r.^ ' <\ v-^ , . * j^'' .AS. T" hz^a JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE PUBLIÉ PAR J. VILBOUCHEVITCH Année 1904 {U°' 31-42) LIBRARY NEW YORK BOTANICaL GàROEN. du Journal d Agriculture Tropicale COLLABORATEURS En plus des contributions régulières de ses 21 Rédacteurs, a publié depuis juillet l'JOl des conimunicatious E. AcHAHD, insp. de l'Agric. en Indo-Chine. — E. AcKERJUXN, du service agron. du Sénégal. — J. B. Adam. prof, à l'Ecole dWgric. de Tunis. — Apfelbaum, chef de culture, en Syrie. — M"" d'Ahgollo-Vebrao, à Bahia. — .\r.n.\l, nég. en vanille, Paris. — Aspe-Flecbimo.nt, Paris. Baldrati, dir. de la St. agron. d'Asmara. — E. Bail- LAUD, explorateur. — 0. Balesteb, nég. à Paris. — P. Babdey, nég. à Aden. — Th. Barraclouoh constructeur à Londres. — Be.\'so.n-, dir. de l'agric. à Madras. — G. Ber- THELOT DU Chesnay, colon au Congo. — Cu Bebtin, culti- vateur de ramie, Paris. — Bertoni, dir. de l'Ecole d'agr. d'Asuncion (Paraguay) — Bichot, agric. au Tonkin. — D. Bois, assist. au Muséum (Paris). — H. J. Boeke.n, cons- tructeur à Duren. — P. Boname, dir. de la Stat. agron. de .Maurice. — D' Bo.navia, anc. dir. de jardins dans l'Inde. — A. Breschin. géographe, Paris. — E. Buda.n, ing. de su- crerie, à Cuba. — V. Bdteav.\, colon à Madagascar. P. Carié, colon à Maurice. — D' Caluette, dir. de l'Ins- titut Pasteur de Lille. — A. F. de C.\stbo, agric. à Cuba. — A. Chevalier, botaniste. — O.-J.-A. Collet, explor. commercial. — 0. -F. Cook, du Dép. d'Agric. des E.-U. — CoDPUT, secr. gén. du Comice agric, Alger. — R. Cdvil- LiEB. ing. agron., anc. élève de Wageningen. D.\iBE.\cx, avocat à Buenos-Ayres. — U. D.^mmeb, du Mu- sée bot. de Berhn. — Dazey, agric. en Algérie. — L. Delignon-Bdffon, colon en Annam. — Debeix frères, agr. en Colombie. — M. Deslanhes, du service agron. de Mada- gascar. — Uri'm.\iond Deane, planteur de thé à Perinaad (Inde). — M. Dubabd, prof, i l'Ecole Sup. d'Agr. Colo- niale (Paris . — H. Di'lieu, plauteur à Ste-Lucie. Ph. Eberhardt, botaniste, Paris. — J.-J. Esmenjaud, agriculteur à S.-Tomas (Guatemala). — L. Estève, chef de culture au Dahomey. A. Fauchèbe, du serv. agron. de Madagascar. — Fletcher, du serv. agron. de l'Inde. — de Flobis, colon à Maha- noro. — B. d'OLivEiRA Fragateiro, inspecteur d'agric. du Congo portugais. — 1{icabdo Fbaxz, exportateur de cafés, Guatemala. — R. F. Frazer, de la Dauracherra Fiber Co. (Inde). Gavelle-Brière, ancien dateur, Lille. — J. Giglioli, direct, de la Stat. agron. de Rome. — Léo.n Gilbert, colon au Tonkin. — Glaziou, ancien dir. du jardin botanique de Rio-de-Janeiro — • V. Gobbetti, prof, d'agriculture à Pavie. — A. Godefroy-Lebeuf, l'émiuent horticultem-, décédé. — Van Gorkom, ancien insp. des cultures, à Java. — GoopiL, prés, delà Ch. d'Agric. de Tahiti. — Cap. Greig, du service des Epizootics, à Bombay. — R. Gtjérin, dir. du Laborat. central, Guatemala. — C.-A. Guigon, nég. en thés, .Marseille. — Gciral, de la Soc. anon. des mat. colorantes de St-Denis. Léon Haotefeuille, chargé de mission agron. en Indo- Chine. — D'HÈRELLE, planteur au Guatemala. — Hignette & C'°, constructeurs (Paris). — E. W. Hilgard dir. des Stations agronom. de la Californie. — Hollieb, import, de bananes, Paris. — Ch. Ihl, export, de cafés, Sao-Paulo. — G. -A. HtiBi, agric. à Salieh (Egypte). Ide & Chbistie, négociants en libres, Londres. G. Job, nég. en caoutchouc, Paris, — Cn. Jddge, expert en thés, Calcutta. — H. Jumelle, prof, à l'Université de Marseille. Kabpelès, exportateur d'indigos, Calcutta. — S. A. Knapp, du Dép. d'Agric. des E.-U. — J. D. Kobus, dir. de la St. agron. de Pasoeroean, Java. — Th. F. Koschnt, colon au Costa-Rica. — 'VN". Kbugeb, anc. dir. de Stat. agron. à Java. G. Landes, prof, au lycée de la Martinique, décédé. — Laure.nt fils, de la Soc. des Plant. d'Anjouan. — D' Lave- et des articles (non signési du Directeur, le « J. d'.\. T. >> inédites de 164 colons, savants, négociants, etc. RAN, membre de l'Institut, Paris. — H. Lecomte, professeur au lycée St-Louis, Paris. — P. H. Ledeboer, Singapour — E. Lehmaxn, constructeur i Manchester. — G. Le Testu, dir. de Stat. cotonnièrcau Mozambique. — Lockuart, vice- prés, de la Soc. d'Agric. de la Dominique. — D' Loir, prof, d'hygiène à l'Ecole sup. d'Agric. colon. — D' D. Lopez y Pabra. Mexico — Ly.ne, dir. de l'agric. à Zanzibar. E. Maine, anc. recev. des douanes au Sénégal. — Maine fils, colon à Podor (Sénégal). — D. A. Majaxi, planteur à Trinidad. — A. Malbot, dir. du Labor. municipal d'.-VIger. — Manson, insp. des Forêts au Tenasserim .Bir- manie). — Marcus Mason & Co, constructeurs (Xexv-York), — R. Martineau, agric. à la Martinique. — Pu. Mayfarth & C", constructeurs (Francfort-sur-Meinl. — G. Maze & G", nég. au Havre. — A. de Medeihos. dir. du « Jorn. dos Agric. », (Rio-de-Janeiro;. — J. M. de Mendonça, planteur à Sao-Tliomé. — -Michelin & C'% fabr. de caoutchouc, Paris. — A. Ch. de Miranda, agric. au Para. — J. W. Mollison, ins[). gén. de l'Agric. de l'Inde. — A. Borges Monteiro, publiciste, Rio-de-Jaueiro. — V. Mosséri, ing. agron. au Caire. Ned Noll, dir. de V« Almanach du Marsouin ■■, Paris. — A. Negreibos, publiciste, auc. s. -préfet de S.-Thomé. — H. Newport, du Dép. d'Agric du Queensland. — D' Ni- cholls, présid. de la Soc. d'Agric. de la Dominique. — Nicholson & Sons, constructeurs à Newark on Trent. — G. NiEDERLEiiN, Comm. des Philippines à lExp. de St. -Louis. Paiva d'.Vndrada, explorateur, prés, de la Cie du Luaho. — Pabis, près, de la Chambre d'Agriculture de Saigon. — G. Paroisse, colon à Conakry. — J. et L. Paszkiéwicz, propriétaires au Parana (Brésil). — Alb. Pedroso, proprié- taire à Cuba. — \. Perbold, à Tunis. — H. Perhuchot, anc. insp. de l'Agric. au Sénégal. — H. Pittieb, chef du serv. agron. de la " Un. Fruit Co. « au Costa-Rica. — Van DER Ploeg, propriétaire à Java. — A. Pobéguin, administra- teur de Kouroussa. — J. Poisson, assistant au Muséum. — E. Poisson, explorateur commercial. — A. Poul.un, prés, de la Chambre d'agric de Pondichéry. QuESNEL, administrateur de Beutré (Cochinchine). L. Raveneau, des <• Annales de Géographie », Paris. — Reasoner frères, pépiniéristes en Floride. — De Ricci, explorateur. — Ch. Roux, colon à Conakry. R. Sadebeck, anc. dir. du Musée botan. de Hambourg. — 0. de Sanïa-Cruz, propriétaire en Bolivie. — Saussine, prof, au lycée de la .Martinique, décédé. — A. S.wouré, coloD eu Abyssinie. — Wm. Schmoele & Co, constructeurs à Anvers. — Segura, anc. dir. de l'Ecole d'agric. de Mexico. — P. Serre, du Consulat de France à Batavia. — Fbed. Shebb, des « Pioneer Iron Works », Brooklyn. — J. Smadja, colon à F'ianaraulsoa. — H. H.uiel Smith, nég. à Londres. — P. de Sohnav, chim. de sucrerie, à Maurice. — SiGM. Steln, chim. de sucrerie, Liverpool. — Suter, colon à Bombay. Tabel. colon à Sumatra. — Teisso.nnier, dir. du Jardin d'essai de Conakry. — C. Theye, chim. de sucrerie à Cuba. — F. -S. Toleuo, planteur au Venezuela. — L To'.ca.us, plant, à Mayotle. — D' Tr-^but, botaniste du gouverne- ment de l'Algérie. A Vebgnes, chef d'exploit, au Congo. — F. Vebcken, adm. de la C'" Franc, du Rio-Sinu, Colombie. — P. Vibert, publiciste, Paris. — A. de Villéle, publiciste, St-Denis, Réunion. 0. Warbubg, professeur de botanique, Berlin. — D' Webeb, botaniste, décédé. — Major Wyllie, Punjab. D' 'Vebsln, Hanoi. — E. 'Vung, anc. résid. en IndoChine. Zehntneb, ilh'. de la Stat. pour l'étude du cacao iJava. JOURNAL D'AGRIGDLTDRE TROPICALE (AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR J. VILBOUCHEVITCH ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES Fruitiers CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VKT?S A SOIE AçoKES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomè, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chine Philippines Océanie Collaborateurs réguliers (Rédacteurs) : A. Cardozo, Colon à Inhambane ^ r^ ^, ■,,■>, , P. Cibot, Explorateur commercial « Exploitation du caoutchouc. A. Couturier, Directeur du Bureau d'Etudes sur les Enojrais : Sol, Ens^rais, etc. D' Delacroix, Prof, à l'Institut Agron. et à l'Ecole Sup. d'Agric. coloniale: Maladies des végétaux. J. Grisard, Conservateur du Musée commercial à l'Office colonial ; Plantes utiles, en général. P. des Grottes, Agriculteur : Cultures antillaises. O. Labroy, Chef des serres du Muséum : Cultures potagères.. Fruits, etc. F. Main, Ingénieur-Agronome : Machines. Irrigation. A. Mallèvre, Prof, à l'Institut Agron. et à l'Ecole Sup. d'Agric. coloniale : Elevage. P. Marchai, Prof à l'Institut Agron., Dir. du Labor. d'Entomologie agricole : Insectes nuisibles. H. Neuville, Préparateur au Muséum ) , j , • j j- , ,■ Mn,^Uat^^ 1 -.^J ^- ■ \ ^ ■ > Industries de fermenta ion. . Colletas, Licencie es-sciences > Alb. Pedroso, Agriculteur : Cultures de Cuba. Ch. Rivière, Dir. du .Jardin d'essai d'Alger : Problèmes d'acclimatation, cultures subtropicales, etc. L. Derais, au Havre : Marché des Produits coloniaux français. A. & E. Fossat, au Havre : Marché du Coton. J.-H. Grein, à Paris : Marché des Produits .f Extrême-Orient. Hecht frères & C'% à Paris : Marché du Caoutchouc. G. de Préaudet, à Paris : Marché du Sucre de canne. Taylor & Co, à Liverpool : Marché des Produits ouest-africains. Vaquin & Schweitzer, au Havre : Marché des Fibres de Corderie, de Brosserie, et similaires. A. Vermond, à Paris : Marché du Café. 'Voir ci-con.. 36 Juii. 257-288.. 39 Sept. 353-384.. 42 Décembre TABLE PES AUTEURS Arden IStanleyi. — Hovca. 3. liahiana (J.i. — M.iniçoba. 173. Baillaiid (E.). - P.ilétuvier;, 200. Bajac lA). — Charrue-semoir, 336. Bertlielot duChcsnay iG.l. - Cocotc- ricsct pàturases, -0 Bichol (A.i — Ficus au Tûiikin, 264. B. lE.),- Canne {i Cuba, 34C. Bois(D.l. —Graines de Cacaoyer, 59. — Bananes, 63. — Flore des Indes, 96. — Fruits en Ang'eterre, 89. — Goyavier, 234. — Polager en pays chauds, 31'.i. BonameiP.K —Cannes de graines, 14. — Aloès contre Sisal, 67. — Galettes de manioc, 288. Ilrowne. — Papier de bagasse, 154. Budan (E.). — Maladie du Ricin, 62. Burkill. -Manioc [B.J, 318. ButinShaap. D^pulp. p. Libéria, 175. Canieron (J.). Maniçoba, 32, 272, 3Q4. CardozoiA.). — Fibre d'Ananas, 122. — Maniçoba, 3S, 88, 153, 173, 328. — Manioc à Inhambane, 508. — Cèara (EtatdeKio), [B.], 371, Cauchois & C". — Cafc soliible, 1S9. Chevalier (A.i. — Caoutchoucs du Congo français, 296. — Coton eu Afrique Occid., 330. — Céaias pleureurs, 329. — Palmiers à huile, 357. — (Rentrée de), 57. — Coton en Egypte IB.], 36). Cibot (P.).- Hovea, St. Arden IB.], 3- — Castilloa (saignéei, 344. — (Départ de), 56. Colin-Campbell. — Sucres, 351. Co'lins. — Mangues, 158. Cook. - Castilloa [B] 49. Cook & Collins. — Gingembi'e, 179. Cordemoy IJ. de). — Vanillier, 104. Coulombier (F.)-iNccrologiede),313.' Couturier (A.). — Cacao, 35. D.-Deane (H.). - Huile de Thé, 281. Delacroi.x (G.) — Mal. du Ricin, 62. — Tabac (généralités), 35'>. D^lignon-Buffon.Céara eu Annam,125. Dorais (L). — Mercuriale du Havre, 146, 186, 220, 250, 279, 309, 341, SSO' — Café do la Martinique, 282. — Le Privilège colonial, 146,221. Deslandes (M.) — Café de Libéria, 43. Di.ii. — Indigo, 316. Duliou IH.|. — Goyavi(?rs, 251, Dubnrd et Eberliarilt — Ricin 1B.1.3B5 Fairchild. — Bambou^ IB], 53. Fasio(F.). — Agave nouveau, 3'i2. — Eponge d'Aloès, 125. — Défibreuse, essais, 255. Fauchère (A). — Taille du Cacao, 227. — Fraisier à Madagascar, 267. FeiTcira Ramos iF.i. — Café, 8ù. Flelcher. — Coton dans l'Inde, SO. Fos=at (.A. & E.i. — .Marché du Coton, 83, 119,145, 183,218, 248, 275, 306, 338,376- Fossat lE.). —Coton de Haïti, 124,251. Fragateiro (B. d'O.).— Coton, 25. Giglioli (J.I. — Camphrier, FiCUs, 152 Giraud. — Libéria de Madagascar, 18. Gordon & Co. — Egreneusc, 198. Greig. — Huilerie de Coco, 51- Grcin (J.H-1. — Ramie, '277. — Merc. d'Extrê'ne-Orient. 310, 342,381. GrisardiJ.l— Lantana, 123. Grisard et Vanden Berghe. — Acacia Farnesiana, 334 — llui'e do Ben, 348. Grottes (P. des). — Café de Libéria 18- — Goyaviers, 135. lliiérin iR.). Bétail et Castilloa, 253. — Haricot arborescent, 313. Haiilefeuille (L.). — Colonisation au Tonkin, 241. — Hamie au Tonkin, 221. — Thé soluble, 315. — Jute (études, Indes) 383. Hecht frères & Oie. — Marché du Caoulchoiie,2l, 51. 8', US, Ul, I8'2, 216,247,274, 305, 337,375. Honi y (Y.i Coton en Afrique oc.lB.1.318 llércllo il", d'). — Le procédé du bain salé, '2'i Hignolto .M.ichiuc frigorifique, 12. Hulskamp (J.J) —Manioc, 160. Jehanne(A.). —Cactus, 72. Judge (G.). — Thés verts et noirs, 4!. — Thé soluble, 315. Kaerger. —Sisal au Yucatan, t37. Karpolès J : —Indigo, 170 316. — Rainie dans l'Inde, 344. Ivcebelo. — Destruc. dos Lantana, 79. Kœrncv (Th.) — Ecorc. de Mangl. 113. Labroy (0.). — Asperge, 259. — Fraisier, 195, 233. — Vigne (généralltési, 3.58. Lecomte(H.), Arachides llrrigat.) 239. — - (Cueillotle:i,299. — Coton, à Tahiti, 36. — Coton en Egypte, 128. — Coton en Egypte iB.l, 366. Lyon. ^ Cacao [B.]. 19. — Coprah aux Phili'pines, 191. Main (F).— DeHbr. a Abaca, 60. 153. — Décortiiiuour d'Arachides, 71. — Séchoir à Cacao, 291. — Dépulpeur à Libéria, 175. — Trieur au sélénium, 155. — Canne (chargeurs*, 99. — Cassage des Cocos, 254. — Egreiieuses à Coton, 198, '280. — Coton (Flambage), 187. — Egrenonso de Kapok, 115. — Cassage des Muscades, 61. — Envoloppago des Oranges, 151. — Batteuses de Riz, 323. — Le dccortiqueur Nicholson , 9 — Riz non glaci, 253. — Sansevièros d'Abys^inie, 347. — La Voiture Marè«hal. 59. — Séchoirs à cacao, 3(3. INDEX DU JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1904 Majani (D. A.). — Machines M. Mason, Huilerie de coco, etc, 103. Malbot (A.). — Camplirier, f 8. Mallèvre (A ). — Cheval et Mulet, i4. — Pâturage dans Cocoteries, 133. — Tiques, 63. Marchai. — Maladie du Ricin, 62. Maréchal. — Voiture coloniale, 59- Martin (M.). — Décort. d'Arach., 71. Martineau (R.) — Taille du Cacao,327. Martret (V.). Not. Nécrologique, 312. Mason (Marcus) & Co. — Séchoir à Coprah, loi, 28J. — Machinerie p. cacao, 151. Maxwell- — Sucrericde Canne, 47. Mayfarth et Cie. — Riz (batteuso),384 Mcans et Kearney. — Terrains sa- lants [B]. 30 Médeiros(A. de). — Céara (Etat de Rio) [B.], 371. Meerkamp van Embden. — Abaca.30 Michelin. — Caoutch. impurs, 211. Michotte. — Ramie (mcnchons), 26. Miranda (A). — Avocatiers longipé- donculés, 284. — Gelée de Cacao, 203. — Serrasalmo Piraya,235. MoUison.— Coton dans riude, [B.] 80- MonteirodeMendnnça. —Rats, 25. Morris et Bovel. — Colons Sea Is- land [B.], H". Mùntz et Coudon. — Beurre de Coco, [B.] 215. Negreiros. — Rats à San Thomé, 77. — Virus Danysz, 124. Neuville, (H.) (Départ de-), 56. NichoUs (D'.j. — Pucerons du citron- nier, 62. Nieholson. — Décortiqueur de Riz, 9. Pairault. — Vin d'oranges, 64. Paroisse (G). — Landolphia Heude- lotii, 345. — Manihot Glaziovii, 329. Paszkiéwicz.Bananierau Parana, 302. Pedroso (A.). — Oranges. Coton, Su- cre, Tabac, 46. — Stations agronomi. 279, 314. — Sucrerie à Cuba, 287. — Tabac sous abri, 2u6, 231. Perkins. — Destrucl.du Lantana, 79. Pittier de Fabrega. — Agronomie Gostaricienne, 353. Poisson (E.) — Sisal au Yiicalan, 237. — Hevea blanc et noir, M7. Poisson (J.).— Beurres végétaux, 1G3. — Cires végétales, 101. — Palmier à huile, 269, 350. Poulain (A.). — Arachide, coton, 150. — Arachide, 25;. Préaudet (de) Sucre de Canne, 169. Purves. — Manihot Ghziovii. 329. Quesnel. Rats en Gochincbine. 314. Reasoner frères. — Oranges sans pé- pins, 293. Rédaction. — Abaca aux Havaî, 96. — Agaves en Afrique allem., 287. — Arachide d'Annam, 29. — Avis aux lecteurs, 195. — Cultjire lie Bambous IB.], 53. — Farine de liananes, 159. — B:inaniers textiles, 96. — Brouetle mono-roue, 126. — Cacao aux Philippines, [B.]. 19- — Brosse pour Cacaoyers, 316. — Café Libéria (Java), 149. — — (Madagascar), 224. — Cajanus indicus, 313. — Camphre et Ficus en Italie,152. — Molascuit, 90. — Couteau, p. Castilloa, 28. — Caoutchouc(Schmoele&Co).332 — Ficu.s au Tonkin, -64. — Castilloa, par Cook [B.], 49. — Rentrer de M. Chevalier, 57. — Chiendents de brosserie, 270. — Départ de M. Cibot, 56. — Citronnier inerme, 188. — Bibliographie des Cilrus, 228 — Beurre de Coco [B.], 215. — — (Blanchiment), 320. — Concours Agricole, 91. — Conférences du Muséum, 57. — Congrès colonial, 58. — Coton en Afrique occ.(B.], 318. — Coton dans l'Iode. 80. 283. — Cotons S a Island IB.], 117. — Crabes de terre , 351. — Le Dattier, par Swingle [B.l, 16. — Dattier. (E.-U. et Perse), 256 — Défibreuse Fasio à Paris, 255. — École sup- d'Agric. colon., 27. — Ecole de Banfora, 2S5. — Ecolo d'agric. de Valabre, 284. — Fumure des plantes tropica- les [B.), 350. — La Fundicion de Sinaloa, 93. — Goyaviers envahissants, 224. — Isonandra au Congo belge, 255. — Huilerie au tétrachlorure, 95. — Jardin colonial, 91. — J.d'A. T. (progrès), 356, — .Manihot Glaziovii, Ceylan, 153. — — enquête, 304. — Manioc [B.], 318. Rédaction— Mission Chevalier, 91. — Mission HauiefouiUe, '88. — Musée Je l'Office colonial, 348. — Muséum (conférences), 57. — Dèpirt de M. Neuville, 56. — Papier en tiges de coton, 352. — Destruction des rats, 77. — 2' congrès Rizicole [B]., 94. — Huile de riz, 188. — Charrue-semoir Bajac. 336. — Tabac sous abri, 21(6. — Terrains salants (B.), 30. — Variétés halophytes, 157. — Thé à la Jamaïque, 288. — Thé soluble, 95. Reinccke. — Coprah à Samoa, 127. Rémery. — Défibreuse d'Abaca, 153. Rivière (Gh.) — Avocatier longipé- donculé, "i22. — Le Savonnier, 294. Rudder. — Muscades (cassage), 61. Ruhmer. — Trieur au sélénium, 155. Sardclys (de). — Café de Libéria, 18 Sawyer» — Fibre d'Ananas, 31. Schavv. — Ricin (sélection) (I!). 365. Schmoele &Go. — Caoutchoac (ex- traction), 332. — Caoutchouc des herbes, 382. Simonnet (H.). — Coton en Indo- Chine, 191. Smith(H.Hainel).Brossep. cacaoy. 316. — Marché du cacao, 148. — Production du cacao, 310. — Marché de la vanille, 22. Smith (G. W.). — Cacao à Grenade' 373. Strugess, v. Sturgess. Stuhlmann. — Egren. de Kapok, 115, Sturges. —Peste bovine, 64. Swingle (W. T.). - Dattier, |B.l, 16. Teissonnier. Manihot Glaziovii, 31. Taylor* Co. — Mercutialc africaine 23, 53,88, 122, 147, 185, 219, 219, 278, 308, 340, 379. Tromp ileHaas. — Ciseau Blok, 284. Vaquin & Schweitzer- — Fibres de corderie et de brosserie, 85, 120, 184,218,248. 276, 307,339,378. Vermond (A.). — Bull, mensuel du café, 377. Vibert (P.). — Coton à Haïti, 251. Villèle (de). — Aloès Réunion, 223. Vossion. Coton dans l'Inde, 155, 283. Vries fG. de). — Fibres d'ananas, 86. ■Wildemann (Del et Geolil. — Caout- chouc d'herbes, 244. Zehntner. — Casse-cabosses, 213. TABLE PES MATIÈRES Abaca (défibreuses), 30. 60, 153. — aux Ha\vaï, 96. - (Dép. d'Agr. E.-U.), 111. Abricotiers mexicains (Dép. d'Agr. E.-U.) 110. Acacia Farnesiana, 334. Afrique (produits), 23, 55, 88, 122, 147, 1S5, 219, 249, 2/8,308,340. Agave (éponges en), lis. — nouveau d'Algérie, 342. — dans l'Est afr. allem., 287. — te.'itiles (Dép. d'agr.E. -U.),ll'2. Agave, à Maurice, 67. — au Yucatan, 287. Aloès, V. Agave et Fourcroya. Amandes (triage au bain salé), 24. Ananas (D^p. d'Agr. E.-U.), 110. — (fibre) dans l'Inde, 31. INDEX DU JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1904 Ananas (fibre) aux Açores, 122. ■ — — de Java, 86. Arachide d'Annam. i^. — décortiqueur Martin, 71. — irrigation en Egypte, 233. — cueiU'^tte, etc., en ligy|ite,2J9. — à Pondichery, lâO, 2ô2. Aramina, 190. Asperge, 259. Avis aux lecteurs, 195. Avocatiers longipédonculés, 222,284. Bagasse (pai.ier), 15i. Bain salé pour trier amandes, 24. Bambous, cuit, indust. au Japon, 53. — introduction aux E.-U., 113_ Bananes, dècliargement, 63. — farine, 159. Bananier, au Parana, 802. Bananiers textiles, 96. Batteuses à Riz, 323, 384. Bon, V. Moringa. Bétail sous Castilloa, 283. Beurre de Cocu et la fraude, 215. — fabricatiun, 320. Beurres végétaux (J. Poisson), 163. Bovidés attaques par poisson, 235. Brosse pour cacaoyers, 316. Brouette mono-roue, I2B. Cacao, marché, 148. — ouverture des cabosses, 213. — (Dép. d'.^gr. E.-U.), lit. — rendement au séchage, 150. — fumure à Samoa, 35. — gelée de pulpe, 223. — Statistiques 1903-1904, 310. — aux Philippines. 19. — séchoir Chuao, 291. — Machinerie M. Mason, 103. — Séchoirs à Grenade (B), 373. Cacaoyer, taille, 227, 327. — transport de semences, 59. Cacaoyers (brosse), Jlt< Cactus comme t .urrage, 72. Café (Dép. d'Agr. E.-U), 111. — Martinique (disparition), 282. ' — à iao-faulo, SS. — soluble, 189 — (trieur électrique), 155 Café Libéria, à Madagascar, 43. — de Madagascar 18, 43, 224. — dépulpeur B. Schaap, 175. — de Java, 149. — de la Côte d'Ivoire, 149 Cajanus indicus, 313. Camphrier en Italie, 152. — de Sidi-Mùussa, 58. Canne, chargeurs, 99. — à Cuba, 346. — (Molascuit),90. — extraction exagérée, 47. — papier, 154. — (sucre vrai de), 169, 351. Cannes de graines, 14. Caoutchouc, marché, 21, 54, 82, 118. 144, 182, 210, 247, 274, 3C5, 337. — école pratique de Banfora, 285. — plantations au Tonkin, 264. — d. herbes. Extraction, 244, 332. — oui ils à saigner, 28, 284, 344. — V.aus?i Castilloa.Hev'a.lntisy Manihol, etc. — (Appareils Schmoek), 382. Caoutchoucs impurs, 2H. — du Congo français, 296. Castilloa, par Cook [B), 49. — et bétail, 283. — (Dép. d'Agr. E.-U.), 112. — outils à saigner, 28, 344. Céara. — V. Manihut Glaziovii Chanvre de Manille. — V. .ibaca. Charrue semeuse Bajac, 336. Cheval et Mulot à la Jamaïque, 44. Chiendents ifibres), 270. Cires végétales, 131. Citronnier, puceron, 62. — inerme, 188. Citrus, bibliographie, 288. — (Dép. d'.\gr E-U.), 110. — V. Oranu;ei et Mandarine. Coco, noix pour semis, 317. — beurre, 215, 320. — cassage, 254. — aux Philippines, 28. — huilerie, à Trinidad, 52. — V. aussi Coprah. Cocoteries, pâturage, 26, 133. Cocotier (Dép. d'Agr.E.-U-), 111. Concours général agricole, 91. Conférences colon, du .Muséum, 57. Congrès colonial, programme, 58. Coprah, séchoir Mjson, 103, 151,282. — à Trinidad, 103. — prépar. aux Pliilippines, 191. — — à Samoa, 127. Costa-Rica, serv. agronomique, 343. Cordi;ric, V. Fibres. Coton (marché), 83, 117, 145, 183,218, 248, 275, 306, 338. — dans r.\friqiie occid-, 318, 330. — égreneuse Gordon, 198. — égreneuses, 280. — prépar. des semences, 187. — de Haïti, 124, 251. — en Indo-Chine, 191. — à Pondichéry, 150. — rendement en Egypte, 128. — au Congo portugais, 25. — dans l'Inde, 80, lo6, 283. — '; à Tahiti, 30. — (Dép. d'Agr. E.U.), 139. — Sealsland aux (E.-U.), 117. — — aux Antilles, 117. — halophytes, 157. — de l'Inde, 156, 28\ — en Egypte IBI, 366. Cotonnier, papier de tig -s, 352. Covvpea, (Dép. d'Agr. E.-U.),109. Crabes de terre (destruction), 351. Cuba (Actualités), 46, 279, 314. Dattier en Algérie et auxE.-U.,[B.],16. — en Perse et aux E.-U., [B.], 256. Décortiqueur de Riz, 9. Défibreuse Fasio à Paris, 255. Dépulpeur pour Café Libéria, 175. Ecole 5up d'Agr. coloniale, 27. — prat. d'Agr. de Valabre, 284. — prat. indigène de Banfora, 285. Elœis, V. Palmier à huile. Elevage, V. Bétail, Bovidés, Pâtura- ges, etc.. Etats-Unis (Dép. d'Agr.).— Rapp. ann. IB.J, 106. — — Stations tropicales, 177. Ficus en Italie, 152. Extrême-Orionl, mercuriale, 310,342. Fibres d'Agaves, à Maurice, 67. — de corderie (marché), 85. 120, 184, 218, 248, 276, 307, 339. '/. aussi aux div. plantes Fourcroya, à la Réunion. 2^3. Fraisier en pays chauds, 195, 233. — à M.idagascar, 267. Français (produits coloniaux), mer curiale,146, 186, 220,250, 279, 309, 341. Frigorifique (machine), 12. Fruits en Angleterre, 89. Fumure, brochures IBI., 350. Fundicion de Sinaloa, 93. Gin.?euibre, 179. Goyaviers envahissants, 135,224, 251. Guttiers, introduits au Congo, 255. Haricot arborescent, V. Cajanus, 313. Honequon au Yucatan, 2,37. — V. Agave. Hevea, Stanley Arden [B.], 3. — noir et blanc, 137- — (huile d' -), 281. — V. Caoutchouc. Huile de Ben, 348. — de Coco, 52. — d'Hevea, 281. — de Riz, 188. — de Thé, 281. Huilerie coloniale i tétrachlorure), 95. Indes (conférence Bois), 96. Indigo, 170, 316. Intisy (Impuretés), 211. Ixtie, espèces, (Dép. d'Agr. E. U.),It2. Jardin colonial, distributions, 91. — Confér nces, 381. — Exposition de 1905, 382. Journal d'Agriculture tropicale (pro grès), 356. Jute, études, Inde, 383. Kapok, égreneuse, 115. — à Madagascar, 192. Landolphia Heudelotii, 345. Lantana, noms, etc., 123. — destruction, 79. Luzerne pour terr. salants, 157. Maïs (Dep. d'Agr. E.-U.), 108. Manchons à gaz en Ramie, 26. Mandarine sans pépins, 293. Mangliers en tannerie, 113. — Exploitation, 200. Mangue, manière de manger, 158. — (Dep. d'Agr.E.-U.), 109. Maniçoba V. Manihot Glaziovii INDEX DU JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAL 1904 Maniliût Glaziovii en Aiinam. 125. — — d.Et. de Jiahia, 173. — - (formes du -), 88,328. — — à Ceylan, 153. — — àCoiiakry.3l. — - Enquête du «J.d A.T.» 301 . — — à Inliambane. 3S. — — inipuietés, 2U, — — au M.vsore. 27,'. — - au Shire, 329. — — sélecUon, 32. — lEt a de lUù> iB.). 371. Manioc, bibliographie [B.], 318. — à Inliambane, 208. — galettes, 288. — en Malaisie, 100. — iDép. d'Agr. E.-U.),10S. Mission Chevalier, résultats, 91. — Léon Hautefeuille, 188. Molascuit, fabrication, 90. Moringa (huile, etc.), 348. Mulet à la Janiaï(4ue, 44. Muscades imachine p. casser), Gl. Musée de l'Office colonial. 348. .Muséum (conféreiice.s toloa.l, 07. Nécrologie V. Martret, SU. — F. Coulombier, 313. Noix de Cojo (cassage), 254. — idoniandées), 317. Opuntia, V. Cactus. Oranges (envoloppage niécan.>, 151. — sans pépins, 293. — vin, 04. Palétuvier v. Manglier. Palmiers (triage des amandes), 24. Palmier à huil.j, exigences, 269, 350. Papier de bagasse, 154. — de Cotonnier, 352. Patates douces (Dép. d'Agr. E.-U.), 109. Pâturages dans cocoteries, 26. 133. Pêchers mexicains iDèp. d'Agr. E.-U.) 110. Peste bovine à C«ylan, 64. Poisson ennemi des vaches, 235. Potager tropical, 319. — V. aussi aux div. plantes. Privilège colonial, 146, 22! Ramic, manchons à gaz, 20. — auTonkin, 221. — Marché, 85, 120, 184, 218, 248, 276, 277,307, 310, 339,34!. — dans l'Iode, 344. Rats à San-Thomé, 25, 77. — virus Danysz, 124. — en Cochinchine, 311. Ricin (maladie du), 6i. — Sélection lli.l, 365. Riz, baltcuses, 3i3, 384. — décortiqueur Nicholsou, 0. — (dép. d'Agr. E.-U.), 108. — huile, 188. — non glace, 253, 285. — Congrès italiens, 94. Salant, V. Terrains. Sansevières d'Abyssinie, 347. Savonnier en Algérie, 294. Séchoirs « Chuao », -91. — Mason, 103. — à coprah, 103, 127, 151,282. Sel. — V. Terrains salants. Semoir sur charrue, 336. Serrasalino, 23j. Sisal — V. Agave et Henequen. Société d'.\climatalion, séances, 382. Stations agroa. tropic des K.-U., 177. Sucre de canne vrai, 169,351. Sucrerie. (Limites d'extraction), 4;. — lia plus grande), 287. Tabac sous abri, 142, 206, 231. Tabac de Sumatra, à Déli, et E.-U., 142. — Fermentation, 356. Tarif douanier, V. Privilège colonial. Terrains salants, 30, 157. Tétrachlorure on huilerie colon., 95. Thé solublo,95, 315. — à la Jamaïque, 288. — vert et noir, 41. — huile, 281. — (Dép. dAgr. E.-U.i, 111. Tiques (destruction), 63. Tonkin, coloiisation agr. 241. Urena. — V. Aramina. Vanille, marché, 22, — à Madagascar, 286 Vanillier, biologie, 104. Vigne, en pays chauds, 358. Vin d'oranges, 64. Virus Danysz, 124. Voiture Maréchal, 59. TABLE PES FIGURES Brosse pour Cacaoyers, 317. Brouette mono-roue. 127. Céaras bons et niauvais,(2 fig) 89, 329. Chargeur de Howard, lût. Charrue-semoir Bajac, 336, 337. Ciseau réglable de Block, 284. Couteau à molette p. Castilloa, 28. Décortiq. d'arachides Martin (•2fig-i,71. Défibreuses d'Abaca (2 fig.), 61, 153. Dent de batteuse à riz, 323. Dèpulpeur Butin-Schaap, 176. Dessoucheur pour Goyaviers, 251. Egronouse Gordon, 199. Egreneuse de Kapok, 116. Fourchette à mangue, 158. llevcas, noir et blanc, 138. « Laveur » de Schmoele, 333. .Machine frigorifique, 13. Mangue épluchée, 15S. 3 Ou ils pour ouvrir les cabosses, 214. « Pilon " de Schiiioele, 333. Taille du Cacaoyer (5 t\g.>, 2.'8-230. Séchoir Chuao, 292. — à Cacao (Grenade\ 374. '^^MT 4* Année N" 31 3 I Janvjer 1904 JOURNAL D'AfiRiCIILTURE TROFIG&LE (AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) Pl'BLIÉ PAR J. VILBOUCHEVITCH -_,fO ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAM lE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc ,etc. ARBRES Fruitiers CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE i Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Vn an 20 francs Six mois 10 — AçoRES, Canaries, Madère jH Cap-Vkrt, Sao-Thomê, Congo 1 Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssin ie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar LouisiANK, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico i PoNDiCHÉRY, Indo-Chine Philippines Océan lE <^i^- Principaux Collaborateurs —Co MM. APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guinée). BALDRATI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BERTONl (Paraguay), BOIS (Paris), BONAME (ile Maurice), D' BONAVIA (Wonhing), CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (île Maurice), A. CHEVALIER (Afrique Occ'-^), CIBOT(Paris),A.COUTLIRIER (Paris), D-- DELACROIX (Paris), DESPEISSIS (Australie Occ'"'), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJAUD (Guatemala), DE FLORIS (iMadagascar), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris). P. DES GROTTES (Martinique), R. GUÉRI.N (Guatemala), GUIGON (Marseille), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Tonkini, HECHT FRÈRES & O' (Paris), HILGARD (Californie), HOLLRUNG (Halle-s-Saale), G. A. MURI (Egypte), JOB (Paris), JUDGE, KARPELÈS (Calcutta), KOBUS (Java), K.OSCHNY (Costa-Rica), D-" LAVERAN (Paris), LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Singapore), LE TESTU (Dahomey), LOCK.HART (île Dominique), D' LOIR (Paris). LOFEZ Y PARRA (Mexico), LOVV (Nicaragua), MAIN (Paris), MAJANI (Trinidad). MALLÈVRE (Paris), DE MEDEIROS(Rio-de-Janeiro), DE MENDONÇA (île San-Thomé), MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris). NEUVILLE (Paris), NEWPORT (Queensland), G. NIEDERLEIN (îles Philippines), PARIS (Sai- gon), PASZKIÉWICZ (Parana), PEDROSO (Cuba), PERNOTTE (Shanghaï),PERROT (Paris), PERRU- CHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), CH. RIVIÈRE (Alger), SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), SERRE (Batavia), STUBBS (N"" Orléans), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TOUCHAIS (Mayotte), D' TRABUT (Alger), VERCK.EN (Colombie), DE VILLÉLE (la Réunion). WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER (Java), ainsi que de nombreux correspondants occasionnels. Rédaction 10, rue Detambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, de 10 heures à 11 h. 1/2. 37, rue St-La^are, à I'Lmprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. Téléphone 259-74. Lés abonnements sont reçus : à Paris : à l'Administration du Journal (lo, rue Delambre), à l'Office Colonial (20, Galerie d'Orléans. Pa- • lais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (37, rue St-Lazare). — à. Alexandrie (Egypte), chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin 60). — à, Babia, chez Reis & O" (ma Conselheiro Danta:,, 22). — à Berlin, chez R. Friedisender & Sohn (N. W.— Karlstrasse, 11).— à Brème, chez E. von Masars (Petri- strasse, 6). — à, Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Puiterie). — au Caire, chez M'°' J. Barbier (Librairie Centrale).— à. Caracas : Empreza Washington (F. G.Yanes& R.Castillo M.)— à Ham- bourg, chez C. Boysen (Heuberg, 9).— à Hanoï et Haiphong, chez Schneider aîné. — à la Havane: Wilson s International Book-Store (Obispo, 41). — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada;.— à. Londres, chez \Vm. Dawson & Sons, (Cannon House, Bream's Buildings, E. C). — à, Managua, chez Carlos Heuberger. — à, l'île Maurice, chez P. Pitot, (1, rue de la Reine, à Port-Louis). — à Mexico, chez la V" Bouret (14, Cinco de Mayo). — à New- York, chez O.-E. 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Terres, Eaux, Engrais, Récoltes Eaux d'alimentation et d'in-igation (an. chim. et bactèr.). — Boissons fermentées. — Huiles et Gi-aiues grasses. — Amidons,— Sucres. — Caoutchouc. — Gutta percha. — Gommes. — Café. — Thé. — Mate. — Coca — Cacao. — Kola. — Gingembre. — Canelle. — Pi- ment.— Poivre.— Ecorces et tontes matières tannantes. Appréciation des Textiles et produits analogues. Expertises industrielles. 1, Bue de Lille, PAHIS, (?• arr.) é é é t é è é é * ê é é LOMBARD & C TOURANE (Annam) et MARSEILLE, 152, me Consolât Importation directe de leurs pUntations. Les thés les plus riches en théine du monde entier. Surpassent par la finesse de leurarôme les meilleures sortes de Chine et des Indes. Ont obtenu la Médaille d'or à l'Exposition Universelle de 1900, la plus haute récompense accordée aux thés des Colonies fran- çaises. — En vente dans toutes les bonnes Maisons. 4' Année. N" 3i 3i Janvier 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ETUDES ET DOSSIERS P. CIBOT; L'Hevea en Amérique et en Asie (Discussion du rapport de M. Stan- ley Arden sur la culture du caoutchouc de Para en Malaisie) 3 F. MAIN : Le décortiqueur de riz Nichol- son (Réponse à M. Em. Baillaud). ... 9 HIGNETTE & Ci<= : Une nouvelle machine frigorifique à affinité 12 Observations sur les cannes de graines (D'après M. P. Boname.) 14 Le dattier dans l'Ancien et le Nouveau Monde (Analyse d'un livre de M. W. T. Swingle) 16 Le café Libéria de Madagascar (D'a- près MM. Df.ville de Sabdelys, P. des Grottes, Giraud, etc.) iS Le cacao aux Philippines (D'après la bro- chure de M. W. S. Lyon) ig PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & C>' : Bulletin mensuel du caoutchouc 21 H. HAMEL SMITH : Vanille (Marché de Londres) 22 TAYLOR & Co. : Mercuriale africaine de Liverpool 23 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) F. d'HÉRELLE : Le bain salé, moyen pra- tique de séparer des coques les amandes de palmiers 24 H. J. MONTEIRO DE MENDONÇA : Les rats à l'île San-Thomé aS Papes BERNARDOd'OLIVEIRA FRAGATEIRO : Le coton au Congo portugais 25 G. BERTHELOT DU CHESNAV : Le problème du pâturage dans les cocote- ries 26 Manchons à incandescence en ramie (Lettre de M. F. Michotth. — Extraits divers) 26 L'Ecole supérieure d Agriculture colo- niale de Nogent 27 Couteau à molette pour saigner les caout- choutiers 28 Pourquoi il n'existe pas d'huileries de coco aux Philippines (D'après W. S. Lyon). 28 A propos de l'arachide d'Annam. ... 29 L'irrigation des terrains salants en Egypte et aux Etats-Unis (Notice sur une brochure de MM. Means et Kearney). 3o Une nouvelle machine à défibrer l'abaca (D'après M. Meerkamp van Embden). 3o Culture d'ananas pour la fibre (D'après M. A. M. Sawyer) 3i Le Manihot Glaziovii au Jardin d'Essai de Conakry (D'après M. Teysonmer). . 3i Sélection du Manihot glaziovii en vue de l'obtention d'une race plus riche en caout- chouc (D'après M. Camefon) 32 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Sur papier bleu) Livres nouveaux, §1 488-501 : Syrie, Inde, Philippines, Extrême-Orient, Madagascar, Trinidad. — Caoutchouc, Gutta-percha, Balata, Thé, Poivre, Cocotier, Riz, Epi- ces. — Cultures potagères. — Huilerie. Manuels. — Atlas VIII et IX FIGURES Fio. I : Machine frigorifique à affinité. .. i3 Fig. 2 : Couteau à molette, pourÇastilloa. 28 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' 3i —Janvier 1(^04 LESM»\db 1901-1902 du Journal d" A£;riculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la 1" année 1Q01-1902 (comprenant lesn"' de i à 12. Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes ^compre- nant les n"' 1,3,5,6,7,8,10,12) se vendent xo francs les 8 numéros. Nous ne vendons pasde num«rosisolcs de.rannée 1901 et du i''' semestre de i 902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 tr. chaque, les n"s 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état . 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Prix Broché : 9 francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale » sont priés d'adresser leurs commandes à .\L Vilbouchevitcli. 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pèse 70» grammes. L'envoi recommandé coûte ofr. 25 en plus. Quatrième Année. NO 31. 3 I Janvier 1904 Journal d'Agriculture Tropicale L'Hevea en Amérique et en Asie Le Rapport de M. Stanley Arden surl'Hevea dans les Straits. Comparaison avec l'Amazonie : Stations préférées. — Croissance. — Infériorité des méthodes de saignée anglaises. Le phénomène de l'accoutumance. — Rendements moyens et maxima. — Individus improductifs. Saisons. — Périodicité des saignées. — Supériorité de la culture sur l'e.xploitation en forêt. Par M. Paul Cibot. Mon cher Directeur, vous m'avez demandé de vous faire part brièvement des comparai- raisons et des réflexions que m'a suggérées le rapport si complet et si minutieusement do- cumenté de M. Stanley Arden, déjà signalé dans votre n" 29 (§ 476, papier bleu). Malgré mon désir d'être bref, j'ai été amené à m'é- lendre sur plusieurs points intéressant les planteurs et par suite les lecteurs de votre Journal; permettez moi d'y insister dès à présent et sans attendre la traduction inté- grale de l'opuscule anglais, que je me pro- pose de publier ailleurs. Je veux examiner ce rapport surtout au point de vue de la croissance et du rende ment, qui sont tout à l'avantage des plantations asiatiques, puisque nous voyons que la croissance de l'Hevea en Malaisie est beau- coup plus rapide qu'en Amazonie même, et que l'exploitation peut commencer dès la dixième année. Les stations préférées de l'Hevea. — M. Arden commence par indiquer que ÏHe- vea brasiliensis — et c'est également l'avis de M. HuBER du Para(i) — préfère franchement des terrains humides; cependant nous trou- vons plus loinune note tirée d'un mémoirede M. A. WiCKHAM, l'introducteur de l'Hevea en Asie; il y est dit en substance : « C'est une erreur de croire que les terrains maré- cageux et humides sont les plus favorables à l'Hevea. Cela tient à ce que des explora- teurs de peu d'expérience auront remarqué cet arbre poussant le long des rives de (i) « J. d'A. T. 11, n° 23, p. 222. l'Amazone ou de ses affluents au cours. de leurs voyages; cependant, les véritables forêts de « Caoutchouc Para » sont situées près deshauteurs... En fait, toutes les graines d'Heveas que je me suis procurées pour le gouvernement de l'Inde provenaient de grands arbres poussant dans les forêts qui couvrent les larges plateaux séparant le Tapajoz du Madeira... Le drainage est si accentué sur ces plateaux que les gens qui s'enfoncent chaque année dans les forêts pour le travail du caoutchouc sont forcés d'utiliser certai- nes lianes pour se procurer de l'eau, puisque même en creusant des puits on ne peut en obtenir, malgré la durée de la saison- des pluies qui règne une partie de l'année. » ■ Bien que cette note émane d'un homme ayant vécu longtemps en Amazonie, je dois y faire quelques rectifications et je persiste à dire que les terrains les plus favorables à l'Hevas, tout au moins dans la région du Haut-Madeira, du Béni et de l'Acre, sont les terrains bas et humides. Je ferai remarquer, d'abord, que Hon aper- çoit rarement des Heveas sur les rives des grandes'rivièresoude leurs affluents de quel- que importance à courant rapide; les forêts d'Hévéas, ou pour mieux dire les « man- chas » (tachas, bouquets d'arbres) se ren- contrent en effet à quelque distance des grands cours d'eau, mais c'est généralement dans des dépressions qui, si elles ne sont pas toujours inondées par les crues des rivières principales, sont couvertes, dès le fort de la saison des plaies jusqu'à la baisse 4 JOURNAL D AGRICULTURE TROPICALE NVm — Janv. 1904 des eaux (janvier à mars) d'une nappe d'eau à la région du Béni que j'ai parcourue pen- dent la profondeur varie de quelques centi- dant six ans, mais je puis affirmer qu'il en mètres à i mètre, et il m'est arrivé maintes est de même dans la région de l'Acre qui fois, au cours de reconnaissances, d'avoir à renferme les seringales peut-être les plus suivre les sentiers des estradas sur de Ion- beaux et les plus productifs de toute l'Ama- gues distances, en marchant dans l'eau jus- zonie. En effet, j'étais sur les lieux lorsque, qu'au jarret et quelquefois jusqu'à la cein- le 25 décembre 1897, la plupart des serin- îure. gueros de la région du Haut-Acre abandon- Dans les exploitations que je surveillais, naient leurs estradas que l'eau commençait je faisais du reste continuer la « pica « à envahir; et il est de règle constante que (saignée) jusqu'au moment où les eaux ren- vers le i5 janvier la « pica » est presque par- daient la marche impossible, et les serin- tout suspendue, pour la même raison, gueros travaillaient pendant deux ou trois M. Arden signale cependant en Malaisie semaines en barbotant dans l'eau sur une quelques arbres de très belle venue, pous- î>'onne moitié du parcours des meilleures sant les uns en terrains élevés, d'autres en sstradas. terrains sablonneux ou pierreux ; le fait d'une On rencontre bien des Heveas sur quel- bonne croissance de l'Hevea dans des condi- ques parties de la forêt qui ne sont pas inon- tions aussi différentes de celles qui lui sont tfables, mais, dans ce cas, à de très rares habituelles, surprend au premier abord, i?.rce/' -i r élevé des inondations, l'époque de ce niveau maximum coïncidant assez exactement avec ^^j contrairement aux constatations de M. Cibot, aelle de la maturité et de la déhiscence des l'existence de bons Heveas en terre ferme, non sou- . mise aux inondations, est affirmée par M. Huber fruits (février, au Beni). j„_ „ j j.^. t. », n'25), et par M. Ulb(.c Notizblatt En somme, bien que l'on puisse rencon- d. K. Bot. G., Berlin ., igoS; n° 32). — Cette discus- . , , f , . sion du plus haut intérêt pour les planteurs, se com- trer des Heveas sur des parties^de toret )a- pii^^e d'une question d'espèces botaniques, non mais inondées, il est certain que cette essence encore résolue. — N. d. l. B. 1 !• L -j ^-)Nous avons traduit les mesures en diamètres, recherche de préférence les lieux humides et ^,,g^ ^^^^ semblent plus frappantes ainsi qu'eipri- eeite remarque ne s'applique pas seulement mées en circonférences. —P. C. N° 3i — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE tations d'Heveas qu'il a rencontrées sur les bords du Madeira « les arbres de 6 ans plantés en terrain favorable, ont un diamètre moyen de 12 cm. ». Cette moyenne se trouve dépassée de beaucoup en Malaisie par les arbres de 4 ans. qui accusent en moyenne 22 cm. de diamètre et même dansles cas les plus favorables, 27 cm. (Voir le tableau ci- dessus). Me basant sur des exemples qui me sont bien connus, sans que j'en aie pris les me- sures exactes, j'estime qu'en Amazonie l'Hevea n'atteint pas avant i 5 ans, le diamètre de 20 cm.; or, j'ai déjà indiqué dans une occasion précédente (i), que les arbres d'un diamètre inférieur à 25 cm. ne sont généra- lement pas exploités, leur faible rendement n'étant pas suffisamment rémunérateur. — D'après les avis recueillis récemment sur le Madeira, par le D'' Ule (« Notizblatt K. Bot. G., Berlin», 1903, n° 32), dans cette région on estime qu'un Hevea ne saurait être soigné avec profit avant l'âge de 20 ans. Nous devons donc retenir ce fait, prouvé par de nombreuses expériences, que dans un pays d'élection tel que la Malaisie l'Hevea peut donner un rendement en caoutchouc appréciable, à un âge auquel dans sa patrie il est considéré comme improductif. Outils. — Méthodes de saignée. — Cica- trisation. — Les outils dont s'est servi M. S. Arden, consistaient d'abord en un ci- seau à bois, bientôt délaissé ; puis en une serpette bien affilée. Au moyen de ces instru- ments, on rafraîchissait chaque jour les inci- sions en levant une tranche dans l'épaisseur de l'écorce, au bord inférieur de la blessure, afin de déboucher les vaisseaux laticifères obstrués par le latex coagulé le jour précé- dent. Je ne suis pas partisan de ce système qui cause à l'arbre des blessures beaucoup trop larges, non seulement très longues à se re- fermer, mais encore dangereuses pour l'exis- tence du sujet. La méthode de saignée en arête de pois- son, avec rafraîchissement des lèvres de la blessure renouvelé 10 fois, laisse des canaux qui sont recouverts de tissu nouveau au bout de 12 mois, dit le rapport; mais à côté de cette observation, nous voyons que lorsque les blessures ont été réouvertes i5 fois au lieu de 10, il restait encore 435 cm. de blessure béante après un an. Ce système de saignée, dit en arête de poisson, à longs canaux obliques, est à moa avis doublement dangereux ; premièrement en ce que les incisions obliques, sectionnant les vaisseaux laticifères sur la moitié de U circonférence de l'arbre, arrêtent complète- ment, sur cette face du sujet, la circulatioE de la sève nourricière : et secondement, es ce que les blessures de cette largeur (S à 10 cm.) ne se cicatrisant que très lente- ment, l'aubier reste exposé bien plus long- temps aux attaques des insectes taraudeurs et à l'envahissement des moisissures: ces injures sont presque toujours fatales i l'Hevea dont le bois est assez tendre. Je préférerais l'outil employé par M Hol- LOWAY à Ceylan(i) ainsi que sa méthode d'incision en V ; mais cet outil même, bon pour entailler et gratter l'écorce mince de jeunes arbres — encore l'ouvrier doit-il s'y reprendre à plusieurs reprises — serait pro- bablement inefficace pour saigner de vieux arbres dont l'écorce dure et épaisse atteint facilement i cm. et plus. Jusqu'à nouvel ordre, le « machadiâo • (V. « J. d'A. T. », n" i8j, employé ea Amazonie me parait l'outil le mieux appro- prié ; son maniement s'apprend assez vite,, et il permet une bien plus grande rapi- dité dans le travail; du reste, on commence à s'en rendre compte, d'après les derniers nouvelles, aux Straits même. L'expérience organisée sur les indications de M. Bonke- CHAUx au Jardin botanique de Singapore, aura été très utile sous ce rapport. Dans la région du Béni, les blessures' infligées aux Heveas à l'aide du machadiâo» forment de petits rectangles irréguliers de 2 à 3 cm. de long sur 2 cm. de large. Ainsi que je l'ai déjà indiqué dans de pré- cédents n»5 du « J. d'A. T. » —et je recojn- mandecettepratiquetout particulièrement — (i) iiJ. dA. T. », n° 18. p. 353. (i) V. « J. d'A. T. », II» 27, p. 274- JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» J ANV. 1904 le petit coagulum de caoutchouc qui se rien : il faut que « l'appel du latex » ait eu le forme dans la blessure après que le latex a temps de produire son effet. Je suis d'avis cessé de couler doit être laissé sur l'ouver- ture qu'il protège contre les insectes et les moisissures. Du reste ce caoutchouc n'est pas perdu et sera recueilli l'année suivante au moment ou l'on nettoiera le tronc, avant d'inaugurer une nouvelle période de travail. Au bout d'un an le petit emplâtre de caout- chouc est expulsé naturellement par le tissu nouveau qui aura rempli la cavité. Cette écorce nouvelle est alors d'une teinte marron clair et si l'on gratte légèrement l'épiderme on aperçoit de suite, au-dessous, un mince tissu cellulaire qui ne contient pas encore de vaisseaux laticifères. Au bout de 3 ans, les blessures sont complètement cicatrisées, l'écorce qui les recouvre est de la même teinte que l'écorce d'ailleurs qu'en pratique on devra travailler toute la surface du tronc qu'on pourra at- teindre ; en effet, dès la 5"' ou 6" saignée c'est-à-dire vers 2"', si l'on a commencé à porter les premiers coups à 2,5o), le flux devient très suffisant, quoique toujours pas aussi abondant qu'il le sera plus tard à la base du tronc. J'ai vu les seringueros du Rio-Beni, lors- qu'ils tombaient sur des arbres très « leche- ros )i (bons laitiers', construire des échafau- dages pour saigner la partie haute du tronc, après en avoir saigné la partie inférieure. Us élevaient, à 2 m. du sol, un petit échafau- dage supportant un plancher rudimentaire formé de simples traverses reposant sur 3 ou 4 pieux fourchus. L'ouvrier montait sur cet primitive qui les entoure, sans être cepen- échafaudage au moyen d'une petite échelle et dant aussi épaisse, et il ne reste plus qu'une cicatrice formant un très léger renflement. La multiplicité de ces cicatrices sur le tronc, depuis la base jusqu'à la hauteur de 2"", donne à cette partie de l'arbre, s'il est exploité depuis longtemps, une forme un pouvait alors saigner l'Hevea jusqu'à 4 m. du sol. Dès la 5'' ou 6'' saignée, c'est-à-dire à plus de 3 m. 5o du sol, le flux du latex se produisait; peut-être un peu moinsabondant que dans la zone basale, mais certainement supérieur à celui qui avait eu lieu au mo- peu conique et renflée. Un autre avantage ment où l'on avait saigné l'arbre la première des petites saignées, espacées de 40 cm., à la mode brésilienne, consiste en ce que la circulation de la sève nourricière n'est jamais arrêtée complètement. Accoutumance. — Appel du latex. — M. S. Arden donne plusieurs bons exemples de l'effet de V accoutumance à la saignée, phé- nomène très important au point de vue de l'exploitation et sur lequel j'ai attiré l'atten- tion (« J. d'A. T. ", n° 2 I , p. 68). après d'au- ires observateurs (1). Il a recherché aussi quelle était la partie du tronc la plus riche en lateu. fois à la hauteur de 2 m. Il fallait du reste que le résultat fût satisfaisant, car le serin- guero n'a pas de temps à perdre et ne s'amu- serait pas à établir cet échafaudage si le procédé n'était pas de bon rendement. Je dois ajouter que ce système n'est usité que rarement, j'ai déjà dit plus haut qu'il n'est appliqué qu'aux arbres particulièrement ri- ches en latex: mais je suis persuadé que cette saignée haute aurait produit le même effet sur n'importe quel sujet. Pour en revenir à la saignée en arête de poisson, l'un de ses défauts, et non le moin- 11 a constaté le fait, bien connu en Amazo- drç, consiste précisément en ce que ies Lles- nie, que c'est la base de l'arbre qui fournit sures n'étant rafraîchies que 14 ou i5 fois le plus de latex. J'ajoute que les incisions faites à la base de l'arbre, fournissent une certaine quantité de latex dès le premier jour, tandis que sur la partie supérieure du ironc, les premières incisions ne donnent (1) Warburg : Les ptantei à caautohou<. 1 raduc- Pon Vri.BOLCHEVITCH, p. 64. au plus, on renonce ainsi au plus clair du bénéfice de l'accoutumance ; tandis que la saignéetelle qu'elle se pratique en Amazonie, permet de profiter de l'effet excitateur de « l'appel du latex » pendant des mois entiers. Rendement moyen. — Nous trouvons à ce sujet dans le rapport de M. S. Arden, l'ob- -servation suivante, très importante pour le NVm — Janv. 1004 JOURNAL D'AGRIC planteur, à savoir q.ue: le rendement de l'Hevea. augmente d'année en année suivant une progression qui croit plus vite que le diamètre et que l'âge (au moins pendant les premières années), si bien que les arbres de 10 ans produiront plus que le dou- ble du caQQtchoucque donneateeux de 7 ou S ans et presque 10 fois plus que ceux de 4 ans. Dans les expériences de M. S. Arden, la production moyenne de caoutchouc pojjr des arbres d'âges différents a été, en effet, la suivante (11 : Age des Rend' Rend' par lots d'arbres total par Nombre arbre et sa'ignés arbre de saignées saignée 7 ains o U. 404 12 34gr. 8 » o k . 47 5 8 60» 9 )i o k. Soi 12 66 » 9 n o k. 542 8 68 » 10 » I k. 020 14 73 » Si nous envisageons seulement le dernier chiffre obtenu des arbres de l'O ans, nous devrons reconnaître que le résultat est des plus satisfaisants. Je pense, quand même, que l'on aurait obtenu un rendement supé- rieur en opérant suivant la méthode brési- lienne, c'est-à-dire en faisant de petites sai- gnées au machadifioet enles continuant pen- dant beaucoup plus longtemps sur chaque arbre ; à l'appui de cette opinion, je trouve dans le «Agric. Bulletin of the Straits » de février igoS, le résultat de la saignée au machadino, à Singapore, de cent arbres de 839 ans; ils offraient un diamètre moyen de 28 cm., inférieur par conséquent à celui des arbres du même âge saignés en arête de poisson; car ces derniers mesuraient 32 cm. de diamètre. Les 100 arbres saignés au machadino ont fourni après 8 jours de saignée (donc, en 7 jours de production) une moyenne de i56 grammes de caoutchouc sec par arbre, soit environ 22 grammes de caout- chouc sec par arbre et par jour. Cette quan- tité représente environ le tiers de celle qui a été obtenue au moyen de la grande saignée en arête, des arbres de 8 à 9 ans cités plus ULTURE TROPI'CALE 7 haut dans notre tableau ; mais il est pltas.qjue probable que si l'on avait continué l'opéra- tion seulement pendant ro.semaines — durée tout à fait modeste pour ce genre de sai- gnée— on eut obtenu un produit total de i56 gr.XtO;=; I k.56o de caoutchouc sec par arbre, tout en causant aux arbres un dommage beaucoup moindre. Nous croyons, du reste, que de nouvelles expériences seront bientôt faites dans ce sens, en Malaisie. Il est probable que si l'on saignait en Amazonie des Heveas de 40 à 5o ans d'apirès la méthode en arête, on obtiendrait en I 3 jours un rendement bien supérieur à i- kg. de caoutchouc sec: mais je dois dire que je n'ai jamais essayé cette méthode qui m'au- rait du reste paru lïEop dangereuse pour l'existence de l'arbre, d'autant plus qu'on obtient facilement en 4 ans 12 kg. de caout- chouc sec par arbre, en moyenne, sans au- cun danger pour le sujet, saigné par les petites incisions aumachadifio. Individus improductifs. — Les moyennes de rendemeat que (j'ai données, dans un pré- cédent n* (i), sans être aussi individuelle- ment précises que celles recueillies par M. S. Arden, offrent un caractère plus praii- quement vrai, parcequ'elles ^portent sur un très grand nombre d'arbres (5. 800 à ô.qoo'^ et si je reviens avec insistance sur l'expres- sion ^/woj^ennies, c'est que j'ai observé qu'un assei grand nombre d'Heveas(;envirGn 20 %) ne sont pas exploitables du tout pratique- ment (en forêt, du moins); c'est-à-dire q-ue le rendement, nul chez certains, est si faible chez d'autres que les seringueros les laissent décote. Il faut néanmoins en tenir compte dans les évaluations iglobales de rendement d'une estrada ou d'une plantation. Il eût été surprenant que ce fait d'indi- vidus improductifs au de rendement insigni- fiant ne se préseatsàt pas en Asie. Nous voyons aussi qu'il s'y produit parfaitement ; puisque dansle.tableau XVII de M. S. Arden, nous trouvons que, sue 5o arbres : i seul n'a rien donné, 5 n'ont fourni que 14 grammes de caoutchouc sec et 7 ont donné 21 gram- mes chaque, alors que la moyenne générale (i)Ce qui suit, est déduit des tableaux 111, IV, V, VI, Vil, VIII, XIX et XX de M. S. Arden. — P. C. '0 n J. d"A. T. »■, n" 21, p. '"7. 8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 3i — Janv. 1904 de 5o arbres est de 43 grammes. Ces quan- tités de 14 et 21 grammes auraient été con- sidérées en Amazonie comme insuffisants pour mériter l'exploitation nous aurions eu donc i3 arbres sur 5o, soit 26 "0 qui au- raient été laissés de côté dans une exploita- tion d'Heveas en forêt. Il faut reconnaître, d'autre part, la grande différence qui existe entre les deux formes d'exploitations. Dans l'une, en forêt natu- relle, les Heveas sont distants d'environ 3o mètres les uns des autres et le seringuero ne pouvant perdre son temps àtravailler des arbres qui ne donnent qu'un peu de ser- namby (i) figé au fond de la tichela, coupe à travers bois par un petit sentier qui abrège sa route, délaissant l'arbre stérile; tandis que dans l'autre, en plantation, où les arbres ne sont distants que de 5 à r"> mètres, les plus petites quantités de latex pourront semble- t-il, être utilisées. Et cependant, M. S. Ar- DEN, dans la partie de son étude qui a trait au prix de revient du caoutchouc, examine ce point et dit qu'il ne vaudrait pas la peine de saigner des arbres donnant moins de 28 grammes de caoutchouc sec par jour. C'est aussi mon avis. J'ajoute que l'on pourrait reprendre séparément ces arbres quelques années plustard, s'ils étaient recon- nus productifs. Voilà encore un procédé impraticable en forêt. Toutefois, je répète, que certains ai'bres, sans cause apparente, ne fournissent jamais qu'une quantité insi- gnifiante de latex, quels que soient leur dia- mètre, leur âge, etc. Rendements maxima. — A côté de ces Heveas improductifs, nous trouvons des exemples de rendements très élevés, obtenus d'arbres souvent voisins des premiers et poussant dans des conditions identiques quant au terrain et à l'irrigation. M . S. Arden cite un arbre de i o ans ayant donné en 14 saignées, faites tous les deux jours, 2k. 452 de caoutchouc sec. Nous rap- procherons de ce chiffre celui donné p«r M. Salisbury (2) qui cite une récolte coût à fait extraordinairede i3k.6o8 (decaoutchouc frais, sans doute?) obtenue en deux mois, de deux arbres de 4 ans, par M. Cyril Baxendale à Jugra Estate, Selangor ; soit, 6k. 800 par arbre. Je rappellerai également le chiflre que j'ai cité comme estimation au jugé(i), chiffre certainement fréquent en Amazonie, pour des arbres de 40 à 5o ans; j'en ai vu maints exemples : Un arbre de i m. 2odecirconfé- rence, portant 3 tichelas remplies tous les jours de 5o grammes de latex chaque, four- nirait, en 180 jours de travail par an, 27 k. de latex ; soit, 14 k. de caoutchouc sec. A côté de ce chiffre assez fréquent, j'ai donné (loca cit.] un calcul de rendement maximum, montrant un arbre de 4 mètres de circon- férence garni de 10 tichelas et fournissant I k. de laiex, soit ok,3oo de caoutchouc sec par jour. — Le fait existe, je l'ai reconnu plu- sieurs fois, mais je ne saurais affirmer que cet écoulement extraordinaire aurait duré toute l'année (on arriverait ainsi à 90 k. de caoutchouc sec); en effet, cela me semble improbable. Je dois ajouter que la surveil- lance dans les forêts étant très difficile à exer- cer journellement sur tous les seringueros, ceux-ci ne manquent pas, lorsqu'ils rencon- trent un aussi bon « lechero », de le surchar- ger de tichelas et de l'épuiser en quelques saisons. La conclusion à tirer en présence de ces grandes inégalités de rendement est : que les moyennes, pour avoir une valeur pratique, devront embrasser un grand nombre de de sujets. Saisons favorables à la saignée. — Le flux du latex, chez les mêmes arbres, varie dans une assez grande mesure d'un moment à l'autre, et ceci, pour diverses causes encore mal connues. M. S. Arden a reconnu que l'écoulement étaitplus abondant au moment où les Heveas sont sans feuilles, c'est-à-dire pendant la période de repos végétatif, très courte pour l'Hevea et généralement pour tous les végétaux dans la zone tropicale. Cette constatation, intéressante au point de vue botanique, est moins importante au point de vue de l'exploitation : M . S. Arde.n lui- 'i; Caoutchouc de coagulation spontanée. (2) « Agr. Bull, of the Straits Settl. j Février igoS. (0 «J. d'A. T. » n° 21, p. 69. N"3i — J\Nv. 1904 JOURis..L D'AGRICULTURE IROPICALE même estime d'ailleurs que ses expériences pour être concluantes devront être continuées sur un grand nombre d'arbres de même âge et demêmetaille pendantla saison pluvieuse. J'ajouterai que dans une plantation, l'inéga- lité de rendement entre les différentes sai- sons ne devra pas limiter la saignée à cer- taines époques déterminées ; seuls, les jours de grosse pluie devront interrompre le travail. Périodicité des saignées. — Au Rio-Beni, j'ai fait essayer à plusieurs reprises la mé- thode de saignée alternative, le seringuero disposant de deux estradas qu'il piquait à tour de rôle, laissant ainsi à chaque arbre un jour de repossurdeux. Mais le rendement n'a pas été bien supérieur à celui obtenu par la saignée journalière; la différence ne compen- sait pas l'inconvénient résultant de la dif- ficulté de surveillance du travail ainsi dédou- blé. Les deux estradas occupant une aire très étendue, les ouvriers étaient très espacés et le surveillant avait à parcourir de trop grandes distances pour faire une inspection fréquente. Là encore, ce qui n'est pas possible en forêt, le]serait peut-être, dansune plantation, où les files d'arbres exploités seraient beau- coup plus courtes et très faciles à surveiller. Je recommande ce pointa l'attention de nos amis des Straits. Conclusions . — Je ne m'étendrai pas sur les procédés de coagulation que M. Arden passe en revue, mais je dois dire que celui qui me paraît devoir donner les meilleurs résultats, à cause de sa simplicité même, est la coagulation naturelle en galettes minces bien pressées et séchées, telle qu'elle est pra- tiquée actuellement à Ceylan. Nous en avons déjà parlé longuement dans le « J. d'A. T. », n°» 24 et 27. Depuis, nous avons reçu des échantillons préparés en Malaisie par M. O. J. A. Collet d'après un procédé analogue; ils ne le cèdent en rien au plus beau Para sous le rapport de l'élasticité et de la nervo- sité, et l'emportent de beaucoup sur lui en pureté. Le travail d'épuration à l'usine doit se réduire à bien peu de chose pour des caoutchoucs pareils. Les devis de plantation et d'exploitation qui terminent le rapport de M. S. Arden, me confirment dans l'opinion que j'ai avan- cée ici même : que l'avenir est aux planta- tions de caoutchouc, surtout à celles d'Hevea, à cause des qualités de rusticité de cet arbre et de l'excellence de son produit. La destruction des lianes doit amener fa- talement dans un avenir assez rapproché, l'épuisement des forêts à caoutchouc d'Afri- que et, malgré la vitalité desgomales naturels d'Amazonie, cette contrée est appelée à voir aussi son rendement diminuer dans des pro- portions considérables, à partir du moment où l'exploitation intensive des gomales vier- ges, que l'on découvre encore, ne viendra plus compenser le déclin de la production des arbres exploités depuis de longues années. La culture, au contraire, peut s'étendre presque indéfiniment, et l'exploitation d'une plantation par secteurs reposant à tour de rôle, la mettre à l'abri de l'épuisement. 4.800 hectares, plantés de i.Soo.ooo He- veas existaient en Malaisie en 1901 ; ces chif- fres sont dépassés de beaucoup aujourd'hui. Nous formons des vœux pour que les colo- nies françaises d'Afrique, ne perdent pas de vue cette source de richesse que nos voisins savent si bien exploiter en Malaisie et à Ceylan. L'Indo-Chine ne pourrait-elle pas en faire autant? Paris, Décembre 1903. P. CiBOT. Le Décortiqueur de Riz de Nicholson Essais officiels et travail pratique. Réponse de M. F. Main Il découle de l'article de M.Emile Bail- tion, paru dans le numéro 3o du « J. d'A. LAUD : La décortication du ri:{ sur la planta- T. », deux enseignements principaux : le 10 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" ?i — Janv. 1904 premier c'est qu'avant de songer à perfec- la vitesse que peuvent imprimer à la ma- tionner l'outillage d'une exploitation colo- chine le ou les hommes devant l'actionner niale, il faut mûrement réfléchir aux condi- en pratique. Il est fait quelquefois des lions, économiques de la . main-d'œuvre essais à alimentation réduite, mais toujours locale; le deuxième, c'est qu'.a.vant de faire aussi des essais à pleine alimentation (on travailler une machine, il faut s'entourer du peut d'ailleurs souvent se borner à ces der- maximumde renseignements possibles, et niersl. obtenir des constructeurs des instructions précises qu'ils sont, en général, trop enclins à négliger de donner. Nous ,n£ vefioiis pas défendre ici spécia- lement le décortiqueur . Nicholson , mais tacher de convaincre les colons désireux de suivre M. Baill.vid dans la , voie du progrès, qu'un échec analogue à celui qu'il a éprouvé peut être ensuite évité par quelques précau- tions étrangères à la machine elle-même. Ceci dit, nous reprendrons les divers points de l'expérience de M. Baillaud, en nous basant sur les conditions mêmes do cette expérience, sur la teneur du Bulletin d'Essais officiels auquel il fait allusion, et sur les instructions pour la mise en marche du décortiqueur. Les diagrammes relevés au dynamomètre indiquent dans chaque cas la puissance exacte, en kilogrammètres, exigée par la machine à chaque instant. Dans le cas qui nous occupe, M. Baillaud se reporteaux essaisdu décortiqueur Nichol- son effectués en- 1901 avec des riz de l'Afri- que centrale. Nous relevons dans le bulletin officiel de ces essais les chiffres suivants : Nombre de tours de manivelle parmi- nute : 47. Temps nécessaire pour passer 100 kilos de paddy, de 56' à i h. 20'. Travail nécessaire en kilogrammètres par seconde, de 28 à 42 .moyenne _— '35). L'essai a eu lieu à pleine alimentation et a Aucun décortiqueur de riz n'est parfait à demandé une force moyenne de 35 kilogram- l'heure actuelle; nous en avons vu passer un certain nombre sous nos yeux à la Station d'Essais de machines où divers types ont été successivement mis en expérience depuis trois ans, et nous pouvons réellement dire que, toutes choses égales d?ailleurs, le type Nicholson parait être celui qui donne les résultats les plus satisfaisants. NK)tQns d'ailleurs' l'extrême réserve des mètresparseconde. En comptant 5 kilogram- mètres par homme pour les noirs de Guinée, on trouve qu'il faut sept hommes pour faire mouvoir la machine à pleine alimentation. D'autre part, l'instruction pour la mise en marche spécifie que la vitesse doit être cons- tante pour obtenir un bon travail, qu'il ne faut commencer à alimenter que lorsque la vitesse de régime est atteinte, et lorsqu'on conciusions de l'auteur, de l'article précité, cesse le travail, fermer l'alimentation avant quant aux conditions < .peut-être impar- faites », dit-il, dans lesquelles^il a du ppérer Nous partirons des deux points suivants • force nécessaire et débit de la machine. Nous relevon.'^ au début de Tarticle, ces mots : «...la machine, mue à vapeur, et non à bras. » Il convient ici de donner quelques mots d'explications sur la manière dont sont et doivent être faits des .essais précis ; Tous les appareils essayés à la Station d'Essais de Machines sont actionnés au moyen d'un moteur mécanique, par l'inter- médiaire xdu dynamomètre et à la vitesse indiquée par le constructeur; s'il s^'agit d'une machine à bras, la vitesse donnée est de commencer a arrêter la machine. Ce n'estdonc pas en diminuant la vitesse qu'on peut diminuer la puissance nécessaire, mais bien en réduisant l'alimentation puisque la diminution de vitesse ne se fait qu'au détri- ment de la qualité du travail. En changeant les noirs toutes les deux ou trois minutes, on obtient forcément, si on n'arrête pas la machine, dts changements de \ itesse très considérables; si on l'arrête, il y a .uneperte de temps énorme pour la remettre en marche. Il faudrait, à notre avis, mettre quatre hommes sur la machine, et n'ali- menter qu'à 43 ou 5o kilos à l'heure; les hommes pourraient alors, croyons-nous. N" 3i — /anv. 1904 JOURNAL D;AORJCU-LTrtiRE-TR0I?ICALE ii rester fadlQm&ntuaer 'heure sur les mani- Uncmadiine : environ 5oo veUes: soit 5o minutes, et lo minutes de Une mêule.et une enve- repos;'ou mieux, 5 minutes de repos toutes loppe i environ i5o les 35 minmes. Deux :éq«ipes de quatre Pièces de.rechaoge : en- hommes employées uneJe matin, une Tapx.ès- viron ^.. loo midi, donneraiient alors un travail dont la ~Z f , ' , ,■ - j Total 7.ïofr. asainoriir régularité augmenterait la mialne du pro- ... . . , , ^ ^ I j - j 1 en4ans, soitenviron i franc par joiarnecde duit obtenu et prolongerait la durée de la , , , . travail, machine ensuppnmant les a-coups, Les poi- , ,j • j . ,, . . Reprenant le calcul de prix de revient de gnées des manivelles pourraient être avanta- "^ , , , .M. Bâillaud, nous constatons qViil a passe aeusement remplacées par de longues tnn- o i -i j • '^ , ;,•■•,, J . dans la machine, a 1 heure, 48 kilos de riz sles en ter rond solidaires, d une part de la " , , , ,, J . non bouilli, correspondant, suivant son manivelle, et de lautre d un support coude : . ^ . , , ., , . .^ , . , raisonnement fort juste, a 24 kilos de paddy ce dispositif tr-ès pratique, qui permet a . , . ,., ' . ... , . , , , . , I traate, puisq/u il v a 5o ,?,; environ de paddv plusieurs hommes de trouver place cote a , U . , , , , . " "^ , . . ,, .a repasser. Ce résultat est obtenu a pleine côte sur la même manivelle, sans se gêner, ... , . > . , , , , alimentation et avec des vitesses très irreeu- tend de plus en plus a se répandre chez les . , , r - \ ... . lieres,.en raison du changement fréquent des constructeurs américains, et on ne saurait ,, , . . / . , ... , . bras. — i-Ln fermant J admission du grain a irop le conseiller pour utiliser la main- . ., . ,., ^ '^ moitié, -et en tournant re^ulKiement, on d'œuvre indigène. . _,., , " . , , •^ . arrive sensiblement au même résultat, Vient ensuite la question d'amortissement • - 1 j-i_- - 1 • i- ^ comme q.uantite,le débit a pleine alimenta- de la machine. . - - j 1 -i - nu tion ayant ete de 100 kilos a I heure aux Nous sommes d'avis qu'aux colonies on • nz • . 1 -i essais oinciôls, et le travail est sinon supe- doit ainonir le matériel le plus rapidement . . , , . , . rieur, au mwins comparable xojame qua- possible, surtout le matériel mécanique de . , , . , , , ^ . . lite(ij. Le rendement en riz net a été de fabrication européenne ; toutefois 1 amortis- „ , ., , ,,, .. 1 -i ^ ., r. '° kilos a 1 heure, ou iho l -n j _, . . en disant qu a notre avis, M. BaïUaud durera donc quatre ans. 11 serait luste, , . , , , , ... _ , . , .,,,,, n était pas absolument dans des conditions enhn, de maiorer le prix d achat de la ma- . ,, ,,,. , , , . , . , , exceptionnellement delavorables mais que, chinede 100 francs, somme representan'i la , , .,,.,,, . , , . comme tous les colons, il a du probable- valeur de quelques pièces sujettes a se briser ou à s'user rapidement. ^ — ^^'■^ '" On aura donc : U) J'affoxnfijîar exptfrieric.ç.q,ue ce résultat, peut être atteint; j'ai fait lonctionner ce décortiqueiir ^ __^_ moi-même, à pleine alimeatâtjon et à demi-alimeiiln- .tioni, diifts..ces,,derniéi;es cqnditions. deux hommes (1) Parexeniple, 8 henire* par jour, et.,uij J.oucde :#;i»je iqurtiept. la machine sans la travail sur deus., penJant toute l'année, ou l'équiva- moiwlre-, . fafjgme, pendanl.uge grande ' demi'heure _. lent. -sans arrêt. j2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3 1 - Janv. 1904 ment avoir à se servir d'un instrument plus Enfin, notons l'intéressante diftérence Tu moins déréglé par le voyage, et qu'il n'a entre le rendement du paddy ord.natre et certainement p'as eu pour le seconder les celui du paddy bouilli. Nous espérons ten instructions et renseignements détaillés participer encore a des essa.s de decort.- ind,spensables pour tirer un bon parti d'une queurs de riz et comptons fatre une expe- Lchine quelle qu'elle soit et sous quelque rience spéciale avec et sans traitement prea- latitude que ce soit. Nous ne pourrons que ble par l'eau bouillante. louer la réserve avec laquelle il doute ^ ^^^^^ desconditionsde ses essais, carie rendement brut de la machine, sinon le rendement éco- Ingénieur-agronome. nomique, est très satisfaisant. Une nouvelle machine frigorifique à affinité Par MM. Hignette & Cie La communication que nous recevons de MM. Hignette & Cie. concerne une quesuon sur laquelle nous avons l'intention d'insister dans ce Journal. C'est l'occasion de signaler que M. J. de LovERDO vient de publier un gros volume sur l'industrie frigorifique et, plus particulièrement, sur la conservation par la glace: nous espérons pouvoir en publier l'analyse prochamement. En énumérant les applications du froid aux co- lonies, MM. Hignette & Cie auraient pu citer l'écrémage du latex de Castitloa: en effet, nos lecteurs n'ont certainement pas oublie l'article si intéressam de M. R. Guérin (« J. d'A.T. », 1902, p. 25q), sur le procédé employé à l'hacienda Aguna (Guatemala). — N. d. l. R. Votre Journalétant répandu dans les colo- nies, et la production du froid étant une ques'tion qui intéresse à divers titres l'agri- culture coloniale, nous pensons bien faire en vous soumettant quelques considérations à ce sujet. Vous savez que les machines frigorifiques sont en effet employées dans la sucrerie, par exemple, pour la séparation du sucre et de la mêlasse, dans les fabriques de caoutchouc pour la solidification des blocs de caout- chouc, etc., etc. (I). La production de la glace elle-même est tout naturellement une question qui intéresse particulièrement les pays chauds; on commence d'ailleurs à y (,) Exceptionnellement, dans l'extraction même du caoutchouc du latex frais (V . « J. d'A. T. » 1 902 . p. 259). l'article sHntéressant de M. R. Gué«,n, sur l'hac.enda Aguna (Guatemala).— N. d. i.. R. installer certaines industries, telles que les brasseries, pour lesquelles le froid est indis- pensable. C'est dans cet ordre d'idées que nous croyons intéresser les lecteurs du « J. d'A. T. », en les entretenant de certaines nou- velles machines frigorifiques dont l'appari- tion a fait réellement sensation dans le monde industriel, qui s'occupe plus spécia- lement de cette question. En effet, l'industrie des machines frigo- rifiques, qui depuis quelques années était à peu près stationnaire dans ses procédés et n'avait guère réalisé de progrès vraiment saillant, passe actuellement par une phase très significative et qui n'est probablement que le prélude d'une véritable évolution dans cette industrie. Les machines à affinité, ces anciens appa- reils qui étaient presque abandonnés, délais- sés, en présence de leurs plus jeunes concur- rents, les machines à compression,llesquelles paraissaient offrir de plus grands avantages, viennent de réapparaître, mais transformées, perfectionnées; et elles ont, en une seule fois, réalisé un tel progrès que leur rende- ment dépasse de 3o ». celui des meilleures machines à compression. La Société des Glacières de paris (qui est de beaucoup la plus importante des Sociétés de ce genre) après avoir étudié la question et monté une de ces nouvelles machines en a successivement installé quatre. L'importance NO 3, _ Janv. 1904 JOURNAL D'\GRICULTURE TROPICALE i3 de chacun de ces appareils est de 800 kg. de ces machines, celles à affinité, devraient glace à l'heure. donner un rendement supérieur, car la liqué- Donnons quelques explications sur cette faction du gaz se produit sans intermédiaire, g^jj^j^ . par l'action intime du gaz agissant sur lui- On sait que les machines destinées à la même pour se comprimer; tandis que dans production du froid ou de la glace se di- les secondes il y a des pertes par suite de visent en deux groupes: l'emploi des appareils intermédiaires. Le ^ tfiV«e' Jt ^.•i£it;.'-t3 fc^ [Oj\ Fig. I . _ Machine à glace (Cliché de MM. Hignette & C"). A. Colonne avec serpentin de vapeur. - S. Rectificateur - C. Condenseur. D. Réfrigérant contenant le liquide incongelable. — E. Régénérateur. Les unes, dites à affinité ou absorption compresseur a un coefficient de rendement; fonctionnem au moyen d'une dissolution de le moteur qui l'actionne (à vapeur ou autre), gaz ammoniac dans de l'eau. On chauffe en a un deuxième. Si on multiplie entre eux cette dissolution; le gaz s'en dégage, et sous ces deux rendements, afin d'apprécier la l'influence de ce dégagement continu et de la perte, on voit que l'efiet unie est diminué pression qu'il produit, l'ammoniaque gazeux dans une proportion considérable, va se liquéfier dans un récipient refroidi par ' Et cependant ce rendement supérieur des un courant d'eau. machines à affinité n'était pas obtenu. C'est la gazéificaiion ultérieure de cet C'est qu'il intervenait des causes de perte ammoniaque liquide qui produira le froid et qui jusqu'ici n'avaient pu être évitées dans le 1^ olace fonctionnement. Dans 'les autres machines, dites à com- Et, d'abord, quand on chauffe la solution PRESSION, la liquéfaction du gaz n'est pas ammoniacale, le gaz se dégage, ce qui est un déterminée comme précédemment par l'ac- effet utile. Mais il s'évapore de 1 eau en tion directe des molécules de gaz agissant même temps, effet absolument inutile, con- lesunes sur les autres sous leur propre près- sommation inutile du charbon employé a sion. C'est 'une pression mécanique exté- cette évaporation. Mais ce n'est pas la le plus rieure, obtenue par un appareil dit comptes- grave inconvénient. seur, lequel est actionné lui-même par un Quant cette eau s'est évaporée, elle vase moteur, qui produit cet effet. liquéfier aussi dans le récipient où le gaz la A priori, il semble que les premières de transforme en liquide ; et alors par suite de '4 JOURNAL &'AGRI CULTURE TROPICALE N" ? i — Janv. 1904 l'affirtité considérable de reair pour l'ammo- niaque, cette eair redissout le gaz. On défait ce que l'on a fait. Orna dépensé d^ com- bustible pour faire dégager de la solution amoniacale le" gaz qui j était comerïu et, on le laisse 'se reformer en partie un peu plus loin. C'est là un défaut considératiVeA Les nouvelles machines à affinité remé- dient d'une façon absolue à cet inconvénient au moyen d'un organe intermédiaire dit rectificateur qui empêche la déperdition causée par là vapeur d'eau de se reproduire; et du coup le rendement' de la machine s'élève dans une proportion importante. Mais il y a encore d'autres considérations dont il faut tenir compte : Une fois que l'ammoniaque liquide a pro- duit son I effet utile en froid par sa transfor- mation en gaz et sa détente, on le dirige vers un récipient appelé régénérateur, où arrive de son côté l'eau de la toute première solu- tion, qui a été soumise à l'action de la cha- leur et qui a perdu la plus grande partie de son gaz, solution appauvrie et qu'il s'agit d'enrichir à nouveau en lui faisant absorber le gaz détendu de manière à recommencer une nouvelle opération. L'absorption dans ces régénérateurs était jusqu'ici absolument défectueuse. On l'obtenait dans un récipient unique où, par suite des remous, l'eau enrichie en gaz ou liquide riche, était constamment mélangée avec le liquide pauvre arrivant dans l'appareil. Finalement la teneur en gaz du liqtiide sortant du récipient, au lieu d'être ce qu'elle devrait être rationnellement, c'est-à-dire être la teneur correspondant à un liquide ayant absorbé la quantité maxi- mum du gaz qu'il est suscepti'ble de conte- nir, n'était qu'une moyenne entre cette teneur maximum et la teneur du liquide pau- vre arrivant dans l'appareil. En outre, les questions de température jouent également un rôle qui n'est pas négli- geable. La quantité de gaz absorbée est d'autant plus élevée que la température est plus basse. Pour les mêmes raisons que pré- cédemment, la température réalisée dans l'appareil n'était, à vrai dire, qu'une moyenne . Ces derniers inconvénients ont été suppri- més au moyen d'un nouveau régénérateur, dans lequel le liquide pauvre arrivant dans l'appareil y chemine lentement et s'enrichit de plus en plus par un contact rendu intime avec le gaz ammoniac, sans que jamais il y ait possibilité pour le liquide pauvre de venir altérer la teneur du liquide riche ainsi obtenu, en s'y mêlant d"une façon quelcon- que. Dans ce même régénérateur la question de refroidissement a été entièrement résolue et il se produit un refroidissement qui est vraiment rationnel. Telles sont, en résumé, les idées princi- pales qui ont présidé à la réforme de ces nouvelles machines à afhnité. C'estlàun progrès sérieux, même considé- rebie et qui fait époqtie dans l'histoire des machines frigorifiques. HiGNETTE & C'". Ingénieurs-Constructeurs 162, boulevard Voltaire, Paris. Observations sur les Cannes de graines La propension à Ja floraison. Ses inconvénients. Sa correction par sélection. — extrême des Cannes de graines. Ses conséquences. D'après M. P. Bonamk La variabilité Nous sommes sûrs de rendre service aux plan- leurs de cannes à suire de tous pays en leur fai- sant connaitre les remarques quisuivent. extraites du « Bulletin » n" 8 de igoS [Rapport annuel pour igo2)àe la Station agronomique de l'île Maurice. Nous avons eu isouve-nt déjà l'occasion de citer M. P. BoNAMEj l'éniifleni directeur de. cette Sta- tion. Les ariiclessur les cannes de graines (de semis) et sur la sélection des cannes, 'publiés dans les n"^ antérieurs du « J. d'A. T. », ne sont guère noml^reux : Variabilité des cannes à sucre{n'> y). — La maladie dite de l'ananas, et la sélection delà canne (n" 12). — La sélection chimique de la canne, à Java {n° 25). — Les stations pçur l'é- tude de la canne ù Java [n° 26). N" 3i — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Même en y ajoutant les différents articles que nous avons donnés, sur Les rendements de la canne, à Java et aux Hatvai, nous reconnaissons volontiers que c'est peu pour trente mois d exis- tence d'un 11 Journal d'Agriculture Tropicale ». Ce ne sont pas les documents qui manquent, au contraire : il paraît, priticipal-ement en anglais et en hollandais, de nombreux travaujt sur la séieclion de# cannes à sucre. Mais il nous est inipos-sible a(u Journal de reproduire dans toute leur aridité scientifique les matériaux bruts, et nous n'avons pas encore pu mettre la main sur le collaborateur qu'il nous faudrait pour les dépouil- ler et en dégager les conclusions. La question est, en etJet, des plus complexes, hérissée de difficul- tés et de causes d'erreurs de toutes sortes. Bien souvent, les résultats obtenus n'admettent que des applications locales ; toute généralisation, dans ce domaine, est hasardeuse pour quiconque n'es' pas absolument de la partie. Nous estimons donc qi;e nous faisons preuve de sagesse en évitant de nous y aventurersans un guide compétent et sur. Nous n'en sommes que plus heureux de profiter largement de l'occasion lorsque nous en rencon- trons un sur notre route et qu'il est de la valeur de M. BoN.vME. Les passages ci-après, sontempruntés aux pp. 22 à 26 du Rapport précité. — N. de la R. * A la dernière récolte, les cannes ont gé- néralement fléché (fleuri) d'une façon anor- male et c'est encore un effet de la sécheresse, quia provoqué de très bonne heure un arrêt dans la végétation. La floraison d'une canne est indépendante de sa qualité, et une variété n'est point bonne ou mauvaise suivant sa plus ou moins grande aptitude à flécher ; il y a des cannes qui flè- chent abondamment dansles bonnes comme dans les mauvaises variétés ; mais une va- riété déterminée sera d'autant plus avanta- geuse qu'elle fléchera moins, puisque la flèche est le signe de l'arrêt dans le dévelop- pement de la tige, et si sa teneur en sucre peut varier, le poids des cannes à l'arpent ne subit plus guère de modifications. De même que les cannes ordinaires, la canne fléchée peut augmenter ou diminuer de richesse saccharine suivant l'état de la végétation; il ne s'en suit pas qu'elle con- tientalors le maximum de sucre qu'elle peut emmagasiner, et que si on tarde à la couper elle ne peut que s'appauvrir; cela dépend de l'époque à laquelle la canne est examinée et les résultats de la comparaison ne seront pas semblables si on prend les cannes au début de la floraison, c'est-à-dire en mai ou juin avant l'époque de la récolte, ou en octo- bre par exemple, quand les flèches se sont complètement desséchées et que les yeux les plus rapprochés du sommet ont déjà émis des bourgeons plus ou moins développés. Cette propension à la floraisoji est spé- ciale à chaque variété et malheureusement l*s cannes venues de graines l'ont beaucoup plus accentuée que les anciennes variétés; c'est un grave inconvénient surtout dans les années sèches où la flècli.e sort de bonne heure et quand les tiges sont encore courtes et n'ont pas atteint leur longueur normale. Il est cependant fort possible que par la sélection inconsciente qui résulte du fait que, dans une plantation, on prend toujours les têtes des cannes non fléchées pour la re- production, en négligeant les autres, il se produise peu à peu une amélioration sensi- ble et qu'une variété déterminée aura de moins en moins tendance à flécher. Cela est d'autant plus probable qu'à Java on a remarqué un résultat inverse. Autrefois on procédait, comme on le fait ici, pour la plantation, au moyen de têtes ; mais on a observé que pour diminuer les ravages du Sereh,il y avait avantage à faire dans certai- nes localités des plantations spéciales à une époque déterminée et à employer pour les- nouvelles plantations cette canne non encore entièrement développée en utilisant toute la tige, tête et corps; de cette façon les ravages du Sereh se trouvaient atténués; mais d'un autre coté comme on coupait la tige avant sa maturation et la production de la flèche, aussi bien les cannes qui n'auraient pas pro- duit de flèches que celles qui auraient fléché si elles avaient été plantées et récoltées en saison normale, la sélection qui se faisait naturellement autrefois s'est trouvée discon- tinuée et on a observé sur les variétés ainsi traitées un fléchage beaucoup plus abondant. On est donc en droit d'espérer que la ten- dance à flécher de nos cannes de graines s'atténuera peu à peu lorsqu'elles auront été reproduites pendant plusieurs années de la i6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3i — Janv. 1904 façon habituelle, c'est-à-dire en ne prenant nues à la Station et peu à peu on élimine les pour la plantation que les sommités de can- variétés des semis antérieurs qui n'ont pas nés n'ayant pasfiéché. donné de résultats satisfaisants, pour ne ■■f * conserver que les meilleures. Ces modifications que l'on observe par- , •-.' j ^ ^ ...Les variétés de graines paraissent très fois dans les aptitudes et les propriétésd'une -ii j- .• • i. 1 „ '^ ^ '^ sensibles aux diverses conditions culturales variété déterminée, semblent pouvoir être . ,■„■ . .■ . ,,., „ "^ des différents quartiers de lile, et une même plus profondes dans les cannes de graines . , . . ,, • j- „ t^ r & canne peut donner des résultais très dissem- que dans les variétés anciennement connues; ui ki j 1 1 ■ j 1 r. ■ ^ blables quand on la cultive dans une localité ces dernières paraissent posséder des carac- . -i r j ■. j r r ou dans une autre ; il faudrait donc que sur tères plus fixes ou moins variables, 'quoi- ^ • u j • -, - '^ ^ un certain nombre de propriétés on essaye qu'on observe cependant assez fréquemment ,• ,, , , •,, •.., ^ r ^ sur une petite étendue les meilleures variétés des modifications, surtout dans la couleur j -•■ m •■ - - 1 c. •• » ■ 1 ' deja sélectionnées a la Station et parmi les- qui frappe davantage la vue, et qui peuvent n u ■ • ■ 1 j • ^ t^r t> 1 T r quelles on choisirait, pour les reproduire, sefixer par le bouturage. ,, • r ... ,. ■ i. . ^ ^ celles qui fourniraient les meilleurs résultats Dans les cannes de graines res modifica- j j- ■ ■ i-- -, u .11.5 .t;, iiiuu.n dans ces conditions particulières. lions seront peut-être plus profondes et les nouvelles variétés obtenues directement de ••• ^'^'^"^ avons' déjà fait de nombreux semis peuvent rapidement s'améliorer, ou envois à cet effet, mais il est bien rare que inversement, perdre tous les avantages nous soyons tenus au courant des résultats, qu'elles présentaient au début; elles doivent Ces renseignements nous seraient cepen- donc être étudiées et mises en observation dam indispensables pour arriver à être fixé avant d'en étendredéfinitivementlaculture; ^u"" ^^ valeur de ces cannes ; d'autant plus certaines variétés dont la première végéta- ^^^^ ^'"^i 1"^ "«"^ l'avons déjà fait remar- tionpromettait un bel avenir ont dû être quer, pour des causes diverses, les résultats abandonnées, tan-dis que d'autres, moins sur différents points ne sont pas constants ; luxuriantes au début, se sontfortement amé- s' ""^ variété parait vigoureuse et de bonne liorées par le bouturage. Il en est de même v^""*^ ^^^ premières fois qu'elle est plantée, pour la richesse saccharine, et pour en citer O" "^ P^"^ en déduire qu'il en sera de même un exemple nous indiquerons la variété lorsqu'elle aura été multipliée par bouture. No. 33, qui sur beaucoup de propriétés Elle pourra donner encore de meilleurs ré- parait donner des jus d'une richesse bien sultats ou d'inférieurs, et ce n'est qu'en pos- supérieure à ceux obtenus dans les premières sédant des renseignements nombreux pro- années, venant de différentes localités, qu'on pour- :j:*^ rait en conclure si elle doit être cultivée en Les semis de cannes sont toujours conti- grand ou rejetée de la culture. Le Dattier dans l'Ancien et le Nouveau Monde Une bonne étude sur sa culture en .Algérie. — Historique et progrès de son acclimatation aux États-Unis. ^^'ALTER T. SwiNGLE : The Date paliii aiuHts en Californie, en 1900, plus de 430 rejets culture. In-S", 40 pp., 9 pi., 7 fig. dans le des meilleurs dattiers, emballés en 23 cais- texte. Tiré à part du « Yearbook of Dep. ses du poids total de 8 tonnes et mesurant of .'\gric. for 1900 ». Washington, D. C. 2iyards cubes. Il a été le premier à risquer L'auteur de cette très belle publication a ce mode d'emballage, qu'il semble d'ailleurs récolté, pour le comptede son gouvernement avoir su exécuter avec maîtrise, à en juger en Algérie, et en particulier au Sahara, et P^'" '^ description très détaillée qu'il donne. fait parvenir bien vivants dans l'Arizona et .Tusque-là, on n'avait expédié qu'en tubes. N" 3i— Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 17 procédé excessivement dispendieux en même but par les sociétés à capitaux français. Tou- temps que mal commode; il avait été em- tefois, d'autres races de dattes sont récollées ployé, en particulier, sur une vaste échelle en Amérique depuis longtemps, depuis des lors de l'expédition de rejets de bonnes races siècles. d'Algérie à destination du gouvernement de g^ effet, des dattiers centenaires, de taille l'Australie méridionale. colossale, existent par exemple à Hermosillo, Le mode d'emballage, appliqué avec un Mexique, à i5o milles anglais de la fron- succèssiparfaitparM.SwiNGLE,constitueune tière des Etats-Unis, et d'après les statisti- simplification très considérable. Mais aussi, ques mexicaines, la Basse-Californie (pro- ie chef de la mission s'est-il donné beaucoup vince mexicaine)aproduiien iSgyunpeuplus de peine ; son expérience est rendue particu- de i 37.000 kilos de dattes, valant près de lièrement instructive par sa grande enver- 10. 5oo dollars mexicains. Il est curieux que gure. M. Sw.NGLE peut vraiment se vanter pour 1898, les statistiques n'indiquent plus d'avoir mis la main à la pâte, et sa brochure que 32.485 kg. Le gouvernement du Mexique acquiert par là un très haut intérêt. On voit, semble négliger le développement de cette d'autre part, combien grands sont les sacri- source de richesse due, sans aucun doute, fices consentis par le gouvernement des aux introductions des premiers conquérants Etats-Unis pour tâcher d'implanter sur le espagnols. On sait que la datte d'Elche sol national la culture commerciale de la (Espagne) n'est guère fameuse. Dans le pays, datte. La consommation de ce fruit dans elle est propagée uniquement de graines. De l'Amérique du nord grandit avec une rapi- même, au Mexique, il existe aussi de vieux dite incrovable ; nous avons donné à ce sujet dattiers dans le sud de la Californie propre- des chiffres persuasifs, dans le numéro 24 ment dite, sans aucun doute semés par les du J. d'A. T. (§ 398); on conçoit donc que religieux, de graines recueillies sur les dat- les Américains fassent des efforts pour tiers précités de l'Etat de Sonora et de essayerde détourner, au profit de la produc- Basse-Calilornie. tion nationale tout cet argent qui aujour- Enfin, de 1848 a 1S80, bien des pionniers d'hui s'en va à l'étranger. américains ont semé des graines de dattes Les premières entreprises officielles d'ac- dans l'Arizona et en Californie, générale- climatation de rejets de bonnes races datent ment retirées des dattes de Bassorah ou de deloindéjà:i876(d'Egypte),i889(duSahara Mascate (Golfe Persique), achetées chez algérien, d'Egypte, de Mascate); mais en quelque épicier de San-Francisco. Ces semis, Amérique même il n'avait pas été pris de faits au petit bonheur, ont produit des fruits précautions suffisantes pour assurer la sur- généralement meilleurs que la moyenne de vie des rejets importés, et la plupart péri- ceux de descendance espagnole. Ceci est dû, rent, sauf cependant quelques plants égyp- évidemment, à ce que les dattes du com- tiens mis en culture à la Station agrono- merce exportées du golfe Persique valent mique de Phœnix, dans l'Arizona, et qui ont mieux elles-mêmes. prospéré au delà de tous souhaits. La vallée de la Sait River (Arizona) produit Les introductions de 1899 et 1900 ont eu dès à présent de grandes quantités de bonnes lieu dans des conditions infiniment plus dattes marchandes, et tous les ans, on peut favorables, une grande pépinière spéciale manger d'exquises dattes fraîches à Winters, avant été établie d'avance, par entente des dans le nord de la Californie, administrations intéressées, à Tempe, dans Néanmoins, dans l'ensemble, les résultats l'Arizona. de la méthode des semis sont bien médio- C'est la première fois qu'on voit se déve- cres ; à peine un huitième des plants issus lopper en Amérique la fameuse Deglet des graines semées fournissent un jour des Nour, la meilleure des dattes d'exportation, dattes molles, comme il en faut auxconsom- la seule qui soit cultivée au Sahara dans ce maieurs blancs. La moitié environ des i8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N- 3i — Janv. 1904 pbnts poussent en pure perte, étant ma- ment, où l'on aura introduit la vie, avec les (i). l'eau, dans le désert du Colorado, ce Sahara De loin en loin, il se rencontre parmi ces nord-américain, dattiers, des semis qui produisent des fruits Pour en revenir à la Sah-River Valley, au exquis; malheureusement, quelques-unes de cas oùleDeglet Nour n'y mûrirait pasbien, il ces bonnes variétés spontanées, aujourd'hui est certain cependant qu'on pourra y culti- très renommées, sont condamnées à dispa- ver avec succès bien d'autres variétés, pour raitre, les gens n'ayant pas eu l'idée de les le moins aussi bonnes que les dattes de multiplier par rejets tant qu'il en était Perse qui alimentent les neuf dixièmes de la temps; à présent, les pieds ont dépassé l'âge consommation nord-américaine. Le prix de la production des rejets, et c'est fini, il marchand relativement modique des dattes n'y a plus rien à faire. de cette catégorie ne permettrait probable- Le gouvernement des Etats-Unis a l'am- ment pas de cultiver le dattier en grand bition de changer tout cela. Puisque les dans les terres aptes à la production des introductions de M. Svvingle datent de 1899 fruits du pays, mais il constituera toujours et 1900, il se passera encore plusieurs an- une culture rémunératrice pour ces superfi- nées avant que l'on sache si la datte Deglet cies immenses de sols saumàtres, trop char- Nour a retrouvé en Amérique toutes les gés de sels pour la création de vergers ordi- conditions qu'il lui faut pour être d'un bon naires et où cependant, très souvent- les rapport commercial. Mais dès aujourd'hui, conditions d'humidité sontexcellentes, l'eau la question de la culture en grand du dattier étant en abondance à quelques pieds de la aux Etats-Unis parait résolue en principe, surface. Actuellement, l'action du Département Ne quittons pas la brochure de M. Swin- d'Agriculture se porte principalement sur la gle sans signaler qu'en outre de l'intérêt Sait River ( « Rivière salée »), dans l'Ari- palpitant qu'elle ofire par les renseigne- zona. Cette région, dont les principaux cen- ments concernant le daitier aux Etats-Unis, très sont Tempe, Phœnix, Mesa, compte elle mérite également de retenir l'attention déjà plus de dattiers à bons fruits que tout des spécialistes par d'autres chapitres, qui le reste des Etats-Unis; et M. Swingle es- traitent de la culture du dattier dans le time qu'elle conservera cette suprématie Sahara algérien. pendant longtemps; tout au moins jus- T~Z. ~, '. 77 „ , i„ . 5„ ^ ^ r ^ (0 Comparez la note de M. Davaul, dans le n" 3o qu'au jour, encore très lointain, certaine- du « J. d'.\. T. , sur le dattier en Tunisie. Le Café Libéria de Madagascar M. Deville de Sardelys, propriétaire d'une très importante plantation de caféiers à Ampetika, près Mahanoro, a communiqué au département d'agriculture de la Colonie des renseignements forts intéressants sur le rendement du Libéria de Madagascar. Nous les reproduisons ci-dessous d'après la « Dé- pêche Coloniale » du 5 janvier i')o3, en les faisant suivre de quelques données que nous avons recueillies auprès de M. Paul des Grottes, au retour de son voyage à Nossi- Bé, l'été dernier. Il résulte des observations recueillies par M. de Sardelys qn^in hectare de Libéria de Madagascar, comprenant 65o pieds, produit en moyenne à Ampetika, près Mahanoro: Après 3 ans... 60 kg. de café marchand. 4 » . . 176 kg. 5 >' • . , . 264 kg. 6 » . . . 376 kg. 0 'ï , . . . 600 kg. Ces rendements correspondeni, par plant de café, aux productions moyennes sui- vantes (le premier chiffre indique la produc- tion en café marchand; le chiffre entre pa- renthèses, la production des mêmes pieds, exprimée en cerises fraîches) : à N" 3i — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE '9 Après S ans.. . 4 >* . . . 5 » . . . )| 6 » . . . ) 10 » . . . ok.092 (olc.920) ok.270 (2^.700! ok.406 (4k. 060) ok.578 (3k. 780) ok.923 (gk.aSo) M. Deville de S.iRDELYs fait remarquer que ces récoltes sont, en moyenne, inférieures de 33 % à celles obtenues dans les planta- tions de l'Ouest de Java, si l'on admet les chiffres donnés par M. V.\n Romburgh et par M. H. J. WiGM.vNN, de Buitenzorg. Ce n'estpas sans intention qu; M. Deville DE Sardelvs dit « le Libéria de Madagascar ■ et non « le Libéria à Madagascar » ; c'est que le caféier Libéria cultivé à Madagascar sem- ble constituer une variété à part. Les colons de Madagascar se lancent volontiers, à ce sujet, dans des dissertations botanico-phi- losop-hiques où nous nousgarderons bien de les suivre; mais le fait demeure, que le ca- féier en question réunit le port et le feuil- lage-de l'espèce C. liberica à une fève se rap- prochant sensiblement de celle du C. ara- bica. Un de nos collaborateurs en a vu de très nombreux exemples à Nossi-Bé ; entreautres à Saoulang, chez M. J. Giraid. La planta- tion adulte de M. Giraud, âgée de 7 à 8 ans, est composée d'arbres de 4 à 5 mètres de haut, à port conique caractéristique, à grandes feuilles typiques de Libéria. Ces arbres présentent simultanément des fleurs et des fruits mûrs, comme c'est l'habitude des Libérias. La cerise a la chair dure tenant fortement après la fève. Mais cett dernière, plus grosse que celle de l'Arabica est cependant beaucoup plus petite que la fève moyenne des Libérias communs. Une forte proportion des cerises n'ont qu'une seule fève, ce qui permet à celle-ci de pren dre la forme ronde . ' Caracoli « et « Moka« du commerce). Les arbres sont chargés de fruits. On nous a rapporté qu'un pied moyen, de la planta- tion' Giraud, choisi comme exemple par M. l'Administrateur des Colonies, D"' Bes- soN, qui était venu se rendre compte par lui- même, fut dépouillé entièrement à titre d'ex- périence; il donna 17 kg. de cerises; ce qui répond à i kg. 700 de café marchand. M. Giraud ayant envoyé un échantillon moyen de son Libéria à Bordeaux, celui-ci y fut taxé, nous dit-on, à i fr. 60 le kilo ; à raison de i kg. 700, cela ferait donc 2 fr. 40 d'encaisse brut, par arbre; et à raison de 695 pareils à l'hectare 'ce qui est un mini- mum) on aurait 1.525 fr. Reste à prouver que l'arbre de M. Besson représentait effec- tivement la moyenne. M. Paul des Grottes nous signale d'autre part qu'ayant^ à la Martinique, cultivé le Li- béria sur une vaste échelle, il a observé chez cette espèce une très grande variabilité; la plantation tout entière provenait cependant de la même semence. Des arbres se côtoyant présentaient les uns des feuilles bleues fon- cées, larges comme celles du cacao, d'autres, des feuilles petites et oblongues rappelant celles du manguier et de couleur vert-d'eau pâle. Les cerises abritées par les feuilles du petit modèle, mûrissaient mieux etprenaient les allures du café Arabica. — L'extrême diversité des Libérias d'un seul et même semis a été relevée par tous les-aureurs; dans le livre de MM. Boutillv et Vilbouchcvitch (Challamel:, on trouvera réunis de nom- breux témoignages à cet égard. Le fait nous a été confirmé encore tout récemment par M. Désiré Bois, à son retour de Java. C'est dans ce pays que l'on cultive le plus de Li- béria ; ou du moins, c'est la qu'on le cultive le mieux. Le Cacao aux Philippines Caractère primitif des procédés indigènes. — Qualité exceptionnelle du produit. — Projet de culture combinée du cacaoyer et de Tabaca. Lyon (William S.) : Cacao culture in tiie Bur€au d'Agriculture des Philippines. Philippines. In-S" 2 5 pp. i fig. Publié Manille, 1902. comme « Farmers' Bulletin » N» 2 du L'Administration nouvelle des Philip- 20 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3 i — Janv. i 904 pines espère beaucoup du cacaoyer. Cet arbre, queTon rencomre un peu partout dans l'archipel, fait preuve par endroits — ainsi que dans certaines contrées de Mindanao et de Negros — d'une vigueur de végétation extrême ; d'autre part, des rêves à peine fer- fraiche, etséchées au soleil pendant deux à quatre jours, selon le temps qu'il fait ; ettout est dit. Une partie notable des fèves ainsi trai- tées, étonnent par l'absence de toute amer- tume ; et d'une manière générale, la qualité mentées obtiennent souvent des prix supé- en est si remarquable qu'elles se vendent à rieurs de 5o ";, àceax des qualités courantes des prixextrêmement élevées. M. Lyon avoue de Java. On conçoit, dans ces conditions, que le Bureau d'Agriculture soit assailli de deman- des de renseignements et de conseils parles différentes catégories de personnes intéres- sées au développement de l'archipel. La brochure de M. Lyon (elle est en an- qu'il hésiterait à proposer la fermentation selon les règles à des gens assez favorisés par la nature pour obtenir d'aussi bon cacao à si peu de frais. Mais, du jour où la planta- tion du cacao prendra de l'extension, on en arrivera fatalement à rencontrer aussi, par endroits, des conditions naturelles moins glais) a précisément pour but de donner les heureuses et où l'on sera tenté de donner la indications les plus générales à ces question- préférence à la culture du Forastero, plus neurs qui, le plus souvent, ignorent tout de vigoureux mais à fèves amères et d'un par- la culture du cacaoyer et de la préparation fum moins délicat ; et alors, une fermenta- de la fève de cacao ; elle répond parfaite- tion méthodique deviendra nécessaire. ment à sa destination et peut être recom- mandée sans réserves. En outre des instruc- tions générales, elle contient un compte de culture, dressé exprès, à l'usage des colonsqui voudraient tenter la chance dans le cacao aux Philippines. L'auteur promet pour bientôt une suite Les cacaoyères philippines sont petites et le resteront longtemps encore; il ne faut donc pas songer à la fermentation selon la méthode de Stiiickland, pas plus qu'aux autres méthodes perfectionnées qui exigent des installations d'une certaine envergure; elles ne sont applicables que dans les exploi- qui traitera plus en détail de la biologie e' rations où l'on manie 200 piculs de cacao de la chimie agricole du cacaoyer, ainsi que de la statistique du cacao ; espérons qu'il y en donnera un peu pour les Philippines; i' n'y en a point du tout dans la brochure pa- rue ; nous n'y avons trouvé aucun chiffre qui permette de se faire une idée de la place par an, au moins. M. Lyon estime que, par contre, le procédé de Caracas serait facile à introduire: il en donne une bonne descrip- tion, ainsi que de celui suivi par les petits planteurs de Ceylan. On sait que le cacaoyer a besoin d'ombre que tient le cacao des Philippines sur le dès son âge le plus tendre, et que, dans le marché mondial. Nous avons dit que le cacao des Philip- pines est livré, en somme, non fermenté. En effet, on hésite à appeler fermentation le trai" tement suivant, dont l'auteur a été témoinj monde entier, on a l'habitude de l'abriter, pendant les trois ou quatre premièresannées. sous des bananiers: aux Philippines comme ailleurs, ce sont des bananiers à fruits comes- tibles qui sont employés actuellement à cet Deux jarres, à moitié remplies d'eau, son usage. M. Lyon voudrait qu'on essayât du placées devant les ouvriers occupés à sortir bananier textile (abaca, Musa tcxtilis) tout les fèves des cabosses. Aussitôt débarrassées au moins dans les Vizayas et dans le Sud de de la pulpe, elles sont triées : l'une des jarres Luçon où ce dernier constitue l'une des reçoit les grosses fèves, bien régulières, éga- principales cultures indigènes. Il tient les et parfaitement mûres ; l'autre, les petites, compte du fait que l'abaca se présente com- les mal formées et celles qui ne sont pas ab- munément sous un aspect moins vigoureux solument mûres. Les fèves restent dans ces que les bananiers à fruits comestibles, mais jarres un jour, macérant dans leur propre il estime que le sol nécessairement assez jus; puis, elles sont lavées dans de l'eau riche d'une cacaoyère etles soins de toute N° il — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 21 sorte qu'on ne manquera pas de prodiguer à d'être tentée. Elle ne manquera pas d'être celle-ci, pourraient bien modifier le port de faite par le Service agronomique, souhai- l'abaca et le rendre apte à sa nouvelle fonc- tons-le du moins; le monde agricolecolonial tion. Sans préjuger du résultat, il faut bien la suivra avec intérêt, reconnaître que l'expérience vaut la peine PARTIE conriERcmLE LE MARCHÉ DU CAOUTCHOUC Par MM. Hecht frères ( 11 pour New-York » (i d'Europe à N.-Y. . . 1903 1902 576 939 69 73 395 410 1.255 1.060 960 870 — 10 3.2S5 3.362 22 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3i — Ja.mv. 1904 Arrivages à Liverpool.. . . . . 1.184 909 n à New-Yoriv . i.5o5 1.297 Livraisons à Liverpool.. 1 .010 1.186 1) à New-York I 5oo 1 .400 3.000 Arrivages au Para 3.600 Id., dep.le p "■juil. i3.520 I 2 . 2bO Expéditions du Para en El irope. 1.7-^.^ ..3.7 n » à New ■York ..575 1.407 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 588 414 i> à Londres 260 232 » à New-'^'crk ■ S; 2-V 1 035 903 Arrivaoes à LiverDOOl .. Ô60 426 60 )i à Londres . . . 109 ,1) à- New-York. 879 588 840 554 Livraisons à. Liverpool.. » à Londres . . . 123 i53 )) à New-York . 880 8qo Stocks de toutes sortes : 4.290 4 265 Sortes d'Afrique «t d^Asie. — Les prix sont restés bien tenus, les arrivages assez abondants ont de suite trouvé preneurs Lesf Twists du Soudan se sont vendus frs 8,5o à- 8,75 ;-les, Twists du- Lahour 8,25 à 8,5o; les Niggers 9,25 à 0,30 ; Madagascar Niggers 4fr. à 6,5o; Loanda 7,75 ; Benguella 8 fr. Mozambiques q.jo à 10 ; Tonkin noir 7,85 à 8,20 ; To-nkin rouge 8,25 à 8^75 Bor- néo prima 6 francs. Il y a eu à Anvers une vente d'environ 700 t. caoutchouc du Congo belge qui ont été achetés au prix de demandé, soit entre 7,5o et 10 francs, suivant les qualités. — Quelques lotins de Para cultivé de Ceylan ont été vendus à fr. i 2,5o. Hecht frères & C'*^^. 75, rué Si-Lazaré, Paris. Paris, 2!' janvier 1904. VANILLE: MARCHÉ DE LONDRES Par jVL H.4R0LD Hamel Smith La vente publique des vanillcsa eu lieu les I? et 14 courant, après un inter\ialle de' deux moh. On conçoit qu'il en ait été offert de grandes qu^mtités et qu'on n'en suit pas venu à bout en un jour. L'offre .tetaLe a.porté sur 2.864 hoites, ct)ntre. 1,975 méme-époque 1903. et 2,"§33 m.ème époque 1902. La vente a été caractérisée par des acliais très actifs à destination des-États-Unis'cequi a eu pour conséquence une- vente très facile des qualités communes, brunes et foxées. Les vanilles «noires», quoique forr belles, ont rencontré une demande moins empressée, particulièrement celles de 3 à 6 pouces. Ces dernières n'avant réalisé que 4 sh. i) d. par livre, sont en baisse de plus de h d.; cepen- dant, une fois ce prix établi, la marchandise a changé de mains rapidement. A ia hn du deuxiè'me jour, il ne restait, .pouriainsi dire, pas de vanille invendue. Les prix réalisés peuvent se résumer comme suit: Pouces s. d. s. d Seychelles Belles à bonnes. . 7-8 'k . 7/Ô. à 14/6 1. . . 6-7 3/3 lo/o „ . . 5—6 ■4/0 >' 7/9 ■ , . 2 i,i-5 4/3 )i 5/6 Fendues, bonnes. 3—8 B/ô )' 9/6 Comrourves, bru- nes et foxées.. 3 — 8 20 " (6/9 Bourbon Belles à bonnes. 7 — 8 9/0- » i3/o » " 6 — 7 -4/6 » lo/o 3—6 4/3 )> 6/3 Belles 4 V2— 7 -,4/0 » 5/o Communes varié 3/6 » "S/g Maurice Belles 0— 7 '/2 6/0 » 7/0 Communes 3 1/2—7 '/j 4/6 » 6/6 Mada^ctscar Communes 4/9 Cey-dan Bonnes 6 — 8 4/6 Communes 6—8 1/9 » 3/6 lLa-é'té/présenté,sque je sache-,. un seul pa- quer''de, iMe.Ti^e,^ -bonnes -gousses,- -einvi-ron une demii-irvre, rendue sufle pied de-2o sh. la Irvre. N'ayant pas eu, cette fois-ci. de' Tahiti a vendre, -et 'préoiccupt' quê-j'étai.s'de suivre une longue'Iiste'ide "qualités ^1iff"ërentes^ je ne sau- rais vous renseigner d'une manière précise sur le sort de cette provenance 'd la vente. Cependant, il parait que- plusieurs' lots im- portants de vanilles Tahiti ont été vendus a 2 sh. la livre, sans avoir figuré aux enchères; je n'ai pas eu de renseignements particuliers quant a leur longueur; je suppose qu'elles étaient de oualité 11-iovenne. N° 3i — Jasv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE >? Les Java (et lus Tahiti) étaiL-nt présentées en grandes boites, type bidon à pétrole ; au prix qu'elles ont obtenus (3 sh.T) d. à 5 sh. la livre), les acheteurs peuvent considérer qu'ils iint fait une bonne atîaiire ; car les gousses étaient belles et leur arôme douceâtre nulle- meiirt désagréable quoique spécial. L'évolution ultérieure du marché est im- possible à prévoir avec quelque précision ; toutefois, les prix- réalisés ayant été en ^omme bien bas. il \ a des chances pour que les onvbis sur Londres ne tardent pas à dimi- nuer, cei qui arrêtera la baisse. Que feront les producteurs, je n'en sais rien. Peut-être, Lértains i^éduiront-ils leurs cueillettes ; d'au- tres essaieront de vendre sur place ou sur des marchés supposés plus favorables. Tou- jours est-il qu'une baisse de prix, :telle que nous venons de- la constater, est, générale- ment, suivie d'uneréaction. Pour ces raisons et d'autres, je croirais donc que les ventes pro- chaines à Londres se termineront plutôt par des prix supérieures, à ceux enregistrés les i3 et 14 janvier. Les dates de ces ventes sont fixées comme suit, pour l'année 1904: 10 février, 9 mars, 8 avril, 4 mai, i*' juin, i3 juillet, 24 août, 21 septembre, 19 octobre, 29 novembre. Il v en aura donc tous les mois sauf décembre. L'année dernière nous n'en avons eu que neuf et on v a traité 8.53G boites, soit : Janvier ... I . Q75 Février 871 Mars . . . . 5 I 2 Mai Juin 804 85o Juillet Août Septembre 455 549 ... 1 . 1 3o Novembre . . . . I . j. I 0 Total ... 8.556 Pour avritetpour décembre, il n'avait pas été prévu de ventes ;, quant à celle d'octobre, la vente dcrce.mois avait été jointe à .celle de novembre, par suite du retard de la cargai- son q.ui devait en constituer le principal attrait. H. H.^MEL Smith. 112, Fenchurch Slreet. Londres, 18 janvier 1904. PRODUITS AGRICOLES D AFRIQUE SUR LE MARCHÉ DE LIVERPOOL Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Huile de Palme. — Marché ferme. Lagos rare eten hausse; les autres qualités bien en demande, avec prix fermes. COURS Df JOLK, LA TONNt;. — TRANSIT OPTION Lagos £ 27 5 - à 27 1 o- Bonny, Old Calabar 26 10/- » 26 i5 - Bénin et Cameroun 26 2/6 » 26 10,'- Accra 26 2/6 » 26 5/- Brass, Niger, New Calabar.. 25 5/- » 25:0- Congo 23 o/- » 25 b'i- Saltpond 2410- » 24 1 5/- Ordinaire et moyenne 24 o/- » -25 o/- Palmistes [km^ndts de palme). — Marché très calme, prix en hausse. ClR'BS Dr JOUR, LA TONNE TRANSIT Lagos, Niger et bonnes .qualités des Rivières , £ 12 o- Bnnin et Congo 11 171) Libéria et Sherbro ii 126 Qualités de la Côte-d'Or 11 10/- Caoïitchouc. — Marché très actif, environ 220 it)nnes d'Afriquevendues. Café. — Marché ferme. — Libéria vaut 32'- à 34/- le cwt.'(ii2 liv. ang.). Ambriz'28,6 lecwt. transit. Cacao. — Marché ca^me. Niger et q-ua!iiés Lagos : de 46/(5 à 54/' le cwt. Gingembre. ^1 Marché ferme. Valeur nominale du Sierra Leone: -27/6 le cwt. Piassava. — Marché ferme par suite de grands arrivages, de qualités ordinaires. Libéria £ t>. 5. o à £-24. o. o la tonne, suivant qualité. Cire, d'Abeille. — Petites affaires en Sierra Leone à £ 6.1 5. Gambie, ࣠7. Xoix de Kola sèches, de laCôte-d'Or. — Marché ferme. Petites afEaites à 3 '/.^ d. la livre. Çhilties -ip\m£ni] de Sierra Leone. — Ferme. Peiites.affalces à 32/6. Arachides.— Ferme. Petites ventes de Ganjbie, à £ i2.io,et£ i3.io U tonne. Coprah de U:, Côte-d'Or. — Marché ferme. Petites .ven,tes à £ 12..10 la tonne. P@ivre de Guinée- (Manigu^tte). — Qôte d'Or, petites affaires .à,4o/-. le, cwt. Fèves de Calabar. — Ferme. Petites vente à 8d. p. Ib. Benniseed (Sésame). — Pas d'arrivages. Valeur nominale : Sierra Leone 37/6 à 42/ù, Niger 40/- à 45/- les 384 livres anglaises. Taylor & Co. 7, Tith3ebarn Street. Liverpoolj 2a janvier 49,04. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3 i — Janv. 1904 flCTUflLITÉS Le bain salé, moyen pratique de trier les amandes de palmiers. li est inutile d'insister sur le très grand intérêt pratique de la lettre de M. d'Hérelle, mais il parait opportun d'aller au devant de deux confusions possibles. 1° Il importe de ne pas confondre le « Corozo » de M. d'HÉREi.LE avec le Phytelephas, qui est le véritable « Corozo » classique des fabricants de boutons . Le nom de « Corozo » est donné, au Gua- temala, à deux palmiers au moins, qui sont diiïé- rents l'un et l'autre du Phytelephas. L un a le noyau recouvert d'une pulpe charnue, épaisse de '/2 cm. environ ; la note de M. Jbles Grisard, au bas de la p. 176 du n" 24 du « J. d'A. T. », pour- rait faire croire que c'est VElceis melanocarpa, très proche parent du Palmier à huile de l'Afrique occidentale; cependant, dans le même n", M. René GiERiN indique que cette pulpe ne rend qu'une très petite quantité d'huile. L'autre a le fruit sec et semble être un Atlalea, par consé- quent du même genre que le « Coquito de aceite » du Mexique, dont il a été tant question dans des n"- antérieurs du « J. d'A. T. » . — Nos amis, au Guatemala, font leur possible pour débrouiller tout ceci ; dernièrement encore, nous avons reçu de M. Rkné Guébin des fruits de l'espèce charnue, conservés dans le formol, à fins de détermination. Nous tiendrons nos lecteurs au courant des résul- tats. 2" Les machines pour le concassage des noix ont subi de grands perfectionnements, dans ces tous derniers temps. Les innovations sont trop récentes pour que NL d'HÉRKLLE ait pu en avoir connaissance au moment où il rédigeait sa lettre. Cependant, quel que soit le procédé de concas- sage, il ne dispense pas du triage des coques et des amandes. Pour réaliser cette opération, il existe également plusieurspropositions nouvelles, mais le procédé préconisé par M. d'HÉRELLK res- tera toujours sans contredit l'un des plus prati- quas. Nous croyons savoir qu'il est appliqué depuis quelques années en Afrique; d'ailleurs, la maison Haake en fait état dans sa méthode de traitement des fruits du Palmier à huile, signalée dans le n» 29 du « J. d'A. T. ». — N. d. l. R. * * * Je remarque dans votre très intéressant « Journal d'Agriculture Tropicale », que l'attention se porte un peu partout sur l'uti- lisation des graines oléagineuses fournies par les divers palmiers. Ici même, votre savant collaborateur, M. René Guérin, me le disait dernièrement, quelques planteurs de la côte du Pacifique songent à retirer l'huile de la noix du « Corozo », dont il a été souvent question dans votre Journal. Je vous dirai même, entre parenthèses, que l'huile, ou plutôt la graisse extraite de la noix du « Corozo ». est de qualité absolu- ment supérieure. M. Guérin m'a montré un échantillon extrait par lui en 1899, et qui a figuré à l'Exposition de 1900; or, après quatre ans, cette graisse n'est pas en- core rance : je crois que le jour où ce pro- duit figurera sur le marché, il sera préféré à l'huile de coco, surtout pour la fabrica- tion du beurre factice. Mais la difficulté, c'est le concassage. Voici un moyen que j'ai trouvé et qui, me semble-t-il, pourrait rendre des services, surtout aux colons qui ne voudraient pas faire la dépense, toujours assez élevée, d'une machine spéciale, en supposant que cette machine existe. Si, dans un récipient contenant une disso- lution de sel ordinaire, vous jetez des noix de Corozo brisées, la coque tombe immédia- tement au fond, tandis que l'amande, qu'elle soit entière ou en petits fragments, surnage par suite de sa faible densité. De là, un pro- cédé peu compliqué : briser les noix avec un appareil se composant de deux cylindres cannelés, à écartement réglé pour briser les plus petites noix du lot; recevoir les noix brisées dans un baquet placé sous les cylin- dres, ledit baquet contenant une dissolution de sel; de temps en temps, recueillir avec « une écumoire », les amandes qui surna- gent, après avoir brassé avec un bâton les coques qui sont au fond, pour que les frag- ments d'amande, qui pourraient avoir été entraînées avecles coques, viennent surna- ger. Finalement, on passera les amandes dans un baquet d'eau pure, pour enlever le peu de sel resté à leur surface. Nu 3, —Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 23 Ce procédé, dont )e me suis servi pour l'amande de « Corozo », peut sans doute s'appliquer aux autres noix oléagineuses, pourvu que la différence de densité de la coque et de l'amande soit assez forte. Il est d'ailleurs facile d'essayer en petit, en faisant varier la densité de la solution saline. Seulement, j'avertis ceux qui voudraient essayer du procédé : S'ils veulent extraire ensuite l'huile eux-mêmes, il n'y a aucun inconvénient ; mais s'ils veulent exporter les amandes décortiquées, il ne faut pas oublier qu'une partie se trouvent brisées en frag- ments en passant entre les cylindres, ce qu' devient dans ce cas un véritable inconvé- nient. F. d'Hicrelle. Santo-Tomas, Octobre igoS. Les rats à l'île San-Thomé Par M. H. J. Monteiro de Mi;ndonça Ceci est la note promise, à laquelle nous faisons allusion dans notre n° 3o, p. 367. — N. d. l. R. Nos rats ne vivant que dans les planta- tions ne se nourrissent que de fruits, et prin- cipalement de cette sève sucrée qui se trouve dans les cabosses du cacao, entourant les fèves : ils percent un trou, toujours dans la partie inférieure de la cabosse, et sucent la sève. Lorsqu'ils ont fini une cabosse, ils entament une autre ; pendant ce temps, par les trous qu'ils ont faits, toutes les fèves du cacao s'en vont tomber par terre. De temps en temps on ramasse une partie de ces graines tombées; mais il y en a tou- tours un certain nombre qui ont déjà germé; enfin, bon nombre se perdent dans l'herbe. Ce qu'on arrive à ramasser n'a d'ailleurs qu'une valeur relative ; on désigne ces fèves sous le nom de « cacao dos ratos ». Pour attraper les rats, nous faisons faire des pièges soit avec du fil de fer, soit avec un morceau de feuille de palmier, en y met- tant un peu d'amande de coco. Cet appât se met tout près des cabosses de cacao ; le rat le trouvant sur son chemin, y mord; et alors, par l'effet du poids de l'animal, le la- cet se ferme et il se trouve étranglé. Les nègres appellent ce piège : « Mutambu », Dans certaines propriétés, des hommes spéciaux sont chargés exclusivement de ce service; dans d'autres, tout le personnel y contribue, et dans ce cas on paye un sou par rat. Dans ma propriété de « Boà Entrada », nous arrivons ainsi à en tuer 16.000 par an, sans compter ceux tués par nos chiens fox- terriers, qui font très bonne besogne. A l'île du Prince, il y a vingt ans, on ne pouvait plus rien récolter; les rats s'en char- geaient. C'estau moyen de ces « mutambus » qu'on y est arrivé à s'en débarrasser jusqu'à certain point. Malgré cela, le dégât causé, à San-Thomé et à l'ile du Prince, demeure énorme; je crois cependant que le seul re- mède sera toujours dans la chasse et dans les pièges. En i8q6, il a été fait à San-Thomé, sur l'initiative d'un laboratoire de Lisbonne, représentant l'Institut Pasteur de Paris, un très important essai de destruction des rats au moyen du «virus n" 2 » de Danysz; cette entreprise, qui a coûté quarante à cinquante mille francs, aboutit à un échec. J. Monteiro de Mendonça. Lisbonne, Décembre igo3. Le mouvement cotonnier au Congo portugais. Lettre de M. B. d'O. Fragateiro. Dans le n" 2b du « .1. d'A. T. », p. 24(1, article La campagne cotonnière africaine, je lis : « Les Portugais parlent toujours de res- susciter la culture du coton en Angola, mais il ne semble pas qu'il y ait eu encore rien de fait ». Permettez-moi de vous dire que le renseignement n'est pas absolument exact. En effet, dans notre district de Congo, pro- vince d'Angola, de vastes expériences de culture de coton ont été inaugurées l'année dernière. Nous en avons semé environ 23 hectares, dans des localités différant par le sol, l'altitude et l'exposition. Ces cultures ont été imposées aux indigènes de l'enclave de Cabinda, sous la direction technique de l'agronome officiel du district; le produit de la vente du coton récolté sera réparti équita- blcment parmi la population. 26 JOURNAL DWGRICULTURE TROPICALE N° 3i — Janv. 1904 Le résultat du ces cultures a été .générale- ment satisfaisant et le coton obtenu, de bonne q.ualité ; vous pouvez vous en assurer par les échantillons que je vous envoie. En présence de ces résultats, la culture duco,tt)n recevra, à l'entrée des pluies prochaines, une extension aussi considérable que le permet la main-d'œuvre disponible. .le puis aussi vous informer qu'une Com- pagnie portugaise est en voie de constitution, pour l'exploitation agricole de notre district pour le coton. L'initiateur de cette entreprise a tait, de son coté, au (^abinda, des essais très satisfaisants, avec différentes variétés de cotonniers (Géorgie, Sea Island, Louisiane. Mit-Atiti et Abassv). Le gouvernement général de la province d'Angola fo.urnit à qui en demande, des semences des variétés nommées. .Te suis à l'entière disposition de ceux de vos lecteurs qui désireraient d'autres détails sur la matière. Bernardo d'Oliveira Fragateiro Agronome du district de (^ongo. Cabinda. 28 octobre iqoj. Le problème du pâturage dans les cocoteries. Lettre de M. G. Beiîthelot du Chesnay. Dans le n» 2it du « J. d'A. T. », nous avons publié, d'après M. Reinecke, quelques détails sur le Mimosa pudica (Sensitive), le Monerma re- pens (Buffilo-grass) et le Desmodium polycar- pum (Rankenklee, des colons allemands) envi- sagés comme pâturage et couverture du sol dans les cocoteries. Les développements du savant professeur de la Faculté des Sciences de Breslau étaient basés sur lexpérience de la « D. H. P. G : une très puissante et déjà ancienne société colo- niale des îles Samoa. La lecture de ce document suggère à M. G. Ber- THBLOT DU Chesnay (auteur de l'article sur Le cocotier au Congo français paru dans le même numéro du « J. d'A. T. >>) quelques questions auxquelles nous pourrons répondre prochaine- meat, au moins pour une partie, par I organe de M. Mallèvrk, professeur à l'Institut Agrono- mique et à l'École Supérieure d'Agriculture Colo- niale. Cet éminent spécialiste a bien voulu se charger à l'avenir d'examiner en général les ques- tions et matériaux qui arriveraient au - .lourna' d'.^griculture Tropicale n concernant l'élevage et les problèmes qui s'y rattachent. Voici les passages essentiels de la lettre de M. Berthelot nu Chesnay : « J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article du n° 2g du « J. d'A. T. » sur le buffalo- grass dans les cocoteries de Samoa. C'était une plante que je comptais introduire dans ma concession du Congo, me fiant au Ma- nuel de Sagot et Raoul; je vois maintenant, que ses inconvénients sont supérieurs à ses avantages. L'autre plante fourragère que j'avais en vue, toujours d'après l'ouvrage de Sagot et Raoul était le Panicum (ou Cynodon) dacty- lon, mais je crains qu'il n'ait aussi l'incon- vénient du buffalo-grass; de cacher les noix tombées, aux yeux des travailleurs; qu'en pensez-vous? « Il me semble qu'il faudrait une plante rampante, extrêmement basse, poussant dans les sables salés et en même temps riche en principes nutritifs pour le bétail. J'avoue que je ne la vois guère. Il est dommage que M. le Prof. Reinecke soit si laconique sur le Desmodium. Où pourrai-je bien trouver des détails sur cette plante? Car, il en faut absolument une, on ne peut songer à se passer de la dent des ani- maux; 11 faudrait alors débrousser, constam- ment, au sabre d'abattis, et cela reviendrait trop cher. « Cette étude de l'élevage dans les coco- teries est des plus utiles; le document que vous avez publié m'a bien servi. » Veuillez agréer, etc. G. Bertjielot du Chesnay. Manchons à incandescence, en ramie Lettre de M. F. Michotte et autres documents. Nous relevons dans " Indian Planting & Gar- dening .> l'entrefilet suivant emprunté au « Jour- nal of Gaz Lighting » et qui donne des renseigne- ments nouveaux sur un sujet déjà plusieurs fois abordé dans le « J. d'A. T. » : « La demande de manchons en ramie augmente dans des proportions inou'ïes. Les gros acheteurs spécifient cette qualité dans leurs contrats. N" 3i — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE « La matière première étant rare, les prix desdits manchons sont montés en consé- quence, et on parie vaguement d'un trust qui ciiercherait à accaparer toute la production. Cependant, une pareille entreprise d'accapa- rement paraît d'avance vouée à un échec cer- tain; car le jour où les manchons en ramie seraient hors de prix, les industriels n'au- raient qu'à revenir simplement aux man- chons en coton ». M. FÉLICIEN MiCHOTTE, ufi vétéran de la ramie, nous entretient également des manchons, dans une lettre dont voici les passages essentiels : « J'approuve la lettre de M. Ch. Rivière, publiée dans votre n" 29, car elle est exacte- ment l'exposé de la question ramie, celle-ci est en effet entrée dans l'industrie, car outre le linge, on l'emploie pour les manchons de becs à incandescence, et nous connaissons plusieurs grosses industries qui ne deman- dent qu'à employer la ramie. « Malheureusement, si le dégommage existe industriellement, et si l'on peut pro- duire du dégommé indifféremment de China-grass ou de la lanière, on se hutte cependant contre l'indifférence des filateurs. « Je sais très bien qu'il y a eu des échecs ; qu'on leur a fourni du dégommé brûlé; qu'une filature spéciale a échoué à Lille. « Mais en regardant bien, l'on verra que ces échecs sont dus, non à la ramie, mais aux systèmes spéciaux qu'ont voulu lancer leurs auteurs, qui avaient bien plus en vue une spéculation que le travail de la ramie; et l'on verra surtout ce qui se passe en Alle- magne, oîi l'on obtient de sérieux résultats à tous points de vue. » Enfin, il csl encore qucblion démanchons, entre autres choses, dans la polémique très instructive de iVlM. Cyril E. S. Baxendalb et D. Edwards- Radcliffe, qui se déroule dans le « .Agricultural Bulletin » de Singapore (nov. iqo3). Le premier de ces Messieurs est à la têie d'une vaste entreprise de culture de ramie dans le Selangor, laquelle n'est d'ailleurs pas encorearrivée à produire une marchan- dise vendable à un prix raisonnable. L'autre, qui résidera Londres, écrit beaucoup, depuis quelque temps, pour pousser les planteurs à l'aire de la ramie, mais il omet de leurindi- quer comment il faudra qu'ils s'y prennent pour l'écouler. Nous aurons l'occasion de revenir sur cette explication très caractéristique entre l'acheteur métropolitain et le planteur tro- pical ; bornons nous, pour aujourd'hui, à souligner que l'outillage mécanique de la plantation en question 'Jugra Estatc date de 189S. Mais revenons à nos manchons: M. Rad- cliffe s'extasiant sur le nouveau débouché qui s'offre à la ramie, M. Baxendale lui fait observer froidement que la confection de 100.000 manchons pourraitbien représenter l'emploi d'une tonne de ramie ! .\u2i janvier 1904 la ramie 'China-grass) ie cotait de 70 à jS francs les 100 kg. École supérieure d'Agriculture coloniale Nous avons entretenu nos lecteurs lon- guement de cette Ecole dans le n» 16 du .c J. d'A. T. »; nous en avons donné le pro- gramme et les noms des professeurs dont plusieurs, soit dit en passant, nous font l'honneur de collaborer à ce Journal. Depuis, un nouvel élément d'enseignement, vérita- blement précieux, est venu s'ajouter à ceux énumérés dans l'article ciré; ce sont les con- férences libres du jeudi. Nous y avons vu passer en chaire des explorateurs, des admi- nistrateurs, des planteurs, des négociants, des consuls, venus des quatre points cardi- naux. Et souvent le public, réunissant l'élite du monde agricole colonial, offrait pour le visiteur autant d'intérêt que la conférence même. La promotion qui vient d'entrer à l'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale est, comme on le sait, la deuxième. Elle est presque exclusivement formée d'anciens élèves de l'Institut agronomique et des Écoles nationales d'Agriculture. Les élèves sortis de la dernière promotion sont déjà partis pour les colonies et, fait à noter, la plupart sont à la tête d'entreprises privées. Dans la liste des élèves de cette année. 28 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3i — Janv. 1904 figurent trois agents de culture; une décision récente du ministre des Colonies autorise en effet ceuxdeces fonctionnaires qui n'ont pas fréquenté l'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale, à venir y compléter leurs con- naissances. Sur untotal de 28 élèves admiscetteannée, nous relevons, en outre des agents de culture déjà cités, 4 ingénieurs-agronomes de l'Ins- titut agronomique de Paris, 6 élèves diplô- més des Ecoles nationales d'Agriculture, I licencié ès-sciences naturelles, 6 élèves diplômés de l'Ecole d'agriculture coloniale de Tunis ; enfin, 8 élèves libres dont un doc- teur en médecine. Couteau à molette, pour saigner les caoutchoutiers. La figure ci-contre représente un ingé- nieux modèle de couteau à saigner les arbres ^^ — .-^~_, à caoutchouc ; en ^f ij. , r'!^^^^^ particulier les Castilloa ; il a été P"'g -■ établi par une maison anglaise qui a des intérêts au Mexi- que. Ainsi que le montre le dessin, la lame est très courte et son enfoncement dans l'écorce est limité par une partie plane du manche qui forme butée. La longueur active de la lame est réglée en outre par une mo- lette commandant une vis sans fin, qui dé- termine l'avancement de la partie tran- chante. On sait quelle importance il y a à entailler une écorce exactement à la profon- deur voulue; aussi ne saurions-nous trop recommander cet outil à l'attention des planteurs désireux de ménager leur arbres tout en obtenant le rendement maximum. Seule, d'ailleurs, la pratique pourra ap- prendre à chaque planteur si l'outil convient réellement à ses conditions économiques et morales. Rappelons que nous avons fait connaître à nos lecteurs déjà un certain nombre d'outils nouveaux destinés à la sai- gnée des caoutchoutiers (v. « J. d'A. T. » 1901, fig. 10, II, 1902, fig. 6 et 7, 14, 16, 1903, fig. 19. — Comparez aussi iqoi, fig. 12; 1902, fig. 10 à 12, i5, 21). Pourquoi il n'existe pas d huileries de coco aux Philippines. D'après W. S. Lyon. Dans son excellent opuscule sur Le cocotier aux lies Philippines, dont le signalement bibliogra- phique exact est donné d'autre part (§ 498, papier bleu), .M. William S. Lyon indique avec beau- coup de précision les raisons qui continuent à empêcher l'établissement dans l'Archipel, d'une industrie d'h«ile de coco destinée à l'exportation. Les conditions qu'il cite, se retrouvent identi- ques dans bien des pays de production. Il nous paraît utile de donner ici la traduction de cette page de la brochure : « Les îles Philippines n'exportent du cocotier que le coprah: morceaux d'aman- des desséchées. Ce mode d'exportation est éminemment désavantageux pour le pays producteur: il appauvrit le sol et le planteur en enrichis- sant l'industriel de l'autre côté de l'Océan. Toutefois, il s'agit là d'une pratique profon- dément enracinée, et il est peu probable que ma protestation théorique y change quoi que ce soit. D'ici longtemps encore, plu- sieurs raisons favoriseront l'exportation de coprah, de préférence àl'huile : 1. — " Une huilerie de coco outillée de manière à réaliser une économie de main- d'œuvre et produire une marchandise supé- rieure, ne saurait être construite à moins de 2. 5 00 dollars or (12. 5 00 francs). — Aucune dépense de ce genre n'est nécessaire pour faire du coprah. 2. — « L'huile de coco ne peut s'exporter autrement qu'en barils ou caisses très bien faites, ou encore en boites métalliques. Ces récipients coûtent cher et les distances ne permettent pas de les renvoyer vides; il faut atout prix s'en débarrasser dans le port d'ar- rivée, et on n'y arrive pas à en tirer assez d'argent pour dédommager l'exportateur du capital qu'il y aura engagé. — Le coprah peut s'exporter en caisses, en paniers, en sacs, en balles et à la rigueur même en vrac, tassé tel que, dans la cale. 3. — « L'insuffisance des voies de com- munication créée desdifflcultés sans' nonibre au fabricant d'huile, s'il se trouve acculé aux transports par terre; et par là, il est davantage sous la coupe de ses acheteurs N°3i — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 29 habituels, ne pouvant guère, du jour au len- demain, faire suivre à sa marcliandise une route nouvelle. L'indigènequi produit du coprah, est bien moins à la merci de la partie adverse, car les ballots de coprah passent partout. 4. — '< Enfin et c'est là le point le plus important — les agents des usiniers euro- péens rendent toute concurrence impossible pour le moment, car ils payent le coprah sur le marché philippin, presqu'à la valeur intégrale de sa teneur en huile. L'usinier re- trouve largement son bénéfice par le tour- teau, si apprécié dans les pays civilisés ; malheureusement aux Philippines il ne compte pas comme marchandise ; il n'y a aucune valeur vénale. « Je demeure convaincu que les cultiva- teurs philippins finiront bien un jour par s'apercevoir de la très grande efficacité du tourteau de coco, en tant que fourrage et engrais, mais ils devront commencer par l'employer chez eux, car les agents précités, aujourd'hui les seuls acheteurs sur la place, se méfient et, pour ne pas mettre les indi- gènes dans la voie d'un progrès qui serait préjudiciable aux intérêts de leurs commet- tants, ils refusent net d'acheter le tourteau, à quelque prix que ce soit. Je connais deux cas où des producteurs philippins avaient essayé de faire de l'huile et du tourteau, au lieu de coprah ; ils se sont vus obligés de fermer, pour ladite raison. » L'arachide d'Annam et les variétés d'arachides en généraL La Chambre d'Agriculture de Pondichéry à fait venir de Binh-Dinh et de Phy-Yen (Annam), pour être expérimentées dans la colonie, une certaine quantité de semences d'une arachide qui se distinguerait par sa période de végétation excessivement courte. Tandis que l'arachide du Mozambique, au- jourd'hui la plus cultivée dans l'Inde Fran- çaise, peut à peine donner deux récoltes par an, celle d'Annam en permettrait quatre (i) (i) C'est bien rapide 1 Et de plus, ce serait bien épuisant pour le sol ! — N. d. l. R. Le Procès-verbal de séance de la Chambre du I 7 septembre 1903, auquel nous empruntons ces renseignements, est muet sur les quali- tés industrielles de cette arachide d'Annam. Il y a lieu de rappeler un détail : Pendant que la Chambre d'Agriculture de Pondi- chéry se préoccupe d'introduire la culture de cette variété d'Annam, tentante par sa précocité, en Cochinchine et en Annam même, colons et indigènes se tournent vers l'arachide de Java, dont les avantages se ramènent essentiellement à sa grande résis- tance aux maladies, à sa productivité et à son mode de fructification spécial qui rend plus facile la récolte (v. « J. d'A. T. », n° i5). Malheureusement, cette arachide de Java n'est pas très riche en huile; en tout cas, beaucoup moins riche que l'arachide de Mozambique sus-mentionnée, et dont 1 intro- duction dans le sud de l'Inde, sous le nom d'arachide de Maurice, est due aux efforts de cette même Chambre d'Agriculture de Pondichéry (v. J. d'A. T. », n" 2 et n" 4). Quelqu'un, de nos lecteurs indo-chinois, pourrait-il nous renseigner d'une manière plus complète sur les caractères botaniques et la valeur agricole de ces différentes varié- tés d'arachides? Les variétés de cette plante, d'importance économique si grande, sont d'ailleurs, d'une manière générale, mal connues; les manuels sont très insuffisants sur ce point. Il serait vraiment temps de réunir, dans quelque jar- din bien situé et dûment outillé, toutes les races d'arachides cultivées par les différents peuples et peuplades du monde civilisé et non civilisé, et d'établir, une bonne fois, une monographie agricole de l'espèce. Les bénéfices immédiats d'un pareil in- ventaire ne seraient que pour la science, mais il ne tarderait pas à profiter également à l'agriculture, ne fût-ce que par l'ordre qui aurait été mis dans une nomenclature au- jourd'hui visiblement incomplète et, au sur- plus, surchargée de synonymes. Pour éviter tout malentendu, disons en- core que si le classement botanique des variétés d'une plante telle que l'arachide peut se faire avec facilité, en n'importe quel 3o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3i — Janv. 1904 point de la zone tropicale ou même tempérée chaude, c'est, au contraire, à chaque région de choisir elle-même, par des essais compa- ratifs prolongés, les variétés qui conviennent le mieux à ses conditions particulières, tant naturelles qu'économiques. L'irrigation des terrains salants, en Egypte et aux Etats-Unis. Means (Thos. h.). — Réclamation of alkali lands in Egypt. In-8°, 48 pp., 8 pi., 6 tîg. texte. Publication du Dép. d'Agriculture des Etats-Unis ^Bull. N" 21, Bureau of Soils). Washington. 190?. Cette brochure est un exposé très clair des diverses méthodes employées dans la Basse- Egypte pour la mise en culture des terrains salants.— L'auteur débute par un aperçu sommaire de la climatologie égyptienne et du régime des eaux du Nil; il examine en- suite ce qui a été fait dans diverses proprié- tés du Delta. Pendant la période de dessale- ment, on commence en général par semer du dineba [Panicum Crus Galli) ou du sa- mar [Cyperus lœvigatus), puis du riz ou du trèfle d'Alexandrie (berseem), onsèmeenfin le coton. Cette dernière plante est une culture d'épreuve, dont la réussite montre que le terrain est débarrassé du salant. S'il dépérit, on recommence la submersion etrirrigation jusqu'à obtention d'un bon résultat. L'étude économique et agricole des ter- rains salants constitue la spécialité de M. Means au Département d'Agriculture de Washington. En même temps que lui, ce Département avait envoyé en Egypte M. Th_ H. Kearney, pour recueillir des semences de plantes utiles résistant au salant. Ce savant a publié, sur la matière, un travail séparé dont nous avons eu l'occasion de nous occu- per dans le n° 28 du « J.d'A. T. » (§ 4&5, pa- pier bleu). Déjà précédemment, M. D. G. Fairchild, le voyageur attitré du Départe- ment, avait rapporté de la même région un chargement de graines de berseem, trifolium alexandrinum L., et publié, sur cette cul- ture essentielle des- terres salantes de la Basse-Egypte, une luxueuse brochure ana- lysée dans le n" 20 du •> J. d'A. T. » (sj 336, papier bleu . La bibliographie américaine comprend un grand nombre de publications sur les ter- rains salants; la plupart émanent de l'admi- nistration centrale à Washington ou du ré- seau agronomique autonome de la Califor- nie. L'illustre directeur de ce dernier, M. le prof. E. W. HiLGARD peut être considéré comme ayant inauguré aux Etats-Unis cetie branche de la science agronomique; nous en avons déjà touché un mot dans le n' 24 du » .1. d'A. T. », en analysant l'ouvrage de M. Jean Brunhes sur VIrrigation dans l'Afrique du Nord (v. i; 404, papier bleu). Le gouvernement des Etats-Unis a de bonnes raisons de se préoccuper du pro- blème des terrains salants : On estime qu'il y a, dans la partie aride des Etats-Unis, assez d'eau pour irriguer 74.000.000 acres déterres; sur ce nombre, 7.263.273 acres seulement l'étaient effectivement en 1899. Le Département d'Agriculture en a examiné, à l'heure actuelle, environ 3.000.000 acres, sous le rapport du salant; et il a été cons- taté qu'environ i3 "„ des terres étudiées con- tenaient assez de principes salants pour jus- tifier toutes les inquiétudes. A ce compte, il y aurait lieu d'évaluer à 9.000.000 acres la superficie totale des terres dont l'irrigation se fait déjà ou se fera un jour, et qui sont salées dès à présent ou susceptibles de le devenir à la faveur d'irrigations impré- voyantes. Les Américains sont à peu près les seuls à avoir mis en évidence, avec cette précision, l'étendue du péril; mais il se présente avec la même gravité dans tous les pays arides de la zone tempérée chaude et de la zone sub- tropicale. Une nouvelle machine à défibrer Tabaca D'après M. Meerkamp van Embden. Dans de précédents n<"^ du «J.d'A. T.», nous avons expliqué les appareils très simples qui ser- vent aux indigènes des îles Philippines à extraire du bananier textile {Musa texlilis) \e chanvre de Manille ou abaca. Nous avons signalé aussi que de nombreuses tentatives avaient été faites en vue de substituer à l'appareil i.ndigène des machines à N» 3i — Janv. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3i grand rendement, et qu'elles avaient échoué prin- cipalement parce fait que la fibre en sortait ma- culée. Cette difficultéparticulière semble avoir été enfin vaincue, sans que pour cela le problème soit résolu dans son ensemble. On lit, en effet, dans le rapport consulaire hollandais de M. Meerka.mp VAN Emeden. publié dans un n" récent du «In- dische Mercuur » ; « A diverses reprises, des inventeurs ont essayé ici de défibrer Tabaca au moyen de grandes machines perfectionnées; aucune n'a réussi. Tantôt, lamachine cassaitia fibre, tantôt elle ne réalisait aucune économie sen- sible de main-d'œuvre, etc. Dernièrement, on a fait travailler ici une nouvelle machine de construction américaine ; elle fonctionne admirablement, et la fibre produite est d'un blanc de neige. Mais le rendement n'est que moitié, à peu près, de ce que l'on retirerait de la même quantité de bananiers par le pro- cédé manuel traditionnel. La fîbre produite par la machine vaut plus cher, étant plus belle ; mais la différence de prix ne suffit pas pour compenser le déchet, par trop considé- rable. » Userait curieux de savoir ce que le."; spécialistes des Philippines pensent de la combinaison de M. VAN DKR Ploeg (v. k J. d'A. T. » 1902, p. 204 et igo3, p. io3% qui consiste à gratterdes lanières surplace, au' moyen de l'appareil traditionnel, à les sécher et à, les transporter à une usine centrale où elles sont défibrées définitivement à l'aide de puissantes machines modernes. M. VAN DER Ploeg nous a envoyé des échantil- ons de chanvre d'abaca obtenus par ce procédé dans son exploitation de Ponoav^reng (Java): ils sont tout ce qu'il v a de plus beau, et d'une blan- cheur parfaite. Culture d'ananas pour lafihre. Conseils de M,. A.- M. Sawver. Dans l'état indigène de Travairrcore (Inde an- glaise) on s'occupe beaucoup de fibres, depuis quelque temps. L'école professionnelle locale « School of Arts » a mis plusieurs de ses élèves en apprentissage au Jardin botanique d'Ootaca- mund, chez M. PROUDLOCKqui a, en mêmetemps, donné les indications iréc-essaires pour laconstruc- tion d'un certain nombre demachines à bras desti- nées à la défibralion du bananier d'après le mode philippin (v. «J.d'A.T. » i9o3,p.29g). — D'autre part, à ladite école il a été procédé, sur une assez grande échelle, à l'extraction des fibres d'a'loës. de Sansevières, de Sisal, de Calutropis, etc., etc. Ces circonstances rendent particulièrement inté- ressants les conseils qui suivent et que nous avons puisés dans une conférence de M. A. M. SA.\\yER SUT Les plantes textiles du Travancore faite (en anglais) à Trivandrum le 28 nov. i9o3(cf « Indian Planting & Gardening », 19 déc. 1903) : « L'ananas cultivé pour la fibre devra être planté à 4 pieds de distance en tous sens, sur sillons élevés de i pied, larges de 3 et longs de 3o. On choisira de préférence un sol ar- gileu.x mélangé d'une quantité appréciable de sable. Les plantes devront être abritées contre le soleil et arrosées pendant la saison sèche; le reste du temps, il faudra les laisser e.xposées à l'air. Dans ces conditions, on obtient une fibre assez fine, longue et belle pour que l'on puisse entreprendre la fabri- cation de tissus comparables aux soies d'ananas des lies Philippines. » Le Manihot Glaziovii au Jardin d'Essai de Conakry. D'après M. Teissonnier. k rapprocher des faits présentés dans le n" 2.^ du • J. d'A. T. » (Le Caoutchoutier de Céara dans les colonies d'Afrique et d'Asie), cet avis e.icirait d'un rapport de M. Teissonnier, directeur du Jardin de Conakry, publié dans 1' « Agricul- ture pratique des Pays chauds » (n° de sept.- oct. igo3) : « De tous les arbres à caoutchouc intro- duits dans la colonie, le Céara (Manihot Gla:{iovii] est celui qui se développe le plus rapidement. Il n'est pas rare en effet de lui voir acquérir 2 ou ? mètres de hauteur l'an- née même du semis ; une exploitation serait possible dès la4' ou S'" année, mais momen- tanément lers essais ne permettent pas. d'en- courager la culture de cet arbre. « Un essai fait au Jardin en décembre dernier a porté sur 2 exemplaires semés en mai 1898. Une seule saignée a été pratiquée et a donné pour les deux arbres 222 grammes de caoutchouc. L'exemplaire planté en ter- rain rocailleux et se rapprochant par ce fait du sol du pays d'origine de cette plante a donné i 58 grammes de produit, tandis que celui, planté en sol profond, n'a donné que 64 grammes. 32 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N-^ — Janv. 1 Q04 « Il serait donc dès à présent intéressant de faire cultiver cette plante par les indi- gènes et d'utiliser le Manihot Glapovii comme essence de reboisement. « En effet, les graines du caoutchouc du Céara lèvent sans être limées avec la plus grande facilité et sa multiplication peut s'opérer sans aucun soin. En raison de sa grande fertilité et de la propriété que pos- sèdent les fruits de projeter les graines à une assez grande distance, cet arbre peut être considéré comme plante envahissante, et il suffirait d'un nombre restreint de sujets pour former sans aucun soin des bois de Manihot Gla^iovii. « En admettant que, dans ces conditions, chaque arbre adulte ne donne que 1 1 i gr. de caoutchouc, c'est-à-dire le poids moyen donné par les deux exemplaires saignés au Jardin, ce serait là, je crois, un bon produit pour les indigènes dans la région aride du Fouta où le Manihot Gla:{iovii se trouverait placé dans de meilleures conditions que dans la région cotière. « Chaque année, des semis successifs sont exécutés au Jardin d'Essai, alin de voir si, par la culture et une bonne sélection, il ne sera pas possible d'augmenter le rendement du Manihot Glayiovii; il y a tout lieu de croire qu'au bout d'un certain nombre d'an- nées, les résultats seront meilleurs que ceux obtenus jusqu'ici. » Sélection du Manihot Glaziovii Les expériences de M. Cameron, au Mysore. Nous avons signalé, il y a quelques mois (v. « J. d'A. T. » n° 25), qu'on travaillait à la sélec- tion du Manihot G/j^iovi» au Jardin botanique d'Ootacamund ; malheureusement, nous ne pou- des altitudes de 4.000 pieds et davantage. Les arbres arrivés à maturité projettent leurs graines en tous sens, et on ne tarde pas à constater tout autour des milliers de jeunes plants. « Contrairement à l'idée reçue en ce pays, le Céara n'est point un arbre improductif. De récentes expériences de saignée, faites dans le Lal-Bagh, ont démontré que des arbres âgés de 8 à 14 ans peuvent être fort riches en latex, ce dernier s'écoulant avec facilité lorsque la saignée a lieu dans la bonne saison et au bon endroit. « Pendant la saison sèche, l'arbre étant sans feuilles, il faut saigner les grosses raci- nes; et après les pluies, ce sera le tour du tronc, qui fournit du latex en abondance pendant toute la saison froide. « Il n'y a pas deux individus qui se res- semblent quant au rendement. Les uns sont gorgés de latex, d'autres en possèdent à peine; et entre ces deux extrêmes, se placent toutes les graduations imaginables. Cette variabilité ne semble liée ni à l'exposition, ni au sol, deux arbres poussés côte à côte pouvant différer du tout au tout sous le rap- port de la productivité. La richesse en latex semble être plutôt une capacité constitution- nelle des individus, les uns étant doués d'un grand nombre de vaisseaux laticifères et d'autres en ayant peu. « Nous avons voulu nous faire une idée de ce que l'on pouvait tirer de caoutchouc d'un sujet adulte en insistante! en continuant les saignées pendant une période suffisamment longue, sans que l'arbre en souffre. A cet effet, certain arbre est saigné par nous deux foispar semaine, depuis trois mois ; à l'heure actuelle, le latex coagulé (qui n'est pas du ▼ions donner aucun détail, les Rapports de ce caoutchouc pur !) obtenu de l'arbre en ques- Jardin étant insuffisants. Le « Tropical Agriculturist »d'oct. igoS (p. 247) apporte davantage de renseignements sur les faits constatés en un autre point de l'Inde, notamment au Lai Bagh, dans l'état indigène de Mysore, par M. Cameron, agronome officiel. «... Depuis dix ans, le caoutchoutier de tien, représente à peu près 3 livres anglaises. L'arbre ne montrant aucun signe d'affai- blissement et le flux de latex se maintenant à peu près, nous continuons l'expérience. Nous commençons de bon matin, et nous arrêtons vers les 8 heures. Selon le jour. Céara s'est multiplié étonnamment dans ce nous avons recueilli i once à i '/■, once, pays, il peut y être considéré comme com- « Notre tâche, à présent, consistera à semer plètement naturalisé à l'heure actuelle, pros- les graines des bons individus et à éliminer pérant depuis le niveau de la mer et jusqu'à tout ce qui serait inférieur...» Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct. 37, rue St-Lazare. Paris. l.e Gérant ; E. Boivin. N» 3i — Janvier 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE BENEDICTINE XV MICHELIN tC Spécialités : Pneumatiques pour Aulomobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures <> chetmux. Exerciseur Michelin Appareil de yymnastique en chambre. 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Nous avons pu défibrer à Paris, fin iÇ)03, 5oo kg. de feuilles de Sanseviera Eh- renbergii cueillies en Abys- sinietrois mois auparavant. Nous avons renoncé à la fabrication des petites défibreuses à reprise (à simple effet) qui, tout en coûtant peu de chose, font revenir la fibre très cher. A Pinstar de Vancien modèle expertisé à la même Station en octobre igoi, LA MACHINE ACTUELLE A SUBI DES ESSAIS OFFICIELS E.N NOVE.MBRE igoi à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculture, à Paris. Extrait du Bulletin d'expériences rédigé le i" décembre igoS.parM.le professeur Ringelroann, directeur de ' la Station : « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Bœken peut, travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continueet automatique remplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatre courroies «Titan» fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ».... u Relativement à celui de lyor, le modèle actuel est de dimensions plus réduites et d'un plus faible poids, mais l'amélioration principale porte sur le remplacement des 4 chaînes en bronze par 4 courroies « Titan», qui, tout en remplissant très bien leur but, diminuent le travail mécanique exigé par la défibreuse ». Fécuieries de Manioc (Cassave, Yucca) Outillage eomgitt : Râpes oéeaniqmis, Caw et Toiles Pour toutes racines féculentes 1 A la suite d'uneétude appro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle •I Râpe brevetée système Bœ - ken » qui défie toute concur- rence. 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VILBOUCHEVITCH cs- ARACHIDE. BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ÎruITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE o^^— -* — ^^^^ ^^^ Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) (/n an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs î' AçoBEs, Canaries, Madère ■ Cap-Vert, Sao-Thomê, Congo Afrique occidentale et centralk Algérie, Egypte, Abyssin if Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centuale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Ricq PoNDiCHÉRY, Indo-Chine Philippines OCÉANIE ÇvT- Co Collaborateurs et Correspondants : MM. APKELBAUM (Palestine), U.Mt.LAUD (Guimte), liALDRATI (Erythrfc). BERTHEI.OT DU CHESNAY (Congo fiançaisi, BERTIN (Paris), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BOEKEN (Duren), BONAME (Ile .Maurice), 11' BONAVIA (Wortiiing), BUDAN (Cuba), CARDOZO (Mozambique), P. CARU': (Ile Maurice), .V. CHEVALIER (Afrique Occ'»), CIBOl' (Paris), COLLET (Bruxelles), A. COUTURIER (Paris), CUVILLIER (Paris). UAIREAUX iBuenos-Ayres), D'- DELACROIX (Paris), DESPEISSIS (Australie Occ'»), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJ.VUD (Guatemala), ESTÈVE (Dahomey), FASIO (Alger), DE FLORIS (Madagascar). GILBERT (Tonkin). GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris), P. DES GROTTES (Martinique), R. GUÉRIN (Guatiîmala), GUIGON (Marseille), HAMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEUILLE (Ton- kin). HECHT FRÈRES & Ci°(Paris),lDHERELLE (Guatemala), HILGARD (Californie), HO LLRUNG iHalle-s.-Saale), G. A. MURI (Egypte), JOB (Paris), JUDGE(Calculta), KARPELES (Calcutta), KOBUS (Java), KOSCHNY (Costa-Rita), D' l.AVE- RAN (Paris), LECO.MTE (Paris), LEDEBOER (Singapore), LEHMANN (Manchester), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (lie Dominique), Dr LOIR iParis), LOPEZ Y PARRA (.Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris). MAINE (Podor), MAJAM (Trinidad), MALBOT (Alger), MALl.EVRE iParis), G. 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Jl DGE : Conversion de thés verts en noirs (Utilisation des débris de thés verts) 41 M. DESLANDES : Le café de Libéria à Madagascar (Ses qualités intrinsèques. IVloyens d'en augmenter les profitsj. . . 43 A. MALLEVRE : Le cheval et le mulet à la Jamaïque (Conclusions tirées d'une ré- cente enquête officielle) AJ^. A. PEDROSO : Nouvelles de Cuba (Oran- ges, coton, sucre, tabac) 40 Sucrerie de canne : Les inconvénients d'une extraction exagérée (D'apiès W. Maxwell) ,-, Le CastiUoa et sa culture en Amérique (Analyse du rapport de Cook, sur la cul- ture du caoutchouc au Mexique et au Guatemala ^q L'industrie de l'huile de coco à laTrini- dad : Conditions économiques. Outillage (D'après Greig) 52 La culture industrielle des bambous au .lapon, en Indo-Chine et aux Etats-Unis (Aproposdelabrochurede i\l'f.\[rchild) 53 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & O- Bulletin Men- suel du caoutchouc 54 TAYLOR & CO.: Mercuriale africaine de Liverpool 51^ ACTUALITÉS fCorrespondaiices, Inrorjnations, Extraits, etc.) Départ de M. Neuville 55 Départ de M. Cibot :;g Pafies Rentrée de la mission Chevalier 5- Programme des conférences coloniales du Muséum . . i., J y Programme de laSection agricole du Con- grès colonial de 1904 58 A. MALBOT: Sur un camphrierde Sidi- Moussa (Algérie) 53 D. BOIS: Transport des semences de ca- caoyer 5g F. MAI.N : Les transports agricoles aux Colonies. La voiture genre araba du lieutenant Maréchal Sg F. M. : Encore un type de machine à abaca des Philippines (5o F. M. : La machine de Ruddkr pour casser les noix muscades (5, £. BUDAN, D'- DELACROIX, D-- MAR- CHAL: Sur une maladie du ricin à Cuba , 13, D' .NICHOLLS: Formule d'une émulsion pétrolée employée à la Dominique contre les pucerons du citronnier ôi A. M. : Destruction des tiques par le sel et le soufre en traitement interne. ... 63 D. B. : La grue électriquedeG. J. Edelston, pour le déchargement des régimes de bananes (33 La peste bovine à Ceyian : Prophylaxie et traitement (D'après Strugess) .... 64 Fabrication rationnelle du vin d'oranges (D'après Pairault) 5^ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Sur papier bleu) Livres nouveaux. .§§.îo2-5i4 : Etats-Unis. Porto-Rico, Jamaïque, Hawai, Java.Ton- kin, Inde, Afrique australe, AfriqueOcci- dentale, Erythrée. — Quinquinas, Man- guier, Banane. Ananas, Coton, Tabac, Cowpea, Canne à sucre, Café. —Hui- lerie et industries dérivées. — Irriga- gations. — Dr.iinages. — Entomologie forestière vil FIGURES FiG. 3 : Machineà défibrer l'abaca, modèle philippin (D'après Pi^ouD lock) et LX 60 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 32 - FiHrif.k 104 LES r DE 1901-1902 du Journal d'Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la fi^ année iQOi-i 902 (comprenant les n'" de i à 12.1 Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n°" 1,3,5,6,7,8,10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons pas de numérosisolcs de Tan née 1901 et du i"'' semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n"^ 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. ####### j^#:|^#:N^)^## !'^HgJ^'gJ':'':^M.";".g;WjriKMi»Mj«^jK;irMitjf IME I .__, TABBICAN!. iBj '% Campement com- \^\ ' plet et Matériel Et colonial. Tentes, Çf Cantines. Sacs, |«* Pharmacies , Cui- [st sines.Otijets pliants fii (Lits Sièges.Tables fj Lanternes) m m 207. 1- Ey/rositioii Sj Paris igux : g }lors concours. Membre Ju Campeme ours. h2i ^SttT irirr,.,— "-«.^ -".t — --i-*1ij icampementi BJ Faubourg Saint-Martin, Paris — Téléphone n° 422-17. [t] Le JOURNAL DAGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ C^^ des lessageries laritimes ir^ C*^ .Gr^^ Transatlantipe C'^ laritime Belge du Congo *^ Eotterdamsclie Lloyd Pacific Steam Navigation Co Enipreza lacional de lavegaçào para a Africa Portugueza Booth S.S. Co i:^^ Bootli Iqiiitos S.S. Co. Edition Challamel : [es Plantes à Goutchouc JET .L..EU JR CULiTTJRE Par O. WARBURG, Professeur à l'Universi-c de Berlin, Directeur du Tropenjlan^er l'raduciion annotée et mise à jour par J. VILBOUCHE"VITCH In-8. — 3oo pages, 26 figures. Prix Broché : g francs Les abonnés du « Journal d'Agriculture Tropicale >. sont priés d'adresser leurs commandes à M. Vilbouchevitch. 10, rue Delambre, accompagnées de mandats de 9 francs, plus le port. Le livre pesé 700 grammes. L'envoi recommandé coûte ofr. 25 en plus. Quatrième Annék. N» 32- ig Février 1904 Journal d'Agriculture Tropicale La Fumure du Cacaoyer Résultats des expériences de la « D. H. P. G. », à Samoa. — La question générale de l'utilité des engrais aux colonies. Par M. A. Couturier. M . Couturier nous communique, comme se rattachant à son étude sur La fumure du ca- caoyer (^i J. d'A. T. i>, n"' 27 et 29), un docu- ment fort instructif qui vient de Samoa. Notre excellent collaborateur a déjà eu l'occasion de s'occuper des conditions chimiques de la culture du cacaoyer dans cet archipel (v. « J.d'.-^. T. ■', n" 24) et il se propose d'y revenir encore, pour exposer l«s faits nouveaux qu'apporte la publica- tion toute récente du prof. Wohltmann : Pflan- yUng und Siedelung auf Samoa (i). Aujourd'hui il n'a pu aborder ce livre qu'en passant. Le document principal qui l'amène à nous écrire, est un rapport de la « D. H. P. G, •, que nous reproduisons plus loin d'après les bonnes feuilles d'une luxueuse brochure de propagande du Syndicat de Stassfurt. Profitons de l'occasion pour annoncer en deux mots cette dernière: elle comprendra en 32 pages in-S», sous couverture en couleurs, les deux articles déjà cités de Ai. Couturier, ainsi que quelques matériaux complémentaires ; elle sera ornée de neuf splen- dides illustrations. Cet opuscule est destiné à la distribution gratuite par le Bureau d'Etudes sur les Entrais, 6, rue du Conservatoire, Paris. Nos lecteurs ontcertainement déjà remarqué le nom de la Société dont émane le rapport : D. H. P. G. est l'abréviation usitée pour: Dei tsche Handei,s-und Plantagen-Gesellschaft der Sud- SEEiNSELN. C'est l'une des plus puissantes et'des mieux conduites de toutes les Sociélés agricoles coloniales; son siègeest à Hambourg. Nous avons eu déjà maintes occasions de nous occuper d'elle, au sujet du coprah et de l'élevage des troupeaux . dans les cocoteries. .Malgré son caractère provisoire, nous attirons l'attention très particulière de nos lecteurs sur le P. -S. où. M. Couturier signale certaines conclu- qui se dégagent d'une première lecture du volume ■déjà nommé de Wohltmann, ainsi que du recueil de M. CoLscN qui concerne Hawaï. Elles confir- 1; In-S", 104 pp., -" pl- y fig. Berlin. 1904. ment singulièrement la thèse que notre collabo- rateur soutient dans ce journal. — N. d. l. R. L'action spéciale de la potasse s'est mani- festée nettement au cours des expériences organisées aux îles Samoa, sous les auspices du Syndicat de Stassfurt, par la « D. H. P. G. > ; voici un extrait du rapport reçu à Stassfurt le ij novembre dernier. " La plus grande attention a été apportée à la surveillance deschamps d'expériences et je ne puis que répéter ce que je disais déjà à l'occasion de mondernier rapport et cedont je suis absolument convaincu : l'efficacité de tous les engrais employés est mise nettement en évidence. De notables différences se mon- trent, vis à-vis des parcelles non fumées, soit dans l'état d'uniformité des plants de cacaoyer considérés dans leur ensemble, soit dans l'aspect de chacun des arbres. Les plants poussent plus facilement leurs racines à la recherche de leau ; leur couronne est bien formée et régulièrement ramifiée; la tige est saine et vigoureuse; les feuilles sont d'une couleur vive et claire et toute la plantation donne, au premier coup d'oeil, une impres- sion de santé florissante. « A. l'heure actuelle, il est impossible de distinguer des ditiérences entre les parcelles traitées aux divers engrais étudiés; mais je suis cependant porté à croire que l'influence des sels de potasse a été prédominante sur le développement des arbres, à cause de leur propriété de retenir l'humidité dans le sol; ils ont certainement augmenté la compacité du terrain éminemment perméable de la partie supérieure de la plantation « Vaiteh'. 36 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° Fkvr. 1904 « Ils ont agi de la même façon sur le champ 5 1 , situé dans la partie de la planta- tion qui a eu tant à souffrir de la sécheresse, du ravinement du sol et des insectes. Les parcelles fumées ont supporté d'une manière ■■emarquable la période critique, et d'après un recensement tout récent, le nombre d'ar- bres restés vivants surchacune d'elles est de : 61 % des plants traités au chlorure de potas- sium ; 65 % des plants traités au sulfate de potasse ;44 % des plants non fumés. « Notez qu'il s'agit de parcelles comptant chacune 25o plants, c'est-à-dire assezgrandes pour qu'on puisse juger de l'effet des engrais. « Dans cette expérience, on n'a pas encore constaté de différences appréciables dans l'aspect des arbres des parcelles fumées ou non fumées. Mais je crois qu'il convient encore de faire ressortir les propriétés hygroscopiques des sels de potasse auxquels on doit attribuer une grande part de l'effet produit par les engrais. Ces conclusions ne sont, d'ailleurs, que provisoires. P. -S. — Je viens de parcourir le travail de WoHLTMANN ; c'cst Une œuvre considérable, bourré de documents précieux et dont nous aurons à nous occuper longuement. Pour aujourd'hui, je tiens seulement à v signaler la confirmation de ce que je disais il y a quelques mois dans ce journal même, sur la nécessité des engrais dans la plupart des colonies et sur l'insuffisance des indications fournies à cet égard par la seule analyse des terres : « Aux îles Samoa >> dit textuellement WoHLTMANN, « il oe faut jamais perdre de vue la nécessité des fumures. L'emploi des engrais sera souvent superflu dans les hautes régions couvertes de forêts vierges séculaires dont la destruction donnera des cendres suffisantes pour lafumure du cacao ; mais dans les régions basses, déjà cultivées avant par les indigènes, ou reboisées depuis- peu, il faut s'assurer dès maintenant si les engrais sont utiles. » Et plus loin : « C'est seulement par des essais qu'on déterminera si les engrais sont utiles et dans quelle mesure ils agissent. L'analvse des sols ne saurait donner qu'une première indication. » Ces considérations ne visent que Samoa et nous ne voulons pas les généraliser. Mais l'épuisement des terres tropicales est plus fréquent qu'on ne le pense et l'emploi judi- cieux des engrais est le seul moyen de parer à cet accident. C'est, pour le dire en passant, l'une des causes principales de la supériorité considérable des Antilles anglai- ses et de Hawaï sur la Réunion et les Antilles françaises, sous le rapport des rendements de la canne à sucre ; cela ressort avec évi- dence du volume si intéressant de M. Col- son signalé dans le n° 3o du « J. d'A. T. » {§487, papier bleu) et sur lequel je me pro- pose également de revenir encore. Souhai- tons qu'instruits par les faits, nos planteurs suivent l'exemple de leurs voisins et deman- dent à des expériences méthodiques et rigou- reuses la solution des nombreuses questions- qui les intéressent. A. Coiturier. Le Coton à Tahiti Par M. Henri Lfcomte l.'insuffisances des approvisionnements mon- diaux de coton aoparait de jour en jour plus évi- dente. La spéculation contribuée son tour àfaire monter leb prix. Les agriculteurs ne sauraient s'en plaindre, L'Afrique occidentale ei onenule doivent à cette pénurie de coton un renouveau dévie, un aftlux de ressources matérielles et scientifiques. L'exci- tation n'est pas moindre aux A milles, qui ont déjà produit autrefois de grandes qua»i\iiés de colon. Les cultivateur:, de ; ,4n:il!cs britanniques, de Cuba, de Porto-Rico visent exclu.sivement la pro- duciinn des cotons longue soie, — " Sea Island » des Kiats-Unis, — les plus beaux et les plus chers de tous les cotons. Ces qualiiés exigent, de la part des filateurs qui les emploient, un outillage spécial, et n'ont eu jusqu'ici que des aoplicaiions limitées. Leurs dé- bouchés sont probablement susceptibles d'txien- sion. La lonaueur de 3; '";'" ciiée plus lo^n par M. Li:C( '.MTF, n'est pas encore ce^ede:^ plus beaux N" 32 — Fi:vR. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE cotons longue soie, mais il ne parait pas douteux que le climat de Tahiti ne permette de produire un jour des « Sea-Island « parfaits, pourvu que les producteurs V trouvent leur compte. — N. d.l. R. Les conditions climatériques de Tahiti et des iles voisines se montrent particulière- ment favorables à la culture du cotonnier et, en mettant à profit la durée de la saison des pluies, on y peut entreprendre des cultures fructueuses de coton qui arriveront à matu- rité au moment de la saison sèche. D'ailleurs, la preuve, n'est plus à faire : dès 1864, une compagnie anglaise prenait l'initiative de cette culture et, au moyen de l'immigration chinoise, créait, sur l'im- mense domaine d'Atimaono, de vastes plan- tations de coton qui furent, pendant un cer- tain nombre d'années, une source de ri- chesse pour la colonie; malheureusement, en 1872, la compagnie fut dissoute et les plantations abandonnées. Cependant le co- tonnier se trouvait répandu dans le pays, et les indigènes en poursuivirent pendant quelques années la culture : en 1884 et en 1885, les exportations dépassaient encore 600,000 kilogrammes. Mais depuis ce mo- ment elles ont périclité, et c'est la culture du vanillier qui est aujourd'hui en honneur particulier, bien que les prix de vente de la vanilledeTahiti soient d'une faiblesse décou- rageante. Les exportationsde coton ont suivi la marche indiquée ci-dessous, depuis 1888: 1 888 : 160.339 kg. 1898 : 27.291 kg 1890 : 219.785 — 1899: 123.073(1) 1895 : 251.708 — 1900 : 52.048 — 1896 : 187.483 — 1901 : 23.743 - 1897 : 134-497 — 1902 : 17.132 — Les exportations sont donc actuellement insignifiantes. Or, l'expérience tentée il y a quarante ans, et poursuivie depuis, montre que le cotonnier vient bien à Tahiti. D'ail- leurs, en dehors du Gossypium religiosumh. qui se rencontre un peu partout, on trouve à Tahiti un cotonnier spécial dont PARLATOREa fait uue espèce distincte: Gossy- pium taïtense Parl. Le coton produit est d'excellente qualité : (i) Ecoulement d'un stock, par suite d'une hausse de prix Nous avons eu à étudier un coton de cette provenance dont les fibres avaient une lon- gueur moyenne de 37 millimètres. Le vril- lage et la finesse ne laissaient rien à désirer. Si la main-d'œuvre n'est pas très abon- dante à Tahiti, on peut facilement recourir à l'immigration, car le climat de ces iles en fait un lieu de séjour sain et très agréable. Il est vrai qu'on peut objecter la difficulté relative du transport du coton de Tahiti en Europe, et surtout en France. M. Salles, Inspecteur des Colonies, qui a récemment visité les établissements français d'Océanie, a fourni à ce sujet, dans son rapport adressé au Ministre, d'intéressantes indications: « Dans le courant de l'année 1902, 69 voi- liers français sont venus à San-Francisco, les uns par le Cap de Bonne-Espérance, les autres par le Cap Horn ; ils jaugeaint en- semble I 14.000 tonneaux, soit en moyenne i.65o tonneaux chaqua. Parmi eux, 2? sont arrives sur lest en Californie, représentant 41 .000 tonnes ». Ces bâtiments, favoriséspar le système des primes, prennentdu fret pour San-Francisco à très bas prix (22 et 23 fr.i. Or, ils pour- raient aussi bien être affrétés pour Tahiti ou du moins y venir relâcher, ce qui ne repré- senterait pas une augmentation de plus de i5 à 20 jours de mer, quel que soit le cap choisi pour leur route. Il en résulte donc que le coton de Tahiti pourrait être assuré d'un fret peu élevé. Ajoutons que par le fait même de l'arrivée de ces bateaux français à Tahiti, les marchandises françaises pour- raient y être amenées en plus grande quan- tité qu'aujourd'hui. Ainsi donc, la culture du coton à Tahiti est fructueuse : l'expérience l'a démontré; ce coton est d'excellente qualité; la main- d'œuvre pourrait être trouvée, soit dans le pays même , soit par immigration. Les transports paraissent pouvoir se faire à des prix modérés. Rien ne s'oppose donc à la reprise de la culture du cotonnier dans nos possessions d'Océanie. et nous ne voyons vraiment pas pourquoi une Société ne ten- terait pas une entreprise qui paraît devoir être profitable. Henri Lecomte. 3S JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 32 — FrvR. 1904 Le Caoutchoutier de Céara à Inhambane Rendemeni satisfaisant des saignées d'essai. — Difficultés pratiques de la récolte. — tion des variétés et la variabilité individuelle. Par M. Ai'G. Cardozo. La ques- M. A. Cardiizo, colon à Inhambane (Mozambi- que) nous envoie de Nice, où il se trouve momen- tanément, des détails très encourageants sur sa plantation de caoutchoutier de Céara. On remar- quera aussi ce qu'il dit des observations de .M. BiFFE.N, de rUniv. de Cambridge, faites au Céara même, il y a 6 ans. .A ce propos, nos lecteurs seront contents d'apprendre qu'on nous a promis de nous mettre en relation avec quel- qu'un qui a visité, tout récemment, la fameuse plantation de M. Daurkllp; au Céara, qui com- prend, d'après 1'" Unitario >> de Fortaleza cf. « Jornal dos Agricultores » de Rio-de-Janeiro, iQ déc. iQo3), un million et demi de caoutchou- tiers, tant spontanés que plantés. Nous serons bien aise d'en causer avec le témoin, car la note de r « Unitario >' est plutôt vague; elle nous apprend tout juste : que M. Daubelle a déjà tenté antérieurement la culture du Manihot Gla^iovii au Sénégal (où cette espèce est aban- donnée aujourd'hui par tout le monde ou à peu près) ; — que son entreprise est commanditée par une maison de Paris ; — qu'une maison anglaise a monté depuis une affaire analogue dans la même région ; — enfin, que M. Davrelle, qui doit avoir déjà un certain nombre d'arbres plantés, âgés de 6 et 7 ans, ne les a pas encore saignés, « se réservant de le faire lorsqu'ils auront atteint l'âge de la production ma.xima ». Quel âge serait-ce donc? Et sur quelles expériences M. Daurellf; base-i-il la ligne de conduite adoptée ? C'est ce que nous aimerions savoir. — N. d. l. R. Cher Monsieur, vous me demandez de vous dire les résultats de mes expériences et observations, concernant le Caoutchouc de Céara [Manihot Gla\iovii]^ que je cultive ici. Les voici : Tout d'abord, je suis heureux de constater, que les résultats obtenus par M. Léon Tol- CHAis à Mayotte (« J. d'A. T. >, n° 3o : et M. Cameron au Mysore, dans l'Inde anglaise v. « J. d'A. T. i>. n" 3i), confirment et au delà tout ce que j'ai dit moi-même dans le n" 7 du «J.d'A. T. ". Une expérience nouvelle, faite au mois d'aotjt 1902, nous a donné des résultats analogues. En effet, un de nos amis d'Inhambane a saigné d'après mes instructions deux Mani- hots âgés de plus de dix ans et dont les troncs présentaient 3 mètres de hauteur et respecti- vement o'"74 et o"'84 de circonférence à I mètre du sol. La méthode employée a été la même que celle préconisée par M. Tor- CHAis, mais sans employer de coagulant sur l'arbre. Les saignées ont été répétées pen- dant plus d'un mois, à intervalles irréguliers de I, 2 et 3 jours, et sur une hauteur de tronc de deux mètres seulement. Il restait donc sur chacun des deux troncs une zone inexploitée, de 1 mètre de large. Le latex coagulé spontanément sur les deux troncs, a produit une boule de caout- chouc qui est en ma possession : elle pèse actuellement 454 grammes, le caoutchouc étant archi-sec, comme il est facile de le pré- sumer. Les saignées ont été arrêtées par l'expérimentateur sans que les arbres aient donné des signes d'épuisement. Aussi, l'on ne saurait plus en douter : le Manihot Gla\iovii, cultivé dans des sols et climats propices, est susceptible de produire des quantités de caoutchouc plus que suffi- santes pour assurer de beaux revenus aux capitaux engagés. Il ne reste qu'à trouver une méthode de saignée rapide et économique. Celle recom- mandée par M. Touchais et que j'ai employée aussi moi-même jusqu'ici dans mes expé- riences, est à déconseiller, car les arbres, à la longue, en souffrent. Certes, c'est la meil- leure si l'on veut faire coaguler le latex sur l'arbre, mais le produit ainsi obtenu contient beaucoup de résine, ce qui le déprécie. En outre, l'enlèvement de la couche externe de l'écorce affaiblit la pression interne qui n'est déjà pas bien grande telle que; enfin — , et c'est là son principal inconvénient — . en expo- sant au soleil et à l'air, la couche spongieuse et chargée de sève, qui contient les vaisseaux laticifères. cette opération amène la produc- N» V, — Fi.vu. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE tion de gerçures en si grand nombre que d'eau, toute la surface du tronc, afin de faci- récorce finit par s'écailler et tombe par mor- liter l'étalement du latex sur l'écorce. En- ceaux, laissant le liber à découvert ; ce qui suite, on pratiquera les incisions, de préfé- compromet la vitalité de l'arbre tout en di- renceavec un instrumenta plusieurs pointes, minuant la surface susceptible d'être saignée pas plus grosses qu'une grosse épingle, dis- à nouveau dans la suite. De plus, les cicatri- posées en losange à des distances de 25 mil- ces des incisions, dans cette écorce ainsi mise à nu, sont très rugueuses et présentent des cavités assez profondes où le latex des saignées ultérieures va se tapir ; on ne peut plus l'en enlever. limètres les unes des autres. Au fur et à mesure de l'émission du latex, on le recueil- lera avec la même éponge, mais cette fois beaucoup moins mouillée, tout juste hu- mide; et quand l'éponge sera bien chargée II faut donc saigner les troncs tels que la de latex, on l'exprimera au-dessus d'un petit nature nous les présente et sans les peler en quelque sorte. Mais alors, on se heurte à une autre difficulté : le latex, loin de s'étaler sur l'écorce externe, s'en détache très facile- ment et tombe encore liquide par terre, où il se perd. En fai.t, la méthode de récolte par coagulation surrarbre,ne saurait être appli- récipient contenant une certaine quantité d'eau. Le flux de latex, consécutif à l'inci- sion, s'arrête au bout de vingt minutes ou- même avant, et l'on passe à un autre arbre. Le mélange d'eau etde latex, recueilli dans la journée, sera filtré et coagulé, soit spon- tanément, soit par l'emploi d'un coagulant. quée efficacement sans l'enlèvement préala- par exemple du sel marin, qui a une action ble de l'écorce externe. très énergique sur le latex du Manihot. Il serait préférable de recueillir le latex à Je reviens à la question des profits éven- l'état liquide, pour le coaguler ensuite, après luels : Un ouvrier pourra traiter par le pro- filtrage. On serait ainsi amené à employer cédé que je propose, 3oarbres dans une jour- des (( tigelinhas » (godets) comme les serin- née de 10 heures, et si un arbre produit par gueros du Para. Mais là encore, on court jour 40 grammes de latex (i), on aura, par au-devant d'un échec, car la pression dans ouvrier, 3o>;40= i .200 grammes de latex, les vaisseaux laticifères du Manihotétant très donnant au moins 600 grammes de produit faible et le latex très épais, chaque blessure marchand. Ce produit a été taxé à 6 francs n'en produit que des quantités insigni- \q kilogramme, d'après des expertises dont fiantes. J'ai vérifié qu'une blessure n'arrive pas à épuiser le latex contenu dans un rayon de - centimètres. Il faudrait 40 tigelinhas et plus, par arbre ; il faudrait aussi mettre de l'eau dans chaque tigelinha, pour empêcher la coagulation spontanée du latex: et, dans ces conditions, les profits seraient absorbés par la main-d'œuvre. Les profits ' voilà ce qu'il ne faut pas per- j'ai eu connaissance; les 600 gr. vaudraient donc 3 fr. 60. Cent ouvriers pendant 180 jours par an, produiraient la valeur de 64.800 francs, à condition de disposer de l'S.ooo arbres. Il m'est difficile de calculer en théorie le chiffre des bénéfices puisqu'il dépend de la main-d'œuvre si variable d'une colonie à l'autre; toutefois, un franc par ouvrier me parait une estimation assez libérale, com- dre de vue. Or, comme à chaque opération prenant salaires, frais d'administration, etc. le même arbre ne produit qu'une petite quan- H v aurait donc à retrancher de l'encaisse tité delatex, il faut que cette opération puisse brute 18.000 francs de ce fait ; reste comme se faire rapidement et qu'un ouvrier bénéfice liquide : 46.800 fr. pour 18.000 ar- puisse saigner un nombre suffisant d'arbres bres, soit 2 fr. 60 par unité, dans sa journée. Je pense que le procédé suivant répondrait ^^^ Moyenne de l'expérience Touchais qui na rien le mieux à ces conditions : d'exagéré, puisque .M. Cameron (« J. d'A. T. » n* ii) ... donne même une moyenne de 5o grammes par )Our. On commencera par bien mouiller, au p^^r ma part, j'ai obtenu de 35 à 64 grammes par moyen d'une éponge libéralement chargée opération.— A. C. 40 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 32 — Févr. 1904 Réduisons ces chiffres de moitié pour pa- J'ai observé qu'il existe une certaine rela- rer à l'imprévu ; ce sera encore très beau, tion entre le port des arbres et la qualité du attendu qu'ici le prix de revient d'une plan- latex qu'ils contiennent. Je ne saurais pré- tation bien conduite ne va pas au delà de ciser davantage mon impression. Il v a un 2 fr. 5o par arbre, au' bout de sept ans. an, j'ai lu d'ailleurs, dans un périodique Ce que je viens de vous dire, n'est pas un dont je ne retrouve pas l'indication exacte, raisonnement d'utopiste. Permettez-moi de que les Manihots pourraient être classéssous rappeler que depuis quatre ans je suis à la quatre types suivant leur port. Pourriez- téted'uneplantation qui compte aujourd'hui vous retrouver cette source ? Tout ce que plus de i3o.oooCéaras et que j'y ai tout fait, "^'o^^s pourrez m'apprendre sur les variétés du en commençant par le débroussaillement ; A/'"""/70/ G/-) et qui est le ré- leurs, les éliminer dès la deuxième année. sultai de ses observations personnelles sur Je ne veux pas dire qu'il n'y ait plus rien à jes arbres à l'état sauvage au Céara ; c'est apprendre ; loin de là ! Ainsi, je regrette que ^ien dans ce pays que les arbres produisent ni M. Touchais ni M. C.oiicron n'aient indi- ig moyenne de ' , kg. à i ',, kg., étant sai- qué les dimensions des arbres sur lesquels gn^s 80 fols. Ces observations datent de six ils ont expérimenté. C'est là une donnée ans et je m'étonne vraiment qu'elles n'aient bien plus précieuse que l'âge de l'arbre; pgg ^eçu une publicité plus large. Il n'est car s'il est intéressant de savoir combien de pas permis de douter des affirmations de temps il faut attendre un bénéfice du capital Biffen : mes expériences propres à Inham- employé, et s'il est avéré que les Manihots bane confirment d'ailleurs entièrement ce ne donnent pas, avant un certain âge, le latex qu'il a dit il y a si longtemps. désiré,iln'estpasmoins vrai que, toutes con- j'ai retiré moins de profit du mémoire ditions égales d'ailleurs, la quantité de latex ^e M. Jo.^qim Bahi.4na, publié dans le « Bole- par arbre est proportionnelle à la surface du jin, „ d'août iqo3 du Secrétariat de l'Agri- tronc. Pour prendre un exemple, il me sem- culture de Bahia !pp. 95-(ii). Ce travail ble qu'unarbre, aurait-il quinze ans d'exis- ^;tabli à l'occasion de la découverte de peu- tence, ne pourrait pas donner de bénéfices plements de maniçobas dans l'Étatde Bahia, si son tronc n'avait pas plus de i5 cm. semble rédigé en partie à l'aide de la biblio- de diamètre; et le cas peut se rencontrer, graphie. J'ai été très intéressé par le cha- Aussi, rendriez-vous service aux planteurs pitre de la saignée des racines; mais le texte s'il vous était possible d'obtenir de vos cor- manque absolument de précision, respondants des données à cet égard et aussi une description du port des arbres. A. C. N<'32— FÉvn. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 4' Conversion de Thé vert en Thé noir Les recherches sur l'oxydation du thé, et l'utilisation des débris de thés verts. Par M. Charles Judge. Il y a quelqtics mois, j'ai eu le plaisir d'a- dresser au «Jotirnal d'Agriculture Tropicale » un aperçu concernant les applications prati- ques à déduire des récentes recherches scien- tiliques sur la technologie du thé (v. « .1. d'A. T. » n" 23 et n" 27). Je vous rappelle plus particulièrement les investigations relatives à l'enzyme 'ferment soluble) contenu naturel- lement dans les feuilles de thé, et qui, par son action au cours des dirtérentes phases que le ihé traverse à la factorerie, détermine essen- tiellement ses qualités. K. Azo au Japon, après lui Newton (i) et Mann dans l'Inde, et Kelway Bamber à Cey- lan. ont beaucoup ajouté à notre connaissance de la chimie du thé; ils ont donné l'explica- tion des procédés empiriques établis, contir- mani nombre de règles adoptées depuis des annee-^ par la pratique, à la suite d'une longue expérience d'ailleurs souvent inconsciente; ils ont aussi indiqué la voie de nouvelles améliorations possibles. Je désire aujourd'hui vous présenter une application industrielle nouvelle, que j'ai pu tirer d^-~ recherches théoriques précitées. La découverte de l'enzyme a donné pour la première l'ois l'explication des ditférences observées de tous temps dans la fabrication du thé selon qu'il s'agit de faire du thé noir ou du thé vert. Dans le cas du thé noir, on prend toute espèce de précautions pour em- pêcher que les feuilles ne s'échauffent au débii! .!, ■■ manipulations, et c'est seulement toLU , : i à la fin que le thé est soumis ii un chau;i..;_ artificiel en vue de sa dessiccation. Au Contraire, pour faire le thé vert, on com- mencf rar chauffer la feuille. En Chine et au Jap>''. j-'a se fait sur feu nu ou en ébouil- laniaii; ^1^ ./cde l'eau. Dansl'Inde et à Ceylan, on • ■ t rar la vapeur, soit à sec, par cha- (1) Nous îivonseu le ch igrin d'apprendre pnr les pé- riodiques lie l'Inde la mort de ce jeune savant. C'est u;ie ;;:• 1 :■}■■ perte pour la science .-igronomiquc. Nf.wt'i-; II. lit lui-même planteur de ihé à K.urscong dans le Darjeeling. — N.delaR. leur ravonnante, dans des machines spé- ciales; M. Drummond Deane en a construit une sur le premier pi'incipe; j'en ai inventé moi-même une autre qui se rattache au se- cond. La théorie de l'enzyme permet de compren- dre fort bien le pourquoi de la différence de traitement que nous venons d'indiquer: En effet, ,\zo a montré que Tenzvme est détruit à la température de i(3o° Fahrenheit 1^^ 7i°C). Or, les modifications qui se produisent dan> la feuille de thé après sa cueillette étant dues à l'action de ce ferment, et la proportion de ce dernier augmentant énormément dans le cours des premières heures qui suivent la cueillette, on conçoit qu'il suffise de tuer l'en- zyme dès le début pour rendre impossibles les différentes transformations qui aboutis- sent à la prodtjction du thé noir ; et on ob- tient ainsi l'article connu sous le nom de thé vert. La connaissance du fait est intéressante, mais jusque-là elle n'avait rien ajouté à la pratique journalière; comme le bourgeois gentilhomme qui parlait en prose dès son enfance sans le savoir, nos planteurs se sont conformés de tout temps à la théorie scienti- fique sans s'en douter. Mais nous avons fait mieux depuis. Il est rare que le savant de laboratoire ait la chance de trouver lui-menie les applica- tions industrielles de ses études, il n'en con- vient pas moins de lui reconnaitre le princi- pal honneur dès perfectionnements suggérés par ses travaux. Ceci dit. j'aborde le sujet par- ticulier dont je désire vous entretenir: J'ai été assez heureux pour faire entrer dans la pratique une innovation qui peut paraitre insignifiante mais dont les conséquences pécu- niaires pour les planteurs n'en sont pas moins considérables ; •é^j'y suis arrivé par un rai- sonnement fort simple, que n'importe qui aurait pu faire, une fois la théorie connue. Voici le cas : 42 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 32 — Févr. 1904 Lorsqu'on fait du the, que ce soit la qua- lité noire ou la verte, une certaine proportion de leuilles se trouvent brisées et émiettées par suite de la brutalité des machines. Pour le thé noir, cela n'oflVe pas un très grand inconvénient, car les consommateurs accep- tent parfaitement les poussiers et débris (« dust >i, « fannini^s ») à leur valeur intrinsè- que, pourvu que l'infusion produite soit bonne. Il n'en est pas de même du thé vert, où les poussiers et débris ne sont guère ven- dables, à moins de les abandonner à vil prix. Les thés verts, feuilles entières, se vendent à des prix meilleurs que les thés noirs, sauf les 'ualités tout à fait supérieures de ces der- niers : mais jusqu'ici, une grande partie de l'avantage était reperdue par suite de l'inven- dabilité des débris. Avant des intérêts dans la fabrication du thé vert, je me suis préoccupé de chercher un remède à cette situation. Je viens de trouver la solution que j'estime la meilleure possible : comme je l'ai déjà dit, je l'ai simplement déduite de la théorie de l'en- zvme : Pour faire du thé vert, la feuille est des- séchée aussi rapidement que possible, aus- sitôt i.]ue l'enzvme a été détruite: et entre ces l'enzyme nécessaire à l'oxvdation des débris verts. Mais je ne tardais pasà reconnaître que cette voie détournée étaitinutile et qu'on pou- vaiiarrivcr au butbien plus simplement. Je ne ^■eu^ pas vous fatiguer par un récit circons- tancié des multiples expériences auxquelles je me suis livrée avec l'aide d'amis, planteurs et fabricants de thé. Qu'il vous suffise de connaitre la conclusion. M.^N.x a démontré cju'après le flétrissage iv. n J. d'A. T. » n" iS et n" 23) la feuille de thé est exti-ememeni riche en enzvme : elle en contient beaucoup plus qu'il n'en faut pour la convertir en thé noir. Après le flétris- sage et lorsque le roulage vient de commen- cer, c'est-à-dire juste au moment où les cel- lules rompues laissent exsuder leur sève chargée d'enzvtne, j'ajoute donc une certaine propoinion de poussiers et débris de thé vert, soigneusement humectés au préalable; et ces débris où l'enzvme a été tuée, se trouvant intimement mélangés à des feuilles riches en enzvme, traversent de compagnie les diffé- rentes phases de là fabrication, produisant, en fin de compte, du thé noir parfait, sauf le calibre. Il est évident c]ue ces débris et pous- siers restent débris et poussier ; seulement, deux phases de la fabrication, il n'y a que le tant qu'ils étaient verts ils n'avaient pour roulage. Le thé vert ne représente donc pas .,jnsi ji,.e aucun prix, tandis que convertis en autre chose que la feuille naturelle, moins l'eau et l'enzvme: car le roulage a pour seul eflèt de faire prendre à la feuille la forme et le calibre recherchés parles consommateurs. En efl'et, grâce aux précautions prises, il ne se produit, au cours de la fabrication, aucune fermentation . panant aucune dégénéres- cence ni décomposition de quelque sorte que ce soit. — Je me suis dit que la feuille avant conservé l'intégrité de ses ingrédients et de ses aptitudes, sauf l'enzvme et l'eau, il sufH- rait de lui restituer de l'un et de l'autre pour que cette feuille morte puisse être convertie en excellent thé noir. Ma première idée avait été de mettre à profit une constatation de Newton, à savoir que l'enzyme existe ail- leurs que dans les feuilles, et notamment dans certaines parties de l'arbrisseau qui ne sauraient être converties en thé marchand ; i:;:s organes apparaissaient comme matière première toute indiquée pour l'extraction de noir, ils se vendront très bien. Une fois la fabrication achevée, les débris sont séparés des feuilles entières par les pro- cédés de vannage et de triage habituels, et les diflérentes sortes sont vendues séparées, se- lon les usages. Depuis que les planteurs ont ainsi le moven de vendre à haut prix leurs thés verts, feuille entière, tout en convertissant en thé noir les déchets de leurs thés verts, l'industrie des thés verts apparaît bien plus rémunératrice. Cette année, l'Inde a pour Ja première fois abordé la production des thés ^■erts sur une grande échelle; je ne doute point que cette branche nouvelle de notre industrie natio- nale n'aille en se développant avec une très grande rapidité. Ch. Judge. Calcutta. 5 novembre igoS. N" 32 — FicvR. .904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 43 Le Café de Libéria à Madagascar Lettre de M. M. Deslandes Vous m'avez demandé quel était mon avis sur le Liberiade Madagascar et spécialement sur les points soulevés dans votre article de janvier 1904 i« J. d'A. T. «, n" 3 i ). Voici une réponse en quelques mots : J'ai pu constater pendant un séjour de quatre ans sur la Côte Est, où cette espèce se rencontre fréquemment, que le Libéria de Madagascar était très supérieur à celui d'Afrique, par exemple, que l'Europe n'ac- cepte qu'avec difficulté et à des prix très bas. Je suis disposé à croire que les planta- tions de Libéria de Madagascar sont compo- sées d'une quantité d'hybrides qui se sont formés sans le secours de l'homme, hybrides de qualités variables, mais dont les produits mélangés donnent assurément un café de qualité supérieur au Libéria type. Ce n'est pas seulement dans les semis que l'on constate des variations qui semblent in- diquer uns hybridation. Dans les planta- tions, on remarque des arbres présentant des types divers par le port de la plante, la forme et la dimension des feuilles, l'aspect des fleurs, la forme et la grosseur des baies. Deux arbres voisins, provenant du même semis, donneront par exemple, l'un des cerises allongées, grosses, à hile très ré- duit, l'autre des cerises plus petites, arron- dies, à hile très marqué. Les graines subissent naturellement les mêmes varia- tions de forme et de grosseur. De plus, on trouve assez souvent des caracoli (nom commercialdes fèves rondes dues à l'avorte- ment de l'une des deux fèves de la cerise), ce qui vient corroborer l'hypothèsed'une hybri- dation (phénomène destérilité partielle). Voici au moins 2oans que le Libéria a été introduit à Madagascar, sur la Côte Est, où V Hcmileia vastatrix opérait ses ravages sur les plantations du caféierde Bourbon, mais le Coffea arabica n'avait pas été entièrement détruit, il en existait encore sur toute la côte, au moins de petits groupements. En- core aujourd'hui, bien qu'on ait presque partout renoncé à sa culture près de la mer, on le rencontre en petit nombre dans toutes les régions de la Côte Est. Il n'est donc pas étonnant qu'il se soit produit des hybrida- tions, et que les semis faits avec les graines récoltées sur les premiers Libéria introduits aient donné des plants d'aspects différents. Ceux-ci à leur tour se sont hybrides avec d'autres C. arabica ou C. liberica et de là résulte la quantité de types que l'on ren- contre aujourd'hui. Les variations consta- tées dans les semis provenant d'un même plant sont sans doute dues à la régression si souvent constatée dans les hybrides. Mais d'une façon générale, tous les types se rap- prochent incontestablement plus du C. libe- rica que du C. arabica. Quelle que soit l'origine ou la cause des variations constatées, il est plus intéressant, au point de vue pratique, de s'attacher à la qualité du produit. Jusqu'à présent, tout le café produit à Madagascar est vendu dans la colonie où le producteur en retire environ 1 franc la livre, et il faut bien dire que la préparation n'est pas toujours ce qu'elle devrait être. On y apporte en général moins de soin qu'à celle du cacao ou de la vanille qui est très soignée. On n'a donc pas eu davantage jusqu'ici à exponerce caféen Europe. Mais Madagascar consomme environ iSo.ooo i\g. de café par an. La production qui n'a été que de 5 8. 5 00 kg. approximativement en 1902, atteindra, d'a- près les évaluations, 240 tonnes quand les caféiers plantés actuellement seront en plein rapport; ce qui fait quedans quelques années, Madagascar devra exporter du café. Il y a donc intérêt à savoir ce que ce café sera payé en Europe. Il y a déjà 2 ans 1/2 qu'un planteur de café Libéria ayant envoyé des échantillons moyens, les vit évaluer à 80 fr.les 5o kg. à Marseille et à 80 et 82 fr. à Bordeaux. A défaut d'autres preuves, cela suffirait à montrer que ce café ne saurait être assimilé, comme qualité, aux Libérias de di- 44 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 32 — Févr. 1904 verses provenances qui sont vendus o fr. 80 tenir un bon grillage avecdu café présentant ou o Ir. 83 le kg. des grains inégaux. Les uns sont déjà trop Mais en gagnant en qualité, il semble que torréfiés avant que les autres le soient siilti- les variétés (hybrides? qui se sont produites samment. à Madagascar aient perdu en rendement: Je me rappelle qu'un planteur des envi- Une récolte moyenne de i kg par pied vers rons deTamatave me disait qu'un grillage 10 ans est rarement dépassée. Elle est même défectueu.x était, à son avis, une des cau?es bien inférieure dans des régions moins favo- principales qui pouvaient déprécier jecafé risées que la partie movenne de la Côte Est. Libéria de la Côte Est. « Les personne.*, ha- Ainsi, a la Station d'essais de Nampohana, bituées a consommer du café à petits izrains prés Fort Dauphin, le rendement de pieds réguliers », disait-il « grillent le Libéria, qui de 8 ans (moyenne faite sur 5o pieds) n"a été a le grain plus gros, de la même man ère. que de 488 gr. par plant. Dans ces conditions, lorsque la partie ex- Tout ce qui précède semble donc indiquer terneest suffisamment grillée, l'intérieur ne qu'il s'est forméà Madagascar, probablement l'est pus encore, on obtient ainsi une poudre par hvbridation, peut-être par influence du de café formée de parties bien torrifiées et milieu, ou par la réunion de ces deux fac- d'autres qui ne le sont pas assez Ce mélange teurs. une grande quantité de variétés donc ne peut donner qu'une infusion médiocre. Il les valeurs sont sans doute bien différentes, faudrait que nos cafés, à grains plus gios La Direction de l'Agriculture a entrepris, que l'arabica, fussent grillé.s à un feu plus sur dos hybrides bien définis et des hybrides doux et agissant plus longtemps de manière greffés, une expérience qui doit aboutir à la que la fève fut entièrement torrifiée ". sélection d'une ou plusieurs variétés fixes Quoiqu'il en soit de cette opinion que je présentant les qualités de rendement, de va- me contente de rapporter, ce planteur pré- leur du produit et de résistance à l'i/fwn/e/iî, parait avec le Libéria d'excellent café; et que l'on doit rechercher. pour ma part, je puis assurer que le Libéria Il serait désirable, en efîet, que le produit, de Madagascar, sans valoir le Bourbon, lour- des plantations fût aussi homogène que nit une infusion préférable à beaucoup de possible, non seulement sous le rapport de celles que l'on boit en France. la qualité propre du grain, mais encore sous Veuillez agréer, etc. celui de la grosseur. Il sera d'ailleurs tou- jours prix, d'effectuer un triage par grosseur, opé- ration peu onéreuse. Il est impossible d'ob- Poissy (S.-&-0.), 20 février iqc4. nécessaire, pour obtenir les meilleurs M. Deslandes, Sous-Inspecteur de l'.^griculture à Madagascar. Le Cheval et le Mulet à la Jamaïque Déclin de l'élevage des chevaux. — Prospérité de celui des mulets. — Progrès à réaliser. Notice bibliographique, par A. Mallèvre. The improvement of horse-breeding in Ja- de la production du mulet est également nuica. — In-8'',46pp. N" 9-10 du « Bul- touchée dans l'enquête. ^.■>'n of the Department of Agriculture ». ^es vue. exprimées, comme les mov.ns ■ i-ston. —Octobre 100?. d'amélioration proposés par les personnes -..^itc brochure renferme les résultats consultées, sont variées, souvent même qucl- li'une enquête officielle, faite auprès des que peu contradictoires. Dans tous les pays i.~ : .l.'s personnes compétentes, sur la question chevaline est délicate et com- ;surcs propres à favoriser l'élevage du plexe. Un certain nombre de points sont il à la Jamaïque. La question connexe cependant mis hors de doute. N"32- Févr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 45 On est d'accord pour reconnaître que oublie un peu trop l'alimentation. Néan- l'élevage du cheval a lonement décliné dans moins, quelques correspondants bien avisés rUe depuis une quinzaine d'années et que la reconnaissent, dans l'enquête, que le défaut population chevaline actuelle laisse à désirer de taille tant reproché au cheval de la à la fois au point de vue de la taille et de la Jamaïque est du pour une large part à Tali- conformation. On rappelle que la produc- mentation parcimonieuse à laquelle l'animal tion chevaline était autrefois florissante et se trouve soumis pendant le jeune âge. que, sous ce rapport, la Jamaïque l'emportait Pendant que l'élevage du cheval se trouve de beaucoup sur les autres Antilles. ainsi délaissé à la Jamaïque, celui du mulet Parmi toutes les raisons fournies pour est, au contraire, très prospère. Les mulets expliquer le déclin constaté, il en est une sont très recherchés dans l'île, en particulier qui domine toutes les autres. Cette raison, pour le transport des bananes. Un mulet de c'est l'absence de débouchés avantageux. On trois ans, de qualité moyenne, non dressé, ne s'occupe plus guère du cheval dans l'île trouve aisément acheteur au prix de .^75 à. parce qu'il est impossible d'écouler les ani- 5oo francs pendant qu'un cheval doit être, maux produits à des prix rémunérateurs. Il âgé de quatre ans, dressé à la selle et au faut donc avant tout s'assurer un débouché trait et d'une qualité bien au-dessus de la convenable. Et comme il ne peut être ques- moyenne pour atteindre un prix de 37? fr. tion de produire, avec chances certaines de De là une préférence marquée pour la réussite, autre chose qu'un cheval de petite production du mulet. On élève, en etiet, à la taille, un poney de i'»,40 à i"',48, on voit Jamaïque deux fois plus de mulets que de surtout ce débouché possible dans la vente chevaux. pour la remontedeTinfanterie montée; cette L'état florissant de la production mulas- arme est destinée à opérer principalement sière n'implique pas d'ailleurs l'inutilité de dans les pays tropicaux et trouverait dans les progrès nouveaux. Beaucoup de mulets sont petits chevaux delà Jamaïque des bêtes ca- de taille trop faible. Certes, le milieu n'est pables de supporter les climats très chauds. Pas favorable à l'obtention d'animaux de Il s'agit donc de décider le Gouvernement grande taille, maison voudrait obtenir des Impérial à faire des achats dans l'île. mulets mesurant i-"45 à i"',5o au garrot. Comme étalon améliorateur, on recom- Po"-" "1^' '' ""^ faudrait pas négliger l'éle- mande très généralement, dans l'enquête, le ^a§e des juments, car il existe une étroite par sang anglais de faible taille, à membres relation entre la production du cheval et courts, mais corpulent. On pourrait s'éton- "lie du mulet : on n'a pas de bons mulets ner qu'on ne songe pas de préférence au pur sans de bonnes juments. Il conviendrait, sang arabe; mais il est malaisé de se pro- en outre, de se préoccuper plus qu'on ne le curer à l'heure actuelle de bons étalons de fait des baudets étalons qui, trop souvent cette race encore, sont de qualité inférieure et de trop On conseille également la fondation par P^t'^e taille. Dans l'enquête, on estime que l'État d'un haras d'élevage et l'entretien ^^^ baudets maltais méritent la préférence d'étalons qui seraient mis à la disposition comme reproducteurs. Les baudets amen- des agriculteurs moyennant un prix modi- "ins du Kentucky donnent des mulets de que pour la saillie des juments. grande taille, mais de conformation détec- II semble bien que, parmi les moyens tueuse et de faible valeur, propres à l'amélioration du cheval, on A. Mallèvre. T 46 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' 32 — Févr. 1904 Nouvelles de Cuba Oranges. — Colon. — Sucre. — Tabac. Par M. Alberto Peuroso. Cher Monsieur, je vous envoie ci-joini une coupure de la « Luclia », journal de la Havane, contenant une interview de M. A. E. Frye, ancien Inspecteur des Ecoles de l'ile de Cuba pendant l'interrègne américain. I\ s'agit de la culture des oranges, que M. Frye connaît fort bien, étant propriétaire de 200 acres d'orangers en Californie. Voici comment le journal résume l'opinion du témoin : M. Frye considère d'une manière générale que les oranges doivent très bien réussir ici, et recommande la culture de la fameuse va- riété « Navel », universellement connue comme la meilleure de toutes. Il importe de se prémunir contre la fraude des pépinié- ristes peu consciencieux; autrement dit, il ne faudra s'adresser qu'à une maison de premier ordre, qui garantisse l'authenticité des plants. En Californie, les bons plants d'o- rangers coûtent un dollar pièce; ils doivent donner des fruits en cinq ans. Pour une plantation de 10 acres, on dépensera ainsi 1.000 dollars en plants, sans compter les frais de transport. Il faudra choisir, pour planter, un terrain léger. Comparant la Californie avec Cuba, M. Frye énumère les circonstances aux- quelles les Californiens attribuent leur suc- cès : en premier lieu, la méthode scientifique et les soins de toute nature; d'autre part, le climat. La longue période de sécheresse, de mars à décembre, pendant laquelle il tombe à peine une goutte d'eau, la température montant jusqu'à 43° C. (= 1 10° F.) à l'ombre favorise la maturation des fruits, du moment qu'on peut irriguer. A Cuba, nous n'avons pas cette chaleur intense et sèche, mais par compensation, nous ne connaissons pas la gelée. Notre sol est bon, et les orangers pous- sent à l'état sauvage. Il faudra quelque temps peut-être pour que les orangers de Cuba arrivent â la perfection ; maisil n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas pro- duire un jour des oranges de première qua- lité. En Californie, les planteurs d'orangers ont à compter aussi avec beaucoup de fac- teurs défavorables : la sécheresse, la gelée, les insectes, les cryptogames. Près de la frontière mexicaine, en particulier, les oran- gers et les oranges sont attaqués par des in- sectes de toutes sortes; mais dans maintes localités, les planteurs se sont associés pour les combattre, et ils ont pu chasser et dé- truire les divers pucerons et autres insectes qui, au Mexique, continuent à gâter la plu- part des oranges. Le transport, par chemin de fer de Cali- fornie à New-York, d'une caisse d'oranges colite 90 cents (= 4 francs 5o centimes) ; de la Havane à New-York, par mer, 20 cents seulement (= i franc); mais la différence est compensée par le droit de douane qui est de 70 cents (= 3 fr. 5o). Il y a quand même pos- sibilité de concurrence : Les chemins de fer transcontinentaux des Etats-U-nis ne tiennent pas grand compte des intérêts des planteurs d'oranges de Cali- fornie ; sous ce rapport, il y aura un avan- tage certain du côté de Cuba, de Porto-Rico, de la Floride. Puis, le Traité de Réciprocité étant entré en vigueur le 27 décembre 1908, les oranges de Cuba ne payeront plus 70 cents de droits d'entrée par caisse, mais 20 "0 en moins, soit 56 cents seulement au lieu de 70 cents; c'est donc tout de suite 14 cents d'avantage par caisse, en faveur des oranges de Cuba, comparées à celles de Californie. Dans le n° 27 du « J. d'A. T. », j'ai donné quelques renseignements préliminaires sur la culture du coton à Cuba. Aujourd'hui, je vous envoie une coupure de la « Discu- sion >i de la Havane, parlaquelle vous verrez que le capitaine John A. Floyd, propriétaire de la terre de San Marco i5.200 hectares), N°32 — Févr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 47 vient de récolter du coton sur 91 hectares D'après les dernières nouvelles, la récolte environ, et qu'il en est si content qu'il va en de sucre à Cuba sera énorme cette année : faire cette année plus de G5o hectares semis 1. 100. 000 à i . 200.000 tonnes de 2.240 li- en juin et juillet 1904). 11 a constitué une so- vres anglaises. On craint seulement que le ciété par actions et se propose d'installer manque de bras ne fasse laisser sur pied dans la ville voisine, à Santo Domingo, beaucoup de cannes, faute de pouvoir les 20 égreneuses mécaniques; la municipalité couper en temps utile. — La récolte de tabac renonce à percevoir, pendant deux ans, sera aussi magnifique; on compte sur un aucun impôt sur cette usine. Le capitaine « record », selon l'expression des Améri- Floyd se propose de fonder aussi une banque cains. destinée à aider les petits cultivateurs. Il , ,, , , . .,.,.„, Altîerto Pedroso. pense récolter 1 année prochaine déia de a a 4.000 balles de coton, de 400 livres. Nice, 19 janvier 1904. Un Problème fondamental de la Sucrerie de Canne Les inconvénients d'une extraction exagérée. D'après Walter Maxwell. M. Walter Maxwell est l'une des plus hautes autorités scientifiques de la sucrerie de canne, ainsi d'ailleurs, que de la culture de la canne à sucre. Pendant de longues années directeur de la station agronomique de l'Association des Plan- teurs à Honolulu (Hawaï), il est passé récemment à la tète du réseau agronomique spécial du Queensland (.-Vustralie). La note ci-après, dont nous devons la traduction à notre collaborateur, M. F. Main, a paru en anglais dans un périodique de ce pays, le « Sugar Journal & Tropical Cul- tivator » de Mackay, n° du i5 janvier igo3. D'une manière générale, nous en avons donné les raisons dans notre programme — préface de notre n" i — , nous évitons de nous engager dans les questions de détail de la fabrication du sucre, qui possède ses périodiques spéciaux, très bien rédigés ; mais la question qu'examine M. Maxwell est loin de viser le détail; c'est une question de principe, l'une de celles que le planteur sucrier est amené à se poser avant d'arrêter le plan même de son usine. — Nous nous sommes déjà occupés, dans d'autres n"*, d'une question ana- logue de la sucrerie de canne, celle des avantages comparés de la diffusion et du moulin, nous nous proposons d'ailleurs d'y revenir encore, ayant reçu plusieurs bons documents nouveaux. — N. d. l. R- « On me pose différentes questions au sujet de l'extraction du jus de la canne au moyen de macération plus ou moins pro- longée. Mon opinion sur ce sujet est bien connue; j''ai eu maintes occasions de dis- cuter ce sujet, et j'ai été à même de contrô- ler ma conception par les faits. Et tout d'abord, il est bien clair que deux fabricants de sucre qui paient le combus- tible, l'un £ 2 la tonne, et l'autre i 2 sh. seu- lement, ne peuvent envisager la question pareillement. En outre, le fabricant qui reçoit des cannes contenant 10 à 12 % de sucre est enserré et guidé par des nécessités que ne connaît pas celui qui traite des cannes de haute qualité, dosant i5 à 20 % de sucre. — L'état de maturité, la richesse et la pureté relatives de la canne, et le coût du combustible régissent, du commence- ment jusqu'à la fin, la question de l'extrac- tion : basse, moyenne ou élevée. « En discutant l'opportunité de l'extraC- tion élevée, dans le cas de cannes de qualité élevés ou moyenne, la question essentielle n'est pas de savoir combien de sucre on extrait, mais bien de savoir combien on obtiendra de produit marchand. Ainsi, ce serait une simple perte de temps, de travail et de combustible que d'extraire, par un excès d'eau, une livre de sucre qu'on ne pourrait pas mettre en sac ; donc, il s'agit de nous rendre compte : jusqu'à quel degré d'extraction pouvons-nous aller pour obte- nir à l'état marchand tout le sucre que nous aurons extrait? Voilà quelle est et quelle 48 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 33 — Févr. 1904, sera toujours Li question technique que se totalede 10.000 tonnes, à 20 tonnes de sucre posera l'industrieL perdues. .. L'extraction totale est possible, mais en „ u„e augmentaiion de 5 gallons de mé- pratique elle est désavantageuse. Au delà ^^^^^^ ^^^ ^^^^^^ f^-^ courant en cas de ma- d'un certain degré, qui dépend de la qualité aération intense, correspondra ainsi, pour de la canne, non seulement l'extraction ^^^ ^^colte totale de io.ooo tonnes, à n'augmente pas la quantité de sucre mar- ,00 tonnes de sucre de plus perdues dans chand, mais elle peut parfaitement la dimi- ,^,3 mélasses, soit exactement le i % qu'on nuer : le résultat est simplement une aug- ^^^it gagné en forçant la macération de la mentauon de la proportion des mélasses, ^^^^^ j,„ ^^^^^^ une augmentation de , 'V celles-ci étant ordinairement elles-mêmes ^^^^ j^ ^^^^^^ ^^ ^^^^^ ^^^ mélasses, au p us ne es en sucre. ^^^^ j^ 2- ggjjQns de mélasses par tonne de « Disons un mot des conséquences prati- sucre, représente encore une perte de i5au- ques qu'entrainent d'une part, le gain en très tonnes de sucre, toujours pour une pourcentage de sucre extrait et de l'autre, récolte totale de 10.000 tonnes, l'augmentationde la proportion des mélasses « En un mot, si dansla tentative faite pour par tonne de sucre et l'augmentation con- élever l'extraction de 94 à 93 "u, soit par commitante, généralement observée en ce un usage excessif de l'eau, soit en traitant cas, de la teneur en sucre des mélasses; ce des troisièmes jus dilués provenant du mou- dernier phénomène s'explique par le fait que lin, on augmente la quantité des mélasses de l'extraction prolongée fait sortir de la canne 3 gallons par tonne de sucre, et la richesse davantage d'impuretésquis'opposent ensuite des mélasses en sucre, de 2pourioo;les à la cristallisation. 100 tonnes de sucre supplémentaire appor- « Si nous prenons comme base une récolte tées dans la fabrication restent donc sans de 10.000 tonnes (= 20.000.000 livresl de valeur, car on ne les obtient jamais sous sucre, une variation de un pour cent corres- forme marchande, et on n'aura fait que pondra à 100 tonnes. En d'autres termes, gâcher en pure perte temps, travail et com- nous supposons qu'avec chaque pour cent bustible. supplémentaire obtenu dans l'extraction, au- „ Si les chimistes et contrôleurs des su- dessus de 94 "„ , par exemple, en supposant creries n'avaient strictement en vue que le une canne riche, nous introduirons dans la sucre supplémentaire obtenu, et non une fabrication 100 tonnes de sucre. D'autre simple augmentation du pourcentage d'ex- part, nous restons très modestes en admet- traction, c'est alors qu'ils travailleraient sur tant 25 gallons américains [i] de mélasses quelque chose de concret, et s'ils ajoutaient par tonne de sucre, soit 25o.ooo gallons à cela une bonne comptabilité de ce que (=.3.000.000 livres) pour une récolte de coûte en combustible, au cours du jour, ce 10.000 tonnes de sucre; un gallon (= 12 li- sucre supplémentaire, c'est alors seulement vres) de mélasses de plus par tonne de sucre qu'ils pourraient établir un compte com- représentera donc un supplément de 120.000 mercial sérieux de leur travail. Bien en- livres de mélasses pour les 10.000 tonnes tendu, je n'envisage pas ici les difl'érences qui constituent l'ensemble de la récolte ; et brutes entre le travail fait d'une part par les si ces mélasses contiennent un tiers de sucre anciens moulins, et de l'autre par les nou- de canne (et la double polarisation donne velles machines perfectionnées; j'étudie le une moyenne plus élevée que celai, un gai- c„té économique de l'extraction plus ou Ion supplémentaire de mélasses par tonne moins parfaite obtenue dans les meilleures de sucre correspond donc, pour une récolte usines, travaillant des cannes de haute qua- lité, avec de grandes quantités d'eau. (i) I gallon américain = 3 1. 780. « En ce qui concerne les différentes qua- I gallon anglais = 4 1. 53o. lités de canne, je maintiens que, pour les N" 32 — Févr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 4<> variétés contenant 10 à 12 ",. de sucre, « Au contraire, il est parfaitement évident toute extraction supérieure à 88 ou 90 % qu'une macération excessive ou une extrac- ne conduit qu'à obtenir des mélasses ; et tion forcée ont toujours conduit à une perte même avec les meilleures variétés de canne, de sucre disponible. Je l'ai prouvé abon- contenant de 16 à 18 ','i, de sucre, il n'est damment dans des publications anté- pas démontré qu'il y ait avantage en tout rieures ». état de cause à extraire plus de 95 "., . D'après Walter Maxwell. Le Castilloa et sa Culture en Amérique centrale Incertitude sur le rendement en caoutchouc. — La question dei va.rié\.és du Castilloa elaslica. — Coagulation par exposition au soleil. — Culture à l'ombre et au soleil. — inconvénients du Castilloa porte-ombre. — La thèse de la supériorité des pays à saison sèche. O. F. CooK : The culture of thc Central- ment des Etats-Unis tienne à cœur de se american ruhber tree. In-8°, 86 pp. ; 1 8 pi. faire une opinion sur l'avenir agricole de cet Publié comme Bull. 49 du « Bureau of arbre; d'autant plus que la question se pose Plant Industry ». Edition du Dep. of Agri- de savoir si lui-même doit faire des frais culture. Washington. Octobre ioo3. pour introduire la culture en grand du Cas- M. CooK est l'un des trois fonctionnaires tilloa à Porto-Rico, et aux Philippines. du «Bureau of Plant Industry» (qui en M.CooKn'apu se procurer de certitude compte 16 en tout) chargés plus spéciale- quant aux rendements à attendre du Castil- ment de l'étude des cultures tropicales. Son j^^; il n'a eu d'ailleurs que peu d'occasions travail, à lui, consiste surtout en voyages et d'observer des arbres adultes d'âge connu et en publications. Nous avons eu l'occasion exploités de manière vraiment industrielle. de signaler, dans nos pages bleues plusieurs Au Guatemala, il ne semble avoir visité ni .opuscules récents dont il est l'auteur : l'un £1 Baul (v. «J.d'A. T.», 1902, pp. 73-76;. sur les possessions tropicales des Etats- ni Aguna (v. « J. d'A. T. » 1902, pp. 259-261 Unis( , ,, ,■■ société américaine très remuante (elle publie bibliographiques et d un voyage de recon- ,^ ,, • , • - • 1 j • - - "^ '^ ^ -^ " un Bulletin technique spécial destine a ses naissance, assez rapide, dans le sud du ... , , . • , ^ , actionnaires, la plupart de petits rentiers); Mexique et au Guatemala. Pendant que ,, , ^ -n j 1 j ^ . ^ malheureusement les Castilloas adultes de l'ouvrage s'imprimait, M. Cook a repris le chemin de fer pour retourner encore au Mexique et dans l'Amérique Centrale afin de La Zacualpa ne sont pas très nombreux et n'ont point été suivis d'une manière inin- terrompue: à un moment donné, l'entre- pousser son étude plus a fond. . , , .... •^ ^ prise s est trouvée pour ainsi dire sans Les Américains ont enfoui des sommes . , j , . i - . ,, . , , maure, et cet état de choses s est prolonge folles dans les cultures de Castilloa, princl- , , . . , vi . , ^ pendant plusieurs années; de sorte qu il est paiement au Mexique 11), et 1 emballement . ., , , • n _ . ^ . • . , impossible de reconstituer actuellement continue; on conçoit donc que le gouverne- ... l'histoire des saignées successives subies ,, „ , ,. ,.,, ,, , J, , par les arbres examinés. Les quelques expé- (t) Comparez Le Lastilloa au Mexique, « J. d A. '^ . T. », n" 29, pp. 338-340. riences auxquelles M. Cook a pu assister 5o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" ?2 — Févr. 1004 lui-même, doivent être considérées comme instantanément. II essaie de ramener le phé- très insuffisantes. nomène de cette diversité à certaines limites En fin de compte son sentiment est que, géographiques et le rattache à des causes cli- dans les conditions naturelles les plus favo- matologiques ; mais sans nier, cependant, râbles, il ne faut pas espérer plus de 2 livres que ce pourrait être aussi une question de anglaises de caoutchouc par an, « d'arbres variétés. adultes, c'est-à-dire âgés de plus de 1 2 ans >>; A certaine page, il fait allusion à des ren- notre auteur est arrivé à ce chiffre, dit-il, en seignements qu'il aurait recueillis sur cette compulsant les différentes indications qu'il question des variétés du Castilloa clastica, a pu recueillir et en excluant d'une part les mais il ne précise pas. Espérons qu'il en dira chiffres manifestement fantaisistes, d'autre davantage dans le nouveau rapport qu'il part ceux évidemment trop bas par suite de ne saurait manquer de rédiger au retour mauvaises conditions de culture. Il est de son voyage actuel. — A noter toutefois, regrettable que M. Cook n'ait pas pensé à dès à présent, ce passage, pp. 21-22 : « .l'ai indiquer le degré de siccité du caoutchouc observé une certaine différence entre le Cas- qu'il envisage; car ses chiffres prennent une tilloa d'Alta Vera Paz (Guatemala oriental) valeur-argent très différente selon que l'on et celui de Soconusco (Mexique) : Comme on suppose du caoutchouc plus ou moins sec. peut s'en assurer en examinant la photogra- II importe d'insister sur ce fait qu'en au= phie IV, prise aux environs de Panzos Gua- cun des cas particuliers parvenus à la con- témala), le premier a les inflorescences mâles naissance de M. Cook, il n'a été procédé munies d'écaillés beaucoup plus grandes et d'une façon méthodique et qui permette plus apprimées que le second (comparez ^d'affirmer que les arbres aient rendu le phot. V et VI, prises à LaZacualpa, près Ta- maximum de ce que l'on puisse leur deman- pachula, Soconusco, (Mexique"). Ladifférence der sans compromettre leur existence. est particulièrement nette vers le bord des Ainsi, M. Cook n'ose pas dire si le Cas- valves de l'inflorescence ». — M. Cook ne tilloa peut ou non être saigné d'une façon dit pas expressément que les Castilloas de répétée, à de courts intervalles et pendant Panzos soient tous à latex épais et ceux de des périodes de plusieurs mois consécutifs, LaZacualpa tous à latex fluide; mais cela comme c'est le cas de r/fei'ea ou Caoutchou- semble résulter du contexte des pp. 25,40, tier de Para. « Il se passera encore des an- 41, j3. nées », dit-il, « avant que l'on soit défini- On sait que Preuss n'a jamais rencontré, tivement fixé sur le rendement des Castil- au cours de ses voyages dans l'Amérique du loas; car d'abord il faut 8 ans pour que ces Sud et l'Amérique centrale, de Castilîoas à arbres arrivent à leur maturité économique, latex fluide et qui contienne du caoutchouc et il faudra ensuite un nombre d'annéeségal proprement dit; dans le n° 9 du « J. d'A. ou supérieur, pour procéder à toutes sortes T. », nous avons longuement discuté son té- d'expériences et d'essais qui seuls pourront moignage à ce sujet, d'ailleurs confirmé éga- autoriser des conclusions fermes. Mais qui lementpar M. RenéGuérin. — Lestravauxde procédera, à ces expériences ? Les entre- Parkin (v. Warburg, traduction Vilbouche- prises par actions, du sud du Mexique, vitch) prouvent d'une manière péremptoire ne nous paraissent, pas de taille à résoudre que les Castilloas de Peradeniya Cevlan) des questions scientifiques de cette nature, ont le latex fluide et, cependant, riche en Après tant d'autres i v. Warburg, traduc- caoutchouc. A un moment donné, on se de- tion ViLBoucHEviTCH ; V. aussi les témoi- mandait si le Castilloa de Ceylan, provenant gnages insérés depuis deux ans et demi de Darien (Panama), était bien de l'espèce dans le « J. d'A. T. »i. M. Cook a observé à C. elastica; aujourd'hui, il ne semble plus son tour que certains Castilloas produisent y avoir de doute à cet égard, comme le un latex fluide, tandis que d'autres l'ont très montre le mémoire sur la culture du caout- épais, pâteux et se coagulant de lui-même choutier, publié dans le fascicule d'octobre N" 32 — Févr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1903 des « Annales » des Jardins botaniques de Ceylan, me'moire émanant de la Direc- tion de ces Jardins (cf. « Trop. Agricultu- rist )), déc. 1903). Les arbres y sont toujours décrits comme possédant un latex très fluide, beaucoup plus fluide que celui des Heveas; et il n'est fait aucune mention d'individus a latex épais. M. CooK nous apprend peu de choses in- téressantes sur les outils destinés à la sai- gnée, et guère davantage sur les procédés de coagulation du latex fluide des Castilloas mexicains ; il serait à désirerqu'il y revienne dans son prochain rapport. Notons cepen- dant ce procédé de préparation de caout- chouc en feuilles (« sheets »), qu'il a vu ap- pliquer à La Zacualpa : Le latex est étendu, en couche mince, sur une grande feuille de Calathea, semblable à celle du bananier; cette feuille reste exposée en plein soleil, sur un sol nu, très chaud ; en l'espace de quelques minutes, le latex prend une teinte foncéeetuneconsistancesuffisam- jment épaisse pour qu'on puisse le recouvrir d'une nouvelle couche de latex frais. Enfin, cu^ier colle ensemble deux pareilles sur faces caoutchoutées, en pesant dessus avec les pieds, et arrache les deux feuilles de cou- verture de cette sorte de sandwich. On ob- tient ainsi des feuilles de fort bel aspect comme on peut en juger parles photogra- phies jointes au livre de M. Cook, qui font voir les phases successives de l'opération. M. CooK ayant publié antérieurement une étude spéciale sur les arbres porte-ombre I >. plus hauti, il y a lieu d'attacher une cer- taine importance à ses opinions concernan t la valeur du Castilloa à ce point de vue _ par la même occasion, nous verrons ce qu'ii pense de la culture du Castilloa, même à l'ombre et au soleil. Voici comment il s'ex- prime dans sa conclusion : « A l'état naturel, le Castilloa évite la forêt dense; il préfère les stations plus décou- vertes. Seule, la faible vitalité de ses graines l'empêche de franchir les limites de la forêt. Planté en terrain découvert, il pousse mieux qu'en forêt. Même de jeunes plants ne souf- frent en aucune façon de l'exposition à l'air et à la lumière, pourvu que le sol conserve l'humidité nécessaire. (< La plantation sous l'ombre d'autres arbres, ou sous bois après défrichement partiel, ne saurait être recommandée, hors certains cas particuliers; cependant il y a lieu de reconnaître que ce mode de culture permet de faire des économies sur la main- d'œuvre. c( La perte des feuilles pendant la saison sèche est, chez le Castilloa, un phénomène vital normal, une adaptation courante au climat, et ne saurait être considérée comme une contre-indication à sa culture indus- trielle dans les localités où pareille chose liii arrive. « Mais ce caractère rend l'arbre inapte à remplir le rôle de porte-ombre, soit pour café, soit pour cacao. Dans les localités à humidité persistante n'offrant point de sai- son sèche, le Castilloa garde ses feuilles toute l'année, mais le café et le cacao n'ont n'ont pas besoin de porte-ombre dans ces climats-là; en outre, le rendement du Cas- tilloa en caoutchouc y diminue. « Ce qu'on recherche dans les cultures ombragées, c'est la protection du sol contre l'évaporation et l'obtention de troncs élan- cés et droits ; ces résultats peuvent être atteints en plantant les Castilloas plus serrés qu'on ne l'a généralement fait jusqu'ici; et dans ces conditions, tous porte-ombre spé- ciaux deviennent inutiles. Toutefois, il est douteux qu'on ait avantage à planter à des distances inférieures à 10 pieds '3 m. 3o). « La teneur du latex en caoutchouc est plus forte pendant la saison sèche. Dans les stations sèches, le flux du latex diminue en saison sèche, par suite de l'humidité insuffi- sante du sol; mais à l'entrée de la saison des pluies, les mêmes arbres fournissent le latex en bien plus grande abondance que ceux des climats à humidité persistante. Il a été affirmé que la production de caoutchouc est plus forte en forêt ou en abritant le Cas- tilloa sous dés porte-ombre; cette idée parait erronée et semble être basée sur des expé- riences insuffisantes, faites uniquement en saison sèche ». Nous arrêtons là nos citations, car nous 52 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 32 — Fiovr. 1904 ne saurions entreprendre de redire ici tout d'ailleurs que c'est le plus ancien et, partant, ce qu'il peut y avoir de considérations utiles le seul régulier d'après les usages établis en dans un livre qni ne tient pas loin de 1 00 botanique. Nous ne demandons pas mieux pages. Avouons que nous avons été très con- que de voir triompher cette thèse, mais nous tents de rencontrer, p. 66, un exposé appro- attendrons que les institutions compétentes batif de la théorie de la saignée des caout- se soient prononcées; et l'accord ne se fera choutiers, présentée par M. Henri Lkcomte pas sans peine. Ainsi, un ami botaniste que dans le n° 10 du 0 J. d'A. T. », qui est dû- nous avons consulté nous répond : « Cer- ment cité à cette occasion. Répétons aussi, vanti;s l'auteur du genre (in « Gazetade Lite- une fois déplus, que l'ouvrage de M Cook ratura » de Mexico, 2 juillet 1794), a parfai- comprend iS planches superbes, d'un haut tement écrit : Cfli"/ï7/()i7, qui est la latinisation intérêt botanique et agricole. deCAsxiLLO. Ce nom, connu univej-sellement. Dernière remarque : M. CooK écrit: Cas- doit être maintenu malgré le zèle d'érudition tilla, nom qu'il estime probablement plus de quelques savants qui mettent le trouble facile à retenir pour les colons; il affirme dans une science déjà trop compliquée. » Les nouvelles Huileries de Coco à la Trinidad Conditions économiques de leur prospérité. — Leur outillage. D'après M. W. Greig. Ce qui suit, est extrait de l'opuscule /ni!(5;;-/(3/ « Il y a quelques années », raconte rri'niiarf (Port ofSpain, ioo3) analysé dans notre ]y];_ Grkig, « des capitalistes n'appartenant n^lM (I497. papier bleu). Les personnes dési- pas eux-mêmes au monde des planteurs de reuses de renselcjnements plus complets sur l'ou- . , ,,. ..,.,. ,•,, . ." , cocotiers, établirent une première huilerie tillage nécessaire, en trouveront quelques-uns ' ^ . dans une note publiée dans notre n» 12; ils en selon les plans modernes, à Port of Spain. trouveront surtout dans les catalogues des cons- Ils avaient fait un faux calcul, car ils avaient tructeurs. — Nous attirons l'attention du lecteur oublié la chèreté du transport des noix qu'il sur ce fait que le tourteau trouve acheteurs facile- f-.^ij^jj acheter dans les districts producieurs, ment à Trinidad. Sans marché local pour le tour- , .,,•■. j 1 , , . "^ . ^, ., tiour les amener a 1 usine située dans la ca- teau ou, a la rigueur, une exportation tacile, ' comme à Ceyian, il n'y a pas d'huilerie indus- P'^le. Pour réduire les frais de transport, trielle possible. Exemple, les Philippines ; qu'on on épluchait les noix sur place, mais on relise l'étude de Lyon (v. « J. d'A. T. », n" 3i). perdait ainsi un combustible précieux, et — N. D. L. R. ^^^ gjgjj obligé de remplacer par delà houille, *■'* fort chère, la bourre de coco abandonnée sur Pendant longtemps, les grands proprié- la plantation, taires de la Trinidad ont trouvé trop d'avan- « La situation s'est révélée, du premier tages à exporter la noix de coco fraîche, coup, très différente, et infiniment plus avan- pour se préoccuper de la convertir en huile, tageuse pour les usines établies dans la suite et seuls quelques paysans faisaient un peu à Mayaro et à Cedros, régions productrices, d'huile de coco pour l'exportation. Il y a Et aujourd'hui, il est permis de prédire I 5 ans, l'ile en importait même ; aujourd'hui que l'extraction d'huile ne tardera pas à dé- cile en exporte, pour £ 2.500 par an envi- venir la forme prédominante d'utilisation ron, et l'industrie d'huile de coco se déve- des 1 2 à 1 3 millions de noix de coco récoltées loppe rapidement. à la Trinidad en vue de l'exportation. En Ce mouvement nouveau a été déterminé effet, le bénéfice réalisé saute aux yeux : en partie par la baisse des prix de la noix « Depuis deux ans, les noix fraîches se fraîche sur le marché nord-américain, mais vendent en moyenne S 7 à * 8, les i .000. Or, surtout par l'introduction de procédés d'ex- en les convertissant en huile et en tourteau, traction perfectionnés. et après déduction du coût et du prix de ce N° 32 — Févr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE bi dernier, Thuile obtenue reviendra à 40 cents plus. Le rendement total du coprah en huile le gallon. Comme, pendant la même pé- est donc de 58 %. Le tourteau qui reste garde riode biennale, cette huile s'est vendue en seulement i i,5o ?,; de son poids d'huile; son moyenne 5o cents le gallon, l'usinier empo- humidité est de i o, 5 o % . Le marché local sait chera une différence de 10 cents par gallon . apprécier à leur haute valeur les propriétés Ou bien, si c'est le planteur même qui s'est fourragères du tourteau de coco, et celui-ci fait usinier, il réalisera, grâce à cette combi- se vend tant qu'on veut à i '/„ cents la naison, pour chaque millier de noix, s 2,45 livre. de plus que s'il les avait vendues telles « Les frais d'extraction, dans une petite quelles. usine, produisant 100 gallons d'huile par « Les huileries modernes se servent de jour, ne dépassent pas 10 cents par gallon, presses hydrauliques. 11 faut commencer par en y comptant l'intérêt sur le capital engagé, réduire l'amande en poudre très fine; et l'amortissement, les fournitures et la main- comme cela n'est possible qu'une fois l'a- d'œuvre. mande sèche, il en resuite que l'huilerie est « On trouve facilement, à la Trinidad, obligée, de toutes façons, de prendre le des mécaniciens assez intelligents pour faire coprah pour point de départ. Et voilà encore marcher une huilerie, et il v aura toujours un avantage de Cedros et de Mayaro : Dans avantage à l'établir le plus près possible des ces localités, le coprah peut être séché au plantations. On économisera des frais de soleil ; sur la côte ouest, ou à Port-of-Spain, transport, et il ne faut pas oublierqu'un pon- il est impossible de se passer entièrement de chon d'huile représente 400 noix. On éco- chaleur artificielle. nomisera toute dépense de combustible, car « La pulvérisation du coprah est opérée la bourre et le bois sec suffisent et au delà . dans un désintégrateur spécial ; la poudre Sur les cotes sud et est, — et c'est là qu'il y grasse est chauffée, mise en petits sacs aie plus de cocoteries à Trinidad, on peut (scourtins) et placée sous la presse, laquelle faire le coprah sans recourir au feu. exerce une pression de 2 tonnes par pouce « LIne huilerie moderne, d'une capacité carré. Le coprah cède dans ces conditions journalière de 100 gallons d'huile, sulfi- 48% d'huile; le tourteau, qui est sec au tou- santé pour traiter une récolte annuelle de cher, retourne dans le désintégrateur, repasse i.tSoooo noix, revient, à la Trinidad, de au chauffage et sous la presse et cède 10 % de i .000 à i .200 livres sterling... » La culture industrielle des Bambous Fairchild (D. g.) : Japanese bamboos. In-8°, Les pousses, destinées à la consommation, 34 pp., 8 pi. Publié comme Bull. 4?, Bu- sont coupées sous terre, avant d'être sorties; reau of Plant Industry. Ed. du Dép. absolument à la manière de nos asperges. d'Agric, Washington, iqo3. Pour le bois, on coupe à g ans révolus, et Très belle étude sur la culture commer- tous les ans une certaine proportion des ciale des bambous au Japon, pour le bois et jeunes tiges sont réservées à cet effet. Ce comme plante potagère C'est qu'en effet, genre d'exploitation peut durer indéfini- lorsque l'espèce s'y prête, et tel est le cas du ment. Phyllostachys mitis, \cs deux usants vont de L'auteur décrit en détail la culture et pair, et le revenu net, qui a surtout grandi l'aménagement de cette espèce comestible, depuis une vingtaine d'années, peut atteindre qui est aussi la plus grande du pays. Il 25o yens par an et par hectare, équivalant à envisage ensuite plusieurs autres. Il termine 5o dollars américains par acre. L'auteur d'ailleurs par une vingtaine de diagnoses cite même un cas où le revenu net s'éleva botaniques, accompagnées de renseighe- jusqu'à 90 dollars par acre. ments économiques et de superbes photo- ^4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' Févr. 1904 graphies qui représentent le plus souvent et aussi bien tenues : c'est la Birmanie. Sauf des aspects de végétation. cette exception, dans la généralité des pavs Sans parler de toute la multitude d'objets tropicaux, les bambous sont cultivés de que l'on fait, ou pourrait faire en bambou, le préférence par petits bouquets de quelques Japon exporte bon an mal an 1 0.000.000 de touffes, et non en plantations continues, cannes à pèche de cette origine botanique. Certes, dans bien des pays où ils sont la presque totalité à destination des Etats- à peine connus, il y aurait quelque chose à Unis. Le Département d'Agriculture de faire avec les bambous, économiquement Washington considère donc qu'en introdui- parlant. C'est le cas de citer la prophétie du sant dans les localités appropriées la culture baron Cloquet que rappelle M. Charles industrielle des meilleurs représentants de la Rivuîre dans son excellent travail, Le5 Bam- famille, il aura doté le pays d'une ressource bous (v. « J. d'A. T. », n^ 12, sj 164, papier nouvelle des plus sérieuses. Il a entrepris bleu : « Le bambou sera un jour à l'indus- l'imporiation de plants et se prépare à lancer trie ce que la pomme de terre est à l'alimen- vigoureusementla culture préconisée. tation ». Tous les gouvernements devraient Les espèces économiques les plus appré- se préoccuper de l'introduction des bonnes ciées du Japon semblent devoir réussir à espèces dans celles de leurs colonies où les merveille, par exemple, en Californie où il bambous manquent ou sont mal représentée, existe déjà de magnifiques collections d'à m a- — Le nom de M. Ch. Rivière revient souvent teurs : A Berkeley, il existait, il y a quelques sous la plume de M. Fairchild, notamment années, un véritable petit bosquet, proba- dans la partie botanique de la brochure; blement de Phyllostachys Qiiilioi, espèce mais l'auteur américain semble ignorer son japonaise la plus importante après le bam- travail le plus récent, rappelé plus haut, bou comestible: il a été abattu pour faire Dans un article qu'il a publié dans la place à une rue. « Revue générale des Sciences », i 5 octobre Les similitudes de climat entre le Japon et 1 qo3 : Les produits végétaux à l'Exposition l'Amérique du Nord sont une raison sufti- d'Hanoi], notre collaborateur M. D. Bois in- sante pour que M. Fairchild soit allé étu- siste sur les nombreux emplois du bambou dier la culture industrielle du bambou dans qui est, dit-il la plante la plus utile en Indo- l'Empire du Soleil Levant, plutôt qu'autre Chine, après le riz. Le bambou comestible part. Il ne pouvait d'ailleurs guère mieux y est aussi apprécié qu'au Japon. L'industrie s'adresser, sous le rapport de la perfection du bambou pourrait, selon lui, prendre un des procédés d'entretien et d'exploitation : grand développement dans ce pays étant Un seul pavs, dit-il, possède des cultures de donnés l'abondance de la matière première, bambous aussi vastes ou plus vastes encore, l'habileté et le bas prix de la main d'œuvre PARTIE connERcmLE LE MARCHE DU CAOUTCHOUC Par MM. Hecht krkres «S. C". Para fin. — Le mois de février a été si- gnalé par une grande hausse. Dès le début du mois, sous l'influence d'abord de rachats de vendeurs à découvert, ensuite d'une con- sommation excellente aux Etats-Unis, où l'hiver a été particulièrement rigoureux, et enfin des nouvelles reçues du Para même, sur les recettes probables de la fin de la récolte, les cours se sont rapidement élevés jusqu'à fr. i 2,3o le kilo pour Haut Amazone iS; jusqu'à f r , 12,00 pour Bas Amazone. Si la guerre russo-japonaise n'avait pas été déclarée à ce moment, il est probable que nous eussions vu des cojrs plus hauts. Les nouvelles d'Extrême-Orient ont produit un N" 3-2 — Fkvu. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE léger tassement qui a ramené les cours a environ tr. 11,75 pour Haut Amazone & l'r. II, 5o pour le Bas Amazone. Mais, par suite de gros achats au Para et à Manaos, les prix se sont de nouveau élevés à fr. 12,10 pour Haut Amazone et tr. 11,90 pour Bas Amazone, cours auxquels ils restent au mo- ment où nous écrivons ces lignes. Nous croyons — à moins d'événements imprévus — que les prix se maintiendront chers pendant les mois de printemps. Sortes intermédiaires. — Ces qualités ont suivi le mouvement de hausse du Para, et nous laissons le Sernamby de Manaos à l'r. 9,5o et le Sernamby de Cameta à fr. 7,75. Les Slabs valent fr. 7,85. Quant aux Sernambys du Pérou, sur la nouvelle de gros arrivages attendus en mars, a Manaos, le prix en a été baissé jusqu'à fr. 8,60, mais, dans ces derniers jours, ils sont remontés facilement à fr. 9,10. Arrivages. — Les arrivages au Para pour janvier ont été de 4.300 t., contre 2.490 t. en 1903. Les recettes du mois courant sont, à ce jour, de 2,600 fr., le chiffre total de fé- vrier igo3 étant de 4.780 fr., ce qui prouve qu'à partir de ce mois les recettes seront beaucoup moindres que l'année dernière à pareille époque. Les statistiques générales donnent, en tonnes, au 3 1 janvier 1 904, comparé à fin janvier iqo3 : Sortes du Para : Stocks à Liverpool 668 1.129 i> à New-York 70 242 » au Para 55o 1 62 En route pour l'Europe 1.425 600 » » pour New-York i .5oo S40 » « d'Europe à N.-Y.... 35 35 4.248 2.998 1 .41 1 I .272 981 I .519 1.3 19 1.082 980 i.35o 4.3oo 2.490 Id.. dep.le i«''juil. 17.790 14.750 Expéditions du Para en Europe. 1.99^ 1.190 » » àNew-York 2.190 1.558 Sorles d'Afrique : Stocks à Liverpool 435 577 » à Londres 23i 218 » à New-York 94 98 1902 1903 Arrivages à Liverpool.... >> à New-York . . Livraisons à Liverpool... » à New-York . . . Arrivages au Para Arrivages à Liverpool.... » à Londres » à New-York. . . Livraisons à Liverpool » à Londres » à New-York. . . . 5o3 752 140 io3 940 ;8i 656 589 I 69 117 i.o33 940 760 893 Stocks de toutes sortes: 5.008 3 891 Sortes d'Afrique et d'Asie. — Les prix sont restés très chers. Les Twisis du Soudan se sont vendus jusqu'à fr. g. 75 ; les Twists du Lahou jusqu'à fr. 9,40; lesNiggers, jus- qu'à 10 fr. et les Massais jusqu'à 10 fr. 3o. Le Benguella vaut aujourd'hui 8,3o; les Mozambiques, 10 fr. à 10. 5o, suivant les qualités; les Tonkin noirs 9,25 et les Tonkin rouges 9,75 à lofrancs. — Le Bornéo prima est à fr. 6,5o. Anvers. — La dernière vente d'Anvers s'est faite ave une hausse moyenne d'envi- ron 0,70 centimes sur les taxes, et a été d'environ 700 t. Caoutchouc cultivé. — Quelques petits lutins de Para cultivé de Ceylan ont atteint le prix de fr. i ?,25 . HliCHT FRICRES & C"\ 75, rue St-Lazare. Paris, 23 février 1904. PRODUITS AGRICOLES D AFRIQUE SUR LE MARCHÉ DE LIVERPOOL Mercuriale spéciale du ■< J. d'A. T. » Par MM. T.\ylor & Co. Huile de Palme. — La hausse mentionnée dans notre bulletin de janvier a continué pendant la première moitié du mois, mais dans la deuxième moitié, les prix ont baissé. Cours du jour, la tonne. — Transit Lagos £ 27 i5 - Bonny, Old Calabar 26 o/- Benin et Cameroun 25 i5/- Accra ^5 i5/- Brass, Niger, New Calabar. 24 o/- Congo 24 5/- Sakpond 24 o/- Ordinaire et moyenne 23 10/- Palmistes (Amandes de palme). — Marché ferme; les prix ont été en hausse de 7/6 par tonne, mais nous terminons très calme, avec une baisse de 5/- par tonne. Option 28 o/- 26 5/- 26 51- 26 o/- 24 10/- 24 10/- 24 5/- 24 5/- 56 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 32 — Févr. 1904 Cours du jour, la tonne. — Transit Arachides. — Marché calme. Petites affaires en Lagos, Niger et bonnes qualités des décortiquées à f i i. o/- la tonne. Rivières £ 12 2,6 Coprah de la Côte d'Or. — Marché calme. Bénin et Congo 12 o/- Pas de transactions. Valeur nominale £ 12. 5/- la Libéria et Sherbro '. . 11 i.S/- tonne. Qualités de la Côte-d'Or 11 12/6 Poivre de Guinée (Maniguettc). — Marché Caoutchouc. — Marché toujours très actif. calme. Pas de transactions. Valeur nominale 40/- Environ 25o tonnes d'Afrique vendues depuis '^ '^'■^^• notre dernier bulletin. Fèves de Calahar. — Marché en baisse. Af- Café. — Marché ferme. Nouvelle hausse. — faires faites à 3 d. la livre. Libéria vaut 35/- à 37/6 le cwt., transit. Ambriz Graines, de Benni (Sésamei. — Petites ventes. 28/6 le cwt. en magasin. Niger : 35/- les 384 livres anglaises. Cacao. — Marché calme. Niger et qualités Beurre de Sliea (Rarilé). — Petites affaires à similaires 42/- à 49/- le cwt. £ 26. o/- à i' 26. 10/- la tonne. Gingembre. — Marché ferme. Valeur nominale Noix de Shfa (FCarité). — Pas de transactions, du Sierra Leone: 27/6 le cwt. Coton. — Par suite de mauvaise récolte en Piassava. — Quoique les arrivages aient été Amérique, bonne demande pour cotons d'.Afri- gros, les prix sont demeurés fermes. Libéria que. £ 7. 5/- à £ 23. 10/- la tonne. Cours du jour, la livre. Cire d'Abeille. — Marché très calme. Pas de Coton égrené, 5 ■''/., d. à 6 *'., d. transactions. Valeur nominale du Sierra Leone à Coton brut 2 */. d. f 6. 12/Ô. Gambie à £ 7 o/- le cwt. Ecorces de Mangliers. — Petite demande, Noix de Kola. — Davantage de demande pour j_' 3_ q! à £ 6. o/- la tonne, noix de kola sèches. Valeur nominale 3 d. la livre Taylor & Co «"S'a'5^- . 7, Tithebarn Street. Çhillies (Piment o seaux). — Marché ferme. Petites affaires à 39/- à 40/- le cwt. Liverpool, 1 9 février i 904. ACTUALITES Départ de M. Neuville. Notre excellent collaborateur M . H. Neu- ville s'est embarqué le 10 de ce mois, avec MM. Maurice DE Rothschild, de Bonchamp, le lieutenant Chollet et le Dr Roger, pour un voyage d'investigations scientifiques en Abyssinieet dansla région du Lac Rodolphe, l'une des moins connues de l'Afrique cen- trale. M. Neuville est chargé des recherches zoologiques, botaniques et géologiques. Nous ne pourrons donc guère compter sur sa collaboration au Journal pendant cette année, et son départ laisse dans la Rédac- tion un vide difficile à combler. Le voyage a e'té décidé en peu de temps. Notre ami laisse chez un éditeur parisien le manuscrit tout achevé d'un volume inti- tulé '.La Technologie du Thé, qui sera mis en mains aussitôt son retour. — Nul doute que les vovageurs ne rapportent une ample moisson de matériaux scientifiques. Plu- sieurs ont déjà été en Ahyssinie et tous sont admirablement préparés pour la tâche qu'ils entreprennent. Nos vœux les plus chaleu- reux les accompagnent. Départ de M. Cibot. Nous perdons momentanément, également pour cause de voyage, encore un autre rédac- teur, M. P. Cibot, si compétent pour les questions touchant à l'exploitation du caout- chouc, plus particulièrement de la qualité Para [Hevea]. Il vient de partir en explora- tion au Venezuela, avec MM. A. Chambre- lknt, R. Michel, et A. Ode.nt ingénieurs des Arts et Manufactures. C'est M. Chambrelfnt qui dirige la mission. M. Michel a déjà fait de la topographie au Congo. L'objet de la présente mission est surtout topogra.phique, mais accessoirement on s'oc- cupera aussi de géologie et de botanique N°:v2— FiivR. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE économique. Cette dernière est confiée pré- cisément aux soins de notre ami Cibot. Nous espérons bien recevoir de lui, de temps en temps, quelque note prise dans le pays ; mais d'ici à la fin de l'année, nous ne pouvons plus compter sur une collaboration régulière de sa pan. Nous nous en conso- lons, puisqu'il le faut, en nous disant qu'il nous reviendra du Venezuela enrichi d'une expérience nouvelle et d'un nouveau trésor d'observations, dont nos lecteurs seront les premiers à profiter. Tout en préparant son départ, M. Ciuot a tenu à achever et a pu remettre à l'impres- sion la traduction intégrale du rapport de M. Stanley-Arden sur L'Hevea en Malaisie (v. « J. d'A. T. «, n" 29, §476 etn" 3i, pp. ?-9)- Ce travail, trop volumineux pour le « J. d'A. T.», a déjà commencé à paraître dans r « Agriculture pratique des Pays chauds », l'organe du Ministère des Colonies; en même temps, il est destiné à être tiré en brochure chez Challamel. L'analysesi remarquée que M. Cibot nous en a donné dans le n° 3 1 du « J . d A. T. », doit avoir fixé le public quant à l'intérêt exceptionnel qu'offre le rapport de M. Stan- ley-Arijkn; nous pouvons recommander sans réserves la traduction de M. Cibot, cons- ciencieuse et claire comme tout ce qu'il fait. Rentrée de M. Chevalier. Nous perdons, pour quelque temps, deux collaborateurs auxquels nous étions bien habitués et dont le départ nous privera beau- coup ; mais nous en retrouvons un qui nous est aussi cher ; sa signature avait disparu du Journal depuis bientôt deux ans : Chevalier, dont nous annoncions le départ dans notre n" de mai 1902, est revenu du Chari, avec ses vaillants compagnons, tous en bonne santé, apportant 200 caisses d'objets et une profusion de notes et d'observations, du plus haut intérêt pour la connaissance scientifique et agricole de l'Afrique occidentale et cen- trale. Nous en reparlerons prochainement. Sans entrer dans d'autres détails pour au- lourd'hui, bornons-nous à signaler que, sous le rapport financier, la découverte de lianes à caoutchouc, inexploitées par les popula- tions indigènes du Chari, suffirait, à elle seule, et dès à présent, à racheter au cen- tuple, les sacrifices pccuniers que le gouver- nement et les grands corps savants ont fait pour rendre possible la mission. Quantaux bénéfices qui pourront résulter, dans l'avenir, des trésors scientifiques re- cueillis par elle, ils sont incalculables; sans oublier lesavantages politiquesque la France retire de cette belle exploration. Nous som- mes certain que les pouvoirs publics s'en souviendront lorsque le moment sera venu de publier les résultats de la mission et que cette publication pourra se faire dans des conditions dignes de la tâche accomplie. Les Conférences coloniales du Muséum. M. Edmond Perrieu, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, vient d'inau- gurer la série des Conférences coloniales publiques qui seront faites en 1004. La première a été donnée par le Directeur même, le lundi 22 février, à 10 h. du matin, amphithéâtre des anciennes galeries d'Ana- tomie comparée, entrée: 57 rue Cuvier.Les Conférences auront lieu tous les jours à la même heure et dans le même local, sauf pour la Chimie. Une affiche spéciale donne la liste complète. Nous y relevons, pour les mois de mars, avril et mai, les titres suivants qui intéresseront plus particulièrement les lecteurs de ce Journal : Oustalet : Mammifères sauvages et do- mestiques (9 mars}, Oiseauxpour l'alimenta- tion et l'industrie (23 mars), Casoars et autru- ches (4mai). — CosTANTiN : Plantes à caout- chouc et à gutta-percha(4, 11 et 18 mars). Maladies de la canne à sucre (21 mars), du caféier (25 mars), du cacaoyer (i i avril), Fruits (18 avril). — Dechambrf. : Zootechnie (12 mars, 16 avril, i3 mai). — Kunckel d'HERCULAis : Insectes nuisibles à la canne à sucre 22 mars), Sauterelles 1 14 avril). — J. Poisson : Matières grasses d'origine végé- tale (i3 avril et 6 mai). — Lecomte : Le coton en Egypte (21 avril), Le caoutchouc JOURNAL. D AJRICULIURE TROPICALE N° 32 - Févr. 1904 (5 mai), La gutta-percha (19 maii. — Bou- vier : Arthropodes utiles en général (22 avril). Arthropodes séricigènes (25 et 29 avril). — DE Claybrooke : Produits des poissons (23 avril), Produits des reptiles et des batraciens (18 maii. — Bourgeois (à 4 heures, 63, rue de Buffoni : Les alca- loïdes du tabac (26 avril et 3 mai), Id., du poivre (10 mai). — Bureau : Les bambous (2 mai). Tontes ces conférences envisagent nette- ment les pays tropicaux et s'adressent au grand public colonial. La Section agricole du Congrès colonial de igo4- Le 2'-' Congrès Colonial aura lieu, avec l'appui des pouvoirs publics, à Paris, du 29 mai au 6 juin, dans des locaux encore à désigner mais qui seront certainement spa- cieux et confortables; car le Comité d'orga- nisation a le choix entre plusieurs qui ne laissent rien à désirer. Le Congrès comprendra un grand nombre de sections, parmi lesquelles la XIP est réservée « aux questions se rapportant aux productions du sol et aux conditions spé- ciales qui les régissent ». Chaque section est pourvue, dès à présent, d'un bureau chargé de provoquer et de centraliser les communications ressortissant de sa compé- tence. Celui de la XIP se compose de : M. Dybowski, Inspecteur général de l'Agri- culture coloniale, Président; M. Vilbou- cHEviTCH, Directeur du Journal d'Agricul- ture Tropicale, Vice-présîdent ; M. Chalot, Professeur à l'Ecole supérieure d'Agricul- ture coloniale, secrétaire. Voici, sans préjudice de celles qui pour- raient se trouver introduites d'ici le mois de mai par l'initiative individuelle des adhé- rents du Congrès, les questions mises à l'étude dès à présent par le bureau de la Xn= section : 1 . — Détaxe des produits coloniaux. 2. — Etat de la production du coton dans les colonies françaises. 3. — Le bétail aux colonies. 4. — Culture du caoutchouc et de la gutta- percha. 5. — Importation et consommation des fruits coloniaux. Une permanence du Comité des Congrès coloniaux est organisée à Paris, 18, rue Le Peletier; les difterents membres delà Commission executive s'y trouveront à tour de rôle, chaque jour, de 3 h. à 6 h. C'est également à cette adresse qu'il faut envoyer les adhésions au Congrès. Lts mé- moires et rapports concernant plus particu- lièrement la Xir section, devront être adressés de préférence à son Président, au Jardin Colonial, Nogent-sur-Marne (Seine). Sur un camphrier de Sidi-Moussa. Lettre de M. A. Malbot. Cher Monsieur, dimanche dernier j'ai eu l'occasion de trouver et de recueillir un do- cument de plus concernant une des plus intéressantes questions d'acclimatation algé- riennes: celle du camphrier, que vous avez longuement discutée dans la première année du « J. d'A. T. ". En allant chez des amis à Sidi-Moussa, près de l'Arba soit à 3o kilomètres environ d'Alger dans la plaine de la Mitidja, on m'a fait remarquer un magnifique camphrier tout entouré d'ailleurs de plantes exotiques goyaviers, en particulier), qui n'ont aucu- nement souffert de l'hiver relativement très rigoureux de cette année. Quoique étant venu plus de 10 fois dans le jardin, je n'avais pas encore remarqué ce sujet si intéressant et je m'empressai de véri- fier s'il contenait du camphre. Il m'a suffi pour cela d'écraser une feuille entre les doigts, l'odeur est très nette et même forte. C'est pourquoi, je vous envoie le petit ra- meau que j'ai cueilli, afin que vous soyiez bien convaincu, pour vos propres sens, que le camphrier donne du camphre en Algérie. Le procédé de reconnaissance de la pré- sence du camphre que j'ai employé, n'est sans doute pas un moyen de dosage bien sérieux, mais il est parfaitement édifiant pour quiconque a observé des camphriers N" 33 — Févr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 39 sans camphre, tant la dirt'érence est énorme. Je ne puis naturellement vous donner de renseignements sur le rendement, le cam- phrier n'est pas à moi et ce n'est qu'une plante d'ornement pour ce jardin. Mais il a déjà au moins i5 à 18 cm. de diamètre au tronc, sa cime s'élève à 4 mètres environ. Le jardin n'a pas plus de cinq ans. Le plant mis en terre était certainement très petit. Une autre fois, je pourrai peut-être vous documenter plus amplement. A. Malbot. Alger, 3 février 1904. Transport à grande distance des graines de cacaoyer. Par M. Désiré Bois. Dans une noie qu'il a publiée dans r « Agriculture pratique des pays chauds » sept.-oct. 1903, M. Deslandes, chef de la circonscription agricole de l'Est de Mada- gascar, donne d'excellents conseils sur le choix et la préparation des graines de cacaoyer et sur les précautions à prendre pour en assurer le transport dans de bonnes conditions. Pour les envois à grande distance, il recommande l'expédition en stratification, les graines sorties des cabosses ayant été lavées pour éliminer le pulpe fermentescible, puis séchées rapidement. Ces graines doivent être placées dans une simple caisse de bois, parlits successifs alternant avec des couches de terre au mélangé de terre de bruyère très légèrement humide. De cette façon, dit-il, les graines peuvent accomplir un voyage de 20 jours sans grand inconvénient, car, si on a pris la précaution de faire les lits de ter- reau un peu épais (435 centimètres) le germe peut s'v développer librement, et cette graine germée, mise en pépinière, fournit d'excellents plants. L'envoi des cabosses a, dit-il, donné des résultats variables : la plupart du temps la pourriture attaquant ces cabosses et altérant un nombre de graines variable, avec la durée du trajet. Nous croyons utile de signaler et de recommander, à cette occasion, une prépa- ration que l'on fait subir à Java aux cabos- ses destinées à être transportées à de grandes distances, et grâce à laquelle les graines se conservent en parfait état pendantplusieurs semaines. Cette préparation, qui nous a été indiquée à Buitenzorg par M. V.\n Breda de Haan, consiste tout simplement à choisir des cabosses parfaitement saines, et à les enduire de bouillie bordelaise avant l'em- ballage. D. Bois. Les transports agricoles aux Colonies. La voiture agricole, genre Araba, du lieutenant Maréchal. Par M. F. Main(i) Le « Bulletin de la Direction de l'Agricul- ture et du Commerce de la Régence de Tunis », de juillet igoS, publie la descrip- tion d'une charrette agricole, sous le titre suivant : Projet de voiture agricole, genre Araba, dérivant de la voiture coloniale des- tinée à l'armée, par M. Maréchal, lieutenant d'artillerie ». Quoique cette charrette soit particulière- ment destinée à la Tunisie, elle repose sur des données intéressantes et nous croyons utile de l'examiner. Elle présente les qualités principales suivantes : elle est simple, solide et légère, ce qui suffirait à la rigueur. Mais l'examen attentif des planches annexées à la description nous montre qu'elle procède de données nouvelles : toute la charge est reportée sur l'avant, les roues sont très hautes, et enfin la position de l'essieu a été déterminée mathématiquement de façon à obtenir le minimum d'effort de traction cor- respondant au maximum de charge utile. Dans toutes nOs colonies où le réseau de routes commence à s'étendre et à se perfec- tionner, nous croyons qu'on ne saurait (i) Dans le n" 3 du « J. d'A. T. (septembre 1901), nous avons publié un article de M. Pereuchot, con- tenant des détails sur une charrette coloniale imaginée il la Station d'Essais de Machines agricoles du Minis- tère de r.\gricu!ture et destinée au transport des ara- chides dans les sables du Sénégal. Ceux de nos abonnés qui possèdent la collection du Journal, reliront avec prolît l'article en question, qui est accompagné d'une figure. — N. d. l. R. 6o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^ Févr. 1904 mieux faire que de partir des principes de cette charrette. Mais pour qu'elle soit adap- tée à toutes les colonies (autant qu'une même chose peut être préconisée indistinc- tement dans des pays où les conditions sont très ditiérentes , il faudrait lui apporter quelques légères modifications. Nous n'a- vons pas l'intention de faire ici une cri- tique de cet instrument, mais nous tenons seulement à montrer que, contrairement à ce qu'on pourrait croire au premier abord, il pourrait, avec de légers changements, être avantageusement adopté presque partout, métalliques, boulons compris. Il faudrait les réduire aux pièees suivantes : 1/ Un essieu avec ses deux roues. 2) Les boulons, en nombre aussi restreint que possible (une dizaine doivent suffire), et d'une seule dimension; peu importe que certains d'entre eux soient trop forts pour la fatigue qu'ils auront à supporter : l'essentiel est de ne pas augmenter la diversité des pièces. 3) Quelques pièces en fer plat. 4) Quelques pièces en fer rond. C'est à dessein que nous rangeons des dans des pays qui sont loin d'avoir les res- pièces qui peuvent être très différentes en sources industrielles de la Tunisie. Nos cri- deux groupes seulement, d'après la matière première. Toutes les pièces en fer plat devront avoir la même section 5o X 6 ou 60 X 6, par e.xemple, toutes les pièces en fer rond, le même diamètre, 10, 12 ou 16"'/'". tiques sont d'ailleurs peu nombreuses, et nous allons énumérer rapidement les modi- fications à conseiller. Les roues en bois ou en fer et bois de- vraient être écartées, car elles ne résistent II est évident que la charrette ainsi obtenue pas aux variations atmosphériques brusques n'aura pas l'élégance du véhicule tunisien ; des climats tropicaux, ni aux insectes; de mais elle présentera l'avantage d'être indé- . plus, le charronnage des rais et des moyeux finiment réparable avec les deux ou trois €St trop compliqué pour que les réparations barres de fer restant de ce qui aura servi à en soient possibles partout. On trouve, en l'établir. La confection des pièces brisées ou France, de bonnes roues en fer à un prix très usées se bornera à un travail de forge, tra- bas; le fret ne serait pas élevé, car le volume vail qu'on peutdemander à un indigène dont est faible, et ces roues pourraient très bien quelques-uns sont bons forgerons, être expédiées sur le pont. Du reste, les colons, sachant de quelles L'équarrissage des diverses pièces, qui ressources ils disposent, verront facilement, donne à la charrette un aspect élégant, ^ l'inspection des planches détaillées qui pourrait être simplifié; il faudrait ramener accompagnent la note du lieutenant Mariî- les échantillons des diverses pièces à la sec- <^"aL' ^ quelles modifications ils devront re- tion rectangulaire moyenne de chacune. Les modes d'assemblage des diverses par- ties devraient se réduire à un ou deux tout au plus. L'assemblage à mi-bois est, tou- jours et partout, facile à réaliser; l'assem- blage à tenon et mortaise pourrait être quel- quefois conseillé, quoique la mortaise puisse être difficile à pratiquer dans certains bois; pour ce dernier mode, de nombreuses essences tropicales fourniraient des chevilles d'excellente qualité. Nous arrivons enfin aux ferrures, qui constituent une modification indispensable et des plus importantes. La voiture tuni- sienne telle que nous la présente le lieute- nant Maréchal, comporte 70 à 80 pièces courir pour conserver à cette charrette ce qu'elle a de bon en conciliant ses grandes qualités avec les exigences locales (;). F. Main Ingénieur-agronome. Encore un outil à défibrer l'abaca. Dans le n° 28 du « J. d'A. T. » nousavons publié une description de l'une des deux machinesproposéespar M. R. L. Proi'dlock, pour le défibrage de l'abaca; nous en avons publié également un dessin en disant que conformément à l'opinion même du direc- (]) lia été fait un tirage i part de cette description ce tirage comporte toutes les planches. N" 3. FÉvR. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE teur du Jardin Botanique d'Ootacamund, l'autre machine expérimentée par lui sem- blait beaucoup moins intéressante. Quelques lecteurs nous demandent de la leur faire connaître quand même. Voici donc une figure qui la représente. FiG. 3. -= Machine à délibrer labaca (D'après Proidloc&). Comme on le voit, elle diffère surtoutde celle dont nous avons déjà parlé, par ce fait que la lame et le manche du couteau sont du mémecôié du point d'articulation, au lieu d'être de part et d'autre de celui-ci, ce qui oblige à placer le bambou formant ressort très près de terre, avec un sens de flexion dirigé de bas en haut, contrairement à ce qui se produit dans la première machine : d'oii la nécessité d'un poteau supplémentaire et d'une poulie — appareil toujours difficile à établir sur place, — pour le renvoi de la corde actionnée par la pédale. Nous n'insisterons pas autrement sur cette machine dont le fonctionnement ne présente rien de particulier. M. Proudlock l'arecons- lituée d'après les documents bibliographi- ques; d'une manière générale, (il en cite deux) : i) « Journal of the Agri-Horticultural Society of India ", 1891, vol. IX, fasc. i, pp. 57-62. — 2) (1 Vegetable Fibres », le fameux recueil des Jardins de Kew. — Nous répétons, qu'avec M. Proudlock, nous pré- férons le modèle des indigènes de Gubat, figuré, toujours d'après M. Proitdlock, dans le n" 28 du « J. d'A. T. ■■ ; M. Proudlock en a puisé les éléments dans une note de M. A. Brown publiée à la p. 1J2 du « J. of the A. -H . Soc. of India. » Surcette question des niachinesà défibrer l'abaca, on relira très utilement ce que nous en avons dit dans le n" 3i du « J. d'A. T. » à propos du rapport consulaire de M. Mf.er- KAMP VAN EmBDEN. F. M. Machine à casser les noix muscades Les machines pour casser les noix crasses se multiplient. Plusieurs semblent être vrai- ment entrées dans la pratique. Nous en avons décrit ou'mentionné un certain nombre dans les n°' précécents du « J . d'A. T. ». Voici la nouveauté la plus récente, elle nous arrive des Antilles britanniques : Dans « Agricultural News» du 24 octo- bre iQoS, M. W.-AL Smyth, professeur d'Agriculture de l'île de Grenade (Antilles) donne la description suivante d'une machine à casser les noix muscades, en usage à la Grenade. Il est utile de faire remarquer que la noix "muscade présente une coque mince et assez friable, qu'on arrive à casser même entre les doigts. Il serait donc tout h fait imprudent d'admettre, sans essais préalables, que la même machine convienne également pour casser des noix dures, telles que celles du palmier à huile, du bancoulier, des Attalea, des Acrocomia, etc. «... Cette machine, écrit M. Smith, que j'ai vu fonctionner à Gouyave-Estate, a été inventée par M. John Rudder, originaire de la Barbade. Elle se coihpose d'une boîte haute et étroite dans laquelle tourne une roue de bois, dont la jante a la largeur de la boîte et est formée d'une série d'alvéoles larges et profondes. « Les noix, introduites dans la machine par un conduit en forme de cheminée, tombent dans ces alvéoles et, comme la roue tourne, elles sont projetées contre la base delà boîte. Sous l'influence de cette force, les noix sont brisées, et coques et amandes tombent par une ouverture située à la base de la boite. Le tout est construit en bois (pin blanc) et est vendu ici £, i2.iosh. (= fr. 3i2,50!. « Cette machine a été appliquée à la Gre- nade, depuis 9 mois, chez tous les gros expé- diteurs de l'île. Elle peut concasser un baril (i36 litres) en deux minutes. Plusieurs per- sonnes qui s'en sont servi, sontrevenues au 62 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 32 — Févr. i()04 concassage à la main; elles disent que les Nous avons consulté M. le D^ Delacroix, noix sorties de la machine prennent une directeur de la Station de Pathologie végé- teinte foncée, par le fait de l'huile qui se taie, sur le traitement à conseiller. Il pense répand sous la peau de l'amande, et que cela que des pulvérisations avec la mixture péiro- leur fait perdre le bon prix qu'elles ohte- lée dont la formule suit, seront suffisantes : naient auparavant sur le marché de Londres. Pétrole S Aucontraire, des témoignages très satisfai- ' Carbonate de soude '. ..5 sants ont été faits par d'autres personnes. Savon noir i o Ainsi, le gérant de la propriété Gouyave, où g^^ ^ Il part actuellement plus de uoo barils Jus de tabac 4.0 820 hectolitres de noix par an, dit qu'il ne ,-.,-,,, r aire dissoudre le carbonate et le savon ^aurait pas s en passer u. , ,, •.,..-.,- dans J eau tiede. Apres rf troidissement, Nous avouons ne pas très bien compren- ajouter le pétrole, en remuant avec un dre la façon dont travaille cette machine. bâton. L'émulsion obtenue, la mélangeravec Comment sont disposées les alvéoles: et je jus de tabac produit des manutaciures quelles sont les dimensions de la boite? d'État françaises]. Employer de suite. Nous supposons que c'est la force centri- fuge qui agit. C'est d'ailleurs un principe gé- néral oui tend à s'établir dans les machines _, , . -x 1 - j. 1 ^ Emulsion petrolee, contre les pucerons de ce genre. Mais l'amande de la noix mus- , " , . r -, T^ . IV du citronnier, cade est bien fragile. Peut-être 1 inventeur a-t-il tenu compte de ce fait et conformé sa Formule employée à la Dominique. machine en conséquence ? D une manière générale, nous aimerions une description Dans notre n» 29, nous avons donné cer- plus détaillée, accompagnée d'une figure, si 1^'"^ détails sur une maladie qui sévit actuel- possible. Nous nous permettons de sii^^naler ^^ment sur les citronniers de l'ile Domi- cedesideratum au Département d'agriculture n'I^e et a pour cause des pucerons. Nous j T , r\ ■ j 1 -j- A \ ■ avons indiqué que l'on se trouvait bien de des Indes Occidentales, éditeur du « Agri- ' ^ , , ^, 1 ,•' J ■ ••• J certains insecticides, composés de manière à cultural News » ; la teconde activité de ce ' J^ r, . J- ■ ,; dissoudre le revêtement cireux qui protège Département est extraordinaire, nous proh- -i t o , ,, - I • •• • , les pucerons visés, tons de 1 occasion pour lut témoigner notre ^ admiration. Le D"" Nicholls, le célèbre auteur du F. M. Petit traite d'Agriculture tropicale, qui -S2.?>^^ habite la Dominique, nous communique aujourd'hui, par l'intermédiaire de notre Sur une maladie du ricin à Cuba (j-ès obligeant correspondant M. Stei«ns- causée par le Coryihuca Gossypii. Fadelle, la formule exacte de l'émulsion , , y, r. ■ J 'J ^ adoptée à la Dominique. La voici : M. Lm. BuDAN nous avait adresse de Guan- '^ ^ tânamo l'Cuba'i des échantillons se rappor- /-> r •. j- j j „• r „„ j, ^^ « On fait dissoudre une demi-livre de sa- tant à une maladie du Ricin. Quoique arrivés . n ji u -n „.„ r\ ^ T von dans un gallon d eau bouillante. On y en mauvaisétat, !e parasite a pu être déter- , "1, j -. 1 u • , \ f^ ^ a)oute deux gallons de pétrole brui, puis on miné CTrace à l'obligeance et au savoir de 1 • " • >- 1 „ „ • ^ î^ remue bien |usqu a ce que le compose MM. P. Marchal, professeur à l'Institut , • > r • - ■ ' ^ devienne comme une crème. La quantité in- agronomique et JoANNis Martin, du Mu- j- a . , . . . ,..,.,11 ^ ^ 1 i » diquée peut servir a laire jusqu a .vi gallons séum. Ces éminents entomologistes esti- , 1 • • .• ■ j m' ~ 1^ , ,,,.. ^ de solution insecticide. — N employer que ment que, jusqu'à preuve du contraire, on ,, , , ■ . r j !• ^ ' I "^ r ' I eau de pluie ou, de toute façon, de 1 eau ne doit considérer que la cause de la maladie . , j u ' contenant pas de chaux. « est un insecte hémiptère, le Corythuca Gos- sypii Fab. ^S'^^^ M" 32 — Fi';vR. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 63 Nouveau procédé pour la destruction des tiques Comme moyen préventif contre la fièvre du Texas. D'après une note da « Texas Stock Jour- nal » reproduite par le « Journal of the De- partment of Agriculture of Western Aus- ■ traita » d'octobre 190?, un éleveur connu de Courtes-Cornes, Colorado : Etats-Unis), au- rai' trouvé un procédé nouveau pour traiter les bovidés qui sont attaqués par les tiques. Cet éleveur avait acheté sans y prendre garde quelques animaux infectés de tiques, et, bientôt après, perdit plusieursbétes parmi les meilleures. Pour se débarrasser du mal, voici comment il procéda : Il faisait consommer chaque jour à son bétail du soufre mélangea du sel marin dans la proportion d'une partie de soufre pour deux parties de sel. Sous l'influence de cette alimentation, les tiques se détachèrent des oovidés. Ce résultat obtenu, il fit passer son bétail dans un pâturage exempt de tiques et laissa l'ancien pâturage sans bétail pendant I à 2 mois, de façon a obtenir la disparition des tiques qui s'y trouvaient. Cette façon de procéder réussit fort bien, à la condition de recommencer l'emploi du soufre et du sel et de changer ensuite les bêtes de pâturage dès que quelques tiques apparaissaient. De cette façon, l'éleveur en question parvint à détruire graduellement toutes les tiques et à obtenir des pâturages de nouveau complètement exempts de ces parasites. Nous avons cru devoir faire connaître ce procédé, en raison de la simplicité de son application ; nous en laissons naturellement toute la responsabilité à l'auteur. A. M. Le commerce des bananes en Amérique. Nouvelle mélhode de déchargement des régimes. Dans son numéro de novembre igoS, la revue de Chicago : « Tropical Truth», con- sacre quelques pages au commerce des fruits tropicaux aux Etats-Unis, sujet qui a été déjà souvent traité aussi dans le « J. d'A. T. .) A la Nouvelle-Orléans ce commerce porte surtout sur les bananes. Trois grandes compagnies de navigation n'emploient pas moins de cinquante steamers pour le trans- port des régimes qui proviennent de l'Amé- rique centrale. Ces compagnies sont : I'Uni- TED Fruit Co, la Bliefields Steamship Co. et I'Independant Line ayant comme ports d'embarquement les plus importants : Port- Limon, au Costa-Rica; Bocas, en Colombie; Bluefields, au Nicaragua; Ceiba et Puerto Cortez, au Honduras espagnol; Belize, au Honduras anglais; Port-Barrios et Livings- ton, au Guatemala. Environ 7 millions de régimes en sont importés chaque année. C'est de mai à septembre que sont produits les meilleurs fruits dans ces régions. Les Compagnies de transport anftéliorent constamment l'aménagement de leurs ba- teaux pour assurer l'arrivée des cargaisons à destination en aussi parfait état que possi- ble. Elles s'attachent également à en assurer le débarquement rapide et à réduire les causes de détérioration qui peuvent résulter des manipulations. C'est ainsi que l'United fruit Co. utilise pour le déchargement des régimes, une machine électrique qui opère en un temps moitié Aïoins long que par le procédé ancien, avec cet autre très grand avanta{.e qu'elle ménage les régimes : autrefois les deux tiers des .fruits étaient gâtés par le déchargement à bras. La nouvelle mé- thode donne donc un double bénéfice : Rapidité plus grande du déchargement, conservation en bon état de la plus grande partie delà cargaison. La nouvelle machine dont il est ici ques- tion est construite par la Link Beltixg Co., et est employée par les constructeurs WlLLI.\M RiLEY & EtIGENE KeLL. Elle fut inventée et brevetée en 1897 par Georges J. Edelston, mécanicien constructeur de la Adler - Weinberger - Steamship Co.. et Beverly J. Harris. La machine a subi des perfectionnements ; le modèle actuellement employé date de 1902. C'est une sorte de grue, avec récipient porteur et truck à rails sur lequel sont transportés les fruits. Autrefois, le débarquerûeui était opeic par 64 JOURNAL DAGRICULTUHE TROPICALE N" FliVK 1904 des nègres qui transportaient les ré£!,tmes On fabrique depuis longtemps du vin d'abord d'un pont au pont supérieur pour d'oranges aux Antilles. On procède de la les p(3rter ensuite hors du bateau. Les fruits façon suivante : les oranges dépouillées de se trouvaient ainsi écrasés et souvent déta- leur zesie, sont pressées à la main; le jus chés de leur queue, et l'on n'arrivait guère à d'oranges obtenu est simplement additionné décharger plus de 1.200 régimes à l'heure, de sucre, puis abandonné dans un récipient Avec la machine dont il vient d'être de verre ou de terre (dame-Jeanne ou jarre), question, on peut décharger 3. 000 régimes par heure sans que les fruits se trouvent détériorés. — û. B. La peste bovine à Ceylan. Dans le « Tropical Agriculiurist » de juil- let iQo3, M. G. W. Strugess, chef du ser- vice vétérinaire de Ceylan, donne des dé- tails fort circonstanciés sur les moyens employés dans cette ile contre la peste bovine. Parallèlement avec les mesures générales de police sanitaire, il se pro- nonce en faveur des vaccins spécifiques qui constituent une conquête toute récente de la science ; il préconise aussi la quinine : enfin, il dit s'être très bien trouvé du Crésyl Jeyes (« Jeye's fluid >>!, administré dès le début à tous les animaux du troupeau, tant aux malades qu'aux bien portants, à raison de 10 gouttes par jour, avec les aliments. En même temps, les animaux sont aspergés d'eau additionnée dudit antiseptique. Profitons de l'occasion pour signaler que M. Strugess publie depuis plusieurs années, dans la presse locale, des Conseils aux éleveurs, qui semblent être le fruit d'une solide expérience ; ils portent principale- ment sur l'hygiène, les épizooiies, les inter- ventions chirurgicales, etc. Préparation rationnelle du vin d'oranges. D'après M. Pairaui.t. Cette question a été déjà l'objet de plusieurs notes dans les n"* précédents du ■■ J. d'A. T. » (v. 1902, pp. 94 et i55). M. P.URAULT, pharmacien des Colonies, est l'auteur du beau traité du Rhum, analysé dans notre n" 28 (^ 460, feuilles bleuesi ; il s'est livré à l'étude méthodique des fermentations, plus pani- culiérement à la Martinique, et est très estimé des spécialistes. Le document que nous repro- duisons ci-après, offre donc un réel intérèi , il a paru dans le « Bulletin de Médecine coloniale i> (cf. « Le-Piiit Colonial », 22 novembre igo3) : à la fermentation spontanée qui débute en général facilement car on :rouve le plus sou- vent des levures sur les oranges. Mais cette fermentation spontanée est lente, le jus d'orange sucré éiant un milieu peu nutritif pour la levure, elle devient aisément mau- vaise, le ferment acétique s'y met et le pro- duit est détestable. Aussi, esi-il rare de trou- ver du bon vin d'oranges et les différences de goût sont considérables d'un fabricant à l'autre. Rien de plus simple cependant que d'avoir constamment un bon produit toujours semblable : il suffit de stériliser le jus d'oranges après l'avoir additionné de 35o à 400 grammes de sucre pour chaque litre de jus, de o,'^'-'5 de maltopeptone de bras- serie et enfin de t gr. 5o d'un mé- lange nutritif salin. Celui que j'emploie est le suivant : Phosphate d'ammoniaquf- 3o Phosphate acide de chaux 10 Bitartrate de potasse 40 Sulfate de magnésie 3 Après refroidissemeijt, on ensemence le tout avec une levure pure d'oranges ; la fer- mentation se déclare aussitôt ; en quelques jours elle est terminée et le produit est d'un goiit excellent. Il peut, d'ailleurs, être obtenu sec et doux, en diminuant un peu ou en for- çant la quantité de sucre. Si l'on réfléchit qu'aux Antilles huit à neuf oranges au plus sulfisent à obtenir un litre de jus et ne coûtent, à la saison, pas plus de o fr. 1 o à o fr. 1 5, on voit qu'on peut obtenir à bas prix un excellent vin de des- sert. Ce vin est certainement supérieur h la plupart de ceux expédiés comme Madère dans nos colonies. Le sucre, d'ailleurs, ne vaut aux Antilles, que o fr, 35 le kilogramme environ, au détail. Cette fabrication pourrait donc pren- dre de l'extension. Noav. Imp. Kd. 1,asnier, Direct. 3;, rue St-Lazare. l'ari Le Gcrjr.i : E. N° :^2 — FÉVRIER 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE BENEDICTINE ^*'\^^^^«'^^^^«"W'»"ftS'^*'^^ Se trouve dans les colonies, che^ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : mbi F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger ^^ XV lE MICHELIN &C Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocyvtcs, Vélocipèdes et Voilures ii chevaux. Exerciseur Michelin Appareil de yiimnasliiiue en chambre.' 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XJ Ij TT7I«.i: JOHN GORDON A C® N" 9, New Broad Street, N" 9 — LOTVnOX, E C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Cody en usage : A.B.C) MACHINES POUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au ; monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes En écrivant, mentionnei le Journal d'ÀfcicuHure Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 32 - Févrcer 1904 1| Hubert Bceken a Ç% i.» [/ J à DUREN ré/é^r ; Bœken, Duran- —Code : A.B-C Province Rhénane (ALLEMAGNE) — Tàléph, îv. Paris, Bruxelles. Londres : N''336 .>-.=s. . uic/ioi/, lyuioM- — uujo . n.o-yj-, T ou- — iats)jii. av. ruris, oruxeiies, Lonares : W"aj6 Défibreuses Automatiques à Travail Continu MODÈLE 1904, SANS CHAINES Pour Sisal, Aloës, Fourcroya, Ananas. 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Nous avons renoncé à la fabrication des petites dêfibi'euses à reprise (à simple effet) qui, tout en coûtant peu de chose, font revenir la fibre très cher. C.^. - — ' — ^ ^^ A Vinstar de Pancien modèle expertisé à la même Station en octobre igoi , LA MACHINE ACTUELLE A SUBI DES ESSAIS OFFICIELS EN NOVEMBKE 1903 à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculture, à Paris. Extrait du Bulletin d'expériences rédigé le 1" décembre 1903, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station: « ... Par suite deses divers appareils de réglage, la machine Bœken peut, travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continueet automatique re.mplissent très bien leur but. Le système de reprise et de conduite des tiges par les quatre courroies « Titan i> fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la micliine en brins bien parallèles ».... « Relativement à celui de 1901, le modèle actuel est de dimensions plus réduites et cf'un plus faible poids, mais l'amélioration principale porte sur le remplacement des 4 chaînes en bronze par 4 courroies « Titan», qui. tout en remplissant très bien leur but, diminuent le travail mécanique exigé par la défibreuse ». Fécuieries de Manioc (Cassave, Yucca) ODtlliage complet : Râpes oeeanlqiies. Cuviis et Toiles nétaliiqoes. ete. Pour toutes racines féculentes A lasuited'uneétudeappro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle «Râpe brevetée système Bœ- ken n qui défie toute concur- rence. Nous nous chargeons - de l'étude, de la fourniture et du montage de tous les appareils et dispositifs né- cessaires pour le bon fonc- tionnement d'une féculerie en pays chauds:râpes, cuves et toiles mét:-.lliques, sé- choirs, etc., pour manioc, arrowroot et toutes racines ou tubercules similaires. Rendement : de 5 à 5o kg. de farine par heure, se- lon la grandeur de ta râpe. Séchoirs - Presses d'Emballage Longue pratique agricole en pays chauds. — Construction soignée et simple.— matériaux de 1" qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales.— Comptes de culture. -Installations complètes de Plantations, avec Usines pour le traitement des récoltes- — Fourniture de machines i vapeur. Turbines, Voies ferrées portatives et en général de tous Accessoires d'exploitation, 11 Fn écrivant, mentionne;; le Journal d'Af^riculture Tropicale 4' Année N° 33 3i Mars 1904 JOURNAL D'A6RiG0LT0RE TROPICALE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR VILBOUCHEVITCH ce— c-^s, — ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES TrUITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE i Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs j' AÇORBS, CANARIES, MaDÈRE Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Moza.\ibiqi;e Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDicHÉRY, Indo-Chine Philippines Océanie c^r- '-Oo Collaborateurs et Correspondants : MM. APFELBAUM (Palestine), BAILL.AUD (Guinée), BAI.DRATI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BERTIN (Paris), BERÏONI (Paraguayi, BOIS (Paris), BOEKEN (Dûren), BOXAME (Ile Mauricei, D' BON'AVIA fVVorthing), BUDAN (Cuba), CARDOZO (Mozambique), P. CARIÉ (Ile Maurice), A. CHEVALIER (Afrique Occ'«), ClBOT (Paris), COLLET (Bruxelles), A. COUTURIER (Paris), CUVILLIER (l'aris). DAIREAUX (Buenos-Ayres), D-' DELACROIX (Paris), DESPEISSIS (Australie Occ'-), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJAUD (Guatemala),' ESTÈVE (Dahomey), FASIO (Alger), DE FLORIS (Madagascar), GILBERT (Tonkin), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Paris), P. DES GROTTES (Martinique), R. GUÉRINMGuatémala), GUIGON (Marseille), HA.MEL S.MITH (Londres), L. HAUTEFEUII.LE (Ton- kin). HECHT FRÈRES &C"(Parisi,DHÉRELLE (Guatemala), HII.GARD (Californie), HOLLRUNG iHalle-s.-Saale), G. A. HURI (Egypte). JOB (Paris', JUDGE(Calcutta), KARPELÈS (Calcutta), KOBUS (Java), KOSCHNY (Costa-Rica), D' LAVE- RAN (Paris), LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Singaporei, LEH.MANN (Manchester)^ LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (Ile Dominique), Dr LOIR (Paris), LOPEZ Y PARRA (.Mexico), LOW (Nicaragua), .MAIN (Paris), MAINE (Podor), .MAJANI (Trinidad). MALBOT (Algen, MALLÈVRE (Paris), G. M.VZE & C'- (Le Havre), DE .MEDEIROS (Rio-de-Janeiro), DE MENDONÇA (Ile San-Thomé), MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris), NEUVILLE (Paris), NE\\"PORT Queensland), G. NIEDERLEIN (Philadelphie), D'OLIVEIRA FRAG.\TEIRO iCabindu), PAIVA D'ANDRADA (Paris), PARIS (Saigon), PASZKIÉWICZ (Parana), PEDROSO (Cuba), PERNOTTE (Sanghaïl, PERROT (Paris), PERRUCHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica), POBÉGUIN (Guinée fr»), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), QUESNEL (Bentré), RAVENEAU (Paris), CH . RIVIÈRE (Alger), ROUX (Conakry), SADEBECK (Kassel) , SAVOURÉ (Abyssinie), SEGUR.V (Me.-cico), STERNS-FADELLE (Ile Dominique), SUÏER (Bombay(, ÏABEL (Sumatra), TAYLOR&Co (Liverpool), TEYSSONNIER (Conakry), THEYE (Cuba), TOLEDO (Venezuela), TOUCHAIS (Mayotte), D' TRABUT (Alger), VAQUIN & SCHWEITZER (Le Havre), VAN DER PLOEG (La Hâve), VERCKEN (Colombie), VIBERT (Paris), DE VILLÈLE (La Réunion), WARBURG (Berlin), WYLLIE (Punjab), ZEHN'TNER iJava), etc. Rédaction 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, ae lo heures à 1 1 h. 1/2. 3j, rue St-La!çare, à I'Imprimerie, le Lundi, de 3 à 5 heures. TÉLÉPHONES259-74. L6s abonnements sont reçus : A Paris : à l'Administration du Journal (10, rue Djlambre), à l'Oftice Colonial (20, Galerie d'Orléans^ Palais-Royal) et à la Nouvelle-Imprimerie (Sy, rue St-Lazare). — à Alexandrie (Eg\-pte], chez L. Schuler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin 60). — à Baliii chez Reis & 0''= (rua Conselhelro Dantas, 22). à Berlin, chez R. 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Stechert (q, East i5-th Street). — à Pernambuco, chez .Manoel Nogueira de'Souza. — àRio-de-Janeiro, chez Alves & C°. — à San José de Costa-Rica, chez Antonio Lehmann. — à San Salvador, chez Italo Durante & C°. — à Sao-Paulo, chez MelloBarjona. — à la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-Spaii\). — à Turin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général clie^ tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste. Adresser toute la Correspondaiice : 10, rue Delamke, Paris-14' i -- - > 1 5 ii;.2 ^^■B "i ' >t «j-^j - 2 Ni 5 OW 3 t7-< ^ M C?3 » t" 3 o CTi (6 O ;>- 5" f^ t<3 C^ r|^^|fl ? o |!*^ ^ i-^ s ^ 1» gd^ 3 u 9'irii^^ u. CD ES v^Bs ^ ~ - ^9 -T/ r ~- BU EB4 O A ~ y- K^l 3 / "- EïB ~~\ '3 r^ a> £.|5B |:E3 ^ ~ r* £ Km - ~ î ~ Wà ■|f ^?- «. -■ ^_ ~ '.' > Z'_ 2 VÊÊ\ "_ ^; y ^ kS3 M "^ Wi kl L ffl = ■ f ^ s iKi ■^ ^ 7 - ~ "^ 'J. T KBai -■' "■ - ^ Fia r* - ' = 9 B zR'B r 3 O -* C = El^^H jX -"" ^H tVSÊ & » s^a S. ts 1 - =: 3 3 o w = ^ o 2 o -V T" ~ C r' 2. '' 9 m i? '■ -C 3 -■ i; f* ',2 7 5. ►1 -i . ■/■ .; c G ^ •' i 1 ^) C- ^' f^ -H D ■/! £ — "^ - ««" ^ - 1- ^=Vhi^H -» O n 3 (a ^S9 P D = -H m •^ fT 1 *. -. JmlKt^m II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 33 — Mars 1904 CRESYL-JEYES DÉSINFECTANT ANTISEPTIQUE Expos. Univ- Paris 1 900. Médaille d'Or La seule décernée auxdésinfectants antiseptiques. Le Crés\l-Jt'\es es( adopté Ppar les Ecoles ÎValionales Vétérinaires, les Services d'Hygiènes et d^ Désinfection de Paris, des Déparlemenls et des Colonies, etc. Le Crésyl-Jeyes est reconnn indispensable dans la Pratique Vétérinaire et pour la Désinfection des Habitations, Ecuries, Etables, des Ustensiles de toilette, W.-C, Ciachoirs, Literie, Linges conta- minés, etc. Le Crésyl-Jeyes stérilise en quelques minutes les microbes les plus virulents, c est un Désodorisant de premier ordre, un Hémostatique cicatrisant. 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N" 33. ?i Mars 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ETUDES ET DOSSIERS P. BONAME : L'industrie des fibres à l'ile Maurice. — Aloës ei Sisal. Comparai- son économique et chimique. — Valeur agricole des déchets) 67 F. MAIN : Le décortiqueur d'arachides de M. Martin 71 A. JEHANNE : Le cactus dans l'alimen- tation du bétail (Etat de la question en Algérie-Tunisie. — Projet d'enquête in- ternationale) 72 A. NEGREIROS et la RÉDACTION : Le fléau des rats à San-Thomé, et le virus de l'Institut Pasteur 77 Le Lantana au.x Hawaï : Sa destruction par les insectes (méthode Koebei.e). D'après Perkins 79 J. W. MOLLISON, FLETCHER, la RÉ- DACTION : Le coton dans l'Inde. . . 80 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & O" : Bulletin men- suel du caoutchouc 82 A. & E. FOSSAT: Bulletin mensuel du coton 83 VAQUIN & SCHWEITZER : Etat du marché des fibres decorderie. ... 83 La fibre d'ananas de Java, sur le mar- ché d'Amsterdam (D'après MM. G. de Vries & Zonkn) 86 Le café dans l'Etat de Sao-Paulo (D'après F. Ferreira Ramos) 86 TAYLOR & Co : Mercuriale africaine de Liverpool 88 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) A. CARDOZO :Bons et mauvais Céaras. 88 D. B. : Le marché des fruits en Angleterre, Pages et la production algérienne (D'après Phi- lippe) 89 Utilisation des déchets de la canne à su- cre : Le « molascuit ». — Machinerie nécessaire pour sa fabrication 90 Résultats agricoles de la mission Cheva- lier 91 Jardin colonial : Distributions de plan- tes en 1904 91 Le Concours général agricole 91 La Fundicion de Sinaloa 93 Les Congrès internationaux de riziculture (Notice bibliographique, à propos du congrès de Novare) 94 Le thé soluble de Ceyian ' . . gS Le tétrachlorure de carbone comme dissol- vant, en huilerie coloniale gS Le chanvre de Manille aux îles Hawaï. — Les bananiers textiles des colonies allemandes 96 Conférence de M. D. Bi>is, sur la Flore des Indes 96 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Sur papier bleu) Livres nouveaux, §| 5i5-529 : Califor- nie, Porto-Rico, Antilles britanniques, Mexique, Amérique Centrale, Pérou, Ar- gentine, Uruguay, Hawaï, Australie, Java, Inde, Indo-Chine, Egypte, Guinée française, Madagascar. •— Riz, Vanille, Citrus, Canne à sucre, Coton, Caout- chouc, Gutta-percha, Maté, Tabac, Ba- nane, Café, Thé, Quinquinas, Épices, Cacao, K.apok, Fibres en général. In- digo. — Catalogue de plantes utiles des Antilles. — Irrigation. — Industrie fri- gorifique.— Distillation VIII et IX FIGURES Fio. 4 et 5 : Le décortiqueur d'arachides système Martin FiG.6 et 7 : Schémas du port de la bonne et de la mauvaise variété du caoutchoutier deCéara. 7' •66 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3V— Mars 1904 LES r DE 1901-1902 du Journal s Agriculture Tropicale. SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la 1" année 1901-1902 (comprenant les n"' de i à i 2.! . Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n"' 1,3,5,6,7,8, lOj 12) se yendect 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons, pas, de numér.os isolés del'année içoietdu i''' semestrede 1 902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 tr. cha-que, les n"" 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bon état. #######^«###### I i Matériel G] IWIÎIUCANI Campement com plet et coloninl , Tentes, C.intines, Sacs, ||' ['liarmacies , Cui- * sines, Objets pliants (Lits Sièges,Tables ^, 3 L internes). E Exposition Paris I guo ! Hors concours. Membre du Jury menti i jj, ■ - iCainp m 307. Faubourg Saint-Martin, Paris — Télépbone n' 422-17 ^ Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ 0^^ des lessageries laritimes ir«< G'^ Gr'^ Transatlantipe C'^ laritime Belge du Congo irw< Eotterdamsclie Lloyd Pacific Steam Navigation Co Empreza lacional de lavegaçào para a Âfrica Portugneza Booth S.S. Co »r^ Booth Ipitos S.S. Co. ^O"" Eiposition Dniverselle de i90o : 3 GRANDS PRIX, 3 HEDAILLIS D'OR, 38 DIPLOMES D'HONNEDR aux diverses Expositions " ' f( FoDdateur et Suec JULES RICHARD de la Maison Ricbard frères 25, rue Mélingue (anc. imp. Fessart) PARIS-içf. — E.xposition et Vente : 3, rue Lafayette PR0TEeTI©N DES RÉe0LTES CONTRE LES GELÉES BLHIveHES Thermomètre métallique avertisseur électrique Mettant en fonction des sonneries (électriques aux tempt'ralures maxima et minima. qu'il est nécessaire de ne pas dépasser dans un endroit quelconque. Ce tliermomètre est absolument nécessaire dans l'industrie, pour étuves. séchoirs, chambres de malt, etc.; en agriculture, pour la préservation des récoltes de la gelée : en horticulture, pour toutes les serres: enfin dans la vie domestique, soit pour Us bains, soit pour le chauffage des hôtels, appartenienta, chambres de malades, hôpitaux. Appareil solide, inoxydable, garanti sur facture. Prix : 22 francs. 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Sa note contribuera à faire un jour de la collection du Journal d'Agri- culture Tropicale le recueil le plus consulté pour les questions touchant. aux fibres exotiques. Nous avons publié, en effet, des articles intéressant les fibres dans chacun de nos numéros ou à peu près, depuis bientôt trois ans. Voici les plus impor- tants parmi ceux traitant plus particulièrement du chanvre de Maurice : L'exploitation du Fourcroya à Maurice (P. Carié) in" 12, pp. i63-i65. — Le Fourcroya dans l'Est Africain Allemand: n" i5, pp. 261-262; n" 16, p. 3i2 ; no 17: p. 344. — Plantations de Fourcroya à Java ; no 21, p. 94 : — L'évolution de la Gratte de Maurice : n° 24, p. i85. Le fait de la supériorité économique du Sisal sur le Fourcroya, qui peut être considéré comme démontré par M. Boname pour Maurice, résulte également de tout, ce qui a été publié jusqu'ici sur les vastes plantations, encore jeunes, de l'Est Afri- cain Allemand. Pour l'avoir méconnu lors de la création de celles-ci, les Allemands ont perdu déjà beaucoup d'argent, et ils en perdront encore. — N. D.L. R. * * * L'industrie des fibres textiles a pris une nouvelle importance à Maurice, en raison de l'élévation du pri.i. de ces produits surve- nue pendant ces dernières années. On y exploite uniquement les (ibres du Fourcroya gigantea appelé vulgairement Aloès vert pour le distinguer de l'Agave americana ou Aloès bleu dont il existe quel- ques plants isolés dans les plantations de Fourcroya. Le Fourcroya n'est pour ainsi dire pas cultivé, il est simplement exploité ; c'est-à- dire qu'il est rare qu'on en fasse de nou- velles plantations ; on se contente de récol- ter les feuilles sur Içs plants qui existsjnt. Ceux-ci se sont rapidement multipliés sur toutes les terres du littoral situées dans les quartiers secs de l'ile, où le rnanque d'eau pour l'irrigation ne permet guère d'autres cultures. Lorsque le Fourcroya fleurit, sa hampe florale donne une grande quantité de bul- billesqui assurent sa reproduction naturelle. Ces bulbilles tombent sur le sol plus ou rnoins envahi par une ^végétation herbacée et arbustive, et s'enracinent facilement. Pen- dant les premiers temps ils forinent un semis très épais, mais peu à peu la plupart des plants disparaissent et les plus vigoureux, ou ceux placés dans les meilleures condi- tions, parviennent seuls à l'état adulte. Ils suffisent d'ailleurs largement à la propaga- tion de l'espèce. Les terrains sur lesquels le Fourcroya s'est multiplié sont généralement envahis par une végétation ligneuse spontanée se composant principalement de 'Vieilles FILLES [Lantana Camara (i) et d'AcACiAS [Leucœna glauca). Les trois espèces se dis- putent le sol, de sorte qu'on ne peut guère évaluer le rendement que pourrait donner (i) Comparez « J. d'A. T. « n" 33. p. 79. 68 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 33 —Mars 1904 une plantation régulièrement faite, et à une de variations, allant, selon le cas de 25 à distance convenable pour que le terrain soit 5o roupies par tonne de fibres, utilisé sans que les plantes se nuisent mu- Si on dispose de la force hydraulique pour tuellement. actionner les défibreuses, on peut travailler Un des avantages de l'industrie des fibres dans de bonnes conditions, mais s'il faut d'aloès est qu'on peut s'y livrer au moment employer la vapeur, la dépense de combus- voulu : lorsque les conditions du marché tible ne permet guère de réaliser des béné- sont les meilleures, ou lorsque les circon- fices que lorsque les prix de vente sont élevés, stances locales sont les plus favorables sous En somme, comme beaucoup d'entreprises le rapport de la main-d'œuvre ou pour tout travaillentquand la tonne de fibresest vendue autre cause. En effec, la récolte peut attendre 200 roupies, elles réalisent de beaux profits sur pied sans aucune crainte de détériora- lorsque les prix atteignent 400 roupies ainsi tions; c'est ainsi que certains planteurs su- qu'on l'a vu, il y a quelques mois, criers du littoral qui possèdent de grandes Pour la préparation des fibres, la seule étendues de terres incultes et couvertes de machine employée est la gratte, qui a beau- Fourcroya fabriquent des fibres pendant coup de rapport avec le raspador du Mexi- l'entre-coupc, alors que la main-d'œuvre que. est en abondance et à meilleur marché. Si Q-gst une machine primitive mais robuste le prix desfibresbaisseousilamain-d'œuvre et dont la simplicité et le bon marché (25o est rare, on ralentit la fabrication pour la roupies sans le moteur) expliquent son usage reprendre avec une nouvelle activité lorsque ^^^^^ toutes les petites exploitations; ce qui les conditions redeviennent plus favorables. ^^^ jg ^^g ;, Maurice où les usines compre- L'exportation des fibres de Fourcroya a ^^^^ généralement 2 grattes, 5 ou 6 au maxi- varié à Maurice, depuis une vingtaine d'an- ^um, travaillent d'une façon assez intermit- nées, de 358 à plus de q.ooo tonnes annuel- tente. lement; et comme valeur, de 00.000 à plus j r u • • 1 1 n .La gratte est de fabrication locale, elle de 1 .000. 000 de roupies. . " ^ . . ,, , exige une force de 2 a 3 ' ., chevaux-vapeur; Le prix moyen sur place a varié pour la , , • j o > 1 '^ ^ '^ le tambour a une vitesse de 800 tours a la même période (moyenne annuelle"! de 2n- à . , ..,.,., r ' j minute ; on peut préparer de 1 25 a 1 5o kilo- 420 roupies la tonne. j m. - l u j ^ ' . grammes de hbres s.ecnes en 10 heures de On voit donc, par ces différences, combien " -, , . j- j-^i c ■ ^ . j ^ , ... travail, c est-a-dire dehbrer 5 a b.ooo kg. de il est avantageux de pouvoir forcer la fabri- ^ ... , , ,.^ ^ ^ feuilles vertes ; deu.K hommes suffisent pour cation it certains moments ; puisque le prix ,, ,. . ., .,, '^ , '^ , 1 alimenter, mais comme ils ne travaillent de revient de la matière première ne subit , , , , , généralement que d heures par )Our, on em- auère de variations. " 1 . j " . ploie deux équipes. Lorsque les usines manquent de feuilles, elles en achètent où elles en trouvent. On ^es ouvriers se placent de chaque coté de peut alors évaluer en moyenne à i o roupies, '^^ g^'»"'^' ^' g^^^és de cuir pour se préserver le prix des feuilles nécessaires pour faire 1« -^ains de l'action corrosive du suc de une tonne de fibres, le prix d'achat n'entre l'^loès, ils engagent dans le tambour d'abord donc que pour une faible proportion dans le '^ pétiole (base) de la feuille en la tenam prix de revient général; mais il n'en est pas fortement par l'autre extrémité; la feuille de même de la coupe des feuilles, toujours à "^ ^'"S' défibréesur la moitié de sa longueur, la charge de l'acheteur. Le transport aussi P"'^ l'ouvrier la retire complètement, la peut revenir assez cher. En effet, il faut en- saisit par la partie dénbrée et engage de la viron 40 tonnes de feuilles pour produire ^éme façon la partie de la feuille restant à une tonne de fibres, et on conçoit que les nettoyei. frais de transport deviennent onéreux aussi- Quand les feuilles sont de forte taille, on tôt qu'il faut aller les chercher à une grande n'en passe qu'une à la fois, mais deux ou distance; c'est la dépense qui subit le plus trois si elles sont petites. Les hommes son N" 33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 69 payés à la tâche, environ 80 cents de roupie par 100 kg. de fibres vertes. On ne peut évaluer le rendement en fibres suivant le nombre de feuilles, qui sont plus ou moins développées ; mais on compte, nous l'avons déjà dit, qu'il faut une moyenne de 40.000 kg. de feuilles pour produire une tonne de fibres sèches. On a vu que l'achat de cette quantité de Fourcroya qui est exploité à Maurice, mais en raison du prix actuel des fibres, il y aurait peut-être avantage à créer de nouvel- les plantations dans des conditions norma- les ; et dans ce cas, devrait-on s'en tenir au Fourcroya ou planter de préférence le sisal ou henequen. Agave rigida v. sisalana} Cette dernière espèce qui est cultivée dans presque toutes les contrées tropicales pro- feuilles coûte en moyenne 10 à 12 roupies, duisant des fibres de corderie, a été intro- la coupe coûte de 25 à 3o roupies; la main- duite à Maurice il y plusieurs années : mais d'œuvre pour le défibrage, environ autant, comme déjà à cette époque on ne faisait De sorte qu'on peut compter, avec le trans- plus de nouvelles plantations de Fourcroya, port, une somme de 100 roupies pour la le sisal n'a pas été multiplie. tonne de fibres à la sortie de la gratte. Au Le sisal possède cependant des avantages prix de vente de 200 roupies cité plus haut, sérieux sur le Fourcroya auquel il ressem- il reste donc 100 roupies pour la dépense de ble sous le rapport de la végétation et du force motrice, le lavage, le séchage, le bat- développement. Ses fibres sont beaucoup tage, l'emballage et les diverses autres plus faciles à préparer et à nettoyer, et leur manipulations jusqu'à la livraison de la prix est presque toujours plus élevé sur les gj3Pg_ marchés étrangers; en outre, le rendement Le transport des feuilles à l'usine est tou- en fibres est bien supérieur. jours une forte dépense, précisément parce qu'il n'existe pas de plantations bien culti- vées et qu'on se contente d'exploiter des terrains, plus ou moins distants de l'usine, où le Fourcroya et une végétation sponta- née se disputent la place; ces frais pour- raient être réduits en préparant la fibre sur place au moyen d'une gratte actionnée par En ce qui concerne le rendement, les deux essais ci-après sont probants. Voici quelques détails sur ces essais : Les feuilles de Fourcroya proviennent de deux localités différentes: du Réduit, à 35o mètres d'altitude, et des Pailles, localité chaude et sèche du littoral. Toutes les feuil- les ont été défibrées à la même gratte et par le même ouvrier. A Maurice on distingue deux un petit moteur, le tout monté sur un cha- riot qui se déplacerait à volonté; il n'y variétés de Fourcroya: l'un, appelé Aloès aurait plus alors qu'à transporter la fibre malgache, dont les feuilles sont plus épaisses verte, c'est-à-dire un dixième du poids des ^^ charnues, surtout à la base ; l'autre, feuilles brutes. I'Aloès créole, de beaucoup le plus répandu. ^*^ Comme on le verra ci-dessous, la seconde Ainsi qu'il a été dit, c'est uniquement le variété semble préférable à la pr emière. Rendement en fibres des feuilles d'Alocs malgache, d'Aloès créole et de Sisal. PHEMIKR E^.SAI Nombre de IVuilles Poids des feuilles tîg. — de tîbres vertes: kg — de fibres sèches: kg. Fibres sèches p. loode fibres vertes Fibres vertes p. loo de feuilles. . Fibres sèches p. loo de feuilles.. ALOES MALGACHE. REDUIT 311 30 3ij Uô j.lOU 'i.'.loO 1,510 0,030 ffl.C 18,8 14. lu 7, lit 4, 19 1,43 ALOES CRÉOLE. PAILLES DKUXIiaïF ESSAI 47 4,900 1,170 ■ii,9 10,42 2,49 SIS.VU ALOES ALoi:^ AL0Î:8 DU .MALGACHE. CREOLE. CREOLE. REDUIT REDUIT REDl n PAILLES 30 :'M 30 10 .37,5 57,5 27,5 13.7 4,400 4,700 2,870 1,IJ50 1,580 o.'):..v 0,1 ;o2 0,365 3.),S ■J),:> 21.0 22,1 11,8 y.J lu,4 12.00 i.21 ! ,ji, 2. 19 2,65 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 33 — Mars 1904 Il ressort donc de ces essais que l'aloès dit malgache est de qualité inférieure et que les plantes du littoral donnent davantage des fibres ; mais le fait le plus caractéristique est la supériorité de V Agave rigida sur le Fotircroya. En admettant pour le Foiir- croya un rendement industriel de 2 ^j., ?„ , qui n'est pas toujours atteint, et pour V Agave rigida un rendement de 4 "„ à conditions égales, c'est une augmentation de 60 % sur la quantité de fibres obtenue d'un même poids de feuilles, sans compter l'économie sur le transport des feuilles et les avantages résultant de l'extraction plus facile de la fibre. Pour se rendre compte des exigences culturales des deux plantes, il y a intérêt à connaître la composition minérale des feuil- les vertes. Les chiffres indiqués pour l'aloës sont des moyennes de 4 analyses. i.ooo kg. de feuilles vertes contiennent : Silice Chlore Acide sulfurique. . . Acide pliosphorique. Chaux Magnésie Potasse Soude 0.xyde de fer Acide carbonique, etc. Matières minérales totales. .\zote Si, à l'aide de ce tableau, nous estimons pour l'aloès la valeur approximative des prncipaux éléments fertilisants prélevés par tofine de fibres, nous trouverons, rien que pour l'azote, l'acide phosphorique et la potasse, une valeur engrais de Rs. 65 par tonne de fibres exportées. Si on met en regard le prix habituel auquel on paye les fe^iilles nécessaire pour produire la tonne de fibres, on arrive à Rs. i3,3o ; on vend donc les feuilles d'aloès le cinquième de la valeur qu'elles représentent comme engrais. Ce que nous disons n'est pas pour conseiller de iaire de l'engrais plutôt que de vendre les feuil- les d'aloès, ce qui serait absurde, mais sim- plement pour attirer l'attention sur les élé- ments fertilisants qu'elles prennent au sol, et qui se retrouvent dans les résidus. L'uti- lisation de ces derniers devra se faire le plus complètement possible. * * * Après l'extraction de la fibre de Four- croya dans les usines de Maurice, il reste comme déchet une masse de détritus presque égale au poids des feuilles manipulées ; ces débris semi-liquides s'accumulent aux alen- tours des usines où ils se décomposent peu à peu pour former un engrais dont nous venons d'indiquer la valeur, contenant les principes fertilisants delà pulpe et de la sève. De cette dernière, il n'en reste qu'une partie dans la masse; le surplus qui ne peut être retenu, s'écoule dans les ruisseaux du voisi- nage. En admettant, ce qui est suffisamment exact, qu'une tonne de feuilles produise 700 kilogrammes de jus et 3oo kilogrammes de pulpe demi-sèche, on a obtenu les résul- tats suivants par l'analyse des déchets soli- des et des liquides recueillis dans une usine ; Chlore...;.- Acide sulfurique.... Acide phosphorique. Chaux Magnésie Potasse Mat. min. totales... Azote co.MPOsrrioN PAR 1000 KG. JUS u.u/ 0,13 0,4M 0.87 1,19 3,09 7,80 D.ÔO DiE PULPE 0,.30 0,-M 0,41 4,78 1,74 3,0-,' 17,20 1,37 RÉSIDUS d'une tonne DE FEUILLES JUS 700 K 0,049 O.nol 0,301 0,000 0,833 2,10:! 5,4iiii 0,J,'^iO PULPE 300 K . 0,090 II, 110:1 0,123 1,434 0,522 0,900 5,lli0 o,;.9i KIOOk. 0(139 0,154 0,424 2,043 1,355 3,069 10,020 0,941 On remarquera la forte teneur de potasse, principalement dans le jus, qui est perdu en partie, comme nous venons de le dire. Comme inconvénient du fumier d'aloès, on peut indiquer sa décomposition relativement très lente. P. BONAMÊ. Réduit, 12 février 1904. N<>33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 71. Le Décortiqueur d'Arachides DE M. MARTIN Dès son premier numéro (juillet 1901), le « Journal d'Agriculture Tropicale » a srgnalé toute l'importance attachée par les planteurs et exportateurs d'arachides, à l'invention d'un bon décortiqueur (écosseur) permettant de iéparer les losscs des fèves sans briser celles-ci. La question, résumée à cette époque dans une lettre de M. Pou- lain de Pondichéry (qui semble avoir passé depuis de la théorie-à l'application), reprise ensuite par M. Paiva d'Andrada dans le n" 2 et par M. Main dans le n" 10, a été également l'objet d'une note de M. A. Cardozo, dans le n" 19. Mais jusqu'à présent le problème n'était pas résolu pratiquement en dépit de quelques tentatives des plus intéressantes. Aussi nous faisons-nous un devoir de signa- ler une machine de construction récente qui paraît répondre au but et est offerte au public dans des conditions commerciales. Il s'agit du décortiqueur dont quelques exemplaires viennent d'être mis à la disposi- tion de l'administrateur du Cercle de Lindi f ^ r- K S (« 1360 ^ Fig. 4. — Décortiqueur Martin, élévation. (Est Africain Allemand) par le « Kolonial- Wirtschaftliches Komitee )> de Berlin. Cette machine est construite par la maison Mar- tin, de Bitterfeld, dont la notoriété déjà 4h.---— D- Fig. 5. — Décortiqueur Martin, vue en bout. ancienne, reposait jusqu'ici principalement sur ses machines destinées à la meunerie; elle fabrique d'ailleurs actuellement plu- sieurs machines destinées au traitement des produits tropicaux. Soit dit en passant, sous la vigoureuse impulsion du K.-W. Komitee, on voit se dessiner en Allemagne un entraî- nement méthodique dansce sens, et il n'est pas douteux que les constructeurs alle- mands ne prennent une place de jour en jour plus importante parmi les fournisseurs de - l'agriculture tropicale. La machine pour arachides de Martin se compose (tig. 4& 5) du décortiqueur propre- ment dit et du séparateur de cosses. Tous deux sont combinés de façon a être facile- ment mis à bras; ils ne nécessitent qu'un seul arbre de commande et l'ensemble assure une alimentation régulière et continue du séparateur. - La machine travaille à l'aide de deux dis- ques à saillies ondulées, tournant l'un en face de l'autre, mais en sens inverse. Ce mouvement inverse est obtenu par deux courroies, l'une droite, l'autre croisée. Les JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 33 — Mars 1904 arachides à traiter sont versées dans une trémie et leur admission vers la machine est réglée par un tiroir de distribution. Elles passent ensuite à travers un disque percé de trous, entre les faces travaillantes des dis- ques décortiqueurs, où elles sont écossées. L'écartement des disques qui dépend de la taille des fruits à traiter, est facile à régler au moyen d'un volant S qui rapproche ou éloigne de l'un des disques l'autre disque et son arbre. Les arachides ainsi écossées tombent en même temps que les débris des cosses, au-dessous de la machine, dans la chambre de ventilation du séparateur, sur des cloisons obliques. Cette chambre est traversée par un fort coup de vent produit par un ventilateur également conduit par l'arbre décommande; grâce à la différence de leur poids spécifique, les cosses qui sont plus légères, se trouvent séparées des fèves qui sont plus lourdes. Le courant d'air lui- même est réglable au moyen d'un clapet AT; il y a également dans l'intérieur de la machine des clapets en tôle oscillants, pour régler ce courant d'air. Au cas où parmi les fèves écossées il se trouverait quelques gousses d'arachides entières, on pourra les éliminer au moyen du tamis à main, fourni avec la machine. Pour obtenir une décortication très uniforme, il serait utile de trier les gousses par grosseur, dès le début; c'est le meilleur moyen d'arriver à un travail parfait sans brisures. Au cas où la machine devrait être action- née par un moteur, il faut placer sur l'arbre de commande la poulie fournie, et écarter le grand engrenage, pour que la manivelle ne soit pas entraînée. Le nombre de tours de cet arbre doit être d'environ 140 par minute. F. M. Le Cactus dans ralimentation du Bétail Les données du problème. — Culture et utilisation du cactus en Algérie et en Tunisie. — Cactus épineux et cactus inerme. — Raquettes ou fruits ? — Projet d'enquête internationale : Questionnaire. Par M. A. Jehanne. Le cactus ou figuier de Barbarie lOpitii- les périodes de fortes chaleurs. Plusieurs de tia Ficus indica] a une aire de végétation nos colonies auraient intérêt à ne pas le né- très étendue. On le rencontre aujourd'hui gliger et tous les efforts qui seraient tentés en Amérique, depuis la Californie, le Texas pour répandre ou perfectionner sa culture au et la Floride jusqu'à la République Argen- Sénégal, au Soudan, dans la plus grande tine. On le retrouve à Madagascar, au Cap, partie de Madagascar, dans certains districts en Australie et dans le bassin méditerra- de la Nouvelle-Calédonie et de l'Indo- néen, en particulier en Italie, en Espagne, en Chine devraient, semble-t-il, être encoura- Algérie, en Tunisie... Dans ces deux der- gés. niers pays, ses raquettes sont parfois utili- La culture du cactus présente, en effet, sées pour l'alimentation du bétail et ses pour les régions sèches, de très grands avan- fruits y sont très appréciés par les popula- tages. lions, cependant moins qu'en Italie où la Le cactus est une plante d'une rusticité culture du « Fico d'India » pour le fruit a rare. En Tunisie et en Algérie, on le trouve atteint un haut degré de perfection. un peu partout, aussi bien en plaine que sur Il serait désirable que le cactus prît à bref les collines les plus arides. En terre sèche et délai une place Importante dans l'agricul- sur les pentes des coteaux, il prend, même ture des régions à sécheresses prolongées, dans cette situation défavorable pour la pres- durant lesquelles il est très difficile de don- que totalité des plantes cultivées, un déve- ner aux troupeaux une nourriture aqueuse, loppement satisfaisant. Il supporte les tem- cependant presque indispensable pendant pératures les plus élevées, se desséchant en N« 33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 73 partie durant la période chaude, mais repre- pour retenirdans la terre la plus grande par- nant bien vite l'eau perdue dès l'arrivée des tie possible de l'eau de ces pluies qui, ordi- premières pluies. Il croît encore vigoureu- nairement, ruisselle sans utilité pour l'agri- sement dans les massifs montagneux à la culture sur les trop nombreuses pentes dernière limite de la zone de l'olivier où l'on déboisées. Il ne faut pas attendre, d'ailleurs, observe la neige et du froid. Malgré cette que cette eau soit parvenue dans les oueds, grande puissance végétative, nulle part en pour chercher à la capter, c'est bien plutôt Tunisie et en Algérie on n'a eu à déplorer quand elle est encore sous la forme de d'envahissement des terres de culture par minces filets, que le moindre obstacle peut cette plante, semblable à ce qui se produit dévier, que l'on doit s'efforcer de la fair^ en Australie, dans le gouvernement de Ma- pénétrer dans le sol. Le cactus, planté sur dras, au Cap, etc. (comparer « J. d'A. T. » des bandes défrichées tracées suivant les 1902, pp. 166,220, 33 i). lignes de niveau, peut être très utilement La plantation et la culture du cactus sont employé dans ce but. des plus faciles et les fra'isqu'elles entraînent On sait, en outre, nous l'avons déjà dit, sont bien peu élevés. En Algérie et en Tunisie, qu'il donne des produits du plus grand intérêt il suffit, pour faire une plantation, de placer pour l'alimentation du bétail. Le ■< J. d'A. les boutures, composéesd'une seule raquette T. «a insisté sur ce point, dans une série ou mieux d'une raquette-mère et de deux d'articles publiés au cours de l'année 1902; raquettes rejetons, dans des trous creusés à il a eu grandement raison de le faire, la sape sur des bandes de terrain labourées à En Tunisie, les raquettes destinées au la charrue et séparées par des espaces que bétail peuvent être récoltées dès 134" année l'on ne débarrasse même pas de leur végéta- et sansaucune dépensed'entretiende la plan- tion spontanée ; un peu de fumier est dé- ' tation. De plus, cette production peut se posé dans le fond du trou, la bouture est maintenir à peu près constante pendant très placée dessus et de la terre est ramenée au- longtemps, puisqu'il a été observé des plan- tour de sa base. On se contente ensuite de tations de cactus, toujours vigoureuses et donner un buttage la 2" année et un autre la productives, et qui ont environ unecinquan- 3= année. Point n'est besoin de sarclages : le taine d'années. Enfin, la matière alimentaire cactus se défend lui-même contre les plantes produite peut être utilisée pendant la période étrangères. La dépense totale pour l'établis- de pénurie de fourrages, de juillet à novem- sement de la plantation et son entretien, ne bre dans l'Afrique du Nord, dépasse guère 100 à i 5o tr. par hectare. Ce rapide aperçu des services que peut Quand bien même le cactus ne donnerait rendre le cactus, suffit à montrer que cette aucun produit utilisable, il aurait cependant, plante est, à tous égards, précieuse pour les par suite de sa rusticité et de la facilité de pays secs. Et, cependant, malgré tous ses sa multiplication, sa place marquée sur les avantages, il ne semble pas que son aire de flancs des collines dénudées : il empêcherait culture soit en rapport avec le parti que l'on l'entraînement par les eaux de pluie jusque peut en tirer. Cet état de choses est peut-être dans les oueds et delà à la mer où elle se dû aux quelques difficultés, probablement pas perd sans utilité, de la couche superfi- impossibles à surmonter, que présente l'em- cielle du sol, la plus précieuse, la plus riche ploi des variétés actuellement connues, en éléments de fertilité; il faciliterait, en Les variétés de cactus, vraisemblablement outre, la pénétration dans le sol de ces eaux, très nombreuses, mais insuffisamment étu- qui reparaîtraient plus bas sous la forme de diées (i), peuvent être groupées, en effet, au sources. On ne répétera jamais assez que, point de vue agricole, en deux catégories: dans les pays, tels quela Tunisieet l'Algérie, où les pluies fréquemment torrentielles sont „,) La mort a emporté l'année dernière, l'homme séparées par des périodes sèches souvent qui les connaissait lemieux: leD' .A. WEBER.Ceboia- niste nous avait donné un article sur la matière, dans très longues, on ne saurait trop faire d'efforts le n° 12 du « J. d'A. T. ». — N. d. l. R. 74 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 33 —Mars 1904 les variétés ù épines ^Kurmols en Nessara, des Algériens ; Hendi Roumi, des Tunisiens) et les variétés sans épines (Henim Ameles, des Tunisiens), distinction basée sur la présence ou l'absence d'épines sur toutes les parties de la plante. Les raquettes du cactus à épines ne sont que très difficilement utilisables pour l'alimentation du bétail. Il arrive cependant encore sentir le plus cruellement ses funestes effets. Le cactus sans épines ne présente pas cer- tains des inconvénients précédents. Mais, par contre, pour en établir une plantation, on doit enclore le terrain choisi, afin de soustraire le cactus inerme à la dent du bé- tail, d'où une dépense très élevée, relative- qu'elies sont mangées par les animaux, pous- ment aux frais généraux d'établissement de ses par la faim ou par la nécessité d'absor- ber une nourriture fraîche durant leschaudes journées d'été. Mais, la préhension de cette nourriture est rendue difficile par la présence des épines, et, en outre, celles-ci sont par- fois la cause de graves inflammations de l'ap- pareil digestif. Pour faire disparaître ces inconvénients, on peut exposer les raquettes à un feu vif: les épines brûlent facilement. Il n'en est pas moins vrai cependant que, lorsque les raquet- tes sont destinées à être consommées à l'é- table, par exemple en mélange avec d'autres aliments, leur cueillette et leur manipulation n'ont lieu qu'avec les plus grandes difficul- tés et non sans faire courir des risques de blessures aux ouvriers qui en sont chargés. En outre, il a été observé au Texas qu'en brûlant les épines on produisait une légère cuisson, d'où provenait une altération de la matière alimentaire de la raquette, capable de causer des embarras gastriques chez les animaux qui absorbaient de la nourriture ainsi traitée. Les fruits du cactus à épines présentent les mêmes inconvénients que les raquettes : on peut également faire disparaître les épines à l'aide d'un feu vif. La cueillette de ces fruits épineux, souvent haut placés, est tout parti- culièrement difficile ; elle exige une main- d'œuvre considérable. Leur consommation loit être immédiate, car ils entrent en fer- mentation peu de temps après avoir été déta- chés de la plante, d'autant plus vite que l'époque de la cueillette est aussi celle des fortes chaleurs. La maturité se produit, en etfet, dans une période estivale commençant fin juillet et ne dépassant guèredeux mois et, à l'époque de la plus forte production des fruits, la pénurie de fourrage ne fait pas la plantation. De plus, on a observé, du moins dans l'Afrique du Nord, que la production en fruits du cactus inerme était généralement moindre que celle du cactus à épines. On remarque assez fréquemment cote à côte des raquettes de cactus à épines portant de 12 à i5 fruits et des raquettes de cactus inernie n'en portant que 3 à 4. En outre des inconvénients précédents, la raquette de cactus est souvent considérée comme un aliment sans valeur, en tout cas bien médiocre, puisque sa teneur en eau est en movenne de 93 0. Malgré cette forte proportion d'eau, la raquette peut cependant rendre des services dans l'alimentation du bétail. Diverses analyses (i) ont démontré que sa valeur nutritive n'était pas nulle, ainsi qu'on se plaît souvent à le répéter, et, de- plus, on a maintes fois constaté les bons résultatsobtenus parl'emploide rationscons- tituées par des mélanges de raquettes à d'autres matières alimentaires. M. Ch. Rivière i2) rapporte que M. Cou- per recommande une pratique employée en Algérie avec succès pendant plus de 5o ans et qui consiste à entretenir les bœufs, les vaches laitières, les chèvres, etc., avec des raquettes inermes et de la paille hachée mé- langées par parties égales. Lui-même in- dique que 70 kgs de raquette additionnées de 20 kgs de caroubes broyées en légère fer- mentation et de 10 kgs de graines ou tour- teaux constituent une nourriture engrais- sante et appétissante pour le gros bétail, et pour les vaches laitières en particulier. Un (1 RiviÈKE et Lecq : Manuel de l'Agriculteur algé- rien, p. 2!ii; reproduit dans « J. d'.\. T. «, 1002, p. 33i. GfASDEAu: Le Cactus inerme, in 0 Le Temps» ;n°' des i5 et 20 septembre iHyôl. (2) Ch. Rivière. — L'Opuntia inerme («Revue des cultures coloniales!', 1S99, p. i36). N» 3 3 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 75 éleveur du Te.as a également fait connaître porté à croire que l'exploitation du fruit est que pour 1 engraissement de jeunes bœufs il plus avantageuse que celle de la raquette. empJoyau avantageusement 60 livres de Sur les tables de Wolk, la figue de Bar- cactus et 6 livres de tourteau de coton par barie figure avec la composition suivante : tête et par jour. M. Grandeau (i) estime que «rien n'est Matières sèches 21,60 % plus facile que de composer, par l'addition Ligneux 3^70 au cactus de feuilles ou de ramilles des végé- Protéine 0,59 taux que l'on rencontre en abondance dans Matières grasses 1,80 les terrains incultes du Nord de la Régence Sucre ,4,00 de Tunis, un mélange fourrager équivalant Ce serait donc un très bon fourrage d'une au moins aux herbes de prairies naturelles valeur nutritive inférieure à celle de la de bonne qualité et de beaucoup supérieur pomme de terre et du topinambour, mais aux pailles de céréales les plus riches. « Il supérieure à celle de la carotte et de la bette- .ndique que « mélangées à poids égaux avec rave. Une analyse effectuée au Laboratoire Zn7-rT; d'arbousier, les de Chimie de la Direction de l'Agriculture brindilles delentisqueset les touffes de cyste etdu Commerce de Tunis a donné des ré- fournissent un aiment supérieur à l'herbe sultats différents de ceux des tables de Wolk ues prairies )>, et I aioutequ' « il V a QLielnnps • =»j' - 1 11 1 , , ,' ^ iiydqueiques et d après lesquels la valeur nutritive de la années, iors de la disette de fnnrraCTPc c , ,^ , ■ ., , ^. -i aisette ae fourrages, figue de Barbarie serait sensiblement inié- M. Lang, Direcieur de Grands domainp<; pn • ■ n • .• - , „ . ,. "^ "-"^ 'ruiis ae haut degré de fixer l'attention, caries résul- preference aux raquettes. On sait qu'il est . » 1 n ...», ^:f«-i J- • , - ^'"'4^ l'est tats auxquels elle permettra peut-être d'abou- assez difficile d avoir la même année à la fois »• . -u j , . , , -ccdidiois tir peuvent contribuer dans une large me- une récolte de raquettes et une de fruits - x j 1 j-m -, . ,,„•,■ ,, , ^ , ,. "'"="'= r^iiits, sure a résoudre la difficile question de 'ali- utihsables pendant la période de pénurie . ,■ ^ u- -i j , .^ f , ■ ■ L ^ pénurie mentation du bctail dans les contrées à des fourrages. ^jt7rzorz, M. Ghandeau penche - u . - -, X ,_ ■(■ , r • . , , pencne sécheresses prolongées, question dont on asacnher les fruits a l'empoi des raquettes '• iv , , „ ,, ,. . , , ^ uc:, idqueties n Ignore pas l'importance pourla pupart de pourl alimentation du bétal :« d'une part 1 • l^<»'iuc r."' nos colonies. a raison de la richesse en eau de la raquette ai- j i- ■ ; , u ueid raquette Au lieu de limiter le problème de Putili- qui en fait un aliment précieux dans la pé- ..• a j .. ,• . . ■ „, ... , „ udiisidpe sation du cactus dans l'alimentation du bé- riode de sécheresse: de 1 autre narce nnVlIp -i ... _,„., . . '^ ' '^^t'^e, parce qu elle tail au seul point de vue de l'emploi des va- semble se prêter mieux que le fruit aux mé- ■ -. - - • -, • .„„„ , . .^ u'iduxme rietes sans épines, il y aurait peut-être n- langes volumineux qui conv ennent à l'es- ,- -. • 1 j. •> , „> , . ^ ^ ' ^^ teret a le poser d'une manière plus généra e pece bovine. ,. Par contre, M. Bourde f2l est -c- n . . . ' ^"LKut \z) est et a faire porter l'enquête sur les points sui- vants; (i) Grandeau (travail cité). oc-. -i j - ■ , , o,,D D r, I" Existe-t-il des régions où l'utilisation •considéré comme plante fourragère [«.Ktwxe. \Mm- cactus a epines dans 1 alimentation du sietin» „, organe de l'Institut de Carthage, 1S94, p. 54). bétail Soit de pratique courante ? 76 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 33 — Mars 1904 Même question pour le cactus sans épines, plante les meilleurs résultats au point de Dans le cas de l'emploi ducactus à épines, vue de l'alimentation du bétail dans les dif- a-t-on réussi à surmonter complètement les férents buts que l'on peut se proposer: en- diverses difficultés provenant de la présence des épines ? 2° A-t-on observé des différences de rusti- cité entre les variétés à épines et les variétés sans épines ? tretien, travail, engraissement, etc. Indiquer les mélanges fourragers dans les- quels entre le cactus et donnant satisfaction dans chacun de ces divers cas. 4° Existe-t-il une variété sans épines assez Desdifférencesde rendementsenraquettes productive et à fruits assez riches pour que la culture en puisse être immédiatement pré- et en fruits t Des différences de valeurs nutritives des raquettes et des fruits des diverses variétés? (Dans chaque cas, donner des chiffres). 3° Quelle est la méthode d'exploitation du cactus (raquettes ou fruits, ou les deux en- semble) qui permette d'obtenir avec cette conisée? Si elle n'existe pas, a-t-on fait quelque part des tentatives pour la créer? Tunis, le i5 Janvier 1904. A. Jehanne. Encore sur les Rats Le virus Danysz et son échec au.x colonies. — Gravité des dégâts des rats à San-Thomé. — La Ligue Internationale pour la Destruction des Rats. — Nécessité de les détruire sur les navires. — Moyen de les empêcher de grimper dans les cocotiers. — La mangouste. — Bibliographie. Lettre de M. Almada Negreiros. — Notes de la Rédaction. Les terribles rongeurs qui grignotent nos récoltes et ravagent nos champs en Europe, paraissent être les mêmes que ceux dont j'ai eu le déplaisir de faire la connaissance en Afrique. Seulement là-bas, ils sont beau- coup plus redoutables encore, se plaisant particulièrement dans les vastes campagnes où la nourriture ne leur fait pas défaut. Le climat chaud paraît éminemment favorable à la pullulation de l'espèce. Les rats de San- Thomé sont de très forte taille. L'honorable Ministre del'Agriculture s'est ému des ravages des rats des champs français (campagnols) et a déposé au Parlement un projet de loi tendant à les exterminer au moyen du procédé bactériologique préco- nisé par l'Institut Pasteur de Paris, et plus particulièrement par M. Danvsz (i). De vastes expériences ont été faites dans les Charentes, sous la direction du D' Roux, l'illustre sous-directeur de l'Institut Pasteur. (i) Les premières tentatives de propagation artifi- cielle d'une maladie mortelle pour le rat, datent de 1892. La première découverte dans cet ordre d'idées est de Lœffler, mais ses cultures ne tuaient que les souris et les campagnols. A. N. Elles ont été concluantes. Je voudrais que tous nos planteurs africains connussent le rapport présenté par le D"^ Roux au Mi- nistre de l'Agriculture : Pour les 1.200 hectares traités, — lit-on dans ce rapport — il a été employé 1.190 bouteilles de virus Danysz, ainsi que 4.200 kilogrammes de pain et q.Soo kilo- grammes d'avoine. Le travail des hommes employés à répandre les appâts, représente environ 1.200 demi-journées, de une heure à cinq heures du soir. Le résultat fut parfait : Le D' Roux estime, dans la région traitée, à 95 "„ la proportion des campagnols passés de vie à trépas. La mission a fait fouiller le sol avec des charrues et, partout, elle n'a trouvé que des animaux morts, quelquefois quinze et vingt dans le même trou. La mission employa un autre procédé encore, pour évaluer l'importance des résul- tats acquis : Sur un champ, entouré de vignes, d'une superficie d'un hectare envi- ron, elle compta le nombre des trous faits par les rongeurs. Ce nombre fut trouvé de 2.1484. Tous ces trous furent minutieuse- N°33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE n ment bouchés. Deux joursaprès, on compta le nombre de trous rouverts par les rats. Ce nombre fut de 1.304. On traita alors le champ avec de l'avoine imprégnée de virus et en mettant de préférence les pin- cées d'appât près des trous. Huit jours après, — les campagnols devant être morts en grande quantité, — on boucha de nouveau les trous. Enfin, deux jours plus tard, on compta les trous rouverts; on n'en trouva plus que 37. Cette diminution dans le nombre des trous rouverts, avant et après le traitement, put donner ainsi aux opérateurs une idée assez approximative de la diminu- tion des campagnols dans les champs. Le Ministre, après avoir lu toutes ces explications, a demandé si l'expérience n'avait pas incommodé les hommes em- ployés à la manipulation du virus et si elle n'avait pas été préjudiciable aux volailles ou aux animaux qui avaient pu parcourir les champs traités. M. Roux lui a répondu qu'il n'avait pas eu le plus léger accident de personne, et qu'aucun animal domesti- que n'avait souffert de l'épandage du virus entrepris sous sa direction. D'accord avec le Ministre, la commission du budget a jugé le procédé radical et a voté de suite un crédit extraordinaire de 400.000 francs poursubventionner les opérations de destruction des campagnols dans toute la France. La dépense est évaluée à cinq francs par hectare; et pour chaque hectare de ter- rain infesté de campagnols, il suffit — selon le mémerapportde l'Institut Pasteur — d'une bouteille du bouillon qui leur donne la ma- ladie contagieuse. Rien de plus louable que l'initiative du gouvernement, secondée par la commission du budget. Peut-on conclure, cependant, que tous les rats dont les habitants des cam- pagnes signalent les ravages, passeront in- continent ad ■patres dès que seront répandus sur leur territoire les microbes de l'Institut Pasteur ? Nous nous permettons d'en dou- ter, et nous pouvons citer à ce sujet des faits qui nousont été fournis parunelongue expé- rience personnelle en Afrique : Les rats se déplacent continuellement. On peut les dé- truire dans tel endroit; ils ne tardent pas à être renouvelés par de nouvelles légions . Les rats détruisent, dans l'Ile de San- Thomé, tous les ans un cinquième des ré- coltes de cacao, dont la production moyenne annuelle est de 14 millions de kilogrammes. Ces ravages annuels peuvent être évalués à plus de trois millions de francs, rien que pour le cacao et sans parler des dégâts que les rats occasionnent dans les autres cultures de rile. Et cependant, d'après une statis- tique officieuse, en tous points digne de foi, on extermine annuellement, dans Tîle, plus d'un million de rats, par les divers procédés usuels : à coups de catane (machim), par le poison, par les pièges (mutambu), etc. Il y a six ans, les planteurs de San-Thomé firent venir, à deux reprises différentes, des agents de l'Institut Pasteur de Lisbonne, munis de tubes contenant les germes des maladies contagieuses qui devaient extermi- ner les rats. Les deux tentatives ont échoué. Les microbes ont, effectivement, tué beau- coup de rats; mais ces rongeurs se multi- plient de telle façon, qu'il a suffi de ne pas les avoir attaqué sur toute la surface de l'ile en même temps, pour qu'ils infestent tou- jours en aussi grande quantité que par le passé les terrains fertiles de la colonie. On a refait des essais avec le virus de M. Danysz, perfectionné dans l'intervalle en l'utilisant sur une surface un peu plus res- treinte, notamment dans l'Ile du Prince ; et même, — condition encore plus favorable, — dans le tout petit ilôt de Rôlas. — Les résul- tats ont été partout et toujours négatifs : Les rats ont continué à infester ces riches con- trées, dont la prospérité serait encore plus considérable, si on parvenait à les délivrer de ce terrible fléau. Et nunc erudiminil Le nouveau procédé de l'Institut Pasteur de Paris diffèrerait-il de celui essayé sans profit en Afrique? Je l'ignore. Il serait utile que vous nous fixiez à cet égard, dans l'inté- rêt des nombreux lecteurs du « Journal d'Agriculture Tropicale » habitant ces pays lointains où les rats régnent en seigneurs et maîtres. Almada Negreiros. Paris, i5 mars 1904. 7» JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 33 — Mars 1904 N. d. l. R. — La communication que l'on vientde lire, appellequelquescommentaires. Nous avons publié, en effet, depuis plusieurs mois, toute une série d'articles et de lettres concernant les dégâts causés par les rats, et les moyens de destruction à employer contre ces vilaines bêtes. Qu'il nous soit permis de rappeler brièvement lesconclusions qui s'en dégagent. La décision du Ministre de l'Agriculture de France, de faire appliquer en grand, dans les champs, le procédé de destruction des rats par 1-e virus Danysz, remet la question à l'ordre du jour, et nous ne sommes pas fâchés que M. Almada Negreiros, qui a administré l'île de San-Thomé, en ait pris prétexte pour reparler de l'échec de cette méthode éprouvée, il y a six ans, dans cette colonie portugaise. M. MoNTEiRO DE Mbndonça v avait déjà fait allusion dans la noie Les rats à San-Thomé, publiée dans notre n° 3i; il v rappelait, entre autres, que l'expérience avait coûté aux planteurs de l'île une cinquantaine de mille francs, dépensés en pure perte. Des échecs analogues, quoiqu'infiniment moins coûteux, ont été enregistrés également à Tahiti, à Maurice et probablement dans bien d'autres colonies. Avec M. Negreiros, nous estimons que les agriculteurs des pays chauds auraient le plus grand intérêt à savoir si les auteurs mêmes de la méthode appliquée actuelle- ment en France sous les auspices du Minis- tère, l'espèrent efficace également dans n'im- porte quel pays. Il est d'ailleurs peu pro- bable qu'ils veuillent assumer la responsa- bilité d'une pareille; afliriTiation ; car sans parler de la graridedifférence des conditions climatériques, les, rats mêmes des différents aura, pour ainsi dire, rien de fait tant qu'on n'aura pas empêché l'immigration des rats venant des régions environnantes. C'est cette considération qui a amené la constitu- tion de la Ligue Internationale pour la Des- truction des Rats, dont le D' Loir nous entretenait dans le n" 3o de ce Journal. Celte Ligue a entrepris une tâche des plus méritoires; car, en tant que propagateur de la peste et à bien d'autres titres, le rat est l'ennemi du genre humain. Il est fâcheux que la crainteabsurde du ridicule ait entravé l'expansion de cette Ligue en France, con- trairement aux pays Scandinaves, où elle a rencontré l'accueil le plus empressé dans toutes les classes de la population. Quoi qu'on en dise, débarrasser des rats une île comme San-Thomé ou Tahiti serait relativement facile si un gouvernement y mettait toute l'énergie voulue. Sans parler des virus et poisons divers, il y a les pièges, les chiens, la mangouste, les hiboux, etc. . . Nos correspondants se sont étendus longue- ment sur chacun de ces moyens, dans de précédents numéros du « J . d'A. T. ». — Il parait également possible, lorsqu'on est entouré par la mer, d'empêcher toute intro- duction nouvelle des rats étrangers. Il suffi- rait, pour cela, d'interdire l'accès de l'ile à tout navire n'ayant pas subi au préalable une désinfection radicale, comme l'état actuel de la science permet d'en réaliser, par exemple au moyen du Gaz Clayton (v. « J. d'A. T. », n" 25). Avant de clore ce post-scriptum, signa- loris une source biblibgraphiqiie que nous n'avons pas eu encore l'occasion de 'citer - dans nos articles précédents; c'est M.'NtJ^" greiros qui nous la rappelle : '11 a publié,- en pays ne sont pas zoologiquement identiques effet, dans la « Revista portugueza colonial e; entreeux; or, un virus mortel pour telle race, peut ne pas affecter telle autre. Enfin, en 'matière s<}ientifique, aucun raisonne- ment ne, vaut une expérience bien faite. Celle de 1896 à San-Thomé était-elle bien faite.? C'est ce qu'il s'agirait de savoir. Qu'il. nous soit pernii&dersignaler encore un autre aspect de la question : Quelle que soit l'efficacité des ' 'méthodes de destruc- tion appliquée dans unerégion d^jinçe, iln'y maritima » (Oct. 1899, pp. 30-40), un ariiele fort documenté, préconisant l'introduotion; de la mangouste des Indes danis les îles dti , golfe de Guinée. — Sur la même question, novjs avons reçu deux mémoires- fort inté- ^ ressants de M. le marquis de Fougères.; ils ont trait aux Antilles et oi^t paru dans le ,■ « Bulletin de la Soc. Nationale d'Acclimata- tion de France », en 1903. Le premier- es^,, intitplé c Les rtffs et le virus Danj'f^;,-,}ei!, N»33 — Mars 1904 JOURNAL D'A.GRICULTURE TROPICALE 79 deuxième : Mangoustes, rats et serpents. Chacun occupe environ 2 pages in-8°. — M. DE Fougères confirme l'inconvénient grave que présente la mangouste qui, à force de pulluler, finit par devenir elle-même presque aussi nuisible que le rat. Nous avons cité, dans notre n° 27 (septembre 190?), le remède contre cet excès, indiqué par Sagot dans son Manuel pratique des Cultures tropicales. II se trouve que la même idée a été soumise, vers 1889, au Conseil général de la Guadeloupe, par M. de Zéval- Los, oncle de M. de Fougères; on n'en tint pas compte, et on eut tort : Les mangoustes ont réduit les déyàts des rats dans les sucre- ries, mais ont exterminé aussi des espèces utiles, telles que la poule d'eau, par exem- ple. M. DE Fougères semble avoir été le premier à lâcher des mangoustes à la Marti- nique, en 1S93; elles avaient été apportées de la Barbade. Pour finir, un trait sur la facilité d'adapta- tion du rat, exposée si éloquemment par le D'' Loir dans notre n° 3o : M. de Fougères raconte qu'à la Jamaïque les rats, chassés par les mangoustes, ont fini par envahir les cocotiers. Pour les empêcher d'atteindre les grappes de cocos, qu'ils détruisaient de fond en comble, les habitants garnissent les coco- tiers, à une certaine hauteur, d'une sorte d'entonnoir renversé, qui empêche les ron- geurs de monter plus haut. La lutte contre le Lantana aux îles Hawaï Destruction de cet arbuste par les insectes importés du Mexique (Méthode Koebele) D'après R. C. L. Perkins Les Lantana, genre tropical de la famille des Verbenacées, sont des arbustes épineux, très décoratifs etcultivés à ce titre en Europe; mais dans les pays chauds ils sont terrible- ment envahissants et constituent un véritable fléau de l'agriculture. C'est surtout le cas du L. Camara et des multiples variétés de cette espèce ubiquatère. Tout le monde s'en plaint, aux Indes aussi bien qu'en Australie ou à Java, et d'une manière générale, dans toute la zone tropicale. Dans les premiers mois de l'existence du « J. d'A. T. " nous nous souvenons d'avoir reçu une lettre de la Chambre d'Agriculture de Tahiti, nous demandant conseil sur le nièilleur moyen d'arrêter l'extension du fléau des Lantana. Surle moment, nous n'avions pas tr'ouvé grand'chose à i-épôndre ; le ren- seignement qui nous parvient aujourd'hui, nous parait de nature à satisfaire davantage nos correspondants. En effet, voici la nou- velle que nous apporte le n° i (janvier 1964) du II Hawaïan Forester and Agriculturist », revue mensuelle officieuse publiée à Hono- lùTu: -/^^ '•:- iJl, existe aux îles H^waï un service entp- mo'logique fortement constitué et qui a potir chef M. A. Koebele, l'un des instigateurs de cette méthode qui consiste à tirer parti, con- tre les insectes nuisibles aux cultures, de leurs ennemis naturels. Tout le monde con- naît, pour ne citer que celui-là, le cas de certains pucerons de l'oranger qu'on est arrivé à tenir en échec en leur opposant des larves de coléoptères (coccinelles, bêtes à bon Dieu) qui en sont friandes. En partant du même principe, M. Koebele est allécher- Chçp'au Mexique, la patrie de l'espèce, les insectes qui s'v nourrissent du Lantana. Il en a importé aux Hawaï 19 espèces dont i^ lépidoptères, 2 coléoptères, i cochenille et 3 mouches. Voici le résultat auquel il est arrivé; nous citons les faits d'après son assis- tant M. R. C. L. Perkins: '. ..^ Plusieurs des insectes importés ontété éli- minés ayant été reconnus dangereux pour des végétaux utiles. D'autres n'ont pas su s'acclimater. Mais cinq des papillons et les deux mouches fontdès àprésent aux Lantana une guerre sans merci. L'une des mouches se montre particulièrement vaillante. Quelques détails feront comprendre à nos lecteurs combien la besogne accomplie par M.. Koebele et son, personnel était délicate 8o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 33 M ARS If)04 et en même temps considérable: Ce savant détruisent donc pas directement les La/i^^na avait recueilli au Mexique, sur les Lantana, adultes, mais arrêtent la propagation de l'es- près de quatre cents espèces d'insectes, avant pèce et permettent ainsi aux cultivateurs de de se décider pour les 19 mentionnées plus débarrasser leurs terrains de la mauvaise haut. En outre, une centaine d'espèces — la broussaille : contrairement au passé, un seul plupart, parasites de très petite taille — nettoyage sérieux suffit, et il n'y a plus à y furent élevées à Honolulu par M. Perkins, revenir. des matériaux tirés du Mexique. Ces para- M M. Koebele et Perkins se déclarent per- sites qui, au Mexique même, détruisent les suadés qu'en insistant, en favorisant la mul- 90 % des insectes vivant sur le Li7n?a?îa, furent tiplication de certains autres insectes, en soigneusement et totalement éliminés avant en important, au besoin, de nouveaux (dès le lâcher des insectes qu'il s'agissait de pro- à présent connus et notés), on arriverait à la pâger; et c'est à cette précaution qu'il y a destruction totale des Lantana aux Hawaï; lieu d'attribuer la rapidité incroyable du mais la question se pose de savoir s'il y a in- résultat obtenu. Ainsi, de la mouche qui se térêt à le faire, et tout le monde n'est pas niche dans le fruit, il n'avait été lâché que d'accord sur ce point. Les entomologistes ne quelques douzaines d'individus ; trois mois veulent pas accepter seuls la responsabilité après, il en existait dans l'île des millions et de la décision à prendre et demandent qu'une des millions. étude approfondiede la question soitd'abord Dans la banlieue de Honolulu, M. Per- faite par le Service forestier. Nous tiendrons KiNS a pu s'assurer lui-même de l'effet, en nos lecteurs au courant de la suite que pren- quelque sorte foudroyant. Le long de la dra ce curieux débat. Dès aujourd'hui, il con- routedite « Pacific Heights car line », il n'est vientdenoter cette réflexion de notre confrère guère plus possible de se procurer une graine de Colombo, le « Tropical Agriculturist » saine de Lj;î?(j«a ; etdans certains endroits, (Février 1904) : - la mouche mêmecommenceàdépérir netrpu- « Nous ne sommes pas convaincus qu'il vant plus rien à manger soit utile de poursuivre la destruction du La plupart des insectes importés vivent, La«?a«a, qui contribue grandement du moins d'ailleurs, sur lagraine, lefruit vert, lafieur, à Ceylan, à la reconstitution de la fertilité les bourgeons ou les jeunes pousses. Ils ne des champs abandonnés ». Le Coton dans l'Inde A propos de quelques documents récents : Les études de MM. Fletcher, Gammie, MotLisoN.etc. M. Fletcher, sous-directeur {« deputy director »), de l'Agriculture de la Présidence de Bombay, qui a servi, si nous ne nous abusons, en Egypte avant de venir occuper son poste actuel, nous demande de faire savoir qu'il a entrepris de réunir, dans un but d'étude, des spécimens vivants de tous les cotonniers cultivés dans le monde entier et qu'il sera très obligé à ceux de nos lec- teurs qui posséderaient quelque espèce, va- riété ou race intéressante, de bien vouloir lui en envoyer des graines. Dans une lettre datée de Surat, du 10 février 1904, il précise ainsi son projet : « Dès à présent, je puis affirmer que je possède la presque totalité des espèces, tirées des cinq parties du monde, et je me propose de publier une monographie du genre Gossypium, les ouvrages de Todaro, de Parlatore, de Watts, etc., étant les uns inexacts, les autres périmés. En même temps que cette lettre, nous avons reçu de Nagpur, de M. Mollison, Inspecteur général de l'Agriculture de l'Inde, une brochure (i) accompagnée de quatorze belles épreuves comprenant cent quinze photographies de graines de coton (1) J. W. Mollison : The improvement of indian Cotton, 1902-1903. Gr. format, i3 pp. — Nagpur i5 août 1903. N" 33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE S'i récoltées dans 8 champs d'essais deTInde, pendant les campagnes 1902 et 1903. Sauf deux séries de cotons d'origine américaine, tout le reste représente des cotons indigènes de l'Inde, tirés d'un grand nombre de loca- lités, sous 77 noms différents. Les produits du semis de ces jj préten- dues variétés ont été étudiées et classées en premier lieu sous le rapport botanique, au champ d'essai de Poona, par M. Gammie, professeur au « Collège of Science » de cette ville; les résultats de ce classement ont été publiés en une brochure illustrée, dont nous regrettons de ne pas avoir reçu d'exem- plaire. M. MoLLisoN ayant repris les mêmes ma- tériaux au champ d'essais de Surat, à un point de vue plus directement agricole, en arrive à ramener toute la multitude des co- tons de l'Inde à une demi-douzaine de grands types : Bani(=: Hinganghat), Broach, Jari (= Varadi), Jethi (= Deshi, du Ben- gal), Rozi (coton vivace du Gujerat) et le co- ton à fleurs rouges. Sur les photographies de M. Mollison, chacun de ces types est représenté par un certain nombre de spécimens, correspondant à autant de provenances locales. Il y a aussi plusieurs séries d'hybrides destinés, dans l'idée des expérimentateurs, à combiner le port, la vigueur, le rendement à l'égrenage et la bonne qualité de la fibre des types Gogkari et Deshi, avec la précocité du Va- radi et des autres types de l'espèce G. ne- glectum. Quelques-uns de ces hybrides promettent, paraît-il, de bons résultats. Les photographies nous présentent chaque fois : i) la graine nue, et 2) un paquet de soie fixé par le milieu, à la laçon des auteurs américains (ainsi, Webber; — v. « J. d'A. T. », n» 21, § 344; n" 27, § 453; n° 28, §465; n° 32,§ 5 i3). C'est un procédé très instructif, facile et sincère. — Une échelle encadre chaque échantillon et permet d'apprécier la longueur des soies. Le tout semble avoir été photographié grandeur nature. Pour qui désirerait se renseigner sur les cotons de l'Inde, c'est là un ordre de docu- ments bien utiles ; avec cela et le Diction- naire de Watt, on doit pouvoir s'en faire une idée très suffisante. Les cultivateurs de coton des autres pays s'intéressent d'ailleurs peu aux races de l'Inde, moins bonnes et moins prolifiques que celles de l'Amérique du Nord. L'Inde produit beaucoup de coton, mais il est consommé principalement dans le pays même, qui commence à posséder de belles filatures (i). Les manufactures européennes modernes ne peuvent guère tirer grand parti des co- tons indiens, qui sont très courts. Il existe bien parmi eux quelques races meilleures : notamment, le Hinghenghat et les Broach (= Deshi, du Surat), qui se cotent actuelle- ment sensiblement aux mêmes prix que les Upland d'Amérique; mais leur culture ne gagne pas de terrain; au contraire, elle en perd au profit des races vulgaires. C'est que les Broach, sont assez prolifiques, mais ont une période de végétation trop longue, ce qui entraîne toutes sortes d'inconvénients; de leur côté, les Bani {= Hingenghat) rendent peu de coton. Les qualités communes de cotons indiens, les plus abondantes, n'ont en Europe que des débouchés limités. Ainsi, en France, certaines manufactures du Nord les emploient bien, d'une façon courante; mais dans les Vosges on n'en veut absolument pas. En temps de pénurie de matière première, comme celle dont l'industrie cotonnière souffre actuellement, les cours de ces cotons communs de l'Inde se relèvent tout de même; malgré cela, en ce moment même, ils se vendent à Liverpool à 4 d. '/2 o" 5 d. '/3 pendant que les Upland ou les Broach obtiennent 7 d. '/j et 8 d. 'j.^- Le Gouvernement de l'Inde a essayé, à maintes reprises, de diriger la production indigènede préférence vers les races à coton long et fin, mais il n'y a jamais réussi ; et ce que nous venons d'en dire, explique pour- quoi il a échoué. M. Watt cote tout au long l'histoire des tentatives de l'Administration; (i) tl y parait même une luxueuse revue mensuelle illustrée, consacrée à cette industrie; publiée par des Parsis de Bombay. C'est le « Indian Textile Journal », qui fait l'échange avec le« J. d'A. T. ». 82 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 33 — Mars 1904 elles ne se sont jamais traduites par la moin- dre amélioration de la production indigène, la seule qui compte. Car les planteurs Euro- péens dédaignent le coton, et même la pé- nurie mondiale de ces dernières années ne semble pas avoir modifié leur sentiment. Cependant, le mémoire de M. Mollison fait mention de champs d'essais qu'il a ins- tallés dans d'anciennes indigoteries. Depuis que des filatures anglaises chôment^ faute de matière première, la « Bristish Cot- ton growing Association » et les gouverne- ments coloniaux s'efforcent d'implanter la culture du coton en Afrique, à la ressusciter aux Indes Occidentales; l'Administration de l'Inde Orientale, elle aussi, s'est remise à nouveau à travailler à l'amélioration du co- ton indigène. Souhaitons-lui de réussir cette fois mieux que les précédentes. M. Mollison espère surtout en les hy- brides, nous l'avons déjà mentionné plus haut. A la suite d'un voyage d'études en Amérique, il en avait rapporté les meilleurs Upland, de Géorgie ; mais aucun ne donna de résultat appréciable. >< Indian Planting and Gardening « (3 janvier 1903) nous a ap- pris que M. J. N. Tata qui est, si nous ne nous abusons, un riche négociant indigène, se proposait de continuer pour son compte l'importation et l'expérimentation des cotons américains, mais notre confrère n'attend rien de bon de ces nouveaux essais. Dans les Provinces Centrales, des cotons d'Egypte ont donné de bons résultats sur des terres irriguées; malheureusement, les cultivateurs indigènes sont obligés de ré- server l'irrigation pour d'autres cultures. C'est ainsi que le Département d'Agricul- ture de l'Inde se trouve amené à chercher le salut du côté des hybridations artificielles en vue de la création de quelques races nou- velles qui soientà la fois bonnes et précoces, cette dernière condition étant absolument indispensable en présence des circonstances extérieures qui régissent la culture du coton dans les grands centres de production du Berar, du Khandeish, des Provinces Cen- trales, du Deccan, etc.... PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc Par MM. Hecht FHÈRES & C" Para fin. — Nos prévisions du mois der- nier se sont entiëremeni; réalisées, et les hauts prix que nous faisions entrevoir pour le printemps, ont été pratiqués poiir toutes les sortes. Le Para fin du Haiit-Âm'azône vaut aujourd'hui de 12 fr. 90 à 12,95, et l'on a payé à New-York la pairité de 1 3"françs pour Bolivie. Le Bas-Amazone vaut 12,75. Nous sommes donc revenus aux plus hauts cours cotés pendant l'automne dernier du- rant une période de véritable disette. Alqr's que nous nous trouvons à 1 époque de l'année où les stocks atteignent généra- lement leur maximum,' nous voyons au coh- ' traire qu'aujourd'hui l'excédent de la récolte a^éte absorbé par la, coh,çpmmatiôti, et que les q'uantités'visiblesisont moins ïôrtè's qu'ii y a un an. Il faudrait peut-être ajouter, à ces stocks visibles, des lots d'une certaine importance détenus à Anvers par un groupe de spéculateurs ; mais ces derniers sont fort solides, etleur caoutchouc ne pourrait peser sur les cours que dans un marché déprimé. Or, il semble que nous ne devions rien voir de tel -d'ici longtemps encore. En effet, jus- qu'icila consommation n'a acheté que peu à peu, par quantités minimes ; aujourd'hui, elle semble — sauf de rares exceptions, — ' presque démunie, et ses achats répétés, avec de faibles stocks, pourraient avoir pour ré- sultat de faîrei encore monter les cours. L'Amérique où la situation industrielle est excellente, a acheté continuellement, et noiis voilà bientôt en été ; or, pendant les ihois'd'été lés' bèsoifis îâ-bas sont toujours forts, en vue de la fabrication des articles .■i;,« I >.ji-'i al j'-i iii-i^ Oavâ d hiver. . , „ , :>.■■ ,■:•'.■'< '11.1 ■ij.-r) fici, .1.. , . N» 33 — Mars 1904 JOURN"AL D'AGRICULTURE TROPICALE 83 Sortes intermédiaires.— Le Sernamby de Sortes-d'Afrique etd'Asie. — Les prix sont Manaos vient d'être payé 10, i 5 par un ven- en hausse, mais dans une proportion moin- deur à découvert, mais cette sorte est rare, dre que ceux des sortes du Para. Les Iwists et on la tient maintenant 10,25. Les Sernam- du Soudan se sont vendus jusqu'à 9,75 ; les bys du Pérou sont relativement bien meilleur Twists de Lahou, 9,65 ; les Niggers jusqu'à marché, et le prix le plus haut payé pour fr. io,i5 et les Massais 10,60. Le Benguela livrable a été 9, 3o. vaut aujourd'tiui 8,5o. — En Mozambique Les Slabs du Pérou seront plus abondants on a payé les prix suivants: Mandingue 6,75; cette année que pendant les récoltes précé- Brame 5,5p; Manyema 10,60; Mahengè dentés ; on en a traité à 7,80 en dernier lieu, 10,95. et les prochaines afl'aires se feront certaine- Le Tonkin noir s'est payé de 9,25 à 9,3o, ment aux environs de 8 francs. et le rouge de 9,75 à 9,85. Arrivages. — Les arrivages au Para pour Le Bornéo prima vaut 6,60 ; le secondaire février ont été de 3. 680 tonnes, contre4.78o 5,45, et le troisième 4,95. tonnes en 1903. — Nous avions fait voir, il y Anvers. — Le 4 mars a eu lieu une vente a un mois, que les recettes à partir de mars sans importance. — Le 18 mars on a vendu seraient beaucoup moindres que l'année environ 35o tonnes avec une hausse moyenne dernière à pareille époque. Au 21 mars les de 60 centimes. arrivages au Para étaient de 3ioo tonnes; Caoutchouc cultivé. — Un petit lot de Para c'est donc à peine si l'on atteindra, pour ce cultivé, de Ceylan, vient de se vendre francs mois-ci, les 4050 tonnes de mars igoS. I4,65 le kilo, le plus haut prix qui ait peut- Les statistiques générales donnent, en être jamais été payé pour du caoutchouc, tonnes, au 29 février 1904, comparé à lin Hecht frères & C'°. février 1903: 75, rue St-Lazare. 1904 1903 Paris, 2ij mars 1904. Sortes du Para : — — Stocks à Liverpool 461 i.3ia * ^"^ " à New- York 60 287 Le Marché du Coton » au Para a5o 85 t% »jn,r a c c i? r. ,,-r. Z ^ Par MM. A. &E.Fossat Ln route pour I Europe i.oio i.boo » » pour New-York gSo i.35o L'exagération des manœuvres spéculatives » « d'Europe à ti.A.... i^ américaines avait été telle pendant laiinde 3.511 4.634 janvier et les premiers jours de février, que Arrivages à Liverpool .. i.o33 1.392 notre article coté le 2 février 108 franfis k^ à New-York 2.490 1.600 50 kilos pour le .ype Middling Upland, était Livraisons à Liverpool i.25o 1.200 , , , -, . . or , ,, \j , è ■ cet retoinbe le 16 du même mois a 80 francs. • » a New-York 2.5oo 1.555 ^ ■ ' Arrivages au Para 3. 680 ^'.jÛd C'est qu'on achète beaucoup moins lorsquft ' Id., dep.lé i^juii; âT.^^O'f 19.530 les cours d'un article sont exagérés, et l'ach^-, Expéditions du Para en Europe. 1800, 2.477 teur disparaissant momentanément du mar- .. àNew.York. 2, coq 2.370 , j.tjé,iaspécuiatioh se voit obligée de liqui- ^ Sortes d'Afrique : def ses engagements, souvent contractés à dfe' Stocks à ^Liverpool.. \ 466 408 hauts prix ; d'où, des reculs tels qiiexeliiî ....à Londres... -■..,..,(......•, .1-2^. .,,22Q, indiqué plus haut.' ' ' ' ' ' ■ ^ ■■ -^ New-York,.,.. .,,,...^.;.., -.j:,- .;-j?? ■-.--:■ ^^^ La basé de 86 francs est ' jugée par la con- 969 849 /or ■ 1 sommation coinme un pitix 'bon mar'ché. Vu Arrivages à Liverpool...,..,... ., ^26,. ,4^6, les perspectives de la ré<îolte am-éricaine qui' )> à Londres., .. 145 106 ., ^ -.i . ,, „ ^ ^.,, - . ,, ,, '("> ?i-i/i ;:■((■' 5i.i;.i s.: r ' ne semble pas devoir- dépasser l'O'V.-a' » a New-^ork . 1.783 1.400 ^ ^ Livraisons à Liverpool.. '.''.'. .i;? ■'^'■'ylfi '"'"i'^ibnS 'O Va millions, de balles, (de 230 kg. en ■ 'ic 'à Londres.. 'tià'.L l'jfj.^iba^iS Bf>iia4, maycn-ne^; ie-.C'Qtofa a donc été lîdbjet d'une » à New-Y.orlç,..,'.;. j 1.609.-, ..|t,.g^7,,: fojrie ^ejnsi^nde de.,kpan;d^ la, fil3ture tatjt Stocks de toutes sj^s^: 4.480 5.483 européenne , g,a',a)ipîéjt;iç^Q^. , P,oç|434.^.î?FrF,i : 84 JOURNAL D'AGRIGULT nouvelle campagne d'accaparement des spé- culateurs américains, peut-être d'accord avec les producteurs. Tout le terme a été ra- cheté par eux, sur le marché de New-York, à Liverpool et même au Havre, et le coton se liquidait le 14 courant à ici francs les 5o kg. La consommation mondiale du coton va continuellement en augmentant; la produc- tion ne suit pas la même progression; les prix sont donc appelés à être fort élevés, tant que de nouveaux pays susceptibles de pro- duire cet article ne viendront pas suppléer à laproduction américaine. Aujourd'hui celle- ci est maîtresse du marché cotonnier, car les Etats-Unis produisent environ les -/., du total mondial. Il est à souhaiter que, dans toutes les coloniesqui s'y prêtent, les posses- seurs de terrains susceptibles de produire du coton, en plantent sans aucun délai. Les qualités les plus faciles à vendre sont: les sortes égyptiennes, blanches, fines et ner- veuses; les Sea-Island; les sortes du Pérou ; les beaux genres du Mississipi; les belles sortes du Texas. Tous ces cotons trouvent de nombreux débouchés chaque année. Gi-après, quelques chiffres indiquant le mouvement de la récolte arrêté au iq cou- rant, et les cours de quelques-unes des prin- cipales sortes de coton. D'une manière géné- rale les cours de tous les cotons se règlent sur celui du Middling Upland, base de toute la spéculation. Pour savoir si l'article consi- déré dans son ensemble, monte ou descend, c'est la cote de cette sorte qu'il faut con- sulter. Total de la récolte américaineau 19 Mars, depuis le i" Septembre, enballes de 220 kg. en moyenne : I9O3/19O4 £ ( I9O2/19O3 1901/1902 1900/rgOI 9 024.000 I / 9.274.000 9.188.000 8.670.000 Approvisionnement visible du monde en- tier, en balles (le poids des balles des diffé- rentes provenances varie de 3o à 3oo kg.). 1904 î \ 1903 1902 1901 2.882.000 s ( 2.962.000 3. 645. 000 3.431.000 Gours du coton disponible, par sortes, ce 19 mars, aux 5o kg., à l'entrepôt : URE TROPIGALE N" 33 — Mars 1904 Amérique (Middling) 91 francs Sea-Island (Choice) 25o » Savanilla (Pair) 73 » Céara (Pair) 88 » Pérou dur (Goodfair) ii5 » Broach (Fine) 78 » Bengale (Fully good) 54 » Ghine (Good) 70 » Egypte (Good fair) 120 » Afrique Occ"' (Fair) 82 » Nous continuerons à coter de mois en mois ces losortes choisies pourcommencer, d'accord avec la Rédaction du « J. d'A. T. », comme susceptibles d'intéresser le plus son public, composé d'agriculteurs. Nous ne demandons pas mieux que d'allonger la liste dans la suite, au fur et à mesure des deside- rata que les lecteurs voudront bien nous faire connaître. A. c^ E. FossAT Le Havre, 19 mars 1904. * * * P. S. — Au moment où nous mettons en pages, les journaux apportent la nouvelle de perturbations graves sur le marché améri- cain. Voici les faits, d'après notreconfrère quotidien, « La Dépêche Coloniale » du 2 I mars : « Les fluctuations insensées du marché des cotons viennent d'entraîner la chute du « roi des cotons ». M. Daniel Sullv qui, depuis deux ans, menait la campagne de hausse sur ce textile, au grand préjudice des industries cotonnières, a suspendu ses paye- ments. « On attribue à M. Sully une position de trois à quatre cent mille balles de coton à livrer, représentant une valeur de 120 à 180 millions de francs. , ^^^ A\,r,o 545 millions d'arbres à 2 S 000. i.'i ,1,-000.000.000 café dans lEtat de Sao-Pauio, 34.000, a une ^ > ' y 140 — — ai ^000.. . 140.000.000 puissance d'environ 57.000 chevaux-vapeur; ^^.^^ ^^^^^^^ ^^ fluviales. 3oo.ooo.ooo et le capital d'exploitation, comprenant les , , , , , , . ..• Capitaltotal 1.770.000.000 terreiros (aires de séchage), machines, edi- ^ " fices, magasins, logements pour les ou- D'après la statistique du Secrèiâr'iàt de vriers, etc., à 240.000 contes de reis. l'Agriculture de l'Etat, la superficie plantée La production moyenne par arbre dans serait de 323 000 alqueires ou 772.000 hec- l'Etat de Sao-Paulo est élevée comparative- tares et la superficie non plantée, propre à la ment à la production dans les autres Etats culture du café, de 420.000 a^ueires ou brésiliens. Dans certains districts, comme à 1 .048.000 hectares. La superficie totale des Ribeirào Preto. la moyenne e.xcède 100 ar- propriétés caféières, v compris les terres robes par i.ooo pieds. Dans la Fazenda da pour les céréales et les pâturages, est de Conquista, par exemple propriété de i .800.000 alqueires ou 4. 320 .000 hectares, F. Schmidt), 36o.ooo caféiers ont produit appartenant à 1 5 .800 propriétaires, une moyenne supérieure àSo.ooo arrobes Le nombre d'arbres que peut entretenir et ou 75©. 000 kilos. Le D'^ .Iames Warv, à Ita- soigner un ouvrier variant de 800 à i .600, pira, a obtenu, avec une culture intensive, M. Ferrf.ira Ramos prend le chiflrede 1.600 une moyenne supérieure à i5o arrobes pour base et estime que le nombre d'ou- pendant 10 années. Par contre, il existe des vriers employés pour cultiver les 685 mil- districts où la production moyenne tombe à lions d'arbres de l'Etat de Sao-Paulo doit 40 arrobes par 1.000 pieds. Oti peut donc, être d'environ 420.000. Le nombre des lo- sans exagération, admettre 70 arrobes par gements doit atteindre go. 000. 1 .000 pieds, soit environ i kilo par arbre, D'après une étude, que le même auteur a comme rendement moyen dans une année publié en 1901 ,lecoûtmoyende production de grande récolte, comme celle de 1901- s'élèverait, pour une livre anglaise de café 1902 qui a donné 40 millions d'arrobes (453 grammesVrendue au port d'embarque- (=600 millions de kilos). ment Rioou Santos';, 34,4 cents =4.oooreis D'apresM. Ferreira Ramos, le nombre des par ,0 kilos, au change de i2d.)fr); tandis caféiers,dans l'Etat de Sao-Paulo, serait de: que danslesautres pnys producteurs, comme Caféiers de plus de 4 ans 545.000.000 ^^ Costa-Rica, San-Salvador, etc., le coût — de moins de 4 ans (i). . . . 140.000 000 , , , . . • j „•. o „„„.„ /^„.., ^ * ' z de la production aiieindrait b cents. Cette Nombre total des arbres plantés.. 685. 000. 000 différence dans le prix de revient est due T J -. .,■.•„ „f*;^;^ii^ A „ principalement à la fertiliié du sol de Sao- La dernière statistique otncielle donne r ^^ - - r c- A 1 o .j^ . „„ „, Paulo, ainsi qu'au climat et à la configura- 323.024. 000 caféiers de plus de 4 ans et ^ ^ . ;:• 00 J „ • .],.„.. »^»„i tion des terres, merveilleusement avanta- 1 34. .■'34.000 de moins de 4 ans; total ' DSQ.gSS.ooo. Mais quelques municipes ne ^ . , . . En 1880, Sao-Paulo produisait a peine sont pas compris dans cette statistique. .,,. , , ., , , . ,- 1 . J , . ' . 60 millions de kilos de cale. En iqoi-02, la Estimant les arbres en pleine production , , . . .,,. , " , -, ^ , récolte a atteint boo millions de kilos. Ce a 2 .000 reis en moyenne chacunet ceux au- , , . . , , . . , résultat a ete atteint, grâce a un accroisse- dessous de 4 ans a i .000 reis (y compris la . i>- • • -i c n „,,.,^; aa + 'J t^ ment de limmigration ; il a fallu aussi de- valeur de la terre, des logements pour les , ,, \ •,. ,1 ]„„„„;„„ ' ^ ^ ^ velopper d une façon considérable les voies colons, des pâturages et des terres occupées ^ < a • i t 'ir. . a c„^ t>o„i^ ' ^ '^ . . ^ ferrées et fluviales. L Etat de Sao-Paulo par les autres cultures auxiliaires , M. Fer- -, • - • - 1 1 -, .1., ,„:„„ '^ possédait a peine 2--'i kilomètres de voies REiRA Ramos fixe à I .770.000.000 milreis la r . a ^ ■ jm • 1 1 „„.- '' ferrées, en 1874. Aujourd hui, la longueur vaieur du capital employé dans l'industrie caféière, se décomposant comme suit : (,) D'après un travail ae M. L^neuville, publié dans le numéro du 3 juin rgo3 du « Café », le prix de (i) Ne produisant pas encore. reviem moyen serait de 4.200 reis. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3? — Mars 1904 totale des chemins de fer atteint 3.373 kilo- mètres, produisant une receite brute de 70.500 contos annuellement. Le capital s'élève à environ 3oo.ooo contos. Produits agricoles africains sur le marché de Liverpool Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par MM. Taylor & Co. Huile de Palme. — Marché ferme avec bonne demande. Prix, 5 à 35 shillings plus élevés que ceux donnés dans notre bulletin de février. Cours du jour, la tonne. Transit Option Lagos £ 28 o/- à 28 5/- Bonny, Old Calabar 27 o/- » 27 i5/- Benin et Cameroun 27 o/- » 27 5/- Accra 26 i5/- « 17 o/- Brass, Niger, New Calabar. 2? 10/- » 25 i5/- Congo 2 5 10/- » » » Sakpond 2416/- » 25 o/- Ordinaire et moyenne,. .. . 24 i5/- » 2? 10/- Palmistes (Amandes de palme). — Le marché avait commencé ferme, avec bonne demande et prix en hausse de 12/6 par tonne, mais ia clôture a été calme. Cours du jour, la tonne. Transit Lagos, Niger et bonnes qualités des Rivières £ 12 i?/- Benin et Congo 12 12/6 Libéria et Sherbro 12 7/6 Qualités de la Côte-d'Or 11 5/- Caoïitchouc. — Le marché avait commencé avec une bonne demande et environ 23o tonnes d'Afrique de vendues. Dans la suite, la demande a été un peu moindre et les prix ont un peu baissé. Ca/é. — Marché calme. Libéria vaut 33/- à 35/- le c\\ t. Ambriz 3i/- (transit). Cacao. — Marché calme. Niger et qualités simi- laires 40/- à 5i/- le cwt. Gingembre. — Marché calme. Nouvelle récolte du Sierra-Leone 25/- à 25/6 le cwt. Piassava. — Marché ferme. Libéria £7.5/- à £ 23 10/- la tonne. Cire d'Abeille. — Demande plus forte. Valeur nominale du Sierra-Leone, £ 6.12/6 le cwt. Gam- bie £ 7.0/- le cwt. Noi.K de Kola. — Davantage de demande pour noix de kola sèches. Valeur nominale 3 '/; d. à 4 '/od. la livre anglaise. C/!;7/ies (Piment oiseaux). — Pas de ventes, en l'absence de tout stock. Valeurnominale du Sierra Leone Zqj- à 40/- le cwt. Arachides. — Marché ferme. 460 sacs vendus ^ au prix de £ i3 10/- à £ 14.0./- la tonne. Coprah. — Marché calme. Petites affaires. Va- leur nominale £ i3.i5/- la tonne. Poivre de Guinée (Maniguette). — Pas d'af- faires. Valeur nominale £ 12. 5/- la tonne. Fèves de Calabar. — Marché calme. Petites af- faires à 3 V-i d. la livre anglaise. Graines de Benni (Sésame). — Petites ventes. Niger 35/- les 384 livres anglaises. Beurre de Shea (Karité). — Petites affaires à £ 27. 5/- à £ 27. 10/- la tonne. Noix de Shea (Karité). — Pas de transactions. Coton. — Par suite de mauvaise récolte en .Amérique, bon ne de mande pour cotons d'Afrique. Cours du jour, la livre : Coton égrené, 6 \.j à 7 '/. d. — brut, 2 '/j d. Ecorces de Matigliers. — Petite demande, £ 5. o/- à .€ 6. o/- la tonne. Taylor & Co. 7, Tilhebarn Street. Liverpool, 19 mars 1904. flCTUilLITÉS Bons et mauvais Céaras. Lettre de M. Augusto Cardozo. Nous attribuons une importance toute spéciale à la lettre ci-après, qui nous a été adressée de Nice. M. Cardozo soulève une question d'intérêt primordial et le caractère qu il indique est si simple que quiconque a eu sous les yeux des Manihot Gla^iovii, devrait être à même d'apporter son témoignage dans l'un ou l'autre sens. Nous prions ceux de nos lecteurs qui seraient dans ce cas, de ne pas manquer de nous faire part de leurs constatations. — N. d, l. R. Cher Monsieur, Vous me demandez de préciser mon allu- sion du n° 1 7, relativement aux bons et mau- vais manihots. Voici ce que j'ai observé dans ma plantation, etaussi sur les quelques arbres plus âgés que l'on trouve à Inham- bane. Si les arbres poussent dans de bonnes con- ditions, ils auront produit des branches et acquis leur forme définitive entre la pre- mière et la seconde année. Ces formes, quel- N" 33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 89 que peu variables, se rapportent cependant général de l'Algérie, nous trouvons de pré- facilement à deux types principaux illustrés cieux renseignements sur le commerce des par les figures ci-contre : fig. 6 et fig. 7. fruits exotiques en Angleterre. Dans le premier type se rangent Nous reviendrons un autre jour sur les les arbres qui présentent un tronc chapitres très développés consacrés à la ba- toujours droit et vertical atteignant nane, à l'ananas aux autres fruits subtropi- 2 m. à 3 m. 5 et se divisant alors en eaux. Aujourd'hui, nous insisterons plus 2, 3, plus rarement 4 branches près- particulièrement sur les précieux conseils que droites, montant très près de que M. Philippe, donne aux producteurs de la verticale, comme les branches primeurs algériens. d'un V très fermé, et allant jusqu'à L'auteur s'attache à faire ressortir que les la hauteur de 6 mètres et plus. producteurs algériens auraient le plus L'autre type est celui des arbres grand intérêt à se grouper et à s'entendre ayant un tronc, droit ou courbé, P°^^ arriver à connaître, par des études fai- dépassant rarement deux mètres '^^ sur place, les moyens à employer pour de haut et dont les branches qui augmenter le chiffre de leurs transactions. s'écartent fortement de la verti- H cite l'exemple des Fruits Growers'Asso- F'g- 7 cale, se subdivisent rapidement ciations, qui ont envoyé en Angleterre, des et se couvrent d'un feuillage très fourni, agents pour s'enquérir des besoins du mar- l'arbre rappelant ainsi un grand oranger. "^^^ ^' 'l"'' ^''^'^^ ^ "'2, ont pu effectuer des Dans le premier type, le feuillage est moins ^"^°'' ^" P'"' S^^"'^^ abondance et à meil- abondant. " '^"'^ compte que n'auraient pu le faire des Le latex des arbres du premier type (fig. 6) expéditeurs isolés. Ces associations se sont est toujours très épais et contient beaucoup ^" °'^^"' ^''^'^hées à adopter, pour chaque de caoutchouc; on peut donc, à la simple P'"od"'t' la variété la plus recherchée du vue, reconnaître un bon producteur. Dans consommateur britannique et la moins su- ie second type, il y en a des bons et des mau- '^"'^ ^"'^ altérations pendant le transport ; vais, mais je ne suis pas encore arrivé à ^"" °'" Perfectionné leur mode d'embal- pouvoir les distinguer à la simple vue. Une ^^S^' ^' °"' °'''^"" '^^^ principales Compa- seule incision suffit toutefois, même avant §"'" transatlantiques l'installation d'appa- la deuxième année, pour déterminer les bons "''' frigorifiques dans la cale de leurs et les mauvais, car déjà à cet âge le latex est steamers. C'est grâce à ces etîorts et aux très liquide dans les mauvais et plus épais eucouragements du Département de l'Agri- dans les bons Manihots. culture du Canada à la culture fruitière, Les mauvais producteurs devront être que les produits de la Nouvelle-Ecosse et de arrachés a deux ans, car il y en a qui pro- l'Ontario opposent aujourd'hui une concur- duisent dès ce moment des graines, qu'il rence des plus vives, sur le marché britanni- faut empêcher de tomber ^ur le sol où elles ^"e, aux produits similaires du Continent, ne manqueraient pasde propager le mauvais ^i'est en appliquant une méthode analogue type. que la Cape Orchard Companï parvient à A. Cardozo. transformer l'Afrique méridionaleen un pays 'iSs^^S d'exportation de primeurs sur les marchés Le marché des fruits en Angleterre '^'^"'""Pe. et la production algérienne L'absence d'organisation syndicale en Algérie est des plus préjudiciable au com- D'après M. Philippe. . . i /- . ■^ merce de notre possession avec la Grande- Dans un rapport de M. Philippe, chargé Bretagne. Des armateurs de Manchester ont d'une mission en Angleterre par le Ministère tenté en vain d'organiser des services régu- des Colonies, rapport qui a fait l'objet d'une liers de bateaux pour le transport des pro- communication à l'Office du Gouvernement duits de l'Algérie : les expéditeurs, non grou- gô JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 33 —Mars 1904 pés, ne peuvent fournir de gros envois capa- bles d'alimenter une ligne de bateaux. La vente individuelle des produits et le grand nombre des intermédiaires auxquels doivent recourir lesproducteurs isolés, emp«.che tout commerce sérieux. M. Philippe fait remarquer ensuite que les principaux pays expéditeurs ont fait adopter, des tables anglaises, une qualité invariable pour chaque produit, la clien- tèle britannique exigeant avant tout des envois d'un produit uniforme. Il cite, à cet égard, l'exemple de l'Amérique pour la pomme, de la Belgique pour les raisins forcés, qui en sont arrivés à produire exclu- sivement le type qui leur avait été demandé lors des premières transactions. Ce sont les transports mixtes par voie de mer et voie ferrée (Nord, via Boulogne et Ouest, via Dieppe) qui sont généralement adoptés pour les envois d'Algérie sur Lon- dres. L'absence d'un service maritime direct et rapide rend jusqu'ici très difficile une solution satisfaisante du problème pour les fruits délicats, tels que cerises, fraises, pêches, abricots, etc. Toutefois, des tenta- tives d'expédition par voie directe commen- cent à s'effectuer. La Compagnie Pari s- Lvon- Méditerranée, qui transporte des denrées périssables en si grande quantité, ne devrait pas se désinté- Angleterre dans les milieux qui toucheatà^ la culture du thé, de la canne, du cacao, etc.. Cet article commence a jouer un certain rôle dans l'industrie sucrière, ainsi que dans l'élevage aux colonies. En deux mots, le « molascuit » est un mé- lange de, mélasse et de bagasse. C'est vite dit, mais bien plus long à fabriquer. Une maison anglaise spécialisée dans la construc- tion des broyeurs de toutes sortes, nous com- munique quelques détails sur la machinerie qu'elle a imaginée pour faire le ^i molascuit ». Ceux de nos lecteurs qui cultivent la canne, trouveront à la description d'autant plus d'intérêt que l'espoir de voir se constituer une industriede papier de bagasse, dont il a été si souvent question dans ce journal, se trouve déçu une fois de plus. En effet, les papeteries de bagasse de la Louisiane, dé- décrites dans les n"* 4et i 3 du « J. d'A. T. », n'existent plus ni l'une ni l'autre; la fabri- cation n'était pas rémunératrice. Nous reviendrons encore sur cet échec. Ce n'est d'ailleurs pas la bagasse qui cons- titue la partie principale du molascuit, c'est la mélasse ; il y entre 20 % seulement de bagasse, contre 80 % de mélasse. La fabrication consiste essentiellement en ceci : On fait arriver dans un broyeur (désinté- grateur) la bagasse telle qu'elle sort du mou- resser du mouvement d'opinion très vif lin ; après avoir été triturée dans cette ma- qui existe actuellement en France dans le monde agricole, où l'on demande qu'à l'imitation de ce qui se passe aux Etats Unis, en Allemagne, en Russie, etc., les produits délicats, notamment les fruits» soient transportés dansdeswagons spéciaux. chine, elle passe àl'aide d'un monte-charges, dans le séparateur qui en détache toutes les libres plus grossières dont se compose prin- cipalement l'enveloppe externe des tiges, l'intention éiant de ne retenir que le marc, soit l'intérieur de la canne. Ayant quitté le Si le réseau était doté de cet outillage, l'Algé- séparateur, la matière, d'ordinaire, passe rie pourrait se créer en Angleterre, pour ses fruits, un débouché rémunérateur. — D. B . ^^^^^ La Fabrication du molascuit. Utilisation nouvelle des déchets de la sucrerie de canne, sous forme de fourrage mélasse. La préparation fourragère connue sous le nom de « molascuit >>, a été inventée, il y a quelques années, par M. George Hughes, chimiste expert etipubliciste, bien connu en par un séchoir et de là, à l'aide d'un autre monte-charges, dans une trémie disposée au-dessus du malaxeur. Cette trémie est construite de manière à ce qu'elle puisse verser par charges, dans le malaxeur, une quantité voulue dé matière ; celle-ci est tri- turée dans le malaxeur et y est mélangée, en juste proportion, avec une quantité détermi- née dâ mélasse qui s'y trouve déchargée par un réservoir gradué ou disposé également au-dessus du . malaxeur. Lorsque, le mé- N° 33 — Mars 1904 .rÔURNAL D'AGRICULtURE TROPICALE §rtication lemênf affecté à l'exploitation des richesses £t Je polissage,^ agricoles de la côté mexicaine du Pacifique, ■ Ce corjgrès.étajt le premier du genre. Au 'principalement dans les Etats de Sinaloa, ji^jpt de vue international, il semble avoir Tepic, Sonora, Colima, etc.' ' été insuffisamment préparé, car uti seul ^ Les' irigénieurs de, la' Fundicion se sont étranger y prit part: un savant japonais, adonnés spécialement â l'étude dés installa- t'îons pour rindustrie du sucre et pour les fi ores. Pour la défibration des agaves, ils cons- truisent une machine fort simple, une sorte M. T.vNÀKA, auteur d'une intéressante com- munication sur le brusone, maladie du riz qui cause de très grandes pertes dans les pays . les plus yariés. Contrairement aux étrangers, les 'ItalieriS avaient répondu avec de Râspador de' Sûlis' (i) perfectionné, qui empressement à l'appel du Comité ;'nous en fait merveille; pàïaît-il. Ils affirment qu'un ''élevons i5o, dont 3o sont intervenus au indigène âi-'rive, avec cette machine, à traiter cours des débats. Le « J. d'A. T. » doit le volume des Actes du Congrès de Novara à 1^ complaisance de son secrétaire général, M. E. De Alessi, Professeur ambulant d'Agriculture, à No- vara, l'un des spécialistes les plus réputés du pays et auteur d'un très grand nombre d'études et articles sur le riz (plus de i5o), la plupart parus dans le petit Bulletin de la Chaired'Agriculture de Novara. C'est l'occa- logue illustré de cet établissement; en ie sion de signaler que notre aimable corres- parcourant ilous avons été étonné de voir la pondant s'est occupé de préférence du bru- ' en 10 heures plus de 10.000 feuilles d'he- nequen ou cl"i:!ttle (tampico) et qu'un grand nombre de ces' machifies est déjà en fonction dans les Etats précités. La construction très robuste est appropriée aux concîîtîons du pays, et la machine se démonte de façon à pouvoir être facilement transportée à dos de mule. Nous avons sous les yeux un gros cata- quantité d'objets et de machines de toute nature que Ton fabrique dans cette ville de Mazatlan. Il y a lieu de relever encore, que la Fundi- ciON DE Sinaloa est dirigée par des Français, quoique employant des ingénieurs de natio- nalités diverses, et que c'est la seule fonde- rie et usine mécanique sur la Côte Pacifique, depuis Saii Francisco jusqu'à Valparaiso, sone déjà mentionné ; il a la bonté de nous communiquer une étude récente d'une dizaine de pages in-S°, qui résume son credo relati- vement à cette mystérieuse maladie. Nous nous proposons de revenir encore sur cette question ainsi que sur plusieurs de celles traitées au congrès. Nous avons fait mention autrefois, dans le « J. d'A. T. », d'une importante étude sur qui soit outilke pour réparer un bateau à les batteuses de riz en Italie, publiée, à la suite d'une mission, par M. Josselme, de Sa'ïgon ; ce chapitre n'a pas été abordé au congrès. En général, la question des ma- chines y semble avoir été plutôt négligée. M. Josselme paraît avoir été le dernier Français qui se soit inquiété de savoir com- ment on traite le riz en Italie ; en effet, nous n'en avons relevé aucun dans la liste des adhérents du congrès de Novara. La France n'a pas non plus, que nous sachions, envoyé de délégués au 2' congrès, que s'est tenu dans les premiers jours d'octo- vapeur. Plusieurs moteurs de 3oo chevaux y ont été construits récemment. Les Congrès internationaux de Riziculture. l^'Coiigresso Risicolo Internationale : Atti. In-S" i5o pp. Imprimerie des frères Miglio, Novara (Italie), 1902. Actes du i" Congrès international des cul. tivateurs de riz, réuni à Novara du 17 au (i) Cf. '( J. d'A. T. », n° I, juillet 1901. N"??— Mars 1904 JOURNAL ;D'AGRIGU LTURE TR.3PICALE 95 îbre à Monara; la date et île lieu étaient connus depuis deux ans. . Toutes les nations ne font pas preuve de la même indifférence. Nous avons mentionné plus haut la participation officielle d'un Japonais au i" congrès; le Japon a été représenté de nouveau au 2° congrès par M. KoTARO NoMURA. Nous savons d'autre part, par l'intéressé, que Java avait délégué à Mortara M. van Breda de Haan, l'éminent spécialiste chargé de l'étude du riz au Jardin de Buitenzorg. Le congrès de Mortara s'est maintenu en gros sur le même programme que celui de Novara, mais avec des rapporteurs diffé- rents ; nous en reparlerons dès que le compte-rendu complet nous sera parvenu. Pavie a été désignée comme siège du li" con- gre?, qui aura lieu en igoS- — Ces mani- festations sont d'autant plus utiles à suivre que la bibliographie agricole du riz est d'une pauvreté scandaleuse, comme le faisaient observer si justement, dans leur Appel, les organisateurs du congrès de Novara. Le « Thé soluble » de Ceylan. D'après M. De Dieu Stierling. On sait que Java est devenu un pays de grande culture du thé, à l'instar de l'Inde et de Ceylan ; nous avons déjFeu l'occasion de donner difterents détails à ce sujet. Deux administrateurs de l'une des principales théeries de l'île, Parakan Salak, viennent précisément de rentrer d'une mission d'étu- des à Ceylan, où ils étaient allés voir ce qu'il y aurait de bon à prendre parmi les procédés modernes des théeries anglaises. Ils ont publié leurs constatations, en une forte brochure que nous connaissons seule- ment par nos confrères hollandais, ne l'ayant pas encore reçue nous-mêmes. Mais nous avons sous les yeux le compte-rendu d'une communication faite dernièrement à la Soc. d'Agriculture de Soekaboemi, par l'autre voyageur, M. De Dieu Stierling, également planteur à Java et également retour de Cey- lan (cf. « Indische Mercuur », 26 janvier 1904). Nous en retenons cette déclaration qu'il existe à Ceylan, seulement deux machines encore inconnues à Java : certain rouleur « Mikado » et certain séchoir perfectionné. Parmi les produits rapportés de Ceylan par la mission, le plus curieux est sans con- tredit le « thé soluble » fabriqué depuis peu près Hatton par un puissant groupe financier dont M. Kelway Bamber, l'éminent chimiste agricole (v. « J.-d'A. T. », n° 18 : La fermette tation du thé) est le directeur scientifique. Ce thé est présenté sous forme de poudre, qu'il suffit de dissoudre dans de l'eau chaude ; elle n'a pas besoin d'être bouillante. On y ajoute ensuite à volonté du sucre, du lait, etc. Un certain nombre de flacons ayant été distribués aux membres présents de la So- ciété de Soekaboemi, ceux-ci semblent avoir trouvé la préparation à leur goût; au moins le procès-verbal ne mentionne aucune cri- tique. Nous possédons sur ce « thé soluble » un bon petit dossier anglais, que nous présen- terons à nos lecteurs un de ces jours. D'au- tre part, nous avons eu connaissance d'une invention analogue faite en France. Quoi qu'il en soit, voici, en traduction littérale, les renseignements plutôt laconiques que donnent, sur l'article de Ceylan, le voya- geur hollandais : « Le thé soluble est fait soit avec les feuilles vertes, soit avec du thé manufacturé ordinaire ; le procédé est secret, mais l'on sait qu'il y a une machine spéciale, qui coûte 5.000 livres. » C'est i 25. 000 francs. P.-S. — Au moment de mettre sous presse, nous recevons le « Ind. Mercuur « du 22 mars, qui contient du même témoin, sur le même sujet, une communication beaucoup plus explicite ; nous la publierons dans notre prochain n". — N. d. l. R. Nouveau procédé d'extraction d'huile, par le tétrachlorure de carbone. La « Revue Scientifique » annonce, d'après le « Phare » de Marseille, qu'une importante maison de cette place va installer l'extraction de l'huile des graines oléagineuses et des 96 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 33 — Mars 1904 Ii'abaca aux îles Haw^aï. — Les bananiers textiles des colonies allemandes. Une circulaire destinée à la Presse locale (« Press Bulletin », n" 5) et émanant de la Station agronomique de Hnnolulu, nous apprend qu'il existe aux Hawai de nombreux pieds de Chanvre de Manille {Musa textilis) provenant d'introductions, déjà anciennes. Il en a été constaté des quantités dans la vallée de riao,sur l'ile de Maai ; la direction de la Station est convaincue qu'en cherchant bien on en trouvera sur toutes les îles de l'archipel ; car il a été fait, dans le temps, de copieuses distributions. Il paraît que l'es- pèce trouverait des conditions de développe- ment parfaites dans les districts sous le vent, tels que Hanalei, Kaouaï, Nahiku, sur l'île de Mauï; Hilo, Puna, Olaa, certaines loca- lités de Kona et de Kau, sur l'île de Hawaï. Il ne semble pas que le Musa textilis ait jamais été exploité aux Hawaï^ mais la Sta- tion agronomique a pris la chose en mains, et d'ici peu nous entendrons certainement du nouveau. C'est l'occasion de rappeler que les Alle- mands se sont aperçus récemment de l'exis^ tence, dans leurs possessions du Pacifique, d'un bananier à fruits secs, non comestibles, voisin du Musa textilis sans lui être identi- que, et dont la fibre paraît également fort bonne. La plante a été .décrite et figurée dans le " Tropenpflanzer u, ainsi qu'un autre bana- nier textile, découvert dans l'Uluguru (Est Africain Allem.) et qui y est cultivé par M. F. Moritz, colon à Emin. Conférence annoncée de M. D. Bois. Une conférence publique etgratuite, sur la Flore des Indes, sera faite par notre savant cialc de Londres. Nous eûmes l'occasion de collaborateur M. Désiré BoiS, au grand am- recueillir auprès de lui certains détails; phitéâtredu Muséum d'HistoireNaturelle, le d'autres nous furent communiqués par le La- dimanche 8 mai, à 3 heures de l'après-midi, boratoirc d'essai des Huiles de Marseille. Son récent voyage en Indo-Chine et à Nous n'avons d'ailleurs jamais bien compris Java lui permet de traiter ce sujet avec toute les raisons qui entravent l'adoption définitive la compétence voulue ; et comme M. Bois a du tetrachlorurede carbone pourletraitement toujours l'attention dirigée vers la Botani- des graines grasses, malgré l'abaissement de que économique, nous imaginons que ceux sonprix;la présentenotice aprécisémentpour de nos lecteurs qui pourront assister à sa but de provoquer les explications sur ce point, leçon en retireront grand profit. tourteaux au moyen du tétrachlorure de car- bone. » Ce corps », dit notre confrère, « est un liquide incolore dont le point d'ébullition est à 74° centigrades: sa densité est de 1,7 et il est doué d'une odeur agréable. « Il a, sur le sulfure de carbone, le grand avantage d'être ininflammable, ainsi que ses vapeurs: il est d'ailleurs moins volatile que le sulfure de carbone, tout en ayant un pou- voir dissolvant des corps gras, au moins égal à celui de ce dernier liquide. « Pour toutes ces raisons, le tétrachlorure est susceptible de remplacer avantageuse- ment le sulfure de carbone. Il faut y ajouter que le tourteau pourra être employé à la nourriture des bestiaux, car il ne contiendra aucune matière nuisible à la santé. « L'obstacle à l'emploi du tétrachlorure, tiré jusqu'ici de l'élévation de son prix de revient, aurait cessé d'exister car, grâce à des procédés et appareils imaginés par des ingé- nieurs lyonnais, on peut maintenant obtenir, en marche courante, du tétrachlorure de car- bone à un prix inférieur, ou tout au moins égal à celui du sulfure ». Ce n'est pas la première fois que nous entendons parler de la baisse de prix du tétrachlorure et des conséquences qui en découleraient pour l'huilerie, en particulier aux colonies où il est à peu près impossible de faire venir le sulfure. En effet, il y a un an environ, un de nos abonnés de l'Afrique Orientale nous faisait part de son intention de recourir ,à ce dissolvant nouveau pour établir une huilerie dans le pays très reculé où il est installé. A cette époque, le procédé était prôné plus particulièrement par un in- génieur étranger établi à Paris, et qui rit quelque publicité dans une revue commer- Nouv. Imp, Ed. Lasnier, Direct. 37, rue St-Lazare. i^aris. Le Ccranr : E. Lsoiv.n N» 33 — Mars 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE BENEDICTINE "*^'«"*^^S»^*'W"ft#^^'^'^S"«'^:*" Se trouve dans les colonies, che^ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger ^^^ XV lE MICHELIN itC Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Molocyctcs, Vélocipèdes et. l'oitures à chevaux. Exerciseur Michelin Appareil de gymnastique en chambre. 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Délai de livraison : un mois à partir du jour de réception de la commande. Force motrice: i5 che- vaux vapeur. Rendement : 10.000 feuil- les ;\ l'heure. Déchets abso- lument insignifiants. Le principe des machines restant le même et quoique chacune soit réglable dans une très large mesure, il y a avantage à faire varier, selon la nature de la plante, les détails d'exécution. Nos clients devront donc toujours nous envoyer des descriptions précises et, si possible, des échantillons vivants. Les feuilles grasses, en particulier, voyagent avec une grande facilité. Nous avons pu défibrer à Paris, fin igoS, 5oo kg. de feuilles de Sanseviera Eh- renbergii cueillies en Abys- sinietrois mois auparavant. Nous avons renoncé à la fabrication des petites détîbreuses à reprise (à simple effet) qui, tout en coûtant peu de chose, font revenir la fibre très cher. LA A r instar de V ancien modèle expertise à la même Station en octobre igoi, MACHINE ACTUELLE A SUBI DES ESSAIS OFFICIELS EN NOVEMBRE igoS à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculture, à Paris. ExtraitduBalletin d'expériences rédigé le i"décembre 1903, par M. le professeur Ringelmann, directeur de la Station: « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Boeken peut, travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continueet automatique remplissent très bien leur but. Le svstème de reprise et de conduite des tiges par les quatre courroies .Titan» fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la machine en brins bien parallèles ».... « Relativement à celui de 1001, le modèle actuel est de dimensions plus réduites et d'un plus faible poids, mais l'amélioration principale porte sur le remplacement des 4 chaînes en bronze par4 courroies a Titan», qui, tout en remplissant très bien leur but, diminuent le travail mécanique exigé par la défibreuse ». Féculeries de Manioc (Cassave, Yucca) Outillaoe complet : Râpes méGanipes, Cuves et Toiles Pouf toutes racines féculentes ï A la suite d'uneétude appro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle i< Râpe brevetéesystème Bœ- keniiquidéfie toute concur- rence. Nous nous chargeons de l'étude, de la fourniture et du montage de tous les appareils et dispositifs né- métallipes, etc. cessaires pour le bon fonc- tionnement d'une féculerie en pays chauds: râpes, cuves et toiles métalliques, sé- choirs, etc., pour manioc, arrowrootet toutes racines ou tubercules similaires. Rendement : de 5 à 5n kg. de farine par heure, se- lon lagrandeur de la râpe. Séchoirs - Presses d'Emballage Longue pratique agricole en pays chauds. — Construction soignée et simple. — matériaux de 1" qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales.— Comptes de culture. — Installations complètes de Plantations, avec Usines pour le traitement des récoltes- — Fourniture de machines à vapeur. Turbines, Voies ferrées portatives et en général de tous Accessoires d'exploitation. En écrivant, 7nei!tionnej le Journal d'Agriculture Tropicale 4* Année N" 34 3o Avril igiH JOVRIIAL D'ifiRIGDLTDRE TROPICALE (AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR VILBOUCHEVITCH «&-_ — ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ. §ISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES "fruitiers CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE Parait le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) l'n an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé. Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar LouisiAt+E, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDicHÉRY, Indo-Chine Philippines OCÉANIE CsT- '-C3 Collaborateurs et Correspondants : MM. Rédaction 10, rue Delambre, les Jeudi, Vendredi et Samedi, ae lo heures à ii h. 1/2. 3y, rue St-Lajare, à I'Imprimerie, le Lundi, de3 à 5 heures. Téléphone| 259-74, APFELBAUM (Palestine), BAILI..VUD (Guiaéc), B.\LDRA.TI (Erythrée), | BERTHELOT DU ICHESNAY (Congo français), BERTIN (Paris), BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BOEKEN (Duren), KON'AME die .Maurice), D' BONAVIA (Woithing), BlIDAN (Cuba), CARDOZO (.Mozambique), P. CARIÉ (Ile Maurii;e), iA. CHEVALIER lAfrique Dec""), CIBOT (Paris), COLLET (Bruxelles), A. COUTURIER (Paris), CUVILl.IER (Paris), DAIREAUX (Buenos-Ayres), 0' DELACROIX (Paris), DESPEISSIS (Australie Occ'»), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ESMENJAUD (Guatdmala). ESTÉVE (Dahomey), FASIO (Aleerl.DEFLORIS (Madagascar), A. E. & FOSSAT (Le Havre), GILBERT (Tonkin), GOU!ML;(Tahiti), GRISARD, (Paris), P. DES GROTTES (Martinique), R. GUÉRIN (Guatemala), GUIGON (Marseille), HA.MEL S.VllTH (Londres), L. H.\UTEFEUILLE (Tonkin). HECHT FRÈRES & O' (Paris), DHÉRELLE (Guatemala), HILGARD (Californie), HOLL- RUNG (Halle-s.-Saalel, G. A. HURI (Egypte), JOB (Paris), JUDGE (Calcutta), KARPELES (Calcutta), KOBUS (Java), KOS- CHNY (Costa-Rica), D' I.AVERAN (Paris), LECOMTE (Paris), LEDEBOER (Singaporei, LEHM.VNN (Manchester), LE TESTU (Dahomey), LOCKHART (lie Dominique), Dr LOIR (Paris), LOPEZ Y PARRA (Mexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAINE (Podor), MAJANI (Trinidad), MALBOT (Alger), MALLÈVRE (Paris), G.MAZE& C" (Le Havre), DE MEDEIROS (Rio-dcJaneiro), DE MENDONÇA (lie San-Thomé), MOSSERI (Le Caire-, NEGREIROS (Paris), NEUVILLE (Paris), NEWPORT (Queensland). G. NIEd'eRLEIN (Philadelphie), D'OLIVEIRA FRi^GATEIRO (Cabinda), PAIVA DANDRADA (Paris), PARIS (Saigon), PASZKIÉWICZ (Paraua), PEDROSO (Cuba), PERNOTTE (Sanghaï), PERROT (Paris), PERRUCHOT (Constantine), PITTIER (Costa-Rica),. 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W. — Karlstrasse, i il. —à Brème, chez E. von Masars (Petri- strasse,6). — à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sicrc (33, rue de laPutterie). — au Caire, chez .M"' J. Barbier — à Caracas, Emp. Washington (Ya'nes &Castillo M.) — à Guatemala, chez Goubeau et C'".— à Hambourg, chez C.Boysen (Heuberg, 9). — à Hanoi etHatphong, chez Schneider aîné. — à la Havane, Wilson's International Book-'Store (Obispo, 41). — au Havre, chez J. Gonfreville (7, rue de la Bourse). — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almada).— à Londres, chez \Vm. Dawson & Sons (Cannon House, Bream's Buildings, E.C.). — à Managua, chez Carlos Heuberger. — à l'de Maurice, chez P. Pitot (1, rue de la Reine, i Port-Louis). — à Mexico, chez la V" Bouret (14, Cinco de Mayo). — à Netf-York, chez G.-E. Stechert (9, East i6-th Street). — à Pernambuco, chez Manoel Nogueira de Souza. — à Rio-de-Janeiiv et Bello-Hori^onte, chez Alves & C. —à San José de Costa-Rica, chez Antonio Lehmann. — à San Salvador, chez Italo Durante & C". — à Sao-Paulo, chez Mello Barjona. — à la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-ot'-Spain). — à Turin, ' Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. Ainsi qu'en général che%, tous les Libraires français et étrangers, et dans tous les Bureaux de poste , Adresser toute la Correspondance : 10, me Delanil)re, Paris-14' : -!<—>■ r.- ^■P"''^^H o MH^^^I e j I^H ^ r "^ dB' * '^ E. ^ pB-i s 3 / y ES "-i ~o ,1 ^9 - ri j:_"Î^ ! il ?3. • ' ^' ^ ^ > : ' o c _t; ~^^ j c 3 ^ EI 3 -' r BfiH n — -^ Km î d. 'j ~[ ISfl n^ -r ' *!*■ -« c - Cfs ji 5' i. — Bl " '2; rs =r r. - /> y : => ^ n ^ =» =^ 3 =" l ! ïH'B ï ~D ~ ^M ' s ^i'^9 > l-a -BîM " H / ^^ K S 0- 5- ^^F s 3 3 o 3 V. -, 3 'ï .û .^ (» O ", 3 ' ^^^B ^=-'^2 = 0 3-- ■o 3 :r rv r P f- T H^^R O C - a. r» f> -5 3^ -« X — O.5. :; = n î^ r. •/> *- Ifi f> " f*- ■^ ~ y ; s c hhmI J -• D ; §. o. ^^^■VvH ^ "^ c i^-o - S3^^^i Sl^^l ;; _ a. ^Vn^H -, r» p - s 3 SQS S^^H ft» _ --; r> SHH II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» H - Avbil .904 DÉSINFECTANT ANTISEPTldUE CRESYL-JEYES Expos. Univ. Paris 1900. Nlédaille d'Or laseuledécernéeauxdésinfectants _ _ antiseptiques. '^^!fJS!'^?^^^^^ les iEcoles Nationales Vétérinaires, les Services d'Hygiènes et de Désinfection de Paris, des Départements et dos Colonies, etx Yélérinaire et pour la Désinfection des Le Crésyl-Jeyes est reconnu indispensable dans la Pi^tique l'^'^'^^^lwl^''^,^^^^^ Unges conta- Habitations, Ecuries, Etables, dee Lstensiles de toilette, ^\-^-. ^™ 3','' ^"%f;ule„,l, c'est un minés, etc. Le Crésyl-Jeyes stérilise en quelques mmutes les microbes les plus n.;«nrlnr!sanf de Breiiiier ordre, un Hémostatique cicatrisant. . , . , , ■ hoCrésrl-Jerses se vend en Bidons plombes ou Ca,jsules de 1, 2, 5, 10, M, ^2,^'^'^^ • ■ Refuser impitoyablement tous récipients ne portant pas le nom «xaci : Crésyl-Jeyes, amsi que les marques et les étiquettes de la Société. — Prix spéciaux pour I Exportation. „• ,p,„, Appareils à Défibrer et à Décortiquer les Plantes textiles F. 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N" ?4. ?o AvKiL 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ETUDES ET DOSSIERS F. MAIN : Manutention mécanique de la canne à sucre : Ctiargeurs 99 D. A.MAJANI : Lettre de Trinidad (Machi- nerie à cacao. — Séchoir rotatif à coprah. ^Outillage d'huilerie indigène. — Com- merce de noix de coco) io3 Biologie agricole du vanillier : Fonction des racines aériennes. — Les supports vivants (D'après H. J.\cob dp: Cobdemoy). 104 Analyse du dernier Rapport annuel du Dép d'Agriculture des É.-U. (Riz, Mais, Manioc, Patate douce, Cowpea, Citrus, Pèches et abricots. Ananas, Thé, Café, Cacao, Cocotier, Abaca, Agaves te.^iiles, Castilloa. Bambous, Tabac) . . 106 Les écorces de mangliers et leur emploi en tannerie (Mise au point. D'après M. Th. Koerner) ii3 L'égreneuse de Kapok improvisée de la Plantation Djamprit (D'aprèsSxuHLMANN) 1 1 5 Le coton Sea Island des États-Unis, et le rétablissement de sa culture aux Antilles britanniques (.analyse d'une brochure de MM. MciRRis et Bovell) 117 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & O^ : Bulletin men- suel du caoutchouc iiS A. & E. FOSSAT : Bulletin mensuel du coton I ig VAQUIN cV SCHWEITZER : Marché des fibres de corderie, etc 120 TAYLOR vt Co : Mercuriale africaine de Liverpool 122 l'ilBO ACTUALITES (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) A. CARDOZO : Sur une tentative d'exploi- tation de la fibre d'ananas aux .\çores 122 J. GRISARD : Le Lantana dans les colo- nies françaises (noms vulgaires, etc.). . 123 E. FOSS.\T : Le coton de Haïti 124 ALMADA NEGREIROS : Le virus Danysz et les rats des colonies iRectification). . 124 F. F.ASIO : Eponge d'Aloès 12- L. DELIGNON-BL'FFOX : Le port du caoutchoutier de Céara en Annam (Réponse à l'enquête de M. A. C.\f(doz(i). 12.^ Le rendement du caoutchoutier de Céara dans l'Est .africain Allemand (Réponseau « Moniteurdu Caoutchouc»)., 126 La brouette mono-roue de l'adminis- tration coloniale anglaise i 2f> Préparation perfectionnée du coprah à Samoa (D'après Reinecke) 127 H. LECOMTE : Rendements élevés du coton en Egypte 12^! Prochaine conférence de M. H. Lecomte, sur le coton en Egypte 12X BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Sur papier bleu) Livres nouveaux. §| 53o-540 : Australie Occidentale. Inde. Trinidad. Cameroun. Congo Indépendant. — ■ Afrique Occiden- tale anglaise. Madagascar. — Thé. Café. Cacao. Canne à sucre. Vigne. Caout- chouc. Gutta. Coton, .\gaves textiles. — Horticulture tropicale. Huilerie. Fécule- Distillerie. Vinification VIII et l.\ FIGURES FiG. 8 : Schéma du chargeur de cannes de Howard FiG, 1) : Schéma de l'égreneuse de kapok de la Plantation Djamprit FiG. 10 : Brouette mono-roue de l'.\frique Occidentale anglaise. . . lOI 1 1() 127 98 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34 — Avril 1904 LES l^ DE 1901-190 du Journal if Agriculture T/-opicnk' SONT ÉPUBSÈS I Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i'^'^ année 1901-1902 (comprenant lcsn'~de 1 n 1 2 Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n°* 1,3,5,6,7,8, 10, 121 se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons pas de numéros isolés deTannce iqoietdu i^'' senie^trede 1 902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 tr. chaque, les n"~ 2. 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous offrir en bonétat. [WBRICANT, Campeaient com- plet et Matériel f& colonial , Tentes, Si Cantin e s , Sacs , fg' Pharmacies , Gui- Â\ ^ines. Objets pliants ^j ,Lit.? Sièges, Tables S\ Lanternes). ^& Exyositton Paris ç/oo : Hors concours. Membre Ju Jury luampement) ■M 207, Faubourg S 'int-Martin, Paris — Téléphone n" 422-n. wj I^^^EBBE^^V ^*v Le JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ C^^ des Messageries laritimes ir^ 0'^ G-^' Transatlantipe C'^ laritime Belge du Congo s:^ Eotterdanisclie Lloyd Pacific Steam Ifavigation Co »^ lunson Steamsliip Line Empreza lacional de lavegaçào para a Âfrica Portugiieza Bootli S.S. Co fc'^ Bootli Ipitos S.S. Co. ExpoNitioa Dniveiselle de 1900 ; 3 CRABDS FRIX, 3 MEMILLIS D'OR, 38 DIPLOMES D'HOKNEUR aux diverses Eipositions JULES RICHARD Fondateur et Suce de la MaisoQ Ricbard frères 25, rue Mélingue (anc. Imp. 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N" 34- 3o Avril 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Manutention mécanique de la Canne à sucre Chargeurs, destinés au travail sur la plantation. — Etude des machines Wright, Lotz, Howard et Me Nally. — Les chargeurs de Leblanc et de Martinez. — Observations générales. Par M. F. Main Nous avons déjà eu roccasion de parler, dans ce journal, des appareils destines à épargner la main-d'œuvre dans la culture de la canne à sucre et notamment, de citer des instruments encore peu connus et incom- plètement expérimentés, les outils pour la récolte de la canne {cf. « J. d'A. T. », 1902, pp. 294-2961. Nous laisserons aujour- d'hui de côté cette question, nous réservani d'y revenir prochainement ; pour le moment, nous nous occuperons exclusivement des outils et machines employés au chargement et au déchargement de la canne. — Nous parlerons surtout d'un certain nombre de machines couramment employées aujour- d'hui en Louisiane, en Australie, aux Havvaï et dans d'autres pays sucriers analogues, à main-dVïuvre rare et chère. La nature de la canne à sucre, sa grande longueur, le port plus ou moins dévié de ses tiges, en font une récolte difficile à mani- puler lorsqu'elle est par terre; chacun sait qu'on ne fait facilement des bottes qu'avec des tiges droites ; que d'autre part, lorsque des tiges longues, rigides et plus ou moins incurvées, sont enchevêtrées, il est fort dif- ficile de les démêler. Aussi a-i-on cherché à combiner des appareils automatiques et ro- bustes pouvant remplacer aussi complète- ment que possible l'ouvrier dans la manu- tention de cette récolte encombrante. Le grand nombre d'articles publiés sur ce sujet par notre confrère américain « Loui- siana Planter » et les importantes séances que luiaconsacré la « Louisiana Sugar Planters' .Vssociation », montrent à quel point cette question intéresseles planteurs de canne à sucre. Les appareils sont de diverses sortes, sui- vant le travail auquel ils sont plus particu- lièrement destinés, et quoiqu'ils dérivent lous dugrappin ou de la fourche, nous pour- rons les subdiviser en deux grands groupes : r Chargeurs de canne sur la plantation : 2" Déchargeurs de canne à l'usine. Ce deuxième groupe comprend à son tour deux classes d'appareils : les uns mobiles, et dont on se sert pour décharger des voitures ou chariots ordinaires, les autres fixes, et des- tinés à vider des wagons susceptibles de modifications et pouvant être amenés à un endroit défini d'une voie ferrée. Le présent article est consacré aux char- geurs decanne sur la plantation. Nous exa- minerons un autre jour les machines du deuxième groupe. * * Les chargeurs destinés au travail sur la plantation sont particulièrement difficiles à réaliser. Il s'agit en effet de ramasser sur le champ les cannes te Iles qu'elles sont tombées, souvent enchevêtrées les unes dans les autres, toujours très irrégulièrement placées. Il importe en outre que le travail soit fait entièrement à la machine; s'il faut faire un travail préalable de classement à la main, on perd une grande partie du bénéfice réalisé par l'emploi d'une machine ; et il ne faut pas oublier que le coût de la manutention des cannes à la main majore de S 3, 5o à § 5,5o le prix de revient delà tonne de suere', cette <*. ,00 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34 — Avril 19O4 majoration pouvant dans certains cas aller Le grappin primitif pesait 25o kilos; il 'usqu'à S 8. avait une largeur de i'"35 et une ouverture Jusqu'à présent, une dizaine d'inventeurs maxima de 2'"io. Le modèle audjuel l'inven- ont fait connaître leurs machines soit par teur s'est arrêté, après essais, ne mesure que des dessins, soit par des modèles; trois ou i^^o de largeur ; son ouverture maximum a quatre seulement semblent en avoir cons- été réduite à i"'85 et son poids à 225 kilos, truit qui ont fonctionné dans des champs de Tels sont les organes principaux de la canne ; les autres n'ont guère donné de dé- machine qui pèse, complète, environ 2.5oo tails sur leurs inventions, se bornant à com- 'dlos. En arrière, et sur le côté, un grand muniquer des chiffres de rendements d'à- râteau à 5 dents rassemble les cannes éparses près des expériences sur lesquelles on n'a et lorsqu'il y en a un certain nombre, l'opé- aucun détail. Nous ne parlerons donc que rateur fait descendre le grappin qui se re- des machines dont nous avons pu nous pro- ferme sur les cannes, les enlève et les laisse curer les photographies ou les dessins, et tomber dans un chariot quelconque, qui ont à peu près sûrement fonctionné pra- Ce modèle est construit pour enlever des tiquement. Ce sont celles de MM. "Wright, charges de 225 à 23o kilos à la fois; il peut LoTZ, Howard et Me. Nally, les trois pre- en manipuler deux à la minute, ce qui cor- mières se rattachant au même type, la der- respond à environ 3o tonnes à l'heure, nière s'en écartant complètement. Il exige la présence de trois hommes : un Le chargeur de Wright. — M. J. O. conducteur pour l'attelage, chargé en même Wright est un constructeur de dragues: temps de surveiller la chaudière : un homme c'est dire sur quel principe est basé son char- pour conduire les machines et le grappin, et geur : une sorte de pince à deux branches un manœuvre qui reste à côté de l'appareil descend sur la masse des cannes, se referme et surveille la formation des tas de cannes et et se relève, entraînant une certaine quantité leur enlèvement. de tiges, de même que les bords dentelés des Le prix de ce chargeur serait d'environ godets en deux pièces plongent dans la vase 5. 000 francs. ou le sable et en se refermant remontent un Le chargeur de Lot^ est analogue, mais certain volume de débris. C'est le même beaucoup plus simple. Nous y retrouvons le principe que nous verrons appliquer, avec mat et le bras de charge, mais le bâti qui les plus ou moins de modifications, dans les supporte est monté sur deux roues seule- machines suivantes. ment. Le grappin est également plus simple En gros, le chargeur de Wright se com- que le précédent et se rattache au type usité pose d'une plate-forme en fer à cornière en Amérique pour la manutention du foin: ou en fer à U portée sur quatre roues à large il est suspendu à une corde seulement, et jante ayant respectivement i'"io et i"'25 de pour l'ouvrir ou le fermer, on se sert d'un diamètre, les essieux étant à 3^40 d'écarté- déclic manœuvré du champ au moyen d'une ment. Cette plate-forme supporte une sorte cordelette. La machine à vapeur est suppri- de mât en fer, de 60 m/m de diamètre, sur mée et remplacée par une mule qui tire sur lequel s'articule un bras de charge, égale- le garant d'un palan frappé au bout du bras ment en fer, de 75 m/m de diamètre, au bout de charge. Enfin un homme situé sur la pla- duquel est une poulie. Sur cette poulie pas- te-forme détermine au moyen d'un levier la sent deux cordes reliées d'une partàun grap- position du bras de charge par rapport à pin à charnières, et de l'autre à deux tam- la direction de l'attelage. 11 faut, pour ma- bours. L'une des cordes ouvre le grappin à nœuvrer l'appareil : un homme qui conduit la descente, l'autre le referme et le remonte, l'attelage, un autre qui dirige la mule char- Les deux tambours, de 200 millimètres de gée d'enlever le grappin, un manœuvre pour diamètre sont actionnés chacun par une ouvrir et fermer le grappin, un homme qui, dtjite machineà vapeur ; les deux machines monté sur la plate-forme, dirige la manœu- U30S placées à côté d'une chaudière verticale, vre, et enfin un gamin qui aide le grappin à N''34— Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE lOI se placer correctement au-dessus des tas de canne. Les charges que peut manipuler cette ma- chine vont de i 5o à à 35o kilos, et la capa- cité journalière est de 80 à 90 tonnes de canne. Le chargeur de Howard est certainement celui dont il existe le plus grand nombre d'exemplaires en fonctionnement. Dans cet appareil, nous retrouvons la plate-forme à quatre roues et l'attelage de mules pour la manœuvre du grappin. Signalons dès à présent deux chargeurs de Howard. Le premier qui date de 1901-1902 était pour ainsi dire semi-auto- matique, le deuxième, construit en 1903, est entièrement automatique. Le chargeur primitif comportait une plate- forme en fer à U, montée sur quatre roues basses, la largeur de la plate-forme excédant de beaucoup celle du train. De chaque côté de cette plate-forme était un màt en fer maintenu par deux arc-boutants, et suppor- tant un bras de charge articulé à la base du mât. Une corde passant sur deux poulies, en haut du màt et du bras de charge, était rattachée d'une part au grappin, de l'autre àunpalonnier auquel étaient attelées deux mules, placées derrière le chargeur. Quant au grappin, ce n'en était pas un à propre- ment parler, puisqu'il ne comportait qu'une branche, l'autre étant remplacée par une chaîne. La manœuvre de la machine se fai- sait comme suit : Il fallait d'abord séparer les cannes par petits tas, autant que possible bien distincts les uns des autres. Le chargeur avançant, les pseudo-grappins venaient reposer à terre, à côté d'un tas de canne. Un ouvrier engageait alors la fourche sous le tas, et passait la chaîne par-dessus; l'extrémité de celle-ci était fixée au bout de la fourche, liant ainsi une sorte de botte. Les mules de l'arrière, semettant alors en marche élevaient cette botte à une certaine hauteur, le bras pivotait et l'amenait au-dessus d'un chariot où un ouvrier décrochait la chaîne et lais- sait tomber la charge. Le chargeur pouvait faire une opération complète en deux minutes, soit 2 opérations, la plate-forme supportant deux appareils. Les charges pesaient environ 3oo kilos; il fallait cinq hommes pour mener la machine, les cannes étant préparées à l'avance par petits tas. Cette machine demandait donc un travail assez considérable et ne répondait qu'impar- faitement au but qu'on se proposait d'at- teindre. Aussi l'inventeur l'a-t-il complète- ment modifiée l'année dernière ; la nouvelle machine a, paraît-il, travaillé en 1903 dans plusieurs plantations avec un plein succès. Avec elle, il n'est plus nécessaire de faire un travail préalable sur le champ, le chargeur prenant les cannes telles qu'elles se présen- tent. La première particularité que nous y ren- controns, à première vue (fig. 8), c'est que FiG. 8. — Chargeur Howard. Modèle igo3. D'après le « Loiiisiana Planter ». le grappin est fixe au bout du bras de charge, et que celui-ci, au lieu de garder par rapport à la verticale une position fixe, peut s'incli- ner jusqu'à traîner sur le sol. C'est là d'ail- leurs la partie la plus active de son travail, et son extrémité, en forme de fourche, est soli- dement ferrée à cet effet. Pour le reste, nous retrouvons la plate-forme très large, à quatre roues, supportant deux mâts de charge maintenus par des arcs-boutants. Les bras de charge, avons-nous dit, sont terminés par une sorte de fourche fixe. Au- dessus de celle-ci s'articule une autre four- che à dents très recourbées ; le tout forme une pince pouvant être maintenue ouverte ou fermée à l'aide d'un déclic manœuvré par une cordelette. La machine tirée par un attelage de mules se présente sur le champ les bras de charge abaissés, rasant le sol, les 103 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° ?4— Avril 1904 fourches en avant. Celles-ci passent sous forme à quatre roues. L'une des extrémités les cannes et lorsqu'une certaine quantité est rase le sol, l'autre surplombe le wagon à ainsi soulevée, la fourche supérieure se charger. A la base de cet élévateur fonctionne rabat, emprisonnant ainsi une charge; les un aiimentateur sur lequel l'inventeur ne mules attelées à l'arrière entrent alors en donne pas de détails, mais qui doit être un action et relèvent les bras et leur charge raieau animé de mouvements alternatifs. Ce jusqu'à la hauteur du wagon à charger. Pour chargeur est donc à travail continu, contrai- que le poidsen porte-à-faux ne fassepasbas- rement à ceux que nous avons déjà exami- culer la plate-forme, celle-ci comporte, sous nés. chaque mât, une chambrière robuste munie A l'arrière de la plate-forme, entre deux d'une base en fonte ; c'est là-dessus que roues hautes et larges se trouvent une chau- repose tout le chargement pendant son tra- ^ière et deux machines à vapeur actionnant jet. Arrivée au-dessus du chariot à remplir, l'appareil et les roues motrices; chaque la masse de cannes est abandonnée par la machine actionne une roue ce qui permet de pince sous l'action du déclic ci-dessus men- prendre des tournants très brusques. Con- tionné. Quant à la rotation du bras de charge trairemeni aux machines précédentes, cons- autourde son axe vertical, nous n'avons pu traites aux Etats-Unis, celle-ci est originaire nous procurer de détails précis sur la façon des Iles Hawai. dont elle se produit. .,,.,, . , „;^„, ^ . , W a. ete également question, aux reunions Nous citerons enfin quelques chitfres inte- ,,,"•• r- r>i . a .^î^ ^ ^ de la « Louisiana Sugar Planters Associa- ressants sur le fonctionnement de ce char- . " tion », du chargeur de Leblanc. Nous avons eeur. Dans un essai fait en novembre iqo2, , ,, ., 1. • ■ a ■. '^ . " peu de détails sur cette machine qui doit se avec huit hommes et quatre gamins, deux '^ , , ,, . i j u ^ .,;, rapprocher decelles de Lotz ou de Howard. chargeurs Howard ont travaille 224 tonnes '^/ ,. , , . - 1 -i ^ ._,.... Elle enlève des charges de 173 kilos envi- de canne a sucre pour un prix de bo tr. 7:1. /" , , , ^ . ,. , , ron, et, avec des mules, ne tait guère que 6 a Un essai contparatif a la main tait a peu près , ,- . , 8 tonnes a 1 heure, a la même époque, ht ressortir a loitr. 23le • ,,. - j- •. •^ ^ , , Il y a quelques mois, linventeur étudiait chargement de i36 tonnes de canne a sucre. , . : , . , ladaptauon d'un moteur mécanique a son Dans un autre essai, 35 chariots contenant en moyenne i tonne ';., de canne, furent chargés en 127 minutes, soit 5i tonnes 'j-, en 2 heures 7. Letemps déchargement d'un . , , . lement que sa machine est en fer, qu elle est chariot varia de 2 a 7 minutes, avec une ' , n ui chargeur. M. Martinez a été encore plus sobre de détails sur son invention ; nous savons seu- traînée par quatre mules, et qu'elle semble moins coûteuse d'établissement que tout autre. moyenne de 3 minutes '/2- Nous ne connaissons pas le poids de cette machine. Son prix est d'environ i.3oo fr. Mentionnons qu'un modèle spécial construit -^^ terminant, nous ferons observer que pour une grande plantation fonctionne au jq^s ces chargeurs sont établis pour recueil- moyen d'un moteur à essence. Les résultats jj^. jg^ cannes plantées en lignes assez espa- économiques n'en sont pas encore bien ^^^^^ g^ s'appliquent surtout aux planta- exaxtement déterminés. tions irriguées. Le rapport entre la longueur Le chargeur de Me Nallr- — Avec la ma- jg^ essieux et l'écartement des billons sem- chinedeCn. H. Me Nally, nous abordons |j]g g^ gfîet préoccuper considérablement un type tout ditîérent : c'est une sorte de planteurs et constructeurs, transporteur élévateur, une chaîne sans fin, F. Main montée transversalement sur une plate- Ingénieui-Agronome N" 34— Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 10.-) Lettre de Trinidad La machinerie pour cacao de MM. Marci s Mason & Co. Un séchoir Guabdiola pour coprah. — Comment les paysans e.xtraient l'huile de l'amande fraîche. Prospérité nouvelle du commerce de noix de coco avec l'Amérique. Par M. D. A. Majani. Il y aura bientôt un an, M. Majani nous don- nait, le premier dan s la presse coloniale, des rensei- gnements fort précis sur la machinerie ingénieuse pour le traitement du cacao, introduite à Trinidad par MM. Marcus Mason & Co. Pour des raisons sur lesquelles il est inutile de revenir, sa note n'a paru que dans notre cahier d'octobre igoS (n^aS, pp. 294-295). Précédemment, nous avions publié, du même correspondant, deux lettres sur le com- merce des noix de coco fraîches ( « J. d'A. T. », n" 17) et la préparation du coprah (id., n° 21). L'article d'aujourd'hui sera comparé utilement avec ces documents antérieurs, ainsi qu'avec la note sur les huileries à vapeur dans la même île, donnée dans notre n" 33, d'après M. Gbeig. — Le séchoir rotatif de Guabdiola a été étudié par M. Main dans notre n° 22, notamment le modèle pour cacao, de MM. J. Gordon & Co. — N. d. l. R. Les planteurs qui possèdent les machines Marcus Mason «S; Co., en disent beaucoup de bien; l'un d'eux a acheté en novembre la série complète, et a pu avantageusement traiter la cueillette de décembre-février; il se propose d'ailleurs de continuer de la sorte jusqu'à la fin de la saison, qui se termine en mars. La récolte courante a été très forte; on était donc particulièrement bien placé pour juger des avantages de la combi- naison . Je compte aller bientôt passer quel- ques jours sur cette propriété, et vous met- trai au courant d'une manière détaillée. Plu- sieurs planteurs ont acheté la machine qui sert à débarrasser de la bave les fèves avant le séchage; il sont également très satisfaits. L'ingénieur de la maison Marcus Mason & Co, auquel nous devons déjà la nou- velle machinerie à cacao, vient dépasser plus d'un mois ici pour effectuer l'installation de différentesmachines et, entre autres, des sé- choirs système Guardiola, appareils primiti- vement destinés au café et au cacao. Il vient d'adapter cette machine au séchage du co- prah. On vient d'en monter une, dans ces con- ditions, à la « Sainte-Marie Oil Factory », de M. Greig. On a commencé à travailler cette semaine, et je pense dès demain, me rendre compte de ce qu'elle peut faire en plein fonctionnement. J'ai déjà pris une photographie pendant les essais et vous l'en- voie. Je vous en adresse en même temps une autre, montrant le procédé d'extraction d'huile de l'amande fraîche, en usage dans les huileries du pays; cela pourra intéresser ceux de vos lecteurs qui n'ont pas les moyens de monter une machine à vapeur. Je vais donc vous donner quelques détails : On casse d'abord les cocos et on retire l'amande, comme je l'ai déjà expliqué dans ce Journal n° 21; inutile d'y revenir. Une photographie, que je joins à cette lettre, vous montre un petit garçon qui arrive des champs avec un âne chargé d'amandes concassées. Il les vide dans des cuves faites en sciant un tonneau en deux. Ces cuves sont ensuite remplies d'eau et ony laisse tremperl'amande jusqu'au matin. Le lendemain, deux autres garçons plus forts passeront ce coprah dans le moulin à râper qu'ils ont fabriqué eux-mêmes. Ce moulin se compose, comme cela se voit sur laphotographie,d'un bâti formé d'une caisse en bois posée à terre et dont le fond est plus large que le haut. A la place du couvercle, il y a un tambour en bois massif, d'environ 8 à 10 pouces d'épaisseur ; il est d'une seule pièce et s'obtient en sciant le tronc d'un balata ou de tout autre arbre à bois dur et résistant. Ce tambour est monté sur un axe en fer, muni d'un côté d'une manivelle et de l'autre d'un volant. 'Vous pouvez constater sur la photographie que le volant est fait tout bon- nement avec une vieille roue de voiture. Le tambour est ensuite recouvert d'une feuille de 104 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 34 — Avril 1904 fer blanc, découpée aux dimensions voulues toutes les manipulations depuis la cueillette dans une boîte à pétrole, et percée de petits jusqu'à l'obtention de l'huile. trous qui forment râpe. On entasse les frag- Pendant les mois d'aoiit, septembre et meiits d'amandes dans une boîte carrée, pla- octobre de l'annéedernière, les grandes plan- cée à portée du jeune garçon qui tourne la rations de notre île ont vendu leurs noix de manivelle de la râpe. Tout en tournant, il coco à des Américains, qui sont venus ache- en prend une poignée et la passe à son ter sur place à des prix très rémunérateurs camarade, qui maintient les fragments contre pour le planteur. En novembre, décembre la râpe, sur une trémie en bois touchant et janvier, le prix des cocos aux Etats-Unis presque la meule. L'amande passe entre la est tombé si bas que tous les acheteurs qui râpe et la trémie et tombe râpée très fine- avaientencore des noix àrevendre, ont perdu ment au fond du moulin. defortessommes. Quelques-uns, qui avaient Une autre personne de la famille met cette signé des contrats avec les planteurs pour farine dans une boite en bois, carrée, ayant des livraisons de janvier à juin 1904, ont un fond en tôle galvanisée et perforée de cherché à dénoncer leurs engagements, petits trous. Elle lave à grande eau et frotte Mais voilà qu'au commencementdefévrier, la matière de toutes ses forces sur la tôle le prix des cocosest monté si haut aux Etats- galvanisée, jusqu'à ce que le tout tombe dans Unis qu'il y a maintenant de nouveau une la cuve qui se trouve au-dessous. On laisse forte demande, et ceux qui ont des cocos reposer jusqu'au lendemain; l'huile ayant disponibles peuvent trouver acheteurs à .^ i 3 monté à la surface, sous forme de pâte et S 14 par mille, sur place, pour des cocos blanche, on ramasse celle-ci et on la meta de choix. Avec les petits cocos qui restent, bouillir dans une chaudière très plate et très on fait du coprah qui se vend aussi très large. On agite constamment, et au bout bien : on en offre jusqu'à S 2,80 pour d'une heure, l'eau s'est évaporée et le sédi- 100 livres anglaises pris sur place, l'ache- ment se dépose au forjd de la chaudière. teur fournissant les sacs. 11 est très facile de reconnaître le moment oia On ne s'attendait jamais à voir une si il faut retirer l'huile. forte demande de cocos en ce moment. Il y On obtient ainsi une belle huile de coco a bien des années que cela n'était arrivé aux très appréciée dans le commerce, rancissant Etats-Unis, car les Américains achetaient moins vite que l'huile extraite du coprah au seulement pendant quatre mois de l'année : moyen des machines perfectionnées. Les août, septembre, octobre et novembre. Au- Indiens la préfèrent pour leur cuisine. Mille jourd'hui ils demandent à faire des contrats cocos, convertis en huile par ce moyen pri- pour toute l'année. mitif, donnent environ 18 gallons d'huile en Cette année sera bonne pour les proprié- moyenne, qui se vend sur place à raison de taires de cocotiers, dans le monde entier, francs 2,60 en moyenne par gallon. Une car on nous communique aussi de Londres Famille de cinq à six membres, comme celle que le prix des cocos y a doublé. où j'ai pris ma photographie, travaille faci- D. A. M.4J.\ni. lement 2.000 cocos par jour, en comptant Port of Spain. Mars 1904. Contribution à la biologie du Vanillier Rôle nourricier des racines aériennes de la liane. — Nécessité de supports vivants. — Supériorité du Pandanus sur le Pignon d'Inde et le Filao. D'après M. H. Jacob de Cordemoy. Le choix du support est l'un des problèmes Elle se rattache directement à la question des primordiaux de la culture de la vanille, et son fonctions physiologiques des racinesaériennes du rôle vis-à-vis de la liane, une question des plus vanillier, controversées. Deux de nos collaborateurs, M. L^.onTouchais, N» 34 — Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 103 des Comores et M. d'Hêrelle, du Guatemala ont discuté dans le journal sur l'utilité de ces organes, sans arriver à s'entendre (V. « J.d'A. T. >i 1902, pp. 3S-40 et 184-185). La découverte de M. Jacob de Cordemoy tranche le débat. Nous sommes très reconnaissant à ce jeune savant de charge en les reliant par des supports de bois Toutefois, les Jatropha sont de faibles ar- bustes qui supportent mal le poids des lianes lorsqu'elles sont longues, bien développées. On a songé, il est vrai, aies soulager de leur nous avoir autorisé à reproduire par anticipation les passages qui suivent, d'un travail important qu'il prépare pour le XII" volume des « Annales de l'Institut Colonial de Marseille» sous le titre de : Etude sur l'île de la. Réunion. — N. D. l. R. * * ■ Les planteurs de la Réunion ont depuis longtemps renoncé aux supports en bois mort ou en métal que l'on voit encore em- ployer, bien à tort, dans nos serres d'Eu- rope. Ils ont reconnu, en conséquence, l'im- portance de premier ordre que présente, pour la liane de la précieuse orchidée, l'usage exclusif des tuteurs ou supports vivants; ils ont noté, en outre, que le choix de ces sup- ports vivants n'est pas indifférent à la végé- tation de la plante grimpante, que celle-ci se développe mieux, avec plus de vigueur, sur tel tuteur que sur tel autre. Parmi les ' supports vivants employés par les cultiva- teurs de la Réunion, il faut noter les trois suivants qui sont le plus communément uti- lisés : le Filao [Casuarina equisetifolia FoRST.), le Pignon d'Inde Jatropha Ciircas L.) et le Vacoua [Pandanns iitilis Bory). Le Filao n'est un bon tuteur, d'après ce que j'ai observé, que lorsque l'arbre est jeune, car, plus tard, le liège, qui est caduc, mort autour desquels on enroulait les lianes, mais ce procédé paraît avoir été jugé mauvais, car il m'a semblé abandonné. Le Pandanus, iitilis, au contraire, est con- sidéré actuellement comme le support de choix. Non seulement, en effet, son liège est persistant et permet à la vanille de s'y appli- quer fortement par ses racines aériennes, mais encore l'arbre, grâce à son puissant système de racines adventices, est solidement fixé au sol et résiste admirablement aux efforts du vent. Or, dans une ile comme la Réunion, où lés cyclones sont fréquents, la solidité des tuteurs est une garantie impor- tante; elleest de nature à préserverles vanil- leries de la destruction par les cyclones. De plus, les Pandanu.s ne donnent qu'un ombrage léger qui parait convenir à la va- nille. Enfin leurs feuilles, en tombant, recou- vrent le sol, et cette couche de feuilles entre- tient au pied des lianes, une humidité qui leur est favorable. En conséquence, dans la culture sur le Pandamis. les cultivateurs de la Réunion plantent les boutures à la base de ces arbres. Elles poussent leurs bourgeons; bientôt les lianes grimpent le long du tronc en faisant adhérer fortement, comme je l'ai dit, leurs s'exfolie par larges plaques, lesquelles en- racines aériennes contre la surface du liège. traînent avec elles et détachent du support les racines latérales. Aussi, le Filao devient bientôt un support médiocre, et, de fait, j'ai vu souventles lianes de vanille, qu'il portait, présenter un aspect chétif et jaunâtre qui dénonçait de mauvaises conditions de végé- tation. Par contre, le Pignon d'Inde, et surtoutle Vacoua ou mieux le Pinpin, c'est-à-dire le Pandanus âgé, au tronc élevé et ramifié, sont d'excellents tuteurs ; le liège de leur tige est mince, persistant, à surface unie, et recouvre une écorce molle et gorgée de sucs. On voit les lianes de vanille y appli- quer étroitement leurs racines aériennes et On les laisse se développer ainsi librement depuis la fin de l'hivernage (février-mars) jusqu'au mois de juillet. Les extrémités, les bourgeons terminaux des lianes sont alors tout en haut des Pandanus. Un peu avant la floraison ; juillet-août), on les détache alors soigneusement des supports en rompant les adhérences des racines latérales, et on les enroule autour de la base du tronc, au-des- sus du faisceau des grosses racines adven- tives du Pandanus qui forme un rebord per- mettant de faire tenir les lianes enroulées sans le secours d'aucun lien. C'est dans ces conditions qu'ont lieu la floraison, après fécondation artificielle, et la fructification- Mais, à mon avis, le Pandanus est un io6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALÎ. N" ?4 — Avril 1904 excellent support vivant surtout parce que, durant toute sa croissance, la liane peut y appliquer étroitement ses racines aériennes et maintenir cette adhérence. Ces deux con- ditions: 1° nécessité d'un support vivant: 2° adhérence parfaite des racines latérales contre ce support pendant toute la végéta- tion de la liane, sont de la plus haute impor- tance. J'avais été frappé, pendant mon séjour ré- cent à la Réunion, du rôle considérable que les cultivateurs font jouer au support dans la culture de la vanille. D'autre part, les faits qui viennent d'être rapportés et que j'avais pu constater de la façon la plus formelle, à maintes reprises, m'avaient conduit à penser qu'entre la vanille et son support, il existe des rapports étroits qu'à mon retour à Î4ar- seille et à l'aide d'échantillons que j'avais re- cueillis, je me suis efforcé de déterminer par des recherches de laboratoire. Ces recherches m'ont permis de mettre en évidence les faits suivants que j'ai communi- qués àl'Académie dessciences ' V. « Comptes rendus », 8 fév. 1904 . Il existe, entre la ra- cine aérienne et le support contre lequel elle s'applique, un champignon microscopi- que, un MVCORRHiZE,dont les filaments mycé- liens, d'une part, pénètrent dans la racine et se pelotonnent dans les cellules de son écorce. et, d'autre part, par les poils radicaux ser- vant de voie de passage, traversent le liège et vont se pelotonner dans les cellules corti- cales du support. Ce champignon établit donc une communication intime entre la vanille et son tuteur ; de plus, il puise dans les tissus de ce support vivant des principes nutritifs qu'il cède en majeure partie à l'or- chidée. Il se forme donc entre celle-ci et le cryptogame une association bienfaisante et utile, une symbiose très remarquable. Et, dès lors, on s'explique les avantages que la vanille trouve à croître sur un support vi- vant, quand elle peut établir une parfaite adhérence entre ses racines aériennes et ce support. Aussi, quand cette double condition est réalisée, la voit-on se développer avec vigueur. Des faits de symbiose du même ordre se retrouveront très probablement pour d'au très plantes grimpantes et se généraliseront sans doute. Pour le Poivrier {Piper nigrum , par exemple, qui, on le sait Voir Jumelle, Cul- tures coloniales: Plan tes alimentaires, p. 3141, ne se développe vraiment bien et ne fructifie normalement que sur des supports vivants, on peut, je crois, affirmer dès ici que l'asso- ciation svmbiotique de la liane avec un my- corrhize n'est pas douteuse. D'après H. Jacob de Cordemoy. Le Département d'Agriculture des Etats=Unis et les Cultures tropicales, en 1902=1903 Conditions et importance du travail accompli. — Comparaison avec les procédés des nations européennes. — Résultats acquis et projets d'avenir: Riz. Mais. Manioc. Patatedouce. Cowpea. Qram. Soja. Sorgho. Mil-cl>andelle. Mangue. Pamplemousse à peau lâche. Abricots et Pêches pour climats chauds. Ananas. Thé. Café. Cacao. Cocoiier. Abaca Sisal. Ixtle. Castilloa. Bambous. Tabac. Anniial Reports oftlie Department of Agri- culture/or theyear ended jiine 3o, igo3. In-8°. 668 pp. Washington. igoB. L'actis'ité du Département d'.Agriculture des Etats-Unis est prodigieuse. Nous venons de feuilleter le dernier Rapport annuel, daté de nov. igoS, du Secrétaire de l'Agriculture, en notant uniquement les travaux concer- nant les cultures tropicales, qui ne tiennent cependant qu'une place très subordonnée. dans le programme du Département ; et malgrç cela, nous demeurons tout confus devant l'importance et la variété des résul- tats obtenus. Les nations européennespourraient mettre en rang, au service de l'exploration et de l'expérimentation agronomique, autant et plus de spécialistes qu'ils n'en ont en Amé- rique, et des savants de tout premier ordre; il ne manque pas d'hommes de haute valeur N" ;m — Avril 1904 JOURXAL D'AGRICULTURE TROPICALE qui se consacreraient avec honlieur à la mise en valeur scientifique des Colonies, mais ils n'ont pas l'occasion de se produire ou dis- posent de moyens d'exécution ridicules. Pen- dant que les meilleurs d'entre nous s'épui- sent à de petites besognes de pauvres gens, les Américains, qui savent dépenser pour récolter, prodiguent les encouragements à tous ceux qui apportent une idée pratique, expédient des enquêteurs et des collecteurs partout où il v a quelque chose à prendre ou à apprendre, créent des stations, des labo_ ratoires. des champs d'essai et de démons- tration par centaines, pourvus de dotations princières... Il V a à peine quelques années que, sous l'impulsion de la politique dite impérialiste, le Département s'est mis à étudier les cul- tures tropicales à proprement parler, et déjà nos rayons sont remplis de ses publications. Dans chaque n° du Journal nous sommes amenés à en analyser deux ou trois, car elles le méritent : elles apportent toujours du nouveau. Il arrive parfois, que l'auteur est de médiocre compétence, nouveau dans la partie et plus hardi qu'instruit; mais il a voyagé, il a vu, et on le sent en contact avec les intéressés : cultivateurs, indus- triels, commerçants. Les travaux du Dé- partement d'Agriculture des Etats-Unis portent toujours le cachet de la vie, on com- prend du premier coup à quel but ils ten- dent. Et puis, ils paraissent en leur temps. En France, en particulier, les rapports consulaires même, dont l'actualité est la seule raison d'être, sont publiés avec des retards d'un an ou deux, ils ne sont d'ail- leurs jamais datés ; et des missions d'études, des explorations, de magnifiques collections, des albums de valeur exceptionnelle (V. « J. d'A. T. », n" 3, p. 81) demeurent inconnus du public faute d'argent pour leur publica- tion, ou sont publiés dans des conditions mesquines. — Aux Etats-Unis, les rapports des consuls sont envoyés à l'impression et distribués quotidiennement, aussitôt arrivés; et les travaux spéciaux de toutes sortes exé- cutés par ordre du gouvernement, en parti- culier ceux du Département d'Agriculture, donnent lieu à une profusion de publica- tions dont on ne saurait se faire une idée. Il y a lieu d'approuver hautement le prin- cipe américain qui consiste à publier, sauf de rares exceptions, chaque travail sous forme de plaquette, de brochure ou de vo- lume séparé ; d'où, une facilité et une net- teté de classement précieuses pour l'admi- nistration autant que pour le public. Ajou- tez-y un grand luxe d'illustrations, et des prix de vente infimes. Bon nombre des pu- blications du Département sont tout à fait gratuites, même parmi les plus riches; ce qui n'empêche pas le gouvernement de les distribuer à travers le pays et à l'étranger, à des tirages invraisemblables; ainsi, l'An- nuaire « Year-book » ;, magnifique recueil relié, de près de 1000 pages, avec planches coloriées est tiré à Soo.ooo exemplaires. I V. « J. d'A. T. » n" 16, §247 et n°28, §465), Une seule critique à faire: Les brochures et les volumes non reliés, même le plus luxueusement illustrés, sont brochés au fîl de fer, évidemment par raison d'économie. Mais de cette façon, on a de la peine à les manier, et lorsqu'on les a lu un peu sans les envoyer à la reliure, ils se trouvent complè- tement abimés. * Nous disions plus haut que le Départe- ment d'Agriculture avait la bonne habitude de donner à ses publications, de préférence la forme monographique et de consacrer des éditions séparées à chaque objet. Il y a ce- pendant des circonstances où un pareil plan serait impossible à exécuter ; tel est, — on le comprendra sans peine, — le cas du Rap- port annuel du Département, forcéde suivre la répartition administrative en bureaux, divisions, offices, etc. De notre côté, si nous voulionsconsacrer, àl'occasion dece volume, une note spéciale au coton, une autre aux agaves, une troisième au caoutchouc, etc., nous n'en aurions jamais fini. Nous allons donc passer en revue les différentes cultures et entreprises au fur et à mesure qu'elles se présenteront, en groupant tant bien que mal, mais en nous efforçant toujours de mettre en évidence les grandes lignes de travail du Département dans le domaine visé, les pro- io8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALK N" 34— Avril 1904 blêmes qui le préoccupent le plus à l'heure actuelle. Bien entendu, nous ne saurions parlerici de toutesles plantes et expériences intéressantes, mais seulement de quelques- unes ; nous ne saurions non plus entrer dans les détails etdevrons nous borner à énoncer les faits plutôt que de les raconter méthodi- qtiement. Nous pourrons être d'autant plus bref qu'une bonne partdes travaux indiqués dans le Rapport, ont déjà fait l'objet d'articles ou notes dans des n"'* précédents de ce Journal, qu'il nous suffira de rappeler. Enfin, pour des raisons de rédaction nous avons été obligé de faire quelques coupures dans l'article que nous otirons à nos lecteurs aujourd'hui. Nous en avons supprimé le chapitre très important concernant le coton, ainsi que deux petits paragraphes relatifs au dattier et aux cultures en terrain salant ; de même les rapports particuliers des stations de Miami, de Porto-Rico et de Honolulu. Ces sujets seront repris dans plusieurs articles séparés, destinés à faire suite au présent. Ri~. — Nous avons assez insisté, depuis deux ans, sur le travail du Département de Washington touchant la culture et l'utilisa- tion du riz, pour nous dispenser de revenir sur les résultats acquis; notons cependant qu'au Texas, où la superricie totale des ri- zières n'atteignait pas 9.000 acres en 1900, elle a dépassé aSo.ooo acres l'année der- nière. Sur ce chiffre, le Département reven- dique d'une façon formelle 100.000 acres comme ayant été mis en culture par le fait de sa propagande et à la suite d'expériences et de démonstrations organisées par lui (p. 90 . Actuellement, il s'applique à mettre à la disposition des cultivateurs des variétés nouvelles, importées par ses soins et qui, par la diversité de leurs époques de maturité, permettant de répartir la moisson sur une période de temps beaucoup plus longue que jusqu'ici, rendront possible l'exploitation de superficies pius grandes, avec le même outil- lage et la même main-d'œuvre. En effet, 41 variétés de riz sont cultivées, à titre de comparaison, dans les rizières d'essai duDépartement situées en Louisiane; à part de rares exceptions, toutes ont été ap- portées de Chine et du .Japon par des mis- sions envoyées exprès. La culture se fait sur une échelle assez grande pour que trente: mille livres de semences puissent être of- fertes cette année au public. Et pendant que les plus précoces de ces riz parcourent toutes les phases de leur végétation en 10? jours, d'autres restent dans le champ i 38 jours et les plus tardives, jusqu'à i52 jours. Etant semés tous à peu près à la même époque, on aura donc une cinquantaine de jours pour la moisson p. 1 64 . Maïs.- — Le maïs est l'une des rares plantes de grande culture communes à la zone tem- pérée et a la zone tropicale. Il est cultivé d'une façon très générale dans cette dernière, sans que d'ordinaire il v soit possible de faire de cette culture une affaire à proprement parler. Les planteurs ont intérêt néanmoins à se tenir au courant des progrès de la cul- ture du mais; et dans cet ordre d'idées, il y a énormément de choses à apprendre aux Etats-Unis. Il nous est impossible d'entrer dans les détails; bornons-nous à signaler que les travaux du Département d'Agricul- ture portant sur le maïs sont examinés à dix endroits différents du Rapport, et qu'entre autre, à la p. i 1 1 , il est question des efforts de ce Département tendant à l'obtention de variétés de maïs particulièrement riches e7i Il u lie. Manioc. — Cette culture jouissant, depuis quelques années, de certaines sympathies en Floride fV. « S. d'A. T. », n° i3,§ 186), le Département n'a pas hésité à envoyer le di- recteur de son « Laboratoire subtropical » de Miami Fia.), M. P. H. Rolfs. que nous avons le plaisir de compter parmi nos abon- nés, à la .lamaïque pour acheter la fameuse collection de maniocs rapportée de Colom- bie par M. Robert Tho.mson. Plusieurs de ces maniocs accusent, d'après les analyses officielles, 33 et jusqu'à 36,5 % d'amidon; or la variété communément cultivée en Flo- ride n'en contient que 25 % en moyenne. 17 variétés de manioc sont ainsi à l'essai à N" 34 — AvRii 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 10, t; 433), que le nématode et le wilt-disease (identique à la maladie du même nom sévissant sur le cotonnier) ayant attaqué le cowpea d'une façon inquiétante dans plusieurs régions des Etats-Unis, le Département d'Agriculture pu mettre en évidence la résistance absolue qu'oppose à ces deux ennemis certaine va- riété baptisée : iron cowpea. A la p. 95 du Rapport, nous lisons que l'année dernière 3oo bushels (plus de 100 hectolitres de semences en ont été dis- tribués par les soins du Département. Cette variété n'est pas assez productive, malheu- reusement ; le Département a entrepris de la perfectionner à ce point de vue, par croise- ment et sélection. En même temps, il poursuit une vaste enquête expérimentale sur toutesles variétés ou prétendues telles qu'il a pu se procurer. — une quarantaine environ (pp. 128-129,. D"autres plantes fourragères intéressant les pays chauds, sont étudiées dans les mêmes conditions : le gram Phaseolus Mungo), le soja 70 variétés!, les sorghos {140 provenan- ces), le mil-chandelle, Penicillaria spicata 16 variétés!, etc., etc. Mangue. — Ce fruit se récolte en abondance dansle Sud de la Floride, mais il y est en général de qualité inférieure, les arbres étant obtenus de semis. Cependant, récem- ment on y a vu fructifier pour la première fois quelques sujets appartenant à des races indiennes de haute valeur gastronomique, et depuis ce fruit jouit d'une faveur très grande auprès des amateurs. La demande de gref- fons étant considérable, des particuliers ont dépensé de fortes sommes pour introduire 1 10 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34 — Avril 1904 de rinde de nouveaux plants, mais le plus souvent sans résultat. Alors, le Département a pris l'affaire en main lui-même et. en 1902, ses agents ont été assez heureu.x pour amener à Washington en parfait état une cinquantaine de variétés les plus célèbres de rinde; une partie du stock a été envoyée à la station du Département dans le sud de la Floride, le reste est multiplié provisoire- ment en serre, à Washington même. En même temps qu'il enrichissait ainsi ses pépinières, le Département faisait étudier à fond les meilleurs procédés de grett'e des manguiers, opération assez délicate ; et il a été publié, sous forme de Bulletin n" 46 du Bureau of Plant Industrv, un manuel spé- cial à l'intention des intéressés. Nous en avons reçu un exemplaire, M. Bois nous a promis d'en donner une analyse détaillée, dans l'un des prochains numéros du Journal. Si le gouvernement des Etats-Unis se préoccupe tant de propager les bons man- guiers, ce n'est pas seulement pour satisfaire les horticulteurs de la Floride, mais encore et surtout, pour doter ses nouvelles colo- nies des éléments d'une industrie d'exporta- tion que l'on estime pouvoir prendre un jour • un développement commercial considérable, plus particulièrement à Porto-Rico (W « .T. d'A. T. «, n" 32, § 5 10;. Aurantiacées. — L'hybridation des arbres de cette famille et en particulier du genre Citrus qui renferme des espèces fruitières si délicieuses, est une spécialité déjà an- cienne du Bureau ou P. 1. — A la p. 99, on nous apprend l'obtention d'un hybride de pamplemousse et de mandarine, qui pré- sente la peau lâche caractéristique de ce dernier fruit; cet hybride, baptisé « Kid- glove Pomelo «, est multiplié actuellement et sera offert au public. 'Voilà, certes, une nouveauté sensationnelle! Abricotiers et pêchers mexicains (p. 164). — M. G. Onderdonk était allé déjà, une pre- mière fois, chercher au Mexique des greffons de pêchers destinés à la zone subtropicale des États-Unis; la saison ayant été mal choisie, l'entreprise échoua. Le même agent a été envoyé en mission une deuxième fois en 1903 et a réussi à recueillir, sur des pêchers et abricotiers en fruit, des greffons de variétés de toute première qualité qui ont été remis « à un pépiniériste de la Floride », où la reprise s'est faite dans les meilleures conditions. Le raisonnement du Département parait juste. Nous avons publié nous-même un article de M. Maine, sur le pêcher au Séné- gal (« J. d'A. T. », n" 22, pp. 106-108), racontant comment, dans ce pays, une accli- matation avant pour point de départ la Gua- deloupe, a réussi là où des introductions directes d'Europe n'avaient donné que de piètres ré.sultats. Ananas. — Nous avons déjà mentionné, il y a peu de temps [«■ J. d'A. T. » n° 32, § 5 i 3), que M. Fairchild, le célèbre collecteur du Département avait attiré l'attention de ses chefs sur l'excellence de certains ananas de l'Afrique australe. Le Rapport nous apprend [p. XXVII), qu'un stock important de plants de cette origine a été offert au Département par M. Barbour Lathrop de Chicago, un mécène dont le nom revient bien souvent dans le volume, à propos d'introductions de toutes sortes; nous aurons encore à reparler de lu i lorsque, dans unn" prochain de ce Jour- nal, nous raconterons la très intéressante mission de M. Fairchild dans les palmeraies du golfe Persique. En même temps qu'il introduit de l'é- tranger des ananas nombreux, le Bureau of Plant Industry se livre à l'obtention d'hy- brides par le croisement de différentes races cultivées plus anciennement. Trois cents de ces hybrides sont actuellement en observa- tion, le principal objectif étant de mettre à la disposition du public de bonnes variétés inermes. Un seul ananas à feuilles lisses existait jusqu'ici dans les serres et dans les pays tropicaux où cette culture est faite le mieux, c'est celui connu, dans les colonies de langue anglaise sous le nom de •< Smooih Cayenne ». Le jardin dessais du Bureau OF P. I. en a créé dès à présent toute une série et se prépare à lancer les plus méri- tants. Pendant que nous sommes au chapitre de N" Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE I II l'ananas, signalons les recherches sur la composition chimique de ce fruit exécutées par le service compétent du Département d'Agriculture, sur la demande de l'adminis- tration des Douanes (p. 182). Les résultats ont été publiés dans le « Journal of the Ame- rican Chemical Society» de mars igoS; ils devraient offrir un certain intérêt pour les personnes engagées dans les industries ayant pour base l'ananas (V. « J. d'A. T. » iqoB, pp. 70-72, 95, 216). Thé. — Nous avons déjà parlé dans notre n" 6 (p. i8i) de la théerie expérimentale Pinehurst du D' Shepard à Summerville près Charleston, dans la Caroline du Sud, qui compte déjà un certain nombre d'années d'existence. Les Américainsen sont très fiers pendant que les gens de l'Inde et de Ceylan, dont on devine la jalouse intention, décla- rent que ce n'est qu'une coûteuse amusette incapable de se maintenir sans l'appui du gouvernement. La dernière récolte était esti- mée, par anticipation, à (j.ooo livres. L'ou- tillage de la théerie s'est augmenté d'appa- reils pour la fabrication du thé vert, qui semblent être de l'invention de M. Shepard, et d'une puissante machinerie destinée à la confection de tablettes de thé comprimé V. surcet article: «J. d'A. T. », n" 10, p. 122I. Les détails les plus complets sur la théerie de Summerville sont donnés aux pp. i 5 1 • i 53 du Rapport. Cette station ne sera d'ailleurs plus seule de son espèce, car le Département vient de s'entendre avec un certain M. A. P. Borden pourla création d'une seconde théerie expéri- mentaleà Pierce, dans le Texas. 5o acres de- vaient être plantés dès l'automne de 100? et 5o autresacres dans un avenir prochain. Signalons enfin, qu'après les Japonais, les Anglais et les » Hollandais, les Américains abordent à leur tour l'étude des bases scien- tifiques de la technologie du thé. Ces inves- tigations sont conduites à Summerville par MM. RoDNEY H.True et W. G. Richtmann et ne seront publiées que d'ici un certain temps. On nous promet également la publication d'un travail du D'' Suepard sur le climat de Summerville, qui offrira un intérêt particu- lier pour nos lecteurs russes (V. « J. d'A. T. » n° 3o, § 4-9). Cafc. — Nous avons signalé dans notre n" 20, ij 323, un ouvrage de M. Cook sur l'om- brage dans les ca fée ries. Aux pp. i 17 et 121 du Rapport, nous sommes informés que ce même fonctionnaire s'est occupé de la dégé- nérescence régressive du caféier d'Arabie, qu'il recommande de combattre par la des- truction rigoureuse des types aberrants qui surgissent spontanément dans les planta- tions; on aimerait avoir des explications cir- constanciées sur la matière. M. Cook annonce aussi son intention d'étu- dier plusieurs autres points concernant le café : sa culture éventuelle, par des procédés spéciaux. — que nous aimerions connaître, — dans des localités actuellement réputées trop sèches pour lui; — sa culture à la Ja- maïque et notamment la production du fameux café des Montagnes bleues; — son appréciation sous le rapport de la qualité, par les méthodes de laboratoire. Que sor- tira-t-il de ces beaux projets, l'avenir seul pourra nous le dire. Cacao. — Le même agent du Département se livre à l'étude des variétés du cacao dans l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud; il se propose aussi d'aller étudier la culture de cet arbre à Trinidad . Cocotier. — Dans notre n" 2 5, §421, nous avons signalé une publication de M . Cook sur lagéographie botanique du cocotier. A la p. 121 du Rapport, il en promet une nou- velle, sur la culture et l'utilisation de ce pal- mier; il ne lui manque plus, dit-il, que d'avoir vu l'exploitation du cocotier à Tri- nidad et à la Jamaïque. Abaca. — Depuis que l'administration américaineest installée aux Philippines, elle s'applique à étendre et à perfectionner la culture de l'abaca 'chanvre de Manille) qui constitue l'une des principales exportations de cet archipel. Nous avons déjà eu l'occa- sion de mentionner dans ce Journal les bro- chures du Bureau d'Agriculture de Manille concernant ce bananier et, plus particuliè- JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34 — Avril 1904 rement, les sols où il se plaît. Le gouverne- ment s'est occupé aussi du commerce de la fibre et, tout en le poussant, par des mesures fiscales, à prendre le chemin de l'Amérique au détriment de l'Angleterre, il a créé une inspection à la sortie, dont le but est de veiller au bon classement et à la sincérité du produit exporté. Nous avons signalé dans notre n° 33 que les Américains ont eu l'agréable surprise de constater l'abaca (ou une espèce voisine?) dans plusieurs îles de l'archipel Hawaï. En novembre 1902, le Département d'Agri- culture recevait de Manille un sachet de graines d'abaca qui furent semées avec suc- cès en serré, et un lot de jeunes plants de cette origine a déjà été expédié à la Station agronomique de Mayaguez, dans l'île de Porto-Rico ; le reste étant destiné à partir plus tard, d'une part pour cette même ile, d'autre part pour les îles Hawaï. Chanvre de Sisal. — Nous avons exposé longuement ( « .1. d'A. T. » n° 28, pp. 3o2- 304 , les progrès de cette agave textile aux îles Hawaï. A la p. ii5 du Rapport, nous apprenons que cette provenance se négocie déjà sur le marché de San-Francisco. Le Département d'Agriculture désire aussi introduire la plante dans les autres colonies ; c'est ainsi qu'il en a envoyé chercher des drageons aux îles Bahamas, pour les intro- duire à Porto-Rico. D'autre part, un botaniste du Département, chargé spécialement des plantes textiles, a fait au Mexique, dans la région deTamau- lipas, une découverte des plus curieuses sous le rapport scientifique, — en admettant que la détermination de l'espèce soit confir- mée, — et de toute façon, très importante lée ; d'ailleurs, il n'appert pas, du texte cité que l'auteur de l'observation ait rapporté des plants de cette précieuse agave. Ixtle. — Le même botaniste s'est livré à une enquête sur les plantes productrices d'ixtle p. 116I. Ce nom (s'orthographiant aussi istle et commercialement équivalent à celui de Tampico) est appliqué à des fibres relativement courtes, qui n'étaient employées jusqu'ici qu'en brosserie, mais qu'on com- mence aux Etats-Unis, à utiliser aussi dans la corderie, depuis la construction de ma- chines perfectionnées. Il se trouve qiîe le « Palma ixtle » est tiré de plantes qui n'ont rien de commun avec les agaves et notamment, principalement du Samuela carnerosana et du Hesperaloc funi- fera, — Le « Tula ixtle » provient seul de V Agave lecheguilla dont nous nous sommes déjà souvent occupés dans ce Journal et qui n'abonde pas seulement sur les hauts- plateaux mexicains mais également dans l'ouest du Texas ( V. « J. d'A T. » n° 28, §465 . — Le « Jaumava ixtle » est extrait dansla riche vallée de Jaumava, d'une sorte de lecheguilla plus grande, dont la taille varie entre 20 et 40 pouces, tandis qu'ail- leurs l'espèce-type dépasse rarement la hau- teur de 25 pouces. L'émissaire du Département d'Agricul- ture signale que dans le sud du Chihuahua Ion commence à employer des machines pour la défibration du lecheguilla. La même information nous est parvenue d'autres ré- gions du Mexique (V. « J. d'A. T. » n" 29, p. 347, et la note sur la F^undicion de Sina- loa, n° 33, p. 94). Castilloa. — Comme suite à la longue ana- sous le rapport de l'exploitation pratique: lyse de l'opuscule de M. Cook sur l'arbre à Il y a vu cultiver en effet, en divers endroits, à des altitudes variant entre i. 000 et 2.000 pieds, uneplantequ'il déclare pareille de tous pointsau henequen du Yucatan, saufqu'elle résisterait à des abaissements de tempéra- ture pouvant aller jusqu'à la gelée (p. ii5). La fibre serait connue sous le nom de: caoutchouc de l'Amérique Centrale, donnée dans notre n» 32 (pp. 49-52), citons ces déclarations faites pp. 117 et 121 du Rap- port,basées évidemment sur des études pos- térieures à la publication du dit ouvrage : « Deux espèces de Castilloa sont cultivées au Costa-Rica, dont l'une, nouvelle pour la henequen de Tamaulipas. Il faut souhaiter science. Toutes les deux diffèrent de l'espèce la publication d'une description plus détail- étudiée par nous l'année dernière au Mexi- N» 34— Avril 1904 JOURNAT. D'AGRICULTURE TROPICALE ii3 que... Les différences poitent sur les carac- tères extérieurs, aussi bien que sur les pro- priétés économiques... « L'étude sera continuée dans le Mexique oriental et en Colombie... « La question reste ouverte, de savoir laquelle des espèces en présence convien- drait le mieux à Porto-Rico et aux Philip- pines... « Nous nous proposons également d'étu- dier les résultats acquis par la culture des arbres à caoutchouc à Trinidad, à la Jamaï- que et à Cuba, ainsi que d'examiner les chances que pourrait offrir en Floride le caoutchoutier de Céara ». On peut se demander, en effet, si ce der- nier projet vaut qu'on y perde son temps. Bambous. — M. Barbour Lathrop, déjà nommé plus haut comme bienfaiteur du Département a payé les fraisde i.5oo plants de bambous, que M. Fairchild est allé chercher au Japon ; nous avons déjà analysé longuement, dans notre n° 32 pp. 53-54i, la brochure publiée par le Département à cette occasion. Tabac de Sumatra. — C'est encore à ce même donateur que le Département doit 6 onces de graines authentiques de tabac de Sumatra de toute première qualité. On a toujours beaucoup de peine à en obtenir, or, les cultivateurs aux Etat-Unis sont obli- gés de renouveler leurs semences de temps en temps car quelques annéesdeculture suf- fisent pour amener une dégénérescencs mar- quée de la race. Dorénavant, le Département d'Agriculture se fera, en quelque sorte, le fournisseur des planteurs. L'étude et l'encouragement de la culture du tabac constituent, depuis des années, l'une des grandes tâches de ce Département. Cela a commencé par des recherches surles sols à tabac, et aujourd'hui encore tout ce qui intéresse ce produit demeure confié au Bureau OF SoiLS. De nombreux travaux sont publiés tous les ans par les experts chargés de la solution des différents problèmes posés; les quatre notices bibliographiques :§§ 324, 325, 326, 43 1) publiées dans nos n°' 20 et 26, ne rendent compte que d'une partie minime des volumes, brochures et plaquettes de cette origine, reçues au Jour- nal depuis trois ans. Les Écorces tannantes de Mangliers Etat de la question. — Importance du côté botanique. — Conditions de l'emploi des écorces ■ de mangliers. en tannerie. — Les cuirs rouges, aux États-Unis et en Europe. — Impossibilité de décoloration des extraits. — Danger de laisser mouiller les écorces. D'après M. Th. Koërner. Depuis notre exposé du n" 2 (août 1901, vouloir donner la cote de l'article dans leur pp. 5o-5i), nous n'avons jamais cessé de mercuriale mensuelle. Ces Messieurs ont rechercher les documents et renseignements accédé à notre désir, avec leur obligeance de toute nature concernant les écorces de coutumière; des écorces de mangliers se mangliers [syn.: mangroves, palétuviers). négocient, en effet, en petites quantités, sur Le sujet intéresse, en effet, tous les colons le marché de Liverpool, et on peut voir, à établis à l'embouchure des rivières tropi- la p. 88 de notre n" 33, qu'elles y ont été cales. payées de 5 à 6 livres sterling, la tonne. Nous sommes arrivé à constituer un Lorsque nous aurons complété l'organisa dossier volumineux ; son importance même tion de la collaboration commerciale du en retarde l'utilisation dans le Journal. Ce- Journal au Havre et à Hambourg, nous pendant, pour bien montrer à nos lecteurs pourrons donner de même, tous les mois, que nous n'oublions pas la question, nous les cours des écorces de mangliers sur ces avons demandé à MM. Taylor & C" de bien deux places, où il s'en vend également. 114- JOURNAL DAGRICULTURE TROPICALE N" ?4 - Avril 1904 Un renseignement qu'on trouvera plus loin, indique qu'il y aurait, un intérêt parti- culier à suivre aussi les transactions en écorces de mangliers sur le marché des Etats-Unis; nous nous en occuperons, en temps opportun. La page dont nous publions aujourd'hui la traduction, ne comporte pas tous ces dé- tails. C'est une appréciation d'ensemble, ré- digée dans les termes les plus généraux, mais par un spécialiste, qui est probable- ment le mieux renseigné dans le monde entier. Dans notre article d'août 1901, nous avons insisté sur l'importance des recherches scientifiques et industrielles concernant les écorces de mangliers, auxquelles on se livre, depuis plusieurs années, à l'École de Tannerie de Fribourg en Saxe. M. Jules Grisard, qui a publié lui-même un article récapitulatif sur cette question dans un nu- méro récent de la « Feuille de Renseigne- ments de rOftice Colonial > . nous commu- nique le II'-' rapport annuel de ladite Ecole, portant sur l'exercice 1899-IQ00: cet opus- cule contient 25 pages d'analvses et d'essais d'écorces de mangliers exécutés sous la di- rection de M. Th. KoERNER,pour le compte du Gouvernement de l'Est Africain Allemand. C'estla conclusion (la page 5o de ce tra- vail que nous donnons ci-après. Il est utile de faire observer quele mémoire de M. Koi:rn-er est daté de février 1900; il est donc postérieur de deux ans à celui de M. W. Busse, signalé dans notre n" 10, sous le § 91 (papier bleu). Pour la bonne intelligence des conseils de M. KoERNER, il importe de faire observer que les forêts littorales désignées en bloc tous les noms de mangroves, mangliers, palétu- viers, etc.... se composent d'un certain nombre d'essences répondant à des espèces botaniques différentes. Les unes ontl'écorce peu riche en tanin; d'autres en contiennent 40"/,, et davantage; ces dernières peuvent seules entrer en compte pour l'exportation. Toute entreprise d'exploitation devra doncêtre précédéed'un inventaire botanique; en consultant les analyses chimiques pu- bliées dans ces dernières années, on pourra alors juger lesquelles des espèces en pré- sence méritent qu'on s'en occupe. Il pourra arriver qu'on donne la préférence à telle es- pèce, relativement moins riche, parce qu'elle aura l'écorce plus épaisse et ■qi;e les sujeis seront plus gros, ou plus abondants, ou d'un accès plus facile. Mais les espèces franche- ment pauvres resteront quand même exclues, pour autant qu'il s'agira d'exporter les écorces en nature. Bien entendu, le critérium sera différent lorsqu'on aura en vue l'expor- tation d'extraits tannants, préparéssur place. Ceci dit, voici comment s'exprime M. KoERNER : « Les écorces de mangliers ne sont pas absolument sans intérêt pour la tannerie métropolitaine. Sous certains rapports, elles répondent même très bien à la tendance actuelle qui exige des matières tannantes très riches et à tanin facilement soluble. Mais les principes tannants de ces écorces sont à la fois des colorants rouges, et cette circonstance interdit, jusqu'à nouvel ordre, — du moins en Europe — , leur emploi exclu- sif ; elles ne peuvent être utilisées, que dans une certaine proportion, en combinaison avec d'autres matières tannantes n'ayant pas ce défaut. « D'autre part, la pratique industrielle n'a révélé jusqu'ici aucune propriété particu- lière qui puisse constituer aux écorces de mangliers une supériorité quelconque sur les matières tannantes d'usage courant ac- tuellement; à moins qu'on ne doive consi- dérer comme telle la très grande solubilité de leur tanin. « Dans ces conditions, pour queles impor- tateurs d'écorces de mangliers trouvent des débouchés sérieux, il faut de toute nécessité qu'ils puissent offrir l'unité de tanin à un prixinférieur à celui auquel elle revient dans les matières premières courantes. » [Dans une page précédente (p. 39), l'auteur démontrait que le kilogramme de tanin acheté sous forme de quebracho revient en movenne à marks 0,42 rendu à l'usine ; et le même, acheté sous forme de mirobalane, à marks 0,48. Ces deux matières sont les moins chères parmi celles dont la concur- rence est à envisager pour les écorces de N" 34— AVRIL 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAi.E ii5 mangliers ; il faudra que celles-ci puissent pour certaines autres matières tannantes; tel être vendues au-dessous.] ' • cet extrait de quebracho cité à la p. 46 de la « 11 nous est impossible de juger d'ici », brochure et qui contient 45 % de tanin, continue M. Koerner, « si les Colonies peu- dont 5 % seulement de colorés; ce qui suffit vent fournir dès à présent dans ces condi- d'ailleurs pour communiquer à la masse tions. Sinon, il faudra attendre que leur dé- tout entière une coloration rouge-sang veloppement économique général ait fait des foncée. En éliminant les 5 % de tanin progrès, que les communications commer- coloré, il reste encore 40 % de tanin inco- ciales soient devenues meilleures, que les lore, teneur amplement suffisante pourfaire, forêts littorales aient été aménagées selon les de l'extrait ainsi appauvri, une matière tan- règles de l'art, etc. ; toutes ces améliorations nante très recherchée. sont, en effet, de nature à réduire le prix à Malheureusement, il paraît démontré au- pied d'œuvre et les frais de transport. » jourd'hui (pp. 47 à 49 de la brochure) que les écorces de mangliers ne contiennent * * qu'une proportion infime de tanins inco- Une autre chance encore pour.raii surve- lores; peut-être même n'en contiennent-elles nir un jour, sans que cependant les produc- pas du tout. Donc, rien à faire de ce coté, teurs coloniaux puissent faire grand'chose II a été question, plus haut, de la grande pour y aider : c'est que la mode vienne à solubilité du tanin des écorces de man- changer en Europe et que lescuirs tirant sur gliers. La presque totalité se dissout déjà le rouge cessassent de rencontrer la répro- dans l'eau froide; c'est un avantage, incon- bation dont ils y souffrent présentement. testablement, au point de vue de l'emploi de Car, — c'est M. Koerner qui l'affirme,- — ces écorces dans les tanneries; mais ils s'en c'est uniquement une question de mode ; et suit aussi, d'autre part, que le producteur aux Etats-Unis, par exemple, où elle est dif- désireux de leur conserver toute leur valeur, férente, lescuirs tannés à l'hemlock, et qui devra éviter avec le plus grand soin de les sont aussi rouges que ceux tannés à l'écorce laisser mouiller, depuis le moment de la de mangliers, tiennent une grande place sur cueillette et jusqu'à celui de la livraison au le marché. Nous pouvons ajouter qu'à Paris consommateur. même, des chaussures américaines tannées II a fallu aux savants de Fribourg et de à l'hemlock et qu'on prétend imperméables, Berlin, plusieurs années de correspondances sont vendues depuis quelques années, à un avec le service forestier de l'Est Africain prix fort élevé. Allemand, pour obtenir des échantillons en Pendant un certain temps on espérait, parfait état, ayant conservé toute leur ri- parmi lesspécialistes de la partie, qu'en uti- chesse en tanin. C'est, en partie, à cette lisant certains procédés chimiques d'inven- facile solubilité, et aux grands risques de tion récente, on arriverait à éliminer les déperdition en résultant, qu'il y a lieu d'at- principes colorants des écorces de man- tribuer l'extrême divergence des dosages gliers et à obtenir ainsi des extraits con- constatés par les différents auteurs qui ont centrés incolores. C'est ce qu'on fait déjà publié des analyses d'écorces de mangliers. Une Égreneuse de Kapok improvisée. Description de l'outillage de la PUiualion Djamprit, Java. D'après Stuhlmann. Quelque grande que soit actuellement tance n'est pas encore assez anciennement l'impulsion donnée au kapok 1 1), cette subs- connue pour qu'on puisse trouver beaucoup de machines se rapportant à sa préparation. (i) V. « J. d'A. T. » n° 16, pp. 3o3-3o.'', ainsi que . . , . ... les notes plus récentes. Plusieurs des maisons qui font de la publi- ii6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34 — Avril 1904 cité dans ce Journal, en annoncent, mais nous n'avons pas eu l'occasion de juger leurs modèles. Celui dont nous donnons ci-dessous le dessin, est une machine impro- visée, en quelque sorte, par un agriculteur de Java, pressé par le besoin; elle a été décrite par M, Stulhmann, à la suite de son voyage dans cette ile, où il l'a rencontrée à la Plantation Djamprit, en iqor. Voici les détails qu'il donne dans sa bro- chure ' 1 ) : La cueillette des fruits est faite au moyen de longues perches de bambou terminées par un crochet. La récolte s'élève à envi- ron 320 gousses par arbre et par an. Pour obtenir i picul (62 kilos) de kapok, il faut 80.000 gousses. Des femmes et des enfants retirent des gousses les graines garnies de bourre, et étalent le tout au soleil, sur des aires cimen- tées recouvertes de grillages pour empêcher que le vent n'emporte la marchandise. Celle-ci passe ensuite dans une machine fort simple, qui a été construite sur la plan- tation même (fig. 9). C'est une ancienne enveloppe de chau- dière, en tôle, mesurant i"'8o de hauteur et c^So de'diamètre. A l'intérieur se trouvent quatre étages de bras fixes, montés sur les parois. Au centre tourne un axe vertical portant également quatre étages de bras alternant avec les précédents. Ces bras ont une section ovale, mousse, et font environ 400 tours par minute. A la base du cylindre se trouve un double fond muni d'un grillage à sa partie supérieure, par lequel arrive un courant d'air envoyé de bas en haut par un ventilateur placé sur le côté, et tournant à 1 . 140 tours. La matière à égrener est introduite par un orifice situé près du sommet de la machine et subit le fouettement des bras. Les graines tombent à la partie inférieure de la machine, où ellesse rassemblent, tandis que la bourre, chassée parle ventilateur, sort parla partie supérieure et se rend dans une chambre constituée par des paillassons. L'ensemble de l'appareil, qui demande très peu de force est mû par une roue hydrau- lique qui transmet son mouvement par des poulies à un arbre intermédiaire, permet- tant d'augmenter la vitesse de rotation, et aux axes du ventilateur d'une part, et du batteur de l'autre. La séparation se fait d'autant mieux et d'autant plus vite que le kapok est plus sec. Le débit est de 2 piculs {125 kg.) à 2 pi- culs Vo(i 55 kg.) par jour. Lorsque le kapok n'est pas bien sec, il faut tourner moins vite et employer un nombre plus grand de bras fouetteurs. Inutile d'ajouter que le prix réa- lisé sur le marché métropolitain, est d'au- tant plus élevé que l'égrenage aura été plus parfait. La graine même constitue un déchet pré- cieux, car elle contient environ 20 % d'une huile assez bonne pour que les Chinois de Java aient pu l'employer h falsifier l'huile d'arachide (i). La graine de kapok est à présent régu- lièrement cotée sur le marché de Rotterdam. Fig. 9. — Ègreneuse de kapok de la PI. Djamprit. , ,) cf. « J. d'A. T. » n° 16. — L'huile de kapok a fait récemment en France l'objet d'une étude mono- i; Comoarez « J. d'A. T. » n« 26. § 444, pap'er graphique des plus remarquables, sur laquelle nous Ijlgy aurons encore l'occasion de revenir. — N. d. l. R. N" .•!4 —Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 117 A l'époque où Stulhmann se trouvait à la qu'il est très facile de se procurer à Java car Plantation D jamprit, on y attendait l'arrivée il y existe, ainsi qu'à Sumatra, des raffineries d'un grand appareil destiné à l'extraction de de pétrole, l'huile sur place, au moyen de la benzine, F." Main, Le Coton longue soie, en Caroline et aux Antilles britanniques. Morris (Sir Daniel) & Boviul (J. R.; : Sea- Island cottoii in tlie United States and in the Westindies. In-8°. 88pp.,6fig. Publié comme n° 4, vol. /F, du « West Indian Bulletin ». Barbados, 1904. Prix : 6 d. (= 60 centimes); par poste, 8 d. (=80 c). Nous avons déjà maintes fois signalé les efforts du service de l'Agriculture des Antilles britanniques pour reconstituer la culture du coton qui a fait jadis, — avant le sucre, — ■ la richesse de plusieurs de ces îles. La nou- velle publication que nous avons sous les yeux, offre ceci de particulier qu'elle donne des renseignements précis, et à jour, sur le Sea-lsland des Etats-Unis. .Cette classe spéciale de cotons à longue soie, les plus chers de tous, forme l'objectif exclusif des agronomes antillais, et le chef du Département n'a pas hésité à aller, en compagnie du directeur du service botani- que de là Barbade, se documenter sur place dans la Caroline du Sud. Une partie notable de la brochure est occupée par les observa- tions relevées au cours de ce voyage, appuvées à l'occasion par des citations empruntées à un rapport sur la même région dû à M. George P. Foadi^n, Principal de l'École d'Agriculture du Caire (MM. Morris et BovELL citent le « Journal of the Khédivial .\gricultural Society », vol. V, pp. 133-178. Le travail de M. Foaden rédigé en français, que nous avons sous les yeux occupe les pp. I 37-2261. MM. Morris et Bovell ont parcouru le pays en septembre-octobre ioo3; M. Foaden l'ayant visité en mai la même année, on conçoit que les deux témoignages se com- plètent de la façon la plus utile. Le reste de la brochure est consacré à la reproduction de divers documents concer- nant le coton aux Antilles britanniques : les établissements d'égrenage, les insectes et maladies, etc. Deux petits chapitres traitent des huileries de coton etde l'alimentation des animaux au moyen des tourteaux. Actuellement, disent MM. Morris et Bo- vell, la majeure partie de cotons à longue soie vient d'Egypte : environ Soo.ooo balles par an. La Caroline du Sud, la Géorgie et la Floride produisent ensemble, par an, envi- ron 50.000 balles de cotons Sea-island (i). Les Antilles britanniques n'offrent qu'une superficie restreinte de terres se prêtant à la culture du coton; environ 3o.ooo acres selon l'estimation des autorités compétentes. A raison de 3oo liv. anglaises par acre, cela ferait o. 000. 000 Ibs, soit 18.000 balles; il n'y a pas là de quoi révolutioanerle marché, d'autant plus que l'industrie demande tou- jours davantage de ces cotons de choix. La Direction de l'Agriculture des Antil- les britanniques ne craint donc nullement d'amener une baisse des prix en poussant à la culture des cotons Sea-island dans l'ar- chipel. La constatation est rassurante pour ceux de nos lecteurs qui seraient à même de tirer parti de conditions climatériques ana- logues : à Cuba (V. « J. d'A. T. » n° 27), à Tahiti (V. « J. d'A. T. » n' 32),à Samoa, etc.. Les cotons Sea-island se vendent 12 d. à i5 d. la livre pendant que les Upland (courte soie) obtiennent 6 d. à 8d. ; ettout le monde est d'accord sur ce point : qu'il n'y a pas lieu de s'occuper des variétés Upland dans les (i ' D'après Foaden, la récohe égyptienne a atteint plus que le double, notamment 6.5oo.ooo kantars, soit près de îoo.000.000 kg. — La plus forte des récoltes de Sea-island a dépassé 100.000 balles. — N. D. L. R. iiS JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34 — Avril 1904 localités, toujours très rares, où il est possi- Tout cela cause des suppléments de frais; blesde produire les Sea-island. la culture du Sea-island n'en demeure pas Ces derniers n'exigent d'ailleurs pas seu- moins plus avantageuse que celle des cotons lement un climat exceptionnel, mais aussi à courte soie. Elle offre aussi plus de sécu- bien plus de soins que les races à courte rite, en ce sens que la concurrence est limi- soie : Ils sont très sujets aux déprédations de tée d'avance par desconditions climatériques certains insectes, contre lesquels il faut les difficiles à rencontrer. défendre systématiquement. La cueillette Dès à présent, l'on produit aux Antilles demande une main-d'œuvre habile et bien des cotons Sea-island aussi beaux que surveillée. L'égrcnage ne peut se faire qu'au les plus beaux de la Caroline du Sud; c'est moyen des machines à roulaux (« roller- d'ailleurs aux .Antilles que l'on place la gins )'), bien moins productifs que les patrie botanique de l'espèce. MM. Morris j saw-gins ». A l'emballage, le Sea-island et Bovell sont convaincus que l'on y arri- ne saurait supporter sans dommage les vera aussi à les produire à meilleur compte fortes pressions que l'on fait subir aux qu'aux États-Unis, et qu'un jour prochain cotons ordinaires ; d'oîi, balles de dimen- le coton longue soie des Indes Occidentales sion et de forme différentes. Généralement, ourra être livré à Liverpool à un prix il est expédié en longues balles cylindriques défiant toute concurrence, rappelant les balles de houblon. PARTIE conriERcmLE Le Marché du Caoutchouc. 12,45. Quelques rachats de vendeurs a dé- Par MM. Hecht frères & C^^. couvert pour avril l'ont fait remonter^à „ . „, . , . 12,75 ; mais, circonstance importante, on Para fin. — C est une maxime bien con- ' , , . ,. . fait maintenant du déport, c est-a-dire que nue et qm a souvent trouvé son application dans le marché des matières premières : que rien ne saurait résister à la grève des fabri- cants. Le cours du caoutchouc en a souvent le prix du livrable est inférieur à celui du disponible. Une baisse importante paraît cependant difficile pour le moment; maisla confiance, ce facteur premier de la spécula- donné la preuve. Voici plusieurs mois que, ,. r, j '^ . . tion, manque complètement, il est donc malgré une augmentation de production au Brésil, les stocks sont extrêmement réduits probable que la consommation résistera à toute nouvelle tentative de hausse, et n'a- Cetie auememation a en effet été absorbée , , ,, • j 1 r • 1 " ^ . chetera, comme elle vient de le faire, qu en et au delà par l'accroissement de la produc- tion . Les Etats-Unis sont actuellement dans profitant de chaque détente dans les cours. Le Para Fin du Bas-.Amazone est restée une ère de grande prospérité et ont acheté , ■ - j • 1 • réeulièrement à 25 centimes au-dessous du par grandes quantités depuis quelques mois. ° ■n T^ . ^ ^ J ■ . Haut-Amazone. En burope, les plus grandes usines sont démunies de stock et ne vivent qu'au jour Sortes intermédiaires. — Le Sern^mhy de le jour. Et pourtant, si forte est la puissance Manaos, plus rare qu'il ne l'est d'habitude à d'abstention de la manufacture qu'il a suffi "tte époque de l'année, est resté recherché que les Américains cessent pendant quinze de 9,75 à 9,80 ; on croit qu'il y a encore un jours leurs achats au Brésil pour que, mal- découvert sur cette sorte. Le Cameta est gré la demande active qui règne en Europe, tenu nominalement S francs, sans affaires, les cours aient immédiatement baissé. Le Sernamby Pérou est certainement la Le Para Fin du Haut-Amazone, qui avait sorte la meilleur marché du moment; presque touché i3 francs, est retombé à tombé un moment à 8,90, — ce qui é.ait re- N" 34— Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICA' 119 lativcmeni pour rien, lorsque l'on songe Sortes d'Afrique et d'Asie. — Ces caout- qu'il y a six m'iis cette qualité se payait au- choucs ont baissé, mais relativement moins tant que le Manaos, — le prix s'est relevé en que le Para. On vient de traiter des Twists dernier lieu à 9,1 5. du Soudan à fr. 9,70 et les Niggers rouges Arrivages.— Les arrivages au Para ont à 10, 3o. Ala dernière vente publique de Li- été en mars, de 3.940 tor.nes, contre 4.o3o verpool on a payé 8,40 pour gâteaux de en mars 1903. Ce chiffre coïncide bien avec Lahou, 9,60 pour Twists de la même pro- nos prévisions, car nous disions ici même, venance et 10,70 pour Massai prima. Le il y a un mois, qu'on atteindrait à peine, pour Benguela est toujours tenu cS,5o. Les caout- mars, les 4.o5o tonnes du même mois de choucsdeGambie sont assez délaissés à 7,80 1903. pour prima et 6,95 pour qualité moyenne. Au 20 avril, les recettes du mois étaient Les gommes blanches de la côte occiden- de i.i5o tonnes; nous serons donc en tout taie d'Afrique ont été très recherchées; on a cas fort loin du chiffre d'avril 1904 qui s'é- fait de grosses affaires en Niger blanc, à levait à 2.460 tonnes. De toutes façons il 6 francs ; les arrivages de cette sorte tendent paraît certain qu'à tin juin, c'est-à-dire à la à diminuer en ce moment. Le Niger brun tin de la récolte du Para, les stocks seront vaut 6,5o. très réduits; mais la fabrique paraît vou- Les Cameroun valent de 8 francs à 8,5o; loir proportionner ses achats à la faiblesse les Batanga de 7,50 à 7,75 ; les Mayumba des existences. La seule question est celle de 6,20 a 6,75, de savoir si elle sera capable de maintenir Le Tonkin noir esj resté aux environs de cette ligne de conduite. 9,25; il s'est traité des affaires en Tonkin Les statistiques générales donnent au rouge de 9,65 à 10,20 pour qualité tout à 3i mars 1904, comparé à fin mars 1903, les fait supérieure. chiffres suivants, en tonnes : Le Bornéo prima, peu recherché, est tenu de 6,5o à 6,60; la seconde qualité, de 5,40 Statistiques au J>/ mars 1 Q04. . , . , ... , „ , a 3,43 ; la troisième, de 4, 8d a 4,90. Sortes du Para : ^9on 1903 Anvers. — Le 20 avril on a vendu 383 ton Stocks à Liverpool 679 1.842 nés, environ, moitié pour l'Europe, et moi- " ^ New-'^ork 244 204 jj^ pour l'Amérique, avec une baisse 1) au Para 703 05 ^ ' En route pour l'Europe 910 1.275 moyenne de 20 à 3o centimes. Le 22 avril on » » pour New -York ... . 462 i.25o a vendu 3 1 tonnes du Congo Français. » » d Europe a N.-i . . . . — 10 . , . — o nn» , „,- Caoutchouc cultive. — On vient de vendre 3.000 4.946 Stocks visibles 3oo quelques petiis lots de Para cultivé de Ceylan, 3.300 à 13.75 le kilo. Arrivages à Liverpool 1.481 1.898 Hecht frères & Co. »" à New-York 2.434 i.55o -5. rue Saint-Lazare. Livraisons à Liverpool 1.253 1.368 Paris, 22 avril 1904. » à New-York 2.25o i .673 iT'^^ Arrivages au Para 8.940 4.060 p- M-- ^ dep.lei-juii. 25.430 23.580 Le Marché du Coton t-xpedmons du Para en Europe. r 90 2.021 » » àNew-York 2.295 1.809 P^"" MM. A. & E. Fossat Sortes d'Afrique : La finale du mois de mars a été fort mou- Stocks à Liverpool 473 468 .- I o 1 - 1 » C « à Londres ''16 ■'i^ vementee. Le 18 mars le spéculateur Sully » à New-York 218 200 sautait à New-York et sa déconfiture occa- 907 885 sionnait sur ce marché une baisse de Arrivages à Liverpool i.o35 675 ,83 points. Là-dessus, le iq, Liverpool bais- » à Londres i36 71 . t't >. à New-York • 1.341 690 sait de 40 centièmes, le Havre, de 4 fr. 25 Livraisons à Liverpool 1.027 6i5 gux 5o kilos. Mais de fortes banques de i> à Londres 147 74 ,>, ,, , , » à New-York 1.400 711 New-York étant intervenues pour enrayer Stocks de toutes sortes 4.207 5 831 l'efîondrement des cours et la situation stas- ,20 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 34 — Avril 1904 lisiique du coton ne se trouvant point chan- Fibres de Corderie, de Brosserie, etc. gée par le krach de Sully, dès le 21 mars les Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. ». cours regagnaient 3 francs aux 5o kilos. ^ Par MM. Vaqu.n & Schwe.tzer. Ceci ne faisait pas l'affaire du parti bais- sier. auquel le krach donnait beau jeu. et le Depuis notre dernière chronique, nous 23 mars nous nous sommes trouvés à nou- avons à enregistrer une notable dépression veau à 88'/, pour le mars à Liverpool et à dans les cours de presque tous les textiles 87 Vg au Havre pour le même mois à terme, intéressant la corderie. Enfin, le 25 mars, les statistiques offi- Chanvre de Manille. — Quoique le rende- ciellesannonçaient comme récoltetotalepro- ment de la récolte en cours soit inférieur à bable de l'année. 10.045.614 balles de 5oo celui de la période correspondante en igoS livres ; et le 5 avril, à la rentrée des vacances, (environ 232.ooo balles au 4 courant, contre le coton atteignait 97 francs pour les mois 25 r .000 balles Tan dernier à la même date;i, rapprochés, pour retomber ensuite à francs 1" prix ont faibli dans une notable propor- 92 'I,. Ce recul n'amènera cependant pas de tion: le ,< fair current .. sur embarquement bas prix pour les mois d'été, la consomma- avril/juin cote £ 34. i o/- la tonne, et seule- lion ne pouvant attendre les renforts de la ment £ 34 sur juillet-août. Cette baisse pa- prochaine récolte que vers octobre prochain raissant anormale, on l'attribue à la spécu- ut devant vivre jusque-là sur les faibles res- lation de certaines maisons américaines, sources de la récolte actuelle. 9"' ont pesé sur les prix pour faciliter Nous concluons, en gxprimant notre cer- leurs achats le moment venu. A notre avis titude du maintien de cours élevés tant que 1« cours ne tarderont pas à se relever dans la récolte américaine ne dépassera pas 10 '/i ^"^ certaine proportion, car nous sommes à 10 7.. millions de balles. - Ci-après, dans la grande saison d'activité des manu- quelquês chiffres d'actualité : ''a"'^''" enlisant cette fibre. Xin de la Nouvelle-Zélande. — Cette fibre Total de la récolte américaine au 1 6 avril, ^-g^^ trouvée un peu influencée par les fluc- depuisle I" septembre, en ballesde 220 kg. tuationsdu Manille, mais les vendeurs 1903/1904 £ l 1902/1903 1901/1902 1900/1901 étant assez réfractaires à la baisse, les tran- 9.336.000 Bl. s 1 9.777.000 9.573.000 9.167.000 sactions ont été fort restreintes; d'ailleurs Approvisionnement visible du monde en- l'industrie a ses marchés faits, tierau 16 avril, en balles (poids variant de Qn a cependant traité du Wellington 5o à 3oo kilos, selon provenance) : ^ £ 2y pour embarquement avril/juin et payé 1904 Si 1903 1902 1901 £ 2q.io/-pour Auckland en mer. 2.5a3.ooo Si 2.638.000 3.2.4.000 3.237.000 ^.^^^ (Henequen). - Un peu de baisse Cours du coton disponibles, par sortes, ce ^gaie^nent sur cet article. Le prix nominal lôavril, aux 50 kilos, à l'entrepôt: est84f..les 100 kg. c. i. f. Havre, mais il TT 1 j/n-jji- , .- r est trop élevé pour donner lieu à des impor- Upland (Middlingi ob francs . Sea-Island Choice> 255 » tations. Haïti (Fair 8" » Zomatoqiie. — C'est une nouvelle fibre Savanilla 1 Fair jb » 4^1 vient en Europe, depuis quelque temps, Céar.a (Fair) q3 » du Mexique. Il semble que ce soit une fibre Pérou dur Good fair) 119 )> d'agave. Nous lui croyons un certain avenir, Broach (Fine). 80 » car son prix actuel est peu élevé. Seulement Bengale Fully good) 56 .. il y a lieu, pour les producteurs, de bien ie Chine (Good) 7.-) » * pénétrer des usages auxquels elle est desti- Egypte (Good fair) i25 » née, cela leur.permettra d'éviter certaines -Afrique Occ'= (Fair) 84 » ,.,. . j , - 1 ^ ^ I ^ crreursdeja commises, erreurs dontle resul- E. & A. FossAT. tat s'est traduit par des pertes quelquefois Le Havre, 16 avril 1904. sensibles. N"34— Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 121 Il faut que cet article soit blanc et non ver- dàtre, ainsi que cela arrive trop souvent; il faut également éliminer les fibres courtes ; enfin, les fibres devront être bien divisées. Toutes les importations qui ont présenté ces avantages ont trouvé bonne vente. Les prix aujourd'hui varient entre fr. 60 à 72,50 les 100 kilos, suivant qualité. Aloès de Maurice. — En chanvre de Mau- rice, il a été traité un bon courant d'affaires à prix un peu plus bas que précédemment. La bonne qualité moyenne attendue sous peu, vaut 79 fr., et pour embarquement avril/mai j6 fr. 5o. Aloès des Indes. — Très rare et en bonne demande; il y a acheteurs pour bonne qua- lité peignée. Aloès Man/Z/e. — Egalement en bonne de- mande ; il y a peu de marchandise et les prix sont bien tenus. Chanvre de rinde. — Sans changement, lesaffaires pour embarquement ontété assez fortes, les prix sont en faveur des acheteurs. Tampico ; Ixtle). — Il ressort des renseigne- ments quenous recevonsdes divers districts producteurs, que la quantité de cette fibre, à obtenir cette saison, sera de beaucoup in- férieure au rendement de la récolte précé- dente. Cependant les prix ont encore baissé depuis un mois, d'environ 2 fr. aux 100 kg., pour toutes les sortes ; mais ce mouvement ne baisse parait arrêté. Les bruits de pénurie prochaine trouvent leur confirmation dans ce fait que déjà les arrivages aux Etats-Unis ont sensiblement diminué. Jute. — La saison pour Jute de Calcutta est presque terminée. Le prix reste de 34 fr. jes 100 kg. embarquement mars/avril. Le Jute de Chine est offert, bonne qualité disponible, à 47 fr. 5o les 100 kg. Ramie. — Il y a de nouveau quelques offres de Chine pour ce textile, et les ven- deurs paraissent assez désireux de réaliser. Cependant les prix restent ceux indiqués dans notre précédente chronique, soit 82 fr., à 84 fr. les 100 kg. , c. i. f. Europe. Kapok. — La demande va de plus en plus forte pour cet article; par suite, les prix ont sensiblement monté, surtout pour les qua- lités propres et bien présentées. Nous insis- tons sur ce point, il faut une marchandise bien propre, exempte de graines et de corps étrangers. Piassava. — Quoique ce ne soit pas un textile à proprement parler, cette fibre donne lieu à de fortes affaires, et comme elle est très facilement obtenable dans diverses ré- gions tropicales, que d'autre part la consom- mation absorbe facilement toutes les impor- tations, il y a lieu d'en conseiller l'envoi sur les marchés européens. Lepiassava s'obtient de certaines sortes de palmiers. A l'origine, il n'y avait que deux qualités connues: l'une dite piassava; Para, se récoltait dans les vallées de l'Amazone et de ses affluents; l'autre, de Bahia, exportée par ce port. Depuis, Ceylan nous envoie d'énormes quantités d'une fibre ibassine, palmvra;, pou- vant se comparer au piassava, elle est courte, mais remplit certaines qualités fort estimées. La Côte occidentale d'Afrique, principale- ment la région du Golfe de Guinée, produit abondamment encore une sorte de piassava. Les qualités varient considérablement entre ces différentes provenances. Elles sont classéessuivant leurlongueur, finesse etélas- ticité. Les prix varient de 35 à 60 francs les 100 kilos, suivant qualité. Madagascar exporte également une fibre de même genre. Malheureusement, ceux qui la récoltent ne se rendent pas compte de la qualité que doit présenter la marchandise pour obtenir son maximum de valeur, et de nombreux envois donnent lieu à des mé- comptes sérieux. Nous donnerons volontiers, par la voie de ce Journal, tous les renseignements qui pourraient intéresser les personnes désireuses d'exploiter ces articles. VaQUIN & SCHWEITZER. Le Havre, 14 avril 1904. * * Bibliographie du Piassava. — Nous pos- sédons une excellente brochure allemande sur les difierents piassavas ; nous nous pro- posions d'en donner une analyse détaillée, 122 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICA- ' N" Ï4 — Avril 1904 et n'en avons jamais trouvé le temps. fait beaucoup d'affaires. Baisse, de i d. à i • ._> d. L'ouvrage en question est du professeur par livre anglaise. Sadebeck et conçu dans le même esprit que ^a/é. - Marché calme. Pas de transactions en , , ,. . , Libéria; le dernier pri.x de cette provenance avant son étude géographique, anatomique et tech- .^. ^^ 3,,,- ,^ ^^^.^ ^^_^^j^^.^_ ^^^.^^ ^.^^^^^ . ^g^. ,^ . nique des ditférentessortes de raphias, signa- ^^.[ ftransit]. lée sous le i; 200 dans notre n" 14 ipapier Cacao. — .Marché calme. Niger et qualités simi- bleu . C'est donc un document très complet laires 49 - le cwt. et absolument à jour. Ceux de nos lecteurs Gingembre. - Marché calme. Nouvelle récolte . , . , . . ,. du Sierra-Leone 21/6 à 22'6 le cwt. (transit), qui s V intéresseraient particulièrement, sont „. mu- r r ui^;, f ., ^i i ^ "^ ' Fiassavj. — Marche ferme. Libéria x 7.?/- a priés de nous le faire connaître. — La Ré- v 02 10'- la tonne. DACTION. Cire d'Abeille. — Rare, et en demande. Valeur - ■ nominale : Gambie, f 7-0/- le cwt. * Noi.x de Kola. — Pas de transactions. Le der- Produits agricoles africains sur le nier pri.x payé : 3 1/2 d. à 4 d. la livre anglaise. marché de Liverpool C/î///iVx {Piment enragé). — Petites ventes. Va- Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » '£"■■ nominale : Sierra Leone 41 '6 le cwt. Par MM. Taylor & Co. Arachides— Marché ferme. 3.700 sacs vendus. Prix£ u.o'- à £ 1 3.2/6 la tonne. Huile de Palme. — Le marché avait commencé Coprah. — Marché calme. Petites affaires. Va- ferme, avec une bonne demande, mais la clôture leur nominale: .£ i3.io à £ 14.0/- la tonne. a été faible et oppressée, en baisse de 10 à 25 sh. Poivrede Gi/mée(.Maniguette). —Petites ventes par tonne. au prix de 40/- le cwt. Cours du jour, la tonne. Transit Option Fèves de Calabar. — Marché calme. Petites Lagos. £26.15/- à 27.0/- ventes. Prix 3 i/.( d. la livre anglaise. Bonny, Old Calabar 26. 5/- » 26.10/- Grjùie.v , les dangers de la propaga- tion du Lantana, généralement employé à Tahiti pour former des haies vives, absolu- ment impénétrables et qui poussent très rapidement. C'est que la facilité avec laquelle cet arbuste gagne et se propage, le rend redoutable pour tout ce qui l'avoisine. En 1895, E. DE CoRDE.MOV, dans sa Flore de la Réunion, signale aussi cette plante envahissante, qui est naturalisée partout, étouffe la végétation indigène et tend à la faire disparaître. De son côté, le D" Heckel estime que les Lantana sont répandus outre mesure sur certains points de la Nouvelle-Calédonie, où ils envahissent les cultures et les pâturages. Comme il est difficile de les détruire, il propose au moins de les utiliser. On pour- rait, en effet, en distiller les feuilles et les rameaux qui sont aromatiques et donnent 25o grammes d'essence par 1.000 kilos de matière. Ce produit trouverait place, pa- raît-il, soit dans la parfumerie, soit dans la médecine, comme l'essence de Niaouli. Le Lantana possède, en outre, quelques qualités médicinales que M. i>e Cordemov résume ainsi : « Fébrifuge, emménagogue, diaphorétique, antigoutteuse, stimulant. Les pousses fraîches, résolutives, sont appli- quées sur les contusions, les phlegmons, les parties atteintes de douleurs rhumatis- males. Décoction usitée en bains. » 'Vous estimerez, sans doute, comme moi que c'est là une faible compensation. Chez nous, où il n'y a pas à redouter son caractère envahisseur, le Lantana est très apprécié pour sa jolie fleur au coloris varié. Mais je m'aperçois que j'oublie complète- ment de répondre à votre question. Voiei 124 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 34 — Avkii, 1904 les noms de cette plante que je possède dans mon répertoire : Frani;ais et colonies : pas de noms parti- culiers; simplement, Lantana. Sauf :i la Réu- nion, où il est nommé Corbeille d'or, ou encore Galaber et à Maurice, où on l'appelle Vieille fille. Voici, d'autre part, les noms étrangers. Anglais : Jamaïca mountain Sage, Suri- nam Teaplant. — Argentine : Cambarâ. • — Brésil : Camarâ ou Cambarâ. — Cuba : Fili- grana. — Mexique: Alantana, Lantana, Ma- tizadilla. — Salvador : Cinco negro. — Ve- nezuela : Cariaquito encarnado. — Porto- Rico : Cariaquillo. J. GllISARI). Le coton de Haïti Qualités et défauts. — Com ment l'améliorer. Par M. E. Fossat. Le coton de Haïti est très apprécié par la filature européenne; ce pays en produit an- nuellement de 10 à 12.000 balles pesant en moyenne de 2 i o à 220 kg. ; les ports d'expé- dition sont Saint-Marc, les Gonaïves, Jacrjiel et Port-au-Prince. Les qualités qui font recliercher ce genre de coton sont : i") La similitude de la fibre avec celle des cotons du Brésil (Céara, Pernambouc) ; 2°) La facilité de mélanger cette sorte avec les cotons d'Egypte bruns (Jumel). Parfois, on peut même remplacer les cotons du Pé- rou par les cotons Haïti propres et blancs, pour les mélanges avec la laine. La culture du coton en Haïti est déjà an- cienne et, à part de rares exceptions, le coton récolté dans cette île provient de cotonniers arborescents plantés depuis des années. Cette façon de ne pas replanterannuellement est considérée par le marché comme une cause de dégénérescence. C'est qu'en effet, nous constatons, depuisquelques années que l'Institut Pasteur, a bien voulu me rcnsei- la fibre du coton Haïti devient irrégulière et gner sur l'atTaire des rats, que j'ai signalée peu nerveuse. Il est grand temps de remé- dans le n° 33 du « .L d'A. T. ». 11 m'a expli- dier à cet état de choses par une culture bien que les raisons probables de l'inefficacité comprise; elle donnerait certainement de des virus raticides aux Colonies. L'Institut jolis bénéfices au cultivateur intelligent qui Pasteur de Paris n'est d'ailleurs en aucune voudrait l'entreprendre. façon responsable des expériences qui y ont .actuellement, le coton haïtien est généra- lement mal récolté, souvent il est cueilli trop tard, et alors l'humidité et le soleil lui ayant fait perdre son éclat et lui ayant fait prendre une teinte assez foncée sa valeur marchande se trouve fortement diminuée. Au lieu de cueillir, comme ailleurs, le co- ton fort soigneusement à même les coques mûres, le Haïtien, pour ne pas se fatiguer, attend que le vent l'arrache de la capsule éclatée et l'emporte à travers champ, jusqu'à ce qu'il vienne buter contre une toile ten- due à dessein et au bas de laquelle il s'en- tasse. Cette façon d'opérer a le défaut de faire essuyer le sol par le coton qui se garnit alors de terre, de sable, de brindilles de bois et autres impuretés qui le rendent parfois inu- tilisable. Le coton Haïti étant un peu laineux, ne saurait subir de forte pression sans que sa qualité en souffre, mais il pourrait tout de même être expédié en Europe en balles plus denses que celles qui nous arrivent à l'heure actuelle, grevées d'un fret énorme. Si nous avons signalé longuement les dé- fauts du coton Haïti c'est afin que les plan- teurs intéressés y remédient; car avec les prix sérieux de l'article en ce moment, ils pourraient obtenir, en cueillant leur coton convenablement, de 100 à iio francs les .So kilos, au lieu de 85 francs, prix payé ac- tuellement. E. Fossat. Le Havre, 1 i avril 1904. Le virus Danysz et les rats des Colonies. Lettre de M. .\lmai)a Nkgrf.iros. Le D' Roux, l'éminent sous-directeur de N° 34 — Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 12? été faites et ne s'occupe pas de la productiQn de CCS virus pour l'Etranger 1 1 1. L'Institut Pasteur, m'écrit-il, n'a jusqu'ici employé le virus Danysz qu'à la destruction des campagnols et non des rats. Il s'agit, en effet, de ne pas confondre les espèces zoolo- giqucs ! Le campagnol européen est VArvi- cola agrestis, et les rats importés d'Europe en Atriquc sont des Mus: à San-Thomé, Mus decumanus et Mus rattus. Parmi les quinze genres de rats décrits par Geoiroy Saint-Hilaire, en serait-il qui résistent au virus Danysz ? Il n'y aurait à cela rien d'éton- nant. J'espère pouvoirenireienir prochainement de la question M. Danysz même, auquel M. Roux a eu l'amabilité de me présenter. Une dizaine de planteurs africains me de- mandent du virus raticide, et avant de s'en- gager dans des expériences, toujours coû- teuses, il faudra qu'ils sachent au juste si le virus qui tue les campagnols d'Europe, pourra tuer nos rats coloniaux. Un mot encore: L'Institut Pasteur de Paris ne répond que pour les virus préparés dans ses laboratoires. Celui employé dans l'expérience que je rappelais dans le n" 33 du (I J. d'A. T. », n'en provenait pas, comme on le voit. ALMADA NlvtSRKIROS. Paris, 10 avril 1904. P. -S. ■ — Au moment de mettre en pages, le 22 avril, M. A. Nk(,bkiros nous communiquait cette lettre qu'il venait de recevoir de M. Danysz : « Cher Monsieur, La création des épidé- mies artificielles pour détruire les rats est possible partout, mais doit être dans chaque région Étudiée sur place par des personnes compétentes. Il ne serait donc pas impos- sible d'appliquer aux colonies portugaises et notamment à San-Thomé la méthode qui a donné en France des résultats aussi intéres- sants; mais je demanderais une étude préa- lable sur place conduite par un assistant du Laboratoire. Danysz. ( 1) La méthode de M. Danysz y a cependant été ap- pliquée; ainsi, à Odessa en 1902 (« IVlatin », 18 avril 1904). — A. N . Eponge d'Aloès Rectification de M. F. Fasio. Monsieur le Directeur, Je vous remercie de votre note d.u n° 33, à l'occasion de mon exposition au Concours agricole de Paris. Veuillez toutefois remar- quer que je n'ai pas inventé F « Éponge d'Aloès » pour le récurage des pièces métal- liques et autres des navires, mais bien pour l'usage domestique à terre. La propriété que possède l'Éponge d'Aloès, de laisser échapper instantanément tous corps gras en la trempant dans l'eau après usage, en fait un article de ménage sans pa- reil et c'est ainsi qu'elle a été présentée au public. Les expériences démonstratives de 1902 n'ont d'ailleurs pas eu lieu seulement à bord d'un navire, mais aussi à terre dans maints endroits. FJn Algérie, où l'emploi de l'Éponged'Aloès se propage de plus en plus, les ménagères s'en servent pour laver la vaisselle et autres usages domestiques, elle y sert aussi pour le bain maure et pour le bain français, et elle remplace avantageusement, l'alfa employé jusqu'alors pour ces mêmes usages. Veuillez agréer, etc. F. Fasio. .\lger, 5 avril 1904. Le port du Manihot Glaziovii. Lettre de M. L. Delignon-Bukkon Cher Monsieur, J'ai lu avec le plus vif intérêt ce que M. AuGtisTo Cardozo raconte dans les n"* 32 et 33 du « J. d'A. T. », du Manihot Gla- ziovii. Ces notes complètent très utilement les renseignements que le même correspon- dant vous avait donnés dans les n°* 7 et 17 du Journal. J"ai pu constater également dans notre plantation du Dak Joppau (Annam^ deux types principaux de Céara : l'un répond bien au premier type indiqué par votre correspon- dant (branches formant un V très fermé) ; — l'autre, au contraire, ne présente pas toutes les caractéristiques du second type de M. Cardozo : la couronne a bien un aspect JOL'RXAL D'AGRICULTURE TROPICAL!: N» 34— Avril 1904 presque globulaire provenant de l'écartement des branches de la verticale, celles-ci sont néanmoins peu subdivisées, tout en Tétant davantage que dans le premier type. Dans les deux cas, le troncestdroit. etatteint toujours 3 à 4 m . de haut. En ce qui concerne la différence de qualité des latex, les expériences que nous avons faites, — expériences, il est vrai, trop peu nombreuses pour être concluantes, — ne nous ont pas amenés à constater de rapport défini entre le rendement en caoutchouc et le port de l'arbre. La question soulevée par M. Cardozo ayant un intérêt de premier ordre, nous al- lons poursuivre nos recherches dans le sens indiqué par votre correspondant et vous tiendrons au courant des résultats obtenus. Agréez, etc. L. Delignon-Bufkon. Paris, S' avril 1904. Rendement du caoutchoutier de Céara à LeAva (Est Africain Allemand) Documents divers. Le « Moniteur du Caoutchouc », d'Anvers, publiait, dans son numéro de février, cette note dont nous lui sommes reconnaissants : « Dans son numéro d'août 1903, notre confrère, le « Journal dWgriculture Tropi- cale II, répondant à un lecteur qui lui de- mande des renseignements sur le rendement du maniçoba (Manihot Gla^ioviij, dit que ,cei arbre offre plus d'intérêt que le manga- beira, en quoi nous sommes parfaitement de son avis. Mais plus loin, notre confrère ajoute qu'on ne saurait citer encore aucune plantation de cette essence qui ait produit des bénéfices appréciables. Qu'il nous per- mette de lui signaler une plantation, où les résultats constatés récemment sont très sati^ faisants; il s'agit de la Deutsch-Ost- AFRiKANiscHE Plantagengesellschaft de Ber- lin , qui ■ possède actuellement environ 250.000 Manihot Gla\iovii, dont 4.000 âgés de 5 ans, furent saignés récemment. La moyenne de latex, par arbre, fut de 25o grammes environ. En retranchant les pertes de poids à la coagulation et à la dessication, nous arrivons au chiffre approximatif d'en- viron 35o kg. de caoutchouc sec, pour les 4.000 arbres. » M. A. Cardozo, qui possède lui-même iSo.ooo Céaras à Inhambane, nous écrivit à ce sujet : « Il serait intéressant de savoir ce que l'on a fait sur les mêmes arbres depuis un an ; pourriez-vous le savoir directement de Berlin? Ce serait très important. » 35 "0 comme richesse en caoutchouc du latex, cela me semble très près de la vérité, à en juger par mes observations per- sonnelles à Inhambane. » La question fut transmise à la Société inté- ressée, par l'entremise du K.olonial-Wirtschaft- LicHES KoMiTEE que nous tenons à remercier ici de son aimable concours confraternel. La réponse nous est ar'rivée de Berlin, datée du 2t mars. 11 en résulte que les chiffres du « Moniteur » ontété très sensiblement dépassés dans la suite de l'expé- rience; puisque 25o grammes de latex à 35 % de caoutchouc, n'en donnent que 87 gr. 5o par arbre, donc à peine les deux tiers du résultai total des trois saignées. Voici, traduite, la lettre de la D.-O. Pla.ntagengesei,lsch.\ft : « Nous po'ssédons à Lewa (Est-Africain Allemand), déjà 3oo.ooo Céaras. De ce nombre, 4.000 ont été, en effet, saignés l'année dernière, et ont donné, en trois sai- gnées, Vi livre (= 125 grammes) de caout- chouc sec par arbre. « Cette année, nous pourrons en saigner 10.000; en 1 905, 65.000; dès 1906, i5o.ooo; et! 1907, 250.000, et en 1908 la totalité de nos 3oo.ooo arbres auront atteint l'âge d'ex- ploitation. « Nous estimons, en effet, que les Céaras ne sauraient être saignés utilement avant l'âge de 5 ans, du moins dans la région où nous travaillons. D'autre part, le directeur de Lewa estime que, dès f'àge de 7 ou 8 ans. on pourra compter sur ',:! livre par arbre ». Brouette Mono-Roue à deux hommes. Nous reproduisons ci-dessous, d'après notre confrère le « Globe Trotter », le des- sin d'une brouette mono-roue fort intéres- sante. Le dessin suffit à expliquer le véhicule, qui offre les avantages des chemins de fer monorail sans exiger le nivellement toujours N° ?4 — AvKiL 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE nécessaire, si peu imponam soit-il, pour l'établissement de la voie. Celte brouette peut eu e facilement utilisée sur des pistes OU sur des routes en mauvais FiG. 10. — Brouette mono-roue. état, et elle permet de transporter une plus grande quantité de marchandises que les brouettes ordinaires; notre source dit: une tonne. Le centre de gravité étant placé très bas, la stabilité du véhicule est très grande. Le modèle a été établi à l'instigation d'un officier de l'armée coloniale anglaise; plu- sieurs centaines d'exemplaires fonctionnent déjà, parait-il, en Afrique. Préparation perfectionnée du coprah à Samoa. D'après le Prof. Reinecke. jS'os lecteurs ont eu déjà par l'article Elevage sous les cocotiers à Samoa, publié dans le n° 2q du « J. d'A. T. », un aperçu de l'esprit de mé- thode et de progrès qui préside à l'administration des cocoieries de la « Diiutsche Handels-und- Plantagengesellschal't der Sudseeinsein ». la plus forte des entreprises allemandes dans le Pacifique, dont le siège est à Hambourg et les factoreries plus particulièrement au.x îles Samoa. C'est au même auteur, M. le prof. Reinkckk, que nous empruntons les détails ci-après, sur la préparation du coprah dans les exploitations de ladite Société. Grâce à son excellente installation, elle arrive à produire une marchandise comme on n'en voit pas souvent sur le marché. Nous attirons l'attention toute spéciale de nos lecteurs sur ce t'ait que la belle qualité du coprah de la (1 D. H. P. G. « (désignation familière de la Société au nom trop long), est due à l'emploi d'un séchoir perfectionné ; il en a déjà été question une première fois, sommairement, dans la note sur lindustrie du coprah au.x îles Samoa, publiée dans le n" '4 du .< J. d A. T. », d'après un récent rapport consulaire français. Nous imaginons que dans les usines centrales de Ceyian, pourvues du matériel le plus moderre, on obtient également des résultats très beaux ; de même, dans les bonnes exploitations de la Trinidad, des Sey- chelles, etc. Les cocoteries montées avec capitaux euro- péens continuent à se multiplier, sur les plages les plus variées de la zone tropicalt ; en même temps l'huilerie de coco s'oriente toujours davan- tage vers la préparation d'huiles alimentaires. Dans ces conditions, on peut prédire qu'un jour viendra où, sur les grands marchés, personne ne voudra plus de ces coprahs noirs et puants qui constiiueni le fonds de l'approvisionnement mon- dial actuel. — N. D. L. R. * " Les ouvriers des cocoteries de la « D. H. P. G. » sont tous d'origine mélanésienne, venant de l'archipel Bismarck et des îles Salomon. Ils ne montent pas sur les pal- miers pour cueillir les noix, mais se bornent à les ramasser à terre. Ils passent dans la plantation, conduisant un àne, et lorsqu'ils aperçoivent une noix de coco, ils la piquent de la pointe de leur couteau et la jettent, d'un geste élégant, dans l'une des caisses de fer blanc suspendues aux flancs de l'âne. Les caisses pleines sont entassées sur les bords des chemins qui coupent la plantation à angle droit; le moment venu, on les charge dans des voitures légères, traînées par des bœufs et on les amène ainsi à la fac- torerie. « Là se tiennent les femmes et les inva- lides. Ils extraient, avec leurs couteaux, l'amande de son enveloppe, après que les hommes ont fendu les noix à coup de hache. Les amandes sont coupées en tranches, et généralement portées tout droit au séchoir. Le coprah frais ou « vert », en réalité du plus bt-au blanc, gagne à être séché sans retard, et on l'étalé en couches minces, dans les chambres du séchoir. Après 24 ou 36 heures, suivant l'intensité du chauffage, il se trouve desséché à point, sans avoir rien perdu de son huile, Bien séché, ce coprah, garde sa couleur blanche; sa cassure est vitreuse et son odeur agréable. Torréfié par excès de chauffage, il sent encore meilleur, mais il a perdu en huile et partant en valeur. « Au sortir du séchoir, le coprah est prêt 128 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 34— Avril 1904 à expédier et il n'y a qu'à l'entasser au ma- gasin jusqu'à ce qu'on en ait rassemblé assez pour constituer le chargement d'un navire à vapeur ou, au besoin, d'un de ces voiliers spéciaux qui circulent entre les îles. Le coprah de Vailele et de Vaitele est envoyé à Apia, dans de grandes barques par les hautes eaux, quand les vents sont favo- rables; c'est là que les bateaux viennent le charger, tandis que celui de Mulifanua est expédié directement. « Autrefois la presque totalité du coprah était dirigée sur Marseille, par voiliers. Depuis quelque temps, l'Amérique et l'Aus- tralie s'occupent aussi de ce produit, qui y est transformé en huile et tourteaux, en savon, beurre de coco, etc. La « D. H. P. G. » fournissait du bon fret dans cette direc- tion; maisles choses ont changé à son détri- ment depuis la suppression de la ligne de vapeurs allant à Pangopango. « Le coprah de plantation de la « D. H. P. G. », c'est-à-dire l'amande séchée à l'é- tuve comme nous venons de voir, présente de grands avantages sur le coprah ordinaire du commerce, séché au soleil par les indigènes: Premièrement, il est de qualité toujours uniforme, et très compact. L'articlecommun du commerce est souvent mal desséché. Il laisse beaucoup à désirersous le rapport de la pureté. Il est mélangé de pierres et d'autres corps étrangers, et moisit facilement. Les impuretés proviennent, la plupart du temps, du manque de soins lors de la dessiccation, effectuée sur de mauvais supports ou même simplement sur des pierres; mais souvent aussi ce sont des adultérations intention- nelles dues à la mauvaise foi. Les indi- gènes de Samoa savent bien que les pierres sont lourdes, et que le coprah se vend au poids. « La production du coprah est, de toute façon, fort avantageuse. Par les bonnes années, on peut compter sur un rendement de I tonne à 1 t. V2 par hectare. Grâce à la simplicité du travail de récolte et à l'absence à peu près complète de frais d'entretien, il reste un bénéfice net supérieur de beaucoup à ce que pourrait rêver de meilleur, en Europe, un agriculteur, allemand ou autre. Nouv. Imp. Ed. Lasnier, Direct. 3/, rue St-Lazare. Paris. Les risques de l'entreprise sont très faibles. Les bonnes récoltes sont périodiques ; on en compte une tous les trois ans, et l'arbre réussit toujours, une fois en place. « Malgré cela, la D. H. P. G. est toujours à la recherche d'autres cultures, par crainte d'une surproduction de coprah dans l'avenir; les prix montrent déjà une tendance très nette vers la baisse et d'autre part, le fret change dans un sens de plus en plus défavo- rable aux export:ueurs de Samoa. Jusqu'ici, tous les projets de cultures nouvelles se sont trouvés entravés par la chèreté et la raretéde la main-d'œuvre, car toutes sont, sous ce rapport, beaucoup plus exigeantes que le ; cocotier. « Rendements élevés du coton en Egypte. D'une lettre reçue d'Egypte par M. Henri Lecomte, il résulte que dans une importante exploitation du Delta on a récolté, en igoS, 2.400 icilos de coton en graines à l'hectare, ce qui représente 800 kilos de coton en laine. Dans un champ d'essais de notre abonné M. Agathon-Bey, on a même récolté 3.000 kilos de coton en graines, soit i.ooo kilos de coton en laine à l'hectare. Ces ren- aements dépassent de beaucoup les chiffres atteints dans la plupart des plantations. En effet, la moyenne de rendement en Egypte n'est guère que de 55o kilos pour les bonnes terres du Delta. Au Fayoum ce ren- dement ne dépasse pas 35o kilos de coton en laine à l'hectare. Aux Etats-Unis, un rendement de 3oo kilos à l'hectare peut être considéré comme très avantageux. Conférence sur le coton en Egypte. M. Lecomte remplacera la leçon qu'il devaitfairele 5 mai, surle Caoutchouc, V. « .T. d'A. T. » n° 32, p. 57,1, par une deuxième conférence sur le Coton en Egypte. Dans la première, le 21 avril, il a décrit la zone cotonnière et examiné la question des va- .riétés. Le 5 mai, il achèvera l'exposé de sa mission en Egypte. Rendez-vous au Muséum, à lo heures. r.e Gctar.r : K huiviN N« 34— Avril 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE BENEDICTINE ^^sf^s'^^^af^sf^&'^^^^'^&f^^/^^^s^ Se trouve dans les colonies, çAe? les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger XV lE MICHELIN &C Spécialités : Pneumatiques pour. 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Poisson) ,37 Les recherches sur le coton, d'après le dernier Rapport annuel du Département d'Agriculture des États-Unis (Charançon. — Wilt disease. — Root-rot. — Upland à longue soie. — Cotonniers d'Egypte) iSg Le tabac de Sumatra à Déli,et sa culture sous bâches aux États-Unis (Discussion d'un rapport consulaire de M. C. de Cou- touly) , ,3 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & C- : Bulletin men- suel du caoutchouc 144 A. & E. FûSSAT : Bulletin mensuel du coton L. DERAIS : Mercuriale coloniale fran- çaise du Havre TAYLOR & Co : Mercuriale africaine de Liverpool ] ,-, VAQUIN & SCHWEITZER : Chronique des fibres de corderie et similaires. — En raison des fétcs de la Pentecôte, ren- voyée au cahier de juin. H. HA.MEL SMITH : Évolution du marché des cacaos (Les grands pays consomma- teurs européens. — L'importance de la place de Hambourg) [,f^ Documents variés sur le café Libéria, de Java et de la Côte d'Ivoire 145 146 149 ACTUALITES (Correspondances, Informations, Extraits, etc A. POULAIN : Lettre de Pondichéry (Ara- chides. Coton) MARCUS MASON & Co : Rect'ification'au sujet de leur séchoir rotatif à coprah. . . F. M. : Une machine à envelopper les oran- ges J. GIGLIOLI et LA RÉDACTION : Cam- phre et Ficus à caoutchouc en Italie. F. M.: La défibreuse d'abaca des Philip- pines, décrite par M. Ch. Rémery. . A. CARDOZO et LA RÉDACTION : Le caoutchoutier de Céara à Ceylan. . . Papier de bagasse : L'échec de l'usine de K.ennil\vonh, expliqué par la structure anatomique de la Canne à sucre (D'après Browne) F. M. : Machine au sélénium, pour trier le café par couleurs (D'après Ruhmer). . . La question de l'amélioration des cotons de l'Inde (Extrait du rapport consulaire de M. 'Vossion) Cotons et luzernes pour terrains salants. La bonne manière de manger les mangues, d'après Collins Suite du dossiersur la farine de bananes. Sur le rendement du cacao frais en pro- duit marchand, à Grenade L'industrie du manioc en Malaisie (D'après J. J. HULSKAMP) Avis aux Abonnés BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Sur papier bleu) Livres 'Nouveaux, §.§ 543-56o. Inde. Cey- lan . Malaisie. Java. Sumatra . Afrique Oc- cidentale. Congo. Madagascar. Etats- Unis. Venezuela. — Coton. Caoutchouc. Café. Cultures potagères et fruitières. Cha- meau. Tiques, — Guides 'VIII et Page-, ) i5o i5i i5i l52 i53 i53 154 i56 '5/- i58 i5q l^q 160 160 I.\ FIGURES FiG FiG FiG FlG, 1 1 : Port d'un Hevea blanc, d'après E. PoIsso^ 12 : Id., d'un Hevea noir ,. „ i38 i3 : Défibreuse d'abaca des Philippines, d'après Rémery i53 14 : Façon d'éplucher une mangue, d'après Collins .'.'.".".' i58 FiG. i5 : Fourchette à mangue mexicaine, d'après Rose i58 i3o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 35 Mai 1904 LES r^ DE 1901-m du Journal lV Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS Il ne reste plus qu'un très petit nombre de collections complètes de la i'* année 1 901-1 go2 (comprenant les n"' de 1 à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 nu- méros. Les collections incomplètes (compre- nant les n"* 1,3,5,6,7,8,10,12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons pas de numérosisolés de Tannée i 90 i et du i''' semestre de 1902. NOUS RACHETONS, au prix de 2 fr. chaque, les n"* 2, 4, 9 et 11 qu'on voudra bien nous ofirir en bon état . ES us ~t Faubourg Syint-Martin, Paris Campement com- i^^j plet et Matériel ^5^ colonial, Tentes, hSi Cantines. Sacs , ^^^ Pharmacies , Gui- [fi] sines. 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N" 35- 3i Mai 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Cires végétales Curieuses ou Importantes Cire de canne à sucre. — Cera de Pilma. — Carnauba. — Cires de Myrica. — Cire végétale du Japon.— Suif végétal de Chine. D'après une conférence de M. Julks Poisson. Ce qui suit a été noté, par un auditeur ami du Journal, à la conférence coloniale du Muséum, le i3 avril dernier. M'. Poisson ne disposait que de deux leçons (i3 avril et 6 mai) pour présenter au public les matières grasses végétales, ce qui l'obli- geait à n'en décrire qu'un petit nombre, choisies parmi les plus importantes ou les plus curieuses. De notre côté, le cadre nettement pratique du « J. d'A. T. » nous oblige à sacrifier l'excellente introduction où M. Poissons exposé méthodique- ment la localisation des matières grasses dans les familles végétales. De même, nous avons cru devoir supprimer quelques analyses. Enfin, il nous est impossible d'offrir à nos lecteurs les projections, pas plus que les riches collections du JVluséum, M. Poisson nous donne une preuve d'amitié en nous autorisant à insérer ces notes, malgré les mutilations indiquées. — Le chapitre des ciresvégétales est celui par lequel le conféren- cier a abordé la partie spéciale de son sujet. Nous publierons dans un prochain numéro ce qu'il a dit des beurres végétaux; c'est ainsi qu'on appelle les huiles consistantes à la température ordinaire de nos pays. — N. d. 1. R. * * * Les cires végétales se présentent sou- vent à nous, sous une forme qui a frappé les yeux de chacun, sans que généralement on y attache de l'importance. C'est ce que AvEQuiN, il y a plus d'un demi-siècle, nomma cérosie et qu'on a aussi appelé céri- fication ; elle est constituée par une efflores- cence blanchâtre qui prend souvent dansles descriptions le nom de glauque. On peut la remarquer sur les feuilles de choux, d'œil- let, d'iris, de certaines primevères et de Conifères, d'aloès, de feuilles de jeunes Eucalyptus, et la surface inférieure des feuilles de Leiicopogon, de Copeniicia ceri- fera, etc. Enfin, cette cérosie peut exister sur les tiges deVAcer pensylvanicum, le Ce- roxylon andicola, la Canne à sucre, etc., ou bien encore sur les fruits : prunes, raisins, quelques Cucurbitacées et surtoutles espèces de Myrica cérifères. Plusieurs champignons sont également entourés d'un revêtemeint cireux. La canne à sucre violette et la canne à rubans produisent, plus que d'autres sortes de cannes, de la cérosie sur leurs tiges. Cette matière, obtenue par le raclage des tiges, est cristalisable. Son point de fusion est élevé, 82°. Elle est soluble dans l'alcool bouillant et difficilement soluble dans l'éther, même à chaud; elle est très dure et pulvéri- sable. On peut aussi l'obtenir parles écumes du vesou pendant sa cuisson, mais à la con- dition qu'on n'ait pas mis de chaux pour épurer ce jus de canne. Avequin estimait que l'on pouvait retirer d'un hectare de canne violette 100 kg. de cire, ce qui paraît une grosse quantité. La bougie faite de cette matière, brûle avec une belle flamme blanche. La Cera de Palma, ou cire du Ceroxylon andicola H. B., est encoreunécérosie; elleest fourniepar un beau palmier àfeuilles pennées des Andes du Pérou. Son tronc se couvre d'une production cireuse, durable, et qui, sur les vieux troncs, atteint 4 à 5 milli- mètres d'épaisseur. On l'obtient par le ra- clage de la tige, on la fait bouillir dans l'eau, et la cire, qui ne fond pas, mais s'amollit et surnage, est recueillie pour fairedes bougies, associée à un peu de suif pour la rendre moins cassante. l32 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 35 — Mai 1904 Cette matière serait un mélange decireet d'une résine nommée céroxyline ; lorsqu'elle est purifiée, félle entre en fusion à 72°. Une autre cérosie plus connue en Europe, depuis près d'un demi-siècle, est la cire de Carnal'ba, produite par un palmier du nord du Brésil, le Copernicia cerifera Marx. C'est un arbre de 12 à i5 mètres, à feuilles flabel- liformes. Son tronc est garni des restes des pétioles des feuilles absentes. La cire est produite par la face inférieure du limbe des feuilles, ce qui leur donne une teinte argentée. On coupe périodiquement un certain nombre de feuilles jeunes à cha- que arbre, on les fait sécher à l'ombre et ensuite on les bat entre elles, pour faire tom- ber les paillettes de cire de la face inférieure, sur une aire ou une toile étendue à cet usage; finalement, cette cire est fondue en une masse, cristallisant par le refroidisse- ment, et mise en morceaux, telle qu'elle vient dans le commerce européen. Déjà mentionnée du Brésil au commence- ment du SIX" siècle, cette matière vint en France à l'Exposition de 1S67. Peu de temps après, elle entrait dans le commerce, pour être associée à la cire d'abeilles ; car elle ne peut guère être utilisée seule, à cause de sa nature sèche et cassante. Au Brésil, on y incorpore un peu de suif pour lui donner du liant et en faire des bou- gies qui sont d'un bas prix. On en fait usage en France pour vernir ou donner du bril- lant au cuir et, en mélange avec la cire ordi- naire, pour les parquets. Les marchés qui reçoivent le Carnauba sont Liverpool et Hambourg. Cette cire est soluble dans l'alcool bouil- lant et dans l'éther. Son point de fusion est 83''5 et sa densité est élevée, 0,999. La cérosie du Cirier ou Myrica, famille des Myricacées, est intéressante en ce qu'elle se rapproche, commeorganes de production, de la cérosie de plusieurs fruits (prunes, raisins, etc.), mais avec une abondance qui permet son utilisation, dans les pays où croissent les Alyrica. Plusieurs espèces de ce genre, qui en com- prend 43 environ, sont cerifères : M. ceri- fera, carolin>ensis,pensylvanica, des États- Unis; M. cordifolia, quercifolia, serrata, de l'Afrique australe; enfin, toute la section Cerophora de ce genre. La plupart des espèces sont des arbris- seaux, croissant en stations humides sur les sables maritimes dont ils soutiennent le sol par leurs racines traçantes et qui sont sou- vent, par cela même, propagés dans ce but. Les fruits, très nombreux et de la taille d'un grain de poivre, sont mamelonnés de petites éminences qui exudent la cire. Celle- ci est isolée en faisant bouillir dans l'eau ces fruits: et après refroidissement, la cire est recueillie et coulée dans des moules. Bous- siNGAULT dit que les fruits rendent environ 25 % de leur poids de cire et quun arbris- seau très rameux de Myrica peut produire annuellement 12 à i5 kilos de fruits. D'après Chevreul, cette cire est saponi- fiable et donne des acides stéarique, marga- rique et oléique, ainsi que de la glycérine. - Desanalyses plus récentes lui attribuent une dominance d'acide palmitique, un peu- d'acides myristique et stéarique. Elle est soluble dans 4 parties d'éther bouillant et sa densité est remarquable : i,oo5, c'est-à-dire plus lourde que l'eau. Comme la cire de Carnauba, celle-ci est utilisée en mélange pourles parquets et pour faire des bougies, avec association d'un suif ou d'une autre matière moins dense. •Les cires d'autre origine que la cérifica- tion sont peu nombreuses. Ce n'est plus à la^ surface des organes, mais dans le fruit ou la graine que nous les trouvons. La plus intéressante est certainement la Cire du Japon ou de Chine, remarquable par sa consistance et sa blancheur. Elle est tirée des fruits des Rhus succe- danea et R. vernicifera, mais surtout du pre- mier,dans le sud du Japon ; le second pousse dans le nord de ce pays. Le R. siiccedanea- est nommé Haji ou Hazé, suivant les pro- vinces, et on le fume soigneusement pour lui faire produire davantage. Le R. vernicifera,. qui s'appelle Ourouchi, est recherchédepré- N» Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i33 férence pour le vernis à laquer qu'on retire des incisions faites aux arbres, cependant son fruitdonne également de la cire. Le Haji est un arbre de moyenne gran- deur planté le long des routes et taillé et soigné. Les fruits restent volontiers sur l'arbre, même en hiver, ce qui permet de les recueillir suivant le besoin. Ces fruits pro- duisent la matière grasse dans l'épaisseur du péricarpe et il n'y a guère, sous ce rapport, que l'olive qui lui soit comparable et un ou deux autres exemples mal définis. C'est par le battage et le vannage que l'épi- carpe-et les pédicelles des fruits sont éli- minés, puis on met les parties restantes en contact avec la vapeur d'eau pour fluidifier la cire, et l'on introduit l'ensemble dans des sacs en lanières de chanvre que l'on met sous presse. La premièrepresséedonnelacire vierge ou première, puis on pulvérise les tour- teaux et l'on soumet de nouveau à la vapeur et l'on presse derechef pour avoir la cire se- conde contenant d'autres matières, se trou- vant dans le péricarpe et dans la graine, c'est-à-dire une cire hétérogène. La cire première est soluble dans l'alcool bouillant et aussi dans l'éther. Elle a une densité de o,97oào,98o. Son pointde fusion est indiqué vers 50° par les uns et 82° par d'autres chimistes, ce qui prouve que l'on n'a pas toujours examiné une matière bien pure, mais 50° parait plus exact que 82°. Cette cire se saponifie bien et donne un savon dur. Elle serait riche en palmitine. Elle s'assimile très bien avec la cire d'abeille, dont elle a l'apparence et la malléabilité. Une autre matière grasse, des régions asia- tiques également, est le Suif de Chine, issu d'une Euphorbiacée, le Stillingia sebi/era, arbre de la taille et de l'aspect d'un ceri- sier. L'origine de ce suif est unique ou à peu près, car ce sont les cellules du tégu- ment externe de la graine qui le produisent, indépendamment de l'huile contenue dans l'albumen de cette graine et dont la nature est différente. Or, il règne un peu d'obscurité sur la vraie constitution de cette matière, parce que, d'après les quelques renseigne- ments que l'on a sur les procédés de son ex- traction, il est probable qu'il y a mélange de la graisse du tégument externe et de l'huile de l'amande, car il est dit que les graines sont pilées avant d'être mises dans l'eau bouillante pour en obtenir la graisse après refroidissement. C'est une question à l'étude qui, espérons-le, sera prochainement résolue, des matériaux de ce curieux végétal ayant été promis à M. Poisson. Il est intéressant de savoir qu'au Tonkin ce Stillingia croît à l'état spontané; que d'autre part, il a été introduit, il y a plus de 3o ans, au Jardin du Hamma (Alger), où il fructifie chaque année. Bétail et Pâturages dans les Cocoteries à Samoa Le Rapport du Prof. Wohltmann. — Supériorité de la Sensitive sur le Buffalo-grass, au point de vue du rendement en cocos et de la nutrition des animaux. — Autres plantes fourragères essayées ou à essayer. — Le bétail. — Opportunité d'introduction de sang Zébu. Par M. A. Mallèvre. Dans le n° 29 du « J. d'A. T. », la ques- tion de l'élevage dans les cocoteries des iles Samoa a fait l'objet d'un court article basé sur les publications du Prof. Reinecke. La lettre adressée à cette occasion par M. G. Ber- THELOT DU Chesnay et luséréc dans le n° 3 i du K J. d'A. T. », a montré de nouveau le vif intérêt que présentait, pour l'Afrique tropi- cale en particulier, ce problème du pâturage dans les plantations de cocotiers. Aussi n'hésitons-nous pas à revenir sur le sujet en résumant les idées émises récemment par le Prof. Wohltmann dans son important Rapport sur l'Agriculture et la Colonisa- tion aux iles Samoa. Ce rapport, consacré principalement au cacao et aux plantes four- ragères, a été publié à la suite d'un voyage aux Samoa, comme « Beiheft » du « Tro- i?4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3 5 — Mat 1904 penpflanzer », 1904, n° 1-2 (164 pp. in-8"; nombreuses illustraiionsi. La plus remarquable observation faite par WoLHTMAN^f a été la suivante : Il a trouvé les cocotiers en bien meilleur état partout où la sensitive l Mimosa pudica avait remplacé le buffalo-grass .Monerma repens . Il cite le résultatd'un essai institué par les soins de la « Deutsche Handels-und Plantagengesell- schatt », sur des sols tout à fait semblables et dès lors comparables. On avait fait re- cueillir les noix de 1 58 cocotiers entourés de buffalo-grass et de 118 autres, placés au mi- lieu des sensitives. Les premiers produisirent 1 .00 3 noix, les seconds, 2. 97 5, soit en moyenne par arbre 12 noix dans le premier cas et 17,6 dans le second. Cet exemple prouvait, à n'en pas douter, la supériorité de la sensi- tive sur le buffalo-grass. D'ailleurs, à elle seule, la croissance plus active des cocotiers montrait que la sensi- tive est favorable à ces arbres pendant que le buffalo-grass leur est nuisible. Le fait se traduit de façon particulièrement marqué quand le buffalo-grass n'est pas maintenu très court par la dent du bétail. WoLHTMANN a VU, en creusant la terre, combien le buffalo-grass feutre le sol par sa masse de racines traçantes. Cette herbe dérobe aux cocotiers, non seulement la nour- riture, mais encore l'humidité qui est retenue au-dessus du sol par le gazon épais et au- dessous par les racines. Les faibles chutes d'eau, qui sont la règle pendant la saison sèche, ne peuvent profiter aux cocotiers : l'eau ne parvient pas jusqu'au sol et à plus forte raison dans l'intérieur du sol. Comme les racines des cocotiers croissent moins en profondeur que latéralement, elles trouvent dans le buffalo-grass un concurrent redou- table et souffrent de cette lutte pour l'exis- tence. Il n'en est pas de même avec la sensitive. Cette plante possède un système radiculaire plus simple et moins compact; en outre, elle emprunte à l'atmosphère sa nourriture azotée au moyen des bactéries qui peuplent les innombrables tubercules de ses racines. Enfin, tout comme le genêt dans nos forêts européennes, elle fournit au sol des éléments azotés par les débris de ses racines mortes, et, par là, contribue à la nutrition des coco- tiers. Les besoins en humidité du Mimosa pudica sont également très réduits en rai- son de ses feuilles pennées. De plus, celle-ci se ferment dès l'apparition de la pluie ou de la rosée. On peut dire que les cocotiers plantés dans un sol garni de sensitives re- çoivent au moins deux fois plus d'eau que ceux venus sur une terre envahie par le buffalo-grass. Pour WoHLTMANN, il n'y a pas de doute que la sensitive ne rende des services signa- lés aux cocotiers, à la condition qu'elle soit maintenue courte en tous temps. Mais il y a plus. Cette plante est, parmi celles qu'on trouve dans les plantations de cocotiers, la plus riche en azote et par conséquent la plus nutritive pour le bétail. Si elle n'avait pas une végétation aussi luxuriante et n'était pas garnie d'épines, elle serait plus volon- tiers et plus complètement mangée par le bétail : elle deviendrait la plante idéale des cocoteries.Si l'on réussissait à en obtenirune variété sans épines, au besoin par la sélec- tion, elle acquerrait une valeur infiniment plus grande pour le but que nous envisa- geons ici. En tous cas, cela vaudrait la peine de chercher des variétés inermes. Puisqu'il est impossible de nier les incon- vénients réels du buffalo-grass et même de la sensitive épineuse, Wohltmann conseille de continuer les essais destinés à découvrir une meilleure plante. On est en train, tou- jours à la « D. H. iSc P. G. >>, d'essaver le Panicum monostachyum du Brésil. Mais on devrait aussi, selon Wohlt.mann, faire des expériences avec la \aztTnc(Medicagosativa],. dont il conviendrait de tirer la semence des contrées chaudes de l'Amérique, par exemple de la Californie ou du Texas. Il conseille encore l'essai du Panicum spectabile qui lui a été particulièrement recommandé pour les pays tropicaux par le Prof. Kcebele, le cé- lèbre entomologiste de Honolulu. On remarquera que Wohltmann ne dit rien en faveur du Desmodiiim polycarpum; il le signale simplement parmi les plantes déjà essayées. Or, d'après Reinecke fV. « J. N° 35 — Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAL! i35 d'A. T. », n" 2ii), le Desmodium aurait, il y a peu de temps encore, mérité la préférence des administrateurs de la « D. H. & P. G. ». Doit-on croire que, depuis la publication de Reinkcke, les résultats obtenus avec le Des- modium n'ont pas répondu aux premières espérances? Quels que soient la plante ou le mélange de plantes adoptés pour constituer le pâtu- rage, il conviendra de nettoyer le sol à la houe autour de chaque tronc de cocotier sur un cercle de un mètre de rayon. D'oi.i la nécessité d'une main-d'œuvre suffisante. Enfin, on doit reconnaître que les défauts signales pour les plantes qui actuellement forment les pâturages des cocotiers aux Samoa, se trouvent accentués par l'insuth- sance du bétail existant sur les plantations. Le nombre de têtes est trop faible pour maintenir l'herbe toujours très courte, ce qui est le point capital. Il convient donc d'augmenter l'effectif des animaux. Les bovidés des Samoa descendent d'ani- maux introduits d'.Australie, comme c'est le cas pour la plupart des îles du Pacifique, par exemple, pour la Nouvelle-Calédonie. Ils appartiennent à des races anglaises bien connues, avant tout à la race de Hereford, mais aussi aux races de Sussex, de Devon et de Durham (Shorthorn . Les Hereford sont préférés, parce qu'ils fournissent de meil- leurs bœufs de travail. Le bétail des Samoa souffre beaucoup de la tuberculose. Alors qu'il serait si désirable de voir le nombre de têtes augmenter, on constate que le croît du troupeaux est faible. 100 vaches ne donnent annuellement que 40 veaux viables. Dans ces conditions, les effectifs ne peuvent que se maintenir. WoHLTMANN attfibue en grande partie les cas nombreux de non fécondation des vaches à l'alimentation trop rudimentaire des tau- reaux. Ces derniers ont besoin, en général, et particulièrement pendant la saison de monte, d'une nourriture plus substantielle que celle offerte par le pâturage. Autrement, un grand nombre de saillies restent sans effet. L'auteur conseille, en outre, de recourir au rafraîchissement du sang, et, dans ce but, de faire venir le plus tôt possible de la Nou- velle-Zélande des reproducteurs mâles et aussi quelques femelles pleines de la race de de Hereford. Pour notre part, la lecture du travail de WoHLTMANN nous amène à nous demander s'il n'y aurait pas avantage à introduire aux Samoa des bovidés à bosse fzébus) de taille moyenne, afin de les croiser avec les bovidés existant déjà dans les îles. Les zébus se dis- tinguent, en effet, à la fois par leur grande résistance aux climats tropicaux et par leur aptitude toute particulière à se contenter d'herbes ligneuses qui ne suffisent plus aux bovidés ordinaires, surtout à ceux dérivés de races perfectionnées comme les races an- glaises. Quelques taureaux zébus suffiraient pour faire l'essai, qui vaut certainement la peine d'être tenté. A. Mallèvrk Prof, à l'École sup. d'.'Vgriculture coloniale. Les inconvénients de la dissémination des Goyaviers Par M. Paul des Grottes. Les documents sur le Lantana. publiés dans les n" 33 et 34 du «J. d'A.T. ». suggèrent à M. P. DES Grottes quelques reflexions destinées plus particulièrement à ceux de nos lecteurs colo- niaux qui s adonnent à l'acclimatation des arbres fruitiers. — Nous espérons donner prochaine- ment une description circonstanciée du dessou- cheur mentionnée dans cette note. — N. d. l. R. L'introduction des plantes nouvelles aux Colonies réclame beaucoup de circonspec- tion et une soigneuse étude préalable; car, s'il y en a de très utiles, il y en a ausfi de nuisibles. Parmi les premières même, quel- ques-unes, à côté d'avantages incontestables, offrent des inconvénients si marqués que l'on ne saurait, sans réserves, recommander leur introduction dans les localités où elles n'existent pas encore. Au nombre de ces dernières plantes je citerai le Goyavier. i35 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 35 — Mai 1904 Il en existe des variétés fines et délicates que l'on voit cultiver avec grand soin dans les vergers coloniaux : la Goyave-poire, si remarquable par sa grande taille et sa chair d'un blanc de neige; la délicieuse petite Goyave-fraise, si parfumée; la belle Goyave de Cayenne, à la chair d'un carmin écla- tant, etc. Ces variétés là, on ne saurait trop les propager partout, car elles figurent avec honneur parmi les meilleurs fruits des Co- lonies. Mais je veux parler ici de la goyave com- mune, de celle qui pousse spontanément dans les champs aux Antilles; on l'a ren- contre d'ailleurs en abondance dans la plu- part des pays tropicaux. 11 me parait utile d'en dire quelques mots, non que je prétende en demander l'extermination absolue, mais, pour mettre en garde contre les inconvé- nients de sa multiplication sans contrôle. 11 est certain que le goyavier commun a des avantages qui plaident en sa faveur et atténuent beaucoup les griefs que nousallons énoncer contre lui. Personne, mieux que moi, n'apprécie, s'il faut en faire l'aveu, les excellentes confitures que savent si bien pré- parer nos ménagères martiniquaises avec son fruit, sain et succulent. C'est aussi une ressource précieuse pour le petit colon-éleveur, car pendant plusieurs mois de l'année les fruits très abondants du goyavier nourrissent et engraissent sans frais les animaux qui s'en délectent sur place. Le bois du goyavier est très apprécié comme combustible, surtout par les boulan- gers; on en fait aussi un charbon de pre- mière qualité. Les branches fourchues ser- vent à faire des crochets de bats, solides et économiques. Je n'insisterai pas non plus sur les propriétés médicinales des feuilles, très riches en tanin. Mais, on peut reprocher au goyavier com- mun sa trop grande multiplication sur les terrains oia il pousse et la difficulté qu'on éprouve à le détruire lorsqu'il le faut. Par- tout où cette plante a pris pied, on peut con- sidérer que le champ sera un jour envahi et couvert entièrement; c'est simplement une affaire detemps. Ce sont lesanimaux domestiques: boeufs, pourceaux ou autres, qui se chargent en pre- mière ligne de faire la dissémination de la plante sur le terrain où ils vivent, en man= géant les fruits dont les graines se retrou- vent intactes dans leurs déjections. Ces graines lèvent avec d'autant plus de vigueur qu'elles poussent ainsi sur du fumier. Ce n'est pas chose aisée que de se débar- rasser du goyavier dans un terrain qu'il a envahi; car cette plante, n'est pas seulement terriblement prolifique, mais possède aussi des racines remarquablement solides et pro- fondément enfoncées dans le sol; chacune, si elle n'est extirpée, peut donner naissance à un nouveau pied. Il faut donc, si l'on veut se défaire à tout jamais de cette plante envahis- sante, la dessoler en creusant la terre tout autour du pied et arracher toutes les racines jusqu'à 5o ou 60 cm. de profondeur. On le voit, cette opération est des plus dis- pendieuses, surtout en pays à main-d'œuvre rare. Aussi, la plupart du temps, le propriétaire d'un pâturage envahi par les goyaviers se contente-t-il de faire cou telasser ces arbustes au ras du sol. Cette pratique même, qu'il faut renouveler tous les trois mois, et plus fré- quemment encore en temps de pluie, en ar- rive à grever lourdement les prix de revient des bétes; ce qui est d'autant plus fâcheux qu'aux colonies les animaux d'élevage n'ont pas, en général, une bien grande valeur. Tout pâturage envahi par les goyaviers est, en somme, considéré comme déprécié quelle que soit sa richesse originelle. Il en est même dont la valeur est totalement per- due par ce fait. Il existe cependant des instruments très bien conçus pour arracher les goyaviers, même les gros pieds, mais l'usage n'en est pas encore assez répandu. L'un des meil- leurs est celui que j'ai vu fonctionner sur une propriété à l'ile Ste-Lucie, aux Antilles, Il y fût introduit des Etats-Unis, par le dis- tingué directeur de la Station botanique de cette île. Cet instrument, très solide, maniable et léger, semble être fait spécialement pour l'arrachage des goyaviers. Bien entendu, il N» 33 _ M^i ,po4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE .37 peut servir aussi pour d'autres plantes simi- tare de terre envahie par les goyaviers, laires. Un noir de forcç moyenne peut, en p ^^g Grottes. s'en servant, nettoyer, en un jour, un hec- Toulouse, 25 mars 1904. Sur deux Hevea du Para Le II Branco » et le 'i Preto ». Supériorité de ce dernier. — Le Hancornia speciosa. Lenteur extrême de sa croissance. D'après M. EcoÈiSE Poisson. Nous avons à maintes reprises signalé, dans ce Journal, des observations provenant de sources et de pays différents, tendant à faire reconnaître, parmi les caoutctioutiers de Para cultivés {Hevea brasiliensis, Mull. Arg. = H. Sieberi, W.^rb.) des variétés n'olfrant pas toutes les mêmes mérites au point de vue agricole. M. Eugène Poisson a été l'un des premiers à releverle fait, au cours des deux voyages qu'il fit dans l'Amérique du Sud avant de se consacrera l'Afrique Occidentale. .Mme Veuve Godefroy-Lkeeuf veut bien nous autoriser à mettre sous les yeux de nos lecteurs deux figures, publiées dans l'une de ses récentes circulaires et qui montrent l'aspect très différent des deux Hevea observés par cet explorateur. Nous les avons encadrées de deux passages qui s'y rattachent, extraits de l'excellent Rapport de AL Eugène Poisson sur sa mission au Brésil, aux Antilles et au Costa-Rica, publié dans le tome X (1Q02) des « Nouvelles Archives des Missions scientifiques ". Le premier passage (pp. 7 et 8 du tirage à part), se rapporte au premier voyage, accompli de fé- vrier à juillet 1898 ; l'autre (pp. 24-25), au deuxième voyage, accompli de décembre ibqS à octobre 1899. Ce qui y est dit incidemment du Manga- beira, confirme 1 "appréciation que nous avons don- née de cet arbre dans le chapitre correspondant de noire traduction annotée des Plantes à caout- chouc de Waubupg. Pour ce qui est de l'Hevea, on remarquera que M. Poisson n'ose pas se prononcer sur la ques- tion de savoir s'il s'agit de variétés ou d'espèces nettement définies. Le doute ne tardera pas à être levé, la maison Godefroy-Lebeuf ayant pu se procurer desgraînes des deux Hevea. Grâce à son initiative, ils vont prendre place dans les cultures industrielles ainsi que dans les collections scienti- fiques. D'ici quelques années, on les verra fleurir et fructifier; on pourra semer les graines recueil- lies, et on sera définitivement fixé sur la constance et la portée taxonomique des caractères. Voici les termes exacts de la description qu'en donne ^{. Eugène I'oissôn : « Dans les forêts avoisinant Para, où je me suis rendu et oîi j'ai vécu pendant plusieurs jours et à diverses reprises pour assister à la récolte du caoutchouc, j'ai appris des In- diens qu'ils distinguaient deux sortes d'ar- bres qu'ils appellent l'Hevea blanc et l'He- vea noir, en raison de l'apparence plus fon- cée de l'écorce et du feuillage de l'un d'eux. Il paraîtrait que le caoutchouc noir donne un latex plus estimé que le blanc et que le mélange des deux formerait un produit su- périeur à celui qu'on obtiendrait séparé- ment. Cependant j'ai la conviction qu'on cherche à éviter la récolte séparée de ces deux latex, parce que cela donnerait plus de peine et entraînerait peut-être une moins- value pour la sorte inférieure. S'agit-il ici d'espèces distinctes ou simplement de va- riétés d'Hevea? C'est un point à élucider, qui a été abordé jusqu'alors sans un réel succès et dont il sera parlé plus loin. H Les tentatives que j'ai faites pour obtenir des rameaux n'ont été que peu fructueuses. Les seringuercs sont méfiants et croiraient agir à leur détriment en aidant les Euro- péens à se renseigner sur des pratiques qu'ils se soucient peu de faire connaître; d'autre part, la difficulté d'atteindre le somnlet d'ar- bres élevés est encore un obstacle à vaincre. J'ai dû me contenter de quelques feuilles tombées de ces arbres, dont la floraison est éphémère et capricieuse, et de les conserver en herbier, en attendant une nouvelle occa- sion de retourner dans ces parages afin de poursuivre ces observations ». Et plus loin : « Dans la grande ile de Marajo, ainsi que dans les autres iles du delta et de la Basse Amazone, y compris les territoires duXingu et du Tocantin, les seringueros reconnais- sent, dans les Hevea qu'ils exploitent, deux [?8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 35 — Mai 1904 sortes d'arbres dont j'avais déjà parlé dans la première partie de mon rapport de iSQ8..Ie tie puis assurer que ce sont deux espèces ou deux variétés, n'ayant pu, au moment où je me trouvais au Para, les voir comparative- ment en fleur et en fruit, mais les organes de végétation sont certainement distincts.il est possible que ce soit deux races de VHevea briisiliensis ; mais, à la simple vue, elles sont différenciées par la couleur de l'écorce, par le port du feuillage et la nuance de celui-ci : qu'infléchi, et il forme même un coude avec les folioles qui sont encore plus relevées que lui. Il Je n'ai pas remarqué les taches de piqûres d'insectes fréquentes sur le Branco, et peut- être peut-on attribuer ce fait à une plus grande résistance de l'épiderme. « J'ai pris des photographies de ces deux formes d'Hevea. « Les seringueros prétendent que l'Hevea noir a un latex qui coule plus facilement et Fig. II. — Hevea blanc .Mauvais I Fit Hevea noir (Bon I). Clichés Go.iefroy-LebcLif. « 1° Le Branco, ou blanc, a les feuilles d'an qu'il est plus riche en caoutchouc que l'He- vert clair, et elles sont tombantes, larges et vea blanc. Il ne m'a pas été possible de con- tongues par rapport à la seconde forme, leur rôler ces assertions, faute de latex sulrisant sommet est très acuminé; souvent elles sont de chacune des deux variétés. Un des avan- tachetées de piqûres d'insectes; les folioles tages de l'Hevea noir serait de prendre plus pendent presque verticalement et le pédon- facilement de bouture que le blanc. cale commun est également infléchi ; « J'ai vu un essai de plantation de boutures « 2° Le Preto.ou noir, pousse plus vite et du Preto de i à 2 centimètres de diamètre plus droit; il branche beaucoup plus haut, et de 2 mètres de long, et pas une de ces Sur les jeunes arbres comme sur les adultes, boutures n'a manqué à la reprise. Cepen- le port du feuillage est différent du Branco. dant, je dois dire qu'il m'a paru que les Le pétiole commun est ici plutôt relevé plant- venus de ces boutures n'avaient pas :No 35 — Mas 1-904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 139 •en général la «ême vigueur que ceux issus •de graines. « J'ai vu,à'U locaJité de Maguary, quelques IHevea blancs, de 8 ans de plantation et avant un diaimètre de o m. 22 à o m. 25, sur g mètres de haut. Entre Benevides et Ben- fique, chez un propriétaire italien, M. Fke- DiANi, se trouve une plantation d'Hevea et d'arbres fruitiers, et personne dans la con- trée ne semble la connaître. J'y ai vu, entre autres, 6 rHevea noirs plantés il y a onze ans et ayant o m. qS à o m . yg de circonfé- rence, à I mètre du sol. Ce propriétaire a planté en 'i8<)6-i 898, sur sa concession, près de 5.000 Hevea. C'est un domaine qui vaudra, dans cinq ou six ans.5o à 60 contos. « Sur Cette même plantation, j'ai remarqué une vingtaine d'arbustes qui donnent le caoutchouc dit de Pernambouc (Mangabeira des Brésiliens, Haucornia speciosa des bo- tanistes) dont j'ai parlé dans la première par- tie de mon rapport. Ces arbustes avaient quatre ans et mesuraient 3 à 5 centimètres de diamètre et 3 34 mètre* de haut; ils pro- venaient de graines venant de Soures, dans l'ile de Marajo. « Je crois que le Mangabeira n'est pas ap- pelé à entrer dans les plantations indus- trielles. Il sera exploitable au Brésil, sa pa- trie, où Ton ne soigne guère la préparation de son latex en général, mais ce ne sera ja- mais un caoutchoutier d'introduction, dans les colonies L'Hevea noir iPreto) paraissant être, des deux variétés en présence, la plus intéressante au point de vue économique, et aucun collecteur ne pou- vant garantir d'une façon absolue la provenance de graines qu'on est obligé de ramasser à terre, il est utile de citer ce conseil de la circulaire Gode- fsoy-Lebeuf, à laquelle sont empruntées nos deux clichés : « Il est à peu près impossible de distinguer les deux variétés à l'examen des graines; aussi engageons-nous les planteurs à multi- plier de boutures les Hevea noirs qu'ils rencontreront dans leurs semis, reconnais- sables à l'aspect du feuillage. » Recherches américaines récentes sur le Coton La lutte contre le boll-weevil. — Variétés résistant au wilt. — Le root-rot. — Upland à longue soie Acclimatation des cotonniers d'Egypte. D'après le dernier Rapport annueldu Département d'Agriculture. Les renseignements qui suivent, sent ejuaiis i. u Rapport annuel du Dép. d'Agriculture sur l'exercici; 1902-1903, déjà analysé dans le n" ?4du((J. d'.A. T. >• (pp. io6-r ij) pour ce qui concerne un certain nombrL- d^autres cultures. Les pages citées sans autre indica- tion, sont celles de ce Rapport. — N. d. l. R. Le coton est attaqué en ce moment, aux États- Unis,par un charançon dit coTTON-BOLL- "vv'EEviL, qui vit dans la capsule et cause aux plantations des dégâts excessivement graves; il faut attribuer, pour une bonne part, à l'ap- préhension de son ex tension, la récente hausse des cotons, la spéculation n'ayant fait qu'ex- ploiter, en l'exagérant, un péril réel. La Division d'Entomologie du Départe- ment d'Agriculture avait constaté dès 1S94, au Texas, ledangereux insecte dont le Mexi- que semble être la patrie première; mais c'est seulement depuis 1902 que l'étude pra- tique de ses mœurs est poussée à fond. En j(io3, une somme de 100. ooo francs a été dépensée à ce travail par la Division d'En- tomologie, qui expérimentait, en dernier lieu, sur un total de 325 acres de cotonniers, notamment à Calvert et à Victoria, dans le Texas; elle entretient un laboratoire dans cette dernière localité et a envoyé aussi une mission d'études au Mexique. Dans ce pays, en effet, un insecte Carni- vore, le Pediculoides ventricosus, propagé par les soins d'un laboratoire officiel spécial installé à Cuernavaca, passe pour détruire de grandes quantités de larves du funeste cha- rançon. Malheureusement, les conditions climaté- riques du Texas sont peu favorables à cet allié éventuel p. lxxv . En attendant que le laboratoire de Victoria en découvre d'au- tres plus rustiques, le Département d'.Agri- culture des Etats-Unis, place donc ses espé- 140 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' 55 — Mat 1904 rances plus volontiers du côté des méthodes proprement agricoles. Ses agents ont eu le mérite de prouver qu'on pouvait continuer à faire des bénéfices en cul- tivant le coton, dans la zone infestée même, à condition de détruire rigoureusement les dé- chets où l'insecte se niche et d'employer des variétés précoces, qui échappent à l'attaque de l'ennemi. Fort de cette conviction, le Département demande actuellement au Parlement une appropriation de 2.5oo.ooo francs, pour faire passer dans la pratique les principes élaborés par ses spécialistes pp. civ — cviii). Le Gouvernement estime avec raison que cette somme est peu de chose lorsqu'il s'agit de sauvegarder une culture qui laisse au pavs. bon an mal an, près de 2.5oo.ooo.ooo francs de bénéfice brut. En plus des sommes consacrées à la lutte immédiate contre le charançon, aux champs de démonstration, etc., une partie du budget serait destinée au Bureau OF P.I.,qui recher- cherait la création de races nouvelles de cotonniers, plus précoces que les existantes, et résistant mieux aux attaques du terrible charançon. Une autre partie servirait à étudier, et à faire accepter par la population, toutes sortes de cultures appropriées aux conditions na- turelles et économiques de la zone coton- nière, mais aujourd'hui négligées ou dédai- gnées par routine et ignorance. Car il im- porte d'introduire plus de variété dans l'agriculture de ces régions, actuellement beaucoup trop spécialisée. « Dans bien des localités », lisons-nous à la p. cvii du Rap- port, « actuellement déjà, le coton arrive à peine à rémunérerle travail des cultivateurs. Le charançon et les autres ennemis se met- tant de là partie, on y sera, bien certaine- ment, obligé d'abandonner le coton dans un avenir plus ou moins rapproché. Enfin, le Déparlement entend profiter de l'occasion pour reprendre à nouveaux frais l'enquête générale sur les insectes et mala- dies du cotonnier, qui lui a déjà fourni jadis la matière de très belles publications ; et un troisième chapitre du budget serait ré- servé à cet effet. Nous avons parlé plus haut de la créatiom de variétés de cotonniers résistant au cha- rançon. En entreprenant ce travail. le Bureaf OF P. 1. ne fait que continuer l'exploitatio-n d'une méthode qui lui a déjà donné de mer- veilleux résultats dans cette même culture, comme nos lecteurs ont pu le voir par l'ar- ticle du D'' Delacroix sur le wilt-disease,. que nous avons publié dans notre n'^ 14 (pp. 2?i-2?3'. à l'occasion de l'apparition de cette maladie en Egypte. A la p. gS du Rap- port, nous apprenons que le Département a pu distribuer, l'année dernière, en Géorgie et en Floride, 200 bushels plus de 70 hecto- litreside semences du coton à longue soie RivERS Sea IsLAND, dout la résistance excep- tionnelle au wilt-disease a été démontrée dans d'importantes expériences organisées en Géorgie et dans la Caroline du Sud. Il possède également, dès à présent, des va- riétés de cotons Upland à courte soie, résis- tant absolument au wilt-disease ; en i9o3,il n'en avait été récolté encore que peu de graines, mais cette année on en aura déjà une grande quantité eton pourra commencer à en distribuer au public. Il a été fait aussi des progrès dans la con- naissance du ROOT-ROT du cotonnier: on croit en tenir enfin le cryptogame p. 96), et on a commencé la multiplication et sélection de certaines variétés qui semblent lui ré- sister. Le Plant-breeding Laboratory du Bureau OF P. I., dirigé par le très savant et très habile M. H. J. Webber (V. « J. d'A. T. ». n" iQ. § 284. n" 21 ,vj 344, n" 22, § 356, n°28, §465), a acquis une grande expérience des hybridations et sélections; et il n'hésite pas à s'engager aujourd'hui dans les recherches les plus délicates et les plus difficiles, qu'on aurait taxé de chimériques quelques années auparavant. Celles que nous venons d'expo- ser ne sont pas les seules; en effet, M. Web- ber s'est mis en tète d'obtenir des Upland à longue soie qui puissentse comparer écono- miquement aux Sea-lsland. D'autre part, il s'efforce d'implanter aux Etats-Unis la cul- ture du coton égyptien (p. 97). Quelques mots d'explication sur ces deux sujets, d'ail- leurs parallèles, ne seront pasinutiles: N" 35 — Mai 1904 JOURNAL D'AGRICUZ^TURE TROPICALE 14; Le problème des Upland à longue soie c. Sea-7sland à longue soie et graine nue, avec été déjà signalé dans le n° 27 de ce Journal des co tonniers Upland à courte soie et (§ 453), à l'occasion du précédent Rapport graine du. "'^teuse. 40.000 hybrides ont déjà annuel du Département d'Agriculture. Il est été mis en c"'^'ture par ses soins, et sur le connexe de celui des cotons égyptiens. Il nombre, quelques sujets ont été retenus qui s'agit en substance de ceci : L'industrie de- paraissent bons ei dont il s'agira à présent mande de plus en plus des cotons longue de fixer les caractère.'' dans la descendance, soie; or, l'Egypte, qui en fournit le plus, est M. Webber a bon espo'ir d'obtenir ainsi un à peu près à la limite de sa production pos- certain nombre de race.'' dont le coton, sible (i). Quant aux régions privilégiées qui font du coton Sea-Island. elles représentent au total une superficie infime, en regard des besoins de la consommation mondiale; ce n'est pas la peine d'en parler. Il y aurait donc, pour les Américains, le absolument uniforme dans chacune, se classerait en plusieurs longueurs, depuis 35 mm. jusqu'à 5o.mm. environ (' '/i pouce à I ■'/. pouce). > En même temps que ces travaux û'hybri- dation, le Bureau of P. I. poursuit la s élec- plus grand intérêt d'arriver à produire du tion de l'Upland enlui-même, en partantJes coton longue soie dans le territoire même où ils cultivent aujourd'hui l'L'piand et qui est caractérisé par un climat continental. Deux voies s'offrent pour cela : transformer le cotonnier Upland ; — acclimater le coton- nier d'Egypte dont le produit est importé annuellement aux Etats-Unis pour une somme moyenne de S-.Soo.ooo francs (S 7.500.000;. Il existe bien, dans le commerce, des races de cotonniers de la classe L'pland, à longue soie: mais ils présentent toutes sortes de défauts : ils rapportent peu ; — leur fibre est faible ; — leur graine est duveteuse. Ce dernier caractère, qui fait partie du tvpe botanique des L'pland, constitue, dans la circonstance, un inconvénient grave; voici comment : Les graines étant couvertes de duvet, le coton ne se laisse pas bien égrener par les égreneuses à rouleaux, habituelle- ment employées pour le Sea-Island ; d'autre part, les égreneuses à scie, habituellement employées pourl'Upland, abiment le coton, trop long pour elles. Le Département espère arriver à créer la race idéale par le croisement de cotonniers (i) Telle est, du moins, l'impression de ces Mes- sieurs Je Washington. M. FoADEN,de l'Ecole d '.agri- culture du Caire, semble être d'un avis différent (Cf. son Rapport publié dans le vol. V du «Journal of the Khedivial Agricultural Society », igo3, pp. 137-226. Ce travail est rédigé en français). — N. d. l. R. variét.'s à lonjjue soie déjà cultivées par la population et dont nous avons fait plus haut la critique. Dans cet ordre d'idées, il se con- tenterait d'arriver à renforcer la fibre et à en augmenter la longueur. Les cotonniers d'Egypte d'introduction ré- cente, donnent généralement aux États-Unis des récoltes beaucoup trop faibles, et le coton ne montre pas les caractères appréciés par l'industrie dans cette provenance. Toutefois, certaine race obtenue par sé- lection dans la Caroline du Sud, manifeste, depuis trois ans, des dispositions bien plus encourageantes. En iqo3, le gouvernement l'a fait cultiver sur une superficie relative- ment considérable, et cette expérience devait décider si on lancerait définitivement le nouveau coton, en distribuant des semences au public, ou si on s'abstiendrait encore, pour continuer la sélection. — Une autre race, également à la veille d'être offerte au public, provient d'un croisement de coton Mit-Afifi (Egypte) avec du coton Sea-Island. Enfin, des champs d'essai, ensemencés avec des graines d'origine, importées d'Egypte, sont en observation en Géorgie, dans la Caroline du Sud, le Mississipi, le Texas, le Nouveau-Mexique, l'Arizona et la Califor- nie, ils servent à des études botaniques et industrielles. Dans plusieurs circonstances, il y a été récolté des cotons égaux en qualité aux plus beaux cotons égyptiens. 142 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAIE N° 35 — Mu 1904 Le Tabac de Sumatra, à Déli et aux Etats-Unis Prospérité des plantations de Déli. — T_^'émulation américaine. — Les déboires de la culture sous abri. Discussion du Rapport 1902-1903 de M. C. de Coltouly. On lit dans le Rapport iir^j-igoS de M. de d'un revenu supérieur au traitement du CouTouLY, Consul de Frao'.e à Batavia {« Mon. gouverneurgénéral de l'Inde néerlandaise... OfF. du Commerce »,Supr^iément au n° du 24 dé- cembre 1903) : g^ p,^5 lQi„ . « La gra.ade «^^ florissante industrie de « Comme presque toutes grandes cultures Déli (Sumatra),, la culture et la préparation tropicales dont les débouchés se trouvent du tabac dap s les sultanats médiatisés de en Europe et aux Etats-Unis, celle-ci com- Déli, Lanp ,^at et Serdang, a fait beaucoup mence à ressentir, elle aussi, les effets d'une parler d elle en ces derniers temps. pléthore croissante des marchés ; déjà on a " ^^ s'est formé là, comme on sait, depuis parlé de surproduction. Elle se voit même ^®l-''.isde quarante années, une importante menacée, en ce moment, d'une concurrence ^^'glomération de compagnies à forts capi- assez inattendue : '^taux dont quelques-unes ont pu distribuer à « Le tabac de Déli, plus apprécié pour sa leurs actionnaires, régulièrement, des divi- beauté que pour son arôme, est supérieur à dendes qu'envieraient ceux de bien des mines tous les autres par la finesse du tissu, la sou- d'or, depuis 25 % (Compagnie Déli-BataviaJ plesse des fibres, et ces qualités distinctives jusqu'à 58 ';., (Compagnie Déli) en passant en ont fait la robe à cigare par excellence ; il par des échelons comme ceux-ci : 35 'V, sert presque exclusivement, dans la fabri- (Compagnie Sénembaj, 45 ?:, (Compagnie cation, comme feuille de couverture, en Amsterdam -Déli), 48 "„ (Compagnie A rends- sorte que trop souvent c'est le masque trom- burg). peur des plus pauvres produits déguisés en « Elles sont aujourd'hui au nombre de en articles de luxe. On n'en connaît pas plus d'une quarantaine, presque toutes d'aussi précieux à ce point de vue ; aussi les hollandaises. Avec les planteurs isolés, elles Américains, qui en importent chaque année, produisent annuellement environ dix-huit parait-il, pour une trentaine de millions de milles tonnes de tabac qui représentent une francs, ont-ils cherché à obtenir chez eux, valeur d'environ 75 millions de francs (i). par la culture du plant de Sumatra, des résul- En 1902, il y avait sur les plantations près tats égaux, et dès maintenant ils assurent de 90.000 engagés à long terme, dont avoir trouvé mieux, en avant recours à une 54.000 Chinois et 29.000 Javanais ; en outre nouvelle méthode, la culture sous tente. 4.000 travailleurs libres (ouvriers payés à la „ Qn plante dans le champ de tabac des journeei. pieux d'un mètre de haut, espacés en tous « Cette industrie a fait surgir des jungles sens de quelques mètres, reliés entro eux au qui étaient encore il a peu d'années le do- sommet par des traverses et des filsde fer gal- maine des éléphants et des tigres, une ville vanisés sur lesquels on assujettit fortement prospère, Médan; elle a créé un chemin de une tente de toile solide, mais perméable. Il fer de io3 kilomètres, un port très actif, faut 196 pieux par acre (4.047 mètres car- Bélawan-Déli ; le sultan local, naguère pau- rés . C'est là-dessous qu'on plante et que les vre. habite maintenant un palais, grâce aux pjgds se développent jusqu'au moment de la concessions de terrains dont le gouverne- récolte. Les avantages sont : ment hollandais lui a laissé le bénéfice, et t-- • j • n .■ ' « Eioignement des insectes. — Protection 1 administrateur de la Compagnie Déli jouit ," . ,, ,. . r -n ^ ^ ' contre les vents qui déchirent les feuilles et ,,s p, ,;„„,:„ • ■ j 1 . , j les réduisent en lanières. — Constance (i) tstimation approximative de la récolte vendue en 1902. d'une température toujours supérieure de N» 35 _ Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTUilE TROPICALE 143 plusieurs degrés à celle de l'air extérieur et préservation des froids nocturnes du prin- temps. — Maintien continuel de l'humidité dans l'atmosphère et dans le sol. — Tami- sage delà pluiequi ne peut plus endommager les feuilles. — Ces gigantesques tentes réu- nissent, en un mot, les conditions du pleinair à celles de la culture en serre. « M. Ariel Mitchelson, de Tarifsville (Connecticuti, a couvert ainsi une superficie de I S acres et aurait obtenu un produit bien plus beau que celui de Déli, vendu 68 cents de dollar la livre au lieu de 25, prix ordi- naire. L'idée première de cette culture serait due à M. Floyd, expert attaché au service agronomique des États-Unis. Dans son rap- port pour 1 902, le Consul général des Pays- Bas, à New- York, constate que la culture sous tente du tabac de Sumatra se pratique déjà dans l'Etat de Connecticut sur 600 acres et qu'elle paraît destinée às'étendre. Le ren- dement serait de i.ooo livres anglaises par acre, et la valeur marchande du produit de I dollar 25 cents par livre, en moyenne, contre un prix de revient de 70 cents à I dollar. Cette culture a donc, comme de juste, l'inconvénient d'être dispendieuse ; mais elle donne encore un produit appréciable. » A^. d. l. R. ■ — Nous avons publié dans notre n° 22, sur le tabac à Déli, une note d'un agro- nome, M. Tabel, qui a été l'un des premiers à s'en occuper dans ce pays. D'autre part, dans notre n" 29 nous avons indiqué les avan- tages et les inconvénients de la culture du tabac sous abri ; notamment, d'après les résultats d'essais faits à Cuba. L'extrait ci- dessus, découpé dans le rapport annuel de l'honorable consul de France à Batavia, sera comparé utilement avec les deux docu- ments que nous venons de rappeler. Pour ce qui concerne spécialement les inconvénients de la culture sous abri, les sources où a puisé M. de Cottouly, ne l'ont pas suffisamment renseigné. Les mauvais côtés de la végétation sous abri, détaillés dans notre note du n" 29, pourraient encore, à la rigueur, s'expliquer par le climat tropical de Cuba; d'autre part, l'un au moins des défauts signalés dans cette note, — une certaine perte de saveur et d'a- rome, — compte assez peu, du moment qu'il s'agit de tabacs type Sumatra, destinés à fournir spécialement des robes de cigares. Mais il y a autre chose : on enregistre de graves mécomptes aux Etats-Unis mêmes. Nous en trouvons, dans le < Indische Mer- cuur » du 10 mai, un récit circonstancié, compulsé d'après le rapport consulaire hol- landais de New- York, sur l'exercice 1903 eî les constatations concordantes faites par des acheteurs d'Amsterdam. Les tabacs type Sumatra récoltés sous abri, en ii)o3, dans le Connecticut, ne ré- pondent pas aux exigences de l'industrie, les fabricants n'en veulent pas. Serait-ce la conséquence d'une saison exceptionnelle- ment défavorable? Nous n'en savons rien. Quoi qu'il en soit, I'International Tobacco Culture Corporation de Hartford, Conn., vient d'être déclarée en faillite, après avoir dépensé, en cultures sous abri, S 204.000 -- 1.020.000 francs); et son installation, consistant en pieux, châssis, fil de fer, bâ- ches, etc., représentant une valeur de S 10.000, n'a pas trouvé acquéreur, pas plus que ses deux immeubles, valant S 9.000 chaque. D'où notre confrère d'Amsterdam conclut que, tout au moins dans la région de Hart- ford, personne ne veut plus de la culture sous abri. A l'occasion de cette même affaire, il a été établi que le tabac revenait à la Compagnie à S I la livre, tandis qu'elle était obligée de le vendre à des prix allant de i '/o cents (= 71/2 centimes à S 2. 11 est regrettable qu'on ne nous dise pas la proportion des tabacs ven- dus ! '/•> cents et de ceux vendus S 2. Dès fin 1903, sur la foi d'un ancien plan- teur de Déli, établi en Amérique, le Consul général des Pays-Bas, à New-York, rappor- tait que les fermiers engagés dans la culture sous abri avaient tous subi des pertes plus ou moins graves. Or, voilà qu'une informa- tion toute récente, du «United States Tobacco Journal », enlève aux partisans de cette mé- thode une illusion de plus : On. croyait généralement que les bâches constituaient 144 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 35 — Mai 19041 une protection contre les gelées printa- nières; il faut en déchanter. Vers la mi-avril, il y eut, dans la vallée du Connecticut, des gelées blanches, la tempéra- ture étant descendue jusqu'à — 5° et — 10° G. (24° et 14° Fahr.) On était justement sur le point de transplanter les jeunes plants de tabac, et les dégâts t'uren,t terribles, aussi bien sous les abris que dans les cultures à ciel ou- vert. Ces mauvais renseignements appellent, pour le moins, une nouvelle enquête. On attend avec impatience l'avis de la section compétente du Département d'Agriculture, le Bureau of Soils (V. « J. d'A. T. » n° 34, p. 1 1 3), dont la responsabilité morale semble engagée dans la circonstance, caries spécia- listes de ce service ont poussé très énergi- quement à cette extension prématurée des cultures de tabacsous abri. — La Rédaction. PARTIE COnnERCIflLE Le Marché du Caoutchouc. Par MM. Hecht frères >S; C'=. Para fin. — Nous disions dans notre dernière chronique, que la fabrique parais- sait vouloir proportionner ses achats à la faiblesse des stocks, mais que la question était de savoirs! elle serait capable de main- tenir cette ligne de conduite. Les événements ont justifié notre réserve. En effet, les grandes manufactures qui, depuis des mois, — depuis le cours de 12 francs, — ne vivaient qu'au jour le jour, ont du se remettre aux achats, et en présence du peu d'importance des lots offerts, et de la masse des demandes, les cours ont à peu près atteint la limite à laquelle ils étaient parvenus il y a environvingt-cinq ans. A cette époque pourtant, les hauts prix provenaient d'un accaparement de quelques milliers de tonnes, avec une récolte de dix mille tonnes. Cette année au contraire, nous avons des stocks faibles et disséminés en plusieurs mains, malgré une récolte d'environ 3o.ooo tonnes. Il s'est traité de grosses affaires de Para fin du Haut Amazone, sur livraison mai à juillet, à fr. i3,3o le kilo; et depuis, on a même payé 13,40, qui est le cours du jour. Pour le Bas Amazone, il y a acheteurs à i3,i5 ; ce qui estplutôt une forte différence, pour la saison que nous traversons et où généralement le Bas Amazone vaut presque le prix de l'autre sorte. Sortes intermédiaires. — Le Sernamby de Manaos s'est payé jusque 10, 5o et il y a acheteurs à 10,40. Par contre, le Sernamby du Pérou est remarquablement bon marché à 9,55, et jamais nous n'avions constaté une pareille différence de prix entre ces deux provenances. Nous pouvons rappeler, encore une fois, qu'il y a six mois elles étaient toutes deux au même prix. On voit que la mode joue un rôle singulier dans le prix du caoutchouc brut. Le Sernamby du Para s'est payé 7,85 . Arrivages du Para. — Les arrivages au Paraont été, en avril, de 2.o5o tonnes, con- tre 2.460 t. en avril 1903 : Au 24 mai, les recettes du mois courant étaient de i ,o5o tonnes ; il est donc absolu- ment certain que ce mois n'atteindra pas le chiffre de rnai 1903, qui s'élevait à 2.070 tonnes. Dans ces conditions, toute l'aug- mentation constatée au commencement de la récolte pourrait bien se trouver reperdue à la fin, et il ne serait même pas impossible que la récolte actuelle restât au-dessous de celle de l'année dernière, qui n'était pas tout à fait de 3o.ooo tonnes (exactement, 29.890). Si les achats de la consommation conti nuent, avec de pareilles recettes au Para on en vient à se demander si nous n'assisterons pas, d'ici un mois ou deux, à une véritable famine du caoutchouc. Les statistiques générales donnent au 3o avril 1904, les chiffres suivants, en tonnes: N" 35 — Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 143 1904 1903 Sortes du Para : — — Stocks à Liverpool 777 «-Q^o „ à New-York 2S0 Sqg » au Para io5 14^ En route pour l'Europe 83o 910 » » pour New-York SyS 700 » » d'Europe à N.-Y — 120 2.667 4.204 Stocks sur le Continent 34? Total du Stock visible 3.012 Arrivages à Liverpool.... . . 889 1-44^' » à New-York i.o36 1.485 Livraisons à Liverpool 791 1.358 » à New-York 1 . 000 i . 35o Arrivages au Para 2.o5o 2.460 » dep. le i<"juil. ay.Sio 26.040 Expéditions du Para en Europe. i no i.320 „ » à New-York i.53o i.3oo Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 643 400 » à Londres 2 39 209 » à New-York 25o 204 1.122 813 Arrivages à Liverpool 856 6o3 » à Londres i36 98 » à New-York i.i32 i.iSo Livraisons à Liverpool 696 *i7r » à Londres ii3 106 » à NewVork i - 100 1 . '46 Stocks de toutes sortes 4.134 5.017 So>-tes (f Afrique et d'Asie. — Ces quali- tés sont toujours rares, et les bonnes prove- nances restent à des prix élevés, qui sont pourtant relativement bon marché si on les compare au Para fin ; cette dernière sorte demeure relativement la plus dispendieuse de toutes. Les fabricants auraient intérêt à économiser leur. Para et à prendre pour base de consommation les belles qualités d'A- frique. Les Twists du Soudan ont été traités de 9,75 à 0,85, les Niggers à 10, 55 ; on a payé en dernier lieu 10, So pour Massai prima. Le Gambie est offert à 7,76 pour prima, 6,70 pour moyen et 5,75 pour secondaire. — Le Niger blanc est recherché à 6, 10, le Niger brun à 6,60. — Il s'est traité de grandes affaires en Cameroun, de 8, 10 à 8,60; en Batanga, de 7.45 à 7,80. — Le Mayumba moyen vaut 6,5o. — Le Tonkin noir reste à (),25 ; le roug'e, de 9,5o à 10 francs. — Le Bornéo est toujours aussi peu demandé, à 6,60 pour prima, 5,40 pour secondaire, 4,50 pour troisième. Anvers. — Le 10 mai on a vendu 428 ton- nes, en tendance irrégulière. Le Haut Congo et les gommes blanches ont été en hausse d'environ 3o centimes, mais les lots d'Equa- teur et d'Arrouimi n'ont trouvé preneur qu'à i5 à 20 centimes au-dessous des taxes. Les caoutchoucs rouges ont été en hausse de 20 à 3o centimes. — ■ Le i 3 on a vendu 23 ton- nes de Congo français, aux environs des taxes. — La prochaine vente aura lieu fin juin etcomprendra environ 475 tonnes. Caoutchouc cultivé. — L!n lot de Ceylan s'est payé fr. 14,10 le kilo ; rappelons que le prix le plus élevé qu'on ait jamais connu pour aucun caoutchouc, est celui de fr. 14,65, payé en mars dernier, également pour Para cultivé de Ceylan, (V. notre chronique de mars, « J. d'A. T. <■, n" 33). Le Marché du Coton. Par MM. A. & E. Foss.\t. La consommation et la spéculation s'abs- tenant toutes les deux, les prix n'ont pas manqué de rétrograder lentement tous ces temps derniers, pour tomber à 86 francs pour les mois rapprochés. D'autre part, aux Etats-Unis, sauf le Texas etle Mississipi où le froidet la pluie ont fait quelques dommages, les avis promettent plutôt une bonne récolte pour 1904/1905. Cependant, des signes certains annoncent la constitution prochaine d'un nouveau trust, et, par ce fait, nous assisterons encore certainement à des campagnes de hausse, avant la fin de la saison 1903-1904. On en a eu une première ébauche à la bourse de New-York, le 16 courant, où le terme de juillet a clôturé en hausse de 32 points, sur la simple annonce de certaine intervention qui ne s'est même pas produite. Aussi de- vons-nous continuer à rechercher par tous les moyens, le développement de la culture cotonnière. Les planteurs trouveront des prix rémunérateurs dans les pays accessibles à notre influence : les cours ne peuvent plus, en effet, et de longtemps retomber au niveau de novembre 1894, où le coton se cotait 32 fr. 5o, les 5o kilos. Ci-dessous, quelques chiffres indiquant le total delà récolte américaine au 21 mai, de- 146 JOURNAL D^A.GRICULTURE TROPICALE N" 35 — xMai 1904 puis le i"' septembre, en balles de 220 kilos en moyenne : 1903/1904 £ ( iQO-i/igoS 1QO1/1QO2 1900/1QOI 9.626.000 1 l 10. 258. 000 9.932.000 9.592.000 Approvisionnement visible du monde en- tier, a la même date, en balles ipoidsvariant de ?o à 3oo kg., selon provenance): 1904 £ ( IQOS 1902 I9OI 2.176.000 1 ' 2.i3i.ooo 2.634.000 2.715.000 Cours du coton disponible, par sortes, ce 21 mai, aux 5o kg. entrepôt : Upland l'Middling 89 francs Sea-lsland (Choice; 256 » Haïti Pair 76 » Savanilla (Fair^ 70 " Céara Fair; -^^Q " Pérou dur (Good Fair 1 1 5 » Broach (Fine 7S " Bengale iFully Good) 54. » Chine Good") 70 » Egypte Good Fair) 120 » Afrique Occ'M Fair) 80 » E. & A. Foss.vT. Le Havre, 21 mai 1904. Produits coloniaux français sur le marché du Havre. Mercuriale spéciale du " J. d".\. T. ». Par .\L L. Der.iis. Avertissement : Le priviVes;e colonial. — Les personnes consultant les cotations des produits coloniaux français s'étonnent quelquefois de voir de grosses différences de cours entre deux prove- nances française et étrangère, sans que celles-ci puissent s'expliquer par la qualité. Par exemple, de voir coter du café « Nouméa gragé » à fr. [o3 les 5o kg., lorsque le « Ha'iti gragé » n'est coté que fr. 64. Ces écarts ont leur raison dans la détaxe douanière, dont bénéficient les produits des colo- nies françaises. Sur la plupart des marchandises que la France ou ses Colonies ne produisent pas, ou ne produi- sent pas en quantité suffisante pour approvisionner une certaine partie de la consommation française, il n'y a pas de droits de Douane. De même, sur la plupart des matières premières, telle que le coton. Par contre, on a frappé de droits de Douane plus ou moins élevés les produits exo- tiques considérés, à tort ou à raison comme ne constituant pas une consommation de première nécessité : café, cacao, etc. Enfin, parmi les produits sujets aux droits de Douane, le Gouvernement, afin de faciliter la co- lonisation, a dégrevé dans une certaine mesure les marchandises originaires des Colonies fran- çaises : De là est venu le « Privilège Colonial ». En général ce privilège est du demi-droit : c est ainsi, par exemple, que le cacao des colonies fran- çaises ne paie que fr. 52 par 100 kc., alors que le rriéme cacao de provenance étrangère paie fr. 104 par 100 kilos. Le café français paie fr. .'•8 de droits par 100 kilos, alors que le café étranger paie fr. i?6. Il y a deux ans, le café français payait fr. 78 et l'étranger fr. i58. . La plupart des marchandises sont cotées, sur les grands marchés, à l'Entrepôt : le cours ne s'en ressent pas moins du privilège colonial. En etïet, en prenant comme exemple les deux cafés cités plus haut et qui sont de qualité équivalente, il faut bien que le consommateur les paie tous les deux le même prix. Or, comme l'un des deux n'a que fr. 58 à payer par 1 00 kg . , alors que l'autre en a i36, le négociant peut payer le premier 78 fr. plus cher que le second, et vendre l'un comme l'autre le même prix. C'est ainsi qu'en réalité le prix à l'En- trepôt du « Haïti gragé », de fr. 64 les 5o kilos, ou le prix à l'Entrepôt du « Nouméa gragé », de fr. io3, deviennent absolument égaux à la con- sommation, lorsqu'on les calcule aux 100 kg. en y ajoutant les droits: Soit. Ha'iti: 64 X 2 = 128 -}- i36, = 264. Et Nouméa: io3 X 2 = 206 -j- 58 = 264. Albumine . — On serait acheteur dans les prix respectifs de fr. 4 à 6 le kg. d'albumine de poule, et fr. 3 à51e kg. d'albumine de canard, selon qualité. Provenance Tonkin. Amhrette. — Plus ferme. Guadeloupe, fr. 160 à 175 les 100 kg. .Martinique, tV. 140 à 175. Aloes (Fibre d'). —Calme. Fr. 35 à6o les 100 kg. Benjoin. — En larmes, fr. 8 à 10 le kg. exempt de résine. En sorte, fr. 5.5o à 7. En grabeaux, fr. 334. Cacao. — En général, bonne tendance, saut pour les sortes intermédiaires. .Martinique, 91 fr. les 5o kg. Guadeloupe. 93 à 94 fr. Congo, 104 fr- Nouvelle-Calédonie (Nouvelles-Hébridesl, 102 à io3 fr. (cours nominal). Café. — Rien de bien saillant à signaler; la spéculation n'a pas de position bien précise. Le Santos est coté ce jour fr. 40,30, les 5o kg., pour courant. — Guadeloupe Bonifieur,fr. 137a 143 les 5o kg. Guadeloupe Habitant, fr. 12S à 129. Bour- bon rond, cours nominal fr. 143. mais les ache- teurs se désintéressent complètement de ce café, déconsidérépar les substitutions d'origines. Bour- bon pointu, fr. 140 a 143. Nouméa, cours nomi- nal : fr. io3 gragé, 85 fr. non gragé. Cire d'abeilles. — Très ferme. Madagascar, fr. 170 à 171, les 3o kg. Guadeloupe, fr. 170. Ton- kin, fr. 160 à i65. N°35— Mai 1904 JOURJXAL D'AGRICULTURE TROPICALE 14/ Cornes de Bœufs. — Bonne situation. On cote nominalement fr. 20 à 3o, les 100 kg., provenance de Madagascar. Cornes de Buffles. — Faible. Saigon, fr. So à 82 fr. 5o, les 100 kg.. Tonkin, fr. 76 à 78 Cuirs. — Le calme qui commençait à se faire sentir sur les sortes lourdes dès le mois dernier, s'est étendu à toutes les sortes. — Madagascar salés secs, fr. »'>2 à ùS, les 5o kg. Madagascar secs, fr. 83 à 85. Martinique salés, fr. 52 à 65. Guadeloupe salés, fr. 5o à 65. Tonkin, fr. 69 à g5. Dividivi. — Plus ferme : cours, fr. 11 à i3 les 5okg. Fécule de Manioc. — Ferme pour le disponible et le rapproché; cours : fr. 3o à 33, les 100 kilos. Par contre, faible pour les livraisons éloignées; cours : fr. 25 à 26. — Tapioca : voir plus loin à la lettre T. Géranium (Essence de). — Calme, fr. 29 à 3o, le kg. Gomme Copal. — Faible. Madagascar, fr. 70a 3oo, les 100 kg. Congo, fr. 5o à 7?. Œufs (Jaune d'). — En baisse. Les jaunes d'œul'ssalés, provenance Tonkin, se cotent : poule, fr. 60 à 63, les 100 kg. ; Cane, fr. 55 à 6,0. Palme (Huile de). — Faible, fr. 5o à 35 les 100 kg. Palmistes. — Soutenu, fr. 25 à 27 les 100 kg. Poivre. — Calme et languissant. Saigon, fr. 67 ■les ?o kg., pour courant. Rhum. — Jamais la situation n'a été aussi cri- tique : Le stock général est de 19.772 fûts, alors que pas un fût n'est arrivé encore de la Martinique et de la Guadeloupe, pour la nouvelle campagne. — Cours : Réunion, fr. 32 et 36. Les sortes e.xtra, ■en fûts neufs, se cotent de fr. 37 à 43. Guadeloupe, il. 3? à 40 (les 54 degrés). Martinique, fr. 43 à 5.^ (en baisse). Ricin (Graine de). — Provenance Tonkin, fr. i5 à 20 les 100 kg. Rocoii. — Antilles françaises : marque Cabre,' fr, 70 à 72 ; marque Bisdarry, fr. 63 à 70; marque Clessen,fr. 65 les mo kg. Sabots (de bœufs). — Ferme. Fr. 10 à i5 les 100 kg. Sucre. — Très ferme. Les mois d'été s'an- noncent en hausse. Par contre, nous aurons pro- bablement un petit tassement sur les mois de fabrications. On cote aujourd'hui, en Bourse de Paris, le n" 3, sur le mois courant, fr. 28,373 les loo kg. Leroux 80°, fr. 24,75 — Les sucres colo- niaux suivent la hausse moins facilement. Stick Lack. — Faible. Fr. 200 à 3oo les lookg., suivant qualité. Tapioca. — Fr. 35 et 38 les 100 kg. Vanille. — Calme, même pour la provenance Réunion. Cours: Réunion, fr. 22 à 32, 5o le kg., acquitté, faculté d'entrepôt. Madagascar, fr, i3 à 20. Guadeloupe, fr. 10 à i5. Vanilion. — Très demandé. Fr. 10 à 12 le kg. L. Derais. Le Havre, 21 mai 1904, Produits agricoles africains sur le marché de Liverpool. Mercuriale spéciale du n J. d'A. T. i. Par MM. Taylor & Ce. Huile de Palme. — Les prix sont encore tom- bés ; et s'il y a beaucoup d'arrivages ces temps-ci, il y aura peu de chance d'amélioration. Cours du jour, la tonne. Transit Option Lagos £ 23. 76 à 23. 10/6 Bonny, Old Calabar 22. 3;- » 22. 7/6 Bénin et Cameroun 22. 01- » 22. 2/61 Accra 21.17/6 » 2.2. ■17/6 Brass, Niger, New Calabar. 21. 7/6 » 21.10/- Congo 21. 17/6 » 22. o/- Saltpond 21.12,6 » 2i.i5/- Ordinaire et moyenne. .. . 21. 2/6 » 21. i3/- Palmistes (Amandes de palme). — Après une baisse de i5/- la lonne, ces derniers jours les de- mandes oat été de nouveau plus nombreuses, et les prix se sont mis à remonter ferme. Cours du jour, la tonne. Transit Lagos, Niger, bonnes qualitësdes Rivières £ 12. 2/6 Bénin et Congo 12. o/- Libéria et Sherbro 1 1 . 1 5/- Qualités de la Côte-d'Or 11 . 12/6 Caoutchouc. — Marché plus ferme. Il a été traité des affaires à de bons pri.x. C.ifé. — Marché calme. Petites ventes de Li- béria au prix de 35/- le cwt. Ambriz : 29/6 le cwl. Transit. Cacao. — Marché calme. Niger et qualités si- milaires 45/- à 3o/- le cwt. Gingembre. — Marché calme. Petites ventes. Libéria : 17/- le cwt. Piassava. — Marché ferme. Libéria :£ j.Sj-à 22.1 3/- la tonne. Cire d'Abeilles. — Rare et en demande. Valeur nominale : Sierra Leone, £ 7. o/- le cwt. Noix de Kola. — Marché calme. Petites ventes de noix très sèches, au prix de 2 ^/., à 3 d. la li- vre anglaise. C^i7//ej (Piment enragé). — Pas de transaction. Le dernier prix, pour Sierra Leone, a été de 4 '/g le cwt. Arachides. — Marché ferme. 750 sacs vendus. £ ii.o/-à 1 3.3/- la tonne. Coprah. — Marché calme. Petites affaires. Va- leur nominale : € i3. 10/- la tonne. Poivre de G!;m^e(Maniguette). — Petites ventes, au prix de 40/- le cwt. 148 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 35 — Mai 1904 Fèves de Calabar. — Marché calme. Petites ventes 3 '/, d la livre anglaise. Graines de Benni (Sésame). — Pas de transac- tions. Dernier pri.x payé : Niger. 35;- les 384 livres anglaises. Beurre Je SAea (K.arité). — Petites affaires £ 22. 12/6 à .€ 22. 17/6 la tonne. Noix de Shea (Karité). — Pas de transactions. Coton. — La demande pour cotons d'Afrique continue à être bonne. Pri.x inchangés : Cours du jour, la livre : Coton égrené, 6 ", à 8 d. « brut, 2 ';'; à ? d. Ecorces de Mangliers. — Pas de transactions en ce moment. — Plusieurs lecteurs du " J. d'A. T. !• nous demandent de préciser la situation de cet article sur notre marché; elle n'estpas fameuse: Les importations sont rares et insignifiantes, les prix offerts (£ 5 à 6 la tonne, ces temps derniers* ne couvrant généralement pas les frais de récolte, de transport et de manipulation, supérieurs à ceux qu'occasionnent les articles concurrents. Taylor & C°. 7, Tithebarn Street. Liverpcol. 19 mai 1904, Évolution du marché des Cacaos Progrès de la consommation européenne. Importance croissante de la place de Hambourg. Par M. Harold Hamel Smith. Dans de précédents numéros, l'auteur nous a donné des statistiques détaillées de la production et de la consommation du cacao dans le monde, ainsi qu'une série de notes d'actualité concernant plus particulièrement les marchés de Londres et du Havre : V. .1 J. d'A. T. » 1902 pp. 1 5o-i5i, p. 277, pp. 3o6-3oS, pp. 3-;3-3~('i, — 1903, p. 2 1 , pp. iSo- i5i, pp. 210-211, p. 248. Les chiffres en itali- ques indiquent les études les plus complètes. La situation très spéciale qu'il nous signale au- jourd'hui, méritait bien d'être portée à la con- naissance de nos lecteurs. — .\. d. 1. R. La consommation du cacao en Europe continue à progresser d'une manière tout à fait satisfaisante. Voici, en effet, un tableau indiquant, en tonnes, les quantités de cacao livrées à la consommation en Allemagne, en France, en Hollande et dans le Royaume- Uni, dans ces trois dernières anne'es, en comptant du 1'' avril au 3i mars : iQo3-i()i'4 1002-1903 19ÛI-1902 Allemagne.... 23 524 t. 20.525 t 18.446 t France 22.429 t. 18.026 t. 17.797 t Hollande 17.015 t. 14.702 t. 14.586 t Royaume-Uni. 19.750 t. 16.186 t. 20.619 ^ Les quatre pays cités sont les plus gros consommateurs qui existent en Europe. On constatera que dans tous, sauf dans le Royaume-Uni, la demande de cacao n'a pas cesséd'augmenterdepuis iQ02.Au Royaume- Uni même, la baisse est plutôt apparente, la guerre sud-africaine ayant provoqué un grossissement artificiel des stocks dont une partie s'est trouvée reportée ensuite sur l'année igoS. Toutefois, le surcroit de taxes et d'impôts qui renchérissent la vie en Angleterre depuis la guerre, gênent cer- tainement l'expansion du cacao parmi les classes moins aisées de la population, quoi- qu'il n'y ait pas de taxe spéciale sur cette denrée ; et si, malgré les fortes récoltes des colonies anglaises, les prix se sont très bien maintenus, le fait est dû à la demande ac- tive des autres pays d'Europe, ainsi qu'à la consommation toujours grandissante des Etats-Unis. Cette dernière a été, en particulier, d'un secours considérable pour nos planteurs de Trinidad qui, sans cela, auraient peut-être vu leur produit tomber à 40 et 5o shillings, comme en i 806. Il convient de signaler la prépondérance tout à fait extraordinaire que tend à prendre la place de Hambourg en tant que marché du cacao, au détriment de Londres et du Havre. Par suite de cette concurrence, les stocks de cacao Guayaquil, — la plus abon- dante des provenances négociées sur le mar- ché international, — ont diminué à Londres et au Havre dans des proportions absolu- ment inquiétantes, comme on pourra s'en assurer en comparant les chiffres suivants -. 19(14 1903 Stocks à Londres, au 7 mai. 6.609 s. 23.462 s. Stocksau Havre, au 3oavril. 1.333 — 29023 — 82.718 t 69.43Q t. 71.447 t 7.942 — 53.383 — Voilà donc, rien que pour le Guayaquil, une diminution de 45.500 sacs en l'espace de 12 mois 1 Le cacao de Bahia a à peu près disparu du marché de Londres. Quelles causes peuvent bien attirer le ca- cao à Hambourg, de préférence à Londres et au Havre? Il est certain que le marché allemand ofiVe de très bons prix, et qu'en N° 35 — Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 149 particulier pour les Guayaquil, ainsi que pour le Bahia et Brésiliens en général, et aussi pour le Samana, les producteurs réa- lisent à Hambourg des prix meilleurs qu'à Londres ou au Havre. Mais cela provient en première ligne de ce 'que les Allemands sont établis en force dans les pays de production même. C'est sur ce coté de la situation que nous désirons attirer tcuti l'attention du lecteur. En effet, sauf peut-être le Venezuela, le gros des maisons de commerce européennes engagées dans l'exportation du cacao dans l'Amérique du Sud, appartient à des Alle- mands. Même sur le marché spécial de Lis- bonne, cette nation jouit d'une prépondé- rance marquée. Lorsque, en 1891, j'étais à Caracas, la majeure partie du commerce de cacao du Venezuela semblait relever de mai- sons françaises, mais je ne saurais dire si elles ont gardé cette situation privilégiée. J'en reviens à mon idée : si l'Allemagne s'empare de plus en plus du commerce de cacao, ce n'est pas seulement parce qu'elle en consomme beaucoup et que ses négo- ciants se contentent souvent d'un bénéfice dérisoire; c'est aussi, et surtout, parce que les Allemands ne craignent pas d'aller s'éta- blir dans les pays de production. Le but de cette note est de signaler à nos confrères français et anglais la nécessité ur- gente d'en faire autant, si nous ne voulons pas être évincés du marché. Les fabricants prennent, en effet, de plus en plus l'habi- tude d'acheter, au moins une partie de leurs approvisionnements, directement, en « coût et fret », dans les pays de production. H. Hamel Smith. Londres, 12 mai 1904. Le café de Libéria à Java et à la Côte d'Ivoire. Nous lisons dans la Revue annuelle du Marché colonial {Jaaroi>er:[ichten beîr. Kolo- niale Producten], parue sous forme de sup- plément au « Indische Mercuur " du S mars 1904 (V. « J. d'A. T. », n° 33, § 526: : « Les efforts des planteurs de Java pour relever la qualité de leurs cafés de Libéria, ont été récompensés par des prix qui vont toujours en s'améliorant. La mauvaise répu- tation dont les Libéria de Java souffraient autrefois, est en effet en train de s'effacer; la consommation augmente régulièrement, et les prix réalisés en 1903, se comparent très favorablement avec ceux des « Java bons ordinaires » et « Java W. I. B. » fi). Autre- fois les acheteurs se plaignaient principale- inent du goût du Libéria; à force de soins et de recherches, les planteurs sont arrivés à corriger ce défaut. « L'année 1903 a vu s'établir pour la pre- mière fois des transactions directes, — por- tant principalement sur des Libéria de Java, — entre cette île et les Etats-Unis. Déjà, depuis des années, la presque totalité des cafés fins de Padang s'en allait en Amé- rique; mais le cas n'est pas comparable. Cl La « N. H. M. » '2) a présenté sur le marché, pendant l'année 1903, au total 152.173 balles de café, dont 16.199 balles de W. L B. Jav^ et Padang) et 25.970 balles de Libéria. Il Pendant la même année, les importa- teurs particuliers ont vendu, en première main, 307.900 balles de café Java itoutes. sortes, y compris W. I. B.) et 75.800 balles de café Libéria de Java. « Pour ce qui est de la prochaine récolte, une dépêche de Batavia, reçue dans les pre- miers jours de janvier 1 904, indiquait comme suit les prévisions de la Compagnie Lidgi:r- wooD, relatives à la récolte des planteurs particuliers de l'île de Java : 128.165 piculs de café Libéria; les mêmes chiffres pour 1903 étant : 280.000 piculs Java, et 83. 000 piculs Libéria. La récolte pour le compte du gou- vernement de Java était estimée, dans les derniers jours de 1903, à 140.000 piculs; depuis, les prévisions ont baissé et, d'après la dernière dépêche, on ne comptait plus que sur 82.000 piculs, dont i 5.ooo piculs de Libéria. » Dans le même recueil, la maison Dulring (1) w. I. B, veut dire : préparé à la façon des Indes Occidentales (par voie humide). — N. d. l. R. (2; NEDEiiLANDScHE Handels-Maatschppu. — Cette Société a le monopole de la vente du café pour le compte du Gouvernement des Indes néerlandaises. i5o JOURXAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" ?5 — Mai 1904 & ZooN, de Rotterdam, s'exprime ainsi sur que des caféiers de Libéria. Cette planta- La marche générale de la production du Li- tion de 128 hectares, dirigée par M. Sanson, béria,àJava: aurait dû donner 100 à 120 tonnes de café « La production de café Libéria, à Java, par an. Elle fut créée en 1880. Ayant été demeure à peu près la mcme : en iqo3, ila négligée sous une administration précé- été vendu en Hollande, de cette sorte, 85. 200 dente, elle ne donne aujourd'hui que 70 ton- balles contre 114.300 en 1902, 108.000 en nés de café par an; mais en 1898 elle n'en 1901 et I 10.700 en 1900. » donnait que 27. L'article auquel nous Nous empruntons à la même source, et à empruntons ces renseignements, est sans la même maison, un tableau très instructif signature et daté d'Assinie, 10 août 1903. des rapports des prix des différentes sortes. Le fait qui -d retenu principalement notre pendant l'année 1903, en cents hollandais, attention, est celui-ci : au demi-kilo : « Le café d'Elima est écoulé en entier sur le marché du Havre, au prix de i.5oo francs l°'ianv. juin. 30déc. , la tonne. Ce prix est fixé d après les cours Java goed ordinair.. . 3i cts 25 ' o cts 30 1 -icts. „ biank. 36<'/2» 30 ' » 3i » "U Santos, majores de i _-> francs par too I. W.-J.-B.Kleurig. ,30 ' » 'IS » 30 » jdlos » >• Libtiij ' :i » 19 ). 23 » ^ ' . , . Santos 18 ■ iô * '.> » l'i » Pour ceux qui voudraient se livrer au •^*"'^'* 15 I j " 13 'oD !7 » calcul de parité, pour comparer utilement Il est intéressant de confronter ce tableau la cote de Rotterdam et celle du Havre, il avec l'indication suivante, empruntée au est utile de rappeler que, sur ce dernier mar7 « Bulletin de la Soc. de Géographie com- ché, le café des colonies françaises bénéficie merciale de Paris », 1903, n" q-io. Il d'une prime douanière, ne payant que derrii- s'agit du produit de la Plantation d'Elima, droit; ce qui se répercute naturellement sur Coted'Ivoire (C''' de Kong), qui ne comprend les cours. flCTUflLITÉS Nouvelles de Pondichéry La récolte d'arachides. Echec de la variété d'.-Xn- nam. — Le coton arborescent du Cambodge. Par M. A. Poclai.\. Nous recevons plusieurs nouvelles intéressantes de M. A. Poulain, Président de la Chambre d'Agriculture de Pondichéry. Les essais de l'ara- chide d'Annam. dans cette colonie, ont déjà fait. l'objet d'une première note dans le n" 3i du « J. d'A. T. ", et dahs le n" 23. i\l. Poulain nous avait donné divers chiffres et appréciations sur la récolte d'arachides de la région, telle qu'elle se présentait à la date de février igo3. Il nous signa- lait en même temps l'échec d'un essai d'arachides de Java, et le succès remarquable du coton Mit- afifi d'Egvpte qu'il avait pu observer concurrem- ment avec le Pernambouc, le Cambodge et le colon rouge de l'Inde. — N. d. l. R. *■'* Arachides Cette année, les transactions ont eu une rapidité exceptionnelle. Aussi, au moment où je vous écris, notre récolte d'ara- chides est presqu'entièrement rentrée ; car nos arrivages à ce jour représentent un peu plus de 1.200.000 balles, laissant un solde à recevoir d'environ 200.000 halles. C'est vous dire que la récolte a été hâtive, tout en restant inférieure à celle de l'année dernière, qui a totalisé 1 .675 .000 balles. Ce déficit ne me surprend pas puisque je l'avais prévu depuis longtemps en me basant sur ce que la richesse du rendement en huile di- minuant, c'était le signe précurseur de la pauvreté dn rendement en graines. — Le Rapport officiel du Gouvernement anglais qui. l'année dernière, constatait un rende- ment de 83 % , n'attribue à cette année que le coefficient de 79 % . Les arachides de Binh-Dinh et de Phy- Yen .\nnami nous donnaient bon espoir N» 35 — Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE rDi mais il a été déçu dans la suiie. Je vous communiquerai prochainement un rap- port sur l'issue lamentable de cette expé- rience ; il est destiné à la prochaine réunion de la Chambre d'Agriculture. Coton arborescent du Cambodge. — Il y a trois ans la Chambre a fait venir quelques graines du coton arborescent du Cambodge et s'est livrée à une expérience. Le résultat a donné pleine satisfaction, mais l'essai, fait sur une trop petite échelle, n'a pas permisde se rendre compte du rendement, qui sem- blait cependant ne devoir rien laisser à d.ési- rer comme qualité et quantité. Les graines récoltées ont été oft'ertes à divers cultivateurs de nos environs, sans succès d'ailleurs. Un seul d'entre eux, M. Savarimoitoo Odéon, de Callevcondv, à 24 milles ouest de Trichinopaly, a consenti à se livrer à un essai et voici les renseigne- ments qu'il me fournit. 11 a semé une certaine quantité sans en- grais, vers mi-septembre l'année dernière, dans une terre forte, non irrigable, avant porté diverses cultures l'année précédente. Après la germination il a éclairci le semis, en laissant les plants à la distance d'un yard en tous sens. Un mois après il opérait le premier binage pourenlever les mauvaises herbes. Vers mi-décembre, il constatait une petite floraison, mais elle ne produisait pas de capsules. De fin janvier à fin février, une floraison abondante était suivie de la forma- tion de capsules qui, environ 40 jours après être arrivées à maturité, éclataient en offrant un coton d'un blanc pur, à longuesoietrès fine et si adhérente qu'une simple torsion à la main donnait un filé régulier et résistant. Chaque plant offrait un dizaine de branches latérales qui se garnissaient de 10 à 20 capsu- les chacune. Il a été reconnue après égrenage, que le rendement était dans la proportion : '/s en coton, -/., en graines ; tandis que la va- riété Oupum. très cultivée dans le Sud, ne donne généralement que '/i de coton contre'/; de graines. L'intelligent cultivateur, satisfait de ce premier résultat, a immédiatement augmenté la culture et compte, l'année prochaine, consacrer sa propriété tout entière à la cul- ture exclusive du coton arborescent du Cam- bodge. Parmi les capsules récoltées il n'a trouvé qu'un très petit nombre piqué par les insec- tes, accident qui produit des taches jaunes. Les voisins de M. Savaiumoutoo Odéon, frappés par le succès obtenu, sont en ins- tances auprès de lui pour se procurer des semences; il y a donc des chances de voir prochainement le district d'Arialour cultivé en grande partie en coton arborescent du Cambodge. M. Benson, de la Direction d'Agriculture de .Madras, nous a demandé des graines que nous avons été heureux de pouvoir lui procurer; il désire se livrer à une détermi- nation botanique de ce cotonnier. A. Poulain. Pondichéry, 17 mars 1904. Le séchoir rotatif à coprah, de MM. Marcus Mason & Co. MM. Marcus Mason & Co. nous deman- dent de redresser une désignation erronée qui s'est glissée dans l'article de M. Ma,ian[. paru dans notre n° 34 : Leur machine, disent-ils, ne saurait être assimilée à une Guardiola, ayant été ima- ginée et construite de toutes pièces, jjar M. Douglas Gordon. Son nom déposé est : Mason's patented Copra Dryeu « Palm ». Machine à envelopper les Oranges. Le « Maritime Merchant " du i3 août pu- blie la note suivante : « Une machine pour envelopper de papier les oranges et autres fruits, d'invention toute récente, vient d'être installée dans quelques-uns des grands vergers et magasins d'expédition de Californie et de Floride. La machine travaille à la main ou au moteur, et son débit est de 25.000 à 40.000 fruits par jour. Le papier vient d'un rouleau continu et la machine empaqueté les fruits de tout calibre, depuis la dimension d'une bille de billard. Elle peut aussi emballer des œufs i5: JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 35 sans les briser. L'économie réalisée est con- sidérable. » Nous aurons l'occasion de revenir sur cet intéressant appareil, dans un article d'en- semble où nous nous proposons d'étudier la manutention mécanique des oranges et fruits similaires : brossage, triage, classe- ment, etc. Nous possédons sur ce sujet un dossier fort complet, dont plusieurs pièces ont été communiquées au « J. d'A. T. » par M. le professeur Hii.gard, directeur du ré- seau agronomique de la Californie. — F. iM. Camphre et Caoutchouc en Italie. GiGLiOLi (Italo) : Malessere agrario ed ali- mentare in Italia . In-S", 800 pp. Impri- merie E. Délia Torre. Portici. 1903. Ce travail colossal du directeur de la Sta- tion agronomique de Rome, publié sous le couvert des Annales de l'Ecole supérieure d'Agriculture de Portici, comprend plu- sieurs chapitres susceptibles d'intéresser notre public; les plus importants sont: le Riz (pp. 223-240), les Citrus (pp. 266-274!. le caroubier (pp. 410-433). L'auteur cons- tate avec douleur que toutes ces cultures sont plus ou moins en décadence eh Italie, et s'efforce de montrer, par l'exemple des pays étrangers, ce qu'on pourrait en tirer avec des méthodes techniques et écono- miques meilleures. Les matériaux accumu- lés sont principalement d'ordre statistique, mais incidemment l'auteur s'étend aussi sur des questions purement culturales; les co- pieuses annotations bibliographiques témoi- gnent d'une très vaste érudition. Nous avons été particulièrement intéressés par quelques petits chapitres qui occupent un rang secondaire dans le volume, mais dont les sujets sont tout à fait d'actualité : Apropos du camphrier, parfaitementaccli- maté en Italie, l'auteur atteste ('pp. 325-326) que des feuilles provenant de Portici, de Naples, de Caserte, de Teano, de Pegli, etc., analysées à Portici en 1899 et 1900, ont été reconnues relativement riches en camphre : elles en contenaient i ",; , i,5"i et même da- vantage. Les personnes qui ont suivi, dans le «J. d'A. T.», la polémique sur les cam- phriers d'Algérie, apprécieront l'intérêt qu'offre ce témoignage. M. Gigmoli continue d'ailleurs à étudier la question, comme il appert d'une lettre adressée au « .1. d'A. T. » en mars dernier et d'où nous extrayons ces deu.x passages : 11 Je me ferai le plaisir de vous envoyer, aussitôt parue, une brochure que j'écris sur le camphre italien... .l'ai envoyé à l'exposi- tion de St-Louis un certain nombre d'échan- tillons de camphre provenant de diverses lo- calités d'Italie, depuis la Sicile jusqu'aux lacs de la Lombardie. >> ' L'auteur voudrait aussi qu'on s'occupât davantage, en Italie, de l'exploitation indus- trielle de l'arbre à laque du .lapon, RInts ver- nicifera pp. 416-419J ; de même, de celle du Ficus à caoutchouc (pp. 326-329). Ce dernier conseil nous laisse sceptiques; et d'abord, l'auteur ne cite pas les preuves de son affirmation : que les beaux sujetsaccli- matés, mentionnés par lui, contiennent du caoutchouc industriellement utilisable. Le souci de la vérité scientifique nous oblige à reconnaître que Warisurg [Les Plantes à caoutchouc ^xr&ducùon annotée de Vilbouche- viTCH, p. 254) parle au^st de Ficus italiens existant près Palerme et qui contiendraient du caoutchouc, mais, pas plus que M. Gi- Gi.iOLi, il n'en cite les preuves; au surplus, il indique une espèce d'origine australienne, Ficus macrophylla^ tandis que le directeur de la station agronomique de Rome parle de F. elastica. Nous aimerions bien avoir un petit mor- ceau de caoutchouc extrait de ces Ficus ; nous nous chargerions de le faire expertiser par les hommes du métier. Une longue po- lémique, poursuivie dans les années 1901 et 1902 du « J. d'A. T. »,a appris à nos lecteurs le très grand intérêt scientifique qu'il y au- rait à élucider définitivement le point en litige, A propos : On se souvient, peut-être, que le Caire a été cité également comme possé- dant des 7'7cMi'ey., n° ?-2\ mais c'est qu'il part d'une base différente. La même remarque s'applique à la Société allemande del'Est africain, dont une lettre a été publiée dans notre n° .34 et qui vient de récolter, Tannée dernière, dans sa propriété de Lewa, 125 grammes de caoutchouc sec par arbre ; moyenne de 4.000 sujets de 5 ans, qu'on espère voir augmenter d'une cinquantaine de grammes lorsque les arbres auront 2 ou ? ans de plus. — N. v. l. R. * * * « C'est en septembre 1 877 que furent expé- diés de Kew, à destination des Jardins bota- niques de Ceylan, les 5o premiers plants de Manihot Gla^iovii, provenant du Céara, de l'expédition Cross. Ces plants n'ayant pas tardé à fructiher. les .Tardins firent de larges distributions de graines aux planteurs. Plus tard, une certaine quantité de graines furent introduites du Céara à Ceylan par des par- ticuliers... « En 188?, la superticieoccupée à Ceylan par des M. Gla:iiovii était évaluée à i.ooo acres. Mais les premiers essais d'exploita- tion furent cause de désappointement: en outre, le succès croissant de la culture du thé contribua à détourner l'attention du caoutchouc. « En i8q2, Ceylan exportait 7.2S0 Ib. de caoutchouc de Céara; en 1895. seulement 1.753 !b.; en 1896, l'exportation s'élevait jusqu'au chiffre relativement considérable de i-.Sgt lb.;en 1898, de nouveau, elle n'était plus que 2.792 Ib. Depuis cette époque, les statistiques d'exportation confondent le caoutchouc Céara avec le produit nouveau, le Para; toutefois, il n'y a pas lieu de croire que la part du premier ait subi la moindre augmentation. >. A l'heure actuelle, il n'y a certainement pas plus de 5oo acres de Céaras cultivés à Ceylan; cependant, il est commun partout sur les terres des indigènes, à titre de clô- ture. « Les essais d'utilisation du Céara comme arbre porte-ombre, pour le cacao et d'autres cultures, n'ont pas été couronnés de succès... « La provincB de Céara possède un sol graveleux ou sablonneux, et quant à la répartition des pluies, son climat est assez comparable à celui du district de BaduUa, Ceylan ...» Papier de bagasse La cause de l'échec de l'usine de K.enniKvorth. — Structure anaiomique de la canne à sucre. D'après M. C. A. Browne. Nous nous sommes occupés à maintes re- prises, dans ce .lournal, du problème delà fabrication de papier avec la bagasse de canne à sucre. En deux mots, la situation peut se résumer ainsi : Les différents procédés proposés jusqu'ici, ne s'appliquent qu'à la bagasse de diffusion; or, ce mode d'extraction du sucre, aujour- d'hui général pour la betterave, présente de multiples aléas, lorsqu'il s'agit de canne ( i ) ; en raison de quoi il est appliqué seulement dans un petit nombre de pays, où des condi- tions particulières en rendent l'emploi avan- tageux. De ce nombre est la région nord-améri- caine; et c'est au Texas et en Louisiane qu'ont eu lieu les deux tentatives les plus récentes de fabrication en grand de papier de canne à sucre. Ces deux papeteries ont renoncé à la lutte : celle du Texas ;V. « J. d'A. T. » , n" 4 , a été abandonnée il y a déjà plusieurs années; cellede Kennihvorth, en Louisiane (V. .- J. d'A. T. », n>^ i3), il y a quelques mois seulement. Nous lisons, dans le .. Indische Mercuur » du 8 mars 1904, une explication très plausible de ce dernier échec, présentée par le professeur C. A. BiiowNE, de la Nouvelle-Orléans; notre con- frère hollandais ne dit pas dans quel pério- dique lo:al il a puisé le document. Le voici, en substance : « L'ignorance delà structure anatomique exacte de la canne a été la principale raison des échecs éprouvés jusqu'ici dans la fabri- cation de papier de bagasse. „ C'est que les fibres de la canne à sucre sont loin d'être aussi uniformes que celles (0 Comparez « J. d'A. T. d n' 18, pp. 36ï-?63. N- 35 _ Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 133 des paDles et bois employés couramment en papeterie. « En effet, la canne présente trois sortes de fibres : celles de la moelle, celles de la zone moyenne et celles de la zone externe. « Les fibres de la moelle constituent à peu près 2 ',\, % du poids d'une canne, soit 25 % du poids sec total de ses éléments fibreux. Les fibres de la zone moyenne représentent un poids à peu près égal. Celles de la zone externe constituent 5 'l> ':,. du poids de la canne. « Ces trois catégories d'éléments fibreux diffèrent fortement entre elles : les deux der- nières sont lignifiées et dures ; les fibres de la moelle se distinguent par leur souplesse, conséquence de la minceur de leurs parois cellulaires, et possèdent la propriétédabsor- ber de grandes quantités d'eau. « L'analyse chimique montre que, de ces trois espèces de fibres, celles de la moelle contiennent le plus de gommes et le moins de cellulose et de matière ligneuse; leur po- rosité fait qu'elles sont aussi beaucoup plus facilement attaquées parles différentes subs- tances chimiques. Ainsi, en digérant la ba- gasse dans de la soude caustique, la moelle se dissout et, après évacuation du liquide, il ne reste que les deux autreséléments fibreux, en masse compacte et dure. « C'est précisément ce qui se passe au cours de la fabrication du papier par les procédés actuellement en usage: les fibres delà moelle s'en vont avec les eaux de lessivage. On con- çoit que, dans ces conditions, la fabrication ne soit pas rémunératrice. " Mais un inventeur vient de faire breveter un procédé nouveau, dans lequel la moelle est utilisée pour la fabrication d'un papier spécial, ressemblant au parchemin; on en fait aussi du papier à écrire, très fin. Con- servons donc bon espoir : tant qu'on conti- nue à chercher, il reste des chances pour qu'on finisse par trouver la solution un jour. » * Au moment de mettre en pages, nous re- cevons le Rapport annuel 1903 des Stations agronomiques de la Louisiane, dont M, Browne est l'un des principaux fonction- naires : chimiste au laboratoire d'Audubon Park. Le ton optimiste s'y trouve sensible- ment accentué. Nous y lisons en effet (p. 5) : « Le procédé nouveau prévient toute dé- perdition de fibre. Un petit essai fait dans une papeterie bien outillée, a prouvé que la bagasse pouvait être convertie en papier de très haute qualité, et y compris les sortes les plus fines, valant 3oo S i'= i.5oo francs) la tonne. Un essai en grand est en train ; s'il confirme le succès du précédent, il faudra s'attendre à la création simultanée de plu- sieurs papeteries spéciales, dans les diffé- rents districts sucriers de l'Etat. " Une machine pour trier le café par couleurs. Le " Tropenpflanzer » a attiré dernière- ment lattention sur un procédé nouveau et très inattendu du triage du café. 11 s'agit là d'une opération pour laquelle bien peu de personnes admettraient que la main de l'homme pût jamais être supplantée par une machine : le triage par nuances. Notre confrère s'exprime ainsi : n Tandis qu'il existe un grand nombre de machines très diverses pour classer le café d'après sa grosseur ou sa forme, on ne se doute guère qu'un homme ait cherché à éta- blir une machine destinée au classement par couleurs. C'est pourtant ce que relate le livre de M. Ernst Ruhmer, sur les applications du sélénium, récemment publiée Berlin : « Un inventeur aurait fait breveter une machine basée sur le principe suivant: les grains de café, un par un, passent rapidement devant un petit morceau de sélénium. La résistance électrique de ce corps varie avec son éclai- rement; la variabilité de celui-ci fait donc naître des changements d'intensité du cou- rant électrique, selon que les grains de café sont d'une teinte plus claire ou plus foncée. Ce changement d'intensité déplace une sorte d'aiguille qui dirige dans un conduit les grains clairs et dans un autre les grains fon- cés. « Si ce principe acquiert un jour une im- portance pratique », continue notre confrère^ [56 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 35 — Mai 1904 « il trouvera son application à d'autres pro- duits agricoles, notamment pour l'élimina- tion des graines de couleur mauvaise. Le triomphe de ce procédé, dans l'avenir, serait le triage par couleur des feuilles de tabac. » Personnellement, nous craignons qu'une machine de ce genre, — en admettant même que son débit soit suffisant, ^ puisse jamais être établie à un prix assez bas pour concur- rencer la main de l'ouvrier. L'idée méritait quand même d'être signalée aux lecteurs de ce Journal. — F. M. L'amélioration des cotons de l'Inde. Extrait du rapport de M. Vossion. Dans notre n" 33, nous avons donné un aperçu général de la situation en nous basant principale- ment sur certain document officiel fort important, obligeamment adressé au « J. d'A. T. « parla Di- rection de l'Agriculture de l'Inde. Entre temps, le « Moniteur officiel du Commerce » a publié un rapport de M. Vossion, Consul de France à Bom- bay, dont les informations sont puisées sans doute à la même source. C'est le cas de profiter de la traduction ; nous en reproduisons ci-après les passages les plus saillants, en laissant au tra- ducteur la responsabilité de l'interprétation. — N. D. L. R. * * * Les premières expériences de culture de cotons exotiques ont eu lieu à Cawnpore. Elles n'ont donné qu'un résultat à peu près négatif. Le coton indien commun, semé en juin se récolte en novembre : il ne lui faut pas plus de 4 mois V2 à 5 mois, ce qui est insuffisant pour les plants provenant de graines égyptiennes ou américaines qui exigent jusqu'à six mois. Dès le commence- ment de décembre, il est trop tard, dans l'Inde, pour une bonne maturité du produit. Pour les cotons à très longues soies, il faut, en outre, un sol léger et éviter l'eau stagnante au pied des plantes, deux conditions diffi- ciles à réaliser, soit par la nature du sol, soit par suite des inondations de la mousson. Les essais faits avec le coton égyptien (graines Zafiri et Abassy) ont montré que le rendement estplus fort, etla fibre, incontesta- blement meilleure : mais, après la deuxième ou troisième récolte, la qualité se détériore. De même pour les graines américaines. Celles-ci sont plus grosses que les graines indigènes: 100 graines des qualités « Cook's long staple », « Allen », « Wabagodu », pèsent en moyenne 9 grammes; 100 graines indiennes de Bombay et des Provinces Cen- trales ne pèsent guère que 5 grammes 1/^. Le coton indien ne produit guère plus de 65 à 70 kg. à l'hectare, contre 200 en Amé- rique et 325 en Egypte, rendement maxi- mum ( I ) ; il se cueille avec la gousse entière, et la séparation de la graine et de la fibre se fait dans des usines spéciales. Le résultat des essais, tant avec les graines américaines qu'avec les graines égyptiennes, n'était donc pas encourageant : amélioration temporaire, suivie d'une prompte détériora- tion; l'acclimatation directe sur semis était à peu près impossible, sauf en quelques en- droits. Or, le paysan, pressé d'argent, aime mieux vendre, sans peine, son coton indigène au marché le plus proche, que d'essayer des nouveautés, et les administrateurs des pro- vinces étaient incapables de le persuader de changer ses antiques méthodes, d'autant plus que les méthodes nouvelles n'offraient qu'un succès plus que douteux. Il y avait là un grand intérêt en jeu, et on se décida à reprendre la question ab ovo et à examiner de très près la plante indigène elle-même. Les fermes modèles et jardins d'essai ont donc entrepris decultiver toutes lesqualités de coton poussé sur le sol indien, même celles qui ne sont pas strictement indi- gènes. Parlons d'abord de ces dernières : Broach (Goghari) : — D'abord le Broach (Goghari ou Deshi, le meilleur de tous, avec une proportion de 36 à 38 % de fibre à la graine. Le défaut de ce coton, qui n'est pas d'ailleurs, strictement indigène, est sa len- teur à pousser. Semé en juin, il n'est mûr qu'en janvier de l'année suivante. 11 est évi- dent que, si on employait celte graine dans le nord et dans le Punjab, cette maturité lente amènerait la destruction de la récolte par les froids, sauf dans des années excep- tionnelles. (i)Ces chirtres sont trop bas, en ce qui concerne l'Egypte et les États-Unis. V. la note de M. Henri LecomtE dans le n* 34 du « J. d'A. T.. »— N. d. l. R. N° 35 — Mai 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i57 Dharwar. Koampta : — De même pour le coton de Dharvar qui, comme le Broach, provient de graines importées après la guerre civile d'Amérique: il se détériore, et est de plus en plus chassé de la culture, dans la présidence de Bombay, par la variété ri- goureusement indigène, dite Koompta, qui est à la fois plus résistante et plus produc- tive. Cotons de Madras : — Mentionnons en- core les cotons de Madras qui sont de la même espèce botanique que ceux de Broach et de Dharwar [Gossypium herbaceum) pro- venant de graines importées jadis. Leur ren- dement est très faible. Ce n'est pas là que l'on trouverala graine appelée à régénérer et à améliorer le coton indien. La masse des cotons indigènes, aux noms variés, appartiennent tous à l'espèce Gossy- pium neglectum. Ce sont des cotons à courte soie, à fibre fortement attachée à la graine et qui se placent au dernier rang des cotons surles marchés du monde. On peut s'en faire une bonne idée par les cotons varadi. Le varadi est une plante très vivace, vi- goureuse, qui, semée en juin, mûrit en no- vembre, avant l'arrivée des temps froids. Elle a de 25 à 'ij % de fibre : elle est d'un bon rendement, et ce coton se vend bien sur tous les marchés ; même dans les coins les plus reculés, les grandes maisons d'ex- portation ou de vente ont des agents à l'af- fût des lots disponibles. Ces cotons varadi ont, peu à peu, chassé les cotons vagria, laria, goghari, deshi, etc., du Kathiawar et du Sindh. Ils tendent de plus en plus à remplacer les cotons hingun- ghat, des plateaux du Deccan, comme étant plus rémunérateurs pour le paysan. Le pay- san ne peut pas attendre ; à moins qu'on ne lui donne un cotonnier qui produise une fibre plus longue, tout en offrant la vigueur et la prompte maturité des varadi, jamais il ne changera ses méthodes. Tel est le problème à résoudre, tel qu'il a a été posé après quinze années d'études à côté. On a commencé alors, à Surat, à Poona, à Cawnpore et sur divers points, des expé- riences qui, à moins d'imprévu, permettent d'espérer que ce problème, enfin posé comme il devait l'être, va être résolu par l'hybrida- tion des variétés goghari, deshi et autres à longues soies, et des varadi et autres variétés du Gossypium neglectum, ayant une grande vigueur. On a déjà obtenu plusieurs hybrides divers très curieux : On a hybride des goghari et des plants campagnards résistantsdu Nagpur; les plants hybrides étaient en pleine floraison, alors que les plants de goghari étaient loin d'être encore mûrs. Le coton hingunghat, des plateaux du Deccan, a été hybride avec les plants deshi des plantations de Broach, et le résultat a été un hybride vigoureux, donnant de belles fibres et aussi précoce que les diverses varié- tés indigènes du Gossypium neglectum. Leproblème est donc résolu ou, du moins, on est sur la voie du succès... Dès aujour- d'hui, on peut assurer que la solution, si longtemps cherchée, est trouvée. D'après L. Vossion. Variétés halophytes de plantes de grande culture. Luzerne. — Coton. — L'initiative américaine. On sait que les Etats-Unis contiennent des millions d'hectares imprégnés de salant (V. « J. d'A. T. » n" 3i, p. 3o), et que de tous côtés, on s'y adonne avec énergie à l'é- tude et à la mise en valeur de ces terrains. Le dernier Rapport annuel du Dép. d'Agri- culture, dont d'autres chapitres ont été ana- lysés longuement dans notre n° 34 et dans la première partie du présent numéro, nous apporte là-dessus encore, quelques rensei- gnements nouveaux qui méritent d'être si- gnalés. Depuis des années, le Département s'ap- plique à y propager une luzerne du Turkes- tan russe, qui résiste au salant mieux que celle communément cultivée en Europe. Nous apprenons, par le Rapport sus nom- mé (pp. loo-ioi), que l'année dernière, il a envoyé chercher sur place une nouvelle provision de semences. D'autre part, des 13? JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 35 Mai 1904 émissaires du Département en ont rapporté Nous n'avons jamais manqué de signaler d'Algérie et d'Egypte, récoltées sur des les nouveautés de la bibliographie concer- luzernes locales qui semblent posséder la même adaptation, à un degré très prononcé. En Egypte, ces collecteurs ont noté la très forte résistance au salant du cotonnier Gal- lini (V. « J. d'A. T. » n° 25, p. 216). et du cotonnier Yanovitch (V.« J. d'A. T. n" 28, !î465). Aux Etats-Unis même, le cotonnier est considéré, depuis longtemps, comme une plante s'accommodant dans une certaine mesure des terrains salants. Le Département a conçu le projet de faire venir de tous les pays les' variétés d'espèces fourragères, industrielles, alimentaires, etc. ainsi réputées pour leur résistance au salant (V. « J d'A. T. .. n" 28. § 465!. Parallèle- ment, il se propose d'entreprendre, en vue du même but final, des expériences desélec- tion en Amérique même. Il envisage aussi l'institution de recher- ches de laboratoire, de longue haleine, qui seraient destinées à renseigner le public agricole sur la question de savoir jusqu'à quel point une variété adaptée à tel type sa- lant blanc (à réaction neutre . l'est aussi, par ce tait, aux autres types de la même classe et au salant noir (alcalin, par présence de car- bonate de soude. Nous avons assez étudié ce problème, dans le temps, pour prédire au Département de grandes difficultés de réali- sation. Quoiqu'il en soit, l'initiative mérite la reconnaissance des agriculteurs de toutes les contrés arides, de ceux du nord de l'Afrique aussi bien que de ceux du Cap, du Turkestan, de l'Inde, d'Australie, etc.. La bonne manière de manger les mangues. D'après M. G. N. Collins. La mangue compte certainement parmiles fruits tropicaux appelés à prendre place sur le marché mondial, à mesure de la propaga- "tion des bonnes sortes et du progrès des com- munications transocéaniques. Elle voyage, d'ailleurs, assez facilement. nant ce fruit (V. «.I. d'A. T. » 1002. pp. 369- 3-0; ioo3, pp. 134 et 198;" 1904, pp. 109- 1 10. — V. a. « J. d'A. T. » n" 32, § 5 10; n» 34. j< 535, n° 35, sj 545). C'est à ce titre que nous donnons la figure reproduite ci- après, extraite de la brochure de G. N. Col- lins : The Mango in Porto-RicQ. L'objet mmëm Fig. 14 Mangue épluchée même a ete rapporte du Mexique, il y a quelques années, par M. .1. N. Rose (V. « J. d'A. T. )) n° 20, ^ 335, une analyse de l'ouvrage de cet au- teur, sur les plantes utiles du Mexiquei. Des personnes ayant cependant assez l'ha- bitude de manger les mangues, nous ont di; qu'elles ne voyaient pas bien l'utilité d'un appareil spécial et qu'un couteau et une fourchette ordinaires y suffisent largement : une fois dépecée, il ne reste plus qu'à déta- 1 cher la chair juteuse de la peau en raclant celle-ci avec une cuiller. Quoi qu'il en soit, aux Etats-L'nis on aime bien les petites inventions de cette nature et nous ne serions pas étonnés de voir la fourchette à mangue mexicaine y rencontrer un franc succès. Voici ce qu'en dit Col- lins (p. 21 delà brochure précitée): « Certaines mangues, parmi les plus fibreuses, sont préférées par les connaisseurs qui apprécient leur parfum intense. Mais manger une mangue fibreuse est chose si com- pliquée et si fastidieuse qu'on s'en rebute facilement. La fourchette me- xicaine, très recommandable toutes Fig. i5 Fourchette a maDgue les fois qu'on disposera de mangues à volonté, permet de profiter de la majeure partie de la chair de ces mangues fibreu.ses et en même temps très juteuses ; et ceci, sans se salir les doigts. « On fait des incisions circulaires aux deux extrémités de la mangue, et onles rejointpar une incision longitudinale. La bande du mi- N" 35 — Mai 1904 JOURNA 7, D'AGRICULTURE TROPIC.\LE I3Q lieuainsidélimitée, s'enlève d'une pièce (il, et les calottes de peau laisséesauxdeux bouts garantissent les doigts contre le jus. Cepen- dant c'est justement aux extrémités sacri- fiées que la chair est la plus sucrée ; et c'est pourquoi il est préférable d'éplucher à leur tour ces extrémités et de piquer le fruit sur la fourchette figurée ci-contre. La dent longuedu milieu s'enfonce aisément dans la graine, et les dents courtes latérales fixent cette dernière par les côtés, suffisamment pour l'empêcher de tourner. » Farine de bananes. Le séchage dans le vide, — Nouvelles diverses. Dansnotre n" 28 (octobre i qo3) nous avons publié une notice technique sur la fabrica- tion de farine de banane, basée sur les con- seils de M. Leuschiîr, chimiste allemand qui a pratiqué cette industrie à la .lamaïque. Cette élude a été fort appréciée, à en juger par les nombreuses reproductions et traduc- tions parues dans les revues spéciales des colonies. Elle a été traduite, entre autres, dans l'excellent « Journal of the Jamaïca Agricultural Society », et, à cette occasion, nous nous sommes aperçus que certain pas- sage de notre article a été mal compris par le traducteur : Nous disions, en effet, — et en ceci nous suivons fidèlement le texte allemand, — que la dessiccation des bananes devait se faire « dans un vide de 700 mm. >• Cette phrase, peut-être mal tournée, a été interprétée, par notre confrère de la Jamaïque, dans un sens contraire à notre pensée et à la vraisem- blance : il en déduit qu'il reste une pression de 700 mm. dans Lappareil et se félicite de ce qu'une raréfaction aussi faible soit suffi- sante. Or, Leuscher entend certainement tout le contraire, c'est-à-dire 700 mm. de pression d'enlevés; soit, en supposant la pression extérieure normale de 776 mm., c'est 76 mm. de pression seulement qu'on constaterait dans l'appareil. L'écart est de quelque importance. (i) Pour qu'une mangue s'épluche bien, il faut qu'elle soit mûre à point; autrement, la chair tient fortement à la peau. Il est d'ailleurs très mauvais de manger des mangues vertes. — N. d. l. R. La presse étrangère a lancé, ces temps derniers, un certain nombre d'informations plus ou moins sensationnelles concernant des entreprises de farine de banane nouvel- lement créées ou à créer aux Antilles; mais nous ne disposons pas encore de données sérieuses sur leur réussite commerciale; or ce serait là le seul point intéressant, nous nous en sommes suffisamment expliqué dans de précédents articles. Jusqu'ici, les farines de banane offertes au public étaient présentées généralement comme préparations de luxe, destinées aux malades, aux enfants, etc.. Il convient de signaler certaine marque nouvelle, offerte sur le marché anglais par une maison qui parait importante: cette farine de 2'' qualité, d'un prix plus modique, se prêterait, nous écrit- on, à la confection de biscuits et même à la panification. Il y a lieu de signaler aussi l'organisation, aux Seychelles, d'une grande sécherie de bananes, dont l'outillage aurait été com- mandé à Paris. Enfin, nos lecteurs ont certainement re- marqué l'annonce de la maison Mayfarth, que nous publions danschaque n", sur pajsier bleu ; ils savent donc que cette maison a fourni des séchoirs à bananes à la Plantation Hoffmann-Ba.ng, dans l'île danoise de Saint- Thomas. Sur aucune de ces affaires, nous ne dispo- sons de renseignements quant à leur fonc- tionnement commercial ; et si nous en par- lons, c'est surtout pour prouver à nos lec- teurs que nous continuons à suivre la ques- tion, quoique n'osant pas prendre parti. Pour ce qui est, en particulier, de la banane sèche, nous doutons toujours, jus- qu'à preuve du contraire, que cet article puisse lutter contre la figue. Rapports de poids du cacao sec au cacao frais, à Grenade. N»us recommandons à l'attention de nos cor- respondants cette note parue dans 1' •< Agricultural News » du 14 février igoS : « Une série de relevés, dûs à un planteur de la partie haute de l'île de Grenade et fort i6o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 33 — Mai 1904 soigneusement pris, prouve que, dans cette prime sur le marché, se vendant sensible- région, le rendement moven du cacao frais ment plus cher que la qualité « prima >> des en cacao marchand, prêt à embarquer, est usines chinoises. de 37%. Or, on prétend que, dans les terres « La farine de manioc est fréquemment basses de la même île, le rendement atteint produite par les Chinois en laissant simple- souvent jusqu'à 5o"„; voilà une affirmation ment fermenter les tubercules entassés dans qu'il serait bien intéressant de voir con- trôler. » L'industrie du manioc en Malaisie. D'après M. J. J. Hulskamp. Le dernier Rapport annuel de M. J. J. Huls- kamp, consul des Pays-Bas à Penang. contient des passages intéressants sur l'exploitation indus- trielle du manioc; nous en donnons la traduc- tion, d'après le m Indische Mercuur » du 16 avril 1904. Nous supposons que le picul de l'auteur est de fumer. Les engrais préférés sont : le ni- de i33 V.1 livres anglaises et son unité monétaire, trate de potasse et les phosphates, ledollarmexicain. Les pri.x qu'il cite, s'entendent ,, j^ j^ iSqS, les frais de production ont évidemment au picul. — N. d. l. R. . , r 1 1 j -, augmente de 25 ",. ; la culture du manioc n en *'''* reste pas moins une bonne affaire, surtout « Le manioc est cultivé principalement lorsqu'on dispose de bonnes variétés. Il a dans le Kedah, la Province de Wellesley, le été calculé que, pour rendre cette culture Negri-Sembilan et la région de Malacca. De ici rémunératrice, il suffit que les prix du des fosses. Cet article est accaparé par cer- taines maisons de Londres qui le revendent à des glucoseries. « Le manioc intéressant depuis quelque temps les planteurs de .lava, je me fais un devoir de donner quelques détails sur la manière dont sa culture est pratiquée ici : <( Elle a lieu principalement sur les terres basses. On défriche la forêt vierge, on y met le feu, et on peut alors faire trois récoltes successives de manioc, avant d'être obligé ces 4 pays, les deux premiers exportent par Penang, les deux derniers par Singapour. La production totale de l'année 1903 est es- timée comme suit, en tenant compte du ta- pioca seul : Malacca et Negri Sembilan 260.000 piculs. Province Wellesley; a) Plantations européennes. 24.000 » 6) » chinoises... 6.000 » Redah 200.000 » « Le produit de beaucoup le meilleur, est . '*« '-»/> V L- Guide complet ,■. ImuIi- i-Kr^rinii.- qui en l;,it 1;. . L-jm,,,,,],. ■, |r, SOCIETE FRANÇAISE du LYSOL, 22 .1 24, Place Vendôme, Paris •^VITIOXJLTXJItJEÏ • JOHN GORDON A C® N" 9, New Broail Street, N" 9 — LOTVnON, E C Adresse télégraphique ; PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.C) MACHINES POUR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Machines poui Sucrerie Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes En écrivant, mentionne^ le Journal d' A f^ricuHure Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 35 - Mai 1904 \ Hubert Boeken a Ç% u" j < à, DUREN Télêgf : Bœkm, Djran- — Code : A.B.O Province Rhénane (ALLEMAGNE) Téléph. av. Paris. Bruxelles. Londres : N''336 Défibreuses Automatiques à Travail Continu MODELE 1904, SANS CHAINES Pour Sisal, Aloës, Fourcroya, Ananas, Sansevières, Bananiers et toutes plantes textiles. -.,-, ^ chacune soit réglable dans U6IlDr6US6' une très large mesure, il y automatique à Travail continu, Prix : à la fabrique, 10. 000 francs. 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A Vinstar de l'ancien modèle expertisé d la même Station en octobre igoi, LA MACHINE ACTUELLE A SUBI DES ESSAIS OFFICIELS EN NOVEMBRE igoS à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculiure, à Paris. Extrait du B tille tia d'expériences rédigé le i ' décembre 190?, par M. le professeur Ri ngelmann, directeur de la Station: « ... Par suite de ses divers appareils de réglage, la machine Boeken peut, travailler les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les organes chargés de l'alimentation continueet automatique remplissent très bien leur but. Le svstème de reprise et de conduite des tiges par les quatre courroies «Titan» fonctionne d'une façon irréprochable, et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la micliine en brins bien parallèles ».... u Relativement à celui de njoi, le modèle actuel est de dimensions plus réduites et d'un plus faible poids, mais l'amélioration principale porte sur le remplacentent des 4 chaînes en bronze par 4 courroies « Titan», qui, tout en remplissant très bien leur but, diminuent le travail mécanique exigé par la défibreuse ». Féculeries de Manioc (Cassave, Yucca) Ontlilage eoilBt ; Rapss oecaniiiies. Cuves et Tolies>étaillpes, etc. Pour toutes racines féculentes Alasuited'uneétudeappro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle « Râpe brevetéesystème Boe- ken » qui défie toute concur- rence. 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VILBOUCHEVITCH cs^_ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES "fruitiers CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE -S^ <\ Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs ■ »■« ■ ji AçoRES, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomr, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PONDICHÉBY, FnDO-ChINE Philippines OCÉANIF CnT- —CO MM. Collaborateurs et Correspondants : APFELBAUM (Palestine), BAILLAUD (Guiaée), B.\LDR\TI (Erythrée), BERTHELOT DU CHESNAY (Congo français), BERTIN (Paris), BERTO.VI (Paraguay), BOIS (Paris), BOEKEN (Diiren), BONAME (Ile Maurice), D' BONAVIA (Worthing), BUDAN (Cuba), CARDOZO (Mozambique), P. 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Huile de coco) i63 G. DE PRÉAUDET : Propriétés et emploi du sucre de canne vrai i6q J. K.. : La crise de l'indigo naturel (Statis- tiques.— Av.artages et moyens de défense de l'indigo naturel, vis-à-vis du synthéti- que.— Renseignements divers sur la situa- tion au Bengale) 170 A. CARDOZO : Le Maniçoba de Bahia (Analyse du rapport de M. J. Bahiana, sur les forêts à caoutchouc de Jequié et d'Areia) 173 F. MAIN : Le dépulpeur Butin Schaap pour café de Libéria 176 Les stations agronomiques ministériel- les de Miami (Floride), de Porto-Rico et Honolulu . Leur cadre activité. Leurs prin- cipau.x résultats (D'après le Rapport annuel du Dép. d'Agric, des E.-U.) 177 Culture et préparation du gingembre, principalement a la Jamaïque (D'après COOK ET COLLINS) I79 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Débouchés, etc.) HECHT FRÈRES & O' : Bulletin men- suel du caoutchouc 182 A. & E. FOSSAT: Bulletin mensuel du coton i83 VAQULN & SCHVVEITZER : Chronique des fibres de corderie et similaires. . 184 Pages TAYLOR & Co : Mercuriale africaine de Liverpool |85 L. DERAIS : Mercuriale coloniale fran- çaise du Havre 186 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) F. M. : Préparation des graines de coton pour le semis (Delinters. — Flambage). . 187 La mission de M. Léon Hautefeuille en Extrême-Orient 188 Huile de riz. Une nouvelle industrie améri- caine 188 Le citronnier inerme de la Dominique. . . 188 Le café soluble de F. -A. Cauchois &Co. (D'après le « Spice Mill ») 189 État d'avancement de l'industrie de l'ara- mina (fibre d'Urena) du Brésil (D'après « Capital »l igo Le coton en Indo-Chine (D'après M. H. Si- MONNEt) igi Préparation du coprah au.x Philippines (D'après Lyon) rgr Le Kapok à Madagascar 192 Avis aux Abonnés 102 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Sur papier bleu) Livres Nouveaux, §S .^61-572 : Inde. Ma- laisie. Java. N'i'^-Zélande. Iles Cook. — Caoutchouc. Phormium. Acacias tanni- fères. Canne à sucre. Thé. Coton. — Chimie agronomique des pays chauds. — Un nouveau manuel d'agriculture tro- picale. — I^arasitologie agricole du Mexi- que. ^Traité pratique de l'éléphant. VIII et IX FIGURES FiG. 16: Le dépulpeur Butin-Schwp, pour café de Libéria. 176 ,t62 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICAL N" ib 1904 LES r DE 1901-1902 du Journal d' Agriculture Tropicale SONT ÉPUISÉS 11 ne reste plus qu'un très petit ncmibre de collections complètes de la i" année 1901-1902 (comprenant les n°' de 1 à 12.) Nous les vendons 75 francs les 12 numéros. — Les collections incomplètes (comprenant les n"' 1, 3, b, 6, 7, 8, 10, 12) se vendent 20 francs les 8 numéros. Nous ne vendons plus de numéros isolés des années 1901, 1902, ni loo?. NOUS RACHETONS, au prix de 2 trancs chaque, les n"' 2, 4, 9, 1 1 , lii, ig, 3 1 qu'on voudra bien nous offrir er. bon état. l- AlUllC.VN 1 . Campement com- i>let et Matériel colonial , Tentes , Cantines. 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Quatrième Annek N° 36- 3o Juin 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Sur quelques Beurres végétaux Beurre de Cacao. — Pain de Dika. Le « Chocolat du Pauvre » du D' O'Rokkk. — Beurre d'iilipé. Alcool de Mohwa. Fleurs de Bassia exportées comme fourrage. — Beurre de ICarité. Beurre de Muscade. Les Myristica africains. — Le Palmier à huile. — Le Cocotier. D'après une conférence de M. Jules Poissom. ■Dans un précédent numéro (n" 35, pp. i3i-i33), nous avons déjà résumé, d'après les notes d'un auditeur, ami du Journal, la première des deux conférences coloniales du Muséum, de M. Jules Poisson, consacrée aux cires végétales. Nous con- tinuerons aujourd'hui, dans les mêmes condi- tions, pour la deuxième conférence, réservée aux beurres végétaux, c'est-à-dire aux huiles consis- tantes à la température ordfnaire de nos pays. Ce groupe, assez artificiel et qu'on maintient sur- tout par respect pour l'usage établi, forme la tran- sition entre les Cires et les Huiles proprement dites. Plusieurs des matières grasses qui le cons- tituent, ont été l'objet d'importants articles et de nombreuses notes, dans nos cahiers; notamment et plus particulièrement l'huile de coco, sous ses diverses formes, et les produits oléagineux de VEUvis. Nous attirons l'attention toute spéciale de nos lecteurs sur le petit chapitre de la leçon de M. Jules Poisson qui concerne ce dernier pal- mier: dans sa forme concise et très abrégée, il n'en contient pas moins des données très sûres, puisées, en partie, par le conférencier dans les études inédites de son fils, M. Eugène Poisson, faites sur place en vue d'une entreprise commer- ciale et industrielle, actuellement en voie de réa- lisation, et qui consistera dans lextraction de l'huile de palme par des procédés perfectionnés et le concassage mécanique des noix; l'extraction de l'huile de palmiste devant se faire, comme avant, en Europe. A propos de cette question du cassage mé- canique des noix oléagineuses, nous rappelerons que le » J. d'A. T. » a déjà donné plusieurs ar- ticles et notes (V. n"^ 19, 29 et 32) sur différents cas particuliers qui se posent. Très prochainement, nous publierons une note de M. F. Main qui sera consacrée spécialement au cassage mécanique des noixdeco:o. — N.o.i,. R. Parmi les beurres végétaux, uti des plus connus est le beurre de cacao, extrait des cotylédons des graines du Theobroma Cacao, que l'on fait torréfier comme pour la con- fection du chocolat, puis on les réduit en pâte que l'on met dans des sacs, lesquels sont placés ensuite entre des plaques chaudes, sous pression, et la matière grasse s'épanche. Ce beurre est onctueux, il a une odeur agréable et se solidifie à 23". Sa' solubilité s'obtient dans 10 % d'alcool bouiiVani. La benzine à froid le dissout également. Il est formé d'une proportion dominante de stéa- rine, d'un peu de palmitine, d'acide oléïque et d'un autre corps riche en carborte, l'acide arachique. Les proportions de matières trouvées par MiTscHERLicH dans la fève de cacao solirles suivantes : matière grasse, 4.^ à 4g ; amidon 14 a 18; glucose 0,34; sucre de canné 0,26 ; cellulose de 5 à &; matière colorante, 3,5 à5; mat. albuminoïde, i3 à l'S ; tHéobro- mine, 1,2 à i,5 ; eau, 5,6 à 6,3 'i#. Le cacao, comme on le voit, est un aliment complet. Son beurre sert pour la parfumerie fine, il est aussi employé en phar- macie. A côté du beurre de cacao nous devons mentionner le pain de dika, tiré dfe l'embryon des graines de VIrvingia gabonensïs H. Bn., de la famille des Simaroubées. 164 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 36 — Juin 1904 Ce végétal est un arbre qui se rencontre depuis le Congo jusque vers la (Tuinée et que les indigènes du Gabon, d'où Aubry-Lecomte Ta rapporté en i855, nomment Oba. A cette époque il abondait dans la forêt de Mayomba et on le trouve rarement ailleurs qu'en forêt. Les Congolais pèlent lesamandes qu'ils font chauffer à feu doux. Pendant le refroidisse- ment de la masse on en prépare des pains d'un volume variable ayant, à la cassure, l'aspect du benjoin amygdaloide et rappelant un peu par l'odeur et la saveur le cacao. En i858 on a fait de la réclame en faveur de ce produit, très intéressant d'ailleurs. Le D"^ O'RoRKE a essayé d'en confectionner un chocolat qu'il proposait de nommer le '< Chocolat du pauvre ». Aubry-Lecomte, à cette époque, estimait qu'on pouvait se pro- curer au Gabon le pain de dika à 0,60 ou 0,75 centimes le kilogramme. De cette ma- tière on extrait 60 à 70 ",, de graisse solide. fusible à 40°. et une notable quantité de matière aibuminoïde. Il y aurait lieu de reprendre l'étude et l'exploitation de ce produit qui a de l'affi- nité avec le cacao, comme composition, et qu'on arriverait à faire accepter au consom- mateur avec un peu de persistance. Les Congolais assaisonnent au dika cer- tains légumes et fruits faisant partie de leur alimentation. Le BEURRE d'illipé cst connu depuis envi- ron un demi siècle en Europe, alors que les importations coloniales commençaient à prendre de l'essor. De tous temps cette ma- tière fut employée dans certaines contrées de l'Inde. Elle est tirée de l'embryon des grai- ' nés de deux arbres de la famille des Sapota- cées, si féconde en corps gras intéressants : le Bassia longifolia de la région sud et le B. latifolia du centre et de la ente occiden- tale de l'Inde. Ces deux espèces, surtout la première, sont de beaux arbres à suc lactescent et dont le bois, un peu lourd, est d'excellente qua- lité. Les branches s'étendent au loin et cha- cun des rameaux se termine par un bouquet de feuilles et de fleurs nombreuses en corymbe, mais à odeur peu agréable. Les fruits qui leur succèdent atteignent la taille d'une prune allongée; ils sont co- mestibles et les oiseaux en sont friands, aussi les disséminent-ils de toutes parts et leurs graines, qui n'ont qu'une durée germinative éphémère, poussent-elles de jeunes pieds partout où elles tombent. Leur amande est formée de deux cotylé- dons très oléagineux que l'on pèle et dont on obtient la matière grasse par pression à chaud, comme pour d'autres produits de la sorte; ou bien les amandes sont expédiées en Europe à des huileries. Les Indiens pauvres, qui ne peuvent se procurer de l'huile de coco, se servent de rillipé pour la cuisine; mais la grande consommation est pour la savonnerie et l'éclairage. En brûlant, ce beurre dégage une odeur forte à laquelle les hindous sont habi- tués. 11 sert aussi en thérapeutique locale et enfin à oindre les idoles et les prêtres Brahmes eux-mêmes en signe de sanctifica- tion. Quant au tourteau résiduel, il est utilisé comme engrais, triais non comme aliment pour le bétail, car il a des propriétés « émétiques et drastiques » qui le font em- ployer pour prendre le poisson au même titré que la COQUE DO LEVANT. Un autre usage très important de ce tourteau pour les in- diens est de se laver la tête en l'émiettant dans l'eau; cela justifierait peut-être la pré- sence de la saponine qu'on a prétendu y trouver. Le point de fusion de ce beurre est 26° à- 28° et il reprend consistance à 22 ou 23". Sa densité est 0,9175. Il est formé d'oléine. 60 % et de palmitine, 35 % . Les acides gras qu'on obtient chimiquement, dit J.Lépine, fondentà 55°. On peut en extraire 32 ";, de la première pression, mais avec des procédés perfectionnés il est possible d'ob- tenir 5o à 60 % d'acides gras de l'IUipé. Dans des vases bien bouchés ce beurre se conserve longtemps, mais à l'air il ran- cit facilement. En France, depuis plus de 3o ans, la maison Fournier emploie cette matière dans ses usines pour la stéarinerie ou la savonnerie. Un usage qu'on ne peut passer sous silence, des fleurs de ces Bassia, et surtout N° 36 —Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i6b du B. latifolia, est le suivant. Les corolles, gamopétales, en nombre immense sur cha- que arbre, se gorgent de sucre ou plutôt de glucose I avant de se détacher du reste de la fleur. Ces corolles de Mohwa, un des innombrables noms que portent ce Bassin dans l'Inde, tombent à terre et sont ramas- sées par les femmes et les enfants. Elles sont mangées crues ou mieux bouillies et asso- ciées à du riz ou autres nourritures; ou bien on en forme des boules que l'on échange avec maintes denrées. On fait aussi avec ces fîeurs de l'alcool qui rapporte au fisc d'im- portantes ressources. Mais cet alcool con- tient un principe délétère pour les euro- péens qui en font un fréquent usage et amène des désord ressasiriques redouta- bles. 11 est probable qu'on arriverait, si on ne l'a fait déjà, à débarrasser le ^ Mohwa spirit » de cet empyreume nocif, comme on le fait en Europe pour d'autres alcools. L'abondance des fîeurs de Mohwa a fait songer a les employer pour la nourriture du bétail et on en a exporté beaucoup en Eu- rope et en Amérique, avec un certain succès. Elles ont été introduites en France, il y a une vingtaine d'années, dans le but deservir à faire des vins de raisin sec. Une autre matière grasse, ayant en Afri- que une réputation très grande, est le beurre DE KARITÉ, OU DE GALAM, DE BAMBOUCK, DE KARi: (au Fouta-Djallon), de shea, etc. C'est aussi une Sapotacée qui le produit : Bassia Parkii -- Butyrospermum Parkii, en souve- nir de MuNGo Park quil'a découvert. L'extension géographique de cet arbre, à croissance lente, est à peu près identique à celle du Palmierà huile de la même région, c'est-à-dire entre le 8" degré au nord et au sud de l'Equateur. Les fruits, qui sont de la grosseur d'un œuf de pigeon sont mangea- bles et contiennent habituellement, par suite d'avortement, une seulegraine. Cette graine, sans albumen, comprend un gros embryon oléagineux qui ne germe qu'à condition d'ctre semé de suite. Ce sont les femmes et les enfants qui ra- massent les fruits tombés et les portent dans des trous pratiqués ad hue dans les rues des villages ; une fois comblés le contenu de ces trous est recouvert de terre et on le laisse ainsi fermenter pendant un ou plusieurs mois, suivant la coutume locale, après quoi on vide les fosses et on étale les graines pour les faire sécher; ensuite on extrait les amandes des téguments pour faire le beurre, en saison sèche de préférence. Les amandes pilées forment une pâte qui est mise à l'eau bouillante pendant quelques heures ; la graisse qui surnage est reprise dans des jarres avec de l'eau froide, et le beurre est pétri à plusieurs reprises pour le bien épurer, condition essentielle de conser- vation. Finalement, il est mis en pains, en- tourés de feuilles et de liens ; la forme et la grosseur varient selon la région. Dans les résidus il reste encore de la graisse; on n'en tire guère que 10 à 12 % (i) alors qu'avec des procédés perfectionnés, on doublerait facilement le rendement et au- delà. Toutefois les chiffres donnés par les différents explorateurs varient comme pro- portions. L'analyse de ce beurre, faite par Baucher anciennement, a été reprise par Schlagden- haukfex. Son rendement en acides gras se- rait de 94,85 %. Leur point de solidifica- tion est à 53°. Par la pression ces acides ont donné 4? '„ d'acide stéarique et 37 % d'acide oléique. Les différentes analyses de cette matière ne sont pas concordantes, mais cela tient, dit-on, à un manque de soin dans sa préparation ou à la tricherie des naturels qui associent parfois des graines d'autres ' sortes à celles du karité. Ce beurre egt très employé pour la cui- sine des indigènes du Soudan, et cela en proportions considérables; il est aussi en usage comme matière d'éclairage, comme pommades, onctions, etc. Il a l'avantage, sur d'autres matières grasses, de pouvoir être transporté à de grandes distances sans ran- cir. S'il a été fabriqué soigneusement il peut durer plusieurs mois et même une an- (i) Comme l'a constaté le Professeur Maquesne (1) Voir l'excellente étude sur les matières grasses, du D' Heckel (11 Annales de l'Institut colonial de Marseille », 4° vol. 1897). i66 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 36 Juin 1904 née sans s'avarier, mais c'est l'exception. Aussi, suivant les provenances, la qualité . est-elle variable et la matière recherchée davantage si elle vient de telle ou telle con- trée du Soi|4an. Il est certain que la fermen- tatipn q^e les noirs font subir aux amandes de karité a besoin d'être conduite prudem- ment, quant à son optimum de durée. La variabilité de celle-ci, ainsi que l'épuration par des lavages plus ou moins bien faits sont cause de l'inconstance de qualité de cette denrée, qui est appelée à un brillant avenir, quand les vojes de communications, indis- pensables à toute colonie, seront assurées. La graisse contenue dans l'aman de est d'en- viron un tiers de son poids. L'huile volatile odorante est en proportion de 3 à 4 % et est constituée par un hydrocarbure (C"'H'*), bouillant à i 05" d'après Clokz. De même que pour le cacao, la muscade contient de l'amidon, puisdes matièresalbu- minoïdes. La matière grasse est composée de i parti- de butyrine, 19 % d'oléïne et le restant, c'est-à-dire la majorité, de myristine, crise tallisant en blanc et fondant à 3i°. Cette matière se dissout dans l'alcool à chaud. La composition du macis est sensiblement Les Anglais ont quelque peu monopolisé différente de celle de la muscade ; la propor- cette matière grasse, ce qui prouve qu'ils en apprécient la valeur (i). Quelques mots sur le beurre de muscade, bien connu par le parfum qui lui est pro- pre. Appelons aussi l'attention sur les nom- breuses espèces du genre Muscadier qui mériteraient d'être soigneusement étudiées relativement aux matières grasses diverses que ces espèces fournissent. Le beurre de Muscade est extrait des graines du Myiistica moschata, des îles de la Sonde, introduit dans tous les pays tropi- cauxoù ce bel arbre se plaît. Mais il importe d'avoir les deux sexes, car le Muscadier est dioïque, c'est-à-dire que les fleurs mâles sont sur un pied et les fleurs femelles sur un autre. Les fruits, de la grosseur et de la forme d'une petite poire, contiennent une seule graine albuminée et entourée d'un arille connu sous le nom de macis. C'est l'albumen de cette graine qui contient la matière grasse. Lors de la récolte on enlève le macis et il reste une coque mince mais dure, que l'on conserve aux muscades d'origine américaine, andis qu'on l'enlève aux muscades d'ori- gine asiatique. On a la coutume, pour ces dernières, de les tremper dans un lait de chaux avant de les livrer au commerce : cette coutume a pour but d'empêcher les dégâts des insectes. (i) Nos lecteurs auront remarqué que MM. Tavlor & Co. cptent régulièrement le Beurre de Shea (= Ka- rité) dans leur mercuriale de l^iverpool. On exporte au-si la noix. — N. d. i,. R. tion d'huile essentielle est augmentée et la matière grasse presque nulle. Cependant le macis est employé comme épice, mais il est beaucoup moins estimé que la muscade. Il y a une trentaine d'années les importa- tions de muscades en Angleterre se chif- fraient par 500.000 livres, annuellement, mais ce produit est moins recherché actuel- lement. Les espèces de Myristica sont au nombre d'une centaine ; leurs graines sont toutes oléagineuses. Cependant, leurs matières grasses sont d'une consistance variable, comme nous l'avons dit. Le M.sebifera delà Guvane et le M. Otoba de la Bolivie sont riches en graisse. Beaucoup d'espèces afri- caines pourraient être utilisées, sans qu'on soit allé jusqu'ici au-delà de simples essais de laboratoire. L'OcHOCo du Gabon (5'c^/'/to- cephalium Ochocoa Warb. produit une ma- tière grasse dure et très intéressante au point de vue chimique, disait Ci.oez. Elle pour- rait avoir des applications. Parmi les Monocoi) lédones fournissant des matières grasses, ie végétal le plus important pour nous est le palmier a huile de l'Afrique centrale (Elœis guineensis). Il rivalise avec le cocotier, sinon comme quan- tité de production, du moins comme qualité de matière. Ce palmier, dont l'aire d'extension est immense, traverse tout le continent noir, et en occupe 16 deg. en latitude. A une époque fort ancienne, il fut introduit en Amérique comme arbre utile et on le désigne là sousle N" 3b — Juin «904 JOURNAT, D'AGRICULTURE TROPICALE lôy nomdAVoiRA. Une autre espèce réellement cieuse pour la stéarinerie. Elle est également américaine est VF. me/anococca, également recherchée, de même que l'huile de palmiste, oléagineuse et dont un des noms locaux est pour la savonnerie. COROZO (1 t. UElœis africain acquiert une taille moyenne de 10 à 16 mètres. Les spadice^ qu'il donne sont les uns mâles et les autres femelles sur le même arbre. Il commence à fructifier vers 3 ans, puis quelques années après il produit 5 à b régimes de fruits et même - à 10 par année en terrain frais et cette production peut durer plus d'un demi siècle. La récolte se fait de janvier à juin avec une récolte supplémentaire en septembre. Les régimes sont coupés au fur et à me- sure de leur maturité, dépecés et mis au soleil pour faire détacher les fruits. Ceux-ci sont de la taille d'une noix moyenne, ils ont leur portion externe fibreuse, mais gorgée d'huile. A l'intérieur est un noyau qu'il faut briser pour en extraire une amande ferme; celle-ci est composée d'un copieux albu- men oléagineux et entourant uu très petit embryon. L'huile tirée de cette amande est blanche à l'état concret, c'est I'huile de pal- miste et celle produite par le péricarpe du fruit est jaune orangée étant solidifiée, et se nomme huile de palme ; elle a une agréable odeur d'iris étant fraîche. L'huile de palmiste a une densité, à i 3°, de 0,932; son point de fusion est ib à 26", et elle commence à se solidifier à 200,5. Cette huile ne s'extrait pas sur place actuellement : on expédie les amandes en Europe aux huile- ries. Mais les indigènes eux-mêmes font l'huile de palme, en faisant d'abord bouillir les fruits et en les piétinant, les malaxant dans l'eau froide; l'huile qui surnage est recueil- lie et mise en barrique pour l'exportation. Elle a line densité de 0,943, à i3", et fond de de 2-" à 42" suivant qu'elleest plus ou moins récente. La fusion des acides gras est à 47°, 75 et leur point de solidification, de 42 a à 46". L'huile de palme est très appréciée en ce qu'elle contient une forte proportion ('/;j environ d'acide palmitique qui la rend pré- (i) Ne pasconfondre avec l'ivoire végétal. Les Amé- ricains du Sud appliquent d'ailleurs le nom de Co- Rozo à toutes espèces de noix dures; V. » J. d'A. T. » .1" 24, p. 176, annotatirm. — \. n. i.. R. Nous estimons qu'un hectare d'F/irw peut rapporter un minimum de 450 à 5oofr. et davantage si l'on soigne les cultures et si surtout, on emploie des méthodes perfec- tionnées d'extraction de l'huile : enfin, les cultures intercalaires peuvent encore aug- menter le revenu du sol exploité. Une statistique d'une année prise au hasard, 1900 donnera un aperçu de l'ini- portance commerciale de l'huile et des amandes de ce palmier sur toute la cote occi- dentale d'Afrique. Il est sorti des colonies françaises et étran- gères de cette vaste région 30.671 tonnes d'huile de palme et ii3.6i5 t. d'amandes (palmistes;. Sur cette quantité, le Dahomey seul a contribué pour près de g. 000 t. d'huile et environ 22.000 t. d'amandes. Le palmier à huile sera certainement la ressource principale et inépuisable de nos possessions africaines et, par surcroit, l'ara- chide qui est déjà, mais qui peut davantage devenir la commensale de YElœis. Comme emploi local, les indigènes font entrer l'huile de palme dans la cuisine, les soins corporels et l'éclairage. Les Européens ne répugnent pas à l'usage de cette matière grasse à laquelle on s'habitue aisément. Enfin VElœis fournit encore le vin de palme qui est un breuvage agréable et les feuilles de l'arbre sont utilisées pour faire des toitures de cases, des liens, des paniers, corbeilles, etc, etc. Le COCOTIER avec lequel nous terminerons cet exposé, a une importance de premier ordre comme producteur de matière grasse; c'est avec VElœis] les deux palmiers les plus précieux au point de vue économique. Le Cocos nucifera est originaire de l'Ind; orientale et des îles avoisinantes. Il a été répandu partout sous les tropiques, mais il ne s'écarte jamais du 23'" degré de latitude. Il ne peut vivre au-dessous d'un minimum de 22° de chaleur (.1 . Lepine) et il prospère entre 25 à 28° Boussingault). i68 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 56 — Juin 1904 On connaît plusieurs variétés de coco- tiers dans l'Inde, mais 4 seulement y sont habituellement cultivées. Deux sortes sont rencontrées communément aux Antilles et à la côte d'Afrique : la variété à fruit long et celle à fruit rond qui est préférée, disent les voya- geurs qui ont fait leurs délices du lait des jeunes cocos. La station obligée de ce palmier est un sol frais ou humide et non éloigné des bords de la mer dont la salure paraît lui être favorable. On ne plante jamais un coco sans mettre dans le trou qui le reçoit quelques poignées de sel ou de Feau de mér. Les îles madréporiques del'Océanie sontles lieux de prédilection du cocotier. Adulte cet arbre s'incline toujours du côté de la nappe d'eau qui est dans son voisinage, rarement son tronc est perpendiculaire. Les fleurs mâles et femelles sont sur la même inflorescence ou spadice ; les pre- mières innombrables, au sommet, et les autres peu nombreuses, à la base. Dans l'Inde on estime la production annuelle à 80 fruits (J. Lépine) et à la Tri- nidad à 100 cocos par arbre, et cela pendant une durée de 70 à 80 ans. Dans cette belle colonie on pourrait citer tel propriétaire que mon fils a visité, qui vend, par année, un million de cocos à raison de 5o à 60 fr. le mille, ce qui est un joli rapport, car cette culture n'exige que des soins peu dispen- dieux. L'albumen du coco étant la partie oléagi- neuse recherchée il faut que le fruit soit complètement mûr pour que la totalité de la matière grasse soit formée. La récolte est à peu près permanente, en sorte qu'on peut préparer les fruits en temps utile soit pour la production du coprah, c'est-à-dire l'a- mande préalablement séchée au soleil (ou au feu quand l'atmosphère est trop humide), ou l'exportation à l'état de cocos entiers, ce qui est l'exception. On brise les noix après avoir enlevé et mis de côté la partie fibreuse externe nommée coir ou cair qui sera uti- lisée ultérieurement à faire des cordes, des brosses ou des tapis, etc. L'amande extraite est coupée en 2 ou 3 portions et formera le coprah qui sera expédié aux huileries en Europe ou pressé sur place suivant le maté- riel dont on disposera. Anciennement on faisait, après grattage, bouillir les amandes pour en exprimer l'huile. Ce procédé primitif a été remplacé par des presses hydrauliques. Quand le coprah est bien déshydraté on le pulvérise par râpage, puis on met en sacs, que l'on soumet à la presse. La première pression donne, en huile. 48 ;'» du poids de l'amande. Le tourteau est repris, chauffé, repressé et cède encore 10 à 12 % . Avec des procédés plus perfectionnés on peut arriver à 66 :'(! d'huile de la totalité. Le tourteau résiduel est très estimé pour la nourriture du bétail et comme en- grais. Le coprah donne une moyenne de -0 à 72 % de matière grasse dont la densité est, a I 5°, 0,91 1 et le point de fusion 24°. Il faut 8.000 cocos pour faire une tonne de coprah sec, vendue en Europe 3oo francs. * On estime qu'un cocotier rapporte en moyenne 3 francs brut par année. Quand les frais généraux de la région considérée ne sont pas élevés, l'exploitation du cocotier est une bonne entreprise. Dans l'Ile de Ceylan et la côte de Mala- bar, où abondent ces palmiers, l'exploitation de leurs produits était déjà considérable il y a 3o ans et elle n'a fait qu'augmenter depuis. En 1900 on évaluait à 10 millionsde francs la quantité de coprah importée de Ceylan en une année (CoLi IN et Perrot). On tire aussi du vin de palme, ou callou, du cocotier , et les feuilles servent à des usages multiples. D'autres matières oléagineuses intéres- santes au point de vue des cultures aux co- lonies, et notamment les huiles proprement dites, seront l'objet de deux leçons de l'en- seignement spécial fait au Muséum dans la prochaine session, 1905. N" 36 -UiN UJ04 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPIC \I 1^69 Sucre de Canne et Sucre de Betterave Supériorité du prem.er. Une expérience. - Débouchés réservés au sucre de canne vrai ■ Su - des vins. Chocolalerie. Sirops et liqueurs ctc - • "'"^^' Caractères des vergeoises et mélasses de Tune et de l'autre origine. Par M. George di: Pricaudet. Dans notre numéro 2 l'aoùt looi^ dan<; un ^ni f\ 1 -cle-programme auquel nous 'sommes heureux" Q^/— -^^né diffère selon qu'il tire d'avoir pu rester fidèle, nous formulions ainsi ^°"°'"iS'"e de la canne ou de la betterave, notre sentiment Gur la lutte acharnée engagée, de- '^'^''^ "ne affirmation qui rencontrera, dans puis des années, entre la betterave ei la canne : Il '^ monde savant, plus d'un sceptique Ce est possible que l'issue finale soit un jour en laveur pendant rien n'est plus vrai, et en voici les de la canne a sucre; notamment, en raison de preuves nni.^P. I , ia supériorité de la somme d'énergie solaire dis- Z ' ^ '' "^^"^ ^^ pratique indus- ponible dans les pays tropicaux. Mais la betterave ''''*^'^^- aura pour elle, longtemps encore, la supériorité ^^^ '0"s les sucres raffinés, le plus pur est formidable qu'elle tient du niveau de civilisation le sucre candi blanc. Or, si le candi de bet plus eleve des pays tempérés. Et en fait, sauf les terave était identique au canHi ^. régions les plus favorisées de la zone tronicale „„ laentique au candi de canne, régions les plus favorisées de la zone tropicale les pays chauds n'arrivent pas actuellement à li- vrer sur le marché mondial leur sucre de canne au pri.x de production du sucre de betterave des pays tempérés et en quantité suffisante pour la consommation mondiale. Or, le pri.x de vente étant- en général le même les sucriers tropicau.x se ruinent. — Cette situa- tion rend particulièrement intéressante la ques- tion suivante : existe-t-il, entre le sucre extrait de la canne et celui extrait de la betterave, une diffé- rence de qualité indélébile et qui soit de nature à pourquoi nos grands fabricants de vins de Champagne exigeraient-ils des candisiers, leurs fournisseurs, l'engagement formel de' ne jamais laisser entrer dans leur travail un sac de sucre de betterave? C'est, qu'en effet, l'expérience maintes fois faite, n'a jamais cessé de leur donner le même résultat : les vins sucrés avec des can- dis provenant de sucre de betterave, si pur fut-il, finissent toujours par reprendre en justifie;u;;;^;.;-r; ;';;:::;;;;;';:;;: ^'^■'^'., "="^- !-*-- p- -prendre en de canne vrai .> Nos lecteurs seront heureux d" '''"' "" arnère-goût de betterave qui constater que la réponse est positive et qu'il '^°'"P'"o™et la valeur des vins et la réputa- existe même de ce fait, dans l'industrie, certains ^'°" "^^^ marques, emplois de choix réservés au seul sucre de canne Une expérience facile, à la portée de tous pas moins réconfortants a noter. couverts d une soucoupe, deux verres d'eau M. G. DE PRÉ.VUDET est qualifié pour les con- T'""^' •' ^°''^' '^''' ''"" ''' '""" ''^^''' naître, étant directeur du bureau parisien de la Première qualité, provenant bien authen- maison S. Loii^et & Ch. Haentjbns, spécialisée 'iquement de canne, l'autre de raffiné éga- dans le commerce du sucre de canne d'origine et lement blanc et pur, provenant de bette- ré'e'e^tteTenrÏÏ '"'' ' ""'"'''' '^ ^""' ^"^^- ''"'■ -"" "^^^^ ^'^ ^^^'^^'^ '-"' ""^ der, ^ . "iere solution aura pris l'arrière-goût de •nous" rTn'dMn/"' ''^''"''î"^' '« phénomène ne betterave et dégagera une légère odeur, •nous rend plus perple.xe. comme autrefois La ^ ■ " - ' • TadrTde't . '" ''^"" = °" ^°'' ^> '^«-'er Te ^" ^^^'^'i^ -^"si si les deux sucres sem 'a . Chimie ^es^nU^^ :^^::: ^ff^l '"["j;' '•'^— — t identiquesP n ea sommes pas encore à pouvoir expliquer , . \' ^^^°'-^'°- ---iie. le consommateur , ^'.''^'"'^'^""'^'^^"^J'échelie des raffinés la distinction s'accentue. En France, les raf finenes de sucre de betterave ont, presque * * * 170 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 36 — Juin 1904 toutes, tîni par abandonner la fabrication les plus importants et les plus réputés, re- des vergeoises (i) qu'elles écoulaient mal, à cherchentcertains sucres de canned'un grain cause de leur mauvais goût. Or, les ver- lin et tendre, en imposant cette condition: geoises des usines qui travaillent le sucre de qu'ils ne fassent pas tourner le lait. En canne, conservent encore une clientèle en mélangeant ces sucres avec le cacao, ils en France et à l'Étranger. obtiennent une pâte mieux liée et d'un goût Les rr.élasses provenant du raffinage du singulièrement plus fin. C'est, en France, sucre de betterave vont à la distillerie ou, un débouché assez important. — depuis quelques années seulement et dans Si, comme logiquement on doit l'espérer, une faible proportion, à cause de leurs sels la fabrication des confitures se développe en purgatifs, — servent à l'alimentation du bé- France, grâce à l'abaissement des droits, les tail. sucres de canne devront plus particulière- Les n~étasses provenant du raffinage des ment en profiter. Ils fournissent, en effet, un sucres de canne, entrent dans la consomma- sirop d'une saveur plus délicate, plus onc- tion, soit qu'elles secondent le miel dans la tueux que les sucres, même raffinés, prove- fabrication du pain d'épice, soit qu'elles se nant de la betterave. consom.ment en nature. Toutefois, ce der- La même observation pourrait être faite nier débouché tend à diminuer, devant pour les liqueurs. Cependant, biendes fabri- l'abaissement des droits et du prix du sucre cants se contentent de l'étiquette, parfois acquitté. mensongère : « pur sucre de canne ». sans En dehors de l'industrie du raffinage, le chercher à approfondir l'origine de la mar- sucre de canne trouve encore quelques autres chandise. débouchjs. qui lui sont spéciaux. Il ne faut Faut-il conclure de ces courtes observa- pas en exagérer l'importance, mais il les vations que l'avenir appartient au seul sucre doit à ses qualités particulières : de canne vrai ? Assurément non ! On ne sau- Pour le sucrage des vins quelconques, rait perdre de vue que la production mon- même en dehors des Champagnes,on accorde diale du sucre de betterave est presque de ve- aux sucres blancs premiers jets cristallisés de nue le double de celle du sucre de canne pro- canne, une préférence marquée sur les pre- prement dit. — Il est également vrai que le miers jets blancs cristallisés de betterave, raffinage du sucre de betterave n'exige pas les C'est surtout dans les vignobles de choix, mêmes précautions incessantes et délicates comme en Bourgogne et dans le Bordelais, que le raffinage du sucre de canne, que l'on tient à n'employer que des sucres Mais il n'en demeure pas moins vrai, que de canne ; de même, en .\llemagne pour les du sucre de canne et du sucre de betterave, vins du Rhin. Le motif est sans doute le le plus délicat au goût est celui que l'on tire même que pour les vins de Champagne. de la canne, qui restera toujours la plus par- La chocolaterie, du moins les fabricants faite des plantes à sucre. ~~~~Z ~ '. . . ,,. „ G. DE Préaudet. (i) La vergeoise est un sous-produit; complètement épuisée, elle devient mélasse. Paris. 5 juin 1904. La crise de l'Indigo naturel Supériorité industrielle du Naturel sur le Synthétique, prouvée parle rapport des prix de vente. — Statistique mondiale. — Abaissement du prix de revient de l'indigo au Bengale, par la substitution de la variété du Natal à 17. tiiictoria el l'utilisation judicieuse des résidus (engrais). Correspondance spéciale du < J. d'A. T. » La note qui suit, nous vient d'un homme très avec plaisir, la situation de l'indigo nature .'est compétent. Comme nos lecteurs le constateront loin d'être aussi mauvaise qu'on serait tenté de le N" 36 — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALK 171 croire à la suite d'une simple comparaison des surfaces ensemencées depuis trois ans, dans les principaux pays producteurs. Dans les premiers temps de la crise, les plan- teurs de l'Inde ont cherché leur salut surtou tdans le perfectionnement des procédés d'extraction de l'indigo. De ce côté, leurs espérances se sont réa- lisées dans une très faible mesure seulement. .\c- tuellement, l'un des laboratoires spécialement digotine. — Le prix du Synthétique (leneur 20 % ) a baissé de 3 fr. 80 le kilo^ à 2 francs, dans l'espace de troisans. Le Naturel a baissé en proportion de 10 francs à 6 francs le kilo, de 55 ?o. — Cette baisse de prix simultanée a encouragé, comme c'est presque toujours le cas, la consommation d'indigotine, tant sous forme de produit naturel que de pro- chargés des recherches dans cette direction, se trouve même complètement désorganisé son chef '^"" synthétique. Tous les tissus qui, il y a étant passé à l'ennemi: en effet, M, Christophek quelques années empruntaient aux couleurs Rawson vient d'accepter un emploi chez les fabri- cants allemands d'indigo synthétique. Par contre, on verra par la suite que le programme culiural proprement dit. exposé tout au long dans ce Journal, dans de précédents articles (i), semble être en voie de complète réussite. Le succès qu> déjà s'annonce, ira probablement en grandissant à mesure que le Gouvernement complétera l'orga- nisation agronomique dont il est occupé à doter le pays. Parmi les créations récentes dans cet ordre d'idées, il convient de signaler tout particulière- ment,tant au point de vue général qu'à celui plus spécial de l'indigo, l'institution, très largement conçue, qui est en voie de constitution à Pusa, avec le concours pécuniaire d'un richissime Mé- cène américain. Le Gouvernement vient d'en con- fier la direction supérieure à notre abonné M. Bernard Coventry, qui s'est fait connaître précisément par ses cultures d'indigo. Cette nomination nous promet, en outre, que la ramie ne sera pas non plus oubliée dans les re- cherchesdu nouvelétablissement;carM. Coventry s'en est beaucoup occupé ces dernières années, dans sa propriété de Dalsing-Seraï. — N. d. l. R. On serait porté à croire que la crise que traverse depuis 3 ans l'indigo naturel aurait atteint son point culminant, puisque le syn- thétique se vend couramment partout où s'employait l'indigo naturel , même aux Indes, à un prix qui défie, à l'heure qu'il est, le prix de revient le plus bas du Naturel. La consommation d'Indigo du monde en- tier est estimée à environ 6 millions de kilos, ramenés à une teneur d'environ 55% d'in- (i).N'ous avons publié en 1902 et iC)o3 d'importantes études sur la crise de l'indigo, par M.K.irpelè;, ; leur conclusion était très optimiste. V. « J. d'A. T. » n" 7, l'i, 14, 22. — Ces articles seront comparés utilement avec celui de Dixi,dansle n" 16 du » J. d'A. T. «. Nous avons publié également, au fur et à mesure, diverses statistiques et petites informations qu'il serait trop lone d'énumérer ici. — ■ N. d. l. R. d'aniline l'apparence du Bleu d'Indigo, sont teints aujourd'hui exclusivement à l'indr- gotine naturelle ou synthétique Surles 6.000.000 kg. d'indigo naturelindi- qués plus haut, environ 3.5oo.ooo kg. étaient fournis par le Bengale. La production de ce pays est tombée l'an dernier à 1.700.000 kilos, tandis que la production des autres pays, — Madras, Java, Manille, Centre-Amé- rique,— n'a pas varié. D'autre parties stocks sur les marchés de Londres, Havre, Brème, sont plus bas qu'ils n'ont jamais été. Si l'on admet en outre que les fabricants de Synthétique ont mis sur le marché l'an dernier environ 10.000.000 kilos à 20 % ce qui équivaut à 3.5oo.ooo kilos à 55 %, nous arrivons à une consommation mondiale totale de : 3.50O.000 kg., synthétique 1.700.000 kg., Bengale 2.500.000 kg., autres contrées 7.700.000 kil. Or, la moyenne des 10 dernières années avant l'apparition du synthétique, n'était que de 6 millions. I! est donc de toute évidence que la consommation mondiale d'indigotine a considérablement augmenté depuis deux ans; en effet, l'accroissement dépasse 25 % . C'est le moment de nous demander quel est le prix que payent les consommateurs pour l'unité d'indigotine sous ses différentes formes commerciales. Prenons pour base de comparaison les prix traités en dernier lieu sur le marché le plus important du monde pour l'indigo naturel, celui de Calcutta. L'indigo du Bengale contient en moyenne 60 % d'indigotine et au maximum, — qua- lités les plus fines, — 68 % . Comment expli- quer que, le synthétique étant offert partout 172 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 36 — Juin 1904 sur la base de 9c roupies le maund de pâte mique scientifique à ce sujet, nous sommes à 60 % , toute la récolte du Bengale ait pu se obligés de croire que le teinturier intelli- vendre entre iioet 170 et quelques lots at- gent et instruit qui paye plus pour le Na- teindre 180 et loS roupies. turel que pour le Synthétique, sait bien ce En d'autres termes, le Synthétique étant qu'il fait, déclaré identique au Naturel quant aux ré- Nous nous trouverions donc avoir affaire sultats à la cuve nous assisterions à ce spec- à deux produits moins identiques indus- tacle inédit, d'une matière première simpo- triellemcnt qu'on ne l'a cru. ou, du moins, sant au consommateur, en quelque sorte, à qu'on ne l'a dit. Toutefois, la différence de un prix de fantaisie, tout à fait indépendant prix pourra toujours compenser, pour cer- de sa valeur intrinsèque; puisque l'Indigo tains et pour la majorité même, le jour où du Bengale qui contient 60 ". d'indigotine et cette ditîérence sera très importante les se paye de 110 à 170 roupies mettons en avantages que peut présenter à la cuve l'in- moyenne, i3o) ne saurait donner au con- digo naturel. La lutte tournera donc tou- sommateur plus d'indigotine qu'il n'en re- jours autour du prix de revient, tire de la même quantité de Synthétique Personne, — en dehors des fabricants payée 90 roupies seulement ! mêmes du Synthétique, et encore! — nepour- II y a là une situation d'autant moins rait dire aujourd'hui quel est le plus bas prix banale que la lutte est engagée depuis trois auquel on pourra le produire un jour. — Le ans et que les consommateurs restés fidèles au Naturel qui revient aujourd'hui en moyenne Naturel, représentent à peu près la moitié de à 100 roupies le maund, soit 6 francs le kilo la consommation mondiale. 11 serait risqué de 60 '■„ , pourra être fabriqué à 3 fr. 5o le de soutenir qu'on soit simplement en pré- kilo de 60 % , si la variété dite du Natal, qui sence : d'un côté , de consommateurs a déjà donné des résultats inattendus au éclairés; de l'autre, de gens en retard. Je Bengale, tient en grande culture tout ce qu'il veux bien que la Russie d'Europe, la Sibé- est permis d'en espérer à la suite des essais rie, le golfe Tersique, l'Egypte soient en faits en petit. — D'un autre côté, les plan- retard, mais c'est que, parmi les acheteurs teurs réussissant avec le coton, le tabac, la d'indigo naturel, nous constatons aussi nos ramie, pourront vendre à très bas prix l'in- consommateurs français, la plupart des digo cultivé en assolement; l'emploi des consommateurs anglais; enfin, les grands résidus d'extraction comme engrais semble fabricants américains, à l'affût de toutes les devoir compenser, en effet, pour une très innovations, pourvus des derniers perfec- grande part, les frais de culture et de fabri- tionnements industriels, continuent à payer cation d'indigo. 1 10 roupies ce qu'ils sembleraient pouvoir Pour le sucre, le tabac, la ramie, le colza, acheter à 90 roupies. L'observation suivante en effet, l'emploi du seeth (résidu restant s'impose : aprèsl'extraction del'indigoi, représente une L'indigo naturel, qui à l'analyse chimique augmentation de rendement qui ne saurait donne 60 % d'indigotine, contient parmi être obtenue, à beaucoup près, par aucun les 40 % restant, du brun d'indigo, du rouge autre engrais. Une preuve, entre autres : le d'indigo, du gluten, etc. etc. paysan qui paye pour location de la terre, de Le Synthétique, lui, ne contient que de septembre à février, 8 roupies par acre, l'indigotine, soit qu'il se vende en poudre est prêt à payer pour ce même acre jusqu'à 100 % ou en pâte 20 "0, dont 80 % d'eau, cent roupies, si on lui fournit suffisamment Nous arrivons donc forcément à cette con- de seeth pour engrais. Il faut compter, clusion : que l'indigo naturel offrant une comme engrais, pour un acre en culture, les composition chimique complexe, agit à la résidus de 10 acres d'indigo. Le planteur qui cuve, sur le tissu ou sur le fil, autrement récolte i.ooo acres d'indigo pourra donc que n'agit l'indigotine seuledu Synthétique, donner àbail,avecengraisdeseeth,iooacres, Car, sans vouloir soulever aucune poIé- et ceci de septembre à février, — c'est-à-dire N° 3(i — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 173 précisémeni pendant l'époque où ses champs cette même superficie de i.ooo acres, d'indigo restent sans emploi. 5oo maunds d'indigo au lieu de 250 (et pro- Aujourd'hui, avec la semence de V Indigo- bablement aussi plus de seeth, partant plus fera tinctoria, i.ooo acres reviennent au de profit sur le tabac), l'indigo ne revien- planteur à 25.000 roupies, comme frais de drait plus qu'à 3o roupies le maund. culture et de fabrication, et lui donnent L'indjgo naj^^el n'est donc pas près de 250 maunds d'indigo. En louant ,00 acres disparaître, et notre prochain article pour- au paysan, pour son tabac par exemple, il ^^-^ ^ien s'intituler : La crise de l'indigo encaissera 10.000 roupies, et ses 25o maunds svnthétiaue ne lui coûteront plus que i5.ooo roupies, soit 60 roupies le maund. — -Avec la semence J- ^• du Natal qui donnera, espère-t-on, pour Paris, 7 juin igoS. Le Maniçoba de Bahia Analyse du Rapport de A!. J. Bahiana, sur son voyage d'études à Jequié et Areia. Par M. A. Cardozo M. J. Bahiana, conducteur de travaux pu- Voici les passages du rapport de M. Ba- blics, a été chargé par le Secrétaire de l'Agri- hiaxa que vous avez intérêt à connaître : culture de Bahia d'étudier les peuplements Le maniçoba de Jéquié porte des fleurs à de maniçoba découverts récemment dans cet cinq pétales séparés dans leur tiers supé- Etat et notamment dans les régions de Jequié rieur, plus saillants à la base ; calice de sé- et Areia. Je vousadresse une analyse du rap- pales fort réduits. Couleur: extérieurement port établi à cette occasion et qui a paru dans verte, bordée de blanc ; dans la partie interne, le bulletin du Secrétariat, fascicule de no- violacée, bordée devert ; les pétalespossèdent vembre igoS. J'ai sauté maints détails sans une nervure dorsale saillante. L'ovaire forme grande importance, pour réservermon atten- une protubérance à bords frisés, de couleur tion à la partie principale du document en jaune pâle; il est surmonté de cinq grandes question où l'auteur signale une nouvelle étamines portant de grandes anthères ; pol- variété de maniçoba. len, jaune vif. Du centre du pistil partent Sur ce point, je vous ai traduittout ce cinq étamines plus petites, avec anthères for- qu'ilditd'important. Je ne réponds d'ailleurs ' mant couronne. Le pédoncule est court et pas de la partie botanique, à mon avis, mal recourbé. Les fleurs sont réunies en grappes présentée. N'étant pas botaniste moi-même, de 10 à 14. je n'ai guère pu la corriger, mais je sens que Le fruit mûr 'contient trois graines de le texte est confus et parfois même contra- 20 mm. de long, sur i5 mm. de diamètre dictoire. Enfin, j'ai fait pour le mieux et environ. La forme de la graine permet de débrouillé dans la mesure du possible. , reconnaître la variété (i). Je ne retiens comme caractère distinctif de Les feuilles ont leurs cinq lobes terminés la variété décrite que l'épaisseur del'écorce : en pointe et découpés à la base ; leur couleur I centimètre. Pour autant qu'il est permis de est vert clair. Le pétiole est long et courbé. tirerdesconclusions,d'expériencesracontées Les arbres adultes isolés se divisent en un d'une manière aussi confuse, je serais tenté nombre extraordinaire de branches pri- de conclure que le rendement de cette pré- maires. Celles-ci se divisent à leur tour par tendue variété nouvelle est plutôt au-dessous ramifications dichotomiques ou trichoto- de ce que l'on a trouvé ailleurs ; surtout, si l'on considère le diamètre des arbres ; 25 et , ■ ■ „^ ^^ „„'„ii„ ., j. o^.ii,-., I Le teste ne précise pas ce quelle a de particu- 3o cm. lier. —A. C. '74 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPTCAI K N° 36 — Juin ,904 miques; les branches de second ordre se re- divisent par dichotomie. Les cicatrices pro- venant de la chute des feuilles, donnent aux branches, d'ailleurs tortueuse?, mais dres- sées, un aspect noueux. L'ensemble du port est assez imposant. La couronne atteint un rayon de 3 à 4 mètres. Les troncs sont hauts de 3 m. 70a 10 m.; leur diamètre varie de 25 à 3o cm. Presque toujours ils sont droits ; l'écorce externe est d'un vert blanchâtre et brillant, d'un centi- mètre d'épaisseur. Le latex jaillit de la cou- che libérienne comprise entre l'écorce et l'au- bier. Le bois est blanc, léger et poreux. La chute des feuilles a lieuà partir de mai. Le mouvement de la sève est le plus actif en août ; la frondaison et la floraison ont lieu en septembre-octobre, les fruits se nouent vers fin octobre, et les graines mûrissent de dé- cembre à janvier. Je note, sansentreprendrede l'interpréter, cette remarque de M. Bahiana : « Dans la région explorée, je n'ai pas trouvé la variété violette (roxa), à latex jaune, qui existe à Remanso. » Les maniçobas de Jéquié et d'Areia pré- fèrent les sols rouge-sang, argilo-ferrugi- neux, contenant du salpêtre (a-zc!), mais on en trouve aussi dans des terrains argilo- siliceux. La meilleure époque pour la saignée est à partir d'août, surtout après les premiers orages. On pourrait d'ailleurs saigner toute l'année, sauf les mois d'hiver, où il faut lais- ser les arbres en repos. Dans la variété qui notis occupe, c'est le tronc qui est la partie de l'arbre la plus riche en latex. Dans les autres variétés, dont la violette ;roxa), qui a le tronc peu développé et l'écorce très gercée, la saignée est plus productive lorsqu'on ia fait porter sur la racine, le tronc donnant le latex difficilement et au risque même de compromettre l'exis- tence de l'arbre. Pour ce qui est de cette variété de Jéquié, au contraire, la saignée de la racine, essayée sur 32 arbres, est toujours demeurée sans résuhat. Pour juger du rendement des arbres, les saignées furent faites par incisions horizon- lales (coups de canit) d'un centimètre de long. Une partie du latex fut recueillie li- quide, dans des vases disposés à la base du tronc; et cela au moyen de gouttières faites avec des feuilles de palmiers et insérées entre l'écorce et le bois. L'autre partie (i) coagulait spontanément, en fils, sur l'écorce même, d'où on arrachait ces fils de caout- chouc pour les enrouler sur un fuseau de bois. Quand une couche s'était ainsi formée par agglutination sur le fuseau, on la cou- pait suivant une génératrice et on obtenait une plaque. Le latex recueilli dans les vases était coa- gulé par exposition à l'air. Le caoutchouc de l'une et de l'autre provenance était enfin passé à la presse, laminé repassé à la presse une seconde fois, puis séché au soleil (2). Pour arriver à une estimation du rende- ment des maniçobas de la variété de Jéquié, M. Bahiana a opéré sur 200 arbres qu'il fit saigner un jour sur deux, et à des heures différentes, pendant 16 jours. Après 5, 6, 8 et jusqu'à 22 incisions, selon le cas (3), il fut recueilli un total de 7 kg. 122, soit une moyenne de 35 gr. 12 par arbre. Neuf per- sonnes ontétéemployées à ce travail ; il leur était impossible de saigner les 200 arbres dans la même journée [4). Par cette série d'opérations on n'arriva point à épuiser les arbres ; dans quelques- uns, l'écoulement du latex avait diminué ; dans d'autres, il continuait avec la même intensité. Quelques-uns des sujets saignés se montrèrent totalement dépourvus de caout- chouc (5). Vu la sécheresse, le temps insuffisant pour l'épuisement des arbres, et le nombre inégal de saignées, M. Bahiana conclut que les ma- (i) Probablement, la plus importante. — A. C. (2) Voilà, certes, un procédé de séchage peu re- commandable. — A. C. (3) I.e texte n'est pas clair ; je n'y puis rien. .\. C. (4) Cela ne fait que 22 arbres par jour et par ou- vrier. En effet, le procédé employé est très fasti- dieux. Ceci vous montre que mon calcul de 3o arbres par jour par la méthode des piqûres et de l'éponge (V. « J. d'A. T. » n* 3:, p. 39) n'est pas exagéré. A. C. (5) Observation du plus hautiniérêt. A rapprocher de celles concernant d'autres espèces de caoutchou- tiers, et publiées dans des n" antérieurs du « J. d'.\. T. 1) — La production du caoutchouc semble déci- dément être une adoplation individuelle. — N. o. l. H. N° 36 Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 175 niçobasdont il a eu à s'occuper, auraient pu donner, bien traités, 70 grammes de caout- chouc en un mois de temps, et trois récoltes par an, la saison totale propice à l'exploita- tion étant de 6 mois. Il y aurait donc en tout 210 grammes de caoutchouc par an. Pour se faire une idée plus exacte, M. Bahiana essaya de saigner un individu jus- qu'à épuisement complet. Des 300 arbres mentionnés plus haut, il en choisit un qu'il fit saigner 22 fois, « jusqu'à ce que le latex, devenu aqueux et poisseux, ait cessé de se détacher de l'écorce. » Le produit total a été de 92 grammes de caoutchouc; mais l'auteur estime que certains arbres auraient pu en donner plus de i5o grammes « par cueil- lettes mensuelles » (i). Les arbres à écorce blanchâtre semblent produire plus que ceuxà écorce foncée, lisse et brillante; ces derniers ont aussi l'écorce moins épaisse et résistent moins au cou- teau. La saison exerce une influence indubi- table: Lorsque lespremières pluies arrivent, le rendement en latex double, et l'extraction devient plus facile. Par contre, avant les pluies, le latex est épais, blanc, coagule faci- ment et adhère fortement à l'écorce, tandis que dans la suite, tout en étant plus abon- dant, sa coagulation est plus lente; cette circonstance est d'ailleurs favorable à l'ex- ploitation, puisqu'elle favorise la récolte à l'état liquide. Les jours de pluie même, on ne saurait récolter, dit M. BAntANA, car la pluie tombant sur le latex en entraîne la plus grande partie (i). Les jours de soleil, l'arbre donne davan- tage de latex avant 11 heures du matin et après 3 heures de l'après-midi. Les fils de caoutchouc coagulés entre 1 1 heures et 3 heures, ne se détachent de l'écorce que très difficilement. Ils apparaissent bl-anchis par le soleil, qui leur donne le brillant de la soie. Pour résumé conforme, A. Cardozo. N. D. L. R. — La mercuriale spéciale des pro- duits brésiliens, publiée par MM. Knowles & Poster de Londres, indique, à la date du 26 mai 1904, « un petit lot de maniçoba de Bahia, qualité absolument supérieure, très propre, paraissant séché au soleil; vendu à raison de 3 sh. 'V; d. la livre. » (i) Pour aucun de ces chiffres, M. Bahiana ne dit quel était le degré de siccité de son caoutchouc 11 y a là une source de confusion inextricable. — A. C. (1; Je ne comprends pas. La pluie devrait se mélan- ger au latex, et le mélange tomber dans les vases au moyen des gouttières mentionnées plus haut. Il me semble, au contraire, que les jours de plaie devraient être plutôt bons pour la récolte. — A. C. Le Dépulpeur Butin Schaap Pour Café de Libéria. Par M. F. Main fii. Le dépulpeur Butin Schaap s'est surtout fait connaître au concours organisé en oc- tobre 1900 par I'Allgemeen Kokfie Syn- DiKAAT de Java. Ce concours réunit dix con- currents, un prix de 10.000 florins (21.000 francs, devant être décerné au vain- queur. La lutte se circonscrivit rapidement entre deux inventeurs : M. Butin Schaai» et (1) Cet article fait suite, en quelque sorte, à celui sur les dépulpeurs à Libéria de MM. John Gordon it Co, que M. Main nous a donné dans le n' h de ce journal. — N. d, l. R. M . Van Riemsdijk, pour se terminer à l'avan- tage du premier. Peu répandu avant 1900, le dépulpeur de Butin Schaap se vendit aussitôt beau- coup à Java, où yS exemplaires furent mis en fonctionnement l'année suivante. Le premier modèle comportait un appareil préparatoire distinct du dépulpeur ; cet ap- pareil écrasait légèrement la pulpe et facili- tait sa séparation ultérieure d'avec la graine. La machine actuelle n'en comporte plus ; 176 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALF. N" 36 — Juin 1904 cette machine, comme on peut le voir pulpe et les peaux passent dans l'intervalle d'après la photographie ci-dessous, estdou- qui les sépare alors que les fèves restent au- ble, c'est-à-dire qu'elle comporte deux pai- dessus. Un courant d'eau, amené par deux res de cylindres, symétriques, l'une en petits tuyaux visibles sur la figure, tient les avant, l'autre en arrière. cylindresconstamment propres. Il n'est pas toutà fait exact dédire quedans Le débit de la machine double à deux le nouveau modèle l'appareil préparatoire est paires de cylindres est d'environ 40 piculs supprimé; il n'y a plus en réalité d'appareil 2.400 kilos) à une vitesse de i 5otours des cy- séparé, mais dans la trémie du dépulpeur lindres. Le nombre des fèves brisées varie de '/2 à I % , ce qui est vraiment tout à fait insignifiant. La commande des divers orga- nes se fait par engrenages et l'ensemble des pièces est trop fa- cile àcomprendre d'après la figure, pour que nous in- sistions davanta- ge sur leur dispo- sition. Toutefois, il y a intérêt à mentionner que les arbres sont montés dans des coussinets en bronze phospho- reux, à rattrapage de jeu. Des graisseurs à graisse consis- tante assurent le graissage de tous enfin les cvlindres fonctionne un écraseur (« Kneu- zer )• ou II Pletter » en hollandais . Celte trémie est tronconique , et l'intérieur com- porte un cône en cuivre , à stries obliques, à axe vertical, recevant son mouvement de l'axe d'un des deux cylindres , par l'intermédiai- re d'une paire de pignons cônes . L'arbrede cecône est surmonté par un lourd volani assurant une grande régularité au mouvement . Selon la taille des cerises à traiter, le cône peut être tenu à une dis- tance variable de la trémie. les organes travaillants Le dépulpeur proprement dit se compose sont laciles à démonter et à remettre en de deux cylindres à axe horizontal, l'un place pour le nettoyage. Les dimensions d'encombrement sont les suivantes : longueur, o m. 820 ; largeur, o m. 960; hauteur, i m. 3(io. Pour le transport, le dépulpeur peut être démonté et emballé en six caisses, dont la Fi. ;_-iiaùp. AloJclc :ik- lisse, l'autre portant des stries spiralées. Ils sont séparés par un intervalle de deux mil- limètres, pouvant être exactement obtenu par deux vis de réglage agissant sur le cylin- dre inférieur. Les cerises, amenées par un courantd'eau, plus lourde pèse 400 kilos. Le prix sur place- tombent dans la trémie où l'écraseur leur est de 1.800 florins, soit près de 3. 800 fr. fait subir un premier traitement. Llles pas- F. Main, sent ensuite sur les cylindres dépulpeurs: la Ingénieur-Agronome. N" 36 — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE '// Les Stations tropicales du Département d'Agriculture des Etats=Unis, en 1902=1903 La Division des Stations insulaires. Situation spéciale des Philippines. La Section tropicale du Bureau of P. L — ■ Laboratoire de Miami : maladies des Citrus, de l'ananas, de l'avocatier. — Porto-Rico : Café. Cultures fourragères. Potager. Forêts. — Iles Hawaï : Maïs. Tare. Pommes de terre. Tomates, etc. D'après le Rapport annuel du Département. A la suite des récentes conquêtes et an- soixantaine sans compter les succursales, nexions, un service spécial a été créé au Dé- stations spéciales, etc.), et à indiquer les re- partement d'Agriculture de Washington cherches que le Département de Washing- sous le nom de Division OF Insular St.^tions ; ton poursuit en collaboration avec un cer- il a pour chef M. VV. H. Evans. Ce service tain nombre d'entre elles, estchargé de la direction généraledes réseaux II ne faut pas confondre le Laboratoire agronomiques américains aux iles Hawaïet tropical de Miami avec la Section des re- à Porto-Hico, en même temps que de celui cherches tropicales qui fait partie du Bureau de l'Alaska; ce dernier, qui subit un climat oi- Plant Industhy au Département d'Agri- plutôt polaire que tropical, a été établi après culture à \\'ashington et qui a pour chef la découverte de l'or au Klondyke. M. Cook. Ce nom est revenu souvent dans Les Philippines relèvent du Département notre analyse du n" 34, de même que dans de la Guerre, et celui de l'Agriculture n'y d'autres n°" du .lournal et dans nos Bulletins intervient qu'indirectement. Toutefois, c'est bibliographiques. — La section tropicale se lui quia fourni le personnel, déjà nombreux, trouve amenée fréquemment à collaborer du Bureau d'Agriculture de Manille, qui ne avec le Laboratoire de Miami, mais plus sou- manque pas de suivre les bonnes traditions vent encore, les fonctionnaires qui la com- de la maison-mère ; nous avons eu déjà un posent s'en vont chercher leurs renseigne- certain nombre d'occasions de nous occuper ments au loin, à l'étranger; d'une manière des publications de ce Bureau, ainsi que de générale, ils ne sont pas liés par un pro- celui chargé des Forêts. (V. « J. d'A. T. » gramme fixe. n" 10, .^ 84 ; n° 27, s; .454; n" 3 i , pp. 19-21 et 28-29). D'autre part, il y a lieu de compter au nombre des établissements tropicaux du Dans ce qui suit, on ne trouvera donc que quelques mots sur les trois stations de Miami, de Porto-Rico et des îles Hawaï. La slaiiou de Miami, en Floride, que nous Département d'Agriculture le Laboratoire avons l'avantage de compter parmi nos tropical de Miami, en Floride, cité maintes abonnés, exécute toute sorte de travaux pour fois dans l'analyse très détaillée du Rapport le compte des différents services de l'admi- annuel du Département sur l'exercice 1902- nistration centrale. Nousen avons énumérés 1903, publiée dans notre n° 34; car il est un certain nombre dans l'article paru dans directement rattaché à l'administration cen- notre n° 34. En voilà d'autres, cités à la p. 106 traie. Ce n'est pas, en effet, une station agro- nomique locale relevant de l'Etat de Floride, comme il y en a des quantités dans les diffé- rents Etats de l'Union. Nous ne nous occu- pons pas ici des stations des Etats ; nous du Rapport annuel du Dép. d'Agriculture sur l'exercice 11102-1903; ils sont principa- lement du domaine de la Pathologie végé- tale: On cherche, sans y avoir réussi encore, la n'en aurions jamais fini, et d'ailleursle Rap- cause de la maladie des orangers connue port annuel du Département, qui est, cette dans le pays sous le nom plutôt vague de fois encore, notre source de renseignements, «blight». On croit toucher à la solution ne s'en occupe guère davantage, se bornant du problème du traitement d'autres maladies à en donner la statistique (il y en a une du même arbre, dites « dropping » et « split- 1-8 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 36 — Juin 5904. ting !.. On étudie activement le « leaf-spot » déjà assez rondelet, — ne permet pas de s'y de l'ananas, le « seadling blight » et le « mo- engager avec quelque chance de succès, saie disease » du manguier. On a découvert Toutefois, dès à présent on a entrepris di- la cause de certaine maladie grave de l'avo- verses cultures fourragères, et les constata- catier. tions faites ne sont pas sans intérêt : la La station de Porto-Rico. — Nous avons luzerne, quoique poussant assez bien, four- eu déjà à nous occuper de l'activité du Dé- nit peu de fourrage, et ne présente d'ailleurs partement d'Agriculture dans cette ile, à pas les nodosités radiculaires caractéristi- l'occasion de l'enquête préliminaire de ques des légumineuses ; — le velvet bean M. Knapp (« J.d'A. T. », n° i, p. 26) et du {Muctina] et le soja se montrent supérieurs i'"' Rapport annuel de M. Gardner (id., n" 22, au cowpea, dévasté par les insectes. § 35-). Nous avons d'ailleurs reçu plusieurs La station entretient des rapports suivis éditions de cette station; le temps nous a avec les établissements similaires des Antil- manqué pour en rendre compte. Dans le les britanniques, et s'est constitué déjà un volume du Département, le rapport particu- certain nombre de belles collections de plan- lier de la station de Porto-Rico occupe les tes vivantes : 42 variétés de bananiers. 24 de pages 285 à 289. Citrus divers, toutes sortes d'essences fores- Primitivement installée à titre provisoire tières, etc., etc. à Rio Pedras, elle vient d'être établie défini' Nous avons déjà mentionné les publica- tivement près Mayaguez et compte en plus tions de la station; elles paraissent en anglais du directeur, M. F. D. Gardner, trois spé- et en espagnol et sont distribuées régulière- cialistes : un naturaliste, un chef de culture ment à 800 adresses environ, la plupart et un Hollandais à en juger par le nom) dans l'ile même. chargé expressément du café. La station II y a aussi une bibliothèque, elle doit dispose en effet, pour ses expériences, de même être déjà d'une certaine importance, 10 acres dans la caféerie de La Carmelita, puisque l'établissement d'un catalogue sur qui constituent ainsi une sorte d'annexé des fiches est prévu exprès dans le programme 235 acres de Mayaguez. Elle a aussi fait dé- des travaux pour 1904. clarer réserve d'Etat 23.000 acres de foret N'oublions pas le Catalogue des plantes dans le district de Luquillo. utiles de Porto-Rico, dressé, pour le plus Le Département d'Agriculture semble grand bien de la station, par MM.Cook et Ignorer la sucrerie, principale industrie de Collins ; nous en avons exposé l'arrange- l'île, mais qui laisse peu de bénéfices aujour- ment, dans notre n" 33, §515. d'hui. Par contre, en raison de la situation La station des iles Hawaï. — Tandis qu'à à proximité du grand marché des Etats- Porto-Rico, le Département est appelé à LInis, la Station de Porto-Rico attache la créer de toutes pièces le mouvement scienti- plus grande importance aux recherches et fique et agronomique, aux Hawaï la situa- essais d'ordre horticole et demande qu'un tion est différente : spécialiste de cette carrière lui soit adjoint II y existe depuis des années une station sans retard. Déjà M. F. S. Earle, du Jardin spéciale pour la canneà sucre, puissamment botanique de New-York, a fait sur place une organisée par les soins d'un syndicat de première enquête sur la matière, ainsi que planteurs, et universellement célèbre. Il y a sur les maladies des plantes cultivées : cette lieu d'en dire autant du service entomolo- missiondonneralieuàlapublicationd'un rap- gique. dirigé par M. Kœbele dont un récent port. et très bel exploit a été raconté dans notre Comme Porto-Rico exporte beaucoup de n" 33. Enfin, il semble exister également un bestiaux à destination de Cuba, on voudrait service forestier autonome. Il y a un Co- également développer l'activité de la station mice agricole (« Boardof Commissioners of du côté des recherches zootechniques, mais Agriculture and Forestry» , etc., etc. Enfin, on déclare que le budget actuel, — cependant il y parait deux revues agricoles mensuelles. N" 36 — JjiN r904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICA;.F. '79 — La station gouvernementale ne vient que champ d'essais de lo acres, il paraît que compléter une organisation déjà fort présen- deux variétés, — le Leaming et le Boone table. Elle ne s'occupe absolument pas de la County White, — ont déjàprouvéleurgrande canne à sucre, et désire développer les cul- tures secondaires; quelques extraits de son rapport (pp. 281-285 du Rapport annuel du Département! feront mieux comprendre son genre d'occupations : Dirigée par M. Jared G. Smith dont nous .5 variétés avons déjà eu à analyser un travail du temps où il appartenait à l'administration centrale (V. « J. d'A. T. » n" 16, ijaSô, la station compte encore deux autres agro- nomes, un entomologiste et un chimiste, sans considérer le personnel subalterne. On est en train d'organiser une importante bibliothèque, dont la collection personnelle supériorité sur les maïs dits indigènes. On s'applique aussi, — et avec succès, — à combattre les maladies de la pomme de terre, qui constitue une culture importante dans l'ile de Maui. La station en cultive Elle en a réuni 145 de tomates, dans l'es- poir d'en découvrir de plus intéressantes quecelles actuellement cultivées aux Hawaï; ces dernières ne valent rien, paraitil. Une entente a été établie avec l'Associa- tion des Eleveurs hawaïens 1 Hawaïan Live Stock Breeders'.A.ssociation , et on nous du directeur 2.000 titres constitue déjà un promet pour bientôt un opuscule qui sera joli noyau: 10.000 francs sont demandés consacré aux plantes fourragères indigènes pour cet usage pendant l'année 1903-1904. et acclimatées. Voilà un chiffre à retenir! Nous avons déjà signalé ailleurs les tra- La station étudie avec beaucoup de mé- vaux et publications de la station concernant thode certaines cultures dont les indigènes le chanvre de Sisal et le chanvre de Manille, sont les premiers à profiter, tels que le taro la vanille, la maladie des poulets, etc., etc. et le maïs. Une maladie du premier, don^ — Avant de terminer, mentionnons encore on est bien près de connaître le traitement, que tous ces Bulletins sont distribués à a donné lieu à la publication d'une pla- 5oo adresses environ et qu'en outre, il a quette en langue indigène, en même temps été organisé de nombreuses conférences, que le rapport complet était publié en d'après la méthode éprouvée des « Farmers' anglais. Institutes » qui réunissent aux Etats-Unis Le maïs, cultivé par des Portugais, des annuellement près d'un million d'auditeurs Chinois et des Japonais, est en décadence ip. 269 . Le Sénat hawaïen apprécie assez dans l'île de Maui, par suite de maladies les services rendus parle Farmers'Institute également. La station a réuni toutes les local, pour lui avoir voté une subvention variétés américaines et a ensemencé un spéciale. Culture et préparation du Gingembre Causes de la supériorité du produit de la Jamaïque. — Conseils généraux aux planteurs. D'après MM. Cook et Collins Les conseils qui suivent, sont empruntés au volume de MM. Coor et Collins : Useful plants of Porto-Rico (V. l'analyse de cet ouvrage dans Il J. d'A. T. », n° 33, papier bleu, § 4i5). Comme on verra, ils sont basés sur ce qui se passe à la Jamaïque; nous ne saurions dire, d'ailleurs, si les auteurs y sont allés voir ou s'ils se sont con- tentés des données fournies par la bibliographie. Tel que, leur exposé n'est pas sans intérêt. Infini- ment moins complet que l'étude monographique du regretté L.vndes, résumée dans le » J. d'A. T. » de juillet 1902 (n" i3, pp. 203-207), il insiste cependant sur plusieurs points négligés dans celle-ci. Nous avons cru devoir relever une indication géographique qui nous parait erronée : MM. Cook. et CoM.iNs parlent du gingembre de Cochinchine (province de l'Indo-Chine française), mais cette provenance est inconnue sur le marché interna- tional; ils auront confondu — c'est déjà arrivé à i8o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 36 — Jcin 1904 plusieurs auteurs — avec le Cochin, qui est situé rable et aussi un fort supplément de main- sur la Côte de Malabar. Ce pays exporte, en effet. d'œuvre : en effet, les rhizomes y sont éplu- de grandes quantités de sineembre; d'après u- . - 1/ • - • m - 1 1 , ,. . „-,^ . j ches et raclés, grâce a quoi ils sèchent plus Landes, c etan, en i885, près de 4,000 tonnes- . ; o t r or, la Jamaïque n'exportait que 666 tonnes seule- ^'^^ ^^ ^^ présentent mieux. ment, en 1897, d'après le même auteur. « Certaines provenances très inférieures D'autre part, nous croyons savoir que le gin- consistent en rhizomes vendus tels qu'ils gembre du Cochin n'est plus aussi déprécié qu'il sortent de terre. Cependant, d'une manière l'était autrefois. ;• - 1 - j ■ 1 1 . . , . générale on procède a un lavage, plus ou Nous avons eu celte impression bien souvent " v ■ c- r en lisant la Chronique des drogues et épices an- '"«'"^ soigné. Mais à la Jamaïque, chaque tillaises sur le marché de Londres, qui constitue pièce est épluchée avec le plus grand soin ; l'un des attraits d' « Agriculiural News », l'excel- et comme chaque rhizome de gingembre lente revue bimensuelle du Département d'Agri- comporte un certain nombre de « doigts » culture des Indes Occidentales. Cette chronique, , „-r .• -i . , . . , ,. , (ramihcations, ce travail, pour être tait vite, quoique nettement commerciale, est rédigea par un botaniste des plus estimés, M. John R. jIckson, ^xige une grande expérience, et de la dexté- qui semble s'intéresser très particulièrement au rite. Une fois épluché, le gingembre est lavé gingembre. — N. d. l. R. dans de l'eau, et y reste généralement la N. B. — M. Habold Hamel Smith, auquel nouS ,-,uit, jusqu'au lendemain matin. avions communiqué une épreuve du présent ar- i •- i , u .1 - .- j n . ^ , , r . . , <■ L epluchage et la macération dans leau licle, nous signale les prix suivants, pratiques le 22 mars a Londres, en shillings, au cwt débarrassent le gingembre d une partie des (— ?okg. 8) : huiles essentiel les et résines auxquelles cette Cochin, belle qualité, lavé. ....... . 25 sh. denrée doit ses propriétés astringentes etaro- Jamaique » » Sti sh. matiques ; il parait en effet que les plus Il y a donc toujours encore un écart sensible .•,- j /i • . j 1 ■' ' actifs de ces éléments sont contenus dans la entre ces deux provenances. — Les principales ^, , , provenances négociées sur la place de Londres P^^^" ^^ "^ '^'^ ^^^ ^^ planteur ait recours sont: Cochin, Japon, Bengale et Jamaïque, et les au blanchiment artificiel parle soufre ou cotes vont de 22 à 60 shillings le cwt.— N.D. L. R. par d'autres procédés chimiques; mais il ^ arrive certainement aux importateurs de " * pratiquer ce genre d'opération dans le but " Le gingembre est l'un des rares pro- de donner à une marcnandise de basse qua- duits tropicaux qu'on peut récolter dans la lité une apparence meilleure ; il parait d'ail- première année. Comme dans bien d'autres leurs que le gingembre y perd en arôme, cas, sa culture sera rémunératrice ou non, '< Les rhizomes épluchés sèchent dans selon la qualité de la marchandise qu'on l'espace de huit ou dix jours, tandis que ceux pourra obtenir. En effet, sur le marché de non épluchés exigent trois semaines ou da- gros des Etats-Unis, le gingembre de la vantage ; des expériences comparativesfaites Jamaïque est coté 19 à 20 cents, tandis que à la Jamaïque ont montré aussi que le gin- celui d'Afrique et de Calcutta ne réalise que gembre non épluché sort du séchage avec 7 '2 à 9 cents, et celui de Cochinchine, 9 à une teinte plus foncée et un arôme nette- I 3 cents. Cochin? — N. d. l. R.) ment inférieur. Il est probable que la supé- o Dans des conditions favorables, on peut riorité du gingembre "de la Jamaïque n'est produire du gingembre à 2 cents la livre pas due seulement à sa préparation si soi- anglaise; en le vendant 3 ou 4 cents, on gnée, mais encore à ce que la plante cultivée recueillera donc déjà un certain gain, à dans cette ile constitue quelque variété spé- moins que les frais de transport ne soient ciale. Toutefois, il règne encore beaucoup excessifs. Mais il ne faudrait pas s'imaginer de confusion relativement à cette ques- que la grande différence de prix dont béné- tion. ticie le gingembre delà Jamaïque représente « Le gingembre cultivé dans la Républi- tout profit pour le producteur. C'est que le que de Libéria, probablement identique à mode de préparation usité dans cette île celui de Sierra Leone, développe rarement entraine une perte de poids très considé- une touffe de plus de deux pieds de haut ; il N» 36 — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 18! ne fleurit que tout à fait exceptionnellement. Or, à la Jamaïque, la touffe de gingembre atteint cinq pieds de haut et fleurit, parait il, avec la plus grande régularité, chaque an- née au mois de septembre. Dans cette île même, d'ailleurs, on distinguedeux variétés: l'une blanche, jaune ou couleur de silex; l'autre, bleue. Cette dernière est inférieure, tant par l'arôme que par l'aspect. Ces deux variétés ont la feuille et toutes les parties aériennes absolument identiques; seuls, les rhizomes différent, étant jaunes dans l'une et bleuâtres dans l'autre; ces différences de coloration mêmes ne peuvent être constatées que sur les rhizomes frais et tant qu'ils n'ont pas encore été épluchés. « La plupart des cultures de gingembre de la Jamaïque se trouvent à des altitudes su- périeures à 2.000 pieds, où il tombe toujours beaucoup d'eau : la somme annuelle des pluies déduite des observations de plusieurs années, y dépasse, en moyenne, cent pouces (2.676 mm.) d'eau par an ; dans certains endrjiis, on a même constaté jusqu'à deux cents quatre-vingt-un pouces, soit 7.480 mm., chiffre énorme ! « Pour ce qui est du sol, on considère comme le meilleur, un sol calcaire, riche en humus; cependant, d'autres peuvent donner aussi de bons résultats ; mais il faut éviter dune part les sols argileux compacts, d'autre part les sols franchement sablonneux. Il faut aussi que le terrain jouisse d'un bon drainage, autrement le gingembre risque de pourrir sur place. Semler, dans son célèbre Traité des Cultures tropicales, préconise la plantation sur billons. Cette manière de faire semble devoir offrir, en effet, cer- tains avantages très appréciables dans un sol humide et uni ; mais on peut s'imaginer facilement d'autres conditions et situations où on y trouverait beaucoup plus d'incoh- vénients que de profit. « La majeure partie du gingembre exporté de la Jamaïque provient de petits cultiva- teurs ; on estime qu'au total cette culture y fait vivre 25 à So.ooo personnes. Les gens s'occupent peu d'entretenir la fertilité du sol; et comme le gingembre est épuisant, il en résulte que le cultivateur est amener à changer souvent de champ, en défrichant chaque fois un nouveau coin de terre. Nous venons de dire que les petits champs sont la règle ; ils sont même tellement petits que bien souvent ils ne dépassent guère quel- ques pieds carrés ou, tout au plus, quelques dizaines de pieds carrés. Un champ de gin- gembre de cinq ou six acres est d'ailleurs le maximum de ce qu'un agriculteur de la Ja- maïque soit jamais arrivé à cultiver d'une façon régulière. i' Des agriculteurs d'initiative se sont de- mandés, à maintes reprises, s'il ne serait pas avantageux de cultiver le gingembre en grand, sur des surfaces considérables; mais la conclusion a toujours été la même : qu'on ne saurait soutenir la concurrence avec les paysans, tant qu'il n'aura pas été inventé de machine qui perme,tte de supprimer l'éplu- chage et les autres manipulations. Semler parle bien d'un appareil à tambour qui servi- raitaux Antilles à l'épluchage mécanique du gingembre, mais le procédé ne semble pas être entré dans la pratique: on ne rencontre pas de ces machines actuellement. « La plantation se fait à la Jamaïque, en mars et avril. Les extrémités des « doigts « portant les bourgeons terminaux, sont en- terrées dans des trous ou des sillons creux à la profondeur de 5o a y 5 mm. ; l'écartement étant de 3o à 45 cm. Il est inutile d'om- brager. 11 faut désherber soigneusement; cependant on estime qu'il est mauvais de re- muer le sol, une fois que les plantes ont atteint une certaine taille. La floraison a lieu en septembre ; la récolte des rhizomes, de décembre à mars. Il faut bien se garder de déterrer les rhizomes avant que la partie aérienne de la touffe ne soit flétrie; par contre, il n'y a aucun inconvénient à les laisser en terre en attendant le moment pro- pice pour s'en occuper, même très long- temps après qu'ils ont atteint leur maturité industrielle. iS-i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 36 — Juin 1904 PARTIE connERcmLE Le Marché du Caoutchouc. Par MM. Hecht frères & C'=. Depuis notre dernier article, le marché du caoutchouc est resté ferme comme prix, mais extrêmement calme comme affaires, et les transactions ont été de fort peu d'impor- tance. On est tombé un moment, pour caoutchouc du Haut-Amazône, au prix de fr. 12,80 le kilo, mais l'on n'a pas tardé à remonter, et nous nous trouvons aujour- d'hui nominalement à i3 francs. Le Bas- Amazône reste toujours entre 20 et 25 cen- times au-dessous du prix de l'autre sorte. Le marché est en somme fort sensible; la moindre demande le fait monter de 10 à i5 centimes ; la moindreoffre sanscontre-partie, le fait redescendre dans la même proportion. Les stocks sont, comme tout le monde le prévoyait depuis six mois, extrêmement faibles, et ils sont descendus à un chifire que l'on n'avait jamais connu même lorsque la récolte du Para était la moitié de ce qu'elle se trouve être aujourd'hui. Sortes intermédiaires. — Le Sernamby de Manaos est redescendu du prix excessif qu'il avait atteint, ce qui n'empêche pas qu'il est encore cher, puisqu'il y a acheteurs à fr. 10,1 5. — Le Sernamby Pérou est re- descendu dans la même proportion et on peut traiter aujourd'hui du disponible à 9 fr. : quoiqu'il y ait acheteurs pour livraison éloi- gnée à fr. 9,10. — Le Sernamby du Para reste à fr. 7,35 et le Cameta à fr. 7,50 ; cette dernière sorte est demandée spécialement pour livrable. Arrivages au Para. — Les arrivages au Para ont été, en mai, de i56o tomes, contre 2070 l'année dernière. A fin mai les arri- vages totaux depuis le !"■ juillet i qo3, étaient de 29.080 tonnes, contre 28.110 dans l'an- née précédente. Au 20 juin, les recettes du mois, au Para, étaient de gSo t., ce qui fait que d'ores et déjà la récolte actuelle est plus forte que celle de l'année dernière, qui n'a- vait atteint que 29.898 t. Mais, comme on le voit, l'excédent ne dépassera jamais quel- ques centaines de tonnes. Ainsi que nous l'avions prévu, l'augmen- tation constatée au commencement de la récolte s'est trouvée presque entièrement reperdue à la lin et nous nous trouverons avec des stocks visibles très inférieurs à ceux d'il y a un an. Il y a donc tout lieu de pré- voir que dans les mois d'été l'article conti- nuera à rester cher en raison de la rareté de la marchandise, et qu'il n'y aura que peu de transactions ; cen'esi guère que lorsque l'on pourra se faire une idée plus précise de la future récolte, qu'un véritable rnouvement d'affaires pourra se dessiner. Nous croyons cependant que les fabricants qui sont com- plètement démunis de stocks feront bien de prendre leurs précautions, car dans une sai- son comme celle où nous nous trouvons en ce moment, une reprise est toujours possi- ble malgré l'élévation des prix actuels. De même que, si la nouvelle récolte était pré- coce, une baisse de prix ne serait pas impos- sible. Les statistiques générales donnent au 3i mai 1904 les chiffres suivants, en tonnes: 1904 1903 Sortes du Para : — — Stocks à Liverpool 75i 1.645 » à New- York 264 876 » au Para 296 109 En route pour l'Europe 670 700 » » pour New-'^'ork ' 140 780 » )> d'Europe à N.-"^'.... — 10 2.120 3.620 Stocks sur le Continent 3oo Total du Stock visible 2.420 Arrivages à Liverpool 754 986 » à New-York 714 957 Livraisons à Liverpool 7S0 1.271 » à New- York 780 980 Arrivages au Para i.56o 2.070 )> dep. le i'"juil. 29.080 28.110 Expéditions du Para en Europe. i 000 1.082 i> », à New-York 370 1.024 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 663 377 I) à Londres 254 227 » à New-York ^04 229 1.221 833 N» 36— Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i83 Arrivages à Liverpool 740 470 nation, qui a fait rétrograder ses courslente- » à Londres 164 100 „^„. j oc r > 1 1 ■ - » à New-York 884 i.oyS ment, de 85 trancs ou nous les avons laisses Livraisons à Liverpool 710 4q3 le 21 mai dernier, à 70 '/.,. Ce recul est » à NewYork". ■.■....■.. 83o i.oSÔ également la conséquence du stock assez Stocks de toKtes sortes 3.641 4.453 imposant que le parti haussier de la New- Sortes d'Afrique et d'Asie. — Ces quali- Orléans se voit obligé de mettre sur le mar- iés ont baissé à peu près dans la même pro- ché avant l'apparition du nouveau coton portion que les sortes intermédiaires d'A- '^^'^^ cette année, paraît devoir se produire mérique. Les bonnes sortes d'Afrique sont P'us tùt que d'habitude, en raison des ense- toujours relativement meilleur marché que mencements qui ont été très précoces, le Para fin. Les fabricants auraient tout inté- Le dernier rapport du Bureau d'Agricul- rét.à les employer dans la plus large mesure turedeWashington, parule4courantindique possible. 31.730.371 acres, contre 28.907.000 acres Les Twists du Soudan se sont traités de l'a" passé, soit une surface ensemencée fr. 9,2oàq,35;lesNiggers,de fr. 10 à 10,1 5- pJus forte que l'an dernier de 2.823.0 16 acres Il y a acheteurs pour Massai prima à fr. '9.8 "0 d'augmentation . La condition de la 10,25. — Le Gambie est offert à fr. 7,23 pour plante fin mai était estimée en moyenne à prima, 6,20 pour moyen, 5,25 pour secon- 83 %, contre 74,1 % l'an passé à pareille daire. — Le Niger blanc est rare et vaut 6 date et 95,1 % en 1902/ 1903 (le maximum francs ; le Niger brun, 6,25. Les Cameroun de rendement étant supposé égal à 100). attirent toujours beaucoup d'acheteuVs, en L'acréage phénoménal permettrait d'espérer raison de leur bas prix, et se sont traités de quand même une récolte assez imposante. 8 fr. à 8.25. Les Batangas se cotent fr. 7,25 à Toutefois, il ne faudraitpas trop escomp- 7,5o. — Il v a peu d'arrivages de Mayumba et ter à l'avance ces perspectives favorables, le pris nominal est 6,25. — Le Tonkin noir car les avis du Texas, du Territoire, Indien a été traité à fr. 8,75 ; et le rouge, de 9,25 à et de la Géorgie signalent le charançon 9,40. — Le Bornéo reste nominalement à fr. mexicain en quantités. En outre, la récolte 6.40 pour prima, 5,3o pour secondaire, 4,40 est à peine levée de terre et la température pour troisième. peut lui être parfois défavorable. Anvers. — Le 14 juin on a vendu 293 D'ailleurs, une forte récolte serait la bien- tonnes, avec une baisse de 40 à 45 centimes venue et n'aurait certainement pas pour con- sur la plupart des lots; et de 3o centimes séquence un effondrement des cours, car l'in- seulement pour quelques caoutchoucs supé- dustrie afait depuis longtempstousles efforts rieurs. Les principales marchandises ont été qu'elle a pu pour ne pas acheter en masse, et vendues comme suit: les premiers cotons de la prochaine campa- Huelé, fr. 9,65 à 9,975: Lac Léopold gne seront l'objet d'une demande soutenue, 9,125 à 9,45: Aruwimi 9,55; Haut Congo après cette longue abstinence. 9,75 ; Katanga 9,325 à 10,225 ; Kassaï rouge Ci-dessous, quelques chiffres indiquant 8,775 a 11,10. — La prochaine vente aura le total de la récolte américaine au 18 juin, lieu le 8 juillet et comprendra 475 t. depuis le i" septembre ; en balles de22o kilos Caoutchouc cultive. — Pas de transactions en moyenne : notées depuis le mois dernier. ' 1903/1904 s j 1902/1903 1901/1902 igoo/igoi HeCHT FRÈRES &C''' 9.768.OOO s( 10.452.000 I 0 . O98.OOO 9. 85o . 000 75, rue Saint-Lazare. Approvisionnement visible du monde en- Paris, le 22 juin 1904. tier, à la même date, en balles (poids variant fi T^ de 5o à 3oo kg., selon provenance) : Le Marché du Coton. 1^04 s ( 1903 1902 1901 Par MM. A. & E. Fossat. 1.752.000 i ' 1.687.000 2.110.000 2.370.000 Nous sortons d'une assez longue période Cours du coton disponible, par sortes, au d'abstention presque totale de la consom 18 juin, aux 5o kg., entrepôt: 184 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALl. N° 36 — Juin 1904 Upland (Middling ll-^l'^ Sisal [Henequen"^. — Absorbé en entier Sea-Island (Choice) 240,00 par les Etats-Unis, qui paient des prix plus Haïti (Pair, 65. 00 élevés que ceux que l'on pourrait oftrir en Savanilla (Pair) 59,00 Europe. Dernières citations, pour belle qua- Céara Pair) 80,00 lité courante : à la parité de 90 fr. les 100 Pérou dur (Good Pair. io3,oo kilog. Broach (Fine) 70,00 Zomatoque. — Le dernier vapeur du Mexi- Bengale (Pully Good) 5o,oo que nous en apporte une petite partie. Nous Chine Good) 63, 00 nous sommes expliqués assez longuement Egypte (Good Pair) 87,00 sur cette fibre dans le n" d'avril. La qualité Afrique Occ'"" (Pair) 70,00 du dernierenvoi laissant à désirer, il est peu Au 24 juin, les stocks de coton Amérique probable que le prix dépasse 60 francs aux sont en déficit, sur Tan passé, en Europe de 100 kg. 111.000 b., à New-York de 108.000 b. Et 4/oè.? A/rti^r/ce. — Prixun peu plus fermes. cependant, la parité des prix sur rapprochés On a payé 81 fr. pour belle qualité dispo- estde 10 à 12 fr., au-dessous de 1903. nible. Le « fair average >• disponible et li- vrable se cote 76 fr. 5o à 77 les 100 kg. , ,,. .. A. & E. PossAT. r.7m»/co /.v?/e . — Mal^réque la consom- Le Havre, 24 juin IQ04. -^ _ " \ mation américaine ait en partie et momen- |A ^^' tanénient négligé cette fibre, les provenances deTula et Jaumave restent fermes aux prix Fibres de Corderie. de Brosserie, etc. précédents: 61 à 64 fr. pour la première et Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » *^9 à 72 fr. pour la seconde. Nous cominuons .,,, ,. „ ^ à croire à une hausse. Par MM. Vaquin & Schw eitzi:r. L'Ixtle Palma, par contre, a baissé de prix Un fâcheux contre-temps, imputable à la et l'on a pu faire quelques achats à 54 fr. ; poste, a empêché l'insertion de notre chro- aujourd'hui les offres s'établissent à la parité nique de mai. La présente portera donc sur jg jf- fj. [gg ,00 kg. i) la période: mi-avril-mi-juin. Le marché des y„,e Calcutta. — On commence déjà à fibres a été assez irrégulier pendant ces deux spéculer sur la prochaine récolte. Prix fer- mois écoules. mement tenus à 04 fr, 5o pour bonne qua- Manille •Abaca). — Nousavons à noter lité courante, embarquement août ; 33 fr. -5 diverses alternatives de hausse et de baisse ^^^ embarquement septembre, sur ce textile. j,,^^, ^y^ Chine. — Plus ferme : les dernières Les vendeurs à Manille ayant, en dernier affaires, sur la base de fr. 46,50 pour le dis- lieu, réduit leurs cotations, on offre « fair ponible, marquent une hausse de fr. 2,5o current » à £ 32 la tonne pour embarque- ^y^ ,qq i^g_ ment juillet à octobre. La fabrication tire «amfe. — Pas d'offres des pays produc- largement a profit la bonne occasion, d'où ^g^rs. Prix nominaux : fr. 82,50 à 85 pour nouvelle tendance à la hausse. — Les re- China-grass et fr. 40 à45 pour lanières, aux cettes sont à peu près celles de l'an dernier : 100 kc. au 1 3 juin le total était de 433.000 balles, Kapok. - Les provenances de Java sont contre 452.000 l'année dernière. g^ forte hausse: derniers prix pratiqués, Lin de la Nouvelle-Zélande . — A suivi à peu près les fluctuations du Manille. La se- '~~~^, ! . , r^. _,.. ■ , l'i) D après une enquête du Dep d Agriculture des maine dernière on a traité des affaires en Etats-Unis, racontée à la p. 112 de notre n° 34, les « Wellington « attendu le mois prochain, à ^"="f, P'-<^'"ières des provenances citées seraient tirées "^ ' de 1 Agave Lecneguilla, a ailleurs de deux variétés 71 fr. 5o les 100 kg. ; et il y a vendeurs pour botaniques ditVérentes: tandis que la troisième n'au- la même provenance à 74 fr. pour embar- "'* '"'" ^ ""''' ^^'^^^ '" ^S""'"' ^^'-""^ extraite de '^ r plusieurs plantes qui appartiennent à d autres quement juillet-août. familles botaniques. — N, d. l. R. N' 36 — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE i85 fr. i5oaux 100 kg. Les autres provenances suivent le mouvement. La récolte future semble s'annoncer comme très faible dans certains pays producteurs, particulièrement aux Indes anglaises. Piassava. — Nous n'avons rien de spécial à ajouter aux détails circonstanciés donnés dans notre chronique d'avril, plus particu- lièrement sur les provenances africaines. Sauf que les importations de la Côte Occi- dentale se réduisent sensiblement et que les prix se relèvent en proportion. On a vendu: Gabon fr. 32, 5o ; Sinoë fr. 40 à 46 ; Grand Bassam fr. 5o à 60 ; Cap Palmas fr. 43 à 35, aux 100 kg. suivant qualité. Le Madagascar est très rare, du moins la bonne marchandise forte et propre. Prix no- minal: 100 à iio fr. aux 100 kg. suivant qualité. On annonce comme prochains les premiers envois de piassava de Manaos (Para . Le Bahia reste demandé, les prix variant énormément par suite de la qualité excessi- vement irrégulière, le bon Bahia fort propre et non cassant se vend de i 10 à 120 fr. aux 100 kg. Les prix pour « Palmyra » de Ceylan res- tent stationnaires, il y a vendeurs de fr. 5o à fr. 57,30 aux 100 kg., c. i. f. Europe, pour bonnes qualités courantes. Fibres de coco. — La culture du cocotier paraissant intéresser nombre de lecteurs du J. d'A. T., nous coterons dorénavant régu- lièrement les libres extraites de l'enveloppe des noix. Les fibres de coco se divisent en deux catégories bien distinctes : L'une, droite, sotiple, nerveuse, est em- ployée en brosserie. L'autre, courte, faible, frisée, est destinée à la corderie. Elles pro- viennent toutes deux et ensemble de l'enve- loppe fibreuse (bourre des noix de coco. Ceylan et quelques districts des Indes sem- blent avoir le monopole de l'exportation de ces fibres. Cependant à Londres, où l'on im- porte énormément de noix de coco, l'enve- loppe fibreuse est traitée aussi, notamment pour l'obtention des fibres employées en brosserie sous le nom de « fibres de coco, qualité anglaise » ; les prix varient de 5o à 5o fr. les 100 kg., suivant longueur, force et couleur. On ne- file pas de fibre de coco en Angleterre. L'Inde et Ceylan exportent les deux genres défibres : 1° La fibre pourbros- serie est peignée, attachée par petits paquets et mise en balles. Les prix varient de fr. 40 à 52, c. i. f. Europe; 2° Les fibres courtes, fri- sées, sont mises à part et tordues, d'abord en un fil simple, variant de grosseur suivant l'habitude du préparateur et la qualité de l'étoupe. Ce fil simple est retordu, puis câblé double pour maintenir la torsion. Il nous vient généralement en petites poignées, mises en balles comprimées ; mais nous conseillerions plutôt la mise sur tourets 'grosses bobines , fil enroulé en un seul bout. Il serait à désirer que cet usage se ré- pande, car il facilite beaucoup le dévidage au moment de la mise en œuvre, en Europe. Les prix varient suivant finesse et nuance, le « coir yarn ». destiné à la sparterie, cote 45 à 63 fr. les 100 kg., suivant couleur, finesse et régularité. Le « roping », plus grossier, est vendu de 35 à 45 fr., suivant grosseur et nuance. Raphia. — Le marché pour raphia est fai- ble, la belle qualité Tamatave vaut fr. 72,50 à 75 aux 100 kg., les autres provenances: Majunga, Vatomandry, restent sans de- mande. — Les exportateurs devront porter toute leur attention sur le choix d'un article de belle couleur blanche, mêmeà la coupe ; feuille très large. Car ce sont des caractères exigés impérieusement par lesacheteurs. VaQUIN & SCHWEITZER. Le Havre, 14 juin 1904. Produits agricoles africains sur le marché de Liverpool. Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par MM.Tavlor & Co. Huile df Palme. — Depuis noire bulletin de mai une augmentation de demande s'est produite, et pendant la première semaine du mois courant il y a eu une hausse de 10/- à i5/- par tonne ; sui- vie d'une baisse. Ces deux derniers jours, cepen- dant, le marché a un peu repris et les prix sont de nouveau à la hausse. i86 JOURNAL D'AGRICULTUIIE TROPICAL N° 36 — 1904 Cours du jour, la lonne. Tfansii Option Lagos C 23 . 1 5/- à 24 . o/- Bonny, Old Calabar 22. i5/- » 23. o/- Benin et Cameroun 22. o/- « 22. 10/- Accra 21. 1 5/- » 22. o/- Brass. Niger, New Calabar. 2r.i5/- » 22. o/- Congo 22. o/- 1) 22. 5/- Saltpond 21 . i5,'- » 22. o/- Ordinaire et moyenne. .. . 22. i5/- » 22.10/- Palmistes (Amandes de palme). — Marché - ferme et prix en hausse de 12/6 par tonne Cours du jour, la tonne. Transit Lagos, Niger, bonnes qualités des Rivières v 12. i5/- Benin et Congo 12. 12/6 Libéria et Sherbro 12. 7/6 Qualités de la Côte-d'Or 12 . 5/- Caoutchouc. — Marché calme. Petites affaires. C.7/"é. — Marché plus bas, 35^^ sacs de Libéria vendus de 28/ - à 33/- le cwt. 200 sacs Ambriz, à 2S/6 le cwt. Cacao. — Marché calme. 100 sacs de Niger et qualités similaires, vendus de 45/3 à 47/(1 le cwt. Gingembre. — Marché un peu plus ferme. 33 tonnes vendues, de 19/- à 21/- le cwt. Piassava. — Toujours ferme. Libéria, f 8.5/- à £ 23.10/- la tonne anglaise. Cire d'Abeilles. — Marché calme. Valeurnomi- nale : Sierra Leone. .C 6. 1 7/6 à 7.0/- le cwt., Noix de Kola. — Marché calme. Petites ventes, de 2 à 2 '1-2 d. la livre anglaise. CAiV/iM (Piment enragé). — Marché calme. Pe- tites ventes de Sierra Leone: 3S/- à Sg/- le cwt. Arachides. —Marché ferme. 1268 sacs vendus, de £ I i.io/- à i3.io/- la tonne. Coprah. — Demande plus forte 177 sacs ven- dus, de£ i3.i5/- à 14.0/- la tonne. Poivre de Guj'née (Maniguetie). — Marché cal- me. Petites ventes : 40/- le cwt. Fèves de Calabar. — Marché calme. Petites ventes ; 3 '/a à 3 '-'l; d. la livre anglaise. Graines de Henni (Sésame). — Pas de transac- tions.Dernier pri.x payé : Niger. 35/- les 384 livres anglaises. Beurre de Shea (Karité). — Demande plus forte. X' 22. 1 5/- à 23.0/- la tonne. Coton. — Marché un peu plus tranquille. — Transactions en ouest-africains, très petites. Cours du jour, la livre : Coton égrené, 5 '/a à 7 '/a d. « brut, 2 '/■, à 2 •'/; d. Taylor & C°. 7, Tithebarn Street. Liverpool. 17 juin 1904. .S'ur le classement des cotons ouest-africains. Quelques lecteurs nous posent des questions sur les règles qui président à la cote des cotons ouest-africains. La réponse est simple: il n'y a pas de règle. En effet, le coton africain n'est pas coté de la même manière que le coton américain car il n'y a pas de qualité servant de base à l'éta- blissement des prix. Dans notre mercuriale de février, nous avons coté r.Afrique égrené de 5 ^'/i à 6 '/; ; dans celle de mars, de 6 '/, à 7 3/,; depuis avril, nous le co- tons de 6 '/; à 8. Aujourd'hui, nous enregistrons une petite baisse, mais toutes ces cotations com- prennent forcément des qualités très diverses. Il n'est pas possible d e.xprimer la situation d'une autre manière étant donné l'absence d'une qualité de base. La Société Cotonnière cote, dans sa circulairedu 10 juin, de 5 '/^ à 7 '/-j d. la livre, mais les affaires effectivement faites durant la dernière semaine étaient dans les prix de 6 à 6 'j-, d. la livre, pour qualité d'ailleurs inférieure. En Amérique, l'existence d'une qualité de base nommée » Middiing « qui règle le prix des autres qualités, permet de se rendre compte aisément des fluctuations les plus légères se produisant sur le marché, chose impossible en ce qui concerne le coton africain. — T. & C". Produits coloniaux français sur le marché du Havre. Mercuriale spéciale du « J. d'.\. T. n. Par M. L. Der.\is. Albumine. — Stock nul. Il y aurait acheteur à fr. 3,5o à 5,5o le kg., d'albumine de poule, et fr. 3 à 4,5o le kg., d'albumine de canard, selon qualité, pour provenance Tonkin. Ambrette. — Ferme et en bonne demande. Gua- deloupe, fr., i5o à 160 les 100 kg. Martinique, fr., i3o (dernier prix pratiqué). Alo'es (fibre d'). — Calme ; fr. 40 à 5o les 100 kg. Benjoin. — En bonne demande, surtout pour belle marchandise. — En larmes, fr., 8 à 9 le kg., exempt de résine. En sorte, fr. 6 à 7. En gra- beaux, fr. 4 à 5. Cacao. — Calme. Martinique, fr. 90 les 5o kg. Guadeloupe, fr. 9oà92. Congo, fr. io3. Nouvelle- Calédonie (Nouvelles-Hébrides), fr. 101 à 102 (cours nominal). Café. — Après une légère poussée vers la hausse ces temps derniers, on esta nouveau plus calme. Le Santos. type du marché à terme, est coté : fr. 40, 5o les 5o kg., pour courant. — Guade- loupe Bonitieur.fr. 142 a 148 les 5o kg. Guadeloupe Habitant, fr: 129 à i3o. — Bourbon rond, cours nominal, fr. 143. Bourbon pointu, fr. 140 à 143. Nouméa cours nominal : fr. 85 à io5, suivant qualité de non gragé ou gragé. Cire d' Abeilles.— Trhsisrms et très demandé. Madagascar, fr. 170 à 171 les 5o kg. Guadeloupe, fr. 171. Tonkin, fr. 160 à i65. N« 3(i — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Cornes de Bceufs. — En bonne posture. On cote nominalement Ir. 25 à Soles 100 kg., provenance Madagascar. Cornes de Buffles. — ^Situation obscure. Saïyon. fr. So les 100 kg., nominal. Tonkin. fr. yS à 78. Cornes de Cerfs. — Fr. 100 à i5o les 100 kg., provenance Tonkin. Cuirs. — Affaires stagnantes. Cours en baisse plus ou moins sensible sur toutes les sortes. Ma- dagascar salés secs : fr. 60 à 6G les 5o kg. Mada- gascar secs, fr. 8oà 85. — Martinique salés, fr. 5i à 00. Guadeloupe salés, fr. 49 à 63. Tonkin, fr. 67 à 92. Dividii/i. — Faible. Cours : fr. 9 les 5o kg. Fécule de Manioc. — Ferme pour disponible et rapproché : fr. 3oà 32 les 100 kg. Par contre, tou- jours faible pour l'éloigné : fr. 24 à 27. — Ta- pioca : voir plus loin à la lettre T. Géranium (essence). — Calme: fr. 3oà 3-2 le kg. Gomme Copal. — Très calme; demande à peu près nulle. Œufs (jaune d'). — Calme. Salés, provenance Tonkin : poule, fr. Sq à 63 les 100 kg; cane, fr. 54 à .^8. Palme (huile de), — Calme, fr. 45 à 53 les 100 kg. Palmistes. — Soutenu, fr.25 à 27,50 les 100 kg. Poivre. — En forte baisse. — Sa'igon, fr. 60 les 5o kg, pour courant. Rhum. — Très faible. Stock général, i8.83ofùts, Réunion, fr. 32 à 34; les sortes extra, en fûts neufs, fr. 36 à 40. Guadeloupe, fr. 34 à 38. Martinique, fr. 40 à 53.— Le tout, à l'hectolitre, base 54 degrés. Ricin (graine de). — Soutenu. Provenance Ton- kin, fr. i5 à 20 les 100 kg. Rocou. — Antilles françaises : marque Cabre, fr. 70; Marque Bisdarry, fr. 60 à 65; Marque Clessen, fr. 60. Sabots [de bœufs). — Calme; fr. 1 1 à 14 les 100 kg. Sucre. — Recul, les porteurs d'excédent ayant désiré s'alléger et encaisser les bénéfices acquis.^ Cotes de ce jour en Bourse de Paris : Le N" 3 sur le mois courant, fr. 27,26 les 100 kg. Le roux 80", fr. 24,25. Les sucres coloniaux se maintiennent bien. Tapioca. — Faible; fr. 38 à Sg les 100 kg., pro- venance Réunion. Vanille. -^ Calme, mais avec peut être un léger sentiment de mieu.\. Réunion, fr. 23 à 34 le kg. acquitté faculté d'entrepôt. — Madagascar, fr. i5 à 25, 5o. Guadeloupe, fr. 10 à i5. Vanillon. — Bonne demande; fr. 10 à 12 le kg., provenance Guadeloupe. L. Derais. Le Havre, 22 juin 1904, flCTUftLITÉS Préparation des graines de coton pour le semis. Les DELiNTEBS. — Le flambage. Sauf les cotonniers à graine noire lisse, tels que les Sea-Island par exemple espèce G. barbadense], la graine du cotonnier, après qu'on a enlevé les fibres, reste toujours peu maniable; le duvet encore adhérent, est souvent un obstacle à son emploi ou cons- titue une dépréciation pour le produit qu'on en tire : Les graines velues se conservent mal, sont désagréables en huilerie; enfin, c'est un fait connu que les tourteaux faits de graines de coton encore très vêtues, peuvent occasionner de graves désordres chez les animaux qui les absorbent, par suite de la mise en boules des fibres, qui viennent obstruer partiellement le tube digestif. — Au point de vue de la culture, la présence de ce duvet amène les graines à s'accrocher étroitement les unes aux autres, rendant ainsi tout semis mécanique impossible; les divers modèles de semoirs mécaniques pour le coton expérimentés aux Etats-Unis, n'ont jamais donné de résultats satisfaisants. Aussi, diverses machines ont-elles été établies pour débarrasser la graine aussi complètement que possible de son duvet, et permettre ainsi d'employer des semoirs en ligne ordinaires, pour la mise en terre des semences. Ces machines sont connues sous le nom de delinters; la plupart, — type américain, — sont simplement des égreneuses à scies, à très grande vitesse, munies d'un fort aspirateur. D'autres, fa- briquées en Angleterre, sont basées sur un principe différent, mais que nous ne con- naissons pas. Le travail obtenu est parfait: la graine sort de l'instrument lisse et bril- [88 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 36 — Juin 1904 lante, sans qu'aucune tracededuvety adhère encore. Dans tous les cas. ces machines sont fort coûteuses et exigent la force d'un mo- teur puissant ; aussi tenons nous à signaler le procédé qui nous a été indiqué, il y a quelque temps, par un colon français : c'est tout simplement le flambage des graines. Ce traitement est élémentaire, et nous serions heureux de voir confirmer à l'occasion son efficacité ; son bon marché le met déjà à labri de bien des critiques. F. M. La mission de M. Léon Hautefeuille Nous avons eu le plaisir de voir rentrer en bonne santé M. Léon H.4Utf.feuille. que le gouvernement avait chargé d'études agri- coles en Extrême-Orient, portant principa- lement sur les fibres. Parti en décembre 1902, il a parcouru le Tonkin et s'y est livré, dans la région de la Rivière-Noire, à des essais de culture de jute qui seront à continuer. Il a étudié en- suite, dans l'Inde anglaise, la culture du jute et les essais qui se poursuivent actuelle- ment avec les agaves et la ramie. Dans cette dernière partie de son enquête, il a été puis- sammentaidé par notre collaborateur, M. Ju- les Karpelks. — Dans la région de Bombay, il a visité la plantation d'agaves de Powaï, dont le directeur, M. Suter, nous a donné quelques notes intéressantes dans les n°* 7 et 8 de 1902 . En route, il s'était arrêté à Ceyian où il a reçu un charmant accueil chez .M. Bona- parte Wyse, le planteur de thé bien connu. M. Léon Hautefeuille restera en France jusqu'à fin juillet. Il retourne en Indo- Chine. En route, il se propose de séjourner à nouveau deux mois dans l'Inde où il visitera, entre autres, la plantation d'agaves de la Dauracherra, décrite par M. Rob. R. Fraser dans notre n° 8 ; la ferme expérimentale de Burdwan, intéressante par les recherches qui s'y poursuivent, depuis deux ans, sur la sélection du jute; le nouvel établissement de Fusa, mentionné à la p. 171 du présent nu- méro, etc. Il compte, en outre, visiter à nouveau Ceyian, faire un arrêt à Java et quelques excursions dans les États fédérés Malais. Huile de riz Le public connaît encore peu les huiles de céréales; cependant l'huile de mais est deve- nue article courant, depuis plusieurs années déjà ^V. .. J. d'.\. T. > N° 34, p. 108 ; ainsi que N" 34, papier bleu,^ 532). On est amené à se demander si l'huile de riz ne prendra pas place à son tour sur le marché, très pro- chainement. 11 résulte en effet, d'un dossier publié par notre confrère américain le « Louisiana Planter » |N"du 12 décembre 1903), que les farines et sons de riz contiennent beaucoup plus de matières grasses qu'il n'en faut pour l'alimentation des animaux de ferme, prin- cipale destination de ces déchets de rizeries. D'après la Station agronomique de la Nouvelle-Orléans, ils en renfermeraient jusqu'à 14 % ; d'après une analvse commu- niquée par la Star Rice Millii-ig Co. de Cro'wley, 10, 5 "0 . Or aux États-Unis on fait de jolis bénéfices en extrayant l'huile de certains résidus de maïs qui n'en contien- nent que 9 ", ; on en retire 7 à 8 "i , et le tourteau qui reste, constitue un fourrage d'excellente qualité, rancissant moins facile- ment et se prêtant mieux à l'établissement économique des rations alimentaires. Des fabricants d'huile de mais d'une pan. établis dans l'IUinois, des propriétaires de rizeries d'autre part, travaillant en Loui- siane et au Texas, viennent de se mettre en rapport avec la Station agronomique de la Nouvelle-Orléans, en vue de l'organisation d'expériencespratiquesd'une certaine enver- gure ; le résultat sera connu sous peu. 11 paraît dès à présent que l'huile de riz con- viendrait parfaitement à l'industrie. Le limier inerme de là Dominique. Ses avantages. Son acidité. Nous avons publié, dans ce Journal, une suite d'articles et notes sur l'industrie de N« 36 — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 189 l'acide citrique à la Dominique (V. en par- Un marchand de café de New-York, ap- ticulier l'étude de M. Paul ues Groites, pelé Cauchols, vient de faire breveter dans « .1. d'A. T. », p. 260 et p. 296). Nos lecteurs les différents pays un procédé de fabrication se rappellent, peut-être, que les fortes épines de « café soluble » ; produit qu'on cherchait caractéristiques du limier acide de Mont- à réaliser depuis longtemps. 11 est présenté serrât, — la seule variété exploitée sur une sous forme de poudre impalpable, plus so- grande échelle, — constituent une gêne très lubie que le cacao hollandais et n'a pas réelle, au point de vue de la cueillette et des l'amertume désagréable des cafés ordinaires, soins à donner aux arbres. Le Directeur de ce qui ne l'empêche pas de garder intégra- la station botanique de l'ile, a donc été très lement sa force ; la conservation est indéfi- heureux de mettre la main, récemment, sur nie, l'utilisation bien moins compliquée que un sujet inerme, et qui cependant semble celle du café ordinaire, et instantanée; le posséder toutes les propriétés précieuses du prix ne dépasse pas celui du café naturel, limier de Montserrat, à un degré même plus L'invention consiste en premier lieu à prononcé que la variété type. avoir trouvé le moyen de réduire le café en Ce limier inerme sera propagé par greffe: poudre impalpable sans qu'il s'échauffe ni il faudra attendre qu'il y en ait, en rapport, s'agglutine ; on n'arrive pas à ce résultat du des plantations d'une certaine étendue, avant premier coup. En effet, on commence par de pouvoir juger définitivement de sa valeur, concasser le café plus grossièrement, dans comparée au limier épineux. Quoi qu'il en un moulin spécial qui sépare le café du son. soit, il apparaît des à présent que son jus Ce son (le texte anglais dit : « shaff ») est contient autant et plus d'acide citrique que précisément la partie de la fève qui con- n'en fournit celui de la variété type. tient le plus de tanin ; il est si astringent Des dosages eti'ectués par M. Watts, chi- qu'on peut en faire d'excellents gargarismes miste agricole de l'ile d'Antigua, et spécia- contre les maladies de la gorge. C'est cet liste en la matière, classent le limier inerme élément qui rend le café amer, et le fait en tète; la forme courante vient ensuite. Les d'avoir su s'en débarrasser est présenté par deux distancent de beaucoup le limonier de l'inventeur comme un grand avantage. Sicilefde Villa Franca). Ainsi, dans une expé- Après ce premier broyage vient la pulvé- rience datant d'un an environ et rapportée risation définitive ; elle a lieu dans un mou- dans r « Agricultural News », du 3 janvier lin breveté pourvu d'an ventilateur destiné iQo3, M. Watts put constater les teneurs à refroidir le café pendant la mouture ; sans suivantes, les trois variétés étant à maturité quoi la poudre ne manquerait pas de s'é- parfaite et provenant toutes de la station chauffer considérablement, et l'arôme en botanique de Dominique : aurait souffert. Il y avait aussi à se prémunir Limierinerme: i 3, 80 onces d'acide citrique contre l'agglutinement du café ; ce résultat par gallon de jus. a été atteint par l'addition d'une petite quan- Limierdu pays : i 3,22 onces d'acide citrique tité de sucre qui traverse le moulin de com- par gallon de jus. pagnie avec le café et favorise la pulvérisa- Limonier de Sicile: 11, o5 onces d'acide tion de ce dernier tout en absorbant l'huile citrique par gallon de jus. qui se dégage des particules du café à me- La pauvreté relative du limonier de Sicile sure du broyage. C'est aussi la présence du ne surprendra point les personnes au cou- sucre qui assure la conservation indéfinie du rant de cette culture. café. L'article marchand se présente sous la ^^^^^^ forme de poudre tellement fine qu'au toucher Le Café soluble de F. A. Cauchois & Co. on dirait du velours ; la couleur est châtain Les renseignements qui suivent sont em- foncé. Emulsionné dans l'eau bouillante a pruntés au « Spice Mill » (cf. « New- York la façon du « cacao soluble », le « café so- Herald ») : lubie» laisse moitié moins de sédiment. Le 19'^ sucre contenu dans la poudre agit comme clarifiant, mais il n'y en a pas encore assez pour dispenser le consommateur de sucrer son café lui-même. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPTCAt N" 36 — Juin 1904 Dernières nouvelles de l'aramina. A propos d'une notice du " Capital >< de Calcutta. Nous venons de dire qu'il reste très peu de sédiment ; ce dernier n'est d'ailleurs pas aussi désagréable au palais que celui du café ordinaire, car il est impalpable tandis que l'autre est grumeleu.-c. Le professeur Wiley, le chimiste bien connu du Département d'Agriculiure de Washington, ayant été appelé à faire un rapport sur cette invention, sur requête du Commissaire des Brevets, a établi un long travail concluant dans les termes les plus élogieux. " Les principes liquides et huileux de la fève de café » dit-il « se trouvent répar- tis à travers la masse d'une manière plus uniforme qu'on ne saurait le faire partout autre procédé connu ; c'est ce qui explique la rapidité de l'infusion au contact de l'eau chaude. Je considère que l'inventeur a par- faitement atteint le but qu'il se proposait: « Le café soluble est mis en vente par la mai- son « Private Estate Man », en cartons étanches d'une livre, portant une instruction Depuis deux ans environ, on a beaucoup parlé, dans la presse spéciale du monde entier, d'une fibre brésiliennedonnée comme nouvelle et qui, sous le nom de guerre d'ARAMiNA fil de fer), devait révolutionner l'industrie des tissus d'emballage et sup- planter le jute. Les noms scientifiques des es- pèces visées indiquaient cependant de vieilles connaissances : des plantes répandues dans les pays tropicaux les plus divers, réputéesen effet pour la qualité de leur fibre et malgré cela délaissées, sauf les petites quantités uti- lisées localement de ci, de là. Nous crûmes donc prudent de nous abstenir et d'attendre que l'affaire se précisât davantage sous le rapport économique. Nous n'avons pas à regretter cette réserve, car voici ce que nous apprend un collaborateur du grand journal anglais de l'Inde « Capital >■, qui se cache sous le pseudonyme de Max cf. « Planting Opinion », du 20 février 1904]: « Le vice-consul britannique à Rio-de- Janeiro m'envoie un échantillon de ce fameux tissu fait avec de l'aramina et qu'on en anglais et en allemand, ainsi que cette disait devoir supplanter nos jutes pour les inscription qui fait partie de la marque dé- ^2lcs à café. posée: n One pound absolutely pure, CofFey's Soluble CofFee, Premium Brand, F. A. Cau- chois & Co, the Fulton Mills. Established « Ce coupon peut facilement passer pour du hessian crémé, i4chaine sur 14 trame. La toile est rayée, large de 87 pouces. « Mon aimable correspondant ajoute quel- i85i, New-York, U. S. A. Sole Lisensees ques renseignements précieux : to Manufacture. » Pour activer la vente, le fabricant a re- cours à un procédé fort en usage en Amé- rique : il offre aux clients des primes; dans la circonstance, des bijoux d'or. M. Cauchois annonce que le prix du café soluble se réglera sur celui des marques « Ariosa » et « Lion » de la maison Arbuckle (cafés brûlés). Actuellement il ne fabrique qu'une seule qualité {« Premium brand »), mais il a l'intention, dansla suite, de mettre sur le marché encore trois autres qualités supérieures. « Les gens du pays, dit-il, diffèrent d'avis quant aux chances d'avenir industriel de la fibre d'aramina. De toute façon, elle n'est pas près d'évincer du Brésil nos sacs en jute. « Les noms vulgaires des plantes qui fournissent la fibre sont : Carrapichinto ou Guaxima; et les noms botaniques: Urena lobata et U. simiata. « La manufacture construite à Sao-Paulo achète la matière brUte (décortiquée, net- toyée et séchée], de 200 à 3oo reis le kilo, soit £10 à I 5 la tonne; mais les agriculteurs ne semblent pas se laisser séduire par ces prix; ils refuseraient même pour des prix plus éle- vés. « En même temps que l'échantillon de N° 36 — Juin .904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 191 tissu, le vice-consul m'a envoyé un paquet près de PnomrPenli, l'égrène. La diminu- de graines de l'espèce U.lobata. Je me suis tion de poids est sensible, puisqu'on estime empressé de les remettre au Directeur du que le coton perd environ le tiers de son Jardin botanique de Calcutta. » poids à l'égrenage. L'écart constaté dans les ,- , . . statistiques deviendraitalors moins considé- Dans une prochaine note, nous espérons , , , . , ■ . rable en fait, pouvoir donner un petit aperçu historique , t- , • , , . , ., ,,rr " '-^ lonkin, depuis deux ans, a, au con- et ethnographique sur les hbres d Lrena, ce . , . , traire, progresse vivement dans cette culture qui permettra a nos lecteurs de mieux ap- ^ . ,, ,, . , . , , . , . .et tourna actuellement a 1 exportation de precier, au point de vue des intérêts parti- , „ ,. , , ,, , , , 200 a .-ioo tonnes, culier de chacun d entre eux, la portée des ,r • • ,, „ . « Voici, d après quelques renseignements, renseignements résumes ci-dessus. Peut-être , . ^ , les prix, iaux 100 kg., en francs) des cotons pourrons-nous y ajouter aussi quelques , , . , . . , . • . ,. égrenés des principaux lieux du Tonkin où appréciations techniques inédites: car une , , , . cette culture est concentrée : maison parisienne, de nos abonnes, possède des échantillons de tissu d'aramina. Nam-Dinh 5o à 60 fr. Hung-Yen 40 à 5o — -^^^^^ Phu-Lien 60 à 65 — Le coton en Indo-Chine. Bac-Ninh 70 à 80 — D'après M. H. SiMONNET Son-Tay 60370 — ExtraitduRapportprésenté par M. Henri Simon- Lang-Son 60 à 70 — NET, à la Chambre de Commerce de Reims, sur Van-Hinh 70 à 80 — l'Exposition d'Hanoï. Reims, igoS, pp. Sô-Sy ; Les cotons d'Annam et du Cambodge va- V. «J. d'A. T. ..,iT 33, s 520. rjg^j g^^^g _^Q gj gQ fj.3j^^g jgg jQQ ,.j|Q_ « Le coton était cultivé surtout au Cam- grammes, hodge et dans l'Annam, mais il est à remar- „ Ces cotons sont filés par les usines du quer que depuis 1897 les exportations (en Tonkin, en mélange avec le coton à courte tonnes), de ces deux pays, vont en diminuant soie des Indes, dont la consommation est sans qu'on s'explique bien les causes de très forte, grâce à son bas prix, cette diminution. « La récolte a lieu de mai à octobre, sui- « Ces faits sont d'autant plus fâcheux que vaut l'altitude ». le coton du Cambodge est de qualité supé- -«^^-ÉTt- rieure à la moyenne des cotons à courte soie des Indes, et que les filatures du Tonkin Préparation du coprah aux Philippines. l'emploierait volontiers davantage en mé- D'après W. S. Lyon. lange avec ces derniers. « Le coton est cultivé au Cambodge sur ^'°"s ^^°"s '^^jà cité plusieurs fois la très utile , . , ,,,, , , , petite brochure à laquelle est emprunte l'extrait les rives du Mékong, dans les terres hautes, . . .,, i j.a -r „•).«.- 0 „, ™a™o °' ' qui suit (V. « J. d A. T. », n" 3i, ^ 4q8 et même inondées au moment des crues. Or, depuis numéro, p. 28). Le cassage des noix de coco et quatre ans, les crues ont été faibles ; les indi- la préparation du coprah ont été également l'ob- gènes ont-ils réduit la culture pour cela? jetde plusieurs notes dans les n"^ précédents du C'est possible. D'autre part, d'après un rap- " ^- ^'A-T. »; il y a lieu de rappeler en particu- en ■ , , ,.1 r, - • J J /- lier une communication, très circontanciée, de port officiel de M. le Résident du Cam- ., ., . ^ -, j ui- j ^ M. M.\]ANi, de Tnnidad, publiée dans notre n'»2i. bodge, il est dit que les indigènes préfèrent Le mode de cassage qui y est décrit, diffère de de beaucoup la culture de l'indigo à celle du celui des Philippines; et si nous avons bien com- coton, comme leur rapportant davantage, pris, l'épluchage préalable (enlèvement de la Auraient-ils délaissé l'une pour reprendre bourre) ne se pratique à Trinidad que lorsqu'il ,, -, s'agit d'exporter les noix à l'état frais (v. « J. ^" ^^ ' d'A T. » n° 17). I! est intéressant de comparer « Il est encore à noter qu'il y a 40U 5 ans, ^^^ chiffres concernant le cassage des noix à Tri- le coton était envoyé sans être égrené, tandis nidad, où un nègre vigoureux casse ses 2.000 e* qu'actuellement l'usine de Ksach-Kandal, 3.000 noix oar jour. — N. d.l. R. i92 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 36 — Juin 1904 « La première opération consiste à débar- rasser la noix de coco de son enveloppe fibreuse. Les indigènes se servent à cet effet d'une forte tête de lance en acier placée à hauteur de ceinture, la tige étant solidement fichée ou, plus exactement, enterrée dans le sol. L'ouvrier pique la noix sur la lance et lui imprime un mouvement de rotation; la bourre se trouve détachée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Un ou- vrier moyen dépouille ainsi 1 .000 noix dans sa journée; mais on cite des hommes très habiles qui ont pu en expédier jusqu'à 3. 000 Avoir les indigènes exécuter leur petit tour de main, on croirait volontiers que ce tra- vail demande peu d'effort; il n'en est rien, c'est un travail excessivement pénible, qui exige à Ja fois une force physique considé- rable et une très grande dextérité. a Les noix dépouillées deleur, bourre sont saisies par un deuxième ouvrier qui y appli- que un vigoureux coup de " bolo >■ et la coupe aussi en deux moitiés presque égales ; quelques heures d'exposition au soleil suf- fisent ensuite pourque les amandes prennent du retrait et puissent être sorties sans effort. « Le temps étant favorable, les moitiés d'amandes sont alors séchées pendant un jour encore ausoleil, puis pendant quelques heures sur un feu doux. A cet effet, le coprah est étendu sur une claie en bambou, sous laquelle on allume un brasier très fumeux, fait de coques et bourres de coco et qui four- nit juste la chaleur qu'il est possible d'avoir sans mettre le feu à la claie même. Le feu rend les amandes cassantes, on en profite pour les casser avec les doigts en fragments de forme irrégulière qu'on expose à nouveau au soleil pour un jour ou deux, et la mar- chandiseest enfin prête àemballer et à expé- dier. » Le kapok à Madagascar Extrait de la « Feuille de Renseignements économiques » de Tamatave : Le kapok, Eriodendron anfractiiosum, existe à Madagascar depuis longtemps; il en a été trouvé des exemplaires un peu partout, nombreux surtout sur les bords de la Betsi- boka, près de Marololo ; on ne peut cepen- dant pas dire que cette essence ail été, jusqu'à présent, soumise à la culture pour la produc- tion régulière de sa fibre. En 1900, à la suite du voyage d'études qu'il fit à Ceylan, Java et aux Indes, M. PrudMomme, Directeur de l'Agriculture, introduisit à Madagascar des semences des variétés les plus réputées dans les Indes orientales. Les plants issus de ces graines introduites en 1900 et de celles reçues de- puis, âgés actuellement de un à deux ans et demi, sont plantés à la station d'essais de l'Ivoloina. Dans une première parcelle d'un quart d'hectare, plantée en 1901, les kapoks sont espacés de i^bo et destinés à servir de tuteur àdespoivrjers. Ilsont actuellement (fin igoSl dépassé 5"' de hauteur et leur tronc, à la base, présente une circonférence moyenne de o'"25 à o^So ; ils n'ont pas encore fleuri. Un deuxième essai, d'un quart d'hectare également, est fait uniquement en vue de la production des fibres, et la distance réservée entre les sujets a étéportée à 4 mètres ; il est même probable que, par la suite, il devien- dra utile de les éclaircir en en supprimant un sur deux. AVIS IMPORTANT Nous prions instamment 7ks abonnés, pour éviter tout retard dans la réception du Journal, de bien vouloir renouveler leur abonnement avant son expiration ou de refuser le premier numéro qui leur parviendra après cette expiration. Sauf avis contraire, nous ferons recouvrer par la poste, dans la quinzaine qui suivra, les abonnements non renouvelés de nos abonnés français, en en augmentant le montant d'une somme de 5o centimes pour frais de recouvrement. — Nous serons obligés de suspendre leservice. aux abonnés coloniaux et étrangers qui n'auront pas renouvelé en temps utile. Nouv- liHp. ICd. Lasnies, Direct. 3;, rue St-Lazare. l'aiis. !.e Gcranf : K. boiv:N N° 36 — Juin 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XV BENEDICTINE '^t^i«:$r\«^^^i«^^^^i^^l«^l^>i^>^' Se trouve dans les colonies, che-{ les principaux importateurs locaux. Inspecteur Colonial : F. FASIO, 56, rue d'Isly, à Alger ^^ MICHELIN «C Spécialités : Pneumatiques pour Auto'nobites, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures à chevaux. lE Exerciseur Michelin Appareil de yyttmastique en chambre. COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. La Maison Michelin achète par an plus de 500.000 kg. de caoutchoucs bruis de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'élude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. à Paris : 105, Boulevard Pereire. * MÉDECINE AGRICOLE * DESTRUCTION de TOUS les PARASITES INSECTES et CRYPTOGAMES de la VIGNE, des AKBRES FRUITIERS, Fleura, Plantes, Légumes, etc.. par le LYSOL L«^ Guide complet (lu traitement: LA MÉDECINE AGRICOLE -^st ri(ir«\ssé /ranro nU<\.iU^ ppn^i-.niT- VM iiui en i.iît li il.'ninnU.' n l.-t SOCIÉTÉ FRANÇAISE ^ du LYSOL, 2?. et 2A, Place Vendôme. Paris • 'VITICXJI^TXJIl.IS JOHN GO;^DO|S A C® iV" 9, Netv Broad Street, N" 9 — LONJDOJST, E. C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage ; A.B.C.) MACHINES POUR GÂFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO JM[achines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale XVI JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 36 — Juin 1904 \l j Hubert Bceli Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs ■ »•« ■ fi î c^- AçoHEs, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Tho.mê, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abv.ssinif Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar LouisiANF, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDiCHÉRY, Indo-Chine Philippines OCÉANIE i^^^' ■' ■ ■ > . -1* ■ "VnO -' ■ — -ca Collaborateurs et Correspondants : MM. APKfXU.VUM (Palestine), B.\.1LLAUD (Guinée), BALDUATI 'Ervlliive . BEllTHELOT DU CHESNAY (Congo fran- çais), BEUTIN (Paris). BERTONI (Paraguay), BOIS (ParisJ, BOElvÈN iDùien), BONAME (lie Maurice;, D' BO.NAVL\ (Wortliingi, BOKDAtJE (La RéunioQ), BLIDAX (Cuba), CAKUOZO (Mozambique), P. CARIE (Ile Maurice), A. CHEVA- LIER lAlrique Occ'»), CIBOT (Paris), COLLET (Bruxelles), A. COUTURIER (Paris), DAIREAUX (Bucnos-Ayres), D- DEL.ACROIX (Paris), DËLIGNON-BUFFO.M (Annain), L. DERAIS (Le Havre), DESL.WDES Madagascar), DESPEISSIS (Australie Occ"), DULIEU (Ile Sainte-Lucie), ES.MENJ AUD (Guatemala,, ESTEVE (Dahomey), FASU) (Alger), FLETCIIER Bombay), DE FLORIS (Madagascar), A. & E. FOSSAf (Le Havre», GIGLIOLI (Rome). GILBERT (Tonkin), GOBETTl (Pavia), GOUPIL (Tahiti), GRISARD (Parisi, P. DES GROTTES (Marlini(iue , R. GUERIN' Guatemala. GUIGOX (Mar- seille), H.VMEL SMITH (Londres), L. HAUTEFEOILLE (Tonkin). IIECKT FRERES & C" i Paris , DHERELLE (uiati^- mala;. HILGARD (Californie), G. A. HURI (Egypte;. JOB (Paris), JUDGE Calcutta), K-^IRPELÈS (Calcnlta), KOBUS (Java), KOSGIINY (Costa-Rica), L.\.BROY (Paris). D' LAVERAN (Paris). H. LECOVITE ^Parisi, LEII.\I.\NN (Manchester), LE TESTU (Mozambique), LOCKHART (Domini(iue), 0' LOIR (Paris), LOPEZ V PARRA (Mexico!, LOW (.Nicaragua), MAIN (Paris), MAINE (Podor), .MAJANI (Triuidad). MVLBOT lAlger), MALLÈVRE Paris), G. MAZE&C- (Le Havre), DE MENDONÇA (Ile San Tliomé). MIR.VNDA (Parai, MOLLISON ;Nagpur), MOSSERI (Le Cairel, NEGKEIROS Paris), NEUVILLE (Paris), NEVVPORT (QueeiislaaJ). G. NIRDERLEIN iPhiladelpIiie), D' NICHOLLS (Ile Dominique), DOLI- VEIRA FRAGATEIRO (Cabinda), PAIVA D'ANDRADA Paris), PABIS (S.aigou , PASZKIEWICZ (Parana), PEDROSO (Cuba), PERNOTTE iSanghai), PERROT (Paris), PERllUCHOT fCoustantinc), PITTIER (Costa-Rica), POBEGUIN (Gui- née fr>"), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), G. DE PKËAUDET (Paris) , QUESNEL (Beiilréi, RAVENEAU (Paris), CH. RIVIÈRE (Algei), ROUX iConakry), SADEBECK. (Kassel), SAVOURÉ (Abyssinio), SEGURA (Mexico), STERN3-FADELLE (lie Domiulque), SUTER ;Bonibav), TABEL iSiunatra), TAYLOR & Co (Liv.Tpooli. TEYSSONNIER (Conakry), TllEYE (Cuba), TOLEDO iVenéziiéla). "TOUCHAIS i.VIavottei. VAQUIN & SCIlWElTZEit iL- Havre). VAN DER PLOEG (La Haye), VERCKEN (Colombie), VIBERT (Paris . X. DE VILLÈLE (La liLMiiiion), WARBURG (Berlin), WYLLIE (Punjab), ZEHNTNER Java*, elc. j, , . ) Aux bureaux du journal. lo. rue Delauil>rc. vente au numéro ^ ^ roiBce Colonial, 20, Galerie d'Orléans. Les abonnements sont reçus : A l'uris, à r.\dministration du Journal (10, rue Delambre), et à l'Ollice Colonial 120, Galerie d'Orléans, Palais-Royall. — à Alexandrie (Egypte), chez L. Schuler. — à Amstei-dam, chez De Bussy iRokin 6O1. — à Bahia, chez Reis & G'* (rua Conselheiro Danlas, 22). — à Berlin, chez R. Friedlœnder et Solm (N. W. — Karistrasse, 11). — à Brème, chez E. von Masars iPetristrasse, 6). — à Bruxelles, à la Librairie Declerck-Sacré (33, rue de la Putterie). — au Caire, chez Mme J. Barbier. — à Caracas, Emp. Washington (Y'aaes y Castillo M.i. — à Guatéinatu, chez Goubeau & C" — à Hambourg, chez C. Boysen (Heuberg, 9i. — à Hanoi et Huïpliong, chez Schneider aine. — à la Havane, Wilson's International Book-Store (Obispo, 4ii. — au Havre, chez J. Goufreville H, rue de la Boursei. — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almadai. — à Londres, chez \Vm Dawsoa & Sous (Cannou House, Bream's Buildings, E. C). — à Managua, chez Carlos Heuberger. — à Marseille, Librairie Parisienne (4, rue Noailles et 5, place de la Bourse). — d Vile Maurice, chez P. Pitot ( 1, rue de la Reine, à Port-Louis). — à Mexico, chez M°" veuve Bouret (14, Cinco de Mayoï. — à New-York, chez G.-E. Stechert (9, East 16-th Street). — à Pernambuco, chez Manoel Nogueira de Souza. — à Rio-de-Janeiro et Bello-Horizonle, chez Alves & C". — à San José de Cosla-Rica, chez Antonio Lehmann. — à San Salvador, chez Italo Durante «St C'. — à Sao-Paulo, chez Mello Barjona. — à la Trinidad, chez D.-A. Majani, planteur (Port-of-Spain.) — à Turin, Rome et Milan, chez MM. Bocca frères. — à Vic/iy, chez J. Dichamp (Grande Librairie Centrale). Ainsi qu'en général chez tous les Libraires français et étrangers, et datis tous les Bureaux de Poste. Adresser la Correspondance ; 10, rue Delambre, Paris-14'' .s-,. Itr^ o ' • |c?=a a f 3 a io^: •■ > i>" icS3 S-' ^ » c &v5 ic~> I^bI ?3 ïK^BB n*^ 1^^ .S: % 3- 1—3' Hc^^s J. ^^ -^^^ ,ï -A a . ■ 1 kJB^ ■/, yr •': C Éh ■o r. " ^ 2 Wi îyi n X Si ~ c — -J *^H^ 1 ii ~/^ HHyl b c ^ "* ^1 -5 i ^-H. ^^H*l 5. ?ri '. yi rs "^ > 3 - rs K-^V* I^^E <=■ 2. ''' 1^1 mTiM 3 -f' B tSM KK c^2 ^^ 5- "^ "■ - ^ ÙL n T ^93 5 2 rt* 5. S ^H^ ^ PI ^ ^^ 'StF pi ^ i*» Jlg^ ^^-^ ^9 •Ml s^M ^bI iî^L "'B 1 ^ '^V^ s ï 1 X ce 3 ■-" o -1 D C_ 3 - °-''- :i n C = o o - r* - -a (» a . » 3 c ' g o. n n rt 3 y^ -1 -r — S- = - 3 = « o » : C Iib . » 5 s o C3 - 3 D. Q. ^- rt- a» n> " —* 3 v> p O 30 ^ -O — m £ a> 2î "* c« S " - B: _4 —1 ^■o^ ■" ^ 'i'I 3 3 nS .-^ W ■^^■■iB II JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N« 37 — Juil. 1904 CRÉSYL-JEYES DÉSINFECTANT ANTISEPTIQUE Expos- Univ. Paris 1900. Médaille d'Or La seule décernée aux désinfectants antiseptiques. Le Crésyl-Jeyes est adopté par les Ecoles Nalionales Yéicrinaires, les Services d'Hygiène et de Désinfection de Paris, des Départements et des Colonies, elc. 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PEDROSO et la RÉDACTION : La culture du tabac sous abri, à la planta- tion « La Joaquina », Cuba A. CARDOZO : Essai de calcul d'une féculerie de manioc sur le littoral d'In- hambane MICHELIN & C'^ : La valeur industrielle des caoutchoucs impurs (Évaluation du rendement au déchiquetage du Céara et de rintisyi Outils pour ouvrir les cabosses de cacao, à Java (D'après Zehntner) Le bturre de coco et la fraude (Discussion d'un travail de MM. MïiNxzet Couuon). loi 20(1 208 21 I 21 ■ 2Ii PARTIE COMMERCIALE (Cours, Slatisliques, Déboucliûs, clc.) HECHT FRÈRES &C'^: Bulletin men- suel du caoutchouc 216 A. & E. FOSSAT : Bulletin mensuel du coton 218 VAQUINel-SCHWElTZER: Chronique des fibres de corderie et similaires TAYLOR & C : Mercuriale africaine de Liverpool L. DERAIS ; Mercuriale coloniale fran- çaise du Havre L, DERAIS: Le tarif douanier français et le privilège colonial, par produits (suite à la note du n" 5 ^ ) ACTUALITÉS ((/.orii'spoinhiiii-c-^, liiformalioiis, Exlniils) L. HAUTEFEUILLE : La ramie au Tonkin CH. RWIÈRE : Avocatier à fruits longi- pédonculés. A. DEVILLÈLE: UMoès 1 Fourcrcya 1 à la Réunion A. MIRANDA: Gelée de pulpe de cacao. Sur la valeur réelle du café Libéria de Madagascar (Une critique) D. BOIS et la RÉDACTION : Goyaviers envahissants (A propos de la note de M. P. des Grottes) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE sur |u[iirr hicil Livres uouveauv, ijS; 573=586 : Japon. Inde. Ceylan Malaisie. Sumatra. Java. Ha'iti. Paraguay. Egypte. Soudan français. — Cotoi<. Maïs. Riz. Coca. Ramie. Sti- cklack. Manioc. Quinquinas. Suif végé- tal. Cacao. Caoutchouc. Cocotier. Canne à sucre. Élevage. Cardama. Thé. Sagou. Tabac. — Buffle. — L'Annuaire colonial. 210 2rv 22J 222 22? 221 224 FIGURES FiG. 17 : La nouvelle égreneuse de coton, de J. Gordon & Co 199 FiG. 18 : Outils pour ouvrir les cabosses de cacao : Lame de C. O. Schmalz ; Couperet en bois de Van der Sloot ; Caàse-câbosses de Marshall 214 I!)4 JOURNAL D'AGRICULTIRE TROI'ICALE X' 37 — Juil. 1904 Les Collections Complètes du Joiir/ial (rAi^-ricuHnre Trojiicuh' r;if 'iiiitr iriiiii- iTiriir irri'p.iralilr, il lu' imus iisli' plus (ju'iin lii's pi'lil nmiibrc ilr cnllciiiniis Cdnipliles, ot iiriiis sninnios olili^^t'-s (rcii iiuijiircr Ir piix. Nims vfiiildiis 100 francs les 36 premiers n"' Juillet 1901-juin 1904). — Les séries incomplètes sans 1rs 11" J, ::. i, 9, i'.K -2-2, 28, :!1. ?.2. 3i sr vfiiilenl : 6 francs le semestre — 12 francs l'année. N'iiis ni' \('ii(iniis plus (le iHiiniTos isi)k-s anirTicuis nu n" :n (juillet 1911'. . NOUS RACHETONS, au prix de 2 frani-s clia(|iie, les rr' 2, :!. i. '.I. l'.l. Ji'. i*S, .'jl, 3J, 3Î qu'on \'OUilfa liieii nous olTrir eu lutii etai. K:n:U;m:HcM:B:K^tcXK:aK:a^^m:n:iT:Sf:a^a^t^nlu^:Mf;^'an:m^Ki;^ JUl- W riel [S :es. \Z rAnRicANr. 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Plus de 300 annotations. — Prix : broché : 9 francs Les aljouués du " Journal d'Agriculture Tropicale » sont jiriés d'adresser leurs commandes i M. 'Vilbouchevitcli 10. rue Deiaudtre, accompagnées de mandais de 9 francs, plus le porL Le livre pèse 700 grammes. L'envoi recommandé coule 0 Ir. 2o en plus. Espositioa DDiverselle de 1900 : 3 GRANDS PRIX, 3 MEDIIUIS D'OR, 38 DIPLOMES D'BOliNEUR aux diverses Upositions I I I I I? ^^ 19 I f^ LJ ^ 89 r^ "^ FoQdatear et Suce %^ ^J b CL ^# Im I ^^ n r^ m\ »J de 1,1 Maison Richard frères 25, rue Melingue (anc. Imp. Fessart) PARIS- 19". — Exposition ei Vente : 3, rue Lafayette PR0TEeTI©W DES RÉCOLTES CONTRE LES GELÉES BLANCHES Thermomètre métallique avertisseur électrique Mettant en fonction des sonneries électriques aux températures niaxima et niinima. qu'il est nécessaire de ne pas dtra.sser dans un endroit quelconque. 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Nous nous en voudrions de quitter sans un mot de cordial souvenir l'imprimerie de la rue Saint-Lazare où le « Journal d'Agricul- ture Tropicale » est resté trois années en- tières ; c'est là que nous l'avons commencé. Pendant tout ce temps, M. Lasnieh et son personnel nous ont prêté un concours intel- ligent et compétent dont nous tenons à les remercier ici. * » On remarquera que ce cahier n'a guère changé d'aspect, malgré le changement de maison. En effet, le caractère est à peu prrs le même; cependant, « il chasse moins », pour parler en style de métier. Autrement dit, il tient plus de lettres dans la ligne ; la différence atteint presque un dixième. Il en résulte que dorénavant, pour le même prix d'abonnement, nos lecteurs recevront un dixième de matière en plus; c'est comme si, en maintenant l'ancien caractère, nous allongions cht^que cahier de la valeur de trois pages environ. * Fidèles à la promesse faite dans VAva.nt- propos de notre Table de 1903, nous allons proliter de la place ainsi économisée, prin- cipalement pour donner plus de développe- ment à la Partie Commerciale. Sous ce rapport, le n" 37 ne se distingue pas encore du n" 3t), mais nous sommes oc- cupés à organiser des collaborations com- merciales nouvelles. Encore à la fin de 1903, nous ne disposions que d'une seule chronique commerciale men- suelle, d'ailleurs excellente et très appré- ciée : celle de MM. IIecht rnÈRES & C'°, sur le caoutchouc. Depuis le mois de mai, nous donnons en outre : une chronique spéciale du coton ; une autre, des diverses fibres employées en cor- derie, en brosserie etc. ; une mercuriale spé- ciale des produits coloniaux français ; une mercuriale africaine de Liverpool. Nos prochains efforts, dans cette direction, porteront sur le café, les graines grasses, la ramie. Nous avons aussi quelque espoir de nous assurer une bonne mercuriale géné- rale des produits coloniaux sur le marché de Londres. En raison du changement d'imprimerie, M. ViLCOiîCHEViTCH ne recevra plus rue Saint-Lazare. Il est toujours visible, de pré- férence dans la matinée, 10 rue Delambre ; tous les services du Journal se trouvent réu- nis à cette adresse. Le Fraisier en Pays chauds Opinions des auteurs sur la possibilité de sa culture dans les différentes colonies : Afrique occidentale, Afrique centrale britannique, Madagascar, Inde, Etats-Unis. Par M. 0. Lauroy Nous sommes heureux de présenter à nos ticoles tropicales, doublant ainsi M. Désiré lecteurs un nouveau collaborateur, dont le nom Bois, son ancien maître, aujourd'hui son confrère est d'ailleurs bien connu de ceux qui suivenj au Muséum d'Histoire Naturelle. M. Labroy la presse spéciale horticole. Dans ce journal, il est, en effet, chef des serres de ce grand établis- s'occupera particulièrement des questions hor- sèment, après y avoir débuté comme élève-jar.. loi; JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 37 — Juil. r.iUi dinier. Il a complété ses études à Versailles et en Angleterre. Sa connaissance de l'ani^'lais lui permettra de nous tenir au courant de la bibliographie horticole des pays chauds. La Rédaction. Le fraisier est certainement l'une de ces plantes potagères que l'Européen expatrié serait le plus heureux de voir fructifier dans son jardin : les fruits tropicaux, pou i- tant variés et souvent délicieux, ne parvien- nent pas à lui faire oublier la chair si agréa- blement rafraîchissante de la fraise. 11 importe donc de chercher à établir, avec des faits précis, la valeur potagère du fraisier en pays chauds. Depuis quetijucs années, cette plante a fait l'objet de sérieuses tentatives cullurales dans plusieurs régions ; la connaissance des résultats obtenus et des opinions autorisées que nous résumons ici permettra au lecteur de se faire, espérons-nous, une idée assez complète de la question. Afrique Occidentale. — Le « Journal d Agriculture Tropicale » se préoccupait du fraisier dès sa première année ; notamment, dans le n' G, p. 18(i, onpouvaitlire une lettre de M. PoitÉGurN relatant qu'à cette époque le fraisier donnait des résultats peu apprécia- bles sur la Côte Occidentale d'Afrique, tan- dis qu'à l'intérieur, à des altitudes de (iÛO à 800 m., le Fraisier des Qualre-Saisons pro- duisait une faible récolte, moyennant des arrosages réguliers en saison sèche. Cette Icllrc était suivie d'une note de la Rédaction laissant entendre que de meilleurs résultats étaient obtenus dans d'autres pays tropi- caux. Le R. P. SÉBinE (1) émet une opinion peu différente en écrivant que « le Fraisier des t^uatrc-Saisons est exposé à pourrir à l'hiver- nage sous l'inlluence de l'humidité et de la chaleur... Le fraisier à gros fruits semble plus rustique au Sénégal et donne plus de fruits. » Dans le traité de M. Dybowski (2), nous relevons le passage suivant: « Le fraisier ne donne que des produits aléatoires dans les régions tropicales. I^es essais qui ont été faits sont loin d'avoir donné complète satis- faction. Dans leur Petit traité de culture potagère à ius^ige des postes du Congo, MM. Chalot et Penaud disent avoir obtenu quelques résultats, assez médiocres d'ail- leurs, dans leur culture tropicale au (labon... Dans les régions des Hauts-Pla- teaux, la culture du fraisier réussira mieux ; on pourra sans doute l'entreprendre avec succès à Madagascar, au Laos, à la Réu- nion (I). » Dans un petit traité, se rapportant plus spécialement au Congo belge (-2) M. Nestor u'AiiGENT lils écrit: « Considéré comme fruit de luxe, le fraisier s'emploie peu, donne des jM'oiluits trop petits et ne se reproduit que ilillicilement par semis ; il est préférable d'en importer de jeunes plants, surtout i)Our les variétés à gros fruits. « Au cours de sa récente mission scientifi- que au lac Tchad, M. Chevalie'.i nous dit avoir observé, dans les jardins d'un amateur, à St-Louis, des fraisiers « Belle Bordelaise » portant des fruits assez nombreux. D'abord tenus en pots, les pieds avaient développé rapidement des stolons dans le sol avoisi- nant où ils se comportaient très bien n'ayant pas eu à soulTrir des termites. 11 faut surtout retenir, de ces diverses indications relatives au fraisier dans l'Afri- que occidentale, que la plante se conserve et fructifie, même près de la côte, sans toute- fois foiu-nir de résultats bien satisfaisants. Les notes que nous avons pu recueillir ne donnent pas de renseignements précis sur la façon dont on a opéré; elles s'appliquent plus spécialement à des variétés de fraisiers indigènes en Europe ( « Fraisier des Quatrc- Saisons » et » Fraisier Capron » ) et ne par- lent des fraisiers à gros fiuits ^hybrides américains) que dans un sens incertain. Il serait fort intéressant de posséder une réponse aux questions suivantes, avant de tirer toute concluciou : 1? Le Fraisier des Quatre-Saisons a-l-il été (l'i Dans son nun-agc : Les l'ian'es utiles au Sénégal. [i] Tniile jiratiijHc des cultures tropicales. 1) Nous indiriuons plus lia.s que los prr\ isions de M. DïDowsKi se sont ir\\ réjlist'ts en ce i|ui concerne Madagascar. \^1) Le Jardin pjtager au Cjngo, 1903. p. 41. N" .n — JuiL. I'.)04 JOURNAL U'AGRICUf/rrRE TROI'ICALM 197 cultivé comparativ(>mcnt avec le fraisier à gros fruits sur la (_ôte Occidentale d'Afri- que ? Dans l'aflirmative, quels ont été les résultats pour chaque catégorie ? ■Jo Même question pour les régions plus intérieures, à des altitudes dilTérentes. 3° Comment les plantes ont-elles été obte- nues et cultivées ? Afrique orientulc. — En ce qui concerne le fraisier dans l'Afrique orientale, ^1. Mac Clounie, chef du Département scientifique, à Zomba, a publié une note (1) qui ne laisse subsister aucun doute sur le succès de la culture dans la colonie anglaise du Bristish Central Africa. « Aucune région, écrit-il, ne se prêterait mieux que celle-ci à la rapide croissance du fraisier de semis en raison de la stabilité du climat. ,I'ai obtenu d'Europe des graines provenant de la récolte de 190(1. Séchées avec soin avant leur expédition, elles nous arrivèrent en bon état et le semis eut lieu en novembre 19(10. En août 1901, un bon nombre de beaux fruits, bien mûrs et très savoureux, furent récoltés sur chaque pied de seniis. D'autre part, durant la végé- tation de cette première année, plusieurs filets furent prélevés sur les fraisiers et plantés séparément ; ils s'accrurent vigoureu- sement et fructifièrent en août septembre, aussi abondamment que les pieds-mères ». Madagascar. — Tout récemment M. Fau- CHÈRE, sous-inspecteur d'agriculture à Mada- gascar (-2), a livré à la publicité une note de RI. HoAnEAU rendant compte des excellents résultats obtenus, en 190;', dans la culture du fraisier à gros fruits, au potager de la station d'essais de l'Ivoloina, près TamalaVe, c'est-à-dire dans une région franchement tropicale. « En appliquant à la lettre les indications fournies par M. IIoaueau, ajoute M. FAUCHÈnE, tout le monde pourra facile- ment et s;»ns de trop grands frais, obtenir des fraises, don* la saveur n'égalera pas tout à fait celle des fraises de France, mais qui néanmoins constitueront un dessert très a2;réable ;-. hi'le. — Dans les Indes, le fraisier réussit parfaitement sur les plateaux et même en plaine. C'est ainsi, du moins, qu'il faut interprêter les opinions que nous avons recueillies dans la presse anglaise, sur sa culture, pratiquée généralement d'une façon très rationnelle. Parmi les meilleures réfé- rences, signalons les suivantes : L' « Indian Gardening and Planting » (1), dans une note de la Rédaction : « Il n'est peut-être pas connu partout que le fraisier, lorsqu'il est bien cultivé, prospère et fruc- tifie parfaitement dans les plaines du Nord de l'Inde ». De M. W. Seers, directeur des Snow- View Gardens (-2.00(1 m. d'altitude) dans son opuscule sur le fraisier li] : « A Snow- View, le fraisier fructifie en mai ; dans la plaine, en janvier. C'est la plante idéale pour une altitude de 3.000 m. ». De M. W. GoLLAX, superintendant du Jardin Botanique de Saharanpur (:i) : « Le fraisier bien cultivé donne dans l'Inde un fruit conique, de couleur écarlate, de gros- seur moyenne, un peu moins bon que celui d'Europe, quoique j'aie trouvé près de Meerut des fruits aussi gros et aussi beaux que ceux vendus sur les marchés d'Angleterre. » Du . I. P. & G. », 19U3, p. 403 (4) : « Qu'il soit possible de cultiver le fraisier à la per- fection dans les plaines de l'In'le, je su's en mesure de le prouver... ». Enfin du mémo périodique, 22 mai 190-2, cette dernière information qui ne laisse rien à désirer comme netteté : f Les fraisiers peu- vent être récoltés en cette saison dans les plaines du Haut-Burma, à la latitude de Calcutta. Depuis les premiers jours de février 190-2 jusqu'aujourd'hui on n'a pas cessé de récoller sur des pieds provenant de filets plantés en 1901 ». Etats-Unis. — Dans les districts les plus chauds des Etats-Unis, c'est-à-dire en Flo- (1) cf. n InJiaii Planting and GarJoniii^' ■> 20 mars 1902, p. 2U3. [■2) u Iteviio de Madagascar ", 10 juin 1904, p. "tî. — M. f,\fciiiiiiii est en cujigé eu Franco en ce niomeut. 1 1 C'est le mOnic periijdi(pie cpic non:! venons de citer à propos de la cultnre du IVaisiiT à Zomlia : il a sinii)le'- nienl cliangé de nom à la lin de 1902. Le n" où nous puisons en ee mouieut, est du 20 mars 1902. (2) Straii'hemj ciilliirc for Indian cnllivulofs. 189S. Ce livre a été anai\sé dans le " J. d A. T. » (n" 17, § 2Util comme d'ailleurs la plupart deeeui: (pie nous citons. 13) Tlie Indian ver/e/able liaiden — 1S9U, p, 90. ^4, Note si(;néc' : .Vinnali. 95 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 37 — Juil. 1904 ride, dans la vallée du Mississippi, la Louisiane [entre 30 et 150 "" d'altitude), dans le Colorado (entre 30 et 300 '"), on cultive avec succès, pour les marchés, 24 variétés nommées de fraisiers à gros fruits (1). Ajoutons encore ces lignes de MM. Sutton & Sons (2) : « Les fraisiers peuvent être cultivés avec facilité dans les terres tropi- cales, à partir de 1 .400 "" d'altitude. » A lasjite de ces diverses opinions, est-il permis de conclure que le fraisier est suscep- tible de fournir des résultats appréciables dans les tropiques ? Avant de pouvoir raflirmer avec certitude, il conviendrait de savoir comment la plante se comporte dans quelques autres colonies, telles que l'Indo- Cliine, le Tonkin, le Laos, la Martinique, Cuba, la Trinité, etc. : toutefois, on peut admettre, dès maintenant, que la culture réussira, sinon dans toutes les plaines tropi- cales, du moins sur les plateaux, à une certaine altitude. Dans un prochain article, nous expliquerons, d'après la même biblio- graph'e, les procédés qui permettent d'y arriver avec le plus de sécurité : choix des variétés, multiplication, entretien, etc.. 0. Labrov. Une nouvelle Egreneuse de Coton La machine de MM. John Gordon & Co. Par M. F. Main. On sait que le nombre des constructeurs cannelé, C. (fig. 17) situé au-dessus dutam» d"égreneuscs de coton est des plus restreints. bour égreneur et tournant dans le même sens C'est tout au plus si on en connaît une demi- que lui. — Ce tambour est en fonte et porte douzaine, fabriquant deux types bien dis- des cannelures longitudinales de 2 mm. de tincts: la machine à scies et la macliine à profondeur sur 8 mm. de largeur. Nous rouleaux. Nous n'insisterons pas aujourd'hui verrons tout à l'heure que son rôle a une sur les particularités de ces deux types, — importance capitale pour le rendement et la dont nous avons déjà fréquemment parlé, — qualité du travail de la machine, si ce n'est pour dire que nous ne croyons pas Le tambour égreneur présente une disposi- voir d'ici longtemps se présenter un troisième tion tout à fait intéressante qui procède d'une type distinct. Mais nous sommes au con- idée neuve. Au lieu d'être formé d'une série traire persuadés que les deux modèles exis- de scies circulaires enlilces sur un axe com- tants sont susceptibles de divers perfection- mun, ce tambour est composé d'un noyau nements, soit au point de vue du débit cylindrique en fonte, portant à sa périphérie (machines à rouleaux) soit au point de vue une rainure en spirale ; c'est dans cette rai- du travail (machines à scies). Nous avons nure que vient se placer un lin ruban de donc vu avec satisfaction apparaître l'égré- scie de 3 mm. '/a de hauteur, la saillie des neuse de MM. John Gordon & Co., de dents n'étant que de 2 mm.. On comprend de Londres, qui se distingue par plusieurs suite quelle économie entraine ce dispositif : perfectionnements notables de l'égrcneuse à ]s;on seulement le prix d'établissement de scies commune, dont elle procède. la machine et, par suite, son prix de vente La machine se compose essentiellement peuvent être abaissé.s, mais encore le rem- des organes ordinaires des machines à scies: placement de la scie après usure, opération un tambour denté d'abord, puis, une l)rosse coûteuse lorsqu'il s'agit de disques d'acier, rotative. Elle comporte, en outre, un cjlindre (1) Voir le Calalor/ue uf j'ruils, par la « .\iiitricaii Poiiio- lugical Sociely ••. 1899 p. 44. Cet ouvrage a ëté aiialxsé a.ins le u» 3j du .. J. il'.\. T. u, § 415. ('!) Verjetiihles and fluucrs J'fom seeils in Irupiral, i-ini-lropical and leiniierate vliniale, p. 103. peut se faire ici à peu de frais. Le cliangement du ruban de scie demande à peine 20 minutes. Enfin, la brosse située à la partie infé- rieure ne présente rien de particulier et ne mérite pas de mention spéciale. N° 37 -^ JuiL. l'.lOi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE lidi Examinons maintenant le fonctionnement de la machine. Le coton à égrener, placé sur le récep- tacle .4, est introduit dans la machine en B. Les flèches indiquent le sens de rotation des divers organes. Les graines viennent en contact a\cc le tambour égreneur I) qui les entraine vers le haut de son parcours, où elles rencontrent le cylindre C, qui laisse ])ien passer les libres saisies par les dents Vis- ! iKJUVilli' ■'gieiicusc à scies, de MM. John linrinoN v't Co. de scie, mais ramène les graines en arrière, enB. Dans les égreneuses à scies ordinaires, les scies tournent, sur une certaine portion de leur circonférence, entre les barreaux d'une grille qui s'oppose au passage des graines ; ici, et c'est un des points importants de la machine, co rôle est rempli par un organe immobile, inerte, mais non plus pur un organe mobile, actif. Il en résulte que d'abord les graines sont plus brusquement chassées en arrière, ce qui pei-mct de tourner moins vite et exige, par conséquent, moins de force, et ensuite l'accumulation des graines à l'en- droit où cesse l'action des scies devient impos- sible ; toute chance de bourrage disparait donc. De plus, la rotation du cylindre G entraine une certaine rotation des graines qui sont mieux exposées sous toutes leurs faces à l'action de la scie. Enfin, le réglage, point toujours imporant dans une cgrc- neuse de coton, est absolument rudimen- taire. Pendant que les graines entièrement dé- pouillées viennent tomber en dehors de la machine (à droite sur la figure), les fibres sont entraînées à gauche et enlevées du tambour égreneur par le mouvement de la brosse E qui les renvoie au dehors par le conduit F. Les cylindres C et /) ont tous deux l.jd millimètres de diamètre. L'écartement de deux spires consécu- tives sur le tambour égreneur est d'environ 10 millimètres. Les vitesses respectives des divers organes sont les suivantes. Tambour égreneur D : 50 tours (lorsque la machine est mue à bras.) Cylindre C : 66 tours. Brosse E : 200 tours. Le même rapport entre les vitesses sub- siste lorsque la ma- chine est actionnée par un moteur. (Dans ce cas, le tambour égreneur fait 200 tours par minute). Cette égreneuse se construit actuellement en 6 dimensions différentes qui sont, en pieds anglais : 1 pied, 1 pied V^. ~ pieds, 2 pieds Vo- 3 pieds et 4 pieds, c'est à dire de 0"'30 de largeur jusqu'à 1"'20 par augmentations suc- cessives de 0'"30. Les trois premières tailles peuvent être actionnées à bras, à 50 tours par minute ; à cette vitesse, la machine de 3 pieds même (0'"90) peut, d'après les construc- teurs, être actionnée par deux hommes. Les rendements en coton nettoyé sont ap- proximativement les suivants : .argeur Vilcsso Débit à.ria'ui 0-30 50 tours 3 kilos 0'"60 50 tours 6 kilos O'-OO 50 tours 9 kilos Les machines plus fortes sont destinées à être mues presque uniquement au moyen -200 JOURNAL D'AGRICULTIRE TROPICALE N» 37 — Juil. I90i d'un manège ou d'un moteur ; d'ailleurs, les petites sont livrées avec poulies fixe et folle ■en plus de la manivelle, pour pouvoir être également attelées sur un moteur. Les ren- dements sont alors en coton nettoyé : Larj;our Vitesse Déliit ii l'iieiire i)"''M\ ÎOO tours 6 kilos 0'"(;(l -JOU tours 12 kilos Û-^OO 200 tours 18 kilos l'"20 20(1 tours JOO Aujourd'hui la culture du coton prend, dans liien des régions, un nouvel essor; sous ce rapport, la période que nous traversons est comparable à celle de la guerre de sé- cession. On peut donc dire que la machine de MM. (loRDON iK: Co, vient à son heure et nous ne doutons pas que, partout où elle sera employée, elle n'arrive à concurrenrer lieureusement ses devancières, pour le plus grpnd bien des planteurs. p î^j:^]>j liii;i'riiciii-.\^'rojifime. La Question des Palétuviers Leur rôle dans la nature. — Bois : Caractères et usa^^cs. Absence de débouchés assurés. — Ecorces : Les constatations botaniques de W. Busse. Conditions d'exploitation en Guinée Française Les objections de l'industrie européenne. Par M. Emile Baili aud 11 y a déjà quelque temps que notre ami Bail- serait leplus désirable de pouvoirtirer parti. LAUD, aujourd'hui au service du gouvernement ,1e me suis préoccupé de leur exploitation au Dahomey, nous a envoyé l'étude très fouillée pendant le cours de mes essais en Guinée et, et très utile que Ion va lire ; elle se rapporte à ^^^^^^g j^ littérature de ce sujet ^n'est pas ' époque où il travaillait pour son propre compte . . -, , • i. 4. i ,. ■ • ^_^. . _ . .. '^ ... '^ .^ . ^ très riche, les résultats de celte expérience présenteront peut-être quelqu'intérét. en Guinée. En la rédigeant, il ignorait forcément le travail fondamental de Koerner. publié dans le n" 34 du « J. d'A T. ». pp. 1 1 ;-i 1 i . L'aurait- il connu qu'il n'aurait pas eu grand'chose à changer à son texte, basé sur des constatations immédiates et personnelles. Les lecteurs s'in- téressant à la question dans un but pratique, ne devront cependant pas négliger de comparer l'article de M. Batllaud avec celui de M. Koerner. Il leur faudra aussi relire notre Je n'insisterai pas sur l'habitat ni sur le mode (le végétation des palétuviers, qui sont très connus. Ces arbres forment l'unique flore (les rives des lagunes et des fleuves tropicaux dans lesquels remonte la marée. Ils poussent uniquement dans la vase impré- ti-née de sel marin. Une excellente description des forêts de pa- article initial du n° 2 (août .90.); ils y trouveront i^tuviers se trouve dans les Traiv/s in Wcsl- quantité de renseignements, entre autres ils , ,■ • , ,, . m 1 • ■ --t -, ^ , ^ .l//(0,i, de cette jeune lille tle génie quêtait verront qu il un moment donné le gouverne- ,, ,, ..,.,, " Mabv Ki.vgslev ; on y voit admiraldemcnt comment ces forêts fixent l;i terre ferme ment du Sénégal a cru devoir interdire l'exploita- tion des palétuviers, considérés comme protection indispensable des côtes contre l'érosion. H y a et transforment peu a peu les deltas des fleu- lieu de noter que cette industrie est admise ves tropicaux en pays fertiles. ( I) comme parfaitement licite dans l'Est Africain En Afrique occidentale, les régions à palé- Allemand, où il existe cependant une Direction tuviers par excellence sont les anciennes des Forêts organisée. C'est cette administ-ation Rivières du Sud : Gambie, tluinée, Sierra même qui se préoccupe le plus. — sans y êire encore parvenue, — de trouver une combinaison pratique qui permette l'exploitation régulière des palétuviers, plus particulièrement dans le delta du Rufidji. Nous publierons un jour certains documents très précis et très intéressants prove- nant de la Direction précitée. — N.n l R. Les palétuvierô ou mangliers sont certai- nement une des essences tropicales dont il Leone, les embouchures du Niger et les Oils Rivers. Indépendamment de leur abondance, ce qui rendrait intéressante l'exploitation de ces arbres, c'est jusiement qu'ils se trouvent à reniboiicluire de rivières très navigables, (1) Ce plu'nomèiie est étudié en détiiii, nu |i(iinl do \ m- ,iKronomi(|ue, dans le inaimel de Kksiia (\'. «.I d A. T. .. Il" 3ti, ,s ;;ei). — N. d. 1. U. N" 31 Juii,, 190 i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 201 accessibles aux grands vapeurs. Malheureu- sement la station semi-aquatique complique singulièrement l'abattage ou l'écoi-çage. Tia vase, au milieu de laquelle ils poussent, est très profonde et très liquide. On ne peut prendre sur elle aucun ap]nii, sauf peut- être en quelques points où la marée n'arrive .([u'aux hautes eaux. C'est ainsi qu'en abat- tant un grand palétuvier, il arrive souvent qu'il retombe verticalement, à cause de l'en- chevêtrement des branches ; et alors, il se replante dans la vase et il n'y a pas d'autre moyen de l'en enlever que de le couper une seconde lois. De même, il est très dilTicile d'amener jusqu'à la rivière de grosses piè- ces, à cause de l'enchevêtrement des racines aériennes. Enfin, une autre cause de diffi- culté d'exploitation, particulièrement fâcheu- se dans ces stations, vient de ce que les troncs de palétuviers ne llottent pas. Les espèces botaniques dont se composent les forêts de palétuviers sont très nombreu- ses, mais elles ne se trouvent pas mélangées en un même point, ce qui est fort heureux ; car. comme elles présentent des différences économiques très accentuées, les dilTicultés d'exploitation en auraient été augmentées. Les plus grands des palétuviers de la région que je connais ont un diamètre moyen de ()'"-20 et une hauteur de 10 mètres ; ces arbres sont branchés à la manière de peupliers. Il pa- rait qu'il existe des variétés qui ont un dia- mètre beaucoup plus grand, au Congo, aux embouchures du Niger et dans certaines rivières de la Guinée, comme le Bramaya. Leur valeur en serait d'autant plus grande. Par suite de sa trop grande dureté, le bois de la plupart de ces essences ne sau- rait servir ni pour la charpente ni pour la menuiserie. Une variété que les indigènes de la Guinée appellent le 'Wcfiria, a pres- que le grain du chêne, mais son faible dia- mètre limite beaucoup les débouchés qu'on pourrait lui trouver. La plupart des palétu- viers ont l'inconvénient de se fendre au so- leil et d'être cassants. En somme, les applications de ce bois qui paraissent les plus rationnelles seraient la fabrication de pilotis, de poteaux de mines, de pavés et de traverses de chemins de fer. .T'ai .soumis, en l'.H)2, un certain nombre (1 (ihantillons de troncs de palétuviers sur le marché d'Hambourg. Ils ont été jugés in- téressants comme pilotis et comme poteaux de mine, mais l'en m'a assuré que le place- ment de cette essence serait difficile à ce point de vue parceque sa résistance à l'hu- midité, — que pour ma part, je crois très grande, — n'était pas connue et que les ingé- nieurs ne consentiraient à l'employer en grand qu'après de longues expériences (1). Du reste, je crois que le prix qu'on pour- rait donner des palétuviers comme poteaux de mine serait trop bas pour que l'on puisse les exploiter à ce point de vue. Il parait quela ville de Paris a, pendant un certain temps, acheté des palétuviers au Congo pour en faire des pavés de bois. Les commerçants de ce pays auraient fini par trouver que le prix qu'on leur offrait était trop bas, vu les exigences de l'ache- teur : en effet, la Ville demandait que les bois fussent équarris suivant les di- mensions des pavés, de manière à avoir le minimum de déchets et de façon. J'ai enten- du dire que le prix du bois ainsi préparé était de 1 10 fr. le mètre cube rendu au port, mais je n'ai pu avoir de renseignements exacts à ce sujet. Je crois qu'à ce prix l'exploitation ne serait pas impossible en C>uinée, à condition d'organiser une scierie d'équarrissage et d'acheter le bois directe- ment aux indigènes. Pour les traverses de chemin de fer, il en est comme pour les pilotis et les poteaux de mine ; les compagnies ne les achèteront qu'après des essais qui seront forcément fort longs. Pour que les palétuviers puissent faire avantageusement des traverses, il faudrait qu'on les employât en leur laissant un pi'o- fil demi-circulaire, ce qui permettrait de les utiliser en les fendant simplement en deux, (Il La résistance du bois do palétuviers à l'iiumidité et k la putréfaction est prouvée par les éclialas de cette ori- gine qui existent dans le commerce ; ou s'en est servi avec sviccés, entre autres au Jardin des Plantes. — N. d. 1. R. ?U-2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE X' 37 — Juil. 19Ui comme on le fait dans la Prusse du Nord pour les jeunes chênes des forêts de Bis- mark. En admettant que les Compag-nies accep- tent ces traverses, je ne crois pas que le prix actuel en France, qui varie entre i fr. et 4 fr. .^O rendues à pied d'œuvre, rende possible l'exploitation des palétuviers à ce point de vue. Mais on pourrait peut-être plus facile- ment en placer en AIg;érie où les traverses atteignent \f. prix de (i fr. à 6 l'r. .")0. Du reste le prix des traverses ne peut qu'aller en aug- mentant et par conséquent la situation s'a- méliorera à ce point de vue. Les traverses en fer ont l'inconvénient d'être trop légères pour les trains de vitesse actuels, et les bois lourds conserveront tous leurs avantages. En somme, toutes ces applications néces- sitent une étude plus approfondie; mais c'est déjà un grand point que de constater que dès à présent ces bois de palétuviers n'apparais- sent pas comme complètement inutilisables. Ce qui, peut-être, fait le principal intérêt des palétuviers, c'est la richesse de leurs écorces en matières tannantes. Quoiqu'on en ait dit, 11 ne semble pas que cette écorce ait été employée sur une grande échelle pour tanner les cuirs, en dehors des pays d'origine. Les conditions d'exploitation en sont assez inconnues et c'est pourquoi j'y insisterai particulièrement. Ce qu'il y a à considérer surtout dans cette question, c'est que la richesse de ces écorces varie beaucoup suivant les variétés. C'est ainsi que Busse (1) qui semble avoir le mieux étudié le côté scientifique de la question, avec des matériaux provenant de l'Est Africain Allemand, a trouvé que cer- taines écorces, comme celle du Sonneratia. caseolaris et de YHeriiiera. Uttoralis ne con- tiennent que 13 à 15 7o de matières tannantes, tandis que celle du Brwjuiera gymnorrliiza, — dépouillées, il est vrai, durythldomc, — en contiennent jusqu'à 51 "/o- L'École de Tannerie de Friburg en Saxe a étudié de très près l'emploi des écorces de palétuvier et les résultats des analyses qu'elle (1) V. - J. d'A. T. «, a" 10, I 91 ipapler bleu). a (aites ont varié non seulement pour des variétés ditïérentes mais encore pour la même variété. Cela provenait sans doute de le que la teneur de ces écorces en tanin doit varier suivant l'âge des arbres et aussi, surtout, de ce que ce tanin disparait très vite si les écorces ont été lavées par la pluie après avoir subi un commencement de des- siccation, et aussi si elles ont fermenté. Quolcju'il en soit, il semble bien que l'on puisse admettre que les écorces des grandas variétés doivent contenir de 30 à il) 7» de substances tannantes, ce qui devrait leur donner une très haute valeur intrinsèque. La première chose à faire, avant toute exploitation, sera donc de rechercher quelle est la teneur des variétés que l'on veut exploiter, et l'on devra s'attacher à n'exploi- ter que les variétés les plus riches. On devra s'interdire d'une façon absolue les mélanges. Pour les colonies françaises de l'Afrique Occidentale, c'est à M. Bluzet que revient l'honneur d'avoir attiré l'attention sur la valeur de ces écorces. Il n'a malheureuse ment pas donné suite à ses projets d'exploi- tation. A la suite de ses essais, on acherché, — en Guinée notamment M. Famechon, le si actif chef du service des Douanes et M. Colin, de Hambourg, — à pousser les indigènes à venir vendre de ces écorces aux factoreries ; mais les noirs ont trouvé trop bas les prix que l'on pouvait leur offrir, et n'ont apporté que de très petites quantités ; d'autant plus que les maisons de commerce, comme toujours, ne marquaient que peu d'empressement h recevoir un produit nouveau. En l'JO-2, me trouvant à la tète d'une entre- prise d'études agricoles et commerciales, sur le littoral de la Guinée, je résolus, pour ma part, do me rendre compte des conditions dans lesquelles on pouvait entreprendre l'exploitation directe de ces écorces. Le mode d'opération consiste à écorccrles arbres sur pied. Tant que l'on ne trouvera pas à utiliser le bois, il serait en effet trop coûteux d'abattre les arbres pour les écorcer ensuite. Le travail d'écorçage est très pénible, sur- N» 3/ Juii. l'JU'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2u;j tout par ce fait ([u'il faut être constamment dans une vase qui a une action irritante sur l;i peau ; il est impossible d'y employer des hommes à salaire fixe, c'est une de ces beso- gnes pour lesquelles le paiement à la tâche s'impose. Ce paiement à la tâche présente quelques dillicultéo mais elles ne sont pas insurmontables.- Pour ma part, je suis arrivé à obtenir un assez bon rendement de la main d'oeuvre que j'ai employée à la récolte des écorces, mais cela n'a pas été sans tâtonnements. En payant à la tâche, 5 centimes les 4 kilos d'écorcej fraîches, — chaque ouvrier subis- sant une retenue de IG kilos (20 centimes) pour sa ration de riz, — je finis, malgré un outillage absolument insuffisant, par avoir des journées de 110, 120 et même 150 kg. d'écorces fraîches par homme. Les ouvriers arrivaient ainsi à un gain qui, à cette épo- que,'était considéré par eux comme large- ment rémunérateur; et mon prix de revient restait inférieur à Oô fr. la tonne d'écorces sèches même en ne comptant qu'une cueil- lette moyenne de 100 kg. par homme et par jour, répondant à 50 kg. d'écorces sèches. 11 est prudent, en effet, de s'en tenir à ce chiffre comme base de calcul, car il faut comp- ter avec l'imprévu; c'est^ainsi, qu'un jour mes hommes se sont trouvés retenus par la marée et ne sont rentrés que le lendemain à 1 heure de l'après-midi. Je continuai l'expérience pendant une semaine et je fus obligé de m'arréter par suite de la venue des pluies qui rendaient le séchage impossible. Je récoltai ainsi 7 ton- nes d'écorces sèches. On peut procéder de deux manières. L'une d'elles, — et c'est celle que j'ai employée, — peut consister en ce que les manoeuvres apportent eux-mêmes chaque jour leur récolte au lieu de séchage. Le plus simple dans ce cas est de se servir comme moyen de transport des pirogues indigènes. En Guinée française, on peut admettre que les pirogues de grandeur moyenne peuvent con- tenir une vingtaine d'hommes, et leur récolte de la journée, 100 kilos d'écorces humides, remplissant un sac à palmiste. Ce procédé n'est avantageux que pour l'exploitation des palétuviers voisins du lieu de séchage, car pour les points éloignés le temps perdu par le va-et-vient des manœu- vres est considérable. Un autre procédé consii^terait à avoir des pirogues pour le transport des hommes et des chalands qui iraient sur les chantiers chercher les écorces. Une bascule serait installée sur chaque chaland. On pèserait les écorces à mesure que les hommes les apporteraient aux chalands où on les char- gerait en vrac. Les chalands reviendraient seuls au lieu de séchage, les hommes allant prendre leurs repas et coucher dans les vil- lages les plus voisins des chantiers. Le séchage peut se faire en plein air pendant la saison sèche. Il nécessite en général deux jours. Pour effectuer ce séchage en plein air^ il faut maintenir les écorces sur une très mince épaisseur et les remuer souvent. Il est absolument nécessai- re d'isoler les écorces du sol pour éviter les impuretés et c'est une aire en ciment qui pa- raît offrir le plus d'avantages, à ce point de vue ; mais c'est là une installation très coû- teuse à cause de la grande surface nécessaire. Il y aurait lieu d'examiner si le séchage artificiel ne serait pas plus avantageux. Je ne pense pas que le bois de palétuvier revienne à beaucoup plus de :i francs le mètre cube rendu à l'usine ; et c'est un excellent bois de chauffage, une fois sec. Le plus grand avantage de ce séchage mécanique c'est qu'il permettrait de prolon- ger la saison de cueillette des écorceo'. Une fois récoltées, il faut prendre garde que les écorces ne soient pas lavées par l'eau de pluie ; nous l'avons déjà fait remar" quer plus haut. En Guinée on ne peut guère compter sur une absence totale de pluie que de fin novembre au commencement de mars, et ce n'est que pendant cette période que l'on pourrait pratiquer en grand le séchage à l'air. Si au contraire on se servait d'un séchoir mécanique, il n'y aurait guère que pendant les mois de pluie continue de mai à fin septembre que l'on serait obligé d'arrêter les opérations. i'04 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' 37 — Juil. i'M'i Le séchage doit être opéré au fur et à permet seul de travailler pendant une pé- mcsure de la récolte, de façon à éviter la riode annuelle aussi longue. — Deux agents fermentation qui se produirait très rapide- blancs, à 16.000 fr. chacun, par an. Lors- ment, si on laissait en tas les écorces humi- i:ju'on compte moins pour la surveillance des. européenne, on se leurre : on a de mauvais Une fois sèches, il semble bien que le agents, ou bien toutes les prévisions se trou- mieux serait d'exécuter sur place un premier vent bouleversées dès qu'un agent tombe broyage des écorces, pour diminuer l'encom- malade et est obligé de rentrer en Europe brement. Non broyées, elles ne pèsent, en précipitamment. D'ailleurs, en Guinée, les effet, pas plus de '250 kilos le mètre cube. Il maçons et les mécaniciens employés dans serait très onéreux de les transporter dans les travaux publics, gagnent 6.000 à 7.000 fr. cet état, car les compagnies de transport les par an. — Warf, bâtiments pour les agents, taxeraient à Tencombrement. Il se pourrait hangars, etc., en matériaux du pays, qu'un pulvérisage complet soit impossible, 50.000 fr. — Les autres chapitres de dépense par suitedelarépugnance qu'ont les courtiers sont indiqués dans le tableau qui suit. En en matières tannantes à les acheter en pou- calculant tout a. la tonne d'écorces sèches, dre ; ils craignent la fraude. Aussi peut-être j'arrive au compte que voici, la production la poudre s'altérerait-elle plus facilement annuelle étant supposée à 1.800 tonnes : pendant le transport. On pourrait tout au Frais d'écorçage, par tonne fr. ;ï,oo moins concasser sullisamment pour réduire Transport en rivière : s chalands à le plus possible le volume. lo.ooo fr. Amortissement en '•, Le sacs à palmistes contiennent à peu près ^"^- '^^' 'o''"'"-' ^ ' > :)6 kilos d'écorces concassées en morceaux 'o P'rogues à :;oo fr. Amorties d'environ 5 cm. de côté. Je pense que l'on '"'" " ^"'- ^^'' '°""^ '■'" ., ,, . , , Soit, en chiffres ronds. ^,oo ^,oo pourrait réduire encore ce volume avec des _ . , , , , , Frais de secha^'c et de brovage ; machines spéciales, tout en laissant aux , ^- \ ,■ . ■ •' i j ' Amortissement d un matériel de écorces une apparence qui permette aux ,^.000 fr. en -, ans, et bois de acheteurs un échantillonnage facile. chauffage. Par tonne ^ ,00 En me basant sur mes essais de 1902, j'ai Manutention : Chargement, déchar- voulu calculer à combien reviendrait actuel- gement, broyage, séchage, mise , ^ ,-, . - p . , en sacs. Par tonne 10,00 lement, en Guinée Irançaise, la tonne „ ,11,^ " ' Sacs ou autre emballage. Par tonne. 10,00 décorées sèches, en supposant une entre- r^ c -„,-•, ,/ „„„ (V r ^^ Deux Européens a 16.000 Ir. I an. prise montée spécialement et exclusive- p^,. ^f^^^^^ g 80 ment à cet etîet Je prends pour base les Transport de lusine jusqu'en Eu- chilfres suivants: rope. Commission. Assurances, etc. ;0,oo Journées effectives de 5 à 8 heures, sui- Constructions. Petit outillage, etc. vant les conditions de marée, les distances, — îo.ooo fr. amortis en ï ans. etc., devan', rapporter aux noirs, à la tâche. Par tonne ;,îo au moins 1 fr. 7o; caries salaires ont près- 'n'èrèt à =; %, d'un capital de que doublé en Guinée depuis l'époque où j'y '^°°°° ^'- P^'" *"'^""' 9,:° r . ■ 1, . . ■ •. . » ir,r^ 1 Imprévu. 10.000 fr. par an. Par laisais 1 expérience précitée. — A 100 kg. "^ ^ ,,. f ■ 1 1 . . tonne ^,;o d écorces fraîches par homme et par jour (soit 50 kg. d'écorces sèches), cela met la' fr- 124-^0 tonne sèche à 35 francs. — Saison de recolle Or, en septembre 190-2, j'ai constaté que de 7 mois, du commencement d'octobre à fin l'on vendait à Hambourg les écorces de palé- avril ; soit, dimanches déduits, 180 jours de luviers de la côte orientale d'Afrique, 1 10 fr.: travail elTectif. Avec 200 récolteurs en per- et mes sept tonnes d'écorces de l'Afrique inanence, on aurait 1.800 tonnes d'écorces occidentale se sont vendues le même prix, sèches par campagne. Le séchage artificiel soit à Liverpool soit à Hambourg. N° 37 — JiiiL. 190i JOURNAL D'AGrîKTLTUnE TROPICALE 20.1 Ce prix ne correspond pas à la valeur intrinsèque des écorces de palétuviers qui, étant donné leur teneur par rapport aux autres matières tannantes, devraient se vendre entre 150 et 200 fr. la tonne. C'est au moins à ce prix de 150 fr. qu'il faudrait arriver pour que l'exploitation soit avantageuse, et on doit pouvoir l'atteindre lorsque lu produit sera plus connu. Les feuilles d'avis des courtiers de Liver- pool indiquent bien actuellement ce prix de 150 fr., mais je ne crois pas que ce soit un cours réel, car il ne parait pas y avoir de ventes sérieuses faites (1). Je ne crois pas que par l'exploitation directe on puisse arriver à un prix de revient moins élevé que celui que j'ai donné, dont, les éléments sont des minima et dans lequel j'ai compté le fret de transport à un taux très bas. L'exploitation indirecte, faite en achetant aux indigènes, pourrait peut-être donner de meilleurs résultats au point de vue des prix Malheureusement, je crois que ce serait une opération aventureuse, du fait de la nature même du produit : Nous avons vu combien la teneur de ces écorces variait suivant les espèces et sui- vant l'âge des arbres. Il serait très difficile d'empôclier les indigènes de faire des mélan- ges qu'il serait peu facile de reconnaître. En outre, et c'est ce qu'il y a peut-être de plus grave, nous avons vu que pour peu que les écorces aient été lavées après avoir subi un commencement de dessiccation, leur teneur en tanin disparait presque. Or, pour que l'avantage de l'exploitation parles indigènes ;ipparùt, il faudrait leur acheter les écorces sèches et rendues au point d'embarquement. 11 serait bien difficile alors de voir si elles n'ont pas été mouillées ou si elles n'ont pas sul)i un cummencement de fermentation avant le séchage. On pourrait se demander si on n'arriverait pas à tirer des écorces une somme plus forte en fabriquant sur place des extraits mous, seule forme avantageuse en l'espèce. Mais ce serait une industrie trop compliquée, pour le moment, pour l'Afrique Occidentale ; ou tout au moins, l'installation des usines néces- saires serait aventurée tant que l'on ne sera pas mieux fixé sur les débouchés de ces extraits. En ell'jt, dans cette question de l'utilisa- tion des écorces de palétuviers, le plus difficile n'est peut-être pas l'exploitation, mais bien le placement. Il semble qu'il faille renoncer, au moins pour le début, à faire acheter ces écorces directement par les tanneurs, en particulier par ceux de France. Ces écorces ont en eiïet l'inconvénient de teindre les cuirs en rouge. Cet inconvénient est tout relatif puisque les cuirs sont le plus souvent teints après le tannage, mais les marchands de cuir ne sont pas habitués à cette couleur rouge : ils n'en veulent pas. D'un autre côté, les tanneurs se sont spé- cialisés et les uns traitent uniquement leurs, cuirs avec des écorces de chêne, d'autres avec du châtaignier... Ils ne témoignent guère d'empressement à changer leur ma- nière de faire. Les fabricants d'extraits ne sont pas beau- coup plus faciles à aborder, soit qu'ils man- quent d'initiative, soit que leurs usines se prêtent mal au traitement d'un produit nou- veau. Du reste, la plupart des usines fran- çaises sont installées au milieu des forêts de chênes ou de châtaigniers, trop loin des porls pour qu'elles puissent traiter avantageuse- ment des produits tropicaux. La question de couleur intervient aussi et les fabricants d'extraits prétendent qu'il faut qu'ils décolorent l'extrait de palétuvier s'ils veulent pouvoir l'écouler. La tâche parait malaisée ( ' . Les tanneurs peuvent, eux, éviter la colo- ration en rouge des cuirs par les écorces de ;1) Opinion entièrement confirmée par nos corrospon- (1) Un savant aussi expert (|ue M. Koebnkh la déclare Jants commerciaux de Liverpool, MM. Tavlok, & Co; même radicalement insoluble, comme nos lecteurs l'ont vu voir ce <[u'ils en disent à la suite de leur mercuriale men- par l'article que nous avons consacré à celte question dans suelle, dans notre n" 3.';, p. US. — X.d.l.R. noUc n°3l. — .N.d.l.K. 20C JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE X IH — .Tuil. 1904 palétuviers en les mélangeant à d'autres, notamment avec des écorces de chêne; mais cela revient à renoncer à un des avantages des écorces de palétuviers qui est leur forte teneur en tanin. Les industriels qui semblent les mieux placés pour traiter les écorces de palétuviers sont les fabricants d'extraits de quebra- cho, mais, là encore, il y aurait à faire certaines études préalables. La valeur du bois de quebracho varie, je crois, entre T.") à 80 fr. la tonne (1). On pour- rait espérer un meilleur prix pour les écor- ces de palétuvier parce que le broyage du quebracho est très coûteux, mais il semble que le traitement des écorces de palé- tuviers n'irait pas non plus sans difficulté du fait du sel qu'elles contiennent ; c'est du moins ce que m'a assuré M. Rov, le grand fabricant d'extraits qui, un des premiers en France, a introduit des procédés scientifiques dans cette industrie qui, par bien des côtés, est restée empirique. — Nous venons de voir d'ailleurs, que les frais d'exploitation des écorces de palétuviers en Guinée dépassent de beaucoup le prix de vente du quebracho. Pour nous résumer, on ne peut actuelle- ment, nulle part en Europe, écouler de gran- des quantités d'écorces de palétuviers. Mais la situation pourrait changer un jour. Quoi qu'il en soit donc, l'écorce de palétu- vier n'en reste pas moins une matière très intéressante à étudier. Si le moment n'est peut-être pas encore venu pour la création d'entreprises spéciales pour l'exploitation des palétuviers, les grandes compagnies de commerce établies à la côte devraient étu- dier avec soin les produits que l'on peut en retirer et, surtout, les faire connaître en Europe. Le temps est passé où l'exploitation routi- nière d'un petit nombre de denrées, toujours les mêmes, permettait de faire de brillantes affaires, et le moment est venu où les entre- prises commerciales de l'Afrique occidentale devraient enfin comprendre qu'elles ne doi- .vent pas seulement se contenter d'acheter les produits que les indigènes veulent bien leur apporter, mais qu'elles doivent interve- nir dans cette production. Les gouvernements des colonies riches en palétuviers ne sauraient en tous cas s'en désintéresser et peut être en continuant les essais arrivera-t-on à trouver que l'on peut acheter directement aux indigènes les pro- duits des palétuviers en prenant certaines précautions. Ce jour là la question de leur utilisation aura fait un grand pas. Emile Baillaud. Culture du Tabac sous abri, à Cuba L'installation de la plantation « La Joaquina » ; d'après M. A. Diique (résumé de l'espagnol par M. \. PedrosoV — Observation de la Rédaction, sur certains inconvénients du système. La revue illustrée de La Havane « Cuba y America » publie, dans son numéro du 5juin li)Oi, un curieux article, accompagné de belles photographies, sur la culture du tabac sous tente. L'auteur, M. A. Duque est allé se documenter à la plantation « La Joaquina », située à Tarabico, près San Juan y Martinez, en pleine Vuelta Abajo et appartenant à M. José Mario Guerra ; il est ;i) En rali-ulant, comme le fait .M. Kofbneii Ioco i-it.). le prix par imité de tanin, le kilo île tanin aelioté sous orme de quebracho revient en Allemagne, en nin\enne, a 0 fr. 525, rendu à l'usine. — .X.d.l.n. très enthousiaste de ce qu'il y a vu. Peut- être môme voit-il les choses un peu trop en rose : il ne trouve aucun inconvénient au système, or il en existe certainement, comme cela a été expliqué en détail dans les n"* :!',) et 35 du a J. d'.\. T. » Quoi qu'il en soit, voici la description à retenir du document en question : On emploie une toile spécialCjappelée aux Etats-Unis « cheese cloth ». On en couvre complètement le terrain qu'on veut semer de tabac, comme d'une sorte de mousti- quaire : Sur le pourtour du terrain on place N» .17 - JuiL. !'.)04 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 207 des planches un peu enterrées dans le sol, et c'est sur ces planches qu'on cloue la toile ; elle se dresse ainsi verticalement, soutenue par des poteaux et des fils de fer, jusqu'à une hauteur de trois mètres. Là, la toile se replie à angle droit et vient se placer horizontalement, faisant toiture, soutenue toujours par des poteaux et des fils de fer. Ces supports sont à une assez grande dis- tance les uns des autres, la toile étant très légère. PJncore faut il donner à la construc- tion une certaine solidité, à cause du vent qui, autrement, pourrait la renverser. l'ne fois le terrain ainsi complètement couvert, on ménage dans l'un des murs une porte de service, également tendue de toile. C'est par là que les ouvriers entreront et sortiront, pour les soins de culture à donner et pour la récolte du tabac. L'objet principal de la toile est d'empêcher l'introduction du papillon dont la chenille cause de si terribles ravages dans les plan- tations de tabac de Cuba. On conçoit donc qu'il soit nécessaire, comme nous l'avons (lit, que le tabac se trouve couvert de tous les cotés. La toile permet à l'air et à la pluie de passer, mais les insectes destruc- leurs se trouvent arrêtés net. En plus de cet avantage, déjà fort important, la toile offre celui de faciliter les repiquages : la reprise se fait bien mieux à l'ombre. Les pieds de tabac cultivés sous tente prennent des dimensions démesurées, arri- vant jusqu'à deux mètres de hauteur, comme on peut le constater sur l'une des photogra- phies où les hommes sont cachés par le tabac, quoiqu'étant debout. Les feuilles ont près de 70 centimètres de long sur 30 à 37 centimètres de large. Elles sont très fines, de qualité supérieure et possèdent la teinte dorée « centen » tant appréciée. Voici un décompte des frais, calculés pour un champ de onze acres de superficie, soit hectares 4, 45, espace pouvant contenir 250 nOO pieds de tabac. Toutes les valeurs sont indiquées en pesos or espagnols, valant 5 francs. Toile i.OOO poteaux pour la soutenir. .$ 2.500 500 17.000 pieds carrés de planches, pour le même objet (1 pied = 30 cm.) •'''5ti Journées de charpentiers, menus frais, fîls de fer, etc 1 . 500 $ 4.056 Soit, environ 20.000 francs. — Les 250.000 pieds de tabac cultivés dans ces conditions ont produit 14.000 « cujes » de feuilles de première qualité (robes de cigares) et 3.000 « cujes » de feuilles inférieures ( « tripa », farce). La'mc'me quantité de terrain cultivée par le système habituel, ne produit que six à huit mille « cujes ». [Le « cuje » est une planchette mince, sur laquelle on enfile les feuilles à sécher; je ne me rappe'le pas exactement le nombre de feuilles qu'on place généralement sur un a cuje ». — A. P.] Le système de récolte du tabac, dans cette culture sous abri, n'est pas le même qu'en plein champ ; au lieu de couper les tiges entières, comme on le fait généralement à Cuba, on cueille les feuilles une à une, et on les couche sur des planches ou plateaux qui servent à les porli-r à l'atelier où elles sont cousues ensemble et placées sur le « cuje ». Ce système de cueillette offre plusieurs avantages; le principal est qu'on peut laisser sur la tige les feuilles qui ne sont pas encore à point. Les jeunes filles occupées à coudre les feuilles, sont payées cinq francs et jusqu'à sept francs cinquante par jour. Les ouvriers spécialisés gagnent d'ailleurs beaucoup d'argent à Cuba; jusqu'à vingt-cinq francs par jour dans les plantations de tabac au moment de la récolte. Dans un pays à main d'oeuvre moins rare, les frais d'installation d'une culture de tabac sous abri se trouve- ront donc sensiblement inférieurs à ceux indiqués plus haut. A. Pedroso. N. ('. L R- — M. Pedroso a eu soin de rappeler que la culture du tabac sous tente 208. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 37 — .Tuil. lOfH n'a pas que des partisans. Le procédé, né aux Etat-Unis, a trouvé déjà de nombreuses applications à Cuba ; on parle aussi de l'essayer à Deli. Il est vraisemblable que, dans bien des cas, ses avantages l'empor- tent sur ses inconvénients, cependant il ne faudrait pas oublier qu'il en existe. Nous avons eu récemment la visite d'un abonne, cultivateur de tabac sur les confins (le la \'uelta Abajo, qui nous a parlé d'une vaste entreprise de culture sous tente, orga- nisée dans la région. Nous ne saurions dire s'il s'agit de la même que celle décrite plus haut ; notre interlocuteur ne pouvait nous donner de bien grands détails, mais nous a promis une note circonstanciée dès son retour à Cuba, c'est-à-dire vers la fin de l'ai.née, car il se propose d'étudier de près la plantation en question. Et il est bien dans son intention de ne pas se borner à relever les seuls avantages (lu système, mais de rechercher aussi atten- tivement tous ses défauts. On en cite un bien grave, — notre témoin ne se porte d'ailleurs pas garant du fait : Les feuilles obtenues sous tente, seraient de mauvaise garde ; on serait obligé de les vendre aussitôt la fermentation achevée. Ne pouvant ainsi les garder en magasin le temps voulu, on serait trop à la merci des conjonctures momentanées du marché. On sait que le tabac récolté dans les conditions ordinaires, s'améliore au contraire, en vieil- lissant; pourvu que la fermentation se soit passée normalement et que l'on ne veuille pas pousser l'expérience au delà d'une cer- taine limite, d'ailleurs assez large. La RÉnACTiON. Essai de calcul d'une Féculerie de Manioc au Mozambique Comparaison avec le commerce de coprah. — Impossibilité de réussite sur le littoral. - Conditions différentes à rintérieur. Par M. AuGUSTO Cardozo. La note qui suit est probablement appelée à provoquer plus de récriminations que de compli- ments : les gens n'aiment pas qu'on leur dise la vérité, lorsqu'elle se trouve contredire leurs rêves. Nous n'en sommes que plus reconnais- sants à M. Cardozo, de nous avoir autorisé, sur nos instances, à publier un travail qui, dans sa pensée, était destiné uniquement à notre édili- cation personnelle. Depuis deux ans et demi, nous avons donné, dans ce Journal, un grand nombre d'études et de notes sur le manioc ; un nombre bien plus grand encore, attendent leur tour de publication ou ont été classées dans nos dossiers. Parmi les documents que nous avons publié, nos abonnés ont certainement encore présente à l'esprit la petite enquête sur le rendement du manioc à l'hectare dans les différents pays en tubercules et en amidon. Il en résulte que ce rendement varie énormé- ment, en raison du degré de fertilité du sol ; le choix de la variété cultivée a certainement aussi son importance, ainsi que la méthode de culture (comparer ce que nous en disions, à propos du manioc en Floride, dans notre n" 34, pp. 108-109). Avec un rendement ne dépassant pas 8 tonnes à l'hectare, comme dans le cas envisagé par M. Cardozo, une féculerie de manioc échoue- rait problablement dans n'importe quel pays. Dans la Province de Welleslev (États Fédérés Malais), le rendement moyen est de 20 tonnes à l'hectare, comme nous l'apprend M. le consul Hulskamp ('V. « J. d'A.T. » n° 35, p. 160). Au surplus, d'après le même témoin, les usines européennes de cette région (nous y comp- tons quelques abonnés) n'exportent pas de fécule, mais du tapioca de première qualité ; et celui-ci leur revient à peine aux deux tiers de ce que coûterait la fécule de manioc dans la région littorale du Mozambique d'après le calcul de M. Cardozo. Une féculerie de manioc, très bien organisée, fonctionne depuis quelque temps à k Jamaïque ; grâce au contrôle scientifique de Mr. Cousins, on connaît d'une manière assez précise ce qui s'y passe Nous analyserons, dans un prochain numéro, les docaments publics par ce savant. X» 1^7 _ j,„[.. lon'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2011 D'autre part, nous demandons à nos lecteurs de réserver leur jugement quant à l'utilisation des déchets du manioc pour l'alimentation des animaux de ferme; nous attendons, sur cette question, une étude spéciale de M. Mallèvre qui a en mains de bons documents. — Par la mûme occasion, nous tâcherons de présenter les opinions de quelques spécialistes qualifiés, sur la prétendue nj'-ivité de la viande de porc en pays chauds. — N. d. l. R. Le manioc et sa fécule ont été depuis quclrjue temps l'objet de nombre d'articles parus dans les revues et journaux s'occupant de cultures tropicales. Ayant des intérêts agricoles au Mozambi- que où la culture du manioc est pratiquée sur une vaste échelle par les indigènes comme plante alimentaire, pour la fabrica- tion de la cassave, j'ai voulu savoir si cette même culture serait rémunératrice si un Européen voulait la faire en vue de l'extrac- tion de fécule. Un volumineux dossier, obligeamment fourni par la rédaction du Journa.1 d'Agricul- ture Tropicale, et un examen personnel des conditions économiques du pays, que je con- nais depuis longtemps, m'ont amené à con- clure que l'industrie en question ne saurait être pratiquée avec profit au Mozambique, sauf des cas très particuliers dont je m'occu- [)erai plus loin. Dans le courant de mon étude, j'ai été con- duit à faire la comparaison de l'industrie du coprah avec celle de la fécule; cela, à cause de la valeur à peu près égale des deux pro- duits : environ -27.') fr. la tonne pour la fécule et 3(10 ir. jiour le coprah [I). Je m'explique : Au Mozambique, l'industrie du coprah n'est pas entre les mains des Européens. Ils se bornent à en faire commerce, l'achetant contre argent comptant, ou, plus souvent, contre des cotonnades et autres articles (1) Le cUifIre de 27.j fr. est la moyenne du 12 anm'i's pour la fécule de pomiuc de Icrrc ; je l'ai pris comme base de calcul parce que la fécule de manioc ne pourra trouver uu débouché eu Europe qu'à coucliliou d'y être otTiTte à u» prix tout au plus égal à celui de la fécule de pomme di' terre. — .V. C. fabriqués en Europe et que les nègres accep- tent très facilement. L'Européen n'a donc pas à sa charge les frais de production et le coprah est fourni en somme à très bon compte par les nègres qui n'ont pas une notion nette de la valeur du temps et du travail. (Jr, (|uoique le commerçant, en achetant avec des cotonnades, réalise déjà un béné- fice à l'achat et bien que le coprah soit une denrée grossière, d'un emballage facile et peu coûteux, ce commerce est peu lucratif. Les profits qu'il laisse proviennent surtout de l'écoulement des cotonnades. Enfin, le coprah s'exporte par milliers de tonnes, et la modicité du gain, calculé à la tonne, se trouve compensée par l'envergure des opé- rations. Je n'ai pas pu, et pour cause, me procurer de documents sur le coprah, en tant qu'in- dustrie d'Européen au Mozambique ; mais tout indique, et personnellement j'en suis pleinement convaincu, que, le jour où nos compatriotes voudraient s'y adonner, ils se heurteraient à des ditficultés et à des sur- prises qui enlèveraient toute possibilité de bénéfices. Je conclue donc : Si une industrie grossière comme celle du coprah, ne demandant pas ou presque pas de machines et de combustible, ni eau très claire, ni de personnel spécial, fournis- sant, enfin, un produit qui vaut 300 fr. la tonne en moyenne, ne semble pas devoir laisser de bénéfices, comment pourrait-on en espérer par l'extraction d'une fécule ne valant que 275 fr., l'industrie étant au sur- plus délicate et nécessitant d'importantes inslallalions, des machines et appareils puissants (ce qui ne les empêche pas d'être fragiles), un personnel spécialisé et une force motrice considérable 'f A ceux qui connaissent le Mozambique, le raisonnement qui précède sufïïra. Toute- lois, pour ceux qui n'y ont jamais été, je veux bien entrer dans quelques détails en reprenant, point par point, les condi- tions d'établissement d'une féculerie de manioc : 210 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N- 37 — .Iiul 1004 Etant donné la pauvreté des terrains du littoral, on ne doit pas y compter sur une production annuelle de plus de 8 tonnes de tubercules à l'hectare. Cette production serait beaucoup plus élevée dans certaines régions de l'intérieur, mais là, exception faite pour les rives du Zambèze, l'installa- lion de l'usine, ainsi que l'évacuation des produits jusqu'à la côte seraient difficiles et onéreux. Vient ensuite la difficulté de l'eau, que l'on ne saurait avoir assez claire sans l'ins- tallation de réservoirs et de filtres perfec- tionnés. La poussière doit être soigneusement écartée d'une telle usine, or. elle est abon- dante dans la région, ainsi que le sable et toutes sortes de détritus charriés par le vent qui règne toute l'année, souvent violent. Il faudrait que l'usine, du moins certaine par- tie, fût îiermétiquement close; donc, frais de construction considérables. Le fret maritime pour porter le produit jusqu'aux grands marchés internationaux, atteint jusqu'à ÔO fr. par tonne (1). Les salaires du personnel technique el de direction sont très élevés comme on le verra par la suite. Une usine pouvant travailler 1 ■2.00(1 kg. de tubercules par jour, avec toutes ses machines et appareils, moteurs, réservoirs, fillres, maisons d'habitations, et 3 ou \ ki- lomètres de voie ferrée, vagonnets, etc., re- viendrait au bas mot à 250 000 fr., soit lOJ.OOÛ fr. pour les machines et l.-)O.Ol»0 fr. pour le reste. Elle prcduirait2.400 kg. de fécule par jour (soit, 20 %) et demanderait, pour une marche de toujours, la récolte annuelle de 450 hec- tares de manioc. Le devis de production s'établit comme suil. : Amortissement des machines en I o ans f r . i o . ooo Amortissement des constructions, ,1) Eii vérité le fi'èt pourrait ùlrc abaissé à 2-j ou mr^me :;0 fr., mais, pour îles raisons qu'il n'est pas uéccssaire de jiroJuire ici, il sérail téméraire d'escompter celle éventua- lité. — A. C. etc. , en 20 ans » 7 • > oo Culture de 450 hect , à 100 fr. . . -. 4Ï.000 Transport de 3 600 tonnes de tubercules à l'usine, à i fr. 50. » 5.400 Directeur général » 12. 000 I Comptable » 3 .600 I Mécanicien chef » 9.000 I Aide mécanicien » 3.600 ; Contremaîtres (plantation et usine) » 10. 800 Usine : 5oouvriers, à un franc par jour » i o . 5 00 Frôt maritime : 720 tonnes à 4i fr. » 32.400 Embarquement : 720 tonnes à <, fr » 5 . 600 Emballage : 720 tonnes à 10 fr .. . » 7.200 Combustible pour 2i H. P. = ;7i tonnes de charbon à ^o fr » 18.750 Graissage et entretien des machi- nes, réparations, frais divers... » 12.000 Total fr. 191 . 350 La tonne de fécule reviendrait donc à 2f).'j fr., et en la vendant 27") fr. (voir plus haut) il ne rcster.iit qu'un bénéfice de 10 fr. par tonne, qui serait facilement absorbé par les frais de douane et de courtage, les acci- dents et dépenses imprévues. Je n'ai pas tenu compte de la valeur four- ragère des déchets de fabrication, car l'adjonction d'une porcherie à l'usine comme il a été conseillé, ne serait pas profitable, la viande de porc étant, au Mozambique, peu recherchée des Européens et dédaignée par les indigènes. D'une manière générale, l'écoulement de grandes quantités de porcs parait malaisé dans l'Afrique tropicale. Les déchets ne pourraient donc être utilisés que comme combustible ou engrais ; mais dans les deux cas, l'économie réalisée ne serait pas bien appréciable. Il ne faut pourtant pas conclure à l'impos- sibilité totale d'une exploitation de manioc au Mozambique, car l'étude qui précède s'applique exactement aux seuls terrains du littoral. Il est en effet probable que cette industrie donnerait des bénéfices appréciables dans l'intérieur 011 l'on trouve des sols beaucoup plus riches, et étant établie dans des propor- tions plus vastes, ou accompagnée d'une ou de plusieurs industries annexes, agricoles ou N° 37 - Juii. 1004 JOURNAL DAGRirri.TTIBE TROPICALE 211 non : enfin, à proximité d'un fleiivn navigable manioc à 50 ou (10 fr. la tonne; mais il ou dune voie ferrite. s'agirait là de productions do 20 à 30 tonnes Nice, 3juin 1004. de tubercules à l'iiectare (chiffre peu vrai- A, CarDOZO. semblable, d'ailleurs) et d'usines puissantes, P.-S. - Il parait qu'en Floride (Etats- travaillant au moins 100 tonnes de tuber- Unis) on pourrait produire la fécule de cules par jour. — A. 0. La valeur industrielle des Caoutchoucs impurs Comment on doit chiffrer le rendement d'un caoutchouc brut, en gomme pure et sèche. Démonstration par les exemples du Céara et de l'Inlisy. Résultats d'expériences pratiques. Un spécialiste anglais publiait dernière- Le calcul correct donne : ment sous le titre : CoHimeîif OH (/rt// (7i//7;"i'r 10X100 . " = r? fr. .jO le rendement d'un caoutchouc, en gomme 80 pure et sèche, une étude, où il signale que ^Tg^g „g croyons pas qu'il y ait en France, quelques industri3ls emploient, pour estimer un manufacturier qui emploie, même pour le rendement et le prix de revient d'une une approximation grossière, la méthode de gomme étuvée, un procédé défectueux. calcul erronée et un peu enfantine contre Un exemple fera comprendre l'idée de laquelle notre confrère anglais a jugé utile notre confrère. Soit une gomme achetée au de mettre en garde les manufacturiers de Para à lOfr. le kilo, .admettons qu'elle perde son iiavs. en route G'Vo de son poids. Mais il y a, dans la façon dont on peut Le calcul défectueux consiste à dire : évaluer la valeur d'un caoutchouc d'après Prix de la gomme en son rendement, d'autres causes d'erreurs Amérique, le kilo. . 10 fr. qui valent la peine d'être relevées. Elles Plus G°/o pour la perle peuvent devenir très importantes pour cer- de route 0 f'". 60 tains caoutchoucs mal récoltés ou produits Prix en Europe. . . 10 fr. OO par des végétaux dont le latex même contient beaucoup de matières autres que la gomme Le calcul correct est : et l'eau (contrairement au latex du Para et Prix de 9 1 kg. en ^ celui des bonnes lianes africaines, qui sont Europe 1.000 fr. très purs). Prix de 1 kg.... 1.000 . , ,,„ t, , . ■ • j. «• • ,^ - , . ° — — — = 10 fr. C38, Il s agit ici d une affaire d espèces ; autant prendre des exemples tout de suite que de ou près de 10 fr. Ci . , . , ,-^- t, raisonner sur des généralités, voyons ce Il va sans dire que si l'on applique l'une et .^^j ^^ ^^^^^^ ^,^^^ les diverses sortes prove- l'autre manière de calculer (escompte en ,^.^^^ ^^ Manihot Glnziorii : I'Assarée, les dehors ou en dedans) à des rendements de M,,.„;,oB.i Scraps de toutes qualités, Céara déchiquetage, on obtient des différences sernamby et autres dénominations commor- bien plus importantes. Soit une gomme à ciales analo2ues. 10 fr. le kilo perdant 20 % au déchique- D'après plusieurs analyses, le lait de ^'"^S*^ • manicoba contient, en chiffres ronds et en Le calcul défectueux donne : 10 fr. moyenne: plus -20 Vo 2 .- 70 o/„ d eau 12 fr. 20 7o de caoutchouc comme prix du kilogramme de gomne dé- 10 <>;<, de substances solubles. chiquetée, sèche. "Supposons que 100 grammes de ce lait. 212 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE X' — .TuiL. 111Ù4 étendus d'eau, soient amenés à coagulation par un moyen mécanique, p. e. parbarratage, supposition purement théorique. Le coagulum comprendra les 20 grammes de caoutchouc, plus une petite portion des substances solu- bles du sérum, dissoute dans l'eau, retenue par le caillot. La plus grande proportion de ces substances restera en dissolution dans le sérum, dans le petit lait. Si au contraire, nous laissons le latex du Manihot coaguler spontanément, comme cela se passe en pratique, le caillot de caout- chouc obtenu retiendra toute la masse des substances solubles du sérum et le caillot' supposé sec, contiendra : GG "/„ de caoutchouc. 34 "/g de substances autres. Que sont ces substances '? Si on les isole par évaporation du sérum débarrassé du caoutchouc, on obtient un produit azoté, ayant l'apparence de dextrine, friable, souf- lleux qui, après dessication, n'est plus qu'en partie soluble dans l'eau. Il n'a aucune va- leur industrielle et il n'est pas acceptable de le faire payer comme du caoutchouc. Or, c'est cependant ce qui peut arriver et ce qui, croyons-nous, arrive quelquefois pour les sortes de Céara : Achetez un Sernamby Céara tn's propre et ne contenant pas de sable, à 8 fr. 75 pendant que le Sernamby Manaos est à 10 fr.; c'est à peu près le rapport des prix ac- tuels. Le Sernamby Manaos [Hevea.) rend 77 :i 80 "/„, mettons 78 "/„ en moyenne. Il res- sortira donc, sans compter aucune main- d'œuvre ni frais, à peu près à 12 fr. H.'. Votre vendeur n'aura pas manqué de vous faire remarquer que le Sernamby Céara coû- tant 1,'25 de moins que le Manaos, est bien avantageux. Passez-le au déchiquetage : Si vous opérez vite, comme on le l'ait en géné- ral pour un essai de rendement, vous pour- rez trouver pour ce Céara, réduit en feuilles et séché, un rendement avantageux, disons 75 "Vo ; et le même calcul, sans addition de frais, conduit à un prix de revient de 1I,G7. Si vous estimez que ladilTérence de I fr. 15 entre les deux gommes compense leur diffc- rence de qualité, vous croyez donc faire une affaire avantageuse et vous achetez le Céara ou Maniçoba, au lieu de Sernamby Ma- naos. Mais votre calcul est faux, car vous n'avez pas tenu compte des substances non-caout- chouc, provenant de la partie primitivement soluble du sérum. En effet, celles-ci, avons- nousvu, sont devenues partiellement insolu- bles dans l'eau froide ; aussi restent-elles mé- langées à la feuille de caoutchouc au même ti- tre que l'amidon, la craie ou toute au- tre poudre qu'on aurait mélangée au lami- noir avec un pain de gomme. On n'arrive jamais à les extraire en tota- lité : même en insistant sur les bouilHssages du caoutchouc brut, préalablement coupé en lanières fines, c'est tout au plus si l'on ar- rive à en extraire les ''/|„ des substances dites solubles, qu'il contient. Il en reste encore, à ce moment, de 3 à 5 "/„ du poids du caoutchouc sec. ]Mais, si l'on a ainsi éli- miné, par un traitement approprié, les subs- tances non-élastiques du Sernamby Céara, au lieu de 75 "/n de rendement déchi- queté que nous admettions plus haut, le rendement réel tombe à ()5-GG "/„, même en ne tenant pas compte de ce reste de substan- ces non-caoutchouc qu'on ne peut pas enle- ver pratiquement. Calculons la valeur du caoutchouc, en supposant un rendement industriel de GG 7o- Nous trouverons alors que nous l'avons payé 13 fr. 25 le kilogramme déchiqueté, au lieu de 12 fr. 82, prix de revient du Sernamby Manaos dans des conditions de pureté com- parables. Si au lieu du Céara scrapsou du Céara en larmes, nous avons alTaire aux autres formes sous lesquelles arrivent, dans le commerce, les produits da Manikot Gla.:iurii : plaquet- tes jaunes ou brunes foncées, presque noires, souvent très sableuses, il faudra encore tenir compte des débris minéraux que conserve ce caoutchouc assez mou ; c'est-à-dire qu'il faudra déduire du rendement la teneur en cendres qui n'est pas toujours négligeable, tant s'en faut, puisqu'elle atteint et dépasse quelquefois 5 "/„ (du caouchouc déchiqueté \' ;]7 Jiiii . lOOi JOUIîXÂL D'AGRK ULTUKE TROPICALE 213 seci. — Xous avons trouvé dans iin échantil- lon 7, -2 7o- — Le rendement apparent, .direct, étant de 40, 1 %, cela fait encore 3, 5 7oà déduire, et ramène le rendement réel à 55, 6 %■ L'importateur prétendait faire payer 7 fr. 20 celte marchandise qui serait ressortie, prix de matière utile, à 15 fr. 80. tandis que le Para brut ne valait, à ce moment, que 12 fr. 20, soit environ 14 fr. 90 déchiqueté. Une autre gomme avec laquelle il faut ouvrir l'oeil, c'est la sorte connue sous le nom de JlAD..iGASCAR Niggers, dans laquelle il n'est pas rare de trouver, après déchique- tage, 5, ti et jusqu'à 8 7o de substance miné- rale, sans compter les résines, qui ne sont pas du caoutchouc non plus, mais dont nous avons négligé intentionnellement de parler ici. Cette sorte, récoltée sur VEuphorbia. Intisy, dans les brousses du sud de Mada- gascar, par des indigènes experts en fraude, est, comme chacun le sait, souvent chargée, à l'excès, de terre, argile rouge ou blanche, quelquefois de silice. Celle-ci est moins dangereuse ; elle est plus complètement expulsée au déchiquetage. Mais lorsque les indigènes ont fraudé le caoutchouc avec des agglomérés de terre et du latex d'une Eu- phorbe appelée par eux Lohbiri, croissant dans la brousse, à côté du véritable produc- teur du Madagascar Niggers c'est-à- dire de I'Intisv, le déchiquetage, même poussé à l'excès, n'arrive pas à enlever les derniers restes de terre. Il arrive, dans ce cas, que, même après un essai de rendement, on paye 5, 6, H unités de poids déchiqueté, comme si c'était du caoutchouc, alors que l'on a affaire à un mélange de mauvaise gomme et de sable. Ces considérations n'ont pas le même inté- rêt pour la grande masse des autres sortes de caoutchouc qu'emploie le manufacturier. Elles nous ont paru cependant utiles à pré- senter, n'ayant été développées jusqu'ici dans aucun des ouvrages spéciaux, ni dans l'excellent traité de MM. Lamy-Tourilhon, Falconnet et Seligmanx, ni dans les ouvra- ges plus récents de C. 0. Webeh et de Pear- SON. Elles permettront sans doute de compren- dre pourquoi, dans les moments de pénurie de caoutchouc, comme celui que nous traver- sons, où chacun essaie un peu de tout pour réduire le plus possible l'excessive augmen- tation de ses prix de revient, pourquoi, disons-nous, certaines gommes secondaires arrivent à être payées plus cher que du Para. C'est que, souvent, le manufacturier qui emploie pour la première fois une sorte nouvelle pour lui, n'a pas pu se rendre compte que le rendement du déchiquetage est complètement faussé, et que la feuille éluvée qu'il pèse n'est pas du caoutchouc, mais un mélange de caoutchouc avec X 7o de substances non-caoutchouc et Y % de matières minérales. Michelin & C''. Clermout-Ferrand, 27 juin 1904. Outils pour ouvrir les Cabosses de Cacao, à Java Le couperet en bois de van der Sloot. — Le couteau de Schmalz. — Le casse-cal)osses de Marshall. D'après Zehntner. Nous avons donné, autrefois, différents dé- portantes qui se posent dan.^ la pratique tails sur la Station pour l'étude du cacao, à agricole des plantations de cacao. Salatiga, Java, dirigée par M. L. Zehntner C'est ainsi que son Bul letin n" 8, publié en V. « J. d'A. T. » n° 8, p. 4.") et n° 18, papier automne 1903, est consacré à une descrip- bleu §277). Ce savant ne se cantonne pas dans tion des diiïérentes manières d'ouvrir les sa spécialité initiale, qui est l'entomologie ; cabosses. au contraire, il parait décidé à suivre avec L'auteur ne fait que signaler, en y ajoutant une égale attention toutes les questions im- cependant quelques commentaires, l'article 21 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N' 37 — Juil. 1904 de M. Majani sur la machine de M-M. Mabcus sur les deux côtés. L'autre extrémité de Mason & C°, article publié dans le n" -28 du l'outil s'amincit progressivement, mais sans « J. d'A. T. » ; au moment où ce document se rétrécir, et carde une forme rectangu- est parvenu à Java, l'étude de M. Zehntner laire; autrement dit, elle est taillée en ciseau élait^déjà sous presse. Par contre, il s'est à froid, à double biseau. donné la peine de relever soigneusement la bibliographie antérieure, portant sur divers procédés traditionnels, savoir : « Tropen- pflanzer » 1003, p. 248, Surinam et Came- La cabosse étant tenue dans la main gau- che, on l'incise longitudinalement, au moyen de la pointe triangulaire, en suivant les interstices des cotes. Deux incisions pareil- roun ; — Kindt (V. « J. d'A. T. », n' 30, les permettent, en s'aidant de l'extrémité papier bleu, § 486), p. 80, Trinidad ; — taillée en ciseau, d'enlever une portion suffi- Preuss [Y.. « J. d'A. T. » n° 13, papier bleu, santé de la paroi ; il n'y a plus qu'à retirer § 177), p. 249 de l'édition allemande, Equa- les lèves avec la main. teur; — Axel Preyer, m « Tropcnpfianzer » 1901, p. 1G(I, Ceylan. "vous n'insisterons pas sur cette partie du Fig. IS. — Oïlils [idiir iiuvrir les caliosscs. 1 et 2, r„ime do Schmm.z. — " ri I, Cou|)eri'l ilo V. u. Suiut — .J. Casso-cabosscf^ do Mausciiali.. Jamais, pour ainsi dire, il n'y en a d'enta- mées. Malheureusement le maniement de l'outil parait quelque peu fastidieux, en même temps qu'un peu trop fatigant. Faute de métal, on peut en façonner dans du vieux bambou bien dur. Le couperet en bois d'aren, imaginé par M. A. 0. J. van der Sloot, à Assinan, représenté par les croquis 3 et 4 de notre cliché (3, prolil ; 4, section transversale, sert à ouvrir par contusion : La cabosse reposant dans la main gauche, on frappe d'un coup sec, avec le tranchant, entre deux côtes ; ce qui sufTit pour la faire éclater. En retournant le couperet, le tran- chant en dessus, on a l'équivalent d'un maillet. D'ailleurs, le tranchant même mémoire dont l'exposé nous mènerait trop ne tarde pas à s'émousser et agit alors éga- loin. Notre intention est de présenter, ici, lement à la façon d'un maillet. — Nos deux avec croquis à l'appui, trois outils d'inven- croquis sont une réduction au '/o""^ environ, tion récente, dont M. Zehntner a pu en per- Le cassc-cabosses (cacao pletter) repré- sonne étudier le travail, dans des plantations sente par le croquis 5, est déjà un appareil de sa région. Le premier de ces outils, imaginé par M. C. 0. ScHMALz, à la plantation Banaran, est expliqué par les schémas 1 et 2 de la fig. I (S. C'est une lame de fer ou d'acier longue de 1.5 cm. et large de 1.") nim. Sur sa plus grande longueur, elle a Smni. d'épaisseur, maisvers d'un ordre plus élevé, une véritable petite machine. Construit en premier lieu par M. II. Mar- shall, employé de la plantation Penggong (Bojolali), il se fait aujourd'hui en plusieurs grandeurs et en matériaux plus ou moins lourds, selon qu'il s'agit de s'en servir eu l'une des extrémités, elle s'amincit brusque- plein champ ou à la factorerie seulement, ment et n'a alors plus que 2 mm., en même A Penggong, ou l'on emploie les deux temps qu'elle se rétrécit d'un côté, dans le types, les appareils portatifs, —il y en a une sens de la largeur, de sorte que cette extré- quinzaine en usage, — ont environ 80 cm. mité prend la forme d'une pointe triangu- de long ; la planche horizontale et la vcrti- laire; elle a 8 à 10 mui. de long et est affilée cale oiit 15 cm. de large ; la planche mobile, X» 37 — Jlil 190i JOL'RXAL D'AGRICULTURE TROPICALE 215 10 à 12 cm.; deux ouviiers au besoin, des femmes, ou jeunes garçons) suffisent à la manœuvre. A la rigueur, un ouvrier seul peut faire le travail, mais il ira moins vite. Avec une équipe bien exercée, un appareil desservi par deux ouvriers casse assez de cabosses pour que 10 femmes, occupées à sor- tir les fèves, aient quelque peine à suivre. A Bradjan, propriété de M. 0. MAnsHALL, où la récolte entière, environ 6U0 picoles (plus de 36 tonnes) est amenée en cabosse à la factorerie, 6 appareils sulTisent à toute la besogne ; ils ont jusqu'à 1 m. et même 1 m. "20 de long. Des appareils de cette taille devraient être déjà un peu trop lourds pour le service dans la plantation même. Mais d'une manière générale, il est facile de réduire le poids de ce genre d'appareils, sans nuire à leur soli- dité ni au rendement ; on peut, en effet, réduire la largeur des planches en leur donnant cependant une forme évasée vers l'endroit où s'effectue le cassage des ca- bosses. M. X. VAN DER BiJL, à Tambak, a imaginé un modèle ultra-léger ; mais M. Zehnt.ver constate qu'il travaille mal, la surface de contact étant insuffisante. La pointe que l'on voit sur la figure, en bas du montant verlical, sert à le fixer dans le sol et à augmenter ainsi la stabilité de l'appareil. Il est utile de munir également de deux pointes l'extrémité voisine de la planche fixe horizontale. L'arrêt a est fait pour empêcher l'écra- sement des fèves. L'arrêt b désigne simple- ment aux ouvriers l'endroit où il faut placer la cabosse. Le Beurre de Coco et la Fraude MiiNTZ et CouDON : Nouvelle méthode pour la recherche de la falsification du beurre par l'huile de coco et ses diverses formes commerciales. — 3"2 pp. in- — Arrivages à Liverpool 9S4 868 » à New-York 425 850 Livraisons à Liverpool 830 912 ') à New-York 555 930 Arrivages au Para '.495 1.760 » // dep. le ■"'juil. 30.545 » Expéd. du Para en Europe . . I .085 940 » » à New-York 495 820 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 560 470 » à Londres 306 224 » à New-York 270 210 1.136 904 Arrivages à Liverpool 935 560 » à Londres 196 125 » à New- York 750 985 Livraisons à Liverpool 790 575 « à Londres 125 155 » à New-York 950 1.150 Stocks de toutes sortes : 3.612 4.186 Sorlcs d' Afrique cl d'Asie. — Les prix sont restés approximativement les mêmes pour les bonnes sortes qui ont toujours été aussi recherchées. Les sortes poisseuses ou inférieures ont subi, tant à la vente d'Anvers que sur les marchés de Borde-iux et de Liverpool, une cer- taine dépréciation qui prouve que les fabricants ne se sont pas intéressés à elles. Les Twists du Soudan se sont traités jusqu'à fr. 9,50,- les Niggers, jusque fr. 10,20. — Quant aux Niggers Conakry ou Massaï prima, on a offert à la dernière vente de Liverpool fr. 10,50, mais les détenteurs ont demandé fr. 0.25 de plus, ce qui a empêché toute transaction. — On demande aujourd'hui pour Gambie : fr. 7,35 pour le prima, fr. 6,35 pour le moyen et fr. 5.70 pour le secondaire. — Le Niger blanc vaut environ fr. 6,10; le brun 6,25 à 6,30. Les Cameroun se sont traités, suivant les qualités, de 8,50 à 9 ; et l';s Batangas de 7,50 à 7,75. — De grands arrivages de Tonkin noir ont eu lieu tant à Londres qu'à Hambourg, ce qui a amené une diminution dans les prix; les derniers lots traités se sont échangé; entre 8,50 et 8,90, sui- vant siccité. — Le Tonkin rouge prima s'est payé de 9,40 à 9,50. — On offre le Bornéo prima à 6.25, le secondaire à 5,15 et le troisième à 4,30. — On demande 9,25 pour du Pinky Majunga de première qualité et 8 70 pour le secondaire. — Le Majunga vaut environ fr. ° Total du stock visible. 2.476 ■2U] JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE X" 37 — Juil. l!)Oi Le Mangal'cira vaut 7,75 pour le Santos. En ce qui concerne les sortes autres qu2 l'A- 6,50 pour le Bahia, 'et les sortes inférieures méricain, la consommation est moins indifférente, valent entre ^^51) et 6 francs et la demande est meilleure pour les cotons du Les sortes de Crara ont été fermemint Pérou belles qualités ainsi qu3 pour les cotons tenues : les Ne^Toheads à 8,7'; et les Maniçoba de Chine, de Haïti et de Savaniila premières de 1,50 à8,5o selon la qualité. sortes. Aivers. — La vente du 8 juillet s'est faite Ci-dessous quelques chiffres extraits du en tendance très irrégulière. Les marchandises « New-York Cotton Exchange » et indiquant poisseuses ont eu peu de demande et se sont le total de la récolte américaine au 15 juillet, de- réalisées avec une baisse moyenne de 70 cen- puis le i" septembre; en balles de 220 kg. en times. Les bonnes sortes ont été vendues à des moyenne : prix soutenus. Les Lopori et les Equateur, 1905/1904 contre 1902/1903 jusqu'à 10,60 L'Arruwimi 49,7?. Les Haut- o. 888. 000 balles 10.622.000 balles Congo à 10,1=;. Les Mongalla de 9,2, à 10.15. Cours du coton disponible, par sortes, au 18 Les Kassaï noir 1 1,20. LesThimbles Wamba7,io juillet, aux îo k<'. entrepôt : Cacitlchoiic cuUivc. — On a payé des Upland (Middling) ... fr. 74,50 Plantation Ceylan jusqu'à fr. 14,75. Sea Island (Choice) 240,00 Haïti (Fair) 60,00 Hecht frères & C". Savaniila (Fair) 54,00 7."), rue St-Lazare. Céara (Fair) 75,00 Paris, le 20 juillet 1904. Pérou dur (Good Fair). . . . 102.00 Broach (Fine) 66,00 Bengale (Fully Good) .... 47, 00 Le Marché du Coton Chine (Good) 58,00 ^ .... ^ „ ,.- Egypte (Good Fair] 85.00 Par MM. E. & A. Foss.vr. '"■'^ '_ ,. ,rr ■ , / Afrique Occ" (Fair) 67.00 Les luttes du parti haussier et du parti baissier A K; E Fos«\t ont abouti, depuis quelques semaines, à un épui- , ,, ,, • n ..,,,.,. ,. Le Havre. 18 lu.llet 1904. sèment gênerai de la spéculation ; d autre part la consommation ne peut perpétuellement s'abs- Ê~^''S tenir, or l'approvisionnement visible en cotons Fibres de Corderie, de Brosserie, etc. américains n'est que de 879.000 balles contre Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » q6i.ooo balles l'an dernier et 1.293.000 balles „ ,,,, ,, „ ^ . , .,,,-■,, Par MM. VaOL'IN ET SCHWEITZER en 1902, soit à peu près le plus laible que nous ayons eu depuis une dizaine d'années; il est MaiiilL: — Les recettes s'annoncent infé- donc permis de croire, que d'ici la fin de sep- ""ieures à celles de l'année précédente; au 1 1 juil- tembre, date d'arrivée du nouveau coton, nous Ist, le déficit était de 44.000 balles : soit un aurons une bonne tenue de cours. Les avis reçus to'al de 486.000 b , contre 5 30.000 b. en 1903. de la filature anglaise et américaine indiquent Les cours se sont élevés en conséquence, et le un épuisement des stocks e.f produits manufac- " fj''' current » cote aujourd'hui .C. 36 la tonne turés, résultat de la longue abstention de la fila- po"'' disponible. turc au marché cotonnier pendant les derniers ^in Jr la Noiircllc-Zchn.ir. — La hausse du ^QJj manille a augmenté la demande de Phormium. Pour les mois de la future récolte, la situation O" cote fr. 74 les 100 kg. pour « fair Wellington » jusqu'à présent n'est pas la mime qu2 pour les et fr. 76,50 pour « Good fair Wellington ». positions rapp.-ochses. Les avis sur la récolte Sisal [Hcncqucn}. — Il n'y a pas eu d'offres 1904/1905 continuent à être favorables et le der- en Europe pour ce textile depuis notre dernière nier rapport du Bureau d'Agriculture de Wa- . chronique. shington, paru le 5 courant, nous a donné comme Zomaloquc. — La hausse du manille favorise condition de h plante fin Juin 88 "/„, contre le zomatoque : cependant le prix de 60 fr. aux 83 "/, le mois précédent, soit une amélioration 100 kg. nous paraît, quant à présent, un maxi- de 5 7o, ce qui. pourrait faire entrevoir une ré- mum. coite imposante et par conséquent des cours Alocs Maurice. — Pas de changement. La baissants. belle qualité est recherchée. N" 37 — .luir.. lOOi .lOI'RNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 219 Tcimpico (I.xHr i. — Les prévisions que nous émettions dans notre chronique du mois passé se réalisent progressivement : les cours du Tula sont aujourd'hui de ù},f,o à 66 fr. les loo kg., J au m ave reste sans changement, mais le Palma, tombi à Ir. 52,50, est rapidement remonté à fr. 58, cours actuel — Tendance à la hausse. JuIl- Calcullct. — Marché lourd, cependant les prix se maintiennent ; il y a vendeurs à 54 fr. 75 pour embarquement août, y, fr. 50 emb sep- tembre, 52 fr. 75 emb. octobre, 32 fr. emb. novembre, et 51 fr. ço emb. décembre. Jidc de Cliiih'. — Les prix ont un peu monté et le marché continue ferme. Nous enregistrons une vente pour bon Tien-Tsin disponible à 49 fr. Rainie. — Pas de changement. Kapok. — La hausse ne s'est pas maintenue, et il y a une légère réaction, surtout sur prove- n.inces de Java, que l'on peut obtenir en belle qualité à 140 fr. les 100 kg. — Le kapok de l'Inde n'a pas varié sensiblement; d'ailleurs, il n'avait pas subi entièrement l'influence du Java. Les quelques arrivages de cette provenance qui nous sont parvenus présentent de telles diffé- rences de qualités, d'un envoi à l'autre, qu'on manque de base pour se faire une opinion sur la marche des cours de cette sorte. ■ Piiissai'ii. — Sans changement pendant la pé- riode écoulée. Lors de la reprise des affaires, vers fin août, il fiudra s'attendre à voir les prix subir une légère hausse pour les provenances de la cote d'Afrique. — Le Bahia reste inéchangé ; très peu d'arrivages. — L2 piassava de Para de h nouvelle récolte commence à arriver à Manaos ; le cours parait s'établir dans les 70 fr. c.i.f. Eu- rope, qualité courante ordinaire. — Le Palmyra est en légère baisse, cotant de fr. 47,50 à fr. 55 aux 100 kg., qualités courantes suivant marques. Fibres de Coco. — La fib.-e pour brosserie est toujours très demandée ; certaines usines de Cîylan en arrivent à refjser les commandes pour disponible. La qualité anglaise reste sans chan- gement. — Le fil de coco disponible est très firme aux prix précéiem.nent indiqués, les stocks étant forts réduits. La nouvelle récolte est signalée comme devant être assez réduite. Raphia. — Sans changement. D'ailleurs, la saison de vente est passée. Autres fibres. — Cotations et renseignements sur demande. V.^QUIN & SCKWEITZER. Le Ilavro, uj juillet 1904. Produits agricoles Africains sur le marché de Liverpool Mercuriale spéciale du '< J. d'.^. T. « Par M M . Taylor & Co. Huile de Palme. — A l'ouverture du marché les prix sont montés de 10 - à 15 - par tonne, mais à la clôture ils sont de nouveau tombés. Cours du jour, la tonne. — Transit Option Lagos il 2] 1 G - à 2 î 1 ; - Bonny, Old Calabar . . . . 22 i'^ - 1-, o - Bénin et Cameroun 22 2 '6 22 ]'■< — Accra 22 2 '6 22 5 '- Brass, Niger, NewCalabar 21 i; - 22 o '- Congo 22 o- 22 î ■- Saltpond 21 IV- 22 o '- Ordinaire et moyenne. . . 21 ^ - 22 5/- Palmistes (Amandes de palme 1. — Ont été d'abord en hausse, de 7/6 par tonne ; mais cette semaine la demande a faibli et le prix a baissé de 5/- par tonne. Cours du jour, la tonne. ■ — Transit Lagos, Niger et bonnes qualités des Rivières £ H o/- Benin et Congo 2 17/6 Libéria et Sherbro 12 1 2/6 Qualités de la Côte-d'Or 1210/- Caoukhouc— Marché calme. Petites affaires. Cafc. — Marché calme. Libéria, de ]]/- à 34/- le cwt. .\nibriz. à 28/6 le cwt. Cacao. — Marché calme. Niger et qualités similaires, de 46 - à 47/- le cwt. Gingembre. — Marché calme. Sierra Leone, 183 à }()/- le cwt. Piassapa. — Marché plus bas. 'Libéria, C 10. o - à S. 20. '■,/- par tonne. Cire d'Abeille;. — Marché calme. "Valeur no- minale : Sierra Leone, £ 6. 17/6. le cwt. Noi.x de Kola. — Marché calme. Petites ventes. 2 ' '^ d. la livre anglaise. C/7i//k'5 'Piment enragé I. — Marché calme, petites ventes de Sierra Leone : 40 - le cwt. .Arachides. — Marché ferme. £ 11. 15/- à :€ 1 ■;. 5 - la tonne. Coprah. — Marché calme. Petites ventes, à :C 14. '-,'- la tonne. Poipre de GuinJe ( Maniguettei. — Marché calme. Petites ventes, 37 6 le cwt. Fùres de Calabar. — Marché calme. Petites ventes, 3 ^,', à 4 d. la livre anglaise. Graines de Benni 1 Sésame .— Pas de transac. liions. Dernier prix payé : Niger, 3^'- les 384 ivres anglaises. 2-20 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 37 - .lui:. lOOi Beurre Je Slu\i iKaritéi. — Marché ferme. £ 22. 1 ;/- à £ 25. o/- la tonne. Coton. — Sans changement. Cours du jour, la livre : Coton éL;rené, '•, '/., à 7 ','., d. Coton brut, 2 V., à 2 3/, d. Tayl-^r & Co. 7, Tithebarn Street. Liverpool, 16 juillet 1904. Produits coloniaux français sur le marché du Havre Mercuriale spéciale du « J. à'.\. T. » Par M. L. Derais Albumine. — Calme. Stock nul. Cours, fr. 4 à 6 le kg. d'albumine de poule, et fr. 5 à î le kg. d albumine de cane, selon qualité, pour prove- nance Tonkin. Ambrcllc. — Plus ferme. Guadeloupe, fr. lîo les 100 kg. Martinique, fr. lio à 160. Alcùs [fibre d'). — Calme; fr. 4^ à 60 les 100 kg. Ben/oin. — Bien tenu et assez demandé. On cote : en larmes, fr. 8 à 9 le kg. exempt de ré- sine; en sortes, fr. 7 à 8; en grabeaux, ft\ 4 à ■■,. Cacao. — La grai de chaleur a obligé beau- coup de petits chocolatiers à suspendre leur fa- brication. Toutefois les cacaos provenant des colonies françaises font preuve d'une très bonne tenue. Martinique, fr. 91 à 91 .;o les ^o kg. Gua- deloupe, fr. 93. Congo, fr. 100. Nouvelle-Calé- donie (Nouvelles-Hébrides), fr. loi à 105, cours nominal. Cajc. — Situation incolore. — Le « Sa tos good average » se cote aujourd'hui fr. 40,7, les ;o kg. pour courant. Guadeloupe Bonifi lu-, fr. 142 à 1,0 les ^o kg. Guadeloupe Habitant, fr. 29. Bourbon rond, fr. 14^. Bourbon pointu, fr. 141. Nouméa, cours nominal Ir. 8i à 105 sui- vant qualité de non gragé ou gragé. Cire d'abeilles. — Très ferme ; fortes deman- des. Madagascar, fr. 170 les ^o kg. Guade- loupe, fr. 170. Tonkin, fr. 160 à 16,. Cornes de bœufs. — Bonne situation. Cours nominal fr. 25 à 30 les 100 kg. provenance Ma- dagascar. Cornes de buffles. — Pas de demande. Cours : Saïgon, fr. 80 les 100 kg. nominal. Tonkin. envi- ron fr. 7, à 78. Cornes de cerfs. — fr. 120 à 13^ les 100 kg. provenance Tonkin. Cuirs — Demande encore excessivement limi- tée. Madagascar salés secs, fr. 60 à 06 les io kg. — Madagascar secs. fr. 82, îo à 87,50. Mada- gascar salés, fr. ^2 li 55. Martinique salés, fr. <,o à 64. Guadeloupe salés, fr. 50 à 60. Tonkin (vachette), fr. 70 à 8î. Dii'idii'i. — Faible; fr. 9 à 1 2 les îo kg. Fécule de manioc. — Faible; -4 à 2ï fr. les too kg. pour provenance Réunion. — Cet arti- cle vient de recevoir un coup très grave par suite de la très récente loi exonérant des droits d'en- trée les sucres employés en brasserie et les ren- dant ainsi en France plus avantageux à l'emploi que les glucoses. — Tapioca : voir à la lettre T. Géranium [essence de) — Faible: fr. 29 à ;o le kg. pour provenance Réunion. Comme Copal. — Faible. Les aflfa'res ne sont possibles qu'avec de larges concessions de la part des vendeurs. Œufs {jaune d'). — Calme. Salés provenance Tonkin : poule, fr. ^9 à 62 les 100 kg.; cane, fr. '.4 à i8. Palnie [huile de). — Calme, fr. ^o à '•,^^ les 100 kg. Palmistes. — Ferme : fr. 27 à 28 les 100 kg. Poii're. — Légèrement en reprise. Saïgon, fr. 62, 7> les io kg. pour le mois courant sur le marché à terme. Rhum. — Très calme. Réunion, fr. 12 à 3 [■; les sortes extra en fûts neufs, fr. ;6 à 40. Gua- deloupe, fr. 34 à 38. Martinique, fr, 42 à ^;. — Le tout à l'hectolitre, base ^ degrés. Ricin [i^raincs de). — Calme. Provenance Tonkin, fr. i'^ à 22 les 100 kg. Rocou. — Faible. Antilles françaises : Mar- que Cabre, fr. 70 à yî les 100 kg. Marque Bis- darry, Ir. 65 à 70. — Marque Clessen, fr, 60 à 6^ Sabots [de biviifs). — Calme; fr. 10 à 12 les 100 kg. Slick-lack. — Plus faible; fr. 160 à 38^ sui- vant qualité. Sucre. — La très grande sécheresse qui a régné en Europe jusqu'à ces jours derniers a provoqué une amélioration des cours qui sont montés jusqu'à fr. 28 pour le courant. Les ora- ges d'hier, bienfaisants pour la betterave, on fait rétrograder et l'on cote aujourd'hui fr. 27,^0 en Bourse de Paris, le n° 3 sur le mois courant. Le roux 88° vaut fr. 2i,2î les 100 kg. Tapioca. — Très calme ; fr. 17 à 19 les 100 kg., provenance Réunion. Vanille. — Faible. Réunion, fr. 20 à 32,50 le kg. Martinique, fr. 15 à 25. Guadeloupe, (r. 10 à lî. N" 37 — JuiL. 19Ui JUUliNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2>i Vaiullon. — Trcs demandé; fr. lo à 12 le kg., provenance Guadeloupe. Autres produils. — Cotations et renseigne- ments sur demande. L. Der.\is. Le Havre, 20 juillet 1904. Le privilège colonial : le Tarif. — Dans le n° ^î de ce Journal, M. L. Derais a expliqué le mécanisme général du privilège colonial résultant de la détaxe dont jouissent les produits des colonies françaises, détaxe qui, pour presque tous les produits, est du demi-droit. La lettre sur le café Libéria de Madagascar que I on trouvera plus loin, prouve que cette petite leçon de calcul commercial n'était pas inutile. Aujourd'hui, M. Derais veut bien nous rappeler quelques détails concernant le même sujet : •;< H est de toute évidence, nous écrit-il, que cette sorte de prime ne peut profiter qu'aux marchandises soumises aux droits de douane à leur entrée en France. Passons en revue celles cotées dans la mercuriale qui précède et qui sont dans ce cas, 1 Voir le tableau . >/ Nous indiquons en regard les droits aux- quels sont soumises les marchandises de prove- nance étrangère et le d.oit auquel sont soumises celles provenant des colonies françaises. — Le Tarif Général est celui qui constitue le droit de douane plein ; il n'est appliqué qu aux pays avec lesquels nous n'avons pas de traité de récipro- cité ; on l'appelle aussi " gros droit //. C'est sou- vent en somme un tarif prohibitif. Le Tarif Minimum est celui qui est le plus couramment employé pour les marchandises de provenance Pour toutes les marchandises du tableau, les droits s'entendent aux "00 kilos, à moins d'indication contraire. Cacao aif(' Cire d a|joille.< . . Fi'iiilc lie Manioc. . (lérauium (essence). Jaunes J'(inifs(lj . Palme (liiiilfi. . . l'oivres .... Itimm (2). . . . Tapioca Vanille Vaiiilloii .... fi-. 1U4 .'il)U 12 II 1.000 10 1 450 SU 11 800 800 Tai-. Miii. 104 nr, s 11 oUO 6 ! 11) 11 410 410 l'rii. Col. fr. n-2 . :;s . exempt, exempt, exempt, exempt, exempt. 208 . exempt, exempt. 208 . 208 . >/ La totalité de tous les produits expédiés par les colonies ne jouit pas dans tous les cas du privilège colonial : Pour certains produits et dans certaines colonies, on établit chaque année l'importance approximative de la récolte et un décret fixe jusqu'à concurrence de quelle quan- tité les marchandises importées par elles en France jouiront de la détaxe. Les autres devront acquitter le droit plein iTarif Minimum'. Cette disposition a pour but d'empêcher les substitu- tions d'origine au détriment du lise. M En vertu du même principe, pour les colonies constituées par des iles bien fermées douanière- ment, tous les produits expédiés lar elles jouis- sent du privilège colonial: mais il n'en est pas de même pour les colonies dont les ports sont ouverts à tous vents ou pour celles qui sont découpées à même un continent : le législateur craint que des produits similaires, récoltés chez les voisins, n'entrent par la frontière terrestre de la colonie pour ressortir par sa frontière mari- time, dûment accompagnés d'un certificat d'ori- gine coloniale française. * ACTUALITÉS La ramie au Tonkin. Etat de la question. Lettre de M. Léon IlAUTEFiiuiLLE Profitant du passage à Paris de M. Léon Hautefeuhi.e, ciont la mission a été exposée dans notre cahierde juin, nous lui avons demandé la permission de publier cette lettre qu'il nous écrivait de Hanoï en janvier ; qu'on n'y cherché pas autre chose qu'un aperçu rapide et très som- maire, son mérite est surtout dans sa sincérité : « Je crois bien que personne ne sait rien sur le rendement de la ramie au Tonkin. Du moins il n'a pas été fait, que je sache, de recherches sérieuses sur les conditions il' Les jaunes d'œufs de lû'iles provenanceB sont exempts de droit s ils sont ioipropi'es à la consummaliou. [i} L'hxitoUtre Jaluoul l'ur itO0°i. JOURNAL D'AGRICULTUKE TROPICALE X» 37 — Juil. l'JÙi de cette culture, ni d'essais culturaux plus ou moins suivis et méthodiques. » Le Jardin botanique d'Hanoi possède dans un tout petit coin, à l'état d'abandon, un lot insignifiant de raniie, dont il convient de ne pas parler davantage. » Tout à côté, dans des terrains d'inégale valeur, mais améliorés par des façons et par des engrais, M. Simonnet entretient une plantation de ramic où il étudie diverses variétés : blanche, verte, rouge. Il estime qu'on peut faire, par hectare, 7> coupes par an, à 1000 Ivilogrammes de fibre par coupe; mais je ne sais pas si cette estimation résulte de pesées méthodiques et renouvelées ou si c'est une simple évaluation. M. Simonnet n'a rien publié relativement au résultat de ses observations, continuées depuis plusieurs années. » Les montagnards du Tonkin, dans certaines parties de la haute Rivière-Noire et au nord vers Lao-Kay, (frontière du Yun-Nan), produisent, en tour de cases, de petites quantités de ramie, dont une partie seulement est livrée au commerce. Je n'ai pas encore obtenu de données sur les condi- tions de cette production familiale, d'ailleurs très faible. Les voyageurs la citent sans rien préciser. » J'ai souvent vu, venant de ces régions par Cho-Bo, des ballots de fibre de ramie en différents états. Les lanières déboisées, non dépelliculées, se payent de 18 à 27 francs les 100 kg. Une marchandise analogue au China-grass, mais cependant inférieure à la provenance de Chine, se paye, parait-il, de 37 fr. 50 à 100 fr. les 100 kg. Je doute qu'il en passe beaucoup de cette dernière qualité, et pour ma part je n'en ai jamais vu. Les marchands annamites d'Hanoi, lorsqu'ils m'ont montré du beau China-grass, ont eu bien soin de me prévenir qu'il était de pro- venance chinoise, descendant du "\'un-Nan par le Fleuve Rouge. » Je n'ai pas sous la main les pri.x: que j'ai notés chez les marchands d'Hanoi, maisje me rappelle du rapport de ces prix : ils montent suivant qualité dans la proportion de 1 à 2 et à i. » Il est à craindre, d'ailleurs, que les Chi- nois ne payent aux Annamites la ramie plus cher que des acheteurs européens pour- raient la payer, comme cela se produit pour le jute. » La culture méthodique de la ramie n'est en somme ni connue ni prête au Tonkin. .\ucune grande culture n'en a été faite ni aucun essai vraiment démonstrptif. Devant me fixer pour quelques années sur la Rivière Noire, je me propose d'étudier la question au doui)le point de vue cultural et économique. » Saviez-vous que la ramie jeune est con- sommée au Tonkin comme plante potagère ? il ne s'agit pas de grande consommation, mais d'une sorte de gourmandise répondant toutefois à un but utile. On fait avec de la ramie, de la mélasse et un peu de pâte de haricots des sortes de gâteaux, ou plutôt des pains d'une pâte brune que l'on conserve au moins quinze jours roulés dans de la feuille de bananier. Ce produit m'a rendu quelques services en voyage, pour mon personnel. » L. H.iUTEFEUILLE Avocatiers à fruits longipédonculés. Par M. Ch. Rivièbe L'avocatier, Pcrsea ijratissinia Gaertn., présente de nombreuses variétés différen- ciées seulement par leur fruit dans le plus grand nombre des cas : ce sont, pour la plu- part, d'excellents fruits, très nutritifs et (jui auront un jour une plus grande place dans l'alimentation. Les variétés que l'on trouve le plus com- munément en Algérie, dans le bassin méri- dional de la Méditerranée, à Madère et aux Canaries, sont presque toujours à court pé- doncule, parfois même les fruits sont i)resque sessiles sur la branche, et il faut très sou- vent, ne pouvant les cueillir, ni couper le pédoncule, arracher le fruit qui en se déta- chant de ce dernier, reste avec une cavité ou plaie béante, peu favorable à la bonne pré- sentation de l'avocat et à sa conservation. Depuis quelques années, fructifie au Jar- N" 137 — .luiL. !9Ui JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 22;j din d'Essai'dii Ilamma (Alger), un bel arbre obtenu d'une graine envoyée de la Jamaïque : le fruit est fortement pyriforme, d'un gros volume et longuement pédoncule, ce qui permet une cueillette facile. I,es auteurs ne se prononcent guère sur ces caractères; cependant dans un grand album peu connu, que j'ai pu consulter au « Journal d'Agriculture Tropicale»: Flore iVAmêriquc, par Denisse, ancien dessina- teur du Jardin des Plantes de la Guadeloupe, album publié à Paris et à Bordeaux, de 18i3 à I8i0. la planche 51 représente, sous le nom de Luurus Peisea. gratissiina, un fruit ii très long pédoncule, fruit violacé qui parait sem- blable à celui observé depuis peu au Hamma. Dans sa Flore des Antilles (Paris, 18-29), DEScounriLz donne aussi une ligure coloriée, — entre parenthèses, assez mauvaise, — d'un fruit d'avocat à long pédoncule. Comme le l'ersea gnrtisshna longipedun- cidata du Ilamma est un excellent fruit, il serait à multiplier de préférence ; mais on sait ([ue la multiplication par voie agamc n'est pas facile et les traités d'arboriculture fruitière exotique sont plutôt muets sur ce sujet. Ch. Rivière. L'Aloès à la Réunion. Lettre de M. Auguste de Villèle. Nous savions depuis un certain temps que la Chambre d'Agriculture de la Réunion se préoc- cupait d'organiser dans 1 ile rexploitation du Fourcroya nnilgo, aloèsi et qu'elle avait intro- duit une petite délibrei::e à reprise, de Boeken. Or, récemment le ''< Bulletin du Con''merce de la Nouvelle-Calédonie // nous apprenait que l'an- née 1905 avait vu exporter de la Réunion '•,-.'-,(io kg. de fibre d'aloès ; notre confrère ajoutait : " C'est la première année que l'industrie a utilisé l'aloès de la Réunion «. Nous avions précisément le moyen de nous renseigner rapidement sur l'état exact des cho- ses, auprès de M. Auguste de "Villèle, notre aimable confrère de la Réunion, venu pour assis- ter au Congrès colonial. Nous donnons ci-après lu réponse : « Voici ce qu'il y a à dire au sujet de l'industrie de l'aloès à la Réunion : » C'est en 1882 que celte industrie a pris naissance, grâce à des industriels de Mau- rice MM. Daniel et Pattebson qui installè- rent au moins quatre usines. Les prix étaient élevés à ce moment et l'exploitation du Four- croija. fut rémunératrice, mais lorsque la tonne tomba de 1.000 fr. à 600 fr.,on dut fer- mer les usines ; celle du Carossc, appartenant à mon cousin M. de Villèle, s'est rouverte l'an dernier et a produit 80.000 kg. de fibres. » Les défibreuses en usage sont du type de la gratte de Maurice ; elles laissent à dé- sirer parce qu'il faut passer la feuille dans deux sens ; elles brisent aussi souvent les fibres. Mais, comme le dit si bien M. Doname dans son Rapport sur la station agronomique de Maurice en 1903, elles sont les mieux ap- propriées pour les petites exploitations, » Le Fourcrôija vient fort bien et sponta- nément dans les terrains secs suffisamment riches, mais il ne faut pas essayer d'tn faire la culture dans les sols pauvres où il végète longtemps sans donner de feuilles bonnes à exploiter. » Pour le moment on ne peut songer qu'à utiliser les champs d'aloès qui couvrent na- turellement certaines pentes de terrains ou les ravines, et il faut songer à les travailler sur place au moyen de la force électrique ou de manèges, pour n'avoir pas à transporter en charrettes les feuilles qui ne donnent que 12 kg. 3 de fibre verte (humide) pour 100 de leur poids. » <^-m Gelée de pulpe de cacao. « Faire un sirop comme pour sucres d'orge. Extraire le jus de la pulpe de quelques cabos- ses mures, en l'écrasant dans de l'eau et en la passant au tamis. Ajouter ce jus au sirop et évaporer jusqu'à consistance de gelée. — Autant do verres de sirop que de jus de ca- cao. » Cette recette un peu sommaire nous vient de M. Antonio Miranda, qui a eu l'extrême 224 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 37 — Jlil. l'JO'i amabilité d'y joindre une petite boite du produit. On dirait de la gelée de pomme, d'un goût très fin. L'odeur ne rappelle en rien la fève de cacao. C'est vraiment très bon, mais peut-être pas assez particulier pour exciter la curiosité du public métropolitain; surtout lorsqu'on con- sidère le prix très élevé auquel cette frian- dise sf vend sur place. Au Para, patrie de M. Miranda, une petite boite plate en fer blanc, comme celle qu'il a eu la gentillesse de nous offrir, — elle peut bien contenir une demi-livre de matière, — se paie jusqu'à 4 milreis, soit environ 5 francs au change du jour. Il faut croire que la fa- brication présente des difficultés spéciales. — Le produit le plus apprécié vient du Ca- meta. ^^ La valeur réelle du Libéria de Madagascar. Répercussion du privilège colonial sur la cote des marchés français. — Urgence d une expertise compétente. Dans nos n°' 31 et 32 nous avons publié des notes très documentées sur le café Libé- ria à Madagascar. Nous recevons aujour- d'hui, d'un de nos abonnés dans cette ilc, la lettre qui suit : « Dans votre cahier de mars, il est dit que le Libéria de Madagascar est meilleur que celui des autres pays; à preuve, ([u'il se vend plus cher: 1 fr. tJÛ je crois, et l'autre U fr. 8.J ou 0 fr. 80 seulement. Mais, voyons, le privilège colonial ne compense-t-il pas cette différence? L'argument est donc insuf- fisant sous ce rapport, la détaxe est un dangereux trompe-l'œil. 1) Pour moi, d'ailleurs, Libéria à Mada- gascar et Libéria ailleurs, c'est toujours du Libéria, et il n'en vaut pas mieux pour ça ! » La teneur de cette lettre cadre bien avec les déductions de M. L. Dekais, sur les effets du « privilège colonial » par rapport à la cote des cafés sur le marché français, voir la note (avertissement) publiée dans notre n° 3.5, p. 146. Il n'en demeure pas moins que la supé- miiriincrie J. 15. Aciiaru, 10, rue du FlanUre, brcux. riorité du Libéria de Madagascar est géné- ralement admise par les colons, et aussi par l'administration de la Grande Ile. Il serait désireux que la question soit tranchée une bonne fois. Si les intéressés voulaient bien nous faire parvenir des écliantillons sulîi- sants, nous nous chargerions de les sou- mettre aux experts hollandais ; ceux-ci sont les plus qualifiés dans la circonstance, puis- que c'est par leurs mains que passe la récolte de Java, le principal pays produc- teur de cafés Libéria bien soig.iés et bien préparés. Nature envahissante des goj'avlcrs. Sutte à la note de M. P. Dts Grottes, A l'occasion de la note de ^I. P. des Grot- tes, sur le tort que la dissémination du goyavier cause aux Antilles (V. « J. d'A. T. « n° 35), M. Bois nous signale qu'il s'est naturalisé à Tahiti et y est devenu également très envahissant. Ayant demandé, d'autre part, à M. Bois l'équivalence scientifique des noms vulgaires employés dans ladite note, il nous fait observer que la Goyave poire est le l'sidiuui Goijava. var. pijrifL-ruin. tandis que le nom de Goyave fraise s'applique à plusieurs espèces botaniques distinctes, no- tamment aux 1>. Catlleijanum et P. Araca. Il n'a pu donner aucun renseignement sur la Goyave de Cave.nne. Le goyavier commun incriminé par M. DES Grottes, est certainement le l'sidiinn Goijuca. type. Dans cette espèce même, il existe des formes améliorées par la culture, mais il ne faudrait quand même pas trop s'y fier au point de vue du danger d'envahisse- ment éventuel ; car il est à présumer que ces formes horticoles retournent à l'état sauvage avec une grande facilité. Au moment de mettre sous presse, nous recevons sur la même question une note pratique des plus intéressantes, de M. Du- LiEU, de l'ile Sainte-Lucie. Elle passera dans le prochain numéro; nos lecteurs y trouve- ront, entre autres, une figure du dessou- cheur auquel M. des Grottes faisait allusion dans le n" 35. Le Gcntnt : E. lJoivi.v. N» 37 — JuiL. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE BENEDICTINE '**^*"ft^^S'*tf'^*'"«'^*"«"«"«' 3| Se trouve dons les colonies, chez les |^ mf principaux importateurs locaux. |^ Op Inspecteur Colonial : $^ PF.FASI0,56,rued'lsly,Alger|| XV lE MICHELIN &C Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Motocycles, Vélocipèdes et Voitures ii chevaux. Exerciseur Michelin Appareil de i/>jmnaslique en chambre. 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B.C., 4' éd. — Téléph. aV. Paris, Bruxelles. Londres : N^SaS Défibreuses Automatiques à Travail Continu JWODÈLE 1904, SANS CHAINES Pour Sisal, Aloës, Fourcroya, Ananas, Sansevières, Bananiers et toutes plantes textiles. chacune soit réglable dans une très large mesure, il y Prix: àla fabrique, lo.ooo francs. Poirfi: Machinecomplète, 4.000 kg.; la pièce la plus lourde pesant 120 kg. Délai de livraison : un mois à partir du jour de réception de la commande. Force motrice : i5 che- vaux vapeur. Rendement: 10.000 feuil- les à l'heure. Déchets abso- lument insignifiants. Le principe des machines restant le même et quoique Nous avons renoncé à Oéfibreuse automatique à Travail continu. . avantage à faire varier. selon la nature de la plante, les détails d'exécution. Nos clients devront donc toujours nous envoyer des descriptions précises et, si possible, des échantillons vivants. Les feuilles grasses, en particulier, voyagent avec une grande facilité. Nous avons pu défibrer-ià Pa.is. fin !Qo3, 5oo kg. de feuilles de Sanseviera Eh- rcnbergii cueillies en Abys- sinie trois mois auparavant. la fabrication des petites nélibreuses à reprise (à ^'ff'^ f^^^, . qui, tout en coûtant pe" de chose, font revenir la Hbre très oner. A r tar de r ancien modèle expertisé à la même Station en octobre 1901 , LA mLhINE ACTUELLE A SUBI ^DES ESSAIS OFFICIELS f^ NOVEMBRE xgoS à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculture, a Fans. Extraitdu Bulletin d'expériencesrédigé le r-lécembre -903 parM.le ^ Féculeries de Manioc (Cassave, Yucca) Ontillage complet : Pour A la suite d'uneétude appro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle «Râpe brevetée système Bœ- ken» qui défie toute concur- rence. Nous nous chargeons., de l'étude, de la fourniture et du montage de tous les appareils et dispositifs né- mêGaniipies, Cuves et Toiles létallips. etc. toutes racines féculentes cessaires pour le bon fonc- tionnement d'une féculerie en pays chauds : râpes.cuves et toiles métalliques, sé- choirs, etc., pour manioc, arrowrootet toutes racines ou tubercules similaires. Rendement : de 5 à 5o kg. de farine par heure, se- lon la grandeur de la rapt. à Séchoirs - Presses d'Emballage innnnm nratiaut aaricole en oivs chauds. — Construction soignée et simple.— matériaux de 1" qualité. Tv/s dé&fd 'En ?epn^sesagrfco(es tropicales.- Comptes de culture,- '"s'a/Zations. comp/étes de Plantations avec Us^^^^^ pour le traitement des récoltes. - Fourniture de machines â vapeur, de '''^''^ay^^b/nes Voles ferrées portatives et, en général, de tous accessoires d'explo/tation. En écrivant, mentionnej le Journal d'Agriculture Tropicale -1° Année N° 38 31 Août 190'i JODRIIAL D'AGRICULTURE TRDPIGHE [AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIÉ PAR VILBOUCHEVITCH ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON , INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE i ij Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Uti an 20 francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs î' AçoREs, Canaries, Madère Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDiCHÉRY, Indo-Chine Philippines Océan lE Ç^T- '~Cb Collaborateurs et Correspondants : MM. Vl'KKLH.VUM (PalesliiKl, li.VILL.VUU (Guinée), BALDRATI (ErNthnV\ liEIlTHELOT DU CilESNAY (Congo IVan- ..iis), BKUTIN (Paris). UEKTONI (ParaKiiav), BOIS (Paris), 11()EK.ÈN (Diiren), BONAME (lie Maurice), D' BONAVl.A- ;\Vorthing,, BORD.\GE (La B.'union), BUliAN (Cuba), CAHDUZO (.\lozanil)i(iuc), P. CARIE (Ile Maurice), A. CHEV.A.-: LIER (AIrique Occ'"l, ClIiOT' (l'aris|, COLLET (Bruvelles), A. COUTURIER (Paris), DAIREAU.X (Bueiios-Avres), D' DEL.\CR01X (Paris), DELIGNON-BUFKOM ( Annam). L. D ER.AIS (Le Havre , OESLANUES (.Mailajjascar), DESPEISSIS (Australie Occ'), DULIEU (lie Sainle-Lucie), ES.MENJAUD (Guatemala), ESTEVE (Dahomev), FASIO (Ala;cr), FLETCIIER «ombay), DE FLORIS (Madafjascar), A. & E. FO.-JS.VT (Le tlàvrel, GIGLIOLI (Rome). GILBERT (Tonkiiil. GOBETTl (l'aVia), GOUPIL ('Tabiti), GRISAUI) (Paris), P. DES GROTTES (Marliniquei, R. GUERIN iGuatoinalai, GUlGONiMar- seillc), lUMEL SMITH (Londresj, L. HAUTEFEUILLE (Toiikin), HECHT FRERES & C" i Paris', DllERELLE (Guate- mala), UILGARD (CaliforiiieU G. A. HURl (Egvplej, JOB (Paris), JUDGE (Calcutta), K.ARPELÈS (Calcutta), ROBUS (Java), KOSCilNY (Costa-Rica), LABROY (Paris)", D' LAVERAN (Paris), H. LECOMTE (Paris), LEIIMANN (Mancbester), LE TE3TU (.Vlozambique), LOClvHART (Dominique), 0' LOIR (Paris), LOPEZ Y PARRA (Me.tico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), MAINE (Podor), M.VJANI (Trinidaill, MALBOT (Alger), MALLÈVRE (Paris), G. MAZE&C" (Le llàvrel, DE MENUONÇA (lie San Tlioméj, .MIRANDA (Parai, MOLLISON (Naj,'pur), MOSSERI (Le Cairel, NEGREIROS 'Paris), NEUVILLE (Paris), NEWPORT (Queeusland), (i. NIEDERLEIN I Philadelphie), D' NICHOLLS (Ile Dominique), D'OJd- VEIRA FR.VG.U'EIRO (Cabinda), PAIVA DANDRADA Paris). PARIS (Sai^oji'. P.\SZR1E\VR'.Z (Panuui). PEDROSO l^Cuba), PERNOTTE (Sanj-haï), PERROT (Paris), PERIIUCIIOT (Constantiuei, PITTIER (Costa-Ricai. POBEGUIN (Gui- née ff"), JULES POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondicliéry), G. DE PliËAUDET (Paris) , gUESNEL (Rentré), RAVENEAU (Paris), CH. RIVIÈRE (Alger), ROU.X (Conakrv), SADEBECK. (Kassel), S.WOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Mexico), STERNS-FADELLE (lie Dominique), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TAYLOR & Co (Liverpool), TEYSSONNIER (CnuakrM, TllEYE (Cuba), TOLEDO (Venezuela), TOUCHAIS ^Mavotte), VAOUIN & SCUWEITZEH (Le Havre), VAN DER PLOEG (La Haye), VERCK.EN (Colombie), VIBERT (Paris , .î. DE VILLÈLK (La Réunion), VVARBURG (Berliul, WYLLIE (Punjali), ZElIXTNER (Java), elc. Vente au numéro Aux bureaux du journal. lo, rue Delanil)re. A rOllice Colouial, jd. Galerie d"Orléans. \-ÎU - -, s 520 :îi; 3 y Les abonnements sont reçus : . .1 l'iiris. il IWdnMnisIration du Journal (lu, rue Delambrei, et à l'Oliire Colonial (20, Galerie dOrléaiis, Palais-Royali. T- à Alexandrie (Eij'ipte), chez L. 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Si on laisse pousser librement le cacaoyer, il tend à se couvrir d'une grande quantité de gourmands qui l'épuisenl et provoquent son dépérissement prématuré, à moins que le sol sur lequel il croit soit d'une fertilité ex- traordinaire. C'est le cas pour l'Equateur, par exemple, où le cacaoyer ne reçoit jamais de taille, se développe en liberté, et produit abondamment pendant un grand nombre d'années. Ces pays de cocagne sont, mal- heureusement, rares et il est presque partout nécessaire de soumettre la charpente du ca- caoyer à un traitement spécial dont le but principal est d'en régulariser la fructifica- tion et de maintenir l'arbre plus longtemps en état de production. A Trinidad et à Surinam, on taille partout avec un soin plus ou moins grand, et les ré- sultats dit'l'érent dans des proportions consi- dérables suivant que la taille est faite avec plus ou moins d'intelligence. Trinidad. — Conseils pratiques. Pauchère J'ai pu me rendre un compte exact de l'heureuse influence de la taille, en visitant, à la Guyane hollandaise, la plantation Voor- BURG dirigée par M. Gœfken. Cette cacaoyers comprend 9") hectares d'arbres admirable- ment formés Dans les plantations bien tenues de cette colonie néerlandaise, chaque cacaoyer rap- porte, en moyenne, 1 kilogramme 500 de graines sèches. Les arbres sont plantés à 16 pieds et la production moyenne d'un hectare est de ')')0 kilogrammes. M. Goefken est ar- rivé à produire, en 1901, sur ses 9.j hectares, 101.000 kilogrammes de cacao marchand. Ses terrains sont absolument de même na- ture que ceux des autres plantations, il ne fume pas plus. A mon humble avis, on ne peut attribuer ce merveilleux résultat qu'à une taille admirablement comprise. Dans les terrains de fertilité moyenne les cacaoyers abandonnés à eux-mêmes se cou- vrent d'une grande quantité de gourmands qui s'enchevêtrent et ne laissent pas péné- trer la lumière dans l'intérieur de la cime : la fructification en est forcément diminuée. De plus, il arrive presque toujours que l'un des rameaux gourmands situé sur la tige prend un développement considérable, il forme une nouvelle tige qui croit verticale- ment avec un extrême rapidité et dépasse bientôt la première cime dont le développe- ment s'arrête aussitôt. Les extrémités do cette tige primaire se dessèchent et finissent par disparaître plus ou moins rapidement. Le gourmand qui a pris la place de l'an- cienne tête reste vigoureux pendant deux années, ensuite il se met à produire des ca- bosses. Aussitôt qu'il a perdu une partie de sa vigueur, d'autres gourmands apparaissent 2-28 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 38 — Août IOOk sur lui, se développent comme il l'a fait, finissent par l'épuiser et même par le tuer. L'arbre continue ainsi tous les deux ans environ à faire de nouvelles tiges. Il s'é- puise constamment et fructifie peu. Les cacaoyers qui ont poussé de cette façon ont un aspect misérable, les extrémités de leurs branches âgées sont souvent dessé- chées, ils souffrent d'une façon très mani- feste, il suOit d'être un peu observateur pour s'en apercevoir. A mon sens, la taille modérée est absolu- ment indispensable pour maintenir, pendant de longues années, une cacaoyère en état de production satisfaisante. Je n'hésite même pas à dire qu'une taille raisonnée, faite avec méthode et soin, peut augmenter considérablement la production : la plantation \'ooRBunG, en offre un exemple frappant. La théorie de la taille du cacaoyer est la même que celles des autres arbres. Cette opération a pour but de régulariser et d'équi- librer le développement des différentes par- ties de l'arbre, de faciliter la pénétration de la lumière et de l'air, d'augmenter et de régulariser la production, et aussi, à cause même de la façon spéciale de croître du cacaoyer, d'en rendre la longévité plus grande. Pour les arbres fruitiers d'Europe, les moyens d'arriver à ces résultats sont parfai- tement connus et diffèrent avec les'espèces. Il n'en est malheureusement pas de même pour les plantes des pays tropicaux, le ca- caoyer en particulier, pour lequel il n'y a encore aucune règle bien précise à suivre pour conduire les arbres d'une façon satis- faisante. L'intelligence et l'application du planteur devront suppléer pendant longtemps encore aux règles qui font défaut. Tous les efforts doivent tendre à dégager l'intérieur de l'arbre, de façon à former une sorte de gobelet comme on le fait pour pres- que tous les arbres à haute tige d'Europe. Avec un peu d'attention il n'est pas difTicile d'arriver à ce résultat, car le cacaoyer se dé- veloppe d'une façon toute spéciale. Lorsque la tige a atteint 1 m. à 1 m. 50 de hauteur, où même moins quelquefois, elle se divise au sommet en un verlicille de 3, 'i, 5 ou () ramifications qui se développent i' TaJIe al bfdJic/ies- a supprimer' Fig. 19. — Titille ilu cni-aoycr. ensuite en formant naturellement le vase vide à l'intérieur. Ces branches se ramifient sur leurs deux faces latérales. La taille, lorsque le plant se ramifie régu- lièrement, consiste simplement à éliminer une ou deux tle ces ramifications primaires de façon à ce qu'il en reste trois, quatre tout au plus. A Surinam, on conserve partout trois branches et on m'a fait remarquer que lors- que le jeune arbuste porte plus de trois branches, une ou deux, suivant qu'il en pos- sède \ ou 5, restent en arrière, se dévelop- pent avec beaucoup moins de vigueur, comme si l'arbre voulait de lui-même les éliminer. C'est, naturellement, les branches les plus faibles que l'ouvrier devra sujiprimcren pre- mier lieu. Celte suppression doit être faite lorsque les ramifications sont encore jeunes. Tous les planteurs de la Guyane hollandaise que j'ai consultés, sont d'accord pour reconnaitre qu'il faut, dans le jeune âge surtout, blesser le moins possible le cacaoyer. Ils consi- dèrent que la taille ne doit pas être com- mencée avant l'âge de trois ans ; néanmoins, si quelques arbustes s'élevaient trop et tar- daient à se ramifier, on n'hésiterait pas à les ététer pour les forcer à former leur tige à 1 m. 20 au dessus du sol. Avec les variétés de cacaoyer des Antilles et des Guyanes, qui se ramifient tout naturellement, il est N" 38 — Août l'Mi JOURNAL DAGUICL'LTL UL: TliuriCALK bien rare que l'on soit obligé d'en arriver à étêter les plants. Je dois ici ouvrir une parenthèse pour Fij;. 20. — Taille ilu caraoycr. attirer l'attention des planteurs sur la taille indiquée par quelques auteurs comme étant appliquée à Trinidad et en Guyane. Cette taille consisterait à supprimer l'ex- trémité des tiges pour les forcer à se ra- mifier, après quoi on conserverait sur celles- ci deux ou trois branches en ayant bien soin de les choisir de telle façon qu'elles ne se trouvent pas insérées à la même hauteur. Je puis affirmer que ce procédé dont les avantages m'échappent, et qui est absolu- ment incompatible avec la manière décroître du cacaoyer, n'est employé, actuellement du moins, dans aucune plantation de Tri- nidad et de Surinam. Ce serait perdre du temps et compromettre beaucoup l'avenir des arbustes, que de vouloir les soumettre à un pareil traitement. Ceci dit, je reprends la taille où je l'ai laissée, c'est-à-dire au moment ou le ca- caoyer a naturellement terminé sa tige, par un verticille de branches latérales. Je suppose cette couronne formée de 5 branches ; si le sol est très fertile et la va- riété cultivée très vigoureuse on pourra lais- ser quatre branches, mais, je le répète, dans les conditions ordinaires, à Surinam par exemple on garde seulement trois branches. Bien entendu, si on a une ou plusieurs branches à supprimer, il faut le faire en te- nant compte de leur vigueur relative et de leur situation. Il faut s'arranger de telle façon que les ramifications conservées se trouvent également distancées. Si ces branches se développent avec une vigueur et une rapidité égales, on se gar- dera bien de les pincer ; elles se ramifient ordinairement très bien et plutôt trop abon- damment. Si, au contraire, leur végétation est inégale, on taille l'extrémité des plus vi- goureuses, pour permettre aux autres de les rattraper. En somme, tout l'efïort tend à maintenir un parfait équilibre entre ces branches charpentières. Des ramifications qui naissent sur ces branches de premier degré, on supprime celles qui sont de trop et en première ligne celles qui se trouvent trop près de la base et qui s'enchevêtreraient dans le fond du gobe- \i . 2' Tje b,b,.. branches a supprimer Fil!. 21. 'lailic ilii cai'aover. let. On ne conserve ordinairement les pre- mières ramifications du deuxième degré, qu'à 230 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE X° 33 0"'30 ou O^Sô du point où le tronc se divise. On se contente ensuite d'émonder modé- II faut, si ces branches de deuxième ordre rément, tous les deux ans. Au cours de ces sont trop nombreuses et trop rapprochées, émondages qui sont p'ratiqués parles ouvriers €n supprimer une partie en conservant entre les plus habiles, il faut supprimer les bran- €lles un intervalle de 30 à 35 cm. ches mortes et celles qui se développent Il convient de remarquer que les ramifica- mal. On doit toujours chercher à dégager tions secondaires ne se développent pas en l'intérieur de l'arbre pour faciliter l'arrivée verticilles ; elles sont alternes Elles nais- de l'air et de la lumière. sent généralement sur les deux cotés laté- Si je n'hésite pas à recommander les raux des branches charpentières. Celles qui émondages, je ne saurais non plus trop appo- se seraient développées sur la face supé- 1er l'attention des planteurs sur les inconvé- rieure devront toujours être supprimées, nients qui résultent d'une taille trop sévère. A Trinidad, dans beaucoup de plantations, on taille, à mon sens, trop. J'ai vu des cacaoyers qui souffraient d'une façon très manifeste par suite d'une trop grande suppression de bran- ches. Il faut bien que le planteur sache qu'en enlevant des bran- ches et des feuil- les, il enlève à ses arbres des orga- nes de nutrition. Les feuilles, en effet, constituent le laboratoire dans lequel la plante élabore la sève venue des racines pour la transformer en principes immé- diats qui migrent par la suite et vont s'accumuler dans les fruits. En supprimant une trop grande parce qu'elles tendent à croître trop rapide- quantité de feuilles, il réduit fatalement sa ment et à se transformer en gourmands. récolte en diminuant l'énergie assimilatrice Dans les plantations très soignées, on prend de la plante. De plus, un arbre qui a été taillé encore le soin de tailler les ramifications de d'une façon exagérée tend à reformer Paillage du sol à la floraison ; G" Défense contre les escargots, les larves, les termites et autres ennemis ; Renouvellement fréquent des plantations ; 8° Sélection des plants. Ces pratiques culturales, rigoureusement appliquées depuis quelques années, ont déjà donné les résultats que l'on sait en Floride, aux Indes et à Madagascar ; nul doute que ces résultats ne s'améliorent encore par la bonne culture et le sélectionnement et que, bientôt, nous n'ayons à les enregistrer dans plusieurs autres régions tropicales. 0. Labhoy. Un Poisson qui mutile les Vaches Le Piranha du Par M. A. Le Piranha, Serrasalmo Piraya des zoolo- gistes, est un poisson très abondant dans toute l'Amérique équatoriale. Il a 20 centi- mètres environ de la tète à la queue et 10 centimètres du ventre au dos, avec une épais- seur de 4 à 5 centimètres. Sa gueule est gar- nie de dents triangulaires très aiguës, pla- cées irrégulièrement. Le dos a des reflets bleuâtres, tandis que les parties latérales du Bas-Amazone, MuiANDA ventre sont rouges. Le corps est recouvert de petites écailles. Ce petit poisson est un carnassier féroce et d'une extrême voracité; ce qu'il y a de cu- rieux, c'est que, dansl'ile de Marajo, située à 1 embouchure de l'Amazone, il en arrive à devenir un véritable fléau pour les éleveurs de bétail. Le piranha vit en bandes dans les rivières 236 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 38 - Août 1904 et ruisseaux du delta, en remontant avec la marée jusqu'aux campos (prairies) d'où sou- vent il ne peut plus redescendre, s'étant laissé surprendre par le reflux ; alors on le trouve parfois en si grandes quantités que les indigènes n'ont pas de peine à en tuer par centaines, par les procédés les plus ru- dimentaires et même simplement avec leurs coutelas. Au commencement de la saison des pluies, c'est-à-dire vers janvier, ces poissons remon- tent les cours d'eau et se répandent dans les campos submergés par les pluies et qui res- tent sous eau jusqu'en juillet, souvent même jusqu'à fin août. Pendant tout ce temps le piranha vit dans le campo en se nourrissant de ce qui lui tombe sous la dent. Le bétail, est alors exposé à ses attaques incessantes ; ce sont surtout les vaches et génisses qui ont à souffrir le plus de sa voracité. Dans sa fazenda » Dunas », ile de Marajo, municipe de Soure, mon père a perdu, pen- dant la saison des pluies de janvier à juillet 1899, près de 400 vaches et génisses dont les pis avaient été tous ou en partie coupés par les piranhas; quelques-unes avaient eu même la mamelle mangée en partie. Pen- dant la sa4son des pluies, le bétail passe en effet toute la journée dans l'eau qui souvent, sur sol argileux, atteint une hauteur de 60 centimètres ; il broute l'herbe, qui toujours dépasse, et ce n'est que vers le soir qu'il soi t de l'eau pour aller passer la nuit sur les TEsos (ilôts couverts de végétation arbores- cente et dont le sol reste en toute saison au- dessus du niveau de l'eau). Les piranhas s'attaiiuent même aux caï- mans, par exemple lorsqu'une blessure de balle dans les muscles de la queue a affai- bli le géant; les coups de queue et les mouvements désordonnés du blessé font de viner au spectateur que les terribles petits poissons ont commencé leur travail de dis- section. L'abondance de ces poissons maudits est telle que dans certaine rivière, en y plon- geant la peau d'un capivara [Hijdrochœrus Ccipijbara) fraîchement tué, pour la retirer quelques minutes après, on sent une résis- tance : la peau est lourde de l'énorme quan- tité de piranhas qui s'y sont accrochés. Leurs dents triangulaires, ancrées dans la proie, ne lâchent pas prise et les poissons se lais- sent mettre hors de l'eau plutôt que d'aban- donner leur pâture. Aucun animal tombant à l'eau n'échappe à cette engeance qui mérite bien le nom pit- toresque que lui donnent les indigènes : « poisson à ciseaux ». N'importe quelle partie écorchée, une goutte de sang, une petite blessure attirera le premier coup de dents et il suffira de quel- ques minutes pour transformer homme, bœuf ou cheval en un squelette auquel même manqueront quelques petits os et tous les cartilages. Mon père a été obligé de se préoccuper de la destruction du piranha dans sa propriété, et voici comment il s'y prend : Avant que le campo ne soit sec, nous construisons de lé- gers barras-es sur les petits cours d'eau, au moyen de bambous fendus en deux ou en quatre ; nous les y laissons jusqu'à ce qu'il n'y ait presque plus d'eau dans le ruisseau ; les piranhas se trouvant arrêtés par ces barriè- res, nous avons toute facilité pour en tuer d'énormes quantités, après quoi nous enle] vons nos barrages improvisés afin de laisser les autres poissons descendre en paix vers la rivière. Le piranha est bon à manger quand il est de petite taille. Pour le pécher, on se sert de petits hameçons montés sur fil de fer ou de cuivre, mais ce dernier est souvent coupé. On peut en prendre, avec la ligne à main, de 50 à 60 par heure et même beaucoup plus lorsqu'on est au bon endroit. Seulement il faut prendre garde de ne pas se laisser mor- dre les pieds et les jambes ; le cuir des chaus- sures ne constitue pas une protection suffi- sante. La morsure du piranha est très dou- loureuse et s'envenime, malheureusement, avec une très grande facilité. A. MlRANDA. Paris, 10 août 1904. <^^< -î>-i>'H^^ N° 38 — AOUT 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 237 Le Henequen au Yucatan Sol et climat. — Multiplication. — Durée et renouvellement.— Principes d'exploitation.— 'Variétés. D'après Kaerger. — Résumé par M. Eugène Poisson Les lignes qui suivent, et que nous devons à La quantité de mauvaises herbes qui pous- M. Eugène Poisson, résument les passages qui sent dans les bonnes terres, fait que parfois l'ont particulièrement intéressé du chapitre l'on préfère les terrains pierreux. Mais il ne Hcncqucn du célèbre ouvrage de feu Kaerger : Land'.rirlschaft und Kolonisalion iin Spanisclwn Amerika. Nous avons déjà puisé un jour des renseignements économiques dans ce chapitre. ("Voir « J. d'A. T. « n" 6, pp. 183-184.) Même après le présent extrait, il y reste encore bien faudrait pas déduire de cette circonstance des conclusions qu'elle ne comporte pas. Les jeunes plants étaient autrefois tirés des bulbilles que produit l'inflorescence, mais à présent on emploie partout les rejets de la des observations dont la publication aurait son ^^^^e du sisal ; on les prend tous, les petits comme les grands. Ces derniers sont mis en place de suite, tandis que les rejets de petite taille sont mis en pépinière pendant 2 ans, à un pied de distance en tous sens les uns des autres. Avant la mise en place ou en pépinière des dits plants, toutes les racines doivent être coupées complètement, à ras du bulbe ; utilité, mais nous avons été obligé de nous limiter. Le livre de Kaerger. a paru en iqoi ; il peut être survenu certains changements depuis. Ainsi, par exemple, nous croyons savoir que la culture du henequen a continué à se propager dans des États autres que le Yucatan. Nous n'entendons d'ailleurs pas relever aujourd'hui ce qu'il peut y avoir d'inexact ou de périmé, dans les notes de Kaerger ; il nous sutTît d'avoir averti le lec- celui-ci est à son tour bien nettoyé dans teur. Rappelons que l'auteur, mort l'année der- ^^ P^"'*''^ inférieure, à laide d'un couteau, nière,- était Attaché agricole près la Légation d'Allemagne à Buenos-Ayres ; il circulait d'ail- leurs dans toute l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale. Ce qu'il raconte du Yucatan, il l'a éga- lement vu de ses yeux. — N. d. l. R. ♦ » La culture du Sisal ou Henequen se fait, au ^Mexique, presque exclusivement dans l'Etat du Yucatan, qui n'est pas aussi aride qu'on parait généralement le croire. Le ren- dement des agaves est diminué d'ailleurs lorsque l'année a été particulièrement sèche. On exagère également en décrivant le sol du Yucatan comme une mer de pierres. Du reste, les feuilles des agaves qui croissent sur les sols libres de pierres sont plus gran- des, plus larges, d'une couleur plus saine et aussi plus nombreuses que celles des plantes venues en sol pierreux. Les organes se développent plus rapide- ment en un sol exempt de pierres, mais aussi elles y vivent quelques années de moins. Quoi qu'il en soit, le rendement en feuilles est plus abondant et la même quantité de feuilles donne un plus grand poids de libres. de manière à ce qu'il présente des surfaces bien planes ; de cette façon, la repousse a lieu plus sûrement et plus rapidement. Il importe que la plantation ne se fasse pas au moment des fortes pluies, mais de préférence quelques semaines avant le com- mencement de la saison des pluies ; car les jeunes plants pourrissent facilement. On plante en rangées distantes de 1 varas ( = 3'" 30), et dans le rang à 1 '/., vara ( ^ I'" 2.'j). Les trous, pratiqués au moyen d'une barre de fer, ne doivent être faits que juste assez grands pour que les plants lien nent dans le sol. (Jn donne au terrain deux façons par an, avec l'outil du pays nommé coa ; le but prin- cipal est d'enlever les herbes des cultures ( ! ). Sur un sol sans pierres, la l'" récolte de feuilles peut avoir lieu 5 ans après la mise en place des jeunes plants; sur un sol pier- reux, il faudra attendre 2 ou 3 ans de plus. il) Ce qui est, entre aulres, le mnyi'ii li' [ilus siir de se g:iter des iiieciidies si fatals auv planlalluiis d'agaves; vuii' à ce siijel l'article de M. Léo.n IIaltiîkeuii.le, dans noUc 11" 11. — N. D. L. 11. 23S JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 38 — Août 190 La récolte comprend la coupe d'au moins 2 rangées de feuilles ; souvent même 3 ran- gées, sur les terrains sans pierres. La coupe se fait à l'aide d'un grand couteau, très len- tement et avec beaucoup de précautions à cause des épines marginales et terminales des feuilles, qui sont d'ailleurs aussitôt enle- vées, ainsi que toute l'extrémité sèche et aigiie de la feuille. Les marges longitu- dinales également sèches, du bord de la feuille, ne sont pas toujours rejetées, car elles contiennent une fibre utilisable, mais celle-ci est de mauvaise couleur et n'est acceptée par le commerce i[ue comme 2° qualité. Les planteurs croient que les taches margi- nales des feuilles sont produites par des in- sectes et que la tache terminale est due à des- courants électriques qui seraient attirés par la pointe épineuse. Cette idée vient de ce que quelquefois, après un orage ou de fortes pluies, non seulement l'extrémité, mais sou- vent même toute la feuille ou la plante entière, noircit et se dessèche. D'ailleurs les feuilles sèchent aussi lorsqu'elles restent trop long- temps sur le tronc ; les plantes devront donc être inspectées et les feuilles récoltées deux ou trois fois par an. Dans les années très sèches, une seule cueillette sullit, car alors les feuilles ne se développent que très lente- ment. Combien de feuilles doit-on couper à cha- que récolte ? Il y a pour cela une règle facile à suivre : toutes les feuilles qui se dressent en l'air, droites ou presque droites, doivent être laissées sur l'agave, et toutes celles du dessous, qui forment un certain angle avec le tronc, peuvent être coupées. Si l'on ne mé- nageait pas les feuilles se rapprochant de la verticale, la plante dépérirait. Engénéral il y a dix-huit à vingt-deux feuilles à laisser et neuf ou dix à couper ; dans les bons terrains sans pierres, douze à seize. La longueur des feuilles coupées est, dans les sols pierreux, environ 1 — • 1 '/i vara (85 à 105 cm.) et dans les bons sols, 1 '/a — ' ~ varas (125 à 16.j cm.) Il n'y a pas de saison déterminée pour la récolte; là où il y a un nombre suffisant de plantes, on coupe des feuilles toute l'année. La durée des Agaves Sisal est au maxi- mum, disent les planteurs, de vingt à vingt- cinq ans après la première récolte. A cet âge, les plantes émettent une hampe énorme qui se couvre de bulbilles, puis elles meu- rent. Au Yucatan. on ne remplace pas les plants morts : on attend que tous aient péri, puis on laisse le sol en friche pendant un an environ ; on abat la brousse, on brûle et on replante à nouveau, — souvent, pour plus de facilité, sur les emplacements mêmes des agaves mortes. — Il serait plus intelligent de rempla- cer les plantes au fur et à mesure de leur disparition et d'assurer ainsi une existence indéfinie à la plantation. Kaekger conteste que la durée de vingt à vingt-cinq ans que signalent les planteurs du Yucatan ait été bien observée. Pour lui, les gens qui l'indiquent se trompent ; à son avis beaucoup de plantes meurent vers la dixième année. L'airnmation des planteurs, dit-il, conduit à une invraisemblance : en admet- tant deux coupes de feuilles par année, on aurait au total en vingt à vingt-cin([ ans, quarante à cinquante coupes ; or, les deux rangées de feuilles que représente une coupe, occupent ensemble au moins 10 cm. de haut sur le tronc. Après vingt ans d'ex- ploitation, la plante atteindrait donc quatre mètres et après vingt-cinq ans, cinq mètres de haut, et c'est à ce moment seulement que pousserait la hampe florale, a Nulle part, dit Kaerger, je n'ai vu de troncs d'agaves ap- prochant de cette taille ; ils atteignent la taille d'un homme au maximum. Les deux variétés le plus communément plantées au Yucatan sont l'agave verte (Yaxci) et l'agave blanche (Sagci) ; cette dernière, sur les feuilles de laquelle on peut reconnaître, avec beaucoup de bonne volonté, un brillant (reflet) blanchâtre, donne un plus grand ren- dement et est cultivée plus fréquemment que la première. N.B. — Vi-i^ctablc FibrcS de Kew,pp. 131 et suivantes, cite le Sacci (glaucescent) comme la variété épineuse, et le Yaxci i vert pâle, non glaucescent 1 comme généralement inerme. Les auteurs donnent généralement le yaxci comme le plus productif, et c'est cette variété inerme N" 38 — Août 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 23!) qui a été propagée aux îles Bahamas. puis dans elle aussi qui constitue les plantations de Cayo l'Est Africain Allemand, etc.. L'appréciation rapportée par Kaerger est, comme on voit, en contradiction avec l'opinion reçue. Il parait d'ailleurs certain que la variété épineuse est la plus cultivée au Yucatan ; c'est Romano > Cubai dont nous a entretenu M. Léon Hautefeuille. Jusqu'à ces derniers temps, on en trouvait difficilement des plants dans le com- merce, mais on commence à en rencontrer chez les marchands bien approvisionnés. — N.d.l.R. L'Irrigation des Arachides en Egypte D'après M. Henri Lecomte M. HuRi y a même publié une série de com- munications très intéressantes sur l'arachide, qui est la principale culture du domaine de Salkieh confié à sa direction. Les dimensions du « J. d'A. T. » ne nous L'Egypte est probablement le seul pays où l'arachide soit obligatoirement et méthodique- ment irriguée ; c'est qu'aussi on ne saurait la cul- tiver sans arrosages fréquents, dans une contrée où il ne pleut pour ainsi dire pas. Toutefois l'irrigation, judicieusement appli- permettent malheureusement pas de donner le quée, devrait pouvoir assurer et relever les ren- texte intégral de M. Lecomte; les suppressions déments de l'arachide dans bien des régions où que nous avons été obligé de faire sont indi- on n'en a pas encore l'habitude ni les moyens: quées par des points. — N d l.R. les observations consignées par M. Leco.mte , faciliteront la tâche de celui qui voudrait tenter l'expérience. Il serait à souhaiter que leur reproduction dans ce journal provoquât des communications de la part de ceux de nos lecteurs qui ont pu étudier de leur côté 1 effet des arrosages sur l'arachide, dans des climats tropicaux normaux, par exemple dans le sud de l'Inde ou â Java M. Lecomte a visité l'Egypte pendant l'au- tomne de IQ05, chargé d'une mission d'études par le gouverneur du Sénégal, M. Camille Guy. Son principal objet était le coton, sur lequel il doit publier incessamment un rapport volumineux. Celui sur l'arachide est daté du r' février 1904 et a paru dans le Journal officiel du Sénégal ainsi qu'en brochure à l'Imprimerie du gouverne- ment à Saint-Louis. Cette brochure de 2' pp. in-8°, semble avoir été'tirée à un très pe.it nom- bre d'exemplaires et n'a pas été mise dans le commerce ; nous le regrettons tous, car elle est des plus instructives. Pour notre part, nous nous proposons d'y faire une série d'emprunts en analysant, après l'irriga- tion, la fumure, la cusillette, le re.idement, etc .. Ces chapitres donneront lieu à unou deux articles dans des numéros ultérieurs du « J. d'A. T. >> Les principales plantations d'arachides étu- diées en Egypte par M. Lecomte sont celles de MM. Nourrisson-Bey et Calvin, à Belbeis, de M. 'V. MossERi (Maama et Mahsama^ et de M. G. A. HuRi. Les deux derniers noms sont bien connus des lecteurs du « J. d'A. T. » «... En 1899, d'après les déclarations des' Omdehs et des Cheiks des villages, l'aïa- cliide occupait 12.G58 feddans (I) soit Kl fols plus qu'en 1888, el presque toutes les cultu- res se trouvaient localisées dans les régions sableuses de la province de Charkieh. Ac- tuellement on peut évaluer à 13.OUU-135H0 feddans la surface cultivée en arachides ; mais cette culture ne parait pas devoir s'é- tendre beaucoup dorénavant, car si les ter- res sableuses qui lui conviennent ne man- quent pas, l'eau ne peut être amenée dans ces régions qu'avec des chances considéra- bles de perte par infiltration et par évaiiora- tion, et comme cette eau est d'autre pari né- cessaire pour les cultures actuelles du pays, il ne semble pas que la culture de l'arachide soit appelée à une grande extension. » Celte opinion n'est pas seulement la nôtre mais encore celle des agriculteurs égyptiens qui pourraient avoir un intérêt à cette e.xten- sion... »... L'arrosage se fait toujours par sub- mersion... D C'est l'une des opérations les plus impor- tantes de la culture, car un arrosage mal donné peut nuire au développement de la plante. I) 1 feddan = 42 .iro*. — N'. .1. 1. R. 240 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 38 — Août 1904- » Suivant la nature du sol, suivant l'éléva- tion de la terre au-dessus de la nappe souter- raine, il faut arroser plus ou moins souvent i'A donner chaque fois une quantité d'eau ]ilus ou moins grande. » A Belbeis, M. Xourrisson-Bey donne un arrosage avant le semis ; les indigènes le donnent seulement après. Au moment où la plante dépasse le sol de quelques centimè- tres, on donne un deuxième arrosage, qui a lieu généralementau commencement de juin, quinze jours après le semis. On attend en- suite une quinzaine de jours au moins avant d'arroser de nouveau ; les plantes manquant d'eau, leurs racines plongent plus profon- dément dans la terre pour trouver l'eau né- cessaire, et c'est à ce moment qu'on pratique un sarclage... » DèscemomentM. Noureisson-Bey donne les arrosages réguliers, à peu près tous les 1(1 jours, jusque vers la fin de juillet ou jus- qu'à commencement d'août. A ce moment, on arrose aussi souvent que possible, car c'est la période de fructification. Après le mois d'août les arrosages n'ont pas besoin d'être aussi fréquents, car la terre est cou- verte à peu près complètement par les plants d'arachides et la dessiccation de la surface est donc moins rapide ; un arrosage tous les 1.") jours suffit jusqu'au moment delama- turation. Le dernier arrosage est prati- qué le jour même de la récolte, pour facili- ter l'arrachage des plants. )) A Salhieh on arrose aussitôt après le semis ; le deuxième arrosage se fait de 4 à 8 jours après, suivant l'humidité de la terre, pour activer la levée des graines en retard. A la suite d'un binage, qui se fait 8 jours après le deuxième arrosage, on donne la troisième eau. » C'est à ce moment qu'on laisse la plan- te avoir soif ; puis les arrosages se succè- dent alors suivant les besoins de la terre. )i Certains champs doivent être arrosés 23 ou 2 4 fois, d'autres 18 fois: d'autre 12 fois seulement. » A Maadi (23 m. d'altitude et 10 m. au- dessus des eaux d'étiage) on donne jusque 2G eaux pendant la période de végétation de l'arachide. Il A Mahsama, plantation qai appartient comme la précédente à M. Victor Mosseri, on ne donne que 17 arrosages. Il Les terres irrigables sans machines élé- vatoires sont plus avantageuses que les au- tres et plus économiques ; malheureusement, si elles sont mal drainées on atoujours à crain- dre les infiltrations. Dans ce cas l'irrigation ne revient qu'au prix de la main d'œuvre, c'est-à-dire le salaire d'un homme par fed- dan et par jour. )> Mais ce premier cas est exceptionnel ; ha- bituellement ilfautrecourir à l'emploi de ma- chines élevatoires. Le prix de revient est évi- demment variable, suivant la quantité d'eau nécessaire, suivant la hauteur de la surface du sol au-dessus du niveau de l'eau et sui- vant les machines employées. » A Mahsama, plantation de î\î. Victor !MossERi. qui se trouve au voisinage de la li- gne du Caire à Ismailiah, à 2 où 3 mètres au-dessus du niveau de l'eau du canal, l'eau est élevée par une pompe rotative actionnée par une machine à vapeur. Chaque arrosa- ge coûte, tous frais compris, 7 piastres- tarif (I) par feddanly compris main-d'œuvre, salaires du chauffeur et du mécanicien, amortissement de la machine, réparations, charbon et huile.) Ce prix de revient se rap- porte à l'irrigation d'un domaine de 250 fed- dans (soit environ 105 hectares). » Le nombre des arrosages étant de 17 à Mahsama, la dépense totale pour un feddan est donc 17; 7=119 piastres (soit 120 pias- tres-tarif en chiffres rontls) .. ). La récolte commence à partir du l."j octo- bre ; elle se continue jusqu'en décem- bre. Quand elle se fait en décembre, il faut éviter de donner des arrosages, car quel- ques jours de soleil sutfiraient alors pour provoquer la germination des graines dans la terre avant l'arrachage. » A Belbeis, M. Nourrisso.v-Bey donne un arrosage le jour môme de l'arrachage, car il a, à sa disposition, un nombre suffisant d'ou- vriers. On comprend facilement que la terre (l) La piastre-tarif vaul, àpeii do chose préi, 2G ccûli mes. — N. d 1 R. N° 38 — AOUT ]t)Oi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 2-'i !' étant détrempée, l'arrachage soit plus faci- récolte le jour même de l'arrosage et on ré- lement pratiqué. coite à sec après avoir laissé ressuyer le sol » Mais, dans les grandes cultures, on ne pendant 8 à 10 jours au moins... trouve jamais assez de bras pour enlever la Les difficultés de la Colonisation agricole au Tonkin Sol et climat. — Le métayage. — La main d'œuvre. — Le café. — Le thé. — Le caoutchouc. — Les agaves. — La ramie. — Le jute. D'après M. Léox IIautefeuille Le coton. Le n" du lî juin de la « Revue Indo-Chi- noise » nouvelle manière, contenant l'article dans lequel nous avons découpé les extraits qui suivent, nous est arrivé le lendemain du départ de l'auteur, qui retourne en Indo-Chine par rinde, comme cela a été expliqué dans notre n° 56. Son article a été écrit à Chandernagor, à l'aller, et est daté du 12 avril. — Nos lecteurs auront garde de ne pas oublier que le Tonkin, seul envisagé par M. Hautefeuille, ne cons- titue qu'une partie de l'Indo-Chine française et que l'Annam, la Cochinchine, le Laos offrent des conditions naturelles différentes ; l'auteur n'en parle pas, n'ayant pas été à môme d'étu- dier ces pays d'aussi près que le Tonkin. — N D. L. R. producteurs de café, qui ont pu sécher leurs récoltes comme ils ont voulu, ne peuvent oublier les difficultés et les pertes des années précédentes et ils doivent prévoir l'acquisi- tion de séchoirs assez coûteux qui ne seront pas utilisés tous les ans. La récolte du coton est rendue fort difficile par ce défaut de fixité dans les saisons. En 1903, le jute, en raison de la sécheresse, n'a pas donné de bons résultats. Enfin, tout le monde sait que la production du riz est fort inégale, puis- qu'elle dépend de l'abondance des pluies. Cette insécurité est le fait des climats tempérés. En France, nos récoltes sont aussi très inégales et tout le monde y est préoc- * cupé de ce que sera l'année au point de vue du blé, du vin, de la betterave, de la pomme .... Après avoir parcouru le Tonkin durant de terre, etc. Le régime météorologique y plus d'une année,.... je me demande com- impose la variété des cultures. Si la niono- ment on a pu décrire cette intéressante con- culture a été possible dans certaines colonies trée comme une terre promise où tout est telles que les Antilles ou les Mascareignes. possible avec peu d'efforts. Les premiers elle ne l'est pas au Tonkin, heureusement ; voyageurs n'ont-ils donc pas vu ces marne- mais on n'y peut pas compter non plus sur Ions dénudés, ces terres désertiques autre- les cultures, on peut presque dire sur ment vastes que les terres cultivées ou aucune des cultures de nos pays tempérés, paraissant cultivables '? Les premiers colons n'ont pas été arrêtés Certes, la végétation est puissante au par toutes ces considérations dont quelques- Tonkin, aux bonnes places ; mais ces places unes, il faut le reconnaitre, eussent été pré- n'occupent, en dehors du delta que je mets maturées. à part, que des espaces assez restreints.... ....Très peu des hommes qui se sont La climatologie, on le sait maintenant, occupés du Tonkin dès le début de l'occu- est très diverse au Tonkin, suivant les pation, même parmi les plus sages, ont régions du pays, et surtout très inégale, hésité à accepter et à propager cette vision c'est-à-dire très variable d'une année sur d'un Tonkin riche et propre à tout produire, l'autre. Les saisons manquent de cette fixité Le regrette Raoul lui-même, si compétent si nécessaire pour un grand nombre d'opé- et si consciencieux, sur la foi de déclarations rations agricoles. L'an dernier, l'hiver avait qu'il ne put contrôler, affirmait sans aucune été très humide; celui qui vient de s'achever réserve que le climat du Tonkin convenait a été extrêmement sec. Heureux en 190i, les au caféier. Or, personne ne connaissait alors 242 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 38 — Août 1904 le climat du Tonkin, mal défini encore au- jourd'hui. Il est vrai que Raoul n'a pas garanli que le caféier convenait au Tonkin. Tout ce qu'il a écrit ensuite sur les exigences de cette culture prouvait combien ceite pro- duction devait être limitée à des coins spé- ciaux du pays, assez clairsemés. Raoul n'a pas enseigné qu'on pouvait placer le caféier dans tous les sols, même dépourvus d'une couche arable suffîsante et d'un sous-sol perméable et pénétrable. En étudiant son livre d'une manière plus approfondie, on eût évité des échecs imputables, les uns au manque de soins, les autres aux mauvaises conditions culturales et climatériques.... Que les capitaux soient nécessaires à notre belle colonie d'Indo-Chine, personne ne songe à le contester N'est-il pas déplorable de voir, aujourd'hui encore, distribuer à Paris, à l'OlFice colonial, à ceux qui demandent des renseignements sur l'agriculture du Tonkin, une notice dans laquelle on prouve, par A-fB que l'on peut, grâce au métayage, renouveler son capital en trois ans, ou à peu près; alors que les tenanciers les plus qualifiés du métayage ont à peu près renoncé à cette forme d'utili- sation des concessions qui n'est pas exempte de déceptions ? Faut-il introduire des cultures nou- velles, dans un pays où la production pres- que unique, le riz, n'est pratiquée et n'est praticable que par les Annamites? Le cho'x est singulièrement dilTicile, si on examine le marché général. La concurrence est formi- dable sur le café et sur le thé. Les condi- tions économiques du pays semblent indi- quer le nord-est comme susceptible de demander à l'Indo-Ohine de parfaire ses approvisionnements en riz et en sucre et les textiles manufacturés, la fibre étant en outre très demandée en Europe. Ijorsqu'on aura reconnu l'avantage de fournir ces différents produits à un marché prêt à les absorber, il faudra faire un choix parmi eux et c'est là que les conditions de sol et de climat interviennent d'une façon parfois impérieuse. C'est ainsi qu'il ne peut être question de généraliser la culture du café au Tonkin (1), celle-ci n'est possible et avantageuse que sur des points déterminés, assez rares, où des résultais fort intéressants ont été obte- nus, grâce à de sérieux efïorts et à de grands soins dont l'influence a été décisive. Il faut défendre le caféier contre des ennemis de toutes sortes : le borer, l'hemileia, le vent, les abaissements subits de température, le sous- sol et la négligence de l'exploitant ou son manque de capitaux. Le thé, si on prétend le préparer en famille ou manuellement, à la manière chi- noise, ne prendra jamais une grande place sur le marché européen, que l'on ne peut songer à aborder que par une organisation analogue à celle que je viens d'avoir sous les yeux, à Ceylan, dans l'Assam et à Dar- jeeling, c'est-à-dire de grandes )i1antations, une culture et une récolte méthodiques et l'installation de petites usines. La vente du thé du Tonkin au Tonkin même ne peut absorber de grandes surfaces. Quelques planteurs y pourront trouver leur compte, mais leurnombre sera longtemps très limité. C'est là, toutefois, une question qu'on ne peut considérer comme close. Si on pouvait obtenir, en même temps qu'une préparation mécanique soignée, le goût du thé de Chine, il est à croire qu'on ferait en France d'im- portantes affaires, car le thé de Ceylan pos- sède une amertume à laquelle tout le monde ne peut pas s'accoutumer. Il n'est guère permis de compter sur le coton.... On peut su]ipléer au défaut de pluies par l'irrigation, mais rien n'a été trouvé pour fixer le beau temps. Les essais faits de ce côté ne paraissent guère encourageants, bien qu'ils ne constituent pas une démons- tration nette. On ne sait pas encore si, en dehors des lianes en forêt, on pourra trouver dans le Ficus elastica, un producteur sérieu.\ de caoutchouc. On a le droit de l'espérer, mais on n'en a pas la certitude, car des calculs de rendement n'ont pas été faits. Il ne sullit 'li V. .. J. d'A.T. « 203 pp. 14-IG, 127, 20G-208. .N. i>. L. li. N" 38 — Août 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 243 pas de constater que le ficus pousse bien, ni qu'il donne un latex abondant. C'est une certaine proportion de caoutchouc qu'on de- mande à une plantation. Il est déjà acquis qu'on ne peut guère compter sur le Manihot Glazowii, non seulement à cause de son peu de résistance aux vents violents mais parce que c'est avant tout un caoutchoutier des climats les plus secs. Car il faut choisir et ne pas prétendre cul- tiver côte à côte, Manihot et Ficus, la vigne et le café, et généralement toutes choses qui ont des exigences très différentes au point de vue même du climat. Les textiles peuvent alimenter une indus- trie locale importante, particulièrement la fabrication des sacs, qui est insufllsante dans le monde; ils peuvent aussi donner lieu à de grosses exportations en Europe. Mais quels textiles.' L'agave (1) exige pour donner une quantité et une qualité avantageuses de fibre, d'avoir le pied absolument au sec et je viens de constater combien il végète péni- blement dans les sables frais de la région frontière du Nepaul. On pourra l'essayer, avec quelque espoir de l'y voir réussir, sur certaines pentes calcaires en apparences re- belles à toute culture, comme on en trouve entre Ké-so et Chi-né. Encore éprouvera-t- on là un sérieux obstacle dans les conditions de transport de la feuille ou de la libre. Il sera sans doute nécessaire de transporter seule- ment celle-ci en assurant la défibration en pleine plantation. La ramie poussera bien (2) ; mais dans quel état pourra-t-on la vendre '? Il semble que l'on soit près de tenir la solution indus- trielle du problème ; nous ne tarderons pas (!) V. « J. àA. T. .. 1902, p. 320. — Des drageons vi- vants de l'agave dont il est question dans la note pré- ritée, ont été ailressés, à Uns de détermination, à M. Cn. Rivière, directeur du Jardin d'Essais du Haninia ; mais il ne sont jamais parvenus .i destination. Une portion de feuille adulte était envoyée au Muséum, dans le même but, conservée dans un liquide antiseptique ; cet envoi-là parvint à destination, mais une détermination certaine ne pût être faite. — .M. IIautefeuille nous assure qu'en tout cas, l'agave dont les projets d'exploitation au Tonkin ont été signalés dans la note rappelée plus haut, n'est point VAf^ave rigkla (Sisal, Henequen) qu'il connait bien pour l'avoir exploité à Cuba. — La macliine mentionnée dans la même note, a été abandonnée depuis. — N.o. l. R. (2) V. « J. d'A. T. ", n» 37. — N. d. l. R. à être fixés. La solution économique est peut-être encore plus ditTicile à trouver. On sait ce que pourra être le prix de vente ; on est moins fixé sur le prix de revient et peut- être faudra-t-il abandonner à l'indigène cette culture. C'est encore l'indigène seul qui pourra se livrer à la production du jute, quand on lui aura prouve qu'elle lui sera à peu près régulièrement avantageuse (1). Le jute ne laisse pas assez de profits pour que l'Euro- péen puisse s'y livrer directement au Tonkin moins encore que dans l'Inde. Les condi- tions, cependant, quoique moins favorables qu'au Bengale, semblent rendre cette cul- ture possible. Une autre difficulté, celle de la main- d'œuvre, bien qu'on l'ait exagérée, vaut qu'on s'y arrête et mériterait une étude spéciale. L'Annamite n'est pas seulement un ouvrier précieux, c'est, avec le Chinois, le seul ou- vrier rural possible au Tonkin.... Mais le bas prix des salaires n'est qu'apparent, si l'on réfléchit que l'indigène, quand il tra- vaille pour un maitre fournit peu. Le paysan annamite est au moins aussi adroit que le paysan français, mais il fournit moins de travail... Le coolie annamite, qui n'est pas plus raisonnable que l'ouvrier européen, quoique plus résigné et plus souple, cher- che à tirer de son patron le plus possible pour le moindre effort. On ne peutse tirer de la difficulté que par le travail à la tâche et, parfois, par le marchandage surveillé. En voilà assez pour donner à réfléchir et exi)liquer, dans une certaine mesure, la len- teur de nos progrès dans l'exploitation agri- cole du Tonkin. Il reste beaucoup à dire et le sujet, pour être bien traité, exigerait encore de longs développements. Est-ce à dire qu'il n'y a aucun parti à tirer du Tonkin, au point de vue agricole'? Ce serait une conclusion excessive et même fausse. Il n'y a été fait rien de saillant ou à peu près rien ; il reste beaucoup à faire. J'ose écrire qu'on verra dans cet intéressant pays, sous diverses formes et dans dilTé- (I) Sur le jute et l'abaca au Tonkin, v. « J. d'A. T. 1903, p. 188 et 3o9. — N. D. L. U. 244 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 38 — Août 1904 rentes directions, de belles et fructueuses opérations agricoles, avec des capitaux, de l'activité, et beaucoup de prudence et de compétence. Il y a beaucoup à apprendre, beaucoup d'écoles à faire. Il faut étudier le pays, son sol, son climat, ses besoins, ses disponibi- Hlés en main-d'œuvre, ses mœurs rurales. Ce ne sera pas le petit paysan français, même muni de quelques capitaux, qui pourra se livrer à une pareille tache. Il se- rait impolitique aussi de compter, pour ces études nécessaires, sur les compagnies ou sociétés financières qui ont besoin de servir proptement des dividendes et dont les échecs, destinés à un grand retentissement, éloigne- raient pour longtemps les capitaux du Tonkin agricole. Si nous voulons sérieusement et prompte- ment mettre en valeur le Tonkin etl'Annam, il faut que le Gouvernement de la colonie se reconnaisse le devoir de faire ce qu'ont di'i faire, plus ou moins tardivement, les gouver- nements d'autres colonies : prendre à sa charge les écoles et les essais. Ceux-ci seront faits par lui avec plus de aiclhodc et à un prix de revient moindre. Celle tâche, urgente et d'une portée consi- dérable, doit être confiée à des iiommes d'une compélence et d'un zèle éprouvés. r Extraction mécanique du Caoutchouc des Ecorces Description des usines de caoutchouc d'herbes, de Popokabaka et de Brazzaville. D'après MM. De ^^"ILDEMAN et Gentil Ce qui suit est extrait des pp. 144 à 149 du apporté au broyeur et celui qui en sort, et magnifique volume de MM. De 'Wildeman et cependant, malgré cela, le prix de vente Gentil, analysé dans notre n° 35. § S'f^ (papier reste sensiblement le même. Ce peu de bleu). Nous reproduirons un autre jour les résultat tient surtout à la répugnance qu'ont pp. 55 à 57, où les auteurs exposent le traite- ment manuel des écorces de lianes à caoutchouc aériennes, pratiqué par les indigènes du Lualaba- Kasa'i ; à cette occasion, ils s'étendent aussi sur les difficultés que rencontre, disent- ils, la négocia- tion en Europe de caoutchoucs obtenus par trituration. Nous verrons, à la fin du présent article, que le fait même de cette prétendue antipathie du commerce, est fortement contesté. — Les installations de Popokabaka et de Braz- zaville étant fort coûteuses, et ne pouvant être déplacées, une maison, avec laquelle nous som- mes en correspondance, a fait breveter des appa- reils destinés au même but, mais portatifs et mus à bras ; des essais pratiques en Afrique doivent se faire prochainement. — La Rédaci ion. les fabricants de caoutchouc pour l'achat de matières premières ayant déjà subi une transformation. L'installation complète du broyeur à caout- chouc de Popokabaka comprend : 1° Un cylindre moteur à détente fixe, placé sur la chaudière servant d'assise. 2° Trois réservoirs. Le supérieur servant à contenir l'eau froide destinée au lavage du caoutchouc, les deux autres, placés directe- ment en-dessous du premier, servant à con- tenir l'eau chaude dans laquelle le caout- chouc doit tremper environ une demi-heure avant d'être présenté aux cylindres laveurs. Le premier réservoir est alimenté par une * * pompe actionnée à la vapeur, elle pousse «... L'Etat Indépendant du Congo a fait l'eau à la température ordinaire. Les deux installer au chef-lieu du district du Kwango autres réservoirs placés en-dessous du pre- oriental, district où la production du caout- mier, sont alimentés par celui-ci, au moyen chouc des herbes est la plus intense, une machine à vapeur actionnant un broyeur destiné à la purification du caoutchouc des herbes ; nous avons vu fonctionner celle installation remarquable. Il y a une diffé- rence énorme entre le caoutchouc qui est de deux robinets ad /(oc. L'eau est chaulïée par un jet de vapeur venant de la chaudière. 3» Six cylindres laveurs, dont cinq à sur- face cannelée et un à surface lisse. Voici comment s'opère le travail propre- ment dit : On remplit au préalable le réser- N" 3S — Août 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 245 voir supérieur et on introduit ensuite dans les deux réservoirs inférieurs un mélange d'eau et de caoutchouc, de manière à ce que celui-ci soit complètement recouvert. La va- peur est injectée dans les réservoirs infé- rieurs de façon à élever la température à 50° C. et à maintenir cette température par la suite. On ne peut dépasser sous aucun prétexte ce maximum de température, car si Ton cliaulïait davantage, le caoutchouc deviendrait poisseux et perdrait, par le fait, une grande partie de sa valeur. Un homme surveille chaque côté des réser- voirs et passe aux travaiUeurs qui opèrent aux lavoirs le caoutchouc dont ils ont besoin. Ces hommes sont chargés de veiller au caoutchouc manipulé et au maintien de la température dans les réservoirs, pour avoir toujours sous la main du caoulcliouc suffisamment amolli. Drs qu'un réservoir est vide, il doit être rempli de caoutchouc frais, pour que le travail se poursuive sans inter- ruption. Un homme placé devant chaque cylindre, du côté extérieur, conduit l'opération du lavage ; il ouvre le robinet à eau froide placé au-dessus du cylindre destiné à recevoir le caoutchouc trempé qu'il engage entre les cylindres. Le caoutchouc est repassé entre ces cylindres jusqu'à ce qu'il devienne adhé- rent et qu'il y ait suffisamment de matière pour faire un ruban sans fin d'une largeur de 25 cm. environ. Ce ruban est entraîné par la rotation de ces cylindres et soumis dans toutes ses parties à un lavage à l'eau qui enlève toutes les matières élrangèros mélan- gées au caoutchouc. Cette opération se pour- suit ensuite entre les cinq cylindres cannelés. L'expérience seule apprend quand le lavage peut être arrêté. Cette opération est terminée quand l'eau de lavage s'écoule peu ou point souillée. 11 reste alors à faire passer les longs rubans de caoutchouc entre les cylindres à surface lisse ; on doit s'arranger de fayon à permettre à l'unique cylindre lisse d'achever le travail des cinq cylindres cannelés ; c'esl- à-dire que le lavage entre ces cylindres aura une durée cinq fois moindre que celui entre les autres cylindres. Un ouvrier préposé à chaque série de cylindres cannelés reçoit le caoutchouc ayant subi le premier travail et le passe à l'ouvrier chargé de la direction des cylindres lisses. Quand l'eau des réservoirs à eau chaude est très chargée de matières étrangères, elle doit être renouvelée. Le caoutchouc lavé doit être porté ensuite au séchoir; là, il est soustrait à l'action des rayons du soleil et un bon séchage est obtenu surtout par les cou- rants d'air. On place les rubans de caout- chouc sur des étagères à claire voie et on les change de place tous les jours. Le caout- chouc est considéré comme absolument sec après 7 ou 8 jours de séjour dans un endroit très aéré. « Le caoutchouc des herbes existe égale- ment sur la rive droite du Congo, dans les possessions françaises (1). A l'instar de l'Etat Indépendant du Congo, des industriels fran- çais, sous la direction de M. Renahd, ont édifié, en face de Léopoldville, à Brazza- ville, une installation complète destinée à décortiquer le caoutchoutier des herbes et à extraire mécaniquement le caoutchouc con- tenu dans les écorces. La machinerie de l'É- tat du Congo traite le caoutchouc déjà dé- cortiqué par les indigènes, celle du Congo français traite les tiges souterraines dès leur arrachage du sol. L'installation de Brazzaville se compose : i° de décortiqueurs ; "2° de meules; 3° d'un lavoir; 4° d'un laminoir; .'')'' d'un réchauf- feur ; (5° d'une presse. 1 . — Les décortiqueurs ("2) sont au nom- bre de (>. Les racines, après lavage, sont in- troduites entre des cylindres cannelés et sou- mises à un premier laminage, le caoutchouc contenu dans l"es écorces fait adhérer la masse aux cylindres. Afin d'éloigner la par- tie ligneuse, les racines sont soumises à un battage contre les cylindres à la surface op- posée à l'entrée. Ce battage est obtenu au moyen d'une roue tournant à grande vitesse (1) C'est à .\lgii.stk Chkvaukii que n'viriil k- nirrile de lavoir le piemier signalé. — N. d. l. R. [■>) Cliiisc curieuse, il s'agit d'un modèle primitivement destiné à des plantes textiles, à peine modilié pour la cir- euustauee ; construit par uue maison de Paris. — X. d. l. 11. 24G JOURNAL D AUKIGULTUKE TROFICALE N° 38 — Août 1904 et munie de petits batteurs mobiles. La partie ligneuse est réduite en éclats; ceux- ci sont enlevés, et récorce contenant le caoutchouc reste adhérer aux cylindres, d'où elle est ensuite enlevée au moyen de racloirs. 2. Les meules sont au nombre de 4. Au sortir du décortiqueur la masse caoutchou- tifère est passée sous ces meules ; celles-ci représentent tout-à-fait le type de l'antique moulin à huile ou du moulin à cacao de nos fabriques de chocolat. Par le broyage la par- tie ligneuse non complètement enlevée par le battage est réduite en miettes et la masse caoutchoutifère s'agglomère. 3. Le lavoir. ■ — Au sortir des meules la masse passe au lavoir où elle est soumise à un courant deau dans lequel elle est agi- tée constamment ; les dernières particules ligneuses sont entraînées par l'eau, et les parcelles de caoutchouc s'agglomèrent. i. Le laminoir. — La masse, ayant été suflisamment purifiée aux meules et au la- voir, est passée entre des cylindres d'où elle sort en languettes ou en plaques minces (2 mm. environ) et à l'état assez pur. 5. Le réchaut'feur. — Au sortir du lami- noir, les languettes sont passées au réchauf- feur, où elles sont portées, par la vapeur, à une température de 30° à 40° C. Cette opéra- tion rend à la matière ses propriétés adhési- ves, et permet la réunion des fragments en gros blocs. 6. La presse. — Ayant été portée à une température convenable, la matière est mise sous presse, d'où elle sort en grosses masses bien agglomérées et de bon aspect. Un spécialiste qui a visité l'installation de Brazzaville estime que la machinerie exis- tante devra encore subir de grands perfection- nements avant d'être considérée comme pra- tique. L'opération du laminage et celle du bat- tage par exemple, réussissent imparfaite- ment; d'une part, il reste beaucoup de frag- ments de bois dans la masse d'écorce ; d'au- tre part beaucoup de caoutchouc est rejeté avec le cylindre ligneux des racines. Il faut repasser celles-ci 2 ou 3 fois au laminoir et malgré cela il y a beaucoup de perte. Les décortiqueurs ont aussi besoin de grands perfectionnements. Le lavoir ne fonctionne pas d'une façon pai-faite, la masse doit être passée 3 ou 4 fois alternativement aux meu- les et au lavoir avant que l'on obtienne un résultat convenable. Cette masse, au sortir du laminoir, contient encore une petite por- tion de matière ligneuse réduite en poudre et qui serait éliminée avec avantage. Au sor- tir de la presse, la masse contient encore beaucoup d'eau et le séchage doit être con- tinué. Avant d'être soumise à la presse, la masse de caoutchouc devrait, nous semble-t-il, être séchée à fond sous un hangar bien aéré. Des échantillons de caoutchouc des her- bes sortant de l'usine de Brazzaville ont été côtés 3 fr. "23 le kil. Est-ce assez pour récupérer les frais d'installation et de mani- pulation ? Le beau caoutchouc des herbes, travaillé par l'indigène, se vend couram- ment de 5 fr. à 5 fr. .50 et même plus ! » P. -S. — Au commencement de mai 1904, MM. Hecht frères & C'"' ont coté 7 fr îo un échantillon de caoutchouc de l'usine de Brazza- ville rapporté, par Chevalier; ce qui infirme les cotes citées plus haut. Elles ont d'ailleurs provo- qué une protestation énergique des propriétaires de l'usine, lesquels opposent à l'information don- née ci-dessus, toute la série des affaires conclues depuis l'ouverture de l'usine. Nous avons eu en mains une note privée rédigée par M. G. Renard, directeur à Brazzaville, et embrassant la période juin 1903-juin 1904; nous avons pu constater que les prix réalisés sont, en effet, supérieurs même à celui indiqué par MM. Hecht frères & C'° : ils vont de 7 l"r. ïo à 8 fr. 2'-,. — Dans la même note, il est question incidemment d'expériences ten- dant à préciser les conditions de repousse des plantes après extraction des rhizomes destinés à l'usine. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet qui est des plus intéressants. T«^-^i^«> N» 38 Août 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE ?47 PARTIE COMMERCIALE Le March'' du Caoutchouc Par M\L IIecht Frères & C" Il y a vingt ans ou plus, lorsque le caoutchouc montait à des prix considérés alors comme éle- vés, chacun poussait le cri d'accaparement. Il n'en est plus de même aujourd'hui, et il suffît du simple jeu de l'offre et de la demande, et d'une rareté momentanée du Para Fin. pour le pousser, seul de son espèce, à des prix inconnus jusqu'à ce jour. Le 19 août, des vendeurs à découvert sur ce mois ont dû payer le prix de fr. 14,30 pour du caoutchouc Haut-Amazone nouveau, et l'on offre fr. 15, 8î pour du caoutchouc des Iles. C'est, à proprement parler, l'étranglement du découvert, car en môme temps on offre du caoutchouc pour décembre à fr. 13,50, soit près d'un franc meil- leur marché. Impossible de dire encore si la nouvelle ré- colte amènera une baisse, ou si au contraire il faut nous préparer à voir 14 francs devenir le prix normal du caoutchouc, comme 1 1 francs au- trefois, ou 8 francs à une époque encore plus ancienne. Sortes iniermédiaires. — Ont suivi de très loin la hausse du Para Fin. Le Sernamby de Ma- naos vaut fr. 10,80; le Sernamby Pérou, tou- jours bon marché, a varié de 9.50 à 9,50. Le Sernamby du Para vaut fr 7,75 et le Ca- meta, 8 francs. Les Caucho, rares, valent 8,10 à 8,20. i4c;'(;'Jf t's au Para. — Les arrivages au Para sont, au 19 août, de îîo tonne; Le mois d'août 1903 avait donné au total 1240 t. Les arrivages de juillet (entier) ont été de 1265 t., contre 1280 en juillet 1903. Il semble, d'après les chiffres qui précèdent, que les prévisions d'août, qui étaient de 1250 à 1400 t., ne seront pas atteintes. Les Slatisliques générales donnent, au 31 juil- let 1904, les chiffres suivants, en tonnes : Sortes du Para : Stocks à Liverpool » à New-York » au Para En route pour l'Europe » » New- York. . . 1904 /v/ 1903 I . 205 'u 204 300 140 320 49; 175 V)4 En route d'Europe à N.-York S^ 16 L671 2.452 Stocks sur le Continent 220 — 1.891 Arrivages à Liverpool 81^ 457 0 à New- York 468 921 Livraisons à Liverpool 963 85? » à New-York 506 i.ioo Arrivages au Para 1.265 1.280 » dep. le I juil. 1 . 265 1 . 280 Expéd. du Para en Europe . . l'ioo 669 » » à New-York 5 30 600 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 612 367 » à Londres 40, 210 >i à New- York 1 ^ î 229 1.172 806 Arrivages à Liverpool 404 321 1) à Londres 223 140 » à New- York 760 900 Livraisons à Liverpool 612 410 » à Londres 124 154 » à New-York 845 917 Stocks de toutes sortes : 3.063 3.258 Sortes d'Afrique et d'Asie. — La hausse du Para ne s'est pas répercutée, autant qu'on pour- rait le croire, sur les sortes intermédiaires. Les Conakry Niggers se sont traités de 10,50 à 10,75 '■ ''^^ Soudan Niggers de 9,80 à 9,90; les Soudan Twists de 9,25 à 9,30 On demande 7 75 pour Gambie prima, 6,50 pour le moyen et 5,75 pour le secondaire; 6,25 pour Niger blanc; 9,75 pour Tonkin rouge prima et 8.25 à 8.90 pour Tonkin noir ; les Benguela valent nominale- ment 9,25 et les Thimbles 6,30 à 6,40; les Accra Lumps sont tenus aux environs de 6,25, Les différentes sortes de Mangabeira valent : le Santos prima 8,25, le Santos 2' qualité 7,25 et les Bahia, inférieurs, de 5,25 à 6,25 suivant le degré d'humidité. Les sortes de Ceara sont sans changement, de même que celles de Madagascar. Anvers. — H s'est échangé à la vente du 12 août environ 500 tonnes, avec une hausse variant de 10 à 60 centimes pour les belles sortes ; le; sortes poisseuses restant à des prix 248 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 38 — Août 190i inchangés ou invendues. On a payé fr. 10,87 Pour ce qui concerne les sortes diverses, au- pour Lopori prima. Jj, 25 pour Lopori secondaire, très que l'Amérique, la demande est bonne pour 9,80 pour Uelé, 8,62 pour Arruwimi. 10,47 pc"-"" '^^ belles qualités de coton du Pérou, de Haïti, Katanga, 10,72 pour Lac Léopold secondaire. de Savanilla, du Venezuela, de Céara. Les co- etde 10 francs à 11,45 pouf divers lots de Kassai tons de Chine sont moins demandés, à cause de rouge ou noir. leur soie trop courte. Le caoulchouc ciiUiré. de Ceylan. s'est payé Ci-dessous, quelques chiffres extraits du )usquai5,5o. „ New-York Cottoii Exchange » et indiquant IIecht frebes & L'\ ]g j^jg] jg \.^ récolte américaine au 12 août, /a, rue bt-Lazare. depuis le i"^ septembre 1903, en balles de 220 Paris, 20 août 1904. kHog, en moyenne : ^_^ 1903/10)04 1902/1903 9.975.000 b. contre 10.668.000 b. Le Marché du Coton Cours du coton disponible, par sortes, au 18 Par MM. E. & A. Fossat ^°ût. aux 50 kg. entrepôt : Upland (Middhng) ... fr. 71.75 Le monde cotonnier désire à tout prix éviter Sea Island (Choice) 230,00 le retour des fluctuations exagérées comme il s'en Ha'iti (Fair) . . . <,- 00 est produit en décembre, janvier et février der- Savanilla (Fair) 5000 niers ; et tous les regards sont dirigés sur les avis Céara (Fair) . . . . "Mo journaliers du « Chronicle » et du « Washington Pérou dur (Good Fair). . . 102,00 Signal Service ». Broach (Fine) 65,00 Le rapport du Département d'Agriculture de Bengale (Fully Good) . , . . 43,00 "Washington, paru le 5 courant, donne comme Chine (Good) 58 00 condition de la récolte 1904-1905 à cette époque Egypte (Good Fair) 78,00 91,6, contre 88 le mois précédent à pareille date Afrique Occ'° (Fair) . . 64,00 et 79.7, l'an dernier ; cependant la généralité . 0 r' t- ^ '^ ' . ^ -. , . A. iV L. i'USSAT des rapports du « Washington Signal Service », ^ ■ ■ A- , f ,\aa,a- ,■ Le Havre, 18 août 1904. parus depuis, indiquent une forte détérioration ^ dans la condition de la plante, soit que le cha- y© rançon ( « cotton boU weevill n ) fasse de conti- nuels ravages au Texas, soit que le coton ait pibres de Corderie, de Brosserie, etc. souffert du temps trop humide, signalé dans presque toute l'étendue de la région cotonnnière. Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Quand même, l'opinion du monde cotonnier p^^, MM. Vaquin & Schweitzer est qu'on dépassera le record de la récolte amé- ricaine de 1898/1899, qui fût de 11.235.oco Manille (Abaca). — Marché toujours irré- balles, avec un acreage de 24.771.000 acres et gulier; fluctuations en hausse et en baisse. Der- une condition au i'" août, exprimée par 91 ,2 : or nier cours du « fair current » embarquement cette année-ci, nous avons au 5 août une condi- Manille juillet-août : fr. 89 les 100 kg. c. i. f. lion de 91,6, l'acreage s'élevant à "! 1.730. 000 Europe, acres! Le total des recettes jusqu'au 15 août était Use peut que le charançon fasse de plus grands de .73.000 balles, contre 616.000 b. l'an dernier ravages à présent qu'en 1898/1899, puisque les et 488.000 b. en 1902. La situation reste tout à avis de Washington nous signalent ses progrés fait indécise; impossible de prévoir la marche incessants ; il se peut également que les pluies ultérieure des prix. par trop abondantes fassent pourrir quelques Lin de la Nciwelle-Zélande. — Peu d'affaires plantes et que quelque gelée en octobrc-novem- traitées. Le bon « fair "Wellington » embarque- bre empêche une seconde floraison (« topcrop ») ; ment octobre-décembre varie entre 72 fr. 50 et mais nous croyons que les chiffres officiels, re- 75 fr. ïo les 100 kg. c. i. f. Europe, produits ci-dessus, sont assez imposants pour Sisal (Henequen). — Sans affaires traitées empêcher cette fois un étranglement du marché pour Europe. Les prix, au Mexique, restent à la au profit des agioteurs américains et au détri- parité de nos cotations précédentes, ment de l'industrie européenne. Zomaloqiie. — Les prix peu élevés du Ma- N" 38 — Août 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 249 nille font délaisser le Zomatoque dont l'emploi en corderje offre assez de difficultés ; le mélange de fibres trop courtes ou mal préparées ajoute à la dépréciation de l'article — Les stocks en Europe sont importants. Les producteurs feront bien de n'expédier, pour le moment, que de la toute première qualité, comme couleur et longueur. Aloès Maurice. — A encore un peu baissé; il y a vendeur à 74 fr. les 100 kg. c. i. f. Havre pour qualité « good average » expédition août. Tampico (Ixlle). — Continue ferme avec ten- dance à la hausse. Prix actuels : Jaumave premières marques, 70 à 71 fr. '-,0 ; Tula supérieur, 66 fr ; Tula good average, 63 à 64 fr. ; Tula fair average, 61 fr. 50 à 62 fr ; Palma, 58 fr ; Le tout, aux 100 kg. c. i. f. Havre. Jute Calcutta. — Bon courant d'affaires. Hausse légère sur toutes les positions. — Il y a vendeurs pour embarquement août à fr. 56 et embarquement septembre à fr. 54,71 aux 100 kg. c. i. f. Jute de Ctnne. — Sans affaires pendant le mois écoulé. Ramie. — Sans offres des pays producteurs ; prix nominaux, aux cours précédents. Kapok. — Pas de changement. Peu d'offres et peu d'affaires. Reprise de la demande atten- due pour commencement septembre. Piassai'a. — Para, sans changements. — Nous avons un petit arrivage de Bahia, belle qualité supérieure ; cette sorte est toujours inté- ressante en belle marchandise; les prix varient entre iio et 1 1 i; fr. les 100 kg. — Les prove- nances de la Côte Occidentale d'Afrique restent sans changement; la marchandise est abondante. Nous avons en débarquement un lot Gabon ; la qualité est mal choisie et mal soignée. Il serait à désirer que les exportateurs se mettent en com- munication à l'avance avec les acheteurs, afin d'arriver à des résultats techniques et pécu- niaires plus avantageux. L'intermédiaire de ce Journal est tout indiqué pour cela. Le Palmyra reste aux cours précédents. Fibres de Coco. — Sans changement, tant pour les fibres de brasserie que pour le coco filé. Demande toujours très abondante. Exploi- tation à recommander fortement dans les con- trées où la main d'œuvre est facile. Raphia. — Peu d'affaires. Prix nominaux, fr. : 75 à 77,50 les 100 kg. pour belle qualité blanche, et fr. 70 à 72,50 pour qualité secon- daire. Autres fibres. — Cotations et renseignements sur demande. VaQUIN & SCHWEITZER. Le Havre, 18 août 1904. Produits agricoles africains sur le Marché de Liverpool. Mercuriale spéciale du '< J. d'A. T. » Par MM. Taylor"& Co. Huile de Palme. — Assez forte demande, maintenant les prix à un niveau régulier après la hausse : Cours du jour, la tonne. — Sur place Transit Lagos £ 2 ; 15 /- à 24 o/- Bonny, Old Calabar 2} o/- 25 5/- Benin et Cameroun 22 15/- 25 o/- ,^ccra 22 10/- 22 15/- Brass,Niger,NewCalabar 22 76 22 10/- Congo 22 10/- 22 15/- Saltpond 22 5/- 22 10/- Ordinaire et moyenne. . . 22 o/- 25 15/- Palmistes (Amandes de palme). — Marché ferme à l'ouverture, hausse de 2/6 par tonne. Tendance au calme, vers la clôture. Cours du jour, la tonne. — Transit Lagos, Niger et qualités supérieures des Rivières £15 2/6 Bénin et Congo 1 ■; 0/ - Libéria et Sherbro 12 15/- Qualités de la Côte-d'Or 12 12/6 Caoutchouc. — Pas de changement. Marché toujours calme. Peu d'affaires traitées. Café. — Marché calme. Libéria, 55/- le cwt. Ambriz, 28/- le cwt. Cacao. — Marché un peu meilleur ; Niger et qualités similaires : 45/6 à 51/- par cwt. Gingembre. — Un peu plus d'animation, mais sans changement appréciable dans les prix : 18 - à 19/- le cwt. Piassava. — A peu près inchangé. Libéria. £ 9.0/- à £ 20 15/- la tonne. Cire d'Abeilles. — Sierra Leone, £ 7. o/- Gambie £ 7. 5/- le cwt. Noi.x de Kola. — Marché calme. Quelques ventes, à 2 '//, et 2 72 "i- '^ livre anglaise. Chillies (Piment enragé). — Pas de vente à rapporter. Dernier prix coté : 40/- le cwt. Arachides. — Marché ferme. £ 12. o/- à £ 14 10- la tonne. Coprah. — Le marché ayant repris, de petites ventes se sont faites à £ 14. 10/- la 250 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 38 — Août 1904 tonne. Poin-L' de Giiinét; (Maniguettei. — £ 40-o/- le cwt. Fh't-s de Calabar. — Marché tranquille. Quelques petites ventes, à 2 ^/, et 3 '/. d. la livre anglaise. Graines de Benni 1 Sésame . — Pas de ventes. Dernier prix coté : r>,- les 384 Ib., qualité du Niger. Beurre de Shea (Karitéi. — Marché ferme. £ 23.0/- à -C 2 3.<;/- la tonne. Coton. — Signes debaisse. Egrené, '-, k6^',,d. la livre ; brut, 2 d. à 2/!^ d. A iilres prodiiils. — Cotations et renseignements sur demandes. Taylor & Co. 7, Tithebarn Street. Liverpool, 16 août 1904. Produits coloniaux français sur'le Marché du Havre. Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par M. L. Debais. * L'astériquc désigne les produits bénéficiant d'une détaxe partielle ou entière en raison de leur provcnanor de colonies françaises. Le mécanisme et le tarif de ce « pri- vilège colonial » ont été exposés tout au long dans les nu- méros 35 et 37 du " J. d'.\. T. ». Albumine. — Calme. Stock nul. Cours, fr. 4 à S, 50 le kg. d'albumine de poule, et fr. 3,^0 à i le kg. d'albumine de cane, selon qualité, pour provenance Tonkin. Ambrelle. — Calme. Guadeloupe, fr. 145 à à 1 5 5 les 100 kg. Martinique, fr. 1 îo à lôo. Aloèsifibre d'). — Soutenu; fr. 45 à y-, les 100 kg., provenance Réunion. Benjoin. — En bonne demande. On cote : en larmes, fr. 9 à 10 le kg. exempt de résine; en sortes, fr. 6 à o ; en grabeaux, fr. 3.îoà î. * Cacao. — Tendance générale un peu meil- leure. On cote : Martinique, fr. 91 les îo kg. Guadeloupe, fr. 93 à 94: Congo, fr. 100 à 102 ; Nouvelle-Calédonie (Nouvelles- Hébrides), fr. 102 (cours nominal). * Café. — En hausse assez sensible sur le mois dernier. Le " Santos good average " se cote aujourd'hui fr. 44.75 les ^o kg. pour courant. Guadeloupe Bonifieur, fr. 142 à 50 les 50 kg. Guadeloupe Habitant, fr. 129. Bourbon rond,fr. 150. Bourbon pointu, fr. 150. Nouméa, cours nominal fr. Sî à 105 suivant qualité de non gragé ou gragé. * Cire d'abeilles. — Plus faible. Tendance à la baisse. Madagascar, fr. 167,50 à 170 les 50 kg. Guadeloupe, fr. i6î à 170. Tonkin, fr. 150 à 160. Cornes de bœufs. — Marché assez favorable. Cours nominal, fr. 25 à 30 les 100 kg. provenance Madagascar. Cornes de buffles. — Situation stationnaire. Saigon, fr. 80 à 85 les 100 kg. nominal. Tonkin, environ fr. 75 à 78 Cornes de cerfs. — Fr. 120 à 140 les 100 kg , provenance Tonkin. Cuirs — Calme. Madagascar salés secs, fr. 60 à 64 les 50 kg. — Madagascar secs, fr. 80 à 85. Madagascar salés, fr. 'o à 52 Martinique salés, fr. 50 à 64. Guadeloupe salés, fr. 50 à 60 Tonkin (vachette), fr. 72 à 87,50. Dii'idivi. — Délaissé; fr. 9 à 10 les îo kg. * Fécule de manioc. — Sans afi'aires. Nous avons signalé dans le n° 37 le coup qui vient de frapper cet article. Cours, fr. 24 à 25 les 100 kg. prove- nance Réunion. — Tapioca : voir à la lettre T. * Gcraniun} [essence de). — Calme ; fr. 28 à 30 le kg., provenance Réunion. Gomme Copal. — Très calme, demande nulle. * Œufs \jaune d'). — Faible. Salés, provenan- ce Tonkin; poule, fr. 58 à 60 les 100 kg.; cane, fr. 54 a 58. * Palme [huile de). — Calme, fr. ^^ à 65 les 100 kg. Palmisles. — Ferme ; fr. 27 à 29 les 100 kg. * Poirre. — Inchangé. Saigon, fr. 62,^0 les 50 kg. pour le mois courant, sur le marché à terme. * Rhum. — Très calme. Réunion, fr. 30 à 33 ; les sortes extra en fûts neufs, fr. y-, à 39. Gua- deloupe, fr. 30 à 35. Martinique, fr. 40 à U. — Le tout à l'hectolitre, base 14 degrés. Ricin {graines de). — Calme. Provenance Tonkin, fr. 20 à 2'-, les 100 kg. Rocou. — Faible. Antilles françaises : Mar- que Cabre, fr. 70 les 100 kg. Marque Bisdarry, tr. 65 à 70. — Marque Clessen, fr. 60 à 62 îo. Sabots de bœufs. — Ferme; fr. 10 à 15 les 100 kg. Stick-lack. — Plus faible par suite d'impor- tants arrivages en Europe; fr. 35 5 à 375 suivant qualité. Sucre. — Après un moment d'acalmie au début du mois, la spéculation à la haus'se a bientôt re- pris le dessus et a pu mettre en bourse de Paris le cours du n° 3 à ce jour à fr. 29, pour le mois N» 38 — Août 1905 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE courant. Le Roux 88" vaut fr. 26. les 100 kg. + Tapioca — Délaissé ; fr. 55 à 40 les 100 kg., provenance Réunion. + Vanille. — Plusferme. Réunion, fr. 20a 32,50 le kg. Madagascar, fr. 15 à 25. Guadeloupe, fr. 1 5 à 20. (le kg acquitté, faculté d'entrepôt). 251 2 le kg. pro- * Vanillcn. — Ferme: fr. 10 à venance Guadeloupe. Autres proJuils. — Cotations et renseigne- ments sur demande. L. Derais. Le Havre, 20 août 1904. ACTUALITÉS La plaie des Goyaviers à S"^-Lucie. Par M. II. DuLiEU. La note qui suit, se rattache directement à cel- les de M. Paul des Grottes et de M. D. Bois, publiées dans nos n°' 55 et 57 ; Comme réponse à la question que vous me faites sur le goyavier, je ne puis mieux vous répondre qu'en vous citant un exemple: En 1898, sur l'habitation où je suis, on abandonnait la culture de la canne à sucre pour faire l'élevage des bœufs. Toutes les terres cultivées en cannes, — environ soixante hectares, — étaient trans- formées en savanes. Il n'existait pas, à ce moment, un seul goyavier dans ces soixante hectares de pâturages. A une petite distance des savanes se trouve une rivière où les bœufs vont boire. Le long de cette rivière, il existait bien quel- ques gros goyaviers : une dizaine d'arbres, tout au plus. Trois ans après, en 1901, on comptait plus de cinquante goyaviers par mètre carré de savane; ces goyaviers avaient été propagés par les bœufs, qui mangent le fruit quand il est mûr et rejettent dans leurs excréments les graines non digérées. Lorsque les goyaviers ont pris possession ainsi d'une terre, il est bien difïicile de les faire disparaître. Je ne connais que deux moyens de les détruire. Le premier consiste à faire dans ces terres une plantation de cannes à sucre ou quelque culture vivrière succeptible de couvrir le sol durant dix-huit mois ou deux ans. Le deuxième moyen consiste à arracher les arbres. Il faut le faire pendant la saison des pluies et employer des machines permettant de ne pas casser ni couper les racines ; car le plus petit fragment (trois centimètres, p. ex.) restant en terre à une grande profondeur, repousse et donne naissance à un nouvel arbre qui porte des fruits généra- lement au bout de deux ans. Je vous envoie sous ce pli une figure de catalo- gue représentant l'appareil que j'emploiesurl'ha- bitation Marquis. A l'aide de cette machine deux hommes peuvent arracher, dans leur jour- née, six cents goyaviers variant, comme grosseur, depuis celle d'un doigt, jusqu'à celle d'un bras d'homme. Mais, même avec la dite machine et dans la saison des pluies, il se casse cependant toujours quelques racines et on est obligé, pour la destruction complète des goyaviers, de revenir dans la même terre l'année d'après. 11 existe trois types ou plutôt trois numé- ros de cette machine, suivant la grosseur des arbres que l'on désire arracher. II. DULIEU. Ile S'° Lucie, 20 mai 1904. Fi},'. 23. — Dossouc.heur américain. Coton d'Haïti Procédés de récolte. — Fraudes. Questions de fret et d'emballage. Lettres de MM. P. Vibert et E. Fossat. En rentrant de mission en Italie, je trouve (jans votre numéro 34, du 30 avril dernirr 252 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 38 — Août 19U4 une note sur Lr coton d'IIaïli. sous la signa- ture de M. E. FossAT, qui m'a beaucoup inté- ressée. Cependant certains détails me sur- prennent. Sans vouloir suivre son auteur pas à pas, je vous demanderai néanmoins la permission d'examiner rapidement deux points : 1° « Au lieu de cueillir comme ailleurs, dit yi. Fossat, le coton fort soigneusement à môme les coques mûres, le Haïtien, pour ne pas se fatiguer, attend que le vent l'arrache de la capsule éclatée et l'emporte à travers champs, jusqu'à ce qu'il vienne buter con- tre une toile tendue à dessein et au bas de laquelle il s'entasse. » J'ai habité Haïti, qui est la patrie de ma femme. Eh bien, j'ai toujours vu les habi- tants de la plaine, comme on appelle ces paysans, récolter au jour le jour leur coton pour venir le vendre à la ville \oisine aus- sitôt qu'ils en ont assez. Je n'ai jamais entendu parler de ces toiles. J'aimerais con- naître l'origine de l'information utilisée par M. FosSAT. Autre point sur lequel je serais heureux aussi d'être éclairé : l'auteur voudrait que le coton fût ^expédié en Europe en balles plus denses et il a absolument raison ; mais, ceci dit, est-il sûr que ce mode d'emballage assure une réduction de fret, la marchandise étant toujours transportée au poids. Agréez, etc. Paul \'iBEnT. Paris, i" juillet 1904. En réponse à la "copie de la lettre de M. Paul Vibert que vous avez été assez aima- ble de me communiquer, je tiens à vous dire que les renseignements qui m'ont servi à écrire l'article sur les cotons haïtiens m'ont été fournis par plusieurs gros com- merçants de Haïti ayant des négociants- commissionnaires au Havre pour corres- pondants. Il peut se faire que le système indiqué comme moyen de récolter le coton ne soit pratiqué que dans certains districts et peut- être pas dans la région visitée anciennement par M. Paul Vibert, mais je puis attester en connaissance de cause le manque de soins au moment de la cueillette. Il arrive aussi, en Haïti, qu'au moment de la mise en balles, des producteurs peu consciencieux dissimulent, ajoutent au milieu des balles de la terre, du sable, des pierres, de la chaux, du coton ayant servi de matelas, voire même en fortes quantités du coton en grabots, soit non égrené; tout cela, à seule fin que le poids soit plus fort. Cette façon de procéder empêche les provenances de Haïti de se vendre à leur réelle valeur et sera la cause ([ue notre industrie délaissera cette sorte pour d'autres mieux conditionnées. J'ajoute que les plaintes pour la mauvaise façon de récolter ne s'appliquent pas qu'aux cotons de cette provenance et que les cafés venant de Haïti sont souvent aussi mal soi- gnés que les colons et aussi malhonnête- ment présentés ; ce qui est fort regrettable, les produits de ce beau pays étant généra- lement très appréciés comme qualité intrin- sèque. Pour le fret qui incombe aux cotons en général, une compagnie de navigation quel- conque prend toujours un prix qui s'entend par tonne de marchandise à transporter ; mais plus la marchandise cube, plus la compagnie augmente le prix de la tonne. Ainsi, pour la même distance et destination, une balle de coton de Chine qui est bien pressée, bien emballée et bien cerclée et par conséquent cube peu, paiera moins cher à poids égal, qu'une balle de coton de Haïti qui est mal pressée, souvent mal emballée et fort mal cerclée. Pensant avoir répondu suffisamment aux questions qui intéressent votre correspon- dant et toujours à votre disposition pour les renseignements cotonniers dont vous pour- riez avoir besoin, je reste, etc. E. FosSAT. (T:? Lettre de Pondichéry La récolte d'arachides. — Rectification fs Par M. A. Poulain Les événements j ont donné tort à mes appréciations surj notre récolte d'arachides, N" 38 — AOUT l'JOi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE datées de la mi-mars et que vous avez pu- bliées dans le n" 35 (cahier de fin mai). D'une part l'estimation du gouvernement anglais, parfaitement organisé cependant pour apprécier les probabilités de rendement, s'est trouvée erronnée cette fois. D'autre part, la demande de l'huile pour la Birmanie se chiffrait, chaque année, par 25 et 30.000 bar- riques, soit l'équivalent de 250 à 300.000 bal- les d'arachides ; or cette année, elle a été très faible. Ces deux circonstances réunies ont fait accroître les chiffres d'expédition de graines. C'est ainsi qu'à l'heure qu'il est nous tota- lisons les arrivages à 1.700.000 balles envi- ron, et ce chiffre est encore destiné à s'aug- menter des quantités à recevoir et qu'il est difficile d'apprécier. Car tout dépend du rendement de la récolte d'été que nos culti- vateurs entreprennent dans les terres irriga- bles. Je m'empresse donc de rectifier les appré- ciations que je vous avais données au com- mencement de la campagne. Veuillez agréer, etc. A. Poulain. Pondichéry, 30 juin 1904. Supériorité du Riz non glacé. Par M F. Main. Nou5 signalons la note qui suit, tout spécia- lement aux industriels qui nous lisent. Nous avons en effet l'avantage de compter parmi nos abonnés plusieurs propriétaires de décorti- queries ; nous serions heureux de connaître leur sentiment. Notre aimable confrère 1' « Épicier » devrait être également en situation de donner u.i avis autorisé. - — C'est une grande affaire que de crianger des hibitudes aussi invétérées que celle dont il s'agit dans la circonstance, et quelquefois on finit môme par reconnaître, après mûr examen, que le public n'a pas abso- lument tort de s'y cramponner avec l'obstination que l'on sait. A ce titre, l'opinion du monde médical serait aussi utile à sonder. — N. d. l. R. Nous sommes habitués en France — il faudrait dire, en Europe — à consommer le riz dans un état particulier : nous achetons du riz glacé, c'est-à-dire du riz auquel on ne s'est pas contenté d'enlever la balle, mai.s qu'on a fait passer dans des appareils spéciaux qui le rendent très blanc et très brillant ; ces appareils, dits « polisseurs », agissent généralement par frottement rapide des grains décortiqués, soit contre des lamelles de cuir (appareils agricoles et domestiques), soit contre des peaux de mou- tons (appareils industriels). Le déchet du polissage, — appelé « polish » en anglais, et qui n'a pas de correspondant bien établi en français, parce que le produit y est à peu près inconnu, — se présente sous la forme d'une poudre d'un gris-jaunâtre, onctueuse au toucher; elle est, en Amérique, mélangée aux autres sous-produits consacrés à l'ali- mentation du bétail. Cette pratique, — l'enlèvement de la pellicule jaunâtre qui recouvre le grain de riz, — est pourtant condamnable, et on aurait de la peine à faire accepter aux Orientaux, Chinois ou Japonais, le produit lustré et séduisant auquel nous réservons exclusi- vement notre préférence. Ils savent en effet fort bien que cette pellicule externe contient à la fois les graisses et les essences odo- rantes du grain de riz, et nos plats de riz glacé leur paraîtraient fades. Notre confrère américain, le « Rica Journal », dans son numéro de décembre 1903, attire l'attention sur ce fait, qu'avait déjà signalé M. S. A. Knapp, dans son ouvrage bien connu : The présent status o( rice culture in (/le U. S. of A. L'éminent président de la R:cE Associa- TtON OF America dit en effet que le riz glacé contient 0,38 7o de matières grasses, tandis que le polish, c'est-à-dire la partie du grain enlevée par le polissage, en con- tient 7,2 7o ; la valeur nutritive de ce déchet est égale à 1,76 fois celle du riz glacé. Wasliington, 1899, Bulletin 11° 22. Division of Botany, U. S. Dep. of Agriculture. — Nous nous sommes expliques sur cet ouvrage, dans le n° 7 du « i. d'.V. T. n, pp. l:i et suiv. — N. D. L. R. Comparez avec la note : Huile de riz, donnée dans le n» 36 du « J. d'A. T. ». — N. D. L. R. 254 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 38 — Août 1904 Le i Rice Journal » compte, pour faire adopter par ses compatriotes le riz non glacé, sur l'économie assez sensible qui pourrait résulter de la suppression du polis- sage et du tamisage consécutif, ces deux opé- rations étant assezcoûteuses. Cela peut avoir SI valeur, mais pour un produit alimentaire, la question de « mode » joue un grand rôle, et on arriverait peut-être assez rapidement à un résultat en cherchant à influencer le public sur ce dernier terrain; il y a en effet, parait-il, une différence de goût notable et qu'il serait facile à faire apprécier par les consommateurs. D'après M. Knapp, en effet, tous ceux qui ont voyagé en Chine et au Japon ont gardé le meilleur souvenir de la délicate saveur du riz qu'on y consomme et qui ne subit point de polissage. Enfin, on arriverait bien à faire entendre raison au public en lui mettant sous les yeux, le plus souvent possilîle. par le moyen d'une réclame bien entendue, les analyses CDmparées du riz glacé et non glacé, qui démontrent d'une façon aussi évidente la su- périorité de ce dernier. F. Main, nj'i'iiieur-A'ironome. Cassagô mécanique des Noix de Coco Etat du problème. Notre confrère 1' » Agricultural News d, de Parbados, du 19 décembre 1903. cite une note fort intéressante du " Board of Trade Journal » de Londres, du ''> octobre de la même année, sur les conditions qu'aurait à remplir, pour être pratique, une machine à casser les noix de coco. Nous y lisons en substance : « On perd en général de vue, dans l'étude d'une semblable machine, qu'elle doit être transportable et simple de manœuvre. — En el'fet, les coques constituent 75 °/o du poids total de la noix, d'où la nécessité d'amener la machine aux noix, et non les noix à la machine ; et comme la récolte excède rare- ment 800 Ib. d amandes à l'acre (soit environ 100 kg. à l'hectare), il ne faut pas songer à établir des voies ferrées pour le transport de la machine. — Le poids de celle-ci ne devrait donc pas dépasser 10 cwt. (soit, 500 kg.) pour la machine proprement dite, 16 cwt. soit, 800 kg.) en comprenant le chariot ou truck de transport. » En ce qui concerne le moteur, l'auteur de la note donne en principe la préférence à un moteur à pétrole à cause des difficultés de conduite d'une chaudière et de la difficulté fréquente de se procurer, dans la cocoterie même, de l'eau propre à l'alimentation d'une chaudière. — Il évalue le rendement néces- saire à environ 8.000 noix par jour. Il a été jusqu'à présent peu fait dans cette voie, beaucoup de constructeurs estimant que la main des indigènes, souvent fort habiles dans cette besogne (1), ne peut être avantageusement concurrencée par une ma- chine. Nous en connaissons toutefois trois, sans savoir exactement quels résultats elles ont donné en pratique. L'une est de cons- truction allemande, et consiste simplement en une lourde masse qu'un moufle élève à une certaine hauteur d'où elle retombe sur les noix : l'ensemble est très rudimentaire et ne parait pas très maniable, mais doit être relativement transportable. L'autre appareil au contraire, construit par une maison anglaise de grand renom, pour une usine centrale où le produit de la cueillette est apporté au fur et à mesure, est une puissante machine destinée à mar- cher au moteur et séparant les noix en trois parties. D'après les photographies que nous avons pu en voir, le débit doit être considé- rable. — Nous aurons probablement l'occa- sion de revenir sur cette machine. Enfin, il vient d'être construit en Alle- magne un appareil basé sur le même prin- cipe, ouvrant les noix en trois morceaux, mais mû à bras. Cette machine ne pèse que 90 kg. et débite, servie par deux ouvriers, environ 600 noix à l'heure. Si les résultats pratiuqes répondent à ceux constatés aux essais ce serait vraiment là la machine d'avenir, et nul doute qu'elle ne se répande rapidement dans toutes les plantations dirigées par des Européens Nous ne man- querons pas de tenir les lecteurs du (1) Nous avons ilonné des chilîres à cet égard, dans de précédents numéros du <• J. d'A. '1. » . — N. u. L. R. N» 38 — AOUT l'Ju'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 255 '( J. d'A. T. » au courant des renseigne- ments qui nous parviendraient. — F. M. Démonstration à Paris de la machine Fasio. M. Fasio, de passage à Paris, nous fait part de l'installation prochaine d'une de ses délibreuses, à l'usine de M. CnAUMiinoN, le fabricant de tapis vég'étaux, bien connu par la propagande qu'il fait en faveur de la cul- ture des agaves dans les colonies françaises. M. Fasio se propose de s'arranger de façon à ce qu'il y ait constamment sous la main à l'usine, l 'lii rue de Clignancourt, des feuilles Iraiches de divers agaves, sansevières, etc... La machine, qui pourra toujours être mise on marche instantanément, n'a, bien entendu, qu'un but de démonstration. Nous enga- geons nos lecteurs à profiter de l'occasion, pour aller la voir travailler. Ils devront s'en- tendre, pour leur visite, avec M. Chaumeron, à son bureau, 41 rue de Trévise. Arbres à gutta, pour le Congo belge. Dans le n" 9 du « J. d'A. T. » (mars lOOC), nous avons déjà donné quelques détails sur les efforts des Delges pour propager les arbres à gutta de Malaisie, au Congo. Nous signalions en même temps les intro- ductions parallèles des Allemands destinées au Cameroun, provenant d'ailleurs de la même importation, faite par les soins de la Société du Barito. Les Allemands paraissent peu enthousiastes, dans la circonstance, à en juger par les articles de M. le professeur Wabdurg; ils agissent plutôt par esprit de méthode, n'escomptant guère de succès éco- nomiques prochains de ce côté. Les Français sont les moins avancés quant à la culture des guttiers en Afrique ; quoi- qu'ils aient été les premiers en date à se procurer sur place les bonnes espèces gutti- fères : Les plantes acquises en Malaisie par Serhulas, par Raoul (qui les a payées de sa vie), par Jouffkoy d'Abbans, ont péri en effet, toutes ou à peu près, par suite de l'incohé- rence criminelle de l'Administration centrale et do l'outillage scientifique insuffisant des gouvernements coloniaux de l'époque. Ainsi, sur tous les pieds de gutlas portés au Congo français par M. Paul Bourdarie pour le compte du Ministère des Colonies et provenant de la mission Raoul, il ne restait plus, en janvier lOOi, qu'un seul pied fort chétif de Palaquiiim; nous tenons le fait du chef de la mission scientifique Chari-Tchad. Les précautions prises par le gouverne- ment du Congo belge, semblent offrir une garantie parfaite contre une déconfiture de ce genre; les fonctionnaires qui ont présidé à l'anéantissement des trésors réunis dans les conditions que nous venons de rappeler, devraient lire, pour leur honte, la descrip- tion reproduite plus loin, d'après la « Dépè- che Coloniale » du 9 juillet. Les renseignements concernant la filiation des plants de Ficus expédiés par la même oc- casion, méritent la plus grande attention des lecteurs qui ont suivi notre enquête sur les Ficus sans caoutchouc. — N. d. l. R. « Par le bateau ayant quitté Anvers le 23 juin, le gouvernement de l'Etat indépendant du Congo vient d'effectuer un envoi de vingt- six caisses vitrées renfermant des plantes à gulta-percha, provenant de son Jardin colo- nial de Laeken. Grâce aux précautions prises lors de cha- que envoi de plantes vivantes sortant du Jardin colonial, les jjcrtes constatées à l'ar- rivée des colis au Jardin botanique d'Eala (district de l'Equateur) ne dépassent géné- ralement pas le chiffre de 5 "/„. Des pré- cautions exceptionnelles ont été prises en vue d'assurer l'arrivée à destination des plantes à gutta-percha en parfait état de conservation. C'est ainsi que parmi les 786 Palaquium oblongifoliu)a constituant cet cnxoi, 36 scions d'importation, dont la reprise est toujours aléatoire lors de leur mise en pépinière ou de leur empotage, avaient été cultivés pendant plus de trois ans au Jardin colonial de Lae- ken, de façon que leur système laiiiculaire -256 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 38 — Août 1904 ne laisse plus rien à désirer. Ces plantes attei- ment à Tempe (Arizona): la Rhars et la gnent environ 0 m. 7.j de hauteur. Les 750 Deglet Nour. Il nous semble avoir lu quelque autres Palaiiuiuiii provenant de boutures part que la maturation de cette dernière ne coupées sur des scions d'importation, ont été s'est pas faite dans de bonnes conditions, cultivés au Jardin Colonial, pendant environ C'est, peut-être, ce qui explique la hâte du deux ans. Ces Palaquinm ont été choisis Département à voir établir une palmeraie parmi un lot d'environ 2.500 plantes. L'envoi comportait aussi quelques fortes plantes de Payena Lecrii, produisant égale- ment de lagutta-percha, quelques yinnusoi)?. globosa et 35 Ficus elnstica sélectionnés et dans le désert du Colorado; un fonction- naire du service compétent est allé y faire une première reconnaissance. On espère que très prochainement les dattiers algériens de l'Arizona fourniront un premier petit lot de issus de graines d'un arbre ayant produit rejets bons à transplanter ; une partie sera aux Indes, en une année, environ G kilogram- offerte au public. mes de caoutchouc sec. Pendant le voyage, les plantes exigent des soins constants et appropriés à leur état, et le gouvernement à l'habitude de prescrire à l'un des passagers — un agronome partant pour le Congo, — d'y veiller. Pour l'envoi qui nous occupe, il avait été fait choix depuis longtemps d'un sous-chef de culture, M. Huyghe, qui a déjà fait un terme de trois ans au Jardin botanique d'Eala et qui, en vue de se familiariser avec les exigences particulières des Palaquium, avait passé son congé au Jardin colonial de Laeken En mars 1903, M. D. G. Faibchild, 1' « ex- plorateur agricole » du Département, a pu réunir sur les bords du golfe Persique, une ma- gnifique collection de plants et de graines (1) des principales variétés de cette région, qui est le plus important centre de production de dattes dans le monde, puisqu'elle en a exporté plus de 100.000.000 livres angl. en une seule année et que le nombre des dat- tiers y est estimé entre 15 et 20 millions; chiiïre formidable lorsqu'on le compare aux 500.000 dattiers de la région de Biskra et aux 7.400.000 dattiers de l'Egypte. Les acquisitions de la mission, parvenues aux Par le nombre et la qualité des plantes à États-Unis en bonne vie, sont allées enrichir gutta-percha ainsi que par les précautions prises pour assurer leur arrivée en parfait état, on peut dire que cet envoi est le plus important qui ait été fait jusqu'à ce jour au Congo et peut-être dans toute l'Afrique. L'Acclimatation du Dattier aux États-Unis. Résultats de l'année écoulée. A la p. 1G4 du Rapport annuel du Dép. d'Agriculture des Etats-Unis sur l'exercice 1902-1903, dont divers chapitres ont été la palmeraie d'essai de Tempe. Un catalogue raisonné de ces variétés du golfe Persique, en même temps qu'une description des con- ditions de culture des difïérentes provinces visitées (Bagdad, Bassorah, Hassa, Jask, Bunder Abbas, Maskat, Guadur), ont é;é publiés sous forme de Bulletin 54 du Bureau of P. I., en décembre 1903 (In 8°, 30 pp., 4 planches). Ce qu'il y a de plus curieux dans cette affaire, c'est que la mission de M Faibchild, aussi bien que l'édition de son excellent rap- port, n'ont pas été défrayées par le gouverne- ment qui en retire le bénéfice moral, mais analysés dans nos n°' 34, 35, 36, on peut par un particulier, un mécène de Chicago, voir que plusieurs des éventualités annon- cées dans notre n° 31 (V . pp. 16-18; Le Dat- tier dans le Nouveau Monde, d'après Swin- Gle) commencent à se réaliser. Deux des variétés introduites d'Algérie, par la mission Swingle, sont entrées en fruc- tification dans la palmeraie du gouverne- M. Barbour Lathrop. Cet homme de bien, déjà souvent cité dans le « J. d'A. T. », a pris l'habitude d'exercer sa générosité au prolit du Département d'Agriculture. (1) Les graines ne reproduisent d'ailleurs que très r;i- rement le type des dattiers et donnent nombre de màlcs inuliles. Voir " J. d'.\. T. ■., n. 30. luiiiriiiierie .1. 11. .Vr.iuiii), 10, nie de Khiiulre, Dreux. ].e Génial : J.-Iî. Achakd. N" 38 — AOUT 190i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE \V ^1 Se trouve dans les colonies, riiez- les |^ >| [irincipaux importateurs loeau.x. f^ Ifisperleiii* Colonial : |^ |F.F/iSI0,56,rued'lsly,Algerj| MICHELIN 4 C Spécialités : Pneumatiques ^OHT Autowoljiles, Motocyclcs, Vélocipèdes et l'oiture.i à chevaux. lE Exerciseur Michelin Appareil de yi/mnastique en chambre. COURROIES de TRANSMISSION - RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. La Mjison Michelin achète par an plus de 500.000 kg. de caoutchoucs bruts de toutes pro- venances. — La Maison se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveaux ou peu connus. à Paris : 105, Boulevard Pereire. • MÉDECINE AGRICOLE * DESTRUCTION deTOUS les PARASITES 5 INSECTES et CRYPTOGAMES de la VIGNE, des ARBRES FRUITIERS, Fleurs, Plantes, Légumes, etc., par le .ri^»" .^\*^ nV" LYSOL ">o >, ">u. 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VILBOUCHEVITCH C3^ :^^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAODTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON , IKDIGO, MANIOC, RAHIE , RIZ, SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES ^UITIERS CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE 'i ij Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS (de Janvier et de Juillet) Un an ZO francs Six mois 10 — Le Numéro : 2 francs ■ >•« • )' li AçoREs, Canaries, Madùrk Cap-Vert, Sao-Thomê, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssinib Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Réunion, Madagascar Louisiane, Amérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico Pondichéry, Indo-Chinc Philippines OCÉANIB C^ '-C3 Collaborateurs et Correspondants : MM. APFELBAU\i (Palostinel, BAILLAUD (Guinée), BALDRATI (Erytliroel, BERTHELOT DU CHESNAY (Congo fran- Ciùs), BERTIN (Paris). BERTONI (Paraguay), BOIS (Paris), BOEKEN (Duren), BO.VAME (Ile Maurice), D- BONAVIA (Worthingj, BORO.ALiE (La Réunion), BU;)VN .Cuba). CARDOZO iM izambiquo), P. CARIE (Ile Maurice), A. CHEVA- LIER (.\lriiiue Occ'i, CIBOT (ParisI, COLLET (Uruïciles), A. COUTURIER (Paris), DAIREAU.X (Bucnos-Ayresi, ]> DELACROIX (Parisi,Dc;LiaNON-BUFFO\(Annain),L.DERAIS (Le Havre), DESLANDES 'Madagascar), DESPEISSIS (Australie Ooci ), DULIEU Ile Sainle-Luciel, ES.MENJAUD (Guatemala), ESTriVE (Dali )Uiey|, F.\SIU (Alger), FLETCHER Bombay). DE PLORIS (Mailagascar), A. & E. FOSSAP (Le «.ivre', GIGLIOLI (Rome), GILBERT (Tonkia), GOBETTl (Pavia), GOUPIL (Tahiti), GRlSARD (Paris), P. DES GROTTES Marlini.mi;,, R. GUERi:^ Guatemala), GUIGON fMar- seille), HAMILL S.VIITIl Londres), L. HAUTEFEUILLE (Tonkin), HECHr FRERES & C" (Paris), D'HERELLE (Guate- mala), HILGVRD (Californie), G. A. HURl (Egypte;, JOB (Paris), JUDGE (Calcutta;, KARPELÈS (Calcutta), KOBUS (Jara), KOSC iNY (Costa-Rica . LVBROY (Paris), U' LAVERAN (Paris), 11. LECOvlTE iP.ris), LEHM.VNN (.Manchester), LE TE3TU (Mozambicjue), LOGKHART (Dominique), D' LOIR (Paris), LOPEZ Y PARRA (Vlexico), LOW (Nicaragua), MAIN (Paris), M VISE Podor), .UAIANI (Trinidad), .MALBOT (Algerl, MALLE VRË , Paris), G. M.AZE & C" (Le Havre), DE MENDONÇA (lie San Tlioiné), .WIRANOA (Para), MOLLISON (Nagpur). MOSSERI (Le Caire), NEGREIROS (Paris , NEUVILLE (Paris), NE WPORT (Queensland), G. NIEDERLEIN i Philadelphie), D' NICHOLLS (Ile Dorainiiiue), D'Ol.l- VEIRA FRAGVI'EIRO (Cabinda). P\IVA D'ANDU.VDA Paris), PARIS (Saigon , P.iSZIvlEWICZ (Parana). PEDROSO (Cuba), PERNOrrE Sanghai), PERROT 'Paris), PEKIIUGHOT iConstantine), PlTTlER (Costa-Rica), POBEGUIN (Gui- née fr"), JULKS POISSON (Paris), EUGÈNE POISSON (Dahomey), POULAIN (Pondichéry), G. DE PRÉAUDËT (Paris) , QUESNEL (Beuiré), RAVÉNEAU (Paris), CH. RIVIÈRE (.Alger), ROU.X (Conakry), SADEBECK [Kassel), S.WOURÉ (Abyssinie), SEGURA (Meitico), STERNS-FADELLE (lie Dominique). 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HECHT FRÈRES & Ci': Bulletin men- suel du caoutchouc A. & E. FOSSAT : Bulletin mensuel du coton. VAQUIN&SCHWEITZER: Chronique des libres de corderie et similaires J. H. GREIN : Bulletin mensuel delà raraie 277 TAYLOR c^ Co : Mercuriale africaine de Liverpool 27II L. DERAIS : Mercuriale coloniale fran- çaise du Havre 279 ACTUALITÉS (Corrospondanccs, Iiiforinatioiis, Extraits, etc.) A. PEDROSO : Extension de l'organisa- tion agronomique de Cuba 271; F. MAIN : Sur le choix d'une égrcneuse de coton (gins à scie et gins à rouleaux). 280 H. DRUMMOND-DEANE : Le prix de revient de l'huile de thé 281 L'huile de graines d'Hevea 281 MARCUS MASON & Co : Lettre, sur les avantages de leur séchoir rotatif à cuprah 2u2 FIGU FiG. 24 : Le ciseau réglable de R. J Blok, pour 274 276 Pages 282 283 285 284 284 284 L. DERAIS : La disparition du café de la Martinique (.A propos d'une note de '< L'Opinion » ) R. GUÉRI N : Utilité du bétail dans les plantations de Castilloa au Guatemala . . Le travail de M. 'Vossion sur le coton dans l'Inde (Rectification) A. MIRANDA : Les avocatiers longipé- donculés au Para Le ciseau réglable de R.-J. Blok, pour saigner les arbres à caoutchouc (Analyse d'une note de M. Tromp de Haas) . . . Le cours colonial de l'École pratique d'A= griculture de Valabre L École pratique de Banfora, pour l'exploi- tation des lianes à ca:;utchouc 285 Riz non glacé (Réponse de « L'Épicier » au « J. d'A T. » ) 285 La vanille à Madagascar (extrait de la mo- nographie de M. Jamin) 286 L'entrée en rapport des plantatios d'Agaves de l'Est africain allemand 287 A. PEDROSO : La plus grande sucrerie du monde. (Quelques chiffres sur l'usine Central Chaparra, Cuba) 287 P. BONAME : Les galettes de manioc de l'île Maurice 288 Bibliographie agricole récente des Citrus^ . 288 Extension de la culture du thé à la Jamaï- que 288 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (sur papier bleu) Livres nouveaux, §§ 623-6-I6 : Inde, Ceyian, Indo-Chine, Malaisie, États-Unis, Cuba, Antilles anglaises, Costa-Rica, Vene- zuela, Brésil, Congo, Dahomey, Sierra- Leone, Angola, Abyssinie, Madagascar, NouvellesHébrides.— Thé, Café, Maté, Poivre, Canne à sucre, Maïs, Ananas, Citrus, Caoutchouc, Gutta Percha, Axin, Ivoire végétal, Cocotier, Huiles essen- tielles, Coton, Ramie, Tomates. — Plan- tes fourragères. — Irrigation... . VIII et IX RES saicrner les arbres à caoutchouc 284 •258 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 3t) — Sept. I'.HI', Les Collections Complètes (lu Journal d'Agriciilliirc Trapii-alc Vav Miili- il iinr iTn'iir iriv|i;ir:ilil''. il ne n\m<. rcsic plus i|iiiHi In* ln'lil nuiiilm' de ciilli'cliuiis i-omplfles. cl lions soiiiini's iilili).'i> ilrii ii);ij, :!. l, '■•, 11', --y 2S, :!1, ;12, 3'i; se vondciil: 6 francs le semestre — 12 francs l'année. Xinis ne' vendons plus de nnniiMos isolis aniérienis au n- ;n juillel 19111 . NOUS RACHETONS, anpnx de i francs .-liaipie. les i\- -'. :;. 1. M.MJ. Nous paierons Milnntu'i s jnsipi ,1 :i IVanr- h s n ' '.i ri :; l I-ABUICAN I . Ijjl Campement coin- w plet et Matériel Q colonial , Tentes, xL Cantine s , Sacs, \j^ Pharmacies , Gui- S sines.Objetsplianls M Lits Sièges.Tables J .anternes). Exposition Pans tçioo : Hors '.oiuours Membre Jii Jury m (Campement). § \ ■V Z m 207. Faubourg Saint-MarUn, Paris — Téléphone n° 422-17. J| Cè^-Or^: Le JOURNJlL P'^QRÎCULTURE TROPICALE est en lecture sur les paquebots des C'^^ O'des V[ess«ngerics Maritimes — C'^ G'' Transallantiquc C'^ Maritime Belge du Congo — RoKcrdaiiische Lloyd Pacilic Sleam Navigation C° --Miinson Steainshij) Line Empreza Nacional de Navegaçao para a Africa Porlugueza Booth S. S. (.0 — Booth hjuilos S.î^. Co. 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' Rapport sur les travaux du laboratoire médical de Léopoldville en 1899-1900, par les I)'^ \'an Camphniiout et Drvei'omit 2 Ir. 50 . — L'éle- vage de l'âne et du mulet au Congo, par le Lieu- tenant ^ii.Lvii (3 fr. I. — Le tabac, par O. Collet 10 IV. I. — L'Hevea asiatique, par (). i'oi.i.et, 2'' éd. 3 Ir 50» — Bulletin de la Société d'Etudes Colo- uiales. rl'ri.\ de l'abouueiueut ; 10 Ir. — EirauL;er : 12 Ir.l. Expos;iua umveiseiie de lauo : 3 uKiNus ihi.<. '■> lutDAll-LtS 3'OR, as u^in..,-.!.. JULES RICHARD * j'LuS«..uU M^ unerses LïposiUous Foniiteiir et Suce de 1,1 Maison Richard Irères 25, rue Melingue (anc. Imp. Fessari) PARIS- 19=. — Expoî-ition et Vtnie : 3, rue L PROTECTION DES RÉCOLTES CONTRE LES GELÉES BLANCH afayeUe ES Thermomètre métallique avertisseur électrique ^\ettant en fonction des sonneries électriques aux tempi'raïuies niaxinia et minima. qu il est n.'ccssaire de ne pas df passer dans un enaroil quelconque. 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Labroy Dans une note n'sunuint l'opinion de !\BL J. mcncor à récolter dès la •2'"° année de planta- Carteu & Co., sur l'asperge dans les climats tion. Les asperges obtenues sont pcliles, fropicaux(lile « J.d' A.T. « sÏMigageailàdon- mais de très bonne qualité. L'asperge peut ncr par la suite des renseignements plus précis être considérée ici décidément comme un sur la culture de cette plante dans les dits bon produit auquel on doit réser\cr uno climats. DifTércntcs notes et publications rc- large place dans les jardins ». centes, recueillies à cet effet, nous pcrmcl- Ces résultats sont confirmés (n:clques lent de reprendre aujourd'hui la question et mois plus lard par M. Thobeal-Levahé, dans de fixer quelques points df la cullure visée, dans son Rapport sur la culture des jilantes qui intéressent certainement les amateurs léçjumières et fruitières au Foula-Djalon {[). tropicaux, car il s'agit d un h'gume consi- Son opinion est des plus précises : » L'as- déréàjusle titre comme l'un des mrilleurs et perge vient très bien, très rapidement. Elle des plus hygiéniques. résiste à la saison sèche sans arrosages; Nous allons donc résumer, comme nous produit en hivernage, et encore en saison l'avons fait précédemment pour le frai- sier ("21, la liibliographie de l'asperge en pays chauds. Résultais obtenus dans quelques régions tropicales. — AFRiQtJE : Dans une noie sur les sèche si on arrose ». Les lignes suivantes, extraites d'un Rap- port sur l'Agriculture adressé en 181)6 au- Gouverneur du Soudan, ne laissent aucun doute sur le succès de l'asperge dans cette Cultures fruilières et potagères au Jardin région : « Les asperges ont donné d'une fa- d'Essais de Conakry (.3), M. Teissonnier ac- çon superbe sur 3 ou 4 ares, de fin juin à corde une attention particulière à l'asperge septembre et surtout dans les mois do juillet, qui, selon lui. mérite d'être répandue en aoù! et septembre. La cullure de l'asperge Guinée. Le passage suivant, déjà reproduit est d'une grande utilité au Soudan; elle peut à l'époque par le « J. d'A. T. m (1001, n° 4) donner, avec dos soins, de 1res bons rcsul- doit encore cire rappelé ; tats. Pendant l'hivernage de 189,'), on a pu « L'asperge donne ici un bon produit au obtenir d'excellent.es asperges dont quelques- commencement de la saison des pluies Il unes avaient 7 à 8 centim. de circonférence ». ne faut pas songer à obtenir des asperges Suivant le R. P. Sébire (2), l'asperge or- remarquables par leur développement, comme on en voit en Europe En revanche, on récolte beaucoup plus lot; on peut coiii- dinaire se cultive au Sénégal où elle produit do bonnes tiges, surtout à l'hivernage. En ce qui concerne le Gabon. M. Dv- BOWSKi 3) indiijue que .' la cullure a été ten- (1) Ext. iJe (jiinle)i Soles for llic Volontés aiiil ahroud, p. 41, .. J. (i'X. T. .., u» 11. (2) Voir <■ J il'A. T. ", n»' 37 ca.38. (3) " L'.\grirulture iiraliiiue dos Pays cliauds », c.iliicr lio sept. -octobre l'JOl. lli Même i)L-rio(lii]ue, janv. -février 1902. (2i Les piailles utiles du Sénégal, p. 2G8. (3' Trailé prat\f)iie des Cultures tropicales. Î60 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 3'J — Sept. 1904 tée au Jardin d'Essais de Libreville et, mal- gré loclimat csscnliellcment équatorial dont jouit cette région, la luUurc a assez bien réussi... » Madagascar. — M Fauchère, dans un Rapport sur la. Station agronoii^iiiiie do Tananarive (I), relate que l'asperge n'est pas dilTicile et que les essais, entrepris à Xa- nisana depuis 1897. ont démontré au eon- iraire qu'elle était susceptible de donner de beaux produits. Malgré ces heureux résultats obtenus à Nanisana, la culture ne semble pas cncoie a\oir fait grand progrès dans la colonie, du moins du côté dea indigènes. La « Revue de Madagascar » (2) fait remarquer, en effet, (jue a quelques légumes n'ont fait jusqu'à ce jour ijue de rares apparitions sur les marchés; les asperges, les artichauts et les choux- llcurs sont peu ou pas cultivés par les Mal- gaches ». Indk anglaise. — Dans son Ind'tnn vcgeta- bJo garden, M. W. Gollan s'exprime ainsi : « L'asperge croit assez rapidement dans la plus grande partie de l'Inde, mais le produit n'est pas comparabh' à celui d'Europe; les j)Ousses sont grêles et faibles, et manquent de saveur o. Le récent ouvrage de M. Marshall Woo- DROW sur le Jardinage dans l'Inde (.3) pré- sente la culture pratique de l'asperge comme très ditricile à réaliser dans la l'égion. Java. — M. C. Verheij (4) donne une opi- nion différente sur l'asiiergc à Java. Il con- sidère sa culture comme étant à la fois très facile et peu coûteuse. Dbux opinions autorisées. — L'asperge, écrivent MM. Sutton & Sons {■>], peut occu- per une aii-e de culture considérable dans les tropiques et les colonies anglaises. Les énor- mes turions que nous ^ oyons en Europe ne peuvent cependant pas être récoltés dans les (1) Il Journal Officiel do Madag.iscar », seplcmbre 1901. (2) 190i, ]). 3G8 : Sur lu produclion des léijuiues dans II' centre de l'Ile. (3) Gardening in India. p. 499. Ce volume a élé signale dans Icn" 34, § '.^,^^^ du .. J. ù'\. T. ». (4) (I Tijdsclirift voor Mjverlieid eu Landbouw iu N.-I. » lantations sans retarder la production qui commence la 2* ou la 3° année. Le semis offrirait en outre l'avantage considérable de donner de meilleurs résul- tats dans les terrains chauds où la trans- plantation des gritïes, même sur place, est toujours fort aléatoire. Technique delà multiplication par semis. — Doit-on semer en place directement ou en j)épinière? MM. James Carter & Co. donnent \ raisemlilablement une réponse très juste à cette question quand ils écrivent: " Sur les hauts plateaux, on pourra transplanter sans \e moindre inconvénient ; mais dans les sites très chauds il faut laisser l'asperge sur place. En disant que « le seul moyen de s'assu- rer une production régulière est de semer chaque année une ou plusieurs planches se- lon les besoins », MM- Sutton comprfunent certainement le semis pratiqué à demeure. C'est cette même façon d'opérer que pré- conisent également ilM. ^^'oODRO\v, Norman Ross et Nestor d'Argent. Par contre, MM. Dybowski, Fauchère, GûLLAN et Yerhei.i sont d'avis que le semis en pépinière est préférable. Il faut conclure que le semis sur place s'impose dans les plaines et les vallées chau- des et humides où l'asperge s'épuise très rapidement et est d'une transplantation délicate, tandis que le semis en pépinière convient dans les endroits plus élevés et plus tempérés. Epoque du semis. — L'époque du semis doit être choisie de façon que les jeunes plantes ne soient pas exposées à une forte chaleur humide car, dans ce cas, on n'ob- tiendrait que des pousses grêles et des plan- tes toujours faibles. Dans l'Inde, la meilleure iV 3'J — Sept. 1004 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 263 époque serait octobre et novemlire en plaine et avril-mai dans la montagne ; à Madagascar (Inierinal, de mai à juillet inclus ; au Congo, vers la fin de la saison sèche; à Timbo (Fouta-Djalon en toute saison Semis et culture sur place. — MM Sutton donnent sur ce sujet des détails pratiques d'une grande précision: (!) « Tracer, dans le carré bien ameublé, des rigoles peu pio- fondes, distantes alternativement de 'iô et de 75 cm., ce der.iier intervalle plus large «■tant réservé pour le sentier. Disposer les graines dans le lond de ces rigoles, de 3 en 3 cm., puis les recouvrir de 3 cm. de ter- reau et pailler la surface. En surélevant les sentiers entre chaque planche ainsi cons- tituée, on établit une barrière pour régler l'irrigation. Arroser sulTisamment après le semis puis, lorsque les plantes sont assez fortes, main- tenir une fois par semaine 3 cm d'eau sur le sol pendant toute la durée de la végéta- tion. Dès qu'approche la saison du repos, laisser sécher et couper les tiges : étendre ensuite une couche de 15 cm. de feuilles pour tenir les planches sèches et froides. En été, semer du sol pour éloigner les larves d'insectes. Tenir le sol dans une propreté constante, épandre fréquemment du guano de poisson ou d'autres engrais concentrés ; les balayu- res des saleries de poisson sont surtout pro- fitables. Pour avoir des asperges blanches, il suffit d'apporter 20 à 25 cm. de terre fine et de c iu])er avant que la lumière n'ait verdi les tuiions, ou de pl.0 Ib. : — à dose égale. Conclusions. — L'asperge réussit dans toutes les régions tropicales où ses rhizomes sont assurés de trouver une période de repos indispensable; toutefois sa durée est tou- jours plus limitée qu'en Europe, surtout dans la plaine, et ses turions n'acquièrent pas la même valeur. Pottr donner les meilleurs résultats, il est nécessaire que les plantes. — obtenues par semis sur place ou en pépinière, suivant les situations. — soient cultivées dans un sol très riche et perméable ; qu'elles soient assu- rés d'un bon repos en saison sèche et qu'elles trouvent durant leur végétation une forte nourriture entretenue par de fréquentes fu- mures et l'emploi judicieux d'engrais com- merciaux. O. Labroy. Les Plantations de Caoutchouc au Toiikîn Insuffisance des lianes. — Le Ficus rlaslicj. — Ditriculté de s'en procurer. — Etat et origine des plantations existantes. — Le Manihot Glaziopii ■ — Culture combinée avec le Ficus. Par M A. BicHûT. Suivi d'observations de la Réd.\ction Lo caoulcliouc au Tonkin et en Indo-Chine est surtout produit par une série de lianes poussant en abondance dans les forêts du Laos et de la chaîne Annamitique. et dans certaines provinces du Tonkin : Ilung-Hoa, Bac-Giang, Shani-Nguycn, Quangyen. L'ex- portation maxima, en 1902, a atteint environ 350 tonnes, elle a décru depuis, l'exploitation indigène étant essentiellement destructive. On avait pensé au début à la plantation des lianes par niultiplic:'lion en sous-l)ois : il y avait et il y a encore là une voie à sui- vre, malheureusement l'habitat favori de ces espèces indigènes, est la forêt vierge, humide et malsaine, où la main-d'œuvre n'existe pas. et i|ni lue rapidement blancs et jaunes Le.-i el't'orls des planteurs se sont alors tournés \ers le caoutchouc classique de l'Asie, le Ficus elastica, dont de nombreux plants existaient déjà comme arbres d'orne- ment et d'ombrage, dans certaines villes du Tonkin. Cet arbre n'est pas indigène en Indo- Chine, je n'ai jamais pu en voir à l'état sau- vage. lin des premiers, celte culture m'avait se- "N" 39 — Sept. i'JOi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE :g:i duite. De nombreux essais faits à Hanoi, sui- vies arbres d'âge \ariant entre 5 et Ij ans, m'avaient entièrement convaincu. Un écliiintillon de (JO kilog. envoyé en France, récolté sur des Ficus fie Hanoi a été classé comn:c excellent. J'avais conclu de CCS expériences, qu'en débutant sagement par 200 à 300 gr. de caoutchouc sec, à 6 ans une plantation donnerait facilement et sans fatigue 5' G à GOO gr. de produit marchand par arbre et par an. Il s'agit, bien entendu, d'une moyenne obtenue par raisonnement et calcul ; mais, je le répète, mon raisonne- ment était basé sur des expériences de sai- gnées réelles. Je me mis aussitôt à l'oeuvre ; c'était en 1892. Je n'étais pas le seul, d'autres plan- teurs avaient eu la même idée que moi : MM.GoBERT, DE Salins, Mûiuce, GoD.^itD, etc. La grosse dillicullé résidait dans la pres- ■(ju'impossibilité de se procurer en nombre suffisant les boutures voidues. Seuls quel- ques grands centres urbains possédaient des Ficus adultes et encore leurs propriétaiies ne permettaient guère les prélèvements éner- giques que nous désirions. La Direction de l'Agriculture, et le Jardin Botanique, s'en désintéressaient, ne distribuant pas deux cents pieds de jeunes « Ficus u en trois ans, malgré les demandes. Aussi coiiimençons-nous à peine à sortir de la phase des débuts. MM. Gobekt, dont la concession située à iO km. de Hanoi, per- mettait le transport des boutures dans de bonnes conditions, ontdéjàen\iron.'jOÛU pieds de Ficus elastica, mis en place. Les plus âgés ont 4 ans. Ces messieurs ont mainte- nant sur leur planiation même, en nombie suffisant, boutures et marcottes, et ils dou- bleront facilement leur chilïre chaque année. Ils ont joint au Ficus elastica quelques centaines de Céara 'MunilLOt Glaziovii), à titre d'essai, et comptent pousser cet essai jusqu'à plusieurs milliers de pieds. Ils pen- sent, et je suis de leur a\ is, que le manihot saigné à six ans, donnera un rendement suffisament rémunérateur ; sa facilité de re- production par graines ou boutures et son développement rapide rendent extrème- .mcnt simple la création dune plantation. Ainsi donc MM. Gobert tiennent la tète. J'arrive en seconde ligne avec environ ■2000 Ficus en place; les plus anciens n'ojit que deux ans, mais mesurent jus. ju'à 3 m. IJO de haut et 0 m. 20 de circonférence à cin- quante centimètres du sol. J'ai essayé de la plantation sous abris, et en tranchée de forêts, avec des résultats dé- plorables. Actuellement, je débroussaille complètement le sol, — mamelons à pentes douces couvertes de forêts et taillis, — et plante à (j mètres en tous sens. Il y aura peut-être lieu ultérieurement à un éclaii- eissement, mais en attendant qu'ils ne pren- nent tles dimensions gênantes, les arbres ont besoin de se défendre contre la violence des typhons, qui les briseraient s'il étaient trop espacés. Une très grande difficulté résulte des con- ditions dans lesquelles nous avons à trans- porter les boutures : celles-ci doivent être faites en février et mars, or à ce moment les eaux sont très basses, les vapeurs ne circu- lent plus ou peu ; et les paquets de branches destinées au bouturage, arrivent après huit à quinze jours^passés en plein soleil sur les toits des jonques. Leur reprise est médiocre, et quelquefois nulle, ce qui n'a rien d'éton- nant ; l'année dernière j'ai dû à cela d'obte- nir à peine 800 reprises sur GO. 000 [je dis, soixante mille) boutures. Aussi me suis-je décidé à établir, cette année, ma pépinière à Hanoi ; etje ne mon- terai plus dans ma concession que des plants bien repris, renonçant carrément au transport des boutures à grande distance. La certitude, et le temps gagné, compensent largement le prix, plus élevé en apparence , auquel me reviendra par ce procédé chaque « Ficus ». Quelques centaines de Maniliot Gluz^u^i', à titre d'essai, complètent ma très jeune plantation, les plus vieux, une vingtaine, ont 3 ans, 7 à 8 m. de haut, et de 30 à t'J cm! de tour. Leur lalex send)le abondant et très suffisament riche en caoutchouc. Ils portunt actuellement des graines pour la deuxième fois. J'ai reçu, il y a trois ans, en serre WarJ, une centaine de graines germées d IJccca, 266 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 39 - Sept. 1904 brasUiensis; la grosse majorité avait poussé en cours de route, et atteignait le vitrage. Tous ont végété, mais sont morts au pre- mier hiver. J'ai dit plus haut que d'autres planteurs, MM. Godard, de Salins, Morice, etc., ont aussi commencé des plantations de Ficus elastlca , ils ont été arrêtés eux aussi parla difficulté de se procurer au début des plants en nombre suffisant. Cela n'est qu'une ques- tion de temps et malgré linertie du Jardin Botanique, tous arriveront petit à petit a multiplier leurs arbres. Il n'est pas douteux que dans quelques années, lorsque les pre- mières plantations seront en rapport, il ne soit donné une grande extension à ces cul- tures. Pour résumer mon opinion sur les diver- ses espèces essayées cliez nous : le Ficus. ,iui a fait ses preuves ici, tiendra la tête ; je crois que le Manihot, dont on a tant médit, donnera d'agréables surprises, planté dans des terrains secs et bien drainés, surtout si on le laisse se développer en paix jusqu a l'ùo-e de 6 ou 7 ans, moment où il cesse d'être un" arbuste pour prendre le port d'un arbre. A. BlCHOT Membre de la Gliambrc dAgriculture du Toiikia. Yan-Ké, 12 juillet 1904. * + + j^^_ 1 R. _ Kous avons été très heureux de recevoir cet exposé, qui se recommande par la précision des indications de fait et la sobriété des appréciations. Nous avons peu de choses à y ajouter de notre côté ; et d'ailleurs la Rédaction du « J. d'A. T. » est désorganisée en cette hn de "vacances, le Rédacteur en chef étant occupé à soigner ses rhumatismes à Aix-eii- ' Savoie, où il n'a pu emporter avec lui m la bibliothèque ni les archives. Voici tout de même quelques observations, au courant de la plume : 10. _ Le fait que les lianes à caoutchouc indo-chinoises poussent naturellement dans des forêts trop malsaines pour le séjour per- manent des européens ne permet pas de préjuger que, cultivées, elles se refuseraient à vé-éter dans des régions plus salubres. Le caoutchoutier de Para [lîecea] est dans le même cas, cela ne l'a pas empêché de de- venir l'une des grandes cultures européennes deCeylanet des États malais. — Le port des lianes et leur croissance transversale, appa- rammcnt très lente, sont des obstacles plus graves à considérer. En Afrique même, où les lianes sont l'objet d'une exploitation forestière colossale, le problème de leur exploitation en culture est encore loin d'être résolu, en dépit des mil- lions de plants mis en terre par les sociétés et les gouvernements. Nous aurons prochai- nement l'occasion de revenir sur cette ques- tion en continuant l'analyse du volume de MM. De WiLDEMAN et Gentil, dont un pre- mier extrait a été donné dans le n» 38 du » J.d'A. T. ». Nous aurons également l'occasion de re- venir sur la question plus particulière des lianes à caoutchouc de l'Indo-Chine, étudiée en détail dans un récent mémoire de M. ACHAUD, Inspecteur de l'Agriculture. Ce document a été signalé dans le Bulletin Biblioo-i-aphique de notre n» 38, § 588. Nous nous proposons d'en donner une analyse assez longue ; peut-être l'auteur voudra-t-il nous y aider? 11 y a tant de travaux que nous aimerions faire, mais que nous n'arrivons jamais à exécuter, tout en continuant à tra- vailler même en vacances et aux eaux ! 2.— Nous tenons à souligner l'importance du fait des 60 kg. de caoutchouc de Ficus elastica du Tonkin, envoyés à Paris et décla- rés de bonne qualité. En effet, nos lecteurs n'ont pas oublié, - il en a été question dans une série de n°% — qu'il existe des F. eias- tica dépourvus de caoutchouc et qu'on en est encore à se demander si c'est affaire de climat ou de variétés botaniques, pas plus qu'on ne sait distinguer avec netteté les di- tes variétés. 3. _ Le reproche que M. Bichot adresse à la Direction de l'Agriculture, de n'avoir pas assez multiplié le Ficas, nous rappelle une conversation avec M. C.pus, Directeur de l'Agriculture et du Commerce de l'Indo-Chi- ne,°qui tendrait à prouver, au contraire, que le service de f Agriculture porte le plus o-rand intérêt à la culture du Ficus : En N" :5'J — Sept. 190 i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 207 elTet, au printemps de cette année, nous ce travail de dépouillement sera achevé, eûmes l'occasion de voir M. Capus, ajant à nous en publierons les conclusions. Rappe- lé remercier d'une subvention généreuse- Ions que, dans les premiers n°'duoJ.d'A. ment Jiccordée au Journal par le Gouverne- T.», nous avons déjà publié quelques notes ment Général ; il fut question des problèmes sur la plantation de Charduar (Inde) et su r agricoles à élucider par la voie du Journal, dilTérentes plantations de Sumatra, en reconnaissance de l'appui si précieu.x de 4. — Nous partageons la conviction de M. l'Administration. Bichot, sur 1 opportunité de reviser le pro- Eh bien, .VI. Capus nous demanda de con- ces du caoutchoutier de Céara, et nous nous sacrer une attention particulière au riz, et au y appliquons de notre mieux, heureux d'a- Ficuselaslicii ! voir trouvé, pour cette besogne, un collabo- A la suite de cette indication autorisée, rateur aussi documenté et persjjicace que nous nous sommes mis à la reciierche de do- M Auguspe Cardozo, dont nos lecteurs sont cuments sur la matière, et nous avons été déjà habitués à retrouver la signature dès assez heureux pour en réunir de fort impor- qu'il s'agit de Céara. — Cependant, il ne nous tants et récents, les uns provenant de l'Inde est pas démontré que la culture rémunéra- anglaise, les autres de Java ; quehjues notes trice du Céara puisse s'accorder avec celle concernent d'ailleurs aussi d'autres colonies. del'Hevea ; les deux arbres semblent exigei-, Nous avons lait parvenir à la Direction de pour produire, des climats très différents. l'Agriculture et du Commerce les doubles Nous partageons, sur ce point, l'inquiétude d'une partie de notre dossier et sommes en de M. Léon IIautefeuille (voir son article train de faire traduire les pièces hollandai- sur l'Avenir agricole du Tonkin, dans notre ses, particulièrement instructives. Lorsque n" 38i. — N. D.L. R. Le Fraisier à Madagascar Fraisier des 4 saisons, dans lecentreet sur les hauteurs. Fr. à gros fruits, sur le littoral. — Utilité de la replantation annuelle. — Indications générales. Par M. A. Fauchère Dans les deux très intéressants articles dans tous les postes du centre de Madagas- qu'il a consacrés à la culture du Fraisier car. (n J. d'A. T. » n" 37et 38.), M O.Labrov, en En 1901, M. Delgove, agent de culture, parlant tics résultats obtenus à Madagascar, commença les premiers essais , à Fort-Dau- fait seulement allusion aux essais entrepris phin, il a pleinement réussi, et depuis cette l'année dernière à la station de Tamatavc. époque le fr.iisier est cultivé ré^^uli^i^'rement Je suis à même de vous donner davantage dans le sud de l'Ile. J'ai, ilans une note livrée de détails. à la publicité en septembre 1903, rendu Depuis 1897 la direction de l'Agriculture compte au directeur de l'Agriculture, des de rUe s'est occupée de vulgariser la cul- résultats obtenus par M. Delgove et exposé turc de toutes les plantes légumières et frui- les procédés de culture qu'il a mis en prati- tières et dès la fin de l'annce 1898 le fraisier que. produisait à la station de Nanisana (1). ATamatave, les résultats obtenus l'année La culture en a été continuée depuis à dernière fconttrès encourageants et les essais Tananarive et est, actuellement, pratiquée sont continués. par un grand nombre de particuliers, elle est De toutes ce i expériences, (jue j'ai pu suivre faite également, avec beaucoup de succès, de très près, je crois pouvoir tirer quelques ^_ conclusions pratiques susceptibles d'intéres- ser les lecteurs du « Journal d'Agriculture (1) Je (lois 011 :iviiir parlé dans le Rappoit analysé dans le a- n du J. d'.V. T. .., § 2oi. — a. f. Tropicale ». Î68 JOURNAL DAGRICLLTURE TROPICALE .V 3'.) — Sept. l'JO'i A TaïKinarive, il e.\ist;iit, a\ant l'ocL-upa- tioii française, introduits par les mission'^, (les frait'crs hybrides à gros fruits el tles fraisiers des quatre saisons. Nos effoits furent tout d'abord dirigés vers !a culture du fraisier à gros fruits; il ne lu- rent pas eouronnés île sueeés. Les plaiils prenaient un développement anormal. fK'U- rissaient abontlammenl, mais ne fruetiQaient pas. Nous fûmes beaucoup plus heureux axe ■ le fraisier des quatre saisons. Les premiers essais réussirent au delà de toute espérani:e et à la lin de 18'.I8 nos récoltes étaient aussi belles et aussi abonihintes quelles aui-aient pu l'être en France. La fruetificaiion du frai- sier, sous le climat de Tananarive, com- mence en lin tl'iioùt. elle bat son plein en oc- tobre, décline dans le couraLt tle novembre et s'arrêlo piesque complètement pendant la saison des pluies qui commence en dé- cembre ; elle est insignifiante pendant les mois froids : mai. Juin et juillet. J'ai remarqué ([u'en I^myrne. le fraisier léussit surtout bien sur les coteaux secs où les insectes, vers blancs et chenilles, ne lui l'ont aucun mal. Nature. lement, il est sous-entendu (jue le sol doit être copieusement fumé et les arro- sages donnés en abondance. Je ne sais si dans tous les pays tropicaux le fraisier se comporte comme à lladagas- car mais, dans toutes les cultures ([ue j'ai eu l'occasion d'obser\er, j'ai remai-qu(' que les pieds Jeune.s [iroveiiant de lilets mis en place dans l'anmc, sont ci'ux qui fruciiOent le plus abondamment et produi^i'iU les plus beaux fruits. Il est utile, à mon sens, en pays tropical, de refaire les plantations cha- donne-t-il de bons résultats « Indépendamment des cultures de coco- dans des lerr.ain^ bas et marécageux ? Pans tiers qui constituent notre principale entre- cert fins des nôtres, l'eau, pe idant la saison prise, nous voudrions inaugurer la culture du des pluies, séjourne plusieurs semaines, et Palmier à huile {Ebvis) dans nos stations de croupit au soleil; après les pluies, ils se dur- l'intérieur où le cocotier ne vient jioint ou cissent au so'eil comme la briLiue et se cou- produit ma'. vrent de grandes lézardes. B Nos directeurs en Afrique sont cèpe idant » Le palmier eit-il susceptible de donner bien perplexes sur le choix du terrain: Des de bons rcidements dans des terrains relati- personnes connaissant l'Afrique occidentale vement pauvres, siliceux et sans grande ])rrtendent que ]'E/;P(S demande un terrain vé:îétalion ? » sablonneux; d'autre?, qu'il faut au contraire * un terrain franeliemeni argileux e' très fort; un homme prétendant bien connaitre le Pal- nii Quel est le terrain qui convient le mieux quelques extraits du premier, — notanimeat 270 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 39 — Sept. 1904 sur la question dns variétés, — à un moment où tout n°du « J. d'A. T. » apportait quelque article ou information eoncernant VElseis. — L'étude de Gruneu, toute récente, donne aussi la description d'un grand nomlne de variétés; c'est même, sous ce rapport. le 1 lus complet qi;e nous ayons jamais vu. Ayant soumis à M. Jules Poisson leques- tionnaii-e i-eproihiit plus iiaut. voici la r('- ponse que nous a faite ce savant très au cou- rant de tout ( (• qui touche le palmier à huile: ). t. Les teri-aiiis argilo-,«ahlonneux sont ceu.x ou 17'.'l;e/.s- se trouve le mieux au Dahomey. » 2. Il est constant que, au bord des mari- gots, des lagunes, l'Etets vient à merveille. Quant à dire à coup sûr qu'il viendra dans un sol réfractaire à toute végétation, ce serait trop s'avancer, et il faut en ce cas employer le guide de toute agriculture, c'est-à-dire e=saA er. » 3. C'est entre les 9" degrés de latitude nord et sud que VEhi'is se trouve habituelle- ment, mais il est possible qu'il puisse s'éten- dre au delà ; c'est affaire d'expérience. » 'i. Il donne évidemment des fruits même sur des sols pauvres, mais moins que sur les sols meilleurs. — La chaux manquant dans la majorité des sols tropicaux africains, VElfeis. par le fait, s'accommode certaine- mont de la silice. » M. Jules Poi"=?on a publié, il y a quelques mois, dans le« Bulletin du Muséum d'Histoire Naturelle », un mémoire relativement étendu sur le Palmier à huile et son exploitation. Nous aimerions lui voir consacrer entière- ment ses n conférences coloniales > de 1905 ; limpoitance et l'actualité du sujet, sur lequel M. Poisson possède, en partie par s-cn fils, une documentation pratique des plus complètes, justifieraient en effet une |irésen- tation très développée. Nos lecteurs n'ont pas oublié que cette année déjà, M. Poisson a réservé ses deux conférences aux matières grasses ; mais, ayant à en traiter un grand nombre, il n'a pu consacrer que peu de temps à chacune; nous avons publié dans les n"' 3.") et 36 du « J. d'A. T. ». le texte de ses leçons, malheureusement tronqué, faute de place. Chiendents d'Europe et d'Amérique Leur emploi dans la brosserie. — Les chiendients d'Italie et de Hongrie. — du Mexique. — Le diss d'Algérie. D'après diverses sources Le zacaton Nous n'entendons pas parler ici de la mau- vaise herbe connue sous ce nom des agriculteurs européens, mais bien de la fibre grossière ainsi appelée dans le commerce de la brosserie. Un de nos abonnés, en Tunisie, nous écrivait récemment qu'il était occupé à réunir des docu- ments sur le chiendent des fabricants de brosses, afin de voir s'il n'y aurait pas lieu de mettre la plante en culture ; il nous demandait de tâcher de savoir, en premier lieu, de quelle espèce bota- d'une simple tentative ou d'un projet attendant encore une réalisation : a L'article chiendent nous intéresse beau- coup, étant en France les plus forts vendeurs de cette racine. «Le chiendent du Mexique est la racine d'une graminée, laquelle pousse, naturellement, dans les clairières des forêts. Il parait que nique il s'agissait dans la circonstance et quels ^j^^^^^.^ quelques années certains fournisseurs étaient exactement les débouchés. , ,,-,»■ * • i , , soccuiient de sélection et sèment pour ame- Avant posé la question à nos collaborateurs . , ,. , ,,.,., ce J u liorer le rendement en quantité et qualité MM Vaquin & ScHWEiTZER, du Havre, nous ' ' reçûmes la réponse qui suit. Nous faisons toutes («"esse) ce qui semblerait indiquer l'exis- nos réserves quant au renseignement concernant tence de plusieurs espèces ou variétés de la culture de la plante au Mexique; il iriiporterait cette graminée. de savoir s'il s'agit d'une entreprise sérieuse, » Un produit similaire est • récolté en N» 39 Sept. 190-4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 271 Italie, dans les vallées du Pô et de ses affluents, principalement dans la Vénétie. » II existe également une sorte à peu près similaire, dans la Hongrie, dont on ol)tient une racine extrêmement fine et en même temps élastique, qui atteint une valeur sou- vent double de celle des meilleures qualités mexicaines. Les environs de Budapest parais- sent êire le centre de la production. Nous croyons savoir, suivant les renseignements que nous avons reçus de côté et d'autre, que la plante se plait et reçoit son plein déve- loppement en racines surtout dans les terres assez profondes et peu caillouteuses, ou dans les terrains sablonneux et assez humides. » Quoi qu'il en soit, la vente du chiendent présentant certaines conditions nécessitées par son emploi, est toujours assurée. n II est à craindre que, avant peu, le Mexique ne fournisse plus suffisamment de matière pour répondre aux besoins de la consommation qui progresse plus rapide- ment que la production ; laquelle, d'ailleurs, semble avoir atteint son maximum de ren- dement, du moins pour ce qui est du Mexi- que. » Nous avons rencontré depuis plusieurs docu- ments sur la mat'ère. En voilà un d'abord, sur le produit italien qui est fourni, d'après la direction de Kew (i), par le Chrysopogon GryUits. La pièce émane de la Chambra de Commerce française de Milan et a paru dans le Bulletin de cette institution, janvier 1904, p. 33 ; nous l'avons recueillie à notre tour dans la « Revue Scientifique » du 7 mai : « La meilleure qualité de chiendent est fournie par la province de Trévise et par les prairies de Pordenone. mais cette grami- née croit naturellement dans beaucoup d'au- tres régions sablonneuses, spécialement dans la Lombardie et l'Emilie. » Lèvent et surtout l'eau transportent sa semence. Dans les endroits où on la laisse pousser, elle se reproduit constamment sans besoin de culture. La longueur des racines {\] " Kfw lîiillclin .) ISS7, (kVpmbre, p. 9, ot 1897, |i \'ii : res ilnix .irticics se Irniivont reproduits dans le si .irt'cieux reriieil : Ver/elahle fibre.i [iMuAre^. 1901). varie suivant l'épaisseur de la couche sablon- neuse : le gravier en empêche le développe- ment. y On récolte le chiendent tous les trois ou quatre ans, d'octobre à mars, en enlevant la motte et en creusant le terrain à une profon- deur de 30 centimètres environ pour en retirer les racines. » Après les avoir peignées et triées par longueur et grosseur, on les fait sécher au soleil, on les blanchit en les exposant pen- dant environ six heures dans une « solfatoia» où l'on brûle du soufre. Il importe de ne pas laisser fermenter les racines. Le rende- ment de cette industrie diminue depuis quelques années en Italie, à cause de la concurrence du chiendent du Mexique; mais le chiendent d'Italie est préférable, malgré son peu d'apparence, parce qu'il aune longue durée. — La France est le meilleur client de l'Italie pour cet article.» Voici d'autre part, quelques données sur le chiendent du Mexique, que nous avons puisées dans la revue locale française '< Le Mexique » du '-, novembre 1905 : M P.AGiîs, consul des Etats-Unis à Tam- pico, a adressé à son gouvernement la noie suivante, au sujet d'un des produits d'expor- tation du Mexique, la racine d'une sorte de chiendent qu'on nomme ici le zacaton. Elle a plusieurs emplois, entre autres, la confection des balais : « Cette plante est de la famille des grami- nées. C'est VEpicampes macroura des bota- nistes. On la trouve à l'état sauvage et, à ma connaissance, on ne l'a jamais cultivée. Sa racine, qui est la partie utile, peut être ré- coltée en toutes saisons. L'ouvrier la déterre avec une sorte de houe, après quoi on la nettoie, on enlève la pellicule qui la recouvre et on la passe à la fumée de soufre, afin de lui donner la couleur jaune pâle qu'exige le commerce. Puis, on la classe par qualités, en mettant les racines minces et droites au pre- mier rang. » Le zacaton est expédie en balles, com- primées par un procédé primitif. » Cette plante au Mexique, ne se trouve pas JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 30 - Sept. lOOj dans les ti^rres cliauiles, mais sur les hauts ])la(eaux : ce n'est donc pns une plante tropicale. » Les principaux marchés sont en Allema- gne et en France, où vont les 90 % des expéditions de Vera-Cruz. » La cote, à Hambourg est, par .'lO kilo- grammes, de 30 à ~h) marks, suivant qualité. » Les expéditions de zacaton du port de Vcra-Cruz sont, annuellement, de "3 5U(l ton- nes environ, valant i> 800.000 sur place. » Notre confrère '/■ Le iVIexique ;v ajoute ces quelques mots d'explication à la note du consul américain : « L'exploitation du zacaton a été, il y a une quinzaine d'années, une aiïaire bien connue par les français au Mexique. Plusieurs d'entre eux faisaient récolter les racines dans les états de Mexico et de Michoacan et les expédiaient au Havre. Pendant quelque temps, l'affaire a été bonne, puis elle est devenue mauvaise, et l'opinion s'est accréditée, ici, qu'il ne fallait pas s'occuper du zacaton. Mais, depuis quinze ans, les conditions se sont modifiées ; la piastre et. par conséquent, la main-d'œuvre et le transport jusqu'à la mer, ont diminué; les nouveaux embran- chements de chemins de fer ont ouvert des terrains vieçs-es, qui ont remplacé les terrains où les premiers exploitants avaient à peu près détruit le zacaton. En outre, le marché français, qu'on avait engorgé par trop d'en- vois, a, de nouveau, fait des demandes. » Un de nos compatriotes a compris cette situation nouvelle et s'est assuré, par des con- trats, le droit exclusif d'exploiter les terrains à zacaton du nays de Zamora (MichoacanJ. Il paie aux Indiens la racine livrée en gare ; ses frais sont donc bien définis. » • * On remarquera que notre confrère ne parle point de cultures de Zacaton. — Des articles précités du « Kevv Bulletin «, ainsi que du ma- nuel de Hann.\n (p. IÎ7), il résulte que le chien- dent du Mexique n'est effectivement qu'un succédané très inférieur de l'article européen ; il est cassant et s'use rapidement. L'un et l'autre servent à faire principalement des brosses à ha- bits. Le produit mexicain ne s'exporte pas seu- lement en Allemagne et en France, mais aussi, en grandes quantités, à destination des États- Unis : par contre, il ne semble pas avoir pris en Angleterre. La supposition de MM. V.\quin & Schweit- ZER quant à 'a multiplicité des plantes productri- ces, paraît fondée ; nous la retrouvons dans le « Kew Bulletin n. M. B.\KER. consul britannique à Vera-Cruz, ayant envoyé en i886 des spécimens à Kevv, les botanistes de la maison y reconnurent, en outre de VE. macroura, une espèce voisine qui ne put d'ailleurs être déterminée, faute de fleurs. * Depuis peu. le diss, Ampclodesmas Icnax. graminée commune dans les steppes du nord africain, fournit aussi au commerce une sorte de chiendent. Nous avons eu dernièrementquclques renseignements sur une entreprise organisée à cet effet par un industriel de Constantine La préparation du diss pour le marché comporte un dépellicu âge assez pénible, exécuté à la main par des femmes. Nous avons été heureux d'ap- prendre que la défibreuse mécanique de M. Fasio, légèrement modifiée à cet effet (brevet nouveau'l s'acquitte fort bien de ce travail : les échantillons que nous avons reçus, sont très propres; il y a là une indication importante pour tous les producteurs de chiendent. Le Caoutchouc de Céara au Mysore Analyse de la circulaire d'avril de M. Cameron. — 7 livres de caoutchouc en un an — Exploitation alternée du tronc et des racines. — Observadons de la rédaction. L'officielle 0 Mysore Gazette » a publié en ce qui suit, touchant les questions de rende- avril dernier une circulaire de M. J. Came- ment et d'exploitation : BON. directeur du Jardin Botanique de Ban- •îalore, sur le Maniçoba, qui vient compléter « En 188."), quand nos arbres n'étaient âgés Très utilement le rapport de même origine, que de cinq ans, nous avons bien pu recueil- résumé dans notre n° 31. Nous en extrayons lir une boule de caoutchouc, mais le flux de- N" 39 Sept. 100 S JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE latex était très faible. D'autres saignées fai- tes en deiiors du Jardin Botanique donnèrent également de mauvais résultats et on ne manqua pas d'en conclure que le Maniliot Gliiziorii ne convenait pas à notre pays. On s'en tint là, et des études méthodiques ne furent reprises qu'en 1900; depuis cette date nous avons saigné des arbres de différents âges. » Quoique grossières, ces saignées, pour- suivies depuis trois ans sous l'œil du direc- teur, ont sural)ondamment prouvé que le Maniçoba est susceptible de produire beau- coup de latex et de caoutchouc, dans le cli- mat de Bangalore, qui est caractérisé par une période d'environ G mois de sécheresse complète. » Il a été également démontré, — ce qui n'est pas moins important, — que ce caout- chouc est de bonne qualité, des courtiers de Londres l'ayant estimé à 3 shillings la livre anglaise. >) Certain de nos arbres a pu produire, à lui seul, en une année, 7 livres de caout- chouc sans s'épuiser. Ce sujet est âgé de l.'jù 16 ans; le rendement précité a été obtenu en 83 saignées. » Nos expériences ont démontré en géné- ral : » 1. Qu'à l'àgede l.'ians, toutes les partirs ligneuses (racines comprises) sont gorgées de latex. » 2. Qu'il existe, cependant, entre les arlu-es de même origine, de très fortes différences quant au rendement, même si les conditions ambiantes sont toutes identiques. Au point où nous sommes, il faut admettre que c'est une affaire d'aptitude individuelle » 3. Que lorsque le tronc est épuisé en latex, on peut toujours encore se rabattre sur la racine, et vice versa. » 4. Que le latex coule plus facilement de 6 à 8 heures du matin. »5. Que les arbres peuvent être saignés à de courts intervalles, pendant toute l'année, à la seule condition d'éviter la pluie. A rai- son dune seule saignée par semaine, on arrive déjà à de fort jolis rendements. „ 6. — Que les procédés de saignée gros- siers, employés jusqu'ici, entraînent de gran- des portes de caoutchouc et sont à condamner absolument. Il convioîit d'y substituer une méthode raisonnéc, employant des outils spéciaux. » Nous ne sommes pas encore en possession du procédé désiré, mais les quelques conseils suivants pourront rendre service dès à pré- sent : » A l'âge de 1.") ans. un arbre bien déve- loppé peut être saigm'', et il a alors une cir- conférence de quatre pieds ( 1 20 cm.) à la base, le tronc présentant une colonne droite de "2 à 'i mètres avant d'arriver aux premières branches. Tout le tronc pourrait être saigné de place en place, mais en fait il est malaisé d'opérer plus haut qu'à taille d'homme. La meilleure saison pour saigner le tronc est de juillet à janvier, alors que l'arbre est en feuilles (I). livres de caoutchouc, chiffre auquel on serait très probablement arrivé en saignant un plus gr nd nombre de fois. Il a été d'ailleurs amplement prouvé dans d'autres pays que le maniçoba produit du bon caoutchouc dès l'âge de six à septans ; mais on en n'a jamais saigné, comme M. Cameron, 83 fois de suite, et c'est pourquoi l'on ignore encore généralement la capacité de production du maniçoba. Le rendement si élevé de l'arbre de M. Camekon s'explique certainement, sinon par son âje, tout au moins par ses fortes di- mensions. Il offre, en effet, sur une hauteur de 2 mètres de tronc une surface de 2,12 mè- tres carrés susceptible d'être saignée, tandis qu'un arbre de sept ans, ayant en moyenne 20 cm. de diamètre, n'aura qu'une sut face exploitable de 1,25 mètre carré, c'est-à-dire la moitié. Évidemment, ce dernier ne pourra pro- duire 7 livres de caoutchouc comme l'arbre de M. CAMEnoN, mnis nous demeurons con- vaincus que tout bon Céara donnera im pro- duit appréciable, — nous n'osons dire de bons bénéfices, — si on le saigne des 60 et 80 fois dans l'année, et surtout si on a soin de ne rien laisser perdre du latex qui sort. A ce propos, nous prenons la liberté de rappeler le procédé recommandé par M. Cardozo. dansnotre n" 32, p. 38: il vaudraitbien la peine d'èlre expérimenté en grand. La Rédaction. PARTIE COMMERCIALE Le Marché du Caoutciiouc Par MM. IIecht Fiii:REs & C" Les premiers arrivages de la nouvelle récohe du Para n'ont pas tardé à amener une détente des prix, bien nécessaire après l'exagération des cours pratiqués au mois d'août. Le maximum atteint pour Para Fin du Haut Amazone avait été, en effet, de 14,65. Au moment où nous écrivons, le principal élé- ment de la situation consiste dans la différence importante qui existe entre le prix du disponible et celui du livrable. On cote en ce moment 13,2^ pour Haut ,\mazone livraison immédiate; 12,85 pour octobre: 12.70 pour novembre: 12. ^î pour décembre. L'impression générale est que le disponible tombera bientôt au niveau du livrable, et que peut-être nous assisterons à un renversement de la situation, c'est-à-dire que l'on paiera plus cher pour livraison éloignée. C'est ainsi que l'on tient déjà 12,50 pour janvier. Les sortes inlcrmédiaires ont baissé, mais beau- coup moins que le Para Fin. On tient 10,25 pour Sernamby de Manaos disponible et 10 fr. pour livrable. Le Sernamby Pérou s'est traité de 8.7Î à Q.M. Le Sernamby du Para vaut 7 francs et le Ca- meta 7.2^ Les Caucho Slabs sont tenus 7,50. Arriv.ii^cs au Para. — Les arrivages au Para étaient de 1 .2îo tonnes au 22 septembre; le mois de septembre 1903 avait donné un total de 1.990 tonnes. Les arrivages du mois d'août entier ont été de 1.500 tonnes contre 1.240 en août 190';. La récolte actuelle est signalée par une abon- dance précoce du caoutchouc Haut Amazone; elle a pour résultat qu'en disponible cette prove- nance ne donne lieu presque à aucune prime sur le prix du caoutchouc des iles. Les statistiques générales donnent, au 5 1 août 1904, les chiffres suivants en tonnes : 1904 1903 Scrtcs du Para : Stocks à Liverpool » à New- York D au Para En route pour l'Europe. . . » 1) New-York. 428 800 46 200 ?'î n 1 ÎI^ 4Î0 86 369 >fo 39 _ Sept lOO'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE En route d'Europe à N.- York i^ loo 1.405 2.030 Stocks sur le Continent 75 — Total.... 1.480 Arrivages à Liverpooi 429 60] » à New-York 800 681 Livraisons à Liverpooi 7)8 1.006 » à New-York 818 685 Arrivages au Para 1 . 500 i . 240 >) )! dep. le I juil. 2.550 2.520 Expéd. du Para en Europe . . 665 675 » )) à New-York 550 576 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpooi 638 326 » à Londres 448 238 » à New- York ■. . 152 246 Totaux. 1.238 810 Arrivages à Liverpooi 620 367 » à Londres 185 1 10 » à New- York 885 572 Livraisons à Liverpooi 594 408 )) à Londres 142 82 » à New-York 888 555 Stock de toutes sortes 2.718 2.840 Sortes d'Afrique cl d'Asie. — La baisse du Para s'est répercutée sur ces provenances, mais dans une proportion bien moindre. Les Conakry Niggers sont tenus 10 francs pour les nouveaux ar-ivages; les Soudan Nigg?rs de 9, ioà9,4o; les Soudan Twists de 8. 50 à 9. 10. On remarque que les caoutchoucs du Soidan sont depuis quelques mois d'une qualité extrême- ment inférieure. Si les importateurs n'apportent pas un remède énergique à cette situition, c'en est fi New-Orleans Cotton Exchange ». et indi- quant le total delà récolte américaine au 17 sep- tembre, depuis le i" septembre 1904, en balles de 220 kg. en moyenne : 1904/1905^1905/1904 1002/1903 1901/1902 4i2.ooo ? JÔ4.000 521.000 519000 L'approvisionnement visible du monde entier était, au 17 septembre, en balles variant de 50 à 500 kg. selon provenance : 1004 ~ 190-; 1902 190' 916.000 I 684 000 1.217.000 1. 10 1.000 Cours du coton disponible, par sortes, au 17 septembre, aux ^o kg. entrepôt : Upland (Middling) ... fr. Sea Island (Choicel . . Haïti (FairI Savanilla (Pair) .... Céara (Pair) . Pérou dur (Good Pair,. Broach (FineV .... Bengale (Pully Good) . Chine (Good'. . . . Egypte (Good Pair) . . Afrique Occ'" (Pair) . . Autres sotes : Cotations et renseignements sur demande. A. & E. Foss.^T Le Havre, 17 septembre 1904. 79 50 2?5 00 62 00 55 00 79 00 loH 00 64 00 4^ 00 62 .00 0- ,00 70 00 Fibres de Corderie, de Brosserie, etc. Mercuriale spéciale du « J. d\\. T. » ParMM. Vaquin & Schweitzer. Manille (.^baca). — Nous avons encore eu, pendant le mois sous revue, un marché très ner- veux, présentant alternativement des périodes de hausse et de baisse que rien ne justifiait rée'le- ment. Il est évident que le chiffre delà récolte cette saison sera inférieur à celui de Tannée précé- dente; mais le déficit parait devoir être comblé par les énormes quantités de lin de la Nouvelle- Zélande qui ont été vendues ces mois passés. Les prix pour Manille restent à peu près ceux qu? nous avons indiqués dans notre chronique précédente, 189 fr. les 100 kg. c. i. f. Europe) av?c tendance ferme mais peu d'acheteurs. Lin ift' la Nowcllc-Zêlan.ic (Phormium;. — Ainsi que nous le laissons entendre plus haut, ce textile tend à p-endre la place du Manille pour certains emplois. Il y a peu d'années encore, il a été fait des essais timides pour substituer le Zélande au Ma- nille dans la f.ibrication de la ficelle de moisson- neuse ; ces essais ont donné satisfaction. D'autre part, les moissonneuses-lieuses auto- matiques ayant été amél'or^^es, elles se conten- tent maintenant de ficelle moins résistante, de telle sorte que le Zélande. à l'origine insuffisant pour être employé seul, donne maintenant des résultats excellents et tend à remplacer pour cet emploi totalement le Manille. Nous devons mentionner une considération qui milite également en faveur de ce textile, c'est la régularité de la qualiié des arrivages; tant il est vrai que la consommation donne toujours la préférence aux articles qui ne laissent pas crain- dre des surprises désagréables à la réception. Sous ce rapport il serait à désirer que les pro- ducteurs de Manille s'inspirent de cette vérité commerciale, et nous fassent des envois exempts de reproches; il est incontestable que l'aveair de l'article y gagnerait grandement. Les dernières cotations du Phormium sont : pour Wellington fr. 72 les 100 kg. et pour Auck- land fr. 70 les 100 kg. (i) y4/i.uS Maurice. — Les stocks pour ce textile vont de plus en plus s'accumulant, et milgré les efforts des importateurs pour mtinte.iir les prix, on peut obtenir la qualité fair average à fr. 65/67 les 100 kg. pour embarquement prompt. I! vient, de temps en temps, certaines parties daloès de diverses provenances, autres que Maurice, ma'S elles diffèrent trop de qualité, en- tre elles et entre les arrivages successifs de même provenance ; il n'est pas possible d'en détermi- ner le cours. 11 est évident que les producteurs sont dans la période de tât jnncment ; p'-riode qu'ils pourraient certainement abréger en '1) Nous avons enlroleiiu nos Icrli'Lirs, ù dilTérentos rc- prisi's, lie rinspi'ction i I.1 sortie qui fonriionne depuis (|uelipies années en .Nouvelle-Zi'lamle et. de|iuispen. égale- nienl aux Philippines. D'une maniiM'egi'nérale, on trouvera, sur les deux libres, toutes sortes de renseignements dans les n<" passés du " J. d'A. T ». — N. 0. L. R. .V 39 — Sept. l'JUi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE s"adressant à Jes correspondants européens au courant de l'article. Nous sommes toujours, pour notre part, à la disposition des lecteurs de ce Journal pour leur donner tous renseignements désirables. Zcinaloqiic'. — Nous avons connu une vente à fr. 4î les 100 kg., pour une partie de qualité ordinaire ; évidemment ce prix doit laisser des pertes à l'exportateur ; nous insistons à nouveau sur la nécessité de n'envoyer que de bonne mai- chandise ; et même, pour le moment, nous con- seillons l'abstention, tant que nos marchés ne seront pas dégagés. Tampico (ixile). — Pas de modification, de- puis notre dernié:e chronique, dans la position des diverses qualités de cette fibre pour laquelle la demande continue régulièrement. La ten- dance reste à la hausse, mais il peut encore être traité des afTaires dans les prix inaiquéi précé- demment. — Jaumave premières marques 70 fr. à7i,5o; Tula supérieur, 66 fr. ; Tula good average, 6î à 04 fr. ; Tula fairaverage, ()i fr. 50 à 62 fr. ; Palma, 58 fr ; le tout aux 100 kg. c- i. f. Havre. Jute Calciillci. — Les chiffres de la récolte, donnés prématurément, se trouvent avoir été trop faibles, et, après une période de fermeté, les prix ont aujourd'hui plutôt tendance à la baisse ; on cote 52 fr. 50 pour embarquement novembre-décembre. Jule de Chine. — 11 a été traité quelques affai- res ces temps passés, aux prix suivants : fr 44 à 45 les 100 kg. pour importation. Les ventes sont peu importantes et difficiles. Rjinic. — La baisse des textiles en général nuit à la vente de la ramie en tant que fibre employée en corderie. Nous ne coiinaissons pas d'affaires faites et les prix restent nominaux, aux cours indiques précédemment. Kapok. — Cet article est peut-être à la veille d entrer dans une nouvelle phase industrielle ; et nous savons des essais qui sont faits pour son utilisation dans la fabrication de certains feutres ; Nous tiendrons nos lecteurs au courant; si les résultats demeurent conformes à ceux déjà annoncés par plusieurs fabricants étrangers, il y aurait de ce côté un gros débouché en perspec- tive. D'autre part il a été constaté que le Kapok ré- sistait beaucoup mieux que lap'.ume au nettoyage, ce qui, réuni à sa remarquable flottabilité ^i), l'a fait adopter par certaines compagnies mari- times pour la fabrication des oreillers. Piassara. — La situation semble un peu meilleure pour les provenances de la Côte d'Afri- que et par suite de la faiblesse des arrivages ces temps passés les prix se sont un peu élevés, suriout pour la belle qualité, alors que les sortes ordinaires trouvent écoulement plutôt difficile. Le Palmyra reste inchangé aux dernières cotations et nous ne croyons pas à un relève- ment des prix quant à présent. Fibres de Coco. — Nous n'avons rien de spécial à signaler pour ces fibres ; la marchan- dise disponible fait toujours défaut et nous avons de la peine à obtenir livraison des contrats que nous avons avec les importateurs, ce qui démon- tre que, malgré les progrès de la production, les besoins de la consommation vont encore plus rapidement ; c'est un article d'exportation à encourager partout où il pourra être obtenu économiquement. Raphia. — Peu d'affaires, les prix sont cepen- dant un peu plus élevés que précédemment et il faut prévoir une augmentation d'environ fr. , les 100 kg. sur nos dernières cotations, soit à l'avenir fr. 80 à 82.^0 les 100 kg. pour belle qualité blanche, et fr. 75 à 77,50 pour qualité secondaire. .Autres fibres. — Cotations et renseignements sur demande. VaQUIN & SCHWEITZER. Le Havre, 22 septembre 1904. 5i: (1, V. .. J. a A. T. » II"' 23 el 30. — N. d. l. li. Le Marché de la Ramie Mercuriale spéciale du '< J. d'A. T. » Par M. J. II. GiiEiN. En commençant les chroniques dont la Rédac- tion de ce Journal a bien voulu me charger, il m'importe de prévenir le lecteur que la ramie se présente, au point de vue de la mercuriale, dans des conditions particulières : En effet, alors que la valeur du coton, par exemple, dépend essentiellement de la demande européenne et américaine, les fluctuations de la ramie ne relèvent que de la demande d'Extrême- Orient même. 1 li va sans dire que mes chroni- ques n'auront pour but que de suivre la ramie chinoise, les autres pays de production ne jouant pour le moment aucun rôle sur le marché du monde.) Le principal consommateur de la ramie de Chine est donc le Chinois lui-même, auquel, de- 278 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 39 — Sept. 190i puis quelques années, le Japonais est venu s'a- jouter, et il est déjà asse^ difficile d'avoir des renseignements assez sûrs au sujet de cette de - mande ; mais enfin, on y arrive. Il n'en est pas de môme pojr l'offre, c'est-à-dire pour la produc- tion : Les maisons européennes en Chine sont bien obligées de s'en rapporter aux Chinois en ce qui la concerne, et, s'en raporter aux C li.uis, tju t le monde le sait, n'est pas précisément puiser à des sources limpides et pures. Néanmoins, les maisons établies de longue date en Chine, habituées à apprécier les nuan- ces de la pensée céleste finissent par dé.nèler le vrai du faux et c'est ainsi qu'on se fait quel- quefois tout de même une impression exacte sur le véritable état de choses. • ♦ On m'affirme que, cette année, la deuxième récolte est complètement perdue, de sorte qu'il faudra se rejeter sur les rése,"ves déjà affaiblies de la première coape ; la qualité de la seconde coupe serait d'ailleur^ inférieure, de sorte que, tout en prévoyant des prix plus élevés, je suis amené à craindre que la qualité moyenne de cette campagne ne soit inférieure à celle des récoltes précédentes. Le dernier. cojrs était, pour la provenance "Wuchong qui jouit chez quelques acheteurs d'une certaine préférence, de fr. 80 à 85 les 100 kg. c.a.f. Quant à la qujiité usuelle, les prix sont fort incertains, mais les baissiers se sont peu à peu retirés et j'estime que les cours n'at- teignent pas moins de fr. 75 à 7~. J. II. Ohei.v. 16, rue S'* Croix de la Bretonnerie. Paris, 20 sept. 1904. Produits agricoles africains sur le Marché de Liverpool. Mercuriale spéciale du « J. d'.\. T. // Par MM. Taylor & Co. Huile de Palme. — Marché plus ferme à l'ouverture. Passablement d'affaires durant le mois, à des prix plus élevés. Pendant ces der- niers jours le marché a été cepe.iJant plus calme, les prix baissant de nouveau légèrenent : Cours du jour, la tonne. — Sur place Transit Lagos '"^ -4 2 0 à 24 ï;- Bonny, Old Calabar . . . . 22 7/6 2; 12/6 Bénin et Cameroun 2j 2/6 25 7/6 Accra 23 26 2 ; 5 /- Brass, Niger, New Calabar 22 7/6 22 12/6 Congo 22 15 /- 2 ; 0/ - Saltpond 22 i^/- 23 o/- Ordinaire et moyenne. . . 22 5/- 22 i'-,/- PalmisU's i-\mandes de palme). — Marché ferme pendant le mois écoulé, hausse de 2 '6 par tonne; mais la clôture a été calme. Cours du jour, la tonne. — Transit Lagos, Niger et qualités desRivières £ 13 5/- Benin et Congo 13 2 '6 Libéria et Sherbro 12 i 7/6 Qualités delà Côte-d'Or 12 15/- Ccioukhouc. — Marché plus ferme à l'ouver- ture, mais ensuite calme. Pe.idant le mois écoulé il n'a été réalisé que de petites ventes. Café. — Marché fe-me. Libéria, £ 32. 6/- à il 37. o/- lecvvt. Une petite quantité de Lagos a été vendue au prix de .t; 34. 0/3 le cvvt. Cacao. — Marché calme Niger et qualités similaires : 44 - à' 5 /- par cwt. Gingembre. — Marché u,i peu meilleur. Pe- tites ventes à 19/- le cwt. Piassavj. — Marché plus ferme. Libéria, £10 o/- à £ 23. lî/- la tonne. Cire d'abcitlcs. — Marché plus ferme. Gambie, £7. o/-. Sierra Leone, £ 6. 16/3. Bissao, £6. 17/6 le cwt. Noi.x de Kola. — Marché calme. Pas de vente à rapporter. "Valeur nominale 2 ' , d. à 2 ^/, d. la livre anglaise. Chillies (^Piment enragé 1. — Pas de vente à rapporter. "Valeur nominale, environ 42/6 le cwt. .Arachides. — Marché ferme. £ 12. o/- à .C 14. o - la tonne. Coprah. — Marché calme. Petites ventes au prix de £ 13. o/- à £ 1 3. 10/- la tonne. Poii're de Guinée :Maniguette . — Pas de vente à rapporter. Dernier prix coté 40,- le cwt; mais 0.1 ne réaliserait certainement pas de prix aussi élevé aujourd'hui. Fêi'es de Calabar. — Marché calme. Petites ventes, de 3 d. à 3 '/o d. la livre anglaise. Graines de Benni (Sésame). — Marché calme. Petites ventes au prix de ]8 - les 384 livres anglaises. Colon. — Marché un peu nieiUeur. Égrené, '-, '/2 d. à7'/2d. la livre. Brut. 2 d. à 2 ^', d. Beurre de Shea (Karitéi. — Marché ferme. £ 23. 7,6 à £ 23. 12/6 la tonne. A ulres produits. — Cotations et renseignements sur demande. Taylor & Co. 7, Tithebarn Street. Liverpool, 19 septembre 1904. N° 3'J — SEpr. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE] TROPICALE 27!) Produits coloniaux français sur le Marché du Havre Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par M. L. Dehais. Albumine. — Calme. Cours, IV. 4 à î le kg. d'albumine de poule, et fr. 5,io à 4 le ky. d'al- bujnine de cane, selon qualité, pour provenance Tonkin. AmbrL'llc. — Soutenu. Guadeloupe, fr. 150 à 155 les 100 kg. Martinique, fr. ,5 à 160. Aloès (fibre d']. — Calme; fr. 45 à 55 les 100 kg. Benjoin. — Faible. On cote : en larmes, fr. 8 à 9 le kg. exempt de résine; en sortes, fr. î à 7 ; en grabeaux, fr, 2 à 4. Cacao. — Deniinde meilleure : Martinique, fr. yi les 50 kg. Guadeloupe, fr. 95 : Congo, fr. 100. Nouvelle-Calédonie (Nouvelles-Hébri- desj, fr. 100, cours nominal. Cajé — Le •■ Santos good average " se cote aujourd'hui fr. 47,7=; les )0 kg. pour courant. Guadeloupe Bonifieur, fr. 14Î les 50kg. Guade- loupe Habitant, fr. 12^ à 1 jo. Bourbon rond, fr. .150. Bourbon pointu, fr. i^o. Nouméa, cours nominal, fr. 87 à 100 suivant qualité de non gragé ou gragé. Cire d'abeilles. — Faible. Madagascar, fr. 167,10 à 170 les îo kg. Guadeloupe, fr. 165 à 170. Tonkin, fr. lïoà 160. Cornes de bœufs. — Cours nominal, fr. 2i à 50 les 100 kg. provenance Madagascar. Cornes de buffles. — Cours : Saigon, fr. 80 les 100 kg., nominal. Tonkin, environ h.j'-, . Cornes de cerfs. — Fr. 120 à 140 les 100 kg., p.'ovenance Tonkin. Cuirs — Tendance générale plus soutenue. Madagascar salés secs, fr. 58 à 66 les 50 kg. — ■ Madagascar secs, fr. 85 à 90. Madagascar salés, fr. ^o à 52. Martinique salés, fr. ïo à 65. Guade- loupe salés, fr. 50 à 60. Tonkin ^vachette;, fr. 75 à85. Dlpidim. — Faible; fr. 10 à 12 les io kg. Fécule de manioc. — Demandé; fr. 2) à 30 les 100 kg. pour provenance Réunion. — Ta- pioca : voir à la lettre T. Géranium [essence de) — Calme; fr. 28 à 30 le kg., pour provenance Réunion. Gomme Copal. — Délaissé. Demande nulle. La valeur ne peut s'estimer que sur le vu d'échan- tillons. Œufs (jaune d'). — Calme. Salés, provenance Tonkin; Poule, fr. 58 à62,',o les 100 kg.; cane, fr. 4î à ^i- Palme [huile de]. — Ferme; fr. 48 à 50 les 100 kg. Palmistes. — Soutenu ; fr. 27 à 29 les 100 kg. Poivre. — En légère reprise. Saigon, fr. 64, 50 les îo kg. pour marchandise disponible. /?/»(/)!. — Petites affaires. Réunion, fr. ;oà 52. Les sortes extra en fûts neufs, fr. 52 à 54. Gui- delojpe, fr. 30 à 55. Martinique, fr. 38 à 50. Le tout à l'hectolitre, base ^4 degrés. Ricin [graines de). — Calme. Provenance Tonkin, fr. 20 à 22 les 100 kg. Rocou — Calme. Antilles françaises : Mar- que Cabre, fr. 70 à 75 les 100 kg. Marque Bis- darry, fr. 70. Marque Clessen, fr. 65 à 70. Sabols de bceufs. — Fr. 10 à i< les 100 kg.. Slick-lack. — Fr. îç^ à 37 i suivant qualité. Sucre. — En hausse ; le n" 5 en Bourse de Paris, fr. 30,625 et le Roux 80°, fr. 26,75 ''-'s 100 kg. Tapioca. — Faible; fr. 35 à 38 les 100 kg., provenance Réunion. Vanille. — Calme. Réunion, fr. 20 à 50 le kg. Madagascar, fr. 15 a 22,50. Guadeloupe, fr. 12 à 17,Î0. Vanillon. — Demandé; fr. 10 à 12 le kg. pro- venance Guadeloupe. Autres produits. — Cotations et renseigne- ments sur demande. L. Derais. Le Havre, 21 Septembre 1904. ACTUALITÉS Extension de l'organisation agrono- mique cubaine. Lettre de M. A. Pkdrosû. M. Edwin F. Aticins, propriétaire de la ward, si je ne me trompe) pour y installer une station sclentifiiiue qui fonctionne dès à présent, sous le contrôle de savants botanis- tes de la dite Université. Cette station, due à l'initiative privée et sucrerie « Central Soledad «, a cédé des ter- qui n'a rien à voir avec les gouvernements rains à une Université des États-Unis (Ilar- cubain ou américain, a entrepris, entre autres :2oO JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N^ 39 — Sept. 1904 choses, de vastes expériences sur la canne à sucre, dont une première série de résultats a paru dans « Agricultural Niws », la revue anglaise de LJarbados, u" du 4 juin 190 i. D'autre part, le professeur F. S. Eahle. du Jardin botaniijue de New- York, vient de prendre la direction du réseau agronomi([ue officiel de Cuba. 11 avait été nommé, par le gouvernement des Etats-Unis, directeur de station agronomique à Porto-Rico, mais notre ministre à Washington, M. Gonzalez DE QuESADA, et le gouvernement cubain firent des démarches et obtinrent qu'on lui permette d'accepter le poste offert à Cuba. Il y est pour plusieurs années et aura cnxi- roii 5.000 dollars or i^plusde iO. 000 francs) de traitement, loge. Il a pleins pouvoirs pour recruter son personnel. Depuis ijuelques mois il est établi à la Station Centrale de Santiago de las Vegas et a déjà lancé plusieurs circulaires et brochures de propagande. Il va être établi 0 gr.indes stations, une dans chaque province, en outre des petites succursales, stations d'altitude et jardins d'essais spéciaux. — Piochainrmcnt, j'espère Yoiis donner de nouveaux détails. A. Pedroso. Biarritz. Septembre 1904. fa ~-.^ Le choix d'une Égreneuse de coton Gins à rouleaux et gins à scie. Leur destina- tion selon la sorte de coton à engrener. Par M. F. Mai.n. Mon cher Directeur, Vous m'avez transmis la question d'un abonné (jui nous demande de lui indiquer une égreneuse. Voici quelques consitléra- tions à ce sujet : notre conespondant ferait d'ailleurs bien de commencer par relire la note que j'ai déjà publiée, en réjionse à une question similaire, dans le n" •J'i du « J. d'A. T. ». Si la (juestion de production, de débit, en- tre certainement en ligne de compte dans le choix d'un tyi)e d'égieneuse, la qualité du coton a une importance au moins aussi grande. J'ai entendu dire, il y a queli[ue temps, par une personne qui aurait dû étudier et con- naître la question Ijeaucoup mieux que moi, qu'en une région où on pousse [larait-il beau- coup la culture du colon en ce moment, l'ap- liarition d'une égreneuse à scies avait amené les planteurs à retirer bruyamment leur es- time au noLLEK-GiN jusqu'alors en usage. 11 y a là à la l'ois une inconséquence, et une méconnaissance de la botanique et du com- merce. Je précise. En Egypte, où on ne récolte guère que eles cotons très longue soie, il ne viendra à l'idée de personne d'employer un SAW-GIN. Il y a plus: si je suis bien rensei- gné, — je contrôlerai la chose, — la plus grande partie desroller-gins usités en Egypte sont à simple action, c'est-à-dire qu'ils com- portent un seul couteau mobile. Il existe, en el'l'et, deux types de roller-gins: l'un dit à sim])le action, convient plus spé- cialement aux cotons à très longue soie; l'autre, à double action, comportant deu,\ couteaux mobiles, est plus particulièrement réservé aux cotons à soies moins longue : son débit est légèrement plus fort, mais il ris(jue de briser davantage la libre. En Amérique, où la culture dominante est représentée parties cotons à couite soie et où la récohe considérable exige un égrenage rapide, le sa\v-gin s'est répandu rapidement, et il n'y a que quelques rares contrées (1) où la qualité du coton fait employer encore le nOLLEH-GiN, le prix de vente plus élevé per- mettant de consentir à un plus fort prix de revient. En résumé, il y a lieu, suivant les colons à iravaillei', d'emplo\er : 1" Pour les cotons très longue soie, l'égre- neuse à rouleaux, à simple efl'et. ■2" Pour les cotons longue soie, l'égreneuse à rouleaux à double elïet. 3° Pour les cotons courte soie, l'égreneuse à scies. Quant à la lenteur de travail des égre- neuses à rouleaux comparées aux machines à scies, ersonne. La plus (I) Voir, sur les cutuns Sou-lsl.iiul aii\ Etiils-Unis, le .. J. il'A. ï. .. u" 3i. — .\. u. L. 1;. N" 30 — Sept. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 281 value obtenue sur le marché par la préserva- tion de la longueur des fibres vaut bien qu'on accorde au produit un peu plus de temps et d'arj-ent. Voyez l'Egypte! Quant au ciioix d'une marque, je ne puis ici entrer dans les détails ni citer de noms; mais il y a lieu de remarquer que le nombre des grands constructeurs d'égi eneuses ori- gin^des est extrêmement réduit. J'ai raconté ailleurs, tout au long, l'historique des égre- neuses de coton et ne saurais mieux faire que de renvoyer à ce travail (I) ainsi qu'à l'étude complémentaire (égreneuse Gordon) que j'ai donné dans le n° 37 du « J. d'A. T. <> F. Main. Ingénieur-Agronome. cW Huile de Thé et Huile d'Hevea Lettre de M. II. DriUMMOND Deave accomp;ignée de notes de la Réuactiox. Il y a quiilques années, nous signalions aux lecteurs du « J. d'A. T. >> une campagne menée, dans la presse anglo-indienne, pour l'utilisation du fruit du théier en tant que graine oléagineuse. Les documents fonda- mentaux, d'origine anglaise, lurent publiés par iiou-s à cette époque, ainsi que des indi- cations très précises concernant un Camé- lia, sauvage voisin, dont notre abonné M. GiLiiEHT extrait commercialement une huile comestible au Tonkin. M. GiLBKiiT ne l'ait que suivre, en cela, l'exemple des Chinois: mais certaines pré- cautions sont nécessaires pour ne pas faire passer dans l'huile la saponine vénéneuse dont la présence est constante d.ms les grai- nes du théier et des espèces voisines Les anglais ont eu moins de chance avec le théier cultivé, et aucun ne semble jusqu'ici avoir réus>i à tirer des bénéfices réguliers de l'exploitation de sa gr.iine pour l'huile; on signale bien, dans le passé, un succès passager cliez certain planteur de Ceylan, mais cela n'a pas duré. Les personnes inté- ressées trouveront tous détails à ce sujet dans la collection du « J. d'A. T. ». (1) ■■ Journal d'.\i;ricuItuR' Pratiiiuc ». Ces temps derniers, comme 1' « huile de thé n revenait sur l'eau dans la presse anglo- indienne, nous fûmes très heureux de rece- voir de M. Drummond Deane, qui nous avait déjà honoré d'une première communication sur la matière en lOlll, la lettre qu'on lira ci-après A ce propos, nos abonnés auront peut-ètr.- intérêt à savoir que, p:n- un con- cours de circonstances, nous nous trouvons en correspondance également avec M. Cory- ïON Robehts, qui est l'instigateur de la cam- pagne nouvelle en faveur de l'huile de thé. Ce planteur, actuellement à Londres, mais qui a de gros intérêts dans le thé et le caout- chouc à Ceylan, a été frappé de l'importance de l'observation de M. Ei:gè.»je Poisson sur les deux formes d'Hevea braniliensii^. publiée dons notre n» 3.5; il s'est mis en devoir de faire reproduire l'article dans la presse an- glo-indienne et nous a écrit pour se mettre de la façjn la plus gracieuse à la disposition du « J. d'A. T. ». M. CoHYTON Roberts ne se contente pas d'exploiter Vllerea pour le caoutchouc, mais fait aussi une vigoureuse propagande pour l'exportation de !a graine d'//ei;ea en tant qu'oléagineuse; on sait que cet arbre à caoutchouc devient abondant à Ceylan et en Malaisie. La question est à l'étude, de nom- breuses données ont déjà été publiées, tant par les planteurs que par les chimistes; à présent, la parole e-st aux commerçants. Nous ne manquerons pas de tenir nos lec- teurs au courant de cette affaire sur laquelle nous possédons un dossier complet. M. DiiUMMON'D DE.4.NE, tout cu poursuivaut l'étude de l'huile de thé, ne s'emballe guère, comme on en jugera par ces lignes : « Je ne suis pas autrement convaincu que nous puissions ici, dans le sud de l'Inde, ar- river à produire de l'huile de thé à un prix rémunérateur; à moins que cette huile ne se vende très chei-. Il est à souhaiter qu'elle soit reconnue bonne pour graisser les auto- mobiles, ou pour mettre en conserve les sar- dines, ou pour quelqu'autre usage de choix. 282 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 39 — Sept. 1901 » Je ne crois pas, en cl'fet, que nous puis- sions la livrer, ;i l'huilerie la plus proche, à moins de 3 roupies le maund de 82 livres anglaises, dont on ne saurait extraire indus- triellement plus de IG livres d'huile A ce prix de revient de la matirre première, il convient d'ajouter le coût de l'extraction, des bouteilles ou l)idons, etc... » Néanmoins, je tenterai un essai : Je suis en train de m'entendre avec des amis dans le port le plus rapproché dont notre région dé- pend, i)our faire passer au moulin 7011 livres de graines, et je me ferai un devoir de vous aviser du résultat. » H. Drl'mmond De.^ne. Travancore, 6 août 1904. Les avantages du Séchoir rotatif à coprah, de MM. Marcus Mason & Co. Lettre des Constructeurs. Com:ne suite à riniormition de M- Majani, de Trlnidad (v " J. d'.'V. T. „ n" 54) et pour compléter leur lettre de mai ". J. d'.\. T. // n" 351, MM. Marcus Mason' et Co., nous prient d'insérer ce qui suit : « Notre Palm Dhier. nous éerivent-ils, est le seul séchoir rotatif exi.stant qui ait été construit pour le coprah. Celte machine n'en est plus aux essais : nous possédons nombre d'attestations de clients qui s'en di- sent entièrement satisfaits. » Le grand avantage de notre séchoir sur le procédé usuel de létuve, consiste en ce qu'il n'est point besoin de main-d'œuvre ni de surveillance, une fois la machine mise en train. On économise ainsi des frais ; on se met aussi à l'abri des refroidissements, inévitables lorsqu'on est obligé de séjourner pendant de longs moments dans l'atmos- phère surchauffée d'une étuve. » La dessiccation est graduelle, mais conti- nue et ne subit aucune espèce d'interruption. Or, avec les autres systèmes de séchoirs, il arrive fréquemment des interruptions, par exemple la nuit ; et souvent cela sulTit pour entraîner un changement de couleur désa- vantageux, non seulement du coprah, mais encore de l'huile y contenue. Nos coprahs, au contraire, sont toujours de dessiccation et de blancheur parfaites. » La capacité de notre séchoir, soit le lemps nécessaire pour produire une quanti- té donnée de coprah, dépend grandement du cali!)rc des fi'agmeiits qu'il s'agit de des- sécher. » Pour les marchandises destinées à l'hui- lerie, nous préconisons, en conséijuencc l'em- ploi d'une machine préparatoire, débitant le co|irah en petits carrésd'un ou deux pouces; la capacité du séclioir et la rapidité de des- siccation s'en trouvent à peu près dou- b'ées. » La disparition du Café Martinique Lettre de M. L. I)erais On l,t dans 1' " Opinion // de Fort de France, du 21 juillet : « Du café Martini({ue il ne reste pres- que plus que le nom. Et encore nous l'avons vainement cherché dans la mercuri de pu- bliée dans le dernier numéro du « Journal d'Agriculture Tropicale ». C'est qu'en dépit des encouragements du Conseil général nos cultures secondaires, celle du caféier en ]iar- ticulier. restent slationnaires , ou, ce qui i'e\"ient au même, décroissent. Tout récem- ment, nous signalions une pénurie extrême de calé dans notre ile. Jusqu'à l'heure, la situation n'a guère varié. » Nous admettons sans peine que le vrai café Martinique est de venue difficile en rai- son des maladies dont il est depuis long- temps la proie Cependant ne pourrait-on, par des efforts intelligents et continus, abou- tir à une salutaire pro)>hylaxie ? M. Lanoes, un des regrettés professeurs du lycée de Saint-Pierre, s'était voué à cette utile be- sogne ; certainement ses investigations eus- sent été couronnées d'un plein succès si la mort n'était venue le ravir en pleine activité. Son œuvre est à reprendre. « En attendant, qu'est-ce qui empêche nos petits planteurs de se livrera la culture encore rémunératrice du café Libéria?... Nous l'avons dit, nous ne produisons pas N" 39 — Sept. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 283. assez de café pour nos propres besoins. Nous nous trouvons dans l'onéreuse obligation d'en faire venir d'Haïti, moyennant des droits très élevés. Nous accentuons par là le manrjue d'équilibre exislant dc'jà entre nos exportations et nos importations tout en res- treia'uant notre appétit .. » Notre collaborateur M. L. Derais, du Havre, visé par le reproche de 1' « Opinion », nous écrit à ce propos : « Puis({uc la Martinique ne produit ])as assez de café pour ses besoins, elle n'a |)ar conséquent pas à en exporter et logiquement nous autres métropolitains, nous n'avons plus à nous occuper des cafés Martinique l)uisqu'ils ne viennent plus chez nous et ne peuvent pas y venir. » Il est certain qu'il y a cependant de petites exceptions. » Certains propriétaires de la Martinique qui ont conservé des plants de bon café, en envoient quelques sacs chaque année soit à titre gracieux à des parents, soit moyennant finance et sur ordre, à des anciens colons qui veulent continuer à boire leur café ; en tout cas ces cafés n'existent plus au point de vue commercial. On continue à en causer dans certaines parties de la France, mais ce que les négociants livrent sous le nom de « Martinique » à leurs clients, est naturelle- ment une imitation : pour ceux qui veulent bien y mettre le prix, il leur est li\ré du u ôuadeloupe » pour du « Martinique »; et ceux qui ne veulent pas payer cher, reçoivent un café gragé quelconque. » — L. Derais. Utilité du bétail dans les plantations de Castilloa. Par M. René Guébin. Dans son très intéressant livre : Les 2:)lan- les a caoutcliouc, traduit par M. \'h-boucue- virCH, WAKBuna interdit d'une façon for- melle l'accès du bétail dans les iilautations de Castilloa. Mon collègue, M. Gabcia-Salas, de retour d'un voyage sur la côte du Paeiliquc, me dit ([ue, près de Santa-Lueia, il rencontra une importante plantation faite sans ombre et / ]iarfaitement clôturée dans le but d empê- cher l'accès des animaux. Les arbres jjarais- saicnl âgés de G ou 7 ans et le sol était en- \Hhi par le bihai iHeliconia Biliaii, qui for- mait une massse de verdure im[)énétrable ; d'autre part, de nombreux arbres ét:iient renversés. — Il parait que cette région du pays était infestée par de nombreux taltc- SAS lOeomisTnexicanus) qui, comme la taupe européenne, minent le sol et i-ongent les racines des végétaux. Plusieurs planteurs de eaoutehoiiC expé- rimentés, entre autres M. Joaquim Astuiuas. récemment encore propriétaire de l'hacienda El. Baul décrite dans le n" 9 du «J.d'A.T. ». sont d'avis qu'il y a tout avantage à laisser pénétrer le bétail dans les plantations lors- que les Castilloa ont plus de 4 ans. — En i-ffet, à partir de cet âge les bi-anchci et feuilles sont hors d'atteinte des animaux et li'S troncs peuvent résistera leur frottement. C'est d'autre part un moyen économi(|ue de nettoyage de la plantation, car le bihai est un bon aliment. D'autre pari, les bestiaux défonçant continuellement les galeries de la TALTUSA, la traquput et arrivent à l'éloigner complètement. Ren('' GuÉRiN. Guatemala, 2 Août 1Ç04. Le travail de M. "Vossion sur le Coton dans l'Inde Rectification M, L. 'Vgssion, le très sympathique consul de France à Bombay, nous fait observer que c'est à tort que nous avons présenté comme une traduction son travail sur la culture du du coton dans l'Inde, résumé dans notre n° 35 ; ce travail, nous écrit-il, est basé sur les informations recueillies directement auprès des autorités compétentes, ainsi que sur l'ensemble des impressions et connais- s:mces acquises au cours d'un séjour déjà lono- dans la Péniiisuie. Nous sommes heu- reux de rendre justice à M Vossmi.n qui est, parmi les consuls irançais, l'un de ceux dont l'attention va le plus voloiuieis vers les questions agricoles. 284 JOUHNAL D'AGRICULTURE TROPICALE .V 39 — Sept. 1904 Avocatiers à fruits longipédonculés Lettre de M. Anthnio Miraxda A l'occasion de la note de M. Ch Rivière sur ce sujet, publiée dans votre n" 37, pei- mettez moi de vous dire ce que j'ai cons- taté dans mon pays, au Para : Nos avocatiers locaux ont le fruit, les uns presque sessile, les autres plus ou moins longuement pédoncule : ces derniers sont préférés, et leurs fruits sont meilleurs. Dans chacune de ces deux catégories, l'on dislin- gue deux variétés dont l'une à peau noire, l'autre à peau verte. Mon parent M. Mourraille a importé des Antilles, il y a une vingtaine d'années, le grand avocat à peau rougeâtre qui com- mence à être connu au Para Antonio Miranda. Paris, 15 août 1901. Encore un outil pour saigner les caoutchoucs. Le ciseau réglable de R. J. Blok Nous avons publié, dès 1901 (« J d'.\. T », n° 7), des chiffres de l'endements très élevés obtenus par M. R. J. Blok de quel- ques Ficus de l'exploitation Gogoniti (Java). C'est lui qui vient d'miaginer l'outil repré- senté ci-contre 'd'après un article de M. Tromp de IIaas, voir « Teysmannia », avril 190 i). Il consiste en un ciseau sur la lame du- quel s'adapte une pièce mobile qui peut être fixée par une vis de pression de manière à régler 'a profondeur de l'incision d'après l'épaisseur de l'écor- ce. L'instrument est construit de manière que la blessure se fasse de bas en haut, ce qui permet d'éviter le sta- tionnement de l'eau Pj.t. ■2i_ dans la plaie. Pour enfoncer la laiis l'écorce, on se sert d'un maillet en lame boi- M TiniMP DE IIaas accompagne cette des- cription de quelques réflexions qui valent la peine d'être résumées : Une longue prati([uc, dit-il. pourra seule nous apprendre si l'instrument de M. Blor est préférable à ceux actuellement en usage; toutefois jusqu'ici les systèmes à la merégla- ble se sont montrés inutiles pour le Ficus elaslica, qui cicatrise ses blessures avec une grande facilité, le cambium et le bois fus- sent-ils même entamés. Des inslruinents de ce genre rendront, peut-être, davantage de services avec le CastiUoa et les autres arbres à vitalité moins puissante. Il existe à Java, dans l'immense domaine Pamanoekan-Tjassem. près Sœbang, une plantation de Ficus elastica, considérée comme la plus ancienne culture de caout- chouc connue ; on en trouvera la descrip- tion dans tous les manuels, par excmpli/ dans celui de Warb rg, traduit par Vilbûu- CHKVITCil Eh bien, dans ci'tte exploitation, on sr sert, depuis 17 ans, d'une simple hachette i« hakbijltje ». « tapbijltje »), et le résultat ne laisse rien à désirer: Le premier forgeron de village peut en fabri([uer tant qu'on voudra L'outil m; sau- rait se fausser II est légi'r, l'ouvrier Iv manie d'une main, pendant que l'autre lui sert à se tenir à 1 arbi-e. Le travail est rapide et, par suite, la cueillette du caout- chouc revient à peu de frais. Enfin, l'équipe, chargée de la saignée, apprend vite h pro- portionner la force du coup à l'épaisseur de l'écorce. A moins donc que le mode de saignée même ne chaiii.'-c un jour, il n'apparait pas qu'il y ait intérêt, - tout au moins pour le Ficus et avec l'excellenle main-d'œuvri' dont on dispose à Java. — à substituer à l'outil- lage simple actuellement en usage, des ins- truments à lame réglable et autres compli- cations de même catégorie. L École pratique de 'Valabre La Direction de l'École pratiiiue d'.\gricul- ture et de Viticulture de Valabre (Bouches- du-Rhône), que nous avons l'avantage de N" 39 — Sept. l'JOi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 28."! compter parmi nos abonnés de la première iicurc, nous fait parvenir la liste des treize élèves qui viennent d'obtenir leur diplôme. Ce sont surtout des jeunes gens de Marseille, ou originaires du département des Bouches- du-Rhône. Cependant, il y a aussi un Turc d'Asie-Mineure. L'Ecole de Valabrc comporte un cours de cultures coloniales ; à ce titre, elle mérite d'être connue de nos lecteurs. L'École pratique de Banfora Nous venons d'apprendre la création à Ban- fora (cercle de Bobo-Dioulasso, Soudan fran- çais) d'une école pratique pour la culture (le la liane gohine (Laudoliiliia Hciidelulii i et pour l'exploitation de son caoutchouc. Il a été créé précédemment une station agrono- mique à Banfora; l'inauguration a eu lieu au commencement de l'année courante. L'agent de culture qui en est chargé, M. Ferrk, ancien Directeur du Jardin d'essai Richard- ToU, a déjà fait des plantations importantes de gohine et enseigné à de nombreux indi- gènes la façon de la multiplier. Des élèves moniteurs, formés à Banfora et à Koulikoro (la station agronomique centrale, voir « J. d'A. T. », n° 13), travaillent dès à ]irésent au reboisement de certaines localités dans les cercles de Bobo-Dioulasso, de Si- kasso et de Bougouni. La méthode employée est le semis, en place déiinitive et en pépi- nière. Les semis en pépinière ont pour eux l'avantage d'être d'un contrôle plus facile (jue ceux faits dans la brousse. 11 serait bien intéressant de savoir quelle idée le personnel de Banfora se fait exacte- ment de la croissance et de l'âge où pourra commencer l'exploitation. On aimerait con- naître également le plan sur lequel est con- çue celle-ci. Ces données essentielles du pro- blème sont toujours l'objet de controverses radicales dans la presse, et le volume même (le MM. DE WiLDEMANet Gentil n'a pas appor- té, sur ce point, de doctrine déiinitive, comme cela a été démontré dans un récent article de critique, par .\uG. Chevalier. Cependant, les auteurs s'accordent à recommander la liane à caoutchouc comme culture indigène et de réserve. Pour les blancs, c'est une autre affaire ! A propos de Riz non glacé. Réponse de « L'Epicier ». Notre excellent confrère parisien « L'Épi- cier » répond, avec bonne j,'ràce, dans son n" du 1 î septembre, à la question que nous nous sommes permis de lui soumettre, à la suite de l'article de M. Main sur la supériorité nutritive du riz non glacé. Nos confrères américains de Li presse spéciale rizicole, cités par M. Main, feraient bien de provoquir à leur tour l'avis des épiciers du pays. D'autre part, il n'est pas certain que l'im- pression de notre confrère parisien soit partagée de tous points par les représentants de l'épicerie allemande ou anglaise, par exemple. Les Alle- mands opposent généralement moins de résis- tance aux nouveautés telles que riz non glacé, pain complet etc .. A Paris môme, le pain complet nous semble d'ailleurs en moins mau- vaise posture que ne le pense notre honorable interlocuteur. Quoi qu'il en soit, il serait très utile de pou- voir confronter les avis des milieux profession- nels des deux côtés de l'Océan, sur la question spéciale des chances qu'on aurait de faire accepter par le public le riz non glacé. Sur la question des cafés caracoli que l'aima- ble Directeur de o L'Épicier » efileure en pas- sant, nous nous permettrons de lui signaler une opinion accréditée: ces fèves, rondes, ou à peu près, par avortement de la fève-sœur et qui se séparent du reste par triage, se laisseraient torrélier dans de meilleures conditions, en raison précisément de leur grande régularité ; et ainsi, leur cours plus élevé aurait sa justification. Nous donnons cette explication pour ce qu'elle vaut ; notre confrère est plus autorisé que nous pour la juger. — N. d l. R. li Nous ne discuterons pas les faits avancés dans la note de M. Main, nous manquons des éléments pour le faire; mais nous pouvons donner du moins notre avis au point de vue commercial en France. » Nous devons constater que, chez nous, le consommateur accorde une grande attention 286 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE X" 39 — Sei-t. 1904 à l'aspect des produits, et c'est pour flatter cette manie que nos confrères doivent don- ner à leur café une teinte un peu plus foncée qu'il ne serait utile pour obtenir une infusion parfaite; c'est pour la même raison que certains torréfacteurs lustrent le même pro- duit avec de l'huile, ou que l'on emploie, surtout à l'étranger, des produits destinés à donner du brillant aux u-rains. r, Toujours dans le même article, il est à remarquer que les sortes régulières, peur les cafés vendus verts, atteignent un prix sensiblement plus élevé que les sortes irré- gulières de qualité correspondante, et que le caracoli, pour la môme raison, se vend éga- lement plus cher que les grains normaux de la même sorte. » De même, le pain parfaitement blanc se vend beaucoup mieux (jue le pain légèrement /, consacré à VAgncullure à Mada- gascar. Nous re,;,frettons que la place ne nous ait pas permis de reproduire les beaux diagrammes et illustrations qui accompagnent le texte. Ce dernier est des.plus intéressants; toutefois, après en avoir pris connaissance, on relira utile- ment ce que nous avons dit, dans de précédents numéros, de la surproduction qui menace à bref délai le marché de la vanille. Se reporter aussi à la note du n' 20 du " J. d'.\. T. /y. sur l'instabi- lité des récoltes de vanille. — Sur les détails techniques de la culture de la liane à Mada- gascar, nous avons publié, dans notre n" 25, un article très documenté de M. Paul des Grottes. Notre collaborateur a observé le vanillier à Nossi-Bé. — N. d. l. R. ■ La culture de la vanille déjà connue à Madagascar depuis assez longtemps, est celle qui, depuis 1896, a pris le plus d'extension. Malgré h s aléas, inhérents à l'exploitation de cette orchidée, !a production de la vanille a tenté et tente encore un grand nombre de colons, car elle n'exige en définitive qu'une période d'attente relativement courte et peut, dans bien des cas, donner des bénéfices élevés. La vanille trouve, sur la plus grande partie de la Côte Est et dans le Nord-Ouest de ^Madagascar, un climat qui lui convient parfaitement. Les régions où elle semble donner les meilleurs résultats sont celles de 'Vato- mandry, de Maroansetra, d'Antalaha et de Xossi-Bé. La production de la vanille a fait de trc's grands progrès à Madagascar depuis 1890. Xo 39 _ Sept. 100 i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE ■287 A l'heure actuelle, les exportations en poids sont en effet au moins dix fois plus élevées qu'en I89G. L'exportation enregistn'-e pen- dant l'année liscale 19t''2 a atteint presque r2.00n kilogrammes. La vanille de Madagascar est ordinaire- ment appréciée en Europe, aussi bien en France qu'à Hambourg; aussi les planteurs soigneux, s'attachant à la qualité plutôt qu'à la quantité, souiïient-ils moins ici que dans la plupart des autres colonies fran(:aiscs des llucluations incessantes des cours de cet aromate. Presque toutes les vanilleries existant en ce moment dans la colonie sont de création assez récente ; il est donc permis de croire que la production annuelle augmentera encore sensiblement. Toutes les vanilleries actuelles seront en plein rapport dans cinq ou six ans. Les éva- luations permettent d'espérer que Madagas- car pourra produire alors de 30 à 33 tonnes de vanille sèche; c'est-à-dire que vers 1908 ou 1900 les exportations de vanille seront égales à celles des Seychelles, il y a quatre ans, et atteindront en valeur environ un million de francs. Presque toutes les provinces cô^ières com- prennent, à côté des vanilleries, des cultures plus ou moins importantes de café ou de cacao. Deux régions, Maroansetra et le district d'Antalaha, où cette orchidée se trouve dans dis conditions particulièrement favorables, constituent à ce point de vue les deux seules exceptions. La plus belle vanillerie de File, c'est-à- dire la plus vigoureuse et la mieux soignée, celle qui, par plant donne les meilleurs ren- dements, appartient à M. Bouas, suivant ^I. Deslandes, qui, en 1901 et 1902, a eu l'occasion do visiter la plupart des exploita- tions de sa circonscription. Aux environs de Tamatave, dans la région de Fénérive, dans la province d'Andevo- rante et dans les districts de Fetraomby et de Beforona, la production de la vanille n'a guère attiré jusqu'à ce jour des colons, mais il est certain que cette culture peut y donner d'excellents rcsu'tats. Il faut donc s'attendre à voir créer de nou- velles vanilleries dans toute cette partie du versant oriental. La province de Tamatave est déjà entrée dans cette voie et ne tardera sans doute pas à prendre une place convenable à coté des autres provinces de l'ile, comme centre de production de vanille. Dans le nord de Madagascar, la vanille est ordinairement plantée sous forêt ou haute brousse, convenablement éclaircie, composée par des essences les plus diverses. Dans le sud, le tuteur le plus employé est le pignon d'Inde. >• Henequen et Aloès de l'Est Africain Allemand. Ventes sur la place de Hambourg en 905. Nous avons donné à plusieurs reprises des détails circonstanciés sur le développement considérable de la culture des agaves tex- tiles dans la colonie allemande de l'Est Africain; en particulier, dans le n° 15, nous avons publié un état synoptique des diffé- rentes plantations en présence, indiquant pour chacune les espèces cultivées, le nombre de plants, leur âge, etc. ; les chilïres du tableau sont probablement dépassés depuis. Quelques-unes des plantations allemandes commencent à produire de la fibre. En elTet, dans son rapport annuel pour l'année 1903, cité par le « Board of Trade Journal » du 30 juin, le consulat anglais de Hambourg signale que dans le courant de cette année il y a été vendu à d'excellents prix : 3.50 tonnes de chanvre de Sisal ou Henequen (Arja.ve rigida) et 500 tonnes de chanvre de Maurice I Fourcroya. gigantea), l'une et l'autre do ces deux libres provenant directement de l'Est africain allemand. La plus grande sucrerie de Cuba et du monde. Lettre de M. A. Pedroso. Je viens de recevoir le numéro du 2'i juil- let de la revue de « Cuba y America » ; il est consacré tout entier à Central Chaparua, -288 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 39 — Sept. 190i la plus grande sucrerie de Cul)a et probable- ment du monde. Cette usine a moulu en un seul jour 271.000 arrobas de cannes, soit 3.11(1.300 kg.. Sept trains, à voie large, lui apportent jour et nuit la canne nécessaire pour alimenter son formidable outillage. Cette année, cette sucrerie monstre devait faire 250.000 sacs de sucre, à320 livres anglai- ses. D'intéressantes photographies accompa- gnent l'étude, fort doiumentc'e. — Il nous faudr:iit à Cuba deux ou trois douzaines de sucreries comme celk-là. Agréez, etc. Alberto Pedroso. Biarritz, Septembre 1904. Galettes de Manioc ') D'une lettre de M. Boname. « On prépare ici aussi des biscuits ou galettes de manioc. Je me demande si cet article aurait quelques chances de prendre en Europe ; j'ai envie de vous en adresser un échantillon qu'il y aurait lieu de présenter aux commerçants ou épiciers en gros, pour renseignement sur lécoulonient possible. Je vous en parle parce que vous vous êtes êtes occupé, dans votre Journal, du succès qu'une préparation du même genre, prove- nant des Antilles aurait rencontré aux Etats- Unis ». P. Bo.\AME. Station aL;ronomique, Maurice. Bibliographie agricole des Citrus. Un abonné nous demande où il pourrait trouver des renseignements détaillés sur l'orange « Washington Navel », si réputée aux États-Unis et qui se distingue par l'absence de pépins. Ces choses- là se trouvent dans les bons manuels ; sans remonter aux traités classi- ques, voici quelques ouvrages tout récents destinés au grand public, la plupart s'occu- (1) .. V. " J. d-x. ï. et 21.- N. D. L. H. pent à la fois de l'orange et des fruits congé- nères' Tous (05 li\ies ont été régulirrement annoncés dans notre Bulletin bibliographique (papier bleu) au fur et à mesure de leur appa- rition : Livres anglais : Mills (v. « J. d'A. T. » N" 21, § 34.5.); — Lelo.vg (v. « J. d'A. T. » N°25, § 414). Livres italiens : A loi (v. « J. d'A. T. » N" 17, § 2.59) ; — Thombetta (v. « J d'A. T. » N° 29, .§ 472). Livres espagnols : Alino (v. « J. d'A. T. » N° 12, Ji 14.5). En outre, on trouvera de bonnes descrip- tions de variétés dans certains catalogues de pépiniéristes américains, tels que Re.\soner, Teague, etc. Nous donnons, dans ce numéro môme, des annonces de ces deux maisons. Thé de Jamaïque. Relevé dans la /. '90. Le Guide complet du traitenipat : LA MÉDECINE AGRICOLE '-"^t «ilrpss-^ ffanm n loutp pfrsnnne nui en C.ùl 1,1 d.MiMKl.' ;i 1 l'SOClÉTE FRANÇAISE du LYSOL, 22 et 2^, Place Vendôme, Paris. • -VITIOXJ1L.TX7II.E JOf^N GORDON * POUR CAFÉ ET CACAO .»« LE PLUS PRATIQUE! Nos séchoirs sont établis d'après le principe préconisé par le D' Preuss, le célèbre spécialiste alle- mand. Ils permettent d'utiliser l'action combinée du soleil et de chaleur artificielle. Cette dernière peut être fournie par n'importe quel combustible, le four est construit en conséquence.— Capacité : 10.000 à 20.000 kilogrammes de cacao à la fois. Deux ouvriers suffisent à la manœuvre du treuil, à la manipulation des fèves et à la surveillance du four. — Toiture brevetée évitant la condensation I — Construction démontable, pouvant se diviser en colis pour porteurs. Plan de montage fourni à la commande. LE TYPE A CACAO EST APPLICABLE AU CAFE AVEC TH£S PEU DE MODIFICATIONS Adresse pour télégrammes : Rafpor, Bruxelles (Code : Lieber's), — Adresse pour correspondance : Entreprise Générale Industrielle, 41, rue TaltJbout, Paris- 9* 4^ Année. N» 40 31 Octobre 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Sommaire Pages ÉTUDES ET DOSSIERS F. MAIN : Le séchoir à cacao mixte dé- montable, système Chuao 291 REASONER FRÈRES : Oranges et man- darine sans pépins. (Liste raisonnée) . . . 293 CH. RIVIERE : Le savonnier Etat de sa culture en Algérie) . . 294 La valeur commerciale des caoutchoucs du Congo français, d'après la collection de la mission Chari-Tchad (Note de IVI. AuG. Chevalier) 296 Cueillette et rendements de l'arachide en Egypte. (D'après M. H. Lecomte) . . . 299 Culture du bananier au Parana. 1 D'après M. L. Paszkiéwicz) -02 Aux cultivateurs de Manihot Qlaziovii. (No- tre enquête dans l'Inde. — Opportunité d'une enquête au Brésil 504 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Déljoucliés, etc.) HECHT FRÈRES & C- : Bulletin men- suel du caoutchouc ^o' A. & E. FOSSAT ; Bulletin mensuel du "*«" 306 YAQUIN&-SCHWEITZER: Chronique des fibres de corderie et similaires 307 TAYLOR & Ce : Mercuriale africaine de Liverpool ,Qg L. DERAIS : Mercuriale coloniale fran- çaise du Havre. ... ^nr, ' 7 "-"V J.-H. GREIN : Mercuriale de quelques produits d'Extrême-Orienf .,0 H. HAMEL SMITH : Production et consommation du cacao en 1903-1904.. 310 ACTUALITÉS (Correspondances, Informations, Extraits, etc.) Notice nécrologique sur V. Martref 312 FIGU FiG. 25 : Vue du Séchoir Chuao 292 Pag Notice nécrologique sur Ferd. Coulombier. 3 1 5 R GUÉRIN et la RÉDACTION : Le hancot arborescent du Guatemala, Caja= nus indicus , , , P. QUESNEL : Dégâts et destriiction des rats en Cochinchine j,,^ A. PEDROSO : Le personnel agronomi- que nouveau de Cuba . , , L. HAUTEFEUILLE, Ch.'jUDGE: Sur le thé soluble de Ceylan 515 DIXI : Une reculade de l'indigo synthé- "^'q"S 316 La brosse pour cacaoyers, de H. Ha.mel S'"^" 316 Demande de noix de cocos, pour semis. . 31- Le coton dans l'Afrique occ'" française. (Not. sur le livre de M. Yves Henry'. 318 Bibliographie économique du manioc. _ (Notice sur la brochure de Burkill.). 318 Établissement et entretien d'un potager en pays chauds. (D'après M. D. Bois) ... 319 Formule pour fabriquer du beurre de coco. 320 Avis aux Abonnés . ,-,^ î20 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE {sur papier blou) Livres nouveaux §S 647=671 : Italie, Afrique française, Congo belge, Erythrée, Mo- • zambique, Transvaal, Comores, Mada- gascar, Maurice, Etats-Unis, Mexique, Bolivie, Brésil, Japon, Ceylan, N'"'- Zélande, Tasmanie. — Canne, Riz, Ananas, Cannelle, 'Vanille, Tabac, Co- ton, Caoutchouc, Phormium, Bois, Ki- no- — Traité des Yuccacées, des Eu- calyptus. Manuel italien des Cultures tropicales. Elevage du mulet. Mal de caderas. Insecticides. Hygiène X et XI RES FiG. 26 : Brosse pour cacaoyers 290 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 40 — Oct. 1904 Les Collections Complètes du Joiwnal d'Agriculture Tropicale OEVIE]%I%EI%îX RARES ! Par s\iite d'une erreur irréparalili', il ne nous reste plus qu'un très petit nonilire de collections complètes, et nous sommes oUligès d'en majorer le prix. Nnus vendons 100 francs les 36 premiers n"' (juillet 1901-juin 1904). — Les séries incomplètes (sans les n"' 2, ;i. 4, ;>. 19, 22, 28, 31, 32, 31) se vendent: 6 francs le semestre — 12 francs l'année. Nous ne vendons ]ilus de numi'ros isoles antérieurs au n" SI (juillet 19(I4'. NOUS RACHETONS, au prix de 2 francs cl.afpie, les n- 2, 3, i, 31, 32. .Nous payerons volontiers ]us(iu a 3 francs les ir" 9 et 3 't. 1-.ARR1C.\NT, Campement com- plet et Matériel colonial , Tentes, Cantines, Sacs, Pharmacies , Cui- sines.Objets pliants (Lits Sièges, Tables L internes). Exposition Paris igoo : Hors concours. \hmbrc du Jury Campement j 207, Faubourg Saint-Martin, Paris — Téléphone n° 422-17 Le JOURNJVL P'^QRICULTURE TROpICJ^LE est en lecture sur les paqucijots des C"^ C'^des Messageries Maritimes — C'' G'' TransallaïUique 0° Maritime Belge du Congo — Rotterdamsche Lloyd Pacific Steam Navigation C° -- Munson Steamsliip Line Empreza Naciona! de Navegaçào para a Africa Porlugueza Booth S.S. Co — Booth Iquitos S, S. Co. LE COURRIER DE LÀ PRESSE 21, Boulevard Montmartre, 21 — PARIS FOURNIT COUPURES DE JOURNAUX ET DE REVUES SUR TOUS SUJETS ET PERSONNALITÉS Le Courrier de là Presse lit 8.000 journaux par jour TARIF: 0 fr. 30 par coupure _, ., . , ., •„„„„» [ par 100 coupures, 2b fr. Tarif réduit, paiement \ '^ , '^ ' ,^ -^ ., ' . . j ] m 25o » 55 ï davance, sans période < ,. .^; 1 » 5oo » lOD » de temps limitce. » 1000 i> 200 » Eh écrivain mentionne; le Journal d'Agriculture Tropicale Sociétéd Études Colonialesde Belgique * * * * * PUBLICATIONS, en venteS.iRUE BAVÏK3TEIN, à BRUXELLES: Les plantes produisant le caoutchouc du com- merce, par Li. Morris (4 Ir.i, — Manuel du voyageur et du résident au Congo :13 fr.. purt eoni|iris). — L'art militaire au Congo 2 Ir. . — La chute de la domination des Arabes au Congo, par le li' IIi.nde .3 Ir I. — Rapport sur les travaux du laboratoire médical de Léopoldville en 1899-1900, par les Ll" Van Cimpf.niiout et Urveiomit 2 Ir. 50 . — L'éle- vage de l'âne et du mulet au Congo, par le Lieu- tenant Sii.LVE i3 ir. ). — Le tabac, par O. Collet ilO ir.i. — L'Hevea asiatique, par O. C'M.let. 2-^ éd. i3 ir. 50'. — Bulletin de la Société d'Etudes Colo- niales. Prix de i'aijonueinent : 10 Ir. — Etranger : 12 ir.l. r^§^© Exposition Bniïersille lie 190O -. 3 6RAHDS PRIX, 3 MEDilLLlS D'OR, 38 DIPLO.'.ItS ll'UUKNlUR aui ulverses lïpositlons , ^ Fondateur et Suce de l3 Maison Rîcbaril Irères JULES RICHARD 25, rue Mèlingue (anc. Imp. 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N° 40 31 Octobre 1904 Journal d'Agriculture Tropicale Le Séchoir mixte démontable système Cliuao Description du Séchoir double Chuao pour cacao et café, de I'Entreprise Générale Indus- trielle. — Les avantages des séchoirs mixtes. — Opinion de Preuss. Par M. P. Main Le « J. d'A. T. » s'est occupé, à diverses re- prises, de séchoirs à cacao travaillant par le seul moyen de la chaleur artificielle (année 1902, pp. 227-229, 271-272 ; année 1903, pp. 127, 294-295). L'idéal des planteurs consiste cepen- dant à pouvoir profiter aussi de la chaleur solaire dans la mesure du possible ; le type décrit ci- après présente à ce point de vue le plus grand intérêt. — N. d. l. R. pas réalisables partout ; il nécessite, fùt-il mêpie réduit àsaplus simple expression, des matériaux et des pièces qui feraient totale- ment défaut dans certaines colonies françai- ses, par exemple. — Aussi, des industriels ont-ils songé à étabir d'avance, pour un type unique, toutes les pièces dont la con- fection sur place pourrait présenter des difTicultés 'ou des impossibilités, laissant au planteur le soin de se procurer sur les lieux les matériaux nécessaires aux maçonneries, Preuss donne, à propos des installations dont la valeur ne vaut pas le transport ; à de Dans son remarquable ouvrage Le Cacao, pour la dessiccation de lafève, une classifica- tion des méthodes employées, en attribuant à chacune une note suivant les résultats qu'il a pu juger durant son voyage aux pays producteurs de l'Amérique centrale et méri- dionale. Quoiqu'il préfère la chaleur solaire à la chaleur artificielle, il reconnaît que : «... l'incertitude du temps et la longueur des » périodes de pluie qui régnent dans tous » les pays à cacao, rendent nécessaires, » dans toutes les plantations importantes, très rares exceptions près, on les trouvera facilement. Nous avons pu étudier les plans et devis de la société franco -belge I'Entreprise générale industrielle, qui a pris l'initiative d'établir ce séchoir, aucjuel elle a donné le nom de « Séchoir Chuao » ; nous allons en donner une description sommaire, que le lecteur pourra suivre sur une figure commu- niquée par les constructeurs ; c'est la même qui se trouve dans leur annonce (voyez cou- » des installations qui affranchissent les verture). On reconnaîtra sans peine que les » planteurs de la dépendance du soleil. » auteurs du plan se sont inspirés nettement On comprend alors que Preuss ait attri- du séchoir de Verdante Vale, dont leur bué la note très bien à l'appareil qu'il définit appareil semble posséder toutes les quali- tés. Des modifications insignifiantes le ren- dent applicable, le cas échéant, au café. Le séchoir, une fois terminé, se compose essentiellement d'un plancher en bois, de? tiné à recevoir le cacao, et placé sur substructure en maçonnerie, mesr mètres sur 0, et environ 6 mètres la partie inférieure, où circu' peut au besoin servir de • La surface utile c' mètres carrés, ■ ainsi : € Bâtiment à toit mobile. Atmosphère chauffée dans un espace spécial, au-dessous du parquet du séchoir. Action combinée du soleil, possible à tout moment. » Cet appareil existe ; Preuss l'a visité sur la plantation Verdante Vale, à la Trinité ; et il en donne une description complète. — ]\Ial- heureusement ce séchoir, dans sa simplicité, comporte des travaux de maçonnerie, serru- rerie, charpente, vitrerie, etc. qui ne sont 202 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 40 — Oct. 1904 10 à 20.000 kilos de cacao en une seule opération. Attenant au bâtiment principal, et situé au milieu d'un des plus grands côtés, se trouve un petit bâtiment contenant l'appareil de chauf- fage et son foyer ; c'est là que l'air, entrant par une série d'ouvertures pratiquées dans une des parois, s'échauffe avant de pénétrer sous le plancher de dessiccation. — Le toit de l'annexe, le calorifère, le foyer avec les briques réfractaires nécessaires, la chemi- née et ses haubans, sont fournis dans le Séclioir Cliuao. — 11 en est de même des doux cheminées d'appel situées aux angjes de la substructure, du côté opposé à l'an- des parois vitrées qui donnent du jour sans amener de refroidissement sensible, étant donné leur éloignement du plancher; les châssis vitrés qu'il comporte peuvent bas- culer, soit pour aérer la chambre lorsque les ouvriers y pénètrent pour remuer le cacao, soit pour évacuer l'air saturé d'humidité à la fin de la journée. — Les deux parties du toit, qui se recouvrent sur une certaine lon- gueur, sont montées sur des galets qui rou- lent sur des rails placés dans le prolonge- ment des murs; ces rails sont fixés sur des piliers en maçonnerie maintenus à l'écarte- ment voulu par des entretoises métalliques destinées à prévenir le tassement. Des treuils FiL- Vue fîûni'ralc du Séclioir double Cliuao. nexe, et par lesquelles s'échappe^l'air chaud après avoir ainsi parcouru le bâtiment tout entier. Passons aux toits moitiés. Leur construc- tion présente plusieurs points délicats : ils do.ivcnt, en effet, être légers, afin qu'en cas d'averse soudaine un homme puisse suffire à les manœuvrer; ils doivent comporter des prises de jour et d'air suffisantes sans être cependant une cause de refroidissement. Enfin une grande solidité est indispensable afin que les déplacements répétés du toit n'en amènent pas l'ébranlement. Le Séchoir Chuao comporte des toits en tôle ondulée, montée sur de légères charpen- tes en fer ; un dispositif spécial des tôles em- pêche les gouttelettes d'eau de condensation de se rassembler à la partie inférieure des ondulations pour tomber sur les graines; l'eau est automatiquement évacuée au dehors. Un lanterneau placé sur le faitage présente à double effet, montés sur ces piliers, per- mettent de manœuvrer aisément les deux parties du toit pour découvrir ou recouvrir le plancher. Au premier abord, il semble que le plan- cher, comme tout travail on bois, puisse être établi sur place, et que le prix du transport ne doive pas être en rapport avec la valeur des matériaux; en réalité, il n'en est pas ainsi. Il faut songer que ce plancher devra affronter une chaleur considérable, qu'il sera, par conséquent, exposé à jouer et que les fis- sures ainsi déterminées permettront aux fè- ves de passer au travers et les exposeront à des coups de feu. Preuss, dans sa descrip- tion du séchoir de 'Vcrdante 'Vale, insiste sur le soin particulier qui doit présider à son établissement. Aussi les constructeurs du Séchoir Chuao ont-ils prévu la fourniture du plancher au même titre que celle des parties métalliques ; ce plancher est établi en sapin N" iO — OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 203 bien sec, qui a reçu une préparation spé- ciale à l'huile de lin. Il en est de môme des portes et des fenêtres dont le jeu pourrait amener des rentrées d'air froid. Nous avons parlé de la quantité considéra- ble de cacao que les dimensions du séchoir permettent d'admettre ; mais pour le cas où on n'aurait que peu de cacao à traiter, il est facile de n'utiliser que la moitié du plancher. A cet effet, un mur transversal coupe la sub- structure en deux et l'air chaud sortant du calorifère se rend dans deux caniveaux qui débouchent, presque au niveau du sol, cha- cun dans une des chambres ainsi détermi- nées. Nous ne pouvons passer sous silence que le foyer, quoique régulièrement construit pour brûler du charbon, peut également uti- liser du bois ou des combustibles végétaux de qualité inférieure. Il peut enfin, moyen- nant une légère majoration, recevoir un sys- tème de brûleurs à pétrole. Nous terminerons en disant que les cons- tructeurs ont prévu le cas où les colis de- vraient être transportés à dos d'homme, et qu'ils peuvent établir un emballage en con- séquence. Les prix du prospectus sont éta- blis pour livraison dans les ports du Havre ou d'Anvers. Il est à souhaiter que la combinaison soit étendue à d'autres appareils coloniaux ; car il ne manque pas de ces bons outils remar- qués et même décrits par de bons observa- teurs, mais qui restent inconnus des plan- teurs, parce que personne n'est intéressé com- mercialement à leur propagation. F. Main, Ingénieur-Agronome. Oranges et Mandarine sans Pépins Note de MM. Reasoner frères Un abonné nous ayant demandé récemment où il pourrait trouver des renseignements sur l'orange « Washington Navel », nous lui avons répondu, en donnant dans notre n" 59, p. 288, la .bibliographie générale des Citrus. Une note que nous recevons de MM. Reasoner Brothers, les célèbres pépiniéristes d'Oneco (Floride), ' nous met à môme de satisfaire aujourd'hui d'une manière plus immédiate à la curiosité de notre correspondant : Les oranges sans pépins sont de plus en plus recherchées sur les différents grands marchés du monde ; elles réalisent à peu près régulièrement des prix supérieurs à ceux des autres oranges, que ces dernières provien- nent d'arbres greffés ou de semis. Dans cet ordre de variétés, la plus en vogue est actuellement la Navel (orange à nombril) de Bahia, plus connue sous le nom de Washington Navel. Elle est cultivée sur des surfaces immenses en Californie, où la saison dure de janvier à juillet. La même variété, cultivée dans une proportion limitée en Floride, y mûrit ses fruits de très bonne heure ; elle n'y dure, en effet, que de novembre à fin février. C'est la conséquence de la sai- son pluvieuse estivale qui caractérise le cli- mat de la Floride. Le climat californien, au contraire, très sec en été et n'offrant d'humi- dité qu'en hiver, retarde la maturation de tous les Citrus ; en elîet, leur habitat pri- mitif est l'Inde, où les étés sont pluvieux et les hivers relativement secs. Il existe une série d'autres oranges du type Navel, sans pépins ou à peu près; toutes sont d'excellente qualité; en voici les noms tels qu'ils s'orthographient aux Etats-Unis : Double Impérial, Parson's, Egyptian, Sus- tain, Surprise. La dernière de ces variétés, originaire de Floride et d'ol)tention toute récente, présente de multiples (Qualités qui lui confèrent une supériorité marquée sur les sortes plus anciennes. En dehors du groupe des Navels il existe encore différentes oranges sans pépins ou ne contenant que des pépins avortés ; bien des connaisseurs les estiment supérieures en qualité aux meilleures des Navels. Tandis que les Navels sont généralement des fruits d'une taille démesurée, les oranges dont les noms suivent sont de taille ordinaire ; elles i94 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 40 — Oct. 190^ ont la peau résistante, mais très mince ; les membranes internes sont également très peu épaisses; il en résulte qu'elles sont très ju- teuses, leur goût est au surplus délicieux. Voici quelques noms des variétés les plus remarquables de cette catégorie : Jafïa; importée de Palestine en Floride vers 1883. Sorte bien connue sur les marchés et de très haute qualité. Un sport (accident) de cette variété a donné naissance à la sous- variété Jaffa Blood Orange, qui a la pulpe sanguine parfaitement caractérisée. Joppa; sorte tardive, obtenue en Californie de graines importées de Joppa (Palestine). Sensiblement différente de l'orange de Jalfa. Majorca ; originaire de l'île Majorque (Baléares). Fruit délicieux, dégageant une odeur très nette d'anis, lorsqu'il est bien mûr; accuse alors aussi fréquemment une colora- tion rouge sang de la pulpe. Marquis ; originaire de Malte, introduite en Floride vers 1883. Peu productive dans cette partie des Etats-Unis. Paper Rind ; introduite en Californie de l'ile S. Miguel (Âçores). Maltese Blood Orange ; c'est là l'orange sanguine courante du marché international. Très appréciée. Satsuma ; ce n'est plus une orange, mais une mandarine, originaire du Japon. C'est la seule mandarine connue sans pépins. Très rustique ; greffée sur racine de Citrus trifo- liata., cette mandarine résiste même à de fortes gelées. Malheureusement sa qualité laisse beaucoup à désirer. De toute cette seconde série, la Satsuma est seule très précoce dans la saison, loutes les autres sont tardives, quelques-unes même, très tardives. Pour nous résumer, il existe actuellement un choix condirérable d'oran- ges sans pépins de toutes saisons, de quoi approvisionner le marché pendant près de 9 mois, et s'étageant en grosseur depuis la minuscule Satsuma jusqu'aux monstrueux fruits du groupe Navel. ReaSONER BROS. Oneco, Septembre IQ04. Sur le Savonnier en Algérie Par M. Ch. Rivière Aperçu historique. — Etat d'avancement des essais de cuitLire. — Le Sapindiis du Hamma, au point de vue botanique et chimique. — Questions en suspens. M. Richard Gunther, consul général des États-Unis à Francfort (Allemagne), qui s'inté- resse aux questions les plus variées et paraît par- ticulièrement préoccupé de renseigner son gou- vernement sur les sujets d'agronomie coloniale, signait, en janvier 1904, le rapport suivant (« Monthiy Consular Reports», avril 1904) : « Je lis dans les périodiques allemands qu'on s'apprête, en Algérie, à organiser en grand l'ex- ploitation industrielle des fruits du Siipindus kUHs. Cet arbre, connu de tout temps au Japon, en Chine et dans l'Inde,.... commence à porter dans sa ù'"" année, parait-il, et peut fournir de 55 à 220 livres anglaises de fruits par an. La cueillette est facile, et l'extraction du principe saponifère peut s'opérer, à volonté, à l'eau ou à l'alcool. » Il semble que le prix de revient soit insi- gnifiant ; quant au produit, l'absence de tout caractère alcalin le rend supérieur aux savons ordinaires du commerce. >/ Le 2 juin, une note identique paraissait sous la signature de M. IVIahin, consul américain à Nottingham, dans les « Daily Consular Reports». M. Ch. Rivière nous avait précisément fait espérer, depuis quelques mois déjà, une note sur le savonnier ; nous nous empressâmes donc de lui communiquer les documents précités et voici la réponse qu'il y fait tout en nous renou- velant sa promesse d'en traiter plus longuement dès la fin d'une petite enquête qu'il poursuit dans les milieux industriels métropolitains indiqués comme s'intéressant à la saponine du savonnier : On a beaucoup exagéré l'importance des quelques tentatives qui ont été faites en Algé- rie depuis une quarantaine d'années, pour No 40 — OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 295 propager certaines espèces à fruits saponi- fères du genre Sapindus, qui ne sont encore actuellement que cultivées dans quelques jardins et exceptionnellement en petits grou- pes. On peut résumer ainsi la situation de cette question sur le littoral algérien, car la plante ne peut s'avancer à cause du l'roid dans^l'in- térieur du pays : 1° Il n'y a en Algérie aucun marché du ScLpindus, aucune usine de traitement des fruits, par une raison majeure, c'est que le produit est encore peu abondant et surtout qu'il n'a aucun emploi industriel connu. 2° Les fruits du Sapindus qui étaient au- trefois recherchés pour des usages locaux par les ménagères, pour laver des tissus de laine principalement, sont maintenant vendus à un prix très minime par le seul fait de l'en- trée en production de quelques ari)res de plus : le marché est déjà alourdi. 3° L'arbre n'a pas la précocité de rende- ment qu'on lui attribue : il ne commence à fructifier en quantité appréciable que vers la dixième année de plantation, encore faut-il qu'il soit en terre bonne et fraîche et dans des régions où il ne gèle guère. Dans ces con- ditions, il faut environ 25 ans d'âge à un Sapindus pour fournir de 30 à 50 kg. de fruits, mais pas annuellement, car il y a alternativement une fructification forte et une faible. Quant aux récoltes de 100 kg., comme on en voit au Jardin d'Essai d'Alger, elles ne se rencontrent, tous les deux ans, que sur des arbres isolés, en bon sol et âgés de plus de cinquante ans : il ne faudrait donc pas pren- dre ce chiffre comme une moyenne dans une plantation compacte. 4° La récolte est moins coûteuse, si on la gaule, mais elle est onéreuse, si la cueillette est faite à la main, car les arbres adultes sont élevés, à cime étendue, et les fruits, en pani- cule terminale, se trouvent naturellement à la périphérie de la cime. Si le gaulage est moins cher, il a le sé- rieux inconvénient, tout comme pour l'oli- vier, de compromettre la pousse subséquente et par cela même de réduire la fructification future. 5° Un point reste obscur dans l'avenir commercial de ce produit, en admettant qu'il ne soit pas concurrencé par les savons fabri- qués à bon marché dans les régions d'huile, de corps gras et d'industries chimiques, comme le centre marseillais notamment. En effet, son emploi étant assuré, quelle sera la concurrence faite aux planteurs par les productions naturelles issues des forêts de rinde méridionale, où les Sapindus sont en grande quantité? 11 serait pénible, après avoir attendu pendant quinze ou vingt ans une récolte, de la voir invendue ou même sans rémunération sutTisante. Une plus juste position de la question parait donc devoir être envisagée avant de conseiller à priori, peut-être imprudemment, la diffusion et la culture de cette plante d'ex- ploitation longue et coûteuse. Les espèces de Sapindus à fruits servant au nettoyage des tissus sont nombreuses et les indigènes des régions où elles croissent spontanément en connaissent l'usage. On a soumis dernièrement à mon examen, un fruit de Sapindus, très gros et saponifère, employé par les Laotiens, et qu'il serait intéressant d'étudier à divers points de vue. Au Jardin d'Essai d'Alger on possède depuis une cin- quantaine d'années plusieurs espèces dont les fruits sont plus ou moins charnus, de couleurs et de dimensions diverses, servant également'.à faire des émulsions savonneuses. Toutes ces espèces sont donc utiles et l'on ne voit pas bien pourquoi l'on a donné ré- cemment le nom de Sapindus utilis a une espèce déjà ancienne, bien connue et étudiée chimiquement et pratiquement depuis plus d'un quart de siècle : il n'est pas utile de compliquer par des synonymies voulues la nomenclature^botanique. Cette espèce n'est autre que l'ancien Sa- pindus marginatus, mais cultivé, auquel Decaisne voulait conserver ce nom en 1878, mais que longtemps après Radlkofer dé- nomma Sapindus Muhorossi, var. ca)'i/!a- tus, après étude sur un sujet remis par le Jardin d'Essai à Max Nisson, acclimateur distingué et son correspondant à Naples. 296 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° iO — Oct. 1904 Cette plante avait été envoyée à Alger vers ISi") parmes grands-parents : elle avait été cultivée au Jardin botanique de la Fa- culté de ^lédecine de Paris, sous le nom de Sapindus ma.rginatus, mais son origine était inconnue. Quand elle fructifia abondamment à Alger vers 1870, on préféra ses fruits à ceux des diverses espèces plus ou moins bien détermi- nées : Sapindus saponaria, surinamensis, indica. etc., mais jamais ces plantes ne fu- rent confondues avec l'espèce en question, à caractères très marqués. La rusticité de cette plante, par rapport aux autres espèces, et sa fructification beau- coup plus abondante la firent apprécier; et, pour la propager, on la multiplia par bouture et greffe afin de conserver le caractère du type et des variétés qui s'étaient présentées par les semis. Bouturage et greffage eurent cet avantage d'avancer de beaucoup le mo- ment de la fructification, et c'est ce mode cultural qu'il faut adopter de préférence au semis. Mais il convenait de connaître la teneur du fruit en principes actifs, sujet intéressant qui n'avait pas encore été abordé. En 1888, M.M. G. Rivière et Bailhache, les chimistes distingués du laboratoire agrono- mique de Versailles, entreprirent l'analyse des fruits de notre Savonnier du Hamma et en retirèrent un corps, saponine ou sapin- dine, qui fut présenté en gros bocaux dans la section algérienne de l'Exposition universelle de 1889. Mais ce produit finissait à la longue par brunir et se coaguler. Un autre tiaitement permit d'obtenir un corps plus pur, blanc, fin, pulvérulent, qui figuia en 1894 dans le Pavillon algérien, à l'Exposition coloniale de Lyon. En 1900, dans la Section algérienne de l'Exposition universelle, les différentes pré- parations de ce produit étaient également exhibées par MM. G. Rivière et Bailhache dans le compartiment du Comice agricole d'Alger. La question chimique est donc bien avan- cée et elle le serait davantage sans le terri- ble accident arrivé à M. Bailhache au cours des expériences. Il reste à déterminer cependant plusieurs points, d'ordre pratique, avant de lancer im- prudemment les planteurs de tous pays dans une culture et une exploitation dont les ré- sultats sont à si longue échéance. 1° Connait-on l'emploi du fruit ou du pro- duit brut dans une industrie quelconque? 2° L'extrait pur qui en a été obtenu a-t-il un emploi et, par conséquent, une valeur in- dustrielle ? 3° Quelle est la zone et l'importance de la production naturelle de ce fruit, qui pour- raient concurrencer la récolte du cultiva- teur ? 4° Quelle est l'espèce qui a la plus grande teneur en principes utiles? 5° Quelle est la zone de culture à produc- tion abondante, suivant les espèces? 6° Enfin, théoriquement, se trouve-t-on en présence d'une Saponine ou d'un corps nou- veau dit Sapindine? Telles sont les principales questions que je me propose de résoudre, avec divers con- cours, avant d'émettre une opinion plus ferme sur la valeurjéconomique du sujet. Ch. Rivière. Caoutchoucs du Congo français Expertise par MM. Hecht frères & C", des échantillons rapportés par la mission Chari- Tchad.— Landol^luaowarU-nsis. — L.Klainci {}]. — L. T/)o//cni (caoutchouc d'herbes). — CliLvidra Arnùldiana [r). — Funlumia [Kicksia) Was/ica. — Conclusions. D'après une note de M. Auo. Chevalier. M. Auguste Chevaiier, chef delà mission tillons de caoutchouc qu'il a rapportés de son Chari-Lac Tchad, vient de faire don au Musée récent voyage au Congo. M, Chevalier a, à commercial de l'Office Colonial, où le public cette occasion, communiqué à l'Office Colonial peut les examiner, d'un certain nombre d'échan- une note que nous sommes heureux de repro- N° 40 - OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 297 duire d'après la « Feuille de Renseignements» de septembre : « L'Administration du Congo français vient de fixer l'évaluation des produits et denrées de l'impôt en vue de leur rétroces- ■sion aux Sociétés concessionnaires pour le 2° semestre 1904. Pour le caoutchouc, la mer- curiale suivante a été adoptée. » 1° région (Brazzaville, Lonkoléla, Basse- Sangha), I fr ,50 le kilo. « 2° région (Ilaute-Sangha). I franc le kilo. >) 3° et4« régions (Loango etMayumba) 2 et 3 francs le kilog. » Il ne faut pas que le public colonial se base sur ces chiffres pour avoir une idée rationnelle de la valeur de ce produit sur les les marchés européens. Les caoutchoucs du Congo français sont déjà très apprécies sur les marchés d'Anvers et ils constitueront une marchandise de première qualité lorsqu'on apportera à la préparation et au transport du caoutchouc congolais les précautions que nous avons indiquées dans notre rapport partiel inséré en 1903 au « Bulletin du Jar- din Colonial ». »MM. Hecht frères, dont la compétence est bien connue, ont examiné avec le plus grand soin les échantillons rapportés par la Mission Chari-T.chad, et nous publions in-extenso le classement et la mercuriale qu'ils ont établis : « N° 1. -^ Caoutchouc de Landolpliiaowa- riensis du Haut-Chari (liane Banga) coagulé librement dans des bouteilles ordinaires, coupé après la coagulation, lavé et séché à l'ombre (Latex recueilli par les indigènes). » Ce caoutchouc est de très belle qualité, sec et nerveux ; le seul inconvénient qu'il présente est son caractère légèrement pois- seux par endroit, dû, croyons-nous, au fait d'avoir été séché, après mouillage. — Valeur environ 11 francs le kilo. » N° "2. — Même caoutchouc coagulé libre- ment dans une bouteille, mais non découpé. » Cette gomme est supérieure à la précé- dente; elle n'est à aucun degré poisseuse. Nous considérons que c'est le plus beau caoutchouc qui fcoit jamais venu d'Afrique, au point de vue de la (jualité, e nous l'éva. luons à cn-.iron 11 fr. 2.j. Le prix le plus élevé qui ait jamais été payé pour le Kassaî rouge prima, qui est plus sec, est de 11 fr. 10. » N° 3.— Landolpliia owariensis du Haut- Chari (liane Banga] coagulé, en couches min- ces, à l'air libre sur une plac^uc do zinc, et roulé ensuite sur la plaque avec la main, "On se rend compte quece produit provient d'une matière de bonne qualité, mais il a été mal coagulé; il faudrait éviter le mode de préparation ci-dessus, qui rend le caoutchouc collant et surtout cassant. Il est dilTicile do donner une évaluation exacte pour ce caout- chouc qui sera toujours d'une vente difficile. >) N° i. — Caoutchouc de Landolpliia owa- riensis du Haut Chari (liane Banga). Latex coagulé librement par les indigènes sur la liane môme et réuni en petites boules. » Ce procédé estcelui qu'emploient les indi- gènes de l'Etat du Congo, particulièrement ceux des affluents de gauche de l'Oubanghi. L'échantillon du n" 4 donne une qualité analogue et elle vaut aujourd'hui de francs 10, .50 à 10,751c kilo. Ce mode de préparation donne une très bonne gomme; il faut seule- ment surveiller le mode de séchage, afin d'éviter les boules poisseuses. » N» 5. — Caoutchouc de Landolpliia. Latex coagulé par les indigènes avec du jus de citron. Matopenam ALADA(Bondjo) provenant du Bas-Oubanghi, fourni probablement par ■ le Landolpliia Klainei. » Ce caoutchouc estpropre, nerveux et sec. Il peut se comparer au caoutchouc Lopori de très belle qualité et vaut aujourd'hui envi- ron 10 fr. 75. » X° 6. — Caoutchouc de Landolpliia. Latex coagulé à l'eau chaude. Matope nan JOLI NA CAL.\MBA (Bondjo) provenant de Ip- fondo (Bas-Oubangh'J. Ce caoutchouc noir est très probablement produit par le Clitan- dra Arnoldiana, nouvelle liane décrite ré- cemment par M. De WildemaiV. » Ce produit est cassant et sans nerf. Nous l'évaluons de 6 fr. 50 à 7 francs le kilo. » N" 7. — Caoutchouc noir de Funtumia elastica. Latex coagulé à l'eau chaude et laissé en bloc. Matote nan guete (Bondjo) provenant de Ipfondo (Bas-Oubanghi). » Mal coagulé, humide, mais nerveux, vaut de 8 à 8 fr. 23. 298 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 40 — Oct. 1904 » N° 8. — Caoutchouc de Funtumia. elas- tica. Latex coagulé à l'eau chaude, roulé en bloc découpé et séché. Provenant de Ipfondo (Bas-Oubanghi). Caoutchouc sec, mais cas- sant et un peu collant, en somme mal pré- paré, vaut environ 7 francs à 7 fr. 50 le kilo. [Note de Ohkvaliek : « Lea échantillons G, 7 et [8 proviennent de lots levés comme impôt par l'administra- teur BoBiCHON en décembre l'J03, à Ipfondo, dans une région où les indigènes venaient seulement de commencer l'exploitaton du caoutchouc. »] >> N° y. — Caoutchouc des herbes. Extrait des racines de Landolphin Tliolloni-par l'u- sine de la « Société générale des Procédés d'Extraction du Caoutchouc » de Brazzaville. Connu sous le nom de Caoutchouc Renard, du nom de l'inventeur ». [Note de Chevalier : 0. Les renseignements qui nous ont été donnés sur la valeur de ce caoutchouc par par MM. IIecht kbères, par les fabricants mêmes, enfin par des spécialistes belges, se trouvant en désaccord, nous ne croyons pas devoir les publier. Le caoutchouc des raci- nes de Brazzaville, préparé par les indigè- nes, valait 7 fr. ib au moment de l'expertise de MM. IIecht frères. Nous reviendrons plus tard sur la question du caoutchouc des herbes, dont l'exploitation a une valeur ca- pitale pour le développement de beaucoup de régions de notre Congo ». — (1).] )> N° 10. — Caoutchouc recueilli par les indigènes à la M'Poko (Banguii. Cette boule est si poisseuse qu il est très difficile d'en donner la valeur exacte ". [Note de MM. Hecht frères : « Tous les prix ci-dessus s'entendent jjour marchandise rendue à Paris ou à Anvers, en francs par kilo sous escompte de 2 1/4 "Z^. A Paris, il n'y a pas d'autres frais; à Anvers, il faut compter environ 4 "/„ de frais de vente en plus. )) Pour se rendre compte de l'échelle de (1) Nous nous sommes eipliiiués di'jn sur la contradic- tion concernant l'évaluation du caoulcliouc de l'usine de Brazzaville ; voir l'article sur cette entreprise reproduit d.Tiis le >r:U ili « .1. d'A. T. .. — M. u. i.. K. ces prix, il faut noter qu'en mai 1904, le caoutchouc Para fin valait plus de 13 francs le kilo, alors qu'il y a deux ans il était coté 8 francs et, il y a dix mois, 10 fr. 50 seule- ment. » Les producteurs des caoutchoucs ci- dessus ne devront donc pas compter pou- voir toujours obtenir les prix dont nous avons parlé »]. Des documents précédents, M. Chevalier tire cette conclusion dont on saisira l'importance : a Les chiffres ci-dessus démontrent : » 1° La grande valeur que peut atteindre le caoutchouc de Landolphia owarieiisis lors- qu'il est bien préparé. Cette plante est la plus répandue de toutes les lianes utilisables dans le nord du Congo. C'est la seule grande liane à caoutchouc qui existe dans le Terri- toire du Chari. » 2" L'arbre à caoutchouc du Congo ou Lire (Funtumia elastica) donne un produit qui, sans avoir la valeur du caoutchouc du Landolphia, atteint cependant une assez haute cote. Sa croissance rapide le recom- mande spécialement aux concessionnaires pour les plantations auxquelles les astreint leur cahier des charges ». » 3° Le caoutchouc des herbes a, dès maintenant, une réelle valeur commerciale et l'on doit encourager son exploitation par les indigènes ou, à défaut, par les entreprises industrielles dirigées par les européens ». Et il termine sur une excellente promesse :: « La Mission Chari-Tchad prépare une étude beaucoup plus étendue sur les plantes à caoutchouc d'Afrique. Cette note a seule- ment pour but de faire connaître quelques particularités commerciales intéressant im- médiatement TAdministralion du Congo français et les colons. » Nous pouvons ajouter que M. Chevalier sera obligé aux personnes qui voudraient com- pléter sa documentation, plus particulièrement sur les Landolphia, en lui communiquant leurs échantillons et leurs notes. Déjà, à la suite de ses missions successives, il dispose de matériaux d'une richesse exceptionnelle, sur certaines ré- gions; mais il voudrait en posséder sur l'Afrique entière. — N. D. l. R. N» 40 — OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 299 L'Arachide en Egypte 2" Article : Procédés de cueillette. — Arracheuses mécaniques. — La couleur des arachides et le sol. — Rendements. — Teneur en huile. — Statistiques. — Raisons naturelles et économiques qui limitent l'extension de l'arachide en Egypte. D'après M. Henri Lecomte Dans notre n° 58, nous avons donné un pre- C'est à cette circonstance que M.Nouhrisson- mier extrait du rapport de M. Lecomte sur sa bey attribue la forte proportion de fruits qui récente mission en Egypte, nous avons cité no- tamment quelqu3s pages se rapportant à l'irriga- tion des champs d'arachide, qui constitue Tune des particularités de cette culture en Egypte où on irrigue tout, et pour cause. Aujourd'hui, nous aborderons plusieurs points d'un intérêt plus général. Cette fois encore, les dimensions exiguës du a J. d'A. T. » nous ont obligé à pratiquer de nombreuses coupures, indiquées par des points. Nous avons sauté complètement un chapitre traité par l'auteur avec beaucoup d'attention, c'est celui des engrais et de l'assolement ; il a été fait à cet égard, en Egypte, des expériences méthodiques et en grand. Nous espérons que cette partie du rapport tentera M. Couturier et qu'il voudra bien la résumer un jour, avec la compétence spéciale qu'il possède en la matière. En supposant même que ce desideratum se restent en terre dans la plantation de Salhieh après l'arrachage. « Pour récolter l'arachide, l'ouvrier saisit la plante par le milieu et arrache le pivot en tirant lentement la plante à lui. Il retourne ensuite la plante et l'étalc sur le sol. « .... Cette opération se fait très facile- ment. L'ouvrier tenant la plante de la main gauche, la racine tournée vers le haut, racle la surface de la touffe avec une sorte de cou- teau ou une planchette et fait ainsi tomber les fruits. A Belbeis ce battage est payé aux ouvriers environ cinq piastres-tarif par ardeb de fruits (1). « On fait ensuite sécher les fruits sur l'aire pendant cinq ou six jours. » Quand la récoite est payée en nature, réalise, nous n'aurons pas épuisé le très riche elle se fait au '/lu °^ ^u V12' c'est-à-dire contenu du rapport de M. Lecomte. Ceux que l'ouvrier reçoit '/ni °i^ Vi 2 de la récolte. que l'arachide intéresse particulièrement, de- vraient se procurer l'original ; malheureusement il n'est pas facile d'en avoir le gouvernement du Sénégal ayant tiré bien trop peu d'exemplaires de la brochure et n'en ayant mis aucun dans le commerce. C est, à notre avis, de l'économie mal entendue. — N. d. l. R. Arradiage. — « ... Pour procéder à l'arra- chage, M. IIuRi, à Salhieh, attend la matu- rité complète; M. Nourrisson-bey, à Belbeis, fait arracher ses arachides un peu avant la maturité complète. Quand on adopte la pra- tique de M. HuRi, beaucoup de fruits ayant atteint une maturité avancée ne sont plus Quand elle est payée on argent elle revient à environ 40 piastres -tarif par feddan. A Salhieh on compte 30 journées d'ouvriers pour la récolte d'un feddan. GlcLiiage. — « Il reste toujours dans le sol un certain nombre de fruits. Des ouvr ers armés de bêches les recherchent, ce qui constitue l'opération du glanage. Ce gla- nage, à Belbeis, se fait au '/a ou ^u */^, c'est-à-dire que les ouvriers reçoivent le '/s ou le '/i des arachides qu'ils retrouvent. » A Belbeis, M. Nourrisson-uey compte qu'après l'arrachage il reste seulement dans le sol 8 à 10 p. % de la récolte. A Salhieh on estime qu'il en reste 18 à "20 "/q. Nous avens retenus à la plante que par un pédoncule donné plus haut une des raisons de cette plus ou moins desséché, qui se l'ompt à la difïérence. Mais une autre raison pourrait en- moindre traction. Aussi, quand on procède à core être trouvée dans ce fait qu'à Salhieh l'arrachage des plants, il reste beaucoup de fruits dans la terre et ces fruits sont souvent à la fois les plus mûrs et les plus beaux. (i) 1 p.-t. — 0 fr. 200. 1 ardcb = 19i litres. 300 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 40 — Oct. 1904 l'arrachage se fjit à sec et, à Belbeis, en terre mouillée. Fanes. — « Les fanes demi-séchées peu- veut être utilisées pour la nourriture des bestiaux. Un feJdan d'arachides fournit des fanes en quantité suffisante pour nourrir un bœuf pendant 30 ou 40 jours. Macliines à arraclier les arachides. — « L'airachage des arachides constitue une opération délicate, exigeant une main-d'œu- vre abondante et particulièrement soigneuse. Aussi a-t-on cherché à utiliser des machines pour remplacer l'jirrachage à la main. Nous avons vu, au domaine de Salhieh, plusieurs types de ces machines sur l'emploi des- quelles on avait fondé quelques espérances. Malheureusement aucune d'elles n'a donné de résultats satisfaisants. .) ... Lapiemièie estune sorted'arracheuse analogue à relies qui sont employées pour les plantations de pommas de terre. Elle ne fonctionne pas avantageusement, car elle ne retourne pas la plante. » L'autre est une machine nouvelle, cons- truile en Egypte par M. Marius Tournkl, sur les indications de M. HuRi. (I). Couleur des arachides. — « Dans les terres vierges, cultivées pour la première fois, les arachides récoltées sont de couleur très claire ou à peu près blanches; mais, après plusieurs années, quand la terre, presque uniquement sablonneuse d'abord, a reçu des sub.>tances étrangères qui en modifient la coloration les arachides prennent une teinte de plus en plus foncée. Ce fait qui nous avait été signalé à EiSalhieli nous a éié confirmé à Belbeis (2)... Renàeraeni. — « Le rendement, — on le comprend très facilement, — se montre très (IjNiius avons t-u Icplaisir devoir M. Hunire été, à P.iris. Aucun des types essayés ne lui a encore donné satisfaction, mais il n'abandonne pas la partie, et en ce moment mémo il fait construire deuxiiouveaux modèles, dont l'un en France. N.D. L. R. (2) Nous en avons eu la confirmation à notre tour par M. MossEBi, lors de son récent passage à Paris. Le public égyptien préfère cro(|uer des arachides à coiiue bien blan che; celles-ci font donc prime sur le marché, de même que les arachides à trois fèves, payées plus cher que celles à deux, à poids égal. — .M. Mos>ehi s'est livré avec succès à la sélection des arachides dans cette dernière direction, nous espérons qu'il \oudra bien un jour raconter dans le !• J. d'.\. T. » les détails de ses observations. — N. n. l. R. variable, suivant la nature du sol et aussi sui- vant les soins particuliers dont la culture est l'objet. » Ainsi, à Belbeis, dans deux exploitations assez voisines, l'un des planteurs nous a accusé un rendement de 10 à 12 ardebs au feddan et l'autre nous a donné 18 ardebs com- me chiffre moyen de la récolte au feddan, avec 24 ardebs comme maximum et 8 comme minimum (1). » A Maadi, au sud du Caire (2), la culture se fait au Vs ^t le propriétaire ne reçoit que les ■*/, do la récolte. La cueillette se compte en plus à raison de '/lo 0"^' V12 ^^ ^^ récolte et il reste en fin do compte au propriétaire une moyenne de 12 ardobs au feddan, chiffre qui se rapproche beaucoup de celui qui nous avait été donné par M. NouRRisso.N-Bfc.Y, à Belbeis. » D'après un article paru dans le « Bulle- tin do l'Union syndicale des Agriculteurs d'Egypte », les rendements seraient les sui- vants : Re.ndement au feddan Culture indigène; fumure médiocre 4 à 7 ardebs Cuit, amél., proc. indigène.; fum. moyenne... 10.i22 — Culture rationnelle; fumure moyenne ... 13 à 18 — Cuit. intens.,défonçage;'i0"'50;bonnefum . . 20 à 28 — » Ces derniers cl:iffres ous paraissent un peu élevés. Nous ferons la même restriction au sujet des chiffres donné par Andouard (3) ; cet auteur donne pour les récoltes d'El-Sal- hieh dus chilTros variant de 15 à 30 ardebs au feddan, ce qui est notoirement exagéré. » Il n'est peut-être pas inutile de compa- rer les données précédentes avec les chiffres de rendement au Sénégal. » D'après M. Perruchot (4) la moyenne du rendement au Sénégal serait du 1..500 à 1.800 kg. à l'hectare « dans les bonnes terres cultivées par les noirs ». Il est vrai que dans les champs d'expériences de M' Bamljoy, do (Il Nous rappelons que l'ardeb vaut 194 litres et que le feddan est de 42 ares. (2| Chez M. Victor MossEni. — N. d. l. . (3) A. A.NDoii.\RD : Culture de l'arachide en Egypte, " Annales de la Science agronomiciue », T. 19, 1893. (4) Perbucuot : article p.Tru dans l.c Sénégal, volume publié par le iMiiiisIèredes Colonies en 1900, p. 397. — H. !.. Voir aussi l'article du même auteur dans le « J. d'A. T. » n« 3, Seplembro 1901. — N. u. i.. R. N» io — 0(.T. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 301 Kaolack et de Tivouanc, on a obtenu jusque 2.450 kg. ( ]\[' Bambeyj et même 2.700 kg. (Kaolack) à l'hectare, mais sur des surfaces très restreintes (1 are dans un cas et 10 dans l'autre) et sur des terres spécialement fumées et préparées. » Adoptons plutôt les chiffres moyens de M. PEitRUCHOT, c'est-à-dire 1..Ô00 à 1.800 kilos à l'hectare. » En admettant seulement, une récolte de 12 ardebs au feddan pour les terres d'Egypte ce qui représente un minimum, d'après les indications données plus haut, nous voyons que ce rendement correspond à 2 100 kilos environ à l'hectare, chiffre notablement su- périeur à la moyenne du Sénégal. » Or le chilfre de 12 ardebs, nous le répé- tons, est un minimum dans les terres bien cultivées d'Egypte et nous pensons que le rendement moyen pourrait être évalué à 15 ardel5s au feddan ou 2.700 kilos à l'hectare. » En résumé, l'arachide fournit en Egypte un meilleur rendement qu'au Sénégal. » C"e résultat n'a rien qui puisse nous étonner, car les irrigations périodiques pra- tiquées dans ce pays affranchissent les cul- tures d'arachides des vicissitudes climaté- riques. Teneur en Iniilê. — «... Il importe surtout de connaître le rendement industriel ; nous le fournissons ci-dessous, d'après les tableaux dressés par JI. Ch. Baron, chimiste-expert à Marseille (« Revue de Chimie industrielle », juillet 1899). Arachides de Coromandel . 36 à 37 "/„. — de Bombay. . . 37 à 38 "/„. — de Mozambique "1 Io- — de RuQsque . . 31 à 31,5%,. — de Gambie. . . 30 à 31 %. ■ » Or,, celles de El-Salhieh (Egypte) ont fourni une moyenne de 31,5 "/i, d'huile aux usines de la Société propriétaire du domaine, à Delft, en Hollande. Au point de vue du rendement en huile, les arachides d'Egypte sont donc comparables à celles du Sénégal. » Mais en réalité la teneur de toutes les graines d'arachides en huile est bien supé- rieure au rendement industriel (1). » Exportation dea arachides d'Egypte. — Leur avenir limité. — • « Les « exportations d'arachides d'Egypte ne représentent pas même la millième partie de la valeur totale des exportations de ce pays ». Et on peut dire qu'elles se font presque uni juement pour la Turquie, comme le montre un tableau très complet que donne M. Lecomte des exporta- tions depuis 1900; nous n'en citerons que deux rubriques : 1900 1901 1902 Turquie 1.401.806kg. 971.882 1.415.873 Total... 1.464.415 « 1.004.168 1.549.102 « . Les exportations d'Egypte peuvent être regardées comme insignifiantes vis-à-vis des exportations de la Côte occiden',: le d'Afrique. » Il faut remarquer, en passant, que l'ex- portation ne donne pas une idée exacte de l'importance de la production, car il y a des arachides consommées dans le pays. »... Les exportations d'arachides d'Egypte se sont abaissées très notablement à la suite de la dernière récolte (fin 19il3 ). »... La baisse est très notable et elle s'ex- plique d'ailleurs très bien par la prédomi- nance, de plus en plus grande, que prend la culture du cotonnier en Egypte. »... La France ne reçoit pas d'arachides d'Egypte, ou du moins, s'il en arrive à Mar- seille, les quantités sont négligeables. » .. En résumé, la culture de l'arachide, bien que prospère en Egypte, ne nous parait pas devoir prendre une grande extension. » Plusieurs raisons viennent nous confir- mer dans cette opinion, qui nous a d'ailleurs été exprimée par les agriculteurs égyptiens les plus autorisés. » D'abord la culture de l'arachide ne peut supplanter celle du coton ou delà canne qui rapportent beaucoup plus. De plus, les terres à coton et à canne à sucre ne conviennent généralement pas à la culture de l'arachids, car elles contiennent une trop forte proportion d'argile. En général,les terres cultivées en ara- chides ne contiennent pas plus de 1,7 à 2 p.^/o (1) M. LECO.MTE rite, en elTul, ime .nnaixsi' d'ar.icliides du Sénégal, publiio dans le Traite de Semler, et qui indicjne 50 "/,i d'iuiile (riiiimidité des graines étant égale à 7 %). M. Andoihbd, dit-il, en a même trouvé plus de 52 "/o. dans des arachides de Salieli, pour îles graines séchécs à l'é- tuve. — N. I). L. K. 302 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 40 — Oct. 1904 d'argile, mais si la teneur en argile devient plus grande, la terre se durcit et les fruits ne peuvent pénétrer dans la terre. M. Victor MosSERi a cultivé des arachides à Maadi dans'des terres contenant jusqu'à 11 p. "/„ d'argile; mais ces terres avaient une compo- sition calcaire très prononcée (32 p. "/o '^^ calcaire) qui les empêchait de se durcir. Au dessus de 1 1 p. "/^ d'argile la culture de l'ara- chide ne paraît pas pouvoir réussir. Or, de ce chef, beaucoup de terres d'Egypte ne con- viendraient pas à cette culture. » Comme nous venons de le voir, les terres riches en argile peuvent être culti- vées en arachides, si elles contiennent beau- coup de calcaire. Mais il résulte des observa- tions de Laurent que cette forte teneur en calcaire constitue une condition défavorable au développement des tubercules radi- caux des légumineuses. L'arachide, dans des terres calcaires, sera donc à peu près privée de ces tubercules qui senties agents de fixa- tion de l'azote et elle végétera difficilement. Les terres à la fois argileuses et calcaires sont donc à rejeter, car elles ne donneront que des rendements minimes. » Enfin, il faut remarquer aussi, que les cultures d'arachides demandent beaucoup d'eau et qu'elles en exigent d'autant plus qu'elles se font en terrain plus perméable. Or, avec l'extension de la culture du coton et de la canne à sucre en Egypte, on a dû réser- ver l'eau du Nil à ces deux cultures de grand rendement. L'arachide ne pourra donc plus s'étendre beaucoup en Egypte... » D'après Henri Lecomte. Culture du Bananier au Parana Défrichement. — Culture proprement dite du bananier Catura : Plantation, Entretien, Rendement. D'après M. L. Paszkiewicz Nous avons publié déjà, dans nos n°* 1 1 et 20, des notes de M. Paszkiewicz, sur la culture du bananier au Parana; elles portaient princi- palement sur certaines questions spéciales inté- ressant cette plante, soulevées par des commu- nications précédentes d'autres correspondants du « J. d'A. T. ». L'étude qui suit est plus méthodique et ne fait nullement double emploi avec l'article précité ; nous l'avons découpée dans une conférence très remarquable sur rAgriculturcau Parana, faite en novembre 1902, devant la Société d'Agriculture du Cher dont l'auteur est vice-président. — Ce que l'auteur y indique quant à la culture proprement dite, ne se rapporte qu'à une seule variété, le Catura, forme du bananier nain de Chine; or, plusieurs auties sont communément cultivés au Parana. En nous autorisant à reproduire le chapitre que l'on va lire, l'auteur a bien voulu y ajouter une note complémentaire à ce sujet, où il insiste particu- lièrement sur l'une de ces variétés, nommée Maça ou Massao, dont le fruit est incompara- blement meilleur et le rendement plus élevé. Cette note nous est parvenue trop tard pour ce n"; on la trouvera dans le prochain. — N.d.l.R. * ... La première opération qui s'impose au colon est le déboisement du sol. Ce déboise- ment se fait d'une manière un peu primitive et un tant soit peu barbare; mais, en défini- tive, c'est la seule pratiquement applicable et qui permette de débarrasser le terrain sans frais excessifs. L'emplacement des plantations futures une fois choisi, on commence par faire passer une équipe d'ouvriers, ou mieux decAMARA- DAS, pour me servir de l'expression usitée, armée de fouças ; la fouça est une sorte de croissant de forme particulière et assez lon- guement emmanché. Ces hommes coupent avec la fouça tous les petits bois, la brousse, les lianes et même les jeunes palmiers et les arbres à bois tendre et de petit diamètre. C'est là ce qu'on appelle Roger, du verbe ROÇAR, défricher; la surface déboisée est une ROÇA. Cette première équipe est suivie d'une autre dont les hommes, armés de haches, abattent tous les gros arbres en les coupant, non pas près de terre, mais bien à 60 ou 80 centimètres de hauteur. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela leur est plus facile et que c'est l'habitude. Et puis, le bois n'ayant aucune valeur, on n'y regarde pas de si près. Toujours est-il que cette détestable N» 40 — OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 303 coutume fait que le sol reste hérissé d'une multitude de troncs d'arbres de toutes gros- seurs, ce qui donne aux défrichements un aspect étrange auquel l'œil de l'Européen, accoutumé à ne voir que des champs soi- gneusement débarrassés de tout ce qui peut entraver le passage des instruments aratoi- res, a peine à s'habituer. L'abatage des gros arbres se nomme der- BOBER, du verbe derrubar, abattre ; le derro- BAGE d'une roça est l'opération la plus diffi- cile du déboisement; elle n'est pas toujours sans danger, surtout quand on opère dans la forêt vierge. Toutes les cimes des grands arbres sont, en effet, reliées entre elles par une multitude de lianes qui souvent empê- chent l'arbre de tomber, alors même que le tronc en est entièrement coupé, ou qui au moins ne permettent pas de diriger sa chute comme on le voudrait. Mais les caboclossont des bûcherons habiles et ils en viennent généralement à bout sans accidents. Ils pro- fitent même de ce que les grands arbres sont ■unis entre eux par des lianes pour en faire tomber plusieurs à la fois, et, à vrai dire, c'est un saisissant spectacle que de voir tout un groupe de ces géants des forêts incliner leurs têtes vers la terre et venir tous ensemble se briser à la fois sur le sol. La roça une fois derrobée, les mêmes ou- vriers repassent avec leurs haches ou leurs FOUÇAS et coupent toutes les branches qui s'élèvent trop au-dessus du sol, de manière à ce que ces branches soient toutes bien étalées et laissent le moins possible de grands vides entre elles ; c'est là la dernière opération de l'abatage du bois, on la nomme la picada, du verbe picar, couper. Il n'y a plus maintenant qu'a attendre que le soleil ait desséché suffi- samment cet abatis, dont l'épaisseur au-des- sus du sol atteint parfois 2 mètres, pour pro- céder au brûlage de la roça. Après environ deux mois, quelquefois trois, suivant la saison, le bois est suffisamment sec; on choisit alors une belle journée sans trop grand vent et, vers le milieu du jour, à l'heure où le soleil est le plus chaud, des hommes armés de torches parcourent le front de la roça en y mettant le feu de place en place. L'incendie se propage rapidement et parcourt, dans un temps relativement court, toute la surface du bois abattu. Les bois brû- lent naturellement d'autant mieux qu'ils sont plus secs et ce n'est vraiment pas un specta- cle banal que celui de l'incendie d'unr grande roça, spectacle empreint d'un caractère in- contestable de beauté sinistre et qui laisse dans l'esprit un sentiment indéfinissable de tristesse et de regrets au souvenir des mer- veilles végétales qu'on admirait encore quel- ques semaines auparavant et qui maintenant sont dispersées en fumée dans les airs ou re- couvrent le sol de leurs cendres. Le feu n'a pas duré; il s'est éteint de lui- même sur les limites de l'abatis, sans jamais attaquer les bois restés debout. Tous les menus branchages, les lianes, les broussail- les et même d'assez gros rameaux sont dé- truits; il reste cependant une assez grande quantité de grosses branches que l'incendie de trop courte durée n'a pu entamer : il faut en débarrasser le sol. Aussi, dès le lende- main, une bande d'ouvriers se met à couper ces branches et à en faire d'énormes foyers (fogueibas) auxquels on met le feu. Le terrain est ainsi rapidement mis en état d'être cultivé et planté; il ne reste plus en effet que les gros troncs qui demeureront gisants sur le sol jusqu'à ce que la décompo- sition les ait réduits en terreau, c'est-à-dire pendant des années encore, pour beaucoup d'entre eux. Ils gêneront peu la culture, toutes les façons étant faites à la main. Le terrain étant ainsi nettoyé, on y peu planter du manioc, des bananiers ou de la canne à sucre, seules cultures pratiquées actuellement dans le Bas Parana. Si on se dé- cide pour la banane, le sol n'a besoin d'aucune préparation : on creuse à la pioche de petits trous analogues à ceux faits en France pour planter des pommes de terre; ces trous doivent être distants entre eux d'environ 3"50(1); on y place un rejet pris au pied des vieilles touffes de bananiers qui en (1) Ce chiffre, ainsi que toul ce qui suil, n'a Irait qn',-iii liananier nain appelé Catura par les ,ï? 772 149 18!; 670 I . I 00 3.109 2.638 1.355 773 Sortes d'Afrique cl d'Asie. — La reprise du Para a eu son intluence sur les sortes d'Afrique. Les Conakry Niggers se sont payés fr. 10,25 ; les Soudan Niggers de 8,75 à 9,15; les Soudan Twists de 8,30 a 8,80. — La baisse sur les caout- choucs du Soudan a eu lieu non pas dans les prix mais sur les qualités. Il est très difficile de donner actuellement des cours pour cette sorte, chaque lot ayant une valeur différente suivant son degré d'infériorité. — Le Gambie prima s'est payé fr. 7,40; le moyen 6,30,' le secon- daire 5,15. Le Niger blanc a baissé notablement, mais il s'est traité de grosses affaires de fr. 5,50 à 5,60. Le Tonkin rouge vaut de 8,75 à 9.25 ; le Tonkin noir, de 8,25 à 8,50. Le Benguella est of- fert à 8,25 et les Thimbles à 6,25. Il s'est traité de grosses affaires d'Accra Lumps à 5,75. Mangabeira. — Le Santos prima vaut de ■jji, à 8 francs ; le Bahia prima, 6 francs et le secon- daire 5,50. Maniçoba. — Le produit de la nouvelle ré- colte continue à arriver en grandes quantités et en qualités plutôt supérieures à l'année dernière. On tient 8,75 pour primissima, 8,40 pour prima, 7,85 pourbon moyen et 7,15 pour bon secon- daire. Anvers. — On a vendu le 14 octobre environ 430 tonnes, avec une hausse moyenne de vingt centimes. Hecht frères e^ C". 75, rue St-Lazare. Paris, 2i? octobre 190 5. (Tt Le Marché du Coton Par MM. A. & E. Fossat Le monde cotonnier attache une grande im- portance aux rapports officiels provenant des Etats-Unis et relatant les divers événements susceptibles d'améliorer ou de diminuer la condi- tion de la récolte cotonnière. Ces documents sont rédigés avec le plus grand soin et, depuis plusieurs années, seuls ils ont indiqué la produc- tion exacte. N° 40 — OcT. 19U4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 307 Or, depuis plusieurs semaines, les rapports in- diquent la température comme étant idéale pour les travaux de la cueillette ; celle-ci, tout en étant beaucoup plus précoce que ces dernières années, laisse entrevoir une récolte amplement suffisante pour les besoins de la consommation mondiale ; à moins que des gelées tardives ne viennent in- terrompre la seconde pousse ('< top crop »). Depuis notre dernière chronique, une seule journée la température a été signalée comme trop basse, dans la Caroline du Nord, occasion- nant des chutes de coques peu nombreuses. A part ce fait isolé, les travaux de la récolte se sont poursuivis avec une activité fiévreuse et la mise au marché a été, par moments, même assez abon- dante pour provoquer des encombrements sur les chemins de fer chargés de l'expédition vers les ports d'embarquement. L'opinion du public cotonnier est pour une bonne production moyenne et, si l'industrie est assez sage pour ne pas épuiser les stocks dès l'arrivée du coton en Europe, ce qui pourrait donner une nouvelle ardeur aux haussiers amé- ricains, nous aurons pendant quelque temps une période suivie de cours qui, sans être bas, seront moyens. Le grand public cotonnier des Etats-Unis s'est ému de la campagne de propagande menée activement dans les différents pays susceptibles de produire des cotons industriels, à seule fin de concurrencer sur les marchés du monde l'article américain, devenu la proie d'une spéculation effrénée. Cette raison ajoutée au peu de résultat obtenu par MM. D. J. Sully et consorts, dans leurs manœuvres d'étranglement de la vieille Europe, pourra être cause d'un calme momen- tané. Cependant loin de conseiller l'abstention de la culture cotonnière aux colonies, nous pensons qu'il est urgent de poursuivre les efforts dans cette direction ; car les besoins de coton aug- mentent de jour en jour et l'Europe achètera toujours à de bons prix la marchandise qui lui sera présentée dans les conditions requises pour égaler en netteté et rendement les sortes améri- caines, si bien soignées sous tous rapports. Ci-dessous quelques chiffres, extraits du « New-Orleans Cotton Exchange » et indi- quant le total de la récolte américaine au 1 5 octo- bre, depuis le i" septembre 1904, en balles de 220 kg., en moyenne : 1904/1905 1903/1904 1902/1903 1901/1902 2.417.000 1.528.000 2.125.000 1.693.000 L'approvisionnement visible du monde entier était, au 15 octobre, en balles variant de 50 à 300 kg., selon provenance : 1904 1903 1902 1901 2.158.000 1.594.000 2.067.000 I. 901. 000 Cours du coton disponible, par sortes, au 17 octobre, aux 50 kg. entrepôt : Upland (Middling) ... fr. 66,50 Sea Island (Choice) 220,00 Ha'iti (Pair) 58,00 Savanilla (Pair) 47, 00 Céara (Pair) 70,00 Pérou dur (Good Pair). . . . 105,00 Broach (Pine) 63,00 Bengale (Fully Good) .... 44,00 Chine (Good) 60,00 Egypte (Good Pair) 88,00 Afrique Occ'^ (Pair) 67,00 Autres sortes : Cotations et renseignements, sur demande. A. & E. FossAT Le Havre, 17 octobre 1904. Fibres de Corderie, de Brosserie, etc. Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par MM. Vaquin & Schweitzer. Manille (Abaca). — Le marché a été assez mouvementé depuis notre dernière mercuriale, mais les cours en fin de compte sont â peu près ceux indiqués précédemment, pour dispo- nible. On cote, en effet, le « Pair current » embarquement Octobre-Décembre, à £. 38 la tonne, conditions de Manille, c'est-à-dire c. i.f. Londres, 8 balles à la tonne de 1 .016 kilos. Le total des recettes de l'année au 17 cou- rant était de 734.000 balles, contre 794.000 balles pendant la période correspondante l'an dernier. Lin de la Nouvelle-Zélande (Phormium). — Plus calme, surtout ces jours passés ; il y a vendeurs aux prix suivants : fr. 74 pour bon « fair 'Wellington » embarquement Octobre Décembre, fr. 69, pour « fair Auckland » dis- ponible. Aloès Maurice. — Le marché est plus ferme, mais les acheteurs restent réservés et les prix n'ont pas changé depuis nos dernières cota- tions. Zomaloquc. — Nous devons encore enregis- trer deux ventes de cette fibre pendant le mois sous revue, l'une au prix précédent de fr. 55, 308 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 40 — Oct. 1904 pour la qualité ordinaire et l'autre à fr. 6) pour que insignifiants et il ne serait pas étonnant de une belle sorte longue et de belle couleur. voir les prix monter dans une certaine mesure. Le Tampico (Ixtle). — Les offres sont devenues Palmira reste inchangé, avec des offres abondan- un peu plus rares, et les arrivages beaucoup tes, ce qui ferait croire à une faiblesse prochaine moins abondants que précédemment, les prévi- des prix. sions que nous émettions le mois dernier se Nous désirons insister sur la piassava de trouvent réalisées: les prix ont déjà monté de Madagascar. Cette sorte est demandée par la un ou deux francs et nous croyons que le mou- fabricationet noussommescertainsd'en obtenirun vement va continuer sauf pour le Jaumave qui bon prix si nous recevons de la marchandise con- se maintient seulement aux dernières cotations. venable. Les exportateurs ont perdu, ces années Le Palma est le plus influencé par la hausse passées, de l'argent avec cet article, mais cela actuelle, et la bonne qualité courante vaut au- vient de leur complète ignorance de l'emploi qui jourd'huifr. 65 les 100 kilos c.i.f. Havre. en est fait. Avant de travailler avec un article Jiile de Calcutta — Il s'est fait un bon nombre nouveau, tout producteur doit bien se pénétrer d'affaires pendant ce mois, et les prix ont des conditions réclamées par la consommation, légèrement augmenté. Il faut payer aujourd'hui pour que celle-ci lui accorde son maximun. fr. ^).<,o pour embarquement Octobre et fr. 3^ Fibres de Coco. — La demande pour fibres pour Octobre-Décembre. propres à la brosserie reste toujours très active Jute de Chine. — Sans changement sur les et la production suit avec peine la consomma- derniers cours que nous avons indiqués. tion qui progresse rapidement. Nous croyons Ramie (China Grass). — Il se confirme que qu'il y a lieu d'encourager la production de ces la production cette saison sera sensiblement en fibres car notre conviction est que la consomma- dessous des années moyennes et nous devons tion arrivera à être plus forte que les quantités attendre' avant peu des prix plus élevés. qui pourront être produites à Ceylan ; c'est déjà Les cotations de Chine sont au dessus des presque le cas. cours pour la marchandise disponible d'importa- Les fibres de coco filées, pour la sparterie, tion ancienne et nous avons pu acheter 20 ton- sont fortement demandées, avec prix fermement nés de belle première qualité à fr. 7, alors qu il maintenus. faut compter sur le prix de 78 à 80 pour mar- La nouvelle récolte commence à être offerte chandise expédiable Octobre-Novembre. sur les divers marchés, la qualité, dans l'ensem- Kapok. — Les offres pour marchandise de la ble, est la même que celle de la saison précé- nouvelle récolte nous sont parvenues courant dente pour marques correspondantes. de ce mois ; par suite les prix pour provenance RafHùa. — Peu d'affaires ce mois. Les prix de Java ont sensiblement baissé, et nous avons nominaux seraient peut-être un peu plus faibles traité une belle marchandise bien propre à que précédemment. fr. 120 les 100 kg. c.i.f. Havre. Il pourrait se Vaquin & ScHWEirzEn. faire que les cours faiblissent encore si la récolte j^^ Havre, iq octobre 1904. de Java, dont on ne peut apprécier quant à pré- sent l'importance, était un peu abondante. — §^ra Les autres provenances n'ont pas varié. — Inci- demment nous nous faisons un devoir dinfor- Produits agricoles africains mer les producteurs de kapok que certaines fa- sur le Marché de Liverpool. briques d'huile en France s'intéressent à cette Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » graine et que nous serions acheteurs pour de fortes quantités à prix raisonnable. , P^^-" ^M. Tavlor & Co. Piassara. — Situation stationnaire pour tou- Huile de Palme. — Marché plus ferme, beau- tés les qualités. Les provenances de la côte coup d'affaires traitées. Les prix ont beaucoup d'Afrique cependant sont un peu mieux tenues, monté depuis notre dernière mercuriale, par suite de la faiblesse des arrivages; les der- Cours du jour, la tonne. — Sur place. Transit niers cours pour les diverses qualités moyennes Lagos -'^ 2Î 10/- à 25 12/6 vontde 4î fr pourSinoëà 7ofr. pour SierraLeone. Bonny, Old Calabar. . . . 24 i<;/- 25 o/- Le Bahia reste dans la même situation et avec Bénin et Cameroun 24 7/6 24 15/- acheteu'-s. Quant au Para, les prix sont dans les Accra 24 2/6 24 5/- 78à8ofr. avec peu de bonne marchandise ; les Brass, Niger, NewCalabar 23 17,6 24 o/- arrivages aux ports d'embarquement sont près- Congo 2315/- 24 o, - N" 40 — OcT. I90't JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALB 309- Saltpond 23 10/- 23 15/- Ordinaire et moyenne. . . 23 2/6 23 i^/- Palmisles (Amandes de palme). — Le marché a été plus ferme ce mois, avec hausse de 5/- par tonne. Cette semaine le marché était cependant un peu calme et les prix sont retombés d'environ 2/6 par tonne. Cours du jour, la tonne. — Transit Lagos, Niger et qualités supérieures des Rivières. £ 13 7/6 à 13 10/- Benin et Congo 1 3 5/- à 13 7/6 Libéria et Sherbro 13 o/- à 1 3 2/6 Qualités de la Côte-d'Or. . 12 7/6 à 130/- Caoutchoiic. — Marché un peu plus ferme. Bonnes affaires en Red Niggers et Gambie. Café. — Marché ferme. Libéria, 40/- le cvvt. Cacao. — Marché très calme. Niger et qua- lités similaires : 40/- à 47/- le cwt. Gingembre. — Demande plus forte pour les qualités de Sierra Leone, 22/3 le cvvt. en ma- gasin. Piassava. — Marchéferme. Libéria, £ 12. 10/- à £ 24. o/- la tonne. Cire d'abeilles. — Marché ferme. Sierra Leone, £6.16/3. Gambie, £7.0/- à 7.2/6. Bissao, £6.17/6 le cwt. Noix de Kola. — Marché calme. Pas de transaction. Valeur nominale 2 '/^ d. à 2 ^/^ d. la livre anglaise. Chillies (Piment enragé). — Pas de transac- tion. Valeur nominale, 45/- le cwt. Arachides. — Marché calme. £ 12. 5/- à £ 15. 5/- la tonne. Coprah. — Les arrivages de cet article sont insignifiants dans notre port. Cours du jour, £ 14.0/- la tonne. Poivre de Guinée (Maniguette). — Marché calme. Pas de vente à rapporter. Valeur no- minale, environ 30 - le cwt. Fèves de Calabar. — Marché calme. Petites ventes à 2 '/j d. la livre anglaise. Graines de Bcnni (Sésame). — Marché calme. Pas de ventes à rapporter. Dernier prix coté 38/- les 384 livres anglaises. • Coion. — Marché un peu plus calme. Égrené 4 V2 d. à 7d. la livre; brut, 2 d. à 2//,, d. Beurre de Shea (Karité). — Pas de ventes à rapporter. Autres produits. — Cotations et renseignements sur demande. Taylor & Co. 7, Tithebarn Street. Liverpool, 18 octobre 1904. Produits coloniaux français sur le Marché du Havre Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par M. L. Derais. Albuniine. — Très calme. Cours, fr. ?,5o à 4,^0 le kg. d'albumine de poule, et fr. 3 à4le kg. d'albumine de cane, selon qualité, pour prove- nance Tonkin. Ambrelle. — Soutenu. Guadeloupe, fr. 150 à 1,5 les 100 kg. Martinique, fr. 150 à 160. Aloès {fibre d'). — En hausse; fr. 65 à 75 les 100 kg. Benjoin. — Ferme. On cote : en larmes, fr. 7 à 8 le kg. exempt de résine; en sortes, fr. 4 à 6; en grabeaux, fr. 3 à 4. ' Cacao. — Calme et en léger recul. Marti- nique, fr. 91 les 50 kg. ; Guadeloupe, fr. 93; Congo, fr. 97,50; Nouvelle-Calédonie (Nou- velles-Hébrides), fr. 98, cours nominal. * Café. — Ferme. Le " Santos good average " se cote aujourd'hui fr. 45,25 les 50 kg. pour courant. Guadeloupe Bonifieur, fr. 145 à 150 les 50 kg. Guadeloupe Habitant, fr. 125 à 129; Bourbon rond, fr. 155 à 160; Bourbon pointu, fr. 155 à 160; Nouméa, cours nominal, fr. go à 105 suivant qualité de non gragé ou gragé. * Cire d'abeilles. — Bonne demande. Mada- gascar, fr. 167, les 50 kg. Guadeloupe, fr. 165 ; Tonkin, fr. 165. ■Cornes de bœufs. — Inchangé; cours nomi- nal, fr. 25 à 30 les 100 kg. provenance Mada- gascar. Cornes de buffles. — Faible. Saigon, fr. 75 a 80 les 100 kg., nominal ; Tonkin, environ fr. 70 à75. Cornes de cerfs. — Fr. 100 à 1 50 les 100 kg , provenance Tonkin. Cuirs — En reprise. Madagascar salés secs, fr. 58 à 68 les 50 kg. Madagascar secs, fr. 85 à 90. Madagascar salés, fr. ;; 2 à ^8. Martinique salés, fr. 50 à 65. Guadeloupe, salés, fr. 50 à 62. Tonkin (vachette), fr. 75 à 85. Dividivi. — Calme ; fr. 10 à 1 3 les 50 kg. ' Fécule de manioc. — Plus terme ; fr. 2? à 30 les 100 kg , pour provenance Réunion. — Tapioca : voir à la lettre T. * Géranium (essence de). — Calme ; fr. 28 à 32 le kg., pour provenance Réunion. Gomme Copal. — Très calme. La valeur ne peut s'estimer que sur le vu du classement et des échantillons. * Œufs (jaune d']. — Calme. Salés, prove- nance Tonkin : poule, fr. 60 à 65 les 100 kg; cane, fr. 55 à 60. 310 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° iO — Oct. 1904 * Palme {huile de). — Ferme; tr. 55 à 6^ les 100 kg. Palmistes — Ferme; fr. 27 à 28 les 100 kg. * Poivre. — Soutenu. Cours : Saïgon, dispo- nible, fr. 67 les 50 kg. ; on offre de l'embarque- ment Octobre-Décembre à fr. 65 c. a. f. , et du Mars-Mai à fr. 60, 50. * Rhum. — Calme mais mieux tenu. Réunion, fr. 30 à 32 ; les sortes extra en fûts neufs, fr. 32 à 55. Guadeloupe, fr. 33 a 38. Martinique, fr. 40 à 52,50. Le tout à l'hectolitre, base 54 degrés. Ricin {graine de). — Faible. Provenance Tonkin, fr. 17 à 20 les 100 kg. Riz. — Provenance Saïgon, fr. 17 les 100 kg. riz n° 2. Rocou. — Calme. Antilles françaises : Marque Cabre, fr. 70 les 100 kg. Marque Bisdarry, fr. 66. Marque Clessen, fr. 6ï. Sabots de bœufs. — Ferme ; fr. 8 à 15 les 100 kg. Stick-lack. — Faible; fr. 325 à 350, suivant qualité. Sucre — Soutenu. Le n" ; en Bourse de Paris se côte fr. 32 et le roux 88° fr. 29, les 100 kg. * Tapioca. — Ferme ; fr. 35 à 40 les 100 kg , provenance Réunion. * Vanil'e. — Calme. Réunion, fr. 20 à 30 le kg. Madagascar, fr. 1 5 à 25. Guadeloupe, fr. 15a 20. * Vanillon. — Demandé ; fr. 12 à 1 3 le kg., provenance Guadeloupe. L. Derais. Le Havre, 21 Octobre, 1904. Mercuriale de quelques produits d'Extrême-Orient. Par M. J. IL Ohein. Ramie. — Depuis notre dernier article, il ne s'est pas produit de grand changement dans la situation de la ramie. Nous avons entendu parler cependant de ventes au-dessous des cours praticables en Chine, ce qui porte à croire que les baissiers continuent un jeu qui leur a profité l'année dernière, mais qui nous semble dangereux dans lescirconstances que nous signalions le mois dernier. Tapioca de Singapore. ■ — Toujours sans affaires. Cours nominal, fr. 2O les 100 kg. c. a. f. Havre, non acquittés. Fécule de manioc. — Moins demandée par suite de la baisse (qui pourtant paraît nominale seule- ment) sur la fécule de pomme de terre. L'article de Singapore est coté : fr. 17 à 23 les 100 kg., selon qualité. — En ce qui concerne la fécule de manioc d'origine des Indes néerlandaises, les vendeurs semblent s'être complètement retirés, dans l'espoir d'obtenir plus tard des prix plus élevés. On cote fr. 13 a 27, selon qualité. Gambier. — Ferme à fr. 45-46 les 100 kilos, c. a. f. Gomme-laque. — Subit des hauts et des bas très considérables, amenés tantôt par des réali- sations, tantôt par des considérations spécula- tivessur les arrivages. La T. N. est cotée fr. 411 à 421 les 100 kilos pour embarquement dé- cembre. Cire végétale du Japon. — Délaissée à fr. 130-135 les 100 kilos, c. a. f. Cannelle de Chine. — De plus en plus ferme ; cotée 107 à 108 les 100 kilos. Graines de badiane. — Stocks presque entiè- rement épuisés à Canton. Demandée à fr. 1 50 à 160 les 100 kilos. Poivre. — Après avoir reculé jusqu'il fr. 85, le poivre blanc de Singapore est remonté à fr. 98 les 50 kilos pour embarquement prompt. Des quantités assez rondes ayant été achetées lorsque l'article était bon marché, les affaires sont calmes actuellement. — Il en est de même pour les poivres Saïgon, dont l'embarquement éloigné est offert à fr. 60, c. a. f. Il est vrai que les avis sont partagés sur la tenue de cet article, certains ven- deurs demandant des prix sensiblement plus élevés, même pour l'éloigné. J. IL Grein. 16, rue S" Croix de la Bretonnerie. Pans, 19 octobre 1904. Production et consommation du Cacao en 1903-1904. Par M. IIarold IIamel Smith Comme suite à ses précédentes études, dont la dernière a été publiée dans notre n" 35, M. H. Hamel Smith nous adresse une note dont nous donnons ci-après la traduction. La consommation du cacao en Euro|>e continue à augmenter. L'Allemagne, en parti- culier, a marché bien vite, puisqu'il y a dix ans, en 1894, elle ne prenait qu'environ 8. .MO tonnes, tandis que dans l'année 1903- 1904 elle en a consommé à peu près trois fois autant. La consommation anglaise avait atteint en 1901-190-2 une hauteur anormale, d'une par N° 40 — OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 311 en raison de la consommation exception- nelle des troupes anglaises engagées dans la guerre sud-africaine, d'autre part, à la suite des achats exagérés faits en prévision d'un relèvement des droits d'entrée, lesquels n'ont d'ailleurs point été augmentés. On conçoit que^ dans ces conditions, les chiffres de l'année 1902-1903 aient subi le contre- coup de l'année précédente; on constatera, en effet, qu'ils sont anormalement bas, les chocolatiers ayant eu par devers eux de forts stocks en magasins, ce qui a diminué d'autant leurs achats. Vu ces circonstances, les chilïres du dernier exercice doivent être considérés comme très satisfaisants, com- parés à ceux de l'année 1898-1899. Le chiffre exact de la consommation russe demeure toujours inconnu ; cependant, de- puis le début de la guerre, j'ai noté quel- ques forts chargements de cacao, expédiés de Londres à destination de ports russes ; et il y a tout lieu de croiçe que d'autres places en ont expédié également. Quoi qu'il soit peu probable que l'état-major russe soit aussi convaincu que le nôtre de l'utilité du cacao pour les troupes en guerre, il est vrai- sembaiile que la Russie consomme actuelle- ment de grandes quantités de casao, et je regrette infiniment d'être incai)able de four- nir là-dessus des indications plus précises. La consommation des six principaux pays acheteurs d'Europe a été comme suit : 1903/4 1902/3 1901/2 1898/99 Allemagne . . 2j.649 20.351 19. «jy 17.068 t. France .... 22.38o 18.790 18 ;;5l 17.123 t. Gr.-Bretagne . 19.6Hi 18.273 20.1.70 i:;.i5:l l. Hollande . . . 17.741 16.fi98 la.los 14.7:a l. Hongrie. . . . 2.228 1.977 1.784 1.307 t. Espagne. . . . 5.940 o.98U 3.914 6.131 t. Belgique . . . 3.417 2.628 2.121 1.766 t. Total .... 96.982 84.897 81.8U7 73.613 t. Le total de 1900-1901 et de 1899-1900, omis dans le tableau ci-dessus avait été respec- tivement de 70. .502 tonnes et 71.593 tonnes. En présence de ces faits, je me félicite d'avoir publié, dès 1899, dans les différents périodiques antillais, des articles tendant à engager les planteurs à étendre leurs ca- caoyères. A cette époque, les gens du pays pensaient généralement que le marché était suffisamment approvisionné et qu'il n'y avait pas lieu de faire davantage de cacao, qu'on risquait de ne pas en trouver le débouché. Je fus traité d'imbécile et de casse-cou ; on voit aujourd'hui qui de nous avait raison. Je me demande ce qu'il en serait advenu, si tout le monde avait suivi une politique aussi égoïste et myope. Voyez cette année-ci : tous les pays producteurs, sauf San-Thomé, ont eu des récoltes exceptionnellement éle- vées et néanmoins le cacao a été enlevé par les chocolatiers avec une rapidité inouïe ; à l'heure actuelle, les statistiques accusent mal- gré tout de forts stocks, mais il s'agit presque uniquement de marchandise déjà placée et simplement laissée àlcntrepôl, en attendant la livraison. La grande affaire, à présent, est de se faire uns idée de ce que nous apportera l'exercice 1904-1905. La récolte sera-t-elle inférieure, comme contre -coup de l'épuisement des arbres par une production exceptionnelle ? Se montera-t-elle au même niveau, grâce à une culture plus intense? Ou bien encore serait-il permis d'entrevoir une récolte supé- rieure y II est bien difficile de formuler une réponse sérieuse ; tout ce qu'on peut oser avancer, c'est que Guayaquil ne saurait guère continuer dans les conditions excep- tionnellement favorables (£ue nous avons eues à enregistrer depuis janvier. Les informations de tous les grands cen- tres tendent d'ailleurs à présenter la tempé- ture et les précipitations comme favorables à la prochaine récolte ; mais d'autre part, il n'est point fait mention de cacaoyères nou- velles dont il y aurait lieu d'attendre cette année la première récolte. Il y a donc toutes les chances pour que la superficie utile ne se trouve pas augmentée. A côté de la consommation toujours gran- dissante en Europe, il faut tenir compte également de la très importante consomma- tion nord-américaine. La statistique des Etats-Unis ne sera publiée qu'à la fin de l'an- née; j'espère qu'elle accusera une nouvelle avance sur l'année 1903. Je me résume : Je ne vois pas pourquoi il y aurait un arrêt dans la consommation, que nous voyons augmenter régulièrement depuis des années ; et alors je me dis que pour ne pas nous trouver à court de cacao, il faut que cette année encore nous ayons une récolte supérieure à la dernière. L'offre 312 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 40 — Oct. ]émunératricc que dans les pays'chauds. )) Le cajan est néanmoins à demi-rustique, et nous l'avons vu produire ses graines dans le midi méditerranéen de la France. On en cultive, d'ailleurs, sur les pentes de l'Himalaya, jusqu'à';!. 5U0 ou^2 000 mètres de hauteur, une variété plus résistante au froid. En Egypte, dans les meilleures terres, le cajan donne un produit énorme (près de 2.000 kg. par acre). Dans tous les pays où on le cultive, sa graine est mangée en vert comme les petits pois en Europe, ou en sec, et, à ce dernier état, on le préfère aux dolics et aux pois chiches... » Dans l'Inde, surtout dans la province d'Assam, suivant le témoignage du docteur Brewsler, le cajan sert à nourrir l'insecte à laque, ainsi que des clienilles sérigènes... « Le cajan existe comme plante de simple agrément, dans quelques jardins de l'Eu- rope, où on le conserve moyennant des abris pendant l'hiver. » Dégâts et destruction des Rats en Cochinchine Lettre de M. P. Quesnel « Je vois que plusieurs de vos correspon- dants se préoccupent de la question des rats et des dégâts causés par ces rongeurs, ( « J. d'A. T. » n"' 20,29, 30, 31, 33, 3i). J'estime également que c'est une question intéressante et dont on devrait s'occuper partout. » En Cochinchine les rats causent beau- coup de mal aux récoltes, non pas encore tant pour la quantité du grain qu'ils man- gent que pour ce qu'ils gâchent et gaspillent. Quand le riz est mûr, en eiïet, ils coupent la paille au pied pour faire tomber les épis et manger le grain ainsi mis à leur portée. Ils abîment ainsi quantité de touffes dont le grain, s'il n'est pas mangé, tombe par terre et se perd. » La nature cependant met souvent le remède à côté du mal, et en Cochinchine chacun sait que les serpents abondent. Ils se nourrissent principalement de rats et en exterminent des quantités. Mais ce rongeur pullule effroyablement. » Aussi certains administrateurs, dont je suis, se préoccupent chaque année de le faire chasser par les indigènes de leur Pro- vince afin d'en limiter la reproduction. » C'est ainsi qu'en 1901, dans la Province de Mytho, j'ai fait faire la chasse aux rats dans tous les villages. Il y avait plusieurs années que pareil ordre n'avait été donné. En quelques semaines on a apporté à l'Ins- pection IS.j.OOO queues de rats, que je fai- sais couper et enterrer au fur et à mesure qu'on les apportait, pour éviter que certains n'en fissent le commerce et qu'on no me les comptât deux fois. » Dans la Province de Rentré où j'ai rem- placé un administrateur qui y tenait la main chaque année, on en prenait bon an mal an GO. 000 à 80.000. Si l'on généralisait cette pratique dans' toute la Cochinchine, on détruirait certainement chaque année 1.200.000 à L.jOO. 000 rats. Les serpents, ayant moins à manger, diminueraient peut-être aussi, ou tout au moins se rabattraient sur d'autres vermines. En tout cas, les indigènes y gagneraient bon nombre de milliers de gia de paddy en plus, que ne leur auraient pas mangé ces rats ; ils éviteraient peut- être bien aussi la propagation de certaines maladies contagieuses. » "Veuillez agréer, etc.. P. Quesnel Adiuluistrateur Jcs Services civils en Indo-Ciiiae. L'Organisation agronomique cubaine Lettre de M. Alb. Pedroso. M. Alb. Pedroso nous communique, comme il l'avait promis dans le n° 39, quelques détails sur le per :< scientifique de la nouvelle station agronomique de Santiago de las 'Vegas, Cuba : M. F. S. Earle s'est entouré de plusieurs collaborateurs distingués : M. Mel. F. CoOK No 40 _ OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 31S sera chargé du département de Pathologie végétale ; il se livre actuellement à des re- cherches sur le café, le maïs et le cocotier. D'autre part, la Station s'est assuré la colla- boration de M. Baker, botaniste, possesseur d'un herbier de 100. OÛO plantes différentes, qu'il a mises à la disposilion de ses collè- gues, ainsi que sa bibliothèque comprenant plusieurs milliers de volumes. TjC Jardin botanique de New-York a fait, d'autre part, cadeau à la Station d'un herbier de 1.000 plantes d'IIaiti et de Cuba. Le Field Columbian Muséum, de Chicago, et le Gouvernement des Philippines, ont fait également des dons importants ; de même plusieurs Cubains de bonne volonté. M. Cruz, de Pinar-del-Rio, que j'ai eu le plaisir de citer à propos de la culture du tabac sous tente, est aussi un des spécialistes attachés à la Station, et nul doute qu'il ne rende de grands services, étant très compé- tent pour les cultures du pays et particuliè- rement pour le tabac. C'est probablement lui qui aura rédigé la circulaire n° 5, qui vient de paraître : c'est un travail très documenté sur le semis du tabac. Ces circulaires sont imprimées sous forme de petites brochures envoyées gratis à tous les agriculteurs qui en demandent; en outre, elles sont reproduites par tous les journaux importants de l'ile. Ceci était écrit lorsque « La Discusion », de la Havane, m'a apporté encore quelques renseignements susceptibles de vous inté- resser : M. CoOK, — qui n'est pas celui de Was- hington dont le « J. d'Â. T. » s'est souvent occupé; il nous vient de l'Université d'In- diana, — est assisté de M. W. T. Horne, du jardin botanique de New- York, ainsi que de deux jeunes cubains, MM. Del Monte «& GUERGO. M. Baker a une collaboratrice distinguée dans la personne de sa femme ; il dispose, en outre, de trois préparateurs, dont deux cubains. Il a entrepris un recensement bota- nique complet de l'ile, où les espèces écono- miques auront un rang d'honneur, sans d'ailleurs faire oublier les problèmes de géo- graphie, de géologie et de climatologie. La section horticole compte dès à présent M. C. F. AuSTiN, comme chef, un assistant américain et un stagiaire cubain. On vient de planter 50 variétés de vignes et GO de fraisiers (ceci fera plaisir à votre collaborateur M. Labroy) et aussi .50 varié- tés de pommes déterre; celle-ci est d'ailleurs cultivée depuis plusieurs années aux envi- rons de Guines. JI. Francisco B. Cruz a comme collabora- teurs MM. C. IIeknandez, L. Insua, R. Rueda «S: IMiSKLEF. Une section de Zootechnie s'organise ; elle s'occupera de l'élevage et des maladies des animaux domestiques ; elle sera dirigée par 51. Nelson S. Mayo, vétérinaire et bactério- logiste du Kansas. On établira enfin une section de Météorologie. Le tabac et la canne à sucre seront l'objet d'études spéciales ; depuis quelques mois déjà, le système de culture du D' Zayas, dé- crit dans le « J. d'A. T. », est à l'essai. A. P. Le « Thé soluble » de Ceyian et ses imperfections Lettre de M. Léon Hautefelille. Dans notre n° 33, nous avons donné une première [note sur le « thé soluble » de Ceyian, en promettant pour bientôt d'autres renseignements. Nous n'avons malheureuse- ment jamais trouvé le temps de dépouiller et de mettre en français les quelques petits do- cuments que nous possédons sur la matière. Une lettre que nous recevons de M. Léon Hautefeuille, en mission dans l'Inde, prouve que le produit dont il s'agit est encore loin de réaliser les qualités voulues. Sur la foi des journaux anglo-indiens, nous nous attendions à mieux. M. JuDGE, de qui M. Hautefeuille tient l'échantillon et les renseignements, a déjà souvent rendu service au « J. d'A. T. ». Nos lecteurs n'ont pas oublié les excellents articles qu'il nous a donnés, sur la techno- logie du thé. Il est actuellement à la tête d'une entreprise de thé vert, à C . uu . . Voicj 316 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° W — Oct. 1904 en substance, ce qu'il dit, dans sa lettre, du thé soIuIjIc : « J'ai l'honneur de vous envoyer un petit flacon de thé soluble. » Faites-le infuser dans l'eau, chaude ou froide, à raison d'une petite cuiller à thé pour trois ou quatre grandes tasses. » Mais ce produit n'est qu'une curiosité scientifique. La qualité est inférieure. L'a- rome est comolètcment détruit par la fabri- cation. » Les feuilles de thé sont d'abord flétries, roulées et fermentées comme dans la fabri- cation du thé noir, mais non grillées. On les fait ensuite infuser dans l'eau bouillante et l'infusion est réfrigérée ; puis on la met dans une essoreuse à crème [ecremcuse évidem- ment) pour en séparer les parties solides, le liquide devant être rejeté. » On sèche ces parties solides dans une marmite à vide et la poudre qui en résulte est le thé soluble. La réfrigération est indispen- sable ; sans elle la poudre fermenterait et pourrirait. » M. IIautefeuille ajoute qu'il a entre les mains des échantillons de poudre de thé soluble ayant fermenté, agglutinés en petits blocs, qu'on lui a signalés comme mauvais et peut-être dangereux. Une reculade de llndigo^^synthétique Un ami très renseigné, qui signe Dixi, nous écrit : « Dans votre nuniéro de juin, J. K. termi- nait son intéressant article sur La crise de l'Indigo naturel, par ces mots : « L'indigo naturel n'est donc pas près de » disparaître, et notre prochain article pour- » rait bien s'intituler : La crise de l'indigo » synthétique». Votre collaborateur ne croyait peut-être pas si bien dire. » La « Frankfurter Zeitung » publie, en effet, un communiqué daté de llœchst, du S octoljre, par lequel les l'abriques de Synthé- tique, Meister Licus & Brl'ning et Badische Anilin-und SoDafabrik, informent le pul^lic qu'elles viennent de signer une entente, ayant pour objet de cesser la concurrence qu'elles se faisaient dans la vente du synthétique. On ajoute que, tant que durera la concurrence de l'indigo naturel, il ne faut pas songer à haus- ser le prix du synthétique et que, par consé- quent, cette entente n'aura pas pour résultat une augmentation immédiate des bénéfices des deux fabriques. » Il ne faut pas être grand clerc pour lire entre les lignes : » Non contentes de chercher à tuer l'in- digo naturel, les deux fabriques étaient occupées à s'entretuer et c'était pendant un an à qui vendrait le meileur marclié ; mais un jour les actionnaires demandèrent à être mis au courant des bénéfices que don- nait la fabrication de l'indigo synthétique. » Il faut croire que les chiffres présentés aux questionneurs indiscrets auront manqué d'éloquence; ou plutôt, ils en auront eu trop. » Toujours est-il que c'est à la suite de cette intervention des actionnaires que les directeurs, qui allaient proclamant partout qu'aucune trêve n'était possible, jugèrent bon de se réunir pour en arriver au communiqué ci-dessus. » Il nous revient de source autorisée que les prix traités tout dernièrement n'ont plus cours et qu'une augmentation de 15 à 20 "/d est à l'ordre du jour. C'est, en tous cas, un nouveau bail accordé à l'indigo naturel, et nous connaissons à présent la limite au dessous de laquelle le synthétique bat en retraite. Nous avons, en tout cas, le premier symptôme d'une crise du Synthétique. » Pour brosser les Cacaoyers. En raison de la disposition spéciale des fleurs du cacaoyer, qui poussent, comme on sait, directement sur le tronc et les grosses branches, la fructification, et par suite le rendement des plantations, se trouvent forte- ment entravés par les épiphytcs qui recou- vrent l'écorcc des arbres. Ces plantes sont particulièrement envahissantes dans les lo- calités très humides et les cacaoyères très ombragées. N° iO - OcT. 190-i JOURNAL D'AGRICUL Il y en a de toutes sortes : algues, mousses fougères, orchidées, broméliacées, etc.. Un botaniste du Dép. d'Agriculture des Indes occidentales en a relevé la flore, dans un mémoire publié, il n'y a pas bien longtemps, dans le « Wesl-India Bulletin » ; il indiquait, en môme temps, que les planteurs ne sont pas d'accord sur la portée du dommage causé par les épiphytes. Quoi qu'il en soit, le nombre est grand de ceux qui les estiment franchement nuisibles, « plus particulièrement aux endroits où il v '''■t^^yTTT^'T^.^''"^''' ' ■ Fig. 26. — l!ln..r .{.: Ilauirl Siuilh. a eu quelque branche cassée ou coupée ; de même, en tout endroit où l'écorce aura été enlevée de quelque façon que ce soit » ; cetle définition est du D'' Xicholls, l'émineiU auteur du Petit Traité d'Arjriculture Tropi- cale. Pour tenir les arbres propre?, il a été imaginé plusieurs petits outils, généralement confectionnés sur place ; on en trouvera la description dans le récent ouvrage jde notre abonné M. Olivieri (v. l'annonce dans le « J. d'A. T. » n° 3'i, § 334). M. Harold Hamel Smith, dont la signature est familière à nos lecteurs, a voulu offrir aux colons quelque chose de plus parfait et de tout prêt ; il a fait breveter la brosse re- présentée ci-contre, qui est fabriquée à Lon- dres et vendue sous le nom de « H. Ilamcl Smilh's improved cocoa trec scrubber », au prix de 1 shilling pièce, au détail. Il y a plus d'un an, nous avons eu l'occa- sion d'en procurer à deux de nos abonnés portugais de San-Tliomé, et l'un d'eux vient d'en redemander, il s'en est donc bien trouvé. Kous nous rappelons qu'à l'époque, ayant eu au sujet des dites brosses une petite corres- pondance avec M. le professeur Warburg, qui a de forts intérêts dans les cacaoyères du Cameroun, ce savant nous exprima sa crainte que les ouvriers noirs, qui ont la main lourde, ne fissent plus de mal que de bien avec ces brosses. On voit que les Ango- ^x- TROPICALE 317 lais de ;San-Thomé ne s'y prennent pas trop maladioitement. La brosse est en bass (piassava ?) de pre- mière qualité, très rigide, monté sur bois de hêtre très solide. Le dos rond donne bonne prise à la main, au besoin on y assujettit une courroie, comme pour les brosses à parquet. Un trou permet d'emmancher l'ûutil sur une perche ou un bambou, pour atteindre les parties hautes de l'arbre sans avoir à l'esca- lader, ce qui est absolument défendu, vu la disposition pi-écitée des fleurs . La forme de la pointe (nez) du modèle dis- tribué actuellement, n'est plus exactement celle représentée sur la figure ci-contre : le bois a été rétréci de façon à l'arrêter au ras des poils ; ce qui permet de pénétrer plus aisément dans les fourches et recoins si caractéristiques du port du cacaoyer. Il esta présumer que le nettoyage sera rendu d'au- tant plus facile que l'arbre aura reçu, par une taille judicieuse (v. o J. d'A. T. » n° 38, pp. 2-27-231) une forme géniM-ale plus régu- lière. Semences de cocos à fournir en Afrique Occidentale Française Le gouvernement de l'Afrique Occidentale Française, désireux de propager la culture du cocotier, a décidé d'introduire 60.0J0 noix de semences (noix en bourre) de bonnes variétés dénommées. Les colons ou négo- ciants qui seraient à même d'en fournir à un prix avantageux, en garantissant la bonne remise à destination, sont invités à faire leurs offres à l'Inspection d'Agriculture de l'A. O. F., à Dakar; si possible, soumettre quelques noix types. La livraison devra s'ef- fectuer à Dakar ou à Conakry. La noix de coco en bourre voyage fort bien et conserve sa faculté germinative pendant longtemps. Madagascar tire tous les ans de grandes quantités de semences de cocos de Ceylan. L'Inspection d'Agriculture de l'A. 0. P. envisage plutôt les Antilles comme source d'approvisionnement, mais ne refu- sera pas les offres raisonnables qui pour- raient venir d'autre part. 318 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 10 — Oct. 190^ Le Coton dans l'Afrique Occidentale Française Henry (Yves) : Le coton dans l'Afrique Occi- dentale Française. — In-S», 200 pp., 20 fig., 3 cartes hors texte. Ohallamel, édit. Paris, 1904. Prix : 7 fr. 50. Ce livre a été écrit il y a deux ans ; il est du reste toujours d'actualité. C'est une étude agronomique; l'auteur a laissé de côté déli- bérément la question .botanique pure, s'en rapportant là-dessus aux auteurs classiques et aux recherches récentes de Chev.\lier. Il examine, au point de vue des possibilités culturales, les principaux éléments de la production dans chacune des colonies fran- çaises de l'Afrique Occidentalejet formule des conclusions très nettes, dictées d'une part par une étude préalable personnelle des mi- lieux de grande culture cotonnière aux Etats- Unis, d'autre part par la connaissance qu'il a acquise du milieu africain depuis qu'il di- rige le service agronomique de la Côte Oc- cidentale française. Il semble que l'expé- rience de l'Association Cotonière Coloniale et de l'Administration ait donné raison à M. Henby, sur l'acclimatement des types améri- cains, à courtes soies, dont il a préconisé l'introduction. Dans la seconde partie du livre, l'auteur examine les modifications à faire sulDir à l'exploitation actuelle par le noir. 11 se pro- nonce contre l'hybridation comme procédé d'amélioration des races indigènes et cite, entre autres, cet argument : que c'est l'hy- bridation qui aurait ruiné en Océanie une production jadis très belle et très prospère. 11 estime, en résumé, que l'hybridation est un moyen trop délicat à manier et, par là, une cause dangereuse de dégénérescence. Dans la suite l'auteur apprécie, à son point de vue, l'avenir cotonnier de l'A. O. F. Enfin, dans la dernière partie, il étudie l'installa- tion d'une ginneiie. Les essais de l'Associa- tion Cotonnière Coloniale ont confirmé ce qu'il a dit concernant les égreneuses à scies, qui ont donné les meilleurs résultats. C'était à prévoir, comme on s'assurera en comparant avec la note de notre collaborateur M. Main publiée dans le no 39 du. « J. d'A. T. » Le livre de M. Henry sur le coton en Afri- que Occidentale et celui qu'il a fait paraître l'année dernière chez le même éditeur, sur le coton aux Etats-Unis, ne devraient manquer dans la bibliothèque d'aucun des colons et industriels intéressés. La bibliographie économique du Manioc BuRKiLL (J. H.) : The tapioca plant ; its his- tory, cultivalion and uses.8''.i& pp., 4 fig. Publié comme 'i Agricultural Ledger » n" 10 de 190 i. Calcutta, Imprimerie du Gou- vernement. Prix : 3 d. (environ 30 centi- mes). Cette brochure est, avec celle de Tracy f« Farmers' Bulletin » 167, du Département d'Agriculture des Etats-Unis, 1903 ; v. 0 J. d'A. T. - n" 3i, pp. 108-109,) ce qui exis- te de plus complet sur le manioc, à l'heure actuelle. Si la publication américaine est intéressante par les détails circonstanciés -et d'ordre pratique, qu'elle contient sur la cul- ture et l'utilisation de manioc en Floride, le travail du Calcutta l'emporte comme exposé scientifique du sujet. L'auteur, en effet, s'est donné pour tâche, d'extraire de la bibliographie tout ce qu'elle offre d'essentiel et de sérieux. Sur certains points il n'a pas jugé utile de reprendre par le menu les textes consultés, mais au moins en indique-t-il très suffisamment le cadre ; ainsi, les variétés du manioc ne sont pas décrites méthodiquement, mais on voit où trouver de plus amples détails. Il paraît qu'on distingue une douzaine de sortes de manioc en Guyane française, une cinquantaine au Brésil, quatre seulement aux Etats-Unis, autant à Madagascar, une vingtaine dans le Travancorc. On sait qu'il en existe une longue série en Colombie, où les races les plus rustiques se contentent de quinze pouces de pluie par an. Enfin, on en cultive un bon assortiment aux Antilles. Cette énumération pourrait être prolongée pendant un bon bout de temps. M. BuRKiLL étant lui-même chimiste, on conçoit qu'il ait particulièrement soigné le côté chimique de son sujet. N» iO — OcT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 319 Les usages populaires et industriels du manioc occupent une dizaine de pages \ le « Journal d'Agriculture Tropicale » y est souvent cité, de même que dans l'importante série de tableaux concernant le rendement à l'acre. La brochure setermime par un petit cha- pitre résumant les principales indications existant sur les procédés de culture appli- qués au manioc dans les différents pays. Nous espérons pouvoir revenir encore en détail sur certains paragraphes de cette excellente compilation. C'est l'occasion de rappeler que, sans compter les nombreuses notes sur le manioc parues dans le texte du « J. d'A. T. », nous avons signalé également dans notre Bulletin bibliographique déjà plusieurs ouvrages consacrés à cette plante ; voir Guide complet du tmitemcnt : LA MÉDECINE AGRICOLE ''^t adrebS'.' franco h toute personne dUl en fait iu .l.-in.m.l,. i, |:j SOCIÉTÉ FRANÇAISE du LYSOL, 22 .1 21. Place Vendôme, Paris. • VITIOXTlL.TX7IÏ,E JO^^N GORDON ^ C® N" 9, New Broad Street, N" 9 — LONnOJST, E- C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Codfi en usage : A.B.C.) HACHIHES rODR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Ma chiiï es pour Su c reries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes ^f(è 0E iLi lli'uiiioiii, BUli.VN (Cuba), CVBDOZO i .\I )zaml)iquei, P. C.VIUE (lit; .Mauricel. A. CIIKV.A- LIER j.Alriiiii.- Oœ'i, C.lUor (Paris), COI.I.ET (liruMllos . A. GOLII'UBIEK Paris;, DAIUEAU.V (Buciios-Ayres , D' I»LL.VG1{0I.\ Paris . I),i;L1G\0.\-1!UFK0V i Aiuiaiu', L. DEUAIS (Le ll.ivre , UESL V.VDES .U.vla-asi-ar;, l)ESPEIS-il.S (Australie Urcij, DULIEU lie Saintc-Lu.iel, ES.ME.NJAUl) [(îiiaUMnalai. ESTEVE (Daliiiuevi, F.VSU) (Al;,'er!, FLEfCIIEU Boniliay;. DE FLDltlS (.M.ilaiîascar), A. & E. FO.SS.VT (Le llàvrel, lîlliLIOLl Koiu'l. GILBERT (Toukiii . GOliEri"! (Pavia . GOUPIL T.iliili), GRISVttI) (Parisi. P. UE-i GROTTES '.Vl.irliui.iu.' . R. GLERIN Guatém.ilai, GUIGON (.Mar- seille), HAMEE S.MITll LoïKlres). L. IIAUTEFEUILLE (Toiikiu), HECIIl" FRERES & G" (Paris . DIIERELLE (Guati!- mala;, lIlLGMil) (Californie), G. A. HURI iExv|ito,, ,10» (P.aris), JUOGE CaleiiUa , KARPELES Calrull.i), KOliUS (Java . KO.SG iNY (Cixti-Riea . L VBROV i Paris), D' L.VVER.VN ;Parisi, IL LECOUTE i P.iris), LEILUVN.V (.\I lurhesivr , LE TESTU (U.«ainl.i.iue), LOCICH VRT (Dopnini([ue , U' LOIR Parisi, LiiPEZ Y PARRA (Mevieo , LHW (Nieir.i^Mai, M.\IN fParisi, .\IVINE Polor). .M VIAM (frini.la.l, .MALBOI' iAli;eri, .MVLLEVRE Paris). G. .\LVZE & G'" (Le Havre , DE AIENUOXÇV Jle San Tlmrné). .MIR.VNDA (P.irai, .MOLLISON' Na-piir), .VKLSSERI (Le Caire\ .NEGREIKOS Pans), NEUVILLE (Paris), N;î\VPv)RT (Queenslamli, G. NIEDERLEIN Pliilailel[)liie), b' NIGIIOLLS (Ile Douiiuique), D'OLL VEIRA FRA<;vi'EIRO (Cil)m(la). PAlVA D'ANDRAIJA Paris!. PARIS Sai^'oii , P.iSZKIEWIGZ (Paraua). PEIJR;).SO (Culia,. PEKN'Ul'rE Siii,'liai). PERROT 'Paris). PERRUGIIOT (CDiislaiillue,. PITTIER (Gosla-Riea). l>(JlîEi;UIN Gui- née fr-). JULl-;S PL)iSS;).\ (Parisi. EUGÈNE POISSO.N (Ualioinry), POULAIN .Poailicliérv). G. DE PUEAUDE I' (Pins ,, QUESNEL (K ré;,' RAVENEAU (Paris), CH. RIVIÈRE (AIjier), ROU.V (Coiiakrv). SAUEBECK. (Kassel,;. SAVOURE (Al.vssinie). SEGURAj Aleticu). STERNS-FADELLE (lie l)omiui(iue), SUl'ER (Bonihay), TABEL (Suiualra), 'LVY^IR & G» (Livcrii.iili, Ti£YSSO.N.\IER (Guu;lkrv^ TIIEYE (GubaU TOLEDO (Venezuela), TOUCHAIS' (.VLayutte), VA'JUIN & SGIUVEITZIM (!.• Havre). VAN' DEIÎ PLOEG iLa Haye). VERGK.EM (Colombie), VlBERf (Paris), A. DE VILlLLL (l.-i Réiiiiinii , WVliliUiiG (lî'riin, WYLLIE (Puiijali), ZEHNTXER ^Java), etc. Vente au numéro ( Aux bureaux ilu JoumaL lo, rue Delaiul>te. 1 A rOlfice ColouiaL 21), Galerie d'Orléau.s. Les aboDaements sont reçus : I l'ai-is, h rAtln»iiiislr.ation .lu Journal ilO, rue Delainbrei, et à ItHlu-e Colonial i20. Galerie dOrlé;ins,Palais-Rovali. — Il Aleanntliie :'K//iji>leK chez L. Scliuler. — « .Im.ilrrd/iin, ch\yi De Bussy (Kokin 60.— u liuhia, chez Rets & (>•> (rua Coiisellieiro Uai'ii'as. 22). — à Berlin, chez K. FriedlaMiiler & Soliii 'N. W. — Karistrasse. III. — « llrein,;. Librai- rie K. von ALisars ■•Pelrislrassc. 61. — à t'y7/.)e//e.v. à la Librairie San .• (33, rue de la Pullencl. — O" ^"'''*^ '^"'^ Miii.J. Barbier — « /.'«/v/ei.v, Kiiipresa Wasliinjîloii lYanes y Castillo .M.i. — fi Guatéimtlti. chez GoHb'aii& G" -^ n Ihiuihouf'/, chez G. Bovseii iHeuberi;. U». — -> liiiioi et Ifaiphoiv/, chez Schneider aiiié. — à lu 'Iiii'itne. VVilsoilj lateriialioiial iiook-Store Ohispo, ili. — un lldm-e:, chez .1. Gunfrevill.! (7, rue de la Bourse'. — « Lisbonne, chez Ferin i7i), rua Nova do Aliiiudai. — à Londres, chez \Vm Dawsoii & Sons iCaoaon House, Bream's Biiildin^'S, E. Ci, — <> MiiiKU/iiii, chez Garlos Ueiilierser. — « MarseUle. 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Che- valier à r.^cadémie des Sciences 1 1 50 Les appareils portatifs de Schmoele & Co. pour l'extraction du caoutchouc des écor- ces 332 Acacia Farnesiana ; Usages et méfaits, à Cuba, en N"''-Calédonie, dans la région méditerranéenne, etc. (Correspondance. - Extraits de Grisard et'VAKDEN Berghe) 3 14 Le semoir adaptable snr charrue, de A. Ba- JAC 3)6 . PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiques, Deljouclii'S, eto.) H ECHT FRÈRES & C'' : Bulletin men- suel du caoutchouc 337 A & E. FOSSAT : Bulletin mensuel du coton }y^ VAQUIN&SCHWEITZER: Chronique des fibres de corderie et similaires 339 TAYLOR & Co : Mercuriale africaine de Liverpoul 340 L. DERAIS : Mercuriale coloniale fran- çaise du Havre 3-f ' J.-H. GREIN : Mercuriale de quelques produits d'Extrêrae=Orient 342 ACTUALITÉS (Correspondances, Informalioiis, Extraits, etc.) F. FASIO : Sur un Agave subspontané d'Algérie, supérieur à r,4. amcricana . . FiG. 27. — Dent de batteuse araéricanie . FiG. 28 et 2q. — Bon et mauvais Céara. . . Fjg. 30. — « Pilon I) de Schmoele & Co. Î42 FIGU t -> 1 f - ) 129 ) 5 ) Pages H. PITTIER DE FABREGA : Le ser- vice agronomique de I'United Fruit Co, au Costa°Rica 343 P. Cl BOT : Expériences sur la saignée des Castilloa: Essai négatif dedeuxoutils. 344 J. K-ARPELES : Etat d'avancement de la culture de la ramie dans l'Inde (Interview) 544 G. PAROISSE : Rusticité du Landolphia Heudelotii 54^ O. B^ : Sur la culture de la canne à sucre à Cuba et les conséquences pratiques de la propagande du D'' de Zavas 346 L'exploitation des sansevières d'Abyssinie et la machine Bœken 347 Huile de ben (Renseignements généraux sur les produits de Monn;;a pli'ri;^ospcr- mj et M. apiera. — ■ D'après Grisard et 'Vanden Berghe 34R Le Musée Commercial de l'Office Colonial. 348 Les nouvelles publications du Syndicat de Stassfurt, sur la fumure des plantes tro= picales 3^0 Sur les exigences du palmier à huile (Suite du dossier du n° 39 350 Les vertus particulières du sucre de canne vrai (D'après Colin-CampbellI 351 Destruction des crabes de terre (Moyens préconisés par le Dép. d'Agric. des Antilles anglaises) • ■; 5 1 Papier fabriqué avec des tiges decotonniers. 352 Avis aux Abonnés '^'■,2 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE l,sui' papier lileiij Livres nouveaux §S 672=692 : Algérie, Réu- nion, Cuba, Etats-Unis, Havvaï, Inde, Indo-Chine, Japon, Queensland. — Sa- vonnier, Canne à sucre, Café, Poivre, Coton, Caoutchouc, Tabac, Citrus,Cow- pea, Soja, Plantes potagères, vivrières, fourragères, Fleurs, Bois. — Irrigation. XetXI RES FiG. 31. — " Laveur// de Schmoele & Co. .333 FiG. 52. — Charrue=Semoir, deA.BAjAC. 336 FiG. 3 ?. — Le semoir adaptable, seul. . . . 337 322 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° -il — Nov. 1004 Les Collections Complètes du Journal d'Ag-ricitltur-e Tropicale I>EA^IE]%]%"Er%(X ÏS. ARLES ! Par suite dune erreur irréparable, il ne nous reste plus qu'un très petit nombre de colleetions complètes, et nous sommes obligt'S d'en majorer le prix. -Nous Tendons 100 francs les 36 premiers n" (juillet 1901-juin 1904,. — Les séries incomplètes (sans les n»- 2. S. i. 9. l'-'. i-', 28, :U, 32. 31 se vendent: 6 francs le semestre — 12 francs l'année. Nous ne vendons plus de numéros isoles antérieurs au n' 3" (juillet 19114 . NOUS RACHETONS, au prix de 2 francs chaque, les n-= 2, 3, 4. 31. 32. Nous paverons volontiers jusqu a 3 francs les n«- 9 et 34. j»;».«:j^j^n:iM^Siii?h^]a;Ji;i^JB\)nJ»:«.Stjf^jt^j»-iB.jfglg TARRICANT Campement com |ilet et Matériel colonial , Tentes Cantines. 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S'adresserpar lettre à M. le Secrétaired'Etat, de l'État Indépendant du Congo, 20, rue de Namur, à Bruxelles (Belgique). SociétédÉtudesCoionialesde Belgique ***** rUEUCATIONS, en vente 3, RUE RAVENSTEIN, à EHUXILLES : Les plantes produisant le caoutcliouc du com- merce, par L). Morris i4 fr.i. — Manuel du voyageur et du résident au Congo 13 fi.. port cominisr, — L'art militaire au Congo 2 Ir. . — La chute de la domination des Arabes au Congo, par le D' Hinde 3 11'. — Rapport sur les travaux du laboratoire médical de Léopoldville en 1899-1900, par les D" \'an*Campeniiout et DRVEPONriT 2 tr. 50 . — L'éle- vage de ràne et du mulet au Congo, par le Lieu- tenant SiLLVE 3 Ir . — Le tabac, par O. Collet ilO li\ I. — L'Hevea asiatique, par O. Collet. 2'^ éd. 3 11' 50 . — Bulletin de la Société d'Etudes Colo- niales. iPri.x de i'aboaneineut : 10 Ir. — EiraUL-er : 12 ir.i. 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Dans les premières, les génératrices du batteur sont garnies de .poin- tes ou dents en acier, de formes variables ; dans les autres, au contraire, les génératrices du batteur sont dépourvues de pointes et constituées soit par des cornières, soit par de longues tiges de fonte, à section ovale, plus ou moins cannelées. Quoique les deux types soient usités pour le riz, nous n'hésiterons pas à donner la pré- férence au batteur à pointes pour cette cé- réale, tandis que nous conseillerons toujours le batteur écossais pour le blé. Nous pouvons dire qu'il y a actuellement en présence, pour le riz, trois types de bat- teuses, construits respectivement en Améri- que, en Angleterre et en Italie. — Nous ne distinguons pas ici les batteuses à bras, à manège ou à vapeur ; cela n'a guère d'influ- ence que sur la quantité de travail obtenu et nous y reviendrons plus loin. La batteuse américaine est une batteuse à pointes, en bout. La batteuse anglaise est une batteuse en travers, également à pointes ( bie*! que les Anglais aient parfois préconisé le batteur écossais ). Enlin la batteuse italien- ne n'a pas de contrebatteur. Nous allons rapidement examiner ces trois types ; nous les comparerons ensuite. Batteuse américaine. — La batteuse amé- ricaine n'est guère construite que par deux ou trois girandes maisons des Etats-Unis. Les types de ces maisons ont bien des points de ressemblance : Le batteur, à dix ou douze battes, est gar- ni de dents d'acier forgé, ayant à peu près la forme indiquée ci-contre. Le contrebatteur est également garni de deux ou quatre rangées de dents, à peu près de même forme. Le batteur tourne à douze cents tours ; la paille venant d'être soumise à son action est saisie par un tambour garni de fourches qui l'envoie sur une toile sans fin, munie d'un secoueur, ou sur des secoueurs à | mouvements alternatifs (plus ra- rement). Elle y abandonne les pj„ g- derniers grains de paddy avant d'être rejetée au dehors. Le grain sor- tant du batteur et celui qui s'est détaché après coup de la paille se rassemblent et tomlient dans une lîoite à cribles, où un ven- tilateur et deux grilles les nettoient à peu près. 11 est rare qu'il y ait un deuxième coup de vent (un deuxième nettoyage) à ces machines. La largeur des batteuses à riz américaines est faible, en général. Elle va de O^GO à O-^SO ou O^OO. Ce sont donc des batteuses en bout, qui broient la paille. Elles demandent, pour fonctionner, une force de dix à douze chevaux, suivant la lar- geur, et font un travail considérable . Pour qui- conque n'a vu travailler que des batteuses anglaises ou françaises, ces instruments sont de véritables gouffres,': où l'engreneur a fort à faire. Aussi les alimentateurs automati- ques sont-ils très souvent usités, d'autant 324 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 — Nov. VM}\ plus qu'on n'a pas à s'occuper de conserver la paille intacte. Ce serait le cas dans nos colonies, et l'engreneur automatique remé- dierait au manque possible d'habileté des travailleurs indigènes. Ces batteuses sont, en général, construites en tôle et en bois, d'un réglage et d'une con- duite assez simples. Elles donnent un grain suffisamment propre. Batteuse anglaise. — Les batteuses an- glaises n'ont que six à huit battes au bat- teur; leur largeur varie de 1 "05 à 1 °> 53 ou 1 "68. Elles demandent de huit à seize che- vaux de force et font moins de travail que les précédentes ; mais leur supériorité réside surtout dans la perfection du nettoyage : elles ont toujours deux et parfois même trois venti- lateurs, deux boîtes àcribles etuntrieur.il est juste d'ajouter que tout cela ne va pas sans augmenter la complication de la machine et que la conduite et le réglage en sont relative- ment délicats. Etant donné ce qu'est la main-d'œuvre coloniale, il serait préférable d'avoir une batteuse plus simple, quitte à passer ensuite le grain au tarare et au trieur, travail qui peut être fait par un manœuvre, et dont les résultats sont très bons. Batteuse italienne. — Reste la batteuse italienne, que nous ne connaissons que par un rapport deM. JossELMJî.datant de quelques années" et d'ailleurs très insuffisant. D'après ce rapport, la batteuse italienne a un batteur à pointes, mais pas de contrebatteur. Le grain est retenu sous l'action du batteur par deux cylindres cannelés qui entraînent lentement la paille. Le grain étant détaché, la paille est prise par deux fourches rotatives qui le pré- sentent à un deuxième ensemble, semblable au premier. Comparaison et critique. — A laquelle de ces trois batteuses nous arrêterons-nous '? Cette question ne peut être résolue que par l'examen de dîfiérents facteurs qui sont : le prix, le poids et l'encombrement pour le transport, le rendement, la force nécessaire, la facilité de conduite et la qualité du travail. Une longue étude de ces diverses conditions nous a conduit à conseiller l'adoption de la machine américaine, à l'exclusion des deux autres. Dans tout ce qui va suivre, nous en- visagerons la batteuse à vapeur (ou à force hydraulique), nous réservant de dire quel- ques mots ensuite des batteuses à manège et à bras. Eliminons d'abord la batteuse italienne. La nécessité de deux passages implique à elle seule l'imperfection du travail qui ne peut Se faire en une seule fois. M. Josselme ajoute d'ailleurs qu'en sortant de l'appa- reil, la paille est rejetée sur une longue grille où des femmes armées de fourches sont obligées de la retourner énergiquement pour faire tomber les dernières graines restées dans les épis. La force demandée est considérable (huit chevaux pourccnt quatre-vingts quintaux par jour, batteuse de un mètre de largeur], si on considère qu'aucun nettoyage n'a lieu ; cela tient à la fois à la présence des deux batteurs et à l'imperfection probable de la construc- tion.'Sans vouloir, en effet, décrier les cons- tructeurs de ces machines, il nous sera per- mis de croire qu'une batteuse de un mètre, qui ne coûte que 1"200 francs, ne peut guère être un modèle de solidité et de fini. Quiconque a vu comment on construit une batteuse sera de notre avis. Une autre preuve, à l'appui de ceci, est le démontage de la machine pour l'exportation. Une batteuse est un appareil es- sentiellement peu démontable ; les batteuses anglaises viennent en France montées, mal- gré des diiTicultés souvent très grandes pour le chargement à bord des bateaux. Nous verrons plus loin ce qu'il en est pour les batteuses américaines. Or, les batteuses ita- liennes se démonteraient aussi facilement qu'on démonte une tente de campement. L'a- justage doit être bien rudimentaire. Est-il raisonnable, dans ces conditions, de faire supporter cinq ou six cents francs de trans- port à une machine grossière, valant à peu près le double de cette somme et dont la construction rudimentaire est appelée à tom- ber rapidement en ruines sous l'effet du cli- mat? Le seul point qui plaide en faveur de ces batteuses est probablement leur facilité de conduite; mais aussijqucl travail obtient-on? La batteuse anglaise est l'antithèse de cel- le-ci. .Très robuste de construction, lourde N° il — Xov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 325 même, parfaitement ajustée, donnant un net- toyage très complet, elle est d'un prix élevé et son transport serait proliibitif, car elle ne se démonte pas. Le cube moyen d'une batteuse anglaise varie de 35 à tiO mètres cubes, ce qui mettrait le fret pour l'Indo- Chine à 2 ou 3.000 francs. Ces batteuses sont chères; elles valent rarement moins de i.OOO francs, prises en France (douane acquittée). Leur conduite est extrêmement délicate et elles demandent un mécanicien de carrière pour les réparations. En revanche, elles donnent un travail parfait, trop parfait même; nous avons dit plus haut que nous voudrions voir les batteuses plus simples, quitte à don- ner ensuite un coup de tarare pour terminer le nettoyage. Reste enfin la batteuse américaine. Les Etats-Unis sont assez grands producteurs de riz, et les Américains gens assez pratiques pour qu'on ne s'étonne pas de rencontrer chez eux des batteuses à riz intelligemment conçues et proprement exécutées. La batteuse américaine est robuste, quoi- que légère. Elle débarrasse le grain de ses principales impuretés et livre un produit qui, sans être comparable à celui des machines anglaises, est cependant marchand. La bat- teuse américaine est construite en vue de résister au service extrêmement dur que l'on exige de toutes les machines américaines iCe qui fait vingt ans en France en dure i ou 5 aux Etats-Unis). Elle est simple de conduite et comporte peu d'organes, tous accessibles. Elle fait beaucoup de travail avec une force relati- vement modérée. Il entre au moins autant de fer que de bois dans sa construction, ce qui est une garantie de durée pour un climat chaud ou humide. Le prix est d'environ 3.0ii0 francs. Quant au transport, voici à titre d'indication les poids et dimensions de colis d'une bat- teuse de 81 centimètres (ce chiffre indique la largeur du batteur). Il s'agit donc déjà d'une batteuse d'assez fort calibre : 1 caisse, batteuse (corps de la machine), volume 13 me. 158. Poids brut, 2.740 k. ' 1 colis, tambour et batteur : volume 0 me. 803. Poids brut 420 k. 1 colis, roues et essieux : volume 0 me. 910. Poids brut 609 k. "Volume total 14 me. 871. Poids brut total 3.769 k. En songeant qu'on pourrait faire expédier ces batteuses par le Pacifique, au besoin avec un transbordement à Yokohama ou à Shangai, le prix du transport (sur 15 me. seulement) se trouverait considérablement diminué. Il y a, en résumé, bien des avantages en faveur de la machine américaine : prix, poids et encombrement, force nécessaire, quantité de travail, facilité de conduite. Avantages des batteuses mobiles. — Pour répondre à une distinction, faite par l'un des auteurs que nous avons consultés pour ce travail, des batteuses fixes et batteuses mo- biles, nous dirons que les batteuses fixes se font de moins en moins. Il suffit d'ailleurs, pour rendre fixe une batteuse mobile, d'en caler les roues. C'est, entre parenthèses, ce qu'on fait toutes les fois que l'on commence à tourner. Quant à retirer les roues et à pla- cer la machine sur des tréteaux, cela sem- ble de la pure fantaisie, et je doute que l'auteur visé ait jamais vu une batteuse dans cette position. La question du moteur. — Tout ce qui est dit ci-dessus s'applique à des machines mues par des moteurs (à vapeur ou autres), d'au moins 6 à 8 chevaux. Et, il faut bien le dire, c'est là la vraie batteuse, solide, sérieuse, donnant un bon travail, en quantité suflî- sante pour permettre son amortissement dans un délai raisonnable. Comment l'actionner? Partout où il y aura de l'eau et des chutes, le moteur hydraulique, si coûteux d'établissement qu'il puisse être dans certains cas, seraàpréférer : il est sim- ple, régulierjusqu'à laprécision, peu coûteux d'entretien et d'un bon rendement: de sorte qu'en définitive la force hydraulique revient à bon compte. A défaut d'eau, la machine à vapeur, si surannée soit-elle, est encore supérieure à tous les moteurs connus. Il y en a aujourd'hui de très bons modèles, pouvant brûler du charbon, du bois, des combustibles végétaux de qualité inférieure ou de la paille. De plus, pour le battage, opération qui exige des « coups de collier », c'est encore le seul mo- 336 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 — Nov. 1904 teur prcatique. On nous pardonnera (Je ne pas partager l'engouement général pour le mo- teur à explosions ; mais dans l'état actuel des choses, il laisse bien à désirer comme moteur agricole. Quant à dire qu'on peut le mettre entre les mains de n'importe qui, d'un indi- gène par exemple, notre expérience person- nelle de ces moteurs nous fait un devoir de protester contre cette assertion. Il y a bien le gaz pauvre : peut-être y aura-t-il lieu de lui accorder quelque faveur; mais il sort à peine de la période d'inculpation. Qui vivra, verra. Bien que nous ayons dit que la batteuse à vapeur était bien préférable à tous les points de vue, il faut pourtant envisager le cas où le colon ne pourra faire cette dépense, ou bien n'aura pas assez de riz à battre pour là justifier. Il lui faudra donc se tourner vers la batteuse à bras ou à manège. Ecartons de suite la batteuse à bras : autant retourner au fléau beauceron ou au peigne japonais. La vitesse indispensaljle à donner au batteur absorbe déjà, avide, laforce de deux hommes sur les manivelles ; il ne faut donc pas y son- ger. Passons à la batteuse à manège qui est déjà plus avantageuse. Les batteuses k manège. — De tous les ma- nèges existants, le meilleur ne vaut pas grand' chose ; mais comme un animal de petite taille, el que bœuf et buffle de lîeaucoup de nos colonies, donne environ 25 à 30 kilogrammes disponibles sur larbre d'un manège, et cju'un homme n'en donne guère que 5 à 6 sur une manivelle, on est encore bien heureux d'avoir un manège à sa disposition, et des instruments qu'il suffise à actionner. Nous dirons donc quelques mots des l)atteuses à manège. Il n'y a guère aujourd'hui que deux pays où la construction de ces appareils soit faite rationnellement et par des usines bien outil- lées : ce sont la France et l'Allemagne. Les batteuses allemandes sont mastoques^ lour- des à conduire, et ne sont pas plus solides que les machines françaises, préférables à tous les égards. Ces dernières n'étant usitées que dans l'ouest de la France, c'est là qu'il faut aller les chercher. Et quoiqu'elles soient construi- tes pour le blé (qu'elles abiment d'ailleurs pas mal), nous n'hésitons pas à croire qu'elles battraient parfaitement le riz, car elles sont munies de batteurs à pointes très semblables à ceux des machines américai- nes. Les principaux constructeurs de ce genre de batteuses sont au nombre d'une demi- douzaine environ. Ces maisons construisent des types très comparables, avec ou sans secoueurs de pail- le, possédant tout au plus un ventilateur pour la séparation grossière des balles, et souvent ne comportant aucun nettoyage. La machine est vendue avec son manège, à deux ou trois animaux, et celui-ci suffit presque toujours à actionner, en outre, un tarare. L'en- semble, batteuse et manège, vaut de 4 à 700 francs, pris enlFrance, pèse de 600 à 800 kilos et cube 4 ou '> mètres. La conduite en est simple, les réparations nulles, et le débit assez bon. Il atteint, avec certaines machines, 14 hectolitres à l'heure (manège à 4 bêtes); on peut compter sur 8 à 10 hectolitres, avec des manèges de 2 ou 3 animaux. Conclusion pratique. — En résumé, la question du matériel de battage pour le riz se borne à deux points : 1°. Pour les grandes exploitations : a, batteuse américaine à pointes. b, locomol)ile chauffée au bois. C, si possible, moteur hydraulique. 2°. Pour les petites exploitations : a, batteuse à pointes de l'ouest de la France. 6, manège à 2, 3 ou 4 bêtes. c, tarare ordinaire. En proportionnant sagement les dimen- sions de l'un ou de l'autre matériel à celle de l'exploitation, nous estimons qu'on pourra ainsi, dans tous les cas, atteindre le maxi- mum possible de rendement avec le minimum possible de frais. F. Main Ingénieur Agronome ;•. s. — .4u moment tic mettre sous presse, nous rece- vons de M. GoBBETTi, professeur d'agriculture .à Pavie, une description circonstanciée de la batteuse italienne ; elle est accompanai-e de plusieurs croquis. Nous la publierons dans un procliain iS°. — N. u. l. R. N" il Nov. lOOi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE • 327 La TaîHe du Cacaoyer à la Martinique Règles pratiques à suivre. — Conséquences du climat orageux. — La taille des racines. Par M. R. Martineau Cette note est indépendante de celle de M. Fauchère donnée dans notre n" 39 et que l'auteurne connaissait pas en rédigeant la sienne. Son opinion est basée principalement sur ce qu'il a observé à la Martinique, dans la ca- caoyère de son oncle et homonyme, la plus impor- tante de l'île. Nous espérons que la conversa- tion n'en restera pas là : Plusieurs de nos lec- teurs aux Antilles, dans la République de l'Equateur, à Samoa, à San-Thomé, etc., doivent avoir des choses à dire sur la question ; qu'ils n'hésitent pas à le faire ! — N. d. l. R. • * » » Dans tous les traités sur le cacaoyer on a le tort de ranger l'enlèvement des gour- mands dans l'opération de la taille ; c'est pourtant une chose complètement distincte. L'enlèvement des gourmands est facile et à la portée du premier venu, tandis que la taille demande un homme intelligent et sur lequel on puisse compter. L'enlèvement des gourmands est un tra- vail courant dans une cacaoyère, puisqu'il doit se faire tous les mois, tandis que la taille n'a lieu qu'une fois par an. Il ne faut pas l'oublier, en effet : le gourmand doit être enlevé peu après son apparition ; il est très mauvais de le laisser grandir et d'avoir en- suite à le couper au coutelas. Le tailleur doit avoir soin d'enlever toutes les branches sèches qui sont sur l'arbre, car un arbre qui a du bois sec ne rapporte ja- mais bien. Il enlèvera aussi, sans attendre, les branches qui sont trop à l'ombre et, par suite, destinées à sécher dans le courant de l'année. Beaucoup de bouts débranches, fati- gués par le vent et par le soleil, ont ten- dance à sécher également ; ils doivent être coupés. Le cacaoyer émet beaucoup de petites branches qui, faute de sève et de soleil, sont appelées à avorter et à sécher ; ces petites branches doivent être enlevées également. Il faut avoir pour but de donner de la clarté et de l'air à l'intérieur de l'arbre. C'est d'ail- leurs le même principe qui guide les horti- culteurs en Europe pour les arbres fruitiers ; on favorise ainsi la production du fruit. On peut dégarnir des lélés (11 à une bonne distance du tronc en respectant au contraire, quand il est sain, le feuillage de la circonfé- rence. Quand les arbres ont pris un certain déve- loppement et qu'ils commencent à se toucher, il faut avoir soin d'enlever celles des bran- ches qui iraient s'enfoncer au dessous du feuillage d'un arbre voisin, ces branches étant condamnées à n'avoir ni soleil, ni lumière et devant, par conséquent, faire du bois sec. Cependant, si l'arbre en question est élevé, c'est plutôt sur lui qu'il vaudrait mieux cou- per la branche haute qui ombrage le voisin. A la Martinique, où les vents forts sont fréquents, — on a une forte bourrasque une fois tous les deux ans en moyenne, — il est bon de ne pas laisser le cacaoyer atteindre trop de hauteur ; aussi, les branches qui montent trop doivent être coupées de bonne heure, sans leur laisser prendre un grand développement. A la Trinidad, on laisse les cacaoyers faire deux étages, c'est-à-dire envoyer un second lélé. A la Martinique, il vaut mieux se con- tenter d'un premier lélé avec ses fortes branches maîtresses. Les cacaoyers, étant moins élevés, seront mieux pi'otégés par les arbres des lisières brise-vent. A la Trinidad, on taille tous les deux ou trois ans ; les arbres donnent peu de fruits l'année où ils ont été taillés, mais les ré- coltes suivantes sont très abondantes. Le tailleur devra respecter, autant que possible, l'équilibre de l'arbre : Si on l'a taillé d'un côté, tailler également, autant qu'on le peut, du côté opposé. Une taille aérienne très intensive gagne- rait, peut-être, à être accompagnée d'une (1) On appelle lélé. à la .Marlinique, l'endroit du tronc d'oii parlent les trois ou quatre maîtresses branches. 328 •JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE V 41 — Xov. 1904 taille partielle des ratines. Il m'a semblé qu'au Macouba (Martinique , en terre riche, l'enlèvement d'une partie des racines, — par exemple en creusant un canal autour de l'arbre, ou bien en défonçant le sol à la bêche, — augmente beaucoup la production, même celle des arbres dont la couronne aérienne n'a pas été taillée. Ces essais, qui ont été faits sur des arbres jeunes, seraient à reprendre et à contrôler. On ne doit tailler qu'avec un excellent coutelas parfaitement aflùté, et le tailleur doit savoir le manier. Dans bien des cas on sera indécis, ne sa- chant si une branche doit être sacrifiée ou si elle doit être con.'^ervéc. Dans le doute, il vaudra toujours mieux la garder, car les feuilles nourrisent l'arbre au même titre que les racines. D'autre part, l'enlèvement d'une forte branche est un peu, pour un arbre, ce qu'est pour une créature humaine l'amputa- tion d'un membre ; il se produit probable- ment une sorte de choc traumatique dont l'arbre met toujours du temps à se rétablir. Il est de l'ègle. en France, de ne pas tailler les arbres fruitiers, lorsqu'ils sont en pleine sève ; les blessures causées durant cette période se cicatrisent mal. Pour le cacaoyer, il doit être taillé aussitôt qu'il a fini de porter et même dès que ses derniers fruits com- mencent à mûrir. Laisser passer ce moment, c'est s'exposer justement à tailler des ca- caoyers quand ils sont en sève. R. Martineau. Paris, Septembre 1904. Documents sur le rendement des Céaras Bous et mauvais Céaras Le Céara de Ceylan figuré dans 'W.\rburg. Sa ressemblance avec le type mauvais d'Inham- bane. — Céaras pleureurs du Congo. Notes de .MM.C.-\rdozo, Chevalier, Paroisse. M. Pearso.v, rétlacteur en chef du « India- Rubber World » de New-York, accomplit en ce moment un voyage d'études en Asie dont la relation au jour le jour, égayée d'anec- dotes et de photographies, fait attendre avec impatience chaque numéro de cette excellente revue. Nous en reparlerons plus longuement lorsciuc, l'itinéraire achevé, l'au- teur aura repris ce journal de route, sous forme de brochure, comme il l'a fait pour son voyage au Mexique (v. « J. d'.\. T. » n' "29, pp. 338); dès aujourd'hui, il y a de quoi en faire une d'assez forte épaisseur et d'un haut intérêt. Nous nous priiposons. en particulier, de consacrer, à ce moment là, un ai'ticle spécial aux observations très instructives relevées par M. Peausdn dans les plantations d'Herea de Ceylan et de Malaisie, objet principal de son voyage. Mais nous tenons à publier de suite les arguments nouveaux que notre confrère nous a amenés, sans y penser, tou- chant la controverse exposée dans nos n°' 33 (note de M. Cardozo) et 34 (noté de M. Delignon-Bukfon), sur les deux formes (lu maniçoba [Manihot Glaziovii, caoutchouc de Céarai dont l'une se prêterait à l'exploita- tion en culture tandis que l'autre serait à condamner : Dans le « I.-R. World » de juin 1904, M. Peabson donne, p. 301, la photographie d'un Céara, de Polgahawella (Ceylan), planté aux environs de 1886 et qui représente un bel arbre à couronne assez dense et du plus gra- cieux eiïet, s'élevant au milieu de caféiers. C'est certainement le même sujet qui a été figuré dans le livre de WabbuhG traduit par ViLBOUCHEviTCH, OH reconnaît le cliché, à quelques petits détails qui ne laissent aucun doute. Or, en voyant cette image, M. AuGUSTO Cabdozo n'a pas hésité à l'identifier avec celui des deux types qu'il considère comme mauvais. Pour rafraîchir le souvenir du lec- teur, nous reproduisons ci-après, à la page 329, les deux petits croquis qui accompa- gnaient la note de M. Cardozo dans le n° 33 du « J. d'A. T. ». Le maniçoba a été, à un moment donné, à Ceylan, l'objet d'une multiplication très N° il — \ov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3-29 énergiiiue ; puis, il fût à peu près aban- donné, ayant été déclaré incapable de rému- nérer des capitaux européens ; voir l'histo- lique du Maaihot Glaziovii à Ceylan, « J. d'A. T. », n" 35. Si la supposition de M. Car- Fig. 28 (Bon;. Fig. 20 (Mauvais . Dozo est exacte, cet échec tiendrait donc, peut-être, au choix malheureux d'une mau- vaise variété, plutôt qu'àrinsuffîsance intrin- sèque de l'espèce M. Glaziovii ou à la nature du climat de Ceylan. En admettant que la démonstration de cette hypothèse soit faite un jour, il est pro- bable que les planteurs de l'ile ne retourne- ront quand même pas au maniçoba, car ils ont trouvé depuis, dans l'Hevea, une source de revenus comme le Manihot ne saurait en produire de pareils en aucun cas. Mais le fait contribuerait à réhabiliter ce dernier auprès des nombreux colons d'autres régions moins bien lotis et qui n'ont guère de choix. Nous oserions donc insister pour que l'arbre de Polgahawella, — s'il est possi])le de l'individualiser sur le terrain, — • soit étudié sous le rapport de l'abondance et des propriétés de son latex, à fins de compa- raison avec le schéma de M. Cardozo. Nous adressons cette requête aux savants dévoués qui dirigent le Jardin botanique de Ceylan et ses dépendances; à nos confrères du « Tro- pical Agriculturlst » ; enfin, à un planteur de Ceylan, habitant en ce moment Londres, M. CoRYTON RoBERTs, qui nous a fait l'hon- neur de nous écrire à la suite de l'article de M. Eugène Poisson sur les bons et les mau- vais Hevea brasiU.ensis, et qui s'est mis très gracieusement à la disposition du « J. d'A. T. 1) pour les enquêtes de ce genre. A kl suite des indications précitées de M. Cardozo, nous recueillîmes un témoi- gnage très intéressant de M. AuG. Chevalier. Au Congo français, où leCéara est devenu commun sans y être exploité, les colons en distinguent parfaitement deux formes. M. Chevalier a pu les constater à son tour, lors de son récent passage. La forme fastigiée, — la bonne pour M. Cardozo, — est beau- coup plus fréquente que le « Céara pleu- reur », — • c'est ainsi que les gens désignent la forme à ramifications abondantes, mau- vaise d'après M. Cardozo. On peut observer ces deux types de port, par exemple, à Brazzaville où le maniçoba, — planté, sauf erreur, vers 1894, — constitue aujourd'hui de très belles avenues répandant sur les rues son ombre bienfaisante. Aucune expérience d'exploitation n'ayant jamais été faite, nous ne saurions dire si, au Congo. cette différence de végétation coïncide, tom- me à Inhambane, avec une différence dans la qualité du latex. M. Chevalier n'était pas averti qu'il pouvait y en avoir une, et n'a pas pensé à faire saigner les deux sortes d'arbies comparativement. L'existence, en Afrique occidentale, des deux types de Maniltot Glaziovii, nous a été entièrement confirmée par M. Geoities Paroisse qui s'intéresse beaucoup à ce caout- chouc. Il lui reproche cependant sa sensibi- lité extrême à l'incendie; « le Céara brûle de peur », disent les gens du pays. C'est une tare majeure, dans un continent où les feux de brousse sont un phénomène habituel et apparemment inévitable. Saignée expérimentale de Céaras à Zoa (Sbire Highlands) Nous trouvons dans le « Tropical agricul- turist » de septembre 19U4, une note assez longue d'un forestier anglais, M. J. M. PuRVES, sur la venue et le produit du Ma- niliot Glaziovii dans la région du Shire. Il y existe, en effet, quelques céaras plantés il y a 10 à 12 ans, par M. J. Buchanan et dont on ne s'est plus occupé depuis 7 ans ; quoique rongés par les fourmis blanches, ils ont atteint 9 mètres de haut et une circonfé- rence de 77 cm., à 90 cm. du sol. — L'altitude de la localité est de 450 mètres ; la chute de 330 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" il — Nov. 1904 pluie annuelle, de 87 cm. en moyenne et le sol, une terre noire légère. Comme on voit, pour un pays tropical, celui-ci est bien sec. M. PuRVES a saigné i de ces arbres pen- dant 3 jours de suite et a recueilli 465 gram- mes de caoutchouc, ce qui représente 38 grammes par saignée et par arbre. L'expé- rience n'a pas été continuée, uniquement faute de temps. La saignée fut faite par le procédé le plus connu, c'est-à-dire : enlèvement de l'écorce extérieure du tronc sur une hauteur de 2 mètres et coagulation spontanée du latex sur l'arbre ; on avait aussi, comme au Céara, étendu quelques feuilles autour de la base du tronc pour éviter toute perte du latex dans le sol. Cette moyenne de 38 grammes est la même que celle qui résulte de l'expé^-ience de M. Cameron dans le Mysore (v. « J. d'A. T. » n° 39) ; et puisque M. Cameron a pu saigner des arbres, sans inconvénient, plus de '>0 fois par an, il semble permis de conclure que dans cette région du lac Sbire le Ma- nihot Glaziovii est susceptible de produire par an au moins un kilo de caoutchouc, et même beaucoup plus. Il serait vraiment utile que les arbres en question, provenant des semis de ]\I. Buchanan, soient soumis à des expériences plus méthodiques et sur- tout sullisamment prolongées. A ce propos, nos lecteurs apprendront avec intérêt que notre confrère le « Tropen- pflanzer », de Berlin, doit publier prochaine- ment des détails circonstanciés sur la ré- colte du caoutchouc dans certaine planta- tion de Ma,nihot Glaziocil de l'Est Africain Allemand dont les résultats globaux, des plus encourageants, ont été sommairement indiqués dans le n° 3i du « J. d'A. T. » (concession Lewa, de la « Deutscli-Ostafri- kanische Plantagengesellschaft », v. p. l"2ti). Nous tenons l'information de M. le Prof. Waeburo lui même, que nous avons eu le plaisir de rencontrer récemment à Paris. Le Coton dans l'Afrique Occidentaîe Française Historique. — Espaces. — La sécheresse, obstacle à la culture annuelle. Note de M. Alg. Chevalier, présentée à l'Académie des Sciences. Le n° 1 1 du « J. d'A. T. » ne se vendant plus séparément, nous croyons être agréables à nos lecteurs en reproduisant ci-après uitégralement la note en question, intitulée : La question de la culture des cotonniers en Afrijue tropicale et datée du 4 juillet 1904. Elle complète d'ailleurs très utilement l'esquisse historique donnée par l'au- teur dans le n" précité du « J. d'A. T. » et qui insistait principalement sur les tentatives ancien- nes, celles du début et du milieu du siècle passé. N ous avons été très heureux de retrouver sous pour développer la culture du cotonnier au Sénégal datent de plus d'un siècle. Nous avons exposé on 1902 (1) l'historique de la question. Au Soudan, les premiers essais remontent seulement à 1807 et sont dus à l'impulsion de M. le général de Trentinian. Le regretté professeur Maxime Cornu, après s'être renseigné près de plusieurs officiers et fonctionnaires du Soudan et avoir examiné (juelqaes échantillons de coton par\ enus en la plume de M. Chevalier les noms de ses France, entrevit aussi, dès 1898, le grand compagnons de voyage MM. Baillaud et Fos- SAT, nos excellents collaborateurs. — Nous avons aussi la satisfaction de pouvoir ajouter ce renseignement : que le n" 11 du « J. d'A. T. » ^mai 1902), contenant l'élude de M. Chevalier fût le premier document technique distribué, à titre de propagande, aux iilateurs français en vue de la constitution d'une Association Cotonnière Coloniale. — N. d. l. R. avenir réservé à ce textile sur les bords du Niger (-2). » ha. même année s'organisa la Mission du ijénéral de Trentinian, première tentative d'inventaire des productions de l'Afrique oc- cidentale française. Au cours de cette Mis- Les études et les tentatives agricoles (1) « Journal d'Agriculture Tropicale » t. I, 31 mai VJOi, p. 13.J. (2) « Société uatioaale d'Agriculture de France », séance du 7 février l'JOO. N" U — Nov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 331 sion, M. le génûral de Thentinian et ensuite M. le colonel Viuakd, son intérimaire, m'in- vitèrent à plusieurs reprises à e'tudior d'une façon toute spéciale la question cotonnière, pendant que d'autres collaborateurs du gé- néral, en particulier MM. FosSAT et Baillaud, s'occupaient de la partie commerciale du problème. )) Dès mon retour en France, je dégageais de nos recherches communes les conclusions suivantes : « Le cotonnier nous parait devoir être la H grande culture d'avenir de nos colonies du « Sénégal et du Soudan, dans les zones na- » turcUes que nous avons appelées zoje sa- » HARIENNE et ZON'E SOUDANIENNE, lorSqUe deS » chemins de fer permettront d'expédier à la » côte en saison sèche, rapidement et à bon » marché, la soie, en ballots imperméables » à la poussière (1). >• » Mes études personnelles portèrent prin- cipalement sur les espèces botaniques, les conditions biologiques de leur végétation, le procédé de culture indigène et sur le côté économique de la «question. J'exposai les ré- sultats scientifiques et agronomiques dans le « Bulletin de la Société d'acclimatation » d'août 1901. » Au point de vue scientifique, je mettais en évidence les faits suivants : » 1° Quatre espèces de Gossypium se ren- contrent actuellement dans les cultures du Sénégal et du Soudan français : le G. lierba- cemn L., l'espèce la plus anciennement con- nue des indigènes, le G- barhadensch., d'in- troduction toute récente au Soudan, le G. re- lirjiosum L., espèce très robuste qu'on trouve parfois au Sénégal près de la côte, enfin le G. punctatum Perr., race africaine très vi- goureuse du G. Idrsutum L., tantôt assez velue, tantôt complètement glabre. C'est de beaucoup l'espèce la plus répandue dans toute l'étendue du Sénégal et du Soudan. rt î" Les plus beaux pieds de cette espèce produisent 30 à 50 capsules qui mûrissent en novembre et décembre, c'est-à-dire en pleine saison sèche; quelques capsules se dévelop- pent plus tardivement. (1) Une Mission au Sénégal, 1900, \<. 2-11. » Dans les terrains les plus favorables seu- lement, aux environs de San, de Djenné, de Sumpi, les soies sont longues de 25 "/„, à 28 "7m et atteignent une assez grande régu- larité. Cela tient au climat plus propice et surtout aux procédés culturaux plus perfec- tionnés. » Dans toutes les régions soudanaises à climat sec, la culture annuelle des coton- niers, quelle qu'en soit l'espèce, ne saurait, sans irrigation, donner de sérieux résultats. En fait, dans toutes les contrées que nous avons parcourues, les indigènes ne prati: quent que la culture vivace. Les cotonniers semés de bonne heure peuvent produire quelques fleurs dès la première année, mais ce n'est que la deuxième et la'troisième an- nées qu'ils acquièrent un grand développe- ment. Au commencement du deuxième hiver- nage, on écime ordinairement les tiges et, au troisième, on les recèpe souvent à la base. » 3" Le coton produit est une moyenne soie de dimension commerciale courante. Les défauts sont l'adhérence très forte des poils au tégument et le manque d'uniformité dans la longueur et la qualité des soies. Son faible rendement de 150 kg à 2G0 kg au maximum de coton égrené à l'hectare en rend, dans les conditions actuelles, l'exploi- tation impossible à l'Européen. » 4" Il existe déjà dans la vallée du Niger plus de 300.000 hect. de terrains cultivés en sorgho, arachide, etc. et recevant assez d'eau pour convenir à la culture d'une race de coton amélioré à évolution r<\pide. En constituant tout le long du cours moyen du llcuve des bassins où l'eau s'accumulerait en hivernage, pour être ensuite, après élévation, distribuée aux plantations, cette étendue pourrait facilement être triplée. » Comme conclusions, nous alFirmions la nécessité de créer « une race de coton bien )) adaptée au pays, suffisamment produc- « triée et de qualité supérieure ». Nous atti- rions, en outre, l'attention sur un hybride fertile qui s'était produit dans plusieurs champs du Niger où l'on cultivait côte à côte, à la suite d'introduction, les G. ininc- tatum et G. barbadense. Certaines capsules de ce coton présentaient de très sérieuses 33-2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 'il Nov 191 II qualités. » Ces constatations attirèrent l'attention de M. Esnault-Pelterie, le très distingué président du Syndicat cotonmer français, e, à 2 comjiarliini'ntB. 1/18 grandeur naturelle. dustriedomestique.Leurcoùtestrelativement Pour un essai, il suffit d'y envoyer 2.5 kilos peu élevé;d'aprèslescalculsde MM. Schmoele d'écorces détachées et 40 kilos de rhizomes «S; Co. une installation se paiera selon les ou racines entières. L'écorce peut être déta- cohditions, une ou même plusieurs fois la chée à sec, ou après avoir été trempée dans première année. l'eau froide, mais dans ce dernier cas il fau Tout en étant manuels, ils quadruplent, naturellement la sécher de nouveau avant de Fij;. .".1. — Appareil <• Laveuse ». 1/18 granileur naturelle. nous dit-on, la main d'œuvre existante ; c'est- l'emballer. Mais, avant le détachage, respec à-dire, si un nombre de bras d'indigènes avec tivement la mise dans l'eau pour le déta- leurs propres ustensiles produisent par exem- chage, les rhizomes doivent être bien secs, pie 20 tonnes par an, à l'aide de ces appa- de sorte que le caoutchouc y contenu ne coule reils les mômes bras produiront 80 tonnes, plus, autrement il se perdrait au détachage, et cela d'une qualité supérieure. Enfin, ce Ce travail ne se fait pas toujours |bien lors- ont de vrais appareils coloniaux, combinés qu'on n'en a pas l'habitude ; c'est pourquo 334 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 — Xov. 1904 il est préférable de n'envoyer que des rhizo- mes entiers, dont on détachera alors l'écorce à Anvers. Les écorces détachées devront, pour ne pas arriver brisées, être envoyées en cais- ses ; les rhizomes seront expédiés plus utile- ment en ballots; car si l'on entasse des rhizomes frais, il peut arriver que, par suite du manque d'air, ils pourrissent. Le détachage de l'écorce des rhizomes se fait d'ailleurs mieux à sec, quoique l'opéra- tion soit ainsi un peu plus longue. L'écorce détachée à sec se travaille aussi beaucoup mieux et donne une meilleure qualité de caoutchouc. Une machine décortiquéuse, également pour force à bras, démontable et transportablc à dos d'homme, est du reste en construction, comme IVIM. Schmoele & Co. nous en ont informé réeemmeat. Ils ont eu l'obligeance de nous adresser, en même temps, une belle collection d'échan- tillons de caoutchoucs obtenus au moyen de leurs appareils. Quelques uns de ces échan- tillons ont été lavés seulement à l'eau froide, les autres à l'eau bouillante. Il parait que l'eau froide est préférable, pour certaines espèces, pendant que pour d'autres le traitement à l'eau bouillante donne des résultats meilleurs. En général, les fabricants de caoutchouc en Europe sont d'avis que le traitement à l'eau bouillante est nuisible au caoutchouc, mais il semble qu'ils sont dans l'erreur. « Le traitement à l'eau bouillante », nous écrivent MM. Schmoele & Co , « peut être nuisible pour une vieille gomme, mais tant qu'une gomme contient assez d'eau, cela ne fait rien: certaines gom- mes y gagnent même plutôt, devenant plus cornues (transparentes) et plus nerveuses que si on les traitait seulement à l'eau froide. Les fabricants reçoivent généralement le caoutchouc déjà bien sec, et c'est ce qui explique leur avis défavorable quant au trai- tement à l'eau bouillante. » Acacia Farnesîana : Usages et méfaits Identité probable de I'Aroma francese de Cuba et de la Cassie de la Nouvelle-Calédonie. Leur nocivité en tant que plantes envahissantes. — Produits utiles de V Acacia Farnesiana dans la région médit^>rranéenne et dans l'Inde : Essence, Bois, Gomme, Gousses tannifères. Correspondance. — Extraits de Grisard et Vanden Berghe. Il y a quehiues mois l nous recevions une lettre de MM. Pomares & Cushman, commis- sionnaires ù Ne^v-York, ainsi conçue : « Nous venons vous demander conseil au sujet d'une sorte d'Acacia que les Cubains appellent Aroma francese et qui est devenue une véritable calamité, dans certaine loca- lité de l'ile. A la faveur de la Guerre de Dix )) Comment faire pour nous débarrasser de ce fléau '? Vous avez publié dans le '■ .J. d'A. T. " plusieurs exemples de destruction elTi- cace de plantes envahissantes. » Ne sauriez vous pas nous indiquer un remède, à nous aussi '? » Nous avons donné en effet, dans les n"' 33 ans, cet arbuste s'est tellement multiplié et 34, certains détails sur le LantHna et sa que les terres s'en trouvent grandement dé- destruction aux iles Ilawai par le moyen préciées. d'insectes introduits tout exprès du Mexi- 0 Les différents moyens de destruction que. Et, dans les n"* 3."!, 37 et 38, nous essayés ont échoué. C'est un arbrisseau avons raconté le mal que font, dans plu- épineux qui se pare, au printemps, d'inflo- sieurs pays, les goyaviers abandonnés à resoences très parfumées, rappelant par leur eux-mêmes, et comment, cependant, à S'* forme le pompon du képi des soldats espa- Lucie par exemple, on arrive à s'en débar- gnols. Le fruit est une gousse ressemblant rasser en appliquant avec méthode et persé- à celle du DiviDivi (I). vérance certain dessoucheur de fabrication , . . ! , ,,. .. . , ., américaine. salpmia cortaria, ilo 1 Ameiiquo centrale. Gous- ses très appréciées des tanneurs. — N.D.L.R. En l'absence de toute indication plus pré- N» il — Nov. 1904 JOURNAL DAGRICULTURE TROPICALE 3;5ri cise sur l'identité de la plante incriminée, nous ne pûmes que recommander à MM. Po- MABES & CusHMAN de s'inspirer dans leurs efforts, des exemples précités ; en même temps, nous leur demandions de quoi dé- terminer botaniqucment leur Acacia. Jus- qu'ici, nous n'avons encore point reçu de matériaux de ce côté, mais quelques rensei- gnements nous sont arrivés par d'autres voies. Notamment, M. Jules Grisard, que nous avons riiabitude de toujours consulter dans ces cas, a reconnu dans 1' « aromâ fi'ancesc « un nom généralement appliqué par les lati- no-américains à V Acacia Farncsiana, bien connu des amateurs et cultivé en grand, sous le nom de cassie, dans le Midi de la France et en Algérie, où sa fleur sert à dis- tiller une essence fort appréciée en parfu- merie. On pourrait donc se demander si la meil- leure façon de traiter l'ennemi ne consiste- rait pas simplement à en organiser l'exploi- tation régulière en vue des produits com - merciaux qu'il est susceplible de fournir. On trouvera plus loin l'énumération des propriétés utiles de l'espèce. On a bien eu cette idée en Nouvelle-Calé- donie où l'.l. Farnesiana (à moins qu'il ne s'agisse d'une espèce voisine) est également considéré comme « calamiteux », pour parler comme notre confrère de Nouméa, le « Bulle- tin du Commerce » (n°du 27 février 190 i). Le « Bulletin » envisage surtout l'exploitation deFécorceet des gousses de la Cassie, en rai- son de leur richesse en tanin. Il paraît que l'initiative vient d'un industriel parisien ; nous ne savons d'ailleurs pas s'il y a eu quelque sanction pratique. En même temps que nous puisions dans les archives si riches de M. Ghisard, nous soumettions l'affaire à M. Alb. Pedroso, toujours renseigné sur les affaires intéres- sant son pays J et voici ce qu'il nous écrivait le 2 juillet: « Cet arbuste fait, en effet, beaucoup de mal, au Camaguey ; j'ai lu un article sur cela, il y a quelque temps, dans un journal de Cuba. J'ai écrit à un ami qui est du Ca- maguey, mais je n'ai pas encore la réponse. » L'arbuste a été introduit de France, comme plante d'ornement, dans certain jardin de campagne. Durant la Guerre de Dix ans (1868-1878), la propriété fut brûlée et abandonnée, et « l'Aroma francés » pul- lula démesurément. » Il est certain cjue ce serait un l)on ser- vice à rendre au pays que de le débarrasser de cette plante envahissante. » L' Acacia Farnesiana étant une plante à essence et cultivé comme telle dans le Midi de la France, nous avons été très surpris de n-e pas 'le trouver mentionné dans le traité classique de Gildemeister et Hoffmann CV. l'analyse de ce livre dans le n" 10 du « J. d'A. T. n). Ce qui suit est extrait de l'ou- vi-age de MM. Grisard et 'Vanden Berohe, Les bois industriels : s Acacia Farnesiana, Willd. (Noms vul- gaires : Amérique espagnole, Aroma. Angola, Espongeiro, Annam, Keo, Hoa xie.m gai. Java, Nagassari. France, Cassie, Acacie ODORANTE, AcACiE A FLEURS JAUNES. Mexique, IIuisACHE, Matitas, XcANTinis. Réunion, Bois PUANT, Bois caca, Epinard. 'Venezuela, Cuji AROMA. » Petit arbre épineux dans les forêts, mais restant à l'état d'arbrisseau dans les cul- tures .. » Originaire des Indes orientales, cette espèce croit naturellement sur plusieurs points de la péninsule indienne, en Cochin- chine et s'étend jusqu'au Japon ; on le re- trouve dans plusieurs parties de l'Amérique, aux Antilles, au Venezuela, au Mexique, etc., ainsi qu'à Maurice, à la Réunion et en Australie. Cette belle plante a été intro- duite de Saint Domingue en Italie, vers 16.j6, et cultivée dans le jardin Farnèsc, en Toscane. » Son bois, de couleur jaunâtre, marqué de larges plaques grises, exhale, étant frais, une odeur très désagréable. D'une dureté moyenne, noueux, d'un grain fin et serré, il se travaille bien, malgré ses fibres le plus souvent contournées. n Quoique de petites dimensions, ce bois est très utile et même excellent pour quelques travaux de charronnagc tels que jantes de roues, moyeux, etc. ; on s'en sert aussi 33G JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° il — Nov. 1904 comme combustible. Les parties noueuses du pied sont d'un très IjcI effet, surtout étant vernies, et pourraient certainement être employées dans l'industrie du meuble. Sa densité moyenne est de 0,780. » L'Acacie de Farnèse peut cire placée au premier rang des espèces odoriférantes du genre Acacia ; c'est une véritable plante industrielle que l'on cultive aujourd'hui dans le Midi de la France et en Algérie. On la re- produit par semis ou par bouture ; elle s'ac- commode assez bien de tous les terrains, quoiqu'elle affectionne plus particulièrement les sols légers, sablonneux, profonds et frais sans être humides.... »... Les fleurs exhalent une odeur très suave. Le parfum de cette plante, dit M. PiEssE, est un des meilleurs qui puisse entrer dans la composition des bouquets les plus fins pour le mouchoir. Senti seul, il a une odeur de violette délicieuse et si pro- noncée qu'elle est capable d'incommoder. Par la distillation, on en obtient une eau très parfunaée et jouissant de propriétés sti- mulantes marquées, qui est employée pour la toilette. )i L' .1. Farnesiiina produit une gomme qui se présente en morceaux transparents, généralement colorés d'une manière inégale par le suc de la plante ; on la trouve aussi en masses, résultant de l'agglomération de fragments réunis et collés ensemble. Cette gomme varie en couleur du jaune pâle au rouge brun, elle ne se dissout que partielle- ment dans l'eau et forme une solution épaisse, visqueuse, trouble et âpre au goiit. Elle noircit par le contact avec le sulfate de fer, ce (jui la fait utiliser dans l'industrie ; mais elle est impropre à tout usage médical. » Enfin, r.4. Farnesiana est tannifère par son fruit. Ce fruit est une gousse arrondie, très gonflée, longue de 7 à 8 centimètres, de couleur noire, vendue sous le nom de GOUSSES DE Casse ou de Cassie, n'ayant rien de commun avec la Casse officinale. La gousse de Casse diffère du Bablah de l'Inde par ses caractères extérieurs, mais s'en rap- proche beaucoup au point de vue de ses pro- priétés tinctoriales et tannantes. Ce produit est importé de Pondichéry en balles de 100 à liJO kilogrammes... » Dans l'un de nos prochains N°' nous espé- rons pouvoir publier quelques renseigne- ments complémentaires sur l'exploitation de r.l. Farnesiana dans la région méditerra- néenne, de la plume de M. Charles Rivière. Apparell-Senioir^ système A, Bajac s'adaptaiit sur toute charrue. La maison A. Bajac, de Liancourt Oise d'exécuter simultanément les travaux de (France), vient d'établir une combinaison qui labour et d'enseniencemont. Fig. 32 — Charrue, munie du semoir consistedans l'adaptation sur charrue-brabant Cet appareil ne constitue pas un outil spé- ou autre, d'un petit semoir qui permet cial ; il ne fait pas partie intégrante de la N° 'il Nov. 190i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 337 charrue et se place sur celle-ci avec la plus grande facilité, sans nécessiter aucune dispo- sition particulière ni aucun mécanisme com- Fij. 33 — Apparcil-Scmoir, de A. Bajac pliqué, tels que courroies, engrenages, etc. La figure n° 33 fait voir la simplicité du système et la fig. n° 3i, la façon, très simple également, dont il se place sur la charrue. Le nouveau semoir A. Bajac consiste en une caisse piriforme qui, par une ouverture ménagée à sa partie inférieure, laisse tomber en quantité déterminée le grain, dont la dis- tribution régulière est assurée par un tam- bour à double rangée d'alvéoles. Ce tambour distributeur est mù par un galet qui roule sur le sol et reste constam- ment en contact, quelles que soient les iné- galités du terrain. Il est réversible : en le changeant bout pdiur bout, on met en ser- vice les grandes ou les petites alvéoles, sui- vant le genre et la quantité de graines à répandre. La semence, ainsi déposée à profondeur toujours égale dans la raie précédemment ouverte, est aussitôt recouverte par le ver- soir de la charrue; à l'extrémité du sillon, il suffit de basculer le brabant comme d'habi- tude, la caisse-semoir prend d'elle-même la position voulue. Par l'emploi de cet appareil, qui s'applique à toutes charrues coloniales, à âge de bois ou métalliques, on peut tout à la fois effectuer le labour, enfouir le fumier et la semence, et il n'est plus besoin que d'un léger hersage pour compléter le travail. La rapidité des opéra- tions ainsi réalisée est présentée par le cons- tructeur comme un avantage notable pour les semis d'été : ce sei'ait le semoir idéal pour les pays à sécheresses prolongée.^;. PARTIE COMMERCIALE Le Marché du Caoutchouc Par MM. IIecht Frères & C'° Para Fin. — Cette notice débutera par une formule qui pourrait bien devenir un refrain : '< Nous avons atteint des prix inconnus jusqu'à ce jour //. — On vient en effet de payer fr. 14,65 pour caoutchouc du Haut-Amazone disponible, et on a traité d'importantes alTaires pour Dé- cembre au même prix. Le Bas-Amazone tend à reprendre sa cote avec la différence habituelle, et vaut environ fr. 14,25. 11 y a toujours différence de prix entre le caoutchouc vendu sur époque rapprochée, et l'éloigné ; mais elle tend à se réduire et il y a de grands acheteurs pour Avdl à 13,90 le kilo pour Haut-Amazone. Les sortes intermédiaires ont à peine monté peadant ce violent mouvement de hausse qui est presque uniquement limité au Para Fin. Le Ser- namby de Manaos ne vaut que 10.75 '^ kilo et le Sernamby Pérou toujours très bon marché, seu- lement 9,65. Le Sernamby du Para vaut 7 75, le Cameta, 8 fr. 25 Les Caucho Slabs, très rares sont recherchés à 8 35. Les arrivag-es au Para étaient, au 22 novem- bre de 2250 tonnes. Le mois de novembre 190Î avait donné un total de 5000 t., chiffre que nous avons de fortes chances d'atteindre. — Les arriva- ges du mois d'octobre (entier'; ont été de 2820 t. contre 2410 t. l'année précédente. Les statistiques générales donnent, au }i Oc- tobre 1904 les chiffres suivants, en tonnes : 338 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 41 N)v. 1904 1903 486 69 820 700 2.394 1097 860 885 2.410 6.920 1-344 1 .012 1904 Sortes du Para : — Stocks à Liverpool 2 î i » à New- York. 9 » au Para 1 70 En route pour l'Europe 995 » i> New-York... 710 » d'Europe à N. -York 30 2.165 Stocks sur le Continent ^o 2.195 Arrivages à LiTerpool 823 » à New-York 1 . no Livraisons à Liverpool i .004 » à New-York i . i4î Arrivages au Para 2.820 » » dep. le I juil. 7.110 Expéd. du Para en Europe . . i .4^0 » ;i à New-York i . ^"o Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool » à Londres » à New- York . . . Arrivages à Liverpool. . . » à Londres. . . . « à New- York. . Livraisons à Liverpool . . » à Londres . . . » à New-York. Stock de toutes sortes. . . Sortes d'Afrique ci d'Asie. — Ces caout- choucs aussi, ont à peine monté et leur hausse est insignifiante par rapport à celle du Para Fin. Les Conakry Niggers se sont payés l'r. 10,^0 pour première qualité; les Soudan Niggers, de 7,2î pour qualité inférieure jusqu'à 9,90 pour prima; les Soudan Twists, de 8,80 à 9,35; le Gambie prima, 8,25, le moyen 7,io; et le secon- daire 5,^0. — Le Niger blanc parait être de meil- leure qualité, pour la récolte qui s'ouvre, et du bons lots se sont payés jusqu'à 6,2=;. — Le Ben- guella est demandé à 8,7'; et les Thimbles restent toujours à 6,35. — Il s'est traité d'énormes af- faires d'Accra Lumps, à des prix variant en der- nier lieu jusqu'à fr. 6.25. — Le Tonkin rouge n'a donné lieu qu'à peu de transactions, de 9,25 à 9,50; le Tonkin noir s'est payé de 8,50 à 53> 47 ï 532 223 322 190 1.385 888 570 503 127 147 980 69^ 734 414 139 121 774 69 ï 3.580 3.282 8,75. — Le Java, qualité moyenne, arrive en assez grosses quantités : c'est une des gommes les meilleur marché, au prix actuel de fr. 7.50. Mangabeira. — Santos prima, de 8 fr. à 8,25; Bahia prima 6,2^, secondaire 1,75. Maniçoba. — «Les résultats donnés au com- mencement de la récolte ne se sont pas confir- més et il est arrivé de fortes quantités, en très majeure partie inférieures. On a payé depuis 6 francs, pour la plus mauvaise qualité, jusqu'à 9,^0 pour la meilleure. Artpers. — 'Vente du 11 novembre, environ 385 t.. avec hausse moyenne de 50 à 60 c. Ceylan cultivé . — On vient de payer fr. 16,50 le kg. pour un lot de 2 tonnes. IIecht frères & C''. 75, rue St-Lazare. Paris, 22 novembre 1904. Le Marché du Coton Par MM. .A. & E. Fossat L'arrière saison est toujours dangereuse pour la récolte américaine, à cause des gelées qui peu- vent venir entraver la seconde pousse (top-crop). Mais pendant toute la durée de la période criti- que, le thermomètre est resté au dessus de la moyenne des cotes de l'an dernier ; aussi les esti- mations de récolte sont-elles parfois d'un opti- misme qu'il nous sera permis de taxer d'excessif, et si les statisticiens raisonnables parlent de 11'/, à II '/o millions de balles, M. Théodore H Price prétend qu'une récolte de 13 à 14.000.000 de balles n'aurait rien d'impossible Son estimation est basée sur le dernier rapport des égreneurs qui constate au 18 octobre 1904, 6.4i7.894ballesde coton ginné, contre 3.766.248 balles l'an dernier à pareille époque. Nous répétons que l'estimation de 14.000 000 de balles nous paraît trop fantaisiste ; en effet, la différence signalée par les égreneurs s'explique tout naturellement par ce fait qu'en 1903-1904 il y eut un retard de trois semaines sur la période d'ensemencements habituelle tandis que pour la récolte 1904-1905, dont il s'agit, les travaux de ferme se sont effectués trois semaines en avance sur la moyenne des années précédentes. IVI. Ellison qui, depuis des années, estime fort heureusement les besoins de la filature, disait 1 an passé que la consommation mondiale de cotons américains serait de 10.300.000 b. ; elle a été en réalité de 10.000.000 b. Cette même autorité estime la consommation N» il — Nov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 339 mondiale pour 1904-190^ à ii.ooo.ooo b. de cotons américains et 15.164.000 b. de cotons divers ; ceci, en se basant sur la longue absti- nence de la filature durant ces derniers mois et sur le prix moyen de 62 francs pour le terme. En rapprochant le chiffre moyen des estima- tions de récolte, soit 1 1 '/.; à 1 1 '/„ millions de balles, du chiffre de consommation de M. Ellison, soit II millions de balles, nous trouvons qu'il restera, en fin de campagne, des stocks suffisants pour empêcher des cours exagérés; espérons que les prix seront encore suffisamment rémunérateurs pour encourager les efforts que l'on voit se pro- duire de toutes parts en vue de la création de centres de culture nouveaux appelés à libérer le marché mondial, du monopole des États-Unis. Les prix bien tenus incitent quantité de plan- teurs qui s'étaient désintéressés du coton, à reprendre cette culture ; de ce fait, nous avons eu, depuis quelques semaines, de nombreuses estimations à faire sur table, d'échantillons ve- nant des pays les plus différents. Généralement, les genres soumis à notre appréciation prove- naient de semis de graines de Géorgie longue soie ou de graines d'Egypte; souvent, nous avons eu à constater une grande irrégularité dans les fibres, et ce défaut était dû'au manque de soin apporté àl'égrenage. Il importe de choisir avec le plus grand soin les machines devant servir à l'égrenage (gins), en tenant compte du plus ou moins d'adhérence de la fibre ; le « J. d'A. T. M a donné à cet égard des conseils précieux, voir n"' 24 et 39. La moindre irrégula- rité dans la longueur de la soie entraine tout de suite une dépréciation très sensible. Nous croyons, d'ailleurs, devoir mettre en garde contre la culture exclusive de cotons longue soie, qui ont des débouchés très spéciaux et ne sont pas d'un placement courant ; nous conseillons au contraire les ensemencements de cotons assimilables aux belles sortes du Texas et aux belles qualités du Brésil et de Ha'iti ; elles trouvent toujours preneurs à des prix avanta- geux, surtout dans les classements moyens. Ci-après, quelques chiffres, indiquant le total delà récolte américaine au 1 1 novembre (depuis le I" septembre 1904), en balles de 220 kg. en moyenne; en regard, les statistiques des années précédentes, à la même date : 1904/1905 1903/1Q04 1902/IQ03 1901/1902 4.641.000 5 588.000 3.965.000 3.782.000 L'approvisionnement visible du monde entier était, au 1 1 novembre, en balles de 50 à 300 kg.: 1904 1903 1902 1901 3.IQI.000 2-701.000 2.852.000 3.007.000 Cours du coton disponible, par sortes, au 17 novembre, aux 50 kg. entrepôt : Upland (Middling) ... fr. 64,00 Sea Island 100 à 450 Haïti (Pair) 58,00 Savanilla (Pair) 47, 00 Céara (Pair) 67,00 Pérou dur (Good Pair). . . . 104,00 Broach (Pine) 62,00 Bengale (Fine) 72,00 Chine (Good) 60,00 Egypte brun (Good Pair). . . 93 1/2 Egypte blanc (Good Pair) . . 100,00 Afrique Occ" (Pair) 66,00 Autres sortes : Cotations et renseignements sur demande. A. & E. FosSAT Le Havre, 17 novembre 1904. Fibres de Gorderie, de Brosserie, etc. Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » ParMM.VAQUiN & Schweitzer. Manille (Abaca). — Les spéculateurs se sont enfin aperçus que la production totale, pour cette année, serait inférieure à celle de l'année dernière; il s'en est suivi une hausse. Pour notre part, voilà des mois que nous l'annoncions. Au 14 courant les recettes à Manille, depuis le i" Janvier, étaient de 802.000 balles, alors que, l'an dernier, à la même date, elles avaient atteint le chiffre de 86î.ooob ; en outre, malgré l'importance des recettes en 190:;, le stock à Manille au i" janvier^i904 était seulement de 76.000. alors que l'année précédente, à la même date, il était de tî5-ooo b.. Ce qui porte le déficit total, pour l'année courante, à 13-.000 balles. On conçoit que les haussiers se soient empressés de tirer parti de cette constatation. Le '■, à 67 fr. Le marché reste ferme; ce- ^^ pendant les acheteurs européens suivent diflici- Aï^~a lement cette hausse. Produits agricoles africains Jute de Calcutta. - 11 se confirme de plus en ^^j. ^^ j^^^^^^ ^^ Liverpool. plus qu on est en présence d une grande ré- colte ; malgré cela les prix continuent à monter, Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » la demande restant très forte. Par MM. Taylor & Co. Les derniers prix sont fr. 37, les 100 kg., /y,,,/,, j,. Palme. — Marché calme ; les prix pour embarquement novembre-décembre. ont baissé d'environ 22/6 à 25/- par tonne, de- Jute de Chine. — Peu de demande, avec prix puis notre dernière mercuriale, légèrement en hausse ; les cours sont; fr. 46a fr. Cours du jour, la tonne. — Sur place. Transit 46,50 les 100 kilos. Lagos £ 24 76a 24 10/- /?a;)!(V. — La demande reste assez faible; ce- Bonny, Old Calabar 24 o,- 24 5/- pendant nous avons encore pu traiter 2î tonnes. Bénin et Cameroun 25 12/6. 24 o/- à fr. 77 les 100 kg , belle qualité longue, mar- Accra 2^ (,'- 1^ 10/- chandise disponible. —Les prix pour embarque- Brass,Niger,NevvCalabar 23 o/- 25 ',/- ment en Chine sont un peu plus élevés êtres- Cono^o . 2i o - 1^ Sl- sortent vers 80 fr. les 100 kg., avec peu d'cflVes, Saltpond 22 S - 22 10/- la marchandise étant plutôt rare. Ordinaire et moyenne. . . 22 2/6 2212/6 Kapok. — La proximité de la récolte avait fait baisser les prix; mais la demande, surtout P^^lmistcs : Amandes de palme. — Marché en Australie et aux États-Unis, a été tellement ^alme; les prix ont baissé d'environ 2;6partonne. forte, que les cours se sont rapidement élevés et Cours du jour, la tonne, il faut aujourd'hui payer fr. 130 a 155 les 100 Lagos, Niger et qualités , kg., pour bonne sorte Java. Les autres prove- supérieures des Rivières C i; 7/6 nances sont restées stationnaires, mais elles Bénin et Congo 15 5/- suivront certainement les fluctuations du Java, Libéria et Sherbro i î o/- qui reste le régulateur de l'article. Qualités de la Côte-d'Or 12 17/6 On nous a soumis des échantillons de « ka- Caoutchouc. — Le marché des qualités d'Afri- pok » de la République Argentine, qui parais- que est très bon et les prix de presque toutes les sent fort beaux mais la quantité que nous avons sortes sont en hausse de i d. à 2 d. par livre, pu examiner était trop peu importante pour Café. — Marché ferme. Libéria, 40 -, Niger pouvoir fixer réellement notre opinion. 34/- à 54/6 le cvvt. Il y a lieu d'encourager la culture du kapok. Cacao. — Marché calme. Niger et qualités partout où l'on pourra. similaires ; 45/- le cwt. Piassara. — En hausse. Les provenances du Gingembre. — Marché calme. Pas de ventes Brésil sont bien tenues aux prix précédents; à rapporter. Valeur nominale du Sierra Leone, celles de la côte d'Afrique sont en hausse sen- 25/- le cwt. sible, le Sinoëvaut44 fr. à 52 fr. 50 les 100 kg., Piassava. — Marché ferme. Libéria, ,£15. .à Bassam, fr. 50 à 58, Monrovia, fr. 52, Cap £ 23. o/- la tonne. Palmas, fr. 55 à6o. — Le Palmyra, de Ceyian. Cire d'abeilles. — Marché calme. Sierra Leone, est en forte demande, et les cotations du pays e 6.15/-. Gambie, £6.17/6 le cvv-t. N» 41 — Nov. 1!)04 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 341 Noix de Kola. — Marché calme. Petites ventes, de 2 '/^ à 3 d. la livre anglaise. Co/ra/î. — Arrivages insignifiants. Cours du iour,:C 14.15/- à £ \'-).ol- la tonne. Poivre de Guinée (Maniguatte). — Petites ventes, de 32/6 à 35/- le cwt. Fivcs de Calitbar. — Marché calme. Petites ventes à 5 d. la livre anglaise. Graines de Benni (Sésame). — Pas de ventes à rapporter. Valeur nominale 35/- les 384 li- vres anglaises. Colon. — Au commencement du mois les prix étaient montés respectivement jusqu'à î d. et 7 d. '/.i ; mais ils sont retombés depuis et le cours du jour est : Égrené 4 '!<, d. à 7 d. ; brut 2 V.i ^- à 3 d., la livre anglaise. Beurre de Sliea (Karité). — Pas de ventes à rapporter. A utres prodidl.';. — Cotations et renseignements sur demande. Taylor & Co. 7, Tithebarn Street. Liverpool, 18 novembre 1904. Produits coloniaux français sur le Marché du Havre Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par M. L. Uerais. ' L'astirisqiii: di'signe les produits béniHirianl d'une détaxe partielle ou entière en raison de leur provenance de colonies françaises. Le mécanisme et le tarif de ce « pri- vilège colonial » ont été exposés tout au long dans les n"35 et 37 du .. J. d'.\. T. ". Albumine. — Calme. Cours, fr. 3 à 5 le kg. d'albumine de poule, et fr. 2,50 à 4 le kg. d'al- bumine de cane, selon qualité: provenance, Tonkin. Ambreilc. — Plus faible. Guadeloupe, fr. 140 à 1^0 les 100 kg. ; Martinique, fr. i >o à 152,^0. Aloès [fibre cf). — Très ferme; fr. --•, à o> les 100 kg. Benjoin. — Soutenu. En larmes, fr. 8 à 10 le kg., exempt de résine; en sortes, fr. 4 à 6 le kg.; en grabeaux, fr, 2 à 4. * Cacao. — Meilleur. Martinique, fr. 90 les 50 kg.'; Guadeloupe, fr. 92 à 93 ; Congo, fr. 0^ à 96; Nouvelle-Calédonie (Nouvelles-Hébri- des), fr. go à 95, cours nominal. * Café. — En réaction. Santos fr. 43.7Î les 50kg., pour courant. — Guadeloupe Bonifieur, fr. 140 a 147 : Guadeloupe Habitant.fr. i 2O à 128,^0; Bourbon rondtcours nommai i. fr. lîî à 160; Bourbon pointu, fr. \y-, à 160; Nouméa, cours nominal), fr. 90 à loî suivant qualité de non gragé ou gragé. * Cin d'abeilles. — Ferme. Madagascar, fr. 165 à 167,50 les 50 kg.; Guadeloupe, fr. 165 à 170; Tonkin, fr. 140 a 150. Cornes de bœufs. — Calme. On cote nomi- nalement, fr. 25 à 50 les 100 kg., provenance Madagascar. Cornes de buffles. — Calme. Saïgon, fr. 7, à 00 les 100 kg., (nominal) ; Tonkin, fr. 65 à 70. . Cornes de cerfs. — Fr. 100 ;\ i ;o les 100 kg , provenance Tonkin. Cuirs — Madagascar salés secs,fr. 59 à 70 les 50 kg.; Madagascar secs, fr. 87 à 92, 50; Mar- tinique salés, fr. 55 à 67; Guadeloupe, salés, fr. 52 à 64 ; Tonkin fr. 77 à 87. Dii'idivi — Calme ; fr. 10 à 13 les 50 kg. * Fécule de manioc. — Assvz demandé; fr. 30 a 33 les 100 kg , pour provenance Réunion. — Tapioca : voir plus loin, à la lettre T. * Géranium (essence de). — Calme; fr. 28 à 30 le kg., provenance Réunion. Gomme Copal . — Très calme. La valeur nt peut s'estimer que sur le vu du classement et des échantillons. * Œufs (jaune d'). — Soutenu. Les jaunes d'œufs salés, provenance Tonkin, se cotent: poule, fr. 60 à 65 les 100 kg. ; cane, fr. 55 à 60. * Palme {huile de}. — Soutenu ; fr. 57 à 64 les 100 kg. Palmistes. — Soutenu ; fr. 27 à 20 les 100 kg. * Poivre. — Soutenu. Saïgon, fr. 67,50 les 50 kg., pour courant . * Rhum. — Calme. Réunion, fr. 50 à 32,10 : les sortes extra en fûts neufs se cotent de fr. 32,îo à 315. Guadeloupe, fr. 34 à 38. Martinique, fr. 40 à 53. Le tout à l'hectolitre, bas2 '-,4 de- grès. Ricin [graine de). — Calme. Provenance Tonkin, fr. 17 a 20 les 100 kg. Riz. — Provenance Saïgon, fr. 17 les 100 kg., riz n" 2. Rocou. — Très calme. Antilles françaises : Marque Cabre, fr. 70; Marque Bisdarry, fr. ôî; Marque Clessen, fr. 65, les 100 kg. Sabots de bœufs. — Calme fr. 13 à 15 les 100 kg. Sucre. — Situation toute spéculative. Le n" 3 en Bourse de Paris se côte fr. 40,37, soit en baisse, d'environ 2 fr. sur les plus hauts cours de la semaine. 342 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° il — Nov. 191)4 * Tapicca. — Soutenu; fr. ;i à 40 les 100 kg., provenance Réunion. * Vanille. — Délaissée. Réunion, fr. 20 à 50 le kg. acquitté, faculté d'entrepôt; Madagascar, fr., 1=; à 25 ; Guadeloupe, fr. loà lî. * Vanillon. — Ferme; fr. 12 à 15 le kg., provenance Guadeloupe. L. Derais. Le Havre, 19 Novembre ii;04. Mercuriale de quelques produits d'Extrême-Orient. Par M. J. H. Grein. Les affaires ont été calmes dans presque tous les produits végétaux d'Extrême-Orient, depuis ma dernière mercuriale: les cours n'ont pas subi de fluctuations importantes, à quelques excep- tions près. Parmi celles-ci, il convient de citer la Gommc-ljquc. qui, à Calcutta, a haussé de i;i roupies à 106 rs. Cette hausse, interrompue seu- lement par de très légers reculs, est due, dit-on, à l'existence d'un syndicat américain dont les opérations sont favorisées par les circonstances actuelles. Les stocks de Londres sont réduits, en effet, et les arrivages consistent en marchan- dise massée, non recevable sur le marché de Londres. Le cours actuel de la T. N . est : ,00 fr. à ^05 fr. novembre-décembre et 475 fr. à 480 fr. décembre-janvier. Pciprc. — Le poivre blanc de Singapore a gaiement subi une progression constante , qui s'appuie sur les bruits d'une récolte médio- cre. On le cote dans les environs de 100 fr. les îo kg . c. a. f. — On parie également d'une mau- vaise floraison des plantations indo-chinoises. Du coup, les vendeurs de terme se sont retirés après avoir vainement offert l'éloigné à 60 fr. 50. Le disponible, très demandé pour l'.^ngleterre, s'est maintenu à des prix très élevés et l'on a rap- porté des affaires à 68 fr. — Le Sa'i'gon blanc a beaucoup fait parler de lui ces temps derniers; il y a pas mal de marchandise disponible, dont la qualité ne laisse rien à désirer et les voix ne man- quent pas qui prédisent la tin du Singapore blanc, en ce quij concerne la France. C'est peut-être vrai, mais c'est l'histoire de l'enfant qui cria au loup par trois fois et qu'on ne crut plus à la qua- trième. On a répété souvent que le Singapore blanc était mort pour notre pays, mais je prends la liberté d'en douter. Taphcj. — Singapore est ferme à 26 fr. 7, les 100 kg., c. a. f. . Fécule de nunioc. — Soutenue, à 7 fr. ^o les 100 kg., c. a. f. Gambicr. — A brusquement haussé, de 4^ fr. à 49 fr. les 100 kg. c. a. f. , par suite de la de- mande américaine. Les articles du Japon sont fermes, mais les acheteurs se montrent réservés : Cire. — I î7 fr. les 100 kg., c. a. f. ; Ri:{. — II shillings le cwt. Rien d'intéressant à signaler sur le marché des produits de Chine. J. H. Grein. 16, rue S'"' Croix de la Bretonnerie. Paris, 18 novembre 1904. ACTUALITÉS Sur un Agave subspontané d'Algérie. supérieur à l'A. americana Par M. F. Fasio Comme V Agave anîei-icana, improprement dénommé Aloès, l'.4gfai;e que je désire signa- ler est subspoatanc en Algérie : on le trouve sur le bord de quelques routes , mais il y existe en bien moins grande abondance que le pre- mier. Son aspect physique est sensiblement le même que celui de l'americaaa, avec lequel il est généralement confondu. Mais ses épi- nes latérales sont plus rapprochées les unes des autres et plus régulièrement disposées, la feuille est plus nerveuse et plus droite que celle de Vainevicana et d'un vert plus pâle. Si une section est opérée dans la feuille de VAijiive en question, l'odeur qui se dégage de la pulpe est tout à fait caractéristique et désagréable. Elle se rapproche de celle des feuilles du Fourcroya, que les anciens auteurs appelaient .l;yai;e fœtida. Cette particularité Nov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 343 permettra donc de différencier les deux plantes en cas d'hésitation, car VAgave ame- ricana n'ofïre pas la même odeur fétide des tissus mis à nu. Mais ce qui différencie ces deux Agave en- core plus radicalement et qui fait de V Agave nouveau une précieuse acquisition, c'est son rendement beaucoup plus considérable en fibres et la qualité supérieure de celles-ci. Tandis que Vamericana ne donne guère plus de 1 % en fibres sèches, du poids des feuilles vertes traitées, la forme qui nous intéresse atteint l'énorme rendement de ■i U-2 "10. La fibre de Y americana est légère, floche et mate ; celle de l'autre A< 2 m. 50, il doit préparer convenablement le sol ; qu'il doit, par la suite, le remuer constamment, — ce qu'il fera économiquement en se servant d'instruments spéciaux qu'on lui désigne, — et qu'à la ré- colte il ne doit plus raser son champ comme par le passé, en envoyant à l'usine, avec les cannes riches, les rejets, espoir de sa future récolte, qu'il détruit sans profit pour lui- même, et au grand préjudice du fabricant. L'achat de la canne à la valeur propor- tionnelle, en intéressant le cultivateur à la production des cannes riches, serait le plus puissant auxiliaire des réformateurs, et le couronnement de leur œuvre. 0. B. L'exploitation des Sansevières d'Abyssi- nie, et la défibreuse Bœken. Nous avons annoncé, en son temps («J.d'A. T.» n» 30) que l'exploitation d'une Sansevière allait être entreprise en Abyssinie sur une grande échelle ; en effet, à la suite des essais de la défibreuse Boeken à la Station d'Essais de Machines, en décembre 1903, M. Guignony, Agent consulaire de France au Harrar, s'était rendu acquéreur de cette machine pour en- treprendre l'exploitation d'un peuplement naturel de sansevières et, en particulier, d'une espèce qui semble être le S. Ehreti- bergii. Nous avons appris depuis i[ue l'entreprise, localisée aux environs de Dire Daoura kilo- mètre 300 du chemin de fer Djibouti Ilarrar), était en|fonctionnement régulier ; le « Bulle- tin Agricole » italien de l'Erythrée nous ap- porte à ce sujet des détails intéressants. Nous avons pu les|compléter et les contrôler auprès de M. BoKKEN, qui a traversé Paris ces jours- ci, en route pour Cuba où il doit surveiller le montage d'une usine de défîbration de bana- niers; nous avons eu, en plus, quelques chif- fres récents par un associé de M. Guignony. L'usine à sansevières de M. Guignony comprend une défibreuse Bûeken et unappla- tisseur du même constructeur, actionnés par un moteur à gaz pauvre, d'environ 25 che- vaux, qui met accessoirement en mouvement un petit moulin à grains. La conduite de la partie mécanique est confiée aune seule per- sonne, qui suffît à faire tout le nécessaire. Les feuilles sont apportées à l'usine par les indigènes qui en fournissent, en moyenne, de 150 à 200 liilos par jour et par homme. M. Guignony, dans ces conditions, arrive à produire de 1.500 à 1.800 kilos de fibres. Au 31 octobre, on ep avait produit un total de 190 balles, d'environ 160 kg., qui ont trouvé preneurs en Europe à des prix avantageux. M. Neuville, — qui revient d'Abyssinie et ne tardera pas, espérons-le, à reprendre sa col- laboration si appréciée au « J. d'A. T. », — voudra bien, peut-être, nous donner un jour quelques détails scientifiques sur la végéta- tion de ces sansevières d'Abyssinie, car il a visité la région des sansevières et en a même rapporté des plantes et des graines pour le Muséum d'Histoire Naturelle. L'exploitation se développe, en tous cas, assez bienpourqueM. GuiGNONYait songé à accroître ses moyens de production ; il vient de se pro- curer une deuxième machine Bûeeen. Cette défibreuse, actuellement en route sur l'Abys- sinie,, fonctionne sur les mômes principes que la première, mais les plans, que l'invent. ur a eu l'amabilité de nous communiquer, nous ont révélé nombre d'améliorations c.ipitales, sur lesquelles nous comptons revenir irès prochainement. P. M. 348 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 Xov. 1904 Sur l'Huile de Ben et les arbres qui la produisent {Moringa plerygospcnna et M. aptera.') D'après MM. Grisard et Vanden Berghe Un abonné nouveau, de la Martinique, nous demande de le renseigner sur cet arbre, qui lui a été présenté, nous écrit-il, comme susceptible de donner lieu à une exploitation rémunératrice. Sa question tombe à point, car nous avons noté précisément, dans un récent Bulletin de I'Impe- R .A.L iNSTiTUTE de Londres, un mémoire sur ce sujet, comprenant des calculs de rendement, des estimations de frais de revient et autres données pratiques du plus haut intérêt. Nous publierons prochainement une analyse du dit mémoire ; ses conclusions sont plutôt pessimistes, si nous en aTons gardé un souvenir exact. En attendant, voici, d'après MM. Grisard et Vanden Berghi; {Les bois industriels), quelques indications géné- rales sur l'arbre en question, ainsi que sur le M. aptcra, espèce voisine présentant à peu près les mêmes applications économiques ; « Le Ben ailé (Moringa. pterygosperma) est un arbre de médiocre grandeur, ...origi- naire des régions chaudes de l'Asie. » Le Ben ailé croit à l'état sauvage dans l'Inde péninsulaire, à Ceylan, au IMalabar, à Java, aux Moluques et en Cochinchine ; il est cultivé aux Antilles, où il a été probable- ment introduit, ainsi qu'aux îles Maurice et de la Réunion. » Son bois blanchâtre, mou et spongieux, à cassure courte, n'a pas de corps et est de peu d'utilité. Sa densité de coupe fraiche est de 0,.J84. » Toutes les parties de la plante sont douées d'une àcreté prononcée ; toutefois, les feuilles te mangent cuites, comme l'oseille et les épinards, et les semences des jeunes fruits sont comestibles après cuisson. » Les feuilles, les fleurs et les fruits sont employés dans la médecine indigène » Le fruit est une gousse très allongée,... renfermant intérieurement 12-18 graines ai- lées, amères et huileuses, recouvertes d'une coque noirâtre, mince, fragile et spongieuse, très blanche en dedans. jS Ces graines, dépouillées de leur enveloppe, donnent, par pression ii froid, une huile grasse, transparente, inodore, d'une saveur très amère, usitée autrefois en médecine comme purgatif sous le nom d'HuiLE de Ben. I L'huile de Ben du commerce est fournie en partie par une espèce voisine, le Moringa. aptera G.ertn. C'est un petit arbre à feuilles alternes, pennées, composées de petiteo fo- lioles, ovales ou obovées, obtuses, gla- bres, croissant naturellement en .\rabie, en Ethiopie, en Judée, et souvent cultivé en Egypte. » Cette espèce ne diiïère de celle de l'Asie que par ses semences plus grosses, arron- dies 0U anguleuses, dépourvues d'ailes... » Quelque temps après l'extraction, l'hui- le de Ben ,se sépare en deux parties, dont l'une, ia plus dense, est épaisse et facile- ment congelable, la seconde, au contraire, reste toujours fluide et très limpide, même à de basses températures ; de plus, elle possède la propriété de se conserver pres- qu6 indéfiniment sans rancir et ne se rési- nifie pas au contact de l'air... » Cette huile est... excellente pour adou- cir le frottement des pièces métalliques de petite mécanique, notamment des rouages d'horlogerie, quoiqu'on lui substitue en partis aujourd'hui, pour cet usage, une qua- lité fine d'huile d'olive que l'on rend sans action sur les métaux en lui faisant subir un commencement de saponification. I) L'huile de Ben est appréciée des parfu- meurs pour la préparation de 1' « Huile anti- que » et pour fixer les parfums fugaces de la violette, du jasmin, de la tubéreuse, etc., parce qu'elle n'altère en rien la qualité et l'odeur de ces fleurs... Le Musée commercial de I Office colonial Collections. — .archives. — Rapport sur 190;. II nous arrive bien souvent de citer M. Jules Grisard, dont la merveilleuse documentation se trouve rarement en défaut, lorsqu'ils agit d'une plante utile, de quelque pays que ce soit. Nos lecteurs liront avec intérêt quelques détails sur le Musée auquel notre distingué collaborateur consacre tout son temps depuis deux ans. Nous NO ',[ _ ^tq^^ j9Q4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 349 avons déjà eu l'occasion de parler de ce Musée, à propos du travail déclassement qui y fut effec- tué, à la suite de l'Exposition de 1900, par la généreuse intervention du Musée de Philadel- phie, représenté par M. G. Niederleix (V. « J. d'A. T. » n° 12, Bulletin bibliographique, § 161). Rappelons que l'Office colonial se trouve Galerie d'Orléans, au Palais-Royal, et que le Musée est ouvert au public tous les jours, sauf les jours de fête et les lundis. — N. d. l. R. Les renseignements ci-après sont extraits du Rapport du Directeur de l'Office Colonial sur l'exercice 1903 (portant la date du 21 janvier 1904) : « Au mois de janvier 1903, le Conseil d'administration, sur ma proposition, a confié il M. Grisard le soin d'organiser le Musée commercial » Un très grand nombre de produits dété- riorés par les rats, qui pullulaient alors dans les magasins, ou dévorés par les insectes, ne pouvaient figurer honorablement dans le Musée et durent être jetés ; il en fut ainsi de tous les échantillons en sacs ou en bocaux non couverts et de nombre d'objets ethno- graphiques.,.. » Ceux qui étaient en bon état furent divi- sés et ramenés à un type uniforme sous le rapport des dimensions, ce qui permettait de placer le plus d'échantillons possible dans 1 espace restreint dont je disposais. C'est ainsi que 8.000 échantillons environ ont pu être classés. « Mais nous nous sommes trouvés alors en présence d'une nouvelle difficulté, qui fut certainement la partie la plus laborieuse de l'installation. » Tous les produits portaient, eneiïet, les noms de l'ancienne nomenclature ou un sim- ple nom vulgaire, il y a donc eu un travail scientifique à faire de fond en comble. » Enfin, comme complément du Musée des produits, le Conservateur a installé, dans le bureau qui lui est réservé, une collection de documents qui lui sont personnels et quj se dccomposen insi: I. — Cartons de notes, coupures, etc., comprenant plus de 2.000 dossiers sur les diverses espèces de plantes utiles de nos colonies. II. — Une collection d'ouvrages classés par matières, correspondant aux divisions commerciales du Musée. III. — Une collection d'ouvrages classés par colonies. IV. — Un répertoire de 80.000 fiches de noms vulgaires, avec concordance des noms scientifiques. V. — Un répertoire bibliographique des ouvrages spéciaux et des articles publiés dans les périodiques coloniaux. )) Je n'ai pas besoin d insister sur les ser- vices que peut rendre àl'OfTice Colonial une documentation aussi complète, qui repré- sente plus de 30 années de travail.... » Ces matériaux, mis gracieusement à la disposition du public, ont déjà rendu de réels services. Il me suffira de rappeler le nom de M. Aubert. professeur au lycée Char- lemagne, qui les a largement mis à profit pour son Histoire des Plantes et qui a eu l'amabilité de le reconnaître dans une note de son ouvrage » Pendant l'année qui vient de s'écouler, le Musée de l'OfTice Colonial a reçu de nom- breux témoignages d'intérêt et les dons ont été fort nombreux. [ t>uit la liste d'une cinquantaine de dons, parmi lesquels plusieurs viennent du « J. d'A. T. . ]. nMalheureusemcnt avec l'augmentationdes collections, la place devient absolument in- sufTisante ; un agrandissement du Musée s'impose et devient aujourd'hui une nécessité même pour les seuls produits d'exportation. Et il nous reste encore à installer ceux de l'importation et les objets d'ethnographie qui ne seront pas la partie la moins intéressante de l'Exposition des Colonies... » L'étiquetage actuel permet de se passer de catalogue jusqu'à nouvel ordre. Il se com- pose d'un cartouche, posé sur chaque vitrine, indiquant la grande division commerciale des échantillons qu'elle renferme; les produits sont placés par ordre alphabétique de colo- nies ; ces produits sont eux-mêmes classés alphabétiquement par noms scientifiques. » Ce système permet de visiter le Musée 350 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 Nov. 1904 avec fruit et sans perte de temps, par natu- re de produits, par colonies ou suivant l'or- dre scientifique ; il donne ainsi satisfaction aux curieux et aux négociants, aux coloniaux et aux savants... » Les représentations photographiques des plantes coloniales ne sont pas très répan- dues. Il serait aussi très désirable de les voir figurer à côté des produits qu'elles fournis- sent, caserait un élément instructif et attrac- tif de plus pour les visiteurs du Musée... » En dehors des nombreuses consultations que le Conservateur donne verbalement aux visiteurs pendant les heures de séance, il prend encore des rendez-vous le matin. avant l'ouverture, pour fournir des rensei- gnements plus complets aux intéressés et leur permettre de consulter plus à l'aise les échantillons. C'est ainsi que le Musée com- mercial a pu donner, entre autres, les im- formations utili-s pour différents produits coloniaux aux personnes portées ci-des- sous [ Suit une quarantaine de noms ; c'est sur les textiles qu'il a été fourni le plus grand nombre de consultations : une vingtaine.] » Nous avons pu faire profiter des doubles de nos collections divers établis. Pour conclure, un conseil formellement donné en la circonstance n'aura jamais que la valeur d'une hypothèse, s'il ne vient pas d'une source autorisée, c'est-à-dire d'une personne dont la compétence soit indiscu- table et ayant étudié sur place le sujet dont il s'agit. » * Nous avons pu, d'autre part, recueillir l'im- pression de M. Chevalier : Au cours do ses voyages, il a toujours constaté la bonne réussite du palmier à huile dans les dépressions du sol peu accen- tuées, fraîches et garnies d'un peu d'humus; mais il ne vient pas dans les terrains pau- vres et essentiellement argileux. .m Destruction des crabes de terre Sulfure de carbone. — Ebouillantage. Introduire dans les trous des crabes du coton, jusqu'à la profondeur de trente centi- mètres environ, il en faut une poignée, pour un Irou de fort diamètre ; une fois en place, imbiber le coton de sulfure de carbone et boucher l'entrée. Ce procédé, indiqué dans « Agricultural News » du 23 avril 1904, est très recommandé par la station botanique de Tobago qui a pu détruire, en moyenne, 2.5 à 30 crabes avec une bouteille de sulfure vendue dans l'ile 1 s. 8 d. c'est-à-dire, environ 2 francs. Nous nous souvenons d'avoir lu. il y a déjà un certain nombre de mois, dans le « West-India Bulletin », qui est le précieux complément trimestriel de « Agricultural News » un long mémoire sur la destruction des crabes de terre, émanant d'une station botanique de l'archipel, — peut-être cette même station de Tobago, — et où l'auteur, après un exposé méthodique de ses multiples expériences, concluait à l'excellence de certain procédé des plus élémentaires, consis- tant à verser dans les trous des crabes de l'eau bouillante. Il ne faut pas oublier que dans bien des pays d'outre-mer il est toujours encore impos- sible de se procurer du sulfure de carbone, les compagnies de navigation faisant toutes sortes d'embarras pour transporter un liqui- de réputé fort dangereux. ^^ Les vertus particulières du sucre de canne vrai M. Georges de Préaudet nous communique, comme confirmant son article du n° 56, cet extrait du « Journal des Fabricants de Sucre // de septembre : « Les planteurs mauriciens paraissent attribuer une grande portée à un article de M. Colin Campbell, paru dans le « British Médical Journal » et dont voici la traduc- tion : '( J'ai depuis longtemps acquis la convic- tion que, pour les phtisiques et les enfants, la valeur nutritive du sucre, qu'on trouve ordi- nairement chez les épiciers, est nulle. Dans un très grand nombre de cas, j'ai constaté par contre, des résultats satisfaisants lors- qu'on employait le sucre de canne véritable — qu'il est préférable d'employer, quand il n'est pas cristallisé. — Chimiquement, on dit que les deux^sucres ^^sont identiques, tout 352 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 — Nov. 1904 comme l'alcool de pomme de terre est iden- tique au wiiisky de malt, mais pratique- ment ils sont différents. » Une enquête récente faite par lo « Bri- tish Médical Journal >> a eu pour résultats ces conclusions d'un expert ijue mon expé_ rience confirme : « J'ai, dit-il, une longue expérience des sucres de canne et de betterave. Je n'ai aucun intérêt à vanter le premier, mais le résultat de mon expérience m'a convaincu de la supériorité du sucre de canne sur le sucre de betterave. Chimiquement, les deux sucres sont identiques, lorsqu'ils sont purs (et il est très rare que le sucre de betterave le soit). La chimie, dans cette branche, est en défaut ; il y a, selon moi, chimiquement une différence entre les deux sucres et on le découvrira bientôt. Physiquement, il y a une dil'férence très grande. » Le sucre de canne peut être aisément purifié et, même s'il ne l'était pas, les impu- retés qu'il contient n'auraient pas d'effet nuisibles sur l'organisation humaine. Il est très difficile d'épurer le sucre de betterave et les impuretés qu'il contient sont telles qu'elles troubleraient l'organisme et inte*-- viendraient dans ses fonctions normales. Les abeilles refusent de butiner même sur les meilleures qualités de sucre de bette- rave et elles retirent des ruches les mor- ceaux qu'on y met. Je connais un cas où, faute d'autre chose, les abeilles y touchè- rent; elles furent atteintes d'une forte diar- rhée et plusieurs en moururent. » Notre confrère betteravier considère, bien en- tendu, tous ces témoitrnatres comme peu sérieux. Pour notre part, nous n'osons pas nous pro- noncer dans un débat aussi délicat, qui touche aux mystères les plus impénétrables de la chi- mie et de la physiologie. Notre rôle se borne à relever les documents, sans les apprécier, en attendant que la question soit reprise par quelque savant qualifié et dûment outillé, ce qui ne tardera pas, espérons-le. Papier fabriqué avec des tiges de cotonniers. Des fabricants de )iapier de la ville d'Atlanta auraient appris à utiliser les tiges des coton- niers. Avec cetle matière, qui ne leur coûte que le transport, ils obtiennent, parait-il, du papier à écrire de très haute qualité, compa- rable aux beaux papiers tle chiffons de lin, d'Irlande. D'après le « Tropenpflanzer » d'août 1904. le Département d'Agriculture des Etats-Unis aurait délégué à Atlanta M. II. J. Weuber, avec mission d'étudier à fond l'affaire, à la- quelle le Secrétaire pour l'Agriculture porte, lisons-nous, le plus vif intérêt personnel. AVIS IMPORTANT Nous prions instamment nos aijonncs. j)0(/?' éviler tout retard dans la réception du Journal, de bien vouloir renouveler leur abonnement avant son expiration. Sauf avis contraire, nous ferons recouvrer par la poste, dans la première rpiinzaine de 1905, le montant des abonnements non renouvelés de nos abonnés français, en y ajoutant [,Û centimes pour frais de recouvrement. — Nous serons obligés de suspendre le service aux abonnés coloniaux et étra)igers (pii n'auront pas renouvelé en temps utile. Nous nous voyons obligés de renoncer aux abonnements semestriels, c^ui compliquent trop la comptabdilé du Journal. Nous n'accepterons donc, à l'avenir, d'abon7iements nou- veaux autres qu'à échéance de fin décembre et pour l'année entière. — Nous prions instam- ment tous nos abonnés de irrofiter du premier renouvellement c^u'ils auront à payer, pour ramener leurs abonnements à celte échéance unique, coïncidant d'ailleurs avec la publica- tion de notre Table des Matières, ipù est annuelle. Imiirimcric J. li. .Vchard, lu, rue do Flandre, Dreux. Le Oeruiil : .l.-B. AmiAiin. N" '.1 — Nov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XIX BENEDICTINE \S£ i^A: -'Â.^±^A^À.~ À.^ 'À.~'A>^ ^^ aâ I GB^ .'M' irativc Uaiis tes colonies. cli,z- tes '^ si) ^1 pri/tcipaux importateurs locaux. |^ f^,$ Inspecteur Colonial : |^ |JF.FASI0,56,rued'lsly,Algerj| H MICHELIN & C Spécialités : Pneumatiques pour Automobiles, Molocycles, Vélocipèdes et Voilures à chevaux. Exerciseur Michelin Appareil de (lymnastiauc en chambre. COURROIES de TRAKSMISSION ■ RONDELLES CLAPETS - JOINTS - TUYAUX, etc. La .Maison Michelin achète par an plu.i 4e l.ciOO.OUU kg. de caoutchoucs bruis de toutes pro- venances. — La .Maisun se charge de l'étude indus- trielle des caoutchoucs nouveauj- ou peu connus. à Paris : 105, Boulevard Pereire. * MEDECINE AGRICOLE^ 3 DESTRUCTION de TOUS 1 : PARASITES K: INSECTES et CRYPTOGAMES de la VIGNE, des ARBRES FRUrrlERS, Fleurs, Plantes, Légumes, etc., par le .c^»" Of^^ .\^^ X»- LYSOL '"/A X '?«•« Lr- Guide complet ,lu tr ùtoni.rit : LA MÉDECINE AGRICOLE 'st M,ln-5S.'. /;■«/,,-. .., i..ut,- i.frsonnp '"" .''Hj'jii ' ' :!■■"'■'"'''■ " Il SOCIÉTÉ FRANÇAISE u LYSOL, 23 .1 21, Place Venclôme. ParisT * VIXIOXT1jTX7I«,JE: N» 9, New Bt'oad Street, N" 9 — LOJSmOJST, E C Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.C.) lAGHIHES FODR GAFEERIES (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO ]\da chines pour Sucreries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sonês flDeTians^ez le Catalogue général lu^u^usenien^ îUhsiréM En écrivant, mentionnei te Journal d'Agriculture Tropicale XX JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Nov. 1904 Hubert BoeRen ^ Ç%u« f/ è. DUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) Télégr. : Bœken, ûûren- — Code : A. B.C. 4" éd. — Téléph. av. Paris, Bruxelles, Londres ; N'SSB Défibreuses Automatiques à Travail Continu MODÈLE 1904, SANS CHAINES Pour Sisal, Aloës, Fourcroya, Ananas. Sansevières, Bananiers et toutes plantes textiles. Prix : à la fabrique, 1 0.000 francs. Po'rfi: Machine complète, 4.000 kg.; la pièce la plus lourde pesant 120 kg. Délai de livraison : un mois à partir du jour de réception dt- la commande. Force motrice : i5 che- vaux vapeur. Rendement : 10.000 feuil- les à l'heure. Déchets abso- lument insii^nifiants. Le principe des machines restant le même et quoique Oéfibreuse automatique à Travail continu. chacune soit réglable dans une très large mesure, il y a avantage à faire varier, selon la nature de la plante, les détails d'exécution. Nos clients devront donc toujours nous envoyer des descriptions précises et, si possible, des échantillons vivants. Les feuilles grasses, en particulier, voyagent avec une grande facilité. Nous avor.s pu défibrer'» Paris, tin 1903, 5oo kg. de feuilles de Sanseviera Eh- renbergii cueillies en Abvs- sinie trois mois auparavant. Nous avons renoncé à la fabrication des petites dêfibreuses à reprise (à simple effet) qui, tout en coûtant peu de chose, font revenir la Hbre très cher. A V instar de V ancien modèle expertisé à la même Station en octobre iQoi, LA MACHINE ACTUELLE A SUBI DES ESSAIS OFFICIELS EN NOVEMBRE 1903 à la Station d'essais de machines du Ministère de l'Agriculture, à Paris. Extrait du Bulletin d'expériences rédigé le ["décembre i9o3,parM.le professeur Ringelroann, directeur de la Station: «...Par suite deses divers appareils de réglage, la machine Bœken peut, uav.iiller les fibres les plus fines aussi bien que les plus grosses. Les orijanes chargés de l'alimentation coiitinueet automatique remplissent très bien leur but. Le système dj reprise et de conduite des tiges par les quatre courroies «Titm» fonctionne d'une façon iiréproch'bie et les lanières, complètement défibrées sur toute leur longueur, sortent de la muchine en brins bis;n parallèles » < Relativement 1 celui de igoi, le modèle actuel est Je dimensions plus réduites et d'un plus faible poids, mais l'a iiélioration principale porte sur le remolaciment de^ 4 chaînes en bronze par4 courroies « Titan» qui, tout en rempli^sant très bien leur but, diiniuuent ;e travail mécanique exigé par la défibreuse». Féculeries de Manioc (Cassave. Yucca) OQlage complet : Raps maiiaiilpss. Cum et Toiles motaillpes, ete. Pour toutes racines féculentes .\ la suite d'une étude appro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi uiîe nouvelle « Râpebrevetéc^vsième Bœ- ken «qui délie todti; concur- rnce. Nous nous chargeons Je l'étude, de la fourniture e! du montage de tous les .ipparcils et dispositils nc- cessaires pour le bon fonc- tionnement d'une féculer.e en payschauds:ràpes,cuves et toilvs métalliques, sé- choirs, etc., pour manioc, arrowroniet toutes racines ou tubercules similaires. Rendement : de 5 à 5o hg. de farine par heure, se- lon la grandeur de la râpe. Séchoirs - Presses d'Emballage Longue pratique agricole en pays chauds. — Construction soignée et simple. — Matériaux de 1" qualité. Devis détaillés d'Entreprises agricoles tropicales.— Comptes de culture.— Installations complètes ds Plantations, avec Usines pour le traitement des récoltes. — Fourniture de machines à vapeur, Turbines, ^oies ferrées portatives et, en général, de tous Accessoires d'exploitation. En écrivant, mentionne^ le Journal d'Agriculture Tropicale 4" Année N" -43 31 Décembre 190^ JOURHAL D'AGRIGDLTDRE TROPICALE (AGRICOLE, SCIENTIFIQUE et COMMERCIAL) PUBLIE PAR J. VILBOUCHEVITCH i:^^ ARACHIDE, BANANE CACAO, CAFÉ, CAOUTCHOUC CANNE A SUCRE COCOTIER, COTON INDIGO, MANIOC, RAMIE RIZ. SISAL, TABAC, THÉ VANILLE, etc., etc. ARBRES "fruitiers CULTURES POTAGERES ÉLEVAGE BASSE-COUR, ABEILLES VERS A SOIE Paraît le dernier jour de chaque mois ABONNEMENTS Un an 20 francs Le Numéro : 2 francs ■ *-* • AçoHEs, Canaries, Madère 1 Cap-Vert, Sao-Thomé, Congo Afrique occidentale et centrale Algérie, Egypte, Abyssin ie Erythrée, Obok, Mozambique Maurice, La Rkunion, Madagascar l.ouisiank, a.mérique centrale Mexique, Amérique du Sud Antilles, Cuba, Porto-Rico PoNDiCHÉRY, Indo-Chine Philippines OCÉANIB CvT- 53 Collaborateurs et Correspondants : MM. APFELBAU.Vl {Palestiiiol, IJ.\ILI..\UD (GuiiU'c), BALDR.\T[ (Ervllir.-ci, BERTHRLOT DU CIIESN'A.Y (Coniio fiaii- ■çaisj, liKlU'lN (Paris). BEKTO.NI (Para^'iiàv). BOIS (Parisj, BOKKÉN (Diircii), liO.NAMË (Ile Mauricej, D' BONVVIA (Worthing,, BUKl>Aùli: (U Uruaion), BU UN tluba), GAKOOZO i.M.œimblquci, P. CAIÎIE (Ile .Maurice), A. CHEV.X- LlEK (AIrique Occ'i, CIBOT (Parisi, COLLET (Bru.wllei), A. COUI'UIUEK (Paris), DAIUEAU.V (Bueaos-Ajre.s), D'DELAai{OI.\.(P.iris),Dd;Ll(i.VO.\-BUFKO>fl.A.n(Win), L. DËRAId(LeH.ivre), UESLA.NuES (Madagascar), DESPEISSIS (Australie Occi ), UULIEU :lle Saiiite-Lucici, ES.MEMJAUU (Guatemala), ESTEVE (Dahoiuev), FASIO (Alger), FLETCIIEK Bombay), DE FL01U.S (Mad.igascar), A. & Ë. FOSSAf {U llâvrei, GIGLIOLl (llom.'), GILBEBT iToiikiiii. GOBETI'I (Pavia), GOUPIL (Tahiti), GKlSARD (P.iris), P. DSS GKOrràS Martittiim.M, B. GUERIM Guatemala), GUIGON (.Vlar- seille), IIAMEL S.VUril (Londres), L. HAUTEFEUILLE (ïonkiii), HECUr FRERES & (>• (Pans, DUERELLE (Guaté- NEUVILLE (Paris), NEWPOUr (Queerislandl, G. NIEDERLEIN Pliiladelpliic), D' NICIIOLLS (lie Dominique VEIRA FRVGU'EIRO (Oabinda), PVIVA DA.N'DIIADA Paris;, PAitlS (.Saigon , P.i.SZKIEVVH;Z (Parana). P D'OU PÉDROSO (Cuba , PEll.VOriE (Sangbai), PEIIROT Paris), PE:lilUGHOr ;Goustantine°), P'iTTIEIt (Costa-Ricà), POBÉGUIN (Gui- née fr"), JULES POISSON (Paris), EUGÈ.NE POISSO.V (Daliomey), E'OULAIN (Poadicliéry), G. DE PK^AUDEf (^Paris) , QUESNEL (Ueulré), RAVENEAU (Paris), Cil. RIVIÈHE (Alger), ROUX (Conakry), SAOEUECli (Kassel,, SAVOURÉ (Abyssinie), SEGURA (.Uenico), STER.^S-FADELLE (Ile Hoinuiique), SUTER (Bombay), TABEL (Sumatra), TAYLOR & Co (Liverp'.ol), TEV.^SO.N.^IER (Conakryl, l'HEiTE (Cuba), l'Oi.EDO (Venézu^da), TOUCH.llS (.Vlayotte), VAQUIN & SCHWEITZEU (L;_- Havre), VA.V DER PLOEG (La Hayei, VEKGK.EN ^Colombie), VlBERi' (Paris), A. DÉ VILLELE (La Réunion), VVARBURG (Bcrliu), VVVLLIE tPunjab), ZEUNTNER (.lavai, elc. Vente au numéro Aii.v bureaux du Journal, lo, rue Delaïubre. A l'O.fice Colonial, au. Galerie d'Orléan.s. Les abonnements sont reçus : A Paris, k l'Administration du .luuriial llO, rui Delarabre), et à l'OITice Colonial (20, Galerie d'Orléaus, Palais-Royal). — à Alexandrie (Hrjypte), chez L. Scluiler. — à Amsterdam, chez De Bussy (Rokin 60.— à Bahia. chez Reis & C- (rua Conselheiro Danlas, 22). — à ISerliii. chez R. Friedla>iider & Sohn (N. W. — Karlstrasse, 11). — à Brème, Librai- rie E. von Masars-iPeIristrasse, Bl. — à Bruxelles, à la Librairie Sacré (33, rue de la Putteriel. — au Caire, clu'Z Mme J. Barbier. — à Caracas, Empresa Washington (Yanes y Castillo M.i. — « Guatemala, chez Goubeau & G" — à llambourfi, chez C. Boysen (lleuberg, 9j. — à II tiioi et Haip/ioii-/, chez Schniîider aiuê. — à la Havane, Wilson's International Book-Store lObispo, 41l. — au lldore, ch;z J. Gonfrevill; 0, rue de la Boursei. — à Lisbonne, chez Ferin (70, rua Nova do Almadai. — à Londres, ciiez Wm Dawion & Sons iCannon House, Bream's Buildings, E. C). — « Manar/ua, chez Carlos lleuberger — à Marseille, Librairie Parisienne (i, rue Noailles et "j, place de la Bourse). — d l'île Maurice, chez P. Pitot ( t, rue de la Reine, à Port-Louis). — à Mexico, chez M"' veuve Bouret (14, Cinco de Mayo). — à Neuy-York, chez G.-E Stechert (9, East 16-th Streeti. — à l'ernambuco, chez Manoel NogUt;ira deSouza. — « l\io-de-Janeiro et liello-Horizonte. clirz Alves & C. — ri San José de Costa-Rica, chez Antonio Lehmann. — à San Salvador, cli,;z Italo Durante & C" — ('( Sao-l'aulo, chez Mello Barjona. — à la Trinidad, chez D. -A. Majaiii, planteur (Port-of-Spain.i — à Turin, Home et Milan, chez .M.\I. Bocca frères. — à Vichy, chez J. Dichamp (Grande Librairie Centrale). — à l'orl-au-frince (Haili), Bibliothèque Arnica (D' Louis Coicou). Ainsi qu'en général chez tous les Libraires français et élranrjers, et dans tous les Bureaux de Poste. rf^^VMWWWW^^MAA^^^A^^A^ Adresser la Correspoudaiice : 10, rue Delambre, Paris-14^ ;îI ; : : 3 3 O D JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 41 — Nov. 1904 GRÉSYL-JEYES DÉSINFECTANT ANTISEPTiQlIE Expos. Univ. Paris 1900. Médaille d'Or La seule décernée aux désinfeclants antiseptiques. Le Crésyl-Jeres est adopté par les Ecolos Nntionaks ^ tlérinaires, les Services d Hvgitnc et de Désinfection de Paris, des Départements et dos Colonies, etc. T^ • r • Le Crésyl-Jeyes est reconnu indispensable dans la Pratique Vétérinaire et pour la Désinfection des Habitations," Eciiries, Etables, des Ustensiles de Toiletle, AV.-C, Crachoirs, Literie, Linges conta- minés, etc. Le Crésvl-Jeyes stérilise en quelques minutes les microbes les plus viruleuls, c est un Désodorisant do premiei- ordre, un Hémostatique cicatrisant. Préserve de tout danger àe contagion, détruit toute iiermine, cicatrise lesplaies. 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LABROY : La vigne en pays chauds : Etat de sa culture en Asie, en Afrique, à Madagascar, aux Comores, à la Réu- nion, aux Antilles, dans le sud des Etats- Unis, au Mexique, à Demerara et en Nouvelle-Calédonie. 3 v'' M. DUBARD et PH. EBERHARDT: L'amélioration de la culture du ricin (Analyse d'une brochure de M.Schaw). 361 AUG. CHEVALIER : Le coton en Egypte (Analyse du rapport de M . Henri LecomteI 366 A. CARDOZO : La culture du Manihot Qlaziovii dans l'Etat de Rio (Discussion d'une étude de M. A. de Medeibos)... 371 F. MAIN : Description de quelques sé- choirs à cacao en usage dans l'île de Grenade (D'après le mémoire anglais de M. G.Whitfield Smith' 575 PARTIE COMMERCIALE (Cours, Statistiquos, Déljouclu'S, etc.) HECHT FRÈRES & C"= : Bulletin men- suel du caoutchouc 375 A. & E. FOSSAT : Bulletin mensuel du coton 376 A. VERMOND : Bulletin mensuel du caié 377 VAQUIN & SCHWEITZER : Chro- nique des fibres de corderie et similaires. 378 TAYLOR & Co : Mercuriale africaine de Liverpool 379 Pages L. DERAIS : Mercuriale coloniale fran= çaise du Havre 380 J.-H. G REIN : Mercuriale de quL'lques produits d'Extrênie=Orient 381 ACTUALITÉS (Corrosiiondanci's, lnfa(jueS)ots des C'^^ Cdes Vîessageries Maritimes — C G^' Transatlantique C'^ Maritime Belge du Congo — Rotterdamsche Lloyd Pacifie Steam Navigation C° --Munson Steamship Line Empreza Nacional deNavegaçâo para a Africa Portugueza Booth S. S. Co — Booth fquitos S. S. Co. Agronomes demandés! par LÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO pour établir ou surveiller des PLANTATIONS DE COTONNIERS. Les candidats doivent avoir pratiqué la culture du cotonnier et être au t:ourant de la préparation et de l'égrenage du coton, en vue de l'exportation. Il leur sera alloué un traitement annuel de 3.ooo à 5 .000 francs, selon leurs aptitudes; non com- pris les frais de voyape, d'entretien et de loge- ment, qui sont à charge de l'Etat. S'adresser par lettre à M. le Secrétaire d'État, de l'État Indépendant du Congo, 20, rue de Namur, à Bruxelles (Belgique). i^rm^^^S SociétédÈtudesColoniaiesde Belgique ***** PUBLICATIONS, en vente 3, RUE BAVEK3TEIN, à BEU.XELLKS : Les plantes produisant le caoutchouc du com- merce, [lar ! I. Morris \4 ir.i. — I^anuel du voyageur et du résideut au Congo il3 fr.. purt cumpris). — L art militaire au Congo i2 fr.l. — La chute de la domiuatiou des Arabes au Congo, par le D' IIi.nde 3 IV ). — Rapport sur les travaux du laboratoire médical de Lèopoldville en 1899-1900, par les 1» ' Van Gampiîmiout et Urvepondt i2 IV. 50i. — L*éle- vage de l'âne et du mulet au Congo, par le Lieu- leiiant tiu.LVR i3 Ir 1. — Le tabac, par O. Collet ilO Ir.). — L'Hevea asiatique, par O, Collet, 2« éd. 3 Ir. 501. — Bulletin de la Société d'Etudes Colo- niales. (l'ri.\ lie i'abounemeat : 10 Ir. — Eiran^'er : 12 llM a-j7"-7B.iJ, . a. jj-^- 7^ .JT^^-i^ i? Expcsitisa Universelle de 1900 : 3 GRAUDS PRIX, 3 MEDàlLIitS D'OR, 38 DIPLOMES D'HONNtUR au.v diverses impositions I !ft. Fondateur et Suce de la Maison Richard frères 25, rue Melingue (anc. Imp. Fessart) PARIS- 19". — Exposition et Vente : 3. rue Lafayette PROTECTION DES RÉCOLTES CONTRE LES GELÉES BLaNCHES Thermomètre métallique avertisseur électrique Mettant en fonction des sonneries électriques aux températures maxima et minima. qu'il est nécessaire de ne pas dépasser dans un endroit quelconque. 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Celles de 190 4 sont importantes : En profitant du chanu-ement d'imprimerie pour changer à la fois de caractères, nous avons avons pu faire tenir, dans cliaque ligne, à peu près un dixième de lettres de plus. C'est comme si nous avions allongé chaque cahier de trois pages environ. Fidèles à la promesse faite dans V Avant -projMs de notre Table de 1903, nous avons employé la place ainsi économisée, à compléter notre service d'informations commerciales : A la fin de 1903, nous ne disposions encore que d'une seule chronique commerciale mensuelle absolument régulière : celle de MM. Hecht frères & G'^, sur le caoutchouc. Dans le courant de l'année écoulée, nous avons pu y ajouter, peu à peu, trois autres chroniques spéciales et trois mercui-iales portant sur un grand nombre de produits. Les chroniques sont celles du coton (par MM. A. & E. Fossat), du café (par M. A. Vermond), des fibres de corderie et de bros- serie par MM. Vaquin &: Schweitzer). Cette dernière comprend, dans sa forme actuelle, toute une série de fibres auxquelles notre public semble s'intéresser particulièrement : Abaca, Sisal, Aloès, Zomandoque, Ixtlc, Jutes de Calcutta et de Chine, Ramie, Kapok, Piassavas, Raphia, Coir (fibres de Coco). Des trois mercuriales, celle de M. L. Derais englobe "28 articles des colonies françaises, choisis parmi ceux qui offrent le plus d'intérêt au point de vue agricole. Lu mercuriale des pi'oduits d'Afrique, de MM. Taylor & Co., comprend 15 articles. Celle de M, J. H. Grein, la plus récente et d'un tour très personnel, est réservée à une dizaine de produits d'Extrême-Orient. — En janvier, nous inaugurerons une chronique du sucre ; elle sera faite par M. Georges de Préaudet, de la maison Loiret & Haentjens de Nantes ; un colonial qui a mis la main à la pâte. Nous nous rendons liien compte des fâ- cheuses lacunes que présente encore notre service d'informations commerciales, ainsi composé, et nous travaillons à les combler. Le recrutement des collaborateurs, pour cette partie, ne peut se faire que lentement lors- qu'on tient, comme c'est notre cas, à n'avoir que des informateurs vraiment compétents et à ne pas s'écarter d'un programme arrêté après mûre réflexion et au mieux des inté- rêts réels des lecteurs. * Dans la partie agricole du Journal, le prin- cipal progrès à enregistrer est celui de la constitution définitive, grâce à M. G. Labroy, de notre rubrique horticole dont on a déjà pu apprécier l'ampleur et l'originalité. Nous sommes liers, en outre, de pouvoir annoncer pour l'année prochaine la collabo- ration régulière de M. le Prof. Marchal qui a accepté d'examiner les très nombreux docu- ments qui nous arrivent concernant les in- sectes ennemis des cultures tropicales. Nous ne sommes toujours pas encore en état de publier l'index analytique complet du « Journal d'Agriculture Tropicale i. Tel qu'il existe sur fiches, tenu à jour dans nos bureaux, il sufBt aux recherches que nécessite le travail de rédaction du Journal ; mais avant de le faire imprimer il faudrait le reviser et le reclasser ; nous n'avons jamais pu trouver le temps de le faire. A titre de compensation, nous pourrions 356 JOURNAL D-AGRICULTURE TROPICALE N" 4-2 — Dec. 1904 faire valoir que la Ta6/e abrégée de 19û4 est supérieure à celle de 1903, en ce qui concerne la division Matières: nous y avons introduit, en plus de l'indication des pages, un énoncé sommaire du contenu des dilïérents articles compris sous chaque mot donné. Nous avons aussi perfectionné considérablement la table du Bulletin bibliograpliique Nous avons ajouté, depuis un mois, quatre nouvelles pages d'annonces ; celles-ci étant généralement d'ordre technique, augmente d'autan! l'intérêt du numéro. * Dans l'année 190.J, nous continuerons à nous efforcer de satisfaire nos lecteurs dans la mesure du possible : de leur coté, nous leur demanderons de redoubler d'activité afin amener au « ^Journal d'Agriculture Tropicale » un nombre toujours plus grand d'abonnés et d'amis. h.K Rédaction. La Fermentation du Tabac Etat de nos connaissances sur la question. — Tabac brut et tabac manufacturé. — Importance considérable du mode de culture. — Les modifications chimiques caractéristiques de la lermentation. Far M. G. Delacroix Le tabac après simple dessiccation est, on au sujet de la culture montrent que le tabac le sait, ;i peu prrs impropre à la consomma- est un organisme essentiellement malléable, tion immédiate. La quantité considérable de Pour une variété donnée, en augmentant ou substances albuminoides qu'il renferme com- en diminuant la densité des pieds à la sur- munique à la fumée une odeur peu agréable face du sol, en changeant la quantité ou la rappelant celle de la laine ou de la corne nature des matières fertilisantes, on peut brûlée; ce tabac est, en tout cas, dépourvu modilier dans des proportions considéra- de la saveur et de l'arôme Ans qui caractéri- blés la teneur en nicotine, la combustibilité et sent les produits convenablement manufac- d'autres qualités des feuilles de tabac. On turés et que possèdent à leur maximum les pourraitsansnuldoute,danscet ordre d'idées, cigares de luxe. Il faut ajouter que parfois parvenir à un perfectionnement considérable, l'abondance de la nicotine, qui dans des Pour cela, il serait indispensable de faire variétés à parenchyme épais et sous certai- des essais comparatifs de culture dans les nés conditions de culture peut atteindre conditions les plus diverses. On pourrait, 10 "/ù du poids total, rendrait l'usage d'un par exemple, opérer sur un sol donné avec tel talîac réellement dangereux pour beau- différentes variétés ; on étudierait en même coup de fumeurs. Très généralement, le temps pour chacune d'elles l'influence de la tabac mis en vente a été soumis après la densité de la plantation. Connaissantd'avance cueillette à une série de manipulations qui les exigences spéciales au tabac, quant à ont modifié profondément sa composition son alimentation, l'apport de matières ferti- chimique en même temps que ses propriétés lisantes diverses et en quantité variable physiques; mais actuellement encore la donnerait lieu à des constatations intéres- nature exacte de ces modifications et leur santés pour chacune des variétés expérimen- cause réelle ne sont pas définitivement éta- tées. Par le métissage et par l'hybridation on blies. Pourtant, l'étude de ces questions a pourrait créer aussi de nouveaux types, dont fait depuis quelques années l'objet dimpor- quelques-uns seraient peut-être capables de tants travaux et il y a lieu de penser que la posséder do meilleures qualités d'adaptation solution de ce problème ne saurait tarder pour une contrée donnée ou de fournir, à longtemps. certains points de vue des produits plus par- faits. La variété intéressante à un titre quel- Les données que l'expérience a fournies conque serait essayée dans des sols difîé- N° Di:g. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 357 rcnts et dans des conditions variées de culture. La réalisation de ces diverses expé- riences n'est nullement impossible et n'otïre pas do dilïicultés insurmonlal)lcs. ()n con- çoit que pour une région donnée, il y aurait à tirer de tous les faits bien établis, des conclusions dont le résultat pratique serait de la plus haute portée. S'il semble possible, en modifiant conve- nablement les conditions cullurales d'obtenir le produit désiré ou répondant à certaines exigences, il n'en est plus de même au point de vue industriel, c'est-à-dire jiour tout ce qui s'applii(ue à la manutention du tabac après récolte. Dans cet ordre d'idées, nos moyens d'action sont assez limités. On réussit sou- vent, et par des procédés variés, à obtenir un tabac marchand de bonne qualité ; mais ces procédés sont empiriques, souvent mémo tenus secrets, et quand un échec sur- vient dans le cours des opérations, on ne sait pas toujours à quoi l'attribuer et comment en éviter le retour. Bref, à l'heure actuelle, on ne sait pas encore traiter assez parfaitement la récolte bruie pour obtenir à volonté et avec certitude le produit manufacturé qui satisfasse à la fois et d'une façon convenable les piéférences du marché et le goût du consommateur. La raison de ce fait, c'est que pour le séchage des feuilles et pour les opérations qui le suivent et qui constituent la fermentation proprement dite, nous igno- rons encore beaucoup du mécanisme intime des phénomènes qu'on observe et de leur cause initiale, animée on non. Aussi est-il souvent difficile, à ce point de vue, de don- ner un conseil ferme et reposant sur une base scientifiquement établie. * La feuille, arrivée à un degré de dévelop- pement spécial et qui constitue ce qu'en pratique on appelle la maturité, est récoltée et mise ensuite à sécher. Quoiqu'il n'entre pas dans mon programme de décrire et de discuter la pratique des opérations dont le tabac est l'objet pour sa préparation définitive, je dois dire, au sujet du séchage, que, suivant les régions, le planteur opère de façon variable ; le procédé qu'il adopte n'est pas nécessairement en étroit rapport avec l'état hygrométriiiuo de l'air et le degré moyiMi (le la temiiératurc du lieu. 11 semble, en tous cas, qu'une dessiccation relativement lente soit toujours préférable pour l'accom- plissement de certaines réactions chimiques intracellulaires, indispensables pour amener la production de l'arôme spécial du tabac. Tie mode de séchage à employer lent, ou rapide par l'emploi delà chaleur artilicielh", est su- bordonné à la nature du produit que l'on veut obtenir. Il est de connaissance courante que le séchage rapide donne des feuilles jaunes ou presque vertes, alors que le séchage lent pro- duit des feuilles foncées. Quel que soit le mode employé, le tabac ayant acquis la coloration voulue est mis en las. Il a été, au préalable, additionné d'une faible quantité d'eau, ce qui lui donne une te- neur en eau de 18à-2.") pour 100 de son poids. La température s'élève dans les masses en ftjrmentation et d'autant plus vite que l'accès de l'air est plus difficile. Pour mener à bien l'opération, la température ne doit pas dépasser bb". La durée de la fermentation peut aller jusqu'à deux mois. Dans quelques régions, les feuilles après fermentation sont mouillées avec des solu- tions à composition variable; c'est l'opéra- tion du pétunage, utilisée surtout pour les feuilles destinées à la confection des cigares, et qui a pour but d'améliorer l'arôme. Le tabac fermenté a acquis des propriétés nouvelles. La feuille, à l'apparence, semble plus satinée. En même temps, l'odeur, à la combustion surtout, est toute différente de celle du tabac simplement séché : le tabac fermenté a acquis son arôme. A quelles causes doit-on attribuer ces phé- nomènes'? Quand le séchage est terminé, la compo- sition chimique du tabac s'est déjà modifiée dans une certaine mesure. Les feuilles mises à sécher restent vivantes pendant quelque temps et la vie ne cesse que quand le proto- plasma des cellules a atteint un degré de déshydratation incompatible avec l'accom- 358 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 42 — Dec. 1904 plissement de ses fonctions. Pendant le sé- chage, les cellules de la feuille, soumises à l'inanition, consomment leurs matières de ré- serves, en particulier l'amidon. Cette subs- tanceestsolubiliséeettransforméeenglucose, sous l'influence d'une diastase spéciale, l'amy- lase ;puislarespiration de la feuille utilise une partie du glucose et l'amène a l'état d'acide carbonique. Ces faits ont été bien mis en lumière par Muller-Thurgau. Il est admis aussi, quoiqu'on n'-en ait pas une preuve directe, qu'une autre diastase, assez analo- gue à la trypsine du suc pancréatique, solu- bilise diverses matières albuminoides du contenu cellulaire, de telle sorte que le taux des albuminoides solubles augmente pen- dant la période du séchage. Si ces deux faits sont généralement consi- dérés comme exacts et si cette interprétation est acceptée par tous, l'unanimité cesse lors- qu'il s'agit d'expliquer la cause et la nature précise des phénomènes de la fermentation. caractérisés pour la plupart par l'oxydation des produits existant dans le tabac après le séchage. L'élévation de température est la conséquence naturelle de ces actions chimi- ques. Pendant cette opération, une partie des nitrates et de la nicotine contenus dans la feuille disparaît, en mémo temps qu'il y a dégagement d'ammoniaque. D'un autre côté la teinte et l'arôme définitifs du tabac propre à la consommation prennent naissance et s'accentuent progressivement. Le tabac ne subit plus, à partir de ce mo- ment, que des manipulations secondaires avant d'être mis en vente. Dans un prochain article, nous recherche- rons à quelles causes on a attribue ces modi- fications chimiques si importantes. D"' Georges Delacroix, Directeur de la St:iliou de Patliiiloj:ie végétale. Professeur à l'Ecole d application des Manufactures de lElat (Tabacs). La Vigne en Pays chauds Renseignements bibliographiques et autres, sur les résultats enregistrés dans les différentes colonies, principalement en ce qui concerne le raisin de table. l"article: Afrique Occidentale, Afrique Orientale, Ceylan, Inde, Java, Tonkin, Madagascar, Réunion, Comores, Jamaïque, JCuba, Martinique, Sud des Etats-Unis, Mexique, Demerara, Nouvelle-Calédonie. Par M. 0. Labroy Depuis des années, la vigne est l'objet de La connaissance des résultats obtenus jus- nombreux essais de culture dans les climats qu'à ce jour peut néanmoins être d'une cer- tropicaux et subtropicaux en vue de la pro- taine utilité aux amateurs de viticulture tro- duction des raisins de table et de cuve. Ces picale et contribuer à hâter la solution essais ont souvent donné des résultats fort définitive ; nous allons donc résumer ici les différents dans les régions où ils ont été nombreux documents que nous possédons entrepris ; très encourageants dans certains sur cette question. endroits, ils ont, au contraire, échoué près- La vigne étant originaire des régions tem- que totalement dans d'autres. pérées, on éprouvera toujours de grandes Sauf quelques rares exceptions applicables difilcultés pour racclimater dans les vallées exclusivement aux raisins de table, la cul- et les plaines basses des régions tropicales ; tare fie la vigne sous les tropiques est encore le climat s'y oppose au repos convenable dans la période d'expérimentation et, malgré de la végétation et à la lionne maturation les progrès très notables de ces dernières des fruits. années, il convient d'attendre les résultats « La limite méridionale de la culture de la positifs des essais actuellement en cours vigne du coté de l'Equateur n'est pas fixée dans plusieurs contrées chaudes, avant de se avec précision », écrit M. E. Foex, « on doit prononcer, dire, d'une manière générale, que les régions N° Dec VM'i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 359 tropicales ne sont pas propres à cette cul- ture •»(!). Raoul et SaPiOt mentionnent (2) « que le Vitis vinifora peut se cultiver dans les jar- dins au voisinage des tropiques >> L'opinion de MM. J. Carter Se C° (3) sem- ble plus affirmative : « La vigne, écrivent- ils, réussira bien dans la plupart des contrées chaudes et produira de bonnes récoltes. Le semis, de mémo que celui des autres espèces fruitirres de nos pays, se fera de préférence au commencement de la saison des pluies et l'importation des arbres d'octobre à jan- vier ». Nous extrayons du Traité pratique des cultures tropicales de M. J. Dybowski, les indications suivantes que l'espace nous oblige à resteindre : « La vigne n'a été encore que peu cultivée dans les pays chauds. Quelle que soit la tem- pérature du lieu, la culture donnera toujours de bons résultats si le climat local admet une période de sécheresse suffisamment longue pour que la plante puisse entrer en repos absolu. Nous avons vu la vigne réussir fort Ijjen dans toutes les oasis sahariennes. On en peut déduire que la culture pourrait être essayée avec beaucoup de chances de succès dans les régions similaires, au Sou- dan, par exemple. Elle peut réussir au Mexi- que, en Australie, au Cap et dans les régions élevées de notre Indo-Chine, de la Nouvelle Calédonie, de la Réunion, de Madagascar, du Fouta Djallon « Dans les régions basses et humides, la floraison et la fructification seront presque continuelles (4) et les plantes s'épuiseront rapidement sous cet effort prolongé et ne tarderont pas à disparaître. On a pu, grâce à des soins spéciaux, obtenir des fruits au Brésil et à la Guyane, mais les efforts dépen- sés sont hors de proportion avec les résul- tats acquis. Ils peuvent être comparés aux efforts faits sous' le climat de Paris pour (1) Dictionnaire d'Agriculture de Barral et S.4G.nieii. (2) Manuel des cuUures tropicales, p. 279. (3) Giirden notei for the colonies and ubrond \t. 31. ('() Plusieurs personnes ayant habité les tropiques nous ont conlirmé ce fait ; elles avaient pu observer des ceps portant presque constamment et simultauément des fleurs, des raisins verts et des fruits murs. obtenir des fruits de Manguier ou de Man- goustanier. » Nous avons été assez heureux pour obtenir l'opinion de M. 'Viala, l'éminent professeur dcl'InstitutNalional Agronomique. 11 résume ainsi la question de la viticulture en climat tropical : « La vigne réussira partout où elle sera assurée de rencontrer une saison sèche capable de maintenir quelque temps le repos de la végétation, à condition, toute- fois, que la maturité du raisin ne coïncide pas avec la saison des pluies ». M. 'Viala s'est adjoint des collaborateurs très distingués à Madagascar et en Indo- Chine pour diriger des expériences dont il attend des résultats décisifs. Une attention particulière est apportée dans le choix des cépages et des variétés; la plantation de variétés très précoces et très tardives per- mettra sans doute d'éviter la saison des pluies au moment de la maturité du raisin. Nous verrons plus loin que des progrès considérables ont été réalisés en particulier au Brésil ; la culture de la vigne pour le raisin de table est en passe de devenir l'une des plus prospères de certains Etats, tel que celui de S' Paul. Examinons maintenant les résultats obte- nus dans quelques pays tropicaux. Afrique Occidentale. — En ce qui con- cerne plus spécialement le Sénégal nous relevons ces quelques lignes dans Les pAantes utiles du Sénégal du R P. Sébire : « La vigne de France, et en particulier le Chasselas de Fontainebleau, a parfois donné de jolies grappes, mais elle a besoin d'être mise à l'abri du vent d'Est et surtout d'être éloignée des termites qui en sont très friands. Ce sont surtout les termites qui feront avorter les essais d'acclimatation de la vigne au Sénégal. Les vignes américaines y pous- sent avec plus de vigueur que les vignes françaises mais ne sont pas indemnes des termites ». A-t-on essayé de cultiver rationnellement la vigne au Sénégal, au Soudan, au Congo français, dans le Fouta Djallon et la Guinée? Nous serions très heureux de recueillir des renseignements sur ce point. 360 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 42 — Dec. 19Ui Il sera non moins intéressant de connaitrc les résultats de l'essai très hardi qui va être l'ait dans l'Etat indépendant du Congo La 0 Dépèche Coloniale » du 10 mai 1904 infor- mait en elïet ses lecteurs que des essais de culture dr la vigne allaient être tentés sur une grande échelle dans le district de Stan- ley-Pool par un viticulteur français, M. Lançon. Après entente avec l'Etat Indépen- dant, M. Lançon a commencé son inst;ilhi- tion à Madimba, en mars dernier. 11 par;iit qu'il a d('ià l'ait des essais semblables avec succès- dans l'Est Africain Allemand. — Nous trouvons, sur cette même affaire d'au- tres détails, dans a l'Europe Coloniale» du 16 octobre dernier: « M. E. L.ançon, lisons nous, s'occupe, au village de Boko (sur la ligne de Matadi à Léopoldville' de la planta- tion de vignobles. Ses premiers essais ont été des plus satisfaisants. M. Lançon a mis en terre une centaine de sarments reçus d'Europe; tous sont actuellement garnis de feuilles. Plusieurs d'entre eux ont déjà fleuri et donné quelques grappes » En lin, la « Dépêche Coloniale » du 8 no- vembre IDO'i, annonce (jue M. Lançon a fait défricher de nombreux hectares de ter- rain destinés à recevoir 200.000 ceps de vigne qu'il va chercher en Tunisie et qu'il ramènera au Congo au commencement de l'année prochaine. Cette tentative de culture en climat équa- torial présente un réel inlérét; toutefois, pour arriver à des conclusions pratiques, il ne sullltpas de voir les boutures s'enraciner et fructifier en quelques mois, mais il faudra observer la façon dont les plantes se com- porteront pendant plus eurs années et se rendre compte de la valeur des produits. D'importants essais de viticulture ont lieu également dans le Sud-Ouest Africain, à Klein Windhoek, dans le Damaraland (1), région dont le climat se rapproche déjà bien davantage de celui de l'habitat natu- relde la vigne. La mission catholique de l'en- droit a cultivé la vigne avec succès. Un colon delaméme localité |)0ssède 11.000 pieds de vignes, dont 6000 en plein rapport. Ce col a obtenu en 10(12. 10 hectol. de vin: en. 1003, 3") hectol. de vin et 80 quintaux de raisin de table. Comme la température élevée de l'en- droit fait aigrir les vins légers il a l'intention de fabriquer des vinsdoux et des vins dedes- seit. L'informateur ajoute qu'une pareille fabrication pourrait donner lieu à un com- merce d'exportation de ces produits. Afrique Orientale. — M. Poeken a cons- t.ité au Natal, chez les Trappistes de Marian- llili, des vignes qui produisaient beaucoup de vin; ceci dans un climat nettement tropi- cal, puisque la vigne y est cultivée concur- remment avec le Manioc. Dans l'Est Africain Allemand. M. Lançon aurait cultivé la vigne avec succès, d'après la note citée plus haut, mais nous ne possé- dons aucun détail sur l'exploitaiion (ju'il a créée. Le R. P. Sacleux, qui a vécu très long- temps sur la Côte Orientale d'Afrique et en- richi les collections duMuséum de nombreux végétaux de cette région, a remarqué qu'une vigne (1) introduite depuis très longtemps aux environs de Zanzibar, donne d'assez bons résultats ; des variétés européennes essayées plus récemment fournissent jusqu'à i et même h récoltes par an pendant 6 ou 7 années au bout desquelles elles sont généra- lement épuisées. ('eijhin. ■ — Nous ne saurions mieux faire que de reproduire la note si précise que contient l'Annuaire de Ceylan (2) : « Les vignes cultivées à Jaffna, Putlam et Chilaw sont quelquefois apportées au mar chi' de Colombo et vendues 1 fr. 2.5 à 1 fr. 85 la livre. 11 existe aussi une ou deux planta- tions importantes à Colombo. Bensett rap- porte que son jardin, à Magampattu (district d'ilambantota) a produit un beau raisin, de vignes introduites de Ténériffe en 1821. En employant les os comme engrais sur ses vi- gnes, il obtint des grappes de raisin d'une srosseur double de celles des vin-nes sans en- ffrais. (1) " Foiiillo irinfurnialions rlii MiiiistiTe de l'Agricul- ture 11, Paris, 28 niiveitil)rc 1903. 1 1 II s'agit |idU-i"tro d'une forme du Vilis vinifera iuipiirti'e par les Arabes. [■1] Feugu.so.n, Ce'jlon Ilandbook for 1900-01. N° 4î Dec. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 361 • Une tentative faite par M. Zanetti, à l'Ecole d'Agriculture, au moyen de vignes introduites, commençait à attirer l'attention ; mais cette expérience n'a pas l'té poursuivie et les plantes ont été envoyées à Tangalla, Ilambantota, Jaffna et Ilamwella. M. 'Webb a fait des expériences à Hantane; le capi- taine Bailey a souvent essayé de cultiver la vigne à différentes altitudes à Ceylan ». D'autre part, M. J. P. Lewis, dans son Rajiport administratif pour 1903, écrit que« la culture de la vigne prend une grande extension dans la presqu'île de Jaffna, où est établi son centre principal. Elle s'accroit surtout considérablement dans le village de Matakal, à la pointe ouest de la Péninsule où le sol et les conditions locales semblent lui convonirtoutpartiiulièrenient. Il y a peut- être lieu d'améliorer certains points de la culture et, en particulier, de préconiser le cisellement des grappes que l'on néglige ». M. Lewis exprime le désir de voir encoura- ger et développer la culture de la vigne ; une seule variété étant cultivée, il préconise l'introduction et l'étude d'autres variétés. La ligne Nord du chemin de fer ol'fre actuelle- ment des débouchés au raisin qui se vend déjà à Colombo. On peut déduire de ces indications que la vigne de table prospère aujourd'hui dans l'Ile de Ceylan. La culture est surtout loca- lisée dans la presqu'île de Jaffna, on la trouve aussi le long de la côte jusqu'à Colombo, • mais sa réussite est beaucoup plus aléatoire à l'intérieur. J))(/e. — M. 0. Marshall Woodrow (1) s'exprime ainsi au sujet de la vigne aux Indes: « Lavignecroitmerveilleusement dans un bonsol déjà cultivé. Ilcst utile de l'abriter des vents dominants et nécessaire de ga- rantir les raisins du plein-soleil.... Le raisin ne mûrit pas bien dans une atmosphère humide, ce qui s'observe souvent dans le Cancan et même dans le Deccan, au début de la saison des pluies. Le mildiou a empêché complètement la culture diuis certains districts». Java. — L' CI Indian Planting and Garde- ning»(|)dit que l'on récolte de très beaux raisins à Raiputana et que les climats secs sont en général favorables à la vigne. Une revue horticole de Java (2) a publié une série d'articles intéressants pour préco- niser dans cette ile la culture de la vigne ; mais aucune tentative pratique sérieuse ne parait avoir été faite. Tonkin. — Nous trou\ons d'excellents renseignements sur la vigne en Indo-Chine dans lui article (3) de M. Lemarié, directeur de l'Agriculture en Annam. « Si le sol est, en généi-al, assez favora- ble à la vigne, le climat l'est malheureuse- ment beaucoup moins par suite de l'hiver sec ou très sec et de l'été, par contre, humide (saison des pluies). » La fabrication du vin en Indo-Chine est sûrement une utopie, de longtemps irréali- sable. Des espèces de Vitis croissent pour- tant à l'état sauvage dans la région monta- gneuse , il en est qui donnent des raisins mangeables. » Au cap S' Jacques, le vignoble de M. "Vandelet. Président de la Chambre mixte du Cambodge, est bien connu. j> Au Tonkin il n'est presque plus d'hal)i- tation européenne qui n'ait une treille, peu productive, d'ailleurs, en gi'iiéral. » M. Lemarié fait ensuite le procès des cé- pages américains auxquels il préfère les vi- gnes françaises. « A Hanoï, dit-il, un amateur a une belle collection de vignes de table. Le Jardin d'Essai possède des vignes de Bourgogne. » Le plus beau succès est celui qu'a obtenu M. PoucHAT. surveillant technique du dit Jardin, sur une plantation de 2 ans, com- prenant liJO sujets ; cette plantation est ac- tuellement de toute beauté et sa fructification est générale ». Madagascar. — Dans son n° 17 de 1902, le « J. d'A. T. » publiait un passage d'une lettre de M. J. S.MaDJa, colon à Pianarantsoa, au sujet des essais de viticidture dans cette (1) Gardriiinr/ in Iiidiii. p. 218 il ' 10 Soplombri- 1904. (2j « Ncd. Iiul. Tuinbouwblad, Ocluljrc 1903. (3) « Revue lie VilicuUiiie ■> m- 310 'lS99i, p. GO". 362 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 42 — Dec. 1904 région. Rappelons ce passage : « Nous plan- tons la vigne et espérons obtenir un bon ré- sultat ; si la vente du vin est difTicile, nous pourrons boire notre récolte. Jusqu'à pré- sent, il n'y a que la Mission Catholique des Pères Jésuites qui a fait du vin ; un colon espère faire 40 barriques cette année ; malheureusement, le raisin mûri pondant les grandes pluies fournit un vin sans force ». Le même numéro du « J. d'A. T. » a repro- duit la noie suivante de la « Dépèche Co- loniale >>: « Les Cépages américains, connus depuis longtemps des indigènes de Madagascar donnent bien quelques raisins que mangent les Européens, parce qu'ils n'en ont pas d'autres à leur disposition. Quant au vin extrait de ces mêmes raisins, il est absolu- ment détestable d'abord et ensuite ne peut se conserver. Les rares essais de plantations de vignes (jui ont été tentés par des colons mal avisés n ont donné aucun résultat. La saison des pluies, survenant au moment de la fructification, sera toujours un obstacle insurmontable à la production du vin à Madagascar ». Dans un extrait du J Journal OlTiciel de Ma- dagascar,» la « Quinzaine Coloniale » 1) donne quelques détails sur un essai de plantation tenté à 7 km. environ do Tananarive, par M. Cannet. « Elle comprend 3.000 piedsde vignes françaises reçus de Toulouse et 2.^.000 plants Malgaches qui ont donné jusqu'à ce jour '/lo environ- d'insuccès. Cet essai, étant encore tout récent, il est difficile de se prononcer d'une façon certaine sur l'avenir qui lui est réservé. M. Cannet, originaire du midi de la France, est très au courant des questions viticoles... Il est secondé par M. Bernard Rev, viticulleurde profession etpardeuxindi- gènes. M. Cannet a surtout en vue la récolte des raisins de table pour la consommation des principaux centres de l'Iniérina ; il n'en- visage que comme une éventualité très pro- blématique la possibilité de fabriquer du vin, toutes les tentatives antérieures n'ayant donné que de médiocres résultats à Mada- gascar ». La plantation de M. Cannet ayant aujour- d'hui plus de 2 années d'existence, nul doute qu'avant peu les résultats ne nous soient connus. Un rapport paru dans le « Journal officiel de Madagascar » (1) sur les essais effectués en 1902 dans le cercle de Mandritsara, men- tionne que « les semis ayant le mieux réussi sont ceux de papayers, de citronniers et de vignes françaises ». Ces semis ont-ils donné des résultats pratiques ? La « Dépêche Coloniale »du21 juillet 19U4 nous renseigne sur la culture de la vigne dans la province d'Ambositra, d'après les notes recueillies par M.Deville, administra- teur des Colonies. En voici le résumé : « Les premiers es- sais de culture de la vigne dans la province d'Ambositra ont été tentés en janvier 1878 par le P. de Batdz. Ce missionnaire essaya d'acclimater la vigne française à raisins blancs (variété?) mais l'Oïdium ne permit pas aux fruits de parvenir à maturité. Quel- ques vignes françaises réussirent cependant dans la province de Fianarantsoa et don- nèrent, en espaliers, d'assez beaux rai- sins. « Les premiers ceps américains furent importés en ISSOparle P. Berthier ; ils don- nèrent d'excellents résultats el leur multipli- cation rapide permit de délaisser la vigne française qui disparut peu à peu. » Les treilles soumises à la taille longue peuvent fournir chacune de 200 à 400 grap- pes, pesant ensemble de 20 à 40 kg. Le rai- sin bien mûr est savoureux, sucré et pré- sente quelque analogie avec le Muscat. Il fournit un vin médiocre, ne devant pas pe- ser plus de G ou 7 degrés ; recherché par les indigènes, ce vin serait cependant d'un lion placement. » Outre la Mission, qui possède environ PiOO" de treilles, un certain nombre d'indi- gènes commencent à s'occuper de la vigne.- Parmi ceux-ci, il faut citer Rainitsimba, à Ampila, propriétaire d'une fort belle plan- tation. » Ces essais ont manifestement démontré (1) 25 juin 1902, p. 309. (1)21 janvier 1903. N» ',2 _ Dec. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 363 que la vigne peut fort bien réussir dans la région des Hauts-plateaux de la province d'Ambositra où le sol lui est naturellement favorable. » Les Membres de la Mission de Tulear se livrent depuis 2 ans à la culture de la vigne pour la fabrication duvin.Ennov. 1903, ils ont récolté 60 kg. de raisin du cépage Othello dont ils ont retiré 30 1. d'un vin pesant 8», rouge-rubis, d'un goût agréable. Aussi les vignobles plantés dans les environs im- médiats de la ville vont-ils être augmentés dans une proportion considérable. A men- tionner aussi les essais d'un colon de Moro- voay qui récolte de fort beaux raisins blancs vendus jusqu'à 10 fr. le kilogramme. » M.. F.\ucHÈRE, que nous avons été heu- reux de rencontrer dernièrement, à Paris, a bien voulu nous renseigner sur l'état actuel de la viticulture à Madagascar. Suivant ce distingué sous-inspecteur d'Agriculture, on récolte aujourd'hui du raisin à Madagascar, surtout dans le Centre. Il existe pourtant quelques treilles qui fructifient à Tamatave, sur la Côte Ouest et à Nossi-Bé. La vigne cultivée par les Malgaches avant l'occupation a donné lieu à des essais de vinification à Ta- nanarive et à Fianarantsoa, mais le vin ob- tenu a toujours été de qualité très médiocre et n'a pu supplanter les vins d'importation. La direction de l'Agriculture a introduit en 1897 et 99 un certain nombre de cépages envoyés par le Muséum et par le Jardin Colonial ; ces cépages ont fructifié pour la plupart à Tana- narive et des plants ont été distriljués aux stations de la côte ainsi qu'à divers particu- liers. Plusieurs colons ont entrepris des planta- tions de vignes ces dernières années, dans les régions de Tananarive et de Fianarant- soa. Il serait prématuré de dire ce qu'ils peuvent espérer de leurs laborieux efforts; il est permis de croire, cependant qu'ils éprou- veront des difficultés au début car, en ad- mettant même que la vigne puisse, par la suite, être cultivée avantageusement dans la colonie, des essais seront sans doute néces- saires pour trouver les variétés qui s'adap- teront le mieux au climat. Les expériences menées dans les diverses stations de l'Ile donneront des indications à ce sujet; dès qu'elles seront connues, on pourra se pro- noncer sur l'avenir réservé à la viticulture à Madagascar. Il reste acquis, cependant que, presque partout, on peut obtenir du bon rai- sin de table. RéiDiion. — M. BoRDAGE nous signale qu'ony rencontre la vigne dans la plupart des jardins. Elle fournit, sans beaucoup de soins, deux récoltes par an. La vigne de table serait sus- ceptible de donner de beaux produits à une certaine altitude, mais il n'existe encore au- cune plantation commerciale dans l'ile. On a essayé de faire du vin avec le cépage Isa- belle, mais le produit est très mauvais. Co)nori?s. — Nous savons d'autre part que la vigne a été essayée par la Société des Plan- tations d'Anjouan. Le directeur des cultures, M. Laurent nous a dit que les premiers résul- tats sont encourageants. Ja.ma.ïque. — D'après certaines sources, d'ailleurs contestées par des témoignages verbaux que nous avons pu recueillir, la cul- ture de la vigne y serait surtout pratiquée pour la production des raisins de table vers la fin de l'hiver, en vue de l'exportation sur les marchés américains. Cependant, dans une lettre qu'il adresse au directeur des Jardins botaniques (1), un inspecteur d'A- griculture considère la vigne à un point de vue différent. « Nous avons tort, écrit-il, de chercher à obtenir des raisins en hiver parce que nous les vendrions cent fois mieux en juin-juillet, dans le nord. Notre but n'a ja- mais été sérieusement dirigé dans ce dernier sens. Lorsque nous en serons réduits à vendre le raisin 0 fr. 30 la livre sur place, il sera temps alors de songer à l'exportation. Dans sa saison ordinaire (juin-juillet) le raisin est rare, et au prix de 1 fr. 25 à 1 fr. 85 la livre ; ce qui est peu compréhensible dans une localité comme celle-ci ». Une lettre adressée également au direc- teur des Jardins botaniques de la Jamaïque par MM. Murison & Sons, du Texas [-2] nous (1) I. Journal of tlie Jamaïca Agricultural Society », jan- vier 1903. (2) " Bulletin of the Department of Agriculture, Jamaïca », mai 1903. 364 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 12 Dec. 1904 apprend d'autre part que les beaux raisins provenant de la Jamaïque) atteindraient facilement des prix très éleviis dans les grandes cités américaines en hiver. Le raisin Malaga, provenant d'Espagne, emballé dans de la poudre de liège, se trouve, ajoutent ces Messieurs, sur tous les marchés, au prix de 1 fr., 1 fr. 50 et 2 fr. la livre {sic !). La de- mande continuerait jusqu'en juin. Dans un rapport communiqué à la Société d'Agriculture de la Jamaïque (1), le Secré- taire annonce que « la première idée d'éta- blir une culture de vignes à Savannah pour montrer aux gens la façon de récolter un pro- duit adapté à leur district, a été réalisée; chaque paysan, métayer ou proprétaire, pos- sède maintenant, dit-il, un ou plusieurs ceps dans sa cour. n Un certain Poavell, cultivant une par- celle du terrain de la Société, possède en particulier une vigne sur laquelle il a récolté dernièrement 75 belles grappes pesant cha. cune 2 livres et plus. )> Enlin. le Rev. WiLLiAjr Griffith donne au sujet de la vigne à la Jamaïque des détails plus récents (2) : « La saison naturelle du raisin parait être de mai à la fin d'août. Pendant cette période, les raisins blancs et noirs, récoltés aux environs de Kingston, sont excellents et assez beaux pour trouver un facile écoulement local ; mais en général, ils sont pauvres, n'ayant reçu aucun soin cultural... La vigne rchissit dans les situa- tions basses, peu élevées au-dessus du niveau de la mer, de préférence le long'des côtes(3). Une opinion générale, qui parait bien fon- dée, est que la vigne ne réussira jamais dans les terres élevées de l'intérieur. J'ai vu cependant des ceps productifs à Edwarton (S'" Catherine) et près de Drax Ilill (paroisse S'^'Anneimaisje n'ai jamais pu obtenirdel'ruits ni même de fleurs des vignes de Stony-Hill ». Cuba. — Un Français tente actuellement (1) n Journ.ilof the J:imaïiM .\f;rirultural Sdc n. — Juin 1903. (2) " Bulli'liii nf llic Di'ii.irlincnt "f .^ariiMilluri'. Ja- maïca. ■> — Mars l',)04. (3) La mijme conslatalion a éto faite à Ceylan. La \ i- gnc produit é;;ak'meiit sur la côte Ouest de Madagascar. Ce ne sont donc pas toujours les Hauts jilatcflux de l'inté- rieur (pii fournissent les raeilleurs résultats. la culture de la vigne à Cuba ; le renseigne- ment nous a été confirmé par des personnes très au courant. Il se trouvera bien dans cette ile des sites aussi favorables que ceux de la Jamaïque. Martinique. — Des Martiniquais nous ont dit avoir vu la vigne cultivée dans cette ile, où elle aurait été introduite de Haïti. Etats-Unis [Suci]. — L"n certain nombre de variétés sont indiquées dans le Catalogue of fruits, publié par l'American Pomological Society, comme ayant fait leurs preuves dans le Texas, en Floride et dans la Caroline du Sud; ces deux derniers Etats sont nettement subtropicaux. Mexique. — ^L Diguet, qui a beaucoup voyagé dans le Mexique et la Basse-Califor- nie, a remarqué de belles treilles en climat sec. Pour garantir le raisin de l'action direc- te du soleil, les cultivateurs palissent fré- quemment la vigne en tonnelle de manière à ce que les grappes pendent à l'intérieur et se trou\ ent ombragées. Guyane anglaise. — D'après un rapport de M. R. W.A.RD (I), la culture de la vigne pour le produit de table serait déjà assez avancée dans cette colonie ; certaines varié- tés donnent un raisin comparable à celui d'importation. Nouvelle Calédonie. — Le raisin se con- somme assez courammentà Nouméa pendant la saison et n'est pas dépourvu de qualité ; mais la vinification ne donne encore que des résultats très problématiques (2). Dans un prochain numéro, nous examine- rons les efforts accomplis au Brésil où la vigne jouit, depuis quelques années, d'une faveur toute particulière; puis, nous verrons la conclusion pratique à tirer de toute cette masse de documents. Enlin, dans un troisième et un quatrième article, nous étudierons les cépages les mieux adaptés au climat tropical et certains procé- dés de culture spéciaux ([ui y ont fait leurs preuves. 0. Labrov. Il) « Agricidtural News », '■i\ Janvier ti)03. (i) « J.d'A.T. .. 11103, N'^ 19, p 32. Kxtrait ilu Hiiii/e de M. le IV Davu.i.i:. N° 42 — Dec. lOUi JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 365 L'Amélioration culturale du Ricin Analyse d'une brochure de M. Schaw, sur les meilleurs procédés de sélection de cette plante. Par MM. M. Dud.\rd et Ph. Eberhardt M. Schaw, directeur de la Station agro- 2" Un autre point pouvant servir à la dé- nomi(juede rOklahoma (Eiats-Unisj a adres- termiiiation do la valeur relative des graines se au (I J. d'A. T. », une brocliure en anglais est la quantité d-e graines que peut fournir surl'amélioration duricin. Comme cetteques- une espèce; toutes conditions égales d'ail- tion nous intéresse tout particulièrement et leurs, la plante qui fournit le plus de graines que nous avons, il y a deux ans, publié une doit être considérée comme la meilleure. monographie du ricin (I ), l'aimable directeur de ce Journal a bien voulu nous coulier l'a- nalyse de la brochure. M. Schaw commence par constater que la ()r, beaucoup de variétés de ricin croissant dans rOklahoma, sont purement ornementa- les, ne fournissent pour ainsi dire pas de graines, ce qui tient souvent d'ailleurs à ce proportion des graines produites dans l'état qu'on laisse la plante développer trop de ti- d'Oklahoma est beaucoup moindre que celle des états voisins situés plus à l'Est et plus k l'Ouest; il attribue ce fait au manque d adap- tation de la plan te aux conditions générales du sol et du climat decette partie des Etals-Unis, ainsi qu'à l'absence de sélection faite dans les variétés répandues dans cette région. De nombreuses observations l'ont amené à considérer que : 1° La valeur relative des différentes quali- ges, et n'a en réalité aucun rapport avec les conditions climatériques. De plus, des plantes provenant de mêmes variétés, pous- sant dans le même sol et dans des condi- tions identiques, fournissent des variations énormes quant au rendement; l'amélioration s'impose donc et des eflbrts nombreux sont à tenter dans ce sens. Tous les efforts doivent, dit l'auteur, ten- dre vers le but suivant : « Arriver à produire tés est en raison directe de la proportion de ""<^ plante qui fructifie de bonne heure, don- l'huile contenue dans les graines: or, cette ne une grande quantité de graines mûrissant, proportion dépend quelque peu du degré de ^hose importante, toutes en même temps, et maturité des graines et delà façon dont elles "O" P'^s progressivement de la base au som- sont remplies. Il a constaté en outre des dif- '"^t comme c'est le cas dans la plupart des férences assez sensibles entre la production variétés de ricin «. Cette amélioration doit d'huile des graines provenant de variétés acclimatées depuis quelques années, et celle des graines provenant de variétés récemment importées. Une série d'expériences a été éta- blie qui a montré que telle espèce bien déve- loppée donne un rendement de 48,4 1 "/„ d'hui- le, alors que telle autre fournit 54,43 °/o du même produit. On peut donc espérer qu'une sélection des graines, basée sur l'observation expérimen- tale amènerait comme résultat la production de nouvelles variétés supérieures aux an- ciennes, au point de vue du rendement. (1) Le Ricin. Botanique, Culture, hulustric et Commer- ce, par M DuBAiiD et Pu Eberhardt. Cliallamel, éiliteur. Ce volume a élé signalé dans le u" 13 du n J. d'A. T. », papier Ijleu, § 226. — N. d. 1. R. porter sur les plantes acclimatées déjà à la région depuis un certain nombre de généra- tions, car le fait de prendre des graines de cette même variété que l'on importerait, exigerait d'abord le temps d'adaptation né- cessaire au climat et au sol. De nombreuses expériences sont entreprises dans l'Oklalioma basées sur un mode de sé- lection indiqué par M. R. D. Kihkpatiuck, de Benton dans l'IUinois, qui, depuis longtemps, opère sur cette plante. Son procédé consiste à ne prendre que les graines des premiers épis qui arrivent à maturité sur une plante ces épis en effet sont plus grands et renfer- ment moins de graines en retard que ceux qui se produisent ultérieurement vers la fin de la saison. On coupe chacun de ces épis vers son milieu et on ne prend que la moitié des graines 366 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" i-2 — Dec. 1904 delà base parce que celles de la partie la plus voisine du sommet sont en général mal rem- plies. Les graines recueillies sont alors placées dans des sacs et mises à sécher ; de cette fa- çon les cosses entr'ouvertes laissent tomber les graines quand on les expose au soleil. 11 est facile alors de les séparer des enveloppes en les secouant et en les faisant passer dans un van. L'avantage de cette méthode de sélection est que les graines ainsi obtenues produi- sent, du moins on le prétend, des plantes qui ont tendance à mûrir leurs premiers épis de bonne heure. Cette sélection très simple. d'un mode pratique donnera vraisemblable- ment un bon résultat au bout d'un certain nombre de générations mais nous estimons que ce nombre sera grand, car des expérien- ces analogues, entreprises par nous depuis quelques années au Jardin colonial nous ont montré que les modifications, si elles peu- vent se produire avec rapidité sur différentes parties de l'appareil végétatif (tiges, feuilles, glandes, etc ), setraduisent avec une lenteur beaucoup plus grande quand il s'agit de l'appareil reproducteur à quelqu'état que ce soit. Une variation de cette méthode, dit plus loin M. ScHAW, consisterait à couper en deux les épis au début même de leur veloppe- ment ; il est probable que le sacrifice des sommets serait compensé par une vita- lité plus grande de la partie inférieure de l'épi. En résumé, daprès l'auteur, le meilleur mode de sélection serait de choisir les pre- mières graines de la récolte pour les planter; cela fait, choisir ensuite les meilleures plan- tes qui en proviennent, c'est-à-dire donner la préférence à celles qui ont les tiges les plus courtes, pouvant de ce fait offrir moins de surface au vent, et d'autre part aux plantes dont les branches forment avec la tige prin- cipale un angle aigu. Pour lui, le fin mot de la sélection est, en tenant compte des faits précédents, dans la production d'un nombre de plus en plus grand de variétés que l'on obtiendra par la grande culture et l'addition au sol de fumiers appropriés. Ajoutons en outre que M. Sch.\w fonde les plus grandes espérances sur des expériences tentées également à l'heure actuelle dans l'Amérique du nord, dans le même but et basées sur la production d'hybrides par la pollinisation artificielle. Marcel Dubatid Philippe Eberhardt Le Coton en Egypte La crise cotonnière. — Variétés cultivées. — Procédés de culture. Consommation d'eau. — Egrenage. — Fumure. — La question de l'irrigation en Egypte et dans rOuest-Africain. Analyse du livre de M. H. Lecomte, par M. AuG. Chevalier Henri Lecomte: La culture du cotonnier en Egypte. 8", 162pp., 28 fig., 1 carte.— Challamel, éditeur. Paris, 19Û.3. Tous ceux que préoccupe le problème de la culture du cotonnier dans nos colonies, apprendront avec grand plaisir l'apparition d'un nouvel ouvrage sur le coton. Ses ouvrages sont aujourd'hui classiques dans tous les pays. Leur succès tient surtout à trois choses : 1° Henri Lecomte a non seulement étudié dans les laboratoires et les bibliothèques les <[uestions qu'il a entrepris d'approfondir, mais il s'est en outre abondamment docu- L'auteur, M. Henri Lecomte, a le rare mérite mente surplace au cours de ses voyages. d'avoir été le premier en France à consa- 2° Il apporte toujours la plus s^crupuieuse crer d'importantes monograpliies auxprinci- probité scientifique dans ses informations et pales productions végétales des contréestro- toutes ses publications portent l'empreinte picales. de l'extrémesouci de diresculement la vérité. N" « — DEC. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 307 3° Il expose, avec une méthode extrêipe- ment nette et précise, des sujets qui parais- saient de prime abord touffus et complexes. C'est ainsi qu'il ne s'embarrasse pas d'une foule de petits détails, mais il excelle à met- tre en relief les faits importants ; fl les impose pour ainsi dire à son lecteur ; enfin, il en tire toujours des conclusions précises et prati- ques : Dans le livre que nous analysons aujour- d'hui, nous retrouvons ces. qualités essen- tielles. Ce n'est pas la première fois que Fauteur s'occupe du coton. II a été pour ainsi dire un précurseur dans la question. Son livre Le Coton, publié en 1897, est dans toutes les bibliothèques coloniales et a été le point de départ d'une foule d'autres publications ve- nues parla suite. Pendant des années, Henri Lecomte s'est livré au Muséum, à des recherches de labo- ratoire très délicates, sur les fibres végétales et les textiles. Enfin l'an dernier il est allé en Egypte, chargé d'une mission par ^l. Guy, gouver- neur du Sénégal, pour étudier la question coton « dans le but de provoquer l'établisse- ment de grandes cultures cotonnières au Sé- négal et au Soudan » L'auteur a observé lui- même les plantations du delta du Nil et il s'est en outre documenté auprès des hom- mes compétents placés à la tête du service des Domaines de l'Etat égyptien, ainsi qu'au- près de deux notables agriculteurs d'Egypte: MM. Ag.\thon Bey et "Victor Mossehi. L'ouvrage qui vient de paraître constitue le « Rapport adressé par l'auteur à M. le gouverneur du Sénégal, sur sa mission en Egypte ». . Il arrive quelques semaines après le livre de M. Yves Henry sur Le coton en Afrique Occidentale, au moment précis où tant de personnes ont l'attention portée sur les expé- riences poursuivies en Afrique Occidentale simultanément parle Gouvernement général et les Gouvernements locaux d'une part et par l'Association Cotonnière Coloniale d'au- tre part. Nous lui prédisons un grand succès. Le chapitre I" est une introduction qui ex- pose la situation actuelle de la production et de l'industrie du coton. La production annuelle du monde entier est d'environ 3 milliards \li de kilos de co- ton égrené. Les Etats-Unis seuls fournissent les "2/3 de la production totale du globe. La production annuelle de l'Egypte est seulement de 275 millions de kilogrammes en moyenne. Le monopole américain de la production constitue undanuei- international d'autant plus sérieux que les usines des Etats- L-nis consomment actuellement 37 ou 38 % de coton récolté sur le pays. i,)u'une mauvaise année, que des maladies viennent h faire diminuer la récolte et cesontprincipalement les pays qui importent le coton d'Amérique en particulier la France qui en soulïriront. « Si la production se trouvait pour une année réduite à "20 "/o de sa valeur actuelle moyenne, ce qui est dans l'ordre des choses possibles, l'industrie européenne ne pourrait trouver à acheter aux Etats-Unis que iO % d'une ré- colte moyenne, soit 4.500.000 balles et ce déficitde 2.000 000 déballes constituerait une véritable catastrophe pour l'industrie coton- nière européenne ». L'auteur montre dans une série de tableaux très documentés l'importanci" prise depuis 30 ans par l'industrie cotonnière non seule- ment en Europe mais surtout aux Etats-Unis. « Il était nécessaire, dit-il, de développer la faculté d'achat en créant des entreprises agricoles, c'est précisément ce qu'on a omis de faire et c'est l'erreur qu'il s'agit aujour- d'hui de réparer ». C'est pour y remédier que s'est constituée l'Association Cotonnière Coloniale présidée par "M. Esn.4ULT-Pelterie ainsi que les asso- ciations similaires d'Angleterre et d'Allema- gne. H. Lecojite fait prudemment observer qu'il ne faut pas que ces sociétés espèrent arriver immédiatement à des résultats, k II faut prévoir comme en toute chose une période de tâtonnements et d'essais préalables. La production du coton n'est pas une chose qu'il soit possible de faire surgir du sol en quel- ques mois... Mais c'est précisément pour 368 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 42 — Dec. 19ui cette raison qu'il faut agir sans retard ». Après ces généralités l'auteur aborde l'é- tude du sol et du climat de l'Egypte dans deux chapitres sur lesquels nous regrettons de ne pouvoir nous étendre, faute de place. * Le chapitre l'y est consacré aux variétés cultivées en Egypte Les espèces pures pri- mitivement cultivées ont disparu et sont au- jourd'hui remplacées par des variétés qui présententordinairementnon pasdes caractè- res propres à l'une des 4 ou .j espèces linnéen- nes, mais un mélange des caractères de toutes les espèces. Il s'est, en un mot, produit des hybrides variés u dont il est bien difficile ac- tuellementde démêler la liliation véritable ». L'auteur résume dans un tableau la classifi- cation des hybrides de Sickenberger basée exclusivement sur les caractères fournis par les graines. Mais la filiation n'ayant jamais été suivie, « il ne parait pas possilile dans l'état actuel des choses, d'adopter sans réser- ver les indications fournies par Sickenber- ger ». Les principales variétés que Lecomte a observées sont : L'AcHMOUNi, proche parent du Gossyphim barbadense. « Il résiste mieuxqueles autres à la chaleur et à la privation d'eau ; on l'em- ploie dans les régions où le système des irri- gations n'est pas encore bien organisé. Il donne un colon légèrement beurré avec une longueur moyenne de soie de 27 ""/m. Le Gallini sous-variété du Sea-Island est aujourd'hui délaissé. Il convient très bien aux terres fortes et salées, mais produit peu, souffre très vite du manque d'eau et miirit tard (*). On trouve très souvent mêlé au JIit-Afifi une variété de très médiocre qualité dite " co- ton indien», ayant à la fois des caractères de G. hirsuturn et de G. lœrbaceum. « On ne la cultive pas, mais elle se trouve à peu près partout dans les autres cultures ». Le Bamieh a une seule tige droite dépour- vue débranches latérales et il est plus haut {*) Le " J. d'A. T. » a publié plusieurs notes sur celli' varicié, dont une de M, Mosskiu dans le a" 2S. — N. n. L. R. que les autres cotonniers. Son aspect est un peu celui du GoiiBO( Hibiscus escidentus). Il fournit de bonnes récoltes et les fibres sont longues et fines, mais il souffre beaucoupdu manque d'eau et des variations de tempéra- ture de sorte qu'on ne le cultive plus guère. Au contraire le Mit-Afifi est la variété la plus cultivée dans le delta. Il aies caractères du G. barbadense mais les grains portent un duvet verdâtre comme dans G. arboreum . C'est pour cela-que Sickenberger l'a con- sidéré comme un hybride des deux espèces. Lecomte le considère comme une simple va- riété du G. barbadense. Le coton a une cou- leur beurrée qui rappelle la couleurdu sucre brut et est très caractéristique. « M. Mosseri a affirmé que le cel exerce une influence marquée sur cette coloration et que les co- tonniers cultivés dans les terres salées four- nissent les cotons les plus foncés en cou- leur ». D'après Lecomte, le Mit-Afifi est une va- riété de toute première qualité ; la cueillette en est facile et les phénomènes climatériqueg n'exercent qu'une influence peu marquée sur sa végétation. L'Abassi, constitue une variété issue du Mit-Afifi qui offre aussi de grandes quali- tés. Il fournit un coton très brillant, de cou- leur blanche, de fibre plus forte et plus fine que celle du Mit-Afifi. Enfin le cotonnier Ianovitch est une forme de I'Afifi plus élancée et à ramifications laté- rales moins développées. Il fournit un coton de très belle qualité lé- gèrement beurré. Les fibres sont les plus longues et les plus fines qu'on connaisse » malheureusement sa culture est assez dé- licate et sa productivité moyenne. De plus, aussitôt que le coton est mûr, il se détache et tombe ». Il demande donc à être surveillé constamment. Après avoir examiné ces diverses variétés Henri Lecomtk recherche celles qui doivent être cultivées de préférence en Afrique occi- dentale. Nous devons citer textuellement le passage qui concerne cette question : « Tant qu'un régime régulier d'irrigation n'aura pas été organisé, il nous parait plus No 42 — DEC. 1905 JOURNAL D'AGRICULTUIiE TROPICALE 369 avantageux de cultiver I'Achmouni qui est la variété de la Ilautc-Egypte. Mais si les irri- gations étaient régulièrementpossibles, nous engagerions les planteurs à porter leur choix sur le Mit-Afifi et sur les variétés auquel il a donné naissance et nous pensons qu'en éta- blissant ces cultures dans le bassin du Séné- gal, dans des régions aussi rapprochées que possible de l'Océan, on pourrait espérer des résultats comparables à ceux qui ont été ob- tenus en Egypte ». * t- *■ Les chapitres suivants sont consacrés à la sélection, aux diverses opérationsde culture, à la cueillette et à l'égrenage. Four signaler tous les faits intéressants sur lesquels s'ape- santit l'auteur, il faudrait entrer dans de longs développements que ne comporte pas cette analyse. Rappelons seulement que la terre est préparée à la charrue et formée en billons espacés de O^'TO à O-^OO. L'espacement des cotonniers sur les bil- lons est de (J™iO dans les bonnes terres. Ce n'est pas au sommet du billon, mais sur le flanc tourné vers le soleil qu'on sème les grains, et aux 2/3 de la hauteur des billons. a De cette façon la tige des cotonniers n'est pas atteinte par les eaux d'irrigation, et, d'autre part, les racines plongent dans une épaisseur suffisante de terre ameublie «. Dans chaque poquet on sème une ving- taine de graines, mais on ne laisse jamais subsister que deux cotonniers par touffe. L'auteur s'étend longuement sur les diver- ses opérations qui interviennent après les semis : sarclage, binage, éclaircissage, arro- sage. Pour faire cette dernière opération dans des conditions normales, il admet avec ■WiLLCoKs qu'il faut fournir au sol une hau- teur d'environ 0™5Û d'eau pendant la période de culture du cotonnier en répartissant ce débit sur une douzaine d'arrosages espacés. Le chapitre 'VI traite de la cueillette et de l'égrenage. Une foule de faits y sont conden- sés, aussi nous n'entreprendrons point de le résumer. Les intéressés trouveront des devis de main d'oeuvre et des prix de revient, le plan et la description d'usines à égrener, ainsi que l'exposé du fonctionnement des MÉTIERS A ROULEAUX anglais du type Macar- THi' employés dans toute l'Egypte. Les métiers a scie désignés sous le nom local de Sgarto sont destinés à traiter cer- taines grainestriées par describles, auxquel- les des poils restent encore adhérents après le passage au métier a rouleaux. « Le co- ton produit parées métiers, outre qu'il pro- vient presque toujours de graines malades ou avariées, est plus ou moins coupé par les dents des métiers; il constitue le Scarto, co- ton de qualité médiocre qu'on se garde bien de mélanger au coton produit parles métiers à rouleaux ». Le coton égrené est classé par catégories et pressé en balles de 315 kilogrammes en- viron. * Le chapitre suivant qui traite des engrais intéressera tout particulièrement les plan- teurs. Le coton est une plante exigeante et les matériaux apportés par le Nil seraient loin de suffire à une culture intensive. Aussi de- puis longtemps on fait usage de fumier. Un premier procédé employé par les grands propriétaires consiste à étendre sous les ani- maux à retable, une litière composée de paille hachée mélangée à de la terre végétale ou même au limon du Nil recueilli dans les canaux. Do cette façon une partie des urines sont retenues en même temps que les excré- ments solides. On emploie environ "25 tonnes de cet engrais à l'iiectare. Si élevé que pa- raisse ce chiffre, M. Lecomte assure que cer- tains cultivateurs utilisent une quantité 4 et même 5 fois plus grande à l'hectare. Le second procédé est employé par le fel- lah : la litière du bétail ne renferme pas de terre, de sorte que l'engrais est plus nitré. « De plus le fellah dispose d'une plus grande quantité de fumier, car il possède 1 ou 2 bufflesses pour une exploitation de 1 à î) feddans, soit en moyenne 1 animal pour 3 ou 4 feddans, tandis que le grand propriétaire n'a que 80 à 100 tètes de bêtes de trait pour 1 000 feddans (1) ». (1) Leféddan équivaut à 42 ares. 370 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 42 — Dec. 1904 Dans beaucoup d'endroits on recueille en outre les crottins sur les routes et on utilise aussi la colombine produite dans les pigeon- niers. Enfin d'autres engrais sont aussi très gé- néralement employés; par exemple le sebbakh ou terre des comes, amas de décombres for- mant parfois de véritables collines, riches en azote, en phosphore et en potasse et soude. Citons encore parmi les substances utilisées les balayures du Caire, les cendres de bois de cotonniers, la poudrette du Caire. Dans les propriétés bien tenues on dépense jusqu'à 78 fr. par feddan, seulement pour l'épandage des fumiers. Le rôle des engrais est si manifeste que M. Ch. Montenopoulo est arrivé à obtenir jusqu'à 1.20O kilogrammes de coton à l'hec- tare en fournissant 16 mètres cubes d'engrais de ferme par feddan. Enfin MM. Agathon-Bey et Victor Mosseui ont obtenu des résultats très appréciables par l'emploi des engrais chimiques. On trou- vera la liste et la quantité d'engrais employés et les résultats obtenus, exposés tout au long dans le livre de jNI. Lecomte. Une opération de culture également à en- courager est l'écimage. Mais en augmentant la production du cotonnier, soit parle fumier, soit par l'écimage ou par les 2 opérations à a fois, on l'oblige à étendre latéralement ses rameaux. L'espacementplusgrand des plants de cotonniers est donc la conséquence né- cessaire d'une culture rationnelle. Alors que les fellahs ne donnent parfois que O^SO à On^SS d'intervalle entre les touffes, dans les cultures pariiculièrement soignées, où les cotonniers atteignent 1™7.5 et même2™ de hauteur, on aiTivcà espacer les billons de 1™20 et sur chaque liillon on porte les inter- valles de 2 touffes successives à Û™50. Dans les deux derniers chapitres l'auteur s'occupedela répartition du coton en Egypte, de la production, de l'exportation, enfin du régime du Nil. Il s'étend longuement sur les grands travaux d'irrigation et les systèmes de barrages qui ont transformé ri"]gypte de- puis le règne de Mehemet-Ali et cjui ont per- mis de substituer peu à peu l'irrigation mé- thodique, à la submersion parfois désas- treuse. Une carte des régions de culture du coton en Egypte termine l'ouvrage. » ♦ Dans ses conclusions, M. Henri Lecomte en- trevoit la possibilité de mettre en exploita- tion agricole certaines régions de l'Afrique Occidentale par de grands travaux permet- tant l'irrigation. « Nous ne pensons pas, dit- il. qu'au Sénégal et au Soudan il soit possible d'entreprendre fructueusement la culture de coton sans irrigation. Il suffît pour s'en con- vaincre de se renseigner sur la climatologie de ce pays ». Nous ne partageons pas entièrement la manière de voir de M. Leco.mte à ce sujet. Que l'irrigation soit la seule solution du pro- blème cotonnier dans certaines parties de l'Afrique Occidentale, au Bas-Sénégal par cxeniiile, cela n'est pas douteux. Mais il y a dans notre empire Ouest-Africain, des con- trées où il tombe plus de 0™.50 d'eau et moins de l"i,dans un laps de ') mois pendant les- quels le cotonnier peut végéter. De telles ré- gions se rencontrent au Moyen-Niger, au sud des provinces Sérères et du Baol, dans le Sine-Saloum, la Haute-Casamance, la Haute- Guinée, le Dahomey. Assurément, même dans ces contrées, l'irrigation rationnelle qui permet de fournir à la plante exactement la quantité optimum d'eau qu'il lui faut et aux moments précis où elle en a l^esoin est préfé- rable, théoriquement parlant. Les pluies dans les régions tropicales sont loin d'être régulières chaque année. Il faudra donc s'attendre dans les cultures de coton- nier faites sans irrigation à de bonnes et de médiocres récoltes, cela est fatal. On le cons- tate pour l'arachide dont la récolte varie cha- que année au Sénégal dans d'assez grandes proportions. Malgré ces aléas il vaut mieux cependant à notre avis, dans les ré(jions de KJuest-afriCcLin où cela est jjossible, se con- tenter de cultiver le coton sans irrigation. En Egypte, le coton est produit, — ajjstrac- tion faite des frais provenant de la location des terres et de l'irrigation, — dans des con- ditions extrêmement économiques. On ne N° 42 — Dec. 190i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 371 trouvera jamais en Afri(iue occidentale une main d'œuvre pour la culture et la manuten- tion du coton, aussi abondante et aussi peu dispendieuse que celle qui existe en Egypte. Il faut donc éviter dans les régions favori- sées sous le régime des pluies, l'organisa- tion d'un système amenant un accroissement de production qui ne serait pas en rapport avec l'étendue des débours qu'il comporte- rait. Nous terminerons cette analyse en expri- mant le vœu de voir un jour M. Lecomte aller poursuivre son enquête sur le coton dans nos colonies africaines. L'expérience qu'il a acquise dans cette question le met en mesure de fournir de précieux avis aux pou- voirs publics et à l'Association Cotonnière Coloniale, pour le plus grand profit de nos colonies et de notre industrie nationale. AuG. Chevalier. r La Culture du Manîçoba dans l'Etat de Rio Analyse de l'étude M. A. de Medeiros sur la plantation Bella AUiança, de M. Haritoff : Question de variétés. — Espacement. — Fréquence des saiLjnées. — Rendement de la main d'œuvre. — Production de caoutchouc, par arbre et par hectare. — Insuffisance des données. Par M. A. Cardozo M. Antonio DE ^Iedeiros vient de terminer, malheureusement pas avec assez de clarté. dans son « Jornal dos Agricultores » (Rio de Janeiro), la publication d'une série d'arti- cles sur la culture du maniçoba. Ces articles portent en sous-titre : Excur- sion d'études à la plantation de M. Mauricio Haritoff , l'adresse de la dite plantation Nous avons essayé d'extraire de ce docu- ment les quelques données qui probable- ment se rapportent à la plantation Hari- toff. Elle contient .50 000 arbres âgés de .5 à 6 ans, d'après l'appréciation de M. Medeiros. étant indiquée comme suit : Fazenda Bella Les diamètres des troncs vontde 15 à 30 cen- Alliança; station Vargem Alegre, du Ch. de timètres, dit-il ; ce n'est évidemment enco- fer Central du Brésil, Etat de Rio-de-Janeiro. re là aussi qu'une, simple appréciation ; elle Mais en fait les articles ne portent pas exclu- est même plutôt exagérée, car nous savons sivement sur cette plantation créée par un qu'au Mysore, par exemple, les arbres de 15 Russe au cœur du Brésil : on y trouve aussi, à à 16 ans n'ont que 37 cent, et à Inhambane côté de beaucoup de littérature, nombre de j'ai pu m'assurer que des arbres ayant plus notes puisées dans la bibliographie. Néanmoins le travail de M. Medeiros se recommande à l'attention des cultivateurs de maniçoba, parcequ'il nous annonce que la plantation de M. Haritoff est en plein rap- de 10 ans atteignent à peine 3il cent. L'écorce est d'un ton chocolat coupé de larges bandes horizontales de plus forte co- loration. Serait-ce le maniçoba roxa (violet) dont JI. Bahiana(I) parle si vaguement com- port à l'âge de six ans. Il est regrettable qu'il me existant à Kemanso, dans l'Etat de Bahia? ne nous donne pas des chiffres et des faits à Le port des arbres est celui que j'ai signa- l'appui. Etant donné le peu de précision lé, pour Inhambane, dans la fig. 0 du n» 3.5 de l'exposé de M. Medeiros, il est très difTi- de ce Journal (reproduite comme fig. 28 du cile d'y séparer ce qui se rapporte exacte- n" 41), mais M. Haritoff n'y voit pas un ca- ment <à la plantation Haritoff, de ce qui ractèredistinctifaupointdevuedurendement. découle d'observations faites ailleurs, car Par contre, il distingue ses maniçobas par M. Medeiros a vu d'autres plantations, a vi- les feuillages, les classant en deux variétés : site le Céara et a fait pour son propre l'une à grandes feuilles vert clair, l'autre à compte des essais de culture de maniçoba feuilles plus petites, vert foncé ; c'est cette tant dans l'Etat de S*. Paulo que dans celui de Rio. Il parle donc d'abondance, mais (i) .. J. d'.\. T ■• n°3i;, p. 17 1, 1" colonne. 372 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Is" 42 Dkc. 1004 dernière qu'il considère comme la meilleure. D'après le témoignage de M. le D'' Cnuz, les caractères de la variété de Piauhy, — con- sidérée comme la meilleure au Céara, — coïncident, parait-il, avec ceux des bons arbres de M. Haritoff ; mais quels sont donc ces caractères, en plus de la couleur et des dimensions des feuilles ? On ne nous le dit pas. Le latex est recueilli dans des tigelinhas (coupes) appliquées au dessous d'entailles faites à la hache ; la coagulation se fait au repos, spontanément, dans des plateaux ap- propriés. Nous ne sommes pas renseignés sur le nombre des arbres en exploitation chez M. Haritoff. il. Wedeiros parle d'une expédition de 500 kg. de caoutchouc vendus à Ham- bourg à raison de marcs â,20, soit francs 6,50. Et c'est tout sur cette plantation. Dans la suite M. Medeiros nous donne des notes sur la culture du maniçol)a en général, où nous relevons deux points qui méritent d'être mentionnés. Le premier concerne la question des distances à garder entre les ar- bres. M. Medeiros préconise la distance de 8 mètres en carré, qu'il justifie par le grand développement des maniçobas tant en hau- teur qu'en ramure. Il ajoute qu'il vaut mieux avoir, dans la même superficie, 20 gros ar- bres que 40 ou 50 de plus faibles dimen- sions. A Ceylan on est arrivé à une conclusion tout à fait contraire, pour les plantations d'Heuea ; et comme le sujet est dune grande importance, nous nous permettons de ren- voyer les intéressés au livre de M. Collet : l'Heuea asiatique{ 1 ) , où celte question des dis- tances est discutée jusqu'à épuisement. Les raisonnements qui y sont développés, s'ap- pliquent parfaitement à une plantation de maniçobas . L'autre point intéressant de l'étude de M. Medeiros est la manière d'exploiter. D'après (1) Analysé dans le n' 30 .lu .. J. d'.\ T. «, p. 3S0. lui, le maniçoba, dans l'Etat de Rio, doit être saigné dans la saison froide et sèche, c'est-à- dire de mai à août, quand les arbres sont dépourvus de feuilles. Pendant ces 4 mois, dit-il, les arbres seront saignés GO fois, soit un jour sur deux. Nous aimerions bien voir l'expérience confirmer cette indication. Il a été démontré, au Mysore, qu'un maniçoba peut être saigné sans dommage 83 fois dans une année, mais c'est tout autre chose de saigner 60 fois en 120 jours; nous réservons donc notre opinion, d'ici à plus ample infor- mé. Que M. Medeiros nous cite quelque plantation déterminée où cela se fait et où on s'en trouve bien ; nous croirons alors. il. ilEDEiROS dit encore qu'un ouvrier pourra extraire le latex de ^0 à 80 maniçobas entre 5 et 10 heures du matin ; mais ceci ne s'accorde guère avec l'expérience faite par lui-même chez M. Haritoff où trois ouvriers n'ont saigné que 40 arbres en 2 heures, ce qui donne, pour 5 heures, un maximum de 35 arbres par ouvrier, et non 50 à 80 ! Les articles de M. Medeiros sont remplis de contradictions de ce genre, en sorte que malgré l'abondance de renseignements on ne sait pas à quoi s'en tenir. Pour terminer, M. Medeiros nous présente le calcul de rendement d'une plantation de 10.000 maniçobas qui, suivant lui, donnerait un bénéfice liquide de 29.600 francs, la cota- tion du produit étant supposée à fr. 5,60 le kilogr. Il arrive à ce résultat en estimant la pro- duction totale des 10.000 maniçobas à 7.500 kg. de caoutchouc par an. C'est probable- ment très près de la vérité ; l'auteur nous allîrmc catégoriquement que c'est inférieur à ce que l'on obtient dans certaines planta- tions, mais ce point a besoin d'être éclairci : M. Medeiros connait-il des plantations de 10.000 maniçobas qui produisent 7.500 kg. ou bien connait-il seulement des arbres qui produisent 750 grammes individuellement "? Ce sont, en effet deux choses différentes ; car de ce que tel maniçoba produit N gram- mes, on ne peut pas, ou, du moins, on ne doit pas conclure que 10.000 produiront 10.000 A'' srammes. No 4-2 — DEC. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 373 J'insiste sur ce point, parcequ'il est d'une grande importance. En elïet, nous sommes aujourd'hui fixés sur la production de cer- tains individus, mais on ne possède que de très rares renseignements sur -la production générale d'une plantation. Il est d'autant plus regrettable que M. Me- DEtnos ne nous ait pas éclairé sur ce point qu'en plus de la plantation, de M. Haritoff il connaît d'autres plantations à ce qu'il pa- rait, également en plein rapport. Il serait donc en situation de nous donner des chiiïrcs exacts. Au lieu de cela, il nous offre une simple estimation obtenue par mul- tiplication, ce qui n'offre guère d'intérêt dans l'état actuel de la question. M. MEDEinos obligerait infiniment tous les planteurs de maniçobas, s'il voulait nous di- re prochainement, parle menu, ce qui se passe au juste dans la plantation de M. Ha- BiTOFF ainsi que dans les autres qu'il a visi- tées. AUGUSTO Cardozo. Xice, Novembre 1904. Séchoirs à Cacao Description sommaire des différents systèmes en usage dans l'ile de Grenade : Les séchoirs de Frazkr, de Risk, de Whitfield Smith, de l'habitation I'Esterre. — Le séchoir de la Station botanique de la Dominique. — Les séchoirs de Gordon & Go. à la Trinidad. D'après G. Whitfield Smith L'article dont nous donnons ci-après les prin- ques, rectangulaire, deux fois aussi long que cipaux passages a paru dans le '< West-lndian large. Bulletin », il y a déjà un certain temps, notam- pans ce massif sont disposés, le long des ment dans le vol. II, n» 2. Rappelons que le ', a déjà publié, dans ses n" 14, 1^,22, étend la récolte à sécher. Au milieu, un che- 28, 40, une série d études et de notes sur les sé- choirs à cacao, notamment sur les systèmes Gor- don, M ARGUS Maso.v et Chuao. — N. d. 1. R. Les premiers essais dc'séchage artificiel du cacao, à Grenade, remontent à quatorze ans environ. A cette époque, M. Frazer, gé- rant de la propriété Annandale, construisit ce que l'on pourrait appeler un cl auffoir à cacao. Ce chauffoir était un simple panier en toile métallique, suspendu à environ 15 centimè- tres d une plaque de tôle directement chauf- fée par le fourneau. L'opération se l'aisait dans une pièce ouverte de tous les côtés, sans qu'on prit la précaution d'isoler l'appa- reil. Il va sans dire que ce séchoir ne donna aucun résultat, par suite de l'extrême irré- gularité du chauffage. La tentative suivante estdue à M. Charles Risk, qui, quelques années plus tard, cons- min laisse libre accès à un manoeuvre qui vient remuer les fèves de temps à autre. Tout le reste du temps, le bâtiment est fer- mé par des portes en bois, étanches. Le four- neau est placé à l'extérieur : l'air chaud ar- rive par un tuyau en tôle et sort par une cheminée. Comme ce séchoir n'est pourvu d'aucun dispositif pour l'enlèvement de l'air humide, il laut y maintenir une température assez élevée (130 à 150» F., soit 54 à 64° C). Certains planteurs qui s'en servent encore déclarent qu'ils obtiennent de bons résul- tats. En 1893, Whitfield Smith, alors attaché aux plantations de MM. Schooles & Lascel- LES, construisit à Belle-Vue un séchoir sur le plan de ceux usités à Ceylan. Une des- cription en a été donnée dans le Bulletin des Jardins botaniques de la Jamaïque, n° 41 (mars 1893). Le bâtiment, d'une longueur double de sa iruisit un séchoir exposé en 189(1 à l'Exposi- largeur, bâti en briques, était muni de dou- tion Agricole de la Grenade. Cet appareil, blés portes fermant hermétiquement. — encore en usage, comporte un massif de bri- L'intérieur était garni de cadres sur lesquels 374 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N» 42 — Dec. 1904 pouvaient glisser les tamis garnis de fèves ; ces tamis étaient faits de petites lattes de bambou, et non de toile métallique. Le fourneau, adossé extérieurement au sé- clioir, communiquait avec lui par une courte cheminée. — A l'autre extrémité un puis- sant ventilateur mù par trois ou quatre hommes extrayait l'air chargé d'humidité. — L'air chaulïé par le foyer n'avait aucun con- tact avec les gaz de celui-ci, qui, passant sous le séchoir avant de se rendre dans la chemmée, contribuaient encore à son échauffement. — Le prix d'installation ne dépassait pas 2.500 francs. Le séchage étant d'autant meilleur qu'il a lieu à plus basse température et plus lente- ment, le séchoir ci-dessus avait été construit dans le but de se rapprocher le plus possible des conditions du séchage naturel, sous l'ac- tion du soleil et du vent. C'est ce séchoir, avec de légères modifications, qui est actuel- lement le plus en faveur auprès des plan- teurs. La seule objection qu'on lui fasse est que, l'air chaud ayant tendance à monter, les fèves placées sur les châssis supérieurs sont sèches en 36 heures, alors qu'il faut un peu plus de temps pour les autres. L'an dernier, M. Frederick Harford cons- truisit un séchoir à l'Esterre d'après les plans fournis par une maison d'Angleterre. On trouve ici une tentative pour refouler l'air chaud au moyen d'un ventilateur placé immédiatement derrière le fourneau. — A part cette différence, le séchoir était sembla- ble à celui qui a été décrit ci-dessus (séchoir de Ceylan). Au début, il y eut de grandes difficultés à refouler l'air chaud sur toute la longueur de la chambre, et on dut installer à l'autre ex- trémité uu second ventilateur aspirant l'air chaud et le rejetant au dehors. Ce séchoir valait 7.500 francs, ce qui le rendait inacces- sible aux petits cultivateurs. Il semble donc que ce soit le modèle de Ceylan qui donne les meilleurs résultats, mais il est nécessaire de faire suivre à l'air chaud un chemin bien déQni, afin qu'il passe également à travers les tamis inférieurs. Il y a donc lieu d'installer des chicanes que l'air ait à contourner avant d'arriver au ven- tilateur aspirant. L' Impérial Department of Agriculture des Indes Occidentales a fait installer, à la Station Botanique de la Dominique, un sé- choir construit comme suit : Le corps du séchoir est divisé (fig. 34) en trois compartiments .4, B.C. L'air chaud ve- vant du fourneau passe d'abord en .1 dans la direction indiquée par les flèches ; il entou- Venfi/aù-ur g|^ .V y .\ Fuurin:au FiG.34 — Si.'clioir du Goiivcrni'menl, Dominiiiuc. re les fèves répandues sur les tamis (figurés parles lignes pointillées). — Il passe ensuite en B et en C, par les ouvertures £ et F et est rejeté en G sous l'action du ventilateur. Les tamis sont montés sur des galets ; on peut ainsi les retirer de temps à autre pour remuer les fèves. — Afin d'étudier la valeur comparative des diverses natures de tamis, ceux du compartiment ,1 seront en toile mé- tallique ; ceux du compartiment C seront laits de minces lattes de bambou, et les der- niers construits en bois. * 11 y a lieu de rapprocher de l'étude qui précè- de, cette note parue dans!'" Agricultural News» du 28 mars 1905, sur le même sujet : « M. J. IL Hart, chef du service botani- que de la Trinidad, vient d'examiner, au nom du Département de l'Agriculture, le travail d'un séchoir de cacao sur une des propriétés de l'île. — Ce séchoir, installé par MM. John Gordon & Co., de Londres, peut, dit-on, sécher 50 sacs en 40 heures. — Le cacao ainsi traité est d'excellente qualité. » Les prix obtenus ont été légèrement su- périeurs à ceux réalisés par le produit séché au soleil. — Il y a maintenant deux séchoirs Gordon en usage à la Trinité. » Et plus loin : « M. Geo. F. Bhanck, professeur d'Agricul- N» i2 — Dec. 1901 JOURNAL D'AGIilCULTURE TROPICALE 375 ture do la Dominique, rapporte qu'un séchoir sacs en i'i heures. — Le ventilateur, actuelle- sembhihle à celui qu'on installe à la Station ment niii à bras, sera prochainement action- Botanique de la Dominique, a cti' monlr à né par un moteur. Avant l'installation de ce Clark Hall, propriété de M. Rivière. Il a pu séchoir, on perdait beaucoup de cacao par sécher 6 sacs de cacao en 2i heures, et M. moisissure. » Rivière dit qu'on peut facilement sécher 9 p, M. PARTIE COMMERCIALE Le Marché du Caoutchouc Par MM. IIecht Frères vS: C" Para Fin. — Ainsi que nous en avions expri- mé la crainte dans notre dernière revue, le cours de fr. 14.65 le kilo, qui était le dernier connu vers la fin de novembre, a été encore dépassé et l'on a atteint le prix de 15 francs. A ce moment les achats de l'Amérique étaient si importants que certaines personnes prédisaient une nouvelle hausse, importante môme, ajoutait-on ; ce qui est toujours le cas lorsqu'une marchandise a at- teint des prix exagérés. Par le seul effet du mouvement de bascule, la baisse n'a pas tardé à se produire, et avec une rapidité encore plusgrandeque la hausse. Il s'est fait un moment des affaires à livrer pour mars et avril, en Para du Haut-Amazone, jusqu'à fr. 15,25, mais des demandes de la fabrique, tant pour disponible, que pour livraison janvier n'ont pas tardé à faire remonter les cours et il y a actuellement de grands acheteurs à 14 francs ; la différence, injustifiée d'ailleurs, qui existait depuis plusieurs mois entre le disponible et le livrable tend à devenirextrememe.it minime, car il y a acheteurs à fr. 13,75 pour livraison fin fé- vrier, à 13,65 pour livraison mars et à 13,50 pour avril. Le Bas-Amazone qui s'était toujours mainte- u très rapproché du Haut-Amazone, tend au contraire à baisser relativement et on le retrouve encore à 0,40 c. au dessous du prix du Haut- Amazone. Les sortes intermédiaires qui n'avaient presque pas monté ont également baissé fort peu : le Sernamby de Manaos est demandé à 10,25 st le Sernamby Pérou à 9,25, la différence d'un franc entre les deux sortes reste donc la même depuis plusieurs mois. Le Sernamby du Para vaut 7. 50 ; le Cameta, 7,75. — Il n'est pour ainsi dire pres- que pas arrivé de Caucho Slabs. et la cote de 8 25 est nominale. Les arrivages au Para ont été pour ce mois, au 26 décembre, de 1850 tonnes ; le mois de décembre 1903 avait donné un total de 3570 tonnes, chiffre que nous allons sans doute attein- dre car il vient d'arriver de très fortes quantités à Manaos où le stock s'est élevé ces jours- ci à 1000 tonnes, quantité qui descendra natu- rellement au Para avant la fin du mois. Les arrivages du mois de novembre [entier) ont été de 2800 tonnes, contre 2980 tonnes l'année précédente. Les statistiques générales donnent, au 30 no- vembre 1904 les chiffres suivants, en tonnes : 1904 1903 Sortes du Para : — — Stocks à Liverpool 272 402 » à New- York 7 64 y) au Para 570 176 En route pour l'Europe 840 i.iio » » New-York... 520 i.ooo w d'Europe à N.- York 105 — 2.314 2.752 Stocks sur le Continent 30 — 2.344 Arrivages à Liverpool i .099 i . 070 » à New-York 1.248 .145 Livraisons à Liverpool i .078 i . 154 » à New- York 1.250 1.150 Arrivages au.Para 2.800 3.000 » >) dep. leijuil. 9.930 9.920 Expéd. du Para en Europe . . 1.2^5 1.558 » » à New-York 1.160 1.585 Sortes d'Afrique : Stocks à Liverpool 651 516 » à Londres 592 274 » à New-York 319 188 L562 978 376 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N" 1904 Arrivages à Liverpool 1.150 520 » à Londres 255 I55 « à New- York 1-447 728 Livraisons à Liverpool 1.030 479 » à Londres 175 102 » à New- York i-4iO 750 Stock de toutes sortes 3.906 3.730 Soiics d'Afrique cl d'Asie. — Ces sortes qui ont monté pendant la hausse du Para, n'ont presque pas baissé depuis: Les Conakry Niggers se paient toujours Ir. 10,50 pour première qua- lité; les Soudan Niggers, de 5,50 pour lesqualités très inférieures jusqu'à 9,75 pour le prima; les Soudan Twists, de 8,40 à 9.25 ; le Gambie prima, 8,25, le moyen 7,^0, et le secondaire 5 ,i0. — Le Niger blanc a toujours donné lieu à des affaires régulières, en qualité moyenne, de 5,50 à 5.60. — Il y a eu d'importantes transac- tions à 8,70 pour le Benguella et à 6,25 pour les Thimbles. — Les Accra Lumps sont en réac- tion, à 6.1 V Le Tonkiji rouge semble diminuer'de quantité et s'est payé de 9,^0 à 9,90 ; le Tonkin noir, — dont la qualité semble meilleure en même temps que les quantités plus importantes, — a été payé de 8,75 à 9,25. Il s'est traité de grosses affaires de Java se- condaire, à 5,50; le prima, rare, vaut environ 9 francs. Mani:;alh-ira. — Santos prima, de 8 fr. à 8,25; Bahia prima 6,25, secondaire 5,75. Maniçoba. — Les lots arrivés depuis un mois semblent sensiblement supérieurs à ceux du commencement de la récolte. Il s'est traité des affaires importantes, depuis bonne qualité moyen- ne jusqu'à qualité supérieure, entre 8,^0 et 9.50- Anvers. — Il s'est vendu le 16 décembre en- viron 72Î tonnes ; tous les lots ont été pris en général aux environs de la taxe. Cc'j'lan cultivé. — De petits lots ont été ven- dus au prix moyen de 16 francs. IIecht Fnr;RES & C'*. 7.5, rue St-Lazare. Paris, 27 décembre 1904. Le Marché du Coton Par MM. A. & E. Fossat Notre article vient de subir une baisse assez accentuée par suite de l'estimation de la récolte américaine 1904-1905, publiée par le Bureau de l'Agriculture de Washington le 5 courant, et qui indique 12.163 000 balles de 500 li- vres; cette estimation ne comprenant môme pas les LINTERS. D'après le même rapport, l'acréage réel sur lequel s'est exercé ou pourra s'exercer la cueil- lette, est estimé à 30.053.700 acres, soit une ré- duction de 1.676 000 acres, ou 5,3 "/„, sur l'esti- mation de l'acréage planté. Lorsque le monde cotonnier, qui s'attendait à aune récolte de 1 1 '/j à 11^/,, de millions de balles, s'est trouvé en présence de l'estimation de Washington — estimation qui, si elle se réa lise, permettra de reconstituer les stocks mon- diaux appauvris par plusieurs années de récoltes faibles — d'une part, la consommation rassurée s'est abstenue de faire de gros achats et, de son côté, la spéculation, sûre de ne pas être étran- glée, a vendu de larges quantités; c'est ce qui a fait rétrograder les cours de 6 francs aux 50 kg., dans la journée qui a suivi l'apparition du rap- port. Nous voici donc en présence d'une forte récolte aux États-Unis; mais si la production américaine est abondante cette année, la qualité de la ré- colte en cours laisse considérablement à désirer, et nous constatons journellement que les beaux classements et les belles soies s'annoncenj comme devant rester rares. Les Américains auront, par ce fait, en fin de saison, à écouler un stock imposant en bas clas- sements et courtes soies, or, la consommation n'est jamais empressée de s'approvisionner avec des rebuts. Si, d'un; p-irî, L'S États-Unis se trouvent posséder cette annéj peu de cotons de belles soies, la récolte égyptienne, de son côté, laisse fortement à désirer comme quantité ; les avis re- çus d'Alexandrie tous ces derniers temps indi- quent que la récolte en Egypte sera peu abon- dante. Il nous semble intéressant d'insister, pour les lecteurs du " J. d'.A.. T. //, sur cette rareté des cotons de 30 à 35 mm cette année; nous ne voulons pas recommander de cultiver exclusive- ment des cotons longue soie, mais nous signalons cependant la belle occasion aux planteurs sus- ceptibles d'obtenir des cotons blancs, brillants, de soie pouvant rivaliser avec celle des sortes d'Egypte; car ces genres — loin de subir la crise que traversent ceux assimilables aux soies de 28 m/m et qui sont momentanément d'un place- ment difficile — se paient plus cher sur nos mar- NP i-2 — Dec. 190i JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 377 chés européens qu'avant la publication de l'esti- mation de Washington. Les renseignements qui parviennent journelle- ment des Etats-Unis sont soigneusement notés, et nous constatons que, depuis ces trois dernières campagnes cotonnières, les planteurs Américairs ont pu. avec l'appui des banquiers, distribuer leur marchandise au fur et à mesure des besoins de la consommation, masquant dans certains cas des quantités qui auraient amené une baisse sur les marchés consommateurs, et écoulant de gros paquets lorsque la spéculation s'emparaît des marchés, croyant à la rareté de la marchandise et trompée par les manœuvres de retenue dans les centres intérieurs. Le producteur américain ayant gagné à ce petit jeu beaucoup d'argent, ne laissera pas en- core cette année avilir les prix du coton. Ci-après, quelques chiffres, indiquant le total delà récolte américaine au i6 décembre (depuis le i" septembre 1904), en balles de 220 kg. en moyenne; en regard, les statistiques des années précédentes, à la même date : 1904/1905 1905/1904 1902/1905 1901/1902 7.196.000 6091.000 5.947000 5 961.000 L'approvisionnement visible du monde entier était, au 16 décembre, en balles de 50 à 300 kg., selon provenance : 1904 1903 1902 1901 4.115.000 3.517.000 3,454.000 3.777.000 Cours du coton disponible, par sortes, au 17 décembre, aux 50 kg. entrepôt : Upland (Middling) ... fr. 54, 00 Sea Island 100 à 450 Haïti (FairI 51 ,00 Savanilla (Fair) 37, 00 Céara(Fair) .... .... 54, 00 Pérou dur (Good Fair). . . . 107,00 Broach (Fine) 51,00 Bengale (Fine) ....... 44,00 Chine (Good) 5 3, 00 Egypte brun (Good Fair). . . 82,00 Egypte blanc (Good Fair) . . 102,00 Afrique Occ'" (Fair) 54'°° Autres sortes : Cotations et renseignements sur demande. A. & E. FosSAT Le Havre, 17 décembre 1904. mr^ Le Marché du Café Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par M. A Vermcvo. Les mcrrurialcs de M. Veumonmi constiluonl iti iiui'liiui' sorte la suite des clironi(]iies que nous avons faites nous même, dans ce Journal pendant plus de 20 mois, depuis le mois (le juillet 1901, jusqu'au mois de mars 1903. N'ayant pas pratiqué personnellement le commerce des ca- fés, nous éprouvions toujours une certaine gène à rédi- ger CCS articles : ils étaient aussi, forcément, quelque peu décousus, cependant ils nous est arrivé d'y pulilier un grand nombre de documents d'un intérêt indiscutable et peu connus. Enfin, ce travail auquel nous n'avons jamais bien pu nous faire, nous prenait beaucoup trop de Iciups. \u moment oii nous avons abandonné ces cbroni- ipies commerciales du café, le Sanlos était à 32, 7,^; la si- tuation a bien changé depuis, cir le voilà à 48, .")0 ! M. \'lhmonu est à même de parler du café avec une bien aulre compétence que nous ne pouvions le faire : chef d'une maison honcu'ableinent connue i Paris et au Havre, il a en même temps d'importants intérêts agricoles à la Guadeloupe et il en a eu, à un moment donné, aussi au Mexi(iue et au Guatemala. Nous lui sonuncs particulièrement reconnais- sant d'avoir accepté, — pour satisfaire notre public, très mé- langé sous le rapport des nationalités, — de suivre non seule- ment les sortes commerciales du marché français mais encore plusi.nirs provenances qui n'oirrenl pas d'intérêt commercial direct jjour lui même. — N. d. i.. 11. Depuis un an déjà, la majorité de ceux que le ■café intéresse prévoit de la hausse pour cet arti- cle. En effet, au Brésil, la récolte en cours, beau- coup plus faible que celles desannées précédentes n'atteindra sans doute pas 10.000.000 de sacs ; si les avis sur la mauvaise floraison sont exacts, la récolte suivante sera encore inférieure à ce chiffre, et il n'en eut pas tant fallu naguère pour justifier une élévation de prix aussi considérable que rapide. Mais les 14.100.000 sacs en stock, la méfian- ce de la consommation qui vit au jour le jour font contre-poids à l'ardeur de la spéculation. C'est pourquoi le mouvement en avant a été moins rapide qu'on ne s'y attendait généralement et le cours de 50 francs, annoncé depuis long- temps comme base, n'a pu encore être atteint. Il semble qu'il va l'être bientôt, maintenant qu'on vient de franchir le prix de 46 francs, limi- te où jusqu'ici se heurtait la hausse. Novembre a fini à 45 fr. 50 ; aujourd'hui la cote est à 48fr. 50, Les sortes fines se ressentent de la fermeté des cafés brésiliens. Le Moka et le Porto-Rico spécialement, sont rares et chers. Le Guade- loupe est dans une position particulière : poussé, dans la dernière campagne, à des prix excessifs par l'imprudence de vendeurs à découvert qui 378 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 42 — Dec. 1904 avaient placé à l'avance plus de café que la colo- va pas de même : son grand emploi est la marine nie n'en produisait, il devra, sauf imprévu, être et, sous ce rapport. l'Amérique n'est pas assez meilleur marché en 190V développée pour que sa consommation puisse Cours au 14 décembre. Entrepôt Havre, jamais absorber ce textile. A la date du 24 sep- I 'Y; "/„ comptant ; les 50 kilos : tembre, p. e., les exportations de Manille pour Santos good average . . . . fr. 48,50 l'Europe étaient de 417.000 balles et pour les Rio lavé supérieur 68,00 Etats-Unis, seulement de 250.000 b. Haïti Port au Prince 50,00 En ce moment, nous sommes dans la période Mexique gragé 80,00 des faibles recettes qui continue, et le déficit Porto Cabello et La Guayra . . . 52.00 s'est encore sensiblement accru pendant le mois Guadeloupe habitant (à livrer . . . 120,00 sous revue: il atteindra vraisemblablement le Porto-Rico 77>oo chiffre de 100.000 balles pour le total de l'an- Costa-Rica lavé 75 -oo née. Guatemala lavé 70,00 Après diverses alternatives de hausse et de San Salvador 56,00 baisse, nous cotons en ce moment le « Pair cur- Malabar (à livrer) 68,50 rent » à 104 fr. les 100 kg., c. i. f., pour prorapt Salem gragé 85,00 embarquement à Manille. Moka 95,00 Lin de la Nouvelle-Zélande: (Phormium). — Java Hollande (bon ordinaire). . . 67,00 Ce textile reste indépendant, et comparative- Libéria supérieur de Java .... 61,00 ment aux cours du Manille il est très avantageux Libéria dit d'Afrique ^5,oo pour la fabrication. Bourbon '5 5-Oo II a été traité quelques affaires en '■- Good fair Nouméa 98,00 "Wellington // à fr. 78 et en '< FairWellington» à N. B. — Quolqucs unes des qualités cotées dans le la- II"- 75 1 '2S 100 Kg. beau ci-dessus, n'arrivent en fait jamais au Havre : nousles ^/^.,^)j Maurice. — Il y a peu d'empressement ayons choisies cependant comme permettant de suivre le ^^ j^ ^^^ acheteurs qui d'ailleurs ont peu de plus facilement la tendance générale des cours des prove- ' . ,t- t~ nances en question. Dans tous les cas, nous indiquons les besoms et sentant un stock suffisant en Europe, cours à la parité du Havre.— Les cafés des colonies françai- résistent avec succès à toute tentative de hausse ses béneliciant d'une détaxe de 39 francs par 50 kilos, il Je la part des importateurs. Les prix restent 78 f.iut diminuer leur cote d'autant, pour la comparaison avec 1 g ^^ 1^ ^^^ j^^ suivant qualité le reste du tableau. „ , -, .... Zomandoque. — Nous avons encore traite une A. Vermond ^ . c, , . j r 1 3, rue des Juges Consuls affaire en cette fibre sur la base de fr. 70 les 100 ^ . ,, , kg., c est le maximum de ce que 1 on doit escomp- Paris, 14 décembre 1904 ° ,, ,, , ^ , . . ^ ter actuellement. Il y a des acheteurs a ce prix (j-;^^ et les importations doivent être recomman- Fibres de Corderie, de Brosserie, etc. a^ss. Tampico (Ixtle:. — La situation ne se mo- Mercuriale spéciale du « J. d A. T. » ,.^ . «■ j . . „ „„o*„„f ^ dihe pas et les offres des exportateurs restent Par MM. Vaquin & ScHWEiTZER. aussi restreintes que par le passé. La consom- Sisal (Henequen). — Ne donne plus lieu à mation aux Etats-Unis semble très impression- aucune importation sérieuse en Europe, son prix née par cet état de chose et paie n'importe quel de revient y étant plus élevé que celui des fibres prix pour les quelques lots qui parviennent au similaires. marché de New-York. De telle sorte qu'en der- Les dernières offres de New-York ressor- "ier lieu on demandait fr. 68 des 100 kg. c. i. f. talent à fr. 96,50 les 100 kg., c. i. f. Havre, pour '< Tula fair average w, embarque- Il est bien clair que le sisal est en voie de dis- ment prompt à New-York, paraître de la consommation européenne qui em- Le '< Jaumave » est moins influencé et d'ail- ploie de préférence le Phormium, pour la fabri- leurs son emploi est moins impérieux que celui cation du fil-moissonneuse; alors que les États- '^^ précèdent. Unis préfèrent le sisal, qui leur coûte du reste Le '< Palma » ne se cote plus, et nous ne moins cher sur place et qui se travaille mieux et voyons pas une seule affaire traitée ce mois-ci. donne plus de force. Jute de Calculla. — La situation exception- Manlllc (Abaca). — Pour le manille il n'en nelle de ce textile se maintient contre toute pré- N" -'li Dec. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 379 vision et cela a dérouté bon nombre d'aciieteurs qui, en présence de la forte récolte en perspec- tive, avaient refusé de croire à la possibilité d'une hausse sérieuse. Quoi qu'il en soit les prix actuels sont ceux d'une année de forte disette et il ne paraît pas que l'on doive attendre une réac- tion. Les prix pratiqués en dernier lieu s'établis- sent à la parité defr. 39 les 100 kg., pour embar- quement. Jule de Chine. — Peu d'affaires ; derniers prix, fr. 46. Ramie. — (Chinagrass). — Pas de change- ments; la demande reste bonne et nous aurions des acheteurs à la parité des derniers prix payés, soit aux environs de 80 fr. L'article reste très ferme aux pays produc- teurs. Nous aurions également acheteurs pour ramie brute, dans les 40 fr. les 100 kg., pour bonne marchandise. Kapok. — Les arrivages nouveaux n'ont pas influencé les prix qui restent aussi fermement tenus que précédemment. Nous attendons quelques consignations de provenance des Indes anglaises, dont le place- ment est déjà assuré; d'autre part nous avons toujours de la demande pour emplois nouveaux et qui pourraient devenir fort importants. Cet arti- cle est réellement à recommander aux exporta- teurs. Piassava. — Pas de changement à signaler. Pour les diverses qualités, la demande reste toujours très forte 11 y aurait cependant ten- dance à amélioration des cours pour les sortes de la côte d'Afrique; les exportateurs ont géné- lement cessé les envois des marchandises trop ordinaires qui avaient déprimé le marché. Il se traite couramment des affaires aux dei*- niers prix indiqués dans notre précédente chro- nique. Le Palmira reste également ferme, avec de- mande très active. L'emploi de cette fibre se gé- néralise de plus en plus, elle se prête du reste à un grand nombre de combinaisons avec d'autres fibres. Nous avons été des premiers à en faire l'essai dans notre usme; la fabrication, d'abord réfractaire à ces mélanges, a fini par les appré- cier et les commandes sont de plus en plus im- portantes. Fibres de coco. — Très bon courant d'affai- res. Prix un peu plus fermes et il faut voir une petite hausse de i à 2 fr. aux 100 kg. suivant les sortes. Les fils de coco sont également l'objet d'une très bonne demande, avec prix bien tenus. Raphia. — Il y a peu de stock, mais les ache- teurs ne sont pas du tout aux achats en ce mo- ment; de sorte que les vendeurs sont plutôt disposés à faire quelques concessions. Cours nominaux, 72 fr. îo à 77 fr. 50, suivant qualité et provenance. VaQUIN e^ SCHWEITZER. Le Havre, 16 décembre 1904. Produits agricoles africains sur le.Marché de Liverpool. Mercuriale spéciale du '< J. d".\. T. » Par MM. Taylor & Co. Huile de Palme. — Le marché a été calme pendant ce mois; de temps en temps, il y a eu des moments d'activité, mais qui n'ont pas duré. Cours du jour, la tonne. — Sur place. Transit Lagos £24 !5/-à 2> o/- Bonny, Old Calabar 24 5/- 24 10/- Benin et Cameroun 23 lyl- 24 o/- Accra 2^ 15/- 24 o/- Brass, Niger, NewCalabar 25 5/- 25 7/6 Congo 23 o/- 23 'i/- Saltpond 22 iv'- 23 o/- Ordinaire et moyenne. . . 22 10- 23 o/- Palmistes (Amandes de palme). — L'ouver- ture du marché était ferme avec une hausse de 2 '6 la tonne; mais, dans la suite, les prix ont baissé de î/- la tonne. Cours du jour, la tonne. Lagos, Niger et qualités supérieures des Rivières £ 15 2/6 à n 5/- Benin et Congo 15 o/- 13 2/6 Libéria et Sherbro 12 15/- 12 17/6 Qualités de la Côte-J'Or. . 12 12/6 12 15/- Caouichouc. — Marché calme. Les prix ont baissé de i à 3 d. par livre. Café. — Marché ferme. Libéria, 40/- à 41/6, Niger, 35/3 le cwt. Cacao. — Marché calme. Niger et qualités similaires : 36/- à 50/- le cwt. Cameroun, 45/- à 50/- le cwt. Gin^eni've. — Pas de ventes. Valeur nomi- nale du Si.-rra Leone, 23/- le cwt. Plassava. — Marché ferme. Libéria, £ 1 î à £ 23. 15/- la tonne. 380 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 4-2 Df.c. 1904 Cire d'ahcilles. — Marché toujours calme. Sierra Leone, E 6.15/-, Gambie, £7 le cwt. Noix de Kola. — Pas de ventes. Coprali. — Petites ventes, de £ M-M/" ^ £ I ).o/- la tonne. Poiinc de Guinée (Maniguettel. — Marché très calme. Petites ventes à 55/- le cwt. Fèves de Ciilabar. — Petites ventes à 5 V2'^'- l'a livre antrlaise. o Coton. — Marché un peu plus facile. Égrené, 4 Va à ^^ V.i d. ; brut, 2 à 2 ^/j d. la livre an- glaise A litres produits. — Cotations et renseignements sur demande. Taylor & Co. 7, Tithebarn Street. Liverpool, 17 décembre 1904. Produits coloniaux français sur le Marché du Havre Mercuriale spéciale du « J. d'A. T. » Par M. L. Derais. * L'astérisque ilésignc les produits bénùficianl d'une détaxe partielle ou enliére eu raison de leur provenance de colonies françaises. Le mécanisme et le tarif de ce « pri- vilège colonial » ont été exposés tout au long dans les H"' 35 et 37 du » J. d'.\. T. ». Albumine. — Calme ; fr. 4 à 5 le kg. d'albu- mine de poule, et fr. 3 à 4 le kg, d'albumine de cane, selon qualité; provenance Tonkin. Ambrette. — Très calme. Tendance à la bais- se. Guadeloupe, fr. i;î à 142,50 les 100 kg. ; Martinique, fr. 140 à 147. îo. Ferme -', à 8î les Atoès [libre d']. 100 kg. Benjoin. — Très calme. En larmes, fr. 8 à 9 îekg., exempt de résine; en sorte, fr. 6 à 7; en grabeaux, fr. 2 ;\ ;,tO. * Cacao — Faible. Martinique, fr. 89 les 50 kg. ; Guadeloupe, fr. 90 agi ; Congo, fr. 95; Nouvelle-Calédonie (Nouvelles-Hébrides), fr. 91 à 95, cours nominal. * Café — ■ Ferme. Santos fr. 49, les Çokg.. pour courant. — Guadeloupe Bonifieur, fr. i ;8 à 1 42, ■; o ; Guadeloupe Habitant, fr. 125 à 128; Bourbon rond (cours nominal), fr. 155 à 160; Bourbon pointu, fr. i)5 à 160; Nouméa, (cours nominal;, fr. 88 à 105 suivant qualité de non gragé ou gragé. * Cire d'abeilles. — Faible. Madagascar, fr. i6î les <,o kg. ; Guadeloupe, fr. 170; Tonkin, fr. 14Î ;\ 160. Corih'i de bœufs. — Bonne situation. On cote nominalement, fr. 20 à 50 les 100 kg., prove- nance Madagascar. Cornes de buffles. — Calme. Sa'igon, fr. 75 .les 100 kg., (nominal) ; Tonkin, fr. 70. Cornes de cerfs. — Fr. 100 à i^o les 100 kg , provenance Tonkin. Cuirs — Ferme. Madagascar salés secs, fr. 68,50 a 72,50 les 50 kg.; Madagascar secs, fr. 76,50a 90; Martinique salés, fr. 5^ à 70; Gua- deloupe, salés, fr 55 à6S; Tonkin fr 95 à 97,50. Dividivi — Calme ; fr. 10 à 1 ■; les 50 kg * Fécule de manioc. — Soutenu; fr, 30a 33 les 100 kg , provenance Réunion. — Tapioca ; voir plus loin, à la lettre T. * Géranium (essence de]. — Calme ; fr 26 à 28 le kg., provenance Réunion. Gomme Copal. — Plus ferme. La valeur ne peut s'estimer que sur le vu du classement et des échantillons. * Œufs (jaune d']. — Calme. Les jaunes d'œufs salés, provenance Tonkin, se cotent: poule, fr. 57,50 à 62,50 les 100 kg.; cane, fr. 5 5 à 57,50. * Palme [huile de). — Soutenu ; fr. 60 à 65 les 100 kg. Palmistes — Soutenu ; fr. 27 à 28,50 les 100 kg * Poivre. — Soutenu. Sa'igon, fr. (17 les 50 kg., pour courant . * Rhum. — Calme, mais soutenu. Réunion, fr. 31 à ; ■; ; les sortes extra en fûts neufs se cotent de fr. 32 a35.Guadeloupe.fr. 33 à 36; Martinique, fr. 42 à 45. Le tout à l'hectolitre, base 54 degrés. Ricin {graine de). — Calme. Provenance Tonkin, fr. 18 à 20 les 100 kg. Riz. — Ferme. Sa'igon, fr. 17,75 à 18 les 100 kg., riz n" 2. Rocou. — Antilles françaises : Marque Cabre, fr. 70; Marque Bisdarry, fr. 65 ; Marque Cles- sen. fr 66, les 100 kg. Sabots de bœufs. — Ferme fr. 10 à 14 les 100 kg. Sucre — Situation totalement spéculative, et dangereuse. Le n" 3 en Bourse de Paris se cote fr. 40,875 ; Le Roux 88°, fr. 37,50. * Tapioca. — Calme; fr. 55 à 40 les 100 kg. provenance Réunion. * Vanille. — Délaissée. Réunion, fr. 20 à 30 N" 42 — DEC. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 381 le kg. acquitté, faculté d'entrepôt; Madagascar, fr. i^ à 2î ; Guadeloupe, fr. loà i<,. * Vanilbn. — Soutenu ; fr. I2 à 15 le ky , provenance Guadeioupe. \j. Dkrais. Le Havre, 22 Décembre 1904. Mercuriale de quelques produits d'Extrême-Orient Par M. .1. II. GiiEiN. Gomme-laque . — En baisse sérieuse depuis quelques jours, pour des raisons qu'il est malaisé de déterminer. Il est vrai que les exportations de Calcutta ont été supérieures de quelque 6.000 caisses à celles de l'année dernière jusqu'au 1" décembre; mais comme l'année dernière a été particulièment défavorable, cette augmentation qui porte le total à 2^.000 caisses, ne suffirait pas à elle seule pour expliquer un recul qui parait loin d'être terminé. Le fameux syndicat aurait-il été débordé ? Voilà la question qui semble primer toutes les considérations. Je sais bien qu'on a attribué le haut niveau des prix actuels à l'augmentation des débouchés, mais cet argument ne parait pas tenir bon devant le fait qu'il n'y a pas si longtemps, les prix actuels ont été atteints et dépassés : à ce moment là, il n'était pas question de ces nouveaux emplois dont on veut faire état aujourd'hui. Le fait est que depuis longtemps, la gomme laque est un ar- ticle de spéculation, ni plus ni moins qu'une vul- gaire action de mines d'or et celui qui tenterait d'expliquer les mouvements de cet article par les seules lois de la production et de la consomma- .tion, ferait infailliblementfausse route. Nous co- tons aujourd'hui T. N. à fr. 4gi pour livraison décembre et fr. 458/462 'pour décembre-janvier, les 100 kilos, c. a. f. Poivre. — On dirait que les maisons intéres- sées au poivre Saigon blanc ont lu ma dernière mercuriale et ont tenu à donner un démenti écla- tant à mon scepticisme. A peine en efTet cette revue avait-elle été publiée que déjà on annon- çait le dépôt à la Chambre de Commerce du Ha- vre, d'un type étalon servant de base aux achats à livrer. Reste à savoir comment les vendeurs se trouveront des garanties qu'ils sont ainsi ame- nés à donner. Si celles-ci n'entraînent pas pour eux d'inconvénients sérieux, ce serait effective- ment la fin du Singapore blanc, en ce qui con- cerne la France ; car les droits diflférentiels ne lui permettraient plus de lutter contre le poi- vre de nos colonies Du moins le poivre blanc de Singapore ne pourrait-il plus servir que pour bou chéries trous que laisseraient les récoltes de la Cochinchine. On cote Singapore blanc, d'ailleurs en baisse, à fr. 187,50 les 100 kg., c. a. f. Quant au Saïgon gris, il est en hausse par suite des bruits persistants sur la mauvaise ré- colte et il faut parler aujourd'hui de fr. 64 les 50 kg., c. a. f. Tapioca. — Singapore est légèrement en recul à 26 fr. 25 les 100 kg. Fécule de manioc. — Se maintient à 18 fr. les 100 kg., c. a. f. § fFéculc de Sagou. — La fécule de Sagou est peudemanpée pourla France ; elle est à 19 fr. 25 les 100 kg., c. a. f. Gambier. — N'a présenté que de légères fluc- tuations et est coté à 47 fr. 50 les 100 kg. c. a.f. * * Les produits deChine sont très fermespar sui- te de la hausse du change, qui augmente rapi- dement : Ramie. — La f' qualité se paie 80 à 85 fr. les 100 kg. c. a, f. Cannelle de Chine . — '< Best selected />, 105 fr , débris 82 fr les 100 kg. c. a. f. Suif végétal. — 80 fr. les 100 kg. c. a. f. Le Japon n'est ferme, que pour le , Riz, — dont on demande 1 1 s. î d. le cwt. Cire végétale. — Délaissée à 120 fr. les 100 kg., c. a. f. J. IL Grein 16, rue S'" Croix de la Bretonnerie. Paris, 16 décembre 1904. ACTUALITES Conférences publiques du Jardin nombre de ses conférences publiques qui Colonial. ont lieu, rappelons-le, le jeudi à 2 h. 1/2, à Le Jardin Colonial a eu, cette année, la Nogent-sur-Marne. On y va, soit en tramway, bonne idée d'annoncer d'avance un certain soit en chemin de fer ; départs, de la Bas- 382 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° i-: Dec. 1904 tille, tous les quarts d'heure ù peu près. Le 2'2 décembre a eu lieu une conférence des plus intéressantes, de M. le D' Loir, sur la lutte contre le paludisme. Voici les dates des conférences a venir : \'2 janv., M. Delhobbe, sur :Madagascar. — 19 janv., M. Simon, sur la Nouvelle-Calé- donie. — 20 janv., M. Brunet, député, sur la Réunion. — 2 févr., M. Superville, sur le Haut-Oubangui et le Tchad. — 9 févr., notre collaborateur si compétent M. P. Cibot, sur le caoutchouc en Amazonie. — 16 févr., M. RicHAUD, sur les colonies du Golfe de Bénin. — 23 févr., M. Pobéouin, (dont la signature a paru plusieurs fois dans le « J. d'A. T. »), sur la Haute-Guinée et le coton. — 2 mars, M. le Prof. Zolla, sur l'Indo- Cliine. — 9 mars, M. Chalot, sur le littoral congolais. Les conférenciers du Jardin Colonial ne perdent jamais de vue le côté agricole, même lorsque le sujet ne les oblige pas à s'y limiter exclusivement. Tous ont habité ou visité les pays dont ils parlent ; c'est une règle de la maison. Les conférences sont accompagnées de projections. L'Eîipositïon d'Agriculture Coloniale de 1905 Il s'organise pour 1905 une Exposition d'Agriculture Coloniale, au Jardin Colonial à Nogent-sur-Marne, du 20 juin au 20 juillet. Elle réunira tout ce qui touche à la pro- duction coloniale : plantes, fruits, animaux, matières premières d'industries, produits ma- nufacturés qui en découlent. Les fleurs des colonies n'ont pas été ou- lîliées, elles lormeront une section à part. Enfin une section de beaux-arts compren- dra les photographies, dessins, aquarelles, peintures représentant tout ce qui touche à la vie coloniale. Société Nationale d'Acclimatation de France. Le dimanche 18 décembre, à l'occasion du cinquantenaire de sa fondation, la Société Nationale d'Acclimatation de France a dé- cerné quelques récompenses , parmi les- quelles nous sommes heureux de relever celles accordées à M. Désiré Bois et à M. A. Fauchère. Ces distinctions, ainsi que le choix du conférencier pour la séance so- lennelle, — M. AuG. Chevalier, - souli- gnent l'orientation coloniale imprimée à la Société par son président actuel, M. Edm. Perrier, directeur du Muséum. Deux sections de la Société d'Acclimatation offrent un intérêt particulier pour nos lec- teurs : la Botanique qui tient ses séances mensuelles le 3° lundi, à 3 h. 1/2, et la Colo- nisation dont les séances ont lieu le même jour à .5 h. prolongeant en quelque sorte celles de la section botanique. Le siège de la Sociélé, qui a été malheureusement obli- gée de renoncer à son hôtel de la rue de Lille, est actuellement : 33, rue de Buffon, dans le voisinage immédiat du Laboratoire colonial (lu Muséum. C'est dans ce local que se tien- nent les séances des sections. La séance d'apparat, du 18 décembre, a eu lieu au Muséum même. Extraction perfectionnée du caoutchouc d'herbes Le rendement des appareils Schmoele. A la suite de l'article publié dans notre n° 41, nous avons reçu, de MM. Wm. F. Schmoele & Co., d'Anvers, la lettre suivante : Vous semblez douter qu'avec nos appa- reils mus à bras, on puisse produire, comme cela a été dit, le quadruple de ce que l'in-, digène produit avec ses ustensiles ordinaires. Le rapport nous parait, pour notre part, par- faitement admissible. Il est facile de prouver par les témoignages de dii'férents auteurs (Baum, par exemple) qu'un indigène , travaillant bien toute la journée, ne produit en moyenne que 2.j0 à 300 grammes de caoutchouc d'herbes, de qualité passable. Or, vingt hommes, munis de nos appareils, produisent25 kilos; il nous semble que nous ne nous avançons pas trop en prétendant que nos appareils quadru- plent le rendement de la main-d'œuvre"? Pour réaliser expérimentalement une comparaison exacte, il faudrait évidemment No 4-2 _ Dec. 190'4 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 383 faire travailler, des deux manières, exacte- ment la même ccorce et dans les mêmes con- ditions; mais, d'autre part, si nous disons qu'un jeu d'appareils donne 25 kilos de caout- chouc d'herbes par jour, nous n'avons pris là qu'une muyenne. On a pu constater en Europe, couramment, dans des écorces ve- nant d'Afrique, jusqu'à 30 "/^ et plus de caoutchouc au sortir delà laveuse; avec cela, il faut tenir compte de ce que ces écorces, avec le caoutchouc y contenu, ont eu le t -nips de perdre lieaucoup d'eaupendant leur trans- port en Europe, de sorte qu'on peut considérer que le caoutchouc mouillé, tel qu'il sort de la laveuse (après être bien pressé , naturellement, ce qui déjà le ressuie sensiblement), ne con- tient pas plus d'eau qu'une qualité ordinaire commerciale, telle qu'elle est expédiée en Europe après un séchage de six semaines à deux mois. Le caoutchouc, extrait en Europe d'écorces africaines, est du reste complète- ment sec après quelques jours et ne perd en général que l.j à '2'> "/y, pendant qu'en Afri- que le caoutcliouc frais perd jusqu'à .50 "/o- Ainsi, nous avons traité avant-hier, dans notre installation de démonstration, ici, 7 kilos d'écorces, qui, après quarante minutes de traitement au pilon, étaient réduites à 2.400grammes et, après trente minutes de la- vage à l'eau froide, à 2.250 grammes (l'écorce, éliminée dans la laveuse, ayant été évidem- ment remplacée en partie par de l'eau) ; or. aujourd'hui, après avoir suffisamment séché, le caoutchouc pèse encore 1.700 grammes. Donc, rendement de près de 23 "/o' alors que dans les calculs de la maison, destinés aux clients, on se liasc sur 17 "/u seulement. Nous cro\ons, du reste, qu'en général les procédés des indigènes entraînent une forte perte de caoutchouc; car si l'écorce n'est pas brisée en une poudre presque impalpable, — ce qu'une machine peut seule faire, — il y a fa- talement perte de caoutchouc, puisque les moindres fragments en contiennent encore. Avec nos appareils, la perte est presque nulle, alors que d'autres installations méca- niques semblent travailler avec beaucoup de perte, uar suite d'un traitement trop violent. Avec les procédés indigènes, la perte semble dépasser quelquefois 50 "/q. Nos appareils sont construits de telle ma- nière que l'écorce est traitée avec beau- coup de ménagement. Ils ne rompent pas les fils de caoutchouc ; ils brisent et en- Irainont par le lavage l'écorce, réduite en. poudre presque impalpable, tout en mainte- nant la structure du caoutchouc entièrement intacte. En Afrique, lorsqu'on travaille, au moyen de ces appareils, des écorces fraîches, les lils se soudent entre eux, surtout quand on emploie l'eau bouillante ; mais dans les échau- tillons ol)tenus en Europe, on peut parfaite- ment suivre le parcours des fils dans le caoutchouc. L'appareil principal (le pilon) travaillant entièrement à sec, il pourra être mis, avec le temps, directement sur les champs de ré- colte des rhizomes, ainsi que la décorti- queuse; et ainsi on évitera le transport des déchets qui représentent environ 50 "/„ du poids des rhizomes (effet de la décortiqueuse) et G5 "/o du poids de l'écorce détachée (effet du pilon). L'étude du Jute dans l'Inde Communication de M. Léon Hautefbuille. M. LÉON Hautefeuille, dont la mission d'études dans l'Inde a été signalée dans notre n° ]6, nous donne, dans une lettre privée, quel- ques renseignements, susceptibles d'intéresser les. lecteurs du « J. d'A. T. », sur le programme des travaux du personnel agronomique officiel con- cernant le jute; son rapport démission apportera, sans doute, un exposé complet des résultats enregistrés. Voici la lettre : « Le Gouvernement de l'Inde anglaise a dé- cidé, il y a deux ans, de poursuivre des études sur le jute. Il s'agit d'aljord de vérifier si ce produit est aujourd'hui inférieur en qua- lité à ce qu'il était autrefois. D'autre part, la sélection du jute se faisant à rebours par les producteurs, le plus mauvais étant con- servé pour la graine, il y avait lieu de se préoccuper des consé({uences d'une pareille manière de faire. Enfin, il a paru utile de faire une reconnaissance et une classification des diverses races de jute propagées avec plus ou moins de sagacité par les indigènes, 384 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE DÉn. 1904 qui détiennent cette culture exclusivement. » Des expériences de comparaison et de sélection ont été instituées à la Ferme expé- rimentale de Burd\van sous la direction des services de l'Agriculture du Bengale et la haute surveillance de M. Mollison, Inspec- teur général de l'Agriculture pour llnde. Ces expériences, poursuivies méthodique- ment depuis deux ans, feront l'objet d'un rapport qui paraîtra dans quelques mois. » Parallèlement, M. Burkill, superinten- dant du Musée de Calcutta et lîapporteur inté- rimaire des Produi s économiques, est chargé de l'étude botanique desv ariétés de jute, ce dont il s'acquitte avec une conscience par- faite et une perspicacité bien nécessaire, si l'on considère (|u'il obtient des indigènes des indications souvent contradictoires, dont il serait impossible de tirer quelque prolit sans lumières spéciales. » b. Force nécessaire pour tourner une batteuse à bras. Lcllre de MM. Ph. Mayfarth & C" « Nous avons lu dans le dernier numéro de voire Journal l'article très intéressant et remarquablement documenté de M. F. Main, sur les batteuses à riz. i Mais, ayant, comme très anciens fabri- cants de batteuses, quelque expérience à ce sujet, permettez nous de prendre, con- tre M. Main, la défense de la batteuse à bras. » M. Main dit que ce système doit être écarté de suite et que la vitesse indispensable à donner au batteur absorbe déjà à vide la force de deux hommes. » Ceci est peut-être juste pour l'ancien sys- tème des batteuses à bras, mais on ne sau- rait plus dire ia même chose de nos nouvelles batteuses à bras munies de no? coussinets à rouleaux et à anneau graisseur, qui font éco- nomiser de 30 à 40 "/„ de force motrice ; sur- tout notre nouvelle marque Lilliput, qui est une véritable petite merveille, pour la dou- ceur de sa marche. Nous pourrions vous donner de nombreuses références qui témoi- gnent d'un véritableenthousiasme pour cette petite lîatteuse. » Nous avons déjà fourni un grand nombre de batteuses à bras et à manège dans diffé- rents pays tropicaux ; entre autres, à la ferme d'essais du gouvernement de l'Inde, à Nagpur. » Toutes ces machines ont donné entière satisfaction et nous ont valu de nombreuses commandes ultérieures. » Nous fabriquons environ 5. (100 batteuses par an. Nous en exposerons une collection complète au prochain Concours général agri- cole de Paris, et ceux de vos lecteurs qui s'intéressent à la question y trouveront tou- tes facilités pour les étudier. » Inutile de vous dire que toutes nos bat- teuses à bras peuvent être à chaque moment adaptées à un manège ; elles répondent aux deux destinations. » Veuillez agréer, etc.. pour Mayfaiith & C'% S. Trier. Paris. G, rue Riquet. AVIS IMPORTANT Nous prions instamment nos abonnés, pour éviter tout retard dans la réception du Journal, de bien vouloir renouveler leur abonnement avant son expiration. Sauf avis contraire, nous ferons recouvrer par la poste, dans la première quinzaine de 1905, le monlayit des abonnements non renouvelés de nos abonnés français, en y ajoutant 50 centimes pour frais de recouvrement. — Nous serons obligés de suspendre le service aux abonnés coloniaux et étrangers qui n'auront pas renouvelé en temps ulile. Nous nous voyons obligés derenoncer aux abonnements semestriels, qui compliquent trop la comptabilité du Journal. Nous n'accepterons donc, a l'avenir, d'abonnements nou- veaux autres qu'à échéance de fin décembre et pour l'année entière. — Nous prions instam- ment tous nos abonnés de profiter du premier renouvellement qu'ils auront à payer, pour ramener leurs abonnements à cette échéaiu-e unique, coïncidant d'ailleurs avec la publica- tion de notre Table des Matières, qui est annuelle. liniiriiUL'nc rie J. U. .\ciiAKD, 10, rue de Flandre, Dreux. Le Gérant : J.-b. Achauu. N» 41 _ Nov. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE XIX BENEDICTINE '*^\a>'*^^i>^*^j'^*'^a"t^ i^Tni'irl j 5e trouve dans les colonies, chez les |"ip9 principaux importateurs locaux. |^ Inspectear Coloulal : |^ .\^' LYSOL S '90, L^ Guide complet du tr.iitfm.>nt LA MÉDECINE AGRICOLE ''St adre^sH frimco ;i li,ufi- personne qui en fait la demanda ;i la" SOCIÉTÉ FRANÇAISE du LYSOL, 22 et 24, Place Vendôme, Parts. • ■VITIOXJH.T'CJIl.aE! JOHN GORDON A C° N" 9, Netv Broad Street, N" 9 — LONDON, E- C. Adresse télégraphique : PULPER-LONDON (Code en usage : A.B.C.) lAGHIRES FOUR GAFEERIBS (Le plus riche choix qu'on puisse trouver au monde) MACHINES POUR SÉCHER LE CACAO Ida ohiiï es pour Su creries Décortiqueurs de Riz Machines agricoles coloniales de toutes sortes '^Dz^^^à^i I« Catalogue général Iu;cu$usernen* iUUziH^ En écrivant, mcntionnei le Journal d'Agriculture Tropicale XK JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Nov. 1904 \l Hubert BoeKen ^ C%t." \l DUREN Province Rhénane (ALLEMAGNE) Télêgr. : Bœken, Dûren. -Code ; A.B.C. 4^ éd. - Téléph. a.. Pans. Bruxelles. Londres : N'336 DÉfibreuses Automatiques à Travail Continu MODÈLE 1904, SANS CHAINES Pour Sisal, Aloës. Fourcroya, Ananas. Sansevières, Bananiers ettoutes Pl^^.t^hîf ïn; chacune soit réglable dans Défibreuse une très large mesure, il y automatique à Travail continn. Prix : àia fabrique, lo.ooo francs. Poids: Machine complète, 4.000 kg.; la pièce la plus lourde pesant 120 kg. Délai de livraison : un mois à partir du jour de réception de la commande. Force motrice: i3 che- vaux vapeur. Rendement: 10.000 feuil- les à l'heure. Déchets abso- lument insignifiants. Le principe des machines restant le même et quoique a avantage à faire varier. selon la nature de la plante, les détails d'exécution. Nos clients devront donc toujours nous envoyer des descriptions précises et, si possible, des échantillons vivants. Les feuilles grasses, en particulier, voyagent avec une grande facilité. Nous avons pu défibrer e Paris, fin iqnS, 5oo kg. de feuilles de Sanseviera Eh- renbergii cueillies en Abvs- sinie trois mois auparavant. int ic ujciuc Cl ijuvi^Li*. fp a\ NOUS a.o., renoncé à '^ f^^^-^^-nJes^emsJé^^^^^ ,,,, A Vinstar de Vancien ^^odèle expertisé à la m^^^^ "nÏvSb^e' tgoS '" nT^t'atitS^d'4'sSdtmTh\n?f'du'M^l1S^^^^^^^ E.traitduBunetind'expériencesrédigé.e."déc^^^^^ directeur de la Station :«... Par suite de ses d vers appareus «y^f ^ ' ^ ^^ de l'alimentation travailler les fibres les plus A"" '''"^^^^''«",'5"^ 'f.^Pl^YTsv "èm^^^^ et de conduite des tiges continueet automatique remplissent très bien leur but. Le ^^^}lf^°^^ P^, 1^5 lanières, complètement par les quatre courroies «Tit^in» foi^tionne d une taçon irreprocnjoic _^ Relativement dé ibrées sur toute leur longueur sortent de la ^^^j'''^.^^" .dui"L et d^'un plus faible poids, mais FéculeSlelll^^ OutiUaoe complet : Râpes méeaiiipes. Cuves et Toiles mêtalllps. etc. Pour toutes racines féculentes Ala suite d'uneétude appro- fondie des meilleures ins- tallations, en particulier de celles du Natal, nous avons établi une nouvelle «Râpe brevetée système Bœ- ken» qui délie toute concur- rence. Nous nous chargeons de l'étude, de la fourniture et du montage de tous les appareils et dispositits n cessaires pour le bon fonc» tionnement d'une féculerie en pays chauds :râpes,cuves et toiles métalliques, sé- choirs, etc., pour manioc, arrowrootet toutes racines ou tubercules similaires. Rendement : de 5 à 5o kg. de farine par heure, se- lon la grandeur de la râpe. Séchoirs - Presses d'Emballage Longue praffqae agricole e. pays chauds^ -Consf^ Oev*s déta/1/és d'Enfrepr/ses ^S'-'^^J": X^f'*i« ^é^^^fes - Fourni «re de machmes à vapeur, "' '''"'rurt.]n%:^ofer4rZf poVSsTt^U'gég". tous'l^ccessolres d'e,p/o)Ut/on. 1 Fn écrivant, mentionne; le Journal d'Agriculture Tropicale New TofK t>u 3 5185 00264 1122 /v^ rT •^^ .^^ V J m^->.j^ >v 5;^^ v;-'-f\^.'