trouve le n° 850 immédiatement après le n° 840; cela indique que les neuf nos intermédiaires étaient attachés à neuf arbres de bon augure, mais dont les fruits n'avaient pas encore été jugés. 2° Les noms suivis ])ar nous indiquent naturellement que les variétés désignées sous ces jioms ont été gagnées de semis par M"^ Van Mons. 3° Quand un nom est &m\i par son patron, ce]a indique que le nom de la variété est celui bien important à laquelle Mr Van Mons n'a pas pensé. Une chose qui .serait bien utile à l'histoire des arbres fruitiers, surtout pour constater la marche et les progrès de leur détérioration, c'était de fixer l'année de la naissance de chacune des nouvelles variétés dési- gnées dans son catalogue. M^ Van Mons était seul capable de le faire ; quand je lui en ai parlé, il m'a répondu que son intention n'avait pas été de faire de la science, mais bien une chose immédiatement utile en répandant de bons fruits, cependant il regrette d'avoir laissé celte lacune que ses notes ne lui permettent plus de combler entièrement. Comme je l'ai dit plus haut, M'' Van Mons jouissait de ses 50 années d'expérience en nous enrichissant de bons et d'excellens fruits j mais l'utilité publique avait juré qu'elle empoisonnerait enfin ses vieux jours. En 1831, nous allâmes faire le siège de la citadelle d'Anvers , et quoique la pépinière de Mr Vau Mons fut éloignée de l'armée, les ingé- nieurs n'ont pu trouver un endroit plus commode que cette pépinière pour cuir le pain de nos soldats. En conséquence, une grande partie des arbres de M'" Van Mons fut détruite; on construisit à leur place des fours pour nourrir nos soldats, et les fruits, du reste, furent e.\}»osés au gaspillage des allans et des venans. La philosophie de M' Van Mons le soutint encore dans cette dévastation inattendue, il loua deux nou- veaux terrains i>lus grands l'un que l'autre, pour repiquer ses jeunes plantes de 7", 8"et 9<^ générations sans interruption de mère eu fils; il se coxisolait raênic, parce qu'il eut le temps de cueillir, quoiqu'en été; PHYSIOLOGIE VÉCÉT.VIE. 261 des {greffes sur les arbres sacrifiés pour faire place à la oonstruclioii des fours; mais l'utilité publique n'avait pas encore épuisé toutes ses ri- gueurs contre lui. 11 n'y avait luallieurcusement pas de Chaptal daus le couseil du prince, et les ingénieurs, n'y voyant goutte, décidèrent en- core, en I8o-i, au nom do l'utilité publique, que la pépinière de M'' Van Blons, fût-elle aux antipodes, était le seul et unique point du globe, propre à rétablissement d'une flibrique de gaz d'éclairage. Fasse le ciel que ces Messieurs y voient plus clair par la suite ! Mais il ne sera plus eu leur pouvoir d'empêcher que les véritables amis des lumières et de la prospérité publique ne regardent leur décision comme un acte d'ignorance et du plus grossier vandalisme. M'" Vau Mons a actuellement 70 ans; il a consacré tout son temps, foute sa vie, une partie de ^a fortune à l'utilité publique, et c'est au nom de l'utilité publique qu'on le tue, qu'on l'assassine! 0 siècle des lu- mières, combien lu es nébuleux! !! Au commencement de septembre 18^U, M' Van Mons, en m'envoyanl une caisse de poires qui étaioit les prémices d'une 7° génération, me disait : Quand vous dégusterez ces poires, les arbres qui les ont por- tées n'existeront plus. En effet, peu de jours après, j'ai su que la ha- che destructive abattait ces arbres et beaucoup d'autres, que la pépi- nière était déshonorée, perdue, et M' Van Mons, frustré dans ses plus chères espérances de nous envoyer ses fruits. Ne pouvant prévoir, ou plutôt n'osant exprimer mes craintes sur ce que vont devenir les débris d'un établissement qui méritait des encouragemens , qui était de nature à rehausser la gloire d'un royaume (1), je cesse d'en parler et vais relater ici l'abrégé d'un cer- tain nombre de descriptions de poires nouvelles que M'' Vau Mons m'a- vait envoyées en 1833 et 1834. Ces poires seront probablement bien- tôt dans le commerce, puiscju'à ma demande, M' Van Mons en a envoyé des greffes à mon aini M' Noisette et à la société d'horticulture de Pa- ris, et que très peu ont manqué à la reprise. Note sur la composition du fluide sécrété par les glandes neolarifonnes du Donjanthes excelsa. Ce fluide se présente sous la forme d'une liqueur diaphane, claire , gluante , sucrée, fade ; il remplit le fond de la corolle et coule sur la tige. Sa sécrétion se fait vite et en abondance. Nous en avons remis une certaine quantité à notre honorable collè- gue , M. Mareska, professeur de chimie à l'Université de Gaud, qui, à noire prière , a bien voulu en faire Taualyse chimique. (1) Je viens d'appreudie que l'injonclion Cit faite à M. yan Mons liïvaciier, avant la fin de février, la totalité du terrain. 262 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. M. Mareska trouva d'abord dans le liquide des lamelles transparentes, flottant dans la niasse, mais se déposant généralement au fond du vase ; il filtra, et sépara ces lamelles qui lui parurent composées d'une quan- tité notable de silice. D'après cette donnée , nous croyons que ces lames sont des portions de l'épiderme ou peut-êtjede la cuticule, organes qui, dans les plantes, offrent parfois 90 parties de silice sur 100. On conçoit que la vitesse de la sécrétion et le séjour du liquide au fond de la corolle, peuvent séparer l'enveloppe ou quelques-unes de ses lames. Le reste du liquide présenta outre de l'eau une quantité notable de cristaux, que M. Mareska et nous, nous examinerons au microscope. Les essais de M. Mareska prouvent à toute évidence que c'était du sucre de champignon. Note sur les graines du Voryanihes excelsa. Nous avons donné , page 84 de ce second volume , Thistoire du Do- ryanfhes excelsa qui a fleuri chez M. Mechelynck ; nous devons ajouter quelques détails à notre narration. Ou coupa la tige après qu'elle se fut desséchée et l'on conserva la couronne du bas qui, au moment actuel, croit avec vigueur. Dans le bouquet de fleurs flétries , on trouva bon nombre d'ovaires remplis de graines mûres. A cet égard nous devons rappeler qu'à l'époque de la floraison , nous avions institué sur cette plante deux espèces de fécon- dations artificielles, l'une avec le propre pollen de la plante, l'autre avec le pollen de deux ou trois amanjlUs , dont les fleurs avaient le même âge que celles du Boryanthes. Il parait que ce furent nos seules lijcondations artificielles, qui firent porter graine à notre plante. Les graines non fécondées, avortèrent; ce sont de petites lames triangulai- res ou carrées , minces , légères , avec un angle épaissi ; elles ont une ligne ou une ligue et demie de longueur. Les graines mûres sont beaucoup plus grandes; elles ont de cinq à six lignes ; planes , reniformes, ou carrées avec les angles obtus, ou coniques au bout supérieur de l'axe. La graine est péritrope ; le spermoderme ou l'enveloppe est subé- reux , léger, extérieurement brun et rugueux par une foule de petites ramifications anostomosées les unes aux autres ; le tissu subéreux est plus développé d'un côté que de l'autre de l'amande. L'amande est ovale , discoïde , aplatie , grise, huileuse. En la coupant on voit que l'embryon est homotrope, discoïde. Ces détails et ces observations sont suffisans, pour que les horti- culteurs puissent facilement distinguer les graines mûres du Do- ryanthes , de celles qui sont avortées. Il deviendra maintenant fort cu- rieux de suivre la germination de ces graines , dont les unes sont le nnSIOlOGIE VÉGÉTALE. 263 résultai d'une hybribité manifeste et les autres d'une fécondation arti- licielle , mais opérée avec le pollen du propre individu. IVous tiendrons nos lecteurs au courant des expériences , que M. Mo- chelynck tentera au printemps procbain. Cn. Morren. l aviations de température observées dons les fleurs de différentes cou- leurs. Sir W. Ilerschel a observé qu'un thermomètre très délicat , placé dans le rayon violet du sceptre solaire, indiquait une élévation de tem- pérature de 20° au-dessus de l'air ambiant , que le vert fournissait une élévation de 2,250, et que le maximum de température du rayon roue-e montait jusqu'à 4,58" Fahrenheit. M. Murrey , auteur d'un ouvrage estimé sur la physiologie des plantes , rapporte qu'en voulant vérifier ces faits par des expériences exactes, il découvrit, d'après le degré de calorique qui suit la formation d'une couleur particulière, produite par la combinaison chimique de plusieurs substances différentes, que cha- que couleur de la série prismatique développe , au moment de son évolution, une température particulière et toujours la même. Ces résultats démontrèrent que les substances colorées affirment pour le violet : 1° pour le bleu 1,5°, pour le jaune 2, 5°, et pour le rouge 7, S°, au-dessus de la température moyenne des substances employées pour composer ces différentes couleurs. Des expériences analogues , pratiquées avec le plus grand soin sur les parties différemment colorées des fleurs, lui ont fourni aussi des résultats analogues : d'où il a conclu que sous Tinflucnce des ravons solaires, chacune des couleurs particulières, qui se trouvent dans le disque de la fleur, a un degré différent de température, qui est en rap- port exact avec celle que présentent les mêmes couleurs du prism.e. Nous allons citer le passage suivant , où il rapporte lui-même ces expériences curieuses, qui exigent autant d'habileté de la part de l'ob- servateur , que de finesse et de délicatesse dans les instrumens qu^il emploie. « Je vais maintenant , dit-il , donner la température de différentes fleurs, telle qu'elle a été fournie par un thermomètre d'une sensibilité exquise. A l'ombre, le richardia athiopica était à 53° Fahrenheit; le rosa adorata à S6°, et Tamaryllis Johnson à 56. Dans un moment où l'at- mosphère ambiante était à 54, le Kerria Saponica donnait SG", et l'ané- mone double rouge 57, 50. Ces expériences démontrent une tempéra- ture spéciale pour chaque couleur particulière; le tableau suivant, disposé dans l'ordre de la série prismatique , nous fournira encore une nouvelle preuve de ce que j'avance. S64 PinSiOlOGlE VÉf.ÉTALI. Fleurs blanches. Température Température de l'aluiosphère. de la fleur. 55. Marguerite ; ... 52, 5". 60. Ronce Ê9, 5^ 58, 5" Nympliœa 57, 5". 81. Narcisse , 88, 5". 66. Campanule semi-double 67, 5". Fleurs jaunes. f)0°. Leontodon loroxacum 64. 70. Tournesol 7B. 82. Pavot jaune 85. 32. Rose jaune 61. Flnurs bleues. S^**. Clochettes 5o°. 70. Iris bleu 71. 75. Gentianella 77. 59, 5" Pied d'alouette 07. Fleurs rouges. 81. Pivoine double rouge 89. 71. Adonis Autumnalis 72. 5.i. Rose 58, 5°. o4. Lycbinis Chaludonica 61. La température des fleurs blanches est difî"érente de celle de l'atmos- phère, soit à l'ombre, soit au soleil, et il est probable qu'elles décompo- sent moins d'air que les fleurs d'une autre couleur. La température des fleurs est toujours plus élevée que celle de l'atmosphère, à l'exceplion de quelques fleurs blanches seulement. Le passage d'un nuage au-dessus du disque du soleil , produit sur elles un eff'et très remarquable. Dans cette circonstance , tandis que l'atmosphère était à 71°, la fleur de Tadonis n'était qu'à 72°. CONSTRUCTIONS nORTI'XU.ES. 26S CONSTRUCTIONS HORTICOLES. Hydrophasie. L'Hydrophasie ou l'art de modeler l'eau jaillissanl(î a donné lieu, eu 18Sîi, aux rédacteurs du Bon Jardinier de cette année, de fournir à leurs abonnés des détails curieux sur les formes qu'il convient de faire prendre aux fontaines. Ils sont revenus de nouveau sur la matière. Uu engagement de notre ancien directeur, M. Van Houtte, force riiorticul- teur de fournir à ses lecteurs les articles nouveaux du Bon Jardinier; nous avons donc extrait de cet excellent recueil avec la planche y re- lative l'article suivant : « Depuis 1832, M. Diigast, ferblantier-mécanicien , encouragé par les demandes qui lui étaient faites, même de l'Amérique, a perfectionné et mullij)lié ses pièces, et nous croyons faire plaisir au public et surtout aux personnesquiont de l'eau jaillissante dans leur jardin, en présentant ici les figures des effets produits par les pièces nouvelles ou perfection- nées de M. Dugast. Ces figures ne sont pas le terme, à beaucoup près, ou l'art de l'hydrophasie puisse atteindre; cet art est encore dans l'en- fance, et il ne prendra pas tout le développement dont il est suscepti- ble, que quand il se trouvera un maître qui, comme Louis XIV, ordon- nera à ses architectes de méditer sur l'hydrophasie, et de forcer l'eau à se déployer sous toutes les formes propres à embellir une habitation , a charmer l'œil, et à occuper l'esprit du spectateur. Si, en attendant, quelque architecte de jardins publics, celui des Ttii- leries , par exemple, plaçait différens ajutages au bout des tuyaux qui lancent de monotones filets d'eau dans ce jardin, nul doute que les pro- meneurs n'en admirassent les f ffets, que le goût ne s'en répandit promp- tement et que toutes les personnes qui ont de l'eau jaillissante dans leur jardin , ne voulussent en varier l'effet par quelques-uns de ces jets variés, qui sont toujours d'un prix médiocre et que l'on change à volonté. » De pareils jeux hydrauliques, adaptés à de petits bassins dansles ser- res ou orangeries, et nourris par des réservoirs (ju'il serait facile et peu coûteux d'établir, seraient un moyen de jouissance de plus. » Nous avons donné dans le Bon Jardinier de lî)»32 et dans le volume de figures auquel nous renvoyons, les figures détaillées de quelques pièces , nous avons dit qu'elles se faisaient en cuivre laminé, s'ajustaient au bout du bec par où l'eau s'échappe du tujau qui la conduit, et s'y fixaient au moyen d'un petit crochet en fer; nous avons donné aussi plusieurs dessins des effets que l'eau produit au moyen de ces divers ajutages, et pour complément, nous figurons ici quelques autres effets, % 85. 266 CONSTr.lT.TlOJVS HORTICOLES. Jes uns plus perfectionnés, et les autres encore nouveaux ou peu connus. < Fig. lr<^. Eventail. Cette pièce sera très bien placée en avant d'un fond de verdure. » Fig. 2. Gerbe à mille jets. La pomme de l'ajutage a très peu de con- vexité, ses troussent nombreux, étroits, et ses jets d'eau qui s'en échap- i)ent se toucbent , se confondent en perles à une certaine élévation , et retombent en pluie fine. ■ Fig. â. La tulipe ou le gobeletà pied. L'ajutage de cette figure est un tuyau aa, vers le milieu duquel on a placé, pour faire obstacle, un cône renversé b analogue à celui qui produit la cloche, dans le Bon Jardi- nier de 18S2, et qui force une partie de l'eau à sortir en se dirigeant par en bas sous forme de cloche laminée, i)lus ou moins longue, et se divisant ensuite en plusieurs branches. Au sommet du tuyau rajutan;e est le même que dans la tulipe du Bon Jardinier de 18B2, l'eau s'évase en une lame très mince, figurée en tulipe c. Si, avant de laisser échap- per l'eau , on place une chandelle allumée sur le milieu de l'ajutage , ou toute autre flamme de couleur, elle ne s'éteindra pas , et on la verra avec toutes ses modifications au travers de la tulisse. C'est ce qu'on appelle flambeau infernal. «Fig. 4. La Coupe. Cette pièce, d'une forme très gracieuse, est une mo- dification de la précédente; seulement les ajutages stmt faits de manière à ce que l'eau diverge davantage. » Fig. o. Double Girandole, fette pièce produit un grand effet, elle est composée d'une double gerbe; celle du centre o, est mise dans uu mouvement rotatoire par les trois tuyaux courbés b, que l'eau qui s'é- chappe de leurs extrémités force à tourner en arrière de la même ma- nière que le fait le feu dans les pièces pyrotechniques ; la gerbe exté- rieure ce tourne aussi circulairement et par la même cause au moyen des trois tuyaux courbés ddd. » Fig. 6. Le miroir. C'est une sorte de soleil fixe dont i'eau s'échappe, entre deux feuilles de cuivre et forme une lame d'eau circulaire, qui se divise nsui te en rayons. » Fig. 7. Boule en l'air. Pour faire celte expérience il ne faut aucun ajutage particulier , il suffit que le jet d'eau soit bien vertical on lui présente avec deux doigts et on engage dans son épaisseur une boule de cuivre laminée creuse , légère , l'eau l'emporte et la soutient à la hau- teur où sa force est balancée par le poids de l'atmosphère. I Les personnes qui ne connaissent ni la physique ni la mécanique , Toient avecétonnement que dans cette expérience l'eau ne frappe que sur un tiers environ du diamètre de l'axe du jet d'eau , ce qui la fait tourner sur elle-même avec une grande rapidité et détermine l'eau qui l'enveloppe à se diviser en rayons qui ont eux-mêmes une disposi- tion à tourner et prennent la forme d'un soleil. On sent bien que pour réussir il faut que la grosseur et le poids de la boule soient en rapport avec le diamètre et la force ascendante du jet d'eau. Cette COfSSTRCOTIOISS UORTICOLES. 2G7 boule peut être en bois de bégc , e( même on peut employer un œul", })lciri ou vide suivant la force du jet d'eau. » Fig. 8. Le Chinois. Cette pièce se compose d'une boîte conique de ferblanc léger , enlevée sur un jet d'eau et maintenue eu équilibre au moyen de quatre liges de fer, terminées chacune par une balle de plomb cccc. On pose l'appareil sur la vasque, on fait partir le jet d'eau qui porte toute sa force sous le cône , lequel avec ses quatre tiges fai- sant l'oince du balancier, se soutient si bien sur le jet d'eau, qu'on l'a vu y rester des heures entières. 0 II est aisé d'orner cet appareil d'une corbeille de fleurs, d'une petite pièce d'arliBce, etc.; au moyen de bandes de ferblanc soudéesen spirale dans l'intérieur du cône , la force ascendante de l'eau donne un mou- vement de rotation à toute la pièce, et ce mouvement peut donner lieu à mille inventions différentes, » On a établi sur le cône de la pièce dont nous donnons la gravure une table recouverte d'un taletas retombant en draperie; elle est gar- nie aux quatre coins de bougies allumées. Sur celte petite table est fixée une figure, habillée en chinois, dont les membres mobiles sont mis en mouvement par des fils de métal , répondant à des roues soudées dans la boite, et que le jet d'eau fait tourner continuellement. »Ce chinois s'élevant sur le jet d'eau, on le voit danser et gesticuler d'une manière si grotesque et si bouffonne, qu'il ne manque jamais d'être accueilli par un rire auquel il est impossible de résister. » Les membres mobiles de la petite figure doivent élre faits, pour plus de légèreté, avec de la moelle de sureau. On peut varier cette pièce de diverses manières et produire toujours des eifets récréatifs en taisant usage de la force ascendante de l'eau frappant continuellement Tinte- rieur de la boite conique. M. Dugast, a un autre appareil comjjosé de deux petites femmes, assises sur la pente du cône, elles font chacune le geste de présenter un bouquet d'une main, de l'autre une" bougie allumée. nDes gravures multipliées et une description très longue, donneraient difficilement les moyens d'exécution de cette petite mécanique , très peu compliquée cependant par elle-même. On sera plus assuré de la réussite en s 'adressant directement à M Dugast, son inventeur, Il de- meure rue Sainte-Marguerite-Saint-Antoine, n°S4. «Le jet d'eau ne peut avoir moins de cinq à six lignes de diamètre in- térieur à son orifice, et il faut que le tuyau de conduit(3 qui amène l'eau, ait près d'un pouce de diamètre iuléneur pour donner la force d'im- pulsion convenable.» 26o CORSTRllCTIOSS H0RTIC0LE8. Notice historique sur lo Jardin Botanique de Gand. ( Suite et fin , voyez page 158. ) , A l'histoire administrative de cetélablisseraent, nous ajouterons celle de l'enseignement qui s'y est donné. A l'érection de l'école centrale,Ber- nard Coppens fut nommé prolesseur de Botanique, mais il n'enseigna cette science que deux ans ; on a de lui une Terminologie botanique à l'usage des élèves de l'école centrale du département de l'escaut. (Gand, 1797, in 8". S6 pages.) M"^ Dumorticr a récemment rendu justice aux mânes de ce botaniste en leur dédiant un genre nouveau , Coppensia , au détriment des Oncidium de la belle famille des Orchidées (1). A sa mort, Rozin, professeur de botanique à l'école centrale du département de la Dyle , vint pendant près de deux ans , enseigner la botanique a Gand où il séjournait ainsi deux ou trois jours la semaine. Ce lut pen- dant son j)rofe«sorat queCouret-Yilleneuve publia son Horlus gandaven- sis ou Description de toutes les plantes qui se cultivent dans le jardin bo- tanique de Gand , 1802 , imprimé à Paris. Cet ouvrage a paru avant celui de Mussche que l'on fait passer pour le premier jardinier de l'é- tablissement dont nous esquissons l'histoire , tandis que réellement il n'en est que le second , De Moer de Bruxelles l'ayant précédé dans cet emploi de quelques années. Cependant nous avons des raisons pour croire que l'ouvrage de Cuuret-Yilleneuve a été sinon parachevé , du moins ébauché par Mussche lui-même, bien que celui-ci dans son Cata- logue des plantes, publié à Gand sans date mais certainement avant 1811, déclare que cet ouvrage incomplet ne répondit pas aux intentions de l'administration (2). Rozin ne publia rien , à ce que nous savons du moins, sur la botanique des Flandres, mais on a de lui un ouvrage mi- néralogique sur le Brabant. A Rozin succéda M"" Kluyskens devenu de- puis le chirurgien le plus célèbre de la Belgique. Sa traduction de la Zoonomie de Darwrjn , en -4 volumes, et surtout son excellent Traité de matière médicale, en 2 volumes, peuvent être considérés comme des ou- vrages de premier ordre dont l'influence sur les sciences phytologiques s'est fait vivement sentir dans notre pays. JF Kluyskens donna les leçons do botanique jusqu'à la suppression de l'école centrale; en 1809, on nomma comme professeur attaché au jardin W Verbeeck qui enseigna (1) C'est l Oncidium hij'uliniu dont le nouveau caractère générique est d'avoir les deux divisions latérales ùu verlicelle externe soudées. eu une seule (jui se trouve placée au-d;.ssous du labelle : il est aujourd'hui le Coppensia hifoLia. (2) Il couste pur les œuvres de M. Cornelissen , en cinq volumes, déposées à la bibliothèque de Bruxelles, que les préfaces des opuscules de Mussche et la Notice hislorifjue sur l'origine, les progrès et l'état actuel du Jardin botanique de Gand qui précède VHorlus gandai-ensis de 1817, ne sont pis de Mussche, mais bien de M. Cornclissen lui-même. CONSTRCCTIONS lIOUTlCOtKS. 269 ia botanique conjointement ave»i M"^ Beyts, docteur en médecine et pro- viseur de l'école centrale jusqu'à la mort de celui-ci en 1812. Aprèsce tems M'' Verbeeck continua seul les leçons jus([u'en \iil2 , mais nommé à la chaire de botanique lors de l'érection de l'école secondaire de mé- decine, il y enseigna celte science jusqu'en 1817, époque à laquelle fut établie l'université de Gand. On a de M' Verbeeck son discours d'ouver- ture publié en juin 1809 , qui peut être considéré comme œuvre phyto- logique, mais c'est surtout par renseignement ora! que M'' Verbeeck a propagé les études botaniques et qu'il a rendu à la science des services incontestables. A l'installation de l'université , le gouvernement des Pays-Bas nomma Cassel , de Cologne , professeur de botanique à Gand. Désigné comme recteur de l'université en 1818, il publia l'année sui- vante sou discours de la remise du rectorat. Cette pièce traite de l'uti- lité de l'étude historique des sciences jihtjsiques. En 1820, il publia à Co- logne sa Morphonomia botanica , ouvrage curieux, trop peu connu et surtout trop peu compris à (;ause de la singularité des idées neuves qu'il contient. A la mort de Cassel, c'est-à-dire de 1821 à 1822, M' Va a Coetsem donna les leçons de botanique, mais il fut bientôt remplacé par Ur Van Breda qui, pendant huit ans, enseigna la science des fleurs à Gand. On a de lui les premières livraisons des Orchidées de Java, in folio, ouvrage remarquable, mais qui malheureusement est resté inachevé. La révolution de 1830 a fait retourner M"" Van Breda dans sa patrie et sans cette circonstance impérieuse il aurait sans aucun doute contribué {>uissamment à étendre en Belgique la connaissance des plantes et le goût des études. Des raisons personnelles nous imposent le devoir de clore à cette époque Thistoire du jardin botanique de Gand. En 1830, Mussche était déjà malade et le jardin ne tarda pas ix se trouver dans un pitoyable état. Cinq années d'abandon sont venu lui donner un air de vétusté et de soulirance que les bons soins de M"" Van Doiickelaar, jardinier en chef actuel, ne feront pas disparaître sans peine; tout présage pourtant qu'en deux ans bien des pertes seront réparées. Le catalogue de Mussche, publié en 1817, ne peut plus représenter les collections. D'ailleurs un défaut capital s'est glissé dans sa rédaction, c'est celui d'avoir fondu en un seul ouvrage la flore des Flandres, par Van lloorebeke, et le catalogue du jardin oii jamais les plantes des Flandres n'ont été cultivées en quehjue abondance. Le jardin a quatre parties jjrincipales. Vécole a maintenant au-delà de cent carrés oblongs, tracés sur dcu\ lignes parallèles. Nous espérons que les cliquettes seront meilleures que celles qui y ont été placées depuis long-temps. On a conservé le système de Linné pour l'arrangeuient des plantes. C'est un défaut à notre époque. L'école est faite surtout pour les élèves ([ui apprennent avec dilîiculté la méthode de Jussieu et (jui entendent au bout de quelques jours le système artificiel. 11 faudrait ainsi, pour rendre plus facile l'é- tude de la première méthode, ranger les {)lantcs d'après les familles 270 COIVSTRUCTIONS HORTICOLES. naturelles, et dans quelque coin du jardin on rangerait, d'après le système de Linné, les plantes en usage en médecine , que les élèves de l'Université ont toujours plus d'intérêt à étudier spécialement. La seconde partie est une {>romenade arrangée en jardin-paysage. La troisième est une collection d'arbres résineux et de plantes tou- jours vertes. La quatrième renferme les serres et les orangeries. C'est celle dont nousavonsdonnélecroqais;avant la révolution, le gouvernement a fait bâtir une orangerie nouvelle très vaste, mais où de lourdes et de nom- breuses colonnes enlèvent une grande quantité de lumière. Les serres sont vieilles et devraient être remplacées par des constructions nou- velles à toits curvilignes en fer , et chaufïées par la vapeur. En 1817, se trouvaient au jardin plus de six cents espèces et variétés d'arbres fruitiers, sur lesquels on aurait pu taire un cours d'arboricul- ture et de botanique appliquée, chose d'autant plus utile que la Belgi- que a le droit de revendiquer, grâce au génie de M. Van 3Ions , l'hon- neur d'être en arboriculture un pays à part, une terre classique dont les étrangers et surtout l'Angleterre mendient à i'envi les utiles le- çons. Les jardiniers de Gaud auraient eu là un immense avantage. Mais on a préféré faire enlever les arbres fruitiers et planter à leur place des jonquilles, des tulipes, et aujourd'hui même leur emplacement est devenu un champ de fraisiers et de pommes de terre. Ce qui mérite de fixer l'attention des visiteurs, c'est la belle collection des plantes du Japon, la plupart inédites, rapportée par M. Van Siebold; il est fâcheux que pendant la longue maladie de Mussche, les meilleurs pieds de ces espèces si rares aient été enlevés du jardin , et qu'ils aient passé même sans noms ou avec des noms erronés dans le commerce. La collection des plantes grasses a droit d'être signalée et ce qu'on re- marquera avec plaisir, ce sont quelques luxueuses végétations de palmiers qui passaient pour les plus beaux du pays, aussi long-temps que le vaste jardin botanique de Bruxelles n'était pas venu leur ôter cette suprématie. Somme toute, le jardin botanique de Gand, qu'on citait comme le premier de la Belgique, n'occupe plus ce rang. Espérons que des hom- mes au niveau des sciences et surtout un directeur habile, ferme et instruit, lui rendront sa splendeur première; la ville de Gand doit tenir d'autant plus à cette réhabilitation qu'elle a toujours passé pour la cité privilégiée de Flore, de Cérès et de Pomone. MN. 271 MELANGES. Noies faites durant un voxjage commercial en Belgique et dans ime par- tie de la France , pour la maison de MM. Low et compagnie , jardi- niers à Clapton , aux mois de mars et d'avril 183^*. Par M. William Garvie, jardinier en chef du jardin de Clapton. {Suite.) Uy a actuellernent flans son jardinlesplusbeauxindividnsde Magnolia conspitua en fleurs que j 'ai jamais vus, étant depuisle haut jusqu'au bas une Tcritable masse de fleurs. J'allai voir ensuite le jardin de M"" Alexandre VerschafFelt dont le terrain est plus grand que celui de M'' Van GeerJ- il cultive une grande quantité d'Azaléa, Magnolia, et beaucoup d^iu- tres plantes d'Amérique. Il a gagné par semis plusieurs bonnes variétés do Magnolia et un grand nombre de bons Azaléa. Il a plusieurs gran- des serres pour les Camellia et les plantes de la nouvelle Hollande; et comme la plupart des jardiniers, durant la manie {nage) actuelle pour les orchidées , il a construit une petite serre uniquement pour cette classe de plantes. M"" Verschafifeil paraît être un homme très laborieux et honnête, qui mérite d'être encouragé. Il y a beaucoup d'autres jar- diniers de moindre importance ; les principaux objets qu'ils cultivent servent à l'approvisionnement des marchés. La beauté des objets qu'ils produisent est étonnante, vu le bas prix pour lequel ils les vendent. Les Camellia semblent prospérer chez eux admirablement , ils ont un nom- bre immense de variétés; mais plusieurs ne méritent pas la culture , leurs meilleures espèces venant d'Angleterre. Il y a pourtant quelques exceptions. La famille des Erica semble bouleverser toute leur science, puisqu'on ne peut trouver nulle part une plante digne d'être vue à moins qu'elle ne soit arrivée directement d'Angleterre. Les jardiniers Belges perdent généralement la vigueur de leurs bruyères peu après leur arri- vée, de sorte qu'ils craignent d'importer d'xingleterre des espèces trop coûteuses. Ils prétendent que c'est la chaleur de leur climat qui tue ces plantes; mais selon mon opinion c'est le besoin dutraitemeutcoijvenable, puisque dans plusieurs parties de la France, où il doit faire tout aussi chaud qu'en Belgique, elles sont cultivées avec succès. En Belgique, les bruyères sont généralement placées sur le devant des plates- formes des orangeries, les premiers châssis n'étant pas faits de manière à pou- voir s'ouvrir, la circulation de l'air frais ne peut parvenir jusqu'aux plantes; elles s'effilent, l'humidité s'en empare et elles meurent bien- tôt. Si un amateur Belge des Erica voulait construire une petite oran- gerie dans un endroit sec el faire construire des châssis que l'on pour- rait ôter entièrement durant les tems doux en hiver et appliquer le 272 MÉLA^GES. Iraitement suivant aux plantes, je ne cloute pas que le succès ne ilé- pnssât ses espérances. Quand le tems est à la gelée, je couvrirais l'oran- gerie avec des nattes ou de la paille, au lieu d'employer la chaleur du feu qui est reconnue être très funeste à cette tribu de plantes. En été , dans les fortes chaleurs, lorsque le soleil est en plein midi, je les met- trais à l'ombre ; leur laissant néanmoins beaucoup d'air en levant les châssis par derrière et les ùtant entièrement durant la nuit, de manière que les plantes puissent profiter de la rosée. Le plus beau jardin particulier près (I) de Gand est celui de M"" Me- chelyncli, négociant opulent, amateur enthousiaste et soutien de l'art du jardinage. Il a une excellente collection de plantes d'orangerie, de serres, et de Camellia, etc. Parmi ces premières, il a quelques magnifi- ques sujets de plantes rares qui sont dans un état de culture parfait. Le jeune homme qui reniplit chez lui les fonctions de jardinier , parait être tout aussi enthousiaste que son maître : la tenue du jardin lui lait honneur. Mi Verplancke possède aussi un beau jardin ; mais la manière dont il est distribué et îe manque de plantes toujours vertes, lui donne une apparence pauvre et froide , en le comparant avec les jardins du même genre en Angleterre. Il y a chez lui une des plus jolies oran- geries de fer que j'ai jamais vue; mais la collection de plantes qui s'y trouve n'est pas bonne. C'est dommage de consacrer tant d'argent a bâtir des serres quand on ne les remplit que de mauvaises plantes : l'un correspond si mal avec l'autre, que j'aurais beaucoup mieux désiré voir l'inverse. M*^ Maddison possède àAVondelghem, à quelques milles de Gand, une orangerie pour les géranium qui est une des plus propres et des mieux construites que Ton puisse trouver ; elle est en double toit. Et par un procédé très simple on peut soulever le théâtre à quelques pouces des vitres, chose très essentielle durant les hivers humides, tel que le dernier. M'' Maddison est sans contredit le meilleur cultivateur de gé- ranium en Belgique; tous les autres les tiennent si resserres, qu'ils s'é- lèvent avec trop de minceur, et perdent leurs feuilles inférieures , ce qui donne une mauvaise apparence à la plante. W Maddison me sembla très intelligent et désireux de me rendre tous les services qui étaient en son pouvoir. M"^ A. Van de Woestyne-d'Hane a, près de ce dernier village , un bon jardin avec plusieurs haches à forcer d'après la ma- nière Hollandaise. Ici il y avait de bonnes récoltes de haricots , petits pois, carottes, etc 11 y a aussi quelques bons pieds de plantes de serres , et une grande orangerie remplie de beaux arbres très-sains. Le jardin potager comme beaucoup d'autres eu Belgique est mal tenu ; on ne voit rien qui ressemble à de l'ordre ou de la régularité soit dans l'assolement, ou tout autre chose. [La fin au n° prochain. ) (t) M. Garwie se trompe ; le jardin de M. Meclielyuck est en ville et même dans le qvTartior du centre. ./„:n,:,'r . :ii:> I 'lL:/„nllrnr ll.-l,f, lu,, i Y4f n l.c Muvw ||;^. /'■/;/. ù\ iir F,}j 8. l.c (7n f''', h, houle vu / ^ La double Gii-anaole if Fw. 2. La Gei'be l.ei Tulipe TABLE DES MATIÈRES DU 2' VOLUME. - ANNÉES 1834-1835. CULTURES SPÉCIALES. Culture de l'asperge, 1. Asperges de primeur; 2. Culture des Dahlia , 55. Sur la culture des Dahlia dans les environs de Gand, 58. Notes additionnelles sur la culture des Dahlia, 135. Mélisse, Melissa ojfficinalis , 74.— Basilic, Ocymum basilicum, 75. — Bourache , Borrago qfficinalis, 76.— Ca- momille , Anthémis nobilis , ib. — Carvi, Carum Car^'i , 77. — Cerfeuil, Chœro- phyllum Sativum, IS.—Orwale, Salifia Sclarea, id.— Coriandre, Coriandrum Sa- tivum, ib,— Fenouil, Anethum Fceniculum, ib. Sur la culture des Ananas, 87 à 89. Culture des Champignons , 135. Taxodium distichum , 156. Sur la culture de» Epiphytes de la classe des Orchidées , par John Lindley , 175. Nouveau mode de culture des plantes bulbeuses dans les appartemens, 181. PLANTES POTAGÈRES. Note sur l'Arracacha esculenta, 2. Culture de la Ketmic gomho ou Hibiscus Esculentus Linnei, 3. Remarques surles tètes de diable, ou le Trapa natans Linnei, 5. Notice sur l'Agaric couleuvre , 90. Moyen d'aug- menter par la culture le produit des haricots, dans les jardins , 90. Réflexions de M. Van Mons sur la plantation du haricot , 91. Enlèvement de la fleur des pom- mes de terre , 91. Description de difiFérentes espèces et variétés de fraises cultivées et propagées dans le jardin de la société d'horticulture de Londres, 182. ARBRES FRUITIERS. Nouvelle poire dePrintems, 99. Notice sur le beurré d'Hiver, 213. Lettre de M. E. De Wael, 213. Nouvelle variété de pomme, obtenue de semis par M. E. De Wael, 217. PLANTES D'AGRÉDXENS. Amaryllis kermesina , 6. Calochortus luteus , 7, Dianthus caryophyllus, 7. Libertia formosa, 8. Rosa gallica, 8. Salpiglossis atro- purpurea, 9. Calccolaria pendula, 27. Heliconia pulverulenta , 27. Ipomaea rubro- caerulea ,28. Kentrophyllum arboresccns,29. Liatriss scariosa, 29. Opuntia cylin- drica, 30. Wrightia coccinea, 30. JErides cornutum, 61. Angrœcum eburneum, 61. Beloperone oblongata, 62. Billbergia purpureo-rosea, 63. Cyrtopodium woodford, 63. Doryanthes excelsa , 64. Maxillaria viridis , 66. Ribes punctatum , 67. Stigma- phyllon aristatum , 67. Camellia japonica , 92 , 93, 94. Cyclobothra alba , 94 , 95. Limnanthes douglasii, 96. Lupinus leptophyllus , 96. Mimulus smithii, 96. Onci- diumpapilio, 97. Oncidium pumilum, 97. Portulaca gilliesii , 98. Pseonia papave- racea,98. Telopea speciosissima, 98. Aloescabra, 136. Aloe bowiea, id. Aloefas- ciata , 138. Aloe imbricata, id. Aloe spiralis, id. Camellia japonica, 140. Clematis florida, id. Epimedium grandiflorum , 141. Epimedium violaceum, 142. Epiphyl- lum ackermanni,143. Mesembryanthemum acutum, 143. Id. Bidentatum, 144. Id. cruciatum, 144. Id. expansum , 145. Id. geminiflorum , 146. Id. musculinum , id. Rohdea japonica, 147. Rose muscade-hyponane, 147. Silène compacta, id. Tritelea laxa, 148. Amaryllis aulica , 190. Caladium fragrantissimum , 190. Calochortus splendens, 190. Calochortus venustus, 191. Camellia japonica-var: leeana superba, 191. Camellia japonica , variété dite Jubilaire , 192. Dendrobium squalens , 192. Eriosteraon buxifolius , 194. Geodorum fucalum , 194. Hemerocallis Dumorlierii, 195. Ipomœa horsfalliœ, 196. Littaea gcminiflora , 196. Lupiuus densiflorus, 198. Mîelenia paradoxa , 198. Melaleuca fraseri , 199. Schinus molle , 199. Strelit- ziareginse, 199. Yucca superba, 200. Abricotier armeniaca siberia , 236. Abri- cotier armeniaca nepaulensis , id. Ageratum cœruleum , id. Bonatea speciosa , 237. Borrago officinalis , id. Brosimum galaclodendron, id, Bursaria spinosa, 238. Calandrina umbellata, 238, Calanthe flaya , 238. Calceolaria herbertiana , 238. 274 TABLB BÉS MATltRES. Calceolaiia discolor, 239. Catasetuin iridentatutn , 239. Catasetum tridentalum , V. 241. Chorizema hencLmanui, 243. Chorizema rombea,243. Dracœoa draco, id. Fabiana imbricata, id. Geissomeria longiflora, 244. Gladiolus psittacinus, 244. He- dera hibernjca, 244. Luculia gratissima, 244. Lychnis fulgens, 245. Magnolia odo- rcitissima , 245. Mahonia nepaulensis , 245. Malope grandiflora, 245. Maxiilaria Parthoni, Drart,245. Metrosideros crassifolia, 246. Mimulus purpureus,id. Nerium indicum , id. Nycterium amazonium , id. Ophiopogon spicatus , id, Patersonia longiscapa , id. Pêcher d'Ispahan, à fleurs doubles , 246. Pelargonium var. nov. paulinae , id. Pelargonium var. nov. melanostigma , 247. Pelargonium var. nov. flabelliferum , 247. Peronia stricta , 247. Rhododendron alla clerense , 247. Rosa alba odorata , 247. Rubus sempervirens , 247. Salpiglossis straminea , 248. Salvia fulgens , 248, Schizanthus retusus , id. Sempervivum glutinosum , id. Stephanotis floribunda, id. Syringa josikœa, id. Syringa vulgaris, 249. Thea sinensis, id. Viola altoica,id. MDLTIPLiICATION. Sur la greffe par racine , 213. Greffe du poirier "et du pommier, 233, PHYSIOLOGIE VEGETALE. Note sur la végétation des Racines, 9. Obser- vations sur le Cuscula verrucosa ,11. Dégagement de la chaleur observé dans cer- taines fleurs , 69. Observations sur la Dionce attrape-mouche, 71. Sur la théorie Van Mons , par M. Poiteau, 101 et 250. De l'influence magnétique des feuilles du frêne sur le serpent à sonnettes , 102. Histoire naturelle du Baobab , 104. Prodi- gieuse fécondité de quelques plantes alimentaires , 106. Sur l'origine des moisis- sures, 107. Sur la cause des crispures des feuilles, 108. Remarques sur la crispure des feuilles produite par des pucerons , 109. Note sur la stérilité des fleurs par enlèvement de mâles , observée chez les asclépiadées , 148. Végétal gigantesque , 154. Observations sur un Bauhinia racemosa , 155. Note sur la composition du fluide sécrété par les glandes nectariformes du Dorianthes excelsa, 261. Note sur les graines du Dorianthes excelsa, 262. Variations de température observées dans les fleurs de différentes couleurs, 263. ECONOMIE INDUSTRIELLE. Industrie sétifère, 36. Sur le mûrier de Chi- ne, 39. Moyen de conserver les tètes d'artichauts pour l'hiver et le printemps, 113. Manière de maintenir les cochons en appétit lorsqu'on les engraisse , 113. Procédé pour faire la laque rouge de garance, 1 13. Huile de Citrouilles, 159. Emploi der^""- phorhia lathyris pour la fabrication des huiles, 160. METEOROLOGIE. Température de l'hiver 1834, 25. PROCEDES DIVERS. Conservation des poires, 16. Méthode de propager le double Hesperis matronalis , 16. Manière de conserver les Pelargonium durant l'hi- ver, 18i Pei-fectionneraent de la greffe à trois pièces , 19. Greffe usitée en Amérique pour les arrivées tardives, 68. Nouvelle greffe expéditive, inventée par M. Van Mons, 99. Note sur la transplantation des arbres fruitiers, 100. Moyens de garantir les vi- gnes de la gelée, 161. Sur la manière dont M. Pillans cultive la vigne en serre chau- de , 162. Replantation des arbres, 217. Sur la transplantation et le retranchement du pivot , 234. CONSTRUCTIONS, MACHINES, USTENSILES LT INSTRUMENS NOUVEAUX. Sur le chauffage des serres , 11. Pbntoir à anneau , 14. Traçoir à bœuf , 14. Plantoir à chevilles , 15. Plantoir en table , 15. Plantoir en brouette , 15. Etiquette élégante, 15. Description d'un mécanisme destiné à régler les cours d'eau , 20. Description du jardin botanique d'Anvers, 31,79. Puits à bascule, à deux cordes, pour puiser Peau avec plus de facilité et de célérité, à Pusage des jardiniers , 84. Ma- chine pour transplanter, en usage dans l'île de Guernsey, 84. Portes de jardins de maisons de campagne, etc., s'ouvrant d'elles-mêmes à l'approche des voitures , etc. , 85. Ferme-portes anglais , 85. Nouveau coupe-racines ,111. Râpe à pommes de ter- re , 112. Noticehistoriqueeurle Jardin Botanique de Gand , 158 ,268. Description TABLE BES MATTfeRtS. 27il d'un nouveau châssis en usage en Angleterre pour forcer les asperges , elc, 220. Des conservatoires, 222. Etiquette économique et commode , 228. Décaissoire nouveau , 228. Hydrophasie, 265. ANIMAUX NUISIBLES. Manière de détruire les fourmis qui dévorent les pro- visions dans les ménages, i 14. Ingénieuse manière de détruire les chenilles, 115. Des- truction des perce-oreilles, 1 15. Moyen de détruire les punaises du mûrier, 116. EXPOSITIONS HORTICOLES, 40, 131, 163. MELANGES. La fleur de Lis , 86. EfTets pernicieux que produisent sur les ar- bres fruitiers les clous et crochets de fer qui se trouvent en contact avec l'écorce, 100. E.^trait des note* et réflexions de M. Loudon , sur le jardinage en Bavière, pen- dant son séjour en ce pays, dans l'automne de 1828, 1 16. Courte relation d'un voyage en Belgique fait en 1833 par J. Knight, 12G. Notes recueillies durant un voyage com- meixial en Belgique et dans une partie de la France fait par M. William Garvie , 2W,271. FIN DE \.\ TARLE OU SECOISD YOITIME. New York Botanical Garden Libran illllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll 3 5185 00256 3425