COLLECTION William Schaus PRESENTED TOTHE National Muséum MCMV wmmm&gm rMhSS wraB ^Ss mîÊsmS^ ICONOGRAPHIE ET DESCRIPTION DE INÉDITS PAR P. MILLIÈRE ( TRENTE - TROISIÈME LIVRAISON) XOME TROISIÈME PARIS E. DEYROLLE FILS 23, rae de la Monnaie ICONOGRAPHIE ET DESCRIPTION CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS MîüK; i, y ICONOGRAPHIE ET DESCRIPTION CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS P. MILLIKRE (vingt-troisième livraison) TOME TROISIÈME PARIS F. s AV Y I.IBRAIRE DE 1,A SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE KRANCE HUE HAUTEFEUILLE, 24 1869 DF, '-Ci, , t ■H/: AUAM « -» -».n . Mipri£. f Var. ? ehiiruze-ra/-ùi, Mill.J Jhip.Soiuete !> r. Mùf/i/jn.. Miprieainc- Col . Chnuliodvs Staintondius m Chaulâodus Siaintoiaellus , Mill. (Species nom.) ^Pl. 105, fig. 1 à II ) La chenille de cette nouvelle espèce est peut-être plus intéressante à étudier que son insecte parfait lequel, suivant M. Stainton, ne peut se séparer du genre Chauliodus. Tr. Cette petite larve vit à peu près en même temps, sur le même arbrisseau (VOsijrisalba), et a les mêmes habitudes que celle du Faradoxus Osyridellus précédemment décrite, c’est-à-dire qu’elle se tient au repos, fixée à des fils de soie. Elle a de plus les mœurs de la chenille de la Swam. Egregiella. Vers la fin d’avril, on commence à voir de très-petites larves d’un jaune citron, ou d’un jaune verdâtre, fixées à leurs fils de soie ; elles sont alors presque diaphanes; mais ce n’est guère que vers le 15 mai que ces larves, quigi’ossissent rapidement, ont atteint leur entier dé- veloppement. A cette époque, la chenille de ce Chauliodus inédit ne ressemble, pour la forme, à aucune autre larve de Tinéide; elle a 16 pattes, une tête petite, cordiforme, noire, avec le premieranneau muni d’une plaque écailleuse étroite, brune, partagée par une ligne claire. Elle est globuleuse, charnue, à anneaux dLstincls et recouverte de nombreux petits points verruqueux noirs, et d’un vert myrte uni- forme; elle ne présente pas de lignes, si ce n’est le vaisseau dorsal qui se prononce en vert foncé. Les stigmates, invisibles à l’œil nu, sont bruns. Les pattes écailleuses sont courtes et noires; les membraneu- ses, qui semblent ne pas exister tant elles sont petites, sont verdâtres. Cette larve ne se nourrit que de la fleur de VOsyris alba, sans co- rolle, on le sait , dont elle fait disparaître le pédoncule en entier; elle semble manger nuit et jour, sa croissance aussi est-elle des plus rapides; en effet, dès le 15 avril, toutes les chenilles se sont métamorphosées. 46 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. Conti-üireraeîiî; à ce qui se passe pour la chenille du P. Osyrideüus, celle du C!mil. Sfaintonellus ne descend jamais de l’arbuste pour se transformer; c’est, fixée à un ou à plusieurs rameaux réunis, que, après s’étre entourée de fils de soie lins, serrés et blancs, elle opère sa mé- tamorphose. L’état de nymphe, lors de la première génération, dure quinze jours environ , mais la dernière doit passer l’hiver en chrysa- salide (1). INSECTE PARFAIT. finvergure : O"’,!) 11 à 0“,012. C’est on des plus exigus du genre, le plus petit sans doute; jiour- tant s’il est un peu moins grand que le Chaul, Chaerophi/llellas, Goeze, il l’est un peu plus que le Chaiil. Ochreomaciikllus, Milî. (2). C/esl du premier de ces Chanliodtis qi.e le Staintonellus se rapproche le [dus pour la coupe générale. Les ailes sont longues, étroites, garnies de longues franges soyeu- ses; les supérieures sont falquées, courbées en crochet à l’angle api- cal, et garnies de deux dents au bord interne. Le fond est ardoisé, et on voit une double ligne rougeâtre qui en occupe le centre dans toute sa longeur ; le tout est très-linement sablé de noir. L’apex en crochet, et les deux dents du bord interne de la supérieure sont noirs. Les secondes ailes sont étroites, claviformes, d’un gris ardoisé, unicolores, luisantes, munies de très-longues franges concolores et a rellets rougeâtres. Les quatre ailes eu dessous sont uniformément d’un ton ardoisé, luisantes, avec de larges rellets rougeâtres. Les antennes sont longues et concolores; vues à une très-forte loupe, (1) Fait supposable, p lisqiie avant l’apparition des ileiirs, au coiimiencenient d’avril, j’ai pris au vol un certain nombre de Chauliodus Staintonellus dans le temps que nulle chenille de cette espèce n’avait pu em;ore paraître. (2) Ann. Soc. ent. l’r.. Séance du 11 janvier 1854, pl. 3, fig. 4. Acidalm Circuitaria. 47 elles paraissent granulées jusqu’à l’extrémité. Les palpes sont recour- bées en crochet , avec le second article plus court que le premier. Les yeux sont gros et bruns ; le thorax robuste est-de la couleur des ailes supérieures, et l'abdomen, qui ne dépasse pas les franges des infé- rieures, participe de leur couleur. Le pattes, médiocrement longues et bleuâtres, sont munies aux inférieures de deux paires d’éperons courts. La $ ressemble au cd. L’espèce ne m’a pas paru varier. Ce nouveau Chauliodus s’envole facilement lorsqu’on touche les ra- meaux de YOsijris parmi lesquels il vient se réfugier pendant le jour; mais son vol n’est pas très-vif, et il est court. 11 a au moins deux gé- nérations, et il pourrait bien en avoir trois ou quatre, car les tran- formations s’opèrent rapidement pendant que VOsyris eü m fleur, à partir des premiers jours de mai à la fin de juin. Mais, pai’ ce que j’ai dit en commençant, la dernière génération qui a lieu en été, ne doit éclore qu’au priidemps de l’année suivante. Que deviendraient, en effet, les larves qui ne vivent absolument que de la fleur de l'Qs//- ris ? Le Chauliodus Slainlondlus devra trouver place après le Chaero- phyllellus ; il portera dans le Cal. Stgr. le n" !22i3 bis. Je dédie ce nouveau et remarquable Chauliodus à mon savant ami M. Stainton, de Londres. Acidi^lia Circuitaria ; Hb. Hb. 499. — Üup. Sup. IV, p. 53, pl. 54, fig. f3. — Bdv. 1856, ~ Her.-Sch. p. 18, fig. 232 et 233. — Gn. IX, p. 456, — Stg. Cat. 95. =(Var. Chmaeraria, Mill. ) (Pl. 103, lig. '23 à '28.) Si, chez les lépidoptères, on tenait avant tout compte des premier,-- états, voici une petite Phalénite qui pourrait appartenir aux Géomé' 48 CHENILI.ES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. métrides, et cesser d’ètre une Acidalie. En elfet, la forme très-allon- gée de la chenille, sa tête bifide et le premier anneau à deux pointes devraient la faire considérer comme une Nemoria ou une lodis; mais tel n’est pas l’avis de l’auteur du Species, qui, jugeant l'insecte parfait avant tout, déclare que la Circuitaria ne peut être transportée dans la tribu des Géométrides malgré la forme de sa chenille, et qu’elle doit rester parmi les Âcidalies. « Maintenant, m’écrit M. Guenée, aux lumières de qui j’ai soumis cette question délicate, la Circuitaria peut-elle former un genre ou rester dans les Acidalia comme groupe séparé ? Elle a des caractères très-tranchés, et il y a des genres faits à moins ; mais quand on réflé- chit à la prodigieuse variété des groupes du genre Acidalia, on de- vient timide pour faire des genres nouveaux, ou bien alors, il fau- drait multiplier ces derniers presque à l’infini. « Le groupe le plus voisin de la Circuitaria qui doit être seule dans le sien, est celui des Aureolaria, Flaveolaria, etc. Elle n’a point d’analogie avec V'Ondinata (d’Australie), qu’on serait, à cause de sa couleur verte, tenté, au premier abord, de transporter dans les Géo- métrides. Ce qui caractérise surtout la Circuitaria, ce sont les tarses postérieures dont les articles sont indistincts, et leurs tibias qui n’ont point d’éperons. Les pattes antérieures sont d’une longueur considé- rable ; le front a aussi une forme particulière, la nervulatioii s’accorde a.-^sez bien avec celle des Acidalies, et point avec celles des Géométri- des. Les tibias intermédiaires ont un petit éperon, mais peu déve- loppé ; les postérieurs ne sont point renflés, ni vésiculeux, mais ils sont aplatis et élargis par des poils squammeux. Dans tout cela rien qui rende un genre indispensable, mais une individualité très-carac- térisée. » La chenille de VAcid. Circuitaria (Var. Chimaeraria) est effilée (1), (1) Par ce caractère elle s’éloignerait de la chenille de la Flaveolaria figurée pl. 100, no 3. Acidalia Circiiitaria. 49 atténuée antérieurement, carénée sur les côtés, à tête profondément bifide, à premier anneau surmonté d’une double pointe. Elle est sur tout le corps d’une teinte terreuse, avec une ligne vasculaire fine, géminée, continue, brune, une sous-dorsale assez large, brune, large- ment interrompue, la stigmatale fine, claire, interrompue, et les stig- mates, placés en dessus, sont d’une petitesse extrême ; ils sont noirs et cerclés de blanchâtre. Le clapet anal se termine en pointe courte; les pattes sont concolores ; les six antérieures trés-rapprocliées delà tête, et les anales, se touchant presque, sembleraient plutôt rappro- cher cette chenille de celle de la Ruhricata figurée pl. 100 n“ 16. Ce (jui tendrait encore à réunir ces deux chenilles est l’habitude qu’elles ont toutes deux de se rouler en spirale au plus léger contact. Ce fait est caractéristique chez la Circuitaria (pl. 105, fig. 23). Cette chenille, qui passe l’hiver, a une manière fort étrange de se nourrir, et, bien qu’il ait déjà été signalé, chez certaines chenilles de Phalénites(i), de singuliers goûts, ce n’est pas sans intérêt qu’on ap- prendra que celle de la Circuitaria, qui paraît polyphage, préfère aux feuilles fraîches qui lui sont fournies, les feuilles depuis longtemps desséchées de l’osyris, de la clématite, et jusqu’à l’écorce à moitié sèche de la ronce. Elle est très-difficile à élever, et arrive rarement à bien. Je ne fai rencontrée qu’en un seul lieu, aux environs de Cannes : sur les côtes sablonneuses parsemées de pins maritimes, dans le quartier delà Croisette. On peut la trouver dès l’automne; mais ce n'est trop qu’au printemps qu’il convient de la chercher, car, pendant l’intervalle de novembre à la fin de mai, la croissance de cette larve ne peut se remarquer tant elle est lente, et on ne doit pas avoir la crainte qu’elle se transforme pendant cet espace de sept mois. Vers la fin de juin ou les premiers jours de juillet, la chenille de la Circuitaria rassemble sur la plante même deux ou trois feuilles qu’elle lie par quelques fils de soie et se métamorphose, après s’être pliée en deux. (1) Et en particulier chez la Herbariata. 50 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. La chrysalide est d’un jaune argileux, tachée de brun seulement au sommet. Moins de quinze jours après la transformation a lieu l’é- closion de la petite Phalénite. INSECTE PARLAIT. Je vois dans cette race méridionale, sensiblement plus petite que le type, à ailes supérieures plus aiguës à l’apex, sans parler de la colo- ‘ ration plus claire, une variété tranchée et qui, si elle ne doit êtreérigée en espèce, doit au moins être considérée comme une aberration cons- tante et porter un nom. Les lignes des ailes, bien que rappelant tout-à-fait celles du type, sont plus droites, la coudée surtout; mais on pourra mieux juger de ces différences par la figure de l’espèce ordinaire mise en regard de celle de la variété, pl. 105 n° 2G. Cette vVcidalie n*a qu’une génération ; elle est toujours rare dans les collections. Elle n’est pas communedans les Alpes-Maritimes. Elle a été prise en Corse, dans la Lozère, aux environs de Bordeaux où, paraît-il, elle n’est pas rare. AcidaSicï, CirceSlata, Gn. IX, p. 821 . — Stgr. Cat. 84, = Obsoletaria, Vood. Sup. 1738. (Pl 106 fig. I à 3.) Le cf seul a été décrit ; on ne connaît point encore la 9 ; ni l'un ni l’autre des sexes de cette Acidalie n’est figuré. En faisant représenter aujourd’hui le o” et la 9 de VAcid. Circellata, je remplis une lacune, enattendantque la chenille, qui m’est promise de[)uis longtemps déjà, me permette de compléter l’histoire de cette espèce. C'est une petite Amuile*^ //i> Socûifd' XiTmeen/iA' de- Zi/on-. 2^ f' liv . Arinee- J.36y . £1. io3. 1 ày 3, Acidalioy Groe-Ua-tOy, ûn . II. 4 ^ 11, Rv77ia7taria., MilJ,. IJI, 72 à i3), irnvphoà' Va.rùep(7.ia,,D. f Vc7r. û/77i3>aluru2/7j . j .[/np.Rouirtà', S.r.MüjrLon-. M"}*" Mi^ritiüMx 0/1. Acidalia Circellatta. 51 Aciflalie bien simple, bien humble, longtemps confondue en Angle- terre avec plusieurs de ces voisines à cause de runiformité de sa parure, mais elle n’en est pas moins intéressante aux yeux de l’obser- va teur. Le cd mesure 0’",0I8 à 0'",019. Il a un peu la coupe d’ailes de VObsoletaria, mais par sa couleur d’un blanc douteux il se rappro- cherait plus volontiers de l’Ê^on^aria, Ramb. ou de la Compararia, Herr.-S. ; cependant h Circellata a un faciès qui lui est propre. Les ailes sont d'un blanc rendu fumeux par la présence d’une série d’atomes foncés plus abondants sur toute la longueur de la côte. Les lignes médianes sont, bien visibles aux quatre ailes ; les points cellu- laires, et surtout les terminaux précédant immédiatement la frange, sont noirs et bien marqués. Le dessous des quatre ailes est enfumé, avec la ligne coudée, l’ombre médian, la tache cellulaire et les points terminaux des plus accusés en noirâtre. La tête est noire, le vertex hlanc, les antennes minces et pubescentes, les pattes blanchâtres et les tibias aplatis. La î est un peu plus grande que le cf , mais ce qui la distingue de l’autre sexe, ce sont ses ailes plus arrondies, sa couleur plus jau- nâtre, les lignes plus larges, plus foncées. J’ai sous les yeux plusieurs variétés de la Circellata qui m’ont été confiées, ainsi que l’individu cf qui a servi â M. Guenée à le décrire. L’une de ces variétés se distin- gue par les lignes transversales très-larges et par l’espace médian presque entièrement obscurci par les atomes noirs. VAckl. Circellata, quia deux éclosions, n’a, jusqu’à ce jour été ren- contrée qu’aux environs de Manchester, en Angleterre. M. Henry Doubleday, d’Epping, à l’extrême obligeance de qui je dois la possession des deux sexes de cette rare Phalénite, me mande que la chenille est élevée tous les ans par M. Gruning, qui la trouve dans un bois situé dans le voisinage de Manchester, où elle vit sur le Vacciniuni oxy coccos, L . Cette Acidalie est encore très-peu répandue dans les collections. Mon cabinet : un cf et une î ex larvâ. 62 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. AcMalia Romanaria, Mill (Species nova.) CPI. 106, fig. 4 à 11.) Une plante herbacée qui est fort abondante à Rome, appendue aux murailles de ses monuments en ruines, la Linaria cijmhalaria, L. (1), m’a fourni, lors de mon voyage en Italie, plusieurs chenilles intéres- santes; il me suffira, pour en donner la preuve, de citer entre autres, celle d’une Acidalie bien caractérisée et nouvelle pour la science. Ayant tout particulièrement étudié cet insecte sous ses divers états, je puis fournir sur lui de complets détails. L’espèce a au moins trois généra- tions, la dernière produit des chenilles qui passent l’hiver; pendant la mauvaise saison, ces larves grossissent à peine; leur croissance n’est sensible qu’en mars, et ce n’est qu’à la mi-avril qu’elles ont at- teint leur entier développement; mais avant de décrire cette espèce parvenue à toute sa grosseur, je dois dire ce qu’elle est avant cette époque. L’œuf de la seconde génération, qui est pondu vers la fin de mai, est ovale, déprimé, jaunâtre, et, deux jours après, il devient d’un ton argileux strié de rouge. Cet œuf brunit 15 à 18 heures avant l’éclosion qui arrive environ quinze jours après qu’il a été pondu. La chenille paraît alors sensiblement effilée, d’un ton argileux en des- sus, et d’une teinte carnée en dessous. Pendant les mois les plus chauds, ceux de juin et juillet, son développement est très-rapide ; trois semaines lui suffisent. La chenille du milieu d’avril, celle qui a passé l’hiver et qui est (1) Vulgairement appelée Ruine de Rome. Acidalia Ilomanaria. 53 parvenue à toute sa taille, ressemble assez à celle de V Acidalia Pro- mutata que je ferai bientôt connaître. Elle est allongée, cylindrique, sans nulle carène sur les flancs, à dix pattes dont les écailleuses sont très- rapprochées de la tête, et les anales se touchent presque. Le fond est d’un gris carné, quelquefois d’un gris argileux, mais toujours il est d’un blanchâtre livide en dessous. La tête est petite, globuleuse et concolore, le clapet mal formé et les pattes bien développées. Des trois lignes ordinaires , on ne voit que la vasculaire qui est double, fine, géminée, brune, et plus accusée sur les trois derniers anneaux que sur les précédents. Le ventre ne présente pas de lignes. Sur cha- cun des segments du milieu, on voit souvent, à la place de la sous- dorsale, un trait rectangulaire ardoisé ; entre ce trait et les points trapézoïdaux bien indiqués en brun, il existe une teinte plombée chez quelques sujets. Les stigmates sont assez gros, ovales , noirs , et rougeâtres au centre. La chenille de VAcid. Romanaria ronge la feuille de la Linaire, sans jamais toucher aux fleurs nombreuses dont bien souvent la plante est chargée. Non-seulement cette larve attaque les feuilles charnues de la cymbalaire, mais les nombreuses tiges déliées, molles et aqueuses de celte plante herbacée lui servent encore de nour- riture. Elle ne mange que la nuit, et, pendant le repos, on ne la verra que bien rarement se fixer aux tiges ou aux feuilles. Elle se tient de préférence aux parois de la vieille muraille dont elle semble souvent emprunter la couleur. La plante (1), qui est toujours suspendue par une faible racine, dont retombent les longues tiges filamenteuses, souvent agitées par le vent, ne permettrait que difficilement à la che- nille d’y séjourner ; c’est sans doute pour éviter le dérangement qu’elle éprouverait, que, dans sa prévoyance, elle se place au repos (1) Si la Cymbalaire qui est commune à Lyon, fixée aux vieux murs, ne m’a fourni aucune chenille, cela ne tiendrait-il pas à ce que cette linaire provenant sans doute des jardins du voisinage, n’est pas spontanée ici ? En effet, nulle part dans la campagne on ne la rencontre appendue aux rochers. 54 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. sur un corps solide. L’espèce varie : quelques sujets se présentent avec des dessins dorsaux presque noirs (i). Ce n’est qu’à partir du dix au quinze avril que la chenille de la Romanaria tisse, près des racines de la plante, ou dans les gerçures de la muraille, une légère toile qui doit enfermer sa chrysalide la- quelle est médiocrement allongée, de couleur argilo-rougeâtre, avec les anneaux d’un jaune vif. Les chenilles de la seconde génération, élevées ab ovo et nourries en captivité, ont donné leur insecte parfait du 15 au 25 Juillet. L’é- closion a lieu pour la première génération, trente ou quarante jours après la transformation de la chenille. L’état léthargique, chez la se- conde, dure à peine dix à douze jours. INSECTE PARFAIT. Cette nouvelle Phalénite paraît emprunter sa forme et sa parure k plusieurs de ses voisines, notamment aux Acidalia Siibmitata, Hb , Confinaria, IL-S., Gorrimlaria (2), Stgr. (?) et Falsaria, H. -S. Elle diffère de lapremière et de la dernière, par la taille sensiblement plus petite, et des deux autres, par les lignes transverses moins nettes, bien que larges et continues, sans parler d’autres caractères impor- tants que je ferai valoir. La Romanaria pourrait se rapprocher par la taille de la üenîatoU- neata, Ramb. (Cat. syst. pi. XYl, fîg. 7); mais cette dernière n’est re- présentée que par une femelle; et puis, elle est demeurée sans descrip- tion jusiju’à ce jour. D’ailleurs il est facile de reconnaîti’e, d’après la (1) Élevées séparèmeni: ces variétés de chenilles m’ont fourni des insectes par- faits qui n’ont nailement varié. (2) Acidalia non figarée et peut-être point encore décrite. Elle ne me paraît être qu'une grande Confinaria, H. -S. J’ai sous les yeux les deux sexes de ces deux Phalénites. Les Corrivularia J et $ ne diffèrent des Confinaria qae par la taille plus grand*?, et les bandes mieux marquées. .4 dda lia lîom an aria. S5 ligure que M. Rambur donne de sa Dentatolineata, que celle-ci a les li- gnes trop accusées, le liseré clair des supérieures non-interrorapu par les points noirs, la tache cellulaire absente aux quatre ailes. VAcidalia de M. Rambur ne peut donc pas être la même espèce que la Romanaria où, au contraire, les lignes transverses sont plutôt né- buleuses que bien accusées, et où, sans parler de la coloration et de la coupe générale, le point cellulaire est très-visible aux quatre ailes. Voici la description de VAcidalia Romanaria que, cette année, j’ai élevée en certain nombre, et que j’ai pu étudier d’après de nombreux sujets des deux sexes. Le O* a une envergure de O'",0!21 à 0“,022, la î en a une de 0'",024 à0’",025. Les ailes, qui ont un peu la forme et le développe- ment de celles de la Submutata, sont d’un gris argileux légère- ment lavé de roussâtre un peu carminé. Les lignes, au nombre de quatre aux supérieures, sont d’un argileux verdâtre, mais nulle part bien arrêtées sur les bords, quoique larges et non interrompues. Ces lignes transverses partent toutes de la côte pour aboutir au bord in- terne; elles sont festonnées, mais nullement dentelées; les deux der- nières sont très-rapprochées, mais à partir de la 2'^ nervure; la sub- terminale est éclairée extérieurement dans toute sa longueur. Un liseré clair précède immédiatement la frange; ce liseré est interrompu sept fois par autant de points noirs en forme de losange, lesquels ne se touchent pas. Les ailes inférieures, qui ressemblent aux supérieures, n’ont que trois lignes transverses. Les franges sont précédées par le liseré clair interrompu, ainsi qu’il l’est aux premières ailes. Le point cellulaire existe assez large et bien indiqué aux quatre ailes. Aux supé- rieures, la ligne qui traverse l’espace médian touche intéiûeurement ce point cellulaire; aux inférieures, c’est la ligne du milieu à laquelle cette tache est appuyée. Les franges sont concolores et d’une lon- gueur normale. Il est en outre, chez cette Acidalie, un caractère que, je crois, n’existe chez aucune des espèces congénères, si nombreuses qu’elles soient; on voit distinctement un fin moiré des plus chatoyants S6 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. sur la surface entière des quatre ailes en dessus, lorsque celles-ci sont frappées par une vive lumière. Les ailes en dessous sont blanchâtres et luisantes, sans lignes ni taches. Les antennes sont finement pectinées, avec les barbules allant en diminuant jusqu’à l’extrémité de la hampe dont le premier article est blanc. Les yeux sont gros et d’un noir profond ; le thorax est d’un gris argileux, l’abdomen grêle et ne dépassant pas les inférieures. Les pattes sont longues, grises, luisantes et munies d’une paire d’éperons aux inférieures. La ? ressemble au o" pour la disposition des lignes, mais elle est un peu plus grande, d’un argileux plus obscur que lui; elle a les antennes filiformes. En dessous elle se distingue du o* par la pré- sence, aux quatre ailes, de sept points noirs qui précèdent la frange. Cette espèce qui a, je l’ai dit, plusieurs générations, s’accouple faci- lement en captivité. Mais je fais observer que les sujets qui provien- nent de cette éducation sont bien souvent de petite taille. L’Acidalia Romamria varie assez peu pour la taille; elle varie encore moins pour la coloration et l’intensité des lignes (1). Au repos elle demeure appliquée contre les pierres des vieux monuments au ton argileux et chaud , et se confond si bien avec elles, qu’il faut toute l’hahitude que possède l’entomologiste exercé à cette recherche,» pour la distinguer. Dans le Spécies général, elle viendra se placer entre la Submutata, Tr. et la Confinaria, H. -S., et portera le n“ 841 bis. . Mon cabinet : 15 cfet 18 î . (1) Cependant la seconde génération élevée en captivité m’a fourni des sujets d’un ton clair, avec les lignes mal indiquées. Gnophûs Variegata. o7 Ono|»ltos Variegata, Dup. Dup., V, p. 210, pl. 184. fig. 5 (non. pl. 185, f. 8), ~ IIer,-Sch. Sup,, fig. 503 et 504. — Gn. IX, p. 298, — Stgr., 305. — Bruand, Ann. Soc. ent. Fr. 1843, p. 249. =Mucidaria, Frey, pl. 125, f. 3. (Var. Cymbalariaîa , Mill.) (Pl. i06, fig. 12 à 15.) Cette variété de la Gnophos Variegata paraît remplacer à Rome le type. Comme cette race, ou variété de l’espèce , est des plus cons- tantes, je crois devoir lui imposer un nom, celui de la plante qui nourrit la chenille, la Cymbalaire, Limria cijmbalaria. Les mœurs de la chenille de la Gn, Variegata bien que décrites par feu Bruand dans les Annales de la Société Entomologique de France, en 1843, ne l’ont pas été peut-être d’une manière très-exacte. Ce naturaliste nous a dit, p. 251, que cette larve passe l’hiver; fait qui ne s’est pas confirmé, au moins à l’égard des chenilles que j’ai rencon- trées en Italie. Je crois que cette larve a les mœurs de celle de la Gn. Mticidaria avec laquelle la Variegata a été longtemps confondue. Seulement l’insecte parfait de la Variegata éclot une première fois en février et les chenilles de cette génération paraissent en mars , époque où je les ai rencontrées, très-petites encore, su la Cymbalaire abon- damment répandue, ainsi que j’ai eu occasion de le dire à l’article qui précède, sur les vieilles murailles de l’intérieur de Rome. La chenille que je fais connaître diffère de celle qu’a publiée Bruand par les caroncules des cinquième , sixième, septième et hui- tième anneaux, lesquelles sont, non pas anguleuses, mais se teruii- 58 CHEiVIU.ES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. nent par une pointe obtuse; vue à la loupe, cette pointe laisse voir une touffe de poils courts, raides et très-blancs. Cette larve grossit assez vite, c’est-cà-dire que, depuis réclosion de l’œuf qui arrive en mars (du 15 au 20) jusqu’à la métamorphose , il se passe à peine cinq ou six semaines. Elle vit dans les mêmes lieux, sur la même plante, à la même époque et dans les mêmes conditions que la chenille de VAcidalia Romanaria précédemment décrite. C’est donc dans le Colysée même, dans l’enceinte des thermes de Caracalla, contre les murs situés dans le voisinage de l’Arc de Drusus, ainsi que sur la paroi Est du tombeau de Cécilia Métella situé sur la voie Apienne, qu’on est certain de la rencontrer, car c’est là qu’abonde la Cymbalaire, plante au pied de laquelle se transforme la chenille, sous une toile serrée et blanchâtre, en une chrysalide allongée, vive, qui n’a de brun que l’enveloppe des ailes ; les anneaux sont d’un vert jaunâtre obscur, avec les stigmates bien indiqués en brun; elle diffère en cela de la chrysalide de Bruand qui l’a figurée entièrement brune. L’insecte parfait éclot pour la seconde fois du 10 au 15 mai. .le lui suppose au moins trois générations. INSECTE PARFAIT. C’est la même coupe d’aiies, et aussi la même disposition de taches que chez la Variegata ordinaire , mais l’espace médian est plus res- serré, la ligne subterminale moins nébuleuse, les dentelures du bord plus arrondies aux inférieures, etc. Cependant ce qui distingue cette variété constante du type (1), c’est la teinte gris-bleuâtre, à peine marquée de fauve, sur le côté interne de la ligne coudée des supé- rieures et au bord externe des quatre ailes. Le dessous se distingue (1) Pour moi le type est généralement d’un ton fauve où le gris bleuâtre n’existe guère qu’à la base de l’aile et au bord externe. Gnophos Variegata. 59 aussi par les lignes transversales vivement accusées en brun sur un fond gris bleuâtre. La figure de la Mucidaria de Duponchel ; VOl, pl. 186, f. 5, rap- portée à la Variegata par M. Staudinger dans son Catalogue p. "ri, doit représenter effectivement cette Gnophos (i). La Variegaria de M. Herrich-Schaeffer f. 504 se rapprocherait assez de la Var. Cymhalariata, mais la fîg. 503 de la même planche est bien une 9 de la Variegata ordinaire. Il y a cinq ans, j’ai rencontré à Amélie-les-Bains (Basses-Alpes) une race de la même Gnophos dont la chenille ressemblait à celles de Rome, mais dont l’insecte parfait est d’une coloration des plus obs- cures. Cette race pourrait à la rigueur se rapporter à la Mucidaria de M. Herr.-Schæffer présentée sous le n® 502; seulement la Piialé- nite de riconographe allemand a une envergure qui me paraît exa- gérée pour une Mucidaria laquelle e^t toujours plus, petite que la Variegata. Je saisis cette occasion pour dire que la Gn. Variegata, type ou va- riété, n’a point encore été rencontrée dans le Lyonnais où abonde la Mucidaria. Je ne l’ai pas vue davantage dans les Alpes-Maritimes où de loin en loin on rencontre la Mucidaria. La G. Variegata type m’a paru commune, en mai, dans tout le haut Bugey. Obs. Sur ce même Antirrhimm cymbalaria si abondant à Rome, j’ai retrouvé la chenille d’une Gelechia que j’ai précédemment décrite sous le nom de Antirrhinella (XVIII, pl, 80, f. 6 et 8) et qui vit à Ax (Arriège) sur V Antirrhinum asarina. Cependant je dois ajouter que la chenille trouvée en Italie a la tête et le premier anneau plus noirs, et que l’insecte parfait est plus petit, plus clair, avec les points noirs subterminaux des premières ailes à peine indiqués. Serait-ce une (1) Mais la Variegata de Duponchel, pl. 181, fig. 8, n’est qu’une variété de la Gnophos Obscuraria. CHENILLES ET LÉPIDOETÈRÉS INÉDITS. espèce distincte 1 Au surplus, mêmes mœurs chez les chenilles et mêmes habitudes chez les insectes parfaits. J’ai fait cette autre remarque : c’est que les nombreuses touffes de binaire cymbalaire qui ornent quelques vieilles murailles de l’inté- rieur de Lyon, celles de la montée de la Boucle, et celles de la montée des Anges , ne m’ont en aucun temps fourni ni l’une ni l’autre des trois chenilles dont il vient d’être question. Mais j’ai dit précédem- ment , p. 53, pour quel motif supposable cette plante ne nourrit aucune chenille à Lyon. Sysæma. Stœci#adis, Borck. Rhein,, Mag. I, p. 628 (1793). — Och.,II, p.83. — Frey., tab. 368, f. 1 à 4. — - Her.-S., tab. 35, f. 9. — Stgr. Cat. p. 21. = Lavan- diilœ, Hb.,f. ^4.=Medicagims, Var. Dup. II, pl. 6, f. 6.= Var.(?) Boisdiwalii, Ach. Costa, fauna napolit.(1832 — 6). = Xantographa, Germ., faim. Ins. eur. Fasc. 16, n“ 22. — - Herr.-Sch., fig. 40.= Stœchadis, Var. Her.-Sch. 90. (Pl. 107 , fig. l'à 6. ) Les Zygènes sont de charmants papillons auxquels tous les lépi- doptéristes s’intéressent. Elles ont été recherchées , collectionnées et étudiées, et toutes , ou presque toutes, sont connues sous leurs pre- miers états. Les quelques chenilles de Zygènes qui restent à décou- vrir sont celles des plus rares , des plus lointaines parmi les espèces d’Europe. La Zigœna Stœchadis de Borkhausen , très-anciennement décou- verte, est, jusqu’à ce jour, restée inconnue sous son état de larve. L’insecte parfait a été bien souvent confondu avec la Lavandulœ, la Medicaginis, et d’autres encore, dont on la croyait une simple variété; mais la connaissance de la chenille vient victorieusement démontrer Atuml&'i' Je lu ô'ocùfiAZi/ifiée/utf Je I.^on . 2 11/, liv Aimée i86^ FL.ioj. P. Minière et PoyaJe p ^. I.y à l). Zt/f/eZti7UZ- JYû ec-hoths, JBorh . Jiebrai/ j'c. II. 7 et 8, „ Zdlùricl ,S.VJKz7\ iai'o.) 111. q an, „ Jéj'i/thriiS, Jîb. \A 12, „ Minos, llb.f^hirû.ptTi'ù tertùim, Tnj^ùzm J h)tp. Souiste ù r. Miijnon . Miffiiaudj; cel. Zygcena Stœchadis. 61 que la Stœchadis est très-distincte de ses voisines et que désormais le doute à son égard ne peut plus être possible. A la fin de mai, il m’était adressé à Lyon, de 1a part de M. Himmi- ghoffen, de Barcelone, plusieurs larves d’une Zygœm, que ce natura- liste me disait élever chaque année avec succès , et qui lui donnait invariablement h Stœchadis. Sachant que l’incertitude existait toujours sur la validité de celte espèce , que, de plus , on ne savait rien de ses premiers états , J’élevai avec le plus grand soin les quelques sujets que je venais de recevoir. Je n’eus pas de peine à le faire , car la plante fraîche dont cette larve se nourrit dans la nature, le Dorijc- nm/w,’m’était fournie en suffisante quantité par notre jardin botanique lyonnais. Ces larves avaient atteint leur entier développement dès la- mi-juin ; en voici la description. CHENILLE. Elle est de la taille de celles de Lonicerœ, Occüanica, Rhadaman- thus et Lavandulœ ; cependant la livrée de la chenille de la Stœ- chadis est tout autre que celle des espèces congénères auxquelles je la compare. Parvenue à toute sa taille, cette chenille est assez longue, cylindrique, à fond jaune verdâtre sur lequel les points noirs qui for- ment des bandes longitudinales sont ainsi disposés : chaque anneau, à la hauteur de la sous-dorsale, présente deux points rectangulaires dont le plus gros est placé en avant. En dessous du second de ces points noirs, on voit une tache ovale d’un jaune citron propre au plus grand nombre des chenilles de Zigæna. Puis, à la place de la stigma- tale, on voit, toujours sur chacun des anneaux , deux points noirs arrondis, moins gros que les précédents , au-dessous desquels existe le stigmate qui est également noir. Enfin , on distingue au-dessous de ce même stygmate, mais seulement à partir du quatrième an- neau, un trait noir, fin, horizontal. La tête est petite et noire , ainsi que les pattes écailleuses; les membraneuses sont d’un vert jaunâtre. R2 CHENILLES ET Lî5pID0PTÈHES INÉDITS. nvec la couronne brune. Les poils dont celte chenille est recouverle sont courts, fins et blanchâtres. La chenille de la Z. Stœchadis ne varie pas; celles des Zygæm avec lesquelles on a pu la confondre, étant toutes décrites et représentées, il sera facile, en comparant les figures que je donne de la larve de Stœchadis (pl. i07, n" î et 2), de s’assurer à quel point elle s’éloigne, par sa livrée, des chenilles ses congénères. Pour se chrysalider, elle se fixe le long d’une branche de Doryc- nium suffruticosim , plante dont elle se nourrit exclusivement , se construit une coque en forme de nacelle, de consistance parcheminée, d’un jaune vif, et se transforme à la manière de la Füipendîilæ , de- là LavaudMicc , etc. INSECTE PARFAIT. La Z. Stœchadis de Duponchel (pl. Vli, f. 2) n’est pas cette espèce, c’est plutôt la variété de Medicaginis de cet auteur (VI, f. 6). M. Bois- diival, ayant voulu rectifier cette erreur, donna, dans son Iconogra- phie ( pl. 55, f. 4), le nom de Stœchadis à une Zigène qui n’est pas davantage la vraie Stœchadis. M. Herrich-Schæffer figura, de son côté, dans ses Zygénides d’Eu- rope (tab. 12 , f. 90), une variété de la vraie Stœchadis, variété que je fais représenter moi-même (pl. 107, f. 6). M. Freyer, à la Tab. 363 de son Iconographie, donne quatre figures de la Stœchadis vraie. Après avoir obtenu autant de sujets à fond d’un bleu foncé luisant, que d’individus d’un vert obscur à reflets bronzés, je ne pourrais dire quel est bien le type de la Stœchadis ; tout ce que je puis croire, c’est que cette Zygène n’a que cinq taches rouges de médiocre gran- deur aux ailes supérieures , dont deux à la base de l’aile, deux au milieu, et une vers l’extrémité; de plus, ces taches ne sont jamais cer- clées de noir, et l’abdomen unicolore n’est jamais marqué d’un an- neau rouge. Les ailes inférieures varient pour la grandeur et la forme Zyyœnn Faust n. 63 des taches rouges ; on ne peut sur elles en rien conclure pour la- validité de l’espèce. La Z. Stœchadis appartient non-seulement à la Russie, mais elle habite également la Catalogne, la Toscane, l’Andalousie et l’illirie. Je ne l’ai pas encore rencontrée aux environs de Cannes, mais, selon toute probabilité, elle doit faire partie de sa faune, car la Var. Medi- caginis de Duponchel (VI, f. 6) , et sa Medicaginis, même planche, n” 5, que je rapporte Tune et l’autre à la vraie Stœchadis, ont été trouvées par lui « dans une prairie à l’entrée de Nice », p. 74. L’espèce appartiendrait alors à notre faune française. Mon cabinet : 3 cf et 4 î ex larvâ. Collection Donzel : 2 cd et 2 ? . Faîssla, S.V. Esp., pl. 18, f. 1 cà 6. — 1Tb., pl. 27, fig. Î22. — Frey., pl. b, f. J . — Frey. , pl. 578. — Bdv. , Monog., pl. O, f. 6. — Stgr. Cat., p. 21. — Var. Lugdmensis, Mill., Icon. H, pl. 4, f. 4. (Pl. 107, fig. 7 et 8.) La Z. Fausta est peut-être parmi les Zygènes celle qui varie le moins. A part la variété constante que j’ai figurée, je n’ai jamais remarqué que l’espèce présentât la moindre aberration dans la cou- leur et dans la forme. Mais, si l’insecte parfait varie peu, il n’en est pas de même de la chenille, surtout si je compare celle que je figure au- jourd’hui aux deux sujets représentés par M. Freyer, pl. 578, ainsi qu’à celles que nous rencontrons au Mont-Cindre, près de Lyon. Les figures de l’iconographe allemand sont d’un vert d’eau vif ; les chenilles qui appartiennent au département du Rhône sont d’un vert pomme foncé, tandis que les larves que j'ai recueillies en grande abondance, en avril , aux environs dTTyères (Var), tout près de la 64 CHENILIÆS ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. villa de feu Bruand d’üzelle , sur le Genista juucea , sont d’une toute autre couleur. A cause de cette coloration qui n’a jamais varié , j’ai longtemps cru à une espèce distincte du type; mais comme Tin- secte parfait ne présentait pas une différence appréciable d’avec la Fausta, j’ai dû, jusqu’à nouvelle information, ne voir, en cette race méridionale, qu’une Z. Fausta ne variant que par sa chenille. Pour- tant, s’il arrivait qu’on reconnût plus tard une espèce séparée , car je dois Tavouer, j’ai de la peine à ne voir en elle qu’une simple aber- ration , je propose pour cette Zygœna le nom spécifique que je lui avais provisoirement imposé; celui de Junceœ. Voici la description de cette larve, (pl. 107, fig. 7). CHENILLE. Elle est médiocrement allongée, globuleuse , aplatie en dessous, at- ténuée en arrière, faiblement pubescente, à tête petite, d’un brun jaunâtre. Le fond n’est pas , comme chez le type, d’un vert plus ou moins clair; il est invariablement d’un gris ardoisé sur lequel tranche, à droite et à gauche, une large ligne blanchâtre continue, marquée sur chaque anneau d’un point ovale jaunâtre qui touche à l’incision postérieure. Cette ligne est accompagnée en dessus , à partir du deuxième segment, d’un gros point noir placé sur l’incision même. Le premier anneau est lavé en dessus de rougeâtre. La ligne stygma- tale est large, continue, d’un gris plus clair que le fond; elle est sur- montée des stigmates qui sont gros et noirs. Les pattes écailleuses sont petites et brunes, les membraneuses sont concolores. La chenille, qui ne descend pas du Genista juncea, même pour se chrysalider , se fixe , lorsque le moment est venu , le long d’un ra- meau de la plante et fdrme une coque ovoïde, parcheminée, d’un gris blanchâtre et luisante (fig. 8). L’éclosion de l’insecte parfait a lieu quinze à dix-huit jours après , c’est-à-dire dans la seconde quinzaine de juin. Zfif/ænti. Enjthrvs. m Erytlirus, Hb. Hb., 87, — Och., II, p. 21 (1808). — Herr.-Sch,, f. 44. — Dup., n, pl. 4, fig. 1. — Stg,, Cat. 20. = Saportœ, Bdv. Icon., pl. 52, flg. 2 et 3. — Dup., Il, pl. 4, fig. 2. — Hb., 169.= il/mos? Bdv,, Mon, pl. 1, fig. 7. (Pl. 107, fig. 9 à il.) Je ne sais en vérité s’il n’y a pas eu confusion à Tégard de deux chenilles de Zygœm; celle de VErijthrus, Hb. et celle de la Minos, Hb. La première, la plus grande des deux espèces, vit communément, à la fin de mai, à Ax (Ariège) uniquement sur le Thymus serpyllum, où je l’ai élevée en certain nombre. Cette larve ne vit donc pas, com- me on le dit généralement, sur VEryngium campestre. L’autre, la che- nille de la Z. Minos, la plus petite des deux , vit sur ce même Eryn- gium. Ayant fait l’éducation des deux espèces, je crois être certain de ce que sont les larves de chacune^d’elles, et de ce qu’est leur véri- table nourriture. CHENILLE. Elle est, vers la fin de mai, ou les premiers jours de juin, parvenue à tout son développement; cette époque nous la montre pleine, assez longue, atténuée aux deux extrémités, pubescente, d’un jaune citron sur les flancs et le ventre, et d’un jaune verdvMre sur le dos. La tête est noire ainsi que les pattes écailleuses , les membraneuses sont con- colores. La ligne vasculaire n’existe pas; à la place de la sous-dorsale, il règne sur chaque anneau un point noir petit, placé sur l’incision , du deuxième au onzième , et du troisième au dixième inclusivement au-dessous du point, plus au centre de l’anneau , une perle d’un 66 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. jaune vif. La ligne stigmatale est ondulée, un peu plus claire que le fond, au-dessous de laquelle sont placés les stigmates gros, ovales et noirs. On voit en outre, au centre de chaque segment, une ligne transversale de très-petits points noirs. La transformation a lieu dans une coque fusiforme, parcheminée, jaunâtre et luisante qu’elle fixe à un© tige de la plante qui Ta nourrie (pl. 107, f. 10). La Zigène éclot à la mi-juin. INSECTE PARFAIT. Il vole communément dans le département de rAriège, sur les coteaux qui avoisinent Ax-sur-Ariège, seul lieu où j’ai rencontré l’espèce. C’est pour moi la plus grande des Zygènes d’Europe; j’en possède en collection qui mesurent jusqu’à 0‘",040 d'envergure. La 2. Enjthms ne varie pas d’une manière appréciable. Mon cabinet : 20 exempl. cf et ? . Collection Donzel : 3 ci* et 3 î . MIsfios , Hb. Hb., fig. 8. — Frey., pl. 86, fig, 1. — Bdv.-Icon., pl. .32, fig. 5. — Herr.-Scb., pl. 13, fig. 6. — Stgr. Cat. p. 20. — Dup., pl. 4, fig. 3 ? = Pilosellœ Esp., pl. 24, fig. 2, a. b. = Pohjgalæ, Esp. pl, 34, fig. S.=Pluto? Bdv. pl. 32, fig. 4^.=Pythia, Hb. fig. 88. = Var, Heringii? Ze\. e. 2., 1844, p. 42. (Pl. 107, f. 12. ) La chenille que l’on rencontre au printemps sur le Chardon-roland (Eryngium campestre), et que l’on dit être celle de la Z. Erythrus est. Je crois, celle de la Minos. Lycœna TeMcanus. 67 Cette chenille a été trouvée en assez grande quantité par notre collègue M. Fallou père, aux environs d’Hyères , sur VEryngium campestre, d’où il a bien voulu m’en envoyer plusieurs exemplaires. La chenille de la Minos a été fidèlement représentée, dans l’Icono- graphie de MM. Boisduval, Rambur et Grsalin, parvenue à toute sa taille. Si je donne à mon tour, un dessin de cette chenille (PI. 107, r. 12), c’est que celle-ci n’a pas été figurée à sa troisième mue laquelle est bien différente de la quatrième. A cette troisième mue, la chenille de la Zijgœm Minos serait en- tièrement d’un vert sombre mat, presque noir, si le premier anneau n’était d’un gris verdâtre, et si les anneaux, à partir du troisième au neuvième, ne portaient la perle ovale d’un jaune citron surmontée d’un point très-noir. La tête et les pattes écailleuses sont d’un noir profond ; les poils , dont tout le corps est revêtu , sont assez longs et blanchâtres. Pour se métamorphoser, la chenille est descendue au fond de la boite, sous la mousse, s’est placée sur le dos, a filé sa coque qui est parcheminée et fusiforme, et l’insecte parfait est éclos vers la fin de juin. 68 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. liycœna TelicaiiuS) Hrst. Hbst., tab. 305, fig. 6 à 9. — Hb. — God. — Bdv. — Stg. Cat. p. 4. — De Vill. et Gn., p, 38. — Berce, t, p. 132. (PI. 108, fig. 10 à 13.) Trois charmantes Lycènides, les L. Telicams, Melanops elÂrgio- lus^ sont mal connues sous leur état de larve, ou, pour mieux dire, le sont à peine; Tune d’elles ne l’est pas du tout. Les deux premiers de ces lépidoptères diurnes n’appartiennent qu’à la faune provençale; le troisième, qui en fait aussi partie, vole partout en France dès qu’apparaissent les premiers beaux jours du printemps. Je commencerai par le plus joli de ces trois papillons , par le Telicams. CHENILLE. Elle a bien tous les caractères du genre ; elle est médiocrement longue, ovale, convexe en dessus, veloutée, très-carénée sur les côtés, atténuée postérieurement , à tête petite, à seize pattes normales, avec les anneaux distincts, et présentant, sur chacun des quatrième, cin- quième , sixième et septième , un renflement dorsal. Le type des chenilles de cette espèce m’a paru , aux environs de Cannes , d’un blanc carné, sur laquelle teinte se détache nettement une large ligne vasculaire, de couleur vineuse sur les troisième , quatrième , neu- vième, dixième et onzième anneaux. A la hauteur de la ligne sous- dorsale absente, il existe des chevrons à peine indiqués; mais ces chevrons sont, chez la variété à teinte vèneuse, très-bien marqués en carminé obscur. La tête est globuleuse et noire, les pattes écail- Ltjcœna Melmops. 6Ü leuses petites et brunes; les ventrales et anales sont très-courtes et concolores. Cette larve varie en jaune paille, en brun rougeâtre, et en rouge vineux ; en sorte qu’il serait difficile de dire si le type est représenté par l’une plutôt que par l’autre de ces nuances. J’ai rencontré abondamment cette chenille à Cannes, à la mi- octobre, sur des collines garnies de Calluna vulgaris fleurie alors, et dont elle ne rongeait que les pétales. Elle m’a semblé plus com- mune sur les hauteurs de Saint-François que partout ailleurs. Cepen- dant cette larve ne doit pas vivre uniquement sur la Calluna, car j’ai remarqué assez fréquemment l’insecte parfait dans le lit desséché d’un torrent, sur la route du Cannet , où ne croît , pas plus qu’aux alentours, aucune bruyère. Suivant MM. De Villiers et Guénée , p. 38, elle vit encore sur le Lyîhrum salicaria. Cette chenille grossit très-vite; quinze ou vingt jours lui suffisent en automne pour atteindre l’époque de sa transformation qui a lieu, soit sur la plante, soit dans le voisinage parmi les débris de végétaux, ou fixée à un corps solide , la tête en haut. En effet , c’est toujours dans ces conditions qu’on peut remarquer la petite chrysalide qui est globuleuse, à segments courts et immobiles, de couleur argileuse , finement tachée de brun, et recouverte de poils fins et très-courts. Dès le 15 ou le 20 janvier j’ai obtenu, à Cannes, l’insecte parfait de la dernière génération. La première éclosion du Telicanus a lieu en juin , et les générations doivent se succéder sans interruption à partir de cette époque jusqu’à la fin de la saison qui, en Provence, est très-tardive. C’est donc par erreur qu’on ne fait voler cette espèce qu’en juillet et août. Cette Lycène est des plus abondantes aux environs de Cannes. Je l’ai prise maintes fois en automne , butinant sur les fleurs de mon jardin. Obs. Je n’ai pas vu la Lycœna Telicanus au muséum de Naples, mais il serait bien étonnant qu’elle ne fît pas partie de la faune de ses 70 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. environs. Cependant ie 26 février dernier j’ai capturé sa congénère, \d.Bœtica, fraîchement éclose, en gravissant les pentes du Vésuve, peu avant d’atteindre la couche de lave refroidie de l’éruption de 1865. Cependant je me souviens avoir remarqué le Telicanus au musée zoologique de Rome, dont le conservateur, M. le professeur Vin- cenzo Diorio, m’a fait les honneurs avec une très-grande obligeance. Je le prie de recevoir aujourd’hui l’expression de ma reconnaissance. fil^'Cfeasa Bn\. Ind., p. 13 (1829). — Frey., pl. 97, fig. i, 2, — ■ Dup. î, pl. 8, fig. 4, 5. — Gn. et De Vill., p. 30. — Stgr. Cat. p. 6. — Berce, 1, p. 148. c= Saportœ, Hb., 922, fig. 3. — Var. Marchanda, B. Rev. ent., Silb. 1, p. 121 , pl. 27. (Pl. 108, lig. l à 4.) Jusqu’à ce jour, on ne savait absolument rien des premiers états de cette Lycène. Ce n’est pas sans peine et sans une extrême persévé- rance que j’ai réussi à les connaître. Voici ce que j'ai appris. CHENILLE. Les œufs du Melanops éclosent dix ou quinze jours après qu’ils ont été pondus, c’est-à-dire du 10 au 15 mai. La chenille grossit vite, car les fleurs de la plante dont elle se nourrit passent rapide- ment. Dès la fin de mai ou les premiers jours de juin , on la trouve parvenue à toute sa grosseur. Elle est d’un ovale allongé, convexe en dessus, aplatie en dessous , atténuée postérieurement, carénée sur AmuiUr dfy la Suaelé' linnjenniy de- Li/an . LLv. Jnnée iBd(j TV. loS. T, Minière- et Ponjade pt Jaques pl.p I. là Ij., Liicneiui II. et 6, III. ^ (7 Cj, IV! lo à i3. Mel-anopj, Hdao . è \/ lla-lJtJ',Ra U-ia n .Vnr.? > Ai'i/ioliu , L . Telictuuur , Hhst. JJehrnii .rt.’ . lmp. EouL\'t<‘ 5 r. Éüijnon . Mû/n/uiUsT c£>l . Lycœna Melanops. 71 les côtés , veloutée et recouverte de poils courts, serrés et grisâtres. Les anneaux du milieu sont à peine renflés au sommet. Chez le type, le fond est d’un gris bleuâtre ; il est d’un vert pomme chez la variété. Les lignes vasculaire et sous-dorsale, qui sont assez larges et conti- nues, du second au pénultième segment, sont d’un vert glauque qui tranche à peine sur le fond. Ces lignes sont finement interrompues aux incisions. On voit en dessous de la sous-dorsale, du troisième au neuvième anneau, un petit trait d’un gris bleuâtre placé diagonale- ment sur chaque segment et qui forme en se réunissant à un autre trait placé en dessous, une sorte de V couché. La ligne stigmatale est large, ondulée, continue, blanchâtre et finissant en pointe pour se réunir à un clapet anal à peine formé. Le ventre est unicolore et d’un vert bleuâtre pâle. La tête est petite, rétractile et d’un pourpre foncé. Les pattes sont très-petites ; les écailleuses sont testacées, les autres blanchâtres. Cette chenille, qui se transforme dans la première quinzaine de juin, vit en Provence exclusivement sur Dorycnium. Je ne l’ai rencontrée abondamment qu’en un seul lieu des environs de Cannes, au centre d’un bois de pins d’Alep qui touche la propriété deM. Gar- nier-Pagès. Elle se chrysalide parmi les débris de végétaux , fixée à un corps dur. L’état léthargique a une durée de plus de dix mois; l’insecte parfait n’a donc qu’une seule génération. Pendant ce long espace de temps on perd un assez grand nombre de chenilles élevées en cap- tivité, lesquelles se dessèchent avant l’èclosion du lépidoptère. La chrysalide ressemble à celle de la Lycœna Telicanus bien que rase et moins foncée. Mais la chenille , avant de former sa nymphe, file une légère toile pour l’abriter pendant son long sommeil , et, c’est au centre de cette toile , qu’elle se place la tête en haut. 72 chenili.es et lépidoptères inédits. INSECTE PARFAIT. Le O*, on le sait, est d’un beau bleu un peu violâtre, avec une bor- dure noire suivie de la frange blanche , et la ? est d’un brun noir, avec la base des ailes bleu violâtre, et une lunule noire aux ailes su- périeures. Après que M. de Saporta a eu découvert cette Lycèiie, on s’est généralement plu à répéter d’après lui que le Melanops vole sur les pelouses sèches et arides de la Provence , et qu’il aime à se re- poser sur les fleurs du thym, tandis qu’en réalité, c’est plutôt au centre des forêts de pins où abondent les dorycnium (1), plantes qui nourrissent sa chenille et sur lesquelles je l’ai toujours vu se poser. Ce ne doit être qu’accidentellement qu’il butine sur les fleurs de thym. Le Melanops varie pour la taille : certains exemplaires femelles , prises au vol, sont de près de moitié plus petites que d’autres, La Lycœna Melanops succède à la L, Hylas (var. Panoptes, Hh.). Ces deux espèces volent presque toujours dans les mêmes lieux, mais l’une, comme je viens de le dire , disparaît quand l’autre ar- rive. (1) Lesquels pour se développer ne demandent jamais une grande exposition au soleil, mais plutôt des lieux abrités de ses rayons, et toujours sur des terrains à base calcaire. Lycœna Argiolus. 7S Ijycœna Cy Haras ^ Rott. (1775). — Esp. — God.— De Vill. et Gn. — Frey. — Stgr.- Berce, — Damœtas, S. V. (1776). — Hb., pl. 266, fig. 8. (PI. 108, fig. 5 et 6.) Je fais représenter une variété du Cyllarus d" volant â Cannes en compagnie du Melanops. Les trois sujets que J’ai recueillis ne varient pas; ils se ressemblent aussi bien par l’envergure, la disposition des taches ocellées des ailes en dessous , que par la couleur. Par sa petite taille, ce Cyllarus d" se rapproche tellement du Me- lanops, qu’on le prendrait volontiers pour un hybride de Cyllarus et de Melanops. J’avoue même que je ne suis pas absolument certain qu’il n'en soit pas un. Je n’ai pu encore rencontrer la ? , dont la vue trancherait sans doute la question. Quoiqu’il en soit, cette race méridionale paraît constante par son exiguïté relative. liycœna Argiolus , L. S. V. — God. — Frey. — De Vill. et Gn. — Stgr.-Berce. = Acis, Fab. — Hb. = L’Argus bleu à bandes brunes , Engr. (PL 108, fig. 7 à 9.) La chenille de cette Lycène , trés-voisine pour la forme de celle du Melanops, a été rencontrée par moi aux environs de Cannes, vivant 6 74 CHfîNILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. à la même époque , et sur la même plante que la larve de sa congénère. Elle a aussi les mêmes mœurs, car elle n’a produit son insecte parfait que Tannée suivante. La chenille de VArgiolus vit, à n’en pas douter, sur d’autres plantes que les Dorycnium (1), puisque ceux-ci, qui la nourrissent en Pro- vence, n’existent pas au centre et au nord de la France où cepen- dant on trouve fréquemment Tinsecte parfait. Est-il bien certain que cette chenille vive sur le Rhamnus fran- gula, L., ainsi que Ta dit Ochsenheimer qui en a parlé le premier? Quoi qu’il en soit , je n’ai pas vu cet arbrisseau dans la région du littoral. Cette larve d’Argiolus qui n’a été, je crois, figurée nulle part, a, comme celle de la précédente Lycène, tous les caractères du genre; elle est ovoïde, un peu allongée, plate en dessous, convexe en dessus, carénée latéralement, avec les anneaux du milieu relevés en pointe obtuse, et recouverte de poils courts et serrés. Le fond est d’un beau vert pomme sur lequel se détachent les lignes qui sont d’un blanc vif, lesquelles ne partent que du second anneau pour aboutir au pénul- tième. La ligne vasculaire est très-fine ; la sous-dorsale, du troisième au dixième, présente un dessin festonné et liseré de vert obscur en dessous. La ligne stigmatale est large, ondulée, continue, et également lise- rée de vert foncé en dessous. La tête est petite , jaunâtre , avec les mandibules vineuses. Les pattes écailleuses sont testacées , les dix autres concolores. La chenille, qui a bientôt atteint tout son développement, se trans- forme vers la fin de mai, ou pendant les premiers jours de juin. L’état léthargique qui a duré plus de dix mois, n’a cessé qu’à la fin de mars de Tannée suivante, époque où a paru Tinsecte parfait. (1) Elle vit encore sur le lierre (Hedera hélix) De Vill. et Gn,, p. 30. Lycœna Argiolus. 75 Cependant la Lycœna Argiolus a , dans nos pays du centre et du nord de la France, deux et trois générations ; comment alors expli- quer que les sujets de cette Lycène élevés par moi en Provence, soient demeurés plus de dix mois en chrysalide, et que pas un seul n’ait paru pendant l’automne qui a suivi la transformation ? Ce charmant insecte diurne nous arrive avec le premier prin- temps; sa présence réjouit la vue du jeune chasseur qui ne réussit pas toujours à le saisir, car il est farouche et a le vol rapide. V Argiolus d' ne varie pas. Quant à la ? , on rencontre parfois des individus chez lesquels la bordure noire de l’aile supérieure en dessus, envahit une bonne partie de sa surface. M. Freyer nous montre dans son Iconographie, (Tab. 445, fig. 2), une $ d’ Argiolus dont les ailes supérieures en dessus sont, sauf la frange et la côte, complètement d’un noir fuligineux. ■ T ■ • 'V ■ i,,:: ô6t'% s«feio-->. HH'» «ji-bJ; ,. 6 -ikm fl' ■;X!f.aK^> ûO^Ztfâli' ^-iï' \m:;\ .• r0/«|:l}a-a'-i0ü»;au.-.^fcv(. >• çp- ih m-ülhm, Zii) fÂ^-hiP-k^ -vHHîtt. liiJiimfHi'r ^h) • . ■■ . ': jr{'!i>'!';i':^f: !if'_îii)üiùià'ï < ' ':, ■ ) :f:>{)-m:iAm îu^a'^îÆ(V4.; ‘.;o6 i:.iik.o:î r::^» -kVimf i:o .,ï;y| ‘:)rnw jir '0;«i.uu^fvk :■ nK&Â^ ilO' ftT/ki-!fj'. ,.<"}?& .rir-kV): ,'^i;1'': ::■-%(■&■■'>{ Sm /terril -1 ,(I4 V ’’ kno? «.ii>;w:ii;>: 7=;:MfHan:ii!;;.'>;y,;i' '.iki kH'fo , HR 'HtHÎ /tf)'i};]iiÜ(jtyKiïyct!' ;j ,;.g3^3r«i-5s ÇK^ftfial 1>, •‘X'J ■■'' ■]■:■ ' "7::' - ■ ’>ii EXPLICATION DES PLANCHES. 77 EXPLICATION DES PLANCHES De la 24® Livraison (1869). PLANCHE 105. EXPLICATION DES FIGURES. ï. 1. Chenille du ChauUodus Staintonellus, Mill. 2. » » 3. » » rongeant une fleur. 4. « » jeune. 5. Chrysalide. 6. » fixée sous sa toile. 7. Insecte parfait cf. 8. ï » î . 9. » » c/, vu en dessous. 10. » B au repos. 11. Aile supérieure grossie. II. 12. Chenille dn Paradoxus Osijriddlus , Mill. 13. » » » 14. B » jeune. 15. » » variété. 16. Chrysalide fixée au centre d’une feuille sèche. 17. Insecte parfait cf. 18. » » 9. 19. » » cf , vu en dessous. 20. » » au repos. 21. Aile supérieure grossie. 22. Tête trés-grossie. III. 23. Chenille de YAcidalia Circuitaria? Hb. (Var.? Chimæraria, Mill.) 24. » inquiétée. 25. Chrysalide. 26. Tête et premiers anneaux de la chenille grossis. 27. Insecte parfait. 28. Ailes droites de VAcid. Circuitaria type, pour comparer. Tige fleurie d’Osyris alba, L. 78 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 106. EXPLICATION DES FIGURES. I. Fig. 1 . Acidalia Circellala o*, Gn. 2. » ® . 3. » » » II. Fig. 4. Chenille de V Acidalia Romamria , Mill. 5. » » vue de dos. 6. 7. 8. 9. 10. H. Chrysalide. Insecte parfait o*. » » î . » » O* vu en dessous. » » 2 déposant un œuf sur une feuille. » » o" (Var.). III. 12. Chenille de la Gnophos Variegata, F. (Var. Cymbalariata, Mill). 13. Chrysalide. 14. Insecte parfait ô*. 15. » ■» 2 ■ Touffe avec fleurs et carpelles de la Limria cgmbalaria, Miller . EXPLICATION DES PLANCHES. 79 PLANCHR 107. EXPLICATION UES FIGUIIES. I. Fig. i. Clienille de la Zygœm Stœchadis, BOkk. !2. » » vue de dos. 3. Cocon fixé à une tige de Dorycnium. 4. Insecte parfait cr". 5. » » 9 . <>. » » » (Var.) II. Fig. 7. Variété de la chenille de la Zygcma Fausla ? S. V. 8. Cocon après la sortie de l’insecte parfait. III. Fig. 9. ÇA\em\\Q Zygœna Erythrm, Eli. 10. Cocon après la sortie de l’insecte parfait. 11. Insecte parfait 3. Chrysalide. 4. Insecte parfait cf. II. Fig. 3. Lycæna Cyllarus cf, Rott. (An hybr. ?) 0. y » va en dessous. III. Fig. 7. Chenille de Lycæna Argioliis, L, 8. » » » 9. Insecte parfait 9 . IV. Fig. 10. Chenille de Lycæna Telicanus , Hbst. 11.» » ’ 12. Chrysalide. 13. Insecte parfait cf. Tige de Callma vulgaris , Salisb. Tige de Dorycnium decumbens, Jord. AnnaZ&r de- SociétÂ' Zin/ieenn^- de' Lyorv. 2Ù^ Liv. Années i8jo. PI. ioq. â. Pi/i/niad'îia VenePirur . EIk 12 a lù , Scopari<7 i /7ûrrt(7li<.^, Z.et.iy. Ku\ PTapolütiho'. Mi/l. -V • '■>J Ÿ' ■ .! ■■■.- f V;;- ■ i'. ., . ' ■ ' '-'ü''''' ''' ' '' ‘ '' ' ‘ -'V. ’ ICONOGRAPHIE ET DESCRIPTION ÎTË CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS VAP. P. MÎLLIÈRE VINGT-GINQüîÉME LIVRAISON (Présentées à la Société Linnéeniic de Lyon, le 10 janvier 1870) CEesleoMsa AisÊg-HStaîBs, W.-V. Hb., 21, 123. — Haw., p. 108. — Tr., p. 46, etSup., p. 7. — Dup.. p. 78, pi. 214, f. 4 et p. 235, f. 8. ■— Wood., 770, — Gn.,p. 137. “Stgr. Gat., 32. == Erigalis, Fab. et Cr. Erigatus, Siip., 30. Curtalis, W.-V. A, -8. — Fab., 409. = Bombycatus, Haw., p, 368. (Pi, 109, ûg. 1 à 4.) Le genre Cledeobia, de Stephens, adopté par les auteurs français, est un des plus beaux parmi les Pyralites ; c’est aussi un des plus nombreux puisqu’il compte près de vingt espèces. Cependant, le dirai- je? pas une seule de ses chenilles rra encore été observée ; aussi, est-ce 6 8î r.HEWLÏ.ES ET LÉPilHlPTÈRKS INÉDITS. avec empressement que je ferai connaître les mœurs de celle de ÏAngustüUs, la plus commune de toutes les Cledeobia. Eo parlant du genre Cledeobia, l’aiUeur du Spécies général qm, avec sa perspicacité habituelle, a vait deviné les habitudes de quelques- unes de ses larves, s’exprime ainsi (Vifl, p. 136) : « j’inclinerais plus à penser que leurs chenilles, qui nous sont malheureusement inconnues , vivent comme celles des derniers (les Crambus) dans des galeries creusées dans le sable ou sous des touffes d’herbes, que de supposer, comme le fait Treitschke, qu’elles passent leur vie renfermées dans les tiges des roseaux et des plantes aquatiques. » C’est en effet dans des terrains légers et sablonneux que vit, en juin, la chenille û"AngusîaUs, ainsi qiron va en juger (I). CHENILLE. Elle est allongée, cylindrique, très-plissée, d’un brun argileux un peu rougeâtre, principalement sur les anneaux du milieu. La plaque du premier segment est très-large et à peine plus foncée que le corps ; celle du dernier anneau est relativement petite. On ne voit pas de ligne vasculaire ; la sous-dorsale est simplement indiquée par un trait ün et ondulé ; la stigmatale se distingue à peine. Les pattes écailleuses sont testacées; les dix autres sont concolores; les stigmates et les trapézoïdaux sont petits et noirs. On voit enfin quelques poils coui'ts sur les derniers anneaux. (i) Jedirai, parla même occasion, deux mots de la chenille de Vllybridalis, Hb , unique espèce du genre Slenopterijx, chenille qui n’est pas davantage connue que celle A’Angustalis, et dont il n’a été question nulle part. Elle vit dans des lieux secs el sablonneux, au centre des racines de graminées où elle passe sa vie et où elle se métamorphose. Cette larve est allongée, a seixe pattes bien visibles; elle est de couleur livide, av«c des trapézoïdaux petits et bruns; la tête est noire et le premier anneau est recouvert d’une large plaque également noire. L’insecte parfait est aussi abondant aux environs de Cannes et de Lyon que partoid ailleurs. Cledeohia Angu&talis. 83 Cette chenille, qui est très-vive, n’avance que par soubresauts. Elle doit se nourrir de racines de mousses, de cryptogames ou de très-petites plantes basses qui y sont mêlées. J’ai rencontré cette espèce en nombre aux environs d’Ax (Ariége), vers le 15 ou le 20 juin, sur des rochers bien exposés, recouverts de mousses et de graminées courtes parmi les racines desquelles cette chenille vit dans des galeries formées de grains de sable, de terre et de soie brune, oi: elle demeure immobile pendant le jour. La transformation a lien vers la ün de juin, et l’éclosion du lépidoptère, du 20 au 25 juillet. INSECTE PARFAIT. Je commence par dire que Duponchel, MM. Herrich-Scîiaeffer, Gneuée et Staudinger sont d’accord pour la synonymie de cette espèce sur laquelle la confusion a îoujoiirs existé chez les anciens miteurs, à commencer par les Thérésiens, qui ont considéré le edet la comme deux espèces séparées. Le o” est connu de tout le monde; cependant il varie pour la couleur des ailes qui sont tantôt d’un roux isaheile, tantôt d’un rougeâtre très-obscur où la coudée, claire et large d’ordinaire, disparaît presqu’pnUèrement, avec les ailes inférieures très-brunes. La 9 , bien différente du cô pour îa înile et la couleur, a été long- temps méconnue, et désignée sous un nom autre que celui iVAngiis- talis. Elle a les ailes étroites et courtes, avec l’abdomen épais et long ; ce qui ila rend lourde et l’empèche le plus souvent do voler. C’est à cette cause qu'il faut attribuer sa grande rareté. La Cled. Angustalis, qui n’a qu’une génération, doit être aussi abondante dans les Alpes-Maritimes qu’elle m'a paru l’être dans i’Âriége. En tout cas, elle ne peut guère être plus commime dans ces deux localités que dans le département du Rhône, à la lin de. juillet et pendant la première quinzaine d’août. C’est sur les coteaux secs de b) Pape, sur les rochers des Esgnilloiis qu’elle vole en abon- dance à la tombée de la nuit. CHEiNiLLES ET LÉi’iüÜPTEP.ES iiNËDÎïS. St Ok. üüponciie], qui a ügLiré assez exactement le a’, ne devait pas aiürs connaître la ? , autrement il ne se serait pas exprimé ainsi (p. 79, V. 8®, 2") : .( Cette description faite sur le ce’, peut s’appliquer egalement à la $ , avec cette différence que celle-ci est généralement d’une teinte plus claire. » Cependant cet iconographe nous donne plus tard (pi. 235, fig. 8), la $ (T Ânguslalis exactement reproduite; mais comme cette figure n’est accompagnée d’aucun texte, Duponchei n’a pas reconnu qu’il s’était primitivement trompé. J’ajouterai que Treitschke s’est mépris lorsqu’il nous a dit que la chenille û''Avgiisîalis pourrait vivre sur i’É|tilobe des marais. Hb., 329. — Ti'., 1, p. 259 et Sup. X, p. 18G. — Üup. Y, p. 53G, pl. 208, f. G. — Bdv. Î939. — II. -S., p. 103, et Sup., p. 75, f. 444. — Lah., iOT. — Gn. IX, p. 322.= Ftiscaria, Tlib. — Led. — Stgr. 327. = Cauitiaria, Frey., pl. t25, fig. 4. (PI. 109, %. 5 à s.) Non seulement la chenille de cette curieuse espèce, qui forme genre, est restée inconnue jusqu'à ce jour, mais il est probable que la Vemtaria ?. n’a été que très-imparfaitement connue par les auteurs qui en ont parlé, autrement ils n’auraient pas manqué de dire que cette $ a les ailes très-courtes, très-étroites ; qu’elle est dans l’impossibilité absolue de voler, et que c’est à cause de cela qu’elle est demeurée pendant si longtemps d’une extrême rareté. J'ai pu m’assurer que le cf, qu’on prendrait volontiers pour une Psycbide, vole en essaims, ainsi que nous l’a dit le premier M. le doc- teur de La Harpe, sur les prairies des hautes Alpes, au bord des glaciers, en juillet et août. C’est dans ces conditions que, le 18 juil- let 1862, j’ai capturé au Montenvert un certain nombre de Venetaria d' volant au soleil sur les pentes qui dominent la mer de glace. Pygmaena Venetaria. 85 Je ne connaissais pas alors la ? ni ses habitudes. Elle se tient cachée sous l’herbe courte : d’autres fois cependant, elle grimpe, vers le milieu du jour, à une tige de plante basse, et y demeure fixée pendant quelques heures. C’est alors qu’a lieu l’acte copulatif (I). Indépendamment de chenilles à toute leur taille, j’ai reçu de Celerina, à Lyon, une ponte de cette Veneîaria-, les œufs sont ovales, granuleux et d’un vert bleuâtre. CHENILLE. Elle rappelle pour la forme celle de la Mima Euphorbiata. Elle est courte, très-plissée, carénée sur les côtés, grossièrement chagrinée et recouverte de poils fins, serrés et très-courts. Elle est en outre d’un brun rougeâtre rappelant la terre de Sienne, couleur qui se prononce au point de devenir presque noire en dessous et en dessus de la ligne stigmatale qui, elle-même, est large, continue et un peu plus claire que le fond; la vasculaire est fine, obscure et interrompue; pas de sous-dorsale; le ventre est concolore, sans lignes et sans dessins. La tête est relativement très-grosse, brune et éclairée de rougeâtre sur les côtes. Les dix pattes sont unicolores. Cette chenille est très-lente ; elle vit, suivant MM. Zeller, sur plusieurs espèces de plantes herbacées et sous-arbrisseaux, notamment la Draba verna, la Viola calcarata et VUm îirsi. La transformation a lieu à la fin de juillet, dans la mousse ou les feuilles sèches, et, quinze jours après, au plus, éclôt l’insecte parfait. (1) Renseignements qui m’ont été fournis par MM. Rod. Zeller père et fils, de Zurich. Ces entomologistes sont parvenus à étudier sur nature les mœurs de cette intéressante Phalénite. Nos collègues, MM. Guenée et Fallou, m’ont, d’autre part, communiqué qu’ils ont pris abondamment sur les pentes du Rifîelberg des chrysalides de la Venslaria qui leur ont donné des individus des deux sexes, mais les $ dans une proportion très -inférieure aux d'. Quelques-unes de ces $, à l’état parfait, se traînaient dans l’herbe et ont été également recueillies. 86 CKEWU.ES ET EÉriDOTTÈHES I^^ÉOÎTS. On {roiive. en mêms temps que ce dernier, la chenilie divers âges et la chrysalide. l.XSECTE PAHFAiT. Les ailes sont grandes, îninces, d’im noir fuligineuxv chez les sujets récemment éclos, avec le corps grêle et noirâtre ; les antennes sont de moyenne longueur, pecîinées, épaisses. La 2 diffère essentiellement du cd; elle a les ailes courtes, étroites, aiguës à l'extrémité, plus claires que celles du cd, traversées aux supérieures par une double ligne médiane brune. L’abdomen est long et dépasse les ailes. Obs. Les œufs, qui sont pondus en août, tardent peu à éclore ; les petites chenilles doivent atteindre leur seconde ou leur troisième mue avant les gelées précoces de ces hauteurs. C’est à ce moment que les larves de la Veneîaria, surprises par les premiers froids, demeurent ensevelies sous d’épaisses couches de neige en un complet engourdis- sement jusqu’aux premiers Jours de juin de Tannée suivante. ^eÉîsa?%''Mî9K»ïos® , God. Gn. — Berce, II, p. lOG. =zAurita, Esp. — Frey. — -Ilerr. ( Var. Pallens. ) (PI. 109, fig. 9 à 11.) 11 m’a été envoyé de Suisse, à la fin de juillet, par M. Rocl. Zeller, plusieurs chenilles de la Setina Ramosa, rencontrées sur les hauteurs qui entourent la petite ville de Geferina. Ainsi qu’il arrive pour beau- coup de lépidoptères de ces régions élevées, l’insecte parfait vole en même temps qu’on rencontre sous les pierres la larve et la chry- salide. Seiina Ram osa. 87 GIIiiXILLE. Elle est assez courte, cylindrique, faiblement carénée sur les côtés, velue, avec les poils qui sont médiocrement longs, entièrement noirs et sans aucun mélange de blanc ou de fauve. Sur le fond de la peau, qui est obscur, se détachent les lignes ordinaires indiquées par des séries de tubercules mamelonnés de grosseurs diverses, lesquels sont d’un jaune vif. La première de ces lignes, ou séries de points saillants, est large surtout à partir du 3' au W. La ligne sous-dor- sale est plus étroite que la précédente; la stigmatale est caractérisée par une double série de points oblongs et superposés par deux sur chacun des anneaux. La tête est petite, noire et luisante ; les pattes écailleuses sont noires, les dix autres sont d’im pourpre obscur ainsi que le ventre. Cette chenille ne pas aît vivre que de divers Lichens qui croissent en abondance sur les rochers. C’est avec la Pdtigera canina que j’ai nourri les chenilles que j’ai élevées, lesquelles m’ont paru man- ger sans interrnption pendant le jour. Elles se sont métamorphosées du 10 au 15 août. INSECTE PARFAIT. îl varie beaucoup ; presque tous les entomologistes ont décrit le type et quelques variétés ; cependant la pins remarquable peut-être est une aberration pâle de l’un et l’autre sexe, rapportée de Zermatt par M. Fallou, variété qui, je crois, n’a été figurée nulle part. Chez cette aberration, qui est constante (PI. '109, fig. 10 et 11.), le fond est d’un jaune paille assez pâle avec les lignes ordinaires et séries de points noirs à peu de chose près les mômes que chez l’espèce ordi- naire. Les pattes et les antennes participent de la couleur anormale de l’insecte. Les anciens auteurs ont à peine connu les femelles du genre Setina; SS OMENILT.KS ET LÉPIBOPTÈRES INÉDITS. ils ne les ont da moins pas figurées. Ces femelles sont demeurées longtemps très-rares par suite de restrême difficulté qu’elles ont de voler. En effet, leur abdomen Irès-développé et leurs ailes courtes doivent s’opposer le plus souvent à leur vol. La S. Ramosa î se tient sur les rochers, piuussns, au lieu oii, le jilus souvent, a vécu sa chenille, et qu’elle ne devra guère quitter. C'est là que, aux premiers rayons du soleil, voltigent lourdement les mâles, et qu’a lieu l’acte copulatif. Non seulement cette Setina habite les vallées hautes de la Suisse; mais en France, on la rencontre dans les Basses-Alpes, en Savoie, et, selon toute probabilité, elle doit faire partie de la faune des Alpes- Maritimes. Obs. Je ne partage pas l’opinion des enlomologisles allemands qui pen-ent que la Ramosa n’est qu’une variété d'Aurita, par la raison que les insectes parfaits me semblent suffisamment différer entre eux. C’ei't aussi l’opinion de notre savant collègue, M. Guenée, qui a donné, dans les Annales de la Soc. ent. de France (année 186B), des renseignements très-complets sur ces deu.x espèces de Selina, dont les chenilles se ressemblent au point de les confondre. Le même au- teur nous a dit que ces larves ne différaient guère de celle de VIrrorea qu’il a élevée bien souvent. Scopàpim Cwag'ctaSis, Zell. Zell., Unnæa, p. 308, fig. 14. — llerr.-Sch., p. 46. • Gn., VIII, p. 430. = Angustea, Step., p. 3012. — Wood, 1430 ? (PI 109, fig. de 12 il 17.) La chenille de cette espèce vient augmenter le très-petit nombre des larves de Scoparia qui ont été découvei tes. Bien que la connais- sance de cette chenille n’apprenne rien de nouveau sur les mœurs Scoparia Coarctalis. de celles du genre, on ne lira pas sans quelque inlerèt peut-être ce qui se rattache aux premiers états de la S. Coarctalis appartenant à l’Europe méridionale, où elle semble être d’une extrême abondance et où l’insecte parfait, qui vole en même temps que vit la chenille à tous ses âges, se rencontre aussi bien pendant l’hiver qu’au prin- temps et à l’automne. CHENILLE, Elle a tous les caractères de celles du genre ; elle est vermiforme, atténuée postérieurement, d’un gris livide obscur, lisse, recouverte de points pilifères saillants, noirs, luisants et ainsi disposés ; Les deux premiers des quati’e points trapézoïdaux sont sensiblement plus gros que les deux autres. Un seul point allongé occupe, de cha- que coté, la place de la sous-dorsale; les stigmates sont noirs; les seize pattes sont concolores. La tête est globuleuse, noire, luisante, lavée de jaunâtre sur les joues. Cette chenille vit sous la mousse, à l’exposition du nord, dans des galeries c}dindriques formées de grains de terre et de soie, ouvertes aux deux extrémités et d’où elle s’échappe soit pour manger, soit pour fuir le danger. Elle ronge les racines de.s mousses et peut-être bien les tiges de ces plantes récemment poussées. C’est au bord su- périeur de sa galerie, quelquefois très-longue, qu’elle se transforme dès le premier printemps. Au surplus, vers le milieu de mars 1869, je trouvais à Naples , contre les murailles moussues de l’ancienne route de Pausilippe, la chenille de la Coarctalis k tous ses âges, la chrysalide et l’insecte parfait ; celui-ci plaqué contre les murs hu- mides du même lieu. La chrysalide, qui est assez longue, est d’un jaune ambré, avec l’extrémité abdominale obtuse, brune, et terminée par deux très- petits crochets. J’ai retrouvé plusieurs sujets de la même chenide à Monte-Mario, près de Rome, sur de vieux arbres recouverts de mousses et dans les 90 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. mêmes conditions que celles que j’avais observées à Naples, î^es mu- railles en ruines, à Rome, dont quelques-unes sont garnies de nom- breuses mousses, ne m’ont pas donné cette chenille; mais l’iiiver suivant, M. de Peyerimlioff et moi l’avons rencontrée abondamment sur fa roule d’Anlibes, contre les murs moussus exposés au nord. INSECTE PARFAIT. I! est effectivement impossible de le confondre avec aucune autre Scêparia à cause de l’étroitesse de ses ailes et de la netteté de la tache orbiculaire et des deux lignes transversales (-l) qui occupent res|iace médian fort large chez celte petite Eudorée. La S. Coarctalis est peut-être la plus exiguë parmi les vingt-huit ou trente espèces connues jusqu’à ce jour. Elle varie; je figure, (pl. 100 n“ 17), une aberration constante que je nomme Var. Napolitalis chez laquelle la base de l’aile supérieure, le centre et le bord externe de la coudée, ainsi que la grosse tache orbiculaire, sont d’un argileux jaunâtre. On remarque en outre des variétés de la Coarctalis à tons plus ou moins obscurs. Cependant je n’ai retrouvé nulle part ailleurs qu’en Italie, la Var. Napolitalis à tons fauves et argileux. La S. Coarctalis que j’ai rencontrée souvent à Marseille, en hiver, contre les murs humides de l’intérieur de la ville, était toujours d’un tiers plus grande que le type. Y aurait-il là une espèce séparée ? C’est le type qui est si répandu dans les Alpes-Maritimes, dans le Yar etdansl’Ariége. Les Scaparia, antres que la Coarctalis, doiveni être fort rares dans la péninsule et en Provence, puisque c’est la :i) Cependant je vois deux Coarctalis de Naples obtenues er larvâ chez les- quelles les dessins et les lignes sont des plus mal indiquées. Scopr/ria Coarc faits. î)î seule, jusqtfà ce jour, que j’y ai reucoutrée. Elle semble remplacer plusieurs espèces congénères très-communes au centre et au nord de la France. 1! peut sembler surprenant que VÂngustea, Slep. figurée par Wood sous le i450 soit la même espèce que la Coarctalis. I! es! cependant certain que cette dernière, si abondante dans toute la Provence et a Naples, inconnue au centre et au nord de la France, se retrouve abondamment dans le pays brumeux d’Angleterre. M. de La Harpe, de Lausanne, dans ses Eudorea de la Suisse , n’a pas mentionné la Coarclalis. Obs. îl existe au Muséum de Naples plusieurs exemplaires d’une seule espèce deScoparia sous le nom de DubitaUs; c’est la Coarclalis bien caractérisée 92 CHENIU.ES ET LÉPIDOPTÈHES INÉDITS. Les Eupitliecia, ces petites Phalénites, de parure si uniforme, et qui ont été si dédaignées pendant longtemps par les entomologistes de tous les pays, ont fini cependant par leur présenter un très-grand intérêt , grâce, je me hâte de le dire, aux lépidoptéristes distingués qui s’en sont occupés. Ce sont M. Guenée, M. Herrich-Schaeffer, M. Curtis et M. de La Harpe. Plus récemment, M. le professeur P. Mabillô nous a donné, dans les Annales entoniologiques de France, p. 67 à 75, l’énumération de vingt-trois J? wpft/iecio qu’il a observées en Corse, dont plusieurs nouvelles. L’exiguïté de ces Géomètres , dont la taille ne dépasse pas la plus minime des Phalénites, jointe à la simplicité de leurs livrées (1) ont contribué à rendre leur étude difficile et à augmenter les erreurs qui se sont glissées dans les premières descriptions. « Aussi le genre Eiipithecia est-il, de toutes les Géomètres, le plus difficile à mettre au net » Gn., p. 299. Mon avis est qu’on n’y parviendra sûrement qu’en étudiant avec grand soin les premiers états de ces insectes , et surtout en faisant connaître exactement les plantes dont se nourrissent les chenilles, et l’époque certaine de leurs papillons. J’observe depuis quelques années un certain nombre de larves de ce genre nombreux. Mon projet étant de communiquer aux lépidopté- (1) « Le dessin des EupUhecia se ramène toujours assez facilement à un même type, savoir : sur les ailes supérieures trois bandes plus claires que le fond, arquées, sinuées ou coudées , liserées de chat{ue côté d’un filet foncé et divisées par un filet semblable dans le milieu, en sorte que les espèces chez lesquelles ccs bandes sonttoutesbiendistinctes, paraissenttraversées par une multitude de lignes. Ensuite, vient la ligne subterminale qui est simple, plus dentée que toutes les autres, et qui s’élargit presque toujours en une tache claire à l’angle interne. Le point cellulaire manque rarement et est souvent très-noir et très-tranché. Les ailes inférieures n’ont en général de bien distinct qu’une seule bande (celle de la coudée) et la ligne subterminale; le point cellulaire est toujours plus petit et sou- vent nul. Enfin, il faut souvent chercher sur l’abdomen des caractères dont le plus eonstant est une bandelette foncée qui traverse le deuxieme anneau. » Gn., X, p. 301 et 302. Etipühecia Ojcycedrata, 93 ristes ce qne j’ai appris des mœurs de chacune de celles que j’ai observées, j’ai l’espoir de les faire connaître par petits groupes. Je commencerai aujourd’hui Thistoire des huit espèces suivantes : Oxycedrata, Rb., Ericearia, Rb,, Phœniceata, Rb., Semigrapharia , Brd., Sextiata, MilL, Expressaria, H.-S., Helveticaria, Bdv. et Sobrimta, Hb. Cependant plusieurs de ces chenilles sont déjà décou- vertes, mais aucune, à ma connaissance, n’a encore été figurée. Je ne partage pas l’avis de mon savant confrère, M. Guenée, qui nous dit, p. 299, qu’il est peu de chenilles d’Eupithecia qui s’atta- chent exclusivement à un genre de plantes, et que beaucoup d’entre elles sont polyphages. C’est, le dirai-je, presque toujours le contraire qui existe; du moins pour les larves d’Eupithécies que j’ai étudiées. Les chenilles de ce genre qui . sont polyphages sont peu nombreuses. A part celles de la Centaureala , de la Pumilata et celles de quatre à cinq autres espèces, c’est toujours sur les mêmes végétaux, à des épo- ques fixes, et une fois par an pour le plus grand nombre, que ces che- nilles se remarquent. J’ai encore observé que plusieurs espèces vivent sur des plantes ombellifères. Personne, que je sache, n’a encore parlé d’un fait qui, chez les larves d'Eupithecia , paraît exister chez un grand nombre. Vertes pour la plupart, ces chenilles présentent une variété rougeâtre, ou (l’un rouge vineux qui se produit dans les proportions d’un cinquième environ. J’ai de plus remarqué que ce fait a toujours lieu si l’arbre ou l’arbrisseau qui nourrit la chenille, aune tendance à varier lui-même dans ses teintes, soit pour la couleur du feuillage, soit pour celle des fruits plus ou moins avancés. Peu d’espèces présentent pour la forme, à leur état de chenilles, autant d’homogénéité que cette grande famille des Eupithecia. A part un très-petit nombre, presque toutes rentrent dans la forme commune qui est d’être plus ou moins allongées, à peine carénées sur les côtés, avec la tête petite et globuleuse, et vivant à découvert sur les grands arbres, les arbrisseaux et les sous-arbrisseaux. 94 CHENIF.l.ES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. SisHpitlaecifa ëlxÿ'ce^iSe’ata, Ub, Ann. Son. ent. Fr., i832, p. 47, pl. 2, fig. 12. — Bdv., 1733. — Gn., X, 349. — Stgr. Cat. 688. — MabiHe, Ann. Soc. eut. Fr., p. 053 ri 868). (Pl, HO, fig. i à 3.) CHE.NILLE. Est-ce bien celte espèce qui est ie type du genre? C’est toutefois à cette forme médiocrement allongée, plissée, rugueuse, faiblement ca- rénée, à têle petite et globuleuse, que se rattache le plus grand nombre des larves d’EupMhecia. Celle (,1e VOxijcedrata est d’un vert un peu clair qui se confond avec la couleur des feuilles du Jiinipenis, au centre desquelles celle chenille se tient sans cesse, mais qu’elle quitte toujours pour se transformer, La ligne vasculaire est fine et d'on vert foncé, la sous-dorsale est étroite et blanche, la stigmalale est large, blanche et tachée de rougeâtre sur les trois premiers anneaux ; le clapet est souvent teinté de la même couleur. Elle varie en vineux, d’autrefois en brun. Une autre variété (?) plus rare que les deux préc^Mentes, m’a d’abord paru une espèce distincle; mais comme l’insecte parfait, dont l’éclosion a lieu en même temps que le type, lui ressemble de tous points, j’ai dû ne voir ici qu’une aberra- tion de chenille. Le fond est d’un jaune vif, et chaque anneau présente sur le dos de la chenille un dessin hiéroglyphique de couleur rougeâtre dont la pointe descend de chaque côté, et aboutit à la hauteur de la stigmatale. La chenille de YOxycedraîa paraît vivre uniquement sur le lunlperus oxycedrus de tout le littoi'al. On la rencontre aux environs de Garnies dès la fm de novembre, où elle est dime extiAme abon- dance. Ces premières chenilles se transforment bientôt et éclosent en AnnaU*s' de. la- Société Zwnéenne de Lyon,. 2y. Lw. Ann&e^ iSyo. Fl.no. I. 1 à 3, Eiipithecia Oæycedrata-, Sb. II. Iji at 5, ùi. Ærtcearia, BJt. in. 6 à g, id. Ffi-œrdceata., Si. IV. 10 à i3, id. Semiyraphuria, Srd. Y. il), à IJ , id. Jeadioita, MU. Yl. iS et iij. id. Eæ-pressaruz, H.- J. "TO, 10 et 21, id. Se-Iv etisaj'ui , Bdv. / Vtzr.JdioUcaia 'Vin. 2^, id. Sobr'iruxta, Bb. T.MdUère et Foryaâe- p. lmp. Sotdr te , â,r.Mtynon. Mipn&auiû; col. Eupithecia Phoeniceata. 95 mars suivant (1). Une seconde génération lui succède bientôt; chez cette dernière, l’insecte parfait se montre au commencement de juin. Cette seconde éclosion, dont on trouve la chenille à toute sa taille vers le 15 ou le 20 juin, demeurera en chrysalide jusqu’en octobre époque où, en Provence, commencent à se développer les fleurs du J. oxycedrus. La chrysalide, verte chez le type, est rougeâtre, brune ou jaune, si c’est l’une ou l’autre des trois variétés de chenille qui l’a formée. ]£u|iltltecla Plaoenkiceata, Rb. Ann, So. ent. Fr., 1834, p. 392, pl. 8, lîg. 6. — Bdv. 1735. — Gn., X, p. 349. — Stgr. Cat. 085, = Oxycedrafa. Dup. Sup., 531, pl. 90, fig. 9. (Pl. UO, fig. 6 à 9.) CHENILLE. Elle diffère assez notablement des autres chenilles vertes à’Eupi- thecia, ses voisines; elle est plus allongée et surtout plus cylindrique, d’un vert plus sombre, et marquée de lignes sous-dorsales blan- châtres, mais celles-ci mal indiquées. La tête est petite, rétractile, et disparait à moitié sous le premier segment. Les pattes écailleuses sont souvent teintées de vineux. Cette larve affecte au repos une forme si semblable aux feuilles de l’arbuste qui la nourrit, qu’il est presque impossible de la distinguer. Plus jeune, elle est d’un vert (1) M. de PeyerimhoÊf qui a passé à Cannes l’hiver de i869-i870, a obtenu ex lari'â plusieurs sujets de l’Oxycedrata dès la fin de janvier. Mais je dois ajouter que notre collègue tenait ses chenilles et ses chrysalides dans un appartement chauffé. 96 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. tirant sur le jaunâtre, lavée sur les anneaux du milieu de teintes car- minées. C’est une espèce qui varie aussi en rougeâtre et en brun. Jusqu’à ce jour cette chenille n’a été rencontrée, aux environs de Marseille et d’Hyères, que sur le Juniperus phoenicea. Ce Géné- vrier est abondamment répandu au bord de la mer, en face de l’île Porquerolle située à quelques kilomètres d’Hyères. Ce lieu paraît être la véritable patrie de la Phoeniceata. On peut recueillir sa chenille pendant tes mois de décembre, janvier et jusqu’en février. Le | a- piilon ne vole qu’en automne, des premiers aux derniers jours de septembre; il n’a donc, si j’en juge par mes observations, qu’une seule génération. L’insecte parfait ne varie guère que par la taille. Un accouplement ayant eu lieu en captivité le I" octobre, l’éclosion des chenilles est arrivée le 12 du même mois. Obs. Je n’ai pas encore rencontré la chenille de la Phoeniceata aux environs de Cannes où n’existe pas le Juniperus qui la nourrit ; cependant elle doit vivre sur le territoire de Monaco et celui de Men- ton, car j'ai aperçu sur les rochers escai'pés de leurs environs de nombreuses touffes de J. phoenicea. EisipHlReeîa- Sestlîtta, Dar, et Mill. Iconog., It, p. 370, pl. 89, tig. 5. (PI. 110, lig. 14 à 17 ) A la 89" planche de mon iconographie, j’ai figuré sous le n" 5, pl. 370, Vol. II, cette jolie Eupithecia. C’est par hasard que, depuis lors, j’ai découvert la chenille aux environs de Cannes. Ainsi que le très- grand nombre des Eupithécies, la Sextiata, n’a qu’une génération ; son état léthargique dure près de onze mois. C’est à la fin de mars, lois de la grande tloraison de l’odorant sous-arbrisseau qui doit Eupithecia Sextiata. 97 nourrir la chenille, qii’éclot l’insecte parfait qui tarde peu à y déposer ses œufs lesquels éclosent huit ou dix jours après. CHENILLE. Dés le premier âge ses couleurs tranchées se prononcent. Vingt jours se sont à peine écoulés que cette larve est parvenue à son entier développement. Par sa forme atténuée antérieurement, elle paraît différer de ses congénères. Le fond est d’un vert d’eau mat qui passe au vert bleuâtre en dessous. La ligne vasculaire seule existe; elle est large, continue, et d’un beau rouge amarante foncé ; cette ligne com- mence en pointe sur le premier anneau et se termine de même sur le clapet anal. La tête est globuleuse et d’un testacé jaunâtre, les pattes écailleuses sont de la même couleur; les anales sont d’un vert bleuâtre. Les stigmates, très-petits, sont noirs. Cette chenille varie en vineux, ou mieux en pourpre foncé. Elle est peu répandue et vit, aux environs de Cannes, à partir de la fin d’avril au ou 25 mai, sur le Thymus vulgaris dont elle ronge la graine fraîchement formée ; pour y parvenir elle plonge la tète et le.s trois premiers segments dans le péricarpe. Elle descend bientôt de la plante pour se métamorphoser, et forme sa chrysalide au centre d’une toile légère mêlée de grains de terre. Cette chrysalide est d’un beau vert et très-luisant. Le papillon n’éclot qu’au mois d’avril de l’armée suivante; cependant quelques sujets, ne paraissent que deux ans après ; fait que je n’avais point encore observé chez les Eupithecia. INSECTE PARFAIT. Il ne varie pas. La î est entier emeiii semblable au Les sujets qui ont servi à ma description ont été rencontrés aux en- virons d’Aix en Provence par notre collègue M. Dardoin. Cette Phalénite doit être répandue sur tout le littoral, mais il est hon de faire observer qu’elle se localise extrêmement. Je dirai à ce propos que les plaines de la Koubine, qui sont plus fournies de Thy- 7 98^3 CiîEWLLKS El' U-'l'lUOi'TÈllES ÎISliülTS- 'mu^vulyai ii, que miîlepariailleurs aux eiivirous de Cannes, ne m’ont jamais donné cette diemile, et que, jusqu’à ce jour, je ne l’ai rencon- trée qu’au centre d’mi petit bois de pins d’Alep très clair-semé, vivant en compagnie de celles des Nola Thymula , Acidalia Decorata , A. Submutata et de celle du Lijcaena, Yar. Panoptcs, toutes figurées à la pL 85. Easpltlseesa Brd. lî.-Sch., Sup.;, pi. 76, fig. 537. = Impurata Hb., 347, — Dup. — Stgr. — Gn., X, p. 310. = Modicaria, H. -S., fig. Î78. — Bdv. — Led. — Lali. — Minoraria, Bdv., 1080. = Nepetata, Mabille, Ann Soc, ent, Fr,, Vp. 68. (1869). (PI. H(.i, ûg. 10 à ri.) Il est fàclieu.x que la chenille de VEupüh. împurala, Ilb. ne soit pas encore connue, on saurait si délinitivement la Semigrapharia, Brd. représente une espèce distincte ; ce que je crois pourtant. Tout en respectant l'opinion de MM. mes collègues, je ne puis être de l’avis de M. Mabille à i’égard de son Eupitliecia Nepetata publiée récemment dans les Aunalea de la Société enlomologique de France (F*' trimestre 1869, p. 68, pl. 2, lig. 4), espèce que je rapporte à la Semigraphar ia, Brd. Cette dernière Phalénite que depuis trois ou quatre ans j’élève soit à Lyon, soit à Cannes, et dont je n’ai jamais rencontré la chenille que sur le Calamenta nepeta, a exactement les mœurs de celle de la Nepe- tata, Ma b.; de plus la chenille de la Semigrapharia se i'apporte exac- tement à celle de la Nepetata qu’a décrite notre collègue « La chenille est très-allongée , cylindrique », (je pourrais ajouter quelque peu carénée sur les flancs) « d’un gris cendré rembruni de noirâtre, avec les quatre anneaux intermédiaires portant une tache noire imitant à peu près un losange, se réduisant a une vasculaire assez mince sur Ewpithecia Semigrupharia. 99 les derniers anneaux, etc. ». Et fiius loin « Cluysalide d'un fauve marron, avec renveioppe des ades plus ciaire >. L'espèce vit à Cannes à la même époque qu’en Corse, la Nepetata. Aux environs de Lyon on la trouve quinze ou vingt jours plus tôt qu’en Provence. La chenille se chrysalide aussi vers le même temps que la Nepeîata, et le papillon éclot à la même époque que cette dernière, c’est-à-dire en août de l’année suivante. INSECTE PARFAIT. Tout le monde connaît aujourd’hui h Semigrapharia sans qu’il soit utile de la décrire de nouveau. Je regrette de n’ètre pas une fois encore du même avis que M. Mahille à l’êgard de sa Nepeîata, qu’il dit avoir plus de rapport avec la Me.rimta, Gn., qu’avec ilmpurata. Gela me porterait à penser que lorsque notre collègue écrivait ces lignes, il n'avait pas sous les yeux la \rà\e Merinata, espèce qu’il fait éclore « en aviài et mai », p. 68, lorsqu’en réalité c’est en juillet et en août que paraît la Merinata (1). Au reste j’ai pour me convaincre la Nepetata bien caractérisée que je tiens de robligeance de M. Mabillie lui-mème, laquelle ne diffère en rien selon moi de la Semigrapharia dont huit ou dix sujets que j’ai reçus de feu Bruand, me servent à la comparer. (1) M. Dardoin, qui élève depuis longtemps cette espèce, me mandait, à la date du 27 décembre 1869 « La chenille de la Merinata, Gn. rapportée par M. Stau- dinger à la LaqueaHa (1) vit en .septembre snr VOdonPtes lufea, et le papillon éclot en juillet. » (1) Après avoir fait part à M. Guerspe do l’opinion de M. Staudinger, qni rapporte à la Meri- nata, Gn. la Laquearia, ti.-S. l’auteur du Species m’a répondu <• qu'en effet, la ligure -el a description de M. Hc-rrich-Si liaeffcr paraissent tout-à-fait convenir à la Merinata, Gn. » IQÜ CHENILLES ET LÉPlDtH'ïÈRES INÉDITS. lËu|titaiecii« Ëriceiïrîi», Rb. Aim. Soc. ent. Fr., 1832, p. 50, pl. 2, lîg. 14. — Bdv., 1731. ~ Gn. X, p. 348. — Stgr. Cat., 686. (Pl. 110, fig. 4 et 5.) Trois chenilles d’Eiipithecia, celles d’Ericearia, Rb., Expressaria, H.-S. et Helveticaria, Bdv. ont ensemble les plus grands rapports de forme et de couleur. Le vert un peu jaunâtre est la nuance du fond où l’on voit, chez chacune de ces trois espèces, une ligne vascu- laire d’un vert foncé, large et continue, une sous-dorsale plus claire que le fond, également continue, et une stigmatale large, blanchâ- tre et toujours bien accusée. En sorte que la description de l’une pourrait, si l’on n’y regardait de très-près, et comparativement, con- venir aux deux autres chenilles. Voici en quoi celle d'Ericearia dif- fère : Elle est toujours un peu plus courte, et, sur les trois derniers segments, elle présente invariablement ce caractère que, la carène qui porte la ligne stigmatale est toujours teintée de carminé plus ou moins vif, ce qui n’a pas lieu chez V Expressaria à laquelle cette larve ressemble le plus. La chenille d'Ericearia, Rb. ne vit jamais en novembre (1), aux environs de Cannes du moins, mais bien en mars et avril, et l’insecte parfait éclot en septembre et octobre. (1) Epoque à laquelle M. Mabille dit qu’elle vit en Corse, « sur les bruyères, en novembre », p. 7S. Cependant je fais observer que M. Rambur, qui a découvert la chenille, indique pour celle-ci VErica arborea ( 1) qui ne fleurit jamais en automne, mais seulement au premier printemps. Je ne l’ai jamais rencontrée que sur V Erica-arborea dont elle ronge les fleurettes. Cette chenille ainsi que toutes celles qui vivent sur les Erica ne se nourrissent, on le sait, que de la fleur développée ou sur le point de s’épanouir. (1) « Celte îbenille vit sur l’Erica arborea » Rambur, Lépidoptères de la Corse, p. S2. Eiqnthecia Ëxpressaria. 101 Je (lois ajouter que la chenille de ÏEricearia ne varie jamais ; le contraire arrive fréquemment chez celle de VExpressaria., H. -S. Eupîtlipcia ®lxîipessas*îa; H. -S. p. 121 et 134, fig. 284. — 285. — Led. = Gn., Var. Sobrinafa, p. 348. — Stdg. Gat,, 694. (PI. 110, fig. .18 et 19.) J’ai, à l’égard de cette espèce, sinon une rectification à faire, du moins à la séparer de sa congénère ÏEricearia, Rb., à laquelle i\L Mabille l’a réunie en synonymie. Mon avis est que ce sont deux espèces séparées. CHENILLE. Elle ressemble beaucoup, on le sait, aux larves de Helmticaria, Oxycedrata et Ericearia. C’est même à cette dernière, je l’ai dit, qu’on voudrait la réunir par la raison que chenille et papillon se ressemblent. Mais il est plusieurs raisons qui tendent à les séparer : 1® La chenille à’ Ëxpressaria est un peu plus allongée que celle à' Ericearia; 2® Un caractère persistant et particulier à chacune de ces deux espèces est, chez V Ëxpressaria, d’avoir les pattes anales entourées de vineux extérieurement (fig. 18), tandis que chez sa congénère, c’est, on s’en souvient, le centre de ces mêmes pattes qui est teinté de cette couleur ; 3“ VExpressaria varie en rougeâtre et en brun, ce qui n’arrive jamais chez la chenille de ÏEricearia ; 4” Enfin, si ces deux chenilles vivent à la même époque, celle de ÏExpressaria ne se rencontre jamais que sur les Junipmis, tandis que l’autre vit exclusivement sur un Erica. Deux plantes de familles aussi éloignées ne peuvent, c’est mon avis, nourrir la même espèce de chenille. Pour moi, nul doute, ÏExpressaria est une Etipithecia séparée de toute autre. 10':! rjV'MU-''S ET INÉOTTS, Sur un fond vert, les lignes ?,ons-dor?a!e et stigmotn'e sont blanchntres. Le dessous, d’un blanc bleuâtre, nrésente une ligne claire et continue. La tête est petite, verdâtre, luisante. Les pattes écailleuses sont vertes ainsi que les anales. Cette chenille vit, en mars et avril, à Gelles-les-Bains, seul lieu où je l’aie rencontrée, sur le Juniperus mocrocarpa et, peut-être, sur le J. vnlgaris. Sa métamorphose a lieu dans la terre à une faible profondeur, et l’éclosion de la phalène arrive en septembre; cepen- dant j’ai obtenu des éclosions dès la fm de juillet. MeS’S'elleaa’ît?, Bov. 1687. ■ — Dup., Sup., p. 39, pl. 53, fig. 7. p. 120 et 131, fig. 130, 131, 133. — Led. — Lah., 197. — Stgr. (Var. Anglkata, Mïll.) (PL no, fig. 20 et 21 ) Voici une Eupitlmia, d’origine anglaise, connue chez nos voisins sous le nom de Helveticaria, mais qui, selon toute probabilité, n’est point la véritable Helveticaria des Allemands, des Suisses et des Français. .le ne connais pas îa chenille de [ Helveticaria type, mais j’ai la presque certitude qu’elle n’est pas celle que je vais décrire et figurer. Bien que toutes deux vivent sur les Juniperus (1), Y Helveticaria éclol invariablement en automne, tandis que la variété (?) Anglkata éclot toujours au printemps. Ceite dernière que, jusqu’à nouvelle infor- mation, je ne veux point séparer du type, est toujours d’un tiers plus (i) Le chasseur Anderregg et après lui M. de La Harpe ont élevé la chenille du type sur le Janiperus sahina ; relie Je la variété (?) ne se rencontre que sur le J. communis. 103 Enpifhpria Jïelveticaria. petite que lui et r,e voirie jamais; san^ parler de la coloration de> quatre ailes qui est constamment plus sombre. Voici la description de la chenille que j’ai reçue de notre très-obli- geant collègue M. Henry Doubledaj, d’Epping, qui, chaque année, l’élève en grand noro.bre. CHENILLE. Elle rappelle entièrement pour la forme et la couleur les larves il’Ericearia et Expressaria précédemment décrites, mais voici en quoi elle en diffère : La sous-dorsale, qui est blanchâtre comme chez ses congénères, est largement ombrée de vert foncé en dessous. La stigmatale placée sous la carène est très -fine, blanche et continue du 3“ au 12' segment, et non plus très-large; une ligne jaunâtre la traverse en dessous, des écailleuses aux anales. Cette chenille vit en Angleterre, mais surtout en Ecosse, en septembre et octobre (I). Rien de particulier à signaler pour la métamorphose de la chenille et pour la forme de la chrysalide qui ressemble à celles des espèces dont il vient d'être question. J’ai dit que l’éclosion avait lieu en avril, six mois seulement après la transformation, INSECTE PARFAIT. Au lieu d’être, comme ï Helveticaria type, d’un brun canelle clair, cette Var. Anglicata est moins obscure, plus arrondie; les lignes des quatre ailes sont souvent oblitérées, même chez les sujets qui n’ont pas volé. Si le point cellulaire est bien indiqué partout en noir, il est moins allongé que chez le type, et la frange est toujours plus large que chez ce dernier. Les lignes mal indiquées du dessus reparaissent (1) .fe fais observer que celle époque est celle ds l’éclosion de l’insecte parfait de la Suisse et de la France. Ce fait a une importance réelle an point de vue de la séparation des deux races. !04 CHE;M!XKS ET LÉt>lDL»PïL.RES INÉDITS. telles en dessous, bien que chez l’espèce ordinaire ces lignes trans- versales soient bien marquées en brun. La $ est un peu plus grande et plus obscure que le rita Jt^-versi, Jde'net. Tmp.Howo'te., B.r.Mwnon.. M’y Mi^rwtiujr col. Amplüdasys Belularia, 117 Amplsidasys ISetialas'ia, Alb. (Var. Dmibledayaria, Mill.) iPi 111, fig.i.) J’ai décrit, à lap. 38 du vol. 11, et j’ai figuré à la pl. 75, une variété î de YAmphidasys Betularia, que je croyais alors variété accidentelle; mais depuis j’ai acquis la preuve qu’il n’est peut-être pas d’aberrations de lépidoptères aussi constantes que celle dont il est question. Aujourd’hui, je fais représenter le OPTÈfiES INÉDITS. Une variété identique au n“ 8 a ôté rencontrée, il y a deux ans, aux environs de Paris, par M. Fallou père. Je désignerai la Var. n" 7, qui est une ? , par la lettre H, et la Var. n" 8, qui est aussi une 2 , par la lettre I. Mon cabinet, un exempl. de chacune de ces variétés accidentelles. Ci«lari» Imnsng&ata, Haw. (Var. Pythonismta, Mill.) (PI. 111, fig. 9.) Cette variété, plus remarquable que les deux précédentes, a, de plus que celles -ci, d’être constante ; cest à ce titre qu’elle doit porter un nom. Elle provient encore d’Angleterre où M. Doubleday l’a obte- nue ex larvâ en un certain nombre d’exemplaires. J’ai reçu de cet obligeant collègue trois sujets identiques dont un cd ; c’est ce dernier que je figure. Toutefois, l’une de ces trois variétés a le fond des supé- rieures un peu moins noir que chez les deux autres ; eu effet, ces ailes supérieures sont lavées de brun pourpré. M. Doubleday me mande qu’il a élevé d’œufs ces belles variétés de Ylmmanata. iVofocîfflaïfa SteTepsi, Ménet. Molscheulsky : Eludes entomologiqms, 1856, p. 44.-~Segr. Cat, 292. (PI. 111, fig. 10.) Cette rare Notodmta, qui appartient au cabinet de M. Lederer, m’a été communiquée pour la faire connaître. « Elle a été découverte, me mande M. Lederer, à Pétersbourg, et retrouvée par M. Nowieki à Lemberg en Galicie ». Annales de la Socielé Zinnéenne de Lyon . Liu. Ajinee iByo. l?Luz. F.Millière- etFoiÿade pî Imp.Kouipte-, 5,r.Mipnon. I. 1 et Z, AffrotLs IL 3 et II, id. IIL 5 Cl 8 , id. Apiiiiferoe, SI. Pu tel, Sb. Fatidica , Sb. Debnuf d-c- Mû]ti/’, IIb. 255. — Tr., III, p. 32, et Sup., p. 213. — God., II, p. 243, pl. 67, fig. 7. — Gn., Ind., 24Î. — Gn., V, p. 266. — Stgr., Gat. 153. (Pl. 112, fig. 3 et 4 ) CHENILLE. Elle est médiocrement longue, à peine atténuée postérieurement, d’un verdâtre obscur, passant à l’argileux en dessus, avec une plaque écailleuse brune sur le premier anneau, partagée au sommet par un sinus blanchâtre. La ligne vasculaire, fine et brune, se voit à peine, mais les deux autres sont très-bien marquées, principalement la sous-dorsale; celle-ci est large, très-ondulée, d’un vert foncé, fondue inférieurement; la stigmatale est ondulée, continue, plus claire que le fond. La tête est cordiforme, testacée, largement maculée de noirâtre sur les bords. Les stigmates sont grands, ovales, d’un noir luisant, et accompagnés de chaque côté d’un gros point foncé. Les (1) Puta, déesse romaine qu’on invoquait pour la taille des arbres. Du verb? putare, émonder, couper. Agrolis Piifa. -123 trapézoïdaux ont cela de remarquable que la première paire est à peine visible, tandis que la seconde est grande, noire et luisante. Toutes le^ pattes sont concolores. J'ai rencontré cette chenille à toute sa taille, à la lin de février, aux environs de Cannes, sous les plantes basses, à moitié enfouie dans le sable; je l’ai nourrie de graminées. Peu de jours après elle s’est transformée dans la terre, après avoir formé une coque molle. L’insecte parfait m’est éclos à la fin d’août, entre huit et neuf heures du soir. INSECTE PARFAIT. Nous n’avons guère en France que la Var. Lignosa, de Godard (îl, pl. 67, fig. 5 et 6), La Piita, Bdv., fcon., pl. 81 {Renitens, Hb., 715-H7), paraît être la race de la Provence, de l’Espagne, de fltalie ; à Florence, je l’ai remarquée en plusieurs exemplaires au muséum entomologique. C’est la Var. Radius, Haw., que nous prenons dans le Lyonnais et dans l’Ardèche; mais elle est assez rare. On se la procure en chassant la nuit sur la bruyère fleurie en août et septembre. Cette race n’est pas étrangère à la Provence, où elle a été rencontrée, le 2 mai 1869(1) par notre collègue, M. de Mimont, dans l’Estrel, butinant en plein soleil. Ce fait, du lépidoptère éclos alors, prouverait qu’il a deux générations, ou peut-être bien que cette fiadms, Haw., pourrait être distincte de la Puta. La fig. 255, de Hubner, et celle de Godard, pl. 67, fig. 7, avec large espace subterminal ochro-argileux, représenterait le type, qui est sans doute inconnu en France. (1) Je lis dans les notes manuscrites de feu Donzel qu’il a pris la Radius, à Hyères, le 30 avril. 124 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. Ag-F®tîs Fatialica, IIb, 704. — HetT.-Sch., 456. — Gii., V, p. 262. — Stgr. Cat., 195. — Berce, IIÎ, p. 129. = Heidenreichi, Germ., Faun., îns., Eiir., 22, t. XIV. = Incurva, H. -S., 591, fig. 2, î . — Bellier, Ann. Soc., Fr., 1859, pl. 5, fig. 6, ? . (PI. 112, lig. 5 à 8.) CHENILLE. Elle est, dans sa jeunesse, d’un fauve clair, couleur qui, cà la 3® mue, passe au chamois foncé. Parvenue à son entier développement, au commencement d’août, époque où M. Rodolphe Zeller me l’a envoyée de Celerina, cette larve est cylindrique, mais atténuée aux deux extrémités , vermiforme , plissée, d’un verdâtre très-foncé, presque noir, et recouverte, à partir du 4" segment, de gros points noirs luisants. On ne voit, chez cette larve, d’un aspect particulier, aucune des lignes ordinaires. La tête est petite, d’un Jaune rougeâtre, marquée de deux traits noirs perpendiculaires, séparés par un gros point central également noir. Le i" anneau est recouvert d’une large plaque écailleuse noire et luisante. Le 2" et le 3'’ segments sont parta- gés au centre par une rangée transversale de points noirs luisants, lesquels aboutissent de chaque côté à la stigmatale. La plaque du dernier anneau, qui est d’un brun foncé, se termine en pointe. Les pattes écailleuses sont jaunâtres, avec le dernier article noir ; les dix autres pattes sont assez courtes, avec la couronne brune. Les stig- mates sont ovales et entièrement noirs et luisants. Cette curieuse chenille vit dans les Alpes, â une hauteur considé- rable. M. Zeller, qui l’a découverte, je crois, me mande qu’il ne l’a rencontrée jusqu’à ce jour que « sur la montagne de Muotlas, à Agrolis Falidica. 125 2,367 mètres, à deux lieues de Celerina, et spécialement dans une localité exposée en plein midi. » Elle se cache, me mande M. Zeller, sous les pierres plates entou- rées de gazon, où elle forme des galeries en soie et en terre qui lui servent de retraite pendant le jour, un peu à l’imitation de la chenille de VHelioshobus Hirta, et d’où elle sort la nuit pour manger. M. Zeller ne peut assurer que ce soient plutôt les racines que les fouilles de graminées qui servent de nourriture à cette chenille. Notre collègue pense cependant qu’elle ronge de préférence les racines. Dans ces hautes régions couvertes de neige pendant neuf mois, la croissance de la chenille de Fatidica, pendant le rapide été qui y règne, est des plus promptes. Cependant M. Zeller suppose qu’une partie des chenilles doit passer deux hivers à l’état de larve , par la raison, dit-il, qu’on trouve en même temps sous les pierres, l’insecte parfait au repos, la chrysalide et la chenille à ses divers âges. L’état léthargique dure de quinze à dix-huit jours. « L’insecte parfait ? ne devant avoir que des ailes courtes, et comme à moitié développées, sa chrysalide se reconnaît de suite par sa forme obtuse et gonflée ». INSECTE PARFAIT. Le est une des plus belles Agrotis, mais ce qui ajoute à l’intérêt qui s’attache à celte espèce, c’est la 9 , dont les ailes très-courtes sont impropres au vol. Cette î présente des variétés si remarquables qu’on serait tenté, au premier abord, de voir en elles autant d’espèces séparées. Ainsi, la fig, 456, de M. Herrich-Schæffer paraît aussi différente de la fig. 591, du même auteur, que cette dernière semble ' s’éloigner de la fig. 592 de cet iconographe. Ce dernier numéro représente la même Fatîdica 2 que celle qui a été figurée par M. Bellier, sous le nom de /mir m, H. -S. (Ami. Soc. ent., Fr., 1859, pl. 5, fig. 6.) Suivant M. Zeller, la Fatklica 2 de nos Annales entornologiques représenterait le type. Celle que je figure diffère de 126 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. ce dernier et des variétés connues, par les contours plus anguleux, des quatre ailes, et par les lignes et dessins accentués des supérieures. Cette superbe Agrotide a été primitivement rapportée de la Russie méridionale. Eversmann, dans ses Noctuelles de la Russie, nous dit, p. 238, que la Fatidica habite les provinces du Volga méridional et le gouverne- ment d’Orembourg. Obs. Avant que M. Bellier eût rencontré cette espèce aux environs de Larché, le 20 août 1858, feu Donzel, ainsi que je le vois dans ses notes manuscrites, en a pris un exemplaire a*, le 7 août 1829, sur les bords du lac de la Madeleine, « butinant en plein midi sur une Ombelle. » EXPLICATION DES PLANCHES. 127 EXPLICATION DES PLANCHES De la 25® Livraison (1870). PLANCHE 109. EXPLICATION DES FIGURES. I. Fig. 1 . Chenille de la Cledeobia Angustalis, W.-V. 2. » » » 3. Insecte parfait ■4. » » 9 . IL Fig. 5. Chenille de la Pygmaena Vinetaria. 6. » ■ » vue de dos. 7. Insecte parfait 8. ï » ? . ITL Fig. 9, Chenille de la Setina Ramosa, F. 10. Insecte parfait cf (Var. Pollens). 11. » Ç IV. Fig. 12. Chenille de la Scoparia Coarctalis, Zell. 13. » » » 14. » I » 15. Chrysalide. 16. Insecte parfait. 17. » » (Var. Napolitalis, Mill.) Terrain rocheux recouvert de Mousse fleurie, de Lichen, de Gazon court auxquels sont mêlés deux tiges de Drabe printanière, et une de Véronique officinale. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 110. EXPLICATION DES FIGURES. L 1 . Gheriilie d’EnpUhecia Oxycedrala, Rb. 2. » » Var. 3. Insecte parfait. Branche de Juniperm oxycedrus. IL 4. Chenille (VEupithecia Ericearia, Rb. 5. Insecte parfait . Branche fleurie d’Erica arborea. III. G. Chenille d’Eupitheda Phoeniceata, Rb. 7. » » jeune. 8. Tête et trois anneaux grossis. 9. Insecte parfait. Branche de Juniperus phœnicea. IV. 10. Chenille d’Eupitheda Semigrapharia, Bru H. » » vue de dos. 12. Chrysalide. 13. Insecte parfait. Tige fleurie de Cnlaminta nepeta. V. 14. Chenille d’Etipitheda Sextiata, Mile. io. » » vue de dos. IG. » » Var. 17. Insecte parfait. Tige de Thymus mlgaris. VI. 18. Chenille d’Eupitheda Expressaria, IL-S. 19. Insecte parfait. VIL 20. Chenille d'Eupithedia Helveticaria. Bov. 21. Insecte parfait. {Vâr. Anglicata.Mihi. 22 9 ■ P Helveticaria type. VHT. 23. Chenille d’Eupitheda Sobrinata, Hb, Branche de Juniperus communis. f;>.r'iJCAïiON r>îis !’Lam;hks. PLANCHE m. F.XF'i.iCATiOX DKS FlfiSTRF.R. î. ■L Amphidûf^ys fktularia (Yar. Doubledaj/cmu, Mill.) 2. » » A"ar. A. 3. » » Var. B. M.. 4. Aridalia Eugeniata, î . Dard, et üHll. 5 » yi cf 6 » » 2 a» vol. î!l. 7. C'idaria Imnmnaîa, H AW. (Var. H.) 8. s » (Yar, \.) 0. i' )' (Var. Fythonismta, Mîll.) fO. Notodonta Sicrversi, Ménetr. !';\1*L1CAT10?S DES PLANCHES. i;5() PLANCHE 112. EXPLICATION DES FIGURES. I. Fig. 1. Chenille d\4iiN, Mill. (Species nova.) (PI. Hî, flg, 10 et 11.) Cette Micra nouvelle est de la grandeur de VOstrina, mais elle n’en a pas la coupe d’ailes ; cependant sa couleur rappelle assez certaines variétés pâles de cette espèce pour qu’elle lui soit comparée préféra- blement à toute autre Micra, dont elle s’éloigne davantage. Voici la description de la Barcinonensis. Envergure : 0"“,020. Les quatre ailes sont assez allongées ; les supérieures, médiocre- ment aiguës à l’apex, sont très- peu arquées au bord costal, entière- ment droites au bord interne, d’un jaune paille clair à peine sali par une bande subterminale très-légèrement enfumée, On voit encore • Acklalia Belemiata. 137 une très-petite tache oblongue, noirâtre, située entre la bande pré- citée et le point cellulaire très-petit, rond et noir. Les ailes inférieures sont arrondies sur les bords, d’un jaune paille presque blanc, sans taches, si n’est pourtant un reflet subterminâl grisâtre. Franges médiocrement longues et concolores. Les supérieures en dessous sont enfumées, surtout à l’apex et à la côte, couleur qui se fond et disparaît en atteignant le bord interne. Les ailes inférieures sont unicolores. Les antennes sont filiformes, rougeâtres et brunes à l’extrémité ; les palpes sont assez longs, squam- meux, ascendants, d’un blanc grisâtre, avec le dernier article délié et aussi long que le deuxième; la trompe est rougeâtre; les yeux très- gros et noirs ; le vertex et le haut du thorax sont gris, celui-ci est ro- buste et d’un jaune paille ; l’abdomen est cylindrique, glabre, presque blanc. Pattes moyennes, grises, avec deux paires d’éperons aux infé- rieures. Cette Micra voleenjuin, et probablement aussi en septembre et oc- tobre, dans les lieux incultes, herbus et bien exposés des environs de Barcelone (Espagne), d’où me l’a envoyée M. Himmighoffen. On ne sait encore rien des premiers états de cette Anthophilide, mais on croit pouvoir liientôt découvrir la chenille. Dans le Spéciès général, la Micra Barcinommia portera te n" 1 032 bis. .Mon cabinet : 2 d' d’une parfaite conservation. .%c*Î90alîsî SSHemiatw, Icon. 11, p. I8(), pl, bO, tig. 8 et 9. U’I. 113, tig. 12 à 14.) J’ai publié cette petite Acidalie (11, p. 486, pl. 60). Depuis lors, le 4 juillet 1868, j’ai reçu une ponte de cette espèce, et ce n’est pas sans peine qu'il m’a été posssible d’amener à bien l’insecte parfait, 135 CIIEIV’ILLES ET LÉl'lDOl'TÈUES LMÎDlTi?. car la chenille qai passe l’hiver a tout-à-fait les mœurs de celle de VAcidalia Heüanihemata et autres espèces du môme groupe. Ces che- nilles, on s’en souvient, demeurent au moins dix mois à l’état de larve. Les œufs, qui sont sphériques et d’un blanc de cire, éclosent huit jours après qu’ils ont été pondus, c’est-à-dire le 12 juillet. De cette époque au printemps d’après, pendant l’espace de plus de neuf mois, la chenille reste d’une petitesse extrême (1), et ce n’est guère qu'en avril, que, rongeant la corolle des diverses plantes dont je l’ai nourrie, elle a grossi visiblement. Cette larve a la forme des chenilles (VAcidalia auxquelles je l’ai comparée, elle est assez courte, renflée au centre, atténuée aux extrémités et carénée latéralement. La tête est petite, globuleuse et d’un brun foncé. Sur le fond delà chenille, qui est carné, se détache une fine vasculaire ; chaque anneau intermédiaire se présente avec une tache sagittée, vineuse, mal indiquée; la sous-dorsale est fine, étroite, et la stigmatale est marquée en plus clair que le fond. La métamorphose a lieu comme à l’ordinaire, et la chrysalide n’a Xien qui la distingue. .îe renvoie, pour la description de l’insecte parfait, à ce que j’en ai dit à la page 486 du second volume. Aüstîioecla VSolacea, Fr.iw. (184.5). Herr.-Sch., tig. 276 et 277. — Gn. VT, p. 19o. —Stgr. Cat. 774. (PI. 113, fig. is.) Cette charmante espèce n’ayant point encore été figurée en France, (1) Cependant une des sept larves que j’élevais, a grossi en novembre d’une manière qui a pu me sembler anormale; elle est parvenue à sa taille peu de jours après, s’est chrysalidée dans la première quinzaine de décembre, et a donné, dans un appartement chauffé, son insecte parfait le 20 janvier suivant. Anlhœcm Violacca. 139 j’ai dû céder aux conseils de quelques entomologistes qui m’ont en- gagé à faire paraître la femelle, qui d’ailleurs n’a jusqu’à ce jour été représentée nulle part. Les deux sujets o" et ? qui servent à mon exa- men, appartiennent à M. Lederer qui, avec son obligeance habituelle, a consenti à me les communiquer. îls ont été pris par lui à Kaleg- Bogbaz, dans le Tau rus. h’Anth. Violacea ? diffère peu du cr’pour la coupe d’ailes qui rap- pelle assez celle de la Cognat.a, Hb. ; aussi est-elle plutôt pour moi une Anthœcia, Gn., qu’une Anarta, Gn., auquel genre cette Viola- cea doit faire passage, par la présence de son oviducte bien développé; caractère qu’elle a de commun avec ses congénères les Cognata, Frey., et Cardiii, Esp., alors que ce caractère important n’existe pas plus chez la Janthinea FriioaMjzkyi, Dup. que chez aucune Anarta. ,Te suppose que si M. Guenée eût vu la 9 de la Violacea, il eût fait entrer l’espèce dans son genre Anthœcia. La Violacea est de la taille de la Cognata; elle a aussi sa coupe d’ai- les ; la ? ne diffère du 'ciata.., Ham. VI, l3 , id.. id. Var.l?) OJonlyUa., MUt ■ VII. il/, etiâ, Eupiticecia. AUiaria,, Jtf/n. Imp.Koubte, S.r.Mtÿnon .ZiirLr . 'Mù^-^iu.r fï>/. Nola Chlamydulalis. 141 que j'ai observé sur les chenilles de deux Nola : celle de la N. Thy- mula, Mill. (le. II, p. 329, pl. 85, fîg. H àl6), laquelle vit de la fleur et de la graine fraîche du Thymus vulgaris, et la chenille de la Chlamy- dulalis dont il va être question et qui se nourrit exclusivement de la fleur et de la graine de VOdontites lutea. CHENILLE. L’œuf de la Chlamydulalis éclot au moment où se développe la fleur qui doit servir de première nourriture à la jeune larve, c’est-à-dire dans lecourant de septembre (1). La petite chenille, suivantla marche progressive de la fleur de l’Eupliraise, grossit rapidement ; quinze à dix-sept jours lui suffisent pour atteindre son entier développement ; elle est alors assez courte, convexe en dessus, tuberculeuse, demi- velue , avec quatorze pattes , et , de plus , ornée de couleurs vives. Le fond étant d’un gris cendré, on voit sur le dos et les flancs une ligne de gros points d’un jaune de Naples, du centre desquels part un tuber- culej d’un gris foncé , donnant naissance à un petit faisceau de poils courts, serrés et grisâtres. Une autre ligne de points occupe la placedelastigmaiale; ceux-làsont d’un rougeorange, et sont accompa- gnés à droite et à gauche d’un point foncé mamelonneux. La tête est petite, rétractile , noire et luisante ; les pattes écailleuses sont bru- nes, les six ventrales et les anales concolores. Cette chenille vit en Provence sur VOdontites lutea; elle ronge, pré- férablement à la fleur, la graine fraîchement formée. Elle est com- mune aux environs d’Hyères, Montpellier et Marseille ; mais elle est rare dans les Alpes-Maritimes. Pour se métamorphoser, elle se com- porte de même que la chenille delà Nola Thymula; elle s’applique soit contre une branche de l’Euphraise (fig. 2), soit contre un corps dur (1) L’Odontites lutea n’est fleuri en Prorence gu’en septembre et octobre, alors que cette Euphraise a déjà passé fleur dans le Lyonnais, où elle s’épanouit en juillet et août. r<'2 flIIEMU RS ET l.Érmoi'IÈKES INF^rUTS, dn voisinage, construit une petite coque papyrassée grise, en forme de nacelle dont la carène est en dehors. La chrysalide est courte, cylindrique, obtuse, d’un jaune rougeâtre, avec l’enveloppe des ailes descendant très-bas. Dans l’appartement, l’éclosion a lieu dès les premiers jours de mars; c’est un peu plus tard que dans la campagne vole le papillon ; on le rencontre, delà fin de mars au 20 ou 30 avril, butinant, au cou- cher du soleil, sur les fleurs sauvages des lieux où a vécu sa chenille. INSECTE PARE.-VIT. Enverg. 0'",17 à O™, 018. A la vue de la Chlamydulalis de Duponchel (pl. 228, f. G) on n’a en vérité aucune idée de cette Nota, dont le fond des supérieures serait d’un blanc pur, s’il n’était sali par une teinte gris-roussâtreau centre, et par une large bande terminale brune, traversée de haut en bas par un feston clair ombré de noir intérieurement. On voit aussi au milieu de l’espace médian une rugosité sensible formée par la réunion de plusieurs écailles, caractère propre à tout le genre. Les ailes infé- rieures sont d’un blanc grisâtre, traversées par une ligue courbe et claire. Le thorax et l’abdomen, chez les sujets fraîchement éclos, sont d’un blanc de lait. Les figures de la Chlamydulalis de Itubner, bien que grossièra- ment gravées, sont très-reconnaissables. L’espèce en France ne vaiâe guère que par la taille des sujets. Cependant j’ai reçu de Barcelone (Espagne) plusieurs exemplaires d’une Nola qui m'était envoyée comme inédite, mais que, en attendant, je ne considère que comme variété constante de grande taille de la Chlamydulalis. Indépendam- ment du fond obscur des supérieures, celles-ci diffèrent un peu des ailes du type, par la coupe. Chez cette variété, l’espace gris-roussâtre du centre est remplacé par une bande très-brune faisant mieux ressortir la coudée, qui est d’un blanc pur. Je nomme cette race espagnole : Yar. Lathonialis. EupUlu'cùt Conslrktata. 144 La N. Chlamydulalis n’est que depuis peu d’années comprise dans la faune française; elle n’était avant indiquée que d’Italie et de Sicile. En outre de la Provence^ où elle n'est pas rare, M. Constant dit l’avoir prise en juin et juillet dans 1e département de Saône-et-Loire (Berce lî, p. 100), dans des lieux sans doute où croît VOdontites lutea qui, on le sait, appartient à toute la France. Obs. M. Guenée me mande qu’il a pris la Chlamt/dulalis en certaine quantité au bord de la mer, en Bretagne, parmi les hautes graminées, en compagnie de la Leiicanîa Piifrescem. Iîïî|(î41»ecla C®aâS4B»âctsît.ss, Gn. X, p. 334. = Distinclaria, H. -S., fig. 1012. Ili, p. 121, 131. — Stgr. Gat., 6^0. z=z Libanotidata, Schl. (PI. 114, fig. D à 7.) CHENILLE. L’œuf quia été pondu à la fin d’aoùt, sur la plante qui devra bientôt nourrir la petite larve, éclot huit h dix jours après. La chenille ne met pas plus de dix-huit à vingt jours pour atteindre son entier déve- loppement. Au commencement de septembre, du 8 au 10, elle est de la grosseur d’un fil délié, jaunâtre, mais, ainsi que beaucoup de che- nilles qui vivent à découvert, elle se tient fortement cramponnée aux faibles rameaux de l’Euphraise. Parvenue à la grosseur qu’elle doit acquérir, elle est, vers la fin de septembre, assez longue, atté- nuée en avant, carénée, d’une teinte argilo-rougeâlre, avec les lignes ordinaires indécises, sauf la vasculaire, qui est foncée, continue, et qui, sur chaque segment, forme un fer de flèche dont la pointe est dirigée en avant. Les stigmates sont bruns et foncés , la tête et les pattes participent de la couleur du fond. Elle présente fréquemment une variété vineuse ou argilo-vineuse. 144 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS, laquelle, à première vue, laisserait croire à une espèce distincte du ' type ; celte couleur doit être produite par la teinte violacée des graines fraîches dont se nourrissent quelques-unes de ces chenilles. L’espèce vit exclusivement sur VOdontites lutea dont les nombreu- ses fleurs jaunes très- éphémères sont loin de suflire à son appétit. A défaut de fleurs, elle attaque les graines récemment formées. La chenille semble pressée de se transformer ; quelques jours lui suflisentpour cette opération. Pourquoi se hâte-t-elle autant, puisque l’éclosion de l’insecte parfait ne doit avoir lieu que pendant la seconde quinzaine d’août de l’année suivante, après être demeurée près de onze mois cà l’état de chrysalide ? Si cette chenille a une si grande hâte de vivre, ou mieux de grossir et de se transformer, c’est, sans nul doute, parce que la plante dont elle se nourrit passe rapidement, et que bientôt ses feuilles ténues, ses frêles rameaux seront entièrement desséchés. INSECTE PARFAIT. Je juge de la Libanotidata, Schleager, ii laquelle M. Staudinger rapporte, dans son catalogue, la Constrictata, Gn., d’après deux exemplaires ex larvâ reçus d’Allemagne et que je crois authentiques. Je trouve cette Lîtonotîdata plus petite, à ailes plus arrondies, plus rougeâtres, avec la coudée moins sensible, etc. J’ai lieu de croire qu’on aurait tort de réunir la Constrictata, Gn. à la Distinctaria, H.-S,, car ces deux Eupitkecia ont ensemble assez peu de rapports, La Constrictata, dont les ailes supérieures sont d’un gris cendré et gris foncé au bord subterminal, avec les inférieures d’un gris noir, ne varie pas pour la couleur; quant à la taille, je puis dire que l’envergure des grands individus ne dépasse pas celle des petites Innotata; j’en juge d’après plus de cent Constrictata élevées de che- nilles provenant des divers pays que j’ai cités plus haut. Les Constrictata que j’ai reçues de M. Doubleday, d’Angleterre, ne diffèrent pas de celles de nos environs et de celles de la Provence. EupUlu'cia Merinaüt . 145 EïBp24Ssecîa Merîsïata, Gn. X, p. 326. — Mabüle, Ann. Soc. ent. Fr. 4868. =Perfidata , Mn. Z. b. V. 1855, p. 19. — Stgr. Gat. 699. (PI. ni, fig, 8 cl 9.) CIIEMLCE. Elle est assez longue, cylindrique, (Fun vert frais, quelquefois d’un vert jaunâtre et où, le plus souvent, on ne voit que la ligne vas- culaire large, continue et d’un vert foncé. [Vautres fois cette ligne se réduit à un simple filet ; d’autres fois encore les lignes vasculaire et sous-dorsale sont indiquées en rougeâtre vineux se prolongeant du second anneau au onzième. Le dessousest d’un vert bleuâtre et ne pré- sente pas de ligne. La tête est petite, globuleuse, d’un vert jaunâtre et marbrée de brun latéralement. Les 10 pattes sont concolores ; les anales sont lavées de vineux extérieurement. Les stigmates sont à peine visibles à la loupe. Cette chenille n'est pas très-rare dans le Lyonnais , sur les coteaux qui dominent le Rhône ; elle est commune à Hyères et à Marseille;, mais elle est rare à Cannes. Elle vit aussi sur VOdontiles lutea, en compagnie de la chenille de la Consirictala dont elle partage les habitudes et le genre de vie; cependant, elle est par- tout beaucoup moins abondante que cette dernière. La chenille de la Merinata se métamorphose dans la terre, du 15 au 30 septembre, et le papillon ne paraît qu’a la fin de juillet et pen- dant le mois d’août de l’année suivante; elle ne peut donc avoir qu’une seule génération. M. üardoin réussit mieux que personne à faire éclore celte délicate Phalénite. INSECTE PARFAIT. « Les sujets de la Provence, particulièrement ceux qu’élève de che- 146 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS, nilles, chaque année, M. Dardoin, et qu’il m’affirme n’avoir jamais vu éclore qu’en août (1) sont généralement d’un brun plus rougecâtre que le type; les lignes et teintes claires se détachent aussi davantage. J’ai obtenu ex larvâ un sujet à teintes sombres, à lignes nébu- leuses où, sans le secours de la chenille, on aurait eu de 1a peine à reconnaître une Merimta. Cette Eupithecia se répand lentement dans les collections. Obs. M. Dai’doin, dans sa lettre du IG janvier 1870, me disait que M, Staudinger réunit la Merinata , (Jn. à la Laquearia , H. -S. A la page 99 de la dernière livraison, j’ai donné, dansun renvoi , la réponse de notre savant M. Cueiiée à qui celte assertion a été sou- mise. EuBmelesia t^nifaseiata, IIaw. p. 335 n%57. — Wood 70Î. = Gn. 293. — Stgr. 580. r= Bifasciata, Haw. p. 334. = Siitiilaria, Rb. = Aquilaria, H. -S. f. 336. (PI. 114, lig. 10 à 13.) CHENILLE. Elle est courte, ramassée, un peu aplatie en dessous, légèrement atténuée antérieurement, avec une carène latérale prononcée. Elle est généralement d'un gris jaunâtre argileux, avec les lignes vascu- laire et sous-dorsale brunes, fines et interrompues ; cette dernière ligne est géminée. La stigmatale placée sur la carène est blanchâtre et continue ; les stigmates sont bruns et visiblement cerclés de blan- châtre ; la tête est petite, globuleuse, testacée et marquée de deux (1) M. Mabille, en parlant de la Merimla, Gn. (Ann. So.ent. Fr., 4® trimestre 1867, p. 647.), rencontrée par lui en Corse, dit qu’elle « paraît en avril-mai à Bastia » . Est-ce bien la Mcrinata, Gn. qu’a trouvée M. Mabille? Ne serait-ce pas plutôt une des nombreuses variétés de la Purmlata qui vit aussi sur VOdo^ tites luteo, ainsi que je m’en suis assuré maintes fois? Etmndesla Unifaxcintn. 147 traits bruns perpendiculaires ; les dix pattes sont coucolores, les li'd,- pézoïdaux bruns et finement cerclés de blanchâtre. L’espèce varie en brun rougeâtre. La chenille de cette Emmdesia grossit assez vile, mais moins cependant que les trois espèces précédemment décrites. Du jour de son éclosion au moment de sa métamorphose, elle vil à découvert sur ÏOdontites lutea, depuis le commencement jusqu’à la fin d’octobre (1); c’est donc du 15 au de ce mois qu’il convient de la chercher, plutôt dans les lieux un peu couverts qu’aux expositions trop sèches. Cette petite larve est la dernière qu’on rencontre sur l'Euphraise à fleurs jaunes. Pour se chrysalider elle forme, dans le sable, sous les débris de végétaux, une petite coque solide dans laquelle a bientôt lieu la transformation, et le papillon n’éclot que près de deux ans après (2) Cependant j’ai obtenu accidentellement l’éclosion d’un sujet onze mois après la métamorphose de la chenille. IN'^KGTR PARPAÎT, Il y a peu de temps que cette jolie Phaléinte a. été découverte, e( cependant elle a déjà reçu quatre noms. L’anglais fJaworth qui,, le premier, l’a nommée Unifasciaia, a décrit sous le nom de Bifasciata, p. 334, une variété de cette espèce à bande médiane brune, laquelle variété me semble plus abondande que le type, surtout en Provence. Je la figure (PI. 114, n* 12.). La Scitularia, Ramb. ne parait pas, suivant M. Guenée, différer de l’C/m/’asmta d’Angleterre et d’Alle- (1) Dans le département du Rhône, elle vil quinze jours environ plus tôtqa’en Provence, par la raison que les plantes automnales sont plus tardives dans tout le Midi qu’au centre et au nord de la France. (2) M. Dardoin, de son coté, a pu s’assurer de ce fait par l’éducation de la chenille. 148 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS, magne (1). Et, enfin, VAquüariadeU. Herrich-Schæffer, fig. 336, qui n’est antre que YUnifasciata, Haw. Je signale une jolie variété constante de ceUe Emmdesia; je la nomme Yar. Euphrasiata. Elle est plus petite que le type, a le fond des ailes blanchâtre, avec les bandes d’un gris de souris. Je soupçonne que cette jolie variété (Tig. 13) est peut-être une espèce séparée. l.e type de VUnifasciataqiŸü bien voulu m’adresser M. Doubleday, d’Epping, ne diffère nullement des individus du midi de la France, notamment de ceux de Cannes et de Marseille. La race des environs de Lyon est un peu plus grande et plus claire que le type. VEmmelesia Unifasciata doit vivre partout où croît l’Euphraise à fleurs jaunes ; mais je ne la suppose nulle part abondante. Elle a déjà été rencontrée en Angleterre, en Allemagne, en Cor.se, en Ualie(2) et en Espagne. fl*'iag8itÏ8ecîa All|jîa‘i58, Stgr. Berl. Eütom. Zeitung. (1870). p. 1^9. (PI. 114, iig. U.) La chenille de cette nouvelle espèce que vient de publier le docteur Staudinger, a été découverte aux environs d’Ofen (Hongrie), au com- mencement de septembre, par M- Pech, sur les fleurs àeVAlHum fla- vum dont elle ronge aussi leè semences. Cette chenille est médiocre- ment longue, nullement carénée, très-atténuée antérieurement, avec (i)Cepen(Jantcornmajen’aipas vu ta ScUularia, Rb. en nature, l’époque d'éclosion que lui donna M. Rambur me ferait hésiter à la réunir à Unifasciata : f Elle se trouve .lu mois de juin aux environs d’Ajaccio. de Corse, p. 42.) (‘î) Lors de ma visite au muséum de Florence, très-riche en insectes coléop' tères et lépidoptères, (février 1869), j’ai pu m’assurer que rt/ni/’ascia/n appar- tient à la faune des environs de cette capitale. Eupilliecia Alliaria. IW les anneaux distincts, rentlée sur les 7% 8' et 9' segments, presque entièrement blanche en dessus et en dessous, et où on ne voit nulle trace de lignes. La tête est petite, globuleuse, et d’un jaune testacé, ainsi que les écailleuses. Les pattes anales sont, comme le reste de la chenille, d’un blanc très- légèrement jaunâtre, couleur due sans doute au genre de nourriture que prend la chenillle. Le papillon éclot à la fin de juin de l’année suivante. INSECTE PARFAIT. Cette Eupithecia a un faux air de VHelveticariu, Bdv. type : elle est cependant plus petite que celle dernière. Ses ailes, relativement moins allongées, ont à peu près les mêmes contours de bandes trans- versales, bien que celles-ci soient plus étroites ; et les quatre ailes ont aussi la même teinte gris foncé. Chez V Alliaria le point cellulaire est très-petit aux supérieures, et il manqueaux inférieures; cependant en dessous, ce même point est visible aux quatre ailes et les lignes trans- versales sont bien indiquées. Mon cabinet : un cf et une 9 ex larvâ. LesMyelois, ces charmants insectes de la grande famille des Phy- cides, sont généralement rares; on les connaît peu sous leurs pre- miers états, et les chenilles que l’on a observées ne peuvent donner qu’une idée imparfaite de leurs mœurs ; j’en juge au moins par les habitudes de celles de deux àîyelois et ffune Bhodophœa que je viens faire connaître. Ces trois Phycides sont la My. Lega- tella, Hb,, très-rare et grande espèce. la plus grande du genre, je crois; la Tramversêlla, Dup., une des plus jolies assurément, et, enfin, la Rhodophœa{i)Romanella, espèce inédite des mieux carac- térisées. C’est par celle-ci que je commencerai. (1) Genre créé par M. Guenée (Indes microlepid. p. 74) et compris dans te genre Myelois par quelques auteurs allemands. 150 CHENILI.ES ET LÉPlD(3PTÈftES IN'ÉOITS. (Species nova.) iPl. 1 15, lig. l à 5.) CHENILLE. Dès le milieu de mars on la trouve à sou premier âge rongeant la surface des feuilles derAlaterne. A sa seconde et à sa troisième mue, elleattaqueîesfeuillesetles fleurs fraîchement développées de l'arbuste qui doit la nourrir, les lie et, dissimulée sous la petite toile qui réunit cesjeunes feuilles et fleurs naissantes, grossit lentement. Elle n’est par- venue à toute sa taille qu’à dater du 20 au 30 avril, époque oii elle est médiocrement allongée, atténuée postérieurement, avec une grosse tête et le 1" anneau recouvert d’une plaque écailleuse. De vert glau- que qu’elle était lors de ses 2' et 3' mues, elle est devenue d’un vert pomme vif, avec les incisions jaunâtres. Les lignes vasculaire et sous- dorsale sont étroites, continues et d’un vert foncé, la stigmatale est fine, continue et plus claire que le fond ; les stigmates placés sur la ligne sont bruns et cerclés de noir. La tète et la plaque du 1" segment, à fond jaunâtre, présentent de grandes taches brunes, de formes di- verses et qui varient souvent. Le second anneau laisse voir, de chaque côté du 1" des trapézoïdaux, un gros point noir éclairé de blanc vif au centre. Les points pilifères sont trè, s-petits et noirs ; les Id pattes sont vertes. Cette chenille varie : quelques sujets sont lavés de vineu.x sui- les flancs ; chez d’autres, la tête et le anneau sont entièrement verts. L’espèce vit à Rome où je l’ai abondamment recueillie, en 1869, dans l’intérieur du Colysée sur les nombreux pieds d’Alaterne (Rham- mis alaternus) disséminés dans les galeries mises à jour, sur les gra- ItMLnièr& etlPaiÿa.iie' j) f Jfu(^aen . iC^neauxc col. Rhodupliœa Romanella. loi clins de cette immense ruine, et cela, jusqu’au faîte de Téditice. Cette larve semble préférer les pieds d’Alaterne vieux et maladifs aux autres placés tout à côté, vigoureux et pleins de sève. Je n’ai pu, à Rome ou ses environs, retrouver ailleurs qu’au Goly- sée(l) cette précieuse chenille. C’est en vain c{ue je Tai cherchée soit à la villa Pamphile, soit à la villa Rorghèse, où les Alaternes ne sont pas rares. C’est dans les détritus, au pied de l’arbuste, que la chenille se méta- morphose au centre d’une coque assez solide d’où l’insecte s’échapi)e à la fin de mai. INSECTE PAREAIT. Envergure: O 0!20à O 0^1. Il vient se placer dans le voisinage des AegfcùeWa, ilb., Dalcella, Z., Advenella, Zk., et Sucwella^ Zk, Il est plus petit que la pre- mière d’un cjuart environ , mais il est de la taille des trois autres auxquelles la Romanella ressemble par la coupe d’ailes et le faciès général. Toutefois elle en diffère par plusieurs caractères tranchés : par exemple; la ligne transversale extrabasilaire double, droite, noire qui est des mieux caractérisées. Le fond des premières ailes est d’un gris de souris tournant au gris foncé à la cote et aspergé d’un fin sablé noir. La bande droite, double, noire précitée, partant delà côte pour abou- tir au bord interne, est, au centre, d’un brun jaunâtre et parfois un peu rougeâtre ; la bande subterminale noire, continue, éclairée exté- rieurement d’un fin liseré blanc, est régulièrement mouvementée et présente un large coude formant extérieurement le côté d’un rectan- (1) Je me suis assuré que leRhamnus alalernus du Colysée nourrit, indépen- damment de la chenille de la R. Romanella, cellisdepUuieurs noctuelles, notam- ment VEmpyrea et la Chalciles ; celle d’une Neplicula que je n’ai pu faire réussir et qui doit être la Calhavlir.ella, signalée par M. Stainton, dans sa Bola- nical summary, p. 358. 15Î CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. gle. Les deux points cellulaires, soumit réunis pour présenter un croissant, sont bien indiqués en noir. Un trait subterminal noir pré- cède la frange ; celle-ci est large et concolore. Les ailes inférieures sont blanchâtres et lavées de fauve au bord externe. En dessous les supérieures sont d’un gris foncé ; où le som- met seul de la ligne coudée est marqué en noirâtre; les ailes inférieures sont semblables au dessus. La tête a de gros yeux d’un pouiqu’e obscur, les palpes sont en crochets ascendants : les antennes, très -légèrement crénelées, présentent à la base une petite nodosité. Les pattes, assez longnes, grises, sont largement annelées de noir et de brun. Le thoi’ax a la couleur des premières ailes ; l’abdomen est teinté de fauve. La 9 est un peu plus grande que le a” ; elle lui ressemblerait pour la couleur et les dessins, si les ailes inférieures n’étaient d’une teinte plus sombre, et si l’abdomen ii’était plus renflé et un peu plus long que chez celui-là. La RhocL Romandla, qui doit suivre la Smvdla, portera dans le Catalogue Stgr. le n” 481 bis. Mou cabinet ; 9 a*, 2 î '1). TljeSOfiS Hb. 71, Zk. — Tr. — Dup., pi. 284, lig. 2. — H. -S., 4b. — Stdg. Cat., 480. (PI. 115. fig. 6 à y.) CHENILLE. Elle a les mœurs de celle de la Romanella précédemment (ï) Si, lors de mon retour d’Italie en France, je n’avais perdu accidentellement une partie de mes chenilles, j’aurais pu obtenir bien près de 40 insectes parfaits de la Romanelta, Phvcide qu’on élève avec facilité, comme toutes celles du genre Rhodopkæa. ihjtdoü LcgnteJIa. 153 décrite ; mais elle m’a paru rare aux environs de Cannes, seul liabi- tat où, jasqu’à ce jour, je l’aie rencontrée. Cette larve, dont on igno- rait les mœurs, n’est parvenue à son entier développement que vers le milieu de mai, époque où elle se présente sous forme allongée, atténuée aux extrémités, sans carène, nullement aplatie en dessous, plissée, d’un brun vineux en dessus et sur les flancs, et d’un vert bleuâtre sur le ventre. Des trois lignes ordinaires, il n’existe que la vasculaire ; celle-ci est brune, assez large et continue. La tète est un peu aplatie, rétractile, d’un testacé rougeâtre. Le premier segment est recouvert d’une très-large plaque testacée et partagée par un fin sinus, avec taches noires latérales. Les seize pattes sont concolores; les stigmates, un peu saillants, sont jaunâtres et à peine cerclés de brun. Les tra pé- zoïdaux et autres points sont mamelonnés et plus clairs que le fond ; les poils sont relativement longs. Cette chenille vit sur les collines boisées les mieux exposées des environs de Cannes, plus particulièrement dans le voisinage de mon habitation, sur le Rliammis alaternus, dont elle ronge les jeunes feuilles après les avoir réunies en paquet, et au centre desquelles elle demeure immobile pendant le jour. Lors de la seconde quinzaine de mai, elle descend de l’arbuste qu’elle n’a pas quitté depuis l’ins- tant de sa naissance, et se transforme dans la teiae après avoir formé une coque solide composée de soie, de détritus végétaux et de grains de terre, La chrysalide est rougeâtre, avec l’extrémité abdominale obtuse ; l’enveloppe des ailes descend très-bas sur la spire. Le papillon éclot pendant les premiers jours de juillet et toujours dans la matinée. IXSEGTE PARFAIT. Comme on le sait, la Legatella est, si non la plus grande, tout au moins une des plus grandes parmi les espèces du genre auquel elle appartient. Ainsi que chez toutes les Myelois, le fond des ailes est d’un gris d0souris,avecleslignesdesmieux accusées. Les ailes inférieures se- 1S4 CHENILLES ET LÉLIIJOL'I'ÈUES INÉDITS. raient d’une blancheur absolue, si elles n’étaient très-légèrement ambrées à la partie subterminale. La 9 est un peu plus grande que le o*, et, ainsi que chez le plus grand membre des Myelois 9 , elle a les ailes inférieures d’un gris foncé. L’abdomen est allongé, conique et d'un gris obscur; les pattes blanches sont largement annelées de noir. La Mij. Legatella n’a qu’une génération. « (l) Tpa.st«veraellrt, Oui*. PI, fig. 10, — Zell. — ilciT.-Sch., 105. — Stgr. Cat., 403. OM. Ili, lîi;. in el II.) laiENILLE. Elle m’a été envoyée de Barcelone, en juillet; mais depuis je l'ai rencontrée aux environs de Cannes, où elle est rare. La seconde génération se montre en plein été. Vers la fin de juillet la chenille est parvenue à toute sa grosseur; elle est allongée, atténuée posté- rieurement, avec une grosse tète et seize pattes. Sur le fond, qui est d’un gris verdâtre, régnent, aux lianes et cà l’espace dorsale, de nom- breuses lignes Unes, parallèles, serrées, de couleur bois, partant tontes du deuxième segment. Ces lignes sont coupées par de larges incisions d’un carné rougeâtre. La tête semi- globuleuse, concoloi’e, est marquée d’une ligne brune centrale qui la traverse de haut en bas, et, en outre, d’une grande tache triangulaire brune appuyée sur l’in- cision. Le premier anneau avec plaque écailleuse est marqué laté- ralement d’un gros point noir ; cet écusson est précédé d’une rangée de très-petits points bruns. Les stigmates et les points trapézoïdaux (t) Est-c.e bien au genre Myelois qu’appartient la Transversellal Mydois Tmnsversdla. l-^o sont petits et noirs. Le dessous est d’un vert bleuâtre et ne présente pas de lignes; les seize pattes sont unicolores. Cette chenille vit sur la Psoralea bituminosa, dont elle ronge les feuilles sans attaquer les fleurs. Pendant le jour, elle se tient, à la manière des Tortrix, au centre d’un paquet de feuilles réunies par des tils de soie. En été, la transformation est rapide; moins de quinze jours après, a lieu l’éclosion du lépidoptère; la chenille forme sa chrysalide dans les feuilles sèches, au pied de la plante. La quatrième et dernière génération, me mande M. Himmighoffen, passe l’hiver sous une toile commune, à moitié enfouie sous le sol, au pied d’une grosse racine de Psoralea bituminosa, d’où elle ne sort qu’aux premiers rayons du soleil de mars. INSECTE l’AHFAIT. C’est un des plus élégants et des plus richement parés du geiu'e. L’espèce ne varie (1) guère que par la taille ; en effet, on rencontre dans la nature des sujets qui sont près de moitié plus petits (| ne d’autres ; cependant il est bon de se souvenir que les ? sont tou- jours un peu plus grandes que les cf. Obs. La chenille de la My. Transversellà ne doit pas vivre unique- ment sur la Psora. bituminosa, par la raison que cette plante n’ap- partient pas à la flore des environs de notre ville, où, cependant, j’ai (1) Depuis l’impression de cet article j’ai obtenu ex larvâ, les 18, 19 et 20 mai, plusieurs sujets de grande taille de cette Myelois, élevés à Cannes, dont la pre- mière chenille a été rencontrée par M. de Peyerimhoff, le 18 mars. Ces variétés (?) sont d’un aspect sombre aux quatre ailes; toutefois la bande jaune transverse des supérieures a conservé son éclat. Je soupçonne ici une espèce séparée, car la che- nille, qui vit solitairement, diffère de celle de la Transversdla ordinaire, et la coupe d’ailes de cette dernière n’est point la même que celle de la race sombre précitée. Que cette Phycide soit variété constante et peut-être bien variété vernale, ou qu’elle soit espèce distincte, ce qui est plus supposable, je propose de la nommer, en attendant de plus amples informations ; Myelois Var. (?) BUnmineUa, Peyer. et Mill. im CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. rencontré deux ou trois fois l’insecte partait butinant, en été, sur les fleurs, au crépuscule du soir, dans les vallons de la Pape. Pcmgieiia fSaliic®!;*, Stgk Berl.Entom. Zeitung. (1870), p. 131. (PI. lis, fig. 12 à 14) CHENILLE. Elle rappelle bien celles des Pempdia observées jusqu’à ce jour ; elle est cylindiâque, atténuée postérieurement, à tête petite et rétrac- tile, avec 1 6 pattes bien visibles et toutes propres à la marche ; les anneaux sont distincts. Le 1", moins haut que les suivants, est recou- vert d’une plaque écailleuse. Sur le fond, qui est d’un vert un peu bleuâtre, les lignes, d’un carminé vineux, se détachent d’une manière très-nette. La vasculaire n’est représentée que par un filet étroit ; la sous-dorsale est très-large ; ce sont plutôt trois lignes parallèles et continuas, interrompues aux incisions et qui partent toutes du 2® an- neau pour aboutir au 12". La ligne stigmatale est double et inter- rompue sur chaque incision. La tête est noire, la plaque du r’‘anneau marbrée de brun eide vineux ; les écailleuses sont brunes, les ven- trales verdâtres. Cette chenille a été trouvée, d’après les indications de M. Stainton, par M. Staudinger, dans les gales du Pistacia lentiscus, en octobre 1866, à Celles-les-Bains (Ardèche). Pendant les derniers jours de décembre 1869, en janvier et février 1870, M. de Peyerimhoff et moi l’avons retrouvée assez abondam- ment aux environs de Cannes, dans les gales des Lentisques. 11 a semblé à notre collègue etàmoi que ces larves sont insectivores et qu’elles se nourrissent exclusivement des nombreux Apkisqxie con- tiennent les gales où elles demeurent sans cesse entourées d’une toile blanche et de détritus. Ces Aphidiens venant à manquer à la chenille àeh Pempelia GaUicola, elle pratique un trou rond dans une paroi Pëmpelia Gallicolu. 137 de la gale qui l’enferme, s’en échappe, s’introduit dans une nouvelle gale, bouche l’ouverture par une mince pellicule de soie, et sortira de nouveau, soit à l’état de chenille, soit à l’état d’in- secte parfait; car c’est dans l’excroissance même de la plante qu’a lieu la transformation, vers le milieu de juin; vingt à vingt-cinq jours seulement avant l’éclosion de IdiPempelia. La chrysalide est médiocrement allongée , à pointe abdominale, aiguë, d’un brun rougeâtre, luisante et enveloppée d’une soie blan- che. Le papillon éclot dans la première quinzaine de juillet. LXSECTE PARFAIT. Il rappelle assez, pour les dessins et la couleur, les Phycidcs Com- positella elDubiella ; c’est une des plus caractérisées. LaPem. Ga/h'coto ne varie pas sensiblementpourlataille, mais, chez quelques sujets, les lignes transversales s’affaiblissent d’une manière sensible. C’est dans les lieux les mieux exposés, et toujours dans le voisinage des Lentisques, que vole, à la fin de juin et en juillet, cet insecte qui peut Ifien avoir plusieurs éclosions. La 9 dépose un œuf sur une gale naissante , mais ce ne doit être que plusieurs semaines après, lorsque les pucerons seront éclos, que paraît la petite larve qui semble avoir pour mission de les détruire. Obs. — Celles des gales du Lentisque qui contiennent des cheniL les n’acquièrent jamais ou presque jamais leur belle teinte sanguine; elles conservent la couleur verte des feuilles. On trouve à Celles-les-Bains, mais surtout à Cannes, deux mois environ plutôfique la chenille de hGallicola, celle d’une Tinéide qui a les mêmes mœurs de la première, et dont la découverte, due à M. Stainton, est de peu antérieure à celle de la P. Gallkola ; c’est \àStathmopoda Guerinii, Stainton. Le Pistacia terebinthus nourrit encore la chenille de la Nep- ticula prmnissa, SU. retrouvée parM. de Peyerimhoff à Cannes où l’espèce nous a paru rare. lo8 CllE.MLLES LT LKl’lUÜFTÈllES liNLDiTS. Anc^'losls C’iBKuam«»ii9plEs%, Dur. PL â7f), fig. i. — SlgT. Cat., 419. = Dihitella, Tr. — H. S., fjg. j8-13J. i ri. llo, fig. lo k 21. ' CHENILLE. Elle a des mœurs fort curieuses. Un la trouve, à toutes ses gros- seurs, enfouie dans le sable, aux e.xpositions les plus méridionales, enfermée dans un fourreau construit de grains de sable fins, liés par une soie brune. Ce fourreau, quelquefois très-long (il en est qui mesurent jusqu’à près de dix centimètres), et de consistance molle, est immobile et placé obliquement à plusieurs centimètres au-des- sous de la surface du sol parsemé d’une rare et maigre végétation. La chenille agrandit son enveloppe protectrice, à mesure qu’elle prend du développement. Pendant le jour elle ne quitte pas son four- reau, de forme tubulaire, cylindrique, et ouvert aux deux extrémités; mais elle l’abandonne pendant la nuit pour manger. En hiver, elle * demeure engourdie et ne prend aucune nourriture. Dès le mois d’oc- tohre, on la rencontre à ses tailles diverses ; cependant ce n’est que vers le milieu ou la fin de mars que les chenilles ont atteint leur entier développement. Après les 2' et 3' mues, la couleur est, ce qu’elle sera plus tard; mais le fond est d’une teinte plus chaude et les lignes sont plus vivement accusées en rose carminé. Après la 4' mue, la chenille de Cinnamomella, aux mœurs si singu- lières, est presque cylindrique, atténuée postérieurement, faiblement carénée sur la stigmatale, avec les lignes qui ont sensiblement pâli, et la plaque du premier anneau, large, testacée, robuste, et bien propre à soulever les couches de sahle qu’elle déplace chaque fois qu’elle quitte son fourreau. La ligne vasculaire n’existe pas, mais à la place on voit toujours le vaisseau dorsal qui se prononce en brun à Â7icylosis CÂiinmnomellu. i59 chaque inouvemenl de l’insecte. La ligne sous-dorsale est fine, con- tinue, largement interrompue surles incisions, d’un carné rougeâtre, avec un trait en dessous oblong, qui est de même couleur. La carène concolore est surmontée sur chaque segment d’un trait carminé, depuis le 2' jusqu’au H® anneau. Le ventre est verdâtre et sans lignes : les stigmates sont gros et indiqués en brun. La tête est petite, rétractile, d’un testacé jaunâtre, avec les mandibules noires. La plaque, qui est large et robuste, descend très-bas de chaque côté; celle du dernier segment est petite et concolore. Les Ui pattes, qui sont ver- dâtres, sont relativement petites, principalement les membraneuses. Cette larve, retirée de son fourreau, est vive et frétillante ; elle cherche à s’échapper en se tortillant et en faisant des sauts en divers sens. Elle se transforme dans le fourreau même. La chrysalide est allongée, à pointe abdominale obtuse, comme transparente, et géné- ralement d’un testacé jaunâtre. Les stigmates et la place des yeux sont rougeâtres. L’état léthargique dure 2S à 30 jours, et le papillon vole pendant tout le mois d’avril. INSECTE PARFAIT. Il est, de tout le genre, celui qui, assurément, varie le plus. Le type me paraît être d’un argileux plus ou moins accusé, avec les dessins mal indiqués ; mais les variétés rougeâtres, vineuses, brunes, presque entièrement grises et sans aucun dessin, ne sont point rares. La ? est toujours un peu plus petite que le - Selenin ,Sh. ! 7tu\ A .) Jlf. !p . CalII/norpha .Pimnnul/i ,L. / Ver. Itj I\( t). Apleet/i Specioe-a , fVir.A.j V. 6. .Wte-elia. iXri/tJt'anf/ui- f ./ilhin . f Vir. /epurina (rn .J VL J. Itedephila .Pflrre.lhts, L. / Tar. A.J .Vebrofp Jirtp. HouÎB'tn- â r.Mp/u>rL . Hylophila Prasinana. 161 Obs. Notre obligeant collègue de iSi Société entomologique de France, M. de Peyerimhoff, a bien voulu me communiquer sur cet intéressant insecte une traduction extraite du livre de M. de Heinemann ; Die Schmetterlinge Deutschlands. « Suivant unecommunication de Reutti, nous ditM. de Heinemann, la femelle aptère nage sur le dos, pendant la nuit , sous la surface de l’eau. Durant le jour , le nicâle ne vole que s’il y est contraint , tandis que la nuit il vole vivement à la surface de l’eau. L’accouplement a lieu dans beau. La femelle embrasse le mâle et plonge avec lui. » « La chenille a des branchies et vit librement dans l’eau. » L’imagination , dans ce fait dont la traduction est rapportée textuellement, ne se mêle-t-elle pas h la vérité, nous demandons-nous, M . de Peyerimhoff et moi ? Mon cabinet, 4 o*. Les variétés chez les papillons n’ont, je le sais, qu’une minime importance au point de vue de la science enlomologique ; cependant il m’a été communiqué certaines aberrations de lépidoptères telle- ment remarquables, que je ne puis résister au désir de faire connaître les plus intéressantes. Sur huit sujets que je choisis parmi les variétés inédites, six appartiennent à l’Angleterre qui me paraît bien décidé- ment être le pays d’Europe qui fournit le plus de ces anomalies ento- mologiques. HyEoplilla L. S. V. — Hb. Tort., fig. 158. — Dup. — Gn., Stgr., Cat. 5. (Var. A.) (PI. H6, fig. 1 et 2.) Elle s’éloigne du type par la frange et le bord interne des supé- rieures, qui sont d’un rouge vif, et par la bande diagonale qui lestra- \ 162 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INP:D1TS. verse, laquelle est du même ronge. Les ailes inférieures n’ont rien d’anormal. Cette jolie variété accidentelle, oii le vert et le jaune se marient si bien au rouge dont je viens de parler, a été olitenue d'une chenille trouvée sur le chêne. Vai’. 11. Si la précédente aberration de Prasinana est remarquable, celle- ci l’est bien plus encore. Le sujet, qui est une 9 , est d’une grande fraîcheur ; il a été obtenu de chenille. Chez cet individu, le vert des ailes supérieures a complètement disparu; il est remplacé par le blanc pur, ainsi qu’aux inférieures, en dessus et en dessous, i.e tho- rax et l’abdomen participent de cette couleur blanche. Cependant les trois bandes obliques sont, aux premières ailes, indiquées en blanc nacré luisant. Les antennes sont légèrement roussâtres. Cette intéressante variété de /'rasmana appartient à la collection de M. Douhleday, d’Epping. Seleuia IlEiist&'ânria, Albin. lïb. — Tr. — Dup. — Frey. — lldv. — Gn. — Stgr. I9h. = Tetralunaria, llufn. = Phœhearia, Fchr. (Var. A.) (Pi. 1 !6, iig, a.) Aucune variété de cette charmante Eiinomide n’avait encore été signalée; celle que je fais représenter est assurément des plus curieuses. Au premier abord , on a de la peine à reconnaître une aberration de VlUustraria, tant elle s’en éloigne par la couleur. La figure que je donne de cette variété accidentelle est une repro- duction exacte de l’insecte, qui est un d'. Callmorpha Dominula. 163 Le dessous des ailes est, à celui de Xlllmtraria type, ce qu’est le le dessus ; c’est-à-dire d’un brun rougeâtre obscur. Cette variété, que je désignerai par la lettre A, a été obtenue de chenille par M. Doubleday. Cet obligeant entomologiste n’a pas craint de me confier ce précieux insecte qu’il possède en un seul exemplaire. 0atlsiKii»i*pls£% HomiBiula, L. S. V. — Esp, — God. — Bdv. — Stgr. ~ Berce. (Var. G.) ( PI. m;, lig. 4. ) Parmi les diverses variétés figurées jusqu’à ce jour de la C. Domi- niila, aucune peut-être n’est aussi remarquable que celle que je fais représenter. Le sujet, qui est cf, est de grandeur ordinaire. Sur les ailes supé- rieures, qui sont d’un vert bronzé un peu luisant à la base, les diverses taches blanches du type ont disparu ; elles sont remplacées par des taches obscures, indécises, à reflets rougeâtres, et entourées de noir. Les ailes inférieures sont, y compris la frange, d’un noir fuligineux. Le thorax et l’abdomen rappellent pour la couleur celle des ailes supérieures. Cette variété accidentelle de la Dominula est d’origine anglaise ; elle appartient au riche cabinet de M. Doubleday qui a bien voulu me la communiquer. Je ne crois pas qu’elle ait été obtenue ex larvâ; cependant le sujet, qui a probablement volé, est dans un bon état de conservation. Obs. Godard figure à la planche SS' de son 4" volume, en outre du type de Dominula, deux jolies variétés: l’une à ailes inférieures jaunes, l’autre à ailes inférieures noires. M CHENILLES ET LÉPlDOPÏÉKtS tr^ÉDi'lT'. J64 LaVar. Crtncas/ca, Kol. {AU. post. et abdomino luteis) s'éloigne pius que toute autre de celle que je figure. jtà|»l«eC» ^g»eei0£«t,., Hp.. Dup. — H. -S, — Gii. ~ Stgr. (Var. A.) (PI, 116, fig. 3.) Voici une intéressante variété accidentelle de la Speciosa a\ Chez cette aberration, qui est tout aussi grande que le type, le fond des supérieures est noir, et les lignes ordinaires, dentées au lieu d'être indiquées en noir, se détachent vivement en blanc. Les ailes inférieures sont d’un gris fuligineux, avec un large point cellu- laire allongé et noirâtre. Ces ailes sont traversées par une éclaircie assez large. Les quatre ailes sont en dessous fuligineuses et luisantes. Les antennes sont noires ; le thorax est noir, mais rehaussé de lignes blanchâtres. Cette variété, qui est d’une parfaite conservation, m'a été commu- niquée par M. Lederer qui m’écrit l’avoir reçue de M. Heinemaner. Celui-ci l’a rapportée des montagnes du Harz. La Speciosa est demeurée rare partout ; elle appartient plutôt aux régions élevées qu’aux lieux bas; néanmoins elle aurait été ren- contrée deux fois, dit-on, aux portes de Lyon, sur les collines boisées qui, à la Pape, boi'dciit le Rhône. Elle a été pidse dans les Vosges (Spécies général. VI, p. 80) et, ensuite, dans rAuvergne, par M. Rellier de la Chavignerie. DrilepliUn Porcellus. 3?li*cï5a Albin L. — Roeî. — — Esp. — Dup. Rdv. — Slgr. — Gn., Ylî, p. 51. (Var. Capucina, Gn.) (PI. Ü5, fi}j. 6.) Cette Tariété constante paraît commune en Angleterre rroü je l’ai reçue, en plusieurs sujets, de M. Doubleday qui l'obtient de chenille. Chez cette variété, le gris testacé du type est remplacé par du brun carmélite foncé. Les atomes verts ont entièrement disparu, sauf de fines et légères traces sur les lignes médianes ordinaires ; mais le trait clair formé par le bas de la coudée, se détache au contraire en blanc vif sur l’extrémité du fond. La ligne basilaire persiste en noir ; mais les taches brunes subterminales sont absorbées, de même que les traits noirs terminau.x. Ün fin liseré clair dessine le contour de toutes les ailes et envoie quelques traits clairs sur la frange à l'endroit des nervures. Les ailes inférieures sont d’un gris fuligineux, et l’abdomen participe de la teinte obscure des supérieures; quant au thorax, il n’est guère modifié. Nul auteur, jusqu’à ce jour, n’avait parlé de cette remarquable et constante variété. Coll. Doubleday, Guenée, Lederer, Millière, etc. Porcellui», L. S. V. — Esp. — H b.’— God. — Bdv.-Stgr, Berce. (PI. 116, fis, 7.) Les espèces qui appartiennent au beau genre Deilephila varient peu. Je ne sache pas qu’il ait jamais été écrit que le Porcellus pre- ifîB CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. sentàt des aberrations. Cependant j’ai reçu en communication de M. Lederer, une remarquable variété 9 de cette espèce. Le sujet est plus développé que le type. La belle couleur rose du corps et des ailes, qu’on remarque chez les Porcellus ordinaires, a presqu’entièrementdisparu. Cette couleur, chez cette variétéacciden- telle, n’est indiquée que vaguement au centre et au sommet des ailes supérieures. Le reste des ailes, le thorax et l’abdomen sont d’un vert jaunâtre fort indécis. Ce sujet intéressant est originaire du Caucase d’où l’a rapporté M. Lederer qui, à ce propos, me mande : « M. Nogell l’a aussi vu sur le Bosz-Dagh (à environ quinze lieues de Smyrne.) » EXPLICATION ïtES PI, ANCHES 167 EXPLICATION DES PLANCHES De ia 26« Livraison (1870). PLANCHE 1!3. EXPLICATION DES FIGURES. Fig. 1. Chenille grossie de la Cokophora ÏÏe.lianihimeUa, Mile 2. Fourreau » » 3 . » » * A . Insecte parfait. 5. Aile grossie. IL Fig. 6. Chenille de ïAcidalia Helianthemata, AIill. 7. » » > 8. Insecte parfait. 9. » » HL Fig. 10. Micra Barcinonensis, Mill. 11. » * IV. Fig, 12. Chenille de VAcidalia Beleniiata, Mill. 13. » » Vue de dos. 14. Insecte parfait, V. Fig. 15. Anarta Violacm Heb -Sch, Helianthemum tuberaria. 16^ EXPLICATION DES PI, ANCHE? PLANCM!'; m, EXPLICATION DES FÎUUHES. L Fig. 1 . Chenille île la Nola Ghlamydulalîs, Hb. 2. Cocon. 3. Insecte parfait. n. Fig. Nola CMamijdulaliü. Hh. Lafonialis, 'Sïill.) m. Fig. 5. Chenille 6'Eupithpria Gomtrictata, Cn. 6. » )> (Var.) 7. Insecte parfait. IV. Fig. 8. Chenille d’Eupitheda Mcrinata, Gn, 0. Insecte parfait. Y. Fig. 10. Chenille Unifasciata, Haw. 11. » » » ( Var) , 12, Insecte parfait. VI. Fig. 13. Emmelesia Unifasciata (Var. ’ Euphrasiata, Mill.) VII. Fig. 14. ChQmde d'Eiipithecia Alliaria, STCfï\. 15, Insecte parfait. OdontUes (iitea. EXPLICATION BES PLANCHES tes PLA-NCIIE li:.. KXPLICAÏIUN l)i%S FIGUKES. L Éig. 1 . Clieriille de la Hochphæa Romanella, Mîll. :2. » » vue de dos. 3. Insecte parfait a\ i. y y 9 . O. ^ )> O* au vol. IL Fig- (). Clienille de la Miielois Legafella, He. 7 . » y )i 8. Chrysalide. 9. Insecte parfait. ill. Fig. 10. Chenille de la i¥//e/oîs (?) Tramv«/rseUa.\\H. • II. Insecte parfait. iV. Fig. 1^. Chenille de la Pempelia (ki.llicola, Stgk. 13. » ' ' vue de dos. LL insecte parfait. V. Fig. Ld. Chenille (le i’ifîa//o.sïs Due. l(î. ):> » » jeune. Î7. Chrysalide. 18. Fourreau contourné accidentellement au tiers de sa long. 19. Insecte parfait cd. (Var.) r . i- » î . ill. Acentropm Niveiis, Olivieh. 22. Arpniropus Latipennis, Moesciîlkh. Branche de lihamniis alaternua. » de Psoralea bitmiinosa. » de Pistacia lenilscus, avec une feuille surmontée d’une gale. 170 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 116. EXPLIGAÏIO.N DES FIGURES. l. Fig. 1. Hÿlopliila Prasinana. L. (\3ir. A..). 2. » » (Var. B.) If. Fig. 3. Selenia Illustraria, Hb. (Var. A.) m. Fig. -4. Callimorpha Domimila, L. (Vai'. G.) IV. Fig. D. AplecUi Speciosa. Hb. (Var. A.) V. Fig. 6. Miselia Oxyacanthœ, Albin (Var. Capucina, G.n.) VI. Fig. 7. DeilepUila Porcdlm. L. (Var. A.) VINGT-SEPTIÈME LIVRAISON PRÉSENTÉE A LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYON, LE 6 FÉVRIER 1871 Avant de commencer la description des insectes qui doivent composer la vingt-septième livraison, je crois devoir signaler une erreur qui s’est glissée dans la rédaction de la vingt-cin- quième (1), et une dans la rédaction de la vingt-sixième. Cette seconde erreur cependant n’a pas été reproduite sur la plan- che. A la page 158 de cette 26' livraison, j’ai désigné des noms Ancylosis Cinnaynomella, Dup. (pl. 284, fig. 9) , un insecte représenté sous ses divers états; le. pl. 115, fîg. 15 à 19, lequel n’est point ce lépidoptère; c’est la Gynancycla Cinerella, Dup. [Depositella, Zk.) (1) Suivant M. Henri Doubleday, les fig. 7 et 8 de la 111* pl. (25* liv.), ne seraient pas des variétés de la C Maria Immanata, ainsi que je l’ai pensé ; mais « le n° 7 une Cidaria Russata, Var. Perfus- cata, Haw. et, le n“ 8, une C. Russata, Var. Commutata du même auteur. » Cependant la flg. 9 de la même planche est bien une variété cons- tante de \’ Immanata, lAdiVy . 172 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. IVoItft (?) Mill. (Species nova.) (PI. 117 flg. let 2.) Cette charmante espèce, dont la découverte revient encore à notre infatigable collègue, M. Dardoin, tientdes Nicteola, Herr.- Sch., et des Nola, Leacli. qu’elle semble relier. C’est,3elon moi, plutôt à ce dernier genre qu’elle appartient , qu’au genre Nycteola composé de la seule Falsalis, Herr.-Sch. [Nyc- teolidœ, IL -S. 2" Supp. Tab. 1, hg. 4 et 5.) La Nola'i Dardoinula mesure 0™,017 ; elle est de la gran- deur de la Cicatricalis, ou mieux de la Tiiymida. Par la dis- position des lignes, aux ailes supérieures, elle a, sauf la taille plus petite, quelque ressemblance avec la Togatulalis, cependant elle se distingue de celle-ci par la nervure costale plus droite, ou moins arquée que chez toutes les Nola. C’est par ce carac- tère^ et aussi par les ailes supérieures larges à l’extrémité, que la nouvelle espèce tient au genre Nycteola. Les premières ailes sont assez larges, à l’extrémité surtout ; elles sont d’un gris-clair presque blanc, et à leur centre se dé- tache vaguement l’espace médian lavé d’argileux ; il est limité extérieurement par un trait épais, noirâtre, partant de la côte pour aboutir au bord interne qu’il ne touche cependant pas. Le trait qui lui est opposé est fin, noir, sinueux, anguleux à la base ; il part aussi de la côte. La ligne subterminale est fine, blanche, en zigzag, mal indiquée. Les franges sont assez longues, concolores et précédées par une série de petits points noirs. Les ailes inférieures sont d’un gris-blanc, uniforme et luisant. En- dessous, les supérieures qui sont d’un gris-foncé, luisant, lais- sent soupçonner seulement la bande transverse noire du dessus. Aruuilft)' (Je [n Sûcrt'/*! Ljmitiemit! Jt' Zr/on . A?in^<.‘ J.H7I. PI. U7. ’A'j'". Zi or. P.Miifière ef Zouj/uZ p f iTo^T.j£<1' pl.p f Zdhnil/ .}'/•. I.j 2, Nohi ^ Dar'dflw.ula , M7I . II, 3 à 3. Ft&roqflTi- &orijon . S,<-p. U[. Ô Û 3, C^Zrfbp/'ûi/T'û^/l./Uil (dj ürii/'orrryii^z. Bell . Irnp.lIouLv/d-, .'f.n.JH^non . Mipnemuv C4>1. t I ,;1 ri r- i i' y- à. Nola ? Dardoinula 173 Les secondes ailes seraient semblables au dessus^ s’il n’existait un point cellulaire foncé. Les antennes sont filiformes; les palpes assez courts, ascendents, (1) velus et dépassant le front. La trompe médiocrement allongée, fine, rougeâtre. Les }^eux gros, noirs et rougeâtres au centre. Le thorax assez robuste et concolofe; l’ab- domen, qui dépasse les inférieures, est d’un gris-blanchâtre et luisant. Les pattes longues, blanchâtres et luisantes ; les infé- rieures avec deux paires d’éperons. On ne connaît encore que le ^ de Darduiniila ; il a été rencontré le 15 septembre 1870, aux environs de Marseille; (2) sa conservation est telle qu’on la croirait obtenue de chenille. Ce charmant papillon fait partie de la riche collection de M. Dardoin. Mon cabinet ; un exemplaire en bon état. CiioE’^on» Esp. pl. 47, fig.5. — Hb. 102 et 124. — Dup. II, pl. 3,fig. 2aet&. =; Gorgoniades. Hb., Verz, 1815 — Bdv.Jc. pl. 48, fig. 6. — Stgr. Cat. 492. (Pl. 117 fig.3 à 5.) Ce lépidoptère, qui est toujours d’une grande rareté, ne devra pas demeurer, par suite de la connaissance de la chenille, dans le même genre Œnotherœ dont, on le sait, la chenille est dépourvue de la corne qui surmonte le IL anneau. Un autre (1) Les palpes ascendants et la trompe semblent éloigner ce lépi- doptère des Nola et des Nycteola. Devrait-il former un genre séparé (2) Cette année deux nouveaux sujets mâles ont été capturés, me mande M. Dardoin. 174 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS caractère important qui aurait dû suffire déjà pour la séparatioH des deux espèces ; celui des antennes, chez l’insecte parfait du Gorgon, contournées en cornes de bellier, au lieu d’être droites et en massue allongée ainsi que chez V Œnotherœ, comme l'a du reste observé le premier, Duponchel (II, p. 25). Ces deux caractères, dis-je, doivent isoler le Gorgon du genre Pterogon et former un nouveau genre sur lequel j’appelle l’attention des classificateurs. CHENILLE. Elle est remarquable par l’éclat des lignes blanches qui se détachent sur le fond d’un rougeâtre foncé uniforme, lavé cepen- dant de gris-bleuâtre sur les derniers anneaux. La tête est glo- buleuse, assez développée, concolore, traversée perpendiculaire- ment par deux lignes brunes , éclairées de chaque côté de blanchâtre. Les seize pattes concolores existent, mais chose utile à signaler, c’est que les quatre premières ventrales sont sensi- blement plus courtes (1) que les quatre dernières. La corne du onzième anneau est presque droite , relativement courte , très aiguë, brune et tachée de blanchâtre à la base. Les lignes blan- ches qui se voient sur toute la longueur de la chenille, sont ainsi disposées : la vasculaire est double, médiocrement large, et plus étroite sur les premiers et les derniers segments ; les lignes sous-dorsale et stigmatale sont larges, non interrompues, et fi- nement liserées de brun de chaque côté. Entre ces deux dernières lignes, ainsi que sur le ventre, on voit un liseré fin, blanc, inter- (1) Caractère qui éloigne encore la chenille du Pt Gorgon de Y Œnotherœ, et qui semble la rapprocher des larves de Smérimthes, dont les deux premières pattes sont plus courtes que les autres. PteroQon Gorgon. 175 rompu aux incisions. Les stigmates sont ovales, d’un orangé obscur et liserés de noir. Cette chenille, qui n’était point encore parvenue à son entier développement, mais qui était toutefois dans un parfait état de conservation, m’a été envoyée par M. Staudinger qui m’a assuré qu’elle vit dans la nature sous les ; cependant il n’a pu me préciser l’espèce. INSECTE PARFAIT. Il varie beaucoup ; ce que nul auteur n’a jusqu’à ce jour fait observer. J’ai sous les yeux une ^ de Gorgon, ex larvâ, où le fond des ailes et le thorax sont bien moins foncés que chez le type. Chez cette variété, les bandes et taches des premières ailes sont presque blanches, et le brun du thorax a sensiblement pâli. La couleur du dessous est affaiblie dans les mêmes propor- tions qu’en dessus. Je figure, indépendemment du type ^ , cette intéressante aberration qui peut bien être une variété constante. Collection Donzel à Lyon ; 4 exemp. ex larvâ. €*asn|ttog^i*amma (?) Uniformata, Bell. Ann. Soc. Ent. Fr. (Séance dn 12 février 1862.) — Stgr. Cat. 2663. (PI. 117, flg. 6 à 8.) CHENILLE. C’est à la fin d’avril qu’éclosent les œufs de la première-géné- ration. Les jeunes larves grossissent rapidement; parvenues à 176 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. leur entier développement, au commencement de juin, elles se chrjsalident bientôt dans les feuilles sèches et les insectes par- ' faits se montrent vingt ou vingt-cinq jours après. La chenille est médiocrement allongée, à peine carénée sur les côtés, à lignes nombreuses et continues. Sur le fond carné pas- sant quelquefois au vert clair, ou vert jaunâtre, on voit la ligne vasculaire étroite, brune, marquée à chaque incision des anneaux du milieu, d’une tache triangulaire noirâtre. La stigmatale est large et blanche ; entre ces deux lignes principales, il en existe trois autres fines, tremblées, continues, verdâtres. Le dessous est marqué d’une large ligne claire, continue et liserée de brun de chaque côté. Les dix pattes sont concolores ; les trapézoï- daux petits et bruns. Cette larve vit dans la nature sur plusieurs espèces de Gcdiunv, jel ’ai nourrie avec le G. moliigo. Bien que plus allongée que la chenille de \ Ahlut aria, celle de V Uniformata lui ressemble, et paraît avoir toutes les habi- tudes de cette Larentia . INSECTE PARFAIT. La Canijptogramma (?) Uniformata (1), qui a deux généra- tions, varie sensiblement. Le type est d’un gris-brun plus ou moins foncé, avec des stries couleur d’argile, et de nombreuses lignes ; m^is quelques sujets obtenus ex larvà sont généralement d’un ton argileux clair ; d’autres sont d’un gris - brun très foncé. Cette espèce, découverte par M. Himmighotfen, il y a à peine (1) Cette Plialénite n’est-elle pas plutôt voisine de V Ahlutaria et de la Frustrata qwe de la Scripturata ainsi rpie l’a pensé M. Bel- lier de la Chavignerie ? JÎn/uiMi' de- h Sodefe Linnéerme deZijon , 'jjfLivr. I. 7 à 6, ôele&hio- Otzy c-e-dreila , Mül . W. J e-i 3, CJi&lonia Spe-c-tabih/s-, Tclu^ , m, et lû, Bornhi/œ- Æversjruznjii , jfw . Ihip. SouitPte , S,r. M^non-. jrj^MpnezTz^ col. Gelechia Oxijcedrella 177 dix ans^ n’a encore été rencontrée qu’aux environs de Barcelone (Espagne.) Mon cabinet : 12 exemples : 5 mâles, 7 femelles. CiieleeSïSis MS31. (Species nova) (PI. 118, fig. 1 à6) CHENILLE L’œuf pondu en juillet est déposé sur une baie de Jiiniperus oxijcedvus) il éclot vers la mi-août, alors que le fruit commence à mûrir. Aussitôt éclose la petite larve s’introduit dans la partie charnue de la baie, grossit lentement pendant l’automne, sem- ble ne pas endommager le fruit qui la recèle, s’engourdit pendant r hiver, mange et grossit de nouveau au premier printemps, et atteint son entier développement en mars ou avril. C’est à ce moment qu’elle s’échappe et descend de l’arbuste en se laissant glisser à ten e au moyen d’un fil de soie. Elle se transforme rapidement. Cette petite larve mesure 10 à 12 millimètres. Sa forme est celle de toutes les chenilles du genre Gelechia. Elle est atténuée postérieurement, plissée, avec seize pattes bien développées, et le premier anneau protégé par une plaque écailleuse. Le fond est d’un blanc jaunâtre ou ambré, lavé d’argileux sur la partie dorsale et de gris bleuâtre sur les derniers anneaux. La tête et la plaque du premier segment sont d’un ochracé pâle, les seize pattes coneolores. 11 n’existe pas de lignes ; quelques points pilifères seuls se remarquent surmontés de poils fins et courts. 178 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. Cette chenille varie en gris, avec la plaque écailleuse con- colore. Le plus souvent un fj'uit ne suffit pas à la chenille de VOxy- cedrella\ elle se déplace alors et s’introduit dans une autre baie du J. oxycedrus) mais elle endommage cette dernière, on le conçoit, plus rapidement que la précédente. La métamorphose a lieu parmi les détritus de végétaux, quel- quefois cependant c’est au centre du fruit qu’arrive la trans- formation dans un hamac en soie blanche. La chrysalide est courte, brune, avec la gaine des ailes descendant assez bas sur l’abdomen ; celui-ci est obtus à l’extré- mité. L’insecte adulte se montre vers les premiers jours dejuillet, et l’éclosion se prolonge pendant cinq à six semaines. INSECTE PARFAIT. Envergure: a"0™,012 à0"’,013. 9 0™,014 à 0"’,015. C’est une des plus tranchées parmi les espèces si nombreuses du genre Gelechia ; aussi, à sa vue, M. Stainton est moi n’avons pas hésité à la déclarer nouvelle. Les ailes supérieures sont étroites, allongées, luisantes, et les inférieures sont fournies de longues franges soyeuses. Sur les premières, qui sont d’un chamois foncé, on voit quatre grosses taches noires principales de forme incertaine, mais plutôt ellipti- ques qu’arrondies, dont deux appuyées à la côte, et deux au bord interne. Le plus souvent ces taches noires sont liserées sur les bords d’une teinte claire comme moirée. On voit, en outre, quelques points noirs, formant tache, placés à la base de l’aile, et d’autres au bord interne; ces derniers sont moins nombreux et moins constants. Les ailes inférieures sont uniformément d’un Gelechia Oxycedrella. 179 gris foncé et luisant, avec leurs longues franges concolores. En dessous, il n’existe aucune tache; les quatre ailes sont d’un gris très foncé, luisantes , et seulement lavées de couleur chamois obscur aux supérieures. Les antennes sont d’une longueur nor- male, moliformes et d’un jaune chamois. Les palpes, en crochet très relevé, sont noirs en dessous et jaunâtres en dessus. La tête est velue; le thorax robuste et concolore. Les pattes, avec deux paires de tarses aux inférieures ( pl. 1 18, f. 6), sont concolores. La 2 est semblable au ^ ; elle est seulement un peu plus grande. La G. Oxycedrella ne varie que pour la taille ; certains su- jets, dont peut-être les larves ont jeûné, sont de moitié plus petits que le type. J’ai devant moi une soixantaine d’exemplaires de cette espèce obtenus ex larvâ (1). Les sujets, pris au vol dans le voisinage des Génévriers qui ont nourri les chenilles, sont rarement en bon état de conserva- tion. C’est au crépuscule du soir que vole en juillet, sur les col- lines les plus chaudes de Cannes, cette jolie Tinéide. Je la place après la G. Âleella, F. ( A Iternella Hb. 46. f. 151) dont elle a la coupe d’ailes. (l) M. de Peyerimhoff, notre collègue, me mande avoir obtenu de chenilles élevées par lui, en juillet deraier. un nombre à peu près égal de cette Gelechia nouvelle. 180 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. (ÈSieloiBiit Spect^BiiiSîig, TniBsciseï*. Mém. Mosc. 1806^ pi. 13 %. 6. — Stgr. (]at. 756. Inter- cisa, Dup. VI, p. 81, pl. 57. — Herr. — Sch. tig. 9 et 10. Incisa, ]| Frey. pl. 356. (Pl. 118, flg. 7et8.) CHENILLE. Elle est médiocrement allongée, cjlindrique, recouverte de nombreux poils rudes d’un jaunàtre-clair, implantés en faisceaux sur des tubercules de couleur orange, cerclés de jaune clair. Le fond de la chenille est très brun, presque noir. La seule ligne stigmatale existe ; elle est large, droite, continue, et d’unblanc- jaunàtre. Les stigmates, placées sur la ligne même, sont grands, cependant on les distingue à peine, car ils sont d’un jaune clair et nullement cerclés. Le dessous du corps et, d’un gris-jaunâtre marbré de brun. La tête est petite , globuleuse, entièrement noire et luisante. Les pattes écailleuses sont rougeâtres, avec le dernier article noir. Les ventrales et anales sont de couleur orange; la couronne est brune. Cette larve que nul iconographe français n’a encore lîgurée, doit être polyphage, ainsi que toutes les espèces congénères ; cependant elle seml)le préférer les armoises aux autres plantes herbacées. Duponchel, en décrivant l’insecte parfait sous le nom de In- tercisa, ne le croyait pas publié ; il l’était pourtant, et, de plus, iiguré depuis 1806, sous le nom de Spectahilis , par Tausclier, dans les mémoires de la société impériale de Moscou ; p. 212,. T 13, fig 6.. Chelonia Spectabihs. 181 Le de la Spectahilis est assez différent de la $ par la dispo- siton des taches et par sa couleur. La Chelonia Spectahilis qui aujourd’hui fait partie de tou- tes les grandes collections, n’a encore été rencontrée que dans certaines parties montagneuses de la Russie méridionale. Espé- rons cependant qu’un jour, ce beau lépidoptère viendra enrichir notre faune française. Le plus grand nombre de nos montagnes provençales: l’immense chaîne des Maures , celle de l’Estérel, les Alpes qui dominent Nice, Cannes et Menton, n’ont jamais été explorées d’une manière sérieuse ; il ne serait donc pas étonnant d’y rencontrer la précieuse Spectahilis, pas plus, tou- tefois, que sa congénère la Quenselii, considérée naguère comme exclusive à la Sibérie et au Groenland, laquelle vient d’êire signalée dans nos Alpes françaises. Quelques années plus tôt, je dois le dire, la Quenselii avait été retrouvée sur les hauteurs de Célérina, en Suisse, par M. Rod. Zeller, et, peu après, rencontrée en nombre, cà Zermatt, par MM. Guenée, Fallou, Constant et Obertliur. ersenasisil Bull. Soc. Mos. 1843, pl. 10, 11g. 2. — Frey. T. 438, lig. 3-4. — H. -S. fig. 73 et 74. — Gn. Ann. Soc. b’r. 1858 p. 456. — Slgr. 923. ( Pi 118, flg. 0 et 10 ) CFIP]N][,LE. Elle est par sa couleur tranchée distincte de toutes celles de genre, mais sa forme la place naturellement dans le groupe des chenilles de Ruhi, Qaercus, Crdlimae, Spartii, Tii/olii: cepen- dant c’est de cette dernière (pi’elle sera})proche le i>lus,aus.si bi -n 182 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS parla couleur que par la disposition des lignes. Cette larve est complètement cylindrique, pleine, demi-velue, ornée, sur un tond noir velouté, de couleurs vives. La ligne vasculaire, partant du second anneau, est large et d’un gris-bleuâtre. La sous-dor- sale est fine, très interrompue, et de couleur amarante ainsi que la partie supérieure du premier anneau. La siigmatale n’existe pas, à proprement parler, mais au-dessous des stigmates, on voit une large ligne d’un gris vineux, et, au-dessus de ceux-là, une grosse tache, ou mieux une réunion de plusieurs stries d’un blanc-jaunâtre, placée sur chaque incision. Les stigmates sont peiits, blancs et cerclés de noir. La tête est petite, bleuâtre, glo- buleuse, avec les mandibules d’un rougeâtre pourpré. Les seize pattes sont coucolores, mais, du côté interne, elles sont d’un orangé vif. Le venire, qui est d'un noir profond, laisse voir sur chaque segment deux taches rectangulaires d’une belle couleur orange placées à la suite l'une de l’autre; les poils sont d’un lirun-foncé mêlés de noir.j Dans le jeune âge, cette chenille est d’une teinte beaucoup plus obscure ; les couleurs vives dont elle sera parée sont alors imparfaitement indiquées. Elle vit, dit-on, en juin, sur les Sca- bieuses ; « sur un Acacia, suivant Freyer, et sur le Karagona frutcscens, suivant M. Herrich. » (Gn. Ann. Soc. Fr. 1858, P . d: O i . i Cette superbe chenille a déjà été représentée par M. Freyer, d’Augbourg, mais le fécond inconographe allemand l’a-t-il re- produite d’une manière bien e.vacte? Cala me paraît douteux. .-\urai-je mieux réussi à la faire figui-er moi-même ? J’ose l’espérer . INSECTE PARFAIT. Le o” est des plus remarquables par le développement de se antennes, dont les lamelles sont plus longues que chez aucun autre Bombyx. AnnaLei\' lu 6'ocièéé- Linnéenne' de Zi/oti . Zwr. Anj^deim.FlLlO. Joijue W'I^Mpne.zu.v col. k‘" . ■y,y ^ ' -.'?^, i'.' " ... r_ :>, •' >:W' Perarge Clyniene 183 La teinte paille claire des ailes supérieures chez les deux sexes est constante. Cependant, par la forme générale et la disposition des lignes, c’est du Trifolii cpie, de même que pour la chenille, le Bx. Eversmanii se rapproche le plus. « Le papillon vole sur les pelouses arides de l’Oural, à la fin d’août. » Gn. l®^ra**se Clynseim*, Esp. Pi. 85, fig. 1-3 — Hb. 165-6. — Dup. — Bdv. • Frey. — H.-S. 102-103. — Stgr. 368. (PI. 119, fig. 1 à 3.) CHENILLE. Celle-ci semble s^éloigner des Perarge par la structure ex- ceptionnelle de la tête ; forme unique, je suppose, parmi les chenilles de Satyrides, dont le plus grand nombre est aujour- d’hui connu. Cette forme particulière, dis-je, devrait peut-être nécessiter pour la Clymene un genre nouveau. La chenille est dhine longueur normale, fusiforme, très plissée en travers, léfèrement pubescente, d’un vert un peu bleuâtre^ avec les lignes longitudinales mal indiquées. Seize pattes bien développées, avec le dernier anneau finissant en pointe fourchue, et la tête dégagée du premier segment: cette tête, assez grosse, ronde, ciliée, concolore, surmontée de deux pointes saillantes, rappelant assez la têie des chenilles du '"genre Nernoria. Les mandibules sont rougeâtres, et les ocelles bruns. Les trois lignes ordinaires sont étroites, continues, plus claires que le fond, finement liserées de vert foncé, mais cependant peu apparentes. Les stigmates ovales, concolores, à peine cerclés , sont invisibles à l’œil nu. 184 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Ainsi que toutes les larves de Satyres^ celle de la Clymene vit uniquement de graminées. Selon toute probabilité, elle doit se suspendre pour se clirysalider. J’ai reçu de M. Staudinger cette curieuse chenille. L’insecte appartient à la Russie méridionale. Le papillon vole dans les grands bois qui bordent le Wolga. (PI. 119, fig 5 à 5) KpÎBïî'pSan*!» l®«SBpSaaiî, ïîsp. Hb. — God. — Btlv. — S(gr. — Ber. (PI. 119, fig. 4 à G.) Si le précédent Satyride se distingue par sa chenille de tou- tes les autres espèces congénères, doni les larves ont été obser- vées, le Pasiphaê, par ses premiers états, se relie naturellement à YHyperanthus. En etfet, l’une et l’autre de ces deux espèces se transforment sous les pierres, dans une position horizontale, alors que toutes les autres chenilles s’attachent par le dernier anneau pour se métamorphoser. CHENILLE. • Elle est assez courte, convexe en dessus, aplatie en dessous, carénée sur les côtés, à tête très dégagée du premier anneau, et un peu bifide, ou mieux cordiforme (1). Cette larve est en ouire atténuée postérieurement, avec une double pointe aiguë au der- nier segment ; elle est très pubescente, avec de nombreuses li- gnes d’un brun-rougeâtre. Le fond est d’un jaune-argileux ; la (1) Par ce double caractère de la tête un peu bifide et dégagée du premier anneau, ne semblerait-elle passe rapprocher de la chenille de la Clymene ? 185 Epinephele Pasiphaë vasculaire est large, continue, d’un brun-noiràtre ; la sous- dorsale est large, très ondulée, à peine plus claire que le fond, et accompagnée de nombreux points bruns de chaque côté. La ligne stigmatale est très large, presque droite, claire, finement liserée de blanc en dessus, et de blanc-noiràtre en dessous. Tout le corps est en outre parcouru longitudinalement par plusieurs lignes fines, serrées, continues, formées par l’agglomération de nombreux atomes bruns. La ligne sous-dorsale est, à l’incision des 5", 0', 7", 8*’ et 9” anneau, marquée en dessus d’un gros point brun. Les stigma- tes petits et bruns. Les pattes écailleuses brunes ; les dix autres concolures. Enfin, la tête est marquée de deux bandes d’un brun- rougeàtre qui la traversent de haut en bas. La chenille de Pasiphaë, me mande M. Himmigholïen qui me l’a envoyée d’Espagne, vit isolément sur les graminées qui bordent les chemins montagneux des environs de Barcelone. On la trouve, pendant le jour, au centre des touffes de longues her- bes, tout près du sol. Parvenue à toute sa taille, vers la fin d’avril et le commen- cement de mai , cette larve se retire sous les pierres pour se métamorphoser, s’y place dans une position horizontale, et partage avec la clienille de \' Ihjperantlms, les habitudes des Sat. Proserpina, Ilermione, Briseis, Arethusa, Ftdia, etc. Elle s’élo'gnerait donc par ce mode de transformation, je le ré- pète, de toutes les chenilles (P Epinephele . L’éclosion du Pasiphaë a lieu vei's la fin de mai ou le com- mencement de juin, et se prolonge pendant un mois environ. INSECTE PARFAIT. Cette jolie Satyride ne varie jamais. Elle n’est pas rare dans les bois-taillis des collines d’Auribaud, de Grasse, de Vence, de Nice, et autres lieux de la Provence. 186 CHENILLES Eï LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Le Pasiphaë a été pris dans l’Ardèche. Il s’avance même jusque dans le Dauphiné, province qu’il ne doit pas dépas- ser. P. MILLIÈRE. Anruilt'f? d{ . Saturnia A tlantica . 187 Pour rendre un dernier hommage au remarquable talent de peintre-naturaliste de notre regretté collègue, feu Bruand-d’ü- zelle, et aussi pour faire connaître la femelle d’une superbe Sa- turnide, je crois devoir ligurer dans ce recueil deux beaux des- sins de la Saturnia Atlantica, que m’a laissés cet ami de notre chère science entomologique. Si, en agissant ainsi, je m’écarte momentanément du cadre que je me suis tracé, celui de ne représenter dans mon iconogra- phe que des papillons européens, je prie mes lecteurs de m’excu- ser en faveur du motif qui me fait agir. Outre les deux belles figures de la exotique, je donne le texte littéral, de la description de l’insecte, qu’a laissé Bruand-d’Uzelle, texte écrit en entier de sa main. P. M. Saâiifitta Aftlnntlea, Lucas, Bruand. (Vieillei, Bruand). Stgr. Cat. 949. (PI. 120). Envergure du^^, 105 millim., delà 9 llSmillim. Cette Saturnie, par sa taille, est l’intermédiaire des S. Pi/ri et Spini ; par ses couleurs, elle se rapproche davantage de la première ; voici en quoi elle diffère : Le mâle a les barbules des antennes manifestement plus lon- gues; le brun du corselet et de l’abdomen tourne bien plus au violâtre, tandis que le blanc sâle des intersections abdominales i 188 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS est plus gris. La partie claire de la bande marginale des quatre ailes est d’un blanc pur ; la double raie, fulgurée et festonnée, qui prend naissance vers l’angle apical et descend un peu au delà du milieu du bord inférieur, olfredes angles bien plus pro- noncés chez Ailanüca ; aux ailes supérieures, l’espèce de fer à cheval, de couleur rose-tendre argentée, qui entoure le premier angle supérieur de la raie fulgurée, est bien tranché, puis l’ex- trémité inférieure de ce fer à cheval s’appuie contre une secon- de tache noire, un peu plus petite que celle que l’on voit à son sommet, près de la côte ; les second et troisième angles se pro- longent en deux taches vineuses jusqu’au milieu de la bande terminale, tandis que chez Pyri, il n’existe qu’un petit filet de cette couleur, légèrement arrondi , et entièrement séparé de l’extrémité des deux angles précités, qui s’approchent beaucoup moins du bord terminal ; l’œil des dites ailes est plus arrondi dans l’espèce qui nous occupe; le cercle qui suit immédiatement la tache noire centrale est d’un jaune bien plus vif, et le demi- cercle, qui est blanc chez Pyri, est légèrement argenté chez Atlantica ; la portion teintée de gris-clair qui occupe le centre de l’aile est ici d’un blanc-rosé un peu sale, ainsique l’espace compris entre la grande tache basilaire et la raie noire et rou- geâtre qui SS trouve tout près de celle-ci ; enfin, la bande d’un brun-noiràtre qui, chez Pyri, borde intérieurement la raie ful- guiée, à partir du dessous delà tache ocellée, n’existe pas dans Atlantica. Aux secondes ailes, la raie brune qui surmonte l’œil médian est seulement arquée chez Atlantica, tandis qu’elle offre un mouvement anguleux chez Pyri, En dessous, on remarque les mêmes différences qi^en dessus, par rapport à la bande marginale, aux raies fulgurées et aux diverses taches apicales: mais une chose singulière et digne de re- marque,c’est que la raie fulgurée n’est pas à la même place qu’en dessus ; elle est bien plus rapprochée du bord, et s’éloigne des Sa turnia Atlan tica 189 yeux; tandis qu’elle vient s’appuyer contre eux, en dessus (l). L’espace brun compris entre cette raie fulgurée et la bande margi- nale est bien moins foncé (|ue chez Pyi'i> ; et, au lieu de la bande d’un gris-noiràtre qui, chez cette dernière, part do la côte pour abouür au-dessus de l’oeil, on distingue une raie anguleuse, peu arrêtée, qui semble répéter la double ligne fnîgurée, dont elle est très voisine aux ailes inférieures, cette raie anguleuse s’o- blitère en avant et vers le milieu deTceil. Les cuisses sont d’un pourpre-vineux, ainsi que le sommet des pattes dont la portion inlérieure est d’un jaune d’ocre vif. L’ab- domen est plus foncé chez le mâle que chez la femelle, et son extrémité est recouverte de poils de couleur vineuse. Du reste, comme chez Pytâ, la femelle est généralement un peu plus claire et plus terne que le mâle. Cette belle espèce a été recueillie à Philippeville, par mon ami Henri Vieille, capitaine d’artillerie : il avait trouvé le lUcàle et la femelle accouplés contre une fenêtre , au-dessus do son jardin ; la femelle pondit ses œufs le lendemain, et, peu de jours après, le capitaine Vieille pût profiter de riicureuse occasion d’un ami commun qui rentrait en France et venait précisément à Besan- çon, pour m’envoyer ces deux lépidoptères , avec plus de 200 œufs fécondés. Malheureusement celui qui s’était chargé de me rapporter la précieuse trouvaille fut un peu souffrant pendant la quinzaine qui suivit son arrivée à Besançon, et négligea dès lors de me re- mettre la petite boite qui contenait l’envoi : quand il put s’acquit- ter de la commission, les petites chenilles étaient écloses, et mortes de faim i (1) Cette particularité n'a pas été iii(li(iuée par M. Lucas, qui a signalé Atlantica dans l’ouvrage sur l’Algérie. Il est évident, du reste, à voir la ligure du mâle, qu’il a publiée, que notre collègue u’a eu sous les yeux qu'un individu déjà un peu passé. 190 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS. C’est ainsi que m’a échappé une bien belle occasion d’élever cette nouvelle et importante espèce presqu’immédiateinent après sa découverte. La facilité avec laquelle on amène à bien les autres espèces du même genre me fait penser que je serais parvenu à faire réussir le plus grand nombre do ces intéressantes petites bêtes, et probablement à les acclimater, sinon à Besançon, du moins Lyon, avec l’aide de mou ami hl. Milliôre. — Quand cette occasion perdue se retrou\ era-t-elle ? ! J’avais d’abord désigné cette espèce! 1 ) sous le nom de Vieillei, la crojmnt inédite, et désireux de lui donner le nom de celui qui me l’avait procurée et que j’alfectionnais beaucoup. Mais, l’an dernier, ayant eu occasion de faire voir à M. Lucas le dessin que j’en avais fait, cet entomologiste distingué reconnut de suite l’espèce qu’il avait signalée sous le nom Ailantica, nom que je dûs adopter. M. Lucas ne connaissait pas la femelle; le seul mâle qu’il a rencontré était posé contre le tronc d’un chêne-vert: ce renseignement, comme on le sait, n’a pas grande valeur, surtout puisqu’il s’agit d’un exemplaire fatigué et qui avait déjà beaucoup volé ; d’autant mieux que les mâles du genre Saturnia sont au nombre de ceux qui ont la propriété de sentir les femelles à grande distance et d’accourir vers elles de fort loin. Mon ami Vieille ayant recueilli un couple fraîchement éclos, contre une fenêtre qui dominait son jardin, j’ai tout lieu de croire que l’im des deux au moins (la femelle probablement) pro- venait d’une chenille qui avait vécu dans le jardin même; je pense donc que cette chenille se nourrit de quelqu’arbre ou ar- buste des genres Pyrus ou Prunus comme ses congénères eu- ropéennes. Je comptais obtenir du capitaine Vieille quelques éclaircisse- ments à ce sujet : malheureusement, il y a quelques mois, et (1) Provisoirement et dans ma collection. Salurnia Atlantica. 191 peu (le jours après son arrivée en Crimée^ il a été enlevé, par une mort aussi glorieuse que prématurée, à ses parents et à ses amis qui le chérissaient, et pour qui cette perte a été une source de regrets profonds et qui saigneront longtemps encore ! Besançon, mars 1856. Th. Bruand-d’Uzelle. iiatiÉllaliUitel 193 PLANCHE 117 EXPLICATION DES FIGURES I. Fig. 1. Nota (?) Dardoinula, Mii.l. 2. Id. id. II. Fig. 3. Chenille du Ptcroyon Gorgon., Esp. 4. Insecte parfait ^ 5. Id. id. 2 Variété. 111 Fig. G. Chenille de la Caniptog ranima d) Unifor- rnata, Bell. 7. Chrysalide. 8. Insecte parfait. Tige de Galium molugo. PLANCHE 118 explication des figures 1. Fig 1. Chenille de la Gelechia Oxycedrella, Mill. 2. Id. id. vue de dos. 3. Tête et deux premiers anneaux grossis. 4. Insecte parfait 5. Id. id. 2 G. Patte inférieure grossie. H. Fig. 7. Chenille delà Chelonia Spectahilis, Tauscher. 8. Insecte parfait cf III Fig. 9. Chenille du Bombyx Eversmanni, Ev. 10. Insecte parfait 2 Fruit du Juniperiis oxijcedrus. 194 PLANCHE 119. KXPI.ICATION DES FIGURES I. Fig. 1. C\\Qi\\\\(dàQ Percü^ge Clymene, 2. Id. id. au moment de la transfor ■ mation. 3. Insecte parfait. II. \ Fig. 4. Chenille à’Epinephele Pasiphaë, Esp. 5. Chrysalide. 6. Insecte parfait. Tige de IIolcus lanaius. PLANCHE 120 EXPLICATION DES FIGURES Fig. 1. Saturnia Atlantica Lucas, Bruand. Id. id. 9 . finales de^la. Jodeàî L/ '/in Jenner de^Zi/onr. ^7i7îJelS7J.:FiJ21. 2Ôf Xù?r. 1. I Ô, Ao7-(i , uJ. SllpheJIxi., MM. ,.^'ta/td/ue'e'ù , .ES. FLumLfE'elùj, , ïfb. Zio//j;.ri , .Un . ApifhrYnL>\ Bo.r.ri . FeltrolLi , Botjer de F. f 'Viir. AllnprjrndelLT , .MM . j Imp.BoiùeJ-/e. .\r\Mofrum . I1'YMùmiU2H.r col. i: ■» . ( #:iæp 'Æâ'hi k:\ IJ “ 1 "» .1 .,\ «■ : k± Sï iti ' "f Psyché Silphelia 205 nature elle se nourrit volontiers de Plantayo, Rumex et Dorycnium. Notre collègue^ M. de PeyerimhofFet moi avons un jour surpris une chenille de la Silphelia rongeant les feuilles du Dorycnium suffruticosum plante qu’elle ne doit cependant pas préférer^ puisque celle-ci ne croît plus à la hauteur où je trouve le {)lus abondamment la chenille de la Psyché dont il est ques- tion. On la rencontre aux environs de Cannes à 140 ou 150 mètres au-dessus du niveau de la mer; je ne l’ai jamais remar- quée plus haut. C’est aux expositions Sud-Est, dans le voisinage du Grand-Pin, en face des îles Lérins, qu’elle vit le plus ordi- nairement. Toutefois, de loin en loin, elle se montre au Sud ; rarement plus bas que la hauteur que j’ai indiquée. Le fourreau que la chenille fixe le plus souvent contre les murs en pierres sèches, élevés pour soutenir des terres plantées de vignes, le fourreau, dis-je, est tubuliforme, un peu courbé au centre, presque cylindrique, allongé, beaucoup plus que celui de sa voisine la Ps. Leschenaulti, Stgr. ; rappelant plutôt les four- reaux d’un genre autre ; celui, par exemple, de la Fumea Su- riens (le. pl. 65, f. 5) dont il partage, non-seulement la forme cylindrique et allongée, mais encore la couleur argileuse. Le fourreau de la 2 est toujours plus long que celui du «f . L’insecte parfait se montre du 15 avril au 10 mai; de six à sept heures du matin. Je ne l’ai jamais vu éclore passé cette dernière heure , bien que les fourreaux soient constamment demeurés au soleil. INSECTE PARFAIT Envergure 0'",018 à 0'",019. C’est de ses deux congénères la Fulminella , Stgr. et Les- chenaulh, Stgr. que la Silphelia s’éloigne le moins. Elle est un peu plus petite que la première et légèrement plus grande que 206 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS la seconde de ces deux Psyché. On voit de suite en quoi la nou- velle espèce diffère de ses voisines lorsqu’on peut en juger par comparaison. La Silphella a l’apex des supérieures sensible- ment plus aigu que chez ses deux congénères. Les quatre ailes relativement plus allongées sont d’un noir de suie presque opa- que, ce qui n’a pas lieu chez les espèces précitées. Elle a de plus ( et ceci est un nouveau motif de séparation), les franges et les nervures relativement épaisses, et d’un noir opaque profond. Les poils du thorax et ceux de l’abdomen sont d’un noir mat absolu, sans nulle trace de poils blancs ou gris. Le dessous est d’un noir mat tout aussi intense que le dessus. La Ps. Silphella ne varie jamais. La ? est d’un blanc grisâtre, avec la tête ambrée et luisante ; la plaque des deux premiers anneaux est carnée. C’est très im- parfaitement qu’on distingue à la loupe des rudiments d’anten- nes. Les œufs dont cette ? a l’abdomen rempli, sont relative- ment gros, elliptiques et d’un blanc douteux. PsycBie StandfuSHii, H. -S. VI, p. 175 — Heineman, I, p. 181 — Stgr. Cat. 850. (PI. 122. fig. 6 et 7.) Est-ce une espèce séparée, est-ce simplement un grand exem- plaire delà Fusca, Haw. {Calvella, Och. ) ? Une simple va- riété ne pourrait, ce me semble, se présenter avec (une enver- gure aussi considérable; je croirais plutôt à une espèce distincte de la Fusca, d’autant, que la costale présente un contour légère- ment rentré chez la Stand fussii, tandis que le contraire existe chez la Fusca. La Ps. Standfussii, H. -S., la plus grande de toutes les Psj- 207 Psyché Pluniistrella chides connues, appartient à la Russie méridionale ; elle n’avait point encore été figurée. Les pailles courtes du fourreau paraissent plutôt disposées transversalement que longitudinalement. Ohs. J’ai sous les yeux une femelle de la Stand fussii', mais on ne peut rien en dire, tant elle est déformée par la dessication. Je n’ai rien pu apprendre de la chenille et de ses moeurs. Mon cabinet: deuxexemp. un (Alhida ).Cela n’est point exact, si j’en juge par la figure si différente de la chenille à' Alhida ( Icon. III, pl. 102, f. 17. ) * Le fourreau est de taille exiguë et revêtu de pailles courtes ; cependant ces pailles ne sont nullement serrées, et ne se prolon- gent qu’au tiers de sa longueur ; les deux autres tiers du four- reau sont recouverts de grains de sable fin, serrés et bruns. La Psy. Pluniistrella appartient à nos provinces de l’Est où elle est toujours rai-e. Elle n’a jamais été rencontrée au centre et au midi de la France. M. Zeller me l’a envoyée de Zurich où il la prend de loin en loin. 208 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Psyclie SRellerl, Mn. Mn, Z. b. V. 1855^ p. 756, 1 à 8. — Stgr. Cat. 830. ( PI. 122, fig. 10 et 11 ). Elle n’a pas été comprise dans la Monographie des Psychides de Bruand. Nul auteur français n’ayant encore fait connaître cette petite espèce, je crois devoir figurer le ainsi que son fourreau. Je le fais d’autant plus volontiers que la Zelleri considérée jusqu’à ce Jour comme appartenant à la Russie méri- dionale,vient d’être retrouvée en France. En effet, au commen- cement de mai 1870, je recevais de Plaisia( Jura) cinq fourreaux d’une Psychide, que je ne reconnus pas. Vers la fin du même mois, j’obtenais deux mâles en tout semblables à la de Russie, et trois femelles. J’ai l’espoir de faire connaître plus tard la chenille sur la- quelle il m’est envoyé le renseignement qui suit: « Fourreaux trouvés sur des buissons qui rampent et qui végètent sur une pelouse sèche d’une montagne voisine. » La P. Zelleri fera désormais partie de la faune française. Psy^clte j%piforaiil«, Rossi*(l) Fau. étrus. 11, tab. 8, f. 2. — God. IV, 29, f. 7. — FrejL pl. 667. — Bell. Ann. Socc. Fr. 1860, p. 691 — Stgr. Cat. 825== Aj^jiformella, Brd. —Fucella, Hb. Tin. 305. ( Pl. 122, flg. 12 et 13 ) CHENILLE. Elle a de grands rapports de forme avec ses voisines (1) Petrus Rossius, Fauna Etriisca, II, T. 8, f. 2, p. 287. L’au- teur de la faune étrusque a considéré la Ps. Apiforniis comme un Diptère appartenant au genve Syrphus-, il a donné deux figures assez bonnes de sa S. Apiformis. Psyché Apiformis 209 les P. Alhida et Silphella dont elle ne diffère que par les dessins de la tête. Cette larve, qui n’a pas encore été observée, a seize pattes, les membraneuses sont à peine développées, mais les écailleuses sont robustes, d’un Jeanne rougeâtre, avec le dernier article noir. Le corps est très plissé, à peine caréné sur les flancs et d’un blanc jaunâtre. Les trois premiers segments qui s’emboîtent l’un dans l’autre sont recouverts d’une large plaque écailleuse ambrée, avec de nombreuses taches noires. La tête également d’un jaune ambré est maculée de taches noires lesquelles sont, de chaque côté, disposées en deux groupes dont le supérieur est le plus grand. Les mandibules, les ocelles et les palpes sont noirs. La chenille de la P. Apiformis,a.msi que j’en ai dit deux mots à lap.21 du présent volume, est commune aux environs de Naples. Vers le commencement de mars, j’ai pu, à Pompeï,' recueillir bon nombre de fourreaux de V Apiformis, les uns déjà fixés aux vieilles murailles, les autres appendus aux ronces du voisinage, des feuilles desquelles cette chenille devait se nourrir ; ce dont pourtant je n’ai pu m’assurer personnellement. CqHq Psyché n’est pas rare en Sicile, suivant M. Bellier de La Chavignerie qui a étudié la faune entomologique de ce pays. Le fourreau ressemble assez à celui de la P. Atrihombycella, Brd. bien que plus petit et moins épais ; il est composé de pailles ténues placées en travers et recouvertes d’une soie blanchâtre. L’éclosion du lépidoptère a lieu vers la fin d’avril. . INSECTE PARFAIT. La figure de V Apiformis de la Manogr. Brd. (PI. I, f. 18 a) ne donne de cette Psyché qu’une idée imparfaite. Le thorax et surtout l’extrémité de l’abdomen, chez les sujets ^10 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS fraîchement éclos, sont recouverts de poils d’un fauve vif. Cette couleur imprime à VApiformis un aspect brillant et des plus gais parmi les espèces de ce genre nombreux, toutes ou presque toutes si tristement vêtues de deuil. Ohs. Ce doit être par erreur que Bruand a dit ( Monog. p. 39 ) en parlant de V Apiformis : « se trouve dans le Midi de la France. » Jusqu’à ce jour personne, que je sache, ne Fa rencon- trée en Provence. L’Apiforme appartient spécialement , je crois, à l’ancien royaume de Naples. C’est bien vainement que je l’ai cherchée aux environs de Gênes, de Florence et de Rome. Le musée en- tomologique de Naples ne possède guère que VApiformis pour représenter le genre Psyché (1) mais elle y est en grand nombre d’exemplaires bien conservés pour la plupart. Psyché Febretta, Boyer de Fonscolorabe. Ann. Soc. Fr. 1835, p. 107, pl. 1. — Brd. pl. I, f. 21 a. b. — Bell. Ann. Soc. Fr. 1860, p. 190. — Stgr. Cat. 817 = Vetulella, Rb. Cat. Sys. And. a. b. pl. 3, f. 2, p. 296. ( Var. Albipunctella, Mill. ) \il (P1.-Î2S, flg. H à 18) Je crois avoir suffisamment démontré ( le. III, p. 12 et sui- vantes) que la P. Velutella, Rb. n’est autre que la P. Fe- hretta^ Boyer de Fonscolombe. Je ne reviendrai donc pas sur (1) Toutefois, deux sujets en fort mauvais état de la Ps. Cine- rella, Dup. s’y trouvent aussi. Psyché Fehretta 211 les renseignements que j’ai fournis alors pour prouver que le nom de Vetulella n’est qu’un synonime. Cependant tout en confirmant aujourd’hui ce que j’en ai dit à l’époque précitée, je rendrai sommairement compte de nouvelles observations que , depuis lors, j’ai été à même de faire à l’égard de cette espèce qui, jusqu’à ce jour, est demeurée fort rare, et que pos- sèdent peu de cabinets. La P. Fehretta parait en août seulement ; du commencement de ce mois au 20 ou 25 environ. C’est le matin qu’elle éclot, entre sept et huit heures ; se distinguant en cela de sa congénère, la Cinerella, Dnp., qui éclot toujours à l’entrée de la nuit et qui volejusqu’au matin. Après m’être procuré quelques femelles de Fehretta qui' sont écloses sur une pelouse de mon jardin, à Cannes, les mâles arri- vèrent, dans la matinée, en grand nombre autour de ces femelles, à tel point que, par instant, j’en comptais de douze à quinze volant à la fois, ou se posant sur les parois extérieurs de la cage qui enfermait les femelles. Ces mâles paraissaient tellement oc- cupés, que nul bruit ne les effrayait, et qu’ils se laissaient saisir avec la main, ou piquer sur place. La vivacité des Fehretta P' est si grande, et, par suite, ces insectes se gâtent si vite pendant leur vol extravagant, que, sur vingt sujets capturés, c’est à peine s’il s’en trouve un de pasable. A l’époque de l’éclosion de cette Psyché elle n’est pas telle qu’on l’a représentée jusqu’à ce jour, c’est-à-dire d’unroux foncé ou d’un roux brunâtre, par la raison que des sujets ayant vieilli en collection, ont dû servir de modèle au peintre. La Fehretta de récente éclosion est vivante et d’un noir fuligineux, avec l’extrémité des franges blanchâtre; le thorax et l’abdomen sont d’un gris mêlé de roussâtre. Les antennes sont grandes, plumeuses et tirent un peu sur le roux. Cette espèce, qui ne devra plus être rare, présente une variété constante; celle-ci est, aux environs de Cannes du moins. 212 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS sensiblement plus abondante que le type, c’est-à-dire qu’elle se montre dans les proportions de quatre sur cinq. Cette variété se distingue de l’espèce ordinaire par la pré- sence aux ailes supérieures d’un point cellulaire assez gros, d’un blanc vif. Ce même point blanc est reproduit en dessous, mais avec cette différence qu’il se fond et forme une traînée blanchâtre à droite et à gauche des plus caractéristiques. La Psyché Fehretta type est commune en Sicile, suivant M. Bellier de La Chavignerie. I*ïatypteryx ISâaEaa'ia, lîufn. = Hamula, Esp. — Hb. fîg. 46-47. — Dup. 2‘, pl. 140, fig. 3. = Uncinula, Bork. 111, p. 461. — Hb. fig. 45. (Var. Méridmialis). (Pl. 123, fig. 1 à 5. ) La chenille de la Plat, üncmula de Borkhausen, Var. (?) Méridionalis, lépidoptère considéré jusqiCà ce jour comme va- riété constante de V Hamida d’Esper et de Duponchel, la che- nille, dis-je, n’a été figurée nulle part. Cette variété méridionale n’est-elle en réalité qu’une simple aberration du type, la Bina- ria% J’inclinerais fort à en douter et à voir là une espèce dis- tincte, V par la constance de cette prétendue variété ; 2“ par la différence notable de la chenille comparée à celle du type dont Hubner nous a laissé une assez bonne figure sous le nom de Si- cula ( Bomby. 1, Sphingides, F. c, 1, ) ; et par celle de la chry- salide h. En effet, la couleur de la chenille de Hubner est tellement différente de celle de l’ Uncinula, et la forme de la pointe qui surmonte le 3° anneau est si dissemblable que je crois, ^nnale Bm^rLœ.Sufr- fUncinuIûy , Bork.J H- 6 et J, Eupithecia Mezü-siIzeUa, , MM. H, (ÿ a, 2j, Metr'ocumpcL HoTiorariE, J'ch^'. .'t k: fe'.; '•i'' Platypteryx Binaria 213 je le répète, à l’existence de deux espèces. Voici en tout cas ce que j’ai à dire des premiers états de V Uncinula, Bork. Var. (?) Meridionalis . CHENILLE Elle passe l’hiver pendant lequel, très petite encore, elle demeure fixée aux branches de divers chêne-verts de la Pro- vence, et ne parvient à toute sa grosseur que pendant le mois de mars (1), époque à laquelle sa croissance est des plus ra- pides. A la seconde mue, cette larve est brune, couleur qui se pro- nonce au point de devenir noirâtre souvent. Dès la troisième mue elle abandonne sa livrée sombre et passe au vert d’eau très-clair ; parvenue à son entier développement, le vert tire sur le bleuâtre lavé de carmin sur la région dorsale ; le tout est aspergé de nombreux petits points allongés d’un vineux pourpre. Cette chenille n’a, comme toutes celles des Platypteryx, que 14 pattes, le dernier segment qui se termine eu pointe longue et relevée en étant dépourvu. La tête est aplatie en avant, large à la base, avec le sommet cà deux pointes émoussées ; elle est concolore, et aspergée de points pourprés. Les ocelles sont noirs, et les mandibules vineuses. La ligne vasculaire seule existe sous forme de trait fin pourpré ; elle s’arrête au 5' anneau inclusivement; à partir du Çf, on remarque un large espace dor- sal en forme de losange plus clair que le fond, lequel aboutit au 10' anneau. Cette losange est limitée sur les bords par un trait pourpré qui se fond inférieurement. La pointe du 3* anneau est (1) En décembre dernier, une chenille, parvenue par exception à sa 4« mue, s’est transformée vers la mi-janvier, et adonné son insecte parfait le 5 avril suivant ; c’était un cr” . 214 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS aiguë, unique (1) et d’un pourpre carminé, ainsi que celle du 12*. Les stigmates, d’une petitesse extrême, sont rougeâtres et cer- clés de noir. Les pattes concolores et vineuses extérieurement; la couronne des ventrales est également vineuse. Le ventre d’un vert bleuâtre ne présente pas de lignes. Cette chenille qui me paraît vivre spécialement sur le Quercus ilex se nourrit des feuilles de l’année précédente, et ne touche jamais aux nouvelles, alors même qu’elle manquerait des premiè- res feuilles. Pendant le jour elle se tient fixée au revers d’une feuille. C’est sous l’une de celles-ci qu’elle se métamor- phose, et c’est avec cette feuille qu’elle forme une sorte de tente, où, retenant les bords au moyen de fils de soie, elle tisse sa coque qui est d’un blanc jaunâtre ( fig. 2. ). Je crois que, pour cette opération importante, la transformation, elle ne descend jamais de l’arbre qui l’a nourrie. La chrysalide est, de son côté, assez différente de celle de V Hamida ; elle n’est pas blanche ; celle du est entièrement d’un vert bleuâtre taché de brun, et rougeâtre sur la poitrine; le tout recouvert d’une légère efflorescence blanchâire. Celle de la ? est d’un blanc un peu verdâtre, assez courte, à pointe abdo- minale obtuse, avec la gaine des antennes très apparente, et laissant voir, chez celle du , les lamelles fixées à la hampe. L’insecte adulte éclot une première fois en avril et mai, et une seconde en août et septembre, INSECTE PARFAIT. Ici nous trouvons encore des caractères qui doivent séparer (1) Et non pas bifide, dont la base est entourée de petits points blancs, » Dup. VII, 2% p. 85. Ce passage de Duponchel ayant trait à la chenille de V Hamida prouverait encore que ma chenille est une autre espèce. Euli ith ecia Massüia ta 215 les deux races, ou mieux, les deux espèces. La P. Haniula , Hb. f. 46-47^ type» ^ et est toujours plus petite que VUn- cirnula, Bork. ( üncula, Hb. f. 45 ). Celle-ci est, en outre, lavée d’une teinte dkm gris-bleuâtre cbâtoyant qui n’existe pas chez le ^ de V Hamida. Parlerai-je des deux points noirs aux supérieures, toujours plus accusés chez V Hamida ? ainsi que de la coudée présentant un angle vif, tandis que cette coudée, chez VUncula, est toujours arrondie au coude? enfin, la couleur de chacune des deux espèces, l’époque d’éclosion, etc. Tout, en un mot, porte à penser que Borkhausen a eu raison de considé- rer cette prétendue variété ( Hamida, Esp. Hb. Dup. ) comme espèce distincte nommée par lui Uncinida. EsBjïltaïeciiî. Massiîâata, Mill. le. II, pl. 67 fig. 1 et 2. — Stgr. Cat. 2794. ( Pl. 123, flg. 6 et 7.) CHENILLE. Elle rappelle assez celle de la Cocciferata, Mill. Ces deux chenilles ont des mœurs identiques. Elles vivent en Provence sur les mêmes arbres ; les chêne-verts, et à la même époque ; celle du 15 mai au 15 juin, et éclosent dans le même temps, du 15 mars au 15 avril de l’année suivante. Ce qui distingue la che- nille de Massüiata de celle de Cocciferata, c’est d’abord sa taille plus petite, ensuite les tâches rougeâtres du dos, lesquelles au lieu de se présenter sous forme de chevron, affectent plutôt celle d’un trident dont la base repose sur chaque incision. La Massüiata insecte parfait est, on le sait, ü'ès distincte de sa congénère ; à tel point que les deux espèces ne font pas partie du même groupe d’Æ'îip^VAm'a. Une curieuse particularité, je 216 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS dois le dire, se rattache à cette Massiliatcf, les chrysalides re- cueillies au printemps, non-seulement n’écloront pas toutes l’année suivante, mais les deux tiers environ resteront à éclore, et ne don- neront leurs insectes parfaits que la deuxième année pour le second tiers, et que la troisième année pour le troisième tiers. La Massiliata est aussi commune aux environs de Cannes que la Coccifeirita. Obs. Au commencement de 1870 j’ai cru reconnaître dans cette Eupithecia une espèce distincte de la Massiliata^ et pensai dès lors l’indiquer dans les Petites Nouvelles Entomologi- ques publiées par M.E. Deyrolle,sons le nom àe Peyerimhoffnta . Ayant reconnu mon erreur, ce nom devra cire désormais consi- déré comme nul. Wge, Litkocampa Millierei] ces larves provenaient de la seconde génération. Jeune, cette chenille ressemble à la Lithorhiza, mais un peu plus tard elle a plus de rapports avec sa congénère Ramosa. A sa seconde mue elle est allongée, d’un gris foncé, avec trois lignes latérales. Les trapézoïdaux et la caroncule du onzième segment sont relativement prononcés. Parvenue à son entier développement elle est fusiforme, sensiblement atténuée aux extrémités, sans carène latérale, à tête lenticulaire, avec lé onzième anneau surmonté d’une pointe bifide coupée brusque- ment en arrière, et éclairée de blanc vif transversalement. Les quatre premières pattes ventrales, les deux premières surtout , sont relativement courtes ; mais aussi, les quatre dernières et les deux pattes anales sont très allongées. Ce caractère important des deux premières paires de pattes membraneuses plus courtes que les deux autres, semble ne pas exister chez la chenille de Ramoscu Sur le fond d’un jaune un peu orangé on distingue de nombreuses lignes serrées et blanchâtres, cependant des trois or- dinaires , 011 n’aperçoit que la ligne vasculaire qui présente sur chaque segment un dessin dorsal en forme de losange, d’un blanc vif, obscursi sur chaque incision de brun pourpre. Le pre- mier anneau et la tête sont manpiés sur les côtés d’une large bande longitudinale foncée. Les stigmates sont ovales, de cou- leur orange et cerclés de noir ; les trapézoïdaux sont bien déve- loppés, blanchâtres et cerclés de noir. Le 12“ anneau présente une double rugosité en dessus, surmontée de poils raides. Le ventre qui n’est nullement aplati, est d’un blanc bleuâtre; on Lithocarnpa MUlierei 221 remarque, ainsi que chez les Catocala, une large tache «cruii noir bleuâtre entre les fausses pattes, alors qu’il n’existe qu’une ligne ventrale chez la chenille de la Ramosa. Au reste mêmes habitudes, même nourriture chez les deux espèces de chenilles. C’est, en effet, sur les Lonicera des bois que vit la chenille de la nouvelle LitJiocampa , dont elle ronge les feuilles les plus tendres sans toucher aux rieurs. Sa croissance est des plus ra- pides : quatre ou cinq semaines lui suffisent ordinairement. Elle se transforme dans la terre au centre d’une coque papyracéo, composée de soie et de grains de terre. L’insecte passe l’iiiver sous son état léthargique. La chrysalide est lisse, pyriforme, brune, avec l’enveloppe renfermant l’extrémité de la trompe testacée ; mais celle-ci n’est nullement en filet linéaire et en saillie descendant sur l’abdo- men ; caractère qui semblerait éloigner cette espèce de la fo- mille à laquelle pourtant elle se rattache par des caractères essentiels. L’éclosion (1) du lépidoptère se prolonge pendant tout le mois de juin pour la première génération, et du quinze juillet au quinze août pour la seconde. INSECTE PARFAIT. 11 est de la taille delà Ramosa son unique congénère; ce qui l’en distingue principalement, c’est que le ^ de la nouvelle Li- thocarape n’a pas, ainsi que la Ramosa ^ , les antennes « gar- nies de lames longues et très serrées. » Eu effet, les deux sexes, chez la nouvelle espèce, ont les antennes filiformes. Ce caractère, joint à celui des dessins bien différents des ailes supérieures, (1) L’éclosion du premier sujet a eu lieu en chemin de fer où il s’est bien développé. C’est dire que l'insecte réussit en captivité. 222 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS est plus que suffisant pour séparer de la L. Ramosa, la Lit. Millierei dont voici la description. Envergure: 0"%030. Sur un fond d’un gris un peu violacé, les ailes supérieures sont traversées longitudinalement par une large bande brune fondue en dessous et s’avançant de la base à l’apex qu’elle tou- che. Vers le milieu de cette bande obscure se détache en clair, la tache réniforme qui est en croissant, et la tache orbiculaire ; celle-ci sous forme d’un trait allongé. Ces deux taches sont lise- rées de blanc vif ; la première en dessous seulement, la seconde en dessus et en dessous. Elles sont le plus souvent reliées par un trait blanc très fin. La tache orbiculaire vient se confondre avec une large bande costale, continue et blanchâtre, passant au blanc vineux à partir des deux taches précitées. La ligne subterminale se présente sous forme d’un liseré fin d’un blanc vif accompa- gné extérieurement d’un liseré noir très fin. Les franges sont longues et brunes, coupées au centre par une éclaircie d’un gris rosé. La bande brune qui aboutit à l’apex est, avant d’y arriver, coupée par trois traits nervuraux d’un noir profond. Enfin, un trait également noir traverse cette bande en dessous des deux taches ordinaires. Les ailes inférieures sont d’un blanc satiné uniforme, avec un simple trait brun qui précède la frange d’un blanc parfait. Les supérieures sont en dessous d’un gris foncé luisant sur lequel les taches réniforme et orbiculaire sont très vaguement indiquées en gris clair. On voit encore un trait brun fin, interrompu, précédant la frange. Les ailes -inférieures sont blanches, mais moins qu’en dessus, avec une bordure costale d’un gris foncé et une tache cellulaire petite et imparfaitement indiquée. Les yeux sont noirs ; les antennes longues, simples, brunes et blanches à la base ; le vertex blanc. Le thorax, dont les ptérygodes se relèvent souvent en crête aiguë (P1.120,fig.8), est de deux couleurs ; la partie supérieure qui comprend la pointe précitée, est d’un gris argenté, et partagée au centre par une Lithocampa Millie'i ^23 ligne brune; la partie inférieure est d’un brun foncé. L’abdomen est mince et d\m blanc violacé, avec deux touffes de poils blan- châtres; une sur le second anneau, et une plus grande sur le troisième. La poitrine et les pattes sont d’un roussâtre vineux. La 5 est un peu plus grande que le ^ ; elle lui ressemblerait tout-à-fait si les ailes inférieures, dont le fond est blanc, n’é- taient salies par une large bande d’un brun vineux qui se fond insensiblement. Au genre Lithocampa, Gn. se joindra l’espèce que je viens de décrire et dont la riche parure ne le cède en rien à celle de Ramosa. La Lit. Millierei, Stgr. est fort rare, parait-il. Ce n’est qu’a- près plus de vingt ans do séjour en Catalogne, que M. Himmi- ghoffen a réussi à la découvrir dans des lieux que ce naturaliste a parcourus très fréquemment. Elle habite aux environs de Bar- celone les ravins frais et élevés. Espérons que bientôt cette remarquable Xylinide viendra enrichir notre faune française. Mon cabinet : 3 o” et 3 ex larvâ. P. MILLIÈRE, 224 EXPLICATION DES PLANCHES DE LA 28' LIVRAISON (I8TI) PLANCHE 121® I. EXPLICATION DES FIGURES Fig. 1. Chenille de VAcidalia Cerrmntaria, Mill. 2. Id. id. vue de dos. 3. Chrysalide 4. Insecte parfait ^ . 5. Id. id. 9. II. Fig. 6. Chenille de A /ysswmafa, Himmig. et Mill. 7. Id. id. vue de dos. S. Chrysalide. 9. Insecte parfait . 10. Id. id. au vol. 11. Id. id. 9. III. Fig. 12. Acidalia Helianthemata^ ^W\W. 13. Id. id. 14. Id. id. Var. cfl 15. Id. id. Var. 9. IV Fig. 10. Chenille de Mill. 17. Id. id. vue de dos. 18. Insecte parfait 9 . Alyssum maritimum, Lam. PLANCHE 122® EXPLICATION DES FIGURES I. Fig. 1. Chenille Psijche Silp]iella,W\\\., traînant son Imirreau. 2. Insecte parfait 3. Id. ici. aiivol. 4. Id. id, 2 . 5. Fourreau du après l’éclosion. II. Fig. 6. Psyché Stanclfussîi,\{Qv.-^ch. 7. Fourreau. III. Fig. S. Psyché plumistrella, lib. 9. Id. fourreau. IV. Fig. 10. Psyché Zelleri, Mn. II. Fourreau. V. Fig. 12. Chenille de la Psyché Api formis,'Ro^ÿ.\ Avsà- nant son fourreau. 13. Insecte parfait VI. Fig. 14. Psyché Fehretta, Boyer. Vetulella, Rb. ( A^ar. Alhipunctella, Mill. ) 15. Id. id. au moment de l’éclosion. 16. Id. id. 2. 17. Fourreau, aux trois quarts enfoncé en terre , après l’éclosion de l’insecte parfait. 18. Insecte parfait d’un des parasites de la P. Fe- hretta. Ohs. La 2 de ce parasite est aptère. 226 PLANCHE 123® EXPLICATION DES FIGURES I. Fig. 1. Chenille du Pfafypteri/ûs Hamula, Esp. {Unci- nula, Bork.) 2. Cocon fixé sous une feuille. 3. Chrysalide du . 4. Id. de la ?. 5. Insecte parfait. II. Fig. 6. Chem]\Q àQVEupithecia Massiliata,'M\\\. 7. Id. id. vue de dos. ni. Fig. 8. Chenille de la Metrocampa Honoraria^ W.-V. 9. Id. id. jeune. 10. Chrysalide. 11. Insecte parfait 5. Branche de Quercus ilex, L. PLANCHE 12^^ EXPLICATIOM DES FIGURES Fig. 1. Q\xQni\\Q(\Q \s. LUliOcampa Millierei, 2. Id. id. Auie de dos. 3. Id. id. jeune. 4. Chrysalide. 5. Coque. 6. Insecte parfait. ^ 7. Id. id. au vol. 8. Id. id. au repos 9. Id. id. Cf". Lonicera etrusca ? 2g 9 Zèorai^orv . AnnZf^ 1H72.ZI.12S. ZW2lièr& ei: de-Fe^arinilto/f f> 1 Zehraz/ o’i?--. I. I !h fj, Olxtulliyihj./^' JJilzaye-UuiS-, «is Perurùnliojf. II. 5 à 12, ùimiptery.E- lamilællci, da Peyar. JH. l3 a il), IflifltijluIcL Üj'tlDOra., Peyar. Peidlhs TrünÀ).f /’tiaacLalparJxi.C.FamiPiella Teiudde.! minee,!' /hbj par Li ff-ùj-tiporLi rmp.SouliS'tti',5 rMuinon 12^' Mù/rniiUi^ col. V I N ( T ï - N E U V I È M E L l V R A I S 0 N Je souscris avec empressement au désir de notre collègue, M. de Peyerinlhotf, de Colmar, plus que jamais français par le cœur, qui souhaite de publier dans mon iconographie trois lépidoptères nouveaux découverts par lui, et (ju’il a observés sous leurs divers états. Ces insectes et leurs chenilles, que j’ai étudiés moi-mème dans leurs habitudes, composeront la 125*’ planche. p. m. Ghateüodiis Daucellus, de Peyeiimhoff Pet.Nouv. Ent. n“ 15’’'% i"fév, 1870, — Stt. XII, p. 82, p].3 (PL 125, fig. 1 à 4) INSECTE ÜARFAIT « Envergure, 13 millimètres. — Les ailes supérieures sont d’un jaune d’ocre pâle et légèrement rosé, qui devient roux vers l’extrémité, et lavées ça et là de petites taches plus foncées (1) Ce n’est qu’assez longtemps après la rédaction de cet article, et la gi’avure des dessins de la 125® planche de mon Iconographie, que m’est parvenu le vol. XII de M. Stainton, où est décrit et figuré cet insecte sous ses divers états. p. m. 1 228 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS et mal *définies. Elles sont traversées par une bande d’un gris brunâtre clair, mince et très-oblique, qui part du premier tiers du bord interne pour aboutir, en s’élargissant, au milieu de la côte. C’est à la naissance de cette bande que se remarque la dent principale du bord interne, caractéristique du genre. Cette dent est peu saillante et terminée par un groupe d’écailles noires. Trois groupes d’écailles de même nature, mais de plus en plus petites, se remarquent encore le long du même bord, entre le précédent et l’angle interne. Entre la bande médiane et l’extrémité de l’aile se voit un assez gros point noirâtre. La côte est chargée de petites taches noirâtres et i^runâtres, surtout â sa naissance et â son extrémité. La frange, d’un gris foncé, est garnie sous l’angle apical d’une double rangée d’écailles noi- râtres. Elle s’éclaircit au bord interne. Les ailes inférieures sont grises, ainsi (|ue leurs franges, dont la naissance est un peu rougeâtre. La tète, le thorax et l’anus sont jaune pâle; l’abdomen gris, et les pattes jaune pâle, avec les jointures grises. CHENILLE « La chenille, grosse, luisante, assez courte, est d’un jaune verdâtre très-pâle, avec la vasculaire d’un vert plus prononcé et des points verruqueux noirs. Elle vit moitié à découvert, moitié comme mineuse sur les feuilles de la carotte sauvage [Daucus Carota), sur les pentes chaudes des coteaux cultivés des environs d’Hyères (*>, en janvier, février et mars. La méta- morphose a lieu dans un léger réseau et l’insecte parfait éclot au bout de trois semaines. (1) Et, dans des conditions analogues, dans toute la vallée du Cannet, près de Cannes, où l’espèce est des plus abondantes en oc- tobre, et où on voit éclore l’insecte parfait au mois de novembre, p. m. Crinopteriœ Familiella m «'îrïiiopSei’yx, (le Peyerimhoff. B^aïn!liella« de Peyerimhoff Coleo'pliora Cistorum, de Peye. PeL Nouv. Eut. n" I" fév. 1872 (PI. 125, fig. 5 à 12) (( Placé par sa situation climatérique, plus encore que géogra- phique, vers la limite des zones tempérées, le midi de la France nourrit, non-seulement des espèces, mais encore des genres, et parfois même des tribus, dont les représentants- viennent s’in- terposer, souvent d’uue manière inattendue, dans la faune européenne. Cette remarque, qui n’est pas neuve, m’est suggérée ici par l’étude du petit Lépidoptère dont l’histoire va suivre, et qui m’a paru nécessiter la création d’une nouvelle coupe géné- rique. « C’est vers pi fin de novembre ou au commencement de dé- ('embre qu’éclot la chenille de la Crinoptenjx Familiella. Elle com- mence par vivre à l’état de mineuse, dans une large plaque qu’elle pratique dans la feuille de Cistus Salviæfolius sur laquelle a été déposé son œuf. Plus tard, quand elle a atteint environ le tiers de sa taille, elle se façonne, avec les épidermes dépouillés de leur parench-jmie de cette même feuille, un fourreau de forme elliptique et plate, mais qui devient de plus en plus cylindrique, au fur et à mesure que l’insecte grandit et en remplit la capacité. Ce fourreau est définitif; elle n’a besoin ni de l’allonger, ni de l’élargir, par la raison qu’elle se développe peu en longueur et qu’elle a eu soin, au moment de sa confection, de lui donner l’ampleur qui sera nécessaire plus tard. « Pour fabriquer ce fourreau, elle découpe, dans la forme voulue (c’est-à-dire l’ellipse) et avec des dimensions identiques, les deux membranes opposées entre lesquelles elle se trouve, mais 230 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS en ayant soin de n’en tailler d’abord que les trois côtés ; elle lie ensuite, avec de la soie, les bords latéraux des deux pièces, et alors seulement acbève de détacher l’ensemble de son travail, à l’abri duquel elle va désormais mener un nouveau genre d’exis- tence. « On voit que ce fourreau offre la même disposition que celui des Incurvaria et des Adela; mais tandis que les cbenilles de ces dernières désertent diutaiit qu’on les connaîtj le végétal qui les a nourries dans leur jeune âge, pour vivre à la surface du sol, notre insecte continue à ronger les feuilles du Ciste qui l’a vu naître, exactement à la façon du Colephom. Il va de place en place, perce l’une des deux épidermes de la feuille (ordinaire- ment celle du dessous), et attache son fourreau contre cette ouverture, à travers laquelle elle ronge le parenchyme, et qu’il franchit parfois entièrement, en abandonnant ainsi momentané- ment sa demeure. « Vers la tin de janvier ou en février, la chenille est parvenue à sa taille. Elle est alors, nous dit M. Millière, qui l’a soigneusement observée pour la représenter, assez courte,, cylindrique, d’un blanc d’os, teinté de verdâtre, avec 16 pattes. La tête est petite, jaunâtre, et les trois premiers anneaux sont recouverts d’une plaque écailleuse partagée par un large sinus ; le dernier segment avec plaque concolore. Les pattes antérieures sont de couleur testacée, les membraneuses sont très-courtes et concolores. On ne voit pas de lignes; il existe senlement un liseré ventral fin, brun, et interrompu sur chaque incision. « A la même époque, cette chenille abandonne sa plante nour- ricière, cherche un abri quelconque à la surface du sol, et tombe dans un état d’engourdissement, sans même avoir eu soin de fermer son fourreau. Vers la fin de l’été, elle se transforme en une chrysalide de consistance molle et plus semblable en appa- rence à la nymphe d’un Hyménoptère qu’à celle d’un papillon. Cri n opterix Fam illella 231 L’abdomen, d’un jaune d’os très -pâle , est très - développé ; l’enveloppe des autres parties est, au contraire, très-réduite, et présente une teinte cornée ; mais elle est si transparente que les organes qu’elle renferme sont translucides jusqu’aux approches de la métamorphose. Les fourreaux des pattes et des ailes sont indépendants. « L’éclosion de l’insecte parfait, en captivité et en Alsace, eut lieu vers la fin de septembre et en octobre. » Celui-ci n’a de remarquable que ses caractères. Disons de suite que son faciès, autant que les mœurs de la chenille, le rapproche de la tribu des Tlneidae, où il prendrait place à côté du genre Incurvaria Hw. Toutefois, après avoir cru réconnaitre formellement la présence des palpes maxillaires sur l’insecte vivant et fraîidiement tué, j’ai fait depuis de vains efibrts pour les retrouver sur l’insecte desséché. Le doute qui en résulte pour moi m’empêche de lui assigner une place positive. Je nie bornerai à dire, quant à présent, qu’en l’absence de tons autres caractèies, la structure des ailes inférieures, à la fois couvertes d’écailles filiformes et garnies de longues franges^^d suffit à mes yeux pour exclure l’insecte dont il s’agit de tous les genres de Tineœ établis jusqu’à ce jour. INSECTE PA.KFA1T « Envergure : 7 à 8 millimètres. — Les ailes supérieures, médio- crement larges, ont une apparence très-triangulaire, due aux couleurs de la frange. En réalité, leur extrémité a des contours (1) On sait que le premier de ces caractères appartient à six espèces iï Incurvaria et aux genres Micropteryx Hb. et Nemophora Hb. Le second distingue le genre Tinea Lin. Z., des genres avoisinants. 23‘2 CHENILLES ET LÉPJDOPT’ÈnES INÉDITS arrondis comme chez Vlncurv. Muscalella F. Mais la côte, for- tement arquée au premier tiers de sa longueur, se relève un peu vers l’angle apical. Elles sont couvertes d’écailles peu fines et allongées. Le fond de leur couleur est le gris cendré roussâtre, mélangé de blanchâtre et recouvert d’écailles noirâtres, plus ou moins nombreuses, suivant les individus. Ces écailles sont ordi- nairement ramassées dans le pli ; elles forment de plus une ligne régulière à la naissance de la frange; ailleurs, elles n’offrent que des taches vagues et confuses, dont la plus apparente occupe le disque. Elles font défaut sur un petit triangle appuyé sur l’extrémité du bord interne, où leur absence produit une tache claire, analogue à celle qu’on remarque chez quelques Micropie- Hb.- et iVemop//ora Hb. ^^'astuosella Z. Pilidella Hb., etc.) La frange est très-caractérisée [lar sa couleur blanche, coupée aux deux angles et au-dessus de l’angle apical, par des faisceaux d’un gris noirâtre. Cette disposition, qui donne aux ailes l’apparence aiguë, signalée plus haut, est moins marquée chez la femelle. « Les ailes inférieures sont notablement plus étroites que chez le genre Incurva via, et ressemblent davantage à celles du genre Tinea Z. Elles sont pres(|ue translucides, couvertes, au lieu d’écailles, de poils d'uu gris foncé, et garnies de longues franges de même couleur. « La tête est recouverte d’une laine brune. Les antennes sont longues, filiformes et épaisses. Les palpes labiaux sont petits, d’un gris roussâtre clair et garnis de plusieurs cils de même teinte. « Le dessus du thorax est gris de cendre, et tout le reste du corps, ainsi que les pattes, sont d’un gris noirâtre, plus ou moins roussâtre ou clair, suivant l’intensité de la lumière. « Le Crj/nopteryx Familiella habite, dans le midi de la France, les jiarties les plus ombragées et les plus fraîches des bois, et principalement le bas des pentes septentrionales des collines. Nepticu’a Cistivora 233 La chenille vit en société parfois des plus nombreuses, mais dans des localités circonscrites (particularité d’où j’ai tiré le nom de l’espèce), sa présence se trahit aisément par les larges taches d’un blanc verdâtre qu’elle occasionne sur les feuilles du Cistus Salviœfolius, et très-rarement ou accidentellement, du Cistus Monspeliensis. Bien qu’évidemment particulier (au Midi , cet insecte semble être, par son faciès, par son époque d’apparition et par les sites privés de soleil , qu’il semble choisir presque exclusivement, un réfugié des latitudes plus septentrionales. » l^<*pticu!a, Z. Cîstîvoi-a, de Peyerimhoff (PL 125, flg. 13 à IG) « L’insecte que nous allons décrire sous ses divers états a été observé, pour la première fois, sous la forme de larve, en 1867, à Cannes, par M. Stainton. (Voir The Tineina of Southern Europe, page 230.) Durant Lbiver 1868-1869, je la trouvai moi-même abondamment sur les collines des environs d’Hyères, et en rapportai un certain nombre de chrysalides, qui, malheureuse- ment, sont écloses en mon absence, et ne me procurèrent ainsi que des sujets défigurés. Enfin, vers la fin de décembre 1870, M. Minière et moi en fîmes, dans tous les alentours de Cannes, une récolte abondante, qui nous permet de faire connaître aujourd’hui l’insecte parfait. « La chenille, d’après M. Millière, qui l’a étudiée avec le soin qui préside à ses patientes investigations, possède les princi- paux caractères du genre, c’est-à-dire absence de pattes cornées, mais, en revanche, ayant neuf paires de pattes membraneuses très-courtes, il est vrai. Cette conformation exceptionnelle des chenilles de Nepticula paraît unique, ajoute M. Millière, et, dans 234 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS ce cas, semble présenter une anomalie clans l’Ordre si nombreux des Lépidoptères. « La Cistivora mesure c|uatre millimètres; elle est fusiforme, d’un jaune vif, avec le vaisseau dorsal verdâtre. La tète est petite, déprimée, d’un brun pâle et traversée par deux ligues plus foncées (jui aboutissent aux mandibules. « L’insecte sort de l’œuf vers le 20 décembre environ, et se trouve en grand nombre, durant tout le mois de janvier, et à toutes les expositions, sur les Cistus Monspeliensis et Salviae- foliüs. Mais, circonstance assez singulière, tandis c|u’â Hyères la seconde de ces plantes seule présentait un nombre considé- rable de mines, l’inverse avait lieu à Cannes, où, sur des cen- taines de clienilles, vivant sur le C. Monspeliensis, j’en trouvai à j)eine deux ou trois sur le C. Salviaefolius. « La galerie de cette Nepticula est très-étroite, mais n’a pas de disposition tixe ; parfois elle est tortueuse et repliée sur elle- même, et quelquefois droite sur presijue tout son parcours. (f Parvenue à sa taille, la petite larve perce l’épiderme supé- rieur de la feuille, et cherche à la surface du sol un abri où elle file, dans le sable ou les débris végétaux, un cocon d’un blanc jaunâtre et d’une forme plus ovoïde que celle des cocons ordi- naires de Nepticula. « J’ignore l’époque exacte de la transformation en chrysalide de même que les formes de celle-ci. L’éclosion de l’insecte parfait a lieu dans le courant de septembre et d’octobre. « Ce dernier a une livrée des plus modestes. Envergure : 4 à 4 1/2 millimètres. Le fond des ailes supérieures est d’un blanc grisâtre et parfois, mais très-rarement, d’un jaune pâle. Sur ce il) C’est vers la tin de février qu’a lieu cette transformation. Dès le milieu de mars, toutes les chenilles de la Cistivora ont abandonné les feuilles qui les ont nourries pour se métamorphoser. r. m. Nepticvla Cistivora 235 fond, luisant et presque translucide, se trouvent dispersées, en plus ou moins grande quantité, des écailles noires assez gros- sières. Chez beaucoup de mâles ces écailles occupent, avec une densité à peu près égale, toute la superficie de l’aile ; mais chez la femelle, elles manquent, en tout ou en partie, sur le troi- sième quart de cette superficie, où leur absence forme une bande transverse, pâle et plus au moins nette. Cette éclaircie varie de lucidité suivant les individus, et se retrouve, quoique affaiblie, chez un certain nombre de mâles. « Les ailes inférieures, les franges des quatre ailes et le dessus du thorax, sont d’un gris pâle; l’abdomen a une teinte plus foncée, surtout vers l’extrémité ; chez la femelle, les poils qui le recouvrent sont moins fournis, en sorte que ses côtés, et même le dessous des premiers anneaux, ont souvent une teinte jaunâtre. « La Nepticula Cistivora est probablement des plus abondantes partout où croissent les plantes, qui la nourrissent, du moins dans le midi de la France. M. Staudinger me mande qu’il a observé en Espagne, sur le Cistas Laiirifolius, une mine de Nepticola qui, probablement, n’est autre que la Cistivora. )) DE PEYERIMHOFF. 236 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS Eupîtliecîa EIlî maria, Bdv. Bdv. 1704.— Dup.IV, p. I07.pl. 59, f. 5. — H.-S.p. 121 et 133, f. 281-283, — Gn. — Led. — Stgr. 2792. (PI. 126, fig. 1 à 4.) Les entomologistes qui étudient les chenilles, cherchent depuis longtemps déjà, celle de VUltimaria, Bdv. Jusqu’à ce jour, on n’avait obtenu que de vagues renseignements sur les premiers états de cette rare Eupithecia, la plus petite du genre peut-être. J’en ai dit quelques mots, III, p. II2. Ce renseignement, tout incomplet qu’il a été, s’est trouvé exact; c’est effectivement le Tamarix galUca qui nourrit la CHENILLE Celle-ci est très-allongée, cylindrique, sans carène latérale, à tête petite et globuleuse, avec les pattes postérieures très-rap- prochées et partant très-éloignées des pattes antérieures. Cette forme allongée la fait plutôt ressembler à une Acidalia qu’à une Eupithecia. C’est, en effet, sous le nom d’Acidalie que cette larve m’a été envoyée d’Espagne, et tout d’abord j’ai partagé l’erreur de mon correspondant. Le type est d’un vert clair, avec de jolies taches blanches et carminées. Le clapet anal, vineux en dessus, est blanc sur les côtés. La vasculaire, d’un vert foncé, est interrompue sur les incisions. Il n’existe pas de sous-dorsale, mais on voit une stigmatale blanchâtre, ondulée et marquée aux incisions d’un point blanc vif rectangulaire, lequel est surmonté d’nne tache vineuse de même forme. Les stigmates, invisibles à l’œil nu, sont elliptiques et bruns. L’espèce varie en rougeâtre vineux. Cette variété constante ZwraiBiâîs ïüsssîarâs , Hb. 565, 574, 868. — Tr. III, 305 et Sup. p. 155. — God. II, p. 126, pl. 55. — Bdv. 1360. — Gn. Ind. v. 248. — Gu Sp. VII, p. 235. — Mill. le. 60, f. 9. — Stgr. 1943. (Pl. 126, tig. 8 et 9,j CHENILLE Elle a déjà été publiée et figurée, mais d’une manière qui laisse beaucoup à désirer ; d’ailleurs, on connaît imparfaitement ses mœurs. Cette larve, en effet, ne se rencontre pas seulement « de septembre jusqu’à la tin d’octobre » (Bdv. Bb. et Gr.) , puisque dès la mi-juillet on la trouve à toute sa grosseur. Cette génération éclot trois semaines après au plus. L’espèce a donc toujours ici deux éclosions 9). Je dirai encore qu’il n’est pas du tout vrai que les chenilles d'Illunaris « conservent toute leur vie la couleur et le dessin de leur jeunesse. » Si cette chenille, à son état adulte, est tou- jours brune, dans (sa jeunesse, au contraire, et jusqu’à sa troi- sième mue, elle est toujours ou presque toujours d’un vert très-tendre et sans lignes. C’est à peine si, une fois sur cent, on rencontre une jeune chenille brune de cette Pseudophia. (1) J'ai cependant reçu d’Espagne des chenilles qui ne m’ont donné leur insecte parfait que dix mois après leur transformation. Je men- tionne plus loin une variété (Plllunaris éclose dans ces conditions. 240 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Enfin, je fais observer que la figure qui a été donnée de la chenille (Vlllunaris [Calocaliïao , pl. 2, f. 3"' n’est pas assez allongée et ne présente point la plaque écailleuse du premier anneau. Ainsi que personne ne l’ignore, l’insecte parfait varie énormé- ment pour la couleur et la netteté des dessins.- En outre de la variété unicolore, que j’ai figurée fie. pl. 68, f. 91 et que je rappelle pour qu’on sache à quel point l'insecte varie, je dirai qu’une race ou variété constante qui me paraît être, aux environs de Cannes et d’Hyères, presque aussi com- mune que le type, a les ailes supérieures carnées ou d’un vineux clair. Chez cette race, qui fournit des sous-variétés, le thorax est toujours de la couleur des supérieures. Il est, aux environs de Barcelone (Espagne^ une variété constante à^Ilunnaris, très- sombre, cependant le tyqie est le même qu’en Provence. Une chenille de cette variété s’est transformée chez moi, à la fin d’aoùt 1871, et n’est éclose que le 22 juillet 1872. L’ Ilhinaris, qui est essentiellement méridionale, dont la chenille n’a jamais été rencontrée que sur le Tamariœ gaUica, est com- mune à Cannes, partout où, au bord de la mer et dans les ravins humides, croît le Tamaris. Elle est particulièrement abondante au Golfe-Jouan et dans le lit du torrent qui descend de Yallauris. Orohena? Isatî Cûl . Eloterpia Laudeti 245 sur cette précieuse larve, et \sl Laudeti, espérons-le, devra bientôt ne plus être une rareté.* C’est à feu le docteur Rambur qui, le premier, a retrouvé la chenille de Laudeti, et à un entomologiste distingué de Genève, feu J. -P. Poulin qui, sur les indications de Rambur, a su la décou- vrir. C’est, dis-je, à ces amis de notre chère science, que je dois les détails de mœurs qui se rattachent à cet intéressant insecte. Ce n’est pas, en effet, sur un Hypericum que vit cette larve, mais bien sur le Sileno otites, plante visqueuse, d’une conserva- tion difficile, circonstance qui augmente l’embarras de l’éduca- tion de la chenille en captivité. Suivant l’avis de feu Rambur, exprimé dans sa lettre du 24 mai 1870, peu de temps avant sa mort, cette espèce, dit-il, n’a pas, jusqu’à ce jour, été mise à sa véritable place; elle doit suivre le genre Dianthaecia. « Quant à la chrysalide, elle présente un renflement qui fait saillie vers la base de l’abdomen, mais son extrémité abdominale forme une pointe plus saillante que chez les autres. » CHENILLE Elle est médiocrement allongée, à peine atténuée, presque cylindrique, sans aucune ligne; cependant sur un fond jaune très-clair, presque blanc, tous les points pilifères, compris les trapézoïdaux, sont subverruqueux, gros , d’un noir profond, luisants et surmontés d’un poil très-court, raide et noir. La tête est petite, cordiforme, d’un jaune roux, marquée de noir sur chaque calotte, avec les ocelles et mandibules noirs. Le premier anneau est surmonté d’une petite plaque fauve, avec quatre gros points noirs rectangulaires placés en avant, et deux autres placés postérieurement et en travers; ceux-ci sont plus allongés. Le dernier segment présente aussi une petite plaque fauve, 246 CHENILLES ET LÉPlDOPTÈnES INÉDITS limitée par uii gros point noir de chaque côté, et deux plus petits occupant le milieu. Les stigmates sont petits, ovales et noirs. Les seize pattes sont bien développées, concolores et marquées de noir à rextrémité. Après la troisième mue, cette chenille se présente déjà avec les caractères que je viens d’indiquer; seulement le fond est alors d’un vert jaunâtre, les points noirs et les plaques sont relative- ment plus développés (lig. 3 . C’est en juin « sur les collines et endroits sablonneux des environs de Sion et surtout de Sierre (Valais\ que vit la chenille de la Laiodeti, sur le Silene otites, assez répandu en ces lieux » et d’où J. -P. Poulin a bien voulu m’envoyer un certain nombre de chenilles à divers âges. C’est au pied de la plante qu’elle se transforme. INSECTE PARFAIT Les ailes, d’un blanc de lait pur, ornées de larges bandes den- telées, mêlées de rose, de brun et de noir, font de cette curieuse espèce une des plus jolies parmi toutes les noctuelles. La Laudeti ne varie pas et sa parure, si on tient l’insecte dans de bonnes conditions, demeure, malgré le temps, sans s’altérer sensiblement. Je possède dans ma collection deux Laudeti, envoyées, il y a près de trente ans, par le chasseur Anderregg, et je les vois aussi bien conservées, et avec des nuances presque aussi vives que le jour de leur arrivée. Non-seulement l’espèce appartient aux Alpes du Valais, mais elle a été retrouvée dans la Russie méridionale. Elle pourrait bien aussi faire partie de la faune des Alpes-Maritimes ; c’était l’avis de Rambur, car le Silene otites croît abondamment dans les lieux arides ; au-dessus de Menton, Nice, Antibes, Saint- Val- lier, etc. (Arduino, p. 57.) Anthoecia P urp u rascens 247 Anthoecia I*urpiii*aseens, Tauscher. Led. — Qtgr. — Pulchra, Ev. — Tr. Fr. V, U. — Herr. Sch. — Gn. VI, p. 186. (PI. 128, üg. 5 à 7.) CHENILLE Voici une larve qui ressemble assez à celles de ses congénères connues, les Carclui et Cognata. Elle me paraît aussi se rappro- cher de la chenille de la Laudeti. Au reste, les renseignements que j’ai obtenus sur cette chenille reçue de M. Standinger, sont, je l’avoue, assez incomplets, puisqu’il n’a pu me préciser ce qu’était la plante qui la nourrit dans la nature. En attendant de plus amples informations sur les premiers états de la Purpu- rascens, je représenterai la chenille telle que je la vois, et j’en donnerai la description suivante : Elle est entièrement cylindrique, à tête petite, globuleuse et fauve, avec le premier anneau portant une plaque écailleuse, bien développée et également fauve. Les points trapézoïdaux et autres sont petits, un peu saillants, noirs, et se détachent sur le fond, qui est d’un jaune serin. Il n’existe aucune ligne, soit en dessus, soit en dessous. Les stigmates sont ovales et noirs ; à la troisième mue, ils sont blancs et cerclés de noir. La plaque du cou, qui est entourée de points noirs au troisième âge, s’en trouve dépourvue au quatrième. Les pattes écailleuses sont ambrées; les dix autres sont d’un jaune blanchâtre. Lors de la troisième mue, le fond est d’un jaune moins clair qu’il ne- le sera à la quatrième, et tous les points pilifères sont plus gros, et, pour la plupart, reposent par groupes de deux sur 3.-. 248 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS une tache d’uii gris foncé. De plus^ les second et troisième seg- ments sont entourés d’un cercle de points noirs assez serrés. INSECTE PARKAIÏ Cette brillante noctuide, qui semble ne pas varier, appartient à la faune de la Russie méridionale. Elle vole en juin et juillet « sur le sommet des montagnes de l’Oural , nues et pier- reuses. I) On. Toutes les grandes collections possèdent aujourd’hui VAn- thoecia Purpurascens , qui conserve toujours son prix élevé. Cannes, janvier 1872. P. MILLIÈRE. m EXPLICATION DES PLANCHES DE LA 29® LIVRAISON (1872) PLANCHE 125 EXPLICATION DES FIGURES 1 Fig. 1. Chenille du Chauliodus Daucellus, de Peyerimhofl'. 2. Id. à moitié cachée entre deux pellicules du D. Car Ota. 3. Insecte parfait c?. 4. Id. id. d" Var. II Fig. 5. Chenille de la Crinopteryx Familiella, de Peyer. traî- nant son fourreau. 6. 7. 8. Id. Fourreau. Chrysalide. id. n’ossie. 9. Insecte parfait 10. Id. id. ?• 11. Id. id. Var. 12. Id. id. au repos. III 13. Chenille grossie de la Nepticula < 14. Insecte ] parfait c?. 15. Id. id. 9; 16. Id. id. c? Var. Feuille radicale de üaucm carota, L. Petite branche de Cistus salviæfolius, L. 250 PLANCHE 126 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille AqV Eupithecia Ultimarla, Bdv. 2. Id. id. Var. 3. Chrysalide. 4. Insecte parfait $. II Fig. 5. Chenille de YAgdistis Tamaricis, Zell 6. Id. id. Var. 7. Insecte parfait. ni Fig. 8. Chenille de la Pseudophia Illunaris, 9. Insecte parfait. Deux rameaux fleuris du Tamarix gallica. PLANCHE 127 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille de VOrobena? Isatidalis, Dup. 2. Id. id. Var. 3. Insecte parfait. $ 4. Cocon après la sortie de l’insecte. II Fig. 5. Hypsopygia [!) Egregialis? H. -S. (Var.? Medusalis.) III Fig. 6. Chenille de la Lühostege Griseata, W.-V. 7. Id. id. Var. 8. Chrysalide. 9. Insecte parfait type. Tige (ï Isatis tinctoria, L. 251 % PLANCHE 128 EXPLICATION DES FIGURES Fig. 1. Chenille de YEuterpia Laudeti, Bdv. 2. Id. id. vue de dos. 3. Id. id. jeune. 4. Insecte parfait. II Fig. 5. Chenille de YHeliothis Purpurascens, Tausch. 6. Id. id. jeune. 7. Insecte parfait. Tige de Silene otites, Sni. 4 ,Ç y* ' ' Rÿ! ■ . . ■ ■ ?î3intor't: gsii ■/ro^' A:■>ï^H■9'5î , ' ,Vb/| i.vA ‘nh -.^ninani) ■. t • Aob ah auv- ,hi .bl -A' .'inuaf . .lit , .lil' .':• ' iik'i'Wi .1- ' ' ,n a' ' • ■■■■ ' . d’îf:(Uroÿ SC-. J/np.ffjiuio'fr . ^.r.IfîflTwrv. KiqnemjsT- <' r-ûï. Acidalia Zephyrata 269 voler à la mi-juin, alors que disparaît les dernières Canleneraria dont elle partage l’habitat. La seconde génération passe l’iiiver en chenille, laquelle se transforme vers le commencement de mai. CHENILLE. Médiocrement allongée, atténuée antérieurement, plissée, sen- siblement carénée sur les côtés, à tête petite, arrondie en dessus et aplatie en avant. Elle est d’un argileux pâle , couleur qui s’obscurcit sur les premiers et les derniers anneaux. On ne voit pas de dessins dorsaux, mais à la place il règne une ligne claire, large et continue. La stigmatale qui repose sur la carène est également large, claire et continue. Sur les 3% et 5® anneaux, on voit un gros point noir placé au-dessus du stigmate. Celui-ci est très-petit, noir et invisible à l’œil nu. La chenille de Zephyrata vit sur beaucoup de plantes basses et sous-arbrisseaux ; elle est donc polyphage. La chrysalide n’a rien de remarquable. ' Insecte parfait, Envergure ; 0,018“™. à 0,019™“. La Zephyrata est toujours plus grande que VElongaria, avec les ailes relativement' moins allongées, et l’aspect général d’un gris roussâtre plus aycusé. Elle rappelle aussi VArldata, H. -S. (pl. 66, f. 407). Cependant, la couleur générale de celle-ci est d’un blanc bleuâtre et le point cellulaire manque en-dessous. Chez la Zephyrata existent, sur un fond blanchâtre sablé de grossiers atomes noirs, mais rares, quatre lignes tremblées et continues d’un gris roussâtre. Le point cellulaire est gros, noir et se voit toujours aux quatre ailes. Une série de points noirs al- 270 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS longés règne sur la frange. On voit encore une ligne de points nervurau.s: sur la Lande ij[ui suit la coudée ; cependant, ces der- niers points noirs ne sont pas constants. Le vertex est concolore, avec le front noir. Les antennes sont entièrement filiformes. Les ailes en-dessous sont plus obscures qu’en-dessus, où quelques Landes transverses se montrent, ainsi que le point cel- lulaire; celui-ci est toujours Lien marqué. Souvent les permières ailes sont légèrement enfumées (fig. 6). La $ est quelquefois un peu plus grande que le ÿ , elle a aussi la teinte ‘générale plus rousse. Sur l’aLdomen, Lien développé, on voit sur chaque anneau une petite crête noirâtre. Cette Phalénite présente une variété constante (fig. 7) où le fond chez les deux sexes est plus Llanchâtre que chez le type, et où la coudée est large et brunâtre sur les quatre ailes. N’ayant pas obtenu ex larvâ cette variété, après avoir vu éclore, chez moi, le type en assez grand nombre, je me demande si ce n’est bien lâ qu’une variété constante (1). La première éclosion de VAcicl. Zephyrata vole de la mi-juin à la fin de juillet, et la seconde, du milieu d’aoùt au 15 septembre. Elle est commune sur les terrains à base granitique qui existent de loin en loin dans la vallée du Gannet, près de Cannes, en grande partie formée de calcaires. On la prend au réflecteur, ainsi que dans les maisons, appliquée aux plafonds. La nouvelle Acidalie prendra naturellement place après VElon- garia du Species général; elle portera le n“ 2153 bis dans le grand Catalogue Stgr. (1) Depuis lors, j’ai obtenu ab ovo cette variété constante. Acidalia Subtilata 271 i'^cîdaïîa Subtilata, Christoph. Stett. e. Z. 1867, p. 236. — Stgr. n“ 2213 (PL 132, fig. 9.) L’espèce n’a encore été rencontrée que clans les steppes de la Russie méridionale. Elle a été publiée en 1867 dans les Annales delà société entomologique de Stettin, mais sa description n’était pas accompagnée de figure ; c’est pour combler cette lacune que je la fais représenter. Cette charmante Acidalie, dont les premiers étants sont inconnus ne se distingue de la Decorata, Hb. sa voisine, que par sa grande taille ét ses couleurs vigoureusement accusées sur les cjuatre ailes, en-dessus et surtout en-dessous. Ces diffé- rences, chez la Subtilata, étant toujours les mêmes, doivent, par leur constance, séparer cette race de la Decorata et en faire ce qu’on est convenu d’appeler une espèce indépendante. Obs. Au milieu de juillet dernier j’ai recueilli, sur les bords de la Vésubie, un sujet intermédiaire des mieux conservés. Cannes. Avril. 1872. P. Miluère. 272 EXPLICATION DES PLANCHES DE LA 30® LIVRAISON (1872') PLANCHE 129 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille Sieganoptijcha Minutana, Hb. 2. id. à moitié cachée entre deux feuilles. 3. Insecte parfait. II Fig. 4. Chenille de la Catocala Elocata, Esp. 5. Chrysalide 6. Insecte parfait. Branche de Populus a/ba, L. PLANCHE 130 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille de la Boarmia Salenaria, W.-V. 2. Chrysalide 3. Insecte parfait ô. II Fig. 4. Chenille de la Boarmia ümhraria, Hb. 5. Insecte parfait c?. 273 III Fig. 6. Chenille de la Boarmia Rhoinhoidaria, Kléera. IV Fig. 7. Chenille de la Boarmia Consimllaria, Dup. 8. Chrysalide 9. Insecte parfait c?. Tige de Pimpinella nigra ? Deux feuilles rongées à'Olea europæa, L. Branche de Basa canina, L.‘ Tige de Psoralea biluminosa, L. PLANCHE 131 EXPLICATION DES FIGURES. I Fig. 1. Melanippe Orghiata, u, Mill. 2. id. n. 3. id. cJ. au vol. II Fig. 4. Chenille de la Melanippe Thiolearia, H. -S. 5. id. id. Var. 6. Insecte parfait. III Fig. 7. Melanippe Fluctuaia, L. [Var. Neapolisata ) Branche de Betula alba, L. 274 PANGHE 132 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille de VAeidalia Zephyrata, Mill. 2. ici. ici. inc|uiétée. 3. Chrysalide. 4. Insecte parfait c?. 5. ici. ici. $. 6. ici. ici. 5. an vol. 7. ici. ici. Var. 8. OEufs de la Zephyrata grossis. II Fig. 9. Acidalia Subtilata, Ghristoph. Silene rupeslris, L. Nice. — Typoijraiihie V. -Eugène Gauthier et I I ■ ■ 11'. ■■ V. ■ t - U." A'-- • ■ •'i ' •■' ' ^ .. fv- 31^ Zù)raùi'on- Annee 1Ô73 ■ Pi. J 3 3 . PMilh^’~e et Poiyade- p‘. tTogutis pl. P ^ iûeùrap Jjrip.Honûri^ r-Mipr J- à Meianarffùi F.ft/rhe , Sb. £[. 5 cl J, Sal^rii,! J^In/one , Scbu/f. M?2>ùpntunur. cal . il TRENTE ET UNIÈME LIVRAISON Melanargiu (1) ï*syclie Ilb. fig. 198-199 — Gad. — Bdv. — de Vill. et Gn. — Berce = Arge Occitanica Esp. (PI. 133, fig. 1 à 4.) CHENILLE Après avoir reconnu l’extrême difficulté de découvrir dans les lieux mêmes où, chaque année, en mai et juin, vole abon- damment l’insecte parfait, j’ai pu expliquer que, jusqu’à ce jgur, cette chenille soit restée inconnue. Elle n’a rien de particulier dans sa forme qui rappelle ses congénères. L’œuf qui est pondu sur les tiges d’herbe dont se nourrira bientôt la jeune chenille, éclot à la fin de juin. Cet ceuf est (1) A rge des anciens auteurs. (2) Ce n’est qu’après l’avoir cherchée au printemps, aux îles Lérins, pendant plusieurs années que, le 8 avril 1872, j’ai pu, en compagnie démon vieil ami, M. Mnlsant père, la trouver enfin. Peut-être que si j’eusse pu, par une nuit favorable, faucher les grandes herbes, j’eusse rencontré cette chenille plus facilement. 1 276 CIIÉNILLES ET LEPIDOPTÈnES INEDITS légèrement ovale, blani'ljûtre, chagriné vn à la loupe, et cannelé sur les côtés dans le tiers de son étendue, (fîg. 4). La chenille qui au moment de l’éclosion a une tête relati- vement très-grosse, passe l’iiiver et reste petite pendant toute cette saison. Au commencement d’avril, elle atteint sa qua- trième mue, mais elle a encore à grossir, puisque ce n’est guère qu’au 10 ou 15 mai qu’elle est parvenue à toute sa taille. A cette dernière époque elle est assez allongée, sensiblement atté- nuée postérieurement, pubescente, d’un carné jaunâtre, avec les lignes bien marquées et continues. La vasculaire qui commence et finit en pointe aiguë est large, d’un brun clair et liserée de blanchâtre de chaque côté. La sous-dorsale est d’un jaune de Naples et liserée de vert foncé en haut et en bas. Le liseré inférieur se fond sur les flancs jusqu’à la ligne stigmatale qui est fine et claire. La tête est globuleuse, pubescente et d’un vert incer- tain, avec deu.v ocelles noirs de chaque côté. Les seize pattes sont carnées ; les flancs présentent, en outre des lignes ordi- naires, un lin liseré clair qui n’est pas toujours bien visible. Les stigmates sont très-petits, blanchâtres et cerclés de noir. Le tiers environ des chenilles recueillies était d’une teinte diflerente du type. Cette variété constante s’est présentée avec le fond d’un beau vert clair et uae ligne vasculaire entiè- rement noire. M. Guenée méfait observer que la même chose se produit chez la chenille de Galatea. Cette Melanargia vit sur une grande herbe fort répandue aux environs de Cannes, et propre aux terrains calcaires, secs et pierreux; le Bmchypoclinn 2nnii:it:inn, F. Y^ea.\xx. Au commencement de mai, les chenilles que j’élevais sur une touffe de cette graminée, placée dans un vase et en plein air, se sont retirées au centre de cette touffe, la tête en haut, et, après avoir filé quelques soies blanches retenant les brins d’herbe, se sont transformées dans cette position qui semble Satyrus Alcyone ‘>77 s’éloigner du mode de clirysalidation des Melanargia. Quelques- unes de mes chenilles cependant se sont placées au pied de la plante dans une position horizontale. La chrysalide est assez allongée, pleine, lisse, d’un jaune de cuir et finement striée de brun. L’éclosion du lépidoptère a eu lieu, en captivité, du 15 au 25 juin, entre neuf et dix heures du matin. INSECTE PARFAIT Il n’est pas très-répandu sur les collines qui avoisinent Cannes, mais dès la fin de mai, il est fort abondant aux îles Lérins où, en compagnie de M. Guérin-Méneville, j’aurais pu, le 25 juin 1868, prendre une centaine de ce lépidoptaire en une matinée. L’insecte nous a paru plus particulièrement com- mun à l’île Saint-Honorat. Ce Satyride varie quelquefois; on peut citer la variété noire de Huhner et l’/a'ora, Bdv., chez laquelle manquent les yeux sur le bord terminal des supérieures. Mais, comme me l’écrit encore M. Guenée, ce mode d’aberration est commun à tout le genre Melanargia. Obs. Une Ç du Psyché a été prise au Grand-Pin, le 11 juin; elle n’est morte qne douze jours après; je dois ajouter qu’elle n’avait pas été blessée par l’épingle. Elle a pondu en capti- vité six œufs fécondés qni sont éclos vingt-deux jours après. Satyrus A.Icyone ScliiW. S. V. p. 169 — Scha. — Hb. — Och. — Bdv. — .Dup. — Berce — Stgr. 339 = Herrnione Var. L. — Bk. — Hbst. — De Vill. et Gn. — Herrnione minor Esp. (PL 133, fig. 5 à 8.) Ce Satyride que plusieurs entomologistes considèrent encore m ciiemlLes et lépidoptères inédits comme une simple variété géographique de V Hermione en est distinct. La connaissance de la chenille m’en donnerait la preuve, alors que les mœurs respectives de chacun des deux insectes parfaits ne suffiraient pas pour me démontrer ce fait. Ces Diurnes qui volent aux environs de Cannes, se mon- trent bien près l’un de l’autre , cependant leur habitat n’est point le même. J’ai pu observer facilement les deux espèces que je ren- contre dans mon voisinage. V Hermione vole dans la plaine en compagnie du Circe, tandis que VAlcyone ne hante que le haut des collines, à quatre-vingts ou cent mètres envi- ron, en compagnie du Fklia , ne descendant jamais à leur base. CHENILLE Elle a les habitudes de toutes celles des Satyres , mais , ainsique je vais le dire, sa livrée ditière de l’/Zerm/onc. L’,4/- cyone pond plus difficilement peut-être qu’aucun des Satyrides. L’œuf, PI. 137, f. 4, est sphérique, d’un blanc mat, parfois de couleur argileuse. La chenille qui passe l’hiver, reste fort petite pendant cette saison. A la fin de mars elle opère sa troisième mue, et, pendant le jour, se tient très-soigneusement cachée au centre d’une touffe d’herbe, grossit très -lentement et n’est parvenue à toute sa taille que vers le milieu de mai. A cette époque V Alcyone,([\x\ n’a pas précisément changé de couleur, est épaisse, pleine, glabre* très-atténuée postérieurement, d’un blanchâ- tre argileux, et rayée en long. Elle se rapproche plus de la çhenille du Circe cjue de celle de V Hermione. La ligne vascu- laire chez VAlcyone est toujours large et noire sur les anneaux du milieu, et la présence sur ces mêmes anneaux d’un trait 31 ’r Xivriiison Année 1373. FJ. 13!, 2 I. II. 2. K 3 W.â, 6 Jpzloo'OTTuz, Jordida,, ffb d Var. j 3om2>ya> Ilicin. . Spilosoma Sordida 279 noir rectangulaire, l’éloigne assurément de la chenille de sa congénère qui en est dépourvue ; indépendamment de la couleur qui est carnée chez VHermione, tandis que VAlcyone est toujours d’un jaune chamois ou d’un blanchâtre argileux lavé de vert obscur antérieurement. Cette chenille m’a paru vivre ainsi que celle du Psyché exclusivement sur le Brachypodmm pinnatum, graminée des plus abondantes aux environs de Cannes. Pour se transformer VAlcyone se place horizontalement sous une pierre , ou sous des plantes sèches. Elle demeure cinq ou six semaines en chrysalide, et n'éclot le plus souvent qu’à la mi-juillet. Il vole abondamment sur nos petites montagnes parmi les pins d’Alep, sur le tronc desquels il se pose pendant la nuit. J’ai fait la remarque qu’en été, dès la fin de juin, il vole dans la haute montagne, à Saint-Martin-Lantosque, et qu’il s’y montre encore du 15 au 20 août. VAlcyone présente des races assez tranchées, lesquelles ne peuvent être considérées que comme variétés locales. Spîlosoma Sordida Hb. Bdv. — ’ Dup. — PL- S. = Var. $ Carbonis, Frey. — Stgr. 778 ( $ unicolor nigricans ) — Gn. Pet. Nouv. Ent. N“ 53. ( Sordida, Var.). (PL 134, fig. 1.) En lisant dans le, n“ 53 des Petites Nouvelles Entomologiques l’intéressante communication de notre savant collègue, M. Gue- née, sur une variété de la Spilosoma Sordida, j’éprouvai le désir de figurer ce curieux lépidoptère, ce que je pus faire par l’em- pressement que mit mon obligeant ami à me confier son pré- cieux insecte. 280 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Je crois devoir placer en regard delà figure de cette Sor- dida, le texte de la lettre de M. Guenée, au gérant des Petites Nouvelles Entomologiques. a Mon cher collègue, « Je vous apporte, pour vos Petites Nouvelles, un tout petit fait, mais qui peut être gros de réflexions. « Des chenilles de la Spilosoma Sordida, que notre bon collè- gue, M. Fallou, m’avait données l’an dernier, m’ayant donné une femelle de cette Gliélonide , j’attendis l’éclosion du mâle pour obtenir un accouplement Ije mâle arriva, en effet, au bout de deux jours; mais il constituait une remarquable variété {de la cou, leur de la Ç, sauf l’extrémité des ailes supérieures qui était noire comme chez les J ordinaires). Malgré ma répugnance à sacrifier cette jolie variété, je résolus de laisser s’opérer la copulation ; mais à mon grand étonnement les sexes, pendant trois jours entiers, ne montrèrent aucun désir de se rapprocher. « Le quatrième jour, un mâle ordinaire sortit de la coque, et la femelle ne lui laissant même pas le temps de se développer, des- cendit du sommet du poudrier, vint se placer tout contre lui et l’accouplement eut lieu, avant même que les ailes du J fussent séchées. Pendant ce temps, l’autre mâle resta toujours éloigné et ne chercha rullement à succéder au premier. La femelle pondit et mourut. « Ne faut-il pas voir là, en dépit des idées darwiniennes, un exemple du soin jaloux que la nature apporte â maintenir la pu- reté des races ? » Bombyx lUcis 281 Ooml>j’X Slieis Rb. Gat. S. And. 1858 — Mill. le. Il, p. 49, pl. 56^ fig. 5 à 8. — Stgr. 910. < P1, 134, fig. 2.) En représentant le Bombyx Ilicis d- pl- 56, f. 5 à 8) je l’ai fait d’une manière imparfaite d’après une chenille assez mal soufflée. De plus, je me suis trompé en disant, d’après de fausses don- nées, que cette larve, qui vit en mai et juin, donne son papillon cinq à six semaines après qu’elle s’est transformée. En réalité, l’insecte parfait, qui n’a qu’une génération, éclot en mars et avril de l’année suivante, s’éloignant en cela de son congénère le Cra- taegi. Voici une nouvelle description faite d’après plusieurs chenilles vivantes, reçues à Barcelone où M. Himmighoffen les élève cha- que année : Cette larve ressemble pour la forme à certaines Calocala, d’au- tant mieux que, demi-plate en dessous, elle est marquée d’une tache obscure entre chaque paire de pattes ventrales, et que de plus, les cinquième et onzième anneaux sont surmontés l’un de deux caroncules rougeâtres, l’autre d’une seule caroncule, mais plus développée quenelles du cinquième anneau. La tête est grosse et maculée de brun. Cette chenille semi- velue, est gé- néralement d’un gris roussàtre, avec les lignes dorsales formant sur chaque segment une losange bien marquée. Enfin, le Bombyx 1/ ici s \)ara\t YÎYve clans la’nature exclusivement sur le Q lier Clos il ex. CHEMLLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Bombyx Franconien Esp. pl. 26^ fîg. 142 — Hb. pl. 175^ fig. 6 — God. IV, pi. 13 , fig. 7-8 — Stgr. p. 29 — Mill. le. I, p. 363, pl. 44, fig. 1-6. (Var. A.^MiU.) (Pl. 134, fig. 3 et 4.) En reproduisant, en 1864, le type du Bombyx Franconica Esper., espèce si différente par sa chenille du Bombyx Dorycnii, je si- gnalais dès lors, I, p. 363, une variété très-sombre que je sup- posais accidentelle et que je désignais : Var. A. (1;. Si IM du catalogue allemand n’est, comme c’est très- vraisemblable, qu’une aberration du Franconica , le nom d’d/pi- co’a, ne sera plus qu’un nom synonyme. N’ayant pas vu VAIpicola, je ne puis rien affirmer ; dans ce cas je ne considérerai la variété sombre que je fais représenter, ainsi que sa chenille, que comme simple variété géographique du Franconica, Esp. C’est dans la seconde zone des Alpes-Maritimes que se trouve abondamment la variété constante qui nous occupe. Elle existe aussi, dit-on, dans les Alpes suisses. J’gi reçu de Nice, aux premiers jours du printemps 1872, de mon obligeant collègue, M. Bruyat, qui habite cette ville, une famille de la Var. Franconica, chenille que ce lépidoptériste m’affirme récolter fous les ans, au Mont-Adnaigrier, près de Nice. Advant sur plusieurs espèces d’Euphorbes, les chenilles, après (Ij Ne serait-ce pas cette variété constante c[ue M. Standinger a si- gnalée depuis, en 1870, sous le nom de Alpicola ? Bombyx Lancsiris 283 avoir subi leur dernière mue, se transforment vers le milieu de mai. Elles ne m’ont semblé différer du type que par une taille plus petite et la ligne vasculaire moins large (1). L’insecte par- fait no s’éloigne de l’espèce ordinaire que par sa petitesse rela- tive et son aspect sombre qui est d’un brun presque noir chez la 9- J’en juge d’après un grand nondjre d’exemplaires qu’a ras- semblés M. Bruyat Mon cabinet : 4 exempl. ÿ, 4 9- Mojn5>yx LaiiesJ l’is L. Esp. — Ht). — 169.170 — Och. — God. IV, pl. 11, f. 1-2. Stgr. 920 = Arbusculae, Frey. T. 590, f. 2. (Pl. 134, tig. 6 et 7.) J’ai fait graver en 1867 une variété de YAbraxas Grossulariata (le. pl. 90, f. 1 1) d’après une figure photographique. Cette pre- mière tentative, bien qu’assez satisfaisante, laisse cependant à désirer. Aujourd’hui deux nouvelles productions, mieux réussies que la précédente , m’ont été offertes par notre très-obligeant collègue M. Rod. Zeller Je les fais représenter telles que les a (1) Je reçois de M. Guenôe en communication une chenille soufflée provenant des Alpes du Lautaret où elle a été prise, ainsi que plusieurs autres semblables, par luietM. Constant. Chez cette dernière (Pl. 134, fig. 5) la ligne vasculaire blanche est remplacée par une ligne gris- bleu, continue, et, sur un fond de même couleur, se détachent très- distinctement de chaque côté, trois lignes ondulées d’un rougeâtre au- rore liserées de noir de chaque côté. Je ne connais pas le papillon de cette troisième race du Franeonica, lequel doit, sans doute, constituer une seconde variété peut-être des plus tranchées. 284 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS rendues le procédé mécanique , espérant par là appeler l’atten- ion des entomologistes sur ce moyen facile et rapide de repro- duire les insectes. Les sujets dont il est question sont deux variétés de Bombyx, les Lanestris ei Populi des hautes Alpes. La première de ces variétés, qui seule sera gravée aujourd’hui , érigée en espèce par Freyer, d’Âugsbourg, et rapportée au B. Lanestris par M.Staudin- ger, est-elle en réalité une simple aberration ? j’en douterais assez volontiers par les raisons suivantes ; différence notable de cou- leur de la chenille figurée par Frayer, pl. 590, comparativement à celle du Lanestris ; dissemblance réelle de l’insecte parfait qui est plus grand, plus brun, le J surtout; avec la ligne ou bande transversale blanche plus large, moins sinueuse que chez le Lanestris. Parlerai -je maintenant de l’habitat respectif de ces deux espèces? L’une, VArbusculae, qui appartient à la très-haute mon- tagne des Alpes suisses; l’autre, le Lanestris, qui ne hante que la plaine et les petites collines où il est partout abondant. Obs. Suivant M. Rod. Zeller, VArbusculae demeure , au moins chez lui, à Zurich, deux, trois et même quatre ans en chrysalide. Mon cabinet ; deux exemp. un ÿ et une 9- Crnuibiis Oxybîellus, Mill. (Sp. nov.) Revue de Zoologie, 1871-1872,.n" 2, p. 62. (Pl. 135, fig. 1.) Pour la taille et la coupe d’ailes il est assez voisin du Cr. Delicatellus Z. ; cependant les ailes supérieures de Y Oxybiellus sont allongées, rectangulaires, et leurs ‘dessins sont différents de ceux de l’espèce voisine. 31f Livraison . V Armé.» W3. PLUS m I 1. Cra-mbus 0,T//fibzb/A . iPP. II. 2 et 3, IpJuvùa- Tob/xenÆcL , ICUI. n. Il, et t> , EbuL^,<] Croœ-aii^'E.fror ? OxybialÙT. j VI. 6 CL fl. Caùil/iLmaht^ , Du.p. V! P &t lO. FpOiV&nzià' Hospf^iS ^ JFr'ep. Jmp. 'ffouLfte- ù r. Mianon. . M^' AfùjneZ . Ephestia Polijà'cncUa 285 M. Staudiiiger ([ui a éUidié tout spécialement les Crambidae, me mande, à propos de cette espèce inédite, en date du 24 no- vembre 1871 ; (( Ce Crambus très-particulier m’est inconnu.» Voici sa description : Enverg. 25 mill. Les ailes supérieures, dont le fond est d'un blanc vif et luisant, sont recouvertes de lignes d’un brun pâle. Anes et serrées. Un trait brun très-tin, brusquement coudé à l’apex, précède la frange. Les ailes inférieures sont grandes, blanches, luisantes, finement liserées de brun et lavées de fauve au bord externe. Le thorax et l’abdomen sont d’un blanc parfait. Le Cr. Oxybiellus vole sur les pentes liien exposéesde la vallée du Gannet, en juillet et août, en compagnie du rare Cr.Pallidel- lus, Dup. Il a été pris une fois au réflecteur. Epliestin Polyxeiiella Mill. (^Sp.- nov.) Revue de Zoologie, 1871-1872, n” 2. p, 63. (PL 135, fig. 2 et 3.) Enverg. 18 mill. Le fond des ailes est dans la première moitié d’un brun très-foncé presque noir ; la seconde moitié est d’un rougeâtre sombre. Les ailes inférieures sont entièrement d’un gris très-foncé, uniforme, et luisantes. La $ ressemble au $• J’ai pris en juillet 1871 et en septembre 1872, au réflecteur, .dans mon jardin à Cannes, plusieurs sujets semblables de cette Ephestia. J’ai capturé, le 5 juillet dernier, un exemplaire de la Pob/re- nella à Saint-Martin-Lantosque (Alpes-Maritimes). Ce sujet était un pqu plus petit que le type. Obs. — L’auteur du Catalogue des Microlépidoptères de^la faune 286 GUENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS européenne me mande à propos de cette espèce nouvelle : « un mauvais individu du Caucase dans la collection Lederer. » ICbiilea Croce«lîs, Tr. F. R. — Hb. — Herr.-S. — Gn. — Stgr. = Ochrealis Hb. — Verbasc(illsy\^ooà.— Nd.Y(Ti) Oxyblalis Mill. Rev. Zool. 1871-1872 n“ 2, p. 62 (PL 135, fig. 4 et 5.) J’avais d’abord cru ce lépidoptère distinct de VàCrocealis ; mais M. Guenée, à qui je l’ai soumis , a pensé qu’il n’en est qu’une variété constante. L’opinion de notre collègue ne m’a pas, en cette circonstance , convaincu d’une manière absolue. Cette variété ou espèce , se distingue du type par les caractères suivants : 1” ailes plus allongées, avec l’apex plus aigu; 2“ taille sensiblement plus petite ; 3" teinte des supérieures d’un jaune d’ocrevif, et non pas d’un jaune pâle comme chez la Crocealis; 4" ailes inférieures , thorax et abdomen d’un ton chaud et non d’un jaune blanchâtre; 5“ enfin, deux générations chez la variété (?), alors que la Crocealis n’en a qu’une. La Ç ne diffère pas du J. Cette Var. Oxyblalis n’est pas. très-rare ; elle se montre une pre- mière fois en juin , puis en août. Elle se tient dans les lieux herhus et frais de la vallée du Cannet. La nuit elle vient au réflecteur. Obs. — La Crocealis type ne paraît pas rare en juillet dans la vallée de Lantosque (Alpes-Maritimes) où je l’ai recueillie moi- même en 1872. Ebutea C'a la lau na l is ISbuIeu Calalatinalis Dup. VII, p. 330, pl. 23-2 f. 8. — H.-S. fig. 56-57, p. ,25. — Gn. VII, p. 361. — Stgr. et VVocke, Gat. 259. (Pl. 135, fig. G à 8.) CHENILLE Par ses habitudes elle s’éloigne des Ebiilea, qui ont été obser- vées soTis leurs premiers états et, par ce fait , elle semblerait donner raison aux Allemands cpii l’ont isolée dans le genre Anli- gastra, Led. Cette chenille ne lie ni n’attache les feuilles avec des fils de soie ; elle vit à la manière des mineuses, de l’époque de sa sortie de l’œuf à sa transformation , sur la Llnaria spuria dont elle ronge le parenchyme des feuilles épaisses et légèrement visqueuses. Elle s’éloigne encore des Ebulea par sa transformation qui n’a jamais lieu entre les feuilles de la plante qui l’a nourrie, et par la forme de sa chrysalide. Celte Cala launa lis, qui est assez épaisse et légèrement atténuée aux extrémités , a seize pattes. Elle est d’un vert jaunâtre pâle , avec les lignes ordinaires fines , continues et rougeâtres. Les trapézoïdaux et autres points pilifères sont bien développés, noirs et luisants. La tête est petite , noire et luisante, avec le premier anneau surmonté de deux petites plaques cornées , rectangulaires et noires. Les pattes écailleuses sont noires, les autres concolores. Je l’ai recueillie abondamment du 15 août à la mi-o.'tobre, dans toute la vallée du Cannet. La chrysalide qui est d’un vert noirâtre , présente cette parti- cularité que la gaine des ailes et celle des grandes antennes est très- 288 CHENILLÊS ET LEPIDOPTEUES INEDITS longue puisqu’elle atteint l’extrémiLé delà pointe abdominale. La tête, sous son enveloppe, est aussi remarquable par son déga- gement. L’insecte parfait se montre le plus souvent après vingt ou vingt-cinq jours ; cependant il est à supposer que tous les sujets n’éclosent pas avant l’iiiver puisque dans le courant de juillet, époque où la Linaria spuria sort à peine de terre, on rencontre déjà quelques insectes parfaits. Duponchel et M. Herricli-Schæffer nous donnent de cette espèce des figures relativement petites ; celle de Duponchel est méconnaissable par l’exagération de ses teintes , celles de l’icono- praphe de Ratisbonne sont bien dessinées, mais trop pâles. Les individus de nos environs sont généralement assez grands et la plupart assez vivement colorés. Je signale une variété constante de la Catalaunalis chez laquelle les lignes longitudinales des supérieures et la surface des inférieures sont très-sombres. L’espèce qui vient au réflecteur , appartient à toute la Pro- vence , à l’Espagne , à la Sicile, etc. Elle a été rapportée de l’Inde centrale. (Gn., p. 361.) ï*r<»xeiius Hospe» Frey. Frey. 21-34 — Treits. Sup, 96, — Gn. Spec. 173 — = Ramb. Gat. Syst. pl. 15, lîg, 4. — Herr.-Sch., p. 240, fig. 366. (PL 135, fig. 9 et 10.) Voici une curieuse espèce appartenant à un genre qui se recommande parla singularité de ses caractères. Get insecte pré- sente d’autant plus d’intérêt (^u’il est nouveau pour la faune française. Proæenus Hospes 289 Les ailes supérieures sont médiocrement allongées , arrondies à l’apex , épaisses , d’une teinte très-obscure , presque noire où la tache réniforme et le point cellulaire noir se voient à peine. Cependant ces ailes sont parcourues par une double bande rou- geâtre obscure partant de la base de l’aile sans atteindre la frange ; la bande supérieure traverse la tache réniforme. Les ailes inférieures sont très-développées , blanches , l’oussâtres à la base et légèrement enfumées à l’extrémité supérieure. En dessous les premières ailes sont très-luisantes , enfumées à la côte, à l’apex et sur les franges. Les inférieures sont la répétition de ce qu’elles sont en dessus. Les antennes sont filiformes et médiocrement courtes. Les palpes ô) ascendants , velus , couco- lores. Corps grêle ; thorax globuleux , velu , hérissé ; l’abdomen est assez long, velu, enfumé, terminé en pointe. La Ç est sem- blable au ÿ ; elle a seulement l’abdomen un peu plus développé. Cette rare espèce vient au réflecteur ; elle se montre au prin- temps , à Cannes, dans mon voisinage pendant deux ou trois semaines, à partir du 15 mai. Cependant le 26 août 1872 j’ai capturé une mauvaise Ç. Obs. — L’article qui précède était rédigé et en partie imprimé lorsque notre très-obligeant collègue M. Guenée m’a fait par- venir d’importantes et savantes notes le concernant. Ces notes feront suite au sujet que je viens de traiter, sujet dont le titre devra alors être changé ; il prendra celui de : Prcœenus Hospes, Frey. . « Mon cher collègue, la Noctuélide que vous me communiquez sous le nom d.'HydHila Lepigone et sur laquelle vous me demandez (1) Ces palpes ascendants, au lieu d’être droits ou incombants, ne sembleraient-ils pas éloigner cette Lepigone des Hgdrilla Bdv. ? i>90 CIlEXlLLKS ET LEPIDOPTERES INEDITS mon avis n’est point la Lejiigone des Allemands, n’appartient point au genre Hydrilla^ et il est douteux pour moi qu’elle soit une Garadrinide. « Elle a été publiée par Freyer, sous le nom de Ilospes, puis décrite, par Treitschke comme une Nonagria-, je l’ai moi-même mentionnée à ce genre dans mon Speeies^ mais sans l’avoir vue et sur la foi de ces auteurs. Depuis, elle a été figurée sans description et assez imparfaite- ment dans le Catalogue systématique de V Andalousie de M. Rambur ; enfin, M. Herrich-ScliœfTer en a donné une bonne figure dans son Sup- plément à Hubner, et, s’apercevant qu’elle n’appartenait point aux No- nagries, en a fait, avec raison, un genre à part sous le nom de Proxenus. « Mais le difficile n'est pas de créer un genre, tout entomologiste un peu exercé est capable de cette tâche qui est même relativement plus facile que de rapporter exactement une espèce à un genre déjà connu, la véritable difficulté est de le mettre 'à sa place. Les auteurs allemands y sont-ils parvenus pour le genre proxenus d’une manière tout-à-fait satisfaisante? M. Herricli-Scliœffer l’a placé entre les genres Synia et Epimecia lesquels n’ont certainement aucun raqjport entreux. Comme cet auteur ne reconnaît pour ainsi dire pas de familles ni de tribus, il n’a rien pu décider à cet égard, mais il est facile de voir qu’il l’aurait rangée dans la famille des Leucanides. M. Lederer et après lui M. Staudinger qui suit sa méthode et qui n’établissent pas davantage de divisions, l’auraient évidemment mise dans les Garadrioides, autant qu’on peut l’affirmer toutefois, en les voyant faire suivre ces dernières des AniqAiiptyra ! «Pour moi, j’inclinerais autant qu’on peut le faire sans la connais- sance des premiers états, à porter le genre Proxenus dans les Apamides. Il a des rapports très-marqués avec un groupe provisoire du g. Axylia qui contient une seule espèce africaine que j’ai nommée Plectdis et qui fera plus tard un genre séparé, mais il a surtout de nombreux points de contact avec les genres SqiodojAera^ Laphygma, Prodenia, dans le voisinage desquels il me paraît être assez bien colloqué ; la découverte des premiers états qui ne peut tarder, notre collègue M. Lafaury en ayant obtenu plusieurs individus ex larva, sera décisive, car les Caradriuides ont des chenilles tout-à-fait caractéristiques. No- tons, eu attendant, les tarses épineux et cette touffe anale de poils squammeux ocracés, si remarquables dans Y Hosp)cs^ qui paraît la faire sortir à volonté et qui est peut-être uipe dépendance importante de Proxenus Hospes 291 l’appareil générateur. Ces caractères ont échappé jusqu’ici aux ob- servateurs. «Voilà pour le genre; parlons maintenant de l’espèce. J’ai cru long- temps que cet insecte méridional n’était autre que la Caradrina Pyg- mœa de M. Rambur, qui n’a point été retrouvée, mais notre collègue, M. Paul Mabille, auquel je me suis adressé et qui possède l’unique exemplaire de cette Pygmœa^ me mande qu’elle est à peine variété de la C. Exigua dont elle ne diflère que par la taille d’un tiers plus petite et par la largeur de la tache jaunâtre des premières ailes qui s’étend jusqu’à la côte. Rayons donc définitivement cette Pygmœa de nos catalogues. « Maintenant votre Hospes est-elle spécifiquement différente de la Lepigone? Si je consulte la description de M. Mœschler qui a créé cette dernière, je vois qu’elle ne lui convient pas parfaitement, surtout à cause du point cellulaire nok et de la ligne terminale continue qui sont, en effet, très-accusés dans la figure que M. Herrich-Schœffer en a donnée dans ses 7îene Schmetterlinge. De plus, ces deux auteurs donnent à leur Lepigone des secondes ailes entièrement lavées de gris fuligineux, tandis que notre Hospes les a d’un blanc mat et à peine salies de noirâtre à l'exti'émité de l’angle interne; mais surtout ils e.xigent pour la Lepigone un corps très-grèle^ et YHospes a, au contraire, le thorax particulièrement robuste et l’abdomen d’un vo- lume normal, (ne vous fiez pas, pour ce dernier, à la figure de M. Rembur qui lui donne une bande dorsale noire qui n’existe que dans l’imagination du dessinateur). « 'l’out ceci me porte à croire que Y Hospes et la Lepigone sont deux espèces séparées, et M. Mabille, qui possède un exemplaire de la se- conde venant de Saratow, et envoyé par M. Mœschler lui-même, ajoute aux différences précitées : le dessous du corps rembruni et les nervures des ailes noires en dessus et en dessous. — Qui sait même si cette Lepigone à corps grêle comme la Palusiris et dont on ne con- naît que le mâle, appartient au genre Proxemis et ne serait pas une véritable Hydrüla ? «Faites donc figurer dans votre Iconograpliie l’insecte en question sous les noms suivants : « Proxenus Hospes Frey. m CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS «Frey. 21-34. —Treits. Siip. 96. — Gii. Spec. 173, - Ramb. Cat. Syst. pl. 15, flg. 4. — HeiT.-Sch. p. 240, üg. 366. » « Puisque je vous communique ces notes de ma collection, c’est le cas de les faire suivre d’observations faites par moi, il y a cinq ans, sur une espèce qui se rapproche tou t-à-fait de notre et qui ne peut rester plus qu’elle dans la famille des Garadrinides. « Il s’agit de l’ancienne Caradnna Cuhicularis avec la chenille de laquelle j’ai fait ample connaissance en 1867, après l’avoir cherchée longtemps inutilement. C’est, comme vous savez, une noctuelle des plus vulgaires à l’état parfait et dont on pouvait s’étonner de voir la chenille inconnue, (car la description qu’en donne Treitschke, pouvait la faire considérer comme telle.) Ce que je vais vous dire de ses mœurs, explique complètement cette rareté apparente. « Celte chenille devra, sans doute, être rangée au nombre de nos ennemis agricoles, car elle vit dans les champs ensemencés et pro- bablement aux dépens de nos céréales. Je conviens qu’il est bon d’y regarder à deux fois avant de lui donner cette mauvaise note. Ce qu’il y a de certain c’est que je l’ai trouvée, en 1867, sur Faire d’une grange où l’on déchargeait des bottes desséchées de vesce d’hiver mélangée de seigle, et cela en telle abondance que j’aurais pu en prendre 6 à 800 en un quart d’heure. J’en ramassai une vingtaine queje nourris en leur donnant du pissenlit dont elles s’accommodèrent parfaitement; mais il est plus que probable que, dans le champ d’où elles venaient et que j’avais fait ensemencer moi-même, elles avaient vécu aux dépens de la vesce ou du seigle. Quoi qu’il en soit, leur manière de vivre est absolument celle des Agrotis \ c’est-à-dire qu’elles restent constamment enterrées et qu’ elles ne quittent leur demeure souter- reine que pendant la nuit, ce qui explique qu’on en trouve si peu quand la noctuelle quelle produit est si commune. Elle a atteint toute sa taille à la lin d’octobre et la première éclosion du papillon a lieu vers la fin de mai. La seconde génération arrive à l’état parfait en septembre et au commencement d’octobre. Voici, de cette chenille presque nouvelle, une description exacte : « Elle est moniliforme, nullement aplatie, atténuée antérieurement avec la tête très-petite et noire, le onzième anneau est plutôtrenllé. Son corps est d’un gris testacé finement saupoudré de noir (vu à la loupe) avec la région dorsale un peu plus claire, ou plutôt renfermée entre Proxenus Uospcs 293 des sous-dorsales dues à des accumulations d’atomes plus foncés. La stigmatale est tantôt semblable, tantôt tout-à-fait nulle. Dans tous les cas les stigmates sont très-visibles et entièrement noirs. Les deux points latéraux qui les surmontent sont, ainsi que les trapézoïdaux, extrêmement fins et visibles seulement à la loupe, mais ptacés sur un espace circulaire dépourvu d’atomes et luisants., tandis que le fond est mat. Le ventre et les pattes, même les écailleuses, sont concolores ou même plus clairs que le fond, l’écusson du cou est mêlé de gris et de brun. « Je crois que cette description suffit pour que les entomologistes se représentent parfaitement cette clienille, et si l’on songe en même temps à ses mœurs, il est facile de voir combien elle s’éloigne du genre Caradrina où tous les auteurs l’ont placée jusqu’ici. Si main- tenant on examine le papillon on ne tardera pas à saisir des diffé- rences analogues. Ce que j’en ai dit dans mon Sp)ecies (page 242) le faisait déjà soupçonner, et le passage aux Agrotis que j’y indiquais se trouve, comme vous le voyez, complètement confirmé par ces mœurs. «En résumé, \ti Cuhicularis devient pour moi une véritable Lrt- phygma et se place très-naturellement à côté de VExigua dont la chenille, décrite et figurée par vous, T. II, p. 222, pl. 75, a infini- ment de rapports avec elle; seulement ses mœurs, d’après votre cor- respondant de Barcelone, seraient un peu différentes puisqu’elle vivrait surtout dans les lieu.x humides ; mais, comme d’autre part, les naturalistes du Midi la rencontrent dans les champs cultivés, ses mœurs ne seraient pas exclusives. « La L. Macra qui se rapproche heaucoup de nos deux espèces indigènes a vraisemblalilement les mêmes habitudes. « Ghàteaudun, le 15 août 1872. « GUENÉE. » 294 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS I*Iusîa Cheîrantliî, Tausch. Mém. Müsc. 1809, p. 322, II, 6. — Led. Noct. 41, 171.— Stgr. 1765. =: Eugenia, Ev. Bail. M. 1841 — H. -S. 267 — Frey. pl. 449, f. 2 - Gn. VI, p. 329. ( Pl. 136, fig. 1 à 3. ) CHENILLE Elle est cylindrique, atténuée antérieurement, à tête très-petite et n’a que deux paires de pattes ventrales. Sur chacun des an- neaux qui précèdent, il existe deux mamelons, mais sans traces de pattes ; ce ray .<-r. Ihip.Zc'iü‘.''fa, /'.r.iCiprwn.. M"}^ Mipneautr i-ol . A g rôtis Obesa 303 également des nombreuses fleurs de la Pterotheca nemausensis, dont elle fait au commencement d’avril un grand dégât. Comme cette chenille est lourde et conformée pour ne pas s’élever de terre d’où, le plus souvent, elle ne sort guère que la moitié du corps, elle doit employer pour atteindre les fleurs disposées en corymbe, sur un long pédoncule, un moyen qui ])eut paraître ingénieux. Elle coupe la tige vers sa base et fait (omber ainsi sur le sol le groupe de fleurs qu’elle a bientôt fait disparaître. C’est du milieu à la fin d’avril qu’il convient de la chercher. Au commencement de mai, VObesa s’enfonce en terre à quinze ou vingt centimètres, se transforme, en juillet seulement, ajirès avoir formé, ainsi que VOplabilis, une grosse coque ovale en terre friable qui cède sous la pression des doigts. Le papillon éclot dix ou «{uinze jours plutôt (jue VOplabilis, c’est-à-dire pendant la seconde quinzaine d’aoùt. INSECTE PARFAIT C’est une grande et belle noctuelle qui a bien quelques rap- ports de forme et d’habitudes a\ec'Y Heliophobus Popularis. C’est pour ce motif peut-être que Duponchel a fait de son Obesa une Heliophobus . En effet, elle vole avec bruit, se jette impétueu- sement sur le réflecteur; à peine posée, elle s’envole avec rapidité pour revenir aussitôt. Elle ne se montre que pendant les nuits les plus sombres. La $, qui a un abdomen démesurément développé, et que j’ai fait représenter avant qu’elle ne fût desséchée, la 9. dis-je, n’est pas, comme on pourrait le croire, impuissante à voler; je l’ai prise une fois au réflecteur, sur lequel elle est venue s’abattre lourdement. Sa fécondité est grande, puisque cette 304 CHENILLES ET LÉPIDOPTEUES INÉDITS même Obesa a pondu environ 250 œufs. Ceux-ci sont entiè- rement sphériques et d’un jaune pâle uniforme. Ces œufs ne sont point éclos chez moi. VAgrotis Obesa que j’ai obtenue ex larvd eu certain nombre l’automne dernier, varie de temps en temps; il est des 5 en effet, dont les ailes supérieures sont lavées au bord interne d’une teinte aurore remarquable, et d’un cendré clair à la côte. Cette superbe noctuide aj)partient non-seulement à la Provence, mais encore à la Russie méridionale, suivant le D'' Eversman, p. 2.38. (^ymmoca Ox^biella, Mill. Petites Nouv. Eut. N" 43, 1. janvier 1872. (PI. 138, lig. 1 et 2.) Cette charmante espèce qui n’est peut-être pas une vraie Symmoca, est assez voisine de la Signatclla, Hb. fig. 380, et de la Designatella, H. S , fig. 384 ; cependant elle est toujours un peu plus petite que ces deux espèces , ses congénères , dont elle s’éloigne par le dessin des ailes supérieures; celles-ci sont arquées à la côte, aiguës à l’apex, avec le fond d’un blanc de lait, sur lequel se détachent deux groupes de deux points superposés et reliés par une tache d’un fauve vif; de telle sorte que ces deux groupes présentent deux bandes transverses dis- posées l’une au tiers de l’aile et l’autre aux deux tiers. Une série de points noirs précède la frange; la côte est d’un gris bleuâtre dans toute son étendue. Les ailes inférieures sont uniformément grises, avec leurs franges lavées de fauve obscur. La Ç est toujours plus grande que le J. Depuis l’époque où je signalais cette Tinéide, j’ai cherché LivraMforv. ^nnee 1373.n..m. L. i &b Z, Syrtunoùa, Oætjbiella , MïU . II, 3 et If.. Œcoplwra CryptADgajrwruiri, Mül . 5 à i2,Psyd-Le Vej-iLbi^Ua , MiLL. Hnp.EûuLî-te S r.Mit/rwn.. 2^7'teaiiàr- c*?Z. Œcophora Cryptogamorum 305 la chenille au printemps et à l’autoinne sur le romarin on je supposais qu’elle put vivre, mais bien vainement ; il n’est donc pas probable que ce soit cet arbuste qui la nourrisse. La Sym. Oxybiella doit avoir deux générations : elle vole à partir du 15 jpin jusqu’à la fin d’août. Aux environs de Cannes elle est fort abondante, mais on la remarque plus particulière- ment sur les terrains à base calcaire, notamment dans la vallée du Gannet. Elle vient facilement au réflecteur. IHScopIiora Ci’yptogamorum, Mill. Petites Nouv. Ent. N“ 34^ 1 janvier 1872. (PI. 138, fig. 3 et 4.) Les ailes supérieures sont courtes, rectangulaires, arrondies aux deux angles, d’un gris argileux et traversées par trois bandes brunes placées à égale distance l’une de l’autre ; les inférieures sont d’un gris obscur, mattes, sans dessins, avec une frange courte et concolore. La tête, légèrement laineuse, est d’un blanchâtre obscur, ainsi que les palpes qui sont plutôt projetées en avant que relevées en crochet. L’espèce varie en brun. J’ai pris une fois au réflecteur la Cri/p^o^cmomw, le 14 sep- tembre; mais, du 15 au 25 juillet précédent, je l’ai fréquem- ment rencontrée contre un mur exposé au Nord et chargé de cryptogames; circonstance qui me ferait penser que la chenille doit vivre aux dépens de ces plantes. Cette Œcophora qui a peut-être bien deux générations, est voisine de la Fuscescens, Haw., dont ce[iendant elle est dis- tincte, suivant M. Stainton. 306 eriENîLÎÆS ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Ve»»uï*iella , Mill. Petites Nouv. Eutoiii. iP 64^ 15 novembre 1872. PL 138, lig. 5 à 12 i dette Psychide a une envergure de 24 à 26 millimètres ; elle est de la taille de la Graminella L., mais elle n’appartient pas au groupe de cette espèce; c’est à celui des Psyché Graslinella, Atra, Albida, Leschenaulti, etc. qui sont plus petites, et qui se distinguent par leurs ailes d’un aspect vitreux ou semi-vitreux. Les quatre ailes de la Psyché Vesubielia sont grandes, allon- gées, noires, luisantes en dessus et en dessous, vitreuses, avec la côte d’un noir profond et les franges étroites et plus noires que le fond. La tête, le thorax et l’abdomen sont entièrement, recouverts de longs poils noirs légèrement teintés de gris. Les antennes sont grandes, très-noires et garnies de lamelles rela- tivement très-développées. La 9» ainsi que toutes celles du genre, est entièrement aptere; elle pond dans son fourreau ses œufs fécondés, puis meurt bientôt après. Le fourreau, qui rappelle celui de la Psyché Atra (Alribom- hycella, Brd.), est composé de pailles courtes, placées en travers et recovertes d’une soie épaisse et blanchâtre. Ce fourreau est fusiforme, mais déprimé en dessous. Il est ordinairement fixé, lors de la transformation de la chenille, à cinquante ou soixante centimètres du sol, le plus souvent (îontre la surface extérieure et verticale d’un rocher ou d’un gros silex, et retenu par de nombreux fils de soie. La chenille, qui a dû passer l’hiver sous une épaisse couche de neige, retirée dans son fourreau ouaté, et complètement Psyché Vesubiella 307 fermé, n’esi parvenue à sa taille que du 15 au 25 juillet. Elle vit, c’est probable, sur des graminées ténues et rares qui croissent à la base d’énormes silex qui, détachés des hauteurs voisines, se sont accumulés sur les bords et dans le lit du torrent sur lequel un pont a été jeté, le « pont de la cascade, » situé non loin de la frontière d’Italie, à quatre kilomètres en- viron de Saint- Martin-Lantosque. Trois semaines après que la chenille a lixé définitivement son fourreau, c’est-à-dire pendant la première quinzaine d’août, a lieu l’éclosion de l’insecte parfait. La Psy. Vesubiella s’éloigne, par son apparition tardive, de toutes les Psychides connues, sauf pourtant la P. Febretta, dont, je l’ai dit précédemment, l’éclosion a lieu vers les premiers jours du mois d’août. Dans le catalogue Stgr. elle prendra place après la GrasHnella et portera le numéro 827 bis. La chenille de la Ps. Vesubiella a la conformation, les mœurs, les hahitudes de la plus grande partie de ses congénères. Elle a seize pattes; les écailleuses sont longues et robustes, notam- ment la troisième paire; les membraneuses, qui ne servent jamais à la locomotion, sont au contraire très-courtes. Les trois premiers anneaux présentent de larges plaques cornées, ■relativement épaisses ; ces plaques sont largement maculées de brun et luisantes. Cette larve vit de graminées ; sa croissance, ainsi que celle de la plupart des Psychides, est fort lente; elle doit se prolonger pendant dix mois au moins. Mon cabinet : 20 exemplaires. 308 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Hadciia ^^Ipigeiia, Bdv. Icon. pl. 84. — Gq. Ind. p. 224. — Gn. II, p. 93. — Stgr. 1259. (Pl. 139, fig. 1) Cette espèce des Alpes dauphinoises n’a pas été reprise. Elle a été soigneusement décrite par l’auteur du Species général. Si je la fais représenter, c’est que la figure qui a été publiée n’en donne, à cause de sa médiocrité, qu’une idée très-im- parfaite. Cette noctuélite est assez voisine de la Meissonieri, Gn., dont le 5 seul est connu. Ce ÿ ne serait-il pas celui de V Alpigena dont on ne connaît encore que la $ ? U Alpigena $ fait partie de la collection de feu Donzel. Agfotis ICiigadinensis, Mill. Revue et magasin de Zoologie, 1873, n° l, p. 3 (Pl. 139, üg. 2) C’est avec VAgrotis Ocellina qu’elle a le plus de rapport pour la taille et la coupe d’ailes; cependant les lignes et les taches de ces deux nocluides et leur couleur respective les éloignèrent l’une de l’autre. Voici la description de cette nouvelle et curieuse Agrotide : Envergure ; 31 millimètres. — Les ailes supérieures sont relativement étroites, allongées, rectangulaires, coupées carré- ment au bord terminal, d’un jaune de cuir, sur le fond desquelles se montrent d’une manière assez vague deux lignes brunes et 32 f Làyraison. . 1673. Fl. 139 r> P. Minière- et Foiÿode- p ^ JogiL&y pi pi Fehrery j'C . I. 1, Eati.ena Alpifiena , Bdv. IL 2, AgrûtLf Enodàtrienjus-, Mill.et R. ZetL. m. Aupitheout, Maa mt ta , Mi/i. et R. Zdl. W. Ip at 5, Thuïp O charea' Commurumaculü , Hh. Y. 6 et J, StephoTua furuj'^apo, Bdv. Iinp. Kauîj'te; 5, r. Mwnon, . ^ianeaux. c4t i. Eu pith ecia Mapnata 309 transversales. La première ne commence ({n’au-dessous de la tète et aboutit au bord interne; cette ligne est traversée par un trait brun (jui a son point de départ à la base de l’aile. La coudée est entière, assez large, continue et légèrement arquée en dehors. Cinq taches sagittées et noires rayonnent dans le sens de la frange; celle-ci est large, concolore ei précédée de sept petits points noirs triangulaires. La tache réniforme, seule visible, imparfaitement formée, est bordée de noir intérieure- ment et de blanchâtre extérieurement. Les ailes inférieures sont bien développées, arrondies, pins obscures que les supérieures, c’est-à-dire légèrement enfumées. En dessous les premières ailes sont plus obscures qu’en dessus, et les lignes et dessins ont dis- paru. Les inférieures sont plus claires qu’en dessus. Le thorax est bien développé; il participe, ainsi que l’abdomen, de la couleur des premières ailes. Les antennes sont filiformes et brunes; les yeux sont bruns. Je fais ma description d’après un sujet ÿ qui est d’une con- servation irréprochable et qui provient, me mande M. Zeller, de la haute Engadine, où il a été pris, en juillet 1871, par M. Hnatch, lépidoptériste zélé, qui habite le village de Sils, dans la vallée de l’Engadine, et qui, espérons-le, retrouvera cette intéressante Ag^'otis. Cabinet Rod. Zeller, à Zurich. Cupitiiecia Magnata, Mill. Revue et magasin de Zoologie (1873, n" l) p. 2. (PL 139, fig. 3) Voici une Phalénite qui, par sa grande envergure, semble s’éloigner de toutes les Eupithecia qui ont été observées 310 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS jusqu’à ce jour. « Il y en a bien peu qui dépassent la taille la plus minime.» Gn. X, p. 299. M. Mann, à qui cette espèce a été soumise, reconnaît en elle, m’écrit M. Zeller, une très-grande Eupithécie. C’est, en eüèt, au genre Eupithecia qu’appartient cette curieuse Phalène, genre dont elle a, sauf la taille gigantesque, tout le faciès, toute la coupe d’ailes. M. llod. Zeller qui a, le 25 juillet 1871; capturé lui-même ce remarquable lépidoptère, n’a, je le regrette vivement, ren- contré que cet unique exemplaire qui est une 9 “ volant en plein jour sur un gazon court du mont Muottas, près de Célérina Suisse). » Enverg. 32'". — Les ailes sont très-allongées, aiguës à l’apex,, grises, nébuleuses, finement aspergées de noir, et lavées d’une très-légère teinte aurore sur toute leur surface ; ces ailes sont, en outre, traversées par plusieurs lignes blanchâtres et forte- ment dentées. La côte est pres(jue droite, et le point cellulaire est très -gros, elliptique, noir et placé au centre de quatre très-petits points d’un blanc vif. Cependant, aux inférieures, la tache cellulaire est très-petite. Les franges sont précédées de lunules noirâtres (|ui les bordent, et de points de même couleur placés entre chaque nervure sur les franges mêmes. Les taches et les points se reproduisent en dessous , mais ils sont beaucoup moins accusés qu’en dessus. Les antennes sont courtes, filiformes et brunes ; la tête est petite, le thorax robuste et l’abdomen très-développé ; le tout participant de la couleur des ailes. Collection Rod. Zeller. Tlialpochares , Communimaeuln 311 Xlmlpochai-es, Led. Clominuniniacula, S. V. p. 84. — Hb. I, 1, 3. — Och. — Bork. — Esp. — ïr. — Dup. VII, pl. 123, fig. G. — StgT. et Wocke, Cat. 1876. (PI. 139, fig. 4 el 5) MM. Staudinger et Wocke ont fait, dans le genre Thalpo- cJiares de Lederer, un assemblage de Noctuélites qui me paraît anormal; celui d’un grand nombre d’insectes de cette famille. Ce sont tout ou partie des genres Micra, Gn., Antlwphila, Tr., Glaphyra, Gn., Microphysa, Bdv. et Leptosia, Dup. Cependant, lorsque les cbenilles des papillons qui composent cette ag- glomération forcée auront été observées et publiées, elles apporteront, la chose est certaine, de sérieuses modifications dans l’arrangement de ces Noctuides, établi par nos modernes classiflcateurs. Par une cause difficile à expliquer, M. Guenée a omis dans son Species général de comprendre la jolie Commvnimacula . Connaissant la sûreté de coup-d’œil de cet habile maître, je suis persuadé que si cette omission n’est pas involontaire, c’est qu’il a, sans doute, à la vue de l’insecte parfait, soupçonné que sa larve devait présenter de curieuses particularités. La chenille de la Communimacula, autant que je puis en juger par un sujet des mieux préparés (|ui m’a été fourni par M. Standinger, n’a que dix pattes; six écailleuses et quatre ventrales; la place des anales n’étant pas même in- diquée par un rudiment de patte. Par ce caractère important qui est peut-être unique parmi les nombreuses Tlialpochares 9) ;1) Cependant il existe, parmi les Acontidae^ un genre dont les chenilles, les Acontia^ n’ont que dix pattes, mais ces chenilles sont « très-allongées, très-effdées, « dès lors ne peuvent être comparées à la Communimacula^ qui est courte et épaisse. Celle-ci n’est donc pas la seule Thalpochare n’ayant que dix pattes. 312 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS du grand Catalogue allemand, la Commimicula devra être séparée des espèces congénères actuelles, ce que je ne fais pas inoi-inème; je me contente, en iigurant cette singulière chenille, d’appeler sur elle l’attention des classifîcatenrs. CHENILLE Elle est courte, cylindrique, à tête relativement petite et n’a qne dix pattes, dont six écailleuses et quatre ventrales placées, la première paire sur le huitième anneau, la seconde sur le neuvième ; le douzième segment en étant dépourvu d’une manière absolue. Cette larve qui rappelle assez, sauf la question des pattes, la chenille d’une grosse Tortricide, est de couleur blanc jaunâtre ; le premier anneau seul est teinté de vineux. Elle est sans aucune ligne, sans nulle tache, ne portant sur le premier segment qu’une plaque écailleuse étroite, noire, luisante, partagée par un sinus. La tête est cordiforme, noire, luisante, avec le centre d’un rougeâtre pourpré. Les pattes écailleuses sont assez petites, noires avec le dernier article testacé. Les quatre pattes membraneuses sont rougeâtres. Les stigmates, chose remarquable, sont placés très-haut, c’est-à- dire entre la sous-dorsale et la stigmatale absentes. Ces organes de la respiration ne sont indiqués que sous forme d’un imper- ceptible point rougeâtre. Cette chenille doit vivre de la moelle de cjuelque plante dicotylédonée ou peut-être dans l’intérieur d’un bolet. L’insecte parfait ne me paraît pas varier. Il est resté jusqu’à ce jour étranger à la France; mais il fait partie des faunes d’Autriche, de Hongrie, de Dalmatie et de Grèce. Stephania, Pimiceago 313 Steplianla, Gn. Puniceaj^t» , Bdv. Ind. 1185. — Gn. Ind. 242. — Dup. IV, p. 234, pl. 70. — — H.-S. 43. — Gn. VI, p. 173. — Stgr. 1488. (Pl. 139, fig. 6 et 7) Sa forme semble la rapprocher de sa voisine VAspila Rhexiae d’Abbot, dont j’ai sous les yeux la figure que nous a laissée cet habile iconographe. Cependant la conformation exception- nelle de la tête de l’insecte parfait nous prouve que M. Guenée a eu non-seulement raison de séparer cette Héliothide du genre Aspila composé de trois espèces exotiques, mais encore de la faire sortir des Xanthia, genre dans lequel M. Boisduval l’avait comprise . La chenille de la Pimiceago, dont les moeurs me sont incon- nues, ce que je regrette vivement 9), m’a été envoyée par M. Staudinger, avec cette simple indication : Russie méridionale. (1) Je retrouve, dans ma correspondance avec feu Rambur, une de ses lettres, en date du 13 décembre 1856, qui apporterait quel- ques lumières sur la nourriture de cette chenille : « Je vous envoie un dessin assez mauvais 9), représentant des clie- nilles de diverses couleurs de la Stephania Pimiceago. Cependant j’ai quelques doutes sur ce que peut être la nourriture de ces chenilles; si vous les figurez, n’oubliez pas d’exprimer ces doutes : malgré la forme de la plante qui ressemble à une sorte de groseillier, il faudrait les peindre sur un Chenopodium. » J’ai effectivement représenté la Pimiceago sur une plante apparte- nant à cette famille; Y Atriplex littoralis. Enfin, M. Staudfnger me mande au dernier instant : « La Pimiceago vit en octobre et en novembre sur VAtripleæ nitans et sur le Chenopodium polyspermum dont elle ronge les graines vertes. » (*) Dessin exécuté, je crois, par Ivinderiuann, ou reproduit par ses ordres, mais que je n’ai pas cru devoir faire graver à cause de son imperfection. p. M. 314 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Cette chenille, dis-je, est moniliforme , cylindrique, rase, médiocrement allongée, d’un jaune verdâtre, et les lignes vasculaire et stigmatale sont à peine indiquées en rose ou en rougeâtre. La sous-dorsale est tellement confuse qu’on ne peut la distinguer sans le secours de la loupe. La tête est petite, aplatie en avant et d’un testacé jaunâtre. Les seize pattes sont concolores; les membraneuses ont la couronne rougeâtre. Les stigmates sont concolores et ne seraient pas visibles, s’ils n’étaient finement cerclés de noir. La plaque cornée du premier anneau est également concolore. Le docteur Eversmann, en parlant e la Puniceago dans ses « Noctuelles de la llussie,» p. 135, nous dit qu’elle habite les provinces du Volga méridional. Cette noctuélite n’a jusqu’à ce jour été rencontrée qu’en Russie. Je viens essayer de prouver qu’une Choreutis, la Pretiosana, Dup. est réellement une espèce séparée de sa congénère, la Bjerkandrella, Thnb. A.u reste, on ne sait à peu près rien des chenilles de ces deux Choreutis, et ce que je vais en dire peut avoir son utilité et présenter de l’intérêt. La Pretiosana fut érigée en espèce par Duponchel. Quelques années après, elle ne fut plus considérée que comme une simple variété de la Bjerkandrella, présentant une forme méridionale (forma merid. Stgr. et Wocke, p. 265). Cependant, si ces deux Ch oreutis ne sont pas très - distinctes , chacune d’elles nous montre des mœurs particulières. De plus , non-seulement les plantes qui nourrissent ces larves ne sont point les mêmes, mais celles-là sont loin d’appartenir à la même famille. La Choreutis Pretiosana vit sur les Inula, et l’espèce congénère vit sur un Erynglum. Cette année, j’ai élevé en grand nombre Choreutis Bjerkandrella 315 cette dernière à Saint-Martin-Lantosque, sur V Eryngkim spina- alba. Vill., et, l’année précédente, j’ai élevé tout aussi abondam- ment la Preôiosana sur VInula conyza DG.; j’ai donc pu les observer et les étudier à loisir. La Bjerkandrella vit en juin et juillet, et l’autre en septembre et octobre. Le premier de ces lépidoptères ne doit avoir qu’une seule génération, par la raison que la plante qui nourrit sa chenille, étant très-peu aqueuse, se dessèche d’autant plus vite que les lieux où elle se développe sont toujours découverts et placés aux expositions les plus chaudes. Choreutie Bjerkandrella, Thnb. I, 58, p. 36 — Tr. III, 23-4 — Hein. III, 1. 2 — Stgr. et Wocke, 1302 = Vibrana, Hb. — Tr. — Dup. IV, pl. 65, f. 8. — H. -S. — SU. = Var. Pretiosana Stgr. et Wocke. (Pl. 140, fig. 3 à 6) CHENILLE Elle est médiocrement allongée , atténée postérieurement, avec seize pattes normales, et d’un jaune clair un peu ver- dâtre supérieurement. Elle est, en outre, recouverte de gros points pilifères noirs et luisants ; la tète est lenticulaire, d’un jaune vif, cerclée de noir en dessus, avec les ocelles et man- dibules noires. Le premier segment porte une plaque étroite également d’un jaune vif et ceinte de très-petits points noirs. Cette plaque est limitée à chacune des extrémités par un gros point également noir. La Bjerkandrella vit abondamment dans les .lieux où je l’ai rencontrée, de la fin juin au 20 juillet environ, sur VEryngium 316 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS spina-alba, aux expositions Est et Sud, sur les rochers les plus escarpés des environs de Saint-Martin-Lantosque. Placée dans le pli d’une feuille, sous une toile en soie fine, dont elle ronge la surface supérieure, cette chenille suhit pen- dant la moitié du jour l’action directe du soleil le plus ardent, aussi grossit- elle très-vite. Souvent quatre, six et même huit de ces petites larves attaquent une seule plante d' Enjngium, laquelle, après leur passage, semble à peu près desséchée. Pour se transformer, l’insecte construit un petit hamac fusi- forme, mou, composé d’une triple couche de soie, qu’il place dans le pli de la feuille épineuse, sur sa nervure principale, car c’est toujours sur la plante qui a nourri cette chenille que celle-ci suhit sa métamorphose. Deux jours après s’être enveloppée dans son hamac, elle se change en une chrysalide jaunâtre qui éclot à dix-huit ou vingt jours de là. Ainsi que la Choreutis Dolosana dont j’ai raconté les mœurs (Ann. S. Ent. Fr. 1856), la Bjerkandrella vole peu, se tient soit sur la plante, soit dans le voisinage de celle-là. Son vol est particulièrement brusque, rapide et de courte durée. Toutes les espèces de ce genre charmant sont des plus richement parées ; la Bjerkandrella ne le cède en rien à ses voisines , et sa livrée ainsi que celle de la Myllerana l’em- portent sur celle des autres Choreutis par l’éclat des couleurs métalliques dont sont ornées leurs ailes supérieures. Dès la fin de juillet les dernières Bjerkandrella sont écloses, et quelques jours après, il n’est plus possible d’en voir une seule dans le voisinage des Eryngium desséchés en grande partie. L’espèce, comme je l’ai dit, ne doit avoir qu’une seule génération. i32!^ LwraU'orh . AnjtM Jâ73. rLJJ/.û. [I 6 5 A. Mmière ToiyoAti J)ehrti:y ,rc. I. J. ei 2, Choreutis Fretwsana , Dz^. n, 3 à 5. iF.. J3jerkand.rp3La , tknb. -Œl. J à, g. ScopuZa. IrL^titpilùi’, tht . IV! LO, G-eZec72ia WipromacideUa, , Mdl. Jfnp. So â r. Mi^i JfûjnemjMT c^jÎ. Choreutis Pretiosana 317 diui'eiili»^ l*i*elio»î»nîi, Dup. Sap. IV. pl. 65^ lig. — Àust)‘aliH , Zell. Is. 1847, p. 643 — Ujcrkandrella, Stgr. ot Wocke, 1302. (PL 140, fig. 1 et 2) CHENILLE Peu après sou éclosion, elle est d’uii blanc d’os; parvenue à toute sa grosseur, elle est fusiforme, d’un vert très-clair et présente seize pattes bien conformées. La tète est cordi- forme et d’un jaunâtre ambré. Le premier anneau porte une plaque écailleuse concolore. Les trapézoïdaux et autres points pilifères sont assez gros, foncés et bien visibles. Cette larve a bien quelques rapports de forme avec la Bjerkandrella, mais elle en diffère principalement parce qn’elle est fusiforme et non simplement atténuée postérieurement, et par la plaque du premier anneau plus grande et non pas entourée de petits points noirs connue chez sa congénère. Cette chenille vit d’abord à la manière des mineuses en rongeant le parenchyme des feuilles de Vlnula où je l’ai re- marquée. Devenue adulte elle attaque la feuille en dessous, et ménage la pellicule supérieure sous laquelle elle s’abrite. C’est dans la plaine, du 15 au 30 septembre, qu’on doit la chercher sur VInvÀa conyza, et non en juin et juillet sur un Enjngium , comme sa voisine de la montagne. Pour se transformer elle s’enveloppe dans une toile en soie fine où a lieu la transformation, sur la plante même le plus souvent, mais (Quelquefois à sa base, dans une feuille sèche ou autre détritus végétal. L’état de chrysalide de la Pretiosana est fort court; trois 318 GUENILLES ET LÉPIDOPTÈIIES INÉDITS semaines après la transformation de la chenille, c’est-à-dire du 10 au 15 octobre a lieu l’éclosion du petit lépidoptère. Indépendamment de ce que l’époque d’éclosion de l’insecte parfait est bien différente de celle de sa congénère, la Pretio- sana est toujours plus petite d’un tiers environ, avec les ailes supérieures plus aiguës à l’apex , la nervure costale plus droite, les taches métalliques moins grandes et relative- ment moins éclatantes que chez la Bjerkandrella. Geleclila IVigromaculella, Mill. Pet. Nouv. Ent. n” 43, 1. janvier 1872 (PL 140, fig. 10) Les quatre ailes sont assez étroites et garnies de longues franges. Les supérieures aiguës à l’apex, avec le fond d’un argileux chaud, sont marquées de six grosses taches noires ainsi disposées : les quatre premières occupent la première moitié de l’aile et forment par leur disposition un carré lozange ; les deux autres placées au centre et à la suite l’une de l’autre, occupent la seconde moitié. Le bord terminal est souillé de brun. Les ailes inférieures participent de la couleur des su- périeures. La Gel. Nigromaculella est voisine des Gel. Salinella. Z., et Halymella, Mill. Deux exemplaires de cette espèce tranchée ont été capturés les 20 et '22 juillet 1871. Depuis cette époque j’ai pris trois nouveaux sujets de la Nigromaculella, deux à la fin de mai 1872, au réflecteur, à Cannes, et un à Saint-Martin-Lantosque pendant la seconde quinzaine de juillet suivant. Ce dernier exemplaire est grand et plus foncé que ceux des environs de Cannes. Je crois deux générations à la Gelechia Nigromaculella Scopula histitalis 319 Scopula Institali». Gn. — Hb. i82, — Dup. pl. 80, fig. 8. — H.-S. p. 41 — Gn. p. 393 — Stgr. et Wocke. ( Var. Ferraralis, Dup. p. 317, pl. 231, f. 6). (Pl. 140, fig. 7 à 9j Cette jolie Scopula vit assez communément aux environs de Cannes, non dans la plaine où V Eryngium qui nourrit la chenille ne croît pas, mais sur les petites montagnes des environs, notamment celle du Grand-Pin. La chenille, qu’on élève sans difficulté, a été également rencontrée à Celles-les- Bains (Ardèche) par M. Guenée qui de son côté l’a élevée sans peine. Cette chenille dont on ignorait complètement les moeurs, atteint tout son développement à la mi-juin. Elle est alors assez épaisse, molle, atténuée aux deux extrémités, d’un jaune citron clair lavé de verdâtre sur les derniers anneaux, et pré- sente seize pattes bien développées, avec la tête petite, cordi- forme, d’un noir de jais et luisante ainsi que la plaque du premier anneau qui est. relativement grande. Les pattes écailleuses également noires sont annelées de blanc , les ventrales sont concolores, et les anales verdâtres. Il n’existe pas de lignes, mais les points pilifères sont bien développés, d’un noir de jais et luisants ; sur les second et troisième segments, ces points, disposes autrement que sur les autres anneaux , sont aussi plus développés. Enfin , les stigmates sont très-petits, grisâtres et invisibles à l’œil nu. Cette chenille vit sur V Eryngium spinosa ? dont elle lie les jeunes feuilles, au centre desquelles elle se tient au repos 2* 320 CHENILLES BT LÉPIDOPTÈRES INÉDITS pendant le jour, après avoir fixé leurs bords par de nombreux fils de soie blanche. La transformation a lieu au commencement de juillet, et, quinze ou vingt jours après, se montre le lépidoptère. INSECTE PARFAIT Le type ne doit pas appartenir à la faune trançaise, mais il existe en Hongrie, en Espagne et en Italie. Nous ne pos- sédons que la variété constante, la Ferraralis, Dup., qui est caractérisée par l’absence de dessins aux quatre ailes; à l’ex- ception toutefois de la frange et du petit trait apical aux supérieures, lesquels sont d’une belle couleur ferrugineuse. Toutes les collections possèdent aujourd’hui cette charmante Scopula dont la vétusté semble ne pas altérer les jolies teintes. Cacnes, janvier 1873. P. Milliêre. EXPLICATION DES PLANCHES DE LA 32® LIVRAISON (1873) PLANCHE 137 EXPLICATION DES FIGURES 1 Fig. 1. Chenille de VAgrotis Obesa, Bdv. 5. Chrysalide. 3. Insecte parfait ?. Il Fig. 4. Chenille de la Cladocera OptabUis, Bdv. 5. Insecte parfait cf. Pterotheca nemausensis , Cass. 322 PLANCHE 138 EXPLICATION DES FIGURES 1 Fig. 1 . Symmoca Oxybiella, Mill. 2. Id. id. $. H Fig. 3. OEcophora Cryptogamorum, Mill. 4. Id. id. Ç. III Fig. 5. Chenille de la Fsyche Vesubiella, Mill. 6. Insecte parfait cf. 7. Id. id. au vol. 8. Insecte parfait 'J. 9. Fourreau après l’éclosion du çf . 10. Tête et premiers anneaux de la chenille, grossis. 11. Tète et premiers anneaux de la $, grossis. 12. Derniers anneaux et abdomen de la P. Vesubiella $ (jui n’a pas pondu. Car ex murieata? L. PLANCHE 139 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Hadena Alpigena, Bdv. 323 II Fig. 2. Agroiis Engadinensis, Mill. III Fig. 3. Eupithecia Magnata, Mill. IV Fig. 4. Chenille de la Thalpochares Communimacula, Hb. 5. Insecte parfait Ç. V Fig. 6. Chenille de la Stephania Puniceago, Bdv. 7. Insecte parfait. Airiplex lütoralis? L. PLANCHE 140 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1 . Chenille de la Choreutis Pretiosana, Dup. 2. Insecte parfait. Feuille de Vinula conyza, DC. II Fig. 3. Chenille de la Choreutis Bjerkandrella, Thnb. 4. Id. vue de dos. 5. Id. jeune. 6. Insecte parfait. 824 III Fig. 7. Chenille de la Scopula hutilalis, Gn. (Var. Fcrra- ralis, Dup.)> 8. Id. vue de dos. 9. Insecle parlai l. IV Fig. 10. Gelechia Nigrcmaculclla, Mill. Erijngiwn spina-alba, Vill. ■' -if. -■^;i ’^'Æ" e k ' '■ ii- V... . rv " , p"'' ' e :• à 33 f Ltorajson . ArinJe^ 1Ô73. PI. EMiUièra. et Feyermht>ff Pebray so. l 1 à. 3 Botys Arxralfs, cùi J>eyar. M i. &t ô Ephes/za, EqeriEUa-, MilL. ^ Blr . N y à g Maxrogùjsj’a. CroaM-Ca,, Ssp. ùnp.Eouùtte., S.r.Eaut^euüle-. KipriÉAiua- col. TRENTE-TROISIEME LIVRAISON Les descriptions qui suivent : celles du Botys di/ra/A, Peyer., Biston Pomoîiarius, Hb. (Femina masculina) et, plus loin, celles des Scoparia Gallica, Peyer., et Retinia Amethystana , Peyer , sont dues à M. de Peyerimhoff. Je suis heureux, en accueillant ces descriptions dans mon Iconographie, de donner un nouveau témoignage de confraternité à notre collègue. Je lui en laisse en même temps tout à la fois le mérite et la rosponsahilité. P. M. Botys Tr. y^uraîîs de Peye. Petites Noiiv. Ent. 42 (15 décembre 1871. et 58 (15 août 1872) (PL 141, fig. 1 à 3) Ce nouveau Botys est l’intermédiaire exact de Flavcdis Schitî. el de Hyalinalis Hh., à la fois pour la taille, le dessin et la couleur. Cependant, c’est avec le premier qu’il peut être le plus facilement confondu, et je ne serais pas étonné qu’il fût mélangé avec Flavalls dans plus d’une collection. Envergure ; 26 à 27 millimètres. Cette taille est un peu plus 1 3?6 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS forte que celle de Flavalis, mais d’un bon quart moindre que celle de Hyalinalis. Les ailes supérieures sont d’un beau jaune d’or, à peine citrin chez le mâle, et un peu roussâtre vers les bords chez la femelle, et sur les ailes inférieures des deux sexes, de même que le long de la côte. Le dessin consiste 1" en une ligne sinueuse extérieure com- mune aux deux ailes et ayant exactement la même direction que chez Hyalinalis', 2” en une seconde ligne transverse, anté- rieure et interrompue; 3" en trois taches, une réniforme, et deux orhiculaires placées exactement comme chez Flavalis ; l’une amdessous de l’autre; enfin, en un point discoïdal à peine visible sur les inférieures. Ces dessins sont roussâtres et peu tranchés. La frange est d’un roux grisâtre luisant. Le dessous des quatre ailes diffère à peine du dessus par une teinte plus pâle au centre, plus roux grisâtre sur les bords, plus luisant et par des dessins plus visibles. Mais on n’y trouve pas, comme chez Flavalis, presque toute la surface saupoudrée de gris foncé, de telle sorte que la couleur jaune pur n’apparaisse plus qu’entre les nervures et le dessin. Le corps est en dessus du même jaune que les ailes, et en dessous d’un blanc jaunâtre très -luisant, de même que les pattes. Les palpes sont jaunes en dessus, noirâtres sur les côtés, et blancs en dessous Ce joli Botys vole en juillet. Il habite les pentes chaudes, sèches, déboisées, mais herbues des collines alsaciennes. Je l’ai rencontré sur les terrains calcaires comme sur les terrains plus anciens. Je regrette vivement que mon départ de l’Alsace m’ait em- pêché de faire connaître la chenille, qui vit probablement en mai sur le Verbascum Lychnis, car c’est dans le voisinage des groupes de cette plante que j’ai surtout capturé l’insecte parfait. Biston Pomonarms 327 D’après ce que me mande M. Staudinger, le Botys Auralis serait très-voisin du Biternalis Mann., qui habite l’Asie mineure. Je n’ai pu comparer les deux espèces. Biston Leach., Pomonarins Hb. ( Femina masculina ) (PL 141, fig. 6) J’ignore si l’on a déjà observé et fait figurer une monstruosité du genre de celle dont il est question ici. Chacun sait qu’outre les cas assez nombreux d’hermaphrodisme constatés chez les insectes, on a parfois trouvé des femelles présentant certains caractères du mâle et surtout sa couleur. C’est à ce dernier point que se borne le plus souvent la variation. Chez la femelle de Biston Pomonarius que nous faisons re- présenter, la transformation est beaucoup plus considérable, car non-seulement elle porte des antennes bipectinées comme le mâle, au lieu de les avoir filiformes, mais encore les moi- gnons d’ailes particuliers à la femelle ordinaire se sont allongés autant que les ailes du mâle. Elles ont pris une charpente consistant en une nervure costale et une nervure sous costale soudées ensemble jusqu’à une certaine distance de l’extrémité des ailes, où elles se bifurquent avec l’organe qu’elles sou- tiennent. On aperçoit sur ces singuliers rudiments quelques légères traces irrégulières des dessins qui ornent les ailes du mâle. A cela près, cet exemplaire est constitué, du moins en apparence, comme les femelles ordinaires. C’est dans un bois humide des environs de Colmar où le Pomonarius n’est pas rare certaines années, que ce singulier insecte m’est tombé sous la main. Il fait aujourd’hui partie de la collection du Musée de Colmar. 328 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Epliestîa Egeriella, Mil). (Species nova) (PI. 141, fig. 4 et 5) Cette nouvelle Phycide est assez voisine de VEphestia Gni- diella; mais voici ce qui l’en diffère : taille plus grande, ailes supérieures beaucoup plus larges, , couleur générale grise et non pas rougeâtre. Enfin, chose concluante à mes yeux, l’espace médian plus resserré, moins oblique, est toujours placé plus à l’extrémité de l’aile que chez la Gnidiella. Les lignes coudée et extrabasilaire sont épaisses, blan- châtres et ombrées de brun intérieurement. La frange est précédée, aux supérieures, d’une série de très -petits points noirs. La tache cellulaire est assez bien indiquée aux ailes supérieures ; elle est nulle aux inférieures ; ces dernières sont uniformément grises. Le dessous des quatre ailes est d’un gris luisant, mais les supérieures sont brunes à la côte. Cette espèce n’a encore été prise qu’au réflecteur où elle arrive à partir de dix heures seulement, et par les nnits les plus obscures. Elle se montre une première fois à la mi-mai, et nne seconde fois à la fin de juillet. \jË'phest. Egericlla qui varie pour la taille et la vivacité des couleurs trouvera place avant la Gnidiella, et suivra la Poly.renella dont elle est aussi très-voisine, mais dont elle diflère par l’étroitesse relative des ailes supérieures, la présence de la tache cellulaire, et celle des points noirs ante-marginaux. C’est par une fâcheuse erreur que ces mêmes points ont été gravés chez la Polyxenella, pl. 135, fig. 2 et 3. UEgeriella portera, dans le catalogne Stgr. et Wocke, le n" 638 bis. . Macroglossa Croatica 329 Macroglossa Croatica, Esp. PL 43, f. 2 — Och. Il, 191 — Bdv. — Dup. — Frey. — Stgr. = Sesia, Hb. pl. 89, f. 136 (PL 143, fig. 7 à 9) CHENILLE Elle a quelques rapports de forme et de couleur avec celle du Stell'ttarum et celle du Bombylifor^nis, mais elle est [dus allongée que ses congénères, et a la pointe cornée du onzième anneau plus déliée et plus longue. Cette chenille est cylindri- que, i'usiforme, d’un vert d’eau plus ou moins clair, lavée de rougeâtre et finement chagrinée de points blancs. La tète est petite, globuleuse, d’un jaune de Naples et également cha- grinée. Il n’existe qu’une seule ligne, la sous-dorsale, qui commence au second anneau ; cette ligne est déliée en com- mençant et en finissant, large, continue et blanchâtre sur les anneaux du milieu et nullement arrêtée sur les bords Une plaque écailleuse, concolore, imparfaitement limitée, existe sur le premier anneau. Les seize pattes sont concolores et teintées de rougeâtre à la pointe des écailleuses, et à la couronne des membraneuses. Les stigmates sont elliptiques, rougeâtres, cerclés de brun avec un point blanc interne en haut et en bas de l’ellipse. La pointe cornée du onzième anneau, longue déliée, est d’un rougeâti'e amarante, sauf l’extrémité qui est noire. « Cette chenille, m’écrit-on, vit du commencement de juillet à la mi-août sur les Scabiosa, la Cephalaria centaureoides, et quelquefois aussi sur certaines Centaurea » ÛL (1) Suivant Duponchel : Supp. II, p. 28, Dabi aurait laissé une note, trouvée dans ses papiers après sa mort, où il est dit que la chenille du Croatica vit sur VAsj^erula calahrica. 330 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS La chenille se transforme vers le 15 août en une chrysa- lide conico- cylindrique, allongée, sans aspérités, d’un hrun rougeâtre mat , avec la pointe abdominale robuste , assez courte, très-aiguë. L’insecte parfait n’éclot que l’année suivante. Plusieurs chrysalides du Croatica m’ayant été envoyées pendant l’hiver de 1871-72, sont toutes écloses au mois de juin suivant. Ce Macroglosse qui n’a qu’une génération, selon toutg ap- parence, est un fort bel insecte de la Russie méridionale. Il appartient encore à la Morée, et tout récemment, J . Lederer l’a retrouvé dans le Caucase. Je ne sais ce qui a pu faire dire à Duponchel que le Croatica participe du Stellatarum et du Fuciformis (Bombyliformis) dont, ajoute-t-il, on le croit un hybride. Le Croatica ne m’a paru varier que par la taille. Il est resté rare pendant longtemps; aujourd’hui presque toutes les col- lections le possèdent. Onectra I*îllerîana, Schiff. S. V. 126. — Hb. 172. — Tr. — Step. — Dup. — Gn. — . = Pilley^ana F. M. — Vitana F. E. ^. = Luteolana Hb. f. 136. (PL 142, flg. 1 et 2) (chenille ) Voici cette fameuse larve qui a causé à diverses époques de si grands dommages aux vignes, de la Bourgogne notamment, et dont le papillon est généralement connu sous les noms im- propres de Pyrale, Pyrale de la vigne, etc. Cette chenille est assurément polyphage, car non-seulement elle ronge les feuilles de la vigne, mais elle vit encore sur, entre autres plantes, le 33 Li^raîjfony . 1373. Hl.JJi.2. F. MUlœre- etFoi^ad(^ p T Jogues pl. P f Febrnu J'C I 1 et 'i Oneotra. PLlIenxina , Jttu/f. \\ 3 et ^ 3'pariay Iralljj'a , th Pe^ar. ni ,5 (i 7 Srmp/iila PenxTxu-ii! , IPh. IV 5 Orecti,!' ira.Ÿé'üzerLi'i.t' , Mil/-. V g à U Phth-eochroa, Bug nsa na, Hh. VI Z 2 Eetin/a. Amet/u/stana., da Pnyer. Inïp.Hoüi^te, 5,r- HauiA^AUy. Onectra Pilleriana 331 Stachys germanica; cependant, ce qui m’a semblé être sa prin- cipale nourriture, à la haute montagne où la vigne n’a jamais existé, est VAsclepias vincetoxicimi. J’ai remarqué, pendant la première quinzaine de juillet, à mi-chemin de Saint-Martin -Lantosque à Notre -Dame -des - Fenestres, une grande abondance de Pilleriana sur VAsclepias précitée, dont elle avait lié les feuilles au sommet. Cette chenille est allongée, atténuée postérieurement, avec seize pattes et une large plaque écailleuse noire sur le premier anneau. Tout le corps est d’un vert glauque s’affaiblissant en dessous. La ligne vasculaire, fine, continue, d’un vert foncé, est seule visible. La tête est petite, cordiforme et noire. Les pattes écailleuses sont rougeâtres et noires à la base; les dix autres concolores. Les trapézoïdaux sont blanchâtres" et les stigmates invisibles à l’œil nu. Dès le 20 juillet, on ne rencontrait plus une seule de ces chenilles sur VAsclepias vincétoxicum dont elles étaient alors descendues pour se transformer. A la fin du même mois a paru l’insecte parfait qui varie énormément aussi bien pour là taille que pour l’intensité des reflets dorés et cuivreux dont sont ornées les ailes supérieures. De la hauteur de douze cents mètres environ où j’ai rencontré si abondamment la Pilleriana ainsi qu’à toutes les altitudes précédentes, le littoral, voire même les îles Lérins, j’ai remar- qué ce lépidoptère qui, toutefois, n’est nulle part si abondant que sur les collines qui bordent la haute Vésubie. La Pilleriana est très-rare en Angleterre, m’écrit M. Stainton. (1) L’espèce est plus rare à Berthemont, sur les rochers qui domi- minent le Spaillard. 332 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS Seiapliila Peiiziana, Hb. Fig. 85. — Tr. — Dup. IX, pl. 256, f. 1.— Wood. — H.-S. — Wilk. — Stgr. et Wocke = Bellana, Curt. = Coti- spersana, Dougl. = Candidcma. Lah. = Perterana, Gn. fPl. 142, üg. 5 à 7) Je soupçonne que la Sciap. Octomaculana, Doub. est une aber- ration constante de la S. Penziana, Hb., qui varie d’une manière remarquable. En 1872, j’ai élevé cette Sciaplnla en grand nombre, à Saint-Martin-Lantosque où elle est fort commune, et j’ai obtenu plusieurs variétés consi déiées par quelques entomo- logistes comme autant d’espèces distinctes; ce sont la Bellana, Gurt., la Conspersana, Doug., la Candidana , Lah., etc. La chenille n’était pas connue, ou, toutefois, n’a jamais été publiée. Cette larve vit en juin et juillet, dans les montagnes de nos Alpes-Maritimes, notomment à Saint-Martin, à Levens, à Ber- themont, etc., à partir de mille mètres environ et au-delà. Je l’ai rencontrée une fois sur des rochers bien exposés, à une alti- tude de près de deux mille mètres. Elle se nourrit de plusieurs espèces de Sedum, notamment les alsine folium, afbum et stel- latum, et quelquefois aussi sur une Joubarbe, le Sempervivum arachnoidemn Cette chenille ■ est allongée, fusiforme, d’un verdâtre livide, avec seize pattes normales, une tête cordiforme, de couleur terre de Sienne, et bordée de noir au sommet. La plaque du premier anneau est étroite et noire, couleur qui est celle des pattes écailleuses; les stigmates sont très-petits et noirs. La ligne dorsale est d’un vert foncé. Cette larve vit isolément, enveloppée dans une sorte de fourreau mou composé d’une soie grisâtre, fixé à la base de Orectis Massiliensis 333 la plante dont elle ronge pendant la nuit seulement les feuilles charnues. La métamorphose a lieu rapidement, et l’insecte parfait se montre quinze jours- après. Les générations de la Penziana se succèdent pendant tout l’été. L’insecte parfait se tient pendant le jour appliqué aux rochers et aux murs en pierres sèches où se développent les plantes grasses précitées. Si cette Sciaphila est des plus répandues dans toutes les montagnes élevées de la France et des pays voisins, elle est complètement' inconnue sur le littoral. Orectis Massîüeiîsîs, Mill. le. I, p. 350, pl. 42, 1-3 ~ Sfgr. et Wocke, p. 52, n“ 678 (PI. 142, fig. 8) J’ai publié cette espèce, il y a quelques années déjà, d’après un sujet unique reçu de Marseille. Je la considérais alors comme une Nudaria (?) tout en reconnaissant dès cette époque que ce n’était peut-être pas une Lithoside. Depuis ce jour, ayant eu occasion de retrouver de loin en loin à Cannes ce rare lépidoptère, et m’étant assuré, d’après les divers sujets recueillis à mon réflecteur, du 20 août au 15 septembre en- viron , que bien décidément la Massiliensis n’est point une Nudaria, je crus devoir la soumettre à notre savant M. Guenée qui m’a écrit les lignes suivantes que je transcris textuelle- ment ; ' « Ce n’est ni une Nudaria, ni une Nota, comme vous l’avez bien reconnu, mais ce n’est pas non plus une Leptosia comme vous le pensiez ensuite. C’est une Deltoide du genre Orectis, Led. Elle est très-voisine de l’Or. Proboscidatalis (que Zeller 334 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS avait nommée Catenalis, la prenant aussi pour une Nola) mais après l’avoir comparée avec attention à l’exemplaire sicilien que je possède de ce dernier, je reconnais qu’il y a des caractères suffisants pour les séparer. — Les ailes sont plus étroites, plus arrondies, et leurs dessins moins nombreux et moins compliqués. Les taches costales sont plus épaisses et au nombre de quatre seulement, tandis qu’il y en a huit chez Proboscklatalis, presque toutes linéaires. La tache cellu- laire est ici très-épaisse et ronde, tandis qu’elle forme chez l’autre un trait étroit et perpendiculaire. Les taches terminales sont aussi plus épaisses et, partant, plus serrées. En fait de lignes, on ne distingue guère ici que la coudée dont la denture est arrondie, tandis qu’elle est en dents de scie aiguës chez sa congénère. Cette dernière, a, en outre, une ligne inter- rompue à la place de l’omhre médian et qui manque ici. Les lignes des inférieures, presque nulles ici, sont doubles et bien écrites chez Proboscidatalis. Enfin, le dernier article des palpes me paraît un peu plus long. » ' Phtheoctiroa Rugosana* Hb. Fig. 84. — Froel. n“ 17. — Wood. — Dup. IX, pl. 256, f. 3. — H. -S. — Hein — Stgr. et Wocke = V -Albana, Don. Nat. Hist. T. 371, fig. 1. (Pl. 142, fig. 9 à 11) Je lis dans Duponchel, p. 396 : « M. Frœlich, seul auteur qui ait parlé de la Rugosana , dit qu’elle se trouve sur les monts Unterkochen, dans les environs d’Elwagen, où elle est rare. » Je me suis depuis longtemps assuré que non-seulement cette Phtheochroa Rugosana 335 Platyomide appartient à la faune française, mais qu’elle est assez commune certaines années, aux environs de Marseille, Nice, Fréjus et Cannes où la chenille vit sur plusieurs espèces de Gucurbitacées, notamment sur V Ecballium elaterium. La chenille de la Rugosana a seize pattes ; elle est fusiforme, d’un vert clair, lavée faiblement de rougeâtre sur la partie dorsale, de consistance molle, sans plaque cornée sur le premier segment, mais à la place de celle-là, quatre taches rectan- gulaires brunes, sagittées, appuyées à l’indsion. La ligne vasculaire, d’un vert foncé, continue, existe seule. Les stigmates sont très-petits et noirs. La tète est lenticulaire, jaunâtre et tachée de brun au sommet. C’est sur l’arrière saison, même en janvier, qu’en Provence, on doit chercher cette chenille sur V Ecballium elaterium dont elle ronge non-seulement la feuille épaisse, mais la tige charnue et aqueuse, dans laquelle elle s’introduit profondément. Placée dans ces conditions, elle disparaît complètement, et, pour la découvrir, il est nécessaire de fendre un assez bon nombre de tiges de la plante qui la recèle. Elle se transforme ordinai- rement soit à la lin de décembre, soit en janvier, dans une coque en soie blanchâtre fixée très-souvent le long de la tige de V Ecballium. D’autres Cucurbitacées doivent sans doute nourrir la Rugo- sana, car à Lyon par exemple, et à Châteaudun, où ne croît pas spontanément VEcb. elaterium, se montre au printemps l’insecte' parfait (‘h Cette Platyomide éclot en mai et juin ; je n’ai pu m’assurer si elle a, ou non, plusieurs générations. Elle varie pour la taille et la vivacité des couleurs aux premières ailes qui perdent en (1) M. Guenée me mande que la n’est pas bien rare à Châteaudun, sur les haies d’aubépine. 336 CHENILLES ET LÉPIIH IPTEKES INEDITS bonne partie par la dessiccation l’éclat des jolies nuances dont elles sont ornées. ' Retînîa A.metlay!^taiia , de Peye. Petites Nouv. Entom. iP 60 ( iS septembre 187:2) (PL 142, f. 12) Je regrette de publier cette espèce d’après un individu unique, mais elle est tellement caractérisée qu’elle constitue sûrement une spécialité, et je ne prévois pas d’occasion prochaine et certaine de la retrouver. Envergure ; 20 millimètres. Port et taille de Ret. Resinella L. La seule différence dans la coupe des ailes est que l’angle apical des supérieures est plus aigu, quoique le bord externe soit plus vertical. Les ailes supérieures sont d’un brun bronzé chatoyant en violet pâle. Sur ce fond se détache une réticulation noirâtre très-espacée, et dont notre figm’e seule peut faire connaître la disposition. Tout ce que peut comporter une description, c’est de dire que les bandes pâles transversales qui apparaissent à travers cette réticulation ne traversent pas l’aile régulièrement, comme chez les autres Retinia, mais sont totalement déviées et interrompues par le dessin. La frange est d’un brun foncé. La côte présente sept paires de stries blanches, mais qui ne sont distinctes qu’à la loupe. Les ailes postérieures sont d’un noir brun , avec la frange blanche. Les supérieures sont, en dessous, d’un brun foncé luisant, avec les stries costales plus marquées qu’en dessus. Les inférieures sont du même brun avec une éclaircie centrale longitudinale blanchâtre, nébuleusement mouchetée de brun. Reti nia A m etJiijs ta 1 1 a 337 Le reste du corps participe de la couleur des ailes. Les palpes sont bruns et dépassent la tète d’une lon- gueur. La plus proche voisine de notre espèce, et la senle avec laquelle elle puisse être confondue, est la Margarotana, H. -S., à laquelle nous n’avons pu la ,coin[)arer en nature. D’après la description de Von Heynemann, Margarotana aurait les ailes supérieures « d’un brun rouge avec de larges lignes plombées d’un violet gris rougeâtre üuement bordées de noir. » La tête ainsi que les palpes, qui dépassent celles-ci d’une lon- gueur, seraient d’un brun ferrugineux. Gomme chez notre espèce, les bandes tranverses seraient déviées et interrompues, surtout vers l’extrémité de l’aile. Les ailes inférieures auraient également une éclaircie blanche en dessous, mais à la côte et non au milieu. De la comparaison de cette description avec notre insecte résulte ce qui suit : Margarotana a les ailes supérieures traversées par de larges lignes (on bandes) plombées, d’un violet gris rougeâtre, ce qui équivaut pour nous, à peu près, à la teinte d’un brun bronzé chatoyant en violet pâle (M Amethystana. Mais chez Margarotana, ces bandes sont bordées à droite et à gauche d’un mince filet noir, et entre elles existent d’autres bandes (la couleur du fond pour Heynemann) qui sont d’un brun rouge. — Chez Ame- thystana, ces bandes n’existent pas ; la couleur chatoyante a tout envahi, et ce qui reste de la couleur brun rougeâtre de Margarotana consiste en une réticulation d’un noir profond, surchargeant, quand on s’arme de la loupe, des lignes d’un brun à peine distinct. Margarotana a, chez les deux sexes, les ailes inférieures d’un gris brunâtre, avec la frange gris clair. Amethystana les â d’un brun noirâtre, avec la frange blanche. 338 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS Margarotana a ces mêmes ailes brunes en dessous avec la côte blanchâtre et mouchetée de brun. — Chez Amethgstana, l’éclaircie blanchâtre est médiane et non costale. Margarotana a la tête et les palpes d’un brun ferrugineux. Amelhystana a ces mêmes parties d’un brun noirâtre, et fai- blement saupoudrées de gris. La conclusion qu’il est permis de tirer de ce qui précède est {.[w'' Amethystana est séparée de Margarotana par les différences les plus caractéristiques. J’ajouterai que si je n’ai pu comparer moi-même les deux espèces, cet'e constatation a été faite par M. Staudinger, aux yeux de qui leur identité est loin d’être certaine. J’ai pris Amethystana dans nos montagnes, près de Colmar, dans le courant d’avril, sur un épicéa ou un sapin. L’exemplaire est du sexe femelle. Sooparla Galltca, de Peye. ( Species nova ) (PL 142, ûg. 3 el 4) Cette espèce se distingue, au premier coup d’œil, de ses congénères par ses ailes à la fois étroites et coupées carrément à leur extrémité chez la femelle, sa couleur dense, pulvérulente et opaque, son aspect robuste, et enfin, comme détail, par une troisième petite strie longitudinale qui se dessine, presque toujours, entre les deux ombres ou taches ordinaires, contre le bas de la première bande pâle transverse. Envergure : 22 à 25 millimètres. Taille d’une grande Ambi- gualis Tr., de Zelleri Wck, (Mlngratella Z. La femelle est un peu plus petite que le mâle et égale à peu près des grandes femelles de Murana Curt. Cette envergure me semble être Scoparia Gallica 339 très-uniforme, car les six exemplaires $ que j’ai sous les yeux sont identiques sous ce rapport. Les ailes supérieures sont étroites, proportions gardées, comme chez Valesialis D., Imparella Lah., Sudetica Z.; mais elles ont le bord externe beaucoup moins oblique, surtout la femelle, qui les a coupées presque aussi verticalement que Dubitalis Hb., et à peu près comme Zelleri Wck. De plus, elles sont plus larges dès leur naissance et paraissent moins trian- gulaires. Le bord externe et les angles sont très-sensiblement arrondis Le bord antérieur est droit jusqu’avant l’apex, et le bord interne faiblement sinueux. La teinte générale de ces ailes est un cendré à peine rougeâtre, dense, foncé, opaque et assez uniforme. La première bande pâle transverse est peu sinueuse, verticale sur le bord interne et arrondie vers la côte, où elle se rap- proche de la base; elle est nettement accusée chez la Ç, sans l’être beaucoup moins chez le ÿ. L’ombre noirâtre qui s’appuie extérieurement contre elle est très -marquée à la côte, ainsi qu’au milieu de l’aile et vers le bord interne; de ces deux derniers points partent denx stries noirâtres extérieures, dont l’inférieure est très-caractéristique chez cette espèce. Au-dessus de ces deux stries en part une troisième, le plus souvent peu marquée, quelquefois absente, et qui rejoint la tâche orbicnlaire, laquelle n’est elle-même représentée que par un point plus ou moins fugitif ou apparent. La seconde bande pâle transverse est très-rapprocbée du bord externe; elle est perpendicvüaire contre la côte, fait un petit sinus extérieur, à son premier tiers , puis se dirige , un peu plus obliquement que le bord externe et presque sans sinuosité, jusqu’un peu au-delà du deuxième tiers, du bord interne. L’ombre marginale qui sépare la bande extérieure, de la frange est étroite, presque toujours entière, amincie en face 340 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS du sinus, et recouvre presque tout l’espace marginal; elle est d’un gris brunâtre nni et repose sur un fond moins roussâtre que le reste de l’aile. La tache réniforme a la forme d’un x couché et allongé; elle est peu accusée, à peine sensiblement remplie de roussâtre, un peu séparée de la bande externe, et située en face du sinus formé par cette dernière. Entre elle et la place de l’orbiculaire le champ de l’aile s’éclaircit visiblement. Une rangée de points bruns précède la frange; celle-ci est d’nn gris roussâtre pâle, plus foncé à l’extrémité, avec une rangée de points bruns radicaux alternant avec les points bruns ante -marginaux. Cette disposition élégante est, on le sait, propre à un grand nombre de Scoparia. Les ailes postérieures sont d’un gris roussâtre pâle, mais un peu plus foncé que chez la généralité des espèces du même genre. Cette description est surtout faite d’après la femelle ; le mâle en diffère en ce que la teinte générale est plus claire, plus uniforme et à dessins moins accusés. Ses ailes supérieures sont aussi un peu moins carrées à l’extrémité. Le peu de caractères spécifiques saillants que présentent les Scoparia rendent indispensable la comparaison des espèces les unes avec les autres. Nous allons dire en quoi celle-ci diffère de ses congénères. Elle a les ailes moins larges que Incertalis Dup., Perplexella Z., Ambigualis Tr., Zelleri Wck., Ingratella Z., UuhUalis Hb., etc. Elle les a moins larges et beaucoup moins triangulaires que Resinea Hw., Lactella Z., Peirophila Stdf., Truncicolellla Stt., Crataegella Hb. et Frequentella Stt. Elle diffère de Manifestella H. -S. par son apex non aigu, son bord externe plus vertical, par la présence des points marginaux, par la tâche réniforme qui est fermée, c’est-à-dire en 8, chez Manifestella, etc. 33 f ZiorcLÙroru. m .{I ■ ■^77- . Sï&é'' Acidalio Strigilaria 341 Elle diffère de Phaeoleuca Z. par une taille plus grande, le bord externe plus vertical, la réniforme ouverte et non en 8, la direction de la deuxième bande transverse, qui ne forme pas de courbe médiane rentrante, etc. Elle diffère de Valesiaüs Dup. par une taille un peu moindre, une surface pulvérulente et non satinée, la réniforme non en 8, l’ombre marginale très-étendue, l’apex moins aigu, le bord externe plus vertical, etc. Elle diffère de Valesiaüs encore, ainsi que de Imparella Lah., Sudetlca Z., Gracilaüs Stt., Petrophila Stt., par la forme de la femelle, qui est presque de même taille que le mâle chez Galllca, tandis qu’elle est plus petite et à ailes supérieures plus étroites chez les espèces précitées, etc., etc. La Scoparia Gallica paraît à la fin de mai et en juin. Je l’ai trouvée, mais peu abondamment, sur les pentes qui descendent de Notre-Dame-des-ïrois-Epis vers la plaine alsacienne, c’est- à-dire à quelques kilomètres de Colmar. Elle se tient aux endroits ombragés, soit contre le tronc des pins, soit contre les talus des chemins creux. Je l’ai nommée Gallica à raison de son habitat alsacien. Elle devra être placée entre Dubitalis Hb. et Manifestella H. -S. Acidalia Sti*igilai*ia, W.-V. — Hb. 109. — Dup. 177. — Frey. 114. — Gn. IX, p. 507. — Stgr. 2202 = Mediata, Fab. = Variegata, Step. = Prataria, Bdv. (PL 143, flg. 1 et 2) CHENILLE Elle est très-allongée, à peine carénée latéralement, a tête petite, carrée et aussi haute que le premier annea,u. Sa couleur 2 342 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS générale est le jaune clair un peu verdâtre. Sur le dos et les flancs il existe de nombreuses lignes fines, droites, continues, lesquelles sont à peine visibles ; cependant la stigmatale est large, blanchâtre, continue sur les douze segments. Le ventre est gris avec une ligne claire non interrompue. Stigmates très- petits, rougeâtres et cerclés de noir. Trapézoïdaux foncés et presque invisibles à l’œil nu. Les dix pattes sont unicolores. Cette chenille est polyphage, vit à découvert sur les plantes basses, et, par sa rigidité au repos, se confond avec les brindilles qui l’entourent. Après avoir passé l’hiver, elle se transforme en mai et éclot en juin. INSECTE PAHFUT C’est bien l’Acidalie des Thérésiens allemands, laquelle se distingue, en effet, par l’angle très-prononcé des ailes infé- rieures. Je crois reconnaître que les Strigilaria authentiques sont toutes de grande taille. Une famille de cette Acidalie, élevée ab ovo et composée de bon nombre de sujets, qui tous, sans exception, sont arrivés à bonne fin, montre ceux-ci avec une envergure de près de 30 millimètres. Les individus sen- siblement plus petits, présentant les mêmes lignes, ne doivent pas être des Strigilaria. La vraie Strigilaria ne doit paraître qu’une seule fois, en juin dans la plaine, et en juillet à la montagne, tandis que les autres, celles dont la taille est moins développée, ont, je crois, deux générations et éclosent en juin et en septembre. h' Acid. Strigilaria abonde sur les rives boisées de la Vésubie, dans la vallée de Lantosque, mais surtout à Berthemont-les- bains. Elle est moins répandue aux environs de Cannes, où elle fuit la grande lumière et se réfugie dans les ravins ombreux et herbus, notamment dans ceux du Cannet. /I cidalia Contiguarki 343 Ohs. — Les Strigilaria des collections acquièrent promptement une teinte plus ou moins roussâtre qui n’est plus celle que possède l’insecte vivant. Cette Phalène, au moment de l’éclosion, es! entièrement d’un blanc verdâtre très-tendre. Aciclalia Contiguai'la, Hb. — Diip. — Tr. — Steph. — Bdv. — H. -S. — Lali. — Gn. — Stgr. (PL 143, fig. 3 et 4) A ma connaissance, cette Acidalie n’a jamais été rencontrée qu’en montagne, à une moyenne hauteur; c’est-à-dire à mille ou douze cents mètres. Elle est commune au mont Pilât, près de Lyon; cependant, d’après M. de Laharpe, p. 32, « elle est fort rare dans le Valais. » Je l’ai retrouvée assez abondamment sur les hauteurs de Saint-Martin-Lantosque. Sa chenille, qui était restée inconnue jusqu’à ce jour, a la forme, la grosseur et les habitudes delà Cervantaria-, toutefois, les tâches dorsales sont différentes. La Contiguaria de la seconde génération éclot vers le milieu d’août, quinze ou vingt jours après que l’œuf a été pondu. Elle grossit très-lentement, passe l’hiver sans manger, même chez moi à Cannes. Elle doit demeurer trois à quatre mois engourdie, ensevelie sous la neige à son habitat ordinaire. Vers la ûn de mars ou au commencement d’avril, elle revient de sa longue léthargie, se remet à manger, grossit très-vite et acquiert tout son développement dans la seconde quinzaine de mai. Elle est à ce moment médiocrement allongée, atténuée sur les premiers anneaux, très-carénée sur les côtés, plissée trans- versalement, d’un argileux rougeâtre, passant au brun foncé 344 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS en dessous, avec la tête coupée carrément et marquée de brun de haut en bas. La ligne vasculaire est double, large, continue, foncée; elle n’est pas visible sur les trois premiers anneaux, et se prononce en brun noirâtre sur les derniers. La stigmatale placée sur la carène est très-ondulée et un peu plus claire que le fond. Les pattes écailleuses sont rougeâtres et annelées de noir. Cette chenille qu’on élève difficilement est polyphage; ce- • pendant, c’est le Polygonum aviculare qu’elle a préféré à toutes autres plantes mises à sa disposition. Je ne pense pas que cette Acidalie qui éclot d’abord en juin ait plus de deux générations. Les transformations de la première ponte doivent avoir lieu pendant un espace de temps assez court. La Contiguaria se tient ordinairement appliquée contre les rochers, assez près du sol. L’espèce varie souvent; j’ai reçu d’Angleterre, de M. Dou- bleday, une variété sombre de Contiguaria, qui pourrait bien être la Typicata, Gn. Bien qu’assez rare en tous lieux, cette Acidalie semble appartenir à toute l’Europe où elle n’habite toutefois que les contrées montagneuses. i%.cidalia Confînaria, Herr.-Sch. fig. 315 à 317. — Gn. IX, p. 489. (PL 143, flg. 5 et 6) Si je rapporte cette Acidalie à la Confmaria du D'' Herrich- Schaetïer, c’est avec doute, car les figures qu’en a données cet auteur sont comparativement bien petites. L’insecte que je fais représenter peut paraître de taille un peu grande, c’est qu’aussi les Confinaria des Alpes-Maritimes se présentent très-souvent AciclaAia Confinaria 345 avec celte remarquable envergure. Quoiqu’il en soit, je ne puis admettre que cette espèce soit rapportée à la Luridata, Zel., à en juger toutefois parla figurée par M. Herr. -Schaeffer sous le n” 419, et rapportée par M. Staudinger comme type de la Confinaria. CHENILLE L’œuf pondu le 25 juillet 1872, cette larve m’est éclose le 2 août. Je ne sais si elle passe l’hiver, mais voici ce que j’ai remarqué. Les chenilles qui se sont assez bien nourries jusqu’à la troisième mue inclusivement, de la feuille et de la fleur de diverses plantes basses, ont, après cela, cessé de manger, et, sauf deux, sont toutes mortes misérablement. Ces deux larves restantes se sont transformées dans les feuilles sèches, et les papillons devront sans doute éclore au commencement de juin 1873, car je crois que cette Acidalie a deux générations. La chenille adulte rappelle assez celle de YAcidalia Romanaria , , mais elle est relativement plus épaisse, et s’en distingue en outre par la présence de taches dorsales et de points noirs sur les trois petits segments. Elle est allongée, très-carénée sui- tes côtés, d’un gris argileux lavé de bleuâtre d’où se détachent les lignes vasculaire et sous-dorsale ondulées, blanchâtres et interrompues. La stigmatale également blanche est très-large et continue. En dessous apparaissent deux ou trois lignes claires, assez mal écrites. Il y a sur les trois premiers anneaux, tout près de l’incision, un gros point noir rond, et, sur les autres segments, jusqu’au neuvième inclusivement, une tache rectan- gulaire également noire. Les deux chenilles qui n’ont point péri se sont métamor- phosées le 20 septembre en une chrysalide d’un marron foncé. L’insecte parfait varie beaucoup; il présente des passages insen- sibles, aussi bien pour l’envergure, que pour l’intensité des 346 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS lignes transverses. J’observe au reste ces mêmes différences chez des Confinaria de provenances diverses. A.cidalia Elmutaria, Hb. — Tr. — Dup. — Bdv. — Step. — Wood. — H. -S. — Gn. Stgr. = Subroseata, Haw. (PL 143, fig. 7 et 8) Cette Acidalie, franchement méridionale, me paraît, à cause de la forme de sa chenille, assez bien placée dans le groupe V du Species général fCem/s Calothysanis, Hh.). En effet, sa forme effilée et son habitude de se rouler sur elle-même au moindre danger la rapprochent de Vlmitaria (le. II, pl. 72), qui paraît être le type du groupe. La chenille de la seconde génération éclot vers le 15 sep- tembre, douze jours environ après que l’œuf a été pondu. Pendant le premier mois, la jeune larve se nourrit bien et grossit assez rapidement; mais à la lin d’octobre, après sa troisième mue, elle cesse de manger, et pendant près de trois mois, touche à peine à la plante fraîche qui ne lui manque jamais. Au commencement de mars, VEmutaria se remet à manger, et, dans l’espace de six à huit semaines, acquiert son entier développement. Elle est effilée, atténuée antérieu- rement, plissée en travers et carénée sur les côtes. La tête est coupée carrément et concolore. Le fond est d’un gris jaunâtre, sur lequel les lignes vasculaire et sous -dorsale se montrent très -imparfaitement en gris foncé; cependant, la première de ces lignes est assez bien marquée sur les trois ou quatre derniers anneaux. Les stygmates sont blancs et cerclés de brun; les dix pattes concolores. Acidalia Vesuhiata 347 Cette chenille paraît vivre clans les lieux frais, plus spécia- lement sur le grand liseron, Convolvulus sejnwn, dont elle ronge les feuilles, cjue sur toute autre plante basse. Cependant j’ai une fois trouvé l’insecte parfait à Montpellier, au bord de la mer, posé sur une feuille de Statice limonium dont la chenille doit également se nourrir, car, si je m’en souviens bien, c’était la seule plante existant en ce lieu. Elle se méta- morphose en avril, et le lépidoptère éclot une première fois au commencement de juin, pour reparaître en août. L’insecte parfait ne me semble pas varier sensiblement, du moins, aux environs de Cannes; il se localise, c’est dire qu’on ne le trouve pas partout. La $ de VEmutaria m’a toujours paru beaucoup plus rare que le 5 ; ce que j’explique difficile- ment, puisqu’elle est aussi bien organisée pour le vol que ce dernier. Par l’éducation en captivité, j’ai obtenu autant de - $ que de ÿ . Cette Acidalie appartient à la Provence, à l’Espagne, à la Dalmatie, à la Hongrie, etc. i%citlalia 'Vesiibiata, Mil). Revue de Zoologie, n" 1, 1873, p. 6. (PL 143, fig. 9 à 11) CHENILLE Elle est bien différente de sa voisine Incanaria; elle n’ap- partient donc pas au groupe de cette dernière; c’est plutôt à celui des Acidalia Helianthemata, Politaria et autres qui se distinguent par leur forme courte, ramassée, rugueuse, gros- sièrement chagrinée ; caractères qu’on peut appliquer à la Vesuhiata, auxquels se joindra la lenteur extrême du déve- loppement et la rusticité des habitudes. 348 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS La Vesubiala a été nourrie avec toutes sortes de plantes, et souvent elle a préféré les feuilles entièrement desséchées aux fraîches qui ne Ini ont jamais manqué. Cette chenille est courte, atténuée antérieurement, carénée sur les flancs, très-plissée en travers, avec les lignes dor- sale et stigmatale claires et se détachant sur un fond brun rougeâtre. Il existe sur la stigmatale, aux incisions du mi- lieu, un gros point noir présentant une légère saillie. La tête est petite et noire; les pattes écailleuses sont brunes et les anales rougeâtres. La Vesubiata n’atteint son entier dé- veloppement qu’à la fin de mai, après être demeurée plus de dix mois en chenille. Elle n’a donc, contrairement à ce que je pensais d’abord, qu’une seule génération ; nouveau point de séparation avec l’espèce congénère Incanaria qui a trois ou quatre éclosions. L’état léthargique dure fort peu ; vingt-cinq jours environ INSECTE PARFAIT Cette nouvelle Acidalie ressemble au premier abord à certaines variétés foncées de V Incanaria, mais en comparant les deux espèces on reconnaît de suite en quoi la Vesubiata diffère de sa voisine. En effet, la ligne coudée, au lieu d’être représentée par une série de points noirs reliés entre eux par un trait fin, est indiquée par une ligne courbe, noirâtre, continue et très- dentée, les points ronds et noirs, placés sur la frange même chez {'Incanaria, sont remplacés, chez la nouvelle Acidalie, par autant de petits traits rectangulaires, également noirs et situés en deçà de la frange. Ces caractères, peu importants, ont leur valeur puisqu’ils sont constants. La Vesubiata mesure 20 à 22 millimètres. Elle a la coupe d’ailes de {'Incanaria, cependant les supérieures sont plus 33 Zàyraù'or). . ÀTuiéo IÔ73..PLI P. MdUère et Pot^iul-e- p f Jopu.&}' pl-p7 I. 1 CL If., IFe-phapteri/a: Satza'eiella.,, Mill . IL 5 à 8, Mye^a7/r Asferùs'Ceîlay, MUL. ül. g œil, i-d. BitumiruiIIa,, Müi . W.iz CLi!/,, M&àoptria Monopran-una-, Eh. ZeJ’rOÀ/ .cr . Imp. EouL^tp. fi.r.SauJxfeujIlje . M^^Mpnenuæ rvL Nephopteryx Satureiella 349 allongées et l’apex est plus aigu. Sur le fond d’un jaunâtre (jui varie en brun, les trois lignes ordinaires transverses sont très-dentées et plus ou moins visiblement écrites en noir. Le tout est aspergé d’atomes foncés. Le dessous est assez la répétition du dessus, mais il est plus obscur et les lignes sont assez vagues. La 9 est presque toujours d’un ton plus clair que le ÿ. Chez les deux sexes le point cellulaire est mieux marqué en dessous qu’en dessus. Cette espèce semble remplacer à Saint - Martin - Lantosque, et à Berthemont-les-bains , VIncanaria si abondante presque partout ailleurs. Elle vole assez communément en juillet sui- tes bords de la Vésubie et ceux du Spaillard. C’est appliquée aux rochers qui bordent ces torrents impétueux que je rencontrais fréquemment la Vesubiata laquelle trouvera provi- soirement place dans les catalogues, après V Inmnarm. Nephopteryx Satureiella, Mill. Revue de Zoologie, n" 1, 1873, p. 7. (PI. 144, fig. 1 à 4) Sur la montagne du Grand -Pin qui domine Cannes, croît abondamment une jolie plante sous-ligneuse, la Satureia mon- tana, laquelle nourrit une petite chenille. Vers la fin de mai, cette larve lie les rameaux supérieurs, ronge les jeunes pousses, et arrête ainsi le développement de la plante. Au 20 ou 25 juin, elle est parvenue à son entier développement. Tout le jour elle se tient enfermée dans un sac tubulaire formé de ses excréments desséchés et retenus par des fils de soie. Cette chenille est fusiforme, allongée, très-plissée , d’un verdâtre foncé, presque noir antérieurement, avec seize pattes 350 CHENILLES ET LEPIDOPTÈnES INÉDITS bien visibles. La plaque du premier anneau, la tète et les pattes écailleuses sont d’un noir complet et luisant. Sur le douzième segment il existe un écusson également noir. La tranformation a lieu vers la fin de juin; quelquefois sur la plante, dans le fourreau qu’elle a construit. Le lépidoptère vole en juillet. INSECTE PARFAIT Au premier abord on le prendrait pour une variété de la Nephop. Dahliella, dont il possède assez la taille et la coupe d’ailes; cependant, les supérieures sont plus élancées, plus étroites, plus obscures. Voici ce qui distingue la nouvelle espèce de sa voisine ; 1° absence au tiers de l’aile du trait noir transversal accompagné extérieurement d’une large tache rougeâtre; — 2“ ligne claire subterminale presque droite et sans la dent aiguë interne qui existe toujours chez la Dahliella', — 3“ points noirs précédant la frange, absents chez l’espèce congénère. La Satureiella a une envergure de 20 millimètres. Les ailes sont allongées ; les supérieures étroites, rectangulaires, coupées carrément au bord terminal, brunes, largement éclairées de blanc à la côte, avec deux groupes de chacun deux points noirs superposés, l’un au tiers de l’aile, l’autre aux deux tiers. Un large trait noir prend naissance à la base de l’aile et s’avance jusqu’au second groupe de points. Un autre trait noir, qui part de l’apex, descend obliquement et tend à se réunir au premier trait. Une série de points noirs très-petits précède la frange. Les ailes inférieures sont grisâtres et enfumées sur les bords. Les antennes sont épaisses, à la base et présentent une nodosité sensible. Mjjelois Bituminella 351 La 9> yui est de la grandeur du ÿ, ne s’en distingue que par ses ailes inférieures plus sombres. J’ai élevé en nombre la Nephop. Satureiella, qui ne varie pas; elle n’a qu’une génération. Dans le catalogue Stgr. et Wocke, elle trouvera place après la Dahliella. Myelois Xtitiiminella , Mill. et de Peye. Revue de Zoologie, iL I, 1873, page 8. (PL 144, lig. 0 à 11) Si je me reporte à ce que j’ai dit de cette prétendue variété de Transversella ; le. III, p- 155, je vois que, dès lors, je la soupçonnais espèce distincte. Ce que j’ai su depuis de cet insecte m’a prouvé qu’il est réellement séparé de la Trans- versella. La chenille a été rencontrée pour la première fois, à Cannes, par M. de Peyerimhoff, vers le milieu de mars 1870, c’est donc à lui que revient l’honneur de . la ^ découverte de cette Myelois. Cette chenille vit seule, au centre de plusieurs feuilles radicales de la Psoralea bituminosa liées par le haut, et dont elle se nourrit. Jusqu’à sa troisième mue inclusivement elle paraît entièrement d’un vert noirâtre; à la mi-avril elle est parvenue à toute sa grosseur. Elle est alors allongée, atté- nuée postérieurement, très-plissée, d’ùn vei't foncé lavé de' jaunâtre sur la région dorsale avec de nombreuses lignes longitudinales très -obscures qui la recouvrent ’ en dessus et sur les flancs. La tête est petite, brune, et marquée de jau- nâtre au sommet. La plaque' du premier anneau est' grande, «.“onvexe et concolore. Lès pattes écailleuses sont noires. La transformation a lieu au pied de la plante, et c’est en 352 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS mai qu’éclot l’insecte parfait. Celui-ci est toujours plus grand et plus sombre que l’espèce congénère Transversella. Sur le fond d’un gris obscur, les ailes sont traversées par une large bande d’un jaune vif ombrée de noirâtre extérieu- rement. L’extrémité, ou le bord externe, est largement lavée d’une teinte couleur de Sienne. Les ailes inférieures sont d’un gris foncé. Le tborax est robuste et teinté de jaunâtre; le point cellulaire est petit et noir. Le dessous des quatre ailes unifor- mément gris et luisant. La $ est toujours plus grande et plus obscure que le ÿ ; cependant, la tache transversale jaune et la tache rougeâtre de l’apex sont toujours plus accusées que chez l’autre sexe. La Myel. Bituminella n’est pas rare dans la vallée du Gannet, où croît abondamment la Psoralea bituminosa. Elle paraît à deux époques, en mai et en août. On la prend au réflecteur. Obs. — Ce qui d’abord m’a fait ne voir dans la Bituminella qu’une simple variété de la Transversella, est que les chenilles des deux espèces vivent sur la même plante, à la même époque et dans les mêmes lieux. Cependant, lorsqu’il est possible de comparer ces larves en nature, on reconnaît qu’au troisième âge elles sont bien différentes l’une de l’autre; en effet, la Transversella est, sur un fond carné, rayée longitudinalement de nombreuses lignes roses ou vineuses, tandis que chez sa congénère, ce sont des couleurs très-obscures, à ses divers âges, qui la distinguent. De plus, la première de ces chenilles forme, au pied de la plante, parmi les racines, une galerie perpendi- culaire où elle descend au moindre danger ; ce qui n’a jamais lieu pour la Bituminella, laquelle se tient, comme je l’ai dit, dans les feuilles réunies par des fils de soie. Mijelois Asteriscella 353 Ulyelois Asteriscella, Mill. Revue de Zoologie, n" 1, 1873, p. 9. (PL 144, flg. 5 à 8) A la fin de mars 1872, le hasard m’a fait rencontrer, dans les garigues de la vallée du Gannet, une petite chenille qui m’était inconnue, vivant sur VAsterisous spinosus dont elle rongeait les feuilles radicales. Retirée sous de nombreux fils d’une soie grise, elle trouvait là nourriture et abri. Cette larve, qui avait dù passer l’hiver, ne fut parvenue à toute sa grosseur qu’aux premiers jours de mai. A cette époque, elle est presque cylin- drique, d’un vert obscur, avec une tête petite et rougeâtre, et présente seize pattes. La plaque du premier anneau est éga- lement rougeâtre, ainsi que celle du onzième; cette dernière est étroite et transversale. Les trapézoïdaux sont relativement gros et luisants, ceux des deuxième et troisième segments sont sensiblement plus développés que les autres ; les stigmates sont très-petits et noirs, les pattes écailleuses sont brunes et annelées de blano. Au moment de la métamorphose, cette chenille quitte la plante qui l’a nourrie et se transforme à terre dans une coque en soie pure. La chrysalide est médiocrement allongée, rou- geâtre, à pointe obtuse. L’insecte parfait éclot à la mi-juin (‘L La Mijelois Aster'iscella mesure 22 à 23 millimètres. Elle présente les principaux caractères du genre, et rappelle assez, pour la coupe d’ailes, la Mye, Robiniella (le. pi. 61). Ailes supé- rieures allongées ; ailes inférieures grandes et arrondies. Palpes (1) Cependant cette année, un mois plus tôt, le 14 mai, je le prenais au vol, en un lieu inculte de la vaUée. 354 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS labiaux longs, minces et horizontaux, antennes épaisses à la base où il existe une faible nodosité. Les ailes supérieures sont d’un gris ardoisé, lavé de ferru- gineux au bord subterminal et au bord interne. Une bande transverse noirâtre forme la basilaire, et une autre bande, de même couleur, partant de l’apex, descend obliquement. Un large trait, également noir, commence à la base de l’aile et s’avance jusqu’à la première transversale. Des traits ner- vuraux noirs aboutissent à la frange, celle-ci est médiocrement large etconcolore. Les ailes inférieures sont d’un blanc hyalin faiblement roussâtre sur la frange. En dessous les quatre ailes sont assez la répétition du dessus. Le thorax est robuste et de la couleur des premières ailes ; l’abdomen est allongé et blanchâtre. La 9 ne diffère du 5 que par l’abdomen plus développé et les secondes ailes légèrement enfumées au bord supérieur. L’espèce n’est pas commune; non-seulement la chenille est rare, mais il est bien difficile de rencontrer l’insecte parfait, qui est très -vif, mais dont le vol est court, parmi les Aster iscus spinosihs dont les terrains incultes de mon voisinage sont cou- verts. La Mijel, Asteriscella portera dans le catalogue Stgr. et Wocke le n° 552 his. Metoptria Moitogramma , Hb. — Tr. — God. — Gn. — Berce. — Stgr. — Mill. Catalogue des Lépidopt. des Alpes-Maritimes, p. 120. (PI. 144, fig. 12 à 14) Intéressante espèce seule de son genre jusqu’à ce jour, aussi bien en Europe que partout ailleurs. Sa chenille, que je viens Metoptria Monograimna 355 de découvrir, qui a seize pattes, ne permet pas de réunir Fin- secte parfait aux Euclidia, dont les chenilles n’ont que quatorze pattes, et dont elle a été séparée par Fauteur du Species général, qui a créé, pour cette unique espèce, le genre Metoptria. Yoici ce qu’est cette larve dont on ne savait absolument rien. CHENILLE Elle est assez courte, épaisse, cylindrique et très-atténuée aux extrémités. Elle a seize pattes bien conformées et toutes propres à la préhension et à la marche, mais ces pattes sont inégales ; les écailleuses sont longues et fortes, et la première paire des membraneuses est sensiblement plus courte que la seconde, qui est elle-même plus courte que la troisième . Ne changeant que très-peu de couleurs à ses divers âges, elle est tou- jours d’un vert assez foncé avec les lignes ordinaires blanches et continues se détachent d’une manière nette . Trois de ces lignes, la vasculaire et les deux sous-dorsales, sont fines, con- tinues et d’un blanc vif, mais sali par places. La stigmatale est très-large, ondulée, continue, d’un blanc éclatant, et partagée, dans sa longueur, par un fin liséré vert, au-dessus duquel existent les stigmates gros, ronds et noirs. L’espace qui sépare là SOUS' dorsale de la stigmatale est uniformément d’un vert très-foncé ou même noir. Tête petite, roussâtre et maculée de brun. Premier segment avec plaque écailleuse noirâtre, luisante, où la ligne vasculaire et les deux sous-dorsales se détachent en clair. Les seize pattes sont concolores, et les trapézoïdaux blanchâtres. Cette chenille vit dans toute la Provence, en juin et en juillet, sur la Psoralea bituminosa aux dépens de ses nombreuses fleurs dont elle ronge la base des pétales, et dont elle détruit une grande quantité. Parvenue à sa quatrième mue, elle descend. 356 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS pendant le jour, au pied de la plante; avant cette époque, elle vit à découvert, et on peut se la procurer sans peine. En capti- vité, on parvient difficilement à l’amener à bonne fin ; elle périt le plus souvent à l’époque de la métamorphose. Elle se trans- forme à la fin de juillet, dans la terre, après avoir formé une légère coque. La chrysalide est relativement courte, d’un vert clair, avec les yeux et les palpes proéminents sous leur enve- loppe. Les stigmates sont indiqués en rougeâtre. L’insecte parfait éclot en avril ou en mai de l’année suivante ; il n’a donc qu’une génération. La Monogramma, qui présente un type à part par sa confor- mation, vole en plein jour, mais plutôt lorsqu’on la dérange de son repos en passant dans les hautes herbes qui lui servent d’abri. L’ayant toujours remarquée parmi les touffes de la Psoralea, je soupçonnais depuis longtemps déjà que cette plante devait nourrir sa chenille. Cannes, avril 1873 P. Millière. 357 EXPLICATION DES PLANCHES DE LA 33® LIVRAISON (1873) PLANCHE 141 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Botys Aura lis ÿ, de Peye. 2. Ici. $. 3. Id. au repos. II Fig. 4. Ephestia EgerieUa ÿ; Mill. 5. Id. $. III Fig. 6. Biston Pomonarius, Hb. (femina masculina), de Peye. 7. Chenille de Macroglossa Croatica, Esp. 8. Chrysalide. 9. Insecte parfait. Centaurea jacea. PLANCHE 142 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille de VOnectra Pilleriana, S. V. 2. Insecte parfait. 358 II Fig. 3. Scoparia Gallica ÿ, de Peye. 4. Id. 9. III Fig. 5. Chenille de la Sciapkila Penziana, Hb. 6. Id. Id. vue de dos. 7. Insecte parfait. IV Fig. 8. Orectis Massiliensis, IsliW. V Fig. 9. Chenille de la Phtheochroa Rugosana, Hb. 10. Cocon. 1 1 . Insecte parfait. VI Fig. 12. Retinia Amethystana, de Peye. Asclepias vincetoxicum. Ecballium dater ium. Sedum album ? PLANCHE 143 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. ÇX\QXi\\\Q Aq V Acidalia Strigilaria,^ .S . 2. Insecte parfait. II Fig. 3. Chenille de VAcidalia Contiguaria, Hb. 4. Insecte parfait. 359 III Fig. 5. Chenille de VAcidalia Corrivularia, Kretschm, 6. Insecte parfait. IV Fig. 7. Chenille de VAoidalia Emukcria, Hh. 8. Insecte parfait. V Fig. 9. Chenille de VAcidalia Vesubiata, Mill. 10. Insecte parfait Ç. 11. Id. id. 5- Convolvulus sepium. Polygonum avioulare. PLANCHE 144 EXPLICATION DES FIGURES I - Chenille de la Nephopteryx Satureiella, Mill. Id. id. vue de dos. Insecte parfait ÿ. Id. Id. $. II Fig. 5. Chenille de la Myelois Asterisceîlo , Mill. 6. Chrysalide. 7. Insecte parfait Ç. 8. Id. Id.^ 5. V III Fig. 9. Chenille de la Myelois Bituminella, de Peye. et Mill. 10. Insecte parfait ÿ. 11. Id. id. Ç. Fig. 1. 2. 3. 4. 360 IV Fig. 12. Chenille de la Metoptria Monogramma, Hb. 13. Chrysalide. 14. Insecte parfait. Satureia montana. Aster iscus spinosus. Psoralea bituminosa. LîvTuutron . [. Z a. n, Anaz7M\' Simpliriat^i , j... il, 6 (Z S, C/zculli-a. AnthenuJjc?, 0-?\. lmp. liou 'uj-U- , J3nr 'u\' . M^}’‘ Mi(fne■ ■ ''i- ■ '■-^- -, . , ,'r I - •. '-.-• ■■ ,^^- ■■■ ■:•■ , , ■,“5--^'^.: , ...v;"| •■;; ■■:> ■■ •• .' „- ^ •;■ '■■^.■ -■-- '■■ ; ' ;■ ■ ■ ■ . ■' . . _, ; i- •<■ .- ■• ‘. ’i.- . ■- ■ J:;- ■ - , • - J. ; ' -, ,-i. : ■ ', ‘;'-r-.. "' ■ - •■ - ,*, • - I ••/■-i -- , ■ ' ,-■ -' V,/i, , ■ -v"'-' ■ ■ •-■■ -‘v‘ : ••'t .• "• ,/' , • ■ J . » . 'r o: : fe :.2..4'. ^ V ■ ' ■'/ î •!- . • '■ •■ " ‘•:^y^ .r.-A''--.- V ••, ' ;. ,. -, ''^y,V, î’ I.. ^- ' ■ •,-• ... . M '•ï'^^'y y.?; ■ ■ . ':,. -U"' .y ' U" •' ^ ■' , ‘ ." ''■' .''■ ' •& •^•'■, " , -'■ '~yy ■'* ." '■ ■ ■■■,-'■* .. ' . " -. - y •• ■ : .. ' ..v-- .' l ; ■ - S^x, : .'--i y- ■_ \yyy-c ^ ' y.^:y''^y^ - ■ ' -."■ ■ ■ ' . - . 'Xi:- r :■ ._ : , kfm ' y'yyy u-- ■' ï R E N T E - (} U A T R I E M E LIVRAISON An»itiiIij^ Linrcdson. . ArmJe' ISVj,. PI. - P. Mmère et Po wa^ie -p ^ pp^iΣ,r pl.pT I, 1 a 3 , Spmtheropj' CataphaTte-a- , Eh. II, If, e-t b, jiporopJuiJa C/^talaun/’nEié' , Jfi/h . lŒ. ô , Aqrotié’ ÂrenicEla , Stefr. ly. y à, g , Polza Veàila , Puf> . DeÔTOii o'c . lmp. HouLridz, Petrue . Mû} ruiauæ- -corophyIa Catalaunensis , Mill. Revue Zoologique, page 4, 1873 (PI. 146, fig. 4 et 5) Mes prévisions à l’égard de la chenille de cette espèce n’ont pu encove se réaliser. Contrairement à ce que j’espérais, je n’ai pu l’étudier et ne peux la tigurer aujourd’hui, ne l’ayant point encore reçue d’Espagne. Je ne parlerai donc que de l’insecte parfait en faisant représenter celui-ci, et répéterai ce que j’en ai dit dans la Revue Zoologique, n" 1, 1873, }). 4 et 5. llemar(|uahle Noctuide, qui tient autant des Xglo)mjges,-, cVin^vt. ni. s (’t (), [r7->a .J /'"xP f'o//Aj'£e. Epichnopteryx H el ici ne lia 371 Je donne aujourd’hui à mes souscripteurs l’histoire des pre- miers états d’une nouvelle série de Psychides, les dernières sans doute qui paraîtront dans cette iconographie. L’étude difficile des Psyghidae, leur livrée sombre, partant peu flatteuse, a, jusqu’à ce jour, éloigné d’elles la plupart des lépidoptéristes. Ceux-ci, en eflét, n’ont abordé leur recherche et l’étude de leurs mœurs qu’avec indifférence, pour ne pas dire plus. Cependant cet éloignement des entomologistes de tous les pays pour les Psychides en général peut s’expliquer jusqu’à un certain point. La rareté relative du plus grand nombre de ces insectes, et la difficulté de les voir réussir en captivité, doivent être les principaux motifs de cette indifférence marquée pour cette nombreuse famille aux mœurs si intéressantes pourtant. Bplcliiioptevj^x Heliclnella, H. -S. Brd. — Rb. — Stgr. et Wocke. (PL 147, fig. 1 à 4) Avant de parler des habitudes de cette curieuse espèce, je dois un aveu aux entomologistes : celui de m’être étrangement trompé, 1® en la décrivant comme nouvelle il y a près de vingt ans dans les Annales de la Société Linnéenne de Lyon, n’ayant alors obtenu d’éclosion que des femelles ; 2“ en créant pour cet insecte, ainsi que pour deux autres espèces, les Solenobia Clathrella? Dup. et Pineti, Z. un genre nouveau : Genus Apterona. A quelques années de là, je dus reconnaître mon erreur qui m’a (1) Linnée n’a connu que la seule Oraminella ; aujourd’hui, le nombre des Psychidae s’élève à près Je quaire- vingts espèces. m CIIENIIXES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS été clairement démontrée par feu Kambur lors de sa visite a Lyon en 1857, erreur qui me fut ensuite confirmée dans un article de son Catalogue systématique de l’Andalousie, p. 303. Ce qui dut enfin faire disparaître mon genre Apterona, a été l’apparition, tardive il est vrai, des mâles des deux Solenobia précitées. Je n’ai vu nulle part l'Epich. Helicinella aussi abondante que dans mon jardin à Cannes, où, en mai et juin, la chenille vit sur une foule de plantes ligneuses et sous-ligneuses, mais très- l'arement sur les plantes herbacées. Ce sont surtout les Lavandula, Thymus, Teucrlmn et Cistus qui la nourrissent, et dont elles rongent, en les blanchissant, la surface inférieure des feuilles. La cfienille ne me paraît pas différer sensiblement de celle du Lyonnais. Voici ce que j’ai à dire de V Helicinella de Cannes. Placée hors de son fourreau, cette chenille est allongée, cylin- drique, d’un gris verdâtre différant en cela des Helicinella du centre de la France, lesijuelles sont d’un jaune un peu rougeâtre. Cependant celle-lâ s’en éloigne encore par les [ilaijues écailleuses noires des trois premiers anneaux, qui me paraissent un peu plus grandes et plus larges ; mais il n’y a là ({ue de simples aberrations sans doute L’insecte parfait de la Provence varie beaucoup par l’en- vergure, cependant la plus petite des Helicinella ne représente point, comme Kambur l’a dit, la plus petite des Psychides, puisque la Tarnierella, Brd. est d’une taille moitié moindre. IT Helicinella, insecte parfait, se montre du 15 au 25 juin, mais jamais pendant le jour; je ne l’ai toutefois pas vue; en revanche, elle vole abondamment pendant la nuit, ce dont je me suis assuré maintes fois en la prenant au réflecteur (|ui l’attire facilement. Son vol est des plus rapides, il est aussi très-saccadé. Le ÿ ne m’a pas semblé être attiré par la Ç , ainsi qu’il arrive pour plusieurs espèces de Psyché propres. Psyché Quadrangularis 373 Le fourreau, composé de grains de sable et de terre, est mou; il a la forme d’une petite hélice présentant trois ou quatre tours de spire. A l’époque de l’éclosion du ÿ, celui-ci s’échappe par un petit ^trou rond ménagé dans la moitié de la longueur du fourreau où la chrysalide \dde demeure aux deux tiers engainée après le départ de l’insecte J. L'Helicinella vivante est d’un fuligineux opaque et non pas « d’un ferrugineux pâle » L’espèce appartient non -seulement aux diverses contrées basses de la France, mais on la retrouve sur les montagnes élevées des Alpes-Maritimes, de 12 à 1500 mètres d’altitude. Kamhur dit l’avoir rapportée du cirque de Gavarnie, où elle existe jusque près des glaces. Obs. — Il est une particularité intéressante et inédite à signaler dans l’histoire de la chenille de V HeUcineUa, c’est que, con- trairement à celles de toutes les Psychides qui ont été observées jusqu’à ce jour; elle se suspend, pour descendre à terre, par un fil de soie, à l’imitation des chenilles de Micros et de certaines Phalénites. I*syclie Qiiadraii^'iilaris, Cliristoph. H. S. E. Ross., X, 26, pi. 1. f. 7 et 8. (PL 147, fig. 5 à 7.) M. Staudinger, qui m’a procuré cette remarquable espèce, la plus belle assurément de toutes les Psyché connues, me mande qu’elle a été « recueillie par M. Cristoph, près de Schahrad (l)Les Epich. HeUcineUa c? lardent peu à devenir par la dessiccation d’un argileux plus ou moins prononcé. 374 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS (Perse) sur V Alhagi persanom, et près de Krasnosowodsk sur VAiliagi camelorum, ainsi que sur une Artemisia et autres arbns- cules des steppes, inconnus à moi; quelquefois aussi sur le Peganum harmale. » L’espèce paraît donc polyphage. „ Bien avant qu’on ne connut l’insecte parfait de cette intéres- sante Psychide, celle-ci était signalée, ou plutôt son cnrieux fourreau était rapporté d’Afrique, décrit et figuré très-exactement par M. Lucas dans les Annales de la Société Entomologigue de France, année 1866, pi. III. Si donc l’espèce n’est pas enro- péenne, elle appartient toutefois à la faune de nos possessions africaines tout aussi Lien qu’à celle de la Perse occidentale. « Ges fourreaux, nous dit M. Lucas en terminant sa notice lue à la séance du 14 février 1866, ces fourreaux que je rapporte avec doute à un Lépidoptère de la tribu des Psychides, ont été rencontrés à Aïn-Madbi et paraissent ne pas être rares, car M. Marulaz, à qui l’on en doit la découverte, en a récolté plus de 300 exemplaires. » Aujourd’hui, je suis en niesnre de donner l’histoire complète de l’insecte en question, et de le faire repré- senter sous toutes ses formes. CHENILLE Elle est d’une taille proportionnée an papillon qu’elle doit produire et au fourreau qu’elle a construit; son corps épais, médiocrement long, est d’nn jaunâtre foncé. Les plaques cornées des premiers segments sont larges, épaisses ; les pattes écailleu- ses sont longues, robustes et brunes, principalement la troisième paire. Les chenilles qui ont été recueillies, me mande M. Stau- dinger, se sont fixées an commencement de juillet. La première (1) Situées au nord de l’Afrique. Psyché Qnadrangularis 3,75 éclosion de l'insecte parfait a eu lieu le 8 septembre et la der- nière le 6 octobre. Dans sa communication, M. Standinger ajoute : « M. Ghristoph m’écrit qu’à présent, mars, plusieurs chrysalides sont encore vivantes, mais il n’est pas sùr qu’elles éclosent. » FOURREAU Il mesure quatre centimètres de long sur un dans sa plus grande largeur; il a la forme allongée, conique et quadrangu- laire. Ainsi que les deux fourreaux figurés par M. Lucas, il est composé de brindilles ou bûchettes pla(îées régulièrement. Les quatre côtés de ce singulier fourreau sont semblables. L’intérieur est tapissé d’une épaisse couche de soie grise; il est solidement fixé au moyen de nombreux fils de soie à une tige de la plante qui a dû nourrir la chenille. La chrysalide vide, encore adhé- rente au fourreau, n’est pas rougeâtre, mais d’un brun foncé presque noir. INSECTE PARFAIT Par sa taille il rappelle la Ps. Vesubiella, et par sa couleur les Ps. Albida et Malvinella. Les ailes sont relativement étroites, élancées, aiguës à l’apex ; elles sont blanches, semi-vitreuses et bordées de noir aux supérieures. La frange des quatre ailes est aussi d’un noir prononcé. Le thorax est robuste avec les poils qui le recouvrent longs et grisâtres. L’abdomen dépassant de près de moitié les ailes inférieures, est recouvert de poils noi- râtres. Les antennes sont très-pectinées, mais bien moins que chez la Vesubiella; elles sont grisâtres avec la hampe noire. 376 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS F*syclie Praecellens , Stgr. Berl. e. Z. 1870, page 106 (PI. 147, fig. 8 et 9) C’est bien ceTtainement une des plus rares de toutes les Psiyc/te. En effet, M. Staudinger paraît être le seul possesseur de cette précieuse espèce. C’est d’après un sujet ÿ, obtenu ex /arvd, et qui m’a été .communiqué par notre collègue, que la figure en a été laite. La Praecellens rappelle assez la Graslinella , bien fj[ue les (|uatre ailes soient moins longues et plus arrondies. Elle a pour patrie l’Esi»agne centrale. Je n’ai rien appris de la Ç et de la chenille. Celle-ci doit se nourrir de graminées à en juger par la composition de son fourreau. Cette enveloppe protectrice ressemble à celle de la Psi/. Graslinella', elle est peut-être construite avec des brindilles moins entourées de soie blan- châtre. I*syciie Knlii'i , Led. Wien. Mts. 1847, p. 80. — Stgr. 838 (PI. 147, fig. 10) Cette espèce n’avait pas été plus figurée que la précédente. Elle est bien plus voisine de la Psyché Malvinella par la forme arrondie des ailes supérieures que de la P. Abencerragellad'K Elle est cependant plus grande que ses deux congénères. Elle (1) Psyché d’Espagne, rapportée improprement <à la Malvinella comme variété noire par l'auteur du Catalogne des Lépido'pières d'Europe, p. 63. Les premières formes ù! Ahencerragella ne sont tou- jours pas connues. Psilothrix bardouinella 377 a surtout le thorax et l’abdomen plus robustes, avec des antennes longues et garnies de lamelles bien développées. La Kahri a été prise en Silésie. C’est encore une rareté. La Ç et les premiers états de cette Psyché sont tout à fait ignorés. Mon cabinet : quatre ÿ. Psyché Viadriiia, Stgr. Gat. 821 (PI. 147, fig. 11 et 12) M. Staudinger s’exprime ainsi dans son dernier Catalogue, en citant cette espèce « Forma Viciellae, sed jmullo minor et nigricans (non fnsea); larvae folliculus folliculo Viciellae simil- limus. » Ce principal caractère différentiel « non fasca, » qui n’en est pas un sérieux, ne doit pas sutîîre pour considérer la Viadrina comme une espèce séparée de la Viciella. .l’avouerai donc que je suis porté à ne voir dans la Ps. Viadrina qu’un petit exemplaire, une variété locale, une race abâtardie si l’on veut de la P. Viciella de Schiffer. Quoiqu’il en soit, je donne la figure aussi exacte que possible de la Viadrina, espèce que le docteur Staudinger nous dit appartenir à la Sicile. Psllotlirîx (1) l>ai*(louineIIa , Mill. le. I, p. 318, pl. 37, fig. 8-11; 11, p. 27, pl. 54, lîg. 3-5. — Stgr. et Woclie, 1343 (Pl. 147, fig. 13 à 15) CHENILLE Tout a été dit sur l’insecte parfait et le fourreau de ce curieux lépidoptère ; je n’en parlerai donc plus. Cependant il restait quel- (1) Genre créé par M. Wocke. 378 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS ({lie chose à connaître de la Dardouinella , puis({ue la chenille n’était pas publiée. Cette larve, ({ui a toutes les habitudes du plus grand nombre des Psychides et des Mélasines, doit passer l’hiver parvenue à sa seconde ou à sa troisième mue. Elle se développe très-lentement et n’atteint toute sa grosseur ({u’en été, vers la fin de juin. Elle est, à ce moment, fusiforme et d’un jaune pâle un peu carné sur la région dorsale. Elle a seize pattes; les écailleuses sont robustes, blanchâtres et annelées de brun pourjiré; les ventrales et anales sont très -courtes, concolores et paraissent impropres à la marche. Les trois pre- miers anneaux, avec pla({ue écailleuse à fond blanchâtre, présentent des dessins hiéroglyphiques de couleur obscure. Il existe sur les quatrième, cinquième et sixième segments cinq raies longitudinales assez larges, d’un amarante vif. La tête est globuleuse, rétractile, d’un blanc jaunâtre et striée de ban- delettes pourpres descendant en zig-zag, mais n’atteignant pas les mandibules qui sont également pourpres. Cette larve, qui semble polyphage, vit sur un assez bon nombre d’arbrisseaux et sous-arbrisseaux dont elle ronge les feuilles. Elle fixe son fourreau au commencement de juillet, et l’insecte parfait éclot trois semaines après. L’espèce ({ui paraît (3ommune aux environs de Barcelone (Espagne) ne l’est pas moins dans les bois clair-semés qui entourent Cannes, mais plus spécialement sur les collines à base siliceuse où abondent les cistes à feuilles de sauge. Melasina Hb. Hs. fig. 114. — Stgr. et Wocke 1345. = Phryganilu- ' gubrella, Brd. (Var. 6). (PL 147, fig. 16 à 19). La lumière se fera-t-elle un jour sur les Melasina Bdv,, genre Melasina Lugubris 379 peu nombreux en espèces cependant? Es})érons-le, mais en at- tendant, j’avouerai ne pas voir distinctement clair parmi les quelques insectes qui composent ce groupe. Tous les auteurs, en effet, semblent avoir eu jusqu’à ce moment assez de peine à se reconnaître en parlant des Melasina. Si je cite feu Bruand, c’est parce qu’en réalité c’est lui qui s’est le plus occupe de ce genre difficile. Dans sa Monographie des PsycJiides, p. 24, à l’article Melanatella (Melasia, Friw., HS., p- 79), il dit : « M. Herrich Schafler pense que cette Psycliide pourrait bien être une grande variété ÿ de la Lugubrosella. » (Lugubris, Hb.). Et plus loin : « Ne serait-il pas possible que cette Melanatella fut la $ de PuncAatella? » [Punctala, HS.) Monog. f. 80. Et, à la p. 18, en parlant de la Ciliarella, Och. : « Hubner a figuré sous le n” 217 et sous le nom de Lugubris une 9 fiu’il a attribuée au ÿ n“ 216 et qui est la 9 tl’une autre espèce. Ochneimer a distingué et séparé les deux espèces : il a désigné la première sous le nom de CiUaris et laissé à la seconde le nom de Lugubris. Malheu- reusement, il a pris cette dernière pour un ÿ ; et M. Boisduval a fait la même erreur. » Moi-même je dois avouer que, par erreur, j’ai figuré, pl. 102, n" 1, une chenille sous le nom de Phrygani- lugubrella, Brd., d’après un mauvais dessin qui ne représentait pas l’espèce de Bruand (Lugubris, Hb.). Cependant après avoir, depuis lors, élevé un certain nombre de sujets de cette rare espèce, appartenant plus spécialement aux environs de Cannes, je crois reconnaître aujourd’hui que la Phryganilugubrella, Brd., n’est autre que la Lugubris, Hb. Présentement je fais représenter la véritable chenille (pl. 147, fig. 16) de cette Melasina dont j’ai figuré précédemment les deux sexes, pl. 102, fig. 2 et 3, sous ce nom de Phryganilugubrella, qui ne devrait plus être qu’un synonyme. La chenille de la Lugubris, Hb., peinte à Cannes d’après un sujet vivant, n'est parvenue à toute sa grosseur que vers le 380 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS milieu de juillet. On la trouve en compagnie de la Psilothrix, précédemment décrite, sur les terrains siliceux micacés. Elle est poly^phage, mais elle préfère à toutes autres feuilles celles des Cistus et de Y Er ica scoparia, aux branches desquels arbustes elle fixe toujours, soit temporairement, soit définitivement, son fourreau tubulaire composé de grains de sable auxquels sont mêlés des parcelles de Mica, et dans lequel fourreau protecteur la chenille se transforme bientôt après l’avoir fixé en dernier lieu. L’état léthargique ne dure que dix-huit à vingt jours, et c’est au lever du soleil qu’a lieu, au commencement d’août, l’éclosion de l’insecte parfait. Les üg. 2 et 3, planche 102, représentent bien le type de la Liogubris Hb. ÿ et 9 J les üg- 11" et 18 que je donne aujourd’hui, pl. 147, représentent deux variétés ÿ de la même espèce, obte- nues en même temps que le type, variétés dont les ailes supé- rieures sont maculées de blanc sur un fond fuligineux. Ces aber- rations sont tout aussi abondantes ou mieux ne sont pas plus rares ici que les Lugubris ordinaires. La 9 ne s’est jamais pré- sentée, à moi du moins, avec les points blancs des variétés précitées De plus, si la frange, aux quatre ailes, est toujours blanche chez le ÿ, elle est invariablement noire chez la 9 environs de Cannes. Dirai-je encore que, jugeant comparativement les Lugubris du littoral, avec des Lugubris reçues récemment d’Allemagne, je trouve (|ue ces dernières, 5 et 9> ont le corps relativement plus robuste et les ailes assez larges, tandis que chez les Lugubris de Cannes, les ailes supérieures soat^lus étroites, plus élancées et plus aiguës à l’apex? Bruand, enfin, a-t-il eu tort ou raison de voir en cette Melasina de la Provence une espèce séparée de la Lugubris des anciens auteurs ? La question, je le crois, n’est pas encore tranchée. Melasina Ciliaris 38i i:WEela««ina C:îllai*îsV Och. — H. -S. — Heia. — Stgr. et Wocke = Lugubi'is, Hb., tig. 216. — Bdv. pl. 56 = Cilmrella , Brcl. Mon. = Ciliarivicinella, Brd. Mon.—Semilu.giihrella, Brd. Monog. (Pl. 147, flg. 20) Cette espèce de la montagne, des environs de Saint-Martin Alpes-Maritimes) où elle n’est pas très-rare en juillet, est-elle la vraie Ciliaris? J’en ai. sous les yeux plusieurs exemplaires des deux sexes, obtenus de chenille. Les ailes sont grandes, bien développées, entièrement d’un noir de suie mat des plus profonds, sans un atome de blanc et de jaunâtre. Bruand, en décrivant la Ciliaris, Och. (Monogr. p. 19) s’exprime ainsi ; « Le 5 a le fond des ailes d’un noir brun, la frange est d’un blanc un peu jaunâtre, » et, en parlant de l’autre sexe, « la Ç avec la frange blanchâtre, etc. » Quoiqu’il en soit, la chenille de cette Melasina de la haute montagne est différente de la Lufjubris des environs de Cannes, et nous montre des habitudes qui sont tout autres. On ne trouve jamais le fourreau fixé aux arbrisseaux ou aux rochers ; c’est sur les pentes gazonnées situées à l’Est que la chenille traîne, au lever du soleil, son enveloppe tuhuliforme. Je n’ai pu m’assurer quelles sont les plantes herbacées qu’elle préfère, mais il est à supposer que ce sont les Rumex ou les Leontodon. Voici sa description ; Elle est cylindrique, avec seize pattes dont les écailleuses seules sont propres à la marche, d’un jaunâtre livide, avec les trois premiers segments et le dernier recouverts d’une plaque écail- leuse noire. Celle des trois premiers anneaux est luisante, avec plusieurs taches d’un ochreux pâle; les unes arrondies (celles du sommet), les autres rectangulaires (celles des côtés). La 2.-. 382 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS tête est entièrement noire. Les pattes écailleuses sont d’un noir de jais et annelées de blanc. Le fourreau tubuliforme, atténué inférieurement, légèrement arqué, est composé de grains de sable et de terre, rappelant un peu celui de la Lugubris. L’insecte parfait vole sur les pentes rocheuses de Saint-Martin et de Berthemont-les-Bains depuis la fin de juillet jusqu’à la mi-aoùt. i%cidalia Mill. ( Species nova ) (PL 148, fig. 1) Cette nouvelle Acidalie égale par son envergure les Aversata de grandeur moyenne; les ailes sont cependant plus élancées, plus aiguës à l’apex, elles sont donc grandes et bien dévelop- pées, d’un gris blanchâtre lavé de roux par places et aspergées d’atomes noirs. Les lignes transverses sont, aux ailes supérieures, au nombre de quatre : la basilaire, les deux lignes qui limitent l’espace médian, et une quatrième qui partage ledit espace. Ces lignes sont fines et noires, mais épaisses et empâtées à la côte, leur point de départ. Il existe quelques traits nervuraux sagittés petits et noirs sur la coudée. L’un de ces traits placés aux deux tiers de la même ligne coudée, traverse l’espace médian pour se réunir à la quatrième ligne précitée. Nulle trace en dessus et en dessous du point cellulaire. Les ailes inférieures, qui sont très -faiblement lavées de roux, présentent aussi plusieurs lignes, mais moins accusées que celles des premières ailes. Les franges des quatre ailes sont concolores. En dessous on ne distingue que très -imparfaitement les lignes du dessus. Le thorax et l’abdomen participent de la couleur générale de l’insecte. La tête est relativement petite, avec les yeux gros et d’un gris bleuâtre. Les palpes sont grêles, assez longs, bruns et placés horizontalement. Les antennes filiformes et brunes. (^4 ^ Livra-ifon , AjuuU> IS /cl JIijÔ. P.Mülu're et Fou/aJe pî iTopuciS' pl-p^ De-briu/ .ica, Rb. — Tr. — Bdv. — Dup. — Frey. — Stgr. (Var. Sardoa, Stgr.) (PL 149, fig. 3 a 5) Je figure trois sujets d’une variété constante de la^ jolie Ocnogyna Corsica nommée Sardoa par M. Staudinger fd/. pos/. maculatis, Ç major, ohscurior, alis majoribus. Gat.p. 59). Voici ce qu’à l’égard du lépidoptère en question m’écrit M. Staudinger, en date dn 14 janvier 1873 : « Ayant eu occasion de comparer plus de mille de ces variétés toujours constantes, cela veut dire quelque chose. » 392 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS Toute constante que puisse être cette variété, on ne doit voir en elle qu’une simple aberration de la Corsica, car elle n’a rien de bien tranché chez le ÿ. Toutefois, la $ présente, par la dispo- sition des taches nombreuses et foncées aux quatre ailes, une variété plus prononcée que l’autre sexe. On pourra juger de ces différences de coloration par les trois figures que je donne de la Var. Sardoa, dont une $. Mitliymun linpai*, Stgr. Berl. e. Z. 1870, page 117. (PI. 149, fig. 6 et 7) Cette espèce n’a rien qui frappe les yeux, sa parure en effet est des pins uniformes. Les quatre ailes sont d’un argileux très-obscur et n’ont pour tout dessin aux supérieures qu’un point cellulaire blanchâtre et allongé, avec une ligne subtermi- nale étroite, tortueuse et imparfaitement indiquée en clair. Le dessous des quatre ailes est de la même couleur uniforme, n’ayant sur les inférieures qu’un point cellulaire brun. La $ a les ailes relativement plus étroites, elles semblent par là plus allongées que celles du ÿ ; le fond est plus obscur et le point cellulaire ainsi que les lignes transversales aux supérieures se détachent mieux en clair. La Mithymna Irnpar a été rapportée des steppes de la Russie méridionale. Liita Epîlliymella, Stgr. Stett. e. Z. 1859, p. 242. (PL 149, fig. 8 à 10) CHENILLE Elle est fusiforme, a seize pattes, avec la tête, les écailleuses Lita Epitliymella 393 et la plaque du premier anneau touL-à-fait noires ; le second anneau, plus élevé que tous les autres, est plissé et entièrement d’un vineux obscur. Ge n’est qu’à partir du quatrième segment que se montrent les lignes ordinaires, lesquelles se détachent en vineux sur un fond livide. Cette petite chenille ronge, au commencement de l’automne, les feuilles de la Morelle noire (Solanum nigrum). Elle attaque d’abord la surface de ces feuilles et les lie ensuite avec des fils de soie. Après s’ètre déplacée plusieurs fois, elle abandonne la plante vers la fin de septembre ou les premiers jours d’octobre, et se retire dans les détritus végétaux pour y former une légère coque où elle se transformera bientôt en chrysalide. Moins d’un mois après, le petit papillon apparaît. C’est du milieu d’octobre à la fin de novembre que cet insecte se montre le plus, bien qu’il ne soit jamais abondant. Quelques chenilles sont encore très-petites à la fin d’octobre ; celles-là ne donneront leur insecte parfait qu’au mois de janvier, ce qui peut faire supposer deux générations lesquelles se sui- vraient sans interruption, le développement de la plante annuelle, le Solanum nigrum, n’ayant lieu qu’à la fin d’août. INSECTE PARFAIT Les quatre ailes sont très-allongées. Sur un fond argileux, plus ou moins obscur aux supérieures, existe une large strie ou bandelette brune s’avançant jusqu’à la première moitié de l’aile. Les inférieures sont fuligineuses, sans lignes, mais garnies de longues franges. L’espèce varie sensiblement : j’ai obtenu de chenilles reçues d’Espagne, des individus dont les ailes anté- rieures et le thorax sont entièrement tl’un brun noir. U Epitliymella vole aux environs de Cannes, de Monaco, de Menton, etc., mais plus particulièrement peut-être dans le chemin encaissé des Tignes de mon voisinage. Il fuit les localités trop 394 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS ombragées, et les nombreuses morelles qui croissent en ces lieux frais ne nourrissent aucune de ces cbenilles. Je possédais depuis longtemps en collection cette Lüa sous le nom de Solanella, nom spécifique qui lui conviendrait mieux que celui qu’elle porte dans le Catalogue Slgr. et Wocke, mais ici, comme partout, l’antériorité doit être maintenue. Plusia Ni, Hb. Tr. — Dup. — Frey. — Gn, — Stgr. — Berce. (PI. 149, fig. Il à 13) CHENILLE- Elle n’a rien de remarquable; ce qui expliquerait jusqu’à un certain point qu’elle soit demeurée inédite jusqu’à ce jour. Cependant je dois dire qu’elle est fort rare et que ses mœurs ne sont pas encore bien connues. Je ne suis même pas certain qu’elle vive ordinairement sur le Solanum nigrum, plante sur laquelle je figure cette chenille. Pourtant je crois pouvoir assurer que deux entomologistes sérieux de la Provence m’ont dit autre- fois avoir rencontré la Ni de loin en loin sur la morelle noire, la tomate comestible et aussi sur les orties. Je n’ai pu, jusqu’à ce jour, voir cette larve vivante; c’est d’après des chenilles de la Ni très-bien soufflées, reçues du D’’ Staudinger que je décris l’espèce et que j’ai fait mon dessin. Par sa forme, la Plu. Ni rappelle tout-à-fait ses congénères, c’est-à-dire qu’elle n’a que dix pattes, qu’elle est cylindrique et atténuée antérieurement, avec la tête petite et globuleuse. Elle est d’un vert très-clair où se détache nettement la ligne stigma- tale qui est large, continue, d’un blanc jaunâtre et nullement liserée sur les bords. Les autres lignes sont très-imparfaitement Agrolis liogneda 395 indiquées en clair. Les stigmates sont de couleur chamois et finement cerclés de brun. La tête est d’un fauve obscur et n’e.st jamais marquée de noir sur les côtés; les pattes écailleuses sont aussi d’un fauve obscur et luisantes ; les six autres sont concolores. Pour se transformer, elle se comporte ainsi que la Plusia Gamma; elle tisse sur la plante qui l’a nourrie, dans les feuilles liées, une coque formée de soie blanche très-pure. La chrysalide est lisse et d’un brun presque noir. INSECTE PAKFAÎT On dit qu’il a deux générations ; je n’ai pu m’assurer du fait. Je ne l’ai jamais rencontré qu’à la fin d’août ou pendant la première quinzaine de septembre, soit au vol, butinant aux environs de Cannes, soit dans la campagne du Lyonnais ; mais toujours l’insecte m’a paru d’une extrême rareté. Une fois, le 1" décembre 1868, j’observais à Cannes, dans mon jardin, une Ni en train de développer ses ailes, sans qu’il me fût possible de préciser sur quellè plante du voisinage avait dû vivre la chenille. Cette Plusie, la moins remarquable puisque de toutes c’est la plus simplement parée, ne varie pas ; cependant il est parfois des individus plus clairs que le type. Je ne sache pas que la Ni ait été rencontrée sur les collines du littoral, ou sur les mon- tagnes élevées du département. Agpotls Rogneda, Stgr. Beii. e. Z. 1870, p. 113 — Trifida? F. de W. Bull. M. 1839. (PI. 149, fig. 14) Charmante espèce qui a été seulement décrite dans les Annales entomologiques de Berlin , mais qui nulle part ne doit être figurée. 396 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Les ailes supérieures sont caractérisées par les nervures d’un blanc jaunâtre qui se détachent nettement sur un fond de cou- leur bois. Les ailes inférieures seraient entièrement blanches n’était une série de très-petits points bruns qui précède la frange. Les antennes sont relativement longues et pectinées . Je ne connais ni la Ç ni la chenille. h' A gratis Rogneda a pour patrie la Grimée d’où l’a reçue M. Staudinger et au cabinet de qui elle appartient. dè'r LivriiLfun,. . Armée- 187!/,. Pl.150. l. 1, Butalr frt i6, Nolà Spiraluia- , Sfyr. IX. -LJ (). 20, Acrol-e-pia. Citri-. MïU.ei- Roffonet. X , 21, Jf-e-mmcitopliora. Cor.fUxzILs', Duy . Gn . XL 22 e,i 23, Ste-ni-a. Cti.rn.e.alue , Tr. lmp. JIouij't& Parue. Mi^nemur- coL . î;p ■ ; '>f' ' 'r\s ’ Butalis Ossianella 397 Le genre Butalis est composé d’un grand nombre d’espèces, tel toutefois (jue l’a compris M. Wocke, collaborateur du Cata- logue allemand Stgr. et Wocke. Ce nombre, qui s’élève à plus de soixante-dix, va être augmenté de deux nouvelles espèces : Ossianella et Asmodella. Cette dernière a déjà été décrite dans la Revue de Zoologie) je rappellerai sa description. Aujourd’bui je fais représenter ces deux jolies Butalis reconnues nouvelles par notre savant M. Stainton. La But. Ossianella a beaucoup de rapports avec sa congénère Asmodella, à tel point que, si l’on n’avait sous les yeux qu’un sujet de chaque espèce, on pourrait penser que l’une n’est qu’une variété de l’autre. Cependant, comme l’an passé il m’a été possible de rassembler un bon nombre d’exemplaires de chacune de ces Tinéides, j’ai pu m’assurer que la But. Ossianella est tout-à-fait distincte de la But. Asmodella, sans trop insister sur l’habitat si différent des deux espèces et sur l’époque de leur éclosion respective. Butalis Ossianella, Mill. ( Species nova ) (PL 150, fig. Il Envergure : 14 à 15 millimètres. — Elle ressemble, en plus grand, à la Butalis Asmodella, mais voici où elle en diffère : Ailes sensiblement plus développées, fond des supérieures non pas noir comme chez Asmodella, mais entièrement d’un cuivré obscur très-luisant. Enfin, la strie des ailes supérieures est relativement plus grande, plus large, et le point qui la suit n’a plus la forme rectangulaire, mais il a colle d’un croissant bien développé et bien dessiné ayant les pointes tournées en dehors. 398 CHENILLES ET LÊLIUÜPTÈUES INÉLITS Ajoiiterai-je que la strie et le croissant précités sont toujours d’un blanc jaunâtre et non pas blanc? La 9 ne diffère du J que par son abdomen plus développé. Cette charmante Butalis vole assez abondamment dans nos Alpes-Maritimes, à une altitude de 1,000 à 1,200 mètres, notam- ment à Berthemont-les-Bains, sur les terrains incultes qui tou- chent à l’hôtel, non plus en mai, comme Asmodella à Cannes, mais à partir du 20 juillet jusqu’au 10 août environ. Je n’ai rien su encore de la chenille, mais je ne serais pas surpris qu’elle se nourrisse sur l’Origan ( Origanum vulgare), car c’est toujours parmi les nombreux pieds de ces plantes sauvages et sur les fleurs mêmes que l’été dernier (1873) je capturais VOssianella soit au vol, soit blottie parmi les fleurs de la plante. L'Oss/anella se montre en compagnie de la Pempelia Origanella, Schl. Crambide, particulièrement commune sur ces hauteurs, et dont la chenille lie en juin le sommet des tiges de l’Origan, mais où elle ne se transforme jamais. Je crois que jusqu’à ce jour cette Pem dia a été considérée comme étrangère à la France. Itutalis i^smoclella , Mill. Petites Noiiv. Entom., 1873, n” 77 (PI. 150, flg. 2) Elle est voisine, mais distincte, suivant M. Stainton, de la Knochella et de la Punctivittella, Costa. Les quatre ailes sont très-allongées et garnies de longues franges. Tout l’insecte serait en dessus d’un noir profond, si les ailes supérieures ne présentaient une strie longitudinale fine, droite, blanche, allant de la base de l’aile à son milieu. Cette strie est suivie d’un point de forme rectangulaire également d’un blanc vif. Les Tinea Nigricanlella 399 .palpes sont de moyenne longueur, mais très- relevés ; les antennes sont fines et présentent à la base une légère nodosité. Les pattes inférieures sont munies de deux paires de tarses. A la description qui précède, je crois devoir ajouter que l’habitat réel de V Asmoddla n’est pas seulement le bas de la terrasse de mon jardin à Cannes, où, comme je l’ai dit précé- demment, elle a été prise pour la première fois, mais plutôt une localité inculte de mon voisinage exposée à l’Est et où, du 15 au 25 mai, l’insecte vole lourdement au soleil du matin ainsi qu’à la tombée de la nuit. Tinea IVigricaiitclIa , Mill. Petites Nouv. Entom., 1872, n" 43 ,(P1. 150, fig. 3 et 4) ✓ Envergure : ÿ 15 millimètres; 9 12 millimètres. Cette intéressante rmm que j’ai signalée, il y a trois ans, dans les Petites Nouvelles Entomologiques, d’après un seul individu 9, a été, depuis cette époque, retrouvée en plusieurs exemplaires des deux sexes, notamment à Pile Sainte-Marguerite. Je rappellerai ici la description de la Nigricantella 9, à laquelle j’ajouterai quelques détails. Ailes très-étroites, très-allongées; les supérieures sont rec- tangulaires, d’un noir profond, avec un seul point blanc central. Les ailes inférieures sont grises, avec de longues franges con- colores. Les supérieures sont noires en dessous, et la tache cellulaire hlanche est plus visible qu’en dessus. Tète laineuse, d’un fauve très-chaud, avec les yeux très-développés et entiè- rement noirs; les antennes sont filiformes et brunes. Le dui m’a paru beaucoup plus rare que la 9» est plus 400 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS grand que cette dernière, mais il présente les mêmes caractères spécifiques et la même coloration. La tache cellulaire blanche des ailes supérieures est tout aussi visible en dessus et en dessous que chez l’autre sexe. Cette espèce tranchée est, d’après l’avis de M. Stainton, « voisine des Tinea Imella, Hb., et Ferruginella, Hb. » Elle prendra place après cette dernière. Obs. — La Tinea Nigricantella doit être un de nos ennemis domestiques; en effet, bien souvent, c’est dans mon habitation, à Cannes, que, à deux époques de l’année, en mai et septembre, je la remarque appliquée contre les parois du bas-office, ou contre les murailles extérieures de la maison. Elle vient au réflecteur. ISupithecia I*rovîiiciata , Mill. et de Peye. Revue de Zoologie, 1871-72, n" 2, p. 61. — Gat. Lép. des Alpes-Mar., p. 204. (PI. 150, fig. 5à8) Cette Eupithécie, ainsi que j’en ai fait l’observation en la publiant dans la Revue Zoologique, est très-voisine des Eupü. Phoeniceata et Oxycedrata, tellement voisine de cette dernière surtout, que, sans la connaissance de la chenille, il me paraît bien difficile de la distinguer de VOxxjcedrata, d’autant plus, qu’après de nouvelles éducations j’ai reconnu que les différences cessaient d’exister chez quelques individus de l’insecte parfait. Mais ce qui doit suffire à reconnaître la Provinciala espèce indépendante, est la forme et la couleur de la chenille qui s’éloignent com- plètement de celles des Phoeniceata et Oxycedrata. Eupithecia Provinciata 401 CHENILLE Elle est cylindrique, médiocrement longue, nullement carénée et à peine atténuée antérieurement. La tête est petite, globuleuse et brune. Sur un fond verdâtre ou vineux se montrent distinc- tement, sur chaque anneau, des taches rectangulaires disposées à peu près en forme de damier, entourant chacun des segments, sauf le ventre, qui est d’une couleur livide, et où règne un liseré fin et géminé. Aucune des lignes ordinaires n’est bien écrite, cependant la stigmatale se montre en blanc sur les trois derniers anneaux. Il existe une variété d’un jaune vif (fig. 6) avec dessins d’un ochreux rougeâtre. Cette variété, qu’on rencontre en même temps et sur le même arbrisseau, est peut-être plus répandue que la Provinciata type. Dans la 25"’® liv., p. 94, il a été dit quelques mots de cette variété constante pressentie alors espèce distincte. Cette nouvelle Eupitliécie vit en hiver vingt-cinq ou trente jours plus tard que VOxycedrata, c’est-à-dire du 15 décembre au 15 janvier, sur le Juniperus oxycedrus presque partout aux environs de Cannes, où croît cet arbrisseau. Je fais observer que les deux chenilles en question, bien que figurées sur le Juniperus phoenicea ? n’ont été rencontrées, par M. de Peyerimoff et moi, que sur le Junip. oxycedrus fleuri en hiver, dont elle ronge les fleurs, n’attaquant les feuilles récentes qu’à défaut de celles-là. C’est en mars que se montre la Phalénite. INSECTE PAHFAIÏ M. de Peyerimoff est le premier qui ait obtenu cette Eupithecia de chenille à Cannes; depuis lors, je l’ai retrouvée assez abon- 402 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS (lamment. La Provinciata est voisine des Eupit. Phoeniceala, Rb. et Oxycedrata, Rb , avec lesqueRes on a pu la confondre jusqu’à ce jour; mais elle est plus grande et ordinairement lavée de roussâtre sur la surface des quatre ailes. Il est possible que la Provinciaia n’ait qu’une génération ; je n’ai toutefois jamais remarqué sa chenille en mai ou juin, époque où on retrouve celle de la seconde éclosion de VOxy- cedrata. IVoîhrîs Sentieetella , Stgr. Stett. e. Z. 1859^ p. 238. — Stgr. et Wocke, 2146. (PI. 150, fig. 9 à 11) Bien avant que M. Staudinger n’eùt découvert cette Nolhris, je la possédais en collection après l’avoir obtenue ex larvù en certain nombre. La Senticetella , qui n’avait été représentée sous aucune de ses formes, a été indiquée comme habitant l’Andalousie; cependant elle appartient à notre faune française. La chenille n’est pas rare en hiver sur les petites collines des environs de Marseille, et au bord de la mer à Hyères, en face des îles, où croît abondamment le Juniperus jdiœnicea. Lette petite larve doit éclore à la fin de décembre et dans les premiers jours de janvier. Si, à cette époque, on examine avec attention le Juniperus précité, on ne tarde pas à voir certaines feuilles de l’arbrisseau devenues jaunâtres ou d’un vert pâle. En détachant ces feuilleé malades, on remarque à leur base une très -petite larve d’un vert blanchâtre qui, rongeant le parenchyme de la feuille récemment formée, la fera bientôt périr. La Senticetella a dù déposer ses œufs au sommet des tiges du genévrier et, lors de l’éclosion des petites chenilles, leur œuvre de destriudion commence ainsi que je viens de l’indi- Eupithecia Lantoscata 403 quer. Dès la seconde ou la troisième mue, l’insecte rongeur lie les feuilles déliées de l’arbuste, vit à leurs dépens et acquiert toute sa grosseur à la fin d’avril. A ce moment, elle est fusi- ( forme, d’un vert clair, avec seize pattes. Pas de ligne vasculaire ; les sous-dorsales sont indiquées en vert foncé, et la stigmatale est fine, continue et blanchâtre Cette chenille demeure en rbrysalide pendant près de quatre mois. C’est donc pendant la première quinzaine de juillet que se montre 1’ INSECTE PARFAIT Envergure : 12 millimètres. — Les quatre ailes sont allongées, rectangulaires, arrondies à l’apex des supérieures, de couleur argileuse, aspergées de brun et marquées de trois petits traits noirs qui se suivent longitudinalement, et qui sont éclairés de blanchâtre en dessus. Les franges qui sont longues et conco- lores, sont précédées par une série de quatre petits traits noirs. Les antennes sont concolores et présentent une légère nodosité à la base; le vertex est blanc; les yeux sont gros et noirs. Mais ce qui distingue particulièrement cette petite espèce, sont les palpes dont le second article est hérissé de longs poils soyeux. Kupitliecia Lantoscata, Mill. Catal. des Lépid. des Alpes- Mar., 2*’ par. page 201 . (PL 150, fig. 12) C’est avec la Seootiata qu’elle a le plus de rapports ; elle s’en (1) Ma description et mon dessin peuvent ne pas être rigoureu- ■sement exacts, parce que c’est presque de souvenir que je les fais; mes notes et croquis qui datent de près de quinze ans n’étant pas très-complets. 404 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS distingue cependant par plusieurs caractères sérieux, indépen- damment de l’envergure plus grande et de la question des mœurs toujours importante chez les insectes, mais plus parti- culièrement chez les Eupithécies. La Lantoscata, qui porte 22 millimètres d’envergure, a le fond des quatre ailes relativement très-clair et lavé de roussâtre au bord interne des supérieures, avec les lignes transverses nettes et bien écrites, lesquelles différent des lignes de la Sextiata en ce que la coudée est moins sinueuse, moins oblique, et en ce que l’angle de l’extrabasilaire et celui de la ligne centrale sont très-aigus. Le point cellulaire existe aux quatre ailes, ce qui n’a pas lieu chez l’espèce voisine. Le tliorax participe de la couleur des supérieures. L’abdomen est concolore; il est cerclé de deux anneaux noirs placés, l’un à sa naissance, l’autre aux deux tiers de sa longueur. Cette Eupithecia éclot au mois d’août et vole assez commu- nément dans la vallée de Lantosque sur des terrains recouverts à'Artemisia chamaemeli folia; ce qui peut faire penser que sa chenille doit vivre sur cette plante. On sait que la Sextiata, à laquelle je compare la Lantoscata, éclot invariablement au mois d’avril, que sa chenille vit en mai sur le Thymus vulgaris, et qu’elle demeure dix mois en chrysalide. Eupithecia Siibciliata, Gn. Il, p. 343. — Stgr. et Wocke, 2798. (PL 150, fig. 13 et 14) M. Guenée, en décrivant cette petite Eupithécie d’Angleterre « découverte dans le Gambridgeshire par M. Doubleday, » paraît ne pas avoir eu connaissance de sa chenille. Ce même Acrolepia Citri 405 M. Doubleday, avec son obligeance habituelle, a bien voulu , au commencement de juin 1873, me faire tenir quelques che- nilles de cette espèce fort peu connue encore des entomologistes. Parvenue à sa taille vers le 12 ou le 15 juin, la chenille de la Subciliata est relativement très-courte , atténuée antérieure- ment , très-carénée sur les côtés , d’un vert un peu jaunâtre, avec les lignes ainsi disposées : vasculaire large , continue, brune et présentant un chevron sur chaque anneau du milieu ; sous-dorsale fine et d’un vert foncé ; stigmatale blanchâtre et continue. Tête globuleuse et de couleur testacée. Stigmates invisibles à l’œil nu; pattes cou colores. Cette larve, qui rappelle la Pumilata pour la forme, semble vivre uniquement sur l’érable (Acer campcstre). L’insecte parfait se montre à la mi- juillet; il n’a probablement qu’une seule éclosion. On ne l’a pas encore rencontré en France , et il paraît assez rare en Angleterre. M. Staudinger lui donne encore pour patrie l’Alle- magne centrale et occidentale, mais sa citation est accompagnée d’un point de doute. Acrolepia Oïl ri , Mill. et Ragonot. Petites Nouvelles Entom. 1873, n" 77. (PI. 150, fig. 17 à 20) Je transcris textuellement la description de la chenille de VAcrol. Citri, que m’envoie M. Ragonot, ainsi que la relation de ses mœurs. « Larve : longueur, 9 millimètres, cylindrique, un peu atténuée postérieurement. Gris brunâtre obscur avec les lignes dorsale et sous-dorsales plus foncées, mais peu distinctes ; ligne stig- matale plus pâle. Sur chaque anneau, on voit six petits tuber- 406 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS cules blanchâtres avec un point central noir, lesquels sont surmontés de poils pâles assez longs. La tète est d’un noir luisant, avec la bouche brune. Le premier anneau, d’un noir luisant, est partagé au milieu par une ligne mince, blanchâtre. Pattes écailleuses d’un brun foncé; dix pattes membraneuses brunes. Cette chenille file un cocon de soie blanche ressemblant à de la mousseline. « La chrysalide est courte, d’un jaune rougeâtre teinté de verdâtre; la place des yeux est marquée par une tache brune assez grande. « La chenille vit dans l’écorce du fruit du cédratier. L’œul est probablement pondu à la surface et la petite chenille pénètre dans l’écorce, faisant des galeries en se dirigeant vers le centre, quelquefois parallèlement avec la surface, Elle ne reste pas toute sa vie dans la même mine; après avoir été un certain temps à l’intérieur, elle sort de la galerie et en pratique une autre dans un autre endroit, surtout entre les rugosités de l’écorce. Le petit trou et les excréments qui s’amassent autour, à la surface, décèlent la présence de la chenille. Le même fruit est attaqué par plusieurs chenilles à la fois. « Dans son jeune âge, la chenille est d’un blanc verdâtre, la tète est brune et écbancrée par derrière. Sur le premier anneau, on voit un petit et étroit écusson noirâtre partagé au centre par une ligne pâle. « Plus tard elle devient d’un janne rougeâtre teinté de verdâtre avec les lignes dorsale et sous -dorsales d’un brun rougeâtre. La partie dorsale est en outre tachetée de la même couleur, mais plus pâle entre lesdites lignes. La tête est couleur d’ombre foncé avec la bouche rougeâtre et les ocelles noirs. Sur le premier anneau, on voit un écusson noirâtre avec le bord antérieur pâle, et au milieu une ligne blanchâtre. Sur l’anneau anal, il y a une plaque carrée, noirâtre. Les pattes Nola Squalida 407 écailleuses sont d’un brun foncé. La chenille se trouve au mois d’octobre, et le papillon est éclos au mois de novembre. « Les fruits attaqués ont été envoyés de Corse au Muséum de Paris, à M. Alphonse Milne- Edwards, et M. Poujade a eu l’obligeance de me communiquer le papillon et la chenille de celte intéressante esi)èce. « E. P. Raoonot. b INSECTE PARFAIT Envergure : 12 millimètres. — Très -voisin pour la coupe d’ailes de V Asscctdla, Z, et de la Vesperella, Z. (SmilaxeUa, Mill.) Les ailes sont allongées, d’un aspect gris foncé et luisant. Les supérieures sont rectangulaires,, à fond blanchâtre, aspergées d’atomes noirs et traversées [lar une bande diagonale très- obscure, laquelle présente vers son milieu un signe noir, en forme de couché, dont la pointe se projète extérieurement. La côte est maculée de noir et le bord interne marqué de deux taches oblongues également noires. Les ailes inférieures sont unicolores. Le dessous est gris, cependant les nervures sont bien indiquées en noir. Thorax et abdomen concolores. I^ola ^qtialida, Stgr. Berl. e. Z. 1870, p. 102. — Stgr. et Wocke, 071. (PI. 1.50, fig. 1.5 et 16) Cette Lithoside vient enriidhr le genre Nola composé de seize espèces européennes. Si la nouvelle venue ne se distingue pas par sa riche parure, elle n’esl. pas pour cela déplacée parmi ses congénères qui sont presque toutes de jolis insectes. Le ^ de la 408 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS Squalicla mesure 14 millimètres, et la Ç 17 millimètres. Sur un fond blanc les lignes des ailes supérieures sont fines et se déta- chent en brun. La base des ailes, l’espace médian, le bord ex- terne en comprenant les franges, sont d’un argileux chaud. Les inférieures sont blanches et, sur les quatre ailes, le point cellu- laire existe. On voit encore, au bord de ces mêmes ailes, une série non interrompue de points noirs. Chez la $, la teinte des supérieures est plus accusée que chez l’autre sexe, mais les ailes inférieures sont également très-blanches. La Nola Squalida (jui est une très-grande rareté a pour patrie les environs de Malaga d’où M. Staudinger l’a reçue. Il est regrettable qu’on ne sache rien de la chenille qui peut bien, ainsi que celles des Nola Chlamydulalis^'^ et Thymula, vivre exclusivement de fleurs de plantes herbacées ou de celles de plantes sous-ligneuses et non de cryptogames comme le pensent encore plusieurs entomologistes. (1) Je rappellerai à ce propos que la chenille de la Chlamydulalis vit en automne sur rOdoniùcs dont les tiges grêles ne peuvent jamais être envahies par de petits cryptogames puisque ces tiges se dessèchent entièrement chaque année, après s’être développées en juillet sur les collines les plus chaudes de la Provence. Cependant cette Nola se montre encore très-abondamment en juin et juillet sur les fleurs de Scabieuses de mon jardin, dans la corolle desquelles la chenille se tient sans cesse, pour donner son papillon trois semaines après tout au plus. L’espèce a plusieurs générations, ce qu’on ne savait pas. Dirai-je encore que ramassant très-petites les cheniles de la Nola Thymula sur le Thym, j’achève de les élever en ne leur donnant que ce dont elles vivent dans la nature , des fleurs de Thymus vulgaris ? Les plantes cryptogames n’ont donc jamais été, je vou- drais bien qu’on le sache, la nourriture des Nola Chlamydulalis et Thymula comme cela a été affirmé, contrairement à ce que j’ai dit auparavant. Stemmatopliora Corsicalis 409 Stemmatophora Corsicalis, Dup. p. 3ü6, pl. 230, f. 6 et 7. — Gn. VIII, p. 131. — Mill. Gat, des Lépid. des Alpes-Mar., p, 223. (Pl. 150, fig. 21.) Cette petite Pyralide a été mal figurée par Duponchel, telle- ment que MM. Staudinger et Wocke ne l’ont point reconnue chez l’auteur français. Je crois devoir la figurer à nouveau et cela avec d’autant plus de raisons qu’elle est mal nommée dans la plupart des collections. A ce propos, M. Guenée m’envoie une rectification de la description de la Stemmat. Corsicalis « qui avait été faite sur un individu unique. « « Ailes supérieures étroites, oblongues, prolongées à, l’apex et coupées obliquement au bord terminal, d’un gris carné saupou- dré d’atomes noirs, avec la côte entrecoupée de points de la même couleur jusqu’à la ligne coudée. Les deux lignes médianes également noires, très-écartées , plus ou moins distinctes, tremblées, mais peu sinuées. Un point noir arrondi entr’ elles. Point de subterminale ; frange concolore, précédée d’atomes noirs. Ailes inférieures plus claires, tantôt unies, tantôt marquées d’une faible ligne discoïdale avec une série de points noirs pré- cédant la frange, qui est étagée, avec un filet clair à la racine. Antennes du ÿ à cils courts et égaux, mais bien visibles ; celles de la $ filiformes. Elle ressemble du reste au ÿ. » La Corsicalis a deux générations ; elle est particulièrement commune en juin et août dans les lieux ombragés et frais de la vallée du Gannet. Sa chenille qui n’est pas connue doit, selon toute apparence, vivre sur quelque plante annuelle. L’insecte parfait pour échapper aux regards du chasseur a l’habitude de se poser sur la terre nue avec laquelle sa livrée, de couleur argi- 410 CHENILLES Eï LÉPIUÜPTÈHES INÉDITS leuse, se confond le plus souvent. Chaque soirée propice, le réflecteur attire en grand nombre la Stem. Corsicalis. M. Guenée a reçu la Corsicalis de Hyères, et l’a depuis retrou- vée au Vernet (Pyrénées-Orientales';. Obs. — Cette espèce, la plus petite des Stemmatophora, est-elle bien la Corsicalis Dup.? M. Guenée n’en a pas la certitude ne Payant pas vue dans la collection Duponchel, mais la figure et la description de ce dernier quoique très-incomplètes lui ont paru s’y rapporter. Tel n’est pas l’avis de M. Staudinger qui croit reconnaître la Corsicalis Dup. dans la Carnealis de M. Herrich-Schœffer, qui paraît pourtant bien être la vraie Carnealis de Treitschke. Sans trop s’appesantir sur cette synonymie qui est maintenant bien difficile à établir d’une manière certaine, M. Guenée me fait observer que Duponchel dit dans sa courte description que les antennes sont légèrement ciliées dans le mâle, ce qui ne peut en aucune manière convenir à la Carnealis, tandis que la Corsi- calis présente ce caractère d’une manière manifeste. Au reste, jamais un entomologiste ne confondra désormais ces deux espèces qui n’appartiennent même pas à la même famille. (Voir le Species.) t^teiiia Oai'iiealii^ ? Tr. p. 91. — Herr.-Sch. f. 39-4U, p. 13. — Gn. VIII, p. m non Dup.) ( PI. 150, lig. 22 et 23. ( Les deux figures (jue M. Herrich-Schaefî'er a données de cette Stenia me paraissent différer d’une manière assez sensible des Carnealis du littoral ; je donne à mon tour deux dessins de cette Pyralite . 35 5 LboraL^on. Année' IBllf,. F U5Ï. E. MiUüre et Eouiade pt. M”?" Mei/er pLp f Eehr'iai I. J à- 3, Melaruppe- (rentian^fo , Mül.et S. ZeH . [I. g, id. . Otryhiaria S , Mil. El. lo e-t 11, Wodtzna Sie'pnnti7d , Grv. IV! 22 et i3, Eehophobud- Jallatr-, St^r. Y. i!p et x6 , Ornoiji/nti Para^tita , Hb.. lmp. Kouu'te- Botuf MtgneaiiEC- c^7. I Melanippe Gentianata 411 La Ste. Carnealis n’est pas rare en juillet, aux environs de Cannes, Nice, Menton, Marseille, etc. Ici, on la rencontre sur les terrains siliceux les mieux exposés, parmi les bruyères méridio- nales, les cistes et les pins maritimes. La Carnealis ne se mêle jamais aux Corsicalis Dup. ni aux Bru- guieralis, lesquelles ne hantent guère que les terrains calcaires. On n’a encore rien appris des premiers états de ces trois es- pèces. La S. Carnealis des Alpes-Maritimes présente une variété re- marquable. Cette variété constante est proportionnément plus grande que le type et le nom de Carnealis lui conviendrait mieux, car tandis que le noirâtre domine chez ce type, la variété est d’un carné jaunâtre. Ses dessins sont à peu près les mêmes, mais bien mieux écrits et ressortent davantage sur la couleur plus clair du fond. Elle a, comme lui, avant la frange, une série moniliforme de taches blanches qui se détache entre les deux lignes noires. Le dessous se distingue par une très-grande net- teté des dessins, surtout aux ailes inférieures, et le point cellu- laire noir qui est évidé chez la Carnealis est plein et épais chez la variété (?) Enfin sur les ailes supérieures, ce point est grand et ovale chez la dernière, tandis qu’il est petit et omicroniforme chez la Carnealis. La $ est aussi plus claire que le ÿ auquel elle ressemble, du reste. Serait-ce elle que M. Herrich-Schaeffer a figurée n" 40? Melanippe Oentîanata, Mill. et R. Zeller. Revue de Zoologie, 1873, n" 1, page 1. (PL 151, fig. 1 à 8) .J’ai dit précédemment quelques mots des mœurs de cette intéressante Melanippe; aujourd’hui, je suis à même de com- 412 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS pléter ue qui restait à connaître de ses premiers états, grâce, je m’eûipresse d’en convenir, à M. Rodolphe Zeller, de Zurich, car cet intrépide ami des sciences naturelles est retourné au mois de juillet 1873 sur les sommets alpestres de la Suisse, et il a pu, cette fois, faire une ample récolte de chenilles de la précieuse Melanippe. Suivant l’opinion de M. Zeller, la Gentianata doit pondre ses œufs vers la fin de mai sur la Gentiana punctata naissante. Les œufs tardent peu à éclore, mais le développement de la chenille doit être assez long relativement à la croissance rapide des autres chenilles de ces hauteurs. Parvenue à sa taille à la fin d’août (on la retrouve jusqu’au 20 septembre), la chenille pratique un petit trou dans la capsule de la Gentiane ponctuée, descend à terre et se transforme, soit parmi les racines de la plante, soit dans la mousse du voisinage. Quelquefois elle se métamorphose dans la capsule même dont les lobes se sont ouverts par la dessiccation; mais, ajoute M. Zeller, ce dernier mode de transformation est très-rare. CHENILLE Au premier abord elle a plutôt l’aspect d’une Tortricide que d’une Phalénite, par sa forme courte, sa couleur livide, et surtout par l’écusson corné du premier et celui du douzième segment. La méprise serait à peu près certaine si l’on ne tenait compte des pattes qui sont au noihbre de dix. Elles sont rela- tivement courtes, principalement les anales ; ce qui s’explique puisque cette chenille passe toute sa vie enfermée dans les capsules d’une plante. Voici sa description : Sur un fond uni- formément carné, il n’existe qu’un soupçon de ligne vasculaire; les autres lignes manquent tout à fait. Les points pilifères sont assez bien développés et bruns; ceux des second et troisième MeUmippe Gentianata 413 anneaux se présentent sous forme d’un cercle de points rou- geâtres. Les stigmates sont assez grands, blanchâtres et cerclés de fauve. La tête est petite, globuleuse et d’un brun rougeâtre foncé. Les plaques du premier et du dernier anneau sont petites et jaunâtres. Les poils sont courts et bruns. Cette larve paraît se nourrir exclusivement des nombreuses graines de la Gentiana punctata. La Mel. Gentianata, dont l’habitat est assez restreint a été découverte sur un pic alpestre « voisin du Col Stelvio, à 3,034 mètres d’élévation. » La chrysalide ne présente rien de remarquable; elle est enveloppée de soie d’un blanc grisâtre, et sa forme est cylindrico-conique, courte, d’un vert jaunâtre et lavée de rouge acajou sur les anneaux abdominaux. INSECTE PARFAIT Cette Melanippe est assez voisine de V Ahstersaria , H-S., flg. 119-120 (Alpicolaria, H. -S., p. 153), mais elle est plus grande, moins sombre, avec les ailes plus allongées. Les infé- rieures ne sont pas d’nn gris vineux en dessus et en dessous, mais plutôt d’un gris blanchâtre chez les deux sexes. Elle aurait, je crois, plus de ressemblance avec la Melanippe Var. Neapolisata récemment fignrée, qu’avec toute autre. Voici la description de cette Gentianata : Envergure : 25 millimètres. — Les ailes supérieures sont moins prolongées à l’apex que celles de la Fluctuata , mais elles le sont plus que celles de V Ahstersaria. D’un gris blan- (1) Au dernier moment M. Fallou me mande que cette Melanippe a été retrouvée aux environs de Gélérina. (2) Ico. Liv. XXX*, pl. 131, fig. 7. 414 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS châtre lavé faiblement de roux principalement à la base; ces ailes sont traversées par quatre ou cinq lignes claires, dentées et souvent ponctuées sur les nervures. La plus claire de ces lignes est la coudée qui, partant de la côte, aboutit au bord interne où elle s’appuie extérieurement à un gros point carré et noirâtre; les lignes basilaire et extrabasilaire sont brunes. Enfin, le sommet de l’aile est marqué d’une grande tache foncée qui descend sur la frange jusqu’à l’angle inférieur. Cette frange est précédée, ainsi (ju’aux secondes ailes, d’une série de points bruns. Les ailes inférieures sont blanchâtres et teintées de gris-obscur à l’extrémité. Le point cellulaire est petit et â peine indiqué en dessus et en dessous. Les antennes sont filiformes et relativement grêles. Le thorax est, ainsi que l’ab- domen, médiocrement robuste. La Ç ressemble au J. Melanîppc Oxybiarîa, Mill. Revue de Zoologie 1871-1872, N“ 2. — le. III, p. 264, pl. 131. — Mill. Cat. Lépid. Alpes-M. p. 208, (PL 151, fig. 9.) Lors de la publication de cette espèce, je n’avais vu que des femelles et ne pensais pas que le mâle a des antennes pectinées. Dans ce cas la syllabe finale du nom spécifique doit être changée. Cette espèce s’appellera désormais Oxybiaria et non plus Oxy- biata comme précédemment. Obs. — Ce caractère important des antennes pectinées chez le ÿ est, pour V Oxybiaria, un nouveau point de séparation d’avec la Galiata dont, comme je l’ai dit; III, p. 165, elle est assez voi- sine. Nodoria llispanalis 415 IVo4lai*ia His{taiialis, Gn. VIII, p. 64. — Mill. le. pl. 94. — Mill. Gat. Lép. Alpes-M., p. ‘•247 = Nodosalis, HS. 605 6 — Stgr. et Wocke, 2005 = Æthiopalis, HS. 612 $. (Pl. 151, fig. 10 et 11.) Cette rare Nodaria, dont j’ai publié la figure il y a ciu(| ans, n’avait point encore été rencontrée en France; je viens d’avoir la satisfaction de la capturer an réflecteur, ii Cannes, le 20 octo- bre dernier. A la fin de septembre 1872, je recevais d’Espagne six œufs de la Nod. Hispanalis et, si je n’ai pu amener la cbenille entiè- rement à bien, je puis néanmoins dire ce qu’elle est dans sa forme et ses habitures. L’œuf qui est éclos chez moi, le 3 octobre, est sphéri([ue, légèrement déprimé, blanchâtre et taché de rouge en dessus. La chenille peu après son éclosion est jaunâtre, n’a <{ue deux paires de pattes ventrales apparentes, mais dès la seconde mue, elle acquiert, ainsi que certaines chenilles de noctuelles, les quatre pattes manquant â sa sortie de l’œuf. V Hispanalis ({ue j’avais sous les yeux, appartenait â la seconde génération ; cette chenille passe l’hiver et pendant ce temps se retire parmi les feuilles sèches qu’elle ne quitte qu’au premier printemps pour manger de nouveau, et grossir, car jusqu’alors elle est restée assez petite. Elle m’a semblé polyphage et rappelle assez, pour la forme, la chenille de V Herminia Crinalis : le. 11, pl. 86. Elle est donc atténuée aux deux extrémités, rentlée sur le dos, légèrement aplatie en dessous, avec les seize pattes normales et la tête petite. Le premier et le dernier anneau pré- sentent une pla(iLie écailleuse foncée. Sur un fond carné, ol^scurci 416 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS de vineux aux deux extrémités, les lignes vasculaire et sous- dorsales sont très-fines, continues et rougeâtres. La stigmatale est plus claire que le fond. Les points ordinaires sont gros et bruns. Enfin, la tête est globuleuse, très-dégagée du premier anneau, et rappelle tout-à-fait celle de VHerminia CrinaUs. INSECTE PARFAIT h' Hispanalis Gu. a été réunie par MM. Staudinger et Wocke à la Nodosalis de M. Herrich-Schæfl'er. Ne connaissant pas cette Nodaria en nature, je ne sais si ces naturalistes ont eu ici raison. Toutefois, je pense que la Nodosalis J, fig, 605, a été peinte d’après un insecte qui avait vieilli en collection et qui était décoloré. L' Hispanalis ÿ que je viens de retrouver ici est peut-être plus grande que la race des environs de Barcelone ; elle est tout aussi colorée en brun foncé. Heliophobus Kallax^ Stgr. Berl. e. Z. 1870, p. 1 16. (PL 151, fig. 12 et 13.) Charmante espèce, plus petite que sa congénère Hispidus, avec laquelle cette Fallax a quelque ressemblance; cependant les dessins des ailes supérieures, chez le 5, rappelleraient plutôt VHeliop. Hirta (le. 6™® Liv. pi. 2) dont la $ est semi-aptère. La Fallax 9» dont l’abdomen est assez développé, doit voler difficilement. Elle est sensiblement plus grande que le J, avec le fond des ailes supérieures d’un brun plus prononcé. VHcl. Fallax a été rapportée des steppes de la Russie méri- dionale. Collection Staudinger : plusieurs exemplaires 5 ©f ? • Ocnogyna Parasita 417 Ocnogyna Parasita, Hb. Esp. — God. — Bdv. — Frey. (PL 151, flg. 14 à 16.) Cette Ghélonide était considérée comme étrangère à la France jusqu’au jour où je l’ai retrouvée dans les Alpes-Mariti- mes, Elle n’est pas rare sur divers points élevés des environs de Saint-Martin-Lantosque et de Berthemont-les-Bains. Cependant l’habitat principal de la Parasita semble être Notre-Dame des Fenestres (Italie) qui touche aux deux localités françaises que je viens de citer, et où, en réalité, la chenille est abondante à la fin de juillet sur la grande gentiane {Gentiana lutea), plante où elle vit à découvert et dont elle ronge les larges feuilles sans toucher à ses nombreuses fleurs. La Parasita se nourrit bien en captivité, atteint en peu de jours son entier développement et se transforme dans la mousse au commencement d’août. Tontefois, la plus grande partie des nombreuses chenilles que j’avais rassemblées à la fin de juillet 1872, sont mortes en chrysalide. Cette Ocnogtjna rappelle par sa forme, son agilité et ses mœurs, les Chélonides Casta, Plantaginis, Mendica, Sordida et Luctifera. Elle est donc cylindrique, légèrement atténuée sur les premiers anneaux, avec le onzième faiblement relevé. Aux poils fauves dont elle est entièrement recouverte, sont mêlés quelques poils noirs, principalement sur les premiers segments. Les lignes vasculaire et sous-dorsales sont larges, continues et d’un jaune de Naples, Cette dernière ligne est placée très-bas. Les stigmates sont grands et d’un jaune clair. En dessous, la villosité tourne au gris un peu bleuâtre. La tête est petite, globuleuse, rougeâtre 418 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS el luisanle. Les pattes écailleuses sont noires et annelées de gris ; les dix autres sont d’un gris bleuâtre. La chrysalide est assez courte, en forme de barillet allongé, obtuse et très-brune. Les éclosions que j’ai obtenues ont dû être anormales, puis- qu’elles ont eu lieu en novembre et en décembre de la même année. Obs. — Le 14 février 1874, j’obtenais d’éclosion une Parasita ÿ, de ces mêmes chenilles recueillies dix-buit ou dix- neuf mois plus tôt. l^eiopt Cinei-ai'iae , Mill. ( Sj)ecies nova ) fPl. 152, fig. 1) Cette Ltérophoride nouvelle est voisine de la Lciop. Osleo- dactylus, Z. Je l’en croyais d’abord une simple variété géogra- phique. Voici sa description : Envergure : 20 millimètres. Elle est d’un tiers environ plus grande que VOsteodactylus, et la couleur des premières ailes, du thorax et de l’abdomen est toujours d’un jaune de Naples très-pur et nullement coupé de lignes ou de points obscurs qui en altèrent l’uniformité, ce qui n’a pas lieu chez V Osteodactylas où, sur la bonne figure qu’en donne M. Herr. Schaeffer (Ptero- phoridae, T. 5, n" 29), la liture des supérieures est tachée de brun, avec un gros point de même couleur placé à l’origine de celle-là, indépendamment d’une strie brune au-dessous de l’apex. Les ailes inférieures sont d’un gris foncé; en dessous les quatre ailes sont grises. L’espèce ne paraît pas varier. Lâ7!i.. PL1Ù2. Livrairorv. P.SÎldière. ecPou/ajie p. JbpcL&r pl.p^: Pehrin/ s&. I, 1, Leiopfzlibp Cmerariae , Mül. n. 2 e.t 3 , lycaeruL ün-urtoplü , Jtyr. K. !f e^t J, Eudemis Quaycfiina , Uw- jy, 8 , Man-œü'tra- Siccanori/Trv , J/pr. Y. g à i3 , Tortriæ Angi/j'ùErana , Ham. '\T. l!/, et iS , P&nthma Spllarui , -thip- //£■/- O.ri/hiana-, Mî/t- J i6 à i8 , (teomatra Smaraffdaru? ,F. f Par. ûu/artra , MitZ./ \TII . iq , rd. pbiffarin j), Sn. . />///>■ Souîq'tP: Pàri.f. M^ùfnsaxur. col. Lycaena Christophi 419 La chenille que je n’ai pu encore me procurer doit vivre sur la Cinéraire maritime (Senecio cineraria), car c’est sur cette plante très-abondamment répandue sur les terrains rocheux de File Sainte -Marguerite que vole cette espèce à la tin de mai et pendant le mois de juin. Lycaena Clicîstophi , Stgr. (PI. 152, tig. 2 et 3) M. le docteur Saudinger envoie depuis quelques années à ses correspondants cette Lycène sous le nom spécifique de Christophi. Je ne vois nulle part l’espèce décrite ou figurée. En faisant représenter les deux sexes de la Lycaena Christophi, je dirai ce qu’elle est. C’est de V Argus, L. que cette espèce se rapproche le plus; il pourrait se faire qu’elle n’en fût qu’une variété géographique; voici ce qui la distingue : Le ÿ diffère de l’drj/ws par un aspect plus délicat, plus pâle, par le bleu azuré des antérieures plus chatoyant au bord supérieur. Cependant les quatre ailes sont plus élancées que chez sa congénère, desquelles le dessous diffère peu, toutefois les taches ordinaires noires sont plus petites, le fauve des lunules qui horde les inférieures est plus pâle avec le fond gris plus clair. Les palpes, la poitrine, les pattes et l’abdomen sont entièrement blancs, tandis qu’ils sont gris plus ou moins foncé chez V Argus. La Christophi 9 diffère d’une manière plus tranchée de VArgus 9 dont les quatre ailes sont brunes, lavées de bleu à leur base, avec une rangée de lunules d’un fauve vif qui les borde, tandis que chez la Christophi 9 le bleu recouvre presque entièrement les ailes, et c’est à peine si on distingue les lunules fauves. Enfin, le dessous est gris et non plus brun, et les 420 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INEDITS lunules fauves des inférieures sont petites, très-pâles et accom- pagnées inférieurement d’un gros point iris à teinte métallique. La Christophi appartient à la Russie méridionale, elle paraît avoir les mœurs de la plupart des Lycènes. Sa place doit être, dans les catalogues, après V Argus. Euclemie Quaggann, itn. Z. b. V. 1855, p. 557. — Stgr. et Wocke, 1024. (PI. 152, ftg. 4 à 7) Cette Tortricide, nouvelle pour la faune entomologique fran- çaise, est encore rare et fort peu connue des lépidoptéristes. Elle a deux générations, vole abondamment en mai et juillet aux îles Lérins, mais plus particulièrement à Sainte-Marguerite parmi les nombreuses Cinéraires qui y sont spontanées et qui nourrissent la chenille. Celle-ci lie les feuilles en mars, et la chenille de la seconde génération réunit, en juin, les jolies Üeurs d’un jaune pâle de la Senecio maritima, dont elle ronge les étamines. Cette larve n’a rien de particulier dans ses mœurs ni dans son faciès. Elle a seize pattes, une forme cylindrique, est légèrement atténuée aux extrémités , d’un jaune clair mat carnée en dessus, et sans aucune ligne. La tête est cordiforme, d’un marron foncé, ainsi que les pattes antérieures. La plaque du premier anneau est grande, noire et disposée (I) On n’apprendra peut-être pas sans intérêt que les chenilles de la première génération qui se sont nourries des feuilles de la Cinéraire, en mars (les fleurs n’ayant point encore paru), sont quelquefois d’un vert glauque foncé, (flg. 4), et, le plus souvent, d’un verdâtre livide, tandis que les chenilles qui ont vécu aux dépens des fleurs d’un jaune clair, sont toujours d’un jaune blanchâtre (fig. 5). Mameslro Siccanorum 421 en croissant allongé; celle du douzième est petite et concolore. La transformation a souvent lieu dans les feuilles réunies en paquet. L’insecte parfait rappelle, par son faciès, la couleur blanche tomenteuse de la plante qui a nourri la chenille. Les quatre ailes sont d’un gris clair; les supérieures sont ornées de dessins hiéroglyphiques bruns dont le principal est une large bande foncée qui, partant de l’apex, traverse l’aile longitudinalement, forme un coude aux trois quarts de son étendue et aboutit au bord interne. La Ç est plus grande et plus claire que le mâle. Mamestra Sîccaiior-um, Stgr. Berl. e. Z. 1870, p. 114. — Stgr. Cat. 1295. (PI. 152, fig. 8) Jolie Noctuelle découverte depuis peu, laquelle, bien que décrite dans les Annales Entomologiques de Berlin, n’a pas encore été figurée. Sur un fond de couleur bois, les taches ordinaires sont ceintes de blanc et se détachent nettement, ainsi que la ligne subter- minale large, blanche et continue. Les ailes inférieures sont blanches, avec les nervures de couleur argileuse. Les antennes sont filiformes; le thorax est assez robuste et de la couleur des premières ailes. La femelle m’est inconnue. La Siccanorum appartient à la Russie méridionale. CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INEDITS 422 Torli*îx i%ngiistiorana, H\v. — Steph. — ■ Stgr. et Wocke. = Rotundana, Hw. = Dumeriliana , Dup. pl. 266. — HS. pl. 366. (PI. 152, Üg. 9 à 13.) CHENILLE Elle a beaucoup de rapports avec celle de la Pronv berna, toutefois en comparant les deux espèces, on voit de suite que V Angustio7'ana est plus fusiforme, moins aplatie en dessous, toujours d’un vert clair et que la tète n’a pas de dessins cunéi- formes appuyés à l’incision, dessins ou taches brunes qui exis- tent invariablement chez la Pronubana. La plaque du premier anneau est d’un vert glauque, lisérée de noir de chaque côté. Sur le fond vert clair de la chenille, les lignes ordinaires sont à peine indiquées. Les stigmates, invisibles à l’œil nu, sont blan- châtres; les seize pattes sont concolores. La chenille, dont on ignorait les mœurs, doit vivre uniquement sur le laurier ordi- naire (Lauriis nobilis) (*) dont elle lie les feuilles à plat (fig. 10) et dont elle ronge en hiver les surfaces adhérentes. Au mois de mars, après avoir abandonné plusieurs fois les feuilles qu’elle a liées précédemment, et dont elle a rongé une partie du paren- chyme, elle atteint toute sa grosseur, tarde peu à se transformer soit à terre parmi les détritus, soit entre deux ou trois feuilles de laurier réunies et attachées par des flls de soie (fig. 11). Cepen- dant ce dernier mode de transformation est le moins fréquent. Au commencement d’avril les chrysalides sont formées ; mais (l) Cependant je viens de l’observer sur un Primas lauro-cerasus de mon jardin. Geometra Smaragdaria 4?3 on trouve encore tà cette époque, sur les Laurus placés dans les ravins frais des environs de Cannes, quelques chenilles dM/i- gustiorana très-petites. L’éclosion a lieu dans les premiers jours d’avril et continue pendant j)lus d’un mois. INSECTE PARFAIT Cette jolie Tortricide, décrite pour la première fois parHaworth, varie beaucoup ; ce qui explique sans doute que, nommée d’abord par l’auteur anglais, celui-ci n’ayant pas reconnu l’une des nombreuses aberrations de V Angusliorana , nomma cette variété Rotundana. L’espèce fut ensuite appelée Dumeriliana par Dupon- chel, qui l’a décrite et figurée d’après des sujets « venant de Russie. » La Tor. AngusUorana n’avait pas été indiquée de France avant que je l’y ai rencontrée, il y a quelques années déjà. Je ne pense pas qu’elle existe plus haut que la région méditerranéenne comprise entre Gênes et Toulon, région où le Lavrus nobilis est spontané et partout abondant dans les vallons frais non loin des cours d’eau, et où souvent il acquiert les proportions d’un très- grand arbre. Geometra Smaragdaria, F. — Hb. — Esp. — Dup. — Frey. — Gn. — Stgr. — Berce, V, p. 102. (Va»'. Gigantea.) (PI. 152, fig. 16 à 18.) CHENILLE Placée hors de son fourreau, elle est allongée, cylindrique, à tête petite, et possède dix pattes robustes. Sa couleur est l’argi- 424 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS leux clair où les lignes brunes et blanchâtres sont nettes et bien visibles. Les trapézoïdaux et autres points pilifères sont sail- lants, et les pattes anales sont granuleuses avec des tubercules également saillants et surmontés de poils rudes destinés à retenir le fourreau protecteur que cette chenille traîne et qu’elle ne quitte que pour se transformer. Autant que j’en juge par de fort beaux exemplaires soufflés qui m’ont été fournis par le D'' Stau- dinger, cette larve ne serait donc pas « n-ue et sans aucune émi- nence, » ainsi qu’on l’a dit précédemment sans doute d’après le dessin de Freyer qui la représente enveloppée en presque totalité de son fourreau. La ligne vasculaire est étroite, continue et d’un brun noirâtre ; la sous-dorsale est très-large, continue, brune et liserée de chaque côté de blanchâtre. La stigmatale est fine, claire, ondulée et interrompue sur tous les anneaux. Les stigmates sont entièrement circulaires et noirs. On dit que cette chenille vit sur les arbres; j’en douterais, eu égard à la nature des matériaux employés à la formation de son fourreau portatif. Au reste, M. Freyer la représente sur la mille- feuille; ce que confirme M. l’abbé Fettig i[ui l’a élevée. INSECTE PARFAIT Ce n’est que depuis peu d’années que cette superbe Phalénite a été signalée en France. M. Berce nous apprend, dans son 5"’“ volume, p. 102, qu’elle a été rencontrée dans les Pyrénées- Orientales, l’Indre, l’Auvergne et la Charente. Après l’avoir re- cueillie en automne, en 1845, à la Pape, près de Lyon, au moment de l’éclosion, la Smaragdarian'’di pas été depuis lors, que je sache du moins, revue dans le Lyonnais. Enfin, le 17 juillet 1872, je l’ai retrouvée à Saint-Martin-Lantosque sur les bords de la Vésubie, volant en compagnie de la jolie Phorodesma Bajularia, Geofl’. Geometra Volgaria 425 Cette Geometra est aussi une espèce qui a le privilège de conserver en vieillissant sa belle couleur verte, mais moins ce- pendant que la Nem. Aureliaria. La Smaragclaria varie sensi- blement par la taille; j’ai sous les yeux de très-grands exem- plaires de provenance espagnole, dont un sujet Ç mesure jusqu’à 35 millimètres (pl. 152, fig. 18) et chez lequel les lignes transverses ont disparu pour ne laisser visible que la tache cel- lulaire blanche. Cieuiuetrei Volgariu ^ , Gn. IX, p. 344. — Mill. le., pl. 96, fig. 1. (Pl. 152, fig. 19 $.) Dans mon vol. Il, pl. 96, j’ai tiguré le ÿ de cette remarquable espèce, seul sexe que je connusse alors de la Volgaria, que, dès cette époque, je considérais comme séparée, et depuis, la $ obtenue ex larvà m’a été envoyée. Sa vue n’a fait que confir- mer mon opinion première, c’est-à-dire que la Volgaria, Gn. me paraît plus que jamais distincte de la Smaragclaria, L. La coupe d’ailes plus allongée, les lignes transverses très-larges, très- blanches, le vert des ailes antérieures très-pâle, les ailes posté- rieures presque entièrement blanches en dessus et en dessous, sont des caractères qui devraient ne pas faire douter de la validité de cette Geometra. Je m’étonne donc que le D’’ Staudinger indique comme simple variété de Smaragclaria cette espèce si bien caractérisée spécifiquement. La chenille n’est pas encore connue, mais il est très-supposable qu’elle est différente de celle de la Smaragdaria. Jusqu’à ce jour la Volgaria n’a été observée que dans la Russie méridionale. 426 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Avant de parler de plusieurs espèces de lépidoptères apparte- nant en bonne partie aux sommets sub-alpius de nos Alpes françaises, mais plus spécialement à ceux des Alpes suisses, je dirai que des renseignements nombreux et précis sur ces in- sectes, les uns rares, les autres nouveaux, m’ont été fournis par un intréjiide entomologiste dont l’obligeance, connue et appréciée- de tous, ne le cède pas à son ardeur juvénile. Je veux parler de M. Rodolphe Zeller, de Zurich (Suisse). Je commencerai par la Dasyclia (1) Woclioaria (2) , Stgr. Cat. Stgr. et Wocke (an. sp. propria?y, p. 169. (PL 153, tig. 1 à 5) Cette rare PJialénite ne me semble pas être une simple aberration de la Torvaria, Hb.; je vois en elle une espèce séparée. Le $ et la 9, ainsi qu’on pourra en juger par les figures qui suivent ces lignes, diffèrent notablement de la Torvaria, comme je le dirai dans un instant. CHENILLE L’œuf qui est relativement gros, granuleux et jaunâtre, passe au vineux trois ou quatre jours après qu’il a été pondu, preuve (Ij Les chenilles de ce genre qui ne vivent qu’aux dernières limites de la végétation, sur ces pointes rocheuses d’une élévation consi- dérable, où il ne se développe plus qu’une herbe courte et rare et quelques cryptogames, ces chenilles, dis-je, ne sont guère connues que par ce qu’on sait de ÏOperaria, (Var. Scaleltaria, Mill.) (2) Espèce qui, jusqu’à ce jour, n’avait été ügurée nulle part. 35^ Jjia^rajiTorv. Anne& lôllf.. P1.2Ù3. I § I f c\. 1 -s I M . •Si '^. kC ?§ ■Il H 1 1 M 5v^ fcq s ^ rsj N ■N'^ -Va -K. ^ ^ Qj ^ ^ Eï '-is £s ti; IS H ,s ^ I -S ■! ^ I I .5 .'i II I f5) 'Js P^ -!i 'ti . i Üasydia Wockearia 427 certaine qu’il est fécondé; il est ovalaire et déprimé. La chenille éclot environ dix jours après. Dans sa jeunesse, elle est, à peu de chose près, ce qu’elle sera parvenue à son entier déve- loppement. Vers les premiers jours d’aoùt, presque en même temps que vole l’insecte parfait, se montrent encore quelques chenilles retardataires de la Wockearia, lesquelles ont passé l’hiver engourdies par le froid ([ui, sur ces hauteurs, règne pendant une bonne partie de l’année. Cette chenille rappelle par sa forme, la Gnophos Var. Scalettaria (le. I, pl. 50), cependant elle est moins allongée et un peu plus obscure Elle est assez courte, cylindrique, d’un vert grisâtre incertain et mat. La tète est grosse, rétractile, d’un brun rougeâtre, avec cinq ocelles proéminents, noirs, luisants et disposés on cercle de chaque côté de la tète. Le clapet anal est bien formé. Les stigmates sont relativement gros, d’un rougeâtre obscur et cerclés de noir. La ligne vasculaire est à peine indiquée en vert foncé; la sous-dorsale est large, continue, d’un vert incertain; le ventre est unicolore. La chrysalide représente assez celle de la Gnophoa Var. Scalet- taria, cependant la pointe abdominale est plus obtuse. L’état léthargique ne dure pas plus de quatorze à quinze jours. INSECTE PARFAIT Il s’éloigne de la Torvaria par son envergure moindre, par la concavité prononcée de la côte des ailes supérieures, par sa teinte d’un fuligineux presque uni, laissant à peine percer une éclaircie qui accompagne la coudée extérieurement, et aussi par (l) La chenille d’une antre espèce du même genre, celle de VAn- dereggaria, que je ne puis figurer aujourd’hui, a les plus grands rapports de forme avec celles de la Scalettaria et de la Wockearia. 428 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS la netteté de la bandelette subterminale en dessous. L’espèce se distingue encore de sa congénère par la $ toujours plus grande, les ailes par conséquent plus développées, moins arron- dies, l’abdomen remarquablement plus gros, et enfin par la couleur générale plus obscure que chez la Torvaria, de laquelle il nous reste maintenant à connaître la chenille qui devra con- firmer mon opinion ; celle de voir dans la Wockearia plus qu’une variété constante de la Torvaria. La Dasy. Wockearia, m’écrit M. Zeller, vole au col du Stelvio, à une élévation de 3,000 mètres, en plein jour, entre dix heures et midi, effleurant le sol où elle se repose fréquemment, soit sur les pierres (pi. 153, fig. 3), soit en se cachant sous celles- ci après un vol court. « C’est, ajoute M. Zeller, sur les crêtes arides mais abritées de ces hauteurs que j’ai découvert, à la fin de juillet, la chenille de cette remarquable Phalénite, réfugiée sous des débris de Dolomie dont elle emprunte la couleur. Le matin, on trouve le papillon engourdi par la gelée blanche de la nuit et paraissant privé de vie. On rencontre alors tout à la fois la chenille, la chrysalide et le papillon. » (1) Roche particulière offrant un aspect cristallin et une texture lamellaire recouverte par places de parcelles de Mica lamelliforme, au sommet de laquelle se développent de rares et courtes grami- nées et où se montrent quelques Raminadus glacialis et partias- sifolius, Saacifraga caesia et oppositifolia , mais où cependant les lichens dominent , et sur lesquels doit vivre préférablement la Wockearia, bien qu’en captivité elle se soit nourrie des feuilles de Rumesc scutatus. Glacies Alticolaria 429 Clacies, Mill. i%lticolaria, Mn. Mo. Z. b. V. 1853, p. 75. — Gn. I, 320. — HS. n. Schm. 64 à 67. - Stgr. et Wocke, 2414. (PI. 153, fig. 6 à 9) Par la forme de la chenille, le genre de vie de celle-ci, par les habitudes de l’insecte parfait et sa configuration, cette Pha- lénite ne me paraît être ni une Dasyclia ni une Psodos; or, V Alticolaria qui tient de l’un et de l’autre de ces genres, doit en être séparée par cela même, et doit nécessiter la création d’un nouveau genre. Ce dernier cas, M. Laharpe semblait le prévoir lorsqu’après avoir décrit minutieusement l’insecte, il s’exprime ainsi : « Cette espèce intermédiaire des Gnojjhos et des Psodos, genres très- voisins, pourrait motiver une fusion des deux. » Je crois mieux faire que d’opérer la fusion de ces deux genres. M. Rod. Zeller a, l’an dernier, récolté en nombre ce rare lépidoptère à l’habitat même de la Dasy. Wockearia, au col du Stelvio dont, on se le rappelle, l’altitude est de 3,000 mètres, « volant de dix heures à midi en compagnie de la Psodos Tre- pidaria et de la Dasy. Wockearia, ayant de cette dernière l’aspect et le vol plutôt que de la Trepidaria. » J’ai pu obtenir quelques renseignements sur les premières formes de V Alticolaria, et bien qu’ils soient assez incomplets, je les mentionnerai en attendant. Je dirai donc peu de chose de la chenille, car les divers sujets que j’élevais avec un grand soin, sont morts après la seconde mue. Les jeunes Alticolaria ressemblent beaucoup à la Wockearia bien qu’un H) Si la création du genre Glacies pour Y Alticolaria n’était pas absolument nécessaire, cette dernière Phalénite appartieiidiait plutôt, par sa chenille, au genre Dasydia qu’au genre Psodos. 430 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS peu plus courtes et de couleur moins sombre; pourtant elle est beaucoup plus délicate qu’elles. Je la suppose telle que je la figure (pl. 153, n’’ 6) sans être absolument certain qu’elle dût être ainsi parvenue à toute sa grosseur. Je l’ai nourrie avec les Léontodons, mais les plantes cryptogames, qui croissent abondamment à son habitat, doivent être, je l’ai pensé trop tard, l’unique nourriture de cette chenille qui demeure « ense- velie sous la neige pendant prés de dix mois. » L’œuf do V Allicolarta ressemble à celui de la Wockearia\ il est un peu moins ovale. Pondu à la fin de juillet, il éclot moins do quinze jours après. La chenille doit, dès le mois de septembre ou octobre, s'engourdir et demeurer ainsi jusqu’au m is de mai de l’année suivante. Il arrive, pour les chenilles qui vivent à de pareilles hauteurs, que, bien avant que la neige soit entièrement fondue, les plantes, par l’élévation graduelle de la température, commencent à végéter sous une dernière couche de neige, et que, de leur côté, les chenilles revenues de leur long sommeil se remettent à manger et à grossir dans un milieu qui semble anormal, ainsi recouvert de neige. La Glacies Aliicolaria, par suite des récentes observations de M. Zeller, varie beaucoup, aussi bien pour la couleur fuli- gineuse qui s’affaiblit, que pour l’envergure. Le cP que je fais représenter (pl. 153, fig. 9) en est un exemple, car il mesure millimètres, alois que le a’ type, fig. 8, n’en porte que 22. Cependant le dessous des quatre ailes de (îette race des hautes Alpes suisses a toujours un fond noir « tirant sur le bleu d’acier avec les bandes subtenninales d’un blanc argente d’un vif éclat et lisérées de noir profond. » Erebia Gorge 431 Erebia Gorge, Esp. i Var. Tî’iopes, Spr. j — Slgr. 312. (PI. 153, fig, 10) Cette variété constante des sommets alpins, décrite par le docteur Speyer dans les Annales Entomologiques de Stettin, n’avait pas encore été figurée. La simple phrase descriptive qu’en donne M. Staudinger dans son dernier Catalogue, p. 2P). peut à la rigueur suffire pour faire connaître cette aberration : « AL ant. apice ocellis 5 apicalibus. » La Var. Tnopes est de- meurée rare. Je tiens de l’obligeance de M. Zeller les deux sexes de cette variété constante qu’il a prise lui- même au Stelvio. Eupithceia? Eenestrata, Mill. (Species nova.) (PL 153, fig. 14 et 15.) C’est assurément une des plus remarquables du genre et qui ne peut se comparer à aucune autre aussi bien pour l’enver- gure O) que pour la couleur. L’exemplaire que j’ai sous les yeux est des mieux conservés; cependant c’est à peine si, sur le fond blanc, on distingue les lignes transverses ordinaires qui sont fines, interrompues, d’un (1) « La plus fameuse Eupitliecia que j’ai jamais vue » Staudinger, lettre du 8 février 1874. Je ne partage pas précisément l’opinion de notre collègue à l’égard de la place i|u’occupe ce lépidoptère; si j'en fais une Eupitliecia , j’avoue ne pas être bien sûr que ce ne soit pas autre chose. (2) Sauf Y Eupitliecia Magnata, qui mesure 32 millimètres. 43? CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS gris roussâtre, un peu moins effacées aux ailes supérieures qu’aux inférieures. Le coude, formé par la ligne dite coudée, est arrondi aux quatre ailes. Les franges sont assez longues et d’un blanc satiné. Le dessous des quatre ailes est d’un gris blanchâtre, surtout aux supérieures ; cependant les lignes ordinaires indi- quées en gris foncé, sont mieux marquées qu’en dessus ; la cou- dée présente une dentelure interne fine et régulière. Le point cellulaire qui n’existe pas en dessus, n’est que très-imparfaite- ment visible en dessous. Les antennes sont fines et blanches, mais elles sont grises en dessous. Le vertex est blanc; le thorax, relativement robuste, est d’un blanc pur ainsi que l’abdomen gros et très-aigu à l’extrémité. Les pattes sont d’une longueur normale et grises; les postérieures sont munies d’éperons courts. Le 5 m’est inconnu. J’ai capturé VEupith. Fenestrata le 5 août 1872, à Fenestre f', situé à quatorze ou quinze kilomètres de Saint-Martin-Lantosque (Alpes-Maritimes), sur la frontière italienne, à une altitude d’environ doux mille mètres. L’insecte, pendant le jour, se tenait au repos, au milieu de hautes herbes bordant un ruisseau formé par les neiges fondantes des crêtes voisines, à quelques pas au-dessous de la chapelle. Cette nouvelle Phalénite trouvera place après VFup. Magnata. Larentia Incuitaria, HS. p. 162, f. 372, 456. — Led. — Lali. — Gn. — Stgr. (Var. Latifoliata, Mill.) (PI. 153, fig. 16 à 19.) Le 5 octobre t873, M. Kod. Zeller, de Zurich, me faisait par- (1) Notre-Dame des Feneslres, lieu de pèlerinage qui, au 15 août, attire chaque année un grand nombre de pèlerins de France et d’Italie. Lorentia IncuUaria 433 venir à Cannes huit chenilles de Phalénite qu’il avait, quelques jours auparavant, rapportées des hauteurs de Gélerina (Suisse) sans savoir ce qu’elles devaient produire. Le lendemain de leur arrivée, cinq de ces chenilles se sont transformées dans la mousse où, sous l’état de chrysalide, elles ont passé l’hiver. En automne, ces larves ont vécu de graines récemment for- mées de la « Priniula latifolia, leur nourriture ordinaire. » Ce- pendant ces Larentia ont été nourries pendant plusieurs jours avec les feuilles d’une chicoracée. Cette chenille a un peu la forme et l’aspect de certaines Eupi- thécies ; aussi ai-je pensé d’abord qu’elle appartenait au genre Eupithecia. Elle est assez courte et d’un vert clair. Les lignes vasculaire et sous-dorsales sont imparfaitement écrites en vert foncé, mais la stigmatale est large, ondulée, d’un vert très-clair ; cette ligne est lavée au centre de carminé plus ou moins vif. La tête est petite, globuleuse et concolore. Les dix pattes sont d’un vert blanchâtre. La chrysalide est d’un brun clair, avec les anneaux abdomi- naux d’un beau vert. L’éclosion du lépidoptère qui a commencé dès le 15 avril de l’année suivante à Cannes, s’est continuée pendant environ une semaine. INSECTE PARFAIT Par sa petitesse relative, cette variété constante qui ne me- sure que 18 à 19 millimètres s’éloigne sensiblement du type et pourrait faire penser, au premier abord, qu’elle représente une espèce distincte. Les ailes supérieures sont d’un gris foncé. (1) Due peut-être à ce que les chenilles ont souffert en captivité. (2) Les dix-huit ou vingt IncuUaria obtenues ex larvà ^ par M. Zeller ont toutes cette envergure. 434 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS luisantes, un peu verdâtres et traversées par les lignes extra- basilaire et coudée ; celles-ci sont larges, en zigzag, blanches, interrompues et partagées au milieu par un liseré fin et obscur. Les lignes basilaire et subterminale sont très-fines et blanchâ- tres. Un point noir, placé entre chaque nervure, limite la frange qui est concolore. Le point cellulaire est petit, oblong, noir et bien indiqué sur les quatre ailes en dessus et en dessous. Les secondes ailes sont uni colores, d’un gris un peu bleuâtre, sans aïKîune ligne, mais avec un liseré obscur qui limite la frange. Les antennes sont filiformes et noirâtres. Les yeux sont gros; le vertex est blanc. Les pattes sont noires et annelées de blanc. Les secondes sont munies d’une paire de tarses, les troi- sièmes en ont deux. La Ç ressemble au ÿ. h' Incultaria est à peine connue des lépidoptérologues. "roi’trîx Steînerîana, Hb. f. 170. — HS. 57, 58. — Hein. 47. — Stgr. et Wocke, 746. (Var. ? Stelviana, Mill.) (PL 153, fig. 11 à 14.) Le type est peut-être le lépidoptère le plus abondant sur les plus hauts sommets de la France, de la Suisse, etc. Deux variétés de cette espèce ont été publiées ; la Lusana, HS. f. 330, et la Dohrniana, Hb. f. 16‘2. Je viens à mon tour faire connaître une troisième variété constante de cette Tortricide. Elle semble ap- partenir plus spécialement au Stelvio et autres sommets alpestres qui l’entourent. La chenille du type, pas plus que celle des variétés de \sl Steineriana, n’était connue; s’il m’est donné de publier cette nouvelle aberration sous ses divers états, c’est encore à l’obligeance de M. Rod. Zeller, qui m’a fait parvenir la Tnrf 7'i.r S tel n cr iann 435 CHENII.LE Celle-ci est allongée, fusiforme, avec seize pattes bien visibles. La tète est lenticulaire, noire, teintée de jaunâtre an centre. Ims pattes écailleuses et la plaque du premier anneau sont d’un noir lie jais et luisantes. L’écusson du deuxième anneau est petd, luisant et également noir. Tout le corps est d’un brun noirâtre sans aucune ligne. Les trapézoïdaux et autres points sont clairs et donnent naissance â des poils très-courts. Le 4 juillet 1872, jour de l’arrivée chez moi des chenilles en question, elles étaient parvenues â leur taille et ne mangèrent plus, je ne puis savoir au juste ce qu’est la plante qui les nourrit sur les sommets où il ne se développe qu’une végétation herbacée très-courte et rare, et où ces chenilles vivent cepen- dant en abondance. Elles se sont toutes transformées aussitôt arrivées à Cannes, et le 26 dn même mois je voyais éclore ma première variété Stelviana. iNSECTE parfait Il s’éloigne du type par l’étroitesse relative des ailes anté- rieures, la teinte argileuse pâle de ces dernières, par la côte blanchâtre dans toute son étendue, et par la présence d’une tache allongée, hrune qui occupe le centre des supérieures. En outre de la strie brune qui précède la frange, on voit en- core quelques points bruns paraissant placés sans ordre. Les quatre ailes sont très-luisantes; les inférieures sont grisâtres avec de larges franges blanchâtres. Les antennes sont noires et la pointe abdominale tire sur le fauve. Les sujets que j’ai ob- tenus à trois ou quatre jours d’intervalle présentent les mêmes caraidères. 436 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS Guenea Boi'reonella » Mill. ( Species nova ) (PI. 153, fig. 20 et 21) Bien qu’ayant l’article basilaire dilaté, avec la tête toutfue, cette nouvelle espèce ne doit pas plus être une Tinea 0) qu’une Bucculatrix , à run ou à l’autre desquels genres on pourrait croire au premier abord qu’elle appartienne. Les Bucculatrix , ainsi qu’on le sait, se distinguent par le front lisse, la tête velue, et surtout par l’absence des palpes (Staint. VIII, p. 2). Les Tinea ont aussi la tête velue, mais leurs palpes sont courts et droits. Voici la description de la Borreonella. Envergure : 9 millimètres. — Les quatre ailes sont étroites et relativement allongées; elles sont de couleur argileuse sans autre dessin qu’une strie brune longitudinale interrompue vers le milieu. Les ailes antérieures se distinguent par leur aspect luisant et comme satiné. En dessous les quatre ailes sont sem- blables au dessus, mais d’un aspect un peu plombé. La tête est très-laineuse et d’un fauve pâle. Les antennes sont allongées, moniliformes , faiblement ciliées, presque aussi épaisses au sommet qu’à la base, argileuses, luisantes, avec une légère nodosité au premier article. Les yeux sont noirs, les palpes sont longs, minces, incombants (pi. 153, fig. 21) avec le second article garni de longs poils soyeux. Le thorax et l’abdomen sont iinicolores et aussi luisants que les ailes. (1) Voici ce qu’à la date du 9 octobre 1872 M. Staiiiton me mandait à l’égard de ce curieux lépidoptère : « Votre numéro 11 est une chose nouvelle et très-intéressante. Je l’ai prise d’abord pour une Tinea, mais les palpes sont trop minces et trop longs. » 35^ ZvoraLrori,. jînnee> Zl. lÔlj,- ’ue-cr I. 0. -, Tir. 3 , IV. If. et b , V. 6, Ar[. ^ et 8, AcOThb/i, Moldavi-CoLa., ErS. f Far. ÆiEoica,, Mill.J Thaicr .Po^ccana,, J'cA.. fVàr. Polyrrmia.,! Mûl. / Ly canna Coe-L&s'tùia , Ev. Pachnobioy RrErù'osa-, S. F Protkymui Baicerù, Jfyr. PyrcÛMS' PaEhdlaJc^ , ME PyrccuxS'ta., FalcataEa, F.~R. Jhy>.ffoLÛste. Parùr. coF Acontia Moldavicola 437 Cet insecte nouveau n’a pas dû voler tant sa conservation est parfaite. N’étant ni une Tinea, ni un Lithocolletis, ni une Bucculatrix, la Borreonella demande la création d’un nouveau genre. Je dédie le nom du genre Guenea à mon savant ami M. Guenée. Elle rappellera par son nom spécifique, sa patrie, les bords escarpés du Borréon, affluent impétueux de la haute Yésubie, au-delà de Saint-Martin-Lantosque. C’est, en effet, en ce lieu des Alpes-Maritimes que j’ai rencontré, le 5 juillet 1872, la Borreonella appliquée au mur d’une-bergerie à l’expo- sition de l’Est. La Guenea Borreonella trouvera place après le genre Buccu- latrix. i%contia Moldavicola, HS. fig. 224-225, II, p. 419. — Stgr. 1854. (Var. Euboica , Mill.) (PI. 154, flg. 1) Cette charmante Acontie a été rapportée de l’île d’Eubée (Grèce) par M. de Mimont, où elle vole rapidement au soleil de mal. Mon obligeant ami a capturé plusieurs sujets iden- tiques de cette variété qui me paraît constante et qui semble remplacer, dans cette île d’une richesse remarquable, la Molda- vicola type. Sur un fond bleuâtre très -sombre, presque noir, les lignes ba- silaire et subterminale qui existent chez la Moldavicola ordinaire ne sont plus indiquées que par un liséré noir qui ne se voit que très-imparfaitement. De plus, les taches blanchâtres appuyées à la côte, chez le type, sont ici beaucoup moins développées et d’un blanc ochracé. Cependant l’orbiculaire et la réniforme 438 CHENILLES ET LEPIDOPTÈnES INÉDITS sont tout aussi obscurément indiquées que chez l’espèce ordi- naire, et le corps ainsi que les ailes en dessous n’en diffèrent pas. Ce joli lépidoptère vole au soleil le plus ardent sur les collines herbues de l’île d’Eubée, où il paraît ne pas être rare. Tliais Poïyxena. Schifï. (Var. Polymnia, Mill.) (PL 154, fig. 2) Je ne suis pas absolument certain que cette remarquable et constante variété de la Thaïs Pohjxena ne soit pas une espèce distincte, car, indépendamment des bandes noires transverses beaucoup plus larges aux quatre ailes que chez le type, je signa- lerai l’envergure sensiblement plus grande, la forme des ailes supérieures plus élancées, le fond d’un ochracé plus chaud, plus vigoureux de ton que chez aucune des nombreuses variétés de l’espèce. Enfin, je dirai qu’il existe aux premières ailes une tache rouge qui touche à la côte et qui manque complètement chez la Polyxena. Le docteur Staiidinger, à qui j’ai soumis cette variété cons- tante m’a répondu : « Pas une des Var. Ochracea, Stgr. (dont le type est la Polyxena, Schiff.) n’a autant de noir, parmi la grande quantité d’exemplaires de cette espèce que j’ai en ma possession, que votre variété qui est une combinaison des deux formes : Var. Cassandra, Hb. et Var. Ochracea, Stgr. » (1) Les sujets à fond jaune de Naples que je considère comme le type de cette remarquable Thaïs, dont l’envergure est de près de 60 millimètres, présentent exactement, aux supérieures, la même tache rouge et les mêmes larges bandes noires que chez la Var. Polymnia qui est figurée. T hais Polijxena 439 Les tiges sèches d' Aristolochia clematitis? qui m’ont été rap- portées, auxquelles étaient fixées les chrysalides qui ont donné cette Thais, sont celles de la plante qui a nourri les chenilles lesquelles vivent à l’île d’Eubée, au bord des ruisseaux ombragés et où elles ont été recueillies par notre collègue de la Société Entomologique de France, M. de Mimont, dans ses propriétés mêmes. La chrysalidation a eu lieu en mai 1871, et, au mois de mars de l’année suivante, j’obtenais, sans perdre une seule de mes chrysalides, environ autant de sujets à fond jaune de Naples que d’individus à fond ochreux très-vif, race grecque qui portera plus spécialement que les individus à fond jaune clair le nom de Var. Polymnia (pi. 154, fig. 2). Cette belle race vole communément à l’île d’Eubée dès la fin de février, pendant un mois ou six semaines environ, à l’habitat de rares lépidoptères qui ont été capturés en mai, tels par exemple : le Polyom. Ottomanus, la Lycaena Bavius, Ev., les Melitea\a.v. Caucasica, Stgr., Var. Orientalis, Mén. et Var. Nona, Stgr., la Syntomis Antiochena, Led., qui est des .plus abondantes, la précieuse Zethes Insularis, Rb., qui vole pendant le jour, V Acontia'^ox. Euboica, MilL, VOcneria Terebynthi, Frey., la belle Boarmia Umbraria, Hb., la Cledeobia Palermitalis, Gn., etc., etc., et aussi le Char. Jasius, L., qui acquiert en ces lieux privilégiés une très-grande taille. Obs. — A propos de cette superbe espèce, voici ce que me con- tait récemment M. de Mimont : un jour de chasse aux insectes, arrivé dans un ravin frais de mon voisinage, mon domestique suspendit à une branche d’arbre, un sac contenant une petite provision de Yaourti, sorte de lait de chèvre ou de brebis caillé, lorsque je vis à une grande hauteur un point noir que je pris pour un oiseau se détacher sur le bleu du ciel. Tout-à-coup 440 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS j’aperçus cet objet, qui était un Ch. Jasius, fondre comme un trait et s’abattre sur le petit sac contenant VYaourti, s’enivrer du liquide qui en découlait, et se laisser prendre sans difficultés. D’autres Jasius s’abattirent de même que le premier, et furent également pris. Je recommande aux lépidoptéristes ce moyen commode de se procurer ce beau Diurne. Je dirai encore, a ajouté M. de Mimont, que venant à l’île d’Eubée depuis trente ans, je n’y avais jamais vu, avant ce jour-là, voler le Charaxes Jasius. Goelestiiia, Ev. — HS. — Frey. — Stgr. (PI. 154, lig. 3) En parlant de la richesse entomologique de la vallée de Lantosque, j’avais déjà signalé dans les Petites Nouvelles Ento- niologiques, N" 64, la présence dans les Alpes-Maritimes de cette Lycène de la Russie méridionale, découverte en 1843 par le docteur Eversmann. Bien que les deux sexes de ce Diurne aient été figurés, je crois devoir faire représenter dans mon iconographie le ÿ de la Coelestina qui est presque une nou- veauté pour la plupart des entomologistes. J’espère par là appeler l’attention des lépidoptéristes sur cette jolie Lycène qui doit exister on Suisse, ou mieux dans les Pyrénées où elle a dû être confondue avec ses voisines les Lyc. Cyllarus ou Acis, Sch. ( Semiargus, Rotti.) Le 5 est d’un bleu violacé en dessus et d’un gris de souris en dessous, teinté de bleu irisé à la base des inférieures. La 9 est entièrement noire en dessus, avec la frange blanche, et n’a pas la teinte bleue irisée des secondes ailes du ÿ. La Coelestina ne paraît pas rare en juillet au-delà de Saint- Pachnobioj Ruhricosa 441 Martin, sur les bords du principal affluent de la Vésubie, le Borréon. Il est supposable qu’on doit la retrouver sur d’autres points élevés des Alpes de notre département ('b Peu de semaines avant mon arrivée à Saint-Martin, l’espèce y avait déjà été rencontrée par M, Rod. Zeller qui tout d’abord ne la connut pas. Paclinobia Rubricosa, Roes. — F. — Bork. — Hb. — Dup. — Gn. — Stgr. — Berce. (PI. 154, fig. 4 et 5.) CHENILLE Elle n’est pas inédite, puisque Hubner l’a fait connaître. Sa reproduction dans mon oeuvre n’a donc peut-être pas sa raison d’être, cependant je fais observer que très-peu d’entomologistes possèdent les chenilles de l’auteur allemand, et que pour ceux-là, la vue de la belle chenille de Rubricosa devra leur présenter de l’intérêt. Cette larve est toujours rare, aussi bien sur le littoral que par- tout en France. Hubner qui en a donné une bonne figure la fait vivre sur le fraisier. M. Berce l’indique, d’après le témoignage de M. de Graslin, sur la Digitale pourprée. Je l’ai rencontrée aux environs de Cannes, mais seulement de loin en loin, sur diverses espèces d’ Anémones, sur le ïamus commun, la Ficaire à grandes fleurs et une fois sur la Bruyère arborescente dont elle dévo- rait les fleurs blanches. (1) Je dirai à cette occasion qu’à la fin de juillet 1873 j’ai capturé deux intéressantes Lycènes, nouvelles pour la faune des Alpes-Maritimes : le Meleager^ Esp. — God. pL 7, et VAgestor^ God. [Escheri^ Hb.) L’une et l’autre de ces Lycaena abondent à Berthemont-les-Bains. 442 CHENILLES ET LEPIDOPTERES INÉDITS INSECTE PARFAIT Le type seul, chez lequel la couleur grise domine, semble exister en Provence, La Var. A. Misla, Hb., d’un rouge-brique foncé, et la Var. B. Rufa, Haw.t*) plus petite et d’un rouge de tuile clair, pa- raissent dominer dans la France centrale, notamment dans le Lyonnais et dans l’Indre. Protbymia Baueri, Stgr. Berl. e. Z. 1870, p. 122. (PI. 154, fig. 6.) Envergure : 27 millimètres. — L’apex des supérieures est relativement aigu ; les dessins dont ces ailes sont ornées, bien que très-simples sont caractéristiques : l’espace médian limité par une coudée droite, oblique et brune, est, sur un fond argi- leux, très-large au sommet, mais très-resserré au bord interne de l’aile. Le point cellulaire est gros, brun et appuyé à la côte. Les ailes inférieures sont uniformément d’un gris obscur et luisant. Le dessous ne présente aucun dessin, si ce n’est la cou- dée très-imparfaitement visible aux supérieures. La Ç n’est pas connue. La Baueri est encore fort rare ; elle a été découverte en Anda- lousie. (1) Species, V. p. 350. Pyralis Pulchellalis 443 Pyralis Pulchellalis, Mill. Catal. des Lépid. des Alpes-M. 1873^ p. '221. (PI. 154, flg. 7 et 8.) J’ai décrit récemment dans mon Catalogue des Lépidoptères des Alpes-Maritimes, partie, p. 221, cette remarquable Pyralite. Je rappellerai ce que j’en ai dit alors : Il est plusieurs Pyralis dont la Regalis, W.-V. « paraît très- voisine, mais beaucoup plus jolie qu’elles. « Species, YIII, p. 123. C’est cette dernière, la Regalis, qui se rapproche le plus de la nouvelle venue, la Pyr. Pulchellalis. Voici en quoi celle-ci s’é- loigne de la Regalis ; Envergure plus grande, fond des quatre ailes violacé et non gris aux inférieures comme chez la Regalis. Les lignes transverses ont, chez les deux espèces, une disposi- tion différente ; celles des premières ailes de la Pulchellalis ne sont guère indiquées que par deux grosses taches rectangulaires d’ün blanc vif, appuyées à la côte, continuées par un liseré mal formé. La tache, comprise dans l’espace médian, n’est pas d’un jaune clair, comme chez la Regalis, mais d’un jaune rougeâtre. Les deux lignes des ailes inférieures sont sensiblement feston- nées, et la première se présente avec un coude prononcé et non, comme chez la Regalis, simplement courbée en dehors. Enfin, les franges aux quatre ailes sont violacées et blanches à l’angle interne des inférieures, et non pas uniformément grises ainsi que cela existe chez la Regalis. (1) Espèce de Hongrie, inconnue en France où elle ne fait partie sans doute d’aucune collection ; elle est donc d’une extrême rareté. Cependant Ticonographe Hubner a laissé une assez bonne figure de la Regalis. {Pyralidœ, III, n° 105.) 444 CHENILLES ET LÉPIDOPTÈRES INÉDITS La Pyralis Pulchellalis, qui vient enrichir la faune des Alpes- Maritimes, vole à Berthemont-les-Bains en juillet. Le sujet quia servi à ma description est d’une conservation irréprochable ; il a été capturé le 16 juillet dernier dans le salon de l’hôtel où il a dù être attiré par l’éclat des lumières. Pyrausta Falcatalis, F.-R. — Gn.VIII,p. 167.— Stgr.etWocke, 124.— Mill. Cat. Lépid. Alpes-M., p. 227. = Phœnicealis, Fiscli. R. -Z. — HS. (PL 154, fig. 9) Espèce à peine connue; en tout cas elle est nouvelle pour la faune de France. A l’époque où j’ai rencontré la Falcatalis, elle n’avait été signalée qu’en Hongrie, en Autriche et dans le midi de l’Italie; cependant la Falcatalis est abondante dans la vallée de Lantosque (Alpes-Maritimes) sur les bords du Spailliard, du Borréon et de la Vésubie où elle vole pendant le jour ainsi que les autres Pyraustes, dont elle partage les habitudes et l’extrême vivacité. C’est à Berthemont-les-Bains dans le voisinage de l’hôtel de rétablissement que, du 15 juillet au 15 août, on voit cette jolie Pyralite butiner sur les fleurs des ravins, notamment celles de l’Origan et de l’Eupatoire commune. La chenille, restée inconnue, doit vivre sur la première de ces deux plantes. Le seul auteur qui ait figuré la Falcatalis, est Fischer Edler von Roslerstamm, mais l’iconographie de cet auteur n’existe peut-être dans aucune bibliothèque française, sauf toutefois celle de M. Guenée. J’ai cru utile la reproduction de la Pyrausta Falcatalis qui, pour la plupart des lépidoptéristes , doit avoir l’intérêt de la nouveauté . EXPLICATION DES PLANCHES DE LA 35® LIVRAISON (1874) PLANCHE 149 EXPLICATION DES FIGURES I 1. Tephronia Fingalaria, Mill. H 2. Tephronia Oppositaria, Mn. III 3. Ocnogyna Corsica 4. rd. id. 5. Id. id. cP , Rb. (Var. Sardoa, Stgr.) jo id. cP Sous- Var. Sardoa. IV '6. Mithijmna Impar, cP Stgr. 7. Id. id. ^ V 8. Chenille de la Lita Epithymedla, Stgr., abandonnant une feuille rongée. 9. Chenille de la Lita EpUhymella, a moitié hors d’une feuille pliée. 10. Insecte parfait. 446 / VI Fig. 11. Chenille de la Plusia Ni, Hb. 12. Chrysalide placée hors de son fourreau en soie blanche. 13. Insecte parfait. VII Fig. 14. Agrotis Rogneda, Stgr. Solanum nigrum. PLANCHE 150 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1 . Butalis Ossianella, Mill. II Fig. 2. Butalis Asmodella, Mill. III Fig. 3. Tinea Nigricantella cA , Mill. 4. kl. id. IV Fig. 5. Chenille de V Eupithecia Provinciata, Mill. et de Peye. 6. Id. id. id. Var. 7. Insecte parfait cf. 8. Id. id. iP. V Fig. 9. Chenille de la Nothris Senticetella, Stgr. 10. Id. id. id. au repos sous ses fils de soie. 11. Insecte parfait. 447 VI Fig. 12. Eupithecia Lantoscala, Mill. VII Fig. 13. Chenille de V Eupithecia Subciliata, Gn. 14. Insecte parfait. VIII Fig. 15. Nota Squalida cf , Stgr. 16. Id. id. IX Fig. 17. Chenille grossie de VAcrolepia Citri, Mill. et Ragonot. 18. Chrysalide id. id. id. 19. Insecte parfait grossi. 20 Aile grossie. X Fig. 21. Stemmatophora Corsicalis, Dup , Gn. XI Fig. 22. Stenia Carnealisl HS. cr’. 23. Id. Id. Juniperus phoenicea? Feuille d’Acer campestre. PLANCHE 151 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Chenille de la Melanippe Gentianata, Mill. et Rod. Zell. I abandonnant les graines de la Gentiana pimctata. 448 Fig. 2. Chenille de la Melanippe Gentianata, vue de dos. 3. Id. jeune. 4. Chrysalide. 5. Id. formée au centre des graines. 6. Insecte parfait o*. 7. Id. id. 8. Id. au vol. II Fig. 9. Melanippe Oxybiaria a’, Mill. III Fig. 10. Chenille de la Nodaria HispanaUs, Gn. 11. Insecte parfait. IV 12. Heliophobus Fallax çf , Stgr. 13. Id. id. V Fig. 14. Chenille de VOcnogyna Parasita, Hb. 15. Insecte parfait cP . 16. Id. id. Gentiana punotata, L. PLANCHE 152 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Leioptilus Cinerariae, Mill. II Fig. 2. Lycaena Christophi cf au vol. 3. Id. id. 449 III Fig. 4. Chenille de VEudem.is Quaggana, Mn. suspendue à un fil de soie. 5. Chenille de VEudemis Quaggana, rongeant la fleur de la Cinéraire maritime. 6. Chenille de VEudemis Quaggana, rongeant la feuille, 7. Insecte parfait. IV Fig. 8. Mamestra Siccanormn çf , Stgr. V Fig. 9. Chenille du Tortrix Angustiorana, Haw. 10. Id. id. id. placée entre deux feuilles qu’elle a liées. 11. Chrysalide fixée dans les feuilles. 12. Insecte parfait o^. 13. Id. id. VI Fig. 14. Penihina Sellana cP , Hb. (Var. Oxybiana, Mill.) 15. Id. id. ^ id. VII Fig. 16. Chenille delà Geomelra Smaragdaria , Hb , enveloppée de son fourreau. 17. Chenille de la Geometra Smaragdaria, placée hors de son fourreau protecteur. 18. Insecte parfait (Var. Gigantea), VIII Fig. 19. Geometra Volgariata, ps, Gn. Senecio cineraria, DC. Lauriis nobilis, L. 450 PLANCHE 153 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Ghenillle de la Dasydia Wockearia, Stgr., rongeant des lichens. 2. Chenille de la Dasydia Wockearia, quittant sa retraite. 3. Insecte parfait o^. 4. Id. id. .P, 5. CËuf grossi. II Fig. 6. Chenille de la Glacies AUicolaria, Mn. 7. Insecte parfait çf . 8. Id. id. s>. 9. Id. id. cf Var, grand exemplaire. III Fig. 10. Erebia Gorge Esp. (Var. Triopes, Spr.) IV ing. II. Chenille du Tortrix Sùeineriana, Eh. {\a.T. Stelviana, MiW.) 12. Id. id. id. 13. Insecte parfait. V Fig. 14. Eupithecia? Eenestrata, Mill. 15. Id. id. au vol. 16. Chenille de la Larentia Incultaria, HS. (Var. Latifo- liata, Mill.) 17. Chrysalide. 18. Insecte parfait cP. 19. Id. id. au vol. Fig. 20. Guenea Borreonella, Mill. . 21. Tête grossie. Rocher supérieur du Steivio, recouvert de plantes cryptogames. PLANCHE 154 EXPLICATION DES FIGURES I Fig. 1. Acontia Moldavicola, HS. (Var. Euboica, Mill.) II Fig. 2. Thais Pohjxena, Schiff. (Var. Pohymnia, Mill.) III Fig. 3. Lycaena Coelestina cP, Ev. IV Fig. 4. Chenille de la Pachnobia Rubricosa, S. V. 5. Insecte parfait. V Fig. 6. Prothymia Baueri, Stgr. VI Fig. 7. Pyralis Pulchellalis, Mill. 8. Id. id. au vol. VII Fig. 9. Pyrausta Fa^catalis, F. -R. Anemone coronaria, L. (Var. stellana, Risso) 455 Me voici parvenu au terme que je me suis proposé, l’achè- vement du troisième tome de mon iconographie. Si ce travail a été encouragé par la bienveillance de mes collègues français et étrangers, mais plus spécialement par celle de Son Excellence M. de Fortou, Ministre de l’instruction publique et des cultes, de qui je viens de recevoir le plus flatteur témoignage ; la Médaille d’Or qui m’a été décernée dans la séance solennelle de la Sorbonne, le 11 avril 1874 si cette œuvre, dis-je, a (]j Je crois devoir, à ce propos, extraire du Journal officiel^ daté du 14 avril 1874, le passage du rapport de M. Emile Blanchard, rapport lu à cette solennité publique : « Plus d’une fois les recherches de M. Millière sur les métamorphoses des in.sectes de l’ordre des lépidoptères ont été appréciées dans nos rapports; aujour- d’hui, il faut les saluer mieux que nous ne l’avions fait jusqu’à présent. Dès l'origine de la publication, les naturalistes ont été séduits. Des observations neuves sur les mœurs, sur les instincts, sur les transformations des espèces; des détails précis, des représentations fidèles et charmantes se faisaient r emar- quer. Pour bien connaitre les êtres, il est indispensable de les étudier dans toutes les phases de leur existence ; la notion des caractèi'es d’un animal dans son jeune âge est toujours d’une haute importance. Les premiers états des lépi- doptères ont occupé une foule d’investigateurs. M. Millièi’e a signalé ce qui avait échappé aux autres. «Quinze ans, M. Millièr’e, préparé par des études antérieurœs, a poursuivi sa recherche sans compter la peine; il a pourvu aux frais d’une publication coûteuse sans compter la dépense. Ne le plaignez pas, messieur’s. Les petites découver tes ont procur’é des heures de joie. Si l’habitude de l’obsei'vation était répandue parmi nous, il y aur’ait peu de désœuvrés. « L’ouvrage de M. Millière for'me trois volumes; les planches qui l’accom- pagnent, jolies, comme si l’art avait été l’unique préoccupation, font l'ornement des Annales de la Société Linnéenne de Lyon ; il y en a cent cinquante. Si nous avons bien entendu, l’auteur a murmuré : Maintenant la moisson des sujet.? nouveaux devient trop difficile; les yeux naguère habiles à découvrir les êtres les plus adroits pour se dérober ressentent de la fatigue; ma tâche est finie. Une pareille tâche no pouvait finir- sans exciter des r'egiets, des sympathies, sans rendr’e plus forte l'impression de tout l’intérêt du travail accompli; une médaille d’or sera offerte à M. Millière comme un témoignage de haute estime. Si j’osais le dire : un pressentiment me fait croire que ce témoignage aura pour effet de déterminer encore quelques bonnes observations. » 458 quelque valeur au point de vue iconographique et au point de vue de l’étude des mœurs des Lépidoptères, elle est bien loin assurément d’être ce que je voudrais qu’elle fût. En effet, l’iconographie des insectes, des papillons plus particulièrement, est, et ne peut être, en présence de la perfection de l’œuvre du Divin Créateur, qu’une grossière imitation, qu’une fort incom- plète reproduction de la nature si absolument achevée dans ses plus infimes détails. Parlerai-je maintenant du texte? Je le dois; ne serait-ce que pour signaler un bon nombre d’erreurs disséminées dans le corps de l’ouvrage, erreurs produites autant par une trop grande précipitation à rédiger certains articles, que par des renseignements incomplets recueillis avant la publication de plusieurs autres. Mais, avant de commencer ce dernier chapitre, j’adresserai mes remerciements les plus sincères à plusieurs de mes collègues qui ont bien voulu m’aider de leurs bienveillants avis. Je citerai d’abord notre savant M. Guenée, dont les conseils fréquents et l’obligeance extrême ne se sont jamais démentis. M. Stainton, de Londres, et M. Staudinger, de Dresde, que j’ai toujours vus si bien disposés à répondre à mes communications entomologiques et à m’éclairer sur l’identité des Microlépidop- tères dont la détermination exacte m’eut été impossible sans leur concours. Je dois également citer M. Al. Constant, d’Autun, et M. Doubleday, d’Epping. J’ai dit, dans le cours de la dernière livraison, ce que je devais à M. Rod. Zeller, de Zurich, pour toutes les raretés et nouveautés entomologiques qu’il m’a pro- curées. Je n’omettrai pas non plus ce dont la reconnaissance me fait un devoir : des remerciements à mon vieil ami M. Gaynon, conservateur du Musée entomologique de Lyon, qui m’a initié à la lépidoptérologie pratique. Je dois accorder à chacun de mes collaborateurs, dans cette iconographie, les éloges qui leur sont dûs. M. Debray, dont 5 454 le talent comme graveur d’iiistoire naturelle me paraît délier toute comparaison, et qui, par ses soins constants et la déli- catesse de son burin, a plutôt donné du relief et de la valeur artistique aux dessins originaux de l’œuvre, que d’en affaiblir la vérité par leur reproduction. Je citerai aussi M. Jules Migneaux, mais plus particulièrement M. Poujade, dont le talent comme peintre d’insectes me semble supérieur à tous autres. M. Jogues, de Lyon, fort habile peintre de fleurs, qui n’a pas peu contribué, par l’exécution du plus grand nombre des plantes qui figurent dans mon iconographie, à donner à celle-ci une valeur de plus, bien que la présence de ces plantes ne soit ici qu’un accessoire. Enfin, l’enluminure des planches, entièrement dùe au talent de coloriste i6i délicat et si fin de M"’® Jules Migneaux, a, pour une large part, fait ressortir la partie scientifique et artistique de l’œuvre. Cannes, mai 1874 P. Milliere. 455 ADDENDA ET CORRIGENDA «r Coccyx Juniperana. Mill. I, p. 3. Ce Micro, réuni au geni’e Grapholita du Catalogue allemand, composé de 1481 espèces! appartient à la faune du littoral où la chenille vit en hiver sur le Juniperus oxycedrus. Les Junipe- rana de la Provence sont sensiblement plus grandes que celles du centre de la France. N’y aurait-il pas là une espèce séparée ? Dasydia Obfuscaria, W.-V. — le. I, p. 11. La véritable nourritui'e de la chenille ne doit pas être les Genista, mais plutôt la Gentiana lutea aux feuilles de laquelle j'ai pu observer, sur les hauteurs de Saint- Martin, l’insecte parfait au moment de l’éclosion. Gleogene Lutearia, F. — le. I, p. 15 C’est par suite d’une erreur que j’ai indiqué cette espèce comme ayant été trouvée au Mont-Pilat (Loire). Cependant elle est des plus abondantes en juillet à Notre-Dame des Fenêtres où les deux sexes volent en plein jour sur les gazons frais. Chemerina Caliginearia, Rb. — le. I, p. 68 Ce sont les Cistus salvifolius et monspeliensis qui nourris- sent dans la nature la chenille de cette espèce. 456 ADDENDA ET CORRIQENDA Mecyna Polygonalis, Hb. — le. I, p. 119 La chenille ne vit pas uniquement sur VUlex nanus, puisqu’on la trouve, aux environs de Cannes, sur plusieurs espèces de genêts. L’insecte parfait a deux générations. Grocallis Dardouinaria, Douz. — le. I, p. 122 La chenille qu’on rencontre en hiver sur le littoral et qu’on retrouve à Amélie -les -Bains (Pyrénées - Orientales) vit non- seulement sur les Ulex, mais encore sur les Genêts, les Cistes et les Genévriers. L’insecte parfait des Pyrénées-Orientales se montre quelquefois d’un brun foncé. Acrocllta Consequana, HS. (Argy. Mulsantana, Mill.) - le. I, p. 156. La chenille ne vit pas seulement sur Y Euphorhia characias mais encore sur la plupart des Euphorbes du littoral. Cette larve n’a pas, comme je l’ai dit, la plaque du premier anneau noire ; elle est concolore. Nemoria Bruandaria, Mill. — le. I, p. 163. J’ai cru reconnaître que cette Phalénite, décrite d'après une Ç unique, est V Herharia, Hb. Xylina Lapidea, Hb. — le. I, p. 170. Non-seulement la chenille vit sur les cyprès de la Provence mais aussi sur les Juniperus indigènes et exotiques cultivés dans les jardins de Cannes. Sterrha Sacraria, L. — le. I, p. 177. La véritable nourriture de cette petite espèce doit être le Poly- gonuni aoiculare. La figure que j’ai donnée de la chenille, peinte d’après un sujet trop jeune, est mauvaise. Depuis lors elle a été bien figurée en Angleterre par M. Lachlan, en date du 4 décembre 1865. Cette lai’ve est allongée, presque cylindrique, avec une ADDENDA ET GÜRRIGENDA 457 vasculaii’e blancJiâtre liserée dé vineux. L’espèce a au moins deux générations. Eupithecia Globulariata, Mill. — le. I, p. 206. Cette race méditerranéenne n’est en réalité qu’une variété constante de la Pumilata, Hb. Butalis Dorycniella, Mill. — le. I, p. 225. La chenille vit non-seulement sur les Borycniwn, mais aussi sur le Statice limonium et la Coronilla niinima. Zygaena Genevensis. Mill. — le. I, p. 237. Est-ce bien une espèce distincte ou une simple variété locale ? La question ne me paraît pas définitivement ré.solue. L’anneau rouge de l’abdomen que dans la description de l’insecte j’ai dit ne pas exister, se voit au conti’aire le plus souvent; mais il est toujours très-étroit lorsqu’il ne manque pas. Rhoptria Asperaria, Hb. — le. I, p. 239. En outre du Cistus monspeliensis, la chenille ronge aussi les feuilles du C. salmfolius. L’insecte a deux générations. Phycis Etiella, T. — le. I, p. 248, On rencontre aussi fréquemment la chenille dans la gousse de l’acacia ordinaire que dans celle du baguenaudier. Anoplia Ramburii, Cl. — le. I, p. 264. La chenille est commune aux environs de Cannes. Elle île vit pas seulement sur le Convolus sepium, mais sur la plupart des lise- rons spontanés de la Provence. Gnophos Dumetata, T. — le. I. p. 306. C’est par erreur qu’en publiant la chenille, j'ai avancé qu’elle vit 458 ADDENDA ET GORRIGENDA dans la nature sur le Phillyrea latifolia. Sa véritable nourriture ne m’est pas connue. Tephrina Peltaria, Dup. — le. I, p. 3‘27. La figure qui est représentée doit être celle de la Binaevata, Mab. An. So. Ent. Fr. (1869) p. 56, pl. 2. J’ai retrouvé depuis la vraie Peltoria qui vit aux environs de Cannes sur le Thymus vulgaris et la Lavanclula spica. Vol. I, p. 399, lig. 4 et 29, au lieu de l’île d’Héliogoland, lisez : l’île Saint-Héligoland. Hecatera Cappa, Hb. — le. 1, p. 393. Je ne puis m’expliquer comment j’ai pu dire que la chenille est fréquemment attaquée par un très-petit Hyménoptère, lorsqu’en réalité le parasite de la Cappa est de grande taille. Spilosoma Zatima, Cram. — le. 1, p. 390. N’est, paraît-il, qu’une variété locale de la Lubricipeda, Esp. Dasydia Var. Scalettaria Mill. — le. I, p. 404. Je crois en réalité que cette variété appartient plutôt à la Caeliharia, HS. qu’à sa voisine X Opey'aria, Hb. Hemerophila Nyctemeraria, Hb. — le. II, p. 8. J’ai vainement cherché la chenille aux environs de Cannes sur les Genista et les Cytisus ; je ne sais si en réalité ces plantes la nourrissent dans la nature, mais je l’ai rencontrée de loin en loin sur le Juniper us oxycedrus . Margarodes Unionalis, Hb. — le. II, p. 39. En disant, p. 41 «je pense que cette chenille vit exclusivement sur les oliviers » c’est une erreur ; j’ignorais alors qu’on la ren- ADDENDA ET GORRIGENDA 459 contre sur plusieurs arbrisseaux tels que : Arbuius unedo, Jas- minium fruticans, Ligustrum japoniciirn, etc. Tinea Oleastrella, Mill. — le. II, p. 42. C’est avec raison qu’elle a été sortie du genre Tinea pour devenir une Zelleria, Staint. Eupithecia Cocciferata, Mill. — le. Il, p. 45. Ce n’est pas sur les Quercus ilex, suber et eoccifera que vit le plus ordinairement la chenille, mais plutôt sur le chêne ordi- naire. Acidalia Folognearia, Stgr — le. II, p. 54. Cette prétendue espèce décrite par le D‘' Staudinger a depuis été reconnue, par ce naturaliste, comme simple variété de la Stra- minaia, Tr. Acidalia Nexata, Ilb. — le. II, p. 56. Après avoir annoncé cette Acidalie comme appartenant aux en- virons d’Ax (Ariège), j’ai reconnu que, si elle peut très-bien exister dans cette partie de la France, elle n’a été authentiquement observée qu’en Espagne. La chenille figurée, obtenue ab ovo, pro- vient en réalité de l’Andalousie. Crymodes Sommeri, Lef. — le. II, p. 61, pl. 58, 1. 4 à 6. Cette noctuelle n’est point, suivant M. Guenée, la Crymod.es Sommeri de Lefèvre, mais une « Hadena hyperboréenne » voi- sine de VHad. Adusla avec laquelle la vraie Sommeri « n’a aucun rapport. » Ces noms de Crymodes Sommeri doivent donc disparaître de mon Iconographie, ainsi que ce qui en a été dit. II, p. 62, comme insecte parfait. A leur place, je propose les noms de : Hadena Islandiœ, tout en maintenant la description de la chenille. Hepialus Lupulinus, Hb. — le. II, p. 81, pl. 60. Est-ce la chenille du LupiUinus ou celle du Sylvinus que j’ai 460 ADDENDA ET GORRIGENDA figurée? J’ai cru représenter celle du Lujmlinus, cependant la fig. 7, pl. 60, représente un Hej). St/lvinus cf . Gelechia Psoralella, Mill. le. II, p. 83. Cette Tinéide, dont l'insecte parfait a été déplacé du genre Gelechia, ne vit pas uniquemement sur la Psoralea bituminosa ; je l’ai retrouvée aux environs de Cannes, sur plusieurs autres plantes herbacées. Myelois Robiniella, Mill. — le. II, p. 87. La chenille que je croyais d’abord vivre communément dans la silique du Robinia, y est fort rare au contraire. Rhodaria Sanguinalis, L. — le. II, p. 87. Indépendamment du Romarin, cette Pyralite vit sur beaucoup de plantes sous-ligneuses de la famille des Labiées. Vol. II, p, 107. — J' ’ai dit : Je crois que toutes les Eupithecia, sans exception n’ont qu’une .seule génération. Je me suis assuré depuis que deux espèces de ce genre nombreux ont plusieurs éclosions : \si Centaure ata en a deux, et la Puynilala en a trois ou quatre. Olindia, Gn. Rosmarinana, Mill. — le. II, p. 108. Ce Platyomide, rapporté aujourd’hui au genre Eudemis, Hb. a primitivement été nommé Botrana, Sch. Sa chenille ne vit qu’ac- cidentellement sur le Romarin. La plante qui la nourrit le plus ordinairement, aux environs de Cannes toutefois, est le Baphne gnidium. Eupithecia Massiliata, Mill. — le. II, p. 145. On .sait aujourd’hui que ce n’est pas le Tamarix galtica qui nourrit la chenille, mais les chênes verts du littoral. Agrotis Agathina, Dup. — le. II, p. 151. La chenille, pl. 67, f. 7 et 8, me semble aujourd’hui, par suite ADDENDA ET CORHIGENDA 461 d’éducations ultérieures, plutôt celle du type que celle de la Var. Scopariœ, aberration assez rai’e du reste. De plus, la coloration de l’insecte parfait de cette même variété est peut-être un peu exagérée. Larentia Multistrigaria, Haw. (Var. Olbiaria, Mill.) — II, p. 156. La constance de la coloration blanchâtre de cette race méditerra- néenne laisse penser à M. Doubleday, qui élève chaque année le type en Angleterre, que la Var. Olbiaria est peut-être bien une espèce indépendante. Aujourd’hui j’inclinerais à partager cette opinion. Gortyna Xanthenes, Germ. — le. II, p. 172. Cette superbe Apamide fait aujourd’hui partie de la faune fran- çaise. Je la prends de temps en temps en août, au réflecteur, sur la terrasse de mon jardin à Cannes. Depressaria Feruliphila, Mill. — le. II, p. 2ü9. Outre la Ferula nodiflora, sur laquelle j’ai observé la chenille pour la première fois, je l’ai retrouvée aux environs de Cannes; à l’île Sainte-Marguerite et dans la vallée du Loup, sur plusieurs autres Ombellifères , notamment le Seseli tortuosum. Laphygma Exigua, Hb. — le. II, p. 222. Parfois elle vient en grand nombre à mon réflecteur. L’espèce a sûrement deux générations. Acidalia Moniliata, W.-V. — le. p. 236. En finissant l’article concernant cette espèce, je dis que je ne l’ai jamais prise dans le Midi. Cependant, depuis mon séjour définitif à Cannes, j’ai remarqué qu’en juillet, c’est peut-être LAcidalie la plus vulgaire dans les garigues qui avoisinent la villa des Phalènes. m ADDENDA ET CORRIGENDA Eurhipia Adulatrix, Hb. — le. II, p. 26 ’. J’ai observé en automne, sur un faux poivrier de mon jardin à Cannes, plusieurs clienilles de cette espèce, notamment la variété représentée par le n” 8 de la pl. 78. Cette larve ne vit donc pas seulement sur les Lentisques de la Provence. Nemoria Aureliaria, Hb. — le. II, p. 260. Cette Phalénide a été rapportée par les Allemands à \Olym- m piaria, HS. Tant que la chenille de cette dernière ne sera pas connue, la question restera indécise. En attendant, je dirai que la Neni, Aureliaria a ordinairement deux générations. Je dirai aussi que les deux parasites de cette espèce, l’un un Diptère et l’autre un Hyménoptère, ne la déciment pas en d’aussi grandes proportions que je pensais. Une fois, en automne, je pris par hasard une chenille de cette Nemoria, de couleur gris bleuâtre, sur un olivier! L'insecte parfait qui m’est éclos n’est pas différent du type. Psecadia Funerella (Var. Canuisella, Mill.) — le. II, p. 291. Je viens de découvrir la chenille; elle vit en automne, partout aux environs où croît le Lithos lier muni purxmreo-cæy'uleum, dont elle ronge les feuilles. Par l’éducation on obtient autant de sujets Var. Canuisella que d’individus ordinaires. M. Stainton a observé depuis longtemps, en Angleterre, la chenille du type sur la Pulmonaria saccharata. Hypotia Corticalis, W.V. — le. II, p. 294. La chenille ne vit pas seulement sur V Euphorbia spinosa, car je la retrouve dans mon voisinage sur la Psoralea bituminosa . Ephestia Gnidiella, Mill. — le. II, p. 308. Les larves, bien que tardives, n’attendent pas le printemps ADDENDA ET GORRIGENDA 463 pour éclore, comme je le pensais d’abord; de plus, elles ne sont jamais abondantes sur le Daphné gnidium. Vol. II, p. 352 et 362. — Au lieu de Heracleum sjjondimn, M'&qz : Heracleum spondilium; p. 382, lig. 19, au lieu de Solidosema, lisez : Selidosema; lig. 21, au lieu de Gnophos, lisez : Selidosema; p. 390, au lieu de Sgnoptia, lisez : Sgno2Jsia; p. 395, lig. 18, au lieu de Genista corsicaria, lisez : Genista corsica; p. 396, lig. 12, au lieu de Psec. Corsicaria, lisez : Pseud. Corsicaria. Pseudoterpna Coronillaria. Hb. — le. 11, p. 396. Contrairement à ce que j’ai avancé en décrivant la chenille, celle-ci n’est pas très-rare aux environs de Cannes, sur le versant Sud des collines de mon voisinage. De plus, je dirai qu’en figurant, pl. 91, n" 10, une prétendue variété grise de Cytisaria, je n’ai représenté en réalité qu’une Coronillaria Ç. Vol. II, p. 403, à la fin de la page, j’ai l’air de faire dire à l’auteur du Species que les deux premières pattes ventrales de VAlgira n’existent pas; c’est ce que n’a pas écrit M. Guenée. Ophiusa Algira, L. — le. II. p. 403. Depuis la description de la chenille, l’ayant toujours rencontrée sur la ronce des haies, j’ai cru reconnaître que c’est le seul ar- brisseau qui nourrit cette larve. Elle aurait donc dû être repré- sentée sur une branche de ronce, et non sur celle d’un saule. J’ai, l’an passé, élevé une famille de VÂlgira qui a très-bien réussi en captivité ; les chenilles se sont transformées à la mi-juin et ont donné leurs insectes parfaits, la moitié, six semaines après, et l’autre moitié, en juin de l’année suivante. A Berthemont-les-Bains (Alpes-Maritimes) cette Ophiuse paraît abondante en juillet. Vol. II, p. 405. — Mon Observ. à la fin de ladite page peut ne pas avoir une grande portée par la raison que toutes les Ophiusidœ, 464 ADDENDA ET GORRIGENDA Ophidaridae, Toxocanipidae, etc., ont ce caractère commun des premières pattes ventrales plus courtes que les autres. Satyrus Fidia, L. — le. II, p . 4H, pl. 93, f. 1 à 4. Après avoir fait l’histoire de ce Diurne, j’ai omis de dire que le dessin de la chenille a été fait d'après une larvé soufflée reçue d’Espagne. Zyg. Stoechadis, Bor. — le, III, p. (.îO. Par suite de certaines communications obtenues postérieurement, j’ai dù penser que la chenille de cette Zygène, n’est peut-être pas authentiquement Sto cchadis . Melanippe Bulgariata, Mill. — le. II, p. 433. Cette espèce qui m’a été présentée comme inédite par feu J. Lederer, un an avant sa mort, a depuis été rapportée dans le grand Catalogue allemand à la Pe)-miœtaria, HS. Arctia Rivularis, Mn. — le. II. p. 458. Quelques mois avant sa mort, feu Rambur me mandait que, contrairement à ce que j’ai dit, la chenille n’est point polyphage et qu’elle vit uniquement de graminées. Cucullia Formosa, Rogen. — le. II, p. 462. Cette superbe espèce fait partie de la faune française ; cé que j’ignorais à l’époque où je l’ai figurée. L’année précédente elle avait été rapportée de Celles-les-Bains (Ardèche) par M. Staudingêr. Saturnia Isabellæ, Graël. — le. III, p. 1. Il m’a été affirmé par feu Rambur que cette Saturnide n’avait jamais été rencontrée en Espagne et que tous les sujets qui figurent dans lès collections européennes, proviennent d’Amérique, patrie ADDENDA ET CORRIÜENDA 465 de l’insecte. Je ne puis admettre en ceci l’opinion du D'' Rambui’, autrement il faudrait supposer que le L)‘‘ Mariano de la Paz Guaëlls et le D'' Staudinger se sont volontaii'ement trompés en assurant que la chenille de la Saturnia Isahellœ vit en Espagne dans les forêts de pins. Il est plus raisonnable de penser que Rambur a lui-même été induit en erreur à l’égard de la patrie de ce bel insecte. Psyché Cinerella, Dup. — le. III, p. 12. J’ai cru reconnaître que la Cinerella, est identique à la Villosella, Rb. et que c’est ce dernier nom spécifique qui a l’antériorité. Psyché Millierella, Bdv. — le. p. 18, pl. 102, f. 13 à 17. Je persiste à croii’e cette espèce, dont la patiàe est le Bugey et la Savoie, séparée de VAlbida. Cependant je dois dire que, dans les figures que j’ai données de cette Psyché, la chenille, fig. 16, n’est peut-être pas très-exacte et que la coupe d’ailes et la couleur trop noire de l’insecte parfait, f. 14, laissent à désirer. Enfin, j’ai cru reconnaître que cette espèce n’appartient pas aux environs de Cannes, et que la Psyché que j’ai prise pour elle, doit être la Plumosella, Rb. Acidalia Var. Chimæraria Mill. — le. III, p. 47, pl. 107. Les sujets élevés de chenille, assez petits, m’avaient fait croii’e à une variété constante de l’espèce, aberration qui a dû se produire par une nourriture insuffisante ou mal appropriée. D’autres Cir- cuitaria prises au vol, à l’habitat de cette prétendue variété, ne diffèrent en rien du type. Eupithecia Expressaria, HS. — le. p. 101, pl. 110, f. 18 et 19. Je suis de plus en plus persuadé qu’elle est distincte de la Sobrinata. M. Staudinger, dans son dernier Catalogue, rapporte cette Expressaria, HS. à la Sobrinata, Hb. en ajoutant « (non 466 ADDENDA ET CORRIGENDA Mill.) » et, plus bas, il nous donne comme espèce séparée, sous le n“ 2847, une « ? Millier ata ; Expressaria, Mill. (non HS.) le. 110, 18, 19, III, p. 101, etc. » J’avoue ne rien comprendre à ce nouvel arrangement de noms... Acidalia Eugeniata, Dar. et Mill. le. III, p. 118. J’ai reçu quelques œufs de cette petite espèce, qui sont éclos et qui m’ont donné des chenilles quinze jours après qu’ils ont été pondus. Ces chenilles sont allongées, ressemblent à la C ervantaria et se sont transformées six ou sept semaines après, pour éclore un mois plus tard, ce dont pourtant je n’ai pu m’assurer par moi-même. L’espèce doit avoir deux éclosions. ^grotis Fatidica, Hb. — le. III, p. 124, La forme de la chrysalide n“ 6 n’est peut-être pas très-exacte, ne l’ayant peinte que d’après un l’enseignement. Nola? Dardouinula, Mill. — le. III, p. 172. J’ai figuré sous ces noms un lépidoptère qui pourrait bien n’être qu’une variété pâle d’une espèce sicilienne, la Nycteola Falsa- lis, HS. Agrotis Engadinensis, Mill., le. III, p. 308. Suivant M. Staudinger, cette espèce nouvelle qu’il a jugée d’après la figure seulement, ne serait qu’une « jolie aberration de la Leucania Andereggii, B. » S’il est vrai que cette Noctuelle soit plutôt une Leucanide qu’une Agrotine, il n’est nullement certain que V Engadinensis soit la variété précitée. Myelois Asteriscella, Mill. — le. III, p. 353. Cette Crambide a bien quelque rappoi’t de couleur avec la Myel. Illotella, Z., de Grèce. Si V Asteriscella n’était qu’une aberration de cette espèce, elle constituerait, par ses bandes transverses aux ailes supérieures, une variété constante. Je ne l’ai point encore prise ADDENDA ET CORRIGENDA 467 au réflecteur, tandis que YlUotella s’y montre à deux époques; eu mai et septembre, en compagnie de la Prodromella, Hb, (Um- braticella, Dup.) Ephestia Egeriella, Mill. — le. III, p. 328. Serait-il vrai que cette Crambide dût être rapportée à VEu- zophera BigeUa. Z. (HS. fig. cela ne me paivait nullement prouvé. Cannes, juin 1874. P. Midliêre. 4Ô9 TABLE GENERALE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES TROIS VOLUMES Les noms des espèces st des genres sont en caractères ordinaires ; les noms des variétés sont en italiques et précédés d’un V en petite capitale. A. Pages Abeni’erragella, Mill. (Psyché) III 11 Ablutaria, Bdv. (Larenlia) I 77 Abreviala, Albin (Eupilhecia) III 114 Abruptaria, Tbbg. (Hemerophila) . . . II 4 Absynlhiata, L. (Eupithecia; III 113 Âccentifera, Lefevre (Plusia) II 177 Acuminateila, Sircorn. (Gelechia). . . . II U)3 Adelalis, Gn. (Stenia' II 424 Adulatrix, Hb. (Eurbipia) II 260 et III 462 V. Ægon O, S y. (Lycaena) II 86 V. Aëllo, Esp. (Ebionobas) II 221 V. Ægua Hb. (Agrotis) III 383 Æstimaria, Hb. (Macai’ia) I 196 Agaritharia, Dard. (Scodiona) II 390 Agalha, Stgr. (Metoponia) I 320 Agalhina, Dup. (Agrotis) II loi et III 460 Agdistiformis, Stgr. (Sosia) III 24 V. Aglaia, E. (Argynnis) I 212 Albidens, HS. (Alamis) II 468 V. Albieans ÿ, Bdv. Eyeaena I 84 6 470 TABLE GÉNÉRALE Pages V. Albipunctella, Mill. (Psyché) .... III 210 Albiricella, F. V. R. (Phycis) I 159 Alcyone, Schiff (Satyrus) III 277 Algira, L. (Ophiusa) II 403 et III 463 Alliaria, Stgr. (Eupithecia) III 116 et 148 Alpigena, Bdv. (Hadena) III 308 Alpinaria, Sulz (Nyssia) II 356 Alpinata, Hb., (Psodos) I 19 Altenaria, Stgr. (Eupithecia) III 116 Alticolaria, Mn. (Glacies) III 429 Alyssumata, Mill. (Acidalia) III 197 V. A manda, Bdv. (Gatocala) I 272 Amethystana, de Peye. (Retinia) ... I 336 Amissella, Lab. (Scoparia) I 401 V. Andahosiaria, Mill. (Nychiodes). . II 77 Andorrana, Mill. (Cochylis) II 167 V. Anglicata, Mill. (Eupithecia) .... III 102 Augustalis, W. (Gledeobia) III 81 Angustiorana, Haw. (Tortrix) III 283 et 422 Ankeraria, Stgr. (Hyhernia) II 216 Anthemidis, Gu. (Gucullia) III 363 V. Anthracinalis, Esp. (Euplocamus). II 95 Antirrhinella, Mill. (Gelechia) II 274 V. Antiopa, L. (Vanessa) II 420 Apiformis, Rossi (Psyché) III 208 V. Arbusculae, Fray. (Bombyx) III 283 Arctata, Gn. (Gleophana) II 132 Arenicola, Stgr. (Agrotis) III 370 Argillaceago, Hb. (Polia). I 297 Argentarius, Stgr. (Grambus) II 307 Argiolus L , V. 5 (Lycaena) III 73 V. 5 Argus, L. (Lycaena). II 2II Ash^rorthii, Doubl. (Agrotis). II 416 Asinalis, Hb. (Botys) •. II 343 DES MATIÈRES Pages Asmodella, Mill. (Bulalis) 111 398 Asperaria, Hb. (Rhoptria) 1 >39 et IH 457 V. Asphodeli, Rb. (Polia) H 46.3 Assimilaria, Ramb. (Tepbrina) 111 476 Assimilata, Doubl. (Eupithecia) 111 113 Assimilis, Doubl. (Haclena) . H 322 Asteriscella, Mill. (Mvelois) III 3.33 et 466 V. Alalanta, L. (Vanessa) II 355 Allantica, Lucas (Saturna) III 187 Auralis, de Peye. (Rôtis) III 325 Aui'eliaria, Mill. (Nemoria) II 37, 28 l et IH 462 Australis, Hb. (Aporophyla) I 202 B Rarcinonella, Mill. (Epidola) H 313 Rarcinoueusis, Mill. (Micra) III 136 Rasocbesiata, Diip. (Eubolia) I 1 44 et H 345 Raueri, Stgr. (Prothymia) III 442 Reckeri, Stgr. (Plusia) 11 175 Belemiata, Mill. (Acidalia) II 486 et IH 137 Relia, Hb. (Eromene) II 311 Y. Bellezina? Bdv. (Antbocbaris). . . H 189 V. Retularia, Alb. (Ampbidasys) . . . II 228 et IH 117 Rinaria, Hufn (Hamida) Esp. (Pla- typteryx) III 212 Rituminella, Mill. et de Peye. (Mye- lois) IH 351 Rjerkandrella, Thnb. (Ghoreutis). . . . IH 315 Rœtica, L. (Lycaena) I 2 45 Rohemanni, Stgr. (Anarta) 1 329 Rondii, Knag. (Tapinostola) H 3.30 Rorreonella, Mill. fGuenea) III 436 Rreviculata Donz. (Eupithecia). .... III 107 Rruandaria, Mill. (Nemoriai I 163 et III 456 m TABLE GÉNÉRALE Pag'f?s Buffonaria, Mill. (Tephrina) Il 368 Bulgariata, Mill. (Melanippe) II 433 et III 464 Buxi, Bdv. (Gerastis).. H 15. c Gœrulescens, Bdv. (Polia). I 335 Gaïlino, Lef. (Bolina) II 397 V. Gaja, Hb. (Ghelonia) (Var. H. I.). II 23 Galiginearia, llamb. (Ghemerina) . . . I 68 et III 455 Gallirrhoë, Hb. (Vanessa) II 354 Gampaniüaria, F. (Eupitbecia) III 113 G.anescens, Bdv. (Polia). II 465 V. C.antenerari Dardouinaria, Donz. (Grocallis) I 122 et III 456 Dardouinella, Mill. (Psyché?) I 318 Dai’douinella, Mill. (Typhonia) II 27 Dardouinella, Mill. (Psilothrix) .... III 377 Dardouinula, Mill. (Nola) III 172 et 466 Daubei, Bdv. (Plusia) II 180 Daucellus, de Peyer (Ghauliodus) . . . III 227 Debiliata, Hb. (Eupithecia) III 116 Decorata, W.-V. (Acidalia) II 333 Degeneraria, Hb. (Acidalia) II 491 Denotata, Hb. (Eupithecia) III 110 Depunctata, Cm. (Acidalia) II 206 V. Didyma, Fah. Aberr. A. B. G... . I 130 Diffusalis, Gu. (Botys) . * III 25 Discoïdaria, Bdv. (Heliothea) 1315 Dodoneata, Gn. (Eupithecia) III 114 V. Dominula, L. (Gallimorpha) III 163 Dorycniella, Mill. (Butalis) 1 225 et III 457 Dorycnii, Mill. (Bombyx) 1 357 Doubledayaria, Mill. Amphidasys .. III 117 Dumetata, Tr. (Gnophos) ^ Effusa, Bdv. (Amphipyra) Egeriella, Mill. ^Ephestia' I 136 III 328 et III 467 DES MATIÈRES 475 Pages Egregialis, H.-S. (Hypsopygia) III 242 Electa, Bdv. (Gatocala) I 272 Elocata, Esp. (Gatocala) III 253 Emucidaria, Hb. (Scodiona) I 101 Emutaria, Hb. (Acidalia) III 340 Engadineiisis, Mill. (Agrotis) III 308 et 466 Epithymella, Stgr. (Lita) III 292 Ericearia, lib. (Eupithecia) III 100 Erythrus, Hb. (Zygaena) III 65 Etiella, Tr. (Phycis) I 248 et III 457 V. Euboica, Mill. (Acontia) III 437 Eugeniata, Dard, et Mill. (Acidalia). III 118 et 466 Eupithecia (Genus) III 92 Eversmanni, Ev. (Bombyx) •. III 181 Exigua, Hb. (Laphygma) II 222 et III 461 Exiguata, Hb. (Eupitbecia) III 114 Expallidata, Gn. (Eupithecia) III 110 Expressaria, H.-S. (Eupithecia) III 101 et 465 Exulis, Lef. (Grymodes) II 129 F Falcatalis, F. R. (Pyrausta). ..... . III 444 Fallax, Stgr. (Heliophobus) III 416 Familiella, de Peye. (Grynopterix) . . III 229 Fasciaria, L. (Ellopia) I 301 V. Fasciata, Esp. (Arctia) II 349 Fatidica, Hb, (Agrotis) III 124 et 466 Fausta (Var. larva Zygaenae) III 63 Faustinata, Mill. (Nemoria) II 436 Febretta, Boyer de Foiisc. (Psyché). III 210 Feuestrata, Mill. (Eupithecia?) III 431 Ferulae, Zell, (Depressaria) II 212 Feruliphila, Mill. (Depressaria) II 209 et III 461 Fidia, L, (Satyrus) . . . . - II 411 et III 464 476 TABLE GÉNÉRALE Pages Fingalaria, Mill. (Tephronia) III 389 Flaveolaria, HIj. (Acidalia) II 485 Flavociiicta, lloes. (Polia) II 270 Flucluala, L. (Melanippe) III 207 Fluviata-Geminata, Hb.. (Gampto- grarnma) II 377 Fologiiearia, Stgr. (Acidalia) II 54 et III 459 Formosa, Rogeidiofer (Cucullia). . . II 462 et III 404 Francouica. Fab. (Bombyx)' I 363 et III 282 Fraxinata (Eupithecia III 111 Fiilminella, Stgr (Psyché) II 127 Funerella, Fab. (Psecadia' II 291 et III 462 O V. Galathea, L. vA-i'gei Aberr. Tur- cica, Bdv Gallica, de Peye. (Scoparia' Gallicola, Stgr. (Pempeliai Genevensis, Mill. (Zygaena; Gentianata, Mill. et Red. Zell. (Mela- nippe) .... Geometrica, Rossi (Graminodes). . . . Glareosa, Esp. (Noctua; Glaucinata, Hb. Gno[ibos) V. Globulariala, Mill. (Eupithecia). . Gnidiella, Mill. (Epbestia Gondebautella, Mill. Psycliel Goosseiisiata, Mab. . Eupitliecia'i . . . . Gorge, Esp. (Erebia Var Gorgon, Esp. (Pterogon) Graecella, Mill. iFumaea' Graëllsii, Feistb. Xanthodes V. Grossulariala , Mouf. (Abraxas), -\berr. A. et B ... I 126 III 338 III 1.56 I 237 et III 457 III 411 III 225 I 234 I 58 I 206 et III 115 et 457 II 308 et III 462 I 286 III 116 III 431 III 173 II 252 II 73 I 8 et II 381 DES MATIÈRES 477 Pages Griseata, W.-V. (Lithostege) III 243 Gruneraria, Stgr. (Gnophos) I 387 Gueneata, Mill. (Eupithecia) I 258 II Halymella, MilI. (Gelechia) I 352 V. Hebe, L. (Glielonia), Var. D. E. F. II 17 Heldreichi, Stgr. (Gobas) I 333 Helena, Stgr. (Lycaena) I 326 Helianthemata, Mill. (Âcidalia) III 134 et 260 Helianthemella, Mill. (Goleophora). . III 131 Helicinella, H. -S. (Epicnopteryx) . . . III 371 Helve Li caria, Bdv. (Eupithecia) III 102 Helveticalis, Herr.-Scli. (Orenaia). . . 1 374 Heydenii, Zell. (Agdistis) II 302 Hinimighoffeni, Stgr. (Sesia), pl. 89. II et III p. 24 Himmighoffeni, Mill. (Micra) Il 292 Hippocastanaria, Hb. (Pachycnemia) I 86 Hirta, Hb. (Heliophobus) I 276 Hirtae,Mill.(Gryptus?)(Hyménoptère) I 277 Hispanalis, Gn. (Nodaria) II 428 et III 415 Hispanaria, Mill. (Scodiona) II 265 Hispanica, Bell. (Leucania) II 414 Hispida, Hb. (Heliophobus) I 199 Honoraria, W.-V. (Metrocampa) .... III 216 Hospes, Frey. (Proxenus) III 288 V. Huinuli, L. (Hepialus), Var. A, B et G II 421 Hybris, Steph. (Ghaonia) I 27 Hylas, S.-V. (Lycaena) II 329 Hyperborea, Daim. (Pachnobia). ... II 79 1 Ilicis, Ramb. (Bombyx) II 49 et 281 s. • . 478 TABLE GÉNÉRALE Pages Y. lUunaris, Hb. (Pseudophia) II 162 et III 239 Illustraria, Alb. (Selenia) III 162 Imitaria, Hb. (Acidalia) II 202 Immanata, Haw. (Gidaria) III 119 V. Immunila, Stgr. (Euclidia) II 406 Immutata, L. (Acidalia) II 198 Impar, Stgr. (Mithymna) III Impararia, Gn. (lodis) II 316 Imparella, Lah. (Scoparia) I 403 Incultaria, HS. (Larentia) III 432 Indigata (Eupithecia) III 111 Indigenaria, Yill. (Eucrostis) II 299 Innotata, Hb. (Eupithecia) III 110 Inesata, Mill. (Acidalia) II 482 Insignata, Hb. (Eupithecia) III 107 Institalis, Gn. (Scopula) III 319 Interjectaria, Bdv. (Acidalia) II 119 Isabellae, Graëll. (Saturnia) III 1 et 464 Isabellaria, Mill. (Acidalia) II 453 et III 202 Isatidalis, Dup. (Orobena) III 240 Islandiae, Mill. (Hadena) III 461 J Juniperana, Mill. (Coccyx) I 3 et III 456 K Kabri, Led. (Psyché) III 376 Krueperi, Stgr. (Pieris) I 259 L. Lachesis, Hb. (Arge) II 92 Laeta, Stgr. (Atychia) II 13 Laetus, Zell. (Oxyptilus) I 331 Laexigata, Scopo. (Acidalia) II 111 DES MATIÈRES 479 Pages Lanestris, L. (Bombyx) III 583 Lantoscata, Mill. (Eupithecia) III 403 Lapidea, Hb. (Xylina) I 170 et III 456 Lariciata, Frey. (Eupithecia) III 109 V. Lasthenia, Mill. (Anthocharis) . . . I 174 V. Latifoliata, Mill III 432 Latreillii, God. (Ghelonia) I 345 Latreillii, Dup. (Eriopus) I 388 Laudeti, Bdv. (Euterpia) III 244 Lavandulae, Fab. (Zygaena) I 116 Lavaterana, Mill. (Paedisca) I 290 Lavaterella, Mill. (Bucculatrix) II 69 Ledereri, Mill. (Orgyia) II 451 Legatella, Hb. (Myelois) III 152 Lentiscaria, Donz. (Scodiona) I 92 Leschenaiüti, Stgr. (Psyché) II I2I Leucogaster, Frey. (Noctua). ...... II 219 Libanotidata, Sch III 112 Ligusticata, Donz. (Eupithecia) .. . . III 107 Limoniana, Mill. (Sciaphila) I 132 Linariata, W.-V. (Eupithecia) III 106 Lithoriza, Bork. (Xylocampa) III 29 Y. Lividaria (Nychiodes), Yar. A.. . II 77 Lucida, Hufr. (Acontia) III 295 Lugdunellus, Mill. (Grambus) II 305 Y. Lugdunensis, Mill. f'Zygaena). ... I 85 Lugubris, Hb. (Mêlas) III 378 Lupulinus, Hb. (Hepialus) II 81 et III 459 Lutearia, Fab. (Gleogene) I 14 et III 455 M Magnata, Mill. (Eupithecia) III 309 Malvae, Esp. (Xanthodes) II 318 Malvata, Ramb. (Eubolia) I 242 480 TABLE GÉNÉRALE Pages Malvinella, Mill. (Psvche) , . 1 29 Margarita, Hb. (Timia) . . I 267 et 409 Massiliata, Mill. (Eupithecia) . II 145 et III 112 215 et 460 Mayerata, Gn. (Eupithecia) . . III 108 Massiliensis, Mill. (Nudaria?) . .t. . .. I 350 Massiliensis, Mill. (Orectis) . III 333 Mediaria, Hb. (Acidalia) . . II 297 Melauops, Bdv. (Lycaena) . . III 70 Meridiana, Stgr. (Cochylis) . . I 354 V. Meridiaria, Mill. (Acidalia). . . . . II 491 Merinata, Gn. (Eupithecia^ . . III 145 Metelkana, Led. (Arctia?) , . I 395 Metelkana, Led. (Aberr. A. et B.). . . I 397 Millefoliata, Ross. (Eupithecia). . . . . III 107 Millierei, Stgr. (Litbocampa) . . III 219 Millierella, Bdv. (Psyché) . . III 19 et 465 Y. Miniosaria, Dup. (Selidosema) . . . I 296 Minos, Hb. (Zygæna) . . III 66 Minuta, Hb. (Eupithecia) . . III 113 Minutana, Hb. (Steganoptycba). . . . III 255 Moldavicola, H. -S. (Acontia) . . III 437 Moniliata, W.-V. (Acidalia) . . II 236 et III 461 Monogramma, Hb. (Metoptria) . . . . . III 354 Monspeliensis, Stgr. (Sesia) . . III 23 Mucidaria, Hb. (Gnophos) .. I 52 Mulsantana, Mill. (Argyrolepia) , . . . I 156 et III 456 Multiflorata, Mill. (Eupithecia).. . . . . II 194 Multistrigaria, Haw. (Larentia). . . . . II 157 et III 461 Murinaria, W.-Y. (ïephrina) . II 474 Myricariella, Mill. (Trachonitis) . . . . I 376 IV Nanata, Hb. (Eupithecia) III 112 DES MATIÈRES 481 Pages; Y. NcapolisoH.i, Mill. (Scoparia .... III 88 V. NeapoUsata , Mill, (Melanippe''i. . . III 267 Ne.xata, Hb. (Acidalia) II 56 et III 454) Ni, llb. :Plusia) III 394 Nigricantella, Mill. (Tinea) III 399 Nigroniaculella, Mill. ''Gelechia) . . . . III 318 Niveus, Olivier fAcentropus) III 160 Noclillorella, Mill. ^^Depressariai. . . . II 214 Nubigera, Frey. (Heliothis) III 35 Nyctemeraria, Hb. (Hemerophyla . II 8 et III 458 O Obesa, Bdv. (.\grotis) III 302 Obfuscata, Tr. (Dasydia) I 10 et III 455 Obliterata, Daim. (Hydrilla) II 134 Obliterata, Rb. 'Phyllophilaj III 27 Obsoletaria, Ramb. (Acidalia) Il 231 Occitanaria, Dup. (Galamodes) I 227 Occlusa, Esp. iHadena) I 152 Ochrata, Scop. (Acidalia; II 229 Olbiadactylus, Mill. fPteropborus) . . I 89 Olbiaella, Mill. (Alucita) I 193 V. Olbiaria, Mill. ;Larentia) II 157 et III 462 Olbienalis, Gn. (Metasia^ II 425 Oleastrella, Mill. (Tinea) II 42 et III 459 Ommatü[»horaria, Gn. (Argyris) Hoin- by.x Ocellata, H. -S II 161 Operaria? Hb. (Dasydia) .• . . . I 404 Ophthalinicata, Eed. (Gnoplios) . . . . 11 375 Oppositaria, Mn. (Tephronia III 391 Optabilis, Bdv. (Cladocera' III 300 Optata, Güd. fGatocala- I 270 Osseata, W.-V. (Acidalia) II 116 Ossianella, Mill. Butalis); 111 397 482 TABLE GÉNÉRALE Pages Oslrinaria, Hb. (Acidalia'; II 480 Osyridellus, Mill. (Paradoxus). .... III 42 Oxyacanthae, Alb. (Miselia'i III 165 'V. OxybiaUs?? Mill. (Ebulea) III 286 Y. Oxijbiana, Mill. (Penthina) .... III, pl. 152, fig. 14 et 15 Oxybiaria, Mill. (Melaiiippe) III 264 et III 414 Oxybiella, Mill. (Symmoca) III 304 Oxybiellus, Mill. (Grambus) III 284 Oxycedrata, Rb. (Eupithecia) III 94 Oxycedrella, Mill. (Gelechia) III 177 1* Pancratii, Gyrillo (Glottula) II 30 Pantaria, L. (Abraxas) I 141 Pâradoxaria, Stgr. (Spartal I 313 Parasita, Hb. (Ocnogyna) III 417 Partitaria, Hb. (Tephrina) II 478 Parvularia, HS. (Eupithecia) III 115 Pasiphaë, Esp. (Epinephele) III 184 Pauxilata, Bdv. (Eupithecia) III 115 Pecharia, Stgr. (Acidalia) II 53 Peltaria, Dup. (ïephrinal I 327 et III 458 Penuigeraria, HS. (Fidonia) .... ... II 463 Penziana, Hb. fSciaphila) III 332 Peribolaria, Hb. (Eubolia) I 321 Permixtaria, Herr.-Sch. (Melauippe) II 432 Permutaria, Hb. (Stegania) I 65 Perspersaria, Dup. (Selidosema)^ • • I 293 Phillyrella, Mill. (Zelleria) II 286 Phœniceata, Rb. (Eupithecia) III 95 Phryganilugubrella, Brd. (ïyphonia) III 7 Pilleriana, Schilî. (Onectra) III 330 Pimj)inellata, Hb. (Eupithecia) III 109 Plagiodactylus, F.V.R. (Pterophorus) I 209 DES MATIÈRES 483 l’ages Plumbeolataj Bdv. (Eupithecia). . , , IH 108 Pluinistraria, Bork (Fidonia) 1 113 Plumistrella, Hb. (Psyché) III 207 Politaria, Hb. (Acidalia) II 234 Polygonalis, Hb. (Mecyna) I 119 et III 450 V. Polymnia, Mill. (Thais) . III 438 V. Polyxena, Hb. (Thais) II 418 et III 438 Polyxenella, Mill. (Ephestia) III 285 Pomonarius, Hb. (femina-mascLdiiia) (Biston.) III 327 Porcellus, L. (Deilephila) III 165 Porphyrella, Dup. (Acrobasis) III 147 V. Potatoria ÿ (Lasiocampa) II 423 Praecellens, Stgr. (Psyché) III 376 Prasinana, L. (Hylophila) III 161 Pretiosana, Dup. (Ghoreutis) III 317 Pronubaiia, Hb. (Tortrix) I 382 Propinquaria, Bdv. (Synopsia) II 387 Propinquella, Tf. (Depressaria) II 169 Provinciata, Mill. et de Peye. (Eupi- thecia) III 400 Proximaria, Ramb. (Eubolia) II 472 Prunaria, L. (Angerona) Aberr. B. et G I 391 Psoralella, Mill. (Gelechia) II 83 et III 460 Psyché, Hb. (Melanai'gia) III 275 Pulchellalis, Mill. (Pyralis) III 443 Pulchellata, Step. (Eupithecia) III 106 Puerpera, Giorna (Gatocala) I 26 1 Pullata, Tr. (Gnophos) I 51 Pulmentaria, Gn. (Nemoria) II 440 Pumilata, Hb. (Eupithecia) III 114 Punctata, Fab. (Nadia) I 250 Punctosa, Tr. (Leucania) II 253 484 TABLE GÉNÉRALE Pages Puniceago, Bclv. (Stephania) III 313 Pupillaria, V. Dup. (Ephyra). II 288 Purpurascens, Tausch. (Anthœcia). . III 247 Pusiella, Fab. (Ædia'^ II 455 Pusillata, W.-V. (Eupithecia) III 109 Puta, Hb, (Agpotis) III 122 Putrescens, Tr. (Leucania) II 254 V. Pythomssa, Mill. (Limenitis) .... I 82 Q Ouadrangularis, Ghristophi (Psyché) III 373 Quaggana, Mn. (Eudemis) III 420 V. Quenselii, Payk. (Arctia) Var. A. B. G. I) et Var. F II 20 et 348 lï Ramburii, Glerk (Anopbia) I 264 et III 457 Bamburii, Mab. (Orgyia) II 470 Ramosa, Goed. (Setina) III 86 Reaumuraria, Mill. (Gleta) II 2 Rectagularia, L (Eupithecia) III 115 Respersaria, Dup. (Gnopbos?) II 382 Rhomboidaria (Boariiiia) (Aberr. E.'. I 180 Rhomboidaria, Klein. (Boarmia).. . III 261 Riguata, Hb. (Gainptograinma) I 72 Rippertaria, Dup. (Tepliriiia) II 401 Rivulai'is, Méiiett. (Arctia) II 458 et III 464 Robiginata, Stgr. (Acidalia II 52 Rübiiiiella, Mill. (Myelois) II 87 et III 460 Rogrieda, Stgr. (Agrotisj III 395 Romaiiaria, Mill. (Av.. . P^iri^ IpT^i!