i&I.DCl X I ES'^SMITHSONIAN INSTITUTION NIOliniliSNI NVINOSHilWs'^SB I en 5 ^ 2 Ç2 SNI NVINOSHillAIS S3IHVaan LIBRARIES SMITHSONIAN INS" z ^ z lES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIiniUSNI NVINGSHilWS S3 Z r- z r- z LSNI NVINOSHimS S3iavy9n LIBRARIES SMITHSONIAN INS z C/) z ..-. co z z A^rfTFW'A -^ . ,/ À'.,. * z .îv^>^ -I /6Vnrfcf^ 3^ .s o X c _ lsni^'nvinoshiiws S3iavyan libraries smithsonian'^ins > m en tO 2 (/) * Z LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinillSNI NVINOSHI NoiifiiiiSNi NViNOSHiii/^s S3iavyan LJBRARIES SMITHSOr r^ ' 2: r- z c/> ■ - w _ LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIiniliSNI NVINOSHi ^ ^ z » c« z ^ li£: 'û I ^^^ g ^^^: i ... N0liniliSNI_NVIN0SHilWs'^S3 I MVd an^LI BRAR I ES^^SMITHSON <^ ^,. — ^ 5 Vi LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinillSNrNVINOSHi - w ± — t/j NoiiniiisNi NviNosHims SBiavaan libraries SMlTHso^ ~ en z ... c/> LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinillSNI NVINOSHI , ^ ^ z ^ ^ ^ ^ 5 O NOIiniUSNl'^NVINOSHiiyMS S3iyvyan LIBRARIES^SMITHSO^ ICONOGRAPHIE ET HISTOIRE MTORELLE DES CHENILLES. TOME PREMIKR ( DIURIVES.) On trouve chez les mêmes Libraires. Gotlart et Diiponcliel. Histoire naturelle des Lépidoptères ou papillons d'Europe, ouvrage basé sur la méthode de RI. La- treille , modifié d'après les progrès de la science, avec les figures de chaque espèce, dessinées, gravées et coloriées d'après nature. 1820 à 1838, 11 tomes en 13 vol. in-8 avec 394 planches. Au lieu de 576 fr. net 250 fr. {Cet ouvrage est complet. ) Diipoiic'Biel. Supplément à l'histoire naturelle des Lépidoptères ou papillons de France. 1836 à 1846, U volumes in-8 avec 152 planches coloriées. {Ouvrage complet.) Au lieu de 216 fr. net 120 fr. Uupoiicliel. Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, distribués en familles , tribus et genres, avec l'exposé des carac- tères sur lesquels ces divisions sont fondées, et l'indication des lieux et des époques où l'on trouve chaque espèce , pour servir de complément et de rectification à l'Histoire naturelle des Lé- pidoptères de France , devenue celle des Lépidoptères d'Europe par les suppléments qu'on y a ajoutés. Paris, 1844, 1 vol. in-8, sur papier collé. 15 fr. l>ejeaii. Catalogue de la collection des Coléoptères de M. le comte Dejean, 3" édition. Paris, 1837, 1 vol. in-8, br. 15 fr. Ucjeait, Boi^Htival et Aube. Iconographie et histoire na- turelle des Coléoptères d'Europe. 1829 à 1836, 5 vol. in-8 avec 269 planches coloriées. Au lieu de 336 fr. net 150 fr. Imprimerie de L. MARTlNIiT. rue Mignou, 2 («(iiaiiiei de i'KculedeftIédecine). [CONOGRAPHIE ET HISTOIRE NATURELLE ^^_^ DES CHENILLES POUU SEItVlU DE COMPLÉMtM' A L'HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES OU PAPILLONS DE FRANCK, r^ DE innX. GODART ET DUFONCHEIi; i\(n . \^^ ^^ PAU ^t\ "^ ]?f. P.-A.-J. l|UPO]%'CHEIi, Coiirspomhint (Ir l'AraHémie des Georgofili île Floirme. membieile la Sw if le (l'histoire natiiielle de Paris, et Ue la Société entoBiologiriue de IVauce, eti . TOMn; PREMIER. . .o..".MÎrffiS}y)N^ (DIUBIVES) /;v\>^ C- ' Avec ;K) plaiiclies coloriiSes représenlanl ^00 Tariclé/. <-\ .■• -- .-. ,^ , , PARIS, GERMER BAirXIÈRK, LIBRAIRE-ÉDITEUR, 17, LUE DE l'eCOLH-DE-MÉDECIINE ; BlREAli DU DiaiO\;\AlllE OIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE, DE M. Ch. D0R«1G.\». RUE MIGNON, 2 ( (|iiai lier de l'Écolc-cle-Medeciiip). LOMUHES, . MAimiD, Il U.ullicio, 2«9, Rcgoiil-Slrctt. I C. Uailly-BdJlJRre, Cdlle ilil Priiu i|.r, l( al 555 114-3 tj ■ AVERTISSEMENT. Le plan de cette Iconographie sera calqué sur celui de l'Histoire naturelle des Lépidop- tères de France, c'est-à-dire que les Chenilles y seront divisées en trois familles et rangées, autant que possible , par tribus et par genres de même que les Papillons ; mais , comme on en connaît beaucoup moins que de ces der- niers, on doit s'attendre à de nombreuses lacunes dans cette classification pour ce qui les concerne (i). Quoi qu'il en soit, nous ferons précéder chacune de leurs familles d'un tableau analy- tique des genres , et chacun de leurs genres d'observations générales sur leurs formes , leurs mœurs et leur manière de se trans- former. Quant à leur description, nous nous bornerons à donner celle des espèces dont il ne sera pas fait mention dans l'Histoire des Lépidoptères , et nous renverrons pour les autres à cet ouvrage; dans tous les cas, chaque (i) On connaît à peine 800 chenilles sur les 3ooo espèces lie papillons (jiii appartiennent à l'Europe. 6 AVERTISSEMENT. Chenille figurée sera l'objet d'un article c[ui contiendra d'une manière succincte les ren- seignements suivants : son nom , celui de la plante dont elle se nourrit, l'endroit où on la trouve, l'époque de son apparition , celle de sa transf'ormatiou en chrysalide , et enfin celle de l'éclosion de son papillon. Cependant lorsqu'une Chenille offrira quel- que particularité intéressante, nous en ferons aussi mention à son article. Ainsi cette Iconographie, tout en faisant suite à celle des Lépidoptères, n'en sera pas moins complète en son genre, et pourra être consultée avec fruit par les personnes qui ne posséderaient pas la première. Nota. Parmi les dessins d'ajjrès nature qui servent de base à cette Iconographie, il s'en trouve un grand nombre qui ont été faits par M. Jourdin-Pellieux de Beaugenci, et qui joignent à une exécution soignée le mérite plus rare d'une fidélité rigoureuse. L'auteur, dont nous devons la connaissance à M. Rippert, a bien voulu nous les confier, sous la condition que son nom figurerait au bas des planches à la formation desquelles ils auront contribué. Nous en avons pris l'engagement envers lui, et nous le remplirons chaque fois qu'une planche se composera en entier de ses dessins ; mais comme il arrivera souvent qu'ils se trouveront confondus avec ceux de M. Duménil, nous aurons soin, dans ce cas, de faire connaître dans le texte les figures qui lui appartiendront. ICONOGRAPHIE DES CHENILLES. INTRODUCTION. Une Chenille est un Lépidoptère dans son pre- mier état, c'est-à-dire tel qu'il se montre en sor- tant de l'œuf. Dans cet état, il n'a que les organes du mouvement et de la nutrition , et il est inca- pable de se reproduire. Une chenille est donc un animal imparfait , un papillon dans son enfance. Toute chenille se compose d'une tête écailleuse, et d'un corps membraneux , plus ou moins vermi- forme et toujours porté néanmoins sur des pattes très-courtes dont le nombre varie de 8 à i6 (i): nous allons analyser ces différentes parties. • (i) C'est une règle certaine que les larves qui ont plus de i6 jDattes et moins de 8 donnent d'autres insectes que des papillons, quelle que soit d'ailleurs leur ressemblance avec les véritables chenilles, ainsi qu'on le voit dans celles des Tenthrèdes ou Mouches a scie. 8 ICONOGRAPHIE Ti;te. Elle est formée par deux espèces de ca- lottes sphériques dures et écailleuses, qui se réu- nissent dans le haut et qui sont séparées dans le bas par une pièce triangulaire également écail- leuse , au-dessous de laquelle est placée la bou- che. Celle-ci est composée i° de deux fortes mandibules aiguës et tranchantes avec lesquelles la chenille coupe la substance dont elle se nour- rit ; 1^ de deux mâchoires portant chacune un palpe fort court, de figure conique; 3° de deux lèvres dont l'inférieure porte également deux palpes semblables à ceux ci - dessus. A l'extré- mité supérieure de cette même lèvre est un mamelon cylindrique, percé d'un petit trou par où sort la soie que file la chenille et qu'on nomme la filière. La tète offre encore deux très- petites antennes d'une forme analogue à celles des palpes ; enfin avec la loupe on y aperçoit de chaque côté six petits points saillants qu'on pré- sume être des yeux ; mais cela nous paraît très- douteux , car il suffit d'observer une chenille dans ses mouvements pour se convaincre que la vue ne les dirige pas. En revanche l'ouïe et le toucher paraissent très-développés chez elle, comme chez les aveugles. Corps. Il se compose de douze anneaux plus ou moins distincts suivant les espèces , et qui sont recouverts d'une peau membraneuse. Ces DES CHENILLES. 9 anneaux sont assez Stcmblables entre eux , à l'ex- ception du dernier, sous lequel est placé l'anus , et dont la figure ordinaire est une espèce de prisme à faces inégales, tronqué à son extré- mité. Sur neuf de ces anneaux , c'est-à-dire sur la partie latérale de chacun d'eux, excepté sur le second, le troisième et le dernier, on remarque deux petites ouvertures ovales en forme de bou- tonnières, placées obliquement ; ce qui fait dix- huit en tout sur la longueur du corps , dont neuf de chaque côté. Les expériences de Malpighi, ré- pétées par Réaumur, ne laissent aucun doute que ces ouvertures, appelées stigmates, ne servent à la respiration de la chenille. Les deux stigmates du premier anneau répondent à ceux du cor- selet du papillon ,et les autres à ceux de son ab- domen. Pattes. Elles sont attachées par paire à cha- que anneau. On les distingue en écailleuses et en membraneuses. Les premières sont toujours au nombre de six , et attachées invariablement aux trois premiers anneaux; ce sont les seules qui répondent à celles que le papillon doit avoir. Elles sont dures , cornées et terminées par une pointe courbe et très-aigué, quelquefois double. En les examinant à la loupe , on voit qu'elles se composent de quatre tuyaux ajustés les uns au bout des autres , et diminuant insensiblement lO ICONOGRAPHIE de diamètre. Ces pattes sont peu susceptibles de s'allonger; mais la chenille les rapproche fa- cilement l'une contre l'autre, de manière à saisir avec elles et à maintenir contre sa bouche la tranche de la feuille qu'elle veut entamer. Les pattes dites membraneuses sont des es- pèces de mamelons larges, mous, susceptibles de s'allonger, de se raccourcir, de se gonfler et de s'aplatir au gré de l'insecte. Leur extrémité est ordinairement armée de plusieurs petits crochets , formant une couronne plus ou moins complète , et dont la chenille se sert pour se cramponner aux feuilles ou aux branches qui lui servent de soutien pendant qu'elle mange ou pendant le repos. Ces pattes varient non - seulement pour la forme , mais pour le nombre et la position ; ce qui a donné lieu de diviser toutes les chenilles connues en cinq classes, savoir : celles à i6 pattes, celles à i4, celles à 12, celles à lo et celles à 8. Mais on vient de voir que les pattes écailleuses sont toujours au nombre de six; par conséquent, la différence ne porte que sur les membraneuses , qui se divisent elles-mêmes en intermédiaires et en postérieures ou anales. Ces dernières, lorsqu'elles ne manquent pas (car plu- sieurs chenilles en sont privées ) , sont toujours attachées au dernier anneau. Il n'y a donc réelle- DES CHENILLES. 1 1 ment que les membraneuses intermédiaires qui varient pour le nombre et la position. Elles sont au nombre de huit, placées sous les 6, 7, 8 et 9' anneaux , dans les chenilles de la première classe ; De six , placées tantôt sous les 7, 8 et 9' an- neaux , et tantôt sous les 6 , 7 et 8' anneaux , dans celles de la seconde classe ; De quatre , placées sous les 8 et 9' anneaux , dans celles de la troisième classe ; De deux , placées sous le 1 o' anneau , dans celles de la quatrième classe ; Enfin elles manquent totalement dans celles de la cinquième et dernière classe. Les chenilles des deux premières classes mar- chent en imprimant à tout leur corps un mou- vement ondulatoire. Il en est de même à peu près de celles de la troisième classe ; seulement leurs ondulations sont plus prononcées dans les parties de leur corps qui sont privées de pattes. Mais la marche de celles de la quatrième plasse est tout- à-fait différente , et mérite une description par- ticulière. On a vu que ces chenilles n'ont de pattes qu'aux deux extrémités de leur corps, et que sa partie intermédiaire par conséquent man- que d'appui. Voici comment elles s'y prennent lorsqu'elles veulent marcher. Après s'être cram- ponnées d'abord avec leurs six pattes écailleuses 12 ICONOGRAPHIE au corps qui les soutient, elles en rapprochent leurs pattes postérieures , ce qui oblige leurs anneaux intermédiaires privés de pattes à se courber en arc et à former une espèce de boucle. Alors les pattes postérieures étant posées contre les pattes écailleuses , elles dégagent celles-ci, déployent leur corps et l'étendent jusqu'à l'endroit où elles trouvent de nouveau à fixer leurs pattes antérieures. Elles répètent la même manœuvre à chaque pas qu'elles font, et elles l'exécutent avec assez de prestesse pour marcher plus vite que celles qui ont seize et qua- torze pattes. Cette sorte d'allure a fait nommer ces chenilles des Géomètres ou des Arpenteuses , parce qu'en effet elles semblent mesurer le terrain qu'elles parcourent avec leur corps, comme le ferait un arpenteur avec sa chaîne. Quant aux chenilles de la cinquième et der- nière classe, c'est-à-dire celles qui n'ont que deux pattes membraneuses au dernier anneau , elles ont un genre de vie qui les dispense de marcher. Elles se logent dans des fourreaux qu'elles se sont formés de différentes substances, ou bien dans l'intérieur des feuilles et des fleurs. Cependant quelques - unes habitent des four- reaux portatifs; dans ce cas, il leur suffît pour marcher de faire usage de leurs pattes écail- DES CHKNILLILS. 10 leuses, qu'elles sortent, avec la partie antérieure de leur corps, de leur fourreau qui les accompagne partout. Ces chenilles sont en général les plus petites de toutes , et appartiennent pour la plu- part à la tribu des Tinéites. Au reste , ce n'est qu'à la vue simple qu'elles paraissent n'avoir que huit pattes, car on reconnaît qu'elles en ont seize avec la loupe ; mais les huit intermédiaires sont si courtes qu'elles ne peuvent s'en servir- Cependant Réaumur a reconnu des couronnes de crochets dans plusieurs. Ainsi ces chenilles appartiendraient à la première classe , et par conséquent il n'existerait pas de cinquième classe. La différence dans le nombre des pattes n'est pas le seul caractère qui distingue les chenilles entre elles : elles sont susceptibles d'être grou- pées en plusieurs familles, d'après leur forme qui varie autant que celle des papillons. On en voit de cylindriformes,de fusiformes, de monili- formes ou en forme de chapelet, de pisciformes ou en forme de poisson, de testudiniformes ou en forme de tortue, de cassidiformes ou en forme de bouclier , d'aselliformes ou en forme de clo- porte. Il en est d'autres qui par leur configura- tion bizarre ne peuvent entrer dans aucunes de ces catégories , parce qu'on ne saurait \^?^ comparer à aucun objet connu. Mais c'est surtout par la diversité de leurs vêtements ou de leur 1 4 ICONOGRAPHIE armure que les chenilles peuvent être séparées en tribus et en genres. Les unes sont rases , les autres velues. Parmi les premières on en dis- tingue qui ont la peau lisse , tantôt épaisse , tantôt transparente , et d'autres qui l'ont rude et comme chagrinée. Parmi les secondes, on en voit qui ont de longs poils , d'autres qui les ont courts. Ici ces poils partent immédiatement de la peau , et sont réunis tantôt enbrosses, tantôt en pinceaux, et quelques-vms forment des aigrettes. Là ils sont implantés sur des tubercules, et forment des fais- ceaux rayonnants ou divergents lorsqu'ils ne sont pas isolés; quelquefois ils s'étendent latéralement comme des nageoires de poisson. Il est des che- nilles qui , sans être véritablement velues , sont pubescentes ou couvertes d'un léger duvet, ou bien veloutées. Il en est d'autres qui au lieu de poils, ont des épines tantôt simples, tantôt bran- chues ; d'autres chez qui ces épines sont rempla- cées par des tubercules coniques couverts de petits poils roides; d'autres qui ont la tête ar- mée de deux ou quatre pointes qui ne sont que le prolongement du crâne ; d'autres qui ont sur le cou un tentacule charnu et rétractile en forme d'i grec (Y) , qu'elles font sortir et rentrer à vo- lonté ; d'autres qui ont une corne placée sur le 1 1* anneau; d'autres dont les deux pattes anales se relèvent en une queue tantôt simple , tantôt DKS CHENILLES. l5 fourchue; clans ce dernier cas, elle se compose de deux gaines ou tuyaux susceptibles de s'écar- ter et renfermant, chacun , un filet charnu et ré- tractile, dont la chenille se sert en guise de fouet pour écarter ses ennemis. Enfin il en est un grand nombre qui ont sur le dos et sur les côtés des verrues en forme de nœuds ou de bour- geons, qui les font ressembler à de jeunes bran- ches d'arbres, lorsqu'elles tiennent leur corps étendu dans l'état de repos. Ces dernières sont toutes des Arpenteuses. Si les chenilles sont curieuses à observer par la variété de leurs formes , elles le sont encore davantage dans leurs moeurs et leurs habitudes. Devant traiter ce sujet d'une manière particulière à chaque tribu ou à chaque genre, nous nous bor- nerons ici aux faits généraux. Sous le rapport de la manière de vivre, les chenilles peuvent être divisées en trois familles: celles qui sont solitaires toute leur vie ; celles qui vivent en société étant jeunes, et qui se séparent quand elles ont acquis une certaine taille; celles enfin qui ne se quittent point , et se transforment même en chrysalides les unes auprès des autres dans une toile commune. C'est parmi les premières qu'on trouve celles qui vivent dans la terre, dans l'intérieur des plantes, des fruits et des graines^ dans les troncs d'arbres et dans les racines, et enfin celles qui vivent au iG ICONOGRAPHIE milieu de l'eau (les Hydrocampes). Les autres, et c'est le plus grand nombre , se répandent sur les feuilles des plantes et des arbres, où elles ne pren- nent d'autres précautions, pour se garantir des in- jures du mauvais temps, que de se cacher sous les feuilles , ou sous les branches , jusqu'à ce qu'elles puissent reparaître sans danger; quelques-unes cependant , pour se mettre en sûreté , roulent des feuilles et se retirent dans la cavité formée par leurs plis; d'autres, d'une très- petite espèce, habitent dans l'intérieur même des feuilles qu'elles minent, et où elles vivent sans être aperçues de leurs en- nemis. Il y en a enfin qui se forment une mai- sonnette en forme de tuyau qui les rend invi- sibles , et qu'elles transportent partout avec elles. On a cru et l'on croit encore assez générale- ment que chaque plante a son espèce particu- lière de chenille qu'elle nourrit; mais c'est une erreur : il est tel arbre , comme le chêne , par exemple, qui en nourrit plus de cinquante es- pèces différentes. Au reste, si l'on en excepte un petit nombre dont chaque espèce ne vit que sur une seule plante , les autres s'accommodent de toutes celles qu'on leur présente, pourvu qu'elles soient du même genre, et c'est en cela que la botanique est utile à celui qui s'occupe d'élever des chenilles. Beaucoup d'espèces se nourrissent même des plantes les plus éloignées, et il en est DES CHENILLES. I7 quelques-unes qui sont véritableraentpolyphages. Toutes les chenilles, au reste, ne se nourrissent pas de végétaux ; il en est un grand nombre qui vivent aux dépens de nos pelleteries, de nos four- rures, de nos étoffes et de nos habits (les Tei- gnes), et il en est même quelques - unes qui se nourrissent de cire , de lard , de beurre , de graisse et autres substances analogues. Il nous reste à jeter un coup d'œil sur les mues ou changements de peau que les chenilles éprouvent pendant le cours de leur vie, et sur leur transformation en chrysalide. La plupart ne changent que trois ou quatre fois de peau avant de subir cette transformation ; mais il en est qui en changent jusqu'à huit et même neuf fois. On a remarqué que celles qui donnent des papillons de jour ne changent que trois fois de peau , au lieu que celles qui produisent des noc- turnes en changent ordinairement quatre fois. Il faut lire dans Réaumur de quelle manière ces mues s'opèrent ; nous nous bornerons à dire qu'elles sont très-pénibles pour la chenille, qui souvent y succombe. Il est quelques espèces qui conservent leur couleur primitive malgré ces changements de peau; mais la plupart en acquièrent de nouvelles, et presque toujours de plus vives à chaque mue. Après avoir pris son accroissement et avoir Icoiiog. y tome I. u l8 ICONOGRAPHIE passé par toutes les révolutions périodiques qui lui sont propres , la chenille a encore un dernier Yetement à prendre avant de devenir insecte par- fait, c'est celui de chrysalide, A l'approche de ce temps critique , toutes les chenilles agissent comme si elles en prévoyaient les suites: les moyens qu'elles emploient pour se préparer à cette mé- tamorphose et l'accomplir avec sécurité , varient suivant les espèces; cependant ils peuvent se ré- duire à trois principaux, savoir : à se renfermer dans une coque, à se cacher sous terre et à se suspendre en plein air. L'industrie des chenilles qui se filent des co- ques de soie pour y subir leur transformation en chrysalide est généralement connue : à qui le ver à soie, qui est une véritable chenille, ne l'a-t-il pas appris? mais que de variétés qui méritent d'être observées dans la structure et la figure de ces coques , et dans la manière dont elles sont suspendues ou attachées! Parmi les chenilles qui filent des coques , les unes y font entrer leurs poils pour les rendre plus épaisses, les autres une matière gommeuse qui en fait une espèce de feutre ; quelques-unes y répandent une poussière résineuse qui a la couleur du soufre. Celles de ces coques qui sont de pure soie, sont ordinairement peu fournies , aussi sont-elles enveloppées de feuilles pour les DES CHENILLES. iq protéger, tandis que celles d'un tissu solide sont attachées à nu à la branche ou au corps quel- conque qui les soutient. Parmi ces dernières on en voit qui ont la forme de poire, d'autres qui sont ovoïdes et d'autres qui ressemblent à un cylindre court et arrondi aux deux extrémités. Plusieurs chenilles font entrer dans la con- struction de leurs coques toutes sortes de corps étrangers , tels que de la sciure de bois , des grains de sable, des molécules de terre, des débris de végétaux, etc. Mais il est à remarquer que ces coques sont aussi lisses et arrondies en dedans qu'elles sont rugueuses et difformes au dehors. Il en est d'autres qui donnent à leur coque la forme d'un bateau caréné, et quelques-unes celle d'une hotte. Les coques des chenilles de Zj^gènes sont re- marquables en ce qu'elles ont la consistance du parchemin ou de la coquille d'oeuf. Parmi les chenilles qui s'enterrent pour se chrysalider, les unes mastiquent solidement l'in- térieur de la cavité qui les renferme , d'autres se contentent de retenir les molécules de terre par quelques fils de soie ;mais la plupart s'enfoncent dans la terre sans prendre aucune précaution contre l'éboulement de la terre qui les entoure. Il est d'autres chenilles qui ne savent ni se faire des coques , ni se cacher sous terre pour se lO ICONOGRAPHIE changer en chrysalide; lorsque ce moment est arrivé pour elles, elles se retirent dans des trous de murs, sous des entablements d'édifices, dans des creux d'arbres et autres abris semblables. Enfin il en est qui subissent leur transforma- tion dans l'intérieur même de la plante ou de l'arbre où elles ont vécu. Quant aux chenilles qui se transforment en plein air et loin de la terre, les unes se suspen- dent verticalement par la partie postérieure de leur corps, et par conséquent la tète en bas; les autres horizontalement ou parallèlement au plan de position : celles-ci s'attachent d'abord comme les premières par leurs pattes de derrière et re- tiennent ensuite leur corps dans une position presque horizontale par le moyen d'un lien transversal qui l'embrasse au milieu comme une ceinture, et dont les deux bouts sont fixés au plan d'attache. Les chenilles qui se suspendent de ces deux manières ne donnent que des papillons diurnes et des ptérophores; les autres appartien- nent aux nocturnes et aux crépusculaires. Les chenilles ne se transforment en chrysalide qu'après s'être vidées copieusement , et avoir subi un jeûne d'un ou deux jours. Cette transforma- tion, comme le dit Réaumur, n'est au fond qu'un dernier changement de peau, mais qui exige de leur part bien plus de précautions et d'efforts DES CHENILLES. 21 que les précédents. L'explication qu'en donne notre célèbre auteur, dans son neuvième Mé- moire, est aussi curieuse que détaillée; malheu- reusement elle n'est pas susceptible d'analyse, et nous engageons ceux qui désireraient la con- naître à la lire dans l'original. Cependant il ne faut qu'une minute ou deux à la nature pour opérer une transformation si longue à décrire quand on veut , comme Réaumur , en donner une idée complète. Un fait remarquable dans cette opération , c'est qu'une fois commencée, elle s'achève même sur la chenille plongée dans l'esprit-de-vin, ainsi que j'en ai fait souvent l'ex- périence. La chrysalide en se dégageant du corps de la chenille , n'offre d'abord qu'une substance molle et gélatineuse ; mais son enveloppe exté- rieure durcit peu à peu , et au bout de vingt- quatre heures sa peau est devenue tellement ferme , qu'on peut alors la manier sans crainte de la blesser. Rien ne ressemble moins assurément à un pa- pillon qu'une chrysalide, au premier coup d'oeil; cependant avec un peu d'attention , il est aisé de reconnaître que celle-ci n'est que l'enveloppe du premier, et comme on l'a fort bien dit, qu'un papillon emmaillotté. Si on l'examine du côté du dos , on y distingue facilement la forme du cor- selet et celle de l'abdomen divisé en neuf seg- 22 ICONOGRAPHIE ments; si on la regarde du côté opposé, on y voit comme gravés en relief sur sa partie supé- rieure, d'abord une tête et deux yeux , ensuite deux plaques plus ou moins grandes qui pren- nent leur origine près de la tête , et qui viennent se rabattre sur le ventre ou la poitrine , en lais- sant entre elles un espace triangulaire rempli par plusieurs bandelettes qui partent également de la tête , et viennent se réunir symétriquement l'une contre l'autre au milieu de la poitrine. Qu'on se donne la peine d'examiner ces plaques et ces bandelettes, et l'on verra que les pre- mières recouvrent les ailes du papillon et que les secondes servent d'enveloppe, savoir : les deux extérieures à ses antennes, les six inter- médiaires à ses six pattes , et celle du milieu à sa trompe, lorsque le papillon doit en avoir une, car on sait que beaucoup de nocturnes n'en ont pas. Les chrysalides sont généralement glabres ; quelques-unes cependant sont garnies de poils comme celle du Bombyx du saule i^liparis sali- cis). Quant à leurs formes, elles sont loin d'être aussi variées que celles des chenilles; on peut les rapporter toutes à deux grandes divisions : les chrysalides anguleuses qui donnent toutes des papillons diurnes , et les arrondies qui, à peu d'exceptions près , ne produisent que des noc- DES CHENILLES. a3 turnes et des crépusculaires. Les premières seules offrent des formes tranchées et variées. Leur tête se termine tantôt par deux cornes tournées en dedans, tantôt par une seule pointe. Ces espèces de cornes leur font à toutes une coiffure singulière lorsqu'on les regarde du côté du ventre; du côté du dos on est encore plus frappé de la figure qu'on aperçoit sur quelques- unes : on croit y voir une face humaine ou celle de certains masques de satyres. Une protubérance au milieu du dos a tout-à-fait la forme d'un nez. Diverses autres petites éminences et divers creux sont disposés de façon que l'imagination a peu de frais à faire pour trouver là un visage com- plet. 11 y a d'ailleurs beaucoup d'autres variétés dans le nombre, la forme, la grandeur, et dans l'ar- rangement des protubérances qui sont sur le reste du corps de ces différentes espèces de chrysa- lides. Chez les unes elles sont arrondies, chez les autres elles sont comme autant d'épines dont le dos de la chrysalide est hérissé. D'autres ont moins de ces épines, mais elles ont de chaque côté une ou deux plus grandes éminences angu- leuses qui ressemblent un peu aux ailerons des poissons. Plusieurs de ces chrysalides sont richement vêtues ; il y en a qui paraissent tout or comme celle du Paon du jour. D'autres n'ont que des a4 ICONOGRAPHIE taches dorées ou argentées sur le dos et sur le ven- tre. Celles qui n'ont ni or ni argent n'ont pas des couleurs propres aies faire remarquer; cependant quelques-unes sont d'un beau vert'comme celle du Machaon, et d'autres blanches ou jaunes avec des taches noires. A l'égard des chrysalides de la seconde classe, c'est - à - dire qui sont arrondies , elles sont ou d'un brun-noir, ou d'un brun-jaunâtre , ou cou- leur marron. Excepté quelques-unes dont la trompe est logée dans un étui séparé de l'enve- loppe des ailes, elles ne sont pas plus remarqua- bles par leurs formes que par leurs couleurs. Les entomologistes allemands ont cherché à faire cadrer la classification des chenilles avec celle des papillons, en combinant les caractères des unes avec ceux des autres; mais ils sont loin d'y avoir réussi : pour faire un travail satisfai- sant à ce sujet, il faudrait que le nombre des chenilles connues fut beaucoup plus considéra- ble (r), attendu que parmi celles qui restent à découvrir, il existe sans doute des types de formes qui n'ont pas encore été observés. D'ailleurs pour rendre ce travail complet, il faudrait y faire entrer les chenilles exotiques, qui sont en- core moins connues que les indigènes, et dont (i) Sur 3,000 espèces de Lépidoptères européens, on en compte à peine 800 dont les chenilles sont connues. DES CHENILLES. ^5 la plupart ont des formes qui n'ont pas d'ana- logues en Europe. Il est aisé de voir, d'après cela, qu'il se passera encore bien du temps avant qu'on ait réuni assez de connaissances sur les chenilles pour faire dépendre de leur classifi- cation celle des papillons. Au reste, en suppo- sant même qu'on les connût presque toutes, car il y en aura toujours qui échapperont à nos recherches , nous pensons qu'il ne sera jamais possible de les prendre pour point de départ, c'est-à-dire pour base des premières divisions , et qu'il faudra se borner à y chercher des carac- res secondaires ou confîrmatifs de ceux tirés de l'insecte parfait. Une seule observation suffira pour justifier cette opinion, c'est qu'il n'existe aucune corrélation entre la division des che- nilles en cinq classes d'après le nombre de leurs pattes, et celle des Lépidoptères en trois familles d'après la forme de leurs antennes , puisque les chenilles à seize pattes donnent à la fois des diurnes, des crépusculaires et des nocturnes^ et que celles des autres classes ne donnent que des nocturnes. Il est vrai que la division de l'ordre des Lépidoptères en trois familles laisse elle- même beaucoup à désirer, à cause des anomalies nombreuses qui s'y trouvent; mais alors tout serait à refaire dans cette partie si difficile de l'entomologie. 20 ICONOGRAPHIE Quoi qu'il en soit , il serait bien à désirer qu'on se livrât davantage à l'étude et à l'éducation des chenilles , ne serait-ce que pour faire disparaître de la nomenclature cette foule d'espèces dou- teuses qui ne sont peut-être que des variétés, ou acquérir au moins la certitude que ce sont réellement des espèces. Malheureusement plu- sieurs causes paraissent s'opposer à ce que la connaissance des chenilles fasse de grands progrès : ces causes peuvent se réduire à deux principales. La première, c'est que la plupart des amateurs de Lépidoptères n'ayant d'autre but que d'en faire des collections sous leur dernière forme, sont peu curieux de les connaître sous celle de chenilles, et si parfois ils se donnent la' peine d'élever de ces dernières , cela se borne à quelques espèces dont les papillons sont difficiles à trouver ou ne se montrent qu'en mauvais état. La seconde cause , c'est que les chenilles sont en général plus difficiles à découvrir que les pa- pillons ; car il n'en faut pas juger par celles qu'on voit répandues sur les feuilles au prin- temps, c'est le plus petit nombre qui s'expose ainsi à nos regards ; celui des espèces qui savent s'y soustraire est bien plus considérable, et à moins de connaître leur manière de vivre, on se donnerait beaucoup de peine avant d'en décou- DES CHENILLES. 2^ vrirune seule (i). Il ne suffit pas d'ailleurs de les trouver, il faut encore les nourrir et en prendre soin jusqu'à leur dernière transformation ; et pour éviter d'attribuer à l'une le produit de l'autre, il faut avoir la précaution de séparer les espèces dans des boîtes disposées à cet effet. Tout cela demande beaucoup de temps et de soins, et n'est guère praticable que dans une campagne à portée des bois. Or telle est rare- ment la position de ceux qui par goût se livre- raient avec le plus de succès à cette occupa- tion. Faisons donc des vœux pour que parmi les amateurs qui se trouvent dans cette heureuse position, il s'élève quelque nouveau Réaumur, ou quelque nouveau Degeer qui mette la con- naissance des chenilles au niveau de celle des papillons. Il résulte de ce que nous avons dit précé- demment sur la classification des chenilles, que leur division en trois familles correspondantes (i) Voir l'instruction contenue dans le premier volume de l'Histoire naturelle des Lépidoptères, sur la manière de chercher et d'élever les chenilles, pag. 166 à 279. 28 ICONOGRAPHIE à celles des Lépidoptères dans l'état parfait , ne peut être qu'artificielle ; cependant nous avons dû l'adopter pour faire cadrer cette seconde partie de l'ouvrage avec la première. Voici donc comment nous l'établissons , SAVOIR Chrysalides presque toujours nues et suspendues en plein air; quel- Fam. I. /? X. l Ques - unes seulement enveloppées -^. a lo pattes;! ; ,, , Diurnes. , , , d'un lecer reseau, lentes dans / ° leurs mouve-\ Chrysalides cachées , tantôt dans Fam. II. ments. | la terre, tantôt dans l'intérieur des arbres , tantôt dans une coque de la Crépusculaires. consistance du parchemin. à ifi i4 12)/ chrysalides cachées, tantôt dans roetS pattes- i '^ '^'^'^' *'*"''-''^ '''*"* l'intérieur des _ figes de plantes ou des arbres, tan- tôt dans des coques de soie pure ou Nocturnes. mêlée d'autres matières. DES CHENILLES, ag FAMILLE PREMIERE. Diurnes. Diurna. Chenilles de formes variées , à seize pattes , lentes dans leurs mouvements. Chrysalides le plus souvent nues, quelquefois seulement enveloppées d'un léger réseau entre des feuilles; dans le premier cas, suspendues en plein air, tantôt perpendiculairement, tantôt ho- rizontalement ou parallèlement au plan d'attache. TRIBU L Papillonides. Papilionides. Chrysalides ou anguleuses ou arrondies ; la plu- part fixées par la queue et retenues en outre parallèlemen-t au plan d'attache par un lien trans- versal qui leur ceint le milieu du corps; quel- ques - unes seulement enveloppées d'un léger réseau entre des feuilles. 3o ICONOGRAPHIE A. Chenilles tentaculécs. I. Genre Papillon. G. Papilio. Latr. Chenille cylindrique, plus grosse anté- rieurement, ayant la peau lisse, la tète pe- tite, hémisphérique , rentrant en partie sous le premier anneau , et portant sur le cou un tentacule rétractile en forme d' Y. Chrysalide anguleuse, avec la tête ter- minée en croissant , le venti'e renflé et deux rangées de tubercules sur le dos; at- chée par la queue et retenue en outre par un lien transversal au milieu du corps. . P. Machaon. 2. Genre Tha.ïs. G. Thais. Fabr. Chenille cylindrique , plus grosse anté- rieurement , couverte de plusieurs ran- gées d'épines charnues et velues de forme conique ; ayant la tète assez forte et glo- buleuse , et portant sur le cou un tenta- cule rétractile en forme d'Y. Chrysalide très-effilée et conico-cylin- drique postérieurement, à demi tronquée et terminée par ime seule pointe antérieu- rement; fixée par la queue et attachée en outre par un lien transversal au milieu du corps T. Hypsipyle. 3. Genre Parnassien. G. Parnassius. Latr. Chenille cylindrique, légèrement velue, à tète petite et globuleuse rentrant en par- DES CHENILLES. 3l tle sous le premier anneau; portant sur le cou un tentacule rétractile en forme d'Y. Chrysalide arrondie, contenue dans un léger réseau entre des feuilles P. ApoUo. B. Chenilles sans tentacules. 4. Genre Piéride. G. Pierîs. Latr. Chenille pubescente, à tète petite et glo- buleuse , à corps allongé, cylindrique et atténué aux deux, extrémités. Chrysalide anguleuse , le plus souvent carénée au milieu et sur les côtés , avec la tête terminée par une seule pointe; at- tachée par la queue et retenue en outre par un lien transversal au milieu du corps. P. Brassicae. 5. Genre Coliade. G. Colias. Latr. Chenille pubescente , à tête globtdeuse, à corps allongé, convexe en-dessus et plat en-dessous, avec les anneaux très-distincts. Chrysalide anguleuse , plus ou moins renflée au milieu du dos et terminée an- térieurement par une seule pointe; atta- chée par la queue et retenue en outre, d'une manière lâche , par un lien trans- versal au milieu du corps C. Rhamni. 6. Genre Polyommate. G. Poljommatus. Latr. Chenilles onisci formes ou cloportes, à pattes très-courtes. 3a ICONOGRA^PHIE Chrysalides courtes, contractées et ob- tuses aux deux bouts, attachées par la queue et retenues en outre par un lien transversal très-serré au milieu du corps. Sect. a. Chenille en forme de bouclier ovale , couverte de poils très-courts, avec des impressions latérales. Chrysalide courte et presque ovoïde.. P. Phlaeas. Sect. b. Chenille en forme de bouclier très-convexe. Chrysalide oblongue, un peu déprimée antérieurement P. Damon. Sect. c. Chenille en forme de bouclier plat, un peu élargi antérieurement et ré- tréci postérieurement ; couverte de poils fins et courts. Chrysalide un peu rugueuse , convexe en-dessus et plate en-dessous P. Pruni. 7. Genre Érycine. G. Erjcina. Fabr. Chenille presque ovale , couverte de poils courts, avec la tête petite et arron- die ; les pattes à peine visibles. Chrysalide arrondie, hérissée de poils; attachée par la queue et par un lien trans- versal au milieu du corps E. Lucina. TRIBU II. Nymphalides. Nymphalides. Chrysalides ou anguleuses , ou gibbeuses , ou DES CHENILLES. 33 arrondies; toutes suspendues seulement par la queue, la tète en bas. A. Chenilles non épineuses. 8. Genre Libythée. G. Libythea. Latr. Chenille piibescente , d'égale grosseur dans sa longueur, avec la tète globuleuse. Chrysalide à angles arrondis , et dont oi la tète se termine par une seule pointe; suspendue seulement par la queue L. Celtis. B. Chenilles épineuses. 9. Genre Vanesse. G. Fanessa. Fabr. Chenille ayant la tète échancrée en cœur dans sa partie supérieure, et cou- verte d'aspérités velues; le corps garni de six rangées longitudinales d'épines velues ou rameuses , d'égale longueur sur tous les anneaux. Chrysalide anguleuse ayant la partie supérieure de la tête quelquefois arron- die , mais le plus souvent terminée par deux pointes ; le dos armé de deux ran- gées de tubercules plus ou moins aigus; suspendue seulement par la queue V. Morio. 10. Genre Argtnne. G. Jjgynnis. Fabr. Chenille ayant six rangées longitudi- Iconog. , tome 1. 3 34 ICONOGRAPHIE nales d'épines velues ou rameuses , dont deux plus longues sur le premier anneau. Chrysalide anguleuse, avec deux ran- gées de tubercules aigus sur le dos, le- quel est fortement échancré ou concave entre l'abdomen et le corselet; suspendue seulement par la queue A. Paphia. C. Chenilles sub- épineuses. 0 II. Genre Mélitée. G. Melitea. ¥ahr. Chenille ayant, au lieu d'épines, des tubercules charnus cunéiformes et cou- verts de poils courts et roides. Chrysalide presque obtuse antérieure- ment, avec des points élevés sur le dos; suspendue seulement par la queue M. Athalia. D. Chenilles à épines simples non velues. 11. Genre Danaïde. G. Danais. Latr. Chenille glabre , cylindrique et chargée d'un très -petit nombre d'épines simples non velues , très-longues et inclinées, les antérieures vers la tête, et les postérieures vers l'anus. Chrysalide arrondie , avec la partie in- férieure conoïde et très-contractée , sus- pendue seulement par la queue D. Chrysippe. E. Chenilles chargées de tubercules épineux ou velus. i3. Genre Liménite. G. Limenitis. Fabr. Chenille avant la télé en forme de cœur DES CHENILLES. 35 renversé, légèrement bifide dans sa partie supérieure et couverte d'aspérités velues, principalement sur les bords ; le corps cy- lindrique, fineaient chagriné , avec deux épines rameuses sur chaque anneau, ex- cepté le troisième, plus longues sur les premier, deuxième, quatrième , onzième et douzième anneaux que sur les autres. Chrysalide anguleuse, ayant la tête ter- minée par deux cornes très -longues, le dos caréné et présentant dans son milieu une protubérance très -saillante et très- comprimée latéralement ; suspendue seu- lement par la queue L. Sibylla. 14. Genre Nymphale. G. Nymphalis. Latr. Chenille ayant la partie supérieure de la tête bifurquée , le corps pubescent et chargé de tubercules de diverses formes et garnis de poils divergents , dont deux beaucoup plus minces et plus élevés que les autres sur le second anneau, et les six derniers inclinés vers l'anus. Chrysalide ayant la tête terminée par deux pointes obtuses, et une éminence très - prononcée sur le dos ; suspendue seulement par la queue N. Populi. F. Chenilles dont le dernier anneau se termine en queue fourchue ou bifide. i5. Genre Paphie. G. Paphia. Fabr. Chenille ayant la partie supérieure delà 3. 36 ICOIfOGRAPniE tête divisée en deux cornes divergentes, dont chacune est bifide , ce qui forme quatre pointes ; le corps finement cha- griné, s'amincissant postérieurement et se terminant en queue fourchue. Chrysalide courte, arrondie et conique dans sa partie inférieure , avec la tête pres- que obtuse et deux tubercules à l'anus ; suspendue seulement par la queue P. Jasius. i6. Genre Apature. G. Apatura. Fabr. Chenille ayant la partie supérieure de la tête divisée en deux longues pointes ou cornes divergentes; le corps finement cha- griné, s'amincissant postérieurement et se terminant en queue fourchue. Chrysalide très - comprimée latérale- ment, très -renflée et carénée du côté du dos, avec la tête bifide ; suspendue seule- ment par la queue A. Ilia. 17. Genre Satyre. G. Satjrus. Latr. Chenille ayant la tête sphérique , le corps plus ou moins allongé, pubescent, s'amincissant postérieurement, et dont le dernier anneau se termine en une queue bifide. Chrysalide généralement oblongue , ' sans angles saillants, avec la tête armée de deux pointes coniques et deux rangées de points élevés sur le dos; suspendue seulement par la queue S. Maera. DES CHENILLES. 37 TRIBU III. Hespérides. Hesperides. 18. Genre Hespérie. G. Hesperia. Latr. Sect. a. Chenille nue, allongée, amin- cie aux deux bouts, avec la tête globu- leuse. Chrysalide mince , effilée , avec un tu- bercule sur la tête et l'enveloppe de la trompe , qui se prolonge en pointe déta- chée sur l'abdomen; contenue dans une coque légère entre des feuilles H. Linea. Sect. h. Chenille pubescente , peu al- longée, amincie aux deux bouts, avec la tête globuleuse, un peu fendue et atta- chée au corps par un cou très-mince. Chrysalide oblongue, arrondie et con- tenue dans une feuille à demi-roulée. ... H. Malvae. 3j8 ICONOGRAPHIE TRIBU I. Papillonides. Papilionides. Chrysalides ou anguleuses ou arrondies ; la plupart fixées par la queue et retenues en outre parallèlement au plan d'attache par un lien transversal qui leur ceint le milieu du corps ; quelques-unes seulement enveloppées d'un léger réseau entre des feuilles. A. Chenilles tentaculées. I. Genre Papillon. G. Papilio. Latr. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Chenille cylindrique, plus grosse antérieurement, ayant la peau lisse, la tête hémisphérique , rentrant en partie sous le premier anneau , et portant sur le dos un tentacule ré- tractile en forme d'Y. Chrysalide anguleuse , avec la tête terminée en croissant et deux rangées de tubercules sur le dos; attachée par la queue et retenue en outre par un lien transversal au milieu du corps. Ce genre renferme environ cent cinquante espèces , dont quatre seulement appartiennent à l'Europe , et sur ces quatre on n'en connaît DES CHENILLES. '5c^ que trois dont les chenilles aient été observées , savoir : celles des papillons Machaon, Alexanor tl Podalirius.'Le^ deux premières vivent sur les plantes ombellifères et la troisième sur les ar- bres fruitiers. Toutes ces chenilles , lorsqu'on les inquiète, font sortir de la partie supérieure de leur premier anneau deux cornes de couleur rou- geâtreet de substance charnue, portées sur une tige commune ; elles semblent être de la nature de celles des limaçons, et sont susceptibles comme elles de s'allonger et de se raccourcir à la volonté de l'animal. Ces cornes , au moment où elles sor- tent du cou de la chenille , exhalent une odeur assez forte, d'où il est permis de croire que c'est un moyen de défense que la nature leur a donné contre leurs ennemis ; ce qui n'empêche pas ce- pendant qu'elles ne soient souvent piquées de l'ichneumon. 4o ICONOGRAPHIE I. PAPILLON FLAMBE. PAPILIO PODALIRIUS. (PI. i,fig. i.) Tom. I. pag. 36. pi. i. fig. i. Diurnes. God. Cette chenille vit solitairement sur différents arbres fruitiers, principalement sur Y amandier et \e prunellier. Elle paraît d'abord en juin et en- suite en septembre. Celle de !a première époque donne son papillon en juillet et août, après être restée quinze jours en chrysalide; celle de la se- conde passe l'hiver dans cet état, et son papillon n'éclôt qu'en avril ou mai de l'année suivante. Cette chenille est assez rare ou du moins diffi- cile à découvrir, tandis que son papillon est très- commun, surtout dans le midi de la France. C'est dans les bois montueux et où abonde le pru- nellier qu'il faut chercher l'un et l'autre. Nota. La description que M. Godart donne de cette che- nille est très-inexacte, et parait avoir été faite d'après la figure d'Hubner, qui ne ressemble nullement à la nature. La figure de la chrysalide est de M. Jourdin-Pellieux. fia Papillon Lcles //./ 1. a. b. lapillon l'o.lalir.. I /'.„/,r/u;„..-J 2. al,. I<1. Ma,.|.,,..n f l/„r/„,..„ J J. a. l,. \A. Alrxanor ^ l/,:nu„.,- / DES CHENILLES. 4' 2. PAPILLON MACHAON. PAPILIO MACHAON. ( PI. i , fig. 2. ) Tom. i.pag. 38. pi. i.fig. 2. Diurnes. God. Cette chenille vit solitairement sur la plupart des plantes ombellifères , principalement sur le fenouil , la carotte sauuage et la carotte cultivée. Elle paraît deux fois comme la précédente et aux mêmes époques. Elle n'est pas rare dans les jardins potagers où l'on cultive la carotte ; et son papillon voie abondamment surtout en août dans les champs de luzerne. Elle est facile à élever; mais elle est souvent piquée de l'ichneu- mon. La chrysalide est le plus souvent d'un beau vert, avec les tubercules du dos jaunes, et quel- quefois grise, avec la poitrine et le ventre noi- râtres. La figure de la chenille est de M. Jourdin-Pellieux. l\1 ICONOGRAPHIE 3. PAPILLON ALEXANOR. PAPILIO ALEXAWOR. (Pi. i , fig. 3.) Tom. 2. pag. lo. pi. i. fig. i. Diurnes. God. tom. i. pag. la. Supplément aux Diurnes. Dup. Cette chenille, dont nous avons donné la des- cription dans le Supplément aux Diurnes , a été trouvée pour la première fois il y a sept ou huit ans dans les montagnes des environs de Digne. Depuis lors plusieurs amateurs de cette ville l'é- lèvent tous les ans, ce qui a rendu son papillon commun dans toutes les collections, de rare qu'il était auparavant. Elle ressemble beaucoup pour la forme à celle du Machaon; mais le fond de sa couleur est d'un vert-jaunâtre, et les bandes annu- laires de celle - ci sont remplacées chez elle par des taches de diverses formes. Cette chenille , suivant les observations de M. Rippert , vit sur le seséli dioïqiie^ et dans la première quinzaine d'août elle va s'attacher, pour se chrysalider, au-dessous des roches qui bordent les monta- gnes, où il est très-difficile d'apercevoir sa chry- salide, dont la couleur d'un gris - verdâtre se confond avec celle de ces roches. Cette chry- salide passe l'hiver, et le papillon n'en sort qu'au mois de juin de l'année suivante; ainsi cette es- pèce ne paraît qu'une fois par an. DES CHENILLES. 43 A. Chenilles tentaculées. Genre Thaïs. G, Thais. Fabr. , ., CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Chenille cylindrique , plus grosse antérieurement , couverte de plusieurs rangées d'épines charnues et velues déforme co- nique; ayant la tête assez forte et globuleuse , et portant sur le cou un tentacule rétractile et charnu en forme d'Y. Chrysalide très-effilée et conicocylindrique postérieurement, à demi-tronquée et terminée par une seule pointe anté- rieurement; fixée par la queue et attachée en outre par un lien transversal au milieu du corps. Des six espèces que ce genre renferme, VHjp- sipjle est la seule dont la chenille nous soit con- nue. Elle porte un tentacule rétractile comme celles du genre Papillon , et il y a lieu de croire que toutes ses congénères, qui n'ont pas encore été observées, sont dans le même cas. Quant au surplus, nous renvoyons à son article pour ne pas nous répéter. 44 ICONOGRAPHIE 4. thaïs hypsipyle. thaïs hypsipyle. (PI. 2, fig. 4. ) Tom. II , pag. aS, pi. m. Diurnes. God. Le célèbre voyageur Pallas est le premier qui ait fait connaître cette chenille, et tous les au- teurs qui en ont parlé ensuite ont répété d'a- près lui qu'elle vivait exclusivement sur Y aristo- loche clématite. Cela est - très possible dans la Russie méridionale, où il l'a trouvée; mais en Ita- lie et dans le midi de la France , c'est sur Varis- toloche à feuille ronde qu'on la trouve le plus ordinairement. Parvenue à toute sa taille à la fin d'août, elle ne tarde pas à se changer en chry- salide, passe le reste de la belle saison et tout l'hiver sous cette forme , et ne devient insecte parfait qu'au printemps suivant, c'est-à-dire vers la fin de mars et quelquefois plus tôt , suivant que le temps est plus ou moins chaud. J'ai reçu de M. Cantener plusieurs chrysalides de cette espèce, qu'il trouve fréquemment dans les environs d'Hyères. Quatre de ces chrysalides ont parfaitement réussi et m'ont donné leurs pa- pillons le 18 mars; à la vérité elles étaient dans un cabinet exposé au midi, et où je fais du feu tout l'hiver. DES CHENILLES. ^5 A. Chenilles tentaculées. 3. Genre Parnassien. G. Parnassius. Latr. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Chenille cylindrique , légèrement velue, à tête petite et glo- buleuse rentrant en partie sous le premier anneau; portant sur le cou un tentacule rétraclile en forme d'Y. Chrysalide arrondie , contenue dans un léger réseau entre des feuilles. L' APOLLON est la seule espèce de ce genre dont on connaisse la chenille. Cette chenille porte comme celles des deux genres précédents deux cornes rétractiles sur le premier anneau; mais à l'instar de celles de quelques Hespéries, elle se file un léger tissu entre des feuilles pour se chry- salider; ce qui est une exception à la règle com- mune, d'après laquelle les chrysalides des Diurnes sont nues et suspendues en plein air, soit per- pendiculairement, soit parallèlement au plan de position. Au reste , nous renvoyons à son article pour ne pas nous répéter. 46 ICONOGRAPHIE 5. PARNASSIEN APOLLON. PARNASSIUS APOLLO. ( PI. 2 , fig. 5. ) Tom. II. pag. i5. pi. 11. Diurnes. God. Cette chenille vit sur les différentes espèces iVorpins et de saxifrages qui croissent sur les rochers des montagnes de 4à 5oo toises au moins d'élévation. Elle met beaucoup de temps à croître et est très - difficile à élever. Elle éclôt ordinai- rement au commencement d'avril et ne parvient à toute sa taille que vers le milieu de juin. A cette époque elle se file une espèce de coque à claire- voie entre des feuilles , et s'y change en une chry- salide arrondie, brune et saupoudrée de bleuâtre. Cette chrysalide, tout-à-fait différente de celles des autres Diurnes , ressemble beaucoup à celle d'un bombyx. L'insecte parfait en sort au bout de quinze ou vingt jours, suivant que la saison est plus ou moins chaude. Dans la Lozère, où ce Parnassien est très-com- mun , j'ai remarqué que la femelle paraît dix jours plus tard que le mâle, et descend plus bas dans les vallons pour se reposer sur les fleurs des jardins et des prairies. Papil loin des // // 4. al). TliniS llv|i.sipvlc ( /Ji//Ka/>j//<- 1 O.a.b. PaiMiasSlCII \polloii fA/,o//ol (). .1. l>. I iCI'KlO (iazcc /(hi/. Piél'lflo du Chou f/ir,r.r.rinrj tS. a U. Id. . M. (lu NavoL (.\',i/>i ) lo. a l) KU'lll. Xwvwv . ffarJ,f-r.rit Il a. l>. Piéride DapMioe i />ii/>/i',/(,<-j la.ab.ld. de la Moutarde f'tlmapùrj \C).i\ ("oliade Soufio ,'//i/.i/<-/ l4a.1>.ld. Souri /F.i/ii.r,, t j"). a b . Id. Citron / R/inniiii DES CHENILLES. ^y B. Chenilles sans tentacules. 5. Genre Colia^de. G. Colias. ï^atr. CARACTKRKS GÉNÉRIQUES. Chenille pubescente , a téce globuleuse, à corps allongé y con- vexe en-dessus et plat en-dessous, avec les anneaux très- distincts. Chiysalide anguleuse, plus ou moins renflée au niilieu et ter- minée antérieurement par une seule pointe ; attachée par la queue, et retenue en outre d'une manière lâche par un lien transversal au milieu du corps. Quoique tous les papillons de ce genre soient plus ou moins communs , on n'en connaît en- core que trois dont les chenilles ont été obser- vées. Deux de ces chenilles vivent sur les plantes légumineuses et la troisième sur les nerpi'uns. Le fond de leur couleur est d'un vert plus ou moins foncé. Leurs chrysalides diffèrent de celles des Piérides par un renflement très-considérable du côté de l'enveloppe des ailes. La ceinture trans- versale qui les retient parallèlement au plan de position est beaucoup plus lâche que dans les autres Papillonides. 58 ICOWOGB APHIE t3. coliade soufre. COLIAS HYALE. (PI. 4 , %• i'^.) Toni. I. paj,'. 47. pi. 2 secund. fîg. 2. Diiu'nes. God. Cette chenille vit solitairement sur la coro- nille bigarrée {coT'onilla variegatd). On la trouve en juin et en septembre. Les individus de la première génération donnent leurs papillons en juillet et août, et ceux de la seconde en mai de l'année suivante après avoir passé l'hyver en chrysalide. L'insecte parfait aime à se repo- ser sur les fleurs de luzerne. Il est commun partout , et cependant sa chenille est à peine connue. DES CHENILLES. 69 14. COLIADE SOUCI. COLIAS EDUSA. (PI. 4, %■ i4) Tom. 1. feuille 3 bis. pi. 2 secund. fig. i. Diurnes. Gud. Cette chenille vit solitairement sur plusieurs espèces de trèfles , de luzernes et de cytises. Elle paraît deux fois, en juin et en septembre. Les individus de la première génération donnent leurs papillons en juillet et août , et ceux de la seconde en mai de l'année suivante , après avoir passé l'hiver en chrysalide. Cette chenille est très-difficile à découvrir à raison de sa couleur verte qui empêche de la distinguer de la plante sur laquelle elle vit, et il en est de même de sa chrysalide. L'insecte parfait est très -commun au mois d'août dans les prairies sèches et les champs de luzerne. 6o ICONOGRAPHIE i5. COLIADE CITRON. COLIAS RHAMNI. ( PI. /, , fig. i5. Tom. I. pag. 43. pi. 2. fig. 1. Diurnes. Cod. Cette chenille vit solitairement sur le nerprun purgatif {rhamnus catharticus) et sur le nerprun bourdaine [7'Jiamnus frangula). Elle se montre plusieurs fois pendant Tannée, sans époques fixes; cependant c'est en septembre qu'on est plus .sûr de la trouver : mais elle n'est pas facile à décou- vrir à cause de sa couleur, qui tranche peu avec celle des feuilles dont elle se nourrit. C'est inu- tilement d'ailleurs qu'on voudrait la faire tomber de l'arbre en frappant ou en secouant celui-ci: elle couvre de soie la feuille sur laquelle elle repose, et s'y cramponne si bien avec ses pattes membraneuses qu'il est impossible de l'en déta- cher sans la blesser. Sa chrysalide est remarquable par le renfle- ment considérable que forme l'enveloppe des ailes. Le lien en forme de ceinture par lequel elle est suspendue est très -lâche, et ses deux DES CHENILLES. 6l bouts se réunissent au même point, au lieu d'être écartés l'un de l'autre comme dans les autres es- pèces du même genre. Le Citron est le précurseur du printemps : on le voit voler dès les premiers beaux jours de fé- vrier , et comme cette saison n'est pas assez chaude pour l'éclosion des chrysalides , il est plus que probable que les papillons de cette espèce qui se montrent à cette époque sont des individus éclos à la fin de l'automne , qui hiver- nent dans des creux d'arbres ou dans d'autres endroits à l'abri dii froid , et qui sortent de leur retraite aussitôt que la température se radoucit. Ga ICONOGRAPHIE B. Chenilles sans tentacules. 6. Genre Poltommate. G. Poljommatus. liatr. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.' Chenilles oniscif ormes ou cloportes à pattes très-courtes. Chrysalides courtes , contractées et obtuses aux deux bouts , attachées seulement par un lien transversal très-serré au milieu du corps. Les chenilles de ce genre très-nombreux en espèces se divisent en trois groupes naturels , comme les papillons qui en proviennent, SAVOIR : i" Chenilles en forme de bouclier oblong, couvertes de poils très- courts , avec des impressions latérales. — Chrysalides courtes et presque ovoïdes. Ces chenilles sont ordinairement d'un vert- pâle, couvertes d'un duvet roussâtre, avec la tête d'un brun-clair ou d'un brun-foncé ; elles vivent en général sur les riimex, et se métamorphosent près de terre. Leurs papillons, à l'exception d'un seul(polyom. Fat l? i ), sont d'un fauve-doré bril- lant en-dessus , et volent pour la plupart sur les prairies des montagnes. On appelle ces polyom- mates les Bronzés. DES CHENILLES. 63 1^ Chenilles en forme de bouclier très - convexe ou élevé en bosse. — Chrysalides oblongues , un peu déprimées anté- rieurement. Ces chenilles ont la forme d'une casside ou d'un cloporte; elles sont pour la plupart d'une largeur égale , avec la tête noire , le dos élevé et souvent orné de couleurs variées. Elles vivent en général sur les plantes légumineuses , se métamorpho- sent sur la tige de ces plantes et quelquefois dans la terre. Les papillons qui en proviennent ont en général le dessus de leurs ailes d'un bleu- azuré chez le mâle , et d'un brun-foncé chez la femelle. Quelques espèces n'habitent que les pays de montagnes ; les autres se trouvent par- tout. On appelle ces polyommates les Azurins. 3" Chenilles en forme de bouclier plat , un peu élargi anté- rieurement et rétréci postérieurement , couvertes de poils fins et courts. — Chrysalides rugueuses ou raboteuses , convexes en -dessus et planes en- dessous , souvent héris- sées de petits poils courts. Ces chenilles ressemblent un peu à celles de la division précédente ; mais elles sont moins bombées et non d'égale largeur , et leurs cou-, leurs sont moins variées. Elles ne vivent que sur les arbres ou les arbrisseaux, et leur métamor- phose a lieu ordinairement sur les feuilles et loin de la terre. Les papillons de cette division 64 ICONOGRAPHIE se font remarquer par une petite queue linéaire, placée près de l'angle anal de leurs ailes infé- rieures , et souvent précédée extérieurement d'une dent plus ou moins saillante. Ils se distin- guent en outre des autres Polyommates par le dessous de leurs ailes qui est traversé par une ou deux lignes blanches continues ou interrompues, au lieu d'être parsemé de points ou taches ocel- lées comme dans ceux des deux premières divi- sions. Ces papillons, appelés vulgairement Petits- Porte-queues , se trouvent pour la plupart dans les bois et aiment à se reposer sur les fleurs de ronce et sur celles du thym et du marrube. Les chenilles des Polyommates sont très-diffi- ciles à trouver; ce n'est guère qu'en battant les arbres et en fauchant, c'est-à-dire en traînant de droite et de gauche son filetsur les prairies qui ren - ferment beaucoup de plantes légumineuses , sur les champs de luzerne et sur les buissons de genêt, qu'on parvient à s'en procurer quelques-unes. Celles qui appartiennent à la seconde division se contractent en boule , et se laissent tomber à terre au moindre ébranlement de la plante sur la- quelle elles se trouvent placées. La plupart n'ont qu'une génération par an , et c'est principale- ment en mai et juin qu'il faut les chercher; elles sont difficiles à élever et croissent aussi lentement qu'elles marchent. DES CHENILLES. 65 i6. POLYOMMATE PHL^AS. POLYOMMATUS PHL.EAS. (Pi. 5, fig. 16.) Tom. I. pag. 2o4- pi- 10. fig. i. Diurnes. God. Cette chenille vit sur V oseille sau{>age {rumex acetosd) , et paraît à différentes époques de l'an- née. Les individus qu'on trouve en septembre passent l'hiver en chrysalide et ne donnent leurs papillons qu'en avril de l'année suivante. L'in- secte parfait vole dans les clairières des bois de- puis les premiers beaux jours du printemps jus- qu'en automne ; il aime à se reposer à terre. La plante représentée est celle indiquée ci- dessus. Iconog. , tome 1. 66 ICONOGRAPHIE 1. POLYOMMATE HELLE. POLYOMMATUS HELLE. ( PI. 5, fig. 17 ) Tom. II. pag. 184. pi. 2^. fig. 5. 6. Diurnes. God. Cette chenille vit sur \di patience {rumex pa- tientia) et paraît deux fois, en juin et septembre. Les individus de la première génération donnent leurs papillons en août , et ceux de la seconde en mai de l'année suivante, après avoir passé ilii- ver en chrysalide. Cette espèce ne se trouve que dans les prai- ries humides des montagnes d'une certaine élé- vation. Il n'est pas à ma connaissance qu'elle ait jamais été prise dans l'est de la France, quoique M. Godart dise qu'elle s'y trouve : tous les indi- vidus qui en existent dans les Collections de Pa- ris proviennent d'Allemagne, et notamment des environs de Leipsick, où il paraît qu'elle est très- commune. La plante représentée est celle indiquée ci- dessus. Du Papillonides. Pl.V. -B/fuméfif^ Pm,vU etDireuxt. 3 6.a:^.c.PoljOimiiate Phlœas fPh/œtui-J 17. a- b . Idena Hellc /"I/el/e/xS.&.h. Idem de laVer<2;e d'or fVïrt/aurcir ) 19. a b. I(îoni de la Ronce fBu/>ij DES CHENILLES. 67 8. POLYOMMATE DE LA VERGE D'OR. POLYOMMATUS VIRGAURE^. (Pi. 5,fig. 18. ) Tom. I. pag. 202. pi. IX secund. fig. 5. et pi. x secund. fig. 4- Diurnes. God. Cette chenille vit sur la Verge d'or (^solidago virgaurea ) et sur la patience sauvage ( rumex aculus ). Elle paraît deux fois, en juin et en sep- tembre. Les individus de la première génération donnent leurs papillons en juillet et août , et ceux de la seconde en mai de l'année suivante, après avoir passé l'hiver en chrysalide. Cette espèce se trouve principalement dans les prairies des montagnes secondaires. Je l'ai vue voler abondamment en traversant le Jura dans les premiers jours d'août , lors de mon retour d'Italie par Genève. La plante représentée est la Verge d'or ( soli- dago virgaurea ). ^8 icooGRAPrriE 19. POLYOMMATE DE LA. RONCE. POLYOMMATUS RUBI. ( PI. 5 , fig. 19. ) Tom. I. pag. 206. pi. 10. fig. 3. et pi. 10 secund. fig. 5. Diurnes. God. Cette chenille vit sur la ronce bleuâtre [rubus ccesius), sur la ronce frutescente [i^ubus frutico- sus ) , sur le genêt des teinturiers ( genista tinc- toria ) , sur Y esparcette ou sainfoin ( hedysarum onobrjchis ) , sur le genêt à balais ( genista sco- paria ) et sur plusieurs espèces de cjtises. Elle n'a qu'une génération par an. On la trouve par- venue à toute sa taille à la fin de l'été. Elle passe l'hiver en chrysalide et ne donne son papillon qu'en avril ou mai de l'année suivante. Celui-ci aime à se reposer sur toutes les plantes qui se trouvent en fleur à cette époque. La plante représentée est la ronce bleuâtre ( rubus cœsius ). DES CHENILLES. 69 20. POLYOMMA.TE DAMON. POLYOMMATUS DAMON. (PI. '6 , fig. 20. ; > Tom. II. pag. 190. pi. 24- fig- 5 et 6. Diurnes. God. Cette chenille vit sur plusieurs plantes légu- mineuses , mais principalement sur V esparcette couchée ( hedjsarum supinum ), qui croît sur les coteaux des provinces méridionales. On la trouve à la fin de mai, et son papillon paraît au mois de juillet. Il est très-commun dans les parties mon- tagneuses du midi de la France ; je l'ai pris abon- damment dans le département de la Lozère , ainsi que dans le voisinage des Pyrénées. La plante représentée est le sainfoin ( hedjsa- rum onobrjchis ). 70 ICONOGRAPHIE ai. POLYOMMATE CYLLARUS. POLYOMMATUS CYLLARUS. ( PI. 6 , fig. 21.) Tom. I. pag. 222. pi. II. fig. 3. pi. xi quart, iig. 4- / Diurnes. God. Cette chenille vit sur V astragale réglisse ( as- tragalus glfcjphillos) , V astragale esparcètte {as- tragalus onobrjchis^ , le mélilot officinal ( meli- lotus offîcinalis) ^ la luzerne [medicago satiwa)et le genêt ailé{genista sagittalis). Elle paraît deux fois, en mai et en août. Les individus de la pre- mière génération subissent toutes leurs métamor- phoses en six semaines; ceux de la seconde ne de- viennent insectes parfaits qu'au mois d'avril de l'année suivante , après avoir passé l'hiver en chrysalide. Le papillon se trouve assez fréquem- ment dans les champs de luzerne qui avoisinent les bois , vers la fin de juin. La plante représentée est Vastragale réglisse {astragalus gljcjphillos '). DES CHENILLES. 22. POLYOMMATE ARGUS. POLYOMMATUS ARGUS. { PI. 6 , fig. i%. ) Toni. 1. pag. 2i5. pi. II. fig. I. pi. xi tert. fig. 4- Diurnes. God. Cette chenille vit sur le mèlilot officinal {me- lilotus officinalis ) , le genêt allemand ( genista germanica)^ le genêt à balais (^genista scoparia), le sainfoin ( hedjsarum onobrychis ) et autres légumineuses. Elle n'a qu'une génération par an. On la trouve dans le courant de mai, et son papillon paraît à la fin de juin. Celui-ci ne suc- cède pas au Polyommate yEgon, comme le dit M. Godart ; mais il le précède au contraire de quinze jours. Il vole dans les mêmes localités , c'est-à-dire dans les clairières des bois secs rem- plies de bruyères. Je l'ai pris abondamment dans le parc de Chambord et les environs de Ne- mours , et quelquefois au bois de Vincennes. La plante représentée est le Mêlilot officinal ( meUlotus officinalis ). •Jl ICONOGRAPHIE 'JS3. POLYOMMATE ^GON. POLYOMMATUS .EGON. ( PI. 6 , fig. 23.) Tom. I. pag. 217. pi. XI secund. fig. 4. Diurnes. God. Cette chenille vit sur le genêt à balais {ge- nista scoparia) , ainsi que sur le baguenaudier commun ( colutea arborescens ). On la trouve en mai, et son papillon paraît à la fin de juin et dans le courant de juillet. Il succède au Polyommate Argus, et vole comme lui dans les clairières des bois remplies de bruyères et de genêts. Il est très-commun, La plante représentée est le bagnaudier com- mun ( colutea arborescens ). Oiiiiiuv Papilloiiides. Fin. i 20.a.l).PolyonnnalO Dainon n)a/>iott / 21. a. l>. c.ld. Cvllai-us /(',///,iru.>-y 22 . ali.ld. Aiq;ua /' tr,/i(.rj -20 . i\ .\> .\iK . Ji^çrort f.K,/on J DES CHENILLES. 24. POLYOMMATE ALEXIS. POLYOMMAÏUS ALEXIS. (Pi. 7,%. 24. Tom. 1. pag. 212. pi. XI secund. fig. 3. Diurnes. God. Cette chenille, suivant Ochsenheimer, vit sur la hugî^ajie {ononis spinosa), \e fraisier commun {/ragaria vesca ) et X astragale réglisse [astraga- lus glycyphjllos\ mais nous l'avons toujours trou- vée sur la luzerne cultivée ( medicago sativa ). Elle paraît pour la première fois en mai , et pour la seconde à la fin de juillet. Les chenilles de la première génération donnent leurs papillons en juin, et celles de la seconde en août et sep- tembre. Quelques individus de cette dernière époque ne deviennent insectes parfaits qu'au printemps suivant, après avoir passé l'hiver en chrysalide ; et c'est d'eux que proviennent les chenilles que l'on trouve en mai. Il est assez singulier que parmi les nombreuses chenilles de Polyommates que figure Hubner , celle - ci ne soit pas représentée , quoique une des moins rares , car elles le sont toutes plus "74 ICONOGRAPHIE OU moins. La figure qu'en donne Eriist est très-inexacte : il la représente couleur de chair avec des lignes latérales rouges surmontées de points noirs, tandis qu'elle est entièrement verte : nous en avons élevé plusieurs individus, et tous étaient de cette couleur. Cette éducation nous a donné lieu d'observer que ces chenilles se mangent entre elles lorsqu'on les laisse jeû- ner, et qu'elles se transforment sur terre sans se fixer préalablement par aucun lien. Une autre observation que nous consignerons ici , c'est que sur huit chrysalides que nous avons obtenues cette année ( iSSa ), il s'en est trouvé cinq qui contenaient chacune un ichneumon de la même espèce; les autres ne nous ont donné que des femelles. La plante représentée est la luzerne cultivée ( medicago saliva ). DES CHENILLES. ']S 25. POLYOMMATE ALSUS. POLYOMMATUS ALSUS. ( PI. 7 , tig- ^5. ) Tom. II. pag. 208. pi. XXVI. fig. 5. 6. Diurnes. God. Supplém. aux Diurnes, tom. i. pag. 84. Dup. Cette chenille vit sur Yastmgale pois chiche ( astragalus cicer) , plante qui croit ordinaire- ment dans les régions sous-alpines, mais qu'où trouve aussi dans les endroits secs et pierreux des environs de Paris. Elle paraît deux fois , en mai et en juillet. On voit voler à la fin de juin les papillons provenant de la première généra- tion, et en août ceux de la seconde. Cette es- pèce est très-commune dans la foret de Fontaine- bleau et les environs de Nemours. On la trouve aussi, mais plus rarement, sur le coteau de Belle- vue, à deux lieues de Paris. La plante représentée est celle indiquée ci- dessus. 7^ ICONOGRAPHIE 26. POLYOMMATE DU PRUNIER. POLYOMMATUS PRUNI. ( PI. 7, fig. 26. ) Toni. I. pag. 184. pi. 9. fig. 2. Diurnes. God. Cette chenille vit sur \ épine-vinette ^ le noise- tier^ le chêne ^ le bouleau, et le plus ordinaire- ment sur le prunier épineux ( prunus spinosa ). Elle ne paraît qu'une fois par an , en mai , et son papillon éclôt du to au 20 juin, époque passée la- quelle on ne le trouve plus que gâté. Ce papillon ne vole que par un temps chaud et serein dans les clairières des bois , où il aime à se reposer sur les buissons , principalement sur ceux du cornouiller sanguin ( cornus sanguineus ) ^ qui est alors en fleurs. 11 est très-commun certaines an- nées dans la foret de Bondy, et cette localité est la seule des environs de Paris où je l'ai trouvé jusqu'à présent ; cependant il paraît qu'on l'a pris également dans les bois de Versailles. La chenille de cette espèce est très-difficile à trouver, et sa chrysalide diffère de celles des au- tres Polyommâtes de la même division en ce que son abdomen, très- renflé, est garni de tu- bercules pointus. La plante représentée est le prunier épineux ( prunus spinosa ). / Diurnea . Papillomdes Fi.m. T.Humcwl fmcit etDireacit. 24 a. ."b.c . d. Polyonnaate Alexis fAleau^ ) 2b . a. .\) .\â^ ■ Aïs-as fllaus J 2.6 . a. .0 . Ici. du Prxmiex (Triuù ) 27- A -t. I.C.d. Ici. Ljnacee ( Lijnc^us j DES CHENILLES. 79 ig. POLYOMMATE DU PRUNELLIER. POLYOMMATUS SPINI. ( PI. 8 , fig. 29. Tom. II. pag. 167. pi. xxT. fig. 8 et 9. Diurnes. God. Cette chenille vit sur le prunellier (prunus spinosa ). Elle ne paraît qu'une fois par an , et son papillon vole en juillet et août. Cette espèce paraît étrangère au nord et à l'ouest de la France; on commence seulement à la trouver à partir de Dijon, et elle est très- commune aux environs de Lyon. Elle vole dans les clairières des bois. La plante représentée est celle indiquée ci- dessus. ICONOGRAPHIJE 3o. POLYOMMATE DU CHENE. POLYOMMATUS QUERCUS. (Pi. 8, flg. 3o. Tom. I. pag. 190. pi. 9 secund. fig. i. et pi. ix tert. fig. 3. Diurnes. God. Cette chenille vit sur le chêne ordùiaire i^quer- cus robuf). On la trouve dans le courant de juin, et son papillon vole dans les quinze premiers jours de juillet. On se la procure quelquefois en la faisant tomber de l'arbre sur lequel elle vit. Cette espèce n'est pas rare dans les bois; mais elle est difficile à prendre , parce qu'elle vole presque toujours à la cime des arbres , où l'on voit les deux sexes se poursuivre continuelle- ment. Elle ne se montre qu'une fois par an. La plante représentée est celle indiquée ci- dessus. DES CHENILLES. 3i. POLYOMMATE LYNCÉE. POLYOMMATUS LYNCEUS. (PI. 8,(ig. 3i . Tom. I. pa{^. i86. pi. ix. terl. lig. i. Diurnes. God. Cette chenille, qui n'a qu'une génération par an , vit sur le chêne ordinaire {^quercus robui). On Ja trouve parvenue à toute sa taille dans les pre- miers jours de juin , et son papillon paraît du 20 de ce mois au 1 5 juillet. Elle est d'abord d'un beau vert et devient couleur de chair quelque temps avant de se chrysalider. Quoique cette espèce soit très-commune dans l'état parfait , il est rare de rencontrer sa che- nille; celle-ci se tient de préférence sur les taillis des jeunes chênes, qu'il faut secouer fortement pour l'en faire tomber. C'est ainsi que M. Pierret fils s'en est procuré deux individus qu'il a bien voulu me donner , et qui sont figurés dans cet ouvrage. L'insecle parfait aime à se rej)Oser sur les (leurs de ronce et de serpolet. La plante représentée est le chcne ordinaire (quercus rohur ). Jconog., tome I. G Sa ICONOGRAPUlSi 32. POLYOMMATE XANTHÉ. POLYOMMATUS XANTHE. (Pi. y, (ig. Sa. 'F'om. I. pag. 196. p!. 9. secund. fig. 3. pi. 10. scctind. fîg. i. Diurnes. God. Cette chenille, représentée sur une l)ranche fie genêt à balais, n'est décrite ni figurée dans aucun auteur à ma connaissance. Comme celles des autres Poîyommates de la même division, elle est en forme de bouclier oval , renflé dans le mi- lieu et déprimé sur les cotés. Sa couleur géné- rale est d'un vert clair, avec une ligne latérale jaune formant rebord au-dessus des stigmates qui sont noirs et visibles seulement à la loupe. On voit en outre de chaque côté du corps sept lignes obliques d'un vert plus foncé. Toutes les pattes sont vertes et la tête noire. Ija chrysalide a la même forme que celle du Polyommate Phlœas ; cependant elle est un peu plus déprimée sur les cotés dans sa partie anté- rieure. Elle est d'un brun- rougeâlre , finement pointillée de brun plus foncé, et hérissée de poils courts , avec trois rangées de points noirâtres sur l'abdomen. DES CHENILLES. 83 Cette chenille paraît deux fois , à la fin de juin et dans le courant de septembre. Les individus de la première époque donnent leurs papillons en août, et ceux de la seconde en mai de l'an- née suivante, après avoir passé l'hiver en chry- salide. Elle vit, suivant Fabricius, sur Voseille ( rumex acetosa ) ; mais l'individu figuré a été trouvé sur le genêt à balais (^genista scoparia ). Son papillon se montre fréquemment dans les clairières des bois secs où abonde cette der- nière plante. Nota. L'individu figui'é est un peu plus pr.'iiid que nature. G. ^4 ICONOGRAPHIE B. Chenilles sans tentacules. 7. Genre Érycine. G. Erjcina. Fabr. CAKACTÈHES GKNÉRIQUES. Chenille presque ovale, couverte de poils courts, avec la tête petite et arrondie , les pattes à peine visibles. Chrysalide arrondie , hérissée de poils ; attachée par la queue et par un lien transverscd au milieu du corps. L'Europe n'a fourni jusqu'à présent qu'une seule espèce à ce genre qui en renferme beau- coup d'exotiques. Cette espèce unique [Lucind)^ faute d'avoir été observée dans ses premiers états, a été classée par tous les auteurs qui en ont parlé parmi les Argynnes ou les Mélitées y dont elle porte en effet la livrée dans son état parfait ; mais en l'examinant avec attention dans cet état même, on voit qu'elle en diffère essen- tiellement par ses palpes et ses antennes qui sont comme ceux des Polyommates ; on voit également qu'elle se rapproche beaucoup de ces derniers par la forme du corselet et de l'abdo- men ; de sorte qu'on ne pourrait se dispenser de la ranger parmi eux si ses pattes antérieures n'étalent extrêmement courtes et en forme de palatine comme chez les Nymphalides . Or, c'est Piuri Fapillonides. FIE. FDum^nd fi-iiu aVu-aut . >2. d 11 . Polyoramate XaDtté/iz/?A^y35.a.l).Er\TlIie lucine f lucina' ) 04 • « ^c l'il5\-tlie'e du MicocoxiUer'^ ( Celhs J DES CHENILLES. 85 ià le caractère qui distingue principalement les Érycines des Poijommates. Toutefois elle diffère tellement àes Erycines exotiques par ?>on faciès^ qu'elle mériterait p'eut-être de former le type d'un genre particulier. Quant à sa chenille et à sa chrysalide , elles ont les plus grands rapports avec celles des Po- ijommates pour la forme; mais elles sont héris- sées de longs poils, tandis que ces dernières ne sont que pubescenles. 86 ICONOGRAPHIE 33. ÉRYCINE LUCINE ERYCINA LUCOA. (PL 9,%. 33. j Toin. 1. pag 82. pi. 4. (jiuiit. fiy. 3, et pi. 4. 4> • A .t 1(1,1(1. Ya.^xv^ I levana, J DES CHENILLES. 1 I 5 Toutes les chenilles iYArgjmies qu'on a ob- servées jusqu'à présent, vivent solitairement sur des plantes basses, et principalement sur diffé- rentes espèces de violette. Elles se tiennent dans les endroits ombragés des bois, et ne sortent de leur retraite pour manger que pendant la nuit, ce qui fait qu'on en rencontre rarement pendant le jour sur les plantes dont elles se nourrissent. Aussi sont - elles encore très - peu connues , et avons-nous été réduits à faire copier dans Hub- ner, Roésel et Fuessly, la plupart de celles dont nous donnons la figure. Le VF volume des Annales de la Société lin- néenne de Paris (septembre i^i'j) contient un Mémoire très -intéressant de M. Vaudouer, sur la léthargie plus ou moins longue qu'éprouvent certaines chenilles ^Argynnes pendant le cours de leur vie, et qui, d'après ses observations, ne serait pas seulement occasionnée par le froid et le défaut de nourriture, puisqu'elle a lieu égale- ment au milieu de l'été. En effet, ayant élevé un certain nombre de chenilles de l'Argynne Eu- phrosjne , provenant d'œufs pondus le 22 mai 1826 , voici ce qui lui est arrivé. Toutes ces che- nilles cessèrent de manger vers la fin de juin et tombèrent dans l'engourdissement, bien qu'elles fussent placées au milieu d'une nourriture abon- dante. Quelques - unes seulement sortirent de 8. Il6 ICONOGRAPHIE leur léthargie le 8 août, se remirent à manger, su- birent encore deux mues, et devinrent j3apillons dans le courant de ce même mois. Quant aux autres, leur engourdissement persista jusqu'au printemps suivant, c'est-à-dire jusqu'au 2 "y fé- vrier 1827, que le dégel étant survenu, une dou- zaine se mirent à marcher languissamment, et ne pâturèrent presque point jusqu'à ce que l'atmo- sphère se fut un peu réchauffée. Elles crûrent ensuite assez lentement, changèrent deux fois de peau , puis subirent leur dernière métamor- phose du 7 avril au 10 mai. Mais l'hiver, qui fut long et âpre, quoique tardif, vit périr les deux tiers de ces chenilles dans la ménaE^erie entomo- logique de l'auteur. Une autre génération de ces mêmes chenilles, née le in juillet 1826, se comporta de la même manière, avec cette différence pourtant qu'aucune ne sortit de son engourdissement pendant l'été, et que leur résurrection n'eut lieu à toutes que le 27 février 1827, c'est-à-dire avec celle du plus grand nombre des premières chenilles. A l'exception du Petit Nacré ( Argjnnis La- thonia) qui se trouve partout , les Ar^ynnes n'habitent que les bois, et principalement ceux des montagnes. Quelques espèces seulement pa- raissent deux fois par an. DES CHENILLES. II7 45. ARGYNNE TABAC D'ESPAGNE. ARGYNNIS PAPHIA. ( PI. 14, «g- 45 Tom. I. fug. 5i. pi. 3. fig. 1, et pi. 3. secund. fig. i. Diiinies. God. La. description que M. Godart adonnée de la chenille de cette Argynne est très-inexacte; en voici une plus fidèle de visu. Elle est d'un roux foncé, avec un grand nombre de stries noirâtres sur les côtés , et deux lignes jaunes séparées par une ligne brune sur le dos. La tète et les pattes sont brunes. Le corps est armé de soixante- deux épines , dont deux sur chacun des deux premiers anneaux , quatre sur le dernier, et six sur chacun des neuf autres. Les deux épines du premier anneau sont plus longues que les autres , presque cylindriques dans toute leur longueur, et inclinées vers la tête. Les autres sont coniques et se terminent en pointe très - fine. Toutes ces épines sont minces , simples , garnies de poils, et d'un jaune fauve, avec leurextrémité brunâtre. Il8 ICONOGRAPHIE La chenille dont il s'agit vit solitaire sur la violette de chien ( viola canina ), le framboisier {j'ubus iclœus) , la giroflée triste {cheiranthus tris- tis) , et quelquefois sur Vortie d'après Roësel ; mais c'est principalement sur la première plante qu'on la trouve. Au reste, elle est très- difficile à découvrir, parce qu'elle ne mange que la nuit, et se cache pendant le jour. Elle se tient de pré- férence dans les endroits sombres des Ijois. On la trouve parvenue à toute sa taille à la fin de mai ou au commencement de juin , et son pa- pillon éclôt ordinairement quinze jours après qu'elle s'est mise en chrysalide. Celle - ci res- semble un peu pour la forme à celle de la Grande Tortue {V. Polycliloros^ ; mais elle en diffère principalement par les deux épines du milieu du dos, qui, chez elle, dépassent de beau- coup les autres, parce qu'elles ont pour base deux gros tubercules mammiformes ou coni- ques , qui font paraître la chrysalide bossue , lorsqu'on la regarde de profil. Sa couleur est d'un gris - violâtre , strié et marbré de brun à certaines places , avec deux taches argentées très - brillantes sous les deux tubercules dont nous venons de parler , et deux pointes égale- ujent d'iHi argent très -brillant, placées près de la tète. L'Argynne Tabac d' Espagne est aussi com- DES CHENILLES. II9 mune dans l'état parfait, qu'elle est rare dans ses premiers états. Elle vole dans tous les bois depuis la fin de juin jusqu'en septembre ; elle aime à se reposer sur les chardons et les ronces en fleurs. La plante sur laquelle la chenille est repré- sentée est la violette de chien ( viola canina ) , qui croît dans tous les bois et dont la fleur suc- cède à celle de la violette odorante. J20 ICONOGRAPHIE 46. ARGYNNE AGLAÉ. ARGYNNIS AGLAIA. ( PI. i4 , fig- 46. Tom. I. pag. 54. pi. 3. secund. (ig. 3. Diurnes. God. On trouve cette chenille parvenue à toute sa taille dans les premiers jours de juin. Elle vit solitairement sur la violette de chien ( viola ca- iiina), comme celle du Tabac d'Espagne; mais elle est encore plus difficile à découvrir que celle-ci. Elle est noirâtre, avec deux lignes dor- sales d'un blanc-jaunâtre, et une rangée longi- tudinale de huit taches rousses de chaque côté du corps , dont une sur chaque anneau depuis et compris le quatrième jusqu'au onzième inclu- sivement. Les épines, la tête et les pattes sont de la couleur du corps. La chrysalide est d'un gris -bleuâtre ou rous- sâtre onde de brun , sans taches métalliques , avec les deux pointes de la tète arrondies et les tubercules épineux peu prononcés. L'insecte parfait en sort au bout de quinze jours ou trois semaines. On le voit voler communément depuis la fin de juin jusqu'à la fin d'août dans presque tous les bois. Il aime à se reposer sur les ronces et les chardons en fleurs. Nota. Engramelle a commis une erreur en rapportant la chenille dont il est ici question, à J'Argynne Adippé qu'il ajipelle Grand Nacré. jJùirit'tr .Nvini)liali(ies //. \/i. J'.J>ummilJVnjUf ctJ/irtJ-it. 4ô.a.b. .'\l*a*V'"^** r'^l>'»<' d r.spaoMic //'y///«/ 4Ca l). idciU AttAiii- (Aijlaùi.) DES CHENILLES. Î2I 47. ARGYNNE ADIPPÉ. ARGYNNIS ADIPPE. (PI. i5, fig. 47. Tom. I. pag. 57. pi. 3. fig. 2. et pi. 3. secund. fig. 2. Diurnes. God. La chenille de cette Argynne \'it solitairement sur la violette odorante ( viola odorata ) et la pensée ( viola tricolor). Elle est représentée sur cette dernière plante. Elle varie de livrée sui- vant l'âge : elle est d'abord d'un vert -olivâtre , et devient en grandissant d'un gris - roussâtre et quelquefois violâtre, avec une bande de ta- ches noires sur le dos, coupée dans sa longueur par une ligne blanche interrompue. Les épines et les pattes membraneuses sont fauves. La tête et les pattes écailleuses sont noirâtres. La chrysalide est d'un gris -rougeâtre tiqueté de brun ou de noirâtre , avec plusieurs taches d'argent , les unes à la base des épines , les au- tres sur le corselet. Cette espèce se transforme et paraît aux mêmes époques que Vudglaé; mais elle ne fréquente que les grands bois. 122 ICONOGRAPHIE 48. ARGYNNE NIOBÉ. ARGYNNIS NIOBE. (Pi. i5, fig. 48. ) Tom. II. pag. 59. pi. G. VII. fig. 3, 4, 5. Diurnes. God, La chenille de cette Argyniie est d'un gris- brun on rougeâtre , avec une bande dorsale étroite d'un jaune-pâle , placée entre deux lignes d'un brun -noir. D'autres lignes de cette même couleur, mais plus fines et interrompues par les incisions des anneaux, se remarquent sur les cô- tés. Les épines sont blanchâtres , la tête et les pattes écailleuses rougeâtres , et les pattes mem- braneuses de la couleur du corps. La chrysalide nous est inconnue. Cette chenille vit sur la violette odorante {viola odorata)et snvXn pensée (viola tricolor^). On la trouve parvenue à toute sa taille dans le courant de juin, et son papillon vole en juillet et août. Cette espèce n'habite que les montagnes. 2>à Nviiiphalides /? fflimeniV An.ri/ i-f ffirej^U 4.J a l).<-. Arc-viUK^ Ajippé r.1. /,/>/„■ j 4^ J<^ Niobé f^,uâfj DES CHENILLES. 123 49. ARGYNNE PETIT NACRÉ. ARGYNNIS LATHONIA. (Pi. 16, fig. 49- ) Tom. I. pag 59. pi. 3. fig. 3, et pi. 4- tert. fig. i. Diurnes. God. La chenille de cette Argynne est d'un gris- brun , avec deux petites lignes blanches formant chevron sur le milieu de chaque anneau , et deux lignes fauves de chaque côté du corjDS, Les épines sont ferrugineuses, les pattes brunes et la tête d'un jaune-fauve. Cette chenille vit solitaire sur la pensée (viola tricolor)^ sur le sainfoin ( hedjsarum onobri- chis) et la buglosse officinale ( anchusa offici- nalis). On la trouve deux fois, en mai et en août. Les individus de la première génération donnent leurs papillons en juillet, et ceux de la seconde à la fin de l'été. Cependant quelques individus plus tardifs n'éclosent qu'au printemps suivant, après avoir passé l'hiver en chrysalide. Celle-ci a les deux pointes de la tète très-arron- dies. Elle est d'un gris-verdâtre , avec une grande 124 ICONOGRAPHIE tache blanche sur les côtés de l'abdomen , qui s'étend jusque sur l'extrémité de l'enveloppe des ailes. Les tubercules épineux sont courts, obtus , et la plupart dorés ou argentés à leur base. L'insecte parfait est connu dans toute l'Eu- rope. Diurnej- . IN Vin pli ail des PL AT/. Pummtt f,n.r Ouf.rrel scuif) 4jJ. a.b. Artvvnne pelil nacre ( /.at/ia/iùi i 5o. a. b. idem Amalliiisf Àmat/utsùi/ DES CHENILLES. I^S 5o. ARGYNNE AMAÏHUSE. ARGYNNIS AMATHUSIA. ( PI. i6 , fig. 5o.) Tom. II. pag 65. pi. H. VIII , fig. 5, 6. Diurnes. God. La chenille de cette Argynne est d'un gris- foncé , avec une bande maculaire noire sur le milieu du dos, et des épines jaunes, dont la base est entourée de noir: les deux épines du pre- mier anneau sont plus longues que les autres et dirigées en avant. La tête et les pattes sont noi- râtres. Cette chenille vit sur la renouée bistorte {pol-y- gonum bistorta) , plante qui croît principale- ment dans les prés humides des montagnes. Elle ne paraît qu'une fois l'an, c'est-à-dire à la fin de mai, et son papillon éclôt en juillet. Sa chrysa- lide est d'un gris-verdâtre nuancé de brun , avec les stigmates bordés de blanc et des taches argen- tées à la base des épines qui sont assez longues. Cette espèce n'habite que les contrées monta- gneuses. On la trouve principalement en Suisse. La plante représentée est celle indiquée ci- dessus. 1^6 ICONOGRAPHIE 5i. ARGYNNE COLLIER ARGENTÉ. ARGYNNIS EUPHROSINE. ( Pi. 17, fij,'. 5i. ) Tom. I. pag. 61. pi. 4. fig. I , et pi. tert. fig. 2. Diurnes. God. La chenille de cette Argynne vit sur la vio- lette de chien ( viola canina ) et sur celle des montagnes ( viola montana ). Elle paraît deux fois par an , en juin et en septembre. Les indi- vidus de la première génération donnent leurs papillons en août, et ceux de la seconde en mai de l'année suivante , après avoir passé Thiver en- gourdis sous des feuilles sèches. La chaleur du printemps les réveille ; ils continuent alors de manger et de croître jusqu'à leur transformation en chrysalide, qui a lieu dans le courant d'avril. Cette chenille offre deux variétés que nous avons fait représenter. Elles sont toutes deux noires, avec une bande latérale de points blancs, deux petites lignes blanches qui tendent à se rap- procher sur le dos de chaque anneau , et les pattes membraneuses rougeâtres; mais dans l'une Nymphaliflers /'/.Ar//. /itmi^i/ /'i'tt.rt/ . Arîî^yiine Collier m a-cnte f £n/'Ari>j-i//ic' J 52 Id . Soléiio ftlWefieJ 5.) locm IVûlc Violette (ûia.J DES CHENILLES. T27 toutes les épines sont noires , tandis que clans l'autre les deux rangées d'épines du milieu sont jaunes , avec leur extrémité noire. La chrysalide nous est inconnue. L'Argynne Euphrosyne se trouve dans tous les bois. Elle est aussi commune dans l'état parfait que rare dans ses premiers états. 128 ICONOCxRAPHIE 52. ARGYNNE SÉLÉNÉ. ARGYNNIS SELENE. (Pi. i7,fig. Sa.) Tom. I. pag. 64. pi. 4- tert. fig. 4- Diurnes. God. La chenille de cette Argynne ne diffère de celle de VEuphrosjne, que par l'absence de la bande latérale blanche, et des deux petites li- gnes dorsales de la même couleur qu'on remar- que chez cette dernière. Elle vit aussi sur les mêmes plantes, et son apparition a lieu à peu près aux mêmes époques et dans les mêmes localités. L'Argynne Séléné n'est pas moins commune que X Euphrosine dans l'élat parfait , tandis que sa chenille est très-rare, ou du moins très-diffi- cile à trouver, ainsi que sa chrysalide qui nous est inconnue et qui n'est figurée nulle part à notre connaissance. DES CHENILLES. ISif) 53. ARGYNNE PETITE VIOLETTE. ARGYNNIS DIA. (Pl. 17 , fig. 53. ) Toni. 1. pag. 66. pl. 4- secund. et pl. 4- quint, fig. i. Diurnes. Go/tne.) DES CHENILLES. j3i 55. ARGYNNE DAPHNÉ. ARGYNNIS DAPHNE. ( Pi. 18, fig. 55. ) Tom. II. pag. 61. pi. H. VIII. fig. i , 2. Diurnes. God. La. chenille de cette Argynne est d'un gris- bleuâtre, avec plusieurs raies longitudinales noi- res , dont une plus large que les autres de chaque côté du corps. La tête , les pattes et les épines sont d'un jaune-fauve ou ferrugineux , et celles- ci ont leur sommité noire. Cette chenille vit, comme la précédente, sur le framboisier commun {rubus idœus). On la trouve également en mai , et son papillon paraît aussi en juin et juillet. La chrysalide est d'un gris -jaunâtre tiqueté de brun et de noir , avec les tubercules épineux dorés. L' Argynne Daphné se trouve en Allemagne, en Suisse, et dans les contrées montagneuses de l'est et du midi de la France. Elle n'est pas rare dans les montagnes élevées des environs de Toulon. IDI ICONOGRAPHIE C. Chenilles sub-épineuses. 1 1 . Genre MÉLITÉE. G. Melitœa. Fabr. CARACTÈRKS GÉNÉRIQUES. Chenille ayant , au lieu d'éj>ines , des tubercules ou mame- lons charnus, cunéiformes , et couverts de poils courts et roides. Chrysalide presque obtuse antérieurement, avec des points élevés sur le dos ; suspendue seulement par la queur. C'est avec raison que Fabricius a séparé les Mélitées des ^rgj/ines, bien qu'elles se ressem- blent beaucoup clans l'état parfait; mais il n'en est pas de même de leurs clienilles. Indépendam- ment de ce que celles des Mélitées ont des ma- melons charnus et couverts de poils , au lieu d'épines , elles diffèrent encore de celles des Argjnnes par leur manière de vivre. Nous avons vu que celles-ci vivent solitaires et se cachent pendant le jour, ce qui fait qu'on les trouve dif- ficilement; les autres au contraire vivent en so- ciété plus ou moins nombreuse, et se tiennent constamment en évidence sur les plantes dont elles se nourrissent; seulement, dans leur jeune âge, elles s'abritent sous une toile en forme de tente , qu'elles filent en commun, et qui sert à DES CHENILLES. I 33 les faiie découvrir lorsqu'on veut se tloiuier la peine de les chercher à cette époque , c'est-à- dire à la fin de septembre et en octobre. La ma- nière dont cette tente est disposée varie suivant les circonstances , ainsi qu'on le verra à l'article de la chenille Cinxia , auquel nous renvoyons pour ne pas nous répéter. Les chrysalides des Mélitées sont en général courtes et ramassées. L'extrémité de leur abdo- men est fortement courbée, et leur dos est garni de points élevés au lieu de tubercules plus ou moins aigus , comme les Argynnes et les Va^ nesses. Elles sont de couleurs assez variées, mais sans taches métalliques. La plupart des chenilles de Méliiées se nour- rissent exclusivement de plantes basses ; quel- ques-unes seulement vivent en mérne temps siu^ les arbres; mais toutes paraissent donner la pré- férence aux diverses espèces de plantain , de même que les chenilles ^' Argynnes ont une prédilection marquée pour les différentes sortes de violette. Les Mélitées propres aux montagnes et aux pays froids ne paraissent qu'une fois par an , en juillet; les autres se montrent deux fois, au printemps et en été. On en trouve dans tous les bois. La Cinxia se montre quelquefois dans les jardins. l34 ICONOGRAPHli: 56. MÉLITÉE PHOEBÉ. MELITiEA PHOEBE. ( PI. 19, fig. 5G. Toni. I. pag, 76. pi. 4- iig- 2, et pi, 4. quint, iig. 3. Diurnes. God. I^a chenille de cette Mélitée est noire , avec plusieurs rangées de points blancs et les épines fauves ; le dessous et les pattes d'un blanc-jau- nâtre, et la tête noire. Elle vit sur la centaurée scahieuse ( centaurea scabiosa ). On la trouve parvenue à toute sa taille vers le milieu de juin , et son papillon commence à voler dans les pre- miers jours de juillet, du moins aux environs de Paris où je ne l'ai jamais trouvé que dans une seule localité, c'est-à-dire sur la côte d'Au- nay. Cette espèce ne paraît qu'une fois dans le nord de la France , où elle est d'ailleurs assez rare; mais il n'en est pas de même dans le midi, où je l'ai prise communément en mai et en août. La plante représentée est celle nommée ci- dessus. ûinrncj' Nvmpbalides. PI X/À'. /' ûam.n,/ ,-.>. Oii/ir,' .')(). Molitéc I'IupIm' i /'/i,r/>,- I Tî". ni. DkIviiik- />i,-/i//i/i,i DES CHENILLKS. I 35 57. MÉLITÉE DICTYNNE. MELIT^A DICTYNNA. ( PI. 19, %. 67.) Tom. I. pag. 80. pi. 4- fig- 3 , et pi. 4. quint, flg. 4. Diurnes. God. La chenille de cette Mélitée est d'un brun- violâtre, avec les épines d'une nuance plus pâle, et trois lignes noires longitudinales. Les pattes sont de la couleur du corps, et la tête est noire. Cette chenille vit sur la véronique agreste (ve- ronica agrestis ). On la trouve parvenue à toute sa taille à la fin de mai , et son papillon se montre quinze jours après. Cette espèce, dans l'état parfait, se trouve à peu près en même temps et dans les mêmes en- droits que V Athalie; mais elle est moins répan- due, et je ne connais que la forêt de Bondy où elle vole abondamment dans les environs de Pa- ris. Les bois froids et humides sont ceux qu'elle préfère. 3G 1 C O N O G li A P H I K 58. MÉLITÉE MATURNE. ' MELIT^A MAÏURNA. (PI. 20, fig. 58. Tom. II. Tabl. méthod. pag. 38. Diurnes. God. Supplém. aux Diurnes, pag. i35. pi. 11. fîg. i-3. Dup. La chenille de cette Mélltée a le corps et les épines noirs , avec trois bandes maculaires d*un jaune-soufre , dont deux latérales et une dorsale divisée dans sa longueur par une ligne noire. La tête et les pattes sont d'un brun-rougeâtre. La chrysalide est assez allongée, de forme ar- rondie. Le fond de sa couleur est d'un jaune- pâle, avec des taches noires sur l'enveloppe des ailes, et plusieurs rangées de tubercules orangés sur l'abdomen. Cette chenille vit sur le peuplier tremble {po- pulus tremula),\e peuplier blanc ( populus albd)^ le saule marceau ( salix caprœa^^ le hêtre ( fa- gus sjlvatica ) , la scabieuse mors du diable [sca-- biosa succisa) , et quelques espèces de plantain. Elle hiverne et se change en chrysalide à la fin de mai. L'insecte parfait éclot au bout de qua- torze jours, et vole en juin dans les bois touffus. Diurnes • Nymplialides rm. ÛUffre'ci - 5Ô. a b. MelilCC Maturne (Jfa/iar/a J 5o. idoill i'\uXhi(^ fûnl/u'a.} DES CHENILLES. l3'] Cette espèce se trouve en Suède, en Saxe, en Franconie , dans la Carniole , et même dans les parties boisées du département de l'Isèr.e, selon M. Godart ; mais je crains bien que cette der- nière indication ne soit le résultat d'une erreur ou d'un faux renseignement donné à mon pré- décesseur , car , si elle était exacte , le papillon dont il s'agit serait moins rare dans les collec- tions de France. 38 ICONOGRAPHIE 59. MÉLITÉE CYNTHIE. MELIT.EA CYNTHIA.. ( PL 20, fig. 59. ) Tom. II. Tabl. méthod. pag. 3g. Diurnes. God. Supplém. aux Diurnes, pag. iSa. pi. ai. fig. 3-5. Dup. La chenille de cette Mélitée est d'un jaune assez vif sur le dos et plus pâle sur les cotés en- dessous, avec une ligne noire longitudinale qui sépare les deux nuances , et une autre ligne de la même couleur, mais plus fine sur le milieu du dos. Les épines sont également noires ; la tête et les pattes écailleuses d'un brun - rongea tre, et les membraneuses de la couleur du dessous du corps. * Cette chenille vit sur le plantain lancéolé { plantago lanceolata). On la trouve en juin, et son papillon vole en juillet sur les monta- gnes de la Suisse, du Tyrol et de la Savoie. DES CHENILLES. I Sq 60. MÉLITÉE CmXIA. MELITJLA CINXIA. ( Pi. 21 , fig. 60. ) Tom. I. pag. 73. pi. 4. quart, fig. i , et pi. A- qui'it- fig- 2- Diurnes. Go. Melitee <:ipcsAi!i(é'ùuu^.J 6l. a b. id. AtiiiJir (Jf/ut/i\t.) 62. a I). jd. Arleniis (.iHcmù.) DES CHENILLES. J 43 se transformer avec sécurité , elles disparaissent toutes. Nous avons décrit plus haut la chrysa- lide ; l'insecte parfait en sort au bout de trois semaines ou d'un mois, suivant la saison, et com- mence à voler dans les premiers jours de mai. Des œufs pondus par lui , naît une seconde géné- ration de chenilles qui donnent leurs papillons en août ; mais cette seconde génération est ordi- nairement beaucoup moins nombreuse que la première. Ainsi cette espèce est du nombre de celles qui paraissent deux fois par an. C'est au reste une des plus communes du genre , du moins autour de Paris , et particulièrement au bois de Boulogne. l44 ICONOGR A.PHIE 6i. MÉLITÉE ATHALIE. MELIT.EA ATHALIA. (Pi. 21 ,fig. 6i.) Tom. I. pag. 78. pi. 4. tert. fig. 6 , et pi. 4. quart, fig. 2. Diurnes. God, La chenille de cette Mélitée est entièrement noire y compris la tète et les pattes, avec quel- ques points blancs clairsemés entre les incisions. Les mamelons charnus qui remplacent les épines sont d'un jaune d'ocre ou ferrugineux, La chrysalide est blanchâtre, avec de petits traits noirs bordés de fouve sur l'enveloppe des ailes, et plusieurs rangées de tubercules orangés, avec leur base noire sur l'abdomen. Cette chenille vit sur plusieurs espèces deplan- tain , ainsi que sur le mélampyre des prés {inelam- pjrum pratensé)^ plante qui croît abondamment dans les bois humides, et sur laquelle elle est re- présentée. Nous l'avons trouvée deux années de suite snr cette plante dans les parties ombragées du bois de Meudon. Sa manière de vivre est à peu près la même que celle de la Mélitée Cinxia, et son papillon , qui succède à celui - ci , paraît aussi deux fois, savoir: en juin et en août. C'est sans contredit la plus commune des Mélitées , dans les environs de Paris. DES C FI EN IL LES. l/fS 62. MÉLITÉE ARTÉMIS. MELITiEA ARTEMIS. ( PI. 21 , fig. 62. ) Tom, I. pag-. 71. pi. 4- secund, et pi. l\. tert. fig. 3. Diurnes. God. La chenille de cette Mélitéedi le corps, la tête et les épines noirs, avec une bande latérale de points blancs à peine marqués , et les pattes d'un rouge -brun. Elle vit sur la scabieuse mors-du- diable (scabiosa succisa) et sur quelques espèces de plantain. La chrysalide est d'un blanc-jaunâtre sur l'ab- domen , bleuâtre sur le corselet , et violâtre sur les autres parties , avec des traits noirs bordés de fauve sur l'enveloppe des ailes, et plusieurs ran- gées de boutons orangés, cernés de noir à leur base , sur l'abdomen. Cette chenille passe l'hiver dans un abri soyeux qu'elle s'est filé, et d'où elle sort au prin- temps suivant, pour continuer de croître, jusque vers le milieu d'avril qu'elle se change en chry- salide. L'insecte parfait se montre ordinairement depuis les premiers jours de mai jusque vers la mi -juin. Il est très -commun dans les bois hu- mides et exposés au nord. Iconog. , tome /. i o l/|6 ICONOGR APIIIi: 63. MÉLITÉE DIDYME. MELITiEA DIDYMA. (Pi. 11 , fig. 63.) Toni. I. pag. 68. pi. 4« secund. fig. 2, et pi. /,. tert. fig. 5. Diurnes. God. Supplém. aux Diurnes, pag. 141. Dup. La chenille de cette Mélitée est d'un gris- bleuâtre, avec une bande noire trans verse poin- tillée de blanc sur chaque anneau , d'où par- tent les mamelons charnus et pyramidaux qui remplacent les épines, et dont chaque rangée est alternativement blanche ou fauve. La tête est de cette dernière couleur, avec un point noir sur chaque lobe. Les pattes sont rougeâtres. La chrysalide est d'un gris-verdâtre sur le dos, et jaunâtre sur la partie opposée, avec plusieurs rangées de tubercules orangés et de points noirs sur l'abdomen, et différents traits ou marques de ces deux couleurs, sur le corselet et l'enveloppe des ailes. Cette chenille vit sur différentes sortes de plantain et de véronique, sur V aurone (^artemi- sia abrotanum)^ et sur la linaire vulgaire [linaria vulgaris). Elle parvient à toute sa taille à la fin N vttipludides. PI. xxu. 63. a, 6. Mélih'C i>;(lvine fffiifyma.) 64 n.f>- i<îeni. Ti-iWa. fTrioia,.) DES CHENILLES. l [\'J de mai, et son papillon vole en juin , juillet et août. Cette espèce est très -commune dans le midi de la France; on commence à la trouver passé la Loire ; mais c'est à tort que M. Godart la met au nombre des espèces des environs de Paris. lO. l/|8 ICONOGRAPHIE 64. MÉLITÉE TRIVIA. MELITtEA TRIVIA. ( Pi. 11, fig. 64. Suppléin. aux Diurnes, pag. i38. fig. 4- 5. Dup. La chenille de cette Mélitée est d'un gris- bleuâtre, avec quatre lignes longitudinales noires, et les mamelons coniques qui remplacent les épines , d'un jaune - fauve , avec leur extrémité blanche. La tête et les pattes sont roussâtres. La chrysalide est d'un gris-bois finement poin- tillé de brun , avec les tubercules de l'abdomen orangés et cernés de noir à leur base. Cette chenille vit sur la molène ou bouillon blanc ( verbascum thapsus ). On la trouve à la même époque que celle de la Didjma, mais elle est beaucoup plus rare. Son papillon se montre en juin et août. Les individus de cette espèce qui existent dans les collections de Paris pro- viennent pour la plupart du Piémont. DES CHENILLES. l49 D. Chenilles à épines simples non velues. 12. Genre Danaide. G. Danais. Latr. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES, Chenille glabre, cylindrique et armée d'un petit nombre d'épines simples non velues , très' longues et inclinées , les antérieures vers la tête et les postérieures vers l'anus. Chrysalide arrondie , «cec la partie inférieure ou abdomi- nale conoïde et très - contractée ; suspendue seulement par la queue. Pour compléter ces caractères , nous devons ajouter que les épines dont le corps des che- nilles de Danaïdes est armé , sont tellement molles et flexibles, qu'on doit y voir plutôt des espèces de filaments charnus que de véritables épines. Quoi qu'il en soit , ces épines ou fila- ments charnus , comme on voudra les nom- mer, sont disposés par paire sur les anneaux qui en sont pourvus, et leur nombre varie de- puis deux jusqu'à dix, suivant les espèces. Nous devons également ajouter que les chrysalides , outre leur forme arrondie et très - courte , se font encore remarquer par les taches métalli- ques dont elles sont ornées. l5o ICONOGRAPHIE Les chenilles des Danaïdes vivent sur les as- clépiades , les cjnanques et les lauriers roses, et suspendent toujours leur chrysalide à la plante qui les a nourries. Ce genre serait entièrement étranger à l'Eu- rope, si parmi les nombreuses espèces exotiques qu'il renferme , il ne s'en trouvait deux qui se sont répandues dans les îles de l'Archipel les plus voisines de l'Asie et de l'Afrique, et sur les côtes méridionales de l'Italie. Ces deux espèces sont figurées et décrites sous les noms de Chry- sippus et à'ydlcippus dans notre Supplément. La chenille seule du premier est connue, et nous en donnons la description ci-après. DES CHENILLES. l5l 65. DANAIDE CHRYSIPPE. DANAIS CHRYSIPPUS. ( PI. 23 , fig. 65 Suppl. aux Diurnes, pag, io6. pi. 17. fig. i et 2. Dup. La chenille de cette Danaïde est marquée an- nulairement de bandes jaunes cernées par des lignes noires interrompues, sur un fond d'un blanc légèrement violâtre, avec six épines sim- ples , ou plutôt six filaments charnus et flexibles, disposés par paire sur les deuxième , cinquième et onzième anneaux. Ces filaments sont de la couleur du corps et noirs à leur extrémité. La tête est grise et marquée d'un delta jaune cerné de noir au-dessus de la bouche. Les pattes sont violâtres, avec une tache noire sur chacune des membraneuses. La chrysalide est d'un vert tendre, avec une ligne noire transversale au milieu de l'abdomen, et plusieurs points dorés très - brillants sur le dos et l'enveloppe des ailes. Elle est toujours suspendue à la plante dont la chenille se nour- rit. Celle-ci vit sur différentes espèces d'ascle- pias, mais principalement sur \?i fruticosa. On l'a iSa ICONOGRAPHIE trouvée abondamment , deux années de suite , sur cette plante, dans les environs deNaples; mais à la suite d'un hiver rigoureux en 1808, elle a entièrement disparu , sans qu'on ait pu la retrouver depuis; ce qui semblerait prouver que son apparition dans cette localité n'était qu'acci- dentelle. Au surplus, pour ne pas nous répéter, nous renvoyons à ce que nous avons dit de cette apparition dans notre Supplément aux Diurnes, p. 108 et 109. DES CHENILLES. 1 53 E. Chenilles chargées de tubercules épineux ou velus. i3. Genre Liménite. G. Limenitis. Fabr. CARACTÈRES GENERIQUES. Chenille ayant la tête en forme de cœur renversé, légère- ment bifide dans sa partie supérieure et couverte d'as- pérités velues, principalement sur les bords ; le corps cy- lindrique, finement chagriné , avec deux épines rameuses sur chaque anneau fie premier et le quatrième exceptés J, plus longues sur les deuxième , troisième , cinquième , dixième et onzième anneaux , que sur les autres. Chrysalide anguleuse , ayant la tête terminée par deux cornes ou oreilles plus ou moins longues , le dos caréné et présentant dans son milieu une protubérance très-saillante et très-comprimée des deux côtés ; suspendue seulement par la queue. Ce genre, très-nombreux en espèces exotiques, n'en renferme que quatre qui appartiennent à l'Europe, et de ces quatre on n'en connaît que deux dans leur premier état, savoir : la Camilla et la Sibylla. Les chenilles de ces deux Limé- nite s 't^q ressemblent beaucoup; toutes deux vi- vent sur les chèvrefeuilles, sont lentes dans leurs mouvements, et ne font pas un pas sans tapisser de leur soie le dessus des feuilles sur lesquelles elles se tiennent. Cette habitude, qui s'observe l54 ICONOGRAPHIE aussi dans les chenilles des Nymphales , des Pa- phies et des Apatures, paraît avoir pour but de les garantir des chutes : en effet , se tenant tou- jours sur la surface lisse des feuilles, on conçoit qu'elles seraient exposées à en tomber au moindre ébranlement, si les crochets de leurs pattes mem- braneuses , d'ailleurs très-courts , ne trouvaient à s'y cramponner au moyen de la soie dont elles les tapissent; aussi elles y adhèrent si bien qu'il est difficile de les en détacher sans les blesser. C'est pourquoi il est prudent , lorsqu'on en trouve une, de ne pas la séparer de la feuille qui la sou- tient. DES CHENILLES. J 55 66. LIMÉNITE PETIT SYLVAIN. LIMENITIS SIBYLLA. (Pi. ^3 , fig. 66.) Tom. I. pag. ii6. pi. 6. sccund. fig. 3. et pi. 6. tert. fig. i. Diurnes. God. La chenille de cette Liménite, parvenue à toute sa taille, a environ quinze lignes de long. Elle est d'un vert tendre , avec une raie blanche latérale, placée immédiatement au - dessus des pattes membraneuses et s'étendant sur les sept der- niers segments. Vue à la loupe, sa peau paraît finement chagrinée; chaque anneau , le premier et le quatrième exceptés, est armé sur le dos de deux épines rameuses, très-courtes sur les sixième, septième, huitième, neuvième et douzième an- neaux, et plus longues sur les autres, principale- ment sur le cinquième. Deux rangées d'épines semblables , et encore plus courtes que les pre- mières , se voient en outre de chaque côté du corps. Toutes ces épines sont vertes à leur base , couleur de rouille dans le reste de leur longueur, et hérissées de poils noirs. La tête a la forme d'un cœur renversé, légèrement bifide dans sa partie supérieure, épineuse sur ses bords, et ru- J 5(3 ICONOGRAPHIE gueuse sur le reste de sa surface. Sa couleur est d'un brun -ferrugineux comme celle des pattes écailleuses ; les membraneuses sont vertes. Cette chenille vit sur le chèvrefeuille des bois ( lonicera pericljinenunï). On la trouve parvenue à toute sa grosseur vers la fin de mai; mais il est rare de la rencontrer, bien que son papillon soit très -commun. Il faut la chercher dans les bois humides et sur les chèvrefeuilles en buisson. Go- dart, qui ne l'a jamais trouvée, a supposé, contre l'assertion de tous les auteurs qui l'ont décrite , qu'elle vivait sur le chêne, et cela parce qu'il a vu souvent des femelles déposer leurs œufs sur les feuilles de cet arbre ; mais il est plus que probable que s'il a vu effectivement des femelles dans l'action de pondre en voltigeant autour des chênes , c'est que des chèvrefeuilles qu'il n'a- percevait pas se trouvaient confondus parmi les branches de ces arbres. Le même naturaliste s'est également trompé dans sa conjecture, au sujet de la chrysalide qu'il suppose, par analogie, devoir être sans taches métalliques, comme celles des Mars; elle en a au contraire de très-brillantes, ainsi qu'on peut le voir par la figure que nous en donnons. En voici au reste une description très- détaillée. Elle est anguleuse. Sa tête se termine par deux appendices en forme d'oreilles. Son dos est ca- NATiiphalidcs. /'(. .xxm. ().S. ,t./>. Daiiaïdc (ln-^sipp.- (C/iri/M/'/'ii.v./ ÇiQ).■ N\ llll)ll,ll(- (iraii.l S\i\.iMi. (/',•/'////.) yo. ,/-, . \|),ll(ir'(- l'.MH \l.ir.s. ////i/.y -t. // / Ap.iiîH'c (>i-,tii //-/...y DES CHKNILLKS. 1 79 longitudinalement. Les unes sont pubescentes, comme celle du Janira , et les autres entière- ment glabres, comme celle du Circé. La plupart se suspendent par la queue pour se chrysalider, comme le reste des Nymphalides ; mais par une anomalie singulière , quelques-unes se pratiquent une petite cavité dans la terre au pied de la plante qui les a nourries , et y subissent leur mé- tamorphose sans être attachées comme les che- nilles des Noctuélites. Leurs chrysalides diffèrent aussi de celles qui sont suspendues : elles sont beaucoup plus courtes, plus arrondies, et sans aucun tubercule sur le dos, en même temps que leurs stigmates sont plus grands et plus saillants, surtout ceux qui sont placés derrière la tête, à la base des antennes. Toutes les chenilles de Satyres que l'on con- naît vivent, sans exception, sur les plantes gra- minées, et se laisseraient plutôt mourir de faim que de toucher aux autres plantes. Le plus grand nombre ne donnent leurs papillons qu'une fois par an ; quelques - uns seulement se trouvent pendant toute la belle saison. Les mois de juil- let et d'août sont ceux où l'on voit voler le plus de Satyres, principalement parmi ceux qui habi- tent les hautes montagnes et que nous nommons Alpicoles, dans notre division du genre Satyre en neuf groupes (tome T"du Suppl., pag. i53). la. l8o ICONOGRAPUIE 7.4. SATYRE MÉGÈRE. SATYRUS MEGiERA. (PI. 26, fig. 72.) Tom. I. pag. 160. pi. VII. sext. fig. 3. Diurnes. God. Elle est pubescente, d'im vert pâle, avec plu- sieurs lignes longitudinales, dont une d'un blanc jaunâtre de chaque côté du corps, qui passe au- dessous des stigmates et qui disparaît sur les deux premiers anneaux. Les autres au nombre de cinq, y compris le vaisseau dorsal, sont d'im vert plus foncé que le fond, et bordées de vert plus pâle. Les stigmates, à peine visibles, sont d'un vert brunâtre, avec la bordure plus foncée. Les deux pointes anales sont vertes et marquées extérieurement d'une ligne jaunâtre. Le milieu du ventre est blanchâtre. Eu examinant cette chenille de près, on voit qu'elle est granuleuse, c'est-à-dire couverte de petites verrues blanchâ- tres , rangées par stries transverses et surmon- tées chacune d'un petit poil, tantôt blanc, tantôt noirâtre. La tête est verte, arrondie, chagrinée et hérissée de poils noirâtres. Les pattes écaiî- DES CHENILLES. l8l leuses sont roussâires. Les membraneuses sont (le la couleur du corps, avec les crochets noirs. Cette chenille se nourrit de toute espèce de graminées, et se tient ordinairement au pied des murs et des clôtures en bois. On la trouve parvenue à toute sa taille à deux époques diffé- rentes : en avril et en juin. Elle est du nombre de celles qui se suspendent par la queue pour se transformer. Sa chrysalide ne diffère de celle du Satyre Mœra^ que parce qu'elle est un peu plus courte; comme elle , elle est verte ou d'un noir-ver- dâtre et légèrement anguleuse, avec deux ran- gées dorsales de tubercules jaunâtres ou blan- châtres. L'insecte parfait paraît en mai , juillet et août, et se trouve dans presque toute l'Europe. i8:t ICONOGRAPHIE 73. SATYRE MiERA. SATYRUS M^RA. (PI. 26, fig. 73. ) Tom. I. pag. 157. pi. VII. sext. fig. 2. Diurnes. God. Elle est pubescente, d'un vert tendre, avec une ligne dorsale d'un vert foncé entre deux lignes blanches. Elle est marquée en outre laté- ralement de deux autres lignes blanches, qui se prolongent jusqu'à l'extrémité des deux pointes caudales. Les stigmates sont placés entre ces deux lignes, mais ne sont pas visibles à l'œil nu. Le corps vu de près paraît couvert de pe- tites verrues blanchâtres, rangées par stries trans- verses et surmontées chacune d'un petit poil de la même couleur. La tête est arrondie, hispide, et de la couleur du reste de la chenille, ainsi que les pattes. Cette chenille se nourrit de toutes sortes de graminées , principalement de celles qui crois- sent au pied des murs. On la trouve à deux épo- ques, comme celle du Satyre Megœra, c'est-à- dire en avril et en juin; et comme elle, elle se suspend par la queue pour se transformer. On Nvmphalidcs. /'/. xxr/. Ô. ii-f. idem M,-ri-a (If (Fia.) DES CHEJVILLES. I 83 trouve souvent sa chrysalide attachée aux murs de clôture dans le voisinage des villes et des vil- lages. Cette chrysalide est tantôt verte , tantôt d'un noir-verdâtre, avec deux rangées dorsales de tubercules jaunes ou fauves. Elle est un peu anguleuse , légèrement bifide et plus allongée que celle du Megœra. Le Satyre Megœra se montre en mai et en juillet dans presque toute l'Europe. Il se plaît dans les endroits secs et arides, tandis que le Mœgera préfère ceux qui sont herbus. l84 ICONOGRAPHIE 74. SATYRE AMARYLLIS. SATYRUS TITHONUS. (Pi. 27,% 74- Tom. I. pag. 184. pi. VII. fig. 2. Diurnes. God. Elle est pubescente, tantôt verte et tantôt grise ou brunâtre, avec une ligne dorsale plus foncée et deux lignes latérales blanches , entre lesquelles sont placés les stigmates. La tète est ferrugineuse, et les pattes sont de la couleur du corps, ainsi que les pointes caudales. Cette chenille vit sur le paturin annuel [poa annud)^ et ne paraît qu'une fois ; elle se métamor- phose dans le courant de juin, et son papillon éclôt au bout de quinze jours. La chrysalide est grise ou verte, avec quel- ques taches noires sur l'enveloppe des ailes , et les stigmates aussi de celte couleur. Elle est courte et légèrement bifide antérieurement. Elle est suspendue. Ce Satyre est un des plus communs de l'Eu- rope ; on le voit voler en quantité dans les bois où croît la bruyère commune ( erka vulgaris ) , sur laquelle il aime à se reposer, depuis les pre- miers jours de juillet jusqu'à la fin d'août. DES CHENILLES. l85 75. SATYRE TRISTAN. SATYRUS HYPERANTHUS. ( Pi. 27 , fig. 75. Ton). I. pag. 170. pi. VII. fig. 3. Diurnes. God. Elle est j3ubescente, légèrement chagrinée et d'un gris-roussâtre , avec une ligne dorsale brune qui s'oblitère sur les quatre premiers anneaux, et une raie latérale blanche qui passe au-dessus des pattes. Celles-ci sont grises , et la tête est rougeâtre , rayée de brun. Cette chenille vit solitairement sur le millet épais ( milium effusum ) et le paturin annuel \poa anniia ). Elle ne paraît qu'une fois, et se change en chrysalide vers la fin de juin. Son papillon, qui éclôt au bout de quinze jours, est très -commun pendant les mois de juillet et d'août dans presque tous les bois de l'Europe. La chrysalide est courte, presque ovoïde, et de la même couleur que la chenille. Elle n'est pas suspendue. i86 ICONOGRAPHIE 76. SATYRE MYRTILE. SATYRUS JANIRA. ( PI. 27, fig. 76. ) Tom. I. pag. i5i. pi. VII. sext. tig. i. Diurnes. God. Elle est ordinairement d'un beau vert pomme et quelquefois d'un vert-jaunâtre. Son corps est entièrement recouvert de poils blanchâtres plus fournis que dans les autres espèces, et dont ceux du dos sont dirigés vers l'anus. Le vaisseau dor- sal forme une raie d'un vert obscur , laquelle est ordinairement placée entre deux autres raies plus étroites de la même couleur , légèrenieut sinuées et à peine marquées. On voit en outre, entre les stigmates et les pattes, une ligne blan- châtre ou jaunâtre, qui sépare la couleur du ventre de celle du reste du corps. Les stigmates sont légèrement roussâtres et à peine visibles, excepté ceux du premier anneau. Le ventre est d'un vert obscur, ainsi que les pattes et la tète, qui est hispide , légèrement arrondie sur les bords latéraux, et un peu échancrée en-dessus. JiCS deux pointes anales sont lavées de rose. DES CHENILLES. I 87 Cette chenille vit sur plusieurs graminées , principalement sur le paturin des prés (^poa pra- tensis ). Elle passe l'hiver engourdie sous des feuilles sèches , après avoir subi sa première mue, et continue de croître au printemps sui- vant jusqu'à la fin de mai ou au commencement de juin , époque à laquelle on la trouve ordi- nairement parvenue à toute sa taille. Elle ne tarde pas alors à se suspendre à un brin d'herbe pour se changer en chrysalide , et son papillon éclôt quinze jours après. La chrysalide est d'un vert pâle ou jaunâtre , avec plusieurs raies longitudinales d'un brun- violàtre , savoir : deux sur l'enveloppe de chaque aile, une sur le bord supérieur de cette même enveloppe, deux sur le corselet, et une de cha- que côté de l'abdomen. Le dos est garni de deux rangées de tubercules bruns peu saillants. La tête est en croissant 0!i légèrement bifide. Le Satyre Mjrtile est répandu dans toutes les parties de l'Europe. On le trouve communé- ment dans les bois et les prairies pendant le mois de juillet. Les individus qu'on trouve dans le midi sont ordinairement plus grands et plus fortement colorés que ceux du nord ; on en a fait mal à propos une espèce sous le nom A'His- pulla. i88 ICONOGRAPHIE 77. SATYRE TIRCIS. SATYRUS iEGERIA. ( Pi. 27 , fig. 77.) ToiiJ. I. pag. i6'3. pi. VIII. secund. fig. i. Diurnes. God. Elle est légèrement piibesceiite, ridée trans- versalement et d'un vert mat, avec une raie dor- sale d'un vert presque noir, placée entre deux lignes blanches; une autre ligne blanche se voit au-dessus des pattes. Toutes ces lignes se pro- longent jusqu'à l'extrémité des deux pointes cau- dales. La tète et les pattes sont vertes comme le corps. Celui - ci vu de près paraît couvert de petits tubercules rangés par stries transversale?, et surmontés chacun d'un petit poil blanchâtre. Cette chenille vit sur le chiendent ( Iriticwn repens ) et d'autres graminées ; elle paraît (\ç^\\y^ fois. Les papillons qu'on voit voler à la fin d'a- vril ou au commencement de mai, proviennent de chenilles écloses à la fin de l'été, et qui ont passé l'hiver en chrysalide. Ceux qu'on rencontre en juillet et août proviennent de la ponte des premiers, c'est-à- dire de chenilles écloses en mai, et qui subissent tontes leurs métamor- J?iHr/)ej Nvnipba]i/ir. Hl. 1(^if-,/. Sat^•J•(• V.n\\y\i\\K (/',t//i/-/it/i/s.j V>~ ,/,/>. .Sat\'|-C (V(.liaJr/^j^yww/.i.; Vit),i,/>. "^iXiWi- \^\\\»{//>/i/.k.} DES CHENILLES. aoy Le Satyre Arcanius est très - commun dans tons les bois du centre de la France; mais il dis- paraît à trente lieues au nord de Paris , où il est remplacé par le Satyre Hero\ de même qu'il pa- raît l'être par le Dorus dans nos départements méridionaux. Cependant je l'ai vu voler avec ce dernier dans le département de la Lozère. 208 ICONOGR A.PHIE 88. SATYRE IPHIS. SATYRUS IPHIS. (Pi. 3o,%.88. Tom. II. pag. 145. pi. XX. fig. i. 2. Diiunes. God. Elle est glabre, d'un vert d'herbe finement chagriné de jaune, avec une Hgne dorsale d'un vert plus foncé et la tête d'un vert -bleuâtre. Les pattes et les pointes de la queue sont de la couleur du reste du corps. Cette chenille vit sur la mélique ciliée {melica ciliata) , et ne paraît qu'une fois. Elle se change en chrysalide dans le courant de mai , et son pa- pillon éclôt quinze jours après. La chrysalide est entièrement verte, et a la même forme que celle du Satyre Pamphile. Le Satyre Iphis vole en juin et juillet , dans les bois de l'est de la France et de l'Allemagne. Il se trouve aussi dans les Pyrénées , suivant God art. DES CHENILLES. 209 TRIBU III. Hespérides , Hesperides. 18. Genre Hespérie, G. Hesperia. Latreille. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Sect. a. Chenille nue , allongée , amincie aux deux bouts, avec la tête globuleuse. Chrysalide mince , effilée , avec un tubercule sur la tête et l'étui de la trompe prolongé en une pointe séparée de C ab- domen ; contenue dans un tissu léger entre des feuilles. Sect. b. Chenille pubescente , peu allongée, amincie aux deux bouts , avec la tête globuleuse , un peu fendue et atta- chée au corps par un cou très-mince. Chrysalide ohlongue, arrondie et contenue dans une feuille à demi-roulée ou repliée sur elle-même. On voit par les caractères qui précèdent , que les chenilles des Hespéties diffèrent de celles des autres Diurnes non -seulement par leur forme, mais encore par leur manière de vivre et de se transformer , qui les rapproche de celles des Nocturnes. Ces chenilles se nourrissent de di- verses sortes de plantes herbacées. Les unes sont glabres et plus ou moins effilées; les autres sont pubescentes ou couvertes d'un léger duvet, Iconog. , tome 1. i4 •i I O I C O i\ O G 11 A V H I F. et leur forme est plus courte et plus ramassée. Au reste, on n'en connaît encore qu'un petit nombre, et la difficulté de les découvrir vient de leur ma- nière de vivre : depuis leur sortie de l'œuf jusqu'à leurdernière transformation, elles se tiennent tou- jours cachées soit entre deux feuilles appliquées l'une sur l'autre et retenues par des fils, soit dans une seule feuille repliée sur elle-même ou roidée en cornet à son extrémité. Celles qui sor- tent de l'œuf au printemps subissent toutes leurs métamorphoses dans le courant de l'été; celles qui éclosent dans cette dernière saison , quoi- que parvenues à toute leur taille à la fin de sep- tembre , ne se changent en chrysalide qu'en avril dp l'année suivante, et restent jusque- là dans le plus prcjfond engourdissement, malgré la douceur de la température, ainsi que j'en ai fait l'expé- lieiice dans mon cabinet sur celles de la 3Jaiwe. On tiouve des Hespéries dans toutes les par- ties de l'Europe, au nord comme au midi, dans les bois comme dans les prairies, sur les mon- t£|gnes comme dans les plaines, dans les endroits lierl>us et humides comme dans les localités sè- ,ches et arides. Toutes ont le vol très -rapide, à ];éxception d'une seule {\e Miroir)^ qui, par son Ciprselet étroit et son abdomen effilé, diffère beaucoup des autres et mériterait peut-être de faire le type d'un genre particulier. Cette der- DES CHENILLES. 21 r nière espèce est d'ailleurs beaucoup moins ré- pandue que les autres , et ne se trouve que dans quelques bois de la France, de l'Allemagne et du nord de l'Italie. Il est à remarquer que les espèces à fond jaune n'ont qu'une génération par an, tandis que celles à fond noir et à taches blanches en ont deux. i4 2ia ICONOGRAPHIE 89. HESPÉRIE BANDE-NOIRE. HESPERIA LINEA. ( Pi. 3i , fig. 89.) Tom. I. pag. 233. pi. 12. fig. 3 , et pi. xii. tert. fig. 2. Diurnes. God. Elle est glabre, effilée, d'un vert clair, avec la tète d'un vert plus foncé et six lignes longitu- dinales blanches , dont deux dorsales très-rap- prochées, et quatre latérales. L'intervalle qui sé- pare les deux premières est d'un vert -noirâtre. Les pattes sont de la couleur du corps. Cette chenille vit sur plusieurs espèces de gra- minées, principalement sur celles du genre ^ira. Je l'ai quelquefois trouvée en fauchant dans le bois de Meudon. Elle parvient à toute sa taille à la fin de juin; elle ne tarde pas alors à se changer en chrysalide , et son papillon paraît à la fin de juillet ou au commencement d'août. La chrysalide est mince et très-allongée , avec la tête terminée par un tubercule aigu, et l'étui de la trompe prolongé en une pointe très-fine, séparée de l'abdomen. Elle est d'un beau vert , avec l'abdomen jaunâtre et la pointe dont nous lie 8poi'i(ies Dtunnes . Fi. \X.U. 89^, <5. ]Jc.ci'idcs J'/. X\\7/. Q2. a- il. Hespérxe de la Mauve ^ylfa/uœ^ g3 . a,ù. idem Grisettc (Titt/e.rJ DES CHENILLES. 2I( 93. HESPÉRIE GRISETTE. HESPERIA TAGES. ( PI. 32 , fig. 9?. ) Tom. I. pag. 241- 1>1- xïi- secand. fig. 4- Diurnes. God. Elle est glabre , peu allongée et d'un vert tendre, avec quatre lignes longitudinales jaunes, dont deux dorsales et deux latérales. Les deux premières sont accompagnées intérieurement de petits points noirs, dont un sur chaque anneau. Les stigmates sont noirs; la tête et les pattes écailleuses sont d'un brun -marron. Les mem- braneuses sont de la couleur du corps. La chrysalide est verte , avec l'abdomen rou- geâtre. Cette chenille se trouve deux fois , en juin et en septembre. Elle vit sur le chardon roLland ( eryngium campestre ) et sur le lotier corniculé {^lotus corniculatus). Les individus de la première époque subissent toutes leurs méta- morphoses en six semaines; ceux de la seconde passent l'hiver engourdis sous quelque abri, se changeant en chrysalide en avril , et donnent leurs papillons en mai. Cette Hespérie vole en même temps et dans les mêmes localités que celle de la Mauve. '^aO ICOIVOGRAPHIE APPENDICE. 94. THAÏS MÉDÉSICASTE. thaïs MEDESICASTE. ( PI. 33 , fig. 94.) Toni. II. pag. 28. pi. III. fig. 3 , 4. Diurnes. God. Cette chenille , qui n'est décrite ni figurée dans aucun auteur à ma connaissance, ressemble beaucoup à celle de XHfpsipjle. Elle est d'un vert-jaunâtre, avec deux bandes longitudinales d'un vert plus pâle ou d'un jaune-soufre de cha- que côté du dos, et six rangées de tubercules coniques, dont deux dorsales et quatre latérales. Ces tubercules sont orangés , d'un jaune plus clair au bout , et hérissés de poils noirâtres. Chaque anneau , à l'exception des trois premiers, est en outre marqué de huit lignes noires très- courtes, qui partent des incisions et ne s'avan- cent pas au-delà du milieu de chaque segment. Ces petites lignes sont placées entre les tuber- cules. La tête est d'un gris-brun , avec deux ta- ches plus foncées. Les pattes écailleuses sont DES CHENILLES. 111 brunes, et les membraneuses de la couleur du corps. Cette description est faite d'après un indi- vidu parvenu à toute sa taille. Dans son jeune âge, cette chenille a la tête noire, avec les tu- bercules jaunes et de petits points noirs à peine marqués, qui sont remplacés plus tard par les lignes dont j'ai parlé plus haut. Cette chenille est très -lente dans ses mou- vements, et vit à découvert sur les feuilles de V aristoloche pistoloche {aristolochiapistolocliici)^ qui croît abondamment sur les collines arides de la Provence et du Languedoc. On n'en voit jamais plus d'un individu ou deux sur chaque pied de plante. C'est pendant les vingt derniers jours de juillet qu'il faut la chercher. Parvenue à toute sa taille dans les premiers jours d'août, elle se change en une chrysalide absolument semblable à celle de V Hjpsipjle ; du moins je les ai comparées ensemble, et il m'a été impossible d'y découvrir la moindre différence. Elle est de forme allongée, conico-cylindrique dans sa par- tie postérieure , et anguleuse et coupée en biseau dans sa partie antérieure, avec la tête terminée en pointe obtuse. Sa peau est rugueuse et rid'ée dans le sens de sa longueur. Elle est d'un gris- terreux , avec des stries et les stigmates noirâtres. Cette chrysalide passe l'hiver fixée à la plante 222 ICONOGRAPHIE dont la chenille s'est nourrie , et le papillon n'en sort qu'à la fin de mai de l'année suivante. La Thaïs Médèsicaste se trouve dans toutes les parties montagneuses du Languedoc et de la Provence. J'ai trouvé abondamment sa chenille en t833, sur les flancs méridionaux del'Empezou, l'une des montagnes qui forment le vallon au milieu duquel est bâtie la petite ville de Florac, dans le département de la Lozère. L^apil !oti r (i (^s. /Y tYuy/. l)L^.r/-^/. TJiaVs Mc■ /m/,-\i/i.j / ()() al) 1(1. Vdsoiii.» / i,f Aiui'oiiiii / DES CHENILLES. '233 roquette ( brassica erucastruni ) et la moutarde blanchâtre i^sinapis incana), dont elle mange de préférence les siliques. La chrysalide est de forme très-allongée , ren- flée dans le milieu, légèrement cambrée, avec ses deux extrémités presque cylindriques et as- sez aiguës. Elle est violâtre du coté de la tête , et couleur de chair dans sa partie inférieure , avec une raie brune de chaque côté du corps; , les nervures sont finement marquées en brun sur l'enveloppe des ailes , et le corselet et l'ab- domen sont parsemés de quelques points noirs extrêmement fins. C'est encore à MM. Donzel et Germain que nous devons la découverte de cette chenille, qui n'est décrite ni figurée dans aucun auteur à notre connaissance. On la trouve parvenue à toute sa taille dans les quinze derniers jours de juillet. Sa chrysalide passe l'hiver , et son pa- pillon n'en sort que dans les premiers jours de juin de l'année suivante. Godart a cru à tort que cette espèce était tout à fait méridionale. Elle habite aussi le centre de la France , et a même été trouvée quelquefois aux environs de Paris. Elle est très - commune dans les environs de Nemours et dans la Solo- gne, et plus rare auprès de Châteaudun , sui- vant MM. de Villiers et Guénée. Je l'ai prise 234 ICONOGRAPHIE moi - même clans la première de ces localités , ainsi que près de Beaiigency dans une propriété de M. Rippert. Nota. La Piéride figurée et décrite , dans notre Supplé- ment aux Diurnes ( pag. 89 , pi. 5), sous le nom de Simplo- nia, n'est probablement, ainsi que nous l'avons dit, qu'une variété de VAusonia. Elle vole en juin et juillet , dans les montagnes du Valais et de la Savoie, mais plus particuliè- rement sur le Simplon. DES CHENILLES. •i35 99. PIÉRIDE EUPHÉNO. PIERIS EUPHENO. ( PI. 36 , fig. 99. ) Tom. II. pag. 43. pi. V. fig. 4 et 5. Diurnes. God. GoDART a décrit cette chenille d'une manière très-incomplète; la description que nous allons en donner d'après nature , sur un individu qui nous a été envoyé de Montpellier par M. Ger- main, sera plus détaillée et plus exacte. Elle est marquée dans toute sa longueur de plusieurs raies ou bandes étroites de diverses couleurs, savoir : une dorsale d'un beau jaune placée entre deux raies d'un vert glauque, sui- vies chacune d'une bande d'un blanc pur. La raie jaune n'est pas d'égale largeur, elle s'atté- nue à ses deux extrémités , et se rétrécit et s'é- largit successivement sur les anneaux intermé- diaires ; elle est marquée sur le milieu de chaque anneau d'un point violet luisant , accompagné de beaucoup d'autres plus petits placés trans- versalement. La raie verte est également cou- verte de plusieurs points violets de diverses tailles , dont les plus gros sont réunis deux par 236 ICONOGRAPHIE deux sur chaque anneau. La bande blanche la- térale est bordée inférieurement par une rangée de gros points d'un bleu-foncé luisant au nombre de vingt - deux , qui diminuent de grosseur en se rapprochant des deux extrémités : entre ces points et les pattes règne une bande jaune. Enfin la tête et les pattes sont d'un vert-clair, et la première, qui est globuleuse, est finement pointillée de noir. Cette chenille a treize à quatorze lignes de long, lorsqu'elle a pris tout son accroissement. D'après l'observation de M. Sollier,elle vit sur la hiscutelle ambiguë {biscutella ambigua)^ comme celle de la Belia. On la trouve dans le milieu de l'été, et son papillon n'éclôt qu'en avril et mai de l'année suivante , après avoir passé l'hiver en chrysalide. Celle-ci ressemble absolument à celle de la Cardamines. Godart s'est trompé en disant que cette Pié- ride reparaissait en août. Elle ne paraît qu'une fois , comme sa congénère la Cardamines. Elle est très -commune dans tout le midi de la France, depuis Perpignan jusqu'à Antibes, et ne descend guère au-delà du [\[\ degré de lati- tude nord. Son vol est très-rapide. Jatrr.. l*Apillomdcs. /',' .r,OT7. Aut7 Ihmtrml •rc. qqa-c i"ici idc l^iipliono (Puru- Eup/t^iv ) !')« a h ( oiiildc Clcopatre (Coliod- Cli'opaira ) DES CHENILLES. 287 100. COLIADE CLÉOPATRE. COLIAS CLEOPATRA. ( Pi. H6 , fig. 100. ) Tom. H. pag. !Î2. pi. IV. Gg. i. Diurnes. God. Elle est allongée , et un peu atténuée aux deux extrémités. Sa couleur est vert -poireau en-flessus, vert-d'eau sur les côtés, et vert-foncé en-dessous. Ces deux dernières nuances sont sé- parées par une raie blanche latérale , bien tran- chée en-dessous, mais se perdant insensiblement dans la couleur du fond en-dessus. Outre cela, tout le corps est hérissé de petits poils courts, implantés sur des granules noirs rangés en stries transversales très-serrées , ce qui le fait paraître à la fois chagriné et légèrement pubescent. Les pattes sont d'un vert un peu plus clair que le ventre. La tête est également verte et pointillée de noir, comme le corps. La chrysalide est arquée , pointue aux deux extrémités, carénée latéralement, et offrant du côté opposé au dos une protubérance considé- rable, qui se courbe en arc de cercle dans sa par- tie inférieure et sert d'enveloppe aux ailes. Une autre protubérance, plus petite, renferme le cor- 338 ICONOGRAPHIE selet et la tête, qui se termine par une pointe courbée en forme de bec. Cette chrysalide est d'un beau vert -pomme, avec les arêtes latérales d'un jaune-blanchâtre , la pointe de la tête d'un violet-brun , et une tache de la même couleur à la base de chaque aile. Outre cela, l'abdomen et le corselet sont parsemés d'un grand nombre de petits points ferrugineux à peine visibles. On voit aussi une rangée de ces points sur l'enveloppe des ailes. Cette chenille paraît vivre exclusivement sur \(ilaterne i^rlianinus alaternus^^ tandis que celle du jfthaïwii vit indistinctement sur |es autres ner- pruns. On la trouve à deux époques, en juin et en août. Celles de la première époque donnent leurs papillons quinze à vingt jours après leur transfor- mation en chrysalide; celles de la seconde pas- sent l'hiver sous cette forme , et ne deviennent insectes parfaits qu'au printemps suivant. I^a Cleopatra ne se trouve que dans les parties les plus chaudes de l'Europe , et vole dans les mêmes localités que VEuphéiio. On commence à la trouver en France dans les environs d'Avi- gnon; mais c'est principalement sur les bords de la Méditerranée, dans les endroits couverts d'alaternes, qu'on la voit voler le plus abondam- ment. DES CHENILLKS. u3q OBSERVATION. M. Boisduval , contre l'opinion de tous ses devanciers, excepté Engramelle, dont l'autorité n'est pas ici d'un grand poids, ne fait qu'une espèce de la Cleopatra et du Rhamni , et il se fonde pour cela sur ce que leurs chenilles et leurs chrysalides n'offrent aucune différence. Nous ne contesterons pas cette assertion, attendu que n'ayant jamais possédé simultanément la che- nille et la chrysalide de Tune et l'autre espèce en état de vie, nous n'avons pas été à même de les comparer; mais nous ferons observer que le Rhamni on Citron se trouve également dans le midi de la France, et vole concurremment avec la Cléopâtre : seulement celle-ci est plus commune ; ce qui dépend toutefois des loca- lités, car nous avons remarqué le contraire dans les environs de Nice. Or, si, comme le pensent tous ceux qui partagent l'opinion de M. Bois- duval , la grande tache orangée qui couvre pres- que toute l'aile supérieure du mâle de la Cléo- pâtre y et qui est remplacée par un point chez 240 ICONOGRA.PHIE le Citwn , doit être attribuée à l'influence d'un climat plus chaud, comment se fait-il que cette influence ne s'étende pas à tous les individus sans exception ? En un mot, pourquoi voit- on éclore un Rhamnik côté d'une Cléopâtre P pour- quoi leurs deux femelles présentent-elles égale- ment des différences, à la vérité très -légères, mais qui n'en sont pas moins constantes? Quoi- que M. Boisduval ait tranché cette question, nous croyons qu'elle est encore à résoudre. TABLE DES MATIERES DU TOME PRE91IEK. Averlissemciit 5 Inlroduclioii 7 FAMILLE PREMIÈRE.— DIURNES 29 TniBU I. — Pavillonides ib. Généralités et division 3o A. Chenilles tentaculées 38 Genre Papillon. — C.irartères génériques ib, 1 Papillon flambé 4*^ 2 — Machaon 4 ' 3 — Alexanor < 4^ Genre Thais 4^ 4 Thaïs hypsipyle 44 Genre Parnassien 4^ 5 Parnassien Apollon 4^ B. Chenilles sans tentacules 4? Genre Piéride ^b. 6 Piéride gazée 40 y — du chou 5o 8 — de la rave Sa Q — du navet 53 10 — aurore 54 1 1 — daplidice 55 I î — de la moutarde 56 Genre Coliade 5y 1 3 Coliade soufre 58 1 4 — souci S9 1 5 — citron 60 Genre Polyommate 62 16 Polyommate phla-as 65 '7 — h. Ile 66 honoii.y (urne /. 16 262 ' TABI,E Di;S MATIÈRES. 18 Polyi)niniale de la verjje d'or G7 ig — de la ronce G8 'j.o — Damon ('19 a I — Cyllarus 70 aa — argus 71 23 — aegon 73 24 — Alexis 73 25 — alsus ib. 26 — du prunier 76 27 — du bouleau 77 28 — W. blanc 78 29 — du prunellier 79 30 — du chêne , . . . . 80 3 1 — Lyncée 81 32 — Xanlhé 82 Genre Erycine 8^ 33 Erycine lucine 86 TniBU II. ISviMPIlALlDES 88 Genre Lihjthce ib. A. Chenilles non épineuses il>- 34 Libythée du micocoulier 90 B. Chenilles épineuses. 91 Genre Fanesse 94 35 Vanesse morio 9*^ 36 — paon de jour 97 37 — petite tortue 99 38 — grande tortue ■ loi 39 — gamma 102 40 — V. blanc io4 4 1 — Vulcain 1 o5 42 — belle-dame 107 43 — carte géographique brune i m 44 — — fauve l'A. Genre Argynne i 1 4 45 Aigynne tabac d'Espagne 117 46 — Aglaé 1 20 47 — adippc 15 1 48 — Niobé 122 TABLE DES MATIÈRES. 2U:> 49 Argynnc petit nni?r<î i 23 50 — amathuse 125 Si — collier argenté. . i 26 5a — séléné ] 128 53 — petite violette 1 2q 54 — Ino 1 3n 55 — Dapluié 1 3 1 C. Chenilles sub-épineuses 1 32 Genre Mélitée //». 56 Mélitee Phœbe 1 34 57 — dictynne i35 58 — maturne 1 36 59 — Cynthie i38 60 — Cinxia 139 61 — Alhalie i44 62 — Artémis i45 63 — didyine 1 46 64 — tri via 148 D. Chenilles h épines simples non velues 149 Genre Dana'ide ih. 65 Dana'ide chrysippe 1 5 1 E. Chenilles chargées de tubercules épineux ou velus. , . 1 53 Genre Liménite ib, 66 Liménite petit Sylvain i 55 67 — Sylvain azuré i58 Genre Nymphale 161 68 Nymphale grand Sylvain 165 F. Chenilles dont le dernier anneau se termine eu queue fourchue ou bifide i6,5 Genre Paphie i7). 69 Papliie Jasius 167 Genre Apature 172 70 Apature petit Mars i 74 7 1 — grand Mars 176 Genre Satyre 178 72 Satyre Mégère i 80 73 — mœra 182 74 — Amary!li.s 184 75 — Tristan 1 85 2Vl TABLE DES MATIÈRES. ;(j Salyre Myrlile, l86 77 — Tiicis 188 78 — A{freste igo 79 — Silène.... ig2 80 — Sylvandre ig5 8 1 — Phœdra 1 96 82 — demi-deuil iqS 83 — Bncchante 200 84 — Ligëa 202 85 — Méduse 2o3 86 — Patnphile 2o4 87 — Ceplia'e 206 88 — Ipliis 208 Thibu m. — IIespkhiues 209 Genre Hespérie ib. 89 Hespérie liande noire 212 90 — comma 2i4 91 — c'cliiquier , ai5 92 — de la mauve 217 93 — grisette uig Appendice 220 9I Thaïs mcdesicaste 220 95 Polyommale ballus 223 9<» Vanesse L. blanche 2 26 97 Piéride bellézine 229 98 — ausonia 232 99 — euphéno 23.'> 100 Goliade Cléopàtre '\ 9-37 Ob'iervation de M. Duponchel sur le {jeiire Clcopàtre. . . ■ 239 IIK LA TABLE UV lOMK MlKMltR. h ^rm-. -^o V /"• = t/> £ c/> THSONIAN INSTITUTION NOIifliliSNI NIVINOSHimS SaiHViJan 2: • (/> 2 w . sjosHiiws*^S3 1 H vy a n^Li B rar i es^^smithsonian institution w ^ .^ = en - c o xi\oski^ ;:: o 2 _J 2 THSONIAN INSTITUTION NOIiniliSNI NVINOSHIIWS S3iavaai1 z r* 2 w î: O) *■• ? NOSHilWS S3iyVdan LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTIOr w z: -.- THSONIAN_INSTITUTION NOIiniliSNI^NVINOSHlIWS SBIiJVyar ^JOSHilWS S3 I y va a n~'LI B rar I ES^SMITHSONIAN"'lNSTITUTIOr 2 T- 2 «" _ THSONIAN INSTITUTION NOIinillSNI~"NVINOSHimS S3iavya 2 » w 2 c/> X fM^^y O , N0SHims^S3 1 a vy a n^Li B RAR I es^smithsonian institution t^ ^ ^ = tn - THSONIAN INSTITUTION NOIiniIiSNI NVINOSHIIWS S3iavaai c/> " — w ~ ES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIinillSNI NVINOSHilWS S3I SNlNVINOSHimS^SH I y VM 8 H^L! 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