^^n. a^^ ^^:^ % «V" ^ ,jà,Âi . ..**... ^ ■» •- j ''^ ■-■■■■» 'H--*% >t.:'i:, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines Océanie C^5^- -Co Principaux Collaborateurs : Désiré Bois, Assistant du Muséum, Professeur à l'Ecole coloniale (Q»e5//oni^ horticoles). P. Cibot, Explorateur commercisil [Exploitation du caoutchouc). A. Couturier, Directeur du Bureau d'Etudes sur les Engrais [Sol, Engrais, etc.). D.Delacroix, Prof, à l'Institut agron . et à VKcoW Sup. à' h%nc.co\om2i\Q {Maladies des végétaux]. J. Grisard, Conservateur du Musée commercial à l'Office colonial [Plantes utiles en général) . P. des Grottes, Agncaheur [Canne à sucre. Cultures antillaises, en général). H. Hamel Smith, Négociant [Produits antillais sur le marché de Londres). Hecht frères & C'", Négociants [Marché des caoutchoucs). D' Laveran. Membre de l'Institut et de l'Académie de médecine [Epi^ooties). Henri Lecomte, Dir. du Labor. colonial du Muséum (Coton, Vanille, Arachides, etc.). F. Main, Ingénieur-agronome [Machines, Irrigation, Culture du ri^). A. Mallèvre, Prof, à l'Institut Agron. et à l'École sup. d'Agric. coloniale {Elevage). G. Maze 8c C'", Négocla.nxs [Marché du Havre). H. Neuville, Prépar. au Muséum {Technologie du ri^,dumanioc, du thé, etc. Ind. de fermentation). Alb. Pedroso, Agriculteur (Cw/ïz/re.? Je Cuba). Ch. Rivière, Directeur du Jardin d'essai d'Alger [Problèmes d'acclimatation, etc.). Taylor & Co., Négociants [Produits africains sur le marché de lAverpool). Voir au verso la liste des Correspothilants occasionnels. Agents à l'Étranger : Les abonnements sont reçus: à Paris : à rAdministration du Journal (lo, rue D;;lambre). à rOttice Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare . à Alexandrie 'Egypte), chez L. Schuier. — à Amsterdam, chez De Ikissy (Rokin 60). — à, Bahia, chez Reis & C- (rua Conselheiro Dantas, "K - à Berlin, chez R. Friedla.-nder & .Sohn N. W.— Karlstrasse, n — à Brème, chez L. von Masars (Petn- strasse, 6. - à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, '-«e de la Puuerie). - au Caire, cnez M="J.Barbier Librairie Centrale .— à, Caracas: Empreza Washington 1 F. G.\ anes^: R.CasUllo .M. — a nam- boure, chez C. Boysen (Heuberg, g ,. - à Hanoï etHaiphong. chez Schneider aîné. — à la Havane_ \n ''son b International Book-Store (Obispo, 41). - à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada .-- à Lonares chez Wm Oawson & Sons, 'Cannon House, Bream's Buildings, L. C). - à Managua, chez Carlos Heubereer. — à l'île Maurice, chez P. Pitot, (i, rue de la Reine, à Port-Louis), —à Mexico, criez la V" Bouret (14, Cinco de Mayo). — à New-York, chez G.-E. Stechert (9, East '6-th Street). - âi-er- nambuco, chez .Manoel Nogûeira de Souza. — à, Rio-de-Janeiro, chez Alves & C». - à ban Jose ae Costa-Rica, chez Antonio Lehmann. — à, San Salvador, chez Italo Durante y Cia. -- »; 5»ao-t^uio, chez Mello Barjona. — à. la Trinidad, che," D.-A. Maiani. planteur fPnrt-of-Spain).- à Turin. Kome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che-; tous tes Libraires /rampais et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste. Prix de Pabonnement : 20 francs Adresser toute la Correspondance : 10, rue Delambre, Paris-14' COLLABORATEURS du Journal d'Agriculture Tropicale tn plus des contributions réj;ulières de ses Rédacteurs, dont les noms sont publiés d'autre part, et des articles et notes du Directeur (non signés,, le « J. d'A. T. » a donné, depuis juillet igoi, des communications inédites de 137 colons, savants, administrateurs, explorateurs, négociants, etc., dont les noms suivent : E. A., à Saigon, Cochinchine E. Ackerniann, act. au Service del'Agric. du Sénégal. Aptelbaum, cliet de culture, en Syrie. Mme d Argollo-Verrao. à Baliia (Brésil). Arnal, négociant en vanilles, Paris. Aspe-Flenrimont, Conseiller du Comm. extérieur, Paris. Baldrati, dir. de la St.agron. d'Asmara (Erythréei. E, Baillaud, explorateur et colon (AtYiciue Occ'-i. O. Balester, négociant-iniportaleur. Paris. P Bardey, négociant en cafés, Aden. l'h, Barraclough, constructeur à Londres Benson, dir. de I agriculture à .Madras. G. Berlhelot du Chesnay, colon ^Co^go Français). Ch. Bertin, cultivateur de Ramie, act. à Paris. Bertoni, dir. de l'Ecole d'ag. d'Asuncion (Paraguay). H -,I Boeken, constructeur à Diiren (Allemagne). P. Bonâme, dir. de la Station agron. de l'ile Maurice. D-- Bonavia, anc. dir. de jardins botaniques dans l'Inde. A. Breschin, géographe.- Paris. E. Budan. ingénieur de sucrerie, à Cuba. V. Buteaux, colon à Madagascar, A Cardozo, colon à Inliambane (Mozambique). P. Carié, négociant et agriculteur, à l'Ile Maurice. D' Calmette, directeur de l'Institut Pasteur de Lille. A . r. de Castro, agriculteur .-t Cuba. A. Chevallier, botaniste, act. au Chari 1 Afrique Centrale). O -J. -A. Collet, explorateur commercial; act. à Bruxelles. O.-F. Cook, du Dép. d'Agriculture des Etats-Unis. Couput, secrétaire général du Comice agricole, Alger. R. Cuvillier, ing. agron., anc. él. de Wageningenein Holl .) Dalreaux, avocat à Buenos Ayres. L. Dammer, du Musée botanique de Berlin. Davaul, à l'unis. Dazey, agriculteur (Ramie), près Alger. Dereix frères, agr. en Colombie (C-- française du Rio-Sinu). Drummond Deane, plant, de thé ,'1 Permaad ilndes Anglaises) H, Dulieu, planteur. Ile Sainte-Lucie (Antilles Anglaises). L. Estève, chef de culture au Dahomey. J.-.l. Esmenjaud, agric, v. -consul, à S.-Tomas (Guatemala). J. de Floris, colon à Malianoro, Madagascar. Ricardo Franz, exportateur de cafés, Guatemala. \(. F. Frazer, de la Dauracherra Fiber Co, (Indes .Anglaises) Gavelle-Brierre, ancien filateur, Lille. Léon Gilbert, colon à Bà-Trieu (Tonkin). Glaziou, ancien dir. du jardin botanique de Rio de-Janciro. A. Godefroy-Lebeuf, léminent liortic, décédé récemment. Van Gorkom, ancien Inspect«ur des cultures, à .lava. Goupil, président de la Ch, d'Agriculture de Tahiti. Cap. Greig, du service des Epizooties, à Bombay. I'. Guérin, directeur du Laboratoire central, Guatemala. C.-A. Guigon. négociant en thés, Marseill;. Guiral, de la Soc. an. des mat. color, et prod ch. de St-Denis. Léon Hautefeullle, act. chargé de- mission agr. en Indo-Chine, D'Hérelle, chimiste et planteur, Guatemala K. W. Hilgard. dir. des Stations agronom. de la Californie. HoUier, importateur de bananes, Paris. HoUrung, St. de pathol. végét de Halles S. : aci.cn .Afrique. Ch Hii. exportateur de cafés, Sao-Paulo. G. -A. Huri, agriculteur à Salieli (Egypte). h^e & Christie, négociants en (ibrep, Londres. G; Job. importateur de produits coloniaux. Paris. Ch. Judge. publiciste agricole, Calcutta. H. Jumelle prof. h. la Faculté des sciences, Marseille. J. Karpelès, exportateur d'indigos Calcutta. S -A. Knapp, du Dip. d Agric. des Etats-Unis. J.-D Kobas, dir. delà Si. agron. de Pasoeroean, .lava Th. -F Koscbny, colon à San-Carlos, Costa-Rica. W. Krtiger, ancien directeur de Station agron. à Java. G Landes, prof, au lycée de St-Pierre i.Martinique), décédé. Laurent (ils, de la Soc. des Plant. d'Anjouan (Iles Comores). I' -II. Ledeboer, Docteur cs-sciences (Singapour). E. Lehmann, constructeur à Manchester. ('•■ Le Testu, ing. -agr., anc. chef de culture au Dahomey. Lockhart, vice-président de la Société d'Agric de la Dominique. Il' Loir, prof, d'hygiène à l'École supérieure d'Agric. coloniale. I)'- D. Lopezy Parra, médecinà Mexico. Lyne, direcieur de l'Agriculture ;i Zanzibar. K. Maine, ancien receveur des Douanes au Sénégal. Maine fils, colon à Podor (Sénégal), i> -A, Majani, planteur, à la Trinidad. A. Malbot, directeur du Laboratoire municip:il .Algeii. Manscn, Inspecteur des Fonits au Tenasserim (Birmanie), A, de Medeiros, dir. du " Jorn. dos Agric. », (Rio-de-Janeiro) •l.-M. de Mendonça, propriétaire à l'ile Sao-Thomé. A. Borges Monteiro, publiciste. Rio-de-.Ianeiro, \ Mosséri , ingéti ieur-agronome, au Caire. Ned Noll, directeur de r« Almanach du Marsouin », Paris. A, de Negreiros, publiciste, ancien s. -préfet de S.-Thomé. M. Newport, du Dép. d'Agriculture du Queensland. Nicholson & Sons, constructeurs à Newark " Trent. G Niederlein. Comm. des Philippines à l'Exp. U. de S. -Louis. Paiva d'Andrada, explorateur, prés, de la Cie du Luabo. Paris, prés, de la Chambre d Agriculture de Siïgon. .1. et L Paszkiévi^icz, propriétaires au Parana 1 Brésil! . Alb, Pedroso, propriétaire à Cuba. A, P , à Tunis. H. Perruchot, ancien Insp de l'Agriculture au Sénégal. H. rittier.dir. de l'Inst, physico-géogr. â S. -José (Costa-Rica) . \'an der Ploeg, propriétaire à Java. — La Haye iHollande). A. Pobéguin, administr. des colonies (Guinée-Française). J Poisson, assistant au Muséum. E. Poisson, explorateur commercial. A , Poulain, prés, de la Chambre d'agric. de Pondichéry. Quesr.el, adniiaistrateur de Bentré (Cochinchine). !.. Raveneau, des ■< Annales de Géographie >•, Paris. 1)6 Ricci, explorateur : act. à Paris. Ch, Roux, colon îi Conalcry (Guinée-Française). R. Sadebeck, anc. dir. du Musée botanique de Hambourg. O. de Santa-Cruz, propriétaire en Bolivie : act, à Paris. Saussine, professeur au lycée de St-Pierre, (Mart), décédé. A. Savouré, négociant et planteur, Abyssinie, Segura, anc. dir. de l'École d'agriculture de Mexico. P, Serre, du Consulat de France à liatavia. Fred. Sherr, des » Pioneer Iron Works ". Brooklyn. .1, Smadja. colon à Fianarantsoa, Madagascar, I'. de Sornay, chimiste de sucrerie. Ile Maurice. Sigm. Stein, chimiste de sucrerie, Liverpool. Suter, de lusine d'aloès de Powai 1 Bombay. Tabel, colon à Sumatra. Teissonnier dir du Jardin d'essai de Conakry. C. Theye, chimiste de sucrerie (La Havanei. F. -S. Toledo planteur à Anlimano iVenézuéla . !.. Touchais, planteurâ Ma:,otte (Iles Comoresi. D' Trabut, botaniste du gouvernement de 1 Algérie. A. Vergnes, chef d'exploitation au Congo Français. r. Vercken, adni, do la Cie Franc, du Rio-Sinu (Colombie). P. Vibert, publicité colonial. Paris. A. de Villéle, dir. de la « Revue agricole " de la Réunion. O, Warburg, professeur de botanique, etc, Berlin. [)' Weber. le célèbre botaniste, décédé. Major Wyllie, médecin de l'armée des Indes: act. iu Puniub, D'-Yérsin, dir, de l'Institut Pasteur, de Nha-Trang, E. Yung, ancien résident en Indo-Chine. Zehntner, dir. delà Stat pour l'étude du cacao (Javai. Journal d'Agriculture Tropicale Publié par J. VILBOUCHEVITCH PARIS, 10, Rue Delambre. — Abonnement: 20 francs par an : le N° 2 francs Table abrégée des N°' 19 à 30. (Janvier-Décembre 1903) SUIVIE d'une Table des 24 Suppléments bibliographiques (Janvier 1902 - Décembre 1903) Avant-propos. — Ce n'est pas encore cette année que nous pourrons publier l'Index analytique complet' promis il y a un an. Nous avons continué à y travailler, à nos moments perdus. Mais, hélas! la besogne quotidienne du Journal nous en laisse si peu, et le vieil adage latin dit toujours vrai : Primum vivere... Toutefois, nos lecteurs voudront bien nous tenir compte de l'adjonction d'une rubrique nouvelle; en eft'et, la table des k Annonces bibliographiques » paraît ici pour la première fois. C'est aussi pour la pre- mière fois que nous avons dressé la liste complète de nos collaborateurs. Ils sont près de i5o ; on imagine aisément la correspondance et le travail de rédaction qu'entraîne une collaboration aussi nombreuse. Elle constitue la force de ce Journal, et nous souhaitons qu'elle aille toujours en augmentant; mais aussi, le labeur qu'elle nous impose prend-il à peu près tout notre temps. Dans ces conditions, toute innovation, toute dérogation au train-train accoutumé devient une chose singulièrement hasardeuse. Notre Index analytique n'est pas seul à pàtir de cette situation. Depuis longtemps, nous caressons le projet d'augmenter un peu le nombre de pages des numéros (et le prix d'abonnement), afin de pouvoir donner plus de développement à la Partie Commerciale ; la réalisation de ce projet devra être retardée pendant quelque temps encore. Nous ne pouvons pas davantage promettre d'une manière ferme pour le commencement de 19041a mercuriale mensuelle des produits coloniaux, que plusieurs abonnés nous ont réclamée. — Etant donné le caractère international du Journal, l'établissement d'une pareille mercuriale dans l'espace excessivement restreint qu'il nous offre actuellement, présente des difficultés multiples, nous nous appliquerons à les résoudre. Signes conventionnels. — Dans les trois Tables se rapportant au corps du Journal .papier blanc;, le signe *^ précédant un nom ou suivant une page, indique les notes parues dans la k Partie Commerciale ». Les articles bibliographiques, sur papier blanc, sont suivis de l'abréviation [B\ Dans la table du supplément bibliographique, les chiffres désignent les paragraphes. Pour savoir dans quel mois du Journal il faut chercher le | désiré, il suffira de consulter le tableau de correspondance donné en haut de la Table des Annonces bibliographiques. Correspondance des pages, numéros et dates. — Pour le corps du Journal (^papier blanc) nos tables renvoient toujours aux pages. Voici la correspondance des N°' des cahiers et de la pagination : PAGES N° MOIS 1-32.. 19.. Janvier 33-64.. 20.. hévrier 65-96.. 21.. Mars 97-128., . 22. . Avril 193-224.. . 25.. .Juillet 129-160., . 23. . Mai 225-256., . 26., .Août 161-192., . 24., , Juin 257-288. . 2?. . Sept. PAGES N° MOI 289-320.. 28 . Octobre 321-352.. 29.. Novembre 353-394.. 30.. Décembre Apfelbaum. — Oranger, i 39. .\rgolloVerrao' M"") : Bananier, 2 i'3. Azevedo (d'). — Café, 96. Baillaud. — Riz, 357. Baldrati. — En Erythrée, 40. * Bardey (P.). — Cafés Moka, i5i. * Bardey, Buffard et C"«. — Cafés de Moka, 124. Barraclough. — Machines pour dé- biter la noix de coco, io5. *Bérard (de) : Chanvre Manille, 2 1 1 . Bernard (F.) : — Irrigations à Java [B.], 168. Bernard (L.): — Maison pour le Congo, 45. Bertheloi du Chesnay. — Kolaticr au Congo, , ^8. — Palmier àhuile,i33. — CocotierauCongo,335. — Kapok au Congo, 379. Berlin. — Ramie, 3ii. Bertoni. — Acrocomia, 1.S6. Bœken. — Défibreuse, 284, 369. Bois. — Fruits de Guinée, 264. — Hortic. à Madagascar, 355. TABLE DES AUTEURS Boname. — Rats, 46. Bond & Keeney. — Irrigation du Riz [B.], 169. Breschin. — Palmier à huile, 214. Bruijning — Arachides, 224, 3i8. Budan. — Manioc, 28/. Carden. — Tabac sous abri, 352. Cardozo. — Arachide, 26. Castro (de). — Canne à sucre, 278, 38i. Cibot. — Farine de Manioc, 28. — Caoutchouc, 35, 1 10, 147,273. — Hevea, 67, 173, 282, 3i4, 38o Collet. — Hevea en Asie, 38o. Conter. — Sisal à Hawa'i[B.J, 3o2. Conti. — Peste bovine [B.), 82. Courte (de). — Cocotier, 189. Couturier. — Bananier, 91. — Cotonnier, 167. — Cacao, 184,259, 328. — Tabac, 3 12. Curtis. — Caoutchouc, 26. Daireaux. — Yerba Mate, 175. Dafert. — Caféier M aragogype, 317. Dammer. — Cioquito de aceite, 61 . Daniel — Palmier à huile. 24. Davaul. — Dattier, 882. Davidson. — Ramie, 269. — Ananas, 3i8. Davillé (D'.). — Vigne en Nou- velle-Calédonie, 82. Bananier, iSg. Dazey. — Ramie, Duchemin Ducloux. Dulieu. — — Jute et Abaca, i - Sauterelles, 78. Manioc, 41, 160. — Cacao, 217. Dupas. — Canne à sucre, 35 1 . Esmenjaud. — Bananier, 878. Estève : Palmier à huile, 2?8, 2f [. Fasio. — Aloès (.'\gave), 137. — Aloèsen Algérie[B.], 255. Ferguson. — ,\loès i.^gave), etc. [B.], i85. Fesch. — Appareil élévatoire, 849, Fonssagrives : Palmier à huile, 24. Gilbert. — Café, 14,206. Glynn (Me.) — Machine à Thé,. 809, Gordon &C"': Séchoirs à cacao, 127. Grotte (des). — Canne à sucre, 124, 285. New , î .«-> INDEX DU JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE iqo3 (Groue des;. — Citronnier, 128 — — Vanillier, iq:». — — Rats, 33o. Guérin. — Corozo, 176. — Caféier nain, 348. * Guigon. — Thés d'Annam, 18. Haake. — Palmier à huile, 35o. * Hanscom. —Café de Moka, 120. Hart. — Cacao, 91. Harvey. — Oranges et Ananas, 3o Hautefeuille. — Jute et abaca, 359 * Hecht fréres&C'". — Caoutchouc 17, 54, 8t, 1 16, 148, 179,208, 246 281, 3o6, 345, 367 Herelle (d'). —Bananier, 349. — Sucre de Banane, 378. Hilgard. — Ramie, 171 . H. M. — Maté, 317. Holloway. — Caoutchouc, 273. Huber. — Hevea, 222. Jackson. — Beurre de Coco, 16. Jacqueniin. — Fermentations, 29. Judge. —Thé, 108, 144, 263. Jumelle. — Cacao à Samoa, 38o. Jung. — Fleurs de Thé, 25o. * Karpelès. —Indigo, 117. — Ramie, 154. Kemmerich : Paraguay (élevage), 365. Kobus. — Canne à sucre [B.], 2o3. — Les Stations agr. à Java, 241. Kobus etMarr :Sol de Java[B. 1,187. Koschny. — Castilloa, 218. Krueger. — Sucreries de Java, 92. Lafeuille. — Café, 14, 206. Laforest. —Dattier, 186. * Laneuville. — Café, 55. Liveran (Dr.). — Nedeft, 8. — Peste bovine, 32. — Végétaux culicifuges, 284. Ledeboer. — Hevea, 198. Lehmann. — Tabac, 3i2. Le Testu : Palmier à huile, 24, 182. — Landolphia,, 99. Leuscher: Farine de banane, 304. Lockhart. — Cacao, 72. Loir (Dr.). - Termites, 201 . — Bière de Mil, 296. — Rats, 367. Lopez y Parra(Dr.). -Coquitode Aceite, 25. Lo7f. — Cultures à Managua, 52. — Gutta-percha, 377. Main (F.). — Machine pour casser les noix d'Acrocomia, 3. — Calé, 5o. — Coton, 127, 170, i83, 253. — Riz, i5o, 168. — Défibreuse, i63. • — Paille de riz, 217. — Liens pour moisson- neuses, igi. — Abaca, 299. — Thé, 309,362. — Arachide, 849. — Irrigation au Tonkin, 34(). Maine. — Pêcher, 106. Majani. —Cocotier, 77. — Cacao, 294. Malbot. — Papier de bagasse, 286. M^llèvre. — Tricholène rose, 219. -=• Sour-grass, 219. — Paraguay (élevage), 363. Mann. — Thé noir, 144, 263. Mason. — Cacao, 294. * Maze & C". — Café, 20. * Mendonça (de). — Cacao, 20. * Monteiro. —Cacao, 282. Morange. — Terres à riz, I25. Mosséri.— Cotonnier, 216. Négreiros (de). — San-Thomé, 3 1 3 Neuville. — Fermentations, 29. — Vinification, 3i . — Pâtes annamites, 42 — Ananas, 70, 216. — Thés, 83*, 200, 236. — Bananes, i65. — Patatedouce, 181,286 — Acide salicylique, 216 — Bière de Mil, 296. — Manioc, 32 3. Nicholson. — Décortiqueuse, 357 Ong-Béo. — Jute et abaca, 188. * Padaran. — Riz, 87. Paszkiéwicz (L.). — Bananeries,44 — (L.etJ.) : Herva-Matte,227 Pearson, — Caoutchouc [B.], 338 PeJroso (A.). —Oranges, Ananas, 3o — Canneàsucre,92, 181* — Tabac, 120*. — Bananes, 220. — Coton, 288. ^- Cuba en 1902, 3o7*. Pedroso (G.). — Ananas, 126. Pellet : Acide salicylique [B.], 216. Plane. — Pérou [B.], iio. — Amazonie [B.], 232. Poisson (E.). — Elccis, 214. Poisson (J.). — Euphorbe, 7. Poulain;Culturesà Pondichéry, 148. Quesnel. — Ricin, 383. Rédaction; Abyssinie (Cultures), 6. — Canne à sucre, 9, 2o3. — Arbres à gutta, 1 1. — Jardin colonial de Nogent 22. — Raphia, 59*. — Fruits de Guadeloupe, 60*. — Coca, 60*, 222. — Tdbac havanais, 60*. — Cafés Santos, 86*. — Assoc. cotonnière, 88. — Enseignera" colonial, 89. — Concours agricole, 90. — Cacao, gi, 127, 371. — Chanvre de Manille, 94. — Citron, 94. — Fourcroya, 94, [B.l i85, 221. — Ananas, 95. — Ramie, 1 1 1, 375. — Beurre de coco, 1 14, 224. — Congrès de Chimie, 124. — Caoutchouc, 128, 2o5. — Kapok, ;52* — Termites^ i58. — Thé, 159, 160. — Fruits de Guinée, 184. — Sol de Java, 187. — Moissonneuses, 191 . — Manioc, 224. — Coton, 245. — Dessicated Coconut, 248*. — Nécrologie: D'' Weber et C} 1- defroy-Lebeuf, 249. — Maniçobaet Mangabeira, 2?3. — Aloès, 255. — Banane, 255. — La Presse à Java, 276. Rédaction : Vanille, 283*". — Limes vertes, 283*. — Défibreuse Boeken, 284, 3ô() . — Congrès oléicole, 284. — Mangouste, 288. — Cocotier, 3oi . — Sisal, 3o2. — Banane, 304. — Castilloa, 338. — Elevage, 341. — Citronnier, 343. — Fibres diverses, 346*. Reinecke. — Elevage (Samoa), 341. Remery. — Café, 206. Reynohl. — Coton, i83. Ricci (de/, — Camphre, 23o. Ringelmann. — Café, 96. — Esssoucheuses, r3i, 17H. — Liens pour moissonneuses, 11)1. Rivière. — Agaves textiles, 5. — Le Chameau, h2. — Dattes, 93. — Bananier nain, 126. — Détibrationdes Phœnix,285. — Isonandra, 291 . — Ramie, 35o. Rose tComm'), Dattier, 186. Roure -Bertrand, fils: Patchouli, 160. — Essence d'Orange, 187. Roux (Ch). — Bananier, 2i3. Roux (L.j. — Café, 14. Roux etTatin;Cheval et Ane | B.J95. Saint-Cène. — Tabac, 63. Savouré: Abyssinie (Cultures), 6. Schimmel : Essence d'Oranger 186. Schlechter. — Gambir, 80, Schrottky, — Indigo, 819. Schulte im Hofe: San-Thomé, 3i3. Semler : Acrocomia sclerocarpa,95. — Ramie, 373. * Smith. — Cacao, 21, i5o, 332. * — — Vanille et Cacao, 210. — — Equateur, 248. Sornay (de). — Maurice, i55. — Sucrerie de canne, 220. Spire (Dr.). — Gutta-percha, 242. Stein. — Papier de bagasse, Sog. Tabel . — Ramie, 62 . — Tabac, 1 19*. — Situation agricole à Déli, 219. Teissonnier. — Bananier, 25 1, 3 i5. Theye. — Canne à sucre, 278, 38 1. Toledo. — Manihot Glaziovii, 320. Torroella. — Défibreuse, i63. Touchais. — Ceara, vanille, 382. Trabut (Dr.) -^ Ramie, 93. Val (du). — Yerba Mate, 102. Vander Ploeg. — Bananier, io3. VanGeuns. — Café, 48. Van Romburg &Trompde Haas: Arbres à Gutta [B.J, 1 1 . Vibert. - Papier de bagasse, 309. Villèle (de: ; Canne àeucre,32, 2.-'2. Vivier de Streel. — Cacaoyer, 64. Vizzavona : Canneàsucre,i90, 220. von Mechel. — Gambir. 80. * WiUeman (de). — Banane, 21. Wohltmann. — Cacao [B.], 184. — Cocotier, 3oi . Wuntsch. — Citrus (Essence), 28. Yersin (Dr.) Hevea, 173. Zayas : Canne à sucre, 92, 278,881. Zempter. — Récoltedu coton, 253. INDEX DU JOURNAL D AGRICULTURE TROPICALE 1903 Abaca, 94, 188, 21 1*, 299, 359. .Abyssinie (cultures), 6. Acide salicylique, 216. Acrocomia (noix), 3, gS, i36. Afrique Occ'" F'" (fruits), 254. Agaves textiles, 5, i37, i85, 253. Aloès, Voy. Agave et Fourcroya. Amazonie, 2^2 . Ananas, 30,70,95, laS, 216, 3i8. Andropogon, V. Sour-grass. Ane, 95. Appareil élévatoire, 34g. Arachide, 26, 224, 3 18, 349. Association cotonnière, 88. Bagasse (papier), 286, 309. Banane, Bananier, 21*. 44, 91, io3, 126, i5q, i65, 2i3, 220, 23i. 2 55, 3o4, 3i5, 34g, 37S. Beurre de coco, 16, 1 14, 224. Bière de Mil, 296. Cacao, cacaoyer, 20*, 21*, 64, 72, 9i, 127, i5o*, 184, 210*, 217, 259, 282*, 294, 328, 332*, 371, 38o. Café, 14, 20*, 48, 55*, 86*, 96, 1 20*, 124*, 127, i5i*,2o6, 219, 3 17, 348. Camphre, 23o. Canne à sucre, g, 32, 92, 124, igu. 2o3, 220, 241, 252, 278, 285, 286, 309, 35i, 38i. — V. aussi Sucre. Caoutchouc, 17*, 26*. 35, 54*, G7. 81*, iio, 116*, 128, 147, 148*. 179*, 2o5,2o8*, 246*, 273, 281*, 3u6', 314, 338, 345% 376*. V. aussi au nom des végétaux. Castilloa, 218, 338. Céara (Manihot), 332. Chameau, 62. Chanvre de Manille, V. Abaca. ■ Chanvre Maurice, V. Fourcroya. Cheval, 27, g5. Citron, (Citrus), 28, 94, 128, 343. Coca, 28, 60*, 222. Coco, Cocotier, 16, 77, io5, 114, 189,220, 224, 248*, 3oi, 335, 341 . Colatier, V. Kolatier. Concours agricole de Paris, 90. Congrès de Chimie appliquée, 124. — oléicole deSfax, 284. Coquito de aceite, 25, 61. Corozo, 176. Coton, 88, 127, 157,170, i83, 216, 245, 253, 288, 320. Cuba en 1902, 307*. TABLE DES MATIERES Datte, Dattier, g3, 186, 382. Décortiqueuses (riz), 357. Défibreuses, i63, 284, 285, 2gg, 36g. Déli (Situation agricole), 21g. Dessicated coconut, 248*. Dromadaire, 62. Elsis, V. Palmier à huile. Enseignement colonial, 8g. Equateur (République), 248*. Erythrée (en), 40. Essoucheuses, i3i, 178 Euphorbe. 7. Fermentation, 2g. Fibres marché), 346'. Fleurs de Thé, 200, 25o. Fourcroya, 94, i85, 221, 384. Gambir, 80. Godefroy-Lebeuf, nécrologie, 24g Guadeloupe (Colis-postaux), ('>o* , Guinée (fruits à Paris), 184. Gutta, II, 242, 377, V. aussi Iso- nandra. Henequen, î63, 221. Herva Matte. Voy. Maté. Hevea, 26, 67, iio, 147, 173, 198. 222, 232, 273, 314, 38o. V. aussi caoutchouc. Indigo, 1 17*, 319. Institut colonial de Bordeaux, 288. Irrigation, 168, 169, 34g. honandra, 2gi. Voy. aussi Gutta. Jardin colonial de Nogent 22. Java (sol & engrais) 187 . — (science et presse), 276. — Stations d'études. 241. Jute, i88, 359. Kapok, 22*, i52*,37(|. Kickxia, 3i6. Kolatier, 38, 317. Landolphia, gg. Liens igi. Lime acide, 283*. Madagascar (horticulture), 355. Maison d'habitation, 45. Managua (cultures), 52. Mangabeira, 253. Mangouste, 288. Maniçoba, 253. Manihot Glaziovii, 320, 382, etc.. Manioc, 23, 41, 160, 224, 287, 323. Mascarenhasia, 128. Maté, 21*, 102, 175, 227, 317. Maurice, i55. Mil, 296. TABLE DES FIGURES Fig. 1. — 4- — 5, — G. — 8. Machine « Paraguay » de — lO. Squier, pour casser les — ''• noix d'Acrocomia, 4. — 12. Maison d'habitation pour le Congo (coupej, 4b. — i3. Maison d'habitation pour le Congo (paroi),4(). — 14. Serpes à cacao, 91 . — — ()i. — ib. Machine à débiter la noix de coco en lanières, io5, — 16. Machine à râper la noix de coco, loG. — 17. Levier pour extraire les souches, i3i . — 18. Machine Lambin pour ex- traire les souches, i32. Fardier à souches, i32. DéfibreuseTorroella, 164. Arrachage des souches par rotation, 178. Treuil Cyclone pour l'ar- chage des souches, 17g. .Appareil Clayton pour gaz sulfureux, 202 . Termitière dans un bu- reau, 20;i. Serpe à cacao de Trinidad (modèle courant), 217. Serpe à cacao deTrinidad l'modèle J. H. Hartj, 217. Schéma de la machiné de Zempter pour la cueil- lette du coton, 253. Moissonneuses-lieuses 1 liens^, 191 . Muséum d'hist. naturelle, 23, 89. Nedeft (maladie), 8. Noix d'acrocomia (machine), 3.- N''"-Hébrides (colonisation). 254. Ocimum viride, 284. Olive, 284. Orange, Oranger. 3o, 139, 186. Paille de riz, 217. Palmier à huile, 24, 1 33, 181*, 182, 214, 238, 264, 35o. Papier de bagasse, 286, 3og. Paraguay élevage;, 365. Patate douce, 181, 286. Patchouli, 160. Pâtes annamites, 42. Pécher, io6. Pérou, 1 10. Peste bovine, 32. Phœnix, 285. Poivre, 219. Pondichéry (cultures), 143. Puceron du citronnier, 343. Ramie, 26, 62, 93, ni, 154, 171, i85, 269, 3 1 1, 35o, 373. Raphia, Sg*. Rat, 46, 33o, 367. Ricin, 383. Riz, 87*,i25,i5o, 168,169, 3»8, 357. Samoa (Elevage et cocoteries), 341. San-Thomé 'Prospérité de), 3i3. Sauterelle, 78. Séchoir à cacao, 127, Serpes à cacao, gi, 217. Sisal, i85, 3o2. Sorgho, 2g6. Souches (extracteurs;, i3i, 178. Sour-grass, 21g. Sucre, sucreries, g2, 181*, 220. Voy. aussi canne à sucre. Tabac, 60, 63, 1 19*, 120*, 3 12. 352 . Tabernœmontana, 377. Termite, i58, 201. Thé, 18*. 83*, 108, 144, ôy. 160, 200, 236, 25o, 263, 3og, 362. Tonkin (irrigation), 34g. Tricholène rose, 21g. Vanille, igS, 210*, 283*, 3i9, 382. Végétaux culicifuges, 284,383. Vigne, 32. Vin d'ananas, 70, 126, 216. V'initication, 3i. Weber^D'). Nécrologie, 24g. Verba Mate, v. Maté. — 19. Outil pour saigner les caoutchoutier», modèle Holloway. 274. — 20 et 21. Schémas de saignée d'Heveas, 274. — 22. Délibreuse d'abaca, tvpe de Gubat, 3oo. — 23. Plan d'un champ d'expé- riences sur la fumure du cacao, 329. — 24. Décoriiqueuse de riz, type Nicholson, 337. — 25. Coupeur-trieur de thé, de VVm. R. Dell <& Sons. 363. — 26. Mélangeur de thé, 364. — 27, La nouvelle délibreuse de Bœken, modèle i9o4, 370. INDEX DU JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1903 TABLE DES ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES Le tare « Annonces bibliographiques ■> ne donne plus une idée exacte du caractère actuel de notre Supplément bleu. Nous ne sommes plus seul à le rédiger; nos lecteurs auront remarqué qu'un certain nombre parmi les notices sont signées de différentes initiales. D. désigne M. Delacroix; M. — M.vllèvre; F. M. = M.\iN ; H. N. = Neuville, etc. . . Quelques-unes de ces notices sont de vrais articles contenant bien des renseignements sur la culture ou le pays qui fait l'objet du livre analysé ; elles feraient, en somme, fort bonne figure dans le corps même du Journal. — Le classement de ces " Annonces bibliographiques • offrait certaines difficultcs ; nous nous en sommes tiré en désignant par une croix + à l'attention toute spéciale du Iccteurles.^ litres ; " Agendas et Annuaires », >< Cultures tropicales en général ", «Généralités» On trouvera sous ces titres un certain nombre d'ouvrages de toute première importance, qui auraient exigé de trop nombreux renvois si nousavions voulu indiquer séparément chacune des matières dont ilyest question. Nous en dirons autant du titre : <« Indische Mercuur ». Pendant iS mois environ, nous avons dépouillé régulièrement cette importante revue coloniale hollandaise; nous en avons donné i .^ analyses, chacune embrasse plusieurs n"" du « 1. M. », contenant une foule d'indications des plus utiles. ^S N" SS N" SI N" %l No II N° II N" 1-30.. 7 317-144. . 11 210-i3'2. . ir» 283-310., . 19 373-396. . 23 446-455., , 27 31-53.. 8 145-171. . 12 '233-248. . lô 311-337. . 20 397-412. . 24 4.56-467. . 28 5i-81.. 9 172-193 . 13 249-267. . 17 338-354. . 21 413-430. . 25 4C.8-478. . 29 8-M16.. 10 r.)ï--209.. . n 268-282 . . 18 355-372. . 22 431-445. . 26 479-487 , , 30 Abyssinie. 4o5. Acacia, 86. Afrique, 408. 389. — Sud, 1 1 1, 112, i34, ■3o5. — Occ. 40'i. — — ail. 244, 2S1, 3f)0. fr. i.,7. " ■■ — Or. 448. — — ail. 4S, 141), 207, 283, .i-5i. Agaves, 42, 175, 2'39, 240. -I- Agendas, Annuai- res,etc .23, 3o, 1 13, 187, 271, 340, 471. Algarobilla, 353. .\lgérie,5, 6, 7,8, 298, 307, 384. Amazonie, 56. Amer. Cent.2o3, 261 . — Sud, 424. Ananas, 43h. Anatolie, 387. Antill. danoises, 3gi . Apiculture, 295, 897, 438. Asie Sud, 1 15. Allas géog., 172,309. Aurantiacées, 25g. Australie, 85, 87,848, 374, 375. Autruche, 128. Aviculture, 478. Avoine, i55. Bambous, 164. Bananier, 60,286, 362. Berseem, 336. Bibliographie, 29,334. 8015,84,87, 146/303, 352, 412. Bolivie, 3^7. Bornéo, 160, 406. Cacao, 61, 95,96, 141, 169, 177, 1S4, 273. 277.327,446,447,486. Café, 37, 38, 62, 92, 93,97,127.273,314, 323,363,369,386,464. (Camphre, i38. Canneà sucre, i3, 14 23, 36, 63, 64, 66, 67,98,99, 191, 198, 205, 3i7, 364, 382, 425, 484, 460, 462. 466,487. Caoutchouc, 40, 41, 68, 100, r3o, r3i, 178, 2or, 291, 35o, 40 T, 413, 440^ 468, 476. Caroubier, 144 . Ceylan, i, 19, 108, 125, i39, 173, i83, 262, 276, 463. Chayote, 399. Chimie, 55, 248. 320, 368, 452. Chine, 395. Cidre, 3 18. Citrus, 4 '4, 472. Climalol., 196, 307. Cocotier, 421 . Congo, 176, 342. Côte d'Ivoire, 49. Coton, 101, i35, 235, 3 12, 328, 329, 343. 344, 35 I, 370, 371, 372, 388, 396, 420, 432,441, 449, 484, 485. Cowpea,io2,2 36,433. 4- Cultures iropic. en général, i, 2, 5, 6, 7, 8, 28, 29, 3i, 46, 73, 74, 76, 82, loS, 120^ 147, 161, 168, i85, 208, 209, 233, 234, 245, 247, 274, 282, 293, 294, 296, 297, 3oi, 3()6, 322, 334, 338, 363, 383, 387,442,453, 461, 465, 470, 480, 481, 482. Dahomey, 180. Dattier, 69, 898 . Djibouti, 405. Diastases, 379. Dominique, 483. Droit col., 319, 077. Egypte, 38o, 409. Elevage, 24, 45, 89, 123, 124, ^29, 166, 192, 268, 33o, 336, 45o, 458, 477. — V. aussi Autruche, Aviculture, etc. . . Engrais, 26, 876. Erythrée, 366, 418. Etats-Unis, 195, 233, 234, 247,415, 453, 465. Ferments, i58, 341, 410, 459. Fibres, 94, 104. — V. aussi Agaves, Or- tie,Rainie, Raphia, Sida, Sansevières. Figues, 39, 70, 429. FleurSj 27, 181, 296. P^ormose, 435. Fourragères, 45, 89. Fraisier, 266. Froment, 32. Fruits, 2, 1 37, 415, 4=3. + Généralités, 57,58, i32, 3o8. Guatemala, 196, 352, Guinée espag. 258. Gulta percha, i65, 256, 437, 468. Guyane franc. 1 14. Hawai, 14, 65, 487. Huiles essentielles, 9, 10, i52, 190. Inde, 16, 17, 381,412. Indes Néerl.,83, 121, 128. Indes Occ, 20, 48, i5i, 444, 475, 488. 4- Indische Mercuur, 38, 81, 1 16, 1 17, 07, 182, 241, 260, 278, 287, 288, 33 1, 849, 378,417. Indo-Chine, i56, 167, 298. Insectes nuisibles, 1 10, 148, i33. Irrigation, 404. Jamaïque, 355. Japon, 255, 3 16, 439. Java, 187, i5o, 268, 385 . Jute, 422 . Key(îles), 194. Laos, 79. Laiterie, 24, 33o. Louisiane, 2 i , 22,346. Madagascar, 162,179, 188, 25i , 233, 3o2, 821 . 481. Maïs, 237. Maladiesdes plantes, 82, 140, 199, 202, 27g, 284. Mangrove, 91. Manioc, 35, io3, 186. Maté, 270, 36 1, 448. Maurice (île), 54. Médicinales, 88, 467. Mexico,! 19, 234,335. Mûrier, 148, 860, 426. Musacées, 199. Niger (Moyen), Sg. Nouv. Calédonie, 1 1. Nouv. Zélande, 109. Oignon, 371, 378. Oléagineux, 3, 455. Olivier, 148, 8i5. Opuntia, i63. Oranger, 145, 259, 279, 280, 284, 887, 345 356, 358, 417, 472. V. a. Citrus, Aurant. Ortie, 883. Palmiers 2 05,287,42 7. Paniticalion, 297. Papayer, 264, 41 1 . Paraguay, 126. Patate, 84, 148, 400. Philippines, 80, 84. Plectranthus, 107. Pomme de terre, 5o, 186, Porto-Rico, 357. Portugal (Col.), 292. Psamma, 280. Quinquina, 71, 104, 252. Ramie, 267, 289, 882, 457. Raphia, 200. Réunion, 33g. Rhum, 460. Rio Grande do Sul, 47. Riz, 72, i33, i3g, i8g, 3 10, 419, 486. Rosier, j58. Sables mouvants, 249. Salants (Terrains), 44, 184, 285. Samoa, 847 478. Sansevière, 204. San Thomé, 290. Sao Paulo, 445. Sénégal (Haut). 12. Sériciculture, 78, 122, 238, 394. Sida, 246. Sierra-Leone, 78. Singapore, 142, 146. Soudan, 171 . Sucre, V. Canne. Sumatra, 898. Surra, 242. Tabac, 174, 243,808, 824, 823, 826, 359, 402, 481, 469. Tahiti, 304, 416. Tamarix, 88. Tannants, 86, 353. Tapioca, 407. Thé, io6, 186, 269, 299, 3oo, 3i3, 47g. Tinctoriaux, Qo, 170. Tournesol, 455. Trypanosome, 124, 12g, 268, 482. Tunisie, 4, 77,428. Vanillier, 206, 3ii, 354, 480. Vigne, io3. 3" Année N° 19 3i Janv. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR J. VILBOUCHEVITCH ce— r^T^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES TrUITIERS CULTURES POTAGÈRES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro: 2 francs AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinif Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar LouisiANK, Amérique centrale Mexique, A.mérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDicHÉBY, Indo-Chine Philippines Océanie ÇvT' '-Oo Principaux Collaborateurs MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée). BOIS (Paris), BONAME (ile Maurice), D' BONAVIA (Worthing), CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (ile Maurice), A. CHEVALIER (Afrique occidentale), CIBOT (Rio-Beni), A. COUTURIER (Paris), CUVILLIER (Paris), DAMMER (Berlin). ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), R.-F. FRASER (Inde anglaise), GODEFROY-LEBEUF (Paris), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris). P. DES GROTTES (Martinique). R. GUÈRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), M.-W. HAFFKINE (Bombay), HAMEL SMITH (Londres), L. H AUTEFEUILLE (Indo-Chine), HECHT FRÈRES &Ci« (Paris), HILGARD (Californie), G A. HURI (Egypte), GUSTAVE JOB (Paris), K.ARPELÈS (Calcutta), KOSCHNY (Costa-Rica), D' LAVERAN (Paris), HENRI LECOMTE (Paris), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (île Domi- nique), D-- LOFEZ Y PARRA [Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad), G. MAZE & C^« (Le Havre), DE MEDEIROS (Rio-de-Janeiroi, MONTEIRO DK MENDONÇA (ile San-Thomé). MOSSERI (Le Caire), ALMADA NEGREIROS (Paris). NEUVILLE (Paris), HOWARD NEWPORT(Qeensland),G. NIEDERLEIN (îles PhiIippines),PARIS (Saigon), PASZKIÉWICZ(Parana), PEDROZO (Cuba), PERRUCHOf (Constaniine), PITTIER (Costa-Rica). POBÉGUIN (Côte d'Ivoire), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SADEBECK (Cassel), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Shanghaï), P. DE SORNAY (ile Maurice), STUBBS (N'i^ Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D-- TRABUT (Algerj, VERCKEN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion), D- WEBER (Paris), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants accidentels, Rédaction 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à 1 1 h. 1/2. 37, rue St-La!^are, à I'Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures {Téléphone 259-74) < Lès abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à Amsterdam, chez de Bussy (RokinGo). — à Berlin, chez R. Friedlaender & Sohn (N. W. — Karlstrasse, 11}.— à Brème, chez E. von Ma- sars (Petristrasse, G).— à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33. rue de la Putterie). — à Hambourg, chezBessmertny & C°(Neuer Wall, 43). — à la Havane, Wiisons International Book-Store (Obispo, 41). — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada).— à, l'île Maurice, chez Henri Adam (Port-Louis). — à Mexico, chez la V'" Bouret(i4, Cinco de Mayo). — àNew-York, chez G.-E. Stechert (9, East i6-th Street). — à, la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-Spain). Adresser toute la Correspondance : 10, rue Delambre, Paris-14 II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 19 — Janv. 1903 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT A. 60DEFR0YLEBEUF Membre du Conseil de perfectionnement des Jardins coloniaux 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée : Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demerara. de rOgooué. du Sénégal. de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de l'Equateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elasiica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii — Kirkii. — Watsoniana. Castilloa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi, Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyagent beaucoup mieux et plus économiquement à rétat de graines germées qui coûtent beaucoup moins cher que les plants ; nous enga- geons vivement nos clients à nous transmettre leurs ordres à Favance, de façon à nous permettre défaire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBEUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles Envoi franco des catalogues et hrochures explicatives En ccrir.^nt, mentionne- le Journal d'Agriculture Tropicale s*" Année N" 19. 3i Janvier 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ÉTUDES ET DOSSIERS F. MAIN : Machine pour casser les noix d'Acrocomia (Av. fig.) 3 CH. RIVIÈRE : Les agaves textiles à cultiver, selon le climat 5 A. SAVOURÉ : Lettre d'Abyssinie. Obser- vations de MM. Jules Poisson, D'' Lave- RAN et de La Rédaction 6 Le rendement de la Canne à sucre à Java et aux iles Hawaï. (A propos du tableau annuel de 1' « Archief voor de Java- Suikerindustrie ») 9 L'analyse chimique et la sélection des arbres à gutta-percha. ;Exposé du mémoire de MM. Van Romburgh et Tromp de Haas.) i i Le café au Tonkin. (Opinions de MM. L. Gilbert, P. L. Lafeuille, L. Roux. — Statistiques 14 Beurre de coco. (Usage et fabrication en France, en Allemagne, en Angleterre. — D'après John R. Jack,son.) 16 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) Bulletin mensuel Pa^es HECHT FRERES (& G du caoutchouc G. A. GUIGON : Thé d'Annam, Cours du café Brésil ■Le café Libéria de Java, jugé parla Cham- bre de Commerce de Rotterdam .... O. WARBURG : Les récoltes futures de cacao au Cameroun H. HAMEL SMITH : Le cacao de San- Thomé. (Rectification) '7 18 20 Maté Chiffres, sur le commerce de la banane aux Etats-Unis Kapok ACTUALITES (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) Introductions du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne Le cours de M. Costantin au Muséum. . P. CIBOT : Culture et préparation du manioc sur le Rio Béni G .LE TESTU : Tourteau de pulpe d'Elaeis. D'- LOPEZ Y PARRA et LA RÉDACTION : L'identité botanique du Coquito de Aceite E. DAZEY :Ramie A. GARDOZO : Un nouveau décortiqueur d'arachides Défauts du caoutchouc d'Hevea de la station botanique de Penang Les chevaux au Concours agricole de Tana- narive Les essences de Citrus e. Mtalie ' Origines et extraction. — D'après Wuntsch) . . . Culture et préparation de la coca au Pérou . H. NEUVILLE : Fermentations ration- nelles. (Notice bibliographique sur les Laboratoires Jacquemin) Cuba, pays d'exportation d'oranges et d'ana- nas. (D'après le colonel Harvey.) .... H. NEUVILLE : Utilité des levures de La- boratoire, pour la vinification en climat tropical D' LA.VERAN : La peste bovine en Ery- thrée (Notice sur la brochure de G. Conti . La vigne en Nouvelle-Calédonie (D'après le D' Davillé Canne à sucreet eau de mer A. de Villèle) LIVRES NOUVEAUX (Analyses, Titres) Annonces bibliographiques 283 3io. sur papier bleu \ 1 et 22 2 3 23 24 2b 26 27 28 28 29 3o 3i 32 32 32 VIL FIGURES Fig. I : La machine « Paraguay » de Squier, pour casser les noix d'Àcrocnmici. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 19 — Janv. 190? LESNIIHER0Sde1901 du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de 1901 (com- prenant les n"' de i à 6.) Nous les vendons 50 francs les 6 numéros. Les collections incomplètes (compre- nant les n"^ I, 3,5, 6) se vendent 10 francs les 4 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de Tannée 1901 . j NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n^'^ 2 et 4 qu'on voudra bien nous offrir eh bon état. TARIF DES ANNONCES | au JournaUf Agriculture Tropicale I Mois 3 Mois i An i/i p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30 » 75 » 225» 1/4 p.... 15 » 40 » 125» 1/8 p.... 10» 30 » 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^' : C'^ des Messageries Maritimes 0^ Générale Transatlantique Maritime Belge du Congo s"^ Rotterdamsche Lloyd. Edition Challamel : [es Plantes à Goutchoûc ET ZjEUFÎ CULTUFtE Par O. "WARBURG, Professeur à l'Université de Berlin, Directeur du Tropenpflanier Traduction annotée et mise à jour par J. VILBOUCHEVITCH ln-8''. — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les^ abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes à M. Vîlbouchevitch, 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pèse 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. N0I9. 3i Janvier 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Machine pour casser les noix d'Acrocomia Par M. F. Main. Intérêt du sujet. — LeMacoya, Mucuja, Macoja ou Macahuba, est un palmier abso- lument banal de l'Amérique du Sud et des Antilles, VAcrocomia sclej^ocarpa^ dont l'a- mande fournit une huile très appréciée et largement utilisée dans ces régions. Ce pro- duit n'est pas encore, que nous sachions, l'objet d'un commerce d'exportation. Cepen- dant, sa consommation locale est assez sé- rieuse'pour avoir provoqué au Paraguay la demande de machines destinées à briser la coque interne, pour mettre à nu l'amande grasse ; jusqu'ici, ce travail se faisait à la main, ce qui doit être extrêmement pénible ; ons'en rend compte en sciant en deux une de ces noix, dont l'extrême dureté a donné origine au nom scientifique même de l'espèce (sclê- ros: dur). Une maison de construction, la Geo L. Squier Mfg. Co., a établi récemment une machine, spécialement combinéepourcasser les noix en question, dans des conditions plus expéditives. Nous en avons eu connais- sance par hasard au cours d'une enquête sur les machines pour ouvrir les noix de coco, machines dont nous parlerons un autre jour. La machine pouv Acrocomia figurant dans le catalogue sous le nom de Maquina « Para- RAGUAY » PARA ROMPER Cocos, uous avous en- gagé une correspondance avec la maison qui voulut bien nous communiquer le cliché reproduitci-après, ainsi quequelques détails complémentaires sur le fonctionnement de la machine. Nous avons été tout de suite frappés par ce fait que la machine était destinée à de très petites noix; il était évident que ce ne pou- vaient être des noix de coco. La maison Squikr, incapable de nous renseigner elle-même, vou- lut bien, cependant, nous envoyer quel- ques spécimens, et M. Désiré Bois, du Mu- séumd'Histoire Naturelle, n'eut pas de peine aies identifier avec VAcrocomia^ bien connu de tous les botanistes s'occupant de pal- miers (i). Depuis, nous avons vu une grande quan- tité de ces noix à la maison Vilmorin-An- DRiEUx & C'% qui en a reçu d'un de ses clients, en consignation, sans d'ailleurs avoir jamais eu l'occasion d'en vendre; nous avons pu en examiner deprèsquelques-unes,avecM. Las- seaux, l'aimable chef de section des cultures coloniales, et nous pouvons dire qu'il fut bien étonné lorsque nous lui fîmes connaître l'existence d'une machine construite pour briser ce genre de noix; il ne le croyait pas possible économiquement, tellement ces noix sont d'aspect rébarbatif, par l'épaisseur et la dureté de leur coque. Les amandes grasses attirent de plus en plus l'attention des planteurs et commer- çants établis en pays chauds. Il y en a beau- coup qu'on voudrait exporter, mais on s'ar- rête devant le poids mort des coques, trop dures pour pouvoir s'enlever à la main éco- nomiquement, et trop lourdes pour qu'on puisse se résigner à payer le fret de cette gangue inutilisable. Il s'agirait d'avoir des machines d'un type colonial et qui brise- raient les noix sans entamer l'amande; car il importe de réduireau minimum les causes de rancissement en route. Le problème se trouve posé en ce moment dans des termes très précis, pour l'Afrique (i) Il faut dire que le nom Coco a, pour les Amé- ricains de langue espagnole, un sens moins précis, moins limitatif qu'en français. La légende anglaise de la machine est « Paraguay nut cracking machine ». JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 19 — Janv. igoS occidentale et l'Amérique tropicale, à Tégard de ÏElœis [Palmier a huile), dont l'amande (les « palmistes » d'Afrique) n'est exportée à l'heure actuelle qu'en petite partie, la majeure Cette machine construite par Squier est uniquement destinée aux petites noix rondes ; la descriptionsuivante fera comprendre pour- quoi cette machins ne peut être employée partie se perdant sur place, pour les raisons pQ^,. ^^^ ^Q■^^ oblongues. Nous y disiingue- sus-indiquées; nous aurons à revenir en dé- tail sur la machinerie existante ou projetée destinée à Y'Elivis dont le noyau a une forme subconique, les dimensions variant dans d'assez larges limites, ce qui ajoute aux dif- ficultés de la solution à trouver. Mais il existe d'autres noix, de forme ronde ou à peu près, et dont la grosseur se rap- proche de celle de la noix d'Acrocomia. Les coloniaux qui ont affaire à ces noix là, nous sauront gré de donner la description de la machine Squier; description sommaire, mais nous ne demandons pas mieux que de pro- curer tous renseignements supplémentaires aux personnes qui y trouveraient un intérêt particulier et précis. L'esquisse que l'on va lire est due à notre collaborateur spécial, M. F. Main, qui a conduit avec nous l'enquête mention- née plus haut. N. DE LA Réd. Description de la machine. — Nous avons sous les yeux quelques unes de ces noix qui sont assez régulièrement rondes et ont 35 millimètres dediamètre. L'enveloppe la plus externe est une écorce mince, brune et brillante, assez cassante. On trouve en- suite une enveloppe fibreuse qui entoure le noyau proprement dit. Celui-ci, également rond, a de 20 à 22 millimètres de diamètre. L'épaisseur de la paroi, qui a la dureté de la pierre, est de 3 millimètres environ. vEig. I . — .La machine « Paraguay » de Squier. rons deux sortes d'organes : les pilons, qui brisent le mésocarpe ligneux, et les organes, chargés de l'alimentation. L'appareil se compose d'un arbre en acier, à deux vilebrequins ou plus; chacun d'eux porte un pilon, également en acier, dont la tige est reliée à une tête de bielle ; la course de cette bielle peut être réglée par un méca- nisme spécial. L'arbre vilebrequin est actionné directe- ment par deux manivelles ou par un moteur Il porte une petite roue dentée qui actionne par une chaîne sans fin le mécanisme de dis- tribution, visible en avant et à gauche de la figure : deux ou plusieurs trémies en fonte, en forme d'auges de meule, reçoivent les noix à traiter; celles-ci peuvent avoir un diamètre variant de '/s "à i '/a" (22 à 28 "7"") r dans chacune des trémies tourne un petit disque muni de quelques cuillers sur sa pé- riphérie, et mû par la chaine sans fin ci-des- sus mentionnée. Les noix sont prises une à une par les cuillers et rejetées en avant des disques, sur la plaque de fondation de la machine, sur des orifices pratiqués dans l'épaisseur d'un disque horizontal qui tourne lentement et amène régulièrement les noix sous les pilons. La vitesse du disque hori- zontal est réglée de telle sorte qu'à chaque course du pilon correspond un avancement du disque égal à la distance qui sépare deux orifices. Le disque continuant son mouvement, l'amande et les débris de l'écorce sont en- traînés jusqu'à une ouverture de la plaque de fondation, par laquelle le produit est évacué; il n'y a pas de séparateur des amandes et des écorces ; cette opération doit être faite après coup. La première opération à faire est de clas- ser les noix par grosseurs, à l'aide d'un ta- mis ou d'un trieur, et de passer les diverses tailles en autant de fournées différentes, la course du pilon étant réglée pour chaque No 19 — Janv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 5 grosseur, de façon à ne pas endommager deux parties par une section assez nette. l'amande. La capacité de cette machine est presque plane, l'un des morceaux étant à de 66 noix par pilon et par minute, soit, peu près égal aux deux tiers de Tautre. pour la machine à deux pilons, i32 noix par Un assez grand nombre de ces machines minute. sont en service, paraît-il, au Paraguay, et Nous avons reçu du constructeur un on en obtient, nous écrit le constructeur, échantillon de noix d'Acrocomia^ travaillées d'excellents résultats. par cette machine. Le noyau est brisé en F. Main. Répartition géographique des Agaves textiles à cultiver Communication faite à la Section coloniale de la S'" N'- d'Acclimatation de France, en novembre 1902. Par M. Ch. Rivière. Dans le courant de cet automne de nom- breux coloniaux, de passage en France, préoccupés de la culture des Agaves textiles (aloës) et des machines à les défibrer, ont adressé à la Section diverses demandes de renseignements qui seraient de nature à dé- montrer que la question des Amaryllidées filifères mérite d'être mise au point pour éviter des insuccès. Les espèces à employer doivent varier avec les climats, et sur ce sujet important, concer- nant leur distribution climatologique et leur identité, on peut déjà établir des grandes lignes dont il ne conviendrait pas de s'écar- ter. 1° Dans les régions sub-équatoriales, chaudes et humides, une espèce gigantesque paraît la plus particulièrement indiquée : c'est le Foiircj'oya gigantea, originaire du Guatemala, mais introduit, cultivé etexploité à l'île Maurice, d'où le nom bien connu de «chanvre de iMaurice ». Cette espèce est remarquable par la longueur de ses fibres. 2 Dans les pays tempérés-chauds, c'est-à- dire oîi les chaleurs estivales sont prolongées et où le thermomètre ne s'abaisse qu'acci- dentellement aux environs de zéro, les plan- tes mexicaines sont à choisir de préférence, mais elles présentent une grande variété de formes qu'il faut connaître : Les variétés les plus recherchées sont celles désignées sous le nom un peu trop général de « Chanvre de Sisal » ou « Hene- quen ». Elles paraissent issuesd'une mêmeespèce, Agave rigida ou angustifolia dont le type épi- neux adonnénaissance àdes variétésinermes, à feuilles plus ou moins étroites, plus ou moins dures et coriaces, quelquefois tendres crassulantes. Il faut donc ranger dans les agaves dits « de Sisal » les plantes connues sous les noms de : Agave rigida — angustifolia — Ixtly — Houlletiana, ainsi que les variétés inermes de ces agaves. En d'autres termes. Agave sisalana ne se rapporterait botaniquement à aucune espèce ou forme bien précise. Les planteurs devront donc attacher la plus grande importance au choix de ces va- riétés qui présentent, en dehors d'une végé- tation différente, des difficultés ou des avan- tages de traitement industriel. On doit à un botaniste distingue, M. le D'' Wi:ber, la diffusion de la bonne classi- fication de ces diverses plantes. 3" Dans les régions élevées, à chaleur pro- longée, pauvres en pluie, où le froid se fait quelquefois sentir, 1' « Agave de Tampico » est mieux à sa place à cause de sa rusticité relative : cette espèce, qui est de petite taille, a diverses synonymies dues à ses formes; Agave heteracantha, univittata^cœrulesccns. 4° Enfin, ayant une aire de végétation assez grande et pouvant vivre danslesrégioas chaudes, tempérées et même dans les climats steppiens où il ne gèle pas trop, on trouve JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^' 19 - Janv. 1903 ^es Agave amer icana exmexicana : le premier est subspontané dans le bassin méditerra- néenet ailleurs. Les libres de ces deux grandes espèces pa- raissent à tort, dépréciées. U Agave dit spontané au Tonkin semble- rait être V Agave amer ic an a . En dehors du climat et du sol, le choix des espèces doit être subordonné à la main d'œuvre et à la machinerie. Les feuilles des grandes espèces, qui ont un énorme talon, exigent ordirairement deux actions méca- niques : le passage préalable dans un apla- tisseur, écraseur ou amincisseur, sans quoi la défibreuse fonctionne mal. Aussi les types dits d;e Sisal sont-ils plus recherchés, à cause de la forme moins épaisse et plus régulière de leurs feuilles où les fibres ne sont pas noyées dans une masse pulpeuse. Si la culture de l'agave n'a pas une place indiquée dans l'exploitation intensive dans certaines colonies, il faut cependant recon = naître que dans un bon sol, dans un milieu climatérique pas trop aride, les résultats se- ront relativement rapides, avec un rende- ment assez important. Ch. Riviîîre. Directeur du Jardin d'Essai du Hamma (Alger) Cultures d'essai en Abyssinie. Le climat d'Addis-Ababa. — Caoutchoucs indigènes et exotiques. — Plantes à parfums. — Café. — Kat. Dattes. — Fibres. — Élevage et maladies : bœufs, chevaux, moutons. Extraits d'une lettre de M. A. Savouré (i). — Observations de M. le D"' Laveran, de M. Jules Poisson et de la Rédaction. Climat. Caoutchoucs indigènes et exo- tiques. — « ... J'ai reça dernièrement vos n"^ I à 10, avec votre traduction des Plantes à caoutchouc de Warburg, et les 2 volumes de Cultures coloniales de Jumelle. « J'ai étudié tout cela avec un bien vif in- térêt, mais constaté avec regret que, d'après Warburg, il y a bien peu de chances pour un caoutchouc quelconque à nos altitudes ( 1 .800 mètres à ma plantation), en particulier avec notre saison froide après les pluies (décembre-Janvier : la nuit, 8 à 10" ; le Jour, 18 à 20'^]. « Dans les autres saisons, nous sommes assez près de 3o°, qui sont même quelque- fois dépassés. Nous sommes bien presque sous le 9"-' degré de latitude, mais l'altitude modifie les choses ; c'est probablement elle aussi qui nous vaut les vents très violents, dont nous souffrons en saison sèche. Tous arbres à fruits d'EurxDpe, y compris les oran- gers, poussent d'ailleurs magnifiquement dans ma plantation. Il y en a un millier qui vont produire. « ... Dans votre traduction de Warburg, Je n'ai pas trouvé d'indications climatologiqucs précises au sujet du Sapium tolimense. Il paraît que cet arbre conviendraitpour caout- (t'i Comparez « J. d'A. T. », n° 14, pp. 248-249 chouc dans nos régions.. [Ce n'est rien moinsque sûr, pour un arbre qui semble se plaire à peu près dans les mêmes con- ditions ciimatériques que les Quinquinas. — N. de la Réd.] « ... Le caoutchoutier de Céara ne m'a absolument pas réussi : J'ai eu moins de 200 Manihot levés, surles dernières 5o.ooo graines que J'avais fait venir. Sur un lot de 10.000 graines de même origine, fournies à un mien voisin, il n'y en a que 75 de levées; ce voisin n'ayant pas de terrain, a semé ses graines sur le mien, mais dans un sol dif- férent. — Limage, trempe, couches chaudes, tout fût essayé de part et d'autre. C'est la couche chaude (o m. 75 de vieux fumier de ferme) qui a donné le moins mauvais résul- tat. i< ... Les euphorbes-candélabres, ou à tiges rondes minces, sont excessivement abondantes ici ; des régions entières en sont N" 19 — Janv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE couvertes. Le latex en est excessivement abondant; avec un seul coup de hache, on peut remplir une bouteille en quelques mi- nutes : mais par aucun traitement (ammonia- que, acide sulfurique etc.), je n'ai pu en tirer du caoutchouc. J'en ai fait ramasser une dizaine de litres ; au repos depuis longtemps, il s'est précipité une matière dure et cassante, que je crois être une simple résine. « Croyez-vous qu'il y ait chance d'en extraire par un autre procédé, soit par l'écrê- meuse centrifuge, soit autrement. Je n'ai reçu récrémeuse que quand le latex était déjà précipité (la matière dure ci-dessus). « On dit qu'unltalien, dans l'Erythrée, près d'Asmara, a trouvé le moyen d'en extraire du caoutchouc et a formé une Compagnie pour l'extraction. 11 a la permission pour exploiter la zone désertique de leur colonie. Je n'ai rien entendu des résultats, après plus d'une année de concession. [En principe, du moment que la gomme résul- tant de la coagu'ation(ou précipitation, spontanée ne vaut rien, celle qu'on pourrait obtenir par tout autre procédé ne vaudra jamais grand'chose. D'autre part, à Asmara on est certainement tout aussi embarrassé qu'à Addis-Ababa ; en effet, M. Baldrati nous écrivait dernièrement (29 sep- tembre) de la capitale de l'Erythrée, pour nous demander où l'on pourrait trouver des renseigne- ments sur le caoutchouc à'Euphorbia abyssinica ; depuis, dans une lettre très intéressante et que nous publierons prochainement, il nous a indiqué que la gomme de la dite Euphorbe a été étudiée pour le compte d'une maison de Milan, mais re- connue trop chargée de résines. iVl. Jules Poisson, très familiarisé avec les Euphorbes et le caout- chouc, nous a fait parvenir la réponse suivante à la question de notre correspondant d'Erythrée : « J'ai cherché en vain les propriétés de VEu- « phorbia abyssinica dans les bouquins ; je n'ai « rien trouvé. D'après sa place dans la classifi- « cation, il semblerait que cette plante donne un « suc gommeux et cassant et sans nul doute « purgatif-drastique comme l'Euphorbeoflicinale. « — Où votre correspondant peut-il avoir su ou « lu que celte Euphorbe était caoutchoutifère ? » « Il est peu probable qu'elle soit caoutchouti- « fère. — N. de la Réd]. «... Il y a aussi beaucoup de Ficus géants, mais ils n'ont que peu ou point de latex. J'enverrai cette année des gens dans l'Ouest, où il doit certainement y avoir du caout- chouc ; il y a des lianes géantes avec lesquelles les Gallas font des ponts suspendus sur les rivières. J'attends l'arrivée d'un jardinier qui a fait un stage au Jardin colonial de Mar- seille ; ce sera sa première besogne. Plantes àparjum, etc. — « ... S'il faut per- dre tout espoir du côté du caoutchouc il y aurait peut-être quelque chose à faire ici en matière de plantes à essences (huiles essen- tielles). Il y a pas mal de plantes aromatiques à l'état sauvage dans le pays, surtout vers l'Ouest qui est plus humide ; mais avec des transports impossibles pour poids lourds. Il y a beaucoup de gingembre et de cardamome dansles forêts de TOuest ; partout, desplan- tes aromatiques très variées etsans doute peu connues. Personne de compétent n'a vu ces pays ; je me propose de faire quelques essais, ayant des appareils à distillation, apportés de France. Café et caféine. « Le café du Kaffa et de tout le Sud-ouest est remarquablement bon et à vil prix (40 centimes le kilo.) mais les moyens de transports manquent ou sont à des prix fous. N'y aurait-il pas moyen d'en faire sur place des préparations intéressantes et de valeur : soit des essences, soit de la ca- féine, ou autre ? Kat. — « Nous avons aussi beaucoup de ce Katdont M. Ch. Rivière a parlé dans le N" 2 Tpage 39J du « J. d'A. T. » Il doit y avoir quelque chose à en extraire. La plante pous- se de bouture, et tous les Musulmans la mas- . tiquent ou l'emploient aussi dans l'hydromel du pays, en concurrence avec le Guecho, (Rhamnus pauciflorus, dit M. Godefroy-Le- beuf). N'y a-t-il rien à extraire de ce dernier ? Dattier. — «Je songe à introduire ici le dat- tier, car la datte de Bassorah, en couffins serrés, est très recherchée des indigènes. Je pense que des rejetons de dattiers d'Algérie supporteraient bien les 25 à 3o jours de voyage. J'ai quelques pieds, élevés de noyaux; cela pousse, mais lentement. Fibres. — « Nous avons dans La zone dé- sertique, en quantité, une Agave à feuilles rondes, à gouttière, qu'on m'a montrée à Paris, comme étant du Sisal. [II y a erreur certainement. Aucun Agave ne répond à cette description. II est probable qu'il s'agit d'un Sanseviera. — X. de la Réd.] 8 ..OURNAi. iJ AGrvICULi UHE TROPICALE N^ig. — .Ianv. 1903 « Les feuilles ont de i à 2 mètres, termi- blent causés par un insecte appelé mache- nécs par une forte pointe; les fibres sont orÙRk par les Abyssins. Ils :ippellent Nedeft îrcs résistantes, mais moins fines que celles la maladie même. Lesanimaux sont anémiés d'une autre espèce, à feuilles aussi longues, par les suppurations, et meurent en moins mais plates et larges, que les indigènes, évi- d'un mois. Les mulets résistent mieux : les deinment à tort, disent la femelle du premier abcès sont moins abondants, et nous avons et de laquelle ils font les cordes pour char- souvent réussi à les guérir. Les peiiis ânes ger les chameaux. du pays ne sont pas atteints du tout. « Les prix que vous avez donnésdans votre « Cette maladie de Nedeft n'existe pas sur « Journal », permettent difficilemsntrexpor- les hauts plateaux (2 . 5oo à 3. 000 mètres îation en Europe, car il y a 60 à 70 francs de d'altitude); mais les bêtes élevées dans frais de transport, par 100 kg., jusqu'à ces régions froides résistent moins bien Djibouti ; bateau cnsus; lesconditions seront à la chaleur du désert, et sont moins meilleures lorsqu'il y aura un chemin de bonnes pour l'exportation que celles des fer. Toutefois, l'exploitation étant facile, régions plus chaudes, qui, de petite j'ai écrit pour demander le prix des machi- taille, ne craignent ni la fièvre, ni les priva- nes, à sacs, cordes et ficelles, annoncées tions et sont très robustes et sobres, danc votre : Journal ». — Il y aurait intérêt, « L'élevage en oays froids et élevés est donc en effet, à utiliser la fibre, sur une petite moins intéressant ; et c'est cette maladie qui échelle, dans le pays même; les sacs y man- m'a empêché de m'y adonner en région plus quent ou sont chers. basse. Maladie des bœufs. — « Ce que votre « Le Nedeft semble ne pas avoir été connu Journal a dit du Surra me fait croire que ici avant ces dernières 5 à 6 années. Il y c'est cette maladie que nous avons ici et qui avait autrefois des chevaux très estimés, a détruit la race bovine autrefois très abon- dans la région oi^i se trouve ma plantation, dante ici et à vil prix. Jadislesbœufs valaient Ils étaient, comme je l'ai dit, bien supérieurs 2 à 3 thaiers (thalers de Marie-Thérèse, de à ceux des hauts plateaux, qui manquent de 2fr. 5o); ensuite, 5o thalers ; pour revenir fond, mais il n'y en a plus, actuellement à i 2 et i 5 thalers. « La maladie du Nedeft est-elle connue en « Tous les renseignements que vous pour- Europe et y a-t-il un remède efficace? riez obtenir sur cette maladie, auront une [M. le D-' Laveran nous écrit à ce propos : II y grande valeur pour le pays. Le D"" Wurtz, aurait intérêt à ce que M. Savouré envoyât de ces da Paris, est venu l'étudier il n'y a pas lon§- insectes à Paris, afin qu'on puisse les déterminer ♦ ,„..o. ^„- ' . ir . j exactement. Comme traitement, ilyalieudere- K'mps ; mais son sérum est sans effet, du , , j ,Y . , , commander la créohne ou le iysol, pour la des- snoins sans etîet durable. • . • , j 1 • truction des msectes et le pansement des plaies; « La maladie est venue avecles Italiens qui ^^ solution de 3 %. -N. de la Red.] ont tiré des bœufs de Bombay, pour les . . . - , • j ■^ ^ « Les moutons qui viennent très bien dans troupes. Ils ont appelé cette epizootie leur , ,, . • , ,• , la zone désertique, ont pris cette maladie revanche. , , , . , pendant les pluies, dans ma concession, ou [M. le D"" Laveran, Membre de l'Institut, nous • • ji j , ■- , , , r. le Viens d en perdre une centaine, fiu observer a ce propos : i" que le D"' Wurtz a étudié en Abyssinie la peste bovine et non les ma- « toutes les plaies résultant des abcès sont ladies à Trypanosomej; 2'^ que le Surra ou Na- vite remplies de vers, malgré sublimé et gina existed'ailleurs sûrement en Abyssinie ; que iodoforme. Il est vrai que les mouches sont îeD'BRUMPT,enparticulier,aobserxé^danscepays excessivement abondantes ici; puis, les une grave epizootie de Surra ou de Na^ana sur des . . , . , , chameaux. - N. dk la Réd.] ^ b'^^" "^ ^°"^ '^'^^^^ abritées dans ce pays, même pas pendant les pluies. » y.e « Nedejt » des chevaux, mulets et mou- tons. — « Dans les pays de plaine, les che- A. Savourée vaux originaires des hauts-plateaux sontirès Addis Ababa, it) sept. igo2-- ifite couverts d'abcès par centaines, qui sem- N- ,9 - Janv. i9u3 journal D'AGRICULTURE TROPICALE 9 Rendements maxima de la Canne à sucre. Le 14 mai 1902, la Chambre d'Agriculture « Bruxelles, il ne faut pas qu'on nous oppnse de la Réunion, ayant à décider de l'emploi de 28.000 francs de reliquats, a voté une allo- cation de 5.000 francsau consulat de France à Java et autant à celui de Honolulu, àchaige de la renseigner sur les causes des hauts ren- dements de la canne à sucre dans ces deux pays. Nous sommes en état d'en indiquer dès a présent la principale : Les plan- teurs de Java et des Hawaï récoltent beau- coup parce qu'ils savent beaucoup dépenser « ces rendements formidab -;aux chanipti; « et à l'usine, donnant près de So.ooo kilog. " de sucre à l'hectare, ce qui ferait déjà une « belle couche de sucre répandue sur la « terre, soit 3 kilog. par M'-^, et qu'on se base « sur ces chiffres pour nous traiter de rouii- « niers et d'arriérés et nous refuser toute « concession. Il est utile d'aller contrôler « ces chiffres. » Le chiffre de So.ooo kilog. de sucre a pour leurs stations agronomiques et leur l'hectare est effectivement très exagéré ou, presse agricole. tout au moins, exceptionnel : on trouvera Le vote des 10.000 francs fût précédé d'un plus loin une statistique détaillée des renae- exposé, émanant du bureau et dont il est ments à Java ; mais même aux lies Hawaï, utile de citer le préambule : qui détiennent le record du monde pour le « Des chiffres parus dernièrement dans la rendement à l'hectare, celui-ci n'arrive pas « Revue Agricole, et puisés dans la revue à la moitié. En effet, on lit dans le traité de « des îles Havaïont paru invraisemblables à Krueger, p. 546 : « plusieurs collègues ; ils ont cru d'abord à « Les îles Havaï sont le pays d'élection de « une erreur de traduction des chiffres «la canne à sucre : on y cite pour les teircs «anglais; mais, vérification faite avec « les plus fertiles, des rendements de 14.000, « M. Aug. de 'Villèle, ils ont vu que la tra- « duction paraissait exacte. « Au moment de demander à nos repré- « sentants de soutenir le principe d'une « détaxe de distance, quand viendra au Par- « lemcnt la discussion de la convention de Rendements de la canne à sucre, à Java, en i8qg « i6.5oo et même 24.500 kg. de sucre à a l'hectare (équivalant à 160, igo et 270 pi- « culs au bouw javanais) ; la moyenne pour « Pile entière oscille entre 8.700 et 9.600 kg. u de sucre à l'hectare, ce qui répond au ren- « dément des bonnes sucreries de Java. NOM DE LA RÉSIDENCE Besoeki (•"roboiingo Pavaiœan Sui«b.ix a Kedi.i MaJium . .la par a Si.- m ai a ng Solo . . Diocja . U/ Bagfltn . ^ Banjumas s ^ i y<. kaloncaii > lu ' rr. 1 ■^0( Cheiibon Java Est. . Java Ccntie Java Ousst . Woytfiric 1899 Moyenne 189e*. PRODUCTION NETTE Came | Sacre Pikuls l""- jet Pikuls Kilos Kilo pro pro pro pro bouw hect. 09.563 bouw hect. 1144 107,9 9.391 !n;0 SI 333 97,2 8.459 '.);;() 80 939 18,7 8.590 1174 10'2.174 125,1 10.888 11. ")G 100.520 119,9 10.4x5 983 85. Soi 113,7 9.895 10, M 91.469 119,4 10.S91 lon-i 89.816 111.2 9.678 lOGt 92 340 112,4 9.78' l'J43 90 773 113,0 9.834 1104 9t) 082 120.2 10.401 0'2G 80.590 1018 9.556 icrw !iû.t64 1V0,7 10. '.05 96 b 83.985 101.0 114.?. 8.790 1('08 9.^.560 9.905 lOMl 91.9(14 Ii:v1 10.017 liS'J 86.073 93.036 110 8 9.643 1069 114,0 9.922 113,. 98./ 80 112,7 9.e08 Bas produit Pikuls pro bouw 4.6 6.1 5.7 4 9 ïfi 3,7 6,3 7,0 6.7 7,4 7,-t 4,9 5,6 6,5 4 Kilos p:o hect. 618 iOll .531 4'.i(; 426 479 600 322 548 609 583 644 426 4.'^7 566 6.0 6.4 00 10,2'-. 10, ■•14 10,89 1(1 S'.l es 20 iO.94 Kl -.M 10 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 19 — Janv, iqoB La production sucrière de Java est enre- La Rédaction de V « Archief » admet, gistrée et dépouillée, tous les ans, usine par d'accord avec l'usage, que 2 piculs de has- usinc, par les soins de la Rédaction du produit (zaksuiker) valent .1 picul de sucre « Archief voor de Java-Suikerindustrie », de i" jet (hoofdsuhver) ; à ce taux, la produc- Tune des plus belles revues agronomiques, tion totale de Tîle de Java en 189g se calcule qu'il y ait au monde. C'est à cette revue qu'a à 12.345.087 piculs, soit 762.447 tons. Ce été emprunté le tableau de la p. 9; nous le chiffre est intéressant à citer en ce sens reproduisons d'après la traduction aile- qu'il dépasse seulement de 1/2 p. 100 l'esti- mande de M. le professeur Krueger, insérée mation publiée par 1' « Archief » en 1898 ; ce dans le « Centràlblatt fuer die Zuckerindus- qui donne la mesure de la perfection des mé- trie » du i5 nov. 1902. thodes d'estimation adoptées; il est Juste M. D. SiDERSKi, le bien connu spécialiste d'ajouter qu'elles nécessitent un travail parisien, a eu l'extrême obligeance de nous énorme de la part de 1' « Archief» et s'ap- aider pour la traduction française des termes puient sur la bonne volonté, très éclairée et (^'^,.j_ très ridèle, d'un corps de planteurs absolu- Quelques commentaires ne seront pas de ^lent remarquable par son niveau de culture trop, pour éclairer ce tableau : ^\^^ conhance dans les ressources de la La production brute s'entend de l'unité de science, surface (bouw ou hectare) telle que, chemins M. Kobus, directeur de la Station Java- et fossés compris ; la production nette, de la Est, citait, au Congrès de 1896, le chiffre de surface effectivement couverte de cannes. On 2.340 piculs de canne et celui de 200 piculs estime généralement, à Java, que les che- de sucre, au bouw, comme le maximum des mins et fossés mangent 10 p. 100 de la super- récoltes arrivées à sa connaissance. Le pre- ticie des champs de cannes (Krueger, mier de ces chiffres répond à 2o3.652 kg. p. 189). de canne à l'hectare. M. Krueger déclare Sur les 176 usines ayant répondu auques- (P- 473) avoir eu connaissance à plusieurs re- tionnaire de l' a Archief » relativement à la Prises de rendements atteignant 200 piculs campagne de 1899 (le nombre total des de sucre au bouw (il ne s'agit pas de multi- usines en fonction étant de 184), 71 seule- plications arithmétiques partant de quelques ment ont renseigné les enquêteurs sur leur mètres carrés d'essais, mais bel et bien de production de mélasse : elle se calcule à rai- récoltes industrielles). Cependant, les sonde i partie démêlasse contre 6,3 parties moyennes n'ont pas encore atteint pareille de sucre de i" jet, soit 18,1 piculs démêlasse hauteur; de l'enquête sur l'année 1899, il ré- par bouw (égal à 1575 kilog. par hectare), suite que 48 sucreries de Java ontrécolté plus M. Krueger constate ce fait, que la produc- de 11.000 kg. de sucre à l'hectare; et 89, tion de mélasse va en augmentant d'année en plus de 10.000 kg. La moyenne totale, pour année, non seulement par rapporta l'hectare, l'ile entière, se calcule à 117 piculs au bouw, mais aussi par rapport à celle de sucre de soit 10. i 83 kg. à l'hectare. « Il y a vingt ans» l'r jet. Enfin, ces rapports ont évolué comme fait observer M. Krueger « on aurait crié à suit, depuis 1893 : l'imposture si un agronome avait osé présen- . Rapport Piculs ter des chiffrcs semblables » . de la mélasse de milasse . au sucre raiiiné au bouw Nous reviendrons uu autre jour sur le ren- 1893 I : 10,10 11,10 dément aux îles Hawaï. Pour aujourd'hui 1894 I : 8,67 10,35 nous tenons à clore ce premier dossier par 1895 I : ",73 12,20 ceslignesempruntés à unsavant françaisdont 1896 I : 8,1 I 10, co on ne saurait mettre en doute le patrio- i8-,7 I : 6,80 i3,8o lisme, M. Hknri Lecomte {La Production 189S 1 : 6,90 16,20 agricole et forestière dans les Colonies ft'cJti- 1890 I : 6,3o 18,10 caises, Paris, 1900): N" 19 — Janv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i, «... La culture de la canne dans nos colo- « anglaises est là, de même que celui des îles « nies peut encore procurer des bénéfices « Hawaï et de Java, pour donner un salu- « suffisants ; pour cela il faut renoncer aux « taire exemple aux habitants découragés de « errements anciens. L'exemple des colonies « nos colonies françaises ». La Culture des Arbres à gutta et la sélection chimique. Les plantations du gouvernement, à Java. — Fraudes et mélanges. — Guttas riches et guttas pauvres. —L'analyse, guide du cultivateur et du négociant. P. VAN RoMBURGH et W. R. Tromp de Haas : <^oit l'étude serrée de l'origine botanique des Importance de l'analyse chimique pour diverses guttas de la Malaisie, étude qtii fut la culture des arbres à gutta-percha. complétée par le D' Boerlage au moyen des Gr. 8% 12 pp. Publié (en français) dans le matériaux recueillis par M. van Romburgh n° XV du (c Bulletin de l'Institut botani- dans ses missions à Bornéo et Sumatra. que de Buitenzorg ». Imprimerie de l'Ins- Les caractères botaniques des différentes titut, 1902. espèces sont tels, que dans beaucoup de Ce travail, daté de Juillet 1902, offre assez cas, surtout s'il s'agit de plantes à cultiver, d'intérêt pratique pour mériter une notice il est extrêmement difficile de reconnaître bibliographique un peu détaillée : si l'on a affaire à une espèce qu'il vaut la Depuis bien des années, disent les auteurs, peine de cultiver. Dans ces cas douteux, la rareté croissante de la gutta-percha, cet l'analyse chimique est un auxiliaire excel- isolant si précieux pour l'industrie des câbles lent. télégraphiques, attire l'attention de tous. Les guttas du commerce ne sont que rare- II y a déjà cinquante ans que le Gouver- ment le produit d'une seule espèce d'arbres, nement des Indes Néerlandaises s'est rendu Presque toujours, ce sont des mélanges de compte de l'importance qu'aurait la culture gommes de provenance variée, mélanges faits de ces arbres. On a installé à Soekadana, à par les chercheurs de gutta ou par les négo- Pontianak, à Mampawa et à Sambas des ciants chinois et souvent additionnés de plantations qui, par suite de diverses cir- grandes quantités d'écorce et autres impu- constances, ont entièrement péri. En i856, retés. Faire un choix dans ce chaos de mé- deux milliers de plantes ont été apportées langes est un problème que doit résoudre de Bornéo à Java et mises en terre en Ban- pourtant le fabricant de câbles. Les négo ten, dans les Préanger et près de Poerwo- ciants eux-mêmes ont besoin d'une grande kerto (Banjoemas). A ce dernier endroit, il expérience pour ne pas être dupes des col- en reste encore 55 pieds en vie tandis que lecteurs; il est même plutôt douteux qu'ils tous les autres ont disparu. y arrivent dans tous les cas. En 188?, fut installé à TJipetir, près Tji- L'analyse serait d'un grand secours au badak (Préanger, Java), un jardin d'essais, commerce, si Ton ne se basait pas surtout où les meilleures espèces lurent mises en sur les propriétés physiques de la gutta-per culture sur une assez grande échelle. En cha. D'après les fabricants, on trouve des même temps on fit de plus petites plantations sortes de gutta dont la composition chimique dans le Jardin d'Essais, à Buitenzorg. fait croire qu'elles se prêteraient à l'isole- En 1 900, on décida d'étendre la plantation ment des câbles, tandis que la pratique dé- de Tjipetir jusqu'à concurrence de i5 hec- montre le contraire. Il serait donc impor- tares, à planter avec les meilleure.'^ espèces, tant de posséder des méthodes simples d'es- C'est à MM. Beauvisage et Burck que l'on sai des propriétés physiques; il n'y en a mal JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 19 — Janv. 1903 heureusement point. Au contraire, cette étude est si complexe qu'elle n'est que rare- ment faite et que le commerce ne s'en sert jamais. Mais, si, nil'analyse chimique, ni l'analyse physique ne jouent un rôle lors de l'achat ou de la vente delagutta, comment en fixe-t-on l'a valeur? Jusqu'ici, personne n'a pu donner une réponse suffisante à cette question. Aussi est-il de la plus haute importance pour ceux qui veulent se livrer à la culture de ces ar- bres que l'on cherche à étendre notre savoir sur ce point. Il y va d'un intérêt pratique, considérable. Quelles sont au juste les causes qui ren- dent difficile l'évaluation des guttas? L'une des principales est la sophistication extrême des produits offerts au commerce. La de- mande croissante, causée par le développe- ment du réseau de câbles sous-marins, ren- dit de plus en plus impossible aux indigènes de s'en tenir exclusivement aux mêmes es- pèces et ils se mirent à les mélanger avec le produit d'autres guttifères. Les Chinois éga- lement, entre les mains desquels les produits bruts se centralisaient avant de parvenir aux marchés européens ne restèrent pas en ar- rière et connurent vite l'art des mélanges, qu'ils poussèrent même plus loin que les collecteurs de la forêt. Tous deux sont liés par leur intérêt de ne pas vendre leur secret. C'est pourquoi il est devenu impossible de connaître la provenance des guttas du mar- ché européen. Les fabricants de câble, a leur tour, craignant la concurrence, tien- nent secret tout ce qui touche à la gutta. Tout ce qu'on sait, c'est que, dans l'indus- trie, une gutta-percha riche en gutta pure n'est pas employée telle quelle; on la mé- lange avec une espèce à teneur intérieure. La gutta-percha riche provient d'un jietit nombre d'espèces végétales, tandis que les guttas pauvres sont le produit d'espècesplus nombreuses. Les corps qui constituent la majeure partie des guitas pauvres sont encore fort IH'u connus; on ne sait même pas quelle i.iiluence ces corps onr sur la gutia propre- iiicllt duc... IvL .M. V^ll KoJIliLKGIi CL TuCiMP DE Haas en tirent cette conclusion : que jus- qu'à plus ample informé, il paraît logique de payer une gutta-percha d'autant plus cher qu'elle contiendra plus dcguita proprement dite. ...Si les fabricants dccâbles, disent-ils, vou- laient nous tendre la main dans notre essai de payer la gutta-percha sur une base plus rationnelle on pourrait mettre fin aux abus des négociants. Les Chinois n'auraient plus aucun profit à mélanger les diverses gutta et on ne tarderait pas à voir s'améliorer la situation des consommateurs ainsi que des producteurs. Or l'analyse chimique permet de distin- guer les guttas riches et pauvres. Une gutta à teneur supérieure en gutta pure a, en général, une plusgrande valeur commerciale, et, c'est celles-là que recherche le planteur. C'est évidemment aussi les guttas riches qui devront fixer l'attention du planteur. Les Palaquium^ auxquels appartiennent les plus importants producteurs de gutta, renferment plusieurs espèces à peine diffé- renciées au point de vue botanique, mais donnant des produits très différents en qua- lité. Le planteur est souvent dans le doute au sujet de l'espèce; l'analyse chimique est là pour le tirer d'embarras... Le tout était de trouver une méthode d'analyse exacte, et cependant assez rapide pour pouvoir servir à de pareilles sélections. Les méthodes publiées soit par Obach, par Grasse et d'autres ne répondaient pas à ce but. MM. Van Romburgh et Tromp de Haas en ont élaboré une nouvelle dont ils donnent une description complète, qu'il est inutile de reproduire ici. Cette méthode fut d'abord appliquée à la recherche de la pureté des types plantés dans le Jardin d'Essais de Buitenzorg. Dans le terrain occupé par les Palaquium bor- neense se trouvaient des individus suspects. Ayant en vue la production de graines pour étendre la plantation de Tjipeiir, où l'on ne cultivera que les guttas à teneur élevée, la Direction s'inquiéta de pousser l'examen à fond. On incisa chacun de ces arbres et on recueillit un peu de gutta pour l'analyse. Les iwiLiliais lurcat, pour tix arbres, de Si à 86 % de gutta pure; mais un septième n'en. N° 19 — Janv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE .:3 accusa que 5o % . Il fut jugé, condamné et arraché. Dans les carrés des Palaquium oblongifo- Jium et des Palaquium Treubii on trouva dans chaque un arbre suspect. L'analyse donna pour le premier 68,8 résine et 35,2 gutta, pour l'autre 75,7 résine et 24,3 gutta. ■Ces deux arbres encore n'appartenaient donc pas àl'espèce parmi laquelle ils se trouvaient. A Tjipetir on fit des constatations analo- gues sur les Palaquium borneense. La valeur de l'analyse chimique se montra ■encore clairement dans les essais entrepris sur la demande de M. Curtis, directeur du Jardin botanique de Penang (presqu'île de Malacca). Dans ce Jardin se trouvaient deux Palaquium qui fructifièrent, mais dont les fruits différaient sous quelques rapports. Un ■examen botanique à Kew eut pour résultat que l'un de ces arbres était le Palaquium Gutta et l'autre une nouvelle espèce qu'on baptisa Palaquium Curtisii. A Buitenzorg, que, il semble très probable qu'il s'agit d'une seule et même espèce. Il est inutile de citer les autres expériences du même ordre exposées dans le mémoire; nousnous borneronsàretenir la conclusion : Dès à présent l'analyse offre au culti- vateur le moyen d'asseoir sur des bases solides la sélection des arbres à gutta desti- nés à la propagation dans un but industrie! et pour réduire d'une façon très sérieuse l'aléa de cette nouvelle culture. Pour ter- miner citons encore un tableau qui montre quelle confusion règne actuellement sur le marché des gutca-perchas. Afin d'avoir quelque idée de la composi- tion des espèces de gutta, telles qu'on les vend à Singapore, les auteurs analysèrent un certain nombred'échantillons qu'ils s'étaient procurés par l'entremise du Consul général des Pays-Bas en cette ville, avec la mention du prix, exprimé en dollars par picul. L'analyse donna les chiffres suivants : DÉSIGNATIONS COMMERCIALES (Marchi; DI-; SiNr,.\roRi;l. Impuretés Eau Résine 1)' Gutta Bila (red) Soondi 33,r. 37,1 2,1 id - 0.7 21,7 î - li,8 4,2 (>,î! 3,î> r.,1 4,1 4/. 3,8 31,1 2(î,5 r.3,a 3."), 5 3(1,5 28,5 46,2 53, () 3in 12,8 28 - 2!).C 38,3 4l,(j 54,2 44,7 47,7 41 - 46,6 82.5 1 ôo i !il(! ' ;îi;ii I M7n [ 38(1 1 tîOG |[ Serawak Soondi n"2 Pinang gutla Palelo n" 1 S-rawak red soondi n" 1. liagan white Soondi n" 1 Kœiei guta merah n" 2 Indragiri while Soondi , Sambas white Soondi .... Kœlei guta merah n'M Pahang white Soondi n" 1 ' l'examen des caractères botaniques des deux On voit par la comparaison dos doux der- arbres ne sembla pas justifier la création nièreslignes, combien l'estimation du Kœtei d'une nouvelle espèce, et une analyse de leur getah merah n" i est mal faite, comparée à produit donna : celle du Pahang Soondi. Le proJuii plongé Gutta Résine dans l'eau bouillante était d'ailleurs très A 77,2 11,8 plastique, mais peu résistant, et il fallait B J^v ''i9 longtemps pour qu'il redevint dur nprès La composition de ces guttas étant identi- refroidissement. H JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 19 — Janv. 1908 Le Café au Tonkin Statistiques. — Opinions pour et contre, de MM. L.Gilbert, P. L, Lafeuille, L. Roux. Un abonné nous demande : de mai 1901, on pouvait lire : « La fabrication du beurre de noix de coco est une industrie de quelque impor- tance à Mannheim (Allemagne). Il paraît que la fabrique de Mannheim est la seule un peu considérable en Allemagne; elle pro- duit environ 10 tonnes de beurre par jour. Le produit est vendu sous le nom de « Pal- mine », marque commerciale déposée, ou sous celui de « Beurre de noix de coco ». Il est extrait effectivement de l'amande de la no.ix de coco, et on s'en sert en cuisine, à la place de beurre ou de lard. « Tel qu'on le vend, ce produit est géné- ralement blanc, presque insipide ; il fond k 80° Fahr. (26° C), et a la consistance delà graisse de bœuf ou de mouton, à la tempé- rature ordinaire. Quand il est destiné à des marchands au détail, boulangers ou pâtissiers, on le colore pour lui donner l'as- pect du beurre ordinaire. Dans la vente directe aux particuliers, la coloration est interdite par la loi. Les propriétaires de l'usine de Mannheim prétendent qu'à l'analyseleurproduitaccuse plus de 90 % de graisse végétale, et très peu d'eau; tandis que le beurre de vache ne con- tient que 85 % de graisse, en moyenne, et près de i5 % d'eau. Il est établi que la pal- mine ne rancit pas aisément ; dans une pièce fraîche, elle peut se garder 3 ou 4 mois. Elle est plus saine et se digère mieux que les- graisses ordinaires dont on se sert en cuisine. Pour ces différentes raisons, le produit est très en faveur dans les hôpitaux et autres ins- titutions publiques allemandes, et aussi dans l'armée. > )) depuis le i"juillet i2.25o i3.635 Expéditions du Para en Eu- » » rope 1.3 10 1.738 » » à N.-Y. 1.400 1.847 Sortes d'Afrique. Stocks à Liverpool 414 711 » à Londres 232 638 » à New-York 267 gSo 903 2.279 42b 645 00 83 840 85o 554 717 i53 109 890 770 LTURE TROPICALE N« 19— Janv. 1903 Arrivages à Liverpool » à Londres » à New-York Livraisons à Liverpool » à Londres » à New-York Stocks de toutes sortes 4.255 6.915 Les sortes d'Afrique sont toujours rares, et ont donné lieu à peu d'affaires. On a pavé à Bordeaux environ 8,70, pour 3.5oo kg. Boules rouges et i.5oo kg. Niggers, pris en- semble. Le Benguella est tenu à 7,25 et le Loanda 6,75 ; les arrivages de la colonie por- tugaise augmentent lentement ; on croit que d'ici peu le rétablissement du calme, après les troubles récents, se fera sentir dans cette partie de l'Afrique. Anvers. — Le 2 janvier on a vendu 3o tonnes Kassaï et Congo Français, avec une hausse moyenne de 20 centimes; le 16 janvier on a traité 16 t. de diverses prove-- nances des colonies françaises d'Afrique, avec une hausse de dix centimes seulement, malgré l'élévation des taxes; les caoutchoucs du Congo belge sont en effet les seuls en faveur à Anvers, Enfin, le 23 janvier, on a vendu 10 t. Haut et Bas-Congo, avec une hausse d'environ i5 centimes. Le 27 janvier, aura lieu une vente impor- tante,qui comprendra 622 t. du Haut-Congo belge, Hecht frères & C'^. 75, rue Saint-Lazare. Paris, 26 janvier 1903, ^^ Thés cl'AnnAm Par M. C. A, Guigon. Dans notre n" 7, nous avons publié une note dromes indiqués dans mon article du n° 7 de M. C. A. GuiGON faisant la critique des thés ■d'Annam, et dans notre n^ 10 une. réplique très complète de MAL Lombard & C'*^^, les principaux producteurs de l'article incriminé. Nous recevons aujourd'hui de M. Guigon les lignes que voici : Je suis obligé de reconnaître que les prô- ne sont plus en harmonie avec les résultats acquis à l'heure actuelle. Ma réponse s'adresse particulièrement à la maison Lombarp^ & C'" de Tourane, laquelle a eu la bonne insoiration de discuter mes Noip_ j^^^v. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE •9 appréciations. Ces Messieurs me font en premiers étant double (au-moins) de celle que même temps l'honneur de m'adresser la Ton rencontre dans les autres, série complète des échantillons des thés ré- En outre, les sortes fines ne sont plus, coltés dans leurs plantations et préparés comme je le constatais en novembre, parfu- dans leur usine, par des Chinois rompus à mées à la feuille de rose ; J'y ai rencontré le ce travail et que M. Lombard est allé chercher parfum souple et onctueux du Jasmin que Je prônais à cette époque. C'est, en somme, le procédé chinois qui est actuellement employé en Annampourla préparation entière du thé Il ne nous sera plus difficile maintenant de tenir en échec, avec nos provenances colo- niales, les mêmes produits venant de Chine ou d'ailleurs. Nous n'aurons plus, nous vendeurs, à faire ce travail considérable dont )e parlais — faire accepter à nos acheteurs une forme nouvelle de feuille — puisqu'ac- tuellement elle n'offre plus de différence avec les autres. Parmi les échantillons reçus, J'ai sous les en Chine. Le cadre de votre revue ne me permet pas d'entrer à fond dans une étude détaillée con- cernant chacune des sortes qui m'ont été adressées ; mais il est sûr que la fabrication personnelle de la Société Lombard a fait, depuis 1897 où pour la première fois elle a importé du thé d'Annam en France, des progrès à ce point rapides qu'on ne saurait mieux les assimiler et les comparer qu'à ceuxréalisésà Ceylan, durantla période d'in- cubation de la culture du thé dans cette co- lonie. En ce qui concerne le type à grosse feuille, elle ne peut que nuire au prestige Y^ux un type supérieurement préparé, dé futur des autres types supérieurement pré- parés. Elle est pour nous, en quelque sorte, dans la conception que nous nous en fai- sons, le prototype mauvais de la feuille annamite. M. Lombard, comme tous ceux qui font un commerce régulier de thé, serait bien inspiré en abandonnant cette feuille à la consom- mation locale indigène. Débarrassés de la main-d'œuvre annamite dans la préparation, MM. Lombard & C''^ nous promettent des thés qui ne le céderont en rien à leurs aines de Chine : une feuille normale quant à l'aspect, et de bonne qualité, le tout obte- nable à des prix aussi avantageux que ceux antérieurement pratiqués pour la grosse feuille. Ils commencent à nous faire des offres dans ces conditions. Indépendamment de cette sorte courante, ainsi rectifiée, base des transactions les plus nombreuses, ces Messieurs m'ont adressé une série d'échantillons (produits de leur manufacture;, de qualité réellement supé- rieure. J'ai tout d'abord constaté ceci : Tous ces thés d'Xnnam tiennent davantage au palais nommé « Laylang » . Par son aspect extérieur, cette sorte ressemble a s'y méprendre aux excellents « Ning-chow » de Hankow : le titrage en théine est même plus élevé. La comparaison devient cependant défavorable à la tasse, lorsque l'infusion est seulement tiède ; la force est plus grande, mais l'arôme ne tient pas aussi longtemps que dans les sortes de Hankow. J'estime quand même les progrès assez rapides pour qu'on doive se réjouir de l'obtention de tels résultats dans un laps de temps aussi court. Deux autres sortes, également dénommées « Laylang », m'ont grandement fait plaisir. La conformation de cette feuille a quelque analogie avec celle de Shanghaï (« Moyam Hyson », thé vert), mais avec cette différence que la feuille d'Annam est noire veloutée. L'arôme en est exquis. J'aurais aussi à parler de deux échantillons de thés soi-disant verts, mais je préfère atten- dre, comme M. Lombard me le fait espérer sous peu, de nouvelles préparations dans ce sens: en attendant ces résultats plus pro- bants, nous continuerons à nous adresser à Shanghaï pour cette sorte. J'ajouterai un souhait concernant la que les provenan:es chinoises, l'infusion a théine : plusdecorps,uneforcebeaucoupplusgrande, Ce corps, d'après toutes les analyses, se la quantité de théine contenu dans les trouve en plus grande quantité dans les thés 20 .lOUHNAL DWGRICULTUKE TROPICALE N" 19 — Janv. 1903 d'Annam que dans toutes les autres prove- ces de girofle par exemple ? Nous sommes nances; pourquoi le Gouvernement neconcé- tributaires de l'Allemagne pour nos achats derait-il pas au commerce la faculté d'extraire de caféine, alors que nous avons actuelle- cette théine (caféine] dans les conditions le- ment à notre disposition une matière pre- gales qu'iloctroie pour l'extraction des essen- mière aussi parfaite. C. A. Guigon. Produits divers Les cours du café brésilien continuent à accuserun état d'extrême dépression. Voici, en effet, les cotes au Havre, sur mai 190?, qui résultent des bulletins de MM. Georges Maze & C"\ comparées à celles des mois précédents, sur ce même terme : 27 sep. ^9-75 r> déc. 36.25 10 |an. 33.25 Et ceci, en dépit des statistiques de MM. DuuRiNG & ZooN, accusant, pour la première fois depuis un an, une diminution de Tapprovisionnement mondial ; en effet, au 1^'' janvier, il se trouvait diminué de 9.o3o tonnes par rapport à ce qu'il était au i^'' décembre; il n'en restait pas moins au chiffre fantastique de 774.330 tonnes, soit i3.i63.6io sacs. Le caié Libéria de Java, jugé par le commerce de Rotterdam. Extrait du Rapport annuel 1901 delà Chambre de Commerce de Rotterdam (« De Indische Mer- cuur », 5 août 1902, p. 586) : <( A part quelques exceptions, les prix du café Libéria de Java sont restés peu satis- faisants pendant l'année 1901. Ce produit continue à souffrir de sa mauvaise réputation due au goût défectueux qu'il avait eu trop souvent les années antérieures. Peu à peu, cependant, ce goût s'est notablement amé- lioré, et beaucoup de plantations sont môme arrivées à livrer un produit dont la saveur ne laisse plus rien à désirer. Dans ces cas, les lots offerts ont atteint des prix beaucoup plus élevés, parfois même franchement satisfaisants. La plus grande partie des Libéria présen- tés sur le marché de Rotterdam, n'en demeu- rent pas moins une marchandise inférieure Cl s:nt claires avec !es Brésil. Il ne faut cependant pas perdre courage. Que les planteurs de Java fassent tout leur possible pour améliorerle produit. De notre côté, nous ne cesserons pas de faire com- prendre aux acheteurs hollandais qu'ils ont tort de dédaigner le café de Libéria, et nous nous flattons d'arriver à les convaincre. » Comparer avec ce que nous en avons dit dans les n°^ i, 2, 3, 5, 6, 8, 10, 14. 16 et [7 du « J. d'A. T. .. La production de cacao au Cameroun (Rectification) Notre abonné, M. H. J. Monteirode Mexdonça, quia de très gros intérêts à San-Thomé, nous écri- vait fin novembre : c( Dansvotrecahier d'octobre écoulé, n" 16, << article de M. Harold Hamel Smith, Le ca- « caoyer en /l/r/y'z/e, p. 3o8, première colonne, (( je lis : « Les Allemands espèrent que le Ca- " meroun exportera 1 0.000 sacs en 1906. » « Or,dansle « Bulletin delaSociétéd'Etudes (I Coloniales » de Bruxelles, de septembre, « n" g, p. 522, on parle d'une production de « 50.000 à 60.000 centners (quintaux de « 5okg.) en 1905. Pourriez-vous m'expli- " quer lequel des deux renseignements est .' le bon? » Nous avions justement l'occasion d'écrire à l'homme compétent, M. le professeur Warburg de Berlin, directeur du >' Tropenprtanzer » et pro- priétaire lui-même au Cameroun ; voici ce qu'il nous répond : " Dès cette année, l'exportation du Came- H roun aura atteint 10.000 sacs au bas mot. .( Mais je ne crois pas qu'on arrive à pro- .( duire plus de 3o;00o sacs en 1905 ; plutôt « même, moins. On se trouve fatalement en- « traîné dans le sens de son désir, lorsqu'on (( esccr.Tptc Ta- c:rr, » No 19— Janv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 21 Sur la qualité des cacaos de San-Thomé et de quelques autres provenances. Lettre de M. Harold Hamel Smith. Un de vos lecteurs de San-Thomé me de- 'inande des explications au sujet de la phrase ■suivante de mon étude statistique Le ca- caoyer en Afrique^ publiée dans le n° 16 du « J. d'A. T. » : « Depuis un certain temps on a vu arriver •des lots de cacao de San-Thomé très amé- liorés. » Je m'occupe de cacao à Londres de- puis i883 ; en comparant ce que j'y ai vu à <:ette époque et ce qu'on y vend aujourd'hui, l'e ne puis que répéter: Les cacaos de San- Thomé, et aussi ceux de Grenade, ont beau- coup gagné comme aspect et préparation. Par contre, les cacaos de Trinidad accusent ^aujourd'hui, en général, une fermentation plutôt moins parfaite que jadis; la raison ■est que les producteurs n'y trouvent pas iewv compte, à prolonger la fermentation. A en juger par les lots offerts à Londres, Haïti aurait fort besoin de s'occuper • davantage de ses cacaos: les gens devraient au moins les bien sécher et ne pas les laisser moisir, H. Habold Smith. Maté îlelevédans un document allemand : La production du maté ou « thé du Para- guay» devient de plus en plus considérable. Une seule société, « Industrial Paraguay », a fourni, en 1900, 3.463.593 kilos. La pro- •ductiontotalea etede6.348.242 kilos. Laplus grande partie est exportée vers l'Argentine. Les essais faits jusqu'à ce jour pour intro- duire le maté dans le commerce euro- péen n'ont pas grandement réussi, car la imanière dont le produit est préparé dans son pays d'origine ne convient pas aux Européens; en effet, dans ce pays, le maté «est finement pulvérisé, infusé dans l'eau et aspiré par une pipette métallique. Cepen- ■ -dant, dans ces derniers temps on a importé à Hambourg, du maté de fabrication alle- mande qui peut être employé comme le thé de Chine, cl il est possible qae ce pro- duit arrive à vaincre la prévention actuelle. Le commerce de la banane aux Etats-Unis De M. E. De Wildeman, dans la effet, on peut lire dans Fonssagrives, Notice sur le Dahomey, à l'occasion de r Exposition Universelle de iqoo, p. 354 (Nous citons textuellement, sans essayer de corriger les termes employés pour désigner les diverses parties du fruit) : <( Pulpes. — Après avoir enlevé l'huiler « pour la soumettre à l'action de la chaleur, « on retire des premiers récipients la pulpe- « des amandes de palme que les indigènes « utilisent pour la cuisson de leurs aliments ;. « aussi est-il impossible de s'en procurer au « Dahomey. Sur la Côte d'Or anglaise, au (( contraire, on en expédie de grandes quan- .( tités en Europe où elles sont sou- (( misesà une action chimique qui leur fait « rendre de 3o à 35 % d'huile de pal- « me. » Nous regrettons de ne pas posséder de cor- respondants réguliers au Lagos; mais ces^ pulpes desséchées (ÏElœis ne sauraient guère s'exporter qu'à destination de Liver- pool, qui est le grand marché des colonies- anglaises de l'Afrique occidentale. Nous se- rions très obligés à nos amis dans ce port,, de vouloir bien nous communiquer des dé- tails circonstanciés concernant le commerce de ce sous-produit. '^To ^^ _ j,j,v. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2D Coquito de aceite. Description du fruit. — Bibliographie, etc. (Ti'oisième lettre de M. le D"" Lopez y Parra). M. le D'' Lopez y Parra nous envoie de Mexico, à ladatedu 17 décembre, comme suite à l'enquête «ngagée dans les précédents n°'" de ce Journal (v. « J. d'A. T. », n" 14, ann. bibl. 2o5 ; n^ 16, p. 3i6; no 17, p. 343; n"^ 18, p 38o), une note des plus intéressantes, dont M. Alberto Pedrosoecu rexiréme amabilité d'établir à notre usage la tra- -duction française : « Cher Monsieur, je vous envoie six fruits du palmier que nous connaissons ici sous le nom de Coquito de Aceite, littéralement < petit coco à huile ». « En faisant une coupe transversale du i"ruit, vous pourrez voir qu'il est formé de quatre parties. L'enveloppe extérieure, que nous nommons « estopa », littéralement « étoupe »,ou K bourre », estformée d'un tissu •iibreux qui n'a aucune sorte d'emploi, pas ■seulement comme combustible, car l'estopa produit très peu de chaleur. « La deuxième couche, qui peut avoir au plus un millimètre d'épaisseur, est formée d'une chair ou pulpe qui se dessèche très vite, en se confondant avec l'estopa. Lorsque le fruit est encore tendre, cette couche a la couleur de la chair du Mammea amei'icana '.(Jaune rougeàtre], et quelques personnes la mangent ; mais il faut pour cela que les ■oiseaux aient fait tomber le fruit avant ma- turité complète. « La troisième partie constitue la co- que proprement dite que nous nommons « hueso », c'est-à-dire « os ». En effet elle est aussi dure que l'os. Elle a sept à huit millimètres d'épaisseur. C'est deccttecouche que j'entends parler à la page 29 de ma bro- chure.Je ne vois pas biencomment elle pou r /rait contenir de l'huile. « Enfin cette enveloppe osseuse abrite l'amande que nous appelons ■< Coquito de Aceite » et qui est la seule partie utilisée pour l'huile, dont elle contient jusqu'à 60 et (65 % . « Les noix que je vous envoie, vous don- neront une idée très exacte du fruit de ce palmier, tel qu'il se présente au moment de la chute à maturité parfaite. << Depuis que vous m'avez mis en garde contre l'identification du coquito avecTiT/a^w, je me suislivré à quelques recherches biblio- graphiques et j'ai trouvé dans une publica- tion du Département d'Agriculture des Etats- Unis, Usefiil Plants of Mexico^ par Rose (Contributions from the U. S. National Herbarium, vol. V, n" 4) à la page 232, l'in- dication que voici : « Attalca Cohune M art. Nom local. Co- te quito. <' Un palmier, connu dans le commerce •' sous le nom de coquito, pousse en abon- « dance dans la région de Manzanillo et « fournitde grandes quantités d'huile, expor- « tée par voie maritime, à destination des « villes du littoral. Cette huile sert à la sa- « vonnerie. « Je n'ai pas eu en mains d'échantillons " authentiques suffisants pour déterminer « l'espèce avec certitude. C'est à titre provi- « soire que je range le palmier en question « sous le nom botanique à'Attalea Cohune. « Comme je vous l'ai déjà fait savoir une « première fois, je me mets à votre entière « disposition pour tirer au clair cette affaire. « Agréez, etc., D"" Rodrigo Lopez y Parra. Deux des six noix de notre aimable correspon- dant de Mexico ont été transrnises par nous à Berlin, à M. Udo Dammer ; ce botaniste y a reconnu un /l//a/(?a, mais sans oser se prononcer quant à l'espèce; il désirerait recevoir un nombre plus grand de noix, afin de pouvoir bien juger de leur grosseur moyenne, ainsi que des maxima etminima; il aurait besoin également de quel- ques fruits recueillis intacts et ayant conservé, en particulier, leur pointe; de même, de feuilles et de fleurs. La lettre de AL Tdo Dammep, que nous n'a- vons pas eu encore le temps de faire traduire, sera publiée dans notre prochain numéro. Nous avons tenu à exposer dès aujourd'hui ses rfe.y/û^e- ratci, et ne doutons point que M. le D'' Lopez y Parra ne veuille achever l'œuvre si bien com- mencée, en faisant recueillir des matériaux bota- niques complets. Il aura le grand mérite d'avoir tiré au clair un point embrouillé de botanique économique, et qui n'intéresse pas seulement le Mexique, mais encore divers pays de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du Sud. Aune récente séance de la JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 19 ~ Janv. 1903 section agricole de la Société française de Coloni- sation, il a été rappelé que des noix d'Attalea avaient figuré, sous le même nom erroné d'Elœis, dans le pavillon du Guatemala à l'Exposition Universelle de 1900. Ils avaient ceci de particulier que les trois quarts étaient vides et percés d'un trou rond d'assez fort diamètre, porte de sortie de l'insecte ayant dévorél'amande. Cet insecte, un çoléoptère du genre Bruchus, a pu être recueilli, mais sa détermination n'a pas encore été publiée. M. Jules Poisson nous informe de son côté, que des noix identiques aux nôtres figuraient en 1900 au pavillon du Mexique, sous le nom d'Attalea Cohitne. à la condition d'avoir plus de 25o francs par hectare, sans quoi inutile d'y songer. Agréez, etc. Edmond Dazey. Un nouveau décortiqueur pour arachides (Deux lettres de M. Augusto Cardozo). Le problème des décortiqueurs d'arachides, réclamés à cor et à cri par les planteurs et les exportateurs de l'Inde et du Mozambique, a été posé dans ce Journal dès son premier numéro ; en particulier, par M. Poulain et M. le colonel Paiva d'ÂNDRADA. M. Main l'a repris dans le no 10. Aujourd'hui, c'est M. Augusto Cardozo qui nous écrit du Mozambique : « Un de nos amis d'ici vient d'inventer une machine à décortiquer l'arachide, qui me parait appelée à un grand avenir. « .T'ai vu fonctionner le modèle très impar- fait que l'on a pu construire ici, et j'ai trouvé le travail excellent : Le déchet n'est certai- nement pas de 3 p. 100, et les différentes grandeurs d'arachides sont décortiquées si- multanément. Ce petit modèle fonctionnait très mal mécaniquement, mais le résultat était parfait et l'arachide sortait comme si elle avait été décortiquée à la main. » Et 20 jours plus tard : « Je prépare en ce moment une plantation d'arachides de 5o hectares, et comme il n'est pas possible de l'exporter en coques, vu le fret, il faut absolument que je me procure un tenter de ce bénéfice pour une culture indus- décortiqueur, La machine inventée par mon trielle, surtout en comparaison des bénéfices voisin, dont je vous ai parlé dans ma dernière de l'industrie. lettre, est une machine de précision, et on La marche de la ramie semble devoir n'arrivera jamais à en construire une dans de prendre une impulsion intéressante; d'une bonnes conditions avec les moyens dont on part, une nouvelle machine produit du véri- dispose au Mozambique; je ne pourrai donc table China-grass en quantité suffisante pas compter sur elle pour ma récolte de mars comme rendement; d'autre part, Lille assure prochain. Il faudra me procurer l'une ou le débouché de la ramie sèche; si on peut l'autre des machines existantes, fussent-elles obtenir le séchage des tiges, c'est donc une moins parfaites. ». assurance certaine de débouchés. D ICI deux mois, ) aurai une plantation d'environ 20 hectares, qui servirade preuve Défauts du caoutchouc d'Hevea de la authentique de cette culture en enlevant Station botanique de Penang. toute erreur sur les rendements probléma- D'après C. Curtis. tiques ; et après les expériences de séchase, , . • • - . j 1 1 ,.^» a^ , . ^ «-0 uv, o», xdgv., La note traduite ci-apres est de la plume de de traitement en sec ou en vert, le colon sera jvi. C. Cubtis, superintendant des cultures fores- fixé sur son rendement, et il plantera, mais tières du Service botanique de la colonie, et est Ramie. Lettre de M. E. Dazey. M. Edmond Dazey nous écrit d'Alger à la date du 19 décembre 1902 : Je vous prie de m'excuser d'avoir tant tardé à vous répondre, mais, fort occupé et malade, j'ai toujours remis ; je me décide enfin à vous écrire. Je réclame contre la note finale que vous avez ajoutée à ma lettre du n" 16. Je n'avais jamais compris autre chose que ce que tout le monde comprend : que 25o fr. s'entendent bien pour le net à l'hectare ; on ne pouvait songer à cette somme comme rendement brut, puisque les frais la dépas- sent et, pas un planteur ne saurait se con- N" iq — Janv. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE datée de Penang, 24 septembre looi. M. Curtis est l'un des pionniers de la culture du caoutchouc dans la presqu'île de Malacca. C'est au « India Rubber World » qu'il écrit (numéro de décembre igoi) et c'est la Rédaction de ce périodique qui a ajouté le commentaire. Nousavons déjà eusouvent l'occasion de citer M. CuRTis dans le « J. d'A. T. » en particulier dans les n'^- 2 et 5 (août et novem- bre 1901). L'arbre même dont il s'agit, célèbre par ses hauts rendements, a été décrit en détail dans ces numéros. Nous aurons d'ailleurs, probablement, à y re- venir encore très prochainement; car il nous semble avoir aperçu, dans la presse locale de ces derniers mois, des cotes de caoutchouc d'Hevea, de même provenance, et qui se rapprochaient bien davantage de celles du Para d'origine; l'hy- pothèse du « L-R. -World )', sur la dégénérescence de l'espèce par la faute du climat, apparaîtrait en ce cas comme prématurée. Nous allons faire des recherches pour retrou- ver le aocument en question. En attendant, on lira toujours avec intérêt la communication du directeur de la Station de Penang : Un Hevea brasiliensis de Waterfall (Pe- nang) a été saigné cinq fois dans Tespace d'un peu moins detrois ans; il a donné 1 2 livres '/^ de caoutchouc sec, marchand, en quatre fois; et 2 livres à la dernière saignée. L'arbre ne donne aucun signe d'épuisement. Il est âgé de 16 ans. Il est d'ailleurs dans un terrain sablonneux sec, qui ne lui convientpas; dans un sol approprié, tel que le possèdent la plu- part des colons de la région, le même arbre aurait certainement atteint en huit ans les proportions que nouslui voyons aujourd'hui. Commentaire du ( I.-R. -World » : Le caoutchouc recueilli a été, après coagula- tion spontanée, exposé àlafumée de coquilles de noix de coco, puis laminé; dans les casoù le latex s'est trouvé mélangé d'eau de pluie, on a hâté lacoagulation par l'addition d'alun oud'alcool. Cen'est donc plus du tout le pro- cédé de coagulation classique, par l'action directe de la fumée chaude de noix sur le latex frais, telle qu'elle se pratique au Brésil. Le caoutchouc de M. Curtis a été soigneu- sement étudié par les spécialistes ; il vaut 60 cents la livre, en supposantque le Para fin soit à 80 cents; il ressemble d'ailleurs plu- tôt au caoutchouc de Pernambuco qu'à celui de Para. Il est beaucoup plus mou que le Parafin et même que le Para inférieur (Ser- namby), et ne leur est nullement comparable comme fibre. Il est, ensomme, défibre courte et ne saurait convenir à la fabrication des fils, des bandes élastiques, etc. En solution, il s'altère rapidement et ne saurait donc entrer dans la composition des cimentsde haute qualité. Enfin, avecletemps il se ramollit, tandis que le caoutchouc de Para vrai durcit en s'oxydant. La cause de ces différences de propriétés réside probable- ment dans le mode de coagulation, qui ne vaut pas le procédé delà fumigation directe. Peut-être aussi y a-t-il altération de l'arbre lui-même, transportéedansun climatquin'est pas exactement celui de son pays d'origine. En résumé, la caoutchouc de Penang a de la valeur, il se vendra toujours bien ; mais il n'est pas l'égal du Para fin, ni même du Ser- namby de l'Amazone. Les chevaux au Concours agricole de Tananarive. Extrait d'une lettre adressée au « Bulletin de Renseignements coloniaux » par son corres- pondant de Tananarive, à l'occasion du 4= Con- cours agricole, qui s'est tenu dans cette viUe du 16 au 18 mai 1902 : L'exposition chevaline constituait la plus importante section de ce Concours. On ne comptait pas moins de trois cents Equidés, prouvant par l'élégance de leurs formes, la régularité de leurs aplombs et la force de leur charpente, que le problème de la trans- formation et de l'amélioration de la race locale était en partie résolu. Le système du métissage, consistant à développer les apti- tudes et à fixer les caractères de la race par des croisements continus des étalons euro- péens ou arabes avec des juments du pays, a produit les résultats qu'on en attendait et queTexhibition de cette année a pleinement confirmés. On peut dire que Madagascar est aujourd'hui doté d'une race chevaline adaptée à son climat, possédant les qualités des espèces importées, tout en présentant, selon les lois zoologiques connues, les qualités de résistance et de sobriété de leur souche d'origine qui en font des animaux de toute première qualité. C'est là un grand point acquis, tant pour l'industrie des transports que pour l'agriculture dans la Grande Ile. 28 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 19 — Janv. , 90? Lies essences de Citrus en Italie D'après M. Wuntsch Le " Bulletin des Sciences pharmaceutiques " d'août igo2 donne, à l'occasion d'une analyse bibliographique, des détailsfort précis sur les pro- cédés de fabrication en usage en Italie; ils sont empruntésà un travail allemand, de M. ^^'uNTscH, qui a paru dans les six premiers numéros de 1902 de la >' Pharmaceutische Post » de Vienne et paraît très important. Nous allons tâcherde nous procu- rer l'original ; en attendant, il faut nous conten- ter de l'analyse, d'ailleurs très bien faite. Dans un de nos prochains numéros nous publierons, sur la fabrication des essences à l'aide de machines, une très intéressante lettre d'Amérique de M. Sheehan, qui attend son tour dans nos dossiers depuis plusieurs mois déjà. Depuis un certain temps, ce Journal se trouve beaucoup trop petit pour loger l'avalanche de matériaux qui nous ar- rivent de tous côtés. Le siège de Torangeret du citronnier dans l'île de Sicile, se trouve dans les plaines le long de la côte ; la culture de la bergamote se fait dans la Calabre. L'exportation des essences de Messine était en 1899 de 627. i 14 kg, avec une valeur de 8.155.482 lires; de Reggio, 89.890 kg., avec une valeur de i.52S.i3o lires. L'essence de citron est ob- tenue du citronnier, Citj'iis Limonum Risso; l'essence de bergamote, du Citrus bergamia Risso ; l'essence de mandarines, du Citrus madurensis Loureiro ; l'essence d'oranges, du Citrus Aurantium YK\sso\ y essence d'o- ranges amères, du Citrus Bigaradia Risso. Pour la production de l'essence, ne servent que des fruits non mûrs, chassés par le vent sirocco, ou des fruits endommagés; les beaux fruits sont encaissés pour l'exporta- tion. Pour l'obtention de la plus grande quantité des essences de la Sicile et de la Calabre, on presse, en général, les écorces à la main . Pour les citrons et les oranges, on se sert ordinairement de la méthode à l'é- ponge ; c'esi-à-dire que l'ouvrier, après y avoir fait des incisions avec un couteau, presse l'écorce fortement sur une éponge. L'éponge, remplie d'essence, est vidée dans un vase en grès. Il est à noter que l'éponge doit être renouvelée après quelques jours, parce qu'elle perd bien vite la faculté de su- cer l'essence. Pour l'essence de bergamote, la méthode- à la machine est préférée. On a essayé d'em- ployer cette méthode aussipour les citrons et. les oranges, mais on a dû y renoncer bien- tôt, parce que la machine ne convient que pour des fruits de même grandeur et com- plètement ronds. On a calculé que pour 60.000 livres siciliennes d'essence de berga- m-Ote, il a fallu un travail de soixante-quinze jours avecdeuxcent dix-huit machines, dont chacune est maniée par deux personnes. Depuis quelques années, surgissent des fabriques avec des machines à vapeur, dont la plus ancienne est celle de Sanderson, à Messine. Ces machines ne sont montrées que très rarement auxétrangers, leur construc- tion est tenue secrète. En moyenne, on compte, pour i kg. d'es- sence : 2.3oo citrons, 1.800 bergamotes^ 2.400 oranges, 5.400 mandarines. L'essence aiiosi obtenue est mélangée de suc. Celui-ci, ainsi que les impuretés, se dé- posent. On filtre à plusieurs reprises, et l'es- sence est mise en vente dans de petits bal- lons en cuivre étamé. Une troisième méthode pour obtenir l'es- sence, la distillation, est rarement usitée : l'essence, quoique plus claire, est moindre; elle a une odeur moins forte et moins suave^ L'ouvrier travaille, en général, seize heu- res par jour, pour gagner 2 fr. 5o. Il coupe ordinairement le fruit le matin, lave l'écorce et la laisse sécher jusqu'au soir. Il com- mence son véritable travail vers i heuredans- la nuit. Le citronnier, fleurissant pendant tome l'année, porte des fruits quatre fois par an> Pour l'essence, on se sert généralement des fruits d'hiver. •<«^!>^^ Culture et exploitation de la coca au Pérou. M. Alberto Pedroso nous signale, dans les Rapports au Ministère de l'Agriculture du Pérou^ de MM. Vanderghem, Van Hoorde. Michel^ Marie et Declepq (ln-i2°, 212 pp.; en français;. éd. otT., Lima 1902) une page sur la coca, que nos- abonnés liront avec intérêt, après ce que M. O. de: Santa-Cruz leur a dit de la même culture en Bo- livie (v. " J. d'A. T. '., n" 17., p. 345). Ceitepage No ,0— Janv. iqo3 journal D'AGRICULTURE TROPICALE 29 fait partie du chapitre intitulé « Lesvaliées du ver- sant oriental des Andes >; : En descendantla Quebrada, à la végétation des hauteurs rudes et froides succède, vers 2.3oo mètres, l'exubérance des tropiques. C'est vers cette altitude que la canne à sucre fait son apparition. C'est également là que commence l'aire si restreinte de la coca. Cette plante possède en effet sa sphère d'habitation bien définie, en dehors de la- quelle elle croit mal ou pas du tout. Ainsi, dans la vallée de l'Urubamba, il est bien connu que la coca atteint sa végétation la plus belle, et oii la richesse en cocaïne est à son maximum, entre Challay et Maranura. La canne à sucre, dansces contrées, atteint une production remarquable. A côté de la culture et distillation de la canne, figurent la culture et le travail delà coca. Cette plante curieuse demande une terre particulière, un sol assez pierreux, schisteux. Elle est semée en pépinière. La graine est très délicate et ne conserve que deux ou trois moisson pouvoir germinatif. Le jeune plant, trèsdélicat dans la pépinière, nécessite un abri, qui est constitué par de la paille de canne ou de maïs, supportée sur des perches. Au bout de quelques mois, il est trans- planté dans un terrain bien ameubli, au fond de sillons dont la crête est déjà occupée par la yuca (manioc], qui constituera un abri en même temps qu'elle donnera un produit de plus. Le terrain, souvent envahi par les mauvaises herbes, demande un nettoyage minutieux. La durée d'une plantation de coca est très variable : elle varie, suivant les stations, de cinq à trente ans ; cependant, l'époque de richesse maximum en cocaïne oscille entre trois et huit ans. C'est, du reste, aussi la période de production maximum. La première année de plantation, la coca ne produit rien, et l'on ne fait que la récolte de la plante-abri 'manioc . Progressivement, la production augmente, pour atteindre son maximum, qui est de quatre récoltes de feuilles par an. Chaque récolte donne par topo (3.214 mètres car- rés) 25 arr.obes (i arrobe = i i kilos) ; ce qui fait une production de 100 arrobes par an et par topo; chiffre qui peut se maintenir pendant 7 et 8 ans. La récolte est faite par des femmes, payées à raison de 20 centavos par joui. On estime que la coca est bonne à être cueillie quand, en pinçant le pédoncule de la feuille, il se casse aux deux tiers supérieurs. La récolte est étendue sur une aire, cons- tituée par de grosses pierres d'ardoise, pour être séchée à l'air libre. Le séchage terminé, il ne reste plus qu'à presser les leuilles en ballots du poids de une arobe. Six ballots semblables constituent la charge d'une mule. Fermentations rationnelles Les Laboratoires Jacquemin. — Levures de bière pour pays chauds. — Levures pour mélasses non dénitrées. G. Jacquemin : Travaux du Laboratoire de recherches scientifiques et industrielles de Mal^éville . Cette brochure, de 48 pp., est destinée à faire connaître les travaux des Laboratoires Jacquemin, consacrés à l'étude des fermen- tations rationnelles. Les principes de ces fermentations y sont tout d'abord espacés, surtout au point de vue de leur mise en œuvre pratique. Leur application à la distillerie de mélasses et de betteraves y est spécialement décrite, ainsi que les principes de vinification et de cidri- fication d'après des méthodes perfectionnées. L'auteur expose enfin un procédé lui per- mettant de préparer une bière remarquable- ment stable, à l'aide de levures basses dont les conditions d'existence ont pu être spé- cialement modifiées, et qui peuvent effectuer la fermentation à des températures supé- rieures à 20°C.; ce procédé serait d'une importance capitale pour les pays tropi- caux, où il permettrait d'éviter l'emploi d'énormes quantités de glace, nécessité par les procédés usuels de brasserie. Les condi- tions de fabrication, de conservation et d'expédition de la bière deviendraient ainsi, d'après M. Jacqi:f.min, remarquablement simplifiées. La bière préparée avec ces levu- res serait vendable trois semaines après son brassage, ce qui réaliserait une économie de 3o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N-^ 19 — Janv. 1908 temps assez considérable, et permettrait du colonel S. S. Harvey, sur la culture des d'accroître la production sans augmenter le fruits à Cuba. Je crois que ce journal se matériel. publie à la Havane. Voici la traduction des Nous ne saurions terminer cette analyse principaux passages : sans exposer le procédé de fermentation des « En cette saison de touristes et de cher- mélasses de betterave sans dénitrage préa- cheurs d'affaires lucratives, je me vois obligé lable, découvert par M. H. Alliot, directeur de consacrer beaucoup de mon temps à ré- des Laboratoires Jacquemin. Pour nos lec- pondre à des questions touchant l'avenir de teurs, ce procédé est intéressant surtout par la culture des fruits à Cuba. J'estime que sa portée générale : Cuba peut produire des oranges, citrons et M. Alliot est arrivé à utiliser directement pamplemousses de toute beauté, » les mélasses, que la présence décomposés « Il y a des millions d'acres de terres de la nitrés et de sels organiques à base de potasse plus belle qualité, qui s'y prêteraient. Les et de soude, toxiques à divers titres pour les meilleures terres pour la culture des Citrus, levures, rend infermentescibles. Jusqu'ici, sont les collines douces, de terre rouge. On pour pallier à cet inconvénient, on prati- trouve des citronniers sauvages sur les terres quait un dénitrage des mélasses, opération rocheuses, au bord de la mer, sur plusieurs onéreuse, exigeant l'emploi de l'acide sulfu- points de la côte nord ; mais en règle géné- rique et de la chaleur. M. Alliot a réussi à raie les localités les meilleures se trouvent à faire agir la levure en présence de ces com- quelques milles plus loin vers l'intérieur, posés, qui, normalement, jouent vis à vis « Je considère le climat de la côte nord d'elle le rôle d'antiseptiques. de Cuba comme très favorable aux Citrus, C'est par une sorte d'entraînement orga- ainsi d'ailleurs qu'à bien d'autres fruits, nique que l'on arrive à obtenir cette tolé- « Les pluies durent de mai à octobre, rance de la levure pour des produits toxi- elles diminuent en novembre; pendant cette ques. M. Alliot isole ceux-ci en distillant saison il y a des averses plus ou moins abon- un peu de mélasse étendue de son poids dantes presque tous les jours. Cela fait du d'eau et additionnée de 4 gr. d'acide sulfu- bien aux arbres. Sur des terres bien drai- rique par litre; puis il les ajoute, par petites nées, ils ne peuvent jamais avoir trop d'eau, doses successives, à des cultures pures de durant cette période. levure. Celle-ci s'accommode graduelle- "■ C'est précisément un très grand incon- ment à ce régime, et devient finalement vénient en Floride et dans une partie de la suceptible de faire fermenter des mélasses Californie, que les arbres, et les fruits même, simplement diluées à froid et additionnées y souffrent du manque d'eau pendant la pé- de I gr. 5o d'acide sulfurique par litre. riode la plus active de la végétation. Ce procédé, très souple, est susceptible de « Au commencement de l'automne etpen- seplier aux exigences particulières à chaque dant les mois d'hiver, la côte nord de Cuba cas; il a été breveté et a fait l'objet d'une a des nuits et des jours frais. C'est parfait Note à l'Académie des Sciences. pour avoir de beaux fruits; ils mûrissent H. Neuville. pendant ce temps. Je suis sûr que le versant nord du Cuba, depuis le centre de l'île jus- qu'à l'ouest, produira des fruits m.eilleurs, _ , j ^ ,_ i . plus sucrés, de meilleure qualité que ceux Les avantages de Cuba, pour la cul- ^ ' . . ture des oranges et des ananas. de la Jamaïque ou de Porto-Rico, a cause T^, V o o TT que nous avons un temps plus froid à l'épo- D après S. S. Harvey. ^ r • que de la maturité des fruits. M. Alberto Pedroso nous écrit: « La culture des fruits du genre Citrus à Cher Monsieur, je vous envoie ci-joint Cuba peut-elle laisser des bénéfices, aujour- une coupure du journal (v The Post » du d'hui que nous avons à payer des droits mois d'octobre dernier, donnant l'opinion d'entrée considérables aux Etats-Unis ? J'y ^^^--^[^ N^' iQ — Janv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE réponds affirmativement : car nous pourrons y envoyer de nos fruits à une époque où au- cune portion des Etats-Unis n'a de fruits frais à offrir. La totalité de notre récolte marchande pourra être exportée en octobre, novembre et décembre. .( Quel sera le rapport d'une plantation d'orangers à Cuba ? « Je compte sur soixante-dix arbres à l'acre. En Floride, des arbres de douze ans donnent souvent 40 caisses par arbre. Je trouve qu'iciles arbres produisent plus abon- damment et plus tôt : à quatre ans ils pro- duisent déjà une quantité de fruits apprécia- ble. Je me fais fort de prouver qu'en ache- tant 100 acres de terre qui coûteront de 3o à 5o dollars l'acre, en les plantant d'oran- gers ou de citronniers et en les cultivant d'une^manière intelligente pendant cinq ans, on pourra les revendre, au bout de ce laps de temps, le double de ce qu'ils auront coûté, tous frais et travail compris. « De petites plantations donnent rarement des bénéfices ; la plantation doit être assez grande pour pouvoir bien payer des hom- mes capables de la bien diriger. Aucune af- faire, en effet, n'exige la centralisation davan- tage que la culture et la vente des fruits^ Il existe d'ailleurs aux Etats-Unis plusieurs vergers qui sont évalués de deux à cinq mil- lions de dollars chaque. « La culture des ananas m'apparaît aussi comme une industrie de grand avenir : Dans les terres de première qualité, à Cuba, trois, quatre et cinq récoltes d'ananas pourront être retirées du terrain même où on aura planté les orangers. Le sol est riche et con- tinuera à produire généreusement, même dans ces conditions ; surtout, si on lui donne un peu de potasse et de phosphates. « La récolte des ananas est des plus sûres: en bon terrain, avec les soins nécessaires, et une fois en rapport, les plantes continuent à produire pendant trois années et plus. <( Les ananas peuvent être produits, à Cuba, au prix de revient de dix à douze cents (environ soixante centimes) la douzaine ; ils se vendent vingt-cinq cents (un franc vingt- cinq centimes) sur pied, avant maturité complète. « Je considère la culture de l'ananas comme la plus lucrative qu'il y ait dans l'Ile. On plante 8.000 à 10.000 ananas à l'acre. Le producteur vend la récolte, sur pied, pour i5o dollarspar acre(environ sept cents francs) et il n'a plus à s'occuper ni de la ré- colte, ni de l'enlèvement des fruits ; c'est l'acheteur qui s'en charge. « Cependant, cette culture comporte deux grands risques : Si la saison des pluies com- mence de trop bonne heure et que le terrain se trouve noyé d'eau, les ananas seront de mauvaise garde et ne vaudront rien pour l'ex- portation. D'autre part, après plusieurs ré- coltes successives, la potasse du sol se trou- vant à peu près épuisée, les fruits, qui ont besoin de beaucoup de potasse, deviennent insipides, perdent leur fermeté, et les ex- portateurs n'en veulent plus. « On peut facilement remédiera ces deux dangers : On ajoutera de la potasse au sol lorsqu'il en aura besoin. D'autre part onéta blira des fabriques de conserves, de manière à ce que les ananas ayant souffert d'un excès d'eau, puissent attendre tranquilement leur maturité complète dans les champs, après quoi on les mettra en boites ou bien on les utilisera de toute autre façon. » La vinification en climat tropical et les levures sélectionnées. Lettre de M. H. Neuville. Au sujet des doléances exprimées dans le numéro de novembre du « J. d'A. T. » par des colons de Madagascar, relativement à la dif- ficulté de préparer un vin passable avec les raisins récoltés dans cette lie, il n'est pas sans intérêt de signaler que le mal est loin d'être sans remède. Nous laissons en ce moment de côté la question du choix des cé- pages propres aux diverses régions de Ma- dagascar, pour envisager spécialement la dif- ficulté que présente la vinification des raisins venus à maturité au moment des grandes pluies, ce point spécial paraissant être la pierre d'achoppement de l'industrie vinicole dans cette colonie. Ce qui se produit en pareil cas est bien La vigne en Nouvelle-Calédonie. 32 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE. N^ 19 — Jànv. 1903 connu: les pluies lavent la grappe, sur la- voulu d'atténuation du virus, et d'autre quelle se trouvent, à l'état naturel, les levures part le transport du virus et son inoculation qui donnent au vin et sa force alcoolique, et ne sont pas sans danger, on risque ainsi de le bouquet particulier à chaque crû. Le moût, propager la maladie. L'emploi du sérum se trouvant ainsi privé des levures, entraînées immunisant seul paraît préférable. par la pluie, fermente mal: son sucre, au » t ' r f "> 1 ' A. Laveran, lieu d'être transformé en alcool, reste dans le vin et y devient une source d'altérations variées. De semblables inconvénients ne sont pas très rares en France, où, malheureuse- ment, l'ignorance des viticulteurs les laisse Des efforts très louables ont été faits pour trop fréquemment sans remèdes, tout comme implanter en Nouvelle-Calédonie l'industrie à Madagascar. vinicole, et il serait injuste de ne pas citer La conduite à tenir en pareil cas est très en première ligne un colon, ancien militaire simple, il faut provoquer la fermentation du établi dans la colonie, M. Voyer, qui a fini moût au moyen de levures artificielles, par doter sa propriété de la Duvabea d'une Celles-ci se trouvent dans le commerce, et vigne superbe... Les raisins obtenus sont leur importation à Madagascar est loin d'être assez agréables comme fruits de dessert, et impossible; leur choix judicieux permettra Nouméa consomme, à un prix rémunérateur, l'obtention des bouquets divers, appropriés la totalité de la récolte annuelle. Mais l'essai aux cépages cultivés, et paraît même dimi- de fabrication de vin n'a pas suffisamment nuer les chances d'altération de la boisson réussi pour que l'on en puisse tirer même fermentée. une probabilité pour l'avenir. Si le terrain Que lescolonsde Madagascar ne craignent est favorable en certains endroits, et parfois pas de nous écrire à ce sujet. Nous nous fe- même très bon, les conditions climatériques rons un devoir de leur signaler, avec tous générales ne me paraissent pas propices à les détails possibles, les ressources que la cette industrie. science peut mettreàleur disposition pour les En tous cas, ce ne serait certes pas pour aider à combattre les inconvénients qu'ilssi- le moment une culture à conseiller aux gnalent. arrivants. H. Neuville. ^„ Guide du colon en Nouvelle-Calédonie >-, par le D"" Davillé. Voyez l'analyse de ce livre dans le « J . d'A. T. » de décembre 1901). ^5$^^^5^ Peste bovine ^^^s>^ Canne à sucre et eau de mer. G. CoNTi : La pesta bovina nella Colonia ^^^ ^ ^^ Villèle répond dans la « Revue Agri- Eritrea (extrait du « Il Nuovo Ercolani », cole » de la Réunion (avril 1902), à l'article La année VII, n° 2 et suivants. In-8°, 3opp,; canne à sucre, plante halophyte,^n\i\\i àa^nsnolro. courbes de température, etc.. Imprimerie "" ^ (novembre 1901) : F. Simoncini. Pisa, 1902. Notre regretté ami Maxime de Sigoyer nous La peste bovine est commune dans la plus a raconté que l'un de ses oncles avait fait grande partie de l'Abyssinie et dans l'Eritrée arroser avec de l'eau de mer la terre qu'on oii l'auteur l'a étudiée. G. Conti préconise préparait pour la plantation des cannes par le procédé d'immunisation qui est connu une sécheresse très forte. Quand la pluie sous le nom de méthode simultanée de Kolle arriva, on cessa cette imbibation du sol. Les et TuRNEK : On inocule aux animaux du boutures furent mises en terre, et on fut tout- scrum immunisant et du virus atténué, étonné de voir que les cannes venues sur la Malheureusement, il n'y a pas de bonne partie où les trous avaient reçu de l'eau méthode pour obtenir exactement le degré salée, étaient plus belles qu'ailleurs. Nouv. Imo.. td. Lasnibr. Direct. L-iy rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. BoiviN. No 1, -Janv. 1903 JOURNAL D'AGR ^_ Y GrniorGi constructeur Villefranche (Rhône) Exfosilion Uitivcrselte de igoo : Deux Grands Prix Pulvérisatenrs & Soufreuses Supérioritépartoutreconni'e V Ajç^îi Appareils à Bât et à Traction ICULTURETROPICA.LE XI ♦♦*♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ e ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦«♦ APPAREILS EcLM:» pour ■»08PiLLE la Destruction des Ennemis des Plantes cultivées Pals injecteurs. — Lampes à Papillons Produits anticryptogramiques et insecticides ÉCRIRE POUR CATALOGUES ET RENSEIGNEMENTS CAOUTCHOUC MANUFACTURE MICHELIN &C CLERMONT-FERR AN D lE \ SCHLOESING Prères et C'^ t f MARSEILLE l T •fi'! écrivant, mentionne-; ce Journal if : < <^g <-.<^^.<-^< .< .< ■< ■< .< ■< ■< .< .^^a^a^ j^ Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de yymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS : A. MICHELIN, 105, BourPérelreJVlP La Maison Michelin achète par an plus de 300.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. 4 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ En écrivant, mentionne^ le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON ^ C^ N'* 9, Wew Broad Street, N^ 9 — LONBON, E C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage ; A.B.CJ HAGHINES POUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au inonde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz McLchitiBS agricoles coloniales de toaus sortes En écrivant, mentionne^ le Journal d'Afçricuilure Tropicale XII #■ n n n JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 19 - Janv. 1903 n n n a n n n n Hubert Bcel^en a C% 1." t< éi DUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) MACHINES POUR RECOLTES TROPICALES rApe a manioc Défibreuses automatiques à Travail continu SPÉCIALITÉ M DÉCORTIOUEURS brevet B(EKEN poi/r Chanvre do S/sû/ (.^gavp rîgida), de Maurice (Fourcroya), de Manille (Bananiers), ^anseoières. Feuilles d'JInanas, Garnie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture. Extrait du Procès-verbal rédigé le 16 octobre igoi, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station : « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, Ja machine Bœken peuf travailler les fibres les plus fines ausï>i bien que les plus grosses. Les organes chargésde l'alimentation continueet auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes: «... La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». RAPES IVIÉCANIQUES pour Manioc (Cassave), Arrovrroot et autres racines farineuses Séchoîrs - Presses d^EfnbalIaSe Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i''^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. En écripant, mentiotme^ le Journal d'Agriculture Tropicale 3" Année N^ 20 28 Fl';VRIER 1Q03 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAL [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR J. VII.BOUCHEVITCH c:>- -.î^i ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGÈRES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE -»««- Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six }7iois 10 — Le Numéro: 2 francs « Oriéans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D»- TRABUT (Alger;, VERCKEN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion). D'" WEBER Paris\ WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants accidentels. P , j .. j JO, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de 10 heures à 1 1 h. 1/2. ( Sj, rue St-La^are, à ['Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 259-74; Lès abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à Amsterdam, chez de Bussy (Rokinôo). — à Berlin, chez R. Friedlacnder & Sohn (N. W. — Karlstrasse, 11). —à Brème, chez E. von Ma- sars (Petristrasse, G). — à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Putterie). — à Hambourg,. chez C. Boysen (Heuberg, 9). — à la Havane, Wilson's International Book-Store (Obispo, 41). — à Lis- bonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada). — à, l'île Maurice, chez Henri Adam (Port-Louis). — à Mexico, chez la V'- Bouret (14, Cinco de Mayo). — à New-York, chez G.-E. Stechert (9, East 16-th Street). — à, la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-Spain). — à Turin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che^ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste Adresser toute la Correspondance : 10, rue Belamtoe, Paris-14 II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20 — FÉv. iqo3 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT A. GODEFROYiEBEUF Membre du Conseil de perfectionnement des Jardins coloniaux 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée : Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demerara. de rOgOGué. du Sénégal. de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de l'Equateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii. — Kirkii. — Watsoniana. Castilloa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii val Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. 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(Exigences. — Exploitation indigène. — Avenir culturalj. 38 Prof. BALDRATÎ : Lettre d'Erythrée (Plan- tes oléagineuses. — Textiles. — Caout- chouc) 40 H. DULIEN : Le manioc en grande culture (Organisation, etc., aux Antilles. — Plan- tation et entretien) 41 H. NEUVILLE : Les pâtes alimentaires annamites (Vermicelles de riz et de ha- ricots) 42 L. PASZKIÉWICZ : La durée desbanane- ries au Parana. (Sol, engrais, entretien, variétés, etc.)' 44 L. BERNARD : Type demaison d'habitation pour le Congo (Av. 2 fig.) 45 La destruction des rats, et les hiboux. (D'après M. P. Boname) 46 F. MAIN : Une nouvelle méthode de pré- paration du café (Le procédé Van Geuns). 48 H. E. LOW : Lettre du Nicaragua (Café. Caslilloa. — Gingembre. — Curcuma. Sisal et Arrowroot. — Citrate de chaux. LufFa. — Pomme de terre) 52 Papes PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & C-' : Bulletin mensuel du caoutchouc 54 La crise des cafés (Analyse d'un mémoire de M. E. LaneuvilleI 55 Applications nouvelles du raphia So Expédition de fruits, de Guadeloupe en France par la poste , . . . . 60 Exportations de coca et de cocaïne du Pérou, de 1891 à 1899 60 Tabac à 162 francs le kilo ôc ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) ' UDO DAMMER : L'identité botanique du Coquito de aceite 01 CH. RIVIÈRE: Le chameau et le droma- daire, comme anim-aux de trait 62 TABEL : La ramie à Sumatra.. (Lettre, sur l'entreprise Blun:j'schli) 62 La culture du tabacen Indo-Chine (D'après M. MarcSaint-Cè\k) ()3 Le cacao à Mayumba, Congo français (Extrait d'une note de M. E. du Vivier de Strei:l) Ô4 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques 3i i-SSy. sur papier bleu , VIeL^'II. FIGURES • Fig. 2 et 3 : Croquis de M. L. Bernard, pour une maison d'habitation au Congo. . . 46 34 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 20 — FÉv. iqo3 LESHÏÏMEROSDBigOl du Journal d'Agricultiwe Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très nctii nombre de collections complètes de igoi (com- prenant les n"' de i à 6.) Nous les vendons 50 francs les 6 numéros. Les collections incomplètes (compre- nant les n"" 1 , 3, 5, 6) se vendeur 10 fr;incs les 4 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de Tannée igoi . NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n'^'^ 2 et 4 qu'on voudra bien nous otïrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Journal d' A griculture Tropicale I Mois Mois I An i/< p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p... . 15 » 40 » 125 » t/8 p.... 10» 30 » 90» Il n'est fait, aucune réduction sur ces prix Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ : C'^ des Messageries Maritimes O^ Générale Transatlantique V ^ Maritime Belge du Congo i"^ Rotterdamsche Lloyd. )^Jt^^J^^J^JS^JS^Il^J^J^^J^^Ii^A\fA\fA FERMENTATIONS RATIONNELLES Par remploi des Levures pures sélectionnées (Procédés G. Jacquemin) Distillerie Coloniale rasserie Coloniale Fermentations rapides et régulières. Augmentation du rendement en alcool. I Alcools bon goût, de toute matière alcoolisable. Procédés spéciaux pour la fabrication économique de la bière sous les climats tropicaux. Parfums Végétaux Procédés spéciaux pour l'extraction des principes aroma- tiques des plantes à parfum. C oncessionnaire pour les Colonies et FEtranger CH- EMPIS 14, rue T<5iil:bout. PARIS Troisièmk Année. No 20. 28 Février 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Le Caoutchouc au Rio-Beni Préparation du caoutchouc. — Fumage et coagulants chimiques. — Sernamby. Par M. P. CiBOT. Dans un article précédent, publié dans le n» 18 (décembre 1902) du « Journal d'Agri- culture Tropicale », nous avons raconté en détail la cueillette du latex, telle que nous l'avons pratiquée pendant six ans dans les seringales du Rio Béni (Bolivie) confiés à no- tre direction. Nous avonsdonné entre autres, quelques figures représentant les outils du seringuero : machadiiio, tichela, balde, buyon, pala, etc.. ; les deuxderniers objets constituent l'outillage essentiel du fumoir dont nous allons nous occuper aujourd'hui. Il paraît utile de donner une idée des quantités sur lesquelles, dans les conditions moyennes, opère l'enfumeur: ce n'est pas le moment d'examiner à fond la question du rendement des Heveas ; nous l'avons abordée dans notre premier article, nous y reviendrons encore, avec toutes sortes de détails, dans un article prochain ; pour au- jourd'hui, bornons-nous à rappeler que la récolte journalière du latex dans la même estrada (lot de forêt confié à un ouvrier, v. dans le n° 18 l'explication détaillée) varie suivant la hauteur à laquelle on pique: sur le Rio Béni, de deux à trois litres les pre- miers jours, jusqu'à i o à i 5 litres lorsque, les entailles arrivent à être au bas de l'arbre. Venjumaga. — Le fumoir est une petite hutte de feuillesde palmiers, fermée sur trois côtés afin que le vent ne vienne point chasser la fumée qui doit monter verticalement de la cheminée du fourneau (buyon), pour bien enrober le moule fpala] sur lequel s'enfume le latex. Le seringuero allume quelques bûchettes de bois sec et dès que son feu estpris, il l'en- toure et le couvrede quelques noixde palmes de l'une des espèces connues dans le pays sous les noms de « motacu », « chonta », « cusi » ou « majo » dont Tenveloppe fort dure se consume sans flamme et dégage une épaisse fumée mêlée de vapeurs fuligineuses A défaut de noix de cespalmiers, on emploie des coques de « noix du Brésil » (« almen- dras ») ou enfin des éclats de n'importe quel bois dur et vert : « tajibo blanco », « almen- dro », « tumi », « palo amarillo », etc. Lorsque la fumée commence à s'élever en gros flocons, le seringuero couvre le feu avec le buyon qu'il finit de remplir de combustible par le haut, et il active le feu en éventant la petite ouverture du bas du fourneau, ou le modère en bouchant cette porte avec un tes- son de terre cuite. Le latex, blanc et crémeux, est versé dans une large cuvette de fer blanc (" cazuela ", « batea ») et, avec la main, l'ouvrier ramasse à la surface du liquide, les feuilles, les br'an- chettes et les autresimpuretés tombées dans le bidon pendant la récolte de la matinée. La cuvette est posée à terre, un peu inclinée du côté du seringuero et pas trop près du four- neau, car la chaleur très vive qui se dégage de celui-ci au bout d'un certain temps pour- rait, en se communiquant à la cuvette, ame- ner la coagulation spontanée du latex et former un gâteau, de valeur beaucoup moin- dre que celle de planche fumée. Ce gâteau de coagulum spontané qui offre l'aspect de lait caillé et dont l'intérieur ren- ferme des cellules pleines d'eau, acquiert en 36 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20 - FÉv. 1903 peudejours une odeui 5w/ generis^ nauséa- bonde; fait qui ne se produit jamais avec le caoutchouc fumé ; ce qui donne à penserque la fumée, par ses principes stérilisants, dé- truit quelque ferment contenu dans le latex, en moyenne que 5o % de son poids en caoutchouc marchand sec, rendu en Eu- rope, La dessiccation se produit plus vite dans les « planchas » minces, ne représentantque en même temps qu'elle coagule les globules le produit de la cueillette de deux ou trois de caoutchouc. Préparation des Planchas. — Pour fabri- quer une (( plancha », l'ouvrier s'asseoit sur un escabeau en face du fourneau et delà cu- vette, prend un moule plat en forme de pa- gaie « pala » et, avec une petite calebasse, arrose la surface de la pelle; puis il la pré- sente au dessus de la fumée qui s'échappe de la cheminée du fourneau, la retourne, et en jours, que dans les grosses « bolachas » dont il sera question tout à l'heure et où l'humi- dité, enrobée dans les nombreuses couches de caoutchouc superposées, ne s'évaporeque très lentement : on y trouve quelquefois, tout à l'intérieur, des poches d'eau qui se vi- dent lorsque Ton coupe la bolacha. Durée de Vopération. — L'enfumage de 10 litres de latex, donnant 9 k. 3oo de caout- quelques secondes lelatex se trouve coagulé chouc frais, dure à peu près une heure et eh une mince pellicule de caouthouc recou- demie. vrant la pelle. Ceci fait, l'ouvrier reporte le Le fumage terminé, le moule est posé à moule, appuyé sur son genou, au dessus de l'ombre, afin de faire égoutter et durcir la la cuvette, l'arrose de latex frais qu'il lait plancha, et le lendemain on la détache du coaguler par le même procédé, et continue moulé en la fendant avec un couteau, sur la ainsi jusqu'à épuisement du latex, ayant soin tranche opposée au manche du moule et en d'enlever au fur et à mesure, les impuretés, frappant le bout de celui-ci contre le sol. feuilles ou grains de charbon qui parfois Préparation des Bolachas. — Nous avons se collent à la surface de la plancha. indiqué tout à l'heure qu'on fume quel- Perte de poids. — Au cours même delà quefois la récolte de deux ou trois jours sur transformation du latex en caoutchouc, on la même plancha ; mais dès qu'elle atteint le observe une perte en poids de 7 % ; toute- fois, la perte de poids varie légèrement sui- vant que le latexest récolté en saison sèche ou en saison des pluies, dans le premier cas il est un peu plus épais. Nous avons dit que lelatex perdau fumage 7 % , mais il perd davantage par la suite, par égouttement et évaporation. Pendant notre séjour sur le Rio Beni> poids de I 5 à 20 kilos, le maniement en de- vient très pénible. Si l'on tient à fabriquer de grosses « bolachas » (boules), on se sert donc plutôt d'un fort bâton bien droit, de 1'" 80 de long et de 5 à 6 centimètres dediamètre. Vers le milieu, on arrose de latex une longueur de 25 cent. ; on fait coaguler et, arrosant et coagulant de nouvelles couches les unes sur les autres, on pourra superposer, au jour le nous avons effectué un grand nombre de ) our, le latex d'un certain nombre de cueil- pesées, dans le but de nous rendre compte lettes successives et former sans peine une delamarche de ladessiccationdu caoutchouc grosse boulede 40 à 5o kilos. Le maniement depuis le moment de la coagulation et jus- est facilité par un appui que l'on établit der- qu'à l'expédition ; voici, à titre d'exemple, rière le buyon, au moyen de deux fourches et un cas-type : Le caouchouc ayant été pesé le d'une traverse, distante de 60 cm. du sol, premier jour aussit-ôt fumé, le 2'-' jour on sur laquelle l'ouvrier pose l'un des bouts du constate une perte de i 5 'V, par rapport au bâton, tandisqu'il appuiel'autresursa cuisse. poids du premier jour ; le 3'' jour il y a déjà 21 % de perdus, et le 4<^ jour, 28% ; soit en viron 33 :'„ de perte sur le poids du latex récolté. La dessiccation ne s'arrête d'ailleurs pas Ainsi calée, il fait rouler la bolacha tantôt au dessus delà cuvette, pour l'arroser de la- tex,tantôt au dessus du fourneau, pour opérer la coagulation. Nousavons fait fabriquer des bolachas de là, et j'estime que le latex d'Hevea ne donne plus décent kilos, qui, travaillées avec soin, N" 30 — Fév. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAL^ 37 offraient l'aspect d'une sphère à surface absolument unie. La marque. — Dès que la plancha ou bo- lacha est terminée, l'ouvrier la marque a ses initiales, au moyen d'une sorte de gros ca- chet de bois gravé en creux, dont le caout- chouc frais prend facilement l'empreinte ; mais à la longue cette marque s'efface et il n'y reste de véritablement indélébile que celle apposée par le patron ou l'acheteur, au moyen d'un fer rougi au feu. Avantages comparés des planchas et des bolachas. — Les grosses bolachas sont plus commodes à transporter que les planchas ;il est aussi plus difficile d'envoler; au point de vue du vendeur, la bolacha oflreen outre l'a- vantage de sécher moins rapidement. Elle laisse plus de prise que laplanchaàla fraude des seringueros de mauvaise foi, qui ne man- quent pas lorsqu'ils ont un lot de latex coa- gulé spontanément, d'en envelopper une bo- lacha commencée, puis de recouvrir le tout d'une grosse enveloppe de caoutchouc bien fumé; cette fraude ne peut guère être décelée qu'en fendant la bolacha en deux. Supériorité du fumage sur les autres moyens de coagulation. — On a cherché à substituer à l'entumage du latex d'Hevea la coagulation, moins fastidieuse, au moyen de divers agents chimiques ; cette façon d'opérer aurait eu l'avantage de pouvoir présenter des produits absolument exempts d'impu- retés, car il serait facile de filtrer le latex; en outre ■ — point capital — le seringuero aurait le temps de piquer un plus grand nombre d'arbres dans sa journée et par conséquent, de produire plusde caoutchouc. Le résultat en poids reste sensiblement le même que pour le latex fumé, ainsi que j'ai pu m'en assurer par des expérience faites pa- rallèlement, avec divers produits chimiques. La substance qui m'a donné le meilleur rendement est une solution saturée d'alun, avec laquelle je n'ai observé que 36 "/(» de perte, par rapport au poids du latex, dans l'espace d'un an et 44 "/„ en tout en 4 ans ; temps au bout duquel on peut considérer le produit comme arrivé à son poids définitif et presque invariable. L'aspect du caoutchouc résultant de la coagulation du latex d'Hevea obtenue par agents chimiques, est fort beau et l'élasti- cité est la même que celle du caoutchouc fumé ; mais lorsque le caoutchouc coagulé chimiquement a été passé aux cylindres broyeurs et mélangé de soufre, la vulcanisa- tion paraît plus difficile à obtenir, et le prow duit est moins nerveux que celui qui est donné par le caoutchouc fumé. Après tant d'autres expérimentateurs, j'ai fait à mon tour cette constation — qui m'a désappointé, je l'avoue — avec un échantillon rapporté du Rio Béni et dont j'ai fait fabriquer des clapets de pompe, dans une usine, à Paris. Sernamby. — Moyens d'éviter la coagula- tion spontanée. — Nous avons vu que la coa- gulation spontanée du latex peut se produire dans la cuvette sous l'action de la chaleur rayonnante provenant du voisinage du four- neau ; nous l'avons vue aussi se produire, sans cause apparente, au moment où le se- ringuero verse le latex, récemment récolté, dansla cuvette qui n'estpas encoreéchauffée Nous pensons que dans ce dernier cas cet effet est produit par quelques gouttes de latex fermenté qui seront restées dans une tichela mal égouttée ou dans le fond du bidon. La pluie, tombant dans les tichelas et mélangée au latex, amène le plus souvent la coagulation; c'est que, sans doute, les gouttes de pluie entraînent quelque subs- tance coagulante dissoute pendant leur glis- sement sur l'écorce des Heveas. Les déchets de caoutchouc de diverses provenances — fils ramassés sur le tronc des arbres qui, par suite d'une cause acciden- telle, laissent suinter quelques gouttes de latex; résidus du fond des tichelas ; pelli- cules laissées au fond de la cuvette après le fumage — forment ce qu'on appelle le Ser- namby. Ces déchets ont une valeur moindre que le caoutchouc fumé; ceci, à cause de la grande quantité d'impuretés qu'ils contien- nent : écorces, feuilles, terre, mais si l'on prend soin de passer le sernamby à la fumée avant d'en faire des rouleaux, il demeure exempt de l'odeur nauséabonde caractéris- lique du latex coagulé spontanément. 38 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 20 — Fév. 1903 Nous avons vu la manière rationnelle sieurs d'entre eux, nos calepins indiquent d'exploiter les Heveas et la bonne méthode même la cueillette jour par jour. Il est vrai, pour convertir en caoutchouc le latex tous ces chiffres se rapportent à l'ensemble extrait. de chaque estrada, sans qu'il nous soit pos- Nous aurions voulu exposer l'organisation sible de dire d'une manière absolument commerciale et administrative d'une pareille exacte le nombre d'arbres qui y étaient effec- entreprise, l'exploration initiale, le trans- tivement exploités. port de la marchandise à la côte; mais nous Tels que, nos chiffres permettent cepen- risquerions de dépasser le cadre de cette dant de calculer des moyennes, grâce au revue, qui s'adresse principalement aux grand nombre d'estradas observées. Nous planteurs. Nous le ferons ailleurs. avons pu aussi les contrôler en les com- La question du rendement est autrement parant avec certaines statistiques malheu- intéressante pour les planteurs. Nous avons reusement beaucoup moins précises, se rap- eu la bonne fortune de diriger l'exploita- portant à des arbres exceptionnels observés ion d'un certain nombre de seringales dans individuellement. des conditions qui nous permettaient de Le résultat de ces calculs et évaluations tenir une comptabilité technique assez com- fera l'objet d'un article spécial, plète, indiquant le produit de la cueillette de chacun de nos seringueros; pour plu- P. Cibot. LeKolatier du Congo Français Par M. G. Berthelot i>u Chesnay Exigences. — Exploitation. — Culture. Le kolatier, i^o/(^ Ballayi^ « Makenso » donne au colon qui cherche dans la brousse des indigènes de race fiote, est une des essen- un endroit à défricher. ces constitutives des brousses de haute fu- Dans la forêt, le kolatier formele cinquan- taie, dans tout le Gabon-Congo tième du peuplen^ient total, environ. Il y On le trouve poussant toujours, avec une pousse un tronc droit, peu épais (o™40 de très grande vigueur, aussi bien sur les pen- diamètre), qui ramihe à six mètres du s.ol, tes fortes que sur les terrains plats, sur les émettant de chaque côté des branches qui bords des cours d'eau, comme sur les som- peuvent atteindre cinq mètres de longueur, mets des montagnes (lesquelles ne sont Le diamètre total de l'arbre, dans sa partie jamais supérieures d'ailleurs à 450 mètres), feuillue, peut donc atteindre 10 mètres, mais enfin dans les sous-bois très fourrés et les c'est là un maximum qui n'arrive guère que futaies clairsemées. chez les arbres âgés de dix ans. II ne paraît exiger que deux choses: d'à- Enchevêtré de lianes, privé de lumière et bord un sol profond, argilo-ferrrugineux, d'air dans la forêt, il donne une récolte re- ensuite un bon drainage qui laisse ses raci- lativement faible, à peine trois cents fruits, nés en dehors de l'eau stagnante. Sa présence quantité qui pourrait être facilement doublée dans un endroit est un critérium certain que par un débroussement et un élagage judi- ce terrain n'est pas inondé lors des crues; cieux. Ainsi exposé aux agents atmosphé- sur les bords du Kouiloo-Niari, ils peuvent riques, il produirait au moins six cents fruits, servir à indiquer les limites d'inondation du à cinq noix par gousse, ce qui ferait trois fleuve. mille noix de kola pesant 45 à 5o kilos. On conçoit dans ces conditions les indi- Cette noix se partage en cinq ou six coty- cations précieuses quelasimplevuedel'arbre ledons de couleur rose, d'une amertume NO 20 — Fkv. 1903 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE 39 prononcée, mais cependanr moins forte que long etétroit panier en feuilles de palmier à celle de la kola blanche de Guinée {Kola huile dit, ( moutété », que le noir portera, aciiminata) ; ce qui viendrait de sa moins sur sa tête durant le trajet, grande richesse en tannin et aussi en ca- La valeur d'une « moutêté » qui ne con- féine. tient qu'une vingtaine de kiloS est de 10 cor- Ses propriétés excitantes, ioniques et sur- lades, soit 5 francs, tout aphrodisiaques sont très connues des Le kolaiier semble au planteur qui de- indigènes qui mastiquent la noix fraîche, friche, l'un des arbres à laisser subsister de mais ne connaissent pas la kola sèche. Tancienne brousse pour servir de « porte- Chaque année, les différents villages qui ombre ". En effet, il donne un appoint sé- habitent la forêt, vont taire leur récolie dans rieux à la nourriture des travailleurs ; il est la brousse, vers [a fin de décembre et en ra- de dimensions moyennes, on n'a donc pas a masse suffisamment pour leur consomma- craindre la chute de branches pesant plu- tion de l'année. Ils n'attendent pas que les sieurs tonnes, lors des tornades; il esta noix soient mûres, c'est-à-dire que les gous- racine pivotante, on peut donc supposer sent jaunissent et s'ouvrent, mais simple- qu'il ira chercher sa nourriture en profon- ment que la noix puisse se séparer facile- deur plutôt qu'à la surface ; enfin, sa rami- ment de la gousse. fication se fait a une bonne distance du sol. La cueillette donne environ vingt à vingt- Or,il se trouve, que malgré tous ces avan- cinq kilos par arbre; les noix sont enlevées tages, le kolatier est un arbre-abri défec- de leur gousse et enfouies au milieu d'une tueux; les cacaoyers ou les caféiers plantés termitière; les fourmis blanches dévorent le sous son ombre, végètent misérablement et mucilage blanc-jaunâtre qui les recouvre, parfois s'étiolent complètement, exactement, mais n'attaquent pas les noix, à cause de delà même façon, que sous les arbres du leur amertume, probablement; ne pouvant genre ^wr^era (Kissafoukala des indigènes) les détruire, elles les recouvrent, complète- qui sont, comme l'on sair, les plus nuisibles ment, de l'espèce de glaise battue qu'elles aux plantations, forment sans cesse, afin de réparer les dom- Comment expliquerla chose ? mages causés à leur fourmillière. Si l'on examine bien les racines d'un kola- Lorsqu'on a besoin de kola, on creuse tier adulte, on s'apercevra bien vite que, quoi- dans la termitière pour en retirer la quan- que étant à racine pivotante, il est muni de tité nécessaire, et les termites, aussitôt après, racines traçantes très développées, qui peu- recommencentleur travail de construction, vent aller drainer les sucs du sol jusqu'à De cette façon les noix sont constamment quinzeet vingt mètres du tronc. On conçoit privées d'air et par suite a l'abri des ferments dès lors, étant donnée l'exigence de l'arbre, qu'il pourrait y développer ; leur conserva- que tous les jeunes plants situés dansée tion est regardée comme indéfinie, ou, du rayon, aient une croissance maladive, moins, comme pouvant dure, plusieurs an- En second lieu, le feuillage de l'arbre est nées. extrêmement épais, ce n'est donc plusl'office Dans les pays de savane comme le « Yan- d'un tamis qu'il remplit vis-à-vis des rayons gala » ou les forêts sont très éloignées on y solaires, mais bien celui d'un écran qui in- transporte des noix à l'état frais; une fois tercepte à la fois, la chaleur, l'air et la lu- rendues à destination, elles sont conservées, mière, si nécessaires à la jeune plante, également, h l'aide des termitières. Toute- Enfin, l'arbre restant toujours vert, ses fois comme durant le transport elles pour- feuilles ne viennent pas par leur chute resti- raient s'avarier, on prend certaines précau- tuer au sol une partie de ce qui lui a été tions ; la noix est débarrassée par frottement enlevé, d'où épuisement rapide du urrain. deson mucilage, enveloppée avec soin dans Le kolatier ne peut donc pas être planté les grandes feuilles d'une Sterculiacée comme porte-ombre, il ne peut l'être, non (N'Zombi des indigènes) et placée dans un plus, en vue d'une production intensive de 40 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 20 — Fév. 1903 la noix; celle-ci, n'ayant qu'un débouch'"^ -q ropriée au Congo, dans ses re'gions fores' très restreint chez les noirs des pays de sa tières; du Mayumbe, par exemple. Là le sol vanes (Bakounis et Batekés) et à un prix très est partout formé d'une argile jaune ou rouge bas; d'un autre côté, le débouché en Europe, contenant jusqu'à 6 % d'oxyde ferrique. n'offrant qu'un prix d'une rémunération pro- Cette quantité exagérée de fer, jointe à la blématique. plasticité de la couche superficielle et à son Ilenfut cependant expédiérégulièrementily manque d'humus, sont, dans cette région, aquelquesannées par unecompagnie Hollan- un obstacle à beaucoup de cultures riches daiseduC'ayo ; l'entreprise ne fut abandon- qui doivent se localiser dans des terrains née qu'à cause des dégâts qu'occasionnait d'exception. La culture du kolatier permet- dans les noix, en cours de route, la présence trait d'utiliser la plusgrande partie de ce sol, d'une larve blanche. qui, aujourd'hui, est, pour ainsi dire, sans Le jouroù l'Europe viendra à consommer valeur agricole. en grand la kola et où les exportations de la Guinée et de la Jamaïque ne suffiront plus, G. Berthelot du Chesnav il y aura là une culture admirablement ap- Planteur à Kakamoeka. EN ERYTHRÉE Programme de la Station agronomique d'Asmara: Plantes oléagineuses. — Textiles. — Caoutchouc. Extrait d'une lettre de M. Baldrati. M. le professeur Baldrati, chargé de l'Ufficio Agrario Sperimentale (Station agronomique) delà colonie italienne de l'Erythrée, nous envoie une longue lettre qui contient des informations et des questions. Quelques-unes de celles-ci ont été déjà examinées par nous, dans notre cahier de janvier, à l'occasion delà lettre d'Abyssinie de M. A. Sa- vouré; les autres pourront, espérons-nous, être résolues par l'un ou l'autre de nos lecteurs habi- tuels. C'est dans ce but que nousles publions. Les sujets qui intéressent le plus en ce moment la Station agronomique d'Asmara sont : les plantes oléagineuses, les textiles et le caoutchouc. Les deux premières catégories semblent effective- ment susceptibles d'un certain développement dans la colonie italienne de la Mer Rouge (nous reviendrons encore, dans un prochain cahier, sur les questions que noire correspondant nous pose au sujetdes Sansévières). L'avenir du caoutchouc dans cetie région paraît beaucoup plus douteux. M. Baldrati semble espérer certains résultats de VEuphorbia abyssinica et du Calolropis pro- cera ; nous croyons que ses espérances seront dé- çues. Nous noussommes expliqués surl'Euphorbe, dans le cahier de janvier. Quant au Calolropis, Warburg en dit, p. 228 de l'édition française : « Largement distribgé à travers les steppes afri- caines, très riche en latex, mais ne contient qu'une sorte de gutta, et pas de caoutchouc élastique ». Voici les passages essentiels de la lettre concer- nant les plantes oléagineuses et les textiles, elle est datée d'Asmara, 14 décembre 1902 : Plantes oléagineuses. — « Plusieurs es- pèces oléagineuses sont spontanées et très abondantes en Erythrée, telles le Tricliilia emetica, le ricin, etc. On y cultive d'autre part un peu partout le lin, le Gui^otia, le Carthamus. Je m'attacherai a introduire d'autres espèces encore. « Personnellement, ce qui m'intéresse le plus dans cet ordre d'idées, c'est l'utilisation industrielle des graines de Trichilia^ de Gui:[otia et de ricin. Mon premier soin sera de soumettre les différentes provenances et variétés à des dosages chimiques métho- diques. Plantes textiles. — « Il existe ici jilusieurs Hibiscus spontanés, dont l'un particulière- ment intéressant sous le rapport écono- mique; l'espèce n'a pas encore été détermi- née avec certitude. Je fais des essais derouis- sage de cette espèce ei en ai retiré par ce moyen une fibre de toute beauté, assez ré- sistante et abondante : 100 kilos de tiges sèches m'ont fourni 12 kilos 400 nets de fibres. Je voudrais maintenant essayer de dé- fibrer le même Hibiscus au moyen de quel- que machine; voyez-vous une défibreuse à No 20 — Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 41 me recommander à cet effet ? Il me faudrait quelque chose de bon marché. « Outre les Hibiscus^ l'Erythrée possède diverses Sanseviera; et à ce propos, permet- tez-moi de vous signaler l'inexactitude de l'information du « Bolletino délie Finanze », telle que je la trouve citée dans votre N° 10 (p. 126, Un projet d'exploitation des Sanse- vières en Erythrée) : « La demande de concession fut faite par une société anglaise, il y a déjà plusieurs an- nées, le pays n'était pas encore pacifié. Des expériences furent faites au moyen d'un pro- cédé demeuré secret. Elles donnèrent d'ex- cellents résultats; mais la concession fut abandonnée dans la suite, la société exigeait du Gouvernement certains engagements que celui-ci jugeait excessifs, « Dans certaines localités tout près de Ghinda, que le chemin de fer atteindra d'ici 10 mois ou un an, les sansévières se pré- sentent avec une abondance extraordinaire; je me reprocherais de ne pas mettre à profit cette occasion pour en étudier les utilisations possibles. Avotreconnaissance, les fibres de sansévières ont-elles des débouchés assurés? Quelle est l'espèce préférée, est-ce celle qui a les feuilles plates ou celle qui a les feuilles cylindriques? quelles sont les défibreuses à adopter, et en existe-t-il de petits modèles? » Baldrati. Notes sur le Manioc aux Antilles Le manioc en grande culture : Organisation. — Débouchés. — Plantation et entretien. Par M. H. Dulien. A la suite de questions posées par M. J. de Floris (Madagascar) et M. A. Cardozo (Mozam- bique), nous avons publié, dans les n°» de 1902 (pp. i^, 143, 278, 297. 299, 343, 344) et dans celui de janvier igoS (p. 23), une série d'extraits, d'ar- ticles inédits et de notes de toutes sortes, relatives à la culture, aux rendements et à l'utilisation du manioc dans les pays les plus divers. La plupart de ces documents envisagent la petite culture, telle qu'elle est pratiquée pour les besoins immé- diats de l'alimentation locale, M. Dulien, aujour- d'hui établi à Ste-Lucie (Antilles anglaises), où il fait du cacao et de l'élevage, a l'avantage d'avoir suivi de près, à la Martinique, l'une des entre- prises de manioc les plus importantes qui aient été organisées dans cette île et dont le caractère était nettement industriel; il a pu ainsi puisera bonne source les observations dont il veut bien nous faire part, — N. de la Red. * * Dans ses notes sur le manioc, dans vos n"'* 16 et 18, M. Paul des Grottes expose le système employé par les noirs des habitations à cannes, pour faire leur provision de farine pour la semaine; c'est aussi celui des petits propriétaires indigènes, qui possèdent un ou deux hectares de terre. Pour ce qui est des exploitations d'une certaine importance, voilà le système em- ployé à la Martinique : On a un moulin pour râper (grager, comme l'on dit dans ce pays) ; le moulin est mû par des animaux, ou par l'eau du moulin à can nés. On a une presse à vis et, nécessaire- ment, plusieurs platines. Ces différents ins- truments sont logés dans un hangar que l'on nomme gragerie. Le propriétaire qui a moulin et presse à vis, trouve facilement des contracteurs, aux conditions suivantes : Le contracteur pré- pare la terre, la plante, entretient la planta- tion, récolte le manioc, le passe au moulin, fait cuire la farine. Le propriétaire, lui, donne sa gragerie et fournit les animaux né- cessaires pour transporter le manioc des champs à la gragerie; de plus, il doit payer le grattage (opération qui consiste à enlever la première peau du manioc). Le contracteur n'a rien à payer pour la terre; mais il par- tage les produits, par moitié, avec le pro- priétaire. On peut, si l'on veut, extraire de la farine une partie de la fécule, La farine dont on a extrait la fécule, est moins bonne que celle laissée entière, et par ce fait, elle réalise des prix plus bas. Mais la fécule de manioc, qui sert à amidonner le linge, est vendue 2 ou 3 fois la valeur de la farine. Paj un autre ^2 ' JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20 — FÉv. 1903 courrier je vous enverrai une note sur la fa- fait par bouture ; on peut cependant obtenir çon d'extraire la fécule, telle que je l'ai vu le nîanioc également de graines. pratiquer à la Martinique. Le manioc peut être révolté au bout d'un Je ne puis rien vous dire sur le rendement an, mais il peut aussi rester en terre 1 8 mois à la Martinique, si ce n'est qu'il varie et même 2 ans. beaucoup. Les terres dont on vientd'enlever Un sarclage tous les 2 ou 3 mois suffit. Il la canne, donnent de b^aux résultats, plantées faut se garder de sarcler pendant les deux ou en manioc. trois mois qui précèdent la récoke, sous En ce moment, le directeur de l'Ecole peine de nuire à la qualité de la farine, car d'Agriculture de Ste-Lucie, lait une expé- chaque fois que la plantation est nettoyée, rience sur le rendement du manioc, il m'a le manioc reprend sa végétation. promis de me faire connaître le résultat ; dès A la Barbade, le manioc est planté sur de qu'il me l'aura donné, je vous le commun!- petits monticules en forme de carapace de querai : tortue de o'"75 de long sur o^^So de haut. Sur A la Martinique, on plante le manioc sur chaque monticule on place 4 boutures, des bancs de o'"5o de largeur sur o'"20 de A Ste-Lucie, la culture du manioc est très hauteur, et de longueur voulue. Les meil- peu avancée. Les planteurs procèdent les leurs mois pour planter sont février, mars, uns comme à la Barbade, les autres comme à avril et mai; cependant, on peut plantera la Martinique, toute époque. En pratique, la plantation se H. Dulien. Les Pâtes Alimentaires Annamites. (Vermicelles de Riz et de Haricots) Par H. Neuville En terminant une étude publiée dans le sistance mi-pâteuse, mi-gélatineuse, et, lors- n" 17, je faisais allusion aux « Vermicelles que cette consistance est jugée satisfaisante, de Riz » fabriqués en Extrême-Orient pour on presse sur un crible lapàteainsi obtenue; les besoins de la consommation locale. Je elle en sort sous forme de minces filaments, me réserve de revenir avec plus de détail sur irrégulièrement cylindriques ou aplatis, sui- ce sujet, mais, pour répondre aux desiderata vaut la forme des mailles, et souvent enchevê- qui me sont exprimés, je donnerai dès à très les uns dans les autres. Il n'y a qu'à les présent un aperçu général sur ces pâtes. laisser sécher au soleil pour obtenir une C'est non seulement le riz, mais encore sorte de « vermicelle » propre à la confec- les haricots indigènes (Ddit des Annamites) tion de potages gras ou maigres, ou de ces qui servent à la préparation des pâtes ali- sortes de gâteaux gélatineux dont les Orien- mentai; es annamites ou chinoises. Dans nos taux se montrent si friands. Ces pâtes se possessions d'Indo-Chine, cette préparation conservent fort longtemps; j'en possède qui, est une spécialité de l'Annam, mais la depuis deux ans et demi, n'ont subi aucune Cochinchine et le Tonkin paraissent en altération notable, fabriquer aussi. , Ce mode de préparation s'applique parfois Les vermicelles de rizsont préparés, dit-on, également aux pâtes de haricots. Mais cer- surtout au moyen des riz gluants [nép). Les taines de celles-ci sont des sous-produits grains sont d'abord réduits en une farine très d'une fabrication particulière : celle de pâtes fine, par broiement avec de l'eau, entre des molles, ou de fromages, préparés avec diver- galets de silex. On laisse cette farine se dépo- ses variétés du genre Dolique, et notamment ser, puis on la fait cuire, toujours avec de avec celle dite Ddu nanh^ qui paraît être un eal'u. Elle ne tarde pas à atteindre une con- soja {Dolichos Soja = Soja hispida ou Gly~ N" 20 — Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 43 cine hispida). Ce Dàu nanh sert à préparer digérées. En chauffant des fragments de v^r • six variété de produits alimentaires, dont micelle de riz avec de l'eau, et en ajoutant l'une, qui se présente en filaments secs, est un quelques gouttes d'acide chlorhydrique, on véritable vermicelle (ou macaroni) de hari- voit tout d'abord les filaments s'opacifier, cots. Elle s'obtient au cours de la prépara- puis s'éclaircir, et enfin se dissoudre. Cette tion d'une pâte, ou fromage, dite Ddu hti, transformation, qui est très rapide, ne se préparée par ébullition des graines et addi- produit pas, dans des conditions identiqu«-s, tion d'eau salée. Pendant cette ébullition, et avec le riz en nature, même avec le riz blan- avant l'addition du sel, il se forme une sorte chi et glacé, ni avec les pâtes de farine de d'écume, que l'on recueille, et que l'on éiend blé. Après refroidissement, la pâte dissoute en filaments par des moyens divers. Ces se réunit sous forme d'un précipite flocon- filaments sont généralement plus gros que neux ; nlTeau, ni le précipité, ne bleuissent ceux des vermicelles de riz. Ils sont finale- plus par l'iode ; constitué par de la matière ment séchés sur des claies. Si cette dessicca- amylacée, ce vermicelle a dû se transformer tion s'est faite dans de bonnes conditions ainsi, d'après les formules de Musculus, en (elle paraît devoir durer assez longtemps), le glucose et dextrine. L'acide acétique, à la produit se conserve indéfiniment; sinon, il même dose, ne produit pas cette réaction, s'altère et devient rouge, probablement par Cette expérience, si simple, est intéres- suite du développement de Tun des nom- santé en ce qu'elle fait agir l'acide chlorhy- breux micro-organismes susceptibles d'en- drique, que Ton considère, malgré de gendrer cette coloration. nombreuses discussions, comme l'un des Ces renseignements sont pour la plupart éléments fondamentaux du suc gastrique, empruntésauxouvrages classiques deDF, La- La dissolution des filaments de vermicelle NEssANCt àun mémoire de TranN G 1. YEN Hanh. de riz doitdonc se produire dans l'estomac au .T'ai moi-même publié une étude sur ce sujet moins aussi facilement que nous la produi- dans le « Bulletin de la Société d'Acclima- sons « in vitro ». Tandis que la plupart des tion» (Les Dérivés industriels du grain de aliments végétaux ne sont transformés et Ril, 1902). rendus assimilables que dans l'intestin, les Les vermicelles de haricots, comme ceux vermicelles de riz doivent l'être presque dès de riz, jouent dans la cuisine orientale un leur arrivée dans l'estomac; ceci, joint à rôle comparable à celui des pâtes d'Italie leur pauvreté en résidus cellulosiques, per- dans la cuisine Européenne. Leur emploi met de les considérer comme éminemment s'introduit avec succès dans l'alimentation propres à éviter l'irritation intestinale si des Européens résidant en Extrême-Orient, funeste dans les pays tropicaux. Une autre et, d'après l'étude que j'ai faite du vermicelle exigencede la nutrition, spécialeà ces mêmes de riz, cet usage parait des plus rationnels, pays, se trouve également satisfaite par leur Ces pâtes opt la réputation d'être légères et emploi. En effet, leur matière amylacée se assez nourrissantes. transforme, tant sous l'influence du suc gas- L'étude de la composition des pâtes de riz trique que sous celle de la salive, en glu- met en évidence une grande quantité de ma- cose, et, comme je viens de le dire, cette tière amylacée, déjà partiellement transfor- transformation doit être très facile et très mée et ne se présentant plus à l'état d'ami- rapide. Or ce glucose constitue l'un des don normal, de très peu de résidus cellulo- types des matièresdiies ternairesdont l'autre riqucs, pas de graisses, et très peu d'autres type est représenté par les graisses, absentes matières 'icrnaires. Nos pâtes de farine de blé des vermicelles de riz . Mais, tandis que ces en diffèrent essentiellement par leur teneur dernières dégagent dans l'organisme une en gluten, produit absent des paies de riz. chaleur de combustion très élevée, les pre .le rappellerai qu'il est possible d'avoir un mières de ces matières ternaires, celles dont argument expérimental très simple en laveur le glucose estle type, sont reconnues comme de la facilité avec laquelle elles doivent être dégageant une chaleur beaucoup moindre, et 44 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20 — Fi':v. 1903 comme étant la source de l'énergie muscu- ci-dessus, l'avantage considérable de ne laire. Ceci revient à dire que les vermicelles devoir exiger de l'intestin qu'un travail ré- de riz, comme toutes les matières amylacées duit au plus strict minimum. en général, conviennent aux habitants des L'importance de cette considération ne tropiques comme les graisses conviennent à saurait échapper à quiconque s'intéresse à ceux des régions boréales ; mais ces vermi- l'hygiène des pays chauds. celles ont en outre, pour les raisons exposées H. Neuville. La Durée des Bananeries au Parana Influences du sol, des engrais, des soins d'entretien, de la variété, etc. Par M. L. Paszkiéwicz. Mon cher Directeur, reste, en général, suffisamment riche en po- Vous avez bien voulu me demander quel- tasse et l'acide phosphorique n'y fait pasnon ques renseignements complémentaires à la plus défaut. Quant à l'azote, il est fournipar note sur les bananeries du Parana que vous l'humus ordinairement très abondant dans avez publiée dans le « Journal d'Agriculture ces terrains occupés pendant d'innombrables Tropicale» n« 11, renseignements relatifs années par la forêt. Ce qui manque le plus principalement à la durée des plantations de est l'élément calcaire ; les quelques expérien- bananiers et aux moyens employés pour ces que J'ai pu faire pendant mon séjour au augmenter cette durée autant que faire se Parana m'ont très rapidement démontré peut, (i) qu'on obtiendraitdesplendides résultatspour Il ne m'est guère possible de répondre à toutes les cultures, si on pouvait fournir au ces deux questions d'une manière très pré- solla chaux qui lui manque, mais ou prendre cise. La durée d'une plantation de bananiers cette chaux et comment l'amener sans frais dépend en effet à la fois de la qualité du sol excessifs dans les plantations, dans un pays et des soins de culture qui lui sont donnés; ou routes et chemins sont choses incon- q\ia.m a\ix engrais, l'emploi en est absolu- nues? ment inconnu dans le bas Parana. Le sol y Dans les bananeries bien cultivées et in- €st en général si riche en matières fertilisan- telligemment conduites, on a soin chaque tes que, jusqu'à présent, il n'est venu à l'idée année de couper toutes les vieilles feuilles de personne d'y faire des apports d'engrais, qui retombant surles Jeunes rejets, les étouf- Et cependant, ce n'est pas que le bananier fent et nuisent sensiblement à leur prompt soit insensible aux amendements, bien au développement ; d'autre part toutes les tiges contraire, la vigueur des tiges et la beautédes ayant produit un régime sont coupées avec régimes des plants qui avoisinent les habi- soin par le pied eidivisées en tronçons et en tations et au pied desquels on dépose d'ordi- fragments aussi peu volumineux que possi- naire des cendres et des détritus de toutes ble. Si on a soin, au moment des sarclages et sortes, en sont une preuve convaincante. desbuttagesdes plants, de recouvrir déterre. Dans les plantations un tant soit peu éten- en partie du moins, tous ces débris végétaux, dues, l'emploi d'engrais quelconques est leur décomposition est très rapide et promp- pour ainsi dire presque impossible, et on est tement réduits en terreau, ils constituent forcé de se contenter des éléments nutritifs pour le bananier un amendement dont l'effet que renferme le sol. Ce dernier résultant de est très appréciable. Lorsqu'à ces soins de la désagrégation de roches primitives, est du culture on ajoute celui de ne laisser à cha- . que souche qu'un nombre très réduit de re (i) Compare;^amcles et lettres de MM. Ch. Rivière jg^^^ c'est-h-dire trois OU quatre au plus, on (n" 10), A. Couturier (n° i3), J. J. Esmenjaud ^ . , . , , , , [n" 14), D' BoxAviA (n° i5). peut être certainde toujours recolter de beaux N. DB LA RÉD. régimes et de prolonger sensiblement la du- N»2o— Fév. 1903 JOURNAL D'AGRI<:ULTURE TROPICALE 45 rée de la plantation. Cette durée dépend, on beaucoup plus exigeantes que d'autres, et s le voit, de plusieurs facteurs différents, elle on voulait, par exemple, cultiver la banane peut varier du simple au double, il est donc maranhao ou même la banane massao dansles fort difficile d'en indiquer exactement le mêmes conditions et de la mémemanièreque terme. J'ai rencontré dans une de mesexcur- labanane catura, onnetarderait pas à éprou- sions, des touffes debananierscATURAs(A/M^^ ver des déceptions cruelles. Aussi, à mon sinensis] abandonnées à elles mêmes depuis avis, généralise-t-on peut être un peu tropla de longues années et végétant sans soinsd'au- question relative à la fumure du bananier; cune sorte au milieu des lianes et de la brous- indispensable dans certains terrains et pour se, et cependant, leurs tiges étaient encore certaines espèces, cette fumure devientbeau- pleines de vigueur et quelques unes portaient coup moins nécessaire lorsqu'on adopte une de fort beaux régimes. Il est vrai que ces ba- race plus forte et plus rustique. Certes, le naniers se trouvaient placés dans une petite bananier est uneplante exigeante, Je suisbien vallée, en plein terrain d'alluvion d'une ex- loin de ne pas le reconnaître ; cependant, ce trême fertilité. Par contre, dansdes situations que j'ai vu dansle Brésil méridional me per- moins favorables, il n'est pas bien rare de met d'assurer que dans certaines condition-s constater des symptômes d'affaiblissement de sol, de climat et de culture, il est possible dans des plantations âgées seulement de six d'en obtenir de nombreuses et fort belles à huit ans. récoltes sans autres engrais que celui fourni Enfin, en dehors de laqualité du sol et des par lesdébris végétaux provenantdelaplante procédés de culture plus ou moins soigneu- elle-même et des herbes adventices détruites sèment appliqués, la durée d'une bananerie par les sarclages de la plantation, dépend aussi beaucoup de l'espèce cultivée. Veuillez agréer, etc. Parmi les espèces de bananiers, il en est de L. Paszkiéwicz. Un type de Maison d'Habitation pour le Congo Par M. Louis Bernard. Au choix judicieux que le colon doit faire de l'emplacement de sa maison d'habitation, il faut joindre d'autres conditions essentielles qui dépendent en grande partie de la nature des matériaux que l'on emploie pour sa construction. L'humidité, la trop grande élévation de température à l'intérieur des chambres, les ravages des fourmis blanches ont été ainsi évités dans une large mesure à la maison d'habitation que j'ai fait construire au Congo français sur les rives de l'Ogooué. Cette maison, placée sur la ligne de faite d'une petite colline, a été bâtie sur un remblai de terre. Les matériaux employés pour sa construction sont le ciment pour le plancher, des planches voliges de pitchpin pour le platond, des tôles ondulées galva- nisées pour les parois et la toiture. Cette maison, longue de i 5 mètres et large de 4 mètres comprend trois pièces : un chambre à coucher, une salle à manger, une salle de bains. Toute la charpente a été faite avec du bois du pays, le Bilinga et le Niowé (en langue M' Pongoué ) Ces deux essences, dont on rencontre assez fréi|uemment de beaux exemplaires dans les terres basses, sont inattaquables par l'humidité et les fourmis blanches. La charpente de la construction repose sur des piliers de Bilinga, de o m. 60 de diamètre, enfoncés de i m. 5o et auxquels j'ai fait subir un commencement de carboni- sation pour augmenter la résistance à l'humidité et aux insectes. Le plancher est formé d'un béion de i5 centimètres d'épaisseur recouvert d'un enduit de ciment de 2 cent. Le plafond est fait avec des planches de dC) JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^^ 20 — FÉv. 1903 pitchpin rainées, de o m. 01 5 d'épaisseur, véranda large de 2 m. 5o, abritée par une longue de 5 m. solide toiture en feuilles de palmier, protège La toiture, les parois de la maison y les parois de la maison de l'ardeur des rayons compris les cloisons de séparation des pièces solaires, sont en tôles ondulées galvanisées de 2 m. 5o gj p^,^ n^^^ait qu'une seule maison d'habi- de long sur o m. 70 de large. En outre de la grande résistance que le toit en tôle oftVe à la violence des tornades, il a l'avantage de permettre mieux que tout autre système de récolter les eaux de pluie, si précieuses en pays de paludisme. La base des deux versants de la toiture ne cli:]-:; enpa''!' TTTnr^ FiG. i. — Coupe verticale, s'appuie pas directement sur 1^ haut des parois, la poutre qui les supporte est main- tenue à une distance de o m. 3o. Cette dispo- sition de la toiture permet d'obtenir une parfaite ventilation et, avec ce plafond en planche, on n'a plus à redouter une trop grande élévation de température à l'intérieur de la maison aux heures chaudes de la journée. De même qu'avec le béton cimenté qui forme le plancher on n'a plus à craindre l'humidité du sol. Sur tout le pourtour de la maison, une tation de cette dimension à faire construire et que les frais d'installation du plalond en planches paraissent trop élevés, on pourrait le remplacer dans c^ cas par un double toit en feuilles de palmier, superposé à la toiture en zinc et distant de 25 cent. ; puis, à une exirémité de la maison où la toiture de zinc abrite un local rarement occupé par FiG. 3. Par i. l'Européen, on Inisserait quelques niètres carrés à nu, afin de pouvoir récolter les eaux de pluie. La rapidité avec laquelle ces matériaux permettent de construire la maison, son prix de revient peu élevé, la longue durée de service qu'elle est appelée a faire, nous auto- risent a préconiser ce système de construc- tion dans un pays où les ouvriers d'art indi- gènes, charpentiers, maçons, sont encore rares. Loris Bp:RiNAi?i). Paris, i5 août 1902. La Destruction des Rats. InelHcacité des moyens emplo} es jusqu'ici à l'île Maurice. — Introduction des hiboux de Madugascor. D'après M. P. BoN-iME (i). "Les i-ats continuent leurs ravages dans les rait guère diminuer, bien que leur destruc- plantations de cannes, et leurnombre ne pa- tion soit poursuivie avec assez de persévé- rance de tous les côtés . De temps à autre, on (i)Ex.rairdutrèsremarquab)eK«r"or/.v«We.^/r^- ,-ecommande spécialement un nouveau poi- vaux de la Station agronomique de i île Maurice pendant Tannée rgoi. son qui doit amener rapidement leur dispa- No 20 — Fév. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 47 rition ; tous les poisons employés sont gé- dix centimes fsoit environ 6 sous de roupie) néralement efficaces, que ce soit Tarsenic, le pour chaque rat détruit; pour éviter le phosphore, la strychnine, etc., et l'essentiel transport de tous les cadavres, on se con- est de mélanger la substance toxique à une tente de porter les queues qui sont comptées préparation qui soit assez appétissante pour puis brûlées, et on règle de suite le prix de tenter ces rongeurs ; mais comme ils sont la capture. En égard à la production sucrière très défiants, il est utile de modifier de de Maurice, ce serait dans les mêmes pro- temps à autre la mixture ainsi que le poison portions une somme de 80 à 90.000 roupies employé. par an. On a remarqué en effet qu'ils ne tardent Cette pratique est certainement plus cco- pas à délaisser les appâts longtemps em- nomique que celle qui consiste à entretenir ployéspour attaquer de préférence les nou- des escouades spéciales de ratiers, car beau- velles préparations, parce que, dit-on, ils coup d'individus, sans en faire un métier s'habituent au poison, mais plus probable- sont intéressés à la destruction des rats par ment parce que leur instinct les pousse a s'en les petits bénéfices que leur capture leur pro- défier. cure. Il est d'autant plus difficile d'arriverà leur lia été introduit dernièrement quelques destruction parlepoisonque. pour eux, il n'y hiboux de Madagascar qui ne donneront a pas de saison morte et qu'ils trouvent pen- probablement aucun résultatd'après les cou- dant toute l'année des cannes sur pied dont ditions dans lesquelles ils ont été introduits^ ils sonttrès friands, ou d'autres substances puis mis en liberté. L'essai a encore eu un alimentaires cultivées ou spontanées. A au- désavantage qu'il n'était pas possible de pré- cune époque ilsnese trouventprivés de nour- voir, c'est de se faire à la veille du coup de riture, et c'est pourquoi les appâts plus ou vent, et il est facile de s'imaginer ce que moins toxiques qu'on place dans les champs sont devenus ces malheureux oiseaux peu sont souvent délaissés pour une nourriture habitués à vivre en cage après une traversée plus appétissante qu'ils trouvent partout plus ou moins mouvementée, lâchés sans abondamment. précaution et sans avoir tenucompte deleu:?s La peste qu'ils se chargent de transporter habitudes et des conditions dans lesque les et de propager ne semble pas avoir éclairci ils vivaient avant leur capture. Suivant les leurs rangs, au moins d'une façon apprécia- espèces, il y a des hiboux qui préfèrent les b'e. bois, d'autres les endroits rocheux et cscar- Sur la généralitédes propriétés on en prend pés, les endroits habités, etc., pour leur don à peu prèsle mèmenombrechaqueannée ; et ner la liberté dans de bonnes condi, ce nombre est énorme surtout si on consi- ^ions, il serait nécessaire de les garder quel- dère que Ton ne relève que les rats pris au que temps en cage dans la localité où ils de- piège et qu'on ne peut évaluer le nombre de vront être lâchés afin qu'ils se remettent de ceu^ qui succombent par l'action du poison leur affolement et s'habituent à l'endroit répandu continuellement et à profusion dans qu'ils devront d'abord habiter ; s'ils sont mis les champs. Il existe des propriétés où l'on en liberté immédiatement, ils partiront iso- prend ainsi unecinquantainede ratsparjour, lément dans toutes les directions, et il est soit environ 20.000 par an. probable que, déjà affaiblis par la traversée, Bien qu'on semble le supposer, Maurice ils auront beaucoup de peine à vivre dans n'est pas la seule colonie qui soit ainsi en- les preniiers jours et périront en grande vahie parles rats ;dans les Antilles, il en est partie. de même ; à la Guadeloupe qui ne produit C'est ce qui a dû arriver au premier lâcher annuellement que 5o.ooo tonnes de sucre, le des hiboux de Madagascar, etcependantdeux Conseil Général vote tous les ans une som- ou trois jours après, on prétendait que les me de 3o. 000 à 50.000 francs pour leur des- poulaillers étaient déjà dévalisés et qu'on truction ; dans chaque municipalité on paye rencontrait à chaque pas des squelettes d'oi- 48 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 20 — FÉv. iqo3 seaux qui avaient été dévorés ; les méfaits petites couleuvres inoffensives que l'en ren- étaient encore plus rapides que pour les contre par hasard dansles champs, mangoustes ; depuis on n'en entend plus Les chouettes et hiboux ont été partout parlerai on ne sait cequ'ils sont devenus. l'objet de mesures de protection; malgré Il n'est guère probable que ces oiseaux, si cela, leur multiplicationest toujoursrestrein- on a bien choisi les espèces, puissent devenir te, et, en aucune localité on ne les a vu pren- nuisibles ; il en existe dans toutes les con- dre une extension démesurée comme certains trées du globe, et en aucun lieu ilsne se sont autres animaux tels que le lapin, la man- multipliésde façon à causer des dégâts ; par- gouste, le martin, le moineau, etc., pour tout au contraire, on reconnaît les services n'en citer que quelques uns des plus connus, qu'ils rendent, et c'est un maigre argument Les hiboux et les chouettes sont des ani- de dire que dans certaines localités de mauxessentiellement nocturnes et craintifs; France, les paysans les clouent à la porte de pendantle jour,ilsse cachentdanslesrochers, leur grange quand ils peuvent en capturer. dans les bois, sur les arbres les plus touffus. Les hiboux ont toujours été plus ou moins et ne sortent que la nuit pour chasser ; c'est pourchassés par les ignorants qui ne con- donc dans les endroits solitaires et isolés naissent ni leurs mœurs ni leurs habitudes qu'il faut les lâcher afin qu'ils puissent et la cause en est principalement à leur cri trouver immédiatement de quoi s'abriter lugubre et à leursformes disgracieuses, d'où jusqu'au moment où ils seront acclimatés, le nom vulgaire de Chathuant. Ce-exem- Il esttrès probable qu'aucun procédé par- pie de répulsion pour un animal n'est pas ticulier n'arrivera à détruire complètement unique, et on rencontre rarement un crapaud les rats ; c'est pourquoi il ne faut négliger sans le tuer, et sans se douter qu'on détruit aucun des moyens qui pourront y contribuer un des auxiliaires les plus utiles de l'agri- dans une certaine mesure, et à l'aide de hi- culture ; ici même ne considère-t-on pas boux, peut-être dans ce sens d'une certaine comme une action méritoire de détruire les efficacité. Nouvelle méthode de préparation du Café Le procédé Van Geuns. — Séchage à la turbine. — Observations de M. F. Main, Le procédé et l'outillage imaginés par M. Van Geuns font énormément parler d'eux, depuis un an, dans la presse indo-néerlandaise ; nous en avons eu connaissance, pour notre part, principa- lement par un longarticle de l'inventeur reproduit dans le « Indische Mercuur» du 7 janvier igo-2,çt. par la polémique recueillie dans les cahiers de ce même périodique datés du 25 novembre et du 9 décembre. Les articles originaux ont paru dans la presse de Java ; en particulier, dans le « Han- delsblad » de Soerabaja. Nous donnons ci-après des extraits du « Ind. Mercuur » du 25 novembre et du 9 décembre, ainsi que quelques observations de notre collabo- rateur M. F. Main, se rapportant à ces deux piè- ces. Nous publierons dans un prochain numéro, s'il y a lieu, une analyse de l'article du 7 jan- vier igo2, sur lequel nous venons seulement de remettre la main, au moment d'envoyer la copie à l'Imprimerie. Le procédé de M. Van Geuns repose essen- tiellement sur l'application combinée de la force centrifuge et de la chaleur à la dessic- cation du café sortant des bacs de lavage. En effet, pendant l'opération on fait passer, dans une turbine centrifuge contenant le café, de l'air sec chauffé à 600 G. Le procédé comporte également quelques autresmodificationsà laméthodecouranie de préparation par voie humide, telle qu'elle est généralement pratiquée à Java. Les principales sont : i" Le remplacement du caoutchouc par un couteau ou pressoir eh bronze, dans le dépulpeur Lidgerwood; 2" la diminution de la durée de Ja fermenta- tion, par l'emploi de moussoirs [roertrog- N02O— Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 49 gen (i)] et d'une sorte de levain dont le rôle est rempli par du « legen », nom indigènedu vinaigre d'Arenga saccharifera. La turbine demeure l'innovation la plus intéressante. L'auteur, cité dans le « Ind. Mercuur » du 25 nov., pense que deux mo- dèles sont nécessaires: le i''"' livrant par turbine et par jour 1 5 à 20 pikuls (9 à 1200 ki- los) de café sec (2) ; le 2", à travail continu, et qui livre 3o à 40 pikuls (tSûo à 2400 kilos) de café par jour. L'auteur estime que tout le travail de pré- paration, depuis la cueillette, se fera en 72 heures environ. Plusieurs objections ontété faitesà M. Van Geuns ; entre autres celle-ci : Le procédé supprime les bacs à sécher gé- néralement employés actuellement à Java. Un capital de quelques milliers de florins deviendra ainsi disponible; mais à la place de bacs à sécher on devra avoir des turbines ordinaires et des turbines à travail continu, les premières travaillant i 5 a 20 pikuls cha- cune et les deuxièmes 3o à -io. Comme ces turbinessont destinéesà produire du « Wind- droge koffie », c'est-à-dire du café dessé- ché seulement en partie et dont la dessic- cation devra être achevée à l'étuve, il s'en- suit que l'inventeur entend les alimenter avec du café tout mouillé, tel qu'il sort des cuves (3). Si donc on veut travailler 200 pikuls de dépense de 38.85o florins, sans compter les poulies et courroies de transmission, la ma- chine à vapeur spéciale, dont on ne sau- rait se passer, la maçonnerie, les frais de fransport. etc. A cette dépense, déjà considérable, il faut encore ajouter l'achat de un ou plusieurs ca- lorifères et ventilateurs de très grand débit. On en arrive à se demander si les avantages correspondent aux débours. La force centrifuge appliquée au café dégouttant d'eau, le débarrassera certaine- ment en très peu de temps del'eau qu'il porte à sa surface ; mais il n'est pas sûr, objectent les contradicteurs, qu'il en sera de même pour l'humidité contenue dans l'intérieur des fèves, laquelle dans le procédé actuel courant à Java, ne part qu'à la suite d'une très longue exposition à une température fort élevée. M. Van GEUNsentend contribuer à débar- rasser le café de son humidité intérieure, en faisant passer dans la turbine de l'air chauffé à 60" C; mais, objectent les contradicteurs sous l'influence de la force centrifuge, l'air chaud sortira très rapidement de la turbine et n'exercera, par suite que très peu d'action sur le café, disposé en couche de quelques centimètres contre la paroi de la turbine, il faudra donc des calorifères et des ventila- teurs d'un débit inouï, pour maintenirconti- nuellement un courant d'air chaud dans cafédépulpé, ce qui correspond à 100 pikuls les turbines. de café marchand en parche ('( bras »), c'est- Dans les étuves ordinaires, l'air chaud à-dire la production journalière moyenne n'est pas amené par un ventilateur et n'est d'une caféerie de Java, on devra avoir au moins i3 turbines ordinaires et 6 tur- bines à travail continu, et comme dans chaque catégorie une turbine supplémen- taire sera nécessaire pour le cas où l'une des autres aurait besoin d'une réparation, il en faudra 21 en tout. En les comptant chacune à i85o florins r= 3.885 fr., les 2 i turbines représentent une (i) Le moussoir est un instrument qui sert à la fa- brication de la pâte à papier; on l'appelle aussi u Hollandais ». (2) « Winddrog w, ce qui, en hollandais, désigne un premier état de dessication, insuffisant pour l'embal- lage et l'expédition au loin. (3) En hollandais, « kletsnat ». par conséquent soumis à aucune pression; ainsi dans l'ancien système Van Maanen la vitesse d'ascension de l'air se règle d'après sa température et est par suite très faible lorsque celle-ci est basse; malgré cela, en quittant le café l'air est encore loin d'être saturé d'humidité. Dans le système Van Maanen-Hering, à travail continu, l'air est chassé à travers -le café au moyen d'un ventilateur, mais là la couche de café que l'air doit traverser à une épaisseur de i3 à 14 pieds; ce système est d'ailleurs, paraît-t-il, inférieur à l'ancien Van Maanen. L'air a besoin d'un certain temps pour se DO JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 20— Fév. 1903 satuier d'humidité, ei si, continuent les contradicteurs de M. Van Geuns, cet air tra- verse rapidement le café, il ne pourra se charger que d'une quantité d'eau extrême- ment faible. II est donc à prévoir qu'u» nombre énorme de mètres cubes d'air chaud, qui revient fort cher, seront nécessaires pour effectuer ce dont, le plus souvent, le soleil et le vent sont actuellement seuls chargés à peu de frais. Dans le procédégénéralement suivi actuel- lement à Java, le séchage du café, succédant à la fermentation et au lavage, ne coûte à peu près rien. Généralement une dizaine de coolies mettent deux heures pour porter 200 pikuls de café du bassin de lavage au bac de séchage. Chaque coolie reçoit en moyenne 25 cents de Horin (i) pour une journée de 10 heures de travail ; cela fait pour deux heures 5 cents par homme, soit 5o cents pour le transport des 200 pikuls de café. Une fois le café étalé, les coolies passent à quelque autre travail. Le café abandonné à lui-même, se dessèche doucement sous l'action du soleil et du vent. Vers le soir, il est mis en tas et abrité sous une toiture en fer; puis, le lendemain, on l'étalé de nou- veau. Au bout de 2 ou 3 jours, suivant que le soleil a été plus ou moins vif, le calé peut ^tre porté à l'étuve, où il achèvera de se dessécher. Ce système qui est celui de la majorité des bonnes caféeries de Java, est ■donc très simple et ne coûte, en tout, que quelques cents par pikul. Avec le système Van Geuns, il en est tout autrement: ce procédé nécessitera une ins- tallation très coûteuse comme personnel, frais de surveillance, usure des turbines, de la machine à vapeur, des courroies de trans- mission, huile de graissage, éclairage pen- dant la nuit; enfin et surtout, il exigera une consommation énorme de charbon par les calorifères et la machine à vapeur. Il est difficile d'évaluer le total de tous ces frais, mais même sans y faire entrer l'intérêt du capital employé à l'achat du matériel, ce total dépassera certainement de beaucoup le prix de revient du procédé actuel. (i) Un florin hollandais = 100 cents = 2 fr. 10. M. Van Geuns pourrait objecter, remar- quent ses contradicteurs, que par son pro- cédé les frais de dessication à l'étuve se trouvent réduits à peu de chose. Mais, di5eni-ils, aujourd'hui même cette dessicca- tion coûte bien peu de chose. Dans l'ancien système Van Maankn elle ne revient qu'à 20 cents par pikul de café marchand en parche (bras). M. Van Geuns évalue la durée totale du travail à 72 heures. C'est à peu près le même temps que dans le procédé actuel, mais même si ce dernier demandait plus de temps, cela ne justifierait pas, selon les contradic- teurs, lesgrandesdépenses attachées au nou- veau procédé, en admettant qu'il ait réelle- ment en pratique les avantages que son in- venteur lui attribue. Quels seront les avantages des moussoirs et du « legèn » (i)? D'où tirerait-on les grandes quantités de >< legèn » qui devien- draient nécessaires le jour où toutes les caféeries voudraient se mettre à travailler d'après le procédé Van Gkuns? Par quel pro- cédé la chaleur sera-t-elle amenée sur le café dans la turbine en mouvement? Autant de questions par lesquelles les contradic- teurs cherchent à embarrasser l'inventeur, Cederniera, d'ailleurs, des réponses toutes prêtes: Il démontre, en premier lieu, que pour la dessication de 3, 000 pikuls de café il n'a be- soinque de 4 turbines, de i 5 pikuls. Il donne ensuite le tableau suivant pour montrer le DURÉE DES DIKFÉnENIKS OPÉRATIONS Di'pulpage Fermentation.' Lavage.. Sécliagc sur les bacs — à l'étuve Décortiquagc. triage, etc. Kiiiballage.'. l)urée totale Procédiî actuel Proc. V. Geuns Mini- mum : Heures 60 1; ;.0 6(1 ,s 194 h. OU Maxi- mum : Heures 4 00 6 1 400 60 3 1; 1.544 h. OU 8 jours ( 65 jours .Mini- mum : Heures, 12 6 72 h. OU 3 jours .Ma.xi- mum : Heuies. 4 12 6 80 1-2 120 h. OU 5 jours (i) M. Van Geuns emploie de la sève à'Arenga (« arèn-palm ») ayant quinze à vingt jours de fermen- tation. N020— Fév. i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 5i temps en heures qu'exigent le procédé cou- gnements, n'y est pas bien favorable, mais rant de Java et le sien, selon que les con- certaines de ses objections semblent venir jectures atmosphériques sont plus ou moins d'une connaissance insuffisante des ma- favorables. Le minimum répond à une pé- c-hines en, général. riode entièrement sèche; le maximum, aune Je reprends quelques pointsde sa critique : période de pluies continuelles. Turbines. — 11 dit : « A la place des bacs à La récolte d'une i:aréerie moyenne .éta^nt sécher, il faudra des turbines ordinaiiesef évaluée à environ 3,ooo pikuls de café mar- des turbines continues ». Presque stîrement chand, le maximum de cerises fraîches ren- non : il faudra l'un ou l'autre;, c'est d'ail- trées journellement serait de 200 pikuls. leurs ce que l'inventeur n'a pas manqué de Pour ces quantités, M. Van G :uns estime répondre. De plus, tout porte à croire, qu'on que son procédé n'exigerait que l'acquisition n'emploiera que des turbines discontinuas. .¥.n de 4 turbines à i5 pikuls ou d'une turbine à effet, à quelque travail qu'elles s'appliquent, 40 pikuls tous accessoires en plus, bien en- les turbines continues, si séduisantes qu'elles tendu. soient, donnent un travail moins parfaj'., un Pour prouver lue le séchage par la force rendement moins bon que les turbines dis- centrifuge présente pour Java de grands continues, tout en coûtant 2 à 5 fois plus et avantages, tout au moins aux altitudes éle- en demandant i fois 1/2 à ? fois plus, de vées, il cite des chiffres fournis de 18943 force. 1902, par le pluviomètre de sa résidence Le chiffre de 4 turbines indiqué par Tau- Soember-Telogo (environ 1.800 pieds au- teur dans sa réponse, me semble vraisem- dessus du niveau de la mer). Il en résulte blable pour 100 pikulr> de café sec, ou 200 que pendant les cinq mois mai-septembre il de café dépulpé, mais il serait plus raison- est tombée en 1902, un total de 14- mm. nable de se baser sur le chiffre de 5. En effet, d'eau; en 1900, 2 296 mm. Tout compte avec 5 turbines, on aurait 20 pikulspar tur- fait, sur une période de 9 saisons, .il n'y en bine, soit 1200 kilos. Prenons 12 minutes a eu que deux qui puissent être considérées par turbinée, chargement et déchargement comme franchement sèches et favorables compris (chiffre v/'awe^jZj/^Z'/e) ; cela fait cinq à la dessiccation du café par les procédés turbinéespar heure, etcinquanteen 10 heures traditionnels. Selon le plus ou moins de dé- de travail. Cela donne 24 kilos par turbinée. rangements causés par la r'i'ic"i l-i prépara- ce qui concorde bien avec la capacité tion traditionnelle du café, par voie humide moyenne d'une turbine d'un type courant, et dessication à l'air sur bacs, a exigé, dans Nous sommes donc dans les limites d un cette propriété, de 8 jours ( 1902) à 60 jours calcul moyen de rendement journalier. — J\ii («900); en moyenne arithmétique pour l'en- dit plus haut: chiffre vraisemblable, car semble des 9 années, 20 jours. j'ignore si l'action de l'air chaud nccessiic Les contradicteurs s'en tirent en répOn- une durée plus grande de la tL'.rbinée. En d;int que M. Van GKfxs n'a pas fourni de effet l'article du « De Indische Mccum » preuves suffisantes qu'il arriverait effective- définit mal l'importance exacte du chauffage meut à sécher, avec ses 4 turbines à i3 pi- dans cette opération. kuls, une récolte de 3. 000 pikuls de café Le prix de i.85t) florins par turbine est marchand. très admissible ; mais il ne s'agit pas d'une 1^% dépense totale de 38. 85o florins, mais seule- ment de i.85ox5 -9.250 florins, maçon- ne'-ies et transmissions en plus. Le principe même del'opéraiion de M. Van Ventilateurs. — Ils doivent èire de grand Gkuns, très nouveau, paraît être extrême- débit, se plaint le contradicteur. Peut-être, ment intéressant. Evidemment, le contra- mais un ventilateur n'est paschose coûteuse, dicteur, auteur de l'article de polémique où et cela demande peu de force pour fonction- nons avons puisé le plus clair de nos rensci- ner. Déplus, la force centrifuge ne créera * * Observations de M. F. Main 52 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20— Fkv. 1903 pas un appel d'air de l'intérieur à l'extérieur, Calorifères. — La question du chauffage Comme semble le croire notre critique. — a fait aujourd'hui des progrès énormes, et la L'air, à l'intérieur d'une turbine, ne s'en- production d'air chaud, ou de vapeur à basse traîne que faiblem.ent et participe dans une pression, se font actuellement avec une dé- faible mesui-e au mouvement de la masse; il pense relativement faible de combustible, suffit, pour s'en rendre compte, de mettre la Fermentation. — La question du critique : main dans l'intérieur du panier d'une tur- « où trouve-t-on le leg^n nécessaire?» bine de sucrerie ou de féculerie en mouve- m'étonne. On trouvera facilement partout, ment. Et en admettant même que cet entrai- surtout dans les pays tropicaux, des liquides nement soit notable, comme l'air en sortant amylacés, sucrés, donnant une fermentation de la turbine sera loin d'être saturé, il serait alcoolique d'abord, acétique ensuite; quand probablement facile de monter les turbines ce ne serait que le lait de coco ! en batterie et de faire traversertoutes les tur- Enfin, on objecte que l'ancien procédé est bines par le même courant d'uir, avec 2 ven- moins coûteux ; c'est fort possible, mais il y tilateurs : un refoulant, à une extrémité de a cent exemples pour un, dans l'histoire de la batterie; l'autre aspirant, à l'autre extré- la transformation des procédés industriels, mité. d'un procédé plus coûteux en remplaçant un Quant à l'humidité intérieure du grain, autre presque gratuit, et cela pour des rai- c'estlàcertainementunpointtrèsimportant, sons de temps, de main-d'œuvre, de sécu = et il me semble que le facteur temps est in- rite, etc., contre lesquelles la logique d'une dispensable pour en venir à bout. Quoi qu'il simple addition de centimes n'aura jamais en soit, la question sort de ma compétence pu prévaloir. . . F. Maim immédiate, et j'en décline la discussion. , , . ' ' Ingénieur-Agronome. Cultures et Essais à Managua La crise du café. — Gastilloas porte-ombre. — Gingembre. — Curcuma. Citrate de chaux.— Lufta. — Pomme de terre. Lettre de M . H. E. Low. Sisal et Arrowroot. Il nous paraît utile d'avertir en quelques mots nos lecteurs de ce qu'est l'auteur de cette si inté- ressante lettre, afin qu'ils se rendent compte de l'importance qu'il y a lieu d'attacher à ses consta- tions, opinions et impressions. ;.M. Low, d'origine allemande (c'est nous qui avons traduit sa lettre en français) est établi dans le pays depuis de très longues années. A sa vaste expérience personnelle il joint une érudition vrai- ment exceptionnelle parmi les hommes de la pra- tique; voici, en effet, la liste des périodiques qu'il reçoit: « Tropical Agriculturist » (depuis 20 ans), « American Agriculturist » (depuis 25 ans), « Tro- penpflanzer «, «< Queensland Agricultural Jour- nal », « West-Indian Bulletin », « Agricultural News », « Agricultural Gazette of New South Wales », « Boletin da Instituto fisico-geografico da Costa-Rica », « Revue des Cultures coloniales », « Journal d'Agriculture Tropicale ». Nous avons été très heureux d'enregistrer ce témoignage de M. Low: que notre Journal lui semblaitêtre « l'un des mieux faits qu'il ait jamais connu » et qu'i lui était devenu « une lecture indispensable », malgré tant d'excellentes publications qu'il possé- dait déjà. Ce qui suit est une traduction très exacte de la lettre de M. Low ; mais nous avons renoncé à rendre le charme très personnel de son style, d'une admirable clarté, plein de bonhomie et pétillant d'esprit. — • La Rédaction. Café. — Je suis en première ligne, planteur de café Triste métier par le temps qui court. Si nous arrivons quand même encore a nous maintenirdans ce pays, c'est que nous payons nos ouvriers en papier-monnaie. Un ouvrier nous revient ici — ■ salaire et nourriture • — de 125 à 140 francs par mois nominalement ; mais comme on paye en pa- N»2o — Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 53 pier, le débours réel du planteur ne fait, au change, que 18 à 20 francs or. Malheureusement, le change varie terri- blement: il se produit des oscillations de 100 % et 300 % dans l'espace de 24 heures. Il n'y a plus de calcul commercial possible. Le Brésil, le Guatemala, sont logés à la même enseigne. Le jour où les finances de ces pays seraient assainies et consolidées, la culture du café y deviendrait impossible ; à moins que les prix de cette denrée sur le marché mondial ne subissent une forte hausse. Le plus drôle de l'affaire est la baisse ac- tuelle ducafé, ruineuse pour le producteur, ne profite même pas au consommateur; du moins, ni en Europe, ni aux Etats-Unis. L'importateur prélève son bénéfice en tout état de cause, que les prix soient hauts ou bas. Le public paie toujours le même prix. Le jeu se trouve circonscrit entre le planteur et le détaillant : les prix étant bas, le plan- teur ne gagne plus rien, mais le détaillant s'enrichit. Les prix étant haut, c'est le con- traire qui se passe. Vous me posez toutes sortes de questions au sujet des cultures et industries du pays je vais y répondre point par point: L'élevage se fait de la manière la plus pri- mitive ; les bénéfices n'en sont pas moins de 12 % à i5 % , parait-il. La basse-cour suffit à peine aux besoins propres des planteurs. Je ne mesouvienspas d'avoir jamais vu plus de2oo poules réunies Castilloa. — J'en possède de spontanés dans mes caféeries de la montagne, jus- qu'à 700 mètres d'altitude. Cesarbres ont été épargnés lors de l'abattage de la forêt vierge, et fournissent l'ombre nécessaire aux caféiers, tout en me procurant, bon an mal an, environ 100 kg. de caoutchouc sec. Je ne me serais d'ailleurs jamais mêlé d'en planter, car il s'agit d'attendre des 10 et 12 ans avant de faire la première saignée; j'abandonne cette tâche aux gens plus riches et plus jeunes que moi. Gingembre. -~ Je partage, à son égard, l'avis du regretté M. G. Landes dont l'étude a été résumée dans votre n" i 3. J'en ai vendu à raison de 28 à 32 shillings les i i 2 livres an glaises, et l'hectare m'en rapportait environ 100 quintaux (sec). Mais j'ai renoncé à cette culture, après deux ans d'essais. Elle exige énormément de soins et revient cher. Le sé- chage au soleil est une opération fastidieuse, et comporte de forts risques : Le séchage des rhizomes non pelés prend bien 6 semaines, pelés, il suffit de 6 à 8 jours pour les rendre secs comme de la corne et prêts à être em- ballés. Chanvre de Sisal. — Je me propose d'en planter 20 hectares en 1 903 ; le terrain que je vise est à 200 m. d'altitude. Il paraît que V Agave sisalana entre en rap- port à l'âge de 6 ans. La plante prospère ici môme dans les terres à café. Pour cette culture, il importe de choisir des terres planes, offrant de grandes surfaces d'un tenant, et d'éviter les coteaux, les vallées étroites, les petits lopins ; car la fibre ne constitue que 3 "/^ à 5 7o du poids brut des feuilles, et dans ces conditions la facilité des transports devient un facteur essentie du succès. Citrate de chaux. — J'en ai fabriqué, avec les limes du pays, exactement dans les con- ditions décrites par M. Paul des Grottes dans le n" i 5 du « J. d'A. T. » ; c'est-à-dire en saturant le jus avec de la chaux éteinte. Aussitôt l'eau évacuée, je sèche au soleil, et la pâteest prête pour l'expédition en Europe. Curcuma. — Je suis en train de faire ré- colter un demi hectare de ce rhizome tinc- torial, proche parent du gingembre et qui, comme vous savez, fournit la matière colo- rante jaune appelée « turmeric » par les Anglais. C'est un premier essai que j'ai fait. Je ne pourrais vous dire le rendement que d'ici quelque temps; toutefois, mon impres- sion est qu'il n'y a rien à gagner sur ce produit. Arrowroot. — Puisque le désastre de l'île Saint- Vincent a arrêté la production de quel- ques-uns des principaux planteurs, comme M. Hamel Smith l'a si bien expliqué dans votre n" 14, je vais essayer d'en faire à mon tour; dès mai prochain, je vais en faire planter, comme culture intercalaire, entre 54 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 20 — Fév. 1903 les rangs, dans ma plantation projetée de d'eau sans lesquelles la production indus- chanvre de Sisal. Ce sera un moyen de trielle de la luffa est impossible, maintenir le sol propre à bon compte tout Pomme de terre. — Nous trouvons avan- ^en l'utilisant dans, les premières années, tage ici à cultiver la pomme de terre pour Et puis, il faut bien faire quelque chose! nos propres besoins, même si le rendement Vousne voudriez pasque je reste là les bras ^q dépasse pas le taux de huit à dix pour un. croisés, à attendre la hausse du café ! Cette culture n'occupe pas le champ plus de Luffa. —Vous m'annoncez qu'un de vos ^^°'^ mois. j . A„ r„«*s.^c.]c cVct mU à Les pommes de terre de notre récolte sont correspondants du (juatemala s est mis a ^ 1 • ^ «.^....^û A^ Tartlrlp de meilleure garde que celles qui nous sont cultiver cette courge, source de 1 article t> m m T7 ,.^,,0 1^ r,^rr> ^'4r.r>nap a p 00 T técs p I r mc r dc S Et 3 is- U n î S . E n OU t TC, connu en Europe, sous le nom d éponge rr r . , , , A,^c' ^.^^,,,^/.c o ^^M-icti elles possèdent le goût fin des « pommes de végétale, et que vous êtes occupes a consti- ^ & r , . 1 ^„.:x..A terre nouvelles », qui se vendent si cher en Eu- tuer un dossier sur la matière. . rope vers la fin du printemps ; tandis que les Je ne crois pas que nous puissions soute- . , • . •'^ r -^ r tubercules importes ont toujours ce goût nir la concurrence avec le Japon dont la r . . . • -n ■^ ennuyeux, tade, despommes de terre vieilles, production règle les prix de cette marchan- , , . ... tt c i „ j piuuuv. r. r et même très vieilles. Enfin, la pomme de dise. Celle-ci ne saurait d'ailleurs être pré- , , u tt • j • • ^ terre des Etats-Unis se vend ici environ parée que dans les pays à eaux abondantes ; . , - j r . j r'* /i f j , , a 3d francs les loo Kg., étant grevée de fret, de car, à l'instar du jute et du chnnvre, la luffa , . ., - -, ui j a ' ' droits d entrée, etc.; il semble donc, de exige une sorte de rouissage : il faut qu elle . , ,. i & D 1 toute façon, intéressant d'essayer cette cul- soit à moitié pourrie, puis on la lave a grande j- j r 'r ^ ^uj.g gj^ grand, tant que nous disposons de main d'œuvre à bon marché. Je m'imagine que le rendement brut à Vous pouvez toujours me poser toutes les l'hectare est considérable; mais dans ce cas questions que vous voudrez, vouset vos lec- encore, c'est l'intermédiaire qui empoche le ^g^j-s. Je ne demandé pas mieux que d'y ré- plus clair du bénéfice. pondre. Nous avons ici des luffas qui atteignent jus- Agréez, etc. qu'à 5o cm. de long, et davantage; mais nous H.E. Low. ne disposons pas de ces grandes quantités Managua, i5 nov. 1902. PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hkcht frèrks & C'^. Para fin. — Au commencement du mois de marchandise^ de la maison en question, de février, le marché a été excessivement à des prix bien au-dessous du cours actuel se calme; la suspension d'une maison établie sont rendus compte que sa disparition était à Liverpool, qui a été connue le 7 et qui, en définitive, ilsse sontprécipités tous en même raison de ses engagements à livrer, aurait en temps pour acheter, et les cours n'ont pas d'autres moments provoqué une hausse, a, tardé à remonter. On a payé jusqu'à fr. 10, i 5 au premier moment, accentuéle mouvement pour Fine du Haut-Amazone disponible de baisse, et l'on est tombé au plus basa et 10, 25 pour livraison mai-juin; le Bas- 9,70 pour Finedu Haut-Amazoneetg, 45 pour Amazone a été traité à 10 francs pour dis- Bas-Amazone. Mais, lorsque les fabricants ponible, et il y a acheteurs à 10, i5 pour qui avaient à recevoir de grandes quantités livraison avril-mai. N° 20 — Fkv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 55 Les autres sortes du Para ont monté en même temps. Sortes intermédiaires. — Le Sernamby de Manaos vaut 7,90; celui de Cameta 6,5o, celui du Para 6 francs. Les boules du Pérou sont tenues 7,80 avec acheteurs à 7,75; les Slabs sont rares et valent 6,25 prix nominal. Les lecettes au Para au 19 février étaient de 3.3oo t. ; si elles continuent sur la même échelle, ce qui est probable, il n'y aura sans doute à la Hn de février que 2.000 t, de défi- cit, au maximum, sur la récolte de Tannée dernière. D'autre part, le conflit qui avait éclaté entre le Brésil et la Bolivie au sujet du territoire de l'Acre vient d'être réglé par la voie diplomatique; cette région va rester provisoirement sous l'administration brési- lienne et les caoutchoucs qui s'y trouvaient ne larderont pas à descendre à Manaos. Selon toutes probabilités la récolte actuelle sera donc sinon égale, du moins inférieure de très peu à la précédente ; la hausse de 2 francs par kilo, que presque tous les caoutchoucs ont subie depuis six mois, ne semble pas de- voir être dépassée dans ces conditions. Des prix de 10 francs à 10, 5o pour Para fin pa- raissent être le maximum dece que comporte la situation actuelle. Les statistiques générales donnent pour les diverses sortes à fin janvier 1903, com- paré à fin janvier 1902, les chiffres suivants, en tonnes. 1903 1902 Sor'tes du Para. — — Stocks à Liverpool 1-^29 1.436 » à New-York 242 i .400 » au Para 140 Siy En route pour l'Europe. .. . 600 i.55o » » pour New-York... 840 490 » » d'Europe à .N. -Y. . . 35 — • Total dusto:k visible 2.986 5 . 393 Arrivages à Liverpool 1.272 1-247 » à New- York i.Siq 1.750 Livraisons à Liverpool 1.082 1.284 » à New- York i.35o 825 Arrivages au Para en jan- vier 2.490 5.852 » » depuis le i^i-juillet 14.740 17.487 Expéditions du Para en Eu- » » rope 1.180 2.271 » » à N.-Y. i.58o 1.404 Sortes d'Afrique. Stocks à Liverpool 577 646 » à Londres 218 Sgô » à New-York 98 910 Arrivages à Liverpool . » à Londres. . . » à New-York. Livraisons à Liverpool . » à Londres . . » à New-York. 893 2.152 752 268 io3 68 781 800 589 333 I 17 110 940 820 Stocks de toutes sortes 3.879 7.545 Les sortes d'Afrique, toujours très de- mandées, ont donné lieu à de grandes af- faires. On a payé encore 8,70 pour les belles boules rouges du Soudan, et8,25 à 8,35 pour Twists. Le Benguela esttenu à 7 francs, et le Loanda a donné lieu à des affaires impor- tantes à 6,85. Anvers. — Le 27 janvier a eu lieu une vente extrêmement importante, 622 t. du Haut-Congo qui ont été achetées presque en totalité pour l'Amérique avec une hausse moyenne de 45 centimes; le i3 février on a vendu 5o t., légèrement au-dessus des taxes; enfin le 20 février on a traité i5o t., à envi- ron 20 centimes au-dessus des taxes. Hecht frères & C' 75, rue St-Lazare. Paris, 23 février iqo3. L'Avenir du Café Sarproiuction. — Le mauvaises tînances du Brésil, raison essentielle de sa suprématie actuelle surjemarché des cafés. — Disparition graduelle de ses concurrents. — La crise brésilienne. — L'avenir. D'après M. E. Lanelville Dans la réunion du ô octobre 1902 de la « So- ment complète, intitulée : Le rafé, le change ciélé d'Economie politique » de Paris, M. E. brésilien et le régime douanier des cafés des Co- Laneuville a fait une communication extrême- Innies françaises. Elle a été publiée depuis, dans 56 JOURNAL D^AGRICULTURP TROPICALE N» 20 ~ FÉv. 190, le Journal des Economistes du i5 octobre, ainsi 5o kilogs valeur en entrepôt. On les a vus qu'en tirage à part (in-8'\ 28 pp.) C'est à ce remar- très rarement au-dessous de 5o fr. et même auable travail aue nous avons emprunté les , ^ ^ ^ . quaoïe udvdn huc t- de 60 fr. et très souvent au dessus de loo fr. extraitsqui suivent : -jo^i'iit^'-i A partir de 1896 les récoltes du Brésil Malgré un fort accroissement de consom- „„„^^„^^ , ,, , ^^ o augmentent, comme nous lavons vu, de mation aux Etats-Unis et en Allemagne, deux pays où la population et le bien-être ont augmenté beaucoup depuis quinze ans, la consommation n'atteint pas la production. L'excédent moyen annuel de production de- puis cinq ans est d'environ i million de quintaux et les stocks visibles ont en effet augmenté de près de 5 millions de quintaux soit de 2 '/a ^ 7 millions de quintaux; la production de la dernière campagne à elle seule dépasse les besoins de la consomma- tion de 2.750.000 quintaux. On évalue la production d'après les arri- presque 100 p. 100, et les prix au Havre tombent à 3i fr. en septembre 1899. La moyenne des cinq dernières années est au- dessous de 40 fr., les prix extrêmes étant 3 i et 56 fr. La baisse des prix est la cause principale, sinon unique, de la diminution de la pro- duction dans les pays autres que le Brésil. La production de l'Asie, de Java, de Ceylan en particulier, diminue à partir de 1880. Le recul dans la production des Indes Néer- landaises, depuis une quinzaine d'années, est attribué à cette circonstance, qu'à Java vaees ou recettes aux ports d'embarqué- ^ v c 1 • j c • • vdgca wu i^^^in,o «u ^^ ^ n g^ g Sumatra la culture du café constituait, ment au Brésil et les exportations des autres pays pour l'Europe et les Etats-Unis. Les chiffres qui ont été donnés ne comprennent donc pas le café consommé dans les pays producteurs, qu'il est difficile, du reste, d'é- valuer. La production du Brésil a passé de i mil- lion de quintaux en i85o, à 2 '/a ^^ 1875- 80, 3 ^/jcn 1890-95, 7 en 1897-1901 pour atteindre près de 10 millions de quintaux Tannée dernière, ce qui sera sans doute le il y a vingt ans, en très grande partie, un mo- nopole d'Etat. Les plantations particulières s'y sont développées depuis et produisent aujourd'hui le double de celles du gouverne- ment. En outre, on doit mentionner que les ca- féiers des Indes Néerlandaises ont souffert de maladies il y a quelques années. A Ceylan, depuis que les plantations de café furent dévastées vers 1870 par l'Hémileia, la cul- record d'ici quelques années. L'Asie, qui ^^^^ ^^ ""^ ^^"^^^ ^ ^'^ graduellement donnait i million de quintaux en i85o et i remplacée par celle du thé. million Va ^^ 1875-1880, a vu depuis sa production décroître jusqu'à 750.000 quin- taux. Les Antilles, l'Amérique Centrale, etc., ont passé de 5oo.ooo à i million de quin- taux, puis à 2 millions en 1890-95, et ne donnent plus que i ^/^^ et i million Va* Quelques mots des prix du café dans les pays consommateurs . Nous prendrons comme base de prix celui du marché du Ha- vre pour le Good Average Santos, qualité moyenne du caféproduit dans l'Etatde Sao- Paulo, au Brésil, dont le port d'embarque- ment est Santos. Cet Etat est arrivé à pro- duire les ^/a des cafés Brésil ; l'autre tiers est produit par les Etats de Minas Geraes, Rio de Janeiro, Espirito Santo et Bahia. De i85oà 1896 les prix du G. A. Santos au Havre ont oscillé entre 40 et i 5o fr. par Quelles sont donc les raisons qui ont en- gagé le Brésil à développer la culture du café d'une façon aussi brusque et impor- tante ? Les Brésiliens se sont-ils crus à l'abri de la concurrence des producteurs des autres pays en état de les éliminer même toutà fait? On le dirait! Et grâce à quelle circonstance donc? C'est ici que se pose la question du change brésilien. L'unité monétaire du Brésil était autre- fois le milreis portugais d'une valeur de 54d. ou 5 fr. 66. Aujourd'hui le milreis brésilien est une pièce d'or valant la moitié de l'an- cienne, soit 27 d. ou 2 fr. 83. En 1889 la circulation fiduciaire du Brésil atteignait à peine 200.000 contos de reis (i conto = i.ooo milreis) soit 200 millions de milreis. Fin 1898 elle s'élevait à près ]^To 2 0 — FÉv. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 5; de 800.000 contos, ou 800 millions de mil- 8.000 reis, la moyenne des cinq dernières reis, exactement 790. ooocontos. années est de 6.000 reis, et depuis quelque Le change, exprimé en tant de pence an- temps, le G. A. est coté à Santos entre 4 et glais par milreis, qui était en 1889 aux en- 5. 000 reis. On n'avait jamais vu des prix virons du pair de 27 d., tombait rapidement aussi bas au Brésil, excepté à deux époques d'année en année Jusqu'à 5 d. '/^ environ en différentes, etseulement momentanément; en avril 1808. janvier i883 et en mai 1886, où les prix tom- Le papier-monnaie se trouve réduit au- bèrent même à S.ooo et 3.25o reis respecti- jourd'hui à environ 680.000 contos, et le vement. change est remonté de 5 d. '/^ , taux coté en Si la première dépréciation monétaire ne 1898,,! 14 d. ' - en 1900. Après avoir re- fit pas monter tout de suite les prix de toutes baissé à 10 d., il semaintient depuisquelque choses au Brésil, il en a été autrement àpar- temps autour de 12 d. Ce petit exposé de la tir du moment où le milreis-papier, perdait situation financière du Brésil et du change jusquà 5o % , et même pendant un mometît était nécessaire pour nous permettre d'ob- plus de 75 % de sa valeur nominale. Les server la marche des prix du café au Brésil avis du Brésil depuis plusieurs annés ont été exprimés en tant de reis par 10 kilos. En unanimesàdire queiadépréciation du papier multipliant le coût du café en reis par le monnaie avait amené une hausse considé- taux du change ou la valeur en or de ces reis, rable des prix des produits indigènes comme on obtient les prix de revient du café en de ceux importés. Europe et aux Etats-Unis. Et c'est alors quenousentendons parler de On comprendra facilement que plus le propriétéshypothéquées à des taux usuraires, change est bas, si les prix aux Brésil ne de plantationsabandonnées, mal soignées, de varient pas, plus les prix de revient en Eu- cueillette dévastatrice parsuitedu manquede rope et aux Etats-Unis seront réduits, ou si fonds, et si la production totale ne s'en est les prix dans les pays consommateurs ne pas encore ressentie (elle a même augmenté) baissent pas, plus les prix au Brésil seront c'estque chaque année de jeunes arbrescom- élevés. mencent à produire. La crise parmi les plan- De 1890 a 1896, l'offre suffit à peine à la teurs n'en existe pas moins et elle est intense, demande, le café vaut en Europe en moyenne Inutile de dire que, comme d'habitude, on presque 100 fr., le change tombe de 20 d. à fait appel au gouvernementpourvenir en aide 8 d., et les prix en reis atteignent en consé- aux malheureux planteurs, quence jusqu'à 18.000 reis ; la moyenne est On propose de fixer un prix minimum, à de 1 3. 000 reis. l'exportation et d'émettre du papier-monnaie Il y eut un développement énorme des pour faire des avances aux planteurs qui ne plantations. Les brésiliens crurent qu'ils pourraient assez rapidement écouler leur ré- pouvaient produiretout le café dont lemonde coite. lia été aussi question de brûler une avait besoin, réaliser des bénéfices, grâce à'ia partie du café, etc., tous moyens empiriques, baisse du change, et forcer les autres pays à très difficiles d'exécution d'abord, et qui ne abandonner la culture de cette denrée. Mais feraient qu'aggraver le mal. Lorsqu'un gou- ces hauts prix en reis, qui n'étaient que des vernement semèle de protéger, dans un pays, prix nominaux, étaient un leurre. Des 1897, les entreprises qui pcricliicnt, il ne le fait commence l'ère de la surproduction, lesprix qu'aux dépens de celles qui prospèrent et dans les pays consommateurs subissent une c'est une iniquité. baisse de plus de 5o % ; le G. A. Santos au Si le dénouement naturel de la crise ca- Havre tombeau dessous de 40 fr., et malgré féière au Brésil, par la disparition des ex- que le m!lrei>-papier descende cuissi bas ploitaiions non viables, ne s'est pas encore que 5 d. V^, pour remonter ensuite a 12 d., produit, c'est que différentes circonstances les prix en reis tombent à un moment à sont venues donner quelque espoir aux plan- 4.ooo:cen'estplus iS.ooo.ni i2.ooo,nimème teurs malheureux. C'est d'abord la perspec- 58 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20 — FÉv. 1903 tive d'une aide gouvernementale et ensuite, il se maintient aujourd'hui, et le café mon- depuis trois ans, on s'est habilement servi tait parce que le change montait. Mais il faut au début de la récolte de certains avis de se- dire aussi que souvent le change monte cheresse, de gelées et autres, comme en 1901 parce que le café monte et c'était le cas en etcetteanée, qui ont fait monter les cours. 1900. Il y a là un véritable cercle vicieux. On a dit que les arbres souffraient de mala- dies, qu'ils étaient épuisés après plusieurs '^'^' souvent le café montait également années de forte production, que beaucoup ^"^''^^"^ ^^ '^''^"^^^ montait, dépérissaicni aussi parce qu'on avait planté Mais les prix pour tous les produits et ser- dans des terrains peu propices, que par suite vices dans l'intérieur du pays finissent tou- de déboisements les conditions climatéri- jours par se régler sur la valeur de la mon- ques étaient changées et devenues défavora- naie. C'est pourquoi la hausse ou la baisse blés, etc. Que n'a-t-on pas dit ? La hausse du café basées sur la hausse et la baisse du qui s'estproduite à la faveur deces nouvelles change n'ont jamais été de grande durée; a permis au Brésil d'écouler ses récoltesdans Poffre et la demande seules réglant les prix de meilleures conditions qu'il ne l'aurait tait dans les pays consommateurs au pair de autrement. y M. Laneuville ne veut pas dire qu'il n'y Beaucoup de gens pensent encore que le avait et qu'il n'y a encore une fois rien de Brésil pourra continuer à produire et à fondé dansces avis, au contraire, mais on s'est exporter des quantités de plus en plus consi- trompé et on se trompe peut être encore sur dérables de café, malgré la baisse des prix l'importance des dégâts. Certes des sèche- dans les pays consommateurs, pourvu toute- resses ou mieux encore des gelées dévasta- fois, disent-ils, que le change ne se relève trices, en admettant qu'elles soient générales pas. D'autres, dont l'orateur, soutiennent la et atteignent également tout les planteurs, thèse contraire et croient que des prix dans constitueraient le remède toutnaturel à l'état les pays producteurs, correspondant aux de choses actuel. Le planteur trouverait plus cours de 3oà 35 franc? pour le G. A. Santos qu'une compensation dans lahaussedes prix, au Havre (i), sont des prix ruineux pour mais les intempéries ne sont ordinairement ceux-ci, quels que soient les changes. qu'accidentelles et atteignent souvent plutôt ^ • , , . , . ,, "^ Depuis Aanslesevenements seraient venus certaines régions que d autres. . , , . leur donner raison — c est-a-dire que nous La hausse qui se produisit au début de la aurions vu la production diminuer au Bré- campagne 1900-1901, et qui permit au sil comme ailleurs — si pour une cause ou Brésil d'écouler sa récolte à des prix relati- pour une autre (sécheresse, gelées, hausse vement élevés était basée sur ce fait excep- du change etc.) les prix ne s'étaient pas tionnel depuis six ans, que pendant la cam- constamment relevés, dépassant maintes pagne qui venait de finir ( 1899- 1900) la con- fois 40 et 45 francs et même une fois 5o francs somnr.ation avait dépassé la production de et si, en outre, les planteurs n'avaient pas 27D.000 quintaux, bien peu de chose il est compté et ne comptaient pas encore sur vrai (les planteurs, nous le savons aujour- l'aide du Gouvernement. d'hui, avaient retenu du café à l'intéripnr'i t • j f ^-^ jn. , i^iiLi uu cdic d iiuieueurj. ... La consommation de café par tête dha- De plus le change montait à i^d ^/ anrè»; u-. . . • j'u ■ r 5^ inwiiiaiL a 14. u. /o après bitant est au)ourd hui : avoir été de 5 d. '/^ deux ans auparavant. La situation financière du Brésil s'était amé- ~~ i- _'^ ;i f » L- 11- r • • (i) Depuis notre chronique de janvier, les cours se lloree,ll taut bien le dire, on faisait prévoir sont un peu améliorés: tandis que le 10 janvier, des excédents budgétaires considérables qui "^^' n'étaitcoté au Havre que 33.25, le 17 février le *" V - . , ,. , même mois y était, en dernière heure, à 34.50, le cou- ne sont pas tout a fait réalises; enfin le rant à 33. 5o et U décembre à 36. 25. Cette lente change montait pour rebaisser ensuite à 10 d. hausse est la conséquence d'une diminution progres- ût o'^f-iki" 1 j . ' ^''^*^ ^^ l'approvisionnement mondial, ainsi que des et S établir plus tard au taux de 12 d. où arrivages au.^ ports brésiliens. - N. de la Rkd. NO 20— Fkv. 190? JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 5< Courrier de la Guadeloupe » du 26 septembre, et émanant de M. Paul Dormoy, représentant de la Compagnie Générale Transat- lantique : Un essai de transport de tVuits et légumes frais, par colis postal, vient d'être fait parla i"^^ Compagnie Générale Transatlantique sur Prix fantastiques de tabacs havanais. ses paquebots desservant notre colonie, et a D'après une information que nous avons donné les meilleurs résultats. Cette réussite recueillie dans le « Ind. Mercuur» du l'a décidée à favoriser l'extension de ce nou- 4 nov. 1902, il aurait été vendu récemment veau courant d'échange, qui peut s'établir à la Havane plusieurs balles, à 38 kg., de ta- d'une façon sérieuse, entre la France et la bacdelaVuelta-Abajo, pour robesde cigares, Guadeloupe, au prix inouï de i3oo 8 espagnols (or) la Estimant que cetie entreprise intéresse au balle, ce qui met le kilo à 162 francs. — Nos plus haut point cette dernière, j'avise le pu- abonné'.' de la Vuelta-Abajo voudraient-ils blicdecet arrondissement que la poste rece- avoir la bonté de nous dire s'ils admettent vra, dès maintenant, les colis postaux de ce la possibilité de prix pareils, et quelle est le genre pour la France. Il trouvera, à mon caractéristique de ces feuilles exception- agence, tous les renseignements sur les dif- nelles qui les réalisent? Ù"""^ i'L N° 20 — Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 61 ACTUALITÉS L'identité botanique du Coquito « C'est donc à un Attalea que nous avons de aceite. affaire, mais il est impossiblede dire l'espèce. Lettre de M . Udo Dammf.r. ^^ penche pour l'hypothèse Attalea Cohune ^ ,. , . , Mart. : toutefois, sur la figure de Martius Dans noire cahier de janvier, p. i5, nous avons déjà indiqué le sens général de l'avis du savant ^^^ ^'"^'^^ paraissent un peu plus gros. Pour conservateur au Musée botanique de Berlin, basé me prononcer d'une façon nette, il me fau- sur l'examen de deux de nos noix que M. le D'' Lo- drait un plus grand nombre de fruits, in- PEz Y Parra, de Mexico, a bien voulu lui faire par- tacts, ayant conservé leur poids ; en outre il venir par notre entremise. Voici une traduction r j r -n . j a ^ , .. ,, r. me faut des feuilles et des rieurs. plus complète de la lettre de M. Udo Dammer : r, , , ^ , 1.^ i • a L Attalea Cohune Mart. est un palmier « Mon hésitation, avant même d'avoir vu bien connu comme producteur de matière les fruits, à admettre l'identité du Coquito grasse. En effet, l'amande est extrêmement DE aceite des Mexicains avec l'Elaeis mêla- riche en huile. Toutefois les documents nococca (Voyez « Journal d'AgricultureTro- scientifiques l'ont signalé plutôt dans la picale » 1902, p. 38o) venait de ce que l'on partie orientale de l'Amérique centrale. sait sur l'aire géographique de cette espèce. <( Les Mexicains seraient bien malins américaine et du genre Elœis pris dans son d'extraire de l'huile de la pulpe externe du ensemble. Les Elœis sont un genre typique Coquito : elle n'en contient pas trace, de zone tropicale, et pour admettre la possi- « Ce cas du Coquito de Aceite, que le bilité de hosa^nQis d' E lœis melanococca on de <( Journal d'Agriculture Tropicale » a eu la louisiuxve. Elœis ^ dans le pays mexicain, il bonne chance de tirer au clair grâce à la m'aurait fallu renoncer à toutes les idées que complaisance de M. le D'" Lopez v Parra, je me suis formées à la suite de longues re- prouve une fois de plus combien il devient cherches quant aux lois de distribution géo- urgent de faire un inventaire botanique pré- graphique des palmiers tropicaux. cis des plantes utiles des pays chauds. Il « Depuis que je suis en possession de vos aurait pu arriver que quelqu'uneût entrepris noix, je suis bien fixé de ce côté. Ces fruits la culture industrielle de VElœis melano- appartiennent à un Attalea. Les deux fruits cocca sur la foi de la première indication du que vous m'avez envoyés présentent les ca- D"' Lopez y Parra dans sa brochure, et le ractères suivants :longueur 52 m/m ; diamé- malheureux aurait perdu son argent. *re jusqu'à 44 m/m. Ils ont un péricarpe fi- ^ 11 faut avouer que dans la famille des breux et un mésocarpe farineux traversé de palmiers lesdéterminations botaniques sont fibres. Sur l'un des deux fruits en ma posses- particulièrement délicates ; que d'autre part, sion, je constate que l'ensemble de ses deux dans les villes telles que Mexico, il est im- premières couches mesure 3,5 m/m à 4 m/m possible, avec la meilleure volonté du inonde, d'épaisseur. En continuant vers l'intérieur, de réussir des déterminations un peu difh- je rencontre un endocarpe brun excessive- ciles, puisque les matériaux de comparaison ment dur et qui mesurcde 4 à 7 m/m ; il est authentiques y font défaut. C'est pourquoi divisé en trois loges, par trois cloisons Ion- je me mets à la disposition de tous ceux de gitudinales dont l'épaisseur varie de i à vos lecteurs qui auraient des palmiers à faire 2 m/m. D'une manière générale et sans déterminer. » même entrer dans ces détails de structure. Agréez, etc. quiconque a jamais vu des fruits d'Elœis ne D"" Udo Dammer. saurait les confondre un seul instant avec Musée Botanique ceux du Coquito. Berlin, 5 janvier iqoS. 02 àOURNAL D'AGRICULl URE TROPICALE N° 20 — Fév. 1903 Le chameau et le dromadaire comme animaux de trait. Lettre de M. Ch. Rivièue. M. Ch. Rivière, directeur du Jardin d'Essai du Hamma, auteur du Manuel pratique de V Agricul- teur algérien, nous écrit au sujet de la note illus- trée, publiée dans notre cahier de novembre 1902: Notre chameau d'Afrique à une bosse, ou dromadaire, rend peu de services à l'agricul- ture : ce n'est qu'une bête de transport, mais la charge n'excédant pas i5o kg. Sa variété, plus afhnée, dite Méhari, se prête aux lon- gues courses. Ce n'est que bien rarement que l'on voit, dans larégion steppienne,le chameau attelé à une charrue qui ne fait que gratter le sol : ce n'est pas une race de trait. Ce dromadaire est beaucoup moins fort que le véritable chameau de la Bactriane, employé en Russie et dont la bonne confor- mation et le poids en font une bête de traction. Le poil de notre dromadaire est beau- coup moins beau que celui du chameau russe : la toison de ce dernier est très recher- chée pour ses brins longs, tenace? et soyeux qui sont utilisés dans nos usines de Roubaix et de Tourcoing. Ce chameau à deux bosses aurait dû être introduit depuis longtemps en Algérie : Espèce ou variété différente du dromadaire, on n'est pas d'accord sur ce point, j'avais pensé que le croisement de ces deux ani- maux pouvait être intéressant et profitable, et J'ai émis cette opinion dans un pro- gramme d'agriculture saharienne (1897, So- ciété de Géographie d'Alger). . Depuis une vingtaine d'années la race caméline a été très éprouvée par les guerres du Sud algérien, mais dans la Tunisie méri- dionale, il y a encore quelques beaux types de dromadaire que j'ai eu l'occasion d'exa- miner en détail comme Président de laciasse des Camélinées et des Struthiotées au grand concours agricole de Tunis en 1887 : cer- taines races mériteraient aussi une rigou- reuse sélection, car ces animaux sont plu- utilisés en Tunisie qu'en Algérie. En résumé, les races algériennes actuelles ne sauraient servir utilement l'agriculture intensive comme bêtes de traction, et leur sobriété et leur endurance quelque des légendaires sont surfaites : néanmoins, c'est un animal de vie steppienne dont l'amélio- ration ne serait pas sans profit pour une agriculture qui ne peut être qu'extensive, et privée pour toujours du concours des gros bovidés et équidés. Ch. Rivière. La ramie à Sumatra (Extrait d'une lettre de M. Tabel). Dans noire cahier de février igo2, à l'occasion d'une note de M. Ch. Rivière sur l'état d'avance- ment du problème de la ramie, nous avions posé la question de savoir ce qu'était devenue exacte- ment la grande entreprise de culture de ramie montée à Sumatra par M. Bluntschli; dans une conversation un lecteur nous l'avait donnée comme dissoute. Dans le courant de 1902, une lettre nous parvint de Zurich, protestant contre cette information et nous annonçant une notice détaillée sur l'affaire, qui n'avait subi, nous disait- on, qu'un arrêt momentané ; mais la notice pro- mise ne nous a toujours pas encore été envoyée. En l'absence d'informations de première main, on nous saura gré, pensons-nous, de publier le passage qui suit, d'une lettre récente de M. Tabel, notre aimable correspondant de Déli (Sumatra) : « J'avais espéré des renseignements sûrs sur les résultats de la ramie à Siak; mais rien n'est venu. Je sais cependant que les cultures à Siak sont arrêtées, mais il est pos- sible que l'on ait transporté le matériel dans quelque autre contrée de Sumatra ou des Straits Settlements, où le Syndicat possède des terres d'une grande étendue. « A Siak, ils ont planté près de deux ans, avec 200 javanais, 100 javanaises et cent coolies chinois; on avait de la machinerie pour la somme rondelette de 200.000 francs. On prétend avoir essayé dix espèces (varié- tés?) de ramie. <( La société est dénommée « The Straits Settlements & Sumatra Ramie Syndicate », et son siège est à Zurich. On avait d'abord commencé à planter à Bedageï (Libéria Es- taie); il s'y trouve encore du café Libéria, appartenant au Syndicat. » NO 20 — Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 63 La culture du tabac en Indo-Chine La culture du tabac est à l'ordre du jour parmi les colons indo-chinois. Les personnes désireuses de se renseigner d'une- l'açon complète sur les conditions qu'oflfre le pays, ainsi que sur le détail des essais entrepris et des méthodes employées, trouveront une monographie fort complète, dans les derniers fascicules du « Bulle- tin économique de l'Indo-Chine ». L'aperçu sommaire que nous donnons ci-dessous, est emprunté à une autre source ; i! a paru, sous la signature de M. Marc Saint-Cène, dans la « Revue d'Asie » du i décembre 1902 : Dans diverses régions de TAnnam et du Tonkin on trouve des terrains prépare's natu- rellement pour cette culture sans qu'il soit besoin d'aucun apport d'engrais. De tout temps, le tabac a e'té pour l'Anna- mite un produit de rapport et de première nécessité, mais l'indigène s'est toujours contenté de récolter la quantité nécessaire à sa consommation, ne cherchant pas à amé- liorer sa production. Depuis plusieurs années déjà des essais ont été faits par des Européens, tout particuliè- rement en Annam, et ces derniers ont donné les meilleurs résultats. Dans la région du Quanh-Tri on trouve le tabac de Cam-Lo, très apprécié des indigènes et qu'ils paient de 5o à 55 piastres les 100 kilos (soit 200 fr. environ) sur les marchés du pays. Les essais faits par les Européens, portent surtout sur les régions de Hué et sur celles de Tha-Trang et de Phanrang, situées au sud-ouest de l'Annam. Une concession de plus de mille hectares située dans cette dernière région et habilement exploitée par un Français M. de MoNTFORT, a déjà donné des résultats dépas- sant toutes les prévisions. En 1899, les premiers essais du tabac récolté sur cette concession étaient cotés, sur les marchés de Singapore et de Manille, à raison de trente piastres les 100 kilos. En 1901, la récolte suivante était estimée, sur les mêmes marches, à raison de 5o piastres les 100 kg., soit près du double de leur estimation pre- mière. La culture essayée par M. ni-: Mont- KORT est celle des tabacs de Havane, et cette dernière est appelée à une extension consi- dérable, toute la vallée de Phanrang étant propice à cette culture. D'ailleurs la même année (1900) une cer- taine quantité de ces tabacs, simplement fer- mentes, expédiée au Tonkin pour être livrée à la consommation, a fourni au commerce local un produit de premier ordre, rivaili- sant sans peine avec les tabacs les plusu appréciés de l'Algérie. C'est à la manufacture installée à Sontay par deux hardis colons, MM. CouDEREAU et WiENSS, que ce tabac, après avoir subi la préparation nécessairei fut livré au commerce. Les cigarettes prépa- rées à la dite manufacture se rapprochaient le plus comme goût de celui du tabac de la régie. Des échantillons de ce tabac, soumis, en paquets de 5o grammes, au commandant en chef des troupes de l'Indo-Chine, puis aux divers commandants de compagnies, turent admis à la vente dans toutes les casernes et postes européens. De plus une proposition adressée par M. Couderkau pour la fourni- ture du tabac dit de cantine, aux troupes du Tonkin, eut auprès du Gouvernement géné- ral l'appui officiel des divers commandants de troupes. Un rapport fut adressé au Gou- vernement de la Métropole par M. Doumer, alors gouverneur de l'Indo-Chine. N'est-ce pas assez dire l'avenir réservé à ce produit? Des essais de culture furent aussi tentés, par MM. Coudereau et Wienss, au Tonkin, tout particulièrement dans la région de Tuyen-Quang, dans les environs de Sontay et la région du Vinh-Yur, sur la rive gauche du Fleuve Rouge et de la Rivière Claire. Ces essais, fait sur de petites étendues, ont donné dans chacun de ces endroits un produit équivalant à celui provenant de l'Annam. Certains tabacs indigènes provenant de la région de Yen-Baï sur le haut Fleuve rouge, mélangés à ces essais, ont également donné d'excellents résultats. C'est dans les terrains mi-sablonneux, mi- calcaires que le tabac vient le plus facile- ment. A Sontay dans la propriété de M. Cou- dereau, le tabac a été cultivé sur une terre argilo-sablonneuse mêlée de cailloutis. Cette terre était en friche depuis plusieurs années ; on a donné simplement trois labours, sans aucun apport d'engrais. On peut arriver, sur les mêmes terrains, à H JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE. N» 20 — FÉv. iqo3 faire deux récoltes par an. Dans la région du par son âge, mérite de figurer au premier Vinh-Yur et de Tuyen-Quang, l'inondation rang parmi celles que vous citez, est à craindre, mais il est bon de dire que les « Depuis 1899, en effet, M. Vergnes a crues de la Rivière Claireet du Fleuve rouge planté 220.000 pieds de cacaoyers. Tous s,ont très irrégulières et que les mêmes n'ont pas prospéré. Les plantations faites en enp^roits sont rarement inondés deux années 1900 et 1901 ont péri, et il ne reste plus en de Suite, Le limon déposé parles eaux du ce moment à Mayumba que 100.000 pieds Fleuve est le meilleur engrais ; de là, la debout. C'est encore considérable, par rap- richesse culturaledu Delta. port au chiffre de 200.000 pieds que cite votre L'Annamite, très indolent de caractère, ne collaborateur pour la production totale de cherche par lui-même à apporter aucune notre colonie. modification aux usages habituels, il n'est « Les pertes éprouvées parla « Compagnie pas chercheur, n'a pas d'initiative person- française du Congo occidental» ne sont pas nelle; mais il a par contre un esprit d'assi- imputables à la nature du sol qui, au con- milation admirable. Aussi est-on arrivé à traire, est éminement favorable aux ca- dresser d^excellents ouvriers, et en ce qui caoyers ; elles résultent de la sécheresse ex- concerne la manipulation des tabacs on ne ceptionnelle qui s'est produite pendant les pouvaiiespérer de meilleurs résultats. années 1900-1901. Elle ont démontré — et Dans un avenir prochain, le tabac d'Indo- cette expérience est très utile à signaler aux Chine aura sa place sur les premiers marchés futurs planteurs — que la transplantation du monde, et de ce fait seront récompensés était dangereuse au Congo, et qu'il y avait les efforts de ceux qui n'ont pas craint de intérêt à procéder par semis directs, commencer cette culture à leurs risques et « En effet, si, quand on transplante les P^'^ • pieds en pépinière dans les terrains où ils doivent grandir, on n est pastavonse parles Le cacaoyer à Mayumba. pi,,i,3 abondantes, la plante ne s'alimente M. E. DU Vivier DE Streel donne, dans la «Dé- pas et périt au boutde quelquesmois. M. Ver- pêche Coloniale» du 20 nov. iqo2, d'utiles détails r •. d ' • j' • • ^ , , , y ^, ^ uLucaucLaiis GNES en a fait lexperience décisive. Au con- sur la culture du cacao celle que la pratique à . , . Mayumba (Congo français) notre abonné M. A. ^'^''^' ^^' cacaoyers qui n'ont pas eu a souf- Vergnes (i). L'article auquel il se réfère, avait paru frir de la sécheresse, au début de leur déve- le 14 novembre ; en effet, la lettre estdaiée du i5 : « Pour compléter l'intéressant article que vous avez publié hier, dans la « Dépêche Co- loniale », permettez-moi de vous fournir quelques rsnseignements qui permettent de penser que les chiffres publiés par votre col- laborateur, concernant les plantations de loppement, sont à l'heure actuelle en pleine prospérité, dans les plantationsde Mayumba. J'ai pu voir, moi-même, des arbres de deux ans portant cinq ou six fruits, et la « Com- pagnie française du Congo occidental » compte, dès l'an prochain, faire pour 25.000 pieds une première récolte qui couvrira ses cacaoyers faites au Congo, sont très sensi- ^''^^^ annuels. blement inférieurs à la réalité. « On ne saurait trop engager les colons « Lesdeux plantations dont il est question français à développer au Congo les planta- dansl'articlesont, en effet, avec celles delà tions de cacaoyers. De l'avis de tousceuxqui maison hollandaise, les plus anciennes qui connaissent cette colonie et qui ont pu étu- - y existent, mais elles ne sont pas les seules. ^^^^ ^^ production du cacao dans les divers «•M. Auguste Vergnes, directeur général pays du monde, le Congo peut figurer parmi de la « Compagnie française du Congo oc- ^^^ plus favorables à sa culture. Les Alle- cidental » a créé à Mayumba une plantation mands sont fort satisfaits des résultats obte- de cacaoyers, qui par son importance, sinon "^^ par euxau Cameroun, etcependant nous ■ ^ savons de source sûre que les territoires du (1) Rappelons que M. Vkrgnes nous a donné, en Goneo Français sont supérieurs à ceux du avnl 1902, une note sur l'emploi du papaver comme o t popte-ombre. — N. ijEL.A. Réd. Cameroun pour la culture du cacaoyer. ■» Nouv. Imo. Ed. Lasnier. Direct. 3- rue St-1 azare Paris. Le Gérant : E. BoiviN. No 20 — Fév. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE '\f ^ Y GriïlOrGl CONSTRUCTEUR Villefranche (Rhône) Exposition Universelle de rgoo : Deux Grands Prix Pulvérisateurs & Soufreuses XI Supériorité partout reconnue Appareils à Bat et à Traction Torpille APPAREILS POUR la Destruction des Ennemis des Plantes cultivées Pals injccteurs. — Lampes à Papillons Produits anticryptogamiques et insecticides ÉCRIRE POUR CATALOGUES ET RENSEIGNEMENTS ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦#♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CAOUTCHOUC MANUFACTURE MICHELIN &r CLERMONT-FERRAND I SCMLOESING Frères et C'« l f MARSEILLE l * En e'crivant, mentionne-; ce Journal Y Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS A. MICHELIN, 105, BourPéreipeJïll' La Maison Michelin achète par an plus de 300.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. En écrivant, mentionne^ le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON A C® iV*» 9, New Broail Street, N'' 9 — JLOl^nON, E- C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.Cl HAGHINES POUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO M^achines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sorus £: DZff)srid^z le Catalogue Sé^éral Iu>uguseiTier)t illustré 5- En écrivant, mentionne^ le Journa l d'Agriculture Tropicale XII JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 20 — Fév. igo3 naHHHHHHH n n H n n n n n u n n n n n Hubert Bceken A C%u^^ à OUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) MAGHIIS POUR RECOLTES TROPIOALES RAPE A MANIOC automatiques à Travail continu SPECIALITE M MCOBTIOUEURS brevet BŒKEN pour Chanvre de Sisal (Agave rigida), de Maurice (Fourcroya), de Manille (BananiersJ, Sansevières, Feuilles d'JInanas, fiamie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture. Extrait du Procès-verbal rédigé le 16 octobre 1901, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station: « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu^ travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes : « . . . La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». RAPES IVIÊCANIQUES pour Manioc (Gassave), Arro^Arroot et autres racines farineuses Séchoirs - Presses d^Ernb^Ha^e ■ •w;mh rri'jLJHMMti Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i""^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. n H n n a H n H En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale 3* Année N° 21 3i Maps iqo3 JOURNAL D'Â&RIGOLTURE TROPICALE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR J. VILBOUCHEVITCH cc^ zS^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGÈRES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro: Z francs % ÇnT- AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines Océanie Principaux Collaborateurs : MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée). BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), D"- BONAVIA (Worthing), CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique occidentale), CIBOT (RiO'Beni), A. COUTURIER (Paris), CUVILLIER (Paris), DAMMER (Berlin), DULIEN (Ile Sainte Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), R.-F, FRASER (Inde anglaise), GODEFROY-LEBEUF (Paris), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris), P. DES GROTTES (Martinique). R. GUÉRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), M.-W. HAFFKINE (Bombay), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Indo-Chine), HECHT FRÈRES &Ci« (Paris), HILGARD (Californie), G. A. HURI (Egypte), GUSTAVE JOB (Paris), KARPELÈS (Calcutta), KOSCHNY (Costa-Rica), D^ LAVERAN (Paris), HENRI LECOMTE (Paris), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (île Domi- nique), D'- LOFEZ Y PARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad), G. MAZE & Ci« (Le Havre), DE MEDEIROS (Rio-de-Janeiro), MONTEIRO DK MENDONÇA (île San-Thomé), MOSSERI (Le Caire), ALMADA NEGREIROS (Paris), NEUVILLE (Paris), HOWARD NEWPORT(Qeensland),G. NIEDERLEIN (îles PhiIippines),PARIS(Saïgon), PASZKiÉ\VICZ(Parana), PEDROZO (Cuba), PERRUCHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica), POBÉGUIN (Côte d'Ivoire), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SADEBECK (Cassel), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Shanghaï), P. DE SORNAY (île Maurice), STUBBS (N'i^ Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D' TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie), DE VILLÈLE (la Réunion), D'- WEBER Paris), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants accidentels. Rédaction 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à 1 1 h. 1/2. ^7, rue St-La!{are,k I'Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 259-74. Lés abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin6o). — à Berlin, chez R. Friedlaender & Sohn (N. W. — Karlstrasse, 11). —à Brème, chez E. von Ma- lars (Petristrasse, G).— à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Putterie). — à Hambourg, chezC. Boysen (Heuberg, 9). — à la Havane, Wiiscn's International Book-Store (Obispo, 41).— à Lis- bonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada). — à, Managua, chez Carlos Heuberger. — à. l'Ile Mau- rice, chez Henri Adam (Port-Louis), —à Mexico, chez la V"= Bouret (14, Cinco de Mayo).— à New- York, chez G.-E. Stechert (9, East i6-th Street). — à, San Salvador, chez Italo Durante y Cia. — à. la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-Spain). — à Turin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che\ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux ^fP£5^ Adresser toute la Correspondance : 10, rue Delaml)re, Paris-lé II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 2 i — Mars 1903 ETABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT A. GODEFROYiEBEUF Membre du Conseil de perfectionnement des Jardins coloniaux 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demerara. de rOgooué. du Sénégal. de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de l'Equateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii, — Kirkii. — Watsoniana. Castilloa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyagent beaucoup mieux et plus économiquement à Vétat de graines germées qui coûtent beaucoup moitis cher que les plants; nous enga- geons vivement nos clients à nous transmettre leurs ordres à V avance, de façon à nous permettre défaire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBEUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles JKnvoi franco des catalogues et hrochures explicatives En écrivant, mentionne\ le Journal d'Agriculture Tropicale 3* Année N" 21. 3i Mars 1903. Journal d* Agriculture Tropicale Sommaire Pages ÉTUDES ET DOSSIERS P. CIBOT : Rendement en caoutchouc de l'Hevea du Rio-Beni 67 H. NEUVILLE : Vin d'ananas 70 A. R. C. LOCKHART : Le cacao à la Dominique .- 72 D. A. MAJANI : Exploitation du cocotier à la Trinidad 77 Destruction des sauterelles (D'après M. Du- CLOux, de l'Institut Pasteur de Tunis) . 78 La plantation de gambir de M. Von Me- CHEL (D'après R. Schlechter) 80 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & O'^ : Bulletin mensuel du caoutchouc 81 H. NEUVILLE : Les thés d'Extrême-Orient. 83 Cafés Santos : Prix de revient. — Cours. — Les Plantations Dumont Sô Sur l'importance croissante du commerce de riz de l'Indo-Chine 87 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) L'Association cotonnière coloniale : Programme d'action 88 L'Enseignement colonial du Muséum . 89 Le Concours agricole de Paris (Note sur l'exposition des Colonies dans la Ga- lerie des Machines qo A. COUTURIER : La fumure du bananier (Observation à propos de la note de M. Paszkiéwicz) qi Pag.- Serpes à cacao (Av. 5 fig.) 91 D'- W. KRUGER : Lettre, à propos du pro- cédé de fabrication du sucre à Java. . . 92 A. PEDROSO : Culture de la canne à sucre à grands espacements. (Le sys- tème du D'' F. DE Zayas, de la Havane). . 92 CH. RIVIÈRE : Préparation des dattes pour l'exportation 93 Dégommage de la ramie au moyen des fruits du Savonnier (Proposition de M. le D'' Trab(jt) 93 Les chanvres de Manille et de Sisal, et les fibres concurrentes, au point de vue des moissonneuses-lieuses. (Une expé- rience russe) 94 Une nouvelle entreprise de chanvre Four- croya. à Java. 94 Une usine californienne pour l'extraction des essences de Citrus 94 H. NEUVILLE : Sur l'intérêt qu'il y aurait de ne pas détruire la bromeline en fabri- quant les conserves d'ananas 96 Dispersion et usages du palmier oléifère Acrocomia sclerocarpa qS La ferme hippique de l'Iboaka, Madagas- car (Notice bibliographique) 95 Culture mécanique du café au Brésil. (Le domaine Je Santa-Rita) 91") LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques 338-354. sur papier oleu VlIIetl.X FIGURES Fig. 3 et 4 : Cinq modèles de Serpes à cacao. 91 66 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 21 — Mars 1903 LES N°' DE 1901-1902 du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISES II ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la 1''' année I go 1-1902 (comprenant les n""de i à 12.] Nous les vendons 75 francs les 1 2 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n°-^ 1,3,5,6,7,8, 10, 12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de Tannée 1901 etdu i'-"" semestre de 1902 NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les m's 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Journal if Agriculture Tropicale I Mois 3 Mois i An i/i p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p.... 15 » 40 » 125» 1/8 p.... 10» 30 » 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^' : C^^ des Messageries Maritimes C'^ Générale Transatlantique C^ Maritime Belge du Congo i^ Rotterdamsche Lloyd. Édition Challamel : [es Plantes à Goutchouc ET JLEUFt CULTUFtE Par O. "WARBURG, Professeur à l'Université de Berlin, Directeur du Tropenpflan^^er Traduction annotée et mise à jour par J. VILBOUCHEVITCH ln-8^ — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes à M. Vilbouchevitch, 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pèse 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. N°21. 3i Mars 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Rendement de l'Hevea sur le Rio-Beni Eléments du calcul. — Nombre d'arbres exploités par estrada. — Le phénomène de l'accoutumance. Moyennes et maxima. — Durée de la production d'un Hevea. Par M. Paul Cibot L'article qui suit, peut être considéré comme les oscillations que l'on constatera ci-des~ la conclusion pratique la plus importante à tirer gous; toutefois, il y a lieu de considérer une des deux articles précédents du même auteur, ^ ni-'- j)a , ,. , , ^ ^ r, ,rr . . autre cause encore, et celle-là mente d être publies dans nos n"'^ 18 et 20 (n» 18 : Végétation, exploitation, outils. -N" 20 : Préparation). C'est spécialement soulignée dans ce « Journal », la première fois, croyons-nous, qu'on se trouve en qui s'adresse à des planteurs : l'Hevea a présence de relevés aussi variés et aussi complets, besoin d'un certain entraînement, pour pro- faits sur place par un Européen cultivé et digne j^jj-e son maximum de latex; et toutes les de foi. Nous ne doutons point, d'ailleurs, que le ,- . ,, 1 •. ^- 1 . » ' • . , , ., ^ ^ . . . , fois que 1 exploitation s est trouvée inter- bon exemple de M. Cibot ne soit suivi; nous espe- ' "^ , , rons, en particulier, que certain de nos abonnés, rompue pendant un certain temps; la reprise installé dans la région de Manaos, voudra bien débute avec un rendement très inférieur au faire ou faire faire à son tour des relevés de ce dernier obtenu. La comparaison des chifîres genre; la comparaison serait des plus instruc- du 20 juillet et du 2 août est particulièrement tives. — N. DE LA Réd. , . . v ' j 1 caractéristique a cet égard, le sennguero Quel est le rendement moyen d'un Hevea ayant été malade dans l'intervalle, dans sa patrie? Quel est celui des arbres les n résulte de ce préambule, que les ren- mieux doués? Quel est, en général, le ren- déments d'ensemble, enregistrés dans le dément le plus fort connu ? Peu d'Européens tableau qui suit, sont inférieurs à ceux qu'on se sont trouvés dans les conditions requises aurait pu obtenir du même lot d'arbres en se pour pouvoir répondre à ces questions par plaçant dans des conditions d'exploitation eux-mêmes. Nous avons eu la chance d'ha- parfaites. Quoi qu'il en soit, voici les chiffres biter pendant plusieurs années en Bolivie, que je relève sur mon carnet : en pleine forêt; nous avons pu ainsi suivre Rendement global enlatex, des 120 arbres : jour par jour le travail des 8 ou 10 serin- gueros chargés des estradas (i) les plus voi- Date Kilos de latex sines, et recueillir quelques observations iQ juillet b précises; en voici une série portant sur une -o » 5,700 d'elles et embrassant une période d'une qua- - août 3,840 rantaine de jours : 3 » 3,840 L'estrada en question comprenait 120 ar- 4 " 4,080 bres à caoutchouc exploités. Le seringuero f' » 4,800 était maladif et indolent, et il est certain 7 " 3, 200 qu'il y a eu des jours où une partie seule- 8 » 5,760 ment des arbres confiés à ses soins ont été 0 » 5,760 saignés. C'est ainsi que je m'explique surtout 10 » 6 . :i) Estrada : lot de forêts confie à un seringuero, En lOJrs, à reporter: 5 I , I 20 ■voyez notre article du n" 18. 68 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N»2i — Mars iqoS kilos de latex Rep : en lo jours 5 1,120 1 1 août 6 — i3 » 3,840 i5 » ....... 3,1 20 16 )) 4,080 17 « 3,840 18 » 4,320 19 )) 4,560 20 » 4,080 21 » 2,640 22 » 5,040 23 » 5,280 24 » ....... 5,280 2 5 » 5,040 Soit en 2? jours io8''24o Ces 108 k. 240 de latex ont produit une boule (« bolacha ») de caoutchouc qui, le 25 août, au sortir du fumoir, pesait 73 kg.; poids réduit, par dessiccation naturelle, à 66 kg., à la date du 2 septembre, ce qui représente une perte de 39 % sur le poids initial du latex. La perte jusqu'à la livraison sur le marché en Europe, d'après nos très minutieuses observations, ne dépasse pas 5o % sur le poids du latex; généralement, elle est même un peu inférieure à ce taux. En appliquant ces notions, nous arrivons au calcul que voici : L'ouvrier a produit par jour une moyenne de 4 kg. 700 de latex, répondant à 2 kg. 35o de caoutchouc mar- chand livré en Europe ; cela fait des moyennes de 39 grammes de latex et de 19 gr. 5 de caoutchouc marchand, par arbre et par jour. L'arinéede travail dans un seringal étant de 180 jours, on aurait pu récolterdans cette estrada, en supposant une organisation de travail parfaite, un total de 846 kg. de latex, soit 423 kg. de caoutchouc marchand rendu en Europe ; soit, par arbre et par an, 7 kg. de latex, répondant à 3 kg. 5oo de caoutchouc rendu en Europe. Mais ce chiffre encore est inférieur à la réalité ; j'en vois la preuve en comparant la cueillette du seringuero en question, à celles de 45 de ses camarades, observés pendant une période de quatorze semaines environ; pendant un demi-fabrico, pour parler le langage du métier. L'année de travail de 180 jours, se compose de deux demi-fa- bricos; celui de la saison sèche (mai-août) et celui de la saison des pluies (octobre- Janvier). La moyenne journalière des 45 ouvriers dont il s'agit — chargés chacun d'une estrada plus ou moins pareille à celle du seringuero dont le travail a été analysé plus haut — a été de 3 kg. 080 de caoutchouc presque sec, pesé un viois après la coagulation^ ce qui, d'après mes carnets, doit répondre à peu près a 2 kg. 464 de caoutchouc marchand rendu en Europe, (Je calcule en déduisant 20 %). J'ajoute que les meilleurs des ouvriers de cette série ont fourni des moyennes journa- lières considérablement plus élevées, allant jusqu'à 5 kg. 450 de caoutchouc presque sec (pesé un mois après la coagulation), ce qui répond à 4 kg. 36o de caoutchouc rendu en Europe. Il est vrai, les douze plus mau- vais n'ont fourni qu'une moyenne de 2 kg. presque sec, répondant approximativement à I kg. 600 rendu en Europe. Avec une moyenne journalière, par estrada, de 3 kg. 080 de caoutchouc jpre.y^we sec^ et, en comptant dans une estrada une moyenne de i3o arbres exploités, nous arriverions à un rendement annuel de 4 kg. 261 par arbre en caoutchouc pj^esque sec, répondant à 3 kilo- logrammes 410 rendus en Europe. Je retrouve sur mon carnet quelques détails sur l'ouvrier d'élite qui produisait, dans sa journée, 5 kg. 450 de caoutchouc presque sec. C'était un Indien Mojos, du nom de Corpus ; il avait, dans son estrada, 23o arbres destinés à l'exploitation. Mais dans toute estrada il faut compter une cer- taine proportion d'arbres qu'on est amené à laisser de côté après quelques tentatives infructueuses : On n'arrive pas à en tirer du latex en quantité appréciable ; d'après mes observations, ce déche-t est d'environ 20 %. Je suppose donc que ce brave Corpus ne piquait effectivement que 200 arbres; ainsi, ces derniers ont produit — en admettant l'exactitude de nos évaluations — une 5 k.450 >;' 180 moyenne de ^ = a k. 905 par 200 -T :7 r N*'2i — Mars 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 69 arbre et par an, en caoutchouc presque sec^ c'est ce dénominateur que nous avons fait ce qui répondrait à 3 kg. 924 rendus en entrer dans la formule destinée à nous révé- Europe. 1er le rendement annuel moyen d'un Hevea ; Tous ces calculs peuvent prétendre à un rappelons que cette formule nous a amené degré assez marqué d'exactitude; ils sont au chiffre de 3 kgr. 410 de caoutchouc sec, viciés uniquement par l'incertitude quant au rendu en Europe, nombre exact des arbres effectivement exploités dans chaque estrada; mais cette * * cause d'erreur est limitée et se corrige d'elle- même, par le grand nombre d'estradas obser- vées (45). Il m'est arrivé de faire procéder, dans un certain nombre d'estradas, à des relevés exacts du nombre des caoutchoutiers; je retrouve, dans un de mes carnets, les chiffres se rapportant à seize d'entre elles, situées dans la même localité, et du reste contiguës. Je constate que les nombres consignés au carnei, vont de 140 à 260 arbres par estrada ; le chiffre de a6o se rapporte à certaine estrada, confiée à un excellent ouvrier qui, de plus, était aidé par sa femme Dans ce qui précède, nous avons cherché à présenter des évaluations basées sur des gros chiffres, efïectivement réalisés et consi- gnés dans nos carnets. Voici à présent quelques évaluations de rendement procédant d'une méthode diffé- rente ; ce sont, en quelque sorte, des estima- tions « au jugé » ; elles sont basées sur l'en- semble des impressions que nous avons rap- portées de nos six années de séjour sur le Rio Béni, mais nous ne saurionsles appuyer, comme les calculs précédents, sur des pesées consignées au carnet. i" Calcul : Rendement moyen. — Un Pour les seize estradas inventoriées de la arbre moyen, de i'",20 de circonférence, sorte, la moyenne des arbres ^e^fmé.y à /'^AT- V^ne sur son pourtour, 3 tichelas (i) (de ploitadon se calcule à iqi. Mais, nous i 2 centilitres) qui fournissent par ,our 5o à l'avons déjà dit plus haut, le nombre des 60 grammes de latex chaque, arbres effectivement exploités est toujours A i5o grammes de latex par jour et par inférieur à celui compté au moment de l'éta- arbre, cela fait, en 1 80 jours de travail (deux blissement de l'estrada ; la différence est en demi-fabricos), 27 kilogr. de latex par arbre moyenne de 20 %. En effet, un certain et par an, soit 14 kilogr. de caoutchouc sec, nombre d'arbres, reconnus de production rendu en Europe. Constatons que ce chiff"re insuffisante, sont abandonnés dans le cou- est quatre fois plus fort que celui déduit des rant de la première quinzaine; en dédui- rendements globaux eff'ectivement constatés sant ce déchet de 20 % , on arrive à une sur des estradas entières ; c'est ce dernier moyenne de i 5o caoutchoutiers par estrada, qui mérite le plus de créance. effectivement exploités. 2^ Calcul : Rendement maximum. — Un Ce chiff-re exige encore un commentaire, arbre géant, de 4 mètres de circonférence — Les 16 ouvriers dont les estradas nous ont fourni cette moyenne, étaient des ouvriers de choix; sur l'ensemble des 45 estradas dont il a été question plus haut, la moyenne se serait trouvée certainement inférieure. Malheureusement, nous n'avions pas eu l'idée à l'époque, d'un dénombrement géné- ral; cependant, nous ne croyons pas trop nous écarter de la vérité en estimant la moyenne globale, des 45 estradas, à i3o arbres effectivement exploités^ par es- trada. Qu'on se rapporte au paragraphe cor- respondant, plus haut et onconstatera que j'en ai mesuré plusieurs de cette taille — peut porter 10 tichelas et fournir chacune, cha- que jour, 100 grammes de latex. A raison de 180 jours de travail, celadonnerait 180 kg. de latex par an, soit 90 kgr. de caoutchouc rendu en Europe. Mais ce chiffre m'effraie et il est d'ailleurs peu probable qu'un arbre puisse donner des quantités pareilles pen- dant toute l'année ; car les arbres aussi riches en latex sont généralement des sujets très vieux et proches de leur mort : par (i) Godets où tombe le latex des incisions. Voyez la (ig. 27, dans le n" 18 du « J. d'A. T. » 70 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE. N» 21 ^ Mars 1903 exemple, ayant la" couronne cassée, ou for- l'altitude est de i 5o métrés et qui est située t€ment endommagés par les insectes taraiu- par 12" Lat. Sud. Or, il paraît que le rendé- deurs. ment des Heveas augmente en raison directe ^' dû rapprochement de l'équateur et diminue * * en raison directe de l'altitude. Dans les Nous ajouterons, comme complément régions de TAquiry, du Purus et de l'Ama- aux observations qui précèdent, que le ren- zone proprement dit, les rendements pour- dement d'une estrada diminue sensible- raient donc être un peu plus forts que ceux ment dans la 3*" et 4'^ année d'exploitation; que nous avons vus sur le Rio-Beni. Pour cette dernière a lieu, en effet, pendant les mêmes raisons, il est possible que dans 4 années consécutives. Malheureusement, la région des hauts affluents du Béni, du nos notes prises surplace sont inconiplètes Madré de Dios et de l'Ucàyali, ils soient sur. ce point, et ne nous permettent pas de inférieurs aux nôtres.Ces cours d'eau des- chiffrer exactement la diminution dont le cendent de la Cordillère dès Andes; on y principe, cependant, demeure certain. exploite encore les 'Hevea^ à des altitudes Enfin, nous ferons observer que nos de 600 mètres, et par 16° de lat. Sud. chiffres se rapportent à une région dont P: Cibot. . VJN D'ANANAS î La formule de M. Alfredo Salles. — Critique. — Perfectionnements possibles. Par H. Neuville. La « Revista agricola » de Sao-Paulo (Bré- Pour chaque litre de moût, il faut mainte- sil) a récemment publié, sous la signature du nant ajouter o gr. 3 d' « œnotannin »,dis- D"" Alfredo Salles, un procédé de fabrica- sous dans 10 fois son poids d'alcool de bon tion d'un vin d'ananas, dont les résultats goût, et o gr. 2 de phosphate d'ammoniaque, seraient, semble-t-il, tout à fait excellents; Le moût ainsi traité, et préparé avec des ana- ce vin pourrait, d'après A. Salles, rivaliser nas mûrs et bien doux, a présenté à M. Sal- avantageusement avec le vin du Rhin, par les 12 % de sucre et 0,4 % d'acide total. . l'arôme, la finesse de goût, et même par On en prélève deux litres, qui sont portés 1 aspect. au feu avec 1 kil. 700 de sucre blanc raffiné Ce procédé consiste essentiellement en et 60 gr. d'acide tartrique. L'ébullition est ceci : 24 ananas abacaxi, écorcés et hachés maintenue pendant une heure, et le sirop en menus morceaux, sont exprimés à la main alors obtenu est mélangé au reste du moût. , ou à l'aide d'une presse appropriée; ils doi- Celui-ci est porté sur un feu doux, et chauffé vent donner environ 22 litres de jus. Celui- avec précaution jusqu'à 33° C, puis il est ci est filtré sur une étoffe épaisse, puis versé reversé dans le baril précité, qui ne doit être dans un petit baril fermé et muni d'unrobinet, rempli que jusqu'à o m. 10 de l'orifice, et qui servira dans la suite de cuve de fermen- dont la bonde est remplacée par une sim- tation, et dans lequel on provoque au préa- pie feuille de papier à filtre, laissant à l'air lable une défécation du moût, en ajoutant à un large accès. Ce baril doit être placé dans celui-ci o gr. 5 de bisulfite de chaux pur par un lieu dont la température se maintienne litre. Après cette addition, on laisse en repos entre 25 et 30" C. En quelques heures, une pendant 12 heures; la défécation étant alors fermentation s'y développe avec force: elle achevée, on décante le moût et on l'aère en doit se continuer durant plusieurs jours, le transvasant d'un baril dans un autre pendant lesquels on examine le moût pour pendant quelques heures. suivre la transformation du sucre en alcool. N" 21 — Mars rgoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 7» Quand- il marque 2** au mustimètre Baume, on le pasteurise en rélevant à une température de 65» C, après quoi il est réparti dans des cuves de conservation hermétiquement bou- chées, puis laissé en repos pendant i5 jours. Alors seulement le « vin » peut être soutiré, toutes les impuretés s'étant déposéesau fond des tonneaux. Même avec ces précautions, il reste trouble, et, plutôt que de le clarifier avec des matières albumineuses (le liquide en contenant déjà beaucoup par lui-même d'après A. Salles), il vaut mieux le filtrer sur de la laine, puis le recueillir dans des bouteilles qui devront être immédiatement bouchées, le niveau du liquide restant à qua- tre doigts au-dessous du bouchon. Ficeler celui-ci, et procéder à une nouvelle pasteu- risation au bain-marie à 65"; cacheter. D'après M. Salles, le vin ainsi préparé ressemblerait en tous points au vin du Rhin, tout en conservant une saveur spéciale d'ananas. Cette tentative, faite au Brésil, mériterait d'être reprise ailleurs. Elle ne peut, évidem- ment, intéresser les pays où l'ananas est as- suré d'un débouché direct et rémunérateur, mais là où l'on ne saurait penser à exporter ce fruit si délicat, sa vinification pourrait rendre des services locaux fort appréciables, et peut-être même donner lieu à un com- merce d'une importance relative. Il paraît que des essais industriels, en grand, de fabri- cation de vins d'ananas, ont été faits, il n'y a pas très longtemps, à la Havane. M. Pe- DROSO a promis de donner prochainement au « J. d'A. T. » des détails sur cette tenta- tive, dont le résultat commercial semble avoir été défavorable. Des boissons du même genre ont été préparées au Congo et en Nouvelle-Calédonie. Mais il ne semble pas non plus que ce soit avec un réel succès. Salles ne préconise le vin d'ananas que comme « boisson de famille» (i). A ce point de vue, le procédé de fabrication qu'il indi- que pourra paraître un peu compliqué. Il reconnaît du reste lui-même quela défécation (i) La législation brésilienne actuelle ne permet- tant pas, dit-il, de développer une industrie nationale de vinification. du moût peut être évitée; elle facilite à peine le travail de filtrage et prolonge de 1 2 heures le temps de fabrication. Il resterait à savoir sila fermentation spon- tanée, réalisée avec ce procédé,' aboutirait partout à un aussi bon résultat. La fermen- tation constitue ici, comme dans les cas sem- blables, un stade fort délicat, et ceux qui essaieront d'employer le procédé Salles pourront très bien, malgré tous les soins dont ils s'entoureront, aboutir à un résultat médiocre ou franchement mauvais, par suite de la présence de ferments impropres ou de germes de maladies se développant pen- dant la période fermentative. Dans ce cas, il leur resterait la ressource de provoquer directement la fermentation à l'aide de le- vures sélectionnées, comme il s'en trouve maintenant dans le commerce; et, puisque le liquide à obtenir doit ressembler au vindu Rhin, le choix des levures serait ainsi tout indiqué; d'autres levures de vin, plus ba- nales, produiraient très probablement aussi de bons résultats. » Un autre point délicat sera la conservation de ce liquide, dont la richesse probable en azote devra faciliter l'altération. La pratique de la pasteurisation, par chauffage à 65° en- viron, ne comporte pas en elle-même de grandes difficultés. Les Japonais, qui long- temps avant nous avaient découvert les pro- priétés conservatrices du chauffage des bois- sons, pratiquent depuis trois cents ans, par les moyens les plus simples, une véritable pasteurisation de leur vin de riz, ou saké; dans la plupart des cas il sera facile de les ■ imiter. Cependant, le transport au bain- marie d'un assez grand nombre de bouteilles, et le maintien de la température au voisinage de 65°, constituent une opération assez déli- cate, et au cours de laquelle des pertes se produisent facilement si les conditionsgéné- rales d'installation sont quelque peu gros- sières. Dans le cas où cette opération serait jugée trop difficile, je n'hésiterais pas à con- seiller l'emploi de l'acide salicylique comme agent conservateur, sauf le cas où, la boisson devant être livrée au commerce, des règle- ments locaux interdiraient l'usage de cet 1^ JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N" 21 — Mav.s 1903 agent. Les vins blancs en général, et notam- pense qu'elle devrait être comprise entre 8 ment ceux du type « vin du Rhin » ne font et 12 grammes par hectolitre, que gagnerpar l'addition de 10 à 12 grammes II est à souhaiter que la fabrication du vin d'acide salicylique par hectolitre, et ce fait d'ananas puisse tenter quelque planteur cu- a déjà été mis à profit dans la région Khé- rieuxet avisé. La plupart denoscoloniessont nane (i). Le liquide fermenté serait recueilli, réduites à importer à grands frais des bois- après le filtrage, dans des récipients, barils sons étrangères, nécessairement suralcooli- ou bouteilles, aseptisés le plus rigoureuse- sées (la ville de Saïgon importe, paraît-il, ment possible par des moyens simples (eau une bière de Milwaukee!), aussi ne saurait- bouillante, formaldéhyde en vapeurs ou en on trop encourager la production sur place solution très étendue, acide salicylique...), de produits poiUant rivaliser avec celles-ci. et immédiatement additionné de la dose La richesse et la santé des coloniaux y sont d'acide reconnue convenable après essais; Je également intéressées. H. Neuville Le Cacao à la Dominique Par M. A. R. C. Lockhart, Vice-Président de la Société d'Agriculture de la Dominique. Aumomenioùde nombreux Martiniquais, ruinés parréruption delà Montagne-Pelée, cherchent à se refaire une situation dans lesîlesvoisines, ils nous sauront gré de les mettre un peu au courant de l'une des cultures les plus rémunératrices de l'île Dominique, pays habité déjà par un certain nom- bre de planteurs dont le français est la langue pré- férée. C'est d'ailleurs en excellent français que M. LocRHART a rédigé son mémoire, et nous n'avons rien eu à y changer; nous n'avons fait que supprimer quelques détails, d'un intérêt par trop local. Le travail de M. Lockhart a fait l'objet d'une conférence de sa part, à la Société d'Agriculture de la Dominique. Le nom de l'auteur n'est pas in- connu au public du « Journal d'Agriculture Tro- picale » : M. Paul DES Grottes l'a longuement cité dans l'article qu'il a consacré à la fabrication du jus de citron, industrie agricole de grande im- portance à l'île Dominique (v. « J. d'A. T. », n°** i5 et 16); M. Lockhart a fait certains efforts pour l'implantera la Martinique. — N.d.l.R. * * * Origines et développement de la cul- ture du cacao à la Dominique. — Le ca- caoyer est, à la Dominique, une plante exo- tique. Ilest àprésumer qu'il y fut introduità une date reculée, apporté probablement du (i) Les vins auxquels l'acide salicylique peut être nuisible paraissent être seulement les vins rouges provenant de cépages cultivés en terrains ferrugineux ; leur couleur se dégrade sous l'influence de l'acide, el leur goût tend à se rapprocher de celui des vins chauffés. Venezuela, par les envahisseurs Caraïbes, et longtemps avant les premiers établisse- ments des Européens dans l'île. On y a trouvé des cacaoyers, en groupe ou isolés, au milieu d'arbres qui semblent avoir appar- tenu aux forêts vierges, mais le fruit en était identique à celui de notre type communé- ment cultivé, le Calabacillo, et également distinct de celui du cacaoyer sauvage [Theo- broma sylvestris) de Trinidad et des nom- breuses espèces indigènes des contrées Nord de l'Amérique du Sud. Comme article d'exportation, le cacao semble avoir commencé à figurer parmi les transactions commerciales de la Dominique, il y a quelque cinquante ans, alors que de petites quantités, venant des habitations de « Colihaut » et «Vieille Case», commen- cèrent à trouver leur écoulement à Roseau, chef-lieu de l'île, apportées par un ou deux marchands et vendues au prix moyen de trois pence (trente centimes) le pot, environ un penny (dix centimes) la livre. L'article n'au- rait probablement pas eu beaucoup plus de valeur pour l'exportation. Il était mal pré- paré, la consommation européenne était encore comparativement faible, et en Angle- terre les droits d'entrée n'étaient pas seule- ment très élevés, mais personne ne pensait que le cacao pût entrer en sérieuse concur- N''2i — Mars 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 73 rence avec le café et le thé au déjeuner du matin, et l'on ne connaissait pas, comme maintenant, les multiples emplois du cho- colat. Ces producteurs de « Vieille Case » et de « Colihaut » étaient, pour la plupart, des travailleurs qui avaient planté ces arbres ^m coloriage, sur de vieilles caféières où le café était mort ou se mourait d'épuisement ou atteint par la nielle. On peut dire sans crainte d'exagération, que, à part les grandes habitations où l'on a commencé cette cul- ture, depuis quelques années, pour rempla- cer celle de la canne à sucre, presque toutes les cacaoyères de nos territoires du Nord oc- cupent la place des anciennes caféières. Quand les planteurs de café furent plus ou moins appauvris par les effets combinés de la nielle et d'une baisse soudaine des prix — les deux désastres les atteignant en même temps — ils se virent forcés, comme le furent plus tard les planteurs de canne, de donner leurs champs auxiravailleurs demeurant sur la propriété même ou dans les villages voi- sins, recevant, comme fermage, une part du produit. C'est ce qu'on appelle le système du colonage. Le café continuant à dépérir, la surface occupée par le cacaos'élargit graduellement. Le produit récolté s'écoulant sur le marché de Roseau, attira l'attention des marchands, amena l'inévitable concurrence qui fit mon- ter définitivement le prix de l'article à son niveau naturel. De là aussi vint l'encourage- ment nécessaire pour l'établissement des plantations dans de nouveaux terrains, le cacao n'étant plus un succédané du café, mais l'objet d'une culture spéciale. Les plantations du Centre-Ouest et du Sud de rile sont beaucoup moins anciennes que celles du Nord — la première plantation sé- rieuse près de Roseau, à « Copt Hall », date de soixante ans — et elles furent établies de la même façon qu'au Nord. Mais là, les pro- priétaires étaient pour la plupart « sucriers », etnon planteurs de café. Le succès obtenu, à « Bataly », par le D' John Imray dans la culture du citron ; celui obtenu également à « Copt Hall », par M. Joseph Fadelle, dans son entreprise de cacao, appelèrent en premier lieu l'attention vers la culture de ces produits, le jour où il fallut trouverautre chose que le sucre ruiné par la politique pro- tectionniste des grandes puissances bettera- vières. Mais les planteurs de cannes, ayant des entreprises et des engagements basés sur leur vente annuelle de sucre, ne pouvaient pas facilement abandonner cette culture ad hoc, même si les négociants de Londres, avec qui ils étaient en relations d'affaires et envers qui ils étaient plus ou moins débi- teurs, les avaient approuvés. A vrai dire, un ou deux de ceux qui proposèrent à leurs consignataires de Londres de substituer le cacao et le citron à la canne à sucre, furent si durement repoussés, qu'ils furent complè- tement découragés. Le négociant de Lon- dres, il n'y a pas longtemps, attaché aux vieilles traditions, repoussait absolument l'idée de risquer son argent sur d'autres pro- duits des Antilles que ceux de la canne, dont la culture donne un profit immédiat, ne demandant pas, comme les cultures secon- daires, une attente de plusieurs années avant de donner aucun profit, et sur laquelle on peut compter pour rentrer dans ses pre- miers débours. A son point de vue per- sonnel, le négociant de Londres était, sans doute, dans le vrai ; mais son attitude força son client à la Dominique, dans bien des cas, à continuer en cachette, comme quel- qu'un qui commettrait une mauvaise action, ces cultures de citron et de cacao qui ont amené maintenant un peu de prospérité dans notre île. On commençait ses planta- tions aux confins de la propriété, dans des endroits peu fréquentés, et on fut ainsi amené à l'idée de donner la terre à cultiver à des travailleurs, moyennant une part du produit récolté, et, dans quelques cas, avec des contrats entraînant pour le propriétaire l'obligation de payer une indemnité fixe par arbre, aprèstant d'années. Dans lesdeux cas, l'interprétation des stipulations a donné lieu à des conflits qui, venant devant les tribu- naux de l'île pour être réglés, furent jugés en des termes obscurs et sur des points sub- tils n'ayant aucun rapport avec les faits im- pliqués, entraînant ainsi des mécontente- 74 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 21 — Mars 1903 çaentseï jetant la défiance dans les relations quennales, nous trouvons les moyennes de entre colons et propriétaires. Je crois que 460.125 livres pour la période 1879-84; beaucoup de ces. délits, appelés ici « praedial 62 i .348 pour 1 884-89 1 626.645 pour 1 889-9-1 larcins » et qui font maintenant Tobjet des et 847.465 livres pour 1894-99 Nous <:ons- recherches d'une commission spéciale, sont tatonsdonc une augmentation de 35 p. 100 de •le résultat de la détermination tacite, prise ila 1"^ à la 2' période, de o.85 p. 100 de la 2" à par les travailleurs, de faire payer aux pro- la 3^ et de 33 p. 100 de la 3« à la 4^. Pour la priétaires fonciers les préjudices réels ou campagne 1899-1900, la production fut de imaginaires à eux causés dans Texécution des 989.595 livres et pour les campagnes « clauses de compensation » prévues aux 1900-1901 et 1901-1902, respectivement de contrats des cultures à récolte constante, le 983.087 et 1.064.324 livres, cacao principalement. Comparons maintenant avec la Grenade, Revenons à notre planteur « sucrier», de- pour les mêmes périodes. Je vous donne venu maintenant planteur de cacao. Nous le des chiffres tirés du Grenada Handbook, trouvons, après les difficultés du début, oc- vous faisant remarquer toutefois qu'à la Gre- cupant aujourd'hui une situation privilégiée nade, les envois se font par sacs, que j'ai dû dans l'agriculture tropicale. Il produit une convertir en livres, prenant pour base denrée qui, une fois établie, coûte compara- 180 livres par sacs. tivement peu à récolter annuellement et qui Voici les moyennes annuelles deGrenade, trouve, au marché, un écoulement facile, pour les quatre . périodes quinquennales même quand elle est mal préparée. 1879-84, 1884-89, 1889-94 et 1894-99 • Le cacao ne peut être produit que sous i""*" période 5.oio.58o livres certains climats et dans certains sols. Aussi, 2*^ — 6.383.584 — ne vois-je pas de limite au succès crois- 3*^ — 8.844.840 — sant du cacao, pas plus que je n'envisage la 4*^ — 9. 107.460 — perspective prochaine de l'offre excédantla II semble à première vue, en comparant demande et abaissant les prix au-dessous les chiffres, que l'augmentation relative dans du prix de revient, comme c'est le cas main- les deux îles a été sensiblement la même; tenant pour le sucre. Je maintiens cette mais que notre million délivres fait piètre opinion malgré les essais, couronnés de figure, comparé aux neuf millions de la succès, qui ont été faits pour produire cette Grenade! denrée dans certaines parties de l'Etat libre Comment expliquer cela? Comment se du Congo, les colonies allemandes de l'Afri- fait-il que nous ayons, jusqu'à présent, fait que Occidentale et à Madagascar, pour ne relativement si peu en cacao? Faut-il en pas parler des. points plus rapprochés de conclure que, quoi que nous pensions de nous, comme Trinidad, le Mexique, les nos avantages naturels, par rapport à cer- Etats de l'Amérique Centrale, où l'on en taines conditions indispensables à la bonne récolte déjà de très grandes quantités. production du cacao, nous travaillons dans Statistiques, — Comparaison avec Gre- des conditions défavorables auxquelles nous nade. — Maintenant que le cacao a pris, n'avons pas encore fait attention? Cette chez nous, sa place comme denrée commer- question doit être résolue avec quelques claie — c'est, après le jus de citron, notre réserves et quelques ménagements, mais elle plus importante exportation — il sera inté- doit l'être pourtant dans le sens de l'affir- ressant de montrer comment notre produc- raative. Celui qui a visité l'île de la Grenade, tjpn se développe. Nous constaions une qui connaît les lieux et qui peut comparer progression certaine, mais cependant c'est mentalement ses avantages physiques et les peu de chose, comparé à l'essor que le cacao nôtres, comprendra facilement ma pensée, a pris à Grenade. Les larges et profondes vallées de la Gre- Si nousconsidéronsl'exportation annuelle nade, leur orientation générale permettant pendant les quatre dernières périodes quin- au soleil de pénétrer partout ; les collines, se N" 21 — Mars 1903 JOURNAL D'AGRIGULTU RE. TROPICALE. ^.f succédant en pente douce jusqu'à la masse récoltes sembleraient indiquer. Cela vient centrale des montagnes de l'île, formant^ par de ce qu'il y a d'immenses champs de leur position, un abri naturel contre les cacaoyers en pleine croissance, principale- vents régnants; une égale répartition des ment dans le Nord-Est et, dans l'Ouest, suf pluies, ce qui n'existe pas chez nous : tels les hauteurs, qui restent improductifs parce sont les avantages naturels qui ont large- qu'ilyatrop d'humidité, et qu'ils ne trou- ment favorisé la Grenade comme centre de vent pas, dans, le sol, une nourriture suffi* production du cacao. Comparons-les aux santé. Beaucoup de propriétaires, du terri- nôtres. Des ravins sombres, étroits et escar- toire de « Vieille Case )>, m'ont avoué qu'il pés remplacent les vallées en beaucoup y a dix ou quinze ans, alors que la surface d'endroits sur la côte Ouest ; sur la côte Est plantée était beaucoup moindre, leur récolté oùles gorges sont plus larges et à pente plus était plus abondante, que maintenant même douce, les vents de l'Atlantique enlevant la dans les bonnes années. terre végétale, on est obligé d'entourer les ., . - i- . . , , , . '^ Mes amis ont, en réalité, trop tire de leurs plantations de nombreux arbres de haute , . . , ^ . terres, sans remplacer jamais, par les engrais, tutaie qui annihilent l'action bienfaisante ,., . , , . , ., . ce qu ils prenaient, et, reprenant la culture des rayons du soleil, et contribuent à entre- , j - 1 n , 1 ■' sur une plus grande échelle, dans les ter- tenir, dans le sol et dans l'atmosphère, une . , ,. , . p, . , . ^ rams de qualité intérieure et plus inaccessi- humidité constante qui, détruisant les fleurs ki^c a^ i^,,.-c r^,.^^^;A.,' < ^ . ' ^ ' blés de leurs propriétés, n ont pas trouve, délicates du cacao, empêche la récolte réau- j 1 j -^ 1 • uoii^ai^o .uL^ v.a«_civ^, v-iiipw.-iiw la iv«.vjii^ itgu dansleurs dernières plantations, une com- liere des ruits. pensation à l'appauvrissement graduel de Nécessité d'employer des engrais. — leur sol Qu'on ne croie pas, par ce qui précède, que je veuille nier l'existence, à la Dominique, ^^ "^ ^'^"^ P^^ ^" conclure que ces individus de grandes vallées aussi propres, par leur ^^ ^^ ^^^^^'^ ^^ laquelle ils appartiennent, pas sol et leur situation, à la culture du cacao P^"^ d'ailleurs que les autres planteurs d'ici, qu'aucune autre terre de la Grenade ou ignorent la valeur des engrais. En parcou- d'aiUeurs, et qui puissent assurer une ample '^""^ ^^ P^^^' "«"^ trouverez, en maints en. et régulière moisson. Mais nos sols vraiment ^'''''\- ^^^ ^^^"^P^ ^^ cacaoyers florissants, • 1 j j • f j et qui se trouvent cependant dans les condi- riches se trouvent dans des petits fonds, '-'■4^10^111^14 wm ..,.-j^winj«iiv ^ano iv,o >_wiiui séparés par de grands intervalles d'un ter- ^^^"^ naturelles les plus détestables ; c'est rain impropre, par nature, à la culture de ^^'^^^ ^°"^ entièrement le résultat d'un tra- ,.,,,. , , ^ , vail intelligent du propriétaire, aidé du fu- produits délicats, tels que le cacao et les ^ r r . J, . . . , . mier de terme. Si vous approfondissez la epices, a moins d engrais puissants. Mais ... ,, , . , . , J ., chose, vous verrez que ces individus ainsi 1 emploi des engrais demande un travail ^ ... ,, favorisés ont des champs dont l'accès est fa- patient etintelligent, et on ne i a pas encore ^ . " • • Ti • cile, soit parce qu'ils sont proches de leur mis enpratique partout ici. 11 est vrai que . . , V . ,, J demeure, soit qu'ils jouissent des facilités le caractère essentiellement montagneux du > n » , , . de transport que leur procure une route bien pays et, consequemmjnt, le manque de voies "^ ^ "^ . ., . . . . , , entretenue par le gouvernement. Ils ont pu faciles de communications, exigent, de la r o j , , , ., transporter tacilement leurs engrais et leur part du planteur de cacao, un travail excès- ■ '^ , '^ , ... . terre en a eu tout le profit, sivement pénible et coûteux pour trans- ^ •porteries engrais aux points où ils doivent Mais ces individus sont cinqou six sur une être employés. Il en résulte que l'on fait ou centaine environ. Aux autres, placés dans des conserve beaucoup moins d'engrais que l'on conditions moins favorables, il a manqué |>ourrait, même en tenant compte de la l'énergie nécessaire pour surmonter les 'dif- quantité relativement faible, que l'on peut Acuités inhérentes à un travail de culturfe faire ici sur lespropriétés, petites ou grandes, dans un pays aussi accidenté ;' de là,denom- '.'Je crois, avec raison, qu'il y a à la.Domi- breuses plantations de cacao abandonnées) «iique,; beaucoup» plus de cacaoyers 4,ue les un peu partout, parce que la récolte est.ins- 76 ^ JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 21 — Mars 1903 suffisante pour payer le travail exigé par cette culture. Pendant que la culture du cacao périclite dans certaines parties de l'ile, elle prend un vigoureux essort dans certaines autres. Je crois, en particulier, que les territoires de « Laoyou », de « Soufrière » et de « Grand- bay » contribueront pour une large part, à augmenter notre récolte annuelle de cacao, tation, le FoRASTERO. Depuis vingt-trois ans, l'ai soigneusement observé la pousse et les mœurs des différents types cultivés ici, et j'ai trouvé que le Forastero rouge est non seulement celui dont la croissance estlaplus robuste dans la généralité de nos terrains, mais aussi le producteur le plus généreux d'un cacao susceptible, par sa qualité, d'ob- tenir sur le marché anglais, les prix que nous Soufrière» et « Grandbay » particulière- Ji j irons atteindre. ment, où beaucoup des avantages naturels qui existent à la Grenade se retrouvent en grande partie. Variétés cultivées. — On ne peut pas dire que, jusqu'à présent, l'on ait accordé ici une grande attention auchoixdes meilleures espèces pour les plantations de cacao. En établissant cette culture sur l'habitation « Copt Hall », il y a près de soixante ans, M. Joseph Fadelle avait apporté, de Trini- dad, quelques gousses de Forastero et de Crioli.o, et, plus tard, M. William DAViEset moi fîmes la même chose, l'un à « Bath » et l'autre à « Blenheim ». Ces deux espèces se trouvent encore et sont en rapport sur les trois habitations. Mais, poussant dans les mêmes champs et côte à côte avec le Calaba- ciLLo, acclimaté depuis plus longtemps, tous ces types tendent, par suite d'une féconda- tion fortuite, à se rapprocher d'un type gé- néral possédant quelques-uns des caractères de chacun. On peut voir ce type réalisé sur l'habitation « Rouillard », dans la paroisse de « Vieille Case », où l'on trouve de très vieux cacaoyers. Lagousse est complètement rouge et ressemble à la gousse du Calaba- ciLLO. La fève, à l'intérieur, est, cependant, d'un pourpre léger, comme celle du Foras- tero, dont elle a le goût parfumé, au lieu du rouge sombre et de la saveur amère du Cala- BACtLLo. Ces plantations sont très anciennes, et l'on sait que des graines du Forastero, de sa variété I'Amelonado, aussi bien que du Criollo, fournies par un négociant écossais à « Prince Ruperts » nommé Patterson, fu- rent plantées indistinctement avec le vieux Calabacillo de la Dominique. La question de la greffe. — Dans un mi moire lu, en 1 889, à la « Conférence agri- cole des Indes occidentales», M. J.-H. Hart, le directeur expérimenté du Service botanique à Trinidad, tout en reconnaissant que le cacao des Antilles n'est « ni plus ni « moins qu'un mélange d'espèces variées, « et qui varient encore entre elles sans di- te rection certaine », admet encore qu'il est possible, autant que désirable, de travailler à établir un type spécial et qui serait mieux approprié aux conditions naturelles de cha- que localité. Il vint à dire : « La découverte « (par l'auteur en 1898) de la facilité avec a laquelle le cacao peut être greffé par ap- « proche met maintenant leplanteur à même « de s'assurer une récolte d'une on de plu- « sieurs espèces particulières, à son choix, « et, plus tard, il pourra produire des échan- « tillons d'un genre autrefois impossible. » Il n'est pas besoin, je crois, de faire res- sortir la valeur de son procédé. Je n'ai d'ailleurs pu me procurer aucune sorte de renseignements sur son application dans l'île de la Dominique. Desiderata concernant la préparation du produit. — Il me reste encore un point, concernant le cacao, sur lequel je veux vous entretenir dans ce mémoire : sa préparation: Tandis que les négociants qui achètent de nos planteurs, les innombrables petites récoltes qui forment la masse de notre ex- portation, se plaignent de ce que ces échan- tillons sont mélangés et de qualité généra- lement inférieure, ils ne font rien pour em- pêcher cela, en établissant par exemple, une échelle de prix basée sur la préparation et la Si on me demandait à (j4^elle variété de qualité. Ils encourageraient ainsi à employer cacao nous devrions donnçrlliprédominance de meilleures méthodes et à apporter plusde dans cette île, je recomman(Jiefaj)ç, sans hési- soin dans la préparation du produit qu'ils N» 21 — Mars igoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 77 achètent. Le petit producteur serait ainsi même de la fermentation, commel'a démon- forcé de se préoccuper de présenter un cacao tré le regretté D" Chittenden, de Trinidad, de bonne qualité, tandis qu'il se contente est de faire passer le liquide vineux de la d'un produit abominable, pesant beaucoup, pulpe à travers la membrane qui recouvre le payant très bien, mais avilissant le prix de Jes fèves. Ce liquide doit occuper les cavités vente, sinon la valeur intrinsèque du pro- intérieures de la fève, celle-ci étant, comme duit, d'aspect meilleur, bien préparé et pe- on dit, <( cuite dans son propre jus ». sant comparativement peu, que quelques Si cette théorie est exacte, et elle l'est in- ambitieux extravagants fournissent à ce dubitablement, les « boîtes à fermentation » même acheteur. percées constituent une erreur. Sans doute. Ces remarques ne s'appliquent pas, sans les membres de notre Société voudront bien, doute, aux grands planteurs qui exportent je l'espère, donner leur avis et communi- leur propre produit. Ils font constamment quer leurs expériences à ce sujet, de nouveaux essais et recherchent sans cesse Je dois vous dire, en terminant, qu'en les meilleures méthodes; chaque année, l'on traitant le sujet de ce mémoire, je me suis peut enregistrer les progrès réalisés dans la abstenu, à dessein, de parler de certains qualité de l'article qu'ils exportent. points concernant lecacao, tels que son mode Cependant, même les planteurs instruits de plantation, sa croissance, sa culture et sa et expérimentés peuvent être embarrassés taille. Ces sujets ont été traités, dans notre quelquefois pour atteindre les résultats qu'ils Société même, il y a quelques années, par se proposent, dans la période de fermenta- le D"" Morris, l'éminent directeur de l'Agri- tion du procédé de préparation du cacao, culture des Indes Occidentales; et, depuis Cela s'explique par l'habitude qu'on a, sur l'installation de la station botanique, près laplupart des habitations d'avoir des « boîtes de Roseau, il est facile, à tout planteur de à fermentation », dans lesquelles les fèves cacao de la Dominique, de se rendre compte, du cacao sont placées après avoir été enle- par lui-même, des meilleures méthodes vées des gousses, percées de telle façon que scientifiques pour cette branche de son in- le mucilage vineux, entourant les fèves, dustrie. s'écoule immédiatement. En réalité, le but A. R. C. Lockhart. Exploitation du cocotier à la Trinidad Comment on ouvre les noix de coco à la Trinidad. Lettre de M. D. A. Majani. Nous sommes très obligé à notre correspon- dant de Trinidad des renseignements si précis, qu'il nous donne dans celte lettre. Rappelons qu'il nous avait déjà donné, dans notre cahier de novembre 1902, une excellente note sur les détails pratiques du commerce de noix de coco fraîches, à destination des Etats-Unis et de l'Angleterre. La note du cahier d'octobre, à laquelle il fait allusion, est celle de M. Laurent, sur la noix de coco à Anjouan (îles Comores). Nous comptons publier prochainement une note sur la noix de coco à Samoa, où l'on verra une troisième façon d'ouvrir les noix. Ces petits détails pratiques ont leur importance. En fait de machines pour casser les noix de coco, nous n'en connaissons actuellement qu'une seule, assez primitive, de construction allemande, M. F. Main nous en a promis une description et une figure. Les seules machines vraiment à grand travail sont, semble-t-il, celles employées dans les usines de « dessicated coco- nut » et dans les huileries à vapeur de Ceylan ; elles comportent des scies circulaires et ne sont point faites pour le cultivateur. Comme d'ail- leurs nos lecteurs s'intéressent beaucoup à tout ce qui concerne l'utilisation de la noix de coco, nous tâcherons de donner un jour également une description de ces machines; un constructeur s'est offert à nous aider pour cela. N. DE LA RÉD. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 21 — Mars 1903 Monsieur le Directeur, J'ai lu avec plaisir dans votre cahier li* 16, du mois d'octobre 1902, que vous feriez paraître prochainement dans le « Jour- nal d'Agriculture Tropicale » la description d^une machine à casser les noix de cocos. Jesuis heureux de pouvoir vous apporter, à ce propos, des renseignements authenti- ques sur les procédés traditionnels prati- qués ici : Voici comment on procède sur nos plan- tations de Trinidad où des milliers de cocos sont cassés tous les jours, pour en faire soit du coprah, soit de l'huile. Des hommes, conduisant généralement des charrettes à bœufs, s'en vont tout d'a- bord ramasser les noix de cocos sous les arbres, et en font de grands lots dans les diverses « divisions » de la plantation. Viennent ensuite les ouvriers qui doivent casser ces noix et en retirer l'amande. Un noir ou un coolie (pour ce travail on pré- fère les noirs, parce qu'ils sont plus forts) se tient près d'un lot de cocos, son coutelas à la main ; il pique une noix et la passe dans l'autre main. Il lève son énorme couteau, et de toute la force de son bras il applique un coup sur l'un des côtés du coco, puis un deuxième coup. Le troisième coup est donné sur le deuxième côté, et le quatrième sur le troisième. On sait que les noix de cocos ne sont pas tout à fait rondes, elles ont presque tou- jours trois côtés très marqués. Une fois le dernier coup donné, la noix de coco se trouve ouverte et divisée en trois parties. Cela fait, l'ouvrier jette la noix à une femme ou à un garçon qui, étant assis, prend la noix sur ses genoux, en retire l'a^ mande avec un petit couteau et la met dans un sac, coupée en morceaux. Des charrettes transportent les sacs, à me- sure qu'ils sont pleins, aux séchoirs de la plantation. Là, chaque sac est pesé atin de pouvoir déterminer le travail de chaque ou- vrier. Les ouvriers, avec leurs femmes, sont payés à raison de trois francs les 800 livres (anglaises) d'amande de coco mise en sac. Mille noix donnent environ 65o à 700 livres d'amande ^coprah frais, avant d'être séché). Le cassage des noix de cocos, jusqu'à la mise en sac de l'amande, revient donc à environ 2 fr. 5o par mille noix. Nous serions trop heureux si les construc- teurs pouvaient nous donner des machines à casser les noix de cocos (et à en retirer l'amande) à moins de frais et de main-d'œu- vre que n'en exigentles moyens primitifs que j'ai tâché d'expliquer. J'oubliais de dire qu'un bon ouvrier casse par jour environ 2.000 noix. Il y en a qui en font 3.000. Il faut deux femmes par chaque casseur, pour retirer l'amande. D. A. Majani. Trinidad. — 12 février iqo3. Destruction des Sauterelles Infection cryptogamique. — Insecticide à base de lysol et d'huile de cade (Expériences de l'Institut Pasteur de Tunis). M. DucLoux, de l'Institut Pasteur de Tiinis, a publié, dans la « Revue Tunisienne » d'octobre 1902, une communication qui intéressera bon nombre de nos lecteurs, car des sauterelles de diverses espèces se manifestent comme un tléau terrible dans certaines contrées de Madagascar, d'Abyssinie, de la Nouvelle-Calédonie et dans quantité d'autres colonies intertropicales et sub- tropicales. Ce sujet n'a jamais cessé d'être d'actualité, malheureusement. Ces temps derniers encore, un savant allemand qui a eu à lutter contre les sau- terelles dans le Sud-Ouest Africain et aussi sur la côte Est, le D' Sander, a publié, avec l'appui de son gouvernement, une sorte de monographie agricole des Acridiens; nous nous occuperons un autre jour plus longuement de ce beau livre (i). Depuis une série d'années, la même matière a été amplement traitée, en ce qui concerne les co- (i) Sander: Die Wanderheuschrecken in unseren afrikanischen Kolonien. In-8" 55o pp. Nombreuses cartes et ligures. Dietrich Reimer (Crnst Vohsen), éditeur. Berlin 1902. Prix : g marks. Relié, 10 marks. N" 21 — Mars igoS JOURNAL D'AGRIG lonies françaises, par M. Kuncrel d'Herculais, assistant au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris; les personnes qui s'intéressent à la lutte contre les sauterelles, pourront entendre ce sa- vant raconter sa vaste expérience à cet égard, dans une leçon du nouvel Enseignement colo- nial, qui aura lieu au Muséum le 22 mai. Dans notre n" 19, sous le paragraphe 283 (pa- pier bleu), M. le D"" Delacroix a rendu compte brièvement d'un mémoire de Lommel, exposant ses tentatives de destruction de sauterelles au moyen d'un cryptogame, dans l'Afrique allemande de l'Est; la conclusion qui s'en dégage est peu favorable à cette méthode, ainsi d'ailleurs que celle de la plupart des expériences sérieuses pu- bliées jusqu'ici. M. Ducloux en explique très bien la raison : « Parmi les moyens de défense, des re- cherches ont été poursuivies dans des labo- toires scientifiques des Etats-Unis et de l'Afrique du Sud, sur l'emploi de parasites infectieux comme moyen de destruction. Ces parasites se multiplient sur l'insecte; ils constituent une épidémie qui détruit les sauterelles soumises à leur action. Des expériences ont été faites à l'Institut Pasteur à Tunis avec un parasite qui lui avait été envoyé de New-York par l'entre- mise de M. le Consul de France. a Des cultures de ce parasite, obtenues à l'Institut, ont été expérimentées sur des lots de sauterelles. Pour certains milieux ense- mencés, le succès a été aussi complet que possible : après le quatrième jour de conta- gion, il ne restait plus de sauterelles vivantes. L'autopsie des sauterelles mortes et les exa- mens bactériologiques nous ont permis de constater que la mortalité provenait de l'ac- tion directe du parasite, qui est un cham- pignon de l'ordre des Oom.ycètes. « Nous avons remarqué, au cours de ces recherches, que le milieu atmosphérique, et spécialement la chaleur et l'humidité, ont une influence prépondérante dans l'action destructive de ce champignon. C'est même là, avec la mobilité des vols de sauterelles, le principal obstacle à l'emploi courant d'un moyen qui réussit dans le laboratoire. On comprend combien est aléatoire la réussite, si celle-ci dépend d'une température un peu élevée, et que, précisément, l'air à ce mo- ment soit frais, d'une humidité accentuée. ULTURE TROPICALE 79 et qu'il y ait de la sécheresse, d'un séjour suffisamment prolongé des sauterelles, et que le vol ne fasse qu'une courte station dans l'endroit où ont été déposées les cul- tures des champignons. « Ces considérations nous ont engagé à rechercher si les produits chimiqnes n'étaient pas susceptibles de fournir des résultats plus pratiques. Cet emploi présente un gros ob- stacle. Il est, en effet, souvent difficile d'em- pêcher que les propriétés destructives des substances expérimentées ne s'étendent aux végétaux et aux animaux domestiques de la région. <( Il fallait donc chercher certains produits végétaux capables d'amener non la désor- ganisation des tissus des sauterelles par cor rosion, ainsi qu'il a été fait jusqu'à ce jour, mais la mort de ces insectes par asphyxie, en obturant, par un dépôt résineux imper- méable, leurs pores et trachées. L'action asphyxiante est foudroyante par la brusque obturation des voies respiratoires de l'in- secte. Cette rapidité d'action lui donne une supériorité sur l'emploi du champignon. Le champignon a besoin de conditions spé- ciales et, quand celles-ci existent, d'un temps assez considérable pour réaliser l'effet de- mandé. « Après de nombreux essais, nous avons obtenu d'excellents résultats en employant un mélange de deux produits se complétant mutuellement dans leurs effets insecticides, l'huile de cade et le lysol, dans les propor- tions suivantes : Huile de cade i litre Eau 100 — Lysol I — Eau ordinaire 100 — « On mélange intimement ces deux solu- tions. Pour obtenir l'homogénéité du mé- lange, nous avons recours à l'emploi d'alca- lins divers. La potasse chimiquement pure nous a paru remplir le mieux les conditions requises. « L'huile de cade est un produit retiré d'un genévrier commun dans la région mé- diterranéenne, le Jiru'perus oxycedrus. Elle est employée fréc^Liemment en médecine comme antiseptique et antiparasitaire. 8o JOURNAL D\\GR1CULTURE TROPICALE N«2i — Mars ipoB « Le lysol est un produit complexe conte- nant des corps alcalins, gras et résineux. « Il est facile, d'après ces données, de comprendre le rôle de chacun de ces pro- duits dans leurs combinaisons intimes. (', L'expérience nous a montré que les cri- quets et les sauterelles, en contact avec cette solution pendant moins d'une minute, meu- rent par asphyxie. On l'applique au moyen d'un pulvérisateur. « Le mode d'emploi est des plus faciles : On peut se servir, par exemple, des pulvéri- sateurs de vignes qui se trouvent dans toutes les fermes tunisiennes. Ces appareils per- mettent de détruire les criquets s'avançanten colonnes, aussi bien que les criquets et sau- terelles posés sur les buissons, « Le prix de revient, en Tunisie, est d'en- viron 5 à 6 centimes par litre. Cette dépense est insignifiante. Elle le paraîtra d'autant plus qu'elle permettra d'économiser les frais d'un nombreux personnel employé aujour- d'hui à dresser les appareils cypriotes et à creuser des tranchées (i). « Enfin, la pratique fera connaître s'il est possible de diluer encore la solution, tout en lui conservant ses propriétés destruc- tives. » La plantation de Gambir de M. Von Mechel D'après R. Schlechier Le gambir est une matière première de erande consommation, qui intéresse à la fois les marchés indigènes d'Extrême-Orient (en tani que masli- catoire)ei lasoierie lyonnaisequi l'cmploiedansses teintureries. Dans notre n" 17, nous avons raconté d'après M. Schlechteh, comment legambirest cul- tivé et préparé par les Chinois de la presqu'île de Malacca, et en particulier dans l'exploiiaiion mo- dèle Rim-Estate, propriéié de deux riches Chinois fort connus à Singapore, MM. Tan Chay Van et Law K-im Hoan. Aujourd'hui nousdonnons. d'après une lettre du même voyageur pai ue dans ic n'^ 16 du « Tropenpflanzer », les procédés différents, et très supérieurs, inaugurés par M. von Mechel. un planteur allemand de Sumatra. A travers la rela- tion de ScHLECHTER. M. VON Mkhkl apparaît comme un homme très remarquable : M. vonMechel possède, à Indragiri, sur la côte Est de Sumatra, une plauiation de gam- bir (Djapoera-Kstatt) qui est ceriainement la mieux conduite du n"konde entier. J'ai vu chez lui bien des dispositions originales, qui expliquent les beaux résultats commerciaux qu'il a obtenus. La cuisson du gambir est conduite exac- tement comme chez les Chinois, mais on veille beaucoup plus à la propreté. Lorsque cette opération est terminée, on n'abandonne pas le gambir jusqu'à refroidissement com- plet ; on le laisse seulement rafraîcliir un peu, et il est coagulé au bout d'un 2 heure environ. La dessiccation des cubes de aambir se fait partie à l'air et à l'ombre, partie au soleil, et est achevée par l'emploi de chaleur artificielle. Fait à noter, lorsque le gambir a été préparé et séché par un temps humide et couvert, il prend extérieurement une cou- leurbeaucoupplus sombre que lorsqu'il a été préparé par un temps clair. La culture deVUncaria Gambir est faite chez M. V. Mechel tout autrement que chez les Chinois : Les plantations sont d'une propreté remarquable. Les plus grands soins sont prodigués aux semis ; on veille, en par- ticulier, à ne jamais établir de semis sur un sol susceptible de dégradation du fait des pluies; les terres tourbeuses se prêtent cer- tainement le mieux à cette destination. Quand les jeunes plants ont atteint environ I 5 à 20 cm. de hauteur, on les met en place dans des trous assez profonds pour qu'une partie seulement de la tige émerge; quel- quefois on plante même de telle sorte que la plante entière se trouve au-dessous du niveau du sol ; pour protéger les trous contre 1;! pluie, on les couvre de petits branchages {[ I Les appareils cypriotes sont des sortes d'énor- mes pièces mobiles, dont l'efficacité a été démontré en premier lieu à l'île de Chypre. Ils constituent le n.oven de destruction des criquets, le plus com- munément aiimis à l'heure actuelle dans les pays c.viliîés. — N. DE L.A RÉD. N" 21 — Mars 1903 J OURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 81 ou d'autres matériaux quelconques, disposés dis qu'avec le couteau, quand on taille ra- de manière à ne pas gêner la jeune plante pidement, on brise beaucoup plus qu'on ne dans son développement. D'après M. von coupe. Mechel, il n'est pas rare de voir les jeunes Chaque ouvrier employé à la taille doit plantes de gambir fleurir dès la première rapporter dans sa journée une quantité dé- année, terminée de rameaux, qu'on contrôle à la A l'époque de la taille, les arbustes sont balance. Les gens portent habituellement les ici coupés beaucoup plus bas que dans les rameaux par deux bottes à la fois, suspen- plantations chinoises. De cette façon, la ^"^^ ^"^ ^^"^ ^«"t^ ^'""^ Perche pesant plante est naturellement amenée à se rami- ensemble environ 60 kilos. Les rameauxsont fier bien davantage, et même il n'est pas rare ^'"«>^^^ P^'" "" ''"^P^^ hache-paille. de voir sortir de terre de nouvelles tiges. ^^' diverses nouveautés introduites dans la culture du gambir par M. von Mechel D'après tout ce que j'ai vu jusqu'ici en fait ^^ j^ traitement rationnel qu'il fait subir à la de gambir, je considère comme le plus ra- ^^^-^^^ première, lui permettent d'obtenir tionel de tailler les arbrisseaux à . mètre u^ produit très uniforme et de haute qua- environ, mais il faut, avant tout, veiller à ce y^^,^ ^^^ ,^3 Javanais mastiquent de préfé- qu'ils ne meurent pas de pourriture. Pour ^^^^^ ^ ^^l^j ^^^ chinois, éviter cet accidem, M. von Mechel fait ra- ^^^^^^ prédilection des consommateurs Ja- mener la terre tout autour du pied, opérant ^^^^^{3 explique pourquoi M. von Mechel ainsi d'une manière très pratique un véritable ^^-^ ^^ -^jj^ bénéfices. Toutes les autres plan- buttage, qui détermine la formation de ra- ^^^j^^^ ^^ g^^^ir dirigées par des Euro- cines fraichessur les parties couvertes des ^^^^^ ^^ préparent que le gambir moins nouvelles pousses. Si les vieilles racines ^^^^^ ^^^^^^^ ^ j^ teinturerie et destiné au viennent à mourir, il n'en résulte aucun ^^^^j^^ européen, et elles ne parviennent dommage, puisqu'il y a toujours des racines p^^ ^ ^^ ^-^^^ d'affaire. fraîches. Ce processus peut aller si loin, le Pour créer sur le marché une marquespé- temps aidant, que plusieurs pieds se forment ^.^^^^ ^^^^ .^^ morceaux de gambir préparés là où l'on n'en avait planté qu'un. Je consi- ^ ^^ ^^^^^ ^^ ^^ ^^^ ^^^^^^ ^^^^ marqués dère ce buttage du gambir comme très re- ^'une étoile à cinq branches, avec un I au commandable. ^^^^^^^ Une autre innovation de M. von Mechel Si le travail continue à être dirigé avec la consiste dans l'usage du sécateur pour la même précision le jour 011 les cultures de taille des rameaux du gambir, au lieu des Djapoera-Estate auront été étendues à de couteaux employés par les Chinois. Le séca- plus grandes surfaces, M. von Mechel arri- teur permet d'obtenir une section nette, tan- vera à fournir de gambir toute l'île de Java. PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht frères «St C"^. Para fia. — Dès le commencement du changé de position. De fortes quantités de mois de mars, le mouvement de hausse, un caoutchoucs ont ainsi changé de mains à des peu artificiel, causé par deux gros spécula- prix décroissants, et le cours le plus bas qui teurs, n'a pas tardé à s'arrêter sous l'in- ait été coté pour Haut-Amazone disponible fluence de ventes importantes, faites par les a été 10 francs. Le Bas-Amazône n'a d'ail- mêmes spéculateurs qui ont brusquement leurs donné lieu qu'à des transactions res- 82 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 21 — Mars 1903 treintes, et son cours pour disponible est à comparées au 28 février 1902, les chiffres peu près celui du Haut-Amazône. suivants, en tonnes : Au moment où le marché paraissait un „ , „ "^ Sortes du Para. 1903 1903 peuplas faible, les maisons dont nous par- — Ions plus haut ont encore une fois modifié Stocks à Liverpool i.3i2 1.747 leur attitude, et — après avoir vendu au * ^ Ne\v-\ ork 287 690 , , • - u • u- * au Para 65 1.061 plus bas — se sont mises a acheter, si bien „ ^ bn route pour 1 Eurooe i.tjoo i.i85 que le cours est remonté, pour caoutchouc ,, ,, pour New-York. . . i.35o 1.200 disponible, au prix de fr. 10,40. » » d'Europe àN. -Y.. . — — . On continue toujours à payer une forte 4 5^4 57883" prime pour la marchandise livrable, et l'on Arrivages à Liverpool i .892 i .280 est acheteur actuellement à fr. 10, 55 pour » à New-York 1.600 980 livraison mai. Ce sont surtout des spécula- Livraisons à Liverpool 1.209 9^9 teurs qui paient ces prix, et c'est là un élé- '' à New-York i.555 1.640 , . ,, . , Arrivages au Para 4-770 3. Soi ment plutôt mauvais pour 1 article, car on . . r ri )) )) depuis sait en général que les « outsiders » paient le plus cher que les autres lorsqu'ils veulent » « i^r juillet 19.620 20.878 acheter, et réalisent au contraire plus bas Expéditions du Para en Eu- que le cours ; c'est que l'article caoutchouc, " * ^^^^ '^■'M- 1.017 ^ in ^ ' ^^ » à N.-Y. 2.370 i.83o en raison de son déchet en magasin, se prête aussi peu que possible à une spéculation de Sortes a Afrique. la part d'une maison en dehors de l'article. Stocks à Liverpool 408 749 Sortes intermédiaires. — Les autres '' à Londres 220 596 ^ , , . I * aux Etats-Unis 221 qio sortes du Para ont également remonte : le ■ „,^ ~ ' ^ , • 849 2.254 Sernamby de Manaos vaut actuellement . • ... , o« c^c -^ Arrivages a Liverpool 486 5b5 fr. 8,45 ; celui de Cameta, fr. 7,00; celui du » à Londres 106 bj Para, fr. 6,5o. Les boules du Pérou, qui » à New-York 1.400 5oo ■ étaient tombées un moment à 7,75, ont été Livraisons à Liverpool 655 462 payées ensuite fr. 8, o5 ; cette sorte est donc * ^ Londres 104 d8 , . , , » à New-York 1.277 5oo revenue a un niveau normal, puisqu an la " paie sensiblement moins que le Sernamby Stocks de toutes sortes.. . . 5.463 8.157 de Manaos. _ * j^a^ • ^ • 1 • ' Les sortes d Afrique, après avoir baisse, Les Slabs arrivent en grande abondance ^^^^^^^ également à remonter. On a payé à et sont très offerts à 6,35. Bordeaux fr. 8,60 pour 20.000 kg. Niggers Les recettes au Para au 23 février étaient boules rouges et Twists mélangés sans ga- de 2.900 tonnes. Le mois total dépassera rantie de proportion. donc 3.000 t. Il est probable que le éticit a Le benguella est plus cher que Jamais et prédit par certains importateurs se trouvera est tenu fr. 7,50, et le Loanda fr. 7,00 a comblé par les mois d'avril à juin, si bien fi-_ - jq. que la récolte actuelle — ainsi que nous l'a- Anvers. — On a vendu le i 3 mars 26 t., vions prévu Jusqu'à maintenant — sera à peu à environ 10 centimes au-dessus des taxes, près égale à la précédente. On voit donc ce Cette même vente comprenait environ 40 t. qu'il faut penser de toutes les prophéties jg Soudan et Gambie à livrer qui, sauf un arrivant régulièrement chaque année du petit lot, n'ont pas trouvé de preneurs. Brésil, pour nous annoncer que nous aurons Plus que Jamais, les acheteurs d'Anvers une récolte sensiblement moindre que celle sont très récalcitrants pour tout ce qui n'est des autres années. p^s caoutchouc du Congo belge. Les statistiques générales donnent Le 27 mars aura lieu une petite vente pour les diverses sortes, à fin février lyoS, de 25 toilnes seulement. 1 N» 21 — Mars iqoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 83 Le 3i mars aura lieu une vente impor- sera d'ici peu compensée par celle de la co- tante, d'environ 450 t. lonie française. On commence à voir arriver des quanti- tés assez importantes du Congo français, et Hecht frères & C" il esta prévoir que la diminution constatée 7^^ ^^^ St-Lazare. dans la production de l'Etat Indépendant Paris, 24 mars igoS. Les Thés d'Extrême-Orient Production du Japon, de Formose, de Java. — Décadence des thés de Chine Par H. Neuville. L'encombrement du marché des thés pré- fut conquise par le Japon. Les trois ou occupe fort en ce moment, et à juste titre, quatre premières années de l'occupation les producteurs de l'Inde anglaise et de furent surtout consacrées, en ce qui nous oc- Ceylan, régionsquisontdevenuesles sources cupe, à des investigationsgénérales, de telle principales de ce que l'on appelait naguère sorte que ce fut en toute connaissance de « la feuille chinoise » ; aussi s'efforcent-ils cause que des expériences pratique? et di- de remédier à cet encombrement par des rectes purent y être faites ensuite, moyens divers : élimination des sortes infé- Des stations expérimentales pour la cial- rieures, préparation de thés verts pouvant ture du thé furent établies dans deux centres disputer le marché américain aux thés verts importants de production : Bunsanto et To- d'Extrême-Orient, qui jusqu'ici y régnaient kambo. En 1901, 1880 yen étaient attribués seuls, etc. Pendantce temps, eiau milieu des à ces stations, et, en 1902, cette subvention compétitions récemment surgies, il n'est pas fut élevée à 35oo yen, chiffre important pour sans intérêt de constater ce que devient la ce pays (Le yen vaut environ 2 fr. 541- production du thé dans les contrées qui en Les recherches relatives auxengrais furent détinrent si longtemps le monopole. commencées en novembre 1901 . Les engrais J^;707z.— Les efforts accomplis au Japon essayés à Formose paraissent y produire pour conserver les débouchés acquis, et une récolte de feuilles plus abondante, mais même, très nettement, pour augmenter la dans laquelle l'arôme propre aux thés de production, méritent de nous arrêter tout cette île se trouve perdu. Avec ces engrais, il d abord. faudrait, parait-il. renoncer à la préparation En 1895, les exportations de thé du Japon jes meilleuresvariétés dOolongs. Ily atout étaient de 30.819.000 catties (i) de thé vert, ijeu de croire que ces effets ne sont pas né- et de 8.008.000 catties de thé noir, soit un cessairement liés à l'emploi de tous les en- total de 38.827.000 catties. En 1896, ce total grais, mais que le choix de ceux-ci doit être passait à 49.307.000 catties, pour revenir à encore étudié. 45.886.000 en 1900. Cette augmentation Quoiqu'il en soit, les recherches des sta- ^rovient notamment de l'antiexion de For- ^.^^^ ^^ Formose semblent montrer que la mose, dont la production s'apute mainte- production actuelle des thés de cette prove- nant à celle du Japon, et où cette puissance ^^^^^ pourrait être doublée, et Tintroduc- n'a pas tardé à vouloir développer .scientiH- ^-^^ ^,^^^ machinerie perfectionnée, genre quement la culture et l'industrie du thé, déjà 1 ■ '^ ■ •. . i • j • » ^ ,, , , . ■ anglais, réduirait en outre le prixde revient, étudiées et améliorées pendant les dernières , . . ■. .^ -i- 1 i-,- r- ' ^ • . . ' tout en contribuant a améliorer la qualité. années delà domination chinoise surcette île,. Il y a maintenant huit ans que Formpsç Actuellement, les thés de Formose passent généralement pour assez communs, à par (ij I catty =::: I Ib 33. certains 'Oolongs, très recherchés 'par l'es 84 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 21 — Mars igoS Américains notamment. En Europe, l'Espa- gne paraît être seule à consommer des thés de Formose. Les Straits Settlements en reçoi- vent une certaine quantité (thés Pouchongs). D'une manière générale, tous les thés ex- portés du Japon sont destinés aux Etats- Unis et au Canada. Si nous prenons pour exemple les exportations faites de Yokohama en mai dernier, nous voyons que leur tota- lité étant de 1.356. 309 catties, leurs destina- tions se répartissaient ainsi: io6.ii3pour San Francisco, 616.709 pour New-York, 521.572 pour Chicago, 106.195 pour le Ca- nada, et 5.660 pour la côte du Pacifique (d'après le « Japan Weekly Times >>). Ces thés du Japon sont assez mal connus en France pour que des détails à leur sujet puissent intéresser nos lecteurs. Les thés du Japon peuvent être divisés en trois classes, désignées, d'après leur prove- nance, sous les noms de Yokohama, Kobe, et Nagasaki. La dernière de ces trois classes est de beaucoup la moins importante. La source principale des thés Yokohama est le district de Hacheoji, d'où viennent les thés les plus fins de tout le Japon. Ces thés Yokohama sont de qualité très fine; leurs feuilles sont petites, et ressemblent à celles de Kobe. Les thés de Kobe proviennent surtout du district de Yamashiro; ils sont de meilleur « style » que ceux de Yokohama, mais, d'autre part, ceux-ci sont supérieurs « à la tasse ». Les thés Nagasaki sont de qualités assez ordinaires; leur infusion est généralement foncée; la moitié, ou à peu près, de leur ré- colte, est convertie en Gunpowder japo- nais. Malgré tous les efforts, les thés du Japon paraissent reculer plutôt qu'avancer. Les anglo-saxons leur font, de même qu'aux thés de Chine, une concurrence acharnée. Il con- vient cependant de remarquer que leurs prix sont très notablement en hausse depuis plusieurs années. Java. — Parallèlement aux thés du Japon, maisavec un succès beaucoup plus net ,ceux de Java s'efforcent d'accroître leur impor- tance. Les exportations de ces dernières années suffisent à en témoigner. Java a ex porté: en 1898: 12. 110.724 Ibs; en 1899: J2. 841. 702 Ibs; en 1900: 15.406.984 Ibs; en 1901 : 16.750.872 Ibs. D'après une autre statistique (Indische Mercuur, 24 fév, 1903), Java aurait exporté en 1901-1902 (du i"^"^ juillet au 3o juin), 192. 800 caisses de 40 kg. net, soit 7. 71 2. 000 kg., contre 185.900 caisses, soit 7.436.000 kg., en 1900-1901 . Les thés de Java sont dirigés presque en- tièrement sur les marchés de Londres et d'Amsterdam. Une petite quantité en est vendue en Australie et dans les ports du Golfe Persique ; Java s'efforce maintenant aussi de gagner les marchés russes en y in- troduisant les thés comprimés en tablettes, qui y sont très appréciés (ne pas confondre avec les thés en briques, produit grossier destiné aux nomades). 11 y a quelques années, des récoltes entiè- res furent converties en thé vert sur l'entre- prisede Parakansalak, et vendues en Améri- que à un prix élevé. Mais le bruit s'étant répandu, en Amérique, que la couleur verte de ce thé était obtenue par séchage sur des plaques de cuivre, les prix baissèrent consi- dérablement, et ce débouché, nouveau pour Java, dût être abandonné. Chine. — Que deviennent, au milieu de ces compétitions, les thés de la Chine, déjà atteints par la production des Indes an- glaises ? Il y a moins d'un demi-siècle, ces thés régnaient partout en maîtres, mais, de- puis, leur importance va sans cesse en dé- croissant, et ceci pour des causes multiples que je ne puis analyser ici. Tandis qu'en 1886 le total des exportations de thés de Chine atteignait, je crois, son apogée avec 2.208.480 piculs (de 1 33 Ibs i/3), ce total est tombé en 190 1 à 854.000 piculs, d'après Cheng Sien Hoai, négociateur chinois des tarifs douaniers. Cependant, les dernières statistiques ma- nifestent une tendance au relèvement, sur laquelle les journaux spéciaux des Indes an- glaises se sont empressés d'attirer l'attention de leurs lecteurs. Nous reproduisons ci-des- sous ces statistiques. N« 21 — Mars iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 85 EXPORTATIONS TOTALES DE LA CHINE (0 Destination Saison 1902-1903 Saison 1901-1902 Angleterre... 9.240.833 Ibs 6.349.830 Ibs Europe, reste 4.427.625 » 3.299.137 » Russie 16.906.856 » i6.3i5.iii » Amérique... 11.004.666 » 3.955.126 » Australie... 611.045 » 815.737 » Le droit fixe de sortie, autrefois établi sur ces thés au moment où ils régnaient sans conteste, droit représentant alors environ 5 Yo ad valorem, ressort maintenant, par suite de l'avilissement des prix, à un taux beaucoup plus élevé. Ces thés étaient en outre, tout récemment encore, frappés de droits intérieurs tels que le « likin » , de telle sorte qu'ils étaient finalement grevés de droits évalués à 20 % de leur valeur par Cheng Sien Hoai, et à 40 % de cette même valeur, par M. H. Foex. Nous ne savons si la proposition de rem- placer le droit d 'exportation de 2 taels 5o par picul, par un droit de 5 % advalorem, a été définitivement agréée par le Gouverne- ment Chinois. Ces thés de Chine (il peut être utile de le rappeler) se scindent en deux grandes catégories : les thés noirs exportés d'Han- kéou, surtout à destination de la Russie, et les thés verts, exportés par Shangaï, et destinés surtout aux anglo-saxons. Or les marchés d'Angleterre sont de plus en plus monopolisés parles colonies anglaises; ceux des États-Unis et du Canada le sont, encore actuellemeint, par Iç Japon. Reste celui de la Russie, mais lui aussi se tourne de plus en plus vers Ceyian et l'Inde ; ces provenan- ces y font des progrès très rapides. Le mar- ché russe est, en outre, nettement visé par Java, et d'autre part le Gouvernement russe tend à créer des ressources nationales en fa- vorisant la culture du thé dans la partie du Caucase qui avoisine Batoum. En dépit de sa récente amélioration, il semble donc que la situation des thés chi- nois doive rester critique, et, peut-être même, empirer encore. On ne remarquera pas sans quelque sur- prise le peu de place de nos colonies d'Indo- Chine dans cette lutte pour la conquête du marché de l'un des éléments les plus impor- tants de la consommation mondiale. Devan- cée par l'Inde anglaise, par Ceyian et par Java, l'Indo-Chine française vient, par sur- croît, de se voir distancée, dans la voie si féconde des investigationsméthodiques, par la toute jeune colonie japonaise de Formose. Je dois cependant ajouter qu'ici, comme à la Réunion (i), l'initiative de planteurs in- telligents tend à modifier cette situation. C'est ainsi que les thés d'Annam viennent de conquérir en France une place des plus honorables, et dont l'importance ne peut aller qu'en augmentant. Si l'encombrementauxquelseheurte le thé dans les pays anglo-saxons est de nature à faire réfléchir ceux qui voudraient produire pour ces pays, les intéressés doivent se gar- der d'oublier qu'il n'en reste pas moins la possibilité d'un écoulement important vers la Russie, et d'un autre, le plus naturel de tous pour nos colonies, vers la France elle- même, et vers ses possessions nord-afri- caines. H. Neuville. A^ de la Rédaction. — Les personnes qui s'oc- cupent plus spécialement de ihé auront avantage à consulter les statistiques et informations publiées dans les n^^ précédents du « J. d'A. T. », soit (en négligeant les analyses bibliographiques) : sur la consommation comparée des thés de Chine et des thés anglais, «< J. d'A. T. », n" 3, p. 87, n"4, p. 1 19, n°5,p. 164 et u° 8, p. 54; sur les autres concur- rents de la Chine (Japon, Indo-Chine, Réunion, Etats-Lnis, Açores, Caucase), n"6, p. 181 ; sur lethé siamois, n° i5, p. 187; sur le marché russe, n° 6, p. 181 ; sur les théeries du Caucase, n" 16, p. 3 10; sur les tablettes et les briques, n" 10, p. lai ; surles thés de Formose, n" 6, p. 182 et n° 11, p. iSa; sur les thés d'Annam, n» 7, p. 26, n" 10, p. 107. n" 12, p. i85 et n" i3, p. 217 ; sur les thés de Java, n» 7, p. 27; sur les théeries des îles Açores, n» 9, p. 90. (i) Rapport SiEMssEN, Hong-Kong. 18 juillet 1902. Un rapport précédent venu de la même source, don- nait des chiffres très supérieurs, mais suivante peu pfès les mêmes proportions. (Voir « Planting Opinion », 19 avril et 23 août 1902). (t) Les efforts faits par le Crédit foncier colonial pour l'introduction du thé à la Réunion peuvent, être rapprochés de ceux que fait actuellement la Société Lombard dans ses plantations d'Indo-Chine. 86 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 21 — Mars 1903 Cafés Sàntos Les bénéfices des Plantations Dumont. Le « Indische Mercuur » du 4 nov. 1902 publiait la note suivante : , « Nous trouvons dans la « Brazilian Re- view )) le .rapport annuel de la « Dumont- CoMPANY, qu'on cite souvent comme modèle d'une plantation de café bien dirigée. « Depuis 1897, la récolte des plantations de cette Société est montée de 41.000 à 90.000 sacs, tandis que les frais de produc- tion et d'administration ont augmenté beau- coup moins vite, de sorte que le rapport des prix de revient au prix de vente est des- cendu de 69,1 % à 44,6 %. « L'expérience des plantations Dumont démontre, dit la « Brazilian Review », que dans des conditions favorables et lorsque le cours du change est de 10 pence, le café du Brésil peut être produit et livré au prix de 36o5 reis l'arroba, rendu à la gar-e la plus proche, et au prix de 5 milreis rendu à Santos. « Le prix moyen du « good average » à Santosa été en 1901 de 7396 reis, ce qui, au change de i i pence, fait 23 s. i d. par quintal anglais, ou 29 s. 1 1 d. c. i. f. (cost, insurance, freight, c'est-à-dire : coût, assu- rance, fret). La Dumont-Company vendit au prix moyen de 33 s. 8 1/4 d. par quintal anglais et réalisa donc encore de beaux bé- néfices, malgré les conditions défavorables de Tannée 1901 . « Il est vrai que le prix de revient du café Dumont est très au-dessous du prix de re- vient moyen des cafés Santos. Quoi qu'il en soit, les chiffres ci-dessus tendent néanmoiris à démontrer que- les dépenses faites pour l'aniélioration de la culture produisent; même dan^ une caféerie brésilienne, comme ailleurs, de bons résulats, autant au poihtde vue du rendement brut qu'au point de Yue deSvbeneFices»;,» ,ftj .- .■ .», .;«■, f*-\ir;,n!.<:-55j.:'j -î'îo; La part des intermédiaires brésiliens et européens. Le « Indische Mercuur » du i 7 mars 1 903 cité une affirmation curieuse d'un planteur de l'Etat de Saint-Paul, interviewé par un autre de nos confrères hollandais; d'après ce témoin, le café du Saint-Paul passe par quantité de mains avant d'arriver au port d'embarcation; et comme naturellement chacun des intermédiaires prélève sa part, il résulterait que le sac de 60 kg. serait payé seulement 27 milreis au planteur, lorsque son prix à l'embarcation est de i 12 milreis. Notre confrère d'Amsterdam, dont la compétence en matière de café est bien connue, taxe ce calcul d'exagération, ainsi qu'une autre affirmation du même planteur, à savoir que le public paie le café brésilien au détaillant, en Europe, 11 et 12 fois plus cher qu'il n'a été payé au producteur dans le Saint-Paul. Cependant, il est certain que l'écart entre les prix de consommation et les prix degrosestdevenu énorme : nous serions reconnaissant à celui de nos lecteurs qui voudrait se donner la peine d'établir un calcul précis à cet égard, en ce qui concerne plus particulièrement le marché français. Il serait aussi utile de savoir quelle est exacte- ment la classe d'intermédiaires qui erapochë ce boni démesuré. La question intéresse au plus haut degré les producteurs. '^ .. * * . . „ . .. •. ^'., Cours, du Havi-e . "' Le rha^asme continue : 'Voîcl les côtés officielles qide Ton enrégistr'ail au Havré'le 24 mars,'sur lès différents mois de igùiét 1903 (affairesa 'terme) :; ■' ' '''.', """^ îyla'rs ...... 3'2j75"/" Septenibrë.' .*4' • ■ Àvfir.'.;. .';■■' ^2^75 ""' Octobfe . . . i'^\'25 Mai 33 .. Novembre.— 64,-5^ JuW l^_.^. ;\ V '. ;^3,2^;'î,'p J^qç^^rnUf je. ..' ''^Hx^ luilfet V :/;■.';', .i ■33,§io -■ ^Janvier .'. .'. ' • ^3-5^-;^ Août!'"-. .'. ^^%ifi'i^,,% l^^rrvçr;:^.''.^, \;|3^ip N° 21 — Mars igoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 87 Importance du Commerce de Riz de rindo-Chine. On lit dans l'excellente brochure de M. Pierre Padaran (pseudonyme), I^es possibilités écono- miques de l' Indo-Chine t. « On ignore trop que, depuis trois ou quatre ans, l'Indo-Chine est devenue le second pays exportateur de riz du monde entier, après la Birmanie. Les expéditions ont atteints en effet : 1898 812.049 tonnes 1899..- 894.951 tonnes 1900 886.000 tonnes (i). « L'exportation de la Birmanie ayant été de i.33o.ooo tonnes de riz en 1897- 1898 et dei.3i5.ooo tonnes en 1898- 1899, on voit que notre colonie, sans être en passe d'éga- ler sa grande rivale, occupe néanmoins une situation honorable. Aucun autre pays au monde, ni le Siam dont l'exportation se maintient aux environs de 5oo.ooo tonnes, ni l'Inde avec les besoins de sa population débordante, ni Java et le Japon qui n'expor- tent que des riz de qualité supérieure et dont le sol ne suffit pas à nourrir la population, ne peuvent prétendre à une aussi belle place. D'autant plus qu'il existe encore, en Cochin- chine, au Cambodge et dans la vallée du Mékong énormément de terres disponibles pour la culture du riz. En Cochinchine seule, il y en a environ uii million et demi d'hectares, c'est-à-dire plus qu'il n'en est cultivé actuellement. « Le Siam seul serait peut-être (2) suscep- tible d'un développement futur analogue; la Birmanie au contraire, celle qui compte du moins au point de vue rizicole, c'est-à- dire les Deltas de l'Iraouaddy, du Sittang et de la Salouen, est presque entièrement exploitée. (i) Dont la Cochinchine, 718.000 tonnes, et le Ton- kin, i(')8.ooo tonnes; en iSc^q, yqH.ooo tonnes pour la Cochinchine etg5.ooi> tonnes pour le Tonkin. — P. P. [2) Nous disons « peut-ctre », parce qu'aucun docu- ment n'existe à notre connaissance sur la superficie cultivée ou disponible du Siam. C'est une déduction tirée de l'inspection de la carte. Quant à la base Bir- manie, les documents officiels an;,'lais parient bien de 6.400.000 hect. de terres cultivable)!, contre 2.(')22.ooo hectares actuellement cultivés (dont 91 "„ en riz), mais ces ().4oo.ooo hectares sont pour !a plus grande partie en dehors des Deltas. « Si cette possibilité est rassurante au point de vue de l'accroissement futur de la popu- lation indo-chinoise, la question de débou- chés, qui se pose pour le riz comme pour les' autres produits, trouve une solution satisfaisante du fait de la présence à nos portes de l'immense marché chinois. « La Chine méridionale a importé en 1899, ^^ Saigon, jusqu'à 504.000 tonnes de riz. C'est un maximum. Mais les deux années précédentes avaient donné: 1897 3o6. 000 tonnes. 1898 420.000 tonnes. « Ces chiffres ne doivent pas surprendre. Canton seul a importé, sans distinction de provenance, jusqu'à 756.000 tonnes de riz en 1895, et son importation la plus faible a été de 3oo.ooo tonnes. Avec de pareils chif- fres et le développement de la population en Chine, toujours possible quand les temps ne sont pas troublés, il n'y a pas lieu de s'inquiéter d'un excès de production de riz en Indo-Chine. Java et le Japon sont éga- lement là comme consommateurs assurés. Le débouché métropolitain et européen ne sera jamais aussi important. » * Un auteur qui a puisé à une source différente (puisqu'il indique 608.998 tonnes comme mon- tant de l'exportation de la Cochinchine en 1900, pendant que M. Pierre Padaran indique 718.000 t.), écrit dans la a Dépêche Coloniale » du 12 février 1903 : K Aussi loin qu'on remonte dans les rele- vés des exportationsderizde la Cochinchine, on ne trouve pas un chiffre approchant le total formidable de 823.000 tonnes, mon- tant des expéditions pendant l'exercice qui vient de s'écouler : Années Tonnes i8gi 450.796 1892 .... 626. 523 1893 .... 719.642 1894 567.426 1895.... 555.833 1896 43 I .277 Années Tonnes 1897.. 535.549 i8q8.. 024.022 1899. . .. 678.248 1900. . 608.998 IQOI . . 645.589 iqo2 . . 823 .63o 88 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" Mars 1903 «L'augmentation de 1902 par rapporta tonnes comparativement au chiffre le plus 1901 ressorte 178.041 tonnes, et à 104.000 élevé constatépendantlapériodeenvisagée. » nCTUflLITES L'Association Cotonnière Coloniale. Les lecteurs qui se souviennent du beau mémoire de A. Chevalier, Le Coton au Sou- dan, publié dans notre n° 11, apprendront avec satisfaction la constitution récented'une « Association cotonnière coloniale pour dé- velopper la culture du coton dans les colo- nies françaises ». Cette Association, issue du « Syndicat général de l'Industrie coton- nière française », a pour président M. A. Esnault-Pelterie, pour secrétaire général M. Maigret; le Comité d'initiative réunit les plus grands noms de l'industrie cotonnière française, en même temps que quelques membres du Parlement. Nous lisons des choses fort intéressantes, dans la « Notice explicative » lancée par ce Comité : En présence de la tendance que manifes- tent de plus en plus les État-Unis de mono- poliser toutes choses, la question posée en Europe, est de savoir si les Américains ne songeraient pas un jour à accaparer le coton au profit de leur industrie nationale. La récolte du coton dans le monde entier s'élève à 14 millions de balles de 5oo livres. Or, les États-Unis figurent dans ce chiffre pour la quantité énorme de io.5oo.ooo bal- les, soit plus des trois quarts (i). Etant donné cette situation, les Améri- cains prétendent que se trouvant les déten- teurs de la matière première, c'est àeuxqu'il appartient de la transformer en tissus pour alimenter le monde entier, et ils semblent être entrés délibérément dans cette voie. On peut citer le projet de construction d'une usine monstre aux environs de Saint-Louis, qui ne comptera pas moins de 1 2.000 métiers (i) On consultera utilement la statistique mondiale du coton, que nous avons publiée dans notre n" 4 (concernant l'année 1900-1901) ; celle de 1901-1902, paraîtra dans l'un de nos prochains numéros. — N. D. L. R. et 500.000 broches. Cetétablissement repré- sentera à lui seul le dixième de la force de production de la France. Ce fait n'est pas isolé. Il résulte de cet essor de l'industrie co- tonnière des Etats-Unis que sa consomma- tion de coton, qui était de 2.422.000 balles en 1892-93, s'est élevée à 3.908.000 balles en 1901-1902, soit une augmentation de 6[ % en dix ans. La Russie, la première, s'est préoccupée de s'assurer, sans le concours des États- Unis, un approvisionnement national. De- puis une quinzaine d'années, elle a poussé d'une façon toute spéciale la culture du cotcn au Turkestan où elle a parfaitement réussi ainsi que l'indiquent les chiffres suivants : En 1888-89, la récolte était de 76.000 balles de 5oo livres; elle est estimée pour 1902- 1903 à 504.000 balles (i). L'Angleterre, de son côté, cherche depuis plusieurs années à développer la production du coton en Egypte et dans ses colonies. Elle a déjà obtenu des résultats satisfaisants en Egypte, où non seulement la surface cul- tivée a été augmentée, mais le rendement par unité de surface s'est considérablement élevé, de telle sorte que la récolte a passé, de 1889 à 1898, de 3oo millions à 600 millions de livres égyptiennes. Elle a donc doublé en dix ans. Aux Indes, l'Angleterre a également tenté d'accroître la production et surtout d'amé- liorer la qualité du coton, mais le succès ayant été moins complet, elle a songé à se créer de nouveaux centres de culture. Les industriels anglais viennent, en effet, de fon- der, danc ce but, une association d'études, au capital de 1.250.000 francs, qui a immé- diatement commencé ses travaux au Lagos, sur la côte occidentale d'Afrique. (i) Voir les documents statistiques sur le Coton au Turkestan, publiés dans notre n" 8. — N. d. l. R. N" 21 — Mars 190? JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 89 Les Allemands, de leur côté, ont fondé une toutes ses formes. Elle favorisera l'achat et société au capital de ySo.ooo marks, pour l'emploi par l'industrie française du coton pousser la culture du coton dans leurs colo- récolté dans ces colonies, nies, et leurs premiers efforts se sont portés L'Association exercera son action princi- vers le Togo (1). paiement par des enquêtes et des missions, Il est temps pour la France d'entrer dans des réunions et des conférences, la voie de la même voie. Elle a d'autant plusde raisons la presse et la publication de livres ou de de le faire que, si elle possède des territoires brochures, l'envoi de délégations aux pou- voisins de ceux sur lesquels l'Angleterre et voirs publics et aux administrations pour l'Allemagne ont jeté leur dévolu, elle en a assurer le triomphe des solutions les plus d'autres comme le Soudan, particulière- conformes au développement de l'œuvre et ment propice à la culture du coton dans la aux intérêts français. Elle pourra également partie du Niger où va aboutir très prochai- subventionner des essais de culture dans nos nement la ligne de chemin de fer du Séné- colonies; tenter elle-même des expériences ; gai au Niger. Cette contrée 011 le coton provoquer l'envoi du coton colonial en pousse à l'état sauvage, et est même cultivé France. En un mot, rechercher tous les par les indigènes, est destinée à devenir un moyens qui lui paraîtront les plus propices centre cotonnier important; les voies de pour mettre en valeur le programme qu'elle communication par le Niger, le chemin de s'est tracé, fer et le fleuve Sénégal se complètent et sont -^^sg^^i l'objet de l'attention toute particulière du nouveau gouverneur général. L'Enseignement colonial du Muséum. Mais si le Soudan semble, parmi les colo- La direction du Muséum d'Histoire Natu- nies françaises, celle qui offre le plus de relie de Paris a affiché, dans les derniers probabilités de réussite, d'autres telles que la jours de février, le programme détaillé de Guinée, la Côte d'Ivoire, le Dahomey, Ma- son enseignement colonial, dont nous avions dagascar, devront être également le but d'é- fait prévoir la création, dans notre n*^ 19 tudes. (p. 23). Le texte nous est parvenu trop tard Etle Comité conclut par cette invitation: pour le n° 20; ce n'est donc plus la peine « Nous pensons inutile d'insister plus d'insister sur les leçons portées au pro- longuement sur tous les avantages de l'œu- gramme du mois de mars, nous nous bor- vre que nous préconisons, mais pour arriver nerons à les énumérer très brièvement : à un résultat, il faut de l'argent, et plus il en MM. Costantin (Caoutchouc, Canne à sera mis àladisposition de l'Association, plus sucre. Moisissures industrielles. Fécules, elle pourra multiplier ses essais et ses sub- Caféier). — Gley (Coca, Cola). — Oustalet ventions, plus il y aura par conséquent de (Oiseaux, Mammifères). — Lecomte (3 i mars réussite prompte. Nous prions donc tous à 10 h. du matin, 57. rue Cuvier : Textiles), ceux que la question intéresse de vouloir Mais il y aura des leçons encore en avril bien se joindre à nous et de nous apporter le et en mai. Comme pour le mois de mars, plus grand concours possible, tant au point nous signalons ici uniquement celles qui de vue moral et de la propagande qu'à celui ont rapport aux industries agricoles des colo- des souscriptions. » nies : L'Association cotonnière coloniale a pour MM. Costantin (22 avril : Fruits. — but l'étude et le développement de la culture 29 avril : Thé, Vanille). — Lecomte (23 avril : du coton dans les colonies françaises, sous Textiles. — 3o avril, 7 ei 14 mai : Bois). — Bouvier (25 avril, et 8 mai : Arthropodes , , ., TT, j „ utiles en général, Arthropodes séricigènes). (ij Nous en avons parlé longuement dans nos n"» 6 . . . et 10. Depuis, les Allemands ont abordé dans le — BuREAU (4 et 14 mai : Palmiers. — I 8 mai . même but, leur colonie de la côte orientale. Enfin, Quinquinas). — DÉSIRÉ BoiS (à SOn retour us font des eflorts du cote de 1 Asie Mineure. -<. -1 / v N. D. L. R. de Java, le 16 mai : Exposition d'Hanoï. — 90 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 21 — Mars 1903 20 mai : Plantes potagères). — Oustalet et qui sont conservées au Jardin Colonial; (19 mai : Autruche). — Kunckel d'Herculais ce dernier est ainsi en mesure de renseigner (22 mai : Sauterelles et criquets. — 29 mai : les personnes qu'intéresserait tel ou tel pror Ennemis de la canne à sucre), — Arnaud duit. (23 et 26 mai : Miel. — 28 et 3o mai : Sucre L'exposition de la Direction de l'Agricul- de cannes. Ces4leçons, rue deBuffon, n° 63, ture de Madagascar présentait un intérêttout à 4 heures). — De Claybrooke (Insectes de particulier en raison de la démonstration parure). palpable qu'elle donnait du développement Sauf indication contraire, toutes ces le- delà sériciculture dans l'Emyrne, œuvre de çons auront lieu à 10 heures du matin, la station de Nanisana. dans l'ancien amphitéâtre d'Anatomie com- Lesspécialistesont beaucoup remarqué éga- parée, qui se trouve à proximité du 57 rue lement le plan des champs d'expériences de Cuvier. grande culture delà station d'essais de Tama- En outre, la Direction annonce qu'un en- tave (Ivoloïna) ; ces champs dexpériences seignement pratique de culture horticole et nous sorte'ntheureusement de cesessais mes- coloniale sera prochainement organisé par le quins dont se contentent trop souvent les sta- service de la Culture. Il s'adressera à deux tions botaniques des colonies françaises et catégories de jeunes gens qui seront rétri- qui, portant sur un petit nombre de pieds hués : 1° à des élèves de treize à seize ans; sont, le plus souvent inaptes à fournir des 2° à des étudiants de dix-huit à vingt-cinq indications concluantes. Les parcellesd'essai ans. de Tamatavemesurentaw mmz'mMm i/4d'hec- Rappelons enfin, que les personnes qui ont tare chaque; souvent, une seule et même affaire aux colonies et les voyageurs qui s'in- culture en occupe plusieurs. Nous y remar- téressent aux sciences naturelles trouveront quons un grand nombre de plantes : Cola, au Laboratoire colonial du Muséum, rue de Cacao, Abaca, Hevea, Castilloa, Épices, BufFon, 55, tous les renseignements techni- Vanille, Coca, Caféiers divers. Kapok (avec ques qui peuvent leur être utiles. Ce labora- poivre), Thé, Ylang-Ylang, Arbres-abris de toire est ouvert, tous les Jours, de une heure toutes espèces et pour toutes cultures, etc., à cinq heures ; il est dirigé par notre excel- etc. Nous avons déjà consacré précédemment lent collaborateur M. Henri Lecomte ; M. J. des articles spéciaux à la vaste cocoterie DK Claybrooke est chargé des travaux de d'essai de Vohidrotra, dépendance de la sta- zoologie. tion de Tamatave. ,^^^^^^^ Parmi les colonies tropicales autres que Madagascar, le plus grand nombre d'expo- Le Concours général agricole de Paris , • . 1 r- ^ 1 " ** sants appartenaient a la (juadeloupe. Aperçu rapide des expositions coloniales. Dans la section de l'Algérie, on remar- L'exposition des produits de Madagascar quait des fibres d'agaves et de ramie, expo- au concours général agricole de Paris, qui a sées par le Service botanique du Gouverne- lieu du I 3 au 17 mars, offrait cette année un ment et par notre abonné M. Fasio. Notons intérêt considérable. Le Jardin Colonial de encore, pour la ramie, M. Félicien Michotte Nogent-sur-Marne, auquel incombe la tâche et M. Bertin ; ce dernier avait exposé, entre de présenter aux expositions les produits des autres, de très belles souches de ramie blan- colonies françaises, avait reçu par les der- che, qui nous ont fourni l'occasion de re- niers courriers provenant de la colonie (tant passer avec les amis-botanistes certaines du gouvernement que des particuliers) près notions élémentaires, mais trop souvent de 200 caisses de produits. négligées : La ramie a de grosses racines C'est cet établissement qui a préparé les charnues, qui ne valent rien pour la multî- lots, méthodiquement classés par provinces, plication, et de minces rhizomes qui doivent etnumérotés. Les numéros correspondent à servir seuls pour la reproduction par divi- des fiches détaillées transmises par la colonie sion de souches; nous aurons l'occasion de N°2i— Mars igoS JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE 01 rjcvenir, dans une note spéciale, sur ce sujet, i^'une grande importance pratique, i -, Avant de terminer cette Actualité écrite, à ^a hâte et à la dernière heure, donnons encore Vin souvenir, en passant, à la belle exposition de la vanillerie d'Anjouan, vaste établisse- ment appartenant à la Société de retraites « La France coloniale » ou,pLus exactemen/t, à l'une de ses émanations, la «Société des Plantations d'Anjouan ». La fumure du bananier. Lettre de M. A. Couturier Mon cher Directeur, • Toute généralisation, en matières agri- coles, est dangereuse, surtout en ce qui con- cerne les engrais. La composition d'une fu- mure dépend d'une foule de circonstances parmi lesquelles le sol, le climat et la variété cultivée sont certainement les plus impor- tantes et telle formule d'engrais peut donner ici d'excellents résultats et n'avoir aucun effet ailleurs. C'est vous dire que je suis ab- solument d'accord avec votre distingué col- laborateur, M. Paszkiéwicz (« J. d'A. T. », n° 20) pour reconnaître que les engrais ne sont pas toujours nécessaires aux bananiers. Mais leur emploi est avantageux plus sou- vent qu'on ne le pense généralement, surtout dans les vieilles colonies, où les terres, mal- gré leur richesse apparente, sont épuisées ■par la succession ininterrompue de cultures très exigeantes. On pourrait s'en convaincre par des essais méthodiques en partant de la formule géné- rale indiquée par nous récemment. Cette formule ne saurait convenir à tous les cas particuliers ; c'est à chacun d'en faire varier les différents termes, pour établir la nature et la quantité des éléments fertilisants dont l'application se justifiera dans ses cultures par des bénéfices suffisants. Vous voudrez bien me permettre de pré- ciser ainsi ma pensée. Croyez, etc. A. Couturier, Directeur du Bureau d'Etudes sur les Kngrais. Fig. 4. Serpes à- Cacao. Le modèle de J. H. Hai»t. Nous; continuons à collationner les mo- dèles et, à leur défaut, les figures de serpes ^ cacao. Celle que nous représentons ci- contre (i) sous la lettre F, a été proposée par M. Hart, direc- teur des jardins botaniques de la Trinidad, et publiée dans son manuel Cocoa. Un abonné que nous ;avons à Sainte-Lucie, nous écrivait dernièrement qu'il cueille et taille, depuis sept ans, exclusivement avec ce type de serpe, dans la très importante cacaoyère confiée à sa direction ; il est permis d'en conclure que l'outil est bon. Il est regrettable que M. Hart n'ait pas indiqué dans son livre les motifs qui l'ont amené à créer cette forme nouvelle ; notre corres- pondant de Sainte-Lucie voudra, peut-être, nous dire les avantages qu'il lui trouve per- sonnellement. Nous remettons sous les yeux de nos lecteurs , plusieurs figures de serpes à cacao, publiées dans les n°s 4 et 9 du « J. d'A. T. », aujourd'hui sur le point d'être épuisés (voir l'An- nonce à ce sujet). Sans répéter les dé- tails surle maniement et les mérites com- parés des outils en présence, rappelons leurs origines : L'outil A a été dessiné par nos soins à l'cchelle de '/s d'après une pièce du Mu- séum, rapportée de Trinidad par M. Eu- gène Poisson; ce type paraît identique avec celui, assez mal dessiné, de la p. 193 du Cacao de PREUss(éd. allemande); il existe de (1) L'échelle est un peu plus grande que celles des figures qui sont plus bas. 92 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 21 - Mars 1903 légères différences de proportion entre lui et Toutil de Surinam figuré, d'après le même auteur, dans notre n" 4. LeB est la forme communémentemployée au Cameroun. Le C est emprunté, comme le précédent, au livre de Prkuss, sans que nous ayons pu saisir son origine réelle. Le D est la « podadera » de l'Ecuador ; son maniement expliqué tout au long dans notre n° 4, exige une très grande dextérité ; la sim- plicité de la forme ne permet pas, en outre, de réaliser, au moyen de cet outil, de petits tours de force tels, que cueillir une cabosse mure cachée au milieu d'un paquet de ca- bosses vertes; les ouN^riers, malgré leur habi- leté fantastique, endommagent les arbres re- lativement souvent; mais ils abattent sept fois plus de besogne que les nègres du Came- roun avec leurs serpes à crochet. A la suite du rapport de PRF,uss,la Société « Victoria » a introduit un certain nombre de podaderas dans ses plantations au Cameroun ; quel- qu'un pourrait-il nous dire le résultat pra- tique constaté? Procédé de fabrication des sucreries de Java. Lettre de M. le prof. Krueger. A l'occasion de l'article Rendement de la canne à sucre à Java et aux îles Hawai, inséré dans notre n» 19, nous avons reçu de M. le prof. Krue- ger, auteur du Traité de la canne à sucre, ana- lysé dans notre n" 3, ces quelques lignes que nous aurons l'occasion prochainement de compléter par des documents plus méthodiques et tout d'ac- tualité : « Le terme hollandais « Hoofdzuiker », équivalant aux termes allemands « Haupt- chargée dans des sacs où on la laisse au repos pendant un certain temps; une grande partie de la mélasse se trouve évacuée par filtration naturelle à travers le tissu lâche du sac; le résidu resté dans le sac, est mis dans le commerce sous le nom hollandais de » Zaksuiker », équivalant au « sackzucker» des Allemands. « De ce qui précède, il résulte que la pre- mière qualité (sucre cristallisé) ne saurait en aucune façon être désignée par le terme français « sucre de premier jet », pas plus que dans la circonstance il n'existe de sucre de second jet. En appelant la première qua- lité « sucre en pain » et la seconde qualité « sucre brut en sac ». comme on vous l'avait proposé, vous ne vous feriez pas comprendre davantage des lecteurs familiarisés avec la fabrication à Java. A mon avis, le mieux est d'appeler la première qualité « sucre tur- biné », et la seconde qualité « bas produit ». D"" W. Krueger. Culture de la canne à sucre à grands espacements Le système Francisco de Zayas. (Lettre de M. Alberto Pedroso) Le « Nuevo Pais » des 19, 20, 21 et 22 fé- vrier 1903 publie des détails sur un nouveau système de culture de la canne à sucre inau- guré par le D"" Franscisco de Zayas, médecin très distingué de la Havane, auteur de plu- sieurs ouvrages d'agriculture et ancien Se- crétaire de l'Agriculture de l'île de Cuba. Cet agriculteur a obtenu des rendements extrêmement élevés en plantant les cannes zucker » et « erstes Product », désigne à Java à des distances très supérieures à celles géné- le sucre qu'on obtient par turbinage de la ralement usitées dans le pays. L'expérience, masse cuite. Aujourd'hui la cristallisation reprise par plusieurs propriétaires de l'île, a en mouvement est devenu d'usage général à Java, et on n'y produit plus qu'une seule qualité de sucre par ce procédé; ce sucre titre 96 au polarimxètre. Il n'y a donc qu'un produit marchand unique. La dernière masse cuite, trop impure ou de grain trop donné à tous des résultats excellents, et le « Circulo de Hacendados », société d'agri- culture de la Havane, a décidé d'envoyer une commission spéciale à la sucrerie « Nuestra Senora del Carmen », de M. Pedro Fer- NANDEZ DE Castro, situéc ptès de Jaruco, fin pour qu'on puisse en extraire par turbi- afin de fixer les faits dans un rapport authen- nage du sucre cristallisé marchand, est tique. N'' 21 — Mars ipoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 93 Ci-dessous, quelques détails sur ce genre de culture. M. de Zayas, qui sait le fran- çais, vous communiquera certainement très volontiers tous renseignements complémen- taires que vous pourriez désirer à ce sujet : Il y a 25 ans, M. de Zayas appliqua son idée (plantation à 1 i pieds de distance entre les lignes) dans la sucrerie « Santa Elena » : une parcelle, de 100 cordeles (i cordel = i5 mètre?) de superficie plantée en automne, en 1877, sur une terre cultivée en canne sans interruption depuis plus de 40 ans et jamais fumée, fut coupée en février 1879; elle donna, calculée par caballeria de i3 hectares, 134.409 arrobas de canne (de 25 livres cha- que), le jus titrant 20 % de sucre, avec une pureté égale à 95,23. J'ai comparé avec les nombreuses analyses de cannes publiées par le Département Impérial d'Agriculture des Indes Occidentales; aucune ne signale des résultats pareils. Le champ témoin, limi- trophe, et de tous points pareil, planté à 6 pieds de distance entre les lignes, avait fourni à M. de Zayas à peu près le même poids de cannes, mais celles-ci présentaient une densité de jus inférieure de i degré à celle des cannes plantées à 1 1 pieds. M. Antonio Fernandez de Castro a appli- qué le même système en grand, en plantant 6 caballerias, soit 78 hectares. Le résultat fut si bon que ce propriétaire est décidé à ne plus planter dorénavant qu'à la distance nouvelle. Aujourd'hui, M. Francisco de Zayas plante à 4 varas entre les lignes (soit 3 mètres 28) et à 3 varas (soit 2 mètres 46) de canne à canne dans la ligne. C'est dans ces condi- rions qu'a été faite la plantation de 78 hec- tares de M. Antonio Fernandez de Castro. A. Pedroso. -^&>^^ Préparation et emballage des Dattes. Extrait d'une lettre de M. Ch. Rivièrp:. Nous avons un abonné en Basse-Californie (Mexique); il y exploite l'ixlle. Agave textile dont le caractère botanique et économique a éié discuté dans le n» 2 du « J. d'A. T. » par M. le D'" Webkr, et dans le n" 19 par M. Ch. RivifeRic. Notre abonné voudrait faire en même temps quelqu'autre culture appropriée au climat semi-dé- sertique de la région; il songe au dattier, et nous demande, à ce propos, de !e renseigner sur la manière de préparer et d'emballer les dattes desti- nées aux marchés des pays occidentaux. En eflfet, il faut se garder de confondre les dattes en boîtes, fondantes, que nous mangeons en Eu- rope comme friandise, avec celles dont se nour- rissent une bonne partie de l'année les populations des pays producteurs d'Afrique et d'Asie; une classification économique des dattes a été don- née, d'après l'ouvrage de Schweinfurth, dans notre n" 10. Nous nous sommes empressés detransmettre la question de notre abonné à M. Ch. Rivière, Di- recteur du Jardin d'Essai d'Alger, qui s'est beau- coup occupé du dattier ; voici sa réponse : Pour la datte, il n'y a aucune préparation spéciale : maturité complète sur l'arbre, puis séchage des régimes pendus à l'ombre, en lieu clos si possible. — Les dattes molles ne sont emballées en petites boîtes que quand elles ne sont pas très poisseuses. Les dattes sèches naturellement, qui ne sont pas d'exportation, restent pendues jus- qu'à usage. Les demi-molles, qui servent à la consom- mation locale, sont mises en caisse : ou en enveloppe quelconque, pressées en agglo- méré ayant quelquefois4o centimètrescubes. Pour emballer \a datte d'' exportation, trans- parente, molle et sucrée, il n'y a qu'à se conformer aux usages établis. Pour cela il faut se procurer une boîte du commerce, et l'imiter. Mais il convient de se rappeler que ce n'est pas la préparation qui fait la datte, mais bien la variété culturale. Ch. Rivière. -^^^^^ Dégommage de la Ramie au moyen des fruits du Savonnier Les « Nouvelles » d'Alger rendent compte en ces termes d'une présentation faite récem- ment à la « Société d'Horticulture » de cette ville : « M. le D'' Trabut présente des fibres de ramie décortiquées en vert et traitéespar une décoction bouillante de Sapindus. Les fibres passées dans ce bain paraissent suffisam- ment dégommées. Le Sapindus peut être 94 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 21 —Mars 190? produit à des bas prix en Algérie et ce pro- cemment 5oo sacs de graines de chanvre de cédé de dégonîmage est peu onéreux. » Maurice [Foiircroya gigantea), poiar les se- Les fruits des Sapindiis ou Savonniers, de mer dans l'une de ses entreprises, sise dansle la grosseur d'une^cerise, sont riches en sa- pays de Madioen (Java). Les dites graines ponine; de ce fait, ils sont employés avec auraient été acquises à Aren-Maron, une profit pour le lavage des étoffes de drap et exploitation du pays de Japara(Javaj dontle des lainages. Le genre Sapindus comprend nomestbien familier aux personnes qui ont un certain nombre d'arbres et. d'arbrisseaux, la plupart intertropicaux. Plusieurs sont acclimatés en Algérie. Chanvre de Manille et moissonneuses-lieuses Le Ministère de l'Agriculture de Russie communique à la presse une note, qui est de nature à inquiéter les producteurs de Chanvre de Manille {Musa textilis) et de ses concurrents, tels que le Chanvre de Sisal et les autres fibres d'agaves de haute qualité. Le Département d'Agriculture y est-il dit, s'est préoccupé de la diffusion en Russie des moissonneuses-lieuses. Une enquête ayant démontré que les cultivateurs reculent de- vant le prix élevé de la ficelle en Chanvre de Manille, nécessaire pour le fonctionnement de ces machines, des expériences lurent entreprises, à la Ferme d'Etat de Peso- tchinskoïe, à l'effet de rechercher un suc- cédané moins coûteux. A la suite de ces expériences, le Département est en mesure d'affirmer que le chanvre de Manille peut être parfaitement remplacé par le chanvre indigène. Il parait que l'économie dépasse 5o % . Nous aimerions connaître, sur cette ques- tion, l'avis de M. Max Ringelmann, le savant directeur de la Station d'essais de Machines. Il nous souvient de l'avoir vu faire, il y a une dizaine d'années, des expériences dont la conclusion était plutôt de nature à rassurer les producteurs de fibresblanches exotiques. Une nouvelle entreprise de chanvre Fourcroya, à Java. D'après une information du « Ind, Merc. » du 5 nov. 1902, la Société» Javasche Bosch- suivi, ces dernières années, le mouvement en faveur de la culture des agaves à fibre, à Java. Nous serions curieux de savoir si Aren-Maron vend déjà de la fibre, et en quelle quantité et quel est l'outillage qui y est employé pour la défibration. Extraction mécanique des essences de Citrus. L'usine de Pasadena. Le « Times » de Los Angeles (Californie) annonçait récemment la constitution d'une Société sous la raison « San Gabriel Valley Essential Oil C" », avec usine à Pasadena, destinéeà fabriquerdes essences d'orange, de limon et de citron, par un procédé nouveau, breveté, qui réduit, parait-il, dans une pro- portion très considérable, les frais de main- d'œuvre. Jusqu'ici disait le journal califor- nien, la chèreté de la main-d'œuvre rendait impossible aux Etats-Unis la production d'essence de Citrus en quantités commer- ciales, et c'est l'Italie qui les fournissait. L'usine de Pasadena devait commencer à fonctionner le premier juin 1902, avec un personnel de 5o à 100 ouvriers, que les lan- ceurs de l'entreprise se proposaient d'aug- menter en 1903 jusqu'à 200 ou 3oo. La note du « Times » indiquait comme inventeur du procédé M. Sheehan, de la « Sheehan Fruit Syrup C" » de New- York. Nous avons eu l'idée de lui écrire pour lui demander des détails; il nous a répondu, à la date du 26 juillet 1902, de l'usine de Pa- sadena, que son procédé est appliqué dans cette seule usine, qu'il est gardé secret et que la Compagnie entend être seule à en tirer profit. Dans notre n° 19, nous avons brièvement analysé, d'après un confrère, un travailalle- mand de M. Wuntsch qui contient des dé- Exploitaiie Maatschappij » aurait acheté ré- tails circonstanciés sur l'installation méca- N''2i — Mars iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 95 nique de certaines usines d'essences sici- liennes. Nous avons reçu, depuis, l'original même, très important et bien illustré; nous y reviendrons prochainement. A propos du mode de préparation des conserves d'ananas Nous croyons devoir signaler à nos lec- teurs l'intérêt qu'il y aurait à modifier le mode actuel de fabrication des conserves d'ananas. Celles-ci sont, au moins le plusgé- néralement, faites d'après le procédé Appert. Or l'emploi delà chaleur, sur lequel est basé ce procédé, détruit une propriété précieuse, récemment reconnue, de l'ananas. Celui-ci contient en effet une enzyme (fer- ment soluble) : la bromeline, dont les pro- priétés digestives paraissent être compa- rables à celles de la papaïne. L'extraction de cette enzyme n'est pas à conseiller au point de vue commercial, celle delà papaïne (ex- traite du Carica papaya) n'étant déjà pas très lucrative. Mais il convient au moins de la conserver le plus possible, et, pour ce faire, il seraitbon de substituer au procédé Appert, qui détruit cette enzyme, un autre mode de conservation. L'emploi de solutions sucrées alcoolisées parait ici tout indiqué. Avant d'aller plus loin, nous serions heureux de savoir ce que pensent les fabricants intéressés au sujet de la possibilité pratique de cette modification a apporter à leur industrie. H. Neuville. Dispersion et usages de l'Acrocomia sclerocarpa. D'après Semler. Dans notre n" 19, nous avons publié un article illustré de M. F. Main concernant une machine de fabrication nord-américaine, qui sert, paraît-il, au Paraguay, à casser des noix dWcrocomia sclero- carpa. Voici quelques détails sur ce palmier; nous les empruntons à Skmler, Die Tropische Agrikultur (2e édit.): « Ce palmier, appelé Macahuba, Macoja, Macoya, Mucuja, pousse en abondance à la Jamaïque, à la Trinité, dans les îles avoisi- nantes, et sur la côteorientale de l'Amérique du Sud jusqu'à Rio-de-Janeiro, Il joue par- tout un rôle important dans la vie des indi- gènes, à cause de l'huile qu'on retire de ses fruits. « L'arbre mesure de 6 à 1 2 mètres de haut ; le tronc est épaissi à la base et couronné d'élégantes feuilles vertes, de 3 à 3 mètres de longueur, terminées par des piquants. Les fruits, d'un vert olive, ont la grosseur d'un abricot(i); ils renferment un noyau très dur. Ces noyaux peuvent acquérir un beau poli, et comme tels, sont travaillés par les indigènes à titre de parure. <( L'amande contient une huile que l'on extrait en faisant d'abord chaufter la noix, puis en la broyant dans un moulin. « On mélange alors lesamandes au quart de leur poids d'eau bouillante, et on presse le mélange introduit dans des sacs. On filtre l'huile ainsi extraite, qui a la consistance du beurre, une belle couleur jaune d'or, une odeur de violette et un goût douceâtre. « Elle est employée comme huile de table. Soigneusement épurée, elle peut servir pour la fabrication des pommades de toilette. En vase clos, elle se conserve longtemps ; exposée à l'air, elle perd rapidement sa belle couleur et son arôme agréable. » Le cheval et l'âne à Madagascar. — Charles Roux et Tatin : Le cheval et Vdne dans le Betsileo. In-S-^. Env. 3o pages. Nombreuses illustrations. In « Revue de Madagascar », octobre 1902. Etude sur la Ferme hippique de Tlboaka, organisée (il y a 2 ans) et dirigée par les auteurs; accompagnée de renseignements généraux sur l'élevage dans la région. Nous espérons revenir encore sur ce très intéres- sant document. Bornons-nous, pour aujour- d'hui, à retenir la conclusion : L'ostéomalacie, due au manque de phos- phates calcaires dans )e sol ou à tout autre cause encore à déterminer, a fait son appa- rition a la Ferme hippique; les auteurs en (i) Abricots bien petits. Voyez la description des noil dans le n" i9 du K J. d'A. T. ». — N.dela Rio. q6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 21— Mars 1903 déduisent qu'il faut renoncer à introduire à Madagascar comme cela a été tait jusqu'ici, des chevaux arabeset tarbesde grande taille. Cependant, il existe une race indigène et ses qualités sont indiscutables; malheureuse- ment les juments sont rares et presque toutes groupées autour de Tananarive où les pâturages sont pauvres et Télevage en grand impossible. Pour les essais d'intro- duction futurs, les auteurs recommandent les chevaux abyssins (il y en a déjà trois à la Ferme), ceux de l'Inde, également déjà bien connus dans l'île, enfin les poneys austra- liens et, peut être encore, les chevaux de Camargue, bien connus dans le sud de la France. rées par des mulets. Le travail est fait à la tâche : L'attelage et la houe Planet sont mis à la disposition du travailleur, qui est payé tant par mille plants qu'il est obligé de main- tenir propres de septembre à mai (époque de la récolte), mais l'entretien des animaux et de la machine est à ma charge. On peut esti- mer que chaque ouvrier travaille en moyenne de 800 à 1,000 plants par journée (soit I hect. 44 à I hect. 80). « En plus de la culture des caféiers, j'ai encore 200 hectares occupés par la canne à sucre ; ce sont des terres très grasses sur lesquelles j'emploie les extirpateurs Bajac. « Il nous faudrait avoir deux ou trois ma- chines assez puissantes, pouvant chacune Pour les ânes, disent-ils, le problème est tirer soit une charrue à deux raies, soit deux résolu : leur acclimatement se fait sans diffi- culté ; il n'y a plus qu'à familiariser le Mal- gache avec leur emploi . Culture mécanique du café au Brésil Le Domaine de Santa-Rita. Le «Journal d'Agriculture pratique», toujours si bien documenté pour ce qui a trait au travail du sol, a publié récemment (i5 janvier igoS) une cor- respondance très intéressante entre le D^-Emanuel GuiMARAES d'Azevedo, propriétaire brésilien, qui cultivateurs Planet, soit enfin un rouleau Croskill. Il serait à désirer qu'on put em- ployer un système analogue au tracteur auto- mobile,afin de n'avoirpas besoin d'animaux. « Nous ne pouvons pas songer a utiliser des machines à vapeur, car il y aurait trop de difficultés pour aller chercher continuel- lement l'eau très loin; puis la houille nous revient ici de 90 à 1 10 francs la tonne, alors que le bois ne coûte rien que la peine de le ramasser, mais les transports en sont très cultive le café et la canne à l'Estaçao Santa-Rita, difficiles. L'alcool que nous avons, prove- et M. Max Ringelmann, Directeur de la Station d'essais des Machines agricoles. xM. d'Azevedo pose une question qu'ont rencontrée bien des planteurs tropicaux, et M. Ringelmann y répond avec la haute compétence qui lui appartient. Nous reproduisons ci-après le texte de la lettre de M. d'Azevedo, en la faisant suivre d'un aperçu de la réponse-consultation de M. Ringelmann : « Mes caféiers sont plantés à un écarte- nant de la distillation des mélasses de la su- crerie, est vendu 85 fr. le tonneau de 5oo li- tres à 36 degrés, et 90 fr. à 40 degrés. Enfin le pétrole coûte, rendu à l'exploitation, (se- lon le change), aux environs de 12 fr. le bi- don de 20 litres, soit o fr. 60 le litre ». M. Ringelmann propose deux solutions: 1° Emploi de l'électricité, au moyen d'une ment moyen de 18 palmes (la palme valant station centrale génératrice, établie en un o™.22, celareprésenteunécarternentde4"\23 point où l'approvisionnement en combus- et 555 plants à l'hectarel. Les deux tiers de tible serait facile, et de treuils récep- mes 1,200 hectares ne peuvent pas être cul- teurs fixes, (hâlant les machines), ou de tives par les attelages et les machines, soit tracteurs automobiles àaccumulateurs, (les par suite de la pente du sol des coteaux, soit remorquant). a cause de la grande taille des arbres ou de 2" Emploi de tracteurs automobiles ac- la présence des souches de l'ancienne forêt qui n'ont pas encore eu le temps de se dé- composer. « Actuellement j'emploie 27 houes Pla- net; chaque houe est attelée d'un bœuf (race bâterde, sans cornes); quelques-unessont ti- tionnés par des moteurs à explosion. Selon que le titre de l'alcool disponible est exprimé en degrés Cartier ou centésimaux, le prix de revient variant de o fr. 17a o fr. 405, le mo- teur à adopter devra être à alcool ou à es- sence minérale. Nouv. Imo. Ed. Lasnier. Direct. 3j rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. Boivin. No 2r— Mars 190^ JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE V. Vermorel o ^--^^^^^^ Villefranche (Rhône; Exposition Universelle de igoo : Deux Grands Pris PulYérisateurs & Soufreuses XV Supérioritépartout reconnue Appareils à Bât et à Traction ToRPiLie I APPAREILS ïïrLMR POUR la Destruction des Ennemis des Plantes cultivées Pals injecteurs. — Lampes ù Papillons Produits anticryptogramiques et insecticides ÉCRIRE POUR CATALOGUES ET RENSEIGNEMENTS ♦♦*♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦•♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦«♦ CAOUTCHOUC MANUFACTURÉ MICHELIN &r CLERMONT-FERRAND i SCMLOESING Frères et C'^ t IMARSEILLE En écrivant, 7nentioiiJte; ce Journal ; i ♦<-• Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS A .MICHELIN, i05, Bour Péreire, XïlP La Maison , Michelin achète par an plus de 300.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. ♦♦♦♦♦♦♦♦•♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ En écrivant, mentionne'^ le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON A C® N^ 9, New Broad Street, N"* 9 — JLONnON, E C Adresse téîégraphiQue : PULPER-LONDON (Cody en usage : A.B.C) MACHINES FOUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toates sortes ■iDiffi^flà^z le Catalogue gérjéral Iu;cu?use nient inusiré> En écrivant, mentionnei le Journal d' Agriculture Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 21 — Mars 1903 Hubert BceKen -s. C%i. à DÛREN MACHINES PODR RECOLTES TROPICALES td Province Rhénane (ALLEMAGNE) RÂPE A MANIOC Défibreuses automatiques à Travail continu SPÉCIALITÉ DE DÉCORTIOllEllRS brevet BŒKEN pour Chanvre de Sisal (JJgave rigida), de Maurice (Fourcroya), de Manille (Bananiers), Sansevières, Feuilles d'Jlnanas, f^amie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture. Extrait du Procès-verbal rédigé le 16 octobre 1901, par M. le professeur Ringelrnann, directeur de la Station : « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu» travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de Talimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes: «... La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». pour Manioc (Gassave), Arrovrroot et autres racines farineuses RAPES MÉCANIQUES Séchoîrs ' - Presses d^ErnbalIa^e Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i'"^ qualité Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale B a a u n n » B B B B B 3* Année NO 22 3o Avril iqo3 JOURNAL D'AGRIGOLTURE TROPICALE {AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR J. VILBOUCHEVITCH CCr :>î^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGÈRES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE -»•♦- Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Naméro: 2 francs I AçoREs, Canaries, Madère Cap- Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinif Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines Océanie çvT- Principaux Collaborateurs ■-Co MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée), BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), D-- BONAVIA (Worthing), CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique occidentale), CIBOT (Rio-Beni), A. COUTURIER (Paris), CUVILLIER (Paris), DAMMER (Berlin), DULIEN (Ile Sainte Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), R.-F. FRASER (Inde anglaise). GODEFROY-LEBEUF (Paris), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris). P. DES GROTTES (Nossi-Bé), R. GUÉRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), M.-W. HAFFKINE (Bombay), HAMEL SMITH (Lon- dres), L.HAUTEFEUILLE (Indo-Chine), HECHT FRÈRES &Ci«(Paris), HILGARD(Californie),HOLL- RUNG (Halle-s-Saale), G A. HURI (Egypte), GUSTAVE JOB (Paris), JUDGE, KARPELÈS (Cal- cutta), KOSCHNY(Costa-Rica), D^LAVERAN (Paris), HENRI LECOMTE (Paris), i E TESTU (Daho- mey), LOCKHART (île Dominique), D"- LOPEZ Y PARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad), G. MAZE & Cie(Le Havre), DE MEDEIROS (Rio-de-Janeiro), MONTEIRO DE MENDONÇA (île San-Thomé), MOSSERI (Le Caire), ALMADA NEGREIROS (Paris), NEUVILLE (Paris), HOWARD NEWPORT (Qeensland), G. NIEDERLEIN (îles Philippines), PARIS (Saigon), PASZKIÉWICZ (Parana), PEDROZO (Cuba), PERRUCHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica), POBÉGUIN (Côte d'Ivoire), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SADEBECK (Cassel), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexi- co), SERRE (Shanghaï), P. DESORNAY (île Maurice), STUBBS (Ni>« Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), Dr TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie), DEVILLÉLE (la Réunion), D-" WEBER (Paris), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants accidentels. Rédaction 10, rue Delamhre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à ii h. 1/2. 37, rue St-La^are, à I'Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 259-74. Lés abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delamhre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokinôo). — à Berlin, chez R. Friedlaender & Sohn (N. W. — Karlstrasse, 11). —à Brème, chez E. ton Ma- sars (Petristrasse, 6).— à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Putterie). — à Hambourg, chezC. Boysen (Heuberg, 9) — à la Havane, Wilson's International Book-Store (Obispo, 41).— à Lis- bonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada). — à Londres, chez Wm. Dawson & Sons, Cannon House, Bream's Buildings, E. C. — à Managua, chez Carlos Heuberger. — à, l'île Maurice, chez Henri Adam (Port-Louis), —à Mexico, chez la V" Bouret (14, Cinco de Mayo).— à New- York, chez G.-E. Stecbert (9, East i6-th Street). — à San Salvador, chez Italo Durante y Cia. — à, la Trinidad, chez D. -A. Majani, planteur (Port-of-Spain). — à Turin, Rome et Milan, chez M M. Bocca frères. Ainsi qu'en général che\ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste Adresser toute la Correspondance : 10, rue Belamtoe, Paris-14 II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 22 —Avril 1903 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT A. 60DEFR0Y LEBEUF Membre du Conseil de perfectionnement des Jardins coloniaux 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée : Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demerara. de rOgooué. du Sénégal. de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de l'Equateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii, — Kirkii. — Watsoniana. Castilioa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyagent beaucoup mieux et plus économiquement à rétat de graines germées qui coûtent beaucoup moijis cher que les plants; nous enga- geons vivement nos clients à nous transmettre leurs ordres d V avance, de façon à nous permettre défaire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBEUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles L Envoi franco des catalogues et brochures explicatives En écrivant, mentionne!^ le Journal d'Agriculture Tropicale 3= Année N°22. 3o Avril iqoS Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire OARDBôi Pages ETUDES ET DOSSIERS. 'G. LE TESTU : Multiplication de la liane àcaoutchouc,Landolphia owariensis. 99 CH. DU VAL : Yerba Mate 102 VAN DER PLOEG : Fibres de bananiers (L'expérience de Ponowareng) io3 T. BARRACLOUGH : Machines pour débi- ter l'amande de coco fraîche. (Av. 2 fig,). io5 E. MAINE : Le pêcher au Sénégal .... 106 CH.JUDGE: Thés de l'Inde et de Ceylan (Informations variées) 108 P. CIBOT : L'exploitation du caoutchouc [Hevea] sur le Rio-Marcapata. (Analyse du livre de M. A. Plane : Le Pérou). . . 110 Ramie(Sa culture en Chine. — Sa voracité. — • Informations variées), m Beurre de coco. (Détails sur le fonctionne- ment des usines de Marseille, de Singa- pore, de Pondichéry) 114 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & Cie : Bulletin men- ' suel du caoutchouc 116 J. KARPELÈS : Situation de l'indigo. . . 117 TABEL : Le tabac à Deli, iqoi-1902. . . 119 A, PEDROSO : Le tabac à Cuba, 1902. . 120 Les Cafés dits de Moka. (D'après diverses sources) 120 Pages ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc). 5« Congrès international de chimie appli- quée 124 P. DES GROTTES : Canne à sucre. (Ren- dements. Moissonneuses mécaniques, etc. ) 124 La composition chimique des terres de rizières de la Cochinchine (Notice sur le travail de M. Morange) laS CH. RIVIÈRE : le bananier nain du Gua- temala et celui de Chine 126 C. PEDROSO : Vin d'ananas (échecs des fabricants installés à Cuba) 126 JOHN GORDON & Co. : Séchoirs à cacao (Comment on évite le contact des fèves avec le fer) 127 Le Café au Tonkin (Conditions de réussite). 127 F. MAIN : Récolte mécanique du coton (La machine de Campbell) 127 P. DES GROTTES : Le citronnier de Mont- serrat à Madagascar i 28 Les facteurs de la production du caout- chouc. (Le cas des Mascarenhasia de Buitenzorg) 128 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques, 355-372, sur papier bleu VIII et XI FIGURES Machines pour débiter l'amande de coco fraîche. 'FIG. 6 :Le « stripp-cutter» de Barraclough. — FIG. 7 : La x shredding-machine « de Barraclough. 98 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^' 22 — Avril 1903 LES r M 1901-1902 du Journal d'Agricultiwe Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i'"' année 1901-1902 (comprenant les n"'de i à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n°-' I, 3, 5,6,7,8, 10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous nevendonsplus de numéros isolés de l'année 1901 etdu i'^'" semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n«'^ 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Jou7'nal d' Agriculture Tropicale I Mois 3 Mois i An i/i p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p.... 15 » 40 » 125» 1/8 p.... 10 » 30 » 90 » Il n'est fait aucune réduction sur ces prix Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ : C'^ des Messageries Maritimes C'^ Générale Transatlantique C'^ Maritime Belge du Congo £"^ Rotterdamsche Lloyd. Édition Challamel : [es Plantes à Goutchouc ET LEUFt CULTUFiE Par O. "WARBURG, Professeur à TUniversité de Berlin, Directeur du Tropenpfian^er Traduction annotée et mise' à jour par J. VILBOUCHEVITGH ln-8^ — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes- à M. Vilbouchevitch, 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pèse 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. No 22- 3o Avril iqoB Journal d'Agriculture Tropicale Multiplication de la Liane à caoutchouc Landolphia owariensis Par M. G. Le Testu. Appelé par nos fonctions d'agent de cul- ture de la Compagnie «L'Ouémé-Dahomey » à nous occuper de la multiplication des plantes à caoutchouc, nous nous sommes trouvé en face de sérieuses difficultés. De ces difficultés et de la manière dont nous proposons de les résoudre, nous voulons en- tretenir les lecteurs du « Journal d'Agricul- ture Tropicale ». C'est le Landolphia owa- riensis Pal. de Beauv. qui a surtout attiré notre attention par l'excellence de son pro- duit, l'un des meilleurs, sans conteste, par- mi Tes caoutchoucs d'Afrique. C'est de cette liane que nous nous occuperons ici. Nos échantillons de cette plante ont été déter- minés par M. Henri Hua, sous-directeur dû laboratoire de botanique systématique au Muséum. Qu'il veuille bien recevoir nos remerciements pour la grande obligeance qu'il nous a montrée. Inefficacité des semis. — La méthode naturelle de multiplication des Landolphia est le semis. Il nous a été fort difficile de nous procu- rer sur place des graines de Landolphia owariensis et je ne doute pas que beaucoup de colons n'aient à en dire autant. Ou bien l'on connaît soi-même assez mal la plante pour ne pouvoir la distinguer avec certitude des espèces voisines, très sembla- bles, mais sans valeur économique, telle que le L.Jlorida auquel nous l'avons tou- jours trouvée associée. Il faut alors s'en rapporter aux indigènes ; la plupart du temps, ceux-ci n'hésiteront pas à apporter aussi bien la bonne que les mauvaises -espèces. D'ailleurs, si les graines sont dl'- pouillées de leur péricarpe, autrement dit — si elles ne sont pas présentées dans le fruit même, nous estimons qu'il est difficile, sinon impossible de les différencier. Ou bien, il est rare de trouver à proxi- mité du lieu d'habitation une liane en fruits, et c'est presque toujours le cas aux environs des villages. En outre de ces difficultés, nous devons avouer que, sur plusieurs centaines de graines récoltées et semées par nous-mêmes aucune n'a germé. Est-ce parce que nous les avons semées trop fraîches ? L'embryon (germe) était-il attaqué par quelqu'une des nombreuses lar- ves qui vivent très souvent dans la pulpe du fruit? Cette pulpe avait-elle subi une fermentation qui, même légère, avait pu endommager l'embryon ? Enfin, est-ce à la saison qu'il faut s'en prendre de cet échec? Autant d'hypothèses, entre lesquelles nous n'avons aucune raison de choisir, faute de preuves. D'autre part, des graines de la mauvaise liane L. florid'a, recueillies et semées dans les mêmes conditions germaient parfaite- ment ; et les larves étaient aussi abondantes dans la pulpe des fruits, sinon même davan- tage. Nous devons signaler un fait que nous avons observé dans la région où nous nous trouvions, c'est la rareté excessive des ger- minations naturelles des graines deL. owa- riensis, au pied de la plante-mère, rareté si grande que nous n'en avons observé qu'une seule fois. Ya-t-il une relation à établir entre 100 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N<' 22 — Avril 190? ce fait et l'insuccès de nos semis ? Nous l'ignorons. Toutes ces raisons nous ont empêché de multiplier la liane par ce procédé, et nous insisterons d'autant moins que, en le suppo- sant pratique et facile dans une région, il ne présenterait sans doute rien de particulier. Bouturage. — C'est au bouturage que nous nous sommes adressé d'abord. En attendant, les châssisque nous n'avions pas, nous avons tenté, par acquit de cons- cience, le bouturage à l'air libre. Nous n'avons obtenu aucun résultat; quelques précautions que nous ayons prises, les ra- meaux se sont toujours rapidement dessé- chés. Nous avons donc opéré à l'étouffée. Nous choisissions des pousses légèrement lignifiées, à feuilles bien vertes, c'est-à- dire, ayant perdu la couleur rouge, puis jaunâtre qui caractérise les extrémités très jeunes dans cette espèce. Deux paires de feuilles sont suffisantes; encore, coupions- nous la moitié de chaque feuille pour dimi- nuer l"évaporation. Dans un châssis de 2 m. à 2 m. 3o, nous ne mettions pas plus de 400 boutures et nous estimons qu'il est mauvais d'en mettre idavantage. En effet, dans l'humidité chaude du châssis, les parasites végétaux et ani- maux, et, parmi ces derniers, une cochenille, se développent facilement, des châssis trop chargés augmentent les risques en propor- tion. Les châssis étaient couverts de feuilles de palmiers, pour les protéger du soleil et les boutures bassinées matin et soir. Malgré le soin que nous apportions à ces opérations, nous n'avons pas eu des enraci- nements aussi rapides que l'indique M. Go- defroy-Lebeuf dans sa notice : Les Caout- chouquiej's lianes. Il s'en fallait que les boutures fussent enracinées au bout d'un mois et surtout, qu'elles le fussent toutes. La plus grande rapidité d'enracinement que nous ayons constatée a été de 3/ jours; nous n'avons eu un résultat aussi rapide que deux fois : encore, ne s'agissait-il dans un cas que de 10 % des boutures considérées; dans l'autre, seulement même de 4 % . Voici d'ailleurs les chiffres qne nous avons notés sur 6 lots comprenantau total 820 bou- tures. Tableau 1 : Boutiit âge H 0 K û NOMBRE DEPUIS DE JOURS ÉCOULÉS ^A MISE SOUS CHASSIS : ^7 •^ jusqu'à l'apparition du bourrelet. jusqu'à la plantation des premières boutures re- prises. jusqu'à la plantation des dernières boutures re- prises. as 0/0 I 4 41 m 70 IV 7 37 104 84 VI 1-2 37 95 66 X — 67 «1 65 XIII r / 51 75 45 XVIII 44 84 98 Nousne voulons pas tirerdece tableau une moyenne, et dire en tant de temps, on peut espérer tant % de reprise. Il y a en effet ua facteur important à considérer, c'est la sai- son à laquelle les boutures ont été prélevées et mises sous châssis. Nous nous contente- rons de signaler les n°' IV et XVIII d'une part, qui sont des maxima, et le n" XIII d'autre part, qui représente un minimum très net. Nous reviendrons là-dessus à la fin de cette note. Marcottage. — Concurremment avec le bouturage, nous avons essayé le marcottage. Tantôt nous y soumettions des rameaux bien lignifiés, d'un centimètre environ de diamètre, tantôt, nous choisissions des pousses semblables à celles dont nous fai- sions les boutures. Les résultats ont été très variables sui- vant la méthode suivie pour forcer le rameau à former des racines. Les meurtrissures lé- gères, l'incision annulaire même ne nous ont donné aucun résultat ; le bourrelet se formait presque toujours très abondant, jus- qu'à atteindre le double du diamètre du ra- meau, mais la plaie se cicatrisait sans pro- duire de racines. De plus il était difficile de maintenir enterrés les rameaux d'un certain diamètre. Nous avons été amenés ainsi à ne prendre que les rameaux jeunes, analogues à ceux choisis comme boutures (v. plus haut) et à y pratiquer une fente longitudinale, de la longueur de l'entre-nœud ou un pe^^ No 22 — Avril iqoS JOURNAL D^AGRIGULTURE TROPICALE ICI moins longue. Les rameaux tenaient bien en terre, le bourrelet se formait abondant, se couvrait plus ou moins de racines, et au bout d'un mois ou six semaines une grande partie des marcottes pouvait être sevrée et mise en pépinière. Mais qu'il survint quelques jours de sécheresse avant le sevrage, les jeunes racines se desséchaient. Nous avons alors choisi un procédé inter- médiaire entre le bouturage et le marcottage. Dès l'apparition des racines, lorsqu'elles n'avaient que un ou deux centimètres, nous séparions les marcottes du pied-mère et les mettions sous châssis. Elles végétaient alors comme des boutures. Voici les résultats obtenus sur 7 lots com- prenant plus de 600 marcottes. Tableau II : Marcottage ■Jj • NOM BRI DK JOURS V COULÉS de la mise a 0 du de la mise- X i marcottage sous châssis à la plantation sous châssis à la plantation ^ ? Q des premières des dernières K » mise sous marcottes marcottes >: châssis. reprises. reprises. 00' III 16 /iO V — 20 58 100 VII 19 21 5^1 92 VIII 25 17 47 91 XI 2î! 26 3\ 100 XII 21 30 110 71 XIV 10 41 112 95 XV 36 22 69 88 Nous avons donc obtenu ainsi d'une part une proportion de réussite beaucoup plus élevée et plus régulière, et une plus grande rapidité dans l'opération. De la saison à choisir. — On peut toute l'année multiplier le L. oivariensis par bou- tures ou marcottes, et les résultats que nous avons indiqués portent sur tous les mois. Cependant, il ressort de nos observations que l'époque à préférer est celle où la plante végète le mieux lorsqu'elle pousse librement, c'est-à-dire, au commencement ou au cours de la saison des pluies. Ainsi, dans le Tableau I (Bouturage), le lot n" XVIII a été fait le i5 février, peu de temps avant les premières pluies qui sur= viennent à l'époque de l'équinoxe, le lot n" I V, au courant de la saison pluvieuse. Ce sont eux qui montrent la plus forte réussite, 84 % et 98 % . Le lot n'' XIII au contraire, a été fait fin octobre, à la fin de la végétation de la liane, peu de temps avant le début de la saison sèche; il ne nous a donné que45 % de réussite. De même dans le Tableau II (Marcottage), les lots n°' XII et XIV ont exigé deux fois plus de temps que les autres pour donner un enracinement suffisant et la réussite a été très faible pour l'un d'eux : 71 % . Tandis que le n° V et le n" XI faits en pleine saison des pluies, nousont donné, en deux mois, 100 % de réussite. Cependant, les conditions, où boutures et marcottes se trouvaient dans les châssis, étaient sensiblement les mêmes en toute sai- son et d'ailleurs, le bourrelet se formait tou- jours. Mais, en dehors des époques de végéta- tion, il se bornait souvent à augmenter, jus- qu'à atteindredeuxettrois fois le diamètre du rameau, sans émettre de racines; finale- ment, la base de la bouture ou de la marcotte noircissait et les feuilles tombaient. Il estincontestable que les marcottes telles que nous les traitions, subissaient incompa- rablement moins que les boutures l'influence de la saison. Tels sont les résultats de nos observations sur la multiplication du L. owariensis. Nous nous en voudrions de taire le nom de M. Paul Puy, ancien élève de l'Ecole d'hor- ticulture Lenôtre, qui nous aida à recueillir ces observations. Une bonne partie du mé- rite de cette note lui revient. Qu'il veuille bien en recevoir ici nos meilleurs remercie- ments. Georges Le Testu, Inaénieur-Asronome. i02 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 22 — Avril 1903 YERBA MATE Historique. — Bibliographie française. — Qualités. — Statistique. — Situation commerciale en France. — Conditions de culture aux colonies. Lettre de M. Ch. du Val Dans votre numéro du 3i Janvier dernier, je lis une note sur le maté, extraite d'un do- cument allemand. Permettez-moi d'y ré- pondre. En évaluant à 6.348.242 kilogrammes la production du maté au Paraguay, l'auteur de la note en question commet une erreur grave, car aux 3.463.593 kilos que vend V Indiistrial Paraguaya, marque : Crui de Malta^ il convient d'ajouter la production, 4 millions de kilos au moins, de la société Larangeira, marque: T. L.; celles de MM. Boëtner, Gautier et Cie, marque El Yerba- tero, dont l'usine est de fondation récente, et enfin celle d'une vingtaine au moins de fa- bricants d'une importance plus ou moins grande. Donc, les usines à maté du Paraguay jettent par an sur le marché sud-américain, non pas 6 millions, mais plus de 20 millions de kilogrammes de maté, ou plutôt de Yerba Mate, pour lui restituer son véritable nom. Mais qu'il me soit permis de dire que la production du Paraguay, sans parler de celle des Missions Argentines, n'est rien en comparaison avec celle des provinces brési- liennes de Sainte-Catherine, de Matto Grosso €t du Parana. La ville de Curytiba, capitale de ce dernier Etat, compte, à elle seule, près de 20 usines à maté, dont deux, appartenant à MM. David Carneiro & C'", fournissent, bon an mal an, 5 millions de kilogrammes au moins d'excellent maté qui peut riva- liser avec les meilleures sortes du Paraguay ; il leur est même supérieur à certains points devue, ainsi que mel'ont prouvé les diverses analyses chimiques que j'ai faites ou fait faire. Il y a deux alcaloïdes dans les feuilles de maté : la matéine et la caféine; l'action de la première a lieu directement sur les mus- cles, sans produire d'excitation cérébrale. Les feuilles de maté, réduites en poudre et préparées par infusion dans un filtre à café ordinaire, donnent un liquide alimentaire égal, sinon supérieur, au café. D'autre part, après avoir subi une torréfaction spéciale, bourrées soit dans une pipe, soit dans un tube en papier, elles sont appelées à rendre un véritable service aux personnes aux- quelles les médecins défendront l'usage de la plante à Nicot et suscitent, par cela même, l'attention des hygiénistes. C'est un Français, l'illustre Auguste Saint-Hilaire, qui, au commencement du xix'' siècle, a classé le premier VIlex pa- ragiiensis, ou paraguariensis comme l'ont orthographié quelques botanistes, d'après les données d'AiMÉ Bonpland, compagnon et ami de Humboldt; c'est Angel Marvaud, professeur au Val-de-Grâee, qui, en 1859, dans son livre Les Aliments d'épargne, appela le premier l'attention du public sur le maté; c'est le D^ Demersay qui, en 1867, fit figurer la Yerba à l'Exposition Univer- selle de Paris; c'est M. Charles Barbier qui, de concert avec votre serviteur, la pré- senta à celles de 1878 et de 89;c'est le D'' Louis CouTY qui, en 1881, publia, dans la « Revue Scientifique » (numéro du 9 juillet), un tra- vail très curieux sur le produit; c'est M. le D' Doublet qui, en i885, soutint, devant la Faculté de médecine de Paris, une thèse re- marquable; enfin, ce sont encore des Fran- çais, MM.j Martin de Moussy, Dujardin- Beaumetz, Epery, de Bourgade La Dardye, HoGGY, Macquaire, E. Monin, a. Moreau de Tours, Nicklès, O'Followell, Roux, Henry Thomas, etc. . ., qui, depuis 20 ans, ont proclamé, dans leurs ouvrages, les vertus de la Yerba mate et m'ont puissamment aidé (ainsid'ailleurs que la presse française) dans cette tâche ingrate et peu lucrative de vul- garisateur du maté dans notre pays. Nous pouvons réclamer hardiment pour N" 22 — Avril igoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE loJ la France Thonneur d'avoir fait connaître le Pour revenir à la lenteur des progrès de maté à l'Europe. la vulgarisation, lenteur constatée par l'au- L'auteur de la note allemande, rappelée teur allemand, je me permettrai de lui faire au début de cette lettre, semble s'étonner observer que la pomme de terre a mis des que les essais faits jusqu'à ce jour pour in- années et des années à se faire connaître ; que troduire le maté dans le commerce européen le café, introduit pourtant sous Louis XIV, n'aient pas grandement réussi, et il attribue était pour ainsi dire inconnu, il y a 60 ans, le fait à la manière dont le produit est pré- dans nos campagnes, et que le thé com- parédans les pays d'origine; c'est encore une mence à peine à entrer dans l'alimentation erreur de sa part. Quant à penser que le française. Il n'y a donc rien d'extraordinaire maté de fabrication perfectionnée (?), qui à ce que le maté subisse le même sort ; mais peut s'employer soi-disant comme le thé de son heure viendra, car le maté est le roi des Chine, résoudra la question de l'entrée du aliments d'épargne^ le réparateur par excel- maté dans la consommation journalière des lence des forces humaines. L'arrivée delà Européens, vous me permettrez de ne pas noix de kola a retardé son essor, mais il ne en croire un mot. D'abord : 1'^' la feuille de sortira pas moins vainqueur de la lutte. maté étant coriace ne peut pas être traitée Pour clore cette lettre, déjà trop longue, comme celle du thé ; 2" il n'y a pas de pro- permettez-moi de dire que les essais de cédés allemands spéciaux, et depuis des plantation d'ilex maté en Afrique, projetés années et sans attendre les Allemands, les par les Allemands, sont appelés à un véri- Brésiliensfournissent sept sortes (BENEFicios, table fiasco ; qu'il en serait de même pour comme ils les appellent) de maté : la feuille nous en Algérie, d'après les essais faits à entière, très rare dans le commerce; la feuille Badaoura par feu M. Nicolas, Inspecteur de concassée gros; la feuille concassée menu; l'Agriculture pour la province de Constan- la poudre avec brindilles ; la poudre fine ; les tine ; ainsi qu'en Nouvelle-Calédonie, à TALLiNHOs OU pétiolcs ; le maté noir, grillé Tahiti et au Congo. Seuls, les hauts plateaux sur plaques de tôle. Ce dernier mode de de Madagascar me sembleraient propices à fabrication enlève, selon moi, au maté son des essais d'acclimatation: mais il faut bien arôme spécial et certaines qualités hygié- s'imprégner de cette idée que le maté est niques ; on devra donc y renoncer un jour ou longà pousser; la première récolte de feuilles l'autre. ne pourra pas avoir lieu avanit de longues Pour ce qui est de l'usine allemande éta- années, hlie, depuis quelques années, dans l'Etat de De plus, on devra s'abstenir de planter des Sainte-Catherine, je puis affirmer qu'on en a variétés à grandes feuilles, mal choisi l'emplacement, ceci pour des rai- C'est à l'Etat qu'il incorribe de faire des sons que je me garderai bien d'indiquer ici, essais de plantation qu'un particulier ne car je conserve toujours l'espoir de voir se saurait se permettre, car seuls nos petits- réaliser un jour le rêve que j'avais formé en enfants pourront voir les résultats et nous 1879, longtemps, vous le voyez, avant les sauront gré, peut-être, de leur avoir donné Germains, de fonder, en Amérique du Sud, cet arbre si précieux, une usine modèle française, telle que la vou- Agréez, etc. lait Aimé Bonpland. Charles du Val 17, rue de Maubeuge, Paris. Fibres de Bananiers Bananiers comestibles et Bananiers abaca. — Débouchés et cotes des produits de Ponowareng (Java). Communication de M. Van der Ploeg. Rappel. — Nous avons reçu de M. Van copieux échantillons de fibres provenant dé DEji Ploeg une lettre, accompagnée de Ponowareng iPekalongan, Java), propriété 104 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N" 22 — Avril 1908 qui comprend cinq cents hectares de bana- tation de Ponowareng, communiqués par notre ami E. Baillaud, qui avait bien voulu se charger d'interviewer M. Vander Ploeg à La Haye; que, d'autre part, dans notre nu- méro 14, nous avons exposé la difficulté d'ordre technique (noircissement de la fibre) à laquelle se sont heurtés jusqu'ici, aux Phi- lippines, les inventeurs de machines pour défibration directe de l'abaca, La farine de banane a fait dans ce Journal, l'objet d'une série d'études que nos lecteurs ont certaine- ment encore présentes à l'esprit. — La Réd. niers comestibles et d'abaca. Les bananiers comestibles de Ponowareng appartiennent auxdeux variétés « pisang radjah » et « pisang soeh )) ; leur fibre, quoique de bonne qua- lité, est bien moins belle d'aspect que celle de l'abaca (bananier textile à fruit sec, chanvre de Manille, Musa textilis). parfaite- ment blanche, souple et très lustrée. Il existe bien peu d'exploitations d'abaca en dehors des îles Philippines ; déjà à ce titre, le cas de M. Van der Ploeg mérite la plus grande attention. Mais ce qui le rend encore particulièrement intéressant, c'est le procédé de défibration imposé par les cir- constances. Celle-ci se fait en deux temps : On commence par décortiquer grossière- ment sur place, à l'aide du fameux outil philippin (qui revient à 2 florins pièce) ; on se débarrasse ainsi, dans la plantation même, de 5o % de la pulpe (parenchyme des bota- nistes). Les lanières obtenues sont mises à sécher ; après dessiccation, elles sont trans- portées à l'usine centrale, munie de machi- nes Lehmann et Van der Ploeg-Boeken et où a lieu enfin la défibration proprement dite. L'exploitation en grand de la fibre de bananiers comestibles, est chose encore plus rare. Certaines tentatives ont été faites ré- cemment dans l'Inde anglaise; M. F. Main en entretiendra prochainement les lecteurs du « J. d'A. T. ». Ces tentatives mises à part, l'exploitation javanaise de Ponowareng est, peut-être bien, la seule entreprise capita- listeoù des bananiers comestibles soient ex- ploitéspourla fibre. Dansl'idée des créateurs de la plantation de Ponowareng, les bana- niers comestibles devaient être exploités en premier lieu pour le fruit, destiné à être converti en farine ; et les stipes ne devaient être coupés et défibrés qu'une fois les régi- mes cueillis. En fait, l'expérience acquise ne permet seulement pas de juger si la combi- naison était pratique ; car, on ne sait pour- quoi, mais c'est à peine si les « pisang rad- jah » et les (( pisang soeh » produisent quel- ques bananes à Ponowareng. Rappelons, pour terminer, que, dans notre n" I 5, nous avons publié divers détails sur l'or- ganisation et le fonctionnement de l'exploi- Lettre de M. Van der Ploeg. — « Vous me demandez si j'ai eu le placement de ma fibre de bananiers comestibles ; je puis vous dire que tout est placé de suite; j'expédie tout sur le marché de fibres de Londres, où chaque envoi est mis en vente publique. La seule difficulté est que les lots que je puis livrer ne sont pas encore assez importants pour trouver des acheteurs parmi les grands consommateurs. Mes amis de Londres m'ont dit que ma fibre est employée en mélange avec la fibre de manille vraie, pour cordes et tissus. '( Quant au prix de cette fibre, par com- paraison avec celui de la fibre d'abaca, je puis vous dire que ma fibre de bananiers comestibles est classée au même rang que le « ordinary manilla », tandis que la fibre d'abaca est toujours classée avec le « fair current manilla ». La différence de prix qui en résulte, des conjonctures du marché, est quelquefois de £ 6 la tonne, quelquefois même de £ 10 la tonne. Par exemple en mars 1908, le « faircurrent » était coté £ 34, tandis quel' « ordinary» n'était qu'à £ 3o ; or, en juillet 1 902, le prix du « fair current » était £ 40, et celui du « ordinary » £ 32. Mes fibres vont avec ces deux sortes, dont le prix change lui-même selon l'état du marché. « Quant à la farine de banane, j'ai ren- contré de grandes difficultés; pasdans la fa- brication, et pas davantage dans la vente, mais dans la culture du bananier. Sur nos plantations, les bananiers ont fort bonne mine, mais hélas, seulement un très petit pourcentage des troncs porte des fruits. Ça N°22— Avril iqo3 JOURNAL D'AGRICULTLJRE TROPICALE lOD avait bien commencé, mais bientôt la plan- tation cessait de donner des fruits; et ceci, non seulement pour les anciennes souches mais aussi pour les nouvelles. « Vous comprenez bien que nous avons tout fait pour connaître la cause ; le sol fut analysé, j'ai employé des engrais, etc., mais en vain. Maintenant, je crois avoir trouvé la cause vraie, et un nouvel essai est en train. Je ne manquerai pas de vous informer du résultat. En attendant, je demande à tous ceux qui me liront de bien vouloir commu- niquer au journal ce qu'ils savent des condi- tions de fructification de la banane. « Les premiers temps, nous vendions de la farine de banane à Amsterdam. Depuis, notre production ayant rétrogradé, les pe- tites quantités dont nous disposons sont en- levées sur place; nous n'envoyons plus du tout de farine à Amsterdam. » Agréez, etc. Van der Ploeg. La Haye, ii avril iyo3. Machines pour débiter la Noix de coco fraîche Le « Shredder « et le x Stripp-Cutier » de Thomas Barbaclough. Dans notre n° ii, nous avons donné, d'après le « Tropenpflanzer », la descrip- tion sommaire d'une usine de « dessicated coconut " (noix de coco râpée, séchéeà l'é- tuve) appar- tenant à M. De Soyza et visitée par M. Stuhl- MANN lors de son der- nier pas- sage à Cey- lan. M.Tho- mas Barra- CLOUGH nous com- mun i q u e deuxclichés re presen- ^ tant desma- chines qu'il fournit de son coté pour cette très intéressante industrie, dont le développe- ment se poursuit avec une grande rapidité (voir les n"' 7, 8, 11, 1 3 et 17 du « J.d'A. T.». On sait que le « dessicated coconut » trouve son principal emploi dans la confiserie- pâtisserie et dans la cuisine, comme suc- cédané de l'amande méditerranéenne, fruit de l'amandier. Les quelques explications suivantes nous sont par- venues en même temps que les clichés. La Fi g. 6 [A) est la machine à débiter en lanières (en anglais, c( strips »)■. La Fi g. 7 'm ri- présente la machine à râper, qui peut servir également à débiter en copeaux (« shredder », du verbe anglais « shred »). Selon qu'avec la machine B Ton veut faire un travail ou l'autre, on change les scies circulaires qui, dans chaque cas, ont des dents de forme différente. On emploie généralement cette machine plus spécialement pour l'un des deux genres Fig. 6. Machine à débiter en lanières (8trip Cutter o6 OURNAL D AGRICULTURE TROPICALE N" 22— Avril 1903 de travail, mais on a séries de o i S? , pour besoin ladestination de la machine. Le débit de cette machine varie selon son emploi et selon lagrandeur des noix. Lorsqu'on l'utilise pour râper, elle débite i.ooo noix environ a Theure, et lorsqu'on l'emploie . pour faire des co- ^ peaux (« shred «), on obtient une produc- tion de 800 noix environ à l'heure. La machine^, qui coupe les noix en longues lanières, débite environ 800 noix à l'heure. \ Le prix de la ma- ^ chine A est de £. 32. ^ Celui de la machine B est de £. 34; une quand même les deux série de scies supplémentaire coûte £. 3-i8s. pouvoir changer au Ces prix s'entendent f. o. b. Liverpool, wyi emballage compris. L'importance de ^'installation est dé- terminée par la quantité à fabriquer. Le mieux est de com- mencer avec deux machines de chaque sorte; et lorsquel'af- faire est bien en train on se procure des machines supplé - mentaires. Les fabri- ques importantes ont de 4 à 5 machi- nes A et de 8 à 10 machines B. Elles possèdent également des scies circulaires mécaniques pour ouvrir les noix, des étuves, etc. Souvent elles exploitent à la foislatibre del'enve loppe externe (coir). Fig. 7. B. — Machine à râper (Shredding Machine). Le Pêcher au Sénégal Son introduction de la Guadeloupe à Saint-Louis. — Forme bizarre des noyaux récoltés au Sénégal. Par M. E. Maine. Cher Monsieur, vous désirez quelques détails sur ce fameux pêcher sénégalais dont je vous ai parlé. Voici : Un dem.es amis, 'M, Claude Gaillard, -grand amateur de jardins, se plaignait sou- vent devant moi, à Saint-Louis, de l'insuccès -complet de toutes ses tentatives pour accli- mater dans nos jardins de Sorr les différents fruits d'Europe dont on est si friand dans les pays tropicaux. Tous les pépins, noyaux, grains, retirés depommes, poires, abricots, pêches, prunes, cerises, raisins, allaient s'enfouir dans le sable de Sorr et rien n'en ressortait, ou si peu et pour si peu de temps que ce n'éait pas la peine d'en parler. Nous variâmes les dates, pour obtenir la levée en saison fraiche, rien n'y fit. Et cependant, ildevaitexisterdes moyens, pour les pêches au moins, puisque j'en avais mangé d'indigènes et d'excellentes en un autre pays aussi tropical au moins que le Sénégal. Ces pèches délicieuses, je les avais cueil- lies sur l'arbre, lequel affectait bien plus les allures d'un beau hêtre, de moyenne taille et bien régulier, que la tournure plutôt rachi- tique et biscornue de nos pêchers de France! N"22 — Avril 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 107 Cela se passait dans un beau verger du Ma- Tarbre sécha auparavant, épuisé probable- auba (Guadeloupe). blement par cette production surabondante Je me rappelai qu'un très distingué plan- et disproportionnée. Les pêches étaient teur de la même Ile bénie, M. Rollin, m'ex-, d'ailleurs fort belles, mais un peu fusiformes, pliquait, à propos de cet arbre justement, rappelant plutôt une sapotille verte qu'une que le no^^au dont il était sorti, il y a bien pêche non mûre, à part le duvet qui était moins longtemps que je n'étais enclin à le abondant. supposer d'après sa taille, venait de la Nou- C'est le second pied, le retardataire, qui velle-Calédonie, avec bien d'autres qui nous tira d'aiiaire. Poussé en retard, il ne se avaient tout autant prospéré. mit à fleurir que vers la 3** année, à une tren- M. RoLLiN ajoutait que, pour tous les taine de mois d'âge ; il avait alors cinq à six arbres d'Europe susceptibles d'être acclima- centimètres et une jolie tête de deux mètres tés àla Guadeloupe, il n'agissait pas autre- environ de diamètre sur trois de haut, cou- ment et faisait venir les graines d'une station ronnant un tronc de un mètre quatre-vingt climatérique intermédiaire, qui n'était plus centimètres de haut. Il se couvrait littérale- l'Europe et pas encore le Tropique : Nou- ment de fieurs, sans feuilles, une vrais boule velle-Calédonie, Açores, Canaries, par exem- de neige rose ! pie. Seulement, instruits par l'expérience de Parmi les arbres rebelles, il me cita les l'an passé, nous en abatîmes la plus grande fruits à pépins et les cerisiers. Ceux-ci pous- partie et n'en laissâmes nouer qu'une ving- sent, mais restent herbacés et renouvellent taine, et vers la fin de mai 1897, je pus agré- leurs rameaux tous les ans. Ils ne prennent menterle dessert de M. le Gouverneur Géné- point de tronc, mais forment une touffe rai Chaudié, de la première pêche née, pous- plus ou moins vigoureuse qui sèche tous les sée et mûrie au Sénégal 1 étés, au ras du sol. Je vous livre le renseigne- Toutle monde voulut goùterdenospêches^ ment pour le soumettre à l'examen des spé- et ce fut une plate cour pour en avoir, mais cialistes. personne ne voulut nous rendre les noyaux ! J'écrivis donc à la Guadeloupe et deman- Je m'en doutais un peu 1 Le pêcher se répan- dai, à titre d'amical souvenir, qu'on voulut dit ainsi, et tous les pêchers qui se sont dès bien m'envoyer quelques noyaux provenant lors répandus dans les jardins et sur les ter- de l'arbre sous lequel nous avions fait une rasses de Saint-Louis, de Sorr et de Guett'- si délicieuse collation. L'on m'en envoya n'dar, sortent du pauvre second germe de une dizaine que je distribuai aussitôt à MM. notre noyau double, reçu de la Guadeloupe. ArMONT (mort depuis) et Gaillard. Pour ce qui est des soins, les noyaux Ces noyaux n'eurent point un sort heu- furent plantés dans des caisses mises à /'jZrf reux. Deux seulement arrivèrent à bien, tous des fourmis. — Ceci est indispensable dans deux chez M. Gaillard, L'un donna un fort tous les pays tropicaux. — Les semis furent pied qui fut dévoré par les animaux. L'autre tenus soigneusement humides, sans excès donna deux pieds, il était « philippine », toutefois, à l'ombre d'arbres élevés, ou de comme on dit chez nous, c'est-à-dire à grands bambous, de végétaux, en un mot^ amande double; les deux pieds vinrent très tamisant et brisant les rayons trop violents bien, mais l'un beaucoup plus vite que l'au- du soleil, sans créer l'obscurité. tre, heureusement. Une fois hauts de 3o à 40 centimètres, les Dès la seconde année, une vingtaine de pieds ont été un jour humide et couvert, mis mois après le semis, le pied poussé le plus en place dans le verger aux cocotiers, entre vite avait quatre centimètres environ de dia- les raies très espacées de ceux-ci dont l'om- mètre à un mètre du sol et se couvrit de brage lointain et mouvant suffit pourlesmet- fieurs, qui nouèrent admirablement et furent tre à l'abri du decsèchement et n'est pas remplacées par 200 à 25o pêches ; mais ces assez: dense pour les étioler, dernières ne mûrirent pas entièrement, car C'est dans cet habitat que notre pêcher a io8 JOURNAL DWGRICULTURE TROPICALE N« 22 — Av?jl 1903 prisen trois ans le développement décrit plus ne sais quoi de montant, que notre climat et haut. La dernière fois que je l'ai vu, il avait notre terroir ajoutent à tous les fruits étran- 5 ans et approchait de 10 centimètres de dia- gers. Ce petit goût de terroir n'est pas sans mètre, avec l'aspect d'un grand et vigoureux agrément. prunier, à tête luxuriante et vigoureuse. Le noyau est ce qu'il y a de plus curieux. Le terrain est, comme partout au Sénégal, Vous connaissez, comme tout le monde, le formé d'un fond de silice (sable blanc du noyau de pêche ordinaire. Celui de la pêche désert), de quelques débris d'une coquille de la Guadeloupe, via Nouvelle Calédonie, spéciale (qui forme des bancs épais dans le est déjà plus petit et relativement plus plat, sable et d'où proviennent les traces de cal- Mais le noyau sénégalais, bien qu'à la pré- caire de notre sol), d'un humus né de la vé- mière génération, s'est déjà modifié à son gétation luxuriante herbacée de l'hivernage, tour : Plus petit encore que celui de la anéantie et réduite chaque année en pous- Guadeloupe, plus allongé, il s'est en outre sière pendant la saison sèche, enfin de l'ap- muni d'une véritable épine tranchante et port de l'homme, au cas particulier: de la aigiie, blanchâtre, dont la présence dans le terre de parc à chèvres, mélange de sable, de fruit semble être en relation avec l'exis- fiente vieille et de fiente fraîche. tence du petit mamelon dont je parlais plus La pêche, très veloutée, très jolie, blanche haut, et qui est aussi saillant que celui de et rose, à joues bien marquées, est, comme certaines espèces de citrons. Cette épine, je l'ai dit, plutôt oblongue que sphérique, on ne peut donner un autre nom à cet appen- elle a de 7 à 8 centimètres sur 4 a 5 et la dice coupant et piquant, a bien près de deux forme ovoïde. Elle est terminée, à la centimètres. Il est presque aussi long que le pointe, par un petit mamelon bien détaché. reste du noyau Elle rappelle, avec un peu plus de Ion- Que seront les noyaux des générations gueur, une jolie pêche que j'ai vue en Savoie suivantes, vraiment sénégalaises, elles? Je et chez les pépiniéristes d^ Lyon, et que tâcherai de m'en informer, l'on appelle du nom gracieux de Téton de Vénus. Sa chair est ferme, juteuse, savou- E. M-^^ine. reuse et parfaitement parfumée, avec un je Bayonne, mars 1908. Thés de l'Inde et de Ceylan Le marché russe. — Supériorité des thés de l'Inde sur ceux de Ceylan. — Nouveaux procédés pour la fabrication de thés russes et de thés verts. Une interview de M. A. N. Isgaricheff. — Notes de M . Ch. Judge et de la Rédaction. Le « Times » de Ceylan a publié dernière- Cette contribution sera particulièrement ment une interview de M. A. N. Isgaricheff, bien accueillie par ceux de nos lecteurs qui représentant de la grande maison de thé ont pris connaissance de l'étude si complète PopoFF FRÈRES de Moscou, où l'acheteur de M.Neuville surles thés d'Extrême-Orient russe se plaint de la qualité des thés de Cey- (Chine, Japon, Formose, Java) publiée dans lan offerts au public russe. notre n" 2 i . M. Ch. Judge, notre très compétent con- Nous croyons utile d'ajouter deux détails frère de Calcutta, a eu la bonté de nous en- aux explications de M. Judge : voyer la coupure du « Times » en l'accom- Les Russes n'ont pas la même raison que pagnant de quelques commentaires, ainsi les Anglais, par exemple, de craindre les que de renseignements personnels sur des thés très forts; car leur façon de servir cette sujets connexes. boisson leur permet de doser à volonté, selon NO 22 — Avril 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE loq les préférences de chacun. D'autre part, les Les numéros les plus recherchés sont: les thés de fabrication anglaise (Ceylan, Inde) ne Orange Pekoes et les Pekoes. sont pas encore offerts comme tels aux con- _. sommateurs russes ; pourle moment ils sont * * surtout employés aux mélanges, et notam- Lettre de M. Ch. Judge. — « Les plan- ment pour donner de la force à des thés de teursde Ceylan ont eu le grand tort de mo- Chine possédant l'arôme cher aux Russes, difier, en ce qui concerne certains détails mais excessivement faibles et, par suite, peu importants, le mode de fabrication appris avantageux pour les ménagères. par eux Jadis dans l'Inde. Comme consé- Le mélange est opéré dans les officines quence, leurs thés ne sont plus aujourd'hui d'un petit nombre de gros marchands, sur aussi bons que les thés de l'Inde ; ils sont les indications de spécialistes dégustateurs, d'ailleurs payés moins cher. Il y a dix ans, qui touchent des traitements de ministres. Le thé est mis en paquets, plombés par les soins d'agents du Gouvernement, qui ainsi se porte garant de la sincérité du produit. Le contrôle administratif n'est pas obligatoire, mais les plus grandes maisons n'ont pas du tempsoiales planteursde Ceylan n'avaient pas encore changé leurs procédés de fabri- cation, les thés de cette île étaient aussi bons, et parfois meilleurs que ceux de l'Inde. Ils se vendaient plus cher que ces derniers. Ceylan vit encore sur son ancienne réputation, mais dédaigné d'en profiter, à la suite du procès cela ne saurait durer si les planteurs conti- retentissant d'un marchand millionnaire, nuent à se reposer sur leurs commis indi- déporté en Sibérie pour sophistication de gènes. thés. « Les planteurs de Ceylan veulent aller Quoi qu'il en soit, et contrairement à ce trop vite; ils courent aussi trop après le bon qui se passe en France, ce n'est jamais le marché. D'autre part, les acheteurs russes détaillant qui fait les mélanges, à moins d'être un vulgaire falsificateur. — N. d. l. R. * * Les appréciations de M. Isgaricheff. — Les idées de l'acheteur russe peuvent se résumer €n ceci : Les thés actuels de Ceylan sont très inférieurs à ce qu'ils étaient lors des pre- mières introductions de cette provenance en Russie, c'est-à-dire il y a i5 ans. Même en comparant avec ces dernières années, on constate une baisse très sensible. La feuille a mauvais aspect ; il y a aussi une forte pro- portion de feuilles cassées et de poussière ce qui nuit à la propriété de l'infusion. De toute façon, l'infusion ne répond pas aux exigences du consommateur russe (\\i\ veut un thé d'une certaine force et se réserve le soin de le délayer lui-même au besoin. L'importation des thés anglais en Russie ■est fortement gênée par des droits d'entrée exorbitants (i s. 8 d. parlb.); néanmoins, elle est déjà considérable et ne pourra qu'augmenter, pourvu que la marchandise offerte réponde aux besoins du public russe. sont devenus plus difficiles depuis qu'ils ont appris à connaître les thés de l'Inde mieux fabriqués. « L'année dernière, les Russes ont pris 5 1/2 millions de livres de thés de l'Inde (i) ; il y a trois ans, l'exportation pour la Russie n'existait pas. Les Russes ont découvert l'Inde, et Ceylan perdra cette clientèle. Nous faisons d'ailleurs tout pour la lui enlever. « Je vous envoie deux échantillons de <( thé pour les Russes », comme on en fa- brique ici actuellement de grandes quan- tités. « C'est une qualité spéciale; elle donne une infusion plus légère et plus claire de couleur que le thé recherché par le public anglais. Les Russes nous achètent tout ce qu'ils peuvent trouver de ces thés légers et clairs, fabriqués à leur intention. « L'un des échantillons que vous recevrez a été obtenu par un procédé spécial, de mon invention, et que je garde secret pour le mo- i I , L'exportation de thés de Ceylan à destination de la Russie a atteint, si nous iie nous abusons, une quinzaine de millions de livres. — .N. d. i.. R. MO JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^ 22— Avril 190? ment; nous y travaillons avec un ami; le grandes quantités de thé vert, uniquement procédé sera offert au public lorsque nous par des opérations mécaniques, en aurons arrêté définitivement tous les „ Le procédé initial de Drummond-Deane détails. fournissait un thé excellent à la tasse, mais « .Te vous envoie en même temps un échan- la couleur et l'aspect de la feuille roulée tillon qui représente la même qualité (des- laissaient à désirer; ce thé était brun au lieu tinée au marché russe), telle que nos plan- d'être vert. Ce défaut n'existe plus avec nos teurs la fabrique par les procédés cou- .nouvelles machines. La comparaison des rants; vous remarquerez que le procédé que deux échantillons que je vous envoie vous nous avons inventé produit un thé plus fixera du coup à cet égard, léger, plus clairet plus parfumé, tous carac- „ Depuis longtemps, je savais obtenir le tères que les Russes apprécient le plus. Le résultat cherché, mais par certaines mani- thc de fabrication ordinaire donne une pulations fastidieuses; or, dans les condi- infusion plus lourde et de couleur plus tions actuelles du marché, tout procédé terne; elle convient moins aux Russes sous manuel est condamné en principe. Il nous tous les rapports (1). faut traiter des quantités énormes, et s'il fal- » .Te vous envoie également un échantillon lait le faire à la main, nous serions battus de thé vert obtenu par le procédé Deane- d'avance. C'est pourquoi je me suis appliqué .Tu.oGE. Pendant toute l'année 1902, j'ai été à rechercher la solution du problème par occupé à combiner de nouvelles machines voie mécanique. Je suis heureux de pouvoir destinées à perfectionner le procédé de mon vous annoncer que j'y ai pleinement réussi. y>- associé, Mr. Drummond-Deane, vraiment Ch. Judge. admirable, et qui permet de fabriquer de Calcutta, mars iço3. Lllevea sur le Rio Marcapata (Pérou) Fréquence. — Rendement en caoutchouc. — Avenir. Auguste Plane : Le Pérou. Un volume pénétration, à travers des régions extrême- in-i6, avec 23 gravures hors texte et ment difficiles et à peine habitées. Chemin 2 cartes. Librairie Pion. Paris, faisant, l'auteur donne des renseignements 1903. Prix : 4 francs. pratiques, qui seront très utiles au colon, au M, Plane, aujourd'hui occupé dans une commerçant, au chercheur d'or. Dans ce qui grande manufacture de caoutchouc fran- suit, nous allons insister particulièrement çaise, a parcouru, pendant plusieurs années, sur le côté caoutchouc, qui intéresse le plus le bassin de l'Amazone et de ses affluents, se le public spécial du « J. d'A. T. ». laisant, à l'occasion, lui-même aviador et se- Etant nous-mêmes de la partie, nous avons ringueiro, et c'est lé résultat d'observations eu la curiosité de chercher dans le livre de personnelles qu'il offre dans ce premier vo- M. Plane ce qui pouvait confirmer ou infir- lume (Le deuxième, intitulé L\Ama-[onie, fner nos propres constatations, relevées dans sera analysé ici un autre jouri. une région différente (v. Le caoutchouc au C'est principalement un journal de route, Rio-Beni, a ] . d' K. T . », n"^ 17, 18,20,2!). relatant les mille incidents d'un voyage de Le récit détaillé de l'ouverture d'un sen- tier dans la vallée de Marcapata donnera au (1) Noîis trouvons à tous les deux, pour notre part . • • > • . j j-n: 1 petit arr>crc-goût de pharmacie, auquel les Russes ^^^^'''''' ''"'^ impression très juste des difft- • sont pas hibitué< : en buvant ces thcson sent une cultes que rencontre l'cxploraicur pour :se L'> Ic-ère odeur raopelant celle de feuilles verics r ^ \ c -, • u l'on a >r.ut Lus;ées transpirer dans un bo:nl cIo. ^'■''>'^'' ^"'^ '"°"^'' ^ travers Ics toreis qui bor- N. o. L. Ri';3. dent les « queb.rafas », au fond dcsquelle-; N" 22 — Avril igoB JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE I II roulent des torrents dont le lit se déplace à -chaque éboulement provoqué par les éro- sions qui se produisent alternativement sur chaque rive, sous la poussée des crues aussi violentes que subites. Ce n'est pas seulement contre les éléments que la lutte est continuelle ; il faut encore combattre l'apathie, le mauvais vouloir et l'ivrognerie des peons de la « Sierra » (hauts plateaux), qui ne sont pas comme les Indiens des plaines basses et chaudes, entraînés à vaincre les mille incommodités de la vie de la forêt. Arrivé à la région gommière (page 144 et suiv.), l'auteur nous donne des renseigne- ments intéressants sur la densité des peuple- ments d'Heveas, qu'il évalue de 4a 5 arbres a. l'hectare. Un peu plus bas, au point qu'il appelle plateau des Incas (altitude 65o"'| il l'évalue à 10 arbres à l'hectare , ce qui se rapproche de la densité de i5 Heveas à l'hectare, que nous avons notée nous-même pour le Rio-Beni. situé beaucoup plus bas en altitude (i5o™) et sur la même latitude (i3»). L'auteur a noté la variabilité individuelle de rendement, entre arbres de même espèce, dans le même habitat, et estime qu'elle peut varier dans la proportion de i à 10, ce qui est, encore, tout à fait conforme à nos pro- pres conclusions. (Voir «< J. d'Agr. T.) », no 18.) Comme rendement moyen, il enregistre 10 grammes de gomme sèche par arbre et par saignée; ce faible rendement ne nous surprend pas, eu égard à l'altitude du lieu, mais il reste bien loin de la moyenne que nous avons observée dans le Rio Béni (3o à 40 grammes). Il est vrai, que ce rendement peu élevé vient de ce que la période de saignée (« pica »), d'aillêiurs très énergique, n'a duré que 8 jours; M. Plane, qui n'a fait que tra- verser la région, n'a pas pu tenircompte du facteur très important de l'accoutumance à la saignée, qui aurait accru le rendement journalier d'une façon sensible pendant les semaines suivantes. D'autre part, il faut noter que chacun des arbres saignés a reçu, dans les cas cités par M. Plane, un nombre de tichelas bien supé- rieur à celui qui lui est attribué d'ordinaire dans les exploitations suivies; M. Plane disposait en effet les rangées d'incisions à 20 centimètres d'écartement, tandis que généralement cette distance est de 40 centi- mètres. La moyenne de production de 3oo kg.,, indiquée par estrada et par an, est inférieure à la moyenne observée par nous dans le Béni et le Madré de Dios et qui est de 430 kg. environ pour les mêmes unités. En somme, cette très intéressante étude contribuera à l'avancement dans la voie de la pétîétration vers les hautes rivières, affluents de TAmazone ; par ces vallées s'ouvriront des routes qui permettront la mise en valeur de ces régions ; et nous som- mes convaincus del'avantage qu'offriront ces voies partant du Pacifique, malgré les diffi- cultés d'établissement qu'elles pourront présenter; c'est qu'elles promettent une énorme économie de temps comparées aux routes descendant vers le Para à travers le réseau de rivières de cet immense bassin. P, ClHOT. RAMIE Notes d'un témoin oculaire, sur les procédés de culture et de défibraiion des Chinois. — Intensité des fumures — Rendement du travail à la main. — Commentaires. Le •( Journal d'Agriculture Tropicale » a déjà L'article que nous donnons aujourd'hui, a paru publié plusieurs bons documents sur laramie; primitivement, si nous ne nous abusons, dans le depuis un an, il ne s'est guère passé de mois sans « South of India Observer « ; nous l'avons que nous n'ayons eu à insérer un article, une cueilli à notre tour dans le h Trop. Agriculiu- note ou une lettre sur cette matière. rist » (18 juin 1902). Quoique écrit dans un style 112 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 22 — Avril 1903- assez défectueux pour rendre impossible une tra- duction (nous n'en donnons qu'un exposé très libre), il a été reproduit par toute la presse anglo- indienne. C'est que l'auteur, malhabile au métier d'écrivain, semble avoir vu juste, et ce qu'il rap- porte sur les procédés chinois a l'avantage d'avoir été noté par lui-même et sur le fait. Nous ferons nos réserves quant aux procédés de récolte et de défibration des Chinois: Depuis trente ans qu'on s'occupe de ramie en Europe et aux colonies, les procédés chinois ont été décrus blendes fois, et avec toute l'exactitude désirable; s'ils n'ont pas été adoptés par les Européens, c'est qu'il y a impossibilité économique, malgré ce qu'en dit notre auteur. Plusieurs de nos abon- nés pourraient facilement développer ce thème. Le côié important de la notice du « South of India Observer >- nous apparaît dans la question Épuisement. Le sujet n'est pas nouveau, mais ce point est très communément perdu de vue par les intéressés et on ne le rappellera jamais trop, car c'est probablement de ce côté que la grande cul- ture de ramie rencontrera un jour le plus de diffi- cultés. Jusqu'ici, le principal obstacle à l'extension de la culture de ramie, avec capitaux européens, était dans l'imperfection des défibreuses; cepen- dant, dans ces tout derniers temps, les machines ont fait de grands progrès. 11 existe déjà tout au moins une grande exploitation de ramie, en plein fonctionnement, approvisionnant pourunebonne partie une importante usine française. Cette ex- ploitation se trouve au Caucase. Nous ne considérons pas en ce moment l'entre- prise indienne, décrite dans notre n« i3, caron y est occupé à la plantation : toutes les souches disponibles sont employées à la multiplication, on ne récolte donc pas encore. Toutefois, dans l'Inde même, une petite campagne d'essai, ayant produit 3 tonnes de china-grass, a démontré que les moyens mécaniques modernes suffisent pouj- rendre la culture de la ramie largement rémuné- ratrice, dans un pays approprié. Quoi qu'il en soit, le côté technique de la ques- tion Ramie ne doit plus, à l'heure actuelle, absor- ber seul l'attention ; il est temps de revenir un peu au chapitre Culture. Dans cet ordre d'idées, les questions d'épuisement, de choix du sol, d'irriga_ tion, de fumure, sont d'une importance capitale. Il nous aura suffi, nous en sommes convaincus, d'attacher le grelot; plusieurs de nos lecteurs possèdent sur la matière, nous le savons, des renseignements persornels acquis par une longue pratique. Qu'ils en fassent part à la communauté. N. DE LA R. * Voici, à peu près, la noie de l'auteur anonyme a nglais : .l'ai eu de très nombreuses occasions d'étu- dier la ramie, autant dans l'Inde qu'en Chine; dans ce dernier pays, je l'ai fait sous les aus- pices du gouvernement chinois. J'ai fait des recherches dans l'Inde pour savoir s'il y au- rait avantage pour les indigènes à y cultiver la ramie, le jour oîi on disposerait d'un sup- plément de terres cultivables, à la suite du parachèvement des divers systèmes d'irriga- tion. Je ne le pense pas. Aussi longtemps qu'on continuera à man- quer de terre pour les cultures rizières, il ne semble pas que l'opinion publique puisse approuver le remplacement de ces cultures par la ramie, à moins que cette dernière ne puisse être englobée dans un assolement. Or,. la ramie est vivace, d'autre part elle ne réus- sit pas dans les terres inondées des rizières^ elle ne répond donc pas à notre première condition posée ; le jute présente sous ce rapport, une très grande supériorité sur la ramie. Il est hors de doute que la Chine soit à présent le seul pays de grosse productioa commerciale de ramie; c'est donc dans ce pays qu'il convient d'étudier les conditions, de réussite de la plante. La production de ramie est particulière- ment forte dans les provinces de Hou-pé,. Yun-nan et Se-tchouen. La plus grande partie de la récolte est ex- pédiée de ces pays sur Canton, Swatow et. \es autres ports, mais seulement pour y être lilée ettissée; en fait, la production presqu'en- tière de la Chine sert à couvrir la consomma- tion intérieure; ce qui est exporté en Europe,, est bien peu de chose. La fibre de ramie remplit en Chine tous les rôles que joue le in en Europe, et encore bien d'autres. On en fait des vêtements d'été, des sandales, du hl, des filets de pêches, des cordes d'archet, des ficelles, cordes et cordages de toutes forces, "etc. La ramie est indigène en Chine; elle pousse comme mauvaise herbe le long des routes^ dans les crevasses des enceintes des villes, etc. ; et ceci, en dépit des rigueurs de l'hiver, par endroits aussi rude qu'en Angleterre; cependant la production commerciale est rigoureusement liée à la culture. La ramie épuise le sol terriblement. Je N" 22 — Avril 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE ii3 connais, à cet égard, une démonstration Chine Tépuisement du sol par la ramie, il frappante; c'est l'essai suivant, fait dans semble oiseux, pour l'Européen autant que l'Inde: Un sol de forêt nouvellement défri- pour l'indigène, de s'embarquer dans des chée, en terre d'alluvion, fut planté de ramie; projets de culture en grand, à moins qu'on la plante donna des sujets luxuriants au bout ne se trouve dans des conditions aussi favo- des i5 premiers mois, mais ils dépérirent râbles sous le rapport de l'engrais : il faut ensuite graduellement; et en peu de temps, pouvoir fumer copieusement deux fois le sol était tellement épuisé que les graines chaque récolte. Dansune grande plantation, nouvelles qu'on y semait, arrivaient à peine sous surveillance d'Européens, on pourrait à germer. essayer des engrais chimiques, mais il C'est que la ramie se nourrit uniquement importerait d'éviter ceux dont l'assimilation à la surface. En peu de temps, les racines en est lente, car la croissance de la ramie est arrivent donc à se rencontrer les unes avec fort rapide. les autres; elles forment un feutre compact, Il y aurait un important perfectionnement et rien n'y fait plus. On a essayé des défon- de culture à ajouter à la méthode chinoise, céments, la taille des racines, le retourne- c'est l'irrigation ; les Chinois ne s'en préoc- ment du sol, mais il est malaisé d'effectuer cupent guère. Ainsi, dans les années sèches, ces travaux sans démolir les souches et ar- ils perdent souvent le meilleur temps de la rêter la croissance. La fumure usuelle des croissance, c'est-à-dire la saison chaude, et planteurs de l'Inde, soit une fois par an, y il s'en suit une récolte de tiges de faible Ion- compris le retour au sol des tiges défibrées et gueur. C'est un fait bien connu sur le des feuilles, ne suffit pas à entretenir la pro- marché. ductivité de la ramie, elle est bien plus vo- Il y a d'autre part, bien des détails à race que cela. imiter des Chinois. Ainsi, dans les essais Comment alors, dira-t-on, opèrent les faits par les Européens, on a souvent ré- Chinois pour obtenir des récoltes commer- coltéà la main, en coupant chaque tige au ciales régulières? En Chine, les excréments couteau, au grand préjudice des bourgeons humains sont soigneusement recueillis dans de la future récolte. Les tiges étaient mises les villes. L'engrais liquide est conservé en bottes, emportées à l'usine, décortiquées dans des réservoirs, et lorsqu'il a subi une à la main ou à la machine, et les résidus, légère fermentation, il est porté à la rivière qui constituent un volume énorme, rempor- où des jonques d'entrepreneurs spéciaux, tés et répandus sur le champ, l'emportent pour le conduire vers les fer- Les Chinois eux, font mieux : Ils ne cou- mes. Les matières solides sont entassées à peut pas du tout la récolte ; ils brisent la tige part, retournées, malaxées et également près de la racine, à l'endroit où la fibre se soumises à une fermentation adéquate. Tout sépare d'elle-même en deux lanières; l'ou- est d'ailleurs appliqué aux champs sous la vrier y passe ses doigts, et en tirant légère- forme liquide. Les Chinois apprécient beau- ment, enlève et décortique la tige en un coup moins le fumier des animaux, ils le seul tour de main ; l'opération prend moins trouvent trop faible. de temps que la coupe, et laisse les feuilles La ramie reçoit, par récolte, deux appli- et la tige surplace. On évite ainsi et les dif- cations d'engrais liquide très fort, et ceci ficultés de décortication, et les transports, si de la façon la plus régulière, dès le moment terriblement encombrants, de la plantation : La première application Le décorticage sur le champ, à la manière a lieu dès que la récolte est coupée ; l'autre, chinoise, fournil des lanières recouvertes de dix jours après. On compte que dans ces leur pellicule brune ; il fàuc les dépelliculer, conditions une plantation peut durer et mais ce n est pas toujours nécessaire avec rapporter des bénéfices pendant dix ans, en les procédés modernes de dégommage. La retaillant les racines de temps à autre. méthode chinoise de dépelliculage n'est cer- Voilà donc la façon dont on combat en tainement pas fameuse, cependant son prix 114 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 22 — Avril 1903 de revient et sa difficulté ont été très exagé- manière chinoise, plutôt que d'avoir affaire rés. J'en ai vu des descriptions disant que aux tiges entières, avec les deux transports les lanières étaient passées une à une dans de ces masses énormes, du champ à l'usine un crampon et grattées avec un couteau, et et inversement. que ce procédé produisait unelivre par jour. En Chine, on fait 3 récoltes par an, le En fait, l'ouvrier chinois a un couteau temps de la croissance et de la maturation aiguisé comme la lame d'une truelle ; il le de chacune étant à peu près le même que tient dans la paume de la main droite ; sur dans l'Inde, soit 6 ou 7 semaines, le pouce, il met un petit morceau de bam- La ramie est filée en Chine à la main, et bou, maintenu par un anneau. Il prend ime donne un tissu d'un très grand pouvoir cou- j£)o/^nt'e de lanières dans la main gauche, et vrant; la toile est de 3o à 40 fois plus sér- ies promène rapidement entre le bambou et rée que si le mcnie poids de fibre avait été le bord du couteau, puis il les retourne et tissé à la machine. Etant tissée avec la nettoie de même l'autre moitié. Le tout est gomme, elle est parfaitement unie, ne simple, rapide et facile, et la quantité peluche pas, ne nécessite enfin, point de moyenne de fibre nettoyée est de 10 livres dépense pour machines à finir, indispensa- par jour et par homme; ce travail est fait en blés pour le fil et la toile faits à la machine, réalité à temps perdu, par des femmes ou La fibre brute, non dégommée, est humectée des enfants. coupéeà la longueur voulue, puis assemblée .Si on voulait se servir quand même d'une par une torsion dans les doigts, le fil étant défibreuse mécanique pour le dépellicu- continuellement bobiné. On obtient ainsi lage, il est clair qu'il seraitplus économique des fils d'une régularité et d'une finesse de décortiquer les lanières, récoltées à la étonnantes. Beurre de Coco Nouveaux détails sur les usines de Marseille, de Singapore et de Pondichéry. Dans notre n'^ 19, nous avons donné un pre- mier document sur le beurre de coco ; il pré- sentait l'état d'avancement de cette industrie en France, en Allemagne et en Angleterre. Voici de nouveaux détails très précis concernant les usines de beurre de coco de Marseille; ils sont emprun- tés à un rapport de M. R. P. Skinner, le très in- telligent consul des Etats-Unis. Le rapport est daté du 18 septembre 1902, et a paru dans le re- cueil « U. S. Consular Reports » ; fascicule du 2 décembre 1902). Le renseignement sur la fabrique de Pondi- chéry, qu'on trouvera plus loin, a été puisé dans un- journal de Ceylan, communiqué obligeam- ment par Mr. Ch. Judge, notre confrère de Cal- cutta. Ce que nous savons de l'usine de Singapore, nous a été appris par une note de M. Massignon dans « L'Agriculture pratique des Pays chauds » et par M. de Jouffroy d'Abbans, consul de France. Nous publierons prochainement une petite note d'origine allemande, très importante, en ce sens qu'elle précise la théorie scientifique du raffinage, qui est la base de l'industrie du beurre de coco et dont les différent«s usines gardent jalousement le secret. — N. de la Réd. * * * Les usines de Marseille. — MM. Rocca, Tassy & DE Roux ont été les premiers à fa- briquer du beurre de coco à Marseille. Ils ont été suivis dans cette voie par Magnan frè;ri:s, MM. Rocca, Tassy &DE Roux produisaient 25 tonnes de beurre de coco par mois, en 1900; aujourd'hui ils en produisent 60, soit 7.200 tonnes par an. Cette quantité de beurre est extraite de 8000 tonnes d'huile. Le pro- duit de MM. Rocca, Tassy & de Rotjx est présenté sous deux marques : « Végétaline » et « Cocoaline » ; la première est la plus de- mandée; elle fond à 26° C. La cocoaline, qui fond à 3 1° C, semblerait convenir mieux aux pays chauds (i). (i) Un de nos abonnés vient d'emporter une provi- sion de beurre de coco au Dahomey; nous espérons qu'il voudra bien nous faire part de ses constatations. N. D. L. R. N" 22 — Avril igoH JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE ii5 MM. Magnan frères vendent leur pro- de terre à foulon (sorte d'argile, bien connue duit sous le nom de K Cocose ». des industriels) qui, étant ajoutée dans Les principaux marchés extérieurs de l'huile de coco, en absorberait les matières beurre de coco de Marseille sont : Tlnde, colorantes et les entraînerait avec elle en se l'Angleterre, la Norvège, la Suède, le Dane- redéposant. Les manufactures anglaise au- mark. Il est vendu en bottes de fer blanc et raient eu connaissance, dernièrement, de ce n'a en somme point de goût. Les fabricants procédé de blanchissage et l'aurait adopté, ignorent si leur marchandise est employée 200 kg. de coprah soumis à la pression à telle que, ou si elle sert à sophistiquer le des températures élevées progressivement, beurre de vache ou d'autres graisses. Cepen- fournissent les quantités d'huile que voici : dant le produit est certainement assez bon à 14-15" C 42 kg. pour être consommé tel quel (i). L'une » 18-19° C 7 " des personnes interrogée par Mr. Skinner » 24-25" C 10 » lui a soutenu que lasophistication du beurre » 2q-3o" C 14 » de vache par le beurre de coco était maté- » 40-45*' C 45 » riellement irréalisable; il ne serait pas sans Donc au total, 118 kg. d'huile et "j-j kg. intérêt d'être fixé à cet égard. de tourteau. Il y a, comme on voit, 5 kg. de Une chose est sûre, c'est que lesfabricants perte, cherchent à faire accepter le beurre de coco Les fabricants d'huile de coco suivent-ils pour lui-même : ils font tout ce qu'ils peu- quelques règles spéciales au moment de vent pour faire connaître leurs marques, et l'extraction de l'huile, matière première de dans leurs nombreuses annonces ils présen- leur industrie? Ce serait un point à étudier, tent leurs produits comme étant tiré du co- On peut imaginer qu'ils ne mélangent point prah. les produits des pressions successives, les Il y a à Marseille bien des curieux qui premiers donnant toujours l'huile la meil- voudraient connaître les secrets de fabrica- leure. M. Skinner n'admet d'ailleurs guère, tion du beurre de coco; il paraît même qu'on fasse cinq pressions différentes à au- qu'on en a déjà offert 3oo. 000 francs; mais tant de températures différentes; une on n'a pas abouti. Il paraît qu'une machi- pareille minutie lui semble imcompatible nerie fort coûteuse est nécessaire. MM. Ma- avec les conditions d'une grande industrie(i). GXAN FRÈRES auraient dépensé trois années et Le petit tableau suivant donne une beaucoup d'argent, avant d'avoirappris à fa- idée du rapport des prix, qui existait à briquer une bonne marchandise. Ils affir- Marseille, pour livraison septembre-octobre ment d'ailleurs ignorer totalement si leur 1902, entre les différents produits delà noix procédé est identique ou non avec celui de de coco, Coco Marseille, en fûts, cote aux MM. RoccA, Tassy & de .Roux. 100 kg. L'huile de coco brute est comme tout le Végétaline 89 fr. monde sait, solide à la températureordinaire Cocose 87 » d'Europe, puisqu'elle fond seulement à Cochin neutre 77 " 20" C. (2) Elle rancit vite. Le problème du Cochin neige 74 '* raffinage consiste à blanchir l'huile, à en Qualité Ceylan .... 71 » éliminer les acides gras libres, cause de la Quai. ord., p. savonnerie 70 » rancidité; enfin, à élever la température du * * point de fusion. Quant au blanchissage, M. \Jiis\nc de Singapore appartient à un Skinkr assure qu'il est obtenu par l'emploi industriel allemand, du nom de Muhlixg- ' I i Nous ne sommes pas de cet avis: qui a lu VAra- (i) Nous nous en sommcsassurés personnellement. chide de M. Fleury, avouera que les très belles hui- N. D. L. R. les comestibles de cette origine sont obtenues par de^ [2) M. le consul Skiner la décrit comme rou.qc tirant procédés très précis et très délicnts ; encore l'auteur su- le jaune; n'aurnit-il pa-s confondu avec l'iiuilc de s'cst-il bien gardé de divulguer les détails qui assu- palme (huile d'AVa'i'.v guineensis) ? — .N' . d. i.. II. rent ie succis de rusiuc qu'il dirige. — N. de la ;f*. ii6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 22 — Avril iqoB HAUSEN, eta été montée tout récemment par un ingénieur français, M. Massignon, ren- tré en France depuis. * * Uusme de Pondichéry^ appartenant à M. Gandert, est également récente; elle aurait été installée fort richement et sa pro- duction serait déjà assez importante. La marchandise est vendue sous le nom de « Cocotree » et destinée, en premier lieu, à évincer du marché local le beurre de vache dv mauvaise qualité offert par les indigènes et connu sous le nom de « ghee ». Nous serionstrès reconnaissant à M. Poulain de nous donner d'autres détails sur cette affaire qui offre un haut intérêt. Le fait de se trouver dans les pays depro- duction mêmes de la matière première, met en effet les usines de Singapore et de Pon- dichéry dans une situation particulière et qu'il estpermis de supposer très avantageuse sous le rapport des difficultés de fabrication. En effet, ces usines devraient pouvoir se procurer du coprah infiniment meilleur, beaucoup moins rance que celui qui nous arrive en Europe après avoir traversé les Océans à fond de cale. Telle était précisé- ment la thèse de M. Massignon, dans son article mentionné plus haut. La pratique l'a-t-elle justifiée? C'est ce qu'il s'agirait de savoir. PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc par MM. Hecht frères & C'*. Para fin. — Les cours du Para n'ont pas subi grand changement depuis un mois. Ils ont flotté entre fr. 10, 35 et fr, 10, 70 pour caoutchouc fin du Haut-Amazone, celui du Bas-Amazone restant approximativement aux mêmes prix ; mais la tendance reste extrêmement ferrrie, et cela pour plusieurs raisons dont les principales sont la fin de la récolte au Para, la consommation excellente aux États-Unis et la pénurie de sortes inter- médiaires. Aussi ie livrable vaut-il à peu près o,o5 centimes de plus par mois surmai, juin et juillet. Nous clôturons aujourd'hui en hausse sur toutes 'es sortes et prévoyons des cours sen- siblement plus hauts pour les mois d'été. Sortes intermédiaires. — Le Sernamby de Manaos a suivi la tendance générale et vaut actuellement 8,70 ; celui de Cameta, 7,20; celui du Para, 6,80. Les boules du Pérou sont fermement tenues à 8,00 et les Slabs. à 6,80. Les arrivages de ces deux sortes sont moindres, pour la saison, que l'an passé. Les recettes au Para au 24 avril étaient de i.65o t.; celles du niois d'avril 1902 étaient de 2. 1 34 t. Il est donc probable que nous n'atteindrons pas le chiffre de l'an der- nier. Mais il n'en est pas moins vrai que nos prévisions du mois dernier se sont entière- ment réalisées, en ce sens que le déficit de la récolte, qui était de 1.750 t. fin janvier, a été entièrement comblé par les recettes de février et mars dernier qui ont été respectivement de 4 780 t. et 4.o5o t. contre 3.390 t. et 3.65ot. en février et mars 1902. Même en admettant que les derniers mois de la récolte aient un petit déficit, il n'est pas probable que ce déficit sera important. Les statistiques générales donnent pour les diverses sortes, à fin mars igoS, comparées au 3i mars 1902, les chiffres sui- vants en tonnes : N° 22 — Avril iqoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 117 Sortes du Para. Stocks à Liverpool » à New-York » au Para En route pour l'Blurope )) )) pour New- York » « d'Europe à N.-Y. . . . Arrivages à Liverpool » à New-York Livraisons à Liverpool » à New-York Arrivages au Para » » depuis le !«'■ juillet Expédiiions du Para en Europe. à New-York Sortes d'Afrique. Stocks à Liverpool )■ à Londres » aux États-Unis Arrivages à Liverpool » à Londres » à New-York 1903 Z902 1.842 2 .025 264 63o 270 568 ..275 1.570 I .25o 1 .400 10 ID 4.91i 6.208 i.8q8 1.382 i.65o 1 .400 1.368 1 . 104 1.673 1 .460 4.o5o 3.652 23.580 24.530 2.0l5 2.3o6 I . S20 1.839 468 705 2 I 7 609 200 800 885 2.114 673 38 I 71 78 690 730 Livraisons à Liverpool.... » à Londres >' à New- York . . . , 6i5 425 74 64 711 840 Stocks de toutes sortes. 5.796 8.322 Les sortes d'Afrique sont extrêmement fermes et en hausse sensible, tant à Liver- pool qu'à Bordeaux, Les Niggers boule.s rouges viennent de se payer jusqu'à 9,40 et les Twists 8,90. Les Accra, en plaques épaisses et non pressées, valent 5, 60; les boules du Gabon français, de 6,35 à 7 francs suivantla qualité; les Benguela, 7,90 etles Loanda 7,60. Anvers. — La vente du 3 i mars s'est faite en hausse de 40 à 5o centimes suivant les sortes. Elle se composait d'environ 460 t. La prochaine vente comprendra environ 3oo tonnes et aura lieu le 24 avril. Hecht frères & C'"' 73, rue St-Lazare. Paris, 24 avril 1903. Situation de l'Indigo D'après M. Jules K.\rpelès (i La dernière récolte est la plus petite qu'on ait jamais vue, mais nous croyons utile de démentir ici les bruits bénévole- ment répandus à ce sujet, qui attribuent le bas chiffre de la récolte, à la seule réduction de culture, et cette réduction elle-même à la concurrence du produit synthétique : en d'autres termes, que le Naturel cède lente- ment, mais sûrement, le pas au Synthétique. Nous ne prétendons nullement méconnaître ou nier la valeur ni l'importance du produit synthétique, mais nous nous croyons d'au- tre part autorisés à donner ici quelques éclaircissements sur la position exacte de l'Indigo, au point de vue de la culture, et de son rendement possible. Le planteur d'indigo a eu à lutter, depuis plusieursannées, bien plus contre lesintem- pé ries des saisons, que contre la concurrence du Synthétique : l'an dernier, l'ensemence- ment a été en effet réduit, mais presqueexclu- sivement en raison du manque d'humidité du sol qui rendait de prime abord, en plu- sieurs endroits, l'ensemencement toui-à-fait inutile, la germination ne pouvant en aucun cas se produire; et malgré cela, si le temps avait été favorable pendant la croissance, la récolte aurait dépassé, et de beaucoup, le chiffre de 45.000 maunds. Mais les pluies furent intempestives, et la plante fournit à la cuve un rendement inférieur aux plus bas chiffres connus. L'industrie de l'indigo, si peu favorisée par les événements, si décriée par ses enne- mis et ses amis, nous semble avoir (au con- traire de ce que les uns souhaitaient, et les (1) Ce qui suit, est extrait d'une récente Circulaire de M. Karpelks, qu'il a bien voulu nous communi- quer en épreuve. Rappelons que le même auteur nous a donné déjà plusieurs articles sur cette ques- tion, qu'il connaît à fond. V. uj. d'A. T. » 1002, pp. 24 et 229). Elle a été également traitée dans le cahier d'octobre 1902. — N. de 1..1 R. ii8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 22 — Avril iqoS autres soupçonnaient) fait preuve d'une trust de chimistes, et que l'indigo naturel force de résistance peu banale. pourra fournir encore une longue carrière. Le planteur d'indigo n'abandonne nulle- La consommation de « Bleu » a augmenté ment la lutte. en proportion de l'extension de l'industrie Les Statistiques sembleraient bien consti- des tissus, et si la houille ne fournissait pas tuerlameilleureréclamcpourle Synthétique, de Bleus d'aniline ou autres, susceptibles puisque depuis que ce produit a fait son ap- d'être employés à côté de l'indigo naturel, parition, nos récoltes sont tombées de celui-ci serait aujourd'hui, après la succes- 1 1 2.000 maunds à 85. 000 et de 85. 000 à sion de petites récoltes, à des prix exorbi- 45.000, tandis que la production du Synthé- tants. En réalité, depuis trois ans, les prix tique augmentait dans la proportion inverse. ont très peu varié ; mais il n'est pas plus D'ici deux ans, disent les synthétistes, la admissible d'autre part, que ce soit du côté récolte descendra de 45.000 à 22.000 et de des consommateurs un simple caprice que 22.000 ko! C'est peut-être effectivement ce de préférer l'indigotine végétale à l'indigo- qui se produirait, si le planteur n'était à tine minérale : Le Synthétique proclame même de produire l'Indigo à un prix bien urbi et orbi qu'il livre l'indigotine pure à un plus bas qu'on ne croit, surtout si les condi- prix de 3o à 40 ",; plus bas que le naturel : il tions climatériques sont en sa faveur, quand faut, de toute nécessité, en conclure que, ce ne serait que deux années sur cinq. dans certains cas, le Naturel présente pour Depuis quatre ans la fatalité s'est achar- le teinturier des avantages que celui-ci ne née après le planteur d'indigo, avec une per- rencontre pas dans le Synthétique, et que les sistance à laquelle toute autre industrie prix que le consommateur peut payer pour le aurait moins bien résisté. Talonné par la Naturel ne sont pas absolument et dans tous nécessité, le planteur du Behar a changé ses les cas, régis par les cours du Synthé- méthodes du tout au tout ; il pratique main- tique. tenant partout l'assolement régulier et sys- Dansle Nord-Ouest de l'Inde, la culture tématique, qui lui permet, non seulement de l'indigo a toujours beaucoup varié, en d'améliorer le sol, et de lui faire rendre plus raison des cours du coton, des graines oléa- qu'avant, mais aussi de régler ses ensemen- gineuses, et de l'indigo même ; les deux der- cements d'indigo sur les prix ayant cours^ nîères récoltes avaient donné de très mau- ou probables, et aussi sur les conditions vaises qualités, et les prix avaient, en con- d'humidité du sol. On a entrepris dans le séquence, été peu rémunérateurs pour le Behar, sur une assez grande échelle, la cul- cultivateur, qui commençait à se désinté- ture de la canne à sucre, du tabac, et de la resser définitivement de l'indigo. L'an der- ramie, tant au point de vue de l'assolement nier, au moment des semailles, les nouvelles (pour les deux premiers) que pour l'exploi- d'Europe étaient fort décourageantes, et la tation de nouvelles terres; ces cultures culture dans le Nord-Ouest s'en ressentit en demandent de fortes quantités d'engrais, et effet. Elle aurait subi une nouvelle réduc- il a été établi que l'engrais le plus efficace et tion cette année, si les prix étaient restés au le meilleur marché, pour les trois cultures même niveau ; mais la qualité des indigos susdites, était le " seeth " ou fumure d'in- du Doab était fort au-dessus de la moyenne digo. Et c'est ainsi que l'indigo, pour cer- des dernières années, et les prix accusent, tains planteurs, est tombé, si l'on veut, au pour la totalité du produit dece district, une rôle de produit accessoire, dont la produc- moyenne de beaucoup plus élevée, et qui tion ne craint plus les fluctuations du mar- laisse au producteur un fort joli bénéfice, ché. Ce doit être pour le consommateur un dont l'appât empêchera certainement la message bienvenu, que d'apprendre qu'il ne réduction permanente de la culture de l'in- séra pas définitivement livré à la merci d'un digo. N" 22. — Avril JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 119 Ta^bAc. Le tabac à Deli. Réalisation de la récolte igor. Par M. Tabel. La récolte de tabac cie Déli, igoi, vendue à Amsterdam, Rotterdam et Brème, a donné les résultats prévus d'après la sécheresse qui a sévi tout le i" semestre de 1901 pendant la végétation du tabac. Le nombre de balles vendu est 227.5 i i, à une moyenne d'environ 94 cents de flo- rin la livre (1/2 kilo). On peut remarquer la distribution suivante, quant aux quantités vendues et aux prix moyens réalisés : Balles Cents Amsterdam 197- i44- • -0.96 Rotterdam 27 . 1 26 . . . o . 87 Brème 3.241.. .0.25 Total,. . . 227 . 5 1 1 On fait remarquer, dans les journaux, la différence de prix de la livre selon les dates de ventes à Amsterdam : A la I '■'■ vente (tin mars 1 902), le prix moyen était de i 56 cents i à la 8"^ (juillet), il n'était plus que de 58 cents. A la 1 1*" (octobre), il est remonté à 62, — hausse presque négli- geable. A Rotterdam, même phénomène : à la i^s vente, on avait payé en moyenne i 32 cents; à la 4'' (11 balles seulement), on ne payait plus que 29 cents. Plus nous allons, plus nous apprenons à apprécier l'importance de la qualité du cli- mat et du sol : La province de Déli, qui est en face de la montagne, a des pluies assez régulières et le sol de nature volcanique, est partout également fertile. Le tabac de cette contrée obtient de beaux prix. Les provinces de Langkat et Serdang, qui sont limitrophes de la province de Déli, participent jusqu'à certain point du même sol et du même cli- mat, et le tabac qui en provient est également apprécié. Tandis que les provinces de l'Est, éloignées du volcan, n'ont plus ce sol pro- fond, de nature volcanique, où la potasse abonde et où le tabac se plait; le prix du ta- bac de cette région suit le caprice des saisons et dépend entièrement de l'abondance de la récolte. Si la récolte est faible, on rencon- trera quelques beaux prix parmi les lots de tabacs cultivés à l'Est de Déli, mais il serait imprudent d'y compter d'une manière régu- lière. Selon le temps qu'il fait, telle province aura du beau tabac et telle autre du mau- vais. Or si, une année, toutes les provinces n'ont que du tabac médiocre, les premières ventes seront encore bonnes; mais à mesure que les achats les plus urgents sont faits, les prix du marché baissent, surtout si on reçoit des nouvelles que la récolte en cours sera meilleure que celle qui est sur le marché — ce qui est le fait de la récolte 1902 par rap- port à la récolte 1901. En 1902 la saison a été assez pluvieuse, et il est probable que les prix du tabac 1902 seront bons, à moins que la récolte ne soit pas très forte aux ventes de 1903. A mesure que la production de Sumatra augmente, les acheteurs deviennent plus dif- ficiles sur les produits, et les terres qui ne sont pas d'origine volcanique ou qui n'ont pas un climat régulier, sont obligées de ces- ser la culture. Certainement, le tabac pousse partout, presque dans tous les pays habités par l'homme, mais pour les tabacs de couverture (robe de cigare), il faut un climat et un sol excellents, et des soins de culture nombreux, bonne fermentation, de manipulation très surveillée... Le climat n'en reste pas moins ce qu'il y a de plus important, et rarement Tinfluence de l'homme arrive à en modifier les effets. La richesse du sol, surtout en potasse est aussi indispensable, et celle-là, Thomme peut la modifier à la rigueur, par l'addi- tion d'engrais appropriés. 120 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N" 22 — Avril 1903 LespaysoùTon veut cultiver le tabac de Angleterre 97. Sig. 558 cigares couverture, doivent avoir un climat chaud et Etats-Unis 42. 285. 81 5 — humide, avec des pluies répétées à l'époque Autres pays 68.903.177 — de la végétation, afin que celle-ci soit très 208 5o8 55o rapide. On agira sagement en faisant ana- .. , ^' o ^:ii:^„o ^i- layi^y.. w 5 ^ ^ Nousavous donccxportc 208 millions et Ivser le sol avant de s'installer. j • j • t? » ^ ce ,.« xjfo<,L 1^ w demi de cigares. En outre, 1 1 .670.155 pa- Des expériences de culture seront aussi , . j . 1 ^ •♦•' ^ quets de cigarettes dont presque la moitié utilement exécutées sur ces terres, afin de se , , ,. , zrr ac ^^^„^*c a^ s en vont en Colombie: et 65.359 paquets de rendre compte par le fait de la qualité des u u- j .1 ^ i„ :*;a a^..^;..^.^ r r ^ tabac hache, dont plus de la moitié destinée produits. ^r, , ,, ^ au Venezuela. Les sols baignés par l'eau salée ou sau- r\ . ^ \ -1 ^-^^ a^ m^ lo -.r^î^; ^ ^ . , Quant a la production de 1 lie, la voici mâtre, seront exclus de cette culture ainsi , . • ^„ f„,j^„„^ ' par région, en « tercios » ou fardeaux, que les sols acides. ji • c 1 -i ^ 1 .• d environ 5o kilos : Les sols acides se trouvent d'ailleurs bien ,,1 al • ' • mv Vuelta-Abajo, région cele- du traitement suivant : faire couper la foret , . ,, , . ^ ^ bre qui s étend de Con- de bonne heure, drainer un an ou deux 1,0 > /- solacion-del-Sur aGuane d'avance, et si le chlore abonde, colmater et . , t^- j 1 ' (province de Pinar-del- irriguer avant et après labours. _,. , o . • ^ ^ Rio) 179.131 tercios «^"^' Semi-Vuelta (de Candela- Statistique des tabacs de Cuba. ria à Herradura) i3 297 — Année 1902. Partidas, de la Havane à par M. A. Pedroso. Artemisa..* 60.864 — M. Pedroso nous communique une statis- Matanzas (province) 108 — tique fort intéressante des tabacs deCuba.por- Remedios 6 Villa (1) 145.018 — tant sur Tannée 1902; elle a été publiée dans Santiago-de-Cuba (Pro- ie journal « La Discusion >> de la Havane. Notre vince) 426 — aimable correspondant la résume en ces termes : ^^^^^^ ç^^^^ 398.844 tercios Pour le tabac en feuilles, les Etats-Unis Rappelons, à ce propos, que dans le cahier de sont notre meilleur marché : mars 1902, nous avons publié une longue analyse Etats-Unis 10. 128. 891 kilos d'une étude extrêmement complète de M. Daniel Pour les autres pays.. 3.3'"0.2ii Bellet sur le labac à Cuba; cette étude devrait être connue de tous ceux qui s'intéressent aux Total 13.499.102 — tabacs de haute qualité. Quant aux fameux cigares, c'est l'Angle- "" (i) Tabacs très renommés, quoique généralement terre qui nous en acheté le plus. inférieurs à ceux de la Vuelta-Abajo. Çàfés dits de MokA Origine. — Valeur intrinsèque. — Substitutions. — Concurrence brésilienne. D'après diverses sources. Les échanges et la correspondance du Journal nous amènent plusieurs documents sur la ma- tière, qui se contredisent par endroits ; on ne les lira pas moins avec intérêt, car en somme, en allant au fond de ce débat on retrouve l'éternelle question de la concurrence brésilienne, question de vie et de mort pour la plupart des anciens pays de grande culture du café. * George E. Hanscom écrit dans le « Min- neapolis Commercial Bulletin » (cf. « Plan- ting Opinion, 26 juillet 1902), sous le titre Cafés d^ Arabie : Il plane sur ce pays, au xx* siècle, le même air de mystère qu'au temps où les fils de Jacob, allant de Syrie en Egypte, se trou- blèrent en découvrant la coupe de Joseph, cachée dans le sac de blé de Benjamin. L'origine du café Moka est enveloppée No 22 — Avril 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 121 d'obscurité. — Il est indigène dans le pays, Le caféapporté au début à Salem, était du et quelques-uns pensent qu'il y a existé de- café de l'Yemen. C'était un grain excessive- puis la création, quoiqu'il soit à peu près ment petit, rond comme une perle, dur, évident qu'il ait été apporté d'Abyssinie. astringent, acide, entièrement vert lors- Cultivé avec beaucoup desuccès, il pousse qu'on vient de le cueillir, et tournant au cependant à l'état sauvage sur les hauts pla- jaune clair avec l'âge; beaucoup de grains teaux d'Arabie qui, s'ils ne sont pas le véri- sont translucides, avec une teinte cireuse, table habitat primitif du café, sont pourtant L'odeur en est forte, acre, balsamique, et donnés comme ayant donné naissance à tout rappelle celle du trèfle fraîchement coupé, le café cultivé aujourd'hui sur le continent caractéristique que ne possède aucun autre américain. café connu. On le sèche au soleil, et, comme La plupart des consommateurs supposent il ne pleut pas, on le laisse répandu jusqu'à que le mot « Moka » indique le pays d'ori- ce qu'il soit tout à fait sec. On le trie à la gine ou le port d'expédition. — Ceci est main avec le plus grand soin : il est débar- erroné et trompeur, car on ne cultive pas et rassé des tiges, des pierres et de toute ma- on ne pourra jamais cultiver de café à Moka, tière terreuse ; il est merveilleusement net et Au début du XIX'' siècle, avant l'intervention propre. L'extrait ne peut en être surpassé, des bateaux à vapeur, lorsque tout le trafic au point de vue de la force ; quant à l'infu- se faisait par des voiliers, existait, sur la sion c'est une boisson faite pour les dieux, rive sud-est de la mer Rouge, le petit village Pour l'infusion, il possède une saveur qui obscur de Moka, situé dans une plaine sté- n'est approchée par aucun autre café. Beau- rile, au pied des montagnes et non loin du coup de cafés ont plus ou moins de grains rivage, entièrement dépourvue de végéta- petits, qui, triés et torréfiés, ont l'aspect du tion. Moka; mais aucun d'eux n'a la même saveur. Les Arabes de ce village offraient parfois II estplein, harmonieux, lourd, très moelleux de petits paquets de café aux capitaines de quand il a de l'âge, trèsâcre et acide, et n'est passage, pour qu'ils les emportent au-delà pas généralement en faveur auprès de la des mers à leurs armateurs, comme cadeaux, masse des consommateurs, à moins que par C'est d'un de ces cadeaux, apporté au por'^ l'usage on n'en ait acquis le goût. On a de Salem (Massachussets), il y a de longues besoin d'apprendre à l'aimer, — comme les années, qu'est né le commerce moderne du olives et les tomates — mais il a des café Moka. adorateurs fervents. La forte acidité du Le café dit « Moka » pousse dans l'inté- Moka donne au café de Java, quand il lui rieur de l'Arabie, en Egypte et en Abyssinie. est mélangé, son équilibre parfait, car, par La meilleure qualité, connue sous le nom lui-même, le « Java » est dépourvu d'acidité, de Yemen, est récoltée dans la vallée de et, à part sa saveur particulière est-ce rOudien et sur les montagnes environ- qu'on appelle quelquefois un café « indiffé- nantes. Il est cultivé avec le plusgrand soin ; rent ". Un mélange desdeux, quand ils sont son prix de revient élevé empêche qu'on ne tous deux authentiques, produit le type le l'exporte dans les pays occidentaux ; cepen- plus parfait du monde, dant il en arrive une petite quantité aux II est évident que le Moka a de la force, Etats-Unis. — La plus grande partie est car si on en ajoute plus d'un tiers ou d'un consommée dans un rayon de cinq cents quart au Java, l'équilibre se trouve rompu milles de son centre de production. — Une et le Moka domine le mélange et neutra- partie s'en va sur Constantinople, où il est lise le Java. consommé dans les harems et palais aristo- Ces deux cafés ont été connus dans le cratiques de Turquie. Une faible quantité commerce plusieurs années avant les autres : vient aux Etats-Unis, quoiqu'en disent les ilssont donc mieux connus. autorités turques et les publications ofli- La majeure partie du café à petits grains cielles anglaises. expédié d'Arabie en France, en Angleterre 122 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^' 22 — Avril 1903 aux États-Unis, est du café de Teahma, ce qu'on appelle un café de terres basses ; comme l'altitude détermine la qualité du café, il est naturellement inférieur au café culière, et sont soit des cafés d'Arabie, soit des cafés d'Egypte ou des cafés d'Abyssinie, que nous avons décrits plus haut. Ils sont cultivés dans l'intérieur des terres, séchés de montagne, cultivé sur les collines élevées au soleil, décortiqués ou écrasés par les in- de l'Yemen, Il pousse cependant en Arabie, dans la plaine aride, presque stérile, qui s'étend tout le long de la mer Rouge. C'es^ un grain petit, dur, souvent contourné ou mal mûri, vert, tournant au jaune avec le temps; comme beaucoup de cerises tom- bent sur le sol et sont ramassées par des indigènes, il contient souvent des grains flétris, qui deviennent jaunes (et non bruns) à la torréfaction ; ils n'ont pas la saveur caractéristique du café, et sont appelés Quakers par les négociants anglais. Cela est si universel que lorsqu'un café d'Arabie, se torréfie bien, on le soupçonne facilement de n'être pas du Moka d'origine. Avec tous ces inconvénients, ce café, lorsqu'il n'est pas falsifié, possède une saveur que n'a aucun autre, et aucun autre ne peut, pour les mélanges, lui être substitué. L' « Egyptien » ou « Moka à grains longs » (« Longberry »), comme on l'appelle pour le distinguer du café d'Arabie à petits grains, a été importé aux États-Unis vers 1870; ayant un aspect très différent de la variété à petits grains, il rencontra beaucoup d'opposition ; il a pourtant, pour les mé- langes, toutes les qualités du Moka à petits grains, avec beaucoup plus de force. Le plus fin croit dans le district Berber. Il a un concurrent bon marché dans le café d'Abyssinie, souvent vendu frauduleu- sement comme « Egyptien >- ou « Berber ». Ce café d'Abyssinie a le grain long, sem- bable d'aspect à 1' « Egyptien )> et au « Ber- ber )) ; mais, tandis que 1' « Egyptien » est d'un vert brillant, arrondi aux extrémités, et se torréfie bien avec une saveur délicieuse, l'Abyssinien est effiléaux extrémités, souvent d'un gris sale, poussiéreux, se torréfiant mal, avec une saveur de plantes médicinales ; On en expédie de grandes quantités en An- gleterre, d'où on en réexpédie beaucoup aux Etats-Unis. Pour nous récapituler, les cafés dits de Moka, se distinguent par leur saveur parti- digènes, et offerts soit en parche, soit en poudre. Le café est payé en roupies d'argent ou échangé contre des marchandises anglaises ou américaines (généralement des cotonna- des), selon le caprice des indigènes. L'ache- teur est souvent l'agent d'approche des mar- chands au port d'expédition. Le café est ap- porté à la côte par des caravanes ou à dos de chameau, et est souvent manipulé en route par les agents. A l'heure actuelle, le Moka est expédié sur les grands marchés d'Aden ou de Hodei- dah. L'exportation du café est libre à Aden, mais on n'y en importe pas par mer; c'est interdit parle gouvernement anglais. Tout le Moka est séché en cerise, au soleil, comme cela a été déjà dit. Le décortiquage et le nettoyage se font de la façon la plus pri- mitive; on ne se sert d'aucune machine; la main d'œuvre étant bon marché, tout se fait à la main. Lorsque les cerises ont suffisam- ment séché, on les roule, les pilonne ou les écrase, quelquefois on les foule aux pieds. Quand il est envoyé au marché en paddy (c'est-à-dire en cerises comprenant l'enve- loppe externe, la pulpe séchée, la parche et le café ensemble), l'exportateur le bat, puis le café est séparé par vannage, placé en tas, et remué àlapelle, de l'extérieur vers le cen- tre du tas ; les grains les plus gros, .les plus lourds et les plus beaux roulent vers la péri- phérie. On les recueille et on les examine de près; toute matière étrangère est enlevée d'une façon très méthodique. — On continue ainsi jusqu'à ce que tout le café ait passé sous les yeux de l'assortisseur, et qu'il soit absolu- ment propre. Une raison pour laquelle on ne peut em- ployer de machines avec succès dans ces pays, est la prévention religieuse des Arabes Mahométans, contre les machines. Géo Robes, l'importateur bien connu, de Salem et de Boston (États-Unis), acheta une fois No 32 _ Avril 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 123 un trieur-décortiqueur, et l'envoya à Aden, où il travailla bien jusqu'au jour où, mal- heureusement, il eut besoin de réparations. Quoique le dommage fût de peu d'impor- tance et eût été, dans des circonstances ordi- naires, facile à réparer, les artisans indigènes ne voulurent pas s'en occuper, disant que la machine était « morte », qu'Allah le vou- lait ainsi et qu'il ne fallait pas délier la Pro- vidence, en essayant de rappeler la machine à la vie. La machine fut plus tard renvoyée à New- York. Rappelons que Raoul a donnédans son volume Le Café quelques bonnes pages sur le café en Arabie, d'après un document de W. C. Palgrave datant de 1 862-1 863. * * * La « New-York 'Merchant's Revue » emprunte à ane source, qui n'est point nommément dési- gnée, la note suivante que nous avons recueillie à notre tour dans le > Indian GardeningandPlan- ting » du 5 juin 1902 : « Le « Times of India » pense que la dimi- nution de l'importance d'Aden, comme port d'exportation de café d'Arabie, aura vrai- semblablement une grande répercussion sur le marché international des cafés. A Hodei- dah er à Jeddah, on n'a jamais pris aucune mesure pour empêcher l'admission des cafés de Java et autres, et leur démarquage en café soit disant d'Arabie. A Aden, au con- traire, de telles fraudes sont pratiquement impossibles : Chaque once de café qui arrive à Aden par terre ou par mer, est inspectée, enregistrée, et on délivre des bons de sortie réguliers à tous les marchands de café. « Le vrai Moka n'est jamais importé autre- ment que sous un emballage spécial, inva- riable, et qui est fabrique dans les districts producteurs, en Arabie. La plus grande partie du Moka est dirigée sur Marseille, et les consignataires de cette ville n'accepte- raient aucun café comme Moka d'origine s'il ne venaitpas sous cet emballage. On a bien tenté d'établir un commerce de ces enve- loppes, de les envoyer d'Aden à Hodeidah ou à Jeddah, pour pouvoir ensuite expédier de ces villes en Europe, comme Mokas d'ori- gine, des cafés de Java et d'Abyssinie; mais le «Port Trust» d'Aden ne permet pas les entreprises ingénieuses de cette nature ; si bien que la tentative a échoué jusqu'à présent. Mais si Aden renonce à son trafic, si tout le Moka doit aller dorénavant à Hodeidah et à Jeddah, l'authenticité de cette qualité pourrait se trouver gravement com- promise. » La « N.-Y. iMerchant's Review » commente en ces termes l'information ci-dessus : '( On a une tendance à exagérer l'impor- tance commerciale du café Moka. Il ne tient en réalité qu'une faible place dans le com- merce des cafés. « En premier lieu, la réputation du Moka est surfaite. L'idée courante, que le Moka est le roi des café est certainement erronée. La fève du vrai Moka est petite, de forme défectueuse et a un arôme acre. Il ne pour- rait en être autrement, car le climat et le sol de l'Arabie ne sont pas propres à la pro- duction d'un café vraiment bon. Le pseudo- Moka, produit au Brésil, est de beaucoup supérieur à la provenance authentique dont il usurpe le nom. Si le public était moins routinier, il y a longtemps que la réputation du Moka se serait évanouie, et que les sortes les plus fines du Brésil auraient pris dans l'estimedu public la place que leuraccordent déjà des spécialistes. « Quant au café de Java, les qualités les meilleures de cette provenance sont très su- périeures au Moka d'origine; leur produc- tion est d'ailleurs relativement limitée. De même que « Moka », « Java " est devenu surtout un terme de convention commer- ciale, qui n'a plus ou peu de signification géographique; il correspond seulement à un type de qualité. « Un café de qualité inférieure, étiqueté « Moka » ou ■( Java » se vend plus facile- ment qu'un café vraiment supérieur, mais qui serait présenté comme « Rio » ou « San- tos », portant sa marque véritable. Le public, d'autre part, n'a pas besoin que son café favori lui soit fourni sous un nom de provenance. Les différents termes énumérés sont ainsi dépourvus de significa- tion réelle actuellement. Tous ces <( Java » et «< Moka » sont absolument surannés. La 124 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 22 — Avril 1903 plupart du soi-disant « Java » vient de Su- matra ; il ne rapporte d'ailleurs pas un cen- time de plus que ce qu'il vaut, non plus que les cafés de l'Amérique du Sud, qui se déguisent en cafés d'Arabie. Lorsqu'on demande à un épicier du café de Java ou de Moka, dit le •( Home and Co- lonial Mail », il sort de sa boîte des fèves de couleur brun foncé qui très probablement proviennent du Brésil, L'Ile de Java et la petite contrée de Moka ont dû, en effet, abandonner la lutte contre la grande répu- blique Sud-Américaine. Au Brésil, les fèves, après avoir été sé- chées en plein air, sont partagées en deux groupes : celles qui sont plates d'un côté sont baptisées du nom de « café de Java », celles qui sont toutes rondes, sont appelées « Moka ». Le « Indische Mercuur » d'Amsterdam, qui re- produit cette note, ajoute: Cette manière de présenter les choses n'est certainement pas 'exempte d'exagéra- tion, toutefois il est indéniable que le café du Brésil accapare de plus en plus le mar- ché des cafés fins en même temps que celui des qualités communes. * * * Carte géographique des cafés dits Moka. — MM. Bapdey, Buffard &Cie, négociants français,, établis à Aden, avec succursales à Hodeidah et au Harar, ont eu l'obligeance de nous envoyer une grande caete en couleur, échelle Vio nnoooo» dressée par M. Pierre Bardey et qui ferait la joie de toute personne s'intéressant aux provenances des pro- duits. Elle offre, en plus, un intérêt direct pour nos amis les planteurs. Cette carte indique, en effet, par trois teintes différentes, les régions de l'Yemen (Arabie) et de l'Abyssinie qui produisent les cafés dits Moka. La première teinte, qui désigne les régions de plantations, embrasse la totalité de la zone ara- bique et un petit coin du Harar. Une deuxième teinte désigne « les régions certaines des caféiers sauvages », elle couvre la moitié méridionale de la zone abyssine. La troisièm-e teinte, enfin, qui couvre la moitié septentrionale de la zone abys- sine, désigne « les régions douteuses des caféiers sauvages ». De nombreuses inscriptions, d'une parfaite net- teté, indiquant les dénominations commerciales des qualités exportées de chaque localité, et aug- mentent ainsi la haute valeur de cette belle carte. Puisque MM. Bardey, Buffard & Cie ont été assez bons de penser à nous pour leur carte, ils voudront bien aussi, souhaitons-le, redresser ce que nous avons pu répéter d'inexact en reprodui- sant les documents réunis ci-dessus. ftCTUflLITÉS Le 5'' Congrès international de Chimie appliquée. qui se tiendra à Berlin du 2 au 8 juin pro- chain, comprendra une section agronomi- que, fort intéressante pour nos amis des pays chauds. Il nous suffira de citer quel- ques uns des rapports inscrits à l'ordre du jour dès à présent : Fabrication artificielle des nitrates au moyen de l'azote libre de l'air. — Utilité et dosage de la chaux. — Bactériologie des terres. — Action du sul- fure de carbone sur la fertilité des sols, — Fourrages mélasses et sucrés. La liste des rapporteurs comprend les plusgrandsnoms delà scienceagronomique. Le comité français a pour secrétaire notre confrère M. Silz, de l'Association des chi- mistes de sucrerie ei de distillerie, i 56, bou- levard Magenta, à Paris. La sous-commission française de Chimie agricole se compose de MM. A. Vivien, Gab. Bertrand (de l'Institut Pasteur) et R. Lezé. La cotisation est de 25 francs. Canne à sucre. Rendements. — Moisonneuses mécaniques, etc. Lettre de M. Paul des Grottes. M. Paul des Grottes, agriculteur à la Marti- nique, nous écrit à l'occasion de l'article Rende- ments de la canne à sucre, publié dans notre N" 22 — Avril iqoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i25 cahier de janvier igoS (n« 19) et qui lui avait été cette question, que vous semblez avoir mise communiqué en épreuve : au point Cher Monsieur, Je profite de la circonstance pour résumer Votre article est excellent. Il sera certaine- en peu de mots la conversation que nous ment lu avec beaucoup d'intérêt par tous avons eue ces jours-ci au sujet des machines ceux qui se sont intéressés comme moi aux à couper les cannes (i) en vous disant que rendements si extraordinaires des îlesHawaï vous feriez sourire n'importe quel habitant et de Java. des Antilles en lui proposant ces machines. Je vous dirai franchement que je n'ai ja- Je ne disconviens pas, cependant, qu'elles mais pu me décider à admettre ce chiffre de ne puissent trouver leur emploi dans cer- rendement de 5o.ooo kg. de sucre à l'hec- taines circonstances toutes spéciales, comme tare quels que fussent les arguments que l'on la cherté ou la rareté de la main-d'œuvre, me donnât. Que voulez-vous? A défaut de mâchoire na- Je me rappelle que M. Landes, au corn- turelle, qu'on se mette un râtelier, rien de mencement de 1902, en fit le sujet d'une mieux, mais, tout le monde n'en est pas ré- longue discussion dans une revue de Paris, duit à cette extrémité-là, Dieu merci ! M. Landes qui était plus professeur que En tous cas, les prix actuels du sucre s'ac- professionnel soutenait tous ces chiffres de cordent mal avec une main-d'œuvre chère, à rendements avec une conviction profonde, moins qu'il ne s'agisse de rendements aussi sans arriver à vaincre les doutes des gens du fabuleux qu'aux îles Hawaï. métier. Agréez, etc. A la Martinique, où l'on cultive bien la Paul des Grottes. canne, on ne peut guère se flatter d'obtenir un rendement supérieur à 5. 000 ou 6. 000 kg. de sucre à l'hectare, en moyenne, dès qu'il s'agit de vastes étendues de cultures. Je veux bien admettre l'hypothèse de terres plus fertiles et d'outillage plus perfec- P- Morange : Remat-que su?' la composition tionné que dans mon pays; cela pourrait physico-chimique des terres de rivières de contribuer à doubler ou même tripler le la Cochinchine. (« Bulletin économique rendement, mais de là à le décupler, il y a de l'Indo-Chine )., janvier 1902). de la marge. Les terres de rizières de la Cochinchine En admettant trop sommairement ces peuvent se répartir en deux groupes : données, on risque d'entrer de plain pied A. _ Les terres fortes, franchement argi- dans le domaine de la fantaisie, ce qui vous leuses, formées d'alluvions très fins et très amènerait à faire de piquantes constatations lentement déposés, sans trace de cailloux ni comme celle de la Chambre d'Agriculture de ^g graviers. Ces terres occupent les niveaux la Réunion, qui a trouvé qu'à raison de les plus bas, les plainesde facile inondation. So.ooo kg. de sucre à l'hectare, un mètre Qq sont les plus intéressantes au point de carré donnerait 5 kilos de sucre. Je fis moi- yyg cultural; à ce type appartiennent les même naguère des calculs dont je n'ai plus rizières des principaux centres rizicoles de ici les éléments, mais dont j'ai retenu la con- l'ouest- clusion, à savoir qu'une récolte dans ces Après quelques années deculture soignée, conditions là, défalcation faite du poids des ^q^ terres donnent des rendements générale- engrais et des éléments nutritifs que la ^nent élevés : au minimum, 2.3oo kg. de canne puise dansl'atmosphère, représente un Paddv par hectare. emprunt si considérable à la terre que son A l'analyse, ces terres donnent les résul- enlèvement devrait déterminer à la longue un notable affaissement du niveau du sol. Les terres de rizières de la Cochinchine Notice bibliographique tats suivants : Vous avez donc bien fait de revenir sur (i)V. kJ. d'A. T.» ii-' ni et 17. — N. de la Réd. 126 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 22 — Avril 1903 1. Absence complète d'éléments grossiers. 2. Proportion d'argile très élevée : 5o % en moyenne, ce qui provoque une extrême compacitédes terres pendantla saison sèche. 3. Richesse en humus très appréciable : de 0,5 à 2 % . 4. Insuffisance en calcaire. Au point de vue chimique, ces terres sont caractérisées par leur richesse en azote (de I à 2, 7 "/no) et surtout en potasse (de 3 à 5,2 "/„o)- Elles sont très pauvres en acide phosphorique de o,3 à 0,9 "/oo) ^^ "^ renfer- ment pas assez de chaux. Le sous-scl présente la même constitution que le sol, et comme il est moins épuisé par les cultures, il reste un peu plus riche en matières fertilisantes. Comparés aux sols alluviaux de France et d'Egypte, les sols argileux des rizières de Cochinchine se montrent plus pauvres en acide phosphorique et en calcaire. Les seuls engrais à conseiller pour ces ter- res sont des engrais phosphatés etcalciques, tels que les phosphates naturels ou les sco- ries de déphosphoration. L'azote est assez abondant. Quant à la potasse, son abondance et l'extrême division des terres permettent de croire qu'il y en a aussi suffisamment. Des expériences de fumure sont en cours d'exécution, et ne manqueront probablement pas à justifier ces conclusions. B. — Un deuxième groupe de rizières est établi en terres légères, siliceuses, pauvres en humus et difficilement irrigables. A ce type appartiennent les rizières delà Cochin- chine orientale. Leur rendement est géné- ralement médiocre. Le chef du laboratoire agronomique de Saigon n'a pas encore publié les résultats de son étude des terres //zen (terres salantes?) signalées dans le nM8 du « J.d'A. T. » Le bananier nain du Guatemala et celui de Chine. Lettre de M. Ch. Rivière. Dans le n° 17 du « Journal d'Agriculture Tropicale », page 34?, je lis une question de M. J. EsMEN.iAU]> au sujet du bananier nain du Guatemala. J'y réponds : Le bananier nain de Chine, Musa sinensis ne paraît avoir aucun rapport avec la pe- tite race signalée au Guatemala par M. Es- MENJAUD sous le nom de « Enano », terme d'ailleurs appliqué à toutes les petites espèces. Il y a évidemment plusieurs races de MM.ya sinensis^ mais toutes ont des caractères abso- lument contraire, à ceux indiqués par M. Es- MENJAUD. En effet, leur régime est fort, chargé de fruits solidement attachés sur le rachis, n'exigeant pas des précautions parti- culières d'emballage et supportant d'assez longs trajets. Il n'y a plus aucune discussion théorique possible sur ce point, en présence du commerce considérable qui se fait aux Canaries et à Madère avec cette espèce naine, qui est appelée à supplanter toutes les autres à cause de ses qualités culturales et écono- miques. Ch. Rivière. Vin d'Ananas. Echec des deux fabriques de la Havane. Lettre de M. Clodulfo Pedroso. Dans un article sur le vin d'ananas, qui a paru dans le n° 21 de ce Journal, M. H. Neuville a fait mention d'une tentative de fabrication en grand, faite à la Havane. M. Clodulfo Pedroso, qui habite cette ville, nous écrit à ce sujet : « Je me suis informé à la Lonja de Viveres (Bourse du Commerce), ainsi qu'auprès de mon ami M. Barragui, grand commerçant, généralement bien renseigné. On me con- firme que M. Cruzellas, propriétaire d'une importante parfumerie locale, et M. Xiquès, propriétaire de l'épicerie « la Vigne », ont bien essayé, chacun de son côté, à fabriquer industriellement du vin d'ananas; mais ils n'ont pas persisté. Ce ne sont certainemen t pas les capitaux qui leur auront manqué, car l'un et l'autre sont fort riches; il faut donc supposer qu'il y a quelque difficulté d'ordre technique. « Il n'existe aucune fabrique de vin d'ana- nas à Cuba, à l'heure actuelle ». N" 22 — Avril iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 127 A propos du séchage artificiel du Cacao. Comment on évite le noircissement par le fer. Nous avons exposé dans notre n" i^{Les séchoirs à cacao, système Giiardiola), l'im- portance du problème du séchage artificiel du Cacao. La grande part réservée à cette question dans les ouvrages spéciaux étran- gers (Hart, Preuss), montre bien à quel point les esprits sont anxieux de connaître un procédé satisfaisant. M. Berthelot du Chesnay nous a exprimé récemment ses craintes, partagées d'ailleurs par d'autres planteurs, sur le noircissement possible des fèves du cacao au contact des organes en fer des séchoirs mécaniques. Nous avons tenu à prendre l'avis d'un grand planteur de San-Thomé, M. Monteiro DE Mendonça, qui nous a dit avoir vu des fèves de cacao du Cameroun, sorties d'un séchoir Guardiola, et qui présentaient une belle couleur naturelle. Le constructeur, ajoutait M. Mendonça, a dû prévoirie fait et prendre ses précautions. En effet, la maison John Gordon & C'', à laquelle nous avons soumis la question, nous a répondu comme suit : « ...Dans les séchoirs à cacao que nous avons livré au Cameroun, toutes les parties en fer exposées à venir en contact avec les fèves, sont fortement galvanisées ; mais quoiqu'ils aient donné toute satisfaction de- puis que nous les avons livrés, nous avons pris depuis des précautions supplémentaires pour que les fèves ne viennent en contact avec aucune partie métallique, sauf les bras, qui sont étamés. Tout le reste est doublé en bois; le ventilateur est en aluminium, ainsi que les boulons maintenant le doublage en bois; le noircissement nous semble ainsi impossible. » A la maison Mavfarth, il nous a été ex- pliqué également, que les séchoirs vendus pour cacao étaient pourvus d'accessoires dont l'effet est d'empêcher le contact des fèves avec les parties métalliques de l'appa- reil. Le Café au Tonkin. La larve — Conditions de réussite. Comme suite au dossier Le café au Tonkin, publié dans notre n° 19, voici un passage bien instructif que nous empruntons à une correspon- dance anonyme de la " Dépêche coloniale « du 12 mars igoS. Le correspondant discute un ré- cent discours de M. Duchemin, Président de la Chambre d'Agriculture d'Hanoï : En première ligne des cultures, M. Du- chemin place le café ; il vient vigoureuse- ment et mûrit des fruits d'excellente qualité, mais il semble bien que la culture par petits groupes, la culture de <( tour de case » doive être celle de l'avenir. Nous serons plus affirmatif encore que le président de la Chambre. A notre humble avis, la culture du café n'a de chances de réussite et ne pourra être rémunératrice que dans les limites où elle sera susceptible d'une surveillance directe par le colon lui- même. En effet, l'ennemi du caféier tonkinois est une larve térébrante qui sectionne le caféier en spirale et le perce de la tête à la racine . Cette larve pénètre par les feuilles, par les jeunes pousses. On s'en garantit par Péche- nillage. C'est le seul moyen. Aucun produit chimique n'a été découvert jusqu'ici qui puisse porter remède à l'arbre atteint. Des équipes doivent donc être continuellement occupées à la surveillance des plants et à leur échenillage. Ce travail ne sera sérieux que si le colon ou un de ses auxiliaires euro- péens s\xr\Q\\\e \ni-rs\èm.e co. personnel indi- gène. Tel planteur de nos amis qui pratique ce système a récolté 3, 000 kilogrammes de café cette année avec ses 3, 000 pieds alors qu'un autre planteur, incapable de surveiller ses 80,000 pieds, n'a pas fait aussi abondante récolte. Récolte mécanique du Coton. D'après une information reproduite par r « Indian Textile Journal », une société se serait formée à Pittsburg (États-Unis), pour l'exploitation d'une machine à ré- colter le coton, inventée par un M. A Campbell. Aux essais, elle aurait cueilli 93,7 % du coton mûr, dans la ligne par- courue; le reste, soit 6,3 ;■„ , ne peut plus 128 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 22 — Avril iqo? être récolté qu'à la main. Les feuilles, tiges et capsules n'étaient, paraît-il, nullement endommagées. La machine pourrait récolter par jour la valeur de 3 à 5 balles. On aurait enfin passé des marchés pour 5 machines? devant travailler 2000 acres dans le delta du Mississipi, la saison prochaine. Si cette machine donne réellement les ré- sultats annoncés, on ne saurait trop insister sur l'importance que cette invention pourrai^ avoir. On sait que depuis longtemps déjà' on s'est occupé de construire une machine de ce genre, et Tompkins, dans son livre Cotton and Cotton OU (qui a été longuement analysé dans le n° 7 du « J. d'A. T. »}. rap- pelle les tentatives faites dans ce sens. Nous allons tâcher de nous procurer de plus amples renseignements sur le fonction- nement de cette machine. F. M. Le Citronnier de Montserrat à Madagascar. Lettre de M.Paul des Grottes. M. Paul des Grottes, actuellement à Nossi-Bé, nous envoie un renseignement d'une haute im- portance et qui répond directement à la question posée par M. J. de Floris dans notre n° 14 : « Cher Monsieur, les lecteurs du « J. d'A. T. )) qui s'intéressent à la culture du citron- nier à Madagascar pour la fabrication de l'acide citrique et du citrate de chaux, ap- prendront avec plaisir que j'ai retrouvé ici le même citronnier qui se cultive à Dominique et à Montserrat. Ce citronnier, connu ici sous le nom de Citronnier Gallet, est très répandu à Nossi-Bé, et, paraît-il, aussi, sur la Grande-Terre, où il produit abondamment. Voilà qui va économiser des frais et des sou- cis à ceux qui auraient dessein de faire venir des semences des Antilles anglaises. » — P. DES Grottes. Ce témoignage de M. des Grottes confirme en- tièrement l'indication du Traité de M. Dybowski, à laquelle se référait M. de Floris. Rappelons que la culture et l'utilisation du ci- tronnier acide, à la Dominique, a été décrite en détail par M. des Grottes dans nos n"« i5 et 16. Climat ou Race ? Rôle respectif de ces deux facteurs, dans la pro- duction du caoutchouc. — Le cas des Mascaren- hasia de Buitenzorg. Il y a dix-huit mois, nous ouvrionsdans ce Journal, à l'occasion des Ficus à caoutchouc et des Camphriers d'Algérie, un large débat sur le cas de. ces arbres qui fournissent à l'expérimentateurleurs principes utiles dans telle contrée et n'en contienne pas trace dans telle autre. Il s'agissait de savoir s'il fallait en chercher la raison de préférence dans les différences de race. Plusieurs savants prirent part à la discussion : A. Chevalier, E. W. HiLGARD, Ch. Rivière, P. Van Romburgh, SCHWEiNFURTH, D"" TraBUT, A. DE ViLLÈLE. Il faut bien l'avouer, les arguments des parti- sans du facteur race nous ont paru singu- lièrement probants ; une expérience directe a d'ailleurs été décidée entre M, Van Rom- burgh et M. Rivière, qui consistera à replan- ter en Algérie des boutures de Ficus elastica authentiques de Java et vice versa, à Java des boutures de Ficus elastica d'Algérie dé- pourvus de caoutchouc. De cette façon on sera définitivement fixé. Au cours du débat, M. Van Romburg avait cité, comme argument en faveur du facteur climat, le cas du Mascarenhasia elastica, arbre à caoutchouc de Dar-es-Salam (Est Africain Allemand) qui, introduit à Buiten- zorg (Java), n'y avait plus accusé aucune trace de caoutchouc. Nous avions fait sur l'heure quelques ré- serves. Aujourd'hui, M . Van Romburg revient lui-même sur sa première affirmation : Ses Mascarenhasia ayant avancé en âge, ont par- faitement acquis du latex caoutchoutifère dans leur écorce; la partie inférieure du tronc en fournit la première. La précédente communication de M. Van Romburg est donc à rectifier comme suit : Les Mascarenhasia de Buitenzorg ne contiennent pas de caout- chouc avant l'âge de 2 ans ; et encore, même des individus plus jeunes contiennent par- faitement de petites quantités de latex dans l'écorcede leurs racines(Voir « Teysmania », 7 avril 1902). Nouv. IrriD. Ed. Lasnier. Direct. 3y rueSt-Lazare Paris. Le Gérant : E. BoiviN. No 22 —Avril iqoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE SI YOOS APPROUVEZ la ligne de conduite du « Journal d'Agriculture Tropicale », abonnez-vous. Faites-le connaître à vos amis, amenez- les à s'abonner. — Parlez-en à vos four- nisseurs afin qu'ils se rendent compte de l'efficacité de sa publicité. — Prônez- le en toutes circonstances. i i \ SCMLOESING Prères et C- \ ^ IMARSEILLE 1 T En écrivant, tnentionne^ ce Journal yf BOOIUIE "^«m BORDELAISE XV ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CAOUTCHOUC MANUFACTURÉ MICHELIN et r CLERMONT-FERRAND Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles,. Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS : AJlGHELIW,i05.BourPépelre,XVlP La Maison Michelin achète par an plus de 300.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ En écrivant, mentionne^ le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON ^ C® N*" 9, JVeiv Broad Street, iV*» 9 — LOlVnON, E- C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.C) HAGHIHES PODR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO M^achines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de tontes sorus K^ifrisr^d^z le Catalogue général Iu^u^userr)er|t illtisiré^ En écrivant, mentionne^ le Journal d'AfçricullHre Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 22 — Avril 1903 n a n B B B B B B B B B nHHHHHHH Hubert Bceken A C%i." à DUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) MACHINES POUR RGGOLTEii TROFIGALES RÂPE A MANIOC Défibreuses automatiques à Travail continu SPÉCIALITÉ DE DÉCORTIQUEUKS brevet BŒKEN pour Chanvre de Sîsal (JJgave rlgîda), de Maurice (Fourcroya), de Manille ('Bananiers), jSansevières. Feuilles d'/Inanas, fiamie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture. Extrait du Procès-verbal rédigé le 16 octobre 1901, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station : « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu' travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles », ■ — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes : « . . . La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». pour Manioc (Cassave), Arro\srroot et autres racines farineuses c«*ii«TBraiiff»ifiriiiWii RAPES MECANIQUES Séchoirs - Presses d^EmbalIaSe Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de \^^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. B B B B B B B B B B B B B B B B B B B B B "W En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale 3* Année N<'23 3i Mai iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE {AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR J. VILBOUCHEVITCH cc^^-^ zrS^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES IfRUITIERS CULTURES POTAGÈRES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE Paraît le dernier jour de ^ chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 2,0 francs Six mois 10 — Le Nnméro: 2/rancs i Çn5^- AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssin ie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines Océanie Principaux Collaborateurs : MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée), BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT .DU CHESNAY (Congo français), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (ile Maurice), D'BONAVIA (Worthing),CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique occidentale), CIBOT (Rio-Beni), A. 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Lés abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) età la Nouvelle-Imprimerie (Sy, rue St-Lazare). — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokinôo), — à Berlin, chez R. Friedlœnder & Sohn (N. W. — Karlstrasse, 11). — à Brème, chez E. von Ma- sars (Petristrasse, G).— à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Putterie). — à Hambourg, chezC.Boysen (Heuberg,g). — à, Hanoï, chez Schneider aîné, —à la Havane, Wilson's International Book-Store (Obispo, 41). — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada). — à Londres, chez Wm. Dawson & Sons, Cannon House, Bream's Buildings, E. C. — à. Managua, chez Carlos Heuberger. — à, l'île Maurice, chez Henri Adam (Port-Louis). — à Mexico, chez la V" Bouret (14, Cinco de Mayo). — à New- York, chez G.-E. Stechert (9, East i6-th Street), —à, San Salvador, chez Italo Durante y Cia. — à, la Trinidad, chez D.-A. Majam, planteur (Port-of-Spain). — à Turin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che^ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste Adresser toute la Correspondance : 10, rue Lelamtre, Paris44* II. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' 23 — Mai 1903 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT A. 60DEFR0T LEBEUF Membre du Conseil de perfectionnement des Jardins coloniaux 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée : Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demerara. de l'Ogooué. du Sénégal. de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de l'Equateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis, — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii, — Kirkii. — Watsoniana. Castilloa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyagent beaucoup mieux et plus économiquement à Vétat de graines germéef qui coûtent beaucoup moins cher que les plants; nous enga- geons vivement nos clients à nous transmettre leurs ordres à Vavance, de façon à nous permettre défaire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBKUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles Mnvoi tpanoo des catalogues et hrochures explicatives En écrivant, mentionne^ le Journal d'Apiculture Tropicale ^e Année N° 23, 3i Mai 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages Pages ETUDES ET DOSSIERS. ACTUALITES Les machines à bras, pour l'extraction des souches (D'après M. Max Ringelmann; avec 3 fig.) i3i G. BERTHELOT DU CHESNAY : Le Pal- mier à huile, comme porie-ombre(Com- paraison avec les différents arbres porte- ombre dont on dispose au Congo). . . . i33 •Exploitation de l'Agave americana (Aloës) en Algérie : L'usine de défibration de M. Fasio iSy M. APFELBAUM: La culture de l'oranger à Jaffa i3g A. POULAIN : Essais et cultures à Pondi- chéry (arachide, coton, séné) 143 CH. JUDGE : Conditions et rôle du flétris- sage dans la fabrication des thés noirs (Exposé des recherches de M. Mann) . . 144 •P. CIBOT : La question de l'épuisement des forêts de caoutchouc (Hevea) du bassin de l'Amazone 147 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & Cie : Bulletin men- suel du caoutchouc 148 H. HAMEL SMITH : Situation et stocks du cacao, à Londres et au Havre i5o P. BARDI:Y : Les cafés Moka (Réponse à l'article du n" 22) i5i i-a flottabiiité du kapok i52 (Correspondances, Informations, Extraits, etc). J. KARPELÈS : Les exigences de la ramie dans la province de Bengale 164 P. DE SORNAY : Lettre de l'Ile Maurice (Surra. —Cyclones. — Canne à sucre). . i55 M. S. BERTONI : Le Palmier Mbocaya {Acrocomia) du Paraguay (Usages de l'huile. — Commerce de l'amande. — Le brise-noix de Squier) i5(') F. MAIN : L'emploi du riz dans la brasserie française (Détails pratiques) 15»') A. COUTURIER : La fumure du coton (Notice sur les expériences de la " Soc. Rhédiviale d'Agriculture » du Caire). . . iSy Protection des arbres contre les termites (Le badigeon de Gondal) i58 Gains et aléas de Texportation de bananes de la Nouvelle-Calédonie (D'après Davilf.é). i5q Les recherches hollandaises sur la fabrica- tion et la culture du thé (Notice biblio- graphique) 1 59 La plus grande plantation de thé du monde. 160 Le patchouli : Provenances, commerce, etc. (Ext. du H Bulletin » de Roure-Bertrand fils) 160 H. DULIEU : Les expériences sur le ren- dement du manioc, à la ferme d'essais de l'Ile Sainte-Lucre 160 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques, 373-396 sur papier bleu VIII et IX FiG. 8 FIGURES Machines à arracher les souches : Levier mDnté sur roues. — Fig. 9 : Machine Lamblin. Fig. 10 : Fardier. i3o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'' 23 — Mai ioo3 LES N°' DE 1901-1302 du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i'''^ année 1901-1902 (comprenant les n"' de i à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n"* I, 3, 5,6, 7,8, 10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de Tannée 1901 et du i" semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n°^ 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Journal d'Agr i culture Tropicale 1 I Mois 3 Mois I An i/i p... . 60fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p. . . . 15 » 40 » 125» 1/8 p.... 10» 30 » 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix 1 Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ : C'^ des Messageries Maritimes C'^ Générale Transatlantique C'^ Maritime Belge du Congo j^^^ Rotterdamsche Lloyd. Édition Challamel : [es Plantes à Caoutchouc ET LEUn CULTURE Par O. WARBURG, Professeur à TUniversité de Berlin, Directeur du TropenpUan^er Traduction annotée et mise à jour par J. VILBOUCHEVITCH în-H", — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les abonnés du c Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes à M. Vilbouchevitch. 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pèse 700 gramnres. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. J TroisiÈjMe Année. No 23 3i Mai iqo3 Journal d'Agriculture Tropicale Mise en culture des Terres neuves Extraction des souches. — Machines actionnées par des hommes. D'après M. Max Ringelmann (i). Lorsqu'il s'agit de mettre en culture autour des souches dont la destruction par un terrain boisé ou garni de broussailles, les agents naturels est très lente; c'est l'opération la plus difficile, et par suite la la même pratique que suivent de nos jours plus coûteuse, est l'arrachage des souches les indigènes de l'Algérie et de la Tunisie, au sujet de laquelle nous résumons les quel- en contournant, avec leurs charrues pri- ques notes suivantes. mitives, les touffes de palmier nain dont Quand il s'agit d'arbres, il est préférable l'arrachage leur parait trop pénible, d'enlever la souche lors de l'abatage; on La question de l'arrachage des souches se dégarnit le tour de la souche en coupant les présente continuellement lorsqu'il s'agit de grosses racines horizontales et, avec des mettre en valeur notre beau domaine colo- cordages attachés à la cîme, il est relative- niai, et pour ce motif, il est utile de faire un ment facile de faire tomber l'arbre en examen des diverses machines qu'on peut extrayant la souche en même temps Le travailprésenteplus de difficultés lorsque, pour divers motifs, on a abattu l'arbre en coupant le tronc à peu de dis- tance au dessus du sol. Les premiers colons des Etats - Unis, qui étaient très pressés de cultiver et qui d'ailleurs avaient assez de terres à leur disposition, ne se sontpas astreints audes- souchement qu'ils con- employer et qui, pour la plupart, peuvent être établies par un for- geron de campagne. (Dans ce qui suit, on ne parlera que des ap- pareils mus à bras d'hommes. Nous nous proposons de consacrer un article séparé, aux appareils nécessitant un attelage.) Pour les petits tra- vaux de débroussement, on peut faire confec- tionner un levier monté Fig. 8. Levier monté sur roues. sidéraient comme trop coûteux; ils ont sur un essieu porté par deux fortes roues, coupé les arbres à o m. 20 ou o m. 3o au- comme l'indique la fig. 8; en ti;avail, le le- dessus du niveau du sol et ont cultivé tout vier AB^ tiré par la corde C suivant la flèche /, s'appuie sur Fessieu des deux roues R (i). M. le professeur Max Ringelmann, Directeur qui ont au moins O m. 40 de diamètre; le de la Station d'Essais de Machines agricoles, nous a crochet A reçoit les anneaux d'une chaîne a autorisé à reproduire quelques extraits de ce chapitre ru A de son trsiité Travaux et Machines pour la mixe en qu'on passe dans un enfourchement de ■ culture des Terres, analysé dans notre n" IS. — Nous ,rrosses racines mises à jour par undégarnis- exprimons nos remerciements à l'auteur, ainsi qu'à '^ 1 o j i la Librairie agricole de la jMaison Rustique, qui nous sage préalable de la SOUche 5"; quand le ter- a obligeamment prêté les c! chés; ces derniers ne j.^j,-, ^^^ ^^^^ meuble, on cale les roues R SUr reproduisent qu'une partie des figures contenues , v , dans le texte original. — N. le la Réd. de fortes planches posées a plat. l32 JOURNAL D'AGRICULTUPE TROPICALE N» 23— Mai 1903 On peut remplacer l'essieu qui sert de On peut employer un levier horizontal de point d'appui au levier AB (fig. 8) par un dont le centre de rotation est maintenu à petit tréteau ou par un chevalet à trois pieds, une certaine hauteur au-dessus de la souche Lorsqu'il s'agitde jeunes arbustes, dont la tige, assez longue, a jus- qu'à une di- zaine de cen- timètres de diamètre, on peut employer la DÉPLANTEUSE Henri Chate- NAY. L'appareil se compose d'un manchon formé de deux demi-cylin- dres en fonte réunis par des charnières; le manchon, qui a o m. 3o environ de lon- gueur, est placé à la hauteur voulue, et un étrier à vis de pression le serre fortement sur la tige de l'arbuste à enlever; sur le côté, suivant une génératrice le manchon porte, ve- nus de fonte, trois ergots qui servent à le soulever à Taide d'un levierferré, donton fait prendre un des crans inférieurs contre un fer posé de champ sur un chevalet portatif de o m. 60 de hauteur; le levier, en bois dur, a de 2 mètres à 2 m. 5o de longueur. M. Car- ■ Fig. 9. Machine à arracher les souches, de F. Lamblin. par une chèvre forméedetrois perchesdebois réunies à leur partie supé- rieure. On a cherché à ren- dre cet appa- reil locomo- bile, et un de ses modèles, présenté par M . Frédéric Lamblin, figu- rait à l'Expo- sition Univer- selle de Paris, en iSjSffig.g). La machine Lamblin, des— RIERE rapporte avoir constaté que, dans les tinée à l'arrachage des vignes, des palmiers nains, des genêts, des 'ajoncs, consiste en une chèvre qu'on peut déplacer en la faisant rouler sur ses deux roues antérieures; il n'y a pas d'essieu et le bâti est ouvert en avant afin qu'onpuisse facile- ment placer la ma- chine au-dessus de la souche à extraire. A la partie supérieure de la chèvre est articulé un levier mobile dans le plan vertical ; au petit bras de ce levier est fixée la chaîne terminée par une griffe, l'autre bras recevant les efforts des hommes qui agissent Fig. 10 Emploi du fardier pour l'arrachage des souches, ^q haut en bas sur une pépinières de M. Chatenay, à Doué-la-Fon- corde. taine (Indre-et-Loire), trois hommes (dont L'essoucheuse imaginée en 1860, par l'un posait le manchon)avecdeuxmanchons, Schuster, garde-forestier saxon, renferme ont enlevé, en i heure, 5o arbustes dont la dans un bâti en bois, un treuil dont le tam- tige avait de o m. 04 à o m. o5 de diamètre, bour, solidaire d'une roue dentée, est mis en N°23 — Mai 1903 JOURNAL D'AGHICULTJRE TROPICALE i33 mouvement par une vis sans fin, horizontale, Sur une traverse placée au-dessus d\in solidaire de la manivelle. essieu d'un véhicule de ferme (charrette o. La souche à arracher, qui ne doit pas chariot) dont on avait enlevé le plancher de avoir plus de o m. 3o de diamètre, est dé- fond, on avait fixé un cric, au moyen de garnie sur une profondeur de o m. 3o à liens; lorsque la machine était en place au- o m. 40, et on passe la pince sous la souche dessus de l'arbrisseau, le cric était étayé par ou sur une de ses grosses racines ; on pose une ou deux jambes de force, appuyées sur alors la machine en place, on attache les une portion de madrier, placé incliné et crochets supérieurs de la pince aux anneaux maintenu par des piquets; la souche était de la chaîne du treuil, et on agit sur la mani- alors réunie par des chaînes avec le patin du velle. Avec une vis sans fin, à un filet, une cric, qu'on n'avait plus qu'à manœuvrer a la roue de 32 dents et un treuil de o m. 08 manivelle. Avec le fardier ordinaire ( fig. 10), de diamètre, deux hommes à la manivelle la chaîne d'attache a de la souche passe sur peuvent fournir un effort vertical de 3,5 à la traverse ^, entoure cette dernière etle pied 4 tonnes. de la flèche F, à l'extrémité de laquelle on Suivant le matériel qu'on possède, on peut attache les cordes de traction C; le dessin modifier la disposition des systèmes d'arra- représente la position du fardier au début chage; on peut, par exemple, employer un du travail; on cherche à faire tourner la palan fixé à une petite chèvre dressée auprès flèche F, suivant le sens /", après avoir calé de la souche. M. Ringelmann a fait aussi les roues R. employer un fardier ordinaire, et également le montage suivant : D'après M. Max Ringelmann. Le Palmier à huile comme porte-ombre Projet de vanillerie sous abri de bananiers et d'Ela;is, au Congo Français. — Comparaison des différents arbres porte-ombre dont on dispose au Congo. Par M. G. Bkrthelot du Chesnay. Les lianes à vanille peuvent être plantées Au pointde vue du sol, ce partagesera éga- sur tuteurs vivants ou sur espaliers; nous lementpréjudiciableà la vanille; les terrains, nous occuperons du deuxième cas qui, seul, même les meilleurs, sont pauvres en humus, s'adapte au climat et au sol du Congo. qui, seul, en rend la culture possible. On On sait que l'année s'y partage, comme comprend que, dans ces conditions, il im- dans toutes les contrées équaioriales, en porte de ne pas appauvrir le sol par l'emploi deuxsaisons : une sèche et une autrehumide. de tuteurs vivants. En saison sèche, les nuages, qui recouvrent La plantation sur espaliers est regardée constamment le ciel, se résolvent rarement comme plus coûteuse, surtout à cause de la en pluie. Toutes les précipitations atmos- pourriture des barres horizontales et aussi, phériques se bornent à des rosées abon- parfois, des poteaux. Cette destruction du dantes, le matin, et à quelques pluies fines, bois oblige à les changer tous les 3 ou l'après-midi. Or, le vanillier a toujours be- 4 ans, d'où de nouveaux frais; sans parler soin d'humidité. Pendant les 4 mois de sai- du tort considérable causé aux lianes, dans son sèche, il n'aura donc que le strict néces- ces nianipulations, parla maladresse et la saire, et,s'il se trouve planté contreun arbre, brutalité des noirs. et obligé, par suite, de partager avec son Pour éviter ces changements, et, par suite, tuteur, il en souffrira fatalement. dégrever d'autant les frais de culture, il suf- i34 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 23— Mai 1903 fira d'employer des essences dont la durée ont toutes les conditions requises; mais de conservation corresponde à celle de lava- parmi les innombrables espèces de la nillerie, c'est-à-dire sept ans. forêt vierge, il y en a qui peuvent rendre les Ces essences devront avoir un bois inat- mêmesservices. Beaucoupl'ontpensé comme taquable à l'humidité et auxinsectes; d'autre nous et ont employé ou mis en avant: le part, elles devront être assez répandues pour citronnier, Citrus limonum (M'limanu des qu'on n'ait pas à perdre un temps précieux à indigènes); le manguier, Mangifera indica leur recherche et à leur transport. (M'manga) ; l'arbre parasol, Miisanga Smithii Trois espèces réalisent ces conditions: (M'CoMBo^CoMBO);rarbre parasol, Ff/exca/'f- Le Psidium pomiferum ou goyavier tatum[Uis^wGK);\e vicin, Ricinus communis (N'Geyefou des indigènes) [i\VErythro- [y[o^o),\' &vhrc 9i %xa.\sse, Angokea Klaineana phleiim guineense (N'Cassa des indigènes), (Isano); l'arbre d'épreuve, Strychnos Icaja le Gajacum officinale ou Gaïac vrai (N'Bota (Boundou). des indigènes). Ces différentes espèces ne remplissent pas Dans certains endroits, on pourra joindre ^^^^^ ^^^^^ complète les diverses conditions à cette liste deux autres espèces: le Nouka exigées d'un bon porte-ombre pour vanil- des Bavilis et le Sagna des Mayumbés, dont jjgj-g^ j| j^j f^^^ d'abord remplir les condi- le bois résiste même aux termites ; nous ne ^-^^^^ exigées d'un arbre-abri, pour n'importe connaissons pas la détermination botanique quelle culture : croissance rapide, taille de ces deux arbres. moyenne ne dépassant pas 1 5 mètres, racine On emploiera de préférence le gaïac pour ^on épuisante, feuillage tamisant les rayons les poteaux, en ayant sojn de planter, non solaires sans faire écran, bois mou non pas dans leur sens normal, c'est-à-dire dans cassant, capable de résister au vent, utilisa- celui où l'arbre a poussé, mais dans un sens ^j^^^ possible des productions, inverse. Par cette simple disposition, les jtq second lieu, il faut qu'il en remplisse tubes capillaires disposés pour que la sève deux autres, spécialement exigées par le va- monte de bas en haut, se trouveront ren- nillier: d'abord, ilfaut un feuillagepersistant versés-, la moisissure ne pourra envahir le en saison sèche, et, ensuite, une ramuresus- bois en les suivant, et la conservation du tu- ceptible d'être aménagée au point de vue de teur en sera notablement prolongée. l'intensité de l'ombre. La vanille, ayant autant besoin d'ombre En examinant successivement chacun de que d'humidité, la culture en espalier né- ces arbres, il est aisé de se rendre compte cessite la plantation d'arbres d'ombrage, qu'aucun ne remplit la totalité de ces con- Quelles sont les essences les plus propres à ditions. remplir cette fonction de porte-ombre? Le Manguier et le Citronnieront un feuil- Voilà une question difficile qui, pour lage très touffu, qui intercepte totalement n'avoirpas été traitée aussi complètement que les rayons solaires, au lieu de les tamiser : celle du même genre concernant les ca- la conséquence en est l'étouffement de la caoyers et les caféiers, n'en est pas moins plante placée sous leur ombre. fortement controversée! Les deux arbres Parasols sont à bois très Peut-être, l'accord serait-il plus facile, si cassant, ce qui les rend dangereux lors des l'on étudiait de plus près la flore spontanée tornades ; d'autre part, ils ne donnentaucun du pays où l'on se trouve, au lieu d'im- Produit utile, ce qui n'est pas fait pour les porter à grands frais les arbres à ombrage ^^^^"^ apprécier du planteur, qui n'aime guère type des autres contrées? Evidemment, voir les terres occupées inutilement ! Enfin, l'avocatier [Persea gratissima), le filao de ils ont l'inconvénient de perdre leurs feuil- rinde [Casuarina equisidfolia), le bibas- ^^^ ^" saison sèche, au moment où le va- sier {ErioboU-ya japonica) et bien d'autres "i^^ier a le plus besoin d'ombre. , ^ ,1 ■ — ~7~A — T 'a- '• — A ■ ^- T. ... Le Ricin a une racine trop faible qui ne (i) 11 s agit des Indigènes de race u Fiote » : Bavilis, ^ ^ Bayumbès, Bakounis. luipermet pas de résister aux vents violents N'^ 23 — Mai igo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i35 il ne casse pas par morceaux, comme les arbres « Parasols », mais il se couche sur le côté et même se déchausse complètement. LTsano, comme le Strychnos, a une crois- sance trop lente, et le moindre élagage de leur feuillage met trop longtemps à se combler. Le second a, en outre, l'inconvé- nient de ne donner aucune production uti- lisable, et de contenir, dans son écorce, un alcaloïde très violent, la strychnine, que les noirs utilisentdansleur « poison d'épreuve», le fléau de toutes les agglomérations de tra- vailleurs. Cependant un arbre beaucoup plus ré- pandu que tous ceux-là, l'un des plus com- muns dans toutes les forêts du Gabon- Congo, puisqu'il forme environ le 1/12 du peuplement, le Palmier à huile, ^/^w gui- neensis (Liba des indigènes) est tout indiqué pour remplir les conditions multiples du porte-ombre. Sa hauteur moyenne est de 12 mètres. Il est aussi peu exigeant que possible sur la nature du terrain. On le voit indiffé- remment pousser sur les terrains arides ou marécageux, qu'ils soient formés d'alluvions riches ou de latérite ferrugineuse ; aussi, sa croissance ne gêne-t-elle en rien celle des plantes voisines. Ses immenses feuilles de 4 m. et plus de longueur, s'allongeant dans tous les sens et sous tousles angles, forment, avec leurs folioles constamment mobiles, le tamis idéal. Sa résistance au vent — tant par la solidité de son système radiculaire que par la souplesse de son sîipe — n'a d'égale que celle du cocotier. Grâce à cette propriété, qu'ont tous les palmiers, d'avoir des feuilles à base persistante, il s'ensuit qu'elles ne sont jamais un danger pour les plantes abritées, lorsqu'elles ont cessé de vivre, soit brisées par le vent, soit par suite de l'âge. A mesure qu'elles se dessèchent, elles se rabattent de plus en plus, finissent par prendre la verticale le long du tronc, et c'est en glissant contre lui qu'elles tombent doucement à terre lorsque la dessiccation est achevée. Quant à l'utilité du palmier à huile, elle est considérable pour le planteur, car elle lui permettra, soit d'obtenir une économie appréciable dans la nourriture de son per- sonnel, pour le cas d'unepetite exploitation, soit de réaliser un sérieux bénéfice lorsqu'il s'agira d'une plantation considérable. L'huile de palme(N'zÉTA N'GASSijentredans l'alimentation du noir pour une large part. Elle forme, alliée au piment, toutes les sauces indigènes, « mouamba », grâce aux- quelles ils peuvent absorber des quantités considérables d'une nourriture plutôt fade. La quantité qu'ils consomment ainsi par se- maine peut être évaluée à 1/2 litre, soit o k, 5oo environ, que l'on peut faire entrer en ligne de compte dans la ration hebdoma- daire, qui sera de ce fait dégrevée d'autant. Dans le cas d'une grande plantation, c'est- à-dire couvrant au moins 20 hectares, les produits des palmiers seront en quantité suffisante pour être considérés comme ceux d'une culture secondaire, capable de parer à la monoculture toujours dangereuse, surtout quand il s'agit de la vanille. Au Congo, la longueur moyenne d'une feuille de palmier à huile est de 4 m. 11 cm. dans la position horizontale, mais comme elle se recourbe toujours, la surface qu'elle ombrage sur le sol, lorsqu'il est midi, est diminuée d'un tiers à peu près et ne mesure guère que 2 m. 74. Donc, pour que la tota- lité d'un terrain, planté en palmiers à huile, soit ombragé, il faudra que les pieds soient placés à une distance de 2 m. 74 c. - 2 = 5 m. 48 cm. en tous sens; ce qui fait: 3 33 ar- bres à l'hectare. La disposition à adopter pour coordonner une plantation de vanilliers avec celle des palmiers serait de placer, entre 2 lignes con- sécutives de ces derniers, 2 rangées d'espa- liers, distantes entre elles et des lignes de palmiers de i m. 83, soit 37 rangées à l'hec- tare ; avec la moyenne ordinaire de 71 à 72 lianes par rangée (intervalle de 1 m. 40 entre les plant s), on obtiendra un peu plus de 2.600 vanilliers à l'hectare. Le palmier à huile commence à produire dès la 5" année, moment où il donne i kg. d'huile et o k. 600 d'amandes. L'année sui- vante, il donne 2 k. d'huile et i k. 200 d'a- mande. La septième année : 3 k. d'huile et 1 k. 800 d'amande. La 8° année, les vanilliers devront être i36 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'^ 23 — Mai igo3 arrachés et remplacés par de nouvelles bou- Grâce à cette ombre, la chaleur cachée ou tures, qui demanderont 2 années décrois- directe, qui jaunit et flétrit feuilles et tiges, sance avant de commencer à produire. La en saison sèche, ne pourra se faire sen- plantation (en la supposant tout entière du tir; la vanille émettra des racinesadventives même âge, ce qui a lieu rarement) ne don- et de longues pousses qui lui permettront, nerait donc aucune recette pendant tout ce Tannée suivante, de supporter sans faiblir temps, sans les palmiers. Ceux-ci entrant cinquante à soixante fruits, alors en pleine production, la moyenne de Le palmier à huile présente un seulincon- leur rendement sera désormais de 5 kgr. vénient : c'est celui de pousser assez lente- d'huile et de 3 kgr. d'amandes. ment; il faudra trois ans pour que l'énorme Enfin, nous arrivons aux deux condi- bouquet qu'il forme au niveau du sol émette tions spéciales exigées du « porte-ombre » des feuilles assez longues pour décrire leur pour vanillerie : la persistance du feuillage courbe à deux mètres de hauteur; à ce en saison sèche et l'aménagement possible moment, il est apte à ombrager les espaliers de ce feuillage pour régler l'intensité de la ayant une hauteur de i m. 60. lumière et de l'ombre. Pendant les 3 premières années, il fau- Le palmier à huile partage, avec beaucoup dra remédier à cette insuffisance des pal- d'autres arbres, cette faculté de ne pas perdre miers en plantant sur leurs alignements, ses feuilles en saison sèche, moment où le et à égale distance de chacun d'eux, des vanillier, qui vient de donner sa récolte, a touffes de grands bananiers: de préférence, besoin de se refaire à l'ombre, en dévelop- la variété N'Donguila des indigènes, qui, en pant sa végétation; mais il est, pour ainsi 6 mois, atteint 5 m. de hauteur avec une dire, le seul arbre auquel il soit facile de faire longueur de feuilles de plus de 3 mètres. Les donner l'ombre voulue. espaliers seront de cette façon parfaitement L'absence de branches ligneuses permet abrités du soleil; mais il faudra se défier de supprimer lesfeuilles sans blesser l'arbre, des tornades de mars, ces hauts bananiers et sans que le vide subsiste plus d'une sai- résistant assez mal aux vents violents, son. Grâce à cet élagage facile et au comble- Si on a laissé subsister, lors du défriche- ment rapide du vide qu'il a causé, le pal- ment, des rideaux d'arbres perpendiculaires mier met la vanille, plantée sous son ombre, à la direction des vents régnants, ce qui doit dans les meilleures conditions pour pro- toujours se faire, la plantation sera suffi- duire ou se développer. En saison des pluies, samment abritée pour n'avoir à redouter lorsque la liane donnera ses fleurs et aura aucun dégât. besoin de mûrir ses gousses, quelques coups La 3" année (l'année de culture étant cou- de « MACHETTE (li », judicieuscmeu t appli- sidéréecommepartantdu i"octobre, moment qués, feront, dans le feuillage de chaque où commencent les pluies et où l'on plante) arbre, un émondage suffisant pour que la la vanille commençant à fleurir, on suppri- chaleur, l'air et lalumière pénètrent à profu- mera tous les bananiers qui l'ombrageraient sion jusqu'au vanillier. Lafloraison, comme trop, le moment éiant venu pour elle de la fructification, seront abondantes, et, de recevoir du soleil. plus, les fruits auront cet arôme spécial aux Sept mois après, les gousses de sa gousses mûries au soleil. i'^'^ récolte produites, elle aura besoin d'om- Au contraire, à la fin de l'hivernage, lors- bre, et il lui en sera fourni une quantité suffi- que se terminera la récolte — c'est-à-dire santé par les Palmiers arrivés à la hauteur en avril — on laissera l'arbre à lui-même, nécessaire pour commencer efficacement et les dernières pluies suffiront à développer leur rôle de porte-ombre, de nouvelles feuilles, qui combleront les Les bananiers seront tronçonnés en com- vides. mençant par la tête, de façon que leur chute , , „ ; r T7T . , , n'endommage pas les espaliers, et ensuite (1) Machette, sabre d abattis servant a tous les tra- . vaux de plantation. déracinés avec soin. Les troncs et les sou- N^' -3 — Mai i(o3 journal D'AGRICULTURE TROPICALE i3- ches seront alignés le long des planches trop loin les « malingames » (travailleurs pour en soutenir les terres et y pourrir. 11 engagés pour une durée déterminée : 6 a sera inutile de conserver, disséminées dans 8 mois), on aurait intérêt à passer des con- la plantation, quelques touffes de bananiers, trats à forfait, avec les chefs des villages comme on le fait quelquefois pour fournir voisins, a raison de tant par pied. Les jeunes les fibres plates (dont on a toujours besoin Palmiers à transplanter seraient alors ame- pour ligaturer les lianes), les folioles de nés à la plantation, à très bon marché, par feuilles de Palmier — soit entières, soit les femmes des villages. défibrées — pouvant être avantageusement C'est un système que l'on emploie souvent employées pour le même usage. lorsqu'il s'agit de planter des bananiers en Pour que le Palmier ait le développement grand nombre, par exemple pour abriter une voulu à la fin de la 3^ année, il ne faudra cacaoyère en création. Le contrat à forfait mettre en terre, lors de la transplantation, avec les noirs a l'inconvénient de ne pouvoir que les plants âgés d'un an. VElœis est être employé lorsqu'on est pressé, car il est excessivement robuste, et, pourvu qu'on le impossible d'y faire entrer une clause rela- plante lors des pluies, même si le « ma- tive au temps. Jamais ils ne comprendraient chette » du noir a endommagé sa motte, il qu'un contrat puisse être résilié, parce que reprendra avec vigueur. On ne doit pas faire le travail convenu a été fait en 3o jours, au de pépinières, mais se servir des jeunes lieu de l'êire en lo; le temps chez eux Palmiers qui poussent à profusion dans le n'a pas de valeur ! sous-bois de la forêt. Il suffira d'y choisir les Dans cette étude, nous avions en vue la pieds hauts de o.8o à i m. : ils se trouvent région du Mayumbé ; mais, il est probable dans les conditions requises. que dans toute autre partie du Gabon- Un travailleur bien dressé peut rapporter Congo, on pourra se procurer à aussi bon a pied d'œuvre, dans sa journée, une ving- compte, quelle qu'en soit la quantité, des taine de jeunes plants à la condition toutefois plants de Palmiers à huile. de le mettre à la tâche, car pour ce travail, la -, , G. Berthelotdu Chesnav, formation en équipe est impossible et, par suite, aucune surveillance ne peut s'exercer. Planteur a Kakamoeka Dans le cas où l'on serait obligé d'envoyer (Congo français). Exploitation industrielle de TAgave americana , * L'usine de délibralion de Al. FaSio. Un de nos abonnés algériens, M. Fasio, de Bombay (-< J. d'A. T. » n^^ 7); on ne sau- qui a jadis visité Maurice, grand centre d'ex- rait plus le nier, la fibre d'A. americana, bien ploiiation d'aloès ' Foiircroya gigantea), se préparée, trouve preneurs à de bons prix, livre actuellement à une exploitation régu- sur le grand marché des fibres ; elle y est ac- Hère de l'aloès local, si commun en Algérie cueillie d'autant mieux qu'il y a pénurie de et dans toute l'Afrique du Nord {Agave fibres pour corderie, depuis plusieurs an- americana). Il emploie une défibreuse méca- nées. nique de son invention. Il nous communique '< En 1901 -, écrit M. Fasio, « j'eus l'idée d'intéressants détails sur l'accueil fait par de faire décortiquer, à la main, quelques le commerce à sa fibre, dont les visiteurs du feuilles de nos aloès d'Algérie et d'en en- Goncours agricole de Paris ont pu apprécier voyer la fibre à l'examen d'une des plus kl beauté. Le témoignage de M. Fasio s'ac- fortes maisons françaises. Voici ce qu'elle corJe bien ave: ceux d^ M. Perroid, de me répondit à la date du 3o mai 1901: Tunis ('( J. d'A. T. .1 n" 4) et de M. Sutkr, « Autant que nous pouvons juger par le i38 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 23 — Mai 1903 « petit échantillon que vous nous avez en- peu à peu le capital que j'allais engager dans « voyc, nous pensons : la création d'une usine : je résolus donc de (( 1" Qu'il serait possible d'en introduire monter cette usine. « un peu dans notre fabrication et que l'em- « L'inauguration de « l'Usine de Décor- ■ ploi pourrait s'en développer successive- tication mécanique de l'Aloès » avait lieu » ment. au mois d'août dernier. J'emportai en France <( 2° Que le prix pourrait en être d'envi- d'ampleséchantillons de fibres d'aloès d'Al- (' ron... (Ici la maison me cotait un prix gérie, de ma fabrication, qui furent essayés et qui était le même que celui du Fourcroya agréés par les plus grandes corderies du de Maurice, dénommé dans le commerce Nord et du Nord-Ouest. « Aloès de Maurice » et souvent « Aloès » « Je voulais aussi avoir- des résultats de tout court). pratique acquis à l'usine pendant quelques « Après plus d'un an de recherches et d'es- semaines de marche normale, et dans cette sais », continue M. Fasio, « j'ai réussi à cons- intention je fis imprimer des feuilles de jour- truire une défibreuse qui procède du raspa= nées sur lesquelles sont notés tous les ren- dor mexicain mais que j'ai profondément déments, les observations, etc., et qui cons- modifié; elle décortique toute espèce de tituent en un mot un véritable journal de feuilles d'agaves quelles qu'en soient les di- l'usine. Ces documents devaient dans mon mensions en épaisseur ou longueur et elle idée venir à l'appui des demandes de con- donne, de l'avis de tous les gens compétents, cessions que je me proposais de faire au gou- des fibres superbes (i). Elle défibre égale- vernement de l'Algérie. ment bien la ramie. « Pendant mon voyage en France je fis » Donc, au mois de juin 1902 ma machine agréer notre fibre d'Aloès d'Algérie par plu- à décortiquer était prête; il s'agissait de sa- sieurs industriels en textiles qui me promi- voir si en décortiquant les aloès d'Algérie, rent d'en prendre, aussitôt que la production cette industrie pourrait être payante. Préci- serait suffisante, et qui plus est, j'ai reçu sèment à cette époque il y eut une hausse récemment d'un fort acheteur en textiles de de près de 5o % sur tous les textiles, hausse Lyon une lettre m'informant qu'il serait amenée par la guerre des Philippines; je disposé à payer pour ma fibre un cours sen- pris des informations qui me donnèrent à siblement plus élevé que le cours actuel de supposer que cette hausse persisterait ; d'ail- l'Aloès de Maurice afin, dit la lettre, de leurs New-York commençait à accaparer le . s'affranchir de la tutelle des Anglais pour ce Manille et il y en avait pénurie à Londres, produit. » où il était remplacé par le Zélande. Le Sisal M. Fasio n'a encore exploité jusqu'ici que devenu rare à Londres, s'y trouvait remplacé les agaves spontanés de sa région, où .il en par un Aloès de l'Inde. existe d'importants peuplements. Mais les « Il n'y avait donc plus à hésiter; il fal- peuplements spontanés ne tarderont pas à lait lancer cette industrie en Algérie, j'avais, s'épuiser ; ils ne sont d'ailleurs pas toujours du reste, des applications locales pour la disposés d'une façon bien commode pour fibre de nos aloès qui me permettaient sinon l'exploitation. Notre abonné songe donc à de gagner de l'argent mais au moins de join- provoquer la création de plantations ad hoc dre les deux bouts et peut être de récupérer et d'en faire lui-même, avec usine de décor- tication sur place. (i) Dans une expérience récente, on a défibré suc- En attendant, il défibre ce qu'on lui ap- cessivement du Sisal, du Tampico des feuilles de ^j-te. L'excellente comptabilité technique Dracœna Qiût tourcfoya, Qn\.\i\ a\i y ucca guatema- ^ . lensis. LeF. Deledepantii et le Yucca, dont M. Ch. de l'usine a déjà, permis de faire de très utiles Rivière fait grand cas, ont pu être défibrés sans constavaiions quant aux bénéfices à espérer préparation préalable ; les teuillesdur. gtganteaont . . . . Lié d'abord passées au broyeur mécanique, qui les de l'ex p'oitaiion des diverses espèces botani- aplatit sans les écraser. Le cas des Dracœna et du Yucca est intéressant en raison de l'extrême minceur ^ des feuilles de ces arbrisseaux. Certaines feuilles d'Agaves, courtes et N"23 — Mai iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE •39 minces, contiennent une proportion de fibres très supérieure à celle qu'offre 1'^. americana ; mais, à poids égal, elles pren- nent plus de temps à décortiquer et néces- sitent plus de main-d'œuvre, puisqu'il faut traiter davantage de ces feuilles, plu| petites; or. on met sensiblement autant de temps à défibrer une feuille pesant 5oo grammes qu'une autre pesant i kilogramme. Les feuilles internes des A, americana, c'est-à-dire les plus Jeunes, fournissent une fibre plus blanche et plus abondante que celle des feuilles externes (feuilles vertes). Cependant, M. Fasio qui ne tient pas à épuiser les peuplements par une exploitation trop radicale, recommande à ses fournis- seurs de ne lui apporter que des feuilles externes. La culture de l'Oranger à Jaffa. Par M. M. Apfelbaum. La culture de l'oranger règne en maîtresse aux environs de Jaffa; elle s'étend sur un rayon qui atteint jusqu'à quinze kilomètres au Sud-Est de cette ville, et couvre u ne sur- face de plus de douze cent cinquante hecia. res dont neuf cents en vieilles plantations et le reste en plantations récentes. La variété qui s'y est créée, et qui est connue sous le nom d'orange de Jaffa, jouit d'une réputation universelle. Les bénéfices élevés de cette culture la font propager avec activité et l'on est frappé de constater com- bien d'orangeries sont en voie de création. Les vieilles orangeries sont très divisées, on en trouve que peu qui ont plus de trois hectares. Par contre, les nouvelles peuvent atteindre jusqu'à dix hectares. La production s'est sensiblement augmen. tée pendant ces dernières années. En 1895, l'exportation des oranges s'élevait à deux millions de francs. Aujourd'hui elle aattein^ le chiffre de trois millions de francs. Terrain. — Les premières orangeries de Jaffa ont été créées sur un sol trop argileux; aussi, ces orangeries tendent-elles à dispa- raître, le pourridié et autres maladies crypto- gamiques y faisant des ravages considéra- bles. Les nouvelles plantations se font sur des terrains silico-argileux, parfois même sur des terrains tout à fait sablonneux. Variétés. — Diverses variétés d'orangers sont spéciales à cette région. C'est tout d'abord l'oranger « Schamouii ■< qui forme le fond des plantations. Cet arbre a les feuilles très grandes, la tige plutôt grêle, le fruit d'une remarquable grosseur, d'une forme ovoïde, déprimée au sommet, la peau donnant plutôt sur le rouge que sur l'orange, est très épaisse, ce qui lui permet d'affronter les longs voyages. La chair, un peu grossière, mais très douce, ne renferme aucune graine. C'est la vraie « orange de Jaffa ». Deux autres variétés fournissent plutôt des fruits pour la consommation locale, ce sont l'oranger " Beledy » dont le fruit est rond, la peau fine et la chair très juteuse et l'oranger x Hetmaly " dont le fruit rond et à peau épaisse n'est pas très estimé, mais ces deux dernières variétés donnent de plus nombreux fruits. Multiplication. — Les anciennes orange- ries de Jaffa étaient greffées sur citronniers acides. Aujourd'hui on ne greffe plus que sur limettier (CzYrz/i' Linietta], rarement sur bigaradier. Ce dernier porte-greffe donne des sujets robustes mais il a une tendance naturelle à la biennalité, c'est-à-dire à don- ner une bonne récolte suivie d'une moindre ; il tarde à se mettre à fruits et est en géné- ral moins fertile que le limettier. La multiplication se fait le plus générale- ment par boutures, rarement par semis. Le bouturage se fait en février. Les boutures qui ont vingt-cinq centi- mètres de long sont plantées dans des pla- tes-bandes ameublies et bien fuméqs, dis- posées en contre-bas du sol. Pour les plan- ter, l'ouvrier se sert d'un marteau en bois L 140 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 23 — Mai ir,o3 avec lequel il les enfonce en tapant dessus motte dans le trou, de façon telle que l'arbre comme sur des simples piquets. Deux yeux soit de trente centimètres plus enterré de ce sont laissés hors de terre. On plante à un qu'il ne Téiait en pépinière. On rejette la écartement de vingt centimètres en tous sens, terre autour de la motte, on tasse au fur et à sans trop s'occuper de la régularité des mesure et on finit par laisser une cuvette lignes. On arrose copieusement pour ohie- destinée à recevoir l'eau d'irrigation qui est nir le tassement du .sol aussitôt après la donnée de suite après la plantation, pour plantation, et on continue les arrosages obtenir le tassement nécessaire à une bonne toutes les fois que les plantes le réclament, reprise. Ce sont du reste les seuls soins qu'on donne Les arbres, dans les vieilles orangeries, à ces jeunes plantes pendant les deux années sont plantés sans aucun alignement, mais qu'elles passent en pépinière. aujourd'hui on plante en lignes espacées de Les deux yeux laissés hors de terre se deux à deux mètres et demi en tous sens, développent et forment deux tiges qui sont Greffage (Roga'a). On greffe en écus- laissées intentionnellement pour appliquer son, soit à œil poussant, soit à œil dormant, plus de greffons, et avoir ainsi plus de La dernière méthode est la plus employée, chance de réussite. elle se fait dans la deuxième quinzaine de Le greffage ne se pratique jamais en pépi- septembre et se poursuit jusque vers la fin nière. On greffe sur des arbres plantés à octobre. demeure, deux ans après la plantation. Pour opérer, on incise d'abord l'écorce du Préparation du sol. — Le terrain qui sujet en forme de x à trente centimètres de doit recevoir la plantation est défoncé à la hauteur. On décolle ensuite comme grefl'on, main à une profondeur variant de soixante une lanière d'écorce rectangulaire portant centimètres à un mètre. Ce défoncement se un ou deux yeux, qui est introduite dans fait parfois aussi à la charrue défonceuse, l'incision pratiquée, au préalable, sur le dans ce cas il ne dépasse pas cinquante cen- sujet. On place deux yeux sur chaque arbre limètres. pour plus de chance de succès. On attache Si le terrain est en coteaux à pente rapide, avec une ligature en raphia ou en fibre de on a soin dele niveler pour adoucir la pente bananier. Dix jours après, on visite les et on établit des terrasses que soutiennent greffes et on détache celles dont l'incision des murs en pierres. Par économie, on éta- s'est cicatrisée. blit sur les murs les canaux d'irrigation. Au printemps, quand la greffe commence Plantation. — Après le nivellement du à pousser, on supprime complètement la terrain, on procède au traçagee et à la con- tète du sujet à dix centimètres au-dessus de fjction des trous pour la plantation. Ceux- l'écusson. Les jeunes pousses sont attachées ci sont circulaires, de soixante centimètres à des tuteurs qu'on place au pied de chaque de diamètre sur quatre-vingts centimètres sujet. On ne pratique point d'élagage, on de profondeur. laisse se développer autant de branches que Les arbres en pépinière étant très serrés, possible. Le pincement est rarement usité, la terre y est entièrement occupée par les aussi n'est-il pas rare de voir des jeunes radicelles, et elles maintiennent si forte- greffes atteindre pendant la deuxième année, ment la masse qu'on se sert d'une scie pour une longueur de qtiatre et même de cinq mè- séparer sur trois côtés la motte de chaque très. Lèvent a beaucoupdeprise sur cesarbres arbre. Celui-ci est ainsi sorti avec le plus Je et cause de grands dégâts dans les nouvelles terre possible et ne fane pas, même si on le plantations. L'oranger de .laffa, très sensible transplante en plein été. Aussi plante-t-on aux vents, doit être cultivé à basse tige, pendant presque toute la saison chaude. Exploitation. L'exploitation d'une oran- Le moment de la mise en place étant gerie se fait par l'intermédiaire d'un venu, on comble en partie les trous avec de « beyardji » (jardinier) qui reçoit deux la terre mélangée de fumier. On met la « kerates » (un douzième) du revenu brut, N° 23 — Mai 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 141 ou bien encore le tiers du revenu des légu- mes, car le plus souvent quand les arbres sont encore jeunes, les indigènes cul- tivent des légumes, comme culture interca- laire, sans trop s'inquiéter de l'avenir de ces arbres. Les légumes rapportent bien et allè- rent ainsi les frais d'entretien pendant les premiers temps. Et puis, le proverbe fran- çais : « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras » n'est pas inconnu des Arabes. Le beyardji a, à sa charge, la garde de l'orangerie, la replantation, le greffage, la surveillance des piocheurs et l'arrosage. Travaux et soins de culture. En hiver, les orangers ne reçoivent aucun soin. Ce n'est qu'au printemps que l'on donne un ou deux piochages. Les herbes qui sont alors ■très hautes, au lieu d'être enfouies dans le sol, sont sarclées et jetées au loin. Le piochage se fait de vingt-cinq centi- mètres à trente-cinq centimètres de profon- deur, à l'aide d'une houe très large appelée « tourieh » que les indigènes manient avec beaucoup d'habileté. Le beyardji, surveil- lant du piochage, veille à ce que ce travail se fasse par tranchées parallèles (schabta) à la terre retournée, tranchée que chaque piocheur doit avoir soin de laisser ouverte devant lui. Arrosage . — Le climat de Jaffa est sec. Il y a pénurie d'eau en avril et absence com- plète de mai à novembre. Pendant cette pé- riode on se sert de l'eau des puits pour les irrigations. Cette eau est puisée par des no- rias et déversée dans des bassins, ad hoc\ et ensuite envoyée dans toutes les parties de la plantation au moyen des canaux en maçon- nerie et de rigoles tracées entre les lignes d'arbres. Les norias Sont actionnées par desmulets, des chameaux ou des moteurs à pétrole. Celles actionnées par les moteurs à pé- trole sont en fer et de construction tout à fait moderne. Les autres sont en bois et d'une construction primitive. Pour les faibles profondeurs, le chameau est h préférer au mulet, il est plus sobre, coûte moins cher d'entretien et fournit au- tant de travail que le mulet. Le débit d'une noria varie de huit à trente mètres cubes à l'heure, suivant la profon- deur. La profondeur des puits est entre quatre et vingt-cinq mètres. Leurs rendements en eau varient avec la profondeur creusée au- dessous de la nappe et non avec leurs dia- mètres. Dans les terres sableuses, on a souvent à redouter l'éboulement des puits ; il se fait un continuel appel de sable qui est entraîné par l'eau. Les parois, autour de la construction, se vident et il se forme des galeries qui pro- voquent leur dislocation ; aussi n'est-il pas rare de voir ces puits s'effondrer. C'est là le grand tracas des propriétaires d'orangeries. L'irrigation se fait dans des cuvettes, me- surant quatre-vingts centimètres à un mètre vingt de diamètre et à trente centimètres de profondeur, qui sont pratiquées au pied de chaque arbre. On n'arrose que pendant les heures les plus fraîches de la journée. Cet arrosage se donne tous les cinq à dix jours, suivant que les terres sont légères ou compactes. Les jeunes greffes ne sont arrosées que trois ou quatre fois au plus, pendant la sai- son sèche. Binage. — Ce travail se borne à l'appro- fondissement et au binage des trous d'arro- sage. C'est ce que les indigènes appellent « Gaara »; il se pratique en août. On détruit alors les racines superficielles qui seraient atteintes par les instruments de culture et exposées à la sécheresse. On force ainsi l'ar- bre à émettre des radicelles qui, se trouvant plus bas, ont moins à redouter l'action de la sécheresse. Après le « gaara », pour ne pas exposer les racines nouvellement coupées au contact direct de l'eau, on attend, avant d'ar- roser, que l'arbre ait bien soif: une quin- zaine de jours. Fumure. — Le fumier est distribué dans les trous d'arrosage, après le gaara, pendant le mois d'août. On emploie le fumier frais, tel qu'on le ramasse dans les étables. On emploie aussi, comme engrais, de la bouse de vache desséchée que les Bédouins ramas- sent dans les champs derrière les troupeaux. Cette matière est tellement sèche qu'on est obligé de la piler avant de l'employer. En '42 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 23 — Mai 1903 général, on manque d'engrais et cela se con- que sa grosseur normale, mais elle estencore- çoit, vu la grande quantité d'orangeries. La verte et acide. On cueille par un beau temps question des engrais devient d'autant plus et après que la rosée s'est dissipée. Les ou- importante que les nombreux arrosages que vriers sont armés de sécateurs et coupent le nécessite cette culture, amènentl'épuisement pédoncule au ras du fruit. Une orange dont du sol, le pédoncule est arraché, est considérée Maladies. — Dans les vieilles orangeries comme « sakat » (blessée) et impropre à l'ex- qui, du reste tendent à disparaître, on trouve pédition. On met les oranges dans des pa- le pourridié, des lichens et diverses autres niers garnis intérieurement d'une toile. Les végétations cryptogames qui vivent sur les fruitsysontposésavecprécaution pour éviter racines et tiges des orangers. Sur les feuilles les meurtrissures. Ces paniers ainsi remplis on trouve 2 cryptogames, non encore dé- sont portés au magasin où on les vide sur terminés, l'un à filaments incolores, l'autre des paillassons et où l'on procède au triage, à mycélium brun. Les arbres ne sont l'objet Les ouvriers trieurs classent les oranges sui- d'aucun traitement ; dès qu'un oranger est vaut leur grosseur en ayant soin de rejeter malade, les indigènes plantent, à son pied les blessées et celles dépourvues de pédon- même, un nouvel arbre qui est appelé à lui cule. Après le triage on enveloppe les fruits succéder. Ce nouveau planté reprend et dans du papier pelure et on les place dans pousse relativement bien pendant les pre- des caisses qu'on arrange avec beaucoup mières années, mais il n'est pas appelé à d'art pour éviter les dégâts que provoque- vivre longtemps, raient les secousses du voyage. Ces caisses Etant en contact direct avec Tarbre ma- sont séparées en deux compartiments mesu- lade, il ne tarde pas à hériter de ses parasites rant chacun trente-quatre centimètres sur et à succomber, à son tour, au bout d'une trente-quatre de large et vingt-sept centi- lutte plus ou moins longue. mètres de hauteur. Une caisse contient de Le Kermès de l'oranger (typhous, en cent quarante-quatre à deux cents oranges, arabe) fait beaucoup de ravages dans les suivant la grosseur des fruits. Si les rangées orangeries. Plusieurs insecticides ont été sont alternées de 4 sur 4 et 4 sur 5, chaque essayés par les Européens, mais aucun n'a caisse contient 144 à i52; si touteslesrangées donné de résultats tout à fait satisfaisants. Le sont de 4 sur 5, elle est de 160, et si elles mélange de savon et de pétrole ainsi que le sont de 5 sur 5, elle est de 200. On n'expé- jus de tabac n'inquiètent pas outre mesure die que des caisses ne dépassant pas le nom- ces insectes. Le bichlorure de mercure et bre de 160. Tarséniate de soude paraissent faire le même Les très grosses oranges qui ont jusqu'à effet, aune dose moindre d'un pour cent; à vingt centimètres de long, sont emballées une plus forte dose les insectes sont tués, dans des caisses plates ne contenant qu'une mais l'action délétère de ces toxiques se fait ou au plus deux rangées, ces oranges ont leur alors sentir sur la végétation. La « petleina », clientèle spéciale en Orient; tandis que les a base de goudron, donne de meilleurs résul- autres sont envoyées dans les plus grands lars, mais son emploi revient à un prix assez ports de l'Europe et en majeure partie en élevé. Angleterre. Toutes ces solutions sont appliquées à La vente se fait à la caisse, mais le plus l'aide de pulvérisateurs ou de seringues, souvent en bloc (damane). La caisse vaut dès que les insectes apparaissent. autour de quatre francs. La cueillette est Récolte et expédition. — La floraison a toujours à la charge de l'acheteur, lieu en mars et la maturité en novembre. On Pendant la saison de la récolte, les plus n'attend pas la maturité complète pour faire grandes maisons anglaises envoient des la récolte. Les expéditions commencent en représentants pour traiter avec les acheteurs, septembre et se terminent en février. Ceux-ci leur fournissent les oranges franco- En septembre, Torange a déj^ atteint près- bord Jaffa et reçoivent un acompte de cinq N" 23.— MAr i9o3 JOlîRNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 143 francs par caisse. Si les oranges arrivent en Un hectare rapporte trois mille francs brut, bon état à destination, les représentants soit de vingt à vingt-trois pour cent du capi- complètent suivant les prix de la bourse, tout tal engagé. Comme on le voit c'est une cul- en se réservant une petite commission. ture très rémunératrice; on s'expliquera Bénéfices. — On estime à dix mille francs donc facilement la fièvre qui règne à Jaffa le coût d'un hectare d'orangerie en plein rap- pour la création des nouvelles orangeries, port et de cinq à sept cents francs l'hectare, fièvre dont l'acuité n'est tempérée que par la suivant l'importance de l'orangerie et la pénurie et le taux exorbitant des capitaux, profondeur de l'eau, les frais de culture an- M. Apfelbaum. nuels. Richon Lezion (Syrie), octobre 1902. Essais de cultures à Pondichéry Supériorité de l'arachide Mozambique et du coton Egypte. — Le séné de Tuticorin. Par M. A. Poulain, Président delà Chambre d'Agriculture de Pondichéry. Arachide. — Le rapport officiel du gou- vernement anglais, sur l'arachide dans la Présidence de Madras, contient des chiffres intéressants : La superficie ensemencée à la fin de dé- cembre dernier s'élevait à 42 i .000 acres (en- viron 170.000 hectares) pour les neuf dis- tricts cultivant ce produit ; ce chiffre équi- vaut à deux fois et demi les emblavures moyennes des cinq dernières années et à une fois un quart de 1901. L'augmentation s'est répartie sur presque tous les districts, mais particulièrement dans celui de South Arcot. On l'attribue principalement à la culture de la variété de Maurice, qui a donné récem- ment de très beaux résultats. L'état de la ré- colte est généralement bon, et le rendement est estimé à 83 % de la production normale. La conclusion de ces estimations est qu'il faut nous attendre à une récolte totale de 2.100.000 balles, ce qui, en déduisant la consommation locale de Soo.ooo balles laisse 1.600.000 balles pour l'exportation; c'est-à- dire, un chiffre semblable à celui de l'année dernière (i). Il y a donc eu augmentation de surface ensemencée, mais il y a diminution de ren- dement dans les" terres cultivées en ara- chides depuis plusieurs années. Nos cultiva- teurs connaissent l'assolement, mais ne le pratiquent pas, par cupidité. Nos arachides commencent à dégénérer : la richesse en huile diminue, l'amande est plus petite d'année en année. Si on ne fait pas introduire de nouvelles semences, nous reverrons les mauvaises récoltes. J'ai fait quelques essais pour me rendre compte de la meilleure variété qui convient à nos terres et à notre climat, et je suis obligé de délivrer la palme aux Mozambique et aux Gambie. — C'est de Maurice que j'ai fait venir quelques sacs d'arachides, semence Mozambique ; je n'en ai pas encore fait la récolte, mais d'ores et déjà je peux constater que mes amandes sont le double des graines qu'on récolte à côté de moi, la plante a eu une végétation magnifique; elle est indemne de la maladie du « puschi » dont vous avez déjà parlé dans votre Journal (1). Notez que j'ai semé en terre non irriguable (sable rouge), mais j'ai fortement fumé en cendres de buis, fumure essentiellement potassique. Une petite 'plantation de graines de Java a été une vraie ruine. Non seulement le rende- (i) Une correspondance parue dans un journal de (1 ) Nous avons publié, dès notre n" i.detrèsnom- Ceylan s(). — N. D. !.. R. 144 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 23 — Mai 1903 ment a été pauvre, mais l'huile, dont on Contrairement à diverses autres variétés retire à peine 3o % , est d'une couleur rouge essayées par moi, telles que le Pernambouc, tirantpresque sur le brun. Quant à l'amande, le Cambodge dont les capsules se piquent elle est blanche et présente un aspect très avant maturité, les égyptiens restent intacts: joli; au goût elle est sensiblementplus douce j'ai compté jusqu'à 25 à 3o capsules par que les autres variétés. branche. La variété reçue de la Réunion, a dégénéré Planté en mars, l'égyptien a parfaitement de 5o '« dès la première année. supporté nos plus grandes chaleurs de l'été. Celle reçue du Japon adonné un résultat Après la récolte, j'ai rajeuni mes plantspar la assez satisfaisant la première année, mais à j^^j^g^ ^ 20 centimètres au-dessus du sol; la seconde la dégénérescence était telle j'ai fortement fumé et irrigué, qu'elle équivalait à un petit désastre Séné. — Je me suis livré à un essai de séné. Malgré tout, la seconde récolte fut infé- ™ . . rieure en rendement et en qualité; c est donc dont la semence me venait de 1 uticonn ' ^ , , . , . , en culture annuelle qu il faut traiter ce co- Inde , qui produit, comme vous savez, la ,.' , . T 1 • •> • 1 tonnier. qualité supérieure. Le produit que ) ai ob- tenu, a été envoyé à Marseille et a été classé Le cotonnier du Nord, connu sous le nom comme drogue de toute pr-emière qualité. anglais de « Red » (rouge) parce qu'il est de Coîon. — Un petit carré de coton égyp- couleur nankin, assez foncée, pousse très tien, variété Mitafifi m'a donné un magni- bien chez nous et donne un produit que les fique résultat: le coton est soyeux, fin et filateurs achèteraient volontiers pour la fa- doux. J'ai essayé de décider aussi nos natifs brication de leurs guinées, mais, comme je à en faire quelques essais mais je me suis ^'ai dit, nos cultivateurs natifs neveulent pas buté à leur routine; on ne fait pas de cul- s occuper de coton, ture de coton de nos côtés, et c'est suffisant A. Poula.in. pour que personne ne veuille même pas l'es- Pondichérv, 12 février iqo3. sayer . •" ^ Conditions et rôle du flétrissage, d'après les dernières recherches de AL Mann. Par M. Charles Jubge. On s'occupe de plus en plus, dans l'Inde concours d'innombrables efforts empiriques anglaise, de l'étude scientifique de la fabri- et individuels. cation du thé. M. Neuvilli: vous a donné, Il y aune différence énorme entre la façon dans le n" 18 du « J. d'A. T. », un aperçu dont on faisait le thé dans l'Inde, il y a trente général des faits acquis dès à présent. Pour ans, et la fabrication moderne. Aux envi- ma part, plus on avance dans cette direction, rons de 1870, la feuille subissait douze opé- plus je m'aperçois que la science n'a pas rations distinctes, dont voici Fénumération grand'chose à apprendre aux meilleurs de (entre parenthèses, les termes anglaisj : nos planteurs; tout au moins, pour ce qui i. Flétrissage (« AVithering »]. — 2. Pre- est de la pratique industrielle. Des expé- mier roulage (« RoUing )>). — 3. Deuxième riences précises, exécutées par des chimistes roulage. — 4. Fermentation (« Fermen- et des bactériologistes compétents, confir- ting «). — 5. Premier bassinage (« Pan- ment d une façon étonnante le bien fondé ning «). — 6. Troisième roulage. — 7. des procédés de préparation du thé, tels Deuxième bassinage. — 8. Quatrième rou- qu'ils se sont établis chez nous h la suite du iage. — 9. Exposition au soleil (« Sunning »). N" 23 — Mai ioo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE .45 — 10. Premier grillage (« Firing «). — H.Mann, spécialiste attaché à 1' « Indian I I. Refroidissement (« Cooling ») et Frisage Tea Association » ; ses recherches scienti- (>< Crisping »).— Deuxième grillage (« Dhoo- fiques ont été résumées dans sa monographie ^ing '')(L)- Tlie Ferment of the Tea leaf,- dont la Quelle différence entre cette procédure deuxième partie vient de paraître. M. Manu longue et fastidieuse et la fabrication ac- s'est livré, pendant douze mois, à toutes tuelle, qui ne se compose que de cinq opé- sortes d'expériences dans les théeries de l' As- rations : I. Flétrissage. — 2. Premier rou- sam et du Cachar, et il déclare, sans am- lage. — 3. Oxydation. — 4. Deuxième bages,qu'ilnetrouverien d'essentielàajouter roulage (souvent omis). — 5. Dessiccation ni à enlever des quatre grandes manipula- dans des machines, au moyen d'air chaud. tions classiques telles qu'elles sont prati- Guidés par la seule observation des résul- quées dans les exploitations bien tenues-, il tats, les planteurs anglo-indiens ont éliminé se borne à mettre en lumière les phénomènes successivement les pratiques inutiles; la intimes qui sont la raison d'être des dix opé- simplihcation qui en résulte est encore bien rations. C'est déjà un grand service de plus accentuée que ne le laisse supposer la comparaison des deux énumérations ci-des- sus : en effet, jadis chacune des cinq opéra- tions, conservées dans le procédé actuel, comportait maints détails pénibles et oiseux, basés sur des idées fausses quant à la nature rendu, car, comprenant mieux ce qui se passe, les planteurs sauront obtenir avec plus de sécurité les effets désirés. Nous disions tout à l'heure, que les plan- teurs ne se rendaient pas compte des phéno- mènes intimes qui composent la première des processus intimes. Tout cela a changé phase de la fabrication appelée flétrissage, et aujourd'hui. Nos pères ne se rendaient pas compte de la grande importance du flétrissage initial, et faisaient peu attention à cette opération. Ils y voyaient simplement le moyen d'a- mollir la feuille, afin qu'elle puisse être enroulée. L'oxydation (ou fermentation, comme on disait en ce temps-là) était con- duite d'une manière fausse, ce qui causait un échauffement spontané exagéré des feuil- les, très préjudiciable à Ir. qualité du thé. Notre petite liste, de tout à l'heure indi- que que la fabrication moderne ne com- qu'ils y voyaient uniquement une condition mécanique de l'enroulage. Malgré cette idée fausse, ces dernières années nos planteurs avaient reconnu que les détails du flétrissage exerçaient une influence décisive sur le ré- sultat final de la fabrication ; et sans bien comprendre, ils s'étaient cependant attachés à surveiller de très près cette première phase de leur industrie. Une découverte de M. Mann, publiée il y a un an, leur donna raison au delà de ce qu'ils s'imaginaient eux-mêmes. En effet, au cours de sa campagne de 1901, ce savant prend que quatre opérations essentielles avait constaté, pendant l'opération du flétris- (puisque le 2" roulage n'est pas toujours g^ge, une énorme augmentation de la teneur des feuilles en enzyme, ce ferment qui règle toutes les modifications chimiques de la feuille de thé dans la suite de son traitement. Dans certains cas, l'enzyme augmente du simple au double; or, il a été démontré qu'une relation directe existe entre la quan- tité d'ensyme dans la feuille fraiche et la qualité du thé manufacturé. On voit donc tout l'intérêt qu'il y a à conduire le flétris- sage de façon à favoriser le développement (i) Le « panning » consiste à chauiler le ilié dans r\ ' ui- des bassines métalliques profondes, installées sur de de 1 enzyme. Dans sa récente publication, petits fourneaux. — Le c dhooling » consiste à se- yL Mann énonce plusieurs principes suscep- cher le thé au-dessus de réchauds, dans des tamis en ,.111 ■ bambou ou en fu de fer. libles de guider les planteurs dans ce sens: nécessaire). Chacune a sa destination très spéciale : deux sont d'ordre chimique; les deux autres, d'ordre mécanique. L'esprit d'investigation de nos savants se donne car- rière principalement suj- le terrain de la chimie et de la bactériologie. La contribution la plus récente à la théorie de la fabrication du thé est due à M . Marold 146 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^ 23 — Mai igo3 En premier lieu, il établit que Tassouplis- sement de la feuille et raccroissement de l'enzyme ont lieu simultanément, mais sans coïncider exactement ; les deux processus ne marchent pas du même pas. cinq heures, par exemple) au cas où le flétris- sage a été retardé par une humidité exces- sive de l'atmosphère. 4° Si le planteur désire obtenir un thé parfait, il faut qu'il s'arrange de façon à Des expériences extrêmement complètes faire coïncider, le plus qu'il pourra, le mo- et effectuées par tous les temps, ont démon- tré qu'à la température de 76'^-86'' Fahr. (24° 3o° C), ce qui est l'amplitude normale des oscillations de température dans les flétris- soires en Assam, le développementmaximum de l'enzyme se trouve atteint au bout de vingt heures environ. Le processus méca- nique — l'assouplissement de la feuille — est fortement influencé par les conditions atmosphériques : Lorsque l'air est saturé d'humidité, la dessiccation de la feuille se trouve retardée, cela retarde également l'as- souplissement et il peut arriver que la feuille soit prête, chimiquement, longtemps avantde l'être mécaniquement. Le contraire peut se produire par un temps très sec. Une autre constatation vient encore com- pliquer les choses : c'est que la teneur sn enzyme, une fois arrivée à son maximum, ne reste pas stationnaire, mais décline à moins que les feuilles ne soient enlevées du flétris- soir. Plusieurs séries d'expériences ont prouvé à M. Mann que la perte de ce fait pou- vait être très importante. Sans entrer dans le détail des chiffres, voici les conclusions auxquelles arrive M. Mann : i" Dans les conditions normales du flétris- sage, le moment de l'enzyme maximum ment de la maturité chimique et celui delà maturité mécanique. Les planteurs de l'Inde sont à même de se conformer à ce conseil ; ils savent, par des procédés mécaniques, retarder le flétrissage en temps sec et l'accélérer en temps humide; et du moment qu'ils sont avertis, il n'y a pas de doute qu'ils ne s'appliquent à tirer le meilleur parti de cette latitude. Les autres constatations de M. Mann, tou- chant le flétrissage, sont d'un intérêt prati- que relativement limité : La feuille flétrie à la lumière se fane (s'as- souplit) un peu moins vite, mais s'enrichit d'enzyme un peu plus vite que lorsque le flétrissage a lieu dans l'obscurité. Les expé- riences de M. Mann, relatives à ce chapitre, me laissent, cependant sceptique quant à la question de savoir si le fait est dû réelle- ment et uniquement à la différence d'éclai- rage ; en effet, en empêchant la lumière de pénétrer dans le flétrissoir, l'expérimenta- teur diminuait en même temps, fatalement, l'aération. Au point de vue de la fabrication, il serait d'ailleurs oiseux de nous attarder à la disciission de ce point, puisque M. Mann conclut en faveur de l'accès libre de l'air et de la lumière; or, c'est là, dès à présent, la coïncide en pratique avec celui où la feuille pratiqua courante des théories indiennes. Il se trouve suffisamment assouplie pour être ne faudrait pas que nos lecteurs se mépren- roulée; ce qui est fort heureux pour le fabri- cant. 2" Toutefois par un temps très sec ou très humide, il peut se produire entre les deux processus un désaccord flagrant. 3° A la température observée [jG^-Sô" Fahr.), la feuille se trouve prête, chimique- nent, c'est de lumière diffuse qu'il s'agit ici ; il n'est pas d'usage, dans l'Inde, de laisser tomber, sur le thé à flétrir, les rayons directs du soleil. La relation entre l'heure de la cueillette et la richesse en enzyme, n'est encore, à l'heure actuelle, qu'une question d'intérêt ment parlant, au bout de dix-huit ou vingt purement académique, et les constatations heures, le degré d'assouplissement atteint de M. Mann sur ce point ne sauraient être au même moment pouvant être à point ou enregistrées qu'en tant qu'indications provi- exagéré, selon que l'air est normal ou trop soires et révoquables. sec. La maturation chimique de la feuille M. Mann estime que de bon matin la exige quelques heures de plus (jusqu'à vingt- feuille (sur Tarbre) est plus riche en enzyme ^fo ^3 — Mai iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 147 qu'elle ne Test à la tin de la journée; dans fournit le meilleur thé ; dans ces conditions certaines expériences, il a trouvé une diffé- il est sage d'attendre. rence du simple au double. Mal-heureuse- Dans un prochain article, nous nous occu- ment, les planteurs, eux, bien placés pour perons des recherches de M. Mann sur juger une question de ce genre, ne sont nul- l'oxydation (fermentation) du thé. lement fixés sur le point de savoir laquelle, Ch. Judge. de la cueillette du matin ou de celle du soir, Calcutta, mars igoS. La Question de rÉpuisement des Forêts à Caoutchouc Considérations sur l'avenir des forêts d'Hevea du bassin de l'Amazone. Par M. Paul Cibot. Dans de précédents articles, parus dans nos . n""- 18, 20 et 21, M. Cibot nous a raconté, en se basant sur sa longue expérience personnelle dans les forêts du Rio-Beni (Bolivie), comment on sai- gne l'Hevea (caoutchouc dit de Para), comment on coagule le latex, et ce qu'on obiient de produit par an et par arbre. La question qu'il examine aujourd'hui, préoccupe essentiellement les plan- teurs qui ont engagé des capitaux dans la culture de l'Hevea et des caoutchoutiers en général; car ils escomptent précisément l'épuisement des sour- ces naturelles. M. Cibot y croit, même en ce qui concerne l'Hevea, qui est le plus résistant en même temps que le plus important des fournisseurs de caout- chouc connus. Mais même si les « gomales >■ naturels devaient durer plus longtemps, s'en suit-il que les plantations d'arbres à caoutchouc soient condamnées d'avance à la ruine faute de débouchés ? Nous ne le pensons pas, pour cette simple raison que les applications industrielles du caoutchouc n'ont pas dit leur dernier mot. 1 1 est probable que jusqu'à certaine limite encore irès reculée, plus on produira de caoutchouc plus on en usera, surtout si les prix de cette matière première diminuent. Sans même parler d'applications nouvelles, quel ne serait .l'ac- croissement de la consommation le jour où les fabricants, y trouvant leur avantage, se met- traient à employer du bon caoutchouc, non so- phistiqué pour la confection de dilférents objets qui n'ont actuellement de caoutchouc que le nom et qui ne font d'ailleurs qu'un très mauvais usage ? D'autre part, il est parfaitement possible que le caoutchouc d'Hevea cultivés d'Extrême-Orient ou de Java, revienne un jour à meilleur compte que celui des forêts du bassin de l'Amazone. Cela s'est bien vu pour les quinquinas que le commerce tirait jadis des forêts d'.^mérique ; aujourd'hui Java approvisionne, à peu de chose près, le monde entier. — N. di; la R. Le caoutchouc naturel d'Hevea est-il sus- ceptible de venir à manquer un jour? Telle est la question qui se pose devant l'emploi, de jour en jour plus répandu, de cette pré- cieuse substance. Nous connaissons bien, pour les avoir parcourues dans diverses régions, les forêts qui renferment des Heveas, et nous savons l'immensité du bassin de l'Amazone; mais chaque )our aussi, les « gomeros » s'enfon- cent plus avant au sein des forêts qui bor- dentles rivières de ces régions peu connues et après quelques années d'exploitation doi- vent aller plus loin chercher d'autres « go- males )) vierges. On nous objectera les gomales du Bas- Amazone qui sont en exploitation depuis trente ans, mais nous répondrons qu'ils ne donnent plus grand produit et que ceux des Tocantins sont épuisés. Nous avons vu au cours de sept années d'observations que les arbres peuvent être travaillés avec méthode quatre ans de suite, après quoi ont besoin d'une période de repos. En raison même de ce travail métho- dique, les gomales peuvent être repris pério- diquement, mais il est hors de doute que si depuis trente ans l'exportation du caout- chouc du Para avait été de 25.000 tonnes comme en 1899, la pénétration des forêts amazoniennesserait bien plusavancéequ'ellc ne l'est aujourd'hui. J48 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 23 — Mai iqo3 En admettant le rendement de 5oo kg. rés environ qu'il faudrait évaluer la super- de caoutchouc par an, pour une estrada de ficie de forêts pouvant renfermer des He- i5o arbres répartis sur une surface de veas. Il convient de déduire la moitié de ce i5 hectares, les 25 .000 tonnesde caoutchouc chiffre pour la surface des gomales connus Para exportées annuellement -du bassin de à ce jour; il resterait ainsi 140,000 kilomè- l'Amazone représenteraient le produit de très carrés de gomales vierges. 7.500 kilomètres carrés de gomales. Or, L'épuisement n'est pas imminent, cela est le bassin de l'Amazone mesure bien bien certain, mais, malgré tout le vague que 5.600.000 kilomètres carrés, mais il ne faut peuvent avoir de pareilles évaluations, il pas compter plus du vingtième comme fo- f^^^ envisager le moment où — dans vingt rets renfermant des Heveas; ceux-ci, en ^ns, dix peut-être — toutes les rivières de effet, ne se rencontrent pas en peuplements ^g^ immense bassin amazonien auront été denses, ils sont disséminés dans l'épaisseur fouillées; et c'est alors que, les lianes à de la forêt qui borde les cours d'eau sur une caoutchouc étant épuisées aussi en Afrique largeur de plusieurs kilomètres, d'ailleurs et les gomales naturels produisant de moins très variable. Le reste des forêts ne renferme ^^ moins, la période d'exploitation rémuné- pas un seul Hevea. Il y a aussi les immenses j-atrice commencera pour les plantations pampas où ne poussent qu'une herbe dure et d'Heveas qui se feront aujourd'hui, quelques arbustes sans valeur; il y a enfin les marais, les cours d'eau et les régions montagneuses. Ce serait donc à 280.000 kilomètres car- P. Cii50t C'est dans ces plantations que nous voyons la réserve de caoutchouc de l'avenir. PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht frères & C'^ Para fin. — Le marché du Para fin est cependant à se faire sentir ; le caoutchouc resté extrêmement calme depuis un mois, et Haut-Amazone disponible, qui avait été tenu le marasme des affaires a été tel qu'à tout 10, 65, est maintenant offert à 10, 55, et on a autre moment, avec des cours aussi élevés même vendu 10 tonnesà 10, 5o, tandis qu'une que les environs de onze francs, on aurait affaire livraison juillet s'est vendue 10,60. pu s'attendre à une baisse sérieuse. Il n'en a Les spéculateurs qui avaient à recevoir du rien été cependant, et les rares affaires qui se caoutchouc pour le mois de juin, ont re- sont traitées ont eu lieu aux cours les plus porté une partie de leur position, en vendant élevés de la saison. On a payé jusqu'à leur marchandise et en rachetant la même fr. I 1,10 pour Bolivie et I 1,25 pour caout- quantité pour août, avec une différence de chouc vieux de quelques mois ; ce dernier 0,25 centimes par kilo; c'est un report sen- prix a été refusé pour un gros lot de gomme sibiement plus cher que celui que l'on fait -vieille de deux à trois ans, détenu par un . pavera la Bourse pour delaRente Française, spéculateur brésilien dont le stock se trouve Sortes intermédiaires. — Le Sernamby a Liverpool. Manaos est toujours rare et demandé; tout Au moment où nous rédigeons ce compte ce qui est arrivé, a été vendu de fr. 8,5o à rendu, la tendance plus calme commence 8,55. Les boules du Pérou, par contre, sont N" 23 — Mai 1903 JOURNAL D'AGRIC arrivées en grande quantité, et après avoir atteint 8,55, sont maintenant très offertes à 8,3o. Les Slabs sont également délaissés à 6,70. Les recettes au Para, au 24 avril, étaient de i.65o tonnes. On voit donc que nos prévisions se sontréalisées malgré toutes les prophéties sur un déficit de récolte, et que la production du bassin de TAmazone pour Tanm-e 1002 sera de bien près égale à la précédente. Nous dépassons déjàaujourd'hui le chiffre de 27.500 tonnes, alors que la récolte de Juillet 1901 à juillet 1902 n'atteignait pas tout à fait So.ooo tonnes. N'oublions pas qu'il y a quelques mois les faiseurs de pro- nostics nous prédisaient une récolte totale de moins de 25.000 tonnes ! Cette récolteimportante n'empêche cepen- dant pas les stocks d'être plus faibles qu'il y a un an, ce qui montre qu'en dépit de J'é- lévaiion des prix, la consommation est excel- lente. L'Amérique a peu acheté depuis un un mois, et nous sommes à l'époque où les fabricants de chaussures des Etats-Unis commencent à fabriquer pour la saison d'hi- ver; il y a donc toute chance pour que les sortes du Brésil, relativement meilleur mar- ché que les autres, se maintiennent au ni- veau actuel. Les statistiques générales donnent, pour les diverses sortes, à fin avril 1903, comparées au 3o avril 1992, les chiffres sui- vants, en tonnes : 1903 1902 Sortes duPara : — — Stocks à Liverpooi i.qSo 2. ^^2 .1 à New-York....:.... Sgg 5i5 I) au Para 120 172 En route pour l'Europe 910 885 » ■> pour New-York.. .;. . 700 760 i> H d'Europe à N.-^'.... 120 10 4.179 4 824 ULTURE TROPICALE 149 Arrivages à Liverpooi 1.446 i.5q6 » à New-York 1.486 1.485 Livraisons à Liverpooi 1.358 i.i3q à New- York i . 35o i .600 Arrivages au Para -.480 2.134 « » depuis le !«■■ juillet 26.060 26.664 Expéditions du Para en Europe. r.3io 1.286 " >■> àNew-York (.320 1.244 Sortes d'Afrique. Stocks à Liverpooi 400 700 à Londres 209 619 aux Ètats-Unii 204 5jo 813 1.889 Arrivages à Liverpooi.. 6o3 727 « à Londres ()8 116 » à New-York i.i3o 770 Livraisons à Liverpooi 671 732 » à Londres 106 106 » à New-York i . 146 i.ooo Stocks de toutes sortes. 4.992 6.713 Les sortes d'Afrique sont extrêmement fermes et continuent à être très demandées. Les Niggers Boule.s Rouges ont été traités à 9,20 et lesTwists 8,90, le Bengueila à 7,65 et le Loanda à 7,45. La dernière fabrique d'AccRA pressé exis- tant encore à Liverpooi vient d'être fermée par les autorités de la ville, pour des raisons d'hygiène. Les fabricants en seront donc ré- duits à acheter l'Accra à l'état d'origine et à effectuer eux-mêmes le pressage, ce qui constituera pour eux une économie sérieuse. Anvers. — La vente du 24 avril, qui com- prenait 334 tonnes, s'est faiie en tendance excessivement ferme, avec une hausse moyenne de 40 à 5o centimes. Le 8 mai on a vendu 14 tonnes avec une hausse moyenne de 20 centimes. Une autre vente a eu lieu le 26 mai et comprenait 477 t. qui se s^nt vendues avec une baisse moyenne de fr. o, i 5, ce qui cons- titue encore de jolis prix. Hkcht FRKUrCS & C'* 75, rue St-Lazare. Paris, 26 avril ioo3. ^ i5o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 23 — Mai 1903 Situation et stocks du Cacao sur le marché de Londres et sur celui du Havre. Par M. H. Hamel Smith. La note qui suit et qui se rattache à la Statis- tique mondiale du ca' *) Il y a lieu de noter la large part des Etats-Unis dans le commerce de Trinidad : ils ont absorbé 7.400 sacs de plus que l'Angleterre et à peu près le double de la France. Exp. de Grenade, i oct.-25 fév., 1899-1903. Europe Etats-Unis Total Arr. à Guayaquil, i jan. — 15 mars, igooigos- 1903 1902 1901 190O '.11. 5tH I 44. .')(X) 87 . 1 iOU 57 . COO quint. Arr. de St.-Thomé, à Lisbonne, 1900-1903 1903 1902 1901 1900 Janvier Février :ii;.llii 30 . 0.')7 27. 7.". 1 17.575 31.735 2.3.687 28 719 sacii 15.223 » Total, en 2 mois (ili.7i'i' 5.32ii 43.94^ liJU2-i'.i03 37.(i:!2 5.517 43. lin sac: 11101-1902 4l.0'.)(i 2.8!)4 'i3.990 ). l'.iOO-lilOl 25.787 3.1.53 28.9'iO » I89'j-l;i00 28.180 l.Uil ;'.0.08l ). Ces forts arrivages se sont trouvés contre- balancés par une demande exceptionnelle- ment bonne malgré l'absence de toute exci- tation. En fait, les importateurs trouvaient acheteurs aussitôt la marchandise arrivée. Ainsi, à la vente publique du 17 mars, à Londres, il a été offert i5.ooo sacs de toutes provenances comprenant 4.183 sacs Trini- dad, 6.585 sacs Grenade, 2.200 sacs Ceylan et 1.260 sacs Guayaquil. Eh bien, le Gre- nade a été vendu entièrement et le Trinidad presqu'entièrement, aux prix des ventes pré- cédentes ou même en hausse: Grenade, de 52 sh. 6 d. à 57 sh. 6 d. ; Trinidad, de 68 sh. à 64 sh; des cacaos Ceylan belle qualité ont atteint 92 sh. 6 d. Au sujet des Guayaquil, les vendeurs ne sont pas d'accord avec les ache- teurs, ce qui entrave les opérations; mais ici encore, la demande sera parfaite dès que les importateurs auront souscrit à la taxation du marché. Londres offre en ce moment des avantages certains sur le Havre, oh les stocks de cacao continuent à grossir au point d'avoir dépassé de beaucoup ceux de l'année der- nière ; tandis qu'à Londres ça a été juste le contraire : il a fallu les forts arrivages de ces derniers jours, pour amener nos stocks au chiff"re de l'année dernière ; les nouveaux arrivages ont d'ailleurs déjà été vendus et ne tarderont pas à quitter le magasin, de sorte, que nous allons certainement retomber au- dessous des chiffresantérieurs. Voici lacom- paraison des stocks, à Londres et au Havre, cette année et l'année dernière : i i N>. 23 — Mai iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i5i Stocks à Londres 2 1 mars hio.i Trinidad 14.554 Grenade 17.268 Indes-Occid. (autres). . Geylan Guayaquil 22.72 Para, Bahii Afrique Divers Total 3.697 (2.96: 3.358 6.041 4.826 22 mars i()02 18. 167 sacs 14.324 — 4.044 — 17.853 — 16.760 — 3.381 — 4.693 — 6.694 — 85.4ii 85.918 sacs Stocks au Havre 2S fc-v. i()o3 28 lev . I<|02 Para 6.65i Trinidà 1 19.964 Côte-Ferme 23.388 BahiK 14.875 Haui 9.21 1 Guayaquil 31.483 Martinique-Guadeloupe i .608 Divers 22.458 I . Qqb sacs 10.491 — 16. 652 — 3.3q5 — 5.664 — 25.706 — I . 097 — 9 . 732 — Toia! 129.688 74.733 sacs Au 7 mars, le stock à Londres était infé- rieur de 7.000 sacs à celui de 1902, même date; la différence avait été double (14.300 sacs) dans la première semaine de janvier. Fait curieux à noter : Malgré les stocks considérables au Havre, il y a eu pendant plusieurs mois, sur le marché de Londres, une très bonne demande à destination du continent, et il ne se passait pas de jour sans quelque vente de cette nature. Autant qu'on peut en juger par les chif- fres qui ont été publiés de temps en temps, les progrès de la consommation ont été comme suit, dans les différents pays. En France et en Hollande, accroissement peu sensible depuis 1898. Aux Etats-Unis, la consommation a plus que doublé. En Grande-Bretagne et en Allemagne, augmen- tation satisfaisante. Aucun progrès en Au- triche ni en Russie ; ce dernier pays, avec sa population colossale, ne ligure seulement pas dans le tableau que j'ai sous les yeux. Ce tableau résume les livraisons comparées de 1898, 1901 et 1902 : Consommation annuelle, en tonnes : 1902 1901 1898 Gr.-Bretagne. . . 20.38o 18.910 14.330 tons Etats-Unis 21.920 i8.63o 9.420 — Allemagne 20,38o 18.240 i5.62o — France 18.970 i7.65o [7.190 — Hollande 14.430 14.250 13.670 — Espagne -^.970 5.840 5. 120 — Autr. -Hongrie. ^ -T^o 1.660 1.260 — Total 100.840 q5.i8o 76.61010ns J'en arrive donc toujours à la même con- clusion : La consommation mondiale du cacao va de pair avec les progrès de l'appro- visionnement, et lasituation doit être consi- dérée comme très avantageuse pour les plan- teurs aussi bien que pour les fabricants. A moins d'imprévu, nous avons de bonnes chances de vendre nos cacaos avec la même facilité pendant le reste de l'année courante et l'année prochaine. (i) Harold Hamel Smith. '1} > des colonies françaises. Nous y indiquions, comme principale application de cette matière première, le rembourrage des meubles, matelas, oreillers, etc., mais nous igno- rions à ce moment une propriété très intéressante du kapok, qui luiassure de ce côté un avenir par- ticulièrement brillant et le met hors concours, tout au moins pour ce qui concerne l'ameuble- ment et l'équipement maritimes. En effet, à la suite de notre article, nous avons reçu la visite du directeur d'une Société dont l'objet consiste à exploiter les diverses applications de \a flottabilité du kapok (le principe est breveté). Le dit indus- triel venait nous demander de le mettre en rap- ports directs avec les producteurs de cette matière première qu'il achète actuellement sur le marché hollandais, et à celte occasion il nous a laissé un prospectus dont on trouvera plus loin les princi- paux passages : N^^ 23 — Mai 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i53 Le kapok, encore presque inconnu dans puces, punaises, mites, etc. Les rats ne le la marine française, est déjà, depuis quatre mangent pas. années, couramment employé dans les flottes Les appareils en écorce de liège perdent, de guerre impériales allemande, anglaise et après avoir été mouillés, une grande partie russe, dans les grandes Compagnies de navi- de leur flottabilké ; ils se rétractent et écla- gation (suit une liste de quinze noms) et dans tent en séchant. Ils pourrissent très facile- nombre de bâtiments de commerce et de ment. Quant au liège calciné, tous ceux qui yachts. ^n oi^t fait usage savent par quels inconvé- II se recommande par sa flottabilité, sa nients de malpropreté il fait payer sa légè- commodité, son imputrescibilité. Il est pro- reté relative et quels dommages en résultent, pfe et économique. ^^^ '-1'-^^ Tenveloppe qui le contient vient à On rembourre avec du kapok les ceintu- pourrir ou à crever. Le kapok, au contraire, res de sauvetage, cordelières, bouées, dé- est toujours aussi propre que le coton le plus fenses, oreillers, matelas, coussins, vête- fin. ments. Enfin, on l'emploie pour le remplis- Le kapok est souple et doux comme de la sage des cloisons étanches. soie; agréable à porter, prenant toutes les Le kapok est doué d'une flottabilité excep- formes, il donne le minimum d'encombre- tionnelle. Cette fibre est soyeuse, légèrement ment avec le maximum de facilités d'adap- savonneuse au toucher, inaccessible à l'eau tion. et capable de porter 3o à 35 fois son propre Les ceintures ordinaires, en liège torréfié poids dans Teau, alors que le liège ordinaire ou non, paralysent les mouvements, rendant porte à peine 5 fois, le liège calciné et le poil la nage, la manœuvre ou le travail impossi- ble renne i o fois. blés, au point que, même en face du danger, La densité et la faculté d'imbibition du les matelots se refusent souventà les revêtir, kapok sont infiniment moindres que celles Le kapok, au contraire, épouse tous les de toutes les matières employées jusqu'à ce mouvements, comme une étoffe agréable à jour pour la confection des appareils de sau porter. vetage. Ces qualités ont éié nettement éta- Tout objet composé ou garni de kapok blies dans les expériences faites à Hambourg devient un appareil de sauvetage d'une efïi- à Glascow, aux chantiers de Saint-Nazaire, cacité d'autant plus grande que cette appli- au Laboratoire allemand des brevetsdont on cation peut être étendue à une grande quan- connait la sévérité, etc., etc. tité d objets nécessaires pour d'autres usages Une expérience faiteau Laboratoire indus- à bordde touslesnavirçs etdesembarcations. trieldeM. Mazure, a donné les résultats Et cela, non seulement sans augmentation suivants : un paquet de kapok qui le jour de de prix pour ces objets, mais toujours avec rimmersion portait 32 fois son propre poids, une économie importante sur leur prix d'a- portait encore 2b fois après 3o jours. chat et sur leur durée à la mer. Une telle garantie ne peut être donnée sur Ces applications multiples permettent aux aucun des produits usités en général dans la armateurs des combinaisons exceptionnelle- confection des appareils de sauvetage. Quant ment avantageuses qui leur donnent la taci- aux engins gonflés d'air ou de gaz, ils ne lité de fondre plusieurs budgets en un seul sauraient entrer en comparaison, car on peut et de réaliser sur chacun de ces budgets des dire que c'est une question de hasard s'ils réductions notables, tout en multipliant la restent gonflés ou non. sécurité à bord de leurs navires. Le kapok, par son inaptitude à prendre Un mot d'avertissement encore, aux pro- l'eau et la facilité avec laquelle il sèche, est ducteurs: Toutes les provenances de kapok inaccessible à la pourriture, à la fermenta- n'ont pas une flottabilité égale ; la Société tion et aux mauvaises odeurs. Il est totale- des Engins de Sauvetage n'achète que les ment inhospitalier aux insectes parasites: lots portant au moins 3o fois leur poids. i54 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N° 23 — Mai 1903 nCTUflLITÉS Les exigences de la Ramie dans la province de Bengale. Par M. Jules Karpelès. M. Jules Karpelès, de Calcutta, qui nous avait déjà donné, dans le n° i3 du « J. d'A. T. », une note sur son entreprise de ramie, nous écrit à propos de l'article publié dans le n° 22, d'avril igoS : Dans votrenumérodu 3o avril, vous publiez une étude sur la ramie et faites appel à vos correspondants pour répondre à votre coup de grelot et faire bénéficier de leur expérience la communauté. Bien que le terme soit un peu présomptueux pour le moment et que je craigne fort que ceux qui pourront profiter des bons conseils du « témoin oculaire » cité dans votre numéro d'avril ou de ma minime expérience, for ment à peine une communauté, je serai très heureux si les quelques remar- ques que me suggère l'article en question vous paraissent de nature à intéresser vos lecteurs, et surtout s'il s'en trouve parmi eux quelqu'un que mon exemple encourage et dont les communications profiteraient à mon entreprise. Je crois qu'en fait d'exploitation agricole de la ramie en grand, nous sommes tous, tant et si peu que nous sommes, logés à la même enseigne et qu'il est plutôt risqué d'ériger en principes les expériences tout isolées et très limitées qu'ont pu faire jus- qu'ici les quelques pla"nteurs de ramie qui sont sortis de la période de laboratoire ou, si vous aimez mieux, de jardinage. L'auteur anonyme cité dans votre n" 22, nous renseigne sur ce qui se pratique en Chine : tout ce qu'il dit est probablement très exact et très bien observé, mais ne peut avoir, comme votre préambule le fait très bien remarquer, aucun intérêt pour l'Euro- péen désirant exploiter la ramie, même avec la main-d'œuvre indigène des pays d'Ex- trême-Orient; car le China-grass est cul- tivé par Je Chinois dans son jardin et nulle part jusqu'ici on ne connaît, en Chine, d'exploitation d'un vrai champ de ramie, d'une étendue de plusieurs hectares. D'autre part la décortication de la tige de ramie se pratique en Chine exclusivement à la main; lorsqu'il s'agit de récolter en vue du transport à l'usine, pour décortication à la machine, on ne saurait donc aucunement se guider sur l'expérience des Chinois. Je cultive la ramie aux Indes depuis 1898, et mon expérience ne concorde nullement avec celle de votre anonyme. Notre champ deramie primitif, de loacres (environ4hec- tares) a donné de 4 à 5 récoltes par an tous les ans, sans interruption et sans autre en- grais que la restitution au sol de tout ce qu'on lui avait emprunté, sauf la fibre, sans autre irrigation que la pluie, qui tombe de juin à octobre et représente un total de 60 à 65 pouces (i.5oo à i.65o mm.) dans la province du Bengale. Nous n'avons jamais semé de graines mais exclusivement importé, ou transplanté^ des rhizomes; ces derniers ont toujours donné d'excellents résultats etémettent géné- ralement de i5 à 25 poussespar rhizome en 6 mois, lorsqu'ils ont été plantés pendant les- pluies. Nous avons constaté qu'abandonnées à elles-mêmes les racines s'enchevêtrent et finissent, après 2 ou 3 ans, par s'étoufîer mutuellement, de sorte que l'émission de nouvelles pousses se trouve totalement ar- rêtée. Mais nous avons aussi constaté qu'en laissant entre les plants un espace de 25 à 5o centimètres environ, que l'on entretient en sarclant après chaque coupe et en prati- quant une taille régulière, des racines, jus- qu'à 3 centimètres au-dessous du sol, on ob- tienî, sans démolir aucunement les souches, une croissance et une production continues. C'est du moins ce qui s'est produit chez nous de 1898 à 1903. Il est bien possibleque l'avenir nous réserve quelque surprise; ce- pendant, votre éminent collaborateur, le professeur Hilgard, de Berkeley (Californie) a constaté, comme nous, que la ramie peut se passer de toute fumure si on lui restitue intégralement ses feuilles et les déchets de N^ 23 — Mai 1903 JOURNAL D\^GRICULTURE TROPICALE i55 décortication. Il est probable que ceci ne s'applique pas à tous les sols, aussi faut-il choisir pour Texploitation de la ramie les sols qui s'y prêtent, et ne pas tenter d'en im- poser la culture aux sols qui rendraient né- cessaire une fumure artificielle; cela revien- drait trop cher. Jules Karpelès. Choses de Maurice. Les conséquences du surra. — L'effetdes cyclones sur la richesse des cannes. Lettre de M. P. de' Sornay. Dans les numéros de 1902 du >< Journal d'Agr. Trop. », vous avez publié quelques notes vraiment intéressantes sur le surra, épizootie sévissant à Maurice (i). Vous me permettrez de compléter ces notes en vous faisant connaître les conséquences de ce fléau. A part quelques rares privilégiés, tous les agriculteurs de ce pays ont été cruellement éprouvés. Au mois de juin 1902, toutes les mules, constituant le charroi des propriétés sucrières, avaient été enlevées parle surra. Tous les planteurs, à quelques exceptions près, ne possédant aucun moyen mécanique pour apporter à l'usine les cannes à couper, eurent recours à des achats plus ou moins onéreux de bœufs créoles et de Madagascar. Quelques propriétaires pensèrent trouver leur avantage dans ce mode de travail et surmenèrent ces bœufs afin d'activer leur coupe avant de les voir atteints de la terrible maladie. Au bout d'un mois ils perdirent toutes leurs bêtes dont le nombre s'élevait à deux cents et même davantage pour certains établissements Le résultat finala été que bien des administrateursse sont vus forcés de sus- pendre leur coupe et de renoncer à la planta- tion des cannes jusqu'à Tannée prochaine. Le gouvernement s'occupe d'établir une statistique de la mortalité des équidés et des bovidés depuis l'apparition du surra jusqu'à ce jour. Aussitôt que ces notes auront été pu- [i) Voyez : « J. d'A. T. », n°' ro, 11, i3, i?, i7. N. DE L.\ R. bliées, je me ferai un véritable plaisir de vous les faire parvenir. La Chambre d'Agriculture a voté l'abat- tage obligatoire de toutes les bètes atteintes du mal. Le gouvernement sanctionnera peut- être cette décision; mais il est à craindre que longtemps encore l'île Maurice ne soit infestée de ce fléau. Tous, petits et grands, nous traversons une crise qui ne semble pas vouloir tirer à sa fin. Le gouvernement, sur la généreuse ini- tiative de l'honorable Leclézio, député de Moka, se montre disposé à venir en aide aux planteurs en leur avançant de l'argent afin qu'ils se munissent de tractions mécani- ques pour la coupe prochaine. La campagne 1903-04 s'annonce fort belle et si n-ous ne sommes point visités par un cyclone, nous réaliserons une forte coupe. La crise financière que traverse le pays est due non seulement au surra qui a enlevé aux planteurs, petits et grands, tous les moyens de transport, mais encore aux deux cyclones qui ont passé sur l'île au mois de février 1902 et qui ont fait le plus grand tort aux récoltes. Il est absolument reconnu, que tout cyclone des mois de janvier et de février est funeste à la coupe. En effet, non seulement bon nombre de cannes sont cassées; .mais encore elles sont toutes dépouillées de leurs feuilles. La végétation s'arrête pendant un mois à un mois et demi et la canne n'arrive point à maturité au moment voulu. J'ai pu facilement m'en convaincre par les tableaux des trois dernières années, dont j'ai établi les moyennes pour toutes les variétés cultivées. L'année 1900 fut sans cyclone. En 1901, il y eut un cyclone au mois de janvier et deux au mois de février 1902. Les chiffres mentionnés dans ces tableaux représentent des moyennes d'ana- lyses. Chaque échantillon prélevé était de deux à trois tonnes de cannes, dont le jus au premier moulin a servi à l'analyse. Je tiens ces matériaux à la disposition des spécia- listes que la question intéresserait. Veuillez agréer, etc. P. de Sornay Ile Maurice, février igoS. i56 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 23 — Mai 1903 Le palmier « Mbocaya » du Paraguay et son exploitation. Usages et commerce de l'huile. — La machine pour briser les noix. Par M. M. -S. Bi-rtoni. La note qui suit, se rattache à l'article illustré Machine pour casser les noix dAcrocomia publié dans notre n° iq par M. F. Main, ainsi qu'à l'ex- trait de Semler que nous avons donné dans notre n" 2 I sous le titre Dispersion et usages de l'Acro- comia sclerocarpa. M. Bertoni semble ne pas avoir eu encore connaissance de ces deux articles au moment oii il rédigeait sa note, en réponse à une lettre que nous lui avions adressée directe- ment. On remarquera que M. Bertoni emploiele nom Acrocomia Total, espèce distincte del'^. sclero- carpa . La détermination Acrocomia sclerocarpa nous avait été donnée à Paris, d'après des noix prove- nant du Paraguay, et que nous avions reçues de la maison Squier. Le temps nous manque en ce moment pour nous livrer à l'enquête botanique nécessaire, nous ne saurions donc préciser la . portée pratique de cette différence d'espèces. M. Bertoni, savant d'origine suisse, est le très actif directeur de l'Ecole d'Agriculture d'Asuncion; rédacteur en chef d'une revue qui est à ranger parmi les meilleures de l'Amérique la- tine et où les cultures tropicales tiennent une large place; enfin, président de la Sociedad Nacio- nal de Agricultura, nouvellement créée. Il nous promet sa collaboration régulière; nous nous féli- citons, nous et nos lecteurs, de cette précieuse adhésion. — N. d. l. R. Vous avez bien voulu me demander des ren.seignements sur le « Cocotier du Para- guay » . Le palmier qu'on a appelé ainsi n'est pas un Cocos, c'esiVAcrocomia Tota'i Marx., et son vrai nom indigène est Mbocaya, quoi- qu'on l'appelle aussi Coco. Il y a, du reste, plusieurs variétés. Ce palmier, qui est exces- sivement commun au Paraguay, est une plante vraiment utile. La noix donne une forte proportion d'huile de bonne qualité, surtout pour la savonnerie, et une pulpe ex- térieure fort recherchée par le bétail. L'amande est consommée aussi telle que, par les habitants du pays. J'ajouterai que la feuille donne une bonne fibre et que le tronc jjroduit une farine alimentaire, utilisée en temps de disette. L'exportation de l'amande se fait aujour- d'hui assez sérieusement: En 1902 on en exporta 3oo tonnes. Mais dès que les nou- velles machines (brise-noix) seront instal- lées, le mouvement augmentera rapidement. Jusqu'ici les machines inventées pour bri- ser les noixn'avaient donné que des résultats imparfaits; mais il paraît que la machine de Squier (« Paraguay Coconutcracker ») fonc- tionne parfaitement ; nous ne la connaissons cependant pas assez encore, car, récemment introduite, elle ne travaille pas encore en grand. Dans quelques mois nous serons mieux renseignés. L'industrie nationale consomme beaucoup d'amande, surtout la savonnerie. Le savon de mbocaya est excellent, très blanc et exces- sivement mousseux. On dit qu'on n'en fa- brique pas de plus pur en Europe; il paraît qu'on fait entrer \\<. huile de cocos du Para- guay » dans les savons qui, sans cela, ne mousseraient pas assez. Les fabriques locales achètent l'amande en raison de i fr. 5o les 10 kilos. Avec de bonnes machines, ce prix baissera un peu. Toutefois, pour le moment il est au con- traire en hausse; on paye jusqu'à 2 fr. 35 les 10 k. d'amandes; et l'huile, 6 fr., comme celle de ricin. Lestourteaux se payent o fr.5o. J'enverrais avec plaisir des graines à' Acro- comia à vos lecteurs qui en feraient de- mande. Ce paimier-a une croissance relati- vement rapide et produit de bonne heure. Il croît dans des terres relativement pauvres et sèches. MoisÉs S. Bertoni. Asuncion (Paraguay), 4 avril igoS. L'emploi du riz dans les brasseries françaises. Par M. F. Main Je n'ai pas en vue, dans cette courte note, les bières de riz pures, encore très discutées, mais seulement l'emploi du riz comme ma- tière auxiliaire, dans les climats tempérés. L'attention a été plus vivement attirée ces derniers temps sur cette question pour des causes économiques et aussi en raison de la vogue actuelle des bières genre Pilsen, très recherchées aujourd'hui, entre autres, à Paris. N» 23 — Mai 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 157 Ces bières, très pâles de couleur, sont ca- ractérisées, indépendamment de leur amer- tume et de leur légèreté relative, par la pré- sence d'une mousse très fine, homogène et persistante. Disons en passant qu'une des caractéristiques de leur fabrication consiste dans remploi de grains germes très fanés, et dans un touraillage très lent, à température assez basse. Les bières obtenues avec une certainepro- portion de riz mélangée au malid'orge, pré- sentent les mêmes caractères extérieurs; j'ai eu l'occasion d'en consommer à Paris, et j'ai retrouvé la même pâleur, la même appa- rence de la mousse, et la même légèreté. Je laisse de côté la question d'amertume, qui vient du houblon et est, de toute façon, indé- pendante de la matière amylacée employée. Cette seule raison de mode expliquerait déjà, en partie, Tavantage de l'emploi du riz. Il s'y ajoute des raisons économiques : Les riz qu'on emploie, sont des riz de qua- lité plutôt inférieure, des petits riz et des brisures. Comme cela a déjà été dit ici (i) le pouvoir diastasique du riz étant très faible, on ne recherche en lui qu'une ma- tière amylacée bon marché, sur laquelle on fera agir la diastase provenant d'une autre graine; l'emploi des brisures se trouve donc parfaitement justifié; d'autant plus que les grains sont parfois légèrement meules avant d'entrer en fabrication; ceci a pour but de faciliter leur dissolution. La proportion du riz entrant dans la fabri- cation de la bière peut atteindre les 2/3 du poids total de matière amylacée employée. Ces deux tiers ne rentrent dans le travail que lors de l'hydratation, diminuant le coût de la germination et du touraillage, et consti- tuant ainsi une sérieuse économie. On pro- cède ensuite aux trempes comme pour la bière de malt d'orge pur. La contre-partie de ces avanta5es réside dans l'affaiblissement des levures. Les le- vures basses qui, comme on le sait, sont 1^, source du renouvellement des levures de bière, sont moins vigoureuses, elles se ras- semblent mal; leur qualité est moins par- faite que celle des levures obtenues avec du malt d'orge; enfin, on est obligé de les renouvelerau bout de quelques générations. Néanmoins, il est entré en France ces temps derniers une assez grande quantité de riz d'Indo-Chine destiné aux brasseries du Nord et de l'Est. La plus grande partie ar- rive par D'jnkerque, le reste entre à Mar- seille. Ces r'z voyagent en vrac, à un fret peu élevé. Signalons enfinaccessoirement que les riz de brasserie peuvent constituer dans l'ave- nir pour notre marine marchande un fret de retour qui. s'il ne devient jamais bien im- portant, mérite cependant d'être pris en considération dans une époque de rareté de frets, comme celle que nous traversons. F. Main, Ingénieur- Agronome, (i) Voir « J. d'A. T. », n° i3, du 3i juillet 1902, page 197 : H. Neuvh.lk, l'Emploi du ri'q; en tras- serie. — Cette étude a donné lieu à des contributions complémentaires de M. Neuville même, et de M. A. Paris, insérées dans les n"' 14 et 17. — N. d. i.. R. Expériences sur la fumure du coton en Egypte. Nolice bibliographique Le « Journalde la Société Khédiviale d'A- griculture - du Caire a fait connaître, dans une série d'intéressants rapports, les résul- tats d'expériences faites sur le coton dans les fermes de la Société, à Mit-el-Diba et à Ghiseh. Les engrais chimiques présentent un grand intérêt pour les cultures intensives d'Egypte, où font défautles engrais naturels; l'habitude des grandes exploitations y est en effet d'a- cheter aux Fellahs, à mesure des besoins, le bétail nécessaire aux travaux, au lieu de l'élever eux-mêmes. Une première série d'expériences, confir- mée par les résultats obtenus dans les plan- tations de S. E. RiKz Pacha, avaitnettement démontré la supériorité des engrais chimi- ques sur le fumier employé seul, à la dose habituelle. Ces expériences ont établi aussi que l'em- ploi d'engrais appropriés provoquait une raaturation plus rapide du coton, ce quiper- JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^^ 23 — Mai 1903 mettait de vider une plus forte partie des capsules à la première cueillette, et d'avoir ainsi plus tôt du coton prêt en magasin. D'autres essais ont été faits en vue d'étu- dier l'influence des diverses matières fertili- santes : nitrate de soude, superphosphate, sulfate de potasse, etc. Ils ont surtout dé- montré l'efficacité des engrais phosphatés, comme on pouvait l'attendre dans des terres compactes, manquant surtout d'acide phos- phorique. Il n'y a pas lieu de conseiller l'applica- tion du nitrate de soude seul, ni du sulfate de potasse seul. Malgré les conclusions du rapporteur, qui déclare que les engrais potassiques sont inu- tiles au coton dans les, terres envisagées, il y y tout lieu de penser que des expériences méthodiques, dans lesquelles on compare- rait un engrais complet, à un engrais sans potasse (et non pas, comme dans le cas ac- tuel, des engrais phosphatés et azotés, à des engrais potassiques employés seuls), met- traient en évidence l'action du sulfate de potasse. Des engrais» spéciaux « fabriqués par une maison de Paris, n'ont donné aucun résultat qui mérite d'être signalé. Les observations ont été faites sur deux variétés de coton : Afifi et Abassi. — Dans Badigeon, pour protéger les arbres contre les termites. Dans certaines régions de l'Inde britan- nique, le Termes taprobanes fait une guerre si acharnée aux jeunes arbres que, dans bien des circonstances, il a été impossible d'éta- blir, par exemple, des avenues; tous les su- jets plantéspérissaient. Lesinsectesattaquent les racines et le tronc, en s'introduisant par- tout où ils rencontrent du bois mort ou une solution de continuité de l'écorce. C'est en 1897 ^^^ ^^ D"" Watt, de Cal- cutta, le bien connu Reporter on Economie Products, fit connaîtrelepréservatif ci-après ; nous venons de recevoir du Département of Land Records and Agriculture de Nagpur (Central Provinces) un Bulletin (n° 6, 1902 d'où il résulte que les essais, faits plus parti- culièrement en 1901, ont eu les résultats les plus satisfaisants. Il paraît donc utile de don- ner quelque publicité à la formule en ques- tion : Une partie de résine de Gardénia gummi- fera{vi De Kamali »); deux parties à'Asa fœtida (« Hing ») comme on en vend dans les bazars du pays, deux parties de tourteau de ricin (« Erandika Bagda »). Réduire en poudre et mélanger intime- les deux cas, les récoltes les plus élevées ont ment; puis, laisser macérer dans de Peau été obtenues avec un mélange de superphos- pendant une quinzaine de jours, jusqu'à ce phateet de nitrate de soude, et le rapporteur que la masse prenne la consistance d'une conseille l'emploi du mélange suivant : Superphosphate 3 à 4 kantars Nitrate de soude 60 à 70 rotolis Sulfate d'ammoniaque. 60 à 70 rotolis D'excellents résultatsont été obtenus avec de la poudrette, à la dose de 2.000 kg par rante, telle que de Focre rouge, afin de pou- épaisse bouillie, parfaitement uniforme. Di- luer d'eau et badigeonner les arbres comme si on les enduisait de peinture. Pour faciliter la surveillance, il est utile d'ajouter à la mixture quelque matière colo- feddan. — Elle améliore le sol d'une façon plus durable, et son emploi est à recomman- der toutes les fois qu'on peut disposer de quantités suffisantes de ce précieux engrais. N, B. — Le kantar d'Egypte vaut44'^,493. Le ratl (rotoli) vaut ok, 44493. Le feddan vaut 4200'^'-, 83333 . A. Couturier. -^Sg!^^^ voir facilement reconnaître les arbres badi geonnés. Le badigeon sera appliqué en couche con tinue, depuis le sol et jusqu'à la hauteur de soixante centimètres environ ; au préalable, la partie à badigeonner aura été soigneuse- ment nettoyée à la brosse et débarassée des termites ainsi que de toutes incrustations d'argile. Il importe de faire pénétrer la pein- ture dans toutes les crevasses de l'écorce. Dans le pays, pour environ 3 roupies on se No 23 — Mai igo'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE iSg procure les drogues sus-indiquées en quan- tités suffisantes pour traiter 600 arbres. Certaines de ces drogues se retrouvent dans la formule, plus compliquée, également originaire de l'Inde, que nous avons publiée dans le n- i du « Journal d'Agriculture Tro- picale », comme moyen de protéger contre les termites les boutures de canne à sucre. JLa culture industrielle du bananier est- elle rémunératrice en Nouvelle-Calé- donie? « La culture du bananier, sans être aussi simple et aussi facile qu'on l'a dit trop sou- vent à tort, ne présente cependant quelques difficulté que lorsqu'on l'entreprend en grand pour l'exportation des fruits destinés aux marchés australiens. Il faut alors, en effet, des précautions spéciales pour la bonne forme des fruits, la bonne venue des reje- tons, l'entretien constant de l'humidité chaude nécessaire; d'où main-d'œuvre con- sidérable et surveillance ininterrompue par des blancs... « ... Les colons qui voudraient tenter l'ex- portation des bananes doivent bien se péné- trer des nécessités suivantes : un régime de bananes convenablement coupé et embarqué ne doit pas avoir à supporter plus de 7 ou 8 jours de traversée. Les stationnements en rade ou le long d'un quai sont éminemment préjudiciables aux fruits. Les cales du bateau doivent être très vastes et bien aérées. Les fruits ne doivent jamais être en contact im- médiat avec d'autres produits odorants, tels que le coprah, les os, les peaux, etc. « L'embarquement des régimes doit être fait à mains d'hommes, par passages succes- sifs, comme les seaux d'eau dans une chaîne d'incendie. On peut les empiler les uns sur les autres, couchés, ou mieux d'aplomb, la crosse en l'air, mais le système des étagères démontables est bien préférable. « Il faut s'attendre à un déchet minimum de 10 "il sur le nombre des régimes emibar- qués. « Le marché de Sidney est un excellent débouché pour la banane ; la consommation a atteint 5o.ooo régimes par mois, venant surtout des Fidji et des Nouvelles-Hébrides. Le prix de vente, très variable suivant arri- vages et suivant qualité, a dépassé 5 francs par régime, mais tombe parfois à o fr. 60, « En résumé, culture aléatoire, surtout pour le colon de la Nouvelle-Calédonie. » [Guide du colon en Nouvelle-Calédonie par le D'' Davillé, pp., 129-132.] Les recherches hollandaises sur la fabrication et la culture du thé. A l'occasion de son article k La fermenta- tion du thé », publié dans notre n° 18 (pp. 363-369), notre collaborateur, M. H. Neuville a reçu de Java une collection de rapports qui méritent unemention spéciale. Voilà bientôt dix ans que la chimie indus- trielle et agronomique du thé fait à Java l'objet de recherches scientifiques, patientes et monumentales, comme on ne saurait en organiser dans aucune autre colonie. Dans ce merveilleux établissement qu'est le 's Lands Plantentuin de Buitenzorg, une section spéciale est réservée à ces recherches, sous la haute direction de M. VanRomburgh; deux savants, en plus de M. Van Romburgh, y ontattaché leurs noms : M. C. E. J. Lohmann, de 1893 à 1898 ; depuis, M. A. W. Nanninga. Depuis le septième, paru en 1900, les Rap- ports sur le thé ne portent plus que la seule signature de M. Nanninga. L'ensemble des neufs rapports publiés à ce jour, représente plus de 3oo pages, grand in-S"; sans comp- ter un mémoire récapitulatif, d'une soixan- taine de pages, publié par. M. Nanninga dans le >' Teysmannia » de 1901. Le tout est en hollandais. M. Neuville, qui s'intéresse tout particu- lièrement au thé, a entrepris d'explorer cette montagne de chiffres et d'observations de toutes sortes, et nous espérons qu'il voudra bien un jour en retracer les grandes lignes dans ce Journal, en attendant de reprendre le sujet sous une forme moins éphémère. i6o JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N^^ 23 — Mai îqo3 La plus grande plantation de thé « Les bas prix pratiqués durant quelque du monde. temps avaient eu pour effet de faire négliger Elle se trouve sur la propriété de Sinagar la culture de cette plante. En outre, lors du (Java), qui couvre une surface totale de passage de notre envoyé à Cucob au mois de i5.ooo acres (i), dont 8.5oo sont dévolus novembre, les insectes avaient ravagé les à la culture du thé et du café. plantations et détruit les jeunes plantes. Cette plantation produit, en une année, Aussi les prix tendent-ils à devenir plus ré- plus de 1. 000. 000 Ibs du thé le plus fin, munérateurs et il est permis d'espérer que, et elle en a produit, en tout, plus de dans ces conditions, les Chinois reprendront 80.000. 000 Ibs. Elle est exploitée par des iesexploitationsun moment délaissées, d'au- Européens, avec un capital de $ 3oo.ooo, tant que la culture du patchouli est des plus paie un dividende de 9 à 10 % par an, et a faciles, d'une production immédiate 'et d'un rendement assez satisfaisant, puisqu'il est possible de faire trois coupes par an. » même paye jusqu a 24 % . Essence de Patchouli. Len" 5 de l'excelleni « Bulletin « de la maison Roure-Bertrand fils, de Grasse (mars 1902), contient d'utiles détails sur cette essence, recueil- lis par une mission envoyée exprès dans les pays de production, pour le compte de cette maison. Expériences sur le rendement dumanioc. Lettre de M. H. Dllieu. Ces jours-ci j'ai eu occasion de voir notre « L'essence de patchouli s'obtient par dis- professeur d'Agriculture, et il a eu l'amabi- tillation des feuilles sèches de Pogostemon lité de me communiquer les résultats de Patchouli, dont les principales provenances diverses expériences faites par lui sur le ma- sonî : Penang, la province de Wellesley, nioc. Comme promis, je m'empresse de vous Johore et la petite île de Cucob, près de les faire connaître : Singapour. La distillation des feuilles de i^o Expérience. — Un acre (i) de terre, patchouli s'effectue généralement en Europe, j^bo^ré à l'aide de la fourche, planté en ma- Cependant, une certaine quantité d'essence ^^j^^ ^j^ ,, ^^j^ ^^^^^ „^ ^ ^ pj^j^ ^^ ^^^^^^ est préparée sur place par des Européens et par des Chinois. « On rencontre deux variétés de pat- chouli : la variété de Penang et celle de Java, cette dernière donnant des feuilles plus allongées... « Les achats des feuilles de patchouli sont fort délicats à faire. Ces feuilles sonten effet fréquemment mélangées à d'autres feuilles qui en réduisent considérablementla valeurs Les Chinois emploient, pour cette pratique frauduleuse, soit les feuilles d'Urena lobata, Résultat : Récolté, 8.400 Ibs de racines. Obtenu de ces racines, i .800 Ibs de farine. (Il n'a pas été tiré de fécule). 2^ Expérience. — Un acre de terre planté exactement de la même manière, mais avec du manioc dit « bois blanc «. Résultat: Récolté, 13,440 Ibs déracines; ces racines transformées en farine, ont donné 3.36o Ibs de farine". (Là non plus il n'a pas été tiré de fécule). 3"^ Expérience. — La récolte d'un acre de soit celles d'Hyptis suaveolens. VUrena manioc «< bois blanc » (poids non constaté), lobata est une plante sauvage presque ino- au lieu d'étreconvertie en farine, a été utili- dore, que les Malais désignent sous le nom sée pour l'extraction de fécule. Il en a ete de Dowpoo pooLATE. Quant à VHyptis sua- obtenu i .641 Ibs. Quand on a tiré du ma- veoîens, il vit également à Tétat sauvage, nioc toute la fécule, comme cela a été fait, possède une odeur forte analogue à celle dans ce cas, le résidu ne peut plus servir delà mînthe pouliot et se nomme Selasih qu'à la nourriture des porcs ou des poulets. HUTAN. H. DULIEU, (i) I acre = o h. 4047. i pied 1 Ib. =0 kg 4536. N. d. l. R. o m, 3048. Ste-Lucie (B.-W.-I.), 2 mars imo3, Nouv.lmo. Ed. Lasnier. Direct. 3/ rue St-Lazare Pans. Le Gérant : E. Boivin. N" 23 —Mai 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV SI VOUS APPROUVEZ la ligne de conduite du « Journal d'Agriculture Tropicale », abonnez-vous. Faites-le connaître à vos amis, amenez- les à s'abonner. — Parlez-en à vos four- nisseurs afin qu'ils se rendent compte de l'efficacité de sa publicité. — Prônez- le en toutes circonstances. SCMLOESING Prères et C 1 MARSEILLE l ■X En écrivant, mentionne:; ce Journal jf CAOUTCHOUC MANUFACTURÉ MICHELIN «r CLERMONT-FERRAND Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocyclcs, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS A. MICHELIN, i05,BourPépelre,Xïir TÉLÉPHONE ; 502-08 La Maison Michelin achète par an plus de 500.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. En écrivant, mentionne^ le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON A c® iV*» 9, Wetv Broad /Street, N"* 9 — LONJDOJ^, E. C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : Â.B.C) HAGHINES POUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes D^niand^z le Ca^aloSue gér)éral Iu;cu?useiTjent lUUsiri > En écrivant, mentionne^ le Journa l d'Agriculture Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 23 - Mai 1903 # n n a n n a n u n n » n n HHHHnnHHH Hubert Bcel n" i, du 3i juillet Kjoi. — Le présent article a été rédigé à la même époque, des circonstances extérieures en ont retardé la publication. La description donnée se rap- porte donc à la machinetelle qu'elle était il y a deux ans ; nous savons qu'elle a subi des modifications, mais il est peu probable que celles-ci aient porté sur les organes essentiels. — N. dk la R. gnements précis sur leur compte. L'une d'elles (Death, de Leicester) aurait des pin- ces que les ouvriers ne feraient jamais fonc- tionner, le travail à la main étant plus rapide qu'en faisant manœuvrer celles-ci. Une autre a été construite et décrite par M. Bœken, mais cet inventeur est revenu depuis, aux machines à chaînes. Reste la machine de Torroella, dont on trouvera ci-contre une vue très nette. N'ayant jamais vu cette machine en travail, il nous est impossible d'affirmer qu'elle remplit toutes les conditions requises, mais il est permis de dire qu'une grande ingé- niosité a présidé à son établissement. L'aspect général de la machine (Fig. i i), est celui de deux machines semblables acco- lées symétriquement, chacune d'elles présen- tant un organe de préhension des feuilles et un tambour défibreur. Ce dernier ne pré- sentant rien de particulier, nous n'insiste- rons pas davantage sur sa construction pour aborder immédiatement l'étude des roues qui remplissent le rôle de chaînes des appa- reils similaires. Disons de suite que le premier passage des feuilles a lieu devant le tambourdcdroite, auquel elles sont amenées par la roue située en avant et à droite, le sens de la rotation de la partie antérieure de cette roue étant de gauche à droite. La roue proprement dite (celle qui est montée sur un arbre vertical portant une roue cône à sa partie inférieure), comporte à la partie supérieure de la jante un évide- ment dont la section est un V à pointe ro- 164 JOURNAL D'AGRiCULTaRE TROPICALE N° 24 — Juin 1903 gnée. Au-dessus de celle-ci et faisant avec elle un certain angle se trouve une seconde roue qui porte à la partie inférieure du ban- dage une saillie de même forme que l'évide- ment ci-dessus. Par conséquent, les deux roues étant en prise sur un point de leur cir- conférence, la saillie de Tune et l'évidement correspondant de Tauire forment une pince solide, quitient les feuilles dans une position horizontale et les présente ainsi au tambour défibreur. L'arbre de la roue inclinée est re- à un niveau un peu inférieur à celui des deux précédentes; l'une a un plus petit dia- mètre que l'autre et tourne à l'intérieur de celle-ci. Elles sont excentriques l'une par rapport à l'autre, et en prise sur une partie de leur circonférence. Mais ici, les saillies et évidement sont plus prononcés, car il s'agit de retenir non des feuilles, mais des fibres. C'est en réalité une chaîne qui en- toure une partie d'une roue, mais cette chaîne, au lieu d'être articulée, est rigide (i). Fig. II. — Défibreuse à Henequen, système Torroella, modèle 1901 lié à celui de la roue horizontale par un joint universel, et son extrémité supérieure est maintenue par un fort ressort logé dans le col de cygne en fonte que l'on voit à l'avant du dessin. C'est la partie la plus épaisse des feuilles qui est défibrée la première; les roues, con- tinuant leur mouvement de rotation amè- nent les feuilles à demi nettoyées à la deuxième partie de la machine, d'apparence symétrique, mais un peu différente en réa- lité. Ici, les deux roues qui formentpinces sont Dans l'une et l'autre partie de la machine, les points où les roues de chaque système commencent à être prises ou cessent de l'être sont à peu de distance l'un de l'autre, et les deux systèmes tournent en sens in- verse. Lorsque les roues du premier système, tournant de gauche à droite, ont fait passer (i)La roue interne n'est pas commandée; elle n'est qu'entramée par la roue externe. Son arbre est monté sur un axe horizontal placé à l'extrémité du col de cygne, et un fort ressort, logea l'extrémité d'un bras horizontal placé au-dessous de ce coldecygne, main- tient les deux roues en prise. N" 24 — Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 165 les feuilles devant le tambour, elles les aban- donnent alors que les fibres sont tombées en dedans de la plus grande roue du second système. A ce moment, les deux roues excen- triques, tournant en sens inverse, viennent en prise, maintiennent solidement les feuilles à moitié défibrées, qu'abandonne à ce moment le premier système de roues et les présen- tent à un second tambour. — La rotation continuant, les feuilles, complètement défi- brées, sont abandonnées et recueillies par un aide. Disons pour terminer que les roues sont montées sur billes, et actionnées par un seul et même arbre au moyen de deux pignons cônes. On voit, par cette description succincte, la simplicité de cette machine et sa merveil- seuse ingéniosité : plus de chaînes et plus de retournement proprement dit, cause de l'emmêlement des fibres. La force néces- saire est réduite au minimum par suite du montage et de la suppression des tendeurs de chaînes. Mais s'il est permis de faire une obser- vation sur une machine que Ton n'a pas vu marcher, il en est une qui se présente à l'esprit : Lorsque les feuilles arrivent à la machine, leur épaisseur ne permet certainement pas l'encastrement complet des deux jantes l'une dans l'autre ; cette hypothèse est d'ailleurs confirmée par la présence du ressort qui les maintient en prise; il s'ensuit que si deux feuilles d'épaisseur différente se trouvent cote à côte, l'une d'elles (la plus mince) doit être moins solidement tenue que la pre- mière. Et si cet encastrement a lieu complè- tement, il doit en résulter un tiraillement des fibres, encore emprisonnées dans le pa- renchyme de la feuille, tiraillement qui peut leur être préjudiciable. Il est vrai que c'est la partie la plus mince des feuilles que l'on présente d'abord au pincement, et que cela doit diminuer beaucoup cet inconvénient. D'autre part, au deuxième passage, les fibres s'opposent moins à la jonction abso- lue des deux jantes que ne le feraient une feuille, mais cette jonction, qui fait faire aux fibres trois angles brusques, nuit peut-être à leur solidité. Il serait intéressant de savoir si le dommage causé aux fibres au point de serrage est plus ou moins important que celui causé par l'écrasement qui a lieu dans les machines à chaînes. Quoi qu'il en soit, et en faisant toutes ré- serves sur le fonctionnement de cette ma- chine, qui est donnée pour défibrer i5.ooo feuilles à l'heure, nous devons reconnaître qu'il y a là une tentative intéressante de substitution aux chaînes d'un organe auto- matique, plus parfait que les pinces propre- ment dites, et appelé probablement à être encore labase d'autresmachinesà grand tra- vail. F. Main, Ingénieur-Agronome Sucre et Alcool de Bananes Par m. h. Neuville. En outre de son rôle direct si important dans l'alimentation, la banane se prête à di- vers emplois industriels, parexempleà lapré- paration de conserves, ou de farines. Nous croyons utile de rappeler ici les essais faits dans deux autres voies moins connues pour l'uiilisation de ce fruit, à savoir : l'extraction du sucre et la préparation de boissons fer- mentées ou d'alcool. Il va sans dire que nous ne saurions con- seiller a priori la préparation de ces produits industriels. Dans certaines régions, récem- ment étudiées au point de vue spécial de la banane, la culture n'en a pas paru rémuné- ratrice ; le serait-elle davantage par l'adjonc- tion de sucreries ou de distilleries aux plan- tations? Il est impossible de répondre à cette questicwi d'une manière générale, mais ib6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 24 — Jum 1903 nous pensons qu'il peut être utile aux plan- teurs iniércssés de mieux connaître certains emplois et certains débouchés du fruit qu'ils cultivent. Prinsen Geerligs a obtenu un minimum de 13,08 % de saccharose. D'après BuiGNET, ces fruits contien- draient (en poids de pulpe fraîche) 10 "„ de Sucre. — Jusqu'ici, à notre connaissance, sucres réducteurs totaux, ci 5 % de saccha- l'extraclion du sucre de bananes n'avait pas rose; il est intéressant d'opposer ces propor- donné lieu à des essais industriels impor- lions à celles que i'on observe dans l'ananas, tants, mais le journal américain « Tea, où se trouvent i i ,3 % de saccharose et 2 % de Coffee and Sugar >< nous a tout récemment sucre réducteur (Buignet). Enfin, le « Teys- appris qu'une Compagnie s'organisait, à mannia », de Java, a dernièrement repro- Cuba, pour préparer 1.000 barils de sucre de bananes par jour; nous ne reproduisons cette information que sous toutes réserves. Ce sucre se présenterait, à l'état sec, avec une légère couleur brune; il serait très , , , ., , , . Dextrose (il 12,70 agréable au gout, et posséderait une saveur Lévulose..'. q/ôo duii, d'après l'annuaire de la société « Ooft- teelt », les analyses de quatre variétés de ba- nanes (pisangs), analyses dont nous extra- yons les chiffres suivants : P.Radja P. Radja sereh P. Mas P.Auibon 10,44 '^>94 5,7(3 11,35 10,08 9.49 rappelant quelque peu son origine. Ajoutons Saccharose 1,94 i,ig 3,86 2,46 enfin qu'il reviendrait à 40 ou 60 % moins Bien qu'il paraisse s'agir certainement ici cher que la cassonnade ordinaire, et son de fruits mûrs, la teneur en saccharose est prix de détail suivrait la même proportion. extrêmement faible, et la variabilité ainsi A ce sujet, il est bon d'entrer dans quel- constatée de cette teneur mérite d'attirer ques détails sur la teneur en sucre du fruit 1 attention, en question (1). Chacun sait que la banane, Tout au moins dans les cas les plus favo- d'abord très riche en matière amylacée, subit rapidement, à la maturité, une transforma- tion qui amène cette matière à l'état de sucre. Bien que les chiffres indiqués par les di- vers chimistes qui ont analysé les bananes varient quelque peu, nous pouvons admettre que celles-ci, à maturité complète, contien- nent à l'état frais, de i 5 à 20 % (et même parfois 25 % ) de matières sucrées totales, et environ 5o % à Tétat sec. La nature exacte des différents sucres ici présents ne paraît pas avoir été complètement déterminée, non plus que l'influence des espèces ou variétés. LÉPtNE indique, sur i3,i4 % de sucre total : 9,04 de sucre incristallisable, et 4,10 desucre cristallisable. Corenwinder a trouvé, sur un total de 20 % environ : 15,90 de sucre cristallisable, et 5,90 de sucre inter râbles, la banane semble cependant pouvoir se prêter à une extraction industrielle du sucre cristallisable ; mais, ici, l'idéal de la sucrerie moderne, la suppression des mé- lasses, ne saurait, bien entendu, être pour- suivi, la forte proportion du sucre incristal- lisable naturel s'y opposant. Il resterait à aviser au meilleur parti à tirer de ces mé- lasses. Alcool. — Il serait possible de convertir en alcool ce sous-produit de la fabrication du sucre de bananes; nous manquons de ren- seignements directs sur ce sujet, mais, en ce qui concerne l'alcoolisation des bananes elles-mêmes, les renseignements sontau con- traire assez précis. Des essais effectués depuis longtemps, ont surabondamment prouvé qu'il est possible d'obtenir un alcool de consommation avec les bananes mûres. verti (mélange de glucose'et de lévulose) : il ^;^"^ lesquelles la saccharification de la ma en conclut que les bananes pourraient don- ner lieu à l'extraction d'un sucre industriel. (i) Pour tout ce qui concerne les sucres des fruits, et tous les sucres en générai, on consultera avanta- geusement l'ouvrage de M. Maquenne, dont l'éloge n'est plus à faire (L. .Maquenne : Les Sucres et leurs vrincipaux dérivés. Paris, chez Carréjl. tière amylacée s'est produite spontanément. Si quelques tentatives récemment faites dans cette voie n'ont donné que de mauvais résul- tats, il paraît permis d'incriminer les pro- cédés employés, les essais d'industries de (i ) Glucose. N° 24 — Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 167 fermentations se réduisant trop souvent à des sortes de cuisinages malpropres, dont Tissue ne peut qu'accidentellement être satisfai- sante. Tous ceux qui voudront entreprendre l'alcoolisation de la banane d'après des pro- cédés rationnels de fermentation et de distil- Les 60 bananes employées donneraient 2 1. 20 d'une excellente eau-de-vie. On a été, dans cet exemple, assez heureux pour rencontrer des levures sauvages réali- sant d'elles-mêmes à la fois l'interversion du saccharose et une fermentation normale de la lation,aboutirontàla production d'un alcool masse sucrée totale. Cette rencontre fortuite consommable ; nous les laisserons juges de ce tout qui concerne le cote économique de cette industrie, qui sera plus ou moins rémunératrice suivant les localités. Aux Antilles et en Guyane, on a réussi à préparer des vins de bananes très appréciés, et au Congo, on préparerait, dit-on, un breuvage similaire, qui aurait même la répu- tation (vraisemblablement usurpée) d'être préventif contre la malaria. Enfin, le D"- Bo- NiLHA, aurait réussi à préparer, avec des bananes fermentées par levures sélection- nées, un alcool comparable à une bonne eau-de-vie de Cognac. Il y a quelques années, M. Chalot a attiré l'attention sur la possibilité de fabrication de l'eau-de-vie de bananes au Congo, fabri- cation déjà réalisée au Gabon parles Mis- sionnaires. Voici le procédé qu'il indique : employer de préférence la banane plantain {M. paradisiaca), ou « banane cochon » du Gabon, plus riche en sucre que les autres bananes de la colonie. Prenons comme exemple trois petits régimes d'une vingtaine de fruits chacun; on les laisse mûrir jusqu'à ce qu'ils soient bien jaunes, puis on les place dans une jarre de 5o litres environ, que l'on remplit d'eau. Laisser fermenter pen- dant trois jours en remuant tous les matins. Lorsque la pulpe est tombée au fond, on couvre le récipient pour empêcher l'évaporation. C'est le moment de distil- ler, (i) M. Chalot recommande de distiller deux fois, pour obtenir un produit plus pur. Cette ne se réalisera certainement pas toujours, et l'on doit s'attendre à devoir provoquerla fer- mentation du moût de bananes avec des levures pures, sélectionnées, qui tout en évitant la production d'alcools de mauvais goût, amélioreront le rendement.. ScHULTE iM HoFE s'est iuspiré, au moins partiellement, de cette idée, dans les essais d'alcoolisation de la banane qu'il fit, il y a quelques années, au Jardin botanique de Victoria. Il prenait des bananes bien mûres, d'abord dépouillées de leur écorce, puis broyés en une bouillie claire. Tant pour éclaircir ce moût, naturellement glaireux, que pour en intervertir la saccharose, ill'ad- ditionnaît d'un peu d'acide sulfurique, et provoquait finalement une fermentation au moyen de la levure de la pulpe fermentée de cabosses de cacao. Au bout d'une journée, cette fermentation était en bonne marche; la bouillie glaireuse était transformée en une masse claire, li- quide, et une sorte de marc s'était déposée au fond des récipients. La masse claire, dé- cantée, était soumise à la distillation; mais, de même que dans les essais effectués avec le produit de fermentation de la pulpe de ca- cao, le moût fermenté de bananes moussait, et ne subissait que difficilement la distilla- tion. Vingt litres de moût ferrnenté donnaient 3 1. 2 d'alcool à 71°, 5 centésimaux, soit 2 1, 288 d'alcool à loo", c'est-à-dire 11,44% du moût. Un autre auteur, Ernst Henrici, rectification serait inutile avec les appareils ^^ Costa-Rica, indique un rendement de 2 perfectionnés du type Egrot-Grangé ou Derov. (i) Dans le cas où l'on ne soutirerait pas les jus clairs, ou vins, pour les distiller à part, il importerait que l'appareil distiilatoirc soit muni d'un agitateur. Mais la tendance de ces jus à mousser [v . plus loin) parait rendre préférable le soutirage. à 3 litres d'alcool à 32" Cartier (— 83" centés. environ) par 3o kg. de fruit. Ce rendement est élevé, si on le compare à celui du produit de fermentation des pulpes de cacao (8",,), ou de l'ananas (5,33), ou encore de la papaye (4,) (4). Je conteste d'ailleurs tretenir la fertilité des champs pendant de formellement l'affirmation du même auteur, longues années; à plus forte raison, lorsque que « la ramie puise sa nourriture exclusi- des irrigations bien comprises viennent y vementdans la couche superficielle du sol ». apporter à la fois l'eau et des éléments mi- Ghez nous, ici, en déterrant des plants de néraux. ramie destinés à la multiplication, il nous (i) I pied o'"3o48 (i) L'acre = oh. 4047. (2) V.3n particulier l'ouvrage de M. Hilgard : Sol (2) Il y a du nouveau sous ce rapport. Voir ce que et Climat, traduction annotée de M J. Vilbouchiî- nous en disons dans le n" 22. — n. de l. r. vituh, publication des «Annales de la Science agrono- (3) Machines traitant les tiges' de ramie préalable- inique française et étrangère », 1893. — n. d. l. d. ment desséchées; par opposition aux « délibreuscs en (3) V. les documenis sur l'agroiogie tropicale vert ». — N. DK L. R. publiés dans les numéros précédents du « J. d'A. (4) V. « J. d'A. T. )), n" 22. T. ». — n. d. l. r. N^" 24 — Juin 190? JOURNAL D'AGRICULTURP: TROPICALE 17: Il peut se faire que dans la zone tropicale a augmenté du simple au quadruple, dans — c'est là qu'elle est bien chez elle — la Ra- les trente premiers centimètres; mais la pro- mie verte ait un système radiculaire diffé- portion d'azote dans le dit humus n'est plus rent de celui de la Ramie blanche. qu'un sixième de ce qu'elle était dans le sol Mais chez nous, je n'ai pu constater au- initial, cune différence entre les deux. Je répète que Pour conclure : A mon avis, le jour oii la la ramie verte est mal à l'aise dans nos cli- question de main-d'œuvre (ou de traitement "^^ts- mécanique) aura été résolue, les sols riches, On m'apporte à l'instant le résultat d'une irrigués, des climats arides pourront faci- série d'analyses concernant le sol de la par- lement soutenir la concurrence avec les sols celle mentionnée plus haut, et où nous cul- tropicaux, pour la culture industrielle de la tivons la ramie depuis plus de vingt ans : En comparant avec l'état du sol au début de cette culture, tel qu'il est consigné dans nos archives, je constate que la teneur en humus ramie. E. W. HiLGARD. Berkeley, Cal. — Juin iqoS. Impressions du D' Yersîn, sur THevea en Annam, en Malaisie, et à Ceyian. I.a plantation de Nha-Trang. — Comparaison avec l'Amazonie. — Les procédés de M. Holi.oway. Par M. P. CiBOT. M.R. CfBOT, l'auteur de l'étude Le caoutchouc au Rio-Beni, si remarquée dans nos n»** 18, 20, 21 et 23, a eu la bonne chance de rencontrer un autre de nos abonnes, -M. le D'' Yersîn, l'éminent bactériologiste, directeur de l'Institut Pasteur de Nha-Trang (indo-Chine), actuellement en congé à Paris; les notes qu'il nous communique à la suite de cet entretien, sont de nature à intéresser le public. Rappelons que la culture de l'FIevea dans la Presqu'île de Malacca a été longuement traitée dans de précédents numéros du « J. d'A. T. ». Dans un prochain numéro, nous donnerons quelques détails de plus, sur l'exploitation du caoutchouc à Kepitigalla, ainsi que des figures qui permettront de mieux se rendre compte de la manière de procéder de M. Holloway. Nous laissons la parole à M. Cibot. Je tiens à vous faire part de la très inté- ressante conversation que j'ai eue à l'Institut Pasteur, de Paris, avec M. le D"" Yfrsin, au sujet des plantations de caoutchouc en Indo- Chine et à Ceyian. Voussavczque ce savant a installé, il y a déjà cinq ans, dans les environs de l'Institut Pas- teur de Nha-Trang, dont il est directeur, une plantation d'Heveas, qui s'étend sur environ dix hectares. Il refuse de se prononcer sur le rendenient de ces arbres à caoutchouc, qu'il ne pourra, dit-il, indiquer avec quelque cer- titude avant deux ans, cependant il a bien voulu me fournir quelques renseignements qui montrent la plantation sous un jourasstz satisfaisant. Vous savez que l'une des objections que l'on fait à la plantation de l'Hevea hors de l'Amazonie, est la saison sèche, qui empê- cherait la récolte du latex et nuirait à la bonne venue de l'arbre. Or, dans la région de Nha-Trang, il y a bien une saison sèche très accentuée durant 4 mois, mais elle con- corde parfaitement avec la saison de même durée que j'ai observée dans le Rio-Beni. Trois années d'observations sur ces deux points ont donné une moyenne de : 125 jours de pluie par an pour Nha-Trang ,21 — — — le Rio-Beni la température moyenne annuelle étant de : 26" centigrades pour Nha-Trang 250-. — — le Rio-Beni 174 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 24— Juin 1903 De ce fait que la région du Rio-Beni à saison sèche accentuée, permet à l'Hevea de croître et de donner un bon rendement, je ne prétends pas déduire que Ton ne puisse ren- contrer un habitat plus favorable que Nha- Trang; M. Yersin reconnaît lui-même que les arbres de sa plantation, tout en accusant Amazonie un seul seringuero, dans la ma- tinée, pique plus de i5o arbres distants de 3o à 35'" et place de 450 à 5oo tichelas. De plus, il lui reste assez de force pour, dans l'après-midi, fumer le latex de sa récolte journalière! Le D'' Yersin n'a pu m'indiquer les quan- un accroissement moyen de o"'io (en cir- tités récoltées en moyenne par arbre à conférence) par an, paraissent être en retard d'un an sur ceux des plantations de Ceylan, et de deux ans sur ceux de la Péninsule Malaise. Mais, en somme, le facteur auquel on doit attacher le plus d'importance, est le sol : il le faut bas, inondable même, et d'allu- vions riches; le sous-sol doit être argileux, afin de retenir l'humidité autour des racines. Ces conditions, sont en partie réunies dans la vallée voisine de Nha-Trang où a été éta- blie la plantation d'essai de M. le D'' Yersin. J'ai été surpris du faible pourcentage des graines, tirées de Ceylan, qui arrivaient à germer à Nha-Trang: 10 % à i5 % seulement. Les arbres de Nha-Trang ont d'ailleurs com- mencé à fructifier, et il ne sera plus besoin de recourir à l'introduction Je graines de Ceylan. En revenant en France, M. Yersin a visité la célèbre plantation d'Heveas de Kepitigalla, à Ceylan, que M. F.-J. Holloway, très Ceylan, mais j'ai cru cependant voir percer en lui quelques doutes au sujet des rende- ments merveilleux indiqués dans certaines plantations, et qui lui paraissent obtenus sur certains sujets choisis; cela est tout à fait ma manière de voir, vous le savez, et j'ai tâché de bien faire ressortir ces différences indivi- duelles, dans les articles que vous avez publiés dans votre Journal. Le D'' Yersin estime avec raison, qu'on ne pourra établir de calculs certains qu'après observation du rendement de plusieurs milliers d'arbres en bloc. Il a pu voir aussi les galettes de caout- chouc préparées à Kepitigalla par simple coagulation et sans enfumage : Après avoir passé le latex sur un fin tamis métallique, on le verse dans de petites assiettes de fer blanc où il se coagule spontanément; on l'y laisse au repos 24 heures. Les galettes sont apla- ties doucement avec la main d'abord, puis, satisfait des résultats obtenus, continue à au moyen d'un rouleau de bois, manié à la augmenter considérablement chaque année. M. Yersin a vu employer le très curieux outil imaginé par M. Holloway, pour rem- placer le machadino brésilien, et cet instru- ment lui a paru assez rationnel en ceci qu'il entaille bien l'écorce, sans endommager l'aubier.. A mon avis, cela peut être vrai pour de jeunes arbres à écorce mince, inais cet outil serait-il aussi bon pour entamer l'écorce des vieux Heveas comme j'en ai vus en Amé- rique et qui a souvent plus de 10 millim. d'épaisseur? Je ne le crois pas; et en tout main que l'on passe sur les deux faces; elles sont ensuite placées sur des claies de bam- bou où elles perdent encore une grande partie de leur humidité, et, après quelques jours, on les accroche à des fils tendus dans un séchoir à air libre, où elles sont laissées environ deux mois. Il faut veiller attenti- vement à ce que les moisissures n'envahis- sent le caoutchouc, et un homme est spécia- lement occupé à les enlever au fur et à mesure qu'elles apparaissent. On a, paraît-il, obtenu à Londres, pour ces caoutchoucs qui se présentent bien, en cas, la saignée de vieux arbres au moyen de minces plaques translucides, un prix plus l'outil de Holloway, demanderait énorme- élevé que pour le Para fin. Je m'en demande ment de temps; déjà à Kepitigalla, la saignée la raison, puisqu'en Amazonie les caout- se fait très lentement, puisque nous voyons choucs de coagulation spontanée, non fumés, qu'il faut 3 hommes pour saigner une cen- en plaques épaisses, il est vrai, mais sans taine d'arbres distants seulement de 4 à mélange d'impuretés — sont classés et ven- 5 mètres et placer 400 godets; tandis qu'en dus comme « entre-fin ». NO 24 — Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 175 En somme, la conclusion que j'ai pu tirer de cette conversation avec M. Ykrsin, admi- rablement documenté, est qu'en choisissant Judicieusement son terrain et son climat et en sélectionnant attentivement les individus, l'exploitation de l'i/t'vea ne semble pas du tout impraticable en Indo Chine. Le Ficus y peut être mis en exploitation plus rapidement, il est vrai, mais son produit est d'une qualitéin- dubitablement inférieure à celui de VHevea. Quant aux évaluations de rendement moyen par arbre, il faut attendre encore plusieurs années avant d'avoir des statistiques repo- sant sur l'observation d'un assez grand nombre de sujets, pour qu'elles aientle carac- tère de véritables m^oyennes. Je voudrais revenir encore sur la question d'individualité : il est bien évident que les différences individuelles de rendement entre les Heveas d'une plantation donnée, seront aussi accentuées en Indo-Chine qu'en Ama- zonie et partout; il serait donc aussi aven- turé de nier en principe la possibilité d'une culture rémunératrice de l'Hevea, d'après quelques observations négatives isolées, que d'annoncer pour la totalité des sujets, des rendements énormes, en se basant sur des exceptions heureuses. Agréez, etc. P. CiBOT. Yerba Mate Ce qui empêche l'expansion du maté en Europe. Note de M. Em. Daireaux. M. Daireaux, l'un des meilleurs connaisseurs de l'Amérique latine, l'auteur du bel ouvrage Z,.^ vie et les mœurs à la Plata {i), nous écrit : M. Ch. du Val, qui s'occupe depuis vingt ans de répandre la Yerba en Europe, connaît mieux que personne la question au point de vue commercial; cependant, permettez-moi d'ajouter quelques détails qui compléteront, peut-être utilement, l'article si intéressant qu'il nous a donné dans le n» 22 du « J. d'A. T. ». En premier lieu, je désire vous signaler les essais de culture faitspar M.Thays, direc- teur des parcs et jardins de laville de Buenos- A.yres, votre abonné. On avait, avant lui, et depuis Bonpland même, fait de nombreuses tentatives d'acclimatation et de multiplica- tion de la plante, en dehors de sa région naturelle qui s'étend sur une grande lon- gueur mais n'occupant qu'une bande de terres très étroite, du 21" au iy° de latitude Sud. M. Thays, à Buenos-Ayres, c'est-à-dire à une distance de i5 degrés de latitude sud (i) Deux volumes; Hachette, éditeur. La 2" édition (i8.S()) contient '35 pages sur la Yerba Mate et l'an- cien empire des Jésuites, premier berceau de l'impor- tante industrie à laquelle cette leuille donne lieu. N. D. L. R. de la région privilégiée de la Yerba, est arrivé à la faire germer, en serre, et à la faire pousser ensuite en pleine terre. Il n'y a donc plus d'obstacles naturels à la culture de la Yerba Mate, du moins dans des régions où le thermomètre ne s'abaisse pas au-des- sous de zéro. La question de la consommation est plus compliquée; M. du Val même, malgré ses constantes recherches, n'est pas arrive à combiner un mode d'infusion aussi simple que celui appliqué au thé ou au café. L'écueil réside en ceci : que la feuille de la Yerba, qui est une feuille de houx, aussi dure et recouverte d'un vernis aussi résis- tant que celle du houx d'Europe, doit subir une torréfaction assez forte pour se débar- rasser des mucilages résistant à l'infusion. Dans le procédé paraguayen, qui consiste à infuser dans une courge et à sucer l'infusion au moyen d'un tube garni d'un filtre, la poudre subit des infusions successives et l'aromc se développe par le fait que les infu- sions se renouvellent; le consommateur se rend compte nettement de l'amélioration à mesure qu'il avance. Les Sud-Américains eux-mêmes, recon- 176 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^ 24 — Juin igoB naissent que ce mode de consommation dans une marmite, et après avoir laissé repo- manque d'élégance; ils font les dégoûtés, ser, on sert chaud; les ouvriers y joignent mais il n'est pas difficile de leur faire avouer du pain ou du biscuit de mer et l'absorbent que dans l'intimité ils restent fidèles aux comme une soupe chaude, le matin princi- anciens usages. paiement ; elle est fort appétissante et répand Quoi qu'il en soit, on a essayé d'infuser une odeur très agréable, beaucoup plus riche les feuilles dans une théière; le savant ingé- en arôme que certains thés de Ceylan.insi- nieur agronome M. Barbier, laissait tremper pides drogues que la réclame impose seule à les feuilles, revêtues de leur vernis naturel, la consommation. pendant 24 heures, dans une première eau Le jour où nos ouvriers de France auront qu'il jetait pour infuser à nouveau une se- à portée de la main ce produit très bon mar- conde fois; ainsi traitées, les feuilles four- ché, car la Yerba ne coûte guère plus d'un nissent une boisson agréable. franc le kilo, ils s'apercevront vite qu'ils ont On a essayé de même du filtre des café- fait une excellente acquisition alimentaire : tières en faisant passer l'eau, comme dans la il est vrai que le jour où ils s'en aperce- confection du café, sur une poudre menue; vront, l'État vigilant frappera le maté d'un le liquide qui en sort est chargé de la majeure impôt qui en arrêtera la consommation, partie des éléments de la feuille; mais il n'a Dans les colonies françaises, des essais de jamais une belle couleur, il est toujours d'un culture sont à faire certainement. M. Thays verdâtre un peu terreux. est un compatriote, élève d'ALPHANo; il a En somme, on cherche encore; et c'est là transformé la ville de Buenos-Ayres en la vraie raison qui empêche l'expansion de quelques années, en peuplant de nombreux ce breuvage hors de l'Amérique du Sud, jardins d'essences nouvelles et fort belles. Dans cette région, par contre, il faut recon- amenées par lui de toutes les régions de l'A- naître que la consommation augmente cons- mérique du Sud. Cet homme de bien et tamment : les travailleurs italiens qui y exé- d'initiative fournira volontiers, sans aucun cutent tous les grands travaux agricoles, de doute, les indications nécessaires pour faire construction de chemins de fer ou autres, aboutir les essais qu'on désirerait entre- ont adopté une soupe au maté qui est un prendre, mets des plus agréables et des plus reconsti- tuants : On fait bouillir la poudre de Yerba Emile Daireaux. Sur les Corozos du Guatemala Les deux espèces. — Extraction et propriétés de l'huile. Par M. René Guérin. On rencontre dans certaines régions de la République de Guatemala des quantités considérables de corozo (i). A certaines épo- (i) M. Jules Grisard, conservateur du Musée com- mercial de l'Office colonial, qui possède un merveil- leux dictionnaire des noms vulgaires (inédit), nous écrit a ce propos : « Les fruits recueillis sous ce nom sur le versant du Pacifique paraissent appar- tenir à l'E/cr/s melanocarpa, Gaertn. (Corozo Colo- rado, des Colombiens) et ceux récoltés sur la côte de l'Atlantique à VAttalea Cohune Mart. (Corozo GALLiNAzo, dcs mémcs) ; mais en l'absence de docu- ments botaniques authentiques il est absolument ques, les fruits recouvrent complètement le sol où ils restent abandonnésà la destruction lente du temps. Il y a déjà plusieurs années, j'avais cru utile de signaler aux planteurs du impossible de se prononcer d'une façon certaine. De toute façon « Corozo » ne veut pas dire nécessai- rement Phytelephas, c.-à-d. « Corozo » ou « Ivoire végétal » des boutonniers. » — Nous pouvons y ajou- ter que plusieurs pays ont exposé à Paris, en 1900, sous le nom d'jE'/crfs, des d'Attalea; on trouvera, dans nos précédents numéros, des détails sur cette confusion dont nous avons eu connaissance à l'occasion du « CoQuiTO DE AcEiTÉ » du Mexique. — N. de la R. N- 24 — Juin iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 177 Guatemala l'intérêt qu'il y aurait à extraire La graisse filtrée à chaud, s'est solidifiée la graisse des amandes de corozo. J'avais très lentement en laissant apparaître peu à reçu au Laboratoire central deux sortes de peu au sein de la masse des cristaux étoi- fruits assez différents l'un de l'autre. Les lés d'acides margarique et palmitique. La fruits qui avait été cueillis sur le versant graisse solidifiée est très blanche, d'une du Pacifique, dans le depanement d' « Es- saveur agréable et ne rancit pas — Elle fond cuintla », à environ 600 m. d'altiiude, à 24°5. — Réaction neutre — Densité à ib°, étaient charnus et la chair jaunâtre, juieuse 0,922 1 . — Elle se saponifie très facilement et onctueuse recouvrait le noyau sur 1/2 cen- en donnant un beau savon blanc de très timètre d'épaisseur. Il paraii que les animaux bonne qualité : dans cette opération, il nese sauvages en sont très friands. Le noyau très sépare pas de glycérine. J'emploie cette dur, contenait une amande oblongue, par- graisse, depuis plusieurs aimées, avec beau- fois double, à pulpe blanchâtre, graisseuse coup de succès pour le graissage des mou- et d'une saveur agréable. Le fruit entier vements d'horlogerie des appareils enregis- pesnit environ 5o gr., le noyau i5 gr., et treurs du Laboratoire. l'amande intérieure de 2 à 3 grammes. n aurait été intéressant d'extraire la L'autre sorte avait été récoltée sur la côte graisse des fruits à enveloppe sèche, quoi- de l'Atlantique, dans le département de que je crois qu'elle est identique à celle Zacap*a à une même altitude. Les fruits, un préparée au Laboratoire. Mais, je le répète, peu plus gros, pesaient de 60 à 65 grammes, je n'avais pas une quantité suffisante de Le noyau était simplement recouvcnd'une fruits pour faire l'opération, enveloppe fibreuse, sèche, peu épaisse et j'ai fait Fextraction de la graisse sur très adhérente au noyau. L'amande inté- 50 ^ijog ^Ig ^oix qui m'ont donné 8 kg. Heure pesait de 5 à 6 grammes, mais présen- d'amandes desquels j'ai extrait 3 kg. 25o de tait le même aspect que celle de l'autre graisse, soit 41 %. Il restait dans le tourteau variété. environ 637 % de graisse. Ce tourteau Possédant une quantité assez considérable pourrait, sans doute, servir pour l'alimenta- des fruits à enveloppe charnue c'est sur ^ion des animaux: il contient 11, 25 % de cette sorte que j'ai exiraii la graisse qui figu- matières azotées. Il se conserve parfaite- rail à l'Exposition de 1900 dans la section ment car depuis l'année i899J'en ai une cer- du Guatemala. taine quantité en parfait état. J'ai d'abord essayé de détruire la partie Je dois ajouter que j'ai su depuis l'époque charnue en les laissant plusieurs mois dans ç\q cette première étude que les deux variétés l'eau, puis en les faisant bouillir avec ce de fruits se trouvent à la fois dans les deux liquide. C'est dans ce traitement, qui ne m'a régions, c'est-à-dire sur la côte de l'Atlanti- donné aucun résultat favorable, que j'ai pu que et du Pacifique. Il s'agit, sans doute, de recueillir une petite quantité de l'huile con- deux espèces ou de deux genres différents, tenue dans la chair extérieure. Cette huile L'examen botanique (i)des organes, que je jaunâtre, saponifiable, qui surnageait à la m'occupe de réunir actuellement, permettra surface de l'eau, n'existant qu'en petite seul d'établir cette différence. quantité, j'ai pense qii'elle n'était pas digne d'intérêt. Renp: Cukrin, J'ai réussi rà nettoyer parfaitement le noyau Directeur du Laboratoire central en le faisant bouillir avec une lessive de de Guatemala, cendre très concentrée : je pensais que le résidu pourrait être employé comme engrais, Guatemala, 3 mai 1903. Les noix ont été brisées entre des cylindres et les amandes pressées entre les plateaux, légèrement chauffés, d'une forte presse ^ , , . ,. ■ , . ^ ^ ^ {i) M. Udo Dammer, le spécialiste berlinois bien hydraulique. connu, nous a offert de s'en charger. — N. de i.a R I7Î JOURNAL D'AGRICUTURE TROPICALE N° 24 — Juin 1903 Mise en culture des terres neuves. Extraction des souches. — Machines actionnées par des attelages. D'après M. Max. Ringelmann. Nous avons publié dans notre n" 23 un premier extrait, illustré, du traité de M. le professeur Max. Ringelmann : Travaux et Machines pour la mise en culture des terres (i); nous y exposions les dessoucheuses actionnées à bras d'hommes. Nous allons continuer aujourd'hui en citant quelques types de machines de même destination, action- nées par des attelages. Rappelons que nous repro- duisons seulement une partie des figures qui ac- compagnent le texte original : On a cherché à faire des machines action- nées par des animaux, pour arracher les fortes souches de plus de 3o cm. de diamètre. L'essoucheuse américaine («Stump Pul- 1er ») se compose d'une forte arcade portée par deux roues ; sur l'avant, et obliquement, est placée une vis qui peut être mue par un volant à poignée; l'écrou, guidé par deux tringles glissiè- res, reçoit une chaîne qui passe sur une poulie de renvoi fixée à la partie supé- rieure de l'ar- cade. Lorsque la souche à ex- traire ne pré- sente pas une grande résistan- ce, un ou deux Fig. 12. — Arrachage d'une hommes tour- souche par un mouvement nent au volant; de rotation. SI la résistance est trop élevée, la chaîne de traction est mou- flée sur une poulie mobile attachée par des chaînes à la souche et, au besoin, on rem- place le travail des hommes par celui d'un cheval; ce dernier se déplace alors suivant une ligne droite, en tirant un câble, enrou- (i) Un volume, 5 francs. Edition de la Librairie agricole de la Maison Rustique. \'oir l'analyse de ce livre, par M. F. Main, dans le n" 18 du « J. d'A. T. «. N. D. L. R. lé préalablement sur un petit treuil lequel par vis sans fin, transmet le mouvement au volant. Lorsque les souches dépassent o m. 5o de diamètre, on ne peut plus agir verticalement pour les extraire; il faut alors exercer sur la souche un mouvement de rotation dans le plan horizontal afin de briser, par torsion, les racines pivotantes. On dégarnit au préa- lable la souche, en faisant une tranchée dont la profondeur atteint souvent un mètre, et on coupe à la hache les racines traçantes; on enfonce, dans l'étoc S, un ou plusieurs crampons A (fig. 12) qu'on relie par une chaîne a avec un levier B horizontal, qu'on fait tourner à bras d'homme ou en y attelant des animaux (suivant la résistance, on ap- plique ainsi un ou plusiers leviers B). — Dans les chantiers importants on peut agir sur l'extrémité du levier 5 (fig. 12), par un câble qui s'enroule sur un treuil. D'autres fois la lêie de la souche reçoit, par des crampons, une chaîne ou un cor- dage sur lequel on exerce un effort dans le plan horizontal, au moyen de moufles dont une des chapes est attachée à un point fixe, un arbre pir exemple. On remplace ces moufles par un treuil mû par un animal. Voici, à titre de renseignement, quelques machines actuellement employées aux Etats- Unis : Le treuil de la Mohland C" se compose d'un tambour entraîné par une flèche, à l'extrémité de laquelle on attelle le cheval; la monture du tambour est reliée à un point fixe ; le câble passe sur une poulie mobile à la chape de laquelle est attaché le câble amarré de la souche à extraire. Le tambour du modèle Cyclone, de la Snow Wind Mii.L C° (Fig. i3) peut, par le volant B, se débrayer de la flèche F; le bâti est main- tenu en place par deux câblesm,», et on voit No 24 — Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE '79 en a le câble de traction. Dans une autre de diamètre, il faut compter de 8oà 100 jour- machine, de la MoNARCH Grubber C°, la nées d'hommes travaillant à la pioche ; si flèche entraîne, par un boitard, le tambour Ton emploie le treuil il suffit de 12 journées qui porte une spire hélicoïdale, dans laquelle de cheval et de 24 journées d'hommes, s'enroule régulièrement le câble; ce dernier Les treuils de défoncement (i) convien- passe sur une poulie, et son extrémité vient nent très bien pour les travaux de dessou- se fixer au bâti maintenu en place par un ou chement et, par l'emploi de poulies de deux câbles; com- me dans les deux modèles précé- dents, le tambour est solidaire d'une couronne à ro- chets qu'un cliquet empêche de tour- ner en arrière lors d'un arrêt du che- val. Quand les sou- ches ont été cou- pées trop près du sol pour qu'on puisse, sansterras- sement, les entou- renvoi , on peut travailler sur une dizaine d'hectares sans avoir besoin de déplacer le treuil. Le transport des __';: souches s'effectue ordinairement en les traînant sur le sol, ou en les char- geant sur des traî- ^^\^^^Ê neaux, des voitures —^^Jm-^iM ordinaires, ou en Fig. i3. — Treuil Cyclone (Snow Wind Mil) C° les attachant sous des fardiers; pour rer par une chaîne ou une corde, on se sert faciliter ce travail de déplacement des d'un crochet, ou harpon à deux pointes, grosses souches (et mêmes des roches), pourvu ou non de poignées ou de manche- on emploie, aux Etats-Unis, des chariots rons (l'ensemble a l'aspect d'une charrue spéciaux ; le bâti surélevé à sa partie cen- sous-soleuse); le câble est attaché au cro- traie occupée par un treuil, mù par une chet que l'ouvrier dirige des mancherons en manivelle (placée près du siège); le treuil faisant piquer les pointes dans la souche à est pourvu d'un frein à levier; à l'arrière, o'", I 5 ou o'", 20 au-dessous du sol. Avec les la traverse est très haute, afin qu'on puisse machines que nous venons d'examiner, faire reculer le chariot, en le faisant passer deux hommes et un cheval peuvent arracher, par-dessus la souche (ou la roche) à en- par heure, de 6 à 8 souches de o'",io à lever, o'", 18 de diamètre. Pour essoucher un hectare garni d'environ 800 souches de o'", loà o"',i8 D'après M. Max Ringei.mann. PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hl:cht frkres & C'^ Para. — Le marché du Para est très cal- en retard sur les marchés de l'Amazone. De me depuis un mois. D un côté, la récolte Tautre, la consommation, retenue d'une est finie et il n'arrive plus (jue de petits lots part par les grands prix d'une hausse conso- — — ■ lidée et de l'autre par le peu d'importance (i)QueM. Ringei.mann décrit dans uneautre partie . . , , v ■, r du volume. N. uk la R. des aflaircs, n'acheté qu au fur et a mesure i8o JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N" 24 — Juin 1903 de ses besoins, attendant une baisse qui est lente à se produire. Elle ne s'est vraiment réalisée que pour le caoutchouc du Bas-Amazône dont les pre- miers lots de la nouvelle récolte ont com- mencé à se montrer au Para, et encore n'a- t-elle eu lieu qu'en raison de la grande humidité de ces lots. C'est en eflfet un caout- chouc qui doit perdre de i3 à i5 % entre le Para et l'Europe (perte pour l'importateur) et de 22 à 25 % au déchiquetage (perte pour le fabricant). Dans ces conditions, il est naturel et logique qu'on le paie moins cher. Mais il en est tout autrement du caout- chouc de Manaos qui est resté fermement tenu de 10 fr. 5o à 10 fr. 60 pour le disponi- ble, et de 10 fr. 60 à 10 fr. y5 pour le livra- ble sur Juillet à septembre. Sortes intermédiaires. — Le Sernamby de Manaos, très peu abondant à cette époque de l'année, est tombé aux environs de 8 fr. 35. Le Sernamby du Pérou a varié de 8 fr. 35 à 8 fr. 25. Celui du Para vaut 6fr. 35;à peu près comme les Slabs,. qui sont tenus de 6 fr. 40 à 6 fr. 5o suivant le degré de sécheresse. Le Sernamby de Cameta est à 6 fr. 90. Les recettes au Para pour le mois de mai ont été de 2.080 tonnes, contre 2.o83 en mai 1902. Le total de la récolte du premier Juil- et 1902 au I mai 1903 était de 29.110 ton- nes, contre 28.746 pour la même pé- riode de la récolte précédente, soit un excé- dent de 364 t. pour l'année actuelle. Ils sont loin, les pronostiqueurs qui affirmaient, fin 1902, que le déficit de cette recette serait d'environ i 5 à 20 % . Les statistiques générales donnent pour les diverses sortes, à fin mai iqo3, les chiffres suivants, en tonnes : 1903 Z902 Sortes diiPara : — — Stocks à Liverpool 1.645 2.474 » à New-York 3 76 492 » au Para iio 1 5o En route pour l'Europe 700 6i5 » » pour New-York 780 665 » « d'Europe à N.-Y.... 10 10 3.62! 4.406 Arrivages à Liverpool 986 1.137 )) à New-York 957 1.027 Livraisons à Liverpool 1.271 i . 145 » à New-York 980 i.o5o Arrivages au Para 2 . o5o 2 . o83 » » depuis le !«•' juillet 28.090 28.747 Expéditions du Paraen Europe. 1.080 974 » » àNew-York i.025 i.i3i Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 377 639 )) à Londres 227 576 )) aux États-Unis 229 56o 833 1.775 Arrivages à Liverpool 496 383 » à Londres 100 76 » à New-York 1.075 960 Livraisons à Liverpool 5 19 444 » à Londres 82 119 » à New-York i .o5o 970 Stocks de ioutes sortes : 4.454 6.181 Les sortes d'Afrique sont en légère baisse sur les plus hauts cours : lesNiggers Boules rouges à fr. g, 10 ; les Twists à 8,80 ; le Benguella à 7,50 et le Loanda à 7,25. Anvers. — Les diverses ventes du mois de juin se sont faites avec une baisse moyenne de 20 à 25 centimes sur toutes les sortes. Le 26 juin passeront encore en vente environ 390 t. de toutes les sortes du Haut-Congo Belge. Hecht frères & Cie 75, rue Saint-Lazare. Paris, 20 juin 1903. N» 24 — Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 181 Produits divers La sucrerie à Cuba. Les plus grandes usines. — Le rendement. Lettre de M. Albicrto Pkdroso. La <( Revista de Agricultura » bulletin du « Circulo de Haccndado y Agricultores )>, de nie de Cuba, donne une statistique olti- cielle publiée par les soins de notre Secré- taire de l'Agriculture; c'est une liste com- plète des sucreries de l'Ile de Cuba, ayant fait du sucre dans la campagne 1901-1902. On y trouve la quantité de canne moulue, de sucre de 1" jet, etc., les noms des pro- priétaires, la province et la commune, etc. L'usine « Caracas » a moulu près de 22 millions d'arrobas soit 55o millions de livres de cannes, quantité énorme, qui vous fera juger de la capacité de cette sucrerie, une des plus importantes du monde entier. Mais c'est Chaparra, propriété de la Cha- parra Sugar C°, dans la province de Santiago, qui est actuellement la plus grande sucrerie de Cuba; elle vient d'être achevée, c'est la première année qu'elle roule, elle est entourée de terres encore in- cultes pour la plus grande partie. Pour cette raison la sucrerie en question n'a fait que 97.000 sacs de sucre, mais on assure qu'elle triplera sa production facilement. La « Bos- ton », qui a fait 1 1 i .358 sacs, peut aussi tri- pler sa production, au besoin. Ce sont des sucreries énormes. L'extraction moyenne, pour l'Ile entière, a été de 9,08 % de sucre T' jet, et de i,85 % de sucre de second jet, soit en totalité, 10,93 % . Il serait curieux de comparer ces résultats avec ceux des îles Hawaï et de Java, je crois que l'extraction y est un peu supérieure. D'ailleurs nos sucreries se per- fectionnent chaque année. Alberto Pedroso. Huile et amandes de palme lElseis guineensis), au Sierra Leone. Les statistiques de 1901 , récemment pu bliées, accusent une légère diminution sur 1900, pour les amandes de palme, et une légère augmentation pour l'huile. Mais le champ est grand encore, pour l'extension du commerce de l'huile et des amandes. Ils'agit de surmonter la difficulté du trans- port. Contrairement au caoutchouc, plus facile à manier, et qui, étant donné sa valeur, peut mieux supporter le coût du transport à dos d'homme (à peu près seul possible dans la Colonie), l'huile et les amandes de palme de l'intérieur du pays ne peuvent atteindre un port d'embarquement sans que le prix du transport ne dépasse la valeur de la mar- chandise. L'achèvement du chemin de fer amènera une révolution dans le commerce de ces pro- duits, on verra alors arriver à la côte les milliers de tonnes d'amandes que les indi- gènes laissent pourrir actuellement. (« LonJdon Chamber of Commerce Journal )•, nov. 1902; Cf. « Trop. Agric. », janv. i<)03). flCTUflLITES La Patate douce des Açores et son tion sur l'exportation des patates des Etats- exportation éventuelle. Unis a destination de l'Europe. Cette note Par M. H. Neuville. faisait remarquer qu'il existe, à nos portes, Une note parue, il y a quelques mois, un archipel — celui des Açores — où la pa- dans ces mêmes colonnes (i), a attiré l'atten- tate est depuis de longues années l'objet d'une culture des plus importantes, et où, (i) La patate douce aux Etats-Unis, » i. d'X. T. )^, . , . , , . „ j^.^.,;_ n" 17, p. 137. justement, on n'en sait plus que taire depuis 1»2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 24 — Juin iqo3 que la distillation en est devenue désavanta- geuse. J'avais déjà attiré l'attention sur ce dernier fait, dans le n" i5 du « J. d'A. T. » Cette note, immédiatement connue aux Açores, a provoqué les commentaires de la presse locale. Nous espérons que tout ne se bornera pas à des commentaires, et que ceux-ci seront suivis de tentatives qui, si elles sont judicieusement faites et dûment encouragées, pourront être d'une certaine importance économique pour ces îles si intéressantes à tous les points de vue. Nous sommes heureux de constater que le « Journal d'Agriculture Tropicale « aura été le point de départ de ces tentatives. Ceci dit, nous devons faire remarquera nos confrères des Açores qu'ils ne repon- dent pas complètement aux questions posées dans le n" 17 du « J. d'A. T. ». En se lais- sant devancer par les Etats-Unis sur les marchés d'Europe, les Açoréens ont-ils simplement manqué de flair commercial, ou leurs patates, jusqu'ici destinées à la distil- lation, seraient-elles imparfaitement pro- pres à la grande consommationeuropéenne ? Quoi qu'il en soit, prévenus comme ils le sont maintenant, il semble bien qu'ils puis- sent remédier à l'un et à l'autre de ces dé- fauts. En me reportant à mes souvenirs de il pas dit sur l'utilisation industrielle de ce tubercule. Il nous revient que celui-ci serait actuel- lement exploité, à Formose, pour le sucre qu'il contient; dès qu'il sera possible, nous ne nranquerons pas de mettre nos lecteurs, Açoréena et autres, au courant de cette in- dustrie, nouvelle et peu connue. H. Nkuville. Le Palmier à huile au Dahomey Age de rapport. — Rendement. — Produits. Lettre de M, G. Le Testu La presse coloniale a reproduit récemment un petit chapitre de La forêt tropicale en Afrique, de M. A. Breschin, concernant le Palmier à huile, Elivis guineensis; dans ceite noie, il est dit, entre autres choses, que l'ELtis commence à produire à 5 ans; il y est aussi question d'achat, par les factoreries, de pulpes épuisées; enfin, d'exporta- tion de noyaux entiers, sous le nom de palmistes. M. G. Le Testu, ingénieur-agronome, qui a observé de près VElœis au Dahomey où il diri- geait les essais agricoles de la Compagnie « L'Ouemé-Dahomey », nous écrit à ce sujet (rap- pelons qu'il nous a déjà entretenu du Palmier à huile, dans le n» 19 du « J. d'A. T. »): « Cinq ans pour arriver à la production, c'est trop peu; je n'ai pas pu faire d'obser- vations moi-même, et la notion d'année est bien diffuse chez les indigènes dans le pays voyage, je ne vois pas que la patate douce desquels j'ai vécu. Il me semble que les au- des Açores soit impropre à la consomma- teurs les plus optimistes indiquent 7 ans, en tion européenne. Les tubercules en sont ayant soin d'ajouter que la pleine production très gros, il est vrai, et le marché français n'est atteinte qu'à i5 ans. paraît préférer des tubercules assez petits, « Les premières années de la production, d'une cuisson plus facile, et dont l'aspect les régimes sont moins nombreux, plus pe- semble plus agréable à certains consomma- tits incomparablement, et les fruits eux- teurs. Mais ces gros tubercules sont excel- mêmes sont plus petits. lents, et j'ai vu des amateurs, Européens, à « Comme production moyenne, pour le même de pouvoir juger par comparaison Dahomey, je crois qu'on ne peut guère des diverses patates, leur faire largement compter sur plus de huit régimes par an, honneur. Rien ne serait du reste plus facile répartis en deux récoltes. Les régimes sont- que de modifier, si besoin en était, les varié- ils plus nombreux ailleurs? Peut-être; mais tés cultivées jusqu'ici aux Açores. iq régimes me semble un chiffre bien fort. Espérons donc que l'agriculture de ces sauf à l'état d'exception. îles pourra se relever de la crise qu'elle subit par suite du manque d'écoulement de l'un de ses produits principaux. L'exportation parait dès à présent susceptible de créer un débouché à la patate, et peut-être tout n'est- « Je ne sache pas qu'on ait vendu jamais à des factoreries, ni qu'on ait jamais ex- porté, la pulpe, résidu de fabrication, ni les noyaux entiers. Quoi qu'en dise l'auteur, ce qu'on entend par « palmiste », c'est N" 24 — JriN iç)03 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i83 l'amande extraite du noyau. Il n'y aurait pas utilité' à exporter des noyaux entiers, et cela pour deux raisons : « i" La coque représente, d'après les cal- culs que j'ai faits sur place et dont je vous donnerai un jour le détail, presque 65 ",, du poids des noyaux secs. Elle ne peut être utilisable que comme combustible. « 2° Je crois pouvoir dire qu'il n'existe pas de machine capable de casser industriel- lement les noyaux et d'effectuer automati- quement la séparation des coques et des amandes. Je sais bien que le Comité colonial de Berlin a institué un concours pour pro- voquer l'invention d'une pareille machine; mais ce concours n'a pas encore abouti; et, d'ici là, on en est réduit à casser les noyaux à coups de pierres. Je souhaite qu'il se trouve quelqu'un pour tenter à la côte d'Afrique l'extraction industrielle de l'huile de palme. » Un de nos abonnés est en train de l'organiser, au Dahomey même. On sait que M. Pbeuss (Came- roun), s'en préoccupe de son côlé, au Jardin de Victoria. Une innovation dans l'huilerie de coton. Le procédé iVlc Farland Reynohl. Une note de 1' « American Fertilizer », reproduite dans le « Queensland Agricultu- ral Journal » du i'"'" juin 1902, appelle l'at- tention sur un nouveau procédé de traite- ment des graines de coton pour l'huilerie. Chacun sait que les grainesde coton arri- vant à l'usine ont à passer dans diverses ma- chines qui tour à tour les nettoient, enlèvent le sable, les fragments de bois et d'envelop- pes, puis les fibres encore adhérentes, et enfin séparent les amandes des coques. Le procédé en question, dont l'invention est due à Me. Farland Reynohl (brevets 695.474, 695.475 et 695.476 des Etats-Unis 1902), consiste à immerger simplement les graines dans une solution chimique pendant une vingtaine de minutes. Au bout de ce temps, les amandes nues tombent au fond du récipient, tandis que les coques montent à la surface où on n'a plus qu'à les écumer. Les amandes sont alors séchées et passées aux rouleaux broyeurs ordinaires. L'économie résultant de l'emploi de ce procédé se reporterait sur divers points : a) suppression des diverses machines jus- qu'à présent employées : appareils de net- toyage, « delinters « et « hullers ». b) diminution du poids de la matière à envoyer au moulin, et par conséquent réduc- tion des frais de transport, l'opération du décortiquage pouvant être faite à la « gin- nery ». c) maintien des coques en parfaite condi- tion pour la fabrication du papier. Informations prises, (i), le brevet définit comme suit la solution employée : solution composée de potasse, soude caustique ou lessive de commerce, amenées au degré voulu de dilution, et de matières sucrée"» ayant subi une certaine fermentation, ayant pour but d'amener la formation de princi- pes corrosifs; l'immersion entraînant la séparation de l'amande et de l'écorce. Pen- dant l'opération l'alcali est absorbé par l'amande, et celle-ci, amollie, devient plus facile à passer aux broyeurs. L'huile obte- nue est, il est vrai, chargée d'alcali, mais pas suffisamment pour l'altérer, et d'ailleurs, on s'en débarrasse aisément. La solution chimique pourrait servir plu- sieurs fois, à la seule condition d'en main- tenir la concentration. L'inventeur estime que son procédé rédui- rait de 5o % les frais de fabrication de l'huile de coton, ce qui permettraitaux plan- teurs de retirer un meilleur prix de leur récolte. Quelle que soit la valeur de ce dernier argument, il n'en est pas moins vrai que cette découverte, si elle a l'efficacité qu'on lui prête, pourrait avoir de grosses consé- quences économiques pour la situation du marché des huiles de coton, dont l'impor- tance, surtout aux États-Unis, est considé- rable. F. Main. (i)Sly : The Cotion seed oil industry. V. l'an- nonce bibliographique § 372 (« J. d'A. T. », n° 22). 184 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 24 — Juin 1903 Le cacao et les sols de Samoa. Prok. D'' Wohltmann : Der Kulturipert der Samoa-Bodén (Extrait du « Tropen- pflanzer », décembre 1902), in-8", 12 pa- ges. Le savant agronome, dont la compétence en matière coloniale est bien connue, a été chargé par la « Deutsche Handels-und Plan- tagengesellschaft der Sudseeinseln « d'é- tudier les sols de Samoa au point de vue de la culture du cacao, que la dite Société se propose d'introduire dans les Iles. Ses ana- lyses montrent, dans la plupart des sols étu- diés, une richesse suffisante et parfois même très grande en azote, acide phosphorique, chaux et magnésie, mais une pauvreté exces- sive en potasse dont le cacao est précisément très avide. Aussi, pensa-t-il que la valeur culturale des terres de Samoa a été fortement exagérée par la réclame; certaines d'entre elles, même, à la fois dépourvues d'azote, d'acide phosphorique et de potasse, et ex'.ra- Depuis trois ans, sous l'impulsion du Jar- din Colonial, l'exposition réserve un em- placement spécial aux plantes et aux fruits des colonies. Cette section était très en pro- grès cette année. Le Jardin Colonial avait exposé une collection de plantes tropicales, il présen- tait, en outre, un magnifique lot de fruits tropicaux : bananes, ananas, mangues et avocats, envoyés par le Jardin d'Essais de la Guinée française. Ces fruits admirablement conservés ont fait la joie des coloniaux présents. Ils sont la preuve qu'avec des paquebots plus rapides que ceux qui existent sur la Côte occiden- tale et des frets moins élevés que ceux de- mandés par les paquebots postaux subven- tionnés faisant actuellement le service, la Guinée française, la Côte d'Ivoire, le Daho- mey et le Congo, pourraient fournir à la métropole. Jusqu'à présent tributaire de l'Angleterre, ces fruits coloniaux qui com- mencent à être connus et qui sont très ordinairement riches en fer, ne conviennent appréciés — particulièrement les bananes; absolument pas au cacao. La Société prénommée étudiel'emploi des engraispotassiqueset les planteurs de Samoa n'ont qu'à gagner à suivre son exemple, comme le dit fort bien M. Wohltmann. On trouvera dans son étude, outre les analyses complètes de 9 échantillons de sols et sous-sols, des données nouvelles et pré- cises sur la composition du cacao et d'inté- ressantes observations sur la richesse des sols volcaniques en fer. M. Wohltmann doit aller étudier à fond les îles Samoa vers la fin de cette année. — A. Couturier. Les fruits de Guinée, à l'Exposition d'Horticulture de Paris. Cette superbe manifestation d'art floral qu'est le Concours général des produits de l'horticulture à Paris, témoigne de la puis- sance d'organisation de la Société Nationale d'Horticulture. Il n'existe nulle part d'expo- sition aussi complète que celle dont est gra- tifié Paris, chaque année, par deux fois, au printemps et en automne. ces dernières sont plus belles, plus parfu- mées et d'un goût plus fin que celles des Canaries. Le jury a été frappé de l'importance de celte exposition de la Guinée française, de la beauté et de la conservation des fruits ; il a accordé la grande médaille d'or au Jardin d'Essais de Conakry (Guinée française) et une médaille d'or à l'exposition particulière de bananes et d'ananas de M. Roux, jeune colon qui a réussi à créer, également en Guinée, avec ses ressources personnelles, une plantation de 5 hectares. Cette planta- tion possède actuellement 4.200 bananiers et 10.000 piedsd'ananasqui,enoctobre 1904, seront en pleine production. La plantation de M. Roux, bien soignée et bien fumée (engrais chimiques), a déjà fourni 5oo régimes de bananes à la métro- pole, et une certaine quantité d'ananas. En 1904, sa production sera, espère-t-on, de 8.000 régimes de bananes et de 1 5 .000 ana- nas. Ce résultat mérite d'être noté, d'autant plus que deux tentatives précédentes de grande culture de la banane en Guinée française N-^ 24 — Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i85 avaient échoué. L'une de ces entreprises était revue prénommée. Son principal et très grand celle de notre collaborateur M. Baillaud, à Benti, dont les bananiers sont demeurés sté- riles, tout comme chez M. van der Ploeg, à Java (v. « J. d'A. T. » no^ i 5 et 22) et sans qu'on en connaisse bien la raison. Il y a lieu de féliciter le gouverneur de la Guinée, M. Cousturier et le directeur du Jardin d'Essais delà colonie, M. Teisson- NiER, pour les eti'orts faits, dont l'Exposi- tion de Paris nous a montré les résultats. Et aussi, le directeur du Jardin Colonial de intérêt consiste en un mémoire de MM. Evi;- NOR et Régis de Chazal, et Albert Daruty, sur l'extraction de la fibre d'aloès (Foz^rcroj^a gigantea) à l'île Maurice; ce mémoire, paru en français en 1882, à l'Imprimerie de la « Merchants'and Planters'Gazette » de Mau- rice semble être, en effet, avec celui de M. BoNAME, ce qui a été publié de plus sérieux sur la matière. Nous reprendrons prochainement dans ce « Journal », en détail le travail tout récent Nogent, M. Dybowski, qui a organisé cette de M. Boname (le directeur bien connu de la belle exposition de fruits exotiques; le Jar- din Colonial a d'ailleurs contribué à l'orga- nisation même des expériences de culture en Guinée, du transport à travers l'Océan et de la vente à Paris. Actuellement, le Ministère des Colonies se préoccupe de la question des tarifs de transport, qui échappe malheu- reusement à son action directe, étant du ressort du Ministère du Commerce. station agronomique de Maurice) qui porte principalement sur les avantages comparés du Fourcroya gigantea et de V Agave rigida, dit chanvre de Sisal ou Henequen, et qui conclut en faveur de ce dernier, même pour la culture à Maurice. Le vieux mémoire mauricien de 1882, exhumé par M. J. Ferguson, est une vraie trouvaille; il est surtout précieux par l'ex- Ne quittons pas la section coloniale de posé, historique et critique des défibreuses l'Exposition d'Horticulture sans signaler mécaniques employées ou essayées à Mau- que la maison ViLMorviN-ANDRiEux& CiE avait rice. Cet exposé, dont l'édition anglaise ne exposé, comme les années précédentes, un reproduit, malheureusement que le texte, riche assortiment de jeunes plantes utiles, sans les croquis, est de la plume de M. R. de issues de ses semis. La maison Godefrov- Chazal, à l'époque ingénieur aux Forges et Lebeuf a tenu à exposer également, malgré Fonderies de Maurice; il aboutit à l'éloge le la maladie de son chef, qui, espérons-le, ne plus énergique de la machine Cazotkt. Nous tardera pas à se rétablir. serions extrêmement obligés à nos collabo- A mentionner encore, dans la section de rateurs à Maurice, de bien vouloir nous ren- peinture, cinq études de plantes utiles des seigner sur les modifications subies parl'ou- colonies faites d'après les sujets vivants du tillage mécanique de l'île depuis 1882, puisque cette date offre un excellent repère, grâce à la laborieuse documentation de M. R. DE Chazal. Elle semble, de plus, avoir marqué un tournant de route. La note de M. Paul Carié (« J. d'A. T. », n" 12) et les conversations que nous avons eues avec cet excellent observateur, nous ont laissé l'impression que la machinerie des usines de défibration de Maurice n'a guère changé depuis; mais nous aimerions rece- voir confirmation (ou réfutation), de cette idée, qui n'est en somme qu'une simple conjecture. Jardin Colonial, par M. L. Colmet-Daage. L'Histoire de l'évolution de la Gratte de Maurice. J. Ferguson : Notes on Aloe, Sisal, and Ramie fibres, Dye and Tanning products, Drugs, etc. In-8^, 5i pp. A. M. & J. Fer- guson, éditeurs, Colombo, Ceylan, 1901. Cet opuscule fait partie de la série, déjà riche, où la Rédaction du « Tropical Agri- culturist » a pris l'habitude de réunir de temps en temps, en brochures, les docu- ments sur quelque culture spéciale, parus dans le cours des années sur les pages de la '^^sg^^^ i86 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 24 — Juin 1903 Les bénéfices d'une palmeraie de dattiers dans le Sud-Algérien. M. Gaston' Laforest écrit dans le « Bulletin de Renseignements coloniaux » (i) de mai i<)o3: Ce n'est pas seulement en France que le goût des fruits exotiques s'est répandu, mais aussi en Angleterre et dans toute l'Europe centrale. Des grandes villes et des classes riches où la consommation des bananes, dattes, oranges, ananas, etc., était d'abord confinée, elle a gagné la classe bourgeoise et se répand maintenant dans la masse du peuple etdans les provinces. C'est une cons- tatation qu'un récent voyage en Belgique m'a permis de faire ; on y trouve en abon- dance chez presque tous les commerçants de denrées alimentaires, et jusque dans les quartiers populeux, les fruits de l'Europe méridionale et ceux des colonies qui y étaient presque inconnus il y a quelques années. L'Algérie qui, par sa proximité de l'Eu- rope centrale, paraît appelée à bénéficier dans une large mesure de cette transforma- tion dans le goût de populations nombreuses et riches qui peuvent devenir pour elle de bonnes et fidèles clientes. Les dattes d'Algérie et de Tunisie tiennent dansée commerce une place honorable, mais bien inférieure encore à ce qu'elle pourrait être et à ce qu'elle sera plus tard quand l'éducation du goût de ces nouveaux clients sera plus complète. Il serait donc d'autant plus sage de se préoccuper dès maintenant de la question que la création d'une palme- raie est, d'après tous les renseignements pu- bliés, une bonne affaire. Partout où, dans le Sud Algérien, on peut trouver une source qui ne tarisse jamais on peut planter le palmier avec succès : quand on aura calculé le débit de la source pendant la période estivale, celle où le palmier est le plus altéré, on connaîtra exactement quelle sera le nombre de palmiers que l'on devra planter. Pendant la période d'été qui est de 119 jours, le palmier exige 5 I mètres cubes (i) Excellente feuille d'informations, lithographiée, qu'il publie à l'intention de la presse; 21' année. Bureaux; 2, rue des Arènes, Paris. d'eau répartis en 17 arrosages de 3 m. c. chacun; au printemps, il ne demande que 5 arrosages et n'en exige plus que deux pen- dant les périodes d'automne et d'hiver. En 1898, M. le commandant Rose, de Batna, qui a consacré une partie de sa vie à l'étude du Sud Algérien, publia sur la cul- ture du dattier une étude très remarquée et des plus instructives. Il démontrait dans ce travail, qu'avec un capital de 42.000 francs employé dans l'espace de onze ans, on pour- rait se créer en Algérie un revenu annuel de 7.000 francs. Il faut pour cela, disait-il, être propriétaire d'un terrain mesurant 12 à i5 hectares et d'une source débitant 200 li- tres à la minute. Dans une lettre qu'il adres- sait en janvier 1900 au « Bulletin de Rensei- gnements Coloniaux », le commandant affir- mait que la plantation d'une palmeraie cor- respond à un revenu de i5 à 16 % pour le capital à partir de la onzième année, après avoir donné pendant les années précédentes, une rente progressante de 2, 3, 6 etS %. L'essence d'oranger au Paraguay. Le « Bulletin » d'avril 1902, de la maison ScHiMMEL publiait la note suivante sur l'essence de petit-grain (essence d'oranger) du Paraguay: Nous recevons les renseignements sui- vants sur les causes de la grande déprécia- tion de cet article pendant les six derniers mois : « La fabrication a lieu dans de petits établissements et dans le voisinage immédiat des forêts d'orangers, car en l'absence totale de voies de communication, il est impossi- ble de centraliser la production. « Chaque groupe de fabriques est dirigée par un employé. Les forêts se composent d'une haute futaie de grands arbres à essence très variés, au-dessous se trouve la petite futaie avec ça et là des endroits couverts presqu'exclusivement d'orangers et que les habitants appellent manchones. Ces man- CHONEs se trouvent disséminés dans les forêts. Le bigaradier domine à certaines places, dans d'autres il y a mélange d'oran- gers doux et d'une autre espèce dite Assessù, N" 24 — Juin igo? JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE variété des précédentes et qui produit prin- cipalement l'essence de pôtit-grain. « Les forêts d'orangers sont nombreuses au Paraguay, mais elles offrent rarement les ressés, et prouvent que ceux-ci n'ont aucune idée de la réalité de la production. « Dans ces circonstances on ne peut que conseiller aux consommateurs d'utiliser la conditions d'une exploitation normale, parce baisse pour acheter librement. Cependant qu'elles se trouvent ordinairement éloignées nous ne saurions les engager à faire de de tout centre habité. La récolte des feuilles grands approvisionnements, attendu qu'a- a lieu toute l'année, mais principalement près un certain temps l'essence perd de ses d'octobre en avril : c'est pendant cette pé- qualités. riode que se fabrique la majeure partie de <( La production totale d'essence de petit- l'essence. A ces fins, les arbres sont abattus grain du Paraguay s'élève annuellement à à 5 centimètres déterre, les feuilles et les environ 12.000 kilos. En 1901, d'après des jeunes fruits sont distillés ensemble, et le données officielles, l'ensemble de l'exporta- bois sert à chauffer les appareils. Ce vanda- tion se chiffra par 9.545 kilos, valant lisme, dû à l'indolence des habitants, a eu pour conséquence la ruine et l'épuisement de vastes étendues de forêts, de sorte qu'on ne trouve avantage à fabriquer l'essence que lorsqu'elle atteint des prix très éle- vés. « La situation actuelle est la suivante. A la suite d'événements extraordinaires, tels que l'apparition de la peste, la fermeture des ports et une production insuffisante, le prix de l'essence avait atteint des propor- tions anormales, et beauconp d'exportateurs d'il y a 7 ou 8 ans se sont à nouveau rabat- tus sur l'article. Les prix élevés, qu'ils ont accordés ont fortement augmenté la produc- tion, qui a atteint son apogée en avril iqoi ; toutefois elle baissait déjà notablement en juillet, quoiqu'actuellement elle ait dépassé les besoins normaux. La baisse a été amenée par des circonstances absolument étrangè- res à la production. La raison en est plutôt dans ce fait que la plupart des exportateurs sont forcés de faire traite pour la majeure partie de la valeur de leurs envois et que les détenteurs d'Europe veulent réaliser la mar- chandise pour couvrir leurs avances. Des producteurs indépendants d'Ascension ont encore aggravé la situation en exportant l'essence sous différentes marques, qu'ils offrent par l'intermédiaire de nombreux agents établis dans les places européennes. L'extrême dépréciation ainsi produite, amène naturellement la restriction de la production. Les quantités fabuleuses offertes de différents côtés en Europe n'existent d'ailleurs que dans l'imagination des inté- 14.3 18 pesos d'or ». Le « Bulletin », d'avril 1903, de la maison Roure-Bertrand fils, s"exprimecomme suit, sur le même sujet : '( Nous recevons du Paraguay des avis contradictoires, A entendre les uns, certains distillateurs découragés seraient sur le point de se dessaisir de leurs stocks à n'importe quel prix et de renoncer à l'essence de petit- grain. Suivant les autres, un accord serait intervenu entre les trois ou quatre princi- paux producteurs, de façon à maintenir l'ar- ticle à un niveau suffisamment élevé pour demeurer rémunérateur. L'entente aurait eu lieu sur le prix de 18 ou 20 francs le kilo, franco port européen. » Le sol de Java, et les engrais. Notice bibliographique. J.-D. KoBiis et Th. Mark : Bijdragen tôt hct onder'^oek van tropische gronden. In-4°. 17 pp. — H. van Ingen, à Soerabaia (Java). 1902. Primitivement paru dans les livrai- sons 16 et 17 du « Archief v. d. Java- Suikerindustrie », de 1902. Tiré à part comme « Mededeeling » n" 40 (3'' série) de la station agronomique Java-Est (Pa- soeroean). L'analyse des sols est un métier bien déli- cat, lorsqu'il s'agit d'en tirer des conclu- sions pratiques et de donner des conseils au cultivateur. Le chimiste se trouve particu- lièrement embarrassé en présence des sols tropicaux : les normes de fertilité et de pau- 88 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 24 — Juin 1903 vreté élaborées par la science agronomique européenne, ne s'y appliquent que très im- parfaitement. Ce côté de la question a été suffisamment caractérisé dans les notes et lettres insérées dans plusieurs numéros du « J. d'A. T. » (1901, p. 63; 1902, p. 147, p. 18.8, p. 279, p. 319, etc.). MM. KoBus et Mark constatent qu'à Java des sols extrêmement pauvres en acide phosphorique se montrent, cependant, abso- lument ingrats vis-à-vis des engrais phos- phatés. D'une manière générale, et à part quelques rares localités calcaires, les terres de Java sont d'origine volcanique, provien- nent d'andésites et de basaltes et ne réa- gissent favorablement qu'à l'égard d'en- grais azotés. La potasse, la chaux, l'acide phosphorique, y font plus de mal que de bien; tout au moins, en ce qui concerne la canne à sucre, seule culture que les auteurs aient étudiée. L'explication est à chercher en partie, cer- tainement, dans le limon fertilisant des co- pieuses irrigations dont les champs béné- ficient pendant la culture du riz et des plantes vivrières, qui précèdent et suivent la canne. Malheureusement, le contrôle scien- tifique n'a guère pu porter sur cette partie de l'assolement où l'Européen n'intervient pas. Nous ne saurions entrer ici dans le détail des matériaux accumulés dans les 17 pages de la brochure, oii M. Kobus a résumé, en même temps que la bibliographie, son expé- rience personnelle de plus de dix ans. Le travail offre le plus haut intérêt sous le rap- port des méthodes d'analyse à employer. Les auteurs en ont essayé un grand nombre et n'en ont trouvé aucune qui les satisfasse entièrement. En désespoir de cause, ils se sont rejetés sur l'acide chlorhydrique con- centré, à froid, qui permet tout au moins de comparer les sols au point de vue de leur richesse intrinsèque. La fertilité effective des sols tropicaux devrait pouvoir être appréciée, selon eux, par l'analyse comparative des solutions nutri- tives naturelles qui y circulent; on se rap- procherait, peut-être, des conditions natu- relles en employant, pour l'extraction, de grandes quantités d'acides très dilués. C'est dans cette direction que l'infatigable direc- teur de la station de Pasoeroean se propose de pousser ses travaux à l'avenir. Le jute et l'abaca au Tonkin. Les raisons qui entravent Textension de ces cultures. M. DucHEMiN, le Président actuel de la Cham- bre d'Agriculture du Tonkin, a été le véritable protagoniste de l'abaca et du jute dans la colonie. Soutenu par le gouvernement et par une grande fabrique métropolitaine, il a étudié ces deux cul- tures textiles dans leurs patries respectives qui sont pour l'abaca {Musa textilis) les îles Philip- pines,et pour le jute (CorcAorws), l'Inde anglaise; il en a fait lui-même des essais sur une grande échelle, et y a incité les autres planteurs; il a aussi beaucoup publié sur ces sujets. Grâce à lui, les deux plantes sont aujourd'hui familières àtoutcolon indo-chinois; et cependant, leur culture n'a toujours pas encore pris une ex- tension suffisante pour alimenter un commerce régulier d'exportation; leur rôle effectif dans la vie économique de la colonie est nul. Quelles peu- vent bien en être les raisons? Un correspondant de la « Dépêche Coloniale » (12 mars igoB) qui signe du pseudonyme ', en signale plusieurs, pour ce qui est du jute : « M. DucHEMiN prône le Jute et l'abaca. « Autant nous croyons à l'une, autant nous sommes incrédules sur l'avenir de l'autre. « Quoi qu'en pense l'honorable Président de la Chambre d'Agriculture de Hanoï, nous ne pouvons croire au succès du jute pour plusieurs raisons : " 1° Le jute exige une manipulation déli- cate, celle du rouissage. Si les fibres restent insuffisamment dans l'eau, elles ne pourront être décortiquées, si on les y laisse un peu trop longtemps, la décomposition compro- mettra le travail de la fibre. On habituera difficilement l'Annamite au rouissage, « On l'habituera d'autant moins que l'opé- ration tue le poisson de ses mares, de ses cours d'eau et répand de mauvaises odeurs dans tous les alentours. « 2" Motif de culture : on ne peut, trois ans de suite, malgré même une abondante fu- mure, cultiver le jute sur la même terre. Le sol est épuisé. « "i^ Même pratiquée avec succès, la cul- No 24 _ Juin igoB JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 189 ture n'est pas aussi rémunératrice que le riz, le riz traditionnel, familial, dont Ton fait une, deux et parfois trois récoltes chaque année. « L'Annamite est, somme toute, maître du marché du riz. Il sera, au contraire, pour le jute à la disposition de Pintermédiaire, car il ne pourra ni vendre ailleurs, ni consom- merlui-mêmeles fibres dontonlui refuserait l'achat. « 4" Motif économique et politique: une abondante récolte au Bengale avilissant les prix, risquerait de réduire à la misère les populations tonkinoises qui se seraient li- vrées en grand à cette culture. Aussi, ne croyons-nous pas que les administrateurs de provinces les y engagent avec insistance. Si pessimiste pour le jute, Ono-Béo est au con- traire tout à fait optimiste pour l'abaca; il dit en effet, en poursuivant son raisonnement : « Pour l'abaca, rien de semblable. « Les tisseurs philippins ont été étonnés de la solidité des fibres qui leur ont été données ici pour leurs travaux de l'Exposition, par M. Rémery, planteur à Tuyen-Quang. Ils proclament cet abaca supérieur au leur. Donc, premier point acquis. « La culture est facile, exige peu de soins, peut se faire sur les nombreux coteaux en- core en friche, « Le marché s'étend de jour en jour et Ma- nille ne peut suffire à la consommation. Un des hommes les plus compétents de l'an- cienne colonie espagnole disait l'autre jour devant nous: L'abaca est l'avenir du Ton- kin. » « Nous en avons aussi la conviction », ainsi termine Ong-Béo. Notre ami Léon Hautefeuillr nous signale cependant une difficulté qui pourrait bien, pen- dant longtemps encore, empêcher l'abaca de pren- dre pied en Indo-Chine. « J'ai vu fonctionner ici » nous écrivait-il le mois dernier de Hanoï k l'outil rudimentaire et bien connu dcsérudits, qui sert aux Philippins à défibrer l'abaca. Je doute qu'il puisse être appli- qué en grand en Indo-Chine : il exige beaucoup plus de force et de vivacité qu'on ne saurait en demander aux Annamites. » Nous avons exposé en détail, d'autre part (v. « J. d'A. T. », no 14), la difficulté à laquelle se sont heurtés jusqu'ici tous les inventeurs de machines à grand travail, pour défibrer l'abaca : La fibre qu'on obtient est tachée de noir; or l'abaca se paie en raison directe de sa blancheur. Exploitation du cocotier à Samoa. Séchoirs. — Main-d'œuvre. — Bénéfices. D'après M. de Courte. Nous savions déjà par le livre de Reinecke (analysé sous le § 228 dans notre n" i5, papier bleu) que la grande Société allemande de Samoa (« Deutsche Handels-und-Plantagengesellschaft der Sudseeinseln ■») était arrivée à produire du coprah presque aussi beau que du « dessicated coconut « et jouissant d'ailleurs d'une cote de faveur sur le marché de Hambourg. Un récent rapport de M. le comte de Courte, consul de France en Nouvelle-Zélande, publié comme sup- plément au « Mon. off. du Commerce » du 26 mars iqoS, fournit à son tour quelques détails utiles à cet égard : En raison de l'avenir qui est réservé à cette exportation des îles du Pacifique, quelques détails sur la production du co- prah ne paraîtront sans doute pas sans in- térêt. Pour l'obtenir, on attend que les noix de coco parvenues à complète maturité tombent de l'arbre. Autrefois, les indigènes les cueil- laient à peine mûres mais l'expérience a démontré que le rendement en coprah avec cette méthode était beaucoup plus faible et la qualité inférieure. La noix de coco pousse toute l'année; par conséquent, sur une plan- tation un peu étendue qui comprend 2 à Soo.ooo cocotiers, il n'y a pas de morte- saison, on peut en ramasser à peu près la même quantité tous les jours. Les Samoans, on le sait, ne veulent pas travailler. Tous les ouvriers employés sur les plantations de l'archipel sont des Ca- naques des autres possessions océaniennes de l'Allemagne, principalement des îlesSalo- mon. Ces « black boys », comme on les appelle, sont engagés avec la permission du gouvernement pour une période de cinq années. Ils doivent être ramenés dans leur pays à l'expiration de cette période aux frais de l'engagiste. On les paie i5 francs par mois. On calcule que leur nourriture et leur 190 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 24 — Juin 1903 entretien coûtent 25 francs. Ils reviennent donc à 40 francs mensuellement par tête. Les noix de coco tombées sont ramassées chaque jour par des équipes de noirs et mises en tas de 3 à 4 mètres cubes. Des cha- riots à bœufs les amènent aux stations si- nisées, à 125 francs nets à Thectare, tous frais d'exploitation, personnel, amortis- sement, etc., etc., payés. Les sociétés qui, il y a trente ans, ont acheté du terrain aux en- virons de 25 francs l'hectare ont donc fait une bonne opération. Même au cours actuels tuées sur les différents points de la planta- (200 francs l'hectare de bonne terre), il y a tion. Là, on les décharge sur des monceaux encore de l'argent à gagner, et les capitaux de grosses pierres à travers lesquelles s'é- coule l'eau contenue dans l'écorce. Chaque noix est d'abord fendue en deux d'un coup de hache par un Canaque. Les deux moitiés du fruit sont jetées dans un hangar où les femmes et les enfants des noirs s'occupent à enlever le noyau au moyen de bâtons pointus. La pulpe est soigneusement détachée et cou- pée en morceaux de moyenne grosseur. On porte la pulpe coupée dans un autre hangar et les morceaux un peu inférieurs y sont séparés du reste. Ils servent à faire le coprah dit de deuxième qualité. La propor- tion en est faible car, dans une plantation bien dirigée, les neuf dixièmes du coprah obtenu peuvent être rangés dans la qualité supérieure. Les morceaux de première qua- lité sont placés sur des châssis de fer treillage et mis à sécher pendant vingt-quatre heures dans des fours ad hoc. Ces fours sont allumés jour et nuit, et le feu alimenté parla bourre de coco séchée au soleil. Le séchage n'entraîne donc aucun frais, sauf le travail des hommes, puisque la noix de coco fournit le combustible néces- saire à sa dessiccation. Quand le coprah est sec, on l'empile dans des sacs de 40 à 5o kilog. et il est prêt à être embarqué. Presque toute la récolte ex- pédiée de Samoa est dirigée sur Marseille où elle sert à faire de l'huile et surtout à fabri- quer le savon dit « de Marseille ». Le coprah qui ne va pas dans notre pays est envoyé en Allemagne où il sert à différents usages ins- dustriels, notamment à la fabrication du beurre de coco. Une tonne de coprah vaut actuellement 450 fr. (18 liv. st.). Cent arbres bien entre- suivants, lesquels montrent tour à tour la tenus peuvent produire une tonne dans une production de sucre annuelle, le poidsmoyen année. On voit quel revenu donne une plan- obtenu par acre, et la différence de rende- tation d'une certaine étendue; il n'est pas ment entre les plantationsqui sont irriguées inférieur, dans les exploitations bien orga- et celles qui ne le sont pas. continuent à venir d'Allemagne. Rendements globaux de la canne à sucre aux îles Hawaï. D'après M. Vizzvona, Dans notre n" 19 (v. l'article : Rendements maxima de la canne à sucre), nous avons raconté dans quelles circonstances la Chambre d'Agricul- ture de la Réunion a été amenée à allouer 5. 000 francs au Consulat de France aux iies Hawaï, à charge de le renseigner sur les conditions et les moyens qui permettent aux agriculteurs de ces îles d'obtenir les rendements de sucre à l'hectare les plus élevés qu'on ait jamais connu dans le monde enlier(d'après Krueger, jusqu'à •24.500 kg. de sucre à l'hectare). Le « Moniteur officiel du Commerce » du 26 mars igoS publie, en supplé- ment, un rapport sur cette question, signé de M. Vizzvona, vice-consul à Honolulu. Cette bro- chure de 16 pages in-S» et qui se vend 10 cen- times, n'est certainement pas la réponse à la Chambre d'Agriculture de la Réunion, elle n'en aurait pas pour son argent. Quoi qu'il en soit, le rapport de M. Vizzvona contient différents chiffres intéressants, princi- palement sur l'irrigation et les engrais. Le chapitre des Rendements est quelque peu écourté, on n'y trouve que les grosses moyennes; ce sont celles-là que nous reproduisons plus loin ; on les comparera utilement avec les moyennes de Java données dans notre n° 19. Les renseignements sur la station agronomique de l'Union des Planteurs, sont empruntés au même rapport consulaire. — N. de la Réd. * * * « La superficie des terres labourables con- sacrées à la culture de la canne à sucre aux îles Hawaï est indiquée dans les tableaux N"24 — J^'iN 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 191 Superficie totale Années Acres. Tonnes de sucre. Récolte par acre. ir.Or, 47.390 1/2 15:5.411)1/2 G. 742 livres. 8. lis — 9.331 — 8.306 — 9.378 — 8.072 — 9.136 — ii!9*; 55.729 227.093 1897 53.825 1/2 251.12o 1898 55.235 1/2 229.414 1899 60.308 282.807 1900 66.773 289.544 1901 78.618 1/2 359.133 Plantations irriguées Années Acres. Tonnes de sucre. Récolte par acre. 1895 23.454 1/2 89.943 1/2 7.669 livres 1896 25.950 117.449 9.032 — 1897 23.101 117.306 10.151 — 1898 24.507 137.595 11.269 — 1899 27.380 166.425 12.157 — 1900 27.090 1/2 166.002 12.254 — 1901 34.740 215.189 12.308 — Plantations non irriguées Années Acres. Tonnes de sucre. Récolte par acre. 1895 23.945 03.476 5.310 livres. 1890 29.779 108.644 7.303 — 1897 30.724 1/2 133.820 8.710 — 1898 30.728 91.092 1/2 5.934 — 1899 32.928 116.382 7.068 — 1900 39.682 1/2 124.257 0.262 — 1901 43.878 143.943 6.581 — « Il y a maintenant 56 plantations en exploitation. « Sur les meilleures propriétés, le poids moyen obtenu des cannes vierges est de 40 à 100 tonnes par acre; les premiers reje- tonsdonnc it un rendementde 24a 3o tonnes par acre. » [L'acre vaut o h. 4047], « ... La culture de la canne à sucre a subi depuis plusieurs années un accroissement constant très appréciable, grâce à la création à frais communs partons les planteurs, d'une station agronomique et d'un laboratoire d'essais dirigés, aujourd'hui par M. Eckart avec l'aide d'un agronome et de deux chi- mistes. « Leurs attributions consistent à analyser les divers engrais, les sucres, les mélasses et les terrains, à répondre aux demandes de renseignements qui leur sont adressées par tous les planteurs de ces îles et à leur faire connaître le résultat de leurs études scienti- fiques, susceptibles de contribuer au déve- loppement de la production de la canne à sucre en Hawaï. Tous les essais de culture, d'irrigation et de fertilisation, auxquels ils ont procédé pendant l'année, font l'objet d'un rapport général publié régulièrement par le « Hawaïan Planter's Monthly » [belle Revue mensuelle consacrée spécialement au sucre]. « D'après les renseignements que j'ai pu obtenir, relativement aux dépenses qu'en- traîne ce laboratoire d'essais et cette station d'expériences, y compris le traitement du di- recteur et des trois employés, les frais géné- raux atteindraient la somme de i5.ooo dol- lars par an, représentant en monnaie fran- çaise, au change de 5 francs pour un dollar, celle de 75.000 francs. [En plus de cette station privée, il en existe actuellement une gouvernementale, consacréeaux cultures autres que la canne]. — N. d. l. R. D'après une autre source, que nous signale notre confrère russe « Khosiaïnn », la ré- colte 1902 de la fameuse sucrerie Eva (Ho- noluluj a battu les records précédents, en produisant pour un total de 148 acres, 2.228 tonnes de sucre, soitàl'acre i 5 t., o5. Le ren- dement en cannes se calcule en moyenne à I 12 t., 33 de cannes par acre. La ficelle pour Moissonneuses- lieuses Mérites comparés du chanvre d'Europe et des fibres blanches exotiques. — Les expériences de M. Max RiNGELMANN. — Lettre de M. F. Main. Dans notre n° 21, nous avons signalé des essais de moissonneuses-lieuses, institués récemment par les soins du Ministère de l'Agriculture de Russie et qui concluaient à la possibilité de remplacer entièrement, dans le travail de ces machines, le chanvre de Ma- nille [Musa textilis] et celui de Sisal {Agave rigida), par le chanvre d'Europe. Nous fai- sions remarquer à cette occasion, que nos amis des pays chauds ne devaient pas s'en désoler avant l'heure ; que notamment, des expériences de M. Ringei.m.^nn à la Station d'essais de machines, datant d'une dizaine d'années, avaient abouti à une conclusion différente. ig2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 24 — Juin 1903 Nous avons relu depuis le travail en ques- dant des temps plus ou moins longs. — Ces tion, dont les conclusions sont moins favo- expériences avaient porté en outre sur deux râbles que nous ne pensions, à la thèse des échantillons de ramie et un de genêt qui lui producteurs de fibres blanches tropicales. avait été remis par M. Jean Vilbouchkvitch. A la suite d'une conversation que nous Les échantillons dechanvreordinaire n'a- avons eue avec l'expérimentateur, il nous a valent pas subi une grande diminution de d'ailleurs déclaré qu'il n'avait rien à ajouter résistance à la rupture; plusieurs échantil- aux conclusions des deux mémoires qu'il a Ions de manille, au contraire, se brisaient présentés à la Société Nationale d'Agricul- sous une charge notablement plus faible, ture de France en 1892 et 1894. Il y a lieu cependant de noter que la pra- Le premier de ces mémoires résume les tique continue à donner la préférence au essais faits sur des ficelles de sept constitu- manille et aux fibres exotiques similaires, tions différentes, représentées par 20 échan- j^ ^ ^^^^ ^^^^ ,^^.^ ^ ^^ ^^.^^ . tillons, soit : chanvre ; chanvre et jute ; )ute ; manille, fabrication américaine; manille, fabrication française ; manille et aloès ; ma- nille et chanvre de la Nouvelle-Zélande (Phormium). Les expériences ont porté sur la résistance à l'extension, la détermination des charges moyennes de rupture, la résistance au frot- tement (qui est d'une grande importance pour les moissonneuses lieuses), et l'usure. Le résumé des essais a montré, pour les fibresiropicales, une grande variabilité d'un échantillon à l'autre, tandis que le chanvre d'Europe a montré une égalité beaucoup plus grande etune supériorité relative sur le manille. Deuxansplustard, M. Ringelmann présenta à la Société Nationale d'Agriculture un nou- veau mémoire, complétant le premier, et donnant le compte-rendu des essais faits avec les mêmes échantillons ayant subi I'ê c- tion de l'humidité et des intempéries pen- « En France, on peut dire qu'on n'emploie couramment ni chanvre, ni manille pure. Le premier, peut-être sans raison, ne jouit pas d'une bonne réputation auprès des ache- teurs de moissonneuses-lieuses; la manille américaine pure est d'un prix trop élevé (elle se vend un peu plus de 2 francs le kilo- gramme). La ficelle employée par l'immense majorité des cultivateurs français, vaut de i fr. 40 à I fr, 60 le kilo, et est en général ce que l'on appelle du manille mixte. Cette ficelle comporte une certaine proportion de manille (de i/3 à 2/3) et des fibres diverses : sisal, chanvreet, quelquefois, jute. Il y a bien, depuis quelques années, des corderies fran- çaises travaillant le manille d'Amérique, mais les produits obtenus (presque toujours sans huile de poisson), ont moins belle ap- parence, et sont peut-être, quoique très suf- fisants, moins résistants, que le manille tra- vaillé en Amérique. » AVIS AUX ABONNÉS Les abonnés dont l'abonnement expire à la date du 30 juin 1 903, sont instamment priés de nous en adres- ser sans retard le renouvellement afin d'éviter toute irrégularité dans le service. Sauf avis contraire de leur part, nous leur ferons présenter dans les premiers jours de juillet, par la poste ou par nos agents, un reçu du mon- tant de leur abonnement, augmenté de 0 fr. 50 pour les frais de recou- vrement. Les services à destination des co- lonies et pays étrangers qui n'admet- tent pas le recouvrement par la poste, et qui n'auront pas été renouvelés avant fin juillet, seront supprimés. Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct, "i-j, rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. Boivin. N> 24— Juin 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV ^ <-.^<-.«5-.<.<.<^<^<^<. ♦♦«^♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦4 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ TOUT HORTICULTEUR devrait posséder le DICTIONNAIRE D'HORTICULTEUR ILLUSTRÉ de 969 figures noires et coloriées dans le texte et 6 plans cobriés hors texte Par D. BOIS Assistant au Muséum d'Histoire Naturelle, Professeur du cours des productions coloniales à l'Ecole Coloniale Deux volumes grand in-8 de 1228 pages, brochés. Prix 40 fr. Le même, relié en un volume, demi-chagrin ou en deux volumes toile pleine 45 fr. Ouvrage pratique, donnant, sous une forme très condensée, la matière de toute une encyclopédie horticole. Parmi les nombreux spécialistes ayant collabore à l'ouvrage, citons : MM. Baltet [Greffe); Girard {Chimie ae;ricole)\ D'' Delacroix {Pathologie végétale); D"" Weber {Cactées et Agaves). Tous les articles sont signés. 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TROPICALES td Province Rhénane (ALLEMAGNE) RÂPE A MANIOC Défibreuses automatiques à Travail continu SPÉCIALITÉ DE MCOliTIQllEURS brevet MKEN pour Chanvre de Sisal (Jlgave rîgida), de Maurice (Fourcroya), de Manille (Bananiers), Sanseuières, Feuilles d'JInanas, fiamie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture, Extrait du Procès-verbal rédigé le 16 octobre 1901, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station : «...Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu' travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimenta tien continuée! auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes: «... La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». RAPES MECANIQUES pour Manioc (Cassave), Arrow^root et autres racines farineuses Séchoirs ^ Prz%^z^ d^ErnbalIaSe Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i'^ qualité, Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. a n a n n g H a En écrivant, mentionne^ le Journal d' Agriculture Tropicale 3^ Année N° 25 3i Juillet iqo3 JOURNAL D'AliRlGDLTURE TROPICALE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR J. VILBOUCHEVITCH r>S^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES "fruitiers CULTURES POTAGÈRES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE ^J Parait le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six tnois 10 — . Le Numéro: 2 francs AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDiCHÉRY, Indo-Chine Philippines OCÉANIE cvT' Principaux Collaborateurs : --^ MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée), BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), D'BONAVIA (Worthing), CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique occidentale), CIBOT (Paris), A. COUTURIER (Paris), CUVILLIER (Paris), DAMMER (Berlin). DULIEU(Ile Sainte Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), GODEFROY- LEBEUF (Paris), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris), P. DES GROTTES (Nossi-Bé), R. GUÉRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), M.-W. HAFFKINE (Bombay), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Indo-Chinel, HECHT FRÈRES & O" (Paris), HILGARD (Californie), HOLL- RUNG (Halle-s-Saale), G. A. HURI (Egypte), GUSTAVE JOB (Paris), JUDGE, KARPELÈS (Cal- cutta), KOSCHNY (Costa-Rica), D'' LAVERAN (Paris), HENRI LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Sin- gapore), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (île Dominique), D-" LOFEZ Y PARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad), G. MAZE & O^ (Le Havre), DE MEDEIROS (Rio- de-Janeiro), MONTEIRO DE MENDONÇA (île San-Thomé), MOSSERl (Le Caire), ALMADA NEGREIROS (Paris), NEUVILLE (Paris), HOWARD NEWPORT (Queensland), G. NIEDERLEINfiles Philippines), PARIS (Saigon), PASZKIÉWICZ (Parana), PEDROZO (Cuba), PERNOTTE (Shanghaï), PERROT (Paris), PERRUCHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica), POBÉGUIN (Côte d'Ivoire), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Al- ger), SADEBECK (Cassel), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Batavia), P. DE SORNAY (île Maurice), STUBBS (N"« Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D-- TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion), D'- WEBER Paris), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants occasionnels. j 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à u h. 1/2. Rédaction ^ ^^^ ^^^ St-La^are, à I'Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone aSg- 74 Lés abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (2o,,Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à Alexandrie [Egypte), chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin Go). — à Berlin, chez R. Friedlx-nder & Sohn (N. W. — Kar strasse, 1 1). — à Brème, chez E. von Masars (Petristrasse, 6). — à Bruxelles, à la Librairie Declerck- Sacré (33, rue de la Putterie). — à Hambourg, chez C. Boysen (Heuberg, 9) — à Hanoi', chez Schneider aîné. — à la Havane, Wilson's International Book-Store (Obispô, 41). — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada). — à Londres, chez Wm. Dawson à Sons, Cannon House, Bream's Buildings, h. (.. — à Managua, chez Carlos Heuberger. — à, l'île Maurice, chez P. Piiot(i,rue de la Reine, à Port-Louisl. i— à Mexico, chez la V'° Bouret(i4, Cinco de Mayo). — à New-York, chez G.-E. Stechert (0, East lO-th Street). — à Pernambuco, chez Manoal Nogera de Souza. — à Rio-de-Janeiro, chez Alves & C°. — là, San José de Costa-Rica, chez Antonio Lehmann. — à San Salvador, chez Italo Durante y t>»a- — à, Sao-Paulo, chez Mel!o Barjona. — à, la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-bpain). — a lu- rin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che\ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de^oste^ idrësseTtoute la Correspondance : 10, me Delamfere, Paris-14' r-n 5-1 > 5 ." 2- o <»■ 2 5 " û. 2 ' 3 S! II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'' 25 —Juillet 1903 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT A. GODEFROT LEBEUF Membre du Conseil de perfectionnement des Jardins coloniaux 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demeràra. de rOgoGué. du Sénégal, de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de l'Equateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii, — Kirkii. — Watsoniana. Castilloa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolîmense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyagent beaucoup mieux et plus économiquement à Vétat de gi'aines germées qui coûtent beaucoup moins cher que les plants ; nous enga- geons vivement 7ios clients à nous transmettre leurs ordres à Vavance^ de façon à nous permettre défaire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBSUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles JEnvoi franco des catalogues et Tbrochures explicatives En écrivant, vieittionne{ le Journal d'Agriculture Tropicale I 3« Année N" 25. 3i Juillet igoS Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ETUDES ET DOSSIERS PAUL DES GROTTES : Le vanillier à Nossi-Bé (Notes de voyage) igS P. H. LEDEBOER : La culture de l'Hevea (caoutchoutier de Para) en Malaisie . , . 198 H. NEUVILLE : Une nouvelle importation duTonkin — la fleur de thé 200 La destruction des termitières par le gaz sulfureux (D'après le D'' Loir. — Av. 2 fig.) 201 La sélection chimique de la canne à sucre à Java (Méthode de M. KoBus) 2û3 Le caoutchoutier de Céara (Mise au point) 2o5 Le café au Tonkin : Réponses de MM. L. Gilbert, P. L. LafeuillecI Ch. Remery à l'enquête du « Journal d'Agriculture Tro- picale » 206 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & Cie : Bulletin men- suel du caoutchouc 208 H. HAMEL SMITH : Vanille (Marché de Londres. — Statistique mondiale). — Ca- cao (Marché de Londres) 210 Le chanvre de Manille et la situation générale aux Philippines, fin 1902 (D'a- près M. de Berard) 211 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) Mme J. DARGOLLO VERRAO. M. CHAR- LES ROUX : Lettres, sur une prétendue cause de stérilité du bananier 2i3 A. BRESCHIN, E. POISSON : Lettres, sur la question de savoir si l'on exporte d'Afri- que la pulpe et les noyaux du palmier à huile 214 H. NEUVILLE, A. SALLES : A propos du vin d'ananas 216 H. N. : L'acide salycilique, ses avantages pour la préparation de conserves aux colo- nies (Not. sur un livrede M. H. Pellet). . 216 V. MOSSÉRI : Le Cotonnier Gallini. . . 216 Pages F, MAIN : Le problème des machines pour tresser la paillé de riz 217 H. DULIEU : Serpes à cacao. — Un avan- tage du modèle de M. J.-H. Hart (Av. 2 fig.) 217 KOSCHNY : Bons et mauvais Castilloas, au Costa-Rica et à Java 218 M. : Le Tricholène rose, plante fourra- gère. . . . , 219 M. : Une plante fourragère qui éloigne les tiques (Les prétendues vertus de l'Andro- pogon pertusus) 219 TABEL : La situation agricole à Dell (Café. — Poivre. — Cocotier) 219 P. DE SORNAY : L'acide phosphorique comme décolorant, dans la sucrerie de canne 220 ALBERTO PEDROSO : A propos de la pré- tendue fabrication de sucre de banane, à Cuba. — L'usine de farine de banane, de Cruzellas 220 Le travail de M. Vizzavona, sur la canne à sucre aux îles Hawaï 220 Chapeaux de luxe en henequen 221 Projets d'exploitation de la fibre d'aloës à la Réunion 221 L'habitatnatureldesHevea. (D'après Huber). 222 Culture et préparation de la coca à Java. . 222 Le beurre de coco, aux États-Unis. . . . 224 Les galettes de manioc de la Jamaïque, à Boston 224 Sur le rapport entre la richesse des ara- chides et l'épaisseur de leurs cosses. . . 224 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques, ^^413-430, sur papier bleu : Etats-Unis en général, Californie, Floride, Jamaïque, Chili, Brésil, Erythrée, Tonkin, Tahiti, — Canne, Riz, Caoutchouc, Indigo, Quinquinas, Mûrier, Jute, Vanille, Bois, Palmiers en général, Cocotier, Arbres fruitiers divers, Citrus, Figuier, Cultures potagères. — Mal de Caderas VIII et IX FIGURES Fig. 14: L'appareil Clayton, pour la production du gaz sulfureux 202 Fig. i5 : Termitière dans un bureau 202 Fig. iG et 17 : Serpes à cacao, de Trinidad (Modèle courant. — Modèle de J. H. Hart) 217 194 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25— Juillet igoS LES N°' BB 1901-1902 du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i""" année 1901-1902 (comprenant les n^'*de i à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n"* I, 3, 5,6, 7, 8, 10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de l'année 1901 et du i*"" semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n-^'^ 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Journal d''Agr iculture Tropicale 1 I Mois ? Mois I An i/t p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30 » 75 » 225» I /4 p 15 » 40» 125» 1/8 p.... 10» 30 » 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix 1 Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ : C^ des Messageries Maritimes C^ Générale Transatlantique C'^ Maritime Belge du Congo s"^ Rotterdamsche Lloyd. Édition Challamel : [es Plantes à Caoutchouc ET LEUR CULTURE Par O. WARBURG-, Professeur à l'Université de Berlin, Directeur du Tropejipjlan^er Traduction annotée et mise à jour par J. VILiBOUCHEVITGH In-8^ — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes à M. Vilbouchevitch, 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pesa 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. No 25- 3i Juillet igoS Journal d'Agriculture Tropicale Le Vanillier à Nossi-Bé Haute qualité — Culture au soleil et à l'ombre. — La vanillerie 'd'Androdoat. — Abris et tuteurs. Inconvénients du bananier. — Racines adventices. — Reconstitution. — Vanilliers en liberté. Stérilité : causes et remèdes, — L'etiet nocif du manguier. — La vanille de saison sèche. Par M. Paul des Grottes Nossi-Bé est appelé à devenir un des cen- pendant la sécheresse, c'est-à-dire au mo- ires les plus importants de production de la ment précis où la liane a le plus besoin d'a- vanille, non au point de vue de la quantité — bri, conçurent l'idée de la plantation au so- car rîleest relativement petite et les terrains leil. appropriés à la culture de la liane y sont J'ai visité une de ces plantations à Andro- cncore assez clairsemés — mais, au point de doat, chez M. Mersanne ; il y a là une belle vue de la qualité des produits. vanillerie en plein soleil, et, j'avoue que le Quelque temps avant mon départ de Paris succès est absolu, car les lianes sont pleines pour Nossi-Bé, je me fis un devoir d'aller de vigueur, quoique jaunies par le soleil, ce faire visite à MM. Simon, les grands négo- qui est tout naturel et ne tire pas à consé- ciants en vanilîe, que tout le monde connaît. quence. M. Simon me fil les plus grands éloges de ^^-^^ -^ ^^ faudrait pas partir de cette la vanille de Nossi-Bé et me déclara, qu'à son avis, cette vanille était appelée, dans un avenir très prochain, à occuper, sur le mar- ché mondial, le même rang que celle de Bourbon, que M. Simon classe immédiate- ment après la vanille du Mexique qui est le prototype de vanille incontesté du monde entier. Mais, pour cela, il y a encore, paraît- il, quelques petits détails qui clochent dans la préparation et surtout dans l'emballage des gousses, que nos amis d'ici, avec un peu plus de soins et de souci de leurs intérêts, arriveront tôt ou tard à rectifier. A Nossi-Bé, la culture de la vanille se fait gértcralement sous bois. On se sert, comme abri, de VAlbi:(iia Lebbek et, comme tuteur, du Pignon d'Inde. Cependant, quelques planteurs ayant ob- servé, d'une manière constante, que les expérience isolée pour conclure à l'univer- salité de la pratique de cette méthode. En matière de culture de vanille, il ne sau- rait y avoir de méthode absolue. Tout dé- pend de la situation actuelle et les méthodes varient d'un pays à un autre et même d'un terrain à un autre. Aussi, n'est-il pas rare de voir les planteurs les plus expérimentés se tromper d'une manière absolue sur la nature de terrains qu'ils croyaient parfai- tement appropriés à la culture de la vanille, de même qued'autres réussir sur des terrains que les praticiens avaient désavoués. Il faut donc faire la plus large part à la pratique qui est encore, en définitive, le guide le plus sûr. Pour en revenir à mon sujet, la culture de la vanille, en plein soleil est sujette à des gousses produites à la lisière des bois, sur conditions .yzne qua non : des lianes exposées au soleil, étaient plus II faut d'abord que le terrain soit parfai- longaes, plus corsées et plusparfuméesaprès tement approprié à ce mode de culture, la préparation, ayant remarqué en outre que qu'ensuite, lesboutures àplanter ne provien- le « bois noir » ainsi que le pignon d'Inde nent point de lianes 'poussant trop à l'om- déposc uillaienientièremcnt de leurs feuilles bre, ce qui exposerait à un échec certain, 196 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 —Juillet 1903 qu'en troisième lieu, enfin, le paillage soit nutritifs dont se nourrit aussi le vanillier, abondant. tels la potasse et la chaux, ce qui établit une On sait déjà les précautions que prennent concurrence dangereuse pour la liane. D'a- les planteurs pour ne mettre aux pieds des près la lettre de M. A. Coi turikr, directeur lianes que de ia paille parfaitement sèche. du bureau d'Etude sur les Engrais, paru M. Mi'.RSANNr: recommande en outre quel- dans ce Journal, au n° i 3, .on trouve dans les ques petites pratiques dues à son observation cendres des tiges de bananiers, 55 % de personnelle;ainsi, il conseille de planter les potasse, soit plus de la moitié, et dans les boutures non aux pieds mêmes, maisà quel- cendres des cosses de bananiers, 73 % , soit que distance de leurs tuteurs (3o à 40 cm.), les 3/4. de manière à les y rattacher, en leur faisant Le mieux serait, à mon avis, d'établir la faire hamac ; il préconise aussi, de ne jamais bananeraiesur un terrain séparé et d'utiliser enrouler les lianes sur leurs tuteurs, de ses déchets à former des compots ou des telle sorte que le revers des feuilles soit cendres pour fumer la vanillerie. tourné vers le ciel. J'ai dit plus haut que je ne suis pas parti- II est remarquable, en effet, que le vanil- san de principes absolus pour la culture de lier présente toujours le dessus de ses feuilles la vanille, aussi, n'éprouvai-je aucune diffi- au soleil. culte à admettre, cependant, que dans un Quand, en enroulant la liane sur son tu- cas de force majeure, on puisse se servir du teur, il arrive que l'envers des feuilles soit bananier comme abri provisoire, jusqu'à ce présenté au soleil, celles-ci se retournent qu'aient poussé les arbres destinés à cet d'elles-mêmes petit à petit et finissent par usage, reprendre leur position naturelle. Le bananier offre, en effet, l'avantage A l'une des dernières réunions du Comice exceptionnel de pousser très vite, de pou- agricole de Nossi-Bé, on discuta la question voir être entièrement élagué à la saison des des arbres abris pour savoir quel est le meil- grandes pluies pour aider à l'évaporaiion du leur. sol et d'avoir le temps de se regarnir ensuite Quelques membres proposèrent le bana- de toutes ses feuilles pour ombrager la terre nier. quand arrive la sécheresse. J'avoue encore J'eus l'occasion d'émettre mon humble avoir vu de très belles lianes abritées par des avis, qui est que le bananier est la pire des bananiers, mais, en principe, je déconseille plantes à préconiser comme abri pour la formellement cet abri comme définitif, vanille, car il offre trois inconvénients d'or- Au Comice agricole de Nossi-Bé, on pro- dre majeur: posa encore comme arbre-abri, le MoiHnga D'abord, c'est une plante très peu solide ^fer^^^o^^/^erma, qui offre l'avantage de pous- en terre et qui se déracine au moindre vent, ser très vite, par graine ou par bouture, et de en écrasant les lianes sous sa chute. A Bour- tamiser les rayons du soleil et le papayer bon, comme aux Antilles, on connaît le (Carica Papaya). Pour ma part, je me défie « coup de vent banane » ; C'est un vent qui singulièrement de cette dernière plante, à n'est pas assez fort pour déraciner les arbres, voir la prédilection marquée qu'elletémoigne mais qui renverse les bananiers. En second aux vieux murs et débris de construction de lieu,lebananier attiredansla vanillerielesvo- toutes sortes, où elle pousse toujours avec- leurs qui ne se font aucun scrupule de venir une superbe végétation, ce qui semblerait enlever les régimes avant le propriétaire, et, dénoter chez elle l'usage de la chaux comme comme il faut abattre l'arbre pour prendre engrais. son régime(le bananier ne porte qu'une fois). J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les discus- Yous jugez s'ils prennent des précautions sions de MM. Léon Tocichais et d'Hérelle, pour éviter d'écraser les lianes qui l'entou- parues dans ce Journal, aux no^ 8 et 12, au rent. Le bananier, en troisième lieu, puise sujet des tuteurs de la vanille. Ces Messieurs,, dans le sol, et à un haut degré, des éléments ont dit, chacun, de très bonnes choses à ce N" 25— Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 197 sujet, mais sans faire avancer d'un pas la question. Je me permets de dire après euxqu'on doit simplement s'attacher au tuteur qui convient dans le cas particulier où l'on se trouve, sans vouloir établir de règle fixe, que ce long de son tuteur, pour la planter de nou- veau ; c'est la méthode la plus généralement en usage à Nossi-Bé. La troisième, enfin, qui me semble, a priori, la plus rationnelle, consiste à laisser la liane se débrouiller d'elle-même, en queJ- soit espalier, fougère ou pignon d'Inde, que sorte, parle moyen de ses racines adven- selon queles circonstances localesen auront tices. établi la raison. Cette méthode ne trouve pas beaucoup de A Nossi-Bé, le Pignon dTnde, comme partisansà Nossi-Bé. Les racinesadventices, tuteur et VAlbi:{'{iaLebbek, comme abri, ont en effet, sont très sujettes aux coups de so- les suffrages de tous les planteurs. leil et une liane qui ne vivrait que par elles Mais, M. Touchais me permettra de ne serait bien exposée à finir par là. point partager son opinion quand il dit for- mellement dans son même article : « Le vanillier qui émet des racines adventices est malade ». Car j'ai vu des racines adventices tant sur les lianes les plus vigoureuses et parfaitement saines que sur les malades. Pour bien comprendre ce phénomène, il Il y a cependant des exceptions à cette observation, car, chez tel grand propriétaire dont j'ai visité la vanillerie, j'ai été bien curieux de constater une très forte propor- tion de lianes coupées qui, toutes, malgré cela, étaient de fort belle venue. Ces lianes avaient des cœurs vigoureux et ne faut pas perdre de vue que la vanille est fo^ts, ce qui est rare en pareil cas, et produi- saient abondamment. J'ai pu compter, moi- même, sur l'une d'elles, cinq mains portant ensemble trente-cinq gousses de 18 à 20 cm. de longueur. On ne saurait souhaiter davan- tage. Il est vrai que cette vanillerie bien abritée n'avait pas à craindre les coups de soleil. Puisque nous sommes sur le chapitre des particularités de culture, je veux vous men- tionner encore le mode de cet autre grand propriétaire qui, partant de ce principe que la vanille demande à être touchée le moins possible pendant sa croissance, abandonne ses lianes au gré de leurs caprices et lesiaisse grimper jusqu'au faite des arbres en ayant soin de les relever quand elles sont à terre (on a remarqué que les lianes qui touchen au sol nu sont sujettes aux coups de soleil Seulement un mois avant l'époque de la floraison, et pour faciliter la fécondation des fleurs, il fait passer son atelier dans la vanil- lerie, et chaque homme, au moyen d'un long bâton terminé par une fourche, détache. une Orchidée, c'est-à-dire une plante dont la vie, en principe, est aérienne et chez qui, à rencontre des autres plantes qui croissent en raison directe du développement de leurs racines, les rameaux poussent d'abord et les racines viennent ensuite. Aussi, quand la liane pousse avec trop de vigueur et que les racines de pied sont impuissantes à lui fournir son contingent de sève, envoie-t-elle ses racines adventices puiser dans le sol le complément de nourriture dont elle a besoin. De même, quand la liane est « cou- pée », c'est-à-dire qu'elle a pourri au ras du sol, ce qui arrive généralement par excès d'humidité, elle envoie encore ses racines adventices puiser dans la terre la nourriture que lui refusent ses racines de pied. On le voit, les racines adventices jouent, dans l'économie du vanillier, le rôle de com- pensateurs en ce sens qu'elles régularisent la circulation de la sève dans la liane. On remédie à la coupure de la liane de trois manières : La première, préconisée par M. Touchais, , . , ^ sans troD de précautions, la liane du tronc est le provignage ou marcottage; c est une ^'^''^ uup uc pi^^auLiw , II . " .• le lona duquel elle a grimpé, pour la rame- excellente pratique. ^^ '"-"'p «^^4^^, 5 j. , ^ ^ ^ T . • • II 1 . ner et l'enrouler sur son tuteur primitif. La seconde consiste, si elle n est pas encore iici ci 1 cmuuiL.i ou f « canelée », c'est-à-dire flétrie, à ramener la Voilà qui va faire bondir les amateurs de liane vers la terre, en la faisant descendre le théorie; mais ce mode de culture réussit à 198 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 — Juillet 1903 souhait dans le cas particulier où se trouve neste aux vanilliers. Mais l'ombre, et non la ce propriétaire, et cela lui suffit. sève, comme certains le croient; car, autant A la même réunion du Comice agricole, la liane pousse vigoureusement sur des on voulut aussi établir une moyenne de manguiers isolés et bien élagués, autant elle lianes ne rapportant pas et je fus étonné est chétive et maladive sous l'ombrage épais d'entendre les praticiens de ce Comice en de cette Anacardiacée plantée en forêt, porter le chiffre au taux énorme de 75 % . Enfin, quand la sécheresse s'accentue et se Il y aurait donc, à Nossi-Bé, au dire de prolonge d'une façon anormale, la fructifi- ces Messieurs du Comice, 75 % des lianes cation est chétive et les gousses sont courtes, qui ne fructifieraient pas. J'ignore si cette mais, aussi, le parfum en est plus fin et plus moyenne est aussi forte dans les autres pays développé, après la préparation, producteurs. Puisse le commerce renoncer enfin à sa Cette catégorie est formée, en général, de vieille et inexplicable routine qui le fait lianes épuisées par excès de fructification à s'attacher avant tout aux formes extérieures la récolte précédente, aussi de lianes ma- et à la manière de se présenter des gousses, lades, de nouvellement provignées ou replan- au lieu de rechercher d'abord leur richesse tées, et d'autres trop vieilles. en vanilline. On considère encore, à Nossi-Bé, et avec Paul des Grottes. raison, l'ombre des manguiers comme fu- Nossi-Bé, i5 avril igoS. La culture de l'Hevea en Malaisie Extension. — Procédés d'exploitation. — Rendement en caoutchouc. — Prix. — Frais. Par M. P. H. Ledeboer Nous sommes très hieureux d'enregistrer celle nouvelle collaboration. M. Ledeboer est arrivé à la pratique par la science: Docteur ès-sciences et ancien préparateur de la Faculté de Paris, il a été le premier à extraire industriellement par la voie mécanique la gutta-percha des feuilles (i) et était encore dernièrement à la tête d'une vaste usine montée ad hoc dans la région de Singapore. Il a dirigé précédemment d'autres usines, plus petites, dans l'archipel de la Sonde. M. le consul deJouFFROY d'Abbans nous a entretenu longuement de cette affaire, dans l'une de ces conférences publiques du jeudi qui font l'attrait du Jardin Colonial de Nogent-sur-Marne : Tout irait bien si l'on dispo- sait des quantités voulues de feuilles. Nous nous proposons de reproduire, un jour prochain, le chapitre en question ; JVl. Ledeboer voudra alors peut-être, le compléter avec l'autorité toute particulière qui lui revient dans la circonstance. La note que l'on va lire prouve que le souci de son usine de gutta-percha ne l'empêche pas de suivre attentivement les autres intérêts agricoles et industriels du pays. Parmi ceux-ci, la culture du caoutchouc est en passe de prendre la première place; l'excellent (i) V. notre article sur cette question, dans le n» 6 du « J. d'A. T. » — N. DE LA R. « Agricultural Bulletin « de Singapore ne s'oc- cupe, pour ainsi dire, plus d'autre chose. Nous avons donné, pour notre part, dans de précédents n"^ du « J. d'A. T. », de nombreux détails sur l'Hevea et les autres caoutchoutiers dans la Pres- qu'île de Malacca, d'après Curtis et Schlechter; nous y renvoyons les lecteurs que l'article de M. Ledeboer inciterait à rechercher une docu- mentation complète ; ils y trouveront, entre autres, des indications sur les cultures intercalaires des- tinées à compenser, dans la mesure du possible, les frais d'entretien des Heveas jusqu'à leur ma- turité économique. — N. de la R. L'arbre à caoutchouc du Brésil [Hevea hrasiliensis^ produisant le caoutchouc de première qualité, le Para-rubber) a été introduit à Ceylan et à Singapore en 1876. Les arbres provenaient d'un envoi de 70.000 graines, récoltées dans les siringals de Rio- Sapajos, expédiées au Jardin Botanique de Kew (près Londres) et de là à Ceylan et en Malaisie. Environ 2.000 arbustes ont pu être plantés à Ceylan et plusieurs centaines à Singapore et à Penang. Ces graines avaient N«» 25 — Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 199 été récoltées sur les plateaux entre les riviè- res Tapajos et Madeira, à la latitude sud de 3". Les Heveas y atteignent une circonfé- rence de 10 à i2 pieds. Contrairement à ce que l'on a souvent prétendu, ces arbres y poussent dans des terrains plutôt secs. Les Heveas plantés en Malaisie y prospè- rent d'une manière extraordinaire ; au bout de 4 ans ils ont une circonférence de 2 1/2 pieds ; dans telle plantation que je connais, faite dansun terrain sablonneux, la moyenne est de 2 pieds. Au bout de 10 ans, les arbres atteignent une hauteur de 65 à yS pieds, avec une circonférence de4 '/g à 5 V2 pieds. Il est curieux de constater qu'au début, ces arbres ont attiré très peu l'attention des plan- teurs, soit qu'à l'époque la culture du café donnait des bénéfices considérables, soit qu'on croyait que les arbres ne produiraient que peu de latex. Il paraît que pour soigner les arbres on avait fait venir des Dajaks, qui ont l'habitude de récolter la gutta-per- cha dans les forêts de Bornéo. Ces Dajaks ayant traité les Heveas, qu'ils ne connais- saient pas, comme ils traitent les arbres à gutta, ont prétendu que dans les Heveas il n'y avait pas de lait. On sait, en effet, que si l'on incise un Hevea pour la première fois, on n'obtient souvent que très peu de latex; ordinairementce n'estqu'après des incisions répétées plusieurs jours de suite que le latex commence à bien couler (i). Il se peut aussi que la culture des autres arbres à caout- chouc, comme le Ficus elastica (qui est indi- Une visite au Jardin Botanique de Singa- pore donne de suite l'impression que les Heveas y prospèrent d'une manière remar- quable : On y trouve quelques arbres isolés, puis une petite plantation d'environ 1.400 Heveas, plantés malheureusement trop près les uns des autres, puisque toute la planta- tion n'occupe pas beaucoup plus d'un hec- tare et demi. La question qui occupe le plus le plan- teur c'est de savoir combien les arbres peu- vent produire de caoutchouc par an et quelle est la valeur de ce caoutchouc. On possède à cet égard des données positives par un récent rapport de Mr. Stanley Arden, « Su- perintendant des Cultures d'essai des Etats Fédérés Malais », adressé le 27 septembre 1902, au Résident Général de ces Etats. A Singapore, les expériences conduites au Jardin Botanique sous la direction de M. H. N. RiDLEY, directeur de ce Jardin et par M. A. D. Machado, son assistant, sont publi- ques et tous les visiteurs ont pu y voir re- cueillir le caoutchouc à l'état de latex, et la coagulation de ce latex à l'aide d'un peu d'a- cide acétique (i). Les galettes ainsi obtenues sont comprimées sous une presse, pour extrairereau,et ultérieurement fumées, pour assurer leur conservation. La coagulation exige à peu près une heure. L'addition de l'acide acétiquen'estpas indis- pensable, mais alors la coagulation se fait plus lentement. Au lieu de faire des incisions en forme gène de la Malaisie et dont la plus ancienne d'arête de poisson, ou même en forme de plantation remonte à i856) ou le Manihot Gla-{iovii du Ceara, etc., n'ayant pas donné de bons résultats (2), on n'a pas attaché une importance suffisante à la culture des He- veas. Devant les résultats positifs obtenus, cette indifférence a changé: plus de i.5oo.ooo V. on s'est arrêté à de simples incisions en biais à l'aide d'un ciseau de menuisier, et on recueille le latex dans de petits godets en fer blanc qu'on fixe au-dessous de l'incision par une petite entaille dans l'écorce de l'ar- bre, évitant ainsi l'usage de clous ou de fils de fer : de cette façon tout le latex coule dans Heveas ont été plantés dans la Péninsule le godet sans produire des quantités appré- Malaise, occupantune superficie totale d'en- ciables de déchets (2). viron 5.000 hectares. (i) Le phénomène de 1' a accoutumance » a été fréquemment exposé dans les n°' précédents du « J. d'A. T. « — N. D. L. R. (2) Plusieurs Ficus elastica ont donné, depuis, d'excellents résultats, dans cette même région de Malacca. — N. d. l. R. (i) M. BoNNECHAux, dc passage à Singapore, vient de prouver à la direction du Jardin Botanique la supé- riorité du procédé de saignée brésilien, au moyen de la hachette (v. « Agricultural Bulletin of the Straits-Settlements »). — N. d. l. R. (2) C'est l'agent préconisé par Parkin (v. Warburg, Annotations de Vilbouchevitch). — N. d. l. R. 200 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 25 — Jujllet 1903 - Voici, d'après M. Arden, la production moyenne des Heveas plantés en Malaisie, évaluée en livres anglaises de 450 grammes: A 5 ans, \/i livre; à 6 ans, ^j^', à 7 ans, ^/g; à 8 ans, i Ib. à 9 ans, i ^l^', à 10 ans, 2 Ibs. à 1 1 ou I 2 ans, 2 Vo- Un arbre exceptionnel, de 1 1 ans, a même fourni 5 livres 6 onces (près de 2 k. 5oogr.) de caoutchouc sec (i). Quant à la valeur de ce caoutchouc, M. Arden ayant demandé une évaluation offi- cielle et ayant envoyé des échantillons à cet effet, il lui a été répondu que ces échantillons avaient été évalués par MM. Hecht, Levis & Kahn, 36 Fenchurch Street, London E. C. (2) (i) La définition « sec » manque de précision; il serait utile d'indiquer chaque fois la teneur en eau, en chiffres précis (v. Cibot). — N. d. l. R. (2) La maison anglaise de nos collaborateurs, MM. Hecht frères & Cie. — N. d. l. R. au 19 décembre 1902, date où la valeur du « Prima Para Rubber » était de 3 sh. 6 d. par livre, au prix de 4 sh. 4 d. pour le caout- chouc coagulé sans l'intervention d'aucun acide ; ce qui fait i i fr. 00 le kilogr. Nous avons vu nous même un lot de caoutchouc pour lequel on a payé à L;ondres 4 sh. 2 d. par livre ; ce n'était pas une estimation, mais une vente réelle. M. Ardev évalue à So.oo'o fr. les frais d'é- tablissement en Malaisied'une plantation de 5o.ooo Heveas occupant une superficie de 200 hectares, terrain et tout compris. Il compte une dépense additionnelle de 80.000 francs pour entretien de la plantation jusqu'à la tin de la 5*" année, époque à laquelle elle commence à rapporter du caoutchouc. P. H. Ledeboer. Singapore, 10 mai 1903. Une nouvelle importation du Tonkin : La fleur de Thé Par M. H. Neuville Les personnes qui sont au courant des coû- tâmes indo-chinoises, savent que les Anna- mites emploient couramment la fleur de thé, au même titre que la feuille. Ils en préparent une infusion très douce, d'un arôme agréa- ble, bien qu'assez peu développé, et qui est surtout remarquable par l'absence des pro- priétés agitantes qui restreignent parfois l'emploi de l'infusion de feuilles de thé. Les visiteurs de l'Exposition de 1900 se souviennent, du reste, que cette infusion de fleurs de thé était préparée et servie à la mode indigène par les Annamites du village indo-chinois, et beaucoup d'entre eux ont pu constater ainsi, sans quitter la Métropole, les qualités spéciales de cette infusion. Tout dernièrement enfin, M. Bois, de re- tour d'Indo-Chine, signalait à ses auditeurs du Muséum l'importance que pouvait avoir le commerce de ces fleurs de thé. Ce n'a donc pas été sans un vif intérêt que nous avons vu s'établir à Paris, dès le début de la présente année, la consommation de l'infusion de fleurs de thé. Celles-ci ne sont actuellement vendues, dans cette ville, que par une seule maison, à laquelles sont en- voyées par un colon Tonkinois, qui les re- cueille dans sa propre plantation et aussi dans d'autres régions de la colonie réputées pour la finesse de ce produit. Il y a tout lieu d'espérer que son emploi en France se gé- néralisera, surtout chez les nombreuses per- sonnes qu'une sensibilité particulière du sys- tème nerveux et, par contre-coup, du sys- tème circulatoire, obligent à s'abstenir de rinfusionordinaire préparée avec lesfeuilles. Nous savons, en effet, depuis les belles re- cherches de van Romburgh et Lohmann (3) que la fleur de thé ne renferme qu'une très faible proportion de théine, qui, pratique- ment, peut être considérée comme négligea- ble ; les graines n'en renfermeraient même pas du tout. Or, il n'y a pas de doute que ce soit cetalcaloïde, plus que l'huile essentielle, (3) V. à ce sujet petite note du n" 23 du « J. d'A. T. », p. i59: Les recherches hollandaises sur la culture et la fabrication du thé. — N. d. l. R. N° 25— Juillet iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 201 qui donne au thé les propriétés excitantes que certains consommateurs doivent éviter. Les fleurs vendues à Paris sont de deux qualités: l'une dite verte, l'autre dite noire; leur prix diffère de o fr. 5o par livre, mais il paraît fort difficilede trouver entre ces deux qualités, quelque différence notable; ce sont des fleurs cueillies quelques Jours (2 ou 3, peut-être) avant leur épanouissement. Les enveloppes florales leur forment une sorte de coque assez dure ; en brisant celle-ci on voit à l'intérieur une masse pulvérulente brun foncé, formée par les étamines dessé- chées. Selon toute apparence, ces fleurs ne subissent qu'une préparation rudimentaire, ne devant même consister qu'en une simple dessiccation. Leur infusion est très douce, trop douce peut-être pour certains consom- mateurs ; nous pensons qu'une préparation rationnelle pourrait vraisemblablement en renforcer l'arôme. La manière de préparer l'infusion est ici un peu spéciale. On recommande de mettre les fleurs à l'eau troide dans la quantité d'eau mesurée pour le nombre de tasses à obtenir, de faire bouillir le tout en laissant l'ébuUi- tion se prolonger pendant 10 bonnes minu- tes, puis de verser dans la théière. Une cuillère à café suffit pour une tasse. Pour être bonne, l'infusion doit être d'une couleur brun foncé ; mais assez souvent, même en suivant les instructions ci-dessus, cette couleur reste plus claire ; remarquons que, dans une même qualité, toutes lesfleurs ne paraissent pas être au même point de ma- turité et de dessiccation. Ces différences doi- vent assurément retentir sur l'infusion. Noussommes heureux de pouvoir signaler cette nouvelle importation de nos posses- sions d'Indo-Chine. Une fois de plus, nous voyons que l'expérience des Orientaux a de- vancé les recherches occidentales. Les pré- cieuses propriétés qu'ils reconnaissent aux diverses parties de l'arbre à thé, sont confir- mées par les découvertes récentes, et celles de la fleur sont appelées à nous rendre des services dignes d'être signalés, et d'être largement mis à profit. H. Neuville. La destruction des termitières par le gaz sulfureux D'après M. le D"" Loir. Nous avons indiqué, dans de précédents n°» du « J. d'A. T. » (n"^ i, n° 23), des moyens de protéger certaines plantes (cannes, arbres) contre les termites. Nous avons été bien aise de rencon- trer auxComptes-Rendus dei'Académiedes Scien- ces (n°2i, du 25 mai igo3), la communication suivante, concernant la destruction même de ces terribles insectes ; elle émane de M. le D"" Lom, le bien connu bactériologiste, professeurd'hygiène à l'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale de No- gent-sur-Marne. Les deux clichés proviennent d'un travail publié dans 1' « Agric. prat. des Pays chauds », organe de cette Ecole. Dans celui qui représente la termitière devant la cheminée, on reconnaîtra, à droite, la figure sympathique du docteur. — N. u. l. R. « Pendant ma mission à Bulawayo, où j'ins- tallais un Institut Pasteur, le gouvernement de la Rhodésie m'a demandé d'étudier les moyens de destruction des termites. « Les termitières ont 4 mètres à 5 mètres de haut. Ces monticules sont creusés d'une grande galerie qui se continue sous la terre par une série de tunnels plus petits, mais qui ont souvent plusieurs décimètres de dia- mètre, et descendent à plus de i mètre de profondeur jusqu'à la cellule de la reine chargée de pondre les œufs. Les armées de termites sortent de ces nids pour opérer leur œuvre de destruction. On compte qu'il faut planter cinquante arbres, dans le parc de Bulawayo, pour en avoir un. En quelques heures, on voit disparaître la chair des ca- davres des animaux abandonnés sur le sol. Les livres, les papiers, les habits, les souliers sont dévorés, le bois des charpentes est rongé, si bien que la solidité des habitations est compromise ; à Bulawayo, les dégâts sont estimés à plus de 250.000 fr. par an. On 20' JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 — Juillet 1903 paye une pri- me de 5 fr. par reine détruite. II n'y a qu'une reine par ter- mitière;lapul- lullation est donc retardée; mais la reine est bientôt remplacée. « On s'est servi de la dy- namite, du sul- fure de carbo- ne. Aprèsavoir examinéla dis- position inté- rieure des ter- mitières, j'ai eu l'idée de faire circuler dans ces gale- ries le gaz sul- fureux, dont on se sert au- jourd'huipour détruire les rats et la vermine à bord des bateaux. « Ce gaz sulfu- reux sortant de l'appareil Clayton, a ses propriétés exaltées. La tem- pérature monte a plus de 800° dans l'appareil, les va- peurs sulfureuses sont oxygénées, il se forme de l'anhy- dride sulfurique et peut-êtrebienaussi des corps plus oxy- génés de la même série; l'action de ces composés est plus toxique que celle del'acide sul- fureux ordinaire. FiG. 14. — Vue extérieure d'un appareil Cia) ton. FiG. i5. — Termitière sortant d'une cheminée. A été construite en 8 jours. « Le gouver- nement de la Rhodésie, sur ma demande, à fait venir un appareil Clay- ton. On place un des tuyaux dans l'ouver- ture de la ter- mitière. Ce tuyau, par le ventilateur, lance le gaz sulfureux ; on pratique un trou à quel- ques mètres plus loin, afin de placer lese- cond tuyau d'aspiration dans les pro- longements de la termitière. L'air des gale- ries est aspiré, il passe dans le tour où brûle le soufre, se charge des vapeurs asphy- xiantes et est lancé dans la termitière qui, en moins d'une heure, est inondée de gaz. « Les expériences sont, en ce mo- ment, continuées par mon prépara- teur M. A. Pease; elles donnent de très bonsrésultats. Une des premières a été faite dans la maison où, dès mon arrivée, J'ai installé l'Institut Pasteur : l'un des tuyaux a été mis N° 25— Juillet igoB JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2o3 sous le plancherde la vérandah, l'autre dans « D'autres expériences ont été faites, dans une des pièces de la maison. Après l'opéra- d'autres maisons et dans le parc en plein air. don, en soulevant le plancher, on trouva un Les fourmilières se remplissent facilement large tunnel en terre, où les termites empor- de gaz, qui tue tous les insectes, les œufs et talent leur butin ; là se trouvait la colonie, les larves. C'est un procédé peu coûteux, qui tout y étaitmort. pourrarendredesservicesdansnoscolonies.» La sélection chimique de la Canne à Java Résultats des recherches de M. Kobus. J. D. Kobus : Die chemische Selektion des Zuckej'rohj'S. Extrait des «Annales du Jar- din botanique de Buitenzorg », 2^ série, vol. III. In 8°. 66 pp., 16 diagrammes. Li- brairie E. J. Brill, à Leide. 1901. Ce livre, que nous avons eu le plaisir de recevoir de la main même de l'auteur, lors de son passage à Paris au printemps de cette année, mérite plus qu'une courtenotice bibliographique. On sait le merveilleux essor de la culture •de la betterave à sucre dans la zone tempé- rée, par suite de l'application de la méthode de sélection chimique. Il était naturel de ■chercher dans la même voie l'amélioration de la canne. Nous avons exposé, dans notre n° I (juillet 1901), les conditions générales de la lutte économique qui se poursuit entre les deux plantes à sucre. Nous y avons expli- qué pourquoi, à notre avis, la victoire devait un jour rester à la plante tropicale, pourvu qu'on sache la faire profiter, au même titre que sa rivale, des ressources de la science agronomique et des derniers perfectionne- ments de la chimie industrielle. En fait, on n'en est pas encore là. Certains agronomes, se basant sur des considérations biologiques, ont nié que la méthode de sélection qui a créé les races modernes de betteraves, puisse s'appliquer utilement à la canne ; ainsi, M. P. Boname. l'éminent savant qui dirige la station agro- nomique de l'île Maurice. M. Kobus, direc- teur de la station de Pasoeroean, Java-Est, a prouvé le contraire par des faits. Voici en quels termes ses résultats sont appréciés dans le « Tropenpflanzer » de Berlin, par M. W. Busse, un naturaliste dont les tra- vaux et les voyages ont été l'objet de plu- sieurs notes dans des numéros précédents de notre Journal : « Depuis une série d'années on travaille à Java à l'amélioration de la canne sous le rapport de la richesse saccharine, tant par la sélection sexuelle que par la sélection asexuée. « La sélection sexuelle a débuté par la recherche de variétés nouvelles résistant à la terrible maladie du sereh ; mais bientôt on commença à éliminer aussi les plantes pau- vres en sucre. Une collection magnifique de 5oo variétés de cannes, de toutes origines et de tous pays, fut réunie à cet effet à Java. Après les premiers essais, on n'en retenait que 12, pour les expériences en grand; en effet, la plupart des autres avaient succombé à la maladie, et le restant était trop pauvre en sucre. « Malgré les bons soins, les variétés ré- fractaires au sereh ne donnèrent pas, d'une manière générale, en grande culture, de ré- coltes satisfaisantes. Elles fournissaient beaucoup moins de sucre à l'hectare que la canne Cheribon, cultivée à Java jusque-là, à peu près à l'exclusion de toute autre. Et les planteurs préféraient, en fin décompte, faire venir tous les ans à grands frais des plants Cheribon indemnes, élevés dans la mon- tagne, plutôt que de s'engager dans la cul- ture des variétés réfractaires au sereh. « C'est dans ces conditions que M. Kobus entreprit la sélection asexuelle, sur analyse chimique, espérant rehausser par cette mé- thode la richesse saccharine des variétés réfractaires. « Le volume expose les résultats, absolu- 204 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 —Juillet 1903 ment remarquables, de quatre années de travail ; travail dont on jugera l'envergure, quand on songera qu'il a nécessité de 3o.ooo à 40.000 analyses chimiques. Les conclusions de M. Kobus intéressent le monde tropical tout entier. Les voici résu- mées aussi brièvement que possible : « Il a été constaté, en premier lieu, que les tiges d'une souche peuvent différer considérablement entre elles, au point de vue de la richesse saccharine, même lors- qu'elles sont d'âge identique; d'où il résulte que la sélection ne saurait être basée sur l'analyse d'une canne isolée, mais qu'elle travail dans une seule direction ; il faut ab- solument qu'il ait en vue, tout le temps, et la richesse et le poids ; car bien que les cannes lourdes soient en général plus riches, on ne réussit point à rehausser la richesse d'une race en basant sa sélection sur le seul choix des boutures lourdes ; d'autant plus que « les « cannes lourdes et pauvres paraissent exer- « cer sur la descendance, au point de vue de « la richesse saccharine, une influence bien « plus néfaste que les cannes pauvres et « légères; en effet, la pauvreté de ces der- « nières n'est souvent qu'accidentelle. » « Le travail de sélection se trouve accéléré suppose l'examen de l'ensemble des cannes par cette constatation, que les différences ca- de chaque souche. « Il importe aussi de prendre, comme point de départ du travail de sélection, des souches dont les différentes tiges soient d'une richesse aussi uniforme que possible. « Il se trouve d'ailleurs que la richesse sac- charine varie plus ou moins d'un individu à l'autre, selon la race étudiée : Les variations sont les plus fortes dans les races à grosses cannes, qui sont en cultures depuis de longues années; elles sont beaucoup plus limitées chez les races nouvelles, obtenues de graines depuis peu. M. KoBus a mis en évidence ce fait extrê- mementimportant pour la pratique, à savoir, que les cannes les plus lourdes sont aussi celles dont la richesse centésimale en sucre est la plus grande; en second lieu, que les cannes lourdes produisent une descendance également à cannes lourdes. Chez toutes les variétés de cannes, les individus à haute ri- chesse saccharine étaient plus lourds que les individus pauvres. De là une méthode de sélection simplifiée, par la détermination du poids absolu des plants et de leur richesse saccharine; la seconde opération ne saurait être remplacée, malheureusement, par la dé- termination de la densité du jus. « La descendance des cannes riches étant ractéristiques dans la richesse saccharine se manifestent dès Tàge de 5 ou 6 mois. « D'autre part, l'entreprise tout entière risque de se trouver complètement faussée, si on n'a pas apporté le soin nécessaire au choix des terrains; car des différences insi- gnifiantes dans la composition du sol, suf- fisent pour amener des différences notables dans la richesse des cannes. On réduira les risques de ce fait en réduisant la superficie des parcelles. « Chose curieuse et inattendue, la richesse saccharine favorise la résistance contre le sereh : la descendance des cannes riches offre une immunité bien plus grande, à l'égard de cette terrible maladie, que celle des cannes pauvres. Cette conclusion a été confirmée, au cours de la 3*^ année d'étude, par plus de 12.000 observations individuelles. « La méthode de sélection élaborée par M. KoRus et dont nous venons d'exposer les grandes lignes, est tellement simple, que les boutures sélectionnées reviennent à peine à 5 % plus cher que celles qu'on se procure ordinairement dans le commerce. Cette dif- férence est minime, et ne saurait entrer en compte, eu égard aux bénéfices de la sélec- tion. » Nous pouvons ajouter à ce lumineux à la fois riche en sucre et lourde, on se trouve exposé de M. Busse, que la méthode éla- armé de deux facteurs concomittants, et qui tous les deux tendent à augmenter le rende- ment en sucre à l'hectare. « De toutes façons, il est interdit au sélec- tionneur de s'abandonner à poursuivre son borée à la station de Pasoeroean a reçu le meilleur accueil de la part des praticiens : nous tenons de M. Kobus qu'un de ses assis- tants a été embauché par certaine grande sucrerie dei'île, pour organiser et diriger la N° 25 —Juillet iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 205 plantation de la superficie totale de l'entre- prise en question, selon les procédés de Pasoeroean. Nous nous en voudrions de terminer ce trop rapide exposé sans rappeler queles suc- cès de la sucrerie à Java (comparez « J. d'A. T. » n" 19, Les ?'endements de la canne à sucre à Java et aux iles Hawaï) ne sont pas seulement dûs aux talents et à l'énergie du brillant état-major de savants qui travaillent dans cet île, mais encore, et essentiellement, à l'intelligente générosité des planteurs qui soutiennent ces mêmes savants, leurs labo- ratoires et leurs journaux. Nous nous pro- posons de donner un jour le détail des dé- penses qu'ils s'imposent de ce fait; nous voyons d'ici la stupéfaction de nos lecteurs lorsqu'ils apprendront de quelles sommes énormes il s'agit. Nous présenterons aussi, dès que nous disposerons de quelquesloisirs, l'état d'avan- cement des travaux de sélection de la canne poursuivis, par des moyens différents, à Maurice, en Louisiane, aux Hawaï et, tout particulièrement, dans les Antilles britan- niques (Barbados, Trinidad) et à Demerara. Résultats de sa culture dans les différentes colonies. — Incertitude persistante. — Les expériences de sélection de M. Proudlock. Nos lecteurs savent combien il est encore difficile de se faire une idée de la valeur éco- nomique du caoutchoutier de Céara ou Maniçoba, Af^7r//20? G/a;[^/oy//; nous en avons parlé longuement dans l'édition française des Plantes à caoutchouc de Warburg; nous y sommes revenus à bien des reprises dans ce Journal (i). Dans la plupart des colonies françaises, l'engouement irraisonné, dùà la belle végéta- tion de l'arbre et à la conservation facile des graines, a fait place au plus parfait découra- gement, après constatation du taux infime du rendement. Nous en sommes toujours à nous deman- der comment les choses se passent dans la patrie du maniçoba, au Céara (Brésil); mais il est si difficile de se procurer des renseigne- ments sérieux sur ce pays ! Nous avons vu encore, tout récemment, le Céara recommandé aux Sociétés belges, pour leurs plantations au Congo ; mais il ne s'agit là que de s'acquitter, avec le moins de débours possible, d'une obligation imposée (i) » J. d'A. T. » igoi,Y>- 95 (Est Africain Alle- mand), p. i5() (Birmanie), p. 160 (Queensland), p. 191 (Sénégal); igos p. 7 (Mozambique) p. 41, (Birmanie), p. i58 (Mozambique), p. 209 (Sumatra), p. 24g (Abyssinie), p. 341 (Mozambique); igo3, p. 6 (Abyssinie). — Voyez aussi igoi, p. 94 et 1902, p. 125. par l'État. C'est comme les cultures faites un peupartoutau Brésil, dans le but de toucher des primes offertes par les divers gouverne- ments locaux de la Fédération. On aban- donne la plantation dès que l'inspecteur de l'Etat s'est déclaré satisfait et dès que la pri- me a été versée. Une société d'origine Nord-américaine a entrepris la culture du maniçoba dans une région relativement sèche du Nicaragua ; le fait est à noter, vu que, jusqu'ici, on n'avait planté que du Castilloa, en Amérique Cen- trale; mais il ne contient aucune indication ferme d'utilité générale. Nous attachons beaucoup plus d'impor- tance à l'initiative de M. Proldlock, le très actif directeur du Jardin botanique d'Oota- camund, dans le Sud de l'Inde-Britannique, qui s'est attaché k sélectionner le Céara, en instituant une enquête permanente dans toute sa région : Dès qu'on lui signale, dans quelque jardin de sa région, un Céara excep- tionnel, riche en latex, il s'en procure des graines et des boutures, et il le multiplie. Il a établi ainsi trois plantations d'essai avec des matériaux d'origine parfaitement connue; il a même déjà, dans son dernier rapport annuel, publié quelques résultats de saignée de ses arbres (2"^ génération) ; malheureuse- ment, nous n'avons pas compris grand chose 206 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 — Juillet 190? aux tableaux du Rapport, rédigés dans ce style sommaire dont les Anglais sont coutu- miers et qui est intelligible pour les seuls initiés, tels les voisins, au courant des me- nues péripéties de Taffaire. Cependant, M. Proudlock, dont le zèle d'expérimenta- teur nous inspire la plus vive admiration, voudra peut-être, un jour, nous exposer son entreprise d'une façon méthodique, comme il convient de le faire pour un public étranger non averti. Nous lui en serions profondé- ment reconnaissant. Dans l'année 1901 du « J. d'A. T. ». p. 95, nous avons donné quelques détails sur la station gouvernementale de Liwale, dans l'Est Africain Allemand, dont le Céara cons- tituait, dès cette époque, une spécialité (on devait en planter jusqu'à concurrence de 3oo hectares) sans qu'on ait pu encore se prononcer sur le rendement. Dernièrement, la presse spéciale publiait les résultats d'une vaste expérience de saignée de Céaras, faite dans une propriété privée de cette même colonie, notamment à Lewa, plantation de la « Deutsch-Ostafrikanische Plantagenge- sellschaft « : Le nombre total de caoutchoutiers de Céara y atteint 25o.ooo. Quatre mille de ces arbres âgés de 5 ans, ayant été soumis à la saignée, il en fut tiré une moyenne de ^/,, li- vre de latex par arbre ; la coagulation fit perdre environ 3o % de ce poids, et le ren- dement global en caoutchouc fût de 700 li- vres, pour les 4.000 arbres (i). Ce compte- rendu a le défaut, comme la généralité des documentsde cetordre, de ne pas spécifier le degré de siccité du caoutchouc pesé. En outre, il aurait été utile de donner quelques renseignements sur les conditions d'exécution delà saignée. (i) Au moment de rédiger cette note, nous ne re- trouvons pas le document original allemand, et c'est dans une revue de langue anglaise que nous puisons ces chiffres; nous ne saurions dire s'il s'agit de livres anglaises ou de demi-kilos. La différence n'est pas assez grande pour modifier l'impression générale bui se dégage de l'expérience. — N. d. l. R. Le café au Tonkin Réponses de MM. L. Gilbert, P. L. Lafeuille et Ch. Remery au « Journal d'Agriculture Tropicale». Le dossier Le café au Tonkin (Opinions de MM. L. Gilbert, P. L. Lafeuille, L. Roux, etc.) publié dans notre n" 19, a amené un échange de vues des plus intéres- sants, dans la presse locale de l'Indo-Chine; nous nous félicitons d'avoir provoqué cette polémique où chacun des adversaires cite des faits précis et des arguments basés sur des observations nombreuses et person- nelles. M. Lafeuille, de Phu-Nho-Quan, défend son opinion première, optimiste, dans le Bulletin de mars 1903 du « Syndicat des Planteurs du Tonkin et de l'Annam » dont il est Président. M. L. Gilbert, de Ba-Trieu, dans r « Indo-Chinois )* du 25 avril 1903, M. Ch. Remery, de Tuyen Quang, dans la « Revue Indo-Chinoise » du 4 mai 1903, cherche à prouver au contraire, que le café réussit au Tonkin seulement dans des sites et condi- tions exceptionnels. C'est, nous le répétons, avec une vive satisfaction que nous repro- duisons ci-après les principaux arguments mis en avant par ces trois colons. * * * M. Lafeuille cite un certain nombre de plantations réussies: de MM. Guillaume et Borel dans la Plaine aux Sangliers, de M. Ernest Borel à Cocinghia, de M M. Roux et ScHALLER, de M. Moutte à Chi-Né, de la Société agricole de Yen-Lay (MM. Bernard et Chauveau, directeurs); il ajoute qu'il pourrait en nommer encore bien d'autres. « Dans notre région seule », dit-il, « nous avons eu pour la campagne 1902-1903 une récolte de café d'environ 100.000 kilogr. La plupart de nos plantations sont jeunes et pas encore en plein rapport. La .Société agri- cole de Yen-Lay compte pour cette année sur un rendement de 5o.ooo kilog. » N" 25 — Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 207 Les échecs qu'on a eu à enregistrer ail- leurs, seraient dus à diverses circonstances locales et particulières : « Beaucoup d'entre nous ont planté du café, les uns dans des terrains trop sablon- neux, les autres dans des terrains pas assez profonds ou pas assez perméables, d'autres enfin ont voulu faire trop grand, et leurs moyens restreints ne leur ont pas permis d'entretenir convenablement leurs planta- tions. » « De là des insuccès, de là le discrédit Jeté sur la culture du café dans notre colonie. » Et, plus loin : « Certes nous ne voulons pas comparer ici la culture du café avec celle du thé. Nous savons tous, en effet, que le thé est acclimaté dans le pays depuis fort longtemps, que les Annamites le cultivent depuis un temps im- mémorial et que cet arbuste est moins exi- geant que le caféier, mais nous tenons à dire encore une fois en terminant que si la cul- ture du caféier n'a pas donné les mêmes ré- sultats probants que celle du thé, c'est sur- tout parce que beaucoup de plantations de café ont été faites dans de mauvaises condi- tions de terrains et souvent aussi pas assez bien entretenues. » * M. Gilbert commence par faire remarquer que, de l'avis même de M . Lafeuille, toutes les régions du Tonkin n'ont pas un climat favorable au caféier. Seulement, M. La- feuille estime que les climats défavorables y sont l'exception ; M. Gilbert, au contraire, pense plutôt qu'ils y sont la règle et s'efforce de le démontrer par une laborieuse compa- raison de la climatologie du Tonkin avec celle de Manille (Philippines) et de Campi- nas (Brésil). L'un et l'autre tombent d'accord, d'ail- leurs, pour reconnaître le caractère très favo- rable du climat de Phu-Nho-Quan, région ouest établi M. Lafeuille. Cependant, dans cette région même, M. Gilbert conteste que l'état des plantations Guillaume frères et BoREL puisse être considéré comme satisfai- sant. Il cite de nombreuses plantations aban- données dans la région de Hung-Hoa où il est établi lui même : celles de MM. Dl»- cHEMiN à Phu Doan, Barbotin à Don Vang, MoRicE, Bigot, Verdier, Cavelty aux envi- rons de Hung-Hoa, celle du Dé kieu à Cat Tru et enfin la sienne à Ba T xieu. Plus haut sur la Rivière Noire, à Ch >-Bo, celle de M. Legrand. Il attribue l'insuccèsau clim ntrop humide et à la température trop inconstante. * * M. Remery, dont les premières petites plantations de café remontent à 188g et qui a possédé 12.000 caféiers dès 1898, a vu ses arbres s'abattre par terre en 1897, à la suite d'un orage, minés par les borers. Il en incri- mine deux : « Une larve rouge qui suit le canal médul- laire, et la jaune qui sillonne l'aubier. Toutes deux scient le café de la même façon. Leur développement s'accomplit de haut en bas; aussi, une fois dans les racines, les larves sont énormes. L'insecte parfait de la pre- mière est une mouche, corsetée d'or ;rinsecte de la seconde est un coléoptère (charançon) corset vert pointillé de noir. » M. Remery craint que toutes les planta- tions n'y passent, les unes après les autres. « J'ai visité, dit-il, l'année dernière les plantations de Keso et de Chiné. Celles delà « Cressonnière» créées en 1892? Perdues complètement ! Celles des « 99 collines » créées une ou deux années plus tard... per- dues encore ! « J'ai eu un cri d'enthousiasme... vite éteint dans la plaine aux « Sangliers ». Quel- ques sujets étaient déjà atteints, il doit y en avoir le double cette année. Je donne encore quatre années de vie à cette plantation, très Jeune d'ailleurs, car sa situation est excep- tionnelle; dans le fond d'un cirque boisé, formé par des montagnes calcaires, où se trouve une couche d'humus comme on en voit rarement. «... J'ai vu aussi les plantationsde MM. de S... et B... Egalement Jeunes, elles décèlent déjà la présence du borer qui fera là, vu l'exposition et le sol, de furieuses coupes sombres. « Je n'hésite donc pas à formuler à nou- veau : Les grosses plantations subiront fata- lement des échecs. Trop heureux si les plan- 208 JOURNAL D'AGRICUTURE TROPICALE N» 25 —Juillet 1903 teurs pensent récupérer leur capital initial ne perdant ainsi que leur temps et leurs peines. « Mais il est possible de cultiver au Tonkin le caféier en culture de tour de case : au maximum 10 à 12.000 plants, sous la condi- tion qu'on les surveillera régulièrement, en- tretenant sur la plantation une équipe de coolies dressés à la taille des « gourmands « et à la recherche des larves. C'est que les gourmands déplaçant la sève de son cours premier, toute la partie ainsi privée s'atfai- blissant, devient immédiatement le chantier d'une invasion de borer. Equipe bien habile et intelligente, n'hésitant pas sur le sacrifice à faire quand il s'agit d'un bel arbre, miné à sa base. En manière de conclusion M. Remery dé- conseille les grandes plantations mais préco- nise les petites cultures qui seraient faites parles indigènes, par exemple, au tour de leurs habitations. Telle est aussi, et pour les mêmes raisons, l'opinion formulée récemment par un corres- pondant anonyme de la « Dépêche Colo- niale ». PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht frères & C"'. Para. — Ainsi que nous le faisions pré- voir dans notre dernier article, le marché, sous l'influence des raisons fort naturelles qui régissent en cette saison la marche des importations et la réduction des stocks s'est subitement raffermi. Nous sommes en effet dans la période de l'année où les arrivages de caoutchouc, tant du Brésil que d'Afrique, sont à leur mini- mum ; d'autre part les fabricants européens, depuis 6 mois que les prix sont à un niveau élevé, ont acheté fort modérément. Quant à l'Amérique, elle a essayé depuis plusieurs semaines de cette tactique d'abstention, qui aboutit généralement à une rentrée soudaine des manufactures dans le marché et a pour résultat alors une hausse momentanée mais généralement exagérée. Depuis le commen- cement de juillet, il est parti de Liverpool près de 3oo t. de caoutchouc du Para à des- tination de New-York; si ces expéditions continuent, nous nous trouverons en Europe avec des stocks presque nuls en face d'une consommation démunie. On ne doit donc pas s'étonner que, dans ces circonstances, les cours se soient vivement relevés. Tandis que le Bas-Amazone est montéàfr. 10.60, le Para du Haut-Amazone est tenu maintenant [ i , 1 5. On a même payé jusqu'à 11,35 pour du caoutchouc vieux de trois ans, et qui, même à, ce prix, ne doit pas laisser grand bénéfice aux spéculateurs qui le détenaient depuis l'année 1900. Sortes intermédiaires. — Le Sernamby de Manaos a été payé 8,60 et est tenu main- tenant 8,60; les boules du Pérou viennent de se traiter à 8,35. Les Slabs sont tenus 6,80, avec acheteurs à une fraction au-des- sous. Comparaison des arrivages au Para, depuis 1893. Prévisions pour 1903- 1904. — Nous connaissons maintenant le résultat définitif de la récolte au Para du i*^"" juillet igo2 au 3o juin igo3 ; elle a été exactement de 29.850 tonnes, contre 29.997t. l'année précédente ; c'est-à-dire la même quantité, à un demi pour cent près ; et si l'on tient compte du fait que le Caucho du Pérou a diminué cette année, tandis que le Caout- chouc fin du Para, qui est plus sec, a vu sa production augmenter, on verra qu'en réalité la quantité de caoutchouc exportée du Brésil a été plus forte que pendant la saison 1901- 1902, en dépit de tous les pronostics de diminution établis il y a quelques mois. Nos correspondants du Para nous écrivent NO 25 —Juillet iQ03 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 209 ce qui suit, à propos de la récolte qui vient Livraisons à Liverpool, . » à New-York Arrivages au Para en juin » » depuis le i«'"juillet 1Q02 Expéditions du Para en Europe. >' » à New-York Sortes d'Afrique : de commencer : « Quoiqu'il soit bien hasardeux d'émettre une opinion sur la récolte actuelle on peut logiquement se baser sur l'année qui vient de se terminer, pourémettre unehypo- thèse sur la période prochaine. L'ordre qui semble rétabli dans l'Acre permet de suppo- Stocks à Liverpool , 1 j • 1 u- » à Londres ser que cette année la production n y subira . .t ,, . ^ ^ -^ . » a New-^ork aucune entrave, et devra compenser ce qui n'a pu être fait cette année »... Il est intéressant de relever l'augmentation Arrivages a Liverpool — ,.^ • 1- j 1 • " à Londres.... régulière qui a eu lieu dans les arrivages au , ,, ^, , ° ^ '^ >' a New-York... Para depuis dix années : Livraisons à Liverpool . . . « à Londres . . . . » à New- York . , Années Tonnes Augmentation ou diminution 1893- 1894 19.730 + 3.9 % 1894-1895 19.470 - 1,3 » 1895- 1896 20.981 + 7,8 » 1896- 1897 22.3l5 + 6,4 » 1897- 1898 22.257 — o,o3 » 1898-1899 25.374 + 14 )) 1899-1900 26.693 + 5,2 )i I 900-1 901 27.640 + 3,5 )) I9OI-1902 29.997 + 8,5 » I902-1903 29.850 — 0,5 )) 912 723 635 740 1.780 I .25o 29.870 29.997 940 770 820 570 456 585 224 56o 246 575 926 1.720 449 25l 90 5i 767 6i5 370 3o5 q3 67 75o 600 Stocks de toutes sortes: 4.224 5.520 Les sortes d'Afrique sont rares et bien tenues, aux plus hauts prix de l'année ; on a payé 'S fr. pour Gambie de première qualité et 7,40 pour qualité moyenne ; les Twists restent à 8,80 et les boules rouges du Sou- dan à 9,23. Ilya donc tout lieu de supposer qu'en Anvers. — Le 26 juin on a vendu 390 t. 1903-1904. on dépassera le chiffre de 3o.ooo de toutes les provenances du Haut-Congo tonnes, de même que huit ans auparavant belge, à des prix légèrement au-dessus des on dépassa pour la première fois celui de taxes, l'Amérique a peu acheté; presque tout 20.000 t. qui paraissait alors un maximum. Rien n'empêche de supposer que vers 1910 on atteindra 40.000 t. Les statistiques générales donnent pour les diverses sortes, à fin juin 1903, les chiffres suivants, en tonnes ; a été pris pour la péenne. consommation euro- 1903 1902 Sortes du Para : Stocks à Liverpool » à New-York » au Para En route pour l'Europe » )) pour New-York » « d'Europe à N.-Y. . . Total du stock visible : Arrivages à Liverpool y> à New-York I.60I 2.448 383 392 129 60 58o 525 595 375 10 — 3.298 3.800 868 697 642 640 Le vapeur « Anversville » est arrivé le I I juillet avec 388 t. provenant du Congo belge, et aussi des concessions de l'Alima et de la Haute-Sangha situées sur le territoire français. Le 3i juillet aura lieu une vente compre- nant près de 5oo t., en partie du Congo- F'rançais dont les importations augmentent régulièrement. Hecht frères (S: Cie, 75, rue Saint-Lazare. Paris, 23 juillet 1903. 210 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'^ 25 — Juillet 1903 Va^nille et c<\caiO. Marché de Londres. — Statistique mondiale. Par M. H. Hamel Smith. Un de nos abonnés ayant demandé à M. H. H, Smith de le renseigner sur l'état du marciié de la vanille, notre correspondant de Londres, toujours prêt à obliger les colons, lui répond par la voie du Journal : Vanille. — Le marché est calme; il l'est toujours dans cette saison, qui précède la récolte nouvelle. La prochaine vente pu- blique est fixée au 26 août; impossible de dire en ce moment ce qui va y être offert. J'évalue à i.ooo boîtes le stock resté après la dernière vente de juillet. On attend déjà le produit de la nouvelle récolte des Sey- chelles, qui a été, cette année, très précoce, mais pas très abondante. Pour le moment, la vanille est bon' mar- ché, surtout les belles qualités : les belles gousses longues, au-dessus de 6 pouces, ne réalisent pas les prix auxquels elles auraient droit par comparaison avecceuxdes gousses courtes, brunes, foxées ou fendues, A la dernière vente, le i" juillet, il a été off'ert en tout 455 boîtes, dont 263 ont trouvé preneur. Comme je viens de le dire, les va- nilles au-dessus de 6 pouces étaient difficiles à écouler à bon prix, tandis que les vanilles courtes et communes ont été vendues à prix entiers, quelques lots même avec une avance de I sh. Voici quelques-uns des prix enre- gistrés (shillings et pence, par Ib.) : Provenance et qualité. Longueur (pouces). Prix. Seychelles «fair» à «good» 7 à 8 11/6 «fair» à «good» 6 V2 à 8 9/6 «fair» à «good» 5 Va à 7 7/9 à 8/3 «fair» à «good» 3 à 6 V2 7/6 à 8/6 «good splits»... 4 à 7 V2 5/. à 7/6 « Common » et « foxy » 4/6 à 5/2 Maurice « fine» 939 V2 24/- « fair» À «good» 7 V2 à 8 14/- à 16/6 «fair» à «good» 6 à 6 ^j., 8/6 à 11/- «fair» à «good» 4 à 6 7/9 à 6/8 «good splits ». . 7 à 8 V2 9/- à 11/6 » » 6 à 7 7/6 à 8/3 » » 4 à 6 6/6 à 7/- La vente comprenait aussi quelques lot de Tahiti, Madagascar, Ceylan, mais aucun n'a changé de mains. Les vanilles de Ceylan se présentaient dans de mauvaises conditions : quoique plus longues et de meilleur aspect que d'habi- tude, elles dégageaient une odeur désa- gréable et indéfinissable; je ne comprends pas ce que cela peut être; je me demande si elles n'ont pas été, par hasard, huilées au moyen de quelque huile mal choisie. Au moment de vous expédier cette note je tombe sur une très intéressante statisti- que mondiale de la vanille publiée dans le « Chemist and Druggist » du 2 juillet; elle émane de M. Hermann-Mayer aîné, de Lon- dres : Récoltes de vanille dans les principaux pays producteurs, de iSgg à igo3, en kilogs : 1902/3 Provenances 1899/00 1900/ 1 1901,2 Bourbon Seychelles Comores Maurice . Guadeloupe.. 9G.0OO . . 30.0U0 .. 12.000 .. 4.000 .. 8.000 .. 15.000 .. 1.000 .. ,50.000 .. 75.000 .. 201.000 .. .. 62.000 .. . 11 000 .. . 28 000 . . . 3.000 .. . 2. 500 .. . 15.000 .. . 1.000 .. . 30.000 .. . 89.000 .. . 241. .500 .. .. 110.000 .. 75.000 .. 40.000 .. 2.500 .. 5.000 1.500 Fiji . . 2.000 Mexique. . . . Tahiti . 30.000 . 145.000 Totaux . 411 000 7U.0O0 50.000 45.000 6 000 4.000 2.000 1.500 50.000 125.000 353.600 Dans ce tableau, les chiff"res de 1902-1903 ne sont, bien entendu, que des estimations, des prévisions; car la dernière récolte com- mence à peine à s'annoncer sur les marchés consommateurs. Il en résulte néanmoins que la récolte 1902-1903 va être, très vraisemblablement, inférieure, comme quantité, à la précé- dente. * * * Cacao. — Le marché est terne, sans chan- gement; mais on s'attend à uneamélioration prochaine: 8.000 sacs de cacaos Guayaquil ont été livrés, en effet, dont 6.000 s. à desti- nation d'Amsterdam, et le reste pour la con- N" 25 — Juillet i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 211 sommation locale. La tendance se raffermit i9o3 84.727 sacs aussi sur le marché de Lisbonne dont les '902 G5.409 « iqoi q3.5i4 » offres d'Africains a vil prix avaient contri- ^ 87.076 » bué à déprimer le marché anglais malgré 1899 109.237 » l'insignifiance des stocks, du moins de ceux ^898 '^,^-^94 ■' ° 1897 135.327 )) en première main. jggô 560.014 » 1895 144.304 » En effet, les stocks, bien que notablement ^^ ^^ .^.^^^^^ ^^ ^^^^^ ,^^.^ descendu à supérieurs à ceux de l'année dernière, ne ^^.^So sacs; à la même date de 1902, il avait sont cependant guère lourds, comme on peut ^^^ ^^ -0.324 sacs. s'en assurer par le tableau suivant, arrêté au Harold Hamel Smith. 3o juin (stocks à Londres): Londres, 21 juillet 1903. Le chanvre de Ma^nille et \à situation générale a^ux Philippines D'après M. de Bkrard. Le succès de notre abonné M. Van der Ploeg à Ponowareng, Java (v. « J. d'A. T. », n° i5 et n» 22), a démontré la possibilité de l'exploiiaiion pratique du chanvre de Manille {Musa textilis) en dehors des îles Philippines qui en avaient jus- qu'ici le monopole absolu ; depuis cette consta- tation, il devient particulièrement intéressant, pour les agriculteurs des climats analogues, de suivre de près la marche de la production aux Philippines, car c'est cette production qui règle les prix. L'article intéresse à la fois les personnes qui songeraient à exporter des fibres de bananiers comestibles. Ce problème est à l'étude dans plu- sieurs colonies, et a déjà reçu un commencement de solution, simultanément à Java (v. les n°» in- diqués du « J. d'A. T. ))) et dans l'Inde anglaise (nous publierons prochainement des détails con- cernant ce pays). Or, les fibres des bananiers co- mestibles, plus ou moins bonnes, selon la race ou variété exploitée, se comparent en général aux qualités moyennes et inférieures du chanvre de Manille et auront toujours à compter avec cette concurrence. Enfin, la situation à Manille exerce un contre- coup, inévitable, sur le marché international des fibres d'agaves et similaires : chanvre de Sisal, chanvre de Maurice, aloès de Bombay et d'Al- gérie, Sansevières. etc.. C'est donc à l'intention des producteurs de toutes ces fibres que nous reproduisons ci-après quelques passages de l'éloquent rapport de M. G. DK Berard, consul de France, sur la Situa- tion des lies Philippines à la fin de l'année igo2 (In-80, 27 pp., prix : -20 centimes; publié comme supplément au « Mon. off. du Commerce » du 9 juillet 1903). Rappelons que M. de Berard est très au cou- rant de tout ce qui a trait au chanvre de Manille et a publié, il y a environ deux ans, une mono- graphie de ce produit. Ce qu'il dit des machines sera comparé utilement avec la note très substan- tielle, sur la même question, publiée dans notre n° 14. — N. D. L. R. * * * « L'année 1902 prend fin, et avec elle la quatrième année de domination des Etats- Unis sur les îles Philippines. Quelle est la situation de cetteancienne colonie espagnole, maintenant que dix-huit mois se sont écoulés depuis que le gouvernement fédéral, jugeant la pacification de l'archipel philippin suffi- samment assurée, y a remplacé le gouverne- ment militaire par un gouvernement civil? <( ..J'ai successivementexposé,danslecours des années suivantes, les désillusions qu'ont éprouvées d'abord les Américains venus aux Philippines, après l'occupation par les trou- pes fédérales; puis les capitalistes de l'U- nion, qui avaient eu, un instant, l'idée de jeter sur ces nouvelles possessions améri- caines une partie de leur or pour étendre leur cercle d'action et qui aujourd'hui se refusent à toute tentative. « Personne n'avait compté avec les Philip- 212 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 —Juillet 1903 pins, dont l'esprit insurrectionnel est venu récolter ce produit merveilleux, car il a renverser tous les plans qui avaient été pré- enrichi bien des Philippins, sans grand parés avec tant d'enthousiasme à Manille et effort. C'est là qu'est l'explication du main- au delà du Pacifique. tien de la production d'abaca aux chiffres « L'année 1902 s'achève au milieu de com- élevés qui suivent. Cette production a été, plications. Tout semble arrêté dans ce pays, en piculs (de 63 kg 262) : et l'explication de cet arrêt est facile à trou- 1896... 1.766.000 1899... 985.502 ver. L'insurrection a été réprimée dans toutes 1897... 1.750.866 1900... t.88o.i52 les lies de l'archipel, mais il est resté de 1898... 1.484.408 1901... 1.546. 146 l'armée révolutionnaire des bandes de pil- «... Si les quantités se sont maintenues, la lards, et l'on signale chaque jour leurs hauts qualité a changé au grand détriment des faits sur tous les points des provinces. Les producteurs et des exportateurs. J'ai signalé, habitants tranquilles craignent les attaques à diverses reprises, la préparation défec- de ces débris de l'insurrection et ils s'abs- tueuse de l'abaca par les indigènes, qui né- tiennent de tout effort pour relever l'agricul- gligeaient leurs propres intérêts, en n'appor- ture presque abandonnée dans les provinces, tant aucun soin à la division des fibres ; les depuis quatre ou cinq ans, c'est-à-dire que la préoccupations de toutes sortes qui emplis- culture des champs si fertiles de ces îles est sent le cerveau des Philippins ont encore à peine suffisante pour répondre aux besoins plus nui à une industrie qui a constitué la de la consommation locale... fortune de ces îles. « Les camps de « reconcentracion », orga- « Le jour n'est pas venu où l'abaca sera pré- nisés dans l'Ile de Luçon comme à Cuba, paré au moyen de machines perfectionnées, ont encore contribué à retirer des bras à qui rendront à ce produit de l'industrie phi- l'agriculture. Puis, enfin, l'épidémie violente îippine la renommée qu'il avait acquise sur de choléra, qui sévit dans tout l'archipel les marchés d'Europe et des Etats-Unis. Les depuis le 20 mars dernier, a enlevé 100.000 Américains, si portés à remplacer l'ouvrier individus, principalementdanslapopulation par la machine, n'ont pas donné suite à tous indigène. les projets qu'ils semblaient avoir faits pour « C'est par un prodige d'équilibre que les l'amélioration des procédés de préparation anciennes raisons sociales de cette place, de l'abaca. qu'elles soient philippines, espagnoles ou « ... Lesrelevésstatistiquesn'ontpasencore étrangères, résistent aux conséquences de la été publics pour l'année 1 902 ; je ne puis, en situation défavorable du pays : elles perdent conséquence, établir de comparaisons entre de l'argent, vivent sur leurs anciens béné- les chiffres de cette année et ceux des précé- fices ou végètent. dentés; cependant, il ressort des données « ... L'abaca ou chanvre de Manille est le approximatives que je trouve dans les jour- seul produit des îles Philippines qui n'ait naux de Manille, que le mouvement des pas été gravement frappé par le bouleverse- exportations se modifie de plus en plus en ment des conditions agricoles de cette con- faveur des Etats-Unis. L'accentuation de ce trée ; et cette atténuation relative du dom- changement d'orientation pour l'écoulement mage causé à toutes les branches de l'agri- de certains produitsdes îles Philippines sera culture par les maux qui se sont succédés encore plus marquée, si le Congrès se décide provient, comme je l'ai dit, de la facilité à voter une réduction des droits de douane avec laquelle est cultivée la variété de bana- à l'entrée de ceux-ci aux Etats-Unis. C'est le niers dont on tire ce textile. Les provinces vœu exprimé par les exportateurs de l'archi- où viennent les meilleures qualités d'abaca pel. ont été parcourues et pillées par les bandes « En attendant la modification souhaitée, d'insurgés ; mais les plants continuaient à on peut toujours noter que les expéditions croître de toute part, et les cultivateurs n'a- d'abaca pour les ports de l'Union ont aug- vaient qu'à profiter d'une accalmie pour menié dans des proportions notables depuis N" 25 — Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2l3 quatre ans, tandis que les quantités de ce textile employées en Angleterre présentent un total inférieur à celui des années anté- rieures. Est-ce là le présage d'un change- ment définitif ou l'abondance sur les mar- chés de Londres et de Liverpool des stocks d'abaca réunis dans ces derniers temps n'oc- casionne-t-elle pas un arrêt momentané d'exportation vers ces ports ? De toute ma- nière, les opérations des maisons de com- merce anglaises de Manille, dont la touie- puissance reposait solidement zar la supé- riorité incontestable de leurs approvision- nements, sont évidemment contrariées par l'apparition des maisons américaines qui se sont établies sur cette place et qui détour- nent à leur profit une partie des transactions auxquelles donne lieu l'abaca. « La lutte seraintéressante entre les expor- tateurs anglais et américains; mais les pre- miers conservent des avantages précieux : la connaissance du pays et des représentants fixés dans les provinces, qui les tiennent au cou- rant des affaires à traiter avec les producteurs. « Les quantités d'abaca qu'utilisent les fa- bricants français leur sont, en général, adres- sées de Manille par l'intermédiaire des mai- sons anglaises de cette place, après entente avec les négociants de Liverpool, puisque les achats de ce produit ne peuvent, comme je l'ai souvent dit, être faits d'une façon plus avantageuse. Le commerce français doit, pour ce motif, s'intéresser à l'issue de la lutte engagée, depuis quatre ans, entre les Anglais, etles Américains, dans ces îles, pour l'acca- parement du commerce de l'abaca. « Les industriels français ont besoin de certaines quantités d'abaca, et je reçois assez fréquemment des demandes de ceux d'entre eux qui voudraient s'affranchir de l'obliga- tion de s'adresser à Liverpool ou à Barce- lone, pour obtenir les milliers de piculs d'abaca qu'ils reçoivent de Manille. Ces de- mandes sont toujours ainsi formulées : indi- quer des correspondants sur la place, pour l'achat direct de l'abaca. Et cependant je répète chaque année, que ce système d'a- chats directs est impraticable, attendu que l'exportation de l'abaca est accaparée, à Manille, parles maisons étrangères: et que ces indications ont été données dans des notes spéciales également publiées ». JlCTUflLITÉS Une prétendue cause de stérilité des bananiers. Lettres de M'"''J.d'Argollo Verrao et de M. C. Roux. Mme JuLL\ d'Argollo Verrao adresse de Bahia (Brésil), par la voie du Journal, un renseigne- ment extrêmement intéressant, à notre collabora- teur M. Van der Ploeg : « Ayant lu dans le « Journal d'Agriculture Tropicale », n° 22, que vous désirez savoir pourquoi les bananiers de votre plantation à Java ne fructifient pas, je viens vous faire savoir ce qu'on dit ici dans mon pays, où les bananiers poussent sans aucun soin et donnent des fruits excellents. Il ne faut jamais planter les pousses d'un bananier qui n'a pas encore porté de fruits ; si on les plante, ils demeurent stériles. Est-ce votre cas? » M. le prof. Van Romburgh, que nous citions à ce propos dans notre n° i5 (p. 263), avait déjà émis la même hypothèse, en s'appuyant sur la croyance identique des Javanais. Les stations agronomiques des pays chauds de- vraient bien entreprendre directement l'étude de cette question et fixer définitivement les idées du public; le sujet en vaut la peine, il est même de toute première importance pratique, comme on a pu le voir encore dernièrement par les échecs de M. Van dkr Ploeg, à Java et de M. Baillaud, en Guinée. En attendant que la question soit mise à l'étude par les institutions visées ci-dessus, nous avons essayé une petite enquête par nos propres moyens. 214 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 —Juillet 1903 Avant communiqué une épreuve de la note qui précède, à M. Hollier, le grand négociant en ba- nanes, propriétaire d'importantes bananeries à l'île Madère, nous avons reçu de lui un petit mot où, sans entrer dans les détails, il se pro- nonce, pour sa part, contre l'explication de Mme d'Argollo. En même temps, il nous faisait parvenir cette réplique, très nette, de M. Roux, le jeune colon dont le succès à Konakry a été signalé dans notre n° 24, à l'occasion du con- cours de fruits tropicaux à l'Exposition d'Hor- ticulture de Paris: « M. Hollier m'a parlé de la question que vous lui avez posée au sujet de la repro- duction du bananier par œilletons : « Je puis vous assurer avoir œilletonné sur des souches n'ayant pas encore fructifié, et avoir eu de beaux régimes des rejets ainsi obtenus. « J'ai vu maintes fois le même fait se pro- duire au Jardin d'Essais de Konakry. « Un exemple probant : « Quand j'ai fait ma plantation, j'eus, parmi les plants achetés, un certain nombre de vieilles souches, que je mis sur couches afin de faire produire rapidement à chacune d'elles une dizaine de rejets. Ces rejets, âgés d'un mois environ, ont été replantés et six mois après m'ont donné des régimes; mais avant même qu'ils aient fructifié, je leur avais pris à eux-mêmes leurs rejets, qui étaient à fruit à mon départ de Konakry, c'est-à-dire, à leur tour, à six mois de plan- tation. » Exporte-t-on de la pulpe et des noyaux d'Elaeis ? Lettres de MM. A. Breschin et E. Poisson. « Dans le numéro de juin de votre Jour- nal, que je reçois par les soins de la Société de Géographie, je trouve le résumé d'une lettre par laquelle M. Le Testu critique certainesassertions émises par moi dans une note sur VElœis giiineensis. « Mon travail concernant l'Afrique tropi- cale entière, je n'avais pas à considérer telle ni la pulpe, ni les noyaux du palmier à huile du Dahomey! Sur ce point comme sur les autres, je n'ai rien écrit que je ne puisse ap- puyer du témoignage de personnalités aux- quelles un long séjour en Afrique, autant que leurs études et leurs fonctions, donnent une autorité incontestable. « Procédons par ordre, j'ai dit : 1° « UElœis ne produit qu'au bout de cinq ans et son rendement varie de trois à quatorze régimes par an. — Il n'est pas be- soin d'être grand clerc en agriculture pour savoir qu'en général la production des ar- bres ne commence pas toujours exactement la même année et que le nombre de fruits varie beaucoup, même pourdes sujets semés ou plantés simultanément; « Pourquoi s'étonner que l'Elœis offre ce caractèresi répandu ? Leprincipal était d'in- diquer qu'il ne produisait pas avant cinq ans et donnait un rendement fort variable. « M. E. Laurent, professeur à l'Institut agricole de Gembloux, dit: « Il est rare que l'indigène plante spontanément un arbre qui ne rapportera que dans un temps éloi- gné. Le palmier Elœis est dans ce cas et ne produit qu'au bout de cinq années. » {Flore de VEtat Indépendant du Congo, in Guide à VExposition de Bruxelles-Tervueren, p. 382. — Bruxelles, 1897 : imp. Vve Monnom.) « Dans une autre source, je lis : « Le pal- mier à huile produit, les bonnes années, de 12 à 14 régimes « [Notice sur le Dahomey, par J. Fonssagrives, Administrateur des Co- lonies, p. 353. — Paris, 1900: imp. Alcan- Lévy). 2° « J'ai dit encore : La pulpe est mise de côté pour être livrée aux factoreries qui l'expédient en Europe où l'on extrait de son poids 3o à 35 % d'huile. « M. Le Testu conteste cette affirmation et déclare qu'il n'a jamais eu connaissance de cette pratique. Je cite encore mon auteur, Fonssagrives : « Après avoir enlevé l'huile pour la sou- mettre à l'action de la chaleur, on retire des premiers récipients la pulpe que les indi- ou telle région en particulier mais bien l'en- gènes utilisent pour la cuisson de leurs ali- semble. ments. Sur la Côte d'or anglaise, on en expé- « M. Le Testu soutient qu'on n'exporte die de grandes quantités en Europe où elles N" 25 — Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2l5 sont soumises à une action chimique qui leur fait rendre de 3o à 35 0/0 d'huile de palme. « [loc. cit.^ p. 354). 3° « J'ai dit que le noyau est exporté tel quel sous le nom de palmiste. M. Le Testu prétend que ce qu'on nomme « palmiste » n'est pas autre chose que l'amande elle-même et qu'il ne serait d'aucune utilité d'expédier en Europe un produit lourd et encombrant qu'on ne sait même pas décortiquer indus- triellement. « En dépit de son argumentation, je main- tiens mon dire : aussi bien que Thuile et la pulpe, le noyau du fruit de VEœis est l'objet d'un commerce important et qui s'augmen- tera par la création de voies ferrées. Il est évident que pour ne pas se charger d'un poids inutile et accablant les traitants qui achètent les noyaux loin de la côte, exigent qu'ils soient brisés et n'acceptent que l'a- mande qui, sous ie nom d' « amande de palme » figure dans toutes les statistiques douanières à côté de l'huile de palme. « Il n'en est pas moins vrai que « le noyau est exporté tel quel sous le nom de pal- miste. Il contient une amande qui, triturée en Europe, fournit une huile industrielle appelée huile de palmiste. Bien que le pro- duit soit pauvre on ne saurait trop engager les indigènes à le récolter car les palmistes apportent un contingent important de fret à la navigation. » Ce renseignement a été puisé par nous dans la brochure d'une Com- pagnie dont les navires commercent depuis plus d'un quart de siècle surla côteafricaine et qui a passé depuis longtemps la période des essais. Elle ne dit point par quel procédé se fait dans ses usines la séparation des co- ques et des amandes, cela est son secret ; mais elle veut bien nous apprendre l'utilité de ce transport de noyaux : « On ne remplit pas les vapeurs avec du caoutchouc, de l'or, de l'ivoire; tandis qu'on les charge avec des arachides et des palmistes. C'est là le fret de retour vers la métropole, indispensable pour que le fret de sortie soit bon marché, et le fret de sortie bon marché est une des con- ditions économiques les plus nécessaires à la création de la richesse dans les colonies. » Notice de la Compagnie Française de V Afri- que Occidentale. Exposition universelle de igoo. — Levallois-Perret, 1900. Imp. Crété de l'Arbre). » « Agréez, etc. A. Breschin. * « Je crois être assez renseigné sur les colo- nies de l'Afrique Occidentale, mais je n'ai jamais eu connaissance 'qu'au Dahomey, au Lagos ou au Togo, il ait été exporté de la pulpe de fruits du palmier Elœis, dans un but industriel d'extraction (ou plutôt d'épui- sement) de l'huile que contient encore cette pulpe après le travail indigène. « Cependant une quantité d'environ 5o tonnes de pulpe a été expédiée du Dahomey à Marseille, à titre d'échantillon, par lamaison Mante frères et Borelli de Régis aîné, il y a de cela 1 2 ou i 5 ans. M. Deiss, de Mar- seille, a procédé, sur cette matière, à un essai d'extraction par épuisement au moyen du sulfure de carbone et les rendements ob- tenus ont variés de 10 à 20 % du poids de la pulpe traitée. Une seule fois, je crois, il a été obtenu un peu plus de 20 % . Ces résultats variables sont dûs à l'état plus ou moins sec de la pulpe. « Ces essais ayant démontré qu'un résul- tat rémunérateur ne pouvait être possible qu'en traitant la pulpe dans le paysd'origine, l'expédition en Europe de la pulpe a été ar- rêtée. « C'est peut-être cet envoi qui a suggéré à M. Fonssagrives le passage que vous indi- quez, dans sa notice sur le Dahomey. « En ce qui concerne l'amande de palme, appelée « palmiste », je ne crois pas qu'il en aitété exporté de lacôte occidentale d'Afrique avec la coque, c'est-à-dire le noyau débar- rassé de la pulpe; sauf peut-être à titre d'échantillon, pour essai de concassage mé- canique ou pour tout autre objet analogue. L'opinion que je vous donne est celle d'un très gros importateur d'huile et d'aman- des de palme de Marseille. « Je ne vois pas pourquoi les négociants expédieraient à grands frais les noyaux de palme dont l'amande seule peut servir. « Agréez, etc. EuG. Poisson. 2l6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 25 —Juillet 1903 Conserves tropicales et Acide salicylique. Notice bibliographique H. Pellet. — • Vacide salicylique : Pro- priétés, recherches et dosages. — De la présence normale de l'Acide salicylique dans le règne végétal. — La question des vins portugais. — In-8°, 180 pp. Paris, igoS. En vente aux bureaux de la « Sucrerie indigène et coloniale », 143, boulevard Magenta. Le but de cet ouvrage est suffisamment défini par son titre ; rappelons que son au- teur est Fun des hommes les plus compé- tents en la matière. Ayant pris parti ici même (n^ 21, p. 71, Vin d'ananas) dans la question de l'emploi de l'acide salicylique en tant qu'agent con- servateur, nous enregistrerons tout spécia- lement, comme venant à l'appui de notre manière de voir, et comme pouvant intéres- ser bien des planteurs, la dernière conclu- sion du travail de M. Pellet, qui est ainsi formulée : « Il serait intéressant de revenir sur la question de l'emploi de l'acide salicylique pour la conservation des substances alimen- taires, basé sur une réglementation facile à surveiller avec les procédés de dosage ra- pides et exacts que l'on possède ; étant donné que bien des faits, d'après lesquels la circu- laire ministérielle prohibitive du 7 février 1881 a été prise, ont été reconnus, sinon ab- solument inexacts, du moins très exagérés, et que de nouvelles expériences ont précisé le rôle de l'acide salicylique comme agent antiseptique, comme médicament doué de propriétés multiples et remarquables et sans action nuisible sur la santé. » H. N. -^^^^^ A propos du vin d'ananas Par M. H. Neuville L'étude que j'ai consacrée, dans le n° 2 i du « J. d'A. T. », à la préparation du vin d'ananas, a provoqué un échange d'observa- M. Alfredo Salles, de Sao-Paulo (Brésil), dont l'étude a servi de point de départ à cet échange de vues, m'a informé, par une lettre du 10 mai dernier, qu'il se rallie entièrement à mes conclusions. L'emploi d'agents con- servateurs, judicieusement choisis et dosés, lui paraît recommandable; mais, au Brésil comme ailleurs, une législation reposant sur des données imparfaitement établies, frappe d'ostracisme l'emploi de ces agents. Peut-être les nouvelles recherches de M. Pellet, dont nous parlons dans ce numéro même aideront-elles à faire établir à ce sujet, une législation plus conforme aux données scientifiques de la dernière heure, surtout en ce qui concerne l'acide salicy- lique. La revue de la « Sociedad agricola Mexi- cana », ainsi que la « Revista agricola de Sao-Paulo », où avait paru l'article de M. A. Salles, ont reproduit in extenso l'étude que j'ai publiée dans ces mêmes colonnes. Attendons maintenant le résultat des essais qui pourront être tentés dans le sens que j'indiquais; je suis particulièrement heureux d'apprendre qu'il va en être fait en Floride, sur les plantations appartenant à M"^^ Chapin. Il y a tout lieu d'espérer que la diffusion des données rationnelles relatives à la fabri- cation d'un vin d'ananas pourra permettre d'éviter ces « difficultés d'ordre technique », sur lesquelles M. Clodulfo Pedroso attirait l'attention dans le n° 22 du « J. d'A. T. », et qui ont entraîné, à Cuba, l'abandon de cette industrie. Ces difficultés, que je signalais par avance dans mon article du n° 21, sont loin d'être insurmontables. H. Neuville. Le cotonnier Gallini. Lettre de M. Victor Mosséri Un de nos abonnés, qui habite l'Abyssinie et voudrait y essayer la culture des cotons d'Egypte, nous demandait récemment s'il était vrai qu'une variété nouvelle, nommée « Gallini » et douée de qualités exceptionnelles, serait en train de se substituer aux variétés traditionnelles de ce pays. Nous avons transmis la question à l'homme com- pétent, notre abonné, M. Victor Mosséri, et voici tions et de remarques prouvant l'intérêt que ^e qu'il nous répond du Caire, à la date du pourrait avoir une industrie de cette nature. 26 juin : N° 25 — Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 217 • « Le coton « Gallini » n'est autre chose qu'une sous-variété du coton « Sea-Island ». Gomme ce dernier, il a été cultivé jadis en Egypte pendant plus de 3o ou 40 ans; au- jourd'hui il est complètement abandonné et a fait place, comme le Sea-Island d'ailleurs, aux « Suit-Afifi », « Abbassi » et « Janno- vich », etc. « Le Gallini, qui tire son nom du village de Gallin, provincede Gharbieh (Basse-Egypte), vient mieux que les autres sur les terres salantes. Sa fibre est très fine et très appré- ciée. Elle vaut celle du meilleur Sea-Island. Néanmoins, à cause de son rendement peu élevé, de sa tardivité et de son faible rende- ment à l'égrenage, il fut abandonné en même temps que le Sea-Island qui lui a donné naissance. « L'égrenage du Gallini présente aussi quelques difficultés à cause de la longueur de sa fibre et de la ténuité de cette dernière. « Les variétés sus-mentionnées et le « Ash- mouni » sont celles qu'on cultive aujourd'hui presque exclusivement en Egypte. » Le problème des machines pour tresser la paille de riz. Lettre de M. F. Main. Une maison de commission parisienne qui a de gros intérêts aux Antilles, nous écrivait der- nièrement : A l'Office Colonial, où nous nous étions adressés pour demander conseil, on nous donne obligeamment l'adresse du « Journal d'Agriculture Tropicale » pensant que vous pourriez nous procurer le renseignement sui- vant : « Pourriez-vous nous indiquer un fabri- cant faisant une machine pour tresser la paille de riz ou toutes autres pailles exo- liciues? Ce serait surtout pour la fabrication de chapeaux. » Nous nous sommes empressés de signaler à nos correspondants les constructeurs qui font de la publicité dans le Journal et qui nous parais- saient capables de répondre au problème posé. D'autre part, nous demandions l'avis de M. F. Main ; voici ce qu'il nous écrit après être allé aux renseignements : « Mon cher Directeur, En réponse à la question que vous m'avez posée, jedois vous dire qu'il n'existe pas de machines à tresser la paille; la raison est qu'il faudrait sans cesse faire des ligatures, ce qui n'est pos- sible qu'à la main et arrêterait le travail du métier. Toutes les pailles sont tressées à la main: dans ces conditions, l'ouvrière insère le nouveau brin de paille dans la tresse sans faire de nœuds et sans qu'on puisse voir la jonction une fois le travail terminé. « D'ailleurs, déjà pour les tresses et nattes de soie ou de cordonnet, les métiers sont très compliqués; avec le souci d'introduire de nouveaux brins à tout moment, ils devien. draient absolument impraticables pour la paille. » Veuillez agréer, etc. F. Main. Serpes à cacao Un avantage du modèle de J. H. Hart. Dans une note de notre 21, sur les Serpes à cacao, nous mettions en cause M. Dulieu, de Sainte-Lucie (Antilles britanniques) en lui deman- dant de bien vouloir nous dire les avantages du modèle préconisé par M. Hart, directeur du Jardin botanique de Trinidad. M. Dulieu nous répond : « C'est par erreu r ?q ue vous ai dit que je me sers de la serpe de M. Hart. Je me sers de la serpe .4 (modèle courant de Trinidad) de votre n° 21. Le seul avantage que je reconnaisse à la serpe E (mo- dèle Hart), c'est que si l'outil n'est pas suffisamment affilé, la forme E glissera sur le pé- doncule du fruit, tandis que l'outil .4 arrachera le fruit en emportant un morceau de l'écorce de l'arbre. Or, com- me les fleurs du cacaoyer sor- tent directement sur l'écorce, la partie écorchée reste très longtemps avant d'en pro- duire de nouvelles. » H. Dulieu 2l8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N''25— Juillet 1903 Bons et mauvais Castilloas, au Costa- Rica et à Java. Une lettre de M. Koschny, Dans une lettre datée du commencement de cette année et dont la publication s'est trouvée retardée par des circonstances for- au sujet du Tunu, n'a pas ébranlé sa con- viction. LeTuNU des Indiens Mosquitos ne fourni- rait qu'une résine dure, peu plastique. Le Castilloa Markhamiana Markh. (nous lais- sons à M. KosGHNY la responsabilité entière tuites, M. Koschny, de San Carlos, Costa- '^^ "°"^^ scientifiques qu'il emploie !) four- Rica, revient sur une question dont il nous "^^^^^ uniquement de la glu. avait entretenu déjà dans de précédents nu- méros de ce Journal (voir n°s i, 4, 6, 7, 8; consulter aussi les n°' 2, 9, 10; le dernier contient à la page 124 une récapitulation des principaux faits en discussion). Il s'agit des variétés de Castilloa elastica Cerv., l'arbre à caoutchouc par excellence de l'Amérique centrale. On sait que plu- sieurs auteurs ont signalé l'existence côte à côte, dans la même forêt ou plantation, de sujets dont l'exploitation est avantageuse, et d'autres de valeur nulle ou insignifiante. Toutefois, on ne s'entend guère sur les ca- ractères botaniques qui permettraient de distinguer les bons arbres des mauvais. M. Koschny avait envoyé à Berlin des maté- riaux de détermination, malheureusement incomplets et qui n'ont pas permis, à ces messieurs du Musée botanique, de se pro- noncer ; pour sa part, il maintient son idée, qu'il s'agit de variétés parfaitement définies. Comme nous l'avons déjà expliqué dans le N° I du « J. d'A. T », il en distingue trois, qu'il désigne sous les noms de blanche [alba], noire [nigra] et rouge (riibra); la va- riété blanche se prêterait seule à l'exploita- tion en plantations régulières. La variété noire aurait le défaut de s'épuiser trop rapi- dement, sa saignée étant difficile à arrêter, et par conséquent à régler; cependant, M. Koschny admet qu'on puisse s'en trouver bien dans une plantation très surveillée ; le rendement et la qualité du produit ne lais- sent, dit-il, rien à désirer. La variété rouge rend peu de chose, et est en outre diffi- cile à soigner proprement, à cause de la fra- gilité de son écorce, qui se brise et éclate au lieu de se laisser couper. Le Castilloa elastica, représenté par ces trois variétés, fournit seul, d'après M. Kosch- ny, du caoutchouc de bonne qualité. La polémique qui s'est déroulée ici même Le Castilloa costaricana LiEBM.,qui pousse au Sud du 10" de latitude Nord, entre i.ooo et 3.000 pieds d'altitude, fournirait, d'ail- leurs en fort petite quantité, une matière peu élastique et prenant avec le temps une odeur répugnante; elle pourrait toutefois servir à certains mélanges. M. Koschny ayant envoyé à Java quel- ques spécialistes indigènes, sur la demande d'une grande Compagnie néerlandaise, ces hommes lui ont écrit que le Castilloa trouvé par eux dans les plantations dont ils étaient appelés à organiser l'exploitation, ne répon- dait à aucune des formes connues d'eux au Costa-Rica. M. Koschny ajoute qu'ils n'ont jamais eu l'occasion de travailler le Castilloa costari- cana dans sa patrie ; les échantillons de caoutchouc envoyés par eux de Java, répon- draient bien à cette espèce. La totalité des arbres cultivés en Extrême- Orient, provient de Ceylan ; M. Koschny émet la supposition que cette île aura pro- pagé les deux espèces sans valeur: C.Markha- miana et C. costaricana. Nous faisons tou- tes nos réserves à cet égard, n'entendant pas engager la responsabilité du Journal sur cette affirmation qui ne cadre guère, trou- vons-nous, avec les expériences de coagula- tions effectuées aux jardins botaniques de Peradenija (Ceylan) et de Buitenzorg ; pas plus qu'avec les résultats de l'exploitation du Castilloa à Pamanœkan et Tjasem, près Soebang (Java) ; pour ne parler que de ces trois endroits qui nous reviennent précisé- ment à la mémoire. Avant de quitter M. Koschny, observons encore qu'il proteste contre la traduction de certaine phrase de lui, donnée par le « Tropical Agriculturist ». Cet estimable confrère a mis, en citant M. Koschny au sujet du Castilloa elastica^ N° 25 — Juillet 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 219 variété blanche : « It is not shade lowing » c'est-à-dire l'arbre n'aime guère l'om- brage » ; or, le sens exact serait celui-ci : « il « fuit la haute futaie et ne se rencontre que a dans la forêt mixte. Toutefois, jamaisonne a le trouve dans les endroits complètement « découverts; il se présente toujours partiel- « lement ombragé. » La Tricholène rose, plante fourragère La Nouvelle-Calédonie est pauvre en plantes fourragères capables de donner, après dessiccation, un foin de bonne qualité. Aussi essaie-t-on d'introduire dans cette colonie la culture de la Tricholène rose. Les premières graines ont été obtenues grâce au bienveillant concours de M. Maiden, direc- teur du Jardin botanique de Sydney. Les cultures faites jusqu'à présent semblent pro- mettre de bons résultats pour l'avenir. La tricholène rose, qui peut d'ailleurs être con- sommée à l'état vert, donne après dessicca- tion un foin tendre, fin, aromatique, res- semblant aux foins récoltés en Europe et bien accepté par les animaux. (V. la note de M. Etesse. directeur de la ferme- école de Yahoué, in « Bulletin du Commerce de la Nouvelle-Calédonie, 11 janv. 1902, ainsi que l'article publié au « Bulletin de l'Union agricole calédonienne ».) M. Le Sour-grass de la Barbade (Une plante fourragère qui éloigne les tiques). Cette graminée, Andropogon pertusus, est utilisée comme plante fourragère à la Barbade. Elle renferme un principe aroma- tique que l'on croit, d'après certaines obser- vations, capable de garantir contreles tiques les animaux qui la consomment. On conçoit de suite la portée considérable de pareilles observations si elles venaient à être confir- mées. Non seulement les tiques empêchent de prospérer les animaux sur lesquels elles quel point l'observation est exacte. L'excel- lente revue « Agricultural News », organe dudépartementde l'Agriculture des Antilles britanniques, a ouvert une enquête sur cette question. Quelqu'un parmi nos lec- teurs serait-il en mesure d'y contribuer ? M. La situation agricole à Déli. Café. — Poivre. — Cocotier. D'après M. Tabel. Nous avons publié à plusieurs reprises des notes sur l'agriculture à Sumatra, extraites de lettres écrites, au courant de la plume, par M. Tabel, notre correspondant de Déli. Il nous a parlé de teck (1902, p. 189), de ramieCigoS, p. 62), du tabac, la grande source de richesse de Déli (iqoS, p. 1 19). Les extraits qui suivent, envisagent la même ré- gion. Café. — La culture du caféier devient de plus en plus une entreprise risquée, grâce à la production qui augmente chaque jour dans tous les pays coloniaux. Le seul Etat de St-Paul, au Brésil, peut produire avec ses plantations la quantité nécessaire à la consommation mondiale qu'on évalue à environ 8 milliards de kilos. En ce mioment (fin 1902), les prix du Li- béria à Singapour sont s 22 à 23 le picul de 60 k.400 mais si on tient compte de la baisse du dollar mexicain, c'est un prix peu élevé, inférieur à o fr. jS le kilo. La culture du café en général n'est plus possible, pour de nouvelles plantations, que dans des conditions exceptionnelles de ri- chesse du sol, de climat et de main-d'œuvre. Poivre. — Le poivre est aussi comme le café un produit dont la production dépasse la consommation et qui ne tardera pas à baisser de prix. Il ne faut entreprendre de nouvelles cultures qu'après les meilleurs devis. La consommation du café augmente de 4 à 5 % par an; celle du poivre augmen'te peu, se fixent, mais elles sont encore des agents et avec la cessation delà guerre d'Atjeh (Su- très actifs de transmission de graves mala- matra), la productionva augmenter sensible- dies contagieuses. Le «sour-grass» donnerait ment. Partout où les indigènes entrepren- un moyen très pratique de se préserver de dront cette culture, les Européens auront leurs méfaits. Le tout est de savoir jusqu'à peine à lutter. 220 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 25 — Juillet 1903 Cocotier. — La culture qui peut soutenir le mieux une grande production mondiale, sans qu'il y ait à craindre d'encombrement de marché, est celle du cocotier. Ce bel arbre préfère un sol salé ou sau- mâtre, au bord de la mer oia les autres plantes réussissent peu ou pas du tout, et ses produits défient la concurrence. L'industrie peut un jour créer un succé- dané du caoutchouc ou de la gutta-percha ; elle ne remplacera pas de si tôt les matières premières qui servent à l'alimentation. -«^^^^^ Sucrerie de Canne L'acide phosphorique comme décolorant. Lettre de M. P. de Sornay J'ai eu, cette année, l'occasion d'utiliser l'acide phosphorique comme décolorant. La qualité du sucre s'en est trouvée sensible- ment améliorée; mais je ne crois pas que l'on puisse en user sur une grande échelle. La premièreraison estque son prixde revient serait dix fois plus cher que celui de l'acide sulfureux que nous employons surtout pour la décoloration. La seconde raison découle de l'encrassement des appareils à évaporer, qui s'incrustent rapidement avec l'acide phosphorique. En dernier lieu, j'ai pu remarquer qu'une trop forte dose de cet acide nuisait aux ren- dements des bas jets. P. DE Sornay Ile Maurice, 25 mars igoS. Fabriques de farine de banane, à Cuba. Lettre de M. Alberto Pedroso. Dans un article très remarqué, publié dans notre n" 24, sous le titre Alcool de bananes., M. H. Neuville a cité incidemment, et en faisant toutes ses réserves, une information de notre confrère « Tea, Coffee and Sugar », annonçant la création prochaine, à Cuba, d'une usine qui fabriquerait du sucre de banane, à raison de i.ooo barils par jour. M. Alberto Pedroso nous écrit pour dire qu'il partage le scepticisme de M. Neulille au sujet de cette information. Ce qu'il nous apprend sur les fabriques de farine, est d'un haut intérêt: la question industrielle de la farine de banane est, en effet, des plus controversées ; nos abonnés ont pu s'en rendre compte par les dossiers très nourris que nous avons publiés à ce sujet dans les n'"4, 5, 7 et i 5 du « J. d'A.T. » Nous serons très obligés pour les renseigne- ments plus détaillés que nos lecteurs à Cuba voudraient nous communiquer sur ces deux usines de farine de banane. — N. d. l. R. * * Voici la lettre de M. Pedroso : « J'ai lu, à la page 166 du n° 24, l'histoire de la fabrique de sucre de banane; je dois vous dire que dans les journaux de Cuba, il n'y a jamais rien eu à ce sujet. Le sucre de canne, centri- fugé, polarisation 96 degrés, se vend d'ail- leurs i3 réaux les 100 livres, soit 8 francs 12 centimes le quintal ; je doute fort que le sucre de bananes puisse se vendre « 40 à 60 % meilleur marché ». J'ajoute que par la description qu'on en fait, il ne paraît pas supérieur au sucre de canne second jet, que nous appelons à Cuba « azucar de miel » ; or ce sucre là qui polarise encore 85 % se vend pour ainsi dire pour rien: moins d'un sou la livre. « Il parait, d'autre part, impossible qu'une fabrique puisse faire par jour i.ooo barils de ce sucre : il n'y a qu'un nombre très limité de sucreries de canne qui fassent 1 .000 sacs par jour ; et l'extraction du sucre de la canne, ainsi que la manipulation de cette dernière, paraissent beaucoup plus facile que pour la banane. « Peut-être y a-t-il eu erreur de votre con- frère américain, et s'agit-il simplement d'une fabrique de farine de banane : Il y en a déjà deux dans l'île de Cuba; la plus importante est celle de Cruzellas, dont la farine, nom- mée « bananina », se vend assez bien. Cette farine, dont j'ai vu des échantillons, a le défaut de n'être pas très blanche, mais son goût est agréable, et c'est un aliment sain. » Le rapport de M. Vizzavona sur la canne à sucre aux îles Hawaï. Dans notre n° 24, nous avons publié, d'après le « Moniteur officieldu Commerce », N« 25 — Juillet iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 221 quelques extraits du travail de M. Vizzavona, vice-consul de France, sur la culture et l'exploitation de la canne à sucre aux îles Hawaï. A cette occasion, nous avons donné involontairement des renseignements inexacts sur les conditions dans lesquelles ce travail a été exécuté; nous nous empressons de rectifier : Le rapport de M. Vizzavona a été rédigé à la suite d'un voyage d'étude dans l'archipel et est composé de renseignements de pre- mière main. Ce qui en a paru ne représente d'ailleurs qu'une partie du travail; car l'auteur a fait parvenir, en outre, à la Ch. d'Agric. delà Réunion, une copieuse bibliographie, ainsi que des dossiers d'une grande importance, concernant les conditions générales, la cul- ture et, surtout, la fabrication ; il y a envoyé également des plans d'usines, des photogra- phies de machines et autres documents de ce genre; on sait combien un particulier a de peine à s'en procurer; M. Vizzavona a été servi, dans la circonstance, par sa qualité officielle et par sa connaissance parfaite du milieu, où il réside depuis de longues an- nées. Il serait à souhaiter que la Chambre d'A- griculture de la Réunion fasse une édition intégrale avec plans et figures. Un nouvel emploi du Henequen. M. Alberto Pedroso nous communique cet extrait d'une correspondance de Merida adressée au journal « New-York Tribune » : « Le gouvernement du Yucatan a préparé, pour l'Exposition Universelle de St-Louis, une très belle collection d'objets fabriqués en henequen (chanvre de Sisal). Il y a lieu de signaler tout particulièrement des cha- peaux qui semblent appelés à faire concur- rence aux fameux chapeaux de Panama. » Déjà l'année dernière nous avons vu, chez l'un des chapeliers les mieux achalandés de Paris, des casquettes (à 20 francs pièce) qui nous semblaient faites en henequen. C'était aussi l'avis de M. H. J . Boeken avec qui nous nous trouvions ce jour-là, et à cette occa- sion il nous fit connaître que dès 1892 il avait été appelé à fournir du henequen à la maison Dreifuss frères, de Wohlen (Ar- govie, Suisse), qui semble avoir été la pre- mière à faire des chapeaux avec cette fibre. Projets d'exploitation de la fibre d'aloès à la Réunion. La Chambre d'Agriculture de la Réunion, en- traînée par le mouvement général en faveur des fibres, un peu aussi sous l'influence du « Journal d'Agriculture Tropicale « que nous avons été très flattés de voir cité dans le procès- verbal, a décidé d'employer 7.000 francs à l'achat d'une défibreuse, destinée à des essais. On lira avec intérêt le texte de la proposition qui a motivé ce vote; cependant nous présumons qu'il s'agit du Fourcroya gi- gantea, et il ne faudrait pas oublier que la fibre de cette espèce (chanvre de Maurice) atteint seulement en temps d'extrême pénurie des prix comparables à ceux du henequen et que bien souvent, au contraire, son exploitation devient désavantageuse, même à Maurice (v. « J. d'A. T. », n° i3, l'article de M. Paul Carié). Voici le passage essentiel du procès-verbal (séance du 14 mai 1902) : « Nous avons reçu le 20 mars 1902, une lettre de M. Chaumeron, fabricant de tapis et tissus végétaux à Paris, demandant des renseignements sur les fibres d'aloès; au milieu de la crise que nous traversons, il n'est pas indifférent de s'assurer des motifs qui ont fait abandonner l'industrie des fibres d'aloès dans notre Colonie. « Nous avons commencé une enquête, mais les renseignements sont contradictoires; nous croyons cependant que cet abandon est dû à la mauvaise qualité des fibres envoyées sur les marchés d'Europe, et aussi aux ma- chines défectueuses employées alors à la décortication. Depuis, ces machines ont été très perfectionnées. Comme l'aloès se plaît dans les grandes étendues de la partie Sous le Vent, il est utile que la Chambre fasse l'ac- quisition d'une de ces machines. Elle met- trait à la disposition de son Bureau le crédit nécessaire, lui laissant le soin de prendre des renseignements, et de déterminer le système de machine auquel il faudrait s'arrêter. Si la machine fonctionne bien, il sera facile de la revendre; déjà des propositions sont faites dans ce sens. » 222 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 25 - Juillet 1903 Habitat naturel du caoutchoutier de Para (Hevea brasiliensis et autres espèces.) D'après J. Huber. Ce qui suit est extrait d'une étude d'ensemble, récemment publiée par l'actif directeur du Jardin botanique de Para (Belem) et que nous avons déjà eu l'occasion de citer à propos d'emprunts an- térieurs (V. « J. d'A. T, », n" II, p. 145, et n° 14, p. 262) Il est inutile d'insister sur l'importance qu'il y a, pour les planteurs et les capitalistes, à connaître très exactement les conditions de sol et d'irrigation, où prospèrent naturellement les arbres producteursdu meilleur caoutchouc qu'il y ait au monde. Rappelons que VHevea brasiliensis est l'espèce la plus généralement cultivée en dehors de S£ patrie. « Il importe avant tout ici de ne pas con- fondre les différentes espèces; car si la plu- part des espèces du genre Hevea préfèrent les terrains bas et humides, il n'estpasmoins certain qu'il y a d'autres espèces qui se trouvent surtout sur la terre ferme. « UHevea brasiliensis préfère franche- ment les terrains un peu marécageux, au voi- sinage des rivières, qui sont inondés pendant la saison pluvieuse et où la nappe d'eau sou- terraine affleure çà et là sans couvrir ce- pendant de grandes superficies. « Pendant la plus haute crue, qui dure de un àtrois mois, les seringuaes de l'Amazone supérieur et de ses affluents sont inondés par les eaux débordantes des rivières et se trouvent couverts d'une couche d'eau qui peut atteindre plus d'un mètre. Dans le Bas- Amazone, où les crues se font moins sentir, mais où le jeu des marées entre en ligne de compte, les choses se passent autrement. Ici le débordement des eaux de rivières n'est rées basses pendant la saison pluvieuse, et l'amplitude totale des oscillations de l'année est d'environ 3 mètres. « Pendant la saison sèche (juillet-dé- cembre), l'eau des canaux ne pénètre pas, même par les marées d'équinoxe de sep- tembre, dans l'intérieur des forêts d'Hevea (excepté par les petits canaux appelés igara- pÉs) et même en hiver (janvier-juin) les troncs à^Hevea ne sont guère baignés directement par Teau du fleuve que pendant les plus fortes marées. « Dans les environs de Belem et le long de la route de Bragança, il y a des seringaes qui ne sont jamais atteints par l'eau des rivières, mais qui sont marécageux pendant la saison pluvieuse. « En général, on peut dire que VHevea brasiliensis^ quoique le plus fréquent dans le voisinage des rivières, n'est pas limité a leur rayon d'inondation, mais qu'il se trouve aussi dans d'autres terrains saturés d'humi- dité pendant une partie de l'année, étant ce- pendant exclu des endroits les plus maréca- geux. Culture et préparation de la coca à Java. A plusieurs reprises déjà(v. « J. d'A. T. » n°' 17, 19, 20), nous avons attiré l'attention de nos lecteurs sur la coca, source première de la cocaïne qui est, comme on sait, l'un des principaux anesthésiques modernes et donne lieu à un commerce fort important. Notre abonné, M. le D' Yersin la cultive en grand, sans encore l'exploiter, à Nha-Trang (Annam) et les Allemands font des efforts pour en établir la culture dans certaines sta- jamais continu pendant plusieurs jours, mais ^j^^^^ élevées du Cameroun : mais en fait, en les eaux pénètrent et se retirent avec les fluc- ^^^^^^ ^^ ^^^^ habitation d'origine, Bolivie luations des marées. « Dans la région des Iles, à l'O. de Marajo, par exemple, l'amplitude des oscillations de niveau du fleuve n'est pas supérieure à 1,5 mètre entre la saison humide et la et Pérou, une seule colonie exporte, à notre connaissance, de la coca; c'est Java. On verra plus loin, que les feuilles de coca de Java ne valent pas celles d'Amérique; le « Kolonial Muséum-» de Haarlem a indiqué, saison sèche; tandis que la différence entre il n'y a pas bien longtemps, que leur embal- la marée haute et la marée basse atteint éga- lage n'était pas toujours parfait; peut-être lement i,5 mètre. y a-t-il, là aussi, des questions de variété et « Les marées hautes de la saison sèche de climat, arrivent donc à peu près au niveau des ma- Il est déjà arrivé à bien des expérimenta- N»25 — Juillet i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 223 teurs, de récolter des feuilles de coca et de chage définitif s'opère très rapidement, sur ne pas y trouver de cocaïne du tout. des fours en pierre, de 3 pieds de large sur D'autre part, il semble démontré que la 2 pieds de profondeur et 3 pieds de hauteur, feuille fraîche, dans sa patrie, possède des au-dessus desquels sont placés des tamis de propriétés physiologiques absolument diffé- gaze; le chauffage se fait au charbon de bois, rentes de celles de la feuille sèche telle qu'on Dans le Preanger, on se sert d'ailleurs du la reçoit en Europe. Nous aurons prochai- séchoir « Sirocco », bien connu des plan- nement l'occasion de revenir sur ces ques- teurs de thé. Le séchage au soleil est à con- tions, si intéressantes pour les planteurs, en damner, car il fait perdre une notable partie analysant un beau mémoire récent de M. de la cocaïne. RusBY, du Jardin botanique de New-York, Dans le Preanger, la feuille desséchée est qui a passé plusieurs années dans l'Améri- réduite en poudre et emballée dans des sacs que du Sud. Quoi qu'il en soit, après avoir caoutchoutés. Mais on emploie aussi l'em- lu, dans nos précédents numéros, comment hallage en caisse zinguée de 52 x 40 X 55 la coca se cultive en Bolivie et au Pérou, on centimètres; les feuilles sont pressées dans lira avec profit les quelques renseignements cette caisse au moyen d'un pilon, de cons- ci-après sur les conditions de sa culture et truction très primitive; après remplissage, l'exploitation à Java ; ils sont empruntés à on soude la caisse, et on l'expédie en Europe un article de M.J. CM. Koert, paru dans sans perdre de temps ; car c'est toujours une l'excellente revue « Cultura », organe des an- mauvaise affaire que de garder de la feuille ciens élèves de Wageningen. — N. r>. l. R. de coca; il faut si peu de chose pour la dé- composition de la cocaïne ! * * La feuille de coca de Java n'atteint pas sur Il n'y a qu'une seule plantation de coca le marché la valeur de celle de l'Amérique à Java; elle est située dans le Preanger. du Sud ; elle se vend 5o à 60 cents hollan- Cependant on estime, dans l'île, que la cul- dais la livre de feuilles sèches. Cependant, ture de la coca peut se faire dans toute comme la feuille fraîche revient de 2 à 4 caféerie à climat humide. Dans les terrains cents et que la perte de poids par la dessic- élevés, la plante peut se passer d'ombrage, cation ne dépasse guère 75 % , il reste quand mais à l'ombre elle donne plus de cocaïne, même un assez joli bénéfice. Malheureuse- aussi vaut il mieux planter toujours à l'om- ment, le cours de la feuille de coca est sou- bre ; d'autant que la coca supporte mai une mis à de fortes fluctuations, sécheresse un peu prolongée. Par contre, elle H ne devrait pas être très difficile de faire offre cet avantage de pouvoir être cultivée sur place de la cocaïne brute (i), qui valait sur des terrains sans valeur, tels que les bor- dernièrement encore 700 marks à Ham- dures des chemins, les intervalles entre les bourg. caféiers, etc. Pour la fabrication de la cocaïne brute, La plante est traitée à peu près comme le les feuilles de coca finement pulvérisées sont théier. Quand elle a atteint environ i mètre arrosées de soude caustique, puis agitées à i'"20 de haut, on coupe la tige principale avec une huile minérale (benzine, éther de de manière à rabattre l'arbuste à 90 centi- pétrole, pétrole; etc.). 11 faut treize parties mètres environ. Après cette taille, environ du dissolvant pour une partie de feuilles, un an et demi après la plantation, on peut Les alcaloïdes dissous sont ensuite extraits commencer la cueillette. La feuille au mo- par de l'acide sulfurique dilué. On recom- ment de sa récolte est vert pâle ; plus elle est mence l'épuisement des feuilles à plusieurs jeune, plus elle est riche en cocaïne. reprises. — La solution acide d'alcaloïde Le séchage de la coca est une opération est traitée ensuite par de la soude en excès: délicate : Pendant une nuit, la feuille est étendue en couche mince; le lendemain (j) on en fait bien, et de plus en plus, au Pérou, matin, on la transporte au séchoir, où le se- v. « J. d'A, T. » n° 20. — N. d. l. R. 2 24 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N°23 —Juillet 1903 la cocaïne se précipite en même temps que la stéarine de noix de coco. Il ne faut aucune plusieurs alcaloïdes qui raccompagnent. La matière étrangère, et le point de fusion doit cocaïne brute est purifiée en Europe par être aussi élevé que possible, afin que les cristallisation dans l'alcool, et ensuite, trans- formée en chlorhydrate. Le beurre de coco aux États-Unis. Nos lecteurs savent que nous attachons de l'importance à tout ce qui concerne le cocotier, l'une des cultures les plus avantageuses des temps présents. Le beurre de coco a été, en parti- culier,l'objet de plusieurs articles dans ce Jour- nal : Nous y avons indiqué, avec plus ou moins de détails, la situation de celte industrie en France, en Angleterre, en Allemagne, àSingapore et à Pondichéry (v. « J. d'A. T. », n° 19 et bonbons résistent à la chaleur sans fondre, il faut aussi un raffinage parfait : le beurre doit être de réaction absolument neutre. » Les galettes de manioc de la Jamaïque, à Boston. « Agricultura News î, l'admirable pério- dique du Département d'Agriculture des Antilles britanniques, signale la faveur dont jouissent, depuis quelques temps, à Boston, et ailleurs, aux Etats-Unis, les galettes de manioc (« cassava cakes »), de la Jamaïque, n» 221. En continuant le dépouillement de notre II est, paraît-il, de mode, aujourd'hui, d'en dossier, qui contient encore plusieurs documents servir aux « five o'clock » (thé de 5 heures) ; intéressants, nous trouvons aujourd'hui quelques , , . . , . ^ v , ' ., , /,, , , j , les épiciers n arrivent pas a s en procurer renseignements utiles sur les débouches du beurre . . de coco aux Etats-Unis : ^^"^^ '^ quantité qu ils pourraient vendre. Un correspondant de New- York écrivait ce qui Le Département formule le souhait qu'il se suit, à la date du 12 novembre 1902, à la Revue trouve quelque planteur ou négociant entre- « Oil Paint and Drug Reporter » (cf. « Tropical prenant, pour donner une organisation plus Agriculturist ,> février .903): forte à ce commerce qu'on estime pouvoir « Je constate aux États-Unis une progrès- prendre une grande extension. Il faudrait sion énorme, et extrêmement rapide, de la présenter les « cassava cakes » en boîtes [fer demande de beurre de coco, de la part des blanc ou bois) un peu élégantes; ce serait confiseurs, pâtissiers et chocolatiers. Ces un premier progrès. — Quelqu'un pourrait- industriels, qui ne prennent que le produit il nous dire ce que sont exactement ces de haute qualité, et de pureté garantie, y ont cakes? reconnu un succédané parfait du beurre de ^_^ ^__^ cacao; de même, les fabricants de biscuits et de cakes remplacent, par le beurre de coco, le beurre de vache et le lard. C'est l'Angleterre qui possède la fabrication la plus forte; elle dépasse les productions Cela a été aflfirmé. M . Bruuning, directeur réunies du Continent et des Etats-Unis. ^^ la Station d'essai des semences, à Wage- Existe-t-il un rapport entre la richesse des arachides et la minceur des cosses? ningen (Hollande), s'est donné la peine de procéder à un contrôle personnel, et est ar- rivé aune conclusion négative. Si, des i5 do- sages qu'il cite, on n'en retenait que les deux « La première fabrique anglaise a été celle des prédécesseurs de MM. Loders & Nuco- LiNE de Londres, fondée il v a 16 ans. « La principale difficulté de la fabrication, consiste en l'élimination parfaite des acides extrêmes gras libres, non volatils. Il existe certains """I"' Mat^. g^a.se br. procédés secrets pour les opérations préli- Mozambique (1888). . 27,6 % 3j,i % minaires, ainsi que pour donner un aspect Egypte (1895) 21,0 % 41,4 % plus engageant au produit fini. Les grands on pourrait être tenté de conclure en faveur fabricants de chocolats aux Etats-Unis de- de la corrélation ; mais cette conclusion est mandent à leurs fournisseurs la garantie que renversée par l'ensembh du tableau, qu'il est le produit vendu contienne uniquement de inutile de reproduire ici. Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct. 3-j, rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. BoiviN. No 25 - JuiLLFT 190^ JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV TOUT HORTICULTEUR ♦—-——— devrait posséder le DICTIONNAIRE D'HORTICULTURE ILLUSTRÉ de 959 figures noires et coloriées dans le texte et 6 plans coloriés hors texte Par D. BOIS Assistant au Muséum d'Histoire Naturelle, Professeur du cours des productions coloniales à l'Ecole Coloniale Deux volumes grand in-8 de 1228 pages, brochés. Prix 40 tr. Le même, relié en un volume, demi-chagrin ou en deux volumes toile pleine 45 fr. Ouvrage pratique, donnant, sous une forme très condensée, la matière de toute une encyclopédie horticole. 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Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu^^ travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes : « . . . La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». pour Manioc (Cassave), Arro^wroot et autres racines farineuses . RAPES MÉCANIQUES Séchoirs - Presses d^ErnbalIaSe Longue pratique agricole en pays chauds. 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Majam, planteur (Port-of-Spain). —à Turin, Rome et Milan, chez iMAi. ijocca frères. , ^^ •j^llj^^l£^l^ll^^^J^JesJJ français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste Adresser toute la Correspondance : lÔTru^ÏÏelSre,"^ • • > , s NE Sî-nl rHHH»r^ JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 26 — Août 1903 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT rGODEFROYLEBEUF 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée Caoutchouc d'Assam. — du Para. de la Guyane de Surinam. de Demerara. de rOgooué, du SénégaL de Zanzibar. du Zambèse. du Mexique. de Costa Rica. blanc de Colombie. de TEquateur. de Ceara. de Pernambuc. de Lagos. du Cameroun. de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolplîia Klainei ou Foreti. — Heudelotii — Kirldi. — Watsoniana. Castilloa elastica, Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyaient beaucoup mieux et plus économiquement à Vétat de graines germées qui coûtent beaucoup moins cher que les plants; nous enga- geons vivement nos clients à nous transmettre leurs ordres à l'avance, de façon à nous permettre défaire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBJSUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles Envoi franco des catalogues et hrocliures explicatives Eh écrivant, mentionne'^ le Joiirnnl d'Agriculture Tropicale 3« Année N° 26. 3i Août igoS Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages Pages L. &J. PASZKIÉWICZ: L'Herva Matte au Parana 227 G. DE RICCI: Bornéo, l'ancienne Ile du Camphre (Noiice historique et économi- que, sur le produit des Dryobalanops). 280 P. CIBOT: Le caoutchoutier de Para en Amazonie, au Pérou et en Bolivie : Con- ditions générales, Rendements, Culture, Prévisions, etc. (A propos du livre de M. A. Plane) 282 H. NEUVILLE : Consommation du thé vert au iVLaroc (Souvenir de voyage) 236 ESTÈVE: Le Palmier à huile (Étude de botanique économique) 238 J. D. KOBUS: Les stations pour l'étude de la canne à sucre, à Java (Organisation. — Personnel. — Budget. — Travaux). . . . 240 Cultures de gutta-percha à Java, en Malaisie et en Indo-Chine (D'après le D'" Spire 242 Le coton en Afrique (Nouvelles diverses). 245 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) «ECHT FRÈRES & Cie : Bulletin men- suel du caoutchouc 246 HAROLD HAMEL SMITFJ : Lettres sur le développement économique de l'Equa- teur 248 Noix de coco : Le « dessicated coconut », à Ceylan etaux Etats-Unis(Statisliques,etc.) 248 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) Nécrologie: D' Albert Weber. —A. Go- defroy-Lebeuf 24g E. JUNG: Les fleurs de thé du Tonkin (Infusion, Commerce, etc.) 25o TEISSONNIER: Sur une maladie, cause de stérilité des bananiers 25 1 AUG. DE VILLÈLE: Au sujet des ren- dements de la canne à sucre aux îles Hawaï 262 F. MAIN : La machine de Ze.mpter, pour la récolte mécanique du coton (av. fig.) . . 253 Maniçoba et Mangabeira : Y a-t-il lieu de cultiver en grand ces caoutchoutiers ? (Réponse à un abonné ouest-africain). . . 253 L'avenir du commerce d'exportation de fruits de l'Afrique Occidentale Fran- çaise 254 La colonisation agricole française aux Nou- velles Hébrides (Communiqué par la Société de Géographie commerciale de Paris) 254 L'aloës {Agave americana) et les fibres si- milaires, en Algérie, étudiés au point de vue de leur culture éventuelle (Analyse d'une brochure de M. Fasio) 255 La banane à la Jamaïque: Statistiques, pré- visions, compte de culture, etc. (D'après un rapport consulaire) 255 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques, §§431-445, sur papier bleu: Italie, Etats-Unis, Floride, Jamaïque, Sào-Paulo, Japon, Java, For- mose. — Tabac, Coton, Cowpea, Canne, Thé, Camphre, Ramie, Ananas, Gutta- percha, Caoutchouc Intisy, Maté, Quin- quina, Kapok, Indigo, Vigne. — .Apicul- ture VIII et IX FIGURES FiG. 18: Schéma de la machine à cueillir le coton, de Ze.mpter . 2 53 .2 2fi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 26 — Août 1903 LES r DE 1901-190^ du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS II ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i'*' année 1 901- 1902 (comprenant les n'^'de i à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n*"* 1 , 3, 5^6, 7, 8, 10, 12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de l'année 190 1 et du i*-'"" semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n'^^ 2, 4, 9 et 1 1 qu'on voudra bien nous olirir en bon état. i^si^5S^ss@ai "■l'ii s'iMMiMamwa TARIF DES ANNONCES au JoiirnaUf Agriculture Tropicale I Mois 3 Mois 1 An I/I p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p.... 15» 40» 125» '/8 P 10.» 30» 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE • est en iecture sur les paquebots des C^^ 0^' des Messageries Maritimes ^-^ G^' Gr^" Traiisatlantigiie C^' Maritime Belge du Congo ^^ Rotterdarnsche Lloyd Pacific Steam lavigation Go. Booth S.So GOo ^^^ Bootli Ignitos S.S. Oo. Édition Challamel : ■ [es Plantes à Goutchouc T Par O. WARBURG-, Professeur à PUniversité de Berlin, Directeur du Tropenpflan\er . Traduction annotée et mise à jour par J. VILBOUCHEVITCH In-8". — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 0 francs L''s fc.b.nncs du « Journal d'Agriculture Trupicale » sont priés d'adresser leurs commandes à .M ^'ilb'. u jhLvitch, lo, rue Lelamb e, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pèse .mmes. L'envol recommandé coûte 0 Lf^. 25 en plus. Troisième Année. N- 26- 3i Août iqo3 Journal d'Agriculture Tropicale L'Herva-Matte au Parana Par MM. L. et J. Paszkiéwicz. Commençons par dire, afin de faciliter la lecture des notes qui vont suivre, qu'HERVA- Matte est le nom bre'silien ; on dit Mate en Argentine, et Yerba-Mate au Paraguay et en général dans toutes les anciennes colonies espagnoles. L'arbuste qui fournit THerva-Matte est appelé Herveira, et les endroits où il croit en abondance sont des Hervaes. Peut-être trouvera-t-on superflu de revenir encore sur ce sujet après les intéressantes notes publiées par le « Journal d'Agriculture Tropicale » et signées de noms aussi auto- risés que le sont ceux de MM. C. du Val (n° 22) et Daireaux (n° 24). Dans ce cas, je prierai les lecteurs de ne pas s'arrêter aux apparences ; je conserve en effet l'espoir qu'ils reconnaîtront que les détails qui suivent ne font pas absolument double emploi avec ce qui a déjà été dit. Ces détails, s'ils n'en pos- sèdent pas d'autres, ont au moins le mérite de provenir d'observations faites sur place, soit par moi-même pendant mon séjour au Brésil, soit par l'un de mes fils qui a pu, au cours d'excursions faites par lui dans l'ouest de l'Etat du Parana, voir de près comment se récolte, comment se prépare et comment s'expédie THerva-Matte. * * * Végétaux qui fouinnssent rHerva-Maîte. Lieux où ils croissent de préjéi~ence. Con- ditions indispensables à la bonne qualité de riIerva-Malte. Récolte. L'Herva-Matte n'est pas, comme son nom brésilien pourrait le faire supposer (Herva, herbe), une herbe dans le sens littéral du mot. C'est un produit préparé avec les feuilles, les brindilles et même parfois les jeunes rameaux d'arbustes qu'A, de Saint- Hilaire a reconnu comme appartenant à la famille des Ilicinées et dont l'espèce la plus estimée est VIlex paraguensis. Mais à côté de cette espèce, il y en a plusieurs autres dont les propriétés sont pour ainsi dire identiques, et qui entrent également dans la composition de l'Herva-Mane. — A vrai dire, il est fort probable qu'une partie au moins de ces prétendues espèces ne sont que des variétés ou peut-être même de simples formes de l'espèce principale. Tous les Ilex des forêts du Brésil et du Paraguay provien- nent en effet de semis naturels; il est donc permis de supposer qu'à la longue il s'est produit, dans les caractères et dans l'aspect extérieur d'un certain nombre d'entre eux, des modifications, des variations, qui ont pu les faire prendre par la suite, à première vue, pour des espèces distinctes. Tous ces divers Herveiras ou Ilex à herva- matte croissent de préférence dans les forêis (ÏAraucaria, au milieu des autres végétaux dont l'ensemble forme les sous-bois de ces forêts. Ils réussissent surtout sur les collines, là où la médiocrité du sol empêche les Arau- caria d'acquérir de trop énormes dimensions et d'avoir une trop luxurianie végétation. Dans ces conditions, les Herveiras sont nombreux et vigoureux; on les trouve sou- vent au milieu d'un fouillis inextricable de bambous à travers lesquels on ne peut pé- nétrer qu'en se frayant un chemin à l'aide du KACAO (sabre d'abattis). L'aire dans laquelle croit VIlex para' guensis et ses variétés, et dans la.-]uelle il acquiert au plus haut degré toutes les quali- tés qui le font rechercher, n'est pas très étendue et ne dépasse pus beaucoup, ni au nord, ni au sud, l'Etat brésilien du Parana 228 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 26 — Août 190? et le Paraguay. Et encore, au Parana, sont- La récolte de l'Herva-Matte se fait au Pa- ca seulement les forêts de l'ouest qui four- rana de la façon la plus barbare; on taille nissent les produits de toute première qua- les Herveiras environ tous les quatre ans, et lité ; ceux qu'en effet, autrefois, on récoltait on les dépouille non seulement de tous leurs autour de Curityba et même plus près encore jeunes rameaux, mais souvent aussi d'une de l'Atlantique, étaient loin, paraît-il, d'avoir partie de leurs grosses branches, sous pré- la même valeur. texte qu'il est ainsi plus facile de recueillir Y aurait-il donc pour l'Herva-Matte, toutes les brindilles feuillées. Un pied d'//ex comme pour le vin, des « crus» qui eux ayant acquis toute sa croissance et ainsi tail- aussi pourraient être « classés » et où les //ex ladé peut fournir Jusqu'à deux arrobas verraient leurs principes aromatiques se dé- d'HERVA cancheada, c'est-à-dire séchée au velopper davantage et leurs feuilles acquérir feu. L'arroba pèse i5 kilogrammes et vaut une saveur plus subtile et plus fine? Non environ 2 fr. 5o; c'est donc cinq francs de seulement je crois la chose possible, mais je produit brut par pied d'Ilex. Mais lorsque la regarde comme fort probable. Toujours ces malheureux arbustes ont été tailladés est-il que depuis que les usines du Parana comme je viens de le dire, ils se refont bien s'approvisionnent de matière première dans les forêts de l'ouest, les produits qu'elle livre au commerce sont pour le moins égaux et très fréquemment supérieurs à ceux des pro- venances les plus renommées. D'autre part, il n'est pas moins certain que lorsqu'on transporte l'//ex paragiieusis et ses variétés hors de leur aire naturelle de végétation, pour en faire des plantations cultivées, ces arbustes ne fournissent plus qu'un produit sensiblement moins parfumé et moins riche en principes actifs, ayant lentement et le produit diminue. Il n'en serait certainement pas ainsi si la récolte se faisait d'une manière plus métho- dique et plus rationnelle; les tailles seraient plus fréquentes et leurs produits certaine- ment plus abondants. Mais allez donc faire comprendre cela aux indigènes. * * * Séchage préliminaire et usinage de l'Herva-Matte. Aussitôt après leur cueillette, les ramules ainsi perdu la plus grande partie de sa va- et les feuilles des Herveiras doivent être leur ; de plus, la plante ne tarde pas à dépérir et même à disparaître, pour peu qu'on né- glige de lui donner des soins assidus. — Aussi quoique la multiplication des Herveiras ne présente pas de bien sérieuses difficultés, leurs graines, contrairement à l'idée reçue. soumises à un premier séchage, afin d'éviter leur altération qui sans cela serait rapide. Malheureusement, on est la plupart du temps mal outillé sur les lieux de production et cette opération se fait souvent d'une ma- nière vraiment trop primitive. On se con- germent assez facilement; on fera bien, à tente en effet, en général, de disposer les ra- mon avis, de ne tenter leur acclimatation meaux feuillus et les brindilles sur une sorte dans nos colonies qu'avec la plus grande de berceau fait en branchage et soLis lequel prudence, le changement de milieu pouvant on allume un feu quiprovoque une dessicca- amener de profondes modifications dans la tion partielle de l'Herva. — Ce mode de pro- nature et le développement de leurs pro- céder est fort simple et à la portée de tous, priétés hygiéniques et aromatiques. mais il a le très grand inconvénient, surtout L'exemple des importantes plantations quand l'opération est mal conduite, de com- faites par les Jésuites dans leurs établisse- muniquer à l'Herva un goût de fumée assez ments des provinces de Corrientes et des Missions, dans la République Argentine, n'est pas fait pour encourager. A peine, en effet, ont-elles été abandonnées à elles- mêmes, qu'elles n'ont pas tardé à dispa- raître. désagréable et qui masque en partie le fin arôme de VIlex. — Heureusement, il n'en est plus tout à fait ainsi maintenant; les procédés de dessiccation ont reçu de nom- breux perfectionnements et l'usage de fours ou d'étuves, construits spécialement dans ce N" 26 — AOUT 190? JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 229 but, se généralise de plus en plus; aussi, de l'Iguassu qui est de toute première qua- actuellement, le goût de fumée n'existe-t-il lité et fort recherchée, allait se faire usinera plus que dans les produits tout à fait infé- Curityba, mais voilà que des usines s'instal- i-ieurs. ^^^^ dans la contrée même, non seulement Sans présenter de bien sérieuses difficul- dans la vallée de l'Iguassu, mais aussi à Rio- tés, l'usinage de l'Herva-Matte demande Negro, à Palmeira, à Ponta-Grossa, etc. cependant un certain savoir faire et beau- Si cet exode des usines à Herva-Matte vers coup de soin et d'attention. l'ouest se généralisait, la prospérité de celles L'Herva doit en effet subir une dernière et de Curityba pourrait bien un jour s'en res- complète dessiccation non seulement afin de sentir, mais la bonne qualité du produit n'en lui enlever toute trace d'humidité, mais aussi sera pas amoindrie, bien au contraire, afin de détruire le vernis qui recouvre la face ^. supérieure de la feuille et le mucilage qui y est contenu. La température des éxuves ad Quelques mots de statistique. - Propriétés hoc où se fait cette dessiccation doit être soi- ^^ usages de l'Herva-Matte. gneusement calculée, constante et ne pas La production de l'Herva-Matte, dans le dépasser le degré voulu sans quoi les quali- Brésil méridional, n'a pas cessé de croître tés de l'Herva seraient fort diminuées. Enfin depuis déjà bien des années. En 1899, les ramules et les feuilles sont soumises à d'après la statistique officielle publiée chaque une suite de pilonnages et de criblages suc- année, la quantité exportée par le seul Etat cessifs qui ont pour but de les réduire en du Parana s'est élevée à 23. 860. 000 kilo- fragments plus ou moins gros suivant les grammes. Je n'ai pas sous les yeux les chif- marques (beneficios) qu'on désire obtenir, et fres se rapportant aux années postérieures de les purger de toutes les poussières et de à 1899, mais les renseignements qui me par- toutes les impuretés. viennent ne permettent pas de supposer que Ces diverses opérations une fois termi- l'importance de la fabrication ait diminué, nées, l'Herva-Matte est mise en tonnelets ; bien au contraire. On peut donc évaluer elle est prête pour l'expédition. sans crainte d'erreur grave, à environ 25 mil- Il est indispensable, si on veut obtenir un lions de kilogrammes la quantité d'Herva- produit de toutepremière qualité, de ne pro- Matte exportée annuellement par leseul Etat céder à la taille des Ilex qu'en bonne saison, du Parana. c'est-à-dire pendant le repos de la végéta- Ces chiffres s'éloignent sensiblement de tion, de mars en août. Cette condition est celui donné par M. du Val, qui, à la vérité aujourd'hui imposée par les usiniers aux ne portait que sur le produit de deux des chercheurs d'Herva-Matte; et la production nombreuses usines de Curityba; mais ils du Parana doit à cette précaution jointe aux concordent absolument avec ceux que je perfectionnements apportés à l'outillage des trouve dans la notice publiée par les soins usines, de pouvoir être maintenant placée de l'Oflice national du Commerce extérieur au premier rang. en février 1902) (i). J'ai donc tout lieu de Au surplus, il existe actuellement une ten- les tenir pour exacts, dance marquée à rapprocher les usines des C'est sur Buenos-Ayres, Montevideo et le lieux de production, des Hervaes; ce qui est Chili qu'est dirigée la plus grande partie de devenu possible grâce à l'établissement l'Herva-Matte du Parana; les nombreuses d'une ligne de bateaux à vapeur qui dessert opérations auxquelles ces expéditions don- les rives de l'Iguassu de Porto da Uniao à nent lieu et qui vont toujours en croissant Porto Amazonas où se trouve la tête de ligne sont, ce me semble, la preuv.e que non seu- d'un embranchement du chemin de fer qui lement le produit est d'excellente qualité, conduit les marchandises jusqu'à Parana- mais, de plus, que son usage se généralise gua port d'embarquement. Jusqu'à présent l'Herva-Matte des bords (i) V. « J.d'A.T. », n° 18. § 270 (feuilles bleue ^). 23o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'^ 26 — Août 1903 sans cesse, aussi bien parmi les colons que jamais accepté en France, malgré ou plutôt chez la p n^ulation indigène. à cause de sa couleur locale trop accentuée; Aussi bien, tous ceux qui ont pu apprécier mais on peut parfaitement s'en passer. Les les bienfaisants eti'ets de l'Herva-Matte sur diverses sortes d'Herva-Matte que produi- l'organismen'enserontpassurpris. L'Herva- sent les usines se composent, les unes de Matte est en effet un excellent aliment anti- poudres plus ou moins fines, les autres de iéperditeur, un véritable dinamophore, pétioles ou de fragments de feuilles soigneu- disent les savants qui en ont étudié les sèment purgés de toutes les poussières par effets et la composition ; son influence sur le plusieurs criblages successifs. Si la bombilla système musculaire et son action toute spé- est indispensable avec les poudres, elle de- ciale sur les facultés intellectuelles sont vient inutile avec les pétioles et les feuilles depuis longtemps connues, et cette action concassées. est d'autant plus profitable qu'elle se produit On a également dit que la nature coriace sans être accompagnée de la surexcitation et mucilagineuse des feuilles dVlex les em- du svstème nerveux. péchait de servir à préparer des infusions Prise le matin au réveil, l'Herva-Matte théiformes: mais on a oublié que lesdiverses soutient les forces et permet le travail sans opérations subies par ces feuilles dans les fatigue exagérée. Prise après le repas du soir, usines ont justement pour résultat de per- elle agit activement sur la digestion et pro- mettre aux principes actifs et aromatiques cure un bon et paisible sommeil. Prise enfin qu'elles contiennent de se dégager dans l'eau dans le milieu du jour, surtout pendant la bouillante. Même pendant tout le temps de- saison chaude, elle désaltère sans fatiguer mon séjour dans le Brésil méridional, je n'ai l'estomac, réveille l'énergie et dissipe l'acca- jamais fait usage de la bombilla et je n'ai Mement si souvent causé par la chaleur, jamais vu employer l'Herva-Matte autre- Dans les pays tropicaux, on évite bien sou- ment qu'en infusions, peut être un peu plus, vent par son usage journalier et à cause de prolongées que celles de thé, mais donnant ses propriétés antifébriles, l'atteinte des une boisson limpide et parfumée, après une fièvres qui y sont si fréquentes. coction de quelques instants. On a émis la crainte que l'obligation de se En résumé, LHerva-Matte, le Maté, la servir de la méthode Argentine pour con- Yerba-Mate quelque soit le nom qu'on lui sommer l'Herva-Matte, méthode qui n'a au- donne, est un excellent et hygiénique pro- cune chance detre acceptée en Europe, duit parfaitement susceptible d'être employé empêche toujours l'usage de cette bienfai- en France sous la forme que savent lui doe- sante boisson de se propager en dehors de ner actuellement les industriels des pays de l'Amérique du Sud. Cette crainte, h mon production. Par contre, je suis forcé d'avouer avis, n'est pas fondée et voici pourquoi: Il qu'il m'est impossible de considérer l'Herva- esr évident que l'emploi de la Bomisilla, petit Matte comme un succédané du tabac; brûlé instrument dont le tube muni à sa partie in- dans une pipe ou en cigarette, c'est absolu- férieure d'une sorte de filtre, sert à aspirer ment détestable, le liquide, et' qu'on fait passer de bouche en Ghau de Miazières. bouche- dans- toute l'assistaince, ne sera Juillet igoS. L. et J. Paszkiéwicz. Bornéo, l'ancienne lie du Camphre Notice hi -lorLo-économique, sur le produit des Dryobalanops. Par M. G. ije Ricci. La petite noie qui suit, pourra intéresser les beaucoup voyagé, en a subi le charme ; rentré en personnes dont la curiosité a é:é attirée vers la Europe, il a voulu se rendre compte de son his- précicuse drogue de Bornéo. M. oe Ricci, qui a toire, et c'est le fruit de cette enquête qu'il nous N'^ 26 — AOUT iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE offre. Praliquemeni, les colons-agriculteurs ont peu de raisons de s'intéresser à ce produit que les Malais emploient surtout pour l'embaumement de leurs morts et les pratiques de leur culte, et les Chinois, comme médicament aphrodisiaque. Les personnes qui désireraient se documenter d'une façon complète sur le camphre de Bornéo, trou- veront des détails très circonstanciés, botaniques et pratiques, et parfaitement à jour, dans le livre du savant voyageur italien, Odoardo Beccari, analysé dans notre n° 12, § 160 (papier bleu). Il faut se garder de confondre les camphriers de Bornéo et de Sumatra, qui sont des Dryobala- 7iops, avec celui d'Ex'aème^Onent, Cinnanwmum Camphora; ce dernier fournit seul le camphre employé par l'industrie européenne et dont nous avons eu à nous occuper à plusieurs reprises dans ce Journal (v. « J. d'A. T. % 1901, pp. 44, i23, 166; igo2, pp. 5q, 175). A ce propos, disons que l'avenir de la culture industrielle du camphre (C. Camphora) se présente en ce moment sous des couleurs plus sombres que jamais; il est question, notamment, de la construction, aux Etats-Unis, d'une immenseusino pourla fabrication artificielle (synthèse^ du camphre. — N. u. l. R, *'* Un des premiers voyageurs qui parle du camphre de Bornéo est Ludovico di Varthema qui partit de Bologne en i5o3. Il dit que chaque année on chargeait à Brunei une grande quantité de camphre natif du pays. Le Portugais Odoardo Barbosa, qui s'em- barqua pour les Indes en i5i9, donne de curieux renseignements sur le camphre de Bornéo ; il rapporte (i) qu'on en récolte une grande quantité, que les indigènes s'en ser- vent dans la préparation de beaucoup de leurs mets, et qu'ils estiment fort ce produit qui valait, d'après Barbosa, son pesant d'ar- gent. Le voyageur Portugais confond évidem^ ment lorsqu'il dit qu'y a dans l'île de Bornéo des mines de camphre; qu'on le trouve aussi en poudre, et qu'on le transporte dans des bambous creux. Le premier Hollandais qui ait été à Bor- néo fut très probablement Oliver van Noort, qui en 1600, aborda à Brunei; il recon- naît (2] que le camphre de cette île est « le meilleur qui soit dans toutes les Indes Orien- tales », mais il le trouve très cher; on vou- lait le vendre, dit-il, jusqu'à 3o réaies de huit, et tout ce qu'on eut pu en avoir n'au- rait pas dépassé trois ou quatre livres. A partir de ce jour la réputation du cam- phre de Bornéo était faite ; tous les géogra-- phes, tous les savants, durant trois siècles, s'accordèrent pour dire que la meilleure qualité de ce produit venait de la grande ile. Bornéo, pour eux, était synonyme de pays du camphre, quand, en réalité, on n'en tirait qu'une très petite quantité, et que le commierce que faisaient les Portugais et les Hollandais avec cette île était presque nul. Naturellement à cette époque le camphre n'était pas l'objet d'une culture rationnelle; Marsden (i), dans son voyage à Sumatra, dit comment se faisait alors la- récolte de ce produit : « Les Naturels, par une longue expérience, connaissent si l'arbre en con- tient en le frappant avec un bâton. Dans ce cas, ils l'abattent, le fendent en petites piè- ces avec des coins, et retirent le camphre des interstices sous la forme d'une cristalli- sation. » On emploie encore aujourd'hui pour la récolte du caoutchouc des procédés presque aussi primitifs. En i836, RiENzi écrivait (2) en parlant du camphre ; « On ne l'a trouvé en Océanie que dans les îles de Soumâdra (Sumatra; et de- Kalémantan (Bornéo) ; mais le dernier est bien supérieur. On le vend 12.000 fr. le pikle(i25 livres), tandis que celui de Sou- mâdra ne coûte que 800 fr. » Ceci est un témoignage de plus en faveur du camphre de Bornéo. Depuis ce temps on a réalisé bien des progrès; le Bornéo Hollandais, quoiqu'une partie relativement petite du territoire soit seulement mise en valeur, en produit déjà une importante quantité ; dans l'état de Saravv-ak on semble jusqu'ici avoir plutôt négligé cette cuLturej cependant le rajah Anglais Charles Brooki; fait des efforts pour la développer. Dans le territoire de la Compagnm m: fi) Ramcsio ; .\avigatinni et Viaggi, quarta edi- tiatie, Venetia i588. {2.) Recueil des voyages qui ont servi à l'établisse- ment et aux progrès de /« Compagnie des Indes- Orientales. Rouen, Macliuel, 1720. (I, Marsden. Voyagea l'isle de Sumatra. Trad. par J. Pasrand, Pans 1794. (2) R'EN':t. Ozèanie (collection : L'Univers), Paris Firmin-Didot i8"6. 252 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'^ 26 — Août 1903 NoRTH-BoRNEO, on avait, il y a quelques l'opium, le cachou, le chanvre, le café et le années, fait des plantations importantes de poivre, pour se consacrer presque entière- camphriers ; en 1899 on exporta du terri- ment à la culture du tabac, qui, durant ces toire de la Compagnie pour 39.000 dollars dernières années, a pris là un développe- de camphre ; mais en 1900 ce chiffre tomba ment si remarquable, à 25 .000 dollars ; les colons anglais de Bor- Georges de Ricci. néo délaissent de plus en plus le camphre. L'Hevea en Amazonie, au Pérou et en Bolivie. A propos du second volume de M. Plane. — GonditiofiS économiques générales. — Rendements par arbre et parestrada. Densité de peuplement. — Les essais de culture de l'Hevea, sur le Madeira. Comparaison avec l'Asie. — Calculs, statistiques, prévisions, etc. Par M. P. CiBOT, A. Plane: VAma:{onie. i vol. in-i6. i5 gra- vures. 2 cartes. Pion, éditeur. Paris, 1903. Prix : 4 fr. Après avoir, dans un volume précédent. Le Pérou (i), décrit les Andes et les hauts plateaux où prennent naissance les fleuves qui forment plus bas, par leur réunion, l'Amazone, le Fleuve-Mer, M. Plane nous fait un tableau de l'Amazonie dont il a par- couru les principales artères. Son but, dans cette seconde étude, a été de donner un aperçu de l'avenir économi- que de ce vaste territoire dont la superficie égale celle de toute l'Europe occidentale, et il a envisagé les diverses ressources qui pou- vaient, dans l'avenir, en assurer la prospé- périté. L'agriculture, dans ces terrains d'une ferti- lité inouïe, et l'élevage, dans les immenses pampas de l'intérieur, seront, à n'en pas dou- ter, les deux facteurs de cette richesse future ; mais, selon nous, cet avenir est plus éloigné que ne le croit l'auteur ; l'accroissement de la population par la natalité est lent et la population nomade qui vit dans les serin- gales (2) vient des autres provinces du Bré- sil; c'est un simple déplacement temporaire, et lorsque la fièvre du caoutchouc se pas- sera, les populations regagneront en grande partie leurs pays d'origine où elles trouve- ront un climat moins pénible que celui des rives de l'Amazone. (i) V. «J. d'A. T. »n° 22, p. iio. (2) Exploitation de caoutchouc d'i/eyca. En Amazonie on ne parle que de caout- chouc et tout gravite autour de ce produit qui occupe, par suite de ce fait, la place pré- pondérante dans l'étude de M. Plane. Manaos, située sur le rio Negro, capitale de l'état d'Amazonas, est la ville où se cen- tralise le commerce du caoutchouc. Depuis 1898, époque à laquelle nous y sommes passé, l'aspect de ce vaste entrepôt a consi- dérablement changé; son étendue s'est accrue en même temps que l'exportation du caoutchouc a monté dans ce port : de 6.000 tonnes en 1898, à 16.000 tonnes en 1902. Nous passons avec l'auteur, au cours de son récit imagé, quelques bons moments en face des aspects grandioses des fleuves et de la végétation puissante de leurs rives; nous sommes touchés de l'hospitalité cordiale que reçoit l'étranger lorsqu'il se présente dans la plus humble case, sans autre titre que celui d'hôte inattendu ; — mais nous en passons de bien mauvais aussi, à bord des vapeurs qui remontent les rivières. Le confortable le plus élémentaire y est inconnu, il faut accro- cher son hamac sur le pont, à côté de ceux des autres passagers, dans une promiscuité parfois gênante; le menu n'est guère varié et les « feijoës « (haricots) nageant dans une sauce noirâtre, la « carne seca «ou» pacote», le « pirarucù », que l'on assaisonne de « fa- rinha » (farine de manioc) en guise de pain, ne sont pas bien réjouissants. Nous ne par- lons pas des moustiques, plus terribles que les Jaguars. N« 26 — AOUT iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 233 Le travail des seringales par le système de l'aviamento, est décrit avec une grande clarté ; cette façon d'opérer tend à se géné- raliser dans toutes les rivières. En Bolivie, le système est un peu différent : les posses- seurs de seringales y reçoivent bien des avances en marchandises et en numéraire des maisons de commerce établies à Ribe- ralta, mais leur personnel n'est pas exclusi- vement composé de « Freguez » travaillant à la tâche ; ils ont encore beaucoup de peons payés au mois, généralement des Indiens des diverses races boliviennes, — Mojos, Trinitarios, Chiquitanos, Movimas, etc. Les graves perturbations causées par les fluctuations du change, que nous voyons passer de 5 '/2 pence le Milreis, en 1898, à i3 pence en 1901, sont aussi très nettement expliquées. Nous assistons dans les entrepôts de Manaos aux manipulations du caoutchouc, • depuis le déchargement du vapeur qui est allé le chercher sur les lieux de production, jusqu'à son embarquement pour l'Europe, après qu'il a été classé par sortes, mis en caisse et dédouané (droit d'exportation, de 22 % ad valorem sur le prix moyen de la semaine précédente). Nous nous arrêterons plus longuement au chapitre IV, consacré plus spécialement à l'étude de VHevea, nous pouvons ajouter quelques observations personnelles à celles si judicieusement faites par M. Plane dans une région toute voisine de celle ou nous avons passé de longues années. Sur le haut Madré de Dios, l'auteur donne comme moyenne de production d'un arbre de 3o cm. de diamètre: 22,5 cm. cubes de latex donnant i 5 grammes de gomme hu- mide, soit 10 grammes de gom^ne pure sèche. Ce rendement a été obtenu au moyen de 2 à 6 saignées faites sur des arbres vierges. M. Planic a observé comme nous, que le ren- dement des saignées diminue à mesure qu'on s'élève du pied de l'arbre, vers le haut du tronc, et que pour les arbres vierges il aug- mente après une quinzaine de jours de sai- gnée; nous avons, dans ce Journal méme(i), attiré l'attention sur ce fait spécial de Vac- coutumance à la saignée, qui se produit de même sur les arbres précédemment travaillés, et nous ne craignons pas d'insister encore sur ce point, car bon nombre des observa- tions sur le rendement de Vhevea^ publiées dans ces dernières années sont faussées par la méconnaissance de ce phénomène, qui est de règle absolue, pour cet arbre du moins. Rapprochons de la moyenne ci-dessus celle que, dans les articles précités, nous avons donnée nous même, d'après de nom- breuses observations comme moyenne de récolte journalière par arbre au Rio-Beni : c'était 39 grammes de latex par jour et par arbre donnant 19 grammes de caout- chouc sec. M. Plane donne comme densité des hevea dans les forêts d'Amazonie, i o arbres à l'hec- tare; ce chiffre est celui que nous avons in- diqué pour le Béni où nous avons eu sous les yeux des centaines d'estradas (2). Mais nous savons que les heveas se rencontrent en « manchas » (taches) et c'est en raison de cette dissémination capricieuse que l'on achète les seringales uniquement en raison du nombre d'estradas ouvertes ou recon- nues, et non pas suivant la surface totale du terrain boisé. On comprendra la raison de cette façon d'opérer, en jetant les yeux sur les demandes faites au Gouvernement Boli- vien et dans lesquelles les gomeros doivent indiquer l'aire approximative de leurs serin- gales : Dans le journal local de Riberalta, de 1898, nous relevons les pétitions faites par i3 industriels pour 6.5oo estradas (présu- mées existantes) et s'étendant sur une sur- face (présumée également] de 45.000 km. carrés, soit près de 7 km. carrés (700 hec- tares) par esirada. Ces chiffres ont besoin d'un commentaire. Disons tout d'abord qu'ils sont hypothé- tiques quoique basés sur des mesures faites (i) Consultez la série d'études de M. (Iibot; Le Caoutchouc sur le Rio-Beni, publiée dans les numé- ros précédents de ce Journal.- — N. d. l. R. (1) Lot de forêt contenant environ i5o heveas ex- ploités, réunis par un sentier; v. détails dans le numéro 18 du « J. d'A. T. ». (2) « J. d'.\. T. >, n° ai. 33^ JOURNAL D'AGRICULTUIŒ TROPICALE N" 2r5 — Août 1903 à Testime, par des hommes habitués à courir 1er de caoutchouc sec, c'est-à-dire ayant au la forêt. Dans les périmètres demandés, sont moins un an de date et ayant perdu par con- Gompris de vastes espaces qui ne renferment pas un seul hevea, mais sont inclus afin de ne pas sectionner les propriétés; sont comptées aussi les savanes où ne pousse qa'utie herbe dure et les pampas où ne s'élè- vent que cpuelques maigres arbustes; on séquent la plus grande partie de son humi- dité ; tandis que dans les rivières qui sont en communication facile avec Manaos, lecaout- chouc arrive dans cette ville en un mois de voyage au plus, et la date de confection des «planchas» galettes de caoutchouc ne re- comprend ainsi la dimension énorme des monte guère qu'à 5 mois pour les plus concessions demandées. Le gomero n'en a que l'usufruit et paye, sn Bolivie, un droit d'occupation et d'exploi- ration de i Bolivien (2 francs) par an, par estradade i5o arbres. Si Ton admet que la suface effective oc- cupée par une estrada de i5o arbres est de vieilles, tandis que les dernières n'ont pas deux mois, il est permis d'admettre que le poids de cette gomme fraîche soit supérieur de I 5 et 20 % à celui qui résulterait de la pesée du caoutchouc sec. M. Plan4: qui a remonté le Madeira et quelques-uns de ses alfluents, effleure la î5 hectares, les seringales comprenant les question des communications entre le bas O.5O0 estradas ci-dessus, n'occuperaient que Madeira et la partie haute qui en est séparée >a 40-^ partie du terrain total demandé en presque radicalement par une vingtaine de concession; on voit donc que même en fai- rapides: quelques-uns forment des chutes de sant une large part aux erreurs d'apprécia- plusieurs mètres et occasionnent des trans- îion, ce n'est pas sans quelque raison que bordements pénibles. Tant qu'un chemin de nousavonsémisi'opinion(i)quela20^par- fer ne sera pas venu remplacer le mode pri- tie seulement du bassin de l'Amazone ren- mitif et dangereux de transport,des marchan- termait des heveas en groupements exploi- tables. M. Plane donne sur plusieurs points des chiffres se rapprochant sensiblement des nôtres. Ainsi, il a trouvé comme distance moyenne en forêt, séparant les arbres exploités, 45 pas, soit 33 mètres. Les moyennes de production varient beau- Goup en Amazonie; dans les estradas vierges elle peut être de 4 à 5oo kg. par an; elle atteint, paraît-il, 800 et 1000 kg. dans le ter dises en pirogues menées à la pagaie, les ta- rifs de transport, qui atteignent 4.000 francs la tonne à la montée, seront un des plus grands obstacles au développement écono- mique du nord de la Bolivie ; le caoutchouc seul peut, à cause de son prix élevé, suppor- ter ces énormes frais. La plantation de l'hevea n'a jamais été tentée en grand en Amazonie, le seringuero n'a pas le temps d'attendre; M. Plane n'a remarqué que trois essais, dans le Madeira : Au sitio de Presidio Morenho, près de ritoire d'Acre! ces derniers chiffres m'ont Vista-Alegre de Barboza, une centaine d'ar- êîé cités par des travailleurs Cearenses que ^^^s; semblent bien réussir. j'ai vu dans l'Acre ; mais tout en admettant volontiers que les heveas de cette région soient meilleurs laitiers (« lecheros ») que ceux du Rio-Beni, je ne voudrais pas accep- îer ces chiffres sans contrôle. Disons toutefois que lorsque, en étudiant le Rio-Beni, nous avons donné (2) le chiffre de 460 kg. comme production moyenne par estrada et par an, nous avons entendu par- (c) V. « J. d'A. T. », n" 23. La question de l'épui- sement des forêts d'Hevea. (2 ) Loc, cit. A Rosarinho, sur la rive droite du Ma- deira, à peu de distance de son confluent avec l'Amazone, un Arménien a planté 25o heveas à l'ombre de cacaoyers et d'oran- gers. A un an de semis, ils avaient en moyenne l'^ôo de haut et i5 mm. de dia- mètre au pied. Ceux de 6 ans avaient 1 2 cm. de diamètre, à i mètre au-dessus du sol et M. Plane estime que, dans 4 ans encore, on pourrait commencer à les saigner. A Tabatinga, un Caboclo (métis) a fait une plantation de 25o heveas dans les mêmes ^0 26 — AOUT 1903 JOURNAL D'AGRIiGULTliJRE TROPIGALE 2.35 conditions, mais dans un terrain qui parait par Jour 10 gallons, soit 37 litres de latex, plus propice e^ue le précédent, étant plue Le fait peut être exact, mais j'ai déjà' signaJé humide : le diamètre moyen des arbres de la tendance des seringueros à se vadten dfe 6 ans y est également de 1 2 cm. productions énormes, soit pour donner plus Il est intéressant de rapprocher de ces de valeur à leur seringal, soit par simple for- chiffres ceux qui nous sont fournis par le faïiterie. L'exactitude de ces dires n'ayant jardin d'essai d'Ong-Iém, près de Saigon (i), pas été vérifiée par M.. Plan'E, il n'y adonic où nous voyons que des heveas ont atteint ce même diamètre de 12 cm. en 3 ans et demi seulement. Au seringal de Vista-Alegre (Madeira), Kauteur a recueilli quelques renseignemenis fort intéressants. — Les estradas sont exploi- tées depuis près de 40 ans mais ne fournis- sent pas plus de 225 kg. de caoutchouc par travailleur e.t par an. — Une estrada (sentier) réunissant cent arbres, mesurait 4.650 pas (3.487 mètresi ce qui donnerait 5.23o m. pour i 5o arbres, chiffre qui se rap- proche tout à fait de la moyenne que j'ai donnée pour le Rio-Beni, soit 4. a 6 km. de développement pour une estrada de i5o arbres. Le diamètre des arbres travaillés varie de 20 cm. à i"'3o et le diamètre que l'on peut considérer comme moyen est de40 à 80 cm. J'ai donné, moi, comm.e diamètre moyen, 40 à 5 5 cm. Nous voyons que, dans ce même seringal, le nombre des arbres sur les estradas a passé successivement de i 5o à i 20, par suite de la mort de 25 % environ des heveas, épuisés par les saignées ou tués par cet insecte tarau- deurqui dévaste aussi les seringales du Rio- Beni ; mais je ne vois pas noté le nombre des arbres improductifs, dans chaque estrada; et cependant je ne doute point que ce fait d'ar- bres à rendement nul, que j'ai toujotirs ob- servé dans les estradas que j'ai parcourues pendant 6 ans au Rio-Beni, ne se produise également en Amazonie. Dans le Haut Aripuana, affluent du Ma- deira, la production de caoutchouc Para (hevea) est de 450 kg. par seringuero (21 ; c'est la moyenne même que j'ai donnée pour le Béni. Certains patrons ont assuré à M. Plank que beaucoup d'estradas donnent (i) V.les renseignements obligeamment fournis par le D' Yersin, u J. d'A.T. », n" 24. '2) Nom donné h l'ouvrier chargé d'une estraJa. pas lieu d'en trop tenir compte. La production la plus élevée dont j'ai pu me rendre un compte exact sur le rio Behi, m'a été fournie par un seringuero de tout premier ordre, Indien d'une intelligencb rare et très ouverte, mais qui ne savait sr'asv treindre que difficilement à exécuter jour par jour et sans interruption un travail aussi machinal et monotone que celui delà récolte du caoutchouc. J'ai vu cet homme saigner dans sa journée près de 25o arbres et rei- cueillir chaque fois 20 litres de latex ; mais dès que sa « bolacha » (caoutchouc fumé en forme de boule) avait atteint une grosseur suffisante pour le mettre à l'abri, des repro- ches , il passait les trois derniers jours de' la semaine à chasser ou à se reposer; et en fait, sa prcduction n'a jamais atteint celle de travailleurs plus réguliers, il m'a été impos- sible d'établir, pour cet hom.me,une moyenne sérieuse. M^. Plane nous fait passer en revue métfeo'' diquement les différentes rivières de l'Ama- zonie: l'Acre, dont l'exportation a atteint 2.o32 tonnes en igoi ; — Le Purus qui ex- porte environ 4.000 tonnes et dans le bas cours duquel on rencontre quelques exploi- tations agricoles, moins importantes cepen- dant que celles du Madeira ; enfin, les af- fluents du nord de l'Amazone, Iça, Yapura, Rio-Negro, Rio-Branco. Tous renferment plus ou moins des arbres à caoutchouc, d'espèces variées, et serons tôt ou tard exploités. L'auteur estconvaincu de la supériorité de l'Amazonie pour la production du caout- chouc, surtout en ce qui concerne l'hevess qui résiste longtemps aux saignées, tandis que les arbres des autres espèces disparais- sent, tronçonnés ou épuisés. Il prétend que la production de l'Amazonie, pourrait dou- bler. Sans doute, mais où prendrait-on la main-d'œuvre ? 236 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 26 — Août 1903 Les plantations de caoutchouc , dit M. Plane, n'ont pas encore fait leurs preuves dans l'Inde ; cette assertion est exacte jus- qu'à un certain point pour la colonie nom- mée, mais déjà nous voyons apparaître sur le marché le caoutchouc de Ceylan, qui ob- tient une cote supérieure à celle du Para fin ; et voilà que les Straits prennent rang à leur tour ! Les résultats obtenus à Ceylan et dans la péninsule malaise, font d'ailleurs augurer d'un rendement suffisamment rémunérateur. Il ne faut pas oublier, en effet, que les arbres de l'Amazonie, lorsqu'on les saigne pour la première fois, n'ont pas moins de i5 à ao ans, et la plupart de ceux qui mesurent 40 et 5o cm. de diamètre en ont même, sans doute, pas loin de 40 ou même 5o ; tandis que les arbres des plantations de la pénin- sule, sur lesquels on a expérimenté, n'ont guère plus de 10 à i5 ans(i). Ajoutons que l'exploitation des arbres plantés en files régu- lières est singulièrement plus facile et plus rapide que celle des estradas en forêt, où le seringuero doitparcourir chaque jour à deux (i) Sur le caoutchouc à Ceylan, comparez l'inter- view de M. Yersin, sur sa visite à Kepitigalla, dans le n" 24 du « J . d'A. T. ». — Sur l'Hevea dans la pres- qu'île de Malacca, voyez l'article de M. Ledeboer, dans le n° 25 — N. d. l. R, reprises un mauvais sentier de 5 km. de développement. Dans les plantations le che- min à parcourir sera de moitié moins long, pour le même nombre de tichelas. Par la sélection des graines ou des boutures, on arrivera, en outre, à écarter des plantations les sujets (ou variétés ?) de moindre rende- ment et de produit inférieur. Enfin, la rareté de la main-d'œuvre, restera- toujours un obstacle au développement éco- nomique de l'Amazonie ; le peuplement actuel de cette région n'est qu'artificiel, puisqu'il se fait au détriment des provinces de Ceara et de Maranhaô ; tandis qu'en Asie se trouve le grand réservoir humain où viennent s'ap- provisionner les entreprises de tous pays, et on n'y aura jamais à lutter contre cette diffi- culté tout au moins. En Amazonie, ainsi conclut le volume de M . Plane, l'Européen ne peut guère se livrer aux travaux manuels, c'est donc au métis, au Caboclo qu'est réservée la tâche de défricher et de cultiver ces fertiles contrées, dès que la fièvre du caoutchouc sera passée et permettra aux esprits calmés de s'établir définitivement sur les rives des fleuves, enfin débarrassés de leur chape de verdure impénétrable et malsaine. P. CiBOT. Consommation du Thé vert au Maroc Souvenir de voyage. Par M. H. Neuville Les événements politiques dont le Maroc est le siège, attirent en ce moment sur lui l'attention publique. Sans vouloir présumer de ce qui sortira des troubles actuels, il est permis de penser qu'ils auront peut-être pour résultat, plus ou moins immédiat, de provo- voquer une nouvelle poussée des Européens vers ce pays, nettement convoité par plu- sieurs grandes nations. Il n'est donc pas sans intérêt de signaler certaines possibilités commerciales concer- nant le Maroc. Je voudrais simplement par- ler aujourd'hui de l'importance qu'y tient la consommation du thé, et du débouché, très susceptibled'accroissement, qu'il offre àcette denrée, exposée par ailleurs à un certain en- combrement. Les Marocains aisés sont de grands bu- veurs de thé, et notamment de thé vert. C'est peut-être même à l'état de révolution dans lequel ils sont maintenant engagés qu'est dû le ralentissement des affaires qui se font en thé vert, sur la place de Londres. En effet, n'ayant qu'une marge assez faible, le marché. i N' 26 — Août 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 237 du thé vert, à Londres, se resserxt immédia- tement des moindres contre-coups. Un fait peu connu, sinon ignoré, est que les Marocains consomment généralement le thé d'une façon toute spéciale. Surtout chez les hauts fonctionnaires, on l'offre avec un déploiement de cérémonies assez curieuses. Je vais transcrire ici une page de carnet de voyage, rédigée sur ce sujet à la suite d'une réception chez le gouverneur indigène de Salé, antique ville sainte du Maroc, restée tout à fait étrangère à la pénétration Euro- péenne, et que je traversai, en 1897, ^ ^^ suite du Prince de Monaco. On apporte, devant l'un des hauts person- nages de l'entourage du gouverneur, un pla- teau circulaire sur lequel se trouvent une petite théière de métal, à couvercle surélevé, un sucrier de verre, une boîte dans laquelle est renfermé le thé, et une autre renfermant desfeuillesde menthe fraîche. Sur ce plateau, sont placés un certain nombre de tasses en porcelaine décorée et quelques gobelets de verre, également décorés. Au centre du plateau se trouve un verre à pied. Tous ces objets, de porcelaine ou de verre, sont ornés de dorures variées. Ils sont certainement européens, mais je n'ai pu y voir de marque de fabrique ; je les crois alle- mands, comme la plupart des menus objets, d'un luxe hétéroclite, dont s'entourent les riches Marocains. Le personnage devant lequel le plateau a été déposé met dans la théière quelques pin- cées de thé et de menthe, puis il y verse de l'eau bouillante renfermée dans une sorte de samovar, de fabrication allemande, paraît-il. Cette première infusion est versée dans le verre à pied, et emportée, pour être proba- blement jetée. On met alors dans la théière une quantité de sucre telle, que l'infusion en devient un véritable sirop. De cette infusion sirupeuse, on remplit trois des gobelets de verre pré- sents sur le plateau; le contenu de l'un d'eux est dégusté ostensiblement par celui qui a préparé le thé, les deux autres sont reversés dans la théière. Cette dégustation paraît avoir pour but, non seulement de renseigner sur la qualité du breuvage et son état de saturation par le sucre, saturation que l'on achève s'il enest be- soin, mais encore d'édifier les hôtes surl'ino- cuité du breuvage qui leur est offert; cette der- nière précaution n'est pas inutile au Maroc. A Salé, une fois l'infusionré partie dans les tasses et gobelets apportés sur le plateau, les tasses nous furent présentées, tandis que les gobeletsétaient offerts aux soldats marocains d'escorte. Les Marocains dégustent lente- ment leur thé, en le humant bruyamment; inutile d'ajouter que la boisson ainsi pré- parée n'a rien de commun, au point de vue de la saveur, avec l'infusion simple que l'on consomme généralement ailleurs. Parfois, les Marocains préparent plusieurs infusions, aromatisées chacune avec des herbes différentes, et qui sont bues succes- sivement par les convives. De tout ce cérémonial, il se dégage au moins deux faits pratiquement intéressants : la recherche, dans l'infusion du thé, de par- fums étrangers à celui-ci, et la proportion énorme du sucre consommé avec elle. Lors- qu'on introduit du thé au Maroc, il y a donc de grandes chancespour que l'on soit assuré, en même temps, d'une très large demande de sucre. Cette denrée est assez chère dans ce pays; en user, et surtout en faire abus, de- vient un signe de richesse que l'on aime à étaler avec ostentation, La question des parfums étrangers est, elle aussi, assez intéressante. La saveur du thé préparé à la façon maro- caine m'a été rappelée dernièrement par cer- tain thé vert japonais, envoyé au « J.d'A.T. » par un dépositaire parisien. Ce thé me paraît nettement parfumé à la menthe, de même que d'autres thés sont parfumés artificiellement avec des plantes diverses; je pense qu'il pourrait avoir un vif succès auprès des Ma- rocains. Il y a là une question à approfondir. Quoi qu'il en soit, il est probablequele Ma- roc, une fois rentré dans l'ordre, offrira un champ au moins aussi vaste quepar le passéà l'activité et à l'habileté commerciales desin- téressés, et qu'il y aura, alors, un moment à saisir pour y réouvrir et y accroître le débou- ché déjà acquis parle thé. H. Neuville. a'38 JOOR'N AL D'i^GRlCULXtJlî^E TR0PIGAUE N'^ 26 ^ Août i goS Le Palmier à Huile Étude de Botanique économique. Par M. EsxÈyE. Ce que je dirai ne se rapportera qu'aux palmiers à huileÇE lœisguineensis] du Daho- mey et plus particulièrement encore à ceux de la région de Porto-Novo. Racines. — Lors de sa germination, la graine émet une radicule qui se dirige verti- calement dans le sol. Cette racine développée est destinée à dis- paraître chez le palmier à huile comme chez les autres palmiers, mais cette disparition du pivot, que la transplantation amène tou- jours, ne se produit pas àla même époque chez tous les sujets considérés. Les pieds venus en terrains quelque peu élevés et secs conservent cette première racine plusieurs années ; chez les pieds qui se développent en terrains humides on en trouve même plus la trace après la première année de végéta- tion. Ce sont des racines fasciculées qui seules à l'âge adulte fournissent à la plante l'eau nécessaire et les matières minérales utiles. Ces racines ne dépassent guère 5 à 8 '"/™ de diamètre ; elles sont peu ramifiées et donnent des racines secondaires ne dépas- sant pas 2 "'/«" de diamètre. Chaque année il se développe un très grand nombre de ces racines, les vieilles paraissent devenir moins utiles, beaucoup même se décomposent tandis que les jeunes sont plus vigoureuses. Lorsque le palmier a 20 ou 3o ans, toute la partie souterraine du tronc est recouverte de racines, il n'y a pas la place disponible pour permettre à d'autres de se développer ; l'arbre émet alors des racines aériennes qui partent de la base du tronc et viennent rejoindre la terre. Sur les très vieux pieds certaines de ces racines aériennes partent de plus de o m. j5 au-des- sus de la surface du sol. Tronc. — Sève. — Le tronc du palmier à huile est un stipe sur lequel, pendant le jeune âge, restent attachées les bases des pé- tioles des feuilles ; latige du palmier adulte n'a plus à sa surface que l'empreinte delà base des feuilles, ce qui lui donne un aspect cer- clé et écailleux. Le diamètre des stipes de VEia'is guineensis varie avec les sujets et va en s'amincissant un peu à mesure que l'on s'élève; il est de o"'4oen moyenne à i^^do avi- dessus du niveau du sol, il atteint quelque- fois o'"6o mais souvent, ne dépasse pas D"'25. La hauteur du tronc me paraît être variable avec les régions d'habitat ; c'est ainsi que sur les bords du Monod, à l'Ouest de la colonie, ces palmiers dépassent rare- ment S m., tandis que dans la région de Porto- Novo et sur les bords de rOuemé,.ils attei- gnent normalement 10 à 12 mètres. Le tronc de ce palmier est rarement utilisé dans le bas-Dahomey; les indigènes se contentent de le laisser sur place se réduire en terreau. Ce stipe n'est pourtant pas inutilisable ; for- tement coaltaré ou créosote aux 2 extrémités il donne des colonnes résistant très bien à la pression ; je m'en suis servi pour faire des mangeoires pour des bœufs ; on peut en faire des canalisations pour conduire l'eau en un point donné; à ce dernier usage on devrait avoir soin de coaltarer fortement. Les indigènes retirent du tronc vivant de cet arbre un liquide fermentescible d'un goût agréable, mais qui aigrit ou se décom- pose rapidement. Pour la récolte de ce vin de palme ils percent le tronc jusqu'au cœur et enfonce dans l'ouverture faite un roseau qui laisse s'écouler le liquide dans un pot en terre ou plus souvent dans une vastegourde. Le vin de palme ainsi obtenu est con- sommé 24 heures après la récolte ; trois jours après il aigrit ou prend un aspect visqueux semblable à celui du vin blanc fortement atteint de graisse ; souventaussi il se toiwne ; prenant alors un goût rappelant celui de nos vins atteint de cette maladie. De nombreux indigènes m'ont affirmé les propriétés diurétiques de ce vin de Palme, j'en ai même vu consommer d'assez grandes quantités à ce titre, par de vieux coloniaux. IVÎ0 36 — AOUT i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 239 Ftiiillcs. — Pa'viicr /cdclic. — Les k-uil- centre du bouquet de feuilles se irouv.ent les les ont un pétiole large à la base qui n'atteint jeunes feuilles de la base et au centre des- ginéralement pas plus de o"'6o de long. Ce quelles se trouve le bourgeon terminal qui pétiole porte de chaque côté des épines de contient des jeunes feuilles tendres et blan- 2 cm. de long qui ne sont ^utre chose que ches (sans chlorophylle). D'un goût très des folioles atrophiées, de chaque côté et agréable, ce chou palmiste est très estimé faisant suite, aux épines inférieures sont des indigènes et même des Européens. Le« placées les folioles opposées. Le limbe des noirs mai^gent même les jeunes feuillôs dont folioles inférieures est court, atteint 5 ou l'extrémité est déjà verdie ; la lignosité doit 6 cm. à peine pour arriver à o"'r)0 et 1 m. au évideminent diminuer beaucoup par la cuis- milieu de la feuille puis le decrescendo re- son. commence dès le tiers supérieur. Les usages des feuile^ des palmiers à Les jeunes feuilles des palmiers sont en- huile son: très nombreux au pays noir : tières, puis se lacinient rapidement et pren- Les iI^digèae■s .s'en se i vent pour couvrir aent l'as piect décrit ci-dessus. 1.1 est pour- leur case, pour fabriquer des balais; lécorce tant une variété d'Elœis guincensis consi- Je la nervure principale donne des lieas dérée comme tétiche au Dahomey, c'est Ja assez solides et utilisés sur place, la nervure variété signalée par M. Jean Daniel (i); elle principale sert à faire des barrières, les fo- a «es feuilles non laciniécs, maissimplement liolessontquelquefoisuiiliséesàlaconfeciicB gaufrées, ce qui donne à l'arbre un aspect de petits obj.ts de vannerie ou de spar- plus imposant, plus majestueux. Ce n'est terie. évidemment point là une espèce, car elle ne Flcui\.. — Sexes.— C'est à Taisselle de cha- se reproduit pas par .s.emis : cune des feuilles de l'arbre que naît un ré- Vingt graines, provenant d'un régime pro- gime de fleurs entouré de sa spathe. C'estou duit par l'un de ces pa!miers,.ont.été semées bien un régime mâle, ou bien un régi" ie en septembre 1901 ; la levée s'e.st faite dès le l<:îmelle. mois de novembre; les premières bonnes S'il m'a été permis de rencontrer dans les feuilles s'étant formées vers la fin de 1902, diverses régions du Bas-Dahomey un noni- j'ai pu remarquer qu'aucun des jeunes pieds ^re assez considérable de palmiers ne don- obtenus ne représentait la variété ayant pro- ■ nant que des régimes mâles, je n'ai pas duit les fruits. On rencontre pourtant d'assez encore trouvé un seul palmier à huile pro- nombreux exemplaires de .ce palmier consi- duisant uniquement des régimes femelles, déré comme fétiche par lesindigènes; il yen Toujours j'ai rencontré un ou plusieurs a deux aux abords de la résidence d'Allad.i ; régimes mâles sur chaque pied d'Elieis. La j'en ai rencontré une cinquantaine au moins production unique de régimes mâles me pa- dans les environs de Porto-Novo. raît être non point un phénomène constant LalongueurdesfeuillesadultcsduPalmier P^^^tr u;i pi-J donné, mais bien un accideni à huile varie évidemment avec la vigueur des causé par la jeunesse du pied considéré, ou arbres considérés, mais elle estnormalement par lelieu ombra-é et humide où ce pied se de 4 à 5 mètres pour les arbres adultes. Au développe. C'es.t donc en particulier à une végétation trop vigoureuse, c'est au manque de lumière et à une trop grande humidité '1) JKAN J\si ;i. .• Le t\ii,aicià hu.U au Daliomc\-; que me parait être due la stérilité de certains voiri;an=Uy.se de cette brochure, dans le m" ,G ". J ■ ^ d'Elceis-guineensis. Certains pieds, qui « J. d A. T. », sous le !?327(papier bleu). — MM. 1, ,- ^ ^_ , . lîOwsKY et Hua l'annonçaient, au Muséum d'Hisriii e en 1 90.2 n'avaient donné que des régimes Naturelle, dès 1895. M. Eu.ène Poisson en arapputé ^^^.;^^^' ,^,, ^^ 3 jonné un OU plusieurs des feuilles a son tour, du Dal:omey. M. Lstiovk 1 eus > ' j» ^ r a envoyé deux plaques de photo[;raphies (leuili . s et régimes femelles ; c'est que le terrain avait régimes. >iui serviront à préciser les caractère., du ^^^ netlové et un grand nombre de palmiers Palmier teticne. Nous reviendrons encore surrc ;u- - jet. N. n. L. R. abattus arin de permettre les cultures inter 240 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 26 — Août 1908 calaires. Les régimes mâles dégagent une marque la véraison, le grossissement s'arrête odeur très agréable que Je trouve intermé- l'huile s'accumule dans l'intérieur du fruit; diaire entre l'Iris et le Jasmin. ces transformations marquent la période de Les fleurs femelles sent portées sur maturation très bien limitée par la colora- an régime en tout point semblable, en tion rouge orangp foncé que prend le fruit, tant que formation botanique, au régime Lorsque la drupe a atteint cette coloration mâle. elle se détache aisément du régime, c'est Cependant, le pédoncule du régime femelle l'époque marquée pour l'extraction de est toujours plus fort que celui à fleurs mâles; l'huile. lerachis, de même forme que celui du ré- La partie charnue du fruit est celle qui gime mâle, est aussi plus volumineux. Il m'a intéresse surtout le cultivateur de ces colo- éîé donné de voir des régimes à 4 fleurs fe- nies, c'est de cette partie que se retirera melles portant quelques rachis secondaires l'huile de palme. Une coupe de cette région à fleurs mâles. Ces cas anormaux ne se pré- pulpeuse, faite sur un fruit mûr, montre: sentent que très rarement et peuvent être Extérieurement, une mince cuticule de considérés comme de véritables monstruo- couleur rouge; cette pellicule recouvre une sites. En dehors du fruit que je vais décrire épaisse couche de matière pulpeuse formée en détails, toutes les parties du régime peu- de fibres blanches résistantes qui ne contien- ventêtre utilisées. Lesrachis secondaires, en- nent pas d'huile ; mais séparant ces fibres, core munis de leurs écailles piquantes, ser- un tissu bourré d'huile de palme. C'est ventde combustibles; le rachisprincipalbien l'huile qui donne au fruit la couleur rouge martelé donne des paquets de fibres qui sous laquelle on le connaît. A l'intérieur de pourraient être utilisés pour faire des cor- cette parche pulpeuse se trouve une noix à dages grossiers; les noirs utilisent ces fibres parois épaisses qui contient l'amande, pour faire des pinceaux de maçon et des Cette amande contient aussi une huile très espèces de chasse-mouches. Après un bon appréciée par le commerce. Jusqu'à ce jour, rouissage, il serait peut-être d'un certain l'extraction de l'huile de l'amande se fait en intérêt d'étudier ces fibres. Europe, c'est donc seulement la grosseur de Fruit. — Si les fleurs mâles, dès la florai- cette semence et la plus ou moins grande son passée, se dessèchent et disparaissent, -dureté de sa coque qui intéressent le cultiva- ii n'en est pas de même des fleurs femelles teur de ces régions. que le pollen est venu féconder. L'ovaire de L'huile de palme est fabriquée par celui de ces fleurs donne un fruit qui dans les pro- qui récolte les fruits du palmier. Réservant duits divers et nombreux de VElœis gui- pour un prochain article les procédés de neensis, est de beaucoup le plus important, récolte et de fabrication, je me bornerai à Ce fruit est une drupe ; il a une partie rappeler que cette huile, d'une belle couleur extérieure charnue et une amande enfermée jaune orange a, lorsqu'elle est fraîche, son dans une coque; au moment de la matura- point de fusion à 29°; sa densité, variable, îion il a un diamètre longitudinal de 3 à oscille autour de 0,925. 4 cm. pour un diamètre transversal généra- En dehors des usages divers auxquels les lement un peu plus faible, quelquefois égal, indigènes de ces pays emploient l'huile de très rarement supérieur. palme, ce produit est, comme on sait, ex- Les fruits qui se développent normale- porté en grandes quantités en Europe où il ment passent de la couleur verte à la couleur sert à l'industrie des savons et bougies, noire violacée au fur et à mesure de leur gros- Porto-Novo, le 3i mai rgoS. sissement ; arrivé à cette teinte foncée qui Estève. N° 26 — Août 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 241 Les Stations pour l'Étude de la Canne à Java Note de M. J. D. Kobus. La Station de Java-Ouest (« West-Java ») a été fondée à Kagock en 1886; depuis trois ans elle est installée dans la ville de Peka- longan. Notre station à nous, Java-Est (« Oost-Java «) date de 1887; elle se trouve, depuis la fondation, dans la ville de Pasoe- roean. Autrefois, il existait une troisième station, Java-Centre (« Midden-Java »); elle avait été fondée en i885. Son très habile direc- teur, M. F. SoLTWEDEL, niourut en dé- cembre 1889, après avoir découvert la pos- sibilité d'élever des cannes de semis. C'est lui aussi qui a donné l'idée à nos sucriers d'établir des cannes dans les montagnes, à une altitude d'environ 2.000 pieds, ce qui leur permet d'éviter les dégâts de la maladie dite « sereh ». Son successeur, M. Benecke n'était pas de taille à continuer ses travaux, et après 2 ou 3 années de dépenses sans résultats, la station fut fermée. A « West-Java », le premier directeur fut M. W. Krueger, l'auteur bien connu du traité allemand Das Zuckerrohr und seine ÂTM/^wr, où il a résumé son expérience per- sonnelle à Java (de 1886 à 1891) en même temps que celle des autres stations de l'île, jusqu'en 1896. — En 1891, il fut remplacé par M. F. A. F. C. Went qui s'est acquis une grande notoriété par ses recherches sur les maladies de la canne; il était accompagné de M. H. C. Prinsen Geerligs, chimiste, qui lui succédait en 1896, Les recherches de Prinsen Geerligs sur la fabrication du sucre sont universelleipent connues, ainsi que son petit Traité, qui a déjà eu 3 éditions, en hollandais et en anglais. A « Oost-Java», le premier directeur était M. J. G. Kramers ; je le secondais comme sous-directeur; pendant les premières an nées nous nous sommes occupés de recherches sur le sol, d'expériences avec divers engrais, etc. En 1892, le directeur fut remplacé par M. J. H. Wakker, botaniste de grand renom, il s'agissait de concentrer nos efforts sur la recherche de la cause de la maladie appelée « sereh », qui menaçait d'exterminer la canne à Java. M. Wakker fit d'intéressantes et efficaces recherches sur d'autres ma- ladies de lacanne, mais, pas plus que M. Went, il ne réussit à découvrir le secret du « sereh ». Après 10 ans d'exercice, M. Wakker quitta son poste, pour des raisons personnelles. Je lui succédai, en 1897. Depuis 1893, je rédi- geais r « Archief voor de- Java-Suikerindus- trie », travail que je dûs abandonner, faute de temps, en assumant la charge de directeur de la Station. Comme vous savez, la sélec- tion chimique et la sélection sexuelle de la canne à sucre ont absorbé, depuis, le plus clair de mon temps; je continue cependant aussi les recherches sur le sol et des expé- riences avec les engrais. Au commencement, notre budget total était d'environ 3o.ooo florins (à 2 fr. 10) et le traitement du directeur, de 10.000 flo- rins. Cela a duré ainsi jusqu'en 1 896. A cette époque nos revenus ont augmenté, parce qu'un plus grand nombre de fabriques con- tribuèrent à l'entretien des deux stations (Est et Ouest). A présent, chacune des sta- tions a derrière elle environ 55 membres cotisants, qui versent fl. i.5o par bahoe (bouw), c'est-à-dire 4 fr. 40 par hectare de leurs champs de cannes. Nos revenus sont à peu près de fl. 75.000 (= fr. 1 57.500) par station. Les directeurs sont payés chacun fr. 36. 000. Depuis quelque temps, il a été décidé de fusionner les deux stations : Chacune gar- dera son directeur, mais une commission commune, élue par les membres cotisants des deux stations, est chargée de s'entendre avec les deux directeurs, et c'est elle qui dis- pose des revenus des deux stations. Nous avons réparti ainsi le travail : Nous nous sommes réservés, nous, les analyses des sols, les recherches sur la sélec- tion et sur les cannes de semis ; enfin, les 242 JOURNAL. D'AGRICULTURE TROPICALE N^' 26 — Aolt i9a3 champs d'expériences rattachés aux différen- tes fabriques de l'île; ces champs sont con- sacrés à l'expérimentation des engrais, en même temps qu'à l'étude de la composition mécanique du sol, comme facteur du rende- ment. A la station « West-Java », M. Primsen Gebpligs continuera à diriger les recherches sur la fabrication, dans Je sens le plus large du terme ; à lui incombe aussi le contrôle des appareils de laboratoire employés dans les sucreries. Actuellement, les recherches bota- niques proprement dites sont confiées à l'un des assistants de M. Piïinsen Geerligs ; mais il ne serait pas impossible que ce service reçoive prochainement une extension nou- velle et qti'une troisième station lût bâtie exprès, laquelle aurait pour directeur un botaniste. Toutes les publications de nos deux stations sont envoyées aux membres cotisants de l'une et l'autre station; tous, sans distinction, peuvent demander des ren- seignements à l'une et à l'autre, et tous ont droit à nos variétés de cannes de semis, pourvu que leurs demandes arrivent avant le i" juillet. Nous multiplions alors les cannes commandées, pour leur compte, et en jan- vier les boutures leur sont envoyées, factu- rées au prix de revient. En janvier dernier, plus de 7 hectares de cannes de semis furent coupées par nous, pour laire des bouîures ; quand on a de jeu- nes cannes de 6 mois, chaque entre-nœud peut servir de bouture. En janvier 1904, notre pépinière sera encore beaucoup plus vaste. Nos champs d'expériences à la station même, ont une étendue de 35 hectares, c©n~ tenant plus de soo variétés de cannes de semis. Les meilleures seulement sont distri- buées aux fabricants ; il faut qu'elles aient tait leurs preuves pendant quatre années consécutives. Parmi ces variétés, il yen a qui sont ré- fractaires au « sereh » et au « donigkellan •»., deux maladies qui menaçaient l'existence même de nos fabriques. Des superlicies plus grandes d'année en année, sont complantées par les différentes fabriques, avec nos cannes de semis. J. D. KoBus. Pasoeroean, 26 juin igo3. Impressions de voyage aux Inies Néerlandaises, en Malaisie et en Indo-Chine. Procédés de multtplication. — Essais de greffage. D'aDrès M. le Dr. Spire. M. le D"" Spike rentre d'une mission d'études botanique en Extrême-Orient, où il s'est occLi[.é tout spécialement des plantts à caoutchouc ei à gutta. Il vient de publier, dans le « Bull. Econ. oe ri.-Cljine », un mémoire consacré à l'exposé des faits acquis en ce qui concerne la culture et l'ex- ploitation rationnelle des guttiers ; nous y em- pruntons ces pages sur la Culture, revues à nou- veau et mises à jour par l'auteur; nous nous réser- vons de revenir, dans un prochain n", sur l'Ex- traction de la gutta-percha des feuilles. Nous avons déjà publié plusieurs notes sur la matière, ainsi qu'en généralsur lagutta-percha ; consulter: u J. d"A. T. »> 1901, pp. rô8, 177; 1902, pp. 64, 94, 222,248, 277, 3oi ; 1903, pp. II ; voir aussi, aux Annonces bibliographiques (feuilles bleuet»), les§§i6o(n" 12), i65 (n» 12), 256 (n° 17) et 401 (n" 24).— N. D. L, R. « Nous allons passer rapidement en revue les diriérenls essais de culture tentés depuis quelques années par les différentes nations colonisatrices : « Les plus anciennes sont certainement celles du Gouvernement, à Java ; nous ne reviendrons pas sur l'histoire de ces planta- tions. Dans un Bulletin de ITnstitut bota- nique de Buitenzurg,' publié en juin 1900 ( 1 ), M. Van Rûmburgh a mis admirablement au point la question des guttas ; nous nous con- (i) Une traduciioii française de ce Bulletin, aug- mentée de l'histoire des essais faits à Java en igoi et 1902, est actuellement sous presse à Batavia. N"26 — AoiT 1003 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 245 tenierons d'énumérer simplement les diffé- taille en sifflet, avec recouvrement de La rentes cultures, que .nous avons visitées à maintes reprises : « Plantation de Poerwakarto, (Pa//3^zn'Hm oblongifoliiim) datant de 1856, dont il ne res- tait plus, en 1900, que 58 arbres. <( Plantationd-U Jardin d'essais de Tjikeu- meuh, i5o arbnes de chaque espèce, {Pala- quiurn Gutta, borneense, Treiibii, oblongifo- lium, Payena Leerii), plantés tous en 1884; dans le même jardin, un certain nombre de jeunes oblongifolium, mis en terre il y a environ 18 mois. « Enfin la grande plantation de Tjipetir, piantule sous un tube d'essai, 5 par le pro- cédé par œil. Je n'ai eu aucun résultat.. J'ai essayé dans la suite, sans plus de résultats, de grefîer sur des Palaqiiium Treubii des jeunes scions de Palaquium borneoise o.u P. Gutta; une série d'essais de ce genre avaient déjà été tentés vainement par M. Hi:yl, jardinier chef de Tjikeumeuh, qui n'a pas renoncé, je crois, à faire encore de nouvelles tentatives. « Voici, en deux mots, les procédés de culture à Tjikeumeuh : Les graines recueil- lies sitôt leur maturité, en janvier et février, sur laquelle le Gouvernement. porte tous ses sont aussitôt semées en pépinières ; au bout efforts actuellement. Les 5 hectares plantés de 3 à 5 mois, elles sont bonnes à transplan- en 1885, ont rapidement augmenté : 29 en 1888; 54 en 1892. A l'heure actuelle les cultures sont poussées avec une grande acti- vité, et la Direction espère arriver, dans un délai. assez court, à couvrir de Palaquium un millier de bouws (soit environ 700 hectares), avant.de commencer toute exploitation. « Poerwokarto d'un côté, les anciens ar- ter; les sujets clxétifs ou ceux dont la racine pivotante est tant soit peu endommagée, sont aussitôt écartés. Des trous assez pro- fonds sont préparés auparavant; on les dis- pose en quinconce et à une distance variant entre 3 et 5 mètres, suivant les espèces de guttitrs. « Outre les cultures de l'État, Java.possé- hres de Tjipetir et de Tjikeumeuh de l'autre, dait en 1902, deux essais de plantations pri- fournissent des graines en quantité suftisante vés de Palaquium^ encore à leurs débuts, pour que M. Van Romburgh ait renoncé à La première, la plantation de Pondok-Gedeh tout autre procédé, pour augmenter le nom- est située à environ 3o kilomètres de Bui- bre de ses arbres. Les boutures, mêmejpar le tenzorg;,elle était formée, quand je l'ai visi- procédé en serre chauffée, de M. Ch. ,Ri- tée en 190 i, de trois .pépinières de Pa/a^wiwm viÈRE, directeur du Jardin d'Essai d'Alger, Qè/o;2j^i/o/i2n7z et d'une centaine de pieds mis n'ont pas toujours réussi a Java. Quant aux récemment en place. L'administrateur, marcottes (tj.\xgkok.\ns , il faut, si l'on s'a- dresse à des branches un peu anciennes, de 10 à 12 mois pour obtenir quelques radicel- les. Avec des jeunes branches, en laissant le laiex se coaguler sur place après l'ablation de l'écorce, en enlevant cette gutta ensuite M. Westpalm van H.qorn, était allé lui- même recueillir les jeunes plants à Bornéo. « M. Van Romburgh signale, dans un rap- port de voyage, une petite plantation d''oblon- gifolium, faite par un indigène, avec de jeunes plantes ramassées dans le bois. Quel- pour mettre la terre, on arrive assez vite à la q^^s essais de ce genre auraient été tentes formation de petits bourgeons blanchà- également dansTEstde Sumatra (i]. (( Dans Pile de Bin<.ang, archipel de Riouw, i\L Ledi^hoer afaitaussi une petite plantation de P. Gutta. « Le Jardin botanique de Singapour pos- sède un assez grand nombre de Palaquium; M. Ridley, Directeur, s'est fait expédier de Bornéo une certaine quantité de jeunes très, mais qui demandent encore de 3 à 4 mois pour se développer et donner des racines. « J'ai essayé personnellement à Buiten- zor.g, suivant les conseils de M. Van Rom- UURGu, toute une série d'expériences de greffage : sur une trentaine de jeunes Pala- quium 'freubii rapportés de Tjipetir, j'ai tenté de greffer des rameaux d'oblongifulium, plus apprécié : 10 par approche, i5 par l'en- (i) Celui de M.L. Buroh.vrdt, à Indragiri,étudié par StiHLitcuTJSP, parait oftrir le plus d'iniérêt; nous en avotis touche un mot dans le n" 6 du « J.d'A. T. ». — N. !.. L R. 244 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N» 26 — Août 1903 plantules, qui arrivent taillées en stumps, dans des tubes de bambous. Ce procédé permettrait de sauver des risques de la tra- versée plus de la moitié des guttiers. Congo, des Allemands qui se préoccu- pent de la Nouvelle-Guinée (i). « D'après M. Stuhlmann, Directeur de l'Agriculture de l'Est-Africain Allemand, « Sur la rivière de Johore où M. de J ouf- les seuls essais d'introduction, faits dans FROY d'AsBANs, Consul de France, avait ob- cette colonie avec quatre Palaguiiim Treubii, tenu du Sultan le monopole de l'achat des ont échoué. D'après M. Schlechter, Preuss feuilles, lesguttiers sont encore abondants. aurait mieux réussi au Cameroun. Depuis Pendant les quelques journées passées dans peu de temps, les Allemands ont repris leurs le pays en sa compagnie, plusieurs excur- essais sur une échelle plus vaste, au moyen sions m'ont permis de me rendre compte de de plants achetés à la Société belge du « Ba- la richesse de ces terres. Au bord de la rivière Temoun, en particulier, dans une forêt au- trefois débroussée par la hache et le feu, pour la culture des ananas, nombreux sont les Palaquium repartis vigoureusement des souches carbonisées. Au bord de la rivière Nepah, dans une forêt encore vierge, un bouquet de cent Palaquium environ, s'é- tayent encore sur la côte et dans le thalweg marécageux; certain sont fort beaux, et, quoique poussés surtout en hauteur, ont encore, à un mètre du sol, de 5o à 60 centi- mètres de circonférence ; quelques arbres coupés au ras du sol, sontpartis en buissons nto ». « La France a fait de son côté des efforts sérieux; la mission Serullas d'abord, cellede M. Raoul ensuite, ont toutes deux cherché à recueillir les plantules nécessaires à 'nos essais. Les arbrisseaux rapportés par Raoul, soit des pépinières de Tjikeumeuh, soit de la côte occidentale de Sumatra, ont permis au Ministère des Colonies de répandre ses es- sences dans quelques-unes de nos colonies. M. B0URDARIE emporta au Congo quelques serres Ward; revenant de l'intérieur à Libre- ville, peu de temps après son départ, j'ai pu constater les résultats : quelques pieds con- tres riches, très fournis. A quelque cent fiés à un colon étaient morts ; sur les quel- mètres de l'habitation, deux vieux guttiers étaient en fleurs lors de mon passage, en mars, et tout autour de la maison une cin- quantaine de jeunes arbustes, transplantés depuis un an environ, semblaient pousser avec vigueur. « Les Anglais auraient, paraît-il, mainte- nant, l'intention de pousser la culture des Palaquium, suivant, en cela du reste, l'exem- ques arbrisseaux donnés à la Mission, deux avaient survécu mais le R. P. Klaine ne croyait pas pouvoir les conserver. L'absence du Directeur du jardin, rapatrié pour ma- ladie, avait arrêté tout essai, et les plantules laissées dans les serres semblaient en fort mauvais état. « Un autre envoi, confié à M. Henri Le- coMTE, se composait de 325 Palaquium; 97 pie de toutes les nations européennes. Pen- furent laissés à la Guadeloupe, 106 à la dant mon séjour à Java, j'ai vu passer suc- Martinique, 87 à la Guyane. On n'en a ja- cessivement plusieurs missions étrangères, mais eu de nouvelles depuis, chargées d'étudier les procédés de culture « A plusieurs reprises, l'Indo-Chine a employés par les Hollandais, et surtout de tenté l'introduction des vrais Palaquium. se procurer, tant à Bornéo qu'à Sumatra, Dans ces dernières années, M. Jacquet, Di- les jeunes arbres ou graines nécessaires à recteur de l'Agriculture au Tonkin, fut en- leurs essais : des Américains qui voudraient voyé à Singapour pour acheter des jeunes introduire les guttiers aux Philippines (i), marcottes. La plupart périrent pendant le des envoyés de l'État indépendant du voyage ; en 1899, il ne restait plus qu'une centaine de pieds: 20 à Nha-trang, 2oàThu- (i) Ces îles en renferment, peut-être, déjàdespon- ■ — ^ ■ — ■ îanés. 11 est de fait que les Chinois en exportent plu- (1) Dans cettecolonie également, il y a, paraît-il, des sieurs qualités deguttas. L'adçninistration américaine guttiers spontanés; la découverte est de Schlecbter; a publié plusieurs rapports sur la matière. — il reste encore quelque doute sur la qualité du pro- N. DE LA R. duit. — N. DE LA R. N" 26 — AOUT ic)o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAj^E 245 duc, 58 à Ong-Iêm, i3 au Cap Saint-Jac- ques. « Depuis, MM. Achard et Cassier ont, en 1900, cherché dans les environs de Kampot, les terrains qui, par leurs conditions telluri- queset météorologiques, semblaient propices à ces essais. Quelques arbrisseaux ont été plantés par eux, aux rapides de Kham-chay, sur la rivière de Kampot, à la pointe de Kep, etc. Cette reconnaissance leur a permis de constater qu'il existait encore, dans la forêt vierge, un certain nombre de guttiers indi- gènes, Dichopsis Krant\iana. La présence de cet arbre a été signalée également sur d'au- tres points du Cambodge, au Bas-Laos en particulier, où un ancien commis de Savan- naket me disait avoir rencontré des groupe- ments assez importants; il est fort probable que le D. Krant:{iajïa, signalé et étudié en premier lieu par M. Pierre, est appelé à Jouer son rôle dans la production future de la gutta, si l'industrie ne trouve un succédané artificiel capable de remplacer ce produit dans la fabrication des câbles ». D'après le D'' Spire. La campagne cotonnière africaine Coton du Dahomey. — Le programme de M. Roume. — Au Lagos. — • En Erythrée, etc. M. Marande, vice-président de 1' « Asso- ciation cotonnière coloniale » dont le pro- gramme a été exposé dans notre n° 21, écrit au Journal « Le Havre » (i 2 juillet 1 9o3) : « L'Association a reçu, par l'entremise de son correspondant de Porto-Novo,2.ioo kg. de coton non égrené, provenant des plants annuels indigènes de la région de Savalou et de Zagnanado. « Nous avons commencé à égrener ce coton avec une égreneuse de Platt : le rendement moyen est de 3o '% de coton contre 70 % de graines, ce qui est pleinement la propor- tion de rendement du coton d'Amérique. Ce coton du Dahomey (i ) est de qualité fort con- venable, se rapprochant un peu de certains genres de coton Jumel, partiellement beurré, de soie assez fine, généralement nerveuse, va- riant de 26 à 3o millimètres. Sa valeur'mar- chande, sur la base actuelle de 80 francs le « fully middling » d'Amérique, est d'environ 70 francs par 5o kg. estimation sans doute inférieure à sa valeur intrinsèque que, seule la filature pourra exactement apprécier. Ce coton, dont le rendement est si intéressant à approfondir et si utile peut-être à connaître pour déterminer le parti à en tirer, est mis à la disposition des filateurs et sera cédé au plus offrant et dernier enchérisseur. . . » (i) Qu'on peut voir au Musée colonial (Palais- Royal). N. DE LA R. Le coton du Dahomey a fait récemment l'objet d'une note de M. Eugène Poisson dans le c( Bulletin du Muséum d'Histoire Natu- relle ». — L'Association cotonnière se pro- pose d'envoyer prochainement au Dahomey des égreneuses, dont le type n'est d'ailleurs pas encore définitivement arrêté. En ce moment, l'activité de l'Association, se porte principalement sur le Soudan et le Sénégal, sur le Haut-Niger et la Haute- Guinée, et sur le Dahomey. Elle se désinté- resse de l'Indo-Chine, qui est drainée par le marché chinois et ne saurait guère alimenter l'industrie cotonnière métropolitaine ; mais l'Association a envoyé des grainesà quelques colons de Madagascar et d'Algérie. Dans ce dernier pays, il a déjà été dépensé autrefois des millions en primes d'encouragement à la culture du coton, et ceci sans aucune es- pèce de résultat sérieux. M. Roume, gouverneur général de l'Afrique Occidentale, a fait à l'Association, dans un récent discours, d'importantes promesses : Il l'a assuré de la collaboration la plus active de son administration, et exposé le programme des grands travaux qui sont l'ob- jet de sa préoccupation : amélioration de la navigabilité du Sénégal, chemin de fer de la Guinée, étude de la ligne reliant Thiès à Kayes. A bref délai l'Afrique occidentale possédera un réseau dévoies de communica- ^46 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 26— Août 1903 tions permettant d'en exploiter les parties fois de plus les procédés qui ont permis au principales. M. Roume a ajouté que TAsso- gouvernement russe défaire prendreàla cul- ciation cotonnière devait surtout s'attacher à ture du coton, dans cette colonie centre-asia- résoudre lès questions d'installation de cen- tique, le développement que l'on sait, très d'égrenage et de pressage, d'achat du La « British Cotton-growing-Associa- coton, en un mof là partie commerciale ; les tion », qui a commencé avant l'Association éludes scientifiques constituant la tâche de française, semble déjà entrer dans la phase l'administration. Il a annoncé qu'il avait des résultats : M. Morel, notre vaillant con- l'inteniion de parcourir, à son retour en frère du n » a Londres 134 83 montre la situation artificielle de cette der- „ ^ New-York qi7 740 nière sorte, qui vaut généralement de 25 à , , „ „^„ "TT^ ' ^ . ^ , Stocks de toutes sortes: 3.258 5.022 3o centimes de moins que le Manaos. On a traité 25 tonnes de Slabs du Pérou ^es sortes d'Afrique restent rares et à 7,10 et l'on tient maintenant 7,25 à 7,3o ^^^^'^' • ^n a payé 8,70 pour Madagascar pour quelques petits lots. rosé, 8,1 5 pour Gambie prima, 9,10 pour bons Twists, et 9,3o pour prima ; enfin, de Arrivages au Para. — Les recettes au . ^ , "01 j c j 9,3^7 a 9i93 pour Boules rouges du Soudan. Para, pour juillet, ont été de i.3oot., soit le même chiffre qu'en 1902. Pour le mois Anvers. - Le 3i juillet on a vendu d'août on s'attend à une légère diminution 5oo tonnes, en partie du Congo Français, à sur le chiffre de l'année dernière, qui avait des prix irréguliers, mais avec une hausse été de i38ot. Ily a un léger retard sur le moyenne de 25 centimes, commencement de la récolte, mais cela ne ^e 21 août on a offert 27 tonnes du Bas- peut donner lieu à aucun pronostic sur l'en- Congo, qui ont été traitées avec une hausse semble de l'année, et tout porte à croire qu'il moyenne de 3o centimes. Le 25 août aura y aura une légère augmentation et que, pour I»^^ "ne grande vente, de 335 tonnes. la première fois, on dépassera 3o. 000 tonnes en un an. ^echt frères ■ r- i ^._ , , ^ a Madère, et M. Roux, coion a Conakry, contestent l'explication précitée ; le dernier, surtout, y objecte son expérience propre et ainsi une boisson très fine, plus ou moins ... ^ j- jn- • j ,, . , . celle du Jardin d Essais du gouvernement. lir avecla fleur de thé, change du tout au tout l'arôme de cette boisson et son goût. viennent d'être faites et il est nécessaire de suivre à la lettre l'indication. On obtiendra forte suivant le temps d'infusion, véritable », ™ 1 ^ • ui j- . j„ ^ M. Teissonnier, le très aimable directeur de boisson de five o'clock. , ,,. • - „ cet établissement, ayant eu communication « Ajoutons aussi que les prix viennent ,, , . . . ui-' j ' . d une épreuve des documents publies dans d'être uniformément abaissés et qu'une „ ^ ,> • , , >„ -^ ^ notre n" 25, complète, sur un point très im- seule qualité est donnée. , . . -^ „'. ,. ^ ^ . portant, les renseignements aonncs par « Seules certaines régions, très restreintes, », t^ / • ui- '^ ' .M. Roux; nous espérons pouvoir publier dû Tonkin donnent de la fleur de thé vrai- , . ,, j». -i 1 .^ 1 prochainement d autres détails sur la mala- ment parfaite; cela provient de la terre, de ,. , ., , »/r j^a ^ \7 r ' t^ ' die dont il parle. — Mmed Argollo Verrao l'orientation, etc. » E.Jung. , . , . . j- appprendra avec intérêt que son contradic- (1) Les lleuvs analysées par Van Romburgh et Loh- teur de Conakrv a OCCUpé jadis^ un pOSte M.iNN n'en renfermaient que 0,8 "„. A ce sujet, nous botanique au Brésil, notamment h Pernam- rappellerons il nos lecteurs que le dosage de la caféine ^ P est une opération très délicate; les diverses teneurs DUCO. IN. D. L. K. ne sont entièrement comparables que lorsqu'elles ont * été trouvées par la même méthode; il est même bon * * que les dosages comparatifs soient faits par le même Utire de M. Teissonnier. — « En réponse chimiste. Les recherches du célèbre Pia.iG()T sont des plus instructives à cet égard: ses procédés ont, à la question que VOUS allez poser dans votre d'ailleurs, été encore perfectionnes. - N. d l. R. ^„ ^5, il ne m'est guère possible de me pro-' (2) Ce procédé d'infusion diflere, en efiet, de celui no,-,cer sur le cas de-la plantation de M. Van qu'emploient, pour le thé, les Anglais et les français, mais point du tout de la méthode russe. — N. d. l. R; DER Ploeg, qui est à Java ; il faudrait pour 252 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 26 — Août igoS^ cela savoir dans quelles conditions elle se Hawaïens, n'avaient pour but que de montrer trouve exactement, et comment elle est trai- tée. Mais je puis vous dire, ce qui se passe ici : « Depuis que je m'occupe de la culture in- tensive du bananier au Jardin d'Essai, il est arrivé que quelques touffes n'ont pas fruc- tifié ; ces dernières étaient atteintes d'une maladie organique, qui est bien caractérisée, et se manifeste précisément au moment où devrait avoir lieu la fructification : L'inflo- rescence, au lieu de sortir de sa gaîne se les effets des engrais, de l'espacement. Ces- données se rapportaient aux champs d'expé- riences dirigés d'abord par M. Walter Max- well, (aujourd'hui au Queensland), par M. Blouin, et n'ont qu'une valeur expéri- mentale. Cependant, on ne saurait les mettre en doute. Commencées par un directeur et achevées par l'autre, les expériences de 1900 et de 1901, qui ont trait aux récoltes de cannes plantées et de rejetons, donnent des résultats qi^une touffe est reconnue malade, elle ne t/^rde pas à être arrachée et brûlée ainsi que les rejetons envoie de développement. « Il est arrivé aussi, dans notre colonie, que des bananiers sont demeurés stériles pour une autre raison : insuffisance d'engrais et culture mal comprise. » Veuillez agréer, etc. Teissonnier. Conakry, aS juillet iqo3. décompose et la décomposition ne tarde pas à peu près semblables. à attaquer toute la tige. Les hauts rendements signalés là, sont « Les rejetons émis par ces touffes parais- dûs au sol lui-même et à l'irrigation. L'effet? sent bien sains, mais la maladie se manifeste des engrais sur les deux récoltes n'a rien qui lorsqu'ils atteignent leur complet dévelop- sort de l'ordinaire. La fumure a causé un pern>rnt. Il va sans dire que chez nous dès excédent de 20 % à la première coupe et de 5i % à la deuxième; eh bien, c'est presque la même proportion qu'à la Station agrono- mique du Réduit, à l'île Maurice (M. P. BoNAME, directeur) ou nous trouvons 25 % et 6j % d'excédent par le fait des engrais. Nous n'avons jamais, dans nos traduc- tions des rapports de la Station Hawaïenne, publiées dans la « Revue Agricole », géné- ralisé les résultats culturaux obtenus à cet établissement, nous n'avons jamais affirmé qu'on avait, sur tout l'archipel des Hawaï,, des rendementsatteignant 5o. 000 kg. à l'hec- tare. Ce chiffre n'a figuré que dans la « Revue Agricole », qu'en 1902, à la page loi, et pré- cédemment le 5 juin 1900. Je demandaisà la Chambre d'Agriculture de la Réunion, d'ac- cord avec M. Jacques Adam de Villiers, l'en- voi d'un délégué aux îles Hawaï pour suivre le travail industriel et se rendre compte de avait été la cause première du questionnaire la culture pratiquée dans ces îles. M. Jacques adressé par la Chambre d'Agriculture de la A. de Villiers qui devait suivre à ses frais le Réunion, au Consul de France à Honolulu; délégué qu'on aurait envoyé, avait été frappé mais au dernier moment, je fis disparaître du compte-rendu de la campagne sucrière les lignes déjà rédigées, pour ne pas trop de la plantation Eva pour 1899, que j'avais parler de ma personne. La note parue dans publiée à la page 217 de l'année 1900. votre n" 22, me prouve que j'ai eu tort de m'abstenir. Les chiffres que j'ai donnés à plusieurs reprises dans la « Revue Agricole » résu- mant les résultats d'expé4Ùences de la Station agronomique de l'Association des Planteurs Rendements de la canne à sucre aux îles Hawaï. Lettre de M. Auguste de Villèle. En reproduisant, dans la « Revue Agri- cole » du mois d'avril, votre article sur Les rendements maxima de la canne à sucre (« J. d'A. T. », n° 19), je voulais l'accom- pagner d'une note pour bien expliquer quelle Nous étions pour notre part assez au cou- rant de l'Agriculture hawaïenne pour savoir qu'en moyenne on obtient dans ces îles 10 tonnes de sucre à l'hectare (i) ce qui est (i) Comparez le rapport de M. Vizzavona, analysé dans les n°' 24 et 25 du « J. d'A. T. ». — N. d, l. R^ N" 26 — AOUT 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 253 loin de ce que nous avons à la Réunion. s'en va d'un côtéetla grainede l'autre, ce quî Je ne finirai pas sans vous dire combien laisserait supposer que l'égrenage a lieu en j'approuve l'article de M. Main sur les Mois- sonneuses à canne; ne pensant pas sans plai- sir au jour où on pourra faire la récolte avec des machines. Saint-Denis, Réunion. A. DE VlLLÈLE Directeur de la « Revue Agricole. » Récolte mécanique du coton. La machine de Zempter. Dans le n» 22 du « J. d'A. T. », nous avons dit un mot de la machine de Campbell, brevetée à Pittsburg (Etats-Unis). On signale aujourd'hui d'Amérique la for- même temps. Il ne semble pas qu'il soit bien nécessaire de faire les deux opérations sur place. Ce point est d'ailleurs moins im- portant, et la récolte seule, si elle est opérée dans des conditions satisfaisantes, suffirait à rendre la machine intéressante. La figure, que nous publions ci-contre, est empruntée au « Farm Implement News », et a été exé- cutée d'après un croquis de l'inventeur. F. M. ■ Maniçoba et Mangabeira. Y a-t-il intérêt à les cultiver en grand ? Un correspondant, qui n'a pas jugé utile mation d'une nouvelle Société pour la cons- de signer, nous écrit de Benguella (Angola, truction et l'exploitation de machines à ré- colter le coton. Cette Société est constituée à Memphis (Tenn.), et se propose d'exploiter les brevets de M. Geo. H. Zempter. Sans rien préjuger du fonctionnement de la machine, nous pouvons dire qu'elle paraît rationnelle. Les organes de préhension sont manœuvres par des ouvriers montés sur un chariot qui se déplace; on peut donc dire qu'elle n'est que semi-automatique. Afrique Occidentale Portugaise) : « Je suis un abonné de votre excellente revue. Je désire entreprendre une exploita- tion de Manihot Gla\iovii et de Hancornia speciosa. J'ai lu déjà bien des livres sur la culture du caoutchouc, mais il me reste quelques doutes sur : « \° le rendement; « 2" la meilleure méthode de saigner l'une et l'autre de ces deux espèces; « 3° le meilleur procédé de coagulation; <( 4° les frais d'entretien, et spécialement le nombre d'arbres qu'un ouvrier peut sai- gner dans sa journée. « Je vous serais très obligé de bien vouloir me donner conseil. » * * * FiG. i; Nous avons pour principe, dans ce Jour- nal, de ne pas faire double emploi avec les livres, du moins avec ceux d'accès facile; et le meilleur conseil que nous puissions don- ner à cet abonné, est de relire les cha- pitres correspondants de l'édition annotée Elle se compose en principe : i) d'un chariot à quatre roues, traîné par deux ani- maux; 2) d'un moteur à essence (ou à tout autre combustible) actionnant 3) un puissant des Plantes à caoutchouc, de Warburg, que aspirateur agissant sur quatre conduits (ou nous ne cessons de rappeler à l'attention du plus), terminés par des tuyaux souples dont public, dans chaque numéro (v. p. 226). autant d'ouvriers présentent l'extrémité aux Notre abonné y verra, qu'engager des ca- capsules mûres; le coton et la graine se trou- vent aspirés et envoyés dans un nettoyeur, dont le rôle est mal défini. La description donnée dans le « Farm Im- lement News » ajoute même que la fibre pitaux dans la culture du Hancornia (Manga- beira, des Brésiliens) serait se lancer dans une aventure dont l'issue ne manquerait probablement pas d'être fâcheuse. Quant au Manihot (Maniçoba, des Brési- 2D4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 26 — Août 1903 liens], nous nous en sommes expliqué lon- guement dans le dernier cahier du « J. d'A. T. » (n° 25, p. 2o5). Cet arbre offre plus d'in- térêt que le mangabeira ; toutefois, à l'étude depuis plus de trente aps, on ne saurait en citer encore aucune plantation qui ait pro- duit des bénéfices appréciables. On nous a affirmé à plusieurs reprises qu'il en existait au Brésil, mais nous attendons toujours les preuves. L'avenir du commerce d'exportation de fruits de l'Afrique Occidentale Fran- çaise. Nousavons déjà signalé assez longuement, dans notre n" 24, l'impression .extrêmement favorable produite par les collections de fruits frais de la Guinée Française, présentées à la dernière Exposi- tion d'Horticulture de Paris. Voici, à ce sujet, encore une appréciation intéressante ; elle émane d'un homme particulièrement compétent, M. Dé- siré Bois, du Muséum ; nous la découpons dans l'article qu'il a publié dans la « Revue Horticole» : « Le concours ouvert pour les fruits colo- niaux avait déterminé l'envoi de bananes, d'ananas, de mangues et d'avocats provenant de la Guinée française et d'une remarquable beauté, bien qu'ils n'eussent été l'objet d'au- cuns soins particuliers pendant le voyage, de notre colonie de la côte occidentale d'A- frique à la Métropole. « Les fruits étaient parfaits, et l'expérience de transport qui vient d'être faite prouve que, sans l'aide de glacière, mais avec un emballage soigné et des bateaux à marche rapide, la Guinée et nos colonies voisines pourraient nous approvisionner de fruits tropicaux, au moins pendant la saison où nos fruits indigènes ont disparu de nos mar- chés ou sont d'un prix trop élevé pour la majorité des consommateurs. ' « Il est probable que les mangues et les avocats resteront encore pendant quelque temps des fruits de luxe, d'une vente limitée; mais il n'en est pas de même des bananes et des ananas, que l'on apprécie de plus en plus en France et dont laconsommation augmente d'année en année. Bananiers et ananas sont des plantes dont la culture se fera un jour sur une grande échelle dans celles de nos colonies où elle est possible, surtout lorsque ces colonies sont situées à une petite distance de la Métropole, ce qui est le cas de la Gui- née française, du Dahomey et de la Coie d'Ivoire. » La colonisation agricole française aux Nouvelles-Hébrides M. Charles Gauthiot, secrétaire général de la Société de Géographie commerciale — deux noms chers à bien des lecteurs du « J. d'A. T. » — nous communique une lettre émanant d'un voyageur français et parvenue à Paris le i3 juillet ; nous en extrayons ces lignes: « Les Nouvelles-Hébrides possèdent un terroir d'une prodigieuse fertilité. « Deux cent cinquante et un Français sont établis dans l'Archipel. J'ai visité les princi- paux d'entre eux. Ce sont d'excellents colons, une véritable élite de travailleurs entrepre- nants et courageux. Tous sont contents, tous sont d'accord pour célébrer leur pays d'élec- tion. Je ne me souviens pas d'avoir entendu une seule plainte durant tout mon séjour. « Les principales cultures entreprises sont le maïs, le café et le cocotier (pour le coprah). Des essais de vanille et de cacao semblent donner les plus excellents résultats. La ba- nane produirait de beaux bénéfices si les communications avec le continent australien en permettaient l'exportation régulière (i). Le manioc serait cultivé avec profit si l'on établissait sur place une usine à tapioca (on en parlait lors de mon passage). Les épices, la canne à sucre, le tabac, les cultures vivriè- res, tout, en un mot, vient à merveille sur ce sol privilégié. « C'est un plaisir que la cul- ture dans un pays comme celui-ci » m'ont répété bien des colons. « Les exportations françaises sont évaluées à un million de francs au moins. « Voici la production française prévue pour l'exercice 1903-1904, tous les chiffres cités devant être considérés comme des chif- fres minima : « Maïs : 5.000 tonnes, valant actuelle- ment 16 fr. le sac de 100 kg. « Coprah : i .000 tonnes, vendues en moyenne 225 fr. la tonne. (i) Comparez avec la note; Gains et aléas de l'ex- lortation de bananes de la Nouvelle-Calédonie, jubliée dans le n" 23 du « J. d'A.. T. ». — N. d. l. R- N" 26 — AOUT igo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2 5'y (( Café : 233.000 kg. valant i fr. 45 le kg. « Cacao : 2.415 kg. « Vanille : 868 kg. (c'est le chiffre officiel, mais d'après mes renseignements particu- liers, il se trouvera énormément dépassé). « A moins de sacrifices énormes, la colo- nisation australienne ne l'emportera pas sur la nôtre, si nous continuons toutefois à recruter pour les Nouvelles-Hébrides un plus grand nombre de colons français. Il nous faut des jeunes gens possédant unpeiit capital, courageux et travailleurs. » L'Aloès et les fibres similaires en Algérie au point de vue de leur culture éventuelle. F. Fasio : La décortication mécanique de l'aloès et Vexploitation industrielle de r agave en Algérie. In 8'^, 20 pp. Al- ger, iQo3. Prix : o fr. 5o. Dans le n- 23 du « J. d'A. T. » nous avons donné, d'après M. Fasio même, un aperçu sommaire des résultats acquis en Algérie en matière de fibre d'aloès [Agave americana des botanistes) ; la brochure actuelle donne les détails. Les personnes intéressées feront bien de nous la demander, et de la lire atten- tivement. Ici, nous nous bornerons à relever les deux tableaux de la p. 11. Le premier (A) indique le pourcentage de fibres qu'on a pu extraire de 20 à 25 kg. de feuilles de chacune des neuf espèces suivan- tes : Tampico (4,4 %], Agave viviparia (3,*) %), A. p'anera (2,9 ?*), A. mexicana, A. americana. Sisal (2 % ), Fourcroya gi- gantea (2,3 ",,), F. Deledevantii {i,5 "„), Sansevière d'Abyssinie, à feuilles cylindri- ques (4 ";, ). Le deuxième tableau (B) reprend le chan- vre de Sisal et celui de Maurice [Fourcroya gigantea), mais il s'agit cette fois de 6 essais successifs, faits du 3 au 12 janvier et ayant .porté sur un ensemble de 2 wagons com- plets. Les résultats ont varié de 2,18 % à 2,71 "o pour le Sisal; de i,58 "„ à i,83 "„ seulement pour le Fourcroya. Nous n'insis- terons pas aujourd'hui sur les chiflfrcs de M. Fasio concernant ces deux espèces; nous en reparlerons à propos de ceux de M. Bo- iMAME, de l'ile Maurice, qui ont été déduits de quantités très importantes; nous y re- viendrons dans un prochain numéro du « J.d'A. T. ». Pour ce qui est de V Agave americana, com- mun en Algérie, M. Fasio a pu en défibrer, en plusieurs mois, plusieurs wagons; il conclut, pour cette espèce, à un rendement moyen très bas, ne dépassant guère i "„ . Déjà dans le tableau A, elle arrivait der- nière: cependant, encore avec i,5 :'„ . Il y a lieu de se demander si dans une plantation régulière, et oii on ne couperait que les feuilles réellement à point, le ren- dement de V Agave americana ne serait pas supérieur à celui enregistré par M. Fasio, qui a été obligé de se contenter, le plus souvent, de feuilles récoltées à droite et à gauche, dans des haies ou autres lieux aban- donnés, par des ouvriers pas ou peu sur- veillés. Quoi qu'il en soit, M. Fasio estime que même en comptant seulement i % de fibres, il y aurait intérêt à cultiver en grand l'aloès en Algérie. Il prévoit un espacement de 2 m. sur 2 m., soit 2.5oo pieds d'aloès à l'hectare, et compte, dès la fin de la 3" an- née, sur une récolte annuelle de 3o feuilles par pied, pesant i kg. chaque. Cette estima- tion est très modérée, en ce sens qu'en réalité les feuilles d'aloès défibrées à l'usine Fasio ont varié entre 2 kg. et 8 kg. Le prix de vente que M. Fasio fait entrer dans son calcul, soit 800 francs la tonne de fibre sèche, répond aux cours du chanvre de Maurice, auquel son aloès se compare; il s'applique au mois de mai 1903. Le cours actuel (20 juillet) est de 977 fr.; mais nous estimons que l'histoire du marché des fibres blanches ne permet pas d'espérer la persistance de cotes aussi éle- vées. La banane à la Jamaïque. Le consulat de France à Liverpool trans- met les renseignements ci-après, dont la source n'est pas indiquée; à moins que ce ne soit l'Annuaire de la Jamaïque, cité à l'occa- sion du compte de culture. Nous avons ana- lysé, sous le §355 (pages bleues), dans notre n^' 22, l'édition 1901 de cet excellent livre. 256 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 26 — Août 190? Rappelons que M. Fawcett, le distingué 20.000 acres; en 1899 elles étaient de plus directeur du service botanique de l'île, a de 25.000 acres, soit dans l'espace de trois publié récemment une importante brochure ans une augmentation de plus de 25 % . sur la culture du bananier ; elle a été an- « D'un autre côté, la culture de la canne à noncée dans notre n^ 19 (pages bleues), sous sucre diminue, puisque la superficie con- le § 286. sacrée à cette culture, qui était de 3o.ooo Des informations récentes et concordantes acres, n'est plus que de 26.000 acres, soit parues dans la presse anglaise, mais dont une diminution de i3 % pendant la même on n'a évidemment pas eu connaissance au période. consulat, permettent de considérer provi- « La Jamaïque a une superficie de plus soirement comme ayant échoué la tenta- de 4.000 mille carrés : sur ces 4.000 milles tive d'introduire sur le marché anglais la 3. 660 milles carrés ou 2.348.800 acres sont banane commune de la Jamaïque (« Gros situées à une élévation ne dépassant pas Michel », syn. « Martinique »); cette intro- 2.000 pieds au-dessus du niveau de la mer, duction avait été organisée, cependant, par situation très favorable pour la culture de une Compagnie de navigation extrêmement la banane si les conditions du terrain sont puissante, MM. Elder Dempster & C'^ (di- bonnes. On peut prétendre sans crainte recteur, sir Alfred Jones, Président de la d'exagération que 2 7-2 "» du total ci-dessus Chambre de Commerce de Liverpool), quia mentionné est susceptible d'être employé à installé exprès, avec une large subvention de la culture de la banane pour l'exportation, l'État, une ligne de paquebots rapides entre ce qui laisse une marge suffisante pour le Kingston et Bristol. Le goût de la banane de transfert périodique de la culture dans un la Jamaïque ne convient pas au public an- nouveau terrain qui a lieu environ tous les glais, qui préfère celle des Canaries et de cinq ans. En d'autres termes, en prenant la Madère, dont le commerce est entre les plus faible estimation, 58. 000 acres peuvent mains de la même Compagnie. être toujours en plein rapport. Comme l'ex- Le bananier nain des Canaries fait, d'ail- portation des bananes est de 8 à 9 millions leurs, son chemin à la Jamaïque; le récent sur 25. 000 acres, il s'ensuit qu'on peut cyclone, qui a dévasté une grande partie de compter sur une exportation de 20 millions l'Ile, aura achevé de convaincre les retarda- de régimes pour 58.000 acres. taires. C'est, en outre, d'une manière gêné- La culture de la banane est une affaire raie, la variété la plus en faveur, à l'heure souvent très hasardeuse. Il suffit d'un vio- actuelle, dans tous les pays chauds. lent vent du nord, qui souffle parfois à la De son côté, la Compagnie n'a pas aban- Jamaïque, pour détruire en une seule nuit la donné la partie et continue son travail dans récolte de toute une année. l'île où elle s'occupe même d'installer, en « D'un autre côté, cette culture rapporte exécution des conditions de son privilège, de sérieux bénéfices. Pour le prouver, nous un corps spécial de professeurs d'agricul- empruntons à un opuscule intitulé Jamaïca ture.Nous tiendrons nos lecteurs au courant in i(Sgj ^ les relevés suivants dus à M. Henry des résultats. Cork, un planteur très connu : Pour le moment, ce sont les Etats-Unis Pieds de bananiers, par acre SSp qui absorbent le gros des bananes exportées Vente en gros, par acre £27-1 sh.-3 d. , , T Coût de la culture, par acre £ 6-18 sh. -6 d. de la Jamaïque. ^ '^ - Les détails qui suivent, sont reproduits Bénéfice net, par acre.. £20- 2 sh.-gd. d'après la « Feuille d'Informations du Sqj^^ gn reprenant les mêmes calculs, par Ministère de l'xAgriculture ». — N. d. l. R. pjgj . * * Encaisse brute, par pied i sh. 7 d. ','0 « Les plantations de bananiers couvraient Frais de toutes sortes, par pied. . o sh. 4 d. -Vj en 1898 une superficie de moins de Bénéfice net, par pied. .. . i sh. 2 d. •','; Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct. 3;, rue St-Lazare. Paris. ^^ Gérant : E. Boivin. N» 26 — Août 1903 TOUT HORTICULTEUR devrait posséder le DICTIONNAIRE D'HORTICULTURE JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV CAOUTCHOUC HANUFACTURB lE ILLUSTRE de gfg figures noires et coloriées dans le texte et 6 plans cobriés hors texte Par D. BOIS Assistant au Muséum d'Histoire Naturelle, Professeur du cours des productions coloniales à l'Ecole Coloniale Deux volumes grand in-8 de 1228 pages, brochés. Prix 40 tr. Le même, relié en un volume, demi-chagrin ou en deux volumes toile pleine 45 fr. Ouvrage pratique, donnant, sous une forme très condensée, la matière de toute une encyclopédie horticole. Parmi les nombreux spécialistes ayant collaboré à l'ouvrage, citons : MM. Baltet (Greffe); Girard (Chimie as^ricole); D' Delacroix {Pathologie végétale); D' Weber (Cactées et Agaves). Tous les articles sont signés. 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Extrait du Procès-verbal rédigé le i6 octobre igoi, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station : «... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu»^ travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier^ le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes : « . . . La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». RÂPES IVIÉCANIOUES pour Manioc (Cassave), Arrowroot et autres racines farineuses Séchoirs - Presses d^ErnbalIaSe Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i^^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale ?* Année N" 27 3o Septembre i()o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAL [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR J. VIUBOUCHEVITCH z>ro ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE a^\j> — ■ ->-«- Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro: 2 francs h AçoREs, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomê, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines OCÉANIE CvT' --Co Principaux Collaborateurs : MM. APFELBAUM (Palestine), BAlLLAUD (Guinée), BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), D'BONAVIA (Worthing),CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique, occidentale), CIBOT (Paris), A. COUTURIER (Paris), DAMMER (Berlin), DULIEU (Ile Sainte Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris), P. DES GROTTES (Martinique). R. GUÈRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Indo-Chine), HECHT FRÈRES & C^^ (Paris), HILGARD (Cali- fornie), HOLLRUNG (Haile-s-Saale), G A. HURI (Egypte), JOB (Paris), JUDGE, KARPELÈS (Calcutta), KOBUS (Java), KOSCHNY (Costa-Rica), D-" LAVERAN (Paris), LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Singapore), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (île Dominique), D^ LOFEZ Y PARRa (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad). DE MEDEIROS (Rio-de-Janeiro), DE MENDONÇA (île San-Thomé). MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris). NEUVILLE (Paris), NEWPORT (Queensland), G. NIEDERLEIN (îles Philippines), PARIS (Saigon), PASZKIÉWICZ (Parana), PEDROZO (Cuba), PERNOTTE (Shanghaï), PERROT (Paris), PERRUCHOT (Constan- tine), PITTIER (Costa-Rica). POBÉGUIN (Côte d'Ivoire), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Batavia), P. DE SORNAY (île Maurice), STUBBS (N»»^ Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D' TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion). WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux corres- pondants occasionnels. Rédaction 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Sattiedi, de lo heures à 1 1 h. 1/2, 3y, rue St-La^are, à I'Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 269-74 Les abonnements sont, reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à. Alexandrie (Egypte), chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Hussy (Rokin 60). — à Bahia, chez Heis ^ G'"" (rua Gpnselheiro Dantas, 22). — à Berlin, chez R. Friedlaender & Sohn (N. W.— karlstrasse, 11) — à Brème, chez E. von Masars (Petri- strasse, 6).— à, Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Putterie). — à Hambourg, chez G. Boysen (Heuberg, q) — à, Hanoï et Haiphong, chez Schneider aîné. — à la Havane, Wilson's Inter- national Book-Store (Obispo, 41). — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do AlniRda). — à Londres, chez Wm. Dawson & Sons, Cannon House, Bream's Buildings, 1^ G.— à, Managua, chez Garlos Heuberger. — à, l'île Maurice, chez P. Piiot (i, rue de la Reine, à Port-Louis). — à Mexico, chez la V'- Bouret (14, Cinco de Mayo). — à New-York, chez G.-E. Stechcrt (g, East lô-th Street). — à Pernambuco, chez Manoal Nogera de Souza. — à, Rio-de-Janeiro, chez Alves c r» n 3 c» C o. 9 2 »(?::; II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 27 — Sept. 1903 ÉTABLISSEMENT HORTICOLE SPÉCIAL POUR L'INTRODUCTION DES PLANTS EXOTIQUES ÉCONOMIQUES ET D'ORNEMENT r GODEFROY LEBEUF 4, Impasse Girardon, PARIS Plantes à caoutchouc, disponibles au fur et à mesure de leur arrivée : Caoutchouc d'Assam. — du Para. — de la Guyane — de Surinam. — de Demerara. — de rOgooué. — du Sénégal. — de Zanzibar. — du Zambèse. — du Mexique. — de Costa Rica. — blanc de Colombie. — de l'Equateur. — de Ceara. — de Pernambuc. — de Lagos. — du Cameroun. — de Maurice. Ficus elastica. Hevea Brasiliensis. — Guyanensis. — confusa. — Spruceana. Landolphia Klainei ou Foreti. — Heudelotii, — Kirkii. — Watsoniana. Castilloa elastica. Castilloa Tunu. Sapium Thomsonii vel Tolimense. Lobelia caoutchouc. Manihot Glaziovi. Hancornia speciosa. Kickxia africana. — latifolia. Cryptostegia grandiflora. Caféiers, Cacaoyers, Poivriers, Muscadiers, Girofliers, etc., etc. La plupart des plantes utiles voyagent beaucoup mieux et plus économiquement à rétat de graines germées qui coûtent beaucoup moins cher que les plants ; nous enga- geons vivement nos clients à nous transmettre leurs ordres à l'avance^ de façon d nous permettre de faire les livraisons dès la levée des graines. La Maison GODEFROY-LEBKUF a livré en 1899 au delà de DEUX MILLIONS TROIS CENT MILLE graines et plantes utiles Envoi franco des catalogues et hrochures explicatives En écrivant, mentionne^ le Journal tf Agriculture Tropicale 3e Année N" 27. 3o Sept. 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages A. COUTURIER: La fumure du cacao. . aSq CH. JUDGE : La fermentaiion du thé noir (Exposé des recherches de M. Mann). . . 263 L. ESTÈVE : Le palmier à huile au Dahomey (Culture. — Extraction de l'huile par le procédé indigène. — Les pulpes épuisées) 264 La ramie à Formose (D'après J. W. David- son) 269 L'exploitation de l'Hevea à Kepitigalia,Cey- lan (Note de M. F. J. Holloway. Observa- tions de M. P. CiBOT. — Av. 3 fig.). . . 273 Science et presse agronomique à Java. . . 276 Culture et récolle de la canne à sucre à l'hacienda « N. S. del Carmen », d'après la méthode du D"" de Zayas, de la Havane (Analyse du rapport de M. C. Theye) . . 278 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Djbouchés, etc.) HECHT FRÈRES & C'-' : Bulletin mensuel du caoutchouc 281 A. BORGES MONTEIRO: Statistique des cacaos brésiliens 282 Les vanilleries de l'île de Maurice. . . . 2S3 Limes vertes des Antilles (débouché à Lon- dres) 283 Pages ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.; La petite défibreuse de B(EKEN (Avis). . . 284 Le prochain Congrès oléicole de Sfax . . 284 D'" LAVERAN : La question des végétaux culicifuges (Mise au point) 284 CH. RIVIÈRE : Le problème de la défibra- tion des feuilles des palmiers genres Phœnix 285 PAUL DES GROTTES : A propos de la sé- lection des cannes à sucre 285 H. N. : Le prétendu sucre de patates douces de Formose 286 A. MALBOT : Papier de bagasse de canne à sucre (Un vieux brevet) 28G EM. BUDAN : Préparation des galettes de manioc aux Antilles 287 Les méfaits de la mangouste 288 L'Institut colonial de Bordeaux . 288 A. PEDROSO : Une nouvelle irkdustrie à Cuba : la culture du coton 288 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques; §§446-455, sur papier bleu : Zambézie, Sud- Ouest afii- cain, Etats-Unis, Philippines, Cacao, Co- ton, Indigo, Grand soleil. — Chèvre An- Rora VIII et IX FIGURES Fig. 19 : Outil pour saigner les caout- choutiers, modèle Holloway 274 Fig. 20 et 21 : Schémas de la saignée des Heveas, à Képitigalla 274 ^^,^S^ 258 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 27 — Sept. 1903 LES N°' >E 1901-190 du Jo2ii-}ial d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i""'' année 1901-1902 (comprenant les n''* de i à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n°' I, 3, 5,6,7,8, 10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés de l'année 1901 et du i*^"" semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n*^'^ 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Journal d' Agriculture Tropicale I Mois 3 Mois I An i/i p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p... . 15 » 40 » 125» I /8 p . . . 10 » 30 » 90 » Il n'est fait aucune réduction sur ces prix Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ : 0'' des Messageries ïaritimes i;-^ 0^^ G-^^ Transatlantique C' laritime Belge du Congo «^^ Eotterdamsclie Lloyd Pacific Steam Navigation Co. Booth S.S. Co. i^ Booth Iquitos S.S. Co. Édition Challamel : [es Plantes à Goutchouc ET LEUR CULTUFtE Par O. WARBURG, Professeur à l'Université de Berlin, Directeur du Tropenpjlanier Traduction annotée et mise à Jour par J. VILBOUGHEVITCH In-8^ — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs command«s à M. Vilbouchevitch, 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pesa 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. N° 27- 3o Sept. igoB Journal d'Agriculture Tropicale La Fumure du Cacao. Nécessité des engrais pour les cultures coloniales intensives. — Exigences du cacaoyer et com- position des bonnes terres à cacao. — Exemples de fumures rationnelles et résultats d'expériences méthodiques. — Nécessité de recherches nouvelles. — Programme d'observations. Par M . A. Couturier. Les cultures tropicales se développent dans des conditions de sol et de climat si différentes des nôtres, habitants des zones tempérées, qu'on a pensé qu'elles pouvaient se passer des procédés intensifs de la cul- ture moderne et notamment des engrais chi- miques, dont l'application aux terres épui- sées de la vieille Europe a donné de si bons résultats. « Beaucoup de personnes trompées par l'exubérance de végétation que décrivent les voyageurs, dit M. Henri Lecomte dans son substantiel ouvrage sur le café (i), se font une idée tout à fait exagérée de la fertilité prétendue inépuisable de certaines îerres tropicales. A la vérité, ces terres remarqua- blement riches, qu'une longue suite de ré- coltes ininterrompues ne parviendrait pas à appauvrir sensiblement, sont très rares si toutefoiselles existent etil faut se garder d'un mirage qui appelle de cruels mécomptes. « Mais c'est surtout quand il s'agit de cul- tures arbustives comme celles du caféier et du cacaoyer, qui doivent se perpétuer long- temps dans le même sol, prélever k chaque récolte une partie de l'azote et des substan- ces minérales, qu'il convient de réagir, par l'emploi d'amendements et d'engrais, contre l'appauvrissement progressif et inévitable du sol. » {loco cit., p. io5). D'ailleurs, les difficultés variées de l'heure présente : les nombreuses maladies des cul- tures tropicales, l'encombrement des mar- chés et la dépréciation de presque toutes les denrées coloniales qui en a été la consé- quence, ont enfin attiré l'attention des plan- teurs sur la nécessité de prévenir l'épuise- ment des terres par l'application régulière d'engrais composés suivant les exigences spéciales à chaque culture. La nature etla quantité des divers engrais qu'il convient d'employer dans des condi- tions déterminées sont réglées, en effet, par la composition de la récolte et par celle des terres. Dans le cas particulier du cacao, les données réunies par les agronome s'ac- cordent à faire de la potasse l'élément le plus utile à la fumure du cacaoyer. Les travaux de Boname ( i) ont montré que chaque tonne de cacao marchand, corres- pondant à 8.i3o kg. de fruits tels qu'on les récolte, enlève au sol 112 kg. de matières minérales, dont 5y kg. 5 de potasse et 9 seu- lement d'acide phosphorique, contre 20 kg. d'azote. Plus récemment,WoHLTMANN trouvait 1,14 % dépotasse dans les fèves de cacao de Samoa, soit, pour un hectare planté de 5oo arbres, une exportation annuelle moyenne d'environ i i kg. 5oo en ne tenant compte que des fruits. Mais l'appauvrisse- ment réel est bien plus considérable puis- qu'on ne rend pas au sol les pulpes des. cabosses, ni les cabosses mêmes, qui sont très riches en potasse. (i) Le Café. In-S", 342 pp. Nombreuses figures. Naud, éditeur. Paris, 1902. Prix :5 francs. ( 1 ) Le savant agronome, aujourd'hui à la tète de la station agronomique de l'île Maurice. 26o JOURNAL D'AGRICU D'autre part, c'est incontestablement dans les terres bien pourvues en potasse que l'on obtient les meilleures récoltes de cacao et, à cet égard, il est intéressant de comparer les chiffresque nous avons réunisdans le tableau suivant, d'après les analyses publiées par MM. Lecomte & Chalot (i), et Hart (2). Seuls les deux premiers exemples du tableau sont des sols où le cacao ne produit guère. Composition de quelques terres plantées en cacaoyers POTASSE AC. PHOS. AZOIE CHAUX «/(.o Voo "/(.O "/(.(. Grenade (Hart) 0,41 0,24 1,37 5,34 Saint-Vincent (Hart). o,83 0,42 0,75 48,00 » » » 1,78 1,14 2,o5 5o,oo Guadeloupe (Boname) . i,ii 1,24 « 1,73 Martinique (Rouf). ... 1,11 2,43 2,11 i3,oo Trinité (Hart) i,83 i,33 i,3i 1,28 » » 2,67 1,17 1,40 1,24 Grenade (Hart) 3,43 1,84 2,71 ^3,79 Venezuela (Hart).... 3,92 1,47 0,71 5,94 Réunion 5, 80 4,00 3, 00 3, Do Nicaragua (Hart) 6,19 2,93 2,28 22, 3o Surinam (Hart) 10,40 1,10 2,70 4,00 » » 10,70 1,40 3,00 5,00 Ces chiffres confirment ce que M. Lecomte dit des terres tropicales: à parties quatre der niers échantillons dont la richesse est excep- tionnelle, il serait facile de trouver dans nos sols européens des dosages sensiblement plus élevés. Mais il convient d'ajouter que les résultats de l'analyse chimique des terres ne permettent pas, à eux seuls, d'en déter- miner la fertilité ; les caractères physiques ont au moins autant d'importance et d'ail- leurs, en ce qui concerne la potasse, les mé- thodes analytiques généralement employées ne donnent aucune indication sur la partie assimilable delà potasse dosée, qui est cepen- dant la seule pratiquement intéressante (3). On peut toutefois conclure de ces docu- ments à l'importance de la potasse pour le cacao, et rechercher de préférence, pour cette culture, des alluvions fertiles bien pour- vues en azote, mais particulièrement riches en potasse. Nous avons vu que ces terres sont exceptionnelles, et dans la plupart des cas, il y a lieu de se préoccuper d'apporter (i) Le cacaoyer et sa culture. In-8'', 120 pp. et fig. Carré et Naud, éditeurs. Paris 1897. Prix: 2 frs. (2) Cocoa. V. l'analyse de ce manuel anglais dans le n° i3 du « J. d'A. T. », § 184 (pages bleues). Prix de la dernière édition : 3 sh. (3) Nous nous en sommes longuement expliqué dans de précédents numéros du « J. d'A. T. » LTURE TROPICALE N« 27 — Sept. 1903 sous forme d'engrais chimiques les éléments enlevés par les récoltes. * * * La fumure n'a pas seulement pour effet d'augmenter les rendements, c'est-à-dire d'abaisser le prix de revient des produits obtenus, mais encore elle assure un déve- loppement plus rapide des plantes cultivées, qui deviennent à la fois plus précoces et plus vigoureuses et résistent mieux aux attaques des parasites animaux ou végétaux. A Grenade, où la fumure du sol joue un très grand rôle, on obtient dès la quatrième année une récolte passable et la cinquième année une récolte complète, tandis qu'à la Trinité, pays de culture extensive où l'on fume peu, les arbies ne sont en pleine pro- duction qu'à partir de la dixième année (Preuss) (i). Le Docteur P. Guérin rapporte qu'une abondante fumure donnée aux arbres les sauve fréquemment des attaques du Borer; l'insecte se trouve étouffé par une végétation exubérante, grâce à laquelle l'extérieur des conduits qu'il a percés peut se boucher (2). Enfin, la fumure régulière et copieuse assure l'uniformité des récoltes et prolonge la durée de la vie des arbres. Si l'on cessait de fumer à Grenade, assure Precss, la pro- duction des plantations qui atteint son maxi- mum vers 10 à 12 ans baisserait certaine- ment très vite. Les pratiques suivies aux colonies pour la fumure du cacao sont extrêmement variables. Dans les terres exceptionnelles de Surinam et dans les régions à culture extensive qui constituent encore, il faut bien le dire, la grande majorité des pays producteurs de cacao, on ne se préoccupe en aucune façon des engrais. C'est seulement dans les plan- tations traitées intensivement qu'on apporte le plus grand soin à donner aux arbres les fumures organiques et minérales dont ils ont besoin. (i) Le Cacao, v. u .1. d'A. T. », n» i3, | i77(feuilles bleues). Prix : 5 fr. (2) D'- P GuÉRiN : Culture du Cacaoyer, p. 41. N" 27 — Sept. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 261 Le fumier de ferme, les tourteaux et les composts constitueiît un excellent engrais de fond. C'est ainsi qu'à Grenade et à Cey- lan on recueille avec soin les feuilles et tou- tes les matières végétales qui couvrent les plantations, pour les mélanger au fumier; on obtient ainsi des composts qui donnent au sol surtout des matières organiques. En choisissant les essences porte-ombre dans la famille des Légumineuses, douées de la pré- cieuse propriété de fixer l'azote libre de l'air, on peut aussi, à peu de frais, enrichir la plantation en matières azotées. Le professeur Carmody, chimiste du gouvernement de la Trinité, a montré récemment que les fleurs du Bois Immortel [Erythrina umbrosa ou E. velutinà] étaient très riches en azote : jusqu'à 6,32 % dans les fleurs fraîches. 5o pieds de Bois Immortel en pleine florai- son contiennent, dans leurs corolles envi- ron 9 kg. d'azote, alors que les fèves mar- chandes fournies par les 25o pieds de cacao qui poussent à leur ombre n'en renferment que 5 '/2- Aussitôt la fécondation opérée, les corolles des Erythrines tombent à terre, et la cacaoyère profite ainsi d'une copieuse fumure gratuite. M. J. G. de Gannes a eu la patience de peser les fleurs ramassées, deux fois par jour, au pied d'un Bois Im- mortel de sa propriété de La Chance (Arima, Trinidad) ; il y en eut i3o Ibs., et encore estime-t-il que le vent en a emporté une trentaine de Ibs. (Communication faite à la Soc. d'Agric. de la Trinidad, le 10 juin 1902). L'effet des fumures organiques doit être complété par l'application d'engrais miné- raux, parmi lesquels la potasse vient en pre- mière ligne. Dans les essais de fumure du cacaoyer organisés sur 5 plantations à Grenade, par r « Impérial Department of Agriculture for the West-Indies », les meilleurs résul- tats ont été donnés par les parcelles traitées au sulfate de potasse. Voici les récoltes faites en 1902 : Il est regrettable que la publication du Département ne donne aucune indication sur la surface desparcelles et la quantité des engrais employés dans chacune d'elles ; nous verrons aussi tout à l'heure que le plan de ces expériences laissé beaucoup à désirer. * * III I\' V Totaux (Ibs) (Ibs) (Ibs) (Ibs) (Ibs) (Ibs) Scories et suif, de potasse 522 279 3io 1.109 bCti 2.81 1 Scories et suif, d'ammo- niaque 426 252 Scori s et nitr. de soude .; Fumier de bergerie ou de basse-cour 362 148 218 657 493 1079 Malgré l'évidente nécessité de la potasse pour le cacao, qui en consomme de grandes quantités, on l'a jusqu'ici assez peu essayé et la plupart des observations relatives à l'em- ploi des engrais chimiques intéresse surtout les engrais phosphatés et azotés. A la Ja- maïque, on a constaté les bons effets des sco- ries ; à S'" Lucie et à Grenade, rapporte M. W. Smith, « les scories à la dose de 5 à 10 cwt. par acre, appliquées en décembre et janvier et suivies de i cwt. de sulfate d'ammoniaque en août et septembre, ont donné de très bons résultats. La dépense d'engrais, d'environ £2.10 sh. à £ 5 par acre, a été largement remboursée par l'augmenta- tion des récoltes ». Le même observateur conseille l'application du nitrate de soude (i cwt. par acre) aux arbres dont les feuilles sont attaquées par le Diplodia et celle de la poudre d'os dans les trous au moment de la transplantation (à raison d'une demi-livre par trou). Mais BoNAME, le premier, a insisté sur l'importancedesengrais potassiques et, avec lui, MM. LECOMTEet Chalot recommandent l'usage des cendres de bois, qui apportent surtoutde la potasse. Uneintéressanteobser- vaiion de Hart est rapportée à ce propos par « Agricultural News », l'organe bimensuel de l'Impérial Department : Un cacaoyer du Jardin botanique de la Trinité, poussant au voisinage de lacuisine de l'habitation direc- toriale, recevait toutes les balayures et les cendres du foyer. Cet arbre a donné, l'année dernière, 70 cabosses en une seule cueil- lette ; on en a retiré environ 7 livres anglai- ses (3 kg. 17) de cacao sec, et l'on escompte pour 1903 une récolte encore supérieure. * 1.202 61 3 2.745 00 307 I.02I -'120 2.199 En résumé, il faut au cacao des matières organiques et des matières minérales promp- 202 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 27 — Sept. 1903 tement assimilables; on lui donnera les pre- quantités à la fois et de les appliquer seule- mières sous forme de fumier, de composts ment au moment même où ils doivent agir, ou de tourteaux. Les secondes seront appor- Sous les réserves faites plus haut, il sera tées à l'état d'engrais complet, renfermant à facile aux planteurs d'utiliser la formule de la fois de l'acide phosphorique, de l'azote et Hart en remplaçant, à égalité de dosage, les surtout de la potasse. Sans recourir auxpro- produits indiqués par les autres engrais du duits extrêmement solubles et très concen- commerce (superphosphate minéral à 16- trés, comme les phosphates et les nitrates de 1 8 "u d'acide phosphorique, scories à 20 % potasse et d'ammoniaque, qui sont d'un d'acide phosphorique, sulfate d'ammoniaque prix beaucoup tropélevé et d'un emploi fort à 20 % d'azote, etc.) ou mieux encore par les délicat, on trouvera dans les engrais cou- matières fertilisantes qu'ils peuvent trouver rants du commerce les éléments d'une fu- dans leur voisinage : guano, tourteaux, sang mure rationnelle. Par exemple, Hart recom- desséché, etc. mande d'appliquer au pied de chaque arbre, Mais on ne saurait trop leur conseiller de à un mètre du tronc, le mélange suivant, que se livrer d'abord à des expériences métho- nous avons calculé pour un hectare : diques et suivies, qui pourront seules leur Superphosphate double (36 % d'acide phos- indiquer la nature et la quantité des engrais phorique), 100 kg. qui leur sont vraiment utiles. Sulfate de potasse (5o % de potasse), 125 kg. La plupart des essais d'engrais dont nous Nitrate de soude (i 5 à 16 % d'azote) i 25 kg. avons rendu compte ont été faits à tort et à Ces quantités ne sont indiquées ici qu'à ti- travers, sans but ni méthode et il est regret- tre d'exemple ; en fait, elles devront évidem- table que tant d'efforts ne puissent aboutir à m^ent varier avec l'âge des arbres et leur aucun résultat pratique, faute de coordina- productivité. tion. Les cultures tropicales n'échappent pas Tous les engrais employés sous les tropi- plus que celles de la métropole à la dure loi ques, qu'il s'agisse de fumier, de compost du minimum; c'est toujours V élément (eriiVi- ou d'engrais chimiques, doivent être appli- sant le moins abondant qui détermine l'im- qués de préférence au début de la saison des portance des récoltes et pour qu'une expé- pluies et immédiatement enterrés ; c'est le rience soit complète et utile, il faut qu'elle seul moyen qu'ait le planteur de diminuer compare une parcelle à engrais complet à les pertes dues à l'entraînement des matières d'autres parcelles dans lesquelles manquent solubles par les pluies torrentielles si abon- respectivement chacun des éléments de la dantes dans ces climats. fumure. Des essais viennent d'être institués Les engrais phosphatés et potassiques, sur ces bases dans les pays producteurs de quoique très solubles, sont retenus par les cacao, par le Syndicat de Stassfurt (i); nul terres, en vertu du phénomène de l'absorp- doute que ces recherches ne fournissent tion et d'autant plus fortement que ces der- bientôt desdonnées d'une grandeutilitépour nières contiennent plus d'humxus et d'ar- la solution de l'importante question de la gile ; on peut, sans inconvénient, les appli- fumure du cacaoyer. quer à haute dose et d'avance. Les engrais Nous publierons dans un prochain nu- azotés et surtout les nitrates ne sont pas rete- méro le texte des Instructions élaborées par nus, au contraire, et comme ils sont très les conseils scientifiques du Syndicat, après solubles, la partie qui n'est pas immédiate- entente avec les planteurs intéressés, ment utilisée par les plantes est entraînée A. Couturikr. par les eaux de drainage et perdue. Auss convient-il d'apporter de grandes précau- (j) Représenté à Paris par le Bureau d'études sur tions à leur emploi, d'en donner de petites les engrais, 6, rue du Conservatoire. ^j' . , , , , fruits d un même lot, 1 un par le procède Noyaux. — Les noyaux mis a sécher après . ^ ,, v r •. / , , indigène, 1 autre a froid (température am- avoir subi un deuxième lavage, sont places . " , ^ ^ .11 . " , , hiante, 27", 3 C), avec une presse de labo- en tas sous un hangar, puis casses pendant les intervalles qui séparent les récoltes; les ~ J • J „ fi) Comparer avec ceux de M. Preuss, donnés amandes extraites seront vendues au com- J^^je n» ,4 du « J. d'A. T. ->.- Prochainement, nous merce. Ces amandes sont exportées et don- enpublierons d'autres de M. Le Testu. — N. de la r. N° 27 — Sept. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE ratoire, m'ont montré un avantage en faveur 14.550 x 65 269 du procédé indigène. Par contre, un essai à chaud, fait avec la même presse, m'a donné une quantitéd'huile sensiblement supérieure à celle obtenue par le procédé indigène. La composition du fruit donnée précédem- ment est celle des « noix de palme », telles que les indigènes les emploient dans leur fabrication. Il est bien évident que la teneur en eau très variable et que ce facteur aug- mentera ou diminuera la proportion appa- 100 = 9.457 kg. 5ode fruits. Quantité d'huile (par le procédé indigène); 9.457 kg. 5o X 23,5oo 100 Quantité d'amandes : 9.457 kg. 5o X 14,25 100 = 2.123 kg. 32 = 1.347 ^ë- 67 Soit, en chiffres ronds : 2 tonnes d'huile et I tonne \^ d'amandes, à l'hectare. Les prix actuels (mercuriale de mai 1903) rente des produits utiles, sans pour cela rien sont : changer aux quantités absolues, telles qu'on Huile. 60 fr. les 100 kg. pourrait les calculer par rapport à la matière Amandes . . . 3o fr. les 100 kg. sèche. C'est donc un produit brut, par hectare, En supposant une plantation régulière de de ; 1 .200 fr. + 450 fr. = i .65o fr. palmiers à huile faite à 7 m. au carré, et en H m'est impossible d'évaluer actuellement prenant comme production moyenne par le travail qu'occasionnent la récolte et la pied le poids total des 10 régimes dont j'ai fabrication; ce n'est que lorsque l'extraction donné les pesées plus haut, voici comment de l'huile de palme et le cassage des noyaux se calculerait la production par hectare : se feront avec des machines qu'il sera pos- Nombre de palmiers à l'hectare : 204, dont 200 producteurs. Poids des régimes cueillis dans l'année : 72 kg. 750 X 200 = 14.550 kg. Adoptant la proportion de G5 % pour le poids des fruits, on aura (production totale) : sible d'évaluer le produit net d'une planta- tion de palmiers. — Dans un prochain ar- ticle, je dirai comment je me représente une huilerie mécanique d'Elœis en Afrique. L. ESTÈVE. Porto-Novo, juin iqo3. La Ramie à Formose La valeur des termes: Ramie, Rhea, China-grass. — Culture du Bœhmerianivea. Débouchés, — Avenir. D'après J.-W. Davidson. — Défibration. Dans le n" 26 du « J . d'A. T. », nous avons dit notre admiration pour le livre du Consul des Etats-Unis à Formose ; c'est à cette source de toute première valeur que nous empruntons les détails ci-après, lis s'ajouteront utilement aux dossiers publiés dans les numéros précédents du Journal. On remarquera que nous avons mis en tête : Ramie, alors que Davidson voudrait que le nom de China-gkass fût seul employé piur désigner la plante dont il s'ocjupe. C'est que nous savons qu'on n'arrive pas ficilement à changer la termi- nologie courante, surtout lorsqu'elle a une appa- rence de raison . D ins la circotistance, nous avons mieux à faire qu'à nous escrimer contre le langage établi. Les Anglais ont bien voulu fixer la ditférence en appelant le B. nivea : Ciii^a-grass, ci le />. teua- cissiiua : Ramie. Malheureusement, ils se servent encore d'un troisième terme : Rhea, et ce mot, d'origine anglo-indienne, suffit pour entraîner la confusion. Les uns entendent sous Rhea l'espèce botanique B. nivea; d'autres, la lanière brute non dépelliculée, quelle qu'en soit l'origine spécifique. 11 y a une raison péremptoire pour ne pas ac- cepter le terme Chi,na-(,rass comme appellation d'une espèce botanique : c'est qu'il sert depuis longtemps, dans le commerce international, à dé- signer un mode de présentation de la fibre de Bœhmerij. Il s'agit de la lanière dépelliculée, et à peine dégommée, qu'il y a lieu d'opposer d'une partà la lanière brute non dépelliculée. telle que l'offrent occasionnellement, et sans grand succès, quelques planteurs d'origine européenne, d'autre pan à la filasse dégommée, destinée directement à 270 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 27— Sept. iqo3 la filature. Rappelons que l'industrie préfère effec- tuer elle-même le dégommage, plutôt que d'aban- donner celte opération au cultivateur. Les pays d'Extrême-Orient, fournisseurs actuels des maigres approvisionnements de China-grass que l'on peut se procurer sur le marché interna- tional, cultivent l'espèce B. nivea; mais le jour où on apporterait sur le marché de la fibre de B. ionacissima présentée dans le même état, le com- merce lui donnerait le même nom deCniNA-GRÀSs, et c'est lui qui aurait raison. Lorsqu'il s'agit de désigner une espèce bota- nique, rien ne vaut la terminologie scientifique, latine, sur laquelle tout le monde s'entend et qui exclut la confusion, par définition. On pourrait, d'ailleurs, utilement adopter les noms de Ramie BLANCHE pour B. nivea et Ramie verte pour B. tenacissima; ces termes, familiers aux spécialistes français, rappellent, en effet, un caractère (cou- leur) des deux espèces, d'une constatation facile et qui ne s'oublie pas. Mais lorsqu'on dira Ramie tout court, qu'il soit entendu qu'on ne préjuge pas de l'espèce et que ce nom pourra s'appliquer indif- féremment à l'une et à l'autre. Ce sera le moyen le plus logique et le plus simple ne mettre d'ac- cord le langage écrit et celui de la vie pratique. Ceci dit, nous laisserons quand même le nom de China-grass dans l'article qui suit, afin de ne pas défigurer un texte qui ne nous appartient pas. N. D. L. R. * * * Le Bœhmeria 7îivea, China-grass des An- glais et du commerce international, impro- prement appelé Ramie, — nom qui devrait être réservé au Bœhmeria tenacissima de TAs- sam, de la presqu'île de Malacca et des ar- chipels adjacents — abonde partout à For- mose,du N. au S., tant dans le territoire des sauvages que dans les régions civilisées. La Ramie proprement dite, Bœhmeria tenacissi- ma, n'existe pas à Formose. Je me demande s'ilexisteun autre endroiten Extrême-Orient où cette plante soit à ce point chez elle. En particulier, dans le N. de Formose, il y a de nombreux terrains qui réunissent les condi- tions les meilleures pour la culture de la ramie, au point de vue du sol, du drainage, de la température, des pluies, etc., etc. Pour donner une idée de la vigueur qu'atteint ici cette plante, je rappellerai qu'il y a des champs entiers où les tiges ont 9 et 10 pieds de haut. Le China-grass sauvage de Formose est très inférieur à la race cultivée, quoique l'espèce botanique soit la même; les tiges sont très branchues, et l'écorce est mince et fragile. Les Chinois, aussi bien que les sau- vages, en dédaignent l'exploitation. D'après le botaniste japonais Tashiro, il y aurait une communauté d'origine fort étroite entre les China-grass de Formose, de Botel- Tobago et de certaines îles de l'archipel phi- lippin. Dans ces trois régions, les sauvages ontla même tuniquesans manches, en China- grass... Le China-grass semble pousser à Formose également bien dans les sols sablonneux et dans les sols lourds, pourvu qu'ils soient riches en humus (terreau) ; mais les sols peu profonds, purement argileux, semblent le rebuter. On obtient les récoltes les plus riches sur des terres de coteaux nouvellement déboisés; c'est pourquoi les cultures du ter- ritoire des sauvages sont supérieures à celles de la plaine. Les meilleures fibres viennent de Polisia, Taiko (Twao) et Bioritsu (Maoli); ces loca- lités sont situées dans la préfecture de Tai- chu. Dans celle de Tainan, de grandes quan- tités de fibres sont récoltées dans les districts de Hozan et Banshoryo, limitrophes du territoire sauvage; la culture y est, pour une grande part, entre les mains de Chinois. De grandes quantités sont produites égale- ment dans la sous-préfecture de Taï-Tong, le long de la côte S.-E., par les Amis et au- tres tribus sauvages. Les Chinois commen- cent à cultiver le China-grass dans le district de Gilan. En plus des districts nommés, qui en exportent un peu, de nombreux sauvages et Chinois cultivent le China-grass dans des endroits les plus variés de l'île, pour leurs besoins personnels. La plante semble se trouver le mieux ici, dans les endroits bien éclairés, un peu abri- tés contre le vent, bien pourvus d'eau, mais sans être trop humides. Dans le Nord de l'ile, on voit souvent les plantations de China-grass abritées contre le vent par des bosquets de bambous; et si le sol n'est pas assez élevé ni assez draîné naturellement, on établit de longues plates-bandes de I à 2 mètres de haut, un peu arrondies vers la ligne médiane, de façon à assurer le bon NO 27 _ Sept. 1908 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 27 c écoulement des eaux. Elles ont environ et nivellent la surface ; les plantes n'en re- six pieds de large et sont séparées par des poussent que mieux après, (i) chemins larges de deux pieds. Si le sol est fertile et que toutes les condi- La multiplication a lieu au moyen de grai- tions soient favorables, les récoltes se main- nes, de tiges, ou de rhizomes. Le dernier tiennent pendant trois ou quatre années, procédé est le plus commun à Formose. Dès que les gens s'aperçoivent que les plants Si on a recours aux graines, on sème d'ha- commencent à dégénérer, ils s'empressent bitude en pépinière, dans quelque terrain de replanter le champ à nouveau et en en- riche et bien arrosé, et on ne transplante en tier. plein champ qu'au bout d'un certain temps. Je n'ai pu me procurer de renseignements Quand on est à court de rhizomes, on em- sûrs quant au rendement moyen ; ayant vi- ploie quelquefois le provignage qui consiste site certains champs sur la rivière Tamsui à incliner vers la terre une tige dont l'extré- je me suis fait dire par le propriétaire qu'il mité est maintenue par un petit tas de terre, récoltait en moyenne, par année et à l'acre La partie enterrée ne tarde pas à s'enraciner ; 10.800 Ibs. de tiges vertes effeuillées et au bout de quelques semaines, elle émet des qu'on pouvait en extraire 980 à 1 100 Ibs. de tiges nouvelles qui peuvent être séparées et lanières vertes. Les beaux plants de la ré- transplantées, gion montagneuse rendent probablement da- Lorsqu'on se sert de rhizomes, ceux-ci sont vantage... divisés en boutures de quatre à cinq pouces. Les ouvriers chinois qu'il m'a été donné chacune portant un ou plusieurs yeux; on de voir dans le Nord de Formose, font les plante en décembre, dans des lignes écar- preuve d'une adresse merveilleuse pour tées d'un pied, la distance entre les boutures l'extraction de la fibre; il est même curieux dans la ligne étant dey à 8 pouces. que leurs procédés, en somme très grossiers, Chaque bouture émet plusieurs tiges, et puissent fournir d'aussi beaux résultats, lorsque les plants ont atteint leur complet Leur outillage consiste en un doigtier qui se développement, le champ se trouve terrible- met au pouce de la main droite et est fait ment encombré ; Je me demande si on n'ob- d'un petit tube de bambou ; en un grattoir, tiendrait pas de résultats meilleurs en espa- qui est manipulé également par la main çânt davantage. droite. Ce dernier est composé d'une lame Avant d'être planté, le sol reçoit une bonne de laiton à tranchant très émoussé, fixée Ion- fumure d'engrais humain ; on en fait une gitudinalement dans une poignée arrondie, seconde application lorsque les jeunes tiges L'ouvrier commence par écorcer sa tige; ont atteint 6 k y pouces de haut. C'est à il fend l'écorce d'une extrémité à l'autre, au partir de ce moment qu'on entreprend le moyen d'un couteau bien tranchant, et sans désherbement. entamer le bois; puis il replie la tige de Il est rare qu'on fume à nouveau avant la façon à briser le bois en petits morceaux qui première coupe. Celle-ci a lieu, dans le sortent et tombent par la fente; l'ouvrier y Nord, en avril. Trois autres coupes qui mû- aide à l'occasion par un coup de pouce. Il rissent plus vite que la première, sont prèle- lui reste dans la main une lanière continue vées dans le cours de Tannée en juin, sep- d'écorce, de cinq pieds de long et quelque- tembre et décembre. Dans certains districts fois davantage. L'opération se fait avec une moins bien partagés, on ne fait que trois rapidité extrême et prend à peine quelques coupes par an. secondes. Après chaque coupe, le champ reçoit une Souvent la décortication se fait dans le fumure d'engrais humain ; on lui restitue champ, et alors les lanières sont portéessous aussi toutes les feuilles ; les vieux chicots ne quelquehangarinstallédansle voisinage;c'est tardent pas, alors, à émettre de nouvelles tiges. Toutefois, certains cultivateurs font (>; Nous serions obligés à l'auteur, de bien vouloir . nous renseigner d'une façon plus détaillée sur cette davantage : ils recouvrent de terre les racines pratique, en principe très intéressante. — N. d. l. R . 272 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 27 — Sept. 1903 là qu'à lieu l'extraction de la fibre propre- ici : en 1887, trois petites machines de Death ment dite. furent montées à Tarn Sui, sous la surveil- Pour cela, on commence par faire tremper lance de M. F. AsHTON;les résultats furent les lanières dans de l'eau pendant quelques décourageants, et l'expérience fut aban- minutes, afin de les assouplir. Lorsque l'on- donnée. vrier juge sa lanière à point, il la saisit de la En moyenne, ici, l'ouvrier — et souvent main gauche et la jette sur le tranchant, c'est une femme — prépare de 16 à 1 2 Ibs de très émoussé, nous l'avons dit, du racloir. knières dépelliculées par journée de travail Celui ci est tenuferme dans la paume droite ; chinoise (i 2 heures). J'ai vu de mes yeux un le pouce droit, arméde son doigtier en bam- ouvrier, très habile^ faire 2 Va Ibs delanières bou, s'abaisse en même temps, et il faut que nettes en i heure ; on m'a assuré formelle- la lanière passe entre la lame et le doigtier. ment qu'il continuait ainsi pendant toute la La partie tendue de la lanière est tirée vio- journée, et qu'il faisait ses 3o Ibs de laniè- lemment vers le bas, de façon à former un res nettes, par jour; il paraît d'ailleurs, que angle aigu avec la partie libre; la pression du le cas est loin d'être exceptionnel parmi les doigtier aidant, ceci amène un dépelliculage ouvriers expérimentés. Ces chiffres se rap- parfait-, en effet, la pellicule n'a pas la sou- portent aux lanières fraîches; il y aurait plesse des fibres qu'elle recouvre : elle casse, donc lieu de les réduire un peu si on voulait et reste de l'autre côté du râcloir. En même les exprimer en lanières sèches, temps, ce raclage a pour résultat de déba- Dans le mémoire officiel américain de rasser la lanière d'une partie de la pulpe ou M. Dodge (il je lis que les Chinois ne pro- gomme. Selon la qualité de la lanière, l'ou- duisenten moyenneque 2 Ibs de China-grass vrier appuie plus ou moins son doigtier. par jour et par homme. Dansun rapport con- Le nettoyage d'une lanière par ce procédé sulaire anglais, de M. Hosie, la production se fait en plusieurs temps : On passe d'abord d'un ouvrier est indiquée à 8 Ibs par Jour- une moitié, puis l'autre; puis on retourne la née de 10 heures. Je ne comprends rien au lanière sens dessus-dessous et on nettoie chiffre de M. Dodge ; quant à M. Hosie, il ainsi son autre face. Il ne reste plus qu'à aura voulu parler de l'opération toute en- suspendre la fibre au soleil, pour la faire tière, depuis la décortication dans le champ, sécher et la blanchir. Le China-grass se pré- jusqu'au dépelliculage et raclage des laniè- sente alors sous forme d'étroites lanières res, qui ont lieu habituellement à la maison composées de nombreuses fibres parallèles, du cultivateur. lâchement réunies entre elles par la gomme. Le China-grass produit par les sauvages de J'ai déjà dit un mot plus haut de la longueur Formose, est employé en grande quantité à des lanières; pour préciser, elle est, en la confection de leurs tissus; leurs vête- moyenne, de 4 à 7 pieds. J'en possède de ments sont faits presque entièrement avec. 9 pieds, mais ce sont des cas exception- Le tissu du pays, que les traitants de langue nsls. anglaise appellent Savage-cloth, constitue Si je me suis attaché à la description des également un article de commerce; les Chi- procédés de défibration à la main, c'est que nois qui circulent sur les confins du terri- je sais l'effort qui se dépense, dans les pays toire sauvage, en achètent de grandes occidentaux, à la recherche d'une bonne quantités. machinerie susceptible de faire la même n est extrêmement durable et quelque- besogne; Or j'estime que l'inventeur qui fois élégamment ornementé, malgré l'outil- réussira le mieux sera précisément celui qui lage naturellement très grossier des tisse- aura réalisé, par des moyens automatiques et en grand, l'imitation la plus complète , ,^ , , ^ , , , ^, ■ , , . , ' ' (i) Consulter le Catalogue des fibres, du même des procédés chinois. auteur. Ce livre, devenu classique, a été caractérisé Je n'ai connaissance que d'un seul essai de '^^"^ ^'? "1 précédent du « J. d'A T. » à l'occasion ^ d une étude sur la délibération du Lui de la Nou- défibreuse de fabrication européenne tenté velle-Zélande. — N. d.l. R. N° 27 — Sept. i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2-3 rands indigènes. Ces derniers y introduisent Soo.oooyens. Ce chiffre n'est pas bien élevé, notamment, pour faire le dessin, des fils de je le reconnais, mais il y a lieu de consi- laine et de coton colorés; ils s'en procurent dérer qu'il va en augmentant. En effet, en en effilochant les tissus de provenance étran- 1896, l'exportation du produit qui nous in- gère qui tombent entreleurs mains. téresse n'a pas atteint 200.000 yens et il y a Le China-grass produit par les Chinois 10 ans on en exportait à peine la valeur de de Formose, est exporté presque totalement quelques dizaines de milliers de yens. Le en Chine, à l'exception des petites quantités China-grass est très dcmandéau Japon; der- qui sont gardées pour faire de la ficelle et nièrement il s'y est constitué, à Osaka, une quelques autres articles de mémegenre. Une Société spéciale pour l'importation et la partie de la matière première revient dans vente du China-grass de Formose; il parait la suite à Formose, mais sous forme de tissu, qu'elle est au capital de un million de yens, appelé GRASs-cLOTH par le commerce anglais; Le Jour prochain où la manufacture de la ce tissu est très demandé dans l'île. ramieaura vaincu les quelques difficultés Il est difficile d'établir la valeur exacte de qui s'opposent encore à son complet déve- l'exportation du China-grass de Formose, loppement le China-grass ne manquera pas car celte fibre n'est pas spécifiée dans les de prendre, parmi les fibres végétales, la statistiques de la Douane; toutefois, je cons- situation prépondérante que lui vaudront tate qu'en 1898 il fut exporté, à destination ses grandes qualités intrinsèques; et je ne de Chine, 28.685 piculs (3.8i 5.io5 Ibs) de doute pas que Formose ne devienne alors la fibresdiverses évaluées à 395.91 i yens; or il principale sourcede cette matière première: est certain. que la majorité de cette exporta- piie réunit toutes les conditions pour cela, tion consiste en China-grass, et je ne crois pas trop m'avancer en estimant sa part à • iJ après J.-\\ . Davidson. Une Ferme à Caoutchouc à Ceylan Exploitation des Heveas à Kepiligalla-Estate. — Coagulation sans agents chimiques ni enfu- mage. — Un nouvel outil pour la saignée. D'après M. F. J. Hollowav. K.epitigalla (district de Matale. Ceylan), est la La proiuciion de ce « caoutchouc Para de même propriété qu'a visitée M . le D'"Yersin (voyez Ceylan » va en augmenta ni rapiJemeni, beaucoup « J. d'A, T. », n" 24). Nos lecteurs savent donc plus rapidement que ne le prévoyait M. Hollo- déjà : 1°) Que dans cène entreprise, dirigée par way au moment où il rédigeait sa notice. D'après M. Francis J. Holloway, et qui tient la tête une coupure du « Ceylon Observer» hebdoma- parmi les exploitations d'Hevea de Ceylan, on daire du (<-•'■ aoiJt igoS, communiquée gracieuse- saigne les arbres au moyen d'un outil nouveau; ment au « J. d'A. T. » par M. Hamel Smith, les 2") qu'on y coagule le latex sans enfumage ni in- estimations officielles les plus récentes donnent, grédients chimiques d'aucune sorte; 3") enfin, pour C-rjvian, la valeur de presque 12.000 (exacte- qu'en dépit de ctte simplification, on y obtient ment, i i.63o) acres d'Hevea, tant plantations pro- des prix supérieurs à ceux du meilleur f^ara. Cela près qu'en mélange avec d'a'itres cultures; le renverse les idées reçues; nous ne nous rendons total des arbres est évalué à 3 '/.j ou 4 millions, d'ailleurs pas encore bien compte comment on dont 2à2 '/^ millions de tout jeunes, au-dessous peut arriver a des résultats iiussi parfaits, avec des de deux ans et même d'un an. Cependant, moyens aussi simples; toutefois, la dilution con- l'exportation du \"' semestre i<)03 a déià atteint sidérable du latex nous apparaît comme un fac- 22 *■, tonnes de caoutchouc. On commence à en teur essentiel ((^.onsuher WAPBut^o, édition anno- rencontrer à Paris, et M. C'BOT a eu l'occasion tée par Vilbouchevitch ; lire aussi l'étude de d'examiner quelques plaques ; il a pu s'assurer M. AucHERT dans le dernier Bulletin (juillet-aoïjt) que la qualité de la marchandise n'a point été du Jardin Colonial. surfaite et que les prix extraordinaires, réalisés à 274 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 27 — Sept. 1903 Londres, ne sauraient s'expliquer simplement par de Fengouement. Voici, en effet, ce qu'il nous écrit à ce sujet : « J'ai eu la bonne fortune de pouvoir examiner, dans une des plus importantes fabriques de caoutchouc de Paris, des échantillons de ce caoutchouc d'Hevea en plaques; elles avaient 10 mm. environ d'épaisseur et leur aspect m'a tout à fait séduit. L'élasticité et la nervosité 'talent aussi accentuées que dansle Para 1^ plus fin, et de plus la translucidité des plaques per- mettait de voir que leproduit était absolument pur. Jene suis nullement surpris que ce caout- chouc soit coté plus haut que le Para fumé. « J'ai d'ailleurs toujours été d'avis que le latex d'Hevea coagulé spontanément fournit un produit aussi élastique et nerveux que le latex fumé. Si le Sernamby du Brésil se paie moins cher que le Para fumé, c'est que les cellules remplies d'eau qui se trouvent reu' fermées dans le gâteau de coagulum provo- quent une fermentation ; elle se manifeste par une odeur nauséabonde, siii' generis^ bien connue des personnes qui manient ces caoutchoucs, « Cette fermentation décompose peut-être en partie le caoutchouc en lui faisant perdre de sa valeur. En outre, le Sernamby est dé- préciéencore par les débris d'écorce et autres impuretés qu'il contient. M. Holloway pa- raît avoir supprimé ces deux inconvénients par l'emploi de son procédé de séchage en plaques minces et homogènes ; j'estime qu'il a fait faire à l'industrie du caoutchouc un pas considérable. » Nos lecteurs apprendront certainement avec intérêt quelques nouveaux détails sur les pro- cédés de Kepitigalla ; nous les empruntons à une notice même de M. Holloway, publiée dans le « India Rubber World » de mars igoS. C'est làaussi que nous avons pris les figures, sauf celle de l'outil vu d'en haut ; cette dernière a été dessinée exprès pour le « J. d'A. T. » et n'est qu'une figure d'interprétation. La traduction (libre) du texte a été obligeamment faite, pour le Journal, par M. Cibot. — N. d. l. R. * * * Fig. 19 La méthode de coagulation et de prépara- tion pour le marché que j'emploie à Kepiti- galla, a été choisie à la suite de nombreux essais, ayant porté sur les diverses méthodes employées dans d'autres parties du globe. Je suis convaincu qu'aucune ne vaut la mienne, et que si, elle était adoptée dans le bassin de l'Amazone, elle amènerait une élévation de prix d'au moins 6 pences, par Ib. de caout- chouc-Para. L'outil employé pour entailler les arbres, n'est pas davantage semblable à ceux en usage ailleurs ; grâce à son tranchant net et à l'incision absolument sûre, l'arbre n'est que très peu endommagé. Dans la pratique, les deux mains sont employées indifféremment pour manier le manche de bois. Pla- çant le sommet de l'angle iî à la naissance de l'entaille, l'outil est tiré vers le bas, en repassant deux ou trois fois dans la même incision, mais en prenant soin de ne pas entamer le bois. Quoique l'opération paraisse difficile au commencement, une courte pratique suffit pour s'y faire. Lorsqu'un premier ouvrier a fait deux in- cisions convergeant en forme de V, un autre place un godet de fer blanc au point inférieur du V. Il faut avoir bien soin que les deux branches du V ne se rejoignent pas complètement, un léger intervalle doit être laissé entre elles. Les incisions doivent être d'environ 4 pouces (11 cm.) de long, avec un écartement d'au moins 3 pouces (8 cm.) dans le haut. Le même écartement de 3 pouces doit être laissé entre chaque paire de W voisins sur le pourtour de l'arbre. La première série d'entailles doit être faite aussi haut que possible, étant donnée la taille des ouvriers. Chaque jour suivant, une nouvelle série sera faite au-dessous, comme il est indiqué sur la figure. Environ vingt cercles ou, plus exactement, rangées d'incisions pareilles pour- ront être faites sur un tronc haut de six pieds à compter du sol. Environ NO 2; — Sept. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 275 5 incisions en forme de V pourront être faites autour d'un arbre de. 40 pouces (112 cm.) de circonférence (soit om. 35 de diamètre). Les godets destinés à recueillir le latex, ont environ deux pouces- de diamètre et au- tant de profondeur. Le latex s'écoule immé- diatement après l'incision, et il suffit que l'aide du « piqueur » enfonce le bord du godet dans récorce;il n'est besoin ni de clous, ni de mastic, ni de cire pour le main- tenir en place. Un troisième ouvrier sui^ avec un seau d'eau et met une petite quan- tité de liquide dans chaque godet pour éviter la coagulation spontanée du latex; cette pré- caution est spécialement utile les jours oti il fait très chaud. Tout ceci se fait de très bonne heure le matin ; 3 hommes peuvent placer 400 godets dans leur matinée (demi-Journée). Le travail commence à 6 heures du matin, et à 1 1 heures tous les godets devront être enlevés et vidés dans un seau commun. Tan- dis qu'un coolie emporte le seau de latex à la factorerie, les autres nettoient les godets et les replacent une seconde fois au-dessous des mêmes entailles, pour les vider à nou- veau de la même façon, à 3 heures après- midi. Cette fois encore, les godets sont net- toyés; puis les coolies grattent lecaoutchouc qui a séché dans les blessures mêmes, ils re- cueillent ainsi ce produit inférieur qui, dans le commerce, a nom de scrapou de sernamby. Occupons nous maintenant du traite- ment du latex récolté. Le latex arrivant à la factorerie à l'état li- quide, mélangé d'eau, ce qui est nécessaire pour la suite, on le filtre, à travers une très fine toile métallique — une passoire à lait par exemple — dans des bassines de fer blanc très peu profondes (55 mm.) et ayant 20 cm de côté; on l'y laisse au repos jusqu'au len- demain matin. Ce laps de temps doit suffir pour que tout le caoutchoucse coagule spon- tanément et sans l'emploi d'aucune subs- tance chimique. La plaque de. caoutchouc est alors sortie, placée sur une table et on s'occupe à en exprimer l'eau qui reste, d'abord en la pressant doucement avec la main, puis au moyen d'un rouleau de bois, que l'on passe dessus, de côté et d'autre. A la Hn, on obtient une feuille de caoutchouc d'environ -Vg de pouce (i5 mm.) d'épais- seur ( () que l'on met à sécher à l'air, sur des claies de bambous ou des rayonnages, cannés à la manière d'une chaise, mais d'un tissu moins serré. Le séchage sur les claies dure 4 à 5 jours; il est achevé en suspendant les feuilles de caoutchouc sur des fils de métal, tendus dans une chambre; un homme est occupé spécialement à détacher, au fur et à mesure, toute trace de moisissure qui appa- raît, au moyen d'un chiffon. Il faut environ deux mois pour que le caoutchouc soit convenablement sec et qu'il ne se produise plus de taches blanches (moi- sissures). Tant que ces taches apparaissent, c'est un signe d'humidité, et il faut continuer la dessiccation. Quand on a obtenu le degré de siccité voulu, les feuilles de caoutchouc sont prêtes pour l'embarquement. Elles sont mises dans des caisses d'environ 18 pouces ( o m. 5o) de côté, et 8 pouces environ (o m. 22) de haut, ordinairement, chacune de ces caisses tient 5o Ibs (= 22 kg. 6) de caoutchouc. Le secret des hauts prix réalisés par notre caoutchouc consiste : 1° dans le filtrage du latex, ce qui le débarrasse de toutes impu- retés; 2° dans la minceur des feuilles, qui permet à l'acheteur de voir que la marchan- dise est exempte d'impuretés, de sable, etc.. Le caoutchouc Para d'origine arrive main- tenant sur le marché en gros blocs et peut contenir une certaine quantité d'impuretés sans qu'on s'en aperçoive. Aux ventes de rin 1902, à Londres, le caoutchouc de Kepitigalla a atteint des prix qui sont probablement les plus élevés de tous les caoutchoucs vendus dans le monde à la môme époque ; en effet, j'ai eu la satis- faction de constater une moyenne de 3 sh. II d. par Ib. (10 fr. 85 par kg.). J'es- time que le total exporté de Ceylan en 1903 se chiffrera par 10 tonnes environ, dont 2 tonnes représentent la part qu'y contri- buera Kepitigalla-Estate. D'après F. J. Holloway. (i)Ou même moins. V. plus haut, la lettre de M. P. CiBOT. — N. DE LA R. 276 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 27— Sept. 1903 Science et Presse agronomique à Java Aperçu sommaire des stations agronomiques et des revues spéciales de l'Ile. En envoyant à l'imprimerie, il y a un une création d'initiative privée ou, plus mois, la note de M. Kobus : Les stations exactement, syndicale. pour rétude delà canne à sucre à Java^ (\\xe Comme on pu voir dans le n" 26 du nos lecteurs ont trouvé dans le n" 26, du « J. d'A. T. », les budgets réunis des deux « J, d'A. T. » nous y avions joint quelques stations de Pasoeroean et de Pekalongan, commentaires destinés à appuyer et à com- vouées à Tétude de la fabrication de la canne pléter les indications si gracieusement com- à sucre, représentent plus de 800.000 francs puisées à notre intention par Téminent par an. Il faut y ajouter les frais de la directeur de la station agronomique de magnifique revue périodique qui recueille Pasoeroean. Une fausse manœuvre s'étant les travaux des stations, en même temps quo produite au cours de la mise en page du ceux de collaborateurs libres: L' « Archief numéro, nous nous sommes trouvé obligé, voor de Java-Suikerindustrie », également au dernier moment, de faire sauter notre création syndicale des planteurs, est dirigé copie et de publier le manuscrit seul de actuellement par M. Dukhoff, qui touche M. KoBus. Nous en seronsquitte pour appor- de ce fait des appointements d'environ ter à nos lecteurs en Post-Scriptum les quel- 25.000 francs (nous ne parlons pas des frais ques considérations et informations primi- de publication proprement dits); il y a là de tivement rédigées sous forme de préambule; quoi rendre rêveurs les journalistes les plus nous profiterons de l'occasion pour ajouter cotés de la grande presse parisienne ! quelques développements nouveaux. si on voulait établir le bilan total des sommes que les planteurs de Java consacrent * * aux recherches scientifiques et agronomi- La note de M. Kobus nous est arrivée à ques, on irait loin ; car, en plus des stations point en nous permettant de nous acquit- spéciales à la canne, il y a celles du tabac, ter tout de suite de la promesse faite dans cle l'indigo, du cacao, du café, du thé, du notre n° 25 à l'occasion de l'article: Se- quinquina, etc.; les unes autonomes, les lection chimique de la canne à sucre [ansi- autres rattachées au Jardin botaniquede Bui- lyse du livre de M. Kobus, publié sous le tenzorg. Ce dernier est, à lui seul, tout un même titre, en allemand, en 1901). Nous monde; l'État contribue, d'ailleurs, large- nous étions engagé à prouver que si les su- ment à son entretien. criers de Java continuent à faire de bonnes L'organisation de la presse agronomique affaires, ils le doivent essentiellement à leur de Java n'est pas moins étonnante que celle puissante organisation scientifique ; nous des établissements de recherche et d'expéri- nous engagions à nous en expliquer dans mentation. Tout à l'heure, nous avons men- une note spéciale. tionné 1' « Archief » des sucriers. Ils ne sont Le mémento de M. Kobus, publiédans no- pas seuls à posséder à Java un périodique tre n° 26, est d'autant plus intéressant qu'il technique bien fait. Le « Cultuur-Gids », a été rédigé par l'un des principaux auteurs de l'Association générale des Planteurs dont de la prospérité agricole de Java. Nos lec- le siège est à Malang (voyez aux Annonces) teurs feront bien de noter qu'il touche (re- est devenu, sous la rédaction de M. E. du présentation comprise) un traitement annuel Bois, un recueil extrêmement intéressant; de 50.000 francs et qu'il a à sa disposition cette Revue, assez richement dotée pour 7 assistants rémunérés en proportion. La pouvoir payer ses collaborateurs, était, à ses station qu'il dirige, richement dotée, est débuts, réservée au Café, mais sa transfor- No.-,- — Sept. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 277 mation a suivi celle de TAssociaiion même, rapports généraux des chefs de services, et aujourd'hui elle s'occupe de toutes les Le « Bericht » n'est malheureusement pas grandes cultures de l'île. connu à l'Étranger autant que les « Mededee- Une autre publication corporative men- lingen »; l'Administration le distribue, d'ail- suelle, quoique plus modeste, mérite encore leurs, avec une certaine parcimonie, d'être connueaudehors, c'est le« Tijdchrift )) Il y a dix ans, nous étions, semble-t-il, de la « Nederlandsch-Indische MaatschappiJ seul en France à suivre les travaux et publi- van Nijverheid en Landbouw » de Batavia, cations des agronomes hollandais de Java, qui traite également de toutes les grandes Dès cette époque, nous ne manquions pas cultures, sauf la canne, et en plus, des forêts, une occasion de les faire connaître au des mines, des industries, etc.. Le dernier public. Nos efforts ne sont pas demeurés fascicule, qui est sous nos yeux, fait partie sans résultat: on a fini par comprendre que du 67'' volume. les travaux hollandais, dans ce domaine, pri- Le « Teysmannia ». également mensuel, maient ceux des autres nations réunies, et se distingue par son caractère scientifique, on se hâte d'en tirer parti. On exagère la science y est d'ailleurs mise rigoureuse- même parfois: exemple, telle revue fran- mentau service del'agriculture. Cette publi- çaise d'agriculture coloniale, qui a fini par cation est unie par des liens multiples au ressembler à un cahier d'écolier. Jardin de Buitenzorg, tout en jouissant. Au «Journal d'Agriculture Tropicale» semble-t-il, des avantages d'une entreprise nous lisons attentivement ce qui se publie à privée; peut-être, en subit-elle aussi les ris- Java, mais sans oublier que la majeure par- ques. Nous ne sommes pas bien renseigné tie de notre public a affaire à des conditions sur l'organisation intérieuie de ce confrère, naturelles, économiques et poliiiquts irès avec qui nous avons toujours eu, d'ailleurs, différentes. Quoiqu'il en soit, parmi les ré- les meilleures relations; cette revue en est, dacteurs parisiensdu •< Journal d'Agriculture si nous ne nous abusons, à sa i3'' année. Tropicale », trois savent, aujourd'hui, le hol- Entreautres choses, " Teysmannia » est, de landais, sans compter le directeur; plu- toutes les revues agricoles de Java, celle qui sieurs autres ont pris l'habitude de se faire s'occupe le plus d'horticulture, des arbres traduire les travaux hollandais qui les inté- fruitiers, des fleurs, etc. ressent. La Direction du Jardin de Buitenzorg fait L'énumération des sources scientifiques, paraître dans le « Teysmannia » des Com- donnée plus haut, peut paraître importante^ munications abrégées (« Korte Mededee- elle est cependant loin d'être complète et il lingen »), mais ses travaux agronomiques y aurait encore bien des choses à dire si proprement dits (« Mededeelingen ») pa- on voulait épuiser le sujet ; mais notre temps raisseni sous forme de fascicules libres (sans est compté aujourd'hui, et nous avons hâte périodicité régulière), chacun ne contient de conclure : L'île de Java offre le plus mer- qu'un seul travail et se \tnd séparément, veilleux exemple d'application de la mé- Cette série jouit, depuis de longues années, thode scientifique à l'industrie agricole, et d'une célébrité bien méritée ; les personnes c'est cette méthode, à peu près inconnue des qui s'occupent des questions agronomiques colonies françaises, qui explique la prospé- tropicales, que ce soit culture, chimie, riié desplanieurs javanais, en dépit de l'He- zoologie ou toute autre branche, auraient mile'ia, du Sereh et de tant d'autres ennemis intérêt d'y puiser, ainsi que dans le vo- cryptogames ou insectes, et malgré la baisse lume annuel (« Bericht ») contenant les des prix du café et du sucre. 278 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'^ 27 — Sept. 1903 Le système de culture du D' de Zayas Analyse du rapport de M. C. Theye, sur la culture de la canne à grand espacement, à la sucrerie Nuestra Senora del Carmen. — L'outil à couper le: cannes, de M. Antonio Fernandez de Castro. Dans notre n» 21, nous signalions qu'une Com- mission du « Circulo de Hacendados » (Cercle des Fabricants de Sucre) de la Havane devait se rendre à la Sucrerie « Nuestra Seiiora del Car- men », afin d'examiner une méthode de culture nouvelle de la canne,imaginée par le D'' Francisco de Zayas. La visite a eu lieu depuis et le rap- port, dressé par M. Carlos Theye, a été publié dans le no du 3o avril igo3, de la « Revista de Agricultura », organe du Cercle. M. Alberto Pedroso a eu l'extrême bonté de nous en traduire les principaux passages. — N. de la R. La sucrerie « Nuestra Senora del Car- men » appartient à M. Pedro Fernandez de Castro ; on sait que le D'' Francisco de Zayas, aidé par M. Antonio Fernandez de Castro, a inaugure' un système de plantation et de culture de la canne, qui rompt complète- ment avec tous les procédés suivis jusqu'à présent à Cuba. Le système en question est la création parfaitement personnelle de M. DE Zayas dont les premiers essais, dans la sucrerie « Santa Elena », datent de 1886. Le premier exposé détaillé a été publié par M. DE Zayas en février 1903, dans une suite de cinq n°' du Journal de la Havane, « El Nuevo Pais ». Dès 1886, M. DE ZAYAseut Tidée de planter la canne à onze pieds de distance (== 3 m. 3 5), et dans des terres constamment cultivées en cannes depuis au moins 40 ans, sans fu- mure, il put récolter i 34.400 arrobas (i), soit 1.545.600 kg. de cannes par caballeria de i3 hectares; cela fait 1 18.892 kg. à l'hectare. La richesse saccharine du jus était de 20 ?/o et la pureté, de 95, 23. Un champ témoin, contigu, planté à six pieds seulement de dis- tance entre les lignes, contenant, par consé- quent, 3o.ooo plants de plus, donna ap- proximativement le même nombre d'arro- bas de cannes par caballeria ; chaque canne était donc, forcément, beaucoup moins déve- loppée. La richesse saccharine de ces can- nes fût reconnue, comme on pouvait s'y attendre, de beaucoup inférieure à celle des cannes plantées à i 1 pieds de distance. La pratique courante des agriculteurs de Cuba, qui plantent très dru, s'explique par le désir d'éviter les binages ; mais on sacrifie de cette manière le développement des can- nes et on nuit à leur richesse saccharine. Le D"" DE Zayas réfute l'objection qu'on n'a pas manqué de lui faire, à savoir : l'exem- ple des îles Haiwaï, où on obtient des rendements extraordinairement élevés, et où cependant les cannes sont plantées bout à bout dans des lignes distantes seulement de cinq pieds, soit i m. 52. Les conditions des deux pays ne sont par les mêmes; en parti- culier, les résultats merveilleux obtenus aux îles Hawaï sont dûs aux copieuses irriga- tions installées à grand frais dans cette par- tie des iles où il pleut à peine. Dans la zone pluvieuse de l'archipel où la quantité des dépôts atmosphériques est égale ou même supérieure à celle des régions sucrières de Cuba, et où il n'a pas été entrepris de ces très coûteux travaux d'irrigation, le résultat est bien différent : quoiqu'il s'agisse de ter- res beaucoup plus riches que celles de Cuba en acide phosphorique et en potasse, elles ne donnent qu'environ 17.692 kg. de can- nes à l'hectare, (20.000 arrobas par cabal- leria), tandis que dans les terres irriguées on obtient 176.933 kg. par hectare, (i) En Louisiane, on ne dépasse pas la dis- tance de six pieds (i m. 83) de ligne à ligne, mais, fait observer le rapporteur, c'est un pays bien peu propice à la culture de la canne. Après divers essais, le D"" de Zayas a adopté les distances de 4 varas, soit 3 m. 36 de ligne à ligne, et de 3 varas, soit 2 m. 52 de plant à plant dans les lignes. C'est-à-dire que chaque plant, dispose d'une superficie de 12 varas carrés, soit environ 10 m-. C'est (i) I arroba == 11 kg. 1/2, (1) Comparer avec les chillres de M. Vizzavona, reproduits dans le n" 24 du « J. d'A. T. ». N. D. L. R. NO 27 — Skpt. igo? JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 279 dans ces conditions qu'ont été plantés les 40 centimètres (avec 3o cm. en profondeur) -8 hectares examinés par la commission du peuvent en réalité atteindre une longueur « Circule de Hacendados ». Ces distances, dit le rapporteur, sont réellement extraordinaires si on les compare avec les plus grandes distances recomman- dées jusqu'ici; lesquelles ne dépassent pas, pour chaque plant, une superficie de 3 à 4 varas carrés, soit de 2 m-. 52 à 3 m'-. 36. de 2 m. 25 en ligne droite, comme M. Théve a eu l'occasion d'en observer lui-même dans la Sucrerie « N. S. del Carmen » Une pareille plante couvre de ses racines une superficie de i5 mètres carrés. Il est vrai qu'en principe ce n'est pas dans les cultures les mieux soignées que les racines prennent Cependant à Cuba, comme partout, on a de ces dimensions démesurées, mais plutôt l'habitude de varier l'espacement des plants dans les terrains pauvres, où la nourriture de canne selon la fertilité du sol, qui déter- estjdifficile à atteindre. mine la hauteur et le développement qu'on peut espérer di chaque souche; ceci, en vertu d'un principe d'économie agricole qui s'applique à toutes les cultures et à tous les climats : Dans les terres vierges, provenant de forêts récemment coupées, on plante, à Cuba, à 7 cuartas (:= i m. 47) dans la ligne, par 8 cuartas (= i m. 68) de ligne à ligne; ou bien encore, à 2 varas (= i m. 68) en carré; dans ces cas, on espère plusieurs coupes consécutives. Si la terre est plus pauvre, fatiguée, et ne promet pas à la plante une aussi longue prospérité, on se résigne, comme cela se fait dans la plupart M. DE Zayas applique largement les ins- truments agricoles perfectionnés : La préparation du terrain se fait avec des charrues à disque, de la maison Deer ; deux paires de bœufs et un seul homme, viennent à bout, dans des terres pas trop compactes, d'une caballeria, soit i3 hecta- res, en 4 semaines, en labourant à 4 pulga- das, soit 10 centimètres. Autrement dit, quatre charrues peuvent mettre en état une caballeria de i3 hectares en une semaine. Le « second fer » (seconde façon) se fait avec la même charrue, Jusqu'à 8 pulga- das, soit 30 centimètres ; il exige le même espace de temps. Une troisième façon, des pays producteurs, à ne couper la canne toujours avec le même instrument, appro- que deux fois au plus, et souvent même une fondit jusqu'à 9 puigadas, soit 22 cm. 5 ; il seule fois; dans ces conditions, on plante à n'exige plus que trois semaines pour une de très courtes distances : 5 à 6 cuartas (i m. o5 à I m. 2C)] de ligne à ligne et 20 à 40 centimètres dans la ligne. Le D"" DE Zayas cultive ses terres d'une façon intensive, et soigne les souches: c'est ce qui lui permet de tirer parti de l'espace- ment si grand qu'il préconise. On pourrait se demander si en adoptant des distances moindres, quoique plus gran- des que celles d'usage courant à Cuba, et en mettant un plus grand nombre de plants à l'hectare. M. de Zayas n'obtiendrait pas des rendements plus forts encore? Le rapporteur nele pense pas. La distance, dit-il, entre les plants dans une culture, doit être en rapport avec l'extension des racines, afin que les souches ne se nuisent pas mutuellement. Or, les caballeria (avec une seule charruej. Après avoir marqué les lignes avec une petite charrue créole, consistant en un mor- ceau de bois pointu, on y passe un cultiva- teur attelé, qui ameublit la terre jusqu'à 10 puigadas, soit 25 centimètres. Après avoir encore une fois rompu le sous- sol au moyen d'une charrue Oliver, attelée de deux paires de bœufs, on repasse une se- conde fois avee le cultivateur . Dans quelques champs, M. de Zayas a em- ployéle fumier d'étable, dans la proportion de 6 à 7 livres par pied de canne, au mo- ment de la plantation. Dans d'autres, il a employé l'engrais chimique de la fabrique Lister, contenant 7 "« de nitrugène ammo- niacal, 8 "» d'acide phosphorique assimila- ble et 5 '.'0 de potasse ; il en fit donner à rai- racines horizontales de la canne, auxquelles son de 100 grammes par pied de canne, communément on assigne une longueur de Mais ces applications d'engrais n'ont pas 28o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 27 — Sept. 1903 dépassé la limite de petits essais, dont on reau en fonte, de 3o centimètres de long qui ne saurait dire encore les résultats. glisse librement sur une arête delà barre La plantation proprement dite a lieu par qui lui sert deconducteur. En levant cefour- les procédés usuels. Comme la caballeria ne reau, et en le laissant tomber avec force sur portera que i5.55o plants (i 196 à Thectare) la partie annulaire de la barre sur laquelle on voit que le nouveau système réalise une il repose, celle-ci coupe la canne au pied, forte économie tant en boutures qu'en main d'un seul coup ou en deux coups ( i) — si la d'oeuvre ; en effet, il suffit de i.5oo arrobas canne est très grosse — sans arrachage, et (17.250 kg.) de cannes par caballeria, soit avec une grande rapidité. Le premier jour, i.'326 kg. par hectare, en employant pour sans aucunepratique préalable de la part des chaque plant, deux boutures de trois yeux, gens qui maniaient l'instrument, nous avons Les boutures une fois en place, on les cou- pu compter dix, douze et jusqu'àseizecannes vre à la bêche et on repasse sur le sillon coupées en une minute. avec le cultivateur. Une petite équipe spéciale a pour occupa- Lorsque la canne a levé, on passe entre lion de couper le sommet vert des cannes les lignes un cultivateur à deux lames, tiré récoltéeset démettre les cannes en tas dansla par des bœufs ou des mulets; on arrache rue que bordent deux sillons voisins ; rappe- aussi à la main l'herbe qu'on trouve à pro- Ions qu'elle a 4 varas, soit 3 m. 36 de large, ximité des cannes. En huit Jours, avec une Les sommets et la paille sont entassés dans paire de mulets, on parcourt ainsi une ca- la rue opposée ; ainsi, alternativement, il y a balleria, en passant deux fois entre chaque des rues de cannes et des rues de paille et paire de sillons et en ameublissant à la pro- sommets. fondeur de 6 pulgadas, soit 1 5 centimètres. En prenant pour base le chiffre minimum, On renouvelle cette opération 8 fois durant c'est-à-dire 10 cannes par minute, et en con- le cours de la végétation. Enfin, peu de sidérant que chacune fournit un poids mi- temps avant la coupe, on fait tomber la nimum de trois livres, on déduit que les paille, pour .faciliter la maturation. deux hommes, qui ensemble réalisent le tra- Toutes ces opérations demandent, par ca- vail ci-dessus, mettent à bas, en une heure, balleria, une dépense totale de 400 pesos en 1.800 livres, soit 72 arrobas de cannes, ce argent espagnol, soit i.5oo francs par cabal- qui correspond à 36o arrobas ou 540 kg. leria, ou i i 5 francs à l'hectare. par journée de 10 heures. Le système employé pour couper la canne, Dans un champ de l'ancien système où les est une des innovations les plus notables cannes ne pèseraient qu'une ou deux livres, réalisées à « N. S. del Carmen ». l'opération pourrait bien revenir trop cher, Il s'agit de laisser dans les champs les re- car au lieu de 36o arrobas on n'en abattrait jetons qui ne sont pas encore arrivés à leur que 240 ou 120 dans le même espace de complet développement (« hijos »), et de ré- temps. colter seulement les cannes susceptibles de La largeur des rues facilite considérable- donner un bon rendement industriel. Or, ment l'enlèvement des cannes d'une part, générablement, à Cuba, on coupe avec le des sommets et paille d'autre part. De pe- machete (sabre d'abatis) le champ tout tites charreties, tirées par une seule paire de entier, sans distinction ni sélection d'aucune bœufs, n'ayant que i m. 22 de large, avec sorte. des roues de i m. 3o de diamètre, y évoluent L'instrument pour faire la coupe nouvelle avec la plus grande facilité, ne blessant nul- manière, est une invention de M. Antonio lement les tiges des cannes (rejetons) restées Fernandez de Castro, et consiste en une sur le champ. Ces petites charrettes, dont barre de fer de plus d'un mètre de long, ter- ___ minée à l'une de ses extrémités par un cou- (i) Cette description ne permet certainement pas .„i j r .• V. j 1 . ^ • • ' de se rendre compte de l'outil en question M. Pe- telas de 5 centimètre de large, très aiguise, .. , ^^,;^^!, r„K, „^„r tA^upr.H'.^n -ivnir o ' o 1 DROSO a bien voulu ecrirea Cuba pour tacrier u en avoir et à l'autre extrémité par une espèce de four- une figure. — N. d. l. R. N° 27 — Sept, igo'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 281 la tare est inférieure de i.ooo livres à celles en terrain sablonneux (« perdigon ») que ses des grandes charrettes communes du pays, caractères, physiques et chimiques, classent portent à l'usine, avec une seule paire de comme plutôt inférieur à la généralité des bœufs, de 170 à 218 arrobas de canne, soit terres de Cuba. 2.507 kg. au maximum. Les grandes char- Ce qui surprend particulièrement le visi- rettes chargent de 25o à 3oo arrobas. — teur, c'est l'aspect magnifique que présente Naturellement, dans l'avenir, il y aura pro- le champ après la coupe : c'est comme s'il fit à établir un système de chemins de fer avait été coupé six mois plus tôt dans le sys- portatifs. tème de culture habituel. En effet, avec ie Il est impossible, ainsi conclut le rappor- nouveau procédé, les souches conservent de teur, de signaler, dès à présent, tous les dix à trente rejetons, beaucoup de parmi avantages du système DE Zayas ; toutefois, en ceux-ci ayant trois et quatre entre-nœads voici quelques-uns : et i m. 5o à 2 m. 5o de haut. Cette Quant au rendement cultural, on n'a pu avance considérable, quant à la végétation, en juger encore que par un champ de prin- permet de faire profiter les plantes, dès la temps, qu'on vient de couper : il a donné coupe terminée, de tous les avantages d'une une production de 60.000 arrobas par cabal- culture immédiate, en passant la bineuse à leria, soit 53.070 kg. à l'hectare. C'est le deux dents, d'abord dans les rues où étaient moment de rappeler que le nouveau système les piles de cannes coupées, et ensuite dans de coupes^de cannes comporte un choix rai- celles où étaient la paille et les sommets, sonné : on ne coupe que des cannes arrivées qu'on a au préalable transbordé sur la rue à leur complet développement, en laissant qu'on vient de biner. sur pied de nombreuses cannes de trois et Le D»" de Zayas se propose de publier pro- quatre entre-nœuds. La production totale est chainement un nouveau travail, qui sera le donc vraiment très notable, surtout lorsqu'on complément de celui publié dans le « Nuevo considère que c'est un champ de printemps, Pais)).Noustiendronsnoslecteursaucourant. PARTIE COMMERCmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht frères & C'*. Para. — Lorsqu'on écrira un jour l'his- toire dos variat'ons du prix du caoutchouc, Septembre 1903 pourra à bon droit s'appeler le mois historique. Non pas que la gomme du Para ait atteint des prix inconnus jusqu'ici, mais jamais, croyons-nous, la hausse n'a étéaussi rapide et en même temps aussi justifiée, quoique mue par des motifs qui avaient échappe aux esprits les plus clairvoyants. Il y quelques mois nous avions prévu, ici même, et d'une façon presque mathématique, qu'étant donné l'essor de la consommation, la diminution déjà constatée alors des stocks. et les arrivages probables, nous arriverions au commencement de la récolte 1903-1904 avec des stocks presque nuls. C'est ce que tout le monde pouvait voir; mais ce que personne ne pouvait savoir et n'avait prévu d'avance, c'est que dans une pareille situation on se trouverait en face d'une consommation absolument démunie, surtout aux Etats-Unis, et qu'un découvert se créerait pour l'automne, c'est-à-dire la saison la plus défavorable de Tannée. Le Para Fin du Haut Amazone disponible s'est payé fr. 12,75, prix qui a été refusé de- puis. On a vendu 5 tonnes Bolivie à 12,80. 382 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N«27— Sept. igoS Arrivages à Liverpool » à New-York Livraisons à Liverpool » à New-York Arrivages au Para au Para depuis le i<^r juillet Expéditions du Para en Europe. » » à New -York Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool » à Londres » à New-York Arrivages à Liverpool . » à Londres . . à New- York, 6o3 597 68 r 665 i.ooG 821 685 783 I .23o 1.380 2.5lO 2.680 675 G80 5go 644 326 461 238 535 246 464 810 1.460 367 353 110 69 572 709 408 442 82 73 555 840 La récolte du Bas Amazone est très en retard cette année, et Ton a payé en général cette provenance seulement 10 centimes de moins que le Haut Amazone, On a même pu croire un moment que, malgré la saison où nous sommes, les deux sortes seraient au même prix, tant il y a du découvert sur le Bas Amazone. On ne parle plus de cours pour le caoïit- chouc ancien, presque tout ce qui existait ayant été expédié à New-York. Le départ pour livrable tend à diminuer, car on a payé jusqu'à 12, 65 pour livraison Novenibre, et Ton offre le Décembre à i2,55. Sortes intermédiaires. — On a payé fr. 10,10 pour Sernamby de Manaos et l'on Livraisons à Livc'rpooL tient maintenant 10 francs; les boules du „ à Londres.. Pérou valent nominalement 9,65 à 9,70. » à New-York Quant aux Slabs, ils manquent complète- Stocks de toutes sortes : 2.814 4.515 ment. Les arrivages au Para pour Août ont été Les sortes d'Afrique restent chères de i23ot., contre i38o t. l'année dernière, quoique la hausse ait été moins forte en Tout fait prévoir que, malgré le retard du dernier lieu que pour les sortes du Para. Commencementderannéedernière, il y aura On a payé 10 francs pour boules rouges une légère augmentation, d'autant plus que prima du Soudan, 8,60 pour Twists et 8,75 les prix élevés ne pourront que stimuler la pour Gambie prima, production. Au 24 Septembre, les arrivages étaient de i35o tonnes Anvers. — Deux ventes ont eu lieu ce Lesstatistiquesgénéralesdonnentpour "^°^'- ^^ '' Septembre on a traitéôB t. avec les diverses sortes les chiffres suivants en une hausse moyenne de 0,25 centimes et le tonnes, à fin août ipoS, comparé à fin 1 7 septembre on a vendu 284 t. avec une hausse de 0,60 à 0,70 centimes ; sur cette quantité environ 100 t. ont été depuis reven- dues dans le marché avec une hausse nou- velle de 20 à 25 centimes. Hecht frères & ClE, 75, rue Saint-Lazare. août 1 902 : Sortes du Para : Stocks à Liverpool » à New- York )) au Para En route pour l'Europe >' » pour New -York.. . » « d'Europe à N.-Y. Total du stock visible : 1903 1902 800 1.735 200 209 io5 93 43o 485 369 438 100 9^ 2.004 3.055 Paris, 24 septembre i(jo3. Produits divers Statistique des cacaos brésiliens. Dans son article : Statistique mondiale du cacao, paru dans le n° 18 du « J. d'A. T. », M. Harold Hamel Smith exprimait le désir de recevoir des renseignements plus com- plets sur la production du cacao au Brésil. Un de nos lecteurs, M. Alfredo Borges MoNTEiRo, de Rio de Janeiro, a eu l'extrême amabilité de répondre à cet appel en nous envoyant le relevé qu'il a publié dans la « Gazeta commercial efinanceira» de la même ville, le i3 juin 1903. Nous y puisons les renseignements que voici ; nous en avons un peu remanié l'arrangement : NO 27 — Sept. i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 283 Exportation de cacaos du Brésil, en kilogrammes, Jardins, en vue de la révision des lois et rè- en igoi et igo2, groupée par Etats : glemenis qui régissent cette culture : 1901 1902 La vanille est généralement une petite , . ^ culture à Maurice ; le plus souvent, la liane Bania 13.290.491 16.197.459 ,. , 1 1 • .• v • • 'j ^ „ \. y est cultivée dans le lardin ou a proximité de Para 2.221.879 3.95o.33i ,,, , . . ., , ...^ ., , ^^ ^ l'habitation; il est très difficile, dans ces Amazonas 134.820 446.703 ,. . ,,,,,• • • ^ ^ conditions, d établir une statistique, tant Pernambuco. . . . 32.928 3ô.o66 . , , c • , soit peu exacte, de la superficie totale occu- Maranhâo — 3. 060 , , .... ^ , , pee par les vanilliers. On admet que leur Cearâ i-Q74 1-746 , • ' ^ 1 . . ^' ' culture est pratiquée par 3.000 planteurs en- Espinto Santo. . — 904 . .... v 1 j, r ^ ^ viron, mais il n v en a guère plus d une cen- Alagôas — 143 . • . •' j 1 'CI -^ taine qui produisent, dans leur année, 5o kg. Totaux 15.682.092 20.642.412 J ' .,, J T 1 ^ ^ ^ de vanille, ou au-dessus. Les plus gros pro- „ . . , ducteurs de Tîle sont MM. Langlois, Pé- Frincipaux ports exportateurs de cacao de l'État de Bahia, en 1902 : guilhan et de St-Perne. Ilhéos 7.392.000 kg. La récolte totale de 1902 a été de i5ton- Belmonte 3.399.600 » "^s de gousses vertes, qui ont fourni Cannavieiras 2.732.100 » 3. 5oo kg. de vanilles marchandes. Les vols Una.. 174 36o » gênent considérablement le développement Valença, Prado et Mucury 2.499.399 » <^^ 'a culture de la vanille à Maurice ; la Total de rÉtat de Bahia 16.197.459 « Commission sus-nommée a d'ailleurs éla- boré un règlement de police dont on attend Principales destinations des cacaos brésiliens : , , j 1 • v - j ^ , le plus grand bien a cet égard. Sur les 20.642.412 kg., exportés en 1902, n ^ -> ^ o u n ^ ^ , Il parait qu aux Seychelles, ou, comme on presque 20.000.000 ke. se répartissent entre • 1 -m j j • j . . r> r sait, la vanille est devenue une production de cinq pays importateurs : .v . -i • ^ ^ -' '^ toute première importance, il existe, contre France 6.984.691 kg. , , , ,, . , . . , - ^ ^ " les vols de gousses, une législation très se- Etats-Unis 5.064.008 >' . ,, i ce 1 -i ^ vere et d autant plus efficace que la surveil- AUemagne 3.994.642 », . r -i 1 ^ j ° ^^^ ^ lance y est rendue facile par le caractère des Grande-Bretagne 2.477.055 » , . 1 c • > j " ^^ ^ plantations et par la configuration même du Hollande 077.616 » -'' pays. Ces pays sont venus dans le même ordre en 190 1. * ^^ Les prix moyens varient beaucoup d'un Limes vertes, pour Londres. Etat a l'autre. ^ ^^ ^^ West-India Comittee ., de Londres, Sur le marché de Londres, le cacao brési- , ,, , ^^ .^ ,, /-^^„^r, ' ^ , prend texte d une lettre de M. George lien réalise de très beaux prix, puisque pris „ c. j j ^ ^ .•.,;ii^r .^^^ ^ ' ^ . .f Hughes au a Standard » du i5 )uillet 1903, dans son ensemble, il s'y classe au troisième ^ . , ,-„, ,^ ..,.,, ^,,^0 ' ■> pour promettre son appui aux importateurs ^' qui s'emploieraient à introduire sur le mar- 5T^ ché métropolitain les limes acides des An- tilles. On sait que ce fruit constitue la base Les vanilleries de Maurice. ^,^^^ industrie considérable à Montserrat et Notre confrère « Mauritius Planters'and à la Dominique {z{. « J. d'A. T. », 1902, Commercial Gazette » (cf. « Planting Opi- pp. 28, 269, 282). nion », 20 juin 1903) donne des renseigne- Il s'agirait de le vendre à Londres, à l'état ments fort circonstanciés, sur les conditions vert; il paraît que l'écorce possède alors un de la culture de vanille à Maurice; ils pro- parfum délicieux et très particulier, qui dis- viennent des travaux d'une commission spé- parait dans la lime mûre, jaune. Les limes ciale instituée, sous la présidence de M. Jo- cueillies très vertes, seraient emballées^ SEPH Vankeirsbilck, directeur dcs Forêts et stratifiées, dans du sable. Ce mode d'expédi- 284 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 27 — Sept. 1903 tion augmente le fret, mais les fruits arrivent saurait soutenir la comparaison avec lalime' à destination en parfait état, lieur prix sous le rapport de la saveur et de Tarome, et moyen à Londres est de 4 shillings la dou- que ce serait chose facile que de mettre à la zaine. Le Comité estime que le limon (que mode la « citronnade » (« squash ») à la lime les Parisiens appellent à tort : citron) ne des Antilles. flCTUflLITÉS La défibreuse Bœken, petit modèle. Nous sommes autorisé à annoncer que les essais officiels et publics de la défibreuse automatique petit modèle à travail continu, système Bœken, retardés par des circonstan- ces fortuites depuis le commencement de l'année, sont définitivement fixés pour la deuxièmequinzaine d'octobre. Ilsaurontlieu à la Station d'Essais de Machines du Minis- tère de l'Agriculture (47, rue Jenner, Paris), par les soins de M. le professeur Ringel- MANN et dans les mêmes conditions que celles qui ont été exposées dans le n° 7 du « J. d'A. T. », lors des essais de contrôle de la grande défibreuse du même constructeur. Ils porteront sur des feuilles fraîches, de formes et de dimensions variées, représentant les principales espèces botaniques qui intéres- sent les colonies. Congrès et Concours oléicole à Sfax. Un concours agricole aura lieu à Sfax à l'époque de la prochaine campagne de fabri- cation de l'huile d'olive, c'est-à-dire à la fin de janvier ou au début de février 1904. On sait que cetie ville est au centre d'une région dans laquelle les plantations d'oliviers se sont développées d'une manière considérable dans ces dernières années. La fabrication de l'huile, qui s'effectuait autrefois dans des moulins primitifs, a fait aussi des progrès considérables, et des usines importantes et perfectionnées existent à Sfax comme à Sousse, Mehdia, etc. Le concours projeté, qui portera essen- tiellement sur le matériel d'huilerie et sur ^ es procédés perfectionnés de fabrication de huile, ne peut manquer de présenter un très grand intérêt pour les cultivateurs d'oli- viers; il intéressera, peut-être aussi, les planteurs des pays chauds, préoccupés du traitement mécanique de quelques fruits oléagineux analogues. Les constructeurs de- vront dès maintenant saisir cette occasion pour faire connaître leurs appareils. Avec l'époque du concours coïncidera la réunion d'un Congrès oléicole. Végétaux culicifuges. Par M. le D' Laveran, Membre de l'Institut. On a attribué à bon nombre de végétaux la propriété d'éloigner les moustiques. Les Eu- calyptus, le ricin, l'hélianthe ou tournesol, la menthe ont été préconisés comme culici- fuges; l'expérience n'a pas confirmé l'exis- tence de ces propriétés, notamment chez les Eucalyptus. Si les Eucalyptus et les hé- lianthes ont contribué à l'assainissement de certaines localités c'est parcequ'il s'agit de végétaux à croissance rapide, qui dessèchent le sol. On parle beaucoup, depuis quelque temps, d'un basilic, Ocimum viride, comme d'un culicifuge, mais on n'a pas publié d'expé- riences précises démontrant les propriétés de cette plante. Ocimum viride est très rare en Europe, je n'ai pas réussi à m'en procurer au Jardin des Plantes de Paris; je n'ai donc paspu vérifier les assertionsdes observateurs qui attribuent à cette plante la propriété d'éloigner les moustiques. La découverte d'un végétal culicifuge serait d'une importance considérable pour l'assai- nissement d'un grandnombre de pays, puis- qu'il est démontré aujourd'hui que la fièvre palustre, la fièvre jaune et la filariose sont N» 27 — Sept. igoS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 285 propagées par les moustiques; il faut donc engager les observateurs de tous les pays à poursuivre les recherches entreprises dans celte voie, mais il sera nécessaire de faire des expériences précises, au lieu de se con- tenter, comme on Ta fait trop souvent Jus- qu'ici, desimpies assertions. A. Laveran. Peut-on défibrer mécaniquement les feuilles de Phœnix? Lettre de M. Ch. Rivière. Dans notre n» 9 (mars 1902}, nous avions donné à l'occasion de l'opuscule de M. Martin-Dupont, une note sur l'exploitation du Palmier nain d'Al- gérie, industrie arrivée à un degré de développe- ment assez remarquable et qui emploie des ma- chines perfectionnées. A la suite de celte note, nous avions reçu plusieurs lettres nous de- mandant si ces machines pourraient servir à extraire la fibre des feuilles d'autres palmiers. Nous apprîmes, d'autre part, que le « Kolonial- Wirtschaftliches Komitee » de Berlin avait déjà vainement cherché à résoudre le problème de l'ex- traction économique de la fibre de certains pal- miers de l'Afrique Allemande de l'Est et, entre autres, du Phœnix reclinata, espèce qui intéresse particulièrement, si nous ne nous trompons, l'un des abonnés, encore bien peu nombreux, que le «J. d'A. T. » possède dans celte région. Nous constituâmes donc un dossier sur la matière et écrivîmes quelques lettres à droite et à gauche, mais sans résultat. Cette affaire nous est retom- bée sous les mains ces jours-ci, et nous avons pensé que, s'agissant d'une machine algérienne, nous ne pouvions mieux faire que de soumettre la question à M. Charles Rivièrk, directeur du Jardin d'Essai d'Alger. C'est parla que nous au- rions dû commencer ; en effet, voici la réponse : Les machines à défibrerles feuilles de pal- miers devront varier avec la nature des espèces, aussi les défibreuses à Palmier- nain [Chamœrops humilis) qui font le •« crin végétal » ne peuvent convenir pour l'extraction des fibres du Phœnix reclinata et des nombreux représentants de ce genre dont le Palmier dattier [P. dactylifera] est le plus connu du grand public. Les outils ne s'appliquent qu'aux espèces à feuilles flabellif ormes, ou en éventail, Livistona, Borassus, Sabal, etc., qui con- tiennent des fibres sur une surface plane et homogène. Mais aucune machine ne peut agir sur des feuilles pjlmées^ c'est-à-dire en palmes, ayant de nombreuses pinnules dis- posées sur un rachis central avec lesquelles un outil ne peut avoir aucune contact. Pour bien comprendre l'impossibilité de tout travail mécanique sur le Phœnix recli- nata, une seule indication suffit : Les pinnules de ce Palmier sont de sim- ples lames de 25 mm. dans leur plus grande largeur, et allant en s'amincissant en pointe; leurlongeur est d'une quarantaine de centi- mètres vers le milieu du rachis; leur épais- seur est approximativement d'un tiers de millimètre. Ces pinnules sont composées de fibres très fines, blanches et soyeuses, for- tement emprisonnées entre un épiderme dur et vernissé, difficilement attaquable. Comme le rachis des autres palmiers, celui du Phœnix reclinata est formé de fais- ceaux fibreux. Dans l'espèce en question, les fibres sont grossières, assez longues et s'ob- tiennent, dans les jeunes feuilles, par un simple, mais fort écrasement, lavage et pei- gnage ; au besoin ces deux dernières opéra- tions pourraient être très réduites. Evidem- ment ces fibres sepréteraient à la fabrication de ficelles et de cordelettes, mais plutôt pour des usages locaux. Ces rachis ont quelquefois de 2 m. à 2 m. 5o de longueur, mais pour en extraire facilement les fibres et pour que ces der- nières aient une meilleure qualité, il ne faut pas attendre la vieillesse de Ja feuille. Les observations précédentes s'appliquent à toutes les espèces du genre Phœnix. toutes à feuilles en palme : Phœnix reclinata, leo- nensis, pumila, sylvestris, etc., ainsi qu'au gros Ph. canariensis. Cette exploitation ne semble pas d'ordre économique. Ch. Rivière. A propos de la sélection des cannes à sucre. Lettre de M. Paul des Grottes Cher Monsieur, Les intéressantes expériences de M. Kobus sur la sélection de la canne, relatées dans votre n° 25 (juillet), me remettent en mé- 286 JOURNAL D^AGRIGULTURE TROPICALE N° 27 — Sept. igoS moire les observations que je fis moi-même pendant les quinze années où je me suis occupé spécialement de culture de la canne à sucre à la Martinique. Sans avoir la prétention de les mettre en regard des savantes recherches de M. Kobus, je crois, cependant, utile de vous les indi- quer. Ces observations peuvent tenir dans les quatre points suivants : fo La canne lourde est la plus riche en matière saccharine et sa supériorité à cet 1902, on supputait une production de 60.000 balles. On ne nous dit pas de quel sucre il s'agit; ce ne pourrait être que de glucose, comme il s'en fabrique couramment avec toutes les matières amylacées, car nous ne voyons pas que la patate douce puisse se prêter à une extraction industrielle de saccharose, c'est- à-dire de sucre ordinaire. A Formose, comme ailleurs, les tuber- cules de patate peuvent assurément servir à la fabrication du glucose, mais nous nous égard peut aller jusqu'à un tiers en plus sur étonnons de ne pas trouver trace de cette les autres cannes de même apparence ; 2" Les agents extérieurs ont, toutefois, une influence beaucoup plus marquée que la qualité du plant sur la végétation de la canne ; ce sont eux qui décident de la bonne ou de la mauvaise récolte. Ces agents extérieurs sont un concours de circonstances, par acquit ou par défaut, telles que la fertilité du sol, l'époque de la planta- tion, les fumures, les saisons et les soins culturaux. 3" L'influence sur la végétation des plants sélectionnés, quand ils ne sont pas de race^ se fait surtout sentir dans la germination et dans l'enfance de la canne (état herbacé) qui sont plus vigoureuses. Passé cet âge, ce sont lesagents extérieurs dontl'influence domine; 5° Les propriétés particulières des plants de race ont une tendance marquée à dispa- raître au cours de la végétation et surtout dans la reproduction. Veuillez agréer, etc. Paul des Grottes. Le prétendu sucre de patates douces de Formose. Par M. H. Neuville Une information provenant du « Straits Times », et reproduite dans ces temps der- niers par divers périodiques, nous a annoncé, avec quelques détails à l'appui, que la patate douce de Formose était employée à la prépa- ration du sucre. En 1901, d'après cette infor- mation, la production de ce sucre de patates douces aurait été de 20.000 balles, et pour fabrication dans l'ouvrage si sérieux et si complet que vient de publier M. James W. Davidson (v. « J. d'A. T. », pages bleues, n° 26, î^ 435). Le sucre de patates de Formose serait-il aussi hypothétique que le sucre de bananes de Cuba, et n'existerait-il, comme ce der- nier, qu'àl'état d'une simple possibilité, ren- due plus ou moins praticable par les condi- tions économiques? H. N. Papier de bagasse. Lettre de M. A. Malbot. Vous signaliez dans vos numéros de 1901 (p. 109) et de 1902 (p. 154, p. 188, p. 220, p. 284) les intelligentes initiatives qui, dans certaines régions, en particulier au Texas et en Louisiane, ont réussi à tirer un heureux parti du résidu jeté au feu par nos planteurs : la bagasse de canne à sucre. Je me réserve d'étudier dans un mémoire spécial le sort que l'on doit réserver à un produit beaucoup plus précieux que ne le considèrent ceux qui l'envoient au foyer pour s'en débarrasser. Mais, je ne veux pas attendre pour vous signaler un document qui montre que la question de l'utilisation de la bagasse de canne est bien vieille et a reçu, depuis longtemps, des solutions, plus ou moins complètes sans doute, mais mani- festement plus avantageuses que sa destruc- tion pure et simple. J'ai en effet sous les yeux une brochure publiée par M. Auguste de Méritens, Ingé- nieur civil, à l'époque fabricant de papier à N" 27— Sept. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2S7 Molsheim (Alsace) et Victor Kresser, pro- en quoi consistent les galettes de manioc de priétaire de la Sucrerie Centrale de Bienhoa la Jamaïque, vendues dans les grandes villes (Cochinchine), au sujet d'un brevet que ces des Etats-Unis. Elles sont connues daiîs Messieurs avaient pris pour la fabrication du toutes les Antilles sous le nom de cassaves ; papier de bagasse. Ils y font d'abord remar- leur fabrication est des plus rustiques, voici quer que le papier est un article manufac- en quoi elle consiste : turé dont la consommation a toujours aug- menté et augmentera sans cesse, et que, d'autre part, la matière première utilisée pour sa fabrication s'est faite rare, la paille et les chiffons étant insuffisants et les fo- rets s'épuisant. E)e telle sorte que les prix en sont élevés. (L'alfa, qui sert pour les pa- piers de luxe, valait, d'après les auteurs, Les racines de manioc après l'arrachage sont lavées pour enlever tant bien que mal la terre adhérente; on gratte à la main à l'aide d'un couteau la pellicule brune exté- rieure, puis les racines sont jetées au furet à mesure dans un baquet d'eau. On les retire pour les passer à la râpe qui les réduit en pulpe grossière, on y ajoute un peu d'eau, 25 fr. les 100 kg. rendu à Londres, à l'époque on place la pulpe dans des sacs en paille où fut rédigée la brochure; la pâte blanchie tressée, et l'on soumet le tout pendant quel- valait 60 fr. et la pâte fibreuse non blan- ques heures à l'action d'une presse : leliquide chie 35 à 40 fr.) qui coule contient en suspension une grande Le procédé de ces Messieurs consistait à quantité de fécule, on le recueille précieu- employer la bagasse au sortir des moulins — sèment. ce qui n'impose pas l'obligation de recourir à la diffusion, ainsi qu'il était logique de le prévoir; en outre, il se distingue du procédé américain, décrit chez vous, en ce qu'il ne nécessite pas une fermentation putride préa- lable. Par contre, le sucre qu'elle renferme est soigneusement extrait par un traitement à la vapeur qui montre qu'il y a plusieurs Les tourteaux pressés sont enlevés des sacs et passés par un tamis de crin, la pulpe fine qui passe à travers, mélangée d'une certaine quantité d'amidon, sert à fabriquer les cas- saves. On en prend une poignée que l'on jette sur une platine, c'est-à-dire sur une plaque de fonte chauffée à feu nu; avec une palette de bois on frappe légèrement sur la moyens de pratiquer la récupération du su- pâte pour l'étaler et lui donner une épaisseur, crc. Enfin la pâte est obtenue par traitement uniforme de 4 à 5 millimètres. Les fragments. à froid de cette bagasse, passée à la vapeur, dans une lessive alcaline, au sortir de la- quelle on lui fait subir un lavage à l'acide. On obtient ainsi une pâte fibreuse grise, qui devient très blanche par l'action de l'a- cide sulfureux ou du chlore. 11 serait sans doute facile de rechercher le texte du brevet. Ces renseignements som- maires montrent l'intérêt qu'il présente. La brochure qui l'analyse ainsi date du 27 dé- cembre 1873. Veuillez agréer, etc. A. Malbot. Préparation des galettes de manioc aux Antilles. Par M. Em. Budan. Dans le n° du 3 i juillet 1903 du « Journal d'Agriculture Tropicale », vous demandez de pulpe sont agglutinés par la fécule, et au bout de quelques instants on obtient une galette ou cassave que l'on retourne pour la cuire également sur les deux faces. La cassave est d'autant plus recherchée qu'elle est plus blanche, et elle est d'autant plus blanche qu'elle contient plus de fécule. Elle accompagne très bien le café au lait, le chocolat, les confitures ; elle remplace même quelquefois le pain aux repas. Telle est la cassave de la Jamaïque; en améliore-t-on la fabrication pour l'expédi- tion aux Etats-Unis, je n'en sais rien: mais ce n'est pas probable. J'en ai vu à New- York de semblables à celles des Antilles. « Agri- cultural News » devrait pouvoir facilement nous fixer sur ce point. Veuillez agréer, etc. Em. Budan. Guantdnamo, Cuba, 20 août igoS. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 27 — Sept. 1903 La mangouste, animal nuisible. Il y a un certain nombre d'années, les planteurs des Antilles britanniques avaient introduit de l'Inde, la mangouste, petit ani- mal ressemblant quelque peu à la belette (Ichneumon, « Mangoose » des colons de langue anglaise) dans l'espoir que ce petit carnassier détruirait la race maudite des rats qui causent tant de dommages aux champs de cannes. Aujourd'hui, à la Trini- dad, une prime spéciale est payée pour la des- truction des mangoustes; prime assez élevée puisque, de i schilling par tête dans les pre- miers temps, il a fallu l'augmenter jusqu'à 5 schillings par tête. Un correspondant de « Agricultural News » (9 mai 1903), caractérise en ces termes la situation, qui est la même dans la généralité des lies de l'Archipel : « Il y a bien des années que nos man- goustes ne détruisent plus de rats; elles passent leur temps à dévorer la volaille, les lézards, les crapauds et toutes sortes d'autres animaux insectivores, partant éminemment utiles. Il est urgent qu'on nous débarrasse de ces vilaines bêtes, qui ont pullulé dans des proportions inouïes ». Sagot avait prévu le danger et, dans son célèbre Manuel pratique des Cultures tropi- cales (publié avec Raoul), il indiquait un moyen de s'assurer tous les bénéfices de l'in- lecture où on pourra consulter les publi- cations coloniales. Nouvelle industrie à Cuba: Le coton. Par M. AlbilRto Pedroso Je vous envoie ci-joint, une coupure, en anglais, de la plus grande importance. L'ar- ticle est intitulé : King Cotton lias corne to reign in Cuba. Vous y verrez qu'une com- pagnie américaine, « Cuban Cotton Com- pany », a ouvert à la Havane, rue Fulgue- ras, une usine d'égrenage, combinée avec une huilerie, et que, pour l'année prochaine, elle s'est déjà assuré par contrats la livrai- son de quantités considérables, puisqu'elle espère faire 4.000 balles de 5oo Ibs. de coton. La compagnie est fort libérale : elle fait cadeau des semences aux planteurs, vend leur coton à leur profit et se contente, pour sa peine, des graines, dont elle extrait l'huile à son profit. 11 paraît que la graine de Cuba donne 10 % d'huile de plus qu'on n'en compte généralement aux Etats-Unis. Les lanceurs de l'affaire affirment qu'un acre de terrain très ordinaire donne, à Cuba, 750lbs.de coton Sea-Island, tandis qu'aux Etats-Unis, la même surface en donne à peine 25o Ibs. Mon ami Félix L. Cervantes, ingénieur- agnonome, m'écrit qu'on plante du coton troduction des mangoustes, tout en parant partout. Des compagnies américaines s'or d'avance au danger de leur multiplication excessive. Sa solution consistait à élever les mangoustes dans quelque petite île voisine et à n'introduire dans la colonie agricole que des sujets mâles. Il serait curieux de savoir si ce conseil, à première vue très raisonnable, a jamais été suivi, et comment il a réussi. "«^^^^ L'Institut Colonial de Bordeaux. On nous prie de faire connaître que l'Ins- ganisent à cet effet; quelques-unes encoura- gent aussi la culture du thé et du caoutchouc. Les gens du pays sont entrés dans le mouvement, à leur tour, et les compagnies de chemins de fer et similaires, font ce qu'elles peuventpour encourager notre nou- velle industrie naissante. Les champs de coton s'établissent en par- ticulier à Jatibonico et Managua, près l'an- cienne « trocha » de Jucaro-Moron, dans le Camaguey occidental, et le long de la fron- jitut Colonial de Bordeaux est définitive- tière de la province de Santa-Clara. ment installé : Cours Coloniaux, fondés II paraît que la bonne saison pour les avec le Concours de l'Université; Musée semis tombe, à Cuba, en juillet, août et Commercial; Service des Cultures Colo- septembre ; de manière à récolter à partir de niales, et enfin, Service des Renseigne- décembre. La « Cuban Cotton Company » ments. Les organisateurs ont adjoint à ce entend encourager la culture du coton Sea- dernier, une Bibliothèque et une Salle de Island, à l'exclusion de tout autre. Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct, 'i], rue St-Lazare. Paris. I^ Gérant : E. Boivin. N" 27 — Sept. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 5e trouve dans les colonies, che\ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger CAODTGHODC HAHUFACTURË MICHELIN &C CLERMONT-FERR AN D lE Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DÉPÔT A PARIS : AJlGHELIN,i05,BourPéPelre,Mir TÉLÉPHONE ; 5o2-o8 La Mdison Michelin achète par an plus de 500.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. ♦♦♦♦♦♦«♦«♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦^ Eh écrivant, mentionnei le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON A C^ iV" 9, New Broad Street, N"* 9 — LOlVnON, E- C Adresse télégraphique : PULPER-LONDQN (Cody en usage : A.B.C) HAGHINES FOUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines pour^ucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes iîDsnisn^Sï Is Catalogue général lUA'ueusernen^ inLisiré> En écrivant, mentionne\ le Journal d'Agriculture Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 27- Sept. 1903 # n n » n n a n H B n a n a HHHHnnHHH Hubert Bceken -s. C"." à DUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) * HAGflINES POUR RECOLTES TROPICALES BÂPE A MANIOC Défibreuses automatiques à Travail continu SPÉCIALITÉ DE DÉCOfiTIQUEURS brevet BŒKEN pour Chanvre de Sisal (Jlgave rigida), de Maurice (Fourcroya), de Manille (Bananiers), Sansevières, Feuilles d'JJnanas, fiamie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture. Extrait du Procès-verbal rédigé le i6 octobre igoi, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station : « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peu» travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin oificiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes: «... La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuiUes de Sisal et de Fourcrova ». RAPES MÉCANIQUES pour Manioc (Cassave), Arrow^root et autres racines farineuses Séchoirs - Presses d^ernbaHage Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i^^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. nnnHHgHBH En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale 3* Année N° 28 3i Octobre iqo3 JOURNAL D'AKRIGULTURE TROPICALE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR J. VILBOUCHEVITCH ->r^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE ÏJ Parait le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro: 2 francs è AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssin ie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines OcÉANlE Ç^T- --03 Principaux Collaborateurs : MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée), BALDRATI (Erythrée), BERTHEL.OT DU CHESNAY (Congo français), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), D^BONAVIA (Worthing),CARDOZO (Mozambique),?, CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique, occidentale), CIBOT (Paris), A. COUTURIER (Paris), DAMMER (Berlin), D-- DELACROIX (Paris), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris). P. DES GROTTES (Martinique), R. GUÈRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Tonkin), HECHT FRÈRES & 0*^ (Paris), HILGARD (Californie), HOLLRUNG (Halle-s-Saale), G. A. HURI (Egypte), JOB (Paris), JUDGE, KARPELÈS (Calcutta), KOBUS (Java), KOSCHNY (Costa-Rica), D' LAVERAN (Paris), LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Singapore), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (île Dominique), D-- LOIR (Paris), LOFEZ Y P ARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), M AJANI (Trinidad), MALLÈVRE (Paris), DE MEbEIROS(Rio-de-Janeiro),DEMENDONÇA(îIe San-Thomé),MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris). NEUVILLE (Paris), NEWPORT(Queensland), G. NIEDERLEIN (îles Philippines), PARIS (Sai- gon). PASZKIÈWICZ (Parana), PEDROZO (Cuba), PERNOTTE (Shanghaï), PERROT (Paris), PERRU- CHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Batavia), STUBBS {m^ Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D-- TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants occasionnels. Rédaction 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à ii h. 1/2. Sy, rue St-Lajare, à I'Impri.merie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 259-74. Lés abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d*Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à Alexandrie (Egypte), chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin 60). — à. Bahia, chez Reis & C''^ (rua Conselheiro Dantas, 22). — à Berlin, chez R. Friecilaendcr »Sc Sohn (N. W. — Rarlstrasse, 11), — à Brème, chez E. von Masars (Petri- strasse, 6). — à, Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré ('3a, rue de la Putterie). — au Caire, chez M""' J. Barbier (Librairie Centrale). — à Hambourg, chez C. Boysen (Heuberg, 9). — à Hanoï et Haiphong, chez Schneider aîné. — à la Havane, Wilson's International Book-Store (Obispo, 41). — àLisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada. — àLondres, chez Wm. Daw Dawson & et Sons, Cannon House, Breani's Buildings, E. C. — à Managua, chez Carlos Heuberger. — à. i'île Maurice, chez (i, P. Pitot rue de la Reine, à Port-Louis). — à Mexico, chez la V" Bouret (14, Cinco de Mayo). — à New-York, chez G.-E. Stechert (9, East i6-th Street). — à, Pernambuco, chez Manoal Nogera de Souza. — à, Rio-de- Janeiro, chez Alves & C°. — à San José de Costa-Rica, chez Antonio Lehmann. — à San Salvador, chez halo Durante y Cia. — à Sao-Paulo, chez Mello Barjona. — à, la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-Spain). —à Turin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che\ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste Adresser toute la Correspondance : 10, rue Delamtre, Paris-14' ;>? Ht "■S S 2 . s n! lî-QÎ ? I >l i |t-^ 3 * 1,- ^ l5!c^ V^EI^I^^^J ■■^■1^1 <^|^^^riH „ A E -^ ^ ' '^ 7* a 'A^^^SË i s^BH : j: 1 r- o c i : f-^Sl- : l >!J.S'S ; J c o n ! î ||-2B iî ' ^e9 th* '^ "^ ^bSi Sa ~' w aB ^H u ï^ rfid jMp o ô " o- ^S <£ 3 p- «VS ^^H.1 o ?* ^ ^V ^Êp n° y K ^^K 3 rv ^H? n s. < ^H H JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 28 — Oct. .903 -6-00000 0000 "" Grande culture du Caféier o o o Vente d'une Grande Fazenda A.U buesil. (ÉTAT DE SAINT -PAUL) O On vend une grande fazenda de café, dans la partie ouest .de ^ TEtat de Saint-Paul, comprenant 1.200 hectares de très bonnes O terres,4-23.000 caféiers, d'uneproductionannuelledeôoo, 000 kilos. • 1 — Joli château. — • Jardin (arbres fruitiers, tropicaux et exotiques.) — 72 maisons d'habitation pour les colons. — Vastes pâturages. — ^ Machines, animaux, et tout l'outillage nécessaire à une propriété de premier ordre. O La fazenda est à trois kilomètres de la grande ligne ferrée Paulista. 0 o Produit annuel net : 200,000 francs O O O O O t O ^ Pour toutes informations, s'adresser à, ANTONIO DE MEDEIROS 46 - RuÀ do Ouvidor - 45 ^ Ftio de Janeiro Brésil ^60000 0000"^ O O O O O O O 3« Année N" 28. 3i OcT. 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ETUDES ET DOSSIERS GH. RIVIÈRE : Comment on multiplie les arbres à gutta-percha(/jona?2rfra Gutta). 291 D. A. MAJANI : La nouvelle machinerie à cacao, de Marcus Mason & Co. (De l'ar- bre au sac, par machines automatiques). 294 H. NEUVILLE : La bière de sorgho des Matabélés (Les recherches du D"" A. Loir). 296 F. MAIN : La machine des Philippines, pour le traitement de l'abaca. (Le modèle des indigènes de Gubat) 29g Le cocotier au Togo (D'après Wohltmann). 3oi La culture du sisal aux iles Hawaï 3o2 Farine de banane (Procédé de fabrication d'après M. E. Leuscher. — Avantages du bananier-figue) 804 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & D*' : Bulletin mensuel du caoutchouc 3o6 ALB. PEDROSO : Cuba en 1902 Soy ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) F. M. : Uniformisation du calibre des feuilles de thé fraîches ( « Breakers » et « Equali- zers ». — La machine de W. M. Glynn). . 809 P. VIBERT, S. STEIN : Papier de ba- gasse (Lettres) • Soq CH. BERTIN : L'entretien des champs de ramie 3i i A. COUTURIER : La fumure du tabac (D'après M. Leiiman.v, de Nishigahara, Japon) 3i2 Pages A. DE ALMADA NEGREIROS : Impres- sionssur l'île San-Thomé (Une conver- sation avec M. Schulte im Hofe) .... 3i3 P. CIBOT : Imperméabilisation de tissus au moyen du latex frais d'Hevea, au Rio- Beni Sj^ Les exigences du bananier, en Guinée Française(La formule d'engraisde M. Teis- sonnier) 3i 5 Le Kickxia dans les plantations du Came- roun 3,6 Le caféier Maragogype (D'après Dakert). . 317 La noix de kola à la Côte d'Ivoire (Varié- tés, Commerce) 317 Plantations d'yerba-maté au Paraguay . . 317 La proportion d'albumine dans les diverses provenances d'arachides (Daprès Bruij- -ning) 3 18 Engrais phosphatés pour riz, en Indo-Chine. 3i8 La fibre d'ananas, à Formose (D'après Davidson) 3f8 Le nouveau procédé de M. Schrottk.y, pour la fermentation de l'indigo 319 L'instabilité des récoltes de vanille aux Seychelles 3 19 La Nigérie septentrionale, source future de coton 320 F. S. TOLEDO: Plantations de Manihot Glaziovii, au Venezuela 320 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques, §§ 456-467, sur papier bleu : Etats-Unis, Egypte, Ceylan. — Riz, Ramie, Canne à sucre. Café, Agaves textiles. Coton. — Rhum- merie. — Terrains salants. — Manuels d'Agriculture tropicale VIII et IX FIGURES Fig. 22 : Machine à défibrer l'abaca, des indigènes de Gubat (Philippines) 3oo 290 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28— Ocx, igoS LES H»« DE 1901-1902 du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la r*' année igoi-1902 (comprenant les n^"" de I à 12.) Nous lés vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nont les n"' i, 3, 5,6, 7,8, 10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous nevendons plus de numéros isolés de Tannée 1901 et du i'^'" semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n^^ 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. TARIF DES ANNONCES au Journal d'Agr i culture Tropicale 1 I Mois ? Mois I An i/i p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p. . . . 15 » 40» 125» I /8 p . . . 10 » 30 » 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix 1 Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPÎCALE est en Beclure sur les paquebots des C'^^ : 0'^ des lessageries laritimes s^^ C'^ &^' Transatlantique C'^ laritime Belge du Congo ^-^ Rotterdamsclie Lloyd Pacific Steam Navigation Co. Empreza Nacional de lavegaçào Booth S.S. Co. *^ Bootli Iquitos S.S. Co. Édition Challamel : [es Plantes à Goulchouc ET LEUFt CULTUFtE Par O. "WARBURG, Professeur à TUnlversité de Berlin, Directeur du Tropenpflan\er Traduction annotée et mise à jour par J. VILBOUCHEVITCH In-S". — 3oo pages, 26 figures. Prix broché : 9 francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes à M. Vilbouchevitch, 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pesa 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. No 28 3i OcT. igo3 Journal d'Agriculture Tropicale Multiplication des Isonandra (Palaquium Qutta) par M. Ch. Rivière. De longues dissertations ont lieu depuis quelque temps sur les moyens de propager les Isonandra^ même dans leur pays d'ori- gine, cependant dansles Indes néerlandaises, en dehors du semis, on ne paraît pas bien fixé sur les autres principes de multiplica- tion, et la littérature étrangère, très encom- brée de généralités, ne donne aucune indica- tion précise émanant d'un praticien sur les diverses méthodes de propagation à em- ployer suivant les cas et les milieux. * * Plants de semis. — Au début, manquant de semences, les plantations ont été consti- tuées avec des sujets issus de semis natu- rels arrachés dans les forêts de Bornéo et de Sumatra, jeunes plants d'âges différents. Ces arrachages ont encore été continués dans ces derniers temps et, comme de coutume, ont donné à la reprise un déchet considérable: ce n'est donc pas une méthode à conseiller si la plante doit être transportée au loin. * * Semis. — La graine à' Isonandra conserve pendant peu de temps sa faculté germinative, surtout quand elle a été recueillie dans de mauvaises conditions sur le sol de la forêt, mais quand elle provient des. plantations de Java actuellement fructifères, leur vitalité est prolongée et leur expédition assurée à longue distance. Il faut pour cela stratifier les graines, c'est-à=dire les disposer par couches minces dans une boite contenant de la poussière de charbon de bois, la boite étant ensuite hermétiquement fermée. Le semis, même dans les milieux de vé- gétation normale de cette plante délicate, doit se faire en pot ou même en terrine bien drainée contenant une terre légère ; abri par clayonnage ou paillotie suivant les saisons pour éviter les rayonnements, les radiations, les pluies torrentielles, etc. Au Jardin d'Essai d'Alger on a eu de bonnes germinations de graines d'Isonandra auxquelles on avait appliqué la méthode en usage pour les Cinchona, qui demandent tout autant de soins minutieux. Le séparage est une opération délicate. Ordinairement on la pratique trop tôt, quand le plant n'est pas encore assez bien constitué. Il faut attendre que ce plant ait atteint 8 à lo cent, de longueur et surtout l'arrêt de sa végétation soit par la saison, soit par la diminution graduelle des arrose- menis ; alors on l'enlève avec tout son che- velu radiculaire, puis on l'empote ou on le met en pleine terre, mais, dans ce dernier cas, la reprise plus difficile doit être aidée par une protection temporaire contre les actions at- mosphériques et par des arrosements rai- sonnés. * * * Multiplication par voieagame. — La diffi- culté de conserver la graine, surtout de se la procurer, au moins jusqu'à ce jour, d'autre part la lenteur du développement du plant de semis, puis, considération plus impor- tante, la variation propable de l'espèce chi- miquement parlant, ont attiré l'attention sur le marcottage et le bouturage, d'ailleurs seuls éléments que l'on possède dans le plus grand nombre des cas. Marcottage. — Procédé souvent lent, dif- ficile à pratiquer sur des arbres, donnant un déchet considérable et par cela même très coûteux; aussi est-il partout condamné, peut-être à tort tant que l'on ne sera paii 192 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28 — Oct. iqo3 bien fixé sur les résultats du bouturage fa- un jeune rameau ayant terminé sa végétation cile et économique. ou à peine aoiité. En effet, sans mettre le marcottage au ni- Le bouturage des Isonandra est une vieille veau du bouturage, on peut se demander si pratique dans les serres européennes et je dans la pratique le bois employé était bien n'ai fait que la renouveler dans !a grande apte a l'enracinement? Au paragraphe bou- expérience de multiplication des Isonandra tarage, on comprendra Timportance Je cette Gutta que j'ai faite en 1894 au Jardin d'Essai question. d'Alger, sur les ordres du Gouvernement, Ensuite, a-t-on pu opérer par couchage, avec les éléments rapportés des Indes orien- c'est-à-dire par marcottage souterrain au taies par la mission Sérullas. Il y a dans lieu d'être aérien! cette expérience toute la synthèse de la ques- Quandpar la ce/7ee on a obtenu sur la sec- tion qu'il convient de résumer très briève- tion d'un axe assez fortune foulede rameaux ment. vigoureux, on doit attendre leur aoutement [)es tronçons de branches de véritables plus ou moins prononcé pour les coucher Isonandra Gutta avaient été rapportés à dans le sol ou dans des pots, la partie coudée Alger: ils émettaient des ramific;uions de- étant incisée. Soins d'usage, mais assidus. puis des mois et des inois sans aucun enraci- Quand l'enracinement est produit, on .yèire nement. On boutura les jeunes ra m itica lions en une ou deux fois la marcotte du pied- qui s'enracinèrent facilement et rapidement, mère. Par quel moyen ? Mais si le bois n'est pas apte h l'enracine- j^^^^^ bouture de i 5 à 20 cent, de long ment, c'est-à-dire si la branche est âgée, on ^^^^ ^^^ ^^^.^-^^ jg ^^5 feuilles ; section nette n'obtiendra que des bourgeons et non des jg |^ pj^jg ^^ raclage du latex coagulé qui racines. aurait tendance à l'envahir. Quant à la reprise de la marcotte enra- „ , , . , j j ^ ^ ^ Bouture plantée verticalement dans du cinée, par couchage, il est prudent de l'as- r • ■ ,, ,- . • 1, r -ui ' ^ ^ ' ^ . , frasier si elle est torte ou, si elle est faible, surer dans un pot : sa plantation directe est , . j . - 1 . . ' j _ ^ ^ dans un petit godet également enterre dans possible, mais aléatoire. 1 r • » 1 ^ 1 u ri ^ _ le trasier et alors sous cloche. Le marcottage ne s'obtient donc facile- , , V On opère à chaud en lieu clos, autrement ment qu avec des rameaux formes, c est-a- _ ^ dit dans une serre où la température oscille entre + 22° et + 23° : sous le frasier se trouve un thermosiphon. dire avec du jeune bois. Bouturage. — C'est sur ce procédé que Lattention du praticien doit être tout parti- ,.v • ' Ti j 1-.' • On appelle frasier, les escarbilles, les dé- culièremeni attirée. Il a des qualités pri- ^ i- 1 ' ' j. , ji L j I l: .• j , • u„ bris de charbon de terre provenant des ma- mordiales : d abord la hxation du type riche ^ . ' - L 'I »• chines à vapeur, ce n'est pas du mâchefer, en gomme quiaurait ete obtenupar sélection, <^ ' ^ ^ » "", L • J • IL J •. mais des petits brins de houille non brûlés, par hybridation ou par. . . le hasard; ensuite ' ^ ^ y ja rapidité et la facilité de la propagation Dans cette matière variable en épaisseur quand on opère secundumartem. ^^ en homogénéité, l'air et l'humidité cir- En général, les auteurs reprochent au bou- culent sans que l'eau d'arrosement y soit ja- lurage d'être un procédé incertain et même mais stagnante. Il ne convient pas de monter trompeur, en ce sens que des boutures ayant la chaleur dans cette tranche de frasier à toutes les apparences d'une bonne végétation, pl^s de + 25, ce qui est un maximum, ayant même émis des ramifications, sont, au Dès que la bouture est en bonne voie de moment de la transplantation, absolument racinement et de végétation extérieure, on ^ dépourvues déracines ou finissent par se- Taère quand le temps est calme et que la: cher sur place. température n'esr pas au-dessous de J- 20°. Les auteurs n'ont pas dit quel était Vage La mise directe en pleine terre n'est guère du bois employé. Toute la technique parait possible: un premier empotage est néces- éne là et se résumer ainsi: bouturage avec saire et alors l'enracinement peut être faci. N-28 — OcT. i9o3 lOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 293 lité sur couche abritée sous clayonnage et tats différents suivant le milieu d'où labou- paillotte. ture est issue. Onaditque lebouturage en serre chauffée L'expérience du Jardin d'Essai d'Alger a tel qu'il a été pratiqué au Jardin d'Essai démontré que si le vieux bois ne s'enracinait d'Alger n'avait pas donné à Java des résul- pas, il conservait longtemps 'sa vitalité et tats parlait^. Je ne saurais dire comment il produisait de nombreux bourgeons. Dans ce y a été exécuté, mais ce qu'il y a de certain cas, ily aurait lieu d'incliner ou de coucher c'est que ne l'ayant signalé à M. Van Rom- ces tronçons dans une tranche de terre ou burgh qu'en igoi seulement, lors de sa vi- de frasier pour faciliter la sortie des bour- site à Alger, il semble prématuré dele juger, geons qui forment ainsi des rameaux plus sinon de la condamner, dès t 902, d'autant vigoureux et plus aptes au bouturage : c'est plus que tous les bouturages analogues faits un procédé communément employé pour la dans ces dernières années en France, en Bel- multiplication de plantes vulgaires, gique et en Angleterre, en serres chauffées, En d'autres termes, il faut savoir préparer accusent des succès réels quoique ayant été les éléments de multiplication par boutu- pratiqués dans de moins bonnes conditions rage ; c'est là tout le secret de la réussite, que celles que j'ai déterminées au Jardin j.'';.. d'Essai d'Alger. En effet, j'ai pu y conviater Greffage. — Le greffage n'est pas toujours que le bouturage des Isonandra était lout une opération faciIechezles5'^jt70^eVi% comme aussi facile que celui des géraniums, et que d'ail'eurs chez tous les végétaux à latex l'on pouvait livrer des plants bien constitués abondant, surtout si l'on ne pratique pas à de faibles prix. une technique spéciale comme la saignée Mais on peut se demander, en présence préalable de.'? parties en contact, d'autres faits similaires, si dans les vérita- Le greffage est moins indiqué dans la pro- bles centres de végétation de cette plante ces pagation des Isonandra: il ne pourrait que moyens de bouturage ne sauraient être mo- transformer des plants de qualité inférieure, ditiés et simplifiés, si, en un mot, le boutu- mais encore faudrait-il savoir quelle serait rage direct en pleine terre ne serait pas pos- l'influence du sujet sur le greffon. Or. la bio- sible avec les seuls soins horticoles en logie des êtres des régions équatoriales nous usage? est encore inconnue, et en présence des En prenant sur des cépées ou sur des expériences de M. G. Rivière, qui ont appris rameaux vigoureux à un degré d'aoutemeot la teneur chimique différence de certaines déterminé, en les bouturent dans un sol pré- plantes suivant le sujci qui les portait, la paré, abrité, et en leur donnant les soins question ne doit pas encore sortir des Jar- nccessités par le mili.u, l'enracinement ra- dins d'Essai, si toutefois elle y est déjà pide ne semble pas impossible, pas plus, que entrée. ... * de là, la transplantation en motte a ("icmeure * :!-. f5xe. Comme conclusion, je n'hésiterais pas à Mais, il est évident que. si l'on prend n'im- reconnaître qu'avec les simples données ici porte quel bois de n'itnpone quel âge, on consignées, un habile praticien peut obtenir, s'expose à un insuccès certain. 11 faut, pour dans le milieu de végétation normale, ie les Isonandra, plus que pour tout autre bouturage des Isonandra en pleine terre, plante, avoir des éléments de bouturage de Mais il ne faut pas, comme on a tendaince à même ambiance ou spécialement préparés. le faire dans tous les pays chauds, livrer car on sait que même pour la multiplication l'opération au hasard du temps, de végétaux reconnue facile on a des résul- Ch. Rivière. ■94 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 28 — Oct. 190 La nouvelle Machinerie à Cacao de Marcus Mason & Co. De l'arbre au sac, par Casse-cabosses. — Séparateurs. — machines automatiques : Fermentateurs rotatifs. — Séchoirs. Par M. D. A. Majani. Nous devons à l'auteur et aux lecteurs une explication du retard considérable qui s'est produit pour la publication d'une communication de cette importance, annonçant, avant même la presse locale, une véritable révolution dans l'art de traiter le cacao à la plantation. A la suite des essais heureux à Philippine Estate (Gran Couva, Trinidad), M. Majani en- voyait, en même temps que cet article, quatre photographies des appareils. Nous nous mimesde suite en correspondance avec MM. Mapcus Ma- son & C°. pour en avoir les galvanos; mais il y eut des lettres d'égarées, et nous venons seule- ment d'apprendrequeles clichés n'ont pas encore été exécutés. Ils figureront dans le nouveau cata- logue spécial de MM. Marcus Mason & C°, qui est en préparation. Sans attendre davantage, nous nous décidons à donner l'article sans les illustra- tions qui devaient l'accompagner dans l'idée de l'auteur. — Rappelons que le « J. d'A. T. » a déjà publié, dans ses n»^ 14 et 22, d'importantes con- tributions concernant les machines à sécher le cacao. Les autres machines, décrites ci-après, effectuent des opérations qu'on n'avait encore jamais tenté de réaliser par le moyen de machi- nes. — N. D. L. R. * Nous sommes heureux d'être les premiers à donner aux planteurs des détails précis sur les nouvelles machines traitant le cacao dès la cabosse telle qu'elle vient de l'arbre, jus- qu'à la mise en sac. Ce problème vient d'être résolu par un des associés de la maison, Marcus Mason & C° de New-York, un ingé- nieur de talent, qui travaillait à la solution du problème depuis plusieurs années. Ces deux dernières années, il a vécu à la Trinidad, sur une grande plantation où il mettait ses projets en pratique, montant et dérhontant des machines qu'il était obligé d'aller faire fabriquer et corriger sous sa di- rection aux Etats-Unis, à l'usine de la mai- son. Il était intéressant de suivre l'inventeur pendant ces longues expériences qui vien- nent enfin d'être couronnées de succès. Le fonctionnement irréprochable des machines a fait l'admiration des planteurs qui ont eu le plaisir d'assister aux derniers essais, et le marché local a reconnu la haute valeur du cacao préparé, appréciant son séchage régu- lier, sa couleur uniforme et son beau verni. Les acheteurs en ont offert un prix supérieur à celui obtenu par les cacaos séchés à l'air libre. La première machine traite les cabosses; nous l'appelons ici en anglais : « Pod Ope- ner ». Elle a pour objet d'ouvrir les cabosses et d'en séparer les fèves et peut traiter trente milles cabosses par heure. Elle fonctionne ainsi : On jette les fruits dans une trémie où se trouve une sorte de marteau mis en mou- vement par un levier et un excentrique, de manière que si une cabosse refusait de passer entre les deux cylindres qui composent l'ap- pareil, le marteau les pousserait à travers. En passant entre les cylindres les cabosses s'ouvrent et toute la masse tombe dans une espèce de cuve pourvue d'un appareil des plus ingénieux qui détache les fèves des cabosses, avec leur pulpe. La masse de fèves et de pulpe est transportée à son tour par le moyen d'une chèvre, dans un « séparateur ». Cette machine se compose d'un cylindre tournant et perforé de manière à ne laisser sortir que les fèves. Le résidu pulpeux arrive jusqu'au bout de l'appareil où il trouve une issue. Les fèves de cacao étant maintenant sépa- rées, isolées l'une de l'autre et libres de toute matière étrangère, c'est-à-dire divisées et bien nettoyées, elles sont transportées par le moyen d'une autre chèvre, dans un cylin- dre spécialement aménagé où s'effectue la fermentation. Ce cylindre est en boisetplacé horizontalement de manière à ce que le jus (acide) du cacao puisse s'échapper facile- ment. On le remplit aux deux tiers. Il suffit d'un homme pour lui faire imprimer un No 38— OcT. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2.95. quart de lour matin et soir, au moyen d'une duit de sécher en trente-cinq heures envi- manivelle, et le cacao change de position ron. tout en étant remué et brassé. Cela s'opère Le cacao sort du séchoir parfaitement et en quelques secondes. uniformément séché, et d'une brillante c.our- Cette machine réduit à très peu de chose leur. Avantage à ne pas oublier : il n'y a au- la main d'oeuvre, si coûteuse avec les cuves cune espèce de casse; or, il est impossible de à fermentation traditionnelles; en outre, elle l'éviter lorsqu'on a recours au « dansage » du cacao, nom caractéristique de cette phase qui suit le séchage dans le traitement tradi- tionnel. donne des résultats meilleurs. Maintenant que le produit a bien fer- menté, il s'agit de le sécher. Le cacao sor- tant de la fermentation, ne forme pour ainsi dire qu'une masse pâteuse, les fèves se trou- vant agglutinées par une espèce de gomme épaisse, molle et gluante que nous appelons ici la « bave du cacao «. Lorsqu'on sèche à l'air libre, il est impossible d'obtenir un pro- duit régulier, car il varie selon le degré d'hu- midité de l'atmosphère; et pendant les fortes pluies la récolte est compromise et on subit souvent des pertes importantes. En outre, la Examinons maintenant la critique que l'on pourrait faire de ces machines. La plus importante nous paraît celle qui touche le « Pod Opener ». Pour alimenter cet appareil, il s'agit d'apporter toutes les cabosses cueillies sur la plantation, à l'endroit central où il se trouve monté. Cela nécessite de grands frais de transport qui ne pourront être affrontés que sur les plantations en plaine et pourvues de bonnes routes. Le système nous paraît, préparation par ce moyen primitif est longue ^^ contraire, peu praticable, dans les en- et coûteuse. Il existe aussi différents sys- tèmes de séchoirs artificiels, mais la plu- part de ceux que nous avons eu l'occasion de juger à la Trinidad , n'avaient donné que des résultats imparfaits, pour la bonne raison qu'on n'avait pas encore trouvé le moyen de séparer des fèves la gomme dont droits montagneux où les chemins ne sont accessibles qu'aux bêtes de somme. Il sera plus facile alors de casser les cabosses au pied de l'arbre et d'apporter à la factorerie à dos de mulet les fèves seules. Une autre critique s'adresse au séchoir de Mason; le cacao y perd 10 % en poids nous parlons plus haut. C'est à obtenir ce en le comparant au cacao séché à l'air; pour résultat que l'inventeur a eu le plus de la botme raison que les fèves en sortent to- peine. On conçoit que le problème soit talement nettoyées de la gomme. Sur ce assez compliqué; toujours est-il que notre point, l'inventeur ne donne, d'ailleurs, point inventeur l'a résolu et le nouveau « Séchoir raison aux planteurs. Il fait observer, que Mason », qui clôt la série, fonctionne à mer- la « bave » laissée sur le cacao absorbe l'hu- midité et cause la moisissure. Au contraire, la bave ayant été bien nettoyée, le produit conserve plus longtemps ses bonnes qua- lités et ne souffre pas pendant le transport, qu'à ce titre, le commerce ne tardera pas à le veille. Cet appareil se compose d'un grand cylin- dre tournant, dont l'intérieur est doublé en bois. Un système ingénieux force constam- ment la masse vers le sommet, contre une sorte de barre, se réglant elle-même, et dont P^V^' P^"^ '^her, en dédommageant ainsi le la partie essentielle est une ouverture par où planteur de la perte de poids subie, s'échappe la gomme. Cette barre repousse Nous sommes parfaitement de son avis: en même temps les fèves qui voudraient pas- cette perte de 10 % qui paraît importante au ser ou se coller contre. La gomme aussitôt premier abord, est mille fois compensée par passée est ramassée et retenue par une sorte l'économie énorme de main-d'œuvre et par de grattoir. Les fèves ayanpété repoussées parla barre tombent dans un récipient où passe une forte bouffée de chaleur qui permet au pro- la qualité supérieure du produit obtenu. D. A. Majani Trinidad, 9 mai 1903. 296 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28 - Oct! 1903 La Bière de Sorgho des Matabélés Les recherches du D"- Loir. — Comparaison des procédés Matabélés avec les procédés européens et asiatiques. — Importance de l'étude et de ramélioraiion des méthodesindigènes. Par M. H. Neuville. Dans le n» 25 du « J. d'A. T. », nous avons dit comment le D'- Loir, appelé à Bulawayo pour combattre la rage, y a installé un Institut bacté- riologique qui porte le nom glorieux de son oncle et maître. Pasteur. Nous y avons donné égale- ment des détails sur une nouvelle méthode de destruction des termites, parle Gaz Clayton, inau- gurée par le D-" Loir au cours de ce voyage. Là ne s'est pas bornée l'activité féconde de ce savant; ses recherches sur la bière sont d'une grande im- portance pratique pour les régions africaines où l'on utilise pour la préparation de cette boisson le sorgho ou des graines similaires. Sans parler des avantages qu'une connaissance précise des fer- mentations de pays chauds promet à l'industrie des blancs, rien ne saurait mieux nous attacher nos frères noirs que de les aider à perfectionner la fabrication d'un produit de consommation qu ils apprécient. — N.d. l. R. * * Une récente communication faite par le D^ Loir à la « Rhodesia Scientifîc Asso- ciation «, vient de nous faireconnaître le pro- cédé par lequel les Matabélés obtiennent, au moyen du sorgho ou Kaffir corn, une bois- son fermentée comparable à la bière. Il s'attache, à cette boisson, le même intérêt qu'aux bières ou vins de riz de TExtrême- Orient, sur lesquelles nous avons, à diverses reprises, attiré ici même l'attention. On ne saurait trop faire connaître ces procédés in- digènes de fermentation de graines amyla- cées auxquelles, pour diverses raisons, ne peuvent être appliqués facilement les procé- dés de maltage, ou les agents de fermentation usités dans les régions à climat tempéré. • Indépendamment de riniérét que présen- tent en eux-mêmes ces procédés, et de l'ex- tension dont ils peuvent être l'objet, même sous nos climats, il y a fréquemment un in- térêt direct et absolument immédiat, pour les colons, à savoir tirer d'une matière pre- mière, par des moyens simples, touslespar- tis qu'elle comporte. Le cas en est tout aussi évident pour le sorgho que pour le riz. Pour préparer leur bière de sorgho, les Ma- tabélés font deux parts du grain qu'il se pro- posent d'employer. La première, égale au tiers de la quantité totale, subira un véri- table maltage, tout à fait comparable à celui de l'orge ; la seconde sera broyée et cuite avec une assez grande quantité d'eau, puis on lui mélangera la partie maltée, et on abandon- nera le tout à la double action des diastases du malt et des ferments variés qui se déve- loppentspontanémentdans cemoiît grossier. Le détail de ces procédés est intéressant à connaître. Les Matabélés font d'abord tremper dans l'eau, pendant vingt-quatre heures, la part de grain qui doit subir le maltage. Ils l'en reti- rent ensuite, la placent dans des sacs, et cou- vrent ceux-ci assez soigneusement pour y favoriser une élévation de température ; ils ont même soin, en hiver, de placer des pierres chauffées au voisinage de ces sacs. Dans ces conditions, il se produit un mal- tage analogue a celui de l'orge; on l'estime suffisant au bout de quarante-huit heures en- viron. Pendant ce temps, il s'est développé dans les graines une diasiase qui a converti leur amidon, au moins partiellement, en sucre fermentescible, et qui agira ensuite sur l'amidon des autres grains. Ce sorgho malté Cït étendu au solei), il s'y dessèche, et sera ensuite broyé. Ce sont là, on le voit, des pro- cédés primitifs de touraillage et de concas- sage du malt. Les brasseurs Matabélés préparent le moût de la manière suivante, lis rem plis •^ent d'eau, jusqu'aux deux tiers environ, de vastes réci- pients d'argile, qu'ils achèvent de remplir avec une farine obtenue par moiJture des grains non maltés. Ce mélange est porté à l'ébullition, puis refroidi; les pots ne doi- vent pas être couverts pendant ce refroidis- sement, et nous verrons plus loin ce qu'il y a lieu de penser de cc'ite pratique. Dès q-'C leliquide est un tant soit peu froi J' N» 28 — Ocr. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 297 trouvé les éléments suivants: Alcool. Matières ex- tractives. . . 2,91 "' 4,2' (en alcool absolu) spéciaux. (avec un poids spé- cifique de 1,016). des mouches et divers insectes viennent se qui l'a analysée à la requête de M. Loir, y a poser à sa surface et s'y noient par essaims ; d'après M, Loir, ces mouches ou insectes apporteraient- avec eux les micro-orga- nismes nécessaires à la fermentation. Comme les grains, simplement broyés, qui ont servi à la confection du moût, n'ont pas été sac- charifiés, M. Loir pense que ces micro-or- ganismes sont peut être voisins des Amy- /omj^ce^ asiatiques, lesquels peuvent réaliser à la fois la saccharification de l'amidon et une alcoolisation du sucre. La fermentation marche d'abord avec une certaine lenteur. Environ vingt-quatre heures après que le moût de grains non maltés ait été bouilli, c'est-à-dire quand il est complètement re- froidi et que la fermentation a commencé à s'y développer, le grain malté et broyé lui est ajouté. Nous avons vu que cette quantité de malt est égaleau tiersenviron de la quan- tité de farine non maltée ; je pense que c'est à elle, plutôt qu'à des micro-organismes sac- charifiants, qu'il faut attribuer la transfor- mation partielle de Tamidon. qui va dès lors se produire, et permettre à la fermentation alcoolique d'entrer ensuite en jeu. A ce moment de la préparation, on peut trouver sous le microscope quelques cham- pignons ou moisissures ressemblant à VAmy- lomyces, et aussi de nombreux microbes, Sucre (Mal- tose) 0,26 % Acidité 0,35 ", (en acide acétique) Poids spécifi- que 1,01 I ";, Il y existe, en outre, une forte proportion d'amidon non transformé. C'est là, en somme, un breuvage doué de propriétés nu- tritives, et moins alcoolique que beaucoup de bières ordinaires. M. Loir le considère comme tout à fait approprié aux exigences spéciales de la diététique des pays chauds. La présence d'acide carboniquele rend agréa- blement piquant au palais. Faite aussi grossièrement que Je viens de l'indiquer, cette boisson est malheureuse- ment très altérable, et, au bout de trois ou quatre jours, elle est à peu près imbu^fable. Peut-être est-ce à ce fait qu'il faut attribuer l'opinion défavorable, jadis portée par le D'' DuTRiEux, sur une autre bière de mil afri- caine : le pombé, très voisine de celle-ci, si- non identique. Dutrieux, qui avait accom- pagné, entre Zanzibar et le Tanganika, la mission du Comité International pour l'Ex- dont l'un, entre autres, est particulièrement ploration et la Colonisation de l'Afrique long et épais. Ces microbes sont préjudicia- bles à la fermentation; ils produisent de l'acide acétique et de Tacide lactique, et con- tribuent à l'altération rapide du liquide fer- menté. Il serait donc nécessaire d'arriver à les éliminer. Dès que le grain malté a été ajouté au moût primitif, la fermentation devient plus active, et une épaisse écume jaune se forme à la surface de chaque pot. Cette écume con- tient une grande quantité de cellules de le- vure. Environ trois jours après le refroidis- sement, les indigènes commencent à con- centrale, a été amené à proscrire le pombé de l'alimentation des Européens résidant dans les pays chauds, tandis qu'il leur re- commande d'autres boissons fermentées in- digènes, comme l'hydromel et le toghoï. Les bières de mil sont préparées, sous des noms divers fdollo, pombé, etc.), dans pres- que toute l'Afrique équatoriale, et encore ailleurs. Elles ont déjà fait l'objet d'études diverses auxquelles j'aurai plus loin à faire allusion. La préparation de celle des Mata- bélés est extrêmement grossière, et mérite- rait d'être améliorée; cependant, avant de sommer le liquide fermenté, qu'ils filtrent préciser les détails de cette amélioration, il préalablement dansdes sortes de sacs en jonc serait nécessaire d'approfondir la connais- tresse, sance des procédés que vient de nous révéler Cette boisson possède une saveur aci- M. Loir. dulée plutôt agréable. M. S. A. Pingstone, C'est plutôt avec nos bières d'orge qu'a- 298 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 28 — Oct. 1903 vec les bières de riz asiatiques qu'il y a lieu de comparer la bière de mil. Celle-ci sup- pose un maltage auquel ne se prête pas du tout le riz { I ) et ce que nous savons déjà de ces bières de mil permet de supposer, qu'en Rhodésie comme dans les autres régions africaines, la fermentation proprement dite (fermentation alcoolique) est due à un orga- nisme très voisin de notre levure de bière : le Schiiosaccharomyces pombe^ découvert par Saare et Zeidler et étudié par Lindner. Même dans les bières ou vins de riz, d'ail- leurs, la fermentation alcoolique est surtout assurée par de vraies levures, telles que la Saccharomyces sake de K. Yabe, les cham- pignons ferments [Amylomyces ou Aspei'- ^î7/ï«o;j/-^(^) agissant surtout comme agents saccharifiants. La préparation du moût par le procédé des Matabélés est très probablement désastreuse au point de vue du rendement. Nous ne savons quelle est l'activité diastasique du « Kaffir corn » germé, ni quelle est la résis- tance de ses diastases, mais on comprend mal pourquoi il pourrait être nécessaire de se borner à ajouter les grains maltés à la décoction refroidie des autres grains. Les procédés usuels de brassage de la masse totale en présence d'eau chaude, et avec décoction finale , permettraient vraisem- résistance vis-à-vis des bactéries concurren- tes est considérable. Remarquons cependant qu'elle développe une forte acidité ; c'est peut-être à cette particularité qu'elle doit sa force de résistance vis-à-vis des autres fer- ments. Des essais effectués pour faire entrer cette levure africaine dans la pratique industrielle de nos pays n'ont, jusqu'ici, donné aucun résultat. Il n'en est pas moins vrai qu'elle estparfaitement adaptée aux conditions spé- ciales dans lesquelles elle doit agir; un opti- mum de température assez élevé (3o à SS^C) la rend tout particulièrement précieuse en climat tropical. Quant aux autres agents : moisissures ou bactéries, peut-être y aurait-il lieu de les éliminer également les uns et les autres, et, à ce point de vue, l'habitude de laisser les vases découverts, et exposés à toutes les. infections, doit être absolument néfaste. Le fait que la fermentation, marchant avec len- teur jusqu'à l'addition du malt, est notable- ment activée par celle-ci, semble indiquer que les moisissures, déjà développées dans le moùî, seraient impuissantes à assurer la saccharification. L'arrivée du malt provoque, au contraire, cette transformation, et per- met, dès lors, aux ferments alcooliques apportés par l'air ou les insectes, d'entrer blablement aux diastases du sorgho d'agir ethcacement en )eu. plus complètement sur l'amidon des grains broyés et cuits, et favoriseraient la dissolu- tion dans Teau des éléments solubles. On aurait ainsi un moût beaucoup plus riche. En ce qui concerne la fermentation pro- prement dite, il serait tout d'abord néces- saire de savoir exactement quels sont ses agents. Si, comme nous le pensons, le Schi\osaccharoinyces pointe, ou une forme voisine, est présent dans cette bière, il y aurait tout lieu de l'y conserver soigneuse- ment. Cette levure fermente non seulement les sucres fermentescibles ordinaires, mais encore le saccharose et même la dextrine, et produit des quantités notables d'alcool. Sa (i)Voir cependant l'exposé des procédés Schrottkv, dans mon étude sur l'emploi du riz en brasserie (« J. d'A. T.. n, n° 1 3j. S'il en est ainsi, il serait assez facile d'ar- river à préparer un levain dans lequel le 5". pombe jouerait le même rôle que V Amylo- myces ou VAspergillus dans les levains asiatiques. La vigueur exceptionnelle de ce ferment favoriserait son isolement, au moins relatif, par des moyens simples, et Femploi d'un levain, si grossier qu'il puisse être, serait probablement préférable à l'infection par l'air. Quoi qu'il en soit, il y a tout lieu de penser qu'une étude approfondie des procédés Ma- tabélés permettra d'arriver à des résultats pratiquement intéressants, et nous sommes heureux de voir que cette étude est amorcée par les recherches d'un savant aussi compé- tent que l'est M. Loir. H. Neuville. ]So 28 — OcT. 1903 JOURNAL D\\GRICULTURE TROPICALE 199 La Machine des Philippines pour défibrer l'Abaca A propos des essais de M. R, L. Proudlock Par M. F. Main Dans rinde anglaise, on s'occupe beau- coup défibres, en ce moment ; et en particu- lier, du problème de l'utilisation des fibres de bananiers [M. textilis et bananiers co- mestibles). Nous avons eu connaissance de ce mouvement par Texcellente revue de Calcutta, « Indian Planting and Gardening » ; depuis, nous avons reçu des auteurs mêmes quelques brochures, sur lesquelles nous au- rons encore l'occasion de revenir un autre jour. Notre confrère a publié, au commence- ment de l'année, plusieurs lettres et notes issues les unes d'un planteur indigène, M. Vancataraman AiYER, les autres de M. R. L. Proudlock, directeur du Jardin Botanique d'Ootacamund (Nilghiris). Tous deux sont des partisans enthou- siastes de la culture du bananier pour la fibre, dans l'Inde. Les études de M. Vancataraman Aiyer ont porté surtout sur la culture proprement dite, et sur le choix des variétés. Nous ne le sui- vrons pas dans ses considérations sur la valeur relative du « Kottai Valai » et du « Peyan Valai » et sur l'identification scien- tifique de ces variétés. Mais nous remarque- rons que dans les divers essais de défibration qu'il a entrepris, il s'est toujours servi de l'outil employé par les Philippins pour défi- brer l'abaca (Musa textilis, chanvre de Ma- nille). Il établit des prix de revient en comp- tant la main-d'œuvre avec cet appareil, et nous en concluons que le rendement ne doit pas être mauvais, puisqu'il arrive à un prix de production de 55 roupies la tonne. L'outil préconisé par M. R. L. Proudlock, et dont nous donnons une figure ci-après, est également du type philippin ; c'est le modèle en usage à Gubat (îles Philippines). L'actif directeur du Jardin d'Ootacamund a public une petite brochure consacrée aux Machines simples pour C extraction de la Jihre du bananier {i). Il estime que si la fibre de bananier n'est pas utilisée davantage par les cultivateurs indigènes, c'est d'abord parce qu'ils n'en connaissent pas la valeur, et ensuite parce qu'ils ignorent le moyen de l'obtenir. Il propose deux appareils dont l'un est représenté par la fig. 22 ; nous en donnons ci-après la description. Tous deux dérivent de l'ouiil philippin ; nous ne parle- rons icique de la première des deux machines de M. Proudlock;, la seconde n'étant qu'une modification, peu avantageuse à notre avis. C'est d'ailleurs l'opinion de l'auteur, qui, tout en laissant le choix entre les deux, recommande plus particulièrement la pre- mière. Elle est en effet plus simple, plus facile à régler et à réparer, si toutefois les réparations doivent être envisagées dans un outil aussi primitif. La machine se compose d'un couteau mousse, en fer, de i"20 de longueur totale, pesant environ 4 kilos. Ce couteau, articulé en un de ses points, repose sur une sole en fer plat, de 40 cm. x 5 cm., de 12 mm. d'é- paisseur, fixée par 2 boulons sur la traverse b. Cette traverse, en bois rond de i5 cm. de diamètre, a une longueur de 2 mètres et repose sur deux montants a qui la mettent à 80 cm. du sol. Le couteau porte, en arrière de son point d'articulation, un prolongement relié par une chaîne g à une perche de bambou /de 4 m. 5o à 5 mètres, solidement ligaturée après un montant isolé d, de i m. 5o de hauteur et un piquet e enfoncé en terre. L'élasticité de la perche / tient le couteau fortement appuyé sur la sole de fer, et la variation de longueur de la chaîne g permet de faire varier la pression. (i) Bull, n» 47 du .< Dep. of Land Records & Agri- culture )' de Madras. i«jo2 . ln-8°. 8 pp., 2 fig. — Prix : ■b pence. 3oo JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 28 — Oct. 1903 L'appareil est complété par une pédale i si leurs appréciations à cet égard sont fon- articulée en /et reliée au prolongement du dées. Disons simplement qu'il nous semble couteau, permettant de soulever celui-ci bien imprudent de se baser sur un prix de pour l'introduction des feuilles (i) dans la vente de £35 la tonne pour établir un calcul machine. Celles-ci coupées en morceaux de de bénéfices. Ces prix sont aussi peu stables I m. 20 de longueur sur 7 à 8 centimètres que les prix très bas qui ont parfois tenu de largeur, sont introduites entre le couteau le marché et nous ne croyons pas qu'on et la sole ; l'ouvrier en abandonnant alors la pédale, laisse le couteau presser fortement sur la feuille, qu'il saisit par les deux extré- mités et à laquelle il imprime un rapide Fig. 22, — Défibreuse à abaca. Type de Gubat. puisse sans danger adopter un prix de base supérieur à la moyenne des prix obtenus par les fibres de qualité courante, dans les conditions moyennes du marché. La machine figurée plus haut est-elle destinée à rendre de grands services dans les colonies françaises? Nous ne le croyons pas, tout au moins quantau Tonkin. M. L. Hau- TEFEUiLLE, actuellement en mission dans ce pays, nous écritqu'après y avoir vu fonction- ner l'outil philippin, il est d'avis queles indi- gènes en général, eten particulier les Anna- mites n'aurontpasla force suffisante pours'en servir. Elle exige en effet une vigueur phy- sique considérable. De plus, si nous regar- dons ce qui se passe dans les pays où Ja production des fibres est l'industrie domi- nante, au Yucatan par exemple, nous voyons que le baspador primitif cède la place à des machines à grand travail. Ce serait faire un pas en arrière que d'adopter définitivement et sans critique une machine pareille à celle mouvement de va-et-vient, le coté interne en-dessus ; sous cette action le parenchyme est enlevé par le couteau et tombe de part et d'autre de la machine. La même opération répétée sur la face externe permet d'obtenir une poignée de fibres entièrement débarras- sées de parenchyme. Il n'y a plus alors qu'à ci-dessus décrite. Nous espérons d'ailleurs laisser sécher àrombre(2). Suivant l'auteur, qu'à force de chercher, et malgré les diffi- cinq ou six mouvements de va-et-vient pour cultes spéciales rappelées dans le n° 14 du chaque côté de la feuille suffisent dans les « J. d'A. T. », les constructeurs arriveront conditions ordinaires. bien à nous donner, pour le bananier aussi Tel est l'instrument préconisé par nos bien que pour les agaves, une machine auteurs comme devant donner une impulsion plus simple que les machines américai- considérable à la culture du bananier en tant que textile. Nous ne les suivrons pas sur le terrain économique et n'examinerons pas (i) Il s'agit en réalité de la base engainante des feuilles, et non des feuilles proprement dites. (2) Dans les documents anglo-indiens qui sont sous nos yeux, il n'est pas du tout question de lavage des fibres. nés et leurs similaires (i), et donnant un travail rapide, satisfaisant, à un prix abor- dable pour les propriétaires de plantations de moyenne étendue. F. Main. Ingénieur-Agronome. (i) Voir « J. d'A. T. » n" 1,7,17,23,24,26: Machines ToRRE, ToRROBLLA, Bœken, Lehmann, Fasio, etc... N" 28 — OcT. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3oi Le Cocotier au Togo D'après M. le prof. Wohltmann. Au dernier déjeuner mensuel de la Société de Géographie Commerciale, il nous a été donné d'entendre un discours bien intéressant de M. Ca- mille Guy, Le nouveau gouverneur du Sénégal, que sa carrière antérieure a habitué à envisager les faitsdans leurs conséquences lointaines, est effrayé de ce que l'économie actuelle de cette belle co- lonie repose, on peut dire uniquement, sur l'ara- chide. Le jour où la culture ou la vente vien- draient à être compromises pour une cause ou une autre, tout le système économique du Sénégal s'effondrerait du coup. Une administration pré- voyante ne saurait demeurer indifférente en face d'un pareil danger. C'est pourquoi le gouverne- ment cherche à implanter au Sénégal des cultures nouvelles : le coton, les fruits pour l'exportation, le cocotier. . . Le cocotier est acclimaté depuis longtemps dans la zone littorale des différentes colonies qui com- posent l'Afrique Occidentale française. Au Daho- mey, il constitue même une culture indigène assez sérieuse et qui fournit du copiah à l'exportation. Mais nulle part il n'a encore été l'objet d'efforts culturaux de quelque importance de la part des Européens. On semble être plus avancé dans cer- taines colonies étrangères de la Côte Occidentale, en particulier dans la colonie anglaise de 'a Côte d'Or et au Togo allemand, et nos lecteurs séné- galais nous sauront gré. peut-être, de les rensei- gner davantage à cet égard. A la Côte d'Or, le personnel de la Station bota- nique d'Aburi a déjà à son actif l'introduction de la culture du cacao, devenu en peu d'années l'une des principales ressources des noirs et l'un des plus forts articles d'exportation du pays; aujour- d'hui, MM. JoMNSON, EwANS et leurs collabora- teurs dirigent leur activité vers la propagation du cocotier; ils sont à la tête d'une vaste coco- terie modèle, encore jeune, située en dehors d'Aburi ; nous y reviendrons dans un numéro du « J. d'A, T. », lorsque nous analyserons le der- nier Rapport annuel de la Station d'Aburi, fort riche en renseignements de toutes sortes. N. DE LA. R. * * * Le document, que nous publions ci-après, indique où en étaient les cocoteries du Togo, il y a quatre ans ; en effet, le voyage de M. le professeur Wohltmann, auquel sont em- pruntées nos données, date du mois de dé- cembre 1899, bien quesa publication(comme Supplément du « Tropenpflanzer ») soit re- lativement récente. Nous ne saurions préci- ser en ce moment — n'ayant pas le dossier sous la main — toutes les modifications survenues depuis l'époque du voyage de M. Wohltmann; mais il est certain que le pullulement des ennemis s'est aggravé; au nasicorne, mentionné plus loin, se sont ajoutés d'autres insectes, et la situation est devenue assez inquiétante pour décider le « Comité d'Economie Coloniale » de Berlin à envoyer en mission au Togo un spécialiste, M. le professeur Hollrung, de la station de Pathologie végétale de Halle-sur-Saale ; ce savant est d'ailleurs chargé d'étudier en même temps les maladies et ennemis de cer- taines autres cultures, au Togo et au Came- roun. Nous tiendrons nos lecteurs au cou- rant des résultats de cette mission; ce nous sera d'autant plus facile que M. Hollrung est un abonné du « J. d'A. T. » et nous a même promis sa collaboration éventuelle. * * * Comme nous l'avons dit plus haut, le co- cotier ne prospère au Togo que dans les sa- bles de la côte; voici ce qu'en dit exacte- ment M. Wohltmann : « L'altitude de cette région côtière est faible, elle ne dépasse guère dix mètres ; le sol est essentiellement du sable marin. Cependant, dans les dépressions (lagunes desséchées), le sol est argileux, particulière- ment à Lomé. Les sables côtiers ne sau- raient être utilisés autrement que par la cul- ture du cocotier ; les plantations euro- péennes de Kpeme aussi bien que les bos- quets de cocotiers des indigènes, disséminés dans la campagne, enseignent que le pays convient particulièrement à cette culture, (( L'entreprise même de Kpeme est en très bon état ; le terrain situé à 6 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, renferme, dans les couches profondes du sable, une nappe d'eau saumâtre, comme l'aime le co- cotier. La plantation couvre actuellement 3o2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28 — Ocr. 1908 une surface de 65o hectares, sur lesquels « Je rappelais tout à Theure que le coco- s'élevaient, à re'poquedemavisite,94.oooco- tier pousse lentement; cependant, dans cotiers, plantés à six mètres les uns des aucune des cocoteries de TEst Africain Aile- autres. Il y avait encore en pépinière 60 à mand, je n'ai vu une croissance aussi vigou- 70.000 pieds destinés à être plantés en igoo; reuse et un état général aussi bon qu'à l'irrigation, faite à l'aide de puits et de mou- Kpeme. Le voisinage de la mer, le terrain lins à vents, était l'objet de grands soins. La nivelé, bien uni, l'abondance de main- plantation employait 100 ouvriers, payés d'œuvre, ajoutent aux avantages de l'entre- environ jS pfennigs (o fr. 94) par jour; ils prise et font que les frais de culture y sont venaient en partie des villages voisins, les relativement peu élevés. Au moment de ma autres étant logés, à Kpeme même. visite, toutes les dépenses engagées ne dé- « J'ai trouvé la plantation dans un état passaient pas deux marks (2 fr. 5o) /'(Sfr arère remarquable, et le mérite en revient à présent. C'est peu, vu les bâtiments cons- M. Wœckel. Les palmiers montraient de truits, le matériel et le cheptel. C'est peu, nouvelles pousses et étaient tenus très pro- surtout en comparaison de ce que coûtent près. Mais l'espacement (6 m.x6 m.) est in- les cocoteries de Samoa. Si quelque ouragan suffisant; dans l'Est Africain Allemand on a ne vient pas dévaster la plantation — et soin de planter à 8 m. x 8 m. A Kpeme, il y toutes les cocoteries sont exposées à ce dan- aurait donc lieu de ne pas replanter les ger — j'ai la ferme conviction que Kpeme manquants qui se produiront et d'adopter à donnera un jour de beaux dividendes, l'avenir un écartement d'au moins 7 m.X7 ni. « Par contre, les cocoteries situées dans le « Ce sont des bœufs qui assurentlestrans- voisinage de Lomé m'ont fait une très mau- ports et les labours, à Kpeme. Ces animaux vaise impression; elles présentaient, en par- viennent de l'hinterland et sont en très bon ticulier, beaucoup de manques. Cela tient état. Le sol défriché est tout d'abord planté moins aux conditions naturelles qu'à l'ab- en sésame; le produit de cette culture, qui sence de soins et d'entendement. Il faut réussit plus ou moins suivant les conditions ajouter que les nasicornes ont terriblement météorologiques, est expédié en Europe. Le ravagé les palmiers. Les insuccès éprouvés à bénéfice immédiat est faible, mais le sésame Lomé rappellent qu'il faut apporter une nettoie le sol; cette utilisation est donc, en grande attention à la plantation et à l'entre- somme, très judicieuse. tien des cocotiers; mais il serait absolument (c II y a tout lieu de croire que Kpeme injuste de se baser sur les mauvais résultats paiera largement le capital qui y a été dé- obtenus dans cettelocalité pour déconseiller, pensé. Mais il faut naturellement attendre d'une manière générale, la culture du coco- encore 4 ou 5 ans, le cocotier étant un arbre tier au Togo. Je la considère, au contraire, de croissance lente. Pendant leurs premières comme très rémunératrice, sur lîtoute la années, les palmiers souffrent en général bande sablonneuse delà côte, à condition, des attaques du nasicorne. Mais comme ces bien entendu, que la direction soi't raison- larves sont recherchées et détruites avec nable. » soin, les dégâts sont peu importants. , io. La culture du Sisal aux Iles Hawaï Importance des plantations. — Fonction biologique des racines' aériennes. — Rendements. — La maladie du Sisal, au îles Bahamas. CoNTEïi [Frank E.) : The cultivation of Sisal Nous ne nous doutions pas — nous in Haxraii {Euh. n° 4 of Hawaii Agricul- l'avouons volontiers— -de l'importance que la tura Experiment Station). In-8% 3i pp., culture du Chanvre de Sisal ou Henequen Illustré. Honolulu, 1902. [Agave rigidd) a pris aux îles Hawaï. La pre- ^«28— OcT. ioo3 JOURNAL D AGRICULTURE TROPICALE 3o:^ mière introduciion de Tespèce dans Tarchipel date de 1893 où le gouvernement en fit venir 20.000 plants (variété inerme) de chez Rea- soNER. Vers la même époque un essai ,de culture de Sisal fut tenté sur quelques-unes des plus mauvaises terres de la célèbre su- crerie Ewa; cet essai, fort heureux, à abouti à la constitution de la « Hawaïan Fiber Co. « et a provoqué la création d'un certain nom- bre d'autres plantations plus ou moins im- portantes : La plus considérable, celle de Knudsen, dans l'île de Kauai, comprend 3oo.ooo pieds, plantés en 1902; d'autres, plus petites, se trouvent dans les îles de Mo- lokai, Maui et Hawai ; dans cette dernière île, il y a lieu de citer la plantation de Kona et celle d'Olaa. Deux des planches qui ornent la brochure de M. Conter, sont des vues (machine à défibrer et cour à sécher les fibres), prises dans une plantation située à Oahu et qui s'appelle : « Sisal ». Le Sisal, dit l'auteur, n'est plus à l'essai aux îles Hawaï; c'est une industrie bien éta- blie, et qui convient à merveille aux ver- sants sous le vent (« Kona districts» de toutes les îles de l'archipel; terrains arides et relativement peu fertiles, où les cultures dites riches(canne, cacao, tabac, vanille, etc.) ne sauraient réussir sans de coûteuses ins- tallations d'irrigation. L'auteur afifirmeque 1'^. rigida sait pro- fiter directement des rosées: l'eau canalisée vers le tronc par les gouttières des feuilles, serait absorbée par les radicelles aériennes qui se trouvent à la base et à l'aisselle des feuilles inférieures; et également, par le tissu même de la base des feuilles. D'une manière générale, on lira avec profit les page où M. Conter expose les exigences et préférences du Sisal en ce qui concerne le climat et le sol. D'une manière générale, le Sisal se montre très précoce aux Havaï; en effet, la pre- mière cueillette, d'environ 25 feuilles,)' alieu 3 ans ou 3 ans et demi « après la planta- tion ». Le contexte ne permet pas de bien comprendre si ce compte (3 ans à 3 ans 1/2) part du moment de la mise en pépinière ou de celui de la mise en place, qui a lieu au bout d'un an environ. Au moment de l'émis- sion de la hampe florale, qui se produit, selon le cas, 6, 7, ou même 0 ans après la plantation, la plante laissée intacte porterait une moyenne de 235 feuilles, dont 1 85 mûres ou vieilles, et 5o destinées à mûrir dans l'es- pace d'une année, à condition que la hampe soit supprimée. La Station agronomique s'est livrée à des expériences très intéressantes pour établir le rendement des feuilles en fibres; les résultats ont varié de 2,37 ",, à 3,5o , , selon les conditions d'espacement, d'âge, de sol, etc.; ces taux représentent de la fibre nette, débar- rassée de toute trace de pulpe, ce qui n'est pas le cas de la fibre obtenue industrielle- ment. A ce titre, les chiffres constatés sont nécessairement inférieurs à ceux qu'on au- rait obtenus en fibre marchande, encore chargée d'une certaine quantité de gomme. Mais d'autre part, dans les essais de la station on retirait des feuilles la totalité de la fibre, tandis que les défibreuses mécaniques en laissent fatalement perdre une partie. Pour ce qui est de l'espacement conve- nable, M. Conter ne compte pas moins de 600 pieds à l'acre dans les sols les plus riches où l'Agave se développe le plus vigou- reusement, et pas plus de 900 pieds dans les plus pauvres. Nous avons lu avec intérêt, à la p. 14, le fait suivant, dont nous aimerions cependant cependant avoir confirmation. On aurait eu l'occasion de comparer, dans certain sol du Yucatan, les rendements et la végétation du Sisal à 60 ans de distance. En i832. la pre- mière cueillette se faisait 2 ans après la mise en place, et les cueillettes se continuaient pendant dix ans à raison de 23 feuilles par année, répondant à 750 Ibs. de fibre à l'acre. En 1902, la première cueillette ne se faisait plus qu'à l'âge de 5 ans après la mise en place, et les cueillettes successives, 12-15 feuilles par an, et prolongeaient sur une es- pace de I 5 à 20 années; ces feuilles ayant environ 4 '/o pieds de long et 4 à 5 pouces de large, M. Conter calcule que cela repré- sente environ 400 Ibs de fibre par an, à l'acre. 11 en tire cette conclusion : qu'il n'y a pas avantage à cultiver le Sisal indéfiniment sur le même sol, car celui-ci s'épuise. Tout 3o4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28 — Oct. iqo3 en faisant nos réserves sur les faits matériels (nous craignons qu'il n'y ait eu interpréta- tion large des sources bibliographiques, plutôt qu'observation directe), nous accep- tons la thèse de confiance; elle est lo- gique. Puisque nous parlons d'épuisement, si- gnalons les analyses chimiques de fibres de Sisal données dans la brochure ; elles ont été faites par le D'' Shorev, du service de santé des Hawaï. Une lettre de M. Lyster H. Dewey, du Dép' d'Agriculture de Washington, repro- duite à la p. 3o, nous apprend qu'en mai 1902, ce botaniste a constaté aux Bahamas l'apparition d'une maladie cryptogamique du Sisal qui, sans avoir encore produit de grands dommages, cause cependant une cer- taine inquiétude : car elle se propage de pro- che en proche. 11 y a lieu de mettre en garde les planteurs des autres pays, afin qu'ils évi- tent d'introduire chez eux cette maladie, d'ailleurs encore indéterminée scientifique- ment. Farine de Banane Procédé de fabrication moderne, — Avantages du bananier-figue sur le bananier-plantain. D'après E. Leuscher, Nous avons déjà donné de nombreux do- cuments sur la farine de banane (i). Ce que nous publions ci-après, provient de la revue allemande « Das Echo », cahiers des 24 avril et i5 mai 1902. Nous avons été particulièrement contents de rencontrer dans 1' « Echo » un extrait de la plaquette de Leuscher, et ne regrettons qu'une chose, c'est qu'il soit bien court : sur i9pages; r « Echo» n'en donne que deux. Nous avions eu connaissance, depuis long- temps, de ce travail, et nous l'avions de- mandé au « Kolonial-Wirtschaftliches Ko- mitee » de Berlin, qui l'a édité. Il nous fut répondu que c'était une publication confi- dentielle, destinée aux seuls membres du Comité, et que l'auteur en avait interdit la distribution aux personnes étrangères. Aujourd'hui, grâce à 1' « Echo », le texte de Leuscher est dans le domaine public, et nous n'éprouvons aucun scrupule à le repro- duire : M. Ernst Leuscher, chimiste et docteur d'une Faculté allemande a été, sauf erreur, à la tête d'une usine de farine de banane à Montpellier-Estate (Jamaïque), aujourd'hui fermée. Il avait demandé au Comité de Berlin de le charger d'installer la même in- dustrie sur la côte occidentale d'Afrique; (i) Voir « J. d'A. T. », n"* 4, 5, 7, i5, etc. l'affaire n'eut pas lieu, les gouvernements du Togo et du Cameroun ayant répondu qu'il n'y avait pas assez de bananes pour l'alimentation des indigènes. Le 24 avril, « Das Echo » publiait la lettre suivante, signée des initiales F. U. M. : « Voilà 12 ans que je vois de loin en loin dans r « Echo » quelque note sur la farine de banane. « Or, ayant voyagé dans l'Amérique du Sud et dans l'Amérique centrale pendant 6 ans, j'ai interrogé tout le monde à ce sujet, et je n'ai jamais pu apprendre rien de sé- rieux. J'ai aussi cherché à me renseigner par correspondance ; j'ai écrit au Mexique, au Venezuela, sans plus de résultat. « La Compagnie Wœrmann (navigation africaine) ignore également la farine de ba- nane. Je commence à me demander si ce produit a jamais existé. Si un jour, je met- tais la main dans une bonne source d'appro- visionnement, je pourrais placer de grandes quantités de cette farine, dans une entre- prise de boulangerie et de biscuiterie ». C'est en réponse à cette invitation que r « Echo » publiait, dans son numéro du i5 mai 1902, l'extrait qui suit, du mémoire de Leuscher. M. Leuscher reconnaît qu'il a été fait en- core peu d'essais sérieux de fabrication de N« liS — OcT. 1903 3J0URNAL D'AGRIC t arinede banane, pas plus que de banane sèche. Parmi les personnes qui en avaient essayé, les unes, dit-il, manquaient de capi- taux, les autres de connaissances, d'autres encore des uns et des autres. Il estime qu une entreprise vraiment commerciale ne pour- rait être établie, à l'heure actuelle, que dans un petit nombre de régions : la côte atlanti- que de l'Amérique centrale, la Jamaïque, Cuba. C'est, d'ailleurs, la Jamaïque qui lui paraît offrir le plus d'avantages. A ce propos, il y a lieu de rappeler une communication de la très puissante « Ja- maïca Agricultural Society » : Dans un ré- cent Bulletin de cette Société (« Journal of the J. A. S. »), on pouvait lire l'offre d'une grande maison de Londres, qui promettait des prix de 3o à 35 shillings par hundred weight (cwt.) de 5o,8 kg. de farine de banane prise sur place ; le bureau de la Société esti- mait ces prix rémunérateurs pour les pro- ducteurs établis dans un pays de bananes, mais trop loin des ports pour pouvoir ex- porter les régimes à l'état frais. Contrairement à l'auteur cité dans le n° I du « Journal d'Agriculture Tropicale», M. Leuscher préconise, tant pour la farine que pour la banane sèche, l'emploi de la figue-banane (banana des Anglais) de préfé- rence à la banane-à-cuire (plantain des An- glais). Des bananes à cuire, présentées sous forme de fruits secs, sont peu appétissantes, dit-il. Quant à la farine, on peut bien en tirer de bonne qualité, mais on y trouvera-moins de bénéfices qu'en s'adressantà la figue-banane. Voici le calcul, qui envisage évidemment la Jamaïque : « Les deux bananiers sont de taille à peu près égale et on peut en loger à peu près le même nombre dans un hectare. Or, chaque banane-figue fournira en moyenne un régime de 7 mains, soit 92 bananes, cha- que banane pesant i5o gr. (moyenne basée sur des milliers de pesées): la banane plan- tain fournira tout au plus des régimes de 6 mains contenant 3o bananes de 225 gr. chaque ;on rencontre bien des bananes-plan- tains de un demi-kilo, et même de un kg., mais ce sont des exceptions dont il n'y a pas ULTURE TROPICALE 3o3 lieu de tenir compte dans une évaluation industrielle. «Donc, un bananier-figue produit i 5o X 92 ou I 3.800 gr. de bananes fraîches, peau com- prise, mais sans pédoncules. Dans les mêmes conditions, un bananier-plantain ne produit que 225 X 3o soit 6.750 gr. « La composition chimique des deux va- riétés est à peu près la même, en particulier pour ce qui concerne la proportion d'eau. Ainsi donc pour la culture industrielle en vue de la production de farine et de con- serves, le bananier-figue offre un avantage indiscutable sur le bananier-plantain. Dans ce qui suit, et sauf indication contraire ex- plicite, on ne s'occupera plus de ce dernier, mais uniquement du bananier-ligue. « On pourra convertir en farine toutes bananes vertes trop petites ou ayant subi quelque cassure, ou pour tout autre motif impropres à l'exportation directe aussi bien qu'à la fabrication de conserves ; ces bananes ont l'avantage de pouvoir s'acheter à moitié prix. '< Le rendement en farine se calcule sur cette base : Les peaux constituent les 20 % de la banane; d'autre part, une farine de bonne conservation contient i5 % d'eau; or, la banane fraîche en contient 76 % . Nous avons vu plus haut qu'un régime de 7 mains, c'est-à-dire cle 92 bananes, représente un poids utile dé i3.8oo gr. (bananes entières, mais sans pédoncules). Déduisons 20 % de peaux, soit 2.760 gr. ; il reste i i .040 gr. de pulpe contenant 70 ?4 d'eau. Cette quantité fournira 4.968 gr. de farine à i 5 % d'eau. « En pratique ce calcul revient à ceci : il faut 10 régimes de bananes-figues pour faire 5o kg. de farine. Il en faudrait, pour la même quantité, 20 régimes de bananes-plantains. « La composition chimique de la farine est à peu près la même, qu'elle provienne de bananes-plantains ou de bananes-figues. Elle répond en movenne aux proportions suivantes : Eau I 5,00 % Amidon et dexirine 7^«92 % Matière grasse 1,14 % Albumine 3,27 % Fibres, matière colorante, ta- 3o6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 28 — Oct. 1903 4,70 "^ nin, etc Cendres (dont 25 % d'acide phos- phorique) 1,96 % « Voici maintenant, très abrégée, la meil- leure manière de fabriquer la farine de banane : « Les bananes vertes, qui sont seules à toiles contiennent 120 mailles par pouce carré. Ce qui reste sur le tamis est passé sur un simple moulin et tamisé à nouveau. « Une farine de bonne conservation doit contenir i 5 % d'eau. C'est dans cet état qu'on l'emballe dans des caisses ou barriques à farine, au besoin même ayant déjà servi. On envisager sous le rapport de l'amidon et, prend soin de les garnir de papier. partant, de la farine, sont bien difficiles à peler. Pour y arriver quand même, on les plonge dans l'eau chaude, à 80° C, oîi elles restent de 4 à 5 minutes. « Une fois les bananes refroidies on les « La farine de banane est jaunâtre; le principe colorant ne se dissout pas dans l'eau; il est soluble dans les acides dilués et leur communique une teinte rosée. L'examen au polarimètre ne révèle point de sucre pèle sans difficulté. Les fruits épluchés sont actif. L'odeur est celle bien caractéristique introduits dans le séchoir. Il faut que ce de la banane fraîche; la saveur est agréable, dernier soit un appareil à vacuum (séchage "" peu douceâtre. Avec les liquides tels que dans le vide) et que l'intérieur de l'appareil eau, lait, bouillon, on obtient une bouillie puisse être chauffé. « Les bananes renfermées dans le séchoir sont remuées d'une manière continue au moyen de pelles qui alternent avec des cou- teaux fixes Ces pelles sont mues par un sys- tème de courroies. A leur sortie du séchoir, les bananes se présentent déjà presque à l'é- à Cuba : M. Alberto Pedkoso vient de nous tat de farine. Avec un vide de 700 mm. la communiquer, comme suite à sa première lettre ... , , , , (v. « J. d'A. T. » n» 25), des chiffres et des échan- dessiccation ne prend pas plus de 2 heures. ... .. j • j' .. j 1 ^ r r tillons. Nous nous en voudrions d attendre le pro- « Après avoir vidé l'appareil, on passe la ^hain numéro pour lui en exprimer notre recon- masse sur des tamis mécaniques dont les naissance. sans grumeaux. La valeur de la farine de banane au point de vue de la panification est minime; mais c'est une matière excellente pour la biscuiterie. » N. D. L. R. — Nous publierons prochainement des détails sur la fabrication de farine de banane sb S-; PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht frères & C'^ Para. — Le caoutchouc est certainement de toutes les matières premières celle dont les cours prêtent aux plus fortes surprises. A la fin de septembre l'article, malgré les prix excessifs qu'il avait atteints, semblait encore orienté à la hausse ; on avait été près de voir les vendeurs à découvert pour Sep- tembre étranglés dans un « corner » à l'amé- ricaine; tout le monde prédisait un nouveau « corner « pour Octobre. C'est tout lecontraire qui s'estproduit ; au moment de la plus grande fermeté, les cours se sont subitement effondrés. Tout le monde a voulu vendre, et il n'y a plus eu un seul acheteur. En peu de jours le caoutchouc Haut-Amazone est tombé de fr. 12,75 à 1 1 ,65. Mais il n'est pas resté longtemps à ce niveau. Sous l'influence des grands besoins de la fabrique, le cours du disponible vient de se relèvera fr. 12.20. On tient 12,10 pour Novembre, 12, o5 pour Décembre et l'on pourrait peut-être obtenir du Janvier à 12 francs. Un autre phénomène inattendu a été l'é- N''28— Ocr. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 307 cart extrême qui s'est produit entre le Haut et le Bas-Amazone, écart qui de 10 cen- times qu'il était il y a un mois, a atteint jus- qu'à 70 centimes, ce qui ne s'était jamais vu. Le Bas-Amazone qui était tombé un mo- ment à ii,i5 vaut maintenant 11,60 pour disponible et environ 5 centimes de moins pour chaque moisà venir. Sortes intermédiaires. — Ces sortes restent très bien tenues. Le Sernamby de Manaos vaut 9,65 ; le Sernamby du Pérou de 9,25 à 9,3o, les Slabs 7,40. Les arrivages du Pérou restent très faibles. Les arrivages au Para pour Septembre ont été de 2.0 10 tonnes contre i .65o t. l'année dernière. Les recettes au 24 Octobre étaient de i.65o tonnes. ?^!^ Papier de bagasse Lettres de MM. Paul Vibert et SiGMUND Stein, La dernière note sur le papier de bagasse, parue dans le n" 27 du « J. d'A. T. », nous attire deux répliques qui prouvent combien cette question préoccupe le monde colonial. Nous pourrions nous dispenser de présenter à nos lecteurs notre aimable confrère M. Paul Vibert, vulgarisateur publiciste et conférencier universellement connu et apprécié dans les milieux coloniaux français et étrangers. M. S. Stein est un spécialiste, ingé- nieur et chimiste de sucreries. Sa manière de con. sidérer les papeteries de bagasse établies récem- ment au Texas et en Louisiane et dont nous avons entretenu les lecteurs du « J. d'A. T. » dans plu- sieurs numéros de igoi et de 1902, nous fait souhaiter des renseignements nouveaux sur ces deux entreprises; iM. le professeurSTUBBS ne vou- drait-il pas nous raconter où elles en sont exacte- 3io JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28 — Oct. 1903 ment à l'heure actuelle? L'une au moins des utilité pour tous les moulins à tafia de la fabriquesen question estaux portesde laNouvelle- République qui, souvent, marchent avec la Orléans où réside notre éminent collaborateur. - ^^^^^ hydrauliqueetqui, en tous cas,ontassez N. D, L. R. j u • 1 • .^ de bois sous la main pour ne pas avoir * * besoin de brûler leurs bagasses. « Mon cher Confrère, « Je ne dis donc pas que la bagasse trans- « Vous avez publié dans votre n'' 27 une formée en papier serait la fortune pour le lettre de M. A. Malbot, sur un sujet du plus pays, mais Je dis qu'elle serait du moins un haut intérêt; je viens vous demander la per- adjuvant des plus précieux, mission d'y revenir en deux mots. « Si cette constatation est vraie pour (( J'ai connu autrefois moi-même M. dk Haïti, elle le sera encore davantage pour la MÉRiTENS et je ne puis que confirmer le con- malheureuse Martinique qui a été frappée si tenu delà lettre; mais à côté du point de vue cruellement depuis le 8 mai de l'année der- lechnique, il y a le point de vue purement nière ; elle le sera également pour toutes les économique, qui en est la conséquence natu- Antilles, qu'elles soient indépendantes ou relie et qu'il est intéressant plus que jamais qu'ellessoientcolonieseuropéennes, carelles de mettre maintenant en pleine lumière. subissent toutes depuis de longues années « Je ne voudrais pas entrer dans de longs une crise qui a des causes trop multiples et développements à ce sujet, mais il me sera trop diverses pour que l'on puisse espérer la bien permis cependant de rappeler qu'il y a voir disparaître du jour au lendemain. deux grands facteurs qui doivent pousser <( Si vous voulez bien dans votre journal énergiquement à utiliser la bagasse, en en pousser à répandre cette idée et cette vérité faisant du papier, je veux dire lacrise même que l'on peut et que l'on doit utiliser la ba- du sucre de canne, provoquée par la terrible gasse pour faire du papier, je vous assure concurrence de la betterave et le manque de que vous rendrez le plus grand service aux plus en plus sensible de matières premières Antilles et qu'elles ne tarderont pas, devant pour faire du papier, depuis que la presse les résultats obtenus, à vous en être profon- quotidienne du monde entier en use tant, dément reconnaissantes. » puisque les réserves des bois de la Scandi- Paul Vibert. navie semblent elles-mêmes sinon s'épuiser, ^*^ du moins être moins abondantes. . . , « Cher Monsieur, « Lorsque )e suis parti en missions éco- nomiques dans les Antilles espagnoles, en « La lettre de M. Malbot publiée dans 1893, j'ai déjà constaté partout combien l'u- votre n" 27, m'amène à vous dire que j'ai tilisation de la bagasse serait chose précieuse étudié pendant de longues années ce pro- pour les îles ; mais, hélas, on se heurte à une blême de la fabrication de papier de bagasse ; routine séculaire qu'il est bien difficile de j'ai d'ailleurs effectué moi-même plusieurs vaincre, et si nous arrivons à de bons résul- essais dans cette direction. Il est de fait tats, c'est parce que les habitants se sentiront que les essais récents de fabrication au acculés par la nécessité; dans ces pays Texas et en Louisiane, dont vous avez parlé chauds on n'est jamais prêt pour l'action, dans des numéros antérieursdu « J. d'A. T. » aussi facile qu'elle soit. ne sont que la reprise d'une idée déjà an- « Prenons Haïti que je connais bien, par cienne et que des inventeurs de toutes natio- exemple, on n'y fait plus de sucre, mais sim- nalités n'ont jamais cessé de rappeler à plement un peu derapadou, sucre brut l'attention des spécialistes. Je suis convaincu non raffiné, et du tafia. 11 y a, à la vérité, du qu'on peut parfaitement faire du papier avec rhum de première qualité, mais l'on ne sau- de la bagasse, mais il s'agit de savoir^ si le rait guère en trouver en dehors de Port-au- prix de ce papier sera assez élevé pour justi- Prince et il n'est plus douteux que l'utilisa- fier les frais de toute sorte que comporte tion de la bagasse ne soit de la plus grande une pareille entreprise. N» 28 — OcT. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3ii » M. Malbot insiste sur la progression, en effet formidable, de la consommation du papier; n'empêche que le bénéfice du fabri- cant va en diminuant. Depuis un certain temps déjà, les papiers de qualité inférieure sont fabriqués à perte, et seules, les belles qua- lités rapportent encore. Or, la bagasse ne saurait fournir que les qualités inférieures et moyennes, et leurs prix de revient seront élevés. Il n'y a pas lieu de comparer les papiers de bagasse aux pa- piers d'Alfa; c'est tout autre chose. « Le procédé de Meritens & Kresser, ciié par M. Malbot, n'a jamais reçu d'applica- tion industrielle en ce qui concerne la ba- gasse de canne; il ne diffère d'ailleurs en rien des procédés de fabrication employé pour les matières premières courantes. « Je suis d'accord avec ces Messieurs sur un point: moi aussi, je ne considère pas la fermentation comme nécessaire. Au surplus, je crois, comme M. Malbot, que nous ne tarderons pas à voir apparaître, un jour ou l'autre, quelque procédé vraiment pratique et bon marché, dont l'application indus- trielle fera passer le papier de bagasse du domaine de la théorie dans celui de la réalité commerciale. » Agréez, etc. SiGMUND Stein. Liverpool, 5 octobre igoS. «=€^>^^ L'entretien des champs de ramie . Lettre de M. Ch. Bertin. La lettre qui suit, confirme les avantages de la scarification profonde des champs de ramie men- tionnée, d'après M. Davidson, dans la note La ramie à Formose, publiée dans le N» 27 du « J. d'A. T. » L'excellente élude du consul des Etats-Unis à Formose a été, d'ailleurs, le point de départ de notre conversation avec M. Bertin, à laquelle il est fait allusion ci-dessous. Nous pu- blierons avec empressement toute communication sur cette question. — N. d. l. R. « Monsieur le Directeur, « Vous m'avez invité à résumer la conver- sation que nous avons eue au sujet de certain moyen d'entretien des champs de ramie an- ciens ou ayant, tout au moins, plusieurs années d'existence. Je ne demande pas mieux que de vous dire ce que j'en pense à la suite de 12 années de culture de ramie en Algérie (dans la province de Constantine) de 1888 à 1900 et de nombreux voyages d'étude. « Il y a plusieurs raisons et plusieurs moyens pour entretenir un champ dans de bonnes conditions de rendement, et cela pendant de longues années. Il s'agit d'abord de nous entendre sur ce qu'est un champ de ramie en bonne condition. Quelques exem- ples vous expliqueront ma pensée : « En i883, je débarquai à Calcutta avec une machine à décortiquer; j'y trouvai, au Jardin botanique, un carré de ramie avec des tiges couvertes de ramifications, repoussant sur elles-mêmes; il a fallu faucher ces pre- mières tiges et attendre de nouvelles pousses qui soient bonnes à travailler. Mais ce champ, par suite de manque d'entretien et de fauchage régulier, présentait des vides de place en place, et ceci ne permettait pas aux nouvelles pousses de s'ombrager récipro- quement comme il l'aurait fallu, et de se lever régulièrement. « Le même cas s'était présenté à Casa- bianda (Corse) ou des expériences de décor- tication eurent lieu au moyen du système à jetdevapeur, de M. Favier: Le champ offrait de grosses tiges, pleines de ramifications, n'ayant pas été entretenu convenablement. J'ai été appelé, en 1886, à continuer la culture de la ramie en Corse (à Calvi) en vue des mêmes expériences. « En Tunisie, en 1886, une plantation de ramie fut faite par le général Bacchouchk. Les premières sont devenues fort belles, mais cette plantation n'a pas continué à prospérer longtemps. Comme vous le repor- tez dans le N'' 22 du « J. d'A. T. », on parle facilement d'épuisement du sol parla ramie; mais il importe d'examiner de plus près les cas particuliers. Ainsi, voici ce qui se passait dans la plantation tunisienne dont je viens de vous parler : Après les dernières coupes de l'année, elle était envahie par les bêtes à cornes et autres; pendant toute la saison des pluies la terre était battue par les troupeaux ; quoi d'étonnant que ce champ de ramie ait complcteracni disparu '. « En 1887, j'ai commencé sur les bords :M2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 28 — Oct. 1903 de la Medjerda (Tunisie) une plantation de ramie créée et multipliée exclusivement par semis; ce système pouvait seul être employé dans un pays soumis aux décrets prohibi- tifs dirigés contre le phylloxéra. Les pre- mières levées furent magnifiques et donnè- rent quantité de beaux plants; mais lorsque la Medjerda commença à charrier des eaux vaseuses et boueuses, je ne pus plus obtenir de levée. La même difficulté s'est présentée lorsque, à la saison chaude, je n'avais que s'ouvrent ou s'arrachent sous l'action de la dent du scarificateur, les rhizomes se dépla- cent, et à la saison prochaine les nouvelles pousses reprennent avec toute leur vigueur première. « Derrière ce travail de fond, des hommes passent et ramassent les morceaux enracinés de ramie qui peuvent servir à la multiplica- tion : morceaux de pieds cassés, bouts de rhizomes encore adhérents au pied-mère et qu'il faut couper ou même arracher, si la des eaux saumâtres pour arroser mes semis : plantation est très serrée. On en profite en les replaçant dans les endroits où il pourrait y avoir des manques; dans tous les cas, il importe de nettoyer la plantation. « Ce qui précède m'amène à ajouter quel- ques mots sur le nombre de plantset de tiges à l'hectare. Pour la bonne réussite indus- trielle d'une plantation de ramie, il est es- sentiel de Ja faire serrée, de ne pas laisser de la levée se faisait bien, mais les jeunes plants disparaissaient sans avoir formé de tuber- cules. « On vous dira quelquefois qu'un champ de ramie jaunit ; cela provient le plus sou- vent du sous-sol : les tubercules de la ramie auront rencontré à une certaine profondeur de l'eau stagnante ; ils pourrissent et entraî- nent la mort du pied entier. L'eau hivernale ^j^g g^tre les plants ; la qualité des tiges est séjournant trop longtemps après une inon- dation sur la plantation fait également énor- mément de tort. Il y a aussi les insectes, qu'on peut d'ailleurs éviter. Mais le plus généralement, les champs de ramie que l'on rencontre chez les colons amis de la nou- veauté, souffrent du manque de sarclage, ou scarification. « Une plantation de ramie qui a plusieurs années d'existence a absolument besoin, pour continuer à se développer et à donner régulièrement de belles tiges industrielles, d'un travail superficiel de scarification, d'un fort hersage. Une fois par an, avant la grande saison des pluies, il faut régulariser la surface du champ. Par suite des pousses successives, les vieilles souches, dont les tiges sont très serrées, ont, en effet, toujours tendance à s'élever et arrivent ainsi à bosse- ler terriblement le champ. La scarification a pour fonction de fendre, d'ouvrir, de cas- ser même la partie de ces vieilles touffes qui s'élève au-dessus du niveau du sol ; de dé- placer, pour ainsi dire, une partie de cet en- chevêtrement de racines et rhizomes qui devient trop compact. Il faut absolument arracher ces parties de touffes trop serrées, durcies même, à la suite de plusieurs années de coupes consécutives. Les vieux plants à ce prix. Une bonne plantation, avec des plants bien constitués et de moyenne gros- seur, doit avoir, au mètre carré, 9 forts rhizo- mes avec tubercules, soit 90.000 à l'hectare. Si les plants proviennent de la division de gros pieds — une touffe coupée en 4, par exemple — il faudra alors 6 de ces plants au mètre carré, soit 60.000 à l'hectare. Un bon champ de ramie producteur portera ainsi une moyenne de 100 tiges par mètre carré. En effet, il est essentiel que les tiges soient assez près les unes des autres pour rester fines, droites et sans ramifications. » Ch. Bertin. Maisons-Laffitte, 4 octobre igoS. La fumure du tabac. D'après un récent travail japonais. Par M. A. Couturier. Le gouvernement japonais s'est attribué en 1898 le monopole de la culture du tabac ; préoccupé maintenant d'en tirer le meilleur parti possible, il a chargé les stations agro- nomiques du pays de rechercher les moyens d'augmenter les rendements et d'améliorer la qualité du tabac indigène. Des expérien- ces nombreuses ont été faites, portant sur N°28 — OcT. iQo3 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE 3i3 tous les détails de la culture du tabac, sur sa récolte e: sa préparation à la vente. Un récent travail du savant Directeur de la sta- tion centrale de Nishit^ahara, M. Lehmann, fait connaître d'intéressantes observations relatives à la fumure. En voici les conclu- sions, qui pourront servir aux planteurs de de tous pays : Les exigences du tabat se classent ainsi : azote, potasse, acicie phosphorique. Lors- qu'il n'y en a pas assez dans le sol, il faut donner ces trois matières fertilisantes sous forme d'engrais ; le chaulage peut être utile également si le sol n'est pas suffisamment pourvu de chaux. Les engrais azotés semblent agir indiffé- remment sur toutes les parties de la plante; c'est le nitrate de soude qui donne les meil- leurs résultats ; il est suivi de près par le sulfate d'ammoniaque et le sang desséché qui paraît favoriser la combustibilité. Le tourteau de colza, dont le prix très élevé interdit de généraliser l'usage au Japon, peut être remplacé avec grand avantage par le tourteau de soja. L'influencedes engraispotassiques s'exerce surtout sur les feuilles et celle des engrais phosphatés, sur la tige. La Martelline (sili- cate de potasse) est manifestement supé- rieure aux autres formes de potasse ; en- suite viennent les cendres de bois, le nitrate et le carbonate de potasse. Les chlorures et le sulfate ne conviennent pas à la fumure du tabac; ils diminuent la combustibilité, qui est augmentée, au contraire par la Martel- line et le carbonate de potasse. C'est après la plantation que le tabac éprouve le plus grand besoin de potasse. L'exagération des fumures favorise le développement des tiges et des racines aux dépens des feuilles et rend celles-ci d'une conservation plus diificile, en augmentant leur teneur en eau. A. CorTURIKR. Impressions sur l'île San-Thomé. Une conversation avec M. A. Schulte im Hofe Par M. A. dk Almada Negrkiros Je viens d'avoir le plaisir de m'entretenir avec le D'' A. Schulte im Hofe, chimiste agricole allemand. Vous avez eu également sa visite; vous savez donc que ce savant, des des plus connus, a passé ces quelques der- nières années aux Indes-Anglaises et dans les différentes colonies de la Côte Occiden- tale d'Afrique. De passage à Paris pour quelques jours seulement, il arrive en der- nier lieu de l'île San-Thomé. Vous savez que M. Schulte im Hofe a pu- blié dans le « Deutsche Kolonialzeitung » des articles extrêmement remarquables sur le mouvement colonial. J'ai voulu entendre de sa bouche des détails sur les colonies de la Côte Occidentale qui m'intéressent parti- culièrement, en ma qualité d'ancien Afri- cain (i). Il s'est prêté de fort bonne grâce à ma curiosité ; je pense que les lecteurs du « J. d'A. T. )> liront avec profit ce résumé sommaire de notre conversation. M. Schulte im Hofe me parla tout d'abord des colonies espagnoles du golfe de Guinée : Fernando-Po, Anno-Bom, Allobey, Corisco ; elles sont très en retard, dit-il, ce qui tient à plusieurs causes, entre autres à l'absence de colons d'une part, et au manque de main- d'œuvre de l'autre. Les indigènes de Fer- nando-Po (BuBis), aa nombre de plus de 3o.ooo, ne veulent pas travailler. Celte île n'est distante de la côte que de 3o kilomètres. Aussi, ks indigènes sont-ils en communication avec leurs terribles amis anthropophages du Rio Muni, où l'action espagnole ne se fait d'ailleurs guère plus sentir que dans l'île même. L'Espagne devra s'attacher à enrayer ce mal, qui pro- vient du discrédit dans lequel y sont tom- bées les choses coloniales, surtout depuis la guerre hispano-américaine. Mon interlocuteur m'a tracé ensuite un tableau trèsfllatteurde la prospérité des colo- nies françaises de la Côte Occidentale. Mais j'ai hâte d'arriver à ses idées sur les colonies portugaises, idées qui m'ont causé une très vive satisfaction. « Je connais surtout », me dit M. Schulte (i) Notre ami Nfgreiros, chargé depuis l'Exp. Universelle de iqoo, d'une mission u'éiudes à Paris a été sous-préfet aux colonies portugaises. N.D. L. R. 3i4 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N° 28 — Oct. 1903 iM HoFE, « San-Thomé — qui est une perle, Thomé est, a mon avis, celle qui vient de — l'île du Prince et l'archipel du Cap-Vert. l'Angola. Le nègre de l'Angola demeurera Je viens de faire un séjour de six mois à San- toujours le seul capable d'aider efficacement Thomé et je ne m'en suis pas lassé. à maintenir la prospérité de l'île. Il y a aussi « San-Thomé», me répète-t-il, « est cer- des coolies chinois à San-Thomé, mais ils tainement l'une des plus belles colonies de nesont employésqu'au travail danslesusines plantation du monde entier. La somme de et aux services domestiques. Il faut connaî- travail'qu'ila fallu y développer pour arriver tre les tendances et le moral des coolies chi- à ce que l'on y voit aujourd'hui est vraiment nois, avant de les importer. A Sumatra, ils admirable, colossale ! Le sol de Tîlese prête d'ailleurs à presque toutes les cultures tro- picales. J'y ai étudié les chances d'avenir de quelques plantes textiles et autres; je suis convaincu à présent qu'elles y viendront à merveille. C'estlà encore que j'ai vu les plus belles plantations de cacao qu'on puisse imaginer. Le cacao était d'ailleurs le prin- cipal objet de mon voyage. « On prétend que le cacao tend à baisser de prix sur les marchés de consommation, et que la surproduction n'est pas bien loin. Je ne crois pas que le péril soit imminent. En tous cas, il faut que les planteurs de cacao envisagent cette éventualité. Certes, le cacao ne vient que dans une zone restreinte des régions équatoriales ; mais il faut toujours compter que la production augmentera et il serait bien possible que la consommation n'augmente pas en proportion. « Le cacao de San-Thomé est de première qualité ; il égale celui de Java ou de Puerto- Cabello ; mais il n'est pas toujours manipulé avec tout le soin qu'exigerait ce produit si délicat. Il faut surtout savoir en diriger la fermentation ; or, sur ce point, les procédés usités à San-Thomé sont des plus rudimen- taires. Il y a sans doute des exceptions parmi les planteurs ; mais je ne parle ici que de la majorité. « Les plus belles plantation? que j'aie vues — je n'ai d'ailleurs pas parcouru toute l'île de San-Thomé — sont cel.esde M. le COMTE DE Valle-Flor, M. DE Mendonça, et M. Lévy ; elles sont vraiment modèles. Les installations des blancs y sont princières ; ont d'ailleurs réussi à^ merveille. « Je ne saurais faire assez d'éloges du traitement des indigènes et des nègres employés dans les plantations que j'ai vues. Le nègre employé dans les roças do San-Thotné gagne plus que partout ailleurs. A « Bôa-Entrada » sur- tout (propriété de M. de Mendonça), les « senzala » des noirs sont de vrais palais en comparaison des mauvaises cabanes des coolies telles qu'on les voit dans l'Inde, dans les plantations d'indigo et de thé. Au Ca- meroun, l'indigène n'est pas mieux traité. « Pour conclure, jecroisque les entrepri- ses coloniales modernes de la Côte Occiden- tale d'Afrique ont un très grand avenir; je viens de m'en assurer de visu. Tous ces pays sont d'une richesse naturelle extraordinaire, dont on tirerait cependant un bien mauvais parti si l'on continuaità s'en tenir à une seule culture. Il faut, au contraire, multiplier la variété des cultures, afin de pouvoir profiter de chacune en son temps. C'est encore de cette façon seulement que les colons se met- tront à l'abri des crises commerciales qui sévissent à tour de rôle sur les différents produits coloniaux. » A. DE Almada-Negreiros. Imperméabilisation des tissus au moyen du latex frais d'Hevea. Par M. Paul Cibot. Nos lecteurs n'ont pas oublié l'étude si remar- quable de M. René Guérin sur rexploiiation du Castilloa chez M. Rodriguez, à l'hacienda Aguna les réseaux de voies ferrées, très importants; (Guatemala), publiée dans lenMS du « J. d'A.T. «; et les nègres employés sur ces propriétés, y ""' ^ d'ailleurs fait depuis le tour du monde.ayant ,, . . ,, , . été reproduite, ou analysée par la plupart des pério- jouissentd un traitement que le n hésite pas .. . , , • n ^^»t^ L„^o \ . , ^ ) r diques agricoles tropicaux. Dans cette étude a qualifier d excellent. ^^ Guérin a raconté, entre autres, un procédé « La main-d'œuvre la meilleure pour San- fort curieux d'imperméabilisation de tissus au N"28— OcT. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 315 moyen de latex frais ; M Carl Otto Weber, le de i mètre. Le prélart est cousu à cheval sur spécialiste bien connu de Manchester, en a mis i^ ^àti, et pour le fumage on dispose deux, en doute l'efficacité; mais nous pouvons donner ^^^.^ ^^ ^^^^^ fourneaux, l'assurance que M. Gu^rin. qui est lui-même un t^ ^ U Ç^ TROT chimiste consommé, n'a rapporté que des choses constatées de visu. Les mérites du procédé ^ ^ ^,^ observé par M. Cibot sont attestées par !a qualité des objets qu'il a rapportés et que nous avons eus Formule pour la fumure du bananier entre les mains; ils sont parfaits. ^ . n . ■ » j M r- ' •!.'„; en Guinée Française. Contrairement au cas de M. Guepin, ici il s agit * de latex d'Hevea: cet arbre étant seul exploité D'après M. Teissonnier. dans les seringales du Rio-Beni (Bolivie), si bien décrits par M. Gibot dans les n»-^ 18, 20 et 2 1 du Les personnes au courant des aftaires de la <( J. d'A. T. ». — N. D. L. R. Guinée Française, saisiront l'intérêt de tout pre- Les travailleurs qui vivent continuelle- mier ordre qui s'auache à la note suivante de . 1 / A 1 I- • r t^ • M. Teissoxnifb, directeur du Jardin d'Essai de ment dans la toret bolivienne, fabriquent -,.,,, , r 1 ^cc • i j 1 ' (.onakry, insérée dans le « Journal Oinciel » de la pour leur usage personnel, au moyen du eolonie, n» du i5 avril igoS : latex frais, quelques objets caoutchoutés qui r ,. <' ...Le bananier est une plante qui exige se conservent tort bien : . c^ . ce I IV- une grande quantité de sels potassiques; Sacs a effets, ponchos, sacoches a muni- 01 , . , ., ,, . - M > ,. . . d'après Mentz et Marcano, les cendres des tions, toldos (toiles d abris, prelarts). Voici, ^ , ., , tiges contiennent 55 % dépotasse... par exemple, comment us s y prennent pour ^ "^ r . V ^ « Au point de vue cultural, le bananier est conrectionner un sac a enets : '^ j . , , ,. caractérisé par ses exigences en potasse, Le sac en tissu de coton ecru est son- ^ ^ j ,. , , l'acide phosphorique et l'azote ayant une dément cousu, avec une coulisse ménagée r r ~\ , . , , f Ti ' - 1 o importance moins grande. Il était de toute pour la fermeture. 11 a généralement o m. bo r o . , ' J \ utilité de chercher à établir une bonne tor- de haut sur o m. yo de large. ^ , J u-v • J u • ' J mule à appliquer au bananier. Nous savons On le tend sur un bati de bois passe dans ^^ ^ ., , , ,,. , . , u J u-^ • J' J que le sol de la Guinée, d'une manière gene- 1 intérieur, le manche du bati dépassant de ^ raie, manque de potasse et d'acide phospho- 1 m. DO. 1 n r r r T. , 1- . I > 1 rique, et que la culture du bananier ne peut Pour chaque litre de latex a employer, on ^ ' ^ , J J I V être pratiquée sans avoir recours a 1 em- prepare i:) grammes de poudre de chasse j r n ,. I ' . ' n ' 1 . 11 1 • ploi des engrais minéraux, cesdeux éléments bien pulvérisée; mélangée au latex, elle lui ^ & . ., jouant un rôle important dans la tructih- donne une teinte grise. ' ^ Sur l'un des côtés du sac on verse une cer- cation. , .-, . , J , « Il va sans dire que l'emploi exclusif des taine quantité de latex ainsi prépare, qui est ^ ^ J . , . • r „' •.-. • . engrais chimiques est à rejeter, car on ne étendu a la main, puis fume aussitôt, suivant '^"b"' '-h ) ^ , 'J' J- • J 1 •. .• J1TJ doit pas perdre de vue que le sol d une bana- le procède ordinaire des exploitations dHe- w^'^ h" j^ • U1 ,, , ^. ' '.' n . • ' neraie doit contenir une quantité notable vea; 1 opération est répétée sur lautre cote ^^'^^'^'^ "^ ^ J • J u- ■ A \ d'humus, qui pourra être fournie par le du sac en ayant soin de bien garnir de latex ^ i'""i">', h" h' , , ,, - , . . fumier de ferme ou les composts; ces der- les coutures, et lorsque 1 on a enrume ainsi . , , , . , , V ,, , niers pourront être fabriques chaque année 4 ou 5 couches, on laisse sécher a 1 ombre; ^ . . .... , -.^ '. sur place, à peu de frais et en grandes quan- au bout de quinze )Ours, le sac est prêt a être k ' r , , tités. emplove. , ., .... , x : \. . A A X, r.r. « La formuled'engrais chimique employée Au lieu de poudre de chasse nous avons ^ ,,, . . , -J 1 -x J u au Jardin d'Essai, qui a été dehnitivement vu employer aussi de la poussière de char- , .,,,,. V ,. • 1 ' arrêtée après deux années d expériences, est bon tire d un bois très léger qui est employé , ^ à la construction des radeaux et pousse dans les plantations abandonnées. Azote 5,47 ^ Lorsqu'il s'agit de fabriquer de grands Potasse \\,o^ % toldos (prelarts) le bâti est plus long, néces- Acide phosphorique... 10,20 % sairement, et se termine par deux manches Chaux o.>7 ^ 3i6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 28 — Oct. 1903 « Chaque touffe de bananier reçoit par an Centre Africain, est considéré comme la princi- 6 kilogrammes de ce mélange. Le bananier P^'^ source du fameux silk-rubber exporté du ..„ ^ I , ^1 Lagos. Il a été introduit dans les Jardins bota- etant une plante traçante et les arrosages • , , . , . . , ., niques de bien des colonies ; entreautres M. J. -H . étant fréquents pendant la saison sèche Hart, à la Trinidad, semble fonder sur cet arbre cette fumure sera appliquée par petites do'îes, de grandes espérances. C'est cependant au Came- afin que les plantes puissent utiliser la plus roun allemand que le Kickxia a rencontré le plus grande partie des éléments fertilisants. De ^^ sympathies. L'étude pratique de l'espèce est ^1 1, 1 • j • 1 • • j -^ dtje d'ailleurs principalement à deux savants aile- plus, 1 emploi des engrais chimiques doit . .. r. ., ^ mands : M. Preuss et M. Schlechter. L extrait être suspendu pendant la saison des pluies ^^- ^^-^^ ^^^ emprunté au « Tropenpflanzer ,. de Les touffes des bananiers devront recevoir, juillet igoS : pendant toute la saison sèche, i kilogramme du mélange cité par mois, en 3 ou 4 appli- Les planteurs du Cameroun continuent à cations. demander de grandes quantités de graines « En dehors de cette fumure, les plantes ^^ Kickxia. Les arbres sont plantés dans les doivent recevoir, deux fois par an, composts endroits qui ne conviennent pas absolument ou fumier de ferme, destinés à fournir l'hu- au cacao : sur le bord des chemins, les mus indispensable à la végétation. berges, les coteaux pierreux ou trop raides; « Il faut compter pour la culture du bana- cela finit quand même par faire un contin- nier dans la colonie i fr. 5o d'engrais par gent important de Kickxia dans la colonie, touffe et par an; on obtient ainsi dès la et qui va en augmentant rapidement. Jusqu'à 2« année de plantation des régimes d'une ces derniers temps, les graines étaient tirées régularité parfaite, portant 10 à 12 mains. ^les arbres sauvages qui poussent dans la A raison d'environ i.ooo touffes de bana- région de Mungo; dans ces conditions, elles niers à l'hectare, on voit par ce qui précède revenaient très cher. Aujourd'hui le Jardin que la dépense d'engrais est de i.5oo francs botanique de Victoria, ainsi que plusieurs par an et par hectare. La culture du hfma- plantations privées, produisent assez de nier doit donc être une culture intensive, et graines pour suffire à la demande, il serait imprudent d'opérer sur de grandes C)n ne possède toujours pas de données étendues de terrain. certaines sur le rendement du Kickxia, on « D'autre part si l'on se base sur le rende- conçoit donc que les différentes Sociétés ment moyen de 4.000 régimes à l'hectare, il établies au Cameroun n'osent pas encore est facile de voir que la culture du bananier s'engager à fond. Ainsi, les directeurs de la en Guinée est susceptible de donner de forts fameuse plantation Moliwe, où il existe déjn bénéfices. » 3o hectares de Kickxia, vic^nnent de décider Sur le problème de la culture commerciale du d'étendre cette culture jusqu'à 70 hectares bananieren Guinée Française, on trouvera d'utiles (ce qui fera un ensemble de 80,000 arbres), renseignements dans les n'"^ i5, 22, 24, 25, 26 du mais de ne pis aller plus loin pour 1- mo- M J. d'A. T. )). — La question plus générale de nient l'application des engrais potassiques aux sols tro- ., , . , < ,, ,,,,,,, „ L expérience tend a prouver que 1 espa- picaux a été débattue dans les n"^ 2. 11, 12, i5, ^ 16, 24, etc. Consulter aussi l'article très complet cernent de 5 mètres x 5 mètres, adopté dans de M. CovTMR]F.n, Ln fumure du bananier, d3r\s \e les premières plantations, est exagéré; les n" i3 du « J. d'A. T. «.Nous aurons l'occasion d'y plantations nouvelles seront faites beaucoup revenir encore prochainement, à l'occasion d'une pi^g serrées : un espacement de 2 m. '/o ou polémique scientifique qui se déroule en ce mo- , „ . , • r,- , rviont ^ i« I0.V, ■• ' • ' . J , de 3 mètres devrait surnre largement. ment a la Jamaïque précisément, au sujet de la ^ fumure des bananeries. Les Kickxia des plantations du Came- -ï5iar>^5^ roun sont attaqués par une chenille dont il Le Kickxia elastica ^ cté souvent question dans le « Tropen- dans les plantations du Cameroun. pflanzer » ; toutefois, à mesure que les arbres Le Kickxia elastica, qui est chez lui sur la avancent en âge, les dégâts vont en di- Côte Occidentale, et peut-être également dans le minuant. Les courtillères ne sont dan- N« 28 — OcT. I9o:^^ JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3i7 i^ereusesquepourles toutes petites pi a ntules. Rien n'empêche de planter des Kickxia parmi le cacao, mais cependant pas à titre de porte-ombre; cnr la croissance est trop lente et la couronne, trop petite. Par contre, le Kickxia peut fournir d'excellents brise- vent; à cet etiet on le plantera de préférence à l'espacement de 2 mètres X 2 mètres. A la plantation de Moliwe, on vient de planter 3i5 jeunes Hevea, comme porte- ombre piirmi le cacao. Il \- exisie également quelques Mascarenhasia elastica, q'ii ont î mètres à 3 m. '/., de haut. Le Caféier Maragogype. « Le caféier Maraeogipe a éié introduit au norJ du Brésil ."ans la régon caféière méridionale de la Fcdératicn. mais jamais il n'y a été culiivé en plant'ition régulière et exclusive. Il a les feuilles et les fèves très grandes, ce qui fait soupçonner une parenié avec le caféier de Libéria. Il a le grave dé- faut de produire relativement peu, et ne joue en somme point de rôle important dans l'in- dustrie caféière du Brésil. Les planteurs s'imaginent faire augmenter la grosseur des fèves de leur caféerie en mêlant quelques plants de Maragogipe aux plants courants d'Arabica ; je n'ai jamais rencontré de preuve directe de ces hybridations spontanées pré- sumées. De tout ce qu'on a pu voir au Brésil, il résulte que le Maragogipe recher- che plutôt les localités bien chaudes et bien humides. Comme qualité, la fève du Mara- gogipe ne saurait se comparer au café Bourbon, pas plus qu'aux cafés de Coffea arabica. » (D'une lettre de M. Dafert, ancien directeur de la Station agronomique de Campinas; extrait du « Tropenptlanzer »). Variétés et commerce de Kola à la Côte d'Ivoire. Extrait de 1' « Agriculture pratique des Pays chauds )), n-' sept.-oct. igo3: Situation agri- cole de la Côte d'Ivoire : La noix de kola fait l'objet d'un trafic con- sidérable dans la Haute-Côte d'Ivoire. Il est permis d'affirmer que l'achat de ce comesii- tible estle butprincipal des caravanes venant de la boucle du Niger. Il faut distinguer deux espèces de kola : le kola blanc ou rose de l'An no (Sterculia macrocarpa] et le kola rouge de l'Achanti (Sterculia acuminata), dont la valeur diffère. Tandis que lekola blanc ou rose de l'Anno ne peut se conserver plus de 6 a 7 mois, le kola rouge de l'Achanti se conserve de 10 à 12 mois. Le premier se vend de 10 à 12 fr. et le second de i3 à 17 fr. le mille, à Bon- doukou. Grâce à sa durée de conservation, le kola de l'Achanti est exclusivement consommé par le Mossi. le Macina et Tombouctou, tandis que celui de l'Anno s'arrête vers le nord, à Bammako et Ségou. La région de consommation du kola rouge de l'Achanti se trouve située à l'Est d'une ligne partant de Bondoukou et passant par Bouna, Dioulasso. Sikasso, Ségou. Bondoukou et Kong doivent leur impor- tance commerciale à ce qu'ils constituent des marchés de transaction pour le kola, qui se récolte à quelques jours de marche de ces deux centres. Plantations d'Yerba-Maté au Paraguay. Les lignes qui suivent sont la conclusion d'un mémoire sur l'Yerba Maté, paru sous les initiales H. M., dans l'excellent bulletin de l'école colo- niale pratique de VVitzenhausen (« Der Deutsche Kulturpioneer », igoS, n^ 8-4) : « Les peuplements spontanés d'arbres à maté deviennent insuffisants pour couvrir la consommation de maté. Dans l'Amérique du Sud même, on commence donc à aborder la culture, d'autant plus que l'on peut cons- tater un mouvement d'exportation hors d'A- mérique, qui va en croissant. Il se produit particulièrement au Paraguay. « M. Fischer-Treuenkeld, consul général de cette République à Dresde, constate que les trois récoltes de Yerba Maté d'arbres cultivés, obtenues jusqu'ici, permettent déjà de déclarer que la culture est rémunératrice, et ceci malgré les fautes inévitables de tout premier essai. En effet, les semis ont particu- lièrement laissé à désirer, et les plantations 3i8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 28 — Oct. 1903 ont donné des résultats financiers très diffé- récemment a montré que Temploi de 3oo ki- rents, selon la réussite plus ou moins bonne logrammes de phosphate pour un hectare, des semis; le bénéfice n-jt avarié, paraîi-il, entre 25 et 75 'V, du capital engage. Il faut considérer que ces premières cultures ont été faites par des ouvriers inexpérimentés, dirigés par des chefs également inexpéri- mentés: qu'en outre les Jeunes plants ont souffert de gelées nocturnes d'une gravité laissait un bénéfice net de 70 francs, « Les mêmes expériences, faites depuis un certain temps en Cochinchine, ont donné des résultats analogues: on avait répandu l'engrais phosphaté de manière à tracer sur le sol des caractères chinois. Ces caractères ont reparu en relief, le riz étant à leur en- exceptionnelle; il est donc permis de conclure droit plus haut et plus dru. Ce phénomène a qu'à l'avenir on saura rendre les résultats frappé vivement les Annamites, mais non les plus uniformes et que le bénéfice moyen Chinois, qui ont dit connaître depuis un pourrait bien se maintenir aux environs de 40 % . « L'entreprise de maté la plus puissante du Paraguay, " La Industrial Paraguaya», Société au capital de 8.000.000 de pesos, s'est immédiatement rendu compte de la situation, et a commencé également la cul- ture de l'arbre. Un colon pourrait s 'y risquer déjà avec un capital d'une douzaine de mille francs. » La proportion d'albumines dans les arachides. Les albumines sont très précieux dans une graine au point de vue de sa valeur fourragère. Mais les albumines gênent l'ex- traction de riiuile et déprécient la graine in- dustriellement. Le dosage de 45 échantil. Ions, de différentes provenances et années, a donné à M. Bruijning, pour l'albumine brute (azote multiplié par le facteur 6), des chiffres allant de 23,2 % (arachide Katjang temps immémorial les avantages de la « poudre d'os ». Malheureusement, les navi- res n'ont pas encore « l'habitude » de trans- porter des phosphates, et le fret de cette ma- tière reste élevé. » La fibre d'ananas de Formose. D'après M. J. W. Davidson. Ce qui suit, est emprunté à l'ouvrage de David- son : The Jsland of Formosa (v. «J. d'A. T. » n° 26, § 435). Nous avons en préparation tout un dossier sur la fibre d'ananas et les fibres des Bro- méliacées en général, il nous est arrivé des ren- seignements et des échantillons de Java et du Su- rinam, de Singapore, de Colombie, du Mozambique, de Floride, des Philippines. La question est com- plexe et il se passera, peut-être, encore quelques mois avant que nous ne puissions présenter à nos lecteurs, les matériaux accumulés. Mais que nos correspondants se rassurent, nous ne les oublions pas. — N. D. L. R. * * U dinanSiS^Ananassa sativa L., ananassu des de Java, 1891) à 29,8 % (Rufisque, ,894), japonais, huang-laï des Chinois, pousse la teneur la plus commune oscillant entre 26 % et 29 % . Ces chiffres se rapportent à la graine nue, dépouillée de son périsperme (pellicule rouge); on n'y reconnaît aucune espèce de loi géographique ou autre. Engrais phosphatés pour riz en Indo-Chine Découpé dans le « Temps » : « Le « Bulletin économique de l'Indo- Chine » publie une note intéressante sur l'emploi des engrais phosphatés pour la cul- dans toutes les parties de l'île de Formose, et paraît réussir le mieux dans la partie Sud ; c'est là qu'il atteint les dimensions les plus fortes et produit les fruits lesplus savoureux, peu de pays pourraient en présenter de si beaux. L'ananas du Sud de Formose est également supérieure celui du Nord comme plante textile, et c'est principalement dans le Sud que l'extraction des fibres d'ananas constitue une industrie régulière. Seules, les feuilles vertes de dimensions normales conviennentà cet usage ; les feuilles petites, et les grandes feuilles rougeâtres lure du riz au Tonkin. Une expérience faite qui entourent le fruit sont de qualité infé- NO 28 — OcT. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3i( rieure et n'ont que peu de valeur sous le rap- duit chimique, qui est son secret, et réduirait port de la fibre. la macération de 12 heures à 5 heures. Il La détibration est faiie presque exclusi- prétend qu'il obtient par cela une augmen- vement par des femmes ; les feuilles à point, tation de rendement de 80 % et un produit qui contiennent la fibre, sont arrachées delà tige ; la femme s'asseoit à califourchon sur un banc et couche les feuilles à plat devant elle. Elle en maintient une extrémité avec une main, pendant que de l'autre, elle racle la surface au moyen d'un de ces petites écuelles en porcelaine qui sont la principale vais- selle des Chinois. Lorsque la fibre a été mise à nu, la femme la retire en la dégageant définitivement au moyen" de ses longs on- gles. Lorsqu'on a préparé une quantité suffi- sante de ces fibres, on les fait tremper dans de l'eau froide et on les blanchit au soleil ; pour obtenir les qualités les plus fines, cette dernière opération est répétée jusqu'à six fois. La fibre d'ananas est largement exportée de Formose ; une petite quantité est utilisée sur place pour la confection de certain tissu, très agréable à porter en été, en raison de sa fraîcheur. L'exportation a lieu en paquets de 10 catties chaque, 10 de ces paquets formant une balle dont le poids est de i picul (!33 Ibs). La fibre est expédiée sur Swatow où elle est convertie en grass-cloths de haute qualité; elle se vend sur place de 33 à 3/ yens le picul. La Douane Japonaise indique l'exporta- tion totale de fibre d'ananas de Formose, pendant l'année 1899, à 588 piculs, soit 78.308 Ibs, évalués i 5.45 1 yens. Savoir : d'Anping 495 pis. -- 65.846 Ibs de Rokko (Lokiang. 4 » -- 63o » de Tokatsukutsu (Thow-Kat-Kut).. !5 de Tamsui 73 = 2.000 = 9-752 '«^^^^ Un nouveau procédé de fermentation de l'indigo. On nous écrit des Indes (Béhar) : « M. ScHROTTKv prétend avoir trouvé le l'abandon progressif des cocoteries, déplus moyen de produire la fermentation artifi- en plus délaissées pour la vanille, cielle de l'Indigo par l'adjonction d'un pro- Le tableau suivant, joint au Rapport, est, de 20 % plus pur que d'ordinaire. Lesessais de laboratoire auraient parfaitement réussi, mais on n'a pas encore opéré sur de fortes quantités, les planteurs du Béhar sont très enthousiasmés... mais ils ont eu tant de déceptions ! » Ceci nous rappelle que M. Schrottky a lancé précédemment déjà plusieurs inventions inté- ressant l'utilisation de produits tropicaux ; entre autres, il a fait breveter un procédé de maltagede riz dont M. Neuville a entretenu les lecteurs du « J.d'A.T. )), dans le n<» i3. A propos, nous se- rions bien curieux de savoir si ce procéJé a reçu la consécration de la pratique industrielle. — Il n'est pas sans intérêt de noter que dans sa magistrale étude sur l'Indigo à l'Exposition Universelle de igoo (v. « J. d'A. T. », n» 27, pages bleues, § 452), M. le professeur Haller se montre très confiant en une victoire finale de l'indigo naturel sur le synthétique, se rangeant ainsi à l'avis de notre col- laborateur Dixi (« J. d'A, T. », n" 16]. Il dit, en effet : « Nous ne voyons pas, étant donnés les prix actuels de lindigotme artificielle, que la culture de l'indigo soit compromise et qu'il faille l'abandonner à bref délai. Nous croyons au contraire que, sous l'aiguillon de la concurrence, les producteurs d'indigo amélioreront culture et traitement, au point de pouvoir fournir la matière colorante à un prix auquel le produit artificiel ne pourra peut être pas atteindre, avec les procédés actuellement en vigueur. » •^^^^^ La variabilité des récoltes de vanille aux Seychelles. Dans son rapport sur l'exercice 1901, l'Ad- ministration des Seychelles attire l'attention sur l'extrême instabilité des récoltes de va- nille d'une année à l'autre. Comme, d'autre part, les prix de cette denrée sont également sujets à des variations terribles, on conçoit l'inquiétude de l'Administration devant 320 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 28 — Oct. 1903 en effet, des plus suggestifs; il présente les exportations de vanille des Seychelles de 1891 à igoi,en kilogrammes, et leur valeur en roupies, d'après les déclarations en Douane. Nous citons d'après le « Tropical Agriculturist » de février igoS : Année Kilos Rs 1891 40.929 373 . 190 1892 28 . 177 394.478 1893 28.869 346.428 1894 24.444 293.328 1895 4.553 60.344 1896 31.227 936.000 1897 30.691 920.730 1898 25.177 748.810 1899 41.835 1.338.720 1900 17.569 580.877 1901 71.899 1.108.792 Dans son ouvrage analysé dans le n° 20 du « J. d'A. T. » (v. § 3 1 1 , feuilles bleues), G.\l- BR.4ITH cire cet exemple particulier, à Fappui de la même thèse; il s'agit d'une seule et même plantation, toujours aux Seychelles. Sa récolte fut (nous citons d'après le « Agri- cultural News » du 1 1 oct. 1902 ) : 1893 (la floraison de 1892 avait été favorisée par une lon- gue sécheresse) 1800 Ibs 1894 (pluies intempestives) 120 » 1895 (conséquences de l'absence presque totale de saison sèche en 1894) 4° " 1896 (départ magnifique, résultat compromis par des pluies précoces), 5oo » 1897 (conditions comparables à celles de 1896) 600 » La Nigérie septentrionale, en tant que pays cotonnier. Notre confrère anglais « The West-African Mail )), si bien documenté sur tout ce qui a trait au coton en Afrique Occidentale, attire l'attention (no du 20 octobre) sur les grandes ressources que pourrait oflPrir un jour, sous ce rapport, la Nigérie Septentrionale. On comparera utilement ce qui suit, avec le petit dossier : Le Coton en Afrique, publié dans le n" 26 du « J. d'A. T. ». — N. d. l. R. « La Nigérie septentrionale pourra un jour fournir à l'exportation des quantités immenses de coton, à condition cependant que cette colonie soit pourvue à bref délai de moyens de transport. II n'y a point à cela, d'ailleurs, de difficultés matérielles extraor- dinaires. L'essentiel est de construire une voie ferrée légère, au prix le plus bas pos- sible et qui parte d'un point du Niger acces- sible aux vapeurs d'une certaine importance, pour s'enfoncer, par la voie de Zungeru, vers Zaria, c'est-à-dire dans le centre même de la zone cotonnière. D'autre part, il faudra amé- liorer les conditions de navigation sur le fleuve, afin que lestransportspar eau puissent marcher de pair avec ceux par voie ferrée. « Sir F. LuGARD, gouverneur de la colonie, ne tardera pas à rejoindre son poste ; c'est donc tout à fait le moment de lancer l'affaire en Angleterre. La crise terrible qui sévit sur le Lancashire impose des mesures énergiques et promptes. Notre industrie cotonnière n'a jamais été dans une situation aussi périlleuse depuis 1862, et il n'y a qu'un moyen de l'en faire sortir, c'est de lui assurer son approvi- sionnement en matière première. Nous avons la conviction que la Nigérie septen- trionale sera la grande source de coton de l'Afrique occidentale : le Lagos offre pourle moment des moyens de transport plus faciles, mais la Nigérie nous paraît destinée à l'em- porter quand même, en raison de la super- ficie infiniment plus grande qui pourra y être consacrée à la culture du coton ». Le Manihot Glaziovii au Venezuela. En résumant, dans le n» 25 du « J. d'A. T. », l'état actuel de la question de la culture indus- trielle du Manihot Glaziovii, nous avons signalé qu'une entreprise nord-américaine désire se consacrer à cette culture au Nicaragua. Nous ne connaissions pas, à ce moment, d'entreprise simi- laire dans l'Amérique Centrale, ni dans les anciens pays espagnols de l'Amérique du Sud; il se trouve qu'il en existe au Venezuela. En effet, M.Felipe S. Toledo nous écrit d'Antimano : « Je me propose de faire une plantation de Manihot Gla\iovii, j'ai déjà un semis de 10,000 plantules. Il n'existe au Venezuela, à ma connaissance, qu'une seule plantation de cet arbre: 10.000 arbres âgés aujourd'hui de 5 ans et appartenant à un de mes amis, qui va faire cette année sa première récolte. Si les résultats obtenus pouvaient vous in- téresser, je suis prêt à vous en informer. » Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct. Sy, rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. Boivin. No 28 — OcT. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV 5e trouve dans les colonies, che\ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger 2\ kE^^^^^^^^^^^s^^ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CAOUTCHOUC HÂHUFACTURS MICHELIN &r CLERMONT-FERRAND Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS : A. MICHELIN, 105, BourPépelreJïir TÉLÉPHONE ; 5oi-o8 La Maison Michelin achète par an plus de 500.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ En écrivant, mentionne^ le journal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON A C° iV" 9, Netv Broafl Street, N*" 9 — LOlVnON, E. C. Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.C.) 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Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Boeken peuf travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes : « . , . La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». RAPES MECANIQUES pour Manioc (Gassave), Arro^vroot et autres racines farineuses âéchoîrs - Presses d^EmbalIaSe Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i"^^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. H H H H E H H H En écrivant, mentiot:ne{ le Journal d'Agriculture Tropicale Année N'' 29 3o Novembre iqo3 JOURNAL D'AGRIGULTURE TROPICALE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR J. VILBOUCHEVITCH -,SO ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE c^/- — Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro: Zfrancs AçoKES, Canaries, Madère Cap-Vkrt, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssin if Érythrék, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PiiNDicHÉRY, Indo-Chine Philippines OCÉANIE c^- '■-Cd Principaux Collaborateurs : MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée). BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT DL" CHESNAY (Congo français;, BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), .-D^BONAVIA (Worthing),CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (ile Maurice), A. CHEVALIER (Afrique Occi«), CIBOT(Paris),A.COUTURIER (Paris), D'DELACROIX (Paris), DESPEISSIS (Australie Occ''^), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), GOUPIL iTahiti), GRISARD (Paris), P. DES GROTTES (Martinique), R. GUÈRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Tonkini, HECHT FRÈRES & 0<= (Paris), HILGARD (Californie), HOLLRUNG (HaI,e-s-Saale), G. A. HLRI (Egypte), JOB (Paris), JUDGE, KARPELÈS (Calcutta), KOBUS (Java), KOSCHNY (Costa-Rica),- D^ LAVERAN (Paris), LECOMTE (Paris), ;LEDEB0ER (Singapore), LE TESTU (Dahonney), LOCKHART (île Dominique), D-- LOIR (Paris), ;LOPEZ Y PARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad), MALLÈVRE (Paris), \dE MEDEIROS(Rio-de-Janeiro),DEMENDONÇA(île San-Thomé),MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris), NEUVILLE (Paris), NEWPORT (Queensland), G. NIEDERLEIN (iles Philippines), PARIS (Sai- gon), PASZKIÉWICZ (Parana), PEDROZO (Cuba), PERNOTTE (Shanghaï), PERROT (Paris), PERRU- CHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica). JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Batavia), STUBBS (N»« Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D' TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants occasionnels. 1 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à 1 1 h. 1/2. ] 3j, rue St-La!^are, à I'Imprimerié, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 259-74 Les abonnements sont reçus : '(■ à Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- 'lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (Sy, rue St-Lazare). — à, Alexandrie ^Egypte), chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin 60). — à, Bahia, chez Heis v c „ •^ ' ^ -^ ^ fréquemment a 25 % . roue à râper. /-. 1 • 1 'j' j ' .• ^ ^ . , Quel que soit le procède de préparation Le procédé brésilien est exactement le 1 ' 1 i-i » -i. j • 1 ^ ^ , employé, lorsqu il s agit du manioc amer, la même que le procédé guyanais. Des ou- 1 j • - ' j • i- -j ^ ^ ° -^ pulpe doit être expurgée de sa partie liquide, vriers (sevadores) râpent les racines sur des , , r j n -j ^ ' ^ . _ vénéneuse, renfermant notamment de lacide a râlos » fondamentalement identiques aux . ,. ., ,,- . , ^ prussique; ce suc liquide est élimine par ex- planches à grager. J. B. Sobrinho propose • ^ t • /- ^ . . r r pression et torréfaction. Cette expression est d'éviter la main d'œuvre pénible et relative- , , ' i- ' j r ^ le plus souvent réalisée par des moyens tort ment dispendieuse des sevadores en intro- • , • • jx • • • ta' ^ ^ simples, que je ne puis décrire ici. D après duisant dans l'industrie du manioc des tt ■ i u j i- • r • Heuze, la presse hydraulique aurait parfois. machines semblables à certaines de celles , , , , ete employée, qui servent à réduire en cossettes les bette- , , . . , , ... ^ La pulpe ainsi préparée peut recevoir di- raves d'industrie. On arriverait à ce but en . • • n ^ • u. verses destinations. Broyée avec soin, elle adaptant aux râpes un système de repous- . • 1 r- • j • j • 1 • . ^ ^ lournit la larine de manioc, dont je parlerai soirs fempurradores) mus par un excentri- , , • t 7 j i • i 1 • ^ ^ / r pins, loin. L un de ses emplois les plus im- que fixé sur l'arbre de transmission. ^ ,^j^^3 ^^^^j^^^ • préparer des produits di- Mals le plus simple, au moins dans une ,e,,ement comestibles, tels que le couac er installation d'unecertaineimportance, serait i^ cassave. Ceux-ci ne sont pas des produits d'employer l'une des râpes à tambour usitées cour le rapage des pommes de terre. (,) voir aux Annonces, pp. XIU et XVI.— N.d.l.R. N" 29 — Nov. 1903 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE 32; industriels proprement dits; ce sont de simples préparations locales, ne s'exportant pas, et ne se prêtant même pas jusqu'ici, à une fabrication en grand ; ils jouent, en re- vanche, un rôle extrêmement importantdans l'alimentation indigène. * * * Le couac n'est autre chose que de la pulpe de manioc ayant subi un commencement de torréfaction. On l'obtient en étendant la pulpe pressée sur un plateau de fonte (Guyane), ou dans une sorte de chaudière, placées sur un feu doux. Plus on agite la masse, plus les grains qui tendent à se for- mer sont petits; on peut ainsi obtenir faci- lement une granulation plus ou moins fine. Cette farine granulée est généralementpassée au tamis, et ce sont les grains les plus fins, assez semblables à ceux du tapioca, qui -constituent le couac de première qualité. On le colore parfois en jaune, en ajoutant du curcuma à la pulpe avant de la torréfier. Cette coloration artificielle paraît destinée à donner le change avec un couac naturelle- ment jaune, provenant très probablement de variétés spéciales, et qui est très recherché. Les analyses du couac faites par M. Balland, et reproduites dans le « Journal d'Agricul- ture Tropicale, 1901, n° 5, p. 144 » (i), ma- nifestent, entre le couac blanc et le couac jaune, une différence de composition qui est tout à l'avantage de ce dernier. Bien que préparé d'une façon assez gros- sière, le couac se conserve indéfiniment s'il est préservé de l'humidité. Il gonfle d'une manière extraordinaire sous l'action de l'eau "bouillante ; on en fait surtout des potages, A Cayenne, il est reçu dans des paniers spé- ciaux, appelés « crouscrous », et forme la base de l'alimentation de la population ou- vrière; il est, dit M. Devez, avec le bacaliau (morue séchée) le compagnon inséparable dujmineur etde tous ceux qui s'éloignentdes ■ centresde ravitaillement, La cassave, autre dérivé du manioc, qui se présente sous forme de galettes, est le véri- table pain indigène de certains pays, no- tamment de la Guyane. On la prépare en réduisant la pulpe en une farine aussi fine que possible, dans des mortiers de bois. Cette farine humide est étalée sur une pla- tine chauffée, comme dans le cas du couac, mais, au lieu d'être remuée comme celui-ci, elle est aplatie en galette avec un battoir, puis découpée en disque, à l'aide d'un cercle de barrique par exemple. Toutes les parties de la farine s'agglutinent par le battage et la cuisson, qui doit être opérée sur les deux faces de la galette. Le battage doit être léger, juste suffisant pour agglutiner la farine, et la cuisson doit être très uniforme. Les Européens eux-mêmes reconnaissent les qualités du couac et de la cassave, et en font parfois usage. Comme je l'ai dit plus haut, la farine de manioc s'obtient par pulvérisation de la pulpe séchée. Il convient de ne pas la con- fondre avec la « fécule » de manioc, produit industriel par excellence, dont l'extraction est plus compliquée. ■■3 ..-2 c En loo gr. de matière sèche PRODUITS 0 c 0 !- 0. M « a m 0 S "S C3 si *! -a a S m a> u •a S a> Mélange de farine de maïs et de fa- rine de manioc 13. 3 j ment s'expliquentparlaplusou moinsgrande richesse du sol. 11 semblerait qu'au Bas- Kouilou, où les cocotiers sont plantés sur l'étroite langue de terre qui sépare la rive gauche du fleuve de la mer, le sol dût être une de ces marnes de sables alluvionnaires, comme on en rencontre généralement au débouché des cours d'eau importants, mais déjà un examen superficiel permet de recon- naître qu'il n'est composé que de sable de mer presque pur. Dans le haut fleuve, les rives sont toujours constituées d'alluvions très riches, très argi- leuses, dues aux débordements périodiques de la fin de l'hivernage (avril et mai). Les Lorsque l'on remonte le Kouilou, on est cocotiers y sont plantés en bordure, sur un frappé de la différence qui existe entre des arbres, sensiblement du même âge, suivant qu'ils sont plus près ou plus loin de la côte. A Bas-Kouilou, à l'embouchure, le fût, garni de 3o palmes et plus, est élancé, souple, atteignant jusqu'à 12 mètres de hauteur. rang ; dans cette terre noire, fendillée en saison sèche, leurs racines s'étendent latéra- lement d'une façon extraordinaire; c'est ainsi qu'à Touba elles gênent dans leur croissance de jeunes avocatiers plantés à> 8 mètres environ de la rive. La cause en est Donc, splendide végétation ; la production, dans la position de l'arbre sur la crête même au contraire, est faible: une trentaine de de la berge, toujours très à pic, position qui . l'oblige à n'avoir de racines que d'un côté; (i) Nieuve Afrikaansche Handels-Vennootschap. mais aussi, et surtout, dans la COUche plas- N0 2q — Nov. iQo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 337 tique et compacte du sous-sol, peu favorable au développement des racinesenprofondeur. A Kakamoeka, un cocotier ayant été déra- ciné par un orage, nous avons pu nous ren- dre compte, en examinant l'ouverture béante découverte par la souche, du petit nombre et de la faiblesse des racines des couches profondes : l'arbre semblait pour ainsi dire posé sur le sol. Comme conclusion à tirer de ces remar- ques, nous pouvons dire que les conditions les plus favorables au cocotier seront réunies lorsqu'on disposera d'un terrain sur le litto- ral, à la fois léger et riche. Or, si nous considérons le littoral Bavili, l'aspect en est partout le même: c'est d'abord la plage sablonneuse étroite et raide, où déferle la barre ; puis, une sorte de petite dune de sable amoncelé par la mer, lors de la dernière kalème (i). Haute de un à trois mètres et taillée à pic par des éboulements continuels lorsque le flot est au plein, elle s'étale en pente douce du côté de la terre, se recouvrant par plaques, d'une maigre végé- tation de plantes rampantes où les Con- volvulacées dominent. A la base de cette dune (qui, souvent réduite à rien, peut attein- dre, dans d'autres cas, jusqu'à 5o mètres de largeur), dans les sables déjà fixés par le Pourpier de mer, Sesuvium Portulacas^ trum L. (1) et le Chanvre d'Afrique, Sanse- viera guineensis, poussent, plus ou moins serrés les uns contre les autres, des Palmiers éventail, Borassus JlabelliferL.. (3). Le long rideau des roniers ne s'interrompt qu'en de rares endroits pour laisser voir une broussaille épaisse et courte, inclinée vers le Nord-Est et dont les feuilles ont été complè- tement retournées dans cette direction par les vents. En arrière de cette première ligne de végétation arborescente etabrités par elle, se sont développés, toujours parallèlement à la mer, des arbres de petite taille, où l'on rencontre le Citronnier de mer, Ximenia gabonensis H. Bn. (4) et surtout le N'zimou, Mimusops cuneifolia Bakkr. (i) Grandes marées de la saison sèche. (2) Bembele koutou des indigènes. (3) Ntefa des indigènes. (4) LiNCHEs GHEN dcs indigènes. Au fond de la dépression comprise entre les sables du littoral et la terre ferme, dort une eau saumâtre peu profonde (o'"6o), au niveau variable, où les derniers arbres de la lisière boisée plongent plus ou moins, sui- vant les apports des ruisseaux et les infiltra- tions de la mer. Ce marigot a de 5o à 100 mètres de large, sauf dans les endroits où il se transforme en lagune, comme à Malonda (Terre de Foutou). Son eau noire et crou- pissante ne s'aperçoit guère que dans les trouées où passent les sentiers; partout ail- leurs, elle est recouverte par la végétation arborescente des Pandanus, des Palétuviers, et, surtout, par celles des plantes aqua- tiques : Nymphaea, Aroïdées, Papyrus... Lorsqu'on a traversé le marécage, on se trouve devant un sol dénudé qui se relève brusquement à i, 3 ou 5 mètres de hauteur, présentant l'aspect d'un sable gris ardoisé, à consistance marneuse. Cette terre, extrême- ment sablonneuse, constitue, à elle seule, une plaine parfaitement horizontale, bordée d'un côté par la zone littorale, et de l'autre, par les collines rougeàrres, de latérite ferru- gineuse, qui étayent les premières élévations de l'intérieur (altitude de 10 à 70 mètres). Lalargeur de cette bande de terrains plats dépend de la plus ou moins grande distance qui sépare les collines de la mer. Réduite parfois à 5o mètres (pointe Lekonde), elle peut atteindre jusqu'à 5 kilomètres (pointe Indienne) ; mais, en général, elle se tient aux environsde 1.200 mèt:es(terresdeTchisanga, Mibanga, Kouania). A première vue, ces plaines couvertes d'herbes courtes, maigres, clairsemées, semblent stériles; on y trouve le vétiver, Andropogon miiricatiis, Retz (i), et des graminées peu exigeantes, comme l'avoine savane, Setaria seîosa{2). Ce n'est que sur les bords des petits cours d'eau qui se rendent à la mer, que la végétation épaisse du marécage reparaît, interrompant, pour un moment, la monotonie de la steppe. La couche supérieure du sol est donc émi- nemment pauvre et ses sables infertiles cor- respondent à une épaisseur de i , 3 ou (i) LiBouNDOU Li FiMBou dcs indigènes. (3) Saba, des indigènes. 338 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 29 — Nov. 1903 5 mètres, suivant les endroits. Au delà de on devra donc s'assurer que les sables de la ces profondeurs, le sous-sol est constitué surface ont i m. 5o d'épaisseur, au maxi- par une couche foncée, plus riche et très mum. Dans ce cas extrême, il sera néces- humide, provenant probablement des allu- saire de creuser des trous d'au moins vions des fleuves côtiers, repoussées par les 2 mètres cubes, mais la dépense considéra- courants contre le littoral, antérieurement ble qui en résultera, sera largement com- au dépôt de la couche de sable. Les modifi- pensée par l'économie du défrichement, cations continuelles du rivage, d'une année Dans tout ce qui précède, nous parlons à l'autre, sont une preuve qu'il est encore d'une plantation faite dans un but. industriel, en pleine formation. c'est-à-dire dans laquelle les arbres de- Si donc, nous supposons des cocotiers vront produire dès la sixième année et avoir plantés dans des trous assez grands pour à partir de la dixième, un rendement annuel que leurs racines, du moins les plus pro- minima de 5o noix par pied. Car, s'il s'agit fondes soient en contact avec le sous-sol simplement de faire pousser quelques coco- fertile, nous aurons réalisé les meilleures tiers autour d'une factorerie, le sol sablon- conditions de végétation et de fructification; neux de la surface suffira à la croissance de puisque, à proximité delà mer, nous aurons l'arbre. Nous avons vu à Conkouati util donné aux palmiers un sol perméable et vingtaine de cocotiers plantés pour ainsi ^^^"^- dire dans le sable pur de la dune et qui. Nous tenons de M. Chalot que, sur d'au- dans leur septième année, mesuraient pour très parties du littoral Congolais, au Gabon la plupart 2 mètres de fût et 4 mètres de pal- oùil a passé 10 ans, il ne faut pas, non plus, me. Quelques uns comptaient trois régimes se fier aux apparences pauvres de la surface de différents âges. Il est vrai qu'à une extré- sablonneuse. C'est ainsi qu'à l'Ile aux Per- niité de l'allée quatre sujets étaient restés roquets, où la Plantation Jeanselme a une petits et rachitiques avec sept ou huit palmes courte avenue de cocotiers, les arbres ont seulement comme couronne, et pas un fruit. -acquis un développement extraordinaire. Ce qui peut convenir pour abriter une parce que les sables parfaitement stériles qui factorerie et fournir quelques fruits frais au constituaient la couche superficielle du sol, bout d'un temps plus ou moins long, ne ne faisaientque recouvrir un dépôt de vases, saurait suffire à un planteur qui attend une des plus riches. récolte rémunératrice à une époque déter- Toutefois, il faudrait se garder de croire minée. Aussi, croyons-nous indispensable à que la culture du cocotier est possible par- la réussite d'une cocoterie, un sous-sol d'allu- tout dans les plaines du littoral ; il y a beau- ^ion riche. L'échec de la plantation Brandon, coup d'endroits où la couche de sable est tel- sur la pointe de Denis, constituée unique- lement épaisse (jusqu'à 5 mètres) qu'il serait ment par des sables, en est une preuve, impossible de mettre le jeune plant en con- tact avec l'alluvion fertile. Avant de planter, G. Berthelot du Chesnay. La culture du Castilloa au Mexique Variabilité de l'espèce. — Infériorité du caoutchouc des arbres jeunes. — Mauvaises herbes et cultures intercalaires. — Croissance. — Grossièreté des procédés d'extraction. A propos du voyage de M. Henry C. Pearson. SPe.irson (Henry C.) : Rubber Planting on Nos lecteurs savent que les Américains the Isthmiis of Tehuajitepec. ln-4°. 27 pp. ; ont engagé de nombreux millions dans des nombreuses vues photographiques. Tiré à plantations de caoutchouc Castilloa, dans la part du « India Rubber World ». New- partie sud du Mexique. Aucune de ces plan- York, 1903. Prix :$ o.5o. tations, créées depuis peu, n'est encore dans N°29 — Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE SSg la phase d'exploitation, du moins pour ce n'avons rien trouvé. A moins qu'il ne s'agisse qui est des Castilloas ; et d'ailleurs, quel- de la plantation « Filisola » ; dans ce cas, la ques-unes ne sont point du tout sérieuses : chose s'expliquerait par l'extrême pauvreté de vraies entreprises d'escroquerie. Le mou- du sol. vement mérite néanmoins la plus grande at- Comme Koschny, Preuss, Guérin et tant tention des planteurs de toute la zone équato- d'autres, M. Pearson a constaté que de cer- iriale. Il intéresse également, et au plus haut tains Castilloas l'incision fait jaillir un latex point, les consommateurs de caoutchouc, fluide et à coagulation relativement lente, Notretrèsaimableconfrère M. H. C. Pearson tandis que celui d'autres arbres, de tous est directeur de 1' « India Rubber World », points pareils et poussant à côté, exsude en excellente revue mensuelle du caoutchouc et gouttes épaisses qui se figent presque immé- de ses applications, bien connue de ceux de diatement. Il paraît que les mêmes arbres nos lecteurs qui sont de la partie; c'est à ce fournibsent un latex plus fluide dès qu'ils titre qu'il a tenu à aller se rendre compte par ont été saignés pendant un certain temps, lui-même de l'état des choses dansl'isthme de Notreconfrère n'a, d'ailleurs, pas approfondi Tehuantepec. le phénomène. Déjà, l'année dernière, la région avait été A la p. 1 1 , il rapporte certaines paroles de visitée par M. C. O. Weber, l'auteur du M. Adams, de la plantation « Ixtal » ; il y est livre « The Chemistry of India-Rubber (v. question de Castilloas dont le latex est si « J. d'A. T. » n" 25, § 4i3). A la suite d'un fluide et coule en si grande abondance, qu'on séjour d'une quinzaine de jours dans une risquerait de les faire saigner à mort si on importante plantation de l'isthme, il publia ne rebouchait artificiellement la blessure, plusieurs articles dans son organe habituel, Rappelons que Koschny, dontles idées sem- r « India Rubber Journal » de Londres, On blent avoir pénétré jusqu'à notre témoin, pourrait leur reprocher un certain manque attribue ce caractère à une variété définie, de simplicité ; le théoricien, le raisonneur, que les huleros du Costa-Rica appellent, y paraît trop; au surplus, on ne distingue dit-il, « hule negro ». M. Pearson met en pas très bien ce qu'il a puisé dans les livres doute la possibilité même du fait. Ce passage et ce qu'il a vu de ses yeux. de sa relation n'est pas très claire. Nous aimons mieuxla manièrede M.Pear- Retenons ce qui est dit du latex des jeunes SON, qui ne cherche pas midi à quatorze heu- arbres saignés, à titre d'essai, dans la plan- Tes. N'étant ni botaniste, ni agronome, il n'a tation « La Ventura » : Tous ceux au-des- pu entrer dans le détail des questions cultu- sous de quatre ans donnèrent un latex raies; il fait aussi une large part à l'élément imparfait, dont le caoutchouc demeurait anecdotique etpittoresque ; cependant, nous poisseux. Ceci cadre parfaitement avec les avons quand même retiré du profit de son faits connus par ailleurs. M. Pearson note « rapport », quelque peu superficiel, mais que la « maturation » du latex a lieu pro- aussi sans prétentions. gressivement en partant de la base : à cer- Lecteur attentif du « Journal d'Agriculture tain âge, le jeune Castilloa fournit déjà du Tropicale », il a posé partout la question bon latex par les incisions pratiquées au de savoir si l'on avait remarqué des Castilloa bas du tronc que le latex extrait des parties elastica dépourvus de caoutchouc (v. « J. hautes du même tronc est encore visqueux. d'A. T. » n"* I, 2,4,6, et 25) ; la réponse Mentionnons en passant des renseigne- était invariablement négative. Il a incisé ments assez utiles sur la récolte des graines lui-même des centaines d'arbres, et tou- de Castilloa (p. 14), et arrêtons-nous à ce jours il en sorti du latex caoutchoutifère, que M. Pearson rapporte concernant les sauf dans un cas brièvement mentionné à moyens de lutte contre la broussaille qui la p. 8, avec promesse d'y revenir dans la tend à envahir les jeunes plantations et dont suite du récit ; nous avons d'ailleurs cherché le nettoyage périodique constitue une très en vain dans les 20 pages qui suivent, nous lourde charge : :>4o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 29 — Nov. 1903 Dans la plantation « Solo Suchil » (p. 18), pour maîtriser les mauvaises herbes, M. R. O, Price fait planter entre les rangs des Castilloa, une sorte de patate douce (« ca- mate ») qui recouvre le sol de ses pampres et le défend d'une façon absolue contre toute tentative d'envahissement. Dans le n° II du « J. d'A. T », notre ami Léon Hautefeuille, se basant sur les faits obser- vés par lui à Cayo Romano (Cuba), se pro- nonçait en faveur de la même plante, au point de vue de l'entretien économique des plantations d'henequen. D'autres planteurs : M. James C. Harvey, M. W. CocKRELL, préfèrent, pour le même usage, le « cowpea » et le « velvet beau », deux légumineuses dont il a été souvent question dans le « J. d'A. T. ». M. Cock- RELL recommande particulièrement une variété de cowpea dite « w^hippoorwill » (p. 27). — L'opinion de M. Harvey est d'un certain poids car, dans sa plantation « La Ventura », il est à la tête d'un véritable petit jardin botanique. Une belle collection de végétaux de toutes origines a été consti- tuée également à la plantation « La Buena Ventura ». M. Pearson donne un grand nombre de les plantations créées avec les capitaux nord- américains sont encore trop jeunes, il existe cependant, dans le pays, de grands arbres spontanés, et aussi nous venons d'en voir un exemple — quelques petites plantations d'un certain âge dues à l'initiative locale. Les procédés de saignée des arbres et de préparation du caoutchouc notés par M. Pearson au cours de ses nombreuses visi- tes aux Américains installés dans le pays, sont grossiers et, en somme, identiques à ceux employés de tout temps par les indi- gènes. Quelle différence, par exemple, avec l'exploitation raisonnée, scientifique, avec l'outillage parfait de l'hacienda « Aguna » décrite par M. René Guérin dans le n° i 5 du « J. d'A. T. », et même avec les méthodes, moins coordonnées, de la finca « El Baul » dont le même auteur nous a entretenu dans dans le n° 3 du « J. d'A. T. » ? Rappelons que l'une et l'autre se trouvent au Guate- mala. M. Pearson constate que le procédé de saignée au « machete », pratiqué par les Indiens de l'isthme de Tehuantepec, n'est pas seulement barbare, mais encore très dif- ficile : il est aussi malaisé d'escalader le tronc en s'aidant d'une corde, que d'asséner photographies et quelques mensurations sur l'écorce, sans tâtonnement ni gâchage, très instructives quant à la rapidité de crois- sance du Castilloa. Ainsi, à « La Ventura », chez M. Harvey, les plus beaux des arbres, âgés d'un peu plus de 4 ans et poussant en pleine lumière, sans porte-ombre, mesu- raient en moyenne 23 pouces de circonfé- des coups qui portent au bon endroit. La plupart des « huleros » improvisés de la ré- gion s'acquittent également mal de l'un et de l'autre et massacrent l'écorce sans qu'il en résulte grand profit, car une bonne partie du latex tombe à terre ou est éclaboussée rence à un pied au-dessus du sol, et 22 pieds dans tous les sens. de haut; le plus beau de tous accusait même Nous ne voulons pas clore cette notice 32 pouces de circonférence et 25 pieds de sans attirer encore une fois Fattentionsur les haut. Chez un Mexicain, Senor Sanchez, sur nombreuses vues qui accompagnent le texte le Coachapa, M. Pearson vit des arbres de M. Pearson; nous avons trouvé particu- d'environ 10 ans et qui avaient environ 16 à lièrement intéressantes, à notre point de 18 pouces de diamètre et 3o pieds de haut, vue, celles de la p. 5 (Champs de Maguey, 11 est assez curieux que l'auteur n'ait pas eu près Mexico), p. 11 et 23 (Caféiers sous l'om- l'occasion de recueillir quelque renseigne- bre de Castilloas), p. 24 (Allée de Castil- ment sur le rendement du Castilloa; car si loas, à Del Corte). N'>2q— Nov. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Î41 L'Élevage dans les Cocoteries des îles Samoa Le double rôle des bestiaux. — Le débroussaillement par le pâturage. — Qualités et inconvénients des principales plantes de couverture introduites: Seasilive, Buffalo-grass, Desmodium. D'après M. le professeur Reinecke Il y a un an, des abonnés de Marseille nous écrivaient : « Nous possédons en Afrique, dans la province de Mozambique, de vastes plantations de coco- tiers. Ces arbres étant plantés à une distance de huit mètres, chaque sujet occupe par conséquent une surface de 04 mètres carrés. Les frais de dé- frichement et d'entretien de ces surfaces nous mettent dans la nécessité de chercher à les utiliser par une culture secondaire, intercalée entre les cocotiers. Une culture simple, un produit qui ne demande pas des machines compliquées ni des préparations coûteuses conviendrait mieux qu'un produit riche; il ne s'agit que de profiter de l'es- pace déjà défriché : pourvu que le revenu des ré- coltes couvre les frais de culture et d'entretien des terrains, le but désiré sera atteint. Nous vous serions reconnaissants si vous pouviez nous ren- seigner sur toute culture susceptible de nous con- venir dans ces circonstances. » Cette question nous était posée ainsi depuis quelques mois lorsque nous reçiàmes le livre si attachant de Reinecke : Samoa (v. « J. d'A. T. », n° i5, § 228, feuilles bleues). Nous crûmes y trou- ver un cas assez analogue à celui de nos amis du Mozambique et nous nous empressâme"; de faire traduire le chapitre : Entretien et récolte des coco- teries. Des circonstances fortuites ont retardé la publication de cette traduction. En l'offrant aujourd'hui à nos lecteurs, nous y avons ajouté quelques données complémentaires extraites d'un exposé plus récent, du même au- teur, publié dans les « Beitraege zur Kolonialpo- litik» de Susserott, IV« année, 5^ cahier. Toutes les descriptions de Reinecke se rapportent aux co- coterie.s de la « Deutsche Handels-und-Plantagen- gesellschaft der Sûdseeinseln » {vulgo, « D. H. P. G. ).). — N.D. L. R. Samoa, par Reinecke, pp. 2o3-2o6 : Depuis le moment où l'on a planté la noix de coco (qu'on a pris soin de choisir parmi les plus grosses des palmiers les plus pro- ductifs) le cocotier n'exige plus aucun soin: il pousse en dépit des mauvaises herbes et broussailles et jette plus tard lui-même ses fruits mûrs aux pieds du planteur. Toute- fois, il est nécessaire que la terre soit bien propre pour apercevoir et ramasser les noix tombées. Or, des plantes, pour la plupart étrangères à Samoa, se multiplient sous l'ombre du cocotier. La plus dangereuse est la sensitive, la tendre et pudique mimose [Mimosa pudica) si appréciée dans les serres, en Europe. Ce Mimosa se présente à Samoa sous un aspect des plus broussailleux et rébarbatifs et se montre vraiment impudent vis-à-vis des plantes, des animaux et des hommes : il étouffe et recouvre les premières et pique cruellement les derniers. La force de propa- gation et d'envahissement de cette mauvaise herbe est inouïe et cause bien des tracas aux régisseurs de la « D. H. P. G.»; aussi, la Société a-t-elle promis une prime élevée à qui découvrira un moyen de destruction cer- tain et pratique. Les noix de coco sont rapi- dement recouvertes par le pullulement du tapis végétal sur lequel elles tombent et le ramassage devient si pénible aux pieds nus et aux jambes des travailleurs que beaucoup, à bout de ressources, se décident à empri- sonner leurs extrémités inférieures dans des chaussures et des culottes. Il existe une graminée encore plusenvahis- santequele Mimosa, c'est le « buffalo-grass » de l'Amérique du Nord [Monerma repens). Sans se reproduire par graines à Samoa — chosecurieuse — cette herbe, introduite dans les cocoteries, a disputé victorieusement la place à l'ennemi et l'a étranglé avec ses longs bras. On espérait aussi trouver dans cette plante un bon fourrage pour le bétail. C'est que les graminées indigènes, tendres et en partie très estimées du bétail, sont malheu- reusement des plus exigeantes quant au sol et ne résistent pas aux pâturages fréquents, pas plus qu'aux mauvaises herbes; de sorte, qu'en général, on manque de bon fourrage, sur les meilleurs sols de l'ile. Mais le buffalo-grass n'a pas eu l'agrément des bestiaux : tantôt, il n'est pas assez tendre 342 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'» 29 — Nov. 1903 et juteux pour eux ; d'autres fois, ils le rejet- tion qu'on restera maître des deux mauvaises tenta cause de son vilain goût de moisi ; ce herbes, subjuguées, mais toujours prêtes à dernier résulte de ce que la plante forme un reprendre le dessus dès qu'on ne s'en occu- feutrage épais et imperméable à l'air, de perait plus. La Société y procède d'ailleurs sorte que les parties inférieures des pousses en ce moment. Elle y trouvera de grands sont généralement brunies et comme pour- avantages, car le bétail ayant du fourrage en abondance, son entretien et son engraisse- ment reviennent à un prix extraordinaire de bon marché ; sans considérer que c'est en- core lui qui se charge de l'entretien des co- coteries, causant ainsi une grande économie de main-d'œuvre. ries. Le cocotier ne se trouve pas bien, non plus, de la cohabitation avecle buffalo-grass; car les racines du cocotier ont grand besoin d'air ; elles pénètrent d'ailleurs rarement à une grande profondeur dans le sol ; au con- traire, elles courent souvent à la surface môme, et cette couverture imprévue d'herbe feutrée ne leur convient pas du tout. Sur ces entrefaites, M. Krueger, de Muli- fanua, observa que les bêtes à cornes trou- vaient très à leur goût les jeunes pous- ses du Mimosa, bien qu'ils se gardent de pénétrer dans les vieux buissons : M. Krueger fit donc détruire, au sabre d'aba- tis, les vieux buissons épineux, et dès que les souches abattues se disposèrent a recon- quérir de nouveau le sol par leurs rejets, on y mit les bœufs, les vaches et les veaux, qui dévorèrent toutes les jeunes pousses avec un plaisir évident. Le Mimosa devint ainsi la base de l'exploitation du bétail dans les co- coteries de la « D. H . P. G. ». Le butîalo-grass ne tarda pas à être vaincu à son tour: le capitaine Hufnagel trouva que le feu lui était très dangereux par les temps secs, alors que l'herbe, tout en parais- sant fraîche et verte, offre, dans ses parties inférieures, un aliment facile aux étincelles, Sans provoquer d'incendie dangereux, on put donc, par un vent favorable et avec une surveillance attentive, détruire le feutre épais qui couvre le sol et le transformer en cendres fertilisantes, sans endommager le * * Reinecke, in « Beitraege zur Kolonialpolitik. », iv« année, 5^ cahier : Chevaux, ânes, bœufs, et, par dessus tout, porcs réussissent bien à Samoa, et leur en- tretien revient relativement à bon compte; de même, pour la volaille. Il ne faut pas songer à l'exportation, mais les besoins lo- caux et, au besoin, la vente au chef-lieu, offrent des débouchés suffisants. Il est probable qu'on ne réussira guère avec le mouton, à cause de l'air saturé d'hu- midité et qui en imprègne la toison, de sorte que les bêtes ne peuvent plus transpirer. Peut-être, y aurait-il lieu d'essayer de les tenir toujours tondus de près? C'est l'élevage des bovidés qui offre le plus d'intérêt dans l'archipel, à cause des avan- tages indirects qui en résultent pour l'entre- tien des cocoteriesque les troupeaux désher- bent en même temps qu'ils les fument. Les bestiaux préfèrent le Mimosa jeune au bufîalo-grass et s'en trouvent fort bien ; tou tefois — c'est probablement une conséquence du climat — la tuberculose v fait de fâcheux moins du monde les cocotiers. En outre, on ravages ; d'autre part, le lait est très maigre, vit encore cette fois le bétail se repaitre des repousses; le mal était encore changé en bien. Pour tirer parti des ressources fourragères considérables résultant de cette nouvelle manière de traiter le Mimosa et le buffalo- grass, il faudra à présent que la« D. H. P.G. » augmente le nombre de lêie de ses trou- peaux ; c'est d'ailleurs à cette seule condi- au point de rendre la préparation du beurre tout à fait désavantageuse; le peu qu'on en obtient n'a, d'ailleurs, pas bon goût. Pour y remédier et comme le Mimosa, le buffalo-grass et les autres mauvaises herbes exotiques ont à peu près complètement évincé de la zone cotière et des cocoteries les bonnes herbes indigènes, les administra- teurs de la a D. H. P. G. » continuent à N°29— Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 343- RANKENKLEE expérimenter avec des plantes fourragères variées ; en dernier lieu, leurs préférences se Eau 10,40 % sont arrêtées sur le Desmodium polycarpum, Cellulose . . . 3o,o5 espèce littorale que les colons allemands ap- Cendres.... 5, 08 pellent Rankenklee (traduction verbale, Protéine i5,63 Trèfle A pampres). Les analyses qui suivent, Mat. grasses 4,20 permettent de comparer la valeur nutritive Mat. extract. 34,64 des trois plantes envisagées : BUFFALO-GRASS 10,60 % 11,57 % 25, 3o 32,67 8,33 12,12 20,00 4,20 3,36 3,84 32,41 35,55 100,00% 100,00% 100,00% La maladie des Citronniers à la Dominique Dégâts de pucerons. — Pulvérisateurs à vapeur. — Supériorité des jets de Vermorel. D'après les documents locaux. Le Département d'Agriculture des Indes Occi- dentales Britanniques possède actuellement un entomologiste très actif, ALBallou, dont les rap- ports d'inspection alimentent l'une des rubriques les plus utiles d' « Agricultural News », l'organe bimensuel du département ; c'est dans cette feuille que nous puisons d'une part les renseignements recueillis par M. Ballou au cours d'une tournée à la Dominique en avril igoS, d'autre part ceux adressés au Département par M. J. Jones, chef de la Station botanique de la même île. Nous y avons ajouté quelques conseils extraits d'une excellente brochure spéciale de C. L. Marlatt, le bien connu spécialiste du Département d'Agriculture de Washington (i). Enfin, nous donnons lestitres de quelques bonnes brochures anglaises publiées aux Antilles. Ces différents documents seront certainement appréciés par nos lecteurs, car nombre d'entre eux, principalement ceux des Antilles françaises et hollandaises, s'intéressentvivementàtoutcequi ie passe dans les citronneries de Montserrat et de Dominique. — Dans de précédents numéros, nous avons déjà publié des renseignements d'ordre gé- néral concernant la culture du citron (plus exac- tement, delà lime acide) et l'extraction de l'acide citrique dans cette dernière île (v. Paul des Grottes ■' J. d'A. T. », n°« i5, 16, 22). Prochai- nement, nous publierons encore, sur le même sujet, une note qu'a bien voulu nous communi- quer M. Lockhart, vice-président de la Soc. d'Agriculture à la Dominique. — N. u. l. R. Extrait du rapport de M. Ballou : « Des nouvelles alarmantes étaient parve- nues de la Dominique; je m'y suis trans- (i) Scale insects and mites on Citrus trees. In-S*, 42 pp., 34 fig. Publié comme c iarniers' Bulletin » n" 172. U. S. Dcp. of Agriculture. Washington, D. C. igo3. porté et ait pu constater qu'heureusement le dommage causé, quoique très sérieux, était cependant moins grarid qu'on ne l'avait pensé tout d'abord. Certaines plantations avaient été données comme entièrement anéanties, mortes; j'y ai trouvé les arbres privés de leur feuillage, et pas mal de bois mort, mais cependant ces arbres étaient tou- jours vivants, et dans bien des cas les bour- geons partaient déjà pour une nouvelle végé- tation. D'autres plantations étaient bien moins atteintes ; plusieurs n'avaient de ma- lades que quelques arbres isolés. « J'incriminai plusieurs espèces de puce- rons : en premier lieu le Mytilaspis citricola i« Mussel Shell» ou « Purple scale » des co- lons) et, dans une proportion moindre, le Chionaspis citri « Orange snow scale » des colons . Les autres espèces sont relativement peure présentées. Les constatations pratiques peuvent se ramener aux points suivants : >( I. Les pucerons ont le plus endommagé les arbres vieux, mal soignés, mal fumés, ou ayant fourni des récoltes excessives l'année dernière. « 2. D'une manière générale, à la Domi- nique, on a très peu l'habitude des pulvéri- sations. Dans bien des plantations, l'entre- tien du sol laisse beaucoup à désirer, la fumure est insuffisante et la taille, nulle. « De là, les mes'ires de nature à contre- carrer l'extension de Tenncmi se déduisent toutes seules : « I. Mieux cultiver : bêcher, fumer, tailler, afin de donner aux arbres le maximum de 344 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^ 29 — Nov. 1903 vigueur, ce qui est la meilleure garantie contre les pucerons. « 2. Combattre Tennemi directement par des pulvérisations. La pratique, dans les citronneries mêmes de Tile, a surabondam- ment démontré que c'était là le traitement ceux qu'on a expérimentés jusqu'ici à la Do- minique contre les pucerons. Il faut en commander une demi-douzaine au moins, avec chaque pompe. « Tout appareil « Pomona » devrait être pourvu d'un robinetd'arrêt à trois voies, qui, curatifet préventif le plus efficace, le plus avec deux raccords ordinaires à trois eaux, économique et leplus facile à appliquer. Les permettrait à une seule pompe d'alimenter pucerons ont, à la Dominique, un assez grand nombre d'ennemis naturels: bêtes à bon Dieu et cryptogames parasites; dans bien des cas déjà, ils ont fait de bonne besogne ; mais je ne crois pas qu'en présence de l'extension actuelle du mal, on puisse s'en rapporter à ces alliésnaturels.Ils n'ont pas su empêcher l'invasion à laquelle nous venons d'assister, et il n'y a pas de raison pour qu'ils montent meilleure garde à l'avenir. Les pulvérisations apparaissent ainsi comme une chose indis- pensable et qu'il s'agirait de faire entrer dans les mœurs. quatre lignes distinctes de tuyaux. Extrait de C.-L. Marlatt, Scale insects and mites on Ci t rus trees : Mytilaspsis citricola et Chionaspis citri appartiennent tous les deux au groupe des pucerons cuirassés, particulièrement diffi- ciles à détruire par suite des boucliers de cire sous lesquels ces insectes s'abritent. Il faut des mixtures très énergiques pour dis- soudre leurs revêtements de cire, et même les solutions les mieux combinées n'arrivent pas toujours à tuer la totalité des œufs ; d'où, nécessité de traitements répétés, destinés à détruire les très jeunes pucerons, au fur et à mesure de leur éclosion. Le Mytilaspis ci- tricola jouit, à cet égard, d'une réputation particulièrement fâcheuse. Les pucerons cuirassés sont combattus avec le plus de succès parles émulsions à base de pétrole et de savon dont nous donnerons, un autre jour, quelques formules courantes. Ces émulsions sont appliquées au moyen de pulvérisateurs, commeon vient de le voir. * * Bibliographie : Il nous reste quelques lignes pour finir cette page. Elles seront bien employées en pulvérisateur à dos, marque « SuccEss », et de signalant deux excellentes publications, de la pompe « Acme». M. H. Maxwell-Lefroy, sur les pucerons, « Il importe de se procurer une longueur éditées par le Département Impérial, à Bar- suffisante de tuyaux, lorsqu'on commande bados. La première est intitulée: The scale son outillage.il faut aussi des raccords insects of the Lessej- Antilles. [Lts pncevons (tuyaux de rallongement, en fer), longs de des Petites Antilles); deux fascicules, ensem- 8 pieds et munis de robinets d'arrêt ; on en ble 1 10 pages in-i6°, avec de nombreuses achètera 3 ou 4 avec chaque « Pomona », en illustrations. même temps qu'un minimum de 25o à 3oo L'auire a pour titre : General treatment pieds de tuyaux, de '/2 pouce de diamètre. of insect pests. (Remèdes généraux contre « Le jet de Vermorel est supérieur à tous les insectes); in-i6o, 35 pages. Extrait du rapport de M. J. Jones: « Le pulvérisateur à vapeur, de Merry- Weather, paraît être la machine la mieux appropriée aux conditions des très grandes citronneries: elle peut alimenter une lon- gueur de 2.000 pieds de tuyaux, portant 18 jets doubles de Vermorel. « Les vergers de moindre importance pour- ront s'arranger du pulvérisateur « Pomona », monté ainsi que le réservoir sur un chariot système Henderson, avec pneumatiques de 3 pouces '/2' En terrain plat, cette pompe est capable d'alimenter 5oo pieds de tuyaux de V2 pouce de diamètre, portant 3 ou 4 jets doubles de Vermorel. « Enfin, pour les coteaux et pour les pe- tites citronneries, on se trouvera bien du NO 29 _ Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 34.5 PARTIE COnnERCIfLLE Le Marché du Ca^outchouc Par MM. Hecht frères & C'^ Para fin. — Il y a un mois, on considérait que la baisse de un franc cinquante par kilo qui s'était produite sur le caoutchouc du Para, était exagérée, et on n'avait pas tardé à remonter. Mais c'est un phénomène presque général que lorsqu'une matière première a atteint, par suite de circonstances exception- nelles, un prix tout à fait exagéré, elle re- tombe ensuite à des cours extrêmement bas, le mouvement de baisse étant généralement plus rapide que celui de hausse. Il y a un mois, on était remonté au-dessus de 12 francs pour Haut-Amazone; cette même marchandise s'est vendue au plus bas en novembre à 10 fr. 35 pour livraison jan- vier ou février. Au moment où nous écrivons on vient de remonter, et il s'est traité, il y a quelques jours, de fortes quantités à 10 fr. 55 pour livraison janvier. Depuis on a payé jus- qu'à 10 fr. 80 et l'on parle de i o fr. 90 pour disponible. Le Bas-Amazone qui était tombé un mo- ment à 10 fr. 25 vaut actuellement 10 fr. 45 pour époques rapprochées; la récolte de cette sorte qui aétépréooce pourrait bien s'arrêter plus tôt que d'habitude. Sortes intermédiaires. — Les Sernam- bys de Manaos ont été délaissés et on a traité une petite affaire à 8 fr. 90. Le Sernamby du Pérou vaut 8 fr. 85 pour disponible et 8 fr. 75 livrable ; les Slabs n'ont donné lieu à aucune transaction. Les arrivages au Para pour octobre ont été de 2.440 tonnes contre 2.290 tonnes l'année dernière. Les recettes au 22 no- vembre étaient de 2.o5o tonnes. On peut rai- sonnablement s'attendre à une augmentation de récolte d'au moins i.ooo à i.5oo tonnes pour l'année entière. Les statistiques générales donnent pour les diverses sortes, les chiffres sui- vants, en tonnes, au 3i octobre 1903, com- paré à fin octobre 1902 : 1903 X902 Sortes du Para : — — Stocks à Liverpool 486 i.3ig » à New-York 69 144 » au Para 346 108 En route pour l'E^urope 820 990 )) )) pour New-York 700 555 » « d'Europe à N.-Y.... — 60 2.420 3.176 Arrivages à Liverpool i-097 827 )) à New-York 860 866 Livraisons à Liverpool 885 892 » à New-York 867 920 Arrivages au Para en septembre 2.440 2.290 Id., dep.le i«''juil. 6.950 6.620 Expéditions du Para en Europe. 1.335 1.264 » » à New-York 1.020 1.009 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 475 582 » à Londres 223 438 » à New-York 190 458 888 1.478 Arrivages à Liverpool 5o3 36i » à Londres 147 90 ). à New- York 695 75o Livraisons à Liverpool 414 344 » à Londres 121 i53 » à New-York 695 582 Stocks de toutes sortes: 3.308 4.654 Sortes d'Afrique et d'Asie. — Les prix ont continué à baisser, mais moins, en proportion, que pour les sortes du Para. Nous cotons aujourd'hui: Twists du Sou- dan 8,65 à 8,85; Twists du Lahou 8,40 à 8,5o ; Niggers 8,70 à 9,25 ; Madagascar Nig- gers 2,65 à 6,25; Madagascar rosé 7,50 à 8,25 ; Madagascar noir 6,75 à 7,25 ; Loanda 7,io; Benguela 7,35; Mozambique prima 9,55 à 9,95 ; Tonkin noir 7,60 à 7,85 ; Ton- kin rouge 8,45 à 8,75; Bornéo prima 6,35 ; Bornéo secondaire 5,45; Bornéo troisième 346 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 29 — Nov. 1903 4, i5; Grand Bassam, lumps choisis 5,75; lieu en décembre, comprendra près de Grand Bassam pressé 7,85 ; Gabon 7,25. 600 tonnes. Anvers. — On a vendu le 18 novembre Hecht frères & Cie. environ 5oo tonnes avec une baisse moyenne 75^ rue Saint-Lazare, de 60 centimes. La prochaine vente, qui aura Paris, 23 novembre 1903. Fibres d'Agaves et Similaires. Chanvres de Sisal, de Maurice, de Manille. — Aloès, — Ixtle, etc. Dans les pays les plus variés, les colons continuent à se passionner pour les agaves et les plantes similaires. Nous avons donné sur cette matière un très grand nombre d^articles, dès le premier numéro de ce Journal. Aujourd'hui plu- sieurs lecteurs nous demandent de leur dire quelle est la situation.commerciale des fibres en question. Nous avons dépouillé à leur intention la dernière circulaire mensuelle datée du 16 nov. de MM. Ide & Christie, les grands marchands de fibres de Londres. Nous y avons ajouté quelques commentaires de notre cru. Chanvre de Sisal : Mexique, sans affaires. Cours nominal : 36 s. le cwt. Indes (Nous ne saurions dire si ce terme de la Circulaire désigne les provenances des Bahamas ou celles, toutes récentes, des Indes Orientales) : abondant; d'ailleurs très demandé. De 14 s. à 32 s. Centre-Amérique : 78 balles, vendues à 26 s. 6 d. le cwt. Cotes du Chanvre de Sisal (en cents) sur le marché nord-américain, le 2 nov. 1903, com- parées aux deuxannées précédentes, même date (D'après MM. Smith & Shipper). 1903 1902 1901 Disponible.. 7 V2 § "7'. 8 V-i Flottant.... 7 V, 8 ^j.,—8 ^/, 8 Vi Chanvre de Maurice : De vente difficile. — Cotes : « Common », 26 s.; « Pair », 3i s.; « Good white », 33 s. Nous reviendrons très prochainement sur cette fibre en profitant des renseignements contenus dans la note d'un de nos con- frères de l'île Maurice, rédigée précisément en réponse à un article antérieur du « J. d'A. T. » Lin de la Nouvelle-Zélande : Cotes, sur termes éloignés : De 3o s. 6 d. à 3 i s. 9 d. Arrivages dans les 9 mois janvier-octobre : igoS ]go2 En Angleterre. . 2.202 tonnes 2.194 tonnes Aux Etats-Unis. 27.242 balles 12.607 balles Chanvre de Manille : Ferme. Transac- tions limitées. La production de cette année aura été la plus forte connue; la consom- mation, de même. Arrivages à Manille, depuis le commen- cement de l'année (cablogramme de Ma- nille, du 16 nov.) : 865. 000 balles, contre 842.000 balles, même date 1902. Arrivages totaux (année entiète)à Manille dans les cinq années précédentes (balles) : 1002 iQOi 1900 I899 i898 903,000 758,000 921,000 493,000 709,000 Cote, à Londres, pour livrable, c. i. f., 16 nov. 1903 : « Good » à « Prime roping » 40 s od à 52 s « Fair current »... 36 s 6d » — « Seconds » 33s od » — « Good brown ».. 32S' od » — « Ordinary » 3is od » — « Quilot » 45s od » 55 s od « Lupiz » 70 s o d » 1 00 s od Stocks à Manille (balles) au 2 nov., d'après MM. Smith & Shipper : iqoS 1902 1901 107,000 84,000 5o,ooo N<'29— Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 347 Cotes du « Fair current » aux Etats-Unis, le 2 nov., d'après la même source : 1903 1902 1901 Livrable 8 '/§ c. 10 V/, c. 11 ^/g c. * * * Chanvre des Indes-Orientales. — Allaha- BAD, no 2 : 10 s. ; id., n° 3 : 7 s. 6 d. ; qua- lité garantie: 1 1 s. — Bengal, n° i : 20 s.: id., n° 2 : 18 s. ; id. no 3 : 14 s. — Bombay, « flat »:8 s, à 20 s. — Godavery : cette année, très mauvais et dédaigné. N'ayant pas sous la main l'Encyclopédie de Watt, nous ne saurions dire à quelles espèces botaniques se rapportent ces indi- cations de la circulaire de M M. Ide et Chris- TiE ; ni seulement, si ce sont des agaves ou plantes grasses similaires. D'ailleurs, Watt . même ne nous aurait probablement pas renseigné d'une façon complète. Le gouver- nement de l'Inde vient d'ailleurs de charger M. le D"" Prain, directeur du Jardin botani- que de Calcutta, d'inventorier les fibres exportées de la péninsule sous le nom de chanvre ; prochainement, nous pourrons donc en dire davantage sur ce chapitre ; • M. Prain, qui est de nos abonnés, ne man- quera certainement pas de nous commu- niquer le résultat de son enquête. L'ensemble des fibres importées en Angle- terre sous le nom de « East-India Hemp », dans les 9 mois janvier-octobre, s'est monté à tonnes : 1898 ^899 1900 1901 1902 1903 2.5i3 2. 116 i-~>7 4.068 3.704 5.102 Aloès. Manille, pas d'affaires. —Bombay : de 8 s. à 19 s. D'après Gilmore (V. « J. d'A, T. », no27, §454) la fibre d'aloès exportée de Manille, proviendrait de ÏAgave americana, qui serait cultivé dans ce but et sous son nom mexicain de « Maguey » dans les îles de Panay, Cebu et Mactan, ainsi que dans le nord de Luçon (provinces Zambales, Union, Ilocos Sur). L'exportation de 1901 s'est montée à 875 tonnes de 2.240 Ibs., estimées à s 100 la tonne. Dans les 6 premiers mois de 1902, il a été exporté 867 tonnes, contre 562,5 t. dans la même période de 190 (.11 y a lieu de remarquer que la presque tota- lité de cette fibre se négocie avant la saison des pluies. L'aloès de Bombay est certainement le produit de plusieurs espèces : Agave ameri- cana, A. viviparia, A. lurida, etc.. Dans de précédents numéros du « J. d'A. T. », nous avons insisté sur l'extension que semble vouloir prendre dans l'Inde l'exploitation de ces agaves, représentées le plus souvent par des peuplements subspontanés et, notam- ment, par des centaines de kilomètres de haies vives bordant les chemins de fer. Plu- sieurs de nos abonnés dans l'Inde sont enga- gés dans des entreprises de ce genre. Mexican fibre. — « Extra long » : 3o s. ; « Fair », 27 s.; « Common », 25 s. Ce nom se rapporte certainement, au moins en par- tie, au produit de la petite agave que les Mexicains appellent Lechuguilla(.4^ave/2e?e- racantha), également connu sur le marché sous le nom de Ixtle et de Crin de Tam- pico. Sous ce dernier nom, nous nous en sommes occupés assez longuement dans plusieurs numéros de Tannée 1901 du « J.d'A. T. ». Aux anciens pays de production de cette fibre, il faut ajouter, depuis peu de temps^ la Basse Californie (Mexique); il doit y exis- ter plusieurs entreprises d'Ixtle à l'heure actuelle; parmi les personnes qui s'en occu- pent, il y a des Français et même un abonné du « J. d'A. T. », qui emploie des raspa- dors de fabrication mexicaine. Nous n'avons d'ailleurs pas eu encore en mains d'échan- tillons ni de la fibre, ni de la plante. — D'immenses superficies d'^. hetcracantha: existant dans les régions limitrophes des Etats-Unis (v. « J. d'A. T. », n>' 28, §465),. demeurent inexploitées. ifk 348 JOURNAL D^AGRIGULTURE TROPICALE N° 29 — Nov. 1905 flCTUnUTES Le Caféier nain de Thacienda Capetillo Par M. René Guérin. C'est à quelques lieues de Guatemala, dans la belle propriété de votre abonné M. Jean Rodriguez que j'ai eu l'occasion de voir le café dont je veux vous entretenir au- jourd'hui. Je vous en ai fait remettre des graines dernièrement, et je vous envoie ci- jpint deux photographies ; une, représentant un arbre de deux ans, et l'autre, quatre branches chargées de fruits, récoltées l'année dernière sur des arbres de sept ans et demi (i). M. Rodriguez a reçu cette variété, il y a environ i5 ans, d'un de ses amis de San- Ramon (République de Costa-Rica), où elle existe, paraît-il, assez abondamment. La présente communication fournira peut-être, à l'un de vos correspondants dans ce pays, l'occasion de nous renseigner sur ce point (2). Chez M. Rodriguez, la variété a été en par- tie conservée pure, en partie hybridée. Voici les caractères du caféier en ques- tion, sur lesquels M. Rodriguez a appelé mon attention : L'arbre n'atteint jamais une grande hau- teur: I mètre au plus; on peut donc le dési- gner très justement sous le nom de Caféier nain. Un peu au-dessus du sol, le tronc se divise en deux ou trois branches principales sur lesquelles se développent les branches secondaires, presque horizontales, couvertes de feuilles et chargées de fruits qui donnent" à l'arbuste un très bel aspect. Vous recon- naîtrez aisément sur la photographie la dis- position et la quantité de fruits dont sont chargées les branches. Les feuilles sont brillantes en dessus, d'un vert plus foncé que dans l'espèce commune. (i) Nous avons reçu les photographies et quelques feuilles sèches, bien conservées, mais pas de graines; elles se seront égalées. — N d. l. R. (2) Notre excellent collaborateur^ M. Henri Pittier, est tout indiqué pour le faire. Nous lui avons transnnis une copie de cet article. — N. d. l. R. Comme avantages directs, on doit aussi ajouter les suivants : Résistance plus grande aux intempéries : pluie, vent, variations de températures ; d'où rusticité à une altitude plus grande. — Production plus abondante. — Récolte beaucoup plus facile; l'arbre ne dépassant pas la hauteur d'un homme, il n'y a plus besoin d'échelles pour faire la cueil- lette, et les branches ne risquent plus d'être brisées par les ouvriers qui les attirent à eux. Enfin, et c'est surtout sur ce point que M. Rodriguez voudrait attirer l'attention, l'ar- bre s'accommode et résiste à des conditions climatériques vraiment défavorables. A «Ca- petillo », hacienda de M. Rodriguez, à 1.200 mètres d'altitude, j'ai vu des arbres dans un terrain assez mauvais, sans ombre, en pleine saison sèche, présenter un bel aspect de vi- gueur et de développement. En outre des avantages que présente ainsi cette variété dans les pays à café, comme arbre producteur, M. Rodriguez croit qu'elle aurait des chances de succès en Europe comme arbre d'ornement. Il est certain qu'avec quelques soins, ce caféier nain se maintiendrait en parfait état dans bien des sites, et qu'en raison de sa forme élégante et de son magnifique feuillage, il constituerait dans les pays favorisés d'Europe, quelque chose de beau et de curieux à la fois. L'aimable propriétaire qui a bien voulu me fournir ces renseignements, que je suis heureux de transmettre aux lecteurs du «Journal d'Agriculture Tropicale », a déjà fait parvenir des graines à quelques-uns de ses amis, et je ne doute pas qu'il serait tout disposé à en fournir de nouvelles à ceux qui s'adresseraient à lui. René Guérin, Directeur du Laboratoire Central de Guatemala. 2 octobre igoS. No 29— Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 349 Moulin pour broyer les coques d'arachides. Mon cher Directeur, Vous me dites qu'un de nos correspon- dants, résidant dans l'Inde, vous demande si une râpe à manioc pourrait convenir pour broyer des coques d'aracliides. Je crois qu'il n'y aurait aucun inconvénient; toutefois le travail serait imparfait, la râpe étant peu ou Tout le monde connaît la guerba : une outre suspendue au bout d'une corde se rem- plit d'eau au fond d'un puits, et lorsque la traction opérée par un animal, bœuf ou cha- meau, l'a élevée jusqu'au sol, elle se vide dans un récipient quelconque au moyen d'une manche jusque-là repliée contre son bord supérieur. Le Capitaine Fesch a installé un appareil pas réglable; il serait probablement aussi ^"^^^g"^ '^' ^" chevalet en porte-à-faux, assez lent. Si votre abonné en possède une, il ne ris- que pas grand'chose d'essayer; sinon, il fera beaucoup mieux d'employer un de ces petits moulins concasseurs américains, à meules en fonte, très répandus aujourd'hui aux Etats-Unis. Ces appareils, destinés spéciale- ment au maïs, conviennent bien pour toutes sortes de matières, ainsi que j'ai pu m'en rendre compte dans de nombreux essais, je les ai fréquemment recommandés pour des produits très divers, et toujours avec succès. Il existe, aux Etats-Unis, une dizaine de mai- sons, fabriquant ces moulins sous le nom de « Corn grinding mills ». Veuillez agréer, etc. F. Main. L'irrigation dans le Haut-Tonkin Les appareils élévatoires du capitaine Fesch. . Le « Bulletin Économique de l'Indo- Chine » de février igoS, a publié une note, d'une vingtaine de pages, intitulée : Appa- reils élévatoires pour irrigation dans le Haut-Tonkin. Cette note due à M. le Capi- surplombant la rive à pic du fleuve. Il a remplacé l'outre par une sorte de tonnelet guidé par deux câbles pendant les 20 mètres de son ascension pour éviter les pertes d'eau par baquetage; il a enfin résolu d'une ma- nière simple et élégante le problème de la vidange du récipient en haut de sa course, sans manœuvrer de cordes supplémentaires, sans risques de vidange en cours de route. Lorsque la rive n'est pas à pic, et que le chevalet ne peut surplomber l'eau, l'appareil peut encore servir; il doit pour cela subir quelques modifications que nous trouvons, accompagnées de figures très claires, dans la deuxième partie de la note. La machine est un peu plus compliquée ce qui est inévi- table, le problème étant plus difficile. Mais nous insisterons avant tout sur ce que la construction de l'appareil peut être et a été réalisée avec les seuls outils et maté- riaux dont on dispose aux colonies lorsqu'on se trouve à de grandes distances de tout centre important. A ce titre, tous les colons auront intérêt à lire la courte notice du capi- taine Fesch. Disons pour terminer que ces travaux, dont des modèles ont figuré à l'Ex- F. M. -^£^g>^^ taine Fesch, du i- régiment étranger, est la position d'Hanoi, ont valu une médaille d'or description des appareils préconisés et ins- ^ j^^j. gmeur tallés par cet officier sur les bords du Song- Bang-Giang, pour l'alimentation en eau des cultures et des postes-militaires de la plaine de Ta-Lung. Bien que cet appareil, comme le dit lui- même l'auteur de la note, ne soit qu'une application d'un appareil bien connu, la guerba arabe, nous croyons intéressant de signaler cette installation en raison des modi- fications ingénieuses qu'a subi cet appareil pour son adaptation à des conditions locales toutes particulières. A propos des bananiers stériles. Lettre de M. F. d'Herelle. Après MM. Holuer, Roux (« J. d'A. T. », n" 25), Teissonnier /'«J. d'A. T. », n° 26), voici encore un planteur qui conteste l'explication pro- posée par MM. van der Ploeg et van Romburgh et partagée par Mme J. d'AROOLLO Verrao. M. EsMENjAUD, sur Tautorilé duquel s'appuie M. d'flERELLE, est bien connu des lecteurs du .( J.d'A. T. », Où sa signature a figuré plusieurs: 35.0 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 29 — Nov. 1903 fois. En ce moment encore, nous avons sur le marbre une excellente note de lui, relative à l'uti- lité des engrais verts dans les bananeries ; elle passera dans le prochain numéro. M. d'HÉRELLE même nous a déjà donné, un jour, une excellente note sur la culture de la vanille (« J. d'A. T. » 1902, p. 184). — N. D. L. R. * * * « J'ai demandé à M. Esmenjaud qui est un convient de bien établir et faire connaître les faits précis etindiscutables quand ils se pré- sentent et peuvent étrecontrôlés par chacun. J'ai acheté au Bon Marché, à Paris, un très beau linge de literie, draps et taies d'oreillers, offert sous le nom de « Linge de Ramie ». Pour n'avoir aucun doute sur cette fabri- véritable expert en la matière (vingt ans de cation, j'ai soumis ces échantillons à M. Ga- pratique, et l'une des plus grandes planta- velle-Brierre, filateur à Lille et expert dans tions de la côte !) ce qu'il pensait au sujet de la question. la prétendue cause de stérilité de bananiers, Il m'a fait connaître que ces tissus, étaient signalée dans votre n° 25 ; il affirme que bien en China-grass, la matière première l'explication est erronnée : Il a souvent étant certainement originaire de Chine, car planté des rejets de bananiers qui n'avaient les autres provenances sont insignifiantes, pas encore porté de fruits, et ces rejets ont Ce spécialiste ne trouve pas étonnant que toujours ensuite fructifié tout aussi bien que le linge de Ramie entre de plus en plus dans des pousses de bananiers ayant déjà porté. les usages courants, etil aeu la complaisance C'est donc ailleurs qu'il faut chercher la rai- de m'établir le calcul suivant : son delà stérilité de certains bananiers. Ré- « Une paire de draps de 2 m. 40 de large siderait-elle dans la composition chimique faite avec ce textile, pèse environ 5 kilog. delà terre? Si M. Baillaud ou M. van dek « 2.000 paires de draps pèseraient donc Ploeg, ou tout autre planteur ayant éprouvé 10.000 Ivilog. et nécessiteraient l'emploi de l'échec en question, voulait m'envoyer quel- 3o tonnes de China-grass brut ou à peu près. ques échantillons de sa terre (7 ou 8, de II n'y a donc rien d'étonnant à ce que ce 25o gr. chacun) pris à divers endroits dans linge puisse se vendre en sérieuse quantité la plantation, et à diverses profondeurs, je puisque l'on peut tirer facilement de la Chine environ i.ooo tonnes de China- grass par an. J'ajouterai donc, en présence de cette si- tuation, que si des usines françaises et sur- tout étrangères mettent déjà dans le com- serais très heureux d'en faire l'analyse : étudiant comparativement la constitution chimique de la terre prélevée ici, dans une bananerie en rapport, il serait possible d'ar- river à une conclusion. Dans le cas ou des lecteurs du « J . d'A. T. » me feraient parve- nierce courant des tissus de ramie, on peut nir de ces échantillons, je désirerais égale- ment qu'ils me fissent connaître, au moins approximativement, la quantité d'eau qui tombe, chaque mois, à l'endroit où se trouve la plantation, et si le sous-sol est perméable penser que le grand centre industriel de Lille a été bien imprudent, étant donnée la crise qui menace de lin, d'avoir si peu en- couragé, dans les colonies françaises, les producteurs de Ramie ou, pour mieux dire, où imperméable, ainsi que la nature du sous- j^g études générales afférentes à cette grosse sol: argileux, sablonneux, rocheux, etc. » question. Veuillez recevoir, etc. F. d'Herelle, Ingénieur-chimiste. 3 octobre igoS. Santo-Tomas, Guatemala, G. A. Ch. Rivière. ^^>^^ Machinerie pour le traitement des fruits du Palmier à huile. Le système Fr. Haake. Linge de Ramie Lettre de M. Ch. Rivière. Une lettre privée de M. Schulte im Hofe et le n" du 10 novembre de la « Dépêche Coloniale » nous ont appris simultanément le résultat du Il y a une telle incertitude, une telle obs- concours institué par le Comité d'Économie Co- <;urité dans cette question de la Ramie qu'il loniale de Berlin : , N'*29~ Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 35i Pour l'apprécier en détail, nous attendrons la ... Les progrès de cette industrie furent publication intégrale du rapport officiel ; peut- lents jusqu'au milieu du xix-^ siècle, époque être, profiterons-nous alors de l'occasion pour si- vin , , , • . , ., , . • .. .A I ii laquelle une récolte produisit 230. 000 ton- gnaler aussi les choses très intéressantes, dans la ^ ^ même voie, trouvées récemment par des in ven- "^s- ^^ ^ ^941 un an avant la guerre hispano- teursétrangers auconcours. Mais, dès aujourd'hui, américaine, ce chiffre s'est élevé, pour toute nos lecteurs nous sauront gré, croyons-nous, de l'île^ à 1.054.214 tonnes qui ont rapporté au donner l'information parue dans les journaux. p^^ 400 millions de francs. Voici le texte de la « Dépêche coloniale « : ta • ' 11 ^ Depuis cette époque, non seulement les « Quatre-vingts fabriques allemandes ont ravages de la guerre, mais surtout le déve- fourni des modèles, lesquels ont été expé- loppement de laculture de la betterave dans rimentés par une commission d'examen les pays tempérés, les primes avec lesquelles composée d'un ingénieur et de représentants les gouvernements européens l'ont favorisée, des maisons du Cameroun et du Togo. la baisse des prix du sucre qui s'en est sui- « Le prix a été attribué aux machines pré- vie, ajoutés aux difficultés causées parles sentées par la fabrique Fr. Haake de Berlin, contributions intérieures et les prix surélevés '( La maison Haake a adopté un dispositif des transports, auraient frappé mortellement composé de deux tambours munis de lames l'industrie sucrière de l'île si les cultivateurs qui, par leurs mouvements, enlèvent la chair cubains n'avaient apporté dans leurs explol- des graines, lesquelles sont retirées complè- tations des méthodes scientifiques plus éco- tement nettes de la machine. La chair est nomiques. Ils produisirent à meilleur mar- amenée dans un mortier chauffé et com- ché et en plus grande quantité, au moyen de pressée par un système soit hydraulique, vastes usines centrales et grâce à l'exubérante soit à vis. fertilité du sol. « Pour concasser les graines, on utilise la Les variétés de cannes à sucre les plus ré- force centrifuge; elles sont projetées contre pandues sont la Canne blanche (appelée dans des parois fixes à l'aide de disques rotatifs d'autres pays Canne de Batavia, de Bourbon munis de lamelles. Le produit est emporté ou d'Otaïti) et la Canne cristalline ou cen- sur un ruban de transport oblique qui laisse jrée (connue ailleurs sous le nom de Canne tomber toutes les graines restées entières; Pinang). Leur longueur moyenne est de les coquilles sont également entraînées et 3 mètres et leur diamètre 5 centimètres ; on sont évacuées plus loin. » en voit quelques-unes qui ont jusqu'à 5 mè- tres de long. Dans les terres fertiles et bien cultivées La canne à sucre à Cuba ^^^^' ^"^' ^"^ "^°^' ^" "^^'^ '' ^^"^' ^P°^"^ de la maturité complète, jusqu'à 18 % de D'après M. le consul Dupas. j * 1 j ^ sucre ; cependant, la moyenne des cannes Dans le n" 27 du « J. d'A. T. ^l. AuG. Pe- apportées aux usines n'a que [4 "„ . DROSO nous a raconté, d'après les documents le- t ^ .^„«^x..- 1 „♦ i„^ „..„^x^ -.0 j^ t--,u..:^«»:«~ ' ^ Le matériel et les procèdes de labrication eaux, le système de culture delà canne à sucre ., , ,, .J , T>,, -7 „ _ j„,- sont arriéres et Ion n extrait que 6? "0 du imagine par,M. le D"^ de Zayas, agronome distin- ^ gué de la Havane. M. Dupas, consul de France, sucre contenu dans les cannes, nous présente la culture telle qu'elle est pratiquée Les deux variétés désignées ci-dessus don- généralement (Supplément au « Mon. off. du nent, dans les terres vierges, la première an- Commerce ... 16 avril 1903. - Cuba en 1901 : ^^e, 100.000 kg. par hectare, les coupes sui- La province de Santiago) : ... . . ,v vantes vont en diminuant peu a peu jusqu a Le sucre est la principale production de 60.000 kg. ; dans les vieilles terres le rende- i'île de Cuba. La terre etle climat favorisent ment cultural va de 80 à 5o.ooo kg. par hec- tout particulièrement la culture de la canne tare. On peut admettre comme moyenne à sucre. Des 28 millions d'acres que mesure 70.000 kg. ; le rendement industriel en sucre l'île, 2 millions sont employés à cette cul- étant de 9 '/j ''"» ^^ poids de la canne, on ture... obtient donc 6.65o kg. de sucre par hectare. -«^^^^ 352 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 29 — Nov. 190? Les terres sont excellentes et se prêtent à ter encore longtemps avec succès sur le toutes les cultures. La quantitéd'eau de pluie marché sucrier, qui tombe chaque année, 2 mètres, est suffi- sante pour que les cannes à sucre n'aient pas besoin d'arrosage. Certaines plantations exis- Avantages et inconvénients tent depuis un temps immémorial ; mais.on ^® ^^ culture du tabac sous abri. ne tire d'abondantes récoltes que pendant une D'après l'expérience cubaine, dizaine d'années, après lesquelles il faut arra- Extrait d'un rapport de M. Carden. cherlesvieillessouchesetreplanterlechamp. Depuis quelque temps, on entend beaucoup On n'emploie ni fumier, ni engrais chimi- parler de tabac cultivé sous abri de bâches. L'ini- ques. Les labours, quand on en fait, sont tiative de ce genre de culture vient des Etats- très superficiels. Beaucoup de cuhivateurs ^"''' '^^ installaiions similaires ont été créées , , . , également à Cuba, et le « Indische Mercuur »■ se contentent de deux ou trois sarclages. « j • - f^ mené, depuis un an, une campagne énergique Les dépenses de cultures, découpe, charroi pour l'insiituiion d'essais en grand à Sumatra, à l'usine et frais généraux portent le prix de M. Alb. Pedroso nous communique à ce sujet revient de la tonne de cannes à i dollar l'avis transmis à son gouvernement par M. Carden 5o cents (i), prix qui pourrait être abaissé si minisire britannique à la Havane : l'on disposait de moyens de transport plus « Les opinions diffèrent sur l'avantage de rapides et plus économiques que les lourdes la culture de tabac sous bâches. On paraît charrettes attelées de trois ou quatre paires cependant d'accord sur les faits suivants : de bœufs. Les fabricants paient les cannes 1° Le tabac cultivé sous couvert donne en sucre, à raison de quatre à cinq de sucre une plus grande proportion de feuilles bon- premier jet pour cent de cannes apportées, nés pour robes que celui cultivé à l'air libre, ou, comme l'on dit dans cette province, de 2° La couleur de la feuille est plus claire, 90 a iio livres de sucre par « tonelada » de qualité très appréciée par les acheteurs de cannes (la tonelada valant 2.500 livres ou cigares en Europe et principalement par le i.i5o kg.). Les comptes se liquident chaque marché anglais. quinzaine ou chaque mois, et le cultivateur 3" Le bénéfice sous le rapport de la texture est payé, soit en nature, soit en sucre dont il et de la couleur des feuilles est, jusqu'à disposée son gré, soit en argent pour une un certain point, contrebalancé par une cer- valeur égale à celle de son sucre en le sup- taine perte de saveur et d'arôme, posant vendu à New-York. 4^' Les abris diminuent l'évaporation du Avec de vastes étendues de terres fertiles sol ; à ce titre ils sont avantageux quand la encore inexploitées et la proximité du mar- saison est sèche, mais accentuent les mau- ché des Etats-Unis, si le nouveau gouverne- vais effets d'une atmosphère surchargée, ment de l'ile réussità mettre à exécution son 5° La culture sous abri est un moyen de programme qui consiste à doter le pays d'un protection efficace contre les ravages de cer- système de contributions équitables, d'un tains insectes. Etant donné la nature un tarif douanier qui ne taxerait pas de droits peu contradictoire de ces faits, et que les excessifs à l'importation les outils nécessaires dépenses de premier établissement sont con- à cette exploitation, de nouvelles facilités de sidérables, il sera prudent d'attendre les transport à prix plus réduits et des traités de résultats de l'expériencede plusieurs saisons réciprocité bien compris, Cuba pourrait lut- consécutives, avant de prendre parti prati- (i) Le dollar = 100 cents = 5 fr. 20. quement dans cette question. » AVIS IMPORTANT Nous prions instamment nos abonnés^ pour éviter tout retard dans la réception du Journal, de bien vouloir renouveler leur abonnement avant son expiration ou de rejuser le premier numéro qui leur parviendra après cette expiration. Sauf avis contraire, nous ferons recouvrer par la poste, dans la quinzaine qui suivra, les abonnements non renouvelés de nos abonnés français, en en augmentant le montant d'une somme de 5o centimes pour frais de recouvrement. — Nous serons obligés de suspendre le service aux abonnés coloniaux et étrangers qui n'auront pas renouvelé en temps utile. Nouv. Jmp. Ed. Lasnier, Direct. Sy, rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. Boivin. N» 29 — Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦4 r^^n^f^^^^^^f^^'^f^^^^^^^^^f^^ Se trouve dans les colonies, che\ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : jj F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger Si CAOUTCHOUC HAHUFACTDRS MICHELIN A C CLERMONT-FERRAND lE Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DEPOT A PARIS A. 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TROPICALES RAPE A MANIOC Défibreuses automatiques à Travail continu SPECIALiTE DE MCORTIQUEURS brevet BŒKEN pour Chanvre de S/sr.'/ (/hjave rigida), de Maurice (Fourcroya), de Manille (Bananiers), iSansevières, Feuilles d'Jlnanas, liamie, etc. CETTE MACHINE A SUBI A PARIS DES ESSAIS OFFICIELS à la Station d'essai de machines du Ministère de l'Agriculture. Extrait du Procès-verbal rédigé le i6 octobre 1901, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station : «... Par suite de ses divers appareils de réglage, )a machine Bœken peu"- travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continue et auto- matique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres chaînes sans fin fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ». — Les essais de Paris ont porté sur le bananier, le chanvre de Sisal et le chanvre de Maurice. Le Bulletin officiel du Jardin Colonial en appré- cie le résultat en ces termes : « . . . La machine expérimentée convient très bien au défibrage des troncs de bananiers et donne d'excellents résultats dans le traitement des feuilles de Sisal et de Fourcroya ». RAPES IVIÉCANIQUES pour Manioc (Gassave), Arrowroot et autres racines farineuses Séchoîr^ - Presses d^ErnbaHaSe Longue pratique agricole en pays chauds. Construction soignée et simple. — Matériaux de i'"^ qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales. Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations avec Usines pour le traitement des récoltes. H H H a E H H H En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale y Année N« 30 3i Décembre iqo3 531 JOURNAL DIGRIGDLTORE TROPIGHE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR J. VILBOUCHEVITCH ,.j\i ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE ^.•^•^- ■f Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois. 10 — 'n AçoKES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinif Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Popto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines Océanie -Cd Principaux Collaborateurs : MM. APFELBAUM (Palestine), BA1LLAUD (Guinée), BALDRAT1 (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (île Maurice), JD'BONAVIA (Woriliing),CARDOZO (Mozambique), p. carié (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique Occ'«),ClBOT(Paris),A.COUTURlER (Paris), D^DELACROIX (Paris), DESPEISSIS(AusiralieOcc'<=), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (Madagascar), GOUPIL iTahiti), GRISARD (Paris). P. DES GROTTES (Martinique). R. GUERIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Tonkin), HECHT FRÈRES & C^-^ (Paris), HILGARD (Californie), HOLLRUNG (Halie-s-SaaIe), G. A. HURI (Egypte), JOB (Parib), JUDGE, KARPELKS (Calcutta), KOBUS (Java), KOSCHINY (Costa-Rica), D-" LAVERAN (Paris), LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Singapore), LE . TESTU (Dahomey), LOCKHART (île Dominique), D-" LOIR (Paris). LOFEZ Y P ARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad). MALLÈVRE (Paris), DE MEDEIROS(Rio-de-Janeiro),DEMENDONÇA(îIe San-Thomé),MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris). NEUVILLE (Pans), NEWPORT(Queensland), G. NIEDERLEIN files Philippines), PARIS (Sai- gon), 'PASZKIÈWICZ(Parana), PEDROSO (Cuba), PERNOTTE (Shanghaï), PEBROT (Paris), PERRU- CHOT (Consiantine), PITTIER (Costa-Rica). JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), GH. RIVIÈRE (Alger), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Batavia), STUBBS (N"" Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotie), D-- TRABUT (Alger), VERCKEN (Colombie). DE VILLÈLE (la Réunion), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants occasionnels. _ . j .. ( 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de lo heures à 1 1 h. 1/2. Rédaction y c. r • im . r j j o ' c u -r- \ ■ I Jy, rue St-La^are, a I Lmprimerie, le Lundi, de 3 a 5 heures. Telephonf 2>o-74 Les abonnements sont reçus : à Paris : à rAdministration du Journal (10, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans, Pa- lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (?7, rue StLazare). — à, Alexandrie (Egypte), chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin 60). — à, Bahia, chez Keis & C"" (rua Conselneiro Dantas, 22). — à Berlin, chez R. Frieilla^ndcr & Sohn (N. \V. — karlstrasse, 11) —à Brème, chez E. von Masars (Petri- strasse, 6). — à. Bruxelles, î» la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la l'utterie). — au Caire, chez M°" J. Barbier (Librairie Ceni raie).— à. Caracas: Empreza Washington (K. G.YanesA R.Casiillo M.)— à Ham- bourg, chez C. Boysen (Heuherg, g). — à Hanoï etHaiphong.chez Schneider aîné. — à la Havane; Wilson's International Book Store (Obispo, 41). — à Lisbonne, chez Fcrin (70, rua Nova do Almada).— à Londres, chez Wm. Dawson & Sons, (Cannon House, Bream's Buildings, 11. 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Univ- Paris 1 900 Médaille d'Or La seule décernée auxdésinfectants antiepiiques. lit' Crésyl-Jeyes est adopfé par les Ecoles Nationales VéU'i'inaires, les Services d'IIygièius «i ERS. Les candidats doivent ivoii praiiqué la culture du cotonnier et éire au couiani de la piéparaiion et de l'égrenage du co'on, en vue de l'exporialion. Il leur seia alloué un traitement annuel de 3.coo à 5 ooo frjincs, selon leurs apiitudes, non com- pris les frais de voyage, d'entrttien et de loge- ment,qui sont à charge de l'Etat. S'adresser par lettre à M . le Secrétaire d'Etat, de l'État Indépendant du Congo, 20, rue de Namur, à BruxelUs (Belgique). Appareils à Défibrer et à Décortiquer les Plantes textiles F. FASIO, 56, rue d'isly, Alger DÉCORTIQUEUSE FASIO, pour toutes variétés d'agave*» : Alnès, Sisal, Fourcroyas, Ixtle o\x lamyicu, etc. eic. ; pour lis divers Sansevieras, feuilles d'Ananas, ftc. Elle défibre même les feuilles de Phoniiium et de Yucca (arbrj d'ornenent. n^; pas' confondre avec le manioc type : on siit combico ces feuilles sont mincesi. EU'* produit également des lanières de Ram:e, China-grass. Cette machine défibre au'si le Bananier. BROYEUR-APLATISSEUR (SYSTÈME FASIO) pouvant alimenter plusieurs décortiqueuses. Nécessaire seulement pour traiter les variétés à feuilles très épaisses. Travail simple! Appareils peu coûteux! marque" DE fabrique"^ CataloguB sur demande, gratis. — Brochure sur l'exploitation de l'Aloès : 5o centimes. Usine-type à Hussein-Dey-— Oans le but de propager l'industrie de la défibration et de faire apprécier utilement aes machines M Fasio a créé près Alger, à Hussein-Dey, une Usine-Type où ces appareils peuvent être vus fonctionnant, sctionnés par mottur électrique, ce qui permet de les mettre en marche instantanément. Quantités de feuilles et de plantes textiles constamment à l'usine, pour démonstration. PLANTING OPINION! 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HAUTEFBUILLE: Le jute et l'abaca au Tonkin (Réponse à Ong-Beo) SSq F, MAIN : La manutention du thé en Eu- rope (Visite à deux usines anglaises). . . 862 A. MALLÈVRE: L'élevage au Paraguay (D'après Kemmerich) 365 D'A. LOIR : La lutte internationale contre les rats 367 La nouvelle défibreuse de Bœken à la station des Machines du Ministère de l'A- griculture (Compte-rendu des essais). . . 369 Origine et développement des cacaoyères de la Côte-d'Or 371 Ramie: Production et consommation dans les différents pays du monde (D'après Semlp-r, Hassacr, Baumgartner, etc. . . 873 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & O- : Biilletin mensuel du caoutchouc 376 ACTUALITÉS (Correspondances, informations. Extraits, etc.) H. E. LOW : La gutta-percha de fruits de l'Amérique Centrale {Taberncvmontana Donnel-Stnithii) 377 F. D'HERELLE : Absurdité d'une industrie de sucre de banane 378 Page* J. J. ESMENJAUD : Projet de reconstitution d'une bananerie épuisée, au moyen de cultures intercalaires enrichissantes ... 37^ G. BERTHELOT DU CHESNAY: Le Kapok du Congo Français (Question). . 379 H. JUMELLE : Le cacao à Samoa (A pro- pos d'une citation de M. H. -H. Smith). . 38o P. CIBOT: L'essor du caoutchouc en Asie (Notice sur la brochure de O. J, -A . Collet : « L'Hevea asiatique )>) 38o C. THEYE, A. F. DE CASTRO, etc.: Renseignements sur la culture de la canne à sucre, par la méthode du D"" de Zayas 38 1 M.DAVAUL : Sur la prétendue modification du sexe de dattiers par déchirure des feuilles 382 L. TOUCHAIS: Expériences agricoles à Mayotte : Saignée d'un caoutchoutier de Céara. — La vanille en espalier. . 38-2 P. QUESNEL : La vertu culicifuge du ricin . 383 L'industrie de i'aloès [Fourcroya] à Maurice (Réponse au « J. d'A. T. ») 384 Avis aux abonnés 384 LIVRES NOUVEAUX Annonces bibliographiques, ^§ 479-487, sur papier bleu: Caucase, Madagascar, Dominique. — Thé, coton, cacao, canne à sucre. — Cultures potagères. — Palu- disme. — Guide du voyageur natura- liste VIII et IX SUPPLÉMENT Tables des N<^^ 19 à 30. Table des Annonces bibliographiques §S I à 487. FIGURES Fig. 24 : Décortiqueuse de riz, type Nicholson 357 Fig. 23: Coupeur-trieur de thé . . 363 Fig. 20: Mélangeur de thé 364 Fig. 27 : La nouvelle défibreuse de Bœken, modèle 1904 3/0 354 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — Dec. 1903 TARIF DES ANNONCES au Journal d'Agriculture Tropicale (papier bleu) î Mois 3 Mois I An i/i p.... 60 fr. 150 fr. 450 fr. 1/2 p.... 30» 75 » 225» 1/4 p.. . . 15 » 40» 125» 1/8 p.... 10» 30 » 90» Il n'est fait aucune réduction sur ces prix- Les annonces étrangères se paient d'avance. LES N»^ m 1901-1902 du Jour nal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISES Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i" année 1901-1902 (comprenant les n-' de 1 à 12) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n'- 1,3,5,6,7,8,10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons pas de numérosisolcs deTannée 1901 et du i*^"" semestrede 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 tr. chaque, les n*** 2, 1, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ C^' des Messageries laritimes s^^ C^' Gr^' Transatlantique 0'^ laritime Belge du Congo i;"^ Eotterdamsche Lloyd Pacific Steam Navigation Co Empreza îfacional de ïavegaçào para a Âfrica Portngneza Booth S.S. Co s^^ Bootli Iguitos S.S. Co. Édition Challamel : [es Plantes à Goutchouc ET LJEJUFt CULTURE Par O. WARBURG, Professeur à PUniversitc de Berlin, Directeur du rro/je/î/Zan;^^;- Traduction annotée et mise à jour par J. VILBOUCHEVITCH In-8. — 3oo pages, 2(") figures. Prix Broché :g francs Les abonnés du c< Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes a M. Vilbouchevitch. 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pesé 700 grammes. L'envoi recommandé coûte o fr. 25 en plus. Troisième Année. No 30. 3 1 DEC. 1903 Journal d'Agriculture Tropicale Arbres fruitiers et Plantes potagères à Madagascar Espèces européennes et indigènes. — D'après une récente enquête officielle. Par M. DÉSIRÉ Bois. C'est avec grande joie que nous publions cet article du savant auteur du Potager d'' un curieux. C'est le premier d'une série. M. Bois a consenti, en effet, à se charger du tri et de la mise en œuvre des matériaux concernant .l'Horticulture et qui arrivent en quantités au «J. d'A. T. ». Jusqu'ici, ils demeuraient à peu près inutilisées, le directeur n'ayant ni le temps, ni le savoir universel qu'il faudrait pour tout faire par lui-même. Notre rubrique horticole ne pouvait être confiée à des mains plus habiles que celles de M. Bois. Sa longue carrière scientifique et pratique au Mu- séum d'Histoire naturelle, sa situation à l'Ecole coloniale et à la Société nationale d'Horticulture, son récent voyage en Indo-Chine et à Java, tout son passé et ses études préférées actuelles font de lui l'homme compétent par excellence dans le do- maine en question. Il recueille depuis des années les éléments d'un Traité des arbres fruitiers des pays chauds, et en ce moment même il achève un petit ouvrage sur la Culture des plantes potagères en pays chauds, destiné à la Librairie agricole de la Maison rustique. — N. d. l. R. * •M A On a pu lire dans le « Bulletin écono- mique de Madagascar », année 1902, un intéressant article de M. Prudhomme, direc- teurde l'Agriculture, sur le sujet dont nous voulons entretenir aujourd'hui les lecteurs du «Journal d'Agriculture Tropicale ». Les renseignements qu'il contient émanent des rapports du sous-inspecteur, chef de là cir- conscription agricole du centre de Mada- gascar, et des directeurs des jardins d'Essais de Mananjary, Fort-Dauphin et Majunga. Il en résulte que la population européenne et créole qui s'est considérablement accrue sur la côte orientale de l'ile, ne peut, actuel- lement, se procurer en quantités suffisantes, les fruits et les légumes frais indispensables, non seulement parce qu'ils constituent une nourriture agréable, et apportent de la di- versité dans l'alimentation, mais surtout parce qu'ils répondent à une nécessité hygié- nique dans les pays chauds. La qualité des fruits indigènes est médio- cre. La banane, le framboisier sauvage [Ru bus rosœfolius)., certaines variétés d'oran- ges, la goyave, l'ananas, sont les fruits les plus anciennement cultivés. On a introduit plus tard, le manguier, l'avocatier, le litchi, le papayer, le pamplemoussier, l'anone cœur de bœuf, l'arbre à pain, le jacquier, le jame- rosier, le mandarinier,, le citronnier, le tamarinier. Les mangues, les litchis, les ananas, les avocats ne figurent sur la table que du mois de novembre à la mi-avril. Les bananes elles-mêmes sont rares, ou tout au moins produites en trop petite quantité pendant la plus grande partie de l'année où elles cons- tituent cependant le principal et souvent, le seul fruit de dessert. Aces fruits, qui pourraient être l'objet de culturesplusimportantes dans lazoneorien- tale humide et chaude, on pourrait en ajou- ter d'autres dont l'introduction est dési- rable. Des vergers, établis dans des conditions favorables, et contenant des arbres fruitiers appartenant aux meilleures variétés connue?, trouveraient certainement, pour leurs pro- duits, un débouché assuré sur les marchés. Le centre de Madagascar, l'Emyrne no- tamment, présente d'autre part des points 356 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 3o — Dec. igo3 particulièrement favorables à la culture des arbres fruitiers des pays tempérés et subtro- picaux. Les prunes y mûrissent en décembre, au moment où les raisins, les pêches et l'ana- nas commencent eux-mêmes à arriver à maturité. Janvier est le mois de la grande récolte du raisin, des pêches et des ananas. En février, la production du raisin et des pêches finit, et l'on commencée cueillir les pommes et les grenades. Marsvoitcommencerlamaturité des oran- ges, des bibaces et des mangues, qui sont en pleine récolte en avril, ainsi que les goyaves. Enfin, on récolte les dernières oranges, mangues et goyaves en mai. Les fruits récoltés dans cette région peu- vent donc apporter de la diversité dans l'ali- mentation, et l'établissement de cultures pour leur production aurait également les plus grandes chances de succès. Ce que nous venons de direpour les fruits, peut être répété pour les légumes. Si quelques européens et quelques créoles ont créé des jardins potagers pour approvi- sionner les marchés en légumes d'Europe, dans la période comprise entre avril et oc- tobre, on peut dire que la production est in- férieure à la demande. Dans la partie moyenne de la côte Est, la culture potagère présente de grandes diffi- cultés pendant la mauvaise saison; mais ces difficultés sont moindres lorsqu'on s'avance vers le Sud, ou lorsque les cultures sont situées à une altitude plus grande. Les planteurs ont bien des jardins potagers dans lesquels ils cultivent les légumes qui leur sont nécessaires pour leur propre con- sommation ; mais, les jardins producteurs pour les grands centres habités, sont insuf- fisants pour répondre aux besoins de la vente, et l'on peut dire que la plupart des légumes frais manquent presque totalement, pendant la mauvaise saison, dans la partie moyenne de la côte. Les ports où font escale les paquebots qui viennent des colonies voisines, reçoivent, de novembre à avril, des légumes venant de la Réunion ; mais ces légumes atteignent des prix excessifs. C'estainsi que le chou, par exemple, peut être vendu jusqu'à i fr. 5o et même 2 fr. 5o pièce à cette époque de l'année. Dans ces conditions, on conçoit l'intérêt qu'il y aurait à créer, dans les parties favo- rables et accessibles de l'île, des cultures dont les produits atteindraient sûrement des prix rémunérateurs. M. Fauchère, sous-inspecteur de l'agri- culture, a publié, en 1900, une notice inti- tulée : Notions de météorologie agricole et d'agriculture à Vusage des colons à Mada- gascar^ qui montre que la culture des fruits et des légumes, dans le centre de l'île (en Emyrne), donnerait les meilleurs résultats. Dans cette région, tous les légumes d'Eu- rope sont cultivables pendant la plus grande partie de l'année. L'asperge y prospère et M. Fauchère a publié, sur la culture de cette plante, une note intéressante dans le « Bulletin économique », 1901, p. 25 i. La pomme de terre elle-même donne des récoltes suffisantes. On peut la cultiver sur- tout dans la région forestière, et en faire des plantations en toute saison, sauf de mai à juillet. La récolte commence quatre ou cinq mois après. Les tubercules, néanmoins, ne mûris- sent qu'imparfaitement et leur conservation est de courte durée. Les haricots donnent d'abondantes récol- tes de graines, et peuvent aussi être cultivés en toute saison, sauf en juin-juillet. La culture de la patate et des Saon jo (Colo- cases) n'est pas à négliger, de même que celle de l'ambrevade [Cajanus indiens)^ de l'ara- chide, etc. Mais il est un légume dont la culture mé- rite d'être propagée. C'est le Voânjobory {Voand\eia subterraneà]. Cette légumineuse de petite taille, rappelle l'arachide par la particularité qu'elle a d'enterrer dans le sol ses fruits qui s'y développent et y mûrissent. C'est une plante de culture facile, mais qui exige les sols légers. Le grain se consomme comme celui du haricot; il est d'excellente qualité, très riche en azote et, par consé- quent, très nutritif ; il a, de plus, l'avantage de se conserver longtemps en bon état dans sa gousse. NO 3o — Dec. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 357 Nous ne pouvons, dans un article comme la lecture du très important article de M. celui-ci, indiquerles plantes potagères d'Eu- Prudhomme. Les résultats des expériences, rope qui pourraient être introduites dans les entreprises sur différents points, dans les Jardins à Madagascar. Nous recommandons, jardins d'essai et chez les colons, leur servi- aux personnes que cette question intéresse, ront de guide. D. Bois. La Décortication du Riz sur les Plantations Une expérience de décortication mécanique en Guinée française. — Les décortiqueuses du type Nichoison. — Prix de revient du travail. — Insuffisance des machines mues à bras. Par M. Emile Baillaud. Les éludes et essais en matière de colonisation tropicale reviennent cher; et ceux qui fraient le chemin aux autres, ne sont pas toujours appelés à en recueillir eux-mêmes le bénéfice. M. Baillaud en a fait l'expérience; il s'est dé- cidé à abandonner sa concession en Guinée (dont les lecteurs du « J. d'A. T. » ont été entretenus plus pariiculièrement dans le n» i5 du « J, d'A. T. »); mais il n'a pas renoncé à l'Afrique qu'il a appris à aimer malgré tout. Devant repartir prochainement pour le conti- nent noir, il a tenu à nous donner une nouvelle preuve d'amitié en rédigeant à notre intention ces quelques notes qui concernent une question de grande importance pratique. Elles sont destinées à engager une enquête pour laquelle nous solli- citons le concours de tous nos lecteurs possédant quelque expérience en la matière. Nous pouvons dès aujourd'hui annoncer une première réponse de notre collaborateur M. F. Main, qui a participé à divers essais du décorti- queur en question à la Station d'Essais de Ma- chines du Ministère de l'Agriculture, de 1901 à 1903. Nous demanderons à nos correspondants de ne pas envisager seulement les décoriiqueurs à bras du type Nichoison, mais la question générale de la décortication mécanique du riz à la ferme. Les usines proprement dites sont en dehors du cadre de ce Journal. — N. d. l. R. J'ai eu l'occasion dernièrement de me servir en Guinée de la décortiqueuse à riz Nichoison, à bras, et il me paraît intéressant de vous envoyer quelques renseignements à ce sujet. Cette décortiqueuse a été essayée à Paris à la Station d'Essais de Machines, du Minis- tère de l'Agriculture. Les résultats de cet essai ont été publiés en particulier dans le numéro 2 du « Journal d'Agriculture Tropi- cale » (i). Je retiens de cette expérience que la machine mue à la vapeur, et non à bras, a traité une moyenne de 100 kg. de paddy à l'heure, l'arbre nioteurtournant à une vitesse de 47 tours à la minute et absorbant une force équivalente à celle employée par deux hommes. Le riz de la Guinée qui a été em- ployé dans les es- sais de Paris, a don- né 5o % de paddy à repasser, c'est donc seulement 5o kg. de- paddy que la ma- chine a traités à l'heure. Ces chiffrCg ne sont pas atteints lorsque la machine est mue à bras. Ondoitremarquer p'\g. 24. tout d'abordquel'on Décortiqueuse Nichoison. obtient des résultats assez différents selon que l'on traite du paddy ordinaire ou du paddy bouilli avant le décortiquage comme cela se pratique à la manière du pays. 11 est nécessaire de faire passer deux fois (i) Cf. aussi K J. d'A. T. » n" 6; on trouvera dans ce numéro une note de la maison Nicholson, rappe- lant que la machine en question, n'étant plus couverte par aucun brevet, est tabriquée actuellement par un grand nombre de maisons en to'JS pays. Les modifi- cations qui peuvent existerd'une provenance à l'autre, ne changent pas l'allure générale de la machine, et les planteurs qui en ont eu en usage, la reconnaf- tront de suite par le cliché que nous remettons sous leurs yeux; c'est une réduction de celui qui accom- pagnait l'article de M. F. Main, dans le n» 2 du « Journal d'Agriculture 'l'ropicale ». — N. d. l. R. 358 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — Dec. igoB dans la machine le paddy non bouilli, et dur qui tourne dans un concave garni de nous avons obtenu une proportion de brisu- bandes de cuir ; cela, à une distance varia- res qui paraît plus forte que celle obtenue à ble. Les graines ne descendent que progres- la Station d'Essais; cela tient certainement sivement le long du cône, et s'il en arrive à ce que la machine ne tournait pas suffi- plus que la machine n'en décortique, ce qui samment vite. -= Au contraire avec le paddy a lieu lorsque la force motrice diminue, et bouilli au préalable et séché, un seul passage que la meule ne tourne plus assez vite, le suffit et il n'y a pour ainsi dire pas de brisu- grain traverse la machine sans être touché, res. Ne disposant pas de trieurs je n'ai pas ce qui augmente la proportion du paddy pu établir la proportion des brisures restant à repasser. en fin d'opération mélangées au riz, mais la quantité de brisures du riz non bouilli n'est pas beaucoup plus considérable que celle que contient le riz décortiqué à la manière indigène. Le riz bouilli en contient beau- coup moins et dans les deux cas il n'y a pas plus de paddy restant en fin de compte que dans le riz décortiqué par les indigènes en vue de la vente. Il faut remarquer aussi qu'il est nécessaire de décortiquer du riz frais ; le riz qui a un an parexemple est très difficileàdécortiquer, probablement parcequ'ila subi un commen- cemer. t de moisissure. Cette machine parait très convenable quant au produit qu'elle donne. Il n'en est pas de même malheureusement quant à son rendement réel lorsqu'elle est mue à bras, par des noirs, en Guinée. Je n'ai pu traiter en effet en riz bouilli que trente kilos de paddy à l'heure et en riz non bouilli, 24 kilos. Si pendant toute la chine est dans ce cas. Les parois décorti- durée de l'opération les hommes pouvaient quantes doivent s'user très vite, le cliquet en déployer leur force maxima, la décorti"" fonte dont est munie la machine, est sujet à queuse rendrait autant mue à la main que se casser, comme cela m'est arrivé du reste, mue par une machine réglée pour dévelop- après peu d'heures de travail; les manivelles per une force analogue à l'effort maximum se tordent facilement. Le modèle que j'ai eu C'est ce qui explique que nous n'avons pu • obtenir à l'aide de cette machine, mue par nos noirs, que la moitié de ce qu'elle pourrait théoriquement rendre. A en juger par les résultats obtenus dans les conditions peut- être imparfaites, mentionnées ci-dessus, j'admets que pour mouvoir la décortiqueuse Nicholson,il faut disposer de deux équipes de 8 noirs, l'une travaillant le matin et l'autre le soir; et même sans vouloir mar- cher à la vitesse maxima, il faut changer les hommes toutes les trois minutes. Le prix de revient pourra être diminué en employant les équipes, avant ou après le décorticage, à quelque autre travail, peu fatiguant. Pour établir un prix de revient du rende- ment on peut prendre pour base la journée de 10 heures et admettre que l'on amortit la machine en un an. Il me paraît sage en effet d'amortir très rapidement en Afrique tout matériel tant soit peu fragile, et cette ma- humain. Mais nous n'avons jamais pu arri- ver à ce résultat à moins de changer toutes les demi-minutes nos hommes. Les noirs surtout se fatiguent vite, et après une ou deux minutes notre machine perdait de entre les mains était peut-être de fabrication inférieure, ces décortiqucuses étant cons- truites par différentes maisons, toutes ne fabriquant pas également bien. Quoi qu'il en soit, notre décortiqueur a sa vitesse ou bien l'on était obligé de dimi- travaillé, en moyenne, en riz de Guinée : nuer l'admission du grain. Nous étions du En paddy non bouilli : 24 kg. donnant reste forcés, avec ce système, de régler l'ad- 18 kg. de riz net; en paddy bouilli : 3o kg., mission de façon à ce que les grains se dé- donnant 22 kg. 5oo de riz net. cortiquassent encore lorsque la machine Si l'on compte les journées d'homme à allait à une vitesse modérée. i fr., ce qui devient de plus en plus le prix La partie décortiquante de la machine est moyen en Guinée, on a comme prix de re- en effet composée d'un cône en aggloméré vient d'une tonne de riz net : N° 3o — Dec. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 359 i*^ Ri::^ non bouilli : 8 fr. de main-d'œuvre par journée de 10 heures -}- I fr. 20 d'amortissement = 9 fr. :>o pour 180 kg., ou 5 i fr. 11 la tonne de riz net. 2" Ri^ bouilli : 8 fr. de main-d'œuvre -j- i fr. 20 d'amor- tissement,-f- 2 fr. pour les frais d'ébullition =^ 1 1 fr. 20 pour 225 kg., ou 49 fr. 77 la tonne de riz net ; en chiffres ronds, 5o francs. Or, le prix de revient du décorticage, à la tâche, d'une tonne de riz net, par les fem- mes, à la manière du pays, revient aussi à 5o fr. Il ne paraît donc pas qu'il y ait avantage à se servir de cette décortiqueuse en la faisant marchera bras, si notre cas de- vait être normal, d'autant que les rende- ments que je donne sont maxiina^ étant donné que, pour ces essais, la machine a fonctionné sous mes yeux et que dans une exploitation réelle il serait assez difficile d'immobiliser un blanc pour surveiller les 8 travailleurs occupés à la décortiqueuse. On pourrait envisager l'hypothèse oh l'on emploierait les moments perdus d'une main- d'œuvre disponible : prisonniers, ou em- ployés de factorerie pendant la morte saison. Une machine, même à petit rendement, pourrait alors, peut-être, rendre des services. Ce serait, dans les plantations, un bon tra- vail pour les jours de pluie ; mais,dans ce cas, la question se pose, il me semble, d'une façon un peu particulière. La main-d'œuvre rationnelle des planta- tions, en Guinée française, sera toujours composée des habitants du voisinage; or, ils sont en général mariés et, en tous cas, entou- rés de femmes qui n'ont autre chose à faire que de préparer leur cuisine. Il leur est donc assez indifférent qu'on leur donne pour leur ration du grain décortiqué ou non. Pour ma part, lorsque je disposais de riz décortiqué, je leur donnais une ration jour- nalière de 750 grammes, et lorsque j'avais du riz (paddy), je leur en donnais un kilo qui me revenait moins cher que 750 grammes de riz net. Les 25o grammes de différence représentent le déchet du décortiquage, et mes hommes ne me réclamaient aucun sup- plément pour la peine que je donnais à leurs épouses. Je n'avais donc aucun intérêt à me servir d'une décortiqueuse à main, et je pense que la plupart des planteurs, en Afri- que occidentale, seront dans mon cas. Je ne fais pas ici le procès des décorti- queuses à grand rendement mus par un mo- teur mécanique. Je crois, au contraire, que cette question de la mécanique du riz est une de celles qui devraient être étudiées avec le plus de soin pour l'Afrique occidentale, mais je crois qu'elle est très complexe. C'est le côté commercial de la question qui est le plus compliqué, il demanderait à être étudié spécialement pour chaque colonie. Si vous le voulez bien et si j'en ai l'occasion, je pour- rai vous transmettre les quelques remarques que je pourrai être amené à faire à ce sujet. Emile Baillaid. Toulouse, Novembre iqo3, L'Avenir du Jute et de l'Abaca au Tonkin Réponse aux critiques d'ONG-BÉo. Par M. LÉON Hautekeuille. La lettre qui suit, quoique destinée à l'instruc- tion personnelle du directeur du « J. d'A. T. », est trop intéressante pour que nous la gardions pour nous seul. Nos lecteurs excuseront le ton familier, naturel dans une lettre privée; il n'ex- clut ni le sérieux, ni la méthode. — N. d. l. R. Mon cher ami, je ne sais si M. Duchkmin trouvera, au milieu de ses occupations ab- sorbantes, le temps de répondre à la « sor- tie » d'ONG-BÉo, insérée dans la « Dépêche Coloniale ^) du 12 mars dernier et que vous avez reproduite dans le N' 24 de votre .< Journal ». Mais, puisque vous m'avez de- mandé mon opinion sur les raisons qui ont jusqu'à présent, empêché un développement plus rapide de la culture du jute au Tonkin, 36o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N'^ 3o — Dec. 1903 — culture qui n'a encore donné lieu qu'à des essais importants, — je vous livre les seules observations précises que j'aie pu relever depuis que Je suis dans cet intéressant pays, ne voulant pas, aujourd'hui, aborder le fond de la question. Et d'abord, je regrette que vous ayez atta- ché à une réflexion un peu hâtive, concer- Et le ricin, dont la récolte est si lente et minutieuse ! Les inconvénients d'une culture nouvelle apparaissenttoujours à travers un verre gros- sissant. Le tout est de s'y habituer, et l'An- namite, à la longue, étonnera, à cet égard, ceux qui le méprisent sans le comprendre. Pour en revenir aux critiques d'ONG-BÉo, nant la défibration de Tabaca (i), assez d'im- elles sont en partie exactes et en partieexces- portance pour la publier. Je ne maintiendrais sives. Je précise : pas aujourd'hui une telle observation sans « Le jute, dit Ong-Béo, exige une mani- en atténuer la portée. Mais c'est du jute que pulation délicate, celle du rouissage. Si les je veux vous parler tout d'abord. fibres restent insuffisamment dans l'eau, Le jute ne peut convenir aux Annamites, elles ne pourront être décortiquées; si on affirme-t-on sentencieusement. Il paraît qu'il les y laisse un peu trop longtemps, la décom- ne se cultive pas lui-même et qu'il est néces- position compromettra le travail de la fibre. saire d'y mettre la main de temps en temps, Il y a le labour, l'ensemencement, le sar- clage, la mise à l'eau et le racinage. L'Anna- mite ne veut rien changera ses habitudes, et vous ne l'amènerez pas à se livrer au jute. Pour l'abaca, pour la ramie, pour l'agave, On habituera difficilement l'Annamite au rouissage. » Rien n'est plus vrai ni plus faux. La ma- nipulation exigée pour le rouissage du jute n'est ni plus délicate ni plus rude que celle exigée pour la défibration de l'abaca. Celle- pourlacanneà sucre,lecoton,etc.,il yaceci ci, au contraire, bien qu'elle se fasse à sec. et cela, et bien d'autres choses. Je vais plus loin. Je suppose qu'on ne connaisse pas le riz en Annam, où le jute est cultivé de temps im- mémorial. Jugeant que le riz est une culture avantageuse et même nécessaire, il est ques- est une opération autrement rude que le rouissage. Un coolie annamite apprend, — je m'en suis assuré, — le rouissage en deux heures. Je crains qu'il ne faille beau- coup plus de temps pour l'habituer à bien tion d'en poursuivre la propagation. Nous manœuvrer l'appareil rustique à défibrer trouverions des docteurs ès-sciences agrono- l'abaca. miques et philosophiques pour affirmer que si la culture du riz n'existe pas en Annam, c'est qu'elle ne convient pas à la mentalité tout à fait spéciale de l'indigène. On entas- serait objection sur objection. Jamais, dirait-on, vous ne déciderez l'Annamite, essentiellement paresseux, ac- Le travail aquatique n'est pas pour effrayer les paysans tonkinois qui mènent quelque peu une existence d'amphibies. J'ai fait, à cet égard, une observation qui a été une révélation pour moi. Chargé de la surveillance du jute dans la région de la Rivière-Noire, j'avais toutes les appréhen- coutume à la culture familiale du jute, à sions d'un novice concernant cette culture labourer dans l'eau, dans la boue même, à patauger dans cette boue jusqu'à la récolte. Et ensuite, quand le riz sera récolté, ce n'est pas tout: il faudra le décortiquer, opération pénible qui exige une grande consommation d'huile de bras. Non, jamais vous n'obtien- drez cela de nos braves nha-qués. Vous ne les connaissez pas. (i) Nous avions répété, dans le « J. d'A. T. )-, une impression deM. Hautefeuille, qui avait trouve l'ap- pareil philippin (cf. « J. d'A. T. •>. n" 28) trop dur pour les Annamites, généralementpeu musclés.— N. de la R. dont on m'avait dit beaucoup de mal. Les opérations de mise à l'eau et du rouissage surtout me préoccupaient et j'étais inquiet de savoir comment lesindigènes se compor- teraient en face d'un travail nouveau pour eux exigeant soins et attention. Je fus simplement stupéfait devoir la rapi- dité avec laquelle coolies, congaies etenfants apprenaient le maniement des tiges et de la fibre. Voir, comprendre et imiter, était, pour cinquante individus à la fois, l'affaire d'une heure ou deux et, de village en village, je No3o— Dix. iQo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 36: trouvais les mêmes facilités; tous les chan- tiers se ressemblaient. Je n'hésite pas à affirmer que les paysans annamites possèdent des dons d'imitation qui leur viennent, assure-t-on, du singe, comme la faculté d'avoir les pieds prenants et qui en font, à certains égards, des ouvriers plus habiles et plus aptes échanger de beso- gne que les paysans français. Je me demande même comment certains préjugés relatifs à la main-d'œuvre annamite ont pu faire leur chemin parmi les colons européens. L'empoisonnement ou dépoissonnement des mares est un inconvénient réel. J'ai l'espoirqu'on y pourra remédier par la créa- tion de mares artificielles ; mais, si on n'y arrivait pas, ce ne serait pas un empêche- ment sérieux à la propagation du jute qui ne compromettra pas la vingtième partie des mares disponibles. Le soleil, lorsqu'il des- sèche les rizières, est, lui aussi, un grand destructeur de poissons. Il faut cependant vivre avec le soleil au Tonkin. Quant aux mauvaises odeurs, l'Annamite n'est pas à une près, et il faut montrer une grande naïveté pour s'en inquiéter. L'indi- gène s'y habituera comme le paysan de France à celle de son fumier, autrement du- rable et il ne tardera pas à s'apercevoir que si le jute a une odeur, d'ailleurs supportable, l'argent n'en a pas. Notre colon doit se tromper quand il dé- clare qu'on ne peut, trois ans de suite, même avec une abondante fumure, cultiver le jute sur la même terre. Le jute est une culture assez épuisante, plus peut-être que ne le croit M. DucHEMiN, mais ni Ong-Béo, ni M. Du- CHEMiN, ni moi ne pouvons dire le dernier mot sur ce point : l'expérience nous manque. J'ai cependant confiance qu'avec une petite fumure on pourrait redoubler une culture de jute et que le même champ la supporte- rait trois fois avec une fumure vraiment abondante. Mais, cette troisième récolte se- rait-elle impossible que ce ne serait pas là une raison suffisante pour écarter le jute au Tonkin quand il est depuis si longtemps cultivé au Bengale. Maconviciion est faite que le jute, aux prix actuels, est plus rémunérateur que le riz. Malgré une très mauvaise levée ayant pour cause la défectuosité de la graine semée, nous avons obtenu par la culture indigène, dans des terres à peine défrichées, mal soi- gnées sans aucune fumure, de i5 à 3o pias- tres par mau (36 ares); et directement, dans des champs mal levés, mais fumés, de 5o à 5 5 piastres. Le riz ne dépasse guère le ren- dement moyen de 20 à 25 piastres dans la contrée où nous avons opéré. Si l'on fait deux récoltes de riz par an, c'est en se don- nant deux fois plus de peine et en appauvris- sant le sol notablement. L'Annamite n'est pas plus maître du mar- ché du riz que le Français n'est maître du marché du blé ou du vin. Il y a toutefois, une observation juste, déjà faite, dans ce qu'a dit Ong-Béo de la moindre facilité à vendre le jute ; mais cette difficulté n'est pas durable, car un marché s'établira pour le jute quand le pays en sera vraiment producteur. Une abondante récolte au Bengale, d'après Ong-Béo, pourrait avilir les prix du jute. C'est vrai en partie. Nous voyons cela en France pour le blé ou pour le vin et nous verrons peut-être cela au Tonkin pour le jute et même pour l'abaca ; car, enfin, je ne vois pas bien comment le jute du Tonkin souffrirait plus de la concurrence du Ben- gale que l'abaca de la concurrence des Phi- lippines, que le café de la concurrence du monde entier. Très sévère pour le jute, Ong-Béo l'est beaucoup moins pourl'abaca. Pour ma part, l'étonnement des tisseurs philippins devant la supériorité, au point de vue de la solidité des fibres fournies par M. Rémery à l'Expo- sition ne m'étonne pas. Je n'attache pas à ce fait l'importance que lui attribue Ong-Béo et cela pour plusieurs raisons qui m'empê- chent de considérer le fait de cette supério- rité comme un point acquis. D'abord, il peut y avoir là, de la part de ces ouvriers, une simple flatterie internationale analogue à celles qu'échangent les chefs d'Etat dans leurs rencontres. Ensuite, des pieds isolés d'une plante textile donnent presque tou- jours une qualité de fibre qu'on ne retrouve plus jamais en grande culture ; enfin, je suis obligé de faire remarquer que tous les inven- 362 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — Dix. 1903 teurs de fibres nouvelles font des déclara- tions analogues. Toutes les fois qu'on m'a parléd'une fibre spéciale ou obtenue sur une propriété déterminée, — et cela m'est arrivé souvent, — on me mettait sous les yeux l'at- testation la plus catégorique que la qualité de cette fibre était exceptionnelle. Aussi je ne conteste rien, mais je suis sur mes gardes. « La culture de l'abaca est facile, dit Ong- Bko. Elle exige peu de soins et peut se faire sur les nombreux coteaux encore en friche ». C'est exact ou à peu près, seulement, il faut y aller, sur ces coteaux en friche, et, de plus, il faut les défricher. I! faut y aller et mêmey retourner, descendre et monter sans cesse et cela est difficile à apprendre aux Annamites, gens de plaine qui préfèrent de beaucoup barboter dans les mares que de grimper sur les nombreux mamelons qu'ils considèrent avec un dédain mélangé d'une certaine terreur. Je connais un ami d'ÛNG- Béo, grand planteur d'abaca, qui peut certi- fier les difficultés qu'on éprouve à trouver de la main-d'œuvre en dehors du Delta et et qui, même, à mon avis, exagère ces diffi- cultés, que ses voisins ont résolues sans sa- crifices exceptionnels. Mais, en fin de compte, il y a place, au Tonkin et pour le jute et l'abaca, qui n'ont pas les mêmes exigences et ne peuvent guère se nuire que sur le marché, et encore, je n'en suis pas certain puisqu'ils ont des em- plois différents. Je crois bien plutôt qu'ils se serviront en contribuant tousdeux à donner de l'importance au marché, à alimenter des usines et à abaisser le prix du fret. Mais, si chacun a ses inconvénients etses avantages respectifs, il ne faut pas les traiter en concurrents destinésl'un à chasser l'autre et à lui enleverles faveurs gouvernementales auxquellesils feraient mieuxde renoncertous deux. Par exemple, je n'hésite pas à donner au jute la première place. D'abord, il a fait ses preuves au point de vue culturel et même économique. Le climat lui est très favorable et beaucoup de terres lui conviennent. On le cultive depuis longtemps, même dans le Delta, où il est moins à sa place. Je le crois plutôt destiné à voisiner quelque peu avec l'abaca, à attirer près des mamelonsla main- d'œuvre que l'abaca sollicitera plus tard. Je connais assez les inconvénients du jute pour dire à Ong-Béo qu'il en a omis quel- ques-uns, dont le plus grave, qui l'est très peu : la concordance des travaux du jute avec ceux du riz, ceux du jute n'admettant aucun répit. Cet inconvénient est plus apparent que réel et je vivrais avec lui longtemps dans ce séduisant pays. Je n'en fais plus aucun cat;, après expérience. Le jute est prêt, dirai-je. L'abaca ne l'est pas. Le jute est une des cultures annuelles, faciles, qui n'exigent pas de très grands soins et sans le secours desquelles la colonisation agricole, la mise en valeur des terres dispo- nibles serait, économiquement, à peu près impossible. Ce sont les cultures annuelles qui permet- tront, au Tonkin, de déplacer la main-d'œu- vre et de la fixer dans de nouveaux centres, en ramenant le contact entre le Delta et la montagne. L'abaca exige beaucoup de temps, de per- sévérance, de capitaux pour prendre sa place sur ceux des mamelons qui paraissent lui convenir. Or, la persévérance n'est pas la qualité principale des capitalistes français qui n'aiment pas attendre. Je ne sais si vrai- ment l'abaca est l'avenir du Tonkin ; mais j'ai confiance que le jute c'est le présent et, si prévoyant qu'on soit, le présent passe avant l'avenir. Il faut vivre. L. Hautefeuille. Hanoï, Novembre igo3. La Manutention du Thé en Europe Par M. F. Main On sait que de toutes les usines travaillant caniques les plus variées et les plus complc- Ics produits tropicaux, les usines à thé sont tes. Nous ne parlons pas, bien entendu, des celles qui comportent les installations mé- huileries et des rizeries. Les premières ne N" 3o — Dec. iqo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3-63 sont pas spéciales aux produits coloniaux ; les secondes, bien que souvent montées sur un très grand pied, voient leur rôle se borner à deux opérations mécaniques sim- ples, le décorticage et le polissage, avec, comme annexes, les triages et nettoyages ordinaires. Le thé, au contraire, est une véritable industrie agricole : sa préparation donne lieu à des traitements physiques ou physico- chimiques (flétrissage et torréfaction), chi- miques (fermentation) et mécaniques (rou- lage, désagrégation des boules de feuilles, triage, égalisation, emballage). — Nous ne saurions mieux faire que de la comparer à la sucrerie, qui comporte également des opérations physiques, chimiques et mécani- ques, et qui peut à bon droit passer pour la plus intéressante des industries agricoles métropolitaines. A côté des manipulations subies par la feuille de thé dans son pays de production, se placent un certain nombre d'opérations que subit le produit à son arrivée en Europe. — Ce traitement a lieu chez les importa- teurs et a surtout un but commercial ; c'est de lui que nous allons nous occuper. Nous avons eu en effet, récemment, Toccasion de visiter, à Londres, les entrepôts et magasins de deux importateurs de thé ; nous avons pu ainsi, en voyant le travail se faire sous nos yeux, compléter les données acquises dans d'autres parties de l'Angleterre, sur la machinerie en usage dans les pays de pro- duction ; machinerie que, bien entendu, noug n'avons pu voir fonctionner qu'à vide, dans les usines ; nous avons eu la bonne for- tune de pouvoirles examiner presque toutes en cours de montage ou en essais. A Londres, nous nous sommes rendus à la Mazawattee Tea Co,et chez MM. Tuki:, MkNNELL & DODDS. 1 . — La première occupe à New Cross (London S. E.) une usine considérable, qui emploie un millier de personnes, hommes et femmes. — Nous devons à l'amabilité de MM. \Vm. R. Dell cS: Sons, Ingénieurs à Londres, qui y ont installé une partie des machines, d'avoir pu visiter en détail cette importante usine. Dans ce qui va suivre. nous ne parlerons que du thé, mais notons dès à présent qu'elle reçoit et traite égale- ment le café et le cacao. Le thé arrive en caisses bien caractéristi- ques mesurant toutes à peu près un pied cube et demi. Il est aussitôt déballé et trié par sortes qui sont emmagasinées dans de grands réservoirs clos, en tôle. — Il passe ensuite aux machines. Il est urgent, en effet, de classer les diver- ses grosseurs de feuilles, d'éliminer la pous- sière et de recouper les feuilles de trop gran- des dimensions. Sans ces précautions, le thé aurait un aspect irrégulier qui l'empêcherait d'être facilement accepté par le consomma- teur, ou tout au moins réduirait sa valeur marchande. Il y a de plus une question de marques établies, connues et sous lesquel- les il faut toujours vendre des produits com- parables. Le thé est déversé des réservoirs dans des wagonnets qui l'amènent à la salle des cou- peurs et mélangeurs. — Les coupeurs de MM. Wm. R. Dell & Sons se composent de deux rouleaiix en acier, à axe horizontal, tournant en sens inverse. Leur surface pré- sente une série de cavités rectangulaires dont l'ensemble forme une sorte de damier. Les cloisons séparatrices placées suivant les génératrices du cvlindre sont aiguisées et forment les couteaux proprement dits. Fig.25.— Coupeur-trieur de thé, de \\ ni. K. Dell >>>: Sons 364 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 3o — Dec. iqo3 — La contre-pJaqueest en bronze, et formée également : 6 de 5oo livres, et 2 de 25o livres, d'une série de petites plaques de 5 à 6 cm. — Ils consistent (fig. 26) simplement en de gros de longueur, montées sur une charnière cylindres de tôle, de 2 m. environ de dia- et maintenues par un ressort. mètresur 2 m. 5o de longueur, tournant len- L'ensemble de l'appareil (fig. 25) com- temeni autour de leur axe. A l'intérieur, se porte une trémie d'où le thé tombe sur 'un trouvent quatre lames hélicoïdales, en cui- crible à secousses incliné, dont la première vre, d'une largeur décroissant de o m. 35 à partielaisse passer tout ce qui n'a pas besoin o m, i5 seulement, fixées aux parois du d'être recoupé ; le reste passe sur un tamis cylindre. Ces lames favorisent le brassage très large, qu'il traverse pour se rendre au et accélèrent la vidange de l'appareil à la fin coupeur. — Toutefois les machines de la de l'opération. Leur forme est combinée Mazawattkk Tea Co. soni à double efl'et ; pour donner le moins de poussière possible. Fig. 26. — Mélangeur de thé (Cliché de Wm. R. Dell & Sons). elles comportent deux paires de rouleaux à Mais l'absence absolue de poussière est à peu alvéoles de différentes tailles, correspondant près inévitable, surtout pendant le charge- à deux tamis de grandeur différente. On ment et la vidange des appareils. Aussi obtient donc ainsi avec une seule machine, existe-t-il sous les mélangeurs un caniveau trois tailles de feuilles. — Déplus, le fond grillé relié à un puissant aspirateur qui en- de la trémie est constitué par une toile sans traîne toutes les poussières dans une cham- fin qui avant de déverser le thé sur le tamis, bre spéciale où elles sont recueillies et triées, le fait passer sous un puissant électro-aimant Une partie du thé est alors dirigée vers où il abandonne les clous et autres débris l'emballage en sacs et en paquets, l'autre en- métalliques fréquents dans les caisses de voyée dans des réservoirs semblables à ceux ïhé. (iQnt nousavons parlé plus haut; il y a loo* Les produits sortant des huit coupeurs de ces réservoirs pouvant contenir chacun sont entraînés par des élévateurs dans des 2.000 livres de thé. mélangeurs; ceux-ci sont au nombre de huit L'emballage en caisses se fait au moyen N" 3o —Dec. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 365 d'une machine construite par MM. Dbll& nuiserie, etc. L'organisation savante de cette Sons comportant essentiellement une plate- usine n'est pas le point le moins intéressant forme carrée animée d'un mouvement vibra- que nous ayons eu à y constater, toire rapide obtenu par un excentrique. L'ap- 2. — Les ateliers de MM. Tuke, Mennell pareil, transportable, est monté sur deux & Dodds personnifient bien le type de l'en- roues et reçoit la force d'un moteur élec- trepôt d'un importateur de moyenne enver- trique également monté sur chariot, et au- gure. Ils sont situés non loin des docks, et quel il est relié par un arbre flexible. fort bien combinés pour l'emplacement L'emballage en sacs et en paquets se fait exigu qu'occupe chaque local dans cette par- au moyen d'une machine entièrement auto- tie de Londres. matique qui pèse le thé, remplit le sac, le Les caisses sont mises en magasin aux tasse et le ferme. — Trente de ces machines 2' et 3** étages; un treuil aciionnépar un mo- débitent chacune 1.600 livres de thé par Jour, teur à pétrole de«') chevaux situé en sous-sol, en paquets d'unquart délivre. Unequinzaine permet la manutention rapide, d'autres débitent chacune 2. 200 livres par Le coupeur, du type précédemment décrit. Jour, en paquets d'une demi livre. mais à simple effet, est audeuxième étage; il Nous voudrions pouvoir insister davan- décharge ses produits directement dans le tage sur certaines installations mécaniques mélangeur, situé au-dessous; sur le même de cette usine, mais cela sortirait du cadre palier a lieu l'emballage, de ce journal. Nous ne pouvons cependant Le moteur de 6 chevaux suffit largement à manquer de signaler que l'usine de la Maza- actionner les diverses machines. — Grâce à wattee Tea Co.,ne reçoit absolument que des la disposition des appareils, on arrive à réa- matières premières : Aux ateliers de prépara- liser dans un espace restreint la possibilité tion des produits alimentaires sont annexés de travailler et de diriger vers la consomma- une fonderie et une salle de laminoirs, où tion immédiate une quantité relativement sont préparées les feuilles de papier d'étain, considérable de thé marchand, un atelier d'estampage de fers blancs, une F. Main. imprimerie sur métaux, un atelier de me- Ingénieur-Agronome L'Élevage au Paraguay Conseils d'un vieil éleveur aux débutants. D'après le D"^ Kemmerich. Le « Journal d'Agriculture Tropicale » a déjà, louer à bon compte. Au voisinage du fleuve à plusieurs reprises, entretenu ses lecteurs de Paraguay, dans sa partie navigable, ou près, questions intéressant l'élevage dans l'Amérique ^^ ^^ ^^ j^ terrain de qualité supérieure du Sud (voir 1902, p. i3q et p. 2.-)i). Il croit au- , , ,. > ,, ,,...• ," • , -, ., coûte 10.000 marks la lieue carrée (légua jourd'hui devoir reproduire un extrait d'une «-^ » \o lettre écrite par le D-" Kemmerich, un des grands cuadrada), soit 5,5 marks Thectare, puisque éleveurs du Paraguay. Cette lettre parue dans celle-ci comprend 1.875 hectares. A l'inté- l'excellent recueil « Der Deutsche Kulturpionier », rieur, à une distance de 5o à 100 kilomètres no« 3 et 4, IQOS renferme, en effet, de très pré- ^^ j^ ^^^^^ ^„ ^^y^^^^^ à raison de 2 à cieuses données sur les conditions économiques , , ,,, , ,,,, 1 . , ., 3 marks I hectare, de 1 élevage dans ce pays qui nous intéresse d au- tant plus que nous y possédons un groupe fidèle « Je ne parle ici que du Paraguay septen- d'abonnes. trional, le sud du pays m'étant peu connu. Nous devons ce document à M. Mallèvbe, pro- fesseur à l'Institut agronomique et à l'École Su- « C'est à peine si l'on trouve à louer des périeure d'Agriculture Coloniale. — N. d. l. R. terres sur la rive gauche du fleuve ; par con- ,;.*.,. tre, dans le Chaco, sur la rive droite du « A l'heure actuelle, il existe encore au fleuve, on peut acheter au prix de 2 à l^araguay des terres qu'on peut acheter ou 3 marks l'hectare ou bien louer pour 5 ans 366 JOURNAL D AGRICULTURE TROPICALE N« 3o — Dec. 1903 ((lieues carrées pour la somme annuelle de et aider aux opérations des revues, du gar- 1.200 marks. Il est donc possible à ce prix diennage, de la castration et du marquage, d'utiliser en vue de l'élevage du bétail une Toutefois, il n'est pas absolument nécessaire très grande étendue de pâturages d'environ d'être toujours présent, puisque l'on ne peut 17.000 hectares. ni ne doit commander, le possesseur du «L'exploitation des forêts est d'ailleurs pâturage étant seul responsable des travaux, défendue. Je viens de faire sur ces bases un « La situation du débutant est, dans les contrat de 5 ans avec la Compagnie Anglo- premiers temps, plutôt celle d'un specta- Paraguayenne. teur, mais d'un spectateur qui doit apprendre « Mon domaine de 19 lieues carrées com- et aussi donner son aide, autant du moins mence en effet à devenir trop petit pour mes que le lui permettent ses capacités; car il troupeaux, comprenant environ 10.000 têtes n'appartient pas à tout le monde de monter de gros bétail, 2 .000 veaux, 5oo chevaux et des chevaux sauvages et de savoir conduire 600 moutons. le bétail. « Les territoires du Chaco sont considérés « Au point de vue financier, la chose se comme des terrains de pâturage d'excellente présente comme il suit : qualité. Beaucoup d'éleveurs ne veulent pas en entendre parler cependant, parce qu'ils 'TJ^f'L *!,?"-?'"' ,'" "''°" '^'"" f ^ ' r M croit de o5 "/„ dans la première an- sont habités par des Indiens libres et qu'oc- née) un produit de 33o veaux qui, casionnellement, tous les 7 ou 10 ans, ils déduction faite d'une perte annuelle ' ' ' de i 7„, valent au bout de2 a 3 ans, sont soumis à des inondations. Toutes les 3o marks par tète, soit au total ré^ions côtières souffrent de ce dernier in- r'^Z^'^VA""'- ' '■"\ ^ 9.600 marks Croit delà deuxième année : 3oo veaux convénient; mais à l'intérieur, il existe des valant au bout de 2 ans à raison de pâturages élevés qui sont tout à fait sûrs. En ^5 "i^rks par ,éte... = 7.500 » ' ^ T Croît de la troisième : joo veaux, va- tous cas, pour le débutant, le Ghaco est peu lant à un an, à raison de 20 marks recommandable,à moins que 3 ou 4 éleveurs ^^^ ^^^^ ^ — ! , . j. . . Total 23.100 marks ne s associent et ne disposent de capitaux importants. « Le débutant reçoit la moiiié de cette « L«s débutants font mieux de commencer somme, déduction faite des quelques pertes de la façon suivante : acheter un petit trou- qu'a pu subir son troupeau de vaches et des peau de 5oo vaches, par exemple, à 3o marks, prix d'achat de quelques taureaux, soit en- ce qui fait une dépense de iS.ooo marks 5 viron 10.000 marks après trois ans de tra- ajouter à cela i.ooo marks pour les chevaux vail, ce qui fait i5 % par an du capital en- et 4.000 marks de capital de réserve pour gagé. les besoins de l'existence ; puis, confier tout « En tous cas, il est financièrement plus le troupeau pour trois ans à un éleveur. avantageux de ne pas s'embarrasser tout « Ce système qui consiste à donner le bétail d'abord de terrains relativement coûteux qui en pension, d'ordinaire moyennant l'aban- réduisent les bénéfices. don de la moitié du produit en veaux, assure « Quand une fois le débutant connaît à non seulement au débutant un abri, mais fond le sol, les langues du pays (l'espagnol lui enlève toute préoccupation du côté du et un peu de guarani), qu'il a des capitaux pâturage, des salaires et de l'entretien du un peu plus élevés, il peut penser à acheter personnel et des chevaux. Il peut parcourir un domaine. Pour une bonne « Estancia » il librement la contrée à cheval, tout observer faut compter de 5 à 6 lieues carrées, dont il et apprendre à connaître le pays. Le bétail faut toujours déduire un quart pour les bois, est marqué aux initiales du propriétaire, du de sorte qu'il ne reste que 1.200 a i.5oo débutant par conséquent, et ne peut être hectares de pâturage par lieue carrée, vendu que par lui, et non par le possesseur du « Une grande estancia, comme la mienne pâturage. Naturellement, on doit rester pen- qui s'étend sur 19 lieues carrées (environ dant les trois ans au voisinage de son bétail 320 kilomètres carrés), ne me rapporte an- N»3o— Dec. iqo3 JOURNAL D AGRICULTURE TROPICALE 36 7 nuellement que lo "„ du capital engagé, coûte 400.000 à 500.000 marks, mais per- met de vendre chaque année 800 bœufs de 3o à 40 marks et 600 vaches de 3o marks. Cela fait un revenu de 46. 800 marks sans compter les i5o vaches qui sont consom- mées annuellement. Le personnelcomprend environ 5o salariés. « Les gardiens reçoivent 16 marks par mois, les surveillants environ 40 marks, le majordome de 100 à i5o marks par mois et une petite part de bénéfices. Tous sont, en outre, nourris. « Nous tuons 16 vieilles vaches par mois pour nos besoins et avons 10.000 marks de frais annuels pour les salaires et les vivres achetés au dehors (thé, riz, sucre, pain, tabac, habits pour les travailleurs, etc., en outre, sel, acide phénique et autres médica- ments pour les animaux . « En 1QU2, nous avons marqué 1.600 veaux, représentant le croît du troupeau : cette an- née nous dépasserons un croît de 2.000 veaux. « Dans les revenus sus-mentionnés de l'es- tancia, on n'a pas fait figurer les produits en chevaux, juments, moutons (laine), parce que dans les conditions où nous nous trouvons, ces produits sont secondaires. De même nous ne produisons actuellement que très peu de lait, de fromage et de beurre. Ces produits sont cependant importants pour le débutant ; ils suffisent aux besoins delà con- sommation et rendent la vie plus agréable. La volaille, les porcs réussissent très bien et presque sans frais au Paraguay. Le climat est, il est vrai, chaud — en été jusqu'à 38° centigrades à l'ombre comme maximum, en hiver 10 à i5", rarement des gelées — mais ce climat est un des plus sains du monde, sans variations brusques de température. » Les Rats Mœurs et dégâts. — Les rats sur les navires. — Leur rôle dans la propagation de la peste, La lutte internationale contre les rats. Par M. le D' A, Loir. Voilà plusieurs années que le D'' Loir a fait de l'étude et de la destruction des rats sa principale occupation, on lira donc avec le plus grand profit les remarques de ce savant. Rappelons que nous avons reproduit, dans le n^^ 20 du « J. d'A. T. ». un article remarquable sur ces mêmes rongeurs, dû à la plume de M. Boname, directeur de la Station agronomique de l'île Maurice. Dans le n" 27, nous avons inséré une note sur la man- gouste, petit carnassier bien connu dans les pays chauds comme un ennemi implacable des rats. Malheureusement, il se trouve que le pullullement excessif des mangoustes ne va pas non plus sans de graves inconvénients : après avoir exterminé, les rats, elles se mettent à détruire toutes sortes de petites bétes insectivores, sans parler de la volaille. et, en fin de compte, les champs de canne se trouvent envahis par les insectes. D'ailleurs, les mangoustes mêmes ne dédaignent point la canne. — Dans le n" 29, nous avons donné en- core un article bien documenté sur la même question, de M. Paul dks Grottes, qui a observé les rats de près, dans les sucreries de la Marti- nique, où l'on retire le plus de profit de l'emploi de chiens ratiers. Enfin, un abonné nous annonce pour bientôt une note sur les rais à l'île San-Thomé, où ils dé- vorent des quantités formidables de cacao. — La note de M. le D-'Loir fait ainsi partie d'une sériequi prouve combien les rats préoccupent les agriculteurs de toutes les régions tropicales du globe. — N. D. L. R. Un décret du Président de la République française vient de rendre obligatoire la destruction des rats à bord des bateaux. La science de Pasteur nous a en effet appris que le principal agent propagateur de la peste est le rat. Ce sont ces rongeurs qui, s'intro- duisantà bord des navires, arrivent des loin- tains pays où sévit sans cesse Tépidémie, viennent parmi nous en répandre les germes. Le moyen le plus efficace de nous mettre à l'abri du mal, est donc de faire une guerre acharnée à ces colporteurs dangereux qui peuvent empoisonner nos contrées et nos villes. Au Congres de Bruxelles, il y a quelques jours, le D' CALMi/m-, rapporteur de la ques- tion de la prophvlaxie de la pesie, a fait voter 368 JOURNAL D^AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — DÉc. 1903 par le Congrès, un vœu par lequel il de- On a vu des rats blesser dangereusement mande la destruction obligatoire des rats à des enfants dans leur berceau. Dernièrement bord de tous les bateaux, plusieurs fois par dans un hôpital de Paris, oi^i les malades de an. certaines sallesont, la nuit, un bâton à leur Le Délégué du Gouvernement russe à ce disposition pour chasser les rats disposés à Congrès de Bruxelles, le D'" Freybekg, à son grimper sur leur lit, un paralytique se trouva tour, a insisté sur la nécessité de détruire les avoir les pieds dévorés par ces rongeurs, rats non seulement sur les navires et dans Des éleveurs américains trouvèrent des les ports, mais aussi partout et dans tous les rats dans les galeries souterraines à tempé- pays. Ces rongeurs émigrent si rapidement rature glaciale où ils mettent les viandes de et siloin d'un point à un autre qu'ils peuvent leurs troupeaux avant de les embarquer, nous infecter avec la plus grande faciliié et Pour tuer ces parasites on abaissa la tempé- si nous voulons assurer notre sécurité, nous rature de plusieurs degrés; beaucoup de devons faire tous nos efforts pour procéder, rats furent trouvés morts. Mais peu de temps autant que possible, à leur extermination. après, à leur grande surprise, ces éleveurs Les rats sont maintenant répandus sur découvrirent un nid de rat où grouillait toute toute la surface de la terre; ils semblent la nombreuse progéniture d'une femelle qui augmenter de nombre en Europe depuis avait mis bas récemment. Les rares survi- quelques années. Il est inutile d'insister sur vants s'étaient peu à peu acclimatés au froid les dégâts qu'ils font aux colonies. En 1898, intense et leur descendance se trouvait fort des milliers de rats envahirent en une seule bien dans ces espaces glacés. Du reste, une nuit l'île de Morsoa dans le Limfiord, seul fourrure beaucoup plus épaisse leur était point du Danemark où ils n'existaient pas poussée et les garantissait suffisamment pour encore; ils traversent donc des bras de mer. pouvoir braver les froids les plus vifs. Un chasseur de rats de Londres dit qu'en ce On a trouvé dans les parties les plus froi- moment, ces animaux quittent les bateaux et des des bateaux frigorifiques qui apportent viennent par étapes jusqu'au centre de la ces viandes en Europe, des familles entières cité. de ces rongeurs qui avaient élu domicile Trois rats furent trouvés dernièrement dans des carcasses d'animaux congelés. Dans dans un omnibus, en dehors des barrières les navires contenant des chargements de des docks de l'Inde de l'est. Le 10 février café et qui parfois en reçoivent plus de dernier on prit sur un bateau dans le port de soixante-dix mille balles, il n'est pas rare Londres, un gros rat indien auquel on atta- de voir jusqu'à dix mille sacs éventrés par cha une plaque maintenue par un fil de fer, les rats. Le grain se répand ; il faut ensuite puis il fut lâché. Le 28 du même mois l'ani- le trier et réparer les dégâts, ce qui cause mal fut pris dans un magasin de Wellington une dépense d'environ un franc par sac. Street. Sur mer, les rats poursuivent les voya- Autrefois, les rats de Londres allaient aux geurs, ils s'introduisent dans les cabines des Indes et les rats des ports indiens venaient bateaux, laissant partout des traces désas- en Angleterre. Actuellement, selon une re- treuses de leur passage. Il existe en ce mo- marque qui a été faite par les officiers de la ment, dans l'escadre de la Méditerranée, un grande Compagnie de navigation « Penin- navire où ils sont si nombreux, que les offi- sular Oriental », il n'y aurait plus que les ciers sont parfois obligés de déserter leur rats de l'Inde qui feraient la traversée jus- couchette et d'aller, la nuit, bivouaquer sur le qu'à Londres, pont, afin de pouvoir trouver du repos. De Dans les navires ils mangent le plomb graves maladies sont données par eux à pour se procurer de l'eau ; ils dévorent tout, l'hommeet aux animaux domestiques. Latri- se jettent sur tout; ils s'attaquent aux ani- chinose, le rouget du porc, la fièvre aphteuse maux vivants et morts ; ils rongent le crin, etpeut-étreaussi la tuberculose, sont souvent la corne, le grain, i'écorce des arbres. répandues par eux. Enfin, ils peuvent nous ,Nfo 3o _ Di:c. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 369 apporter la peste quand ils arrivent dans nos près une période assez longue. C'est ainsi pays, sur nos navires, après avoir quitté une qu'ils transportent les épidémies; leur des- contrée infectée. truction est donc un réel besoin pour tous. 11 n'existe pour ainsi dire pas de bateau Depuis 1898, il existe en Danemark, où cha- qui ne contienne de rats dans ses cales ; dans que année les rats faisaient pour quinze mil- un navire où on a procédé à la destruction lions de francs de dégâts, une association systématique de ces rongeurs par le gaz sul- qui, depuis 1902, est devenue internationale fureux Clayton, prod;iit par un appareil et dont le but est de répandre la notion des aujourd'hui imposé par nos services sani- dégâts causés par les rats et d'amener une taires, on a retrouvé près de deux mille ca- campagne générale de destruction contre ces davres de rats. rongeurs. Pour être efficace, cette lutte doit Avant que la peste ne se déclare chez être générale, les rats se transportant rapi- l'homme, elle extermine toujours un grand dément à des distances considérables. nombre de rats. Les Hindous et les Chinois Pour le plus grand bien de tous, espérons reconnaissent^que la peste est près d'éclater que cette Société prospérera en France et quand les rats quittent par bandes leur lieu dans nos colonies et sera une arme de plus de résidence pour se rendre dans d'autres pour lutter avec efficacité contre ce fléau des pays, ce qui survient quand ils voient mourir rats. ^ , , , ' V T D'' Adrien Loir. un grand nombre de leurs congénères. Leur . Professeur d'Hygiène à l'Ecole nationale instinct les éloigne du danger et ils fuient le supérieure d'Agriculture coloniale. foyer du mal où ils ne sont ramenés qu'a- Paris, octobre iyo3. La nouvelle Défibreuse de Bœken à la Station d'essais de Machines du Ministère de l'Agriculture. Dans le no 27, nous annoncions que des nologie à l'Ecole supérieure d'Agriculture essais d'une nouvelle défibreuse automati- coloniale; Eugène Poisson, de la Compagnie que, brevet Bœken, auraient lieu à Paris, sur coloniale du Dahomey ; Guinet, de la Com- la demande du Ministère des Colonies. Il y a pagnie française du Congo; Cartaya, de la été procédé, en effet, à la Station d'essais de Légation de Cuba; Chaumeron, le bien Machines du Ministère de l'Agriculture, du connu fabricant de tapis en aloès; Edwards 3 novembre au 3 décembre. Les expériences (de la maison Mallac & Edwards), Georgi, de contrôle effectuées par le professeur Max. Chanteloube, commissionnaires; Dufour, Ringelmann avec la minutie qui caractérise du « Globe-Trotter » ; Vercken, de la Com- les travaux du savant chef de la Station, ont pagnie du Rio-Sinu ; nos collaborateurs eu pour conclusion, le 3o novembre et le MM. Paul des Grottes et F. Main; enfin, i" décembre, des démonstrations pratiques M. Gabriel Guignony. agent consulaire de publiques, devant uneassistance d'élite com- France au Harrar qui, à la suite des essais, posée de botanistes, de capitalistes, de co- s'est rendu acquéreur de la machine, pour Ions, de négociants et d'industriels travail- exploiter un peuplement naturel de Sanse- lant les fibres. Nous avons eu le plaisir d'y vières s'étendant sur une vingtaine de kilo- reconnaître un certain nombre de nos abon- mètres le long du chemin de fer Djibouti- nés, A signaler plus particulièrement: MM. Harrar. Gustave Denis, filateur, sénateur de la Nous ne pouvons publier de suite le bulle- Mayenne; Charles Rivière, directeur du tin de la Station, le caractère officiel des es- Jardin d'Essais d'Alger; Jiles Poisson et sais obligeant celle-ci à le faire paraître Désiré Bois, assistants au Muséum; Henri d'abord dans V « Agriculture pratique des Lecomte, directeur du Laboratoire colonial Pays chauds », organe du Ministère des Co- du Muséum ; Ammann, professeur de Tech- lonies ; nous l'y reprendrons aussitôt paru. ^70 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 3o — Dec. igoS Mais, dès à présent, nous tenons à dire qu'a- qualité, taxées par des experts à l'égal du vec toutes les personnes présentes, nous beau chanvre de Sisal, valant aujourd'hui avons été émerveillé de la façon dont la ma- environ jSo francs la tonne, chine s'acquittait de la besogne spéciale pour Le travail de la machine est des plus sim- laquelle elle a été construite : le défibrage de pies : Un ouvrier y jette les feuilles fraîches la Sansevière d'Abyssinie mentionnée ci- à raison de 200 à la minute; un autre, à '^^^^"^' la sortie, en recueille la fibre, qu'il ne reste Cette plante qui ressemble plus ou moins plus qu'à sécher et à «mballer ; aucune main Vespèce Sa}isevie}^a Ehrenbergii, sans que n'intervient pendant l'opération, cependant ces Messieurs du Muséum se La grande différence entre cette machine, soient encore prononcés à cet égard d'une qui se vend 1 0.000 fr. prise à Diiren, et celle manière ferme, produit des feuilles de sec- de 17.500 fr. décrite et figurée dans le n» 7 Fig, 27. — Détibreuse de Bœken, Modèle 1904. tion triangulaire (plus exactement, cordi- forme), longues d'environ i mètre. On en aperçoit un certain nombre sur la figure; il esi impossible de les confondre avec les feuilles d'agaves panachées qui se trouvent à côté. Mesurées à la Station, les feuilles de Sansevière étaient épaisses, à la base, de 5 centimètres en moyenne et pesaient de 400 à 5oo grammes ; 3 mois s'étaient passés de puis leur cueillette en Abyssinie. Chaque feuille a fourni en moyenne i5 grammes de fibres sèches, blanches et fortes, de très haute du « J. d'A. T. », consiste en ceci : son poids a été réduit de 14.000 kg. à 4.000 kg., la pièce la plub lourde ne pesant que 1 20 kg.; la chaîne d'entraînement en bronze a été supprimée et remplacée par des courroies système Getting & Jonas, excessivement in- génieuses, à armatures métalliques étamées, spécialement appropriées aux conditions climatériques des pays chauds ;enfin, unsys- tème de glissières à galets, réduisant dans des proportions considérables le frottement des courroies d'alimentation, a permis de N-^ 3o— DEC. i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 371 ramener la force motrice nécessaire, enplein ame}'icana panachée, variété horticole tout travail, de 25 chevaux ài5 chevaux seule- aussi mauvaise que laprécédente ; enfin, des inent. feuilles de Yucca gloriosa, cueillies dans le On trouvera dans un prochain numéro la Jardin même de la Station. Nous avons été description détaillée de la machine. Bor- très amusés de constater Ja belle qualité de nons-nous à dire pour aujourd'hui que la la fibre de cet arbrisseau d'ornement d'ori- défibreuse de BoeUen Joint à une parfaite gine mexicaine, bien connu dans les jardins solidité de construction et à une très grande parisiens. Ces différents petits essais ont été précision, une remarquable simplicité et faits sans toucher au réglage delà machine, une facilité de manoeuvre et de surveillance montée pour la Sansévière. On sait com- à la portée de tout ouvrier Tous les organes bien, en particulier, les feuilles de Yucca principaux sont visibles et accessibles, écar- sont minces ; le fait qu'on ait pu en extraire tant ainsi, en travail normal, toute crainte la fibre, est donc à retenir. L'inventeur se de rupture ou d'usure prématurée. La ma- défend d'ailleurs contre l'idée d'avoir voulu chine en fonction produit une impression présenter une défibreuse universelle. En d'harmonie et d'élégance qui caractérise les effet, quoique la machine soit réglable inventions bien mûries. entre des limites très larges, et tout en En outre des leuilles de Sansévière sus- respectant le principe de construction, mentionnées, dont il a été consommé M. Bœken estime qu'on ne saurait atteindre 5oo kg., il a été défibré, à titre de simples le maximum de rendement sans employer expériences de curiosité, quelques feuilles des modèles spécialement appropriés en vue d'ananas c Charlotte de Rotschild », va- de la plante qu'il s'agit d'exploiter. Cette riété détestable en tant que fibre, et d'Agave conception paraît logique. Origines et Développement des Cacaoyères de la Côte-d'Or D'après les documents anglais et allemands. Les progrès étonnants de la culture du cacao i885 121 Ibs. dans la colonie anglaise de la Côte-d'Or et l'é- i8qi 80 » norme développement de la culture de l'arachide „ c.. . , c ■ 1892 240 » au Sénégal français sont cites a juste titre comme ^ ^ les plus puissants arguments en faveur de la race io():> . .4 noire. Nous ne reviendrons pas ici sur l'arachide 1^94 20.3i2 » dont nous avons longuement entretenu nos lec- 1895 28.906 » teurs dans lesannées iqor et 1902 du « J. d'A.T. »; 1806 86.854 » le cacao mérite que nous nous y arrêtions. La Sta- o - c i^ ^ ^ . r..i •897 IDO.072 » tion botanique d'Aburi et notre confrère « Ihe ^- ' West-African Mail», qui a l'habitude de puiser ses '^98 414.201 » informations aux bonnes sources, nous apportent '^99 7 '4- 9^9 " justement des renseignements circonstanciés : 1900 1.200.794 » iQOi 2. 195.571 » Le dernier Rapport annuel de la station " , .,^ , , , ,, iq02 D.367.40D » botanique d Abun, qui a sa très belle part " dans le dév/eloppement de la culture du Soit en i3 ans 10.189.545 « cacaoyer parmi les indigènes de la colonie. D'après l'excellent article émanant de la donne la statistique suivante de l'exportation station d'Aburi, paru dans le « West-African de cacao de la Côte-d'Or do i885 à 1902 Mail >', la premièreintroduction du cacaoyer (Il n'y en eut point de 1886 à 1890). Les dans la Côte-d'Or, date de 1857, mais la pre- quantitcs sont indiquées en livres anglaises : mière plantation de quelque importance fût 372 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 3o — Dec. 1903 celle du noir Tp:ttie Quassik, d'Accra, créée rieuse aux spécialisies de la station botani- en 1879 a Mampong, à i3o kilomètres delà que. Il y a là, quand même, une menace pour côte, aii moyen de graines et de plants rap- Tavenir. portés de Tile espagnole de Fernando-Po. Ce qui laisse le plus à désirer, ce sont les La station botanique d'Aburi fut fondée transports. Les noirs sont obligés de porter en 1890. Dès le début, elle s'occupa de pro- leur cacao à la côte sur leur tète, ou bien pager parmi les noirs la culture du cacao et de l'y rouler en barriques ; les deux procédés du café; le dernier fut d'ailleurs vite reconnu sont onéreux et exposent la marchandise à moins avantageux, par les noirs mêmes. La de gros risques de détérioration. Le gouver- Mission de Bûle introduisit également en nement vient de faire construire quelques 1890, dans la colonie, une certaine quantité de semences de cacao, qui furent distribuées aux indigènes contre payement. En outre des expériences poursuivies à la Station, des distributions de graines et des conseils, les chefs indigènes reçurent une brochure sur le cacao rédigée par les soins de M. Johnson, directeur de la Station; il paraît que cette plaquette fît beaucoup de bien. Nous en avons eu en mains, dans le temps, l'édition anglaise. routes carrossables, mais les noirs ne s'en sont pas encore servis à ce titre : ils se con- tentent d'y rouler leurs barriques. Jusqu'ici nous avons suivi les sources anglaises. Une mission du gouvernement du Cameroun est allée se renseigner sur place; nous trouvons un résumé de ses impressions (citées d'après la « Gazette de Cologne «) dans le « Gordian » de Hambourg. Il y alà plusieurs indications curieuses: Les missions religieuses et les maisons de commerce incitent les noirs à la culture en leur allouant la valeur de 5o pfennigs alle- En 1 898, l'auteur de la brochure entreprit mands (= 40 centimes) pour chaque cacaoyer une tournée dans le nord et l'est de la colo- nie en prodiguant aux indigènes des conseils pratiques et personnels. La même année, le gouvernement inaugura un service qui ne manque pas d'originalité et Jouit, paraît-il, de la confiance entière des noirs; les mai- sons de commerce le trouve moins à leur goût : L' Administration se charge de l'expé- dition du cacao eiîAnglelerre, pour le compte du producteur indigène. Depuis que ce sys- tème fonctionne, un seul district a vu aug- menter déplus de six millions le nombre de ses cacaoyers. planté ; puis, ils rachètent la récolte mar- chande au prix fort élevé de i5 à 20 pfen- nigs la livre ('/^ kilo ?). Les efforts réunis des missions, du gouvernement et des négociants ont eu d'autant plus de succès que les noirs du pays sont propriétaires de leurs terres et que les chefs, dont une bonne part descen- dentd'anciens esclaves de Fernando-Po, pos- sèdent souvent une certaine culture intellec- tuelle. Malheureusement, les agents des maisons de commerce, qui se trouvent le plus en contact avec les producteurs et sont censés Cette énorme culture, qui a déjà produit les guider, ne possèdent aucune espèced'édu- on l'a vu plus haut, en 1902, 5.367.405 Ibs cation agricole et ne connaissent pas eux- (= 2.436.801 kg.) de cacao valant £. 94.944 mêmes les exigences multiples du cacaoyer! et qui continue à s'accroître avec la rapidité Aussi, la conduite des cacaoyères laisse-t- que l'on sait, est entièrement une culture in- elle beaucoup à désirer et le sol étant assez digène ; elle a été simplement encouragée et pauvre, les arbres n'ont guère de chances de soutenue au début par le gouvernement et durer: quelques-unes des plantations, les par certaines maisons de commerce intéres- plus anciennes, datant de 1 890 ou même plus sées au développement des exportations de jeunes, ont déjà cessé de produire, la colonie. La nature luia été clémente aussi ; D'autre part, le cacao d'Accra arrive sur le ainsi, jusqu'àcesdernierstemps les cacaoyers marché mal fermenté et mal desséché, et n'y n'ont eu à souffrir d'aucun ennemi ni mala- réalise que 48 à 49 pfennigs la livre die. Depuis quelques années, l'état de santé ('/..kilo?]. A la station botanique' on a ob- généraldes cacaoyères est moins satisfaisant, tenu cependant de tort beaux produits, type sans cependant inspirer d'inquiétude Ceylan. N"3o — Dec. iqo3 .fOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3/3 Etude statistique sur la Ramie Sa production et consommation, dans les diflFérents pays du monde. D'après Semlkr, Hassack, Baumgartner, etc. La nouvelle édition du u Traité d'Agriculture Tropicale de Semler, 3^' vol. (i), contient l'indi- cation de quelques sources bibliographiques alle- mandes récentes et de haut intérêt, concernant la filature et le commerce de la ramie. Nous avons été particulièrement frappé de l'im- portance de l'article illustré de Schiefneb : Ra- miespinnerei (Otto Lueger : Lexicon der ge- samten TechniK) ; par le peu qui en est cité à la page 679 du Traité de Semler, on devine qu'il s'agit là d'une étude abiolument précise et sus" ceptible de rendre les plus grands services aux personnes qui désireraient se mettre au courant de l'utilisation industritlle de la ramie. Lesdétails de fabrication sortent du cadre du « Journal d'Agriculture Tropicale » et nous nous bornons à signaler le document à ceux de nos abonnés qui appart.enneniau monde de l'industrie. Parcontre, nous resterons tout à faitdans notre cadre habituel en reproduisant la partie statistique du chapitre de Semlkr, compulsée d'après le travail du pro- fesseur Karl Ha.ssack(« Zeitschrift furdieeesamte Textil-Industrie », Leipzig, année 1898-1899, no"^ i3 à 20) et une communication inédite de M. F.-J. Baumgartnkr, directeur de la filature de ramie d'Emmendingen (Allemagne). Nos dossiers personnels nous permettront de compléter sur un certain nombre de points les données de ces auteurs. — N. d. l. R. . * . « La culture et l'utilisation de la ramie en Chine date des temps les plus anciens. L'ex- portation se fait en partie sous forme de fibre, désignée le plus souvent comme « chanvre » sans autre qualificatif, en partie sous forme de tissus connus sous plusieurs noms dont le plus courant est « grasscloth » (anglais : toile d'herbe). Sous le nom de « toile d'ortie », des tissus de ramie semblent être venus en Europe déjà il y a plusieurs siècles, en même temps que des tissus de soie et sans qu'on en ait connu l'origine bota- nique ». « Les principaux pays de production chi- nois se trouvent dans la partie sud-ouest de la province Hupe, près Futchau et Manisai ; également, dans le Hou-nan. Les principaux centres d'exportation sont : Shanghai et Hankeou ; une petite partie passe cependant par Swatow et Tientsin. Il n'existe pas en Chine de statistique d'exportation certaine concernant la ramie : sur les registres de la douane, la ramie est confondue avec certaines autres fibres, le tout étant désigné en bloc comme « chanvre » ; Hassack estime que la moitié à peu près de ce « chanvre » représente de la ramie. Voici quelques chiffres de la douane chinoise visant l'exportation de «chanvre » (i pikul chinois = i33 '/;j lt)s; le tael haikwan (H. T.) valait S o,633 amé- ricains, le i'' juillet 1903): Années Pikuls Valeur (i)V. Annonces bibliographiques, Ij^ùi, dans le n'sS du .( J. d'A. T. ». 1890 35.596 162.419 H. T. 1895 97.926 552. 63q » 1896 86.913 643.000 » 1897 99-474 783.965 » 1898 106.845 782.032 » 1899 166.205 1.323.388 » 1900 178.. .[.45 1.073. 154 » 1901 174.644 1.3 3 7. 521 » « La plus grande partie de cette exporta- tion s'en va au .lapon, en France et à Anvers. C'est sur cette dernière place que s'approvi- sionnent les filateurs allemands. La réparti- tion de l'exportation de Shanghaï est carac- téristique : «Shanghai a exporté, en 1900: 24.000 pikuls au Japon, 18.000 pikuls à Anvers, 14.000 pikuls en France et 8.5oo pikuls en Grande-Bretagne. « La consommation intérieure, en Chine même, l'emporte de beaucoup sur l'exporta- tion, et ce n'est pas cette dernière qui régit les prix de la ramie chinoise, c'est bien le marché intérieur. <( La conversion de la ramie en « grass- cloth )' a lieu principalement à Sou-Tcheou, et le tissu est exporté principalement par par Shanghai, Canton, Nieoutchouang et 374 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3o — Dec. 1903 Amoy ; elle est considérable. La douane in- le nord de l'Italie, en Espagne, au Portugal, dique, en effet, les chiffres suivants : voire même en Hongrie. Année Pikuls Valeur 1890 3.155 390.061 ] H. 1895 5.716 386. 5oo » 1896 6.087 434.300 » 1897 8.634. 596.372 )) 1898 9.760 661 .572 » 1899 7.848 522.895 » 1900 8.079 573.328 » I90I 10.039 647.451 » « Le Japon et la Corée produisent et tis- sentla ramie, mais en quantité limitée. La fa- brication de tissu de ramie au Japon est esti- mée à 100.000 pièces de i o yards anglais. « Les lies de la Sonde offrent, comme cli- mat et sol, les conditions idéales pour la cul- ture de la ramie; malgré cela, elles en pro- duisent peu; l'exportation est difficile à pré- ciser, mais c'est certainement peu de chose. . . « Le gouvernement de l'Inde anglaise s'est donné beaucoup de mal pourdévelopper la culture de la ramie; dans ce but, il a, à plusieurs reprises, offert des prix pour l'in- vention d'une bonne machine à défibrer, qui soit à la portée du cultivateur. Ces efforts n'ont guère abouti; il est impossible de sa- voir quelles sont les quantités de ramie exportées de l'Inde, mais certainement elles sont absolument insignifiantes. La ramie ne semble pas davantage être utilisée, dans des proportions tant soit peu sérieuses, par les manufactures indigènes. « On a annoncé bien des fois que la ramie allait être cultivée en grand en Algérie et en Egypte, mais il n'en est jamais rien sorti qui vaille la peine d'être relevé commerciale- ment; pas plus que des autres pays où s'est filatures de ramie, représentant ensemble « La ramie, soit seule, soitmêlée à la soie, à la laine ou au coton, sert à la confection d'un grand nombre d'articles, et ce nombre va en augmentant d'année en année. Rappe- lons au hasard : tissus pour vêtements et ameublements, peluches et velours, por- tières, nappes, mouchoirs, linge de corps, draps, châles, passementeries, fils à tricoter, fils à coudre ; enfin, des articles de fantaisie les plus variés et dont nous n'osons entre- prendre l'énumération. « La consommation industrielle de ramie en Europe a lieu principalement en Angle- terre, en France et en Allemagne. a Pour ce qui est de l'Allemagne, les sta- tistiques nous renseignent à partir de 1900 : l'importation a été de 660. 5oo kilos en iqoo (valeur, 422.000 marks) et de 6o5.3oo kilos en 1901. La ramie importée en Allemagne provient entièrement de Chine. La réexpor- tation en fibre brute est insignifiante : ainsi, en 1901, l'Allemagne en a exporté 27.600 kilos seulement, dont 13.900 en Grande- Bretagne et i i .700 en Suisse. La manufac- ture de ramie en Allemagne semble s'éten- dre. Dans les 7 premiers mois de 1902, il y a été importé plus de matière première que dans l'année précédente tout entière. La plus forte filature de ramie allemande est celle d'Emmendingen, en'Bade, comprenant environ 8.000 broches ; elle s'est développée très régulièrement depuis 7 ans, en distri- buant des dividendes de 5 à 7 "o . X La consommation française est très im- portante. Nous connaissonsen France quatre porté l'effort des français : Madagascar, la Réunion, leTonkin... » Il en est de même aux Etats-Unis, au Guatemala, en Colombie, au Brésil... Il pa- rait que la ramie a de l'avenir au Mexique et qu'on y a obtenu de la fibre de très bonne qualité... « Il est inutile d'insister sur l'échec com- mercial des nombreuses tentatives de cul- tures faites dans le midi de la France, dans I 5.000 broches L'importation de ramie en France, pour la consommation intérieure, était : en 1898.. 466.000 kilos, valant 3o3.ooo fr. — 1899.. 298.000 — — 179.000 fr. — 1900.. 774.000 — — 404.000 fr. « Toute cette ramie vient presque exclusi- vement de Chine. « La manufacture suisse représente peut- être bien 3. 000 broches. N« 3o— Dec. i9o3 JOURNAL D'AGRIClJI/rURE FROPICALE 3-s « Il est impossible deconnaître la consom- nement un grand pays de production de mation nord-américaine. Les statistiques ramie (Voir « J. d'A. T. «, n° 1 3 J. K\r- douanières des Etats-Unis, cependant très pr:Lt:s : Là ramie dans Vlnde). détaillées pour ce qui est du chnpitre fibres. Parmi les pays qui comptent à leur actif ne comportent pas de ramie. D'autre part, des tentatives intéressantes, il aurait été l'ensemble des fibres non dénommées, — et équitable de mentionner le Caucase russe c'est dans cette rubrique que doit être con- qui fournit dès à présent un peu de ramie à tenue la ramie — comprenait : la Papeterie des Valeurs d'Etat (St-Péters- en 1900... 5.121 tonnes, valant 306.000 $ bourg) et à une importante filature de ramie — 1901... 3.860 — — 218.000» française. « En somme, la filature de ramie n'a pas Parmi les applications industrielles nou- encore acquis le développement auquel on velles de la ramie, il y a lieu de mentionner s'attendait en présence des qualités excep- les manchons pour becs à gaz à incandes tionnelLs de cette fihre; la raison en est cence (becs Auer er similaires). M. Frank dans sa cherté relative : les filés de ramie Bibdwood, auteur d'une très importante reviennent toujours encore à 20 % plus cher étude parue dans la « Anglo-Indian Review » que les filés de lin. Le prix moyen de la janvier et février 1903) et sur laquelle nous fibre brute est de 3o livres sterling la tonne, reviendrons prochainement assure que ce « Une grande entreprise de culture de ra- nouveau débouché est considérable, mie fondéeàSumatraily a quelquesannées. Les auteurs du nouveau « Semler » né espérant pouvoir produire la ramie à 12 li- disent rien de la manufacture anglaise; vres la tonne, s'était engagée par contrat à la cependant, elle est en train de s'organiser fournir aux filatures d'Emmendingen et de très sérieusement. M. Birdwood, dé'jà cité, Bellegarde (Ain, France) au prix de 20 livres reconnaît que les manufactures de ramie sterling. anglaises, n'ont fait en somme, jusqu'ici, que « Parmi les colonies allemandes, des essais des essais ; mais il nous apprend que l'année de culture de ramie ontété faits en Nouvelle- dernière l'une d'entre elle, a déjà traité Guinée et au Cameroun. — Le jour où on Ô0 tonnes de china-grass. Cette entreprise aura une bonne machine à défibrer, la cul- a, depuis, plus que doublé son outillage; ture de ramie prendra certainement une très m. Birdwood en est, si nou£ ne nous abu- grande extension. » sons, le secrétaire général. * * La disproportion entre le nombre de Nous avons plusieurs choses à ajouter: broches et la consommation des manufac- Dans leur énumération des pays produc- ^i-ires françaises ne s'expliquerait-elle pas teurs, nos auteurs allemands ont oublié P^r ce fait, qu'une partie de leur outillage Formose, cette ile a exporté en 1898, chôme, faute de matière première? à destination de Chine, 28.685 pikuls La consommation industrielle de la ramie (=3.8i5.io5 Ibs) de « fibres diverses » dont s" Allemagne est, quelquefois, difiicile à la majeure partie consiste en ramie (v. « J. suivre, car certains industriels n'avouent d'A. T. », n" 26, Davidson: La ramie à For- P^s qu'ils emploient de la ramie, et la ven- mose); d'autre part, une société au capital dent sous des noms de fantaisie (v. à ce sujet, de un million de yens vient de se constituer l'^'iude très instructive publiée dans dans le à Osaka pour l'importation directe de ramie ^" 7 "" " •' • ^ ^- ^- ")• de Formose au Japon. Enfin, la fameuse entreprise de culture de La disparition menaçante de Tindigo, ramie à Sumatra est celle-là mcme dont la battu en brèche par l'industrie chimique déconfiture a été signalée dans le n» 20 du allemande, a modifié la situation dans l'Inde « Journal d'Agriculture Tropicale ». anglaise, qui pourrait bien devenir prochai- ^'- ^- l. R. 376 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — Dec. igoS PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht frères & C'**. Para fin. — Les cours ont été extrême- ment irréguliers depuis un mois, La hausse que noussignalions dansnotre dernierarticle s'est un moment accentuée et l'on a payé jusqu'à 11,20 pour Fine du Haut Ama- zone, puis l'on est redescendu à 10, 65 pour caoutchouc du Haut Fleuve et 10, 55 pour Bas Amazone, prix auquel on reste acheteur au moment où nous écrivons. Le marché se ressent naturellement de la fin de l'année, et il y a aussi peu de désir de vendre, de la part des détenteurs, que d'acheter, du côté des consommateurs. Le fait le plus saillant est la cherté relative du caoutchouc du Bas Amazone. Alors qu'en cette saison il vaut généralement 25 à 35 centimes de moins que l'autre, aujourd'hui la différence n'est plus que de 10 centimes, et il est probable que d'ici peu les deux sortes seront au même prix. Sortes intermédiaires. — Les Sernam- bys Manaos se sont payés un moment 9 fr. en disponible, puis 8,90 et l'on vendrait au- dessous pour livraison éloignée. Les Boules du Pérou sont très off"ertes pour février et mars à 8,70; lesSlabs continuent à n'arriver que par très petites quantités. Les arrivages du Para pour novembre ont été de 2.980 tonnes, contre 2.640 l'année dernière. Les recettes du mois courant étaient au 23 décembre, de 2.700 tonnes. Nous continuons à penser qu'il faut s'atten- dre, pour l'année entière, à une augmentation variant de 3 % à 5 % sur le chiffre de la récolte précédente. Les statistiques générales donnent pour les diverses sortes les chiff"res suivants en tonnes, au 3o novembre 1903, comparés à fin novembre 1902 : 1903 1902 Sortes du Para : — — Stocks à Liverpool 402 1.2 16 » à New-York 64 176 1) au Para ig5 184 En route pour l'Europe i.iio gSo » » pour New-York 1.000 710 )i « d'Europe à N.-Y.... — 3o 2.771 3.216 Arrivages à Liverpool....... 1.070 1.006 » à New-York i . 146 1.382 Livraisons à Liverpool 1.154 i.iog » à New- York i . 1 5o i . 35o Arrivages au Para 2.980 2.640 Id., dep. le i^rjuil. g.çSo 9.260 Expéditions du Para en Europe. i.55o 1.273 » » à New-York i.58o 1.341 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 5i6 642 » à Londres 274 325 >. à New-York 188 307 978 1.174 Arrivages à Liverpool 520 463 )) à Londres i55 67 » à New-York 728 719 Livraisons à Liverpool 479 5o3 )) à Londres 102 170 )> à New-York ...... 780 870 Stocks de toutes sortes: 3.749 4.390 Sortes d'Afrique et d'Asie. — Les prix ont continué à baisser, mais il y a peu de stocks, et tout ce qui arrive est vite enlevé, sauf les qualités inférieures, qui sont peu recherchées. Nous cotons aujourd'hui: Twists du Sou- dan 8,40 à 8,75; Twists du Lahou 8,20 à 8,3o; Niggers 8,5o à 9,20 ; Madagascar Nig- gers 2,65 à 6,i5; Madagascar rosé 7,50 à 8,10; Madagascar noir 6,75 à 7,1 5 ; Loanda 7,10; Benguela 7,35; Mozambique prima 9,35 à 9,85 ; Tonkin noir 7,50 à 7,75 ; Ton- kin rouge 8, i5 à 8,65; Bornéo prima 6 fr. No 3o_ Dir:c. ,r,o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 77 à 6,20 suivant la marque; Bornéo secon- daire 5 francs à 3, 20 ; Bornéo troisième 4 fr. Grand Bassam Lumps choisis 5,25 à 5,5o ; Assinie 5,25 ; Grand Bassam pressé 7,40 à 7,60 ; Gabon 7 francs : Loango 7,25 à 7,5o. Anvers. — On a vendu le 16 décembre 675 tonnes, et Je 18 décembre 5o tonnes, avec 20 ceniimesde baisse moyenne. Les arrivages du Haut-Congo français continuent à augmenter. Caoutchouc cultivé. — Le Parade Ceylan continuée arriver régulièrement à Londres, et tous les quinze jours on en vend une ou deux tonnes en vente publique. Le dernier prix payé a été francs 12,40. Les arrivages de Java cultivé (« Planta- tion Java ») continuent à être faibles. Cette qualité vautnominalement 10 francs le kilo. Hecht Frères & Cie. 75, rue St-Lazare, Paris. Paris, 26 décembre igoS. flCTUnLITÉS La vérité sur la gutta-percha de fruits de l'Amérique Centrale [Taberncvinontana Donnel-Smithii\ Lettre de M. H. E. Low. Nous avions recueilli dans le n" du 2 i dé- cembre 1902 de notre aimable confrère '< Le Petit Colonial », cette information dont la source première n'était point indiquée : « L'exemple d'un planteur du Nicaragua. M. Low, devrait encourager nos colons des régions de même climat à se procurer le Tabernœmontana Donncll-Smithii Ross., pour tirer la gutta-percha de ses fruits. Selon lui, un arbre peut fournir 5o à 60 livres de gutta sans qu'il soit besoin d'endommager son écorce. On peut recueil- lir 800 fruits sur le même arbre. Chaque fruit de la grosseur du poing peut donner de 3o à 5o grammes de gutta, pourvu qu'il ne soit ni vert ni trop mûr. Il faut éviter la fermentation, funeste au latex. La mé- thode proposée par M. Godefrov-Lebeuf et consistant à découper les fruits en tranches minces que l'on ferait dessécher, occasion- nerait trop de frais de transport, d'après M. Low; il conseille de faire avec les fruits une sorte de pulpe comme celle de la pomme de terre préparée pour l'extraction de la fécule; ensuite on extrairait la gutta parle sulfure de carbone. Il y auraitlà,estime-t-il, une source de bénéfices considérables. » M. Low est notre abonné et l'un de nos collaborateurs les plus intéressants; nos lec- teurs n'ont certainement pas oublié la note si substantielle, sur ses essais de cultures nouvelles, parue dans le n" 20 du «J. d'A.T. ).. Nous nous empressâmes donc de lui com- muniquer la coupure et de lui demander où l'affaire en était, commercialement parlant. Le produit guttoïde du T. Donnel-Smithii a été longuement décrit par Preuss dans son Voyage (livre analysé dans le n° 3 du « J . d'A. T. ») et l'arbre a été introduit par lui au Cameroun. Une étude scientifique et technique du produit rapporté par lui d'Amé- rique a été effectuée à Berlin par les soins du « Kolonial-Wirtschaftliches Komiiee » et publiée dans le '< Tropenpflanzer ». Nous avons néanmoins désiré connaître par lui-mêmele sentiment actuel de M. Low sur la matière, et bien nous en a pris, car voici ce qu'il nous répond : (( L'extraction industrielle de gutta-percha des fruits de T. Donnel-Smithii ne se fera pas encore de si tôt. Les arbres sont de taille très élevée et ne se présentent dans la forêt qu'à l'état disséminé; pour ces raisons, la cueillette des fruits est difficile et dispen- dieuse. La scarification des fruits, qui devra se faire à peu près comme celle des têtes de pavot (pour l'opium) ou des papayes (pour la 378 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — Dec. 1903 papaïne), ne manquera pas d'être également une opération aussi délicate que fastidieuse. Enfin, le rendement en gomme est minime et cette gomme est d'ailleurs de mauvaise qualité, « J'en ai envoyé, dans le temps, un petit échantillon à Berlin; il y fut reconnu trop résineux, il restait toujours un peu vis- queux. A la suite de cette expertise, j'aban- donnai l'affaire, quitte à la reprendre par des procédés nouveaux, si un jour j'ai du temps de reste. » Sucre de banane. Impossibilité de la prétendue entreprise de Cuba. Lettre de M. F. d'Herelle. Dans le n° 24 du « J. d'A. T. », au cours d'un article très étudié : Sucrea et alcool de bananes, M. H . Neuville citait, tout en soulignant son in- vraisemblance, une information de notre con- frère nord-américain « Tea, Coffee and Sugar », d'après laquelle une Compagnie se monterait à Cuba dans le but de produire du « sucre de banane », à raison de i.ooo barils par jour. Plu- sieurs lecteurs ont tenu à joindre leurs protesta- tions à celle de M. Neuville : Dans le n" 25 du « J. d'A. T. » M. Alb. Pe- DBOSo indiquait déjà que l'origine de cette infor- mation fantaisiste pourrait bien être dansquelque confusion avec les usines de farine de banane, dont il mentionnait deux. Une troisième, des plus importantes, dirigée par un Américain, M. Pennington, s'y est ajoutée depuis ; nous aurons l'occasion d'en reparler. — N. d. l. R. Dans votre n» 25, je lis une lettre de M. A. Pedroso relative au sucre de banane; je suis entièrement de l'avis de votre collaborateur, la revue américaine a dû faire erreur. Pour moi, il doit s'agir d'une fabrique de farine de banane et non pas d'une sucrerie, car le projet serait tout bonnement insensé. D'après des essais que j'ai fait dernière- ment, la banane mûre contient en moyenne 18,5 % de matières solides, qui contiennent elles-mêmes en moyenne 70 % de sucres. Donc, 100 kg. de bananes contiennent en chiffre rond i3 kg. de sucres, soit, au maxi- mum, 2 kg. par régime moyen. Il faudrait travailler plus de neuf millions de régimes de bananes par année pour fournir les i.ooo barils de sucre par jour, indiqués par la revue américaine comme production présumée de la fameuse usine en construc- tion. Comme les Compagnies qui chargent les fruits à Cuba payent environ 25 cents or par régime, la fameuse sucrerie de banane devrait certainement payer au moins le même prix, ce qui ferait que le sucre lui re- viendrait à 12 cents '/-i» soit 65 centimes le kg de glucose ! Car il reste encore à savoir si la banane mûre contient de la saccharose : je me per- mets d'en douter. Je poursuis d'ailleurs en ce moment une étude sur la banane, et je vous communiquerai les résultats quand je l'aurai terminée. Pour en revenir à la Com- pagnie en question, si l'on me répond qu'elle pourrait cultiver elle-même les 400 kilomètres carrés de bananeries néces- saires pour son approvisionnement, eh bien, je répondrai à mon tour, qu'elle trouvera alors bien plus avantageux de faire la con- currence aux Compagnies qui exportent actuellement les bananes fraîches, plutôt que de fabriquer un produit qu'elle arrive- rait, avec beaucoup de peine, à écouler à cinq centimes le kg. ! Reconstitution d'une bananeraie épuisée, au moyen de cultures intercalaires enrichissantes Lettre de M. J. J. Esmenjaud. Dans le n° 14 du « J. d'A. T. » nous avons in- séré une lettre de M. Esmknjaud rédigée, en quel- que sorte, en réponse à l'article de M. Couturier : Fumure du bananier et oij ce planteur exposait son projet de cultiver le cowpea entre les rangs des bananiers. Il y revient aujourd'hui avec de nouveaux arguments. Nous espérons que son appel sera entendu et qu'il nous arrivera des communications utiles sur la matière. Dès à présent, nous pouvons dire à M. EsME^JA.uD qu'il n'est pas seul, dans l'Améri- que Centrale, à concevoir les avantages de la com- binaison; il nous souvient avoir lu récemment dans le « Bolletin n de l'Institut Physico-Géogra- phique du Cosia-Rica qu'un planteur de ce pays, dont le nom était cité, cultivait le cowpea comme entrais vert dans sa bananeraie et qu'il s'en trou- vait bien. Notre savant collaborateur M. Pittier, le très distingué directeur dudit Institut et auteur de la traduction espagnole du Petit Traité d'Agri- N"3o— Dkc. 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 379 culture Tropicale de Nicholls, nous obligerait beaucoup s'il pouvait nous faire parvenir des ren- seignements circonstanciés sur le cas que nous venons de signaler: nous ne retrouvons plus l'information que nous nous rappelons cependant parfaitement avoir découpée dans le « Bolletin » ; elle était d'ailleurs un peu sommaire. — M. Cou- turier a déjà entretenu les lecteurs du »■ J. d'A. T. » des caractères agricoles du cowpea (v. n^ 5, Cowpea et Velvet bean). — N. d, l. R. « La banane est, pour cette contrée, l'une des meilleures cultures qu'il y ait, à condition que l'on puisse vendre régulièrement toute la récolte, et utiliser le rebut, c'est-à-dire les fruits qui sont refusés par les vapeurs frui- tiers. D'un autre côté la culture est un point capital. « L'herbe, qui puUulle terriblement dans les bananeraies d'un certain âge, diminue la production, et augmente le nombre des pe- tits régimes, invendables. Or, les vieilles bananeraies offrent d'autre part un trèsgrand avantage : étant plus près de l'embarcadère, il en résulte une économie sur le transport; les fruitssont aussi moinsexposésà s'abîmer, ayant un parcours moins long à effectuer. « Il s'agirait donc de trouver un moyen de rendre à ces bananeraies épuisées leur ferti- lité première. Voici ce que je pense faire à ce sujet. Abattre complètement tous les ba- naniers, les laisser sécher au soleil et les in- cinérer, aussi parfaitement que possible. Ensuite, labourer la terre avec une charrue à disque et y planter ou semer quelque légu- mineuse fixant l'azote de l'air ; de préférence, une plante vivace, et qui puisse servir de fourrage pour le bétail. Après que le champ aura été ainsi en friche pendant une année, j'y replanterai de nouveau des bananiers, à grandes distances (environ 20 pieds d'un plant à l'autre). De cette façon, les nettoyages pourront se taire au moyen des machines, et il y aura, en plus, le fourrage que je pourrai utiliser pour mon bétail, « Maintenant, la question est de trouver cette plante qui réunisse les conditions re- quises : i" Fixer l'azote ; 2" Etre assez vigou- reuse pour étouffer la végétation spontanée; 3" Etre bonne pour les bestiaux. « Veuillez soumettre la question aux mar- chandsde graines en rapport avec le Journal; peut être aussi pourriez-vous obtenir quel- que conseil de l'un ou l'autre de vos lecteurs placé dans des conditions analogues aux miennes? ». J. J. ESMENJAUD, Vice-consul de Belgique. Santo-Tomas, Guatemala, i3 août iqoS. '^^^^^ Le Kapok du Congo Français Question de M. G. Berthelot du Chesnay. Dans de précédents numéros du « J.d'A. T. », nous avons publié divers renseignements sur le kapok. En particulier, dans le n° 16, un exposé général concernant ce produii:; et dans le n» 23, une note sur le kapok comme matière à rem- bourrer les appareils de sauvetage. Cette application nouvelle et très spéciale (bre- vetée,paraît-il)est liée à la remarquable flottabilité de la bourre de kapok et semble lui assurer un débouché considérable. Mais une partie seulement des lots offerts sur les marchés internationaux présentent le coeffi- cient de flottabilité très élevé que demande l'in- dustrie des appareils de sauvetage. Quoi qu'il en soit, à la suite des articles préci- tés, on nous pose quelques questions précises, que la publicité du Journal nous permettra, espérons-le, de résoudre. Citons, en attendant, les derniers cours tels que les donne le « De In- dische Mercuur » du 8 décembre (d'après MM, M. et >S: C. W. Breukelman, de Rotterdam) : Au icr déc, on cotait : Egrené prima : 29 à 3o cents. — Egrené, bon et assez bon : 27 à 28 c. — Egrené, irrégulier ( « afwijkend » ) : 24 a 25 c. — Brut, prima : (j à 10 c. — Brut, irrégulier : 8 à 9 c. Ces prix s'entendent pour le '/.^ kg. M. Bkrthelot du Chesnay nous éctit en sub- stance : v( Je voudrais savoir si les industriels qui achètent le kapok le préfèrent égrené ou pas ? Quel prix ils le pavent au producteur dans l'un et l'autre cas, suivant qualités bien entendu ? Enfin, quellequantitéon peut jeter sur le marché avec chance de vendre. < Ces renseignements me sont nécessaires pour juger s'il y a lieu de tabler sur l'exploi- tatiottdu fromager (arbre à kapok) dans les devis de mise en valeur de la concession que je suis en train d'organiser sur le littoral Bavili (Congo français). . L'article sur l'égrenage du kapok que vous me dites avoir en préparation, m'inté- 38o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3o — Dec. 1903 ressera énormément, car sauf au « J. d"A. sur des difficultés « d'ordre pratique », T. », les documents sur le mode de prépara- puisqu'il est bien précisé que c'est : la cherté tien du kapok font absolument défaut ; de de main-d'œuvre. même d'ailleurs que tout ce qui touche au " Tout ceci dit, d'ailleurs, sans que j'at- commerce de cette bourre. tache à ma rectification une grande impor- « Vous savez que le kapok n'a jamais été tance; mais, dans ces traités généraux sur les exploité au Congo français,, tout est donc à plantes coloniales et leur exploitation, les étudier de ce côté, et je cherche a me ren- occasions d'erreurs réelles sont, hélas, assez seigner d'une façon précise, auprès des com- nombreuses — étant donné le vague fréquent missionnaires et des industriels compétents, de nos connaissances — pour qu'il ne vienne sur les chances de réussite d'un commerce pas encore s'y ajouter des interprétations de ce produit. erronées. » « Le fromager du Congo et le Kapok des Veuillez agréer etc. Iles de la Sonde produisent des bourres absolument identiques, il est facile de s'en convaincre à Paris au Muséum, ou au Jardin Colonial. > Veuillez agréer, etc. G. Berthelot ])U Chf.snav. Le Cacao à Samoa. Rectification de M. Henri Jumelle. M. H. Jumelle, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille, cité par M, Hamel Smith dans l'ariicle Le Cacao à Samoa (« J. d'A. T. », n° 2g), nous écrit pour remettre au point quel- ques passages de son livre Le Cacaoyer, dont il conteste l'interprétation donnée : « ... A propos du cacaoyer à Samoa, j'ai écrit dans mon livre : « Sur les avantages de H. Jumelle. L'essor de l'Hevea en Asie O. J. Collet : L'Hevea asiatique. — Suite aux études pour une plantation d'arbres à caoutchouc. In-8°, 84 pp., abondamment illustré. Tiré à part du « Bull, de la So- ciété d'Etudes coloniales ». Falk fils, édi- teur, Bruxelles, 1903. Prix : 3 francs. Cet ouvrage, du plus haut intérêt pour les planteurs, fait suite à une étude similaire publiée l'année dernière et que le « J.d'A. T. » a signalée dans son n" 14 (§ 201, papier bleu). L'auteur, qui a vécu longtemps en Malaisie où il s'est occupé de cultures diver- ses, a résumé et mis au point la question « cette culture, les opinions diffèrent. Alors avec une netteté de vues que l'on a déjà pu « que certains planteurs sont optimistes, « d'autres objectent la cherté de main- « d'œuvre. sur un sol d'origine éruptive qui « interdit l'emploi des animaux ou des ma- « chines. » « Je n'ai donc fait que citer les opinions contradictoires actuelles, et ce n'est, parcon- remarquer dans ses études précédentes : Le Tabac à Sumatra, La Gutta-Percha, Le Café de Libéria, L'Etain^ etc. On a longtemps hésité, en Asie, entre le Castilloa, le Ficus et VHevea (le Manihot étant délaissé depuis des années) ; mais le premier, qui paraît réussir au Mexique et sé(\nem, pas à mes yeux, msiis auxyeux de dans T Amérique Centrale, n'a pas donné certains planteurs, (\\xt ce sol volcanique d'aussi bons résultats en Asie ; par contre, il constituerait une infériorité, j'ai exposé les a été reconnu avec certitude, à Ceylan et faits, sans ajouter aucun commentaire. Ou dans la Péninsule malaise tout au moins, plutôt, j'ai dit, au contraire, que « le que l'Hevea peut donner en moins de 10 ans cacaoyer, dans cette partie del'Océanie.peut un produit rémunérateur Cetarbre, dont les réussir ». premiers plants ont été importés du Brésil, « Car il faut remarquer que les objections en passant par Kew, en 1876, a donc été mêmes de ces planteurs ne portent pas — propagé rapidement sur divers points de comme le dit à tort M. Hamel Smith — sur Ceylan et des Etats Fédérés malais ; il sem- une difficulté culturalerésultantdu sol, mais ble être celui auquel s'adresseront désor- N° 3o— Dec. igo'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 38 mais toutes les préférences, en raison de sa vitalité, de l'excellence de son produit et du grand nombre d'arbres qu'il est possible de mettre à l'hectare. Ce dernier facteur est de la plus haute importance et donne à l'Hevea, en particulier, un avantage marqué sur le Ficus qui donne de bonne heure un produit abondant, mais demande beaucoup plus d'espace pour se développer normalement. Nous ne pouvons analyser en détail tous les matériaux intéressants que M. Collet met en présence, mais nous résumerons les plus frappantes de ses constatations: En premier lieu, signalons le rendement élevé de l'Hevea en Malaisie, à un âge auquel en Amazonie, sa patrie cependant, il est consi- déré comme improductif( i). Les évaluations les plus modérées indiquent un rendement annuel de 420 grammes de caoutchouc sec pour les arbres de sept ans, et de i kg. pour ceux de dix ans. L'auteur examine ensuite les diverses mé= thodes deplantation,récartement nécessaire, le traitement du latex. Après avoir donné des diagrammes de production, des devis (la plupart tirés de Stanley Arden) de planta- tion et d'exploitation arrive à cette conclu- sion, qui est aussi la nôtre (v. «J.d'A. T.» 1903, p. 147) que les planteurs asiatiques, pouvant mettre sur le marché un produit de qualitétoutà fait supérieure, à des prix infé- rieurs à ceuxdu caoutchouc similaire d'Ama- zonie, finiront par écarter un Jour ou l'autre les produits des exploitations sylvestres de l'Amérique du Sud. Les démonstrations très consciencieuses de M. Collet cadrent par- faitement avec celles de MM. Ledeboer (v. «J.d'A. T.» 1903, 198), D^Yersin(« J.d'A. T. », 1903, p. 173) et Stanley Arden (« J.d'A. T ». n" 29, papier bleu). Il convient de féli- citer la « S. d'E. C. » d'avoir facilité la pu- blication d'un travail si utile. De nombreuses photographies d'un inté- rêt vraimentexceptionnel, accompagnentles divers chapitres de l'étude de M. CoLLKTqui aura, en vérité beaucoup contribué, par ses ■ (i) Comparez aussi: P. Cibot, L'Hevea au Rio- heni, in «J. d'A. T. » 1902, p. 355 et igoS, p. 35, p. 67. Id., sur l'Amazonie, ■< J. d'A. T. » 1903, pp. 1 10. 232. — N. D. L. R. ouvrages et ses voyages, à l'élan tous les jours grandissant de la culture de l'Hevea en Asie. P. CiBOT. Lia canne à sucre à Cuba Communications sur le systèrhe de Zayas. ParMM.C.THEYEetA.F.DECASTRO. Dans le n" 27 du « J. d'A. T. » nous avons publié, d'après l'original espagnol, une relation détaillée de M. Carlos Theye con- cernant le système de culture à grand espa- cement appliqué, sur les indications du D' DE Zayas, dans la sucrerie « N. S. del Carmen » 'Cubajappartenant à MM. P. et A. Ferxandez de Castro. A la suite de cet arti- cle, il nous est arrivé, tant directement que par le canal de notre excellent collaborateur M. Alberto Pedroso, plusieurs communica- tions intéressantes : i" Le « Circulo de Hacendados » nous a envoyé deux photographies, de toutebeauté, qui permettent de se rendre compte de la taille monstrueuse qu'atteignent les cannes à « N. S. del Carmen » ; celles qu'on nous fait voir, dépassent du double la tête de l'homme monté à cheval, quise tient devant; elles sont trois fois aussi grandes qu'un autre témoin, à pied, rangé à coté : 2" M. C.Theyeuous écrit d'autre part, à la date du 21 octobre 1903 : Le nouveau système de culture de la canne recommandé par le D' Zayas, est en train de segénéraliser rapidement dansTiie, au point d'occuper déjà une surface totale de 1 .000 hectares. Le prix de revient de la caballeria (i3,4 hectares) varie naturellement d'un endroit à l'autre ; il faut considérer comme moyen le chiffre de 8600 (or). Les *40o, de mon rapport représentent le cas particu- lier de la plantation « Carmen ». 3" Enfin, M. F. ni: Castro nous manifeste ses regrets de ne pouvoir donner dès à pré- sent aux lecteurs du « J. d'A. T. ' les détails demandés sur son coupe-canne ; car il est occupé à faire breveter cette invention, et la loi lui en interdit la divulgation tant que le 382 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3o — Dec. iqo3 brevet n'aura pas été accordé; ceci, sous peine de se le voir refuser en cas de trans- gression. Dès que les formalités auront été terminées, c'est le « Journal d'Agriculture Tropicale » qui aura la primeur d'une com- munication détaillée, appuyée de figures. Nous ne pouvons qu'exprimer à M. de Castro notre très sincère reconnaissance de cette bonne promesse. La prétendue modification du sexe de dattiers par déchirur e des feuilles. Par M. M. Davaul Dans le N» de décembre 1902, du >< J. d'A. T. », p. 384, était citée une note de M. Hariot, du Muséum d'Histoire Natu- relle, signalant la croyance des indigènes à la possibilité de rendre femelles des dattiers mâles. Un tel résultat aurait été très avan- tageux, attendu que 80 % des Jeunes dat- tiers issus de graines sont mâles. Malheu- reusement il m'a été donné de constater que l'efficacité du procédé préconisé est loin de réunir les suffrages de tous les Arabes. Je ne crois pas être éloigné de la vérité en disant que dans les oasis du Djérid, sur les- quelles ont porté mes observations, à peine un tiers des indigènes regardent comme pos- sible la transformation d'un dattier mâle en dattier femelle par la déchirure de la nervure médiane de la feuille, et même les con- vaincus déclarent que les insuccès sont assez fréquents. J'ajoute que les fruits produits par les palmiers ainsi traités restent toujours de qualité inférieure. C'est surtout parmi les jeunes Khammès que l'on trouve des incrédules. Beaucoup d'ailleurs avouent ignorer complètement cette pratique. Il paraîtrait cependant que dans le Souf elle serait d'application plus courante que dans le Djérid. Toutefois, les Souffis reconnaissent également que le succès est assez faible, et que l'on ne peut jamais compter sur une réussite atteignant 5o % par exemple. Ils traitent d'après le procédé précité les jeunes palmiers qu'ils trouvent poussant for- .uitement, sans s'inquiéter d'ailleurs, outre mesure, du résultat éventuel. L'opération est faite sur des plantes de 3 à 10 ans, et en toute saison, toutefoisla fin de l'hiver semble être l'époque à préférer. Le fait incontesté que les fruits des dat- tiers ayant subi cette opération, restent de qualité inférieure, ôte à cette pratique beau- coup de sa valeur. Le commerce d'exporta- tion des dattes prenant de plus en plus d'im- portance, les bonnes variétés se répandent chaque jour davantage et remplacent peu à peu les variétés de second ordre. Ces bonnes variétés doivent être reproduites à l'aide des rejets naissant à la base du stipe, car le noyau du dattier n'offre aucune espèce de sécurité quant à la reproduction de la variété à laquelle appartient l'arbre qui l'a produit. Or, les rejets sont forcément du môme sexe que le pied-mère. Les indigènes des oasis savent actuelle- ment tout l'intérêt qu'ils ont à ne planter que les variétés à dattes exportables ; en procédant aux divers travaux que compor- tent les cultures entreprises sous les dattiers, ils ne manquent généralement pas d'enlever les jeunes plants dont l'origine est douteuse, et pour remplacer les dattiers disparus ou pour étendre les plantations, ils n'utilisent que des sujets pris sur des arbres des meil- leures variétés. M. Davaul. Tunis, 16 décembre iqo3. Céara et Vanille à Mayotte Lettre de M. L. Touchais. La lettre ci-après, est particulièrement iniéres- sante par le mode de saignée qui y est préconisé. Pour caractériser le climat, nous ne pouvons qu'indiquer que notre correspondant est établi dans une région très favorable au vanillier ; c'est là, d'ailleurs, sa principale culture, aujourd'hui très compromise par la baisse persistante des prix de la vanille. Il nous a entretenu, dans le n° 20 du « J. d'A. T. «, des procédés qu'il préconise pour la conduite et l'entretien des lianes ; il nous pro- met pour bientôt une nouvelle note, sur les avantageset inconvénients de la culture du vanil- lier sur espalier. Il paraît qu'avec la main-d'œu- vre plutôt brutale dont on dispose dans le pays. les inconvénients l'emportent. — N. d. l. R. N» 3o— Dkc. i9o3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 383 * nommé comme possédant, de l'avis de plu- „, , r sieurs colons, la propriété d'écarter ou d'é- « Je viens de saigner des Ceara de 5 ans , T », , ... ,, ,, , , , loigner les moustiques. M. Laveran indique VOICI, pour 1 un deux, le caoutchoucobtenu ^ ^ ^ que, pour cette plante aussi bien que pour produit pesé aussitôt coagule) : , ,, . . • j •^ , les autres, 1 assertion a encore besoin de 12 octobre 20 grammes. confirmation. iS — 20 — Pour ma part, elle me parait exacte; ai 14 — 23 — 1 U' ■ ... » pu constater le phénomène moi même a i5 — 25 — ^ Rentré. Ayant reçu, il y a quelques mois, 25 kilos de graines de ricin pour développer 18 — 65 — , . , . ., .... cette culture dans la province, j en ai distri- iq 5o , . V j-rr» L r j - 1 bue a différents cheis de canton et a plu- Total... 280 grammes, sieurs propriétaires indigènes. Avec ce qui réduits, après séchage à la fumée et au so- restait, j'ai fait planter au chef-lieu même leil, à 172 grammes de caoutchouc sec. 3 parcelles de terrain servant jusqu'alors C'est, il me semble, presque beau, de pâturages, et représentant une superficie 10.000 pieds auraient rapporté 10.000 fr. d'environ 1 hectare 5o. Ces parcelles ne environ. sont séparées les unes des autres que par des Voici le mode de saignée employé : Les routes, arbres sont d'abord dépouillés de la couche Autour et auprès de ces plantations, à 12 la plus externe de leur écorce, puis la sur- ou i5 mètres, sont 3 maisons habitées par face est imbibée d'un liquide acide, jus de des fonctionnaires de la province, les bâti- citron, par exemple. Aussitôt après avoir ments de la prison, les logements des mili- piqué l'arbre avec la pointe d'un couteau ciens. (au besoin, on pourrait construire un appa- Or, il n'y a dans les plantations de ricin reil ayantplusieurs pointes), le latex s'écoule aucun moustique, mais par contre il y en a et se coagule très vite, en quelques minutes ; à foison dans toutes les habitations et les on le ramasse avec la main et on le met en bâtiments cités plus haut et placés en bor- boule. Le lendemain on recommence. dure de ces champs de ricin. J'ai été dîner, Ce qu'il y a de bon, c'est que la f sai- ces jours-ci, chez un fonctionnaire habitant gnée produit presque trois fois autant que un de ces logements voisins des plantations, la I'^ J'ai arrêté les saignées uniquement et à certains moments, après le diner, nous parce que je me suis trouvé occupé ailleurs, étions entourés d'un vol de petits mous- Mon intention première avait été de saigner jiques. jusqu'à épuisement. L'arbre dont le rende- Donc, il est exact que le ricin éloigne le ment est donné plus haut, est en plaine, en moustique, mais on arrive à ce résultat terrain d'alluvions à 3o mètres d'une ri" bizarre, qu'il afflue et pullule aux environs vière. » immédiats. Il faudrait donc qu'une maison Mayotte, 22 novembre igoS. fut située au milieu même des ricins pour LÉON Touchais. être à l'abri, ou bien, que cette plante pût être cultivée sur des surfaces considérables. ^^^^""^ Cela me semble bien difficile à réaliser et La vertu culicifuge du Ricin peu pratique. , y, r. r^ Je ne crois donc pas que ce soit encore là Lettre de M. P. Quesnel. , le bon moyen pour nous protéger contre ces Monsieur le Directeur, bestioles incommodes et malfaisantes. Dans votre numéro 27, du 3o septembre ^ ^ ' / P. QlMCSNEL, iQo3, je lis une note de M. le D' Laveran, L J HT • • . J ir ' At .... Administrateur de Bentre. membre de 1 Institut, au sujet des Végétaux Culicifuges. Parmi ces végétaux, le ricin est Bentré (Cochinchine . 1 1 no\ . looi. 384 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3o — Dec. 1903 L'industrie de l'aloès, à Maurice. Nous avons lu avec grand intérêt le préambule dont notre confrère de l'île Maurice, « The Plan- ters' and Commercial Gazette», a fait précéder, dans son n" du i5-i6 août igoS, la reproduction de deux articles du «J. d'A. T.», sur les déâ- breuses automatiques et sur la gratte de Maurice . Les renseignements de la «P. iS: C. Gazette» sur les conditions économiques de l'exploitation du chanvre de Maurice, confirment et complètent ceux donnés par M. Paul Carié dans le n» 12 du « J. d'A, T. ». Ce qui est dit de la gratte, constitue une première réponse aux questions posées dans le n° 24 du « J. d'A. T. » ; M. Paul Carié nous a promis, d'autre paît, les résultats de l'enquête à laquelle il devait se livrer de son côté. — N.d.l.R. Voici le texte (français, malgré le nom anglais] de notre confrère : L'industrie de l'aloès prend chaque jour de l'extension à Maurice. Après la grande industrie sucrière, c'est incontestablement elle qui prend rang. On en jugera par les chiftres suivants : en 1898, 1 .494.934 kilos de fibres d'aloès ont été exportés, produisant RS417.1 12; en 1899, l'exportation a été de 2.249.809 kilos, avec une valeur de Rs. 588.671 ; en 1900, il a été exporté 3.405.341 kilos, réalisant Rs. 940.482 ; en 1901, l'exportation s'est élevée à 1 .242.998 kilos, donnant Rs. 339.849. Les chiffres pour 1902 n'ont pas encore été publiés, mais on estime généralement qu'ils dépasseront 5 millions de kilos, un grand nombre de fabriques qui avaient fermé s'étant remises au travail et de nouvelles ayant été créées. Comme on le voit par les chiffres ci-des sus, la progression est rapide, sauf en 1901 où l'exportation a sensiblement baissé, mais ce fait s'explique aisément par l'avilissement des cours sur les marchés européens. Beaucoup d'usines fermèrent leur porte, pour ne pas travailler à perte, mais celles comme « Plaisance » d'Unionville, par exemple, qui sont actionnées par la force hydraulique, tinrent bon et firent vaillam- ment face aux mauvais jours, pouvant join- dre les deux bouts, n'ayant pas de frais de combustible. Aujourd'hui que les prix se sont bien relevés, ces fabriques font d'excel- lentes affaires . Même celles qui sont actionnées par la va- peur réalisent des profits appréciables, la dernière cote étant de Rs. 385 la tonne de fibres. Mais il coule de source que si l'outillage dont se servent les fabricants était amélioré, leurs bénéfices seraient beaucoup plus grands. Cet outillage est pour ainsi dire rudimen- taire et l'ancienne gratte n'a accompli aucun progrès. Le déchet est considérable, mais l'industriel gagne de l'argent, et il ne se sou- cie pas de modifier l'état actuel des choses. Nous avons à peine besoin de leur dire que cette quiétude est coupable, car le jour où les prix baisseront sensiblement, ils seront obligés de mettre de nouveau la clef sous la porte de leur usine. Tandis que s'ils s'appliquaient à perfec- tionner leur outillage, ils pourraient tou- jours lutter, même pendant les plus mau- vais jours, AVIS IMPORTANT Nous prions instamment nos abonnés^ pour éviter tout retard dans la réception du Journal^ de bien vouloir renouveler leur abonnement ou refuser le premier numéro qui leur parviendra après son expiration . Sauf avis contraire^ Jîous ferons recouvrer par laposte^dans la i" quim^aine de Janvier les abonnements non renouvelés de nos abonnés français, en en augmentant le montant dhtne somme de 5o centimes pour frais de recouvrement. — Nous serons obligés de suspendre le service aux abonnés coloniaux et étrangers qui n'auront pas renouvelé en temps utile. Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct. 3;, rue St-Lazare. Paris. Le Gérant : E. Boivik. N.. 3o — Dkc. iqo3 journal D'AGRICULTURE TROPICALE XV BENEDICTINE ^«^«^^r^^^^^^r^^n«^n^^^^i^r<^^^:^ 5e trouve dans les colonies, che\ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger ♦♦*♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦< ♦««♦♦♦♦««♦♦♦«4^ CAOUTCHOUC MANUFACTURÉ MICKEUN&r CLERMONT-FERRAND Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Mnlocyclcs, Vélocipèdes et Voitures à chevaux Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. DÉPÔT A PARIS : i MICHELIN, i05Jo«rPéPeipe,XVIl^- TKLKPHONE ; 502-08 La Maison Michelin achète par an plus de 500.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. En écrivant, mentionne^ le ioiirnal d'Agriculture Tropicale JOHN GORDON ^ C° iV" 9, New Broad Street, N"* 9 — L07VD0IV, E C- Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.C) MACHINES FOUR GAFÉERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes En écrivant, mentionne^ le Journal d'Affriculture Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3o — Dec. 1903 Il Hubert BceKen * Cu" [/ â. DUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) Télégr : Bœken, Duren. — Code : A. B.C., 4^ éd. — Téléph. av. Paris, Bruxelles, Londres, . N^SSô Défibreuses Automatiques à Travail Continu MODÈLE 1904. SANS CHAINES Pour Sisal, Aloës, Fourcroya, Ananas, Sansevières, Bananiers ettoutes plantes textiles. DéfihrftiKP- chacune soit réglable dans uciiureu^e une très large mesure, il v automatique '* avantage à faire varier, .7 selon la nature de la plante, a Travail continu. les détails d'exécution. Nos clienis devront donc toujours nous envoyer des descriptions précises et, si possible, des échantillons vivants. Les feuilles grasses, en particulier, voyagent avec une grande facilité. Nous avons" pu défibrer à Paris, fin igoS, 5oo kg. de feuilles de Sansevijra Eh- renbergii cueillies en Abys- sinie trois mois auparavant. Nous avons renoncé à la fabrication dss petites défibreuses à reprise (à simple tffe') et nous déconseillons franchement cea machines qui, tout en coûtant peu de chose, font revenir la fibre très cher. A Pinstar de V ancien modèle expertisé à la même Station en octobre igoi, LA MACHINE ACTUELLE A SUBI DES ESSAIS OFFICIELS EN NOVEMBRE ipoj à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculture à Paris Extrait du Bulletin d'expériences rédigé le 1" décembre igoSjpar M. le professeur Ringelmannj directeur de la Station: « ... Pur suite deses divers appareils de réglage, la machine Bœken- peut, travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continueet automatique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatres courroies « Titan » fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles » « Relativement à celui de njoi, le modèle actuel est de dimensions plus réduites et d'un plus faib'e poids, mais l'amélioration principale porte sur le remplacement des 4 chaînes en bronze par 4 courroies «Titan», qui, tout en remplissant trè.s bien leur but, diminuent le travail mécanique exiaé par H (Jpfihreuse ". Féculeries de Manioc (Cassave, Yucca) ODtillage eoiplet : Râpes méeanipes. CuTes et Toiles metallipss. etc. Pour toutes racines féculentes Prix : à la fabrique, loooo francs. Poirf.9.- Machine connplètc, 4.000 kg.; la pièce la plus lourde pesant 120 kg. Délai de livraison : un mois à partir du jour de réception de la commande. Force motrice: i5 che- vaux vapeur. Rendement : 10.000 feuil- les à l'heure. Déchets abso- lument insignifiants. Le principe des machines restant le même et quoique .\ la suite d'une étude appro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle Râpe brevetée « système Rœ - ken )) qui défie toute concur- rence. Nous nous chargeons de l'étude, de la fourniture et du montage de tous les appareils et dispositifs né- cessaires pour le bon fonc- tionnement d'une féculerie en pays chauds: r;\pes, cuves et toiles raétniliques, sé- choirs, etc., pour manioc, arrowroot et toutes racines ou tubercules similaires. Rendetnent : Je 5 à 5o kg. defarinf par heure, se- lon la grandeur de la râpe. J Séchoirs - Presses d'Emballage Longue pratique agricole en pays chauds. — Construction soignée et simple.— Matériaux de 1'-" qualité. 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