T^^^ o 3 H; RIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIiniilSNI NVINOSHlllMS S3 ^ ^ z r- z > _ O) ± C/) . _ LliSNI NVlNOSHilWS SBiyV^ail LIBRARIES SMITHSONIAN IN z z .-,.•. t/> z cô Z ^RIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIiniliSNI NVINOSHimS 83 c/ï z ♦ (/5 2 ^ z en ••'■' 2 eo z iIiSNI_NVINOSHimS S3IHVHan__LIBRARIES SMITHSONIAN__IN a: A^- ce fet-^ 1^5.7 S Z^RIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOUnillSNI NVINOSHIIWS S CD vNm:> ^(ài:Ê^ § IBRARIES SMJTHSONIAN INSTITUTION NOIinillSNl"^NVINOSHII (/) O) NOIinillSNrNVINOSHilWS^'^SB I H Vd 8 n~LI B RAR I ES^^SMITHSONJ i tes 1 .^^ ' i '^^'^ s ^ t/> z (/> * z IBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION NlOlinillSNI NVINOSHil ^ .^ \\pc 56 planches coloriées reprôsenlaiil 100 Tariétés./j^'' 'f^\ 345S3/ PARIS, GERMER BAILLIÈRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR, 17, KUE DE L'ÉCOLE-DE-IMÉDliCI^E ; BIIRE411 llll DICTIONNAIRE UNIVERSEL IVIIISTOIRE NMIRELLE, DE M. (Ji. H'OKBIGW RUE MIGNON, 'i (iiiiiutiei de l'Ecole dr Médecine). L01\l>KES, I MADRID, H Uailliéic. 219, Regciit-Slrcet. I CBailly-Bailliere, Calle tkl rmicifif , U (3- 1-" r ■B D*^ m 3 AVERTISSEMENT POIJR LE TOME SECOND. L'Iconographie, ou l'histoire naturelle des CHENILLES, a été publiée en 3i livraisons. Les onze premières ont épuisé tous les matériaux que M. Duponchel possédait sui- la famille des diurnes., et forment le premier volume. M. Duponchel avait réuni de nombreux dessins siu' les chenilles des crépusculaires et des nocturnes, mais il existait de telles lacunes entre eux rpi'il lui a été impossible de les publier dans un ordre mé- thodique, comme il Ta fait pour ceux des diurnes. Le texte du tome second esl sans pajjiuation, et les descriptions, au lieu de se suivre, commencent toujours chacune sur le recto du feuillet, de sorte qu'on a pu les séparer et les réimir ensuite i)ar genres et par tribus, niix planches (jiii leur corrcis- pondent. A cet effet, chaque pa.^je a pour titre le nom de la tribu gravé en tête de la planche cor- respondante, et au-dessous de ce titre sont indi- qués le nom et le numéro sous lesquels l'espèce dé- crite est représentée sur cette même planche. Cette marche a permis de publier plus rapide- ment et sans interruption, jusqu'en 1837, toutes les chenilles dont on avait les tlessins, et de donner successivement celles que l'on faisait dessiner à mesure qu'elles tombaient sous la main. Pour la rédaction et la publication de ce tome second, M. Duponchel s'était adjoint M. Gnénée, membre de la Société entomoloyique de Fiance, et naturaliste très distinj^ué. Malheureusement depuis 1837, plusieurs cir constances et la mort de M. Duponchel n'ont pas permis de terminer cette belle publication. TABLE DES MATIERES DU lOnE ^»ECOI\D. CREPUSCULAIRES. Si'HiNr.inEs. S|iliii)\ (lu troène. — «lu liseron Deilephile du nërion. Spliiiix du pin. Ptirujion (le l'œnothère. Deilephile vespertiiio. — (lu tithyuiale. — (le l'hippopliaé, — petit pourceau. Dt'ilepliile de la vifjrie. Brachyjjiosse tête xle mort, Suiériuilie demi-paon. — du peuplier. — du tremble. — du tilleul. [)('iléphilenice'a. Smérinthe du chêne. Macro.j>losse bonibyli Forme. — Moro-.sphinx. NOCTURNES. BOMBYCITKS. Saturnie grand paon. — - petit paon. Méjiasome recourbé. Hond)yx du chêne. — du Irèfle. [.asiocampe buveuse. — du prunier. t)rf;ye antiiuie. — {;onostignia. Rond)yx des buissons. — de la ronce. I-iparis du saule. — disparate. Lasiocampe du cyprès. Lasiocampe feuille du chêne. Orgyie pudibonde. — fasceline. — douteuse. Liparis cul-doré. — cul-brun, Bombyx livrée. — — des près. (jiaille pourprée. — civique. — du plantain. E M) ROM IDES. F.ndtomide versicolore. Aglia Tau. LiTHOSiDES. Liihosie aplatie. — blaniliàtre. — livide. — fpiadrille. Nudarie gris de souris. NOCTUÉLIDES. Amphipyre spectre. Tripliène pronuba. — Frange. Mania maure. Mania typique. BOMBYCOIDES. Acronycte de l'eupbrasie. — de l'érable, — inégacépbale. — de la patience. Catocai.ides. Catocala du frêne. — choisie. Opliiuse lunaire. tirrbée. Hadénides. Hadène négresse. Polie dysodée. Dianthœcie capsulaire. — saupoudrée. — parée. Orthosides. Xantliie safranée. Onialosome tigrée. Orlhosie de la lychnide. Céraste châtain. — de l'airelle. Plusides. Plusie gamma. — de la fétuque. Xymlides. Cléophane de la linaire. Chariclée du pied d'alouette. Cucullie de la scropliulaire. — de la molène lychnis — de la tanaisie. Phalénides. Uraptéri.x du sureau. Hoarniie parente. Lùnymène doloire. Roarmie livide. Knnomos illustre. Fl^ HE I.A table OE^ matières du tome second et DEIlMER, SPIIINGIPES. DEILEPHILE PETIT -POURCEAU. DEILEPHILA PORCELLIJS. Pi. 5 , fig. i.ab. Crépusculaires, God., tom. m, pag. 5o, pi. 19 , fig. i. Cette chenille, à la taille près , ressemble beau- coup à celle de XElpenor; comme elle, elle est verte dans son jeune âge, mais il est rare qu'elle conserve cette couleur jusqu'à sa métamorphose. Le plus souvent elle devient d'un brun foncé finement strié de noir, après la troisième mue. Comme celle de XElpenor, elle a deux taches la- térales orbiculaires sur chacun destroisième,qua- trième et cinquième anneaux, qui sont beaucoup plus renflés que les autres. Les deux premières taches sont entièrement noires et coupées par une ligne grise; les quatre autres sont ocellées, et leur prunelle est blanche, avec le centre rous- sâtre.Les stigmates sont blancs et cernés de noir. Le onzième anneau est dépourvu de corne; seu- lement on voit à sa place une petite verrue ar- rondie et à peine saillante. Le dessous du corp.'î et les pattes membraneuses sont couleur de SPHINGIDES. chair. Les pattes écailleuses sont jaunâtres, avec leur extrémité noire. La tête est de la couleur du corps. Cette chenille vit principalement sur le caille- lait ( galium verum ) , et sur Vépilobe à feuilles étroites [^ epilobium angustifolium)\ mais elle est plus rare sur cette dernière plante. On la trouve en même temps que celle de X Elpenor y c'est-à- dire en juillet et août ; mais elle est plus diffi- cile à trouver, parce qu'elle ne mange guère que le matin ou pendant la nuit : elle se tient cachée le reste du temps au pied de la plante ou sous les pierres qui sont à sa portée. La chrysalide, à la grosseur près, ressemble tout-à-fait à celle de \ Elpenor ; cependant elle a le dessous des anneaux encore plus épineux. Du reste, elle est contenue comme celle de sa congénère dans une coque grossière, et l'insecte parfait en sort dans le mois de juin de l'année suivante; quelquefois, mais rarement, en sep- tembre de la même année. Le Sphinx Petit- Pourceau est répandu dans une grande partie de l'Europe , mais surtout dans le nord. Il est assez rare aux environs de Paris. Spli I lurjdcs, {^rcpfist itùn/t*s FI J ! \ ti, /i SpJlin.X (l;; Tr,>oii<- ///r///j/// ,y Z. tl - r . SlJnUX du l.isi loii f ChiwoJtm/t .) SPHINGIDI-S. "^"•r*-— »■'- SPHINX DU LISERON. SPHINX CONVOLVULI. PI. i , Tu Crépusculaires, God. , tom. m, pag. 26, pi. 16. Cette chenille offre un grand nombre de va rlétës, qui se réduisent néanmoins à deux types principaux , celles à fond vert et celles à toiul brun. Dans les individus à fond vert , on observe trois variétés. La première, qui est cel!e qu'on rencontre le plus ordinairement et que nous avons figurée , est d'un vert foncé, avec sept bandes obliques noires sur les cotés, lesquelles aboutissent sur le dos, à deux raies longitudi- nales de la même couleur, souvent à peine mar- quées et toujours interrompues à cbaqueanneau. Ces bandes, qui ne commencent qu'à partis- du quatrième anneau, et dont la dernière se termine à la corne , sont légèrement bordées de blanc dans leur partie inférieure. On remarque eii outre deux taches noires sur le dos du troi- sième et quatrième anneau, quatre très-petites sur le deuxième, et deux très -grosses placées latéralement sur la jointure des premier et spriirîGiDES. (leiixième anneaux. Lae.téte est d'un vert un peu jaunâtre , avec cinq raies noires perpendicu- Jaires , dont celle du milieu se divise en deux dans sa partie inférieure. Les pattes écailleuses sont noirâtres, et les membraneuses vertes, avec la couronne grise. La corne est lisse et de cou- leur fauve ou ferrugineuse , avec son extrémité noire. Les stigmates sont couverts par des taclies noires orbiculaires. Enfin l'extrémité du der- nier anneau, ou le chaperon de Tanus, est d'un jaune orangé. La seconde variété ne diffère do celle que nous venons de décrire que parce qu'elle est d'un vert plus clair, avec des bandes obliques latérales entièrement blanches, et parce que les deux raies dorsales sont remplacées chez elle par deux rangées de points noirs. La troisième variété est d'un vert terne , avec six rangées longitudinales de taches noirâtres ou brunâtres , et la tête et la corne d'un fauve- ferrugineux. Les individus à fond brun offrent également trois variétés assez tranchées, dont nous avons représenté la plus commune : elle est d'un brun- feuille -morte sur le dos , blanche sur les côtés, et couleur de chair sous le ventre, avec sept bandes obliques d'un brun plus foncé sur les cotés, et une bande latérale d'un jaune-paille , SPHINGIDE5. qui est continue sur les trois premiers anneaux, et qui, à partir du quatrième, s'interrompt au milieu de chacun d'eux. Les stigmates sont bor- dés de blanc, et placés sur des taches brunes orbiculaires qui se réunissent aux bandes obli- ques sus-mentionnées. La tête est d'un fauve- pâle , avec les mêmes lignes noires que dans la première variété verte que nous avons décrite. Les pattes écailleuses sont noirâtres, et les mem- braneuses couleur de chair, avec la couronne grise. L'extrémité du dernier anneau, ou le cha- peron de l'anus, est d'un jaune orangé; enfin la corne est entièrement noire. Dans la seconde variété, on remarque quatre raies longitudinales d'un blanc sale sur les trois premiers anneaux , dont deux dorsales et deux latérales, avec deux points de la même couleur sur les autres anneaux, placés près de la join- ture de chacun d'eux. La troisième variété est entièrement d'un brun-terreux, avec le dos et des bandes obli- ques d'un brun plus foncé. Outre ces six variétés, on en rencontre d'in- termédiaires ; mais il est à remarquer que dans toutes celles à fond brun , le corps est sillonné circulairement d'une multitude de stries noirâ- tres , qui sont coupées par d'autres dans le sens longitudinal, de manière à former autant de pe- tits carrés. SPHIFGIDES. Cette chenille vit sur plusieurs espèces de Userons^ mais plus particulièrement sur celui des champs ( convolvulus aivensis^-^ c'est] dans les endroits où abonde cette plante qu'il faut la chercher après la moisson, c'est-à-dire en juillet et août: elle se tient cachée au pied de la plante , sous les feuilles ; mais la grosseur de ses crottes sert à la faire découvrir. On la trouve aussi quelquefois dans les jardins sur le convol- vulus tncolor et ïipomea coccinea , et plus ra- rement encore sur le liseron des haies ( convol- vulus sepium ). Elle s'enterre pour se transfor- mer comme celle du Sphinx Ligustri. Sa chrysalide est d'un brun-jaunâtre, avec la gaine de la trompe très-longue , détachée de la poitrine, arquée, et roulée en demi -spirale k son extrémité. L'insecte parfait éclot en septembre de la ménae année; mais cela n'a lieu que pour les chenilles qui se sont transformées à la fin de juillet ; les chrysalides de celles qui ont été plus tardives passent l'hiver, et n'éclosent qu'en mai ou juin de l'année suivante. Le Sphinx du Liseron est répandu dans toutei les parties tempérées de l'Europe, et n'avancé pas autant vers le nord que le Sphinx du Troène. On le trouve aussi en Afrique , aux Indes orien- tais, et même dans les îles de l'Océan Pacifique , suivant M. Boisduval. SPHINGI DES. DÉILÉPHILE DU INÉRION. DKILEPHILA NERII. Pi. 2,iig. 2. a. !.. Crépusculaires, GocL , tom. m, pa^'. 12, pi. i3. Cette chenille est du nombre de celles que l'on nomme vulgairement Cochonnes ^ parce que leurs deux premiers anneaux, qui sontrétractiles et qui rentrent sous le troisième, dans l'état de repos, s'allongent de manière à imiter le groin d'un cochon, ou mieux encore la trompe d'un éléphant, lorsqu'elles mangent ou qu'elles chan- gent déplace. Cependant, malgré cette ressem- blance peu avantageuse pour elles, celle dont il s'agit n'en est pas moins remarquable par sa beauté, qui égale celle du papillon qu'elle pro- duit. Elle varie pour le fond de la couleur; mais elle est ordinairement d'un beau vert, dont la nuance est plus claire sur les trois premiers an- neaux que sur le reste du corps. Ce qui frappe d'abord , en la voyant, ce sont deux grandes ta- ches oculaires, placées sur le troisième anneau; elles sont d'un bleu d'azur, cernées de noir, et SPIIINGIDES. pupillées de blanc; Les autres anneaux , à l'ex- ception (lu quatrième et du dernier, sont tra- versés de chaque coté par une bande étroite blanche, qui se termine en mourant à la base de la corne dont nous parlerons plus bas. Cette bande , quelquefois bordée de bleuâtre dans sa partie supérieure , est toujours accompagnée, en-dessus comme en-dessous, de points blancs parsemés sans ordre, et dont quelques-uns se voient sur le quatrième anneau. Les stigmates sont noirâtres et finement bordés de blanc. Les patles écailleuses et la tète, qui est très-petite, sont de la couleur des trois premiers anneaux. Les pattes membraneuses participent de celle 1 des autres anneaux. Enfin , la corne est courte, obtuse, granuleuse, courbée en arrière et d'un jaune orangé. Quelques jours avant sa transformation, cette chenille perd entièrement sa beauté, elle de- vient brune sur le dos et d'un jaune sale sur le reste du corps. Sa voracité est incroyable, aussi ; prend- elle son accroissement en très -peu de , temps. Elle vit exclusivement sur le nérioii ou le laurier-rose {^nerium oleander). On la trouve parvenue à toute sa taille en août et septembre, et son papillon éclot en octobre, et même jus- qu'en novembre, si le climat ou la température le permet. Dans le cas contraire , l'éclosion SPHINGIDES. est retardée jusqu'au mois de juin de l'année suivante. De même que la plupart des chenilles Co- chonnes, celle-ci ne s'enfonce pas dans la terre poiir ^e chrysalider ; elle- se fabrique une espèce de coque avec des débris de feuilles qu'elle réunit par des fils, au pied de l'arbuste sur lequel elle a vécu. La chrysalide est allongée, d'un brun-noisette, finement striée dé brun plus foncé , avec une tache noire très-apparente sur chaque stigmate. La chenille dont il s'agit n'est pas toujours aussi belle que nous l'avons représentée; on en rencontre quelquefois des individus entière- ment bruns , mais du reste avec le même des- sin que ceux de couleur verte. On en rencontre aussi qui ont quatre lunules bleues au lieu de deux ; mais cette variété est très-rare. Dans son jeune âge elle est jaune, avec la corne noire et très-longue. Le Sphinx du Nérion est une espèce propre aux pays oii l'arbuste qui lui donne son nom croît spontanément, tels que l'Afrique, les par- ties méridionales de l'Asie , la Grèce , l'Italie , l'Espagne , et la Provence. Si on le trouve quel- quefois dans d'autres contrées de l'Europe , ce n'est qu'accidentellement, et dans les jardins où le nérion se cultive en caisse; mais il est rare SPHINGIDES. que dans ce cas il se propage de lui-même plu- sieurs années de suite. Nota. La chenille dont nous tionpôns la figure d'a|)rès •un dessin de M. Jourdin - Pellieux, a été trouvée en fa- mille par un de ses amis sur un nérion simple en caisse > dans une maison de campagne appelée Éguilly, dans les environs de Beaugency. Sur six individus dont se composait celte fanlille , il s'est rencontré une Variété que M. Jourdin- Pellicux regrette de n'avoir pas copiée : elle portait (piatre lunules bleues au lieu de deux, comme nous l'avons dit nlus haut. ( 'fey>it.r,tt/4fffe\, SpJiiuo'i dos. r,lm-J'tiù,;u /I'7Mm J'i. n. J- i', />. Deil<'pJli]e du .\Vrjoii/.i;-/-« J /a Sphinx ,|„ Vin f/'ma.ideinent. Quoiqu'elle ait la peau ferme et diirè, elle fe'bwffre SPHINGIDES. difficilement qu'on la touche, et cherche à mordre les doigts qui la prennent , car ses mâchoires sont très-fortes ; elle s'enterre , vers la tin de juillet, au pied de l'arbre qui l'a nourrie , pour se changer en chrysalide, et son papillon n'é- clot que dans les premiers jours de juin de l'an- née suivante. Sa chrysalide ressemble beaucoup à celle du Sphinx Ligustri, mais elle esji^lus petite , et la gaine de la trortipe est détachée de la poitrine dans le milieu de sa longueur. Le Sphinx (\n Pin n'est pas aussi répandu que les deux espèces précédentes: on ne le trouve que dans certaines contrées de l'Europe. Ceux que je possède dans ma collection ont été pris dans les environs de Valenciennes , où il n'existe cependant pas de forêts de pins^ mais seulement quelques arbres isolés de cette espèce dans des parcs. Il paraît au reste qu'il n'est pas rare dans les environs de Lyon et dans les landes de Bordeaux. On le trouve aussi dans la forêt de Fontainebleau, suivant Godart ; mais l'es- poir qu'il avait de le voir se propager au bois de Boulogne, où l'on a fait de nombreuses plan- tations de pins, ne s'est pas encore réalisé, du moins à ma connaissance. SPHINGIDES. PTÉROGON DE L'OENOTHERE. PTEROGON OENOTHER^. PI Crépusculaires, Gnd., lom. m, pag. Sa , pi. 19, fiç^. 2. Le dos est d'un gris -bleuâtre foncé, réticulé de noir. Le ventre et les côtés sont d'un blanc légèrement rosé. Ceux-ci sont marqués en outre, sur chaque anneau , d'un trait oblique noir mal arrêté sur ses bords , et qui va se perdre dans la couleur du dos. La partie inférieure de ces traits se dilate en forme de tache arrondie , et c'est sur ces taches que sont placés les stigmates de cou- leur rouge, et bordés par un demi-cercle bleuâtre du côté postérieur. La corne du pénultième an- neau est remplacée ici par une plaque orbicu- laire luisante , qui ressemble un peu à un œil de perdrix; elle se compose d'une prunelle noire, et d'un iris rouge ou jaune orangé. Le ventre est marqué entre les pattes d'une rangée de ta- ches noires. La tète et le premier anneau sont d'un gris-bleuâtre uni , ainsi que les pattes écail- leuses. Les membraneuses sont couleur de chair, et légèrement bordées de noirâtre à leur extré- mité. SPHINGIDES. Avant la dernière mue , la couleur du dos est presque noire, et la plaque écailleuse du pénul- tième anneau est plus bombée et d une couleur plus vive. Cette chenille , comme celle du Fespertilio , vit particulièrement dans les régions sous-alpines et méridionales de l'Europe , sur Yepilobium angustifolium. Cependant elle s'avance plus au nord que celle-ci, puisqu'on la trouve quel- quefois dans le centre de la France, et même aux environs de Paris (i), sur les epilobium ro- seum et montanum. Elle est assez difficile à trou- ver, parce que, dans le jour, elle se cache sous les pierres à quelque distance de la plante sur la- quelle elle vit. Elle paraît dans le courant de juillet ; parvenue à toute sa taille à la fin de ce mois, elle s'enveloppe de débris de feuilles sèches assujetties par des fils, pour se chrysalider; et son papillon éclôt l'année suivante , dans les pre- miers jours de juin. La chrysalide est petite relativement à la gros- seur de la chenille. Elle est d'un brun-rougeâtre, avec les stigmates noirs, et la pointe anale longue ,. et aiguë. Le Sphinx de V OEnothère n'est pas rare dans les environs de Lyon , de Grenoble , et surtout (*) à Arcuêil etàla mare de Villc-d'Avrdy, suivant Godart. SPHINGIDES. de Florac dans le département de la Lozère , où je trouvai abondamment sa chenille lors du pre- mier voyage que j'y fis en 1817. D'après le nom donné à ce Sphinx, il faut que sa chenille ait été trouvée la première fois sur Xœnothere bisannuelle, qu'elle mange volontiers en captivité. Le fait est cependant que dans les pays qu'elle habite plus particulièrement , on ne la trouve jamais que sur Vepilobimnangusti- foUunij bien que des pieds âiœnothère croissent souvent à côté de la première plante. Nota. La figure que nous donnons de cette chenille a été faite d'après un individu qui n'était pas encore par- venu à toute sa taille; voilà pourquoi il est plus petit et plus foncé en couleur sur le dos que ne le sont ordinai- rement ceux qui ont acquis tout leur développement. >-y,\\ I lurKiis. (}('y>ii.trn/<'ii •<-'• i'i.-rooon ,1,- rOniollu'T,- l>,w.//,rr/r.l ■l.,i-,/ i)('i i('|)ll lie \is,H.,(il.o f I ,:,y,-rh/i,>.i SPHIWGIDES. DÉILÉPHILE VESPERTILIO. DEILEPHILA VESPERTILIO. PI. 3, fig. i. a-c Crépusculaires, God. , tom. m , pag. 178 , pi. xvii tert. fig. i. Cette chenille est en-dessus d'un gris-cendré, tirant un peu sur le verdâtre et finement réti- culé de noir et de brun , avec deux taches d'un blanc rosé ou couleur de chair sur chaque an- neau, excepté le premier et le dernier qui en sont privés. Les taches sont quadrangulaires, à angles arrondis sur les sept anneaux intermé- diaires, et de forme elliptique sur les autres. Celles du onzième anneau tendent à se rappro^ cher par leur extrémité postérieure, comme pour aller rejoindre la base de la corne qui, ici, est absolument nulle. La tête et le dessus du premier anneau sont d'un gris-bleuâtre. Le reste du corps , c'est-à-dire les côtés et le dessous sont d'un gris-incarnat plus ou moins pâle, avec les pattes roses. Les stigmates sont jaunes et fine- ment bordés de noir; ils sont ici très-petits et à SPIIIWGIDES. peine visibles. Dans son premier âge, cette che- nille ressemble beaucoup à celle d'une Noc- tuelle : elle est verte, avec quatre lignes blanches longitudinales, dont deux dorsales et deux laté- rales, marquées chacune d'un point fauve ou au- rore sur chaque anneau. A la seconde ou troi- sième mue, elle devient d'un gris-verdâtre, avec les mêmes lignes et les mêmes points; mais ceux- ci sont bordés de noir. Cette chenille vit sur Xépilobe à feuille de ro- marin ( epilohium angustifolium ) , qui croît abondamment sur les bords des torrents et des ruisseaux, dans les montagnes sous-alpines de la Suisse, de l'Italie et du midi de la France. Elle ne s'enterre pas pour se chrysalider; mais, comme toutes celles du même genre , elle s'en- veloppe de débris de feuilles et de mousses qu'elle réunit par quelques fils. Elle paraît deux fois, en juillet et à la fin de septembre. Les pa- pillons de la première génération se dévelop- pent la même année, ceux de la seconde n'é- closent qu'au mois de juin de l'année suivante. La chrysalide (i) est plus allongée que celle de VEuphorbiœ. Elle conserve une teinte verdâtre (i) Elle a elc représentée beaucoup trop grosse pour la rlienille; mais sa forme est exacte. SPHINGIOES. dans sa partie antérieure, jusqu'à l'éclosion du papillon ; le reste est d'un brun-rougeâtre. Le Vespertilio n'est pas rare dans le midi de la France, principalement dans le déparlement de la Lozère, où j'ai trouvé abondamment sa che- nille dans les environs de Florac , lors de mon dernier voyage en i833. J'en ai rapporté deux chrysalides , qui me sont écloses cette année ( i83/i) , l'une le 20 juin et l'autre le 9 juillet. Il y a lieu de croire que leur éclosion aurait eu lieu en août i833 , si elles étaient restées dans le pays, attendu que leurs chenilles apparte- naient à la première génération. s PH IN G IDES. DEILEPHILE DU TITHYMALE. DEILEPHILA EUPHORBIiE. Pi. 4 , fig- i- a- b. Crépusculaires, God., tom. m, pag. 33, pi. 17. Cette chenille est une des plus remarquables du genre par l'éclat et la vivacité de ses cou- leurs , qui semblent recouvertes d'un vernis. Le fond en est d'un noir luisant, avec une multi- tude de petits points jaunes très-rapprochés et rangés en lignes circulaires dans le sens des anneaux. De chaque côté du corps, on voit deux rangées longitudinales de taches ordinairement de la couleur des points, mais quelquefois blan- ches. Celles de la rangée supérieure sont tantôt rondes , tantôt en forme de poires. Celles de la rangée inférieure, beaucoup plus petites, sont toujours en forme de larmes , et assez souvent teintées de rougeâlre. Indépendamment de cela , une bande étroite d'un rouge carmin règne sur le milieu du dos, depuis la tête jusqu'à l'extré- mité du chaperon , qui recouvre l'anus, et une bande semblable se remarque au - dessus des SPHINGIDES. pattes; mais celle-ci est entrecoupée de jaune et étranglée à chaque jointure. La tête, les pattes et la base de la corne sont également d'un rouge vif. La partie antérieure de la tête est marquée de deux points noirs, qui sont cachés en partie par le rebord du premier anneau. Les crochets des pattes écailleuses sont noirs, ainsi que l'ex- trémité de la corne : celle-ci est rugueuse. Cette description ne s'applique qu'aux indi- vidus parvenus à toute leur taille ; dans leur jeune âge , ils sont d'un vert plus ou moins pâle, sans être pointillés de jaune, et chez eux les bandes longitudinales dont nous avons parlé plus haut sont jaunes au lieu d'être rouges. La chrysalide est d'un gris-roussâtre finement strié de brun , avec les articulations ferrugineu- ses, et les stigmates noirâtres. Cette chenille vit sur différentes espèces d'eu- phorbes ou de tithymales, mais principalement sur celle à feuilles de cyprès ( cjparissias ), du moins aux environs de Paris ; car dans le midi de la France, sur les bords de la Méditerranée , où elle est très-commune, on la trouve le plus ordinairement snv Y au^h.. paralias. Elle est très- vorace et croît très -rapidement. C'est dans les plaines sablonneuses , abondantes en euphorbes , et sur le bord des chemins, qu'il faut la cher- cher. On commence à la trouver à la fin de juin,. SPHINGIDES. quelquefois même plus tôt, et sa métamorphose s'opère à la fin de juillet, ou au commencement d'août. L'insecte parfait éclôt un mois après dans les pays méridionaux , et il en est de même aux environs de Paris , lorsque l'été est très-chaud ; ce qui explique pourquoi on retrouve quelque- fois des chenilles en septembre et en octobre. Mais le plus ordinairement la chrysalide passe l'hiver , et le papillon n'en sort qu'en juin de l'année suivante ; il arrive même quelquefois qu'il ne se développe qu'au bout de deux ans. Le Sphinx du Tithjmale , très-commun dans le midi et le centre de la France , devient très- rare passé le 4^^ degré de latitude nord. ■i;pii.tcu/ii. S|)iiinhin/. r 1. Il, h. Déilépllllc Petit poarreau ( forcW/iu J 2. ,r , /> . idem do la V'i. ulrm (lu Peuplier ( J'oi'u/i J SPniNGïDES. SMÉRINTHE DU TREMBLE. SMERINTHUS TREMUL^E. ( Pi. 8 , fig. i, Supplément aux Crépusculaires, tom. ii. pag. 29. pi. 1. fig. 2. a. b. Dup. Dans l'impossibilité de nous procurer en na- ture la chenille chi Smérinthe du Tremble , qui n'a encore été trouvée que dans le centre de la Russie d'Europe, nous avons pris le parti d'en faire copier la figure dans le bel ouvrage de M. Fischer de Waldenheim, intitulé : Oryctogra- phie du gouvernement de Moscou. D'après cette figure, qui nous a paru très-bien faite, mais qui malheureusement n'est accompagnée d'aucune description, la chenille dont il s'agit serait d'un vert-jaunâtre pâle , granulé de blanc , avec la téta d'un vert plus foncé et bordée de jaune, les stig- mates orangés , la corne jaune en-dessus et fer- rugineuse en-dessous, les pattes écailleuses roses et les membraneuses vertes , et enfin sept raies obliques d'un bleu pâle et bordées de blanc in- férieu rement de chaque côté du corps , lesquelles se réunissent sur la ligne médiane du dos , où 3i SPUINGIDES. elles forment autant de chevrons dont le dernier aboutit à la corne. Ainsi , autant qu'on peut en juger par une figure , cette chenille participerait à la fois de celles des Smérinthes du Saule et du Peuplier , dont elle ne diffère guère, en effet, que parce que les raies obliques se réunissent chez elle en chevrons au milieu du dos, tandis qu'elles sont marquées seulement sur les cotés chez ses congénères. Voici maintenant la description que M. Treits- chke donne de la même chenille , dans son Sup- plément ( tom. X, i"^ part., pag. i4o)- « Son (c corps, dit-il, est d'un vert-clair, nullement « chagriné comme chez les espèces voisines , cf mais entièrement lisse. La tête est plus arron- « die que cordiforme, et les raies obliques man- « quent , ou sont quelquefois remplacées par « des rudiments de lignes bleuâtres à peine mar- « quées. La corne est d'une longueur inusitée, « et chez plusieurs d'un beau rouge -carmin. a Quelques -unes de ces chenilles sont très-lui- « sautes et comme enduites d'un vernis. )i Or , on voit que cette description contredit sur presque tous les points la figure d'après la- quelle nous avons fait la nôtre. De quel coté est la vérité? c'est ce que nous n'avons pas les Tïioyens de décider. Cependant nous ne pou- SPHINGIDES. vons nous empêcher de faire remarquer que M. Fischer de Waldenheim a donné des figures aussi fidèles que bien exécutées dans son Ento- mographie russe, ce qui est une garantie pour celles de son Oryctographie. Quant à M. Treits- chke, il est vrai de dire qti'il a également fait preuve de beaucoup d'exactitude dans ses des- criptions ; mais comme celle dont il est ici ques- tion n'a pas été faite par lui ex visu, mais d'a- près des renseignements dont il n'indique pas la source, ne peut-on pas supposer qu'ils étaient erronés? car il est difficile de croire à l'existence d'une chenille de Smérinthe à peau lisse et à tête ronde , lorsque toutes celles de ce genre que l'on connaît ont la peau chagrinée et la tête cordi- forme: toutefois, cette anomahe pourrait s'expli- quer jusqu'à un certain point, en admettant que la description de M.Treitschke ne s'applique qu'à un individu observé dans son jeune âge , car alors les chenilles de Smérinthes diffèrent très peu de celles du genre Sphinx proprement dit , et ont surtout la corne très-longue comparative- ment à leur taille ; circonstance que mentionne encore la description de l'entomologiste de Vienne. Or , si cela est en effet , il n'est pas étonnant que cette description s'accorde si peu avec la figure de M. Fischer , puisque celle-ci re- présente un individu parvenu à toute sa taille. SPHINGIDES. Quoi qu'il en soit , la chenille du Smérinthe (lu Tremble n'a encore été trouvée que dans les environs de Moscou , et vit exclusivement sur l'arbre dont elle porte le nom i^populus tremuld). Elle est très-difficile à élever, dit M. Treitschke. pu.f't'nitnri\' SpliiiiQ_^idcs l'i. vjn. l>,-'am,- pi'nx liui''' IJummii .<;■. 1. Sllicrill I lie Hii 'ricniMc :.///■/■/>//////./■ (/i/mn.r / •2. id . «lu l'cuiilier / /W . /'oin/ù' / \ai-. SPHIWGIDES, MACROGLOSSE BOMBYLIFORME. MACROGLOSSABOMBYLIFORMIS. Pi. ii.%. i. a-d. Crépusculaires. God. tom. m. pag. 6i. pi. 19. fig. 5. Cette chenille a la même forme que celle du Fuciformis : comme elle , elle est ridée transver- salement et finement chagrinée, avec la tète plus grosse et moins globuleuse que celle du Stella- tarum. Elle est d'un vert -pistache pointillé de blanc -jaunâtre, avec des taches d'un rouge vi- neux ou lie de vin, qui varient de forme et de grandeur suivant l'âge ou les individus, mais qui sont toujours rangées sur deux bandes longitudi- nales de chaque côté du corps, dont une sous- dorsale et une latérale. Tantôt ces taches sont confluentes, comme dans la figure a, et, dans ce cas, celles de la première rangée se joignent, par un prolongement sur chaque anneau, à celles de la seconde qui descendent jusque sur les pattes membraneuses. Tantôt elles sont petites et iso- lées , comme dans les deux figures ^ et c , et alors celles de la première rangée reposent sur une ligne d'un jaune- verdâlre qui commence au troisième anneau, et se termine à la base de la corne du onzième, tandis que celles de la se- i4 SPHINGIDES. coude forment comme des espèces de bouton- nières placées obliquement sur les côtés de cha- que anneau. Dans tous les cas, ces taches ne sont bien marquées que sur les neuf derniers an- neaux, etsont plus ou moins oblitérées sur les trois premiers qui en manquent souvent totalement. Les stigmates sont couverts par les taches latérales dont nous venons de parler ; ils sont blancs , elliptiques, cernés de noir et lavés de rose dans leur milieu. L^ tète, plutôt ovale que ronde, est verte, granulée, avec les parties de la bouche roses. Toutes les pattes, à l'exception des anales qui sont de la couleur du corps , sont d'un rouge vineux , ainsi que la corne qui est légèrement rugueuse, courte et très- pointue. Enfin le des- sous du ventre est couleur hè devin. Cette chenille est plus rare ou du moins plus difficile à trouver que celles du Fiiciformis ou du Stellatarum , ce qui provient de ce que les endroits où elle se tient sont ordinairement très- herbus. Elle vit sur les différentes espèces de scabieuses, mais particulièrement sur la scabieuse des champs {^scabiosa arvensis) et scabiosa sjlva- tica. On la trouve depuis la fin de juin jusqu'en octobre. Celles que nous avons fait figurer or*t été trouvées le 3i juillet sur les bords du can.'il de rOurcq. A défaut de scabieuses des champs et de celle des bois, nous avons essayé de les SPHING I DES. nourrir avec celle des jardins, nommée vulgaire- ment la veuve : elles en ont bien mangé ; mais elles n'ont pas tardé à dépérir, et sont mortes sans se transformer. Nous emprunterons donc à M. Guenée, qui a donné une description com- plète de cette même chenille dans les Annales de la Société entomologique de France , ce qu'il dit de sa coque et de sa chrysalide. La première, suivant lui, se compose d'un léger tissu de soie d'un beau violet purpurin , et qui est recouvert par de la mousse ou des feuilles retenues par des fils; la seconde est chagrinée d'un brun foncé , avec les côtés du dos et les jointures des an- neaux plus clairs. Nous ajouterons que cette chrysalide ne diffère en rien de celle du Fucifor- mis ( nous les avons toutes deux sous les yeux), qu'elle se termine comme elle par une pointe rugueuse aplatie à sa base, et qu'elle est égale- ment dépourvue de cette espèce de camail qui surmonte la tête de celle du Slellaiarum. Le Bombyliformis paraît avoir deux généra- tions par an,comme le/«c^r/72w. Les papillons qu'on voit voler en mai proviennent de chenilles écloses à l'arrière-saison , et dont les chrysalides ont passé l'hiver. Ceux qu'on voit voler en août et septembre proviennent de chenilles écloses à la fin de juin , et qui subissent toutes leurs métamorphoses en six semaines ou deux mois. SPHINGIDES. Je n'ai jamais rencontré cette espèce que dans les bois, tandis que le Fuciformis se trouve par- tout, et principalement dans les jardins où abonde le chèvrefeuille. Le Bombjliformis est très-commun en mai dans les allées de la forêt de Bondy. DUPONCHEL. Nota. Suivant Ochsenheimer et M. Boisduval, l'espèce que nous appelons ici, d'après Godart, Bombjliformis, serait le Fuciformis de Linné. Le fait est que Linné, dans sa phrase descriptive, parle d'une ceinture noire (abdoniine barbato , cingulo nigro), qui ne peut s'appliquer qu'à noire Bomhyli- formis ; mais d'un autre côté il dit que les ailes sont bordées de noir-pourpre (niargine nigro atro-purpurescente), ce qui convient parfaitement à l'autre espèce; et d'ailleurs il ren- voie à la figure de Roësel, qui représente bien notre Fuci- formis. Ainsi, sa description peut s'appliquer aussi bien à une espèce qu'à l'autre. Cela viendrait - il de ce qu'il les aurait confondues? C'est plus que probable, car il n'en nomme qu'une, et Roësel qui a représenté les chenilles de l'une et de l'autre, les rapporte toutes deux à une seule es- pèce, noire Fuciformis. Dans cet état de choses, nous croyons que Godart n'a pas eu tort d'appeler celle dont il s'agit ici Bomhjliformis , comme l'ont fait Hubner et Fabri- cius ; et dans tous les cas , nous avons dû suivre sa nomen- clature , puisque cette Iconographie forme le complément de son ouvrage. s p il 1 n i) i d o s ('ri'fnuriiloiirr /'/ U. l.a-ll. ^îacroo'losse lîoinbvIKormc (.Vtu-roi/to.f.fd Bornbi/li/itr/N/.f) 2.a-C. id. Mor<>-S[)lMiix ( ir/. S/<-//a/nrii/ti J SPH I INGI DES. MACROGLOSSE MORO-SPHINX. MACROGLOSSA STELLATARUM. PI. ii. fig. ■).. a-b. Crépusculaires. God. tom. m. pag. 55. pi. 19. fig. ?>. La chenille de cette Sphingide est ridée trans- versalement comme toutes celles du même genre. Sa forme est cylindrique, et diminue de grosseur de l'anus à la tête qui est très - petite et globu- leuse. Elle offre plusieurs variétés pour le fond delà couleur; mais le plus ordinairement elle est, comme dans la figure, d'un vert tendre, avec huit rangées transverses de petits points blancs gra- nuleux et très -rapprochés, qui la rendent ru- gueuse ou chagrinée, et quatre raies longitudi- nales, dont deux sous-dorsales d'un blanc pur, et deux latérales d'un blanc-jaunâtre ou d'un jaune pâle. Les deux premières vont, en re- montant et en s'élargissant, aboutir à la corne ; les deux autres se rélinissent au clapet de l'anus , et sont placées immédiatement au-dessous des stigmates qui sont noirs. La tête est verte. Les pattes écailleuses sont fauves ou rousses ; les membraneuses vertes comme le ventre, avec ieiM- couronne couleur de rose et surmontée d'un pe- 14 SPHINGIDES. tit croissant d'un noir luisant. Enfin la corne qui est courte, presque droite et rugueuse, est d'un bleu obscur, avec son extrémité d'un jaune- orangé. Nous avons dit que cette chenille présentait plusieurs variétés ; on en rencontre en effet quel- ques-unes qui sont d'un vert-jaunâtre , d'autres d'un vert -noirâtre, d'autres enfin d'un brun-vi- neux, mais toujours chagrinées de blanc, et avec les quatre lignes dont nous avons parlé plus haut. La chrysalide est allongée, avec la tête sur- montée d'une espèce de casque ou de camail , comme celles des Sphinx Nerii et Celerio, et L^b- domen terminé par une pointe anale très-àiguè. Elle est d'un gris-blond, parsemé d'atomes bruns, principalement sur l'envelojDpe des ailes , avec une ligne noire, médiane, qui se prolonge de- puis la tête jusqu'à la base de l'abdomen. La peau de cette chrysalide est tellement fine et transpa- rente qu'on peut suivre à travers les progrès que fait la formation du papillon jusqu'au moment de son éclosion , qui a lieu ordinairement au bout de trois semaines. _|fc. La chenille , avant de se métamorphoser, se renferme dans une coque informe qu'elle se fa- brique avec des débris de feuilles retenus par quelques fds, et qu'elle place à la superficie de la terre. SPHINGIDES. Le Moro-Sphinx se trouvant toute l'année à letat parfait, doit avoir nécessairement plus d'une génération par an; cependant nous n'avons ja- mais rencontré sa chenille qu'à la tin de l'été , c'est-à-dire en août et septembre : elle vit sur les différentes espèces de caille-lait y mais de préfé- rence sur le blanc [gallium mollugo). L'espèce dont il s'agit est répandue dans toute l'Europe et commune partout. Il n'est pas rare de rencontrer l'insecte parfait engourdi pendant l'hiver ; c'est avec la Coliade Citron un des pré- curseurs du printemps. DUPONCHEL. BOM lîYC ITES. SATURNIE GRAND PAON. SATURNIA PYRI. ( Pi. i. fig. a-d. Nocturnes. Go(l. lom. iv. pag. 60. pi. iv. De toutes les chenilles de la tribu des Bom- bjcites , celle - ci est à la fois la plus belle et la plus grande. Elle est longue de trois pouces un quart, lorsqu'elle est parvenue à toute sa taille, et grosse à proportion. Sa peau est très-lisse, et sa couleur d'un beau vert^omme , avec des tu- bercules élevés de la même couleur, mais dont la tète, renflée et arrondie, est d'un beau bleu d'émail ou de turquoise, et surrnontée de sept poils noirs disposés en étoile, et dont celui du centre, beaucoup plus long que les autres, se termine par une petite massue. On ne compte que quatre tubercules sur le premier anneau , de même que sur le dernier, tandis que les mter- médiaires en ont chacun six. Au-dessous des stigmates , règne , dans toute la longueur de la chenille, une raie d'un vert plus pâle que le fond, et formant un rebord, sur lequel est placée la der- nière rangée de tubercules. Les stigmates sout 8 J30MBYCITES. blancs et cernés de noir ; les pattes écailleiises sont d'un rouge un peu ferrugineux, ainsi que la couronne des membraneuses qui, du reste, sont de la couleur du corps , avec un demi-cercle noir placé au-dessus de cette couronne. Indé- pendamment de cela, on remarque trois espèces de plaques d'un rouge - brun sur le dernier an- neau , deux latérales qui descendent jusqu'à l'o- rigine des pattes anales , et une au milieu qui recouvre le chaperon de l'anus. Enfin, la tête est verte , avec la pièce triangulaire , qui sépare les deux calottes hémisphériques, finement bor- dée de noir , et les parties de la bouche roses. Cette description ne s'applique qu'à la che- nille adulte , car , e» sortant de l'œuf, elle est d'un brun foncé, avec les tubercules roussâtres. La couleur du fond s'éclaircit à chaque mue, jus- qu'à ce qu'elle devienne verte, en même temps que les tubercules sont successivement jaunes , roses, nias, et enfin bleus. Sur quoi M. Jour- din-Pellieux , observateur aussi exact qu'habile peintre , fait cette remarque dans une lettre qu'il m'a écrite , savoir : que cette diversité de couleurs , qui constitue trois variétés constantes dans l'espèce du Petit Paon , ne caractérise dans celui-ci qu'une différence d'âge. La chenille du Grand Paon vit sur un grand nombre d'espèces d'arbres, mais principalement BOMI? YC ITES. sur Y orme, le poirier, le pommier , le prunier, V amandier, qX, même \q frêne et l'az/zie. Parvenue à toute sa taille clans le courant d'août, elle ne tarde pas alors à devenir d'un jaune sale ; ce qui est un indice certain qu'elle est sur le point de se métamorphoser. Elle quitte à cet effet l'arbre qui l'a nourrie, pour chercher un abri où elle puisse filer sa coque en toute sécurité. Elle choisit de préférence pour cela le dessous d'une corniche ou d'un toit ; mais, cependant, il lui ar- rive quelquefois de s'arrêter au tronc de l'arbre, si elle y trouve une protubérance ou une bifur- cation qui remplisse son objet. Dans tous les cas, elle a soin de choisir le côté le moins ex- posé à la pluie. Sa coque a la forme d'une poire ; elle se com- pose d'une espèce de feutre très-gommé de cou- leur brune, et recouvert de fils entremêlés aussi forts que des cheveux. Mais ce qu'elle offre de plus curieux, c'est la manière dont sont disposés les fils du petit bout par lequel le papillon doit sortir. Réaumur compare cette disposition à celle des osiers qui composent les entonnoirs d'une nasse, avec cette différence que les enton- noirs ferment au poisson la passage par oii il est entré , tandis que les fils de la coque laissent librement sortir le papillon , et s'opposent au contraire à l'entrée de tout insecte ennemi. Pour BOaiBTCITES. se faire une idée nette de cette organisation , il faut partager une coque en deux dans toute sa longueur avec des ciseaux. La chrysalide est cylindrique, courte, brune, avec l'enveloppe des antennes et les incisions des anneaux un peu plus claires. Son extrémité anale se termine par un petit bouquet de poils roides, dont les intermédiaires plus courts. L'insecte parfait éclôt ordinairement au bout de neuf mois, c'est-à-dire à la fin d'avril ou au commencement de mai. Mais assez souvent cette éclosion n'a lieu que la seconde année, et il ar- rive même quelquefois qu'elle ne s'opère qu'au bout de trois ans. Le Grand Paon, assez commun aux environs de Paris, ne se trouve plus à dix lieues au nord de cette capitale. J'ai envoyé plusieurs fois de ses œufs et de ses chrysalides à des amateurs de Valenciennes qui voulaient le natiu^aliser dans leurs environs ; ils n'ont pu y parvenir. La li- mite nord assignée par la nature à cette espèce la plus remarquable parmi les Bombjcites d'Eu- rope, paraît être le 48*^ degré de latitude. Les, individus du midi de la France sont en géné- ral plus grands, et plus vivement colorés que ceux des environs de Paris. Noftitme.F. 15oiiib\cUcs, y-y. /. Sararnie Grand Paon (S.ifj,r,i,„ j;i/ri) a. (Vu',t,//r ,„;„U ..a />nw„';;' m„r. O. id. pairveniie à toute sa taifle. C. tht^/tr. c/. f/ift/.Mi/i,/,- . ROMBYCITES. SATURNIE PETIT PAON.. SATURNIA CARPINI. ( PI. a. fig. a-h.) Nocturnes. God. tom. iv. pag. 68. pi. v. tig. a et 3. Cette chenille est d'un vert -pomme foncé, avec une bande noire transverse sur chaque an- neau , portant des tubercules dont la couleur est ou jaune , ou rose, ou orangée, et de chacun desquels partent, en rayonnant, sept poils noirs, roides , courts et d'inégale longueur. Ces tuber- cules sont au nombre de quatre sur le premier et sur le dernier anneau, et de six sur tous les autres. Il s'en échappe des gouttes d'une liqueur claire et fétide, lorsqu'on presse fortement la chenille entre les doigts. Les stigmates sont bordés de noir , et leur couleur varie comme celle des tubercules. Au - dessous des stigmates on voit une raie longitudinale d'un vert plus pâle que le fond , et sur laquelle sont placés les derniers tubercules. Les pattes écailleuses sont d'un brun-tanné, et les membraneuses du même vert que le corps , avec une bande noire au- dessus de la couronne. Enfin , la tête est verte 9 BOMBYC FTKS. et marquée latéralement de deux petits traits noirs. Dans plusieurs individus, les bandes noires transverses ont disparu entièrement , ou sont remplacées par un cercle noir qui entoure la base de chaque tubercule. On a remarqué que les individus qui appartiennent à cette variété sont généralement plus gros et donnent presque toujours des femelles. Quant aux tubercules , quelle que soit leur couleur, on ne peut en rien préjuger pour le sexe de l'insecte parfait. Dans son premier âge, c'est-à-dire depuis sa sortie de l'oeuf jusqu'à la première mue, la che- nille dont il s'agit est d'un noir-brun, avec une raie longitudhiale orangée de chaque côté du corps, de sorte que cette livrée, jointe à des tu- bercules épineux, la fait ressembler, au premier coup d'oeil , à une chenille de Vanesse ou de Mé- litée. A. la seconde mue , le noir diminue beau- coup et le fond vert commence à paraître; à la troisième mue, le vert domine et le noir se di- vise en bandes. On trouve ordinairement les œufs de l'espèce qui nous occupe, disposés par groupes nombreux, sur les tiges des ronces et autres arbres à la li- sière des bois. Les petites chenilles qui en éclo- sent vivent en société jusqu'à la troisième mue. A cette époque elles se dispersent de droite et BOMBY CITE?. de gauche, et vivent chacune séparément , non loin toutefois du heu de leur naissance. On trouve de ces chenilles sur le charme^ Yonne , le bouleau, le saule , \ osier, le prunellier , mais principalement sur la ronce. Elles éclosent en mai et parviennent à toute leur taille vers la fin de juillet. Chacune d'elles se file alors une coque roussâtre à peu près de la même forme que celle du Grand Paon , mais moins opaque. Cette coque est ordinairement placée entre plu- sieurs petites branches réunies en faisceau à leur sommet. La chrysalide est d'un noir - brun , avec les bords de l'enveloppe des ailes, des antennes et des yeux , ainsi que les incisions de l'abdomen , ferrugineux. Son extrémité anale est terminée par un bouquet de poils roides , dont les inter- médiaires sont plus longs. L'insecte parfait éclôt ordinairement à la fin de mars ou dans les premiers jours d'avril; mais il lui arrive quelquefois de ne se développer qu'au bout de deux ou trois ans, comme le Grand Paon. Le Petit Paon est répandu dans toute l'Eu- rope, et paraît aussi commun au nord qu'au midi. Boiiibvci tes. Noi'turnt /'/ U. Jaun/m-J'Mm.r dJffeiinir ,M ''"^''•' '"' Satlirnie pplit Paon (Siitiimui ilt/f)mi J a, /f. tVu-nM\( i/iin.' fc-iu/i-u/u- ,/m,i /tyu/iiùa,! u„) BOMBYCITFS. BOMBYX DU CHENE. BOMBYX QUERCUS. (Pi. iv. fig. i.a. b. Nocturnes. God. tom. iv. pag. g5. pi. ix. fig. i et a. Cette chenille est couverte de poils d'un gris- brun , dont quelques-uns seulement sont médio- crement longs et soyeux, tandis que les autres sont courts, roides et serrés, comme dans une étoffe de drap. Les incisions des anneaux sont d'un beau noir velouté , et ne s'aperçoivent bien que lorsque la chenille s'allonge en marchant. Chacune d'elles est marquée d'un point blanc sur le milieu du dos. De chaque côté du corps règne longitudinalement une bande maculaire blanche, interrompue et teintée, par place, de jaune- ferrugineux. Cette bande est placée un peu au-dessus des stigmates , qui sont égale- ment blancs et bien visibles. Entre les stigmates et les pattes se trouve une raie ferrugineuse plus ou moins prononcée , mais qui s'aperçoit à peine, à cause des poils rayonnants qui la re- couvrent. La tète est d'un brun-ferrugineux , et marquée sur le devant d'une tache spatuliforme lO D O JM B Y C I T E s. d'un gris - jaunâtre. Les pattes écailleuses sont mordorées et luisantes; les membraneuses sont brunes et tiquetées de roussâtre. Enfin, le ventre est noirâtre. La couleur de cette chenille est un peu diffé- rente dans son jeune âge; elle est alors d'un gris- blanchâtre qui ne commence à brunir qu'à la seconde ou troisième mue. Elle sort de l'œuf à la fin de l'été , et croît très-peu jusqu'à la chute des feuilles, époque à laquelle elle s'engourdit appliquée contre une branche où elle reste ainsi exposée à toutes les rigueurs de l'hiver. Au prin- temps elle sort de sa léthargie, change de peau , et commence par se nourrir aux dépens des bourgeons, en attendant le développement des feuilles. On la trouve ordinairement parvenue à toute sa taille au mois de juin; elle ne tarde pas alors à se filer une coque , dont la forme est en cylindre arrondi aux deux bouts. Cette coque est d'un tissu très-serré , très-gommé et très-dur, d'un brun - roussâtre foncé en dehors et d'ini gris-blanchâtre luisant en dedans. La chrysalide est courte, d'un brun-jaunâtre , assez molle , avec les stigmates noirs. L'insecte parfait se développe ordinairement dans les premiers jours de juillet. La chefiille dont il s'agit est très -commune dans toute l'Europe. Elle vit sur \q peuplier , le BOMBYCITES. chêne, Y orme , le saule , ï épine, le prunellier ^ le nias, le groseillier, la ronce, et même sur le genêt. Elle est peu difficile sur sa nourriture, et on l'élève très-aisément. Elle est du nombre de celles qu'il faut manier avec précaution , car ses poils courts se détachent facilement et pé- nètrent dans la peau , où ils causent des déman- geaisons assez vives , qui durent peu , et qu'on apaise promptement en se lavant les mains avec un peu d'eau et de vinaigre. Nota. Cette chenille et celle du trèfle sont fidèlement représentées dans Roësel; mais une erreur qu'il a commise et que personne n'a encore relevée, du moins à ma connais- sance, c'est qu'il donne le papillon de l'une pour celui de l'autre. ]j()uil)vcites. ri. /i. • ^ I^darin^ nt I. il,l>. liombvX itm^nil j 1. a.l). Lasiocampc Biuoosc i/'(>//r/,>ri. a , l). Nocturnes. Gud. !om. iv. pag. 3/19. pi. xxiv. \\^ 1. Orivve Anlique f(tri)^/tiJfitupM/ A\i<^ cdo 2. id. (TOTioivstigiua ^ /// (ianoçst/^fiM/ a\> o BOMBTCITES. BOMBYX DES BUISSONS. BOMBYX DUMETI. ( PI. vu, fig. i. a. b. ) Noclurnes. God. toni. iv. pa^. io3. pi. x. lig. i. Depuis sa sortie de l'œuf jusqu'à la deuxième mue inclusivement, cette chenille est noire avec la tête très -grosse. Ce n'est qu'à la troisième mue, qui arrive à la fin de juin, qu'elle prend la forme et la couleur sous lesquelles elle est re- présentée. Elle devient alors d'un brun -obscur ou d'un cendré - bleuâtre , et chacun de ses an- neaux, excepté le premier et le dernier, est mar- qué latéralement d'une tache noire elliptique, placée entre deux lignes de la même couleur , sur une éclaircie d'un blanc- jaunâtre ourous- sâtre. Les incisions des anneaux sont également noires. La tête et les pattes sont d'un brun-foncé, et le corps est garni sur le dos et sur les côtés de poils roux peu fournis. Les stigmates, assez apparents, sont blancs et bordés de noir. Cette chenille, qui éclôt en mai, vit solitaire sur le pissenlit commun et plusieurs espèces d'e- pen'iere, dans les clairières des bois bien expo- a5 BOMBYCITKS. sées au soleil. Elle ne se montre guère que lors- qu'elle est parvenue à toute sa taille , c'est-à-dire vers la fin de juillet, époque à laquelle elle ne tarde pas à se renfermer dans un tissu très-léger, à la superficie de la terre , pour s'y changer en chrysalide huit jours après. Cette chrysalide est d'un brun -marron, avec la tête fort saillante, et l'abdomen terminé par une pointe qui se sub- divise en plusieurs petits crochets. L'insecte par- fait en sort ordinairement à la fin de septembre ou au commencement d'octobre, et quelquefois plus tard. Les œufs pondus par la femelle pen- dant ce dernier mois , n'éclosent qu'en mars de Tannée suivante. Le Bombyx Dumeti est répandu partout .sans €tre commun nulle part, et il l'est d'autant moins dans les collections, que sa chenille, élevée en captivité , meurt presque toujours au moment de se transformer, ou si elle se transforme, son papillon éclôt mal ; du moins c'est ce qui est ar- rivé au petit nombre de celles que j'ai élevées. D'après M. Pierret fils, qui m'a procuré l'indi- vidu représenté, le rond Mortemar au bois de Boulogne, et le polygone au bois de Vincennes, sont les meilleures localités pour trouver cette espèce aux environs de Paris. BOMBTCITKS. BOMi3YX DE LA RONCE. BOMBYX RIJBI. ^ Pi. vu. tig. -i. ;i. 1). ) Nocturnes. God. toni. iv. pat^. \'i[x. pi. xiii. fig. i. i. AVA.NT d'être arrivée au tiers de sa grosseur, c'est-à-dire avant la quatrième mue, cette che- nille est d'un noir velouté , avec les poils du dos un peu fauves , et les incisions des anneaux mar- quées par des lignes d'un jaune-orangé. Après cette mue , les lignes jaunes sont remplacées par des bandes d'un beau-noir de velours , et le reste du corps est couvert de poils d'un roux foncé, excepté ceux des flancs et du ventre qui sont d'un grjs-sale. Ces poils, qui partent immé- diatement de la peau , comme ceux du Bombyx Quel eus, sont ras et lustrés sur les cotés, et longs sur le dos , où ils tendent à se réunir en fascicules séparés sur chaque anneau. On voit en outre , sur le bord antérieur des trois ou quatre premiers anneaux, une ou deux taches fauves qui sont un reste des lignes orangées de la première livrée. La tête et les pattes sont d'un brun-noirâtre, et les stigmates invisibles. a3 BOTVTBY CITES. Cette chenille croît lentement , car, sortie de l'œuf à la fin de mai, elle n'a pas encore atteint toute sa taille dans les premiers jours d'octobre. Elle continue de manger et de croître jusqu'aux premiers froids ; alors elle se cache dans la mousse ou sous des feuilles sèches pour hiver- ner. Toutefois elle se réveille, et mange ce qu'elle trouve autour d'elle, chaque fois que la tempéra- ture se radoucit, et arrive ainsi à la fin de mars ou au commencement d'avril , époque à laquelle elle file sa coque et se transforme en chrysalide. Son papillon paraît un mois après, c'est-à-dire dans la première quinzaine de mai. Ainsi, elle met près d'un an à devenir insecte parfait. La coque est grisâtre, molle , allongée, d'un tissu léger, et attachée ordinairement au-dessous d'une feuille de plante basse. La chrysalide est d'un noir-bleuâtre, avec les premières incisions du ventre jaunâtres, et l'extrémité anale garnie de poils roussâtres. La chenille dont il s'agit est connue dans certains cantons sous le nom trivial d'Anneau du diable, probablement parce qu'elle a plus qu'au- cune autre l'habitude de se rouler sur elle- même dès qu'on la touche, et peut-être aussi parce qu'elle occasionne des démangeaisons as- sez vives aux mains qui la prennent sans pré- caution ; ce qu'elle a de commun , au reste , avec no IMnYCJTER. la plupart des chenilles du même genre. Quant à l'épithète de Pol\ phage qui lui a été donnée par ses premiers observateurs, elle est assez mé- ritée , en ce qu'elle paraît s'accommoder de toute espèce de plantes ; Kléeman assure même l'avoir vue manger des feuilles sèches de chêne , des pelures de pomme, et jusqu'à de la croûte de pain. Je doute fort néanmoins qu'on parvînt à conduire à bien celle qu'on soumettrait à un pareil régime. Toujours est-il que c'est suïla ronce frutescente ( rubus fruticosus^ qu'on la trouve le plus ordinairement, d'où vient le nom de Bombyx ^«/^i donné à son papillon. On la rencontre fré- quemment, à la fm de septembre et au commen- cement d'octobre, dans les bois, sur le bord des chemins, le long des fossés, dans les clairières remplies de bruyères , etc. ; mais comme elle est assez difficile à conserver pendant l'hiver, et cela faute de précautions convenables , comme nous le dirons plus bas, les amateurs n'élèvent que les individus qui , dans l'état de liberté, ont résisté aux rigueurs de cette saison, c'est-à-dire ceux que le hasard leur fait rencontrer à la fin de mars ou au commencement d'avril, car elle est aifesj rare à cette époque qu'elle est commune en automne. lien résulte que cette espèce, qu'on trouve rarement à l'étatparfait, n'est jamais bien commune dans les collections. Cependant il n'est BOMB YCITKS. pas aussi difficile qu'on le pense, de conserver vivantes jusqu'au printemps, les chenilles qu'on trouve en automne : il suffit pour cela de les tenir en plein air dans de grandes boîtes garnies de mousse, et couvertes d'une toile métallique, avec la précaution de leur donner n'importe quelle verdure à manger , chaque fois que le thermomètre marque plus de cinq degrés au- dessus de, zéro, car elles sortent alors de leur engourUresement , et mourraient de faim si elles ne trouvaient'à leur portée de quoi se sustenter. Ainsi,^c'est moins le froid que le défaut de nour- riture qui tue la plupart de celles qui passent l'hiver en captivité. Le Bombyx de la Bonce est répandu dans^ toute l'Europe, au nord comme au midi. ^ U()nil)\'oiles. .4u^.J)wnirnii ^ X a.l> Bombvx d<-» Bmssons fBomly.r y/unu>/i ) 2. a b. iA de ]a Ronce C td liuùi J BOMBYCITtS. LIPAKIS DU SAULE. LIPARIS SALICIS. ( PI. vin, tig. i. a. b.) Nocturnes. God. toni. iv. paj^. a7i. pi. xxvii. Kg. t. Elle a sur le dos une série de grandes taches contiguës, tantôt d'un l)lanc pur , tantôt d'un blanc un peu jaunâtre. Ces taches, dont chacune est partagée en deux par les incisions, sont pla- cées entre deux bandes noires, divisées dans toute leur longueur par une ligne jaune, et in- terrompues sur chaque anneau par deux ran- gées de tubercules d'un rouge velouté. Deux autres rangées de tubercules semblables , mais surmontés de poils roussâtres, se voient sur les côtés du corps, dont la couleur est d'un blanc- bleuâtre jaspé de noir. La tète est d'un cendré- noirâtre et garnie de poils blanchâtres. Le ventre est d'un brun-pourpre, les pattes membraneuses sont fauves, et les écailleuses d'un noir luisant. Cette chenille éclôt à la fin d'avril. Dans son jeune âge, ses taches dorsales sont d'iuj jaune- a6 BO MB Y CITE s. citron , non coiitigués, et quelques-unes sont isolées. Parvenue à toute sa taille dans le milieu de juin , elle se renferme entre des feuilles retenues par quelques fils, et s'y construit une coque d'un tissu blanc et serré , dans laquelle elle ne tarde pas à se changer en chrysalide. Celle-ci est d'un noir très-luisant , avec des touffes de poils jaunes sur le dos et sur les côtés de l'abdomen. La pointe de l'anus et les petits crochets dont elle est ar- mée sont entièrement noirs. Le papillon se développe au bout de quinze k vingt jours, c'est-à-dire dans le courant de juil- let. Aussitôt après l'accouplement , la femelle pond ses œufs, qui sont verdâtres , sur le tronc des saules et des peupliers , où ils sont disposés par plaques plus ou moins arrondies, et recou- verts d'une matière gommeuse, d'un blanc lui- sant, qui les fait apercevoir de loin. La chenille dont il s'agit n'est pas moins com- mune ni moins vorace que celle du Liparis Dis- par; mais comme elle ne s'attaque qu'aux saules et aux peupliers, on fait moins d'attention à ses dégâts. Cependant il est bon de la détruire dans les endroits où elle se multiplie trop, et il faut employer pour cela le même moyen que nous avons indiqué pour celle de l'espèce précitée. ^^^ ûtmùnû j lab. I.jparis du Sanlc {fjp,irt.<- A'a/ùù-J -'.a b. )(1. Disparato ( id Ih^par) r,() JNÎHYC ITK' LIPARIS DISPARATE. LIPARIS DISPAR. ( PI. vni. fig. a. a. b. ) Nocturnes. God. tom. iv. pag. «56. pi. xxv. fig. i. 2. Elle est d'un brun-noirâtre vermiculé de gris- cendré ou jaunâtre , avec quatre rangées de tu- bercules, dont deux dorsales et deux latérales. Les tubercules du dos des cinq premiers an- neaux sont bleus et piquetés de noir; tous les autres sont d'un rouge-ferrugineux. Sur chacun d'eux sont implantés et disposés en étoiles des poils, assez roides,Ies uns noirs, les autres rous- sâtres. Les deux tubercules placés sur le bord antérieur du premier anneau sont surmontés de poils plus longs que les autres , et disposés de manière à simuler une oreille de chaque côté de la tête. Celle-ci est grosse relativement au corps , réticulée de gris sur un fond brun , et marquée dans son milieu d'une tache triangulaire jau- nâtre. Le ventre est d'un gris-obscur, les pattes sont d'un fauve -foncé, et les stigmates à peine distincts. BOMB A'CITF.S. Cette chenille éclôt en mai, et a pris tout son développement dans le courant de juillet. Alors elle ne tarde pas à se chrysalider : elle se retire à cet effet , soit dans une crevasse du tronc de l'arbre sur lequel elle a vécu , soit sous une cor- niche de mur qui se trouve à sa portée. Là,, elle ne forme pas de coque , mais elle s'enveloppe seulement de quelques fils qui souvent se rom- pent au moment où elle se transforme , de sorte que sa chrysalide n'est plus retenue que par la queue. Cette chrysalide est d'un brun-noirâtre, avec les incisions de l'abdomen plus claires , et les anneaux garnis de petits bouquets de poils rous- sâtres , disposés en forme d'étoiles. Son extré- mité postérieure finit en une pointe large, ter- minée par deux faisceaux de petits crochets ferrugineux. Le papillon éclôt au bout de quinze à vingt jours, et paraît depuis la fin de juillet jusqu'au quinze août. Autant le mâle est vif et doué de la faculté du vol , autant la femelle est lente et paresseuse ; elle ne fait aucun usage de ses ailes, qui sont cependant assez grandes, mais plissées, et ne s'éloigne guère de l'endroit où elle est née. La chenille qui nous occupe vit sur presque toute esoèce d'arbres; et comme elle est aussi commune que vorace, elle cause souvent les plus BOMB YC 11 KS. grands ravages dans les plantations d'arbres frui- tiers, comme dans les parcs et les forêts , qu'elle contribue quelquefois, avec d'autres chenilles non moins nuisibles, à dépouiller presque en- tièrement de leurs feuilles. On ne doit donc né- gliger aucun moyen de la détruire : le plus effi- cace est d'enlever, pendant l'hiver, avec une ratissoire , les paquets ou traînées d'œufs que la femelle a déposés contre le tronc des arbres, et quelquefois contre les murs des clôtures. Ces paquets sont très -faciles à découvrir, étant re- couverts d'une espèce de bourre soyeuse d'un jaune-roussâtre (i) , qui tranche avec la couleur du tronc de l'arbre sur lequel ils sont collés. En répétant plusieurs années de suite l'opération que nous venons d'indique^r, on parviendra à ré- duire singulièrement le nombre des individus d'une espèce aussi nuisible, et par conséquent à rendre ses dégâts presque insensibles, car, en dé- truisant un paquet d'œufs, on donne la mort au moins à cinq cents chenilles. J'ai remarqué dans mes voyages que cette es- pèce est moins commune dans le midi que dans le nord et le centre de la France, et qu'elle est à peine connue dans les pays de montagnes. (i) Cette bourre ressemble assez par la couleur à un morceau d'amadou , comme le dit M. Boisduval. KOMBYClTfîS. LASIOCAMPE DU CYPRES. LASIOCA.MPA Î.INEOSA. ! Pi. i\. fî^'. i.a-c.) Bombyx LINE03A. Adrien de ViUicis. Aunalcs de !a Sociôtô linnéeiine de Paris, novembre iSafi, pay. /lyo,])!. i.\. Ellk est (l'un gcis- cendré et souveiit rons- sâtre , avec des bandes brunes longitudinales et finement lisérées de blanchâtre, lesquelles sont plus ou moins marquées et quelquefois obiité- rées. Le plus ordinairement deux de ces bandes sont bien prononcées sur le dos. Les latérales sont plus foncées et plus larges vers les deux extrémités , tandis que celles au-dessus des stig- mates sont effacées du côté de la tête, et peu apparentes vers l'anus. Ces dernières se réunis- sent aux latérales. Cette chenille a sur le dos deux rangées de tubercules velus, disposés de manière que cha- que anneau en a deux. Ceux du dixième sont beaucoup plus grands et plus élevés que les au- tres. Après ceux-là, les plus saillants sont ceux du septième. Sur les deuxième et troisième an- neaux, les tubercules sont remplacés j)ar i\ç\\\. 1 \ ^)OM BTCITE». fentes contractiles , une sur cliaque, lesquelles laissent sortir, lorsqu'elles s'ouvrent, deux touffes de poils d'un roux vif, bordées de noir. Comme toutes les chenilles du même genre, celle-ci a des appendices pédiformes garnis de poils très-longs , les uns gris, les autres fauves. Les stigmates sont p'^tits, rougeâîres et bordés de noir. Le dessous du corps a une large bande brune entre les pattes. Celles-ci sont grises ou brunes. La tête est de la même couleur, avec un chevron et quelques points noirs; mais connue elle est pres- que toujours cachée par les poils du premier an- neau qui se dirigent en avant, il est difficile d'en distinguer la couleur. Cette chenille paraît vivre exclusivement sur \ti cjprès pjTUi'nidal {^cupressus J'astigiata); du moins on a essayé sans succès de l'élever avec les autres espèces de conifères analogues. On la trouve parvenue à toute sa taille, et prête à se transformer, vers la fin d'avril et le commence- ment de mai. Elle file alors entre les rameaux nn cocon de soie grise peu serré, et à travers le- quel il est aisé de distinguer la chrysalide, qui ne se forme que cinq ou six jours après la con- struction de ce cocon. Cette chrysalide est courte, d'un bruii-noirâtre , et couverte de poils roussâ- tres, plus nombreux sur le bord des anneaux, et du côté de la îète, que sur les autres parties. LoMn m TES. L'insecte parfait en sort ordinairement an bout d'un mois , c'est-à-dire dans les premiers jours de juin. Il arrive quelquefois que cette espèce a deux générations par an; ce qui a lieu lorsque des chenilles plus hâtives que d'autres produisent leurs papillons dès les premiers jours d'avril. Ceux-ci alors donnent naissance à des chenilles qui deviennent insectes parfaits vers la fin de juil- let ou le commencement d'août. Mais ce cas est exceptionnel, car le plus grand nombre des che- nilles passent l'hiver dans l'engourdissement , avant d'avoir atteint toute leur taille, se remet- tent à manger au printemps, et continuent de croître jusqu'à la fin d'avril , époque à laquelle elles se transforment en chrysalide, comme nous l'avons dit plus haut. Tous ces renseignements nous ont été fournis par M. Soilier, capitaine du génie, résidant à Marseille , et l'un de nos entomologistes les plus mstruits et les plus laborieux. Il avait eu la com- plaisance de m'envoyer à deux reprises diffé- rentes, un certain nombre de chenilles vivantes de l'espèce dont il s'agit; mais je n'ai pu les ame- ner à bien : les premières m'étant parvenues à la fin de l'été, n'ont pu supporter l'hiver ; les se- condes, que j'avais reçues dans les premiers jours d'avril, ont continué de manger depuis leur ar- BOMBTCITES. rivée jusqu'à la fin du mois, qu'elles se sont mises en devoir de filer ; mais sur cinq que je possédais, deux sont mortes avant d'avoir achevé leurs cocons ; les trois autres les ont bien ter- minés; mais leurs chrysalides ne se sont pas for- mées, ou se sont desséchées. Je ne puis attribuer cette non réussite qu'au changement de climat, car les chenilles ne paraissaient pas avoir souf- fert pendant la route , la branche de cyprès qui les accompagnait étant encore fraîche à l'arri- vée de la boîte, qui, remplie de leurs crottes, at- testait d'ailleurs qu'elles n'avaient pas jeûné. Godart étant mort en iSaS, n'a pu parler dans son ouvrage de cette espèce, qui n'est con- nue que depuis 1827, c'est-à-dire depuis qu'elle a été décrite et figurée , pour la première fois , par M. Adrien de Villiers, sous le nom de Bom- byx Lineosuy dans le cahier des Annales de la So- ciété linnéenne de Paris, de novembre 1826 , mais qui n'a paru qu'en 1827. D'après la notice de cet entomologiste , ce fut M. Jourdan , son compatriote , qui en trouva le premier individu en juin 1826, dans les environs de Montpellier; et quelque temps après M. de VilHers lui-même en trouva la femelle, de sorte qu'il a pu décrire et faire représenter les deux sexes. Mais c'est à M. SoUier, qui, de son côté, avait trouvé les deux sexes accouplés dans les environs de Marseille, BOM BYCITES. que l'on doit la connaissance de la chenille , ayant eu la patience d'élever celles qui lui pro- vinrent de cet accouplement. Depuis, les nom- breux amateurs du Midi, en tête desquels il faut placer M. Léautier, élèvent tous les ans cette chenille en plus ou moins grande quantité, ce qui fait que son papillon, d'abord très -rare, est aujourd'hui répandu dans presque toutes les collections, bien que la partie de la France qu'il habite soit très -circonscrite : mais il y a lieu de croire qu'il est commun dans l'Orient , véritable patrie de l'arbre qui nourrit sa chenille. P. S. J'ai oublié de dire que M. Soliier m'a mandé que cette chenille craint surtout l'humidité, et qu'il fallait par conséquent la tenir dans un endroit bien sec et au soleil le- vant , pour l'élever avec succès. î\\^ctume*r y/M'. /ilarwhard ^inj? BOBIBTCITES. LASIOCAMPE FEUILLE DU CHENE. LASIOCAMPA QUERCIFOLIA. (Pi. 9, fig. 2. a, b.) Nocturnes. God. tom. iv. pag. 76. pi. vu. fig. i. 2. Elle varie beaucoup pour le fond de la cou- leur , lequel est tantôt d'un gris-cendré ou noi- râtre, tantôt d'un gris -blanchâtre uni, et quel- quefois jaspé de blanc et de ferrugineux. Dans tous les cas, elle a sur le dos deux rangées de boutons bruns ou ferrugineux, et sur le pénul- tième anneau une caroncule à base large, assez élevée, de forme conique, et inclinée en arrière comme la corne des Sphingides. Elle a en outre, comme toutes les chenilles du même genre, deux incisions ou crevasses elliptiques , qu'on est con- venu d'appeler colliers, l'une sur le deuxième anneau et l'autre sur le troisième. Ces incisions, qui s'ouvrent et se ferment suivant les mouve- ments de l'animal , sont bordées de noir velouté et laissent apercevoir, lorsqu'elles sont ouvertes, deux touffes de poils d'un beau bleu, avec un V noir plus ou moins apparent dans le milieu. Dans le premier âge, ces touffes de poils sont 32 BOMBYCITES. bordées quelquefois d'un pende fauve; mais ce cas est très -rare, et cette couleur disparaît tou- jours avant la dernière mue. De chaque côté du corps, près des stigmates, il part de tous les an- neaux des appendices charnus terminés en pointe mousse , dirigés horizontalement et bordés de grands poils roux. Les deux qui avoisinent la tête sont plus prononcés que les autres , et lui forment comme deux oreilles par leur direction en avant. Les stigmates sont gris et cernés de noir. Les pattes écailleuses sont d'un noir lui- sant, les membraneuses intermédiaires d'un brun- rougeâtre, et les anales de la couleur du corps. Le ventre est d'un orangé clair, et tacheté de brun ou de noir. Enfin la tête est brune et rayée de gris. Cette chenille vit solitaire sur presque tous nos arbres fruitiers , ainsi que sur V épine , \ épine vinette ^ Xalaterne , le prunellier, le saule et quel- quefois le chêne. Les jardins où il y a beaucoup de poiriers et de pommiers sont ceux où elle se multiplie le plus. Elle ne mange que la nuit; le jour elle se tient tellement collée contre les bran- ches, dont la couleur se confond avec la sienne, que souvent on la touche avant de l'avoir aper- çue ; mais ses excréments servent à trahir sa pré- sence. Elle éclot à l'arrière - saison , et passe l'hiver BOMBYCITES. abritée sous l'aisselle d'une branche , sans que la rigueur du froid la fasse périr. Parvenue à toute sa taille à la fin de juin, ou au commence- ment de juillet , elle ne reste que trois semaines en état de nymphe, et donne son papillon à la fin du même mois, ou dans les premiers jours d'août. Sa chrysalide est cylindrique , d'un noir- bleuâtre, avec les bords des anneaux de l'ab- domen ferrugineux , et de très - petits poils de cette même couleur à l'extrémité anale. Elle est renfermée dans une coque de soie molle , de forme allongée , saupoudrée de blanchâtre inté- rieurement , et dont la couleur extérieure parti- cipe toujours de celle de la chenille. La Lasiocampe Feuille du chêne est répandue dans une grande partie de l'Europe. Heureuse- ment sa chenille n'est pas très-commune , car, vu sa grande taille et sa voracité , elle causerait beaucoup de dégâts dans nos vergers. Nota. Des observations suivies pendant une quinzaine d'années, et toujours faites d'après un grand nombre de sujets , ont appris à Godart que les individus qui habitent \epoirier, le prunier, le cerisier et Valaterne, sont ordinai- rement d'un gris-brun ou noirâtres; que ceux qui mangent les feuilles de Xëpine ou du pommier sont d'un gris-blan- châtre ou rougeâtre ; que ceux enfin qui ont le dos jaspé se rencontrent presque toujours sur le saule et Vosier. Mais BOMBYCITES. les différences dans la couleur de la chenille n'influent point sur la couleur de l'insecte parfait, car des chenilles d'un gris - blanchâtre ou rougeâtre lui ont souvent donné des papillons d'un ferrugineux pâle ou jaunâtre. BOMBY C ITES. ORGYIE PUDIBONDE. ORGYIA. PUDIBUNDA. Pi. lo, fig. i.a r. Nocturnes. Cad. toin. iv. pag. a'^;). pi. 9.1. fig. a et 3. Elle est ordinairement d'un beau vert-pomme, ou d'un vert-jaunâtre, avec quatre brosses d'é- gale longueur, d'un jaune-citron, sur les 4^ 5^, 6^ et ^^^ anneaux, un long pinceau de poils roses, incliné en arrière sur le 11", et trois incisions d'un noir de velours qui séparent les quatre brosses précitées; ces incisions paraissent plus ou moins larges , suivant que la chenille s'allonge ou se contracte dans ses mouvements. Chacun des au- tres anneaux porte sur le dos un faisceau de poils jaunes, mais moins serrés et plus courts que les brosses, et plus ou moins divergents. Les côtés sont garnis de tubercules de la cou- leur du fond, d'où partent autant de petites ai- grettes de poils jaunes. Les 8", 9*^ et 10' anneaux sont marqués latéralement d'une raie noire , longitudinale , et interrompue à chaque incision. nOMBY CITES. Les stigmates sont blancs et cernés de noir. La tète est d'un vert-jaunâtre , assez grosse , très- convexe, et marquée au centre d'une dépression en forme de A renversé. Toutes les pattes sont vertes , avec l'extrémité des membraneuses rose. Enfin le ventre est noir. On rencontre quelquefois une variété , que nous avons fait représenter, dont les brosses et tous les autres poils sont d'un gris-violâtre , ainsi que le corps, dont les cotés seulement offrent une bande jaune. Dans cette variété les incisions noires restent les mêmes; mais la raie latérale est double, et le pinceau du ii^ anneau est d'un noir-violc\tre an lieu d'être rose. On trouve cette chenille depuis la mi -juillet jusqu'en octobre, mais plus communément à l'arrière-saison. Elle vit sur le chêne, le hêtre ^ le bouleau, Yorme, le peuplier, le saule, Xosier, etc. Parvenue à toute sa taille, elle se file, entre les feuilles ou les bifurcations des branches , une coque légère, ovoïde, d'un jaune - roussâtre , dans laquelle elle fait entrer ses poils. La chrysalide est cylindrico-conique , courte, d'un brun -noir luisant, avec les incisions plus claires, et l'anus terminé par une pointe épaisse. Elle est en outre hérissée de petits poils roux ; elle passe l'hiver , et l'insecte parfait n'en sort BO MB Y Cl TES. qu'en mai de l'année suivante; mais si on la tient clans une chambre cliaude, le papillon éclot dès le mois de février et quelquefois plus tôt. Celte espèce se trouve communément dans une grande partie de l'Europe. DUPONCHEL. SoctrtrttesP . Bojiibvci ( o s a. cheinllo oidinnine b. u{. v.Tii<-le c. cocon, d. chrysalide BOMBYCI TKS. «/«/fc ■«.«.■« -W^^ «■'Wi <«■-*■« ORGYIE FASCELINK. «n ORGYIA FASCELINA. Pi. xi. lig. i. a-c. Nocturnes. God. tom. iv. pag. ■xl^l^. pi. i3. fig. i et 2. Cette chenille change de livrée en grandis- sant : dans son jeune âge, c'est-à-dire avant la dernière mue, sa peau est noirâtre, avec des tu- bercules de la même couleur, d'où partent au- tant de bouquets de poils disposés en étoiles , lesquels sont jaunes et entremêlés de poils noirs, principalement sur les côtés. Elle porte sur le dos, depuis et compris le quatrième anneau jusqu'au huitième inclusivement , cinq brosses de poils blancs épais, dont les deux premières sont noires à leur extrémité et les trois autres entièrement blanches. Elle porte en outre , sur le onzième anneau, un pinceau de poils noirs, incliné vers l'anus, et sur le cou deux aigrettes de poils éga- lement noirs, disposées en manière de cornes do chaque coté de la tète. Celle-ci. est d'un noir lui- sant, ainsi que les pattes écailleuses. Les mem- braneuses et le ventre sont noirâtres. i5 BOMBYCITES. Après la dernière mue, tous les bouquets de poils implantés sur les tubercules deviennent gris et les cinq brosses blanches, avec leur centre noir; mais comme les poils du centre sont plus longs que ceux des côtés, il en résulte que, vues de profil, ces brosses paraissent blanches avec leur extrémité noire. Le ventre, qui d'abord était entièrement noirâtre, offre alors deux rangées de taches jaunes. Quant aux autres parties du corps, elles n'éprouvent aucun changement sensible. Pour compléter cette description, il nous reste à parler des deux vésicules roussâtres placées sur les neuvième et dixième anneaux, et qui ne sont bien visibles que lorsque la chenille écarte ses anneaux, soit en marchant, soit en se roulant en cercle sur elle-même. Les chenilles dont il s'agit vivent en société dans leur jeune âge, passent Thiver, et ne pren- nent toute leur croissance qu'au printemps sui- vant. On les trouve sur un grand nombre de plantes basses , mais principalement sur le genêt à balais {genista ^co^a/v^;); parvenues ordinaire- ment à toute leur taille vers la fin de mai, elles filent alors entre des feuilles un cocon de soie d'un gris- jaunâtre entremêlé de leurs propres poils, et s'y changent, quelques jours après, en luie chrysalide d'un brun - noir luisant, garnie de poils roux sur le dos , et terminée par une BOMBYCITES. pointe assez longue. L'insecte parfait en sort un mois ou trois semaines après. Beaucoup de ces chenilles, dans leur jeune âge, sont la proie d'un petit ichneumon qui se chrysalide dans leur intérieur, après avoir filé une coque d'un tissu papyracé , dont la partie supérieure est recouverte par le corps de la che- nille qui conserve toute sa forme extérieure , tandis que sa partie inférieure est collée contre la branche sur laquelle la chenille s'était fixée pour changer de peau. Cette espèce, répandue dans une grande partie de l'Europe, n'est pas rare dans les environs de Paris; elle est même très-commune certaines an- nées au bois de Boulogne, dans les clairières où abonde le genêt. DUPONCHEL. .1iiiV«*mriiii i ///. rhri/.vorr/upa / lîOM BYCITES. LIPARIS CUL -BRUN LIPARIS CHRYSORRHOEA. PI. xiii , fv^. 2. Nocturnes. God. toni. iv. pag. 77T. p!. xxvii.fig. '^. Parvenue à toute sa taille, cette chenille a le corps noirâtre et garni de six rangs de tuber- cules pareillement noirâtres, d'où s'élèvent des aigrettes de poils roussâtres. Ses trois premiers anneaux sont marqués de plusieurs points fau- ves, et elle a sur le dos, à partir du quatrième segment jusqu'au onzième inclus , deux rangées de taches blanches bordées antérieurement de poils roussâtres ou brunâtres , et séparées par deux hgnes rouges. Elle a en outre , sur le neu- vième et le dixième anneau, deux petites vési- cules retractiles, d'un rouge plus vit que les deux lignes entre lesquelles elles sont placées. Les stigmates ne sont pas distincts. La tète est d'un brun -noirâtre. Les pattes écailleuses sont fauves, avec leur extrémité noirâtre; les mem- braneuses, au contraire, sont noirâtres avec l'ex- trémité fauve. Le dessous du corps est noir et strié de jaune transversalement i4 BOMCYCITES. Les œufs pondus en juillet éclosent en sep- tembre, et les petites chenilles qui en sortent passent l'hiver en société sous une tente soyeuse, qu'elles filent en commun à l'extrémité des branches, et qui est divisée en autant de cel- lules qu'il y a d'individus. Dès que la végétation renaît, elles sortent de leur retraite , et se nour- rissent aux dépens des jeunes pousses qui sont à leur portée , sauf à rentrer dans leur tente aussitôt que la nuit approche , ou s'il vient à pleuvoir, ou bien encore si la température se refroidit. Quand elles ont tout dévoré sur la branche où elles étaient établies , elles en choi- sissent une autre, et s'y fabriquent en peu de temps une nouvelle tente pour s'abriter. Ce n'est qu'après la dernière mue , c'est-à-dire dans le courant de juin, qu'elles quittent leur de- meure pour n'y plus rentrer ; elles se répan- dent alors sur toutes les branches , et ne tardent pas à chercher un abri pour se chrysalider ; chacune d'elles se file entre les feuilles ou dans les bifurcations des branches, une coque molle, grisâtre , entremêlée de poils. La chrysalide est entièrement d'un noir-brun , avec les anneaux bosselés et recouverts d'un duvet roussâtre. Son anus se termine par une petite pointe conique, à l'extrémité de laquelle il y a une petite houppe de crochets ferrugineux. L'insecte parfait en sort au commencement de juillet. BOMBYCITES. Cette chenille est une des plus communes qui existent, et celle qui cause le plus de dégâts aux arbres fruitiers ; elle attaque aussi les arbres des routes et des forêts , qu'elle dépouille quelque- fois entièrement de leurs feuilles. Aussi c'est principalement pour elle que l'échenillage a été ordonné. Mais pour que cette opération soit ef- ficace, il faut la faire dans le courant de l'hiver, et ne pas attendre , comme on le fait ordinaire- ment, que les chenilles soient sorties de leur re- traite. D'ailleurs, dans cette saison, leurs nids ou tentes s'aperçoivent bien mieux , et il faut les enlever avec la portion de branche à laquelle ils sont fixés, et les brûler immédiatement. Un autre moyen non moins sûr de détruire cette espèce , c'est de détacher avec un racloir les paquets d'œufs aussitôt après la ponte, c'est-à- dire en juillet, et de les écraser sous le pied. Ces paquets sont faciles à découvrir, étant recou- verts d'une bourre soyeuse d'un fauve doré qui tranche avec la couleur du tronc ou de la branche sur laquelle ils sont collés. DCPOWCHEL. BOaiBYCITES. BOMBYX LIVREE. BOMBYX NEUSTRIA. PI. xiii, fig. i.a b. Nocturnes. Goel. tom. iv. pag. 137. pi. xm. (ig. 3 et 4. Le nom de Lwréeaété donné à cette chenille par iesjardiniers, à cause des raies ou bandes de diver- ses couleurs dont elle est marquée dans toute sa longueur, et qui forment comme des rubans sur toute la surface de son corps, en voici au reste la description : elle est très-peu velue, et ses poils sont roussâtres. Elle a sur le milieu du dos une raie blanche très-étroite, et de chaque côté trois bandes d'un roux fauve, bordées de noir, dont les deux supérieures sont séparées de la troi- sième ou de l'inférieure par une bande plus large d'un bleu cendré, et marquée d'un point noir sur chaque anneau. Les stigmates sont bruns, et placés immédiatement au-dessous delà troisième bande sur un fond d'un gris-bleuâtre. Le onzième aiuieau offre une petite émineiice bifide noire, partagée par la raie blanche dont nous avons parlé plus haut. La tête est d'un bleu cendré, avec un point noir sur chaque lobe, et i4 BOMBYCITES. l'on voit deux points semblabes sur le premier anneau , qui est également d'un bleu cendré. Toutes les pattes sont d'un gris-noirâtre foncé , avec la couronne des membraneuses d'un blanc sale. Le ventre est noirâtre , et présente sur chaque segment une tache plus foncée. Cette chenille éclôt au printemps, et tous les individus d'une même ponte vivent en société dans une toile commune, depuis leur naissance jusqu'à leur métamorphose en chrysalide , qui a lieu ordinairement dans le courant dejuin. Acette époque chaque chenille file, soit entre des feuilles, soit sous une corniche de mur, ou tout autre abri, une coque composée d'un double tissu, dont le premier est fort lâche et le second plus serré. Cette coque est ovale, molle, blanche, et enduite intérieurement d'une espèce de bouillie qui sèche promptement, et forme à la surface extérieure une poussière jaune qui ressemble à de la fleur de soufre, mais qui n'est nullement inflammable. La chrysalide est d'un brun-noir, sauj^oudrée de cette même poussière jaune, avec les stig- mates d'un noir foncé, les anneaux et les deux extrémités garnis de cils roussâtres; et la partie postérieure, brusquement atténuée, est terminée en une pointe allongée et obtuse. L'insecte par- fait en sort vers le commencement de juillet. « Les œufs, dit Engrammelle, on! la forme EOMRYCITÊS. « d'une pyramide polygone tronquée , dont les « arêtes sont arrondies. La femelle les dépose a en forme de bague ou de bracelet , autour des « petites branches , sur une couche de gomme , « dans laquelle est implanté le sommet de ces «c espèces de cônes ; ils sont très - serrés l'un a contre l'autre, et l'on ne voit que leurs bases, « qui ressemblent à de petits grains d'émail. » Ces œufs ainsi disposés bravent les hivers les plus rigoureux. La chenille dont il s'agit est très-commune dans toute l'Europe, et vit sur presque tous les arbres; mais elle préfère ceux de nos jardins fruitiers , qu'elle dépouille souvent de toutes leurs feuilles: aussi est-elle bien connue des jardiniers sous le nom de Livrée, comme nous l'avons dit plus haut. Le meilleur moyen de la détruire est de couper les petites branches qui sont entourées des bracelets d'œufs dont nous venons de parler, et de les jeter au feu. Cette opération doit être faite en hiver, parce qu'alors les arbres étant dépouillés de leurs feuilles, il est plus facile d'apercevoir ces brace- lets. Ou bien, il faut au printemps, avant que les feuilles soient développées et par un temps froid, enlever avec l'échenilloir les toiles qui renfer- ment les petites chenilles , en sacrifiant les por- tions débranche qui les supportent, et brûler le tout immédiatement. Duponchel. B o ii\l) y oit e s 1. a,l). iîoiahyx Livrée (Bi>/////i/,r J'fr/.r^v'a / 2.ii-c. là. LlATee «les pré» / r// . /if,r/7-^/t.ft\rJ nOMBYCITKS. BOMBYX LIVREE DES PRES. BOMBYX CASTRENSIS. Pi. xiii , 6g. 2. a-c. Nocturijcs. God. tom. iv. pag. 1421. pi. xni. fig. 5 et 6. Cette chenille ressemble beaucoup à celle de la Neustria. Elle est, comme elle , peu garnie de poils, et les bandes longitudinales dont elle est ornée, sont colorées et disposées de la même ma- nière que chez sa congénère; mais les lignes noires qui séparent ces bandes , au lieu d'être droites, sont ondulées, et les bandes fauves sont plus ou moins marbrées ou vermiculées de noir. D'un autre côté la raie dorsale est d'un blanc sale ou jaunâtre, et quelquefois oblitérée; la tète d'un gris cendré manque de points noirs , ainsi que le premier anneau, et le onzième est dépourvu d'éminence. Du reste, le ventre est blanchâtre , avec une série de taches noires irrégulières; les pattes écailleuses sont d'un noir luisant , et les membraneuses sont fauves et marquées en de- hors d'une tache bleuâtre. Dans son jeune âge , cette chenille vit en so- ciété nombreuse sous des tentes de soie , coiunie i4 P.OMUYCITr.S. celle de la Neiistria , et de là vient sans doute le nom de Castrensis donné à son pa|Dillon; mais après la dernière mue elle se sépare de ses sem- blables, et vit solitaire. On la trouve ordinaire- ment parvenue à toute sa taille au commence- ment de juillet. Pour subir sa métamorphose, elle file entre les feuilles des plantes basses, une coque qui ne diffère en rien de celle du Bom- byx JSeustria. Sa chrysalide a aussi la même forme, et est également saupoudrée de jaune- soufre. L'insecte parfait éclôt dans le courant d'août. La chenille qui nous occupe est beaucoup moins commune que celle du Bombyx JSeustria; elle se plaît dans les endroits secs et exposés au soleil. Elle vit sur une infinité de plantes basses, mais principalement sur Vhelianthemurn vulgare et X euphorbia cjparissias. Elle n'est pas rare aux environs de Paris, notamment au bois de Boulogne, sur les bords de la route qui con- duit de Passy à Saint-Cloud. Godart prétend avoir pris cette chenille sur le chêne, l'épine et le bouleau, et principalement sur le premier de ces arbres; mais ne peut-on pas supposer qu'elle s'y trouvait, non pour y vivre, mais pour s'y transformer. Quant à moi , je ne l'ai jamais rencontrée que sur des plantes herbacées, et dans des lieux très-peu garnis d'arbres. DUPONCHEL. bO M RYCITES. CLOSTÈRE ANASTOMOSE. CLOSTERA ANASTOMOSIS. PI. xiv. fig. i. a. h. Nocturnes. God. tom, iv. pag. aaS. pi. xxi. fig. 3. Cette chenille , dont la tête est proportion- nellement ass«!5 grosse , prend une forme très- raccourcie dans l'état de repos , et paraît alors plus large antérieurement que postérieurement. Elle est d'un gris - brun veiné de jaune sur les flancs , et d'un brun - noir sur le dos. La région dorsale est bordée , de chaque côté, par une ligne d'un jaune fauve, laquelle est marquée sur cha- que anneau d'un point rouge saillant. Cette région est marquée elle-même dans toute sa longueur de deux lignes jaunes très-fines interrompues à chaque incision, et de dix -huit points blancs, dont deux sur chaque anneau , à l'exception du premier, du quatrième et du onzième , qui en sont dépourvus. Ces deux derniers, en revanche, sont surmontés chacun d'un mamelon pyramidal, charnu, d'un brun -noirâtre, et dont le sommet se divise en quatre tubercules velus. Le quatrième UOMTJYCITF.S. anneau offre en outre, de chaque côté, deux ver- rues noires veinées de jaune. Les points rouges, placés sur les deux lignes jaunes qui bordent la région dorsale, sont saillants, comme nous l'avons dit plus haut; mais il est à remarquer que ceux des deuxième , troisième et cinquième anneaux le sont beaucoup plus, et de forme co- nique; tous sont d'ailleurs surmontés de quel- ques poils courts roussâtres. La tête , dont le fond est noirâtre, paraît d'un gris-roux à cause des poils de cette dernière couleur, dont elle est hérissée. Les pattes et le véîMPe sont de la couleur des flancs. Elle vit entre des feuilles qu'elle lie ensemble par quelques fils , sur différentes espèces de saule et de peuplier , mais principalement sur le peuplier blanc ( populus alba ). Elle paraît d'abord en juin et au commencement de juillet, et pour la seconde fois en août et septembre. Les papillons de la première génération éclosent tous en juillet; ceux de la seconde éclosent, les uns en septembre et octobre, et les autres en mai de l'année suivante. C'est de ces derniers que proviennent les chenilles que l'on com- mence à trouver en juin. La chrysalide est d'un noir luisant sur le cor- selet et l'enveloppe des ailes, et d'un brun-roux également luisant sur l'abdomen ; celui-ci est BOMBYCITES. marqué longitudinalemeiit sur le dos do deux rangées de taches rougeâtres. On aperçoit deux séries de petits points de la même couleur sur les côtés. Sa pointe anale est armée de plusieurs petits crochets qui la retiennent à l'un des bouts delà coque. Celle-ci est rousse, d'un tissu à claire- voie, et contenue tantôt entre des feuilles, tantôt dans une seule repliée sur elle-même. L'espèce dont il s'agit est répandue dans une grande partie de l'Europe. Cependant elle a passé longtemps pour très-rare aux environs de Paris, au point que les amateurs de cette capitale la faisaient venir d'Allemagne ; mais, depuis iSSy, on la trouve très - communément , au bois de Boulogne et au bois de Vincennes, sur les jeunes peupliers blancs qui bordent les allées. DUPONCHEL. Sin'/ltf»l\r \^ ojj) l>^'(• i I (' s . /y, ,// h. I "tiené*^ f/ ,/. /)r/trr^te orruc i a -\>. riostèi'o Ana t-^ J)eJUMn4^ ,/■<&-. if- >^- rt\r Boinl)\ (• i ( c s . /y. rv. (niénre et PeJanii »)■ 111 • lîiK-ô^ilialoido ( rt/. /iii,i-n/ia/oii/f.i-J BOMBYCITES. f.ASlOCAMPE FEUILLE DE BOULEAU. LASIOCAMPA BETULIFOLIA. PI. xvi. lig. i. Nocturnes. God. toai. iv. pajj. 82. pi. 7. fit;. 4- Cette chenille est en -dessus d'un gris cendré plus on moins clair, tantôt uniforme et tantôt marbré de gris plus foncé. Le tubercule du on- zième anneau, très-prononcé dans la Quercifolia^ est ici à peine saillant. Les deux incisions ou colliers des 1^ et 3^ anneaux sont d'un beau jaune orangé, d'un noir -bleuâtre aux deux extrémités, et interrompues au milieu par une ta- che de la même couleur. La tête, proportionnel- lement très-grosse, est de la couleur du corps, et surmontée de deux pinceaux de poils d'un gris- noirâtre. TjCS poils qui garnissent les appendices pédiformes sont d'un gris-blanchâtre, mélangés de quelques autres plus foncés. Les stigmates , très-petits et à peine visibles , sont roussâtres et finement cernés de noir. Le dessous du corps est d'un noir assez intense sur les trois premiers anneaux, et marbré de brun et d'orangé sur les autres, avec une tache noire entre chaque paire de pattes membraneuses. iG BOMBYCIÏES. Elle vit sur le chêne, les différentes espèces de peupliers, le saule et le bouleau i^betula alha). Oji la trouve ordinairemeut parvenue à toute sa taille dans le courant d'août. Elle file alors, entre les feuilles ou dans les bifurcations des branches, une coque assez molle d'un gris-blan- châtre , et saupoudrée intérieurement de rous- sàtre, dans laquelle elle se change en une chry- salide courte et obtuse d'un brun clair, et garnie de poils dans le voisinage de la tète et du cor- selet. Cette chrysalide passe l'hiver, et l'insecte parfait en sort en avril ou mai de l'année sui- vante. Cette espèce est répandue dans toute l'Eu- rope, sans être commune nulle part. Elle est rare aux environs de Paris. DUPONCHEL. Sfchwrw- l^o m l)\'('i t(" S /Y. .;•//. I. Lasioo.iinpe •2. a,b. id. l\oiile;ui (/.asioi-ditiixi Drliilifolid l'iii '' II'/. Pini ' BOMBYCITES. LASIOCAMPE DU PIN. LASIOCAMPA FINI. Pi. xvi. fi<:. i. a. h. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 90. pi. 8. fig. 2. CetteI chenille diffère beaucoup non - seule- ment d'un individu à l'autre, mais encore sui- vant qu'elle est plus ou moins avancée en âge , nous aurions fort à faire si nous voulions en- trer dans le détaille toutes ses variétés. Nous nous bornerons donc à la décrire telle qu'on la rencontre le plus ordinairement , lorsqu'elle est parvenue à toute sa taille, c'est-à-dire telle qu'elle est représentée. Le fond de sa couleur est d'un gris-brun , finement pointillé de noirâtre, et mar- bré de roux et de blanchâtre à certaines places. Les deux incisions ou colliers qu'on remarque dans toutes Ues "chenilles de ce genre, sont ici d'un bleu foncé, et séparées l'une de l'autre par une grande tache blanchâtre. Une seconde tache de la même couleur, et bordée de noir, couvre une partie du dos des septième et huitième an- neaux. Chacun des autres aimeaux est marqué sur le dos d'une tache ferrugineuse bordée de 17 BOMBYCITES. noir, et ayant plus ou moins la forme d'une lo- sange. Une raie noirâtre , ondulée , règne le long et de chaque côté du corps, depuis et compris le quatrième anneau jusqu'au onzième inclusi- vement. Sur cette raie sont placés les stigmates, qui sont d'autant plus apparents , quoique pe- tits , qu'ils sont d'un beau blanc. La tête est brune et rayée de brun plus foncé. Les pattes écailleuses sont noirâtres et les membraneuses d'un roux ferrugineux. Le tubercule du onzième anneau est peu saillant et surmonté d'un pin- ceau de poils qui sont bleuâtres à leur origine. Les appendices pédiformes, qui sont très-pro- noncés dans les autres espèces du même genre, sont remplacés dans celle-ci par des tubercules à peine saillants, garnis de poils blanchâtres. Le dessous du corps est d'un gris-roussâtre clair, avec des taches d'un brvm plus ou moins foncé entre chaque paire de pattes membraneuses. Cette chenille vit sur différentes espèces de pin , mais principalement sur le pin sylvestre [pinus sjlvestris)^ qui croît non-seulement dans le nord de l'Europe, mais dans les parties monta- gneuses du centre et du midi de la France; aussi y est-elle plus commune qu'ailleurs, principale- ment dans les environs de l^yon. (lomme toutes relies du même genre, elle sort de Vœuï à l'ar- riere-saison, passe Thiver dans quelque trou ou BOMLYCITES. SOUS l'écorce de l'arbre qui l'a vue naître, sortde sa retraite pour manger chaque fois que la tem- pérature se radoucit, et continue de croître jus- qu'à la fin de mai, époque à laquelle elle a ac- quis ordinairement tout son développement. Elle ne tarde pas alors à se renfermer dans un cocon qu'elle file entre des feuilles ou sous l'écorce du pin. Ce cocon est de forme allongée , bien fourni, dans le milieu , de soie roussâtre , entremêlée de ses poils, mais dont les deux bouts sont d'un tissu plus clair ; celui du côté de la tête reste comme ouvert. La chrysalide , assez allongée et arrondie à ses deux extrémités, est d'un brun- noirâtre , avec les jointures des anneaux ferrugi- neuses. L'insecte parfait éclôt au bout de trois ou quatre semaines, c'est-à-dire à lafin dejuinouau commencement de juillet. La Lasiocampe du Pin ne varie pas moins sous la forme de papillon que sous celle de che- nille, et les deux sexes diffèrent beaucoup entre eux. Cette espèce paraît répandue dans toute l'Europe, sans être commune nulle part. DUPONCHKL. PSEII DO-BOMBYCITES. GENRE DICRANOURE. Lalreille GENUS DICRANLIRA. CARACTERES GENERIQUES. Chenilles glabres à peau lisse, manquant de pattes anales, et dont la partie postérieure du corps, allant en pointe , se termine par deux appendices fislideux et cornés , renfer- mant chacun un tentacule rétractile. Chrysalide courte, cylindrico - conique , contenue dans une coque très-dure, composée d'un mélange de rognures de bois ou d'écorce, et de matière gommease. Ce genre , aussi naturel que bien caractérisé, se borne jusqu'à présent à cinq espèces, dont les chenilles ont la plus grande ressemblance entre elles , en même temps que leur forme est des plus singulières. Toutes ont le corps très- gros dans sa partie antérieure, et très -effilé et finissant en pointe dans sa partie postérieure , avec le troisième anneau élevé en pyramide, et le dernier terminé par une double queue qui remplace les pattes anales. Cette double queue se compose de deux tubes , dont la longueur égale celle des quatre derniers anneaux; ils sont iG . l'SEUDO-BOMBYCITES. (l'une substance cornée , minces , un peu pins gros à leur origine qu'à l'autre bout, et hérissés, du côté du dos , de deux rangées d'épines courtes; chacun d'eux renferme, comme dans un étui, un filet ou tentacule charnu, que la chenille en fait sortir à volonté. Ces filets , qu'elle peut allonger, raccourcir, replier, et faire jouer en tous sens, lui servent de moyens de défense contre les mouches ou les ichneiimons qui viennent se placer sur son dos pour le piquer et y déposer leurs œufs : en effet, dès qu'elle se sent toucher par un de ces parasites , on la voit redresser sa double queue , en faire sortir les deux tenta- cules dont nous venons de parler, et les diriger subitement sur le point attaqué. Ainsi, on peut les comparer à deux fouets, dont la nature l'a pourvue pour chasser ses ennemis. Cette arme défensive était d'autant plus néces- saire aux chenilles dont il s'agit, qu'elles ont lapeau très-mince et presque transparente. Mais ce n'est pas la seule qu'elles possèdent ; elles ont en outre, sur le cou , une fente transversale d'où elles font sortir, quand elles sont irritées, quatre espèces de mamelons qui lancent au loin une liqueur très-acide. Il paraît néanmoins, d'après les obser- vations de Bonnet, le célèbre auteur de la Con- templation de la nature, que le véritable usage de cette liqueur serait d'attendrir et de macérer VSli IJ DO-UOMBYClTJiS. les rognures de bois ou d'écorce qu'elles font entrer dans la construction de leur coque , et plus tard de ramollir le bout de cette coque , correspondant à la tête du papillon , afin de fa- ciliter la sortie de ce dernier au moment de son éclosion. Malgré les deux moyens de défense dont nous venons de parler, les chenilles de Dicrauoures n'en sont pas moins piquées aussi souvent que les autres par les mouches ou les ichneumons , car nous avons observé qu'un quart au moins de celles que nous avons élevées se trouvaient dans ce cas. Lorsque ces chenilles changent de place , ce qui leur arrive rarement , la bosse pyramidale du troisième anneau s'affaisse, et la partie anté- rieure de leur corps s'allonge; alors elles ont à peu près la même forme que les chenilles or dinaires : mais dans l'état de repos, elles res- semblent beaucoup, par leur attitude, à celles des Sphingides ; elles relèvent les deux extré- mités de leur corps et ne posent que sur les pattes intermédiaires, en même temps qu'elles rentrent leur tête sous le premier anneau, comme sous un capuchon. Elles vivent toutes sur les différentes espèces de saule et de peuplier, et quelquefois sur d'au- tres arbres. Des cinq espèces connues , deux , p s i: L D (j - j; o M Jî Y c I T i; s. Finula et Ërminea , ne paraissent qu'une fois l'an , dans le milieu de l'été; les trois autres, Fur- cula, Bicuspis et Verhasci, se montrent deux fois, d'abord du i5 juin au i5 juillet, et ensuite du i5 août au i5 sejDtembre. Toutefois ces épo- ques ne sont pas tellement fixes qu'elles ne va- rient suivant les pays et les années , car je me rappelle avoir pris dans les environs de Toulon une chenille i^ Ërminea parvenue à toute sa taille à la fin de mai, et, chose particulière, je l'avais fait tomber d'un platane. Lorsque l'une de ces chenilles est sur le point de se transformer, elle choisit une branche un peu forte de l'arbre sur lequel elle a vécu , pour y attacher sa coque , qu'elle construit avec les rognures d'écorce qu'elle a enlevées à cette bran- che , et qu'elle agglutine ensemble au moyen d'une liqueur gommeuse, dont la nature l'a abon- damment pourvue , indépendamment de celle qui lui sert à ramollir les fibres du bois, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Cette coque est d'une consistance très-dure et très-solide , et res- semble par sa forme et sa couleur à une nodosité de la branche à laquelle elle est fixée , ce qui fait qu'elle est très-difficile à trouver. Il arrive assez souvent que les chenilles de Dicranoures perdent une de leurs queues en changeant de peau; mais cette perte n'empêche P s E IJ D O - 15 O iM B Y C I T j; s. pas la chrysalide de se bien former, et de don- ner naissance à un papillon bien entier; ce qui prouve que ces appendices, utiles seulement à la chenille, ne correspondent à aucun des or- ganes de l'insecte parfait, et ne sont pas comme les pattes écailleuses qui servent d'étuis à celles du papillon. L'histoire de chaque espèce contiendra d'au- tres détails propres à chacune d'elles. PSEUDO-BOMBYCITJbb. DICRÂNOURE YINULE. DICRANURA VINULA. (Pi. i. fig. i. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 160. pi. xv. fig. 2 et 3. Cette chenille a la peau très-lisse et presque transparente. Elle est d'un beau vert- pomme, avec le dos couvert par une espèce de manteau en forme de losange, qui s'étend depuis la bosse pyramidale du troisième anneau , jusqii'à la queue. Ce manteau , bordé de blanc dans toute sa longueur, est tantôt d'un lilas plus ou moins foncé , qui se dégrade en s'éloignant des bords , et tantôt du même vert que le fond : dans l'un comme dans l'autre cas , il est strié de blanc. Le dessus des trois premiers anneaux est cou- vert par une tache triangulaire, de la même cou- leur que le manteau dont nous venons de parler, et dont elle peut être considérée comme une continuation. La partie antérieure du premier anneau, dont la forme est carrée, est bordée de blanc exté- '7 PSEUDO-BOMBYCITFS. rieiirement,etde rouge-cramoisi intérieurement^ avec une tache noire sur chacun de ses angles sun''ripnrs. ia rh(^îii!i<^ retii-e à volonlé sous <, jjii'i iv- .tiiniMU , coinme sous un cj'.puchon , est (1 iiii fiitive-livideou roiissàlre, avec les côtés bruns, et les maïuiibiTles noires. Les deux queues listuleuses qui remplacent les pattes anales sont d'un vert bleuâtre, et hé- rissées antérieurement de petites épines noires. Les filets ou tentacules charnus qu'elles renfer- ment, et dont nous avons indiqué l'usage dans les généralités, sont couleur de chair ou orangés. Dans l'intervalle qui sépare ces deux queues à leur base, c'est-à-dire au-dessus de l'anus, on aper- çoit deux petites pointes noires. Les stigmates sont blancs et cernés de noir. Le ventre est vert, avec deux raies violettes sur les trois derniers anneaux , et quelques points de la même couleur sur les autres. Les pattes écailleuses sont vertes et entrecoii- pées de noir. Les membraneuses sont également vertes , avec deux lignes ou croissants noirs au- dessus de leur couronne. Il y a quelquefois , à la base de la seconde paire de pattes membraneuses, une lunule pour[)re , bordée de jaune par en haut. Godart a remarqué Il e cette lunule n'existait que chez les plus gros PSEUDO-BOMBYCITKS. individus , ce qui porterait à croire qu'elle est le signe caractéristique des femelles. Cette description ne s'applique qu'à la che- nille parvenue à toute sa taille. En sortant de l'oeuf, elle est entièrement d'un noir brun; après la première mue, son dos seul reste noir et les flancs sont jainiàtres; à la seconde mue, les côtés deviennent verts, et le milieu du dos s'éclaircit; entîn, à la troisième ou quatrième mne , elle prend sa dernière livrée , celle sous laquelle nous l'avons représentée. Indépendamment de ce qu'elle change de cou- leur en grandissant, elle varie aussi de forme , car elle porte sur sa tête, au moment de sa nais- sance, deux espèces de cornes ou d'oreilles assez longues, qui, après s'être changées en deux tu- bercules surmontés d'un bouquet de poils, finis- sent par disparaître entièrement après la seconde mue. Arrivée au moment de se métamorphoser, si elle est emprisonnée dans une boîte de bois, elle la ronge pour s'y creuser une espèce de ca- vité , qu'elle recouvre d'une voûte construite avec les rogiuires provenant de cette cavité, et qu'elle cimente au moyen d'une substance Sorameuse dont la nature l'a abondamment pourvue. C'est ainsi qu'elle se forme une co- que très- solide et très -dure, dans laquelle elle PSEUDO-BOMBYCITES. se transforme en une chrysalide courte, d'un brun-ferrugineux, avec l'extrémité postérieure obtuse et finement striée, et non garnie de pe- tites pointes à l'anus, comme le dit Godart. La chenille de la Vinula se trouve depuis le mois de juin jusqu'au commencement de sep- tembre, et son papillon se montre depuis le i5 avril jusqu'à la fin de mai. On peut la nourrir en captivité avec toutes les espèces de saule et de peuplier; mais en liberté elle paraît donner la préférence à Xosier ( salix viininalis ). Cette espèce est répandue dans toute l'Europe, et très-commune aux environs de Paris. Pseiido - J3 wnbA'oilcs. Jdtciumar ■ Jjff. Thojiaul j 1. a-d. Dici-anourc \inule /PimiMua Iwm/<,/ 2 ah. id. Hermine ' u/. £rmmt'a/ PSEUDO-BOMBYCITES. DICRANOURE HERMINE. DICRAlNURA ERMINEA. (pi. i.fi-'. jt. ] Nocturnes. God. tom. iv. pag. i54. pi. xv. lig. 2. La chenille de VE/mmea ayant la même taille, la même forme, et presque la même livrée que celle delà Vinulay nous nous dispenserons d'en donner une description détaillée , comme nous l'avons fait de cette dernière ; seulement nous ferons ressortir les différences qui existent entre elles. La figure que nous donnons de la première a été gravée sur un dessin fait d'après nature par M. le Paige ; on voit par celte figure que la chenille dont il s'agit diffère de celle de la Vinula par les caractères suivants : i*^ La bande, en forme de manteau, qui s'é- tend depuis la tête jusqu'à la queue, n'est pas interrompue , chez elle, par la bosse pyramidale du troisième anneau, comme dans la Vinula, mais elle est continue; seulement elle se rétrécit beaucoup dans cet endroit. Ensuite elle projette de chaque coté du corps un appendice qui re- '9 PSEUDO-BOMBYCITES. couvre le cinquième stigmate, et descend jus- qu'à l'origine de la deuxième paire de pattes membraneuses. Cet appendice manque toujours dans la Vinula , où il est remplacé quelquefois par une tache séparée de la bande. Du reste , cette bande est bordée de blanc dans toute sa longueur, comme celle de la Vinula^ mais elle est d'une teinte uniforme d'un brun -vineux, avec quelques petites stries blanches sur les an- neaux intermédiaires; •x* Le devant du premier anneau, qui forme une espèce de bourrelet carré qui encadre la tête, est de la même couleur que le manteau, ainsi que la tête , et n'est pas marqué latérale- ment de ces deux taches noires qui donnent une physionomie particulière à la Vinula; 3° Enfin , les trois derniers anneaux sont mar- qués en-dessous d'une bande brune , qui se pro- longe en pointe jusqu'à l'anus , et qui n'existe pas dans la Vinula. Il existe d'autres différences plus légères que nous passons sous silence, et qu'on apercevra facilement en comparant les deux figures. Voici les renseignements que M. le Paige m'a transmis, avec son dessin, sur cette espèce : « L'insecte parfait paraît vers le il\ mai , et la " femelle pond ses œufs immédiatement après « raccouplement. Les petites chenilles qui en PSEUDO-BOMB YCITES. « proviennent éclosent vers le lo juin , et, au 20 « juillet, elles ont pris tout leur accroissement, « et se changent en chrysalide. » Ainsi XErminea ne diffère en rien sous ces divers rapports de la Vinula ; mais, ajoute M. le Paige, « La chenille de la première vit de préfé- « rence sur les trembles dans l'intérieur des fo- « rets, tandis que sa congénère se trouve bien « plus souvent sur les peupliers isolés dans les « campagnes , et les saules qui végètent sur les « bords des ruisseaux. » La manière de se chrysalider de VErminea est la même que celle de la Vinula; cependant on a remarqué que les chenilles de là première , élevées en captivité, n'attachent pas leurs coques, comme celles de la seconde, aux parois de la boîte, mais bien aux branches mêmes du peuplier dont on les a nourries. Du reste, ces coques sont composées des mêmes substances dans les deux espèces , et nous n'avons aperçu aucune diffé- rence entre leurs chrysalides; mais il en existe une très-grade entre leurs œufs , dont nous n'a- vons pas encore parlé. Ceux de la Vinula sont entièrement bruns et hémisphériques , ceux de VErminea sont lenticulaires et de deux couleurs, c'est-à-dire d'un rouge-orangé en-dessus et d'un beau vert en- dessous , avec le bord rouge seu- lement. PSEUDO-lîOMUYCITES. UErminea se trouve dans une grande partie de l'Europe , mais beaucoup moins communé- ment que la Vimila. Cependant il paraît qu'elle n'est pas rare dans les environs de Darnay, où réside M. le Paige. M. Sudan en a trouvé plu- sieurs fois la chenille sur les bords du canal Saint-Denis,et j'ai rencontré une seule fois l'in- secte parfait à la glacière de Gentilly, près de Paris, PSEITDO-BOMBYCITES. DICRANOURE DOURLE POINTE. DICRANURA. BICUSPIS. (Pi. 2 , fig. i.) Cette chenille ressemble beaucoup à celle de la Furcida ; il existe entre elles à peu près les mêmes différences qu'entre celles de la Vinula et de \ Erminea. Elle est d'un vert-jaunâtre pâle, avec un manteau d'un rouge- vineux, plus ou moins lavé de jaune dans le milieu , et liséré de cette dernière couleur sur ses bords. Ce man- teau, qui s'étend sans interruption depuis la tête jusqu'à la queue , se rétrécit singulièrement sur la base pyramidale du troisième anneau, pour s'élargir ensuite en forme de losange ou d'ellipse sur les anneaux suivants, jusqu'au dixième, où il se rétrécit de nouveau , avant de couvrir les deux derniers. Ce qui distingue ce manteau de celui de X-^Furcula et de la Vei^basci, c'est que, dans sa partie la plus large , il projette de chaque côté un appendice qui descend jusqu'au stigmate du septième anneau , et le couvre quelquefois. Les queues sont rouges à leur base , jaunes ensuite , et noires à l'extrémité. Les stigmates sont bruns. 18 P s E U D O- B O M B Y C 1 T E s . T.a tête est d'un gris-violàtre, ainsi que les pattes écailleuses. Le ventre est de la couleur des flancs, avec une raie ferrugineuse sur les anneaux pos- térieurs. Les pattes membraneuses sont jau- nâtres , et lavées d'un peu de roux sur leur côté externe. Pour se métamorphoser, cette chenille se con- struit une coque semblable à celle de la Furcula, et donne son papillon aux mêmes époques. Elle vit de préférence sur le hétî^e (^fagus sjlvatica)^ et n'habite guère que dans les grandes forêts. Elle a été trouvée plusieurs fois aux environs de Paris. Nota. Godart a considéré la Bicuspis comme une variété de la Furcula ; mais il est reconnu aujourd'hui que ce sont deux espèces distinctes, qui diffèrent entre elles non-seule- ment sous forme de chenilles, mais à l'état parfait. A la vé- rité, ces différences sont légères, mais elles sont constantes; et nous ne cesserons de le répéter , c'est la fixité qui fait seule l'importance des caractères distincts de chaque espèce, si peu nombreux et si peu tranchés qu'ils soient d'ailleurs. P s F. U D O-B () I\I B Y C I T K S. DICRANOURE DE LA MOLÈNE. DICRA.NURA VERBA.SCI. ( Pi. u. fig. 2. a. b. Nocturnes. God. tom. 'v. pag. 170. pi. xvi. fîg. i. Cette chenille ressemble beaucoup à celle de la Bicuspis , quoique leurs papillons soient très- différents. Parvenue à toute sa taille, elle est d'un vert-tendre , avec le dos couvert par un man- teau d'une couleur vineuse, bordé de jaune-pâle et marbré de cette dernière couleur dans le milieu. Ce manteau s'étend, sans interruption, depuis la tête jusqu'à l'anus. Après s'être rétréci beau- coup sur la bosse pyramidale du troisième an- neau, il se dilate en une ellipse allongée sur les anneaux intermédiaires, pour se rétrécir encore sur le onzième. De chaque côté du corps, on voit deux taches ovales d'un brun-vineux, dont l'une est placée sur le cinquième anneau , et l'au- tre sur le dixième. Les stigmates sont noirs. La tête et les pattes écailleuses sont d'un brun-vio- lâtre ; le ventre et les pattes membraneuses sont de la couleur des flancs. Les queues sont d'un pourpre-violet, et entrecoupées de jaune à deux ao PSKlJDO-IîOMBYCITlîS. endroits. Pour se métamorphoser, cette chenille construit une coque semblable à celle de la Fur- cula. On la trouve dans les environs de Montpellier, sur les saules qui croissent au bord des ruis- seaux , principalement sur les salix hélix y mo- nandra et hippophaoïdes . Elle paraît pour la première fois du i5 juin au i5 juillet, et pour la seconde du i5 août à la mi-septembre. Celles de la première époque donnent leurs papillons un mois après s'être mises en coque, et les au- tres ne le donnent qu'en mai ou juin de l'année suivante. Nota. Avant qu'on connût cette chenille , on était fort embarrassé de savoir à quel genre rapporter son papillon. Fabricius en avait fait un Cossus, et MM. Latreille et Bois- duval l'avaient mis parmi les écailles à côte de la Mendica et de la Menthastri. Cependant Godart, qui ne le connais- sait que par un dessin que lui en avait envoyé M. Adrien de Villiers, de Montpellier, avait deviné sa véritable place, en le mettant dans son ouvrage immédiatement après la Furcula. Quant au nom de Verbasci donné par Fabricius à cette espèce , il faut convenir qu'il est bien impropre, puis- que la chenille vit sur le saule. Cependant, comme l'usage l'a consacré , nous avons dû le conserver pour ne pas sur- charger la nomenclature d'un nouveau nom. Toujours est- il que cette dénomination ridicule aretaidé la connaissance de la chenille, qu'on chercherait encore sur la molène, si le hasard ne l'avait fait découvrir sur le saule. I^ac^M'ruv Pscudo-BoBibvoitei^. Fia. 1. ab DlCrailOin-e do\il)l< pomlo / Dunmm:! liirujjuj-j 2.a b id. de la Moli-iio / id . Verha.yfi ) P s K U 1) O - B O M ]î Y C l T E s. OrxTIIORINE MUSEAU. ORTHORINA PALPINA. PI. 3. fig. i. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 2o3. pi. ig. fig. 4- Elle est plus elliptique que cylindrique, glabre et atténuée à ses deux extrémités. Son corps est d'un vert pâle, et marqué longitudi- nalement sur le dos de quatre lignes blanches, granuleuses, dont les deux intermédiaires plus prononcées. Elle a en outre de chaque côté du corps , au-dessus des stigmates qui sont à peine visibles, une raie jaune, qui s'étend depuis la tête jusqu'à l'anus, et qui est finement bordée de noir du côté supérieur , mais seulement sur les trois premiers anneaux. Cette raie jaune, bordée de noir , se continue sur les côtés de la tête, jusqu'aux mandibules. Le reste de la tête, les pattes et le ventre sont d'un vert-pré. Cette t:lienille vit sur le saule, le peuplier et quelquefois aussi sur le tilleuL Elle a deux géné- rations. Les individus de la première se trouvent eu juin , et donnent leurs papillons au bout d'un mois ou six semaines. Ceux de la seconde pa- PSEUDO-BOMBYCITES. raissent en octobre, et ne deviennent insectes parfaits qu'à la fin d'avril ou au commencement de mai de l'année suivante. La chrysalide est contenue dans une coque molle et blanchâtre; elle est conico-cylindrique, d'un brun -marron, avec la pointe de l'anus large et garnie de quatre petits crochets diver- gents. L'Ortlîorine 31 useaupa.Tait répandue dans une grande partie de l'Europe. Elle est très-commune en France. DUPONCHEL. PS E n DO- lu) ivr B y c I T ES. NOTODONÏE DICT/EA. NOTODONTA DICTiEA. Pi. 3. lig. 2. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 196. pi. 19. fig. i. Elle est glabre, cylindrique, et allant un peu en grossissant depuis le cinquième anneau jus- qu'au onzième, qui est relevé en bosse. Elle est verte sur les côtés et blanchâtre sur le dos , avec la bosse du onzième ainieau marquée transver- salement d'un croissant noirâtre , et une raie longitudinale jaune, placée immédiatement au- dessous des stigmates. Ceux-ci sont blancs et cernés de noir. La tête est d'un vert pâle ou blanchâtre. Les pattes écailleuses sont rou- geâtres, et les membraneuses de la couleur du ventre, c'est-à-dire vertes, avec une tache vio- lâtre au-dessus de leur couronne. Enfin, le cha- peron ou clapet de l'anus est bordé d'une petite ligne rose ou rougeâtre. Cette chenille vit sur \e peuplier, \e saule, Vo- sier, le Ireinhle, le bouleau, mais principalement sur le premier arbre (i). On la trouve à deux (1) La planche la représente sur le chêne; mîiis c'est une erreur «le la port du peintre. P s F. U D O-B O M B Y C I T K s . époques, en juin et à la fin de septembre. Celles de la première génération se métamorphosent dans une coque molle d'un gris jaunâtre, entre des feuilles , et donnent leurs papillons en juil- let et août; celles de la seconde entrent dans la terre pour se chrysalider, et n'arrivent à l'état parfait qu'en avril ou mai de l'année suivante. La chrysalide est conico - cylindrique , d'un brun-noir luisant , avec deux petites pointes di- vergentes à l'anus. Cette espèce est commune dans toute l'Europe. DUPONCIIEL. S(Mi(i() - I >()in l»\ ri t r I <.)l-llvi;-iUC Miicieaii llh-lîtoiiiia /',n'i>r,i,t •1 \('todi)ilto Pictiv,- ' .Xoti'iionli! l'Uififi' O. id Ch.viueaa / ./i/u Zir>i^-r J ■2. id. Diola-r» /' ù/ Dï^-fo'a J O- la. Dirta'oides ( ùL . Diré{rojWf>/ii,<-nt /h'iiitt,/ / 2. rt , b . Nolodonte \'lumrl , . \ol<>rfo/:/t7 P/it/tiit/ii-ni : PSEU DO- LOMBYCITKS. NOTODONTE PLUMET IVOTODONTA PLUMIGERA. Pl.v. Û^. 'i. a, h. Nocliirnes. Goâ. tom. iv.' pag. 2o5. pi. 19. fig. 5 et 6. Elle est presque cylindrique , lisse, avec la tête grosse et arrondie, et l'avant-dernier anneau léoèrement relevé en bosse. Elle est d'un vert clair, uu peu jaunâtre, avec une bande dorsale d'un vert plus foncé, tirant un peu sur le bleuâtre, et bordée des deux côtés par une ligne blanche. Cette bande est en outre coupée transversale- ment par trois petits traits blancs sur les deux derniers anneaux. On remarque de plus deux lignes blanches très -fines et très -rapprochées, qui longent les deux côtés du corps au-dessus des stigmates qui sont à peine visibles. La tète est d'un vert luisant. Les pattes et le ventre sont d'un vert clair comme le reste du corps. Nous[avons élevé cette chenille d'œufs qui nous ont été envoyés de Suisse par M. Couleru , sou- vent cité dans notre ouvrage. Elle ne nous a of- fert aucune variété , et sa livrée reste la même pendant toute sa vie; seulement la bande dor- sale devient plus foncée à mesure qu'elle grandit : i5 PSEUDO-BOMTlYCrTES. elle change quatre fois de peau. Elle éclot dans le courant d'avril, et entre dans la terre en juil- let pour se chrysalider. Le papdion éclôt en oc- tobre ou novembre de la même année. La chry- salide est courte, conico-cylindrique, avec une pointe anale. Sa couleur est marron foncé. Godart dit que cette chenille vit sur Xéralde commun [cicer campestris) , le saule marceau {sa- lix capred)^ et quelquefois aussi sur le bouleau blanc {petulus albci). Celles que nous avons éle- vées n'ont voulu manger que de l'érable. La notodonte Plwni^era est aussi commune en Suisse qu'elle est rare en France, où on ne la trouve que dans les départements du Haut et du Ras-Rhin , suivant Godart. DUPONCHEL. •PSEUDO-BOMBVCITES. HARPYIE DU HETRE HARPYIA FAGI. PI. vi. lig. i-/,. TVoctiirnos. God. toiii. iv. pag. 173. pi. xv. fiij. i. De toutes les clieuilles de nos pays, celle-ci est sans contredit la plus bizarre, .\vant ses pre- mières mues, on la prendrait, au premier coup d'œil , pour une fourmi; un peu plus Agée, elle a quelque ressemblance avec certaines arai- gnées; enfin , quand elle a acquis toute sa taille, elle a une forme si snigulière que les personnes étrangères à Fentomologie ne pourraient se pe? - suader voir inie véritable chenille. Quand elle sort de l'œuf, elle est d'un biun rougeâtre foncé , puis elle se nuance de jaune- terreux pâle ; enfin , après sa troisième mue , elle devient entièrement de cette dernière couleur', et la garde jusqu'à sa transformation. Elle est allongée, et paraît un peu chagrinée à la loupe. La tète est grosse , saillante, sub- triangulaire, aplatie antérieurement, roussâtre , marquée de deux lignes brunes. Les trois pre- miers anneaux sont de forme ordinaire, mais les suivants sont munis chacun de tieux éminences pyramidales armées d'une pointe au sommet 16 PSEUDO-BOMEYCITES. Ces émiiiences vont en ciécroissant jusqu'au lo^ anneau, qui en est dépourvu, et elles sont mar- quées (Tune ligne rose et noirâtre qui se conti- nue obliquement sur les côtés. Les i i'' et 12^ an- neaux sont élargis , renflés en - dessus , évidés en-dessous, bordés de points noirs, et l'extrémité est pourvue de deux filets qui remplacent la paire de fausses pattes anales. Ces filets sont d'un rouge- brun extérieurement et d'un bleu d'acier inté- rieurement. Sur le vaisseau dorsal est une ligne géminée, plus visible sur les premiers anneaux. La ligne stigmatale est noire, et vient aboutir à la dernière paire de fausses pattes. Au-dessus se voient les stigmates qui sont d'un gris sale et cerclés de noir. Les 4* et 5^ anneaux sont mar- qués latéralement, chacun, d'une grosse tache noire, qui est parfois cachée dans les plis de la peau, quand la chenille est en mouvement. Le ventre est un peu saupoudré de noirâtre, et les fausses pattes sont longues, avec la partie exté- rieure salie de brun. Mais ce qui fait la plus grande singularité de cette chenille , ce sont les pattes écailleuses. La première paire a les deux premiers articles beau- coup plus longs que chez toutes les autres che- nilles, mais, dans les deux paires suivantes, cette longueur est démesurée et n'a pas moins de huit à dix lignes. Au moindre contact la chenille ren- PSEUDO-BOMBYCITES. verse sa partie antérieure , et déploie ses longues pattes auxquelles elle imprime un léger frémis- sement; en même temps elle rapproche ses an- neaux postérieurs au point qu'ils touchent pres- que sa tête, et écarte les filets dont ils sont munis ; c'est alors qu'elle a un aspect des plus extraordi- naires et quasi horrible à voir. Elle se trouve en août et septembre sur le hêtre ^ \e chêne ^ le bouleau, et quelques autres arbres. Parvenue à toute sa taille, elle file à la surface de la terre une coque de soie molle, et s'y change en une chrysalide courte, grosse, d'un brun-noir et très-luisaute. L'insecte parfait éclôt en mai et juin de l'an- née suivante. Il n'est pas commun dans le centre de la France, mais il est abondant dans le nord. A. GUEINÉE. ISota. C'est à M. Bagriot , amateur zélé qui s'occupe avec beaucoup de succès de l'éducation des chenilles, que nous devons d'avoir ]»u représenter ad vivum celle de VHarpyia yag'i qu'il est très - difficile de trouver, et d'en donner une figure plus exacte que toutes celles que l'on en a faites jus- qu'à présent. Une femelle de cette espèce lui ayant pondu une vingtaine d'œufs , il a eu le bonheur d'amener à bien presque toutes les chenilles provenues de cette ponte , en les nourrissant avec du bouleau. Sorties de l'œuf vers le mi- lieu de juin , elles acquirent successivement toute leur taille PSEUDO-BOMBYCITKS. pendant le mois d'août à la lin duquel toutes étaient chry- salidees, chacMine dans une coque d'un tissu mince et serré placée entre deux feuilles, telle que le peintre l'a représen- [^e DUPONCHEL. X>c/f(n Psoudo-Bomlîvc'ile s J^/.W. -2. Harpvie du Hêtre fHarpt/ia Fa^i / la Chenille O.le cocon !^.\a. Clir)'saJide CHELOHIDES. ÉCAIIXE PUDIQUE. CHELONIA PlIDICA. ( PI. i , fig. i. a. b. ) Nocturnes. God. tom. iv. pag. 3i3, pi. xxxii. fig. i. a. Elle est d'un gris -cendré légèrement rosé, avec trois raies plus claires, dont une dorsale et deux latérales. La première est rougeâtre. Les deux autres sont d'un blanc-jaunâtre, et passent au-dessus des stigmates, qui sont à peine visibles à l'oeil nu. On compte sur chaque anneau dix tubercules d'un noir luisant et cernés de blan- châtre , dont quatre placés carrément sur le dos, et trois sur une seule ligne de chaque côté du corps. Deux des quatre tubercules dorsaux sont ovales; les autres, comme ceux des côtés, sont ronds. Chacun d'eux est surmonté d'un asté- risque de poils courts et roides, d'un roux plus ou moins clair , parmi lesquels il s'en trouve quelques-uns de noirs. La tête est d'un brun- rougeâtre luisant, avec le pourtour des calottes d'un noir-brun. Les pattes écailleuses sontnoires, et les membraneuses d'un gris rosé, avec les cro- a4 CHELONIDES. chets noirs. Enfin , le dessous du ventre est d'un cendré-bleuâtre. Cette chenille est loin d'être polyphage comme la plupart de ses congénères; elle ne vit que de graminées, et particulièrement de celles du genre Brize; cependant on peut la nourrir en captivité avec le poa annua, qui croît partout, et même dans les villes le long des murs. Elle éclôt à la fin de l'été, et passe l'hiver cachée sous les pierres; mais comme elle n'habite que les contrées méridio- nales, sa léthargie ne dure pas long-temps, car dès le mois de février elle sort de sa retraite pour se remettre à manger. Cependant sa croissance est très-lente, et ce n'est qu'à la fin de mai qu'elle cherche un abri pour filer sa coque, qui est un composé assez grossier de fils de soie, de poils et de molécules de terre. Cette coque faite , on pourrait croire qu'elle s'y transforme en chry- salide quelques jours après; mais ce n'est qu'au bout de six semaines , c'est-à-dire vers le milieu de juillet, que cette transformation a lieu, tandis que le papillon ne met pas plus de quinze à vingt jours à se développer. C'est ici le cas de parler d'une particularité qu'offre cette espèce, et qui a été observée pour la première fois par M. le capitaine de Villiers , qui en a fait l'objet d'une notice insérée dans les Annales de la Société entomologique de France. CHELONIDKS. ( tom. j*"*", j);it». -lo'i , pi. G, iig. 9,a, b.; Nous ne pouvons mieux taire que de la transcrire ici pour les personnes qui ne possèdent pas ces Annales. « En chassant aux lépidoptères dans le midi « de la France, dit M. de Villiers, je m'étais « aperçu que dans les belles soirées d'été , si « communes aux environs de Montpellier , « V Ecaille pudique faisait, en volant autour de « moi , entendre un petit bruit que je ne peux « mieux comparer qu'à celui d'un métier de fa- « bricant de bas. Ce bruit était même si fort que» « guidé par lui, j'ai souvent pris cette belle « Ecaille au vol et sans l'apercevoir. Étonné de * cette singularité, unique peut-être dans le mé- « canisme du vol des lépidoptères, j'ai cherché à « découvrir quelle pouvait en être la cause, et « je l'ai enfin trouvée. « L'Ecaillé Pudique a de chaque côté de la « poitrine , à la naissance des ailes inférieures , « un espace profondément sillonné et creux, « tapissé par une pellicule blanche et très-dure, « et recouvert hermétiquement par une autre « petite peau épaisse, luisante, bombée et bor- « dée de poils, dont la partie la plus large est « située vers l'endroit où le corps se joint à l'ab- « domen. Cette peau , qui m'a paru pareille à « celle qui compose les timbales des cigales, ne CH ÉLONIDES. i< tient au corps qu'à la naissance de l'aile infé- « rieure ; et lorsque l'insecte vole , étant mise en « jeu par les muscles qui font agir cette aile , « elle presse fortement l'air renfermé dans la ca- « vite, et produit le bruit dont j'ai parlé. Cette « singulière propriété est commune aux deux « sexes ; seulement comme , dans cette espèce , a ainsi que dans tous ses congénères, le mâle « vole beaucoup plus que la femelle, j'ai été plus u à portée d'observer celui-ci que l'autre; mais « tous les individus femelles que j'ai disséqués , « m'ont offert le même appareil, seulement plus « petit. » L'Écaillé Pudique est peut-être la plus com- mune de son genre dans le midi de la France : je me rappelle que dans un voyage que je fis à Marseille, en 1822, je ne pouvais retourner une pierre sur la route de cette ville à Cassis, sans trouver une ou deux chenilles de cette espèce roulées sur elles-mêmes. C'était à la fin de fé- vrier; et comme l'hiver avait été très-doux, elles étaient déjà parvenues presqu'à toute leur taille. Depuis, je l'ai trouvée en non moins grande quan- tité dans les environs de Nice. Cette espèce paraît répandue sur tout le littoral de la Méditerranée. ("hoir, t)! de;-.. .\.V/lUflf|3érir sans se chrysalider. Elle passe l'hiver cachée sous la mousse, et n'arrive à toute sa taille qu'à la fin d'avril. Sa métamorphose a lieu dans les premiers jours de mai, dans une coque blanche, assez molle, etnéan- moinsd'un tissu assez serré. Sa chrysalide est en- tièrement noire. L'insecte parfait en sort ordi- nairement au bout de trois semaines. L'Écaillé Hébése trouve dans une grande partie de l'Europe méridionale et tempérée. Les meil- leures localités pour trouver sa chenille aux en- virons de Paris, sont les sablonnièresqui se trou- vent des deux côtés de la route de Saint-Cloud, passé le village du Point-du-Jour, et à l'entrée de la porte du bois de Boulogne, dite des Princes. CHEL OIV 1 DES. ÉCAILLE MARTKE. CHELONIA CAJA. (PI. ii,tig. a.) Nocturnes. God. tom. iv. pag. ioo. pi. xxx. fig. i-'3. Elle est d'un noir très-intense, avec des fas- cicules de poils serrés et soyeux , dont la couleur est d'un roux vif sur les trois premiers anneaux et sur les côtés, et d'un beau noir, avec leur ex- trémité grise, sur le reste du corps. Les poils roux sont implantés sur des tubercules d'un gris-bleuâtre , les autres sur des tubercules d'un brun-noirâtre. Les stigmates sont très-visibles et d'un blanc éclatant , ce qui fait reconnaître cette espèce au premier coup d'œil. La tète est d'un noir luisant. Le ventre et les pattes sont d'un brun-noirâtre. Cette chenille vit sur presque toutes les plantes basses , et au besoin sur les arbres et les arbustes. En captivité, on peut la^nourrir avec toutes es- pèces de salade , et prmcipalement avec la lai- tue; mais on a remarqué que, dans ce cas, son papillon a les couleurs moins vives que lors- qu'on la nourrit avec des plantes moins aqueuses. Quant il la variété à ailes inférieures noires, que 28 CHF'LONfDES. les Allemands obtiennent, dit-on. en forçant la chenille à ne manger que des feuilles de noyer, c'est une expérience que je n'ai jamais tentée , mais qui n'a réussi à aucun amateur de ma con- naissance. Cependant, ce qui prouve combien cette chenille est peu difficile sur sa nourriture, c'est qu'en ayant oublié une dans un cornet de papier contenu^ idans une boîte, elle s'en est nourrie à défaut de plante , ainsi que j'en ai eu la preuve par ses excréments, et a subi toutes ses métamorphoses. A la vérité il en est résulté un papillon très-chétif , mais dont les couleurs étaient très-vives. De toutes les chenilles d'Écaillés , celle-ci est la seule, à ma connaissance, qui paraisse deux fois , savoir : en avril et eu juillet. Celles de la première époque ont passé l'hiver cachées dans la mousse, et proviennent d'œufs pondus par les papillons éclos en août; celles de la seconde épo- que naissent de papillons éclos en mai. La chrysalide est cylindrico- conique , d'un noir luisant, avec les incisions d'un brun -jau- nâtre; Tanus bilobé et garni de petites pointes ferrugineuses. Elle est contenue dans une coque molle d'un tissu serré, d'un gris-brun, et entre- mêlé des poils de la chenille. L'insecte parfait en sort au bout de dix-huit à vingt jours. L'Écaillé Caja est commune dans toute l'Europe. (" h(^l(>i);({os. J n^.rrti^- ,M 1. Koaillr ll,-t,é ff/i.-AwM //,'/.,■ J ■J- i(l M.irirc / ,y. /l,,,, ) ■> '<■■ Fcrniiorc f iJ. I ??//<',/ 1 CHJÉLON IDES. ECAILLE FERMIERE. CHELONIA VILLICA. ( Pi. ii. Hg. 3. ) Nocturnes. GofJ. tom. iv. pag. H3'5. pi- xxxv. Hg. i. Elle est noire , avec des tubercules d'une nuance un peu plus claire, surmontés de fas- cicules de poils moins longs que ceux de la Caja ou de VHébé. Ces poils sont quelquefois d'un gris-blond , mais ordinairement d'un brunrous- sâtre. La tète est d'un rouge-brun, avec une ta- che noire cordiforme au milieu. Les pattes sont de la couleur de la tête, le ventre noir, et les stigmates d'un blanc-jaunâtre et cernés de noir. Cette chenille passe l'hiver cachée sous la mousse ou sous quelque plante basse , et n'ar- rive à toute sa taille qu'au printemps suivant , après avoir subi depuis sa naissance six à sept mues, dont la dernière lui est souvent fatale. Elle vit sur Y orme, V ortie, le mouron , la mille- feuille^ mais le plus communément sur les plantes potagères, et surtout les épinards i spinaca oie- racea). En captivité, on la nourrit facilement avec Vortie blanche ( lamium album ); mais elle ^9 CHELONIDKS. est souvent piquée par l'ichneumonà coton blanc de Geoffroy, et par la mouche des larves. Sa mé- tamorphose a lieu dans la première quinzaine de mai. Elle se file une coque d'un tissu lâche, gri- sâtre , et entremêlé de ses poils , qu'elle place sous quelque plante basse ou quelque pierre , ou dans une crevasse au pied d'un mur. La chrysalide §st d'un brun-noir, avec les in- cisions légèrement ferrugineuses , et les anneaux garnis de fascicules de poils roux. Le papillon en sort au bout de vingt-cinq à trente jours. L'Écaillé Villica se trouve dans toute l'Europe, mais moins communément que la Caja. Dans les individus qui proviennent du Midi, les taches blanches des ailes supérieures sont plus forte- ment teintées de jaune. CHELONIDKS. CALLIMORPHE DOMINULA. CALLIMORPHA DOMINULA. (Pi. 3, tii^. i. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 372. j^jV. xxxviii. lig. 2-4. Cette chenille, en sortant de l'œuf, est d'un jaune sale, avec la tête noire et des points obs- curs sur le corps. Après la première mue, qui a lieu au bout de dix à douze jours, le corps devient noir, avec trois bandes d'un jaune-citron, raaculaires et longitudinales, savoir : une sur le dos et une sur les côtés au-dessus des pattes. Ces bandes sont interrompues à chaque anneau par deux points blancs , vis-à-vis desquels sont placés , tant en dedans qu'en dehors , de petits tubercules bleuâtres d'où partent , eu rayon- nant, quelques poils grisâtres de médiocre lon- gueur. Les stigmates sont noirâtres et peu appa- rents. La tète et le ventre sont cendrés. Les pattes écailleuses sont noires et les huit membraneuses brunes. Cette livrée est celle qu'elle conserve jusqu'à sa métamorphose , bien qu'elle change encore quatre fois de peau avant d'être arrivée à toute sa taille. 34 CHÉLONIDES. Elle vit sur une infinité de plantes basses, et quelquefois sur le saule. On l'élève très -facile- ment avec le lamium album ^ la cynoglosse , la ùuglosse , la bourrache , et même la laitue. Elle éclôt à la fin de juillet ou au commen- cement d'août, et subit cinq mues avant de se métamorphoser , dont quatre avant l'automne et luie cinquième c«j: dernière au printemps de l'an- née suivante. A la fin de septembre , elle s'en- gourdit sous la mousse ou les plantes basses, et ne sort de sa léthargie qu'à la fin de mars ou dans les premiers jours d'avril. Parvenue à toute sa taille vers le milieu de mai, elle file alors une coque grisâtre ou blanchâtre d'un tissu léger et transparent, et s'y change en une chrysalide cy- lindrico-conique, d'un brun-marron , avec l'anus un peu en croissant et garni de petits crochets ferrugineux. L'insecte parfait en sort en juillet. Il est à remarquer que lorsque plusieurs che- nilles se trouvent réunies ensemble , elles se chrysalident sous une tente commune. La Callimorphe Domiiiula se trouve dans une grande partie de l'Europe , principalement dans les contrées humides et marécageuses. Chéloiiides. IIM. 1. CaHimorphe Dominula f/h/fmwrpha D^nmufu/ 2.a.b. EoaiUe Poin^,rée / n,e7or„,r F^r-pur^,? J Gif ELONl DES. ÉCAIIXE POURPREE. CHELONIA PURPUREA. ( PI. 3 , (ig. 2. a, h. Noclurnes. God. tom. iv. pag. 339. pi. xxxv. tig. 2. 3. Cette chenille est noire, avec des tubercules grisâtres et piquetés de brun , surmontés d'ai- grettes de poils médiocrement longs , tantôt jaunes par tout le corps , tantôt roussâtres sur le dos, et gris sur les côtés. Ces poils ne se ter- minent pas en pointes fines , mais sont d'égale grosseur dans toute leur longueur, et semblent avoir été coupés à leur extrémité avec des ci- seaux. Elle est en outre marquée latéralement de trois lignes blanches, maculaires et longitu- dinales, dont les deux extérieures sont teintées de rougeâtre. Les stigmates sont d'un blanc pur et cernés de noir. La tète est d'un noir luisant. Le ventre est tantôt jaunâtre et tantôt d'un gris - blanchâtre , avec les pattes écailleuses noires , et les membraneuses de la couleur du ventre , et marquées de ferrugineux au milieu. Elle passe l'hiver engourdie sous la mousse 35 CHELONIDES. OU SOUS les plantes basses, comme la plupart de ses analogues, et sort de sa léthargie dans les premiers jours d'avril. Elle continue de croître jusqu'à la fin de juin , époque à la- quelle elle se file une coque blanche d'un tissu léger, soutenue par de nombreux fils au milieu des broussailles, et s'y change en une chrysalide d'un orun foncé , garnie de petits faisceaux de poils roux , dont un à l'anus et les autres sur les anneaux. L'insecte parfait éclôt au bout de trois se- maines. Cette chenille est extrêmement vive et court avec la plus grande vitesse. Elle se tient ordi- nairement cachée sous les feuilles sèches, ou sous les pierres au bas des plantes dont elle se nourrit , ce qui la rend difficile à trouver, quoi- qu'elle soit très -commune certaines années , principalement dans les champs de groseilhers. Elle est presque polyphage , c'est-à-dire qu'elle se nourrit de toutes les plantes qui se trouvent à sa portée, soit herbacées, soit ligneuses. En captivité on la nourrit facilement avec Vorme ^ le groseillier à maquereau , le lamium album , le mouron des oiseaux , le genêt à balai et la sauge des prés. Godart recommande de garnir de canevas très-forts les boîtes qui renferment celles qu'on CHÉLON IDES. élève , attendu qu'elles coupent facilement la gaze pour recouvrer leur liberté. Cette précau- tion est surtout nécessaire , lorsqu'elles sont sur le point de se transformer. L'Écaillé Pourprée se trouve dans presque toute l'Europe, et n'est pas rare dans les envi- rons de Chartres et de Châteaudun. Les meilleures localités pour la trouver aux environs de Paris, sont, d'une part, le abords du pré Saint-Gervais et du bois de Romainville, et, de l'autre, les deux côtés de la route qui con- duit des Moulineaux à Meudon , ainsi que les pentes méridionales du mont Valérien. CHELONIDES. ÉCAILLE CIVIQUE. CHELONIA CIVICA. Pi. iv. fig. i. a. b. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 3'^8. pi. 34. fig. 3. GoDART a donné de cette chenille une descrip- tion qui joint l'exactitude à la brièveté. Nous ne pouvons mieux faire que de la transcrire : elle a, dit-il, le fond du corps et les pattes membra- neuses d'un noir obscur , la tête et les pattes écailleuses d'un noir luisant, les stigmates d'un blanc sale. Les côtés de son ventre et les quatre anneaux antérieurs de son dos sont garnis d'ai- grettes de poils ferrugineux ou d'un roux foncé ; les huit autres anneaux ont des poils noirs , longs, un peu roides et inclinés en arrière. Elle est polyphage , comme la plupart de ses congénères. Cependant, dans l'état de liberté, elle paraît préférer les plantes du genre Luzula, qui appartient à la famille des Joncées. En captivité, on la nourrit facilement avec la chicorée ^'àw- \Au^e {cichorium inijbus). Elle passe l'hiver en- gourdie sous la mousse , sort de sa retraite dès le mois de mars , pour continuer de croître et lie manger jusqu'à la mi-avril, époque à laquelle ï7 CHÉLONIDES. elle se file un tissu blanchâlre pour subir sa méta- morphose. Ce tissu assez lâche est placé dans la mousse ou sous les feuilles de quelques plantes basses. La chrysalide est noire, plus allongée que celle de la Caja, avec l'anus terminé par une pointe à l'extrémité de laquelle sont des crochets très- courts. L'insecte parfait éclôt dans le courant de juin. La Chelonia Civica habite l'Italie, l'Espagne et la France, et paraît étrangère à l'Allemagne où elle est remplacée par \Aalica. Il y a des années où on la trouve assez souvent dans les environs de Paris, surtout au bois de Boulogne, à l'entrée des allées qui partent du rond Mortemart. Mais pour l'avoirenbon état, il faut élever la chenille et cher- cher celle - ci sous les pierres dès le mois de fé- vrier, comme le recommande Godart,car plus tard elle se cache dans les parties fourrées des bois , et l'on a bien de la peine alors à la ren- contrer. DUPONCHEL. CHULONIDF.S. L'ECAILLE DU PLANTAIN. CHELONIA PLANTAGINIS. Pi. iv. fiL'. 2. a. b. Nocturnes. God. tom. iv, pag. 3ao.pl. 33. fig. 2-4. Le fond de cette chenille est d'un brun obs- cur, avec les 4 5 5, 6, 7 , 8 et 9e anneaux cou- verts de poils roux ou ferrugineux; ceux des autres anneaux sont noirâtres et les tubercules blanchâtres. La tête et les pattes écailleuses sont d'un noir luisant. Le ventre et les pattes membraneuses sont brunâtres. Cette descrip- tion ne s'applique qu'à la chenille parvenue à toute sa taille, telle qu'elle est représentée, car, dans son jeune âge, les poils des extrémités de son corps sont gris ou d'un brun clair, et ceux du milieu jaunâtres; mais à chaque mue (elle en subit cinq ou six ) ces poils se rembrunissent ; les premiers deviennent plus noirs et les autres roux. Cette chenille vit sur le plantain des monta- gnes {plantago montana j, et sur celui à feuilles degramen( plant. graminifolia); cependant à dé- faut de ces deux plantes, qui sont sa nourriture CHÉLONIUES. favorite, on peut, en captivité, la nourrir avec le plantain à grandes feuilles [plantago major) la lychinde dioïque et même avec de la laitue. Par- venue à toute sa taille dès le commencement de mai, elle ne tarde pas à s'envelopper d'un tissu blanc revêtu de mousse, et où elle se trans- forme en une chrysalide d'un noir luisant. L'in- secte parfait en sort dans le courant de juin. Uécaille du Plantain n'habite que les con- trées froides et les pays de montagnes. Elle est commune en Savoie et dans notre département du Nord. J'en possède un individu pris par moi dans un petit bois marécageux près du sommet de la Lozère. Jamais je ne l'ai rencontrée aux en- virons de Paris. DUPONCHEL. Xaffitmej" C 11 c 1 o 11 1 d c s PI. IV. l. a, b.c. Ecaille Civi(|uc (r/u-/onùi (hurn J 2.Kcai]]c du IMantain I tef. /'/(j„fa,/mu- 1 '"itffy- Ottnténti ■j'c K N DH <) M 1 l) KS. ENDROMIDE VERSICOLORE. KNDROMIS VERSICOLORA. PI. i. fm. i et 2. Nocturnes. God. tom. iv. pag. 149, pi. xiv. fig. 1.2 Cette chenille est cylindrique, amincie dans sa partie antérieure, avec une très-petite tète de forme lenticulaire, et une bosse pyramidale sui le onzième anneau. Son port ressemble beau- coup à celui des chenilles de Smérinthes dans l'état de repos. Elle est d'un vert-blanchâtre sur le dos, et d'un beau vert -pomme pointillé de noir et de ferrugineux sur les flancs et sous le ventre. Une ligne dorsale verte, interrompue par les jointures, règne depuis le deuxième an- neau jusqu'à l'extrémité de la pointe pyrami- dale du onzième, où elle se termine par un petit trait noir. Chaque anneau, à l'exception du pre- mier et du dernier , est marqué latéralement d'une raie oblique, blanche, et bordée de vert foncé des deux cotés ; ce qui fait par conséquent dix raies obliques de chaque côté du corps. Ces raies sont dirigées en sens contraire de celles END RQ M IDE s. qu'on remarque sur les chenilles de Sphjngides , c'est-à-dire de bas en haut vers la tête. Celle-ci est de la couleur du corps, et marquée dans sa longueur de quatre lignes blanches qui se pro- longent sur le premier anneau. Les pattes écail- leuses sont d'un vert -jaunâtre , avec quelques points noirs ; les membraneuses sont vertes et ponctuées de noir, avec une raie blanche laté- rale, descendant jusqu'à la couronne qui est rougeâtre; les stigmates sont blancs, ovales, et finement bordés de noir ; enfin le clapet anal est bordé de jaunâtre. Cette chenille , suivant Ochsenheimer , vit sur le bouleau blanc ( betula alba ) , Vanne ( betula alnus ) , le coudrier ( corjlus avellana ) , le charme ( carpinus betulus ) , et enfin le tilleul ( tilia europœd) ; mais, dans les environs de Pa- ris, on ne l'a jamais trouvée, à ma connaissance, que sur le premier de ces arbres. Elle parvient à toute sa taille à la fin de juillet. A cette épo- que, elle ne tarde pas à descendre de l'arbre pour filer à la surface de la terre une légère co- que de soie brune, dans le tissu de laquelle elle fait entrer des brins de mousse ou des dé- bris de feuilles sèches. La chrysalide est chagrinée, d'un brun-noi- ràtre , avec les stigmates roussâtres. Sa partie E IV D R O M 1 1) E s . antérieure est arrondie , et la postérieure est terminée, comme chez plusieurs Sphinx, par une pointe conique, large et recourbée. L'insecte parfait éclôt à la fin de mars ou au commencement d'avril de l'année suivante , et même en février si l'on a élevé sa chenille ; mais cette éducation est très-difficile et réussit rare- ment. Cette espèce est répandue dans beaucoup de contrées de l'Europe , mais plutôt en remon- tant vers le nard que vers le midi. Ses habi- tudes sont les mêmes que celles de \Aglia Tau. Les meilleures localités pour la trouver aux en- virons de Paris sont , comme le dit Godart , Meudon , Verrière , Saint-Germain et Bondi. DUPONCHEL. KN DROMI DES. AGLIA TAU. AGLIA TAU. PI. T. fig. i-^. Nocturnes. Gnd. rom. i^*^. pag. 73. pi. vi. fig. i-3. Cette belle chenille est fort différente , sui- vant qu'elle est jeune ou adulte, et c'est, je crois, le seul exemple, chez les espèces européennes, d'une chenille épineuse dans sa jeunesse qui de- vienne nue en grossissant. Nous allons la décrire successivement à ses différents âges. Jeune, elle est atténuée à ses extrémités, d'un vert-jaunâtre, avec la stigmatale bien distincte, d'un jaune clair. Les trois premiers anneaux sont marqués de quatre lignes longitudinales, conti- nues, et les suivants, jusqu'au onzième, chacun de deux traits obliques du même jaune. Le pre- mier anneau, qui est bordé extérieurement de la même couleur, porte deux longues épines diri- gées en avant et hérissées de petites pointes ; la base de ces épines est jaune, la tige d'un rouge clair et le sommet d'un ferrugineux foncé. Le troisième anneau présente deux épines sembla- bles, mais pins longues, iniplantées sur la région F.NDROM I DFS. tlorsale, et dirigées en arrière; enfin le onzième en offre une plantée verticalement sur le vais- seau dorsal , et de la même longueur que celle du cou. La base de toutes ces épines est envi- ronnée de jaune. Le clapet anal est terminé par une pointe rougeâtre : la tète et les pattes sont vertes. Parvenue à un âge adulte, cette chenille change complètement de forme. Elle est alors courte et ramassée dans l'état de repos; ses anneaux sont très -renflés sur le dos, et séparés par des inci- sions profondes ; le troisième est très -élevé, bi- fide, et tous les autres, jusqu'au onzième inclusi- vement, sont également divisés par une espèce de sillon longitudinal , où l'on aperçoit la vascu- laire plus foncée que le reste du dos. Tout le corps est d'un beau vert, et parsemé de points saillants jaunâtres, qui le font paraître chagriné. La stigmatale est très-distincte, nettement arrê- tée, saillante, jaune, et elle se continue sur le cou et sur le clapet anal , de sorte qu'elle fait complètement le lourde la chenille, qu'elle di- vise pour ainsi dire en deux parties. A partir du troisième anneau jusqu'au onzième, on aperçoit une série de traits obliques, du même blanc-jau- natre que la stigmatale. Les stigmates , situés au-dessus de cette dernière, sont très-visibles et d'un rouge orangé. I^a tête est globuleuse, his- F.-N DUO M IDES. pkle , verte , avec deux taches rousses près dej» mandibules. Les vraies pattes sont vertes, avec les crochets rouges ; les fausses sont grosses , saillantes, et de la couleur du ventre, sur lequel les points sont plus petits et moins élevés que sur le dos. Elle vit principalement sur le hêtre (fagus sjlmtica ) , ainsi que sur le charme ( carpinus betuhis) et le chêne {quercus robur). On la trouve vers le commencement de juin ; mais elle est encore très-jeune, et elle ne parvient à toute sa taille que vers le milieu qu même la fin de juillet. A cette époque, elle se retire à la surface de la terre , entre des mousses et des débris de végétaux qu'elle attache avec de la soie , et elle s'y change en une chrysalide grosse, courte, d'un brun foncé saupoudré de grisâtre, et dont l'anus est terminé par un faisceau de pointes recourbées. Le papillon éclôt dès la fin de mars ou dans le courant d'avril de l'année suivante. Quoiqu'il soit commun dans certaines forêts , on a souvent quelque peine à trouver sa chenille. Ce n'est guère cependant qu'en élevant cette dernière qu'on peut se procurer des femelles, qui ne vo- lent pas comme les mâles en plein jour, mais qui se tiennent toujours cachées au pied des arbres. Quant aux mâles, ils se montrent en si KN DUO M II) ES. grand nombre par un beau soleil , qu'on par- vient toujours à en saisir quelques-uns, malgré la rapidité de leur vol. A. GUENÉE. \j n ri r oiui d c .s JY.J. Guéru^^ et Do/arue tic/ 1. et a. Kn(^^ollll(^o Wrsiooloi-o (Endronu\f Ver.i-irohi -"-^- Ajvha Tau (Aç/ia 7'nu J I.ITUUS IDFS. LITHOSIE APLATIE. LITHOSIA COMPLANA. Pi. i. fig. i-3. Nocturnes. Gocl. tom. v. pag. 16. pi. 4i. fi^. 5. Elle est atténuée au?i deux extrémités, d'un noir terne ou brunâtre , avec des verrues plus ternes encore, d'où partent des aigrettes de poils d'un gris-roussâtre. Ces verrues sont au nombre de huit sur chaque anneau. Sur le vaisseau dor- sal {") est une ligne noire, continue et d'égale largeur. De chaque côté de celte ligne on voit, (*) Il est certains dessins qui se reproduisent sur la presque totalité des chenilles, et qui, une fois connus, rendent l'étude de celles-ci beaucoup plus simple et plus facile , en permet- tant de les rapporter toutes, pour ainsi dire, à un même type. Ces dessins, quoicpie bien familiers à tous ceux qui s'occupent de cette partie de l'Entomologie , n'ont point encore reçu de noms, et on est obligé, pour les désigner , d'avoir recours à des phrases entières qui embrouillent le.s descriptions et ralentissent leur marche, tandis qu'un seul mot, dont on conviendrait une fois pour toutes, en augmen- terait !a clarté et la concision. On nous pardonnera donc d'introduire à ce sujet quelques mots nouveaux dans le vo - tabulaire entomologique. Nous nous referons à cette note, 43 f. I J LITHOSIDKS. a partii' du quatrième anneau, une série de ta- ches ovales d'un orangé pâle, avec la partie an- térieure blanche ou blanchâtre, et devant cha- cune de ces taches , dans l'incision , un point pour l'explication de tons les termes que nous emploierons clans nos descriptions. Sur le milieu du dos de la chenille, se voit une ligne uni- que, plus ou moins large, qui suit le cours du vaisseau dor- sal: nous l'appelons ligne vasculaire. Sur les côtés, un peu au-dessus des pattes et à la hauteur des stigmates, est une autre ligne qui se répète de chaque côté : nous la nommons ligne stigmntale. Il est si rare que ces deux sortes de lignes manquent dans une chenille, que leur absence est pour nous un caractère, dont nous ne manquons jamais de parler. A peu près à égale distance , entre les lignes vasculaire et. stiginatales , on en voit de chaque côté une autre qui man- que plus souvent, mais qui existe cependant dans la plu- part des chenilles. C'est pour nous la ligne sous-dorsale. Entre les lignes vasculaire et sous - dorsales se trouvent presque constamment , sur chaque anneau , quatre points plans ou saillants, et dont chacun donne naissance à un ou plusieurs poils plus ou moins visibles. Ces points sont dis- posés ainsi : sur les i^ et 3^ anneaux en ligne transverse un peu ar(iuée(. • • .), et ils s'alignent alors avec d'autres points latéraux; sur tous les anneaux suivants, jusqu'au ii% entra pèzc régulier ( .••.); et sur le 1 1^ en carré ou en rectangle ( :: ). Nous nommons ces points trapézoïdaux, à cause de la disposition qu'ils affectent sur la majeure partie des anneaux. Au-dessous de la ligne sous-dorsale, on voit d'ordinaire deux autres points dont l'un au-dessus, l'autre en arrière du stigmate, et enfin sous la ligne stigmatale, on en retrouve deux autres disposés obliquement; mais ces points, quoique étant presque toujours de même nature que les trapézoïdaux. I ITHOSIDI s. beaucoup plus petit , irréguiier , blanc. Sur les trois premiers anneaux, les taches sont rempla- cées par un point semblable. A la hauteur des stigmates, qui sont peu visibles, est une ligne fine, étroite, d'un orangé pâle, mais presque toujours très-maculaire, et le plus souvent réduite à de simples points interrompus par les incisions et par les verrues latérales. Il arrive même quelque- fois que cette ligne manque complètement. Le ventre est d'un gris-noirâtre sale, ainsi que les pattes. La tête est d'un noir-bronzé brillant. Cette chenille se trouve commimément, dès le mois de mars , sur les lichens qui croissent sur les écorces des arbres. On l'élève assez facile- ment; mais sa croissance est très -lente, male^ré manquent bien plus souvent, et nous ne leur donnerons pas (le dénomination particulière. Toute la région située entre les deux sous-dorsales s'ap- pelle pour nous région dorsale , et communique son nom aux dessins qui y sont situés. De là jusqu'à la ligne stigmatale , c'est la région latérale; après quoi vient la région ventrale, qui offre rarement des caractères propres. Nous finissons en prévenant que nos descriptions portent toujours principalement sur les anneaux intermédiaires de la chenille ; les trois premiers et le douzième n'offrant pas d'ordinaire la même disposition de dessins. Nous croyons également inutile de rappeler que nous ne mentionnons ja- mais qu'un des côtés de la chenille, l'autre étant toujours absolument semblable. A. GnKNÉE. LITHOSIDES. la précaution qu'on prend d'humecter matin et soir les petites branches garnies de lichens, avec lesquels on la nourrit. Cette précaution est du reste indispensable et équivaut à l'effet des ro- sées qui , dans la nature, ramollissent ces lichens et les rendent susceptibles d'être broyés par les chenilles qui s'en nourrissent. Nous la recom- mandons pour toutes les larves lichénivores, qui sans cela dépériraient promptement. Parvenue à toute sa taille vers le milieu de juin, la chenille de Complana se fabrique, à la surface de la terre, entre les fentes des écorces ou parmi la mousse , une coque légère entre- mêlée de poils, et elle s'y change en une chry- salide cylindrico-conique, d'un rouge-brun lui- sant , avec l'extrémité postérieure obtuse et un rang latéral de petites éminences qui supportent les stigmates. L'insecte parfait éclôt au bout de quinze jours ou trois semaines ; il est commun dans toute l'Europe. A. GUENÉF.. Lit h os ides 6umKe et Dclarue /niLT I. Êhimrnil . 1.2. Litliosie Aplatie I Lithoj-ia (onifdana ) Ô.l;\ ri«r\-salilTll()SlI)IiS. LITHOSIE QUADRILLE. LITHOSIA QUADRA. PI. i. , fig. i Nocturnes. God. tom. v. pag. i3. pi. 41. fig. 1. C'est la plus grande du genre. Elle est allon- gée, d'un jaune-soufre, quelquefois blanchâtre, fortement striée et marbrée de noir. Elle offre sur chaque anneau huit verrues , d'un gris-noir sur les côtés et sur le dos des ii" et ii" anneaux , d'un rouge orangé sur la région dorsale des au- tres anneaux , mais dont les deux antérieures sont beaucoup plus petites et exigent une certaine at- tention pour être distinguées. Ces verrues don- nent naissance à des poils gris et noirs, soyeux, recourbés, longs, mais médiocrement touffus, surtout sur le dos. Les stries noires, en s'accumulant vers la ré- gion sous-dorsale, découpent une large bande ondulée de la couleur du fond, sur laquelle elles se réunissent de nouveau , quoique moins ser- rées, pour former une large ligne vasculaire, renflée au milieu de chaque anneau , et deux au- tres lignes plus étroites, ondulées, interrompues par les verrues dorsales. En outre, un empAte- 46 f. ir. riTHOSIDÎiS. ment noir interrompt la bande soufrée sur le 'f anneau, et les i^', 'i% 3", 1 1* et 12" sont salis de cette couleur en tout ou en partie. Le ventre est noirâtre, maculé de jaune. Les vraies pattes sont roussâlres ; les fausses sont longues, d'un gris clair. La tète est noire. Les stigmates sont égale- ment noirs, placés entre les deux verrues laté- rales , et le plus souvent placés sur une tache de la même couleur. Cette chenille vit en mai et juin sur les chênes et autres arbres, dont elle mange les lichens, et non les feuilles, comme quelques auteurs l'ont prétendu; i\n moins les essais que nous avons faits pour vérifier cette habitude, qui serait en opposition avec celles de toutes les autres Litho- sia, ont -ils toujours été infructueux. Les che- nilles se laissaient mourir à côté des feuilles les plus tendres et le plus souvent renouvelées. Au commencement de juillet , elle file, entre les feuilles ou dans les fissures desécorces, une coque légère, grise, entremêlée de poils, et elle s'y change en une chrysalide cylindrico-conique d'un bru il noirâtre. Le papillon éclôt au bout d'une quinzaine de jours. Il habite les parcs, et surtout les grands bois. C'est en battant les jeunes pousses de chêne couvertes de lichens, qu'on \M'\i\ se procurer la chenille en certaine quantité. A. Gtienée. Lit hosidc s, PLU. (nien^i- et Dpltti'ue pjn.r . ^ 1. Litliosie Quadrille ( Litho,n(i Qiiadva ) '2. id. Gi-is de Souris ( id. Mitrin-a J 5.1.1 Clunsalicle LIT nos 5 1) t s NUDARIE GRIS DE SOURIS. NUDARIA MURINA. PI. t. , û^. u 1. Nocturnes. God. loni. iv. pag. 399. pi. /(O. lii^. 8. Elle a la peau fine et transparente. Chacins de ses anneaux est chargé de huit verrues dis- posées transversalement , et sur lesquelles sont implantés des poils très-longs, soyeux et recour- bés, d'un blond clair. Cette couleur est aussi celle du corps ; mais toute la région dorsale est teintée de gris-noirâtre ou verdâtre, qui prend plus ou moins d'intensité , selon que le canal ali- mentaire est plein ou vide. Sur cette couleur se détachent, à partir du troisième anneau, deux séries dorsales de taches assez grandes, sub-ova- laires, d'un jainie d'ocre clair, placées derrière les verrues dorsales et légèrement entourées de noirâtre. Toutes les pattes sont de la couleur tlu fond. La tête est d'un roux très-clair. Elle vit sur les lichens des pierres. De toutes les chenilles lichénivores , c'est peut-être celle qui croit le plus lentement; en effet, arrivée en avril à plus de la moitié de sa taille, elle n'ai- 47 <■' '!• LITHOSIDES. teint rage de sa transformation que vers la tin de juin ou le commencement de juillet. A cette époque , elle se forme contre les pa- rois des murs une coque ovale, très-légère, en- tremêlée de poils qui hérissent sa surface, la dé- passent notablement , et, se courbant de chaque côté , viennent se réunir par le sommet sur la partie supérieure. La chrysalide qui y est renfermée est assez grosse , bombée sur le dos , un peu déprimée latéralement, d'un jaune - roussâtre , avec une lisne obscure sur le dos des anneaux. L'insecte parfait éclot au bout de trois se- maines. Les écailles de ses ailes sont fort peu ad- hérentes et disparaissent presque entièrement ijuaiîd l'insecte a volé, ce qui lui donne un as- pect luisant; tandis que, dans l'état de fraîcheur, elles sont aussi mates que celles des autres litho- sides analogues. Â. GlIEWÉE. NOCTUELIDKS. \MPHIPYRE SPECTRE. AMPHIPYRA SPECTRUM. Pi. i , fig. a-c. Nocturnes. God. thW.'v. pag. io5. pi. .5/, . fig. "î. Cette belle chenille a près de deux pouces et demi de long , lorsqu'elle est parvenue à toute sa taille. Elle est glabre, cylindrique , allongée , et atténuée à ses deux extrémités. Le fond de sa couleur est vert dans son jeune âge; mais elle devient d'un beau jaune en grandissant. Cette couleur tranche vivement avec quatre raies noires longitudinales , qui s'étendent sur le dos, depuis le deuxième anneau jusqu'au onzième. L'inter- valle jaune qui existe entre les deux raies du milieu est légèrement teinté de verdâtre, et une fois plus large que celui qui les sépare des deux autres. Celles-ci sont suivies d'une ligne bleuâtre, bordée inférieurement de plusieurs petites ta- ches en forme de caractères orientaux. Vient ensuite un grand espace jaune, sur lequel sont placés les stigmates , qui sont noirs, et accom- pagnés chacun d'un point de la même couleur. Cet espace jaune est hmité inférieurement par 36 iVOCTU ÉLIDES. une bande bleuâtre, qui s'étend jusqu'à l'extré- mité des pattes , et qui est ornée d'un dessin noir très-joli. Ce dessin consiste en une suite de cer- cles, dont le milieu est occupé par un point. On en compte un sur chacun des trois premiers an- neaux suivants, et deux réunis obliquement sur le dixième et le onzième. Tous ces cercles sont enchaînés les uns aux autres par deux lignes continues qui passent d'un anneau sur l'autre. Le premier anneau est jaune, marqué de huit points noirs, qui sont une continuation des quatre raies dorsales dont nous avons parlé plus haut. Le dernier anneau est bleuâtre , et marqué également de huit points noirs. La tète est aussi bleuâtre, et marquée d'un grand nombre de points noirs , dont six antérieurs beaucoup plus gros. Toutes les pattes sont pa- reillement bleuâtres et ponctuées de noir. Enfin le ventre est d'un blanc-bleuâtre sans points ni taches. Cette chenille vit sur plusieurs espèces de genêts , propres aux contrées méridionales de l'Europe , principalement sur le genêt d'Espagne { genista juncea). Je l'ai trouvée moi-même abon- damment sur cette plante dans les environs de Toulon, et j'ai remarqué qu'elle se tenait à l'ex- trémité des branches, au milieu des fleurs, qu'elle mangeait de préférence aux leuilles, qui d'ail- NOCTOELIDES. leurs sont très -petites et très - espacées sur la plante dont il s'agit. C'était à la fin de mai, et à cette époque elle était déjà parvenue presque à toute sa taille. J'en pris plusieurs; mais comme j'étais au moment de mon départ , je n'eus pas le temps de les élever, et fus obligé de les aban- donner, à l'exception d'une seule qui se mit en coque , mais dans laquelle elle s'est desséchée avant de se changer en chrysalide ; de sorte qu§ je ne puis rien dire de la forme de celle-ci, ni du temps que le papillon met à se développer, du moins d'après mes propres observations; car, sui- vant M. Thiébault de Berneaud, qui a publié une notice sur cette même chenille, dans les Annales de la Société linnéenne de Paris ( t. 2 , p. ^44 ) 1 ce développement s'opérerait au bout de dix- huit jours. Quant à la chrysalide , M. Thiébault n'en dit rien ; mais il donne une description très- détaillée du cocon, qui est de couleur soufre , dit-il , et dont la forme ressemble beaucoup, sui- vant lui, à celle du Bombyx de la Ronce. Cepen- dant celui que nous avons obtenu, et dont nous donnons la figure , est plutôt gris que jaune , et se rapproche plus, pour la forme , de celui du Lasiocampa potatoria que de toute autre. Cette espèce n'habite que les contrées méri- dionales de l'Europe. Elle est très-commune en Toscane, ainsi que dans le midi de la France. N O C T TJ É L I D E s. L'insecte parfait a les mêmes habitudes que la Mania maura ; il se tient pendant le jour dans les grottes, sous les ponts, et dans tous les en- droits frais et obscurs. Nota. Devillers est le seul auteur à ma connaissance qui ait donné une figure de cette chenille, assez grossièrement faite, mais néanmoins reconnaissable. M.Thicbault deBer- neaud devait en donner une à l'appui de sa notice ; mais elle n'a pas paru. Xodiiôl 1(1 ("S a i) cl wMi 1 1 le <• (" oc ou NOCTUELIDES. TRIPHENE PRONUBA. TRIPH^NA PRONUBA. PI. i. fig. i. Nocturnes. God. tom. v. pag. i5i. pi. 58. fig, 1-4. Elle est glabre , assez grosse , tantôt d'un vert- jaunâtre, comme clans la figure, tantôt d'un vert obscur à reflet cuivreux , avec deux raies noires maculaires le long du dos, à partir du quatrième anneau. Le premier segment offre en outre une demi-lune noirâtre, qui se distingue mieux chez les individus de couleur verte. Les stigmates sont blancs et cernés de noir. La tète est d'un testacé obscur, avec deux traits longitudinaux plus foncés. Les pattes écailleuses sont d'un fauve clair. Les membraneuses et le ventre sont verdâtres. Cette chenille vit sur une foule de plantes basses , mais principalement sur la primevère officinale {primula officinalis^ ^ tX. les différentes espèces de séneçon. Elle se cache pendant le jour et ne mange que la nuit. Sa transformation en chrysalide a lieu dans la terre, dans le courant 38 NOCTUELIDES, d'avril , et le papillon éclôt au bout de six se- maines, cest-à-flire vers le commencement de juin. On le trouve partout, principalement au pied des arbres, dans les bois et sur les routes. La chrysalide est cylindrico-conique, d'un rouge- brun clair, avec deux épines droites à l'anus. Cette espèce est commune dans toute l'Eu- rope; on la rencontre à l'état parfait, depuis le commencement de juin jusqu'au milieu d'août. NOCTUiir.lUES. TRIPHENE FRANGE. TRIPHiEINA FIMBRIA. Pi. i., 6g. 2. a. b. Nocturnes. God. toni. v. pag. i63. pi. 60. fig. i et 2. Elle est de la même taille et a la même forme que celle de la T. Pronuba. Elle est d'un brun plus ou moins terreux , parsemé d'atomes plus foncés, avec une raie dorsale d'un gris-jaunâtre, et , sur chaque anneau , à partir du quatrième, un chevron de la même couleur, bordé de noi- râtre, du côté supérieur , dont la pointe, très-ob- tuse sur les dixième et onzième anneaux, se di- rige vers l'anus. Les stigmates sont blancs et cernés de noir. On voit, sur le premier anneau, un écussoii testacé, marqué longitudinalement de trois raies jaunâtres , et sur le dernier une tache carrée, plus colorée que le fond, et bordée de jaunâtre. Les pattes écailleuses sont d'un fauve pâle. La tète est de la même couleur, avec un léger réseau brunâtre, et quatre traits bruns longitudinaux. Les pattes membraneuses sont de la couleur du ventre , qui est un peu plus clair que le reste du corps. 37 N OCTUÉLIDES. Cette chenille vit dans les bois et les parcs, sur une foule de plantes basses, mais principa- lement sur le pissenlit [leoiitodon tarxaacum), la mâche [yalerianella locusta) et \2l primevère officinale ( primula q/jficinalis.)JL\\e se tient ca- chée pendant le jour, sous les feuilles sèches, les pierres, ou la plante même dont elle se nour- rit , et ne sort de sa retraite que la nuit pour manger. Elle éclôt à l'arrière-saison, passe l'hiver, et n'arrive ordinairement à toute sa taille qu'à la fin de mars ou au commencement d'avril , après avoir changé quatre fois de peau. Elle entre peu profondément en terre pour se métamor- phoser. Sa chrysalide est cylindrico - conique , d'un brun -rouge foncé, luisant, avec le dessus des anneaux un peu plus obscur et légèrement cha- griné. Son anus se termine par deux épines courbes. L'insecte parfait éclôt en juin , juillet et août, et se trouve çà et là dans les bois et les parcs. Cette espèce habite le centre et le midi de l'Eu- rope. Elle n'est pas commune dans les environs de Paris, quoi qu'en dise Godart; elle l'est plus dans le midi de la France. .\<)c I n ('^1 1(1 ('S fi.jj '\v I p 1 1 <- 1 1 (' f ', omiba f Tnf,/,n'n,7 f'ronuh.i IVOC TULLIDES. MANiA MAURE. ^TANIA MAURA. Pl.'3,fig. i.a-r Nocturnes. GocL tom. v. pag. 108. pi. 5/|. fig. i et ■!. Elle est rase, épaisse, un peu atténuée anté- rieurement, et au contraire renflée postérieure- ment jusqu'au onzième anneau, qui se termine sur le dos par une arête saillante. Elle est d'un gris -brun vineux, quelquefois verdàtre, velouté. Sur le vaisseau dorsal est une ligne d'un blanc-jaunâtre, visible seulement sur les premiers anneaux , où elle est renflée par places , et figure surtout trois ou quatre taches. Elle est à peu près nulle sur les autres anneaux; seulement, elle y est environnée d'une ombre large qui forme tantôt ime sorle débande, tan- tôt des chevrons ou même des losanges ; mais tout cela est assez confus. De cette ombre par- tent, sur le milieu de chaque anneau, des traits obliques blanchâtres plus ou moins bordés de noire Ces traits croisent wne ligne sous-dorsale 16 NOCTU ^L IDES. blanchâtre, peu marquée. La ligne stigmatale es! également très-fine, sinuée, interrompue, fondue inférieurement avec la couleur du ventre, et tout l'espace qui est entre elle et la sous -dorsale est plus obscur que le fond. Les stigmates sont d'un orangé vif bordé de noir. La saillie du onzième anneau est bornée par une ligne inégale , noire , éclairée extérieurement de blanchâtre. La tête est d'un gris-blond. Le cou est marqué de deux taches blanchâtres. On trouve cette chenille en avril et mai dans les lieux humi(ies,au bord des petits ruisseaux, des moulins et des ponts. Elle vit sur une infi- nité d'arbres, d'arbrisseaux et de plantes basses. Parmi les premiers, l'aune, le saule, le peuplier, la ronce; parmi les dernières, les ruine x ^ \esal- sines, sôhtce qu'elle affectionne le plus. Pendant le jour, elle se cache entre les feuilles ou sous les mousses, et n'en sort que la nuit pour man- ger. On la trouve, dit -on, assez facilement en examinant, le soir, à l'aide d'une lanterne, les feuilles qu'on a trouvées pendant le jour fraîche- ment rongées. Pour nous, nous l'avons toujours prise en cherchant sous les plantes basses ou en battant les arbres. Vers le milieu de juin elle se file, à la surface de la terre , une grande coque peu consistante. N OCTUELIDKS. mais assez serrée et très-mélangéo de terre et de mousse. La chrysalide a quelque ressemblance avec celle des Catocala, auprès desquelles plusieurs auteurs ont placé, mais à tort, l'insecte parfait. Elle est d'un brun foncé, recouverte d'une efflorescence blanchâtre. Sa partie postérieure est terminée par deux petites pointes conniventes à leur ex- trémité. Le papillon éclôt depuis le mois de juillet jusqu'en septembre. Il affectionne les mêmes lo- calités que la chenille. A. Gufnéj:. Moctitrnej- !VorUiélides l't. m. ^ JMariie piruL-- Aiii^. Ûitménil . 1. a - (• Mania Alaui-c ^ }f,inin M,iura J 2. a. t). Kl. r\|M(ni<- ni. Typica J N OCTUEI,[ UES. MANIA TYPIQU?:. MANIA TYPICA. Pi. 3, lig. x. a. h. Nocturnes. God. toui. vi. pag. 26g. pi. 4"- fig- !• Ellk a une certaine affinité avec les chenilles des Triphœna, et en particulier avec celle à'Or- boTia. Mais elle ressemble encore davantage k la Maura, dont elle a tout à fait le port et les mœurs. C'est donc avec raison qu'Ochsenheimer les avait réunies dans son genre Mormo ; et nous ne saurions partager l'avis de M. Treitschke qui, dans son Supplément, a transporté celle dont il est ici question dans le genre Amphi- pyra. Le classement du genre Mania auprès des Catocala ne nous semble pas plus heureux; les chenilles de ces deux genres n'ayant entre elles aucune espèce de rapport, ainsi qu'on en pourra juger par les figures que nous en donnons. Au contraire les chenilles de Maura et de Tjpica ont une grande ressemblance avec celles des Noctua et des Triphœna, et appartiennent évi- demment à notre tribu des Noctuélides. Notre 16 NOCTU ÉT.inFS. opinion se trouve d'ailleurs confirmée par l'exa- men des insectes parfaits; mais l'étude de ces derniers ne doit point trouver sa place ici. La chenille de la Typica est atténuée antérieu- rement, d'un gi s qui a c[uelc|ue chose de ver- dâtre, mais qui paraît un peu rosé dans les inci- sions. La ligne vasculaire est peu visible , très- interrompue , un peu bordée de noirâtre dans les incisions. La sous -dorsale n'est pas mieux C'crite, mais elle est accusée par une ligne noi- râtre qui vient former sur les lo^ et i i^ anneaux, et surtout sur ce dernier deux taches cunéiformes assez semblables à celles qu'on observe chez les Triphœna. Ces taches sont aussi, sur le ii^ an- neau, bordées en arrière par un filet blanchâtre, qui est d'autant plus saillant, qu'il est placé sur une arête que forme en se relevant l'extrémité postérieure de cet anneau. La sous -dorsale est coupée, à partir du 4^ anneau, par une série de traits d'un blanc carné cpii, partant de l'incision postérieure, vont, en se recourbant vers les stig- mates, se réunir à une série d'autres traits laté- raux de la même couleur. La stigmatale est net- tement bornée des deux côtés , assez large , d'un blanc carné, et sa partie postérieure, qui est très- ondulée, est bordée par une bande noirâtre, in- certaine, qui s'élargit par places, se fond par en haut, et est au contraire très-foncée dans la partie NOCTTl KL 1 DES. qui touche à la stigmatale; elle y forme un lîiet (l'un noir vif, sur lequel sont placésles stigmates, (jui sont d'un jaune plus ou moins oranoé. Les trapézoïdaux et les points latéraux sont petits , noirs, éclairés de blanchâtre, et on voit en outre, dansTincision antérieure du 3*" anneau, deux gros points orbiculaires blancs. L'écusson de la nuque est aussi marqué de deux points blancs qui com- mencent la sous-dorsale. Le ventre, les pattes et la tête sont d'un gris livide, et le clapet anal est marqué d'une tache rectangulaire brunâtre. Cette chenille éclôt à la fin de l'automne, et passe l'hiver par gronpes assez nombreux sous les feuilles des plantes mentionnées plus bas. Au printemps, les chenilles se séparent et gros- sissent rapidement. C'est au mois de mai qu'elles ont atteint toute leur taille : on les trouve alors sur une multitude de plantes qui croissent au bord des rivières ou des fossés; mais c'est sur les différentes espèces de rumex que sa recherche est la pins productive , bien qu'elles mangent également la scropliularia aquaticn, des sondius^ et même la vigne, au dire de M.Treitschke. Quand on aperçoit des feuilles fraîchement rongées , on est sûr de trouver la chenille au pied de la plante ou dans les environs. La chrysalide est cylindrico- conique , d'un brun -noir luisant, mais non saupoudrée de JJJOCTUÉLIDES. bleuâtre. Elle est renfermée dans une coque peu solide , toute composée de terre et enterrée as- sez profondément. Le papillon en sort dans le courant de juin , et n'est pas rare dans la plus grande partie de l'Europe. Comme sa chenille, il habite les lieux humides. A. GUENÉE. BOMBYCOI DES. ACRONYCTE DE L'EUPHRAISE. ACRONYCTA EUPHRASI^. PI. i. fis. i. a-b. Nocturnes. Dup. tom. vi. pag. 260. pi. 88. fig. 4. Le fond de sa couleur est plus ou moins noi- râtre, avec les jointures des anneaux grises, et deux rangées dorsales de taches blanches ou jau- nâtres , à partir seulement du troisième segment. Le premier anneau est noir, avec deux petites taches latérales blanches. Le second est égale- ment noir, et marqué dans sa partie antérieure d'un croissant rouge. Au-dessous des stigmates, qui sont blancs et cernés de noir, règne dans toute la longueur du corps , une raie du même rouge que le croissant dont nous venons de parler, mais qui est assez souvent jaunâtre, et lavée de rouge seulement sur chaque anneau. La tête et les pattes sont plus ou moins noires, et le ventre grisâtre. Le corps est en outre garni de tubercules , dont la couleur participe de la couleur du fond , et qui sont hérissés de poils courts et divergents, d'un gris-noirâtre. Cette chenille vit sur plusieurs plantes lier- 4i BOMBYCOIDES. bacées, telles que les euphraises {euphrasia offi- cinalis et odontites ), Vliéliantheme vulgaire ( he- lianthemum vulgare)^ et principalement sur les euphorbes {euphorbia cyparissias et gerardiand). On la rencontre aussi quelquefois sur des ar- brisseaux , tels que la ronce frutescente ( rubus fruticosus^ , le mjrtile (yaccinium mjrtillus) , etc. Elle paraît à deux époques, en juin et en sep- tembre. Celles de la première donnent leurs pa- pillons à la fin de juillet, et celles de la seconde en mai de l'année suivante. Mais il arrive quel- quefois que des chrysalides du mois de juin n'é- closent qu'au printemps suivant. Pour se métamorphoser, cette chenille se fa- brique sous les plantes basses une coque blan- châtre d'un tissu assez serré. La chrysalide est noire, cylindrico-conique, avec l'enveloppe des ailes roussâtre. L'Acronycte de VEuphraise est répandue dans une grande partie de l'Europe. Elle est assez com- mune aux environs de Paris, où elle a été con- fondue jusqu'à présent avec celle de X Euphorbe qui ne s'y trouve pas. BOMBYCOI Di;S. ACRONYCTE DE L'ÉRABLE. ACRONYCTA ACERIS. PI. i , fig. ■>.. a-c. Nocturnes. Du/j. tom. vj. pag. 253.pl. 88. fig. 5. Son corps est ordinairement d'un jaune-citron, et marqué dans toute sa longueur, sur le milieu du dos, d'une suite de taches triangulaires d'un beau blanc, et bordées de noir. De chaque côté de ces taches s'élèvent perpendiculairement, et sans être implantés sur des tubercules , des fais- ceaux de poils très-longs en forme de pyramide. Ces faisceaux pyramidaux sont également d'un jaune-citron, avec leur moitié interne lavée de rose sur les quatrième, sixième, septième et hui- tième anneaux. D'autres poils qui divergent avec ceux-là sont implantés sur les côtés. Les stig- mates sont noirs. Les pattes membraneuses sont de la couleur du corps ; les pattes écailleuses sont d'un brun -noir luisant, ainsi que la tète, qui est marquée d'un delta blanc ou jaunâtre. On rencontre assez souvent une variété dont le corps est d'un gris-verdâtre et les faisceaux de poils entièrement rougeâîres. 42 BOM BYCOIDKS. Cette chenille est du nombre de celles qui se roulent sur elles-mêmes, comme le hérisson, au moindre danger; alors sa forme présente l'as- pect le plus singulier. Malgré son nom, qui ferait croire qu'elle vit de préférence sur Xérable {acer cafupestris) ^ on la trouve le plus ordinairement sur le marronnier cV Inde, du moins dans les jar- dins publics de Paris. Elle vit aussi sur Xorme , le tilleul et beaucoup d'autres arbres^. Parvenue à toute sa grosseur à la fin d'août , elle se retire dans quelque trou de mur ou sous quelque cor- niche, pour y filer une coque dans le tissu de laquelle elle fait entrer ses poils. La chrysalide, d'un brun-marron et dont l'extrémité anale est garnie de plusieurs pointes divergentes, passe l'hiver , et le papillon paraît en mai ou juin de l'année suivante. L'Acronycte Aq\ Érable paraît répandue dans toute l'Europe. Elle est commune aux environs de Paris. \^ o i\\ hvc oidos Jfarfttme.f . Vflnn.f pin.T. 1. a. b. Arronvrte d<» 1' P^uphrai.se I Af/-o/it/rf// A'/////irir.rt'a' / 2. a-c. \A. d<> l' Kral)l<- I />/, Arert.r / BOMEYCOIDES. ACRONYCTE MÉGACÉPHALE. ACRONYCTA MEGACEPHALA. PI. ii. fi^. -x. Nocturnes. God. Dup. tom. vi. pag. 248. PI. 88. fig. (». Elle est un peu aplatie et d'une consistance molle. Ses poils sont longs, soyeux, fins, rares et noirs sur la région dorsale , assez fournis et blancs sur les côtés. Le fond de sa couleur est d'un gris-jaunâtre sale. La région dorsale est oc- cupée par une série de grandes taches con- fluentes , piquées, de la couleur du fond , et sur lesquelles, en les observant avec attention, on voit la trace des trois lignes longitudinales. Sur le dixième anneau il y a une tache subcordi- forme , d'un blanc sale et cerclée de noir. Les trapézoïdaux sont verruqueux, d'un orangé pâle, et donnent naissance chacun à un poil. Les la- téraux, qui sont de la couleur du fond , fournis- sent chacun un petit faisceau de poils blancs. Les stigmates sont très-apparents , noirs , et au- dessus d'eux, se voit une ligne longitudinale de même couleur que la bande dorsale. Le ventre et toutes les pattes sont d'un jaune d'ocre. La tète est extrêmement grosse, globuleuse , noire, r5 BOMBYCOIDES. avec la partie frontale d'un gris-cendré. C'est , comme ou sait , de cette disproportion de la tête que l'insecte a tiré son nom. On trouve communément cette chenille de- puis la fin de juillet jusqu'en octobre, sur les différentes espèces de peupliers ; elle se tient souvent repliée sur elle-même à la manière des Ceropacha Or, Octogesiina, 6/c.,'mais, quoiqu'elle se cramponne aux feuilles de son mieux , on par- vient à la faire tomber en donnant un coup sec sur le tronc. Parvenue à l'époque de sa transformation, elle se retire entre les écorces, y file une coque grisâtre assez consistante, et s'y change en une chrysalide cylindrico-conique, un peu allongée, à articulations abdominales assez marquées , d'un brun foncé. L'insecte parfait éclôt dans les premiers jours de juin , et se trouve comnnniément dans tous les lieux plantés de peupliers. A. GUENÉE. Uo m \)\v oï(i o s Sort uni e^i P/. II. a.b. Aci-OIW'Cir M<'-Q;i\c<-[)liAl(> /. I, ■/■/>/////•/// J/n/ir/'/y///ti//r J i(^. de 1.1 l'iillcnoc / /-■/. /ft/////>/'.r J BOMr.YCOlDES. ACRONYCTE DE LA PATIENCE. ACRONYCÏA RUMICIS. pi. ii. fig. i. a, îi. Nocturnes. God. Dup. toii). vi, pag. 2/4 1. pi. 88. (ig. 2. Elle est d'un brun-noir , avec des tubercules d'une couleur un peu plus claire, surmontés chacun d'une aigrette de poils roux , excepté ceux des tubercules du troisième anneau qui sont noirâtres, en même temps qu'ils sont un peu plus longs que les autres. Tout le long et sur le milieu du dos, règne une rangée de taches d'un rouge - minium , bordées de noir , dont deux sur chaque anneau, savoir : une linéaire et transversale sur le bord postérieur, et une plus large et de forme irrégulière, au milieu. Cette rangée dorsale de taches rouges est placée entre deux séries latérales de taches blanches presque carrées, et disposées obliquement, de manière que la partie élevée .se dirige vers l'anus. Ces taches ne sont qu'au nombre de huit de chaque côté, dont deux sur chaque anneau, attendu que les deux premiers anneaux , le quatrième et le douzième en sont dépourvus. Entre les stig- mates et les pattes règne une bande sinuée , or- dinairement rougeâtre sur les trois ])remiers an- i5 UOMCYCOÏDES. neaux, et blanche sur les autres , avec une tache rouge sur chacun d'eux, qui se fond plus ou moins dans la couleur blanche de la bande qui est quelquefois lavée de jaune-soufre. Les stig- mates sont petits et d'un blanc pur. La tête est brune et m.trquée d'un A jaune. Les pattes écail- ieuses sont d'un noir luisant; les membraneuses et le dessous du ventre sont d'un brun-noirâtre. Dans l'état de repos, la partie antérieure du corps est plus renflée que le reste, surtout le troisième anneau , et le onzième anneau est un peu relevé en bosse. Cette chenille ne vit pas seulement sur Impa- tience, comme le nom de son papillon semble- rait l'indiquer; mais elle vit aussi sur beaucoup d'autres plantes, telles que les mauves, les or- ties, la persicaire , la laitue, et même sur plu- sieurs espèces d'arbres ou d'arbustes, notamment la ronce, le rosier, le lilas , le peuplier, le saule et le bouleau. On la trouve depuis la fin de juin jusqu'en automne. Sa transformation a lieu dans inie coque grisâtre assez solide, qu'elle fixe aune branche d'arbre, et dans le tissu de laquelle elle fait entrer des brins d'écorce ou de feuilles sè- ches. Ija chrysahde est d'un brun-noir, cylin- drico-conique. L'insecte parfait en sort au bout de trois semaines; mais cela n'a lieu que pour les chenilles qui se transforment dans le cou- BOMBYCOÏDES. laiit de l'été, car celles qui sont plus tardives passent Ihiver en chrysalide, et ne donnent leur papillon qu'en mai de l'année suivante. L'acronycte de la Patience se trouve commu- nément dans toute l'Europe. DUPONCHEL. r, \ TOC A LIDKS. GATOCAÎA DU FRENE. CATOCALA FRAXINl. PI. i. fi^'. i NocUiriios. God. loin. v. pai;. 5o. pi. /|.^. fii^. i. La chenille de cette Catocalide est d'un blanc tantôt légèrement verdâtre ou bleuâtre, tantôt jaunâtre et plus ou moins parsemé de petits points noirs, formant quelquefois, par leur ag- glomération symétrique, des espèces de losanges ou de chevrons sur chaque anneau. Le huitième anneau est un peu relevé en bosse, et sa moitié postérieure, comme la moitié antérieure du neu- vième, est fortement lavée de noirâtre. Le onzième anneau est bordé postérieurement de cette même couleur, et surmonté de deux petits tubercules couleur de chair. Les stigmates sont d'un blanc- bleuâtre et finement cernés de noir. La tète, échancrée en cœur, est également bleuâtre, bor- dée de couleur de chair, et marquée sur le de- vant de plusieurs petites lignes noires. Toutes les pattes sont de la couleur du corps. Les cils qui garnissent les côtés de chaque anneau sont blanchâtres. Le dessous du corps est d'un blanc- i5 C ATOC ALIDES. bleuâtre, avec sept taches noires arrondies, dont une sur chacun des i'^"', i% 6% 7% 8% 9* et lo*" an- neaux; les deux premières sont beaucoup moins grandes que les autres. Le nom de Noctuelle Fraxini, donné parles premiers auteurs à ce lé- pidoptère , ferait supposer que sa chenille vit particulièrement sur \q frêne. Cependant nous ne l'avons jamais trouvée sur cet arbre , mais toujours sur les différentes espèces de peupliers, et principalement sur le tremble ( popuhis tre- mula ) et \q peuplier blanc ( populus alba ). Quel- ques auteurs lui assignent aussi pour nourriture le saule , le bouleau , le noisetier^ X érable, Xorme et le châtaignier; mais ce ne peut être qu'acci- dentellement et à défaut de peupliers qu'elle aura été rencontrée sur ces arbres. Quoi qu'il en soit, c'est depuis le commencement de juillet jusqu'à la mi-août qu'il faut la chercher. Cette chenille est très-vive et s'agite beaucoup lorsqu'on la touche. Lorsqu'elle est parvenue à toute sa taille, elle file entredes feuilles un cocon très - lâche de soie roussâtre , et s'y métamor- phose en une chrysalide pyriforme d'un brun- marron saupoudré de blanc-bleuâtre, et termi- née à l'anus par quatre crochets, dont deux grands et deux petits. Ce qui distingue cette chrysalide de celles des autres espèces du même genre, sui- vant Godart, c'est qu'elle a de chaque côté, sur C A TOC ALI UFS. ie quatrième et le cinquième segments, deux pe- tits tubercules bleus. L'insecte parfait se déve- loppe au bout de trois semaines ou d'un mois , suivant que le temps est plus ou moins chaud , et se montre depuis le milieu d'août jusqu'à la fin d'octobre. La Catocala du Frêne se trouve dans le nord et dans le centre d'une grande partie de l'Eu- rope. Elle n'est pas rare aux environs de Paris , surtout dans le parc de Versailles. DUPONCHEL. Ca ( oralides, 1. Caiocala du Fiôup f/^atoMi^ Fraa-im' / •2. a.L. id. Clioisic { id. £lecta J CATOC A 1 IDES. CATOCALA CHOISIE. CATOCALA ELECTA. Pi. i. fig. a. a. b Nocturnes. God. tom. v. pag. 60. pi. 46. iig. 1. La. chenille de cette Catocalide est d'un gris- violâtre qui s'éclaircit à certaines places , avec une raie longitudinale d'un blanc -jaunâtre de chaque côté du corps. Cette raie, souvent àpeine marquée, est surmontée d'une rangée de tuber- cules roux qui donnent naissance à de petits poils gris, et qui sont disposés ainsi qu'il suit: im sur le deuxième anneau , deux sur chacun des quatre, cinq, six, sept et neuvième anneaux, et un sur les huitième et dixième : les autres en sont dépourvus. Indépendamment de ces tubercules, on en voit un beaucoup plus gros sur le milieu ji„cv/a j 2- id. Saiipouclréc / l'd. fon.i-i)e/\M J •5- id. Parée ( u/. A/hmmit/a ) irADimiDES, DIANTH^CÏE SAUPOUDRÉE. DIANTH^CIA CONSPERSA. PI. ii.ik'. 2-3. Nocturnes. God. Dup. tom. vu. pag. 354. pl. o5. fi", i. J'ai donné à l'article de la Capsincola une description détaillée qui abrégera celle-ci; car, ainsi que je l'ai dit, ces deux chenilles sont ex- trêmement voisines. Elle est rase, atténuée aux extrémités, d'un jaune d'ocre un peu roussâtre, souvent teinté de rose sur les premier et dernier anneaux ;. les incisions , quand elles sont repliées, tirent aussi sur cette dernière couleur. La vasculaire est aussi sur les anneaux autres que les trois pre- miers et le dernier, perdue dans une ombre plus ou moins prononcée, qui forme une laro^e ligne, plus foncée dans les incisions. Les traits obliques en V et les trapézoïdaux sont comme dans la Capsincola. Mais l'angle du V ne porte point ici de teinte différente de celle du fond. La sous -dorsale n'est pas plus visible. La sti»^- matale est plus claire que le fond, et bordée d'atomes bruns qui, le plus souvent, n'ont au- cune forme arrêtée. Les stigmates sont de la couleur du fond et cerclés de noir. En arrière on voit, à l'aide de la loupe, le point pilifère 01- I •> HADEWIDES- dinaire , mais très-petit. Il en est <,le même des deux ventraux. Le ventre et les pattes sont d'une couleur de chair jaunâtre. La tête est luisante,^ à peu près de la couleur du fond , avec deux traits bruns. La plaque de la nuque est comme chez la Capsincola. Cette chenille vit quelquefois de la même ma- nière et sur les mêmes plantes que la Capsin- cola. On la trouve même aussi sur les silène in- flata et nutans ; mais sa nourriture la plus ordi- naire est le Ijchnis flos cuculi , plante qui croît abondamment dans tous les prés humides. En examinant ses graines au déclin du soleil ^ on est presque sûr de rencontrer des chenilles grim- pées au haut des tiges et occupées à dévorer les capsules. Elles y trouvent même une retraite quand elles sont encore jeunes; mais, quand elles ont atteint toute leur taille, elles se reti- rent au pied de la plante , car la capsule est alors beaucoup trop petite pour les contenir. C'est dans le courant de juillet que la chasse à cette espèce de chenille est la plus productive. La Conspersa s'enfonce en terre comme la Capsincola, et, sans faire une coque plus solide, s'y change en une chrysalide absolument sem- blable, et munie comme celle-ci d'un bouton ventral et de deux pointes anales divergentes. Le papillon éclôt dans le courant de juin de l'aimée suivante, A. Guknéiî. HADENIDES. DIANTH^CIE PARÉE. DIANTHiECIA ALBIMACULA {concmna).Pl ii. Ilg. /,. Nocturnes. God. Dup. tom. vi. pag. SSg. pi. qS. frg. 3. Je renvoie encore pour la description détaillée de cette chenille à celles des Capsincola et Cons- persa; car c'est à peine si on peut la distinguer de la dernière. Elle est rase , atténuée aux deux extrémités , d'un jaune d'ocre un peu terreux. On voit sur la région dorsale exactement les mêmes dessins que sur la Conspersa , seulement ils sont sou- vent plus noirs et plus marqués ; les V sont d'or- dinaire plus comblés de noir dans leur angle , et par conséquent moins nets; les sous - dorsales sont généralement plus visibles , mais surtout dans les incisions. La stigmatale est complète- ment semblable , elle offre quelquefois une teinte plus rosée. Du reste, ces différences si fugitives ne sont pas même toujours bien constantes, et, quand on rencontre r^/Z'///2rtcw/<2 et la Co/^^/^e/ja sur laméme plante, il est souvent absolument impossible de i5 HADÉNIDES. les distinguer. Comme elles ont d'ailleurs les mêmes mœurs, et que leurs chrysalides se res- semblent encore plus, s'il est possible, que les chenilles, ce n'est qu'au moment de l'éclosion des papillons qu'on peut être sûr d'avoir élevé l'une ou l'autre. Cependant la chenille qui nous occupe ici a comme ses congénères une nourriture de pré- dilection, c'est le silène nulans , jolie plante qui ne croît que dans les clairières des bois mon- tueux ou pierreux. Aussi XAlhimacula a-t-elle passé longtemps pour une espèce de montagnes, quoiqu'elle ne soit pas rare dans nos pays. J'ai donné depuis longtemps dans les Annales de la Société entomologique de France (t. III, p. 198), la description de cette chenille et de la manière de se la procurer, qui est la même que pour la Conspersa. La chrysalide ressemble tellement à celles de la Conspersa et de la Capsincola , qu'il est abso- lument impossible de la reconnaître. L'insecte parfait éclôt à la même époque que la Conspersa. Il reste quelquefois deux et même trois ans en chrysalide. Cette particularité, au reste, est commune à toutes les espèces de Dian- tliœcia que j'ai élevées. A. GUENÉE. O R Tîi OSl D E S. XANTHIE SAFRANEE. A.NTHIA CR()CRA(;O.Pl. i. iï'J. i . a. I). Nocturnes. Dup. tom. vu. i'"*part. pag.447.pl. ia8. tig. i. Elxe est cylindrique , légèrement nioniliforme, nullement atténuée aux extrémités, d'un jaune- fauve strié de fauve roussâtre. La ligne vascu- laire n'est bien marquée que sur les trois pre- miers anneaux; sur les autres elle s'oblitère, et n'est plus visible que dans les incisions. Elle est , comme tout le reste des dessins, d'un gris sombre un peu roussâtre. Du bord postérieur de chaque anneau, à commencer du troisième, part un trait oblique qui par sa réunion avec celui de l'autre côté forme un V bien prononcé. Ce V renferme les points trapézoïdaux antérieurs qui sont lé- gèrement saillants , un peu plus clairs que le fond et cernés de roussâtre; les deux postérieur.s sont moins visibles et contigus à sa partie ex- terne, mais sur le onzième anneau ils deviennent très-apparents , grands, saillants , ovales, et d'un blanc - jaunâtre ; ils y sont bordés anlérieure- t O R T fi OS I D E S. ment par du brun obscur qui comble une partie du Y. On voit parfois , surtout sur les derniers anneaux, un second V renfermé dans le premier, mais dans un sens opposé et passant par- dessus les points trapézoïdaux antérieurs ; mais il n'est jamais très-distinct. La ligne stigmataîe n'existe pas; mais les stigmates, qui sont d'un jaune sale cerclés de noir, sont placés sur un gros point noirâtre, qui envoie parfois un trait ombré vers l'extrémité antérieure des branches du V. On voit au-dessus , en arrière et au-dessous des stig- mates, des points à peu près semblables aux tra- pézoïdaux; mais ils se confondent facilement avec les stries qui couvrent la chenille. La tête est jau- nâtre, réticulée de roussâtre. La plaque de la nu- que est mate, veloutée, un peu plus roussâtre que le fond , et marquée de points d'un blanc- jaunâtre, et d'une fine ligne médiane de même couleur. Le ventre et toutes les pattes sont d'une couleui' plus claire c|ue le fond. Cette chenille vit en mai et juin sur le chêne ( quercus rohiir ) ; dans sa jeunesse elle a une sorte d'analogie avec celle de la Cerop. Ridens. Elle n'est pas extrêmement commune, mais on l'élève très-facilement ; aussi son papillon n'est- il rare nulle part. Vers la fin de juin, elle s'enfonce en terre et s'y change, sans former de coque bien caracté- OR TU os I DES. risée, en une chrysalide d'un brun-rouge, assez raccourcie , avec une gaîne ventrale légèrement proéminente, et la partie postérieure terminée par deux petites pointes fines , recourbées et conni ventes à leur extrémité. Le papillon éclôt à la fin de septembre et dans le courant d'octobre. A. GUEWÉE. .Xûv/itrne^ 0 r l 11 o s i d e^ s 1. a-r. Xauthie SaTranée l'JetTithia frr>Cfa(/oy 2. a, 1). OlualosoiUC Tioiôp ((h/irr/o.i-inna /bi/>t,/ / O K 1 II (> S 1 D K S. OMALOSOMli TIGRÉE. OMALOSOMA RUBIGINEA. Pi. i , (ig. 3. a. b. Nocturnes. Duj). toin. vu. i'^ part. poij. 137. pi. 109. fi^'. 6. Cette chenille forme une anomalie dans celte tribu , en ce qu'elle «st couverte de poils très- visibles; aussi serait-on tenté au premier abord de placer l'insecte parfait dans les Dombjcoïdes auprès des u^cro/^T^c^â;; mais après un examen at- tentif, on est forcé de le rapporter à la tribu des Orthosides , dont il a tous les caractères. Néan- moins plusieurs particularités , jointes à celles qu'offre la chenille, ne permettent pas de le lais- ser dans le genre Cerastis y et nous avons cru de- voir en former im genre séparé. La chenille n'est ni longue ni difficile à dé- crire. Ses incisions sont profondes et la rendent très-moniliforme. Sa coideur varie depuis le brun fauve jusqu'au brun sépia. Dans tous les cas, le premier anneau est plus foncé que les suivants; il est, ainsi que le second, dépourvu de taches. Sur le dos de chacun des autres , on voit deux i3 O KTIIOSIDES. rraits éj3ais noirs, tiès-raj^prochés, et mémo le plus souvent confluents et ne formant qu'une seule tache carrée. Les poils sont d'un brun- fauve ou mordoré. La tète est luisante, d'un brun- noir, et les pattes participent de la couleur du fond. On trouve cette chenille en juin et juillet. Elle se nourrit de différents arbres, et vraisemblable- ment aussi d'arbrisseaux et de plantes basses ; pour nous, nous l'avons toujours élevée avec des feuilles de chêne, qu'elle mange fort bien en cap- tivité. Parvenue à toute sa* taille vers la fin de juillet, elle se fabrique à la surface de la terre une coque molle mêlée de terre et de soie, et s'y change en une chrysalide d'un brun -jaunâtre, assez courte, un peu déprimée sur le dos, et à partie postérieure très-coniqùe, et terminée par quelques pointes courtes. Le papillon éclôt depuis le milieu d'octobre jusqu'à la mi-novembre. Il habite principalement la Hongrie et le centre de la France. A. GUENÉE. O R T II os 1 DES. OKTHOSIE DE LA LYCHNIDE. ORTHOSIA PISTACINA. Pl. i, fig. %. a-c. Nocturnes. Dup. tom. vi. pai,-. ii3. pl. 80. tig. 5. Elle a la taille et le port ^Oleracea. Sa cou- leur varie extraordinairement. Le plus souvent elle est d'un vert obscur un peu jaunâtre , et par- semée d'atomes d'un rouge plus ou moins bri- queté. Ces atomes sont tantôt clairsemés , et taii- tôt si nombreux qu'ils couvrent presque entiè- rement la couleur du fond. Quelquefois, mais bien plus rarement, ils sont d'un blanc-jaunâtre pâle, et à peine visibles sans le secours de la loupe ; mais cela n'arrive que dans la variété d'un beau vert que nous représentons fig. c. Dans tous les cas elle a sur le vaisseau dorsal une ligne géminée, continue, de la même cou- leur que les atomes. Au-dessous on en voit une autre semblable, également géminée, mais quel- quefois interrompue quoique rarement ; entre ces lignes, on aperçoit les points trapézoïdaux qui sont blanchâtres, cerclés intérieurement de rougeâtre et tous bien visibles. Un point sem- i3 () P, T H O s I I) h S. biabie, mais un p(;u moi us apparent, se voit au- dessus de chaque sliginate. La bande stigmatale est assez large, très -continue, très -arrêtée des deux cotés, d'un jaune-verdâtre pâle, et un peu blanche dans sa partie supérieure. Cette partie blanche porte les stigmates qui sont petits, et très- finement cerclés de noir. Chacun d'eux est suivi d'un gi'os point irrégulier noirâtre ou de la couleur dos atomes, lequel est contigu à la partie supérieure de la bande , et placé parmi les atomes qui y sont d'ordinaire plus accumulés que partout ailleurs; ce point varie pour la gros- seur, mais il est rare qu'il manque tout à fait. Au-dessous de la bande stigmatale on retrouve encore quelques atomes , et ou aperçoit deux points superposés semblables aux trapézoïdaux; après quoi le ventre devient d'iuje couleur pâle et uniforme. Les pattes, vraies et fausses, sont iiu même ton que le ventre, avec l'extrémité rou- geâtre. La tête est aussi de la même couleur, plus ou moins réticulée de rougeâtre. Enfin la plaque de la nuque est de la couleur du fond , mais sans atomes, et l'origine des trois lignes n'y est guère visible qu'à la loupe. Chez la variété verte c|ue nous donnons, fîg. b, la plupart des caracières ont disparu. On ne voit plus sur le vaisseau dorsal qu'une sorte de filet plus foncé, et les lignes sous-dorsales sont presque O H T ir OS I DES. entièrement oblitérées. Enfin les points sont tous blancs, et à peine visibles. Aussi cette variét» a-t-ellebeancoup de ressemblance avec certains individns de Flavicincta; mais la différence de port, et une foule de nuances indescriptibles l'en feront toujours distinguer par des yeux un jieu exercés. D'ailleurs, ainsi que nous l'avons dit, une oblitération aussi complète est extrême- ment rare; sur plus de soixante individus que nous avons sous les yeux , elle ne se montre qu'une fois. La chenille de Pisfacinanest pas rare dans le centre et le riord de la France. On la trouve pen- dant le mois de mai et au commencement de juin sur plusieurs plantes basses, mais surtout sur les rumex , cris pus , acetosa,patientia , etc. , contre les tiges desquels on la. trouve souvent collée, et dont elle ronge les fleurs et les bou- tons dans sa jeunesse. C'est principalement dans les prés qu'il faut la chercher; cependant nous Tavons aussi trouvée dans des bois arides et raontueux ; seulement elle recherche alors les parties ombragées. Jusqu'à la seconde ou troisième mue, elle est d'un vert-blanchàtre ou jaunâtre très-pâle, avec les lignes et les points peu marqués et sans au- cun atome rougeâtre. Vers le milieu de juin , elle s'enfonce en terre OIÎTHOSI J)ES. et s'y change en une clirysalide d'un rouge-brun, ayant les anneaux de l'abdomen assez monili- fornies, le dos un peu déprimé latéralement, et l'extrémité anale obtuse et terminée par une pointe à peine saillante. L'insecte parfait éclôt en octobre et novem- bre ; il est commun partout et varie extrême- ment. A. GUENÉE. ()K THOSI UF.S. CERASTE CHAIAIN. CERASTIS SPADICEA. PI. ■>.. fi-. 1 1. a. b. Nocturnes. Dup. toni. m. pay. 92. pi. 79. fig. i. ( Noct. de l'Airelle , var. ) Cette espèce est depuis longtemps figurée dans Hubner sous tous ses états , mais le pa- pillon ressemble tellement à certaines variétés de Faccinii, que personne jusqu'ici n'a voulu ajouter foi aux figures de l'iconographe alle- mand. Nous-mème , avant d'avoir élevé la che- nille séparément , nous étions tombé dans la même erreur ; mais il y a environ trois ans , ayant ramassé une grande quantité de chenilles de Cerastis , nous nous aperçûmes d'une diffé- rence constante entre elles, et nous les isolâmes. Le résultat de cette éducation nous surprit, et nous crûmes nous être trompé; mais, ayant ré- pété deux ans de suite la même expérience, sur plus de trente individus de chaque espèce , il fallut bien nous rendre à l'évidence, et donner rai- son à l'auteur que nous venons de citer. Seule- ment, nous devons dire que la figure de sa che- '7 ORTHOSIDES. iiille de Spadicea n'est pas exacte; outre qu'il l'a représentée dans une attitude forcée, il l'a chargée de traits obliques qui ne se trouvent point dans les individus que nous avons obser- vés ; il est donc probable qu'il n'en a vu qu'une variété, car nous ne saurions supposer qu'elle forme une troisième espèce. Quoi qu'il en soit, voici la description de la notre: nous la donnons sur la même planche que celle de Faccinii, et nous pouvons affirmer qu'elle en diffère constamment non- seulement par les dessins et les couleurs, mais encore par la nourriture et l'époque d'apparition , ainsi qu'on le verra dans leurs articles respectifs. La chenille de Spadicea est d'un brun d'écorce, ou pour mieux dire couleur de terre d'ombre , finement marbrée de brun -jaunâtre. Vue à cer- tains jours, elle a un aspect velouté; le plus sou- vent elle tire un peu sur le verdâtre, mais cette couleur ne lui est pas propre et doit être attri- buée aux aliments dont elle se gorge avec avi- dité. La ligne vasculaire est très-déliée, à peine visible et souvent presque nulle. Elle est plus ou moins ombrée de brun de chaque côté , et cette ombre persiste toujours dans les incisions. Puis viennent les points trapézoïdaux, petits, lé- gèrement cerclés de brun-roussàtre, et se con- fondant presque avec les n)arbrures du fond. De ORTIIOS IDES. ces points, les deux antérieurs sont ordinaire- ment plus marqués et souvent seuls visibles. La ligne sous-dorsale est fine , ombrée inférieure- ment de brun foncé , et \ espace qui se trouve compris entre elle et la stigmatale est visible- ment plus obscur que le fond. Cette dernière ligne est médiocrement large, nettement cou- pée supérieurement , peu distincte inférieure- ment, de la couleur du ventre; elle porte les stig- mates, qui sont entièrement noirs. Avec un peu d'attention, on distingue au-dessus de ceux-ci un petit point semblable aux trapézoïdaux; il y en a également deux au-dessous de la ligne stig- matale , puis les marbrures disparaissent et font place à la couleur du ventre, qui est d'un gris- verdâtre uni. La plaque de la nuque est d'un brun-noir velouté, mais non luisant; elle est mar- quée de trois lignes blanchâtres bien distinctes, et dont les deux latérales beaucoup plus mar- quées que la médiane. La tête est d'un brun- roux luisant , avec deux traits bruns plus ou moins marqués. Toutes les pattes sont de la cou- leur du ventre. Dans le jeune âge, celte clienille est verte , et elle ne passe guère au brun qu'après la seconde ou la troisième mue. Elle vit alors sur les jeunes pousses du prunellier {prunus spinosa) et de Vaubépine ( craiœgus oxyacanthd)\ mais quand ORTHOSFDKS. elle approche de l'âge adulte, elle descend à terre, se nourrit d'une infinité de plantes basses, telles que les jumex ,\qs, alsine , [e&plantago, etc.^ etc. sous les feuilles desquelles elle se cache pendant le jour. On commence à la trouver dès la fin d'a- vril ou le commencement de mai. Parvenue à toute sa taille vers le milieu de juin, elle s'enfonce en terre, où elle se file une coque ovoïde, médiocrement consistante, très- mélée de grains de terre, et elle s'y transforme en une chrysalide luisante, d'un rouge-brun, à peau très-fine comme toutes celles des Cerastis ., et terminée par une pointe. Le papillon éclôt depuis le commencement d'octobre jusqu'à la fin de novembre ; il n'est point rare , et nous le croyons tout aussi ré- pandu que Vaccinii. A. GUENÉE. 0 ri h () s 1 (I (' s . .„,.. ., D.larne M ''î" """•'^" \. a. l). (\'rasl(> ("lialaiu ( (rrii.r/i\r Sporticra / 2. a 11. ium<;ji/ . 1 a-r Cl.'-.if.hanr' d^ la L...,i..c i.t,;.,/,,,,,., /.un,r„r , ■J -i-» Cli-'n.Ii'P ,hi .,,-<^ A :\U\\f',W inniriclfo Deio/iinn I \ YM IVIDES. CUCULLIE DE LA SCROPIIULAIRE. CUCULLIA SCROPHULARLE. l'I. 2. fiy. 1. .i-h. Noctuiiies. Goci. Diip. tom. 7. i'*' part. pai;. 396. pi. ïiI\. H- ^• / C'est à tort que, dans notre histoire de cette Cucullie, nous avons supposé, d'après l'auto- rité de M, Marchand de Chartres , qu'elle pour- rait fort bien n'être qu'une variété de la Fer- basci. Nous avons reconnu depuis qu'elle forme réellement une espèce distincte, et la description et la figure que nous donnons aujourd'hui de sa chenille en fourniront la preuve. Cette chenille est d'un blanc mat légèrement bleuâtre, avec une tache d'un beau jaune sur le milieu de chaque anneau. La tache du premier anneau est divisée transversalement par deux rangées de points noirs , et il en est à peu près de même de celles du second et des trois der- niers anneaux ; mais chacune de celles des anneaux intermédiaires est marquée de deux croissants noirs qui se touchent par leur con- vexité , de manière à former comme un x sur XYLINIDF.S. le dos de chaque anneau. On voit en outre, sur les parties latérales de chaque segment, quatre gros points noirs disposés en carré, et au milieu desquels on aperçoit les stigmates qui sont éga- lement noirs et placés sur le bord d'une petite tache jaune souvent à peine marquée. La tète est jaune et marquée de dix points noirs et de quatre traits de la même couleur, disposés deux par deux, et dont ceux du milieu sont plus gros que les autres. Les pattes sont également jaunes, avec un point noir à la base de chacune. Le des- sous du corps est d'un blanc -bleuâtre comme le dessus , avec une rangée transverse de petits points noirs sur les i^"^, îi*, 3^ 4^, 5^, ii^ et la*" anneaux. Ces points sont très-rapprochés , et plus nombreux sur les anneaux dépourvus de pattes. Dans son jeune âge, cette chenille est entiè- rement jaune avec des points noirs. Dans l'âge adulte, ce qui la distingue principalement de celle de la Verbasci , c'est qu'elle n'a qu'une seule rangée dorsale de taches jaunes, tandis que celle-ci en a deux, indépendamment des taches jaunes latérales qui , chez cette dernière, sont toujours très -larges et se réduisent à des points à peine visibles dans la Scrophulariœ. On trouve cette chenille en juillet sur les scrophulaires aquatique et noueuse ( scrophu- X Y L 1 N I n E s. lana aqualica et nodosa ) , dont elle mange de préférence la fleur et le fruit. On la rencontre aussi quelquefois sur la blattaire ( verbascum blattaria ). Elle se métamorphose de la mèm(^ manière que la Ferbasci, et son papillon éclôt à la même époque. Sa chrysalide ne diffère de celle de cette dernière que par une plus petite taille. La CucuUie de la Scrophulaire se trouve dans plusieurs parties de l'Allemagne et de la France. Elle n'est pas rare aux environs de Paris. DUPONCHEL. X V riiiid l'i /y. 1. a,l). (\icnlhc (le 1,1 S(i(i|)luilp/)ii// /t.r J O. vA. de la Taiiiiusip / id . ï'fjrirt ft'// J X Y r> I IN' I I) K s. CUCULLIE DE EA MOLENE LYCHNIS. CUCULLIA LYCHNITIS. Pi. 2 ûii x.. Lépidopt. de Corse. Rainbur. Auii. de la Soc. ent. (i8'iu). tom. 1 1. pi. I. fig. ?>. c. Elle est d'un blanc mat légèrement jaunâtre ou verdàtre , avec une bande transverse d'un jaune citron sur chaque anneau, bordée anté- rieurement par deux points noirs et postérieu- rement par deux lignes noires plus ou moins fines suivant les individus, légèrement arquées et se joignant sur le milieu du dos. Ces lignes sont remplacées par des points sur les trois pre- miers anneaux ainsi que sur le dernier. On voit en outre, sur les côtés de chaque anneau, quatre points noirs disposés en losange, et dans le mi- lieu desquels on aperçoit les stigmates qui sont bruns. La tête est jaune et marquée de chaque côté de cinq ou six points noirs, et l'on en voit d'autres plus petits et plus nombreux au cen- tre et vers la partie inférieure qui avoisine la bouche. Les pattes écailleuses sont d'un blond transparent et les membraneuses blanchâtres , avec leur extrémité jaune et un point noir à leur i5 X Y LIN IDES. base. Le ventre est de la couleur du reste du corps, et traversé, sur chacun des anneaux dé- pourvus de pattes , par une rangée de petits points noirs. On rencontre quelquefois une variété dont le fond est entièrement jaune, avec les incisions plus pâles et quelques petits points noirs plus ou moins distincts qui rappellent le dessin des individus ordinaires. La chrysalide ressemble à celle de la Verbasci, avec cette différence que la gaine de la trompe et des pattes est beaucoup plus courte et n'at- teint pas le dernier anneau. Cette chenille vit sur tous les verhascuin à tige rameuse, tels que tyc/initis , pulverulenturn , ni- grum , sinuatiim , phœnicewn , etc. , dont elle mange les fleurs et les fruits. Elle paraît plus tard que les autres. On la trouve en juillet et août, et son papillon éclôt en mai ou juin de l'année suivante. M. Rambur est le premier qui ait distingué cette espèce de la Scrophulariœ j^sec laquelle il paraît qu'on la confond encore en Allemagne. Elle se trouve dans toute l'Ein'ope tempérée et méridionale. J'ai trouvé communément sa che- nille dans les environs de Florac (Lozcie), lors du voyage que j'y tis en i8^3. DrPONCTÎEL. XYI. IN 1 DKS. CUCULLIE DE LA TANAISIE. CUGULLIA TANACETI. Pi. -jl. fk'. ?>. Noctiuiips. God. Dup. toiii. 7. i*^ part. pay. 429. j)!. 126. %. 4. Elle est d'unblanc luisant légèrement bleuâtre, avec cinq raies longitudinales d'un jaune citroii, dont trois dorsales et deux latérales. Tout le corps est en outre parsemé d'un grand nombre de points et de petits traits noirs , dont quelques- uns plus gros que les autres , et tous rangés sy- métriquement. La tète , de la couleur du corps, est aussi ponctuée de noir, et les points y sont disposés sur deux lignes circulaires , à l'excep- tion de ceux du milieu, qui forment nne espèce de triangle bordé de jaune extérieurement. Toutes les pattes sont d'un blanc-bleuâtre, avec \\n gros point noir à la base des membraneuses. Le dessous du corps est aussi d'un blanc- bleuâtre et parsemé d'une midtitude de petils points noirs. Pour compléter cette description, nous devons ajouter que lorsqu'ojî examine cette clienille à la XYLINIDI s. loupe, on s'operçoit que la plupart des points noirs sont surmontés d'un petit poil de la même couleur. Cette chenille vit non-seulement sur la tanaisie {tanacetum vulgare), comme son nom l'indique, mais encore sur X absinthe [artemisia absinthiuni)^ X armoise [artemisia vulgaris\\ aurone {aj^temisia ahrotanwn ) , la matvicaire ( matricaria parthe- nium ) , et enfin sur la camomille ( matricaria chamomilla). C'est ordinairement en août qu'on la trouve parvenue à toute sa taille. Elle ne tarde pas alors à se former une coque ovoïde très-solide, composée, comme celle de la CucuUia Verbasci , de grains de terre réunis avec des fils de soie, tantôt dans l'intérieur de la terre, tan- tôt à sa surface. Sa chrysalide est verdâtre , avec l'enveloppe des ailes et la gauie de la trompe et des pattes d'im brun-jaunâtre. L'insecte parfait éclôt quel- quefois en septembre de la même année, mais le plus souvent en juin de l'année suivante. Cette espèce se trouve dans plusieiu^s con- trées de l'Allemagne ainsi que dans le centre et le midi de la France. L'individu figuré m'a été remis par M. Bagriot, amateur zélé, qui l'a pris sur l'absinthe dans son jardin, à Vaugirard, près Paris. DUPONCIIEL. PII A.LKrClDES. URAPTERIX DU SUREAU. OURAPTERIX SAMBUCATA. Pi. i. 6y. i-a. Nocturnes. Dup. tom. v. i""* part. p. X99. pi. 184. fig. 1. Parmi les chenilles qui ont reçu le nom gx- \ivess\î à'^rpenteuses en bâton ^ce\\e.-c\ n'est pas une (les moins extraordinaires; il en est peu qui offrent une ressemblance aussi parfùte avec une petite branche de bois mort. Elle est fort longue, très-effilée, surtout dans sa partie antérieure; en outre les premiers an- neaux sont très -aplatis. Le troisième est renflé antérieurement, surtout sur le dos, et la paire de vraies pattes qu'il porte est notablement plus saillante que les deux autres. Le cinquième an- neau est nuiui de chaque coté d'un appendice tu- berculeux très-gros, un peu allongé, en forme de bourgeon, et cet aiuieauest en outre renflé sur le dos. Le septième porte, aussi sur la région dor- sale, une pnUubérance bien saillante et un peu recoiu'bée en avant , surtout quand la chenille affecte certaines poses. Quant aux anneaux sui- vants , ils sont piiÀSes irrégulièrement, et bien M P/î ALEK IDrS. qu'au nombre de cinq, ils n'occupent pas plus de longueur qu'un seul des anneaux intermé- diaires. Cette bizarre conformation , que pré- sentent au reste tontes les chenilles arpenteuses, est ici plus prononcée que chez aucune autre. Le clapet anal se termine par deux pointes assez longues. La tète est assez forte , légèrement con- vexe, avec sa partie antérieure plus large et cou- pée presque carrément. Après avoir décrit la conformation de cette chenille, nons allons maintenant parler de ses couleurs et de ses dessins (i). (i) Ct'sl ici le lieu de prévenir nos îecleui-s que nous suivrons ceUe marche dans toutes nos liescriptions de géo- mètres. Voici les raisoiis qui nous ont déterminé à l'adopter : En entomologie comme en l)otanique, les coideurs ne peuvent être considérées que comme des caractères très- secondaires. Elles varient d'un individu à rautre,soit pour l'intensité , soit pour les nuances, et il n'est point rare de rencontrer, dans une mésne espèce, dans une même loca- lité , et souvent sur la même plante , des individus d'un jaime-clair ou d'un vcrt-pàle à côté d'autres individus d'un brun foncé on d'un rouge vif; une foule de chenilles de Noctuelles sont dans ce cas. Mais dans celles - ci au moins il reste à l'entomologiste les dessins qui, persistant presque toujours , du moins en partie , servent à rectifici' les erreurs occasion liées par les (iifférences de couleur, tandis qu'il est prive, la plupart du temps, de cette dernière ressource avec U-s Arpenteuses. A l'appui de cette assertion nous citerons. PII A 1,1; NI D F S. Elle est triiii I)nni - jaunâtre ou roiij^eâtrc , tirant sur la couleur de bois, avec plusieurs li- gnes longitudinales d'un brun plus clair. La plus visible de ces lignes est la sous-dorsale , qui est souvent interrompue. I^a vasculaire,au contraire, est plus foncée que le fond, et de couleur noi- râtre, mais elle ne se voit guère que sur la partie antérieure des anneaux; elle est coupée, à la fin du troisième anneau, par une petite tache ar- entre ;uitres exemples, les chenilles des espèces nommées Eliniguana, Rhomboidarin, Bilincata, Psiltacala, J'cnosata, Linarlata, Mtnutala , etc. , et nous ne craignons pas de dite que piesquc toutes les chenilles des Phalénides pn'senlent pins ou moins l'inconvénient dont nous venons de parler. Dans nn pareil état de choses il faudrait renoncer à dis- tinguer les genres et les espèces dans cette immense tribu , si les formes ne venaient à notre secours. Heureusement celies-ci sont aussi bizarres et aussi variées que les dessins scnil confus ou uniCoinies. C'est donc de ce côté que doivent se diriger nos études; car une fois la forme d'une Arpen- teuse bien saisie, elle est plus d'aux trois quarts reconnue. iVo^i pourquoi nous commencerons par décrire d'abord minutieusement le port, Thabitus , les appendices, etc. ; puis, dans un alinéa sepaié , nous tâcherons de donner ime idée des dessins et dis couleurs. Nous croyons pouvoir pro- mettre, d'après notie propre expérience, (\v.c cette division aidera singidièrement , dans leurs recheiehes, les entomolo- gistes (pii voudront reconnaître une rheuillc de Plialénide d'après nos descriptions. PHALENIDES. rondie d'un jaune d'ocre qui manque quelque- fois. La ligne sîigmatale est très-sinuée, et elle est placée sur ini bourrelet saillant. Les tubercules latéraux sont lavés de noir, et celui du septième anneau est ordinairement, au contraire, plus clair que le fond. La paire de fausses pattes du neuvième anneau est mi -partie de clair et de foncé. Le ventre est un peu rayé de gris. La léte et les pattes sont de la couleur du fond , parfois plus rougeâtres. Cette chenille se tient droite et roide, fixée seulement par ses fausses pattes, et souvent elle incline ses trois premiers anneaux , non vers la terre, mais de côté, comme si elle était à moitié brisée. Elle reste dans cette attitude des jour- nées entières, et il est alors très -difficile de la distinguer des branches auxquelles elle estcramr ponnée. Elle sort de l'œnf vers la fui de juillet, et en octobre, elle n'a encore atteint que la moi- tié de sa taille; elle passe l'hiver et mange un peu chaque fois que le temps se radoucit. Au prin- temps elle continue de croître, et n'arrive à l'é- poque de sa transformation que vers le milieu de juin. C'est alors qu'elle commence la cons- truction de sa coque, qui est une des choses les pins curieuses que l'on comiaisse parmi les tra- vaux des insectes. Cet article déjà trop long ne nous permet pas de décrire tous les moyens par l'Il A I.lilN 1 DES. lesquels elle arrive, sans tomber une seule fois, à se trouver suspendue en plein air clans un filet à clair-voie , entremêlé de quelques débris de feuilles , et soutenu par quatre ou cinq fils aussi fins que ceux de l'araignée, et cependant assez solides pour que la chrysalide, qui est d'une vi- vacité extraordinaire, ne puisse les casser en s'a- gitant dans son léger hamac. Nous nous borne- rons à engager nos lecteurs à suivre , comme nous l'avons fait , le travail de cette habile filandière , travail dont nous avons tâché de rendre le résultat aussi fidèlement qu'il nous a été possible dans notre dessin. La chrysalide ressemble un peu à celle des Diurnes du genre Thaïs. Elle est allongée, un peu rugueuse, d'un jaune d'ocre pâle, ponctuée et striée de noir, avec une ligne sombre sur le milieu du dos; sa partie postérieure est terminée par deux soies recourbées et divergentes. La chenille vit sur le sureau ( sambucus ni- gra), les différentes espèces de ronce, le rosier sauvage , le prunellier , etc. Le papillon éclôt à la fin de juin ou dans le courant de juillet, et n'est pas très -rare dans les champs et les prés entourés de haies. A. (illENÉE. tlfàdr/rne^r P h a 1 p 11 i d e S />/./. l Gu^nêf et I>ehgj>it 1, 2. Lraptérix du Siirea\i ( (h/j-afferùr Si'jnhfi/'afa / »)-.>. Boarmie J'aioi\Io ( Boa/-r>tiii Con,ror/H ALENIDFS. mité et terminé par deux poils divergents; au dessous on voit deux petites pointes charnues à sommet tronqué, et entre elles une troisième de même nature, qui est surtout visible quand la chenille rend ses excréments. Au reste , cette structure des parties anales lui est commune avec beaucoup d'autres Arpenteuses. La tête est aplatie par devant , presque carrée, et un peu déprimée, mais non échaucrée au sommet. La couleur de cette chenille varie beaucoup; elle est tantôt roussâtre , tantôt d'un verdâtre très-clair, mais le plus ordinairement d'un gris cendré ou verdâtre. La ligne vasculaire est vi- sible surtout dans les individus clairs, et forme un point noirâtre dans chaque incision anté- rieure. Les points trapézoïdaux sont petits , mais bien distincts , noirs. Les stigmates sont assez gros, gris cerclés de noir, et, en arrière d'eux, l'arête latéraleformesur les anneaux inter- médiaires , une tache noirâtre, un peu saillante. Les tubercules du cinquième anneau sont noi- râtres. La tête est de la couleur du corps, avec deux sourcils noirs, superposés, séparés entre eux par une teinte blanche, marquée dans le mi- lieu d'un petit point noir. Le ventre est marqué d'une ligne longitudinale claire ou jaunâtre , de chaque côté de laquelle se voit, sur chaque an- neau , un point noir. Entre les fausses pattes , la Hl[ ALENl I)KS. teinte du ventre est d'un blanc-bleuâtre ou ver- dâtre. On trouve cette chenille sur le chêne ( quer- cus robur ). Les auteurs qui nous ont précédé lui assignent pour nourriture une foule d'arbres et d'arbrisseaux d'espèces éloignées, et pas un d'eux n'a placé le chêne dans leur énumération. Pour nous c'est à peu près exclusivement sur cet arbre que nous l'avons trouvée , à maintes fois différentes, et en grande quantité, car elle est commune. C'est en août et septembre qu'on la rencontre à toute sa taille. Pour se chrysalider , elle entre en terre et ne construit pas de coque. La chrysalide est cylin- drico- conique , un peu chagrinée, d'un rouge- brun , avec l'enveloppe des ailes d'un vert très- foncé ou noir. Sa partie postérieure se termine par une seule pointe longue et légèrement bifide à son extrémité. Le papillon éclôt dans le courant de juin. Il y a des années, comme des pays, où il a deux generations- A^tjUENlÉE. !M1 A I, KN I OKS. ElTRYMENE DOLOIKF EURYMENR n()T,ABRAUrA ( PI. i, fi^'. 6-7. ) O'i liV -il Nocturnes. Dup. tom; iv. a^ part. pa^. 187. pi. t/,8. (ijr. 5. Elle est lase , clemi-liiisante , et ressemble assez à une petite branche de bouleau. La télé est plate antérieurement, bifide, mais non an- i'uleuse au sommet; le troisième anneau est très- fortement renflé , et forme comme des épaules quand la chenille est vue de face et en repos. Le huitième est un peu plus gros que les pré- cédents et porte, sur la région dorsale, un gros tubercule arrondi. La chenille est d'un gris rouge ou violâtre ta- ché par places de rouge obscur. I^a ligne vascu- laire est un peu plus claire que le fond, peu ar- rêtée; les points trapézoïdaux sont petits, noirs, un peu saillants, et les postérieurs sont éclairés de blancs. Letuberctde du huitième anneau est marqué antérieurement d'un arc brun éclairé su- périeurement (le blanchâtre, et l'on voit sur .son sommet les deux points trapézoïdaux antérieurs qui sont rétractiles à la volonté de la chenille. '7 Pli A LKiN ! Ut S. Le renflement du troisième anneau est marqué en arrière de deux points trapézoïdaux jaunâtres ou blanchâtres. Les stigmates sont petits, noirs. Le ventre est marqué sur chaque anneau de quatre points disposés comme les trapézoïdaux. La tête est d'un gris clair, marquée de rouge obscur au sommet, et on voit souvent un trait brun, un peu saillant, sur le onzième anneau- Quand cette chenille marche, le renflement du troisième anneau, si prononcé dans le repos, dis- paraît complètement. Elle vit sur différents arbres, mais c'est sur le chêne qu'on la trouve le plus souvent. Elle n'est pas très-commune, quoique son papillon ne soit pas fort rare. C'est à la fin d'août ou en septembre, c[u'elle a acquis toute sa taille; elle tile alors une coque de soie jaune, soit entre des feuilles, soit contre le tronc des arbres, et s'y change en une chrysalide cylindrico-conique un peu allongée , d'un brun-noirâtre. Le papillon éclôt l'année suivante dans le cou- rant du mois de mai , et dans les années chaudes, les petites chenilles éclosent dès le mois de juin, et subissent toutes leurs métamorphoses dans le courant du mois suivant. (.•;- .; • 5i.-7 (5o'i Vi . ■. i jfal'K-,., A. Giienée. PHA.LÉN1D1::S. BOARMIE LIVÏDK BOARMIA. LIVIDÂRIA. Pi. ii. fiy. i. a-c. Cette chenille, de forme cylindrique, est plus courte qu'allongée. Elle est glabre , ridée trans- versalement, et d'un gris cendré, avec un collier de couleur fauve ou aurore, qui n'est bien vi- sible que lorsque la chenille s'allonge, soit pour marcher, soit pour manger. Le onzième anneau est surmonté de deux petites verrues coniques et très -rapprochées par leur base. Les points nommés trapézoïdaux par M. Guenée , et qui sont plus ou moins visibles sur toutes les che- nilles, sont ici très - apparents, surtout ceux du dos des sixième et septième anneaux, qui sont plus gros et plus saillants que les autres. Tous ces points sont noirs comme les deux verrues du onzième anneau. La couleur du fond, qui est grise, comme nous l'avons dit plus haut, est nuancée de blanc à certaines places, particulière- ment le long et au-dessus des stigmates. Ceux- ci sont jaunâtres , très-petits et placés chacun sur une tache noire située obliquement sur les cotes de chaque anneau, et accompagnée pos- '7 PHALÉNIDES. térieurement d'un point fauve ou aurore. Ces taches et ces points se voient sur tous les an- neaux, excepté sur les trois premiers qui en sont dépourvus. On voit en outre sur chacun d'eux des lignes noirâtres disposées en losange, et au centre de chacune de ces losanges une tache de la même couleur qu'elles; cette tache est plus grande et plus foncée sur les sixième et septième anneaux , où elle est d'ailleurs entourée de blan- châtre. Dans l'état de repos , la tête est en partie enfoncée sous le premier anneau; elle est pres- que carrée, peu convexe, avec deux taches noires dans sa partie supérieure. Les pattes écailleuses sont noires, et les membraneuses grises comme le dessous du corps. Je dois la connaissance de cette chenille, qui n'est décrite ni figurée dans aucun ouvrage à ma connaissance, à M. Moreau, de Nuits, qui, le premier , paraît en avoir fait la découverte en France, et a bien voulu m'en envoyer deux in- dividus vivants , en accompagnant cet envoi des renseignements suivants , dans sa lettre du i^^ juin 1840. «Je ne connaissais pas, m'écrit- il, la Geom. (iLividaria, lorsque je ])ris sa chenille pour la « première fois en i8ao. Je la trouvai en battant « des prunelliers croissant sur la montagne; peu « de jours après, elle mourut. En mai i838, dix- PHALÉNIDIiS. « huit ans après, en retournant des pierres, j'en <( retrouvai une; je fouillai avec soin les buissons K voisins , et j'en pris encore cinq. Tous les pru- c< nelliers de la localité me passèrent par les mains, « mais inutilement. Dans les premiers jours de «juin, mes chenilles se chrysalidèrent ; malheu- u reusement, je n'avais que de la terre de jardin « à leur donner, et quatre de mes chrysalides se « desséchèrent complètement : les deux autres « me donnèrent mâle et femelle d'un insecte <( crispé de telle sorte qu'il me fut impossible de (c reconnaître ce que ce pouvait être; mais pour- « tant je pus m'assurer que cette espèce n'était «pas figurée dans votre ouvrage (i). « En mai i839,je pris quatre individusde mon « inconnue , qui se chrysalidèrent, comme l'an- « née précédente dans les premiers jours de juin, « et un mois après, c'est-à-dire dans les premiers « jours de juillet, je vis arriver deux mâles et une « femelle. J'avais grande envie de les faire accou- « pler ; mais pour cela il fallait en sacrifier deux, « et je n'en eus pas le courage. Mais cette année « (1840), je suis largement pourvu, et je n'yman- « querai pas. (i) La Boarmie Livide n'est pas figurée en effet dans mou ouvrage, parce qu'alors elle ne m'était pas encore con- nue; mais elle sera comprise dans le Supplément aux noc- turnes, que je termine en ce moment. PHALÉNIDES. ce Cette chenille passe l'hiver; je l'a^] prise en «décembre de l'année dernière sous des pierres, « et quelquefois collée sur le tronc du prunellier, «mais plus rarement. Cette chenille, alors très- « petite, est-elle le produit d'une seconde géné- « ration? C'est ce que je ne puis vous dire ; mais « je ne le pense pas : sa croissance est trop lente « pour que le papillon donne deux fois dans l'an- « née. Au mois d'avril , lorsque les boutons du « prunellier qui doivent donner des feuilles coni- « rnencent à grossir, cette petite chenille monte « sur les rameaux et attaque la sommité de ces « boutons. » Quant à la chrysalide dont M. Moreau ne dit rien dans sa lettre, parce qu'il a présumé que je l'obtiendrais des deux chenilles qu'il m'a en- voyées ( ce qui a eu lieu en effet ) , elle n'offre rien de particulier. Elle est cylindrico-conique, comme toutes celles du même genre , finement chagrinée et d'un noir luisant , avec cpiatre pe- tites épines divergentes à la pointe de l'anus. M. Treitschke ne parle pas de la Boarmie Li- vide , dans son ouvrage sur les lépidoptères d'Europe; ce qui fait supposer qu'elle est rare en Allemagne; cependant elle est figurée dans Hubner. M. Donzel de Lyon m'avait communi- qué l'insecte parfait trouvé par lui dans les en- virons de cette ville, avant que M. Moreau m'en eût envoyé la chenille. Duponchel. ^-ortjtrves P h a 1 é n i d e s PI. II. {„.■• l)„m,',i,/ ,.v- . I. a-i'. lio.iniuo l.i\id(- Boiirniia /.HHi/iiri ± ■ ± c/) — E c/> MES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIiDiliSNI NVINOSHilWS S3 yi ^ . z . en 2 en z en ■•** 2 en 2 liSNi NviNosHiiws S3iyvyan libraries smithsonian ins -en -