^iv^lfe ^ -' '*4ËÊ- &C ;: W, • £ - v -- ■■>- f teH/s "V •■ ts\\ < / 1W|, , >-f # =p? '\ HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY LlBRARY OF SAMUEL GARMAN dfûJL %% \c\ttf. "il , r* Kl 'lu APR8 1929 I APR8 1929 ; •.» \ t ICHTHYOLOGIE ? DE NICE. DE L'IMPRIMERIE DE L. HAUSSMANN ET D'HAUTEL. ICHTHYOLOGIE DE NICE, ou HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS DU DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES; Par A. RISSO, Membre associé de l'Académie Impériale de Turin . Corres- pondant de la Société philomatique de Paris , eto. Est quadam prodire tenus , si non lialur ultra. Houat. Epiât. Lib. i. AVEC II PLANCHES REPRESENTANT f\0 POISSONS NOUVEAUX. PARIS, Chez F. SCHOELL , rue des Fossés-Sain t-Genuain- l'Auxerrois, n°. 2g. l8lO. AU GRAND ICHTHYOLOGISTE DU SIÈCLE ; A L'ÉLOQUENT, AU SAVANT COLLABORATEUR DE BUFFON ; A SON EXCELLENCE LE COMTE DE LACÉPÈDE, MINISTRE D'ÉTAT, GRAND CHANCELIER DE LA LÉGION D'HONNEUR , MEMBRE DU SÉNAT, DE L'INSTITUT DE FRANCE , PROFESSEUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, «ic. Hommage respectueux de l'auteur PRÉFACE. llÉ sur les bords de la Méditerranée, habitant de Nice, dans le département des Alpes - Maritimes , l'une des plus belles régions des bords méridionaux de l'Europe , je m'y livrois depuis long- temps, par goût et par état, à l'étude des diverses productions de la nature: mes recherches furent bientôt récom- pensées par quelques découvertes en botanique , en minéralogie et dans plu- sieurs parties de la zoologie; mais ce fut surtout parmi les êtres marins que je crus observer un plus grand nombre d'espèces, ou tout-à-fait inconnues des naturalistes , ou sur l'habitation des- quelles les auteurs avoient été induits en erreur. Les Poissons, par la magnificence de leur parure , par l'élégance et la prodi- gieuse variété de leurs formes, parleur étonnante multiplicité sur nos rivages, où l'art de la pêche s'exerce, de temps immémorial , avec l'activité la plus in- dustrieuse , attirèrent bientôt mon at- tention, et me fournirent, en quelques années, une ample récolte d'observa- Viij PREFACE, tions curieuses. J'eus soin de les décrire méthodiquement , de faire dessiner les plus rares, d'en conserver un grand nombre et de me procurer tous les ren- seignemens qui pouvoient intéresser dans leur histoire. Lorsque mon tra- vail fut rédigé , je hasardai de l'a- dresser à l'Institut de France , qui dai- gna l'honorer de ses suffrages dans un rapport très-flatteur \ ti accueil favora- ble fait à cet écrit me décida aie publier, et à envoyer à Paris, pour être déposés dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle, les poissons les plus curieux, et surtout ceux que je crois avoir le pre- mier décrits, afin de donner par là plus de confiance et d'authenticité à cette partie de mes recherches. Avant de livrer l'ouvrage à l'impres- sion, je crus devoir encore m'éclairer des conseils de l'auteur de la Zoologie analytique qui, après avoir témoigné quelque estime pour ce travail, a bien voulu se donner la peine de revoir mon manuscrit et d'en surveillerrimpression, 1 Ce rapport , en date dn lundi 20 mars 1809 1 a ^ fait par MM, le comte de Lacepède , et le chevalier Geoffroy S. Hilaire. CONSIDÉRATIONS Sur la situation physique du département des Alpes Maritimes , la nature de ses cotes, les diverses habitations des pois- sons , les pêches gui s'y exercent: indica-. lion de V ordre suivi dans cet ouvrage» Le département des Alpes Maritimes comprend l'ancien comté de Nice , la principauté de Mo- naco y et une petite partie des états de Gênes : il est borné et protégé au nord et à l'ouest par de très-hautes montagnes , parsemé de lacs, tra- versé de plusieurs rivières et baigné au sud-est par la mer Méditerranée. Cette situation donne à ce pays le singulier avantage de présenter , dans des espaces très-rapprochés, les produc- tions des climats septentrionaux et celles qui embellissent les régions équatoriales. Le Pic de Fenestre , dont le sommet s'élève à deux mille trois cents mètres au-dessus du niveau actuel de la mer , est au nord de ce dé- X CONSIDERATIONS partement, et en constitue le point le plus élevé. C'est de là , comme d'un centre , qu'on voit s'étendre, d'un côte', la chaîne de mon- tagnes qui, se prolongeant à l'est, donne nais- sanceaux Appenins liguriens, et qui, se déve- loppant de l'autre côtéà l'ouest, forme les monts inégaux de la Provence. Les Alpes-Maritimes, placées au milieu , prennent leur direction vers le sud , et vont , après différentes ramifica- tions , se joindre insensiblement à la Méditer- ranée. La vue magnifique qui se développe à cette élévation , l'aspect imposant des sommets de montagnes nues et arides, la direction sinueuse des vallées qui se dessinent sur leurs flancs tour- mentés , frappent l'esprit de tout observateur qui contemple cet immense amphithéâtre. Bien- tôt, il croit y suivre assez distinctement les tra- ces des révolutions physiques que cette partie des Alpes a subies. Tantôt il voit l'Océan , dès- lors habité comme aujourd'hui par une innom- brable quantité de corps marins, se retirer rapi- dement et avec précipitation, en renversant tout ce qui s'oppose à son passage; tantôt au con- traire, il voit les eaux calmes de la mer séjour- nant long-temps dans les mêmes parages , abais- GÉNÉRALES. Xj ser insensiblement leur surface , mettre len- tement à découvert les rocs qu'elles avoient ca- ches , et former , par les dépôts tranquilles de couches successives , une partie de ces mon- tagnes calcaires que nous regardons aujour- d'hui comme primitives. Tout , ici , semble encore indiquer la trace d'une longue submersion : là , des corps marins attestent, par la régularité des couches dans lesquelles on les voit déposés, le séjour des eaux calmes et stationnaires : plus loin, c'est un dé- sordre, une confusion, qui ne retracent que trop évidemment la rapidité et la fureur des courans. De tous cotés , des masses renversées, irrégulières, dont les fragmens, constitués de débris d'êtres aquatiques , sont des preuves , des monumens irrécusables de leur existence anté- rieure dans les mêmes lieux. Enfin , tout , dans ces montagnes , semble prouver que l'énorme étendue d'eau dont elles étoient couvertes, a renversé avec violence et rapidité les obstacles qui s'opposoient à sa chute, et a produit , ainsi , ces écornemens immenses qu'on remarque sur les grandes masses de roches, la plupart sapées dans leurs antiques fondemens. Une chute aussi précipitée seroit-elle deve- *lj CONSIDERATIONS nue la cause naturelle de ces grandes profon- deurs, de ces abymes sous-marins dont notre plage est environnée, et qui servent maintenant de lieux de retraite , d'abri et de refuge , à tant de poissons extraordinaires qui abondent dans nos mers ? Ces ruines de montagnes, ces bancs de pierres roulées, ces aterrissemens de poissons, ces dépôts de coquilles , enfin , ces empreintes multipliées de corps organises n'offrent-ils point partout l'enrayant tableau des anciennes catas- trophes , dont le physicien ne peut plus assigner l'époque ? Les eaux de la mer de Nice , portion du vaste bassin de la Méditerannée , viennent bai- gner ces décombres au pied des Alpes Mari- times. Le mouvement de leur flux et reflux journalier , quoique très-peu sensible , n'est réellement remarquable , chaque année , que dans le mois de février. Leur température , à la surface, suit à peu-près les variations et les in- tempéries de l'atmosphère; mais, à de grandes profondeurs, on les a constamment trouvées plus froides de moitié' dans les saisons les plus chaudes. La mer qui baigne au sud les rivages du dé- partement des Alpes-Maritimes, s'étend en ligne » . _f GENERALES. X11J droite, depuis le Var jusqu'à la Taggia , sur un espace de 56goo mètres. Cette plage, vue de la haute mer de S.-Hospice, se présente comme un golfe immense , bordé de falaises calcaires et de grès friables qui , s'avançant en pointes , baissent graduellement leur front dans la mer. On y distingue également des rives nues, arides, couvertes de cailloux rou- lés ou de sable fin. Tout cet horizon est coupé du nord au sud , par des rivières et de petits golfes } par les sinuosités des vallons et les cascades des ravins , qui donnent à cette cote ainsi aperçue de loin , l'apparence d'une terre couverte de ruines et de destruction. Quelques pins , nés isolément et à de grandes distances sur les pics de ces élévations stériles, semblent limiter ces espaces qu'on ne croiroit plus habités par des êtres vivans. Ces enfans des siècles semblent seuls vivifier de tristes contrées , animer de leur verdure un morne rivage si différent en réalité de sa trompeuse apparence, et, sous ce rapport,véritable image des contrastes qu'on remarque trop souvent au moral dans l'espèce humaine. La profondeur de cette partie de la Méditer- ranée varie suivant l'élévation des côtes. On XIV CONSIDERATIONS observe , en gênerai , que dans les parages qui correspondent aux plaines, les eaux sont très- basses , et qu'au contraire elles s'élèvent ex- cessivement au bas des montagnes, en raison de la hauteur de ces dernières. C'est ainsi que sur les côtes de San-Remo, de Ventimiglie, de Bordighiera, la mer est peu profonde -7 qu'à Menton, à Monaco, elle descend à cinq cents mètres ; que vers Villefranche on en trouve douze cents; qu'on en reconnoit deux mille dans l'anse de Nice ; et qu'elle semble , enfin , in- commensurable dans le lointain de Baussi- Roussi. Ces grandes profondeurs sont hérissées de rochers et ne sont fréquente'es que par les Squales , les Batistes, les Chimères , les Xi- phias y les Gades y les Caranx , les Centro- notes , les Lépidolèpres , les Trigles , les Cen- tropomes , les Holocentres , les Bodians , les Tétragonures , les Pomatomes. A cent mètres de profondeur , en avançant vers la terre, le fond de la mer est recouvert de fange et de limon, séjour impur des Raies , des Lophies , des Ce'poles , des Zees , des Pleuronectes , des Oligopodes , enfin de tous les poissons à chair molle et baveuse. GENERALES. XV En continuant de s'élever à cent cinquante mètres de profondeur , à peu près , la végéta- tion se manifeste : les algues , les caulinies , les ulves , les conferves , les varecs et les zoophy- tes qui tapissent ce séjour , y appellent les Ophidies , les Stromatées , les Murènes , les TJranoscopes y les Vives, les Scorpènes , les Péristédions , les Labres, les S pares , les Lutjans , les Esoces , les Murénophis , etc. Viennent ensuite les rochers du rivage , où les Syngnathes, les Centrisques, les Blennies, les Batrachdides , les Gobies , les Notoptêres, font leur demeure accoutumée. Enfin les belles plaines de galets et de sable, ôii se nourrissent les Le'padogastères, les u4m- modytes , les Callionymes , les Lépidopes , les Gymnètres, les Osmères , les Scornbré- soces , les argentines , les udthérines , les Stoléphores ? les Mugils , les Chipées et les Serpeà. Les cétacés qui visitent nos rivages sont: les Baleinopthres , les Rorquals , les Dauphins, le Marsouins , X Orque , les Physétères, et quelquefois même le Cachalot macrocéphale. On prit dans notre mandrague, au mois de décembre 1787 , un Baleinoptère museau XVJ CONSIDÉRATIONS pointu du poids de quatre cent soixante-huit myriagrammes. Le nombre des poissons que j'ai observes , comme provenant de la mer de Nice, s élève à trois cent quinze , parmi lesquels quatre- vingt-huit espèces qui n'avoient jamais été dé- crites par les ichthyologistes , ainsi qu'une cin- quantaine de variétés. J'ai reconnu aussi que nos plages nourrissoient beaucoup de poissons que les auteurs avoient annoncé habiter les mers d'Amérique, d'Afrique et de la Norwège, et plusieurs autres dont on n'avoit point jusqu'à présent indiqué la patrie. J'en au rois encore pu mentionner un plus grand nombre , dont nos pê- cheurs connoissent les noms vulgaires , et qu'ils m'assuroient avoir pris sur nos rivages ; mais je me suis fait un devoir de ne parler dans cet ouvrage que de ce que j'ai vu et pu examiner moi-même. Comme j'ai souvent eu occasion, en traitant des espèces , d'indiquer d'une manière générale les procédés à laide desquels on parvient à se les procurer, j'ai cru devoir placer à la tête de cette Histoire, quelques détails sur les principales pèches mises en pratique par nos marins. Je vais faire ici l'énumération de celles qui sont le N, GÉNÉRALES. XVlj plus usitées dans le département des Alpes-Ma- ritimes. i°. La Savega : c'est un long filet, formé d'une grande poche ou manche, garni sur les côtés de deux ailes auxquelles on attache de longues cordes, pour en tracer une vaste courbe dans la mer , et le retirer peu à peu sur le ri- vage. On prend de cette manière tous les pois- sons qui s'approchent des côtes. Le temps le plus favorable à cette pêche est le printemps et l'automne. La grande aissaugue , décrite et figurée dans le Traité des pêches , de Duhamel, §. II , ch. VI , pi. xliij , fig. 1 et 5 , donne une très-bonne idée de ce filet. 2°. La Bughiero : c'est un grand filet qu'on jette le soir à la mer, de manière à le faire plonger horizontalement. On le laisse toute la nuit dans le même lieu , et le matin on vient le soulever , pour surprendre ainsi les poissons voyageurs , tels que les gades sey , les caranx trachures, etc. 3°. Le Sourin : c'est une sorte de tramail dont les mailles simples sont proportionnées à la gros- seur des poissons qu'on y veut arrêter. On se sert de bateaux pour le tendre pendant la nuit, sur une très-grande étendue, d après la con- b XVIlj CONSIDERATIONS noissaiice des courans. Les sardines, les anchois, et les autres poissons qui voyagent par troupes, s'y accrochent et se trouvent arrêtes par les opercules des branchies. 4°. Le Brésin ou Bre'gin: c'est une sorte de petite aissaugue, termine'e par une poche ou chausse , mais dont les aiîes sont beaucoup moins étendues. On le jette et on le retire du bateau même. On y prend des petits poissons et des crustacés. 5Q. Le Gangui , le Rastéo ressemblent en- core beaucoup à l'aissaugue , mais ils sont plus charges de plomb; leur poche est entourée d'un cercle de fer qui racle le fond de la mer et y enlève le frai et toute la menuise,à peu près comme la drague : c'est une pèche très-des- tructive. 6°. \J Eut remail: c'est un filet compose' de différentes couches ou sortes de mailles que l'on déploie en disque dans les endroits rocail- leux et oii viennent s'accrocher les scorpènes , les gobies , les mulets , les sciènes, les perches. 7°. La Mugiliero ou le Millier-, c'est une pêche qu'on établit ordinairement près des ro- chers du rivage. On attache le filet à un ba- teau ) on le laisse ensuite tomber dans le fond ? GENERALES. XIX et on le retire quand on croit que , place' par le travers d'un courant , le poisson y est entré. 8°. La Heclaro : cette pêche diffère peu de la précédente : les mailles du filet sont seulement plus lâches. On y prend des spares, des ho- locentres , des centropomes. 9°. La Tounairo ou Thonnaire est repré- sentée dans le Traité des pêches, dé Duhamel §. H, chap. VI, pi. xxxij, fig. 2. C'est un filet à grandes mailles , flotté et lesté , qu'on déploie en enceinte, en digue, ou en parc, depuis la pointe d'un rocher jusques dans la haute mer, pour y prendre les scombres, les caranx, les centronotes, etc. io°. La Madrago ou Mandrague : c'est une vaste enceinte contournée , composée de gros filets déployés en cloison , distribués en cham- bres, dont l'ouverture est fort large , et qui di- minue insensiblement, en approchant de la tête. On y prend les plus petits poissons et les plus grands cétacés. ii°. La Palangre : c'est une longue corde qu'on leste avec des pierres, de distance en dis- tance, et qui se termine par un haim ou ha- meçon auquel on fixe une amorce. Nos pê- cheurs distinguent quatre sortes de palangres : XX CONSIDÉRATIONS la première est une grosse corde terminée par des fils de laiton tordus et recuits , qui retiennent un gros haim, lequel peut arrêter des squales du poids de quarante myriagram- mes. La corde de la seconde et les tresses de fil de laiton sont moins grosses : on y prend les chimères, les raies, les pomatomes. La troi- sième et la quatrième sont encore plus petites, et on les amorce pour les trigles, les gades , les lëpidolèpres , les ze'es , etc. 12°. Les Nances ou Nasses, sortes de cages d'osier, figurées à peu près comme nos souri- cières; mais qui diffèrent beaucoup entr'eîles pour la forme et la grandeur, oii les murè- nes, les lutjans , les labres, les spares, les mu- rénophis , entraîne's par le besoin , pénètrent sans précaution et se trouvent retenus, quand ils veulent sortir, à cause des pointes intérieu- res dirigées à l'orifice de ces sortes de paniers. 11 faut ajouter à ces divers genres de pêche, la ligne flexible, la corde flottante garnie dhaims, le trident et quelques autres engins et procéde's beaucoup moins usités que ceux dont je viens de parler. J'ai cru que je ne devois rien négliger de ce qui pouvoit intéresser les naturalistes, dans la GENERALES. XX) description que j'ai faite des espèces; mais je m i suis occupe' également de l'instruction des gens du monde. J'ai toujours indiqué l'utilité dont peuvent être les poissons que j'ai fait connoître, soit sous le rapport des alimens qu'ils nous procurent, soit à cause des sub- stances que les arts peuvent en obtenir. Jai regardé également comme un objet important d'indiquer le passage périodique des espèces dans nos contrées , comme une époque remar- quable dans leur histoire , et dans l'espoir que le commerce y trouveroit un avertissement utile pour ses pèches et ses spéculations. La distribution méthodique qui m'a paru lier les idées de la manière la plus lumineuse, et que j'ai adoptée de préférence par ce motif, a été celle du grand ouvrage de M. de Lacé- pède sur les poissons : elle ouvre , d'ailleurs, un champ plus vaste à l'imagination ; on y trouve l'avantage de pouvoir placer sans peine, dans le rang que ce grand ichthyologiste leur auroit assigné , et qu'il semble lui-même avoir pressenti , des espèces qui ont été inconnues j usqu'ici. La table méthodique des genres , placée à la suite de ce discours, donnera une idée claire de cette méthode, et facilitera beaucoup les re- cherches. XXI] CONSIDÉRATIONS GENERALES. A l'exemple de quelques naturalistes , et par un juste sentiment d'estime, d'hommage ou d'admiration ? j'ai attaché à plusieurs des êtres que j'ai le premier fait connoître , les noms de quelques hommes que les talens , le mérite , la gloire ou l'amitié m'ont désignés ; et il m'a été bien doux d'y consacrer ceux de quelques-uns de mes compatriotes. • TABLE METHODIQUE Des genres et espèces de poissons décrits dans cet ouvrage , et ranges suivant le système de Af. Lacépède. PREMIÈRE SOUS-CLASSE. POISSONS CARTILAGINEUX. î. Ordre. A branchies sans opercules ni membrane. Ier. Sous-ordre. Apodes, Genre premier. LAMPROIE. Marine, pàg. r + IVc Sous-ordre. Abdominaux. G. II. RAIE , 3 I. Sous-genre. Dents aiguës ,• aiguillons sur le corps ou sur la queue. ib, I. Raie Batvs. Lin. 2. R. Oxyrhinque. Lin. 3. R. Mi-~ ralet. Lin. 4- R- Raboteuse. Nob. 5. R. Chardon. Liu. 6. R. Ronce. Lin. 7. R. Museau pointu. Lac. 8. R. Petit museau. Nob. IL .Sous-genre. Dents obtuses ,* des aiguillons sur le corps ou sur la queue , 9 * La série des sous-ordres , et même des ordres . n'est pas ici continue . parce qu'il manque dans nos mers beaucoup de genresparmi ceux qu'on rapporte à ces divisions, et que même il est plusieurs de ces sous-ordres dans lesquels on n'a pu placer encore aucun des poissons connus. XXIV TABLE 9. R. Aigle. Lin. 10. R. Pastenague. Lin. II. R. Bou- clée. Lin. 12. R. Ponctuée. Nob. G. III. CEPHALOPTERE , pag. i4 1. C. Giorna. Raie. Lac. 2. C. Masséna. Nob. G. IV. TORPILLE , i* 1. T. Vulgaire. Nob. 2. T. A une tache. Nob. 3. T. Mavbrée. Nob. 4- T. Galvani. nob. G. V. SCIE vulgaire , 22 G. VI. SQUALE, a4 I. Sous-genre. Point d'èvents ; une nageoire dorsale , une anale , *»• 1. S. Peilon. Brous. II. Sous-genre. Point d' évents $ deux nageoires dorsales , une anale , 2-5 2. S. Requin. Lin. 3. S. Glauque. Lin. 4- S. Rondelet. Nob. 5. Long nez. Lin. 6. S. Roussette. Lin. 7. S. Rouchier. Lin. 8. S. Milandre. Lin. 9. S. Emissole. Lin. 10. S. Marteau. Lin. il. S. Pantouflier. Lac. 12. S. Renard. Lin. III. Sous-genre. Des êvents \ une nageoire dorsale et une anale , 3 7 i3. S. Griset. Lin. IV. Sous-genre. Des évenls ; deux nageoires dorsales ; une anale , $* 14. S. Féroce. Nob. V. Sous genre. Des évents \ deux nageoires dorsales ; point d'anale , 4° i5. S. Aiguillât. Lin. 16. S. Sagre. Lin. 17. S. Hu- mantin. Lin. 18. S. Bouclé. Brouss. 19. S. Nicéen. Nob. G. VII. SQUATINE. Ange], 45 METHODIQUE. XXV IL Ordre. A branchies sans opercules ; mais a MEMBRANE. Vie. Sous-ordre. Jugulaires. G. VIII. BAUDROIE. Pécheresse , 47 Vile. Sous-ordre. Thoraciques. G. IX. BALISTE , pag. 49 I. Sous-genre. Plus d'un rayon à la première nageoire dorsale, tt à la nageoire paire inférieure, ib. 1. B. Buniva. Lac. 2. B. Vieille. Lin. II. Sous-genie. Plus d'un rayon à la première nageoire dorsale ,- un seul à la nageoire inférieure , 5l 3. B. Caprisque. Lin. VIIIe. Sous-ordre. Abdominaux. G. X. CHIMÈRE. Arctique , 53 III. Ordre. A branchies avec opercules sans MEMBRANE. XI le. Sous-ordre. Abdominaux. G. XII. ACIPENSÈRE. Esturgeon , 55 IV. Ordre. A branchies avec opercules Et MEMBRANE. XI Ile. Sous- ordre. Apodes. G. XII. COFFRE ou OSTRACION , 57 I. Sous-genre. A sourcils et dessous du corps sans ai- guillons , ib, I. O. Moucheté. Cubique. Lin. XXVJ TABLE II. Sous-genre, Sourcils sans épines ; à ventre aiguil- lonné, pag. 58 2. O. Trigone. Lin. G. XIII. LUNE ou CEPHALE. Meule , 60 G. XIV. SYNGNATHE , 62 I. Sous-genre. Des nageoires pectorales ?- une anale , une caudale. ib. 1. S. Trompette. Typlile. Lin. 2. S. Aiguille. Lin. II. Sous-genre. Des nageoires pectorales ,• une caudale et pas d'anale , G3 3. S. Pélagique. Nob. 4. S. Vert. Nob. 5. S. Eou- geâtre. Nob. III. Sous-genre. Une nageoire à la queue; une au dos ; pas à la poitrine ni à Vanus, 6(> 6. S. Pipe. OEquoreus. Lin. IV. Sous-genre. Des nageoires à la poitrine et à Vanus , pas à la queue , 67 7. S. Hippocarr pe. Lin. V. Sous-genre. Point d'autres nageoires qu'au dos , 68 8. S. Ophidion. Lin. 9. S. Papacin. Nob. 10. S. A ban- des. Nob. XVe. Sous-ordre. Thoraciques. G. XV. LEPADOGASTÈRE , 72 I. Sous-genre. Des appendices sur les narines , ià. 1. L. Gouan. Lac. 2. L. Balbis. Nob. II. Sous-genre. Point d'appendices sur les narines , 74 3. L. Ocellé. Nob. L. Yvildenow.Nob. 5. L. Olivâlre. Nob. 6. L. Decandolle. Nob. L. Réticulé. Nob. XVIe. Sous-ordre. Abdominaux. G. XVI. CENTRISQUE snmpitt, 79 G. XVII. SOLENOSTOME. Bécasse, 80 MÉTHODIQUE. XXV1J SECONDE SOUS-CLASSE. POISSONS OSSEUX. V, Ordre. A branchies avec opercules et membrane. XVIIe' Sous-ordre. Apodes, G. XVIII NQTOPTÈRE, pag. 8a l. N. Fontanes. Nob. G. XIX. LEPTOCEPHALE , 85 1. L. Spallanzani. Nob. G. XX. OPHISURE , 87 i° Ophis. Lin. 2°. Serpent. Lin. G. XXI. MURENE , 89 1. M. Anguille. Lin. 2. M. Myre. Lin. 3. M. Cassini. Nob. 4. M. Congre. Lin. 5. M. Noire. Nob. j G. XXÏI. AMMODYTES. Appât , 95 G. XXIII. OPHIDIE , 96 I. Sous-genre. Mdchoitc à barbillons , ib. 1. O. Barbue. Lin. 1. O. Vassali.Nob. II. Sous-genre. Mâchoire sans barbillons , 98 3. O. Imberbe. Lin. G. XXIV. XIPHIAS. Espadon , 99 G. XXV. STROMATÈE, 100 1. S. Fiatole. 2. S. Paru. XVIIIe. Sous-ordre. Jugulaires. G. XXVI. CALLIONYME, io3 1. C. Lyre. Lin. 2. C. Drsgonneau. Lin. 3. C. Flè- che. Lin. G. XXVII. TJ RANOSCOPE. Rat , 1 06 G. XXVIII. TRACIIINE , 1 08 1. T. Vive. Draeo. Li-o. 2. T. Araignée, Lineatiis. Blocb. XXVllj TABLE G. XXIX. GADE, no I. Sous-genre. Trois nageoires du dos ; deux de Va- nus ; un barbillon au bout du museau , pag. ib. i. G. Capelan. IHinutus. Lin. 2. G. Blennoïde. Lin. II. Sous-genre. Trois nageoires du dos ; deux anales ; pas de barbillons , II» 3. G. Colin. Carbonarius. Lin. 4- G. Pollack, Lin. 5. G. Sey. Virens. Lin. 6. G. Merlan. Lin. III. Sous-genre. Deux nageoires dorsales j un barbillon au bout du museau , 116 7. G. Moro. Nob. 8. G. Lépidion Nob. 9. G. Molve. Lin, 10. G. Mustèle. Lin. 11. G. Brun. iNob. IV. Sous-genre. Deux nageoires dorsales ; une anale; pas de barbillons , 123 12. G. Merlus. Lin. i3. G. Maraldi. Nob. G. XXX. BLENNIE , 124 I. Sous-genre. Deux nageoires du dos; des Jîlamens ou appendices sur lu tête , ib. 1, B. Lièvre. Ocellaris. Lin. 2. B. Phycis. Lin. II. Sous-genre. Une seule nageoire dorsale j pas de Jîlamens sur la tête , 12.S 3. B. Méditerranéen. Lin. /\. B. Gattorugine- Lin. 5. B. Cornu. Lin. 6. B. Bréa. Nob. 7. B. Tentacule. Lin. 8. B. Sujéfien. Lac. 9.B. Coquillade. Galerita. Lin. 10. B. Paon. Nob. il. B. Etoile. Nob. III. Sous-genre. Trois nageoires dorsales; point de barbillons sur la tête, i35 12. B. Triptéronote. Nob. IV. Sous genre. Deux nageoires dorsales ; point de barbillons sur la tête , ] 36 i3 B. Gadoïde. Lin. V. Sous-genre. Une seule nageoire dorsale ; point de barbillons sur la tête, îî1] METHODIQUE. XXIX i4- B. Testudinaire. Nob. i5. B. Pholis. Lin. 16. B. Audifrèdi. Nob. 17. B. Argenté. Nob. G. XXXI. OLIGOPODE. Noir, pag. 141 G. XXXII. BATRACHOIDE. Gmelin , 143 XIXe. Sous-ordre. Thoraciques. G. XXXIII. GYMNÈTRE. Lacépède , jfô G. XXXIV. LEPIDOPE , ^8 I. L. Péron. Nob. 2. L. Gouanien. Lac. 3. L. Dia- phane. Nob. G. XXXV. CEPOLE , ,53 1. C. Taenia. Lin. 2. C. Serpentiforine. G. XXXVI. GOB1E , !55 I. G Aplue. Lin. 2. G. Paganel. Lin. 3. G. Ensan- glanté. Lin. 4- G. Bicolore. Lin. 5. G. Boulerot. Niger. Lin. 6. G. Jozo. Lin. 7. G. Menu. Lin. 8. G. Doré. Nob. 9. G. Nébuleux. Lin. 10, G. Lesueur. Nob. ( Article suppl. pag. 38? ). G. XXXVII. SCOMBRE , lGx 1. S. Thon. Lin. 2. S. Commerson. Lac. 5. S. Dela- roche. Nob. 4- S Bonite. Pelamys. Lin. 5. S .Sarde. Lac. 6. S. Aile longue. Lin. 7. S. Maquereau. 8. S. Colias. Lin. G. XXXVIII. CARANX , ,n3 1. C. Tracbure. Lin. 2. C. Amie. Lin. 3. C. Duméril. Nob. G. XXXIX. ECHENEIDE. Rémora , x„„ G. XL. CORYPHENE , l73 I. C. Dorade. Hippurus. Lin. 2. C. Doradon. Equi- setis. Lin. 3. C. Pompile. Lin. 4« C. Rasoir. JYo~ vacilla. Lin. G. XLI. COTTE. Chabot, |8a G. XLII. SCORPENE , ,g£ I. Sous-genre. Pas de barbillons. tf, 1. S. Marseilloise. Lac. 2. S. Dactyloptère. Delaroche, XXX ■ TABLE II. Sous-genre. Des harhillons , pag. 187 3. S. Rascasse. Porcus. Lin. 4* S. Truie. Scroja. Lin. 5. S. Jaune. Nob. G. XLIII. GASTEROSTEE. Epinoche, 191 G. XLIV. CENTRONOTE , ic)3 I. C. Pilote. Conductor. Lin. 2. C. Glaicos. Lac. 3. C. Lyzan. Lac. l\- C. Vadigo. Lac. G. XLV. LEPIDOLEPRE , 197 1. L. Trachyrinque. Nob. 2. L. Cœlorliinque. Nob. G. XLVI. DACTYLOPTERE. Piéropode, 201 G. XLVTI. TRIGLE , 2o3 I. T. Lyre. Lin. 2. T. Adriatique. Lin. 3. T. Hiron- delle. Lin, 4. T. Pin. Bioch. 5 T. Gurnau. Lin. 6, T. Grondin. Cuculus. Lin. 7. T. Milan. Lucema. G. XLVIII. PERISTEDION. Malarmat , 102 G. XLIX. MULLE 212 1. M. Rouget. 2. M. Surmulet. G. L. APOGON. Rouge , 214 G. LI. LABRE, iiG L Sous-genre. La nageoire de la queue rectiligne , ar- rondie ou lancéolée , ib. 1. L. Paon. Lin. 2. L. Lonche. Lin. 5. L. Touru. Lia. 4- T. Triple-tache. Blocii. 5. L. Rayé. Lin. 6. L. Ballan. Lin. 7. Perroquet. Viridis. Lin. 8. L. Mêlé. Lin. 9. L. Ossiphage. Lin. 10. L. Boisé. Tesse- latus. Lin. 1 1 . L. Merle. Lin. 12. L. Bleu. Lin. 10. L. Canude. Cynœdus. Lin. 14. L. Double-tache. Lin. i5. L. Girelle Iulis. Lin. 16. L. Giofredi. Nob. 17. L. Varié. Lin. 18, L. Plombé. Lwens. Lin. 19. L. Nérée. Nob. II. Sous-genre. La nageoire de la queue divisée en trois lubes , 2$z 20. L. Hébraïque. Lac. G: LU, SPARE , 254 METHODIQUE. XXXj J. Sous-genre. La nageoire de la queue fourchue ou en croissant , Pan* 2^4 I, L. Dorade. Auratus. Lin. 2. S. Sparaillon. v^/z- nularis. Lin. 3. S. Sargue. Lin. 4* S. Puntazzo. Lin. 5. S. Oblade. Melanurus. Lin. 6. S. Smaris. Lin. 7. S. Mendole. Mœna. Lin. 8. S. Pagel. Ery- thrinus. Lin. 9. S. Pagre. Lin. 10. S. Bogue. Boops, Lin. 11. S. Cantbère. Lin. 12. S. Saupe. Lin. i3. S. Haffara. Lin. 14. S. Mormyre. Lin. i5. Osbeck. Lin. 16. S. Marseillois. Lac. 17. S. Castagnole. Raji. Bloch. 18. Bogaraveo. Lac. 10. S. Gros-œil. Macrophtalmus. Lac. 20. S. Denté. Lin. 21. S. Bi- lobé. Lac. 22. S. Berde. Lin. 23. S. Passeroni. Nob. II. Sous- genre. La nageoire de la queue rectiligne ou arrondie, 254 24. S. Marron. Lac. S. Chromis. Lin. 25. S. Hurta. Lin. 26. S. Cetti. Nob. 27. S. Caissotti. Nob. 28* 28. Martin pêcheur. Alcedo. Nob. G. LUI. LTJTJAN , 260 I. Sous-genre. La nageoire de la queue fourchue ou en croissant , ib. 1. L. Anthias. Lin, II. Sous-genre. La nageoire de la queue arrondie , 261 2. L. Geoffroy. Nob. 3. L. Lapine. Lin. l\. L. Palloni. Nob. 5. L. Ecriture. Lac. 6. L. Melops. Lin. 7. L. Ceudré. Lin. 8. L. Cornubien. Lin. g. L. Tacheté. Lin. 10. L. Maillé. Venosus. Lin. 11 OEillé. Ocel- laris. Lin. 12. L. Tanche. Lin. i3. L. Rougeâtre. Nob. i/j. L. Méditerranéen. Lin. l5. L. Brunnich. Lac. 16. L. Massa. Nob. 17 L. Vert tendre. Chlo- rosochros. Nob. 18. L. Roissal. Nob. 19. L. Varié. Lin. 20. L. Alberli. Nob. 21. L. Ocellé. Lac. 22. L. Olivâtre. Lac. a3. L. Verdâtre. Lin. 24. L. La- XXXI] TABLE. marck. Noh. 25. L. Cotta. Nob. 26. L. Queue noire. Nob. 27. L. Marseillois. Lac. G. LIV. CENTROPOME , pag. 286 1. C. Rayé. Lac. 2. C. Noirâlrc. Nob. G. LV. HOLOCENTRE , 288 I. Sous-genre. Nageoire de la queue rectiligne ou ar- rondie , io. I. H. Mérou. Lac. 2. H. A bandes. Lac. 3. H. Marin. Lac. II. Sous- genre. JVageoire de la queue fourchue , échan- crêe . ou en croissant , 29a 4. H. Hépate (Labre Lin.). 5. H. Jaune. Nob. 6. H. Serran. Perça Cabrilla, Lin. G. LVI. SCIENE. Umbre , 295 G. LVII. PERSEQUE , 297 1. P. Umbre. Lac. 2. P. Vanloo. Nob. 3. P. Loup. Labrax. Lin. G. LVIII. POMATOME , 3oi 1. Télescope. Nob. G. LIX. ZÉE. Forgeron , 3o3 G. LX. CAPROS. Sanglier , 3o5 G. LXI. PLEURONECTE , 3o6 I. Sous-genre. Les deux yeux à droite; la nageoire caudale non échancrée , io. 1. P. Sole. Lin. 2. P. Plie. Lin. 3. Pégouse. Lac. 4. P. OEillé. Lac. 5. P. Mangilli. Nob. 6. P. Lascaris. Nob. 7. P. Jaune. Nob. 8. P. Théophile. Nob. II. Sous-genre. Les deux yeux à gauche ; la caudale non échancrée , •» • -I g, P. Turbot. Maximus. Lin. 10. P. Carrelet. JRhombus.~L'm. 1 1. P. Moineau. Passer. Lin. 12. P. Argus. Lin. l3. Manchot. Biouss. l^. P. Léo- tardi. Nob. i5. Bosquien. Nob. METHODIQUE. XXXllj XXe. Sous-ordre* Abdominaux. G. LXII. SALMONE, pag. 322 I. S. Truite. Fario. Lin. 2. S. Truite Saumonée. Trutta. Lin. G. LXIILOSMERE, 325 i. O. Lézard. Saurus, Lin. 2. O. A bandes. Fascia- tus. Nob. G. LXIV. CORREGONE , 328 I. G. Marénule. Lin. G. LXV. ESOCE , 529 1. E. Belone. Lin. 2 E. Campérien. G. LXVI. SPHYRENE , 333 1. S. Spet. G. LXVII. SCOMBRESOCE , 334 1. S. Campérien. G. LXVIII. ARGENTINE , 336 1. A. Sphyrène. G. LXIX. ATHERINE , 337 I. A Joël. Hepsetus. Lin, 2. A. Boyer. Nob, 3. A. Marbrée. Nob. 4. A. Naine. Nob. G. LXX. STOLEPHORE , 342 1. S. Risso. Nob. G. LXXI. MUGE , 1. M. Céphale. Lin. 2. M. Doré. Nob. 3. M. Sauteur. Nob. 4. M. Provençal. Nob. G. LXXII. TETRAGONURE, 347 1. T. Cuvier. Nob. G. LXXIII. EXOCET , 250 1. E. Volant. G. LXXIV. CLUPÉE , 352 1. C. Sardine. Sprattus. Lin. 2. C. Alose. Lin. 3. C. Anchois. Encras icholus. Lin. G. LXXV. SERPE. Gasteropelecus , 356 C XXXIV TABLE METHODIQUE. I. S. Petite bouclie. Nob. 2. S. Crocodile. Nob. 3. S. Iluuiboldt. Nob. pag. 36a G. LXXVI. CYPRIN, 3Go I. Sous-genre- Quatre barbillons à la bouche , ib. i. C. Barbeau Lin. 2. C. Bulatiuai. Pallas. II. Sous-genre. Point de barbillons ,• la nageoire cau- dale échancrée , 36a 3. C. Vandoise. Leuciscus. Lin. 4. C. Chub. Pennant 4- C. Doré. Huitième et dernier Sous-ordre. POISSONS OSSEUX SANS OPERCULES NI MEMBRANE AUX BRANCHIES. G. LXXVJI. MURENOPHIS , 36G I. M. Hélène. Lin. 2. M. Fauve. Nob. 3. M. Crislini. Nob. Unicolor Delaroclie. 4* M. Sourcière, EXPLICATION DES FIGURES PLACÉES A LA FIN DE CET OUVRAGE. Planches I et II. Figure i et a. Raie petit museau. Raia rostellata }n. 8, pag. 8. Vue eu dessus et en dessous. Planche III. — 3. Torpille à une tache. Torpédo unimaculata, n. 2, p. 2o. — 4- Torpille marbrée. Torpédo marmorata , n. 3 , p. 20 — 5. Torpille Gahani. Torpédo Galvani } n. 4> p- 2.1. Planche IV. — 6. Squale de Nice. Squalus JSicœensis , n. 19, p. 43. — 7. Syngnathe Papacin. Sjngnathus papacinus. n. 9, \i.6g. — 8. Syngnalheà bandes. Sj ngnathus fasciatus , n. lo,p. 70." — 9. Lépadogastère Balbis. Lcpadogaster BaLbis ,11. 2, p. 73. — io. Lépadogastère Wiildenovv. Lcpadogaster Wildenowd, n. 4, p. 75. — II. NotoptèreFontanes. Notopterus Fontanesii, n. i,p.82. Planche V. — 12. Opbidie Vassali. Ophidium p^assali, n. 1 , p. 97. — 14. Blennie tiiptéionote. Blennius tripteronotus , n. 12, p. l35. — 17. Gjmnètre Lacépède. Gymnetrus Cepedianus , n. I, p. 1 46. 18. Lépidope Péron. Lepidopus Peronii, n. 1 , p. l48. 10, Lépidope diaphane. Lepidopus pelluciduSj n. 3, p. i52. Planche VI. — l3. Gade Maraldi. Godas Maraldi, n. i3, p 123. ••— l5. Blennie Audifièdi. Blennius Audifredi , n. 16, p. i39- — 16. Batrachoïde Gmelin. Batrachoides Gmelini , n. I , p. i43. 20. Caraux Dunaéril. Caranx Dumerilii, n. 3. p. 175. XXXVJ EXPLICATION DES FIGURES. Planche VII. FlG. ai. Lépidolèpre trachyrhinque. Lepidoleprus trachyrhitu eus , n. i , pag. 197. — 22. Lépidolèpre cœlorhinque. Lepidoleprus cœlorhincus , n. 2 , p. 200. — 24- Spare Passeroni. Sparus Passeront ,11. 23 , p. 253. — 32. Pleuronecte Lascaris. Pleuronecte Lascaris , n. 6 , p. 3i 1. — 33. Pleuronecte Bosquien. Pleuronectes JBoscii } n. 16, p. 319. Planche VIII. — 25». Lutjan Geoffroy. Lutjanus Geoffroyus , n. 2 , p. 36r. — 26. Lutjan Massa. Lutjanus Massa, n. 16, p. 2^4- — 27. Lutjan vert tendre. Lutjanus chlorosochrus , 11. 17, P" 375' — 1 28» Lutjan Roissal. Lutjanus Roassali , n. 18 , p. 276. Planche IX. — * 23. Labre Giofredi. Labrus Giofredi , n. 16, p. 228. — 29. Lutjan Laraarck. Lutjanus Lamarckii , n. 2.!\, p. 281. — 3o, Persèque Vanloo. Perça T^anloo , n. 2 , p, 298. — ■ 3i. Pomatome télescope. Pomatomus telescopus , n. 1 , p. 3oi. Planche X. — 34. Esoce boa. Esox boa , n. 2 , p. 33o. — 36. Stolépbore Risso. Stolephorus Hisso , n. 1 , p. 342. — 3^. Tétragonure Cuvier. Tetragonorus Cuvieri , n. 1 , p. 347. — 38. Serpe Humboldt. Gasteropelecus Humboldti , n. 3 , p. 558. — 39. Muréuopbis sourcière. Mur œnophis saga , n. !\, p. 370. Planche XI. — 4<>. Gade lépidion. Gadus lepidion , n. 8 , p. II 8. — 41. Oligopode noir. Oligopus ater , n. 1 , p. 142. — 4.2. Gobie doré. Gobius auratus , n. 8, p. 160. — 43. Gobie Lesueur. Gobius Suerii. Article supplémen- taire pour la page 161 , n. 10 , p. 387. HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS DU DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES. PREMIÈRE SOUS-CLASSE DE LA MÉTHODE DE M. LACEPÈDE. POISSONS CARTILAGINEUX. Genre I." Lamproie. Petromyzon. Àrtèdi. Caractères. Corps cylindrique , anguilliforme ^ sans nageoires paires; bouche arrondie; un seul e'vent sur la nuque; sept ouvertures branchiales de chaque côte' du cou. i. L. Marine. P. Marimts. Lin. (Lampruo. ) *• Bloch. pj. 77; P. marmorata, dentibus confertis , ordinibus cir~ citer viginti ; pinna dorai postica a caudali dis» tincta. Le dessus du corps de cette lamproie est d'un ¥ Les noms qui se trouvent entre des parenthèses, sont ceux sous lesquels les espèces sont désignées à Nice.. I 1 CARTILAGINEUX. LAMPROIE. vert brunâtre , marbré de nuances plus foncées. Sa tête est allongée et porte sur son sommet une petite tache transparente , blanche , arrondie. La bouche est circulaire , un peu inférieure , comme une troncature du tronc , susceptible de se mou- voir en tous sens 5 elle est garnie dans son inté- rieur, qui est comme conique , d'environ vingt rangées de dents jaunâtres , 'pyramidales , un peu crochues , creuses et non enchâssées , dont quel- ques-unes plus grosses au centre. Les yeux sont d'un brun doré à pupille bordée de noir , entou- rés de neuf petits pores par lesquels transsude une humeur visqueuse. Le dessous du corps est d'un blanc argenté jaunâtre. Les nageoires sont peu élevées au nombre de quatre : savoir , les deux dorsales d'une couleur orange pâle j une bleuâtre au-delà de l'anus 5 enfin une dernière arrondie , entourant la queue. La longueur ordinaire de ce poisson est d'un demi-mètre. On le trouve, au mois de mars, dans la mer de Nice. RE M A RQU E S, Une grande flexibilité dans les muscles , une souplesse extraor- dinaire dans les mouvemens , sont les facultés dont la nature a doué la lamproie , pour qu'elle puisse onduler dans tous les sens au milieu des eaux. Ce poisson n'est pas commun sur nos rivages. On le trouve quelquefois accroché sous les bâtimens , à l'aide de sa bouche qui fait l'office d'une ventouse. Sa chair est tendre et savoureuse , et sa saveur est à peu près celle de l'anguille et de la raie réunies. CARTILAGINEUX. RAIE. O G. II. Raie. Raia. Artèdi. Caractères. Corps très- déprimé , à cinq trous branchiaux en dessous de chaque côté; bou- che transversale et narines situées au-dessous d'un museau pointu ou arrondi; les veux en dessus et deuxévens derrière; queue longue conique , beaucoup plus étroite que le tronc. PREMIER SOUS-GENRE. Les dents aiguës ; des aiguillons sur le corps ou sur la queue. i. R. Bâtis. Lac. R. Batys, Lin. (Floussado.) Blocb. pi. jg. R, Cinerea , nigro punctata ; couda unico aculeO" rum or dîne , apice aptera. Cette raie a le corps en losange avec le dessus d'un gris cendré , parsemé de taches irrégulières, noirâtres et le dessous d'un blanc sale , marqué de plusieurs rangées de points noirs. Son museau est pointu , ses orbites sont couvertes d'aiguillons , ainsi que la partie supérieure de la tête. La queue est longue, souple, presque ronde , avec deux petites nageoires placées en dessus vers l'extrémité qui se termine en pointe. La peau est tenace et visqueuse. La chair en est blanche et de bon 4 CARTILAGINEUX. RAIE- goût. On prend quelquefois cette espèce danê nos mers. 2. R. OxTMNQtJE.Lac.i?. Oxyrinchus.'Lm. (Pisoa.) Blocb. p]. 8.'. R. Cinerascens , pallido maculata ; rostro acuio t prcelongo ; aculeorum ordine unico in dorso cau- daque. Le corps de l'oxyrinque est large et peu épais ; il est en dessus d'un gris mêlé de rougeâtre r parsemé de taches blanches , ainsi que de points noirs et de petits aiguillons , le dessous est blan- châtre , pointillé de noir. Le museau ou prolon- gement de la tête est pointu , les yeux sont ellip- tiques , surmontés de trois aiguillons , l'iris est argenté, la prunelle verdâtre. La queue est courte , obtuse , armée de trois rangs d'aiguillons irrégu- liers dont celui du milieu se prolonge le long du dos. La chair de ce cartilagineux est d'une saveur médiocre. On le pêche le plus souvent dans les mois de février et de juillet. Les plus gros indi- vidus pèsent jusqu'à six myriagrammes. 5. R. Miràlet. Lac. R. Miraletus, Lin. ( Miragliet. ) Rondsi.it, pag. 34g. lib. xn. cap. g. JS. Lavis , alis suprà ocellalis , cauda tripliclter re- trorsumcjuc aculeata. Cette espèce a le dessus du corps d'un jaune rougeâtre , marqueté de points ronges et orné sur CARTILAGINEUX. RAIE. 5 chaque grande nageoire d'une grande tache pur- purine changeante ? renfermée dans un cercle fauve , qu'on a comparée à un miroir. Lemuseau> les orbites et la ligne dorsale sont protégés par de petits aiguillons recourbés 5 la queue est hérissée de trois rangées d'aiguillons avec quelques inter- médiaires plus petits 5 elle porte trois nageoires dont la dernière en occupe l'extrémité. La chair de ce poisson est estimée. On le prend en mars et en juin, à Nice et à Villefranche. Son poids va ra- rement au-delà de deux kilogrammes. 4. R. Raboteuse. R. Aspera* Nob. ( Rasa. ) RomdBlet , tom. i, pag. 35C,lib. 12, cap. xvi. R. Corpore aspero, nigro punctato ; orbitis aculea- ttSy rostro por recto rotundato ; tuberculis g/abris in medio dorsi; cauda trijhriam aculeata. N. Cette espèce paroît avoir beaucoup de rapports avec celle que le célèbre Rondelet a fuit connoître , mais dont il n'a pas assez précisé les caractères pour que les ichthyologistes aient pu depuis la dis- tinguer. Un blanc jaunâtre couvert de grandes taches noires , colore le dessus 5 le dessous est d'un blanc sale. Le museau est prolongé et ar- rondi à son extrémité. La bouche est ample . les yeux grands , l'iris grisâtre. Ils sont garnis dans leur pourtour de grosses pointes aiguës. Lesévens sont linéaires : un peu plus bas se trouvent assez; régulièrement placés six osselets crochus ? doiafc 6 CARTILAGINEUX. RAIE. deux situés au centre et les autres à égale distance de chaque côté. On voit sur toute la ligne mé- diane du dos une rangée de tubercules glabres. La queue est très-raboteuse , aussi longue que le corps 5 elle est armée au milieu et sur les côtés d'une rangée de gros piquans courbés et garnie vers l'extrémité de trois nageoires rudes dont une entoure la pointe. Ce poisson n'atteint guère que le poids d'un kilogramme. Sa chair est dure et coriace. Il a beaucoup de rapports avec la raie ronce dont il n'est peut-être qu'un jeune individu. 5.R. Chardon. Lac. R. Fulionica. Lin. (Cardairo.) Rondelet, pag. 556 , lib. 12 , cap. xvn. R. Toto dorso aculeato : duplici aculeorum série in cauddy simplicique adoculos- Artèdi synon. 10L La partie supérieure de cette raie est d'un blanc tirant sur le jaune ? parsemée irrégulièrement de taches noires, arrondies , et hérissée d'aiguillons - le dessous est blanchâtre. Son museau , qui se termine en pointe > est couvert également d'as- pérités. La bouche est ample. Les yeux , surmon- tés de pointes , ont l'iris gris et la prunelle noire. La queue est longue , armée de deux rangs de piquans. Les individus de cette espèce qu'on trouve dans nos mers en juin , pèsent un peu plus qu'un kilogramme. Leur chair est assez bonne. On confond ici souvent cette espèce avec la suivante. CARTILAGINEUX. RAIE. J 6. R. Ronce. Lac. R. Rubus. Lin. ( Razzo.) Br.ocn. pi. 81. R. Dorso subtus asperrimo , ordine aculeorum uni-' co , tribusque in couda ad apicem bipinnatâ. Les nombreux piquans de cette raie lui ont fait donner le nom qu'elle porte. Son corps est en dessus d'un jaune obscur tacheté de brun hérissé de pointes ; en dessous il est blanc. Le museau est pointu , la bouche moyenne. Les yeux ont l'iris noirâtre , la prunelle bleue 5 ils sont surmontés d'une rangée de petites pointes. La queue présente trois rangs'de forts aiguillons, et se termine par deux petites nageoires. Les ven- trales n'ont que trois rayons. Cette espèce est fort répandue sur toute notre côte. Son poids va jusqu'à dix kilogrammes. Sa chair est d'un bon goût. 7. R. Museau-pointu. Lac. Rostrata. Lac. ( Fuma. ) Lictp, tom. 4 , pag. 672. R, Lcevigata , grisea ; rostro canalicnlato , longis- simo ; caudâ tripliciter aculeatâ* La longueur du museau est un des caractères les plus remarquables de cette espèce. Son corps est lisse , d'un gris clair en dessus 5 blanchâtre et parsemé de points noirs oblongs en dessous. Son museau est long , pointu ? cannelé 5 garni en dessous de pointes aiguè's dans la femelle. Les yeux sont relevés?avec l'iris argenté et la prunelle $ CARTILAGINEUX. RAIE. noire. La pupille est dentelée , et l'animal en écarte et en rapproche à volonté les dentelures. La bouche est ample , la mandibule supérieure est arquée et l'inférieure droite. Ces mâchoires sont garnies de six rangées de dents renflées à la base et poin- tues à l'extrémité , les plus extérieures sont un peu obtuses. Les appendices du mâle sont den- telés. La queue est aplatie, hérissée de trois rangs de piquans assez écartés les uns des autres, et dont celui du milieu est le plus grand $ cette queue rude dans les intervalles , offre en outre , vers l'extrémité , deux petites nageoires dorsale» rondes et une membrane courte à la sommité. Ce cartilagineux fréquente les profondeurs va- seuses de la plage de Nice. On en prend du poids de trois kilogrammes qui ont alors cinq décimètres de longueur , sur quatre environ de largeur. Ce poisson s'approche des côtes en mai , juin et septembre. 8. R. Petit-museau. R. Rostel/ata. N. ( Miraglet. ) PI. 1 et 2 , fig. 1 et a de cet ouvrage. R. Suprà lutea , nigro fasciaùa t pinnis pectoralïbus arcuatis ; rostro prœlongo, cauda depressa, tri/a- riàm acide ata. Les bords des nageoires pectorales courbés en arc, le museau moins allongé et rude distinguent de la précédente cette espèce qui n'a encore été décrite par aucun naturaliste. Son corps est lisse ? CARTILAGINEUX. RAIE. 9 de couleur chamois ? bordé sur les côtés de vert- » obscur , parsemé de quelques taches rondes ep grises au milieu , traversées de quelques nervures. Les yeux sont très-grands , élevés , avec l'iris doré et la prunelle noire. Ils sont surmontés de deux aiguillons courbés. La queue est aplatie , ornée d'une bande noire au milieu , et hérissée de trois rangées d'aiguillons courbés. La bouche est étroite , armée de deux rangs de petites dents aiguës. Le dessous du corps est rougeâtre ? co- loré de gi'andes bandes noires sur les nageoires pectorales. Le museau est couvert en dessous de fines aspérités. La queue est aussi longue que le corps qui a trois décimètres de longueur , sur deux de largeur. Ce poisson , qu'on prend en mai et en juin sur la plage de Nice , a la cjiair blanche et d'un bon goût. DEUXIÈME SOUS-GENRE. JLes dents obtuses , des aiguillons sur le corps ou sur la queue. g. R. Aigle. Lac. B.. Aquila. Lin. ( Ferraza. ) Rondelet , pag. 338 , lib. 19 , cap. u. Bloch. 8i ? R. Lcevis ; rostro obtuso ; aculeo longo biserrato , set- pihs unicOj in caudâ ad basin tantum pinnatâ. Le corps de cette espèce est lisse ? d'un brun foncé en dessus , un peu plus clair , et même de couleur olivâtre sur les côtés. Il est en dessous 10 CARTILAGINEUX. RAIE* d'un gris sale uniforme. La tête est relevée 7 ter- minée par un museau allongé , presqu'arrondi r non entouré par la nageoire pectorale. Les yeux sont gros et saillans ; l'iris d'un vert mêlé d^ gris : la prunelle noire. La bouche est garnie de dents aplaties, par rangées , comme soudées et disposées en chevron. Les nageoires ventrales sont très-près de l'anus. La queue est fort mince r arrondie , longue , garnie d'une petite nageoire dorsale , armée au milieu d'un dard aplati et dentelé de chaque côté , qui par cela même pro- duit une blessure très -dangereuse ? surtout à l'é- poque des fortes chaleurs 5 c'est pourquoi cet aiguillon est regardé comme venimeux. On prend ce poisson toute l'année sur la plage de Nice. On en pêche du poids d'un seul kilo- logramme et d'autres individus paroissent at- teindre celui de cinquante myriagrammes. On trouve quelquefois attachée sur leur corps l'es- pèce de sangsue marine qu'on nomme muri- quée. La chair de la raie aigle est de médiocre qualité. Son foie donne beaucoup d'huile. 10. R. Pastenague. Lac. R. Pastinaca. Lin. ( Pastenaigo. ) Blocs, pi. 8-2. Rombelt-t , pag. 33i , lib. 12 , cap. 1. R. Lœcis; rostro acuto ; aculeo longo , retrorshm serrato , in medio caudce apterœ. Ce cartilagineux vit le plus habituellement CARTILAGINEUX. RAIE. I I dans la vase que charrie le fleuve du Var. Son corps est presque carré , d'un jaune noirâtre par-dessus , d'un blanc sale en dessous. Sa tête se termine par un museau très-pointu : ses yeux sont gros , relevés , l'iris doré , la prunelle noire. De petites dents obtuses garnissent les mâchoires. La queue est longue , lisse , arrondie , dépourvue de nageoires , et armée dans son milieu d'un ai- guillon dentelé qui rend cette espèce redoutable. Les nageoires ventrales ont quatorze rayons avec deux appendices latéraux. Les individus qu'on prend vers l'embouchure du fleuve , ne dépassent pas le poids de cinq kilogrammes. Leur chair est grasse , huileuse et de mauvais goût. Cette espèce se pêche plus fréquemment au mois de juillet. H. R. Bouclée. Lac. R, Clavata. Lin. (Clavelado. ) Blocs, pj. 85. R, Fusca , cinereo nigrocjue variegata ; acuïeis clavatis ; caudà tripterygiâ. La raie bouclée doit son nom aux piquans re- courbés et à base très-épaisse dont elle est héris- sée. Ces aiguillons sont à-peu-près au nombre de trente sur la ligne médiane en dessus, sans compter ceux du museau , des orbites , des na- geoires et des côtés de la queue. Sa couleur est brune, parsemée de taches grises $ la tête un peu \ I* CARTILAGINEUX. RAIE, avancée se prolonge en un museau pointu. La bouche est garnie de dents plates et très-serrées 5 les nageoires ventrales sont situées près de l'anus et divisées en deux parties inégales. La queuo est très-longue , un peu aplatie en dessous et gar- nie en dessus de deux petites nageoires dorsales , terminée par une caudale. Ce poisson fréquente les zostères et les caulinies qui fleurissent dans nos mers. Sa chair est bonne et savoureuse. Son poids va jusqu'à dix kilogrammes. 12. R. Ponctuée. N. R, Punctata. N. (Miraglet. ) R, Aculeata.nigro virescens, albo macu/ata,fuscoque punctata ; cauda diptera , trifariàm aculeata, La partie supérieure de cette raie , encore in- connue des naturalistes ? est d'un gris verdâtre , parsemée de grandes et de petites taches blanches arrondies et de plusieurs séries tortueuses de points obscurs ? placés symétriquement. Son mu- seau est peu avancé , garni d'aiguillons qui se divisent et forment plusieurs rangs autour de la nuque , et qui s'étendent sur le dos jusqu'aux nageoires. Les yeux sont petits , argentés ? avec la prunelle noire : ils sont surmontés de piquans , ainsi que les bords des évents. Le dessous du corps est d'un bleu rougeâtre ; la bouche est relevée au milieu , les mâchoires garnies de plu- sieurs rangées de dents obtuses 5 les nageoires CARTILAGINEUX. RAIE. i Ventrales dentelées. La queue a des pointes à sa base : elle est aplatie en dessous et couverte en dessus de trois rangs d'aiguillons, garnie de deux nageoires dorsales vers le bout qui se termine presqu'en pointe. La longueur du corps de ce cartilagineux est d'un décimètre et demi ; sa largeur ? de deux dé- cimètres environ. On le pêche sur nos rivages , aux mois de mai et de juin. Sa chair est fort bonne. £.£MARQUES. Les raies dont je viens de donner la description , se pèchent pendant toute l'année sur nos rivages , et n'aiment pas sans doute à parcourir l'immensité des mers. La plupart vivent au fond de l'eau , à demi-ensevelies dans la vase charriée par nos rivières. D'autres , cachées au milieu des fucus et des zostères, y font la recherche des vers et des zoophytes moui dont elles font leur nourriture habituelle. C'est dans le prin- temps et en été que les femelles s'approchent des côtes pour venir y donner naissance à de très-petits individus éclos dans l'intérieur de leur corps. Le nombre de ces foetus varie de deux à quinze. Ce n'est qu'après la sortie de ces foetus que les enve- loppes quadran^ulaires de matière cornée qui formoient de véritables œufs, sont expulsés et viennent échouer sur nos bords, Les petites raies nagent aussitôt qu'elles sont nées, et vont elles-mêmes à la recherche de leur nourriture. l4 CARTILAGINEUX. CEPHALOPTERE. G.. III. N. Céphaloptère. Cephalvpterus. Caractères. Corps très-déprimé , à cinq ou six trous branchiaux de chaque côte' en dessous ; bouche transversale et narines situées en des- sous et en arrière d'un museau fourchu en forme de deux nageoires soutenues par des rayons articules ; veux latéraux et deux évents derrière ; queue longue , conique , beaucoup plus étroite que le tronc. i. C. Giorna. C. Giorna. ( Vachetto. ) Raia. Lacep. tom. 5, pag. 663 , pi. 20, fig. 3. C. Lœvis ; pinnarum marginihus recuis ; cornubus concoloribus ; aculeo longissimo ad basin caudœ apterygice. M. le comte de Lacépède a dédié cette espèce , qui fré- quente nos rivages , au savant Giorna, professeur de l'uni- versité de Turin. Son corps est en dessus d'un brun obscur, d'un olive clair sur les bords et blanc en dessous. La tête est très-large. Les deux appendices striés qui la terminent en devant et qu'on a comparés à des cornes , ont fait donner à ce poisson le nom vulgaire par lequel on le désigne à Nice. Les yeux ? situés sur les côtés de la tête ? ont CARTILAGINEUX. cÉPHALOTTÈRE. l5 l'iris d'un gris verdâtre et la prunelle obscure 5 on voit de chaque côté en arrière et un peu plus vers la ligne dorsale , un évent large , demi-cir- culaire. Les nageoires pectorales forment un triangle isocèle dont la base tient au corps du poisson. La seule nageoire qu'on observe sur la ligne moyenne du dos , est située au-de- vant d'un fort aiguillon dentelé des deux côtés. Un petit appendice est situé près de chaque ven- trale , et tient lieu de nageoire de l'anus. La queue est longue , déliée , lisse jusqu'au quart de son étendue, tuberculée ensuite, et privée de nageoires. Cette espèce paroît n'atteindre que le poids de vingt-cinq kilogrammes 5 elle s'approche de nos bords , vers le mois de juillet. Sa chair est peu agréable. a. C. Massena. N. C. Massena. (Vacca. ) C. Lœvis , pinnarum margine incurvo ; cornubus apice nigris ; aculeo nullo in caudâ ùrifariàm asperâ» Cette espèce , inconnue jusqu'à ce jour des na- turalistes, est d'un brun noirâtre en dessus, ar- gentée sur les côtés , et d'un blanc mat en des- sous. Sa peau est percée d'une infinité de pe- tits pores disposés symétriquement qui laissent suinter une humeur visqueuse. La tête est large y comme tronquée en ligne droite au milieu , ï6 CARTILAGINEUX. cÉrHÀLÔPTiïlE. garnie de chaque côté d'une corne ou prolonge- ment muni de rayons cartilagineux, de la lon- gueur de quatre décimètres et demi , dans l'in- dividu que nous décrivons. Ces appendices sont blanchâtres intérieurement , d'une teinte d'ar- gent , azurée aii-dehof s et d'un noir d'ébène à l'extrémité. Ce poisson paroît pouvoir déployer à volonté ces appendices pour se diriger vers les objets dont il veut s'approcher. La bouche est ample j presque carrée , de trois décimètres de lar- geur. La lèvre supérieure recouvre , à l'aide d'un rebord membraneux , plusieurs rangées de dents obtuses qui garnissent la mandibule. Une bandé d'argent colore la mâchoire inférieure qui est cou- verte d'un même ordre de dents. Les yeux ont l'iris d'un jaune obscur , la prunelle noire ; ils avoient soixante centimètres de circonférence. Les nageoires pectorales formoient un triangle curviligne de quatorze décimètres de lon- gueur. Une nageoire dorsale isocèle étoit située à l'extrémité du dos : sa longueur étoit de deux décimètres sur un et demi de largeur $ deux ap- pendices très-longs , situés auprès des nageoires ventrales , sembloient tenir lieu d'anale. La queue déliée , longue de deux mètres ? avoit une teinte brune et étoit garnie de trois rangées d'aspérités , elle dimiiiuoit insensiblement de diamètre jusqu'à la pointe. La longueur totale de ce cartilagineux étoit de quatre mètres5 et sa circonférence de neuf. CARTILAGINEUX. CEPIlALOPTERE. 17 Cet animal se nourrit essentiellement d'autres espèces de poissons. On prit, dans la mandrague de Nice , en 1807, au mois de septembre, pre- mièrement la femelle qui pesoit soixante my- riagrammes ? et ensuite le mâle qui n'en avoit que quarante. On prit d'abord en vie la femelle qui , lorsqu'elle fut jetée dans le bateau , y mu- git d'une manière douloureuse , pour avoir intro- duit dans ses ouïes le bout de sa queue. Le mâle ne cessa de se montrer aux environs pendant deux jours : de temps en temps on le voyoit errer autour du filet pour y chercher sans doute sa femelle. Deux jours après, on le trouva mort dans la même mandrague. R £ M A RQ U*E S. Outre les caractères qui distinguent ce genre de celui des raies , des dimensions considérables et un far.ies paiticulier m'avoient engagé à établir celte division sous un autre nom , lorsque j'ai appris que M. Duméril l'avoit lui même indiqué dans ses cours , sous la dénomination de céphaloptère * que j'ai cru devoir adopter. Ce naturaliste a cru devoir encore y réunir les raies que M. Lacépède a décrites sous les noms de Bank- sienne, Fabbronienne , mobular , frangée, manatia , ainsi que quelques autres espèces peu connues et indiquées par Pen- nant , Willugbey , Catesby, etc. Les nageoires pectorales des céphaloptères sont toujours étendues et déployées ; leurs cornes et leur queue paroissent beaucoup leur servir dans l'action de nager On ne trouve ces espèces que dans les grandes profondeurs de notre mer. Leur ■ 1 De KiQctXt), tête et de IlTêp«v ? aîle , nageoire. 2 l8 CARTILAGINEUX. CEPHALOPTERE» chair est d'un rouge ponceau , d'une saveur un peu acide , on la dit très-pesante _, dure , et peu propre à servir de nourriture. L'espèce à laquelle j'ai attaché le nom glorieux de noire im- mortel compatriote , le maréchal Masséna , prince d'Esling , est un poisson dont les dimensions sont si extraordinaires , les formes si remarquables et les affections si singulières , qu'on sera sans doute étonné qu'il soit resté inconnu jusqu'à ce jour , quoique vivant dans une mer sur laquelle l'art de la pêche s'exerce depuis tant de siècles. Il est vrai qu'il y est fort rare, et que sa capture y est toujours regardée comme un présage de grands événemens _, par les esprits soumis aux préjugés. Ces poissons ne s'approchent des rivages que lorsqu'ils y échouent par l'effet des tempêtes. G. IV. Torpille. Torpedo.T)um\ Caractères. Corps elliptique , déprime , à peau nue ; à cinq trous branchiaux en dessous de chaque côté ; à museau arrondi -, à queue grosse à son origine , et à peine aussi longue que le corps; à organes électriques formés de tubes polygones ; cloisons visibles sous la peau , dans la concavité de la base des na- geoires pectorales. i . T. Vulgaire. N. T. Narke. N. ( Treinoulino. ) RoNDBLF.T , pag. 558 , lib. 12, cap. XIX. BLOCM. pi. 122. 1\ Suprà rubro lutea ; maculis quinque ocellatis in pent agoni figura dispositif. Cinq grandes taches arrondies, d'un bleu azuré CARTILAGINEUX. TORPILLE* 19 et chatoyant, irisées de gris , entourées d'un grand cercle brunâtre et accompagnées d'un grand nombre de petites taches blanchâtres , contrastent agréablement avec la couleur chamois dont le corps de cette torpille est coloré en dessus. La partie inférieure du corps est d'un blanc grisâtre. La tête est à peine distincte. Les yeux sont noirs , les évens dentelés. Les deux nageoires dorsales sont insérées sur la queue dont l'extrémité est enveloppée d'une troisième divisée en deux lobes inégaux , l'inférieur étant plus petit. Toute la face supérieure de ce poisson laisse transsuder une humeur glaireuse. Il semble que l'âge , le sexe 7 peut-être les parages que ce poisson habite , mo- difient les teintes de cette torpille qui présente ainsi quelques variétés. Quelques individus par- viennent dans nos mers au poids de quatre ki- logrammes et à six décimètres de longueur. Ils ne sont pas fort communs. On les pêche dans les mois de juin et de juillet. â. T. a une tache. T. XJnimaculata. N. (Donniglioua.) Planch. ni , fig. 3 de cet ouvrage. 2\ Ocello unico in medio dorsi bicarinati ; tempo- rum foraminibus lœvigatis. La partie supérieure de cette belle espèce est d'un fauve isabelle, couverte de points blan- châtres en forme d'étoiles , et ornée au milieu d'une belle tache bleue irisée de noir , entourée 20 CARTILAGINEUX. TORPILLE» d'un cercle grisâtre. Le devant de la tête est comme festonné. Les yeux sont roussâtres : deux lignes un peu relevées qui commencent près de ces organes 5 se prolongent en zig-zag jusqu'à la queue. Les évens sont grands et sans dentelures ; la queue est mince , assez allongée ; sa dernière nageoire est presque ronde. La chair de ce poisson est blanche et d'un bon goût. Les appareils électriques sont à peine visibles et ne donnent que de fort petites secousses. J'ai trouvé un individu de cette espèce du poids d'un kilogramme ? au mois de février , sur la plage de Nice. 3. T. Marbrée. T. Marmorata, N. (Tremoulino.) PJ. m , fig. 4 de cet ouvrage. 2\ Testacea , rubro luteoque varia; maculis fuscîs, pinnd caudce rotundâ. Cette espèce est en dessus de couleur de chair • pâle , marbrée de bandes sinueuses , d'un brun fauve, comme tigrée. Les bords paroissent comme y ciselés. Le dessous est d'un blanc rougeâtre. Le devant de la tête n'offre aucune échancrure. Les yeux ont l'iris rubis , la prunelle noire. Les évens sont entourés de sept dentelures; les trous bran- chiaux en croissant ; la queue est aplatie infé- rieurement , terminée par une nageoire arron- die. Les appareils électriques sont très-visibles , et donnent , quand on touche l'animal vivant . d® CARTILAGINEUX. TORPILLE. 21 fortes commotions. J'ai observé ce poisson en mai et en janvier. Il atteint dans nos mers le poids de deux kilogrammes. 4. T. Galvani. N. T. Galvani. (Dormiglioua. ) Rondelet, pag. 5G3, lib. 12 , fig. j. ri. 111 , fig. 5 de cet ouvrage. %\ Fulva immaculata , nigro margùiata ; pinna caudali semi rotimdata. J'ai dédié cette espèce au célèbre professeur de Sologne qui a ouvert à la physique une nou- velle carrière en faisant mieux connoître la na-. ture du fluide que les torpilles renferment et peu- vent transmettre à volonté. Elle diffère des précé- dentes en ce que son corps est constamment d'une couleur rousse , liséré de noir sur les cotés et en- tièrement dépourvu de taches. Ce poisson est commun sur nos rivages 5 il habite les fonds vaseux, et parvient jusqu'aux poids de cinq ki- logrammes. REMARQUES. La torpille est un des poissons dont la structure a le plus intéressé les physiciens et les naturalistes de tous les temps. Les philosophes grecs la connoissoient. Les auteurs latins noue ont aussi transmis des particularités très-intéressantes sur les mœurs et les habitudes de ces animaux ; mais il étoit réservé aux physiciens de nos jours de développer la nature de cette singulière propriété électrique qui, se dégageant à la volonté du poisson , leur a donné une si intéressante célébrité. Les ichtbyologistes ont, jusqu'à présent, confondu comms 22 CARTILAGINEUX. TORPILLE. variété d'une même espèce , les divers poissons que nous venons de décrire , malgré les figures assez exactes que nous en avoient transmis plusieurs naturalistes éclairés. On rejette gé- néralement dans nos cuisines les appareils électriques , comme une nourriture peu agréable , nuisible ou malsaine. La chair des torpilles est blanche, et, quoique un peu trop muqueuse , elle est d'une saveur assez agréable, que quelques personnes recherchent et préfèrent à celle de plusieurs espèces de raies. G. V. Scie. Pristis. Latham. Caractères. Corps déprimé en devant, allongé, conique vers le milieu et la queue ; à cinq paires de trous branchiaux en dessous ; mu- seau prolongé en une lame plate horizontale dentelée de chaque côté ; bouche transversale et narines en dessous; les jeux et les évens en dessus. i. S. Vulgaire. P. Pectinata, Lat. ( Serro. ) Lin. Syst. natiir. éd. iô , pag. î-îgg , n. i5. P. Rostro elongato piano , per totam lo?igititdinem utrincjue denbato. Le prolongement du museau , garni de chaque côté de fortes dents , étoit un caractère suffisant pour me faire reconnoître ce poisson que je croyois seul de son genre. Son corps est ar^ rondi , couvert de petits tubercules 5 il est noi- râtre en dessus , grisâtre latéralement et d'un CARTILAGINEUX. SCIE. 23 blanc sale en dessous. La tête est généralement aplatie ? terminée en devant par une longue lame mince , solide et dentelée. La bouche est arquée ; garnie de dents serrées et convexes j les yeux d'un blanc nacré , la prunelle noire. Les nageoires pec- torales sont très-larges. La première dorsale est située au-dessus des ventrales y la seconde est plus petite et celle de la queue fort courte. Le dernier individu de cette espèce pris sur notre plage y avoit un mètre et demi de longueur. Il fut disséqué par M. Audiberti > zélé ichthyolo- giste de Nice. Ce naturaliste possède encore dans sa collection la queue très-longue d'un énorme squale pris dans nos mers , et qui m'a paru très- différente de celle du squale renard dont nous parlerons plus bas. J'ai pensé qu'elle pourroit peut-être provenir du squalus longicaudalus que Gmelin a cité d'après Séba, et que YValbaum regardoit comme le fasciatus ? figuré par Blocli ? pi. 11 5. - REMARQUES. Je ne connoissois pas encore , lorsque j'ai observé le pois son dont je parle ici , le travail de Latham , inséré dans le second volume de la Société Linnéenne de Londres 5 de sorte que j'ai rapporté l'individu que je décrivois , à l'espèce nom- mée par Linné squalus pristis , figurée sous le même nom par BlocL. , pi. 120, et dont M. Lacépède nous a également donné une figure , tom. 1 , pag. 169 , pi. 8 , n°. !\. ^4 CARTILAGINEUX. SQUALE. G. VI. Squale. Squalus. Artèdi. Caractères. Corps allonge , peu déprimé; à trous branchiaux de chaque côté , de cinq à sept ; bouche transversale et narines en des- sous; queue conique, peu distincte du tronc, terminée par une nageoire. Cinq sous genres c? après les considérations sui- vantes : Nuls. Dorsale { g^ , ' ' ' ' l { Double i EVENTS ) {Unique. Une anale . 3 r^ , , r Une anale. 4 Double. { pas d,anale_ \ PREMIER SOUS-GENRE. \ Point d'èvens ; une nageoire dorsale , une anale, S. Perlon. Brous. S. Cinereus. (Moungegris.) BaoussoNNET. Mem. At.ad. des scien. 17S0 , pa g. Gb8 , n. 17. Sq. Spiraculis septenis ; pinna. dorsali unica. Le savant Broussonet a décrit fort bien, dans la monographie des squales que nous venons de citer ? cette espèce qui ressemble beaucoup pour la couleur et la forme au squale glauque. Sa peau est rude , bleuâtre en dessus , et passe par diverses gradations au grisâtre vers le dessous du ventre. Le perlon a le museau pointu , la, bouche ample ? les mâchoires garnies de dents CARTILAGINEUX. SQUALE. 23 comprimées , aiguës , dirigées en dedans et espa- cées entr'elles. Ses yeux sont grands , avec l'iris nacré et la prunelle améthiste. Les nageoires pectorales fort développées , prennent naissance en arrière du dernier trou branchial j les ventrales sont situées un peu au-devant de la dorsale qui correspond à-peu-près au milieu de la longueur du corps. La nageoire de l'anus est située entre les ven- trales et la caudale qui est partagée en deux lobes inégaux. Ce cartilagineux ne s'approche de nos rivages qu'en été. On en prend du poids de vingt my- îïagrammes. ■ ■■■■■■■■ —iii ■ ^— m+ DEUXIEME SOUS-GENRE. Point cTévens; deux nageoires dorsales, une anale. 2. S. Requin. S. Carcharias. Lin. ( Lameo. ) Bloch. pi. 1 19. Lacep. tom.i, pag. 169 , pi. 8. S. Cinereus, dorso depresso ; dentibus triangularibus utri?ique serratis, pinnis pectoralibus maximis. Le requin a le corps très-allongé f recouvert d'une peau très-dure, grenue , d'un brun cendré en dessus et blanchâtre en dessous ? avec deux rangées de pores noirs sur les côtés. Sa tête est aplatie , terminée par un museau arrondi et percé de pores par lesquels suinte une humeur glaireuse. La bouche est en demi-cercle • la langue courte, épaisse , rude au toucher , ainsi que le palais. La 36 CARTILAGINEUX. SQUALE* mandibule est garnie de six rangées de dents blanches triangulaires ? comprimées , dentelées. sur leurs bords. A la mâchoire inférieure , ces dents forment moins de rangs , elles sont moins comprimées et moins dentelées. Les yeux sont ronds ? d'un blanc nacré avec la prunelle noi- râtre. Les nageoires pectorales sont très-grandes et ont la forme d'un triangle isocèle. La pre- mière nageoire du dos est élevée et arrondie 5 les ventrales sont petites , blanchâtres à l'extrémité. La seconde dorsale est reçue dans un sillon creusé à sa base : elle correspond à l'anale par sa posi- tion. La nageoire de la queue se divise en deux lobes dont le supérieur est deux fois plus long que l'inférieur. Ce cartilagineux, dont la vora- cité est extrême, atteint de très-grau des dimcn- sions. Quoiqu'il voyage fréquemment ? on en voit souvent des individus dans nos parages. On en prend depuis le poids de cinquante kilo- grammes jusqu'à soixante myriagrammes. Sa chair est blanche , mais d'une odeur eD d'une sa- veur désagréable 5 aussi la regarde- 1 on comme un aliment fort grossier. 3. S. Glauque. Lac. S. Glaucus. Lin. ( Verdoun. ) Lac. tom. i , paç. 213 , pi. g. Bloch. pi. 8G. S . Saturatè cœruleus ; dentibus triangularihus , acu~ lis, non serratis\ fossula in extremo dorso. La couleur de ce squale est d'un bleu obscur, CÀRTILAGI1N I l X. SQUALE. &f peu agréable en dessus et d'un blanc sale en des- sous. Son museau est prolongé, pointu , aplati et couvert de pores. Ses narines sont oblongues 5 sa bouche ample , garnie de d«ux rangées de dents triangulaires, comprimées, aiguës , non dentelées. Les yeux sont petits , d'un blanc na- cré avec la prunelle verte. Les nageoires pecto- rales sont larges , allongées, et se terminent pres- qu'en pointe à leur extrémité libre. La première nageoire du dos est située dans le milieu de l'es- pace correspondant aux pectorales et aux ven- trales , et plus près de la tête que ces dernières par conséquent. La seconde dorsale ou la mesure est opposée à l'anale. La nageoire de la queue est précédée d'une fossette vers sa base en des- sus 5 elle se divise en deux lobes dont le supé- rieur est trois fois plus long que l'autre. La chair de ce poisson est indigeste. On en prend en été qui pèsent depuis trois kilogrammes jusqu'à soixante myriagrammes. * 4- S. Rondelet. N. S. Rondeletii. N. ( Pei can. ) Rondelet , lib. 13, cap. vi , pag. 3n8. S. Corpore cœruleo , albo , argenteoque vario; den- tibus subtriangularibus , acuôis , serratis ; fossula in utraque parte , ad extremumdorsifïnem. Cette espèce nous paroît être le véritable gîau- cus d'Artèdi , et elle nous semble avoir été confondue par les auteurs modernes avec une 2 8 CARTILAGINEUX. SQUALE. autre qui habite les mers polaires. Le corps de ce cartilagineux est arrondi et délié. Le dos est d'un beau bleu céleste , relevé par des bandes ar- gentées latérales et par le blanc éclatant du ventre, ce qui rend ce redoutable animal d'une beauté surprenante. Son museau est court , avan_ ce en pointe conique ; ses narines arrondies , ses yeux petits en proportion , d'un nacré bleuâtre 5 sa bouche ample , hérissée de petites dents aiguës presque triangulaires et finement dentelées en scie de chaque côté. La mandibule en a deux rangées dont les antérieures sont assez grosses j on en voit cinq rangées mobiles sur la mâchoire. Le palais est recouvert d'une substance molle , épaisse , comme graisseuse. La langue est rude et large 5 les évens sont en demi-lune : les na- geoires pectorales très-longues et bien dévelop- pées, bleues en dessus ? très-blanches en dessous. La première nageoire du dos 5 d'un blanc argenté , correspond au milieu du corps; les ventrales sont petites , l'anale courte , située au-dessous de la seconde dorsale ; la caudale est creusée de cha- que côté à sa base d'une petite fosse triangu- laire : elle se divise en deux lobes dont le supé- rieur est deux lois plus long que l'inférieur. La chair de ce squale est dure ? d'un rouge pâle , très-indigeste. On en prend dans nos mers des individus du poids de dix myriagrammes. CARTILAGINEUX. SQUALE. 2Q 5. S. Long-nez. Lac. S. Cornubicus, Lin. (Melantoun.) Laclf. t. i , pi s. i\g. 3. •5". Suprà cœruîeus ; rostro conico porrecto ; cauda utrinque carûiata. Ce squale a tiré son nom spécifique de la lon- gueur de son museau conique, saillant et percé de pores qui laissent transsuder une humeur glai- reuse. Son corps est arrondi ? renflé dans son milieu , d'un bleu céleste par-dessus , et blanchâ- tre en dessous. La bouche est ample , les mâchoires hérissées de dents longues et aiguës ; la langue rnde ; les yeux grands y l'iris d'un blanc nacré ? la prunelle noirâtre : la ligne latérale commence près de ces organes et s'étend en un pli longitu- dinal vers la queue. Les nageoires pectorales sont larges ; la première dorsale est triangulaire et si- tuée au milieu du corps $ les ventrales petites 5 la seconde du dos placée au-dessus de l'anale , et la caudale divisée en deux lobes lancéolés dont le supérieur est plus long que l'inférieur. La chair de ce squale est d'un blanc rougeâtre ? ayant un fort bon goût. On en prend dans nos mers depuis deux kilogrammes jusqu'à trente myriagrammes. 6. S. Roussette. Lac. S. Catulus. Lin. (Pintou- oussou.) Bloc n. pi. u ;. S. Naj'ibus t lobulo eu appendice vermiformz cinctis , OO CARTILAGINEUX. SQUALE. ■pinnis ventralibus concreùis. Lin. Syst. nat. éd. i3# n°. 10. La roussette , si commune et si difficile à dis- tinguer , a le corps d'un gris roussâtre , parsemé de petites taches obscures. Son museau est arron- di , transparent. ; la tête grande, la bouche ample,, les mâchoires garnies de quatre rangées de dents en scie , garnies à leur base de deux pointes ai- guës. La langue est lisse, les yeux blanchâtres . la prunelle noire , les narines recouvertes d'une membrane qui se termine en languette vermi- culaire. Les nageoires pectorales sont grandes et tachetées ; les ventrales petites et réunies t la pre- mière dorsale, qui vient ensuite, présente la forme d'un rhombe 5 la seconde est moins grande et située au-dessus de l'anale * la caudale très- longue est échancrée. La longueur de la roussette est de cinq décimètres. Son poids n'arrive jamais à celui d'un kilogramme. La femelle de cette espèce est connue à Nice sous le nom de lambarda. Le célèbre ichthyologiste Artèdi en avoit donné une fort bonne description. Elle diffère du mâle dans la disposition des couleurs _, dans ses dimen- sions et dans la disposition des nageoiresventrales , un gris rougeâtre règne sur son dos ; une bande d'argent nacré , parsemé de grandes taches irré- gulières , d'un rouge obscur ornent ses côtés et un blanc sale est répandu uniformément sur son ventre. Son museau est transparent ? couvert de CARTILAGINEUX. SQUALE. Zl petits pores disposés en quinconce : la bouche est arquée , garnie de trois rangs de dents aiguës sur la mâchoire supérieure , et d'un rang de dents crochues enchâssées parmi deux rangées d'ob- tuses sur l'inférieure. La langue est lisse et noire ainsi que le palais ; les yeux sont d'un vert nacré , la prunelle noirâtre. Les nageoires pectorales gri- sâtres par-dessus , rouges en dessous , les ven- trales séparées et terminées en pointe 5 la caudale très-longue ? sans échancrure, garnie par dessus de deux rangées de petits aiguillons qui vont en diminuant jusqu'à l'extrémité. Cette espèce ha- bite la vase et les algues à six cents mètres de profondeur , et ne s'approche jamais du rivage. 7. S. Rouchier. Lac. S. Stellaris. Lin. (Gatto. ) Lacep. tom. 1 , pag. 233, pi. 10, n. I. S. Lobis narium duobus. Lin. Syst. nat. éd. i3 , pag. 1491 , n». 9. Plusieurs rapports de conformation ont suffi à beaucoup d'auteurs pour confondre ce poisson avec le mâle ou la femelle de l'espèce précédente ? malgré les traits caractéristiques qui l'en sé- parent. Le rouchier est d'une couleur grise, cou- vert de grandes taches rondes et oblongues d'un noir violet. Son museau est long et arrondi ; ses narines sont fermées par deux lobules dont l'extérieur est le plus gros • ses yeux sont gri- sâtres avec la prunelle verte ; la bouche est ar- 5 2 CARTILAGINEUX. SQUALE* mée de trois rangs de dents fines et serrées* Les nageoires pectorales sont grandes 5 la première dorsale est plus près de la queue que du museau 5 la seconde est aussi grande que la première : elle est située au-delà de l'anale ; la caudale est courte , un peu festonnée. Le foie de ce cartila- gineux est fort bon. Sa chair a un meilleur goût que celle de la rousette. Son poids s'élève jusqu'à huit kilogrammes. Il habite les rochers. C'est en février et en mars qu'on trouve la femelle qui est plus grosse que le mâle ? remplie de quarante à cinquante œufs d'un jaune pâle, qu'elle ne dépose qu'en mai ? au pied des rochers de nos rivages. 8. S. Milandre. Lac. S. Galeus. Lin. ( Palloun. ) Bloch. pi. n8. S. Dentibus fere triangiilaribus , margine verticali denticulatis. Lin.. Svst. nat. éd. i3, p. i4°,2, n°. 7. Un gris foncé couvre la partie supérieure du milandre, l'inférieure est grisâtre. Son museau est aplati ? allongé et couvert de petits tubercules \ la bouche ample , la langue lisse ? les mâchoires garnies de trois rangées de dents triangulaires , r> c> o 7 échancrées et serrées dans les grands individus 9 à peine visibles dans les jeunes j les yeux sont d'un vert argenté ; la prunelle noire et oblongue 5 les narines fermées en partie par un lobule court. Les nageoires pectorales longues 5 la première dorsale est à une égaie distance de celles-ci et des CARTILAGINEUX. SQUALE. 33 ventrales qui sont grises $ la seconde est située partie en dessus , partie en devant de l'anale 5 la caudale se divise en deux lobes inégaux. La lon- gueur de cette espèce est d'un mètre et demi en- viron. Son poids arrive jusqu'à vingt myriagram- mes. La femelle a le museau plus aplati et par- vient à deux mètres de longueur ? au poids de vingt-quatre myriagrammes. Elle met bas trente- six à quarante petits à la fois. La chair de ce poisson est d'une saveur médiocre. On en prend toute l'année dans nos mers , surtout en octobre, g. S. Emissole. Lac. S, Mustelus Lin. (Missola.) Rondelet. Part, i, lib. 1 , c. 3 , pag. 3r5. S. Dentibus miiiimis obtusis, Arted. Gen. 66. Synon. 93, L'émissole a le corps d'un gris de perle sur sa partie supérieure , orné de deux rangées de points blancs dont un prolongé en feston sur les côtés , il est blanchâtre par- dessous. Son museau est rond, allongé , la bouche ample , arquée; ses mâchoires garnies de petites dents obtuses > très-serrées les unes contre les autres , figurées en losange ; les yeux sont d'une couleur de nacre azuré ; la pru- nelle noire , les narines peuvent se fermer par un lobule. Les nageoires pectorales sont grandes ? li- sérées de blanc ; la première dorsale est presque triangulaire ? échancrée et noirâtre à l'extrémité 9 3 §4 CARTILAGINEUX. SQUALE. les ventrales petites avec les appendices oblongs } la seconde dorsale, une fois plus grande que l'a- nale, située en dessous ; la caudale est découpée et s'élargit vers la pointe. La femelle est plus grosse que le mâle. Elle fait de quarante-cinq à cinquante-cinq petits en janvier. La chair de ce poisson est indigeste. On en prend depuis le poids de deux hectogrammes jusqu'à dix kilogrammes. 10. S. Marteau. Lac. 6\ Zygœna, Lin. (Marteu. ) Lacep. tom. i , pi. vu i , pag. 2a5, fig. 3. Bloch. pi. n-, S. C api te latissimo , tr ans verso , malleiformi. Lin. Syst. nat. éd. i5 , pag. 1494 » n°. 5. La nature , dans ses inconcevables conceptions , a donné au marteau une forme des plus singu- lières. Ce poisson a le corps grisâtre, la tête très- large et très-étendue sur les côtés , noirâtre et légè- rement festonnée 5 les yeux sont placés à chacune des extrémités 5 ils sont gros , saillans , d'un jaune doré avec la prunelle noire ; la bouche est demi-circulaire j les mâchoires garnies de trois rangs de dents larges , aiguës, dentelées et cour- bées 5 la langue épaisse , les narines allongées. Les nageoires pectorales sont marquées de petites li- gnes par-dessous ; la première dorsale qui est grande , est placée près des précédentes ; les ven- trales sont petites et séparées : la seconde dorsale qui vient après , est courte et oblongue 5 l'anale est située en dessous de celle-ci , et la caudale se CARTILAGINEUX. SQtJALfi. 35 partage en deux lobes dont le supérieur est quatre fois plus long que l'inférieur. La longueur de cette espèce est quelquefois de cinq mètres. Son poids s'élève jusqu'à trente-quatre myriagrammes» On en prend en juillet ? août et septembre. Sa chair est peu estimée. 21. S. Pantouflier. Lac. S, Tïburo. (Scroseno.) Lacep. tom. i , pi, 7 , pag. 19 , fig. 3. S. Capite latissimo , cordato. Lin. Syst. nat. éd. i3, pag. 149,5, n°. 6. Ce cartilagineux , que j'ai vu en juin 1807 ? sur le marché de Nice y avoit été péché au grand large. Son corps est presque lisse 7 d'un gris clair par-dessus ? blanchâtre en dessous. La tête est plus large que dans l'espèce précédente. Elle est échancrée au milieu ? accompagnée de trois fes- tons inégaux de chaque côté ? couverte d'une infi- nité de petits pores d'où suinte une humeur glaireuse ; la bouche est ample , les mâchoires garnies de plusieurs rangs de dents un peu cour- bées ; la langue rude , épaisse , les yeux d'un vert azuré ? la prunelle noirâtre. La partie supérieure du dos porte une petite cavité vers la base de la queue. La forme et la position des nageoires, qui sont lisérées de noir , diffèrent très-peu de celles du marteau ? avec lequel nos marins le confon- dent. Sa chair est très-médiocre. Ce poisson pa- roît fort rare sur nos côtes. 36 CARTILAGINEUX, SQUALE. 12. S. Renard. Lac. S. J^ulpes. Lin. ( Pei ratou. ) Willcc. 1. c. pag. 54 , tab. B , 5 , fig. 2. S, Caudœ lobo superiore longitudine corporis. Lin. Syst. nat. éd. i3 , pag. 1496 , n°. 23. Le squale renard , dont on a comparé les ruses à celles du quadrupède du même nom , a le corps d'un gris bleuâtre sur le dos , et d'un blanc ar- genté intérieurement. Son museau est pointu , sa tête courte > conique et noirâtre 5 sa bouche pe- tite j sa langue peu lisse 5 ses mâchoires garnies de trois rangées de dents triangulaires , aiguës et non dentelées. Ses yeux sont très-grands , d'un blanc nacré avec la prunelle noire. La ligne la- térale est droite. Les nageoires pectorales sont grandes. La première dorsale occupe le milieu du dos , les ventrales sont très rapprochées. La se- conde dorsale est petite, située au-dessus de l'a- nale. Celle de la queue est très-longue ; on voit à sa base une fossette triangulaire garnie en-des- sous d'une nageoire divisée en deux lobes , dont le supérieur est très-long en forme de fanlx ? et l'inférieur très-court. On trouve cette espèce sur toute la côte. On en prend en juillet et septembre du poids de dix kilogrammes jusqu'à celui de trente myriagrammes. Sa chair est bonne. CARTILAGINEUX. SQUALE. %*] TROISIÈME SOUS-GENRE. Des èvens ; une nageoire dorsale et une anale. i3. S. Griset. Lac. S. Griseus. Lin. ( Mounge. ) BaoussoNWET.Mem.de l'Acad. des scienc. 1780, pag. 663 S, Spiraculis u trinque sex. Lin. Gem. n°. 22. Ge grand cartilagineux, commun dans nos mers , réunit 4 la force extraordinaire et à la puissance des armes qu'il tient de la nature, une irritabilité des plus considérables. Son corps est épais , presque lisse , d'un brun rougeâtre qui se change en gris de lin , dans les peaux dessé- chées. Son museau est en pointe arrondie. Ses yeux sont elliptiques avec l'iris d'un bleu ar- genté et la prunelle d'un vert d'émeraude. Sa bouche est ample, demi-circulaire. La mâchoire supérieure est garnie de trois rangées de dents triangulaires , présentant sur un de leur côté cinq pointes aiguës 5 les inférieures sont mobiles et les antérieures du milieu sont droites , coniques, et aiguës : la mâchoire inférieure est hérissée de cinq rangées de dents très-longues , en forme de pyramide renversée ? dont une des faces offre dix pointes. Les trois rangées inférieures sont mo- biles. Le palais est lisse, garni d'une membrane frangée. La langue est rude. Six ouvertures bran- chiales sont placées en dessous de chaque côté. Les nageoires pectorales sont grandes et horizon? ^8 CARTILAGINEUX. SQUALE. taies. Les ventrales sont oblongues et se terminent en pointe. La dorsale est située plus près de la tête que ne l'est celle de l'anus. La nageoire de la queue y qui est droite avec de petits tubercules en dessus y présente à sa base un lobe dilaté à son extrémité. Ce poisson paroît appartenir au genre rhino- bate établi par M. Schneider dans le Systema ichthyologicum de Bloch. Son foie est fort petit. J'ai eu occasion d'apprendre que ses intestins étoient souvent couverts d'une grande quantité de fascioles. Plusieurs espèces de crustacés , du genre calyge de Millier , vivent sous les plis de ses nageoires. Ce redoutable poisson , encore très-peu connu y ne se plaît que dans les grandes profondeurs où règne une » température de dix degrés. On en prend avec de la chair de cheval en toutes saisons, depuis le poids de six kilogram- mes jusqu'à celui de quatre-vingts myriagrammes.. Sa chair a peu de saveur et n'est point estimée. QUATRIEME SOUS-GENRE. Des èvens ; deux nageoires dorsales ; une anale. i4- S. Féboce. N. S. Ferox%N. ( Lamio. ) S « Corpore obscure rubro , nigro maculato ; dentibus acutissimis ineequalibus, La voracité extrême de ce grand cartilagineux paroît favorisée par une très-grande force muscu CARTILAGINEUX.. SQUALE. 3g, laire et un organe de l'odorat fort développé. Ses formes sont, en proportion de sa masse, très- déliées , ce qui rend ses monvemens prompts et agiles. Un rouge obscur , parsemé de grandes taches noires irrégulières , le colore en dessus et sur les côtés 5 le ventre est d'un gris rougeâtre. Le museau est conique , couvert de petits pores. Les veux sont petits , d'un noir nacré avec la pru- nelle verte. La bouche est ample ; la langue et le palais rudes. Les mâchoires hérissées de longues dents pointues très-aiguës. La supérieure est garnie de huit rangées , la plupart- mobiles , dont les antérieures très-longues. Les rangées sont en même nombre sur la mâclioire inférieure , très- grosses sur le devant , et quatre fort petites sur les côtés. La ligne latérale , qui est très-distincte, forme une sorte de sillon. Les nageoires pecto- rales sont grandes \ la première dorsale corres- pond au milieu des précédentes et des ventrales au-dessus desquelles est placée la seconde dorsale. La nageoire de l'anus est fort courte et celle de la queue , qui est très-longue , forme en dessous un lobe très-long presque carré. Ce squale habite les grandes profondeurs sous- marines de nos côtes. Il s'approche rarement du rivage ; sa chair est d'un rouge pâle , d'une saveur peu agréable. Il atteint le poids de trente myriagrammes. Il est souvent tourmenté par les piqûres du calyge imbriqué. 4<> CARTILAGINEUX. SQUALE. CINQUIEME SOUS-GENRE. Deux èvens; deux nageoires dorsales ; point d'anale. i5. S. Aiguillât. Lac. Acanthias» Lin. (Agugliat. ) Bloch. p). 85. S* Teres , capite rostrato , aculeo unico per initium pinnarum dorsalium. Ce squale est un des plus anciennement connus des naturalistes. Son corps est d'un gris foncé par- dessus , nuancé de violet sur les côtés et blan- châtre en dessous. Le museau est avancé et ar- rondi. La tête aplatie j les narines ont deux ou- vertures rondes 5 la bouche est ample, droite 5 les mâchoires garnies de trois rangées de longues dents , aiguës, courbées , garnies à leur base de deux pointes. Les yeux sont oblongs , d'un vert d'émeraude avec la prunelle noire. Plusieurs rangs de pores noirs qui répandent une humeur visqueuse , se remarquent au pourtour. La ligne latérale est droite. Les nageoires pectorales sont triangulaires; la première dorsale est longue, ter- minée en pointe , armée d'un gros aiguillon ; les ventrales'sont ciliées : la seconde dorsale, qui vient après , est pourvue d'un piquant très-courbé ; la caudale est falciforme , blanchâtre à la sommité. On prend des aiguillats qui pèsent jusqu'à cinq kilogrammes. Leur chair est dure et filamen- teuse. CARTILAGINEUX. SQUALE* 4* 16. S. Sagre. Brouss. S, Spinax.Lm* (Morou. ) Ascanii icônes , tab. 57. S, Suprà planus; aculeis duobus ante pinnas dor- sales; naribus terminalibus. Cette espèce présente un caractère fort remar- quable , car la partie inférieure de son corps qui est plus noire que la supérieure ? est garnie de petits tubercules et de filamens lisses qui la rendent comme poilue. Une bande d'argent azuré règne sur chaque côté 5 le museau est avancé , ar- rondi un peu vers l'extrémité. Les narines sont oblongues 5 la tête aplatie 7 les yeux ovales d'un argent nacré 5 la prunelle noire : la bouche est ample 5 la mâchoire supérieure garnie de deux rangées de dents aiguës, l'inférieure n'en a qu'un seul rang , un peu courbé. La langue est lisse; les nageoires pectorales petites , d'un brun clair. La première dorsale, garnie d'un petit aiguillon; les ventrales larges réunies à leur base ; la se- conde dorsale blanchâtre à l'extrémité , armée d'un long piquant; la caudale noire. La chair de ce poisson est coriace 5 l'huile qu'on retire de son foie est employée ici contre les douleurs rhumatismales. Ce squale fréquente nos grandes profondeurs. On en prend en juillet qui pèsent depuis un demi- kilogramme jusqu'à un myria- gramme. La femelle met bas en août dix à quinze petits à-la-fois. 4-2 CARTILAGINEUX. SQUALE» 17. S. Humantin. S. Centrina* ( Pourc-marin. ) Lace f. tom. 1 , pi. q , pag. 21 5. Bloch. ii5. S. Subtrigonus , hispidus ; ore angusto ; aculeo longa per pinnas dorsales. La forme du corps de l'humantin est celle d'un prisme triangulaire 7 dont l'abdomen présente une des faces. Sa partie supérieure est brunâtre , l'inférieure grise 5 elles sont couvertes de gros tubercules durset saillans. Son museau est pointu , la tête aplatie: les yeux ronds, verdâtres avec la prunelle noire 5 la bouche est médiocre : la mâ- choire supérieure est garnie de trois rangées de dents aiguës , et l'inférieure n'en a qu'un seul rang. La langue est rude 5 les nageoires pectorales sont longues ; la première dorsale , triangulaire est munie d'un long aiguillon dirigé vers la tête ; les ventrales sont presque adhérentes j la seconde dorsale est aussi armée d'un piquant. La cau- dale est très-large. Cette espèce s'approche rarement du rivage 5 elle habite les fonds vaseux. Sa chair est coriace et filamenteuse. On en pêche du poids de soixante kilogrammes. 18. S. Bouclé. Brouss. S. Spùiosus. (Mounge- clavelat. ) Lacet, tom. i , pag. 5o , pi. 3 ,n. 2. S* Corpore tuberculato ; aculeis m.ucronatis inordi- natis ; pinna dor sali prima à capile remotissima. Ce squale a la peau rude , couverte irrégiihère- CARTILAGINEUX. SQUALE. Ifi ment de tubercules arrondis , larges à leur base et garnis à leur sommet d'une pointe courte ? crochue. Son museau est avancé , conique , cn^ blé de pores muqueux. La bouche , qui est mé- diocre en largeur , est hérissée de plusieurs ran- gées de dents comprimées, presque carrées, fes- tonnées sur leurs bords 5 les yeux grands 3 les narines en dessus , les nageoires pectorales larges et épaisses. Les ventrales très-grandes 5 la pre- mière dorsale est située au-dessus de ces der- nières ; la seconde est plus petite et la caudale en forme de faulx. Ce squale, qui a quelques rap- ports avec les rhinobates , se montre de temps à autre sur nos rivages. Sa chair a peu de goût. Les pêcheurs de la mandrague de Nice m'ont assuré en avoir pris , en 1798 , un individu qui pesoit plus de vingt myriagrammes. ig. S. Nicef.n. S. Nicceensis. N. (Gatto de Fount. ) Pi. iv , fig. 6 de cet ouvrage. S. Tereti elongatus , fusco violaceus , tuberculatus ," dentibus inferioribus pyramidatis denticulatis . Les mers australes de l'Europe nourrissent ce squale qui n'a été décrit par aucun naturaliste. Son corps est allongé , arrondi, d'un violet obs- cur , couvert de petits tubercules aigus. La tête est médiocre 5 le museau court et rond porte , près de son extrémité , deux grandes narines 44 CARTILAGINEUX. SQUALE. arrondies. La bouche est ovale, la langue et îe palais lisses 5 la mâchoire supérieure hérissée de trois rangs de dents allongées j pointues et sépa- rées les unes des autres ; l'inférieure n'en a qu'une rangée qui sont étroites , aplaties , pyra- midales et finement dentelées. Les yeux sont d'un noir argenté , avec la prunelle d'un vert d'éme- raude 5 ils sont surmontés d'une rainure en forme de paupière. La nuque est un peu raboteuse , les évens sont très-grands et arqués ; la ligne latérale est indiquée par de petits trous qui sui- vent la courbure du dos. Les nageoires pecto- rales sont grandes 5 la première dorsale est oe- tite 9 située plus près de la tête que le milieu de la longueur du corps 5 les ventrales sont amples : la seconde dorsale, qui vient après, est fort grande 5 la caudale est sinuée en dessous , se terminant en pointe. Ce cartilagineux n'aime que les eaux où règne une température de dix degrés, et ne s'approche jamais du rivage. On le pêche à l'hameçon avec des trachures et des bogues , à mille mètres de profondeur. Il est com- mun dans la mer de Nice. Sa chair est passable 5 son foie est très-volumineux et se résoud facile- ment en huile. Sa peau fournit un des meilleurs galuchats. £5 Ri: 31 ARQUES. Un courage indomptable , une force extraordinaire , une tc- l-acité insatiable sont les terribles attributs des squales. Lt CARTILAGINEUX. SQUALE. 4^ carnage accompagne leurs traces , et la terreur semble régner sur tous les poissons qui se trouvent dans les noires profon- deurs que ces cartilagineux semblent habiter de préférence. Leur peau est forte , rude, épaisse. Elle est employée par les bijoutiers , les tourneurs , les menuisiers et les sculpteurs en albâtre , pour polir les surfaces des matières qu'ils emploient dans leur art. Le foie de ces poissons fournit une grande quan- tité d'une huile jaunâtre qu'on emploie principalement pour assouplir les peaux. Une odeur particulière et désagréable émane continuellement de leur corps. Leur chair est le plus souvent coriace et difficile à digérer. On ne mange guères à Nice que les petits individus des diverses espèces que l'on con- fond sous le nom de bardoulins , encore les regarde-t-on comme un aliment fort grossier. Ces cartilagineux sont très-répandus sur toutes nos côtes. On en prend toute l'année de dimen- sions- très-variées , comme on l'a pu voir dans les articles ci- dessus. G. VIL Squatine. Squatina* Dum1. Caractères. Corps déprimé ; bouche à l'extré- mité d'un museau arrondi , plus large que le tronc et comme porté sur un cou : pas de nageoire du dos; pectorales très-larges , mais échancrées pour les trous des branchies. i. S. Ange. S. yulgaris, ( AngeJ S, Suprà scabra ; pinnis caudee duabus, anali nulla $ narïbus cirrhosis. La forme de ce cartilagineux est fort singulière et semble participer de celle des squales et des 46 CARTILAGINEUX. SQUATINE. raies. Son corps est gris-foncé en dessus et blan- châtre en dessous. La tête est grande ? arrondie à son pourtour et déprimée. La bouche qui ter- mine presque le museau , est très-large , garnie de dents aiguës , recourbées , disposées sur deux rangs , dont le nombre augmentant avec Page , est toujours plus grand sur la mâchoire infé- rieure. Les narines sont couvertes d'une mem- brane en forme de deux barbillons. Les yeux sont grisâtres avec la prunelle noire 5 ils sont garnis d'aspérités. Les nageoires pectorales sont profondément échancrées et étendues ; les ven- trales sont triangulaires et rayées en dessous 5 la première dorsale est aussi longue que la seconde : l'une et l'autre situées sur la queue, dont la na- geoire est en demi-cercle. Cette espèce se trouve dans nos mers : son poids varie depuis un ki- logramme jusqu'à cinq myriagrammes. Sa chair est dure et coriace. r em àk qu je s. Ce genre est établi sur des caractères très tranchés qui le font facilement reconnoître. Ce cartilagineux se montre assez sou-vent sur nos côtes pendant les grandes chaleurs ; mais comme il est peu estimé, on en prend rarement. Une femelle de squatine , d'une grandeur assez considérable , prise dans notre mandrague , mit bas quinze à vingt petits au moment où l'eau commençoit à lui manquer, et qu'elle étoit asphixiée par l'action de l'air athrnosphérique sur ses branchies. CARTILAGINEUX. BAUDROIE. 47 G. VIII. Baudroie. Batrachus. Dum1. Caractères. Corps déprimé, plat en dessous et incolore; tête-très- grosse formant plus du tiers du corps ; bouche très-large , terminale, à dents aiguës nombreuses ; nageoires pecto- rales , presqu a Forigine de la queue, formées de deux articles distincts. I. B. Pécheresse. B. Piscatorius. ( Boudraie. ) Bloch, pi. 87. B. Seùis tribus longis , erectis in verùice ; prima apice membranaeea. La baudroie a le corps d'un brun obscur par- dessus ? blanchâtre par-dessous ? garni sur les côtés de barbillons pinnatifides. Sa tête est fort grosse , la bouche énorme , la mâchoire supé- rieure garnie de trois rangées de longues dents aiguës et crochues '. l'inférieure , qui est plus avancée , en a deux rangs. La langue est large , épaisse, hérissée d'aspérités, ainsi que le palais et le gosier 5 une ouverture branchiale est placée de chaque côté en arrière et à l'origine des na- geoires pectorales. Ses yeux sont grisâtres avec l'iris marbré et la prunelle noire. Du milieu de ces organes s'élèvent trois filamens dont le pre- mier se termine par une membrane que le pois- son étale à son gré pour attirer sa proie. Un 48 CARTILAGINEUX. BAUDROIE. peu en arrière ? est située la première nageoire dorsale qui est composée de trois longs rayons avec une membrane très-courte à leur base : la seconde dorsale renferme onze rayons ; chaque pectorale , vingt-quatre ; l'anale neuf. La caudale arrondie et noirâtre en a huit. On prend de ces cartilagineux qui pèsent depuis deux hecto- grammes jusqu'à quatre myriagrammes. Leur chair est blanche , mucilagineuse et d'un goût fade» Malgré la différence de taille et les diverses nuances des couleurs ? je place comme une va- riété de cette espèce une baudroie assez com- mune dans nos mers, connue par nos pêcheurs sous le nom de ganelli. Sa couleur est constam- ment roussâtre, et ses dimensions toujours plus petites. Son poids atteint à peine huit kilo- grammes. Sa chair est d'un goût exquis. RJE M ARqU E S. Quoique ce nom de batrachus ait été donné par Klein à toutes les espèces du genre lophius d'Arlèdi , je ne l'adopte ici, comme l'a fait M. Duméril dans sa Zoologie, que pour y comprendre les espèces à corps déprimé , à bouche très-grande, terminale et dentée. La ruse et la finesse sont les ressources particulières des baudroies. Lâches et oisives au fond de l'eau, cachées dans la vase où croissent les zoslères et les colinies, elles agitent leurs filamens , qui attirent , par leur ressemblance avec certain» appâts, les poissons que la faim conduit près d'elles, et le» CARTILAGINEUX. I3ÀUDR0IË. 49 engloutissent lorsqu'ils arrivent à la portée de leur gueule béante. Un individu monstrueux de cette espèce , pris en mars î8o6 à Villefranche, avoit une énorme tête , mais avec deux bouches fort amples dont une placée par-dessus et l'autre en dessous ; toutes les deux garnies de cinq rangs de dents aiguës. Elles se réunissoient ensuite en un seul gosier hérissé de pointes. Ces deux bouches n'appartenoient qu'à un seul et même corps. G. IX. Baliste. Balistes* Artèdi. Caractères. Corps très-comprimé , à peau ru- gueuse ? très-solide, divisée par comparti- mens en forme d'écaillés; bouche petite à dents saillantes , rapprochées , solides , au nombre de huit au moins ; nageoires infé- rieures sous les pectorales, le plus souvent réunies ; fente branchiale étroite. PREMIER SOUS-GENRE. Plus dun rayon à la première nageoire dorsale et à la nageoire paire inférieure. ï. B. Buniva. B. Buniva.hsic. (Fanfred'Americo. ) Lacet, tom. 5 , pag. 66g , pi. 21 , n. 1. B. Cor pore ovato , compresso ; pinna dorsi anteriare triradiata ; rosùro obùuso ; eau du truncata. M. de Lacépède'a dédié à notre savant collège le docteur Buniva, de l'académie impériale de 4 5o CARTILAGINEUX. BALISTE. Turin ? ce beau baliste ? connu depuis îong-temps à Nice ? et qui n'avoit pas encore été décrit par les ichthyologistes. Ce cartilagineux a le corps ovale , comprimé , d'une couleur d'oxide de manganèse. Son museau est obtus , sa bouche pe- tite , ses lèvres rétractiles ? ses mâchoires égale- ment avancées ? garnies chacune de huit dents y dont celles du milieu très-grosses. La langue est lisse : les yeux ont l'iris d'un jaune doré ? avec la prunelle noire. La première nageoire dorsale a trois rayons aiguillonnés , dont le premier est rude et très-long, qui sont reçus dans une fossette lon- gitudinale. La seconde a vingt-six rayons arti- culés : lathoracique onze épineux ; les pectorales, treize chacune : l'anale , vingt- quatre 5 la cau- dale ? qui est rectiligne 3 douze ? et la membrane branchiale deux. Ce poisson a ordinairement deux décimètres de longueur , sur un et demi de largeur. On le trouve en juin et septembre. Sa chair est délicate. 2. B. Vielle. B. Vetula. Lin. (Fanf're. ) Lackp. tom. 1 , pag. 3o4 , pi. 13 , n. 2. B. Pinna dorsi anteriore triradiata , ventralilongî- tudinali ; cauda bifida. Lin. Syst. nat. éd. 1 3- , pag. 1467, n°. 7. Cette espèce , qu'on n'avoit trouvée que dans le voisinage des tropiques , vit également dans les mers tempérées de l'Europe méridionale. Son CARTILAGINEUX. BALISTE. 5l corps est ovale-oblong ? comprimé ? de couleur obscure , varié de belles nuances jaunes et vio- lettes. Son museau est avancé , sa bouche petite , ses dents pointues , ses yeux jaunâtres , avec Tiris argenté , la prunelle bleue 5 ils sont ornés de chaque côté d'une rainure bleuâtre, La ligne latérale commence près de la nuque , et s'abaisse en se festonnant vers la queue. La nageoire dor- sale a trois rayons aiguillonnés 5 la seconde , vingt-huit articulés 5 l'anale, vingt-cinq ; la tho- racique , douze ; les pectorales jaunâtres , qua- torze chacune $ la caudale douze , avec les deux latéraux prolongés en longs filamens. Ce carti- lagineux parvient jusqu'à quatre décimètres de longueur. Sa chair est fort bonne. L'individu que j'ai vu , fut péché dans le mois d'août, dans les profondeurs de la mer de Saint-Hospice. DEUXIEME SOU S- GENRE. Plus (Vuti rayon à la première nageoire du dos; u?z seul à la nageoire inférieure. 3. B. Caprisque. B. Capriscus. Lin. ( Pourc. ) Sitvum, tab. 206. B. B. Radio dorsali antrorsum serrato ; vejitrali hur mili, solitario ; cauda rotunda; rosùro sub-obtuso. Lin. Syst. nat. éd. l3, pag. ilfji , n°, i3. Des nuances légères de bleu et de jaune qui 02 CARTILAGINEUX. BALISTrS se fondent en verdâtre , variées par de légers refléta violets, le tout sur un fond obscur, parent le corps comprimé du capnsque. Son museau est obtus, sa bouche petite , garnie de fines dents ; les yeux ont l'iris d'un jaune doré , la prunelle bleue. L'ouverture des branchies est étroite : la ligne latérale courbe , à peine visible. La première na- geoire dorsale a trois rayons aiguillonnés 5 la se- conde , vingt-deux 5 la thoracique sept, sans aiguil- lons 5 les pectorales , douze chacune 5 l'anale ta- chetée de bleu, vingt ; la caudale arrondie, qua- torze , et la membrane branchiale , deux. On prend quelquefois cette espèce pendant les fortes chaleurs de l'année. REM A R Ç U E S, Il semblèrent que la nature , en formant les balisles, se seroit plu à étaler au sein des ondes toutes les couleurs que le prisme nous offre lorsqu'il décompose la lumière. Une parure agréable, sans ctre cependant très-brillante, distingue les espèces qui fréqueatent nos rivages. Ils n'offrent en effet que des couleurs obscures , dont les teintes sombres sont très-agréablement fon- dues et moelleuses. Si, en traçant cette esquisse de l'bistoire des poissons de nos mers , j'étois assez heureux pour inspirer ie goût de leur étude à quelques-uns de mes compatriotes ; je les invite d'avance à s'occuper des espèces de ce genre , per- suadé que de belles découvertes seront le fruit de leur zè!e et de leurs recherches. CARTILAGINEUX.. CHIMERE. 53 G. X. Chimère. Chimœra. Linné. Caractères. Corps allongé , conique , termine par un long filament ; bouche étroite à deux grandes dents incisives , crénelées à chaque mâchoire ; nageoires paires sous le ventre £ une seule ouverture branchiale sur le cou. i. C. Arctique. Lac. C. Monstrosa. Lin. (Cat. ) Bloch. [il. 12 \. Lacei». tojn. I, pag. 39a , y\. ij , n. I. C. Rostro angulato , plicato , sirno ; cauda aptera. Cette espèce de poisson, qu'on croyoit relé- guée clans les mers hyperboréennes > s'avance ce- pendant jusqu'aux côtes du beau sol de Nice. Elle a le corps arrondi , conique , un peu com- primé , surtout vers la queue. Des écailles très- petites, répandues sur le dos , comme une pous- sière d'argent sur un fond d'azur , rendent cette partie très-brillante. On voit sur les côtés des taches d'un brun-rougeâtre , et le dessous du corps également argenté , est parsemé de points noires. La tête est grosse , comme tronquée , le museau relevé en un tubercule obtus , garni de pores par lesquels transsude une humeur glai- reuse. La bouche est située sous le museau, et paroît s'ouvrir avec difficulté : elle est petite. Les os des mâchoires sont à nu et simulent des. 54 CAIITILAGIIVEUX. CHIMERE. dents tranchantes ? sillonnées ? dont les supérieures sont plus longues et recouvrent les inférieures. Le palais supporte deux dents triangulaires. Les yeux sont grands 5 l'iris , qui est argenté , est pointillé de noir et offre quelques taches brunes. La prunelle est d'un vert d'émeraude. De la pointe du museau partent des lignes saillantes , comme produites par des incisions dont une en- toure l'œil , une autre se rend vers la commis- sure des lèvres, une quatrième forme un dessin sur la partie inférieure du museau 5 toutes se croisent , se séparent , se réunissent en diverses manières régulières , et semblent se réunir à la ligne latérale. La nageoire dorsale est précédée d'un long piquant triangulaire très-solide et dentelé par derrière. Cet aiguillon s'articule dans son milieu avec un cartilage qui supporte dix rayons divergens et qui va en diminuant pour se réunir encore à la membrane , laquelle après deux intervalles se termine à la queue. Cette cir- constance a donné lieu de croire à plusieurs ichthyologistes que cette chimère avoit trois na- geoires du dos , tandis qu'il n'y en a réellement qu'une seule formée de plusieurs lignes mem- braneuses liserces de noir à leur sommet. Les nageoires pectorales sont très-grandes , en forme de faulxj attachées à un prolongement charnu d'un rouge pale. Les ventrales sont plus petites et environnent l'anus qui est bleuâtre , et au-des- CARTILAGINEUX. CHIMERE. 55 sous duquel on voit dans les mâles deux appen- dices rougeàtres , extensibles , qui servent pro- bablement aux mêmes usages que dans les raies et les squales. La nageoire de l'anus est divisée en deux lobes qui sont joints par leur base. Un filament délié termine la queue. On prend ce poisson en juillet et en août. n je m j. r qu e s . Une souplesse singulière , une mobilité extrême , ont fait donner au cartilagineux que nous venons de décrire , le nom fabuleux qui sert à le désigner aux naturalistes. Celui beaucoup plus simple de chat, que nos marins lui donnent, a rapporta sa conformation particulière comme poisson et aux mouvemens bizarres qu'il déploie dans la mer. La chair des chimères est blancbe , gluante, d'un goût dé- sagréable. La substance molle , gluante dont leur museau est rempli _, et qui suinte par les pores nombreux qu'on y observe , laisse émaner une quantité de rajons lumineux pendant la nuit. Jjeur foie est très-volumineux : on en extrait une huile limpide qui brûle en donnant beaucoup de lumière,, mais en répandant une odeur fétide. On la dit propre à calmer les douleurs rhu- matismales , quand on l'applique en frictions sur la partie souf- frante. G. XL Acipensère. dicipenser. Artèdi. Caractères. Corps allongé, garni de grandes écailles osseuses , anguleuses ; bouche infé- rieure protractile ? sans dents ; tête en bou- toir 7 ou terminée par un museau obtus. 56 CARTILAGINEUX. ACIPENSERE. i. A. Esturgeon. A* Sturio, Lin. ( Sturion. ) Bloc», pi. 88. Lxci p. tom. i , pag. 41 1 , pi . ao.. /îf . Penùagonus ; rostro obâuso ; ore quadrato , làbiis bifidis ; cirrhis quatuor ab ore remotis. Le corps de l'esturgeon représente une sorte de prisme à cinq faces , dont chaque arête est recouverte d'une rangée d'écussons osseux, rayon- nes , convexes , terminés par une pointe mousse courbe ; d'une couleur argentée , avec des taches d'un bleu obscur en dessus 9 grisâtre, avec des taches brunes en dessous. Le museau est arrondi , obtus , garni en dessous de quatre petits bar- billons bifides. La tête est large , traversée de plusieurs lignes qui se croisent en différens sens. La bouche est garnie de deux os ou cartilages labiaux qui tiennent lieu de dents. Les yeux sont petits , l'iris d'un jaune doré , avec l'a pru- nelle bleue. Deux enfoncemens ovales , situés au devant de ces organes , sont les narines. L'on^- verture des branchies est incomplètement fermée par un opercule strié, sans membrane branchios- tège. Les nageoires sont supportées par des rayons cartilagineux. Les pectorales sont larges et très* étendues ; la dorsale est presque triangulaire et commence par un fort rayon. Elle est située plus loin de la tête que ne le sont les ventrales. L'anale est oblongue, et la caudale, qui a la forme d'une faulx , est partagée en deux lobes inégaux. CARTILAGINEUX. ACIPENSERF. 5j Ce grand cartilagineux fréquente nos côtes vers le printemps. R E M Jt RQ T7 E S. Des habitudes douces et paisibles , des désirs sobres et modérés pour la proie, ne semblent pas être d'accord avec la taille énorme qu'acquiert ce cartilagineux. On le pêche soit dans les fleuves qu'il remonte jusqu'à une assez grande distance de leur embou- chure , soit dans les profondeurs de la mer où il séjourne pen- dant une grande partie dé l'année. Quoiqu'il ne soit pas très- commun sur nos parages , on en prend cependant quelquefois d'un volume très-considérable dans notre mandrague. Sa chair est tendre , délicate et fort recherchée. G. XIL Ostracion ou Coffre. Ostracion. Artèdi. Caractères, Corps renfermé dans une peau osseuse; bouche petite, terminale, garnie de dents sur un seul rang; point de nageoires paires inférieures; les impaires sortant de l'enveloppe osseuse par des échancrures. — - ■■* PREMIER SOUS-C'NRE. \A sourcils et dessous du corps sjins aiguillons. i. O. Moucheté. Lac. 0. Cubicus, Lin. (Coffre.) Bloch. pi. ]57. Lacep , tom. X , pag. S\ , pi. 29. O. Tetragonus,oblongus -, maculis rotundalis , fuscis , disco cœruleo albidove. C'est par le nom de coffre que nos marins dési- 58 CARTILAGINEUX. OSTRACIONV gnent ces cartilagineux, qu'on voit de temps à autre dans nos mers. Le moucheté a le corps ren- fermé dans une enveloppe osseuse quadrangulaire^ dont les faces longitudinales sont colorées de belles taches bleuâtres , entourées d'un cercle brun ? garnies autour de petits points relevés , divergens, qui forment des dessins magnifiques. La partie supérieure qui est presque plane , est ornée de plusieurs taches obscures ; l'inférieure est blanchâtre sur les boucliers, et jaunâtre dans les intervalles. Le museau est éfilé , la bouche petite , garnie de dix dents incisives noirâtres. La mâchoire inférieure dépasse la supérieure. Les yeux sont ovales: les narines sont indiquées par une petite ouverture allongée ; les branchies sont relevées. Les nageoires pectorales ont dix rayons chacune: la dorsale en contient neuf 5 l'anale neuf j la caudale , qui est ronde , en a dix. La lon- gueur de cette espèce est de trois décimètres , sur soixante-cinq millimètres de hauteur. DEUXIEME SOUS-GENRE. A sourcils sans épines et ventre aiguillonné. 2. O. Trigone. Lac. O. Trigonus. Lin. (Coffre.) Blocii. pi. i55. O. Trigo?ius} spinis vejitralïbus bicanaliculatis . Cette espèce a le corps renfermé dans une cui CARTILAGINEUX. OSTRACION". 5g rasse ossonse triangulaire, couverte de boucliers hexagones ? bombés , garnis de petits tubercules saillans , qu'on a comparés à des perles artistement arrangées. Les deux faces latérales sont ornées d'une tache obscure 5 elles se réunissent sur le dos en une crête longitudinale un peu dentelée , et se termine de chaque côté vers la queue par un long aiguillon cannelé. Le museau est échancré , 00 7 la bouche petite, garnie de huit dents incisives ? dont celles du devant sont plus longues. Les yeux sont ovales 5 l'ouverture des narines triangulaire. Les branchies sont étroites et oblongues. Les na- geoires pectorales ont douze rayons chacune 5 la dorsale en contient dix 5 l'anale douze ; et la caudale arrondie dix. La longueur de ce poisson est de deux décimètres, sur soixante-dix millimè- tres de hauteur. it JS M jI R Ç U E S. Les ichtbyologistes seront sans doute étonnés d'apprendre que ces cartilagineux , qu'on ne croyoit propres qu'à la mer des Indes, se trouvent aussi dans le bassin de la Méditerranée. Le dernier individu du moucheté qui fut pris , il y a six ans > par Joanin Cichon , pêcheur de Nice, fut donné à une étran- gère de distinction , qui se trouvoit, pour raison de santé, dans notre ville. Il est à présumer que ces poissons , qui ne vivent et ne fréquentent que les eaux chaudes de la Chine , se plaisent assez dans les tempérées qui baignent la partie méridionale de la France, puisqu'on en prend dans celle de Nice. Plusieurs pêcheurs , dignes de foi , m'ont assuré en avoir pris des indi- vidus de trois kilogrammes , qui f d'après leurs rapports , me 6o CARTILAGINEUX. OSTRACION. paroisseut être le triangulaire. Mais , ni'étant fait une loi de n« décrire que ce que j'ai vu , je me suis permis seulement de l'indiquer. La chair des ostracions est délicate et d'uu goûfc exquis. G. XIII. Luni. Cephalus. Shaw. Caractères. Corps extrêmement comprimé, à queue comme tronquée ; bouche petite à os des mâchoires nues , sans dents , réunies ou divisées en deux pièces. i. L. Meule. C. Mo/a. (Muollo. ) Rondelet , tnm. i , pag. 4î4 , lib. i5 , cap. vu. Blocs, pi. 128, C. Scaber , pinnis imparibus caudal i annexis ; lati- tudine longiùudineque asqualibus. La lune est un poisson très - anciennement connu, puisque les premiers écrivains qui se sont occupés de l'histoire naturelle, en ont fait mention dans leurs ouvrages. Ce cartilagineux a le corps comprimé latéralement et arrondi dans son con- tour vertical. Sa peau est dure et rude au tou- cher j le dos est varié de nuances foncées et noi- râtres j les côtés et le ventre brillent d'une couleur argentée , et resplendissent au loin , quand ils sont exposés aux rayons solaires. La bouche est très-petite, les yeux ronds, l'iris a CARTILAGINEUX. LUNÉ. 6î l'éclat du platine , la prunelle d'un bleu de téiésie. Les narines sont petites , les trous des branchies ovales. Les nageoires pectorales ont chacune douze rayons ; la dorsale, qui est fort longue et noirâtre à l'extrémité, en a dix-huit -, l'anale, pa- rallèle à celle-ci , en a seize 5 la caudale , qui est formée d'une membrane attachée aux précé- dentes , en contient dix-huit très larges , qui font le contour de la partie postérieure. On prend ce poisson en avril, dans notre mandrague ; et Yon pèche en juillet, sur les parages de Nice, une variété qui est aussi longue que large , et festonnée dans sa partie postérieure. H JE M A R Q U E S. Ces poissons , qu'on prend en grand nombre presque toutes les années , ont sous leurs peaux une couche d'une substance blanche, remplie de petits pores , d'où s'échappe celte masse de lumière phosphorique , qui , au milieu des ténèbres de la nuit , doucement modifiée, et rendue onduleuse par les couches d'eau qu'elle traverse , forme ce disque lumineux qu'on a comparé à l'image de la lune. Le nom vulgaire que nos marins leur don- nent , vient aussi de cette substance molle adipeuse et douée d'une si grande élasticité. La chair de cette espèce est gluante d'une odeur désagréable , et d'un mauvais goût j elle donne beaucoup d'huile par la chaleur. Le foie est jaunâtre, très-volu- mineux, et fait une assez bonne nourriture , quoiqu'elle soit peu estimée généralement. 02 CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. G. XIV. Syngnathe. Syngnathus. Artèdi. Caractères. Corps couvert d'une cuirasse os- seuse , articulée , anguleuse ; bouche petite , prolongée en bec, sans dents, comme oper- culée; à mâchoire inférieure seule mobile, deux petits évens sur la nuque. PREMIER SOUS-GENRE. Des nageoires pectorales , une caudale , une anale. ï. S. Trompette. S. Typhle. Lin. (Cavao.) Bli.ch. p!. 91. S, Trunco anteriiis hexagono ; caudâ tetrago?id. La trompette a la partie antérieure du corps en forme de prisme à six faces , revêtu d'écaillés cuirassées, qui s'étendent d'une extrémité à l'au- tre. Sa tête est aplatie , le museau allongé , cy- lindrique, et relevé vers la sommité. La bouche est étroite, les yeux petits, verdâtres; la prunelle bleue , voilée d'une membrane fort mince , et h sourcils saillans. L'opercule grand et strié. La membrane branchiale a deux rayons; la nageoire dorsale, qui est pointillée , en a vingt ; les pecto- rales , douze chacune ; l'anale , six ; et la caudale , dix. Un jaune verdâtre colore ce cartilagineux , qu'on trouve dans les algues de notre mer. Sa longueur est de trois décimètres environ. CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. 65 2. S. Aiguille. S. Acus. Lin. ( Cavao. ) Blocit. pi. 91 , fig. 2. Lac Ei'. toin. 1 1 , pag. 5g , pi. 2 , n. 1. S. Trunco anterius heptagorio ; cauda hexagona. Ce poisson est plus gros que l'espèce précédente. Le corps offre en devant sept pans longitudinaux couvert d'écaillés striées. Le museau est cylin- drique. La bouche petite ? les yeux dorés , la prunelle noire. L'opercule très-grand. La mem- brane branchiale a deux rayons ; la nageoire dor- sale , trente-six ; les pectorales , qui sont rondes, quatorze chacune 5 l'anale , fort petite, en a six 5 et la caudale ? qui se termine en rhombe ? en con- tient dix. Ce syngnathe est d'un jaune obscur , traversé par quelques bandes brunes. Ses œufs sont aurores. Ou le trouve en mars et avril. Sa longueur s'étend jusqu'à quatre décimètres. DEUXIEME SOUS-GENRE. Des nageoires pectorales, une caudale , pas d'anale, 5. S. Tuyau. N. «S. Pelagicus. N. ( Cavao. ) S, Griseus , albo fuscoque marmoratus ; trunco heptagono , caudâ tetragonâ ; rostro longo% lato , subulato* Sous le nom de pelagicus ? on a confondu jus- qu'à présent plusieurs syngnathes qu'on a trouvés 64 CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. sous différentes latitudes. Les caractères constanâ que j'ai remarqués sur les espèces de cette se- conde division , qui vivent dans nos mers , m'ont obligé de les décrire séparément, et d'en former trois espèces distinctes. La forme du corps de celui que je prends pour type , est un prisme à sept faces , dont les trois supérieures se réunissent de chaque côté du dos , et les deux pans inférieurs , avec les deux latéraux , forment quatre faces lon- gitudinales , qui s'étendent jusqu'à la queue. Son museau est long , très-large , aplati , sillonné de chaque côté , et finement strié. La bouche est su- périeure et grande. Les yeux sont dorés avec la pru- nelle noire. L'opercule à rayons divergens ; les plaques sont ovales, un peu bombées, avec des lignes partant d'un centre commun. La mem- brane branchiale a trois rayons ; la nageoire dorsale en a trente-quatre ; les pectorales courtes , douze chacune ; la caudale , qui se termine en pointe , huit. Le dos est mélangé de couleurs grises , brun-verdâtre , avec des taches blanchâ- tres. L'abdomen est d'un blanc argenté , marbré et varié de lignes, et des traits d'un jaune doré. La longueur de ce cartilagineux est de quatre à cinq décimètres. Sa largeur , de huit à dix mil- limètres. Il vit dans les algues. La femelle met bas en avril et août une grande quantité de petits syngnathes qui ont trente millimètres de longueur. CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. 65 On en trouve une variété à nuances rougeâtres , dont les dimensions sont toujours plus petites. 4. S. Vert. N. S. Viridis. N. ( Cavao. ) S. Suprà viridis , infrà luteo , fusco , albocjue va*, rius ; heptagonus ; rostro brevi, compressa. La différence la plus remarquable qui existe entre ce poisson et le précédent , consiste dans la forme des plaques qui couvrent son corps j dans le museau qui est moins long , large , lisse et aplati; la bouche étroite, les yeux d'un jaune doré, la prunelle bleue. La membrane branchiale a deux rayons ; la nageoire dorsale, trente-deux 5 les pectorales , dix chacune 5 la caudale, six. Une belle couleur verte colore sa partie supérieure , et un jaune et vert doré , traversé par des bandes brunes et des taches argentées, couvre l'inférieure. Cette espèce est commune 5 elle vit parmi les fucus de la mer de S. Hospice. On trouve la fe- melle en avril , pleine d'œufs verdâtres. Sa lon- gueur s'étend à deux décimètres et demi , sur huit millimètres de largeur. Cette espèce ne se- roit-elle pas celle que M. le docteur de Laroche a décrite et figurée sous le nom de Rojideletii , An- nales du Muséum , tom. XIII , fig. 5 ? Une variété , d'un jaune verdâtre , se trouve dans la rade de Villefranche , parmi les plantes ma- rines. 5 66 CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. 5. S. Rougeatre. N. S. Rubescens. N. ( Cavao. ) S. Rubescens , strigis albidis ; heptagonus ; rostro acuto , longissimo , rotu/idato. Cette espèce présente , à quelques différences près, la même forme que les deux précédentes ; mais elle en diffère par son museau très-long, arrondi et effilé. Sa mâchoire supérieure est un peu plus avancée que l'inférieure. Les yeux ont l'iris rouge, la prunelle noire , l'opercule est argenté. La membrane branchiale renferme deux rayons 5 la nageoire dorsale qui est transparente , pointillée de brun , en a trente-six ; les pectorales, dix chacune 5 la caudale très-courte et tronquée à la sommité , en a sept. Une couleur rouge , donnant sur le brun , mélangé d'or et d'argent , couvert de petits traits blanchâtres , ornent son corps. La femelle a le ventre plein , en avril , d'œufs très-petits, qu'elle laisse couler par un canal , dans un petit sac qui se forme sous la queue. La longueur de ce syn- gnathe est de deux décimètres et demi 5 il est fort commun dans le printemps, sur la plage de Nice. TROISIEME SOUS-GENRK. Une nageoire à la queue , une au dos , point à la poitrine ni à Vanus» G. S. Pipe. S. AEquoreus. Lin. ( Cavao. ). inuxATtini, PJ. de FEneyelop. melh CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. 67 & Brunneo -fusais ; heptagonus j rostro Icevi cylindrico. Les auteurs ont désigné > sous le nom de pipe , un syngnathe dont le corps allongé et anguleux présente la même forme et la même structure que celui des espèces précédentes. Il en diffère cepen- dant par son museau moins allongé , plus ar- rondi et uni 5 par les gradations des couleurs qui sont d'un brun terne et foncée 5 par l'absence des nageoires pectorales et anale y et par une nata- tion beaucoup plus lente. Sa bouche est petite ; ses yeux sont marbrés d'obscur avec la prunelle noire 5 l'opercule fort ample 5 la nageoire dorsale est soutenue par trente rayons , et la caudale ? qui est fort déliée, en a cinq. Ce cartilagineux n'est pas commun j il vit dans les profondeurs du golfe S. Hospice j où on le pêche fort rarement. QUATRIEME SOUS-GENRE. Des nageoires à la poitrine et à l'anus , pas à la queue. •7. S. Hippocampe. S, Hippocampus. Lin. (Cavao. ) Bl.OCH. pi. I09 , D. 2. 6\ TubercuIatus,ùruncO heptagono ; caudâ quadran- gui à , apterâ , arcuatâ. L'hippocampe a le corps heptagone ? recourbé 5 68 CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. ceint de treize anneaux garnis de tubercules pointus. La queue présente quatre faces longitu- dinales ? avec quatre rangées d'anneaux ornés d'une houppe de filamens déliés. La tête est grande , le museau étroit et cylindrique. La bouche petite , les yeux grands , entourés d'aspé- rités 7 l'iris argenté , la prunelle noire. La mem- brane branchiale a deux rayons 5 la nageoire dor- sale en a vingt 5 les pectorales , sept chacune 5 l'anale , quatre. Les couleurs de ce cartilagineux sont , en général , d'un vert obscur , varié de teintes brunes. Sa longueur est de quatre-vingts milli- mètres j il est fort commun. On trouve aussi , sur nos bords ? une variété d'un blanc d'argent mat. L'on voit encore des individus tout à fait noirs sur le dos , et argentés sur le ventre. CINQUIEME SO US-GENRE. Point d'autres nageoires qu'au dos. 8. S. Ophidion. «S. Ophidioji. Lin. ( Bisso. ) Blocs, pi. gi , 3. S. Corpore tereti viridi , albo maculato ; caudâ apterâ , acutissimâ. Le corps de ce poisson est allongé et arrondi , d'un brun vert tendre, tacheté de blanchâtre. Le museau est court , aplati en dessus, pointillé de CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. 69 bleu. Les yeux sont dorés, la prunelle noire. Les côtés, au-dessous de la membrane branchiale, sont ornés de grandes taches d'un azur nacré , où se réfléchissent plusieurs nuances améthystes. La queue est fort longue, déliée, se terminant en pointe. La nageoire dorsale renferme trente- quatre rayons , et la membrane branchiale, deux. La longueur de ce cartilagineux est de deux déci- mètres et demi , sur quatre millimètres de largeur. On le prend en juillet, sur le rivage de Nice , avec le iilet qu'on nomme la seine. La femelle présente les mêmes nuances vertes, et la même forme que le mâle; mais ses côtés sont nacrés, et resplendissent de toutes les nuances du vert. Elle est garnie sous l'abdomen de deux rangs de petits œufs verdâtres qui éclosent sous ces lames, vers le mois d'aoïit. 9. Papacin. S. Papaci?ius. N. (Bisso.) PI. iv. fig. y de cet ouvrage. S. Corpore rotundato , rubro , aureoejue maculato , caudâ apterâ , lo?igâ. J'ai dédié à notre illustre compatriote Papacïn d'Antony, si avantageusement connu par ses ou- vrages de mathématiques et de tactique militaire, ce sygnathe dont la description n'a pas encore été publiée. Le corps de cette espèce est arrondi sur sa partie supérieure , et présente sur le ventre deux faces longitudinales qui se prolongent jus- 70 CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. qu'à l'anus. La queue est ronde et déliée , le mu- seau très-court j la bouche petite, les yeux ont l'iris doré , la prunelle noire. La membrane branchiale a trois rayons , et la dorsale , vingt-six. La couleur de ce joli poisson est d'un rouge co- rail , varié par des taches rondes d'un jaune doré , qui deviennent annelées en approchant de l'ex- trémité caudale. La couleur de la femelle est inoins brillante. Sa longueur est de trois décimè- tres , sur quatre millimètres de largeur. Il habite les grandes profondeurs de Yillefranche. Je l'ai prjs en avril et décembre, ainsi que la variété suivante. Corps d'un jaune verdâtre ? parsemé de plu- sieurs rangs de taches rondes et oblongues, trans- parentes , cerclées de rouge 9 et annelées vers la queue. Cette variété est fort commune en août. io. S. a bandes. N. S, Fasciatus. N. ( Bisso. ) PI. iv, fig. S de cet ouvrage. S. Corpore compresso , brunneo-virescente , luteo fasciato ; caudâ longissimâ. Cette jolie espèce a le corps aplati dans» sa partie antérieure ? se terminant par une arête ou éléva- tion charnue sur le dos et sur le ventre 5 ensuite il est cylindrique , depuis l'anus jusqu'à la queue. Un brun verdâtre colore le dos $ le ventre est d'un beau bleu d'azur. Ses côtés sont traversés par de CARTILAGINEUX. SYNGNATHE. 71 petites bandes d'un jaune doré, qui rendent ce poisson très-éclatant. La qnene est fort longue ? déliée , couverte de taclies inégales , transparentes , bordées de brun , et arrangées symétriquement. La nageoire dorsale contient vingt-buit rayons , et la membrane branchiale ? deux. La longueur de ce poisson est de trois décimètres. Je I ai trouvé parmi les algues de la mer de Villefranche. La femelle attache , par le moyen d'une espèce de gluten , deux rangées d'œufs dorés au-dessous O r ci de son ventre. On trouve en août une belle variété d'un rose tendre , à bandes jaunes , et dont la queue est cerclée de rouge. RE 31 ARQUE S. Une vive tendresse, un dévouement sans bornes pour leurs petits , paroissent être les affections des poissons de ce genre. En effet, les syngnathes se développent d'une manière toute particulière; les œufs n'éclosent point dans le ventre de la fe- melle j ils coulent par un petit canal dans un sac membraneux qui se forme au-dessous de leur queue , laquelle paioît s'ouvrir longitudinalement , quand les petits , qui viennent tout (ormes à la lumière , sont assez développés pour subvenir à kurs be- soins. La cuirasse dure qui renferme le corps de ces poissons , et la petitesse de leurs dimensions , sont cause qu'on ne les emploie point comme aliment. Mais séchés d'abord au soleil , rôtis ensuite à une douce chaleur , et plongés dans le vin , ou les dit propres à calmer les coliques. Au moins les marins les emploient- ils à cet usage. J2 CARTILAGINEUX. LErADOGASTERE. G. XV. Lépadogastère. Lepadogaster. Gouan, Caractères. Corps à peau lisse sans écailles ; tète déprimée, plus large que le corps, à bouche avancée, dentée; nageoires paires , pectorales et ventrales, comme doubles et réunies en dessous , en forme de disque» PREMIER SOUS-GENRE. Des appendices sur les narines. 2. L. Gouane. Lao. L. Gouanii. Lac. (Pei-pourc.) Le barbier ou porte-écuelle. Goan. Gen. t, i , fig. 67. I. L. Vires cens , fusco punctatus ; dentibus obtusis acutisaue ; pinnis dorsi et ani longiùudinalibus. Ce cartilagineux , le premier décrit dans ce genre , par les ichthyoîogistes , a le corps verdâ- ire j couvert de petits tubercules bruns. Le museau est pointu et strié , la tête large , marquée de deux taches brunes en forme de croissans. Les yeux sont gros , l'iris verdâtre , la prunelle noire. Deux filamens déliés, noirâtres, sont placés près des narines. La bouche est ample , garnie de ii-iiis mousses et aiguës, les dernières sont divi- sées en deux lobes et recourbées en arrière. La langue est lisse, ta mâchoire supérieure un pei* CARTILAGINEUX. lÊpADOGASTERE. 7^ plus avancée que l'inférieure. Les nageoires p'efc torales ont quatorze rayons chacune ; les pectotho- raciques ? quatre chacune ; la dorsale , seize 5 elle est opposée à l'anale , qui en a neuf 5 la caudale ronde en contient douze. On trouve cette espèce sous les galets calcaires du rivage de Nice , en juillet. 2. L. Balbis. N. L. Balbis. N. (Pei St. Peire.) fi. iv, fig. 9 de cet ouvrage. L- Rubro-'violaceus , nigro punctabus , abdomine au- rantiaco ; denùbus acutis ; pinnis dorsi et ani /on- gitudinalibus. Ce lépadogastère joint à de belles dimensions , des couleurs très-agréables. La partie supérieure de son corps est d'un rouge violet 5 avec des taches fon- cées , et d'un rouge vif parsemé d'une infinité de petits points noirs qui en varient les nuances. Le disque et l'abdomen sont aurores. Le museau est prolongé et aplati , marqué de trois sillons longi- tudinaux. La bouche est ample 5 les mâchoires égales 5 garnies de petites dents aiguës. La langue lisse 5 pointillée de rouge \ les yeux grands ? avec l'iris bleuâtre , et la prunelle rouge j ils sont garnis sur les côtés de deux appendices bruns. Les na- geoires sontliséréeset tachetées de rouge. La dor- sale renferme vingt-deux rayons} l'anale ? onze. Elles se réunissent par une membrane à la eau- 74 CARTILAGINEUX. LEPADOGASTERE» dale, qui a dix rayons; les pectothoraciques etï ont cinq chacune, et les pectorales, vingt. On; trouve ce joli poisson en juin , dans la mer de Villefranche. Sa longueur est de quatre-vingts millimètres , sur quatorze de largeur. DEUXIEME SOUS-GENRE. Point cC appendices sur les narines 5. L. Ocellé. N. L. Ocellatus. N. ( Pei S. Peire. ) L. Brunneo virescens , iiigro punctatus ; operculiç maculis ocellaribus argenteis. Le corps de cette espèce est transparent , nuancé d'un vert brunâtre , parsemé de petits points noirs. Le museau est court et coupé sur le devant , la tête large , la bouche ample , la langue lisse 5 les mâchoires garnies de quelques dents mousses , les yeux argentés, l'iris doré, la prunelle noire. Les nageoires pectorales ont chacune douze rayons j elles sont ornées en dessous d'une belle tache ronde violette , entourée d'un large iris argenté , qui semble former un œil avec sa prunelle. Les nageoires pectothoraciques ont quatre rayons chacune 5 la dorsale en a cinq ; l'anale , le même nombre 5 et la caudale, qui est ronde , en contient dix. L'ocellé n'a que six centimètres de longueur. Je l'ai trouvé en avril , dans la rade de Ville- franche. Il pourroit se faire que cette espèce fût CARTILAGINEUX. LEPADOGASTElîï. 7 5 la même que celle décrite par Pennant, Britan. Zoology , tom. III ? pag. 897 et fîg. , pi. 22 , sous le nom de bimacuîated sucker. 4. L.Wîlldenow. N,Z. Willdenowi. N. (Peipourc.) Pi. iv, fîg. io de cet ouvrage. L. Luteo virescens , rubro punctatus ; pinnis hnpa- ribus connexls. La couleur de ce lépadogastère , sans être riche et brillante , n'offre pas moins un agréable en- semble. Le dessus du corps est feuille morte, plus ou moins foncé par des ondulations sur lesquelles sont semés assez régulièrement des points rouges très-fins. Le museau est arrondi , et aussi large que la tête. La bouche ample , les mâchoires gar- nies de dents aiguës. La langue rude , couverte d'aspérités. Les yeux d'un brun rougeâtre , la pru- nelle noire. Les nageoires pectorales ont six rayons chaque \ les pectothoraciques rougeâtres , quatre chacune 5 la dorsale petite en a dix-huit : l'anale, quatorze 5 ces deux nageoires se réunissent à la caudale, qui en a dix. La longueur de ce poisson est de soixante millimètres , sur dix de largeur. On le trouve sur les bords de la mer de Nice* dans le mois de juillet. 5. L. Olivâtre. N. L. OlivaceiLS. N. ( Pei S. Peire. ) L. Olivaceus , albo punctatus ; operculis viridi H- neatis ; pinnâ dorsi à caudali distùictâ. Le corps de ce cartilagineux est d'un vert 7 6 CARTILAGINEUX. LEPADOGASTERE. d'olive , varié de petites taches rondes d'un blanc sale transparent ? dont celle des côtés sont plus grandes. Le ventre est d'un blanc rougeâtre ? ainsi que le disque. Le museau allongé , est plus effilé que celui des espèces précédentes. Les mâ- choires sont égales , garnies de dents pointues et grêles. Les yeux verts ? la prunelle noire. Les opercules sont traversés de lignes courbes d'un vert tendre. Les nageoires sont d'un rouge de laque foncé , pointillées de blanc. La dorsale ? sé- parée de la queue ? contient quinze rayons ; l'a- nale, neuf } les pectothoraciques ? quatre chacune 5 les pectorales , vingt chaque 5 et la caudale 5 qua- torze. L'olivâtre a quarante -cinq millimètres de longueur, sur huit de largeur. Je l'aie pris sous les galets du golfe de S. Hospice , en août. Cette espèce paroît avoir beaucoup de rapport avec celle décrite par Schneider. Syst. Blochii ? pag. 2 j n°. 4 y sous le nom de pinnulatus , d'après les manuscrits de Forster. 6. L. Decandolle. N. L. Ca?idolii. N. (PeiS. Peire. ) L. Fusco rubescensj luteo punctatus ; operculis rubro lineatis punctatiscjue ; pinnâ ani à caudali dis- tinctâ. Cette espèce de poisson est nouvelle et très-sin- gulière. Son corps est d'un brun roussâtre , cou- vert de points jaunes. Le museau est allongé et CARTILAGINEUX. LErADOGASTERE. 77 arrondi , la tête très-large, la bouche ample , les mâchoires égales , garnies de petites dents , les yeux ont l'iris doré , la prunelle améthyste. Les opercules sont ornés de plusieurs raies, et de ta- ches rondes d'un rouge vif. Les nageoires pecto- rales sont grandes , contiennent quinze rayons chaque 5 les pectothoraciques , quatre chacune | la dorsale obscure , tachetée de points blancs et rougeâtres , en a quatorze 5 l'anale , colorée de rose , dix 5 et la caudale , qui en est séparée , poin- tillée de rouge , en a quatorze. La longueur de ce cartilagineux est de soixante-dix millimètres , sur dix de largeur. Il est fort commun dans les profondeurs sablonneuses de la mer S. Hospice ? en juillet et août. J'ai trouvé une variété en septembre , dont les taches jaunes s'étendent en ondulations sur tout le corps. On en voit aussi une autre variété d'un vert jaunâtre , avec des taches transparentes , très- grosses , sur les côtés. 7. L. Réticulé. N. L. Reticulatus. N. ( Pei pourc. ) Z* Fusco luteus griseo , nigroque reticulatus ; pinnis ani dorsique oppositis , à caudali distinctis. Un mélange de brun jaunâtre , et de gris noi- râtre, divisé en ondulations , par petits points , colore la partie supérieure de ce cartilagineux. 78 CARTILAGINEUX. LEPADOGASTERE. Son ventre est d'un blanc mat, varié de petites lignes noirâtres , qui forment une espèce de ré- seau. Son disque est blanchâtre. Le museau est court et arrondi. Les mâchoires sont égales , gar- nies de dents fines. Les yeux sont marbrés , avec la prunelle verte. Les nageoires sont pointillées de jaune. La dorsale est placée sur la queue, sup- portée par six rayons 5 l'anale , qui lui est paral- lèle , en a quatre ; elles sont fort éloignées de la caudale , qui en a neuf 5 les pectothoraciques , quatre chacune 5 les pectorales , quatre chaque. J'ai pris ce poisson , dont la longueur n'excède pas quarante millimètres , sur la plage de Nice , vers l'embouchure du Var, dans le mois d'août. REMARQUES. La plupart des espèces de lépadogastères fréquentent les endroits sablonneux des bords de la mer. Soil stupidité , soit crainte, ils se laissent approcher avec une sotte sécurité, et s'attachent, même à la main qui veut les saisir, par le moyen de leur disque ventval , qui agit comme une ventouse en fai- saut le vide. La première espèce de ce genre a été dédiée par M. Lacépède, au savaat botaniste Gouan , qui , le premier, l'a fait connoître. A l'exemple de ce grand ichthyologiste , j'ai donné à trois de mes nouvelles espèces des noms illustrer dans la botanique , qui sont celui du docteur Balbis , professeur de l'uni- versité de Turin $ celui de Willdenow , et celui de l'auteur de la Nouvelle Flore françoise. Ces poissons sont connus à Ville- franche sous le nom de Saint-Pierre , à cause d'une chapelle consacrée à ce saint , bâtie sur la partie du rivage , que ces thoracins fréquentent. CARTILAGINEUX. CENTRISQUE. 79 G. XVI. Centrisque. Centriscus. Linn. Caractères. Corps très- comprime , couvert de grandes plaques articulées; bouche sans dents j nageoires paires inférieures réunies, une seule au dos. 1. C.Scmpitt. Lac.C Velitaris. Pallas. (Troumbetto.) Pal la s -S n cil. Zool. vin , pag. 56, tab. 4, flg. 8. C. oblongo lanceolatus , setalis recumbentibus et ad- natis hispidus ; dorso sentis loricato , spinâ média, mobili , serrulata , acutissimâ. Ce centrisque , qui me paroît présenter tous les caractères de celui que le célèbre Pallas a décrit, d'après des individus provenant des mers d'Am- boine , s'est trouvé à Nice , parmi diverses espèces du genre dupée que j'avois occasion d'examiner. Son corps est oblong , un peu aplati. Sa couleur brilloit de l'éclat du nacre. On voyoit sur son dos quelques nuances azurées ? et l'abdomen of- froit quelques teintes à reflets dorés. Le museau de ce poisson est court, orné de chaque côté d'une petite ligne saillante. La bouche est petite , la mâchoire un peu plus longue que la mandibule. Les yeux grands , avec l'iris argenté et la prunelle bleue. Un piquant court, aigu , dentelé , réuni à deux petits aiguillons forment la première na- 8o CARTILAGINEUX. CENTRISQTJE. geoire du dos. La seconde, qui est fort près de la queue , est soutenue par douze rayons ; les pecto- rales en ont treize chacune 5 les ventrales , quatre; l'anale ? seize $ la caudale ? dix : et la membrane branchiale ? trois. REMARQUES» Le surnpitt , que j'ai observé en avril, étoit long de o,o4 et large de 0,012. Il paroît que ce poisson est fort rare sur nos ri- vages. La sorte de cuirasse qui revêt le dos , et les piquans mobiles et dentelés qu'on observe au-devant de l'anus et sur le dos doivent le faire craindre des espèces les plus voraces. G. XVII. Solénostome. Solenostomus. Klein. Caractères. Corps comprimë,couvert d écailles ; bouche sans dents , au bout d'un museau ; deux nageoires dorsales, la paire inférieure réunie. 1. S. Bécasse. S. Scolopax. (Troumbetto.) Bloch. p]. 125, flg. 1. S, Radio primo pinnce dorsi œiterioris elongato , spinoso , posticè serrato. La bécasse , qu'on nomme aussi le soufflet , est recouverte d'écaillés dures ? rudes , imbriquées. Sa couleur est d'un gris rougeâtre ou rosé. Son corps est comprimé , ovale ? allongé > terminé en devant par un long bec arrondi ? dont la bouche CARTILAGINEUX. SOLENOSTOME. 8ï oblique et terminale est recouverte parla mâchoire inférieure. Ses yeux sont grands , avec l'iris blan- châtre , veiné de rouge , et la prunelle noire. La première nageoire du dos est soutenue par quatre piquans , dont le premier est un long aiguillon , à double dentelure «et mobile , précédé d'un tuber- cule osseux qui le soutient quand il est dressé. On compte seize rayons dans la seconde dorsale 5 dix- sept , dans chaque pectorale 5 cinq , dans les ven- trales 5 dix-huit , dans l'anale $ neuf, dans celle de la queue qui est arrondie. On ii'en voit que trois dans la membrane branchiostège. Ces pois- sons atteignent au plus un décimètre et demi de longueur. On en prend en juillet, dans nos mers r mais ils y sont assez rares. RE 31 ARQUES. Ce poisson est presque le seul de ceux qu'on a rangés parm j les cartilagineux , qui offre de véritables écailles. Quoique tous les auteurs l'aient réuni à ceux du genre précédent, nous avons cru devoir , avec l'auteur de la Zoologie analytique , le distin- guer sous le nom de solénostome emprunté de Klein (Miss. IV pag. 24 )• Les deux nageoires du dos, le défaut de cuirasse , la forme générale du corps , les écailles , ne nous y autorisoient que trop. La chair de cette espèce est ferme , tendre et d'un bon goût 5 et si on ne les emploie pas davantage dans uos cuisines, c'est qu'étant petits et fort rares, on ne les a pas encore beau- coup recherchés. 6 SECONDE SOUS-CLASSE DE LA MÉTHODE DE M. LACEPÈDE. POISSONS OSSEUX. PREMIER SOUS-ORDRE. APODES. G. XVIII. Notoptère. Notopterus. Lac. Caractères. Corps comprime, écailleux; pas de nageoires du ventre ni de la queue. i. N. Fontanes. N. Fontanesii. ( Aurin.) Planeh. i v , fig. 1 1 de cet ouvrage. N. Compressus , serpentiformis , pellucidus , rubro fasciatus ; abdomine arge?zteo. Le corps de ce poisson est lisse , délié ? serpenti- forme , dénué d'écaillés sur sa plus grande partie , d'un nacré transparent ? traversé par une infinité de petites bandes sinueuses d'un rouge incarnat. Sa tête est roussâtre , nuancée d'or et d'argent ? et couverte de petits points rouges et obscurs en forme d'étoile. Le museau est avancé en ^pointe. La nuque un peu sillonnée 5 les narines n'ont qu'un petit orifice. Les yeux sont argentés en rayons pointillés de rose; la prunelle est noire. ÏSOTOvTÈRE» 8'^ La bouche est médiocre 5 la mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure , toutes Jeux sont garnies de trois rangs de dents fines , aiguës et crochues. La langue est libre , pointue , un peu rude. Le palais est hérissé de trois rangées de pointes aiguës, dont celle du milieu plus courte et relevée en crête. Le gosier est garni de petits os couverts d'aspérités. L'opercule est composé de deux pièces : la première dentée $ la seconde lisse ? argentée ? à rayons divergens ? garnie en dessus d'un aiguillon ; elle ne recouvre que très- peu la membrane de branchies qui se termine en pointe. L'abdomen brille de l'éclat de l'argent 5 il est parsemé de petites taches noires qui en va- rient la nuance. Les cotés sont couverts de quinze grosses écailles argentées et dorées ? placées en ligne droite. L'anus est situé sous la gorge. La ligne latérale , droite. Les nageoires pectorales sont jaunâtres 5 placées sur des prolongemen9 charnus 5 elles contiennent dix-huit rayons cha- cune 5 l'anale , qui commence près de la gorge ? et se prolonge jusqu'à la pointe caudale ? en a cent soixante-dix 5 la dorsale 5 qui prend son ori- gine plus bas que l'anale ? en contient cent qua- rante. La queue se termine en un long prolonge- ment. Cet apode a un décimètre et demi de lon- gueur ? quinze millimètres de largeur vers la tête , et un millimètre vers la pointe caudale. Il vit dans la vase des grandes profondeurs du golfe de Beau- 84 OSSEUX. APODES. lieu. On en trouve pendant tout l'été. La femelle a les mêmes dimensions et couleurs que le mâle 5 elle pond en juillet une grande quantité d'œufs d'un jaune blanchâtre , liés entr'eux de manière à former un réseau. n je 31 a r q u e s. Le poisson que je viens de décrire est bien distinct des deux espèces que M.Lacépède a rapportées à ce genre. Il se rapproche cependant un peu, pour la forme, du gymnotus asiaticus dé- crit par Linné, d'après Hottuyn , et que M. Schneider a rap- porté au genre sternachus , dans le système de Bloch. Il me paroît avoir aussi quelque analogie avec le tœnioïde herman- nien décrit et figuré par M. Lacépède } tom. II , pag. 533 , planche 14. J'ai dédié cette espèce à S. E. M. le sénateur comte de Fon- tànes , grand-maître de l'Univertité Impériale, membre de l'Ins- titut , comme un témoignage de mon respect et de mon dé- vouement au chef de l'instruction publique en France. Si la cupidité des hommes a bientôt fait connoître aux. natu- ralistes , les grandes espèces de poissons, il n'en a pas été de même àl'égai'd des petites que leur peu de valeur a fait négliger. Mais l'homme qui se livre à la connoissance des êtres vivans , les étudie tous avec le même intérêt 5 souvent même il voit avec plus d'admiration , il étudie avec plus de zèle les espèces dont les formes lui offrent quelque particularité extraordinaire. Le notoptère dont je viens de donner la description en est un exemple : si sa découverte m'a été très-agréable , j'ose espérer que la figure que j'en offre ici ne sera pas Tune de celles qui intéresseront le moins l'ichthyologiste qui parcourra ces essai. LErTOCrPIlALE. 85 G. XIX. Leptocephale. Leptocephalus. Gronov. Caractères. Point de nageoires de la poitrine ni de la queue ; l'ouverture des branchies si- tuée de chaque côte', en partie sous la gorge. i. L. Spallanzanï. N. L. Spallanzani. N. ( Muruo. ) L. Teres , ruber , nigro maculatus ; oculis minimis ; mandibulâ longiore. C'est avec quelques doutes que je rapporte à ce genre cette belle espèce de poisson à laquelle con- viennent cependant presque tous les caractères indiqués par Gronove , à l'exception de la rondeur du corps. Peut-être la rapporteroit-on avec autant de raison au genre sphagebranche de Bloch. J'ai cru cependant, à l'époque où j'en ai fait la pre- mière description , observer des opercules et une membrane des branchies. Yoici les notes que j'ai rédigées alors : Le corps est cylindrique , arrondi , d'une belle couleur rouge incarnat , couvert sur le dos de très-petits points noirs qui en varient agréable- ment les nuances. Ses côtés sont fasciés par des lignes courbées blanchâtres , et la partie inférieure est lisse, d'un rouge jaunâtre ; le ventre est coloré par les intestins qui sont d'un bleu argenté. Sa 86 OSSEUX. APODES. tête est petite , menue , couverte de petits orifices , par lesquels suinte une humeur visqueuse. Le mu- seau est comme tronqué à l'extrémité , et garni de chaque côté d'un appendice très-court. La bouche est moyenne ; la mâchoire supérieure est beau- coup plus longue que l'inférieure 5 toutes les deux sont garnies de petites dents aiguës et isolées. Le palais est hérissé d'un long osselet garni de pointes. La langue est courte et lisse. Les yeux sont très-petits , d'un beau vert d'émeraude , avec l'iris doré et la prunelle noire. Les opercules sont jaunâtres, rayés par de petites lignes , et parse- més de quelques points rouges. Les ouvertures branchiales sont demi-circulaires, situées au-des- sous de la tête. La ligne latérale est courbe à son origine , et droite ensuite ; l'anus est un peu plus près de la tête que de la queue. Les nageoires sont très-longues et fort peu élevées. La dorsale est placée dans un sillon longitudinal qui com- mence près de la nuque , et s'étend depuis les ouïes jusqu'à dix millimètres de la pointe cau- dale 'y elle contient quatre cent quarante petits rayons environ j l'anale qui est rougeâtre , en a deux cent quarante-cinq , et la queue se termine en pointe. La longueur de ce poisson est de cinq dé- cimètres , sur dix millimètres de largeur. Je l'ai pris dans le mois d'août , dans les rochers de la mer d'Eza , vers Monaco» LFPTOCÉPHALE. 87 REMARQUES. Si plusieurs familles de poissons parcourent chaque année des espaces immenses , et vont de climats en climats, chercher une température semblable à celle qui les a vu naître, ou une nourriture plus saine et plus abondante; il en est d'autres qui , attachées constamment au même rivage, ne le quittent que pour se retirer dans la solitude des rochers des mêmes régions , où elles fon t leur demeure habituelle. Telles sont les mœurs du leptocéphale que je viens de décrire , habitant toute l'année nos montagnes sous-marines. Ce poisson vit seul et isolé dans leurs anfracluosiiés , et ne s'approche du rivage que vers le mois d'août, époque de la fécondation, pour venir accomplir cette grande loi de la nature. La forme svelte du corps de cet osseux , toujours enduit d'une liqueur onctueuse, le rend d'une souplesse et d'un agilité si grande, qu'il glisse avec facilité à travers les filets , ce qui est cause qu'on ne peut se le procurer que très-difficilement. Le goût de sa chair approche un peu de celle des murènes. Je l'ai dédié au célèbre Spallanzani , qui a rendu de si grands services à l'histoire naturelle. G. XX. Ophisure. Ophisurus. Lac. Caractères. Point de nageoire de la queue : celles du dos et de l'anus très-longues et très- basses; corps cylindrique très-allonge'. 1. O. Ophis. O. Ophis. Lac. ( Bisso de mar. ) Bloch. pi. i5^. L.vce:-. tom. 11 , pag, i4o , pi. G , n. 2. O. Griseus , maculis irregularibus , fuscis. L'ophis a le corps délié, cylindrique , d'un blanc 88 OSSEUX. APODES. grisâtre , varié Je plusieurs rangées de taches ron- des , irrégulières , obscures. Son museau est mince . pointu. La bouche ample , les mâchoires garnies de petites dents courbes 5 les yeux petits , l'iris argenté , la prunelle noire. La ligne latérale droite. La membrane branchiale a dix ravons ; la nageoire dorsale , cent trente } les pectorales , dix chacune 5 l'anale , soixaute-dix-huit. Ce poisson est fort rare dans nos mers. On en a pris un in- dividu , il y a plusieurs années , dans la mer d'Eza. a. O. Serpent. O. Serpens. (Bisso de mar.) Willdcbey. H. Pisc, pag. 107 , tab. G. 4. O. Suprà fusco auratus , subtus griseo argenteus 9 immaculatus* Le jaune doré règne sur toute la partie supé- rieure de cet apode. Son abdomen brille de l'éclat de l'argent. Le corps est étroit , cylindrique , mar- qué de petits points qui se prolongent jusqu'à la queue. Le museau est très-long et pointu 5 la bouche ample 5 la mâchoire supérieure garnie de deux rangées de dents aiguës ? ainsi que le palais et le gosier • l'inférieure en a quatre rangs cro- chues ? dont les antérieures plus grosses. Les yeux sont petits , l'iris doré ? cerclé d'argent ; la prunelle noire 5 la ligne latérale est droite. La membrane branchiale renferme dix rayons 5 les nageoires pectorales en ont seize chacune j la dorsale , quatre O P H I S U R E. 89 cent soixante-huit 3 l'anale* deux cent soixante- quatorze : ces dernières sont lisérées de noir. Ce poisson est commun en avril et septembre 5 il par- vient an poids de cinq kilogrammes ; il a alors plus de deux mètres de longueur. REMARQUE S. V I Ce genre a été séparé par M. Lacépède > des murènes de Linné. Ces apodes doivent leur nom à la conformité qu'ils ont avec les serpens dont ils imitent les inflexions , les circonvo- lutions et les mouvemens sinueux qu'ils déploient au milieu des eaux de la mer. Les antres de nos rochers sont leur demeure ordinaire ; leur morsure est regardée comme venimeuse dans nos contrées , et leur chair n'est point mauvaise. On la recher- che sur nos tables. G. XXI. Murène. Murœna. Artèdi. Caractères. Corps arrondi , visqueux , à peau épaisse ; des nageoires thoraciques ; les im- paires réunies continues. 1. M. Anguille. Lac. M. Anguilla. Lin. ( Anghillo. ) Bi.och. pi. 73 , fîg. M. Maxilla inferiore longiore , corpore unicolore. Lin. Syst. nat. éd. i3,pag. 11 33, n. 4« Tous les auteurs ont parlé des anguilles , mais aucun n'a 5 comme notre ichthyologiste françois ? séparé la vérité des erreurs dont son histoire étoit enveloppée. Ce poisson a le corps allongé , cylin- go OSSEUX. APODES. drique , d'un vert plus ou moins foncé sur le dos, et d'un blanc argenté sur l'abdomen. Le museau est pointu , la tête menue ? la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ? et garnie de pe- tites dents. Les yeux ont l'iris argenté , la pru- nelle noire. Les nageoires pectorales sont char- nues; la dorsale et l'anale sont très-basses. Les anguilles sont fort communes dans notre dé- partement. On les trouve dans les lacs , les ma- rais ? les torrens et les rivières. Elles atteignent le poids à^nn demi- hectogramme , jusqu'à celui de trois kilogrammes. Les fosses aquatiques des environs de Nice fournissent une variété d'anguille d'un beau jaune doré. On trouve aussi , dans les ruisseaux , une ^ariété à tête très-aplatie , qu'on appelle mourahiglion. Les eaux limoneuses du Var nourrissent une anguille à corps marqué de sillons transversaux jusqu'à la queue. Les eaux de la mer nous fournissent aussi deux variétés, dont l'une est toute argentée , et l'autre est variée de vert et de jaune. 2. M. Myre. Lac. M. Myrus, Lin. ( Moruo, ) Lacep. tom. m , pi. m , pai». 67 , fig. 3. M. Pinnâ ambiente albâ, margine nigrâ. Lin. Syst. nat. éd. i3 , pag. 1 1 34 » n0* 5. Cette espèce a le corps verdâtre par-dessus , d'un murène. 91 blanc sale par-dessous. Le museau est pointu , les bords des mâchoires et le milieu du palais sont garnis de trois rangées de petites dents co- niques. Deux petits appendices sont placés sur la lèvre supérieure. Les yeux ont l'iris doré, la pru- nelle noire. Plusieurs raies blanchâtres , les unes longitudinales , les autres transversales , régnent sur la partie supérieure de la tête. Deux rangs de points grisâtres sont situés avant la nageoire dor- sale, et un autre rang s'étend sur la ligne latérale qui disparoît en approchant de la queue. La na- geoire dorsale a deux cent deux rayons : toutes les nageoires impaires sont blanchâtres et lisérées de noir. La myre atteint jusqu'à quatre décimètres de longueur : elle s'approche du rivage, en mai et en août. 3. M. Cassini. N. M. Cassiîù. N. (Ugliassou. ) M. Rostro carinato ^capîke ruhro, oculis maximis, Le corps de cette murène est allongé , cylin- drique ? d'un gris blanchâtre, et demi-transpa- rent sur sa partie supérieure, orné de chaque côté d'une large bande argentée qui diminue en avan- çant vers la queue. L'abdomen est d'un blanc mat. La tête est grande , rougeâtre; le museau pointu et relevé par une longue arrête ; la langue lisse , le palais hérissé de pointes peu aiguës. Les 92 OSSEUX. APODES. yeux très-gros, l'iris argenté, ornés d'un ovale bleuâtre par-dessus ; la prunelle noire. La ligne latérale droite. La membrane branchiale a dix rayons; les nageoires pectorales, dix-huit cha- cune 5 la dorsale 9 deux cent dix-neuf j l'anale , cent quarante-trois : elles se réunissent à la cau- dale qui est lisérée de noir , et en contient trente- six. Cette belle espèce a six décimètres de lon- gueur 5 ses œufs sont blanchâtres. On la trouve en février et juillet ; elle habite les grandes pro- fondeurs de notre plage. Cette espèce paroît avoir beaucoup Je rapport avec celle que M. le docteur de Laroche a décrite dans son mémoire , sur les poissons des îles Baléares , et figuré sous le nom de mystax. Annal, du Muséum , tom. XIII, fig. 10. 4. M. Congre. Lac. M. Conger. Lin. (Fetal. ) M.^élbo argentatus ; rostro elongato rotundato ; lineâ laterali ex punctis albis. N. Le corps de ce poisson est arrondi , cylindrique vers la tête , et aplati vers la queue. Un blanc gri- sâtre colore son dos ; ses côtés sont un peu ar- gentés , et un blanc mat règne sur son ventre. Son museau se prolonge en pointe arrondie. Il est garni à son extrémité de deux appendices aplatis. La nuque est cannelée ; la bouche grande 5 la mâchoire supérieure beaucoup plus avancée que l'inférieure. Elles sont garnies de fortes dents MURÈNE. 9^ aplaties, aiguës, réunies trois à trois. La langue et le palais sont lisses. Les yeux grands, l'iris na- cré , la prunelle noire ; la ligne latérale droite ac- compagnée en dessous d'une longue série de points blancs. Les nageoires sont blanches , lisérées de noir. La dorsale est courte à son origine , et se re- lève vers la queue. Elle contient trois cents rayons 5 l'anale en a cent quatre-vingt-dix 5 les pectorales blanches et épaisses en ont quinze chacune 5 et la membrane branchiale en contient huit. La chair de ce poisson est d'un goût fade ; elle cause des dysenteries à l'époque de la ponte. Sa longueur s'étend jusqu'à deux mètres, et son poids est de cinquante kilogrammes j il ne se plaît que dans les fonds fangeux de notre mer , où 011 le trouve fort communément. 5. M. Noire. N. M. Nigra. N. ( Groune nègre. ) M. Corpore nigro ; rostro acuto ; ïineâ laterali eoz punctis griseis. Cette espèce diffère de la précédente , non-seu- lement par sa couleur , par la forme de son mu- seau , et par ses dimensions plus petites } mais par ses mœurs et ses habitudes. Le noir est la princi- pale couleur qui règne sur le dos de ce poisson. Son ventre est d'un blanc terne ; son museau est pointu , couvert de pores , orné de deux courts appendices à la sommité ; la bouche ample , la g4 OSSEUX. APODES. langue lisse, la mâchoire supérieure couvre l'in- férieure j elles sont garnies d'un rang de fortes dents pressées les unes contre les autres. Les yeux sont d'un argent bronzé , la prunelle noire. La ligne latérale droite suivie d'une rangée de points gris. Les nageoires sont noires. La dorsale a deux cent cinquante rayons 5 l'anale , deux cent dix j les pectorales , noirâtres à leur sommité , en ont vingt chacune, la membrane branchiale en a dix. La chair de cette murène est infiniment meilleure que celle de la précédente. Elle ne vit que dans les rochers . et ne parvient qu'au poids de vingt kilogrammes. Elle est aussi commune que la pré- cédente , avec laquelle on l'avoit confondu jusqu'à ce jour. REMARQUES. Les proportions déliées Jes murènes , la force de leurs muscles , réunies à la matière onctueuse qu'elles laissent suinter des glandes de leurs corps , leur donnent une si grande agilité dans leurs mouvemens , qu'elles glissent avec une facilité étonnante , non-seulement au milieu du fluide où elles vivent, mais même sur les terrains gras et humides. La plus Lelle et la plus riche espèce qui hahite nos côtes méridiona- les , a reçu de moi le nom du grand astronome Gassini , auquel le département des Alpes maritimes se glorifie d'avoir donné naissance. AMMODYTES. g5 G. XXII. Ammodytes. Ammodytes. Artèdi. Caractères. Corps allonge > arrondi ; à tète comprimée; à mâchoire étroite , pointue ? plus courte que la mandibule ; à nageoires im- paires distinctes. i. A. Appât. Lac. A. Tobia?ius. Lin. ( Lassi. ) Blocb. pî. 70 , n. 2. L'appât a le corps svelte, dem i • transparent ? orné su îles côtés d'une teinte d'un bleu d'azur : il est argenté sur le ventre. Il a la tête aplatie, la nu- que rougeâtre 5 les deux mâchoires garnies de fort petites dents. La bouche est ample 5 la langue lisse } les yeux argentés 5 la prunelle noire. La ligne latérale est droite. La nageoire dorsale longue renterme cinquante rayons 5 les pectorales 7 dix chacune j l'anale ? vingt-huit 5 et la caudale échanci'ée ? seize. La longueur de ce pois- son est un peu plus d'un décimètre. REMARQUES. Les amraodyles ne sont que de passage sur nos côtes ; ils arrivent en mai et juiu , de l'ouest , par colonnes, et ils suivent leurs voyages vers l'est. Ils sont fort menus ; mais dans leur petitesse ils présentent les caractères qui distinguent les adultes. Ces petits apodes nagent en troupes serrées, se mêlent à diverses espèces de petites chipées. On les prend ensemble avec un filet serré. Leur chair , quoique tendre , a fort peu de goût. 96 OSSEUX. APODES. G. XXIII. Ophidie. Ophidium. Artèdi. Caractères* Corps comprime; à tête couverte de grandes écailles ; à fentes des branchies très-larges ; à nageoires impaires re'unies. PREMIER SOUS-GENRE. Mâchoire à barbillons. 1. O. Barbue. Lac. O. Barbatum. Lin. ( Calegneiris.) Bloch. pi. i5g , fig. 1. O. Palpis quatuor inœqualîbus , maxillœ breviori subnatis. Le barbu a le corps argenté, mêlé à des teintes couleur de chair ? relevé sur le dos par des nuances azurées , et varié par une infinité de petits points. La bouche est ample , garnie de dents aiguës , ainsi que le gosier et le palais. La langue lisse : la mâchoire supérieure double , épaisse , et plus avancée que l'inférieure , qui est ornée de quatre barbillons inégaux et blanchâtres. Les yeux sont grands , l'iris argenté, la prunelle bleue 5 l'anus , situé au milieu du corps 5 la ligne latérale brune et droite. Les nageoires grises , bordées de noir. La dorsale contient cent vingt- quatre rayons ; l'anale , cent quinze ; les pecto- rales j vingt chacune 5 la membrane branchiale , OPHID1E. 97 sept. La longueur cle cette espèce est de trois dé- cimètres. 8a chair est fort bonne ; elle habite les grandes profondeurs de notre plage ; on n'en prend qu'en été. 2. O. Vassali. N. O. Vassali. ( Calegneiris. ) l'I. v, fig. 12 de cet ouvrage. O. Palpis quatuor œqualibus , maxilice œquali adnatis. Cette nouvelle espèce habite les rochers qui bordent nos rivages. Son corps est roussâtre , transparent , nuancé sur le dos de teintes obs- cures ; les côtés sont dorés , et l'abdomen brille de l'éclat de l'argent. Sa tête est d'un jaune doré , la bouche ample , les mâchoires égales , sont garnies de dents fines \ la supérieure est noirâ- tre ; l'inférieure garnie de quatre barbillons égaux et jaunâtres. Les yeux sont petits , l'iris doré , la prunelle noire. L'anus est situé près de la gorge 5 la ligne latérale droite. Les nageoires sont teintes d'une belle couleur aurore. La dorsale contient cent trente-sept rayons ; l'anale , cent dix ; les pectorales ? quatorze chacune 5 la mem- brane branchiale ? six. La longueur de cet ophidie est de deux décimètres et demi. Sa chair est in- férieure à celle du barbu. On le trouve dans nos mers toute l'année ? et il est fort commun. 98 OSSEUX. APODES. DEUXIÈME SOUS-GENRE. Mâchoire sans barbillons. 3. O. Imberbe. Lac. O. Imberbe. Lin. ( Calegneiris. ) Pennakt. Zool. Brit. tom. m , pag. 698. tom. iv, tab. g3. O. Angiiillcefoîmis ; caudâ obtusiuscidâ. Un corps plus effilé et moins aplati ? coloré Je jaune ? recouvert d'argent , distingue cette es- pèce des précédentes. Elle a la tête rougeâtre, la bouche petite , la langue lisse ; les mâchoires garnies de dents aiguës 5 les yeux d'un rouge doré , la prunelle noire } la ligne latérale droite. La nageoire dorsale ,lisérée de noir, est soutenue par soixante-dix-neuf rayons ; l'anale , d'un brun rouge, en a quarante 5 toutes deux se réunissent à la caudale , qui est ronde ? nuancée d'un rouge, carmin et qui a dix-huit rayons 5 les pectorales 7 onze chacune 5 la membrane branchiale , cinq. La longueur de ce poisson est de quatre décimè- tres. Sa chair est délicate 5 on le prend dans les équinoxes. lï E M A R q V JE S. La ressemblance du naturel et îles habitudes avec les mu- rènes : la l'orme et la disposition des écailles comme daus les ammodyles , ont donné lieu de croire à d'anciens auteurs que les ophidies n'en étoient qu'une variété. Les modernes ayant observé les traits divers qui les distinguent, en ont fait un genre qui diffère des autres par des caractères particuliers et certains. La ophidiE» 99 mer de Nice . nomissant dans son sein une espèce de ce» apodes , qui n'avoit pas encore été décrite par les ichlhyolo- gistes , je l'ai dédiée au célèbre physicien Vassalli-Eandi , se- crétaire perpétuel de la classe des sciences physiques et ma- thématiques de l'académie de Turin , en témoignage de m* considération et de mon estime. G. XXIV. XiPiiiAS. Xiphias. Artèdi. Caractères, Corps sans écailles distinctes 5 tête à mandibule très- prolongée , en une Jame osseuse, pointue j à bouche sans dents. 1. X Espadon. Lac. X. Oladius. Lin. ( Emperatour. ) Bloch. pi. j~u Lacep. tom. u , paj;. 289, pi. 9, n. 1. X. Fiisijormis , suprà caJybdceus , infra argentatus : caudœ utrinque carinatee pinnâ arcuatd. L'espadon a le corps allongé ; d'une couleur brune sur le dos ,'el blanchâtre sur le ventre. Là mâchoire supérieure se prolonge eu une lame étroile , plate , sillonnée et tranchante sur les bords . qui s'amincit graduellement en appro- chant de l'extrémité. La mâchoire inférieure est pointue , plus courte d'un tiers que celle de des- sus. La bouche est ample, garnie de petites dents courbées 5 la langue est lisse et mobile 5 les yeux saillans , l'iris verdâtre ? la prunelle noire. La ligne latérale pointillée de noir- La membrane 100 OSSEUX. APODES. branchiale renferme huit rayons, la nageoire dorsale en a quarante-deux ; elle est en forme de faulx , ainsi que l'anale qui en a dix-huit $ les pectorales qui sont jaunâtres , en ont dix-sept cha- cune 5 la caudale? en croissant, vingt-six. Ce pois- son est recherché par le goût exquis de sa chair £ on en prend plus communément dans le prin- temps que dans les autres saisons. R JE M AK Ç VU S, La force , l'agilité et le courage sont les attributs de ïa puis- sance de l'espadon } mais il ne les manifeste que pour défendre ses jours, quand des ennemis dangereux le poursuivent. J'ai remarqué, sur un xiphias pris dans nos mers, une multitude étonnante de petits vers blanchâtres renfermés dans des cellules qu'ils avoient pratiquées dans les roplis de son estomac. L'irri- tation des piqûres de ces ténias , jointe à la vivacité de ce grand poisson , lui donnent un appétit vorace et une agitation fu- rieuse. Cet apode fréquente toute l'année nos rivages ; on en prend qui pèsent depuis un jusqu'à soixante-dix kilogrammes» G. XXV. Stromatée. Stromateus. Artèdi. Caractères. Corps ovale , très-comprimé , pres- que aussi élevé que long; une seule nageoire du dos. I. S. Fiatole. Lac. S. Fiatola. Lin. (Lampuga.) ALDaovAN. Ijb. m , cap. a5 , pag. jg5 , fig, 5. Variegatus ; lineis lateralibus duàbus. Le corps de cet osseux est aplati ? d'un bleu ce STROMÀTEE. IOT leste sur sa partie supérieure , se fondant par douces gradations en blanc argentin vers l'infé- rieure , et traversé par des raies étroites dorées , qui se prolongent en zig-zag sur les côtés. Il a le museau obtus , la bouche petite > la langue épaisse 5 les mâchoires , garnies de dents aiguës , ainsi que le palais 5 les yeux grands , l'iris d'un jaune argenté, la prunelle noire j la ligne latérale double, une droite et l'autre courbe. La nageoire dorsale contient quarante-six: rayons, les pecto- rales , vingt-cinq chacune ; l'anale , trente-qua- tre ; et la caudale fourchue , vingt-deux. On trouve ce poisson en mai , sur la plage de Nice. 2. S. Paru. Lac. S, Paru. Lin. ( Pei d'America. ) Bloch. pi. 160. S. Suprà auratus , ventre argenteo ; Uneâ laterali unicâ. Cette espèce, que la merdes Indes et celle d'Amé- rique nourrissent dans leur sein , se trouve aussi dans l'Europe méridionale , vers la côte de Nice. Il semble que la nature se soit plu à parer ce poisson avec magnificence. L'or, l'argent et l'azur brillent sur son corps, qui est comprimé et cou- vert de petites écailles minces et peu adhérentes. Sa bouche est petite et presque arquée ; les mâ- choires sont hérissées de dents aiguës : la langue lisse 5 les yeux grands , l'iris doré , la prunelle 102 OSSEUX. APODES. bleue $ l'ouverture des branchies ample 5 la ligne latérale argentée- La nageoire dorsale contient cinquante rayons $ les pectorales , vingt-qr.atre chacune 5 l'anale , quarante-deux ; la caudale , en croissant, dix huit 5 et la membrane branchiale, deux. J'ai trouvé ce joli apode en avril. Jî E M AR Ç> U £ S. Une forme plus agréable dans les proportions , plus élégante dans les contours , semble séparer les slromatées de tous les apodes que je viens d'examiné:*. Des couleurs plus riches , plus brillantes et plus va;iées forment, de ces êtres, le plus beau genre de cette famille. Ces poissons se nourrissent de pe- tits c. ustacés. Leur chair est un mets recherché par son bon goût. Ceux qu'on prend dans nos mers ont à peu près trois décimètres de longueur , sur un et demi de largeur. On en voit rarement sur nos côtes. POISSONS OSSEUX. SECOND SOUS-ORDRE. JUGULAIRES. G. XXVI. Callionyme. Callionymus. Lin. Caractères. Corps allonge , presque nu ; à tête très-grosse, de'prime'e; à jeux rapproche's en dessus; à trous des branchies arrondis, si- tue's sur la nuque ; à nageoires paires infé- rieures très-éloignées entr'elles. i. C. Lyre. C. Lyra. Lin. (Mouletto.) Bloch. pi. 161. C, Pinnce dorsalis anticce radiis duobus longitudîne corporzs. La forme du corps de la lyre est allongée. Une teinte jaunâtre règne sur sa partie supérieure , qui , en se mêlant au bleu argenté de l'inférieure , forme un assortiment de nuances fort élégantes. Sa tète est large , garnie d'un aiguillon à l'extré- mité des ôs maxillaires. La bouche ample* les lèvres épaisses ; les mâchoires hérissées de petites 104 OSSEUX. JUGULAIRES, dents ; la langue lisse ; les yeux rapprochés. L'iris d'un blanc doré , la prunelle noire. La nuque garnie d'une espèce d'évent de chaque côté 5 la ligne latérale droite. La première nageoire dorsale renferme cinq rayons , dont les deux antérieurs sont très-allongés ; la seconde en a dix ; les pec- torales , dix-huit chacune; les jugulaires jaunâ- tres , six chacune ; l'anale bleuâtre , dix 5 et la ruudale ronde, dix. Sa longueur ne va jamais à deux décimètres. 2. C. Duagonneau. C. Dracunculus. Lin. (Mouletto.) Bloch. p). 162. C. Dorsalis anticce radiis corpore brevioribus. Le même nom vulgaire ? les mêmes habitudes semblent devoir faire réunir cette espèce à la précé- dente , comme l'a fait Pallas , dans le huitième cahier de ses Glanures zoologiques. Elle en diffère cependant par les nuances des couleurs qui sont plus foncées et moins variées ; par la longueur proportionnelle des nageoires j par l'ouverture de la bouche qui est plus grande , et par le nombre des rayons. La première dorsale en contient quatre fort courts : la seconde en a dix très-longs, lisérés de bleu ; les pectorales en ont dix-neuf chacune ; l'anale ? neuf ; les jugulaires verdâ très, six chacune } la caudale arrondie , traversée par quelques raies jaunâtres > en a dix. La longueur C4LLI0IYYML*. Io5 de ce thoracîn est d'un décimètre et demi ; il s'ap- proche en mars de nos rivages. 3. C. Flèche. Lac. C, Sagitta. Lin. ( Pei pourc. ) Fall as. Spic. Zool. vin , 2y, tab. 4 , fig. 4 et 5. C. Capite triangulari , radiis dorsalium cequalibus* Ce beau callionyme, qu'on n'a trouvé jusqu'à présent, que dans les eaux d'Amboine , a le corps aplati, d'un gris argenté , marqué sur le dos de taches irrégulières nuageuses , d'un jaune bru- nâtre , ornées de petits points rouges. Le museau est aigu , l'ouverture de la bouche petite 3 les lè- vres minces et étroites ; les yeux argentés , la pru- nelle noire. Les opercules des branchies, composés de deux lames, dont la première se termine par une longue pointe dentelée j la ligne latérale droite. La membrane branchiale renferme trois rayons ; la première dorsale , qui est basse , noi- râtre , en a quatre 5 la seconde , neuf ; les jugu- laires y cinq chacune ; les pectorales , qui sont marbrées , en ont onze chacune 5 l'anale est lisé- rée de noir et en a huit j et la caudale , qui est tachetée de points bruns , en a dix. La longueur de cette espèce ne passe jamais un décimètre. J'en ai trouvé plusieurs individus sur les bords de la mer de Nice , en février ? et à Villefranche . en avril. Î06 OSSEUX. JUGULAIRES. X E M A R Ç> U JE S % Le nom harmonique, que l'antique Grèce a consacré à l'un de ces poissons, et qui lui a été donné, à cause des rapports qu'on a cru trouver daus la forme de la première nageoire dorsale 7 avec les cordes tendues d'une harpe ou d'une lyre , rappelle Jes douces sensations que produit cet art brillant et sublime, cultivé par tous les peuples , et dont les effets sont aussi vai-iés qu'enchanteurs. Celui de dragonneau vient de la ressemblance que ce poisson a avec la tête d'un reptde } et la flèche doit son nom à l'aiguillon dentelé dont il est armé. La chair des callio- nymes est blanche, et le goût en est agréable; mais il ne sont pas communs dans nos mers. G. XXVII. Uranoscope. Uranoscopus. Lin, Caractères. Corps ëcailleux , conique ; à tête très-grosse y presque carre'e ; jeux rappro- ches ? verticaux ; bouche oblique , à mandi- bule plus courte; opercule garni d'une mem- brane ciliée» 1. U. Rat. Lac. U. Scaber. Lin. ( Muou. ) Bloch. pi. i63. U. Capite scabro , dorso lœvi. Les couleurs qui ornent le corps du rat , pré- sentent un brun verdâtre sur le dos ? qui change URANOSCOPE. IO7 en gris tondre sur les côtes , et passe au blanc mat par-dessous. Sa tête est fort grosse , très- aplatie ? revêtue d'une espèce de casque osseux y armé de piquans. L'ouverture de la bouche est ample , située par-dessus 5 la mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure , et garnie d'un large appendice noirâtre. La langue est rude f courte et épaisse. Les yeux sont bordés d'une membrane , lins marbré , la prunelle noire. La ligne latérale est indiquée par une série de pores qui laissent échapper une humeur glaireuse. La membrane branchiale contient cinq rayons j la première nageoire dorsale est noire et en a quatre 5 la seconde grise, quatorze 5 les pectorales , dix- sept chaque ; les jugulaires 9 six chacune ; la cau- dale est rectîligne et lisérée de noir ? en a treize. La longueur de ce poisson s'étend jusqu'à trois décimètres. On en prend toute l'année. .Zï E M A R Q U E S, Ce jugulaire a reçu son nom, qui signifie regarde-ciel, à cause de la position des organes de la vue , qui sont situés sur la. surface supérieure de la tête , et tournés de manière que , lorsque le poisson repose , ses prunelles sont dirigées vers la surface des eaux ou des cicux qu'il semble observer. Les ura- noscopes rats fréquentent les algues et la vase de notre mer ; ceux qui habitent les rochers ont plus de goût, et ne sont point coriaces ; les gros individus sont assez rares. *o8 OSSEUX. JUGULAIRES. G. XXVIII. Trachine. Trachinus. Artèdi. Caractères. Corps allonge , comprime à pe- tites e'cailles; pièces de l'opercule épineuses ; yeux élevés près de la bouche ; anus près des nageoires pectorales ; deux dorsales ; la pre- mière à rayons aiguillonnes. i. T. Vive. Lac. T.Draco. Lin. (Aragno.) Blocb. pi. 61. Salvuni. fig. 12 , pag. 71, T. Dorso recto ; corpore fasciis transversis fuscis notato. (De Laroche. Annal, du Mus. tom. XHI.J Plusieurs nuances de couleurs couvrent le corps de la vive. Son dos est d'un jaune brunâtre ; les côtés sont traversés par des raies d'un brun doré 5 l'abdomen est d'un blanc mat. La tête est com- primée, garnie de petites aspérités. L'ouverture de la bouctie ample 5 la langue étroite ? pointue 5 les mâchoires garnies de dents aiguës 5 l'inférieure plus longue que la supérieure 5 les yeux brillant , l'iris jaune , tacheté de brun 5 la prunelle noire 5 la nuque enfoncée , le dos droit , chaque opercule armé d'un fort aiguillon. La première nageoire dorsale noire renferme cinq rayons 5 la seconde , vingt-quatre } les pectorales , seize chacune 5 les jugulaires , six chaque 5 l'anale , vingt-cinq 5 la caudale ? quinze. Ce poisson parvient ? dans nos tràciiini:. 109 mers , jusqu'à deux décimètres et demi de lon- gueur, et ne passe jamais le poids de quatre hec- togrammes. 2. T. Araignée. N. T. Lineatus. Bloch. ( Aragno. ) Schneider. Syst. Bloch. pag. 55, tab. 10. Salviini. fi^. 11 , pag. 71. T. JDorso convexo ; cor pore maculis fuscis ocellaûis notato. ( De Laroche. Loco citato, ) Ce poisson a beaucoup de rapport avec la vive j mais il en diffère sous plusieurs points. Un man- teau , tigré par de belles taches d'un fauve rougeâ- tre , couvre la partie supérieure de son corps £ l'inférieure resplendit de l'éclat de l'argent. La tête est grande, arrondie, garnie de six aiguil- lons. La bouche ample, les mâchoires hérissées de dents. Les yeux grands, l'iris doré, la pru- nelle noire. Le dos est convexe ; chaque opercule garni d'une longue épine triangulaire • la ligne latérale relevée. La première nageoire dorsale est teinte de blanc et de noir ; elle renferme six rayons 5 la seconde , qui est lisérée de brun , en a vingt-six ; les pectorales sont d'un rose pâle , et en ont seize chacune 5 les jugulaires, six chaque $ l'anale est traversée d'une bande jaunâtre, elle a vingt-sept rayons 5 et la caudale, qui est un peu fourchue et noirâtre à l'extrémité , en a quatorze. Ce trachine parvient jusqu'à cinq décimètres de longueur , et au poids de deux kilogrammes. I I O OSSEUX. JUGULAIRES. REMARQUES. La piqûre des aiguillons des trachines , les accidens funestes qui en sont la suite , ont fait donner à ces poissons le nom re- douté d'araignée et de dragon. La seconde espèce que beau- coup d'auteurs ont confondue avec la vive , et que les pé- cheurs distinguent très-bien , en a été séparée d'abord par Salviani , et ensuite par Bloch , attendu la différence constante de ses habitudes et de plusieurs de ses caractères. La chair de l'araignée a plus de goût , et une saveur plus e\quise que celle de la vive. La première espèce est très-dangereuse et vit sur les côtes de la mer , tandis que la seconde est moins malfaisante , et ne se plaît que dans les grandes profondeurs. G. XXIX. Gade. Gadus. Artèdi. Caractères. Corps allonge , lisse ? à petites écailles ; jeux latéraux , mais rapprochés; nageoires couvertes d'une peau épaisse; les pectorales allongées en pointe ; opercules sans dentelures ; sept rayons à la membrane branchiostège. Sous- division du ge?ire , d'après V ouvrage de M. Lacépède. C Deux. { £es barbillons. . Nageoires ) l Pas de barbillons. . anales. < Trois. ( Des barbillons. . I l Pas de barbillons. . v. Une 3 4 5 G A T> r- III PREMIER SOUS-GENRE. Trois nageoires dorsales _, deux anales , un barbillon au bout du museau. i. G. Capelan. Lac. G. Minutus. Lin. (Capelan. ) Bi.och. pi. 6j, ùg. i. G. Ano in medio corporis. Lin. Syst. nat. éd. pag. »i64, n°. 6. La partie supérieure du corps du capelan est brunâtre , nuancé d'un jaune doré qui se fond en blanc argenté , en approchant de l'abdomen, le- quel est parsemé de petits points noirs. La tête est cunéiforme : la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure 5 les yeux grands, l'iris d'un argent doré , la prunelle noire 5 le ventre caréné. L'anus, situé au milieu du corps. La ligne latérale droite. La première nageoire dorsale ren- ferme douze rayons : la seconde , dix-neuf 5 la troisième , dix-sept , les pectorales , quatorze chacune ; les jugulaires , six chaque 5 la première anale , vingt-sept : la seconde , dix-sept 5 et la caudale arrondie , dix-huit. La longueur de ce poisson est de deux décimètres , et son poids ordi- naire de trois hectogrammes. On en prend au mois de mars et de décembre , sur nos rivages» Ï12 OSSEUX. JUGULAIRES. 1. G. Blennoide. Lac. G. Bleimoides. Lin. ( Capelan. ) Pallas. Spic. Zoo], vin , tab. 5 , fïg. 2. G. Pinnis ventraîibus d'dactylis. Lin". Syst, nat. éd. i5. pag. nb5 , n°. 18. Ce poisson porte à Nice la même dénomination vulgaire que l'espèce précédente. Un blanc d'ar- gent teint son corps , et n'est interrompu que par de légères couches dorées qui nuancent ses na- geoires. La tête est grande , les lèvres épaisses , les mâchoires garnies de petites dents inégales ; les yeux ont l'iris doré, la prunelle noire 5 la ligne latérale est courbe à son origine. La membrane branchiale renferme six rayons ; la première na- geoire dorsale en a onze 5 la seconde , dix-sept j la troisième . seize 5 chaque jugulaire , cinq 5 le premier très-long et bifide } les pectorales, dix-neuf chacune 5 la première anale , vingt- sept 3 la se- conde, dix-neuf j et la caudale, qui est fourchue, vingt-sept. Ce gade est assez rare dans nos mers 5 sa longueur est d'environ trois décimètres. DEUXIEME SOUS-GENRE. IVois nageoires dorsales , deux anales , point de barbillons au bout du museau. 3. G. Colin. Lac. G. Carbonarius. Lin. (Stocofich. ) Bloc», pi. 66, fig.l« GADE. ï î5 G. Maxilla inferiore longîore ; linea taterali recta. Lin. Svst. nat. pag. 1168, n°. 9. La nature n'a employé que des couleurs ternes pour peindre ce jugulaire. Son corps est mince y délié , noirâtre par-dessus , s'éclaircissant vers les nageoires. Il a le museau pointu , la tête étroite , la bouche petite et foncée, la langue argentée. La mâchoire inférieure est plus longue que la supé- rieure. Les yeux sont grands, obscurs, avec l'iris ar- genté et la prunelle noire. La ligne latérale blan- che et droite. La première nageoire dorsale ren- ferme vingt-quatre rayons ; la seconde , dix huit ; la troisième , vingt ; les pectorales , tachetées de noir à leur base , vingt-un chaque ; les jugulaires , six chacune; la première anale , vingt-quatre , ïa seconde , vingt 5 la caudale fourchue, vingt-six. Ce poisson est fort rare. J'en ai vu plusieurs in- dividus sur le marché de Nice , en juin. 4. G, Pollacr. Lac. G. Pollachius. Lin. (Poutassou,) Bloch. pi. 68, fig. 8. G. Maxilla inferiore longîore ; linea laùerali curva* Lin. Syst. nat. pag. 1169 , n°. 10. Cette espèce a le dos d'un brun foncé , qui s'é- claircit en argenté sur les côtés , et se change en blanc mat pointillé de noir sur l'abdomen. Le mu- seau est allongé , les yeux jaunâtres , ornés de points bruns ; la prunelle est noire , la bouche 8 Il4 OSSEUX. JUGULAIRES» grande, la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure : la ligne latérale courbe. La mem- brane branchiale renferme sept rayons ; la pre- mière dorsale , treize ; la seconde , seize ; la troi- sième, dix-neuf 5 les pectorales, qui sont d'un jaune clair, en ont dix-neuf chacune*, les jugulaires, six chaque ; les anales olivâtres , tachetées de noir ont, la première vingt-huit rayons , la seconde dix- huit ; et la caudale fourchue , quarante-deux. J'ai trouvé le pollack en décembre. Il n'est pas com- mun dans nos mers. 5. G. Sey. Lac. G. Virens. Lin. ( Poutassou vero. ) Asc aon. Cah. 5 , pi. s5 , fi£. G. Dorso virescente ; cauda bifurca. Lin. Syst. nat. éd. i5, pag. 1166, n°. 7. Le sey a le corps argenté sous le ventre y azuré sur les côtés , et bleu verdâtre sur le dos. La bouche est grande , les mâchoires égales ; les yeux argentés , la prunelle noire. Les narines ont trois orifices. L'anus est beaucoup plus près de la tête que de la queue. La ligne latérale droite. La pre- mière nageoire dorsale renferme onze rayons ; la seconde, vingt; la troisième, seize; chaque pec- torale , dix-huit; les jugulaires, six chacune; la première anale , vingt-quatre ; la seconde , vingt ; et la caudale fourchue, trente-huit. Ces poissons ont environ deux décimètres de longueur ; ils pa- G A D E. I I 5 roissent en mai , par troupes nombreuses, sur nos côtes , où ils s'arrêtent quelque temps , et pendant leur séjour on en fait des pêches abondantes. 6. G. Merlan. Lac. G. Merlangus. Lin. ( Poutassou gros.) Bloch. pi. 63 , fig. G. Albus, maxilla superiore longiore. Lin. Syst. nat. éd. i5 , pag. 1 167 , n°. 8. Le corps de cette espèce a la blancheur de l'ar- gent , il se nuance sur le dos en vert noirâtre. Le museau est avancé , la bouche ample 5 les mâ- choires presque égales , garnies de dents fines , ai- guës et isolées. Le palais est hérissé de quatre pointes crochues, la langue lisse , le gosier armé de deux osselets arrondis , couvert d'aiguillons. Les yeux sont grands , argentés 5 la prunelle noire 5 les narines rondes 5 la ligne latérale droite , creusée à son origine. Les nageoires sont grisâ- tres. La première dorsale a douze rayons 5 la se- conde , dix ; la troisième, vingt 5 les jugulaires, six chacune 5 les pectorales , vingt chaque j la pre- mière anale , trente-quatre : la seconde , vingt- deux 5 la caudale , trente-six ; et sept à la membrane branchiale. Sa longueur est de trois décimètre» 5 sa largeur, de soixante millimètres : il pèse alors quatre hectogrammes. Il habite les grandes pro- fondeurs de la mer de Nice. On en prend en toute Il6 OSSEUX. JUGULAIRES. saison. Ce poisson me paroît une nouvelle espèce ; j'invite les naturalistes de le comparer avec ceux des mers du nord. TROISIEME SOUS-GENRE. Deux nageoires dorsales , un barbillon au bout du museau . i°. Deux anales. 7. G. Moro. N. G, Moro. N. ( Moro. ) G. Corpore nigro , violaceo ; cauda bifida, N. Les deux thoracins inconnus qui composent cette troisième et nouvelle division ? réunissent y avec les poissons de la suivante ? les deux extrêmes I aux uns , il faut une colonne d'eau de cinq cents ou de mille mètres d'élévation , dont la pesanteur est presque indéterminable 5 tandis qu'aux autres , quelques pieds sont plus que suffisans pour l'exer- cice de leurs facultés. Les premiers ont des yeux d'une grandeur considérable ? et couverts d'une membrane transparente qui leur sert à tempérer l'éclat de la lumière quand ils montent à son sé- jour. Les seconds ne présentent rien de remar- quable dans la structure de ces organes. L'espèce dont je vais présenter la description, et à laquelle j'ai laissé le nom vulgaire que nos pécheurs lui donnent , a le corps couvert de grandes écailles ? d'un blanc argenté ? voilées de noir violet ? avec GÀDE. 117 des nuances d'un bleu argenté sur le ventre. Le museau est court et arrondi , la bouche ample, la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'in- férieure 5 elles sont garnies de plusieurs rangs de petites dents aiguës et crochues. Le palais d'un bleu foncé, est garni à son origine de trois osselets hérissés de pointes , dont celui du milieu est le plus grand ; la langue est large , libre et lisse ? d'une couleur bleue, pointillée de noir. Le palais est garni de deux rangs de pointes 5 les yeux sont très-grands , argentés 5 l'iris nacré , la prunelle noire. Les narines ont chacune deux orifices , dont l'un est oblong , et l'autre rond. Les oper- cules sont composés de deux pièces arrondies 5 la dernière est bleue à l'extrémité. La ligne latérale, courbe à son origine , est droite ensuite. La pre- mière nageoire dorsale est noire , à reflets bleuâ- tres. Elle est soutenue par sept rayons 5 la seconde qui est bleue , en a quarante-deux ; les thoracines , six chacune, dont le second est prolongé en long fi- lament 'j les pectorales noires , dix-huit chaque ; la première anale , lisérée de noir , en a seize 5 la seconde est moins longue et en a dix-huit , dont les premiers fort courts ; la caudale bifide en a trente- six 5 et la membrane branchiale bleuâtre, parse- mée de points noirs , en renferme sept , aplatis en forme de lames. Ce poisson parvient jusqu'à quatre décimètres de longueur , et au poids de deux kilogrammes. Il est fort commun dans les I I 8 OSSEUX. JUGULAIRES. grandes profondeurs de la mer de Nice. On en prend dans le mois d'août. Sa chair est tendre > blanche , d'un bon goût ? quoiqu'elle répande une forte odeur. 8. G. Lèpidion. N. G. Lepidion. N. ( Moustello de Fount. ) G. Corpore rubescente , cauda rotunda. N. De petites écailles lisses, fort adhérentes à la peau 7 couvrent le corps aplati de ce joli poisson. Sa couleur est d'un beau rouge incarnat. Son mu- seau est arrondi, la tête grosse, la nuque large et plane 5 les yeux très-grands ? bordés de noir , Fins d'un bleu azuré , la prunelle noire 5 les na- rines , placées près de ces organes , ont chacun deux orifices ronds , dont un est recouvert par une membrane. La bouche est ample 5 la mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure 5 toutes les deux garnies de plusieurs rangées de dents presque obtuses. La langue et le palais sont lisses. Le gosier est çarai de deux osselets hérissés de pointes ; l'opercule est composé de deux pièces arrondies. La ligne latérale , courbe jusqu'au près de la pectorale est droite ensuite. La première nageoire dorsale contient quatre rayons , dont le premier se déploie en très-long filament blan- châtre. La seconde , d'un bleu azuré , bordée de noir , en a cinquante-quatre: les thoracines , s>x cliacunes} le premier soyeux et fort long. Les G A DE. 119 pectorales brunes en ont vingt chaque; la pre- mière anale a vingt-quatre rayons ; elle se réunit presque à la seconde ? qui en a de même vingt- quatre. La caudale est longue , arrondie, noirâtre, en contient vingt-deux ; et la membrane bran- chiale ? qui est découverte, en a sept. Ce gade a trois décimètres de longueur , sur quatre-vingt- dix millimètres de largeur. 11 est fort rare. On le pêche dans le mois d'août. J'ai tiré son nom du mot grec At7rïhovy écailles petites. 2°. Une seule 7iageoire de Vanus, 9. G. Molve. Lac. G. Molva. Lin. (Stocofic. ) Blocs, pi. 63, fig. \. G, Cirrhatus ; maxilla superiore longiore. Lin. Syst. nat. éd. i3, pag. 1170, n°. 12. Ce poisson se distingue des autres espèces , par la forme et la longueur de son corps qui est bru- nâtre sur le dos , d'un vert pâle sur les côtés . et argenté sous le ventre. Ses écailles sont petites et fort adhérentes. Il a la tête grande , le museau ar- rondi ? la mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure , la langue étroite et pointue , les yeux argentés , la prunelle noire. La première nageoire dorsale porte dix rayons; la seconde qui est lisérée de blanc ? et terminée parades taches noires, en a soixante-seize ; les pectorales jaunâtres , douze chacune 5 les jugulaires , six chaque ; l'anale d'un 120 OSSEUX. JUGULAIRES. gris cendré , cinquante-neuf ; et la caudale ronde , trente-huit. La molve habite les profondeurs de nos côtes. On en prend de huit à neuf décimètres de longueur, presque toute l'année. îo. G. Mustelle. Lac. G. Mustella. Lin. (Moustello.) Bloch. pi. 65 , fig. G. Cirrhis quinque ; pin?ia dorsali priore exsoîeta* Lin. Syst. nat. éd. i5, pag. 1173 , n°. i5. De tous les poissons de notre mer auxquels la dénomination vulgaire de moustello a été donnée , celui-ci est le plus commun. Une peau lisse, de couleur de chair , parsemée de taches obscures couvre son corps et ses côtés. L'abdomen est argenté. La tête brune, aplatie en dessus 5 la mâ- choire supérieure garnie de deux barbillons 5 elle est plus longue que l'inférieure. La langue lisse ; les veux dorés , avec la prunelle noire. La ligne latérale est courbe à son origine , droite ensuite. La membrane branchiale a cinq rayons *, la pre- mière dorsale, qui est très-basse , en a cinquante f dont le premier fort long est reçu dans une rai- nure longitudinale ; la seconde , parsemée de taches brunes , a cinquante-cinq rayons ; les ju- gulaires sont rouges et en ont six chacune } les pectorales, dix-huit chaque ; l'anale, d'un rouge tendre , quarante-six ; et la caudale ronde en a vingt. Cette espèce parvient, dans nos mers , à G A D E. 121 quatre décimètres de longueur. Elle habite les rochers du rivage , ainsi que les deux variétés suivantes : Une variété a des couleurs plus claires sur tout le corps , et les taches sont moins foncées , ainsi que les nageoires qui sont d'un rouge assez vif. Les nuances d'une autre sont obscures et foncées ; elle est dépourvue de toute espèce de taches. Ses nageoires sont bordées de noir et offrent quelques rayons de plus que l'espèce principale. ii. G. Brun. N. G. Fuscus. N. (,Moustello.) G. Corpore suprà fusco , albo guttaùo ; infràplum- beo. N. Ce qui m'a porté à séparer ce poisson de l'espèce précédente , sont la couleur constamment obscure de son corps , marqué d'une ligne de taches blan- ches sur les côtés , et l'abdomen d'un bleu de plomb. Il a les mâchoires presque égales , les yeux bruns , la prunelle noire , la ligne latérale droite. La première nageoire dorsale composée de qua- rante-six rayons , dont le premier très-long et noirâtre 5 la seconde en a cinquante-deux } l'anale, bordée de noir , quarante - quatre 5 chaque ju- gulaire, cinq 5 les pectorales, quatorze chacune 5 et la caudale , dix - huit. Tous ces caractères difféiens de ceux de la mustelle, réunis à d'autres mœurs , m'ont paru suffîsans pour en faire une 122 OSSEUX. JUGULAIRES. I nouvelle espèce, qui est aussi commune dans nos mers que la précédente , et qui ne parvient qu'à deux décimètres de longueur. QUATRIEME SOUS-GENRE. Deux nageoires dorsales , une anale ; point de bar- billons au bout du museau. 12. G. Merlus. Lin. G. Merlucius. Lin. (Merlan. ) Bloch. pi. l5i | fig. G. Imberbis , maxilla inferiore longiore. Lin. Syst. nat. éd. i3, pag. 1169, nQ. 11. Cette espèce nous offre ici beaucoup d'indi- vidus , et semble préférer nos climats méridio- naux. Son corps est épais et allongé , revêtu de petites écailles d'un gris blanchâtre sur le dos et d'un blanc argenté sur le ventre. La tête est dé- primée, l'ouverture de la bouche grande, les dents grêles , inégales et crochues. La mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure ; les yeux argentés , la prunelle noire , l'opercule terminé en pointe , la ligne latérale garnie à son origine de quelques aspérités. La membrane branchiale renferme sept rayons ; la première nageoire dor- sale en a dix 5 Ja seconde ,, trente-neuf ; chaque pectorale , douze : les jugulaires, sept chacune 5 l'anale , trente-sept ; la caudale grisâtre en a vingt. Ce poisson est fort commun dans nos mers. Sa CADE. 12^ cbair est délicate; il fréquente les rochers pro- fonds. On en prend tonte l'année ? qui atteignent jusqu'au poids de dix kilogrammes. i5. G. Maraldi. N. G. Maraldi. N. (Moustello negro. ) PJ. vi , fig. i5 de cet ouvrage. G. Corpore rubescente , fusco argenteoque vario , maxilla superiore lo?igiore. N. Les nombreux caractères que présente ce pois- son ? m'ont obligé de le distinguer de tous les ga- des connus, comme une espèce particulière. Son corps est rougeâtre , nuancé d'obscur par-dessus y et d'un noir argenté par-dessous. Il a la tête grande , la bouche ample ? la mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure , toutes deux garnies de dents crochues et distantes , la langue blanche et lisse , la nuque sillonnée ? l'ouverture des na- rines rondes, les yeux grands , d'un bleu argenté £ la prunelle noire , la ligne latérale un peu courbe j les nageoires rouges. La première dorsale sup- porte neuf rayons: la seconde, cinquante- six ; chaque pectorale ? vingt • les jugulaires , cinq chacune ? dont le premier très-long 5 l'anale , cinquante-huit 5 la caudale subulée , quatorze 5 et la membrane branchiale ? cinq. La longueur de ce jugulaire est de deux décimètres. 11 habite les grandes profondeurs rocailleuses , et quoique in- digène de notre mer ? il n'y est pas bien commun. 124 OSSEUX. JUGULAIRES. H EM AR QU E S. Dans la classe nombreuse des poissons, aucun genre ne pré- sente à l'homme autant d'utilité que celui des gades. Habitant toutes les mers , parcourant toutes les latitudes , la nature lui a non-seulement départi la surface des eaux pour son domaine; mais elle lui a également accordé l'empire dans les profondeurs des mers et des lacs. Toutes les espèces qui habitent nos rivages présentent constamment une nourriture saine et abondante : c'est un des alimens que les médecins recommandent aux esto- macs foibles et épuisés. Les espèces qui arrivent en troupes après de longs voyages n'ont pas , il est vrai , la chair aussi dé- licate ; mais elle est rarement nuisible , à moins qu'on ne soit réduit à en faire sa seule nourriture. J'ai dédié l'une des quatre espèces de gades que je crois décrites ici pour la première fois , au célèbre Jacques Maraloi de notre département, si avanta- geusement connu dans les sciences mathématiques , et en par- ticulier en astronomie. G. XXX. Blennie. Blennius. Artèdi. Caractères. Corps allongé, comprimé, mu- queux; deux rayons aux nageoires paires inférieures ; quatre au plus. TETE Sous-divisio?is du genre. A appendices : Dorsale. . { UnTque'. \ \ 2 r Triple. ... 3 Sans appendices : Dorsale. < Double. . . 4 l Unique. . . 5 BLENNIE. 12C> PREMIER SOUS-GENRE. Veux nageoires sur le dos , des filamens ou ap-ï pendices sur la tête. i. B, Lièvre. Lac. B. Ocellaris. Lin. ( Baveua. ) Kloce. pi. i65, fig. B. Badio simplici supra oculos , pinna dorsali an* âeriore ocello ornata. Lin, Syst. nat. éd. i3 9 pag. 1176, n°. 4* Le lièvre a le corps d'un gris verdâtre , traversé par cinq bandes d'une couleur foncée. La tête est grosse , pointillée 9 ornée de deux appendices 5 la bouche ample , les mâchoires égales > garnies de dents étroites ? dont celles de côté plus longues. La langue est courbe ; les yeux ont l'iris d'un argent ■doré ? la prunelle noire 5 l'anus est plus près de la tête que de la queue. Les nageoires sont lisérées de noir : la première dorsale est olivâtre , marquée d'un grand œil bleuâtre : elle a dix rayons ? le pre- mier terminé en long filament 5 la seconde , par- semée de taches obscures, en a seize 5 les jugu- laires , deux chacune 5 les pectorales 7 douze cha- que ; l'anale ? seize } la caudale ronde , onze. Cette espèce n'est pas commune. On la trouve quelque* fois dans les rochers de Villefranche , en été. 2. B. Phycis. Lac.i*. Phycis. Lin. (Moustello negro.) IUr. Pisc. pag. i6i , fig. 8. 1^6 05SEUX. JUGULAIRES. B. Naribus subcris tati s t cirrho labii in ferions , dorso bipenni. Lin. Syst. nat. éd. i3, pag. 1179 , n°. 7. Cette espèce , qui porte à Nice le même nom vul- gaire que le gade maraldi , a le corps oblong , d'un gris noirâtre sur le dos , et d'un argenté bleuâtre sur l'abdomen. La tête est rougeâtre , chaque narine a un petit appendice • la mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure , qui est garnie d'un barbillon. La langue est rude , les yeux grands , l'iris doré , la prunelle noire. La ligne latérale courbe. L'anus entouré d'un cercle noir. La mem- brane branchiale soutient sept rayons ; la pre- mière dorsale en a dix ; la seconde, soixante j l'anale, cinquante-six : elles sont noirâtres , lisé- rées de blanc. Les jugulaires ont chacune deux longs rayons 5 les pectorales rouges, quinze cha- que 5 la caudale noire , arrondie , en a vingt. La longueur de ce poisson s'étend jusqu'à sept dé- cimètres. Il habite les profondeurs. On en prend beaucoup en mai et novembre. Sa chair est délicate. DEUXIEME SOUS-GENRE. Une seule nageoire dorsale , des filamens , ou ap- pendices sur la tête. 3. B. MÉditerranneen. Lac. B. Mediteraneus. Lin. ( Moustello. ) BLENNIE. 127 B. Maxilla superiore cirrhis duobus ; infcriore, unico. Lin. G.gadus. Syst. nat. éd. i3, pag. 1 175, n°. 17. Ce blennie n'offre aucune variété ni douce gra- dation de couleurs. Son corps est d'un gris brunâ- tre, qui s'éclaircit un peu vers sa partie inférieure. La tête est obscure, la bouche moyenne, la langue lisse , la mâchoire supérieure est garnie de deux barbillons noirâtres , et celle de dessous en a un seul blanchâtre. Les yeux sont bruns avec l'iris d'un blanc sale , la prunelle noire 5 la ligne latérale droite. La nageoire dorsale porte cinquante-six rayons 5 l'anale, quarante-six 5 les jugulaires , deux inégaux chaque 5 les pectorales , quinze chacune, la caudale ronde et noire à l'extrémité, seize. Ce jugulaire n'a que deux décimètres de longueur. Il fréquente nos rochers. 4. B. Gattorugine. Lac. B. Gattorugine. Lin. ( Baveua. ) Bloch. pi. 167 , fig. 2. B. Piiinulis superciliorumnuchœquepalmatis. Lin: Syst. nat. éd. i3, pag. 1177, n°* 5- Le corps de cette espèce est aplati et décrit une courbe en nageant. Un mélange de petits points rougeâtres , gris et jaunâtres , et de petites mar- ques rouges forment l'ensemble de la couleur dominante de ce poisson , lequel porte de chaque côté des bandes d'un brun rougeâtre foncé , 128 OSSEUX. JUGULAIRES. qui se prolongent sur la nageoire dorsale. La tête est grosse , la nuque sillonnée , les yeux d'un rouge rubis avec la prunelle noire , ornés par- dessus de deux filamens pinnatifides. La bouche moyenne, les lèvres bleuâtres, les mâchoires gar- nies de longues et fines dents égales , pressées les unes contre les autres , pointillées à leur base et jaunâtres à leur sommité. Les narines ont deux orifices écartés. Les opercules des branchies , d'une seule pièce, ne recouvrent point la membrane. La ligne latérale est à peine visible. La nageoire dorsale contient seize rayons solides et quatorze articulés 5 les jugulaires , deux inégaux chacune j les pectorales , quatorze chaque 5 l'anale , vingt- deux ; la caudale , quatorze ^ et la membrane branchiale , trois. Ce poisson parvient à un déci- mètre et demi de longueur , et à cinquante milli- mètres de largeur. Sa chair a peu de goût. Il ha- bite nos mers. J'invite lesichthyologistes de com- parer ce blennie avec celui des mers Atlantiques , car je le crois différent. 5. B. Cornu. Lac. B* Cornuùus. Lin. (Badoua. ) B. Radio simplici supra oculos , pinna dorsali solitaria. Lin. Syst. nat. éd. i3, pag. 1 176 , n°. 3. L'immortel Linné a fait connoître le premier ce poisson comme habitant des mers de la Chine. lies couleurs qui ornent le corps de ce blennie B L E N N I E. 1 39 sont roussâtres , avec des points allongés bruns , et de petites taches rouges. La tête est grande , garnie de petits tubercules 5 la bouche petite , les mâchoires hérissées de dents fines , dont les deux des côtés très-longues 5 les yeux sont recouverts d'une membrane,l'iris rouge et pointillé, la prunelle bleue. Un appendice effilé , unidenté , est placé au-dessus de chacun de ces organes. La première nageoire dorsale renferme trente-quatre rayons 5 les deux premiers ornés d'une tache noire avec un cercle aurore 5 les pectorales qui sont rousses , ont quinze rayons chacune ; les jugulaires , deux 5 l'anale, vingt- six } les deux antérieurs charnus et séparés de la membrane 5 la caudale , douze • et la membrane branchiale , quatre. Le cornu n'a qu'un décimètre de longueur. On le trouve en février, mai et octobre , dans la mer qui couvre nos rochers. 6. B. Brea. N. Brea. N. (Baveua. ) B, Corpore griseo , nigro punctato fasciatoque. Cette espèce diffère de la précédente , en ce que son corps est d'un blanc sale , couvert de très- petits points noirs , qui forment des espèces de bandes transversales sur le dos. La tête est poin- tue , la gorge d'un blanc argenté , à bandes obs- cures 5 la bouche petite , les mâchoires garnies de dents fines \ les yeux rayonnes de jaune, la prunelle noire. Ils sont ornés en dessus d'un ap- 9 I^O OSSEUX. JUGULAIRES. pendice très-court, uni et sans dentelure. Les opercules se terminent presque eu pointe, la ligne latérale est droite. Les nageoires sont pointillées de brun. La dorsale renferme trente-deux rayons ; les premiers, ornés à leur base d'une tache obs- cure • les pectorales en ont dix chacune ; les jugu- laires , deux chaque; l'anale, vingt : la caudale , dix j et la membrane branchiale , cinq. La lon- gueur de ce poisson est de quatre-vingts millimè- tres, sur dix de largeur. Il habite les rochers du rivage. J'ai donné à cette espèce le nom de Bréa , peintre , dont les talens honorent la ville de Nice , où il est né. 7. B. Tentacule. Lin. B. Tentacularis. ( Baveua. ) Bivukn. pisc. niassil. pag. 26 , n. 56. B. Radio suprà oculos simplici; pinna dorsali inté- gra , antice unioculata. Lin. Syst. nat. pag. 1 179» nQ. i5. Brunnich, dans son Ichthyoîogie des poissons de Marseille, a donné une fort courte description de cette espèce. Son corps est allongé, visqueux ? d'un brun verdâtre , avec de légères bandes obs- cures sur le dos, et d'un blanc grisâtre avec des lignes jaunes sur le ventre. La tête est grande , couverte de points obscurs , traversée en dessous de taches blanchâtres. La bouche est ample, la langue courte, les mâchoires garnies de dents fi- BLEN1NIE. l3i nés, dont celles des côtés grandes. Les yeux verts , l'iris doré , la prunelle changeante j ils sont gar- nis par-dessus d'un appendice denté. La ligne latérale est à peine visible. La nageoire dorsale a vingt -six rayons ; le premier prolongé en un long filament 5 elle est ornée au milieu de la membrane d'une grande tache noire , entourée d'un iris blanchâtre. Les pectorales ont douze rayons cha- cune ; les thoracines noires , deux chaque ; l'anale , dix-huit 5 la caudale , avec des bandes brunes , douze 5 et la membrane branchiale , cinq. La lon- gueur de ce blennie est d'un décimètre et demi. Il habite les fonds vaseux. On le pêche en avril. 8. B. Sujéfien. Lac. JB. Sujefianus. Lac. ( Baveua. ) Sujef. Act. petr, 1779, pag. 198 , fig. a et 4- B. Cirrho suprà oculosminimo ; puma dorsali poste- rais caudœ annexa; linea laterali curva. Lin. hlennius simus. Syst. nat. éd. i3, pag. 1 177 , n°. 16. On a donné à cette espèce le nom du natura- liste, qui en a le premier publié la description. Son corps est d'une couleur olivâtre, parsemé de pe- tits points noirs qui se prolongent symétrique- ment sur tout le dos. La bouche est petite , les mâchoires garnies de dents fines, courtes et réu- nies. Les yeux ont l'iris verdâtre , la prunelle noire, ils sont ornés en dessus d'un appendice très-court, La ligne latérale courbe à son origine \Zl OSSEUX. JUGULÀIKES. est droite ensuite. Une élévation charnue et grais- seuse, couverte de points noirâtres , précède la na- geoire anale qui a vingt-neuf rayons \ les pecto- rales , qui sont grandes , en ont quatorze chacune -y les jugulaires , deux 5 l'anale , dix-neuf : elle est précédée de deux appendices courts et adipeux. La caudale qui est arrondie et réunie «à celle du dos , eu soutient quinze. Cet osseux vit dans les eaux douces du Yar ; je l'ai pêche en septembre. Sa longueur est d'environ deux décimètres. 9. B. Coquillade. Lac. B. Galerita» Lin. (Baveua.) Rondelet, lib. 6, c. ai , flg. B, Crista capitis transversa cutacea. Lin. Syst. riat. éd. i3 , pag. 1 17^ , n°. 1. Une humeur gluante et visqueuse enduit le corps de ce poisson. La partie supérieure est brune ? traversée par des bandes d'un rouge obs- cur 5 l'inférieure marbrée d'un vert noirâtre. La tête est un peu aplatie , ornée par-dessus d'un appendice cutané , transversal , un peu mobile. La bouche est médiocre , la langue courte, les mâ- choires garnies de dents fines ; les yeux saillans , l'iris doré, la prunelle noire. La ligne latérale presque nulle. La nageoire dorsale contient soixante rayons , les premiers tachetés de noir j les pectorales , dix chaque 5 les jugulaires, deux chacune ; l'anale , trente-six ; et la caudale , BLENNIE. IÛJ seize. Sa chair est fade. Il habite les algues. Sa longueur est de deux décimètres. »■ 10. B. Paon. N. B. Paco. N. ( Baveua. ) B. Corpore brunneo vzrescenâe , cœruleo fasciato f occipite cristato, La nature s'est plu à parer ce blennie avec beaucoup d'élégance. Sur un fond d'un brun ver- dâtre , on voit des lignes transversales d'un bleu d'azur ? accompagnées d'un grand nombre de points bleuâtres. Une huppe charnue ? couleur au- rore, se relève en dessus de la nuque et forme comme un panache doré qui se gonfle et se re- dresse dans les momens de crainte et d'amour. La tête est aplatie , pointue et traversée par des bandes obscures. La bouche petite , la mâchoire supérieure dépasse l'inférieure 5 elles sont garnies de petites dents. Les yeux sont ronds , saillans ; l'iris doré , la prunelle noire , l'opercule orné de chaque côté d'une tache noire cerclée de bleu. La ligne latérale courbe à son origine , droite en- suite , s'efface enfin tout à fait. La nageoire dor- sale a trente-cinq rayons ; l'anale , vingt-quatre; les thoracines filiformes , deux chaque ; les pec- torales , treize ; la caudale , douze \ et la mem- brane branchiale , cinq. La longueur de ce pois- son, encore inconnu des naturalistes, est un peu l54 OSSEUX. JUGULAIRES. plus d'un décimètre. Il habite les rochers du ri- vage de Nice. 1 1 B. Etoile. N. B. Stellatus. N. ( Baveua. ) B. Corpore, virescente, lateribus argenteo maculatis^ macula magna orbitali olivacea; pinna dorsali o cet 'lis duobus aigris, La forme et la figure des taches de ce nouveau blennie m'ont servi à le distinguer. Son corps est d'un vert clair , nuancé par des bandes en zig-zag et de points brunâtres , avec une ligne de taches rondes et grises sur le dos , et six autres taches blanches irrégulières , dont la première en forme d'étoile , situées au milieu du corps. La bouche est moyenne , la mâchoire supérieure couvre l'in- férieure 5 elles sont garnies de dents fines , iné- gales, dorées à leur extrémité. Les yeux ont l'iris argenté , la prunelle nojre 5 ils sont ornés en dessus d'un appendice non palmé. La ligne laté- rale courbe. Une grande tache olivâtre s'étend sur la nuque et couvre le commencement de la membrane de la nageoire dorsale qui est ornée de deux sortes d'yeux noirs , dont le premier est irisé. Elle contient trente-quatre rayons 5 les ju- gulaires, deux chaque 5 les pectorales , pointillées de rouge , quatorze chacune 5 l'anale , traversée par des bandes blanches, en a vingt-quatre 5 la caudale , on^e • et la membrane branchiale , cinq. IJLENNIE. l5S Ce jugulaire fréquente les rochers un peu pro- fonds de Yillefranclic. Il s'approche du rivage en octobre. Sa Ion sueur s'étend à un décimètre. TROISIEME SOUS-GENRE. Trois nageoires dorsales , point de baibillons ni d? ap- pendices sur la tête. 12. B. Tripteronote. N. B. Tripteronotus. N. ( Baveco d'Argo. ) PI. v, fig. li de cet ouvrage. B. Pinnis dorsalibus tribus. N. . Trois nageoires dorsales caractérisent ce nou- veau poisson qui forme une nouvelle division de ce genre. Son corps est d'un blanc grisâtre , voilé de rouge, couvert d'écaillés rhomboïdes , ciliées , garnies autour de petits points d'un jaune bru- nâtre , dont l'ensemble présente la forme d'un réseau. L'abdomen est argenté , la tête grande, le museau semblable au bec d'un pigeon , la mâ- choire inférieure un peu plus avancée que la su- périeure , toutes deux sont garnies de petites dents. La bouche est étroite , la langue courte , les yeux cendrés , l'iris ronge , la prunelle noire. La ligne latérale droite. La première nageoire dorsale est rouge et garnie de trois rayons; la seconde, trans- parente , en a onze ; la troisième , lisérée de rou- geâtre , en a douze ; les pectorales longues , l36 OSSEUX. JUGULAIRES. quatorze chacune $ les thoracines blanches , deux chaque ; l'anale, lisérée de rouge , vingt-quatre j la caudale rectiligne ? huit , et la membrane branchiale , quatre. La longueur de ce blennie est de huit centimètres. La femelle pond ses œufs en avril , parmi les zostères. On trouve ce poisson au printemps. QUATRIEME SOUS-GENRE. Deux nageoires dorsales , point de barbillons ni d? appendices sur la tête. i3. B. Gadoide. Lac. B. Gadoides. Lin. ( Moustello blarico. ) Brtjkn. Pisc. Massil. pag. ^4 » n. 54. B. Albidus ; cirr/io menti; pinnis ventralibus di- dactylis elongatis. Lin. Gadus. Syst. nat. pag. 1 1 7 1 » n°. 19. Les couleurs qui ornent ce jugulaire présentent le brillant aspect de l'argent. Son corps est un peu arrondi 5 la tête rougeâtre , les yeux grands , l'iris d'un blanc mat , la prunelle noire , la mâ- choire supérieure un peu plus avancée que l'in- férieure , celle-ci ornée d'un petit filament. La nuque garnie de deux aiguillons j la ligne latéral© droite. La membrane branchiale a sept rayons ; la première nageoire dorsale en a dix , elle est ta- chetée de noir à la sommité 5 la seconde en a trente- six 'y les pectorales , onze chacune 5 les jugulaires , BLENNIE. 1^7 fort longues , deux chaque 5 l'anale , cinquante- trois 5 la caudale noire à l'extrémité , seize. Le ga- doïde atteint quatre décimètres de longueur. Sa chair est bonne et succulente. On en prend dans nos mers toute l'année , et très-communément. CINQUIEME SOUS-GENRE. Une seule nageoire dorsale , point de barbillons ni d'appendices sur la tête, 14. B. Testddinaire. N. B. Testudinarius. N. ( Baveua. ) B. Capite magno ; corpore virescente , griseo fasciato. N. La nageoire dorsale de ce blennie, qui paroît se diviser vers le milieu en deux membranes , réunies cependant en une seule 5 semble former la séparation du sous-genre précédent , avec celui qui termine la division de ces poissons. Ce jugu- laire a la tête grosse, ronde, un peu aplatie en dessus , assez semblable à celle d'une tortue , dont j'ai emprunté le nom. Son corps est légèrement aplati , d'un vert pâle , avec de grandes bandes grises, bordées de bleuâtre. La bouche est petite , les mâchoires égales , garnies de dents. Les yeux verdâtres , la prunelle noire. La ligne latérale droite. La membrane branchiale est découverte et contient sept rayons $ la nageoire dorsale en a l33 OSSEUX. JUGULAIRES. douze solides , qui diminuent insensiblement pour se réunir à douze autres rayons plus foibles ; l'a- nale en a dix-huit 5 toutes les deux sont séparées de la caudale ? qui en a onze j les jugulaires, deux inégaux chacune 5 les pectorales , douze chaque. La longueur de ce poisson est d'un décimètre. Il vit sous les rochers de nos rivages , où on le voit constamment, et il ne paroît pas s'avancer vers les profondeurs de la mer. i5. B. Pholïs. Lac. B. Pholis. Lin. (Badova. ) Jonjt. lib. I , c. 18 , fig, 2. B. Linea laterali curva sub bifida. Lin. Syst. nat. éd. i3 , pag. 11 80, n°. 8. Les contrées méridionales ont toujours été la patrie de cet osseux. Son corps est olivâtre , par- semé de petits points obscurs , et traversé longi- tudinalement de petites taches blanches. La bou- che est ample , les lèvres épaisses ; la mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure, toutes deux sont garnies de dents fortes , pressées et ai- guës. La langue est lisse , le palais rude. L'ouver- ture des narines placée au bout d'un petit tube frangé 5 les yeux grands , l'iris rougeâtre , la pru- nelle noire. La ligne latérale courbe ; l'anus plus près de la tête que de la queue. La membrane branchiale contient sept rayons 5 la nageoire dor- sale , trente-deux 5 les pectorales , tachetées de BLENNIE. 1^9 rouge 5 quatorze chacune 5 les jugulaires, deux chaque 5 l'anale , vingt-deux 5 la caudale , dix. La femelle présente des couleurs plus vertes que le mâle 5 ils s'approchent en mai Vers les rochers du port de Nice, ainsi que les deux variétés sui- vantes. A. Corps d'un brun obscur , dépourvu de toute espèce de taches blanches. B. Celle-ci est marbrée de brun obscur et d'oli- vâtre. 16. B. ÀuDiFREDi. N. B. Audifredi. N. (Baveua. ) PL vi , fig. i5 de cet ouvrage. B, Corpore depresso, rubescente , argenteo punctato ; naribus non fimbriatis \ N. La description du poisson auquel j'ai donné le nom du R. P. Audifredi d'Escarona, savant bi- bliographe de Casaleatense de Borne , n'a pas en- core été publiée. Ce blennie a le corps aplati , d'une couleur de laque, relevé par une ligne de taches rondes argentées,qui se prolongent depuis les pecto- rales j usqu' à la queue. La tête est parsemée de points d'argent, les lèvres sont épaisses 5 les mâchoires garnies de petites dents , les yeux saillans , l'iris doré, la prunelle noire. La ligne latérale com- mence près de la nuque, se courbe sur les pecto- rales , et disparoît ensuite. L'opercule se termine en pointe. La membrane branchiale a cinq rayons j l4<> OSSEUX. JUGULAIRES» la nageoire dorsale, ornée de taches transparentes^ en a trente-cinq ; les jugulaires , deux chaque; les pectorales , neuf chacune ; l'anale qui présente la? forme d'un réseau % en a vingt-deux ; et la caudale qui est diaphane au milieu , en a neuf. Ce poisson a un décimètre environ de longueur. Il vit dans les rochers. Cette variété a des couleurs ternes et foncées , «ans aucune tache argentée. 17. B. Argcnté. N. B. Argentatus. N. ( Baveua. ) B. Corpore subrotundo brunneo , argenteo maculato. N. La différence qui existe entre ce poisson et le précédent , consiste dans la forme du corps qui est plus ronde et moins aplatie ; dans une couleur d'un brun de terre d'ombre , relevée par huit lon- gues taches cjuadrangulaires d'un argent éclatant , qui diminuent vers la queue. Son museau est ar- rondi 5 les mâchoires égales 5 la supérieure garnie de plusieurs rangs de dents ; l'inférieure en a une seule rangée très-aiguë. Les opercules sont par- semés en dessous de quelques points argentés. La ligne latérale est courbe à son origine et droite ensuite. La nageoire dorsale est supportée par trente-deux rayons ; les premiers , un peu plus re- levés, ont une tache argentée à leur base; les ju- gulaires , deux chaque 5 les pectorales , sept cha- BLENNIE. l4l cune ; l'anale ? dix-huit $ et la caudale ? cinq. Ce poisson parvient à soixante millimètres de lon- gueur ; il n'est pas commun j il vit dans les ro- chers , où je l'ai pris en août. REMARQUES. La plupart des blennies ont le corps lubréfié par une humeur gluante et glaireuse qui les rendent très-souples , glissans et difficiles à saisir. C'est principalement au printemps que ces poissons s'approchent du rivage pour y chercher de petits crus- tacés et des vers dont ils font leur nourriture. Ils se cachent dans les creux des rochers où ils s'ensevelissent dans la vase , lorsqu'ds sont poursuivis par de gros poissons. Retirés de l'eau ils périssent promptement comme asphixiés par le contact de l'air atmosphérique sur leurs branchies. Les blennies qui habi- tent les grandes profondeurs de notre mer, offrent, lorsqu'on les en retire subitement , le même phénomène que les gades , les trigles, les scorpènes et les persèques. Leur vessie natatoire se dilatant subitement , crève dans l'abdomen , et le gaz qui s'en dégage occupant un très- grand espace, refoule les intes- tins, et le plus souvent l'estomac, en le renversant hors de la bouche. On désigne à Nice cette poche membraneuse qu'offrent les poissons , tirés des grandes profondeurs , sous le nom de hudeo. J'ai eu souvent occasion d'observer ce fait qui a été in- diqué par M. Biot, et vérifié par M. Delaroche, sur les pois- sons de la mer d'Iviça. G. XXXI. Oligopode. Oligopus. Lac. Caractères. Un seul rajon aux nageoires ju- gulaires; une seule nageoire du dos, s'éten- dant de la tête à la queue. l/\2 OSSEUX. JUGULAIRES. i . O. Noir. O. Ater. ( Fanfré negré. ) O. Niger ; maxillâ longiore ; pinnis imparibus coadunatis. Le corps de ce poisson a la teinte du noir d'é- bène , sur un fond de rouge violâtre. Son museau est arrondi, la bouche ample , la mâchoire infé- rieure un peu plus longue que la mandibule ; toutes deux sont garnies d'une rangée de fortes dents aiguës. La langue est blanche et libre, 1© palais garni de quatre grosses pointes obtuses. Le gosier est lisse , les yeux sont petits , noirâtres , avec l'iris doré. La nuque est nue, smuée, cou- verte de petits pores. Les narines sont arrondies. Les opercules composés de deux pièces ; la pre- mière a trois dentelures, et la seconde se termine en pointe. Les écailles sont petites et fort adhé- rentes à la peau. La ligne latérale est double ; la. supérieure courbée règne le long du dos ; l'infé- rieure est droite : toutes les deux se réunissent près de la queue. Les nageoires sont comme car- tilagineuses , d'un noir foncé. La dorsale renferme soixante-quatre rayons; l'anale, quarante-qua- tre ; toutes deux adhèrent à la caudale qui se ter- mine en pointe , et qui en a quatorze ; les pec- t «.les en ont vingt chacune ; les thoracines , un seul soyeux , court et délié ; la membrane bran- chiale en a huit. La longueur de ce poisson est OLIGOPODE. l45 de plus d'un décimètre. Je l'ai pris au mois d'août , dans le golfe de Saint-Hospice. REM AR Ç U E S, J'ai rapporté au genre oligopode de M. Lacépède, corres- pondant à ceux nommés pteridium par Scopoli , et pteraclis par Gronov , le poisson dont il vient d'être question , parce qu'en effet il a , comme le coryphœna velifera de Pallas , beau-» coup de rapport avec le pompile qui vit dans nos mers. Il diffère du genre coryphène , non- seulement par le rayon uuique de ses nageoires jugulaires et par les autres caractères, mais en- core par ses mœurs , son instinct et ses habitudes. Foible et timide, il paroît relégué toute l'année dans des antres obscurs dépourvus de toute végétation. Il ne s'approche jamais du rivage où sa lente natation ne pourroit le soustraire à la voracité des murénophis et des scorpènes. C'est vers le milieu du mois d'août que la femelle dépose sous les rochers des oeufs d'ua bleu foncé entrelacés d'un réseau blanchâtre , lesquels éclosent peu de temps après , et les petits poissons qui en proviennent se retirent bientôt sous des rochers entourés de sédimens fan- geux où ils semblent s'ensevelir tout vivans. La chair de cette espèce est molle , baveuse et d'un goût fade. G. XXXII. Batrachoïde. BatrachoideS. Lac» Caractères. Tête très-grosse, large, aplatie; à bouche grande , presque horizontale; à un ou plusieurs barbillons; deux nageoires du dos,, dont la première a plusieurs aiguillons. 1. B. Gmelin. J3. Gmelini. ( Moustello deRocco, ) PI. vi y fig« 16 Je cet ouvrage. l44 OSSEUX. JUGULAIRES, £. Mandibulâ longiore ; pinnis ventralibus lori-* gissimis. Ce batrachoïcle j qui n'est pas encore connu des ichthyologistes , a le corps comprimé en forme d'épée ? d'un gris rougeâtre ? couvert en dessus de petites écailles peu adhérentes. Les opercules et le ventre brillent des couleurs métalliques de l'or et de l'argent. La tête qui est grosse , comprimée 7 effilée ? est de couleur lilas. La bouche est ample la mandibule dépasse la mâchoire qui est garnie d'un long filament : toutes deux offrent plusieurs rangées de dents rougeâtres à leur base. La langue est lisse , blanche ; le palais tacheté de bleu et de rouge , hérissé de deux rangs de pointes. Les na- rines ont deux orifices. Les yeux sont grands y dorés , avec l'iris argenté et la prunelle noire. La ligne latérale courbe au-dessus des pectorales de- vient droite ensuite. Les nageoires sont grises , bordées de noir. Il y a neuf rayons dans la pre- mière nageoire du dos 5 soixante , dans la seconde 5 cinquante-cinq ? dans l'anale ; deux , dans les ju- gulaires , qui sont très-longues , terminées en fil délié j dix-huit , dans chaque pectorale ; vingt- deux, dans la caudale , qui est arrondie j six , dans la membrane branchiale. Ce poisson ne parvient jamais qu'à deux décimètres de longueur. Sa chair? quoique molle ? est d'un fort bon goût. On 1ô BATRACKOÏDE. nj.5 pêclie dans les rochers de Villefranche , vers les mois de mai et de septembre. REMARQUES. Le savant professeur Gmeliu a fait connoître *ux natura- listes, dans Ja treizième édition du Système de Linné, d'après la Zoologie Danoise de M. Mùller,pag. i5 , planche 45, une va- riété du blennius raninus de l'océan septentrional, et dont les caractères se rapprochent, un peu de ceux de la nouvelle espèce que je viens de décrire. Comme c'est à cette description que je dois la connoissance de ce poisson, je me suis fait un devoir de lui consacrer un nom que l'Histoire naturelle avoit déjà placé dans ses fastes. J'ai été quelque temps embarrassé .pour rapporter ce poisson à Pun des genres précédemment indiqués parles auteurs. 11 pré- sente en effet les caractères des phycis, auxquels M. Schneider l'a joint dans le système de lVloch , puisqu'il a les nageoires paires inférieures allongées , filiformes, et un court barbillon sous le menton 5 mais on lui trouve aussi les caractères du genre hatrachus du même ichthyologisle , établi précédemment par M. Lacépède • savoir , outre les huit nageoires , la tête grande, déprimée , plus large que le tronc ] voilà ce qui m'a déterminé à la ranger avec le batrachoïde et le blennioïde , comme une troisième espèce. 10 POISSONS OSSEUX. TROISIÈME SOUS- ORDRE. THORACIQUES. G. XXXIII. Gymnetre. Gymnetrus. Blocli, Caractères. Point de nageoire de l'anus. i. G. Lacépède. N. G. Cepedianus. N. (Gros Argentin. ) Pl. v, fig. 17 de cel ouvrage. G. Corpore compresse* , argentato , maculis magnis 7iigris ; pinnis rubris ; ventralibus radiis qua- tuor. N. La beauté de ce poisson m'a enhardi à lui donner le nom de notre grand ichthyologiste français , comme un témoignage de respect et de la haute considération, que ses écrits m'ont inspirés. Le corps de ce gymnetre est comprimé d'un mètre de longueur et d'un décimètre de hauteur dans sa partie antérieure, qui s'amincit insensiblement jusqu'à dix millimètres , en approchant de la queue. Une poussière d'argent le recouvre et le rend d'une beauté surprenante. Trois grandes g y m iv è t a e. 1 4y taches noires et rondes imprimées sur son dos , etuneoblongue située sur l'abdomen , en relèvent l'éclat. Son museau est rétractile 5 l'ouverture de la bouche est ample , oblongue j la mâchoire su- périeure est garnie de quatre grosses dents 5 l'in- férieure en a cinq aiguës et crochues. Les yeux sont très -grands , l'iris a le brillant du platine , et la prunelle ovale est d'un noir de jayet. Les narines ont deux orifices de chaque côté. Les opercules sont oblongs , osseux et couvrent une large ou- verture branchiale, dont la membrane contient six rayons : la ligne latérale est sinuée à son ori- gine, droite ensuite. Elle est formée par de petites aspérités qui grosissent vers la queue. L'anus est situé au milieu du corps. La nageoire dorsale est grande , d'un beau rouge pourpre 5 elle s'étend tout le long du dos. On y compte cent quatre- vingt-dix rayons très-élevés 5 les pectorales , d'un rose pâle , en ont dix chacune 5 disposition qui distingue cette espèce de toutes celles du même genre. Les thoracines , très-longues, quatre cha- cune : et la caudale , qui brille d'un rouge car- min , en a dix. La chair de ce poisson est mu- queuse , et se décompose quelques heures après que l'animal a été retiré de l'eau. On prend cette espèce en avril et mai , sur tout le rivage de notre département. Il est des individus qui attei- gnent le poids de cinq kilogrammes. l4$ OSSEUX. THORACIQLES. REMARQUES. Ce gymnèlre est le poisson de notre mer sur lequel la nâ* ture a versé ses trésors avec plus de profusion. Des nuances élé- gantes et variées , des reflets agréables et brillans , l'éclat des pierreries les plus éblouissantes sont les riclies couleurs dont elle a orné son corps svelte. Cette magnifique parure , nuancée avec le jayet de ses taches ou se réfléchit en mille sens l'azur et l'améthyste , réunis au pourpre et au rubis des nageoires, forment un ensemble de couleurs si élincelantes qu'il est im- possible de pouvoir les décrire. Ce thoracin s'approche de nos bords quand la mer est calme et tranquille , il y vient en agitant mollement son corps; il s'abaisse, se relève, et p;/r les différons reflets de couleurs qu'il fait jaillir à chaque ondu- lation , il produit aux yeux de l'observateur des effets éblouis- pans de lumière. Sa nourriture ordinaire consiste en salpes, eu méduses , en vellelles et en petits poissons. G. XXXIV. Lépidope. Lepidopus. Gouan. Caractères. Corps très-allongé et comprimé, en forme de lame; les nageoires paires infé- rieures formées par deux écailles oblongues; la nageoire anale courte et étroite. i. L. Péron. N. L. Veroîiii. N. ( Argentin dental. ) P]. v, fi g. 18 de cet ouvrage L. Maxilla lo7igio?-e , pinnâ dorsi immaculata , ani radiis 22. N. Ce singulier poisson a le corps allongé ? très- ï, Ê P I D O V E. 1 4 9 comprimé. Il est recouvert d'une poussière ar- gentée , se nuançant en reilets dorés , roses et azurés. La tête estoblonoue et se termine derrière les yeux par une éminence. L'ouverture de la bouche est grande , peu extensible 5 la langue , le palais et le gosier sont lisses. La mâchoire infé- rieure est aiguë , plus avancée que celle de dessus , garnie à son extrémité d'un tubercule dur. Elle est hérissée sur le devant de deux «rosses dents crochues, avec une rangée de petites qui sont droites , et qui vont toujours en augmentant. La mâchoire supérieure est garnie de deux longues dents aiguës sur le devant , et de trois plus grandes, mobiles, crochues et adhérentes au palais, sui- vies d'autres plus petites situées sur les bords. La nuque est sillonnée ; les yeux sont grands , ar- gentés , très-rapprochés du sommet de la tête 5 l'iris doré. Les narines sont orbiculaires ; les oper- cules membraneux, composés de deux lames, dont la seconde est striée en rayons divergens. L'anus est plus près de la tête que de la queue. La ligne latérale, qui est relevée, commence au- dessus de l'ouverture branchiale et va droit en- suite vers la queue. Les ouïes sont hérissées en dessus de plusieurs rangs de pointes inégales. La membrane branchiale a sept rayons 5 la nageoire dorsale , d'un jaune transparent , en contient cent deux ; les pectorales horizontales , douze chaque ; les thoracines sont formées par deux 100 OSSEUX. THORÀCIQUES. écailles en forme de cuilleron. L'anale commence par des protubérances osseuses , et se termine vers la base de la queue , par une nageoire mem- braneuse qui renferme vingt-deux rayons j la cau- dale , qui est en croissant , en a trente-six. La longueur de ce poisson , que j'ai dédié à l'amitié , s'étend à un mètre et demi : sa hauteur a quatre- vingt-cinq millimètres. Sa chair est ferme et déli- cate. On le prend à l'entremail > dans le printemps. Il se pourroit que ce poisson fût le même que celui décrit par M. Shaw dans la General Zoo- logy , vol. IV, part. 2 , pag. 199 , sous le nom de Vandellius Lusitaniens , d'après un individu des- séché conservé dans le Muséum britannique , et que le docteur Vandelli de Coïmbre avoit cru de- voir réunir au genre trichiurus sous le nom à^ensi- formis. Mais M. Shaw ? tout en établissant ce genre , et en le rangeant dans l'ordre des thora- ciques ? ne parle pas des nageoires paires infé- rieures . ou des écailles qui nous ont fait placer le poisson 7 dont il est ici question , parmi les lépi- dopes. Il dit d'ailleurs que les nageoires impaires sont réunies ? ce que nous n'avions pas reconnu dans l'individu que nous avions sous les yeux. D'un autre côté ? si comme nous avons tout lieu de le penser , notre espèce est le trichiurus caudatus décrit par Euphrasen , dans les nouveaux actes de Stockholm ? tom. IX ? pag. 4^ 1 nous avons dû le rapporter au genre lepidopus > ainsi que l'a fait LEPIDOPK. ï5f Waltîaum , dans Vlckthyoîogie d'Artèdi , par- tie III , pag. 6^4. a. L. Gouakien. Lac. L. Gouanianus. Lac. (Argentin.) Gouan. Hisi. des pois s. pag. 1 85 , fîg. •+. L,. Maxilla longiore ; pimiâ dorsi nigro maculata ; ani radils 42. N. Une poussière d'argent , nuancée par de lé- gers reflets azurés, couvre le corps de cette belle espèce, que le célèbre naturaliste de Montpellier , dont il porte le nom , a le premier fait connoître. La tête est grosse et comprimée latéralement : la nuque d'un bleu d'azur, terminée par une arête. Son museau est pointu , la mâchoire inférieure, nii peu plus longue que la supérieure , est garnie de petites dents égales , et celle de dessus hérissée de trois longues dents crochues. La langue est lisse , les yeux argentés , l'opercule composé d'une seule pièce , l'ouverture branchiale grande en croissant , la ligne latérale droite et enfoncée , l'anus situé vers le milieu du corps. La membrane des branchies supporte sept rayons ; la nageoire dorsale très-basse, en a cent , dont les premiers sont ornés d'une belle tache noire. Les thoracines ressemblent à deux cuillerons ovales et pointus. Les pectorales en ont douze chacune 5 l'anale fort peu relevée , en contient quarante-deux 5 elle est précédée d'une longue écaille arrondie 5 la eau- 1$2 OSSEUX. THORACIQUES* dale est un peu fourchue ? et en a seize. La lon- gueur de ce lépidope est environ quatre décimè- tres , sur quatorze millimètres de haut. Sa chair est molle et peu agréable. On en prend en janvier et février ? sur les parages de Nice. S. L. Diaphane. N. L. Pellucidus. N. (Karinafino*) PI. v . fig. 19 de cet ouvrage. L. Corpore pellucido ; mandibula longiore^ Cette nouvelle espèce a le corps oblong , com- primé , d'une diaphanéïté si remarquable , qu'on peut voir à travers tous les phénomènes de l'organi- sation. Le museau est arrondi ,1a bouche médio- cre ? la langue lisse , la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'inférieure 5 toutes les deux sont garnies de petites dents égales. Les yeux sont grands avec l'iris argenté ; la ligne latérale droite est formée de petits points noirs qui se succèdent par paires vers la queue. Les nageoires sont d'un violet clair. La dorsale commence par un point saillant , à un tiers de la tête , et se réunit à la caudale qui se termine en pointe. L'anale est parsemée de pe- tits points noirs 3 les thoracines sont formées par deux fines écailles 5 les pectorales sont subulées. La petitesse des nageoires empêche de compter le nombre des rayons qui sont à peine visibles à la loupe. La longueur de ce poisson est de deux dé- LEPIDOPE. 103 cimètres. Je l'ai trouvé à Ville franche , dans le mois d'avril > au milieu des crangons. R E M A R Q U JE S. Les lépidopes sont un des plus beaux genres de poissons qui habitent nos rivages. Brillant sur les écailles, fraîcheur dans les couleurs , vivacité et rapidité dans les mouvemens , tels sont les attributs qui les ont de tout temps fait remarquer d'une manière distinguée. Le corps prolongé en lame , que ces thoracins ont de commun avec les tricliiures , les gyni- nètres , les cépoles , etc. , n'étoit pas un caractère suffisant pour servir à tracer la ligne de démarcation qui doit nécessai- rement être établi^ pour ne pas confondre ces trois genres, que Ja même forme et la même parure semblent réunir : mais la nageoire anale que j'ai remarquée à tous les lépidopes , et sur- tout au gouanien , laquelle , par son extrême petitesse , s'ctoit sans doute dérobée aux observateurs , les sépare des autres poissons , et m'a servi pour caractériser ce genre. G. XXXV. Cépole. Cepola. Lin. Caractères. Corps très - allongé , très - com- prime , couvert de petites écailles ; tête comme tronquée ; nageoires thoracines à plus d'un rayon ; une anale. i. C. Taenia. Lac. C. Tasnia. Lin. (Flamo. ) Bl.OCH. pi. l-O. C. Pinna caudce attenuaba ; capite obtusissimo. Lin. Syst. nat. éd. i3, pag. 1186, n°. 1. Le corps du tcenia est allongé 7 comprimé et 1^4 OSSEUX. THORÀCIQUES. transparent. La partie supérieure est grise y lx~ chetée de rouge ; l'inférieure , colorée de blan- châtre. Son museau est arrondi , la bouche grande > la mâchoire supérieure garnie d'un rang de dents aiguës : celle de dessous en a deux rangées. La langue est rude , les yeux d'un rouge argenté , la prunelle noire ? l'opercule composé d'une seule pièce. La ligne latérale droite. L'ouverture bran- chiale ample. Sa membrane renferme six rayons : la nageoire dorsale ? soixante-six • les pectorales , quinze chaque j les tlioracines j six chacune ; l'a- nale, soixante 3 et la caudale pointue 5 dix. Toutes ces nageoires sont d'un beau rouge > et relèvent la monotonie des couleurs de ce thoracin , qui est fort rare dans nos mers. 2. Cé Serpentiformk. Lac. C. Rubescens. Lin. ( Calegneiris.) Aldrov. }ib. 3 , c. 28 , pag. 067 , fîg. C. Pinna caudce attenuata y maxillis acutis» Lin. Syst. nat. éd. i5, pag. 1 187 , n°. 2. Cette espèce , qui porte à Nice le nom vulgaire des opbidies , avec lesquelles Linné Favoit rangée dans la dixième édition du système , a le corps d'un rouge de mercure oxidé . traversé par de lé- gères bandes foncées 5 le museau est un peu pointu. La bouche ample , la langue lisse , la mâchoire supérieure ornée de chaque côté d'une tache noire CE PO LE. i55 et garnie de vingt-quatre petites dents aiguës 5 l'in- férieure en a seize. Les yeux sont d'un rouge rubis. La ligne latérale droite et transparente. La nageoire dorsale est d'un jaune safran , lisérée de rose , marquée à son origine d'une tache rou- geâtre : elle renferme soixante-neuf rayons ; et l'anale ? soixante ; toutes les deux se réunissent à la caudale qui en a douze ; les pectorales ? seize chacune 5 les thoracines , six chaque 5 la mem- brane branchiale , cinq. La longueur de ce pois- son est de quatre décimètres. Sa chair couvre à peine la charpente osseuse. On en prend com- munément en mai , juillet et décembre. Jl E M A R Q U E S. Des corps souples et déliés, serpentant avec légèreté au mi- lieu des eaux bleuâtres qui noas entourent , ont fait donner à ces poissons le nom vulgaire de flamme et de ruban , à cause de l'effet agréable qu'ils produisent en parcourant avec vivacité le fluide où ils vivent. Ces cépoles habitent nos rivages , et quoi- qu'elles ne se nourrissent que de crustacés et de zoophytes , leur chair est peu estimée, et a fort peu de goût. G. XXXVI. Gobie. Gobais, Artèdi. Caractères. Les nageoires paires inférieures réunies : deux nageoires dorsales. l56 OSSEUX. THORÀCIQUES. i. G. Aphie. Lac. G. Aphia. Lin. (Gobou. ) Pe.nnakt. Zool. Brit. tom. ni , pi. 37. G. Albidus , fasciis ferrugineis etiam in pinnis ; dor-. salïbus inter se remotis. L'aphie aie corps allongé, un peu cylindrique , d'un blanc sale , varié par quelques taches noires, La tête est grande ; la bouche ample 5 la langue lisse ; les mâchoires garnies de petites dents , les yeux rapprochés, obscurs , l'iris tacheté ; la ligne latérale à peine visible. Les nageoires nuancées de bandes brunes et grises. A la première dorsale, il y a six rayons 5 à la seconde , dix-sept , à chaque- pectorale, dix-huit j aux thoracines , douze ; à l'a- nale, quatorze ; à la caudale, treize. Sa longueur est plus d'un décimètre. Sa chair est fort bonne ; il habite nos rochers. o,. G. Paganel. Lac G. Paganeïïus. Lin. ( Gobou. ) G. Pinnis pectoralibus caudalique acuminatis ; ven-_ tralïbus in apice divisis. La distribution des couleurs de cette espèce est un vert obscur sur sa partie supérieure 5 un blanc jaunâtre avec des traits verdâtres , tacheté de noir sur l'inférieure. La tète est médiocre ; la bouche ample; les mâchoires garnies de petites dents; les yeux d'un brun argenté. La ligne latérale peu marquée. La première nageoire dorsale est bordée GOBIE. l5/ de jaune, et a six rayons , la seconde, pourpre à sa base , en a dix-sept ; les pectorales , avec une lunule noire, en ont dix-sept chacune ; aux tlio- racines , douze* à l'anale , seize ; et à la caudale rectiligne, vingt. Ce gobie a deux décimètres de longueur. Il fréquente les rochers. 3. G. Ensanglanté. G. Cruentatus. Lin. (Gobou rouge. ) G, Valliduî fusco fasciaùus ; ore , guîa operculisque maculis sanguineis. Un blanc sale est la couleur dominante de ce thoracin , et sur ce fond ressort avec éclat le rouge vif qui est tempéré par des taches transversales brunes. La bouche est ample ; la langue lisse 5 les mâchoires garnies de dents isolées ; les yeux d'un rubis argenté. Les nageoires sont colorées de brun, de jaune et de rouge. La première dor- sale a six rayons , la seconde , seize ; chaque pec- torale , dix-neuf; la thoracine bleuâtre , douze; l'anale , quinze 5 la caudale traversée par des ban- delettes obscures, en a quinze 5 et la membrane branchiale, cinq. La chair de ce poisson est déli- cate , il parvient jusqu'à deux décimètres de lon- gueur; il habite Jes rochers profonds. 4. G. Noir brun. Lac. G. Bicolor. Lin. (Gobou. ) G. Fusais , pinnis omnibus rubris. Les deux principales couleurs de ce gobie lui l58 OSSEUX. THORACIQUES. ont valu sou nom spécifique. En effet, un brun obscur colore le dessus de son corps , et passe par diverses nuances en verdâtre azuré sur la aorae et sur l'abdomen. La tète est grande j la bouche moyenne • les mâchoires garnies de petites dents j les yeux foncés , l'iris doré. .La ligne latérale pe- tite. Les nageoires noirâtres j la première dorsale a six rayons j la seconde , seize , chaque pecto- rale, dix-neuf j aux thoracines , douze 5 à l'anale, quinze 5 à la caudale ronde, dix-sept ; et à la membrane branchiale, cinq. Sa longueur est d'un décimètre j il est fort commun sur nos rivages. 5. G. Boulerot. Lac. G. Niger. Lin. (Gobou nègre.) Bloch. p], 3P. G. Capite depresso ; radiis sex primée dorsalis ri~ gidis ; caudali rotundata* Le corps arrondi d'un gris cendré sur sa partie supérieure , qui passe au jaunâtre tacheté de blanc et de noir sur l'inférieure , caractérise cette es- pèce. Sa tête est grosse 5 sa bouche ample ; sa langue lisse , ses mâchoires garnies de petites dents j ses yeux obscurs 5 l'anus garni d'un ap- pendice noirâtre 5 les écailles dures et très-adhé- rentes a la peau. Les nageoires d'un beau noir. La première dorsale contient six rayons 5 la se- conde, quatorze ; chaque pectorale , dix-huit 5 aux gobie. s 5g thoracincs il y en a dix; «à l'anale , douze; à la cau- daleronde, quatorze; et la membrane branchiale, cinq. Le boulerota deux décimètres de longueur, sa chair est fort bonne; on le pêche en mars et avril. 6. G. Jozo. G. Jozo. Lin. (Gobou blanc. ) Bloch. pi. 107 , fig. 3. G. 2'eres ; pinnis nigris ; dorsalis primee radiis setaceis ; caudali rotundata. Cette espèce a le corps blanchâtre , nuancé sur le dos d'une légère teinte brune. La tête est compri- mée, la bouche moyenne , les mâchoires garnies de petites dents; les yeux d'un brun jaunâtre , l'iris doré, la ligne latérale obscure. Les nageoires variées de plusieurs couleurs. La première dorsal© a six rayons plus élevés que la membrane; la se- conde en a quatorze ; chaque pectorale , seize.t Les thoracines dix , nuancés d'un bleu tendre 5 l'anale bleuâtre en a douze: la caudale parsemée de points bruns ocellés de jaune , en contient seize; et la membrane branchiale, cinq. Ce pois- son a un décimètre et demi de longueur, sa chair est molle et fade, on en prend beaucoup en novembre. 7. G. Menu. Lac. G. Minutus. Lin. (Gobou. ) Pallas-Siuul. Zool. vui , pi. 4. i6o OSSEUX. TIIORACIQUES. G. Albicans ; ferrugineo maculatus ; radiis dorsct* /ibus, ùaudalibus que ferrugineo obsolète striatis. Les attributs caractéristiques de ce thoracin sont un corps blanchâtre , parsemé de taches fer- rugineuses sur le dos et varié de petites lignes bru- nâtres sur le ventre. La tête est un peu déprimée . la bouche petite , les mâchoires garnies de dents , les yeux rapprochés , obscurs. Les nageoires nuancées de brun 5 la première dorsale contient six rayons. La seconde , onze 5 chaque pectorale , dix ; les thoracines , huit : l'anale , onze j et la caudale, dix. Sa longueur est un demi déci- mètre ; il habite nos bords. 8. G. Doré. G. Auratus. Nob. ( Gobou jaune. ) G. Auratus , nigro pwictatus , macula cœrulea ad basim pectoralium. Le nom de doré que j'ai donné à cette espèce - encore inconnue des naturalistes , a été tiré des couleurs riches et brillantes dont ce joli poisson est orné. Son corps est d'un beau jaune doré , couvert de petits points noirs. La tête est grande , la bouche ample, la langue lisse; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure est garnie de dents fines isolées. Les yeux ronds , l'iris d'un vert jaunâtre, la prunelle améthyste. Les nageoires sont d'un rouge doré , la première dorsale contient six rayons ; la seconde , quatorze \ / GOBIE. l6l chaque pectorale, quinze , avec une tache brune à leur base 5 les thoracines, dix; l'anale, douze ; la caudale , quatorze ; et la membrane branchiale , quatre. Ce nouveau poisson est assez commun dans nos mers; sa, plus grande dimension est un décimètre; sa chair est fort bonne, il vit dans les rochers profonds. On en prend en février, juillet et septembre. 9. G. Nébuleux. Lac. G, Nebulosus. Lin. (Gobou.) G. Fusco-nebulosus , radio secundo pinnœ dorsalîs ■primœfilo nigro aucto , anali nigro marginala. La Méditerranée nourrit également le gobie que le savant Forskaè'l avoit trouvé en Arabie. Le corps de ce thoracin est couvert de grandes écailles rudes , placées en losange , nuagées de vert , de gris , de brun et variées de très-petits points obs- curs. L'abdomen est d'un blanc nacré. La tête est légèrement nuancée d'une couche bleuâtre. Les yeux sont foncés, l'iris blanc. La bouche est grande, les mâchoires garnies de plusieurs rangs de dents fines. La nuque forme un sillon pro- fond. La ligne latérale est indiquée par des écailles obscures. La première nageoire dorsale est un mélange do teintes vertes , rouges et bleues , et elle contient six rayons, dont les trois du milieu se terminent par de longs filamens noirâtres. La seconde est variée de blanc , de bleu , de jaune : H I02 OSSEUX. THORACIQJUES. elle a treize rayons; les pectorales bleuâtres, dix* huit chacune ; les thoracines réunies , d'un vert glauque ? en ont douze : l'anale, onze ; la caudale ronde ? d'un bleu foncé ? quatorze ; et la mem- brane branchiale en contient sept. Ce poisson parvient à un décimètre et demi de longueur 5 il vit parmi les rochers. \ REMARQUES. Chaque genre de poisson a un instinct particulier conforme à sa propre nature. Les gobies qui se plaisent près des bord» rocailleux des parties méridionales aiment à se suivre par troupes , et si quelque bruit sondain les sépare, ils se réunis- sent de nouveau pour fuir ensemble le péril qui les menace. La chair de ces thoracins est saine et légère , et quoiqu'ils se nourrissent principalement de petit patentons, ils ne dédaignent point les brins de plusieurs fucus, parmi lesquels ils déposent ordinairement leurs œufs. G. XXXVIL Scombre. Scomber. Artèdi, Caractères, Deux nageoires du dos ; une ou plusieurs petites nageoires sur ou sous la queue, qui est souvent care'ne'e latéralement; ou une petite nageoire compose'e de deux aiguillons re'unis par une membrane , au-de- vant de la nageoire de l'anus. SC OMBRE. l65 i. S. Thon. S. Thynnus. Lin. (Toun.) 15 1. oc n. pi. 55. > 6". Pinnulis iitrinqne 8 seu 9-10 ; ventralibusinsulço ,• recondendis , pectoralibus vix anum atlingen- tibus. Force , beauté , courage , sont les attributs que la nature a départis au thon. Son corps allongé ? fusiforme , est couvert de petites écailles minces , très-peu adhérentes. La partie supérieure, réflé- chit une belle nuance d'acier poli, l'inférieure brille de l'éclat de l'argent. La tète est petite, les yeux ronds argentés , l'iris doré. La bouche ample, la langue courte et lisse ; la mâchoire de dessous plus avancée que celle de dessus 5 toutes deux sont garnies de dents aiguës. L'orifice bran- chial est grand , l'opercule composé de deux pièces. La première nageoire dorsale, d'un gris foncé, contient quinze rayons; la seconde, douze 5 elle est suivie de huit , quelquefois de dix petites nageoires d'un jaune doré. Les thoracines ont six rayons chacune ; les pectorales sont courteset en ont vingt-deux chaque ; l'anale, treize, suivie de huit ou neuf petites nageoires jaunes ; la caudale en croissant a vingt- cinq rayons; on prend ce poisson dans la mandrague et la thon- naire de notre département. a. S. Commerson. S. Commersonii. Lac. ( Touna. ) Lacet, tom. n , pag. Goo , pi. 20 , n. \. l64 OSSEUX. TIIOUACIQUES. S. Cœruleus , argenleo nigroque maculatus ; pin- jiulis super, g auù io, inferioribus'è. Ce poisson voyageur, qui cotoye nos bords dans son passage annuel dans la Méditerranée , ressemble , à quelques petites différences près, au scombre que le célèbre Commerson , dont il porte le nom , a observé aux Indes. Son corps est épais , large et allongé, d'un bleu céleste foncé par dessus qui se nuance sur les côtés en gorge de pi- geon , où Ton remarque plusieurs traits longitu- dinaux, formant comme des figures arabesques qui s'étendent tout le long du dos. L'abdomen est ar- genté , parsemé à son origine de grandes taches noires. Son museau est allongé et effilé , la bouche grande, la mâchoire inférieure avance un peu sur Ja supérieure $ elles sont garnies de petites dents aiguës et isolées. La langue est lisse, d'un argent nacré , ainsi que le palais et le gosier. Les narines petites et arrondies , les yeux grands , l'iris argenté. La ligne latérale, formée de petits traits en demi-lune, accompagnés de deux festons finement pointillés et blanchâtres . Elle est courbe à son origine, se fléchit ensuite en ondulant et se relève vers la queue. La première nageoire dor- sale est longue 5 elle contient seize rayons subai- guillonés , qui s'abaissent par degrés , et dont le dernier adhère au pli longitudinal, lequel s'unit à la seconde nageoire qui est courte , carti- SCO MB R F. lG5 lagincuse, échancrée par derrière, contenant dix rayons articulés ; les thoracines sont azurées par dessus, blanches en dessous; elles en ont six cha- cune, dont le premier solide; elle sont séparées par deux longs appendices. Les pectorales sont triangulaires , bleues en dessus , argentées en des- sous, supportant vingt-cinq rayons chaque; l'analo épaisse en a seize. Elle est suivie de huit petites nageoires triangulaires , d'un bleu argenté , oppo- sées alternativement à neuf, quelquefois dix autres semblables situées sur la partie dorsale. La caudale, qui est fort échancrée, a trente - six rayons, et la membrane branchiale, sept. La chair de ce scombre est d'un beau rouçe et d'un bon goût; on en prend; en niai, juillet et octobre dans notre mandrague. Leur poids acquiert depuis deux hectogrammes jusqu'à seize kilo- grammes. La longueur s'étend jusqu'à huit déci- mètres, sur deux de largeur. 3. S. De Laroche. S. Rochei. N. ( Bounicou. ) S. Cceruleus , nïgro punctatus ; pinnulis clorsalibus octo , ventralibus septem. Ce scombre approche beaucoup du thazard dé- crit par M. Lacépède, et observé par Commerson auprès des rivages de la Nouvelle-Guinée ; mais il en diffère par plusieurs caractères que nous al- lons examiner. Le corps de cette espèce est renfla iGÔ OSSEUX. TJIOUACIQUES. clans son milieu et conique vers la queue. Une belle couleur d'un bleu indigo colore son dos. Ses eûtes qui passent au bleu céleste sont traversés par des traits hiéroglyphiques avec de petites taches rondes au milieu. L'abdomen et la «orge brillent de l'éclat de l'argent. La tête est lisse , le museau effilé , la bouche verticale , la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure, toutes deux sont garnies d'une rangée de très-petites dents aiguè's. La langue est libre et argentée, le palais lisse, le gosier un peu rude. Les narines n'ont qu'un seul petit orifice} les yeux sont ovales, oblongs , -Tins argenté, les opercules composés de deux pièces arrondies, argentées et finement dentelées. La ligne latérale flexueuse formée de petits grains, placés en festons accompagnés de petits pores. La première nageoire dorsale qui est courte, en forme de harpe , contient dix rayons subaiguillonnés. La seconde est épaisse et en a huit peu apparens ; elle est suivie de huit petites nageoires membra- neuses striées en rayons. Les pectorales sont trian- gulaires , argentées par dessus, noirâtres en des- sous; elles ont chacune vingt rayons qui peuvent se cacher dans une rainure latérale. Les ventrales en ont six ramifiés qui sont séparés par une plaque oblongue. L'anale argentée , semicarti- lagineuse en a quatorze; elle est suivie de sept petites nageoires argentées parallèles à celles du dos. La caudale qui est bifide, en a trente-six ? et SC OMB RE. 167 la membrane branchiale, sept lamelliformes. La chair de ce poisson est d'un rouge foncé , d'un goût aigre , très-indigeste , devenant noire par son contact avec Pair ; sa longueur est de quatre déci- mètres sur quatre-vingt-dix millimètres de lar- geur : la femelle est plus grosse que le mâle , et pond en août des œufs blanchâtres 9 liés par un gluten roussâtre. On prend ce poisson dans notre mandrague , depuis le mois de mai jusqu'en sep- tembre. Son poids ne passe jamais trois kilo- grammes. Ce poisson a quelques rapports avec le scomber guttatus. Sch. icht. de Bloch. n°. 8 , pi. v 5 mais il en diffère par la direction de la bouche et par le nombre de rayons aux nageoires. 4. S. Bonite. Lac. S. Pelamis. Lin. (Palamido.) Lace p. Vol. n , pag. 119 , p!. îg , n . 2. S, Pinniilis inferioribus septem , Uneis utrûicjue quatuor nigrisi pectoralibus brevibus. Le passage du bonite sur nos côtes se fait asseE régulièrement chaque année en juin. Le corps de cet osseux est oblong , se terminant en cône , cou- vert de petites écailles pentagones, très-adhé- rentes , d'un bleu noirâtre sur le dos , qui s'éclair- cit sur les côtés et passe au blanc argentin sur l'abdomen; traversé par cinq raieslongitudinaîes. La tête est dénuée d'écaillés , la bouche est grande , la langue courte, la mâchoire inférieure plus l68 OSSEUX. TI-IORACIQUES. longue que la supérieure 5 toutes les Jeux sont garnies de dents fines. Les yeux sont ovales ; l'iris argenté , l'opercule branchial est composé de deux lames arrondies. La première nageoire dor- sale est falciforme , noirâtre, elle contient quinze rayons peu aiguillonnés; la seconde en a douze articulés, elle est suivie de huit petites nageoires. Les pectorales qui sont courtes , n'ont qu'un rayon aiguillonné , et vingt-six articulés 5 elles peuvent être reçues dans une cavité, ainsi que les thora- racines qui sont brunes , composées d'un rayon épi- neux et de cinq lisses, et qui sont séparées par un long appendice. L'anale est très-petite, à douze rayons, elle est suivie de sept petites nageoires; la caudale , qui est en croissant , en a trente. On prend de ce poisson dans nos mers jusqu'au poids de six kilogrammes. Sa chair est fort bonne. 5. S. Sarde. Lac. S. Sarda. Lac. ( Bonitoun. ) Bloc H. pi. 35*. S. Lineis utrinque 16 nigrescentibus ; pinnulis 7 dpr* salibus ; analibus s ex. Ce scombre qui est confondu par nos pécheurs avec le précédent, a le corps oblong, d'un bleu indigo par dessus , argenté par dessous , et tra-? versé par seize petites bandes noirâtres courbées. La tète est couverte de grandes écailles ; les na- rines ont deux orifices 5 la bouche ample, la lad- S C O M B RE. 1 69 gue lisse , le palais garni de deux osselets allon- gés j hérissés de pointes , les yeux ronds , l'iris argenté, l'opercule branchial est composé de trois lames. L'anus est deux fois plus éloigné de la tête que de la queue. La première nageoire dorsale qui est noirâtre, a vingt rayons peu aiguillonnés 5 la seconde grise en a quinze articulés ; les pectorales qui sont courtes en ont seize chacune, ornées à leur base d'une plaque d'écaillés jaunes. Les tho- racines jaunâtres en ont 1111 épineux et cinq lisses chacune j l'anale d\in blanc sale , quatorze 5 la queue est garnie de sept petites nageoires au des- sus du dos , et de six en dessous. La nageoire cau- dale , qui est en croissant , offre des teintes jaunes, grises et noires, elle contient vingt rayons. Ce fhoracin a trois décimètres de longueur 5 il fré- quente nos rivages en mai et octobre. Sa chair a un bon iioùt. 6. S. Aile longue. Lac. S. Alalunga* Lin. (Alolongo.) Cetti. Uist. nat. Sard. ni, 19g. S. Vinnis pectoralïbus longisszmis, pinnulis utrincjue septem. Cetti a le premier observé en Sardaigne, cette belle espèce de scombre qu'on prend de temps à autre dans notre mandrague. Son corps est d'un bleu obscur sur la partie supérieure qui passe par différentes gradations au gris blanchâtre sur Pin- I70 OSSEUX. TIIORAC1QUES. férieure. Le museau est arrondi , la bouche- ample, la langue lisse 5 la mâchoire de dessous plus longue que celle de dessus, elles sont garnies de petites dents séparées. Les yeux sont très- grands, l'iris d'un blanc argenté. La ligne laté- rale tortueuse. La première nageoire dorsale con- tient douze rayons ; la seconde, dix, elle est suivie de sept petites nageoires. Les thoracines ont six rayons chacune; les pectorales qui sont très - longues , en ont vingt chaque. L'anale, seize 5 elle est suivie de sept autres petites na- geoires ; et la caudale qui est en croissant, a vingt rayons. Ce poisson ne parvient qu'au poids de quatre myriagrammes. Sa chair est moins bonne que celle du thon, et son foie, d'après les observations des pêcheurs, donne la fièvre, et agit puissamment sur le système épidermoïde , au point de le faire écailler ; mais peut être cet effet n'arrive-t-il que dans certaines circonstances que l'on n'a pas encore bien appréciées. 7, S. Maquereau, S. Scomber. ( Auriou. ) Bloch, pi. 54. S. "Pinnulis utrinque quinque ; dorsaîlhus radiis duodecim. La partie supérieure de ce thoracin est d'un vert de mer , ondulé de lignes bleues avec une teinte dorée. L'abdomen brille de l'éclat de l'argent ? SCOMBRE. 17I où se réfléchissent de légères nuances de jaune , de vert et de violet. Le corps est oblong, presque rond. La tête avancée 5 la bouche ample , la langue lisse , les mâchoires garnies de petites dents , l'in- férieure plus longue que la supérieure. Les yeux ronds, l'iris d'un argent doré, l'opercule com- posé de trois pièces; la ligne latérale est courbe. La première nageoire dorsale, ainsi que la se- conde, ont douze rayons chacune 5 les pectorales, vingt chaque; les thoracines, six chacune 5 l'a- nale, treize; la queue est garnie de cinq petites nageoires de chaque coté; la nageoire caudale fourchue contient viugt rayons. On fait chaque année , dans le printemps, des pêches abondantes de ce poisson , dont le plus gros n'arrive jamais au poids de deux kilogrammes. Sa chair est assez bonne et agréable. Peut-être cette espèce est-elle celle que M. Delaroche a décrite sous le nom de Vjieumatophorus , remarquable par la présence d'une vessie natatoire à l'intérieur. 8. S. Colias. S. Collas. Lin. (Cavaluco.) Rondelet , toru. 1 , pag. 202, S» Piiï7iulis 11 trinque cjuincjue ; dorsalis primce ra-t diis 9 , secundce 12. Cette espèce que les modernes ont regardée comme une variété du scombre, en diffère par sa forme , ses proportions et la distribution de ses I72 OSSEUX. THORÀCIQUES. couleurs. Son corps est épais 9 oblong , d'un bleu céleste avec des taches foncées sur le dos ? et d'un argent doré? orné d'un nombre infini de petits traits brunâtres sur l'abdomen. Le museau est avancé , la nuque et les côtés des organes de la vue transparens. La bouche ample , la langue lisse , les mâchoires égales , garnies de dents fines. Les yeux grands, l'iris argenté : l'opercule marqué de petites lignes. La ligne latérale flexueuse. La première nageoire dorsale contient neuf rayons aiguillonnés 5 la seconde , douze arliculés > elle est suivie de cinq petites nageoires bleuâtres. Les thoracines ont six rayons chacune 5 les pectorales fort longues ? dix-huit chaque j l'anale est précédée d'un petit piquant et suivie de cinq petites nageoires blanchâtres 5 la caudale en croissant, a dix-huit rayons. La chair de ce poisson est blanchâtre et beaucoup inférieure pour le goût à celle de l'espèce précédente. On en prend sur nos bords des lé- gions nombreuses en mai et novembre ; son poids parvient à peine à deux kilogrammes. Si l'espèce précédente est le scombre à vessie , il pourroit se faire que celle-ci fût le vrai maquereau. R JE M A R QU JE S. Les scombres jouissent d'une grande célébrité , à raison de leur multitude et de la bouté de leur cbair. Le thon tient le premier rang dans ce genre . par la nourriture saine et savou- reuse qu'il procure, et c'est un des plus beaux présens que la seoMfcRE. 175 nature ait fait aux habitans des bords de la Méditerranée. Ces poissons , dans leurs voyages péiiodiqucs , parcourent des es- paces immenses. C'est ordinairement vers les équinoxes qu'on voit ces grandes phalanges traverser nos mers, s'avançant en triangle , le plus robuste à la tête , ils fendent avec impétuosité leur fluide natal , en troublent le calme et répandent dans leur course précipitée un bruit sourd dans l'atmosphère. Quand les thons , brùlans d'amour , se jouent autour de leurs femelles, ils brillent alors d'un éclat éblouissant, tout leur corps se couvre de taches dorées qni s'évanouissent avec le feu qui les anime. Ces thoracins sont tourmentés quelquefois par les piqûres des caliges et des géioilées , qui les rendent furieux. Autant la pêche des thons cause un plaisir agréable quand on voit ces poissons en- fermés dans la dernière chambre de la man drague , courir , se heurter, s'accumuler et se frapper avec violence ; autant le cœur s'émeut de compassion en considérant tous ces êtres retirés de leur élément , s'asphixier par degrés, et périr d'une mort lente et pénible. Tous ceux qu'on prend dans notre département viennent ordinairement de l'est , en poursuivant des muges , des spares et des sphyrènes dont ils font leur nourriture. On prend à Nice des thons du poids de deux kilogrammes jusqu'à vingt myriagrammes. On les mange frais , salés et marines ; ils sont, par leur abondance , l'objet d'un giand lucre pour nojs pêcheurs. G. XXXVIII. Caranx. Caranx Commerson. Caractères. Deux nageoires dorsales ; pas de fausses nageoires. I. C. TfucHuiiE. Lac. C. Trac/iums.^Suçk'CagneiicV.) Bloch. pi. 56. 174 OSSEUX. TIIORACIÇUES. C. JSalde compressas ; lùiea laterali curva, senti s 68 cuspidatis loricata ; spina dorsali recimibente* Le traduire a le corps comprimé d'une teinte d'argent azuré , nuancée d'un vert bleuâtre sur la partie supérieure, et d'un blanc argenté, légère- ment doré sur l'inférieure. La tête est grande et obscure. La bouche ample, la langue lisse , le pa- lais rude, les mâchoires garnies de petites dents aiguës, celle de dessous noirâtre, recourbée et plus longue que la supérieure. Les yeux sont gros , l'iris d'un argent doré; chaque opercule est com- posé de deux lames, orné d'une tache bleue. La ligne latérale courbe , formée de petites plaques armées d'un piquant recourbé, qui vont en augmentant en appprochant de la queue. Les na- geoires dorsales sont noirâtres; la première a huit ravons aiguillonnés ; la seconde , trente-quatre articulés ; l'anale , précédée de deux aiguillons membraneux , en contient trente ; les pectorales lanciformes, vingt chacune; les thoraciues, six chaque ; la caudale en croissant , vingt. Ce caranx ne va jamais au-delà d'un kilogramme. Sa chair est fade ; il est fort abondant dans nos mers. a. C. Amie. C. Amia. Lin. (Suck-blaou. ) Wili.ccsey. pag. 296 , tab. 5, 17. C. Linea laterali aculeis septem ; radio ultimo pinnœ dorsalis posterioris longiore. Il semble que la nature suive dans tous ses ou- CAR. A NX. 175 vrages une marche insensible et graduée. Ce pois- son en offre un exemple frappant, en se séparant à peine par quelques caractères de l'espèce précé- dente. Son corps est allongé et arrondi d'un bleu céleste sur le dos, et d'un argent irisé sur le ventre. La tête est médiocre, la bouche ample, la langue rude j les mâchoires garnies dé* petites dents. L'inférieure plus avancée que la supérieure. Les cotés de la nuque diaphanes, les yeux entou- rés d'un cercle rouge , l'iris argenté. Chaque oper- cule est orné d'une tache noire. La ligne latérale composée de petites plaques écailleuses , aiguil- lonnées: les nageoires rougeâtres; la première dorsale a huit rayons aiguillonnés ; la seconde 9 trente-quatre 5 le dernier très-épais et très-long. Chaque thoracine , cinq. Les pectorales , vingt- deux chacune j l'anale , trente dont le dernier très- allongé , elle est précédée de deux aiguillons 5 et la caudale qui est fourchue en contient vingt-deux. La chair de cet osseux est beaucoup meilleure que celle du trachure 5 il parvient à des dimensions plus grandes-, on en prend en décembre jusqu'au poids de deux kilogrammes. 3. C. Dumeril. N. C. Dumerili. (Seriola. ) Pl. vi, fîg 20 de cet ouvrage. C. Ijinea l-aterali lœvissima ; pinnis luteo , griseo 9 cœruleoque variis. Cette espèce , encore inconnue des auteurs, dif- fère des précédentes j non-seulement par les belles I *jG OSSEUX» THORÀCIQUES. couleurs cle ses écailles , et par sa taille énorme < mais aussi par ses mœurs , puisqu'elle vit isolée et parcourt seule les lieux peu fréquentés cle nos ri- vages. Son corps est comprimé d'un gris argenté , nuancé cle \iolet sur le dos, et d'un blanc mat avec une légère teinte dorée sur le ventre. Le mu- seau est arrondi $ la bouche ample, les mâchoires égales, garnies de petites dents, les yeux dorés , La ligne latérale est courbe. Les nageoires sont colo- rées de jaune , de bleu et de gris. La première dor- sale contient sept rayons aiguillonnés 5 la seconde, trente-deux articulés j l'anale, vingt 5 elle est pré- cédée de deux aiguillons 5 les pectorales qui sont jaunâtres, ont dix-huit rayons chacune 5 lesthora- cines , cinq chaque 5 et la caudale fourchue , dix- huit. Ce caranx habite les lieux inaccessibles de notre mer et ne s'approche des bords que quand il semble y être attiré par la faim 5 on en prend alors du poids de huit myriagrammes : sa chair est rougeâtre , ferme et d'un goût exquis. REMARQUES. Plusieurs auteurs ne s'étant attachés qu'au naturel dé ces- poissons , les ont confondus avec les scouihres, parce qu'on avoit remarqué qu'ils ont en partage la même hardiesse , le même courage et les mêmes habitudes. Malgré cette similitude de mœurs , M. Lacépède ayant , avec Commerson , observé les attributs caractéristiques, indiqués plus haut , a cru , avec rai- son , devoir les séparer et en former un nouveau genre sous le îiom de caranx. Une de ces espèces , qui vil dans nos mers , CAR A NX. 177 n'ayant pas encore été décrite , j'ai cru devoir la dédier à l'au- teur de la Zoologie analytique , dont les travaux et les conseils m'ont été d'un grand secours. 1 ' G. XXXIX. Echénéïde. Echeneis. Arlèdi. Caractères. Tête aplatie , longue , couverte d'une plaque ovale , sillonnée en travers. I. E. Rémora. E. Rémora. (Succopego.) Lacet, tom. 111 , pag. 147 , pi. 9 , fig. j. Bloch. 172. E. Striarum paribus minusquàm 20 ; caudâ bifurcâ* Le corps du rémora est allongé , sa peau est visqueuse , d'une teinte brunâtre. Le museau est arrondi, la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure 5 toutes deux garnies de dents fines, La langue est courte , large , hérissée d'aspérités , ainsi que le palais qui est d'un bel incarnat. La tête est un peu grosse > aplatie, garnie supérieure- ment d'une plaque ovale, oblongue, membra- neuse sur ses bords , qui porte sur son disque seize paires de lames osseuses transversales et dentelées. L'orifice des narines est double : les yeux sont obscurs , l'iris doré ; l'opercule bran- chial est composé de deux lames recouvertes d'une peau peu épaisse. La ligne latérale est formée d'une série de points élevés ? courbe à son origine et droite ensuite. La membrane branchiale ren- 12 178 OSSEUX» THOliACIQUES. ferme neuf rayons $ la nageoire dorsale ? qui est bleuâtre, en a vingt-deux; les thoracines 7 six chaque; les pectorales , vingt-cinq chacune 5 l'a- nale, vingt-deux ;et la caudale, qui est fourchue ? dix-sept. La longueur de ce poisson est de tr©is décimètres. Sa chair est rnucilaaineuse et d'un mauvais goût. ji em ar qu e s. Rien de plus singulier que les moeurs et les habitudes de* échénéïdes. Plus inertes qu'entreprenans, ils n'ont que des dé- sirs modérés 5 plus indblens que courageux , ils se fixent sur les squales , ou autour des bâtimeus , et traînent ainsi une vie lan- goureuse et misérable. Plusieurs marins m'ont assuié que ce poisson , en approchant de terre , se détache de l'a quille des bat'unens où il se tient cramponné , à cause de la grande quan- tité d'eau douce qui se mélange avec celle de la mer j ce qui les rend très-rares sur nos côtes. G. XL. Coryphèive. Corjphœna. Artèdi. Caractères, Tête comprimée , à nuque en ca- rène , à museau arrondi ou très-déclive \ une très-longue nageoire dorsale. PIlEMIER SOlTS^GEWRE. Nageoire de la queue fourchue, 1. C. Dorade. C. Bippitru^s. ( Féro.) Bioc», pi. 174» C0RIPHE3VE. 179 C Aureo-casrulea j piniia ani sinuata , linea late- rali lutea ; pinnce dorsi radiis 60. Ce thoracin se fait distinguer par l'éclat res- pleudissantde ses écailles dorées, qui , nuancées par de légères teintes bleues, vertes et obscures , for- ment un assortiment de couleurs magnifiques. Le corps est comprimé , la tête courte , la bouche ample, la langue petite, les lèvres épaisses, les mâchoires hérissées de quatre rangs de dents cro- chues j les yeux grands , L'iris doré , la prunelle changeante j l'opercule composé d'une seule pièce -y la ligne latérale est jaune , courbe à son origine y et droite ensuite. La nageoire dorsale qui est d'un bleu céleste doré , contient soixante ravons ; les pectorales qui sont jaunes , en ont vingt chacune 5 les thoracines , six chaque 5 l'anale , vingt-six j la caudale jaunâtre , lisérée de vert, vingt 5 et la membrane branchiale en a dix. Ce poisson a huit décimètres de longueur 5 il s'approche de nos côtes en août. On en prend du poids de dix kilo- grammes. 2. C. Doradon. C. Equiseùs. Lin. (Daurado. ) C. Aureo ccerulea; pimice dorsi radiis 53. Les beaux reflets dont brille le corps du dora- don présentent aux yeux des couleurs très-agréa- bles. Sa partie supérieure est d'un bleu céleste , nuancé par des reflets dorés , qui se changent en l8o OSSEUX. TlIOFiACl^UKS. argenté sur l'inférieure. La tète est grande , arron- die 5 les yeux ronds , l'iris doré , la prunelle bleue 5 la bouche ample ? la langue lisse 5 les mâ- choires garnies de trois rangs de petites dents j l'opercule composé de deux laines distinctes. La nageoire dorsale est d'un bleu foncé , agréable- ment variée par des couleurs dorées ; elle a cin- quante-trois rayons courbés 5 les pectorales qui sont jaunes j lisérées de bleu , en ont vingt-deux cha- cune* les thoracines, qui offrent plusieurs dégra- dations d'or , d'argent et d'antimoine, en ont six chaque: l'anale , qui est courte , d'un gris de perle avec un filet doré , en a vingt-trois 5 la caudale fourchue en a vingt-deux 5 et la mem- brane branchiale en contient six. Cette espèce a cinq décimètres de longueur. On en pêche en avril sur nos rivages. Il est très-rare. Peut-être n'est-il qu'une variété du précédent , comme le pense M. Schneider. Icbt. de Bloch. 3. C. Pompile. Lac. Ç. Pompilus. Lin. ( Fanfre d'Americo. ) Aldp.ovan. lib. «u, cap. îrj , pag. 525.. C. Dorso suprà lineam lateralem curvai?i , flaves- ce?item, fasciolis luteis picto ; pectoralibus acumi* 7iatis. Plusieurs nuances de bleu y variées de légères bandes jaunes 5 ornent le corps svelte du pompile. C O R I P IT È N E. 1 8 I Il a la têle médiocre , la bouche ample , la mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure, garnies toutes les deux de dents fines. Les yeux ont l'iris argenté , la prunelle bleuâtre 5 ils sont ornés par-dessus de deux tubercules dorés. La ligne latérale courbe. L'anus situé au milieu du corps. La nageoire dorsale a trente huit rayons ;les pectorales qui sont jaunes, en ont dix-huit chaque 5 les thoracines, six chacune 5 l'anale, d'un bleu foncé y vingt-quatre ; la caudale , dix-huit ; et la membrane branchiale, quatre. La longueur de ce poisson est de deux décimètres. Il paroît sur nos parages , en avril et en septembre. DEUXIEME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue recùiligne. 4. C. Rasoir. C. Novacula. Lin. ( Razuor. ) Wii.ldcbbv. tom. n, pag. 2ii, fig. 2. Die t. Eucyclop. pi. 35, n. 127. C. Rubro flavesce?is , copite pinnisque cœruleo cancellatis. Le rasoir se fait remarquer par la diversité de ses couleurs. L'or , le saphir et l'améthyste se nuancent sur son corps en teintes infinies. La partie supérieure se termine en arête aiguë. La tête est grande , traversée par des ligues azurées 5 la bouche médio( re , les mâchoires garnies de petites dents. Les yeux ont l'iris doré , l'opercule coin- 182 OSSEUX. THOFuÀCIQUES. posé de deux lames; la ligne latérale voisine du dos, en suit la courbure. La nageoire dorsale est rouge , tachetée de bleu, elle a trente-deux rayons ; les pectorales en ont seize chacune 'f les thora- cines , cinq chaque ; l'anale , dix-huit ; et la cau- dale ? quatorze. Ce thoracin est fart rare dans nos mers. R£ M A R QU JE S. Toutes les espèces de coryphènes qui fréquentent annuel- lement nos rivages , ne nous sont fournies qu'à l'époque de leurs migrations. Ces beaux tboracins , qui vivent au milieu des- mers équatoriales _, ne font qu'un court séjour dans nos contrées , et ne nous donnent point le temps d'étudier et de connoître leurs mœurs et leurs habitudes. Leur cbair présente un ali~ ment sain et savoureux. G. XLI. Cotte. Cottus. Artèdi. Caractères. Tète épineuse , plus large que le corps ; deux nageoires du dos. La paire m- fe'rieure à plus de deux rayons; les pecto- rales très-grandes. 1. C. Chabot. Lac. C. Gobio. Lin. (Botto.) Bloch. pi. 38 , n. 1. C. Capite depresso , rotundato ; oculis approximatis* verticalibus ; operculis biaculeatis ; "ventralibus (ju adri- radiatis. Le chabot a le corps muqueux ? couvert de pe- COTTE. 185 tites écailles d'un brun verdâtre j>ar-dessus , et d'un gris jaunâtre par-dessous. La tête est ronde, aplatie ; la bouche ample , la langue lisse ; les mâchoires , le palais et le gosier hérissés de dents aiguës; les yeux rapprochés , l'iris doré , la pru- nelle bleuâtre. Chaque opercule composé d'une lame garnie de deux aiguillons recourbés. La membrane branchiale contient quatre rayons ; la première nageoire dorsale en a sept 5 la seconde, dix-sept; chaque pectorale, quatorze 5 chacune des thoracines , quatre 5 l'anale , douze • et la caudale, qui est arrondie, parsemée de points bruns, en a treize. La longueur de ce poisson est de trois cen- timètres et demi ; il se nourrit de vers et de larves d'insectes aquatiques. Il nage avec vitesse et comme par bonds , en retombant constamment au fond de l'eau. On le trouve à Tende et au Fontan. R EM A RQU E S* Chaque espèce Je poisson séjourne dans un lieu convenable à son organisation. Le chabot ne se plaît que dans les eaux douces vivement agitées , et qui se roulent en cascades sur des fpuds rocailleux. La Roia , rivière qui traverse noire départe- ment, du nord à l'est , nourrit dans son sein ce poisson, dont la chair agréable fournit un mets délicat aux babilans de ne* montagnes. 3 84 OSSEUX. THORACIQUES. G. XLII. Scorpèive. Scorpœna. Artèdi. Caractères. Tête garnie d'épines, de protubé- rances., ou de barbillons et dépourvue de- cailles ; une seule nageoire du dos. PREMIER SOUS-GENRE. Point de barbillons. 1. S. Marseillaise. »S. Massiliensis. Lac. ( Lernio. ) S. Griseo violacea capite scabroso depresso ; mandi- bula ad apicem buberculata. Brunnich avoit donné une description succincte de ce poisson dans son Ichthyologie ? et il l'avoit placé parmi les cottes de Linné. M. Lacépède a cru devoir le rapporter aux scorpènesj mais peut- être réunit-il mieux les caractères du ^enre holo- centrc. D'autres auteurs ? et entr'autresM. Schnei- der , ont rapporté cette espèce à la scorpène truie , et ils Font regardée comme la perça cirrhosa de Thunberg. La description détaillée que nous al- lons en donner ici lèvera peut être tous les doutes. Ce thoracin a le corps comprimé d'un gris vio- lâire , cnuvert d'écaillés rudes , dentelées , à zones argentées , et parsemées de taches blanches dans les jeunes individus. La tête est grosse , aplatie , à museau pointu, La bouche est ample ? la languo lisse ? riule ? cou- S COR PENE. l85 verte , ainsi que le palais, de tubercules âpres. La mâchoire est pins longue que la mandibule qui se termine par une sorte de tubercule 5 toutes deux sont garnies de plusieurs rangées de petites dents courbées vers le gosier et aiguës. Les yeux sont grands , d'un brun obscur, avec l'iris argenté et la prunelle bleue. Les narines sont ovales et iné- gales. La nuque est sillonnée , garnie de gros tubercules saillans et divergens. Les opercules sont composés de deux pièces dentelées. La seconde est armée d'un long stylet osseux , et ne recouvre pas la membrane branchiale. On voit au-dessus des ouïes des pièces osseuses qui s'étendent au-delà des nageoires pectorales. La ligne latérale est droite. Les nageoires sont noirâtres , panachées de gris et de bleu. La dorsale contient onze rayons aiguillonnés , qui vont toujours en croissant, gar- nis à leur base d'une petite membrane , auxquels adhèrent treize rayons articulés quadrifides 5 les pectorales qui sont noires , en ont seize chacune 5 les thoracines , un épineux et cinq lisses chaque 5 l'a- nale très-courte, trois aigus, onze ramifiés 3 la caudale en a dix-huit , et la membrane bran- chiale, sept lamelliformes. La chair de ce poisson est blanche , tendre et d'un bon goût. Une grande quantité de tentaculaires , d'un blanc rougeâtre , très-fins et très-longs se trouvent dans ses intes- tins, et tourmentent ce poisson qui devient d'une voracité insatiable, et se jette avec la rapidité d'un l86 OSSEUX. THOIUCÏQUES. trait sur tout ce qu'il rencontre. Cet osseux ne se plaît que dans l'Europe méridionale ; il fréquente presque toute l'année les roches de mille mètres de profondeur, et parvient au poids de cinq my- riagrammes. On le pêche au palangre , avec des caranxs et des spares. Il est commun dans nos mers. 2. S. Dactyloptère. S. Bactylopiera. De Laroche. ( Cardouniero. ; De Lakoche. Annales du Mus. d'Hist. n»tur. tom. xiu , pi. fia , fig. 9. S. Rubra , albo fasciata ; pectoralium radiis znfe- rioribus semi liberis. Cette scorpène que je ne croyois encore décrite par aucun naturaliste, lorsque je livrois mon ou- vrage à l'impression, a été très-birn observée et figurée dans le mémoire de M. de Laroche que je viens de citer. Ce poisson est très- commun dans nos mers : son corps est couvert d'écaillés rudes d un rouge de minium, traversé de plusieurs bandes blanchâtres. La bouche est grande ; les mâchoires presqu'égales , la supérieure un peu échancrée , l'inférieure porte un tubercule moyen correspondant à l'échancrure : les dents sont pe- tites, coniques, irrégulièrement disposées sur plusieurs rangées; la langue est lisse, le palais noir. Les yeux sont très-grands : on voit entr'eux imr la nuque un sillon hérissé de lignes saillantes S COUPÉ NE. 187 et garni de chaque coté d'arétcs tranchantes. La première pièce des opercules présente cinq grandes dentelures , et la seconde deux aiguillons aigus. Les premières dentelures sont si droites, que j'a- vois cru d'abord devoir ranger cette espèce dans le genre Bodian , et ce qui est assez singulier , je Pavois consacré à l'observateur qui, sans que je le susse alors, l'avoit si bien décrite. La mem- brane branchiale renferme six rayons 5 la na- geoire du dos en porte douze aiguillonnés et treize articulés : les thoracines, un épineux et cinq lisses : l'anale, trois aigus et cinq ramifiés. Les pectorales, dix-huit 5 la caudale , seize. La lon- gueur de ce poisson s'étend ici jusqu'à cinq déci- mètres, et son poids à deux kilogrammes. DEUXIEME SOU S- GENRE. Des barbillons. 3. S. Rascasse. Lin. S. Porcus. ( Rascasso. ) Bloch. pi. iSj , fig. S* Squammis parvis , capite tantîim cirrhoso ; oper- culo anteriore trispinoso. Le corps de cette espèce est d'un gris rougeâtre avec quelques taches noires sur la partie supé- rieure 5 il passe à des teintes pins claires sur l'in- férieure. La tête est grande , la bouche ample 5 les mâchoires et le palais sont hérissés de plusieurs rangs de dents aiguës j la langue courte et lisse y l88 OSSEUX. THORÀCIQUES. les yeux rougeâtres , l'iris doré 5 l'opercule garni d'aiguillons et de filamens 5 la ligne lalérale droite. La nageoire dorsale a douze rayons ai- guillonnés, neuf articulés ; l'anale, trois aigus, cinq ramifiés. Les thoracines , un épineux , cinq lisses chaque *. les pectorales , seize chacune 5 la caudale, dix-huit*, et la membrane branchiale, six. Ce poisson est fort commun dans nos 10- chers; on en prend depuis un hectogramme jus- qu'à un kilogramme $ sa chair est savoureuse et d'un bon goût. A. Dans les profondeurs où viennent les caranx et les madrépores, on trouve une superbe variété de rascasse d'un beau rouge carmin , à museau pointu , orn^e d une tache bleue sur la nageoire dorsale. B. Plusieurs endroits de notre mer fournissent aussi une variété brune variée par des taches obs- cures et des points noirs. C. Une troisième variété , une des plus com- munes, vit parmi les rochers du rivage : son corps est tout à fait noirâtre ? nuancé de quelques teintes jaunes. 4. S. Truie. Lac. S. Scrofa. Lin. ( Capoun. ) J'.r mCB, pi. 182 , fig. «S. Squammis majoribus ; mento et Hnea laterah cirrhosis ; cirrho suprà oculum. La truie a le corps renflé d'un rouge pâle, par- s c o n p È n r. 1 89 semé d'écaillés à rayons divergens, brunes et obs- cures. L'abdomen est d'un rouge minium. Le museau est pointu , la tête grosse , rude^ variée d'obscur. La bouche grande , garnie de plusieurs rangs de dents aiguës. La mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure. La langue, le palais et le gosier sont hérissés de pointes. La nuque est sillonnée, garnie d'aiguillons crochus, les opercules sont composés fie deux pièces, la première couverte de barbillons et d'épines, la seconde terminée par deux prolongemens aigus. Les yeux sont gros , l'iris d'un rouge doré, la prunelle rouge : ils sont ornés par-dessus de trois appendices , dont celui du milieu est large et pin- natifîde. La ligne latérale est courbe à son ori- gine et droite ensuite 5 elle est formée de petites lignes relevées ,* parsemées de cirrhes. La na- geoire dorsale est variée de noir, de rouge et de brun: elle contient onze rayons aiguillonnés, marqués d'une grande tache noire , et dix articu- lés, plus relevés. Les thoracines rouges en ont un épineux , cinq lisses chacune 5 l'anale , trois aigus, cinq ramifiés; les pectorales amples tachetées de noir , dix-huit chacune ; la caudale pointillée de brun en a seize 5 et la membrane branchiale,, six. La longueur de ce poisson est de deux à quatre décimètres, et son poids de quatre kilogrammes. Il est très- commun dans nos mers. A. C'est pendant les fortes chaleurs qu'on 1^0 OSSEUX. THORACIQUES. trouve dans nos mers une variété de truie d'un beau rouge de laque, marbrée de brun , de blanc, de gris , de rouge , qui forment une nuance très- variée. La tête, les opercules et la gorge sont couverts de larges appendices dentés , et tout le corps est garni de petites cirrhes rougeâtres. Sa longueur est d'un décimètre et demi. 5. S, Jaune. S. hutea. N, ( Copoun gaune. } S. Cofpore luteo , squammis striatis , cirrhis binis supra oculos* N. Le corps de ce poisson est couvert d'écaillés striées , teintes d'une belle couleur jaune. Le mu- seau est pointu, la tête jaune , couverte d'épines et de filamens j la bouche grande, la mâchoire inférieure est presque égale à la supérieure. Toutes les deux sont garnies de plusieurs rangs de petites dçnts crochues. La langue est lisse, le palais est garni à son origine de deux osselets aiguillonnés, le gosier armé de pointes \ les yeux jaunâtres à rayons obscurs , l'iris doré , ils sont ornés en dessus d'un large appendice denticulé. La nuque est sil- lonnée. La gorge variée de rouge , de blanc , gar- nie de barbillons. Les opercules ont les deux pièces aiguillonnées j la ligne latérale est garnie de petits filamens. La nageoire dorsale est jaune , avec une petite tache obscure au milieu, elle contient douze rayons aiguillonnés et neuf articu- SCORPENE. 191 lés; l'anale , trois aigus, cinq ramifiés. Les tho- racines 5 un épineux , cinq lisses ; les pectorales amples, marbrées de jaune, de rouge et de blanc , en ont dix-neuf chacune ; la caudale tache- tée de brun en a seize 5 et la membrane bran- chiale, six. Ce poisson est assez commun; sa lon- gueur s'étend, à trois décimètres sur cinquante millimètres de largeur; il habite les moyennes profondeurs de notre mer. hemakqujss. Les scorpènes sont remarquables par leurs armes et leur agilité : douées d'une grande force musculaire , elles attaquent avec vigueur et témérité les autres poissons qu'elles blessent avec leurs piquans. Pourvues de larges instrumens de natation, elles s'élancent sur leur proie avec la rapidité d'un* trait , et combattent avec une sorte de fureur les individus qu'elles pour- suivent. La figure hideuse de ces thoracins, comme l'observe M. La- cépède , peut avoir servi de modèle aux êtres fantastiques, aux ombres redoutables que le délire de l'imagination de l'homme s'est plu d'inventer pour peupler les enfers. Ces poissons sont fort communs sur nos rivages , et leur chair estimée fournit beaucoup à la consommation habituelle. G. XLIIL Gasterostée. Gasterosteus. Artèdi. Caractères, Une seule nageoire dorsale ; des aiguillons isole's au-devant de la nageoire du dos ; une carène longitudinale de chaque côté de la queue ; un ou deux rayons au plus 192 OSSEUX. THORACIQUES. à chaque nageoire thoracine; ces rayons ai- guillonnes. 1. G. Et>iNocHE. G. Aculeatus. Blouh. pi. 55, fij;. 3. G» Spinis tribus pinnam dorsalem prœcedentibus. L'épinoche a la partie supérieure de son corps d'un brun verdâtre, parsemée de petits points noirs. L'inférieure brille de l'éclat de l'argent. Sa tète est tronquée antérieurement 5 la bouche grande 5 les mâchoires également avancées 5 les yeux saillans , l'iris argenté ; la ligne latérale recouverte de plaques obscures transversales qui forment de chaque côté une espèce de cuirasse. Deux os allongés et affermis par un troisième > couvrent le ventre comme un bouclier. Les na- geoires sont d'un jaune doré , trois aiguillons iso- lés précèdent la dorsale qui contient douze rayons ; chaque thoracine en a deux 5 les pectorales, dix chacune 5 l'anale, neuf; la caudale rectiligue, douze ; et la membrane branchiale , trois. La longueur de ce poisson est d'un demi décimètre , sa chair est fade et n'a aucun goût. RE M A R QV E S, Les eaux stagnantes de9 îles du Var nourrissent dans leur sein l'épinoche qu'où avoit regardé jusqu'à présent comme la plus petite espèce des êtres aquatiques. Mais quoique ce poissoa EPINOCIIK. IQ^ présente de très-petites dimensions , il a une forme gigantesque en comparaison de l'atherine-nainc qui fréquente nos bords, et que j'ai le premier fait connoiUe aux ichlhyologistes. G. XLIV. Centkonote. Centronotus. Lacep. Caractères. Une seule nageoire dorsale ; quatre rayons au moins à chaque thoracine 3 des piquans isolés au-devant de la nageoire du dos ; une saillie longitudinale sur chaque coté de la queue; ou deux aiguillons au-de- vant de la nageoire de l'anus. 1. C. Pilote. Lac. C. Conductor. Lin. ( Fanfré. ) Lacep. tom. ni , pi. \o , paj;. 170 , fig. 3. Bloch. pi. 338. C. Fusco m'grescens fasciis transversis pallidioribus, spinis dorsalibus quatuor. La forme du corps du pilote est presque arron- die. Sa couleur est grisâtre , entourée de sept bandes noires qui font ressortir avec éclat les re- flets dorés dont il est orné. Il a la tête mince • la nuque unie, et sans écailles 5 la bouche moyenne les mâchoires, la langue et le palais hérissés de petites dents ; les yeux d'un bleu argenté ? la pru- nelle noire. La ligne latérale est presque droite, et se termine vers la queue. L'anus est situé vers le milieu du corps. Quatre petits aiguillons sont i5 ig4 OSSEUX. THORACIQUES. placés devant la nageoire dorsale qui a vingt-sept rayons 5 chaque pectorale en a vingt 5 les thora- cines , six chacune 5 deux épines précèdent la na- geoire anale qui contient dix-sept rayons ; la cau- dale fourchue, vingt-deux 5 et la membrane bran- chiale, six. La longueur de ce poisson est de trois décimètres 5 on en prend en septembre. a. C. Glaicos. Lac. C, Gîaycos. Lac. ( Lecco. ) PlONDELET. Iïb. G, C. 17. C. Cœruleo viresce?is , brunneo fasciatuss ; pinis dor- salibus qiiirujue. Ce centronote est remarquable par son corps comprimé et par le bleu d'outre-mer de sa partie dorsale qui , en se mélangeant au bleu argenté du ventre , forme , avec les bandes obscures qui tra- versent ses côtés , des nuances admirables. La tête est petite , la bouche médiocre 5 les mâchoires garnies de dents pointues , les yeux argentés. La ligne latérale est ondulée avec de petits traits blanchâtres. Cinq aiguillons courbes sont au devant de la nageoire dorsale qui est tachetée de noir, et contient vingt-six rayons \ chaque pecto- rale en a quinze. Les thoracines , six chacune 5 deux aiguillons précèdent l'anale qui est marquée à son origine d'une tache noire , elle contient vingt-cinq rayons ; la caudale fourchue , bleuâtre intérieurement et blanchâtre à l'extrémité , en a CENTRONOTE, 195 vingt ; et la membrane branchiale, cinq. La lon- gueur ordinaire de cette espèce est de quatre déci- mètres. 8a chair est ferme , tendre et d'un bon goût. 3. C Lyzan. Lac. C. Lyzan.Lac» (Lica. ) Forsk. Fadn. Arab. pag. 54 , n. 69, C. Fusco cœrulescens , spinis dorsalibus septem ; analibus du obus. Un vert glauque avec des reflets dorés couvre la partie supérieure de ce poisson 5 l'inférieure brille de l'éclat de l'argent. La tête est arrondie , couverte de petits pores 5 la bouche grande 5 les mâchoires égales, hérissées de plusieurs rangs de dents fines 5 la langue blanche et lisse 5 les yeux dorés , la prunelle bleue 5 la ligne latérale noire ondée vers l'opercule, et droite vers la queue. Sept grands aiguillons qui se cachent chacun dans une fossette longitudinale , précèdent la na- geoire dorsale qui a vingt-un rayons articulés 5 l'anale qui lui est parallèle en a vingt-trois, chaque thoracine, un épineux, cinq lisses; les pectorales, dix-sept chacune 5 la caudale qui est en large croissant en a quatre-vingt-quatre 5 et la membrane branchiale, huit. On prend le lyzan au filet en mai et septembre sur nos plages, jus- qu'au poids de cinq myriagrammes 5 il a alors un mètre et demi de longueur. Sa chair est délicate. îq6 osseux, thoraciques. 4- C. Vadigo. C. Vadigo, Lac. ( Lecia. ) C. Argentatus, cœruleo fasciatus ; spinis dorsalibus octo. Le dos de ce poisson semble couvert d'un man- teau bleu chatoyant dont les bords descendent sur les cotés en beaux festons > sur un fond qui resplendit de l'éclat de l'argent. L'abdomen est d'un blanc mat. Le corps est allongé et comprimé. Le museau arrondi, la bouche grande et oblique. La mâchoire est plus longue que la mandibule ; toutes les deux sont garnies de petites dents iso- lées. La langue est rude : les yeux grands , avec l'iris nacré. Le dessus de la tête est d'un bleu d'outre-mer. La nuque est transparente: les oper- cules lisses , formés de deux lames distantes. La ligne latérale , sinueuse à son origine , devient presque droite vers la queue. Sept ou huit aigu il <• Ions courts et foibles précèdent la nageoire dor- sale qui est blanchâtre , en forme de f'aulx , et qui renferme trente rayons , dont les six premiers et le dernier sont très-lon«s. La nageoire de l'anus est blanche , pbintillée de noir, à vingt-six rayons, dont le dernier est allongé ; les thoracines en ont cinq , les pectorales , seize j la caudale , qui est fourchue , dix-huit ; et la membrane branchiale ? six en forme de lames. Ce poisson est plus rare que les espèces précédentes ; il s'approche de nos rives en février et mars 5 il y poursuit les petites . CKNTRONOTE. JQJ clup'es dant il (ait sa nourriture. On en prend alors du poids de deux à trois kilogrammes. RE J\I A RQ U E S. La nombreuse multiplication des poissons est «lue à leur abondante fécondité. Leurs parties génératives sont simples; les mâles sont pourvus d'une double laite, ou espèce de corps glanduleux , blanchâtre , placé le long du dos qui secrète une humeur spermatique. Les femelles ont des ovaires doubles , si- tués au bas-ventre , qui se remplissent , au temps de leur poate , d'une immense quantité d'oeufs , qu'elles viennent déposer dans le printemps sur les rivages. Parmi les poissons les plus féconds de notre mer , les centronotes paroissent tenir le premier rang ; leur ponte est de plusieurs millions de petits œufs jaunâtres , qui , déposés sur les pierres _, et attachés par une matière mu- cilagineuse , flottent au gré de l'eau , jusqu'au jour de leur naissance , et dès qu'ils sont éclos , nagent, courent et dispa- roissent dans les profondeurs de la haute mer. G. XLV. Lépidolèpre. Lepidoleprus. Nob. Caractères. Le corps et la tête couverts d'ë- cailles care'ne'es , rudes ; deux nageoires du dos dont la seconde réunie à celle de l'anus. ï. L. Trachyrinque. L. Trachyri?icus. (Granadie. ) Plancb. vu , fîg. 21 de cet ouvTage. GioRNA.Mem. Acad. de Turin , tom. m. i8o5. - 1808. pag. 18, pi. 1 , fig. 1 , 2, Z. Rostro elongato , acuto , triangiilari ; pinnis dor- salibus approximatis. Feu M. Giorna, s'étant procuré un individu 198 osseux, thoraciques. desséché et mutilé de ce poisson ? l'avoitdécrit et figuré dans les mémoires de l'Académie de Turin 7 et je n^en ai eu connoissance qu'au moment où l'on imprimoit mon travail. Comme sa description est fautive jusqu'à un certain point , ainsi qu'il sera facile de le voir par la suite de cet article ? je n'ai pas balancé à conserver le premier nom que j'a- vois donné à ce genre auquel j'ai réuni une autre espèce que le même M. Giorna a décrite sous le nom de cselorinque. J'ai cependant cru devoir adopter comme noms spécifiques ceux que M. Giorna avoit donnés pour ceux du genre. Ils indiqueront ? en effet j que le premier a le museau en pointe , et que dans le second ? ce museau est crénelé et arrondi. Le lépidolèpre trachyrinque a le corps très- prolongé et comprimé en arrière , en lame de sabre : il est couvert d'écaillés rudes ? osseuses , hérissées de tubercules ; d'un gris blanchâtre sur le dos , qui s'éclaircit et passe au violet vers la queue. La tête est grosse ? déprimée , couverte également d'écaillés dures , formant des crêtes à plusieurs pointes qui se prolongent sur un museau terminé en pointe triangulaire, de soixante mil- limètres de long. La bouche ? située en dessous ? est ample , arquée , semblable à celle des trigles et des dacryloptères. Elle est garnie de plusieurs rangées de dents très-fines , courbées et aiguës. La langue et le palais sont lisses ? d'un bleu noi- L E P I n O L E P R E. 1 99 râtre. Le gosier est garni de chaque côté de trois osselets hérissés de pointes. Les yeux sont grands , ovales y argentés, avec des points rouges ; ils sont comme couverts par une peau transparente 5 l'iris est doré , la prunelle bleue. Les narines sont ar- rondies à deux orifices. L'ouverture des branchies est en demi lune , au-dessus de laquelle on voit de chaque côté une sorte d'évent. La ligne latérale, courbe à son origine , se redresse ensuite. Les nageoires du dos et de l'anus sont reçues dans un sillon garni de chaque côté d'un rang de forts piquans , dentelés à leur base , dont la grosseur diminue insensiblement vers la queue. La pre- mière dorsale , qui est noirâtre , renferme onze rayons articulés 5 la seconde , qui en est très-peu séparée , est grise, lisérée de noir et en a cent dix ; l'anale ? quatre-vingt-quinze. On voit en outre six rayons qui se réunissent pour former la pointe de la queue. Les pectorales ont dix-huit rayons chacune ; les nageoires paires inférieures , qui sont un peu au-devant des thoracines, et qui sont très- étroites , en ont six chacune dont le premier est délié , prolongé en une sorte de filament. Il y a sept rayons dans la membrane branchiostège. La longueur de ce poisson atteint quatre déci- mètres. Son foie est très-volumineux. On trouve , dans la cavité du crâne , quatre osselets de l'ouïe inégaux et crénelés. La vessie natatoire est nacrée, 200 OSSEUX. THORÀCIQUES. On le pêche dans nos mers , vers les mois de juillet et d'août. 2, L. Caelorinqee. L. Cœlorhincus. ( Granadie. ) Pl. vu, fig. aï de cet ouvrage. GioRWA.Méra. Acad. Turin. Cité, pi. J,fig. 3 , 4 L, Rostro obtuso , subimdulato ; pinnis dorsalibus remotis. Il en est de ce poisson comme du précédent. L'in- dividu que s'étoit procuré M. Giorna ? étoit telle- ment altéré ? que la description et la figure qu'il en a laissées sont tout à fait incomplètes. Le corps de cette espèce est grisâtre , nuancé de rouge vio- lâtre. Le museau est festonné et présente une pro- tubérance en dessus. La nuque est enfoncée. La tête a quelque rapport avec celle de l'espèce pré- cédente. L'opercule se compose de deux pièces : la première garnie d'une longue protubérance os- seuse; la seconde finement dentelée. La première nageoire dorsale est très-haute , en forme de harpe , et renferme neuf rayons. La seconde , qui en est fortéloignée , n'en a que cinquante-huit fort courts et à peine visibles 5 l'anale, qui est lisérée de noir, en a soixante-douze. On voit cinq rayons qui cor- respondent à la caudale , laquelle est confondue avec les deux précédentes et se termine en pointe. La membrane branchiale a cinq rayons. La lon- gueur totale du poisson est de deux décimètres et L EPI DOLE PRE. 20 ï demi. Il est plus rare que le précédent. On le prend aux mois de juin et juillet. < RE 31 ARQUES. Ce genre de poissons qui a quelques rapports avec celui des trigles , par la disposition des parties de la tête , semble d'un autre côté lier les jugulaires aux thoraciques. Le macrurus ru~ pestris, le rnacroure berglax, figuré par Bloch, à la planche 177, se rapproche aussi de ce genre par la forme et le nombre des nageoires , la disposition des écailles, du museau et de la bou- che. Rien n'est plus difficile que d'étudier les mœurs des lépi- dolèpres , habitant toute l'année à douze cents mètres de pro- fondeur où paroît constamment régner une température de dix degrés de Réaumur. On ne prend ces poissons que quand la mer est dans un calme parfait ; et je me suis assuré que quand on les monte encore en vie des abîmes sous- marins, ils pro- duisent , comme certains trigles _, une sorte de bruissement sourd. Il est probable que le nom vulgaire de grenadier , douné par nos pécheurs à ces espèces, vient de la forme du museau qu'on aura comparé au bonnet des soldats. Ces poissons ont la chair blanche et d'un goût agi-éahle j ils ne se nourrissent que de vers et de zoophyles. G. XL VI. Dactyloptère. Dactylopterus. Lac. Caractères. Une seconde petite nageoire pec- torale compose'e de rayons garnis d'une membrane. 1. I). Ptérapode. D. Pirapeda. ( Gallina. ) D. Pinna supeniumeraria t'adiis sex ; pectoralitrwici longitudine ; squammis cari?iatis ; caudâ fin cala. Le ptérapode a le corps couvert d'écaillcs ra- 202 OSSEUX. THORACIQUES. boteuses , rougeâtres , avec des reflets violets sur le dos, et blanchâtres avec des nuances rouges sur le ventre. La tête est large , comprimée , arrondie par-devant , protégée par une enveloppe osseuse y quadrangulaire , panachée de rouge , de jaune , de bleue , et terminée par quatre longs aiguillons, couverts de petis points ronds disposés en rayons. La bouche est ample 5 la mandibule est plus longue que la mâchoire 5 toutes deux sont garnies de dents très-fines. La langue est courte , lisse , ainsi que le palais. Les narines sont doubles : les yeux grands , l'iris doré , parsemé de taches ronges. La membrane branchiale renferme sept rayons 5 la première nageoire dorsale , qui est d'un bleu cé- leste , en a six ; la seconde verdâtre , huit ; chaque thoracine , six ; les pectorales qui sont grandes, oli- vâtres, parsemées de taches rondes de couleur in- digo , ont vingt rayons chacune 5 au près de celle- ci sont placées les fausses nageoires pectorales , qui sont composées de six rayons 5 l'anale en a onze 5 et la caudale , qui est fourchue et bleuâtre , douze. La chair de ce poisson est indigeste. On en prend très-rarement. REMARQUE S. Les poissons sont exposés dans les diverses périodes de leur tie à des changemens qu'éprouve leur surface extérieure. Cette crise naturelle amortit la vivacité de leurs couleurs, les reod maigres et foibles : c'est ordinairement avant l'époque de DACTYLOTTERE. J2o3 leurs amours que ce renouvellement a lieu ; alors on voit de nouvelles écailles se colorer par degrés des teintes les plus brillantes. Cette belle parure, jointe à la force et à la vigueur que le poisson reprend , semble le faire renaître de ses dé- pouilles , comme le phœnix de ses cendres. G. XL VIL Trigle. Trigla. Artèdi. Caractères. Deux nageoires du dos sans ai- guillons entre ; des rayons libres au-devant des nageoires pectorales. . i. T. Lyre. T. Lyra. (Gallino. ) Blocji. pi. 55o. T. Mandibula lobis osseis duobus dentabis ; super ci" liis aculeo unico ; caudâ lunata. La lyre a le corps couvert de petites écailles dures , d'un rouge vif sur le dos , passant à l'ar- genté sur le ventre. Son museau se prolonge en deux lames osseuses , triangulaires et denticulées. La tête est presque cubique , emboîtée dans une enveloppe lamelleuse, ciliée en rayons, et termi- née par six aiguillons inégaux. La bouche est large , la mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure ; toutes les deux hérissées de dents, ainsi que le palais. La ligne latérale est courbe à son origine. La membrane branchiale 2<>4 OSSEUX. TIIORACIQUES. a sept rayons ; la première nageoire dorsale en contient neuf aiguillonnés 5 la seconde , seize ar- ticulés; elles se cachent dans une fossette longitu- dinale , bordée de longues pointes crochues. Les pectorales sont fort étendues ; elles ont chacune douze rayons ; les thoracines , un aigu court, cinq ramifiés ; l'anale , seize £ et la caudale , qui est un peu en croissant , en a dix-huit. La lon- gueur de ce poisson s'étend jusqu'à six tlécimè- tres. Sa chair est blanche et filamenteuse. On en pêche en juin > juillet et décembre. 2. T. Adriatique. T. Adriaticat ( Belugan. ) Brtjnv. Pisc. MassIl. pag. 99 , n. i5. T. Corpore squammii 'verticillato ; linea îateralî aculeata ; pectoral ibus anterioribus triradiatis ; posterioribus subtus nigris. Les écailles qui couvrent le corps de cette trigle sont disposées en rangées transversales. Un rouge tendre , fascié de brun règne sur son dos , et un blanc mat sur le ventre. La tête présente sur le devant une forme triangulaire. La nuque et les opercules sont garnis de deux aiguillons dentelés. Les mâchoires presque égales sont armées de dents fines. Les yeux, d'un rouge carmin , ont l'iris argenté ? et ils sont ornés par - dessus de petits piquans. La ligne latérale est recou- verte d'aiguillons à deux pointes. La première TIIIGLE. 205 nageoire dorsale qui est parsemée de taches rouges, contient dix rayons aiguillonnés ; la seconde , seize articulés 5 elles se cachent dans une fossette hérissée d'aiguillons courbes à plusieurs pointes. Les pectorales sont brunâtres , avec des taches d'un rouge obscur par-dessus , parsemées de gros points d'un bleu céleste par-dessous, elles ont cha- cune dix rayons 5 les thoracines , d'un rose pâle , un épineux , cinq lisses chaque ; l'anale qui est colorée de rouge sur un fond blanc , en a seize 5 et la caudale qui est un peu fourchue , en a treize. Cette espèce a de quatre à cinq décimètres de lon- gueur. La chair en est bonne. On en prend dans nos mers toute l'année. 3. T. Hirondelle, Lac. T. Hirundo, Lin. (Galinetto.) Bloch. pi. Go. T. Pinnis pectoralibus veris latis ; linea laterali scjuammis majoribus ;pinna caudce emarginata» Un violet obscur règne sur la partie supé- rieure de ce poisson. Un blanc argentin sur l'in- férieure. Sa tête est arrondie , terminée par deux pointes triangulaires ; la mâchoire de dessus est plus avancée que celle de dessous , toutes deux sont garnies de petites dents. Les yeux sont rap- prochés, l'iris d'un rouge argenté, la prunelle azurée 5 ils sont armés par-dessus de deux pi- quants de chaque côté. La ligne latérale relevée 206 OSSEUX. THORACIQUES. se rapproche du dos. La première nageoire dor- sale est triangulaire à huit rayons 5 la seconde à quatorze. Toutes deux se couchent dans une fos- sette garnie d'aiguillons crochus et blanchâtres. Les pectorales qui sont amples, colorées en violet foncé avec de légères lâches bleuâtres, ont douze rayons chacune 5 les thoracines, six chaque; l'a- nale blanchâtre, quatorze; et la caudale qui est en croissant, dix-huit. Les individus qu'on pêche dans nos mers n'ont jamais au-delà de quatre décimètres , leur chair est un peu coriace. 4. T. Pin. T. Pini. Bloch. ( Garaman. ) Bi.och. p]. 555- T. Capite lobis duobus brevibus spinosis ; iùzea la~ terali lamellata ; operculis trispinosis ; cauda limata. Bloch a fait connoître cette trigle qui fréquente les grandes profondeurs de notre mer. Son corps est couvert de petites écailles d'un rouge tendre où Vot et l'argent -éclatent de toute part. Le mu- seau est échancré, terminé par six aiguillons de chaque côté ; les mâchoires sont garnies de petites dents , l'inférieure plus courte que la supérieure. La bouche ample , blanchâtre , le gosier noirâtre, avec un os transversal rude sur le devant du pa- lais, et quatre osselets ovales dans le fond; les yeux grands , l'iris argenté , la prunelle noire ; ils sont garnis en dessus de deux petites pointes. TRI G LE. 207 Chaque opercule est orné d'un long piquant par dessus et de deux en dessous, ainsi que d'un long ai- guillon triangulaire, dentelé, à chaque os clavicu- laire. La liçne latérale est courbe à son origine et droite ensuite. La première nageoire dorsale a neuf rayons aiguillonnés, dont le premier denté 5 la seconde en a seize articulés , renfermés dans une fossette longitudinale , bordée d'épines incli- nées vers la queue. Les pectorales qui sont larges, d'un rouge pâle , traversées par quelques lignes noirâtres, ont chacune dix rayons; lesthoracines, un épineux, cinq lisses chaque 5 l'anale, seize, le premier très-court; et la caudale qui est rou- geâtre sur ses bords , et d'un rouge foncé au mi- lieu , en a seize. La longueur de cette espèce est de trois à cinq décimètres ; on en voit en juin et en juillet. 5. T. Gurnau. T. Gurnardiis. (Grngnao.) Bloch. p], 5S. 1\ Capite Jîguris stellatis Jnspido ; dorso rnaculis rubris nigriscfiie ; linea îaterali squammis an- trorshm lunatis Le corps de ce thoracin est revêtu d'écaillés gri- sâtres , bordées de noir , parsemé de taches rouges et noires sur la partie dorsale. La tête est grande , la bouche ample , les mâchoires garnies de petites dents , les yeux ont l'iris argenté , nuancé de 2oS OSSEUX* THOHACIQUE5. brun. L'anus est près de la tête ; la ligne latérale longue, garnie d'aiguillons très fins. La première nageoire dorsale est d'un gris rougeâtre tacheté de noir , elle contient sept ravons aiguillonnés ; la seconde en a dix-neuf articulés ; les pectorales qui sont petites , avec une teinte obscure , en ont dix chacune 5 les thoracines qui sont blanches , six chaque: l'anale rougeâtre , dix- sept 5 et la cau- dale qui est un peu fourchue avec une légère teinte noire , en a neuf. On prend ce poisson dans nos mers en juin et novembre , il atteint en lon- gueur depuis deux jusqu'à quatre décimètres. 6. T. Grondin. Lac. 2\ Cuculus. Lin. (Grano.) Bloch. pi. 5g. \T. Linea laterali inutica ; in pinna dorsali ante- riore nigra macula ; caudâ bifurçâ. Une forme plus svelte et plus effilée dans le corps, un rouge tendre mêlé de teintes blan- châtres sur le dos , des bandes argentées sur le ventre, distinguent cette trigle des précédentes. Son museau est terminé par deux petits aiguil- lons; la bouche est grande 5 les mâchoires égales , armées de petites dents 5 le gosier coloré de jaune 5 les yeux ronds , l'iris argenté et la prunelle bleuâtre 5 ils sont surmontés de deux épines cour- bes 5 l'opercule a quatre pointes aiguës , distantes, avec un petit aiguillon triangulaire en dessous. La T RI G L F. 309 ligne latérale droite. La première nageoire dor- sale a une grande tache noire, et contient neuf rayons peu aiguillonnés 5 la seconde en a dix-huit articulés , les pectorales qui sont courtes, d'un jaune rougeâtre avec quelques taches obscures , en ont dix chacune ; les thoracines , un épineux , cinq lisses chaque ; l'anale qui est blanche , lisérée d'un rose pâle , en a dix-sept. La caudale un peu fourchue , dix-huit. La longueur de ce thoracin est de deux décimètres. Sa chair est tendre j il n'est pas commun. 7. T. Milan. Lac. T. Lucerna. Lin. ( Orghe. ) Aldrov. ]ib. 1 , cap. 58 , pag. 279. 2'. Rostro sub bijido ; linea laterali ad caudam bifida* Lin. La partie supérieure du trigle milan est d'un rouge traversé de brun avec une bande argentée sur les côtés, et d'un blanc mat sur l'inférieure. Son museau est prolongé en deux pointes. Il a la bouche médiocre, la mâchoire de dessus plus longue que celle de dessous , toutes les deux gar- nies de petites dents. Le gosier est d'un jaune phosphore. Les yeux sont d'un rubis nacré, la prunelle bleue , ils sont garnis en dessus de deux pointes crochues. Les opercules ont à leur base une dent aiguë, et se terminent par un long ai- guillon. La ligne latérale est formée de petits 14 210 OSSEUX. THORÀCIQUES. piquans et se divise en deux vers la queue. La pre- mière nageoire dorsale a dix rayons, dont le se- cond très-long 5 la seconde en a dix-huit. Les pec- torales courtes, d'un rouge foncé, parsemées de taches jaunes et bleues , en ont dix chacune 5 les thoracines qui sont jaunâtres , six chaque j l'a- nale , seize } et la caudale peu fourchue en a douze. La longueur de ce poisson s'étend à peine à deux décimètres 5 sa chair est coriace, on le trouve en mars à Villefrançhe. REM A R Q U JE S. Les trigles brillent pend.mt la nuit d'une lumière phos- phorique j semblables à des étoiles flamboyantes , ils tracent autour d'eux d'immenses sillons de lumière , soit qu'ils s'éga- rent au milieu des eaux , soit qu'ils se jouent à leur sur- face , ou qu'ils plongent dans leurs vastes abîmes. Retirés de cet élément, ces poissons laissent échapper des sous plaintifs et douloureux jusqu'à l'extinction de leur vie. Plusieurs espèces ont une chair tendre et assez agréable j d'autres l'ont dure et coriace. Cette différence est cause que plusieurs pêcheurs , pour en tirer un meilleur parti, changtnl souvent leurs noms vulgaires, ce qui produit une grande confusion que j'ai tâché d'éclaircir dans ceux que j'ai adoptés pour la nomenclature de Nice. G. XL VIII. Péristédioiv. Peristedion. Lacep. Caractères. Une seule nageoire du dos ; plu- sieurs plaques osseuses au-dessous du corps; en outre les caractères des trigles. PEUISTEDION. 311 x . P. Malarmat. P. Malarma. Lac. ( Pei fourca. ) T. Caiaphracta. Bloch. pi. 34g. P. Ruber, catap7iractus , octogonus ; rostro furcato , depresso , elongato ; radiis pectoralibus geminis. lïberis* Plusieurs plaques osseuses réunies en octogones protègent le corps du malarmat. Une couleur de plomb rouge oxidé règne sur sa partie supérieure et s'éclaircit un peu sur le. ventre. La tête pré- sente quatre laces relevées par des arêtes longitu- dinales , et parsemées en dessous de plusieurs pi- quans. Le museau se termine par deux longues avances osseuses aplaties. La bouche est ample, les mâchoires dénuées de dents , l'inférieure plus longue que la supérieure garnie de barbillons ra- mifiés ; la langue et le palais lisses; l'opercule composé d'une lame terminée en pointe ; l'anus situé près de la tête. La nageoire dorsale a trente- deux rayons, dont les sept premiers se terminent en longs filamens ; les pectorales qui sont d'un rouge terne , en ont douze chacune , près de celles-ci on voit deux rayons libres ? articulés et rougeâtres. Les thoracines qui sont blanchâtres , en ont six chaque ; l'anale , vingt; la caudale qui est en croissant ? treize ; et la membrane bran- chiale , sept. On trouve ce poisson dans nos mers à l'époque des équinoxes. 212 05SEUX. THOFiÀCIQUËS» R E m 4. R Ç U E S, Si les périslédions n'ont aucune arme pour attaquer , le bou» clier naturel qui couvre leur corps , leur sert pour opposer la résistance à la force contre les ennemis qui les poursuivent, Ces poissons ne fréquentent dans nos parages que les endroits profonds. On ne les trouve sur les bords que dans le temps de leur frai 5 ils nagent avec vélocité, et brisent souvent contre les rochers les prolongemens osseux de leur museau; ils vi- vent solitaires , et ne se nourrissent que de corps gélaliueux. , de méduses et de béroés. G. XLIX. Mulle. Mullus. Linné. Caractères. Corps couvert de grandes e'cailles qui se détachent facilement \ deux nageoires du dos; mâchoire à barbillons charnus. i. M. Rouget. M. Ruber. Lac. ( Rouget. ) BL Barbants. Bloch. pi. 34?. 2. M. Purpureus ; maxiUis œqualibus , superiore edeiuula. La richesse de la parure, la beauté fies foi nies , l'excellence de la saveur , ont de tout temps excité la recherche de ce poisson. Un rouge de pourpre règne sur son dos et se mêlant à des teintes argen- tines qui brillent sur les côtés et sur le ventre, il forme des nuances très-agréables. Sa tête est tron- quée , large, couverte d'écaillés très-peu adhé- MULLE. 2 l r> rente» h la peau. La bouche est moyenne , les mâ- choires sont égales , l'inférieure seule est garnie de petites dents. La langue est lisse, le palais rude, le gosier garni de quatre os dentelés. Une seule ouverture aux narines ; les yeux argentés. L'o- percule composé de deux pièces ; deux barbillons sous la gorge ; la ligne latérale située sur le dos. Les nageoires sont d'un beau jaune. La première dorsale contient sept rayons aiguillonnés 5 la se- conde, neuf articulés ; l'anale, un aigu , six rami- fiés; les thoracines, un épineux, cinq lisses cha- cune. Les pectorales, quinze chaque; la caudale fourchue, dix-sept; et la membrane branchiale, trois. Ce poisson vit sur nos plages, et ne par- vient qu'à un décimètre et demi de longueur. 2. M. Surmulet. M. Surmuletus. ( Streglia. ) •BluCH, pi, 5,7. îl/. J^itlis luleis longiludinalibus ; maxilUs dentalis. Ce beau poisson a la partie supérieure du corps d'un rouge tendre, il offre sur les côtés des raies longitudinales dorées qui se détachent agréable- ment sur le fond nacré dont brille son ventre. La tête est comprimée , la bouche petite; la langue fisse; la mâchoire de dessus plus avancée que celle de dessous; toutes les deux sont garnies d'une rangée de petites dents et de deux longs barbillons. Les yenx sont d'un rouge rubis. L'on- 214 OSSEUX. THORÀCIQUES. verture des narines est petite $ Fanus plus près cîe laqueue. La ligne latérale est presque droite. Des bandes argentées , rougeâtres et dorées colorent les nageoires. La première dorsale contient sept rayons aiguillonnés } la seconde en a neuf articu- lés , dont le premier épineux ; les pectorales qui sont d'un rose tendre, en ont quinze chacune 5 les thoracines ? six chaque 5 Fanale y sept $ la cau- dale fourchue , vingt - deux 5 et la membrane branchiale ? sept. Cette espèce fréquente les ro- chers ? t et parvient jusqu'à trois décimètres de longueur. REMARQUES, La nature a traité ces poissons avec une faveur particulière, Un manteau d'or et de pourpre admirablement nuancé de re- flets argentés, forme le riche vêtement qu'elle leur a donné. Les mulles doivent la célébrité dont ils ont joui dans tous les temps , non-seulement à l'éclat de leur parure et à la vivacité de leurs mouvemens , mais encore à leur abondance et à la délicatesse de leur chair. Des deux espèces qui fréquentent nos mers , le surmulet est celle qui est la plus commune, et qu'on prend le plus aisément toute l'année. G. L. AroGON. Apogon. Lacëpède. Caractères. Tous les caractères des mulles 9 mais pas de barbillons sous la mâchoire. APOGON. 21 S i. A. Rouge. Lac. A. Ruber. (Sarpananzo. ) L'apogon a le corps couvert de grandes écailles d'un ronge tendre, avec une teinte dorée , parse- mé de petits points bleuâtres. La tête est grande j la nuque plane, la bouche ample, hérissée d'as- pérités, ainsi que le palais 5 la mâchoire infé- rieure est pins longue que la supérieure. Les yenx sont grands, argentés avec des taches obscures qui en offusquent l'éclat, et l'iris doré 5 la ligne latérale est courbe, située très-près du dos. La membrane branchiale a sept rayons lamelli- formes ; la première nageoire dorsale en contient six aiguillonnés, le premier très-court 5 la se- conde qui est plus élevée et descend graduellement vers la queue, en a deux aiguillonnés et huit arti- culés 5 les pectorales en ont douze chacune 5 les thoracines, un épineux, cinq lisses chaque; l'a- nale, deux aigus, huit ramifiés; et la caudale qui est échancrée en a vingt. Ces nageoires ont une belle couleur d'oxide rouge de mercure qui relève l'éclat de ce brillant poisson. Sa longueur e"st d'un décimètre et demi; on en prend dans nos mers en juin, juillet et septembre. Sa chair est excellente. REMARQUES. Le désir de se reproduire , cette fonction de la vie dont tous les êtres organisés sont doués pour la conservation de leur es- pèce, oblige la femelle de Papogon à s'approcher tous les ans 2l6 OSSEUX^ THORACIQUES* du rivage pour venir déposer ses œufs ; le mâle la suit, et vient lancer sa laite sur le frai pour le féconder. Dès le moment de leur naissance , ces jolis poissons se retirent de suite dans les antres profonds, où ils font leur résidence ordinaire. G. LI. Labre. Labrus. Artèdi. Caractères. Lèvre supérieure molle , extensi- ble ; point de dents de la forme des incisives ni de molaires ; une nageoire du dos très- distante de celle de la queue. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne , arrondie ou lancéolée* i. L. Paon. L. Pavo. Lin. ( Sero. ) Jonston. Lib. i, tab. i.î, fig. i-2. L, yiridi , cœruleo , sanguineo canoque varias. Lin. Syst. nat. pag. 1286 , n°. 8. L'éclat dont les écailles Je ce poisson brillent f les reflets étincelans et l'infinité de nuances chan- geantes que sa surface produit à chaque direction de lumière , lui ont valu le nom de l'oiseau chéri de Juiion. Le labre paon a le corps allongé et comprimé d'un beau vert changeant , mêlé de lé- gères teintes dorées et varié par des taches rouges et bleues ? qui ? en se fondant par douces grada- LABRE. 217 lions , forment un ensemble de couleurs ravis- santes. Sou museau est oblonç, sa bouche moyenne , sa langue lisse , ses mâchoires garnies de dents; ses yeux grands, avec l'iris doré et la prunelle bleuâtre; les opercules sont ornés d'une tache obscure. La ligne latérale est un peu courbe. La nageoire dorsale est d'un bleu mêlé de pour- pre ; elle renferme quinze rayons aiguillonnés , dix-sept articulés; l'anale qui est couleur d'in- digo en a trois aigus , onze ramifiés ; les thora- cines d'un ronge doré en ont un épineux, cinq lisses chacune ; les pectorales , quatorze chaque ; la caudale qui est marquetée de points rouges et bleuâtres avec une tache noire à sa base, en contient treize. La longueur de ce poisson est de quatre à cinq décimètres ; sa chair est délicate 5 on le trouve dans le printemps sur nos côtes. 2. L. Louche. Z. Luscus. Lin. ( Sera. ) Lin. Mus. Adolph. Fbeo. pa:». 80. L. Pifinis omnibus flavis ; palpebra superiore nigra. Lin. Syst. nat. n°. 3o. La partie supérieure de ce labre est d'un vert tendre , traversée par des traits bruns et des points nacrés, ornée sur les côtés d'une large ligne do- rée ; l'abdomen est argenté , coupé en mille sens par des bandes sinueuses d'un jaune doré. Le mu- seau est allongé, la nuque couverte de petites 3l8 OSSEUX. THORÀCIQUES. taches brunes j le bouche grande , les mâchoires garnies de dents presque égales. Les yeux d'un vert doré, la prunelle noire. La ligne latérale droite en petits traits festonnés. La nageoire dor- sale a dix-huit rayons aiguillonnés, treize articu- lés 'y l'anale , parsemée de points argentés , en a trois aigus, onze ramifiés ; les thoracines , un épi- neux et cinq lisses chacune 5 les pectorales ver- dâtres, quatorze chaque: la caudale arrondie, quinze £ et la membrane branchiale , cinq, dont le premier est très-gros. Ce poisson, dont on ignoroit la véritable patrie , vit dans nos mers. Sa longueur est de deux décimètres 5 on le prend en juin et en décembre a Villefranche. 3. L. Tourd. L. Turdus. Lin. ( Sero. ) SiiviiNi. pa«. 2:0. B. 86; L. Oblongus , viridis ; iride aurea. Lin. n°. 32. Cette espèce, qu'on connort a Nice sous le même nom vulgaire que les précédentes, a le corps allongé , d'un vert plus ou moins foncé , avec des taches blanches sur le ventre, traversé sur les côtés d'une bande argentée qui en sépare agréablement les couleurs. Le museau est avancé; les lèvres plissées , les mâchoires garnies de dents séparées, dont les deux antérieures sont très- longues, les yeux sont jaunâtres , avec Tiris ar- genté ; la ligne latérale est courbe. Les nageoires LABRE. 2ig sont cl1 un vert glauque. La dorsale a dix-huit rayons aiguillonnés, treize articulés; l'anale, trois aigus, onze ramifiés, les thoracines, un. épineux et cinq lisses chacune; les pectorales , d'un jaune verdâtre, quatorze chaque; la caudale, seize : et la membrane branchiale , cinq. La lon- gueur de ce thoracin s'étend à trois décimètres; il habite nos rochers. 4- L. Triple-tache. L» Trimaçulatus. (Tenco.) Blocs, pi. 98g. i £. Macrolepidotus , corpore ri:bro\ maculis tribus dorsalibus. Ce labre diffère très-peu de celui qu'on trouve dans la mer de Norwège. Son corps est couleur de chair , orné de quatre taches noires. La pre- mière à peine visible est située à l'origine de la nageoire dorsale, deux autres très-grandes sont à sa base ; et la quatrième est placée sur la partie dorsale de la queue. Le museau est avancé ; la bouche étroite ; les lèvres épaisses ; la langue lisse ; les mâchoires garnies de dents aiguës, plus longues sur le devant. Les yeux ont l'iris doré 5 la ligne latérale est un peu courbe. La nageoire dorsale a dix-sept rayons aiguillonnés, treize ar- ticulés ; l'anale , trois aigus , neuf ramifiés ; les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune; les pectorales , quinze chaque ; la caudale , quatorze; 220 OSSEUX. THORACIQUES. et la membrane branchiale , six. Cet osseux a trois décimètres de longueur 5 sa chair est blanche et d'un bon goût ; il est fort commun sur nos ri- vages. 5. L. Raye. Z. Lineatus. Lin. (Tenco. ) Pennant. Brit. Zool. ni , pag. 2ig. Là Ruber , lineis quinque longitiidincilibus cœruleis. On rencontre souvent sur nos côtes ce thoracin qu'on n'avoit trouvé jusqu'à présent que dans les mers britanniques. Son corps est rougeâtre en dessus, d'un jaune pâle en dessous, traversé sur les côtés par cinq larges raies d'un gros bleu qui en relèvent l'éclat. Le museau est long ; la nuque relevée et convexe. La bouche médiocre 5 les mâ- choires garnies de dents courbes, dont celles de devant plus longues. Les yeux ont l'iris doré, la prunelle bleuâtre, la ligne latérale est droite. La nageoire dorsale est aurore, bordée de bleu , avec une longue tache indigo à son origine , elle con- tient dix-sept rayons aiguillonnés, treize articu- lés. L'anale qui est lisérée de bleu en a trois ai- gus, douze ramifiés 5 les thoracines, d'un jaune foncé, tachetées de bleu, en ont un épineux, cinq lisses chacune; les pectorales jaunes, quinze chaque ; la caudale jaunâtre , pointillée de bleu, en a Ireize; et la membrane branchiale , cinq. La longueur de ce poisson est de quatre décimètres, sa chair est délicate ; je l'ai pris en mai. LABRE. 221 6. L. Ballan. L. Ballan. Lin. (Tenco. ) Pekkant, lin t. Zool. 11 1 , pag. ai6 , pi. 44. Z. luteus , nigro aurantiacocjue guttatus ; oper- culis excavatis , pinna caudce basi radiatiin squammata. Le jaune plus ou moins foncé en brun , tigré de quelques taches noires et aurores , teint le dos et les côtés de ce thoracin. La oorçe et le ventre sont d'un argent azuré , varié de petites lignes do- rées. Des taches obscures occupent le dessus de la tête 5 de petites dents garnissent ses mâchoires ; un sillon longitudinal est tracé sur la nuque 5 et une petite cavité se fait remarquer aux opercules. Les yeux sont rouges, l'iris doré 5 la ligne latérale courbe près de sa base. Les nageoires sont couleur de succin. La dorsale a dix-neuf rayons aiguil- lonnés, onze articulés, pointillés d'outre-mer. L'anale, trois aigus, neuf ramifiés 5 les thora- cines , un épineux , cinq lisses chacune • les pec- torales , la caudale et la membrane branchiale ont chacune quatorze rayons. Ce poisson ne parvient dans nos mers qu'à un décimètre et demi de longueur j on le prend à Nice en juillet, 7. L. Perroquet. Lac. Z. Viridis. Lin. ( Verdoun. ) Rondelet tom. i , lib. vi , cap. 6. Z. Viridis , linea utrinque cœrulea» Lisr. Le nom spécifique de ce labre a été tiré des 232 OSSEUX. THORACIQUES. belles couleurs dont il est peint. La partie^supé- rieure de son corps est d'un vert brillant, les côtés portent une raie longitudinale de deux ran- gées de points bleus. L'abdomen est jaunâtre. Le museau est avancé, les lèvres plissées * les dents du devant de la mâchoire de dessus plus longues que celles de dessous. Les yeux bleuâtres , l'iris rouge j la ligne latérale est courbe vers la queue. La nageoire dorsale a dix-huit rayons ai- guillonnés, ciliés de bleu et douze articulés * l'a- nale, qui est indigo, en a trois aigus , dix ramifiés 5 les thoracines , à\m vert violet , en ont un épi- neux, cinq lisses chacune 5 les pectorales ver- dâtres , quatorze* la caudale, seize. La longueur de ce poisson est de deux décimètres et demi. La femelle est d'un brun marron tirant sur le vert , tigrée de petites taches d'un bleu céleste. Ce labié habite les rochers de nos bords et se montre en mars et en décembre. 8. L, Mêle. L. Mixtus. Lin. (Verdoun. ) WlLLITGBET. Hist. PlSC. pag. 5s9. L. Flavo cœrideoque varias; dentibus anterioribus majoribus. Lin. Les principaux caractères de cette espèce sont le corps d'un bleu obscur avec des nuances dorées surle dos qui se changent en jaunâtre sur le ventre. La tête est traversée de lignes violettes * la bouche LABRE. 226 médiocre 5 les mâchoires hérissées de dents très- longues sur le devant. Les yeux bruns 5 l'iris rou- gcâtre 5 la ligne latérale presque droite. La na- geoire dorsale contient dix-neuf rayons aiguillon- nés , douze articulés 5 l'anale colorée de jaune et de violet, en a trois aigus, dix ramifiés 5 les thoracines azurées, un épineux, cinq lisses cha- cune 5 les pectorales, d'un jaune rougeâtre, qua- torze chaque; la caudale d'un violet clair à l'ex- trémité, en a quinze. Les couleurs de la femelle sont plus ternes et plus foncées avec des reflets argentés 5 leur dimension est de trois à quatre décimètres 5 on en voit sur nos rivages dans le printemps. 9. L. Ossiphage. L. Ossip7iagus. Lin. ( Tourdou. ) Z. Suprà fuliginosus ; pinnis viridibus ad apicem cceruleis» Une couleur de bistre règne sur sa partie supé- rieure et s'éclaircit par douces gradations sur l'in- férieure qui est variée par quelques reflets jau- nâtres. Le museau est avancé , la mâchoire de dessus un peu plus longue que celle de dessous , toutes deux sont garnies de dents fort grosses sur le devant. Les yeux sont d'un brun rougeâtre; la ligne latérale est arquée vers sa base. Les nageoires colorées d'une teinte verdâtre, un peu azurées aux extrémités. La dorsale contient dix -sept 224 OSSEUX. THORACIQUES. rayons aiguillonnés, quatorze articulés j l'anale , trois aigus , dix ramifiés , les thoracines, un épi- neux ? cinq lisses chacune 5 les pectorales, quinze chaque ; la caudale , treize. Sa longueur est d'en- viron quatre décimètres j il s'approche de terre en mars. 10. L. Boisé. Lac. L. Tesselatus. Lin. (Tourdou#) Bloch. pi. 291 , fis;. %• £. Brunneo , argenùeo nigrocjue variegatns ; oculis rubris. Le boisé, qu'onpêchesurnos rivages, s'approche à quelque différence près, de celui que le célèbre" Bloch a décrit comme provenant des mers du nord. Le corps de ce poisson est allongé , bru- nâtre sur le dos , argenté sur l'abdomen , varié de nuances d'un vert noirâtre. La tête et les oper- • cules sont presque dénués d'écaillés ; la bouche grande 5 les mâchoires garnies de dents inégales. Les yeux ont l'iris hyacinthe } les narines sont garnies en dessous de petits pores 5 la ligne laté- rale est courbe. La nageoire dorsale contient dix- sept rayons aiguillonnés, onze articulés 5 l'anale bleuâtre , en a trois aigus , neuf ramifiés 5 les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune ; les pectorales et la caudale , seize chaque. La lon- gueur de ce poisson est de quatre décimètres 5 il est assez rare. LABRE. 225 il. L. Merle. L. Merula. (Tourdo d'Argo.) Aldrov. ]ib. 1 , cap. vi , pag. 55. Z. Suprà ferrugùieo cœruleus , infrà argenteus. Les écailles de ce poisson sont teintes d'une cou- leur de fer chromaté sur le dos qui se nuance en bleu chatoyant sur le ventre. Le museau est oblong; la bouche médiocre ; les lèvres épaisses : les mâchoires égales , garnies de grosses dents re- courbées 5 les yeux d'un rouge vif, l'iris doré ; la ligne latérale courbe. La nageoire dorsale a dix rayons aiguillonnés et ciliés, quinze articulés; l'anale , trois aigus , onze ramifiés ; les thoracines, un épineux, cinq lisses chacune 5 les pectorales , ainsi que la caudale rectiligne , quatorze chaque. Sa longueur est de trois décimètres; il fréquente les rochers de la mer d'Eza. 12. L. Bleu. L. Cœruleus. (Tourdou bleu.) Ascanu lcon. rer. natur. tab 12. L. Linëis maculisque cceruleis ; dentibus anterio- ribus majoribus. Plusieurs nuances continues de bleu colorent tout le corps de ce labre. Son museau est pointu , dénué d'écaillés, couvert de plusieurs pores. La bouche grande; les mâchoires garnies de dents pressées les unes contre les autres; celles du de- vant plus longues. La langue est lisse , les lèvres i5 226 OSSEUX. THORACIQUES. plissées; les yeux bleus , l'iris jaune , la prunelle verdâtre. L'opercule composé de deux pièces , la première ornée de lignes courbes à l'extrémité. La seconde terminée en pointe. La ligne latérale fiexueuse. La nageoire dorsale a dix-huit rayons aiguillonnés, treize articulés; l'anale, trois ai- gus , dix ramifiés ; les thoracines , un épineux , cinqlisses chacune :les pectorales, quinze chaque; la caudale droite , quatorze. La longueur de cet osseux s'étend jusqu'à six décimètres j on le voit en mai et en novembre. i3. L. Canude. Lac. L. Cyncedus Lin. ( Rouquié. ) Klein. Miss, v , pag. 5o , n. 8. L. Luteus , clorso purpureo ; pimia dorsali à capite ad caudam continuata. Lin. La partie dorsale de cette espèce est d'un rouge plus ou moins foncé qui se change en jaune sur le ventre. Son museau est avancé ; la bouche pe- tite : la langue lisse, les mâchoires hérissées de dents lobées ; les yeux médiocres, l'iris d'un rouge doré ; la ligne latérale peu courbe. La nageoire dorsale s'étend depuis la nuque jusques près de la queue ; elle contient seize rayons aiguillonnés , quatorze articulés 5 l'anale , trois aigus, neuf ra- mifiés 5 les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune ; les pectorales , treize chaque 5 et la cau- dale , douze. Sa longueur est de deux décimètres; on en voit rarement sur nos bords. LABRE. 227 14. L. Double tache. L. Bimaculatus. Lin. (Rouquié. ) Lin. Mrs- Ad. Fued. 1 , 66 , tab 3i. li. Vinnadorsalir amentac ea ; macula fusca in lateris medio et ad caudam. Lin. Ce poisson se fait distinguer par les taches obs- cures des parties latérales et de chaque côté de la queue. Son museau est oblong , la bouche mé- diocre, les lèvres épaisses : les mâchoires garnies de dents presque égales j les yeux gris , la prunelle noirevLa ligne latérale courbe. La nageoire dor- sale a quinze rayons aiguillonnés , garnis de fila- mens , et onze articulés , l'anale , trois aigus , neuf ramifiés, les thoracines , un épineux, cinq lisses chacune 5 les pectorales , quinze chaque 5 la caudale , douze ; et la membrane branchiale, six. La longueur de ce thoracin est de deux décimètres j il fréquente nos rochers. i5. L. Girklle. Z. Julis. Lin. ( Girello.) Bloch. pi. 287. i. Lê Lateribus cœrulescentibus , vit ta longitudinal î fulva utrincjue dentata. Lin. Un mélange de couleurs les plus distinguées régnent sur le corps de la girelle. Un vert bleuâtre colore son dos; une raie longitudinale dentée d'une couleur mordorée, orne ses côtés, et une 228 OSSEUX. THORÀCIQTJE5. couche argentée, voilée d'outre-mer, brille sur son ventre. La tête est variée de brun, de jaune, d'azur et d'argent. Les mâchoires sont garnies de dents serrées , dont celles du devant plus longues. Les yeux aurore , l'iris doré , la prunelle noire : la ligne latéale sinuée à sa base. La nageoire dorsale contient neuf rayons aiguillonnés, douze articu- lés , les premiers relevés et marqués d'une tache bleue et rouge. L'anale est colorée de jaune , de bleu et de violet, en a deux aigus, onze ramifiés } les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune j les pectorales , treize chaque j la caudale jaunâtre,, douze 5 et la membrane branchiale , six. Cette es- pèce acquiert jusqu'à trois décimètres de lon- gueur 'y elle constitue deux belles variétés qui sont communes dans nos rochers sous-marins. 16. L. Giofredi. L. Giofredi. N. (Girella.) PI. ix, fîg. a"; de cet ouvrage. L . Ruber , late.ribus aureis ; maxillis œqualibus , dentibus anterioribus majorïbus. Ce labre, dont aucun ouvrage d'histoire natu- relle ne fait mention . et auquel j'ai donné le nom du savant historiographe du département des Alpes maritimes, a la partie supérieure d'un beau rouge corail , qui se dégrade sur les côtés en jaune doré et passe à l'argent azuré sur le ventre. Le museau est pointu et noirâtre ; les mâchoires garnies de dents isolées, dont les antérieures plus longues. Les yeux sont d'un rouge vif , Pi ris doré 5 les opercules marquis d'une tache d'un bleu cha- toyant; la ligne latérale supérieure , relevée et courbe. Le rouge , le jaune et le violet régnent sur ses nageoires. La dorsale a neuf rayons ai- guillonnés , treize articulés ; l'anale , trois aigus , douze ramifiés ; les thoracines, un épineux , cinq lisses chacune 5 les pectorales, quatorze chaque; La caudale rectiligne , quatorze 3 et la membrane branchiale , cinq. Ce poisson a trois décimètres en- viron de longueur. Il vit sur nos rochers submer- gés , il est aussi commun que l'espèce précédente et fournit deux jolies variétés, dont les gradations des couleurs sont plus ou moins foncées. 17. L. Varié. Lac. L. Variegatus. Lin. (Tenco. ) Pennant. Beit. Zonl. ni , pag. 2'g, tab. 44. X. Ruber striis lateralibus parallelîs olivaceis ^; totidemcjue ccendeis. Lin. Syst. nat. pag. 1294, n . 58. Une couleur rouge est répandue sur le corps de ce poisson. Sa tête est parsemée, ainsi que les opercules, de belles taches azurées. La nuque est foncée, le museau avancé , les mâchoires garnies de dents fines 5 les yeux rubis , cerclés de bleu , l'i- ris doré. La ligne latérale courbe ; la nageoire dorsale est ornée de trois taches obscures vers sa 260 OSSEUX. THORÀCIQUES. base, elle contient dix-sept rayons aiguillonnés, douze articulés ; l'anale jaunâtre, bordée de bleu , trois aigus , neuf ramifiés ; les tlioracines , d'un rose pâle , un épineux et cinq lisses chacune 5 les pectorales, tachetées de bleu à leur base , en ont quatorze chaque 5 la caudale jaune et bordée de bleu , en a quatorze. Ce thoracin , qui est, dans le printemps, traversé longitudinalement par de légères lignes bleuâtres 5 vit dans nos rochers et parvient jusqu'à deux décimètres de longueur. 18. L. Plombe. Lac, Z. Livens. Lin. (Serra. ) Mus. Ad. Faso. 11, pag. 80. L. Cauda rotundata; pinna dorsi ramentacea , cor~ pore fusco livido. Lin. Syst. nat. pag. 1291 , n°. 3i. Cette espèce , qui paroît se confondre par sa forme et ses habitudes avec le louche, en diffère par plusieurs caractères. Son dos et ses côtés sont d'un brun mêlé de jaunâtre; varié par diverses écailles d'un bleu plombé , le ventre est d'un ar- gent oxidé. Le museau est pointu , la bouche grande , les mâchoires égales , garnies de dents coniques un peu courbées , dont les antérieures de dessus plus grosses. Les yeux sont jaunâtres ; les opercules composés de deux pièces, la première, marquée sur ses bords par de légères stries j la seconde , terminée en pointe arrondie. La nuqu» est nue et creusée , la ligne latérale courbe. La na- LABRE. 2^1 geoire dorsale est variée de jaune; de vert, de brun , elle contient dix-huit rayons aiguillonnés et ciliés, douze articulés, le dernier tacheté de noir à sa base. L'anale en a trois aigus, neuf ra- mifiés ; les thoracines, un épineux, cinq lisses chacune 5 les pectorales jaunes y quinze chaque; la caudale ronde, treize ; et la membrane bran- chiale y cinq. La longueur de ce poisson est de deux décimètres sur quarante-cinq millimètres de largeur; je l'ai trouvé en septembre; il n'est pas commun. ig. L. Neree. N. L. Nereus. N. (Rouquié.,) E. Corpore virescente , ocuiis rubris , pinna dorsaîi viridi luleo rubroque vario. Ce labre diffère du tourd et du perroquet , avec lesquels il semble s'unir par beaucoup d'analogie. Son corps est un ovale très-allongé, d'un vert un peu étiolé. La gorge et le ventre sont d'un argent azuré, avec quelques légères lignes jaunâtres. Son museau est peu avancé , les mâchoires presque égales, garnies de petites dents ; la nuque enfon- cée sans écailles ; les yeux sont d'un beau jaune doré, nuancé de vert, avec l'iris doré. L'opercule terminé en pointe , la ligne latérale courbe vers la queue. La nageoire dorsale est d'un vert jaunâtre , nuancée de ronge vers l'extré- mité , elle contient dix-neuf rayons aiguillonnés ? 202 OSSEUX. THORACIQUES. onze articulés ; l'anale , trois aigus , dix ramifiés ; les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune ; les pectorales, quatorze chaque; la caudale, quinze ; et la membrane branchiale , cinq. La longueur de ce poisson est de deux décimètres; il vit dans nos rochers. DEUXIEME SOUS-GENRE. La 7iageoîre de la queue divisée en trois lobes. <±o. L. Hébraïque. L. Hebraicus. Lac. (Girello turco.) Lace p. tom. ni , pag, "■ i «i , pi. 39 , n. 5. Z. Lcetè viridi aura tus; fascia cœrulea rubro mar- ginata ad opercula. Les ichthyologistes assignent pour patrie à ce beau labre le grand océan équatorial. Son corps est couvert d'écaillés tenaces et brillantes , d'un vert tendre , admirablement nuancé d'une couche dorée et traversé auprès des opercules d'une grande bande sinueuse d'un bleu céleste, bordée de chaque côté d'une large ligne d'un rouge vif. Le museau est pointu ; la tête dénuée d'écaillés d'un brun châtain , ornée de raies d'un bleu in- digo qui se divisent en mille sens , et qu'on a com- parées à des caractères hébraïques. La bouche est petite 5 les mâchoires garnies de dents fines et cour- bes , dont les antérieures plus longues. La langue est lisse; les yeux d'un bleu de télésie , l'iris d'un roime rubis. La li^ne latérale est courbe. La na- LABRE. 2Ôà geoire dorsale d'un bleu foncé qui se change en verdâtre , on voit à son origine une tache dorée , elle contient huit rayons aiguillonnés, treize ar- ticulés 5 l'anale , un aigu ? douze ramifiés } les thoracines qui sont azurées , un épineux 5 cinq lisses chacune 5 les pectorales qui sont isocèles , roussâtres ? avec une tache noire h leur base , en ont quatorze chacune 5 la caudale qui réfléchit toutes les gradations du bleu , en a quatorze $ et la membrane branchiale ? cinq. La longueur de cet osseux est de deux décimètres et demi 5 sa chair est grasse et délicate 5 il vit dans nos mers et s'ap- proche des rochers de Saint-Hospice en juin et en octobre. Ai: MARQUA s. Proportions agréables , couleurs brillantes , forme élégante , mouvemens agités, tels sont les attributs des labres. Ces jolis poissons ne quittent jamais nos rivages 5 ils -vivent, tantôt dis- persés , tantôt réunis 5 se nourrissent de mollusques et de crustacés, et ne se plaisent que dans les rochers qui ne sont point battus par les vagues bruyantes. Dès que ces retraites paisibles se couvrent de touffeuses cryptogames , ils viennent y établir leur demeure d'amour. Ils frayent sur ces plantes où leurs petits trouvent tout ce qui peut subvenir à leur nourri- ture. La confusion qui étoit répandue parmi les labres a donné lieu à des méprises qui ont induit en erreur beaucoup d'auteurs. M. Lacépède , en ayant séparé plusieurs genres , a répandu beaucoup de lumières sur cette nombreuse famille , que Bloch. avoit aussi divisée. Une étude suivie des espèces qui habitent nos mers , m'a obligé de séparer de ce genre plusieurs es- pèces de lutjans ; qu'on avoit placés parmi les labres. Ces pois- 3:>4- OSSEUX. THORÀCIQUES. sons offrent en tout temps une chair aussi saine que savoureuse. Us s'approchent des rivages dans les équinoxes ; et on en prend eu abondance dans nos mers pendant toute Tannée. G. LU. Spare. Sparus. Artèdi. Caractères. Lèvre supérieure peu extensible j des dents incisives ou des molaires disposées sur un ou plusieurs rangs ; opercules sans piquans ni dentelures ; une seule nageoire dorsale éloignée de celle de la queue ; ou la plus grande hauteur du corps égale ou pres- que égale à sa longueur. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue ou e?z croissant» i. S. Dorade. Lac. S. Auratus. Lin. ( Aurado.) Bloch. pi. 266. S. Subvitlatus ; lunula aurea inter oculos ; operculis fusco maculatis. La dorade a le corps élevé d'un bleu céleste sur la partie supérieure , passant à l'argenté sur l'in- férieure ? relevé par quelques raies brunes. Sa tête est comprimée, sans écailles, ornée d'un crois- sant doré sur la nuque. La bouche petite , la langue courte et lisse ; les mâchoires charnues garnies de six dents incisives sur le devant, sui- SPARE. 235 vies de Jeux rangs de molaires. Les yeux sont dorés. Les opercules unis , marques d'une tache noirâtre 5 l'anus situé près de la queue. La ligne latérale courbe. La membrane branchiale con- tient six rayons 5 la nageoire dorsale qui est noi- râtre , en a onze aiguillonnés , quatorze articulés ; l'anale , trois aigus , douze ramifiés ; les thora- cines, un épineux, cinq lisses chacune 5 les pec- torales en ont seize chaque , avec une tache rou- geâtre à leur base. La caudale tachetée de noir à son origine, en a dix-sept. Ce poisson parvient dans nos mers jusqu'au poids de cinq kilo- grammes 5 on en prend sur nos rivages. 2. S. Sparaillon. Lac. S. Annularis* Lin. ( Mourê agut. ) Bloch. pi. 271. S. Ocello nîgro sub caudali , corporeflavescente. Lin. Le nom que l'on donne ici à ce spare est tiré de la forme de son museau pointu et avancé. Son corps est ovale, oblong, couvert de belles écailles argentées , nuancé d'une couche dorée, avec neuf raies longitudinales d'un brun foncé. La bouche est petite • les mâchoires prolongées 5 la supé- rieure garnie de quatre rangs de dents molaires, arrondies; l'inférieure en a deux rangs. La langue est lisse- les yeux argentés, l'iris doré 5 la ligne latérale est courbe. La membrane branchiale con- 336 OSSEUX. THORACIQUES, tient six rayons 5 la nageoire dorsale en a onze ai- guillonnés, treize articulés ; l'anale, trois aigus , douze ramifiés; chaque thoracine, un épineux , cinq lisses ; les pectorales, tachetées de noir à leur base, en ont quatorze chaque 5 et la caudale, vingt. Cette espèce s'approche de terre en juillet et en septembre. Son poids ne passe jamais deux kilogrammes. 3. S. Sargue. Lac. S. S argus. Lin. ( Sargou. ) Bloch. pi. 264. S» Ocello sub caudali ; corpore fasciïs nigris. Ce poisson est argenté , doré , avec plusieurs raies longitudinales , il porte une tache noire au- dessus de Ja queue. Son museau est avancé , la bouche petite , les mâchoires garnies de huit dents incisives et de deux rangées de molaires ar- rondies de chaque côté. La langue est lisse 5 les yeux obscurs, avec l'iris argenté. La ligne laté- rale est courbe. La membrane branchiale a cinq rayons 5 la nageoire dorsale en a douze aiguil- lonnés, treize articulés 5 l'anale, trois aigus, quatorze ramifiés. Chaque thoracine , un épi- neux , cinq lisses. Les pectorales , avec un trait noir à leur base , seize chacune ; la caudale, lise- rée de noir, en a vingt-deux. Ce thoracin est commun dans nos mers j on en prend jusqu'au poids de deux kilogrammes. SPARE. nZ1"} 4. S. Pontazzo. «S*. Puntazzo, Lin. ( Sargou rascas. ) «S. Orecuspidato ; pimia caudali semilunari àlatere concavo tôt a nigra. Lin. L'incertitude qui régnoit dans la description du pontazzo a été cause qu'on Fa regardé jusqu'à présent comme une variété du sargue. Ce poisson a le corps ovale , oblong , couvert de belles écailles argentées , obscur sur le dos et traversé sur les côtés par seize petites lignes dorées, relevées par une tache noire qu'on voit sur les opercules. Le museau est avancé ? la bouche ample 5 les mâ- choires garnies de six dents incisives et d'un rans de molaires. La langue est lisse 5 les yeux d'un argent azuré , l'iris doré. La ligne latérale com- posée de petits traits noirs. La membrane bran- chiale contient six rayons 5 la nageoire dorsale en a ouzp aiguillonnés , quinze articulés 5 l'anale , trois aigus , quatorze ramifiés 5 chaque thoracine , un épineux , cinq lisses 5 les pectorales qui sont très-longues } eu ont quinze chacune 5 la caudale en croissant, traversée h sa base d'une bande noi- râtre , en a vingt-quatre. Cette espèce est aussi commune que la précédente j sa chair en est meil- leure et parvient jusqu'à trois décimètres de lonr gueur. 5. S. Oblade. Lac. S. Melanurus. Lin. ( Blado.) Willusbsy. Hist. Pisc. 5io, tab, v. 2. fîg. 1. 2 58 OSSEUX. THORACIQUES. S. Ocelîo nigro caudœ ; corpore îineis longitude nalibus. Lin. Cet osseux se fait distinguer par son corps ovale; d'un bleu noirâtre sur le dos , argenté sur le ventre ? marqué de plusieurs raies longitudi- nales obscures sur les côtés, et orné d'une bande noire vers la queue. Le museau est avancé , la bouche médiocre , la mâchoire supérieure garnie de quatre dents incisives ? presque tronquées et dentelées à leur sommité ; l'inférieure est hérissée de petites dents aiguës. Les yeux sont grands , d'un brun argenté; l'iris doré. La ligne latérale courbe. La membrane branchiale contient six rayons ; la nageoire dorsale en a onze aiguillon- nés ? quatorze articulés; l'anale, trois aigus , qua- torze ramifiés , chaque thoracine , un épineux , cinq lisses ; les pectorales ? treize chacune ; et la caudale , dix-sept. On pêche toute l'année ce poisson dans nos mers , où. il parvient jusqu'au poids d'un demi kilogramme. 6. S. Smaris. Lac. S. Smaris. Lin. (Gerle.) Rondelet.- tom. 1 , pag. îio. Belon , 2î8. S. Argenteus ; macula laterali média fusca ; pinnis pectoralibus caudalique rubris. La couleur générale de ce thoracin est d'un ar- gent pâle , légèrement nuancé sur le dos d'un brun rougeâtrej et orné sur les côtés d'une tache S P A R E. 2%Q quadrangulaire noire. Le museau est avancé 5 la nuque présente une forme rhomboïdale bordée de petits pores. La bouche ample ; les mâchoires garnies de dents fines et serrées, Les yeux sont ar- gentés , l'iris doré 5 la ligue latérale un peu courbe. La membrane branchiale renferme six rayons ; la nageoire dorsale en a onze aiguillon- nés, neuf articulés; l'anale, trois aigus, neuf ra- mifiés : chaque thoracine, un épineux, cinq lisses ; les pectorales, quatorze chaque; et la caudale, dix-huit. Elles sont toutes d'une couleur rou- geâtre. La longueur de ce poisson est de deux dé- cimètres 5 il habite nos rivages ; on en prend toute l'année , ainsi que des gavarons y c'est ainsi qu'on nomme ce même spare lorsqu'il est encore jeune. 7« S. Mendole Lac. S. Mcena* Lin. ( Amendoulo. ) Bloch. pi. 270» «S. Variegatus ; ocello fusco lateraïi. Si plusieurs poissons sont sujets à varier de couleurs, aucun n'en offre un exemple plus re- marquable que la mendole. Vers le printemps , à l'époque du frai , son corps devient argenté , se couvre de plusieurs raies longitudinales d'un bleu chatoyant et laisse paroître de chaque côté une tache noire placée au-dessous de la ligne latérale. Le museau est effilé; la bouche petite ; les raâ- 2i\0 OSSEUX. THORACIQITES. choires garnies de dents aiguës 5 le palais rude : là langue lisse $ les yeux d'un argent doré , l'oper- cule composé de. plusieurs pièces. Les nageoires rougeâtres. La dorsale contient onze rayons ai- guillonnés , douze articulés ; l'anale , trois aigus , neuf ramifiés } les thoracines courtes, un épi- neux , cinq lisses chacune 5 les pectorales , quinze chaque ; la caudale , dix-sept 5 et la membrane branchiale , six. La longueur de ce thoracin est de deux décimètres et demi. Ses œufs sont aurore: ils éclosent en juillet. 8. S. Pagel. Lac. S. ErytJirinus. Lin. ( Pageo. ) Bloch. pi. 27 t. S. Cauda sub intégra; corpore rubro. Lin. Ce spare est très-recherché à cause de la délica- tesse de sa chair. Son corps est argenté, nuancé d'une teinte rouge qui passe par plusieurs grada- tions jusqu'au rose pâle. Son museau est avancé, la bouche médiocre 5 les mâchoires garnies de deux rangées de petites dents, les antérieures fortes et pointues. La langue est lisse , les yeux ar- gentés, l'iris doré. L'opercule composé de trois lames j la li^ne latérale un peu courbe. La mem- brane branchiale renferme cinq rayons 5 la na- geoire dorsale en a douze aiguillonnés, dix arti- culés ; l°anale , trois aigus, neuf ramifiés 5 les tho- racines , un épineux , cinq lisses chacune 5 les pec- S PARE. 2/^1 torales , dix-sept chaque 5 et la caudale, vingt. La longueur du pagel ne passe jamais trois déci- mètres ; il parvient au poids d'un kilogramme. s g. S. Pagre. Lac. S. Pagrus, Lin, ( Padre. ) Bloch. pi. 267. 5. Rubescens ; cute ad radicem pinnarum dorsi et anum in sinu producùa. Le corps du pagre est d'un rouge tendre sur le dos , mêlé de teintes jaunâtres sur les côtés , et ar- genté avec une couche dorée intérieurement. Son museau est grand; la nuque large, la bouche ample ; les mâchoires hérissées de deux rangs de dents molaires. Les antérieures petites et pointues r les autres plus grosses et arrondies. La langue est lisse ; les yeux argentés, l'iris doré. Les opercules marqués d'une tache ferrugineuse ; la ligne laté- rale courbe. La membrane branchiale contient six rayons ; la nageoire dorsale en a douze aiguil- lonnés , dix articulés 5 l'anale , trois aigus , neuf ramifiés; toutes deux garnies à leur base d'une membrane qui entoure le dernier rayon ; les tho- racines en ont un épineux , cinq-lisses chacune : les pectorales, quinze chaque, avec une tache noire à leur origine ; et la caudale qui est rouge à la sommité, en a vingt. Ce spare parvient an poids de cinq kilogrammes ; il s'approche *e nos rivages en été. 16 ■f 242 OSSEUX. TH0RAC1QUES. 10. S. Bogue. Lac. S. Boops. Lin. (Bugo. ) Josïton. 11b.' 1 , tab. 10 , Cg. F. «S*. Lineis longitudirialibus obscuris ; inferioribus quatuor aureis argenteisque. Une prodigieuse quantité de ces poissons ré- pand l'abondance chez les habitans des bords méridionaux maritimes. La bogue a le corps al- longé , un peu cylindrique , d'un bleu obscur sur le dos, traversé de plusieurs raies longitudinales, dorées sur les côtés et argenté sur le ventre. Son museau est arrondi 5 la bouche médiocre 5 les mâ- choires garnies de dents ; le palais lisse • les yeux grands , argentés. La ligne latérale droite 5 la na- geoire dorsale contient quatorze rayons aiguil- lonnés, seize articulés ; l'anale, trois aigus, seize ramifiés j les thoracines , un épineux ., cinq lisses ; les pectorales rougeàtres, quatorze chaque } la caudale , dix-sept 5 et la membrane branchiale, six. Ce spare parvient jusqu'à trois décimètres et demi de longueur 5 il pèse alors quatre hecto- grammes. Sa chair est fort bonne. II. S.Canthere. Lac. 5. Cantharus. Lin.(Tanudo.) Rondelet , mm. 1 , pag. ii3. S* Cauda immaculata ; corpore lineis lo?igitudina- libus luteis. Lin. Les pécheurs de Nice donnent le nom de Cari- SPÀRE. 245 iheno à cette espèce, quand elle est jeune, et ne présente que de petites dimensions. Le corps de ce thoracin est ovale, oblong, d'une couleur argentée qui s'obscurcit en noir sur le dos et mar- qué sur les cotés de seize raies longitudinales d'un jaune doré; le museau est effilé, la bouche ample 5 les mâchoires hérissées de plusieurs ran- gées de dents , dont les antérieures de dessus très- grosses et celles de dessous fort petites. Les yeux sont brunâtres, l'iris doré , la prunelle bleue ♦ la ligne latérale est large 5 un peu courbe. La mem- brane branchiale contient six rayons 5 la na- geoire dorsale en a onze aiguillonnés , treize ar- ticulés 5 l'anale, trois aigus, onze ramifiés ; les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune 5 les pectorales qui sont en forme de lance jaunâtres , en ont quatorze chaque • et la caudale, seize. Ce poisson parvient jusqu'à six décimètres de lon- gueur. Sa chair est fort estimée. 12, S. Saupe. Lac. S, Salpa* Lin. ( Sarpo. ) Bloch. pi. 265. S. Lzneis fulvis lorigitudinalibiis utrinque undecim. Ce poisson est remarquable par onze raies longitudinales dorées sur un fond arçenté. Le dos est obscur , le museau avancé , la bouche pe- tite 5 les mâchoires égales, garnies d'une rangée de dents qui s'enchâssent les unes près les autres. ^44 OSSEUX. TH011ACIQUES. La langue lisse; les yeux argentés , l'iris doré, la prunelle noire ; l'opercule composé de trois lames ; la. ligne latérale presque droite. La membrane branchiale contient cinq rayons ; la nageoire dor- sale , onze aiguillonnés, dix-sept articulés; l'a- nale, trois aigus, quatorze ramifiés; les thora- cines , un épineux, cinq lisses chacune; les pec- torales, quatorze chaque; et la caudale, dix- huit. La longueur de ce poisson va jusqu'à cinq décimètres; il pèse alors deux kilogrammes. Sa chair est pesante ; on en voit toute l'année. i3. S. Haffara. Lac. S. Haffara, Lin. (Esperlin. ) Fop.skael. Faun. Arab. , pag. 53 , n. 25. S. Argejiteus , lineis longitudinalibus ohsoletis 6$ fusco flavescenùbus ; cauda bifida. Lin. Ce thoracin , qu'on prend ordinairement à la ligne , se plaît à fréquenter les bords rocailleux de nos rivages. Son corps est argenté , nuancé d'une couche dorée , traversé par seize raies longitudi- nales d'un brun jaunâtre et marqué d'une tache noire vers la base de la queue. Le museau est ar- rondi, obscur ; les mâchoires égales, garnies de dents incisives , fortes, émoussées et isolées. Les yeux argentés , avec un cercle foncé ; l'iris doré. La ligne latérale est courbe. La membrane bran- chiale contient six rayons argentés : la nageoire dorsale , onze aiguillonnés , treize articulés : 5PARE. ^45 l'anale , trois aigus , dix ramifiés ; les thoraciiies jaunâtres, un épineux > cinq lisses chacune 5 les pectorales , quatorze chaque 5 la caudale , seize. La longueur de cet osseux est d'un décimètre et demi. Les petits individus présentent quelques variétés dans les nuances des couleurs. On en trouve beaucoup dans le printemps. i4- S. Mormyre. S» Mormyrus. Lin. (Mourmero. ) Rondelet, tom. i , lib. v , pag. i36. S. Couda bifîda ; fasciïs argenteis nigrisque plurîmis. Dix bandes transversales noirâtres, qui se sé- parent agréablement sur un fond argenté, sont un des caractères qui fait distinguer le mormyre. Son museau est avancé , la bouche petite , la mâchoire supérieure garnie de quatre rangs de petites dents molaires , elle est un peu plus avan- cée que l'inférieure qui en a deux rangs. La langue est lisse ; les yeux argentés 5 les opercules com- posés de trois pièces ciselées ; la ligne latérale peu courbe. La membrane branchiale contient cinq rayons 5 là*-nageoire dorsale , onze aiguillonnés , douze articulés 5 l'anale , trois aigus , dix rami- fiés 5 les thoraciiies , un épineux , cinq lisses cha- cune 5 les pectorales , quinze chaque 5 la caudale , lisérée de noir , en a dix-huit. Sa longueur est de deux décimètres 5 son poids d'un demi kilogramme. 1 46 OSSEUX. THORACIQUES. Sa chair est délicate. Il est fort commun dans nos mers. i5. S. Osbecr. S. Osbeck. Lac. (Goro. ) S. Argenteo-auratus , cœruleo puncùatus ; dentibus anterioribus majorîbus . M. Lacépède a donné à ce poisson le nom du savant qui l'a fait connoître. Ce spare a le corps large et aplati, couvert sur le dos d'écaillés où l'or^ l'azur et le brun se nuancent en mille manières. Les côtés sont couverts de points d'un bleu in- digo ? qui s'étendent en lignes sinueuses , et se mêlent à des raies d'un jaune doré. Le ventre est arafiité. Son museau est recourbé , la tête traver- sée par des bandes d'un bleu chatoyant : les mâ- choires sont garnies de dents , les antérieures plus grosses. Le palais rude. Les yeux d'un jaune doré , l'iris argenté. Une tache blanche se voit sur la nuque. La ligne latérale courbe. Les nageoires sont tachetées de bleu. La dorsale a onze rayons aiguillonnés , onze articulés ; l'anale , trois aigus ? dix ramifiés ; les thoracines très-longues ? un épi- neux y cinq lisses chacune 5 les pectorales rougeâ- tres , seize chaque 5 la caudale , dix-huit 5 et la membrane branchiale , six. Ce thoracin est long de trois décimètres. C'est au mois de juin que le mâle s'approche du rivage ? pour exprimer sa laite et féconder les œufs. S PARE. 247, 16. ,c» Marseillois. S» Massiliensis, Lac. ( Besugo. ) Brun. ich'. mas, il. pa^. 18. S. Argenteus ; lateribus macula magna , nigra p dentata , notatis, La surface du corps du spare marseillois qui habite nos mers est argentée, couverte de petits points noirs , nuancé sur le dos d'un rose tendre , et marqué au milieu de la ligne latérale , près des opercules , d'une grande tache noire ramifiée. Le museau est arrondi ; au-dessus de la tête sont placés deux espèces de croissaus 5 la nuque est. sans écailles 5 les narines ont deux orifices iné- gaux. La bouche arquée 5 les mâchoires garnies de deux rangs de dents isolées et aiguës. La lan- gue lisse , ainsi que le palais , est teinte d'une couleur d'oxide rouge de plomb. Les yeux grands, l'iris d'un argent rougeâtre. La membrane bran- chiale contient six rayons 5 la nageoire dorsale en a douze aiguillonnés, et douze articulés ; l'anale, trois aigus , douze ramifiés *, les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune ; les pectorales , seize chaque 5 la caudale , dix-huit. Ce thoracin parvient jusqu'à six décimètres de longueur , et au poids de trois kilogrammes. Sa chair est fort bonne. Il s'approche du rivage en mai et juillet. Ce poisson a beaucoup de rapports avec celui que M. De Laroche a décrit sous le nom de cen- trodontus. Annales du Mus. , tom. XIII. 248 OSSEUX. TllORACIQUES. 17. S. Castagnole. S. Castaneola. Lac. (Castagnollo.) iS". Rajt. Bloch. pi. 275» S. Compressas, rotundatus; capite declivi ; maxilla longiore. Le brillant éclat de l'argent, modifié par quel- ques reflets azurés , étincellent sur le corps de la castagnole. Sa forme est comprimée , et sa hau- teur égale presque sa longueur totale. Son museau est élevé et arrondi. La bouche ample, la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure } elles sont arnies de deux rangées de dents minces , reCOUr- bées , et inégales sur celle du dessous , et d'une seule rangée à celle de dessus. Les yeux sont grands , argentés 5 l'iris doré , la prunelle bleuâ- tre ; l'anus est situé près de la tête ; la ligne laté- rale courbe. La membrane branchiale contient cinq ravons ; la nageoire dorsale bleuâtre , en a trois peu aiguillonnés , trente-cinq articulés j l'anale , deux aigus , trente ramifiés 5 elles ont leur base couverte d'écaillés. Les thoracines , qui sont jaunâtres , en ont un épineux , cinq lisses chacune ', les pectorales , vingt-deux chaque 5 la caudale, lisérée de noir, en a vingt. Ce beau pois- son , qu'on n'avoit observé que dans l'Océan Atlantique , parvient dans nos mers jusqu'à sept décimètres de longueur , et au poids de cinq ki- logrammes. Sa chair est tendre et délicate. Il ha- S PARE. 249 bite les profondeurs rocailleuses. On en prend en mai , juin , décembre , etc. M. Schneider a rangé avec raison cette espèce dans un nouveau genre , sous le nom de brama , parce qu'en effet les dents de ce poisson sont semblables entr'elles, et sur un seul rang à la mâchoire inférieure. 1 8. S. Bogar aveo. S. Bogaraveo. Lac. ( Bugaravello. ) Brun. pisc. niassiJ. pag. 4g. S. Argenteus ; linea laterali brunnea ; pinnis rubescentïbus* On s'est attaché jusqu'à présent à des carac- tères trop généraux pour distinguer cette espèce des autres spares qui habitent la Méditerranée. La Bogaraveo a le corps ovale , oblong , d'une couleur argentée , qui prend plus d'éclat sur le ventre. Il a le museau arrondi , la bouche mé- diocre , les mâchoires égales , garnies de petites dents; les yeux grands, argentés ; l'iris doré. La ligne latérale d'un brun roussâtre ; les nageoires ont une légère teinte de carmin. La dorsale a douze rayons aiguillonnés , treize articulés } l'a- nale , trois aigus, douze ramifiés: les thoracines, un épineux , cinq lisses chacune , avec un appen- dice au milieu 5 les pectorales en lance, quinze chaque 5 la caudale , dix-huit j et la membrane branchiale , six. La longueur de ce poisson est environ deux décimètres. Sa chair a peu de goût. 35o OSSEUX. THORACÏQUE5. On en pêche dans nos mers, en janvier, mai et juillet. ig. S. Gros-œil. S. Macrophtahnus. Lac. (Boucco- rougo. ) BtOCH. pi. 272. •S. Corpore compresso , argenteo f fasciis transversis. luteis et rubris ; ocellis magnis, La grandeur des organes de ia vue a servi aux auteurs pour désigner cette espèce. Le corps de ce spare est ovale , un peu comprimé , d'un rouge pkis ou moins foncé sur sa partie supérieure , argenté sur le ventre , et traversé sur les côtés de plusieurs raies longitudinales , jaunes et rouges , recouvertes d'une couche dorée. Son museau est avancé , la bouche ample 5 les mâchoires égales , garnies de plusieurs rangs de dents > dont les an- térieures de celle de dessous plus longues. La lan- gue est lisse : les yeux grands , d'un rouge carmin 5 l'iris doré. La ligne latérale d'un rouge cinabre. Les nageoires sont -variées. La dorsale a douze rayons aiguillonnés , dix articulés 5 l'anale , trois aigus , dix ramifiés 5 les thoracines , un épineux, cinq lisses chacune ;les pectorales, treize chaque; la caudale, qui est jaune à la base , et se fond en gris vers l'extrémité , en a dix -sept , et la mem- brane branchiale , six. La longueur de ce poisson acquiert jusqu'à cinq décimètres , et son poids un SPARE. 25l kilogramme. Il fréquente toute l'année les grandis fonds , et s'approche de nos rivages en mai , sep- tembre , etc. On avoit ignoré jusqu'ici sa patrie. ao. S. Denté S. Dentex. Lin. ( Lente. ) Bloch. pi. 268. «S. Cauda bifiàa , corpore variegato ; dentibus qua- tuor majoribus. Lin. De grandes dimensions et un beau coloris dis- tinguent ce spare qui fut , chez les anciens natu- ralistes , l'objet de plusieurs recherches. Son corps est épais, d'une couleur argentine , se nuançant sur le dos en bleu céleste, et orné de points bleuâ- tres sur les côtés. L'or , l'argent et l'améthyste se réfléchissent par ondes azurées sur le museau. Sa tête est comprimée, dénuée d'écaillés 5 la bouche ample , les mâchoires garnies de dents pointues et recourbées , les quatre antérieures plus longues. Les yeux sont rapprochés , d'un bl»u argenté 5 l'iris doré. La ligne latérale courbe. La membrane branchiale contient six rayons 5 la nageoire dor- sale, d'un jaune bleuâtre, en a onze aiguillonnés, douze articulés : l'anale , trois aigus, huit rami- fiés j les thoracines , un épineux , cinq lisses cha- cune 5 les pectorales rougeâtres, quatorze chaque \ la caudale, d'un rouge pâle, en a dix-huit. Ce poisson parvient à un mètre de longueur, et pèse 252 OSSEUX. TH0RAC1QUES. alors dix kilogrammes. Il vit dans nos mers , et s'approche des bords en juin et août. 21. S. Bilobé. S. Bilobatus. Lac. [Gerlesso. ) Lacep. tom iv, pi. 2. S. \Argenteus fasciis aureis ccemleisc/ue transversis pi?inis Jlavescen tibus. Les roches arides de la mer de Nice sont la demeure habituelle de cette espèce qu'on n'avoit trouvée que dans le Grand Océan équatorial. Son corps est aplati , argenté , traversé par de légères bandes bleuâtres et dorées. Le museau est pointu , la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'inférieure \ elles sont garnies de petites dents y dont les quatre antérieures plus longues , pointues et crochues. La langue est lisse '7 les yeux argentés, avec des taches brunes , l'iris doré. La nuque et ses côtés diaphanes ; la ligne latérale courbe. La membrane branchiale a six rayons ; la nageoire dorsale qui est très-éîevée ? en a onze aiguillonnés, dix articulés 5 l'anale , ondée d'azur ? en contient trois aigus > dix ramifiés 5 les thoracines , un épi- neux y cinq lisses chacune 5 les pectorales , quatorze chaque • et la caudale , vingt. Ce thoracin a deux décimètres de longueur. On le prend à la ligne , en mars et décembre. 22. S. Berde. Lac. S. Berda. Lin. ( Gieudo. ) Forsiuel. Faim. Aral), pag. 3a , n. si. S PARÉ. 253 S. E cinereo aîbidus , squammis lateralïbus singulis fascia média transversa jusca ; spinis dorsaiibus recumbentlbus , Le savant Forskaê'l a décrit cette espèce qui vit sur nos rivages. Son corps est presque ovale, cou- Tert de grandes écailles arrondies 9 d'un blanc d'argent. Le museau est court et azuré. La nuque marquée de deux traits profonds de chaque côté. La bouche médiocre ; la langue et le palais lisses; la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'inférieure; elles sont garnies de plusieurs dents molaires demi-sphériques , et d'incisives assez longues sur le devant. Les yeux sont grands . d'un argent doré. Les narines sont placées sur ses bords 5 la ligne latérale foncée. La membrane branchiale a six rayons 5 la nageoire dorsale qui est obscure , en a douze aiguillonnés 9 douze articu- lés , l'anale , trois aigus ? douze ramifiés ; les tho*. a'acines 7 un épineux , cinq lisses chacune : les pectorales , quatorze chaque 5 la caudale , seize. Ce spare , qu'on prend communément à Nice , en juillet ? n'a que trois décimètres de longueur. Sa chair est assez bonne. Il se nourrit de petites chipées. 23. S. Passerons S. Passeront. Nob, (Moissiu. ) PI. vu . fîg. ai de cet ouvrage. 254 OSSEUX. THORACIQUES. S. Corpore parvo , peïïucido , nigro punctatô lateribus argenteis» C'est au célèbre poè'te Passeroni de Conda- miiies , hameau de Lantosca , village de notre département , que j'ai dédié ce petit spare que les auteurs n'ont pas décrit. La partie supérieure du corps de ce poisson est presque diaphane et cou- Verte d'une infinité de petits points noirs. Les côtés et l'abdomen brillent de l'éclat ' de l'ar- gent. Lé museau est arrondi ; la bouche petite 5 les mâchoires garnies de dents à peine visi- bles. Les yeux ont l'iris argenté ; la ligne laté- rale située sur le dos. Les nageoires sont d'un rouge tendre. La dorsale a dix rayons aiguillon- nés ? quatorze articulés, l'anale, trois aigus, treize ramifiés; les thoracines , un épineux, cinq lisses chacune ; les pectorales , douze chaque ; la caudale, dix-huit: et la membrane branchiale, quatre. La longueur de ce poisson ne passe ja- mais quatre centimètres. Sa chair est blanche et délicate, il fréquente nos rivages depuis février jusqu'en juillet. DEUXIÈME SOUS-GENRE, La nageoire de la queue rectiligne ou arrondie. 24. S. Marron. Lac. S. Chromis. Lin (Castagnollo.) Roni ilet , tom. j , lib. v. cap. SI. S PARE. 255 S. Cauda bifula; radio ventralium secundo setaceo. Lin. Ce poisson , qu'on ne doit pas confondre avec Ja castagnolle, dont il porte à Wice le nom vulgaire, a le corps noirâtre, lavé d'une couche d'argent et traversé de huit raies longitudinales. Son museau est pointu 5 ses mâchoires égales, garnies de petites dents obtuses. Les yeux obscurs, avec l'iris argenté. La ligne latérale est interrom- pue. La membrane branchiale a cinq rayons ; la nageoire dorsale en a quatorze aiguillonnés , neuf articulés ; 1'. nale , deux aigus , dix ramifiés ; les thoracines, un épineux, cinq lisses chacune; les pectorales , dix-sept chaque , avec une tache noire à leur base ; la caudale un peu fourchue et blanchâtre dans le centre, en contient quinze; elle est garnie de chaque côté de trois petits ai- guillons. Le marron n'a qu'un décimètre de lon- gueur ; sa chair est blanche et d'un assez bon goût ; il habite toute l'année nos rochers. 25. S. Hurta. £. Hurta. Lin. (Ravella. ) Lin. Mus. ad. Fred. 2 , pag. y'S. S. Cauda bifida; corpore fasciis riibris transversis ; dentibus laniariis exsertis. Cette espèce , qu'on pêche quelquefois sur nos côtes , a le corps comprimé, ovale , oblong, d'une couleur argentée , traversé de petites lignes dorées 2 56 OSSEUX. YPIORACIQÙES. et de plusieurs bandes rougeâtres qui s'étendent transversalement 5 la bouche est médiocre ; les mâchoires sont garnies de deux rangées de dents molaires arrondies , dont celles du devant de la supérieure petites et conformées comme des dents laniaires. Les yeux sont argentés 5 la ligne laté- rale droite. La nageoire dorsale a douze rayons aiguillonnés , dix articulés 5 l'anale , trois aigus , sept ramifiés 5 les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune $ les pectorales, seize chaque; la caudale, dix-sept. La longueur de ce poisson est de deux décimètres. On en voit au printemps. 26. S. Cetti. S, Cetti. Nob. ( Lente. ) S. Corpore rubro , cceruleo - virescente , agenteoque variegato ; denùbus minimis ; operculis luteit maculabis. Cette espèce, que le savant naturaliste de Sar- dai. Corpore rubescente , nigro variegato ; macula in medio baseos pi?i7iœ caudalis. Lin. Labrus. Le principal caractère du tacheté est un corps rougeâtre, pointillé de blanc, parsemé d'écaillés noires , orné d'une tache obscure au milieu de la base de la queue. Son museau est avancé ; la bouche petite , les yeux d'un ronge verdâtre , avec l'iris doré. La ligne latérale est courbe. Les na- geoires sont ondées de rouge. La dorsale a quinze rayons aiguillonnés , onze articulés ; l'anale , trois aigus , onze ramifiés , tachetés de blanc ; les tho- racines , un épineux , cinq lisses chacune ; les pectorales , treize chaque; et la caudale , quinze. La longueur de ce poisson est de plus d'un déci- mètre. Il fréquente nos rochers dans le printemps. LUTJAN. 269 10. L. Maillé. Z. Venosus. Lin. (Rouquié. ) Brun. Pi se. Massii. pag. 58, n. yi. L. Viridis , venu rubris anastomosantïbus ; macula operculorum pinnceque dorsalis m'gra. Lin. Labrus. C'est au célèbre Brunnich qii'on doit la con- noissance de cette espèce. Son corps est d'un beau vert , nuancé d'un réseau rougeâtre ? et par- semé de plusieurs écailles noires. Le museau est allongé 5 les mâchoires garnies de petites dents 5 les yeux d'un vert tendre ? avec l'iris doré 5 la ligne latérale courbe. La nageoire dorsale est ornée de bandes et de filamens rouges; elle con- tient quinze rayons aiguillonnés , dix articulés ; l'anale , trois aigus , neuf ramifiés 5 les thora- cines , un épineux , cinq lisses chacune 5 les pec- torales , douze chaque 5 la caudale ronde en a treize. La longueur du mâle est d'un décimètre 5 la femelle a des dimensions plus grandes; elle pond des œufs verdâtres en avril } son anus est d'un bleu foncé. Ces poissons vivent sur nos ro- chers sous-marins. 11. L. OEillé. Ocellaris. Lin. (Rouquairon.) Mus. ad. Frid. s , pag. 78. L. Pinna dorsali ramentacea , ocello in medio ad basim caudce. Lin. Labrus. Les rochers du lazareth de Nice sont la de- 2*]0 OSSEUX. THORÀCIQUES, meure habituelle de ces poissons. Leur corps est d'un rouge brunâtre sur le dos ? d'un gris argenté sur le ventre , orné d'une tache noire sur la partie dorsale de la base de la queue, Le museau est obscur ? la bouche petite 5 les lèvres avancées j les mâchoires garnies de dents égales 5 la nuque plane se relève ensuite en bosse } les yeux d'un vert de vessie ont l'iris doré 5 la ligne latérale est presque droite. La nageoire dorsale est variée de bleu , de rouge et de jaune 5 elle contient quatorze rayons aiguillonnés et ciliés , dix articulés ; l'anale ? trois aigus ? dix ramifiés , marquetés de points bleus ; les thoracines , d'un rose pâle , en ont un épineux et cinq lisses chacune ; les pectorales jaunes , qua» torze chaque ; la caudale rouge en a douze. La longueur de cet osseux est ordinairement d'un décimètre et demi. 12. L. Tançoide. L. Tinca. (Rouquairon. ) Penkant. Brit. Zool. 111 , pag. ao3 ,0.1. L, Rostro sursimi reflexo ; cauda in extremo cireur lari. Lin. Labrus. C'est dans les belles journées de la saison rî- ooureuse que ce poisson quitte les profondeurs qu'il habite pour s'approcher du rivage. Son corps est coloré d'un rouge tendre , son dos est comme nuageux, les côtés sont traversas par plusieurs raies obscures et bleuâtres 3 le ventre est argenté. LUTJÀ1V. 27I Son museau est recourbé vers le liant. Les lèvres épaisses couvrent les mâchoires qui sont garnies de petites dents. Les yeux ont l'éclat du zircone , avec l'iris doré. L'ouverture de l'anus est d'un bleu indigo. La ligne latérale courbe vers la queue. La nageoire dorsale a quinze rayons aiguillonnés en forme de banderolles à l'extrémité , et dix ar- ticulés ; l'anale , trois aigus , neuf ramifiés 5 les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune 5 les pectorales , quatorze chaque $ la caudale , ponc- tuée à sa base , en a treize ; et la membrane branchiale, cinq. Sa longueur est d'un décimè- tre ; il est assez rare. i3. L. Rougeatre. L. Rubesccns* Nob. ( Sublaire. ) L. Fusco r uber, cceruleo argenteoque variegato. Si on considère la forme du corps et les nuances qui le colorent , ce lutjan doit constituer une nouvelle espèce. La partie inférieure de ce pois- son décrit une courbe oblongue, tandis que la su- périeure est presque en ligne droite. Un beau rouge rose , parsemé d'écaillés d'un brun obscur et d'outre-mer, régnent sur son dos 5 et un blanc argenté , offrant quelques taches foncées , ornent la gorge et le ventre. Le museau est avancé , cou- vert de petits pores; la nuque plane, la bouche petite; les mâchoires garnies de dents égales, celles de dessous plus longue que celles de dessus. 2 7 2 OSSEUX. THORACIQUES. La langue lisse; les yeux d'un rubis argenté, avec l'iris doré. La ligne latérale suit la courbure du dos. La nageoire dorsale a quatorze rayons ai- guillonnés, dont les premiers ornés d'une tache bleuâtre, et dix articulés; l'anale, trois aigus, neuf ramifiés ; les thoracmes , un épineux, cinq lisses chacune; les pectorales, quatorze chaque ; la caudale, variée de rouge, en a douze: et la membrane branchiale, cinq. Ce poisson a plus d'un décimètre de longueur. Il est commun sur nos plages en septembre. 14. L. Méditerranéen. L, Mêditerraneus , (Sublaire.) Brun. Piss. massil. pag. 65 , n. 82. Z. Pinnis , prceter dorsales, fuscis; macula nigra ad pectorales. Lin. Perça. Ce lutjan a le corps verdâtre , nuancé de brun sur le dos , avec une tache noire sur la queue. La tête est dénuée d'écaillés et traversée, ainsi que l'abdomen, de lignes tortueuses d'un bleu indigo. L'ouverture de la bouche est ovale ; les lèvres épaisses, la langue lisse, les mâchoires garnies de dents fines et serrées , dont les deux antérieures de dessus plus longues. Les yeux sont bleus avec l'iris jaune. La ligne latérale courbe est formée par des lignes relevées placées en angle rentrant. La nageoire dorsale est ondée de rouge , de bleu et de jaune; elle a seize rayons aiguillonnés , ci- LUTJAN. 273 liés , dix articulés ; l'anale , d'un jaune verdâtre , avec des teintes bleues et rouges, en a trois aigus, onze ramifiés ; les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune 3 les pectorales roussâtres, avec une tache obscure à leur base , quatorze chaque ; la caudale qui est d'un bleu jaunâtre avec des points rouges en a quatorze. La longueur de ce thoracin est d'un décimètre et demi ; on en prend beau- coup au lazareth de Nice en janvier. i5. L. Brunnich. Lac. L. Brunnichii. Lac.(Sublaire.) Brun Pisc. Massil. pag. 56 , n. 72. L. Corpore fusco ; lineis maculisque cœruleis. Lin. Zabrus, M. Lacépède a décoré ce poisson du nom du savant ichthyologiste qui en a donné le premier la description. Le corps de cet osseux est com-« primé , d'un brun rougeâtre. La tête pointue, or<» née de plusieurs raies bleues, ainsi que la gorgb- et le ventre. La bouche petite 5 les mâchoires gar- nies de dents aiguës, les deux du devant de la su- périeure plus grosses. Les yeux ont l'iris argenté. La ligne latérale est courbe. La nageoire dorsale, colorée de bleu et de brun, contient seize rayons aiguillonnés et neuf articulés ; l'anale, trois ai- gus, onze ramifiés; les thoracims, un épineux, cinq lisses chacune; les pectorales roussâtres , ta- chetées de noir à leur base , et bleuâtres à l'extré- 18 274 OSSEUX. TIIOllACIQUES. mité , en ont douze chacune ; la caudale , treize , avec une tache d'un bleu foncé en dessus. La lon- gueur de ce poisson est d'un décimètre ; il fré- quente nos bords en hiver. 16. L. Massa. Z. Massa. Nob. ( Langaneo. ) Planch. vin , fig. a6 de cet ouvrage. L. Obscurus jluteo viridique aureus ; pinnœ caudalis basi inferiore macula cœrulea , nigro cincta, La partie supérieure de ce thoracin est d'un vert brunâtre, qui s'éclaircit sur les côtés, et passe au jaune doré sur l'inférieure. Une grande tache triangulaire bleu , cerclée de noir , orne la partie anale de la base de la queue. La tête est traversée par des lignes d'outre-mer. La nuque plane ; la bouche petite; les mâchoires garnies de dents égales. Les yeux sont aurore , l'iris doré , la prunelle amé- thyste. La ligne latérale courbe. La nageoire dor- sale tachetée de noir à son origine , ondée d'une bande verte qui la traverse, contient quatorze rayons aiguillonnés , dix articulés ; l'anale H- sérée de bleu , en a trois aigus, huit ramifiés ; les thoracines bleuâtres , un épineux, cinq lisses cha- cune ; les pectorales , d'un jaune doré , douze chaque; la caudale, quatorze ; et la membrane branchiale, cinq. Cet osseux a un décimètre et demi de longueur. On le trouve en mai dans nos rochers. La femelle a des teintes plus foncées que le mâle. LUTJÀN» 2^5 17. L. Vert tendre. L. Chlorosoclirus. Nob, ( Langaneo. ) ri. vm , fig. 27 de cet ouvrage. Z. Rubro virescens, pinnœ caudalis basi superiore macula nigra* Cette espèce, non encore décrite par les au- teurs , a quelques analogies, dans sa forme, avec le brunnich et le méditerranéen. Son corps est verdâtre, nuancé de rouge , traversé par de petites lignes longitudinales obscures, portant une tache noire vers la partie dorsale de la queue. La tête est aiguë, la nuque large, diaphane, avec une petite élévation. La bouche est étroite, garnie de dents fines et serrées sur la mâchoire inférieure et deux longues isolées sur le devant de la supé- rieure. Les yeux sont verts, avec l'iris doré. La ligne latérale est courbe 5 les nageoires variées $ la dorsale contient seize rayons aiguillonnés, huit articulés, parsemés de points rouges. L'anale, trois aigus, dix ramifiés 5 les thoracines, un épineux, cinq lisses chacune ; la caudale traversée d'une bande noire à sa base, pointillée de rouge à l'ex- trémité, en a quatorze 5 et la membrane bran- chiale , cinq. La longueur de ce poisson est d'un décimètre et demi. La femelle a des couleurs plus ternes. On le trouve en automne dans nos ro- chers. Le nom que je lui ai donné a été tiré du mot grec %Ku{o quatorze. Ce thoracin a moins d'un décimètre de longueur ; il habite nos ro- chers. A. On en trouve une variété chez laquelle le jaune domine sur toutes les autres couleurs. B. Plusieurs individus ne présentent que toutes les nuances de vert sans aucune autre couleur. C. On en rencontre aussi qui offrent un mé- lange de toutes les gradations de vert et de jaune , sans aucune raie violette. 24. L. Lamarck. N. Z. Lamarckii' N. (Sublaire. ) PI. ix . fig. 29 de cet ouvrage. Z. Corpore griseo obscuro, aureo , argenteoque va- rio , lùieis guttisque rubris notato. Le corps de cette belle espèce est un peu aplati , couvertd'écailles fortement adhérentes. Un bleu de mer règne sur son dos> une teinte argentée aurore, chargée de quelques points noirs , parent ses côtés et l'éclat de l'argent, parsemé de points rouge car- min 5 brille sur son ventre 5 la tête est allongée en tube? d'un rouge de cuivre. La nuque enfoncée, la bouche ample ? la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure 5 elles sont garnies de 282 OSSEUX. THORACIQUES. dents aiguës. Les yeux ont l'éclat du rubis , avec Tiris doré; les opercules sont argentés, couverts de points rouges , composés de trois pièces , celle du milieu bordée de petites pointes. La ligne la- térale est courbe. La nageoire dorsale est variée de bleu , de vert, de brun et de rouge: elle con- tient quatorze rayons aiguillonnés, onze articu- lés; l'anale, trois aigus, dix ramifiés; les tho- racines, un épineux, cinq lisses ; les pecto- rales, d'un jaune verdâtre, en ont douze cha- cune ; la caudale ronde , quatorze ; et la mem- brane branchiale , cinq. La longueur de ce lutjan est d'un décimètre; on en prend toute l'année dans les rochers peu profonds. A. Cette variété présente les mêmes nuances de couleurs sur son corps ; mais elle est dépourvue de points rouges. B. On trouve aussi plusieurs individus où le vert doré semble dominer sur toutes les autres couleurs ; les opercules sont dorés et parsemés de points obscurs. a5. L. Cotta. N. L. Cotta. N. ( Sublaire. ) ■ Z. Argenteus , fusco punctatus , maxilla inferiore paulb /ongiore. Un blanc d'argent forme le fond de la couleur de ce petit poisson. Ses écailles sont bordées de petits points obscurs qui semblent se renforcer en L V T J A tf. 285 une teinte brune sur le clos. Le museau est peu avancé et arrondi. La bouche petite, la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure > surtout quand elle est ouverte 5 toutes les deux sont garnies de petites dents. Les yeux sont d'un rose pâle , avec la prunelle bleuâtre. La gorge est traversée de lignes brunes. Les opercules pointil- lés 5 l'anus d'un beau bleu , la ligne latérale est un peu courbe. La nageoire dorsale , tachetée de roussâtre , contient quatorze rayons aiguillonnés 9 dix articulés j l'anale , couverte de points blancs t en a trois aigus , neuf ramifiés j les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune ; les pectorales y treize chaque ; la caudale , coupée en ligne droite , en a quatorze } et la membrane branchiale azu- rée , en a cinq. La longueur de ce poisson s'étend à peine à un décimètre. On le trouve sur notre plage en juin. J'ai décoré ce poisson du nom de l'excellent poëte Cotta de Tende. 26, L. Queue noire. N. Z. Melanocercus. (Rouquïé. ) L» Rubescens , brunneo violaceus cœruleoque ■ varius ; cauda nigra. De belles écailles d'un rouge brunâtre, avec d'au- tres non moins éclatantes d'un bleu d'outre-mer, couvrent le corps allongé et aplati de ce joli pois- son. Son museau est arrondi 5 la mâchoire supé- rieure plus courte que l'inférieure 5 elles sont gar- 284 OSSEUX. THORACIQUES. nies de petites dents. Les yeux sont argentés ; les opercules sont composés de deux pièces 5 la pre- mière y bordée d'une dentelure aiguë ? et la se- conde terminée en pointe. La ligne latérale suit la courbure du dos. La nageoire dorsale présente des teintes d'un rouge obscur à reflets bleuâtres. Elle contient dix-sept rayons aiguillonnés , sept articulés 5 l'anale ? trois aigus , dix ramifiés 5 les tlioracines , un épineux , cinq lisses chaque 5 les pectorales ? d'un jaune rougeâtre , quatorze cha- que 5 la caudale ronde , noire , cerclée de blanc , en a seize ; et la membrane branchiale , cinq. Ce beau thoracin a quatre-vingts millimètres de lon- gueur. On le trouve en juin et juillet ? dans la mer de Villefranche. A. Les rochers de S. Hospice , près de Ville- franche, fournissent une superbe variété d'une couleur d'outre-mer à reflets rougeâtres , dont l'abdomen passe à une légère teinte aurore. 27. L. Marseillois- L. Massiliensis. Lac. (Langaneo.) Brdkn. Icht. roass. pag. 57 , n. 73. L. Viridi-argenteus , scjuammis rubris retîculatis , liiteis longitudinalibus fusds. On doit peu compter sur les différentes nuances qui colorent ce poisson pour le bien caractériser. La couleur la plus ordinaire qu'offre ce petit tho- racin est le vert tendre ? lequel passe successive- LUTJAN. 285 ment par des teintes plus foncées jaunâtres et blanchâtres. Cette variation de couleurs paroît provenir , non-seulement de l'âge et du sexe , mais même des saisons , du changement de nourriture et de la nature du fonds qu'il fréquente. En général ce Iutjan a le corps comprimé , d'un vert tendre sur la partie supérieure , passant au vert argenté sur l'inférieure , parsemé d'écaillés d'un rouge foncé qui semblent former un réseau ? le tout traversé par de petites raies longitudinales obscures. Son museau est allongé, brunâtre 5 les mâchoires sont garnies d'un rang de dents plus longues sur le devant. Les yeux sont rougeâtres ? avec l'iris doré 3 la ligne latérale est courbe. Les nageoires sont verdâtres. La dorsale contient quatorze rayons aiguillonnés , onze articulés ; l'anale , trois aigus ? onze ramifiés 5 les thora- cines , un épineux, cinq lisses chacune 5 les pec- torales , quatorze chaque 5 la caudale , ornée d'une tache noire au milieu de sa base ? en a treize. Ce poisson a un décimètre de longueur. A. On en trouve une variété qui fréquente les fonds coralligènes ? chez laquelle le rouge , le vert et l'argenté dominent sur toutes les autres couleurs. HE MARQUES* Les lutjans réunissent toutes les nuances des couleurs de Farc-en-ciel. C'est principalement au printemps , yers l'époque de leurs amours , que les écailles de ces poissons brillent de 286 OSSEUX. THORÀCIQUES. l'éclat le plus éblouissant , se nuançant en mille manières et se mêlant eu ondes , en zones , en lignes , en zig-zag. Leurs dimensions sont en général petites ; ils fréquentent les fentes et les cavernes des rochers où ils trouvent sûreté et retraite , et ils n'en sortent que lorsque la mer est calme et paisible. Leur nager est vif et léger ; ils se nourrissent d'idotées , de cymo- thoes , de sphéromes, et broutent aussi les ulves et les fucus. Parmi les vingt-cinq espèces de ces thoracins , que j'ai trouvés dans nos mers , six n'ont encore été décrites par aucun ich- thyologiste. J'ai dédié à l'amitié deux de ces espèces. La pre- mière , à M. Massa de Menton, associé de l'Institut _, connu par les notes critiques qu'il a publiées sur Beccaria , et par un ouvrage sur la législation civile,- la seconde, à M. Roisça] , dont les talens m'ont été très-utiles pour les dessins des poissons nouveaux de cet ouvrage; la troisième, au célèbre lexicographe Alberti de Nice ; la quatrième a été* consacrée à mon pays , et les noms que j'ai donnés aux autres rappellent les différentes couleurs dont ils sont nuancés. Ces poissons pullulent beaucoup «t sont fort communs sur nos rivages. G. LIV. Centropome. Centropomus. Lac. Caractères. Une dentelure à une ou plusieurs pièces de chaque opercule; point d'aiguillons à ces pièces ; un seul barbillon ou point de barbillons aux mâchoires ; deux nageoires dorsales. i. C. Rayé. C. Lineatus. Lac. ( Gughareo. ) Bloc*, pi. 5o4 , fig. C Corpore argentato , violaceo , cœruleoque varie- gato , lineis aureis transversis. N Ce poisson vient se jouer sur la surface des flots CENTROPOME. 287 qui se brisent sur nos rochers. Son corps est ar- genté , d'un violet clair sur le dos , qui se fond en bleuâtre sur les nageoires , et traversé par de lé- gères bandes dorées. Sa tête est petite ; la mâ- choire inférieure est plus longue que la supérieure , elles sont garnies de dents fines 5 les yeux ont l'iris d'un argent doré , les narines n'ont qu'un orifice 5 la ligne latérale est droite. La membrane branchiale a cinq rayons j la première nageoire dorsale en a huit aiguillonnés 5 la seconde , un aiguillonné y douze articulés 5 les thoracines, un épineux, cinq lisses 5 l'anale, trois aigus, dix ramifiés 5 les pec- torales , dix- huit chaque 5 et la caudale en crois- sant , seize. La longueur du centropome rayé est de trois décimètres. On en pêche toute l'année. 2. C. Noirâtre. N. C. Nigrescens. N. ( Loubas nègre.) C. Nigro , argenteoque varius ; pinna dor ' salis prima radiisS, secundo, i5. Quoique cet osseux n'ait pas des couleurs écla- tantes , il est assez agréablement nuancé pour le faire distinguer des espèces précédentes. Son corps est couvert d'écaillés dentées , noirâtres , avec quelques reflets argentés. La tête est grande et noire par-dessus. La mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supérieure ; toutes les deux sont garnies , ainsi que le palais, de très-petites dents. Les yeux ont l'iris d'un brun argenté : la 2 8 8 OSSEUX. THORACIQUES. liorne latérale est droite. La membrane branchiale a huit rayons j la première nageoire dorsale en a huit aiguillonnés , le premier fort court 5 la se- conde y trois aiguillonnés ? douze articulés; les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune; l'a- nale 5 trois aigus , douze ramifiés , les pectorales ? seize chaque , la caudale en croissant en a vingt. Cette espèce , dont la description n'avoit pas encore été publiée , vit dans nos rochers , et par- vient jusqu'au poids de douze kilogrammes. REMARQUES. Ces centroporaes , qu'on devra placer parmi les persèques , à cause de l'aiguillon qui terminent leurs opercules , sont les poissons de notre mer dont les pêcheurs fout le plus de cas, tant à cause du goût exquis et délicat de leur chair, que de la facilité qu'ils trouvent à les prendre. Le rayé se plaît à l'em- bouchure des rivières j il remonte le Var et la Roïa à plusieurs lieues, et il dépose souvent ses oeufs sur des bancs de sable. Le noirâtre ne quitte jamais les rochers de la mer où il passe tranquillement sa vie dans les endroits peu fréquentés. Ces thoracins sont sédentaires et nombreux sur nos rivages. On en prend toute l'année dans les différens pièges que l'industrie de nos pêcheurs ne cesse de leur tendre. G. LV. Holocentre. Holocentrus. Gronov. Caractères, Un ou plusieurs aiguillons et des dentelures aux opercules ; une seule nageoire du dos. «p« ÏIOL OC ENTRE. 289 PREMIER SOUS-GENRE» ^Nageoire de la queue rectiligne ou arrondie. 1. H. Merou. Lac. H. Mer ou. Lac. ( Anfounssou. ) Br«nn. Pisc. Massil. pag. 63 , d. 8j. H. Corpore n-ebuloso , operculis trispinosis ; spinis dorsalibus undecim, Lin. Le nom rie gigantesque avoit été donné à ce thoracin , à cause de ses grandes dimensions , son corps est comprimé d'un jaune rougeâtre, nuancé sur le dos d'une couche obscure, parse- mée de taches brunes et verdâtres ; le museau est arrondi , la bouche ample, les mâchoires presque égales, garnies de plusieurs rangées de petites dents courbes, dont celles du devant coniques et fort longues. La langue est lisse, le palais et le gosier noirâtres , hérissés de touffes de pointes aiguës , ainsi que les branchies. Les yeux grands avec l'iris doré ; les deux orifices de chaque na- rine inégaux. La ligne latérale est presque droite 5 la membrane branchiale contient sept rayons 5 la nageoire dorsale brune avec des filamens , en a onze aiguillonnés, seize articulés. Les thoracines un épineux, cinq lisses chacune; l'anale trois aigus, neuf ramifiés ; les pectorales rougeâtres à l'extré- mité , en ont seize chacune 5 la caudale rectiligne quatorze. La longueur de ce poisson est d'environ *9 2g0 OSSEUX. THORÀCIQUES. un mètre ? il pèse alors trente kilogrammes. Il s'approche en avril et mai de nos rivages. 2. H. A bandes. Lac. H. Fasciatus, Lac. (Perco de mar. ) Bloch. pi. 4-jo. H. Corpore luteo, fasciïs longitudinalïbus yfuscis. N. Sans avoir le brillant aspect du serran , et la taille du mérou , cette espèce n'est pas moins re- marquable par les sept bandes longitudinales brunes , qui traversent son corps jaunâtre ? dont quelques raies bleues et rouges disséminées sur l'abdomen ? relèvent l'éclat. La bouche est grande, la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure , toutes les deux hérissées , ainsi que le palais , de dents aiguës. La langue est lisse et pointue. Les yeux d'un jaune rougeâîre $ les narines ont deux orifices ; les écailles sont dures et dentelées. La ligne latérale est presque droite ; les nageoires variées de jaune , mouchetées de points rouges 5 la dorsale a dix rayons aiguillonés, quinze articulés ; les thoracines un épineux , cinq lisses chaque ? l'anale trois aigus , sept ramifiés ; les pectorales traversées par des raies rouges, en ont treize chacune 5 la caudale rectiligne seize ; et la membrane branchiale six. Ce poisson acquiert deux décimètres et demi de longueur , il visite quelquefois nos rivages. HOLOCENTRE. 2()t 3. H. Marin. H. Marinus. Lac ( Serran. ) //. Capite acuto, striis miniaceis et cceruleis ornato ; fasciïs 6-7 fuscis transversis in corpore ; operculo posteriore bispinoso ; pinnâ caudœ sub intégra* Delaroche. Annal, du Mus. Tora. XIII. Le corps de ce poisson est comprimé d'un vert jaunâtre avec six à sept bandes obscures. L'ab- domen est d'argent doré et d'un beau violet vers l'anus. La tête est grosse pointue , la bouche ample, garnie de dents fines et pointues; la mâ- choire inférieure est à peine plus longue que la mandibule. Le gosier est hérissé de deux osselets aiguillonnés. Les yeux sont d'un blanc doré 5 les opercules traversés de lignes violettes avec la pre- mière pièce dentelée , et la seconde terminée par deux épines, ne recouvrant pas entièrement la membrane branchiale qui contient sept rayons. La nageoire dorsale porte dans son milieu deux taches bleuâtres , elle supporte dix rayons aiguillonnés et quinze articulés , pointillés de rouge. L'anale qui est parsemée de points jaunes, en a trois aigus et 6ept ramifiés. Les thoracines qui sont brunes à l'extrémité portent chacune un rayon épineux et cinq lisses; les pectorales dix-neuf, et la caudale pointillée de rouge en a dix-huit. Cet holocentre se tient ordinairement parmi les plantes marines. Je l'ai observé en juin en péchant sur notre côte. 292 OSSEUX. THORÀCIQTjES. DEUXIÈME SOUS-GENRE. Nageoire de la queue fourchue , échancrèe ou en croissant, 4. H. Hepate. H. Hepatus. N. ( Serran. ) Arteb. Gcr. 35 , Synon. 5?. H. JMaxilla i?iferiore longiore , lineis utrinque transversis nigris. Lin. Labrus hepatus, L'hépate ressemble, par son naturel, ses habi- tudes , la forme de son corps , la disposition des nageoires et l'alongement du museau, aux labres avec lesquels on l'avoit compris jusqu'à présent; mais d'autres caractères l'en séparent. Son corps est d'un gris rougeâtre par-dessus , traversé par de bandes noires et argentées, avec des lignes dorées et d'outremer sur la gorge et le ventre , la tête est pointue, la bouche grande, la langue lisse; le palais garni de deux osselets triangulaires héris- sés de pointes. La mâchoire inférieure plus avancée quela supérieure, toutes deux sontgarniesdepetites dents, les yeux sont dorés, la prunelle bleue, la première pièce des opercules est dentelée, la seconde se termine en deux pointes aiguës. La ligne latérale suit la courbure du dos. La nageoire dorsale a dix rayons aiguillonnés , onze articulés , elle est ornée d'une belle tâche noire dans son milieu. L'anale a tiois rayons aigus, sept ramifiés j les thoraciiies d'un bleu verdâtre, un épineux, cinq lisses cha- HO L OC ENTRE. 29S cune ; les pectorales jaunes treize chaque; la cau- dale en croissant avec des points jaunes ou rouges en a seize , et la membrane branchiale sept. Ce thoracin a un décimètre de longueur , on en trouve en mai et septembre. La femelle s'approche du rivage en août pour pondre ses œufs sous les galets. 5. H. Jaune. H. Flavu$% Nob. ( Serran. ) H. Suprà aurantiaco cœmleus ; infrà Kturîs quatuor luteis vioîaceisque variegato. Lin. Perça cabrilla var. B. Cette espèce ? qu'on avoit regardée comme va- riété du serran ? a le corps oblong ? d'un rouge jaunâtre azuré en-dessus et marqué longitudina- lement en-dessous de quatre bandes d'un jaune doré ? entremêlé de lignes violettes. L'abdomen est blanchâtre 5 le museau arrondi, jaunâtre , cou- vert de petits pores. La mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure. Elles sont toutes les deux garnies de dents crochues et aiguè's, plus grosses en-dessous. Les yeux ont l'iris d'un jaune doré ; les opercules offrent de larges lignes violettes et jaune-orangé ; leur première pièce est dentelée 5 la seconde se termine par trois aiguillons allongés. La ligne latérale est presque droite ; la nageoire qui est variée de jaune, d'azur et de rougeâtre , contient dix rayons piquans et quatorze articulés j l'anale jaunâtre est soutenue par trois aigus et 2g4 OSSEUX. TIIORÀCIQUE5. sept ramifiés 5 les thoracines en ont chacune un épineux et cinq lisses ; les pectorales', d'un beau jaune de safran , en ont quatorze 5 la caudale , qui est jaune et fourchue , en a seize 5 et la membrane branchiale violette , sept en forme de lames. Ce poisson fréquente les plaines de galets de nos ri- vages, et s'approche rarement des endroits rocail- leux. 6. H. Serran. H. Serran, ( Serran. ) Mus. Ad. FaED. 11, pag. 87. H, Fasciis longitudinalibus 4 sanguineis, Lisr. Perça cabrilla. La Méditerranée a toujours été indiquée comme la patrie de cet osseux. Son corps est rougeâtre sur le dos etles côtés, d'unblanc sale sur l'abdomen, orné de larges lignes jaunes mélangées avec des raies vio lettes.Labouche est allongée, la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure. Toutes deux garnies de dents aiguës, dont celles du devant très-petites, la langue est lisse ; les yeux jaunes, l'iris doré , la ligne latérale est courbe. Les nageoires sont ondées de jaune et de bleu. La dorsale a dix rayons aiguillonnés, quatorze articulés, l'anale trois aigus sept ramifiés ; les thoracines un épineux , cinq lisses chacune : Les pectorales quatorze chaque 5 la caudale seize, et la membrane branchiale huit. La longueur de ce poisson est de deux décirnèties. O11 en trouve dans nos mers toute l'année. HOLOCENTRE. 2C)5 A. On trouve une variété de ces liolocentres à grandes bandes d'un rouge sanguin, avec quelques raies longitudinales foncées. REMARQUE S, La nature semble avoir donné à certains poissons une faculté digestive si prononcée , qu'on les voit souvent obligés , pour satisfaire à leurs besoins pressans , de se livrer des combats cruels où le plus foible de la même espèce devient la proie du vainqueur qui l'avale sans le mâcher. Les holocentres sont par- ticulièrement dans ce cas. Ils nagent toujours la gueule béante, et ils engloutissent , en se transportant , avec la rapidité de l'aigle , des quantités considérables de spares , de dupées et d'autres poissons qui vivent en société, dont ils poursuivent sans cesse les légions nombreuses. Ces thoracius semblent , il est vrai , habiter de préférence les grandes profondeurs où nos pêcheurs savent cependant les atteindre, à cause de la délica- tesse de leur chair, qui leur donne un grand prix , et les fait servir sur les tables les plus somptueuses. G. LVI. Sciène. Sciœna. Artèdi. Caractères. Un ou plusieurs aiguillons et point de dentelures aux opercules \ deux nageoires dorsales. i. S. Umbre. Lac. S, Timbra* Lin. ( Cuorp. ) Bl»ch. pi. 297 , fig. S. Nigro varia , pinnis ventralïbus integerrimis . Lin. Si on ne considère que la forme du corps et la 296 OSSEUX. THOKACIQUES. position des nageoires,, ce poisson paroît être un persèque ; mais le nombre des rayons et l'absence du barbillon en font la différence. Les écailles de cette sciène ? quoique sombres , sont ricbes en cou» leurs , le jaune , le brun et le noir entremêlés de gris et d'argenté , lui forment des teintes assez douces et moelleuses. Sa tête est courte, couverte d'écaillés finement dentelées, brillantes d'or, d'azur et d'améthyste. La bouche est presque ovale : les mâchoires égales j la supérieure a deux rangs de petites dents pointues, et l'inférieure en contient un plus grand nombre. Les yeux sont bruns, l'iris argenté. Les narines ont deux ori- fices et les opercules ont deux aiguillons à la pièce postérieure. Les nageoires sont variées de jaune , de noir et d'argent. La première dorsale a dix rayons inégaux 5 la seconde en a vingt-quatre ; les thoracines , un épineux , cinq lisses chacune j l'anale , deux aigus , huit ramifiés ; les pectorales, quinze chaque 5 la caudale arrondie, dix-huit 5. et la membrane branchiale , cinq. Ce thoracin est assez commun dans notre mer; on en prend en été jusqu'au poids de trois kilogrammes. JKUMjtRQUJES» Lorsqu'une douce température vient animer d'une nouvelle vie, tous les êtres organisés , l'umbre s'approche de nos rivages pour payer son tribut à la nature et propager son espèce. Le mâle court, va, vient, tourne autour de la femelle, déploie SCIENT 297 dans chaque ondulation ses nageoires en mille manières pour faire sentir la vivacité de ses désirs et exprimer le sentiment dont il est agité. Ces seiènes déposent leur fiai et leur laite sur les galets calcaires où les oeufs écloscnt en peu de jours. La vertu spécifique que les anciens avoient tant vantée dans ces poissons , ne se retrouve plus ici où l'on ne prise leur chair qu'à cause àe son goût savoureux et agréable. G. LVII. Persèque. Perça. Artèdi. Caractères. Un ou plusieurs aiguillons et une dentelure aux opercules; un barbillon ou point de barbillons aux mâchoires ; deux na- geoires dorsales. i. P. Umbre. Lac. P. Timbra. Lac. (Ombrino,) Bloch. pi. 5oo. P. Maxiïïa superiore longiore ; inferiore cirrho unico. Lin. Perça cirrhosa. L'umbre a le corp3 comprimé ,, couvert de larges écailles rhomboïdales un peu dentelées , d'un ar- gent azuré en dessus et d'un jaune argenté en dessous ? traversé sur le dos et les côtés de plusieurs raies longitudinales sinueuses, bleues et dorées. La tête est garnie de très-petites écailles. Le museau criblé de pores à sa sommité. La bouche mé- diocre ; la mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure ? celle-ci est ornée d'un gros barbil- 2g8 OSSEUX. TH0RACIQUE5. Ion très-court 5 elles sont garnies toutes deux de fort petites dents. Les yeux sont grands, l'iris d'un argent doré; chaque narine a deux orifices; les opercules sont armés d'un aiguillon et mar- qués d'une tache noire à la sommité. La ligne la- térale est courbe. Les nageoires dorsales sont bru- nes , variées de blanc ; la première a dix rayons , et la seconde vingt-six. Les thoracines , un épi- neux , cinq lisses chacune ; l'anale rougeâtre , deux aigus, sept ramifiés. Les pectorales, dix- sept chacune ; la caudale échancrée , dix-neuf; et la membrane branchiale en a cinq. Ce poisson est très-commun dans nos mers; on en prend du poids de seize kilogrammes. 2. P. Vanloo. N. P. Vanloo. N. ( Figou. ) PI. ix, fig. 3o de cet ouvrage. P. Corpore aurato, argenteo , cœruieoque ario\ maxillis azqualibus , pinna analibrevissima. N, Les couleurs de ce poisson sont magnifiques. Il est couvert de grandes écailles à rayons diver- gens , placées transversalement et brillantes d'or et d'argent, où se réfléchit par douces grada- tions l'azur et l'améthyste. L'abdomen est d'un blanc mat ; le museau arrondi ; la bouche ample ; les mâchoires égales , garnies de dents ai- guës, crochues et isolées ; la langue lisse, d'un beau jaune, ainsi que le palais ; le gosier garni PERSÈQUr. 2Q9 d'aspérités; les yeux ronds, l'iris doré; la prunelle bleue. L'opercule est composé de deux pièces , la première finement dentelée , la seconde , se termi- nant par deux prolongemens aigus. L'anus plus près de la queue que de la tête. La ligne latérale droite. La première nageoire dorsale contient dix rayons aiguillonnés, la seconde, vingt-sept arti- culés ; les thoracines, un épineux, cinq lisses chaque 5 l'anale, fort courte, deux épineux, sept ramifiés; les pectorales, ornées d'une grande tache dorée à leur base , dix-sept chacune ; la caudale rectiligne, vingt; et la membrane bran- chiale, cinq. Ce poisson s'étend à deux mètres de longueur et à quatre décimètres de largeur ; il pèse alors six myriagrammcs. Il vit dans les fonds va- seux de la plage de Nice; on en prend en mai, juin et juillet. 3. P. Loup. P. Labrax. Lin. ( Loubas. ) Bloch. pi, 3oi. .P. Argenteus ; maxillis cequalibus ; operculis squammatis. Les écailles de ce beau thoracin brillent d'une couleur argentée avec des reflets d'un bleu céleste sur le dos. La bouche est ample , les mâchoires égales , garnies de dents courtes et aiguè's , ainsi que le palais et le gosier. Les yeux sont argentés ; chaque narine a deux orifices. Les opercules son* 300 OSSEUX. TH0RACIQUE5. écailleux. La ligne latérale est droite. La mem- brane branchiale renferme cinq rayons. La pre- mière nageoire du dos, qui est d'un rose tendre, a neuf rayons aiguillonnés , et la seconde, quatorze articulés j les thoracines , qui sont d'un jaune pâle, un épineux , cinq lisses; les pectorales jaunâtres , dix-huit j l'anale , trois aigus et onze ramifiés j et la caudale, qui est fourchue, dix-huit. Ce poisson est fort commun dans toute la mer qui baigne au sud notre département. On en prend toute l'année. Quelques individus atteignent le poids de seize kilogrammes. JR E M A R Q U JE S, Si les persèques , qui habitent les lacs et les rivières, rap- pellent par leurs couleurs les sites qui les ont vu naître, il en est de même de celles qui vivent sur nos bords maritimes dont les algues et les conferves , toujours fraîches et verdoyantes, contrastent d'une manière agréable avec la couleur lileue des eaux où l'azur d'un ciel serein se réfléchit. La mer qui baigne le rivage des Alpes Maritimes, nourrissant une espèce encore inconnue des naturalistes , je l'ai dédiée au célèbre peintre Charles-André Vanloo de Nice. Ce poisson paroît avoir quelque» rapports avec celui du même genre que M. Lacépède a décrit sous le nom de Brunnich ; mais il en ditfère , non-seulement par la taille qui est cinquante fois plus grande , mais encore par la distribution de ses couleurs , le nombre de ses rayons , la forme de ses nageoires , ainsi que par le6 mœurs et les habitudes. POMATOME. 50 1 G. LVIII. Pomatome. Pomatomus. Lac. Caractères» Opercules entaille's dans le haut de leur bord postérieur , et couverts d'écaillés semblables à celles du dos y le corps et la queue allongés; deux nageoires dorsales ; la nageoire de l'anus à membrane épaisse. i. P. Télescope. N. P. 2'elescopus, N. (Ugliassou. ) PI. ix, fi g. 5i de cet ouvrage. P. Corpore nigro, violaceo-rubescente , cceruleocjue variegato ; oculis maximis ; cauda semi lunata* Nob. Le corps de ce poisson est couvert d'écaillés rayonnéeSj très-peu adhérentes à la peau. Le fond de la couleur est un noir qui se nuance en rouge violet ? en bleu céleste et en gorge de pigeon. Sa tête est grosse ? son museau arrondi en pointe; ses lèvres épaisses et rétractiles 5 sa bouche ample ? sa mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure , toutes les deux sont garnies de plu- sieurs rangs de très-petites dents aiguës. La langue est libre , lisse ? noire et subulée. Le palais est garni au milieu d'une plaque rhomboïdale héris- sée de pointes ? accompagnée de chaque coté d'un long osselet épineux. Le gosier est armé de quatre larges pièces aiguilloonées. Les yeux sont très- 3(32 OSSEUX. THORACIQUES. grands, avec l'iris argenté, nuancé de noir, la prunelle d'un bleuâtre transparent. Les opercules sont composés de deux pièces écailleuses, la su- périeure , comme cerclée en rayons , l'inférieure anguleuse j la ligne latérale est droite. L'anus plus près de la queue que de la tête. Les nageoires sont d'un noir obscur à reflets rougeâtres. La pre- mière dorsale, qui est située en arrière de la pec- torale , contient sept rayons aiguillonnés , dont le premier est fort court ; la seconde en a un épi- neux et dix ramifiés, très-étalés et octofides. Les pectorales , qui sont grandes , en ont dix-huit cha- cune 5 les thoracines , un épineux , cinq lisses chaque 5 l'anale subadipeuse , deux épineux courts et huit ramifiés, très-épais et à peine vi- sibles. La caudale , en demi-lune , en a vingt ; et la membrane branchiale, d'un brun châtain, en contient sept lamelliformes. La longueur de ce poisson est de cinq décimètres sur un et demi de largeur . et quatre-vingt millimètres d'épaisseur. La queue a deux décimètres d'envergure et les yeux en ont un de circonférence. REMARQUES. Des yeux globuleux et d'une grandeur extraordinaire, des nageoires épaisses et bien développées , des dimensions fort grandes , une natation rapide et une structure générale forte et vigoureuse, sont les attributs de ce pomatome 5 toute cette conformation semble propre à le défendre contre les péla- gieus ciui fréquentent les aMmes marins daus lesquels ce thoracin PO M ATOME. 005 fait sa demeure habituelle. Ce poisson est le plus rare qu'on trouve sur nos côtes , puisqu'en trente ans on n'en a pris que deux individus. Cette rareté tient à ce qu'il ne s'éloigne jamais de ces froides vallées sous-marines , où nos pêcheurs ne peu- vent jeter leurs palangres que dans le mois d'août , encore faut- il que le hasard les serve dans leur pêche. La chair de ce po- xnatome , encore inconnu des naturalistes , est ferme , tendre , et d'un goût délicieux. G. LIX. Zée. Zeus. Artèdi. Caractères, Le corps et la queue très-compri- mes ; des dents aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale; plusieurs rayons de cette nageoire terminés par des filamens très- longs , ou plusieurs piquans le long de cha- que côte de la nageoire du dos ; une mem- brane verticale placée transversalement au- dessus de la lèvre supérieure ; les écailles très-petites ; point d'aiguillons au-devant de la nageoire du dos ? ni de celle de l'anus. i. Z. Forgeron. Lac. Z. Faber. Lin. (Pei S. Peire.) Bloch. pi. 4i. Z» Cauda rotundata; lateribus mediis ocello fusco , pinnis analibus duabus. Lin. n°. 3. Le corps ovale du forgeron est couvert d'écaillés minces d'un vert lavé ? donnant sur le rougeâtre? 3e>4 OSSEUX. TIIORACIQUESfc traversé par plusieurs teintes foncées. Ses cotés sont marqués de deux belles taches noires à reflets changeansj l'abdomen est argenté, nuancé de diverses bandes dorées. La tête est comprimée , la bouche ample ; la mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure ; toutes les deux garnies de deux rangées de petites dents crochues. Les yeux sont grands , avec l'iris doré •, les narines ont un orifice arrondi 5 les opercules sont composés de deux pièces aiguillonnées à leur origine. Les branchies ont une large ouverture 5 deux longues épines dentelées sont placées en dessous. L'abdo- men est hérissé de deux rangs de forts piquans 5 ta ligne latérale courbe , sinuée , indiquée par de pe- tits traits. Les nageoires du dos et de l'anus sont garnies à leur base de sept gros tubercules ovales à deux épines. La première dorsale contient onze rayons aiguillonnés , terminés par de longs fila- mens ; la seconde en a vingt-quatre articulés j les thoracines, un épineux , cinq lisses, prolongés en longs fils 5 la première anale , qui est noirâtre , en a quatre aigus; la seconde, vingt-deux articu- lés : les pectorales, treize chaque 5 la caudale ar- rondie, quatorze 5 et la membrane branchiale, quatre lamelliformes. On prend communément ce poisson xlans nos mers 5 il parvient jusqu'au poids de trois kilogrammes. Il a alors six déci- mètres de longueur sur quatre de largeur. Sa chair est tendre et d'un goût exquis. 3o5 Z EE. REMARQUES. Rien de plus absurde que les contes fabuleux qui ont tant donné de réputation à ce tboracin auquel on attribuoit des qualités merveilleuses. Aussi le savant auteur françois de l'His- toire naturelle des poissons n'a t-il pas manqué de dire , en parlant de ce zée , qu'on connoît sous le nom vulgaire de poisson Saint-Pierre , à cause des taches dont on a dit que le prince des apôtres l'avoit marqué en lui appliquant ses doigts , que les opinions les plus extraordinaires sont celles qui se ré- pandent le plus vite, et qui durent pendant le plus de temps. G. LX. Capros. Capros. Lace'pède. Caractères* Le corps et la queue très-com- prime's et très-ëleve's ; point de dents aux mâchoires ; deux nageoires dorsales ; les écailles très-petites ; point d'aiguillons au-de- vant de la première et de la seconde dorsale , ou de la nageoire de l'anus. i. C. Sanglier. Lac. C. Aper. Lac. (Verrat. ) Rondelet pi. i , lib. v , cap. 27 t pag. 161. C. Asper , cauda œquali , corpore rube?itô. Lin. Zeus. Le capros sanglier a le corps d'une couleur rougtCilre, couvert d'écaillés frangées sur leurs bords , qui le rendent âpre et rude au toucher. Son museau est avancé j un peu cylindrique. Sa 20 5o6 OSSEUX. THORACIQUES. bouche est petite , sa lèvre supérieure est rétrac- tile et s'étend à la volonté de l'animal. Les yeux ont l'iris rubis 5 la ligne latérale est courbée et ondulée. La membrane branchiale a sept rayons j la première nageoire dorsale en a neuf 5 la se- conde ? vingt-trois; les pectorales, quatorze cha- que ; les thoracines, un épineux et cinq lisses chacune ; l'anale , trois aigus > dix-sept ramifiés 5 la caudale, qui estrectiligne et d'un rouge d'oxide de plomb, en contient seize. Ce poisson est fort rare, on le trouve quelquefois jeté sur le rivage par les tempêtes. RE 31 ARQUE S. Ce thoracin , jusqu'ici unique dans son genre, doit son nom, spécifique au prolongement de son museau , qu'on a trouvé analogue à celui du cochon , ainsi qu'aux écailles striées qui ont l'apparence de soies roides dont ce mammifère est couvert. Cet osseux est peu recherché , soit à cause de sa petitesse , soit par le peu de goût de sa chair qui répand continuellement une odeur très-for le. G. LXI. Pleuronecte. Pleur one des. Caractères. Deux yeux du même coté de la tête ; des nageoires pectorales. PREMIER SOUS-GENRE. Les deux yeux à droite ; la caudale Tectiligne ou arrondie , eu no/i échancrée. PLEURONECTES. 5oj i. P. Sole. Lac. P. Solea. Lin. ( Sollo. ) Bloch. pi. 45. P. Corpore aspero oblongo , maxilla superiore longiore. Lin. La sole a le corps très-allongé , couvert d'é- cailles tenaces et dentelées , d'un brun olivâtre sur sa face droite et grisâtre sous la gauche. La tête est petite , la bouche arquée , la mâchoire su- périeure recourbée et plus avancée que l'infé- rieure , toutes les deux sont garnies de dents fines et de petits barbillons. Les yeux sont écartés et ont l'iris marbré. L'anus est situé près de la gorge 5 la ligne latérale est droite. La nageoire dorsale, a quatre-vingt-un rayons; l'anale, soixante-un; elles sont presque réunies à la caudale qui est ronde et qui en a seize ; les thoracines en ont sept chacune; les pectorales, dix chaque; et la mem- brane branchiale, six. Ce pleuronecte habite la vase de l'embouchure du Var et parvient jusqu'au poids de deux kilogrammes. Sa chair est fort dé- licate. 2. P. Plie. Lac. P. Platessa. Lin. ( Sollo de Piano. ) Li.i'CH. pi. 4a. P. Corpore glabro , maculis rubris ; tuberculis sex capitis. Des écailles minces et peu adhérentes revêtent le corps de cette espèce , qui est marbrée de gris 3o8 OSSEUX. TIÏORACIQUES. rougeâtre sur le côté droit et blanchâtre en des- sous. La tête est médiocre , la bouche petite ; la mâchoire inférieure un peu plus longue que la su- périeure ; toutes les deux sont garnies de petites dents émoussées. La langue est lisse , les yeux blanchâtres. La ligue latérale presque droite. La nageoire dorsale a soixante-huit rayons ; l'anale est précédée d'un aiguillon et en a cinquante- quatre , elles sont couvertes à leur base de petites écailles; la caudale arrondie a dix-sept rayons; les thoracines , six chaque ; les pectorales , douze chacune 5 et la membrane branchiale , six. Ce poisson aime à se cacher dans ïa fange; il par- vient au poids de trois kilogrammes. 3. P. Pegouse. Lac. P. Pegusa. Lac. (Sollo de rocco.) Duhamel. Tr. des pècb.ui , 25g. Rondelet, part, i, lib. u , cap. u , pag. 322. P. Corpore ovato oblongo , nigro maculato , squam- ?nis ciliatis , Une a laterali recta. L'inexactitude qui régnoit dans la description de la pégouse rendoit difficile sa détermination. Son corps est ovale, obloug, couvert de petites écailles ciliées , fort adhérentes à la peau, d'un rouge brunâtre sur la partie droite, orné de taches inégales et de bandes noirâtres 5 et d'un blanc sale sur la partie gauche. Sa tête est enfoncée, sa bouche petite , ses mâchoires presque égales , gar- nies de petits tubercules. Les yeux sont ronds , PLEURONECTES. OO9 avec l'iris gris et la prunelle verte; la ligne laté- rale est droite. Les nageoires dorsale et anale se relèvent vers la queue. La première a soixante- treize rayons; la seconde, cinquante-six; la cau- dale rougeatre, lunulée de noir à sa base, en a seize; les thoracines, quatre chacune; la pecto- rale, cinq; et la membrane branchiale, quatre. La longueur de ce thoracin est d'un décimètre et demi ; il habite dans les algues qui croissent près des rochers. 4. P. QEillé. Lac. P. Ocellatus. Lin.(Sollo de Fount.) Schneider. Syst. Blochii. pI.4o. P. Corpore fusco ; ocellis quatuor atris , iridibus, aureis ; cauda rotimclata. N. Cette espèce, qu'on croyoit reléguée dans les mers de Surinam ; habite aussi celle de Nice. Son corps est ovale , oblong , couvert de petites écailles dures et rudes , d'une couleur vigogne clair avec des reflets d'un rouge obscur, orné sur la surface droite de quatre taches rondes d'un noir d'ébène, entourées de points d'un beau jaune doré et de trois autres taches noires cerclées de brun , dont la plus grande est celle du milieu. Le côté gauche est d'un blanc de chair qui passe vers les na- geoires en un bleu céleste dont les bords sont carmélite. Sa tête est menue, un peu relevée, la bouche petite et oblique. La mâchoire supérieure ÔIO OSSEUX. THORAC1QUES. garnie à sa base d'un appendice filiforme • elle est un peu plus longue que l'inférieure 5 toutes deux sont garnies de dents très-fines 5 les yeux sont apparensj relevés en bosse, avec l'iris d'un beau saphir et la prunelle améthyste. La langue est lisse. L'anus voisin de la tête • les opercules ar- rondis , la ligne latérale droite. Les nageoires sont obscures , variées de taches en zig-zag , de rougeâtre et de violet. La dorsale contient soixante- six rayons ; l'anale? cinquante-cinq* les thora- cines petites , cinq chaque , ainsi que les pectorales qui sont courtes ; la caudale ronde , garnie à sa base d'une bandelette noire qui se fond en cou- leur de chair et se termine par un gris foncé ? en contient seize 5 et la membrane branchiale en a cinq. La femelle de ce pleuronecte dépose en septembre au pied des rochers des œufs couleur aurore. Ce poisson parvient à un décimètre et demi de longueur et à soixante-dix millimètres de largeur. Son poids s'élève à un hectogramme. On en voit en mai ? juillet et septembre j mais ils ne sont pas fort communs. 5. P. Mangilli. N. P. Mangilli. N. ( Sollo d'Argo. ) P. Corpore brunneo , nigro fas ciato ; maxilla su pe- rfore longiore; caudânigra, albo maculata, N. Ce thoracin s'approche beaucoup du trichodac- lyle des mers d'Amboine. Son, corps est épais 9 PLEUnONECTES. 3ll oblong, couvert d'écaillés rudes, d'un brun châ- tain , avec des bandes noirâtres qui le traversent du coté droit, et d'un gris foncé du côté gauche. La bouche est en croissant, la mâchoire supé- rieure est plus avancée que l'inférieure 5 toutes les deux sont garnies de dents à peine visibles. Les yeux sont obscurs, avec l'iris bleuâtre et la pru- nelle noire , la ligne latérale est droite. La na- geoire dorsale a cinquante-cinq rayons; l'anale , cinquante; elles sont rayées de noir. La pectorale droite , petite , en a quatre, celle de dessous , trois ; les thoracines, cinq chacune; la caudale nuancée de bandes noires obscures et blanchâtres, en a seize. La longueur de ce poisson, inconnu jus- qu'à ce jour, est d'un décimètre. On le trouve en juin et en décembre; il est assez rare. 6. P. Lascaris. N. P. Lascaris. N. (Sollo. ) PI. vu , fig. 52 de cet ouvrage. P. Corpore marmorato , maxilla superîore longiore , pinna pectorali lutea , nîgro maculaca, N. Ce beau pleuronecte , que les pêcheurs de Nice ne se rappeloient jamais d'avoir vu dans notre mer , a beaucoup de rapports avec la flyndre et la limandelle. Son corps est aplati , couvert de pe- tites écailles ciliées , fort adhérentes à la peau , d'une couleur fauve tigré de noir, avec des re- flets violets , parsemé de points grisâtres sur la 012 OSSEUX. THORACIQUES. surface droite et garni d'écaillés rudes d'un blanc azuré sur la gauche. Son museau est arrondi 5 la mâchoire supérieure couvre l'inférieure de ma* nière à imiter le bec d'un perroquet. Le dessous de la tête est orné de petits cils soyeux , blan- châtres, entourant an long tube qui répand une humeur glaireuse. La bouche est courbe , les mâ- choires édentées , la langue lisse , le palais noi- râtre ; les yeux sont ronds , écartés , avec l'iris tacheté , la prunelle bleue. La ligne latérale est courbe jusqu'aux ouïes et droite ensuite. Les na- geoires dorsale et anale sont grandes, tachetées de rouge, de noir et de blanc. La première con- tient quatre-vingt-cinq rayons $ la seconde, soixante-huit; les pectorales, sept chacune; celle de dessus est aurore , avec un« tache noire au mi- lieu , celle de dessous est d'un blanc jaunâtre. Les thoracines ont cinq rayons chaque; la caudale ronde , seize 5 et la membrane branchiale , trois. La longueur de ce poisson est de quatre décimètres. Sa chair est exquise; je l'ai trouvé en juillet. 7. P. Jaune. N. P. Luteus. N. ( Sollo. ) P. Corpore luteo , pinna pectorali nigra , cauda truncata* Cette espèce, inconnue des auteurs, a le corps aplati et un peu bombé, couvert de petites écailles striées , fort adhérentes y d'une couleur jaune PLEURONECTES. 3l3 doré qui se change en gris jaunâtre après la mort de l'individu. La tête est avancée et arrondie. La bouche arquée , la mâchoire supérieure couvre par sa longueur celle de dessous 5 elles sont gar- nies de petites aspérités. Les yeux sont petits , avec l'iris doré et la prunelle verte. L'opercule composé de deux lames. La ligne latérale est en- foncée et droite. Les nageoires dorsale et anale ont des rayons roussâtres, entremêlés de cinq en cinq rayons d'un bleu foncé. La première en con- tient soixante-seize 5 la seconde, cinquante-deux ; la pectorale droite qui est noire , en a trois , celle de dessous, blanche, le même nombre. Les tlio- racines en ont quatre chacune 5 la caudale tron- quée en a seize ; et la membrane branchiale , trois. La longueur de ce thoracin est de quatre- vingt millimètres sur trente-six de largeur. On le prend à la senne sur le rivage de Nice dans le mois de juillet. 8. P. Théophile. N. P. T/ieophilus. N. (Sollo.) P. Corpore ofrlongo cinereo , nigro punctatoy squam- mis asperis , opercuà's angulatis. N. Le corps oblong de cette nouvelle espèce de pleuronecte est recouvert de petites écailles fine- ment ciliées , fort adhérentes à la peau , d'une cou- leur cendrée, parsemée de petits points noirs qui eu varient la monotonie. Le dessous est d'un 5l/j. OSSEUX. THORACIQUES. gris sale. La tête est rougeâtre , le museau ar- rondi en pointe 5 la bouche arquée ? la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'inférieure ? toutes les deux édentées. Les yeux ont l'iris doré. Les opercules sont anguleux. La ligne latérale un peuflexueuse et relevée ; les nageoires sont grises , la dorsale contient soixante-quinze rayons ; l'a- nale, soixante -quatre 5 les thoracines, quatre chacune ; la pectorale droite , tachetée de noir? en a sept 5 celle de dessous , blanche , le même nombre , la caudale arrondie , quinze. La longueur de cet osseux est de quatre-vingt-quinze millimètres sur vingt-quatre de largeur. Ou le prend comme le précédent dans le golfe de Nice en juillet et sep- tembre. DEUXIÈME SOUS-GENRE. Les deux yeux à gauche, la caudale rectiligne on arrondie , et sans échancrure, 9. P. Turbot. Lac. P. Maximus. Lin. ( Roumbou Clavelat. ) Bloch. pi. io. P. Corpore subrhombeo , tuberculis osseis , linea laterali ab mitio arcuata. La forme du corps du turbot est en losange. Le côté gauche est d'un brun jaunâtre , garni de tu- bercules osseux, pointus à leur base et crochus à PLEURONECTES. 5l5 leur sommité ; le coté droit est blanchâtre, par- semé de taches brimes ; la boucI>e est ample, la mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure; elles sont garnies de plusieurs rangées de petites dents. Les yeux ont l'iris brunâtre. La ligne laté- rale est courbe autour delà nageoire pectorale , et droite ensuite. La nageoire dorsale a soixante-» sept rayons 5 l'anale, quarante- six 5 les thora- cines , six chaque 5 les pectorales , dix chacune 5 la caudale arrondie , seize 5 et la membrane branchiale, sept. Cette espèce parvient dans nos mers jusqu'au poids de dix kilogrammes. 10. P. Carrelet. Lac. P* Rhombus. Liu. (Roumbou. ) Bloch. pi. 43. P. Corpore latzssimo , ovali , glabro ; squammis mollibus. Un beau coloris et de grandes dimensions dis- tinguent cettte espèce. Son corps est en losange arrondie , d'un châtain foncé , varié d'une couleur d'agathe et d'améthyste sur la partie gauche et d'un blanc de plomb azuré sur la partie droite. La bouche est arquée 5 la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure , toutes deux sont garnies de dents pointues , inégales. Les yeux sont grands, avec l'iris argenté et la prunelle bleue. La ligne latérale est courbe à son origine , droite ensuite y la nageoire dorsale a soixante-seize rayons , l'a- 5l6 OSSEUX. THORACIQUES. nale, soixante 5 elles sont variées de taches de différentes couleurs qui lui donnent l'aspect d'un granit : les thoracines ont six rayons chacune 5 les pectorales, douze chaque, la caudale ronde seize £ et la membrane branchiale, cinq. On prend com- munément ce poisson en décembre à l'embouchure du Var; il en est qui pèsent jusqu'à huit kilo- grammes. ii. P. Moineau. Lac. P. Passer. Lin. ( Barbua. ) Bloch. pi. 5o. P. Liiiiea laterali sinistré aculeata. Lin. Un des caractères de cet osseux est la série de tubercules osseux et aigus qu'on voit le long des nageoires dorsale et anale. La partie gauche est marbrée de gris, entremêlée de jaune et de brun7 tandis que la droite est blanchâtre. La bouche est un peu arquée 5 la mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure ; les yeux sont bruns, avec l'iris doré. La ligne latérale est hérissée d'as- pérités à son origine. L'anus est armé d'un pi- quant. Les nageoires sont variées de jaune , ta- chetées de brun; la dorsale a cinquante-neuf rayons 5 l'anale , quarante-trois ; les thoracines y six chaque; les pectorales, douze chacune; la caudale arrondie , seize ; et la membrane bran- chiale , six. Ce poisson , qu'on prend rarement dans nos mers ? ne passe jamais le poids de deux kilogrammes. PL EUR ON IIC TES. 617 12. P. Argus. Lac. P. Argus. Lin. (Roumbou.) Blocb. pi. 4S , fig. P. Corpore vario , ocellis dimidiatis sparsis cceruleis. Des taches inégales, jaunâtres, pointillées de brun , entourées d'un cercle d'azur sur un fond d'un rouge brunâtre, couvrent la partie gauche de cette jolie espèce, et un gris cendré règne sur le côté droit. Ses écailles sont minces , peu adhé- rentes à la peau. La tête est lisse, la bouche pe- tite , les mâchoires hérissées de dents. Les veux inégalement éloignés du bout du museau ? le su- périeur plus grand et plus reculé que l'inférieur. La ligne latérale se courbe sur la pectorale et va droite ensuite. La nageoire dorsale contient soixante-seize rayons; l'anale, soixante-huit ; les thoracines, sept chacune 5 la pectorale gauche, dix , dont plusieurs prolongés au-delà de la mem- brane , la droite fort courbe ; la caudale ronde , dix-sept 5 et la membrane branchiale, cinq. Ce poisson parvient dans nos mers jusqu'au poids de trois kilogrammes. a i3. P. Manchot. Lac. P. Mancus. Lin. ( Roumbou. ) Brouss. Dec. Icht. n. 5, tab. 5 , 4. P. Capite tuberculato ; pinnis pectoralibus inœcjua- libus. Sous ce même nom vulgaire se trouve dans nos mers ce thoracin que le savant Broussonet avoit 5l8 OSSEUX. THORÀCIQUES. séparé avec juste raison de l'espèce précédente , dont elle diffère par plusieurs caractères. Ce pleu- ronecte a le corps arrondi, d'un châtain clair, nuage par des zones obscures , couvert d'écaillés fort adhérentes , orné de petites taches jaunes cerclées de bleu sur le côté gauche et d'un gris azuré sur le côté droit. La tête est aplatie, plus grosse que celle de l'argus. Le museau et les yeux sont garnis de tubercules épineux. Les yeux égaux en grandeur, deux fois plus distaus que dans l'espèce précédente , l'iris argenté , la pru- nelle noire. La bouche moyenne 5 les mâchoires garnies de petites dents j la ligne latérale courbe à son origine et droite ensuite. La nageoire dorsale contient quatre-vingt-dix rayons 5 l'anale, quatre- vingts, les thoracines , six chaque; les pectorales inégales, douze chacune 5 la caudale arrondie, seize. Cette espèce a toujours de petites dimen- sions 5 on en prend en été sur nos rivages. 14. P. Léotabdi. P. Leotardi. Nob. (Roumbou. ) P. Corpore griseo ; maxillis œcjualibus ; operculis cœruleis. Des écailles très-minces et peu adhérentes à la peau dont elles se détachent avec facilité, cou- vrent le corps de ce poisson. Un gris sale et jau- nâtre colore le dessus, et une teinte grisâtre le dessous du corps. Son museau est arrondi 5 sa PLEURONECTES. 3ig bouche petite; ses mâchoires égales , garnies de dents aiguës et crochues. Ses yeux sont gros avec l'iris doré et la prunelle bleue. Les opercules sont tachetées de bleuâtre. La ligne latérale est courbe à son origine et droite ensuite. La nageoire du dos a quatre-vingt-sept rayons ; l'anale , soixante 5 les pectorales , six chacune 5 et les thoracines , dix. La nageoire de la queue , qui est ronde , en a dix-huit 5 et la membrane branchiale , trois. Ce pleuronecte, qui atteint un décimètre et demi de longueur, se rencontre fort souvent sur nos côtes. i5. P. Bosquien. P. Bosciï. Nob. ( Pampalotti. ) PI. yii , 11g. 33 de cet ouvrage. P. Corpore griseo ; oculis maximis ; maxillâ in je- riore longiore ; pinnis dorsi Qnique m'gro ma- culatis. De grands yeux et de belles taches noires se font remarquer sur ce poisson. Son corps est ovale , oblong , couvert de larges écailles d'un gris cendré à «auche , et blanchâtre à droite. La bou- che est ample 5 la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure • toutes les deux garnies de petites dents. Les yeux sont très-grands , l'iris d'un vert d'améthyste, avec un croissant obscur. La ligne latérale courbe jusqu'après la pectorale est droite ensuite jusqu'à la queue. La nageoire du dos a quatre-vingt-deux rayons j on voit sur le trente- 520 OSSEUX. TIIORACIQUES. cinquième et soixante-sixième deux belles taches obscures , et son extrémité est marquée de deux grandes taches ovales , noires et irisées. La na- geoire anale renferme soixante-six rayons 5 il y a également deux taches brunes sur le dix-huitième et le trente-quatrième rayon , et vers sa base deux ta- ches d'nn noir foncé. Les nageoires pectorales ont dix rayons ; et les thoracines? six. Il y en a seize à la caudale ? qui est large et arrondie ? et quatre à la membrane branchiostcge. La longueur de ce pois- son est quelquefois de quatre décimètres. On le prend dans la mer de Nice , dans les mois d'avril , de juillet et d'août. RE M A R qU E S, Les pleuronectes nous offrent un exemple extraordinaire du défaut de symétrie dans le corps d'un animal verté- bré ; il semble que leur structure ait échappé à ces belles proportions , à cette harmonie admirable que nous observons dans toutes les productions de la nature. Il est vrai que les habitudes de ces poissons semblent être spécialement favori- sées par cette conformation. Nageant à plat, ils ne s'en meu- vent pas moins sur le côté comme les autres espèces du même ordre , mais leurs yeux sont placés dans le seul sens où la lu- mière puisse parvenir à ces organes. Ils tombent naturellement sur le sable ou sur la vase dès le moment où ils cessent d'agiter la partie postérieure de leur corps, et ils changent de lieu presque avec la vélocité de l'éclair. La plupart ont une chair blanche , légère et d'un goût exquis. Je crois avoir le premier découvert dans nos mers six espèces auxquelles les naturalistes u'uvoient pus appliqué de nom particulier. J'ai dédié la pre- PLEURONE CTES. 321 mière à Paul Lascàris de Nice , qui mérita, par ses vertus et ses connoissances , d'être élu grand -maître de Malte. J'ai donné à la seconde le nom d'un savant de Nice, auteur du tiaité De TJsuris. La troisième rappellera aux kabitans de Sospello, leur célèbre compatriote Théophile Rainaut. La quatrième a été consacrée au modeste naturaliste BosC de l'Institut de France. La cinquième portera également le nom du savant profes- seur d'histoire naturelle de Pavie J'ai enfin emprunté de l'un de ses caiactères le nom par lequel j'ai désigné la sixième espèce. 21 k.-»^,%.'».,v».,*> POISSONS OSSEUX. QUATRIÈME SOUS-ORDRE. ABDOMINAUX. G. LXII. Salmone. Salmo. Artèdi. Caractères, Corps à écailles très-distinctes; à opercules lisses; bouche à l'extrémité' du mu- seau, à dents fortes, sans barbillons; deux nageoires dorsales , la seconde adipeuse , la première plus près de la tète que les ven- trales ; pectorales sans piquans. i. S. Truite. S. Fario. Lin. (Troucco. ) BloCH. pi. 22. S. Argenteus , maculis rnbris cmereo cinctis ; maîi- dibula sub breviore. Le corps de la truite est argenté avec une légère teinte dorée , couvert de petites taches d'un rouge carmin. La tête de ce poisson est grande, sa bouche ample , sa mâchoire inférieure un peu plus avan- cée que la supérieure; toutes les deux sont héris- sées de dents crochues 5 la langue est garnie de SALMONE. 323 îiuit pointes et le palais couvert d'aspérités ; les yeux sont dorés : les opercules sont composés de trois pièces, la première, située auprès des yeux, est garnie de rayons larges et distans 5 la seconde lisse j la dernière tachetée de points rouges à re- flets noirâtres. La ligne latérale est droite 5 la première nageoire dorsale est parsemée de gouttes purpurines*, elle contient quatorze rayons 5 la se- conde est adipeuse , très-longue , d'un jaune au- rore ; les pectorales , d'un brun violet , en ont douze chaque; les ventrales , huit chacune ; l'a- nale , variée de gris , d'or et de pourpre , en a dix j la caudale échancrée , vingt-deux 5 et la mem- brane branchiale , douze. Ce poisson parvient dans nos rivages jusqu'au poids de deux kilo- grammes. A. Plusieurs sources de notre département fournissent une variété de cette espèce , à nuances brunes, dont les taches rouges n'ont plus de re- flet brillant et paroissent comme ternies. 2. S. TpvUite saumonée. S. Trutta. Lin. (Troucco. ) 13 LOCH . pi. 3 I. S» Ma?idibula sub longiore ; maculis nigris , iridibus lucidioribus ; appendice suprà pinnas ventrales* Ce poisson habite nos lacs à quinze cents mètres au-dessus du niveau de la mer. Son corps est couvert de petites écailles, dont le bleu ? le noir 324 OSSEUX. ABDOMINAUX. et l'argenté forment les nuances principales. Son dos est couvert de points noirs et les côtés, jus- qu'auprès du ventre, sont parsemés de quelques taches d'un rouge sale , entourées d'un cercle noirâtre. La tête est grosse, le museau arrondi , la bouche ample, les mâchoires presque égales , hérissées de plusieurs rangées de dents ; les narines ont deux orifices ronds ; les yeux sont argentés , nuages d'obscur; les opercules sont composés de trois pièces , la première, placée auprès des yeux finement striée , et la dernière tachetée de noir. La ligne latérale est droite ; la nageoire dorsale , foncée , pointillée da noir , contient onze rayons articulés j la seconde est brune, sans rayons 5 les pectorales en ont quatorze chaque 5 les ventrales , huit; l'anale, neuf 5 la caudale noirâtre , vingt 5 et la membrane branchiale, douze. La longueur de ce poisson est de deux à trois décimètres ; on le trouve dans la Vésubie et à Fenêtre. A. J'ai vu au-dessous des lacs de Frema-JMorta une variété de cette espèce dont les dimensions sont très-petites 5 elle est très-agile, ne descend jamais dans les rivières et ne se plaît que dans les eaux glacées de ces hautes régions 5 je la crois une espèce nouvelle. REMARQUES. Le "Var , la Tinée , la "Vésubie , la.Roïa et la Tuggia , rivières qui traversent du nord au sud notre département , uourrissent SALMONE. $25 dan5 leurs eaux ces salmones. Ces poissons se plaisent dans les lacs tranquilles et paisibles situés sur les plateaux élevés de nos hautes montagnes , et dans les eaux vives et fraîches qui se roulent en cascades , de rochers en rochers qu'ils franchissent par sauts et par bouds avec une dextérité incompréhensible. Ces poissons recherchent tant ces endroits agrestes et sauvages , que , quand les grandes crues les entraînent dans la plaine , ils remontent aussitôt dans ces sites romantiques que la force des courans les avoit forcé d'abandonner. Les meilleures truites de notre département sont celles du village de Saint-Martin de Lantosca , et celles de la mine de Tende. M. Grandis , dont l'urbanité surpasse tout éloge , propriétaire de cette mine , re- tire du foie de ces poissons une huile qu'on regarde dans le pays comme très-efficace dans les différentes solutions de con- tinuité de la peau. Les truites s'asphyxient aussitôt qu'on les retire de l'eau. Leur chair, quoique un peu molle, a un goût délicat ; mais la moindre chaleur suffit pour la faire passer à la fermentation putride. G. LXIII. Osmère. Osmerus. Artèdi. Caractères. Semblables aux salmones ; mais la première dorsale plus éloignée de la tête que ne le sont les ventrales. I. O. Lézard O. Saurus. (Lambert.) Bloch. pi. 384, n. i. O. Corpore paululum depresso ; operculis sc/uam- matls ; oculis approximatis , elevatis. Cet osmère a le corps épais et allongé , couvert d'écaillés ciliées, d'un vert mêlé de bleuâtre ? avec $26 OSSEUX. ABDOMINAUX. des raies étroites ? irrégulières , roussâtres , et d'un argent éclatant sur le ventre. Il a la tête grosse , le museau prolongé et déprimé 5 la bouche am- ple , très-fendue 5 la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure . garnie de plusieurs rangs de dents fines très-fortes , disposées comme celles de plusieurs lézards , dont les pêcheurs ont emprunté le nom vulgaire. Les yeux sont grands, rapprochés , avec l'iris argenté. Les opercules sont revêtus de petites écailles 5 les narines n'ont qu'un seul orifice. La ligne latérale est droite. La pre- mière nageoire dorsale a quinze rayons articulés j le premier, petit et court 5 le second et le troi- sième , prolongés en très-longs filamens. La se- conde est adipeuse. Les pectorales, qui sont rous- sâtres , ont douze rayons chacune 5 les ventrales , huit chaque; le troisième et le quatrième , en fils très-longs ; l'anale en a onze $ la caudale four- chue , dix-huit. Ce poisson a quatre décimètres de longueur ; sa chair est fort bonne 5 il est assez rare dans nos mers. 2. O. A bandes. O. Fasciatus. ( Lambert. ) O. Corpore oblongo , argentato ; fasciis aureis , cce* ruleisque bransversis ; radiis pinnœ ani 6; mem- braTia branchiostega (juinàeciin radiata. N. Cet osmère a été confondu avec Yesox synodus d'Amérique , figuré par Gronov. Son corps est OSMERE. O27 délié , oblong , aplati , recouvert Je grandes écailles argentées , moucheté de noir sur le dos , traversé sur les côtés de bandes dorées et bleues , et d'un blanc mat sous le ventre. Sa tête se pro- longe en pointe 5 la nuque est plane , enfoncée entre les yeux , et garnie de petites saillies. La bouche est ample; il y a deux rangs de dents sur la mâchoire supérieure et une rangée sur l'infé- rieure. La langue est couverte d'aspérités ; le palais et le gosier sont hérissés de pointes cro- chues ; les yeux ont l'iris jaunâtre , la prunelle verte, la ligne latérale est à peine visible. Les na- geoires sont variées de raies noires. La dorsale est petite, triangulaire , plus voisine de la tête que de la queue. Elle a onze rayons articulés ; la seconde est adipeuse ; les ventrales , qui sont longues , en ont huit chacune ; les pectorales, douze chaque 5 l'anale , six ; la caudale échancrée , douze 5 et la membrane branchiale , quinze. La longueur de cet osseux est de deux à quatre décimètres. Sa chair est fort bonne ; il est assez commun dans nos parages. RE M A RQU E S, Ces poissons sont actifs , robustes et courageux. Doivent-ils ces qualités à la forme Je leurs armes et à la rapidité de leur natation, ou seulement à l'instinct camivore que la nature leur a donné? Ces osmères habitent toute l'année les grandes pro- fondeurs de nos mers; ils attaquent et dévorent un grand nombre de poissons, supérieurs même à leurs dimensions , et ils ne s'ap- 528 OSSEUX. ABDOMINAUX. prochent des bords que quand les fortes chaleurs se font sentir sur nos plages. Quoique ce saure diffère un peu de la descrip- tion que les irhtliyologistes en ont donnée , je n'ai pas cru né- cessaire de l'admettre comme nouvelle espèce , attendu le peu de différence qui l'en sépare. Je laisse donc aux naturalistes , qui seront à même d'en faire une comparaison exacte , le soin de déterminer le nom que devroit porter cet être aquatique, si c'est réellement une espèce distincte. G. LXI1II. Corrègone. Corregonus. Artèdi, Caractères. Semblables aux salmonesj mais les dents extrêmement petites. I, C. Màrenule. C. Marœnula. Lin. (Lucionde mar.) Bloch. pi. 27 , fig. 3. Ç. Argenteus , mandibula breviore ; linea laterali recta , dorso vicina. Tel est le nom vulgaire qu'un pêcheur de Nice m'a donné de ce corrègone que j'ai trouvé dans le mois d'avril ? et qui avoit été pris à l'embouchure du Var. Son corps est revêtu d'écaillés minces , brillantes qui se détachent avec la plus grande fa- cilité ? d'une couleur argentée en dessous et bleuâtre sur le dos. La tête est presque diaphane 5 la bou- che grande j la langue courte et cartilagineuse 5 la mâchoire inférieure recourbée , plus étroite et plus longue que la supérieure 5 la nuque plane et striée $ les yeux ont l'iris argenté ? la prunelle CORRÈGONE. 32g bleue. La ligne latérale est droite , ornée de petits points noirs. La première nageoire dorsale con- tient dix rayons 5 la seconde est adipeuse 5 l'anale en a seize $ les pectorales , quinze chaque ; les ventrales , dix chacune 5 la caudale , bordée de bleu , vingt 5 et la membrane branchiale , sept. La longueur de ce poisson est de deux décimètres. Sa chair n'est ni savoureuse, ni succulente. REMARQUES. Le naturel et les habitudes des poissons sont toujours d'ac- cord avec leur organisation. Ce corrègone , forcé sans doute de chercher sa subsistance loin de son climat natal , suit les co- lonnes nombreuses de gades sey qui parcourent nos mers dans le printemps. Ils sont d'ordinaire la proie des différens oiseaux, ichthyophages qui les suivent, en tournant avec eux partout où. ils se dirigent. Ces abdominaux ont une chair molle ; ils ne sont pas communs , et s'approchent fort rarement de nos rivages. G. LXV. Esoce. Esox. Artèdf. 1 Caractères* Corps allongé , un peu comprimé, à écailles dures , solides ; nageoires du dos et de l'anus uniques , courtes , opposées ; mu- seau un peu déprimé ; bouche grande à dents aiguës. PREMIER SO US-GENRE. Nageoire de la queue fourchue. 53o OSSEUX. ABDOMINAUX. i. E. Belone. Lin. E. Belone. ( Aguio. ) Bloch. pi. 33. E. Corpore sub tetragono, elongato , conico ; maxilla inferiore longiore. Des couleurs riches et brillantes ornent le corps délié de ce poisson. Son dos et d'un noir azuré ; les côtés d'un vert doré , avec des reflets bleuâtres et le ventre d'un blanc d'argent. Le museau est allongé et ressemble au bec du harle (colymbus). Le tête est petite , la bouche ample , la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; toutes les deux sont garnies de petites dents presque égales. Les yeux sont gros , argentés. La ligne la- térale s'approche du dessous du corps et se perd à l'extrémité inférieure de la base de la nageoire caudale. Les nageoires sont bleuâtres ; la dorsale a vingt rayons 5 les pectorales , treize 5 les ven- trales, sept; l'anale, vingt-trois, ainsi que la caudale qui est fourchue. Ce poisson parvient dans notre mer au poids de deux kilogrammes j on en prend toute l'année à Nice. DEUXIEME SOUS-GENRE, Nageoire de la queue arrondie. 2. E. Boa. E. Boa. Nob. ( Masca dei amploa. ) Tl. x, fjg. 34 de cet ouvrage. ÉSOCE. 55 1 E. Corpore compresso , serpentiforme , nigro , late* ribus argenteo punctatis ; abdomitie guttis au~ ratis. Si des irrégularités dans les formes , dans les proportions , dans l'ensemble 7 donnent aux pois- sons des caractères qui frappent d'étonnemerit et attirent toute l'attention des naturalistes , aucun n'en mérite une plus grande que ce singulier ésoce qui réunit la tête d'un reptile sur le corps d'un ésoce ? de manière qu'il paroît plutôt un composé artificiel formé de ces deux animaux vertébrés qu'une production de la nature. Cette espèce a le corps svelte et comprimé d'un noir jayet 5 son dos a quelques reflets violets ; les côtés sont altérés par des nuances bleuâtres , et couverts de belles taches argentées j l'abdomen est marqué de quatre rangs de points dorés ; la tête est grande et arrondie 5 la bouche ample ; la langue épaisse , lisse , tachetée en dessous. La mâchoire supérieure est garnie de huit dents isolés , inégales et cro- chues j l'inférieure est plus longue que celle de dessus ? armée de quatorze dents pointues. Les yeux sont grands avec l'iris argenté , l'ouverture des branchies est linéaire 5 la ligne latérale droite. Les nageoires sont rougeâtres. La dorsale , qui est falciforme, a dix-huit rayons 5 les pectorales, six , ainsi que les ventrales qui sont très-longues et fi- liformes 5 l'anale en a dix-huit j et la caudale ar- 552 OSSEUX. ABDOMINAUX. rondie , vingt-deux. La longueur de ce poisson est de trois décimètres j je l'ai trouvé en juillet , dans nos mers. H JE M A R qu _E s. La belone joint à la beauté et à la magnificence des couleurs une grande vivacité et beaucoup de légèreté dans les mouve- rnens. Son épine dorsale est verte , composée de quatre-vingt- buit vertèbres qui soutiennent de chaque côté cinq côtes. La seconde espèce, qui n'étoit pas encore connue des ichthyo* logistes , vit dans nos mers, et s'acharne avec fureur sur les légions d'anchois qui font leur passage en été vers nos conti'ées. La souplesse du corps de ce poisson , joint à la vélocité de ses élans , et à la dextérité qu'il déploie au milieu des eaux de la mer , sont cause qu'elle s'échappe avec facilité du filet qui veut la retenir, ce qui la rend très-rare. La chair de ces ésoces est molle , fade et de peu de goût. G. LXVI. Sphyrène. Sphyrœna. Caractères, Semblables aux e'soces ; mais deux nageoires du dos. i. S. Spet. Lac. S. Spet, (Lussi. ) Bloch. pi. 089. S. Mandibula breviore ; pinna dorsi prima v entra-, libus , secunda a?iali oppositis. Le corps de cette sphyrène est délié et arrondi , d'un bleu verdâtre sur le dos , et d'un blanc ar- genté sur le ventre. Le museau est oblong; l'ou- SPHYRÉNE. 555 vertnre de la bouche ample , d'une couleur jaune. La langue est étroite , hérissée d'aspérités ; les mâchoires sont garnies de dents nombreuses, inégales , fortes et crochues. L'inférieure est noi- râtre à l'extrémité , plus longue que la supérieure , et armée d'une grosse dent qui s'insère dans une cavité. Les yeux sont grands , l'iris argenté , terni par quelques taches obscures. Le dessus de la tête est cannelé. L'or , l'argent et l'azur offrent de chaque côté de très-belles nuances relevées par une ligne latérale qui s'étend depuis l'opercule jusqu'à la queue. Les nageoires sont légèrement teintes de jaune. La première dorsale contient cinq rayons 5 la seconde en a neuf; les pectorales, douze chacune, les ventrales, six chaque 5 l'anale argentée en a neuf 5 la caudale , vingt. Ce poisson parvient à quatre ou cinq décimètres de longueur. RE 31 ARQUES. Des sucs digeslifs très-puissans , des besoins impérieux , une faim dévorante très-souvent renouvelée , des dents fortes et aiguës , des formes très-déliées , de l'agilité dans les mouve- mens , de la rapidité dans la natation , observe l'éloquent con- tinuateur de l'immortel ouvrage de Buffon , sont les caractères qui rendent la guerre nécessaire et facile aux sphyrènes. Voilà ce qui leur fait surmonter la crainte mutuelle qu'elles doivent s'ins- pirer , ce qui les réunit en troupes nombreuses pour les rendre plus redoutables aux foibles habitans des eaux. La chair du spet est blanche et d'un bon goût j on en prend assez commu- nément dans nos mers. 554 OSSEUX. ABDOMINAUX. G. LXVIÏ. Scomerésoce. Scomberesox. Lac. Caractères, Les mêmes que ceux de l'e'soce orphie ou belone ; plusieurs petites nageoires derrière la dorsale et l'anale , au-devant de la caudale. I. S. Campérien. Lac. S. CamperiL ( Gastodello. ) Lacet, tom. v , pag. a55 , pi. vi , n. 3. S» Cœruleo arge?iteocjue varius ; rostro subulato ; pinnulis dorsalibus quincjue , analibus septem. Le scombrésoce est remarquable par sa forme et la belle couleur bleue d'outre-mer de son dos , laquelle en se mélangeant à la teinte argentée des flancs et de l'abdomen ? forme des nuances ma- gnifiques. Son museau se prolonge en un bec dont la mâchoire inférieure est plus longue , creusée en gouttière , garnie à sa base d'aspérités et recevant la supérieure qui est effilée. La bouche est ample , la langue courte et peu lisse. Les yeux orandsj avec l'iris argenté} plusieurs pores mu- queux sont parsemés autour de ces organes et sur la nuque qui est aplatie , avec un sillon de chaque côté. Les narines ont un orifice triangulaire. Deux raies longitudinales , ciselées , le traversent depuis les opercules jusqu'à la queue. La ligne latérale est droite. La nageoire dorsal© contient SCOMBRÉSOCE. 535 ouze rayons , auxquels adhère une petite nageoire triangulaire qui est suivie de cinq autres séparées et colorées de vert à leur baso et de noir à leur extrémité. Les pectorales ont treize rayons cha» cune , le premier très-gros j les ventrales ? six chaque j l'anale ? d'un blanc rougeâtre , en a treize 5 elle est suivie de sept petites nageoires 5 la cau- dale transparente, fourchue et traversée de petites lignes bleues, en a vingt-huit. La chair de cet abdominal est coriace. Son épine vertébrale ne change pas de couleur comme celui de l'aiguille par l'ébullitiou. Son poids ne va jamais au-delà de trois hectogrammes. Sa longueur atteint quatre décimètres et son épaisseur quarante millimètres. REMARQUES. La nature dans ses inconcevables productions réunit des formes disparates pour en former de régulières. Le scombré- soce offre un exemple de ces nouvelles combinaisons en rat- tachant par ses caractères le chaînon qui éloignoit les scombres des ésoces. Ce composé est si admirablement façonné, qu'il est impossible de confondre les traits distinctifs de ces deux genres • aussi seroit-on tenté de croire que ce poisson est le résultat d'une combinaison artificielle , plutôt qu'une production de la nature. Les scombrésoces sont des poissons de passage dans nos mers 5 leur migration se fait régulièrement chaque année en juillet et octobre ; on eu prend alors des légions nombreuses dans notre mandrague. 556 OSSEUX. ABDOMINAUX. G. LXVIII. Argentine. Argentina. Artèdh Caractères. Corps allonge ; une seule nageoire du dos ; abdomen arrondi ; bouche denlëe ; plus de huit rayons aux nageoires ventrales ? la couleur argente'e, brillante. I. A Sphyrène* A. Sphyrctna. Lin. ( Meletto. ) Rondelet, part, i , lib. vin , cap. II. rA. Pi7ina ani longa , Jinmili, decem radia ta , caudali bifurca. Des couleurs vives et brillantes ont valu à ce genre de poisson le nom élégant qu'il porte. Le corps de la sphyrène est arrondi, comprimé sur les côtés, d'un argent éclatant , nuancé sur le dos de vert et d'outre-mer. Elle a le museau pointu ; la nuque transparente, l'ouverture de la bouche médiocre , la langue lisse et le gosier couvert d'aspérités. Les yeux ont l'éclat du platine , la prunelle celui du jayet. La ligne latérale est à peine visible. La membrane branchiale a six rayons 5 la nageoire dorsale , située au milieu du dos , en a dix 3 l'anale en contient seize très- courbés; les pectorales, quatorze chaque; les ventrales, sept chacune; la caudale fourchue, dix-neuf. La chair de ce poisson est assez bonne ; sa longueur est d'un décimètre. On en prend toute ARGENTINE. 357 Tannée dans nos mers , ainsi que dans nos ri- vières qu'elles remontent bien loin dans les terres. JR JE MA R QU E S, Les belles écailles argentines qui forment le riche vêtement de la spliyrène , ainsi que la poussière brillante qui colore sa vessie natatoire , recueillie avec soin , et lavée dans plusieurs eaux , fournit aux arts inventés par le luxe, cette matière na- crée , connue sous le nom d'essence d'Orient , qu'on emploie pour la fabrication des fausses perles. Cette substance argentée existe non-seulement dans ce poisson ; mais je l'ai retirée en plus grande quantité des lép i dopes , du gymnètre Lacépède , et de plusieurs autres poissons osseux qui vivent ordinairement dans notre climat méridional. G. LXIX. AthérinE. Atherina. Artèdi. Caractères. Corps allongé , argenté; une bande longitudinale plus brillante sur les côtés j deux nageoires dorsales ; pas de dents au palais ; moins de huit rayons à la membrane bran- chiostège et aux nageoires ventrales. 1. A. Joël. Lac. A. Hepsetus. Lin. (Mellet. ) Bloch. pi. 090, fiy. 3. A. Mandibula breviore ; pinna dorsi antica decein- radiata ; ventralibus opposita. Le corps de cette athérine est presque diaphane, recouvert d'écaillés minces, unies et argentées, 22 358 OSSEUX. ABDOMINAUX. qui se détachent avec facilité. Le dos est bru- nâtre et les côtés sont nuancés de bleu. La tête est plane en dessous, aplatie latéralement, les yeux sont argentés, avec la prunelle bleue. La bouche est médiocre ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; toutes les deux garnies de petites dents. Les nageoires sont grisâtres. La première dorsale contient huit rayons; la se- conde en a dix ; l'anale, treize; les ventrales, six chaque: les pectorales, en forme de lance, treize chacune; la caudale fourchue , vingt ; et la mem- brane des branchies , trois. La chair de ce pois- son est très-bonne. Sa longueur est d'un déci- mètre sur quinze millimètres de largeur; on en prend toute l'année dans la mer de Nice. a. A. Boyer. N. A. Boyeri. N. ( Cabasuc. ) PI. x, fig. 55 de cet ouvrage. A, Corpore pellucido ; lateribus argentatis ;rpinna ani radiis quindecim, N. Les écailles de cette nouvelle espèce sont trans- parentes sur la partie supérieure , parsemées de points noirs, et d'un argent éclatant sur l'infé- rieure. Elle a le museau arrondi, la bouche ample, la langue lisse ; la mâchoire de dessous , noirâtre, plus avancée que celle de dessus, quand la" bouche est ouverte. Les yeux sont grands, l'iris a le bril- lant du platine; la nuque est plane , ciselée, en AT HE RI NE. 53q relief* la ligne latérale droite, argentée et située au milieu du corps. La membrane branchiale a trois rayons 5 la première dorsale en a sept, et la seconde en contient neuf, dont le premier très- court j les pectorales , en forme de lance , treize chacune ; les ventrales , un épineux et cinq arti- culés chaque 5 l'anale blanchâtre, quinze 5 et la caudale fourchue , seize. La chair de ce poisson est blanche et d'un bon goût. Sa longueur est d'environ un décimètre 5 on en prend dans toutes les sai- sons des légions nombreuses sur toute la côte du département *, elles remontent même dans les ri- vières jusqu'à trois lieues de la mer. Le nom que j'ai donné à cette athérine rappel- lera aux habitans de Nice le nom de leur compa- triote Guillaume Boter , qui fut à la fois natura- liste, poète et mathématicien. On a de lui mi ouvrage sur la tonnoissanec des minéraux , di- verses analyses sur les eaux minérales de la Pro- vence: plusieurs dissertations sur quelques espèces de plantes. Ses poésies amoureuses étoient chan- tées par tous les troubadours du treizième siècle , et il en existe encore deux volumes manuscrits qui se trouvent dans la bibliothèque de Milan. 5. A. Marbrée. N. A. Marmorata N. ( Poutina. ) A% Corpore sub pellucido; lateribus nigro punctatis ; pintia ani radiis duodeciin. Cette espèce, dont aucun auteur n'a parlé, vit 340 OSSEUX. ABDOMINAUX. sur nos rivages. Un fond nacré, traversé de plu- sieurs lignes de points noirâtres , et marbré de taches orangées et de points noirs , couvre le corps diaphane de ce poisson. Son museau est ar- rondi ; sa nuque, sinuée, porte une petite bosse à l'extrémité ; la bouche est ample ; la langue lisse ? épaisse et argentée 5 les mâchoires garnies de pe- tites dents ; les yeux grands , très-rapprochés et argentés avec des taches jaunâtres qui forment un demi-cercle à la base inférieure de la cornée, la prunelle est d'un bleu d'outre-mer. La ligne laté- rale est nacrée. La première nageoire dorsale con- tient six rayons, la seconde en a neuf 5 l'anale , douze; les pectorales, huit chaque; les ventrales longues, cinq chacune; la caudale ronde en a douze. La longueur de ce poisson est de soixante millimètres; la femelle est un peu plus grande , elle dépose en avril des œufs jaunâtres sur le sable. On ne doit pas confondre ce poisson avec les petites sardines qui portent à JNice le même nom vulgaire. 4. A. Naine. N. A, Minuta. N. ( Nonnat. ) A. Corpore peïlucido ; lateribus rubro punctatis ; pinna a?ii radlis undecim. L'épithète dont je me suis servi pour distinguer cette athérine, paroît lui convenir beaucoup, car c'est le plus petit poisson qui existe dans toutes nos eaux. Son corps est transparent, d'un fauve atïiérïne. 5/\i clair, tacheté de points rouges sur le ventre. Le museau est arrondi , marqueté de points bruns. La tète ornée de taches jaunes ; la bouche grande; la langue lisse ; les mâchoires égales, hérissées de petites dents; les yeux sont d'un argent doré ; la ligne latérale droite. La première nageoire dorsale contient cinq rayons, la seconde, dix; l'anale, onze 5 les pectorales, cinq chacune 5 les ventrales, qui paroissent adhérentes , huit chaque ; la cau- dale , qui se termine en pointe , quatorze. Sa plus grande longueur est de quarante millimètres. Ce poisson habite dans notre mer, jeté vivant dans le lait, il fournit, par l'ébullition ,, un mets des plus délicats. REMARqUE s. Les athérines se plaisent davantage dans les plaines sablon- neuses , remontent bien souvent les rivières, s'égarent dans les ruisseaux 5 mais elles retournent de suite aux eaux de la mer qu'elles préfèrent. Leur chair est saine et très-agréable 5 aussi est-elle très-recherchée. Leur abondance n'a jamais été nuisible. G. LXX. Stoléphore. Stolephorus. Lacep. Caractères, Corps allonge , arrondi , orné de chaque côté d'une longue bande argentée; une seule nageoire du dos ; la bouche sans dents ; moins de neuf rayons aux ventrales et à la membrane branchiostège. 34^ OSSEUX. ABDOMINAUX. 1. Fusso. N. S. Risso. N. (Nonnat nègre. ) Plancb. x , fig. 56 de cet ouvrage. S. Corp or e rolundato albo ; lateribus infrà nigro maculatis. N. Une parure simple et agréable, des teintes douces et moelleuses, ornent le corps de ce petit poisson, eucore inconnu des naturalistes. Un. manteau blanc et transparent s'étend sur toute sa surface et n'est relevé que par six taches oblon— gués , formées de petits points noirs réunis , si- tuées au milieu du corps, et de six grosses taches rondes d'un noir d'ébène , avec des reflets azurés, lesquelles s'aperçoivent dans l'intérieur du poisson en commençant au-dessus de la membrane bran- chiale et s'étendant jusqu'à l'anus. La tète est rougeâtre , aplatie par dessus , garnie sur la nuque d'un carré rhombo'tdal d'un blanc mat , liséré de noir vers sa partie inférieure. Le museau est pointu*, la bouche est ample 5 les mâchoires égales, pointillées de noir à leur base et garnies d'aspérités. Les yeux sont obscurs , l'iris argenté y la prunelle jayet. La ligne latérale droite et ar- gentée , commence près des yeux et se prolonge jusqu'à la queue. L'anus est très-près de celle-ci. La membrane branchiale a neuf rayons courbés ; la nageoire dorsale en a onze 5 les pectorales r douze chaque ; les ventrales , en forme de fer de STOLÉPHORE. 345 lance , nuancées de noir, huit chacune 5 l'anale ? douze; et la caudale, en croissant, avec une grande tache noire à sa base , en contient qua- torze. La chair de ce poisson est exquise ; sa lon- gueur est de soixante millimètres , sur six de lar- geur 5 je l'ai trouvé en décembre sur la plage' de Nice. REMARQUES. Ce stoléphore qui, par sa petitesse, a sans doute échappé aux observations des auteurs qui se sont occupés des poissons de la Méditerranée vit dans la mer qui baigne les bords de Nice. Cette espèce étant la première que j'ai eu le bonheur de découvrir , je l'ai dédiée , comme un monument de la pitié filiale , aux mânes de mon père , que la mort m'a trop tôt en- levé. La teinte de cet abdominal est une image de la candeur de l'ame et de l'honnêteté sans bornes de mon meilleur ami, comme ses taches noires sont celles de mes regrets éternels. G. LXXI. Muge. Mug'l. Arlèdi. Caractères. Tète un peu plus étroite que le corps , couverte de petites e'cailles 5 la mâ- choire carénée en dedans ; deux nageoires du dos. 1 . M. Céphale. Lac. M. Cephalus. Lin. (Mugou labru.) lîl.OCH. pi. 3i4. M. Arzenteus ; vittis longitudinalibus ni gris , sca- britie in labio superiore ; pinna dorsi antica radiis quinaue* La partie supérieure du céphale est d'un bleu 344 OSSEUX. ABDOMINAUX. noirâtre , l 'inférieure est argentée et traversée sur les cotés par huit raies longitudinales étroites et obscures. Il a le museau large et aplati ; la tête comprimée par-dessus ; la bouche étroite avec deux osselets ronds et dentés, placés de chaque côté 5 les mâchoires armées de dents fines 5 la langue rude 5 le gosier hérissé d'aspérités ; les yeux bruns , l'iris argenté. Les narines ont deux orifi- ces 5 les opercules sont anguleux. La première na- geoire dorsale noirâtre contient cinq rayons ai- guillonnés ; la seconde , neuf articulés 5 l'anale grise , trois aigus , neuf ramifiés $ les ventrales blanches , un épineux , cinq lisses chacune 5 les pectorales, dix-sept chaque 5 la caudale fourchue , seize. Ce poisson parvient dans nos mers jusqu'au poids de cinq kilogrammes. A. Je place, comme une variété de cette espèce ? un mime connu sous le nom de ramado. Il différa du précédent par son museau un peu plus aigu 9 par les opercules arrondis ,. par des taches noires dont la base des nageoires pectorales sont mar- quées , par le goût de sa chair qui est inférieure à celle du céphale, et par son poids qui approcha à peine trois kilogrammes. 2. M. Doré. N. M. Auratus.TS. ( Mugou daurin.) M. Corpore cœruleo , fusco argenleoque variegaùo ; operculis aureo guttatls. N. Le nom que j'ai donné à ce poisson est tiré des MUGE. 545 belles taches dorées qui ornent ses opercules. Son dos est d'un bleu obscur ; ses cotés offrent sept bandes foncées 9 et le ventre a l'éclat de l'argent. Son museau est arrondi ; la bouche moyenne : les yeux ont l'iris argenté ; les opercules arrondis ont en dessus une tache ovale d'un jaune doré. La première nageoire dorsale a quatre rayons ai- guillonnés 5 la seconde ? neuf articulés 5 les pec- torales , dix-sept chacune 5 les ventrales rougeâ- tres , un épineux ? cinq lisses chacune 5 l'anale blanche 3 trois épineux , neuf ramifiés 5 la caudale azurée en contient dix-huit. Ce muge a une chair tendre et savoureuse. Son poids parvient jusqu'à un kilogramme et demi. 3. M. Sauteur. N. M. Saliens. N. (Mugou flavetoun.) M. Corpore argentato ; rostro acutiusculo ; operculls auratis* N. Nos pécheurs donnent le nom de flûte à une espèce particulière de muge qui diffère du doré par son corps argenté et plus allongé ; par son inuseau plus effilé et plus pointu ; par cinq raies azurées qui le marquent longitudinalement 5 par des taches oblongues , dorées qui ornent ses oper- cules ; enfin par ses dimensions qui sont sem- blables à celles de l'espèce précédente , quoiqu'il ne parvienne qu'au poids de trois hectogrammes. Ce poisson saute avec une vélocité extraordinaire quand il se voit enfermé dans le filet. 546 OSSEUX, Aedominaux. 4. M. Provençal. N. M. Provensalis. N. ( Mugou cariclo. ) M, Corpore argcntato , lineis aureis , cœruleisque transversis , capite depresso. N. Cette espèce se fait distinguer des précédentes , non-seulement par sa conformation , mais par plusieurs autres caractères. Un bleu tendre règne sur son dos, sept petites raies bleuâtres et dorées traversent ses cotés j un blanc d'argent brille sur son ventre 5 le museau est court et large • la bou- che petite j les mâchoires garnies de dents fines; la tête est comprimée ; les yeux argentés , avec Tins doré , dont les bords sont transparens ; les na- rines ont deux orifices 5 les opercules sont arron- dis. La première nageoire dorsale contient quatre rayons aiguillonnés ; la seconde , neuf articulés j l'anale blanchâtre , deux aigus , huit ramifiés j les ventrales rouges , un épineux , cinq lisses chacune 5 les pectorales jaunâtres, dix-sept cha- que 5 la caudale fourchue , seize. Cet abdominal parvient au poids de quatre kilogrammes. On en voit beaucoup au printemps et en été dans le Var, A. Je place, comme une variété de cette espèce 7 un muge connu à Nice sous le nom de sabounié. Il diffère du précédent par son dos noirâtre , ses cotés, marqués de six lignes dorées, son museau coupé sur le devant , et son poids qui atteint à MUGE. 547 peine deux hectogrammes. Je le crois une espèce nouvelle. R JE M A R Q V E S. Le département des Alpes Maritimes nourrit dans ses mers six espèces de muges qui , quoique vivantes dans les mêmes eaux , diffèrent, non-seulement dans leur conformation , mais dans leur naturel et leurs habitudes. De crainte de regarder comme espèces des poissons que la nature semblent n'avoir séparées que par des traits à peine sensibles , je n'ai décrit comme espèces que celles qui m'ont offert les caractères les plus tranchans , ayant placé les deux autres comme simples variétés. La pêche des muges est triste et monotone. Le filet dont on se sert pour les prendre , porte le nom de mugiliero , ainsi que nous l'avons dit dans le discours préliminaire 5 souvent quand la mer est troublée par les eaux bourbeuses de nos ri- vières , on prend ces poissons en allumant du feu sur la proue des bateaux , et on les perce du trident. Les noms vul- gaires que nos pêcheurs donnent à ces abdominaux ne sont que des sortes de descriptions tirées de leurs principaux caractères. Les muges remontent en été le Var et la Roïa , à la distance de plusieurs lieues. Leur chair, quoique peu délicate , est d'un bon goût. G. LXXIÏ Tétragonure. Tetragonurus. Nob. Caractères. La mâchoire inférieure re'tractile ; garnie de dents, ainsi que la supe'rieure; deux nageoires dorsales ; la queue quadran- gulaire. 1. T. Cuvier. N. 2\ Cuvieri. N. (Courpata. ) fi. x, fi,;. 3^ île cet ouvrage. ^48 OSSEUX. ABDOMINAUX. T. Nigro luteoque varias ; pimia caudce quadran~ g/i/ari, cartilaginibusque spinosis utrinque dua- If us aucta. N. Ce rare et singulier abdominal a le corps oblong et arrondi , d'une couleur d'oxide noir de man- ganèse , nuancé par quelques reflets violets , et jaune-rougeâtres. Ses écailles sont rudes , triées et très-rugueuses, de la queue vers la tète ; unies et lisses, de la tête vers la queue ; elles sont for- tement fixées à la peau , et semblables à des che- veux noués et artistement entrelacés. Son museau est arrondi 5 la bouche est ovale , oblongue, très- ample. La mâchoire supérieure est garnie de petites dénis coniques , isolées j l'inférieure est rétractile , creusée au milieu , et hérissée d'une rangée de dents fines et aiguës. La langue est lisse, libre et noirâtre , ainsi que le gosier et le palais. La nuque est plane ; les narines ont deux orifices inégaux 5 les yeux sont globuleux, obs- curs , avec l'iris argenté. Les bords des orbites sont ciselés en rayons. Les opercules sont com- posés de deux pièces arrondies , dont la première est un peu dentelée. La ligne latérale est formée par de petits points 5 elle est courbe à son origine et droite ensuite. La membrane branchiale con- tient six rayons , dont les deux antérieurs se croisent en nœud et se réunissent vers l'extrémité. La première nageoire dorsale est cachée dans TETRAGONURE. . 549 une fossette longitudinale , et composée de dix- huit rayons aiguillonnés qui diminuent insensi- blement, de manière que les derniers ressemblent à des épines isolées, un peu membraneuses à leur base. La seconde qui est relevée , en a un aiguil- lonné et douze articulés ; les ventrales courtes, un épineux , cinq lisses chacune ; l'anale , un aigu , onze ramifiés 5 les pectorales peuvent se cacher dans une rainure latérale , elles ont seize rayons chacune 5 la caudale fourchue en a trente-six ; elle se prolonge vers sa base en deux cartilages épi- neux de chaque côté , qui forment quatre an- gles , et donnent à cette nageoire une forme té- tragonale. La longueur de ce poisson est de trois à quatre décimètres, sur plus de quatre centimètres de largeur. REMARQUES» Ce poisson , que j'ai été obligé de placer dans un nouveau genre, doit être inséré après celui des chanos de M. Lacépède. Le célèbre Aldrovande ( De piscibus , lib. 5 , cap. 25 , 28. ) en avoit fait connoîtreune espèce sous le nom Je corvus IViloticus nigerrimus , qui diffère de celle-ci par plusieurs caractères. Une natation foible et lente est le partage de cet abdominal qui vit seul et isolé dans la mer de Nice, où il p éfère les grandes profondeurs , et qui ne s'approche du rivage qu'au mots d'août , à l'époquede la fécondation. Sa chair , quoique blanche et assez tendre , est très-nuisible. Ma propre expérience m'a démontré par deux fois qu'elle est fort dangereuse , et qu'elle ne peut servir de nourriture. Des douleurs aiguës dans les entrailles , particulièrement au creux de l'estomac et vers le nombril ; le 550 OSSEUX. ABDOMINAUX. ■ventre méléorisé ; une chaleur pénible dans la gorge et dans l'œsophage ; des nausées fréquentes , un vomissement d'une hu- meur glaireuse et très-acide; des tenesmes et une lassitude dans tous les membres pendant deux jou;s furent les symp- tômes que j'éprouvai chaque fois que je voulus m'assnrer des qualités île cet abdominal. Ces effets pernicieux paroissent provenir de ce que ce poisson ne se nourrit lui-même que d'une espèce de méduse commune dans nos mers , classée par mon ami M. Péion, dans le genre Stéphanie, et dont l'âcreté et la causticité sont extrêmes. J'ai formé le nom de ce genre de deux mots grecs qui indi- quent la disposition de la queue ni ^eiyavoÇ quadrangnlaire et de Ovpa queue ^ et j'ai dédié cette espèce au très-savant natu- raliste dont les travaux ont fait faire de si grands progiès à la science, dans ces dernières années. G. LXXI1I. Exocet. Exocetus. Artèdi. Caractères. Semblables aux muges ; mais une seule nageoire dorsale; les pectorales attei- gnant au moins la base de la queue qui est fourchue , à lobe inférieur plus long que le supérieur. 1. E. Volant. Lac. E» Kolita?is. Lac. ( Arendoulo. ) Bloch. p!.3g8. jE. Capite parvo ; pinnis ventralibus parvis propè pectus , dorsali et anali rectis. Le corps de ce poisson est couvert d'écaillés peu adhérentes, l'argent brille de chaque côté : un inan- EXOCET. 35 1 teau d'azur couvre sa partie supérieure et ces belles couleurs sont relevées par le bleu pins ou moins foncé des nageoires. La tête est aplatie par-dessus, la mâchoire inférieure est plus avancée que la su- périeure ; toutes les deux sont garnies de dents à peine visibles. La langue est courte 5 le palais lisse 5 l'orifice des narines demi-circulaire; les yeux grands , arrondis , l'iris a l'éclat du platine , la prunelle est d'un bleu foncé. Les opercules ont le poli de l'acier et sont composés de deux lames dont l'antérieure est anguleuse et la postérieure présente une petite fossette. Une fausse ligne laté- rale droite semble séparer au milieu du corps le bleu d'avec l'argent; l'autre suit la courbure du ventre, elle est composée d'écaillés pointillées, relevées par une strie longitudinale. La nageoire dorsale a quatorze rayons , ainsi que l'anale ; les pectorales , qui sont grandes , très-étendues , en ont quinze chacune; les ventrales écartées, seize chaque; la caudale en a seize sur les lobes et une infinité de petits rayons dans le centre. La lon- gueur de ce poisson est de trois à quatre déci- mètres. Sa chair est assez bonne: on en prend en mai et juin sur toute la côte du département. REMARQUES. C'est dans le mois de mai , aussitôt que les vents cessent de bouleverser la surface de la Méditerranée, que les exocets arrivent en phalanges sur nos côtes. Les uns y demeurent pen- dant plus d'un mois ; les autres suivent vers TOrienl leur 552 OSSEUX. ABDOMINAUX. bruyant voyage. Ces poissons, doués de la faculté de voler, traversent l'air de différentes manières. Assez semblables aux hirondelles vagabondes dont ils empruntent à Nice le nom. vulgaire, ils s'élèvent, s'abaissent, rasent l'atmosphère marine, et en décrivant plusieurs courbes, ces abdominaux semblent confier la sûreté de leur vie à la puissance de leurs ailes. Pour- suivis bien souvent par des thons et des pélamides , la terreur et l'épouvante se mettent dans leurs rangs , et pour échapper au péril qui les menace , ils s'élancent aveuglément dans l'air , tombent sur les bateaux, échouent sur les plages, et trouvent ainsi dans leur fuite une mort plus certaine et plus lente. G. LXXIV. Clupée. Clupea. Artèdi. Caractères. Corps allonge 3 comprime , ar- genté; à ventre étroit, droit , carène' ? dentelé' \ bouche dentée ; une seule nageoire du dos ; celle de l'anus libre. i. C. Sardine. C. Sprattus. Lin. ( Sardino. ) Bloch. pi. 29 , fig. 2. C. Maxiïïa longiore recurva; pina dorsali radiis tredecim ; squammis caducis. Deux couleurs principales dominent sur le corps de ce poisson. Un bleu azuré, changeant , rèone sur son dos, et le brillant du platine sur les côtés et le ventre. La tête est pointue , la bouche médiocre : la mâchoire inférieure recourbée, plus avancée que la supérieure. Les yeux argentés. Les C L U P É E. 355 opercules ciselés , la ligne latérale droite , à peine distincte. Les nageoires sont petites et grisâtres , la dorsale contient dix-sept rayons; l'anale , dix- neuf $ les ventrales, six chaque 5 les pectorales, seize chacune 5 la caudale fourchue, dix-huit 5 et la membrane branchiale, huit. On prend dans nos mers, presque toute l'année, la sardine à peine née 5 elle est connue sous le nom de Pou- tino$ six mois après on l'appelle palaz'o , et on ne lui donne le nom de sardino que quand elle est par- venue au dernier degré de son accroissement. 2. C. Alose. C. Alosa. Lin. ( Lacca. ) / Blocb. pi. 5o , fig. 1. C. Rostre* bifido} mandibula longiore , vix dentata; àbdomine acute serrato. Un bleu tendre , qui laisse réfléchir le jaune et l'orange, teint sa partie supérieure, une couleur argentée règne sur toute l'inférieure. La tête est petite, la nuque transparente, l'ouverture de la bouche grande; la mâchoire de dessus échancrée à la sommité, garnie de très-petites dents et plus courte que l'inférieure. La langue est lisse ; les na- rines ont deux orifices. Les yeux sont grands avec l'iris argenté, nuancé de bleu ; lesoperculesciselés; les écailles peu adhérentes. Les nageoires sont cour- tes et transparentes. La dorsale a dix-neuf rayons; l'anale, vingt; les ventrales, neuf chaque, avec 23 354 OSSEUX. ABDOMINAUX» un appendice écailleux, triangulaire au milieu» Les pectorales, quinze chacune 5 la caudale four- chue , avec des teintes noirâtres , en a dix-huit ; et la membrane branchiale , huit. Ce poisson par- vient à quatre décimètres de longueur. Sa chair est peu estimée; on en prend très-souvent dans nos mers. 3. C. Anchois. Encrasicholus. Lin. ( Amploua. ) Bloch, pi. 5o , fig. 2. C. Mandihula longiore ; rostro obtuso , ore amplo. Une peau fine , sur laquelle adhèrent à peine des écailles fort minces, couvre le corps de cette clupée. Un bleu céleste, nuancé de reflets azurés, orne son dos et une couleur argentée resplendit sur son ventre. La tête est longue ; le museau avancé , l'ouverture de la bouche grande ; la langue pointue et étroite 5 la mâchoire de dessus plus longue que celle de dessous ; les yeux argen- tés: l'orifice branchial large ; la ligne latérale droite et couverte d'écaillés. Les nageoires sont courtes et transparentes. La dorsale contient quatorze rayons ; l'anale , dix-huit ; les ventrales , sept chacune; les pectorales, quinze chaque; la cau- dale fourchue, dix-huit ; et la membrane bran- chiale, douze. La longueur de l'anchois est de deux décimètres au plus; on en prend toute l'an- née dans la mer de Nice> tantôt sous le nom CLUPEE. 355 diamplovin ? qui est ce poisson à peine né 5 sous celui à? Amploëtta , quand il a pris quelques di- mensions 5 de trinchoun dau Var , celles qui ré- sident constamment à l'embouchure de cette ri- vière y enfin on appelle amplova celles qui nous sont amenées par leurs migrations. R E M A R Q U JE S. Les clupées sont , de lous les poissons de notre mer , le plus particulièrement douées de cet instinct social qui les réunit en légions nombreuses. Ces abdominaux paroissent en grandes troupes presque toutes les années sur nos rivages. Leurs mi- grations semblent se faire de l'Occident à l'Orient dans le prin- temps , et en automne leur passage s'effectue de l'Orient vers l'Occident. Ces poissons nagent très-vite 5 l'avantage de trouver des alimens propres a leur nutrition, et les retraites profondes de nos abîmes sous- marins offrent aux ancbois et aux sardines la fa- cilité de demeurer dans nos parages : en outre , les lieux pro- pices pour déposer leur frai en avril sur les belles plaines des galets favorisent encore ce séjour. La pêche des anchois est celle qui tient le premier rang dans nos contrées. C'est dans les belles soirées de mai , de juin et de juillet j dans ces nuits à demi-obscures où la surface de la mer , à peine agitée , paroît un brasier ardent par le dégagement de la lumière phospho- rique des pyrosomes , des méduses et autres zoophytes , que nos pêcheurs jettent dans l'eau des filets de lin, soutenus en dessus par des morceaux de liège , et garnis en dessous d'un lest de plomb pour élargir les mailles j tantôt formant une ligne droite parallèle à la côte; tantôt une courbe vers l'ouest, ou en fer-à-cheval vers l'est, suivant le passage du poisson. Les pêcheurs , à quelques distances du filet , attendent dans le plus profond silence que les anchois, qui s'avancent toujours en colonnes serrées, viennent se mailler dans le filet , et deux heures après 556 OSSEUX. ABDOMINAUX. on le relire pour enlever le poisson qui reste pris par l'ouver- ture des branchies. Ces poissons, dépourvus de la tête et salés, encaqués dans des barils , forment une branche assez considé- rable de notre commerce. Les dupées ont en général une chair tendre 3 blanche, et de facile digestion. G. LXXV. Serpe. Bloch. Gasteropelecus. Gronov. Caractères, Tout le corps comprimé; le des- sous du ventre formant une carène aiguë; deux nageoires du dos; les ventrales petites. î. S. Petite bouche. N. S. Microstoma. N. ( Maire d'Amplova. ) S. Corpore subrotundo , ore exiguo , dentibus a cuti s. N, Ce qui distingue cet abdominal est la singula- rité de sa tête ? de sa bouche et de ses mâchoires. Son corps est allongé ? arrondi sur le dos et pro- longé en carène inférieurement, il est couvert d'écaillés minces , rhomboïdales ? striées , qui se détachent avec la plus grande facilité 5 elles sont d'un gris bleuâtre , tirant sur le noir en dessus et d'un argent azuré sur le ventre. Son museau est court et arrondi. La nuque plane 5 les lèvres car- tilagineuses y très-minces et rétractiles. La mâ- choire inférieure est plus avancée que la supé- SERPE. 007 rieure. La bouche est petite, ovale, les dents aiguës, pressées les unes contre les autres, celles de dessus placées sur un rebord dans l'intérieur de la bouche et semblables à des dents canines. La langue est libre, épaisse et lisse. Le gosier rude j les narines oblongues 5 les yeux très-grands , l'iris argenté. Les opercules argentés, composés de deux pièces , dont l'inférieure se termine par deux angles, dérivant d'une découpure en demi-lune dont elle est garnie à l'extrémité. La ligne latérale est courbe. La première nageoire dorsale, située au milieu du dos , contient dix rayons solides j la seconde , qui est fort éloignée , en a cinq 5 les pec- torales très-courtes , neuf chacune 5 les ventrales , dix chaque^ l'anale petite, en a neuf; la cau- dale en croissant , dix-huit : elle est garnie dans son milieu d'écaillés qui vont en décroissant jus- qu'à l'extrémité. La membrane branchiale en contient trois lamelliformes. La longueur de ce poisson est de deux décimètres et demi sur qua- rante millimètres de largeur 5 il s'approche de l'embouchure du Var dans le mois d'août ? où je l'ai pêche avec l'espèce suivante. 2. S. Crocodile. N. S. Crocodilus. N. ( Maire d'Amplova. ) S» Corpore compresso , ore amplo , dentibus valdè tenuibus. N. Cette espèce, non moins singulière que la pré- 353 OSSEUX. ABDOMINAUX. cédente , a le corps allongé et comprimé , couvert de grandes écailles très-minces et peu adhérentes à la peau 5 d'un argent azuré. Son museau se ter- mine en pointe 5 la nuque est relevée au milieu par une ligne saillante 5 la bouche est très-ample et considérablement fendue, assez semblable à celle d'un crocodile. La mâchoire inférieure couvre la supérieure j toutes les deux sont garnies de plusieurs rangs de très-petites dents peu aiguè's. La langue est hérissée d'épines, ainsi que le go- sier. Le palais est garni de deux longs osselets munis de pointes. Les yeux sont petits, argentés. Les narines sont rondes , à deux orifices 5 les oper- cules striés. La ligne latérale droite. La première nageoire dorsale est plus près de la tête que de la queue 5 elle contient quatorze rayons , le premier fort court ; la seconde , qui en est très-peu éloignée , en a quatre; les pectorales qui sont très-longues, en forme de lance, dix-huit chacune 5 les ventrales , huit chaque 5 l'anale, deux aigus et dix-huit ra- mifiés; la caudale fourchue, formant une demi- lune à sa base, en a vingt-deux ; et la membrane branchiale , dix. La longueur de cet osseux est de deux décimètres sur quarante millimètres de lar- geur. Il habite la plage de Nice. 3. S. Humbolt. N. S. Humbohù N. ( Maire dei a m pi o va. ) PI. s, fi;j. 3S de cet ouvrag*. SERPE. 35c) S. Corpore compresso ; ore médiocre ; dentibus acutis, N. Cette espèce, la plus commune de celles qui habitent nos mers, a le corps aplati, d'un jaune rougeâtre , teint de noir et couvert d'écaillés d'un argent azuré qui se détachent facilement. Il a le museau court, d'un bleu nacré ; la nuque est sinuée, la bouche médiocre 5 la langue libre et lisse ; les mâchoires sont garnies de très-petites dents , l'inférieure est un peu plus avancée que la supérieure. Les yeux sont gros, argentés, avec l'irisdoré; les opercules ont l'éclat du platine. L'ab- domen est parsemé de petits points argentés , cer- clés de noir, qui se prolongent jusqu'à la queue. La ligne latérale est formée d'écaillés qui ont une direction opposée. Les nageoires sont d'un gris noirâtre, la première dorsale contient treize rayons ; la seconde , qui est petite , en a trois pointillés de noir 5 les pectorales, douze chacune 5 les ventrales , huit chaque ; l'anale, vingt ; la cau- dale fourchue, bordée de chaque côté de petits ai- guillons , en a vingt 5 et la membrane branchiale , neuf. La longueur de cet abdominal atteint à peine un décimètre et demi , et sa largeur dix-huit millimètres ; on le prend avec les anchois depuis le mois de mai jusqu'en septembre. RE MAR QU E S. La nature ne passe que par des nuances insensibles d'un 36<> OSSEUX. ABDOMINAUX. genre à un autre. Sans changer les mœurs et les habitudes de» poissons , elle se contente souvent d'ajouter à la même forme un petit trait pour composer un nouvel être : on en voit un exemple dans les serpes , que la même conformation semble confondre avec le genre précédent , mais qui n'en diffère que par la seconde nageoire dorsale située sur la queue. Les des- criptions de ces trois espèces , n'ayant jamais été publiées , j'ai tiré le nom de la première de jaikçoÇ , petite i"ôpcst bouche. Ce- lui de crocodile , donné à la seconde espèce , m'a été suggéré par sa gi'ande bouche semblable à celle de ce reptile; et j'ai dédié la troisième au savant naturaliste Humboll. Ces poissons vivent sur nos rivages ; leurs femelles pondent en juin sous les galets calcaires de notre plage une grande quantité de petits œufs d'un jaune brunâtre , qui y éclosent en très-peu de temps , quand les eaux du rivage sont vivement échauffées par les rayons du soleil. Leur chair est molle , tendre , et de peu de goût. G. LXXVI. Cyprin. Çyprinus. Artèdi. Caractères. Corps ëcailleux ; mâchoires ou os labiaux sans dents ; lèvres protractiles ; ventre arrondi ; une seule nageoire du dos ; trois ou quatre rayons au plus à la membrane bran- chiostège. PREMIER SOUS-GENRE. Quatre barbillons à la bouche. i. C. Barbeau. C. Barbus. Lin. (Durgan. ) Bi.ocit. pi. 18. C, Capite elongato ; ore infero , cirrhis quatuor ; radio tertio pinnœ dorsalis utrinque dentato* Les rivières et les ruisseaux de notre départe- CYPRIN, 36 1 ment nourrissent le barbeau. Le corps de ce pois- son est oblong, un peu arrondi, d'une couleur olivâtre sur le dos, bleuâtre sur les côtés et ar- genté sur le ventre. Ses écailles sont striées , den- telées et fort adhérentes à la peau. Le museau est très-avancé , garni de deux barbillons rouges. La mâchoire supérieure est plus longue que l'infé- rieure et garnie aux angles de deux autres barbil- lons. La nuque est plane, les yeux petits, avec Tiris doré , les narines ont deux orifices. La ligne latérale un peu courbe , suivie de petits points noirs. Une légère tein te rouge colore les nageoires. La dorsale a dix rayons 5 les pectorales, dix- sept chacune 5 les ventrales, neuf chaque; l'anale, huit ; et la caudale fourchue, lisérée de noir , en a dix-neuf. Ce poisson parvient jusqu'à deux déci- mètres et demi de longueur. A. On trouve une belle variété de cette espèce à nuances noires , relevées par une couche d'or qui le rend très-brillant 5 on le pêche dans le Var en avril et en mai. 2. C. Bulatmai. Cm Bulaùmai. Pallas. C. Chaylbeus ; capite oblongo , cirrhis quatuor ; eau- dali bijurca; dorsalis radio secundo maximo non serrato ; pinnee analis radiis oeâo. Bloch. Ce cyprin n'appartient pas exclusivement à la mer Caspienne , puisqu'il existe également dans les 562 OSSEUX. ABDOMINAUX. ruisseaux tranquilles, qui se rendent dans nos ri- vières. Des teintes argentines , nuancées de reflets dorés ? couvrent son corps dont la partie supé- rieure brille de l'éclat de l'acier poli , parsemé de petites taches noirâtres. Sa tête est brune par- dessus, blanche par^dessous. Les mâchoires sont inégales 5 les yeux dorés 5 les narines ont deux ori- fices : la nuque est relevée vers le bas 5 la ligne latérale dorée est courbe vers sa base. La nageoire dorsale noirâtre contient dix rayons , dont le se- cond est roide et très-grand ; les pectorales , d'un brun jaunâtre , en ont quinze chacune ; les ven- trales rouges , neuf chaque ; l'anale rose en a huit, et la caudale grise en contient dix-neuf. La longueur de cet abdominal est de deux décimè- tres. La femelle pond des œufs blanchâtres en juin. Sa chair est d'un bon goût. DEUXIEME SOUS-GENRE. Point de barbillons ; la nageoire de la queue fourchue ou en croissant, 5. C. Vandoise. C. Leuciscus. Lin. ( Souphio. ) Bloch. ph 97. 1. C. Argenteus ; linea laterali suprà curvala ; pinna dorsali ventr^Hbus-opposita, L'éclat argenté qui brille sur le corps de l'es- CYPRIN". 363 pèce précédente , est dans celle-ci plus léger, car il est modifié par la couleur brunâtre qui règne sur sa partie supérieure. Son museau est arrondi , la bouche médiocre , la langue lisse ; les yeux grands, avec l'iris argenté 5 les narines ont deux orifices ; la ligne latérale est dorée } les nageoires sont d'un bleu sale. La dorsale a dix rayons ; les pectorales, quinze chacune 5 les ventrales, neuf chaque 5 l'anale , onze ; la caudale , tachetée de rouge au milieu , en a dix-huit. Cette espèce est fort commune dans le Var. 4. C. Chub. C. Chub. Pennant. (Striglione. ) Bonnat. PI. de l'Encyclop. méth. pag. 77 , n. 3<ïô. C. Corpore rotundato , argenteo virescente ; pinnis ani radiis octo , dorsique novem. Ce poisson se plaît dans la Taggia , rivière qui sépare à l'est notre département. Sa partie supé- rieure est d'un vert grisâtre 5 l'inférieure , d'un blanc argenté. Son museau est conique, la mâ- choire de dessus couvre celle de dessous , quand elle est fermée 5 les yeux sont argentés , la ligne latérale presque droite. La nageoire dorsale con- tient neuf rayons ; les pectorales, douze chacune ; les ventrales , sept chaque j l'anale , huit 5 et la caudale , vingt-deux. Sa longueur s'étend jusqu'à deux décimètres. 364 OSSEUX. ABDOMINAUX. 5. C. Doré. C. Auratus, Lin. (Dorât.) Bloch. pi. g4, fîg. i. C. Rubro auratus, linea lateralidorso propinquiore; pinnis dorsali longâ , caudali furcata. De grandes écailles également nuancées, où l'or , le pourpre , l'argent et l'orangé forment la plus admirable et la plus vive des couleurs, dé- core le corps de cette belle espèce. Elle a la tête médiocre , la bouche petite , la langue garnie d'un petit tubercule 5 les yeux argentés , l'iris doré 5 les opercules composés de deux pièces ; la ligne la- térale droite. Les nageoires sont dorées. La dorsale a vingt rayons ; les pectorales , seize chacune 5 les ventrales , neuf chaque 5 l'anale , neuf 5 la cau- dale , vingt-sept ; et la membrane branchiale , trois. Quoique à la rigueur, ce poisson ne dût point être compris dans le nombre de ceux qui vivent dans les eaux de notre département , j'ai cru devoir le rapporter ici, étant fort commun et se propageant avec la plus grande facilité dans les réservoirs d'eau douce qui ornent les beaux jardins de Nice , de Menton , et de Saint- llemo. REMARQUES. C'est dans ces viviers naturels , formés par les ruisseaux qui découlent de nos rivières , qu'on trouve les cyprins. Ces pois- sons ont un naturel doux et timide , le moindre bruit les CYPRINS. 365 arrête ou les fait fuir , et quand ils prévoyent des orages dans l'atmosphère , ils se cachent et se tiennent immobiles dans les endroits les plus touffus des eaux. La saison de l'amour de nos cyprins est au commencement de l'été. Le mâle s'agite alors autour de la femelle ; celle-ci dépose ses œufs sur des brins de plantes , ou parmi le chevelu des racines , et dès que les petits sont éclos , ils nagent en troupes avec une vivacité extraordinaire. Ces abdominaux se nourrissent de larves , de nymphes et de vers. Leur chair est tendre et d'un bon goût : mais leurs entrailles et leurs œufs excitent , dit-on , des vomie- semcL'. POISSONS OSSEUX SANS OPERCULES NI MEMBRANE DES BRANCHIES. DERNIER ORDRE. G. LXXVII. Murénopkis. Murœnophis. Lac. Caractères, Corps cylindrique , sans nageoires pectorales; les impaires réunies; ouvertures des branchies sur les côte's. I. M. Hélène. Lac. M. Helena. Lin. (Moureno. ) BLoc».pl. :53. M. Fusca , mandibula longiore ; maculis lateralibus luteis , undulatis. Ce poisson qui fut chez les anciens Romains un objet de luxe , de caprice , et même de cruauté, a le corps lisse, cylindrique, d'un brun rougeâ- tre , panaché de jaunâtre et parsemé de points noirs. Son museau est obscur, effilé , couvert d'une rangée de pores , et terminé par deux longs bar- billons. La bouche est ample j les mâchoires gar- nies de dents aiguës , recourbées et séparées l'une de l'autre. Le palais est hérissé à son origine de POISSONS OSSEUX. 56j trois longues pointes. Les yeux sont petits, avec l'iris doré $ ils sont garnis par-dessus de deux ap- pendices aplatis. La ligne latérale est à peine vi- sible. La nageoire dorsale commence assez près de la tête, et s'étend jusqu'à la queue ; l'anale prend son origine vers le milieu du corps 5 et la caudale est arrondie. Les nageoires sont recou- vertes d'une peau assez épaisse ? qui empêche de compter le nombre des rayons qui sont très-petits. L'hélène est fort commune dans nos mers 5 on en prend depuis le poids d'un hectogramme jusqu'à quatorze kilogrammes 3 sa morsure est très-dan- gereuse 5 sa chair est blanche et d'un assez bon goût. A. Quoique les nuances des couleurs changent souvent , soit sur le mâle ? soit sur la femelle de cette espèce ? et qu'elles se ternisent ou s'avivent suivant Tâge et les saisons , on en trouve une variété noire , nuancée de blanc ? qu'on rencontre dans certains parages. 2. M. Fauve. N. M. Fulva. N. (Moureno. ) ikf. Corpore fulvo , brunneo fasciato ; rostro ro- tundato. N. Cette espèce diffère de la précédente par son museau arrondi , par ses dents droites et petites , par sa couleur d'un fauve clair , avec de larges bandes brunes. Son corps est moins aplati ; sa 568 POISSONS OSSEUX. tête grosse , pointillée ; ses yeux grands > avec l'iris argenté. Les appendices du museau sont courts ; le palais est garni de deux à quatre dents mobiles. L'abdomen blanchâtre est tacheté d'obs- cur. Les nageoires sont très-épaisses 5 la dorsale est traversée par des lignes foncées , lisérée de blanchâtre. L'anale est blanche ? et la caudale est bordée d'une belle couleur rose. Cette espèce par- vient aux mêmes dimensions que la précédente. Sa femelle varie un peu dans ses nuances , ainsi que l'hèlène. 3. M. Cristini. N. M. CristinL N. ( Moureno senso spino. ) M. Corpore brunneo fiavescente , fusco nigroque vario ; rostro acuùusculo , maxilla inferiore lon- giore. N. Les principales couleurs de cet apode ? qui n'a- voit pas encore été décrit ? sont le brun fauve y voilé d'un noir rougeâtre? traversé par de petites lignes festonnées, obscures, qui en séparent agréa- blement les sombres nuances. Son corps est ar- rondi , sa tête grosse ; son museau petit, court , prolongé en pointe obtuse , garni de dix pores par lesquels suinte une humeur glaireuse. La bouche est ample ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure 5 celle-ci est hérissée de deux rangées de dents fines , crochues et mobiles, dont quelques-unes plus grandes au milieu 5 celle POISSONS OSSEUX. SÔg tle dessous n'en a qu'une seule rangée aiguës, avec plusieurs pores sur son rebord extérieur. Le palais est garni d'une série de dents obtuses. L'ouverture branchiale est linéaire. Les branchies, d'un rouge vif , sont placées sur des osselets garnis de deux rangs de pointes $ leur pourtour est ar- rondi. La gorge est colorée par des teintes d'un fauve clair 5 elle est traversée par seize lignes brunes qui vont en divergeant vers les ouïes. Les yeux sont bleuâtres , petits , situés au milieu de la partie supérieure de l'ou- verture de la bouche. Ils ont l'iris jaune. La ligne latérale est à peine visible. Les nageoires sont bordées d'une belle bande jaune eÇ verdâtre; elles sont si épaisses et si cartilagineuses , que ce n'est qu'après la dessication de l'individu qu'on peut compter le nombre de leurs rayons. La dorsale commence un peu en avant de l'ouverture bran- chiale par une petite membrane qui se relève en avançant vers la queue ; elle contient trois cents rayons environ : l'anale , cent soixante ; toutes les deux se réunissent à la caudale qui se termine en pointe obtuse. Ce poisson habite les profon- deurs rocailleuses de notre mer , et parvient jus- qu'à un mètre de longueur. Sa chair est un peu moins estimée que celle de la murénophis com- mune ou hélène. Ce poisson me paroît avoir beau- coup de rapports avec celui que M. le docteur De- laroche a décrit et figuré dans les Annales du 37° POISSONS OSSEUX. Muséum, tom. XIII, fig. i5 ? sous le nom de murcenophis unicolor. 4. M. Sourciere. N. M, Saga. N. ( Masca. ) PI. x , fig. 39 de cet ouvrage. Af. Corpore serpentiformi, rostro lo?igissimo ; maxilla superiore longiore ; capite depresso. Un des caractères particuliers de cet apode , encore inconnu desichthyologisteSjest la prolon- gation de la mâchoire supérieure , qui avance assez sur l'inférieure , pour que le museau ait une parfaite ressemblance avec le bec de Yanhinga. Le corps de cette espèce est épais , arrondi , et di- minue insensiblement jusqu'à la queue. Un brun châtain , varié de bleu , de gris et de rouge le co- lore. La tête est aplatie , d'un bleu de plomb ; la bouche est très-ample 5 les yeux situés à sa base y sont ovales , obscurs , avec l'iris argenté et la pru- nelle bleuâtre. Les mâchoires sont rougeâtres ; la supérieure est garnie de trois rangées de dents iné- gales et nombreuses 5 celle de dessous n'en a que deux rangs droites et»aiguës. Le gosier est lisse ; l'ouverture branchiale est garnie en dessus de quatorze petits trous qui laissent suinter une hu- meur glaireuse. La ligne latérale est formée de chaînons entrelacés et arrondis ? parsemée à son origine de petits pores. Les nageoires sont grandes et élevées } nuancées de bleu d'outre-mer. La dor- POISSONS. OSSEUX. D71 sale , qui commence à un décimètre de la pointe du museau , se réunit à la caudale , et contient trois cent dix rayons ; l'anale en a deux cent quarante ; la caudale se termine en une pointe très-longue. La longueur de cette murénophis est de huit décimètres. Sa chair est blanche , d'une odeur très-forte. Sa femelle fraye en juillet. REMARQUES. Cet ordre de poissons a le plus grand rapport avec le* apodes du genre murène. Ce sont les mêmes mœurs , les mêmes habitudes , les mêmes conformations. Le défaut des nageoires pectorales , et les appareils incomplets des organes de la respiration ont pu seuls exiger cette séparation , qui n'est commode que comme moyen d'étude. Toutes les espèce» de ce genre sont très-redoutées des pêcheurs, qui ne les sai- sissent qu'avec les plus grandes précautions , craignant leurs blessures, lesquelles semblent en effet être souvent envenimées à cause des déchirures nombreuses que font dans une même plaie leurs dents acérées et iirégulières. Ce sont là en effet les principaux moyens de défense de ces poissons , avec leur vis- cosité qui les fait facilement se glisser partout et se soustraire ainsi à la voracité de beaucoup d'autres espèces mieux avan- tagées sous le rapport de la force et de l'agilité. TABLE ALPHABÉTIQUE GENERALE JDes noms de genres et d? espèces en latin , en françois y et en patois de Nice. A. ACIPENSER sturio , p. 56 ACIPENSÈRE esturgeon , 55 Adtiatique tiigJe , 2o4 Agugliut. Squale aigu Hat, 4° Aguio. Esoce bélone , Aigle raie , Aiguillât squale , Aiguille syngnathe , Aile longue , scombre , Albetti lutjan, Alcyon lutjan , 33o 9 4o 63 169 377 258 Alolonga. Scombre ala- longn , 1 69 Alose clupée , 353 Amendoulo. Spare men- dole, 209 Amie caranx , I75 AMMODYTE appât , g5 A3IMODFTES tobia- nus , Amploetta. Clupée an- chois , 004 Anivlova. Clupée anchois, ib. Amplovin. Clupée anchois, ib. Anchois clupée, ib. ib. Anfouunssou. ïloJocentre mérou , 289 Ange squatine , 45 Anghillo. Muiène anguille, fck) Anthias luljau , Aphie gohic , APOGON rouge, APOGON ruber , Appât ammodyte , Aiaignée trachine , Aragno. Trachine arai- gnée , A . Trachine vive. Arctique chimère, Arendoido. Exocet volant, 35o AH G EN TINA sp h Y- rasna , ARGENTINE sphyrène , Argentin. Lépidope Goua- îiieji , A. Dtntat. Lépidope Pé- rou , A- Gros. Gymnètre La- cépède , Argus plcuionecle , 260 i5G 2l5 ib. 9S 109 il. 108 53 ib, i5i i/,8 0.7 TABLE ALPHABÉTIQUE GENERALE. ÙJà ATHER1NA Bojeri,v. 338 Befogran.Trigleadriatique, io\ A . hep se tus , A. marmorata , A. minuta , ÀTHÈR1NE. Jocl, Audifredi Blennie , Aurado. Spare dorade , A u ri n. No top ter e Fonta- nes , Auriou. Scombre maque- 33n 339 340 337 1 3() 234 8a a5'j reau , i;o B. Badova. Blennie cornu , 128 B Blennie pholis , • 38 Balbis lépadogastère , 73 BALTSTE , 49 B A LISTE S Buniva, ib. B. capriscus , 5i B. vttula , 5o Ballan labre , • 221 Bandes osmère à , 3^6 B. holocentre à , a9° B. syngnathe à , 70 Barbeau cyprin , 36o Barbua Pleuronecte moi- neau , 3i6 Barbier. Lépadogastère Gouan , 72 Barbue ophidie , 96 Bâtis raie , 0 BATRACHUS pisca- torius , 47 BATRACHOIDE Gme- lin , 143 BATRACHOIDESGm ie- Uni , ib. BAUDROIE pécheresse , 4? Bavecca. Blennie (jjenre ), 124 Bavecca d'Argo. Blennie triptéronote , i35 Bavoa. Blennie , 124 Bécasse solénostome , 80 Becassino de mar. Esoce belone , DJO Bélonc ésoce , ib. ban- Berde spare , Besugou. Spare marseil lois , Bilobé spare , Bisso. Syngnathe à des , B . Syng. ophidion , B. Sjng. papacin , B. de mar. Ophisure ophis, 87 B. de mar. Ophisure ser- pent , Blado. Spare oblade , Blavid. Lutjan lapine, BLENNIE, 2^7 2Ô2 7° 68 69 Blennioïde gade , 88 237 26.* I 12 B LENJSIUS argentatus, i4<> B. Audi/rcdi , ï 3g B. Brea , 1 29 B. coi nutus , I28 B. gadoides , i36 B. galerita , i3a B '. gatlorugine , 127 B.Médiierraneus , 126 B. ocellaris ,. 125 B. pavo y l33 B. pholis y i38 B. phycis , 125 B. stellatus , *34 B. Sujejianus , l3l B tentucularis , 1 3o B. tesludinarius , 1 3^ B. tripteronotus , l35 Bleu labre , 220 Boa ésoce , 33o Boisé labre , 224 Bogaravello. Spare boga- 1 avco , »49 Bogaraveo spare, ib. Bogue spare , 242 Bonite scombre , 167 Honitou. Sconibre De'a- roche , i65 Bonitoun. Scombre sarde, 168 Bosquien pleuronecte , 3 1 ^ Bouccorougo. Spare gros- œil , a5o 574 Bouclé squale , pag. Bouclée raie , Boudroi. Baudroie pé- cheresse , Butto. Cotte chabot , Boulerot gobie , Boyer athérine , Bréa blennie , Brun gade , Brunnich lutjau , Bugo. Spare bogue , Bugaravello. Spare boga- raveo , Bulatmai cyprin , Buniva baliste , TABLE ALPHABÉTIQUE 42 II 47 182 i58 338 129 121 273 24^ 249 36 1 49 Cabasuc. Athérine Boyer, 338 Cabeclo. Cyprin bulatmai, 36 1 Cœlorhinquelépidolèpre , 200 Caissoti spare , 257 Caleigneiris. Cépole ser- pentiforme , 154 C. Ophidie barbue, 96 C Ophidie imberbe , 98 C. Ophidie Yassali , 97 CALLIONYME , io3 CALLIOISYMUS dra- cunculus y 104 C. lyra , io3 C. sagitta , io5 Campérien scombrésoce , 334 Canihe.no. Spare canthère jeune , 242 Canthère. Spare . ib. Canude labre , 226 Capelan gade , 1 1 1 Capellan. Gadeblennoïde, 112 C Gade capelan 3 1 1 1 Capoun. Scorpène truie, 188 Caprisque baliste , 5i CAPROS sanglier, 3o5 CARANX , ,73 CARA1SX amia , 174 C. Dumerili , 170 C Trachurus , l73 Cardairo. Raie chardon , 6 Cardouniero. Holocentre marin , 291 C Scorpène dactylop- tère , 186 Carrelet pleuronecte, 3i5 Cassini murène . 91 Caslagnole spare , 248 Castagnolle. Spare mar- ron , 254 Castagnollo. Spare cas- tagnole , 248 Cat. Chimère arctique , 53 Cavaluco. Scombie colias. 171 Cavaou. Syngnathe ai- guille , 63 C. Syng. hippocampe , 67 C. Syng. pipe , G6 C. Syng. rougeâtre , ib . C. Syng. vert , 65 C. Syng. trompette , 62 Ci Syng. tuyan , 63 Cendré lutjan , 266 CENTRISQUE sumpitt, 79 CENTR1SCUS velda- ris , ib. CENTRONOTE , l93 CENTR ONO TUS con- ductor , ib. C. glaycos y 194 C. lysan , i95 C. vadigo , 196 CENTROPOME , 28G CENTROPOMUS li- neatus , ib, C. nigrcscens , 287 Céphale muge , 343 CEPHALOPTÈRE , i4 CEPF1ALOPTERUS Gior. nu , ib. C. M assena , i5 CEPOLA rubescens , 154 C. taenia , i53 CEPOLE , ib. Cetti spare , 256 Chabot cotu , iBa c^nérale. 375 Chardon raie , Pag« 6 CHIM.ERA monstrosa, 53 CHIMÈRE arctique , ib. Chub cyprin , 363 Cieudo. Spare berdo , 252 Clavelado. Raie bouclée, il CLUPEAalosa, 353 C. enchrasicholus , ib. C sprottus , 352 CLUPÉE, ib. COFFRE moucheté, 57 Colias scombre , I71 Colin gade , I 12 Commerson scombre , i63 Congre murène , 92 Copoun gaune. Scorpène jaune, 190 Coquillade blennie , l32 CORÈGONE , 328 COREGONUS marœ- nula , ib. Cornu blennie , ib. Cornubien lutjan , 268 CORYPHMJSA equi- setis , 179 C. hippurus , I78 C. novacula , 181 C. pompilns , 180 CORYPHÈNE, 178 Cotta lutjan , 282 COTTE, 182 COTTUSgobio, ib. Cow/7?«£a.Tétragonure Cu- vier , 347 Cristini murène , 368 Crocodile serpe , 116 Cuorp. Sciène ombre, 295 Cuvier tétragonure , 347 CYPRIN , 36o CYPRINUS auratus , 364 C. barbus , 36o C. bulatmai , 36 1 C chub , 363 C. leuciscus , 362 D. DACTYLOPTERE , 201 Dactyloptère scorpène , 1 86 Dactylopterus pirapeda, 201 Daurado. Coryphène do- rade , 179 Daurat. Cyprin doré , 364 Decandole iépadogastère, 76 Delaroche scombre , i65 Denté spare , 25l Diaphane lépidope , i5a Doradon coryphène , 179 Doré gobie , 160 D. muge , 344 Dorade coryphène , 178 D. spare , 234 Dormiglioua. Torpille Galvani, 21 Double-tache labre , 227 Dragon trachine , 108 Dragonneau collionyme, lo4 I75 Di uméril caranx. Durgan. Cyprin barbeau, 36o E. ÉCHÉNÉÏDE , 177 E CHENE I S rémora , ib. Ecriture lutjan _, 265 Emissole squale , 33 Emperatour. Xiphias es- padon , 99 Ensanglanté gobie , i5t Epinoche gastérostée, 192 ESOCE , 329 ESOXbelone, 33o E. boa , 33r Espadon xiphias , 90 Esturgeon acipensère , 57 Esperlin. Spare haffara , 244 Etoile blennie , i34 EXOCET , 35o EXO CE TUS volitans , ib. F. Fanfré. Balisle vieille , So JE. Ceutronole pilote 3 jnZ 37ff TABLE ALPHABETIQUE Fanfré cV Americo. 13a- Iiste Buniva , Pa&- 49 F. Coryphène pompiïe , 180 Fanfré négro. Oligopode noir, 142 Fauve muraenophis , 367 Félat. Murène congre , f>2 Feraza. Raie aigle _, 9 Féro. Coryphène dorade, I78 Féroce squale , 38 Fiatole stroraatée , 100 Figou. Persèque Vanloo , 298 Flamo. Cépole taenia , i53 Flèche callionyme , io5 Floussado. Haie batys , 5 Forgeron zée , 3o3 Fournie. Lutjan melops , 266 F. Lutjan cendré , 26 3 Fuma. Raie museau poin- tu , 7 G. GADE , ITO Gadoïde blennie r i36 G AD US blennoides , I 12 G. carbonarius , ib. G.fuSCUS y 121 G. lepidion-y 118 G. Maraldi, 123 G. merlangus , n5 G. merlucius , 122 G. minutas , 1 11 G. molva , ll9 G. mnro, 116 G» mus te lia , 120 G. pollachius % M 3 G. virens , H4 4r ail tria. Dactyloptère pté- rapode , 201 Gallinetto. Trigle hiron- delle, 205 Gallino. Trigle lyre , 2o3 Gai van i torpille , 21 Gantlli. Baudroie péche- resse , 48 Q-aramon. Trigle pin , 2i>6 Gastaudello. Scombrésoce Campérien , G ASTER OPE LE C US, G. crocodilus T G. Humboldti , G. microstoma , GASTEROSTÈE , GASTEROSTEUSacu- leatus , Gatto. Squale rouchier , Gatto de fount. Squale nicéen , Gattorugine blennie, Gavaron. Spare smaris Variété , Geoffroy lutjan ,. Gerlë. Spare smaris , Gerlé blavie. Spare mar- tin-pêcheur , Gerlesso. Spare bilobé , Gieudo* Spare berde , Gieule. Spare berde , Giofredi labre , Giorna céphaloptère , Girella. Lal>re Giofredi-, Girelle labre , Girello. Labre girelle , Girello turco. Labre Hé- braïque , Glauque squale , Glaycos centronote , Gmelin batracboïde , GOBIE , G OBI US aphia , G . auratus , G. bicolor , G. cruentatus , G. Jozo , G. minutas , G. hebulosus , G. niger , G. paganellus , Gobou. Gobie aphie , G. Gob. menu , G. Gob. nébuleux , G. Gob. noir brun , G. Gob. paganel , 334 556 357 35$ 356 *9 * içp 3i 43 127 23g- 262 23a 2 58 252 ib* ib. 228 '4 228. 227 ib. 2j2 26 lf)4 143 i5.> i56 i6'o 107 ib. i5p/ ib. 161 i5S i56 ib. 1% 161 1^7 i56 GENE 1% 160 i58 r57 246 72 i5i 200 J97 93 208 146 25o Gobou blanc. Gobie jozo , Cr. ganne. Gobie doré , G. nègre. Gobie boulerot, G. rouge. Gobie ensan- glanté , Goro. Spare osbeck , Gouau lépatlogastère , Gouanien lépidope , Granadié Lépidolèpre coe lorhinqne , G. Lépidolèpre tracby- rhinque , G ranaou. Trigle grondin , «208 Griset squale , 3? Grounc nègre. Murène noire , Grondin trigle , Gros argentin. Gymnèlre Lacépède , Gros œil spare , Gughareo. Centropome rayé, a 86 Gurnaou. Trigle gurnau , 207 Gurnau trigle , ib. GYMNÈTRE Lacépède, 1A6 GYMNETRUS Cepe- dianus , ib. H. Haffara spare , Hébraïque labre ^ Hélène murénophis , Hépate bolocentre , Hippocampe syngnatbi Hirondelle trigle , HOLOCENTRE , HOLOCEJSTR US fa ciatus , Ti.flavus ; Ji. hepatus , H. marinus 9 H. merou , H. serran , Humantin squale, Humboldt serpe, RALE, Hui ta spare , 577 a55 ras- 244 a3a 366 29a 67 2o5 388 290 293 292 291 289 Vf 42 358 I. 9* 293 3l2 337 i5tj i5j Imberbe ophidie , J. Jaune bolocentre , Jaune pleuronecte t Joël athérine , Jozo gobie , K. Karmarino. Lépidope dia- phane , L. LABRE , LA BRUS ballan , L. bitnaculatus , L. cœruleus , L. cynœdus , L. Giqfredi , L. hebraicus r L. Julis , L. Lineatus , L. livens , L. lus eus y L. merula , L. mixtus , L. nereus , E. ossiphagus , L. pavo , L. tesselatus , L. trimaculatus , L. turdus , L. "variegatus , L. viridis , Lacca. Clupée alose , Lacépède gtmnètre , Lamarck lutjan , Lambarda. Squale rous- sette femelle , iSo Lambert. Osmère à bandes, 526 216 221: 227 225 226 228 23a 227 220 23o 217 225 222 23l 22 5 3l6 224 219 2l8 229 221 353 146 2St 378 TABLE ALPHABETIQUE Lambert. Osmère lézard, p . Lameo. Squale requin , Lamio. Squale féroce , Langaneo. Lutjan Al- berti , L. Lut. marseillois , L. Lut. massa , L. Lut. Roissal , L. Lut. vert tendre, L. Lut. varié , LAMPROIE , Lampruo. Lamproie ma- rine , Lampuga. Stromatée fia- ble, Xapine lutjan , Lascaris pleuronecte, Leotardi pieu: onecte , Lecco. Centronote glaicos, Lecia. Centronote vadigo, Lente. Spare cetti^ L. Spare denté , LÉPADOGASTÈRE, LEP 4DOGASTER , Balbis , L. (Jandolii , L. Gouanii , X. ocellatus , L. olivaceus , Zj. reticulatus , L. W ildenowii , Lépidion ga le , LÉPiDOT E!JRE , LEPIDOLEPR US cœ- Inrhincus , L. trachyrhincus , LEPTOCÊPHALE , LEPTOCEPHAL US Spallanzani , Lernio. Scorpène marseil- loise , Léazrd osmère ; Licca. Centronote lyzan , Lièvre blennie , Long-nez squale , Lopliie , voy. Baudroie, Louche labre , 325 25 38 Loubc oubas. Jf erseque , Loubas nègre. Centro- pome noirâtre , Loup persèque , Lucion de mar. Corègoné marénule , 274 Lune céphale ou meule , 276 Lussi. Spliyrène spet , Lussi. Ammodyte appât , LUTJAN , LU TJ ANUS Alberti, L. anthias . L. Brunnichii , L. chlorosochrus , L. cinereus , L. cotta y L. cornubicus , L. Geoffroy us , L. guttatus , L. Lamarckii , L. Lapina , L. Massa , L. Massiliensis , L. IHediterraneus , L. melanocercus , rnelops , ocellaris , ocellatus , olivaceus , Palloni , L. Roissali y L. rubescens , L. scriptura , tinca , 277 284 275 277 i 100 262 3n 3i8 «94 196 2 56 25l 72 ?3 76 72 74 75 77 75 118 J97 L. L. L. L L. 200 197 85 L L L L varius %?enosus , virescens , Lyre callionyme , L. trigle , Lyzan centronote , M. ib. 184 325 195 125 29 Maillé lutjan , 47 Maire d'Amploa. Serpe 217 crocodile, 299 287 299 328 60 33a c5 260» 277 260 273 275 266 282 267 26l 269 28l 262 274 284 272 283 265 269 278 379 263 276 271 264 270 277 268 280 io3 203 195 270 35; GENERALE. 3?9 Maire iVAmploa. Serpe Ilumboldt , PaS- M. iVAmp. S, petite bou- che , Malarma t péristédion, Manchot pleuronecle , Mangilli pleuronecte t Maquereau scombre , Maialdi gade , Marbrée athérine , M. torpille, Marénule corégone , Marin holocentre , Marine lamproie , Marron spare , Marseillois lutjan , M. spare , Marseilloise scorpène , Marteau squale , Marteu. Squale marteau, Martin-pècheur spare , Masca. Murénophis sour- cière , Masca diAmploua. Esoce Boa , Massa lutjan , Masséna céphaloptère > Méditerranéen blennie , M. lutjan , Melantoun. Squale long- nez , Mêlé labre , Mellet. Athérine joè'l , Mellelta. Argentine sphy- rène , Melops lutjan , Menu gobie , Mendole spare , Merlan. Gade merlus , Merlan gade , Merle labre , Mérou holocentre, Meule lune ou céphale , Milan trigle , Milandre squale , Miragliet. Raie petit mu- seau , 358 356 21 1 Miragliet. Baie ponctuée , 1 2 Mt Raie miralet , 4 Miralet raie , ib. Missola. Squale émissole, 33 Moineau pleuronecte , 3i6 10 317 Moissin. Spare Passeroni, 255 245 I16 4* 57 170 ia3 Molve gade , Mormyre spare , Moro gade , 359 Moro. Squale sagre , 20 Moruo. Murène myre , 328 Moucbeté coffre , 291 iJ/o«Ze«o.Callionymedra- I gonneau , io4 254 M. Call. lyre, io3 284 Mounge. Squale griset , 37 247 M. clavelat. Squale bou- clé , 42 M. gris. Squale perlon , 24 Moureno. Murénophis } hélène , 366 M. Murénop. fauve , 367 M. senso spino Murène Cristini , 368 Mourmeno. Spare mor- myre , 245 Moustella. Gade brun , 121 M. Gade mustelle , J20 M. Blennie Méditerranéen, 126 M.defount. Gadelépidion, I2t Moustelleto. Gade brun , ib. Moustello negro. Gade Maraldi, 123 M. negro. Blennie phycis, 125 M. blanco. Blennie ga» doïde , i36 M. de rocco. Batracboïde Gmelin , 1 4^ Mourghiglioun. Murène an- guille Var. , 90 Mourre agut. Spare spa- raillon _, 235 Mourmeno. Spare mor- myre , 245 MUGE , 343 MU G IL auratus , 344 M. çephalus , 345 184 34 ib. 258 369 33o 274 i5 126 272 29 222 337 336 265 159 239 122 n5 225 289 60 209 32 8 5So TABLE ALPHABETIQUE 3IUGIL Provencalis , p. 31. saliens , 31ugou curido. Muge Pro- vençal , 31. Daurin. Muge doré , 31. flavetoun. Muge sau- teur , 31. labra. Muge céphale , 31 . ramado. Muge céphale, 31. s abonnie. Muge Pro- vençal , MULLE , MULLUS ruber , 31. surmuletas , Muollo . Céphale lune , 3fuou. Uranoscope rat , 3Iuruo. LeptocéphaleSpal- lanzani . MURJENA anguilla , 31. Cassini , 31. conger , 31. m y rus , 31. nigra , MURENE , MURMNOPHlSjulva , 31. helena , 31. nigricans , 31. saga , Museau-pointu raie, Mustelle gade , Myre murèue , N. Naine athérine , JVarcke» Torpille vulgaire, Nébuleux gobie, Nérée labre , Nicéen squale , JVissola. Squale émissole , Noirâtre centropome , Noir-brun gobie , JVonnat. Athérine naine , JVonnat nègre. Stoléphore Kisso , NOTOPTÈRE Fontanes , 346 345 344 344 345 343 344 346 212 ib. 2l3 60 106 85 89 9l 92 90 93 % 367 366 370 7 120 9° NOTOPTERUS Fon- lanesii , ib, O. Obïade spare , Ocellé lépadogastère , Ocel. Iuljan , OEillé lutjan , OEillé pleuronecte , OLIGOPODE, OLIGOPUSater, Olivâtre lépadogastëre , OKv. lutjan , OPH1D1E, Ophidion svngnathe , OPH1 D1UM barbatum , O imberbe , O. Vassali , Ophis ophisure , OPIUSURE , OPHI SUR US ophis, O serpens , Orghe. Trigle Milan , Osbeck spare , OSMERE , OS MER USfascialus , O. sauras , Ossiphage labre , OSTRACTONoa coffre, OSTRAClONcubicus, trigonus O. Oumbrino. Persèque om- bre , Qxyrhinque raie, 34o p 18 i6r Padre. Spare pagre, 23 1 Padretto. Spare Caissotti, /|3 P;igel spare , 33 Pageo. Spare pagel , 287 Paganel gobie , ïS*] Pagre spare , 34o Palaio. Clupée sardine pe- tite , 34^ Palamido. Scombre bo- 8a nile , 207 74 278 270 309 i4r ib. 75 '->79 9« 68 96 98 97 87 ib. ib. 88 209 2 ',6 3>5 3a6 223 ib. 58 297 4 2|i 207 240 ib. i56 241 35a 167 GENERALE. Pnlloun. Squale milan- dre , Fa8* ^2 Palloni lntjan , 264 Pampalotti. Pleuronccte Posquien , 3 19 Pa n ton îflier squale , 35 Paon bien nie , 1 35 Paon labre , 216 ï'.q acin syngnathe , 69 Paru stromatée , loi Pastenaiso. Raie pastena- gue , 10 Pasteuague raie , ib. P*sseroiu spare , a53 Pécheresse baudroie , 47 Pégouse pleuronecle , 3o8 Peican. Squale Rondelet, 27 P. 4.V Américo. Stromatée paru loi P.fourca. Péristédion Ma. la r mal , 21 1 P. pourc. Callionyme flè- che , lo5 P. pourc. Lépadogastère gouan ,• 72 P. pourc, Lépadogastère réticulé , 77 P. pourc. Lépadogastère Wildeiiow, 7^ P. ratou. Squale renard, 36 P. S. peire. Lépadogastère Balbis , 73 P. S. peire. Lépadogastère Décandolle , 76 P, S. peire. Lépadogastère olivâtre , >"4 P. S. peire. Zée fovgeron, 3oi P. spada. Xiphia-s espa- don , 99 PERÇA labrax , 299 P timbra , 277 P. Vanloo , 298 Perco. Luljan écriture , 2t>5 Perlon squale , 2/j PERISTEDION, 210 PERISTEDION ma- 38 1 Perco de mar. Holocentre à bandes . 2qo Péion lépidope, 148 PERCHE ou PERSEQUE, 297 Perroquet labre , 221 Petite-bouche serpe, 356 Petit-museau raie , 8 PETROMYZON ma- riait s , 1 Pholis blennie , j 38 Phycis blennie , \i% Pilote eentronote , 193 Pin trigle ," 206 Pintou roussou. Squale roussette , 29 Pipe syngnathe , 66 Pirapède dactyloptère , 201 Pisoa. Raie oxyrhinque, 4 PLEURONECTE, 3o6 PLEURONECTESar. ëlls > 3i7 P. Boscii, 3ig P. Lascaris , 3i 1 P. Leotardi , 3 1 8 P. lu te us , 3 1 3, P. mancus , 317 P.Mangdll, 3 10 P. maxintus , 3 1 ^ P. ocellutus , 3g9 P. passer , 3 16 P. pegusa , 3o8 807 3i5 307 3i3 lu r/tia ib. P. plates s a t P. rhombus , P. solea , P. Theophilus , Plie pleuronectes , 307 Plombé labre , 23o Pollack gade , 1 13 POMATOME télescope, 3or Pompile coryphène, 180 Ponctuée raie , ia Poutazzo spare , 23t Porte-écuelle. Lépadogas- tère Gouan , 72 Poutassou. Gade pollack, 1 13 P. gros. Gade merlan , 1 1 5 P. vero. Gade sey , \\A 382 TABLE Poutina. Athérine mar- brée , Pa§- Poutino. Clupéo sardine jeune , PRIS TIS pectinata , Provençal muge , Ptéropode dactyloptère , Puntazzo , xioyez Spare pontazzo , Puorc. Balisle caprisque , P. pei. Lépadogastère , P. pei. Callionyme flèche, P. marino. Squale human- tin , Q. Queue noire. Lutjan , R. Raboteuse raie , RAI A aquila , R. asperay R. Batys , R. clavata , R.fullonica , R. miraletus , R. oxyrhincus , R. pastinaca, R. punctata , R . rostellata , R. rostrata , RAIE, Rascasse scorpène , Rascasso. Scorpène ras- casse , Rat uîanoscope , Ravella. Spare Hurta , Rayé labre , Razzo. Raie ronce, Razoir coryphène , Razuor. Coryphène , Rayé centioponie, Rayé labre , Rémora échénéïde , Renard squale , Requin squale , Réticulé lépadogastère, ALPHABETIQUE Risso stoléphore, 33q Roissal Lutjan, Ron ce raie 3^3 276 7 27 3r 2l5 353 Rondelet squale , 22 Rouchier squale , 346 Rouge apogon , 201 Rougeùtre Lutjan , 271 Roug. syngnathe, 66 237 Rouget mulle , 212 5i Roumbout. Pleuronecte 72 argus , 3l7 io5 R, Pleur, carrelet, 3i5 R. Pleur. Léotardi , 3i8 42. R. Pleur, manchot , 3i 7 R. clavelat. Pleuronecte turbot, 3i4 283 Rouselte squale, 29 Rousetti. Athérine naine , 34o Rouquairoun. Lutjan ceil- 5 lé , 2C9 9 Rouq. Lutjan tancoide , 271 5 Rouquié. Labre canude , 226 3 R. Lutjan cornubien , 268 11 R. Lab. double-tache , 227 7 R. Lut). Geoffroy , 262 4 R. Lab. néiée , " 23l ib. R. Lutj. queue noire 9 283 io R. Lutj. tacheté , 269 12 Rotto. Zée forgeron, 3o4 8 7 3 S. 187 Sagre squale , SALMONE , ib. SALMOjario , 106 S. trutta , 255 Sanglier capros, 220 Sarde scombre , n Sardine clupée , 4i 322 ib, 3a3 3o5 168 35a 181 Sardino Clupée sardine , ib. ib. Sargue spare , 236 286 Sargou. Spare sargue , ib. 220 S. rascas. Spare pontazzo, 23y I77 Sarpananzo* Apogon rouge , 36 2i5 24 Sarpananzo. Labre an- 77 thias, 260 G ÉNK Saupe spar<* , pag. 243 Sarpo. Sarpe saupe , ib. Saure osraère, 3a5 Sauteur muge, 345 SCIE vulgaire , 22 SClsENA umbra , 295 SCTENE , ib. SCO MBER alalunga , 1 69 S. Cnlias , 171 S. Commersonii , i63 S. pelamis , 1 67 £. Roche i , i65 S. Sarda , 168 S. scomber, 170 S. tkrnnus , i63 SCOMBRE, 162 SCOMBRESOCE, 334 SCOMBERESOX Cam- perii , ib. SCORPJENA dacty- lo ptera , 186 5. Lutea, 190 S- massiliensis , 184 S- porcus , 187 «S", scrofa , 188 SGORPENE, 184 Scroseno, Squale pantou- flier , 35 Sera L.bre louche , 217 Serra. Labre plombé , 23o Serran holocentre , 294 Serran. Holocentre jaune, 293 S. Holocentre hépate , 292 S. Holocentre marin , 291 Seriola. CaranxDuméril, 175 Sero. Labre paon , 216 S. Lab. tourd, 218 Serro. Scie vulgaire , 22 SERPE, 356 Serpent ophisure , 88 Serpentiforme cépole , l54 Sey gade , 1 1 4 Smaris labre , 238 SOLENOSTOME , 80 SOLENOSTOMUS Sco- lopax , ib. Solle pleuronecte, 307 RALE. 385 Sollo. Pleuronecte solle , 307 S. Pleur, jaune , 3i2 S. Pleur. Lascaris , 3ir S. Pleur. Théophile , 3i3 S. d\irgo. Pleur. Mangilli, 3io S. defount. Pleur, oeillé, 309 S. de piano. Pleur, plie , 3o7 S. de rocco. Pleur, pé- gouse 3o8 Souphio. Cyprin vandoise, 36a Sourcière murénophis , 370 Spallanzanileptocéphale, SS Sparaillon spare , 235 SPARE , 234 SPARUS alcedoy 25& S. annularis , 235 S. auratus , 234 S. Berda , 232 S, bilobatus , ib. S. bogaraveo , 2^9 S. boops , 2^2 S. Caissoti , ^5n S. cantharus , ib. S. castaneola 3 248 S. cetti, 256 S. chromis , z51 S. dente x , 25r S. Erythrinus , 240 S- Hajfara , zfâ S. hurta , 255 S. Livens , 23o S. macrophtalmus } 25o S. massiliensis , 247 S. melanurus j 23n S. mœna , 2P>(\ S. mormyrus , 2^5 S. osbeck , 246 S.pagrus, 2 4r S. Passeront, a53 S. puntazzo , 23^ S. Ra/i , 2^8 S. salpa , 2^5 S. s argus, 2 38 S. smaris, 238 Spel sphyrène , 332 SPHYRjEISA spet , ib. SPHYRENE , ib. 584 Sphvrèn-e argentine SQUALE , SQUALUS acanthias, S. carcharias , S. catulus , S. centrina , S. cinereus , S. cornubicus , S. ferox , «S", galeus , S. glaucus y S. gris eu s , S. mustellus , S. nicœnsis , S. Bondeletii , £• splnax , 5. spinosus , 5. stellaris , S. tiburo , S. vulpes , S. zygœna , SQUATINA angélus , SQUATINE ange , Stocofic. Gade roolve , ^. Gade colin , STOLEPHORERisso, TABLE ALPHABETIQUE , pag. 336 SYNGNATHE 6a a4 SYNGNATHUSacus, 63 4o 5. aeauoreits , 66 iS". fasciatus , 7° iS". hippocampus , 67 5. op ludion , 68 tS. Papacinus , 69 iS1. pelagicus , 63 5. viridis , 65 5. tjphle, 62 T. 25 29 42 24 29 38 32 26 37 33 43 27 4' Tacheté lutjan , 269 Taenia cépole , i53 Tancoïde lutjan, 271 Tanudo. Spare canthère, 242 42 Télescope pomatome , 3i Tenco. Labre ballan , 35 T. Lab. rayé , 36 T. Lab. triple tache , 34 T. Lab. varié , 45 T. Lutjan Palloni , ib. Tentacule blennie , 119 Testudinaire blenuie , 112 Tétragonure Cuvier , 342 Théophile pleuronecte , S TOLEPHOR US Risso, ib. Thon scombre , Streglia. Mulle surmulet, 21 3 TORPEDO Galvani, StrigUone. Cyprin chub , 363 T. marmorata , T. narcke , STROMATfcE , 100 S TR OMA TE USfiatola, 1 o 1 S. paru , 102 Sturion. Acipensère es- turgeon , Sublaire. Lutjan cotta , S. Lutj. Lamarck , S. Lutj. méditerranéen , S. Lutj. rougeâtre , S. Lutj. verdâtre , Such blaou. Caranx amie, 174 S. cagnenck. Caranx tra- chure , Succopego. Echéuéïde ré- mora , Sujéfien blennie , Sumpitt centrisque , Surmulet mulle , T. ununacu lata 3or 221 2 20 219 229 264 j3o ,37 347 3i3 i63 21 20 18 *9 18 163 56 282 281 273 272 280 x73 î77 j3i 79 212 TORPILLE , Toun. Scombre thon t Touna. Scombre Commer son , Tourd labre , Tourdo. Labre boisé , T. Labre ossiphage , T. aVargo. Labre merle , T. bleu. Labre bleu , TRACHTNE , TRACHINUS draco , T. lineatus , Trachure caranx , Trachyrinque lépidolèpre, 197 Trémoulino Torpille mar- brée , 20 ib. 218 224 2 23 225 ib. 108 ib. 109 17s G EN E Trinchoun dau Var. Clu- pée anchois , P*S- 355 TR1GLA adriatica , 204 T. cuculus y 208 T. gurnardus , 207 T. hirundo, 2o5 T. Luc e ma, 209 T. Lyra , 2o3 T. pini , 206 TR1GLE , 203 Trigone coffre , 58 Triple-tache labre , 219 Triptéronote blennie , i35 Trompette syngnathe , 62 Troucco. Salmone truite, 322 ^T. Salmone. Truite saumo- née , 323 Trombetta. Solénostome bécasse , 80 Troumbetta, Centrisque sumpitt. 79 Truie scorpène , 188 Truite salmone ^ 322 Truite saumonée. Sal- mone , 323 Turbot pleurouecte , 3i4 Tuyau syngnathe , 63 RALE. 385 URANOSCOPUS sca- ber , ib. V. u. Ugliassou. Murène Cas- sini , 91 U. pomatome télescope , 3oi Umbre persèque, 397 U. sciène , 295 URANOSCOPE, 106 Vacca. CéphaloptèreMas- séna , 1 5 Vacchttta. Céphaloptère Giorna , V. Lutjan ocellé , V. Lutjan olivâtre , Vadigo centronote , Vanloo persèque , Varié labre , V. lutjan , Vandoise cyprin , Vassali ophidie , Verdâtrê lutjan , Verdoun. Squale glauque, 26 V. Labre mêlé, 22a V. Labre perroquet , 221 Vert syngnathe , 65 Vert tendre lutjan , 2^5 Verrat. Capros sanglier t 3o5 Vielle baliste , 5o Vive trachine , 108 Volant exocet , 35o 14 378 279 196 299 229 277 36a 97 280 X. XIPHIAS espadon , XIPHIAS gladius , Z. ZEE , ZEUSfaber, 99 ib. 3o3 3o4 25 ADDITIONS ET CORRECTIONS. Page 8 et 12 5 aux noms des espèces 8e. et 12e. au lieu de mi- raglet , lisez miragliet. — 29, espèce 6e. au titre j au lieu cZepintou oussou, Usez pintou roussou. — 47 ) espèce 1 re. au titre ; au lieu de boudraie, lisez boudroi. — 61 , ligne 25 j au lieu de beaucoup, lisez peu. — 65 , n°. 4- Le syngnathe vert est une espèce bien distincte de celle que M. Delaroche a nommée Hondeletii , laquelle a le museau beaucoup plus comprimé et suitout beaucoup plus élevé, dont les couleurs sont d'ailleurs très-différentes. — >-2 , ligne 10 ; au lieu de Gouane , lisez Gouan. — ïbid. ligne 1 1 j au lieu de Goajv , lisez Gouan. — 90, ligne 17 5 aulieu de mourahiglion lisez uiourghiglioun. — — 91 , b°. 3. Cette murène n'est pas celle que M. Delaroche a décrite sous le nom de mystax. — 92 , espèce 4e» au Heu de fétal, lisez félat. — 93, espèce 5e. au lieu de groune nègre, lisez grounc nègre. — 95 5 au lieu de lassi , au titre , lisez Iussi. L'ammodyte décrit ici paroît une espèce distincte du tobianus , avec lequel l'auteur n'a pas eu occasion de le comparer. — nS , n°. 8. Gade lépidion j ajoutez : pi. xi , n°. /\0 de cet ouvrage. — 125, espèce ièr«. 127 , espèce 4e- I29 > espèce 6e. i3o, ï3i , ID2 , i33 , i34 , i3; , 139, i4o. Espèces 7,89, 10 , il , i4 . 16 et 17 ; au lieu de baveua, lisez bavecca. — 142 , n°. 1. Oligopode noir \ ajoutez : pi. \i , n°. 41 de cet ouvrage. — 1 4S , espèce ière. au lieu d'argentin dental, lisez argentin deutat. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 387 l'âge 160, espèce n°. 8. Gobie doré ; ajoutez : pi. xi , n°. /|2'd« cet ouvrage. — 161 , avant les remarques; ajoutez: 10. G. Lesueur. N. G. Sueriù (Gobou blanc.) PI. xi . fig. 45 de cet ouvrage. G. \Albidus , elongato subrotundus ; capitô operculisque luteo lineatis. Nob. Ce poisson est allongé, arrondi, d'un blanc transpa- rent , mêlé de jaune et de petits points bruns. Sa tête est petite , traversée sur les côtés de lignes jaunes. Il a la bouche moyenne , les mâchoires garnies de dents , l'in- férieure est un peu plus longue. Les yeux sont argentés, ornés d'un cercle doré. Les opercules , d'un nacré azuré , sont traversés de plusieurs bandes jaunes. La ligne la- térale est à peine visible. Les nageoires sont transparentes avec des traits jaunes et violets. On compte six rayons à la première nageoire du dos; quatorze très-longs à la seconde^ dix à l'anale ; douze à chaque pectorale ; dix aux thora- cines ; et quatorze à la nageoire de la queue , qui est lon- gue et lancéolée. On voit assez que ce poisson diffère du gobie lancéolé de M. Lacépède , avec lequel il a quelques rapports. Nous avons dédié , à l'habile peintre et collabo- rateur du Voyage aux Terres-Australes , ce poisson qui vit parmi les algues de nos bords où on le trouve vers le mois de mars. Il n'atteint guères que neuf centimètres de longueur. ■ — 192 , première ligne des remarques 5 au lieu des iles , lisez des iscles. — 208 , espèce 6e. au titre ; au lieu de grano, lisez granaou. — 234 » eff^cez premier sous-genre. La nageoire de la queue fourchue ou en croissant , avant la première espèce de spare. ;83 ADDITIONS ET CORRECTIONS. Page 235 , espèce 2e. Sparus annuluris paroît être celui que M. Delaroche a décrit dans les Annales du Muséum . tom. XIII, et figuré , n°. 12 , sous le nom tfacutirostris. Seulement le museau , dans les individus de notre mer , est beaucoup plus prolongé que ne l'indique la figure citée. — a44> espèce i3e. Le sparus Jiaffara, qu'on nomme à Nice, esperlin , nous paroît être le véritable annularis de M. De- laroche , décrit et figuré sous le n°. i3, dans le même mémoire. — 245 , espèce i4e« au lieu de mourmero, lisez mourmenov — 252, espèce 22e. au lieu de gieudo, lisez cieudo. — 254 , effacez : deuxième sous-genre. La nageoire de la queue rectiligne ou arrondie , avant la a4e- espèce. 289, ligne 16, dans les remarques 5 au lieu de la qua- trième a été consacrée à mon pays , lisez : la quatrième a été consacrée à M. Lamarck, professeur au Muséum d'His- toire naturelle , de l'Institut de France 3 etc. __ 3 in. Pleuronectes , n°. i3, sous le nom de mancus est figuré sous le nom de podas,rx°. 14 du mémoire de M. De- laroche , précédemment cité. 3 18. Le pleuronectes leotardi , n°. 14, paroît être le rni- crochirus , fig. 2 3 du même observateur. — 368. Murenophis Cristini : nous nous sommes assurés, de- puis l'impression , que cette espèce est la même que celle dont nous avons parlé à la fin de l'article, page 3;o, et décrite sous le nom à'unicolor, par M. Delaroche. PI, ■/ Fia J. . 3&k ■ jPZ.II. y?7' a J£ ', ' \f: % m^m y v, . ///. 7>L . If. 1 ^ T ^ Si m i. ifi P i- W--~^ [/'",' ■r y ■ W/ W'- s*** *^>' »'r'' BL*' p>-& ■■■- àv*.- S* *»_J vz . r. •~7r PL. VI. F La ._i3. Fiy . là1. Fuf.lL?. Fia .20 PL. VU. IV,. 22- ^^ ^^ . .2.2 . _/^. 2,/. jfzy.32 k-'-L' Av -./;: Fy.33. am mmm§ FZ.VHT. 1*10, a 6". Fi?. zS. \V„\v PZ.IX. A PL.JC. Fia.3S. , Fzj.34^. HP Fij.3f. J ::.,>:. PZ AV. "s- £^S*^w ■?' I Date Due ■u. -ttev — i^fj • ■*v X* ± É)*kJfr\ L