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Les Algues vertes qui vivent dans le thalle d'autres Algues, ou dans le tissu de plantes plus élevées en organisation, ont fré- quemment attiré l'attention des observateurs, surtout dans ces dernières années, et ont fait le sujet d'un assez grand nombre de travaux (1). Les Algues brunes, au contraire, n'ont guère été étudiées à ce point de vue et le parasitisme de quelques-unes d'entre elles, cité incidemment par divers auteurs, est à peine connu. Le présent travail a pour objet d'étudier plus en détail les espèces dont le parasitisme a été indiqué par les auteurs, d'en faire connaître quelques-unes non décrites jusqu'ici et surtout d'appeler l'attention des algologues sur un sujet qui, à coup sûr, pourra fournir nombre d'observations nouvelles et intéres- santes. Je l'ai entrepris sur le conseil et sous la direction de M. Bornet (2). C'est en 1846 que la pénétration d'une Algue brune dans le thalle d'une autre Algue fut mentionnée pour la première fois par Harvey (3) ; il a rej^résenté les articles basilaires des filaments de YElachistea velutina Aresch. (Ectocarpus vehitinus Kûtz.), 1. Voy. Môbius, Conspectus Algarum endophytarnm (Notarisia 1891). 2. M. Flahault a donné, dans le Bulletin de la Société botanique de 1888, le compte rendu d'une herborisation algologique faite au Croisic, en septembre 1887, sous la direction de M. Bornet ; nous sommes revenus dans cette même localité en 1890, plus nombreux que la première fois, car non seulement M. Bornet, M. Go- mont, M. Guignard étaient présents de nouveau, mais trois élèves de M. Flahault l'avaient accompagné : MM. Jadin, Galavielle et Huber. La plupart des espèces que j'étudie ici ont été récoltées en septembre au Croisic et examinées sur le vi- vant; j'ai étudié les autres sur des exemplaires dans l'alcool ou en herbier que je dois aussi à M. Bornet. 3. W. H. Harvey, Phycologia britannica, 1846-1851, planche XXVIIi, B. 2 JOURNAL DE BOTANIQUE comme intercalés entre les rangées radiales des cellules de Il Himanthalia lorea, et a indiqué que « la plante s'enracine dans la substance du suhstratum. » Cette observation de Harvey est restée isolée pendant long- temps. Toutefois, en 1850, à Saint- Vaast, et en 1851 , à Belle-Ile, Thuret observa que le Streblonenta investiras Thur. envoyait « des filaments pénétrant dans 1'- tissu du Gracilaria compressa , et faisant des circuits autour des grandes cellules de cette plante » (note manuscrite de Thuret dans l'herbier de M. lîornet); en 1853, il écrivait, à propos de l'espèce déjà citée par Harvev : « les filaments de cette plante sont implantés directement dans le tissu àeX Himanthalia et y pénètrent, en se ramifiant, aune assez grande profondeur. » (Ibidem). Mais Thuret n'ayant pas publié les observations précédentes, on ne peut invoquer la priorité en sa faveur et, en 1863, M. Le Jolis (1) s'est contenté de ranger ces deux espèces, d'après Thuret, dans le genre Streblonema, sans en donner de description, ni même mentionner leur péné- tration dans le thalle sur lequel elles vivent [loc. cit. p. 73). C'est pourquoi Hauck (2) dit dans son énumération des Algues de Trieste que, ne connaissant ni l'exsiccata de Le Jolis ni celui de Llovd, il a déterminé un Sti'cblonciiia comme Si. invesliensThnr. , uniquement parce qu'il l'a observé sur le Gracilaria compressa. Il en donne un croquis qui se rapporte bien en effet «à la plante de Thuret et il mentionne également, dans une très courte des- cription, que la plante envoie des filaments rhizoïdes dans le thalle hospitalier. Durant un séjour que M. Kny (3) fit à Helgoland, en sep- tembre iS-j, il recueillit sur la côte de nombreux exemplaires de Dclesscria sanguinea L., qui, en différents points de leur thalle rouge, montraient des taches brunes, isolées ou confluentes, dues à des filaments ramifiés courant à la surface, et à articles de dimensions variables. Il a vu, par des coupes, ces filaments pénétrer dans le tissu du De/esseria et circuler entre les cellules 1. Le Jolis, Liste des Algues marines de Cherbourg, 1863. — C'est dans cette liste que le Streblonema investiens est rite pour la première fois. 2. F. Hauck, Verccichniss der im Golf e von Triest gesammelten Mecresalgen (Oesterr. hotan. Zeits^hriû, tome XXV, 1875, p. 389 et 300). 3. Kny, Ueber einige parasitische Algen (Sitzung-sb. der Gesellsch. naturf. Freunde zu Berlin, [9 nov. 1S72. Reproduit in Botanische Zeitung-, 28 févr. 1877, P- I39-M4)- C. Sauvageau. — Sur quelques Algues pkéospore'es parasites. 3 sans jamais y pénétrer; les articles de ces filaments entophytes étaient encore plus irréguliers que ceux des filaments super- ficiels. Malgré ses recherches, M. Kny ne put observer les organes reproducteurs du parasite, qu'il se borne à considérer comme unePhéosporée. Il aconstaté l'existence de filaments para- sites semblables dans le thalle d'autres Floridées : Delesseria alata, Hypnea (Cysioclom'um) purpurascens , Chondrus crispns, Polyides rotundus, Rhodomela subfusca, et aussi des Laminaria saccharina, mais il n'a rencontré d'organes reproducteurs dans aucun cas. Peu de temps après, dans un volumineux travail publié en 1875 et qui, à côté d'observations fort intéressantes, ren- ferme des faits erronés et des renseignements inutilisables, M. Reinsch (1) a donné la description d'un grand nombre d'Al- gues qu'il considérait comme nouvelles. Il a créé en particulier le genre Entonema pour des Ectocarpées microscopiques para- sites sur des Phéophycées et des Floridées, dans le thalle des- quelles elles envoient des filaments irréguliers qui courent entre leurs cellules ou pénètrent dans leur intérieur. Depuis, divers auteurs ont restitué aux Chlorophycées plusieurs des quatorze espèces que M. Reinsch attribuait au genre Entonema. D'après M. de Toni (2) le Streblonemopsis irritans, créé en 1883 par M. Valiante, ne serait autre chose que X Entonema penetrans de M. Reinsch; je ne crois pas que les raisons données par M. de Toni de cette assimilation soient suffisantes, et ces deux plantes me paraissent devoir être séparées. D'ailleurs, à ma connais- sance, aucun Entonema n'a été de nouveau constaté depuis le travail de M. Reinsch. Quoi qu'il en soit, si l'on devait admettre un genre spécial pour les Ectocarpus parasites dans le thalle d'autres Algues, le genre Entonema aurait le droit de priorité. En 1878, M. Bornet a rapporté incidemment ses observations sur le parasitisme de deux Elachistea pénétrant vigoureusement dans le thalle hospitalier : YE. clandestina Crouan et YE. stellu- lata Griff.; il a suivi les stolons entophytes qu'ils émettent et les a vus former plus loin des touffes filles identiques à la plante- 1. P. F. Reinsch, Contributiones ad Algologiam et Fungologiam, Leipzig- 1375. 2. J. B. de Toni, Notiz nber die Ectocarpaceen-Gatlungen Entonema Reinsch ««^Streblonemopsis Valiante (Ber. d. deutsch. bot. Gesellsch., IX, 1891, p. 129) 3. Bornet, in Thuret, Etudes phycologiques-, p. 21. 4 JOURNAL DE BOTANIQUE mère. Il fait ensuite « remarquer en passant la ressemblance de ce développement avec celui des Champignons entophytes ». Je reviendrai plus loin sur ces deux espèces. Enfin, \e genre Herpojtcu/a ;i vu- errv par J. Agardh,en 1880 (1 ), pour des Ectocarpées produisant sur leur substratum, àl'aidede filaments décombants, une couche mince, étalée, s'aceroissant en direction centrifuge, de laquelle s'élèvent les filaments dressés. Ces trois espèces sont Y H. pulviuatum , Y II maculans, de la Nouvelle-Zélande, décrits pour la première fois, et Y H '. velu- ti)ium{Ect. vclutiuusK\rt/..).}\\. f. Agardh, d'après la description qu'il donne de ce dernier, ne parait pas en avoir fait un examen approfondi, car la couche continue dont il parle, et qu'il dit formée parles filaments décombants, ne me semble pas exister. D'ailleurs, son opinion n'est pas faite sur les relations de cette planteavecson support, car il rapporte, sans se prononcer entre elles, l'opinion de Harvey citée plus haut, et celle d'Areschoug, qui n'avait vu qu'un « stratum hypothallinum obscurum ». Si le genre Herponema est maintenu avec les caractères que son auteur lui a assignés, l'espèce H . velutinum doit à coup sur en être retir Cependant Hauck (2) a adopté le nom (Y Hcipi>urma ; mais, changeant son acception, il le donne à une section du genre Ectocarpus qu'il divise ainsi : a. — Herponcma (petites Algues parfois microscopiques, qui consistent en un filament primaire ramifié, rampant dans la couche corticale d'Algues plus grandes ou à leur surface, et duquel nais- sent des branches secondaires dressées, sur lesquelles se déve- loppent les zoosporanges) avec les espèces E. investiens (Thur.) Hauck, E. rep ta us Crouan, E. termïnalïs Kûtz., E. velutinus (Grev. 1 Kùtz., E. simpliciusculus Kiïtz. b. — Eucctocaipns avec tous les autres Ectocarpus. Pour deux de pèces, E. investiens et E. vclntinus, Hauck cite U- fait de la pénétration de filaments delà ' msle thalle de la plante hospitalière, etil donne une figure de la pre- mière, non d'après le dessin original que j'ai cité précédemment, mais d'après un croquis communiqué par M. Borne t. 1. J. -, Till .' ? System-.!':, p, 2. Rabi ptogamen Flora. F. Hauck, Die Meeresalgen, Leipzig', 1885, p. 524 et suiv. C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 5 Je décrirai successivement le parasitisme des différentes espèces que j'ai étudiées. Il ne me semble pas qu'il y ait lieu d'établir un genre spécial pour les Ectocarpus parasites, car ce genre n'aurait pas plus sa raison d'être que celui qui grouperait, parmi les Elac/u'stea, les espèces qui pénètrent dans la profon- deur de leur substratum. D'ailleurs, comme je l'ai dit, si cette scission devait se faire, il y aurait lieu d'invoquer la priorité pour le genre Entoiiema. Peut-être même le nom de Streblonema (1) serait-il préférable à celui d Entoiiema. Il sert en effet à réunir de petites Ecto- carpées rampant entre les filaments corticaux des Mesoglœa, Nemalion, Liebmannia , etc. Leur thalle rampant, formé de fila- ments articulés, irréguliers, non réunis en disque, est toujours la partie la plus développée de la plante ; il porte ça et là des ramifications dressées qui sont, ou bien des poils sans pigment, ou bien de courtes branches portant des sporanges. Si ces fila- ments rampants, au lieu de se tenir à la surface du thalle hospi- talier, s'y enfoncent, au lieu de rester extérieurs à l'épidémie du substratum, pénètrent entre ses cellules et rampent entre les élé- ments de la plante hospitalière, autrement dit, s'ils s'adaptent à la vie parasitaire, cessent-ils d'appartenir au genre Streblonema} C'est une question que je laisse à d'autres le soin de trancher, mon but étant de faire connaître seulement des faits de para- sitisme. Outre les plantes qui seront indiquées ici comme substratum de Phéosporées parasites, je puis citer les Desmarestia ligulata Lamour., ScJiizymenia edulis J. Ag. {Iridœa Harv.), Grate- loupia filicina A g., Chondrus crispus Stackh., Callophylli's lacim'ata Kûtz., RJiodymenia palmata Grev., Calliblepliaris ciliata Kùtz., Nitopliyllum iaceratum Grev., à l'intérieur du tissu desquels j'ai observé des filaments parasites appartenant à des Algues brunes, que l'absence du thalle extérieur m'a empêché de déterminer. Le parasite du Rhodymem'a palmata est particulièrement abondant ; on le reconnaît extérieurement à la présence de taches brunâtres, plus ou moins arrondies, repro- duisant tout à fait l'aspect d'un Myrionema. J'en ai trouvé au Croisic un nombre considérable ; dans les derniers jours de sep- 1. Derbès et Solier in Louis Castagne, Supplément au Catalogue des plantes qui croissent naturellement aux environs de Marseille, Aix, 1851, p. 100. 6 JOURNAL DE BOTANIQUE tembre, l'évolution du parasite était visiblement plus avancée qu'au commencement du mois, et des filaments dressés commen- çaient à sortir du thalle du Rhodyntenia ; on a certainement af- faire là à une Ectocarpée parasite, dont les organes épiphytes ne se développent qu'en automne, et qui reste à déterminer. i. — Elachistea stellulata Griffiths. h'Elachistea stellulata est très fréquent vers la base des frondes un peu âgées du Dictyota dichotoma Lamour., où il forme de petites touffes, parfois bien apparentes, d'autres fois visibles seulement à la loupe. Son coussinet est bien développé, ses filaments assimilatcurs, longs d'environ 200 ;j., ont 10 à 14 a de largeur; les poils sont plus longs, les sporanges uniloculaires nombreux. M. Bornet (1) aindiqué que cette plante envoie, dans le thalle du Dictyota, des stolons qui, en s'épanouissant à l'extérieur, deviennent le début de nouveaux individus ([Elachistea. Son observation est la plus précise et la plus détaillée de celles qui ont été faites sur les Phéosporées parasites; j'y ajouterai peu de chose et j'insisterai uniquement sur le caractère de parasitisme de cette espèce. On sait que le thalle du Dictyota dichotoma ( 2 )se compose, sur toute son étendue, d'une seule couche de grandes cellules cons- tituant l'assise moyenne ou corticale* complètement recouverte d'une assise épidermiquefja cellule^ beaucoup plus petites; cette dernière fournit à elle seule les poils et les organes de la repro- duction. Par une coupe, passant par un Elachistea stellulata, on peut toujours se convaincre, particulièrement s'il est encore de petites dimensions, que son coussinet repose directement sur l'assise moyenne de l'hôte, et que par conséquent l'épidémie est interrompu en ce point. Presque toujours aussi, on voit XEla- chistea émettre latéralement, entre l'épidémie et l'a moyenne, des filaments rampants, à cellules plus ou moins irrégulières, pos- sédant des chromatophores discoïdes, pariétaux, semblable à ceux des filaments assimilateurs. Que les coup :nt trans- versales ou longitudinales par rapport au Dictyota, on retrouve 1. Etudes phycologiques, p. 21. 2. Voir à ce sujet les planches XXYII a XXX des Eludes pkycologiques. C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 7 ces stolons; Y Elachistea les envoie donc dans des directions rayonnantes. Ces stolons n'ont jamais qu'une seule épaisseur de cellules. En les suivant, on les voit parfois se perdre après un parcours de quelques articles, d'autres fois aboutir à un autre Elachistea, qui a été produit par le premier, absolument comme un groupe de pieds de fraisiers proviennent, par les stolons, d'un fraisier mère. On se rend compte facilement de cette génération. Parfois, on suit les stolons sans constater de modifications dans les cellules de l'hôte, mais souvent celles qui sont au contact ou très voisines du filament parasite s'accroissent en hauteur jusqu'à atteindre le double ou le triple des autres cellules épidermiques (PI. I, fig. 1). Les débuts du nouvel Elachistea sont variables. Ou bien le stolon multiplie ses éléments à son extrémité et pousse des rudiments de filaments dressés ; la masse ainsi produite soulève les cellules épidermiques accrues, provoque la formation d'une voûte qui, cédant à la pression, se déchire pour livrer passage aux filaments d' Elachistea ; pendant assez longtemps, on re- trouve sur les coupes transversales ces lambeaux d'épiderme adhérents (PI. I, fig. 2). Ou bien, mais plus rarement, les fila" ments dressés pénètrent dans les cellules épidermiques, géné- ralement au nombre de un par cellule, et arrivent ainsi à la paroi externe de l'épiderme qu'ils traversent pour s'allonger au dehors. Dans l'un et l'autre cas, ces filaments se développent tous en fila- ments assimilateurs, ou, de très bonne heure, à peine quelques- uns d'entre eux sont-ils développés, que déjà des sporanges apparaissent assez abondamment. Le coussinet débute de bonne heure (fig. 2) par simple soudure ou rapprochement des articles de la base des filaments, qui s'élargissent jusqu'au contact. On rencontre parfois des groupes de quelques filaments assi- milateurs, débuts de jeunes Elachistea, séparés l'un de l'autre par deux ou quelques cellules épidermiques, et qui proviennent d'un même stolon. Ces éléments épidermiques de séparation dis- paraîtront dans la suite du développement du parasite et, bien que d'apparence homogène, la plante devra son origine à la sou- dure de ces jeunes individus. Parfois, d'ailleurs, on retrouve des débris d'épiderme dans des touffes du parasite. De même il est fréquent, sur des coupes, de rencontrer plusieurs Elachistea 8 JOURNAL DE BOTANIQUE bien développés, réunis l'un à l'autre par un stolon sous-épider- mique sans solution de continuité. Si 1rs cellules épidermiques situées au-dessus du stolon para- site ne sont pas constamment modifiées dans leurs dimensions, on en rencontre, aussi qui sont allongées sans être continués ni proches voisines des stolons. C'est qu'alors le filament ne se trouve- pas dans le plan de la coupe. Il est d'ailleurs impossible de confondre ces cellules agrandies avec des cellules destinées à donner des poils ou des organes reproducteurs. De la base d'un ElacJu'stea ou d'un stolon sous-épidermique descendent parfois, dans la couche moyenne, des prolongements filamenteux à éléments plus ou moins irréguliers et toruleux, et possédant des chromatophores. Ces filaments sont d'ailleurs moins nombreux que les précédents; ils rampent le long des membranes de séparation des cellules moyennes, passent d'une cellule à l'autre-, en utilisant de préférence les ponctuations, sans que les cellules envahies paraissent en souffrir, car leur contenu est identique à celui des cellules indemnes. Puis, arrivés au con- tact de la paroi sous-épidermique opposée, ils rampent contre elle ou la traversent, et alors écartent les cellules épidermiques et deviennent le point de départ de la formation de nouveaux Elacln'sica ; le filament représenté sur la figure i provenait d'une touffe située sur la face opposée du Dictyota. Le cas représenté sur la figure i est plus rare et plutôt excep- tionnel : du coussinet du parasite, descendent dans la cellule hospitalière sous-jacente de nombreux filaments qui l'envahis- sent totalement. Malgré cette remarquable facilité de propagation végétative, et bien que je n'aie pas cherché à suivre la germination des zoo- spores, je crois que la pénétration directe du parasite par germi- nation est assez fréquente. Sur plusieurs coupes de Dictyota in- festé, j'ai vu en effet quelques articles sous-épidermiques reliés à une cellule étranglée, qui faisait légèrement saillie au-dessus du thalle de l'hôte et, à cause de l'a pect de ces cellules, je crois pouvoir supposer qu'ils étaient le résultat d'une germination d'/:'. stellulata. S'il en était ainsi, la germination ne produirait pas directement les filaments assimilateurs, mais donnerait d'abord naissance à un stolon sous-épidermique ; le parasitisme ne serait ni occasionnel ni tardif, il serait constant et originel. C. Sauvageau. — Sur qitelqties Algues phéosporêes parasites. t, Les nombreuses coupes que j'ai dû faire dans le thalle du Dictyota pour étudier YE. stellulata m'ont conduit à l'obser- vation d'un fait assez intéressant de pénétration de rhizines à l'in- térieur des cellules du thalle qui, à ma connaissance, n'a été men- tionné chez aucune Algue. On sait que, tout à fait à la base du thalle du Dictyota dicJw- toma, poussent des rhizines en touffes paraissant à l'œil nu comme de petites taches grisâtres, légèrement saillantes, d'aspect plus ou moins semblable à un parasite. Le plus souvent, ces rhizines sont dressées ou recourbées, ou même rampantes à la surface du thalle, ou s'entrecroisent dans tous les sens sans présenter rien de particulier. Mais parfois, sur des thalles âgés, quelques-unes des cellules épidermiques, au lieu de s'allonger à l'extérieur en rhizines, s'accroissent vers l'intérieur et se comportent comme de véritables parasites dans les grandes cellules de l'assise moyenne, y rampent, s'y ramifient, s'y entrecroisent. On voit sur la figure 3 (PI. I) le début de cette formation. Généralement, ces rhizines internes, arrivées contre la face opposée, se recourbent et rampent contre elle ou dans divers sens (PI. I, fig. 4) ; rarement, elles s'épatent contre elle et se ramifient en prolongements coral- loïdes. Sur la figure 5, bien que les cellules soient envahies par de nombreuses rhizines internes, on ne voit les relations d'au- cune d'elles avec les cellules épidermiques ; c'est donc qu'elles peuvent circuler dans tous les sens à l'intérieur des grandes cellules. Il est encore plus remarquable de voir ces rhizines internes passer d'une cellule dans l'autre et traverser les ponc- tuations en se rétrécissant. Ce phénomène s'observe assez fréquemment, mais non cons- tamment, à la base des thalles âgés du Dictyota. J'ai vu un fait semblable de pénétration dans le thalle d'un Cutleria multi- fida, mais, malheureusement, à un moment où mon attention n'était pas encore appelée sur ce sujet, et je n'en ai pris ni dessin ni notes détaillées. Je le cite donc uniquement pour mémoire. La production de stolons intercellulaires donnant naissance à de nouveaux individus & Elachistea peut être considérée comme un cas de parasitisme véritable, d'une part à la suite des dommages causés sur le thalle hospitalier, et d'autre part par analogie avec ce qui se passe chez les Champignons entophytes ; io JOURNAL DE BOTANIQUE toutefois, les cellules entophytes possèdent des chromatophores normaux, et leur pénétration à l'intérieur des grandes cellules, tout au moins quanti ils sont en filaments isolés, ce qui est le cas général, n'en modifie pas le contenu d'une manière apparente. Quant à ce qui concerne les rhi/.ines du Ih'ciyoia, dont la pénétration dans l'assise moyenne n'est pas sans ressemblance avec celle des filaments internes de X Elachistca, on peut l'ex- pliquer en disant que les cellules épidermiques du Dictyota sont susceptibles de s'allonger dans l'un ou l'autre sens; que, norma- lement, l'allongement se fait vers l'extérieur et donne les rhi- zines, et que, plus rarement, il se fait vers l'intérieur et donne des filaments semblables à des rhizines, mais qui se comportent comme s'ils étaient parasites. (A suivre.) NOTE SUR UN KELLOGIA DE LA CHINE Par M. A. FRANCHET. On ne connaissait jusqu'ici qu'une seule espèce de Kellogia, le K. galioides Torrey, propre à la flore des Etats-Unis occi- dentaux et observée seulement dans les forets montagneuses, surtout au voisinage des bois de Conifères de la Sierra Nevada, au S. de la chaîne de l'Arizona, à l'E. de l'Utah, au N. du Was- hington et au N.-O. du "Wyoming. M. Delavay en a rencontré une deuxième espèce dans les montagnes de la province chi- noise du Yun-nan, et c'est là un fait de géographie botanique qui mérite d'attirer l'attention, puisqu'il s'agit de l'extension, en Asie, d'un genre que l'on était en droit de considérer comme strictement américain. L'espèce type, Kellogia galioides , est une herbe à port de Galium, comme l'indique son nom ; ses fleurs sont 3-6-mères (Asa Gray), mais plus souvent 4-mères; sa corolle est tout à fait celle d'un Aspcrula (A. odorata) et paraît être très caduque; les sépales persistent sur le fruit et sont linéaires- subulés, dressés, avec les pointes un peu recourbées en dedans; le récep- tacle est hérissé de longues soies crochues étalées, comme on le voit dans un grand nombre de Galium et & Aspcrula ; l'inflo- rescence est tout à fait celle d'un Galium, du G. trifiorum, par exemple. Toutefois les feuilles opposées, avec deux stipules A. Franchet. — Sur un Kellogia de la Chine. n interpétiolaires, comme chez le Didymsea, la présence d'un calice, et le caractère du fruit qui se sépare en deux coques à la maturité, éloignent le Kellogia de la tribu des Rubiacées-Ga- liées, en le rapprochant de celle des Rubiacées-Anthospermées, où MM. Bentham et Hooker le placent, avec doute d'ailleurs, en le mettant entre Mitchella et Serissa. M. Bâillon, Hi'st. des plantes, Vil, 399, en fait aussi une Anthospermée, mais il le déclare très voisin des Galopina Thxmb., de l'Afrique australe, dont il doit plutôt, dit-il, constituer une section. Il est à remarquer que la plante des montages de Chine n'est séparée du type américain que par des différences extrêmement légères et pourrait facilement en être considérée comme une variété. Elle est plus petite, brièvement poilue, mais cette der- nière particularité existe dans quelques spécimens américains ; les stipules sont lancéolées, incisées-fimbriées au sommet, et c'est là peut-être ce qui différencie le plus nettement les deux espèces, les stipules du K. galioides étant entières et d'une con- sistance un peu plus ferme; enfin, dans la plante d'Asie, les fleurs sont pentamères ; mais, au témoignage d'Asa Gray, ceci se voit aussi dans le K. galioides, bien que les auteurs précités lui attribuent exclusivement des fleurs tétramères ; c'est là d'ail- leurs un caractère variable dans beaucoup de Rubiacées. Voici, en quelques mots, la description du Kellogia de la Chine. Kellogia chinensis. — E basi ramosa vel pluricaulis, caulibus vel ramis ascendentibus, breviter pubescentibus; stipulai lanceolatas, membranaceae, fuscae, profunde et acute incisae vel fimbriatai; folia e basi attenuata lanceolata, acuta, breviter petiolata, utraque facie pilis brevibus conspersa; pedunculi ramorum ad apicem 2-3 umbellati, insequales, mox divergentes, 2-3 flori, pedicellis crassiusculis flore pluries longioribus, sœpius ternis, sub angulo recto divaricatis, brac- teis stipuliformibus stipatis; flores illis Kellogia? galioidis simillimi, sed constanter pentameri. Caulis 2-5 poil.; folia 10-18 mm. longi, 2-^ mm. lati ; pedunculi 15-30 mm.; pedicelli 10-15 mm. Yun-nan, in pascuis supra collum Koua-la-po, ait. 3200 m.; fl. 5 april. 1S85 (Delavay, n. 2588). Le K. chinensis est un nouvel et intéressant exemple de l'existence simultanée, dans l'Amérique septentrionale et dans 13 IOURNAL DE BOTANIQUE l'Asie centrale ou orientale, de certains types végétaux très caractéristiques. On pourrait tics maintenant en énumérer un certain nombre qui sont dans ce cas et parmi eux on doit citer le Cypripcdiuui arietinum comme étant l'un des plus remar- quables et dont la présence était le plus inattendue au milieu des montagnes de la Chine occidentale. Aussi esi-il très admissible de prévoir que la communauté d'origine d'une partie de la flore actuelle de deux régions qui semblent aujourd'hui si nettement séparées, sera un jour démontrée à l'aide de docu- ments nombreux, au moins en ce qui concerne la végétation des régions élevées. '&* ÉTUDE HISTORIQUE ET CRITIQUE SUR LA PRÉSENCE DES COMPOSÉS PECTIQUES DANS LES TISSUS DES VÉGÉTAUX {Fin.) Par M. L. MANGIN. La destruction de la substance intercellulairc sous l'action de certaines Baetéries fournit encore un moyen d'étudier les rapports des cellules entre elles. La putréfaction des tissu-, des végétaux est un phénomène depuis long-temps utilisé dans l'industrie des textiles, et dont la nature a commencé à être connue seulement à l'époque où Mitschcrlich montra que la dissolution de la cellulose était réalisée' par un ferment particulier (i). Les observations faites sur des tranches de Pomme de terre plongées dans l'eau permettent de reconnaître « que le ferment agit seulement sur la cellulose qui forme, sans aucun mélange, la cloison des cellules remplies d'amidon; les cellules se séparent d'abord les unes des autres, ce qui fournit un moyen très commode pour isoler 1 Iules et pour les étudier; plus tard la cloison cellulaire est aus^i dis- soute et les grains d'amidon deviennent libres. » Cette observation offre un grand intérêt, car (lie montre que la dissociation de^ tissus précède la dissolution des membranes. i. Mitscherlich, Ueber die Zusammensetaung der W'and dey P/ï.iu-ence/te. den Berichten der Berliner Akademie, m irs 1850, p. 102], Ami. der Chemie u. Pharmacie, Bd. LXXV, p. 305-.U4, 1850. L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 13 Schacht, un peu plus tard, appuie ce résultat en remarquant(i) « que la putréfaction paraît attaquer la substance intercellulaire plutôt que la substance cellulaire. » M. Van Tieghem a fait plus récemment(2) une étude très com- plète de la Bactérie dont l'activité a été découverte par Mitscher- lich ; mais s'il reste quelques doutes sur la nature de la matière première sur laquelle cette activité s'exerce, les diverses phases de la putréfaction déterminée par le Bacillus Amylobac fer ont été décrites, par ce savant, avec une méthode et une netteté qui ne surprendront personne. « Toutes les fois qu'il y a putréfaction du tissu végétal plongé, c'est-à-dire destruction des membranes de cellulose qui en com- posent la trame, on trouve le Bacilhts Amy lob acier abondamment développé dans la masse du tissu, soit entre les cellules, soit dans leurs cavités. » L'expérience suivante montre bien que le Bacillus Aviylo- bacter est l'unique cause de la putréfaction : deux tranches saines de Radis sont placées en cellules dans une goutte d'eau, sous une lamelle ; l'une des tranches a été inoculée avec le Bacillus Amylobactcr. « Dans la goutte ensemencée, après qua- rante-huit heures, la tranche est transformée en bouillie et l'on y voit à peine quelques débris des membranes cellulaires ; dans l'autre, après huit jours, la tranche conserve sa texture, malgré le développement de Bactéries et de divers Infusoires. » S'appuyant sur ces observations, M. Van Tieghem a cru pouvoir dire dans son Traité de Botanique (3) : «• Définie par ces diverses réactions, la cellulose proprement dite se présente sous deux variétés : l'une est attaquée et dis- soute par le Bacillus Amylobacter, qui la décompose en acide butyrique, acide carbonique^ et hydrogène (cellules des tuber- cules de pommes de terre, de l'amande des graines, du paren- chyme des feuilles, etc., etc.) ; l'autre n'est pas attaquée par lui (membrane des fibres libériennes, des cellules laticifères). Par l'action de cet agent, c'est-à-dire en faisant macérer dans l'eau à 1. Schacht Hermann, loc. cit., p. 65 et suiv. Paragr. V. Die Pflansemelle mit einander verbunden. 2. Van Tieghem Ph., Sur le Bacillus Amylobacter et son rôle dans la putré- faction des tissus végétaux. Bull. Soc. Bot. de France, t. XXIV, 1877, p. 128. — Sur la fermentation de la cellulose, t. XXVI, 1879, p. 25. 3. Van Tieghem, Traité de Botanique, 1™ édition, p. 568; 2e édition, p. 559. i4 JOURNAL DE BOTANIQUE une douce chaleur les organes qui les renferment, on parvient donc à isoler les cellules inattaquées, bien plus, ces deux variétés de cellulose se rencontrent parfois dans les diverses couches d'une même membrane. La couche externe, par exemple, qui réunit toutes les cellules en tissu est dissoute par l'Amylo- bacter, tandis que la couche interne n'est pas attaquée ; la macé- ration ne fait alors que dissocier les cellules (rhizome de Mos- chatelline). » M. Van Tieghem laisse ainsi entendre que les deux variétés de cellulose distinguées par lui manifestent les mêmes réactions. On ne trouve malheureusement dans ses observations aucune démonstration de ce fait ; cette démonstration n'était pas inutile si l'on se reporte aux documents cités plus haut, qui établissent d'une manière, très nette la présence constante des composés pectiques dans les tissus. Si l'auteur n'a pas cherché à démêler les réactions particulières des substances sur lesquelles le Ba- cillus Amylobacter porte son action, cela tient sans doute à ce que M. Van Tieghem envisage la substance fondamentale de la membrane comme une seule matière, manifestant les propriétés les plus variées, suivant l'état d'agrégation, la présence et la nature des substances incrustantes. Cette opinion, assez accréditée maintenant, n'est pas nou- velle; déjà, en 1844, Schmidt (1) l'exprimait très nettement sous une forme que nous n'accepterions pas entièrement aujourd'hui. Schmidt considérait l'amidon ou la gomme comme la protéine des hydrates de carbone, « ...Nous voyons cette substance C12 H" O10, on peut la nommer amidon, gomme ou autrement, se transformer d'un côté, par la fixation de l'eau, en sucre de raisin, et de l'autre, par la disparition de quelques éléments de l'eau, en fibres ligneuses. Entre ces deux termes et comme termes moyens, se trouvent divers intermédiaires, et notamment les mucilages végétaux (Bassorine, Cérasine, Prunine, etc.). Si nous sommes habitués à voir dans ceux-ci et dans cent autres hydrates de carbone les membres d'une série non interrompue dont l'un des termes extrêmes est le sucre, l'autre la libre ligneuse, il est ridicule de fabriquer pour chacun de ceux-ci un nom nouveau, comme épidertnose , cellulose, lignine, etc.; il 1. Schmidt C, L'cbcr P)lan=ensc!dc.m uni BaSSOrin. Ann. der Chemie n. Pharmacie, t. LI, p. 29, 1844. L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 15 faudrait alors désigner la membrane du Chêne sous le nom de Quercose, celle du Hêtre par le nom de Fagose, du Pin, Pinose, etc. » Ces critiques n'ont pas empêché la diffusion des termes de cellulose et de lignine qui répondaient à une né- cessité. Aujourd'hui c'est sur l'attribution du nom de cellulose aux substances fondamentales de la membrane que la discussion est circonscrite. Faut-il désigner sous ce nom, à l'exemple de presque tous les botanistes, toutes les substances qui, à l'excep- tion de la cutine, de la lignine et des mucilages, entrent dans la constitution de la membrane ? Ou bien, à l'exemple des chi- mistes, doit-on distraire des corps cellulosiques, les composés pectiques dont l'existence et l'abondance dans les tissus des végétaux ont été établies par de nombreuses analyses ? Nous verrons par la discussion de ces questions, que la dernière hypo- thèse est la seule admissible. Dans ce cas, le Bacillus Amylo- bacter ne servirait pas, comme le croit M. Van Tieghem, à dis- tinguer deux « variétés de cellulose » , mais à isoler la cellulose en dissolvant, au début de la fermentation, les composés pec- tiques qui unissent les cellules et qui imprègnent la membrane. La découverte des connexions plasmiques qui existent entre les diverses cellules des tissus par MM. Russow, Tangl, Gardi- ner, etc. , a provoqué de nombreux travaux sur la structure in- time des végétaux. M. Russow (1), et après lui MM. Berthold (2) et Terletzki (3), ont affirmé l'existence, dans les espaces intercel- lulaires, de la substance protoplasmique, qui forme un revête- ment continu à la membrane limitant ces cavités ou parfois remplit complètement celles-ci ; ces faits ont été établis par l'observation des tissus à l'aide d'un mélange d'iode et d'acide sulfurique, et les auteurs ont cru pouvoir reconnaître et caractériser les matières protéiques par la coloration jaune 1. Russow, Uber den Zusammenhang der Protoplasma-kôrper benachbarler Zellen. Sep. Abd. aus Sitzber. d. Dorpat. natursfôrcher Geselleschaft, 1883. — Uber die Auskleiduug der Iutercellularen. Sep. Abd. aus Sitzber. der Dor- pater natursfôrcher Geselleschaft, VII, 1884, neft. I, pp. 15. 2. Berthold, Ueber das Vorkommen von Protoplasma in Intercellularràumen. Berichte der deuts. bot. Gesellschaft, Bd. II, 1884, p. 20. 3. Paul Terletzki, Ueber den Zusammenhang des Protoplasmas benachbarten Zellen und Uber Vorkommen von Protoplasma in Zwischenzellràumen. Berichte der deuts. bot. Gesellschaft, Bd. II, 1884, p. 169. i6 JOURNAL PE HOTANIQUE que fournit le réactif employé. Les substances qui jaunis- sent sous l'influence des divers réactifs iodes sont si nom- breuses et si variées, qu'on est surpris de voir des anatomistes de la valeur de M. Russow se contenter d'une réaction ini.a incertaine pour caractériser les substances protéiques. Aussi MM. Gardiner et Schenck ont-ils pu, avec raison, critiquer les résultats de MM. Russow, Terletzki, Berthold, et attribuer aux prétendues formations plasmiques une toute autre origine. Pour M. Gardiner (i), le prétendu revêtement plasmique offre une constitution aussi variable que la lamelle moyenne, il est cons- titué par la région externe des cloisons cellulaires lignifiées, cutinisées ou gélifiées. Ainsi, chez le higtestrum vulgare le revê- tement est lignifié, tandis que dans Y Aucuba japoiiica, ce revê- tement se laisse reconnaître comme une substance gélatineuse. M. Gardiner a pu constater, en outre, que le prétendu contenu plasmique des espaces intercellulaires est aussi constitué par une sorte de gelée, mais il ne parait pas soupçonner le rôle que les composés pectiques peuvent jouer dans la formation de ces revêtements. M. Schenck (2) critique avec beaucoup de justesse les vues de MM. Russow, Berthold, Terletzki, et après avoir montré que les réactifs employés par ces auteurs sont insuffisants pour résoudre la question de la nature du revêtement, il s'exprime ainsi (3) : « le revêtement intercellulaire n'est aucunement une membrane plasmique, mais il se tient en liaison génétique avec la lamelle moyenne et principalement la lame moyenne ou la ci- devant substance, intercellulaire : il se comporte comme cette dernière vis-à-vis des réactifs. 1 Mais M. Schenck, moins affirmatif que M. Gardiner, laisse indécise la nature de la substance qui forme le revêtement et la lamelle moyenne; pour lui, « sa composition chimique et sa signification demeurent inconnues. » M. Van Wisselingh, C. (4), en comparant les travaux de 1 Gardiner, The continuity of the protoplasm in plmt tissue. Nature, Vol. XXXI, 1 - - -, p. -, (0-301. a. Schenck II., Ueber dit Atiskleidung. der Intercellulargânge. Hcrichte der deutsch. bot. ( iesellschaft., 1885, p. 217. :henck, /oc. cit., p. 22a. 4. Van Wisselingh <'., Sur les revêtements des espaces intercellut 'tires. Extrait des Arch. néerlandaises, t. XXI. L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 17 M. Russow à ses propres recherches, est amené à contester aussi la nature plasmique des formations décrites par ce savant ; mais s i ses observations concordent en partie avec celles de M. Schenck, il refuse de considérer, ainsi que ce dernier, les revêtements comme la continuation directe de la lamelle moyenne ; il se trouve amené, comme M. Gardiner l'avait déjà fait, à reconnaître la nature ligneuse ou subéreuse de ces formations. A l'étude des revêtements intercellulaires se trouve liée celle des formations singulières qui, sous l'aspect de filaments ou de bâtonnets, remplissent les méats du parenchyme chez un grand nombre de Fougères ; ces formations, décrites d'abord par M. Luerssen (1), avaient été considérées par ce botaniste comme des tissus faiblement cutinisés. M. Schenck (2), après une étude complète de ces filaments, est amené à penser que leur nature est la même que celle des revêtements intercellulaires ; il n'admet pas la participation de la cutine dans ces formations et se refuse à les croire, ainsi que les revêtements, formés par des matières de nature protéique. La composition chimique de ces formations comme aussi celle des revêtements, sont encore, d'après M. Schenck, à déterminer. M. Berthold (3), cependant, après une discussion de ses résultats et de ceux de ses contra- dicteurs, maintient sa première opinion relative à la nature plas- mique des revêtements et des bâtonnets des Marattiacées. Cet auteur, en s'appuyant sur ses observations et sur celles d'un de ses élèves, M. Feist, fonde son opinion sur ce fait que le contenu cellulaire, les revêtements intercellulaires ainsi que les bâtonnets des Marattiacées, se comportent de la même manière, non-seule- ment vis-à-vis de l'iode et de l'acide sulfurique, de la potasse, mais encore vis-à-vis de certaines matières colorantes, comme la fuchsine, le bleu d'aniline, la safranine. La similitude d'action de ces divers réactifs n'impose pas nécessairement l'identité de nature des revêtements, des bâtonnets et du contenu cellulaire; il eût fallu démontrer d'abord que les diverses réactions invo- 1. Luerssen Chr., Kleinere Mittheilungen iiber den Bau und die Enlwickelung der Gefàsscryptogamen. II. Ucber cetttrifu gales locales Dickenwachsthum inne- rer Parenchymsellen der Maraltiaceen. Bot. Zeit. 1873, P- 624-640. 2. Schenck H., Ueber die Stàbchen in der Parenchyniintercellularen der Ma- raltiaceen. Beritch. d. deutsch. bot. Gesellsch., 1886, IV Bd., p. 86. 3. Berthold G., Studien iiber Protoplasma mechanik. Leipzig-, 1886, pp 32-38. 18 JOURNAL DE BOTANIQUE quées par M. Berthold sont nécessaires et suffisantes pour recon- naître la présence des matières azotées : c'est ce que l'auteur a néerligé de faire. Une seule fois M. Berthold a essaye d'utiliser la réaction de l'acide sulfurique et du sucre, et il a obtenu un résultat négatif (i). « Tandis que le contenu cellulaire prend la teinte rose caractéristique des matières protéiques, les revête- ments intercellulaires prennent une coloration jaune rougeàtre. » Les critiques de MM. Schenck et Gardiner ont donc conservé toute leur valeur. D'ailleurs, MM. Mattirolo et Buscalioni (2) viennent de fournir un nouvel appui à ces critiques en faisant connaître, dans le tégument de la graine des Papilionacées, des formations analogues à celle des Marattiacées. Ils reconnaissent que ces formations ne sont constituées ni par de la cellulose, ni par des matières azotées. Pas plus que M. Schenck, les auteurs ne donnent leur véritable nature, ils se bornent à l'identifier en partie à celle des revêtements intercellulaires et la considèrent comme une modification chimique de la lamelle moyenne. La controverse que nous venons de rappeler aurait cessé depuis longtemps, si les divers auteurs cités avaient eu connais- sance des travaux publiés par les chimistes sur les propriétés des composés pectiques. Nous verrons en effet que les revêtements intercellulaires, ainsi que les bâtonnets des Marattiacées que j'ai retrouvés chez un grand nombre de plantes (Equisétacées, Cycas, Hellébore, Chou, Euphorbe, etc.), ne sont autre chose que des amas de composés pectiques accumulés à la surface de la membrane des espaces intercellulaires et postérieurement à la formation de ceux-ci. Pour résumer les diverses données actuellement connues, je ne puis mieux faire que de condenser le chapitre consacré par M. Tschirch à la substance intercellulaire (3). L'auteur rappelle les diverses propriétés de cette substance; sa solubilité dans le réactif de Schultze, dans les liqueurs alca- lines caustiques, son insolubilité dans l'acide sulfurique; elle est 1. Berthold, loc. cit., p. 35. 2. Mattirolo O. e Buscalioni L., Sulla struttura degli spacii inlercellulari nei tegumenti seminali nelle Papilionacess. Malpighia, anno m, VIII, i88<>. — Ricoche anatomofisiologicke sui tegumenti seminali délie Papilionace.v. Xota preventha. Atti délia Reale Accademia délie science
  • \ blai que, Jeanpère. L'Académie des sciences, dans sa séance publique du 21 décembre, a décerné les prix suivants : Prix Bordin, à ML LÉON Guignaro, professeur à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, pour un important mémoire sur la question suivais proposée par l'Académie : Etudier les />//■. es intimes de la féconda- tion chea les plantes phanérogames eu se plaçai: t particulièrement au point de 1 ! vision et du transport du noyau cellulaire. Indiquer les rap- ports qui existent entre ces phénomènes et ceux qu'on observe dan ne animal. Prix Desmazières, à M. A. N. BERJLESB, professeur de Botanique < ; PathoL ;étale à TEcole de Viticulture et Œnologie d'Avellino, pour l'ensemble de ses travaux sur les Champignons et comme encouragement à la publication déjà commencée des Icônes 1 usum Sylloges Saccardianéc accomodaise. Prix Montagne, à M. Henri Jumelle, pour un Mémoire intitulé Rech c lies physiologiques sur les Lichens. Prix Thore, à MM. J. COSTANTIN et L. DlTOl'R, pour leur Nouvelle Flore des Champignons. I □ outre une Mention a été accordée à M. Lesage, préparateur à la Faculté des Sciences de Rennes, pour ses études sur l'intluence que la salure exerce sur l'anatomie des végétaux, et une subvention prise sur la fondation Leconte a été attribuée à M. DOULIOT, préparateur au Muséum, actuellement en mission à Madagascar, pour lui permettre de poursuivre ses recherches. Le Gérant : Louis Mokot. Paris. — J. Ucrsch, imp. 22, PI. l>cnferHtuchcreau. 6* ANNEE. N° 2. 16 JANVIER 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. MONOGRAPHIE DES ORCHIDEES DE FRANCE (Suite.) Par M. E. G. CAMUS. OPHRYDÉES. OPHRYDEM Lindl. Orch. p. 257. Etamine centrale fertile, anthère soudée à la colonne avec laquelle elle forme corps, persistante. Masses polliniques compactes, com- posées de granules assez gros, agglutinés par une matière visqueuse. Bulbes charnus, entiers, palmés, recouverts d'un épiderme mince, sur- montés de fibres radicales cylindriques. SERAPIAS L. Gen. 1012, ex part. — Schwartz in Act. holm. anno 1800, p. 223. Périanthe à divisions externes conniventes en casque et soudées entre elles par leurs bords, libres au sommet, les deux intérieures dila- tées à la base, longuement cuspidées et soudées au sommet avec les divisions externes. Labelle non éperonné, gibbeux à la base, trilobé; lobes latéraux ascendants ou dressés, lobe moyen grand, ordinaire- ment réfracté. Anthère verticale à loges parallèles. Masses polliniques à caudicules distincts, insérés sur un seul rétinacle renfermé dans une bursicule. Gynostème terminé en bec comprimé. Ovaire non contourné. 1. Serapias corcîigera L. Sp. pi. éd. II (1763); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 276; Réichb. f. Orchid., p. 10; Ba.rla.Ico- 110 graphie des Orchide'cs, p. 32. Helleôorine cordigera Pers. Syji. II (1807). Serapias Lingiia 3 Savi FI. Pis. (1798). S. ovalis Rich. Mém. Mus. IV (18 17). ICON. — Sibth. et Smith FI. grasc, tab. 332.; Reichb. f. Orchid., p. 440; Seb. Rom. pi. fasc. 1, tab. 4; Barla, Iconogr. Orchid., pi. 20, f. 1-11.; G. Cam. Atlas, pi. 1. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux, sessiles ou l'un sessile et l'autre brièvement pédoncule. Tige de 2 à 3, rarement 4 décimètres, cylin- JOURNAL DE BOTANIQUE chique, dressée, d'un rouge violacé au sommet, maculée à la base, ainsi que les gaines des feuilles, de taches pourprées. Feuilles Lan- céolées-linéaires, aiguës, canaliculées, les inférieures réduites à des gaines membraneuses brunes; bractées ordinairement plus courtes que Us fleurs, rarement les inférieures les dépassant un peu, ovales- lancéolées, aiguës, le plus souvent ayant la coloration des divi- sions externes du périanthe, marquées de nervures purpurines ou violacées plus ou moins visibles et anastomosées par de petites ner- vures transversales. Fleurs peu nombreuses, 3-8 environ, grandes, dis- posées en épi court ovoïde; périanthe à divisions conniventes en casque; les externes soudées, libres au sommet, acuminées, aiguës, concaves, un peu carénées en dehors, d'un violet rougeâlre pâle en dehors, plus foncé en dedans, marquées de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures transversales; les deux internes d'un pourpre foncé surtout à la base, à 3 nervures dont une seule va jusqu'au sommet, longuement acuminées subulées, à base- dilatée, à bords ondulés, presque aussi longues et beaucoup [dus étroites que les externes et soudées à elles par le sommet. Labelle à 3 lobes, avant presque deux fois la longueur des divisions du périanthe, dirigé en avant, muni à la base de deux callosités noirâtres, luisantes, saillantes, dirigées en avant et divergentes; lobes latéraux d'un pourpre noirâtre, arrondis, dressés, rapprochés entre eux au sommet et en partie recou- verts par les divisions du périanthe; lobe médian plus long que les latéraux, aussi large que les deux latéraux réunis d:m^ le labelle étalé, ovale en cœur, acuminé, paraissant articulé, réfléchi, hérissé de poils nombreux ainsi que la base du labelle, légèrement ondulé sur les bords, d'un pourpre assez foncé, marqué de veines ramifiées. Gynostème ordi- nairement pourpré, terminé par un b( jue droit, dirigé en avant, liant environ sa longueur. Ovaire sessile, subcylindrique, d'un vert pâle. Masses polliniques d'un vert foncé. Prés marécageux. AR. Vannes, Nantes, l'Ouest (devient rare dans celte région), région méridionale et Corse. Les individus récoltés en Corse par MM. Bourgeau et Gay sont remarquables par leur taille, .; aètres, et par le nombre des fleurs, 12 à 15. 2. S. iicî»ieeta de Notar. Rep. fl. lig., p. 389 (1844); Reichb. f. Orchid., p. 15 et p. 171 ; Parlât. /•"/. ital. 3, p. 430; Ardoino7-7. anal, du départ, des Alpes-Martin p. 358; Maria, Iconogr. Orchid. , p. 33. S. Lïng!. -. 1 irte Savi. Icox. — Reichb. f. Orch., tab. 520; Barla, Iconogr. Orchid., pi. 20, fig. 1 2-13 ; pi. 21, fïg. 1-14 ; G. Cam. Atlas, pi. 2. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 23 Bulbes ovoïdes ou subglobuleux, le plus souvent l'un sessile et l'autre pédoncule. Tige de 1 à 3 décimètres environ, cylindrique, dressée, d'un vert clair, dépourvue de macules à la base. Feuilles linéaires lancéolées, aiguës, canaliculées, ordinairement arquées, les inférieures réduites à des gaines membraneuses brunes non maculées de taches purpurines. Bractées plus courtes que les fleurs, ovales-aiguës, d'un vert clair, souvent lavées de violet au sommet ou complètement purpurines, munies de nervures longitudinales anastomosées par des nervures transversales. Fleurs peu nombreuses, 2-6, grandes, disposées en épi court. Périanthe à divisions conniventes en casque, les externes soudées, libres au sommet, acuminées, aiguës, concaves, un peu carénées en dehors, d'un violet rougeâtre pâle en dehors et en dedans, marquées de nervures longitudinales anastomosées par de petites ner- vures transversales ; les deux internes à base dilatée, à bords non ondulés, presque aussi longues et beaucoup plus étroites que les externes et soudées à elles par le sommet. Labelle à 3 lobes, ayant environ deux fois la longueur du périanthe, dirigé en avant, muni à la base de deux callosités saillantes, linéaires, presque parallèles et un peu plus éloignées que dans le 5\ cordigera. Lobes latéraux plus ou moins foncés dans leur partie supérieure, divergents, plus ou moins étalés, peu cachés par les divisions du périanthe; lobe médian grand, largement ovale acuminé, aussi large que les deux lobes latéraux réunis dans le labelle étalé, subarticulé, plus ou moins réfléchi, quelquefois presque horizontal, hérissé de poils nombreux ainsi que la base du labelle, ondulé sur les bords, d'un rouge ^brique sur le pourtour, de couleur ochracée pâle au centre, muni de veines ramifiées. Gynostème terminé par un bec aigu presque droit, dirigé en avant et égalant environ sa longueur. Masses polliniques verdâtres. R. Alpes-Maritimes (Ardoino, Barla) ; Var (Albert); TR. Corse (Debeaux). 3. S. long'ipetala Poil. FI. ver. III, p. 30 (1824); Gren. et Godr. FI. F?\ III, p. 278; Lindl. Orchid., p. 378 ; Barla Ico- nogr. Orchid., p. 31. Helleborine longipelalaTen. FI. 11a p. prodr., p. LUI (181 1). H. pseudo-cordigera Seb. Rom. pi., f. 1, p. 14 (18 13). S. cordigera M. B. FI. t. c, II, p. 370 (1808). kS1. hirsuta Lap. Abr., p. 551 (18 13). L. lancifera St-Am. FI. Agen (182 1). vS\ oxyglottis Reichb., FI. excurs., p. 130 (1830). S. pseudo-cordigera Moric. FI. Veii., p. 374 (1820). ICON. — Seb. Rom. pi. , fasc. 1, tab. 4, fig. 1 ; Seb. et Alaur., 24 IOURNÀL DE BOTANIQUE FI. vont, prodr., tab. to, fig\ i ; Ten./'V. nap. 2, tab. 98; Reichh. f. Orch., tab. 441; Barla Iconogr., pi. 18: fig. 1-15; G. Cam. Atlas, pi. 3. Bulbes ov< >ïdes ou subglobuleux, sessiles ou subsessiles. Tiges de _• à 5 décimètres environ, ordinairement robuste, anguleuse, violacée au sommet, non maculée à lu base. Feuilles lancéolées linéaires, d'un vert -lauque, canaliculées, arquées en dehors. Bractées dépassant beaucoup les fleurs, longuement acuminées, rarement verdâtres, ordinairement d'un violet rougeâtre, de même couleur que le périanthe externe, marquées de nervures longitudinales anastomi isées par de petites m vures transversales. Fleurs 4-8, assez grandes, éloignées, disposi en épi allongé. Divisions du périanthe conniventes en casque, les externes soudées dans presque toute leur longueur, libres au sommet, un peu carénées en dehors, d'un violet rougeâtre, pâle en dehors, [dus foncé en dedans, munies de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures transversales; les deux internes rougeâtres, à trois nervures longuement acuminées à base dilatée, d'un pourpre noirâtre, à bords ondulés crispés, un peu plus courtes et beaucoup plus étroites que les externes et soudées à elles par leur sommet. Label le à 3 lobes, environ une fois et demie aussi long que les divisions du périanthe, dirigé en avant, muni à la base de deux callosités saillantes peu colorées, linéaires, un peu divergentes; lobes latéraux d'un pourpre noirâtre dans leur partie supérieure, arrondis, dr< et rapprochés entre eux au sommet et en partie cachés par les divisions externes du périanthe; lobe médian plus long que les latéraux, ovale-lancéolé, moins large que les deux lobes latéraux réunis dans le labelle étalé, subarticulé, réfléchi, h< de poils nombreux ainsi que la base du labelle, ordinairement ondulé sur les bords, d'un rouge fauve, un peu jaunâtre au centre, marqué de veines ramifiées. Gynostème d'un brun violacé, dirigé en avant, terminé par un bec droit, allongé, verdâtre. Ovaire sessile, verdâtre, subtriquètre. Masses polliniques vertes. AR. Lieux humides et sablonneux, prés, bruyères, bois. Sud-i tuest, méridionale et méditerranéenne, < 4. S. Lingua L. Sp. pi., éd. I, p. 950 (175;.); Gren. et Ir. FI. Fr. III, p. 280; Barla Tcon gr. Orchid., p. Helleborine Lingua l'ers. Syn. [I, p. 512 (1807). H. Jnitis 1 Bertol Ain. il., p. 202 (1819). rapias glabra Lap. Abr., p. 552 1 [813). ICON. — Sibth. et Smith l . . .. tab. 331 ; Reichb. f. Orch., p. 439; Barla Iconogr. Orchid., pi. 17; G. Cam. Allas, pi. 4. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 25 Bulbes ovoïdes ou subglobuleux, dont un souvent pédoncule. Tige de 2 à 4 décimètres environ, cylindrique, d'un vert clair, non maculée à la base. Feuilles lancéolées linéaires, aiguës, canaliculées, arquées en dehors, d'un vert glaucescent. Bractées égalant ou dépassant un peu les fleurs, ovales-lancéolées, aiguës, lavées de rouge violacé, munies de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures transver- sales. Fleurs 2 à 6, moyennes, disposées en épi allongé. Divisions du pé- rianthe conniventes en casque, les externes soudées dans presque toute leur longueur, libres au sommet, ovales lancéolées, aiguës, concaves, un peu carénées, d'un violet clair, marbré quelquefois de vert, munies de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures trans- versales ; les deux internes d'un violet clair, nervées dilatées à la base, acuminées subulées, un peu plus courtes et beaucoup plus étroites que les externes et soudées à elles par leur sommet. Labelle trilobé presque deux fois aussi long que les divisions du périanthe, dirigé en avant, muni à la base d'une callosité noirâtre allongée, pourvue d'un sillon longitudinal ; lobes latéraux d'un pourpre noirâtre dans leur partie su- périeure, arrondis, dressés, rapprochés entre eux au sommet et presque entièrement cachés parles divisions du périgone ; lobe médian plus long que les latéraux, subarticulé, réfléchi, ovale acuminé ou presque lancéolé, entier ou à bords un peu ondulés-crénelés, environ de la moitié de la largeur des deux lobes latéraux dans le labelle étalé, muni de quelques poils fins, d'un violet clair, rougeâtre, quelquefois rose ou jaunâtre et toujours plus clair au centre. Gynostème dirigé en avant, à bec droit allongé. Ovaire d'un vert clair, subcylindrique, sessile. Masses polliniques d'un jaune pâle ou verdâtre. Assez répandu dans l'Ouest, le Sud-Ouest, les régions méridionale et méditerranéenne, la Corse. 5. S. occïiïtata Gay Ami. se. natur. (1836) ; Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 260. 61. parviflora Pari. Giorn. de se. nat., p. 66 (1837); Barla Iconogr. Orchid., p. 34. ►S. loiigipetala 3 parviflora Lindl. Orchid. (1830- 1840). ►S. laxiflora Chaub. FI. du Pelop., p. 62 (1838); Reichb. f. Orch. var. x. S. oxyglottis Lindl. /oc. cit. Icon. — Parlât. Op. c . et in Linnœa, tab. 4; Reichb, tab. 442, fig. 2-3; Barla Iconogr. Orchid., pi. 22, fïg. 1-3; G. Cam. Atlas, pi. 5. Bulbes ovoïdes oblongs, sessiles. Tiges assez grêles, de 1 à 2, rarement 3 décimètres, d'un vert pâle, cylindriques, un peu anguleuses JOURNAL DE BOTANIQUE au sommet, non maculées à La base. Feuilles lancéolées-linéaires, acuminées, d'un vert glauque, canaliculées-carénées, les inférieures réduites à îles gaines. Bract liant ou dépassant un peu 1rs fleurs, allongées, aiguës acuminées, rougeâtres ou plus rarement d'un vert clair. Fleurs petites, 4-S, disposées en épi allongé. Divisions du périanthe conniventes en casque, les externes soudées dans leur moitié inférieure, linéaires-lancéolées, aiguès, d'un violet rougeâtre pâle, munies de nervures longitudinales anastomosées par des nervures transversales peu visibles; les internes verdâtres cm rougeâtres, élargies à la hase, à bords plans, soudées au sommet avec les externes. Labelle à 3 lobes égalant environ les divisions du périanthe, dirigé en avant, muni à la base de deux: callosités parallèles; lobes latéraux d'un pourpre noirâtre dans leur partie supérieure, arrondis, dressés • Icon. — Timbal-Lagr. loc. cit., pi. 24, fig. 9; G. Cam. Atlas, pi. 6. Bulbes subglobuleux, sessiles ou l'un deux brièvement pédoncule. 1. J'ai pu, grâce à l'obligeance de mon savant correspondant M. Albert, de Solliès-Toucas (Var), qui m'a envoyé un grand nombre d'échantillons d vivants, reconstituer une grande partie rter si l'on • 1 suite les travaux de ce botaniste. Les plantesdeMM.de ! arambergue et Philip sont au Muséum de Paris, dan3 l'herbier ( .renier, où elles sont en bon état de conservation. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 27 Tige de 2 à 4 décimètres, dressée, cylindrique, verdàtre, lavée de pour- pre violacé au sommet, non maculée à la base. Feuilles d'un vert glau- cescent, linéaires-lancéolées, aiguës, canaliculées, arquées en dehors. Bractées égalant ou dépassant un peu les fleurs, ordinairement d'un pourpre violacé, munies de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures transversales. Fleurs 2 à 6, groupées en épi court ovoïde, de grandeur moyenne. Divisions du périanthe conniventes en casque; les externes d'un pourpre violacé, ovales lancéolées, aigués, soudées dans presque toute leur longueur, libres au sommet, pourvues de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures trans- versales; les internes d'un pourpre violacé, nervées, à base élargie, longuement acuminées et soudées aux externes par le sommet. Labelle trilobé, d'un pourpre foncé, de même couleur que dans le 5. cordigera, pourvu au centre de poils nombreux, muni à la base d'une callosité non canaliculée ; lobes latéraux d'un pourpre noirâtre dans leur partie inférieure, arrondis dressés et rapprochés entre eux au sommet; lobe médian ovaledancéolé, acuminé, plus long que les deux latéraux, réfléchi, moins large que les latéraux dans le labelle étalé. Masses polliniques verdâtres. Cette plante se rapproche du S. cordigera par la disposition de ses fleurs en épi court et par la coloration foncée de son labelle qui est muni de poils roux assez abondants. Elle se rapproche du 5. Liugua par la forme étroite du labelle. TR. Le Cariât et la Laugerie, près de Castres [Tarn] (de Laram- bergue) ; Bornes, près Solliès-Toucas [Var] (Albert) ; Bastia [Corse] (Debeaux). (2). X S. Liu'fttnbet'giti'i G. Cam. X £• Linguo-cordigera de Laramb. et Timb.-Lagr. Mém. Acad. de Toulouse, 1860; Timb.-Lagr. Mém. hybrides d'Orchi- dées, p. 35. Icon. — G. Cam. Atlas, pi. 6. Les auteurs caractérisent cette plante ainsi : Ressemble beaucoup au S. cordigera, mais son labelle est très étroit, peu velu, pourpre clair, ce qui le rapproche du 5. Lingua; tige non maculée à la base, labelle à base légèrement sillonnée, mais non relevée en arêtes saillantes. Diffère du S. cordigero-Liiigua par la forme de son labelle qui est plus velu et surtout par la gibbosité basilaire peu profondément sil- lonnée et par les divisions supérieures du périanthe plus courtes. Nous possédons plusieurs exemplaires de cette hybride et nous ajou- tons les observations suivantes notées sur les plantes vivantes : la tige, 23 JOURNAL DE BOTANIQUE dans trois exemplaires sur cinq, est lavée de violet à la base et maculée de taches d'un pourpre violacé; les fleurs ne sont pas aussi réunies au sommet que dans le S. cordîgera, les deux ou trois inférieures sont un peu espacées. TR. Laugerie, pi es Castres (de Larambergue); Bornes, près Solliès- Toucas[Var (Albert). Serapias longipetala X S. neglecta. (3). X *• Aiberii G. Cam. {S.longipetalo-neglecta.) Icon. — G. Cam. Atlas, pi. 8. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux, l'un sessile, l'autre brièvement pédicellé. Tige cylindrique, de 2 à 3 décimètres, assez robuste, non maculée à la base. Feuilles lancéolées linéaires, canaliculées, non maculées à la base. Fleurs 3-8, les supérieures rapprochées, les infé- rieures espacées. Bractées lancéolées acuminées, dépassant les fleurs assez longuement, lavées de pourpre violacé, munies de nervures lon- gitudinales, anastomosées par de petites nervures transversales. Fleurs grandes, d'un pourpre violacé. Périanthe à divisions extérieures sou- dées dans presque toute leur longueur, libres au sommet, ovales lan- céolées, acuminées, un peu carénées en dehors, munies de nervures d'un pourpre violacé foncé, anastomosées par de petites nervures transversales de même couleur. Divisions internes violacées, à base dilatée, longuement acuminées, nervées, réunies au sommet aux divi- sions externes. Label le à 3 lobes, une fois et demie aussi long que : divisions du périanthe, dirigé en avant et muni à la base tic deux cal- losités saillantes assez colorées, linéaires, peu divergentes. Lobes laté- raux d'un pourpre noirâtre dans leur partie supérieure, arrondis, dressés, rapprochés entre eux au sommet et presque entièrement cachés par les divisions externes du périanthe; lobe médian lancéolé, acuminé, cordé à la base, plus long que ! :s ! itéraux, subarticulé, muni de poils nombreux ainsi que la base du labelle, égalant en largeur I deux lobes latéraux dans le labelle étalé, d'un pourpre violacé, ferru- gineux au centre, muni de nervures ramifié* s. ' rynostème d'un brnn violacé, dirigé en avant et terminé par un bec l'égalant environ. Masses polliniques verd I Cette hybride a le port d'un S. longipetala; elle diffère de cette ■èce par son labelle de coloration lavée de brun ferrugineux au centre, et par la largeur du lobe médian qui celle des lobes laté- raux réunis dans le labelle étalé. Ses longues brai t( î el l'absence de macules à la base des feuilles et de la tige la font distinguer facilement du 5". cordigera. TR. Bornes [Var] (Albert). La forme inverse n'a pas été observée. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 29 Serapias Lingua X S. neglecta. (4). X S. Htcriilioiuilis G. Cam. (S. Lùigno-neglecia.) ICON. — G. Cam. Atlas, pi. 9. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux, Tua sessile et l'autre brièvement pédicellé. Tige cylindrique, de 1 à 3 décimètres, non maculée à la base. Feuilles lancéolées linéaires, canaliculées, non maculées à la base. Fleurs 3-8, en épi dense. Bractées lancéolées, acuminées, égalant les fleurs, d'un pourpre violacé, munies de nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures transversales. Périanthe à divi- sions externes soudées dans presque toute leur longueur, libres au sommet, ovales lancéolées, acuminées, munies de nervures longitudi- nales d'un violet foncé, anastomosées par de petites nervures trans- versales ; divisions internes violacées, à base dilatée, longuement acu- minées, nervées, réunies au sommet avec les divisions externes. Labelle à trois lobes, une fois et demie aussi long que les divisions du périanthe, dirigé en avant, et muni à la base de deux callosités linéaires à peu près parallèles et de coloration foncée. Lobes latéraux d'un pourpre noirâtre au sommet, arrondis, dressés, rapprochés entre eux dans leur partie supérieure, presque entièrement cachés par les divisions externes du périanthe. Lobe médian lancéolé, acuminé, plus long que les latéraux, subarticulé, réfléchi, muni de poils ainsi que la base du labelle, sensiblement moins large que les deux lobes latéraux dans le labelle étalé, d'un pourpre violacé, ochracé au centre, muni de nervures ramifiées. Gynostème d'un pourpre violacé, dirigé en avant, terminé par un bec l'égalant environ. Masses polliniques ver- dàtres. Cette hybride ressemble au S. neglecta. Le lobe médian de son labelle est moins chargé et plus foncé, les fleurs sont moins rapprochées que dans cette espèce. Voisine aussi du 6'. Lingua, elle s'en éloigne par ses fleurs plus grandes, par son labelle un peu moins acuminé et par l'épi floral un peu plus dressé. TR. [Var] (Albert). La forme inverse n'a pas encore été observée. Serapias longipetala X S. Lingua. (5). X S- Gà'entd'i Richt. (p. p.) Plantas Europe, p. 275, 1890. ►S. Linguo-longipctala Gren. et Philippe Ann.se. nal. 38sér. vol. 19, p. 154, i853- S. neglecta de Forestier {non de Not.) S. longifietalo-Lingîia Gren. et Godr. FI. Fr.} III, p. 279. ICON. — G. Cam. Atlas, pi. 10. 3o JOURNAL DE BOTANIQUE Bulbes deux, scssilcs. Tige 2-3-4 décimètres. Fleurs 2-4, disposées en épi court, très rapprochées. Bractées lancéolées, acuminées, dé- passant les fleurs. Divisions internes du périanthe prolongées en une arête plus longue que le limbe, à base élargi munie de 3-5 nervures. Labelle ovale Lancéolé, légèrement pubescent. Gynostème terminé par un appendice de moitié plus court que lui. TR. Escaladieu (Philippe) (Lorez wherb. Muséum); Castres (de Larembergue in herb. Muséum). (6). X <§»• \ XV, p. 32 (1883). .S. laxifloro-longipetalaTimb.-'La.gT. Mém. Acad. Toulouse. Me m. hybr. Orchid, p. [9(1854). S. longipetalo- laxiflora Noulet ap. Acad. Toulouse (1854). ►S. triloba Dupuy 1846 {non Yiw). Icon. — Barla Iconogr. Orchid., pi. 22, fig. 9-1 1; Timb.- Lagr. Mém. hybr. Qrch., pi. 22, fig. 14; G. Cam. Allas, Pi- J3- Bulbes ovoïdes ou subglobuleux, sessiles ou subsessiles. Tige de 1-2-3 décimètres. Feuilles linéaires, lancéolées, ne noircissant pas pal la dessication. Bractées lancéolées égalant environ la longueur du périanthe. Fleurs 4-8, disposées en épi lâche. Périanthe â divisions extérieures lancéolées, rapprochées, un peu soudées à la base ou com- plètement libres et étalées, les deux internes lancéolées étroites, presque semblables aux externes et munies de 3 à 5 nervures allant jusqu'au sommet. Labelle à dois lobes plus ou moins profonds, d'un rose pourpre un peu clair et jaunâtre au centre, tronqué us E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 33 trois sur le même plan, les deux latéraux très grands, ovales très arrondis, le médian très réduit, très petit, comme avorté, un peu chif- fonné, lancéolé; base du labelle dépourvue de gibbosité. Cette plante se distingue facilement de la précédente par l'absence de gibbosité à la base du labelle et par la petitesse du lobe médiau du labelle. Elle a le port, l'inflorescence et la couleur de YO. laxiflora. TR. Vallon des Epargnes, près Roquecourbe [Tarn] (de Laram- bergue). (Herb. Mus.). (n). XX O. capitula G. Cam. (Sera pi as Lingua X Orchis\_Morioï\). Serapias Morio-Lingua de Larambergue in Timb.-Lagr. Mém. Oi'ch., p. 36, pi. 24, fig. 7. « Cette hybride a le port de YO. Morio et le faciès du S\ Lingua. Son a labelle est glabre et a une seule callosité à la base, ce qui le rapproche « du S. Lingua, tandis que les divisions supérieures du périanthe sont « réunies en casque avec des veines très prononcées. Les fleurs sont' « réunies ou mieux assemblées en tête plutôt qu'allongées en épi, ce qui « le ramène à YO. Morio. Elle se sépare de toutes les hybrides que nous « avons observées dans les environs de Castres par les divisions du « périanthe soudées comme dans les vrais Serapias, et par la forme « élégante et très régulière de son labelle, qui est en coin à la base, « élargi dans sa partie moyenne, à lobes latéraux égaux de forme et a profondément séparés du lobe moyen qui se détache sans contour- « nure comme clans les autres ; il est en outre deux fois plus long et « présente une jolie couleur violette qui change très peu par la dessi- 1 cation. » De Larambergue, loc. cit. Timbal-Lagrave fait remarquer que la plante a été trouvée au milieu des espèces suivantes : O. Morio, O. laxiflora, Serapias Lingua. La disposition des fleurs en tète la rapproche de YO. Morio, mais la couleur, la forme du labelle et des feuilles plaident en faveur de YO. laxiflora. (12). O. BitB'lœ G. Cam. X Serapias Barla? Richter Planta? Europse, p. 276 (1890). 5". papilionaceo- Lingua, Barla Iconogr. Orchid., p. 34, (1868). ICON. — Barla loc. cit., pi. 22, fig. 4-8; Reichb. f. Orch., tab. 438; G. Cam. Atlas, pi. 14. Bulbes ovoïdes, subglobuleux. Feuilles linéaires lancéolées, cana- liculées. Tige cylindrique d'un beau vert, lavée de rose au sommet. Bractées égalant ou dépassant les fleurs, larges, lancéolées, acuminées, 3+ JOURNAL DE BO I VNIQUE nervées et de même couleur que les divisions externes du périanthe. Fleurs 5-6, disposées en épi court. Divisions ngitudinales d'un pourpre foncé; les deux internes d'un rouge violacé, nervées, un peu plus courtes que les externes, mais presque de même fi irme. 1 ,abelle tri loin'-, plus long que livisions du périanthe, canaliculé et muni à la base d'une callosité noirâtre peu marquée. Lobes latéraux d'un pourpre foncé, arrondis, crénelés sur les bords, marquées de nervures purpurines disposées en évmtail; lobe médian d'un pourpre rosé à bords ondulés-crispés. Gynostème presque dressé, terminé par un bec assez court, muni d'une pointe aiguë subpétaloïde. TR. Alpes-Maritimes (Barla). (13). XX O. Dcbeauœii G. Cam. Sera p ias Debeauxii. Serapias {Orchis) papilionaceo-cordigera Debeaux in Revue de botanique, mai 1 S91 , p. 278. Tige assez robuste, de 25 à 30 centimètres, feui liée à la base. Feuilles inférieures larges de 12 à 14 millimètres, dressées. Fleurs pourpres, 8 à 10, disposées en épi assez lâche. Périanthe à divisions allongées, linéaires, lancéolées. Libelle presque aussi large que long, à limbe marqué vers la partie moyenne et de chaque côté d'un sinus assez pro- fond, formant un angle plus ou moins aigu, marqué de stries anasto- mosées. Plante avant une ressemblance assez grande avec le 5". triloba Yiv. [Serapias neglecta X Orchis laxiflora)^ mais ne pouvant être identifiée avec cette hybride parce que le 5". neglecta et VO. laxiflora n'ont pu être observés dans la localité signalée par M. Debeaux. TR. Lut: 1 Sainte- Lucie, pris Bastia [Corse] (Debeaux, 1868-1 1. Serapias Lingua X Orchis laxiflora. (14). XX O, cotnplicata (i. Cam. X Serapias coin plicala G. Cam. Orchis Linguo- laxiflora Ed. Bonnet et J.-A. Richter Bull. S. bot. J:r. XXIV, [882. Serapias Timbali K. Richter Plantée Europse^ [890 (1). 1. Nous ne] - M. K. Richter a pu identifier la plante du valloi pargnes décrite par Timbal en 1855, alors que l'auteur a depuis ir primitive et a dit que ce qu'il avait publié SOUS le nom de tait un 6". laxift ligera. De plus, MM. Bonnet E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 35 (Non Serapias Linguo-laxiflora Timb.-Lagr. Mém. Acad.y Toulouse, p. 299 (1855), Mém. hybr. Orchid., pi. 2^, fîg. 2, 3. Dans un mémoire publié en 1860, Timbal déclare que le 61. Lin- gîio-laxiflora publié par lui est une forme du 6*. laxifloro-cordi- gera.) Plante ayant l'aspect de VOrchïs laxiflora. Bulbes ovoïdes, l'un sessile, l'autre assez longuement pédoncule. Feuilles lancéolées-aiguës, canaliculées. Epi lâche, composé d'environ 9 fleurs d'un rouge foncé, naissant toujours à l'aisselle d'une bractée plus courte que l'ovaire, lancéolée-aiguë, munie de 7-9 nervures; divisions externes du pé- rianthe lancéolées, libres et étalées ; labelle à direction horizontale ou ascendante, entier, lancéolé, tronqué ou atténué légèrement à son extrémité, pourvu de 3-7 nervures parallèles non anastomosées, dépourvu d'éperon et de gibbosité ; ce labelle représente assez bien le lobe moyen du labelle d'un Serapias Lingua. Gynostème dépourvu d'appendice comme dans V Or chis laxiflora, ovaire contourné. Masses polliniques naissant de deux rétinacles distincts. Uhart-Cize [Basses-Pyrénées] (Ed. Bonnet et J.-A. Richter). Serapias longipetala X Orchis coriophora. (15). XXO. TommiiHlni G. Cam. X ►£• Tommasini Kern, in Ver h. Z. B. G. XV, p. 231. (S. longipetala X O. coriophora va.r.fragraus). S. longipetalo-militaris Timb.-Lagr. Mém. Acad. Tou- louse (1855). S. coriophoro- longipetala Timb.-Lagr. Além. Acad. Tou- louse (1860). ICON. — Timb.-Lagr. loc. cit., pi. 23, fig. 1; Kerner loc. cit., tab.VII. Tubercules subglobuleux presque sessiles. Tige de 2 à 3 décimètres. Feuilles lancéolées aiguës, noircissant par la dessication. Fleurs 2-6, disposées en épi lâche; bractées cendrées dépassant longuement les fleurs. Divisions supérieures du périanthe libres jusqu'à la base, con- niventes en casque, ovales lancéolées, très acuminées, à 5 nervures longitudinales anastomosées par de petites nervures transversales. et J. A. Richter ont fait connaître leur S. Linguo-laxiflora et, dans une note claire et précise, ont déclaré que leur hybride était très distincte de la plante de Tim- bal. Les botanistes qui n'accepteront pas le nom d' Orchi-Serapias complicata de- vront employer celui de Serapias complicata et rejeter, même à titre de syno- nyme, celui de vS\ Timbali qui s'applique à plusieurs plantes et donne lieu à la confusion. 36 JOURNAL DE BOTANIQUE Labelle d'un pourpre clair lilacé, glabre, à 3 lobes, les deux latéraux allongés, largement linéaires, émarginésaux bords, étalés sur un même plan avec le lobe m< »yen, auquel ils se réunissent par un sinus profond ; lobe médian linéaire, conique, obtus au sommet. Ovaire non tordu. Gynostème terminé par un bec très court. TR. Wallon des Epargnes (Timb.-Lagrave, de Larambergue). |Xon mentionnée dans les a Plantée Europae » de M. K. Richter.] . / ,:t: eç=>0<=9D SUR QUELQ1 ES ALGUES PHÉOSPORÉES PARASITES [Suiie.) Par M. C. SAUVAGEAU. 2. — Elachistea Areschougii Crouan. UElachistea Areschougii a été découvert à Bre t par les frères Crouan, sur les lanières fructifères de M Himanthalia lorea (1). Ils en ont donné une description et une ligure suffi- samment caractéristiques, bien qu'on n'y trouve pas indiquée une des particularités les plus remarquables de l'espèce : l'im- mersion totale du coussinet cellulaire dans le tissu de X II niian- thalia. M. Bornet l'a retrouvé au Croisic en mars et en mai 1877, et c'est à lui qu'il fait allusion dans Us Etudes phycologiques (2) lorsqu'il parle du parasitisme de XE. clandestina sur XII. lore Enfin M. Batters l'a récolté à Berwick, sur le même substratum, en 1884 (3). J'ai étudié cette plante, encore rare et peu connue, sur des exemplaires conservés dans l'alcool, recueillis par M. Bornet, et sur lesquels il avait observé la présence de fila- ments entophyt 1. ("rouan, Flor - . . ,.n_ ,-- a. Edw. Batters, A lîst of the marin /, 1S89, p. 7' • ' :-• 3. E. lîornet in Etudes phycologiques, p. ai. M. Bornet m'a signalé lui-même la confusion qu'il avait : elle s'explique par ce fait , l'il découvrit ce parasite sur X! Himanthalia et qu'il chercha à l'identifier avec des espèces connut imiler à VE. 1 de son herbier. F.n effet, ni l'exemplaire provenant des frèr an qu'il ■ un, ni relui donné par • à l'herbier du Muséum, n'esl VE. Ar . rit, | donne ici "mi- nation de ceti herbiers; par contre, le dessin de la E/oru/e du Finistère corre 1 description des auteurs et . que M. Batters en a donné . C. Sauvageau. — Sur quelques Algues fihéosporées parasites. 37 Cet Elachistea forme de très petites touffes, plus apparentes que les touffes de poils, mais faciles à confondre avec elles, aussi profondément enfoncées dans le tissu que si leur coussinet occu- pait toute la cavité d'un conceptacle. Ce coussinet est formé de cellules larges, tondeuses, incolores; les filaments courts, ou paraphyses, sont incurvés, étroits à la base; les filaments longs, ou assimilateurs, ont sur toute leur longueur la même épaisseur que la base des premiers. Les sporanges pyriformes ont les mêmes dimensions que dans X E. clandestine, mais ils atteignent parfois 120 •/. de longueur. Les filaments libres et les sporanges ont leur base propre à peu près au niveau de la surface de la plante hospitalière. J'ai vu quelques individus assez jeunes, peu enfoncés dans le thalle hospitalier, et qui latéralement étaient partiellement recouverts de fragments d'épiderme; ils s'étaient assurément développés de l'intérieur vers l'extérieur, mais l'état des prépa- rations ne m'a pas permis de reconnaître les filaments ento- phytes. Plus ordinairement, le coussinet de Y Elachistea est logé dans une cavité assez profonde et ovale; souvent les cellules du fond de la cavité et presque toujours celles des parois latérales ne semblent point, sur les coupes, troublées par son contact, mais les 1-3 assises épidermiques paraissent fréquemment comprimées en cet endroit comme si, au début, la cavité avait possédé un col que le développement du parasite aurait écarté. La forme de la cavité occupée par le coussinet me fait supposer que, dans ce cas, et bien que je n'aie point observé les jeunes états, X Ela- chistea utilise un cryptostomate ou même un conceptacle pour son développement. A l'extérieur, il ne déborde pas latérale- ment, comme le fait XE. saitulata, par exemple, mais sa partie externe possède sensiblement la même largeur que la partie profonde. C'est presque uniquement sur les coupes menées aux envi- rons de l'axe du parasite que l'on voit s'enfoncer, de la base du coussinet incolore dans le thalle de l'hôte, des filaments peu nom- breux, souvent réduits à 1-2-3, contournés, intercellulaires, à articles de 10-25 ['■ de largeur sur 25 \>. de longueur environ. J'ai suivi l'un de ces stolons à travers le tissu central de X Himan- thalia sur une longueur dépassant 600 [*., sans le voir aboutir; 38 JOURNAL DE BOl ANIQUE mais, en supposant que ces stolons fussent en relation avec d'autres touffes Ci Elac/u'stea , ce qui est probable, celles-ci étaient trop éloignées l'une de l'autre et à des hauteurs trop dif- férentes pour que je pusse le constater. A part ces stolons peu nombreux, dont on reconnaît facilement L'origine, je n'ai point vu dans le thalle hospitalier ces filaments parfois très abondants, courant dans divers sens, que l'on trouve chez 17:'. clandestina et divers Ectocarfius. Peut-être le parasite se développe-t-il par des zoospores venant de l'extérieur, dans les conceptacles ou les crvptosto- mates de Y Ilimanlhalia, dont il étouffe bientôt les filaments sans en laisser de trace, puis envoie-t-il de sa base des stolons entophytes dans le thalle hospitalier. Peut-être aussi l'infection se fait-elle uniquement de proche en proche, et dans ce cas les stolons seraient les agents de popagation du parasite. C'est ce que mes observations ne m'ont pas permis de décider. 3. — Elachistea clandestina Crouan. Les frères Crouan ont donné de cette espèce la description suivante : « Filaments simplesde 1 à 2 millim., en petites touffes hémisphériques, sans stratum basai, formées de deux sortes de filaments, les uns colorés très courts, droits ou incurvés, atté- nués à la base, obtus aux sommets, à articles aussi longs que larges, toruleux, ayant un point chromulaire fonce au centre; les autres très longs, hyalins, atténués aux extrémités, à articles de 1 à 4 fois la longueur du diamètre » ( 1 ). Hien que ces auteurs ne fassent pas mention des sporanges dans leur diagnose, il- les ont cependant représentés dans leur planche 24. Ils ont observé cette plante dans la rivière marine de Penfeld sur le Fucus ceranoides var. spiralis; elle parait d'ailleurs fort rare, car, à ma connaissance, elle n'a pas été citée depuis sa dé- couverte dans de nouvelles localités, ['ai passé en revue les nom- breux exemplaires de Fucus ceranoides que M. Bornet possède dans son herbier sans rencontrer X Elacliistca clandestina. I pendant, en 1878, M. Bornet a signalé, sur des échantillons pro- venant des frères Crouan, l'existence des filaments entophytes que l 'Elachistea clandestina envoie dans le tissu delà plante 1. Crouan. F. . Finistère, (867, p. 160 et pi. -'4, gen. ; C. Sauvageau. — Sur quelques Algues pkéosporées parasites. 39 hospitalière (1). C'est à la suite de cette observation que j'ai été conduit à l'étudier à nouveau, sur des échantillons donnés par Crouan à l'Herbier du Muséum. \JE. claudestina forme, sur le F. ceranoides, de très petites touffes peu distinctes. Un certain nombre de celles que j'ai ren- contrées dans mes coupes étaient formées uniquement de quel- ques filaments, pourvus de chromatophores, de 100-200 y. de longueur; ceux-ci sont atténués à leur base, mais beaucoup moins que les frères Crouan l'ont représenté dans leur dessin; ils atteignent dans leur région terminale 7-8 y- de largeur ou un peu plus, et sont composés d'articles de 5-12 u de hauteur. D'autres touffes, plus avancées, possédaient des sporanges uniloculaires plus ou moins pyriformes de 70-90 u de long sur 30-50 de large. Les poils sont moins nombreux que les filaments colorés et plus longs ; ils sont composés à leur base de nombreux articles courts qui, au-dessus, atteignent une longueur égale à 3-4 fois leur diamètre. Les filaments entophytes sont nombreux, irréguliers, inter- cellulaires ; ils sont parfois si abondants qu'ils entourent toutes les cellules du Fucîts situées au voisinage d'une touffe ; l'enva- hissement entophyte est très semblable à celui de certains Ecto- carpus parasites qui seront étudiés plus. loin. Bien que j'aie ob- servé des filaments internes très rapprochés de la paroi des cryptes, je n'ai jamais vu le parasite utiliser celles-ci pour son épanouissement à l'extérieur. Il est fréquent de voir les filaments se rendre d'une touffe à une touffe voisine. Nous avons vu plus haut que les frères Crouan ont décrit cette espèce comme dépourvue de « stratum basai », et il en est réellement ainsi dans les échantillons distribués par ces bota- nistes, de sorte que l'attribution de cette espèce au genre Ela- chistea n'est peut-être pas pleinement justifiée. En effet, si les filaments entophytes semblent parfois s'accu- muler sous lepiderme du Fucus, puis le soulever et enfin le dé- chirer, plus souvent le développement des jeunes touffes se fait par un procédé trèssemblable à celui que nous verrons plusieurs fois à propos des Ectocarpus parasites. Les filaments deviennent beaucoup plus nombreux et sortent au dehors en formant un 1. Bornet in Thuret, Etudes pkycologiques, p. 21. 4o JOURNAL DE BOTANIQUE corymbc court et très serré, si bien que les cellules de l'épi- démie sont en ce point isolées et rejetées; ces touffes, denses et étroites, ont alors quelque ressemblance avec de jeunes Elachis- tea^ bien qu'elles ne forment point de coussinet, et la base de la touffe est située vers le niveau de la couche sous-épidermique. Mais parfois aussi, les touffes sont moins dei et les filaments qui les composent, au lieu de former un bouquet serré, sont plus éparpillés, passent entre un plus grand nombre de cellules de l'hôte. Dans ce cas la ressemblance est complète avec plu- sieurs /' tocarpus parasiti Il paraît donc probable que cette espèce devra être séparée des Elachistea pour rentrer parmi les Jù tocarpus. Elle se dis- tinguerait des autre , Ectocarpus parasites en ce que, au lieu de sortir du thalle hospitalier «l'une façon uniforme, en formant des taches d'une étendue facilement appréciable, elle se localiserait davantage, les filaments extérieur^ n ■ formant que des touffes très étroites, mais très proches l'une de l'autre. La petite taille et la forme de ses filaments le rapprocheraient de X EctOcarpUS bi'cvis qui croit sur YAscophyllum noJosumy mais elle aurait de commun avec X EctOcarpUS velu Ihui s de X Ilimauthalia lorea d'a- voir des organes reproducteurs réduits à des sporanges unilo- culaires. l'ai étudié quelques autres esp à'Elachistea.UE. fuci- cola Prie-, qui forme de petites touffes très d< :nses sur les Fucus vcsi'at/osns et /•". serratus, reste toujours superficiel; il naît le plus souvent dans un conceptacle ou un cryptostomate. Les fila- ments périphériques de la plante envoient de nombreuses rhi- zines qui descendent sur le substratum, rampent à a urface -ans pénétrer à son intérieur. !//•'. scutulata Duby a son début dans les cryptes de 17//- manthalia; puis, comme on levoitrepré :nté sur la planche VIII des Etudes phycologiques t il s'étale beaucoup à la surface de son hôte, jusqu'à en faire presque le |tour, mais sans jamais pénétrer dans son intérieur. Il en est de même de 17:\ pulviuaia I Iarvey (i) qui se déve- I. Harvey .•. PI. xxvm a) «lit à tte pi mtL" (sous le synonyme d'£. attenuata\ ■ « Touffes envoyant leurs racines, ou bases de leurs filaments, dans Le corps du Cysiosira. • 11 s'agit évidemment ici d'une pénétration dans les crypte3. C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 41 loppe dans les cryptes des Cysiosira ericoides et C. discors et dont les petites touffes sont répandues parfois par centaines sur la plante hospitalière ; toutes cependant ont une origine externe ; je n'en ai vu aucune envoyer de prolongements dans son sub- strat u m. Des 6 espèces à'Elachistea étudiées, et si nous laissons YE. cîaiidestina dans ce genre, trois, les E. stellulala , E. clandes- tina et E. Areschougii, sont nettement parasites, les trois autres, E. fucicola, E. scutulata, E. pitlvinata sont épiphytes, ou. tout au moins, si on veut les considérer comme parasites, leur parasitisme est limité à l'envahissement total d'une crypte et à la destruction de ce qui sy trouve. 4. — Ectocarpus investiens (Thur.) Hauck. J'ai recueilli cette plante très abondamment au Croisic, où elle forme sur le Gracilaria compressa Grev. des taches gazon- nantes, continues, d'un brun roussâtre, d'autant plus sombres que leur développement est plus avancé. Ces taches font géné- ralement tout le tour de la tige, qui est cylindrique, et ont le plus souvent 1-2 cm. de hauteur; elles sont réparties très inéga- lement sur le thalle hospitalier, mais cependant celles de la base sont souvent mieux développées et plus âgées que celles des branches. J'ai trouvé aussi le même parasite sur le Gracilaria multi- partita Harv. ; il y forme des taches d'un brun roux plus foncées à leur centre. Quand celles-ci sont jeunes, elles sont arrondies, et par suite n'entourent pas la fronde aplatie, mais se répètent exactement sur les deux faces. Le parasite, au début, a donc traversé le corps de l'hôte d'une face à l'autre, puis s'est étalé. Une coupe, faite au niveau d'une tache, montre les filaments entophytes nombreux. Les deux espèces précédentes de Graci- laria étant composées dans leur partie profonde de cellules très larges, de section arrondie, à parois relativement minces, on suit les filaments assez facilement ; leurs articles sont de dimen- sions très variables, mais la plupart sont longs et étroits, irré- guliers suivant leur trajet ; les plus longs que j'ai mesurés avaient 160 \i. de longueur sur une largeur minimum variant de 3 à 4 ^; les filaments rampent le long des parois, en pénétrant dans les 4a JOURNAL DE BOTANIQUE cellules ou en les contournant ; leurs chromatophores, sous forme de grandes plaques, sont peu colorés. Entre les assises corticales, les filaments deviennent plus nombreux et leurs articles sont plus courts; ils passent entre les cellules épidermiques (VI. I. figure 6), traversent en direction radiale et en se rétrécissant légèrement la paroi externe, et arrivent au dehors sous la forme d'une petite verrue, qui de- viendra un filament dressé. Jamais le parasite ne rampe dans la paroi épidermique externe; il la traverse sans s'y arrêter. Les cellules épidermiques du Gracilaria compressa étant très rap- prochées l'une de l'autre, il est parfois difficile, surtout sur le frais, et lorsque le parasite est abondant, de constater que celui- ci passe entre les éléments de l'épiderme -ans pénétrer dans leur intérieur; il vaut alors mieux étudier le G. mullipartita , dont les cellules épidermiques sont moins serrées. Par contre, la paroi cuticulaire étant plus épaisse chez le G. compressa que chez le G. multipartita , le premier est préférable pour voir le parasite la traverser. LV:V/. investiens suit souvent une règle dans l'époque rela- tive d'apparition de ses deux sortes de sporanges. Les taches dont les filaments paraissent à l'œil nu les moins longs, et qui sont les plus jeunes, montrent surtout des filaments étroits, larges de 6-S ;j-, simples ou peu ramifiés, et des sporanges pluri- loculaires, longs de 28-45 :'-, larges de 8-12 (jl, les uns sont à peine pédicellés, comme s'ils sortaient directement du Gracilaria, d'autres sont terminaux sur des filaments longs ou latéraux et sessiles ou pédicellés sur ceux-ci, et presque toujours cloisonnés suivant la longueur. On voit aussi des poils longs, non pigmen- tés, à accroissement basilaire, leur largeur est d'environ 10 ;»-, et au sommet, leurs articles atteignent 50-100 \l de hauteur. Sur les taches plus âgées, les sporan ■>■- pluriloculaires sont devenus beaucoup plus rares; ils sont remplacés par des spo- ranges uniloculaires gros, ovales, de 50-80 ;». de long sur 20-35 de large; les premiers formes naissent vers la base; leur déhis- cence se fait par un pore terminal qui peut ■ filer très légère- ment pour la sortie. Ils sont sessiles sur les filaments assimilateurs. Un certain nombre de ces derniers sont simples et étroits ; d'autres, à cellules inférieures larges de 1 2-16 y. se ramifient en branches plus étroites, inégales, le plus souvent courbées en arc vers C. Sauvageau. — Sur quelques A/gues phéosporées parasites. 43 l'axe; leur hauteur atteint souvent, sur les taches bien déve- loppées 400 ;j-. Dans les articles des filaments dressés assimilateurs, comme dans ceux des filaments entophytes, les chromât ophores sont des plaques pariétales. Lorsque les filaments ramifiés sont âgés, leurs cellules infé- rieures peuvent émettre des rhizoïdes ; je n'en ai pas vu plus de 2 pour chaque filament. Ces rhizoïdes sont étroits, non ramifiés, non cloisonnés ; ils sont raides et s'écartent de leur cellule mère perpendiculairement ou presque perpendiculairement à la lon- gueur de celle-ci; après un certain trajet dans cette direction, ils se recourbent vers le substratum, auquel ils aboutissent parfois normalement à sa surface comme s'ils devaient la traverser, par- fois ils rampent ensuite sur le Gracilaria, mais je n'ai pas ob- servé ce que devenaient ces rhizines d'ailleurs peu nombreuses. (A suivre.) ERRATUM Par suite d'une erreur dans la mise en page du numéro du Ier janvier, tout le paragraphe concernant le parasitisme des Sphacélariacées, dans l'article de M. Sauvageau, a été omis; le passage suivant aurait dû être in- tercalé entre le 2e et le 3e alinéa de la page 5. Enfin, tout récemment, M. Reinke a signalé et figuré plusieurs cas de parasitisme dans son étude des Sphacélariacées (1). Il mentionne d'abord le nouveau genre Sphacela, caractérisé par des filaments dont les articles ne sont pas divisés longitudinale- ment. La seule espèce connue (Sph. subtilissimd) forme sur le thalle du Carpomitra Cabreras de petits coussinets arrondis, dont la base est enfoncée dans le tissu de la plante hospitalière où elle s'étale le plus souvent en un disque sous-cortical. Quant au genre Sphcicelciria, M. Reinke le divise en espèces « auto- nomes » et en espèces « parasites ». Ces dernières comprennent 5 espèces : le Sph. Hystrix Suhr msr., qui se distingue de la variété méditerranéenne irregularis du Sph. cirrhosa par la pénétration de son petit disque basilaire dans les couches exté- 1. J. Reinke, Uebersicht der bisher bekannten Sphacelariaceen (Ber. der deut. bot. Gesellsch. 1890, vol. VIII, p. 201-215). — J- Reinke, Beitràge zur verglei- chenden Anatomie uud Morphologie der Sphacelariaceen (Bibliotheca botanica, Heft 23, Cassel 1891, 40 p., 13 pi.). 4+ JOURNAL DE BOTANIQUE ricures du Cystostra ericoides\ le Sph. cagspituia'Lyngh.^ qui développe dans le thalle du Laminai ia Clousioni et du Sacco- rhiza bitlbosa une masse parenchymateuse, lobée, dont les limites, souvent étendues, se reconnaissent à L'aide de l'eau de Javelle qui teint en noir le tissu des Sphacélariacées ; le Sph. furetgera Kûtz., le Spli. Borneti Hariot, et le Sph. pulvinata Hook. f. et Harv., qui forment des gazons peu élevés sur le thalle de certaines Fucacées et pénètrent il ins sa profondeur. Je mentionne ces faits uniquement pour être complet, car, les Sphacélariacées ayant été l'objet d'unv étu I : approfondie de la part de M. Reinke, je ne m'en occuperai pas ici. Toutefois, je ferai remarquer que, bien que l'attention de M. Reinke ait été appelée sur ces faits de parasitisme, il n'a point parlé, dans sa revue des Algues d'1 lelgoland (i), des Algues entophytes signa- lées par M. Kny. i. |. Reinke, D mai und rothen Algen von h i \d (Berichte der deut. bot. Gesell. 1891, Heft 8, p. 271-273). CHRONIQUE Nais appi la mort île notre collaborateur, M. Balan au Tonkin, à l'hôpital militaire d'Hanoï, le 22 aovembre dern 1 '1 sait que ce botaniste, ancien voyageur du Muséum d'histoire naturelle, a rendu de grands services à la science par ses explorations, notamment en Orient, au Paraguay, à la Nouvelle-Calédonie, au Ponkin. Il ne se contentait pas d'ailleurs de réo lter «les plantes, il les étudiait par lui-même, comme en témoigne, par exemple, le travail qu'il a publié dans notre [ournal, en 1 sur les Graminées de l'Indo-Chine !r. La Se nique de France organise un dinaire qui se tiendra à Biskra (Algérie), dans la seconde quinzaine d'avril. Le Gérant: Louis Mlkot. • — J. ilersch, im . ~, ri. Dcnfcrt-Rochercau- 6" ANNEE. N" 3. 1" FEVRIER 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. OBSERVATIONS SUR QUELQUES DIANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE Par M. G. ROUY. Le genre Diantlius a été l'objet, depuis près d'un demi- siècle, de nombreux mémoires qui l'ont certainement rendu l'un des plus difficiles de la flore européenne. Le travail que je publie aujourd'hui a pour but de remettre au point la synonymie de cinq Diantlius du midi de la France et de leurs variétés, telles que je les comprends : ces Diantlius sont les D. virgineus L., D. serratus Lapeyr., D. brachyantlius Boiss., D. subacaulis VilL, D. altenuatus Sm. D. virgineus L. (excl. syn. var. £>). De l'examen attentif du texte linnéen, de l'habitat cité par Linné et des nombreux exemplaires de Diantlius qui m'ont été communiqués sous les noms de D. Godronianus Jord. et D. Ion- gicaulis Ten., ainsi que de ceux récoltés par moi dans l'Aude, l'Hérault, les Basses- Alpes et les Hautes- Alpes, il résulte que Godron a vu juste dans son Mémoire publié en 1846, et dans la Flore de France, au sujet du D. virgineus L., abstraction faite de la var. fi de Linné {Tunica rupestris , folio cœsio, molli, flore carneo Dill. Elth.\o\, t. 298, f. 385) qui est, sans doute possible et comme tous les auteurs le déclarent, la plante appelée ulté- rieurement par Smith D. csesius. Peu d'espèces linnéennes ont donné lieu à une interprétation plus large, car les D. silvestris, subacaulis, fiungens, hirtus, brachyantlius ont été tour à tour pris par différents auteurs pour le D. virgineus'L. ; mais, dans ces dernières années, les botanistes français étaient assez enclins, depuis Y Essai de Timbal-Lagrave, à revenir à l'opinion de A. -P. de Candolle dans sa Flore fran- çaise et à admettre sous le nom de D. virgineus la plante à la- 46 JOURNAL DE BOTANIQUE quelle Grenier et Goclmn ont donné avec raison le nom de D. brachyanthus Boiss. Or, disons tout de suite que le texte lin- néefl esl trop clair pour permettre l'assimilation du D. brachyan~ ihus au P. virgineus L. Linné dit, en eôet, en parlant de son D '. virgineus : t Squamis calycinis brevissimis , » ce qui n'est nullement le cas pour le D. brachyanthus , qui a les écailles cali- cinales égalant au moins le tiers de la longueur du calice. LJn botaniste anglais, M. Fred. N. William-,, qui a publié récemment trois mémoires sur le genre Dianthus, est arrivé, dans une intéressante dissertation à laquelle je renvoie le lecteur {Notes on the Pinks of western Europe, p. 35-37). à la même conclusion que moi; mais, tout en repoussant égalemenl l'assi- milation des D. virgineus'L. et D. brachyanthus Boiss. (et Gren. et Godr. !), il ne pense pas que la plante décrite par Godr< »n, et répandue çà et là dans le midi de la France, soit bien la plante linnéenne : car la description de Godron m corde que fort peu, selon lui, avec la diagnose de Linné; M. Williams conserve donc, dans son Enumération, le nom de D. virgineus, mais le fait suivre, comme noms d'auteurs, de la mention : G. et G. Nous estimons cependant que les termes linnéens se rappor- tent bien, sinon aux exemplaires delà plante du midi de la France à taille élevée, à tige rameuse et multiflore, à feuilles longues et étalé. -s, qui constitue le D. Godronianus Jord. {D, longi- coulis Billot, Loret, et bot. gall. mult.) = D. virgineus L. var. longifolius Rouy, du moins aux exemplaires à taille plus bas à tiges coin tes, généralement uniflores ou biflores, à feuilles courtes plus raides (analogues à celles des Armerid), que l'on rencontre assez fréquemment aussi dans nos régions méridio- nales (1). Ces derniers exemplaires présentent bien, en effet : I-'/os unicus in coule interdum ci alter ex ala folii supremi ' ; calycis squamse latse, ovaiss, acutse, brevissimse, paribus remotis (les feuilles supérieures parfois très rapprochées du calice ont l'asp» t d'écaillés calicinales un peu écartées des vraies); folia radiailia, copiosa, erecta^in cespitem imbricata, acuminata , facie Statices ferme, t oroltée limbus dimidio brevior tubo calycis , crenatus. » I. L'herbier Rouy contient cette forme dites suivantes où se rencontre parfois aussi la var. i.'i < ,...,, Digne, Barrême, Cas- tellane, Manosqae; Marseille; Tournemire (Aveyron . G. Rouy. — Sur quelques Dianthus de la flore française. 47 En résumé, le D. virgineus doit être compris comme suit : D. virgineus L. {sensu ampld). Var. * — brevifoliiis Rouy (D. virgineus L. !). Var. p — longifolius Rouy (D. Godronianus Jord. ; D. lon- gicaulis bot. gall. plur., nonTen.!). Obs. — Le Dianthus longicaulis Ten.!, d'Italie, diffère du D. virgineus L. var. longifolius Rouy, dont il a le port élevé et les feuilles, par les fleurs d'un quart au moins plus petites, les calices relativement plus courts, cylindriques ou à peine atté- nués au sommet, les écailles caliciuales plus petites, tronquées- rétuses au sommet et brusquement contractées eu un court mucron ovale-triangulaire faiblement aigu ou obtusiuscule, dépassant peu les bords de l'échaucrure. La plante de Croatie, distribuée comme Z>. longicaulis Ten., est le D. TergesliuusReichb., forme du D. silvestrisWulf., et la plante de Corse le D. Siculus Presl. (et G. et G.). D. serratus Lapeyr. Abr. Pyreu. Hist., p. 241 ; D. asper var. serratus DC. Prodr.; D.pungeus Godr. et Gren. pro parte, non L. ; D. subulatus Timb. Essai. Obs. — M. Williams {loc. cit., p. 44) accepte comme moi la synonymie ci-dessus, à l'exclusion toutefois du D. pungens Godr. et Gren. auquel il laisse ces noms d'auteurs, au lieu du nom de Linné, dans l'impossibilité d'appliquer exactement à une espèce jusqu'ici connue la diagnose linnéenne. Sur ce dernier point, je suis aussi d'accord avec M. Williams, car on sait que Linné a placé son D. pungens parmi ses Frutescentes , avec les D. arboreus et D. fruticosus, et qu'il lui attribue notamment les caractères suivants : Cailles suffruticosi alteruatiiu dense ramosi. Folia... omnia linearîa, planiuscula, augusta, acumi- nata,subpungentia. Calycis squamae 4, lanceolatée, calyce paulo breviores. Petala integerrima, laminis longit. unguiiuu. » et qu'il indique son espèce « in Hispanîse maritimis », avec le synonyme « Dianthus maritimus foliis pungentibus Du Chesne mss. » Or, je ne sache pas qu'on ait encore retrouvé, dans la région littorale de l'Espagne ou dans le Roussillon, un Dianthus présentant les caractères de la diagnose linnéenne du D. pun- gens. En tous cas, la plante de la Trancade d'Amboulia, région montagneuse et non maritime, ne se rapporte pas du tout, quoi 48 IOURNAL DE BOTANIQUE <|u'en ait pu dire Godron clans la Florede France, à la description de Lintlé, car elle a des pétales crénelés, les écailles calicinales d'un tiers ou à peine de la moitié plus courtes que le calice, et des tiges non suffrutescentes. Timbal-Lagrave a pensé que le D. pungens L. était l'Œillet que l'on rencontre clans les sables maritimes de l'Aude, à Leu- cate notamment. Cet Œillet, ainsi (|ue nous L'avons étiqueté dans les exsiccatas de la Société Rochelaise, n'est qu'une variété (var. maritimus nob.) du D. attenuatus Sm., et il ne saurait en aucune façon être rattaché au /). pungens L. puisqu'il a des écaillas calicinales, quelquefois au nombre de 6, toujours beau- coup plus courtes que le calice. Reste à signaler la confusion faite par Godron, dans la Flore de France, en rapportant à son D. pungens des plantes diffé- rentes. La plante des environs de Prades ( Prades, Ria . Moligt, Fou f de Con/ps, 7'raucade d'Amboulia , Vernet- les- Bains) est seule le D. sei-ratus Lapeyr. (D. fungensQ. et G. p. p., non L., D. subulatus Timb.). La plante des Albères (Collioure, Port-Vendres, Notre-Dame d'Ultrera près Sorède, Belle garde, etc.) appartient au type D . brachyanthus Boiss. ; elle constitue ma var. acuminaius de 'cette espèce, dont je parle plus loin. — On sait que le D. serra tus se distingue du D. brachyanthus par les calices atténués au sommet, plus allongés, les écailles calicinales presque cuspidées, ascendantes, atteignant environ la moitié du calice, celui-ci à dents lancéolées-aiguës, les feuilles raides, alors que le D. brachyanthus a les calices plus courts, cylindriques, à dents obtusiuscules, les écailles calicinales appliquées, courtes (un tiers environ du calice), obovées, les internes rétuses-mucro- nées, à pointe courte, les feuilles plus molles et plus ténues. Le D. serra/us Lapeyr. est indiqué par M. Williams comme croissant dans les Alpes de Suisse. Nous n'avons jamais vu cette plante, à aire très localisée, que des Pyrénées Orientales, et c'est évidemment par confusion avec une autre espèce qu'elle a pu être indiquée clans les Alpes. — Le D.furcattiS Balbis est tout autre chose, puisque c'est une variété du D. subacaulis Vill., et le D. integerVis. est une variété du D. st) ictus Sibth. et Sm., ainsi que les D. bebius Reichb., integripelalus Schur et condensât us Kit. (i). (A suivre.) i. Le n" 904 des Rcli / ' . public- sous le nom de /). pua 'cas L E. Bei.zung. — Sur divers principes issus de la germination. 49 SUR DIVERS PRINCIPES ISSUS DE LA GERMINATION ET LEUR CRISTALLISATION INTRACELLULAIRE Par M. E. BELZUNG (1). Après avoir étudié, dans un nombre restreint de Légumi- neuses, d'une part le développement des principales réserves figurées de la graine (grains d'aleurone et d'amidon), de l'autre le mode d'apparition, au sein du réseau protoplasmique, des formations figurées de la jeune plantule pendant la germination (grains d'amidon transitoires et corps chlorophylliens), nous avons cherché à connaître les éléments essentiels contenus en dissolution dans le suc de la cellule, éléments qui procèdent de la métamorphose des réserves de l'embryon, comme les grains d'amidon et les corps chlorophylliens. Notre but était d'amener à la cristallisation intracellulaire, par une méthode qui n'altérât que le moins possible la structure de la cellule, les principes cristallisables du suc suffisamment abondants dans l'espèce considérée, et de faire rentrer ainsi dans le domaine de la morphologie végétale des substances qui jus- qu'alors étaient inaccessibles à l'observation au sein même de la cellule et qui restaient ainsi plus particulièrement du domaine chimique. A cet effet, nous avons amené le suc des jeunes plantules à concentration suffisante par l'inclusion de coupes fraîches et in- tactes dans un liquide susceptible tout à la fois de déterminer une exosmose d'eau assez rapide et de ne jamais cristalliser dans les conditions ordinaires de la recherche. Le liquide qui remplit le mieux cette double condition et qui a du reste déjà été em- ployé dans ce but est la glycérine pitre : le courant exosmotique qu'elle établit étant plus rapide pour l'eau que pour les prin- cipes dialysables dissous, le suc des cellules se trouve saturé au bout d'un nombre variable d'heures, à condition toutefois que la solution de ces principes, dans la cellule intacte, ne soit pas (sec. G. et G.), avec le visa de Cosson, est le D. atteuuatus Sni. var. Pyrenai- eus Wilck. — Le n'1 401 de VIter hispanicum (1879) de Huter, Porta et Rigo, distribué sous le nom de D. pungeus Godr. est une var. (var. Malacitanus nob.) du D. hispauicus Assa, ainsi que la plante récoltée par Bourreau (n° 1704) à Jâtiva. 1. Le travail que cette Note a pour objet de résumer paraîtra prochainement dans les Annales des sciences naturelles, Botanique. 50 JOURNAL DE BOTANIQUE trop éloignée du point de saturation; à partir de ce moment la cristallisation peut s'effectuer. La cristallisation intracellulaire s'est produite de la sorte, pour une substance au moins, dans chacune des espèces sou- mises par nous à l'expérience; on sait d'autre part que l'inuline peut être précipitée par ce moyen. Il suffit du reste de plonger dans la glycérine un dialyscur rempli d'une solution non saturée d'un sel, d'une amide, etc., pour déterminer, au bout d'un temps variable avec la substance et le degré de saturation, une cristallisation très nette de cette dernière, du moins quand le coefficient de solubilité de la sub- stance considérée par rapport à l'eau n'est pas trop faible. Ainsi, la solution de leucine, portée aux trois quarts environ de la saturation, abandonne facilement des lamelles cristallisées au bout de 36 ou 48 heures; pour les solutions de sels minéraux très solubles, comme le chlorure de sodium, la cristallisation est, comme l'on sait, beaucoup plus manifeste encore dans les mêmes conditions. Par contre, il nous a été impossible d'amener à la cristallisation une solution de tyrosine, sans doute parce que cette amide étant très peu soluble dans l'eau, la m de substance dissoute est inférieure au minimum nécessaire pour assurer la cristallisation. Il va sans dire qu'il ne s'agit ici que de faibles volumes des diverses dissolutions, eux-mêmes tout» fois très grands comparativement à celui des cellules, qu'il est essen- tiel ici de ne pas perdre de vue. Une fois les cristallisations intracellulaires obtenues, il a été nécessaire d'extraire du suc les substances correspondantes, en opérant sur une assez grande masse de matériaux, ce qui a facilité leur détermination. Cette analyse nous a permis, chemin faisant, d'isoler divers autres principes cristallisables qui, sans être aussi abondants que les précédents, se présentent cepen- dant dans la cellule en quantité très notable. Le travail que nous résumons ici esl relatif seulement à quatre espèces, savoir : le Lupin blanc (Litpi'iiiis a/ùus), le Lupin jaune (L. lutcus), le Chiche {Cicer arïetïnum) et la Courge (Ciiairbita Prpo). lin xo\c\ les résultats essentiels; ils se rap- portent toujours à des plantules cueillies après une, deux ou trois semaines de germination à la lumière. E. Belzung. — Sur divers principes issus de la germination. 51 1. Le Ltipinus albus a donné à l'analyse, d'abord, chose bien connue pour les diverses espèces de ce genre, une quantité considérable d'asparagme, mais en outre une proportion de leucine telle que le suc de la plante en est saturé, parfois même sursaturé, sans qu'il soit possible de dire bien exactement pour- quoi la cristallisation n'a jamais lieu spontanément dans la plante vivante. Indépendamment de ces deux amides, si remarquablement accumulées dans cette espèce, le suc a abandonné une assez grande quantité de sulfate neutre de potassium, sous la forme te &&& ■■■ * g Fig. I. — Une cellule de la portion supérieure de l'hypocotyle du Lupinus albus (longueur de l'hypocotyle : 4 cent.), a, asparagine ; b, corps chlorophyllien n'ayant plus trace de ses grains d'amidon générateurs; c, réseau protoplasmique; d, leucine; g, corps chloro- phyllien en voie de formation, c'est-à-dire renfermant encore une partie de l'amidon géné- rateur. (Gr. : 800.) Cette figure, qui donne l'ensemble des principes figurables de la cellule, doit être en- visagée comme résultant de la superposition de deux figures, l'une relative aux deux amides, l'autre aux éléments figurés normaux, ces derniers ne pouvant être colorés en présence des amides sans occasionner leur dissolution. Fig. II. — 1, asparagine (formes les plus simples); 2, groupes lamelleux divers de leucine; 3, sphéroïde de sulfate de potassium, en haut entier, en bas en section (1/4 millim); 4, for- mes diverses, microscopiques, du sulfate de calcium, provenant de l'action du chlorure de calcium sur le sel précédent : les lamelles, à froid; les aiguilles, à chaud. de granules d'un quart de millimètre environ, représentant chacun un sphéroïde à éléments prismatiques très serrés. Les sels calciques ne sont pas assez abondants pour cristalliser ; ils restent dissous dans l'extrait. Les circonstances qui viennent d'être relatées font des plan- tules du L. albus un objet éminemment favorable à la cristallisa- tion intracellulaire. Et, en effet, au sein de la glycérine, la cristal- lisation de la leucine est exubérante, de même que celle de l'asparagine. La leucine (fig. i) se dépose sous forme de lamelles 52 IOURNAL DE BOTANIQUE cordiformes bien reconnaissables, tantôt libres, tantôt et le plus souvent groupées en sphérocristaux, envahissant parfois le lissu tout entier. Dans l'alcool, la cristallisation de la leucine n'a pas lieu, contrairement à celle de l'asparagine; on comprend ainsi pourquoi cette amide a échappé jusqu'ici àla recherche: c'est en effet par ce réactif, essentiellement dénaturant dans le cas actuel à cause de la grande quantité de principes précipitables que renferment les très jeunes plant ules, que l'on traite d'ordinaire les matériaux qui doivent servir à une recherche anat< unique. La glycérine, outre qu'elle donne une très abondante cristal- lisation, laisse la structure aussi intacte que possible : on peut y distinguer, avec les formes prismatiques variées d'asparagine et les sphéroïdes lamelleux de leucine, le noyau, les grains d'ami- don et les corps chlorophylliens, et même ça et là le réseau pro- toplasmique. Seul, parmi les éléments prédominants, le sulfate de potassium reste en dissolution. La figure ci-jointe donne une idée de l'ensemble de ces di- verses formations du Lupinus albus. 2. Le Lu pi mis lu feus a donné, comme l'espèce précédente, une très grande quantité . de long sur iode large. En se rapprochant de la périphérie, les filaments se ramifient davantage, deviennent plus denses, à articles plus courts, et sortent à travers l'épiderme en filaments de deux sortes, isolés ou réunis en faisceaux. Les uns, très courts, se terminent par un sporange assez volumineux, ils peuvent même parfois ne pas arriver jusqu'eà la surface de X Hiiiicuithalia et, dans ce cas, la base du sporange.', retenue à l'intérieur du thalle, est très rétrécie ; mais la plus grande partie du sporange, globuleuse, est toujours extérieure. La surface du thalle hospitalier est d'ailleurs très légè- rement ondulée, et c'est dans les petits creux de ces ondulations que le parasite s'échappe au dehors. Les autres, très longs, de 1 mm. au plus, raides, non ramilles, terminés en poil, ont sou- vent 14 ;' de large, parfois 16011 davantage; leurs articles infé- rieurs de 20-30 [i . deviennent plus longs à un niveau plus élevé. Quand ces filaments sont encore jeunes, et n'ont guère que 4<>< » p environ, Les articles terminaux sont à peine plus hauts que larges, l'accroissement est presque terminal; les filaments adultes, au contraire, sont terminés en poil à articles plus OU moins nom- C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 57 breux de 50-70 f* et privés ou faiblement pourvus de chromato- phores. Dans la règle, les filaments ne sont pas ramifiés au dehors du thalle de l'hôte; cependant, un certain nombre d'entre eux possèdent vers leur partie inférieure des ébauches de ra- meaux de 1 -quelques articles, terminés par une tête arrondie, qui me fait supposer que ces branches sont fructifères, bien qu'en réalité je ne les aie point vus se terminer par un sporange. Tous les sporanges observés sont uniloculaires, plus ou moins ellipsoïdes, de 60-90 ;j-de long sur 36-50 de large. Comme ils sont tous peu ou point pédicellés au-dessus de l'épiderme, on voit sortir du thalle de Y Himanthalia , quand on regarde une coupe à un faible grossissement, un grand nombre de filaments assez raides, radiaux, et à leur base, sur l'hôte, un très grand nombre de globules plus foncés qui sont les sporanges ; on trouve ceux-ci en septembre à tous les états de leur développe- ment. Les sporanges pluriloculaires sont inconnus. Le grand nombre des filaments entophytes, leur ramification de l'intérieur vers l'extérieur, indiquent que le développement du parasite se fait surtout par leur intermédiaire. 6. — Ectocarpus Valiantei Bornet in herb. On sait que Y Elachistea pulvinata est très commun sur divers Cystosira et en particulier sur le C. ericoides ; ses petits tubercules hémisphériques, d'un brun velouté, les font aisément reconnaître au premier coup d'ceil; il est bon toutefois de ne pas se contenter de cet examen superficiel, car on trouve quel- quefois sur ce même Cystosira des tubercules de même aspect, mais de structure fort différente. Ces derniers ne tiennent au substratum que par une surface assez limitée ; ils atteignent quel- ques millimètres de diamètre au maximum et, comme ils crois- sent alors dans tous les sens, ils parviennent à recouvrir le thalle de l'hôte d'une couronne d'un relief plus ou moins considérable. Les exemplaires que j'ai étudiés ont été récoltés sur le Cyst. ericoides par M. Bornet, à Biarritz, à la fin de juin 1870 et con- servés dans l'alcool. Il les avait désignés par le nom resté inédit çYBct. Valiantei. Des coupes passant à la fois par la nodosité et le substratum (PI. II, fig. 8) montrent la nodosité comme une excroissance du thalle de l'hôte, une véritable galle, dans laquelle rampent des fila- 58 yn\<\ \\. DE BO I UNIQUE ments parasites, aboutissant à des filaments extérieurs libres et dressés. La galle n'a pas toujours une surface bien réguli mais parfois ]>lus ou moins inégale, laissant des fentes étroites. Ses cellules, de section arrondie irrégulii »nt fréquemment remplies 'l'une matière homogène jaune brun; elles semblent s'irradier du point d'attache de la galle; Les cellules du Cysto* sira , comprises entre ce point et Taxe, sont elles-mêmes tou- jours plus allongées radialement que leurs congénères. La galle paraît avec évidence due à L'action des filaments parasites qui la traversent (PI. II, fig. 9); j'ai suivi quelques-uns de ceux-ci jus- que tout près de La plante nourricière, mais sans jamais les voir exister ni pénétrer d'une façon quelconque à son intérieur; même sur des galles de très petites dimensions, visibles seule- ment à la loupe, les relations étaient les mêmes, et il m'a été im- possible de constater le processus de l'excroissance. Cependant, comme la base des tubercules est toujours assez étroite et que, par suite, elle ne s'élargit pas simultanément avec leur augmen- tation de volume, on peut reconstituer le processus probable. Lorsque le parasite germe à la surface du Cystosira il pé- nètre entre les cellules de son épiderme, mais sans dép 1 ser 2-3 cellules de profondeur. Sous son influence, et comme cela se produit dans les galles dues à des piqûres d'insectes, ii se fait de très bonne heure une multiplication de cellules dans la partie de L'hôte envahie, et un peu au-dessous, dont L'effet est de nje- ter au dehors cette partie envahie qui deviendra La galle, I pourquoi on ne trouve pas de filaments du parasite dans la plante hospitalière. Puis, toute la partie ainsi rejetée se multi- plie à son tour et dans tous les sens ; les filaments inclus se mul- tiplient en même temp Le thalle endophyte est formé d'articles, soit cylindriques, droits ou courbés, épais de 8-ioji., et 2-4 fois plus longs (|ue larges, soit élargis aux extrémités ou même plus OU moins toru- hux et irréguliers ; il est parfois difficile de le suivre dans la pro- fondeur de la galle. Si celle-ci possède des fentes, ces fentes toujours très étroites sont occupées par des filaments du para- site. Plus le point considéré de la galle est voisin de la péri- phérie, plus ce thalle est ramifié; on peut dire que les branches endophytes s'épanouissent à L'intérieur en corymbes de fila- ments dressé-, végétatifs ou sporil Variété. 59 Les filaments dressés végétatifs sont allongés (PI. II, fîg. 10), non ramifiés, terminés en poil non atténué, d'un diamètre de 12- 14 p., composés d'articles dont la hauteur égale ou dépasse le diamètre. Parfois, mais assez rarement, les articles inférieurs portent des sporanges brièvement pédicellés. Les filaments spo- rifères sont courts, s'élèvent à peine au-dessus de la surface, et se terminent par un sporange globuleux ou en produisent laté- ralement. Ces sporanges pédicellés, plus ou moins régulièrement ovales, globuleux, obtus, sont longs de 50-55^ et larges de 30-35 u.; j'en ai mesuré un, exceptionnel il est vrai, atteignant une hau- teur de 72 u.. Ils sont tous pluriloculaires, à logettes petites et nombreuses. C'est à peu près le cas général que la base d'un sporange vidé se prolonge en poil ou plus souvent en un nou- veau sporange (fig. 9 et 10). Ils sont tellement nombreux que, à un faible grossissement, la surface et la galle en paraît com- plètement recouverte (fig. 8). Des espèces étudiées ici, YE. Valiantei est la seule, avec le Slreblonemopis irritans Valiante, dont la pénétration dans un thalle hospitalier provoque une prolifération se traduisant par la production d'une galle. (A suivre.) VARIÉTÉ. Germination tardive des spores de Rœstelia cancellata Reb. Par M. Georges Poirault. Le 4 décembre dernier, je reçus de mon ami M. Charles Duguet des feuilles de Poirier et une poire attaquées par le Rœstelia cancellata Reb. Ces échantillons, provenant des environs de La Châtre (Indre), avaient supporté les froids assez rigoureux du commencement de novembre. Différents lots de ces spores furent aussitôt mis en culture dans Peau, en chambre humide, à la température du laboratoire (150 environ). Troisjours après, aucune spore n'était encore entrée en germination. Le 10 décembre, j'en trouvai deux commençant à émettre leur tube. Le 18 j'en comptai 12 dans la même culture et le 15 janvier elle en contenait 19. Chaque spore n'émet qu'un tube-germe, renfermant un protoplasme vacuolaire hyalin, sans les granulations rouge ou orange si fréquentes chez les Urédinées. Cette observation nous montre : i° que les spores du Rœstelia peuvent germer au bout d'un temps assez long, différant par là des autres formes 6o JOURNAL DE BOTANIQUE écidicnncs d'Urédinées qui perdent, au bout de quelques jours, d'apn Bary (Vergleick. Morphologie u. Biologie d. Pilae^ p. 36 1 , ou de quelques heures, d'après M. Plowright {BriiisA Uredineae^ p. 29), leur faculté ger- minative ; 20 qu'une température assez ba prolongée durant plusieurs jours ne parait pas avoir d'action nuisible bien marquée ; 30 que dans ces conditions une proportion encore notable de spores est suscep- tible de germer; 4.0 que la germination, très rapide d'ordinaire pour les écidiospores, ne se produit, en pareil cas, qu1 ogtemps après le semis sur l'eau. CErstedt a prouvé, eni866, que le R. canceilata était la forme écidienne hétéroïque du Gymnosporangium Sabinse^ qui apparaît au printemps sur les tiges du Juniperus Sabina et dont les spores en germant donnent de nombreuses sporidies; celles-ci, tombant sur les feuilles de Poirier, y développent, au bout de quelques semaines, sur la face supérieure des taches jaunâtres spermogonifères, et un peu après, à la face inférieure, les épais coussinets du Rceslelia. La culture réussit bien quand le semis est fait sur des branches de Poirier âgées de deux ans au moins ; autrement les spermogonies seules se développent et on n'obtient pas d'écidium. L'expérience inverse est plus difficile ; elle a été faite avec succès par M. Plowright {loc. cit.^ p. 234), sur une espèce voisine, le R. lacerala, qui croit aussi sur le Poirier, mais forme ses téleutospores sur le Genévrier commun où elles constituent le Gymnosporangium clavariss forme (Jacq.). M. Plowright, ayant semé au mois de juin des écidiospores provenant d'un Poirier sur un jeune Genévrier (les essais ne réussissent pas avec un Genévrier nouvellement transplanté), a vu la plante perdre ses feuilles dans le courant de l'été. Au mois de décembre de l'année suivante, les branches dépouillées de feuilles commençaient à se gonfler et au mois d'avril les téleutospores faisaient leur apparition. Ainsi, tandis que le a lium issu des téleutospores donne des écidiospores au bout de deux ou trois semaines, il faut deux ans au mycélium provenant des écidiospores pour donner des téleutospores. En présence des faits de germination tardive signales [dus haut, ne peut-on pas se demander si ces écidiospores ne sont pas capables de passer l'hiver pour germer au printemps, lors de l'épanouissement des bourgeons de Genévrier? Quoi qu'il en soit de cette hypothèse, la germination des spores de Rœsii'lii n'est pas aussi facile a obtenir que le prétend I ulasne {Ain:, des se. nat., IV0 sér., t. II, p. 132) et les circonstances dans les- quelles s'est produite celle que je viens de décrire m'ont paru intéressantes à mentionner. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Ucrsch, 1m '--. M. Dcnfcrl-Rochereau- 6" ANNEE. N° 4. 16 FEVRIER 1802. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SEPTOBASIDIUM, NOUVEAU GENRE D'HYMÉNOMYCÈTES HÉTÉROBASIDIÉS Par M. N. PATOUILLARD. Dans la séance du 10 décembre 1891 de la Société mycolo- gique, j'ai appelé l'attention sur la constitution de l'hyménium dans deux Hyménomycètes : Thelephora pedicellata Schweinitz et une espèce de l'Equateur, encore inédite, que je désignerai sous le nom de Septobasidi'wn veluh'iium. Le but de cette notice est de préciser les caractères de ces deux plantes et de bien déli- miter le genre Septobasidhim dont je proposais l'adoption provi- soire. (0- Plante formée de I. Thelephora pedicellata ScW filaments rigides, réunis par petits paquets dres- sés qui se ramifient beau- coup vers leur partie supérieure en devenant plus grêles et hyalins. Près de l'extrémité des dernières ramifications, les filaments portent, sur le côté et en dessous d'une cloison, des ap- pendices épars qui de- viendront des basides. Ces appendices sont d'abord exactement glo- buleux, hyalins, et contiennent quelques gouttelettes brillantes; Scptobasidiuvi pedicellatum (Schw.) Pat. Basides à différents âges. 1. Cette analyse a été faite sur des spécimens du Muséum provenant de Cuba (Wrightj. JOURNAL DE B< >I VNIQUE leur base est atténuée en un stipe court, inséré sur l'hyphe ilont ils émanent. Peu à peu ils augmentent de dimensions en conser- vant leur forme arrondie ou en devenant ovoïdes ou pyriformes. 1 I à qu'ils ont leur taille définitive (20 jj- ou 20 X 15 V-) on voit pa- raître à leur sommet un petit mamelon obtus, qui s'allonge en un corps cylindracé arrondi à l'extrémité, atteignant environ 35 ;/. de longueur sur io y. de largeur. Bientôt ce cylindre s'in- curve en 1er à cheval, et s.i cavité, qui est d'abord continue, e divise par 2 ou plus souvent par 3 cloisons transversales, en même temps qu'il se produit un léger étranglement aux cloi- sons. Enfin, sur la face convexe du fer à cheval, émerge un rigmate par chaque loge formée par la production des cloi- sons. En résumé, La baside est composée de deux parties bien dis- tinctes, nées l'une de l'autre : la vésicule inférieure non et le stérigmatophore courbé pourvu de cloisons transversales, semblable au promycélium d'une l rédinée. 11. Septobasidium velutinum Pat. — Comme dans l'es- pèce précédente, les basides naissent près de l'extrémité 'les ra- meaux, au-dessous d'une cloison : ce sont d'abord de nies globuleuses, incolores, plus ou moins stipitées, ne tardant pas à s'allonger et à se rétrécir un peu vers le sommet qui reste obtus et arrondi ; elles sont alors ovoïdes et renflées dans la partie moyenne. L'allongement continuant, l'organe devient un corps cylindrique, dressé, long de 45 [i et large de to jx, don; 1 vite se divise en trois loges superp par suite de la forma- tion de deux cloisons transver . Enfin, la loge terminale émet à son extrémité un stérigmate unique, long de 5-7 >, et les loges s'étranglent légèrement aux cloi Sur un très grand nombre de b observées, je n'ai i imais vu de stérigmates sur les deux loges inférieure Si on compare entre elles les deux ; -mes, on voit qu'elles ont beaucoup de point ommuns, dont les princi- paux sont la forme globuleuse qu'ont les basides dans leur pre- mier état, et l.i présence de cloisons transversales dans un âge plus avana . Dans lf 77/. pedicellata la baside est composé de deux partie distinctes, une dressée . t Paul re incurvée, tandis que N. Patouillard. — Septobasidium, nouveau genre d'Hymeuomycètes. 63 dans la seconde espèce l'organe entier est droit ; mais si on tient compte que, dans ce dernier cas, les deux cellules inférieures paraissent toujours être stériles, que, de plus, la paroi de ces deux cellules est épaisse, comme cutinisée, alors que la supé- rieure stérigmatophore est mince, on peut penser que ces deux cellules représentent la partie basilaire droite du Th. pe- dïcellata et que la cellule du sommet correspond à sa partie courbée. Le genre d'Hétérobasidiés qui est le plus proche par l'orga- nisation de son hyménium est, sans aucun doute, le genre Heli- cobasidium. En effet, les basides sont ici incurvées en arc, septées transversalement, et portent des stérigmates sur la partie con- vexe. Mais il y a une différence capitale qui s'oppose à l'assimilation de nos espèces avec celles du genre Helico- basïdium : dans ce der- nier, la baside est, à l'origine un filament dressé et cylindriqîte qui se recourbera plus tard en arc, tandis que nous avons vu nos deux Cham- pignons présenter d'abord des basides globtdeuses, semblables à ce qu'on observe dans le jeune âge chez les Sebaciua et groupes similaires. Pour ces raisons, il y a lieu d'instituer le genre Septobasi- dium, qui sera caractérisé ainsi : Hyméuomycètes filamenteux , coriaces, non gélatineux, à hyménium disjoint, dont les basides sont d'abord globuleuses et simples, puis cylindracées et septées transversalement , droites ou courbées , portant les stérigmates sur la partie convexe. 1. S. pediccllatum (Schw.) Pat. {Thelephora pedicellata Schw. Carol. tab. 2, fig. 3). 2. S. velutinum Pat. nov. sp. — Entièrement résupiné, co- riace, rachodioïde, largement étalé, 1-2 millim. d'épaisseur, hoir pourpré avec un reflet cendré ; marge mince, appliquée, très étroite, filamenteuse, blanche. Fixé au support par des paquets Septobasidium •uelutinumYaX. — Basides à différer,: s 64 |OI RNAL DE imi INIQUE de filaments dressés, Longs de i millim., rigides, nombreux, rouges vineux au microscope. Sur la tige morte d'une liane qu'il entoure complètement. Puente de t himbo (Equateur). Connu, de Lagerheim. OBSERVATIONS SUR QUELQUES DIANTHUS DE LA II.' IRl l RAM AISE {Fin.) Par M. G. ROUY. D. brachyanthus Boiss.! G. et G.!, Willk. et Lge! Cette espèce comporte, en France, deux variété : mucro* ualus nob. et acuminatus nob., car je ne puis tenir compte de la var. Ruscinonensis Willk. qui englobe des formes à « cailles calicinales sensiblement différentes; par eontrc, la var. nivalis Willk. peut être réunie à la var. alpiua Willk., dont elle n'est qu'une forme naine due à l'habitat. La var. alpiim Willk., des hautes montagnes de l'Espagne, n'a pas encore été trouvée, croyons-nous, dans les Pyrénées. Les var. mucronatus et acuminatus sont ainsi caractérisées : Var. mucronatus. — Ecailles calicinales largement ovali obtuses ou rétuses, courtement mucroné* Var. acuminatus. — Ecailles calicinales z. atténuée-, m un acumen herbacé presque de moitié aussi long qu'elles. La première de ces variétés présente deux sous-variétés : S-var. subacaulis. — Tige- cespiteuses, naines ; feuilles rapprochées en touffes compactes ; fleurs généralement petites. S. -var. macranthus. — Plantes ordinairement plus fortes ; fleurs du double plus grandes. La seconde n'a pas jusqu'ici offert de s. -var. subacaulis. Le D. brachyanthus doit donc être compris comme suit, pour la flore française : D. BRACHYANTHUS Boiss. Var. mucronatus Rouy (D. Narbonensis Rouy olim)\ D. brachyanthus va)\ Rusciconensis Willk. . />.). S. -var. subacaulis (D. subacaulis bot. gall. plur., non Yill. ; D. brachyanthus forma humilis Nym. G. Rouy. — Sur quelques Dianthus de la flove française. 65 S.-var. macranthus (D. brachyanthus var. macranthus G. et G. {p. p.)\ D. brevistylus Timb. ; D. insignitus Bordère exsicc, non Timb.). Var. acuminatus Rouy (D. pungens Godr. {p. p.), non L. ; S.-var. macranthus (D. brachyanthus var. macranthus G. G. (p. p.), D. brachyanthus var. Ruscinonensis Willk. [p. p.). Voici les localités de cette espèce relevées dans l'herbier Rouy : Var. mucronatus. — Aude : PAlaric (leg. Rouy) ; La Clappe (leg-. G. Gautier). — Hérault : Graissessac (1) (leg. et determ. Cosson). — Aveyron : Mélagues (leg. Coste). S.-var. subacatilis . — L 'Alaric (leg. Rouy) ; Mélagues (leg. Coste). S.-var. macranthus. — Ariège : Foix (leg. Bordère, Mailho). — Tarn-et- Garonne : Saint-Antoniu (leg. Saltel, F. Schultz, Herb. norm., nov. ser., n° 1942). Var. acuminatus . — Aude : Pierre-Lisse près Quillan (leg. Rouy). S.-var. macranthus. — Aude : La Clappe (leg. Neyra). — Pyrénées-Orientales : St- Antoine de Galamus (leg. Timbal); Port- Vendre s (leg. Rouy); Lavaill (leg. Oliver) ; N.-D. d'.Ul- trera près Sorède(\eg. Rouy). — Tarn-et-Garonne : St-Auio- nin (leg. Bras, Reliquiœ Mai lleanae , n° 634). Dianthus subacaulis Vill. Cette espèce, dont le type est la plante du sommet du mont Ventoux et du mont Aurouse, comprend diverses formes à tiges plus allongées {D.fîircatus Balb., D. alpestris Balb., etc.) mais dont l'aire géographique, bien nettement délimitée, s'étend depuis le mont Aurouse jusqu'aux basses montagnes des Alpes- Maritimes en passant par le Piémont méridional, les Basses- Alpes et le Ventoux. Le D . subacaulis est surtout distinct des D. brachyanthus Boiss., liirtus Vill. et graniticus Jord. par les calices cylin- driques herbacés, peu ou point scarieux, atténués au sommet, les écailles calicinales appliquées, les extérieures lancéolées, 1. C'est sans doute cette plante qui est mentionnée à Graissessac sous le nom de D. graniticus dans la Flore de MM. Loret et Barrandon. JOURNAL DE l'.')| ANIQUE attém en une pointe verte atteignant le plus souvent les 2 3 de la longueur du calice et parfois presque Le sommet, les feuilles plus largement linéaires et plus molles (non subulées- piquantes), à bords épaissi - et un peu relevé- en dessus. — Voici les caractères et la synonymie 'les variétés que je lui attribue : Var. subacaulis = I). subacaulis JV//./ — riante de 3-10 Qtimètres, d'un vert glauque, formant des touffes comp ictes, à port de St'len i acaulis ou elongata; Heurs petites, roses ; écailles « alicinales extérieures à pointe verte relativement courte attei- gnant environ la longueur de l'écaillé et la moitié du calici . l< intérieures submutiques ou courtement muer courts, entiers ou à peine crénel \a\\ fallax. — riante de 5-20 centim., d'un vert gai, en gazons lâches, à port de / >. hirtus ou /). granilicus ; fleurs plus grandes que dans la var. subacaulis, roses ; écailles calicinal égalant environ la moitié du calice ou la dépassant, les exté- rieures à pointe verte (ou plus rarement rougeâtre) plus courte que l'écaillé, les internes assez longuement mucronées ou cuspi- dées; pétales entiers ou plus rarement crénelés; feuilles large- ment linéaires, le plus souvent très courtes. — Cette intéres- sante variété m'a été donnée sous les noms de D. subacaulis, puu- geus, /un a tus et kir tus... Var. furcatus = D. furcatus Balb. ! non Hornem. : I ». Faurei Arv.-Touv. — Plante de 15-20 centim., d'un vert gai, en touffes lâches; fleurs relativement longues (calice = 15-18 mil- lim.), roses, à pétales entiers, crénelés ou dentés, égalanl la moitié ou les 23 de la longueur du calice; écailles calicinales scarieuses ou à peine herbacées, toutes munies d'une pointe verte plus ou moins longue atteignant ou dépassant peu la moitié du calice; feuilles de même largeur, mais un peu plus longue et plus molles que dans la var. précédente. Var. alpestris = 1). alpestris Balb. non Sternberg et Hpe nec Iîertol. ; D. Pedemontanus Rouy (oli/u, in herbi) — Plante de 25-35 cent., d'un beau vert, en touffes lâches; fleurs grandi mais à calice relativement court (12-15 millim.); pétales entiei émarginés ou à peine crénelés, égalant presque la longueur du calice ; écailles calicinales presque entièrement herl tacées, toutes longuement atténuées en une pointe verte plus large que dans la G. Rouy. — Sur quelques Dianthus de la flore française. 67 var. furcatus et dépassant sensiblement la moitié du calice ; feuilles de la variété précédente. Voici les localités de cette espèce qui existent dans l'herbier Rouy : Var. subacaulis. — Vaucluse : sommet du mont Ventoux (leg. Reverchon). Var. fallax. — Basses-Alpes : Auvent (leg. Reverchon; Plantes de France, ann. 1885, n° 15, sub. nom. D. subacaulis Vill., et ann. 1886, n° 229 sub nom. D. hirti Vill.); Aimot : col d' Allons (leg. Reverchon). — Alpes-Maritimes : Cheiron (Con- solât) (ex herb. Huet, sub nom. D. pungentis L.). — Italie : Piémont : Notre-Dame de Fenestre (Consolât, sub nom. D. fur- cati Balb.) Var. furcatus. — Alpes-Maritimes : montagne de Nanau sur Fontan (leg. Reverchon ; PL de France, ann. 1886, n° 228, sub. nom. D.alpestriszvzr. parviflori Reverch.). — Basses- Alpes : La Condamiue, eu allant à Coste-Loupet (leg. Lannes). — Hautes- Alpes : Col de Vars (leg. Lannes). — Italie : Piémont : Val d Armella près le Pic d'Ormea (leg. Burnat). Var. alpestrïs. — Italie : Piémont : Tende, vallon de Riofredo (leg. Reverchon, ann. 1886, n° 227). Obs. — Je ne connais pas la var. alpestris en France; mais elle doit s'y trouver bien probablement, car la localité de Tende est très voisine de notre frontière. Le D. tener Balb. ! , à pétales profondément dentés ou presque fimbriés, mais non laciniés, vient prendre place ici ; c'est très pro- bablement un hybride du D. Monspessulanus (ou de ses formes) et du D. neglectus ou d'une des variétés du D. subacaulis . — La même observation s'applique au D. fallens Timb. (D. tener Godr., non Balb.) qui aurait, selon moi, pour parents le D. Monspessulanus , et, suivant les habitats, le D. Reqziiemï ou ses formes D. cognobilis Timb. et D. iusiguitus Timb. D. attenuatus Sm. (i). — Cette espèce, en France comme en Espagne et en Portugal, est assez polymorphe et varie sen- 1. Le D. Lusitaniens Brot. rapporté par Godron dans la Flore de France comme synonyme au D. attenuatus en est distinct par des caractères très nets (Cf. Wilkomm et Lge Prodr. FI. Hisp.), que j'ai souvent constatés sur le vif en Espagne. |OURN \l. DE BOI A.N1QUF siblement suivant son habitat. — Nous avons en France les trois i mnues '. Œillet : \ .ir. maritimus Rony = D. pungens Timb.-Lagr., non L. ; 1). maritimus Rouy olim (voir plus haut l'article sur le /;. ser- râtes Lapeyr.). — Sables maritimes de Leucate, la Corrège, etc. Var. Pyrenaicus Willk. = 1). attenuatus Sm. vertes/ — Rochers des Pyrénées-Orientales, depuis Port- Vendres et Ba- nyuls jusqu'aux montagnes qui entourent Mont-Loui . Var. Catalaunicus Willk. et Costa. — Çà et là en Fram dans le département des Pyrénées-Orientales depuis les sables maritimes de Canet et les coteaux de Collioure et Port-Vendres jusqu'à Millas et les environs de Prades. — Commune en Cata- logne, dans Us régions basses et montagneuses inférieures. Oi'.s. — Cette dernière variété a été considérée par M. Fred. N. Williams comme appartenant au type D. fimbriatus M. B. (sensu laiiorc), plante orientale du Caucase au Thibet et à l'Hin- doustan. — Le D. Catalaunicus ne saurait être détaché du type spécifique D. attenuatus, mais le rapprochement original opéré par M. Williams n'est point sans quelque base et il est certain que si l'on veut comprendre le 1). attenuatus avec des formes à pétales limbrics, il faut y faire entrer les nombreuses varier du D. fimbriatus M. B. et même- quelques autres Dianthus consi- dérés jusqu'alors comme espèces. Je ne terminerai pas ces quelques observations sur le çenre Dianthus sans dire un mot de mon D. Sœtabensis (in Bullrt. Soc. bot. de France, ann. 1 88 1 ) que M. Fred. X. Williams a bien voulu prendre, dans son Enumeratio specierum varietatumque meri s Dianthus (p. 21) comme type de sa sous-section Swta- beuses de la section Y : tetralepides /<,i(>/>eta/a , sous-section qui comprend, en outre, les />. Kainisbcr^cusis Sond., du Cap de Bonne-Espérance; D. Planellse Willk., d'Espagne et de Por- tugal ; /'. Andersoni Will. et D. auraniticus Post, de Syrie. — Ainsi que je l'ai dit il y a plusieurs années (Bullct. Soc. bot. de /rame, XXXV, p. 115), j'ai pu acquérir la certitude, en récol- tant sur place et à diverses localités en Espagne mon />. Sœta- bensis t qu'il se trouvait des intermédiaires mitre lui et le />. His- panicus Asso, et j'ai dû, dès lors, rapporter simplement à G.Rouy. — Sur quelques Dianthus de la flore française. 69 l'espèce d'Asso, particulière à l'Espagne mais très abondante dans ce pays et très polymorphe (1), les diverses formes de mon D. Sœfabeusis, de l'est et du centre de l'Espagne, formant assez bien le passage entre la var. australis ^SI\\\\l., de l'Espagne méridionale (de la Castille à l'Andalousie), et la var. borealis Willk. du centre de l'est et du nord de la Péninsule. — Je crois donc que les espèces mentionnées dans la sect. Sœtabenses Will. doivent rentrer dans la section Hispanioides Will., où le D. Sœtabaisis Rouy vient prendre place comme intéressante variété du D. hispamcus avant le D. Requienii Godr. et Gren. Il est certain, toutefois, que, pour les botanistes moins réduc- teurs que je ne le suis devenu, la var. Sœtabensis peut être con- sidérée comme espèce au même titre que certains Dianthus dont j'ai parlé : D. Godroiiiauus Jord., D. brevi 'sty lis Timb., D. Ca- talaunicus Pourr., D. furcatus Balb., D. alpesiris Balb., D. integer Vis., etc. SUR UOPHIOGLOSSUM VULGATUM L. Par M. Georges POIRAULT. La présente Note est relative à quelques particularités inté- ressantes de POphioglosse ; ce sont : la. ramification dichotome des racines, la limite de la stèle et de l'écorce dans la racine, la tige et la feuille, et enfin la multiplication de cette plante par bourgeons développés sur des fragments de tiges ou de racines. M. Rostowzew (2) a le premier décrit le mode de ramification de la racine chez X Ophioglossum vulgatum (3), ramification qui est fort rare. D'après cet auteur, le liber d'une racine se prépa- rant à la dichotomie commence par entourer complètement la bande ligneuse ; puis le bois se divise en deux moitiés, une droite 1. L'herbier Rouy contient 20 parts du D. hispanicus et de ses formes. 2. Sœrtryk af Overs. over d. K. D. Vidensk. Selsk. Forh., 1891, p. 21, (74). 3. M. Van Tieghem {Mémoire sur la Racine, p. 108) dit bien : « Si la racine de cette plante vient à se diviser nous savons d'avance que ce sera par dichoto- mie et dans un plan perpendiculaire à l'axe de la tige » ; mais il ne semble pas qu'il ait directement observé cette division, car il constate, à la page 114 du même Mémoire, que les racines demeurent simples, et, dans la deuxième édi- tion de son Traité de Botanique, p. 1394, il dit que les Ophioglosses à racines anomales ne forment jamais de radicelles. — A ce propos nous noterons que le manque de ramifications ne paraît nullement lié à l'anomalie, puisque des racines binaires des O. capense Schlecht., O. fibrosum Schum., O. ellipticuni Hook. et Grev. demeurent toujours simples. 7o JOURNAL DE BOTANIQUE et une gauche. Après quoi le liber et l'endoderme se partagent à leur tour et deux stèles se trouvent ainsi formées à l'intérieur du tissu cortical. Dans ces stèles le liber entoure d'abord com- plètement le bois ; mais bientôt le liber situé au-dessous disparaît jusqu'à ce qu'il ne reste plus entre l'endoderme et les vaisseaux qu'une couche de cellules représentant le péricycle. Ce que j'ai été à même d'observer ne correspond pas tout à fait à la description de M. Rostowzew. En somme, d'après cet auteur, les deux racines provenant de la division du trône prin- cipal sont tout d'abord caractérisées par ce fait que le liber y entoure le bois ; puis, par réduction graduelle des tubes cri- blés sur l'un des côtés de la lame ligneuse, cette stèle prend la structure ordinaire. Je n'ai rien vu de semblable, et, dès le début de la dichotomie, la racine ne possède qu'un liber et conserve toujours cette structure. Voici quelques détails sur cette for- mation. Le stèle qui va se diviser présente bien des tubes criblés à son flanc supérieur; mais ces tubes sont épais, et non pas grou- pés comme dans le massif libérien normal; puis la lame ligneuse prend la forme d'un V à pointe inférieure et peu à peu le massif libérien s'insinue entre les branches du V, qui se séparenl bientôt. Peu après le groupe libérien se coupe à son tour et l'endoderme qui s'est introduit entre les deux stèles se fendant longitudinale- ment, ses deux moitiés acquièrent des bandes lignifiées caracté- ristiques, en même temps que des bipartitions cellulaires répé- ter-; amènent la séparation des deux stèles. Ces stèles cheminent ainsi sur une certaine longueur en divergeant constamment et, entraînant chacune une portion d'écorce, elles apparais enl exté- rieurement sous forme de deux racines distinctes faisant entre elles un angle très aigu, ['ai décrit l'année dernière une double anomalie de la racine de l'Ophioglosse : la première consiste en un développement du groupe libérien avorté d'ordinaire; la seconde résulte de ce que ces deux groupes libériens sont réunis par une traînée de tubes criblés p issant au dos îles fais- ceaux ligneux. En rapprochant cette structure de celle indiquée par M. Rostowzew pour la racine, avant la dichotomie, on serait tenté de croire que les racines précédemment décrites par moi comme normales ne sont autre chose que des racines se prépa- rant à la division et que je n'aurais pas suivies sur une assez G. Poirault. — Sur /'Ophioglossum vulgatum L. 71 grande longueur. Pareille interprétation doit être rejetée, me semble-t-il, d'abord parce que, dans ces racines normales, les deux groupes libériens sont également développés, tandis que, dans les racines se préparant à la division, le second liber n'est représenté que par quelques tubes criblés épars; ensuite parce que j'ai suivi une de ces racines normales sur une longueur de 30 centimètres et que je n'ai pas vu de dichotomie; enfin parce que la racine provenant d'une dichotomie ne présente pas, à l'origine, un double liber pour arriver à sa structure définitive par réduction graduelle d'un de ces groupes libériens. J'ajouterai que, dans les espèces d'Ophioglosses à racines normales (0. ellip- ticum Hook. et Grev. , O. palmatum L. , etc.) , on trouve très sou- vent les tubes criblés formant une traînée au dos des faisceaux ligneux et qu'enfin YO. ettifiticum, qui a presque toujours des racines binaires à faisceaux ligneux ne se rejoignant pas au centre, m'a montré d'une part des racines à un seul liber, comme dans YO. vulgatum L., et d'autre part des racines à trois groupes libériens alternant avec trois groupes ligneux (avec ou sans moelle), comme dans les O . fiendulum L. et O. palmatum L. Ce cas de racines anomales au milieu de racines normales est exactement la contre-partie de celui de YO. vulgatum. En défi- nitive la seule anomalie de la racine des Ophioglosses, celle qui se présente aussi bien dans les Euophioglossum (1) que dans les Opln'oderma (Endl.) et Cheiroglossa (Presl), c'est l'absence de péricycle au dos des faisceaux libériens; et, dans une racine anomale, on ne peut appeler péricycle la partie du conjonctit interposée entre l'endoderme et le flanc du faisceau ligneux, puisque, lorsque des tubes criblés apparaissent dans cette région, c'est directement contre l'endoderme que se fait leur dévelop- pement. II. — Nous allons voir que cette absence de péricycle se retrouve aussi dans la tige. M. VanTieghem a montré (Journal de Botanique, 1890) que, monostélique. à la base, la tige de l'Ophioglosse devient plus haut astélique à faisceaux séparés, et qu'elle présente ainsi beau- 1. C'est évidemment par erreur que M. Prantl, dans le savant travail qu'il a publié sur la systématique des Ophioglosses (Jahrbûch d. Kgl. Botan. Gartens z. Berlin, t. III), signale les Euophioglossum comme pourvues exclusivement de racines anomales. j2 JOURNAL DE BÔ I UNIQUE coup d'analogie avec La tige de VEqw'setum lïmosum. Si, dans cette dernière plante, la limite des faisceaux et de leur conjonctif (péridesme, Van Tieghem) est rendue très nette par la présence d'un endoderme caractérisé, il n'en est pas de même pour l'Ophio- glossc et on a, au premier abord, quelque peine à décider de ce qui appartient au conjonctif entourant le faisceau et de ce qui doit être rattache à l'écorce. Cela est tellement vrai que, théorique- ment sans doute. M. Van Tieghem a considéré- la couche touchant aux tubes criblés comme le péricycle et celle immédiatement extérieure comme l'endoderme. Mais si, au lieu de borner notre étude à YO. Vîilgatunt^ où, à quelque niveau que ce soit, nous ne trouvons pas d'endoderme caractérisé, nous examinons la tige des autres espe .■ . (). Ber- giauum, 0. capense, 0. clliptîciun , par exemple, nous rencon- trerons, du moins vers la base de la tige, un endoderme facile à reconnaître à la lignification de ses parois radiales et cet endo- derme touche directement les tubes criblés. Il n'y a donc pas de péricycle. LV7. capense, auquel je fais surtout allusion ici, présentant une grande analogie pour la disposition de son svs- tème vasculaire avec YO. vulgatum ( i), je crois légitime d'éten- dre à YO.rnIga/iuji les résultats obtenus avec YO. capenseet de dire que, dans cette plante, l'endoderme est l'assise qui touche les tubes cribles et qu'il n'y a pas de péricycle. Toutefois l'in- térêt principal de cette observation me parait résider dans le fait suivant. Vers la base de la tige, chaque faisceau provenant de la rupture du cylindre central est entouré d'un endoderme à cadres lignifiés très nets et l'exactitude de la comparaison avec YEquisetum limosum est évidente; plus haut l'endoderme perd ses caractères, non pas brusquement, mais peu à peu et par pla- ces; plu^ haut encore on ne retrouve plus, çà et là, qu'une ou deux cellules différenciées comme il vient d'être dit. Ces cel- lules se montrent aussi bien à la face externe qu'à la face interne, où, dans la plupart des cas, elles confinent directement aux vaisseaux les plus intérieurs. Quoi qu'il en soit de leur fré- quence, la présence de ces cellules, même isolées, permet de i. Ces deux plantes ont été souvent réunies; elles le sont encore par Baker dans le Synopsis Filicum sous le nom commun de um, mai^ M. Prantl les sépare à jusu- titre et lïtude aoatomique ne peut que confirmer cette distinc- tion. G. Poirault. — Sur /'Ophioglossum vulgatum L. 73 fixer la position de l'endoderme (1). La notion d'endoderme, sur laquelle M. Van Tieghem a insisté à tant de reprises dans ses écrits et son enseignement, est donc parfaitement réelle, et alors même que les caractères différentiels semblent le plus manquer, une étude attentive doit conduire directement ou indi- rectement à la détermination de cette couche. Puisqu'il y a toujours continuité entre l'endoderme du fais- ceau de la tige et celui du faisceau de la feuille, nous devons, dans ce dernier membre, considérer comme endoderme la couche de cellules entourant les tubes criblés les plus externes. III. — Les limites de cette Note ne nous permettant pas de donner à l'histoire des bourgeons adventifs des Ophioglosses tout le développement qu'elle comporterait, nous nous bornerons à l'exposé des faits principaux. On sait que beaucoup d' Ophioglosses (2) produisent des bour- geons sur leurs racines. Cette formation ne résulte pas de la transformation du cône radiculaire en unetio-e feuillée comme le pensait M. Van Tieghem (3) et après lui M. Beyerinck (4); le bourgeon naît latéralement, aux dépens d'une partie du segment découpé dans la cellule-mère de la racine (5). Tant que la racine reste attachée à la tige, ce bourgeonne- ment subterminal est le seul à se produire, mais si l'on coupe une racine et qu'on la conserve quelque temps dans l'air humide, 1. Le développement des cadres subérifiés dans les cellules endodermiques est sous la dépendance de causes à peu près inconnues et dont la détermination mériterait d'être tentée. Tel endoderme caractérisé peut très bien perdre ses marques distinctives. C'est ce qui arrive pour l'endoderme interne du Boirvchiiim Lunaria. Examinant à nouveau sous ce rapport divers échantillons de cette plante, j'ai trouvé bien des exemplaires où cette couche n'était pas différenciée, et cette observation est intéressant à rapprocher de celle de M. Russow ( Vergl. Unter- such. iïber Leitbuudelkryptogamcn, Mémoires de l'Ac. d. se. de Saint-Péters- bourg-, 1873), qui, pour la tige ixxPilulaiâaglobulifera, a nettement vu l'endoderme interne dans des exemplaires récoltés dans la nature, tandis qu'il n'a pu mettre cette couche en évidence sur des plantes cultivées au jardin de Berlin. Cela nous montre en même temps que les résultats négatifs obtenus par M. Van Tieghem dans la recherche de l'endoderme interne de la tige chez les Botrychium tema- tuiu, daucifolium et virgiuiaiiiuu devront être considérés comme provisoires, tant qu'on n'aura pas examiné un nombre suffisant d'échantillons, examen très difficile sur des matériaux d'herbier. 2. A la liste des espèces données par M. Prantl {Beilràge sur Systematik der Ophioglosseen, p. 308) comme possédant des racines gemmipares, il faut ajouter : O. Bergianum Schlecht. et O. macrorhizum Kze. a. pusillum Lepr. 3. Mémoire sur la Racine, p. ni. 4. Beobacht. u. Betracht. iïber Wurselknospen tt. Nebeiiïvurseln, Amster- dam, 1886. 5. Rostowzew, /. c. — Georges Poirault, Comptes rendus, t. CXII, p. 967, 1891. 74 IOURNAL DE BOTANIQUE clans 1\ au, ou dans la terre, on y voit apparaître des bourgeons qui, en quelque m< Mettent une feuille de 4 à 5 millimèt de largeur ( 1 1. Ces bourgeons d'origine endogène ne se mettent que rarement en rapport avec le système vasculaire de la stèle delà racine. D'ailleurs, ce cas n'est pas isolé, et M. Beinlû montré (2) que les bourgeons développés sur les feuilles de Peperomia sont le plus souvent indépendants du système con- ducteur de la feuille. Les bourgeons normalement formés sur les racines de beau- coup de Podostémacées conservent la même indépendance, comme l'a montré M. Warming (31. Des fragments de tige d'Ophioglosse traités comme nous venons de le dire pour la racine, développent également, au bout d'un temps ;i sa gaine. Celle-ci se crève à son extrémité pour laisser épanouir une petite feuille d'un vert clair . La première racine est rapidement suivie d'une seconde. M. Rostowzew a montré que les cas de ramification de I 1 tige d'Ophioglosse rapportes à des dichotomies du point vé- 1. Ce point n'avait pas échappé à M. Van Tieghem, rar il signale [Mém le Raci;:\ p. 114 'le semblables formations, sur les racines anciennement ■ •s, à un centimètre environ de la cassure. En réalité cc> bourgeons se for- ment en un point quelconque et même sur la sur section. Tandis qu • les bourgeons d'oriçine subterminale sont toujours ou presque toujours insérés à la partie supérieure de la stèle, c'est-à-dire du côté correspondant au liber, ces bourgeons nés plus tard sont diversement orientés. D'après M. \'.m Tieghem, le mamelon caulinaire adventif produit quatre racines avant de développer une feuille, n loit être exceptionnel, car je ne l'ai jamais rencontré: tantôt il ne se forme qu'une racine et presque à l'oppostte de celle-ci une feuille qui la suit très rapidement, tantôt il se forme deux racines puis une feuille. Lorsque ce développemei luit dans l'eau, à la lumière la racine prend une teinte verte résultant du développement de chlorophylle aux dépens de l'amidon (pie son parcnchvme contient en abonda- 2. < hn, Beitrâge /. Bi I. Pflanz :n, t. III, fasc. I, p 3; Fam •■•"!. II, n1 r, fjMti. G. Poikault. — Sur /'Ophioglossum vulgatum L. 75 gétatif avaient une toute autre origine et qu'ils provenaient d'une simple accélération du bourgeonnement radiculaire subter- minal, lequel, au lieu de se produire quand la racine croît depuis quelque temps à l'extérieur, se fait au moment même de sa sortie de l'écorce, de telle sorte que le jeune bourgeon, appliqué contre la tige mère, semble une ramification de celle-ci. CiicliarcL Formation de bourgeons sur des fragments de tiges et de racines d' * Ophioglossum viilgatum. — A, B, C, D, différents états de développement de ces bourgeons sur ees tiges; F,, F,, feuilles; G, gaine stipulaire ; R, , R, , R2) R2 , racines des bourgeons; Tm , tige mère; E, bourgeon développé sur un fragment de racine; Rm, racine mère; F, feuille; T, tige; R, racine de bourgeon. Les faits que nous venons d'indiquer et que nous exposerons ailleurs avec tout le détail nécessaire, nous montrent que ce n'est pas toujours le cas et que, dans certaines circonstances, des bourgeons endogènes peuvent prendre naissance dans l'écorce delà tige en dehors de toute formation de racine. D'une manière plus générale, ils montrent qu'en certaines circonstances le dé- veloppement du bourgeon, provenant d'ordinaire d'une cellule 76 JOURNAL DR BOTANIQUE très jeune située au voisinage même de la cellule-mère de la racine, peut s'effectuer aux dépens d'une cellule quelconque très âgée de la tige ou de la racine subissant alors un rajeunissement, el qu'en pareil cas l'évolution paraît beaucoup plus rapide. Bien que niM. Rostow/ew ni moi n'ayions trouvé de prothalle, il est difficile d'affirmer que, dans des conditions encore incon- nues, les spores d'Ophioglosse ne sont pas capables de donner naissance à de nouvelles plantes. Tout au moins est-il certain que la multiplication par spore n'intervient que rarement. En revanche, ces plantes peuvent se propager au moyen de frag- ments quelconqu* s de tiges ou déracines, et ce mode de multi- plication est intéressant à rapprocher de la gemmation des sti- pules de Marattiacées déjà mentionnée par Hofmeister et qui est utilisée depuis longtemps dans la pratique horticole. SLR QUELQ1 i ALGUES PHÉOSPORÉES PARASITES [Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. 7. — Ectocarpus brevis n. sp. M. Marchand, professeur à l'Ecole de Pharmacie de Paris, a trouvé, en septembre 1879, à Fouras (Charente-Inférieure), des frondes âgées de Fucus nodosus (Ascophyllum nodosum) recouvertes de gazons ras, jaune brun, d'étendue indéterminée, dus à X luttharpits que je décris ici. lîien que le Fucus HOdûSUS soit extrêmement abondant, j'ai vainement cherché à retrouver le parasite de Fouras; je l'ai donc étudié sur un échantillon d'herbier conservé par M. Bornet, qui le tenait de M. Marchand. A cause de sa petite taille, je l'appellerai Ect. brevis. La partie entophyte de Y Ect. brevis (PI. H, fig. 1 1) est bien développée, surtout comparativement à la partie extérieure; elle est composée de filaments irrégulièrement ramifiés, à articles de forme variable, larges de 6-12 (i, et dont la longueur, plus grande dans les parties profondes, peut atteindre 24 \>-. Dans la partie centrale du Fucus, composée de cellules étroites, épaisses, semblables à des libres, le parasite court dans tous les sens C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporces parasites. 77 entre les cellules ; il passe très probablement d'une face à l'autre du Fucus. Dans la partie corticale, les filaments, à articles plus courts, se dirigent assez régulièrement vers l'extérieur en pas- sant entre les cellules, rarement en les traversant. Les filaments dressés sont tous courts, raides, simples, obtus ; aucun d'eux ne se prolonge en poil et il n'existe pas de poils indépendants. Ils sont souvent un peu atténués à leur extrémité inférieure. D'ailleurs, pour leur donner naissance, la cellule en- tophyte qui traverse la membrane externe de l'épidémie se rétrécit comme cela a été décrit précédemment pour YEct. in- vestiens du Gracilaria. Leur longueur varie de 60 à 80 [/., dépasse parfois, mais rarement, ce nombre; leur largeur varie de 8 à 10 [J-, atteignant rarement 1 1 \i.\ la hauteur des articles est égale ou un peu supérieure à la largeur du filament. Tous les sporanges observés sont pluriloculaires, ovales ou ovales lancéolés, longs de 35-50;-»-, larges de 15-20 a; ils nais- sent au sommet de rameaux dressés semblables aux filaments végétatifs, parfois aussi longs que ceux-ci, mais le plus souvent plus courts. La cellule située immédiatement au-dessous du spo- range peut se continuer plus tard en filament, et le sporange, un peu rejeté de côté, paraît latéral et sessile, mais ce n'est qu'une apparence; parfois aussi, c'est l'une quelconque des cel- lules inférieures au sporange qui se continue ainsi ; le sporange paraît alors latéral et pédicellé. C'est le seul mode de ramifica- tion que j'ai constaté dans le thalle extérieur. Un couj) d'oeil jeté sur les figures 9, 10 et 11 montre qu'une grande ressemblance existe entre YE. brevis et TE. Valiantei ', quant à la forme des sporanges ; mais, outre que cette dernière espèce est plus grosse dans toutes ses parties, elles diffèrent profondément l'une de l'autre par l'action qu'elles exercent sur le substratum. 8. — Ectocarpus minimus Nâg. in herb. Nâgeli a laissé dans son herbier à Zurich, sous le nom à1 Ecto- carpus minimus, sans l'avoir jamais décrit, un Ectocarpus fixé sur X Himaiithalia lorea, qu'il a récolté, en 1845, à Douvres (Angleterre). M. Bornet m'en a confié un fragment authen- tique qu'il tenait de M. Hepp. Il m'a communiqué également des préparations qu'il avait faites sur un échantillon semblable, ;s IOURNAL DE B< ' I UNIQUE récolté à Berwick par M. Batters, en octobre 1SS4. La plante de Berwick est identique à celle de Douvres. Dans le Sp irum, p. 45S, Kûtzing fait mention d'une plante récoltée à Douvres sur Y Himanthalia lorea par Nâgeli, et qu'il 1 '. lerminalis. Mais si cette Algue est la même que YEct. minimus, comme la localité et le substratura semblent l'indiquer, le rapprochemi m admis par Kùt :ing n'est pas exact. En effet, le thalle inférieur ou rampant de YEct. miualis est superficiel, ses sporanges sont situés à la partie supérieure des filaments dre . au lieu que, dans YEct. mini- mus, le thalle primaire est développé dans le tissu de YHiman- ihalia, et les sporanges se rencontrent à la partie intérieure, à peine vers le milieu des filaments dressés. La plante forme des gazons ras, indéfinis, qui rappellent ceux de Y lût. vclutiiuis. mais qui sont beaucoup plu i courts (1 mm. ). On peut suivre les filam ■ itophytes jusque dans la ion médullaire de Y Himanthalia ; il-, sont irrégulièrement ramifiés, formés d'articles variables de forme et de longueur, dont l'épaisseur varie de 8-14;,'.. Arrivées près de la périphérie de la fronde de l'hôte, les branches du thalle intern et constituent des bouquets corymbiformes serrés, surtout al dants dans les 1-4 rangées cellulaires externes, qu'ils détruisent peu à peu. Ils se prolongent à l'< xtérieur en filaments dres L'envahissement et finalement la destruction du ti : rtical de l'hôte se font non seulement de l'intérieur à l'extérieur, comme il vient d'être dit, mais aussi de l'extérieur vers l'intérieur, c tr, de la base des rameaux dre euvent en naître d'autres qui rampent à la surface, produisent des branches dont les une dressent vers l'extéri air et les autres pénètrent dans le tissu hospitalier. En effet, beaucoup île filaments externes sont réunis par leurs articles basilaires dans la partir profonde des cellules périphériques de l'hôte; celles-ci, ayant perdu leur paroi exté- rieure, probablement parvétu 1 taillées en cuvette et les stolons rampants dont il vient d'être fait mention v trouvenl un abri et des conditions favorables à la multiplication de la plante. Un certain nombre d filaments, souvent tout d'abord un seul, traversent le fond de cette cuvette, pénètrent dans les Iules sous-jacentes, s'y enfoncent de plus en plus et envahissent C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 79 de proche en proche les assises corticales de l'hôte. On voit, sur les coupes, tous les états intermédiaires entre l'envahisse- ment des éléments de l'assise périphérique et ceux de l'assise sous-jacente. Les filaments entophytes détruisent donc peu à peu les parois tangentielles des cellules de l'hôte ; on trouve des faisceaux de ces filaments en masse assez compacte, séparés par des parois radiales ayant appartenu à plusieurs" cellules consécutives, ou même par des fragments de parois radiales : car elles ont natu- rellement, à cet état, une tendance à disparaître. Un certain nombre de filaments pénètrent dans l'épaisseur des parois ra- diales, ce qui facilite encore la dislocation de la zone corticale. Je n'ai pas vu la pénétration ni la sortie à travers l'épiderme, qui avait disparu sur les échantillons étudiés. Les filaments dressés (PL II, fig. 12 et 13) de 8 \i- de largeur atteignent 1 mm. de longueur et leurs articles sont 1-4 fois aussi hauts que larges. Ils sont droits ou flexueux, souvent simples, terminés en un long poil hyalin insensiblement atténué, parfois pourvus d'une ou deux rhizines; ils sont parfois un peu rameux; mais la ramification se fait principalement à la base, clans la partie qui concourt à la production d'une niasse compacte péri- phérique. Les sporanges, tous pluriloculaires, sessiles ou pédicellés, terminent de courts filaments dressés ou naissent sur le côté des filaments dressés et dans leur moitié inférieure ; dans ce dernier cas", ils sont isolés ou rangés en séries, plusieurs cellules succes- sives du filament étant capables de porter chacune un sporange; ils sont cylindriques-lancéolés, souvent inéquilatéraux et bosse- lés, longs de 35-115 HS le plus souvent de 50-100;^, larges de 10-20 u., le plus souvent de io-r4;j-. \S Ectocarpus miniums, malgré sa ressemblance ayecVEclo- carptis brevis, en est sûrement distinct, car les filaments dressés de celui-ci sont beaucoup plus courts, la partie entophyte plus discrète, les parois plus épaisses, les sporanges plus globuleux. 9. — Ectocarpus luteolus n. sp. On trouve au Croisic, à la partie inférieure de la zone qu'ils habitent, des Fucus serratus et F. vesiailostis âgés, très fon- cés, presque noirs, déchiquetés, dont les parties foliacées des 80 IOURNAL l >E Bl I rANIQUE frondes ont partiellement ou totalement disparu, el cependant vivants et fortement adhérents au rocher. On en rencontre même, à ramification ■ nombreuse », tellement d< p< >urvus de toute partie foliacée qu'il devient impossible de savoir! i l'on a affaire à l'une ou l'autre espèce. Un certain nombre d'entre eux, plus ou moins abondants suivant la localité visitée, sont recouverts d'un léger duvet jaunâtre assez clair, peu ou à peine saillant. Ce duvet, presque toujours plus abondant à la base, peut envahir la plus grande partie de la surlace des plantes les plus délabrées, en restant parfois plus intense sur une face que sur l'autre; quand la plante est foliacée, soil xt remit es, soit sur quel- ques-unes de ses ramifications, la partie foliacée ne présente jamais cette modification. Ce revêtement jaunâtre, d'apparence uniforme dans les parties envahies est dû aux filaments dressés d'un Ectocarpus parasite auquel je donnerai le n< >m d'/w tocarpus luteolus. Pour le récolter, il faut recueillir les Fucus vesiculosus et rratus dans la partie de leur zone voisine de celle de 17/7- manthalia lorea; je ne l'ai pas trouvé dans la partie voisine de la zone du Fucus uodosits. Il est aussi nécessaire de choisir une journée suffisamment ensoleillée pour sécher les Fucus, ou tout au moins pour les débarasser de l'humidité qui les recouvre quand la mer les abandonne. C'est seulement dans ces condi- tions que la coloration jaunâtre révèle la présence du parasite. Quand les Fucus sont encore dan 3 l'eau, ou même par une marée brumeuse ou à une heure trop matinale, on ne distingue pas les exemplaires à duvet jaune des autres. Dans ce dernier , is, on pourrait cependant recueillir les plus âgés parmi les /-'mus ; en séchant, les individus infestés deviennent jaunâtres, les individus indemnes restent noirs. (A suivre.) CHRONIQUE. l'n Comité s'est formé pour s'occuper transporter les restes d'Endll- cher dans le nouveau cimetière central de Vienne, où un monument funèbre digne de l'illustre botaniste serait érigé eu son honneur. Les souscriptions sont r au siège de la Société zoologico-botanique, lkrrengasse 13, Vienne, I. I.c Gérant: Louis Morot. Paris. — 1. llerscli, imp. îi, ri. UcnfcrURocbereau. 6' ANNEE. N° 5. 1" MARS 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LA TRIBU DES CLUSIEES RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DE CES PLANTES ( I ) {Suite.') Par M. J. VESQUE. IL — L'histoire des Clttsiées. J'ai publié clans les Comptes rendus de l'Académie des sciences (2) une série de Notes sur l'histoire des genres Chisia et Tovomiia. Ces Notes seront complétées par quelques autres concernant les genres voisins. Je tiens en effet à ce que cette première tentative d'une classification phylétique laisse des traces dans le grand journal de notre Académie des sciences ; mais je crains fort que les limites étroites dans lesquelles j'ai été obligé d'enfermer mon sujet n'aient considérablement nui à l'in- tellio-ibilité de raisonnements, de méthodes et de résultats aussi nouveaux. Ce travail plus étendu est donc complètement justifié et j'espère parvenir, grâce à la bienveillance de mes lecteurs, à bien faire comprendre l'enchaînement des observations et des idées qui m'a permis d'ériger en quelque sorte l'histoire, non seulement « naturelle », mais chronologique et, je n'ose presque pas l'avancer, « paléontologique » de toute une importante tribu comprenant 9 genres, dont un de plus de 80 espèces. I. — C LU SI A. A. Discussion de la valeur des caractères anatomiques. Nous verrons plus loin pourquoi je suis forcé de considérer le genre Clusia comme le plus ancien de la tribu des Clusiées et même de toute la famille des Guttifères. Pour le moment, à 1. Voyez la première partie de ce Mémoire : Journ. de Bot., 5" an., n"s 18 et 19. 2. C. r., 1891, 9 mars, 13 avril, 11 mai, 1" juin. 8j journal de botanique seule fin de faciliter cet exposé, je prie de l'admettre sans preuve immédiate. On trouvera dans les grands ouvrages de Botanique descriptive les caractères floraux du genre suivis de quelques indications sur la morphologie extérieure. L'anatomie de la feuille permet d'y ajouter un certain nombre d'autres caractères constants ou presque constants. Je lesénumère sans distinction : Stomates accompagnés de deux cellules accessoires latérales parallèles à l'ostiole, quelquefois cachées plus ou moins complè- tement sous le stomate lui-même, mais toujours pr rites. Jamais de stomates à la lace supérieure des feuilles. Poils tou- jours nuls. Epidémie toujours à cellules planes, jamais bomb limitées par des parois rectilignes, jamais ondulées. Cristaux d'oxalate de chaux, lorsqu'ils existent dans la feuille, toujours en forme d'agglomérations hérissées (oursins). Hypoderme de deux à plusieurs assises de < ellules, rarement réduit à une seule assise ou nul vers le sommet de la feuille. Canaux résinifèr s dans les parenchymes du pétiole et de la nervure médiane, pas- sant ensuite isolément dans le mésophylle qu'ils parcourent à deux niveaux différents (souvent en outre dans l'hypoderme) en lignes obliques, qui croisent les nervures secondaires suivant un angle aigu. Faisceaux des nervures secondaires, etc.. immer- gés, c'est-à-dire noyés dans le parenchyme et entoures d'une gaine fibreuse continue ou subcontinue. Cellul inférieure du mésophylle souvent à parois assez robustes et constituant probablement un tissu aquifère. Faisceau i ner- vure médiane r. nt subcontinu, fendu en un inférieur n gouttière et en un supérieur rubané, inverse (liber en haut }, le plus souvent au contraire disjoint en u ad nombn de eaux disposés suivant un anneau aplati en d< us et entou- rant parfois quelques fais* tilleurs toujours soute- nu-, au moin- en dehors, par ceau du pétiole continu, en gouttière, à bords involutes, ou annulaire, rarement accompagné d< aies Libr< finaux, taires ou gémin il n'y a pas d'autres car; i communs dign à la il lavai ur de ces caractère . Ici se pose d'abord une question. Tous les caractères anatomiques reconnu i pari nation doi Is figurer dai définition du g< nre? Plu ieurs des auteurs qui, dans c< iers J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 83 temps, ont publié des travaux de cette nature, semblent le croire. Ils se basent sur l'observation, de telle sorte que l'idée d'une valeur intrinsèque leur échappe et qu'ils voient le même carac- tère anatomique revêtir une valeur tantôt spécifique , tantôt générique ou même familiale. Ce n'était vraiment pas la peine d'assister à tous les tâtonnements de la Botanique systéma- tique ancienne, pour retomber dans les mêmes fautes. Je suis plus difficile et je trouve que l'observation ne suffit pas, ou, ce qui revient au même, qu'il ne faut pas s'en tenir à l'observation spéciale de tel ou tel cas, mais au contraire embrasser l'ensemble de toutes les observations analogues. Il faut peser ces caractères par le raisonnement appuyé sur la totalité des faits observés. Pour citer un exemple, voilà les cellules scléreuses (scié- rites, spicules) disséminées dans les parenchymes. Je ne sais s'il est vrai, mais il semble que la présence de ces cellules est cons- tante dans la famille des Protéacées. Mettons qu'il en est ainsi. Doivent-elles être considérées comme un caractère rationnel de cette famille? On a dit oui, je dis non. Certainement elles sont un excellent caractère empirique lorsqu'il s'agit de reconnaître un membre de cette famille ; mais cela ne veut pas dire que toute plante qui ne possède pas ces cellules scléreuses n'est pas une Protéacée. On peut invoquer ici contre mon opinion le dévelop- pement historique de la famille, développement qui n'est pas nécessairement le même que celui d'autres familles. On dira : toutes les Protéacées ayant des cellules scléreuses, nous devons admettre que l'ancêtre de ces plantes avait déjà des cellules scléreuses, et il est absurde de nier que la présence de ces élé- ments histologiques propres à tous les descendants de cet ancê- tre, n'est pas un caractère de la famille. Voici ma réponse : quand on dit que toutes les Protéacées ont des cellules sclé- reuses, on affirme au fond une négation : car, avec la modestie qui convient à l'être humain, on devrait dire : « Nous n'avons pas encore vu de Protéacée sans cellules scléreuses » . Il est clair qu'il pourrait y en avoir, il est clair qu'il a pu y en avoir, que par exemple cet ancêtre à cellules scléreuses était précédé d'un ancêtre antérieur qui était déjà Protéacée, mais n'avait pas encore les sclérites. On m'objectera que, s'il en est ainsi, il n'existe aucun caractère taxinomique, puisque ce même raisonnement peut s'appliquer à tous. Mais il y a ici une différence énorme à 84 JOURN \l. DE BOTANIQUE signaler, [e pourrais citer vingt familles dans lesquelles les cel- lules scléreuses apparaisseni sp< radiquement, tantôt attachées au genre, tantôt seulement à L\ . En d'autres termes, ce caractère n'est que spécifique dans son ensemble, c'est-à-dire considéré dan-- un grand nombre de familles. Chez les Protéa- cées sa constance apparaît comme un h isard d'adaptation, si l'on veut, comme un hasard de révolution de cette famille, «.lie revêt le caractère d'une < allure » g< nérale qui ne m'en impo- sera pas; elle est à cette famille ce qu'un costume national, ce qu'un uniforme militaire est à un peuple. La comparaison plus exacte qu'elle n'en a l'air : le costume peut être considi ré comme dépendant du milieu physique, il est « épharmoni pn- o ; il en est de même pour ces cellules scléreuses, l'allure qui pro- vient de leur constance e il une allure épharmonique. Puisque je viens de faire allusion à l'épharmonisme, qu'il me soit permis de profiter de cette occasi< >n pour répondre en quel- ques mots à une autre objection de deux de mes excellents con- frères (i). Tout en reconnaissant que <■ pratiquement » les carac- tères épharmoniques se distinguent souvent facilement des au- tres, ils ne trouvent pas entre ces caractères et les autres (taxi- nomiques ou pin létiques) une différence de qualité. 11 serait im- possible « de concevoir l'apparition d'un caractère quelconque sans l'influence du milieu », cette distinction entre caractères phylétiques et épharmoniques serait donc artificielle. Ce sont là, sinon les termes, du moins les pensées de mes contradicteur-. 11 est très singulier que les caractères que j'ai qualifiés d'épharmoniques, ceux qui sont visiblement, notoirement, expé- rimentalement, des caractères d'adaptation au milieu physique, se montrent, dans un nombre de cas si considérable, simplement attachés à l'espèce. Il est très curieux que les caractères an ito- miques auxquels j'ai assigné une valeur taxinomique plus grande, le mode de développement < ornâtes, la constitution cellu- laire des poils, etc., < te. échappent si complètement à toute idée d'adaptation. S'il y a eu des adaptations, et je ne le nie p d'une manière absolue, elles n'ont pas été tyranniques comme les épharmonies, qui le sont (S'adapter ou périr!). Ce sont de i. M. Vuillemin, Bulletin tes du l de 1889, 1" partie, (passint); M. John Briquet, Les Lab Mpes-Maritin préface, in E. I5urn.it, Matériaux pour servir à l'histoire de la flore dea Alp Maritimi J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 85 ces adaptations (?) molles, indifférentes (ovaire infère, placenta- tion, etc.), de ces adaptations qui t'ont bénéficier la plante de la motilité de l'insecte (adaptation réciproque entre les fleurs et les insectes), adaptations qui conduisent à des caractères autre- ment fixes que celles qui lient les plantes au milieu physique. Mais c'est justement pour cela que j'ai créé la notion et le terme de « caractères épharmoniques! » Il ne faut pas oublier qu'une variation sans aucune impor- tance peut devenir le point de départ d'un caractère qui va en se creusant de plus en plus sous la poussée d'une influence exté- rieure très minime. C'est là une affaire d'amorcement. Il serait absurde de mettre les caractères épharmoniques au même rang. Je crois que j'abuse de la place qui m'est offerte dans ce Journal ; il est grand temps que nous retournions au genre Clu- sia. S'il était nécessaire, je reviendrais ailleurs sur ce sujet d'une grande portée philosophique, mais, au fond, d'une importance pratique assez médiocre pour que la Botanique systématique ne risque pas autre chose qu'un retard, entre les mains des hommes experts et réfléchis qui s'en occupent. Je vais donc pas à pas discuter la valeur des caractères ana- tomiques du g-enre Clusia. Les termes dont je me suis servi plus haut pour décrire le système fasciculaire du pétiole et de la ner- vure médiane montrent suffisamment que les caractères aux- quels il aurait pu servir de base sont bien inconstants. Je cons- tate le fait sans vouloir généraliser quant à présent. Il est même impossible de le faire entrer dans les allures épharmoniques. La qualité d'épharmonisme serait peut-être démontrable; mais il n'y a point d'allure générale. Les diverses dispositions ne sont même pas attachées aux subdivisions naturelles du genre Clusia. Nous voyons, par exemple, dans la même section Phloiaiithera, la nervure médiane traversée par deux faisceaux continus super- posés (Cl. myriandrà) ou par un faisceau annulaire disjoint enfermant quelques fascicules inclus (Cl. minor)\ nous trouvons dans cette même section le Cl. lanceolata dont le pétiole con- tient un faisceau annulaire enfermant un petit fascicule, et le Cl minor qui ne présente à la même place qu'un faisceau unique en gouttière. Bref, ces caractères n'ont au fond qu'une valeur spécifique; ils sont impropres à servir de base à la création de genres nouveaux, surtout lorsque ces genres doivent devenir 86 JOURNAL DE BOTANIQt'K monotypes. Si nous tenons à les placer à la suite de la descrip- tion du genre, c'est à titre de simple renseignement. Les stomates sont toujours accompagnés de deux cellules accessoires latérales, parallèles à l'ostiole (type, rubiacé). Ce caractère, qui montre une grande constance dans plusieurs la- milles, appartient sans exception à toutes les Guttifères. 11 est en même temps impossible de comprendre en quoi ce type rubiacé de l'appareil stomatique pourrait se trouver en relation avec l'adaptation au milieu physique, en quoi il pourrait différer physiologiquement de tout autre type de la formation du sto- mate. Ne voyons-nous pas tous les jours des ( in lin ///, des Caryo- phyllées ou des Labiées et des Composées croître côte à côte dans le même milieu sec ou aquatique, quoique ces plantes repré- sentent trois types stomatiques différents? Ce caractère n'est donc pas épliarmonique ; le raisonnement philosophique est d'accord avec l'observation étroite appliquée aux Guttifères, et avec l'observation étendue à nombre d'autres familles, pour en faire un caractère taxinomique important et rationnel. Le même raisonnement s'applique aux cristaux d'oxalate de chaux qui présentent toujours dans les feuilles des Clust'a la forme d'oursins. 11 ne faut pas confondre, avec la forme des cristaux, l'absence ou la présence de l'oxalate de chaux. Il est tout d'abord pro- bable qu'on en constaterait la présence dans une foule de plantes qui en paraissent dépourvues, si on voulait se donner la peine de les rechercher avec soin, par exemple à l'aide de l'appareil de polarisation. Mais il y a cependant des espèces qui n'en ren- ferment pas. La nature négative de l'observation laisse ici tou- jours une certaine incertitude. Passons. Les canaux résinifères sont d'une absolue constance chez les Chtsia ; ils existent dans la plupart des genres des Guttifères, mais se trouvent chez quelques-uns remplacés par des poches sécrétrices sphériques et cette différence coïncide toujours dans cette famille avec une autre, fournie par les faisceaux des fines nervures; lorsque les organes sécréteurs sont canaliformes, comme chez les Clitsia, les faisceaux sont immergés et le plus souvent entourés d'une gaine fibreuse ; lorsqu'ils sont sphériques, les faisceaux des veinules anastomosées en un réseau polygonal, dont chaque maille contient une poche sécrétrice, sont au con- J. Vesque. — La fribu des Clusiées. [87 traire rattachés aux épidermes ou éventuellement à l'hypo- derme par du tissu fibreux. Chez plusieurs Garci'm'a nous assis- tons au passage des canaux aux poches sécrétrices (1). On voit donc que ce caractère, sans prétendre à là même importance taxinomique que certains autres, est encore d'une très grande constance en ce sens que toutes les Guttifères possèdent un appa- reil sécréteur et que seule la forme de ces appareils est sujette à quelques modifications qui, d'ailleurs, prennent la qualité géné- rique (sauf en ce qui concerne les formes un peu flottantes qu'on observe chez les Garcinid). Ce que je viens de dire s'accorde- rait assez bien avec les idées de M. Stahl; d'après ce savant, les canaux résinifères, quant à leur présence et quant à leur distri- bution, seraient un moyen de défense contre les animaux herbi- vores, tels que les limaces par exemple ; il y aurait donc adapta- tion, mais non épharmonie; les caractères en question seraient donc moins importants que ceux qui ne dérivent d'aucune adap- tation visible et le seraient plus que les caractères spécifiques fournis par l'épharmonisme. Si nous portons nos regards sur d'autres familles pourvues de ces organes, nous voyons, tantôt une constance assez grande, tantôt, comme chez les Composées, des différences coïncidant avec les subdivisions naturelles de la famille et qui contrastent avec la constance si grande de l'appa- reil stomatique et du système pileux chez ces plantes (2). J'ai déjà parlé plus haut des faisceaux des petites nervures. Il n'y a point, sous ce rapport, la moindre variation chez les Clusia. Est-ce là un caractère épharmonique généralisé et passé à l'état d'allure, ou bien possède-t-il véritablement une impor- tance taxinomique assez grande pour entrer dans la définition du genre? Je pencherais plutôt vers la première alternative, mais enfin, il y a là matière à discussion. Nous arrivons maintenant à une série de caractères de nature tout-à-fait différente. Il y en a d'abord trois qui concourent à donner aux feuilles des Clusia et, d'une manière générale, à une certaine nature de feuilles très répandues un peu partout, un cachet spécial. Ce sont ces feuilles persistantes, luisantes, un peu épaisses ou très épaisses, plus ou moins coriaces, glabres, 1. Voyez : Epharmosis, II, tab. CXII, CXXXIX, etc. 2. Je néglige ici le fait souvent signalé de plusieurs Composées dépourvues d'appareil sécréteur interne. 88 JOURNAL DE BOTANIQUE souvent très entières et à bords plus ou moins révolutés. Il y a, d'abord, l'absence de poils, car. ictère épharmonique qui ne doit, ici comme ailleurs, son importance de hasard qu'à une convergence parfaite présentée par toutes les espèces du genre. On pourrait citer bien «les genres dont certaines espèces sont glabres, tandis que d'autres sont velues; chez les Guttifères elles-mêmes, les ( xalophyllum et les Garcinia sont dans ce Vient ensuite l'absence de stomates à la face supérieure des feuilles, qui donne exactement lieu à la même remarque. Ce caractère est une allure générale chez les Clusia, tandis qu'il est des Garcinia ayant des stomates sur les deux faces de la feuille. Il n'y a pas lieu de nous arrêter plus longtemps à la forme plane, non bombée, de la paroi externe des cellules épid< r- miques. Le jugement sera le même; constant chez les Clu ce caractère varie ailleurs dans le même genre. Nous vo\ si souvent, même sur ces feuilles persistantes et coriaces, toutes les cellules de l'épiderme inférieur se prolonger en des papilles plus ou moins proéminentes. J'en ai figuré un exemple dans la famille même des Guttifères et relatif au Mesua ferrea ; je n'ai même pas osé baser une diagnose spécifique sur ce caractère déclaré inconstant sur le même arbre par M. Anderson. Ce] dant je crois que c'est là une exception et que le caractère, en bon caractère épharmonique, a le plus souvent qualité sp fique. En effet, le Mesua ferrea avec toutes ses variétés (i) est cultivé depuis des temps immémoriaux : c'est un arbre sacré des Indous qui l'ont planté autour de leurs temples. Dans ces condi- tions l'homme lui-même n'a peut-être pas été étranger à la créa- tion de races qui, sans son intervention, ne sefussent pas produit Quant à la nature de la feuille entière, nous aurions pu dire, sans analyser la valeur de chacun des facteurs auxquels elle doit son aspect, sa consistance, etc., qu'elle n'a pas valeur générique et qu'elle est une allure épharmonique lorsqu'elle est constante dans le genre. Voyez le Prunus Lauro-cerasus (ses feuilles sont dentées, mais d'ailleurs très comparables à celles qui nous occu- pent) à côté d'autres Pruniers. 11 ne nous reste plus qu'à mentionner les réservoirs d'eau proprement dits, le tissu aquifère de la partie inférieure du mé- i. J'y ai même fait entrer le M. TkwaittsH, si difiérent par la forme de s^i feuilles; voyez: Epltarmosis, II, pi. XLIX. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 89 sophylle qui n'est pas constant chez les Clusia et qui peut se confondre si facilement avec du parenchyme ordinaire, surtout dans une feuille sèche, qu'il n'y a pas lieu d'insister, et enfin l'hypoderme qui mérite au contraire de fixer notre attention. J'ai déjà exprimé à plusieurs reprises l'opinion qui nous est im- posée par un très grand nombre d'observations physiologiques aussi bien qu'anatomiques. L'hypoderme fournit un caractère épharmonique dont la valeur intrinsèque n'est que spécifique ; sans me répéter, et pour ne pas sortir de la famille des Gutti- fères, nous voyons l'hypoderme apparaître presque sporadique- ment chez bon nombre de Garcinia qui ne sont nullement liés entre eux par des affinités particulièrement étroites au milieu de ce grand genre. Lorsque j'ai été amené à créer, dans le genre Calopliyllum, la section des hypodermés, j'ai eu conscience de faire une coupe artificielle, et si je n'ai pas reculé devant cette mauvaise besogne, c'est qu'en l'absence de caractères de meil- leur aloi, il m'était bien permis de sacrifier à la pratique au détriment de la science pure ; je ne suis du reste pas bien éloigné de le regretter. Mais voilà que dans le genre Clusia toutes les espèces possèdent ce tissu à un degré de développement presque inconnu dans le reste de la famille. L'hypoderme y est composé d'au moins 2 assises de cellules, très ordinairement d'un plus grand nombre (4 ou 5). Il est clair qu'il appartient ici aux allures épharmoniques du genre ; il est intéressant à ce titre de voir ce tissu, fort de 3 assises de cellules au milieu de la feuille du Cl. lanceolata , disparaître parfois totalement au sommet de la feuille. Cela n'empêche pas que l'hypoderme si développé ne puisse servir à faire distinguer un Clusia de tout autre membre de la famille des Guttifères. C'est ainsi que j'ai reconnu immédiate- ment comme un Clusia (CL ti*ochiformis) une plante qui avait été rangée par M. Engler parmi les Tovomitopsis. Mais, après avoir profité du renseignement si facilement obtenu, j'ai cher- ché ailleurs les caractères suffisants pour opérer cette trans- position. L'étude rapide à laquelle nous venons de soumettre les carac- tères anatomiques des Clusia nous a donc permis de les classer suivant leur importance taximonique. Il serait inutile de les énumérer encore une fois. En tête se trouvent ceux des carac- tères qui ne sont pas en relation avec l'adaptation au milieu phy- go IOURNAL DE BOTANIQUE sique et que l'observation nous ;i montrés également constants dans d'autres familles naturelles, en queue nous voyons les caractères épharmoniques qui peuvent, "race à une adaptation uniforme de tous les représentants du genre, figurer les allures épharmoniques et risquent ainsi de nous induire en erreur sur leur véritable valeur taxinomique. Caractères d'espèce, ils usur- pent le dehors de caractères de genre ou de famille. (A suivre.) SUR Ql ELQ1 i ALGUES PHÉOSPORÉES PARASITES [Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. Le plus souvent, le parasite se développe alors seulement que l'épiderme du Fucus est tombé, sinon il pénètre entre les cellules épidermiques, s'y multiplie abondamment ci, par suite, l'épiderme est détruit ou tellement altéré qu'il n'est plus recon- naissais. Il se répand de là entre les cellules de l'hôte, parfois pénètre dans leur intérieur. Si les cellules superficielles de l'hôte sont déjà détruites ou endommagées, elles forment alors de petites cuvettes où le parasite se développe de préférence et avec abondance (PI. II, fig. 14 et 15); les filaments nouvelle- ment formés s'y accumulent en une masse compacte et de 1 1 peuvent traverser le fond de la cellule, comme le fait \ lût. minimus; parfois il se contente de rester à la superficie, en se propageant de proche en proche, et en envahissant successive- ment toutes les cellules extérieures. Quoi qu'il en soit, lorsque le parasite est bien développé, il forme à la surface du Fucus un grand nombre de filaments dres- sés qui poussent d'une base commune, non sans analogie avec le coussinet d'un Elachistea; cette sorte de coussinet est due à l'ensemble des articles inférieurs des filaments qui deviennent toruleux, se juxtaposent, se ramifient pour donner des branches dr< , tout en conservant leur matière colorante. Ce tissu, difficile à interpréter sur des coupes, se lai-- facilement disséquer. C'est à l'intérieur ou peu au-dessus de ce massif que les fila- ments se ramifient; aussi, la plupart des filaments dressés pa- raissent-ils simples ; ils sont parfois Légèrement toruleux à la base de leur partie libre. On voit aussi des ramifications laté- rales filamenteuses ramper à la surface du l'itcus ; ce sont les C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 91 filaments propagateurs disséminant le parasite de proche en proche, mode d'envahissement qui, pour cette espèce, est beau- coup plus important que celui par les filaments entophytes. Les filaments dressés (PL II, fig. 16 et 17), plus larges à leur base qu'à leur sommet, se terminent par un poil composé de 1 -quelques cellules sans chromatophores; ils sont d'ailleurs assez inégaux comme dimensions : leur largeur, à la base de la partie libre, est de 6-8 a, parfois 5;x; leur longueur atteint 400 a, mais oscille généralement entre 100 et 300 p.; quelques filaments, plus étroits, semblent destinés à rester courts. La hauteur des articles égale 1-3 fois leur largeur. Les chromatophores donnent une couleur claire aux filaments ; ils sont composés de bâtonnets de deux sortes (PI. Il, fig. 19), des longs et des courts. Les parois des filaments sont très minces,, et fréquemment, sur le vivant, il est difficile de voir les parois de séparation entre les articles successifs. Tous les sporanges observés sont pluriloculaires, terminaux sur des filaments provenant de la base du parasite, ou latéraux sur de courts rameaux nés dans la partie inférieure des filaments longs. Ce sont des filaments un peu élargis et cloisonnés ; leur longueur varie de 30-80 u, mais surtout de 50-70 y-, la largeur maxima de 7 a 13 ;j., mais plus fréquemment de 11- 13 f-; le plus souvent d'ailleurs, le sporange n'est pas régulier, il est légè- rement toruleux, et sa base, parfois peu nette, est quelque peu difficile à limiter du filament qui le supporte. Les logettes des sporanges sont irrégulières comme dimensions ; certains spo- ranges n'ont qu'une seule rangée de logettes, d'autres sont divisés en deux suivant la longueur, tout au moins dans leurs parties renflées. Rarement des filaments longs, au lieu de se terminer en poil, se transforment au sommet en sporange étroit. (PI. II, fig., 18.) Par la forme générale de ses sporanges, cette espèce se rapproche surtout de YE. miniums ; cependant, dans YE. luteo- his, les sporanges sont un peu plus courts, plus bosselés; ils sont souvent moins complètement différenciés, leur partie infé- rieure conservant la même largeur que le filament végétatif qui les porte et ne présentant pas de divisions longitudinales. Il se distingue surtout de cette espèce et des autres espèces précédem- ment étudiées, en ce qu'il ne pénètre guère dans la profondeur deur du thalle hospitalier ; il n'arrive pas dans la région médul- 9a IOURNAL !']• BO l \N1QUE lairc; son envahissement paraît se faire beaucoup plus de l'exté- rieur vers l'intérieur que de l'intéi ieurversl'extérieur. ( )n pourrait, sous ce rapport, l'oppo er aux Ect '. parasiticus ■, Ect. investiens, ., qui rampent et se ramifient dans la profond» ur d< leur hôte avant de paraître à l'extérieur; YEct. minitnus présent* rait un mode de vie intermédiaire. m. — Ectocarpus parasiticus n. sp. Le ( Cystoclonium purpwascens Kûtz. est une plante annuelle qui, au Croisic, possède son maximum de développement au printemps et au commencement de l'été. Il disparaît vers la fin de l'été. Le 10 et le 1 2 septembre j'ai récolté sur place plusieurs exemplaires entiers pour rechercher s" il, étaient attaqués par les Algues parasites déjà signalée par M. Kny (voir précéd.). Tous présentaient, lorsqu'on les examinait à contre-jour, particulière- ment dans la partie inférieure de leur tige, des taches plus ou moins larges et plus ou moins bien lii , d'un biun roux, peu foncé, non sans ressemblance avec celles que YEct. iiiv. ficus forme à la surface du thalle du Gracilaria compressa. G taches correspondent en effet, comme le montrent des coupi à la présence abondante d'une Algue latine filam n euse, très ramifiée entre les cellules de l'hôte. l)ans les états les plus jeun | j'ai obs rvés, les filaments sont assez abondants entre les cellul s des parties centrale et moyenne de l'hôte ; ils sont loi . réguliers; leur péné- tration régulière est d'ailleurs d'autant plus fa< ile que, dans partii le, le Cystoclonium est formé de cellules a lumière étroite et à parois très épaisses; ils n'envahissent pas encore la 1 n périphérique de l'hôte. On trouve le parasite dans < état, soit vers la limite des taches, soit dans 1< parties qui, à l'œil nu ou même à la loupe, 1. ent pas envahies. Il est, en effet, remarquabl . sur des Cystoclonium attaqués, des parti apparence aines a assez éloignée taches exté- rieures sont envahies par le parasite; mais celui-ci, en restant cantonné dans la région centrale ou moyenne de l'hôte, ne donne p . rieurs de s 1 présence. Dan l< s parti» 5 marquées par les taches, et par conséquent plus tard quant au dëveloppi ment, les filaments entophyti tout en se multipliant davantage clans les parties déjà envahies, répandent vers la périphérie de l'hôte. C à et là on remarque C. Sacvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 93 des filaments qui pénètrent dans les cellules mêmes du Cystoclo- m'am , mais qui, au lieu de profiter de leur présence dans les cellules, semblent plutôt se protéger contre elles. En effet, les extrémités de ces filaments s'entourent, dès leur entrée dans les cellules, d'une membrane très épaisse, incolore, en forme de fourreau, probablement due à une sorte de gélification de la paroi du tube, comme le montre la figure 20 (PI. III). Sur la figure 21, un filament a traversé en ligne droite une cellule, en- touré d'une gaîne épaisse, puis est sorti de la cellule avec son aspect ordinaire. Toutes les fois que j'ai observé des filaments pénétrant ou ayant pénétré depuis peu de temps dans les cel- lules de l'hôte, je les ai vus revêtus de cette gaine épaisse. Ce- pendant cette gaîne disparaît probablement plus tard : car j'ai trouvé plusieurs cellules profondes, envahies par un filament recourbé et contourné sur lui-même, qui m'en a semblé dé- pourvu. D'ailleurs, le fait de la pénétration des filaments ento- phytes de VEct. paras/tiens dans les cellules du Cystoclonîum, comparé au grand nombre des filaments envahissants, constitue toujours une exception. Le parasite devient ensuite plus abondant dans la région corticale de l'hôte. On rencontre des filaments venant directe- ment de sa profondeur et qui, au niveau de la première ou de la deuxième rangée de cellules sous-épidermiques, se ramifient en corymbe serré et touffu, chaque branche passant entre deux cellules épidermiques contigùespour sortir en un filament dressé. Mais ce n'est pas le procédé le plus fréquent de la sortie des filaments. Plus souvent, en effet, quelques-uns des filaments entophytes se recourbent et circulent parallèlement à la surface, en passant au-dessus ou au-dessous des éléments épidermiques; dans le premier cas, les articles produisent des branches dirigées vers l'extérieur, ayant seulement une faible épaisseur de mem- branes à traverser pour y arriver; dans le second, les filaments radiaux passent entre les cellules épidermiques. C'est l'abondance de ces filaments entophytes dans la région périphérique du Cystoclom'îtm et la présence de quelques fila- ments dressés qui donnent lieu aux taches brunes mentionnées. Les dimensions des articles entophytes sont variables; mais, d'une manière générale, ils sont plus longs et plus étroits dans la région centrale que dans la région corticale ; ils varient de 8-30 \i. de long sur 2-iop. de large. Tous les chromatophores 94 JOURNAL DE BOTANIQUE sont en plaque pariétale; on en trouve un seul par cellule; ceux des cellules longues et grêles des filaments profonds sont moins développés que- ceux des filaments corticaux et même ne colorent parfois qu'une très faible portion de la cellule. Aucun des exemplaires recueillis le io et lr u septembre ne montrait le parasite en état de maturité; les filaments exté- rieurs commençaient à traverser la cuticule, OU, s'ils étaient sortis, étaient encore en voie de croissance. La forte marée du eptembre m'a permis de recueillir sur place un assez grand nombre de Cystocl. purpurascens qui tous présentaient ces taches mal délimitées précédemment décrites. 1)<- plus, éparses sur les taches précédentes, et relativement éloignées l'une de l'autre, étaient des taches plus petites, plus foncées, atteignant au maximum un millimètre de diamètre. Elles sont dues au déve- loppement extérieur du parasite, si abondant que la paroi péri- phérique de l'hôl parfois totalement détruite. Les filaments extérieurs sont dressés, denses, serrés, parallèles entre eux, non ramifiés. Les uns sont de vrais poils, incolores, longs, s'accrois- sant par cloisonnement de la base. Les autres, larges de 6; . par- fois 8;j., lo 60-901*., sont formés d'articles longs de 0-12 ;j., à chromatophore en plaque, semblable à celui des art' nto- phytes, m lis couvrant relativement une plu- grande surface. I )lus grand nombre de ces filaments assimilateurs rmi- nent en sommet arrondi ; d'autres, semblables a:: prolongent sans transition en un poil plus ou m ong. Le développement du par à la surface de l'hc i se faire de proche en proche; mais la plupart des filaments 1 •ieurs proviennent directement des parties prof .La e 22, pour la facilité du dessin, a été prise en un point où c filaments étaient 1 u nombr it souvent beaucoup plus abom • voient que sur des coup» iOus j'ai vi 2 ont pluriloculair E ou portée p. a- 1-2 cellul comme leur longueur 1 iviron 50;^-, ils ne font p illie : 1 ur largeur vari articles du spo- plus souvent divisés en 2 suivant la longueur; ils restent ; ] es où e un grand nombre de ces sporanges, et les zoospores nagent en abondance dans la préparation. C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 95 Il est fort probable que, comme beaucoup d'autres Ectocar- pées, Y Ed. parasitions possède des sporanges uniloculaires ; mais je ferai remarquer encore que les premiers exemplaires que j'ai rencontrés étaient réduits à un thalle entophyte, ceux trou- vés quelques jours plus tard possédaient en plus de nombreux filaments épiphytes et des organes reproducteurs. Bien que le développement du parasite soit probablement rapide, je ne voudrais pas en conclure que toute la partie extérieure s'est développée en une semaine. Toutefois, comme le Cystocl. pur- purascens est une plante annuelle, et que les exemplaires que j'ai recueillis au Croisic étaient assurément des retardataires, il parait légitime de conclure que, si le parasite possède des or- ganes reproducteurs autres que ceux mentionnés ici, il n'a pas le temps de les développer sur le Cystoclonium, et qu'on doit les rechercher sur des hôtes vivaces ou croissant en toute saison. Quoi qu'il en soit, on peut affirmer que le premier dévelop- pement de YEctocarpus parasiticus est entophyte. qu'il reste un certain temps dans cet état, et qu'il ne s'épanouit à l'exté- rieur qu'après avoir développé de nombreux filaments internes. Le 21 septembre j'ai trouvé sur le Graxilaria coufervoides, qui est une plante vivace à rameaux caducs, des taches tout à fait semblables, comme aspect, à celles du Cystocloiiiwn. Par les coupes du thalle et les dissections, j'ai trouvé le parasite absolument dans le même état que sur ce dernier, comme thalle interne, comme thalle externe et comme organes reproducteurs. J'ai retrouvé le même parasite sur un exemplaire âgé du Ceramium rubrum recueilli le 21 septembre; sa présence était indiquée par des taches brunes analogues aux précédentes ; la nature des filaments entophytes, des filaments dressés et des sporanges multiloculaires ne"" laissent pas de doute sur son iden- tification. Mais les cellules du Ceramium rubrum étant très grandes et ses membranes intercellulaires relativement épaisses, les filaments pénétrants y trouvaient une voie facile et directe, et leur abondance était considérable ; un même filament, et même deux filaments parallèles et rapprochés, faisaient parfois presque le tour de la cellule centrale; en certains points du cortex, sur des coupes minces, 4 ou 5 filaments couraient, parallèles ou entre- croisés, sans interruption sur une longueur relativement grande. Cependant, des coupes transversales, faites à quelque distance des taches, ne montraient plus trace du parasite ; celui-ci se 96 JOURNAL DE BOTANIQUE répandrait donc dans le thalle hospitalier sur une longueur moindre que dans le Cystoclonium; mais, n'ayant étudié qu'un mplaire de Ceramium rubriuu infesté par ce parasite, je ne pui ndanl en tirer cette conclusion, [e n'ai pas vu les filaments entophytes pénétrer dans les cellules. L'/:V/. parasiticus est donc connu jusqu'ici ur trois hôtes : ( Cystoclonium purpurascens , Gracilaria confervoides et ( era- m i il m rubrum. ./ suivre.) Remarque additionnelle aux Observations sur quelques Diantlius de la flore française, par M. •'■. Rouy. Ces Observations étaient à l'impression lorsque j'ai reçu le second fascicule du volume IN. du Flora Italïana de Parlatore, continué par les soins et sous la direction de M. Caruel, où le ire Dianthus a été élaboré par M. Enrico Tanfani. Selon cet auteur, les />. alpestris Balb., 1). furcatus Balb. et D. integer Vis. devraient être rapportés comme synonymes, et le D. tener Balb. comme variété, au D. Strictus Sibth. et Smith. LeZ?. inlegerVis. seul est, en réalité, synonyme du D. sti-ic- tus, et encore de la variété brachyanthus Boiss. {Flora Orient, I, p. 486) ; mais l'assimilation entre les trois plantes de Balbis et l'espèce de Sibthorp et Smith me paraît absolument inaccep- table, les écailles calicinales du /). stricttis étm; ment ovales, refuses ou brusquement contractées eu un très court mucron et atteignant seulement le quart du calice iou le tiers environ dans la var. brachyanthus) et la corolle étant 4S fois plus courte que le calice, caractères qui ne conviennent nulle- ment aux trois Dianthus de Balbis, dont l'aire géographique est toute différente. D'ailleurs, Boissier a 'lit déjà {loc. cit.), en parlant du D. strictus et de sa var. brachyanthus (D. integer Vis.) : 0 l>. alpestris Balb. et D. pungens L. ex - tlpibus et Py- reu.eis hue a variis auctoribus relati loto cœlo differunt. », et c'est parfaitement exact. — ['ajouterai «pie le D \ pungens Ar- cang. (Comp. FI. Ital., p. 300), //"// L., correspond comme synonyme à ma var. lallax du D. subacaulis Vill. Le D. strictus S. et Sm. reste endémique aux montagm de li Dalmatie et de la Grèce, et se place dans la nomencla- ture à côté du J), brachyanthus Boiss., de la Péninsule ibérique et de la France. Le Gérant : Louis Morot. • — J. Ucrsch, ira —, ii. Lenfart-Rochcrcau. 5" ANNEE. N° 6. 16 MARS 1893 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR QUELQUES ALGUES PHÉOSPORÉES PARASITES {Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. 11. — Ectocarpus solitarius n. sp. Le thalle des Dictyota dicliotoma âgés est souvent envahi par un Ectocarpus , réduit pour ainsi dire à sa plus simple ex- pression, et que je désignerai sous le nom d'Ect. solitarms. Comme on le rencontre le plus souvent en individus isolés, il est impossible de le diagnostiquer extérieurement avec certitude et, pour avoir des chances de l'observer, on doit pratiquer des coupes parfois nombreuses à la base des thalles âgés à&- Dic- tyota; je l'ai rencontré sur la plupart des exemplaires infestés par Y Elachistea stellulata, dont il est d'ailleurs totalement indépendant. La plante se compose d'une partie entophyte et d'une partie épiphyte. La première est un filament à cellules de forme et de dimensions très variables, qui court sous l'épiderme en le soule- vant sans déformer ses éléments (fig. 24 et 25). Ce stolon se redresse à son extrémité, écarte deux cellules épidermiques sans jamais les traverser, et apparaît à l'extérieur ; ses dimensions sont très variables, car si certains stolons possèdent une dou- zaine d'articles, d'autres sont réduits à deux; on pourrait, il est vrai, objecter que, dans ce dernier cas, le filament ne circulant pas dans le plan de la coupe des autres cellules ont été enlevées par le rasoir; mais si cette supposition est parfois justifiée, dans d'autres cas, l'observation permet d'affirmer que le thalle parasite se réduit à deux cellules. Lorsque le stolon sous-épider- mique est bien développé, et probablement lorsqu'il est suffi- samment âgé, il émet un plus grand nombre de branches dres- 98 IOURNAL DE BOTANIQUE sées; chacune de ses cellules peut ainsi devenir la base d'un filament, qui passe toujours entre deux cellules épidermiques, jamais dans leur intérieur. L' J-'cfcn arpus solitarius peut, comme MElachistea stellulata envoyer des prolongements dans les cellules de l'assise moyenne de l'hôte, sous forme de filaments rampant sur les parois, mais le lait est beaucoup plus rare. On sait que les rhizines du Dictyota peuvent ramper à la sur- face du thalle dans des directions variées, revenir sur leurs pas, s'entrecroiser avec leurs voisines, former ainsi sur le Dictyota une sorte de pseudoparenchyme plus ou moins épais, lâche et localisé; lorsque le stolon sous-épidermique arrive à son contact, je lai vu parfois pénétrer dans ce feutrage, s'y étendre comme il le fait sous l'épidémie, et sortir au dehors en filaments dres- . Mais je n'ai jamais vu le parasite ramper sur la face libre de l'épiderme ou du feutrage de rhizines; il cherche toujour à ] in >teger. Les filaments dressés sont, ou bien très courts, réduite à une ou quelques cellules et terminés par un sporange, ou bien loties et terminés en poil; parmi ces derniers les plus longs mesuraient 400 [J-, et leur longueur réelle est plus grande; car tous les poiL que j'ai observés étaient tronqués. La largeur des filaments, parfois de i2\>-, atteint plus fréquemment 14:'-; la hauteur des articles à chromatophores varie de 15 à 45;».. Ces filaments ne sont jamais ramifiés; ils peuvent porter latéralement des spo- ranges sessiles ou munis d'un pédicelle unicellulaire ; j'ai vu parfois un sporange vidé être remplacé par un autre, mais ja- mais par un rameau. L'article du filament dressé qui produit un sporange, parfois identique à ses voisins, cm fréquemment plus court. Les chromatophores des filaments dresses ou rampants sont de petits disques pariétaux, d'autant plus nombreux que les articles sont plus grands. Les sporanges latéraux des filaments lonj mt identiques aux sporanges terminaux «les filaments courts; tous sont pluri- loculaires et ovales-globuleux; leurs dimensions varient de 45 a 65 ;<• de long sur 20 a 35 w. de large. |'ai retrouvé la même plante sur le Dictyopterïs po/ypi)- di '.amour. ; pas plus que sur le Dictyota, elle n'est recon- C. Sauvageau. — Sur quelques Algues pheosporèes parasites. 99 naissable extérieurement, et sa recherche nécessite parfois la préparation d'un grand nombre de coupes, menées un peu au hasard, mais de préférence dans les parties âgées. La nervure médiane du thalle du Dictyopteris est épaisse et formée d'un assez grand nombre d'assises régulièrement dis- posées. Les filaments internes pénètrent alors assez profondé- ment dans l'épaisseur même des parois radiales de l'hôte et leur trajet y est sinueux, car les coupes transversales les montrent parfois sous forme de tronçons; on les voit dans la figure 26 (PI. III) qui représente la portion périphérique d'une coupe pra- tiquée dans la nervure médiane du Dictyopteris , où les tronçons représentés ont été déterminés comme appartenant à Y Ed. soli- tarins par comparaison avec des filaments entophytes voisins se terminant par des sporanges. Lorsque le parasite envahit les parties latérales du thalle du Dictyopteris, il peut produire des filaments entophytes allant d'une face à l'autre, après un trajet intercellulaire plus ou moins sinueux; mais je ne l'ai cependant vu porter de sporanges qu'à une seule extrémité. La largeur des filaments dressés atteint i6;j-, tandis que je ne les ai pas vus dépasser 14 a dans les exemplaires nés sur Dictyota. Enfin le parasite se retrouve aussi et avec les mêmes carac- tères, sur le Taonia atomaria Gaillon; parfois il se contente de ramper sous l'épidémie, d'autres fois il pénètre dans les couches moyennes et peut circuler d'un épidémie à l'autre; les articles qui circulent entre les cellules du thalle sont toujours beaucoup plus gros que les articles sous-épidermiques (PI. III, fig. 27). La ligure 27 représente aussi une cellule arrondie pénétrant entre deux cellules épidermiques qu'elle écarte ; elle représente probablement le début d'un filament entophyte de YEct. solita- rius, comme ses chromotophores et le voisinage d'individus complets paraissent l'indiquer. \J Ect. solitariiis se retrouve donc sur trois plantes voisines dans la classification : Dictyota dicliotoma , Dictyopteris polypo- dioides et Taonia atomaria, sur lesquelles il ne forme pas d'autres organes reproducteurs que des zoosporanges pluriloculaires. Il se distingue de tous les Ectocarpics examinés précédemment par le faible développement de son thalle entophyte. J'ai étudié aussi d'autres Ectocarpus (Ect. reptans Crouan, ioo JOURNAL DE BOTANIQUE etc.) divers Myrîonetna {M. vulgare Thur., M. Leclancheri Harv.); mais je n'ai constaté de pénétration entophyte chez au- cun d'eux. 12. — Streblonemopsis irritans R. Valiante. Au printemps de 1881 et 1882, M. R. Valiante a récolté, dans le golfe de Naples, une plante fort intéressante vivant sur le Cystosira Opuntioides (1). Elle est localisée sur de nombreux petits mamelons appartenant au Cystosira, presque sessiles ou pédicellés, le pédicelle étant simple ou ramifié, et que M. Va- liante a bien représenté dans la figure 11 de son Mémoire. ( 1 mamelons, semblables à de petites galles, débutent par une protubérance, indiquée par une tache blanchâtre, et sont dus à un cloisonnement du tissu cortical recouvert par l'épiderme. A la surface de ces protubérances rampent des filaments dont 1< - ramifications s'anastomosent pour former un réseau sus-épi- dermique à mailles plus ou moins larges. M. Valiante a décrit 1 filaments dressés et les sporanges de cette plante épiphyte, et l'a nommée Streblonemopsis ïrritans\ bien que le développe- ment de la galle paraisse dû à son action, puisqu'on la trouve sur les plus jeunes protubérances, elle n'envoie aucun prolonge- ment rhizoïde dans le thalle du substratum. La plante esl si peu ('•paisse que, dans la figure 8 de M. Valiante, les sporanges et les filaments dressés semblent naître de l'épiderme de la plante hospitalière. Tout récemment, M. de Toni (2), après avoir comparé 1 dessins et les mesures donnés par M. Valiante et par M. Reinsch, a cru pouvoir identifier le Strebl. irritans avec YJBnionemap tramt et réclamer la priorité pour ce dernier. La même comparai- son me conduit à la conclusion inverse, et je 1 onsidère les deux plantes comme devant rester indépendant Grâce à l'obligeance de M. Valiante, qui m'a adressé quelques fragments de Cystosira Opuntioides pourvus des petite, galles dues au Streblonentopis irritans et conservés dans l'alcool, j'ai 1. R. Valiante. Sopr.i un' Ectocarpe ? par ' stoseira Opuntioides (Streblonemopsi-, irritans Kxtr.iit des Miuheiluntj. aus der zoologisch. Station zu Neapel, vol. IV, 1883, p. (89-493; ' ' 2. [.-B. de roni, V ; , ■ n Entonema Reins c h ';>3is Valiante (Berichte derdeut. Bot. Gesell., IX, 1891^.129). C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 101 pu, à mon tour, étudier cette curieuse plante. Je dois dire que j'en ai commencé l'examen avec l'espérance d'y constater un pa- rasitisme vrai, une pénétration dans le substratum, probable- ment bien faible puisqu'elle avait échappé à AI. Valiante, mais qui, seule, cependant, permettait de comprendre comment la présence du Streblonemopsis provoque une multiplication du tissu du Cystosira Opuntioides. Les figures 4 et 12 de M. Valiante donnent bien l'impression d'une plante à filaments rampant à la surface du substratum ; cependant je ne les ai pas vus aussi superficiels, et une coupe tangentielle d'une galle montre plutôt le réseau comme légère- ment enfoncé dans les parois épidermiques, les mailles compre- nant dans leur intérieur quelques cellules épidermiques, sou- vent 3-4-5 bien limitées, parfois une seule. Sur les coupes dans la masse de la galle, les cellules du ré- seau sont presque toujours légèrement eufoncées dans l'épais- seur des parois radiales des cellules épidermiques, et ont une section plus ou moins ovale (PI. III, fig. 28). Elles rampent aussi parfois sous l'épiderme suivant la larg-eur d'une maille du réseau (PL III, fig. 29). Dans un seul cas, j'ai vu le parasite pé- nétrer plus profondément, ramper à une distance de quelques assises de l'épiderme, mais c'est là une exception. La minceur des parois cellulaires du C. Opuntioides rend l'observation difficile sur des exemplaires dans l'alcool ; on dis- tingue mal le parasite de son hôte. Une cause d'erreur est la très grande irrégularité de la surface de la galle : ses ondula- tions sont extrêmement nombreuses, et tel filament qui paraît sous-épidermique est en réalité superficiel et appartient à une autre mise au point. Il me paraît donc probable que, lors du premier développe- ment du Streblonemopsis, celui-ci pénètre d'abord légèrement dans le thalle du Cystosira, et y provoque un cloisonnement cellulaire dont M. Valiante a étudié le processus. Le parasite ne pénétrant jamais profondément dans la galle dont il a amené la formation, les différentes protubérances, même voisines, seraient dues à autant de germinations isolées de Streblonemopsis et non à une propagation par des stolons entophytes. Le détail de cette question ne pourrait, d'ailleurs, être révélé que par l'étude sur le vivant. io-' JOURNAL DE BO I ANIQUE [3. — Ectocarpus fasciculatus 1 larvcy. Toutes les galles du Cystosira ericoides que j'ai observées étaient garnies de YEclocarpus Valiantei et je n'ai jamais ren- contré ce dernier sur le thalle non modifie de son support (V. précéd. p. 57). Mais s'il est toujours abondant sur les excroissances dont il a provoqué la formation, il n'y est pas toujours pur. J'ai trouvé mélangé à lui un Streblonenta^ un Ec- tocarpits voisin de \'E. simplex Crouan, et plus souvent encore YEct. fasciculatus. Celui-ci croissait en de très nombreux points et la surface du Cyst. ericoides, réduit, le plus souvent (PI. II, fig. 8 A), à des gazons très courts et très denses, assez bien limi- tés, formés de filaments étroits, pourvus de rhi/ines, qui dé- truisent peu à peu la surface cuticulaire sur laquelle ils sont nés, et pénètrent entre les cellules épid ;rmiques du Cystosira, mais je ne les ai pas vus dépasser ce niveau; les filaments qui croissent dans le sillon circulaire qui entoure le point d'attache de la galle à la fronde étaient mieux développés. Sa présence sur la galle même e^t plus intéressante, il s'y enfonce parfois plus ou moins et ses rhi/ines sont alors tellement entrelacées avec les filaments de YEct. Valiantei, qu'on ne les sépare pas sans quelque diffi- culté. Toutefois, il ne contribue pas comme ce dernier à la pro- duction de la galle, son rôle entophyte n'est que passif; il englobé par la masse croissante de la galle plutôt qu'il n'y pénètre de lui-même. D'ailleurs, si Ton considère que les filaments dr de YEct. Valiantei ont une épaisseur à peu près uniforme, qu'ils fructifient de trè bonne heure et que Leurs seules ramifications sont des sporanges, tandis que ceux de YEct. fasciculatus aug- mentent rapidement de volume à leur base et se terminent en sommet atténué, se garnissent de très bonne heure de rhi; de rameaux aigus et qu'enfin les sporanges ne se développent pas primitivement à la base des filaments dressés (PI. IV, fig. 30 et 31), on arrivera à reconnaître ce qui appartient à l'une 1 l'autre espèce. J'ai été conduit par cette comparai on à étudier de plus pr qu'on ne l'avait fait jusqu'ici la partie inférieure du thalle de isciculatus et j'ai observé quelques particularités qui ne me paraissent pas avoir été signalées jusqu'à présent. Les exem- C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 103 plaires que j'ai examinés appartiennent à la variété abbrem'alus\ les plus développés d'entre eux atteignaient 2-3 cm. de lon- gueur. Comme on va le voir, ils sont de deux sortes et corres- pondent peut-être à deux formes de VE. abbreviahis. Les premiers, recueillis au Croisic en 1888 par M. Bornet sur des Laminaria flexicaulis, forment d'abondantes touffes isolées, de 2-3 cm. de longueur, attachées au support par un disque cir- culaire de 1-2 mm. de diamètre. Leurs filaments se ramifient en bouquets assez espacés, à branches s'écartant à angle aigu, lâ- chement ramifiés et peu riches en sporanges. La ramification ne commence qu'à une certaine hauteur au-dessus de la base ; sur une partie des filaments, certaines cellules de la base sont ren- flées en tonneau, atteignent 50-60 ;x, tandis que d'autres sont rétrécies en leur milieu ; on trouve assez fréquemment 2 ou 3 fila- ments s'enroulant l'un autour de l'autre comme une tige de hari- cot autour de son support, puis, plus haut, ils se séparent. Toutes les cellules de la partie inférieure des grands filaments sont susceptibles de donner naissance à des rhizines qui des- cendent en rampant le long de leur surface (PL IV, fig. 32), les rhizines successives peuvent se joindre latéralement et recouvrir le filament de plaques plus ou moins étendues. Arrivées à la base du filament, elles rampent à la surface du substratum, ou s'en- chevêtrent en circulant dans tous les sens entre les filaments dressés. Il en résulte la formation d'un coussinet parfois très dense. Sur les rhizines qui descendent, comme sur celles trans- formées en filaments rampants (PI. IV, fig. 32 et 2^), naissent des sporanges pluriloculaires, toujours à peu près ovales-lan- céolés, mais dont les dimensions sont très variables ; quelques- uns ne sont guère plus larges que les filaments qui les portent; leur pied est unicellulaire ou filamenteux ; d'autres sont tout à fait semblables à ceux des filaments dressés. Certains filaments dressés produisent aussi, vers la base de leurs gros rameaux, des rhizines qui restent cantonnées sur quel- ques articles qu'elles recouvrent d'un feutrage très dense, plus ou moins proéminent en couronne. Sur ces rhizines naissent de très nombreux sporanges pluriloculaires, sessiles ou pédicellés ; j'en ai compté plus de 100 sur un même amas de rhizines ; il peut aussi en naître des rhizines semblables à celle que représente la fig"- 33) et q^ était rampante à la base du coussinet. Sur les ro4 IOURNAL DE BOTANIQUE grands filaments, on compte fréquemment 3 ou 4 amas successifs de ces rhizines sporangifères. l "est aussi au Croisic et sur le Lamtnaria flexicaulis que ['ai recueilli la 2' catégorie d'exemplaires de YEct. fasciculatus . Ils tonnaient de nombreuses touffes de 1/2 cm. de hauteur à la surface des stipes et des frondes; en relevant les filaments qui recouvraient les frondes, on constatait que YEctocarpus était disposé suivant des lignes très étroites, d'un ou plusieurs centi- mètres de longueur, droites ou courbes, et courant dans des di- rections quelconques. Lorsque l'individu est jeune, il forme à la surface de la Lami- naire une lame étroite, d'une seule 1 paisseur de cellules, d'où s'élèvent les filaments dressés. Plus tard il produit des rhizines, comme il a été dit précédemment, fructifères ou non, et qui con- courent, en s'entrelaç un entre les bases de filaments, à la forma- tion d'un coussinet plus ou moins étroit. Tandis que j'ai toujours vu la variété précédente produire un disque adhérent, à surface inférieure nettement appliquée sur l'épiderme de la Laminaire sans l'endommager, ici, au contraire, il se produit des filaments entophytes. Mais ceux-ci sont toujours tardifs ; ils ne prennent naissance qu'à un état déjà assez avancé de la plante. Quelques- uns d'entre eux sont certainement la hase des filaments dressés, d'autres appartiennent au coussinet, et je ne crois pas que des rhizines pénètrent directement dans l'hôte en descendant des fila- ments. Il est d'ailleurs difficile de se rendre compte des débuts du parasitisme, car fréquemment, en vieillissant, YEctocarpus devient plus dense, plus épais, fronce sa surface d'application, et le contact entre les deux plantes perd beaucoup de sa net- teté. Les filaments entophytes sont étroits, à articles plus ou moins allongés; leurs chromatophores sont en plaque unique, tandis que ceux des filaments extérieurs sont des rubans plus ou moins ondulés. Ils sont parfois peu nombreux, cantonnés entre les cellule-, pénètrent très rarement dans leur intérieur, et c'est alors simplement pour les traverser. Leur trajet est tortueux, ils restent le plus souvent simples, et ne s'avancent jamais profon- dément ; s'ils rencontrent une glande à mucus sur leur passage, ils en pr< >titent pour s'avancer plus loin et pénétrer dans la zone mé- thane fibreuse, mais je ne les ai jamais vus traverser toute l'épais- C. Sauvageau. — Sur quelques Algues pheosporces parasites. 105 seur de la fronde. Leur présence détermine généralement une multiplication des cellules voisines; tantôt celle-ci est très régu- lière, se fait presque uniquement par des cloisonnements tangen- tiels, et les cellules sont alors simplement plus nombreuses et plus aplaties ; tantôt elle est irrégulière, les cellules se divi- sant en croix en directions variables, la masse produite devient irrégulière et les filaments entophytes sont plus difficiles à pour- suivre. Il y a donc à retenir ici le fait d'une multiplication de tissu sous l'influence du parasite, qui, bien qu'elle se fasse sans amener d'excroissance, esta comparer avec ce qui a été dit pré- cédemment des galles du Cystosira ericoides. La pénétration des filaments entophytes dans le stipe est beaucoup plus abondante et plus régulière; ils se dirigent radia- lement dans l'épaisseur des parois ; ils traversent parfois quelques cellules, mais sans s'y accumuler ni s'y arrêter; ceux que j'ai vus pénétrer le plus profondément atteignaient 1 mm. Quant au cloisonnement qui en est le résultat, je l'ai observé uniquement dans le sens tangentiel. Les filaments axiaux sont toujours graduellement atténués à leur base ; ils ont de 40 à 42 y- de largeur et la hauteur des articles égale 1-2 fois leur largeur. A la base des touffes, de même, d'ailleurs, que dans la forme précédente, il existe de nombreux filaments dressés, sans rhizines, de 10-16 •j. de large, très courts par rapport aux précédents, simples, et terminés par un poil peu ou point atténué. Les grands filaments sont très abondamment ramifiés, les branches s'écartent sous un angle très aigu, et portent le plus souvent leurs sporanges en silique sur leur face interne (PI. IV, fig. 34). Non seulement les spo- ranges nés sur les rameaux et sur les rhizines sont très nombreux, mais il peut encore s'en former dans d'autres conditions. On sait en effet que, lorsque les filaments d'un Ectocarpus ont été tronqués par une cause accidentelle quelconque, ils continuent souvent à s'allonger dans la même direction en filaments de diamètre à peu près égal, ou plus étroit, ou en poil. C'est là, en somme, un fait absolument comparable à celui de l'allonge- ment de la cellule basilaire d'un sporange vidé. Cependant, les faits ne se passent pas toujours de même ; j'ai observé plusieurs fois que la cellule terminale, au lieu de se prolonger en un poil, bourgeonne en nombreux sporanges sessiles ou pédicellés, to6 JOURNAL DI-: BOTANIQUE disposés sans ordre et en masse, comme le représente la figure 35 ; ces sporanges sont les mêmes que ceux des rameaux dressés normaux (fig\ 34). En somme, la production des sporanges plu- riloculaires se fait avec une véritable profusion, et la plante utilise, autant qu'elle le peut, 1rs conditions favorables à leur formation. En résumé, au point de vue particulier qui nous occupe ici, nous pouvons dire que XEct. fasa'culatiis peut être parasite sur le Laminaria flcxicanlis , mais que son parasitisme, lorsqu'il existe, est tardif et ne saurait être comparé à ce que nous avons constaté chez les Elachistea et les Ectocarpns cités précédem- ment. (A suivre.) MONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES DE FRANCE (Suite.) Par M. E. G. CAMUS. ACERAS R. Br. in Ait. Hort. KeUu. éd. 2, tome 5, p. 191, Périanthe à divisions externes conniventes avec les internes, sou- dées à leur partie inférieure, les internes plus étroites. Label le dépourvu d'éperon, ne présentant à la base que de petites gibbosités, pendant, allongé, à 3 divisions linéaires, la moyenne profondément bifide. Masses polliniques à caudicules courts, à rétinacles soudés en un seul qui est renfermé dans une bursicule uniloculaire. Gynostème non pro- longé en bec. Ovaire contourné, sessile. 8. Aceras antliropophora R. Br. in Ait. Hort Kew, V, p. 191 (1817). A. anthropon/orpha Sm. in Rees Cyclop. Loroglossum anthropophorum Rich. Ment. Afus.,ïV (1817). Serapias antliropophora FI. lith., p. ^^7 ( 1 79 1 ). Ophrys anthropophora L. Sp. éd. I, p. 948 (1753). Himantoglossum anthropophorum Spr. Syst. III, p. 694 26). [CON. — Reichb. f. Orchid., tab. 357, 360; Barla Iconogr. Orchid., pi. 23; G. Cam. Iconogr. Orchid, cnv. Par., pi. 1. Bulbes entiers ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 2 à 4 décimètres, nue au somni'-t. Feuilles inférieures oblonguesou oblongues-lancéolées, dressées dans leu: jeune âge, puis un peu étalées, la supérieure engai- E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 107 nante. Bractées membraneuses, lancéolées-acuminées, plus courtes que l'ovaire. Fleurs disposées en épi un peu lâche, d'un jaune ver- dâtre, bordées et rayées d'un rouge brunâtre. Périanthe à divisions conniventes en casque obtus. Labelle plus long que l'ovaire, à 3 divi- sions linéaires; les deux latérales filiformes; la moyenne plus large et plus longue que les latérales, bifide, à divisions secondaires presque aussi étroites que les divisions latérales et munies quelquefois dans la forme méridionale d'une petite dent à l'angle de bifidité. AR. Dans presque toute la France, surtout sur le calcaire jurassique. HYBRIDES BIGÉNÉRIQUES. OrchisX Aceras. — Orchi-Aceras. (16). XX Ovchi-Aeer€ts Kergoni G. Cam. X Orchïs Bergoni do. Nanteuil Bull. Soc. bot. Er., XXXIV, p. 422 (1888). X Aceras Vayrse K. Richter Plantée Europse, p. 276(1890). X A. Vayredêe Rouy Annotations Plantas Europse (1891). A. antropopliora X 0. Simia Vayreda-y-Vila Ann. de la Soc. esp. dViisl. nat. XI, p. 137 (1881). Bulbes 2, ovoïdes. Tige élancée, de 40 centimètres, nue dans sa partie supérieure. Feuilles oblongues, la supérieure engainante. Epi de 24 fleurs environ, étroit, allongé, lâche. Bractées membraneuses, à 1-3 nervures, lancéolées, atténuées-aiguës, dépassant la moitié de l'ovaire, mais toujours plus courtes que lui. Ovaire contourné. Divi- sions du périgone conniventes en casque ovoïde, lancéolé, acuminé ; les externes ovales-lancéolées, soudées inférieurement, purpurines, ponctuées, les deux latérales binerviées, la supérieure uninerviée ; divisions internes linéaires-aiguës, presque aussi longues que les externes. Labelle égalant à peu près l'ovaire, de même forme que dans ÏO. Simia, les quatre lobules du labelle purpurins ou livides au sommet, un peu arqués en avant. Eperon très court, de 2 millimè- tres environ; 2 rétinacles. Cette plante a le port de Y Aceras anihropophora et, par ses fleurs, elle se rapproche à&VOrchis Simia. On la distingue de VO. spuria Reichb. f. par ses bractées longues, son casque plus aigu et les lobes du labelle qui sont un peu arqués en avant. \J Aceras Weddellii Gren. lui ressemble beaucoup aussi, mais il est caractérisé par la coloration plus pâle du casque et par ses lobes latéraux plus courts atteignant à peine l'angle de bifidité du lobe moyen. TR. Champagne, près l'Isle-Adam [S. et O.] (Bergon). ]08 JOURNAL DE BOTANIQUE (17). XX O. WeddeUU G. Cam. X Ace ras Weddellii Gren. «wj. Orchidée hybride Wedd. /4»#. S£. 80/., 3' sér. vol. 18 p. 5. Aceras anthropophoromilitaris Gren. et Godr. FI, Fr. III, p. 281 (1855). Icox. — Wedd. Aun., loc. cit., pi. i, fig. 3.-O; G. Cam. Icoiwg)-. Orchid., ciivir. de Paris, pi. 2. (Cette planche a été faite d'après nature sur les échantillons vivants, rapportés par le capitaine Parisot, et cultivés au .Muséum de Paris.) Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 2 à 4 décimètres, nue au sommet. Feuilles inférieures oblongues ou oblongues-lancéolées, dressa :s dans leur jeune ùge, puis un peu étalées. Bractées d'un blanc verdâtre, membraneuses, lancéolées, sublinéaires, acuminées, plus courtes que l'ovaire. Fleurs disposées en épi un peu lâche. Périanthe à divisions externes conni ventes en casque, ovales subobtuses, nervi purpurines aux bords et au sommet, vertes à la base. Labelle d'un pourpre clair dans tout son pourtour, blanchâtre et ponctué de pourpre au milieu, trilobé, pi us long que l'ovaire. Lobes latéraux étroits linéaires, lobe moyen plus large et plus long que les latéraux, bifide, à divisions secondaires un peu élargies et divergentes. Eperon de 2 millimètres environ. Cette plante a le port de VA. anthrophora. File en diffère par son casque plus acuminé, rosé au sommet, par le labelle maculé et la pré- sence d'un éperon court. TR. Forêt de Fontainebleau (Weddell) ; Malesherbes [Loiret] (Parisot.) (18). XX O. «puria G. Cam. X Orchis spuria Reichb. in Flora ( 1S491, p. 891. ÏCON. — Reichb. f. /cou. XIII, 29, t. 374. (Cette planche, une des meilleures de Reichb. f., correspond exactement à la plante de notre savant ami Lui/et, plante (pue nous avons eu en commu- nication et dont l'auteur nous a donné pour notre herbier quel- ques fleurs fort bien préparées.) Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 3 à 4 décimètres, nue au sommet. Feuilles intérieures oblongues ou oblongues-lan , ar- rondies et brusquement acuminées au sommet, les caulinaires engaî- nam . iirs disposées en épi cylindrique assez lâ< d'un ic verdâtre, courtes (échantillons d'Allemagn< 1 'ont environ l'ovaire (< ntillon: mtainebleau). Divisions du périanthe con- niventes en casque, ovales subobtu , verdâtres à la base, et E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. ioq d'un pourpre foncé aux bords et au sommet. Labelle d'un pourpre vif et foncé dans tout son pourtour, d'un blanc verdâtre au médiastin (1), non ponctué de pourpre, trilobé, beaucoup plus long que l'ovaire; lobes latéraux d'un pourpre foncé assez larges, (de 1 millimètre 1/2 à 2 millimètres), lobe moyen un peu plus large que les latéraux, bifide, à divisions secondaires conformes aux lobes latéraux, divergentes, munies ou non à l'angle de bificlité d'une dent rudimentaire. Eperon conique de deux millimètres environ. Port de VA. anthropophora, cou- leur de VO. militaris. Cette plante diffère de la précédente par sa coloration plus foncée, par son labelle non ponctué, par ses lobes latéraux plus larges. La fleur ressemble exactement à celle iconographiéeparReichb. La bractée est un peu plus longue, mais ce caractère peut être variable dans une hybride (2). TR. Fontainebleau (Guignard et Luizet). LOROGLOSSUM Rich. Orch. Eur. in Mém. Mus., iv, 47 ex parte. Périanthe à divisions extérieures conniventes en casque avec les deux intérieures; labelle muni d'un éperon court, dirigé en bas, très long, à 3 trois divisions linéaires enroulées en spirale pendant la pré- floraison, la moyenne indivise. Masses polliniques à caudicules courts, à rétinacles soudés en un seul qui est renfermé dans une bursicule. uni- loculaire. Gynostème court. Ovaire contourné, sessile. 9. Ii. hirciiiuiii Cl. Rich. in Mém. Mus., IV., p. 54 (1817). Himantoglossum hircinum Spreng. Syst. III, p. 694 (1826). Aceras hirciua . Lindl. Orchid., p. 282 (1830-40); Gren. et Godr. FI. Fr.,IlI,p. 283. Satyrium hircinum L. Sp. pi., éd. I, p. 944 (1753). Icon. — Reichb. f. FI. germ. excurs., 1, tab. 360; Hall. Ic.pl. Helv., tab. 36; Barla Iconogr. Orchid., pi. 24; G. Cam. Iconogr. Orch. env. Paris, pi. 3. Bulbes ovoïdes, gros, surmontés de fibres radicales nombreuses et épaisses. Tige souvent robuste, de 3-6 décimètres et plus, d'un vert 1. Partie moyenne du labelle. 2. C'est à tort que M. K. Richter identifie YO. spuria à Y Aceras Weddelii. La plante de Weddell est distincte. Nous avons vu la figure des Annales et un exemplaire vivant de la plante rapportée au Muséum de Paris par M. Parisot. Nous avons aussi vu YO. spuria récolté par M. Luizet et nous ne pouvons ac- cepter que YO. spuria soit synonyme à? Aceras antkropophoro -militaris. MM. Cosson et Germain, dans leur Flore des environs de Paris, distinguent les deux plantes; ils ont été suivis jusqu'à présent par tous les auteurs et je ne vois rien qui puisse justifier la réunion de deux plantes aussi distinctes. no JOURNAL DE BOTANIQUE pâle, s< >uvenl lavée de violet au sommet. Feuilles oblongues lancéolées ou ovales lancéolées, d'abord d'un vert pâle, puis jaunâtres. Bractées linéaires, membraneuses, plus longues que l'ovaire, munies de 3-5 ner- vures. Fleurs assez grandes, exhalant une forte odeur de bouc, dispo- sées en épi ample, allongé-cylindrique. 1 >ivisi< >ns externes du périanthe concaves, obtuses, conni ventes en casque globuleux, verdâtres, rayées et ponctuées de pourpre en dedans; divisions internes linéaires, macu- lée-, de pourpre en dedans et munies d'une nervure. Labelle très allongé, à 3 divisions linéaires roulées en spirale pendant la floraison, à base ondulée, crispée -dentée ; divisii >ns latérales plus étroites et plus courtes que la moyenne, ondulées-crispées à leur base; division moyenne linéaire (de 3 à 6 centimètres), _' à 3 lois plus longue que l'ovaire. irnée en spirale même après l'anthèsc, tronquée au som- me!, e1 2-3 dentée. Eperon conique, très court. AC. Prés secs, pelouses des bois montagneux, bords des chemins, dans toute la Frai HYBRIDE BIGÉNÉRIQUE. Loroglossum XOrchis. — Lorogl-Orchis. (19). v v-' #>. Tja.caz.ei G. Cam. X Orchis hircino-Simia Timb.-La.gr. Métn. Acad. Toul. 1861 ; Ment. hybr. Orchid., p. 44. ÏCON. — Timbr.-Lagr. Ment. Orc/u'd., pi. 25. Plante avant l'inflorescence et la forme de l'épi de YO. Simia. Plie se rapproche de cette espèce par la couleur et la forme du labelle, du gynostème et des feuilles. Elle emprunte au Loroglossum hircinum la l'orme et la couleur du casque, l'éperon court et sillonné en dessous. Enfin elle n'a qu'un seul rétinacle renfermé dans une bursicule. Les bractées sont plus longues que dans YO. Simia. et plus courtes que dans le L. hircinum. Dans quelques fleurs les divisions inférieures du labelle sont planes et bidentées au somm TR. Environs de Muret [Haute- Garonne] (1 . Dans une prai- rie où se tri luvaient YO. Simia, YO. Morio et le Loroglossum hircinum. BARLIA Parlât. Puo nuovi gêner i di piante monocot. p. 5. Périanthe à division libre; les internes latérales soudées par leur base au gynostème, conniventes < 0 1 asque avec la médiane, les laté- 111 peu ouvertes. Labelle enroulé avant l'anlhèse dirigé en avant, trilobé. Eperon muni d'une glande interne. Masses pollini- eaudicules longs, a rétinai 1 un seul qui est ren- fermé dans une bursicule uuilcculaire. Gynostème court. Ovaire contourné, sessile. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. ni 10. BarlialongiforacteataPar. FI. Z/rt'/. III, p. 447 (185S). Aceras iongibractea ta Reichb . f. Icon., vol. XIII, p. 3 (1851). Loroglossum longibracteatum Moris. Ardoino FI. Alp. Marït. Orcliis Robertiana Lois. FI. Gall. éd. 1, II, p. 606 (1828). O. longibractcata Biv. Sic. pi. cent. I. p. 57 (1806). Icox. — Biv. toc. cit., tab. 21 ; Ten. FI. nap. tab. 91 ; Bot. reg., tab. 357: Reichb. f. Orch., tab. 379; Barla Icon. Orch., pi. 25. Bulbes ovoïdes, gros, surmontés de fibres radiales nombreuses et assez épaisses. Tige souvent robuste de 3-5 décimètres et même plus, d'un vert pâle, souvent lavée de violet au sommet. Feuilles oblongues lancéolées, ou ovales-lancéolées, mucronées, d'abord d'un beau vert. Bractées lancéolées aiguës, dépassant les fleurs, d'un vert clair, lavées de violet au sommet, munies de 3 nervures. Fleurs assez grandes, exhalant une odeur d'Iris, disposées en épi très ample, dense, ovoïde oblong ou allongé subcylindrique. Divisions du périanthe conniventes, libres ; les externes elliptiques, concaves, obtuses, d'un violet rou- geâtre en dehors, plus clair en dedans, marquées de points d'un pourpre violacé et de 3 ou 4 nervures vertes; les internes lancéolées, biner- viées, marquées de points purpurins soudés par la base au gynostème. Labelle trois fois plus long que les divisions du périanthe, d'un violet plus ou moins foncé, verdâtre sur les bords, blanc au centre et à la base, plus rarement verdâtre au centre (surtout dans les formes grêles), ponctué de pourpre violacé au centre, trilobé ; lobes latéraux linéaires, falciformes, concaves en dedans, finement crénelées, ondulées, crispées sur les bords; lobe moyen plus allongé, plus large, bilobé ou bifide à lobes secondaires divergents, obtus, crénelés et séparés souvent par une dent à l'angle de bifidité. Eperon court, conique, dirigé en bas. Régions méridionale et méditerranéenne, Corse. TINiEA Biv. in Giorn. di scienz. Sicil. n. 149. Divisions du périanthe conniventes en casque ; les externes soudées inférieurement ; les internes légèrement prolongées comme les externes en forme de sac. Labelle étalé, trilobé, muni d'un éperon très court. Masses polliniques à caudicules très courts, à rétinacles distincts, ren- fermés dans une bursicule biloculaire. Gynostème très court. Ovaire subsessile peu contourné. 11. Timea cylinclrica Biv. toc. cit.; Barla Iconogr. Orch., p. 42. T. ijitactaV>o\ss. Fi. Or. V, p. 58 (1884). ii2 IOURNAL DE BOTANIQUE Aceras densiflora lîoiss. Voy. II, p. 595 (1845); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 282. .7. intacta Reichb. Icon. XIII, p. 2 (1851). A. secundiflora Lindl. Bot. reg. t. 1525 Saiyrium maculatum Desf. FI. ail. II, p. 319 (1800). .v. densiflorum Brot. 7-7. lus., I, p. 22 (1804). ( œloglossum densiflorum Nym. SylL, p. 359 (1855). Neotinea intacta (Lk.) Reichb. f. in De pollin. Orchid, gen. et struct. p. 29 (1852). Icon. — Desf. Ann. Muséum X, tab. 16; Reichb. f. Orch., tab. 500; Lindl. Bot. reg., t. 1525; Barla Icon. Orch., pi. 27. Bulbes sessiles ou, l'un sessile, l'an tri • brièvement pédicellé, ovoïdes ou subglobuleux. Tige assez grêle, de 1-4 décimètres, quelquefois plus, dressée, souvent flexueuse, d'un vert pâle. Feuilles inférieures ovalesoblongues, souvent mucronées, les supérieures oblongues, aiguës, toutes maculées de taches pourprées ou noirâtres. Fleurs .1 nombreuses, petites, disposées eu épi dense, subunilatéral. Bractées lancéolé, -s acuminées, membraneuses, plus courtes que l'ovaire. Divi- sions du périanthe conniventes en casque, les inférieures soudées inférieurement, marquées d'une nervure purpurine; les latérales un pi u gibbeuses à la hase. Labelle dirigé en avant, étalé, presque aussi long que les divisions du périanthe, blanc ou rosé, marqué de lignes purpu- rines, trifide, lobes latéraux linéaires étroits; lobe moyen plus large et plus long, 2-3 li'le au sommet, ou bifide et muni d'une dent à l'angle de bifidité. Eperon en forme de sac obtus et conique (de 2 millimétrés) dirigé en b Régions méridionale et méditerranéenne, Corse. ANACAMPTIS Rich. in Mêm. du Muséum rv, p. 47. Périanthe à divisions libres, les latérales extérieures étalées, la moyenne di . un peu connivente avec les deux internes. Labelle dirigé en bas, large, à 3 lobes courts, muni vers la bise de deux petites lames saillantes parallèles, prolongé en éperon filiforme. Mas- si -. polliniques à caudicules assez longs, à retinacli s soudés en un qui est renfermé dans une bursicule uniloculaire. Ovaire contourné. 12. A. pyramidalis Rich. Ment. Mus. IV, p. 41 (1817); li.irla Tconogr. Orch., p. 40. Aceras Pyramidalis Reichb. Icon. XIII, p. 6 (1859) ; Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 283.; O relus bicomis Gilib. Exerc. phyt. II, p. 473 ('1792). E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France' 113 O. condensata Desf. FI. ail., II, p. 316 (1800). O. pyramidalis L. Sp. pi., éd. I, p. 940 (1753). Icon. — Jacq. Austr. III, tab. 266; Reichb. f. Orchid., tab. 361 ; Hall. Ic.pl. Helv., 37, n. 1286; Barla Icon. Orch., pi. 26; G. Cam. Iconogr. Orchid, env. Par., pi. 4. Bulbes entiers, subglobuleux. Tige de 2 à 6 décimètres assez élan- cée. Feuilles d'un vert clair, linéaires-lancéolées, allongées, aiguës, les supérieures bractéiformes. Bractées linéaires, égalant l'ovaire, munies de 3 nervures à la base. Fleurs petites, ordinairement d'un rose carminé, très rarement blanches, très nombreuses et disposées en épi dense, conique d'abord, puis oblong. Labelle à trois lobes presque égaux, oblongs-obtus ; les latéraux un peu plus larges et un peu cré- nelés ; lobe médian sublinéaire quelque fois mucronulé. Eperon filiforme grêle égalant ou dépassant la longueur de l'ovaire. S-v. angustiloba ; var. avgustiloba Bréb. FI. Nom. éd. 5, p. 392 (1879). Labelle à 3 divisions profondes linéaires étroites. AR. Pelouses sèches et bois, coteaux incultes dans toute la France. La S.-v. Saint-Pierre-sur-Dives [Calvados] (Bréb.); les Andelys! (20). X ? A, nitramli Bréb. FI. Norm., p. 258; Gren. etGodr. FI. Fr. III, p. 283. ICON. — Aceras Duquesnii Reichb. le. vol. 13, p. 171, t. 147; Reichb. Orchid., pi. 514, fig. 1, 34. Plante ayant le port d'un A. pyramidalis et probablement hy- bryde? Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 3-5 décimètres. Feuilles lancéolées linéaires. Fleurs en épi compacte, court; bractées purpu- rines, linéaires-subulées, un peu plus courtes que l'ovaire. Divisions périgonales externes dressées et rapprochées en casque. Labelle indivis, rhomboïdal, pointu, entier ou un peu dentelé, portant à la base deux lamelles saillantes; éperon plus court que l'ovaire. TR. Environs de Cambremer [Calvados] (Durand-Duquesnay). HYBRIDE BIGÉNÉRIQUE. Anacamptis X Orchis. — A nacampi- Orchis. Anacampis pyramidalis X Orchis ustalata ? (21). XX A. falia* G. Cam. Anacamptis fa llax G. Cam. in Va.de- Mecum herbor. paris., 6e éd. 1890. Plante ayant le port de V Anacamptis pyramidalis . En diffère par les ii4 JOURNAL DE BOTANIQUE feuilles linéaires obtuses au sommet, les Qeurs d'un rose vif à casque foncé, disposées en épi oblong court; enfin par l'éperon plus court que l'ovaire. \'K. Prairie montueuse à Champagne [Seine-ét-Oise] ! . / .V. )C. I A PROPOS DES TRENTEPOHLIA DES INDES NÉERLANDAISES Par M. Paul HARIOT. Dans le courant de ces deux dernières années ont paru deux Mémoires importants consacrés à la description des espèces du genre Trentepohlia qu'on rencontredans les Indes néerlandaises. Le premier (i) de ces deux mémoires a trait aux récolter rail par Madame Weber van Bosse à Sumatra, à Java et aux Ce- lèhes; l'autre (21a pour base les observations faites par M. le 1) Karsten, de Rostock, à Buitenzorg. Il est permis d'être étonné du grand nombre d'espèces indi- quées comme nouvelles, ['ai pu étudier des échantillons authen- tiques de ces 7 espèces et faire a leur sujet quelques observations. 1. Trentepohlia BosseiWe Wildeman loc. cit., p. [36. — Ne présente pas seulement des sporanges terminaux uncinato-pédi- cellés. mais encore des organes fructifères latéraux. 11 est bien difficile de le séparer des petites formes à sporanges uncinés du T. aurea : des échantillons originaires de Normandie ne sont pis sensiblement différents. Quant aux T '. Kurzii et diffîisa , auxquels M. tic Wildeman le compare, ils n'ont aucune ressem- blance avec lui, le second tout particulièrement qui est un Heterothalhis . 2. T. luteo-fusca de Wild. loc. cit., p. 135. — Dans cette plante les sporanges sont terminaux ou latéraux et, dans ce der- nier cas. disposés en série trè i fournie. Quant aux organes . 129-143, 189] . 2. G. Kar-ten, L'i: r ■ . en (Id., ,\, p. 1-66, 1 P. Hariot. — A propos des Trentepohlia des Indes néerlandaises. 115 (Apiahy), du Paraguay, du Tonkin et je l'ai signalée (1) sous le nom de T. polycarpa var. mollis Grunow in herb. 3. T.procumôensde Wild. loc.cit., p. 137. — Me paraît devoir être conservé comme espèce distincte. Il présente de nombreux rapports avec le T. diffracta (Krph.) Har., dont il se distingue suffisamment par ses dimensions beaucoup plus petites. J'avais rapporté cette plante, récoltée sur les Oreodoxa regia du Jardin botanique de Rio, à une forme du T. diffracta (2). 4. T. nwniliformis Karsten loc . cit., p. 11. — Ne difière en rien du T. rigidula (Mûll. Arg.), qui a bien certainement pour synonymes les T. torulosa et Monilia de Wild. Les deux espèces de M. de Wildeman sont identiques et se rencontrent toutes deux dans une même préparation. Quand la plante a des parois nettes et lisses, c'est le T. Monilia ; quand, au contraire, elle est re- couverte de squames de nature cellulosique (comme on en rencontre dans la plupart des Trentepohlia), c'est le T. tomlosa. Le T. rigidula sous ces deux formes parait une espèce fré- quente dans les régions tropicales. 5. T. crassisazpta Karsten loc. cit., p. 12. — M. de Wilde- man a décrit la même plante et l'a publiée (Myc. univ., n° 382) sous le nom de T. abietiua et, selon toutes probabilités, il a raison. Le T. abictina d'Europe s'éloigne cependant, par ses cloisons transversales, de la plante asiatique, qui les a remar- quablement épaisses sur presque tous les filaments. Je propose de considérer le Trentepohlia de Tjiboda comme une forme crassisœpta du T. abietina. 6. T. bisporangiala Karsten loc. cit., p. 13. — N'est que le T. arborum (C. Ag.), dont les sporanges peuvent présenter toutes les dispositions possibles. M. de Wildeman dit que le T. arborum, qui existe à Sumatra, n'était connu qu'au Brésil; je l'ai indiqué précédemment à la Guadeloupe, à la Nouvelle- Grenade, à Tahiti, aux îles Mariannes, à la Nouvelle-Zélande, au Tonkin ; M. de Lagerheim l'a recueilli à Vienne dans une serre. C'est donc une espèce abondamment répandue. 7. T. cyanea Karsten loc. cit., p. 14. — Remarquable espèce 1. Journal de Botanique, t. IV, p. 87, 1890. 2. Notarisia, 1891, p. 1219. ii-, IQURNAL DE BO l UNIQUE qui croît sur les feuilles coriaces de certains arbres et qui appar- tient certainement à la section Heterothallus , dont elle tonne la quatrième espèce connue. Bile est très voisine du T. diffusa de Wild., dont elle se distingue parla partie couchée du thalle réti- culée et différenciée autrement. Dans le T. diffusa, la portion rampante est composée d'un filament principal sur lequel pren- nent naissance à angle dri >it des rameaux à divisi< >ns nombreuses, opposées et cunéiformes, qui s'étendent à la surface du sub- stratum. M. Karsten a, dans ce même mémoire, fait connaître un 7\ ntaxima n. sp., du lac de Cômeet du Kaiserstuhl, qu'il place dans le voisinage du T. aurea. L'examen de cette plante m'a montré qu'elle n'était autre chose qu'un T. aurea parfaitement typique. Parmi les autres espèces signalées par M. de Wilderaan, je ferai quelques observations relatives au 7\ polycarpa, qui ne parait pas rare dans l'Asie continentale, en Chine particulière- ment ; il existe aussi à Ceylan, où il a été pris pour un ( lœnogO~ niiim (C. corrugaium et eaiteellatum Leighton). Je rappellerai également, à propos du 7". villosa, que la lo- calité assignée à cette: espèce au cap Ilorn et aux Falklands est absolument inexacte. On n'y rencontre que le 7'. pol\\nrpa typique (ainsi que Montagne l'a lui-même reconnu) et fréquem- ment porteur de zoosporanges terminaux supportés par une cellule uncinée. Ce dernier caractère ne peut donc pasêtreinvo- qué comme distinct if pour le 7'. villosa, dont les échantillons recueillis à Sumatra {Myc. unir., n° 433) sont également acro- sporangiés et répondent à la forme brachymeris que j'avais pro- posée pour un échantillon des Indes néerlandaises. Il résulte de l'examen <|ue j'ai fait des nouvelles espèces pro- posées par MM. de Wildeman et Karsten que deux seulement d'entre elles peuvent être sérieusement maintenues et de plus qu'une seule parait spéciale à l'Asie, le 7". (Heterothallus) cyanea. Les formes erassissepta du T. ahietina, et mollis du 7\ polyea)-pa (T. luteo-fusca) peuvent à la rigueur être con- servées. Le Gi'r.iu! : Louis Morot. Paris. — J. llcrsch, im ~, l 6* ANNEE. N° 7. 1" AVRIL 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LES LEGUMINEUSES DE L'ECUADOR ET DE LA NOUVELLE-GRENADE DE LA COLLECTION DE M. ED. ANDRÉ Par M. M. MICHELI. Les plantes qui font l'objet de cette étude ont été récoltées par M. Ed. André dans le voyage de recherches scientifiques qu'il a accompli en 1875 et 1876, dans la Nouvelle-Grenade, l'Ecuador et le Pérou, sous les auspices du gouvernement fran- çais. Débarqué en novembre 1875 à l'embouchure du Rio Magda- lena, dans la Nouvelle-Grenade, il est rentré en France à la fin de 1876. Nous n'avons pas à nous étendre sur cette exploration dont on trouvera le compte rendu détaillé dans le rapport même de M. André {Archives des missions scientifiques et littéraires ', 30 série, V). Au point de vue botanique, à côté d'un grand nombre de plantes vivantes dont quelques-unes, telles que XAnihurùim Andreanum, sont des introductions de premier ordre, M. André a rapporté plus de 4.000 espèces de plantes desséchées qui ont fourni déjà matière à plusieurs travaux spéciaux. Les Bromélia- cées ont été étudiées par M. André lui-même, les Passiflorées par M. Masters, les Cucurbitacées et les Mélastomacées par M. Co- gniaux, les Hédéracées par M. Marchai, les Lichens par M. Muel- ler (Arg.), les Cypéracées par M. Maury, le genre Bomarea (Amaryllidées) par M. Baker; enfin M. C. de Candolle a déter- miné les Pipéracées et moi-même les Alismacées. Les Légumineuses représentent une importante collection de 157 espèces, soit : Papilionacées. ... 91 Caesalpiniées . ... 31 Mimosées 34 n8 JOURNAL DE BOTANIQUE On y rencontre des types extrêmement variés, depuis les Mimosécs et les Caesalpiniées qui habitent les régions chaudes de la basse vallée du Magdalena ou des côtes de l'océan Pacifi- que, jusqu'aux espèces des genres Lupinus et Vicia qui attei- gnent, à 4.000 mètres, la limite des neiges éternelles sur les grands volcans des Andes. La plupart des espèces de cette famille ont une aire géographique considérable. Quelques-unes s'étendent en latitude depuis le Mexique ou même les Etats méridionaux de l'Amérique du Nord jusqu'au Pérou et à la Bolivie. En longitude, ainsi que l'a déjà remarqué M. Maury pour les Cypéracées, l'espace occupé par chaque espèce est moindre et beaucoup d'entre elles ne vont pas jusqu'au Brésil. Dans ces conditions, il était facile de prévoir que la plupart des espèces rapportées seraient déjà connues : nous n'en avons eu en effet à décrire que quatre nouvelles appartenant aux gen- res Mucuna, Calopogoniuui et Galactia (Phascolits) et une Cœsalpïnia à grandes fleurs orangées que l'état incomplet des échantillons permet seulement de caractériser. Dans les pages qui suivent, nous avons exactement repro- duit les étiquettes de M. André avec les notes manuscrites extraites de ses carnets de voyage et relatives soit à l'apparence même de la plante vivante, soit à sa station. Les abréviations N . Gr. et Ec. sont pour Nouvelle-Grenade et Ecuador : pour le premier de ces deux pays nous avons préféré le nom de Nou- velle-Grenade à celui de Colombie, généralement usité aujour- d'hui, parce que c'est celui qui a été employé dans les publica- tions précédentes relatives à ce voyage. Les numéros en paren- thèses sont ceux de l'herbier André, le relevé des étiquettes est d'ailleurs toujours accompagné des lettres E. A. Enfin nous avons fait suivre ces données de notes relatives à l'aire géogra- phique des espèces et à quelques questions de taxonomie. aève, Janvier 1S92. Sub.-OrdoI.-PAPILIONACE.ffi. Trib. II. — Gf.nisti CROTALARIA. C. pterocaulon Desv.Journ. 1814, II, p. 76. Ilerbacca, erecta, 1 met. alta, glaucescens, floribus luteis, legumi- nibus glabris. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade . 119 N. Gr. in pratis aridis Andium orientalium prope Viota, ait. 618 met., feb. 1876 (n° 1726); Aganche in valle Aura. Cauca, ait. 1280 met., apr. 1876 (n. 2709) E. A. Cette espèce se rencontre fréquemment dans les terrains secs, depuis Panama jusqu'au Pérou et au Brésil boréal. C. nitens H. B. K. Nov. gen. et spec. VI p. 339. Frutex erectus, 2-3 met. altus. N. Gr. in fruticetis Andium orientalium prope Fusagasuga, ait. 1800 met., feb. 1876. — Ec. Mindo in Andibus quitensibus, ait. 1260 met., jan. 1876 (n. 1599) E. A. Espèce très répandue dans toute l'Amérique tropicale. C. vitellina Ker. Bot. Reg. tab 447. N. Gr. ad viam inter Panche et Viota in And. bogot., ait. 1000 met.; prope pagum Chipaque in And. or., ait. 2500 met. (n. 1726 bis) E. A. Espèce surtout brésilienne. LUPINUS. L. humifusus Benth. PI. Harhu. p. 169, n. 944. Flores cœrulei, speciosi. N. Gr. in summo monte ignivomo Azufral, ait. 4200 met., maio 1876 (n. 3242). E. A. Un autre échantillon (Boqueron de Chipaque in Andibus bogot. inter gramineas, ait. 2600 met., n. 959 E. A.), plus petit, plus contracté dans toutes ses parties, me paraît toutefois se rattacher à cette espèce rapportée primitivement par Hartweg des Andes de Quito. L. Tauris Benth. PI. Harhu. p. 128, n. 726. N. Gr. in pascuis montis ignivomi Azufral, ait. 4100 met., maio 1876. — Ec. in jugo montium centralium prope Cuenca, ait. 2650 met., jul. 1876 (n. 3276) E. A. Cette espèce, sous le nom vernaculaire de « Tauris », est employée comme plante médicinale ; spéciale à cette région, elle a été primitive- ment rapportée par Hartweg des environs de Loja. L. mutabilis Sweet FI. Gard, ser I, tab. 130. Flores violacei, carina alba. N. Gr. San Juan de Quindio, ait. 2300 met., mart. 1876, cuit, (n. 2120) E. A. Originaire principalement du Mexique. L. bogotensis Benth. PI. Hartw. p. 168, n. 942. Ec. in fruticetis ad declivitatem occid. montis ignivomi Corazon, iao JOURNAL DE BOTANIQUE ait. 3000 ract.,jun. 1876(11. 3695); iapascuisraontis Chimborazo prope Chuquipoyo, ait. 3900 met., jul. 1S76 (a. 3916) E. A. Var. jî albijlora. — Ibid., ait. 3400 met., jul. 1876 (n. 3695 bis). Var. y canescens. — Gracilis, tomentosus, foliolis canesceutibus, auguste lanceolatis; in campis arenosis prope urbem Quito, et ad pedem montis Corazon, ait. 3400 met., jul. 1876 (n. 3916 bis). Cette espèce qui, d'après les échantillons rapportés par M. André, pa- raît assez variable, est cantonnée dans la région des Andes de la Nouvelle- Grenade et de l'Ecuador, où elle a déjà été récoltée par Hartweg, Holton (n. 649), Linden (n. 363). L. alopecuroides Desrous. in Lam. Dict. III, p. 626; Prodr. II, p. 409. Caudex brevis, planta 0,50 — 0,80 met. alta. Ec. Ad sum. mont, igniv. Piehincha, in pascuis prope nives alter- nas, ait. 4300 met., jul. 1S76 (n. 3914) E. A. Cette remarquable espèce paraît spéciale à la région des Hautes Andes de la Nouvelle-Grenade méridionale et de l'Ecuador septeuirional. L. nootkatensis Don Sims Bot. Mag. t. 1311 et 2136. Suffrutex, floribus eoeruleo-violaceis. TV. Gr. Fontibon prope Bogota, ait. 2576 met.; Boqueron de Bo- gota, ait. 2800 met., jan. 1876 (n. 127S) E. A. Cette espèce se rencontre dans l'Amérique du Nord occidendale, l'Oré- gon, Unalaska, etc. Cette station dans les montagnes de la Nouvelle-Gre- nade paraît donc assez extraordinaire; cependant, d'après les échantillons d'herbier, je ne saurais l'attribuer à une autre espèce : peut-être provient- elle de graines introduites dans les cultures près de Bogota. Du reste les espèces de Lupin sont souvent mal délimitées et ce genre demanderait une révision générale et une coordination de documents épars dans une foule de publications. SPARTIUM. • S. junceum L. Spec. 993. Fer. in monte Amancaes prope urbem Lima, jul. 1876 (n. 4132) ex hortis elapsum. E. A. Espèce d'origine européenne. Trib. III. — Tkifolie.-t:. MEDICAGO. M. maculata Willd. Spec. III, p. 14 12. N. Gr. Hacienda de Meneses (n. 29^7 |. — Ec. in pratis ad montera Chimborazo et in Andibus pastensibus, jul. 1S76 (n. 39S7) E. A. Espèce introduite d'Europr . M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 121 TRIFOLIUM. T. amabile H. B. et K. Nov. Gen. VI, p. 503, t. 593. N. Gr. in montibus bogotensibus, ait. 2800 met., dec. 1875 (n. 917). — Ec. in jugo septentrionali Andium, ait. 2540 met., jun. 1876 (n. 3580) E. A. Cette espèce se rencontre fréquemment dans les région montagneuses de l'Amérique centrale et méridionale, depuis le Mexique jusqu'à la Nou- velle-Grenade et au Pérou. Elle présente une variété à fleurs blanches. T. repens L. Spec. 1080. N. Gr. in monte Quindio Andium centralium, ait. 2500 met. (n. 2041) E. A. Espèce introduite d'Europe. Trib. V. — Galege^e. PSORALEA. Ps. Mutisii H. B. K. Nov. Gen. VI, p. 487. Frutex 2-3 met., floribus caeruleis. N. Gr. Boqueron de Bogota, ait. 2800 met., dec. 1875 (n. 719) ; Mediacion ad montem Quindio Andium centralium, ait. 2500 met., mart. 1876 (n. 2153); prope Alche in declivitate occidentali Andium meridionalium, 2800 met., maio 1876 (n. 3531) E. A. Espèce répandue dans les montagnes de la Nouvelle-Grenade, de l'Ecuador et du Pérou. DALEA. D. Phymatodes Wild. Spec. III, p. 1338. Frutex 1-1,50 met. altus, floribus albis. N. Gr. Rio Juanambu in Andibus meridionalibus, ait. 1250 met., april. 1876 (n. 2895) E. A. - Espèce rencontrée fréquemment dans l'Amérique centrale, au Mexique, Nicaragua, Venezuela, Costa-Rica et dans la Nouvelle-Grenade. D. Mutisii Kunth Mim. t. 47. Frutex 1-1,50 met. altus, floribus caeruleis. N. Gr. Guaduas et Susumuco in Andibus bogotensibus, ait. 980- 1180 met., dec. 1875. — Ec. El Tambillo, prope Quito, ait. 2800 met.; ad montem Corazon, ait. 2900 met. (n. 683) E. A. Var. (J floribus albis. Otavalo, inter montem Imbabura et urbem Quito, ait. 2580 met. (n. 683). Cette espèce, qui se rencontre très fréquemment dans les montagnes de la Nouvelle-Grenade et de l'Ecuador, a dans le pays la réputation d'être un spécifique contre la morve des chevaux. 132 JOURNAL DE BOTANIQUE D. humifusa Benth. PI. Hartw. p. 170, n. 954, Ec. in alta planitic Andiurn septcntrionalium prope San Vicente, ait. 2540 met., jun. 1S76 (n. 3536); ad rupes aridas vallis flum. Chota, ait. 1680 met.; ad montera Chimborazo, ait. 3500 met., jun. 1876(0. 3550) E. A. Cette espèce, rare dans les herbiers, ne se rencontre pas hors des An- des de l'Ecuador (Spruce n. 5033, Jameson n. 88). INDIGOFERA. I. tephrosioides H. B. K. Nov. Gen. VI p. 455, t. 580. Herbaeea vel suffruticosa, 1-1,50 met. alta, floribus roseis. Ec. in jugo montiuracentralium, ait. 26S0 met., jul. 1876 (n. 4152) E. A. Cette espèce, qui n'est pas abondante dans les herbiers, paraît avoir cependant une aire géographique assez étendue; elle a été retrouvée jus- que dans les montagnes de Costa-Rica. I. Lespedezioides H. B. K. /. c. VI, p. 457. N. Gr. Viota in descensu vallis flum. Magdalena, ait. 620 met.; Piedras ad pedem montis Quindio, ait. 3S0 met., feb. mart. 1876 (n. 1731) E. A. Cette espèce a été rapportée du Venezuela, de la Nouvelle-Grenade et du Brésil. I. Anil L. Mant. 272. E diversis locis in Venezuela et Nov. Gran., ait. 402640 met. (n. 2S, 864, 3185) E. A. Cette espèce, très répandue dans toute l'Amérique tropicale, est souvent cultivée, ce qui explique L'extraordinaire variété d'altitudes auxquelles on la rencontre. I. leptosepala Nutt. in Torr. et Gray PI. X. . I p. 298. Ec. in montibus centralibus, ait. 2000 met., sept. [876 (n. 4320). Es; indue dans les collections, bien qu'elle offre une aire graphique qui s'étend depuis le Texas jusqu'au Péi ? I. Blanchetiana Benth. in FI. Bras. fasc. XXIV, p. 4". Frutex 1,50 met. altus, floribus parvis, roseis. N. Gr. Chinaota in decliv. orient. Andium bogot., ait. IIOO met., feb. [876 (n. 1627) E. A. hantillons incomplets, rapportés avec doute à cette espèce qui, jusqu'à eut, n'était connue qu'au Brésil (prov. de G M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 123 TEPHROSIA. T. toxicaria Pers. Syn. II, p. 329. Frutex 1,50 met. altus, petalis intus albis, basi violaceis, extus fuscopilosis. N. Gr. in rupibus siccis secus Rio Juanambu, ait. 1250 met. (n. 2893); San Pablo, in descensu occid. Andium merid., maio 1876 (n. 3347) E. A. Cette espèce, sous le nom vernaculaire de « Barbasco >, est employée à empoisonner les poissons dans l'eau. Elle se rencontre fréquemment dans la Nouvelle-Grenade, la Guyane et le Brésil boréal. T. cinerea Pers. Syn. II, p. 329. Repens, floribus violaceis. N. Gr. in diversis locis, ad rupes, in declivitatibus montium, etc. (n. 190, 1884, 2516) E. A. Cette espèce, assez variable deTorme et très répandue dans toute TAmé- rique tropicale, est voisine du T. leptostachya DC. dont elle est souvent difficile à distinguer. GLIRICIDIA. G. maculata H. B. K. /. c. VI p. 393. Arbor 10-15 met. alta, adsepesefficiendasculta, in regione frequens. N. Gr. prope Honda secus ripas fluminis Magdalena, ait. 210 met. (n. 533) E. A. Espèce répandue dans toute r Amérique centrale. COURSETIA. C. grandiflora Benth et Orst. Leg. Centr. Amer. p. 7. Frutescens, ramis diffusis, floribus roseis. Ec. prope urbem Ibarra, ad pedem montis ignivomi Imbabura, ait. 2225 met., jun. 1876 (n. 3523) E. A. C. dubia DC. Prodr. II p. 264. Floribus albis, alis vix violaceo vel roseo striatis. Ec. inpascuis arenosis aridisque ad ripas fluminis Guaillabamba sub linea aequinoctiali, ait. 2100 met., jun. 1876 (n. 3605) E. A. Les espèces du genre Coursetia sont répandues dans TAmérique cen- trale et tropicale et ont en général des aires géographiques peu étendues. Elles ne sont pas très abondantes dans les herbiers. CRACCA. C. mollis Benth. et Orst. Legum. Centr. Amer. p. 8. Arbuscula 2-3 met. alta. 124 JOURNAL DE BOTANIQUE Rc. in prxruptis secus ripas fluminis Guaitara, ait. 1695 met., maio 1876 (n. 3188) E. A. Comme le Coursetia, le genre Cracca est répandu dans l'Amérique tropicale occidentale. SESBANIA. S. macrocarpa Muhl. in DC. Prodr, II p. 365. Herbacea, 2 met. alta, floribus luteis. N. Gr. in pascuis montosis secus Rio Funza prope urbern Tocaima, ait. 510 met., feb. 1S76 (n. 1823) E. A. Espèce répandue depuis la Louisiane, la Floride, le Texas, dans les Etats de l'Amérique centrale. (A suivre.) SUR QUELQUES ALGUES PHÉOSPORÉES PARASITES (Fin) Par M. C. SAUVAGEAU. CONCLUSIONS Les six Ectocarpus nouveaux ou inédits, étudiés précédem- ment, sont caractérisés de la manière suivante : Ectocarpus Valiantei Born. in herb. — Thallo inferiore endo- phytico, in ramis plantae infestas formationem excrescentiarum sphoeri- carum, ad modum cecidiarum Phanerogamarum, efficiente, in paren- chymate excrescentioe longe excurrente ; — thallo superficiali excres- centiam obvolvente, e filis brevibus (1 mill. altis), rigidis, aequicrassis, sxpe in pilum desinentibus, simplicibus, 12-14 \L crassis, formate Articulis 2-4plo quam diametro longioribus. Sporangiis plurilocula- ribus ovatis, obtusis, 50-55 u. longis, 2S-35 a latis, terminalibus, vcl rarius in filis longioribus lateralibus. Sporangiis unilocularibus nondum repertis. Hab. ad ramos Cystosirœ ericoidis prope Biarritz, ubi cura legit Bornet, ineunte julio. Species Elachisieam pulvinatam mire rc-ferens, at structura longe di versa. Ectocarpus brevis n. sp. — Thallo inferiore endophytico, in parcnchymaie hospitis longe excurrente, irregulariter ramoso, e cellulis forma et magnitudinc diversis formato; — thallo superficiali in cespi- tem indefinitum expanso, e filis brevissimis (60-S0 \i altis), rigidis, clavatis, obtusis, apice in pilum haud mutatis, 8-10 jx crassis, composito. C. Sauvagbau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 125 Articulis fere isodiametricis. Sporangiis plurilocularibus obovatis, 35-50 \l longis, 15-20 \l latis, terrainalibus, interdum, articulo sporan- gium gerente in ramum evoluto, lateralibus. Sporangiis unilocula- ribus ignotis. Hab. ad caules vetustos Ascophylli nodost, prope Fouras (Cha- rente-Inférieure), ubi eum detexit cl. L. Marchand, tempore aestivali. Species prope Ectocarpum velutinum collocanda. Ectocarpus minimus Nâg. in herb. — Thallo inferiore endo- phy tico in parenchy mate hospitis longe e xcurrente, irregulariter ramoso, ex articulis forma et magnitudine variis forma to, filis peripheriam ver- sus fasciculatis et glomeratis, cellulas exteriores plantas matricalis opprimantibus ; — thallo superficiali in cespitem expanso, filis brevi- bus (1 millim. altis), superne in pilum transformatis, 8 \l crassis, rectis vel flexuosis, basi ramosis. Articulis usque ad 4plo longioribus quam latis. Sporangiis plurilocularibus cylindrico-lanceolatis, 50-100 p. lon- gis, 10-14 Y- latis, sessilibus vel pedicellatis, solitariis vel pluribus secus inferiorem partem filorum secundatim seriatis. Sporangiis unilocularibus ignotis. Hab. in Himanthalia lorea ad littora Angliae (Dover, Nâgeli ! Berwick, Batters!). Priori proximus, abeo differt filorum longitudine, sporangiorum forma et situ. Ectocarpus luteolus n. sp. — Thallo inferiore endophytico, minus profunde pénétrante, filis intra cellulas hospitis saepe in glo- merulos implicatis, torulosis ; — thallo superficiali in cespitem late expanso, filis brevioribus (100 ^-300 p. altis), basi in stratum pseudo- parenchymaticum dense coalitis, superne in pilum productis, 5-8 p. crassis, simplicibus vel supra basim parve ramosis. Articulis inferiori- bus brevibus doliiformibus, superioribus cylindricis longioribus. Chro- matophoris lineari-oblongis paucis. Sporangiis plurilocularibus linea- ribus, vel lineari-lanceolatis, articulis inferioribus saepe unicellularibus, mediis semel longitudinaliter divisis, loculis inaequalibus. Hab. ad caules vetustas Fuci vesiculosi et F. serrait quos velamine luteo (jove sicco) obducit. Mensibus septembri et octobri haud rarum legimus ad oras Annonças, prope Le Croisic (Loire-Inférieure). Ab Ectocarpo minimo peraffini dignoscitur thallo endophytico vix evoluto, et strato hypothallino subparenchymatico. Ectocarpus parasiticus n. sp. — Thallo inferiore primario endo- phytico in parenchymate hospitis longe et late excurrente, ramosis- simo, ex articulis forma et magnitudine variis formato ; filis peripheriam versus densissimis; — thallo superficiali maculas irregulares luteo- fuscas efformante, e filis brevissimis (60-90 p.), cylindricis, obtusis, 126 JOURNAL DE BOTANIQUE 6-8 a crassis et pilis intermixtis, composite Articulis diametro sesqui- longioribus. Chromatophoro orbiculari. Sporangiis plurilocularibus subcylindricis, apice attenuatis, 50 a longis, 9-10 ;j. latis, sessilibus vel breviter pedicellatis, e plexu basilari egredientibus, fila vegetativa haud superantibus. Sporangia unilocularia desiderantur. Hab. in Cystoclo>iio purpurascenii, Gracitaria compressa et Cera- mio rubro, circa Le Croisic (Loire-Inférieure), ubi eura k-gi mensibus septembri et octobri. Habitua/, invesdentem haud maie refert, characteribus allatis et filorum exteriorum simplicitate nullo negotio dignoscitur. Ectocarpus solitarius n. sp. — Thallo inferiore endophytico, modice evoluto, ad raodum stolonis inter cellulas plantai matricalis prorepente, filis crassioribus ; — thallo superficiali punctiformi, oculo nudo inconspicuo, fdis siraplicibus, saepissime solitariis, 400 u longis, 12-14 \l crassis, apice in pilum productis ; articulis usque ad 4-plo quara diametro longioribus. Sporangiis plurilocularibus ovoideis vel ovoideo-globosis, 45-65 u. longis, 20-35 u. crassis, nunc terminalibus in filis brevioribus, nunc in -filis longioribus, lateraliter insertis. Sporan- giis unilocularibus ignotis. Hab. in Dictyota dichotoma, Dictyopteride polypodioide et Taonia atomaria, ad littora Armoricoe, prope Le Croisic (Loire-Inférieure). TEstate viget et difficillime reperitur. A prioribus differt thallo interiore parcius evoluto, repente. Species Ectocarpum Battcrsit\ Taoiiiœ incolam, quodammodo referens, ulterius inquirenda. Les S espèces & Ectocarpus parasites précédemment étu- diées (9 espèces si l'on comprend dans ce genre X Elachistca clandcstina) forment un ensemble assez homogène ; toutes sont de très petite taille, leurs plus longs filaments ne dépassant pas quelques millimètres ; toutes pénètrent dans un thalle hospitalier vivant, pour sortir à la surface en un gazon plus ou moins dense. Peut-être pourrait-on en faire un groupe des ECTOCAR- PUS PARASITES, par opposition aux vrais / ■ ipus qui ne demandent pas à leur substratum autre chose qu'un point d'appui. Ce groupe différerait de la section Hcrpoucma de 1 lauck (genre fonema de J. Agardh), en ce qu'il renfermerait uniquement plantes entophy tes, et non pas d'autres plantes microsco- piques simplement rampantes superficiellement, comme les Ecto- carpus reptans, Ed. simpliciusculus , etc. Les caractères les plus apparents distinctifs de ces neuf C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 127 espèces, et pouvant servir à leur détermination sont réunis dans le tableau suivant : o Plantes vivant sur les Floridées. -f- Filaments extérieurs simples Ect. parasitions. -] — (- Filaments extérieurs rameux Ect. investiens. O o Plantes parasites des Phéophycées. * Plante formant à l'extérieur du thalle hospitalier de petites touffes isolées Elack. (Ect.) çlandestina. * * Plante formant à l'extérieur du thalle hospitalier un gazon continu, -j- Thalle interne peu développé, composé d'un petit nombre de cellules Ect. solitarius. -\ — \- Thalle interne pénétrant peu profondément et formant une masse subparenchymateuse dense; sporanges pluriloculaires cylindriques fusiformes Ect. luteolus. -j- + -f- Thalle interne formé d'un réseau de filaments qui s'enfoncent profondément dans le tissu de l'hôte. § Filaments extérieurs courts ne dépassant pas 1 mill. X Sporanges pluriloculaires cylindriques fu- siformes Ect. minimus. X X Sporanges pluriloculaires ovoïdes. — Plante n'exerçant aucune action ap- parente sur l'hôte Ect. brevis. = Plante déterminant la formation de galles volumineuses Ect. Valiantei. §§ Filaments extérieurs atteignant 3 mill.; spo- ranges uniloculaires ovales Ect. velutin t> us. Les 9 espèces à'Ectocarpus parasites ayant, à une exception près, des substratum spéciaux, la nomenclature de ceux-ci peut aider à leur détermination ; je les rappelle ici. Himanthalia lorea Ect. velutinus . Ibid. Ect. minimus. Fucus serrât 11 s 1 ,-, . , \ Ect. luteolus. Fucus vesiculosus ) Fucus ceranoides Elach.(Ectoc) çlandestina. Ascophyllum nodosum Ect. brevis. Cystosira ericoides * . . . . Ect. Valiantei. Dictyota dichotoma Taonia aéomaria \ Ed. solitarius. Dictyopteris polypodioides . . . ia8 JOURNAL DE BOTANIQUE Ceramium rubrum \ Cystoclonium purpurascens. . . . > Ed. parasiticus, Gracilaria confervoides ) Gracilaria compressa ) _ _ ,,., \ hct.tnvestiens. Gracilaria mullipartila ) Outre les espèces d'Eiitonema décrites par M. Reinsch, on peut donc compter actuellement 19 espèces d'Algues brunes envoyant dans le tissu hospitalier d'autres Phéophycées ou de Floridées des filaments entophytes interccllulaires ou même intracellulaires (6 espèces de Sphaccla et Sphacclan'a décrites par M. Reinke et 13 espèces dont nous avons étudié le para- sitisme). Peut-être pourrait-on ajouter les Elacliistea fucicola^ Elach. saitulata, Elach. pulviiiata, dont le parasitisme serait très limité et très localisé. Le nombre des espèces entophytes est à coup sûr plus considérable; il doit s'augmenter de quel- ques espèces que j'ai vues çà et là, mais en état insuffisant, ou en trop petite quantité pour m'autoriser à les décrire (par exemple sur les Dictyoptcris polypodioides , Padina pavoiu'a , Dictyota dicliotoma, clc.) et aussi des filaments entophytes, que j'ai signalés chez diverses espèces au début de ce Mémoire, dont je n'ai pas réussi à observer le thalle extérieur et qui devront probablement être étudiés à une époque autre que le mois de septembre. A ceux-ci doivent s'ajouter les filaments semblables observés par M. Kny à Helgoland. La manière dont se comporte le parasite vis-à-vis de son support est très variable, suivant les différentes espèces étudiées ici. Cependant, un fait, remarquable et constant, est la conser- vation des chromatophores dans les articles entophytes, sou- vent il est vrai notablement moins développés que dans les filaments assimilatcurs ; je l'ai constaté chez toutes les plantes étudiées sur le vivant. Il est particulièrement remarquable chez X Elacliistea stcllulala : comme tous les Elac/iistra, il est à son début formé de quelques filaments isolés qui, en se multipliant, se serrent l'un contre l'autre et produisent un coussinet dont les cellules perdent leurs chromatophores; cependant, de cette masse incolore sortent des stolons entophytes colorés; si les articles entophytes retirent des substances nutritives de la plante hospitalière, ils conservent donc en même temps des chromatophores assimilateurs qui continuent probablement à fonctionner comme tels. C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 129 Des différents cas de parasitisme cités précédemment, celui qui se rapproche le plus de la symbiose appartient au Streblo- nejnopsis irritans ; il y a là réellement un bénéfice réciproque : le Streblonemopsis provoque sur le Cystosira Opuntioides la for- mation d'une galle dont le tissu est semblable à celui de la fronde et, comme d'autre part ses filaments entophytes restent presque exclusivement cantonnés entre les éléments épider- miquesde cette galle, leur présence n'est pas une cause de dom- mage pour leur hôte. Puis vient le cas de YE. Valiantei, dont les filaments sont très abondants dans toute l'épaisseur de la galle du Cystosira ericoides, mais ne pénètrent jamais dans le thalle même de ce dernier. Le parasitisme, quoique faible, est un peu plus avancé chez XEctocar'pus solitarùts, qui se contente d'écarter les cellules épidermiques du Dictyota pour s'y frayer un passage, pénètre parfois dans les cellules de la couche moyenne, mais sans altérer leur contenu, sans provoquer de cloisonnement cellulaire ; toute- fois, son parasitisme est nécessaire : car ses stolons ne devien- nent extérieurs chez aucun de ses trois hôtes. Le cas de Y Ectocarpiis fasciculatus sur le Laminaria flexi- caulis est bizarre ; son parasitisme commence tardivement, lorsque la plante est le mieux capable de se suffire à elle-même, et il peut ou non provoquer un cloisonnement cellulaire du substratum. Les dommages causés par X Elachistea stellulata ont deux origines : ou parce que ses filaments envahissent des cellules, ou parce qu'ils les séparent mécaniquement de leurs voisines. D'autres espèces, Y Eciocarpus brevis et Y Ectocarpus luteo- his se rencontrent seulement sur des hôtes très âgés, sur les- quels l'action parasitaire ne peut que hâter très peu la ruine. C'est seulement lorsque leur développement a pris une exten- sion suffisante à l'intérieur de la plante nourricière que YEcto- carpus investiens et Y Ectocarpîis parasiticus se rapprochent de la périphérie et s'y multiplient avec une abondance telle que les assises externes doivent en souffrir ; mais ces parasites for- ment des taches assez localisées et par conséquent ne mettent point en danger la vie de leur hôte. i3o JOURNAL DE BOTANIQUE EXPLICATION DES FIGURES. Planche I. Fig-. i. — Elachistea stellulata. — Fragment d'une coupe du thalle du Dic- tyota dichotoma : les cellules de l'épiderme situées au-dessus du stolon parasite sont déformées. Le stolon a produit deux minces faisceaux de filaments qui sont le début de deux individus & Elachistea ; il a pénétré dans la zone corticale de l'hôte (gr. 170). Fig, 2. — Elachistea stellulata. — Coupe dans le thalle du Dictyoia dicho- tom 1; les éléments du parasite, qui pénétrent dans la eellule sous-jacente de l'hôte, sont nombreux, ce qui est un cas assez rare; sur la droite de la figure, on voit un lambeau de 1'épiderme soulevé (gr. 170). Fig. 3, 4 et 5. — Dictyota dichotoma. — Coupe menée tout à fait à la base du thalle pour montrer les rhizines et divers cas de leur pénétration dans le thalle (gr. 170). Fig. t 13. — Ectocarpus minimus. — Filaments extérieurs au substra- tum (gr. 300). Planche III. Fig. 14 et 15. — Ectocarpus luteolus. — Coupe transversale dans la région C. Sauvageau. — Sur quelques Algues phéosporées parasites. 131 corticale, privée de son épiderme, du Fucus vesiculosus, montrant deux états différents du parasite (gr. 300). Fig. 16 et 17. — Ectocarpus luteolus. — Filaments isolés parla dissection; la cellule renflée sessile est occupée par une Chytridinée (gr. 300). Fig". 18. — Ectocarpus luteolus. — Filament qui, au lieu de se terminer en poil, a transformé son extrémité en sporange (gr. 300). Fig. 19. — Ectocarpus luteolus. — Deux fragments de filaments, pour mon- trer la disposition des chromatophores (gr. 700). Fig. 20. — Ectocarpus parasiticus. — Coupe transversale du Cystoclonium purpurascens montrant l'état jeune du développement du parasite; les filaments qui se dirigent vers l'extérieur n'ont pas encore traversé la cuticule. Deux extrémités intracellulaires de filaments sont entourées d'une gaîne épaisse (gr. 300). Fig. 21. — Ectocarpus parasiticus. — Portion intracellulaire d'un filament (gr. 300). Fig. 22. — Ectocarpus parasiticus. — Le parasite a développé ses fila- ments dressés et ses sporanges; état encore peu avancé (gr. 300). Fig. 23. — Ectocarpus parasiticus. — Deux sporanges isolés (gr. 300). Fig. 24 et 25. — Ectocarpus solitarius. — Fragment d'une coupe trans- versale de Dictyota dicholoma; la portion entophyte de X Ectocarpus est légèrement teintée (gr. 300). Fig. 26. — Ectocarpus solitarius. — Coupe du thalle de Dictyopteris poly- podioides ; état jeune du parasite (gr. 300). Fig. 26. — Ectocarpus solitarius. — Coupe du thalle du Taonia atomaria; état jeune du parasite (gr. 300). Fig. 28 et 29. — Strebloncmopsis irritans. — Portion périphérique d'une coupe de la galle du Cystosira Opuntioides ; les cellules appartenant au parasite sont légèrement teintées. Planche IV. Fig. 30. — Ectocarpus fasciculatus. — Portion d'un filament, avec ses sporanges pluriloculaires (gr. 300). Fig. 31. — Idem. — Sporange intercalaire (gr. 300). Fig. 32. — Idem. — Base d'un filament, pour montrer les rhizines qui des- cendent des articles inférieurs et les sporanges qu'elles portent (gr. 300.) Fig. 33. — Idem. — Jeunes sporanges nés sur une rhizine rampant à la surface du thalle de la Laminaire (gr. 300). Fig. 34. — Idem. — Rameau montrant l'insertion des sporanges sur la face interne (gr. 300). Fig. 35. — Idem. — Sommet d'un rameau tronqué montrant les sporanges nés par bourgeonnement (gr. 300). 13a JOURNAL DE BOTANIQUE MONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES DE FRANCE (Suite.) Par M. E. G. CAMUS. ORCHIS L. Gen., 1009 (pro parte). Périanthe à divisions libres ou soudées à la base, les externes con- niventes entre elles en casque, ou dressées, étalées, quelquefois réflé- chies, les deux internes le plus souvent plus courtes et conni ventes. Labelle à 3 lobes plus ou moins profonds, très rarement entier, pro- longé en éperon. Masses polliniques à caudicules allongés, à rétinacles libres renfermés dans une bursicule biloculaire. Ovaire contourné. 13.O. papilionacea L. Syst. nat. éd. X, p. 1242 (1759); Gren. et Godr. JFI. Fr. III, p. 284; Noulet FI. Pyr., 607; Ar- doino FI. Alpcs-Marit., p. 35 1. O. expcuisa Ten. Ind. scm. h. r. neap. (anno 1827) et SylL, P-455(l830. O. papilionacea var. grandiflora Hoiss. Voy. en Espag., P- 592- ICON. — Brot. FI. lusit. 2, tab. 88; Reichb. f. tab. 362, f. 2, 4; Ten. FI. Nap. tab. 192; Sibth. et Smith FI. grsec. tab. 92; Barla Iconogr. Orchid. , pi. 28, fïg-. 1 -1 5 ; Timb.-Lagr. Ment. Orch., pi. 21, fr. 2, A et B. Bulbes ovoïdes subglobuleux surmontés de fibres radicales assez épaisses. Tige de 2-3-4 décim., anguleuse et lavée de rouge au s tmmet. Feuilles glaucescentes-lancéolées, linéaires, aiguës, canaliculées, les supérieures bractéiformes, souvent lavées de pourpre. Bractées plus longues que l'ovaire, ovales lancéolées, aiguës, nerviées, d'un rose violacé. Fleurs en épi ovoïde assez lâche. Périanthe à divisions ex- ternes conniventes en casque allongé, un peu étalées au sommet, ovales lancéolées, toutes égales, d'un pourpre vif; divisions internes un peu plus courtes que les externes et de même couleur. Labelle grand, d'un violet clair ou d'un rose violacé, marqué de lignes purpurines plus ou moins foncées, disposées comme les plis d'un éventail, rétréci à la base, arrondi ou émarginé au sommet. Eperon cylindro-conique plus court que l'ovaire. AR. Lyon, Toulouse, Nice, etc.; Corse. Var. rubra Barla Ico/u^r. Orchid. , p. 43; O. ru;. pi. éd. 1. p. 941 (175,;). Icox. — Reichb. f. tab. 378; Jacq. loc. cit. tab. 307; 0. ;///- litaris FI. dan. t. 1277; Barla Iconogr. Orchid '., pl. 37; Timb.- r. M 'ni. hybr. Orchid., pl. 21. f. 4; G. Cam. r. é?r- <:///., XXXII pl. 8. Plant s décimètres, à tige robuste anguleuse et souvent lavée de p au sommet. Bulbes entiers ou subglobuleux. Feuilles lui- sant! .des, oblongues lancéolées. Fleurs assez grandes, dispo- sées en épi oblong. Périanthe veiné et ponctué de pourpre foncé, sou- E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 139 vent lavé de vert à la base quand la fleur est jeune, à divisions toutes conni ventes en casque ; les 3 divisions extérieures obtuses et soudées à la base, les 2 divisions intérieures de même longueur, mais beaucoup moins larges. Labelle blanc ou lavé de rose clair, parsemé de houppes pourpres, trilobé, à lobes latéraux étroits, le lobe moyen s'élargis- sant insensiblement à partir de sa base, bifide, les lobes secondaires séparés par une dent de longueur variable. Eperon courbe dirigé en bas, un peu renflé au sommet, tronqué, plus court que la moitié de la longueur de l'ovaire ; bractée violacée, beaucoup plus courte que l'ovaire, à une seule nervure. Cette espèce est polymorphe. Je distingue 10 formes principales, reliées entre elles par des intermédiaires : i° Forma convergens. — Lobes latéraux rétrécis à la base, médiastin petit (1); dent courte, lignes latérales des lobes secondaires conver- ge fîtes. 2° Forma spathulata. — Lobes latéraux longs, rétrécis à la base, mé- diastin moyen ; dent courte, lobes secondaires arrondis en forme de spatule. 30 Forma amediatisna. — Lobes latéraux ?wn rétrécis à la base, in- complètement formés; médiasli?i nul, dent courte, lobes secon- daires spatules. 40 Forma incisiloba. — Lobes latéraux à peine incisés. Cette forme est figurée planche XXXII, fig. 2, dans Y Atlas de MM. Cosson et Germain de Saint-Pierre. 50 Forma para lie la. — Lobes latéraux rétrécis à la base, dent courte. Lignes latérales des lobes secondaires parallèles. 6° Forma minima. — Même labelle que dans la forme précédente, mais les fleurs sont très petites, ainsi que la plante, dont la hauteur atteint 2 décimètres. 70 Forma latiloba. — Ressemble à la forme parallela, mais les lobes latéraux sont moins longs et presque une fois plus larges. 8° Forma longidentata. — Ressemble à la forme spathulata; le médias- tin est un peu plus court, la dent atteint presque le sommet de l'an- gle de la bifidité du lobe médiati. 90 Forma confusa. — Pante petite ; labelle obscurément lobé, à lobes dissemblables, présentant souvent à l'angle des lobes latéraux une petite dent analogue à celle qui sépare les lobes secondaires; mé- diastin nul. Dans cette forme il n'y a pas, sur la même plante, deux fleurs ayant une similitude réelle. io° Forma albida. — Labelle complètement blanc. 1. Afin d'abréger, j'ai désigné sous le nom de médiastin la partie indivise du lobe moyen du labelle, en d'autres termes le segment de ce lobe compris entre sa base et la naissance des lobes secondaires. i4o JOURNAL DE BOTANIQUE Nous avons recueilli une forme curieuse à casque brun marron et à labelle et bractée d'un blanc pur (i). Je n'ai jamais pu constater l'absence totale de la dent; elle peut être très réduite, presque incolore et visible alors seulement à la loupe. AC. Dans presque toute la France. Coteaux arides, clairières des bois. 20. O. militaris L. FI. Suce. éd. II., p. 310 (1755) et Sp. 1333 (excl. var. ji, o, e); Gr. et God. FI. Fr., III, p. 289. O. Rivini Gouan ///., p. 74 (1773). O. ga lea ta Lamk Dict. IV. p. 593 (1797), Eue. IV, p. 59^ (1789)- O. ciuerca Schrk. Baîer.fl., p. 241 (1789). ICON. — Fusch. Hist. 554; Hall. Helv. tab. 28; Jacq. Rar. tab. 578; Timb.-Lagr. Mém. hybr. Orch., pi. 21, f. 5; Coss. et Germ. Atlas, pi. 32, fïg. H; G. Cam. Icouogr. Orchid. Par. pi. 7, fig. 1 et Bull. Soc bot. Fr., XXXII, pi. 8. Plante de 3 à 6 décimètres, de même port que l'espèce précédente. Bulbes entiers ou subglobuleux. Feuilles luisantes, grandes, oblon- gues lancéolées. Fleurs membraneuses disposées en épi oblong, dense. Périanthe rose ou gris cendré, veiné et ponctué de violet plus ou moins foncé, à divisions toutes conniventes en casque, les 3 divisions extérieures soudées à la base, les divisions latérales obtuses, la divi- sion médiane aiguë, les 2 divisions intérieures de même longueur et beaucoup moins larges. Labelle blanc ou lavé de rose clair parsemé de houppes pourpres, trilobé, à lobes latéraux étroits, le lobe moyen plus long que les lobes latéraux, dilaté et formant au sommet deux lobes souvent réfléchis, séparés par une dent; mèdiastin aussi long que les lobes latéraux; lobes secondaires au moins trois fois plus larges que les lobes latéraux. Eperon peu courbé dirigé en bas, un peu renflé au sommet, tronqué, plus court que la moitié de la longueur de l'ovaire ; bractée beaucoup plus courte que l'ovaire, à une seule nervure, lavée de rose. Cette espèce comprend 2 formes principales : i° Forma typica. — Lobes secondaires tronqués au sommet; 2° — spathulata. — Lobes secondaires arrondis au sommet. AR. Régions montagneuses boisées, collines herbeuses, prés secs, dans presque toute la France. Tourbières (La floraison est alors d'un mois plus tardive). 1. Les Orehis ustulata, laxiflora, palustris, purpura, miliiaris, Simia, Morio peuvent être accidentellement à tleurs blanches. Le Gérant : Louis Mobot. Paris. — J. Mersch. ira 52, 11. Donfertnochcrcau. 6° ANNEE. N° 8. 16 AVRIL i8g2. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LES LEGUMINEUSES DE L'ECUADOR ET DE LA NOUVELLE-GRENADE DE LA COLLECTION DE M. ED. ANDRÉ {Suite) Par M. M. MICHELI. Trib. VI. — HedysarEjE. CH^TOCALYX. C. brasiliensis Benth. in Mart. FI. bras. fasc. XXIV, p. 75. N. Gr. prope Pita, secus ripas fluminis Magdalena in reg. cali- dior., dec. 1875 (n. 452) E. A. Espèce répandue dans les régions chaudes de l'Amérique tropicale, à Surinam, dans le Brésil boréal, etc. C. latisiliqua Benth. Bot. Voy. Sulph. p. 81, t. 30. Ec. Peripa, ad pedem occid. raontis Chimborazo, ait. 200 met.; Balsapamba (n. 403S, 4223) E. A. Cette espèce se rencontre ici et là depuis Panama jusqu'au Pérou, mais ne paraît nulle part abondante. POIRETIA. P. scandens Vent. Choix, p. 42. Scandens, floribus luteis. N. Gr. orient, prope Fusagasuga, ait. 900 met., feb. 1S76 (n. 1370) E. A. Cette espèce est commune dans toute l'Amérique du Sud jusqu'au Para- guay. ^SCHYNOMENE. JE. americana L. Spec. 1061. Guadeloupe, Pointe-à-Pitre (n. 9). — N. Gr. Luru in regione calid. flum. Magdalena, nov.-dec. 1875 (n. 260) E. A. Cette espèce est répandue partout dans les régions chaudes de l'Amé- rique du Sud. JE. brasiliana DC. Prodr. II p. 322. N. Gr. centr. Quetame in Andibus bogot., ait. 2100 met. (n. M2 lOURN'AL DE BOTANIQUE i i-î=,) ; Alto S. Francisco ad llumen Cauca, ait. 1610 met., apr. 1S76 (n.2854)E.A. Espèce répandue dans les régions chaudes de l'Amérique du Sud. ? JE. leptostachya Benth. /'// Mart. FI. Bras* 1. c. p. 65. Ec. In And. central, (n. 4252) E. A. Echantillon incomplet rapporte avec doute à cette espèce originaire de la province de Goyaz au Brésil. STYLOSANTHES. S. viscosa S\v. FI. Tnd. occ. p. 1283. N. Gr. frequens ad rupes arenosas, Piedras, Ibague, Portachuclo, Soacha, Quetame, ait. 1000-2600 met. (n. 1474, 19S3 , 2697) E. A. 1 >pèce répandue dans toute l'Amérique du Sud, du Mexique à Monte- video. S. guyanensis Sw. Hohn. 17S9. A". Gr. centr. Quetamc, 2000 met., dec. [875 (n. 1 1 [3) E. A. Espèce voisine de la précédente et répandue dans les mêmes régions. ZORNIA. Z. diphylia Pcrs. Syn. II p. 318. N. Gr. Caqueza in declivitate orient. Andiura bogot., ait. 2070 met., dec. 1S75 (n. 1073) E. A. Cette espèce, commune dans toute l'Amérique du Sud, est très variable (voir l'étude que lui a consacrée Bentham dans Martius FI. Bras. 1. c. 7 . DESMODIUM. D. (Nicolsonia) barbatum Benth. FI. Bras. 1. c. p. 95. N. Gr. Honda ad llumen Magdalena, ait. 210 met. (n. 631); Sa- bana de Piedras, ait. 600 met., mart. 1876 (n. 1S66) E. A. Espèce commune dans toute l'Amérique du Sud. D. (Heteroloma) incanum DC. Pi-odr. II p. 332. Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, nov. 1875 m. 36). — Ar. Gr. in région, calid. flum. Magdalena, iW-c. 1S76 (n. 310); Ibaguc et El Moral ad montem Quindio, ait. i960 met., mart. 187 1 D. 2054) E. A. Espèce communément répandue du Mexique jusqu'au Brésil. D. (Heteroloma) axillare DC. Prodr. II p. 333. N. Gr. in valle fluminis Magdalena et ad pedem montis Quindio (n. 31 1 bis et 2154) E. A. Espèce très répandue de l'Amérique centrale au Brésil. D. (Heteroloma) reptans DC. Prodr. II p. m. Martinique, nov. 1S75 (n. 64) E. A. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 143 Cette espèce, originaire des Antilles, a été aussi rapportée de la Nou- velle-Grenade. D. (Heteroloma) cuneatum Hook. et Arn. Bot. Mise. III p. 195. N. Gr. centr. ad montera Quindio, ait. 2000 met., mart. 1876 (n. 205.4 bis); in valle flum. Cauca, ait. 1050 met. (n. 2449 bis) E. A. L'habitat de cette espèce est plutôt dans les régions australes de l'Amé- rique du Sud (Brésil austral, Buenos- Ayres); elle n'avait pas encore été rapportée d'une localité aussi équatoriale. D. (Heteroloma) cajanifolium DC. Prodr. II p. 331. N. Gr. centr. in praeruptis aridis, Quetame, ait. 2100 met., déc. 1875; in valle flum. Cauca, ait. 9S0 met., mart. 1876. — Ec. ad mon- tem igniv. Corazon, ait. 1800 met. (n. 908) E. A. Espèce rencontrée fréquemment dans l'Amérique centrale. D. (Chalarium) tortuosum DC. Prodr. II p. 332. N. Gr. in regionecalid. flum. Magdalena, dec. 1875 (n. 313) E. A. Espèce originaire des Antilles : Jamaïque, Porto-Rico, etc. Trib. VII. — Vicier. VICIA. V. graminea Sm. in Rees. Cyclop. N. Gr. in Andibus central., ait. 2800-3000 met., apr.-maio 1876 (n. 2875,3168) E. A. Cette espèce est répandue dans l'Amérique méridionale, plutôt dans les régions occidentales et australes V. Matthewsi A. Gray in herb. Kew. N. Gr. Boqueron de Bogota, ait. 2700 met., dec. 1875 (n- 772)> La Ceja del Quindio in Andibus central., ait. 3500 met., mart. 1876 (n. 2161) E. A. Espèce originaire des Andes, du Pérou et de la Nouvelle- Grenade (Mat- thews 706; Triana, Holton 952). > V. andicola H. B. K. /. c. VI p. 498 t. 582. N. Gr. ad pagum Facatativa in Andibus bogot., ait. 2650 met., dec. 1875 (n.606) ; in Andibus merid. — Ec. sept., ait. 2600-4000 met., jul. 1876 (n. 38S4) ; in declivit. montis Chimborazo, ait. 2000 met., jul. iS76(n. 3958) E. A. Espèce commune dans les régions élevées du Pérou et de la Nouvelle- Grenade. LATHYRUS. L. gladiatus Hook. le. plant, t. 72. N. Gr. in monte ignivomo Azufral, maio 1876 (n. 3240) E. A. i44 JOl'RN M- H!'- lï'VI ANIUUK Espèce répandue dans les montagnes de la Nouvelle-Grenade, de l'Ecuador, • L. nervosus Lam. Die/. Il p. 7 s. N. Gr. in regionibus editis Andium central, et merid.; ad pagum Facatativa, ait. 2630 met. (n. 648) ; Moscofio, ait. 2050 met. (n. 1134) ; in monte ignivomo Pastensi (n. 3152), dec. [875-maio [876. E. A. Le centre géographique de cette espèce est dans les régions australes de l'Amérique du Sud, où les Lathyrus sont nombreux [magellanicus, tomentosus, puèescens, etc.). Ces stations dans la Nouvelle-Grenade sont la limite septentrionale de son aire. Trib. VIII. — Phaskole/e. CENTROSEMA. C. Plumieri Benth. in Ann. Mus. Vindoô. II p. no. N. Gr. in regione calidiori ad llura. Magdalena, dec. 1875 (n. 481) E. A. Liane assez répandue dans les forêts claires dfl l'Amérique tropicale jusqu'au Paraguay. C. dasyanthum Benth. in Tayl. Ann. nat. Hisl . III p. 346. N. Gr. in sylvis primaevis prope Cumaral secus vallem fluminis Meta ad pedem And. Bogot., ait. 420 met., jan. [876 (n. 1 144) E. A. Echantillon peu complet de cette espèce qui paraît rare et a été décrite par Hnitham d'après une plante de Gardner de la Mont 1 a ■ d I >rgues (n. 256). C. pubescens Benth. in Ann. Mus. Vindoô. II p 119. — FI. Bras. I. c. t. 34. Guadeloupe. — Venezuela prope La Guayra. — X. Gr. invalleflu- minis Magdalena, in reg. calid., dec. 1875; Fusagasuga in Andibus bogot., ah. 500 met., jan., febr. 1876; Chipaque in declivitate An- dium Bogotensium, ait. 2500 met. — Ec. vSan Ignacio in monte Cora- zon, ait. 920 met., jul. 1876 (n. 40, 214, 430, 1800, iSooa). I spèce très commune dans l'Amérique tropicale. C. virginianum Benth. in Ann. Mus. Vind. II p. 120. Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, nov. [875 (n. 1 Espèce répandue dan^ ^ions chaudes île' l'Amérii CLITORIA. C. ternatea L. Spec. 1025; Benth. FI. Bras. 1. c. t. 31. A^. Gr. in hortis urbis Tocaima, ait. 435 met., feb. iv7 l. 1^24). Espèce cultivée partout sous les tropiques comme plante d'ornement. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade . 145 C. Amazonum Benth. in A?in. Mus. Vind. II p. 115. — FI. Bras. 1. c. t. 33. Planta 20 met. alta, floribus livide roseis. N. Gr. in sylvis primœvis, densissimis, prope La Vanguardia in territorio San Martin, ait. 450 met., janv. 1876 (n. 1050). — Ec. inter Guyaquil et Santa Rosa, ait. 60 met., jul. 1876 (n. 4675) E. A. Cette espèce, fréquente dans le Brésil boréal, est une plante ligneuse grimpant sur les plus grands arbres. Nom vernaculaire : Sapotille C. brachystegia Benth. Bot. Sulph. p. 84. Arbor 5-8 met. alta, speeiosa, floribus albido-roseis. Ec. seeus flum. Daule in montibus occid., ait. 400 met., jul. (n. 2571) E. A. Espèce rare, très peu répandue dans les herbiers. TERAMNUS. ? T. species. Herbaceus, 1,50 met. altus, floribus violaceis. N. Gr. prope urbem Cartago, in valle flum. Cauca, ait. 990 met. (n. 2322) E. A. Echantillon incomplet, dont le port rappelle le genre Teramnus. ERYTHRINA. E. velutina Willd. Spec. III p. 914. Arbor 6 met. alta, ramis depauperatis, foliis deciduis, floribus ad calycem tomentosis, corolla obscure scarlatina, carina superne rosea, inferne alba. N. Gr. Tocaima in Andibus oriental., ait. 4S0 met., feb. 1876 \n. 1771) E. A. Cette espèce a été rapportée par différents voyageurs [Findler (n. 307), Wright (n. 2347), Purdie, etc.] du Brésil central, de Surinam, de la Jamaïque. E. edulis Triana in Herb. Kew. Arbor 6-8 met. alta, ramis depauperatis, floribus aurantiacis haud speciosis. N. Gr. Fusagasuga in Andibus oriental.; El Moral prope montem Quindio, ait. 1600 met., feb.-mart. 1S76. — Ec. in jugo Andium centralium, ait.. 1800 met., jul. 1876 (n. 1763) E. A. Cette espèce, peu répandue, a été rapportée des montagnes de la Nouvelle-Grenade par Triana d'une altitude de 1.400 mètres, et par Spruce (n. 5005). 146 JOURNAL DE BOTANIQUE MUCUNA. M. mollis DC. Prodr. II p. 403. N. Gr. Çanaletal secus ripas îlum. Magdalena in regione calidiori, dec. 1875 ("• 245) E. A. D'autres échantillons de cette espèce sont originaires du Quindio, à une altitude plus grande. M. Mutisiana DC. Prodr. II p. 406. Flores albo-viridcscentes, fruetus aculeati. N. Gr. in sylvis propre Panche, ait. 1500 met., feb. 1876 (n. 16S6) E. A. Cette espèce a une aire géographique assez ('tendue et a été vue non seulement dans l'Ecuador et la Nouvelle-Grenade, mais dans la Guyane et à Cuba. M. rostrata Ben th. in Mart. FI. Bras. 1. c. p, 171. Flores speciosi, aurantiaci. Ec. Balsapamba, ad pedem montis Chimborazo, ait. 300 met. E. A. Cette espèce habite le Brésil tropical, la vallée de l'Amazone, la Guyane anglaise, la Nouvelle-Grenade et l'Ecuador. M. Andreana n. sp. (PI. V et VI.). Kufo-pubescens, pedunculo longissimo, apice breviter racemoso, carina alis et vexillo fere duplo longiore. Tab. V. — Ramuscum foliis et pedunculo; racemus. Tab. VI. — [-3, alabastra ; 4, bractea ; 5, calyx apertus; 6, vexil- lum ; 7, ala ; 8, carina (magnitudine vix aucta) ; 9, stamina; 10, ova- rium; 11, legumen (magn. red.) ; 12, leguminis fragmentum (magn. nat.) ; 13, semen. Caulis alte scandens; ramuli teretcs, dense rufo-pubescentes. Folia superne glabra vel parce et minute puberula, subtus praecipue ad ner- vos breviter rufo-pubescentia. Stipula caduca, ovata, acuta, 7-S mill. longue, reflexae. Stipella setacea, 5 mill. longae. Petioli teretes, 10 cent, longi. Foliola ovata vel late ovata, abrupte et breviter aeumi- nata, terminale distans, lateralia valde inaequilatera et rotundata, 12-15 cent, longa, 8-10 cent. lata. Pedunculi longissimi, penduli, ex sched. Andreana bimetrales, tenues; flores ad apicem in racemum brevem con^esti. Bractea; late ovata, sensim acuminatae, acutae, 15 mill. lon^ie, utrinque adpresse sericeo-pubescentes cito decidua. Bracteolas non vidi. Flores sordide albidi (sched. Andr.). Calyx dense et adpresse rufo-pubescens, sub anthesi tubuloso-campanulatus; dentés superiores brevissimi, infimo longiores. Vexillum lateovatum, eraar^inatum, unguiculatum, 2,5 cent, longum. Alae vix breviores, oblique falcato-oblun^a-, ungue utrinque rufo-pubescente, circa 2 cent. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 147 longae. Carina 4 cent, longa, 5 mill. lata, apice incurva, obtusa, vix cartilaginea. Antherae glabrae. Legumen 20-25 cent, latum, complana- tum, dense et breviter hirsutum, 5-spermum, intus inter semina septa- tum. Semina compressa, hilo lineari, more sectionis Carpopogon fere cincta. A specie proxima, M. altissima, differt pubescentia et forma folio- rum, stipellis persistentibus, pedunculis longioribus, alis carina multo brevioribus. N. Gr. La Paila in valle fluminis Cauca, ait. 1000 met., mart. 1876 (n. 1978) E. A. Cette espèce, bien distincte par les caractères de la fleur, avait déjà été récoltée par Holton dans son exploration à la Nouvelle-Grenade (n. 971); elle a été récemment retrouvée à Costa Rica par R. Pittier, professeur à San José (n. 1277 dans l'herbier de Bruxelles). (A suivre.) MONOGRAPHIE DES ORCHIDEES DE FRANCE (Suite.) Par M. E. G. CAMUS. 21.O. Simia Lamk. FI. Fr., III, p. 507 (1778); Gren. et Godr.,/7. Fr., III, p. 288. O. italica Lamk. Eue. IV, p. 600 (1789). O. tephrosanthos Vill. FI. Dauph.\ II, p. 32 (1787). O. zoophora Thuill., FI. par., p. 459 (1790). O. militaris var. z. L. Sp. éd. IL, p. 1334, 1763. ICON. — Vaillant Bot., t. 31, fig. 25, 26; Coss. et Germ. FI. paris. Atlas, pi. 32, fig\ K; Reichb. Icon. XIII, tab. 21 ; Timb.- Lagr. Mém. hybr. Orchid, pi. 21, fig. 6; Barla Iconogr. Orch., pi. 35, fig. 1, 2, 3, 4, 5 (non fig. 6 et 7); G. Cam. Icon. Orchid. Par. pi. 8. et Bull. Soc. bot.Fr. XXXII, pi. 8. Plante de 2 à 4 décimètres de hauteur. Bulbes ovoïdes subglobu- leux. Feuilles luisantes, grandes, oblongues lancéolées. Fleurs assez nombreuses disposées en épi court subglobuleux. Périanthe à divisions toutes conniventes en casque gris cendré, uni en dehors, ponctué de rose en dedans; les divisions extérieures longuement acuminées ; les divisions i?itérieures linéaires et plus courtes. Labelle blanc ou lavé de rose parsemé de houppes violacées, trilobé, les deux lobes laté- raux linéaires très étroits se terminant en pointe et à section ovale presque cylindrique; médiastin plus court et une fois plus large que les lobes latéraux ; lobes secondaires du lobe média?i de même longueur 148 JOURNAL DE BOTANIQUE et de même forme que les lobes latéraux, séparés par une longue cl* -ut subulée. Tous ces lobes sont arqués en avant. Eperon courbé dirigé en avant, un peu renflé au sommet, tronqué, plus court que la moitié de la longueur de l'ovaire. Bractée courte rosée. Celte plante n'offre qu'une fi >rme. AR. Régions montagneuses boisées, pressées, collines arides du calcaire jurassique, environs tic Paris, Somme, Champagne, Est, Centre, Ouest, Dauphiné, Lyon, Toulouse, etc. 22. O. globosa L. Syst. nai., X, p. 1242 (1759); Gren. et I ri air. FI. Fr. III, p. 291. O. Halleri Cr. St. austr., p. 4S8 (1769). 0. sphssrica M. B. FI. taur.-cauc. II, p. 362 (1808). Nigritella globosa Reichb. FI. excurs. p. 121 (1830); Barla Iconogr. Orchid. , pi. 26. Tratinsteinera globosa Reichb. FI. Saxon., p. 87, 1842. I ON. — Hall. Ilclv. t. 27; J. B. Hist. II, p. 705, 6g. 3; Chabr. Stirfi. 250, tîg.6; Reichb. t". Orchid. tab.381; ]a.cq. Auslr. 111, t.ib. 266; Barla Iconogr. Orchid. , pi. 16. Bulbes ovoïdes plus ou moins allongés, quelquefois incisés au sommet. Tige de 3 à 5 décimètres, ordinairement Qexueuse, munie à la base de i à 3 gaines brunâtres. Feuilles inférieures oblongues subob- î, les caulinaires aiguës, les supérieures br, rmes. Bracl vertes lavées «le pourpre, égalant ou dépassant l'ovaire, acumin uninerviées. Fleurs petites, nombn . disposées en épi den , globuleux, de couleur lilas ou d'un violet clair. Divisions du | -, conniventes, les externes ovales lancéolées, longuement eus] idées à pointes spatulées, les interne-, plus courtes que le tenu îles accuminées. Libelle d'un violet clair ou lilas, ù base blanchâtre, marqué d'une petite tache d'un pourpre violacé, étalé, as- cendant, étroit, 3-lobé; lobes latéraux rhomboïdaux obtus ou émar- ginés; lobe moyen linéaire, dilaté un peu au sommet et bilobé 1 t muni d'un mucron à l'angle de bifidité. Eperon grêle subcylindrique, un liant environ la moitié de l'ovaire. AR. Prairies des montagnes, Alpes, Jura, Auvergne, Pyrénées. 23. O. mascula L. FI. s:. l. II, p. 310 1 1755); Gren. et ( "iodr. y .'. Fr. III, p. 292. O. riophora Gcn. El. scep., p. 840 1 1798). O.glaucophylla A. Kerner Œ. B. /. XIV, p. toi (1864). 0. ovalis Schm. inMey. Phys. Aufs. I, p. 224 11791). E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 149 O. Pareissii Fr. Bot. Bem., p. 112 (1844). O. Siabiana Ten. Syll., p. 453 (183 1). ICON. — FI. dan. tab. 547 ; Jacq. le. rar. 1 , tab. 180 ; Reichb. f. Orchid, tab. 390, 391 ; Haller le. rar. pi. Helv. tab. 32 ; Barla Iconogr. Orchid, pi. 44, fîg\ 14; G. Cam. Iconogr. Orchid. pi. 11. Bulbes ovoïdes subglobuleux. Tige de 2 à 5, rarement 6 décimètres, verte, nue, anguleuse, lavée de violet au sommet, maculée de taches et de points d'un pourpre foncé, plus rarement sans taches ou macules. Feuilles oblongues-lancéolées élargies vers le sommet, ordinairement pourvues à la base et sur les gaines de taches et de points purpurins. Bractées lavées de pourpre, les supérieures plus courtes que l'ovaire, les inférieures l'égalant ou le dépassant. Fleurs violacées-purpurines, accidentellement blanches ou carnées et dans ce cas assez petites et peu nombreuses, ordinairement assez nombreuses, disposées en épi allongé. Périanthe à divisions extérieures libres, dressées étalées, libres au sommet; divisions internes plus courtes que les externes, plus ou moins conniventes avec la médiane. Labelle plus long que les divi- sions externes, convexe, d'un violet purpurin, rarement carné ou blanc, à teinte atténuée au centre, marqué de houppes purpurines, velouté au moins à la base, 3-lobé, à lobes latéraux crénelés sur les bords, arrondis en arrière, à lobe médian plus long et plus large que les latéraux, divisé en 2 lobes secondaires crénelés ou entiers et munis souvent d'une dent à l'angle de bifidité. Eperon subcylindrique ou subclaviforme, horizontal ou ascendant, égalant environ l'ovaire. AC. Bois et prairies montueuses, dans toute la France. Le type est la forme obtusiflora. Var. speciosa Koch Syn. FI. Germ. Helv; Gren. et Godr. FI. Fr. II. p. 292. O. speciosa Host. FI. austr. II, p. 527 (183 1); Barla Iconogr. Or- chid, pi. 44. fig. 14 exe. Divisions externes du périgone très longuement accuminées. Plante ordinairement robuste, à épi dense, à éperon renflé au sommet. Cette variété est presque aussi commune que le type, surtout dans la région méditerranéenne. Var. fallax G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr. 1SS9; Reichb. f. Orch. tab. 391. Plante ayant le port d'un O. mascula robuste; en diffère par les divisions du casque un peu moins acuminées et par le labelle dé- pourvu de macules et de papilles filiformes. L'épi est ordinairement assez dense dans cette forme, et les feuilles peu ou point maculées. ic;o JOURNAL DK KOTANIQUR Raisménil (à l'exclusion du type) près de Doullcns (Copineau); environs de Paris, région de Rambouillet! 24. O. olbion.sis Reut. z» lî. nia Iconogr. Orch., p. 58; Ardoino /*7. Alpes-Maritimes ', p. 353. O. tnascula L., i, olivetorum Gren. Icox. — lîarla Av. <:/'/., pi. 45; G. Cam. /4//*M pi. XVI. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 1 à 2, rarement 3 déci- mètres, le plus souvent Qexueuse, surtout à la base, lavée de pour] carminé au sommet. Feuilles d'un vert clair (i), maculées ou non de pourpre à la base, les inférieures oblongues lancéolées, obtuses ou presque obtuses, les caulinaires aiguës. Bractées un peu plus courtes que l'ovaire, rosées ou violacées, à bords un peu transparents, à 3 ner- vures plus ou moins marquées. Fleurs peu nombreu ses, 6,8, [O, dispo- sées en épi lâche, court, ovale, de couleur carnée ou d'un rose pâle légèrement violacé. Divisions du périanthe ovales allongées, obtuse^, les inférieures un peu soudées à la base, les latérales tin au sommet, les deux internes un peu plus courtes que les externes, conniventes en voûte. Labelle un peu plus long que les divisions ex- ternes du périanthe, plié en deux dans le sens de sa longueur, d'un rose carné ou légèrement violacé, blanchâtre au centre, maculé de pourpre, 3-lobé; lobes latéraux réfléchis, arrondis en arrière, cré- nelés ou non, lobe moyen plus long que les latéraux, divisé en 2 lobes secondaires crénelés ou entiers, et muni souvent d'une dent à l'angle de bifidité; éperon égalant ou dépassant l'ovaire, ascendant, plus ou moins recourbé, un peu renflé au sommet, aplati et quelque- fois subbilobé. R. Alpes-Mai iti nu s ( Ardoino, Barla); V.n à Solliès T< tucas (Albert), Hyères, Toulon (Reuter 1858); Marseille (de Larambergue). 2^. O. pallens L. Mant. II, p. 292 (1771); Gren. et Godr. FI. Fr. 111, p. 293. O. sulfurea Sims. Bot. Mag.t t. 250», < [825). [CON. — Ihll. Hclv. tab. 30, tig. 1 ; [acq. Austr. tab. 45; Reichb. Icon. XIII, t. 34; Reichb.f. Orchid. 386; Barla Iconogr. Orchid, pi. 43; JJtd. mag. tab. 2501,. 1. Router a vérifié les échantillons de M. Barla, et n'a vu aucune diffén i importante ent: ; ns et ceux de l'auteur de l'Iconographie. Les macules (le la base d ille^, constatée dans les plantes de Reuter, ne l'ont ]>.i> été dans celles de M. Barla. Nous avons reçu de M. Albert 10 échantillons vivants d'0. olbie sis, recueillie à Solliès-Toucas ; 7 d'entre eux avaient des feuilles non macule ; autres avaient au contraire à la base des feuilles un grand nombre de petit macules d'un pourpre assez, vif. Dans cette espèce les bases des feuilles peuvent donc être maculées ou non, et M. Barla a bien fait en identifiant sa plante à celle de Reuter. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 151 Bulbes ovoïdes assez gros. Tige de 3 à 4 décimètres, un peu angu- leuse au sommet. Feuilles larges, oblongues lancéolées, subobtuses mucronées, non maculées, dilatées un peu au-dessous du sommet. Bractées jaunâtres, lancéolées-accuminées, membraneuses, plus lon- gues que l'ovaire. Fleurs assez grandes, d'un jaune pâle (quelquefois rouges), exhalant une odeur agréable, analogue à celle du sureau, dis- posées en épi subeylindrique; divisions externes du périgone libres, obtuses, les latérales étalées ou réfléchies, les internes conniventes avec la médiane. Labelle plus long que les divisions supérieures, un peu convexe, d'un jaune plus vif que le périgone, velouté, papilleux, 3-lobé, à lobes latéraux arrondis, entiers ou un peu crénelés; lobe moyen entier, émarginé ou subbilobé. Eperon cylindrique obtus, ho- rizontal ou ascendant, d'un blanc jaunâtre, égalant presque l'ovaire. R. Alpes-Maritimes, Grenoble, Gap, aux Bayards, etc. 26. O. provineialis Balb. Mise. ait. p. 20 (1806); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 293. O. Cyrilli Ten. FI. nap. II, p. 287 (1820). O. leiicostachys Gris. Spec. II, p. 359 (1844). O. mascula Alsch. FI. Jadr. p. 210 (1832). O.pallens Savi (non L.). FI. pu. p. 298 (1798). ICON. — Balb. Mise. bot. ait. tab. 2; Ten. FI. nap.% tab. 87; Reichb. f. tab. 387 ; Barla Iconogr. Orchid, pi. 38 ; Ami. se. uat. 2e s., t. IX, pi. 7, fig. 17-20. Bulbes ovoïdes assez gros. Tige de 1 à 3 décimètres. Feuilles oblongues lancéolées, ou lancéolées-aiguës, mucronées, non dilatées au-dessous du sommet, souvent maculées de brun. Bractées jaunâtres, linéaires-lancéolées, accuminées, membraneuses, égalant environ l'ovaire ou plus petites que lui, les supérieures uninerviées, les infé- rieures 3-nerviées. Fleurs peu nombreuses, disposées en épi lâche, d'un jaune pâle. Divisions externes du périgone oblongues obtuses, libres, les extérieures étalées, réfléchies au sommet, les internes un peu plus courtes que les externes, conniventes ou se recouvrant en voûte. Labelle égalant presque les divisions du périgone, un peu convexe, d'un jaune soufre pâle marqué de points purpurins, velouté papilleux, à 3 lobes profonds. Lobes latéraux arrondis en arrière, obtus, repliés en bas, un peu crénelés ; lobe médian tronqué, émarginé subbilobé. Eperon gros, cylindracé, claviforme, recourbé, ascendant, renflé au sommet tronqué ou subbilobé, égalant ou dépassant l'ovaire. R. Région méditerranéenne : Collioure; Port-Vendres; Var, l'Es- térel, Grasse, Fréjus, Hyères, Toulon, Corse, etc. i52 JOURNAL DE BOTANIQUE 27. O. panciflora Ten. FI. nap., Il, p. 288(1820). O. Iseta Steinh. .liui. se. nat. 2- s., t. IX, p. 209 (1838). O. provinciah's Vis. (/ion Balb.). 0. provinciah's var. * humilior Puce. Syn.fl. lac.^ p. 478. (9. provinciah's var. (i pauciflora Lindl. Orchid.^ p. 263. O. pseudopallens Tod. Orchid. Sic, p. 58 (1842). ICOX. — Reichb. f. Orchid, tab. 388. Cette plante diffère de l'espèce précédente, dont elle n'est peut- être qu'une variété, par les caractères suivants : Fleurs beaucoup plus grandes, disposées en épi beaucoup plus dense; les feuilles sont plus larges, obtuses, et non maculées. TR. Corse : Sartène, Corte (llerb. Rouy). 28. O. la.viilora Lamk. Fl.fr. III, p. 504 (1778); Gren. et God. FI. Fr. III, 293. O. ensifolia Vill. PL daitpli. II, p. 29 ( 1 7S7). O. Tabernsemontani . Gmel. FI. bad., 111, p. 535 (1808). ICON. — Vaill. Bot. tab. 31. fig. 34; Bonn. tab. t,2\ Reichb. Icon. XIII, tab. 41; Reichb. f". Orchid, tab. 393, fig. 1 ; Barla Iconogr. Orchid, pi. 39; G. Cam. Iconogr. Orchid. Par. pi. 12. Bulbes ovoïdes ou subgobuleux. Tige dressée, de ;, à 5 décimètres, cylindrique, un peu anguleuse au sommet, souvent lavée de pourpre ou de violet à la partie supérieure. Feuilles linéaires lancéolées, < nées et pliées en gouttière. Bractées un peu plus longues que l'ovaire, d'un vert lavé de pourpre ou de violet. Fleurs assez grandes, d'un pourpre violacé, accidentellement carnées ou blanches et alors plus petites, disposées en épi subcylindrique, allongé, lâche. Divisions du périgone libres, les externes oblongues obtuses, étalées puis réfléchies en arrière, les latérales plus courtes que les externes et conni ventes avec la médiane. Labelle glabre, convexe, large, en forme de cœur rein < d'un pourpre violacé, plus rarement carné ou blanc, de teinte s'atté- nuant du pourtour au centre et au sommet qui est blanc, à ,> lobes. Lobes latéraux grands, repliés de manière 1 se- toucher par leur sommet, arrondis, un peu crénelés en avant; lobe médian court, quelquefois presque nul, donnant au labelle un aspect bilo: . ton horizontal ou ascendant, un peu courbé, un peu renflé au sommet, brusquement tronqué et ayant une dépression à la partie- supérieure du sommet. Nous avons reçu de notre collaborateur, M. Arbost (île Thiers), un échantillon d'O. laxijlor^ à fleurs régulières ayant deux vertieilles à lobes semblables; le labelle était conforme aux 2 autres divisions du E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 153 verticille auquel il appartenait et était dirigé en bas (Icon., G. Cam. Atl. pi. XVII). AR. Env. de Paris! — ■ C. Sologne. — AC. Ouest; Centre, région méridionale. 29. O. palusti'is Jacq. Coll. p. 75 (1786); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 294. O . elegans Heuff. in Flora, p. 250 (1835). O. mediterranea Guss. PI. rar., p 365. (1826). O. germanorum Mor. FI. d. Schw., p. 509 (1832). O. mascula Crantz. Stirp. austr., p. 500 (1769). ICON. — Jacq. Icon. rar., 1 pi. ; Reichb. Icon., XIII, tab. 40; Reichb. f. Orchid., tab. 392; Barla Iconogr. Orchid., pi. 40; G. Cam. Iconogr. Orchid. Par. pi. 13. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige dressée, de 3 à 5 décimètres, cylindrique, verte, lavée de pourpre ou de violet au sommet. Feuilles linéaires-lancéolées, aiguës, allongées, arquées, canaliculées, les supé- rieures lancéolées-bractéifonnes. Bractées égalant ou dépassant l'ovaire, d'un vert lavé de pourpre ou de violet. Fleurs grandes, ordinairement d'un violet pourpre, accidentellement carnées ou blanches et alors plus petites, disposées en épi subcylindrique, allongé, lâche. Divisions du périgone libres, les extérieures oblongues obtuses, les latérales d'abord étalées, puis réfléchies; les internes un peu plus courtes que les ex- ternes, plus ou moins conniventes avec la médiane. Labelle glabre plus large que dans l'espèce précédente, en forme de cœur renversé, d'un pourpre violacé, blanchâtre au centre, plus rarement carné ou blanc, à 3 lobes. Lobes latéraux assez grands, étalés pendant l'anthèse, puis un peu repliés, entiers ou un peu crénelés en avant. Lobe médian éga- lant au moins les latéraux, les dépassant ordinairement, plus étroit, entier ou émarginé subbilobé. Eperon horizontal ou ascendant, cylin- dracé conique, obtus, un peu atténué au sommet. Brébisson FI. Norm. éd. III, 1S59, donne le nom de variété minor à la forme à fleurs petites et carnées. Il donne encore le nom de variété quadrifida à la forme dont le lobe moyen du labelle est profondément bifide. Fleurit 20 jours après VO. laxijîora. AR. Est, Env. de Paris. — R. Ouest, Sologne. — TR. Centre, Au- vergne, Montpellier, Toulon, etc. C'est assurément pour avoir insuffisamment observé VO. palustris et VO. laxijîora que plusieurs auteurs ont réuni ces deux espèces mani- festement distinctes et dont les attributs spécifiques sont, malgré ce que l'on a pu écrire, très stables. La confusion a été souvent affermie par 154 JOURNAL DE BOTANIQUE L'étude d'échantillons d'herbier. Nous ne savons quels caractères il faudrait rechercher pour séparer les espèces, si l'on réunit ces deux plantes sous le prétexte que l'ona vu des intermédiaires. I >ans VO. laxi- Jtorcty les lobes latéraux du labelle sont fortement repliés en dessous et en arrière; dans V O. p.xlustris, les lobes latéraux sont étalés pendant l'anthèse el ne sont que peu rejetés en arrière à la fin de la floraison. Dans VO. palustris^ le lobe moyen du labelle égale toujours! au moins les latéraux et les dépasse souvent; au contraire, dans VO. laxi- Jïora, ce lobe moyen est plus court que les latéraux, quelquefois pres- que nul, et donne alors au labelle un aspect bilobé. LYÀ laxiflora a un éperon un peu renflé au sommet, brusquement tronqué et ayant une dépression à la partie supérieure du sommet ; VO. palustrisz unéperon cylindracé, conique, obtus, un peu atténué au sommet. A ces carac- tères constants et d'ordre morphologique, nous en ajouterons d'autres d'ordre biologique et non moins concluants. L'c9. laxi/lora fleurit en- viron 20 jours plus tôt que son congénère; il recherche la silice. 1*0. fia/us/ris vient dans les marais des terrains calcaires, ou tout au moins arrosés par un cours d'eau calcaire. Ces deux plantes viennent donc très rarement clans les mêmes stations et nous ne comprenons pas qu'on les ait indiquées comme croissant ensemble dans les environs de l 'ai is. Dans cette région je puis affirmer qu'elles sont toujours sépaiées. Les formes mal définies d'c9. laxiflora à lobe médian long que l'on ren- contre sont dues à l'hybridation de cet Orchts avec les 0. Morio, coriophora, incarnata, et plus rarement VO. palus/ris. 30. O. saccata Ten. Nap. prodr. , p. 53 (1811); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 295; Richter Plantas Europseae , p. 208; Champagneux Ann. se. mit. 1840, p. 380. Icon. — Reichb. Tcon. XIII, p. 37, tab. 30. Bulbes ovoïdes, subglobuleux. Tige de 1 à 2 décimètres. Feuilles ovales ou ovales lancéolées, ordinairement maculées de brun. Bra< ' es d'un pourpre violacé, grandes, oblongues-lancéolées presque obtuses, dépassant l'ovaire, mais ne dépassant pas les fleurs. Fleurs d'un pour- pre foncé, peu nombreuses, u, 15, [8, un peu rapprochées. Périgone à divisions externes obtuses, les deux latérales réfléchies, la centrale courbée en casque. Labelle indivis, obovale ou suborbiculaire, crénelé au bord et un peu en coin à la base. Eperon blanchâtre, cylindro- conique, une à deux fois plus court que l'ovaire. TR. Collines schisteuses des environs d'Hyères (Champagneux). 31 . O. saiiibiK'ina L. FI. suce, éd. II, p. 312 (i 755) ; Gren. et Godr. /-Y. 1:)\, III, p. 295; Todar. Orch.sic, p. 50; Ail. F7. pcdcfu. 2, p. 149; Ed. Bonnet FI. paris. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 155 O. mixia p sambucina Retz Prodrom. p. 167 (1779). ICON. — Ség-1. Pi. ver. tab. 15, fig. 6; Reichb. /^//. XIII, tab. 60 ; Reichb. f. Orchid., tab. 412 ; Jacq. i7/. austr., tab. 108; G. Cam. Iconogr. Orchid. Par., pi. 14. Bulbes plus ou moins incisés ou 3-lobés. Tige de 1 à 2, rarement 3 décimètres, fistuleuse. Feuilles lancéolées-aiguës ou obtuses, non maculées. Bractées grandes, jaunâtres, lancéolées, à nervures anasto- mosées, les inférieures dépassant les fleurs. Fleurs assez grandes, jaunes, disposées en épi peu serré. Divisions du périgone libres, les externes ovales-lancéolées, obtuses, les latérales réfléchies au sommet; divisions internes ovales-oblongues, obtuses, conniventes. Labelle presque aussi long que les divisions externes du périanthe, d'un jaune assez foncé, un peu velouté à la base, et muni de ponctuations purpu- rines. Eperon d'un blanc jaunâtre, cylindro-conique, un peu courbé, égalant ou dépassant l'ovaire. TR. Env. de Paris. — AR. lura, Vosges, Auvergne, Alpes, etc. Var. incarnata L. ; Barla Iconogr. Orchid, p. 60. O. incarnata Willd., Hall, {non L.). Fleurs d'un pourpre violacé ou d'un rose carminé. Labelle blan- châtre ou jaunâtre à la base. Eperon rosé ou d'un violet clair. Ovaire et bractées d'un vert lavé de violet. Cette variété paraît se trouver surtout dans les hautes altitudes. X ? Var. incarnato-Lingua Barla Iconogr. Orchid, p. 60. Fleurs d'un rouge violacé. Labelle allongé acuminé comme dans les Serapias (Barla loc. cit.). TR. Bois de la Maïris (Barla). 32. O. incarnata L. Fi. suec, éd. II, p. 312, 1755. ; Gren. et Godr. Fi. Fr. III, p. 296; Koch. Synop.fl. Germ. et Helv., éd. 2 p. 793; Reichb. f. Orchid., p. 51 var. a. ; Parlât. Fi. liai. III, p. 520. ICON. — Reichb. f. Orchid., tab. 397; Barla Iconogr. Orchid., p. 50; G. Cam. Iconogr. Orchid. Par., pi. 17. Bulbes profondément palmés. Tige fistuleuse, de 4 à 10 décimètres, souvent un peu coudée à la base. Feuilles allongées-lancéolées, dres- sées, d'un vert clair, non maculées, à sommet acuminé cucullé. Brac- tées plus longues que les fleurs. Fleurs plus grandes que dans VO. iati- folia, de couleur carnée ou plus rarement presque blanches, disposées en épi assez dense. Divisions du périgone libres, les externes latérales plus ou moins étalées, maculées de taches carminées. Labelle à 3 lobes peu profonds, les latéraux plus larges que le médian, tous trois plus 156 JOURNAL DP. BOTANIQUE ou moins arrondis, velouté en dessus, marqué de lignes ou de ponctua- tions carminées. Eperon un peu plus courl que l'ovaire, cylindro- conique, un peu courbé, dirigé en l>ns, égalant presque l'ovaire. Les îles et lignes du labelle et des divisions du périanthe sont peu visibles dans les f »rmes à ûeurs d'un rose carné très pâle ; elles peuvent même aussi manquer complètement dans les fleurs presque blanches. Nousavons observé cette forme à Souppes el à Arronville. Fleurit au moins 20 jours après YO. latifolia. Dans les limites de la flore parisienne, YO. latifolia semble se trouver dans les terrains sili- ceux, YO. incarnata dans les terrains tourbeux, à fond calcaire, ou arrosés par un cours d'eau calcaire. Nous ne savons jusqu'à quel point cette remarque peut être généralisée. Maisse! Presles (Boudier); Ar- ronville (Boudiei ! | Souppes! AR. Env. de Paris! Nord, Est, Centre, Ouest, région méridionale. [Race] O. angustifolia Reichb. FI. Cil. IX. p. 17 (1831); Fries Nov.fl. su r. p. 127. O. Traunsteineri Saut, in Flora (1837), I, Beibl. p. 36, et ap. Koch Syr, ps. FI. Germ. et Helv. éd. 2, p. 793. O. incarnata c angustifolia Reichb. Tcon. XIII, p. 52 (1851). O. latifi tgustîfolia Lindl. Orchid, p. 26 »l 1830-40). O. divaricaia Boreau FI. du centre^ éd. 2 p. 522. [< on. — Reichb. loc. cit.\ Reichb. f. Orchid, tab. 394. Cette plante a été souvent confondue avec la précédente. Elle s'en distingue par sa taille ordinairement moins élevée, ses Qeurs plus petites et moins noml ses feuilles éti .La tige est moins fistuleuse el les bractées supérieures plus c< mrtes que les Qeurs. Les descriptions des auteurs français 1 uant YO. incan varient suivant qu'ils onl décrit YO. incarnata vrai ou YO. angusti- folia. L'origine de ces contradictions ex pli me facilement pourquoi la Florede Boreau dit : tige largement fistuleuse et la 1 leM. Lloyd, par exemple, tige/ ■« fistuleuse. \. 1 répartition de cette plante est encore trop peu connue pour que l'on pui erdesa raretéplusou moins -rai; Env. de Paris! < >uest! Centre! etc. [Race]0. sesquipedalis Willd. Sp. IV, p. 15). O. incarnata var. sesquipedalis Reichb. Tcon. XIII. p. 53; Reichb. 'i-cliit. tab. 400; G. Camus Atlas pi. XVIII. ilbes palmés, assez gros. Tig< . >, fistu- leus» . ou un peu courbée à la base. Feuilles lancéolées dressées, supérieures acuminéi inférieures plus h les ;1 urs, les supérieures plus - que l'ovaii urs nombreuses, d'un ruse carminé, disposées E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 157 en épi dense allongé. Divisions externes du périanthe libres; les laté- rales dressées ou étalées, réfléchies au sommet, maculées de taches purpurines. Labelle plus large que long, étalé, à 3 lobes peu marqués, les 2 latéraux beaucoup plus larges que le médian, muni de raies et de ponctuations symétriques; lobe médian court, ovale. Eperon conique-cylindrique, un peu courbé, égalant l'ovaire. Env. de Rochefort (Foucaud) ! A rechercher dans le Sud-Ouest. [Race] O. integrata G. Camus. O incarnat a var. integrata G. Cam. olim. Icon. G. Cam. Atlas, pi. XIX. Tige élancée, peu fistuleuse. Feuilles dressées, non maculées, assez étroites. Feurs d'un pourpre violacé assez foncé, disposées en épi dense, allongé. Labelle presque plan, suborbiculaire, indivis, marquée de stries d'un violet noirâtre peu nombreuses, muni à la base d'une tache blanche dégradée. Périanthe à divisions disposées comme dans YO. in- carnata et colorées en pourpre violacé très foncé. Eperon dirigé en bas, égalant environ l'ovaire. TR. Souppes! (G. Camus, abbé Chevallier, Jeanpert, Luizet). 33. O. latifolia L. Sp.pl., éd. I, p. 941 (1753); Gren. et Godr. FI. Fr., III, p. 295; Koch. Syn.fi. Germ. et Helv., éd. 2, p. 792; Parlât. FI. ital., III, p. 519; Ten. FI. nap., II, p. 297; Barla Iconogr. Orchid., p. 61; Ardoino FI. Alp. -Mûrit., p. 354; Boreau FI. du cent. Fr. éd. 2 et 3. O . fïstulosa Mœnch Méih., p. 713 (1794). ICON. — Reichb. f. Orchid., tab. 402; Haller Icon.pl. Helv., tab. 31 ; Barla Iconogr. Orchid., pi. 48 et 49 fîg. 1 à 6 (les fig. 7, 8, 9, 10, 1 1 de cette planche représentent un forme hybride); G. Cam. Fonogr. Orchid. Par., pi. 16. Bulbes palmés. Tige de 3 à S décimètres, robuste, anguleuse au sommet. Feuilles d'un vert foncé, pourvues ou non de macules brunâ- tres, les inférieures ovales oblongues, élargies au milieu, obtuses et planes au sommet, les supérieures lancéolées acuminées Bractées vertes, souvent lavées de pourpre, les inférieures seules plus longues que l'ovaire. Fleurs moyennes d'un pourpre foncé un peu violacé, dis- posées en épi dense. Périanthe à divisions libres, les externes dressées, les deux latérales un peu étalées et un peu réfléchies au sommet, non maculées. Labelle ponctué et muni de lignes d'un pourpre foncé dis- posées symétriquement, à 3 lobes peu profonds, un peu crénelés, les latéraux rejetés un peu en arrière. Eperon cylindro-conique, dirigé en bas, un peu courbé, un peu plus court que l'ovaire. Dans toute la France. i5S IOURNAL DE BOTANIQUE Nous avons constate dans les terrains tourbeux une forme robuste, à tige peu fistuleuse et peu élevée, à feuilles ovales, courtes, for- tement maculées de brun, à lobe m >yen du labelle un peu plus long que daas le typ :. Cette forme, assez commune, est VO. tnajalis Reichb. Pl.crit. VI, p. 7 (1828), nom dont la plupart des auteurs font un simple synonyme d'O. latifolia. Var. corsica Reverchon. — Fleurs grandes et disposées en épi très lâche; bractées courtes. Eperon gros un peu renllé au sommet. Cette variété est fort remarquable et mériterait d'être étudiée de nouveau sur place. [Race]0. foliosa Soland. ;Reichb.f. Orc/i. tab.401 et 515, fig. 1. Plante robuste. Tige de 2 à 4 décimètres environ, non maculée, fistu- leuse. Feuilles oblongues lancéolées, larges, maculées ou non. Fleurs très nombreuses, assez grandes, disposées en épi compacte. Bractées très longues, foliacées, souvent lavées de rose au sommet, les inférieures dépassant longuement les fleurs. Le reste comme dans VO. latifolia. Marais tourbeux des environs de Paris! Ouest! Charente- (Pou- caud!); Creuse, Haute- Vienne (Boreau), Mont- Louis (Boutigny), sub nom. O. latifolia in Herb. Muséum, et probablement pas très raie. 34. O. iBiaculata L. Sp. pi. éd. I, p. 942 (1753); Gren. et Godr. FI. Fr., 111, p. 296; Ail. FI. pcd., 2, p. 150; Lindl. Orchid., p. 266; Boreau FI. dit Coït. Fr., éd. 1, 2, 3; F/or. dan., tab. 933; Bonn. tab. 30; Barla Iconogr. On//., p. 60. Icox. — Reichb. f. Orchid, tab. 407; Hall. Helv. tab. 32, fig. 1 ; Vaillant AV., tab. 31 , f. 9, 10; Reichb. Icon. XI II, tab. 55 ; Barla Iconogr. Orchid., pi. 47 (Exe. les fig. 0 et 8, qui repré- sentent des formes hybrides); G. Cam. Iconogr. Orch. Far. pi. 15. Bulbes palmés. Tige non fistuleuse, de 3 à 6 décimètres, dressée, souvent un peu Qexueuse, un peu anguleuse au sommet. Feuilles de formes variables suivant les terrains, les inférieures plus ou moins obtuses ou lancéolées, les supéri< ures l' •nguement acuminées, bractéi- formes, toutes finement denticulées (caractère visible seulement à la loupe et sur 'les échantillons vivants), maculées de taches brunâtres ou noirâtres s'atténuant beaucoup par la dessication. Bractées lancéolées -, plus longues que l'ovaire, souvent lavées de pourpre au sommet. Fleurs in ombreuses, dispi >sées en épi dense. 1 V : ianthe à divi- sions libres, les externes dressées, les deux latérales un pi u étalées et un peu réfléchies au sommet, les deux internes commentes. Labelle à circonscription suborbiculaire, à 3 lobes plus ou m jfonds, étalé. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 159 Lobes latéraux larges, ondulés, denticulés, lobe moyen obtus et court, ou allongé et même acuminé. Les divisions extérieures du périanthe sont ordinairement ponctuées, maculées de rose purpurin. Le labelle est aussi muni de taches et de lignes de même couleur et les disposi- tions des taches et des points offrent ordinairement pour les deux côtés une symétrie assez régulière. Eperon cylindro-conique, dirigé en bas, un peu courbé, plus court que l'ovaire. Plante commune dans toute la France, surtout dans les terrains siliceux. On observe les variations suivantes : Var. ix trilobata Auct. — Epi grêle, d'abord conique, puis allongé. Fleurs petites; labelle à 3 lobes profonds, le médian dépassant longue- ment les latéraux. Feuilles inférieures ovales-suborbiculaires. — Forme des coteaux arides, calcaires ou siliceux. Var. ]3 média Auct. — Epi cylindro-conique, assez allongé; fleurs assez grandes, à labelle à 3 lobes peu profonds ; feuilles inférieures acuminées. — Forme des prairies. Var. y palustris. — Epi cylindro-conique assez allongé ; fleurs grandes, ordinairement colorées d'un rose assez intense; labelle à 3 lobes, le médian acuminé, les latéraux amples, ondulés crénelés, feuilles inférieures acuminées. — Forme des marais tourbeux. Dans cette espèce l'intensité de la coloration est très variable : les individus qui viennent dans les endroits peu éclairés sont souvent presque ou totalement blancs, mais on en trouve aussi, plus rarement il est vrai, dans les endroits éclairés. Nous avons, pendant plusieurs années, conservé des pieds de cet Orchis en pots et nous avons cons- taté les faits suivants. La reproduction a eu lieu par les bulbes. A des individus à fleurs fortement colorées en ont succédé d'autres à fleurs peu ou point colorées. Par l'âge les fleurs souvent se décolorent et j'ai tou- jours remarqué que la décoloration se fait dans l'ordre suivant : l'en- semble pâlit un peu, puis les points s'effacent, les lignes s'atténuent et enfin disparaissent presque entièrement. Les formes de labelle restent stables pour tous les individus issus d'un même pied. [Race] O. elodes Griseb. Ueber Bild. d. Torfs. p. 25 (1S46). Icox. — Reichb. f. Orchid, tab. XIII, p. 406; G. Cam. Atlas pi. XX. Bulbes palmés. Tige grêle, élancée, de 2 à 4 décimètres, dressée ou flexueuse, non fistuleuse; feuilles oblongues allongées, les inférieures obtuses mucronées, les supérieures atténuées bractéiformes, toutes non maculées ou pourvues de macules peu visibles ; fleurs d'un blanc pur, ou lavées de rose extrêmement pâle, disposées en épi allongé. Divisions du périanthe disposées comme dans VO. maculata, mais plus acu- minées. Labelle à 3 lobes, les deux latéraux larges, ordinairement ni i6o JOURNAL DE BOTANIQUE crénelés, ni dentés, un peu ondules, le moyen ovale sub triangulaire. Les ûeurs sont ordinairement non maculées; lorsqu'elles le sont, les macules sont peu visibles. Eperon égalant environ la moitié de l'ovaire. TR.? — Environs de Paris! A rechercher dans les marais, surtout clans les régions montagneuses (Probablement la var. minor Brébiss. /■'.'. Norm. éd 5. p. 389, indiquée à Falaise). Cette plante a été signalée en Suisse par M. Gremli. 35. O. Spitzelii Sauter in Koch. Syn., éd. 1, p. 686(1837). O. brevicomis Marcilïy (non Viv.). Bulbes subglobuleux. Tige «le _' à 4 décimètres, nue au sommet ; feuilles peu nombreuses, les inférieures ovales-oblongues, atténuées à la hase, ou lancéolées, brusquement acuminées, les supérieures engai- nantes et bractéiformes. Fleurs purpurines, un peu verdâtres à l'inté- rieur, à divisions latérales externes et labelle pourvus de ponctuations d'un pourpre violacé plus accentuées dans ce dernier. B leui s peu nom- breuses, disposées en épi assezlâche. Divisions externes du périanthe ordinairement obtuses, d'abord un peu conniventes, puis les latérales un peu étalées, jamais réfléchies. Divisions internes élargies à la hase, obtuses, tronquées lui émarginées. Labelle brièvement rétréci à la base puis dilaté, trilobé plus ou moins profondément, à lobe moyen émar- giné. Lperon ayant au moins la moitié de la longueur de IN > va ire et au plus l'égalant. TR. Alpes-Maritimes, Marcilïy, sub 710m. O. brevicornis. ./ uivre.) CHRONIQUE. I. 1 Botanique a fait depuis quel ps plusieurs perl dont le défaut de place ne nous a pas permis 'l'entretenir nos 1 une nous l'au- rions désire. Nous ne voulons pourtant pas tarder davantage à leur annoncer la mort de M. Kk.v.ik, l'explorateur persévérant et consciencieux qui, le premier, a fait connaître la flore de la Tunisie d'une façon à p - complète, le collabo- rateur de Cosson qu'il accompagna dans presque tous m Algérie; de M. C. KouMEGukKE, fondateur et directeur depuis quatorze ans de la Revu mycologiçue, qui a largement contribué à d welopper en France le goût de l'étude des Champignons; de M. Serbno Watson, le savant botaniste américain; de M. K. Richtek, l'auteur des Plantai europ, Bibliothèque E. André (de Beaune). — Cette importante bibliothèque sera vendue aux enchères publiques du 2 au 12 mai 1892. I lie comprend environ 3.300 numéros, qui représentent plus de volumes et brochures; elle s.- divise en 4 parti : 1 Panique, a0 G g 'et Pal ie,-^ Zoologie, \? Entomo- logie. Chacun des catalogues spéciaux sei touteper onnequien fera la demande par lettre affranchie, à MM. J.-B. Baillièrc et fils, 10, rue Hautefeuille, à Paris. Joindre dix centimes par catalogue pour l'affranchissemei t. Le Gérant: Louis Mobot. Paris. — J. Mcrscii, imj>. 11, PI. Henfort-Rochereau. 6« ANNÉE. N° 9. 1" MAI i8g*. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LE RHIZOME DU PARIS QUADRIFOLIA EST-IL SYMPODIQUE OU MONOPODIQUE? Par M. Henri HUA. Les auteurs que j'ai pu consulter étant partagés sur cette question et ne donnant en général pas de preuve absolue de leur opinion, il me semble utile de mettre la chose au point et de chercher, pièces en mains, qui a raison des tenants du sym- pode (1) ou des partisans du monopode (2). Je ne puis ici discuter point par point les assertions de cha- cun. J'exposerai seulement la manière d'être du Paris à des époques successives d'une période végétative. La vérité jaillira d'elle-même de cet exposé. Au moment où la tige aérienne vient de sortir de terre (mars- avril), elle a sa base étroitement enveloppée dans une gaine sca- rieuse dont les deux épidémies peuvent assez facilement se déta- cher l'un de l'autre par suite de la destruction du mésophylle : ce qui a pu faire croire à l'existence d'une double gaine. Dans des exemplaires très favorables, où le sommet delà gaine a per- sisté, on peut voir un peu au-dessous de ce sommet un petit mucron, indice du pétiole et du limbe que l'on trouve dévelop- pés chez les individus très jeunes, où il n'y a pas de tige aérienne. Ce mucron est opposé au bourgeon situé à la base de la tige aérienne et destiné à prolonger le rhizome. Notons entre le bourgeon et la tige, mais semblant plutôt attachées à celle-ci, 1. 1850. Irmisch, Morph. d. Monokot. Knollen- und Zwiebelgewàchse, p. 180. 1873. Wydler, Berner Mittheilungen (Teste Scholz). — 1883. Royer, Flore de la Côte d'Or, II, p. 488. — 1888. Franche t, Monog-. du g. Paris, p. 169 (Mémoires pour le centenaire de la Soc. philomathique). — 1892. Dutailly, Une fleur qui dé- bute trois ans avant son épanouissement (B. de la Soc. linn. de Paris, n° 126, 2 mars 1892). — 1892. Heim, Kech. médicales s. le g-. Paris (Thèse, 12 mars), p. 18. 2. 1876. Falkenberg, Vergleichende Untersuchungen iiber den Bau der Mono- cotyledonen, p. 52. — 1888. Ed. Schols, Morphologie d. Smilaceen... etc .. (23"r lahres-Bericht des nied.-ôsterr. Landes-Realgymnasiums zu Stockerau), p. 17-20. !Ô2 IOURNAL DE BOTANIQUE deux languettes scarieuses semblables l'une à l'autre, en voie de destruction. Sauf la présence de ces organes, souvent mécon- naissables et qui disparaîtront du reste bientôt en même temps (îue la gaine commune qui les protège, il y a là quelque chose rappelant la disposition générale des parties chez 1rs Polygona- iitvi, dont le rhizome est certainement un sympode. Mais regardons de près le bourgeon. Ogivo-conique, long à cette époque de 3 à 4 mm., il est un peu plus mince que la tige aérienne, mais sa base s'empâte de telle sorti- qu'elle semble ten- dre à se prolonger au-dessous de l'insertion de la tige aérienne. Son sommet présente une petite encoche, dernier vestige de l'ouverture primitive delà gaine. A droite (ou à gauche) de cette encoche, en supposant la tige aérienne derrière le bourgeon, il y a un petit mucron, d'autant moins marqué qu'on a affaire à un exemplaire de plus grande taille. Dans les exemplaires jeunes, dont la tige aérienne n'a que trois feuilles, ce mucron est très net et légèrement subulé. Un peu au-dessous du milieu de sa hauteur, la surface du bourgeon est marquée par un léger ressaut circulaire, indice de l'insertion de la gaine sur lVntrenœud basilaire. A la loupe, on peut distinguer sur la gaine des nervu- res en nombre impair, dont l'une, médiane, va se terminer dans le petit mucron. Enlevons la gaine, en notant soigneusement la place de sa nervure médiane. Nous trouvons insérés côte à côte sur L'extré- mité de l'entrenœud basilaire : 1 du côté opposé à la nervure dorsale de la gaine, un bourgeon relativement considérable (1 mm., 50 de long) enveloppé d'une gaine complètement fermée, semblable à celle que nous venons d'enlever, sinon qu'elle est plus petite et que l'ouverture du sommet y est mieux marquée; cette ouverture regarde la tige florifère actuellement dévelop- pée, indiquant ainsi pour la gaine n'J 2 un plan de symétrie per- pendiculaire au plan de symétrie de la gaine n° 1(1). 2° sur le côté de ce bourgeon, entre lui et la partie dorsale de la gaine n° 1, une jeune tige aérienne avec L'ébauche des feuilles (1 anté- rieure, 1 postérieure, 2 latérales), des sépales (en croix avec les feuilles), des pétales, des étamines (8 mamelons arrondis) et l'indication, parfois très faible ou nulle, des carpelles. Elle est 1. Chez les jeunes individus qui ne développent pas encore de tige aérienne, les gaines successives sont en disposition distique. Henri Hua. — Sur le rhizome du Paris quadrifolia. 163 notablement plus courte que le bourgeon (1 mm. au lieu de 1.50). Elle en est séparée par 2 écailles, de coupe triangulaire à la base, aplaties au sommet, qui l'enveloppent à demi sur les côtés, et la dépassent en se reployant sur elle en dessus. Les écailles sont manifestement insérées sur la base de la tige aérienne et non sur celle du bourgeon. En les regardant de dos on les voit la plupart du temps reliées entre elles à la base par un frein. Ce serait donc comm^une écaille unique, très profondément bifide. Débarrassons maintenant le bourgeon n° 2 de sa gaine. Nous trouvons insérés à l'extrémité d'un entrenœud court, dans les mêmes rapports déposition que dans la gaîne n° 1, un bourgeon n° 3 avec sa gaîne, plus ouverte que la gaîne n° 2, laissant même parfois voir le point végétatif qu'elle cachera plus tard, et une tige florifère, plus jeune que la précédente (les feuilles et les sé- pales sont seuls ébauchés), enveloppée par sa double écaille dor- sale, déjà considérablement développée. Y compris cette écaille l'ensemble de la tige aérienne dépasse le bourgeon n° 3 (omm.,85, contre 0,60) dont la gaîne a son plan de symétrie perpendicu- laire à celui de la gaîne n° 2, et son dos tourné dans le sens inverse de celui de la gaîne n° 1. Nous pourrions presque en rester là ; la tige florifère se trou- vant toujours à l'aisselle d'une gaîne, il semble que la nature monopodique du rhizome soit démontrée (première preuve, tirée du rapport des parties développées). Nous pousserons pourtant plus loin l'analyse pour ne laisser aucun doute possible, et nous commencerons en étudiant, dans le bourgeon n° 3, les tout premiers stades du développement. Le bourgeon cache dans sa gaîne, au début d'avril, deux mamelons nus presque égaux : généralement, celui de l'aisselle est plus petit. Sur une plante un peu plus avancée, nous verrions s'indiquer sur celui-ci, du côté où il touche l'autre, deux folioles triangulaires apparaissant simultanément, leurs bords externes libres, leurs bords internes plus ou moins confondus ; à peu près en même temps, plutôt un peu avant, s'ébauche sur l'autre ma- melon une gaîne (n° 4) en forme de croissant. Plus tôt (depuis l'au- tomne dernier jusque fin de mars, suivant les exemplaires) nous n'aurions trouvé qu'un seul mamelon, faisant plus ou moins saillie par l'ouverture de la gaîne qui l'enveloppe, et sur lequel, du côté opposé à cette ouverture, à l'aisselle de la gaîne par consé- i64 JOURNAL DE BOTANIQUE quent, se dessine une gibbosité destinée à devenir Le second ma- melon, origine du rameau floral. 11 ressort de cette analyse deux faits importants : i° L'axe florifère, que nous savions déjà être toujours à l'aisselle d'une gaine, naît après le bourgeon destiné à prolonger le rhizome, et provient de lui. Le rhizome est donc bien monopodi que (deuxième preuve, tirée du développement des parties). — 2° Les deux écailles triangulaires (reliées ou non par leurs bases) appartien- nent bien à l'axe florifère. Elles représentent, au point de vue morphologie! ue, la gaine ou bractée bicarénée adosse. • a L'axe principal, qui est si fréquente à la base des rameaux des Mono- cotylédones, et particulièrement nette à la base des pédoncules floraux des Iridées. Nous venons de voir, dans le bourgeon du mois d'avril, trois fleurs de moins en moins développées au fur et à mesure qu'on s'approche davantage du sommet. Quel va être Leur sort ? La plus avancée, la première formée, va-t-elle se développer l'année prochaine, les autres devant attendre chacune un an pour voir le jour, soit trois ans d'attente pour la troisième? Pour nous en assurer, suivons pas à pas le développement du bourgeon. 11 perce bientôt la gaine où il est enveloppé avec la base de la tige aérienne, et déjà au début de mai l'entrenœud basilaire est long de io à 12 mm. et porte à son extrémité le bourgeon long de 5 à 6 mm. En même temps, il s'est ép lis i surtout à la base, de manière à être plus gros que la base de la tige aérienne, où l'on peut voir encore, sur des exemplaires favorables, les petites écailles triangulaires qui n'ont pas bougé. Analysons Le bourgeon terminal : à l'aisselle de la gaine n° 1 , la fleur est restée à peu près dans l'état que nous connaissons, mais elle est flétrie et aplatie entre la gaine et l'axe du rhizome qui prend plus d'im- portance (long. 2 mm., 50; diam. 3a 4 mm.). La Qeur n° 2 a ébauché ses pétales et ses étamines ; elle est presque dans l'état de 1 1 fleur n° 1 au début d'avril. La fleur n" 3 a bien développé sa double écaille dorsale et ébauché ses quatre feuilles. La gaine n 4 est en train de se fermer sur le point végétatif et à son .ais- selle s'indique une quatrième fleur sous la forme d'un mamelon nu. Bientôt, sous la pression de ces parties en pleine végétation, Henri Hua. — Sur le rhizome du Paris quadrifolia. 165 la gaîne n° 1 se fend, laissant passer l'entrenœud n° 2 qui s'al- longe à son tour, en prenant l'épaisseur normale du rhizome, et porte plus loin le bourgeon terminal dont l'enveloppe est main- tenant la gaîne n° 2. Vers le 10 ou 15 juin, nous avons deux entre- nœuds allongés, commençant à porter des racines éparses. Au nœud qui les sépare se trouve encore, formant une bague, la gaîne n° 1 brunie, à demi-desséchée, et capable d'être dédou- blée, comme l'était la gaîne commune de la tige aérienne et du bourgeon. Celle-ci a disparu ainsi que la double écaille basi- laire de la tige. A l'aisselle de la gaîne n° 1, dans un plan per- pendiculaire au plan médian de la tige aérienne actuelle, on trou- vera sans peine une ébauche de tige flétrie avec sa double écaille basilaire. C'est la fleur n° 1 d'avril, dont on pourra facile- ment constater la présence à cette place jusqu'à la fin de l'au- tomne. La fleur n° 2, à l'aisselle de la gaîne n° 2 encore fermée, a acquis des ébauches de carpelles, mais elle est en voie de se flétrir à son tour, serrée par l'entrenœud n° 3 qui grandit à ses dépens. La fleur n° 3 a ses feuilles et ses sépales ébauchés, souvent aussi ses pétales et ses étamines. La fleur n° 4 dessine ses écailles basilaires dorsales, tandis qu'une cinquième gaîne, formée autour du point végétatif du rhizome, commence à se développer. En juillet, le troisième entrenœud sera sorti de la gaîne n° 2, qui garde à son aisselle la deuxième fleur flétrie, arrêtée dans son développement au point où nous l'avons laissée en juin. La troi- sième fleur ébauche ses carpelles et vers la fin du mois pousse cette ébauche plus loin que ne l'ont fait les fleurs précédentes ; en même temps elle développe considérablement toutes ses par- ties, tandis que le quatrième entrenœud du rhizome reste court et que le bourgeon qu'il porte à son sommet ralentit son déve- loppement. Depuis le mois d'avril, si par instants les bourgeons latéraux avaient égalé ou quelque peu dépassé le bourgeon ter- minal, celui-ci avait toujours pris le dessus et poussé de l'avant, repoussant les jeunes fleurs, les empêchant de se développer. Voici que maintenant l'axe latéral prend le dessus, dépasse le bourgeon terminal, dépasse aussi sa double écaille basilaire, qui jusqu'ici avait toujours longuement surpassé les ébauches de tiges avortées, et d'ici à la fin de l'automne, elle va parfaire son organisation, de manière à n'avoir plus qu'à développer ses par- ties pour s'épanouir dans l'air au premier soleil du printemps. 166 JOURNAL DE BOTANIQUE Le bourgeon terminal est d'ailleurs déjà presque tel qu'on le retrouve au mois d'avril. Les trois entrenœuds et les trois gaines qui le constituent existent déjà. Le premier rameau florifère (n 4 depuis avril) a déjà indiqué ses feuilles, ses sépales, ses pétales, et ne tardera pas à ébaucher ses étamines. Le deuxième (n° 5) a sa double écaille assez développée, et il va ébaucher ses feuilles. Quant au troisième (n'J 6), il s'ébauchera, comme nous l'avons VU plus haut, tantôt dès la fin de l'automne, tantôt seule- ment au premier printemps a venir. Nous avons pris le cas le plus fréquent, celui où il y a trois entrenœuds au rhizome entre deux tiges aériennes développées. vS'il y a un retard dans la marche des choses, il pourra se faire qu'à la fin de juillet ce soit la deuxième fleur après celle dont le fruit mûrit dans l'atmosphère qui se développe, au lieu de la troisième. Il n'y aura alors que deux entrenœuds entre deux tiges développées. De même, il peut y avoir plus de rapidité dans la marche générale des choses, ou bien la troisième fleur peut se trouver empêchée de se développer pour une cause ou pour une autre. Ce sera alors la quatrième qui prendra le dessus, et ainsi s'explique le cas où quatre entrenœuds du rhizome sépa- rent deux cicatrices de tiges aériennes. Quoi qu'il en soit, c'est toujours la fleur prête en juillet qui se développera au printemps suivant, et comme nous avons vu sa première ébauche se faire d'ordinaire au premier printemps de l'année en cours, ou au plus tôt à la fin de l'automne précédent, nous sommes assurés que son évolution complète se fait bien en une année seulement. Le Paris rentre donc dans la règle ordinaire. Quant à l'inflorescence, il résulte de tout ce qui précède qu'elle est unillore, terminant un rameau secondaire, que l'on peut si l'on veut appeler un pédoncule floral, portant sous la fleur un involucre de quatre feuilles. A la rigueur, si l'on prend en considération la présenced'un pareil pédonculeà L'aisselle de chacune des bractées du rhizome adulte, on peut regarder 1 en- semble d'un individu de Paris comme une grappe absolument indéfinie, dont la plupart des fleurs avortent avant complet dé- veloppement, et dont une seule se développe chaque année. !a lettre insérée a la fin de ce numéro, p. 17 1 Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 167 LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 207. Graphis scripta Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 251; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 219 et Contrib. à l'étude monogr. du genre Graph. in Bull. Soc. bot. France t. XXXI (1884), p. 96. — Sur les Aubépines des haies à Canisy ; sur un Hêtre, route de Canisy à Saint- Gilles avec un thalle nettement déterminé par une ligne blanche ; sur un Aulne, au bord de l'étang de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond- de-Bonfossé ; sur un Coudrier, clans le parc du château d Agneaux ; sur un Laurier du Portugal, à Saint-Gilles (bois de Joigne). Tous les Graphis que nous allons énumérer ici, se rencontrent toujours dans ce pays dans un état parfait de végétation, et tous, à l'exception du Gr. scripta Ach., se développent admirablement. Il est rare de rencontrer une espèce isolée sur le tronc d'un arbre ; la plupart du temps les Gr. sophistica Nyl., Gr. dendritica Ach. et Gr. inusta Ach., végètent les uns à côté des autres ; le Gr. scripta Ach. s'associe parfois à eux, mais il occupe alors une place plus restreinte. Si l'on enlève, par exemple, un fragment de 7 ou 8 cent, de longueur de l'écorce d'un chêne âgé de 15 à 20 ans, on trouvera une plaque de Gr. dendritica Ach. et une autre de Gr. inusta Ach. larges chacune de 3 cent, et seulement deux petits îlots de Gr. scripta Ach. Ce der- nier est donc plus rare ici que les trois autres espèces que nous venons de citer. Le thalle est hypophléode, lisse, brillant, olivâtre et plus ou moins déterminé ; il jaunit légèrement par la potasse caustique et brunit ensuite (1), mais sous le microscope la matière colorée ne se répand pas en dehors du fragment que l'on examine, cette matière, sécrétée par les hyphes, est donc peu abondante ; les chrysogonidies prennent alors une teinte d'un jaune plus vif. Les lirelles sont de forme varia- ble, simples, bi ou trifurquées, espacées, assez courtes, à disque étroit, nu ou très rarement pruineux (sur un Aulne à Saint-Ebremond-de- Bonfossé), bordées par le thalle; le périthécium est noir sur les côtés, l'épithécium noirâtre, l'hyménium blanc ou parfois un peu noirci et l'hypothécium incolore; les paraphyses, épaisses de 0,002 millim., ne sont ni rameuses, ni renflées au sommet. Les spores, d'abord incolores et souvent atténuées à une extrémité, deviennent oblongues, arrondies aux deux bouts et un peu brunies; elles sont 6-10 loculaires et mesu- 1. Toutes les réactions des Graphidés, sauf indication contraire, sont faites avec une solution de potasse au cinquième, c'est-à-dire avec o gr. 80 de potasse pour 4 grammes d'eau. i68 JOURNAL DE BOTANIQUE renl osuro, - ; millim. L'iode bleuit les spores bien formées ri elle est sans action sur la gélatine hyméniale. — F. i. limitata Pers., Malbr. Etude monogr. Graph. p. 96. — Sur de jeunes Frênes et de jeunes Chênes, sur des Coudru-rs dans le parc du château de Canisy ; sur des Houx dans le parc du château de Soulles ; sur des Coudriers, dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint- Ebremond-de-Bonfossé. — F. 2. minuta Leight., Malbr. Etude monogr. Graph. p. 96 et d'après les échantillons qui lui ont servi à composer cette monogra- phie. — ■ Sur des Coudriers dans les parcs des châteaux de Canisy et d'Agneaux; à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, sur un Pommier et sur un Châtaignier (bois des Vaux). — F. ]. divaricata Leight., Malbr. Elude monogr. Graph. p. 96. — Sur les I [êtres à Canisy, parc du château; sur un Pommier â Canisy (le Boscq) ; sur un Coudrier, à Gourfalcur; sur de jeunes Chênes (1), dans le bois de Soulles, et de Saint-Sauveur-de-Bonfossé ; sur un Châtaignier, dans le bois de Soulles; sur des Houx, dans le t >> > î ^-. d>- la Motte-l'Evêque â Saint-Ebremond-de-Bonfossé et dans celui d'Aun aux. — F. 4. recta (Humb.) Nyl; Gr. scripta f. typographa Willd., Malb. Elude monogr. Graph. p. 96; Zw. Exsiccat. n" 985. — Sur des Merisiers à Saint-Gilles. — F. 5. tenerrjma Ach. — Sur un jeune Chêne dans le parc du château de Canisy. — F. 6. HEBRAICA Ach. — Sur un Charme dans le parc du château de Canisy. — F. 7. radiata Leight. Lich.-Fl. Great Brit. X"' éd. p. 429. — Sur des Frênes dans le parc du château de Canisy et dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. — F. 8. varia Ach., Malbr. Etude monogr. Graph. p. 97. — Sur les 1 [êtres à Canisy (parc du château) ; dans les bois de Soulles et de Saint-Sauveur-de-Bonfossé ; à Saint-Martin-de-Bon fossé ; à Saint-Kbrc- mond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque); à Saint-Gilles (bois M ûngray et de Joigne). — Var. 1. PULVERULENTA Ach., Malbr. Etude monogr. Graph. p. 2< >-jj millim.; les spores au nombre de 8 dans les thè- ques, d'abord incolores, deviennent brunes quand elles sont tout à fait vieilles, (lies sonl parfois entourées d'un halo, 7-11 septées ave^ de nombreuses cloisons longitudinales entre les séparations transversales, de sorte que le protoplasma est divisé en petits carrés, leur forme est très variable même dans la même apothéeic, le plus souvent elles sont ellipsoïdes ou oblongo-ellipsoïdes, mais il n'est pas rare d'en rencon- trer de renflées au milieu ou d'atténuées à une extrémité ; elles ont Oi°33_57 millim. en longueur et 0,020-24 en largeur; l'iode, qui les colore en bleu violet, ne teint pas la gélatine hyméniale. — F '. 1. diffusa Leight. Lich. -FI. Gr. Brit. 3' éd. p. 4^4. — Sur des Hêtres à < )anisy, il ms le bois de Soulles, à Dangy (parc du < hâ- teau), à Gourfaleur (propriété de M. le docteur Marin) et à Agneaux (parc du château); sur un Châtaignier dans le bois d'Agneaux; sur des Chênes à Saint-Sauveur-de-Boi et à Saint-Gilles (bois de | ne) ; sur un Frêne à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur des Lins de Normandie à Quibout (Grimbert), à Saint-Sauveur-de-Bonfoss< dans le bi >is de Soull Thalle cendré blanchâtre ou glaucescent membraneux, rugueux ou lisse, lirelles allongées, simples ou n'ayant qu'un rameau, écartées les tutres, diversement contournées et allant dans toutes les dire' thalloïde épais, cachant presque le bord propn : disque étroit, nu ou légèrement pruineux. — F. 2. radiata Leight. loc. citât. — Sur les Hêtres à Caniî Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 171 sur les Chênes à Canisy, à Saint-Gilles (bois Maingray) et dans le bois d'Agneaux; sur un Houx à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle blanc ou glaucescent, uni; lirelles courtes le plus ordinaire- ment radiées, parfois simples, à bord thalloïde un peu élevé, à disque élargi et nu. — F. 3. divaricata Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. 3rae éd. p. 434. — Sur des Hêtres à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evê- que) et à Dangy ; sur un Chêne à Soulles (Chaire-au-Diable) ; sur un Houx près de l'étang de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de- Bonfossé. Thalle blanchâtre, assez uni ; lirelles très ramifiées, longues et dirigées dans tous les sens, à bord propre laissant voir le disque nu et assez large, à bord thalloïde plus ou moins épais et lisse. — F. 4. flexuosa Leight. loc. citât. — Sur des Hêtres à Saint- Ebremond-de-Bonfossé, dans le bois de Soulles et dans celui d'A- gneaux, à Saint-Gilles (bois Maingray); sur un Merisier près de l'étang la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur un Châtaignier dans le bois d'Agneaux. Thalle blanc presque lisse, lirelles étroites, longues, simples ou rarement à 1 ou 2 ramifications, parfois presque droites, le plus souvent flexueuses, à disque étroit, nu, à bord propre grossièrement bordé par le thalle. Sur déjeunes Chênes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque) et à Saint-Gilles (bois Maingray), j'ai récolté une variation de cette forme à thalle hypophléode, à lirelles simples ou à un rameau, flexueuses et très espacées, à disque élargi et nu. — Var. 1. pulverulenta (Sm.) Leight. loc. citât. — Sur des Hêtres et des Pins de Normandie à Canisy, dans le bois de Soulles etc. Thalle blanc, un peu rugueux, pulvérulent, lirelles à bord propre élevé, grossièrement bordées par le thalle, à disque ouvert assez large et pruineux. — Var. 2. dendriticoides Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. p. 435. — Sur un Chêne dans le bois de Saint-Gilles. Assez semblable au Gr. dendritica Ach., lirelles à disque large un peu pruineux et spores du type. Après le classement de ces formes, il m'en est resté d'autres aux- quelles il est impossible de donner un nom; cette espèce est donc excessivement polymorphe. i° Sur un Hêtre à Canisy (ferme de la Ménagerie) une forme à thalle d'un blanc jaunâtre, lisse, à lirelles pressées et de formes variées, ayant un bord propre élevé, un bord thalloïde presque nul et le disque prui- neux. Un échantillon à peu près semblable a été récolté sur un Aulne i72 JOURNAL DE BOTANIQUE dans le bois Maingray à Saint-Gilles, le thalle en est plus gris, les lirelles moins pressées, les unes radiées, les autres courtes ou très lon- gues, droites ou flexueuses. a Sur des Pins de Normandie dans le bois de Soulles, une autre forme à thalle blanc, à lirelles élevées au-dessus du thalle, la plupart simples, quelques-unes à i ou 2 rameaux, ûexueuses ou courbées, recouvertes des deux côtés par un bord thalloïde mince et lisse, qui ne laisse apercevoir qu'une étroite fente de l'épithecium. 30 Sur un Sycomore dans le bois de Saint-Gilles, une forme à thalle très inégal, et à Huiles à peine visibles. Puis d'autres échantillons récoltés sur des Hêtres à Canisv (ferme de la Ménagerie) et sur des Pins de Normandie du bois de Soulles, lesquels présentent sur le même exemplaire plusieurs des formes énu- méréés ci-dessus, ou ont un thalle dont la couleur s'éloigne de celle de ces formes, par exemple glaucescent, ardoisé, etc. vivre. 1 CHRONIQUE. La Société botanique de France en Algérie. La Société botanique de France tient actuellement, en Algérie, sa session extraordinaire annuelle. Notre collaborateur, M. Sauvageau, a eu l'aimable atten- tion de nous adresser, pour nos lecteurs, un compte rendu de la première partie de cette session que nous nous empressons de leur communiquer. La session est ouverte à Alger, le samedi 16 avril, à _• heures, par une tnce que préside M. A. Châtia, membre de l'Institut, qui donne tout d'abord la parole à M. Guillemin, maire d'Alger. Celui-ci, dans un discours empreint d'une chaleureuse sympathie, souhait'- la bienvenu - hôtes et rend hommage à la science et à l'intrépidité des botanistes algériens, MM. Pomel, Mares, Battandier, Trabut. Puis M. ( hatin prend la parole. Apres avoir remercie M. le maire d'Alger de sa bienveillante hospitalité, il adresse quelques paroles d'adieu à ses compagnons d'excursion d'autre- i et trace magistralement le tableau des fructueuses récoltes <|ue ses mpagnons d'aujourd'hui se préparent à taire dans la région de. Biskra; lui-même est venu continuer ses intéressantes recherches sur les Terfez. Son discours a tout l'entrain et la verdeur de la jeunesse. On procède ensuite à la constitution du bureau spécial de la sessi nt nommés à l'unanimité : présidents d'honneur, MM. Pomel et Mares; président, M. Battandier; vice-présid :nt, M. 1 rabut; secrétaire, M. Hérail; secrétaires-adjointe, MM. Arbost, Neyraut et Sauvageau. M. battandier, en prenant possession du fauteuil de la présidence, fait un très int- ressant historique de la Botanique algérienne. 11 retrace, avec la grande compétence que lui ont acquise de longues années d'études, les Chronique. 1 73 fructueux voyages de Thomas Schaw, de Desfontaines et de Poiret. On regrette que son historique s'arrête à une époque un peu éloignée, mais sa modestie l'empêche de parler des explorations plus récentes auxquelles il a pris une part si importante. Puis, avec un esprit scientifique des plus élevés, son fidèle collaborateur, M. Trabut, montre dans un aperçu rapide le rôle que doit jouer la Bota- nique dans l'accroissement de la fortune publique en Algérie. Les régions naturelles de la colonie, si variées au point de vue du climat et de la na- ture du sol, réclament des cultures appropriées à chacune. Des études pré- cises de géographie botanique, de morphologie et de physiologie végétales, dicteront les règles d'une exploitation rationnelle et diront quelles sont, parmi les espèces et les races indigènes ou étrangères, les meilleures à sélectionner dans l'intérêt du pays. Quelques-uns des membres partent pour Biskra le dimanche, sous la direction de M. Trabut; les autres partent le lundi, conduits par M. Battan- dier. En quittant Alger, on traverse la plaine de la Mitidja, parsemée de bouquets d'Eucalyptus ; ces Myrtacées australiennes se trouvent à peu près toutes réunies (120 espèces) dans la propriété Cordier, près Maison- Carrée, que l'on aperçoit du train. Les Acacias australiens, couverts de fleurs, forment sur tout le parcours de la voie une végétation superbe. Après avoir traversé une région très fertile, couverte de vignes et de cé- réales, on aborde, vers Reghaïa, les forêts de Chêne-liège, qui se conti- nuent sur le littoral jusqu'au cap Bon, couvrant un espace de près de 400.000 hectares. On traverse le chaînon du petit Atlas, et à Ménerville, entrée de la Kabylie, la vallée de Tisser s'étend au loin, bordée par les contreforts de la chaîne du Djurjura et boisée, par des peuplements impor- tants d'Olivier et de Caroubier que l'on cesse d'admirer vers Beni-Mansour où on côtoie une vaste région plantée de Pins d'Alep qui se prolonge vers le Sud jusqu'à Aumale. Sous le couvert du Pin d'Alep et du Juniperus phœnicea, l'Alfa devient abondant; puis on s'élève jusqu'à 1100 mètres pour atteindre les immenses plaines de la Numidie où, pendant douze heures de chemin de fer, on n'aperçoit aucun arbre, mais des champs de céréales et de pâturages. Les plantes caractéristiques sont les Oihonna cheirifolia, Rétama sphœrocarpa, Diplotaxis erucoides, Plantago albicans, Centaurea acaulis, Cordylocarpus muricatus^, Moricandia arvensis. Après avoir avancé à l'Est jusque vers El Guerrah, on se dirige vers le Sud. Le Chott Mzouri et les territoires avoisinants offrent une remar- quable réunion des Chénopodiacées caractéristiques des terrains salés. On effleure vers 1000 mètres la région forestière du massif de l'Aurès, puis on redescend dans les steppes désertiques jusqu'à El Kantara, où apparaît brusquement la première oasis avec une colonie de plantes sahariennes telles que Lonchophora capiomoutana, Diplotaxis pendula, Cleome arabica, Reseda Aucheri, Deverra chlorantha, Salvia zegyptiaca, Rumex vesicarius, Anabasis articulata. Depuis le col de Sfa on aperçoit l'immensité du Sahara parsemé d'oasis. Enfin voici Biskra. L'entrée des membres de la Société se fait bruyam- i7+ |OURN \L DE BOTANIQUE ment, aux sons d'une nouba (musique indigène) qui les attendait à la gare et les accompagne jusqu'aux hôtels, sous le couvert de magnifiques Gom- miers du Sénégal. Mercredi ao avril. — Le matin, séance dans la grande salle de la mairie de Biskra, élégamment décorée par de gigantesques t uilles de Dattier qui produisent le meilleur eff -t. Les membres de la Société présents sont : M. Andn ae, M. et Mme Ar- bost, MM. Battandier, Bazille, Bazot, Billiet, Am. Bornet, Cadix, Chatin, l'abbé Chevalier, Constant, Doumet-Adanson, Douteau, Dumée, C.crbcr, le Dr Gontier, Gravis, Guignard, Hanriot, Hérail, Howse, de [aczewski, le Dr Lieutaud, Lombard-Dumas, l'abbé Marcais, Motelay, de Nanteuil, Neyraut, Em, Olivier, Orzeszko, Peltereau, Poisson, M. et Mme Rouy, MM. Sauvageau et Trabut. Parmi les autres personnes assistant à laséance on remarque M. Sardon, adjoint au maire, et le colonel l'ont, commandant supérieur du cercle de Biskra, qui sont invites à prendre place au bureau, et en outre le capitaine Farge, chef du bureau arabe, le capitaine Baron- nier, commandant la compagnie de discipline, le caïd ben Gana, M. Co- lombo, ex-directeur de l'Ecole française-arabe de Biskra, Si Lekal ben Si Belkassen, grand propriétaire d'oasis, Hou Medien ben Hafiz, pharmacien, qui s'est beaucoup occupé de l'organisation delà session, M. Bonet de Bar- celo, correspondant de l'agence Havas, etc. M. Battandier remercie les autorités civiles et militaires de leur bienveillant accueil. M. Sauvageau lit une communication de M. Guinier, La \ étation sous le couvert des arbres, et M. Poisson une autre de M. VlLBOECHEWlTCH, Sur les cultures possibles des marais salants, MM. Hait mdier, Trabut, Dou- met-Adanson, Poisson, Rouy, font à ce sujet quelques observations sur la culture de la Betterave, de l'Asperge, des Tamarix articulata, Aca< cyanophylla, A. iortilis, .1. vera rapporté autrefois du Sénégal par Fai- dherbe, du Ficus Sycomorus, des différentes espèces d'Eucalyptus, etc. Cette intéressante discussion se termine, sur la proposition de M. Trabut, par l'adoption unanime du vœu suivant : Des études de Botanique appliquée seront poursuivies avec méthode sur tout le territoire de l'Algérie, pour assurer le plus tôt possible l'utilisation complète d'un sol qui peut devenir fertile par l'introduction et la culture de végétaux trop rares ou trop négligés. On entend ensuite les communications suivantes : de M. Bâti wimik, Des principes chimiques des végétaux au point de vue ■ ::• •nantie botanique ; de M. TRABUT, I° Sur la germination du Cocos nucifera; Sur la réparliliou des Festuca de la section ovina dans les massifs montagneux de l'Algérie,' 30 Sur la dehiscence du 'rai! t Eu ilyptus. A ce propos l'auteur appelle l'attention de la Société sur la collection Cordier et, sur sa r >ition, l'assemblée émet à l'unanimité le vœu que le Gou- rnement assure la conservation de la collection Cleo- me arabica, Linaria fruiicosa, Phelipasa violacea, P. lutea, Forskalea tenacissima, divers Aristida et de nombreuses Salsolacées désertiques. Jeudi 21 avril. — Fontaine chaude (Aïn-Salahin). Beaucoup de plantes de la veille; en outre, notamment, Euphorbia Guyoniaua, E. calyptrala, Bubania Fœi, Statice pruinosa, Franckenia thymifolia, Tamarix pauciovu- lala, Ruppia marilima. On ramasse de nombreuses Algues dans la fontaine chaude. L'après-midi, excursion au Jardin Landon et à l'oasis de Biskra. M. Landon de Longeville a réuni dans un coin de l'oasis de nombreux végétaux delà flore tropicale : Ficus nitida, F. religiosa, Bctnibusa divers, Palmiers, Lataniers, Sysygium jambolauum, Casuarina Cunninghainia, Grevillea robusta, Acacias divers. Dans les jardins de l'oasis, sous les Palmiers, croissent Figuiers, Oliviers, Orangers, Grenadiers, Vignes et de nombreux légumes d'Europe, dont le capitaine Baronnier possède, dans son jardin, les meilleures races de la plus belle venue. Le soir, en l'honneur de la Société, au village nègre de Biskra, à la lumière des lanternes vénitiennes, bamboula et danse du sabre offertes par la municipalité, et retour avec accompagnement de la nouba jusqu'au quartier des Ouled-Naïl. Vendredi 22. — Excursion à Aïn-Oumach, à 10 kilom. au Sud de Biskra. Cette excursion a surtout pour but l'étude de la flore des sables. En sortant de la ville nous laissons sur la gauche l'ancien jardin d'essai de 176 JOURNAL DE BOTANIQUE Beni-Mora, malheureusement abandonné aujourd'hui. Plus loin la route passe au pied de la montagne de sable , où une herborisation de quelques instants nous permet de recueillir une bonne partie des 'plantes des jouis précédents et de plus : Neurada frocumbens, Pennisetum dîchotomum, ilus Gitmbo, Scrophularia Saharss^ Calligonum comosum, Aristida pungens Drinn des Arabes), Dantkonia Forskalei, Asphodelus pendultnus^ Lygeum Spartum, Rétama Retam, Cyperus conglomérat us, Echiochilon fruticosnm, Megastoma pusillum, Orlaya maritima, etc. A l'Aïn-Oumacb, Erianthus Ravennae en abondance, Rhanterium snaveolens, Imperata cylin- drica, Juncus mariiimus, Adiantum Capillus Veneris, etc. Malgré une chaleur accablante, quelques membres abordent un ma montagneux nu nord de la fontaine et récoltent : Chloris, Pappopkorum, Digitaria commutât a, Panicum Teneriffoe, Globularia vesceritensis, CelsLt Bal!!!, Argyrolobium Saharse, Rhus lycioides, etc. Samedi 33. — Repos, excursions diverses et facultatives. . / 1 -livre.) La Société botanique italienne convoque les botanistes à un Congre nique inU-rualiiin.il qui se tiendra à (uns du 4 au 11 septembre prochain, à l'occasion des fêtes par lesquelles cette ville se prépare à célébrer le quatrième centenaire de la d te de l'Amérique par Christophe Colomb. Les commu- nications et les demandes relatives à ce congrès doivent être adn à M. le Professeur O. Penzig, à l'Université de t.énes. CORRESPONDANCE. Au moment de mettre ce numéro sous presse, nous recevons de M. IL Hua la lettre suivante : Mon cher Directeur, |e reçois le n" 12S du Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris (séance du 20 avril 1892), où, dans une seconde Note « Sur la floraison du Paris », M Dutailly reconnaît, à la suite d'observations nouvelles, l'inexactitude de l'interprétation donnée à ses observations du mois d'août dans une Note précédente II avait cru alors pouvoir affirmer l'existence d'une cyme de fleurs mettant chacune plusieurs années à évoluer. Ses conclusions actuelles étant tout oj -, et identiques aux miennes dans la Note publiée par le Journal de I S< itani- que, je vous demande de vouloir bien insérer ces quelques m< itsafin de permet; l 'S lecteurs qui ne se reporteraient pas au Bulletin delà Société Linnéenne de ne plus attribuer à un observateur justement estimé une erreur qu'il a lui-même reconnue au moment oit je la com- battais ici. Je vous prie, • Le Gérant : Louis Mokot. Paru — J Uerscli, irnp. ii, PI. DcnfcrURocticreau. 6" ANNEE. N° 10. 16 MAI 1892. WMWWW> *»j»»---»j»»»a. ..-,»».»»-,»».»». .----------.. ^.. -----. »|-|-||»|[-[[-||J1|-[|-1 -^^^p^ ^_nn ^j^nj-i^^-u-t^n_-j-u^rui-Lj-ij%ruTj\/v>jxjX%/0\j^^ JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. ETUDE SUR LE GENRE EUSTICHIA (BRID.) C. MUELLER Par M. Emile BESCHERELLE. Bridel a créé (1) dans le genre Phyllogoniuni deux sections comprenant, l'une, les Phyllogonium à pédicelle court (brevi- setaj, l'autre, sous le nom âHEustickta^ les Phyllogoniuni à pédi- celle allongé (lougiseta). Nous laisserons de côté la première section composée de Mousses pleurocarpes qui continuent d'être rangées dans le genre Phyllogoniuni. Nous nous occuperons seulement dans cette Note de la deuxième section, qui renferme deux espèces de Mousses acrocarpes, Y Eustichia longirostvis dont la fructification était connue de Bridel et Y Eustichia norvé- gien qui n'a été trouvé en fruit qu'en 1883. Cette dernière ne figurait donc à la suite de la première espèce qu'en raison de la disposition distique de ses feuilles, puisqu'on ignorait si la capsule était supportée par un pédicelle court ou allongé, et si elle était pourvue d'un péristome comme YE. longirosiris . Depuis, M. Ch. Mueller (2) a constitué à l'état de genre spécial la section Eustichia de Bridel et a donné à ce genre les caractères suivants « theca basilaris latevalis stviata... Pevis- tomium simplex », qui sont propres à YE. longirostvis Brid. et ne pouvaient être appliqués à YE. novvegica dont la fructifica- tion était encore inconnue. Les auteurs du Bvyologia européen estimant que les deux espèces en question ne sauraient appar- tenir au même genre, sans s'occuper de YE. longivostvis, étran- ger à la flore européenne, ont créé pour la dernière le genre Eustichium et c'est sous ce nom que figure YE. novvegica dans le Covollavium (p. 37) et dans la première édition du Synopsis Muscovum de Schimper. Dans la deuxième édition, publiée en 1876, le nom & Eustichium est abandonné et Schimper reprend 1. Bryologia univer salis, II, p. 674. 2. Synopsis Muscovum, I, p. 42. 178 IOURN \l DE BOl ANIQUE celui $ Eustichia sans donner aucun motif. On doit remarquer d'ailleurs qu'entre les deux éditions du Synop is de Schimper, M.W.Mittenj i i avait créé le genre Bryoziphium pour l' Eustichia norvégien, en laissant Y E. longirostris dans le genre Eustichia. I depuis, on a découvert aux. Etats-Unis d'Amérique YE. nor- •giica en fructification ci M. le D1 Savatier a rapporté du Japon une espèce voisine quia été décrite par M. Husnot (2) sous le nom d'Zs\ Savatieri. Ces deux espèces ont un pédicelle court et la capsule terminale est gymnostome. Dans cette situation, on doit se demander si ces deux espèces doivent continuer de taire partie du genre Eustichia . Cela ne nous parait pas possible. In effet, en créant sa section Eustichia, caractérisée j >ar îles capsules péristomées portées sur un pédicelle allongé, Bride! n'avait en vue que YE. longirostris , qui se trouve dans ce cas. M. Charles Mueller, en prenant les deux espèces de Bridcl pour en former son genre Eustichia, ne s'est préoccupé que de YE. longiros- tris (la diagnose générique citée plus haut en est la preuve) et il est certain que l'auteur n'aurait pas maintenu YE. norvégien dans le même genre que YE. longirostris s'il en avait connu la fructification. Par suite le genre Eustichia ne devrait comprendre que VI:. longirostris. C'est ainsi que C. Montagne l'avait pensé en créant le genre Diplostichium pour cette dernière espè< e. Mais depuis, M. Ch. Mueller, dans son Synopsis, M. W. Mitten, dans Musci austro-americani, n'ont pas admis le genre Diplos- tichium, en sorte que le genre Eustichia continue d'exister, mais X/:\ îiorvegica à capsule gymnostome ne saurait à aucun titre y demeurer, étant donnés les caractères impi lîridelet M. Ch. Mueller à la section et au genre Eustichia. Il convient donc d'admettre le genre Bryoziphium Mitt. qui comprendrait à la fois Y Eustichia ,. ,. gica (Brid.) C. Mueller, Y Eustichia Savatieri Husnot, et une espèce nouvelle du Mexique. Ceci étant donné, quelle place le genre Bryoziphium doit-il occuper dan i la nomenclature ? En ne considérant (pie les organes végétatifs et la position de l'inflorescence, :ères seuls connus alors, Schimper (3) a !.. 2. : 3ryolog. europ. E. Bescherelle. — Sur le genre Eustichia (Brid.) C. Maeller. 179 formé pour YE. nowegica la famille des Eustichiacées, intermé- diaire entre les Pottiacées et les Tétraphidées. Dans la première édition de son Synopsis Muscorum, cette famille disparaît et le genre Eustichia, sous le nom di Eustichium, prend rang dans la famille des Distichiées, entre les Pottiées et les Cératodontées ; l'auteur ajoute toutefois : genus quoad loctim systematicum dubium, foliatione Distichio proximum. M. Ch. Mueller (1. c.) adoptait cette manière de voir, mais il insérait la tribu des Disti- chiacées entre les Drépanophyllées et les Fissidentacées. M. Mitten allait plus loin encore : il plaçait alors le genre Eusti- chia [Bryoziphium) dans la tribu des Skitophyllées (Fissidenta- cées auci). Schimper ne tarda pas à revenir à sa première idée et, dans la deuxième édition de son Synopsis, il introduit sa tribu des Eustichiacées entre les Distichiacées et les Pottiées, avec cette réserve prudente : tribus quoad lociim systematicum dubia. Lesquereux et James (1) de leur côté, quoique connais- sant la fructification de Y E. norvegica, n'hésitent pas à placer le genre Eustichia dans leur sous-tribu des Cératodontées, à côté du genre Distichium. Dans un récent mémoire sur les Mousses et Hépatiques du Japon (2), M. W. Mitten, eu égard à divers caractères tirés notamment des feuilles supérieures et de la lon- gueur démesurée des anthéridies, déclare que les espèces du genre Bryoziphium seront mieux placées auprès de Y Angstro'émia vulcanica que des Fissidentacées et de fait, quoique dans son Mémoire les familles ne soient pas indiquées, il classe le dit genre en tête de son énumération, à côté des genres Ditrichum Timm., et Dicranella Sch. Les Bryoziphium sont actuellement caractérisés par des feuilles caulinaires distiques, ailées sur le dos, des fleurs dioïques terminales entourées de feuilles très longuement atténuées, des capsules gymnostomes ovoïdes portées sur un court pédicelle courbé en col de cygne avant la sporose et recouvertes en partie d'une coiffe cuculliforme, entière à la base. Ces Mousses se rapprochent d'une certaine espèce du genre Angstro'êmia par la forme des feuilles florales et le tissu des feuilles caulinaires ; des Campylopus par la capsule ovoïde et le pédicelle courbé avant l'évacuation des spores, tortillé- dressé après ; des Dicranodon- 1. Manual of the Masses of North America, p. 94, 1884. 2. On the species of Musci and Hepatica? recorded from Japan, 1891. i8o JOURNAL DE BOl VNIO.UE tium par la capsule lisse, le pédicelle arqué et la coiiïe entière; des Leucoloma parle réseau cellulaire de la marge des fouilles. Elles paraissent donc devoir être placées dans la tribu des Weis- iacées Schimp. et constituer une famille distincte voisine des Dicranées, et comme la famille des Eustichiacées ne saurait sur- vivre à l'ancien genre Eustichitltn ou Eustickia Sch., nous pro- posons de donner à cette petite et très intéressante famille le nom de Bryoxiphiées. Les Bryoxiphium sont des Mousses acrocarpes qui vivent en société dans les ravins et les grottes, sur la paroi verticale om- bragée de rochers siliceux, et c'est sans doute par suite d'une fausse indication du collecteur que Bridel (/. £.), d'après Des- vaux, dit que V Eiisli'chia norvegîca de Norvège a été récolté in solo limoso. De couleur vert émeraude pâle étant jeunes, ces Mousses deviennent roussâtres en vieillissant ; leur tige, filiforme à la base, va en s'élargissant au sommet et c'est sans doute à raison de leur ressemblance assez éloignée avec une lame de poignard renversé que M. Mitten a donné au genre le nom de Bryoziphium qu'il conviendrait mieux d'écrire Bt yn.xiphiitm du grec (Jptfov, mousse, et £C(po. norvegit umy de 20-25 dans le B. Savaticri, sont très allongées, presque cylindriques, portées sur un pédicelle très court, et entourées d'une dizaine de paraphyses filiformes plus courtes de moitié ou des deux tiers. Les BryoxipJuum sont spéciaux à l'hémisphère boréal. Le B. norvegicum , découvert pour la première t'ois par Wahl en Islande, l'a été depuis aux États-Unis par Sullivant et I.esquereux et c'est sans doute par suite d'une confusion dans les étiquettes que Desvaux l'a envoyé à Bridel comme venant de Norvège (d'où son nom spécifique), car aucun des bryologues très experts ne l'a trouvé, ni là ni ailleurs, en Europe. Le B . mexicanum n'a été vu qu'au Mexique et encore avec des inflorescenc s miles seulement. Le B. Savaticri a été récolte par le D'Savatier au sud du Nippon et par M. l'abbé Faurie au nord de cette il dans l'île d'Yéso où elle serait assez commune même en fructifi- cation. Schimper, qui a eu entre les mains des échantillons de toutes ces localités, moins ceux de M. l'abbé Faurie, a imposé le nom ftEustichia norvegica aussi bien à la plante du Mexique qu'à celle qui provenait des récoltes du 1) Savatier. Pour lui il n'y avait qu'une seule espèce. Le port de la plante, la disposition des feuilles sont en effet identiques et au premier abord on est tout disposé à admettre l'opinion de Schimper. En y regardant de plus près, même en n'envisageant que les mes d'ordre végétatif, on trouve cependant trois types dis- tincts dans la forme des feuilles caulinaii "< Dans le premier type, que l'on peut considérer comme le plus parfait, les feuilles sont toutes, dès la base de La tige, ovales- lancéolées, cuspidées, et la marge est formée de plusieurs séries de cellules allongées, très étroites, hyalines, rappelant un E. Beschekeixb. — Sur le genre Eustichia (Brid.) C. Mueller. 183 peu la marge foliaire des Leucoloma ; c'est ce type qui est repré- senté au Mexique et que nous nommons B. mexicanum. Dans le deuxième type, toutes les feuilles, même les infé- rieures, sont, par suite d'un arrêt de développement, brusquement arrondies-denticulées au sommet et dépassées longuement par la nervure ; la lame dorsale de celle-ci est plus développée que dans le n° 3 ; c'est le type que l'on rencontre dans tout le Japon et que M. Husnot a nommé Eiisiichia Savatieri. Entre ces deux types extrêmes, il existe un troisième type intermédiaire, dans lequel les feuilles inférieures sont obtuses, brièvement acuminées, à aile dorsale très étroite, à nervure disparaissant avant le sommet, lequel prend la forme d'unacumen crochu; les feuilles moyennes s'allongent un peu, deviennent presque lancéolées, la lame dorsale s'élargit et forme avec le prolongement d'un des côtés du limbe de la feuille une sorte de lameapicale denticulée et énerve. Ce type est celui de l'Amérique septentrionale, c'est X Eusticlu'a norvegica de Bridel, Schimper et Ch. Mueller. On peut donc, d'après ce qui précède, admettre ces trois types comme espèces distinctes et c'est ainsi que nous avons envisagé la question dès le début de la présente Note que nous terminons par la description des espèces du genre Bryoxiphium. Fam. BRYOXIPHIE^E. Plantse caulescentes, simplices. Folia complanata, disticha, alis subcomplicatis costa dorso in laminam angustam apicem versus plus minus producta ; antheridia elongata, archegonia longistyla. Flores terminales, dioici. Capsula gymnostoma, exannulata, globosa, obova- tave, pendula. Calyptra cucullata, basi intégra. Gen. Bryoxiphium Mitt. Musci dense gregarie cespitantes, simplices, interdum ad innovatio- nes parce et irregulariterramosi. Folia elongate ovata, imbricata, dis- ticha, costa plus minus excedente dorso alata. Flores dioici, gemmacei, terminales. Calyptra cucullata mediam capsulam vix obvolvens. Cap- sula inpedicello curvato demissa, gymnostoma; operculo brevirostrato. Phyllogonium-Eustichia Brid., Bryol. univ.^ II, p. 674. Eustichia C. Muell., Syn., I, p. 42; Schimp., Synops., Edit. II; Husnot, Revue bryol., 18S3, p. 85; James et Lesquereux, Manual of the Mosses of North America, 1884, p. 94. iH4 JOURNAL DE BOTANIQUE EusHchium, Bryol. europ.} Schimp., Coroîlarium, p, 37, et Synops. Editio I, p. 42. Bryociphium Mitten, Musci austro-amer., p. 580; id., (?// the Speciesof Musci an i Hepaticss recorded front Japon, [891. 1. Bryoxiphium norvegicum Mitt. Fissidens imbricatus Desv. Mss., in Hridel, Bryol. univ. Phyllogonium Eustichia norvegica Brid., Br, unir., II, 674. Eustichia norvegica C. Muell., Synops., I, 4-' ; Schimpêr, Synops., Editio a (1876); James et Lesquereux, Manual 0/ Hic Mosses of North A me ri ,94. EusHchium norvegicum, Bryol. europ., Coroltar.. p. 37; Schimper, Synops., Editio 1 (1860). Bryosiphium norvegicum Mitt., Musci austro-amer . (1869), 5 Dioicum, consociatim gregarium. Caules plus minus longi (2-3 cent.) complanati, cum foliis vix 1 mill. lati, simplices vel innova- tionibus raris interdum Lrregulariter ramosi, subflexuosi, basi ! >i:ll >osi radicantes arcte adhaerentes ut fasciculati. Folia caulina erecta dense conferta, distieha, imbricata, rigida, elongato-oblongà, inferiora bre- viter apiculata, juniora smaragdino-viridia nitentia, senectute fusccs- centia et straminea, costa infra apiceni integrum evanida dorso superne parce alata; folia média longius acuminata et cuspidata latins alata subserrulata, cellulis ad costam quadratis chlorophyllosis ad margines rectangularibus anirustioribus. Perichaetium terminale diphyllum foliis cxternis comalibus plus minus longis loricatis cinctum, foliis perichaetialibus elongate ovatis concavis sensim .lanceolatis in cuspidem longissimam flexuosam fus- cescentem angustam denticulatam desinentibus, costa continua doi a basi ad summum usque anguste alata cum uno latere folii continua laminara apicalcin simulante. Archegonia gracilia longistyla paraphy- sibus duplo brevioribus. Planta mascula feminae similis infra perigo- nium innovaus; perigonio diphyllo saepe proliféra ; folia perichaetiali- bus similia 1 magis concava basi breviora ; antheridia magna para- physibus brevioribus cincta. « Capsula (1) in pedicello brevi Qexuoso « 2 mill, longo et ovata obovatave llavida, ore rubro, obliqua vel liori- « zontalis, gymnostoma; operculo basi rubro oblique 1 una cum t columellae parte superiore deciduo. Calyptra ampla, cucullata ad 3 4 « longitudinis lissa, stylidio llexuoso fere calyptram aequantc termi- « nata. » Distribution géographique. Europe: Norvèg< ? III». Desvaux, fide Bridel) ^localité suspecte], l. Traduit librement de la dinçtiose donnée dans le Manual de [âmes et Les- quereux {loco citaio). E. Bescherelle. — Sur le genre Eustichia (Brid.) C. Mueller. 185 Amérique boréale : Islande, $ stérile (Wahl.). Amérique septentrionale : Kentucki méridional (Sullivant et Les- quereux, Exsiccata n° 163, 2'' édit.) ^; Middle Ohio (Sullivant, 5 sté- rile) ; sur les rochers dans la rivière Visconsin près de Kilbourne, Vis- consin (Miss Elisabeth G. Knight, juillet 1SS3, Ç avec capsules, oper- cules et coiffes). 2. Bryoxiphium mexicanum Besch. Bryoziphium norvegicum Mitt., Musc, austro-amer., 1869, p. 581). Eustickium norvegicum Sch., in Muscis Liebmann ; Bescherelle, Pro- drom. bryolog. K',exic, 1891, p. 29. B. norvegico habitu valde simile; caules straminei nitescentes longiores (30-40 mill.) ; folia circiter 40 juga, etiam inferiora magis acu- minata, haud obtusa, cuspidata, média longius acuminata, superiora cuspidata costa dorso latius alata lamina dorsali a basi fere producta, folia perigonialia longiora denticulata. Planta mascula tantum nota. Distribution géographique. Amérique centrale : Mexique, Lieb- mann (Hb. Schimper); vallée de Mexico, forêt de la Desierta vieja, 7e 1869 (Bourgeau, n° 1333, $) 3. Bryoxiphium Savatieri (Husn.) Mitt. Eustichia norvegica Schimp., in Musc. Savatier. Eustichia Savatieri Husnot, Revue bryolog., 1883, p. 85. c. icon. Bryoziphium Savatieri Mitt., Musci and Hepaticx from Japan, 1891, P- 154- Habitu praecedentibus simile. Cespites laxi e viridi-fuscescentes subnitentes. Caules 1-4 cent, longi, simplices raro innovationibus 1-3 irregulariter divisi. Folia caulina etiam infima apice abrupte rolunda, subemarginata, conferta, arcte imbricata, compressa, humore haud mutata, elongate ovata, latiova et breviora, limbo uno latere secundum costam continuo, costa lata a basi dorso alata infra apicem evanida ; folia superiora ovato-lanceolata-Zo^/^j cuspidata, loricata, costa con- tinua latius alata cum apice finiente, ala e parte folii angustiore denti- culata. Perichaetium diphyllum foliis comalibus 3-5 longe aristatis cinctum; folia perichaetialia elongate ovato-lanceolata erecta longis- sime cuspidata superne serrulata, costa longissima sinuosa. Archegonia pauca longistyla paraphysibus nonnullis brevioribus. Capsula in pedicello brevi (3-4 mill.) erassiusculo eurvato post sporosin tortili erecto subsphserica et ovata, regularis, microstoma, pendula, horizon- talisve, evacuata inclinata erectave, brunnea, subvernicosa, laevis ; operculo brevi curvirostre. Peristomium O. Calyptra minuta, cucullata, longe fissa, ad tertiam partem capsulae descendens, basi intégra apice i86 (OURNAL DE BOTANIQUE rufesccns, stylidio haud persistente. Spora- laeves o mm. 015 ad o mm. 01 S. Planta mascula feminea gracilior, [5-20 mill. longa, plerumque sim- plez interdum e centro perigonii proliféra vel innovationibus paucia infra perigoniura antiquum ramosa. Folia caulina 20-30 juga lis planta; feminese similia sed longius et latins apiculata, dentata. Perigonium triphyllumt gemmaceum terminale, foliis ovatis subito in cuspidem ala- tam nodoso-denticulatam sinuosam 8-12 mill. longam protracta; costa crassa a basi ad apicem usque dorso alata. Antheridia 20-25 perlonga (o mm. 1 15 ad omm. 120) paraphysibus dimidio brevioribus cylindricis cincta. Distribution géographique. Asie, Japon : Nippon sud, environs d'Yokoska près d'Yokohoma, J et $, capsules avec ou sans opercule (Dr Savatier, n° 14S) ; Kohe et Kioto, près de Osaka et sur les bords de la route dite Tokaido (expédit. du Challenger 1875^ Nikko (J. Bis- set [879, 1887-1888, avec de vieilles capsules déoperculées en septem- bre) ; près du temple du Yégas, prés de Nikko, 1 décembre [888 (Dr Pi< >- trowski, hb. de Poli) 2 capsules déoperculées. Nippon Nord : Montagne d'Aomori, sur les pierres humides dans les grottes et les ravins, C. CM novembre [886, abbé Faurie, n" 192 avec capsules décpcrculécs etn" [85, 5; rochers humides et grottes Mil- les montagnes de Monbetne, 29 juillet 18S7, capsules avec opercules et coiffes (abb. Faurie, n" 818); mai [889 n° 3524, è); montagne de Ilakkoda, 5 juillet 1SS6, vieilles capsules (id., n° 824); montagne de Shari, rochers humides, 4 juillet 1890 (id., n° 5523, 5 anthéridies pleines). Ile d'Yéso : près d'Otaru, port de mer situé à 1 10 lieues de l'Ouest de Hakodati, 24 avril [885, avec opercules (id. n° 180), même localité, 27 décembre [885, V stériles (id., n° 72) et 80 £. Obs. 11 paraît ressortir des indications qui précèdent que la fécon- dation aurait lieu au milieu de l'été (n° 5523) et que la maturation des spores s'opérerait, suivant la température et l'altitude des localités, de la fin d'avril à la lin de juillet de l'année suivante (n01 [80-818); à l'au- tomne et en hiver on ne trouverait plus que des capsules déoperculées et vides (n° 192). M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 187 LES LÉGUMINEUSES DE L'ECUADOR ET DE LA NOUVELLE-GRENADE DE LA COLLECTION DE M. ED. ANDRÉ ( Suite) Par M. M. MICHELI. CALOPOGONIUM. C. cseruleum Desv. in Ann. se. nat. sér. 1, IX, p. 423. N. Gr. secus ripas flum. Cauca, ait. 1000 met., apr. 1876 (n. 1625) E. A. Espèce répandue dans l'Amérique tropicale et fréquente dans les herbiers. C. racemosum sp. n. (PI. VII.) Suffruticosum, volubile vel procumbens, adpresse et reverse stri- goso-pubescens, inflorescentia longe racemosa, calycis tubulosi laci- niis tubo et corolla brevioribus. Tab. VIL — 1, ramulus cum inflorescentia; 2, flos sub anthesi; 3, calyx; 4, calyx expansus; 5, vexillum; 6, ala; 7, carina; 8, stamina; 9, ovarium. — Fig. 1 magn. nat., 2-9 raagn. aucta. Caules graciles, volubiles vel decumbentes, pilis reversis adpressis obsiti. Stipulas minimae, setaceae. Petiolus communis 3-4 cent, longus, reverse puberulus. Stipellae minimae, setaceae. Foliola ovafa vel lanceo- lato-ovata, basi rotundata, apice sensim acuminata, acuta, membra- nacea, superne glabra, subtus praecipue ad nervos adpresse puberula, terminale distans, 6-7 cent, longum, 2-3 cent, latum, lateralia paullo minora. Racemi axillares, graciles, 25-30 cent, longi, usquead basim floriferi, fasciculis inferioribus 5-6 floris, superioribus 3-4, omnibus remotis. Bracteae et bracteolae setaceae. Flores parvi sub anthesi pedi- cellis 5-6 mill. longis fulti. Calyx tubulosus, 5-6 mill. longus, adpresse puberulus, laciniis 5 setaceis, tubo brevioribus duabus summis, basi connatis. Vexillum 9-10 mill. Jongum, longe unguiculatum, lamina fere orbiculari, emarginata, basi utrinque inflexo-appendiculata. Alae vexillum aequantes, longe unguiculatae, lamina oblique ovata, basi adpresse auriculata. Carina fere recta, obtusa, alis paullo brevior. Stamen vexillare a basi liberum. Ovarium sessile, glabrescens, stylo elongato, incurvo, infra apicem sensim incrassato. Legumen non vidi. Ab aliis speciebus racemo longiore et foliorum forma distincta. N. Gr. in declivitate Andium bogotensium, ait. 1260 met., jan. 1876 (n. 960) E. A. Je rapporte également à cette espèce un échantillon récolté au Vene- zuela par Funck, n. 414, herb. Kew. 188 JOURNAL DE BOTANIQUE GALACTIA. G. rotundifolia sp. n. (PI. VIII). Volubilis, glabrata, foliolis obcordatis, tcrminali parum distante, racemis folio vix longioribus, paucifloris, calycis puberuli laciniistubo brevioribus. Taô. 17//. — i, ramus cura inlloresccntiis; 2, alabastrum; 3, flos sub anthesi ; 4, calyx expansus; 5, vcxillum; 6, ala; 7, canna; 8, sta- mina ; 9, ovarium. — Fig. 2-9 magn. aucta. Caulis gracilis, volubilis, metralis, striato-canaliculatus, brevissime puberulus. Stipula; parvae, setaceae, eaduca?. Petioli 2,5-3 cent, longi; stipellae minimae, setaceae. Foliolum terminale a lateralibus 7-8 raill. distans, late obeordatum, emarginatum, tenuiter membranaceum, utrinque glabrescens, a basi trinervium ; Jateralia paullo inaequilatera. Raccmi axillares, graciles, folia aequantes vel vix superantes, ad api- cem pauciflori, ûores parvi sub anthesi mitantes, breviter pedieellati. Bractcos setaceae, cito deeidux-; bracteolas non vidi. Calyx circa 2 raill. longus, laciniis 4 lanceolatis, tubo brevioribus. Vexillura rotun- datum, marginibus acute appendiculatis, nec inflexis, 5 min. longum. Àlae ovatae, cravata', hinc auriculatae, vexillo paullo breviores. Carina oblongo-falcata, obtusa, alas paullo superans. Stamen vexillare a basi liberum. Ovarium pluriloculatum, glanduloso-pubescens, stylo gracili. Legumen non vidi. G. molli e Texas proxiraa ; differt forma et nervatione foliorum. N. Gr. in vallis flumin. Magdalena regione calidiori, nov. [875 (n. 45 0 E. A. C'est le seul échantillon que je connaisse de cette petite espèce bien caractérisée. Galactiae spécimen mancum, non discriminandum. In vie. Bogota, dec. (n. 914). DIOCLEA. D. violacea Ben th. in Ann. Mus. Vind. II, p. 132. Flores azureo-lilacini ; scandens. Ec. inter Riobamba et Loja, in jugo montiura centralium, ait. 2200 m., jul. 1876 (n. 4196) E. A, Echantillons peu complets, rapportés avec doute à cette espèce qui se rencontre en général dans des stations plus voisines de la mer, au Bi et à Surinam. D. lasiophylla Benth. in Ann. Mus. Vind. II, p. 134. Frutex scandens, ûoribus pulchre violaceis, intus atroviolaceis, fraerantissimis. M. Micheli. - Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 189 N. Gr. ad oras ilura. Magdalena, dec. 1875 (n. 282); ad pagura Pandi, Andium orient., ait. 1200 met., feb. 1876 (n. 1497) E. A. Cette espèce se distingue difficilement du D. guyanensis Benth. ; toutes deux se rencontrent dans le Brésil central, la Nouvelle-Grenade, l'Ecua- dor. D. sericea H. B. K. Nov. Gen. VI, p. 437. Honda ad ripam sinistram fluminis Magdalena, ait. 210 met., dec. 1875 (n. 524) E. A. CANAVALIA. C. gladiata DC. Prodr. II, p. 404. N. Gr. secus ripas fluminis Magdalena in regione calid., dec. 1875 (n. 379). — Ec. ad ripas fluminis Guayas prope Guayaquil, ait. 20 met., jul. 1876 (n. 4269) E. A. Cette espèce est indigène des forêts voisines de la mer dans l'Amérique tropicale et le Brésil; elle est fréquemment cultivée dans toute cette région. PHASEOLUS. Ph. (Euphaseolus) lunatus L. Spec. 1016. N. Gr. ad flum. Daule, ait. 400 met., jul. 1876 (n. 2276) E. A. Plante potagère cultivée partout sous les tropiques. Ph. (Euphaseolus) Caracalla L. Spec. 1017. N. Gr. prope Cali in valle flum. Cauca, ait. 1040 met., apr. 1876 (n. 2711). L'origine de cette espèce, cultivée comme plante d'ornement dans toutes les régions chaudes, n'est pas bien connue. Ph. (Euphaseolus) speciosus H. B. K. Nov. Gen. VI, p. 452. N. Gr. prope Pandi in Andibus orient., ait. 1400 m., feb. 1876 (n. 1322) ; S.Juan indecliv. orient, jugo montisQuindio, ait. 2300 met., mart. 1876 (n. 2104) E. A. Cette espèce se rencontre dans le Mexique méridional, à travers tous les États de l'Amérique centrale et jusqu'à l'Ecuador. Ph. (Leptospron) linearis H. B. K. /. c VI, p., 443. Flores livide violacei. N. Gr. in pratis siccis cum graminibus intermixtus, ad ripas flu- minis Dagua, ait. 1000 met., april 1876 (n. 2661) E. A. Espèce des régions chaudes de l'Amérique, Nouvelle-Grenade, Guyane, Surinam, Brésil tropical. Ph. (Macroptilium) semirectus Jacq. le. rar. III, t. 558. Var. a latifolia. Carina spiralis, pallide rosea, alae brunneo-lividae, ipo JOURNAL DE BOTANIQUE contorta-, vexillum obliquum, viride. Herbaceus, [,50 met. altus. Y. Gr. ad urbem Tocaima in valle ûum. lùinza, ait. 435 met., feb. 1876(11. i8a6)E.A. Var. 3 angitsHfolia. N. Gr. Cerca de Piedras ad pedem raontis Tolima in Andibus centr., ait. 800 m., niait. 1876 (n. 1922) E. A. Espèce répandue dans toute l'Amérique tropicale et aux Indes. Ph. (Macroptilium) longepedunculatus Benth. in Ann. Mus. I rind. II, p. 141. N. Gr. prope urbem Chipaque in declivitate Andium bogot., ait. 2600 m., dec. 1875 (n. 991). — Ec. ad ripas lacus S. Pablo, prope Ibarra, ait. 2700 met., jun. 1876 (n. 3567). Espèce répandue dans toute l'Amérique du Sud, de la Guyane (Suri- nam) au Brésil et au Paraguay. Ph. (Macroptilium) Erythroloma Benth. in Ann. Mus. Vind. II, [>. iii. Et . El Cascajal, in declivitate occident, montis Corazon, ait. 1380 m., jun. 1876 (n. 3701) E. A. Espèce originaire des montagnes du Pérou et du Brésil central et aus- tral. Ph. (Macroptilium) atropurpureus DC. Prodr. II, p. 395. N. Gr. ad lipas llum. Guaitara in Andilms merid., maio 1876 (n. 951) E. A. e fréquente dans l'Amérique centrale, au M I i-Rica, Nicaragua, etc. Phaseoli specimina manca, incerta : n. 356 itlum. Magdalena), n. 1799 (Tocaima in Andibus orient. Nov. Grau.). VIGNA. V. vexillata Benth. in Mart. FI. Bras. fasc. XXIV, p. 193, t. .Y. Gr. in valle llum. Cauca, aprili [876 (n. 285) B. A. Cette espèce est largement répandue et souvent cultivée dans les n - gions tropicales de l'Ancien rt du Nouveau Monde. CAJANUS. C. indicus Spreng. Syst. III, p. 248. tint-Pierre de la Martinique, nov. 1875 (n. 44). Espèce cultivée partout sous les tropiques et probablement originaire des Indes Orientales. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 191 RYNCHOSIA. R. precatoria DC. Prodr. II, p. 385. N. Gr. ad oram flum. Magdalena, dec. 1875 (n- 5°°) E. A. Echantillon un peu incomplet se rapportant probablement à cette espèce originaire des côtes du Pérou. Trib. IX. — DalbergiEvE. HECASTOPHYLLUM. H. Monetaria Pers. Syn. II, p. 277. Arbor procera. N. Gr. Villavicensio ad pedem And. orient, bogot., ait. 450 met., janv. 1876 (n. 1146) E. A. Cette espèce est répandue dans l'Amérique centrale, la Guyane, le Brésil tropical. MACH^ERIUM. M. angustifolium Vog. Linn. XI, p. 193. Arbor 6 met. alta, pedunculis atro-violaceis, floribus violaceis. N. Gr. prope urbem Tocaima, ait. 500 met., feb. 1876 (n. 1774) E. A. Cette espèce se rencontre dans le Mexique méridional, dans l'Amérique centrale et aux Antilles. M. Moritzianum Benth. in Herb. Kew. N. Gr. in sylvis humidis prope Viota in Andib. orient., ait. 1800 met., feb. 1876 (n. 1146 bis) E. A. L'unique échantillon de cette plante est incomplet, n'a que des fruits, mais paraît bien se rapporter à cette espèce originaire du Venezuela et que Pittier a également trouvée à Costa Rica. PLATYMISCIUM. P. hebestachyum Benth. in Linn. Journ. IV, p. 81. Arbor 5-6 metr., floribus luteis. N. Gr. Chinaota prope Fusagasuga, ait. 1100 met., feb. 1876 (n. 1631) E. A. Cette espèce a été trouvée déjà dans la même région par Holton (n. 993) et par Triana. LONCHOCARPUS. L. sericeus H. B. K. Nov. Gen. VI, p. 383. — (1. glabrescens Benth. in Mart. FI. Bras. fasc. XXIX, p. 277. Arbor speciosa, 15 met. alta, fronde dense atro-viridi, seminibus coccineis. 102 JOURNAL DE I50TAXIQUE N. Gr. Piedras in vallo llura. Ma^daleua, ait. 430 m., mart. 1876 (11. 1886) E. A. Cet arbre se rencontre fréquemment dans les forêts de l'Amérique tropicale. Trib. X. — Sophore^b. SOPHORA. S. tomentosa L. Spec. PI. p. 533. Arbor 6-8 metralis, ramis depauperatis, foliis deciduis, lloribus albis, vanilloc odorem deliciosum exhalantibus; in regione arenosa, aridissima, viget. X. Gr. secus ripas Aura. Magdalena, dec. 1875 (n. 210, 2269) E. A. Cette espèce est fréquente dans les sables marins des régions chaudes des deux hémisphères. Trib. XI. — Swar'ivh: e. SWARTZIA. S. grandiflora Willd. Spec. II, 1200. Arbor 5-6 met., exfoliata, lloribus conspicuis, luteis. N. Gr. Casas Viejas prope Guataqui in valle Aura. Magdalena, ait. 3 10 met., febr. 1876 (n. 1830) E. A. Espèce répandue dans l'Amérique centrale et aux Indes occidentales. Un échantillon avec feuilles et un fruit [arbor 6-metralis, ramis depen- dentibus, legumine intus atrosanguineo, nom. vern. « Frisol vel Frijol*. N. Gr. Piedras, ait. 450 met. (n. 1887 I- A. se rapporte probablement à cette espèce, synonyme île Sw. siftiplicifolia Willd. S. Trianae Benth. in Mart. FI. Bras. lasc. XXIX, p. 39. Arbor 10-15 met., in aestate defoliata, lloribus in uodis vetustioribus evolutis. Ec. ad littus oceani Pacifiei prope Guayaquil, ait. 60 met , sept. 1876 (n. 4177) E. A. Cette espèce a été découverte par Triana prés de rocaima dans la Nouvelle-Grenade et a été retrouvée dans la vallée de l'Amazone. Sub.-Ordo II. — OffiSALPINIl Trib. XIII. — El CjBSALPINI&S. C^ESALPINIA. C. horrida II. B. et K. Nov. Gen. VT, p. 330, t. 568. Arbor 5-15 met., lloribus spicatis, erectis, calyce viridi, alis luteis, vexillo luteo, purpureo-striato. Ec. secus ri pas Rio Chota, jun. 1876 (n. 3561) E. A. Espèce également péruvienne. M . Micheli . — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle- Grenade. 1 93 C. pulcherrima Swartz Obs. 166. — Poinciana pulcherrima L. N. Gr. Pita ad flumen Magdalena, culta, dec. 1875 (n. 466) E. A. Cette- espèce est répandue dans toute l'Amérique, où elle est tantôt spontanée, tantôt cultivée pour l'ornement. C. corymbosa Benth. PL Hartw. p. 117. Arbor 5-6 metralis. Ec. injugo montium centralium, ait. iS8omet., jul. 1876 (n. 4379) E. A. Espèce récoltée par Hartweg à Guayaquil. C. Andreana sp. n. Arbor 8-10 met., floribus pulchre scarlatinis, intus sub-aurantiacis. N. Gr. frequens ad flumen S. Jorge in valle Cauca, apr. 1876 (n. 2914) E. A. Pinnis 1-8 jugis, foliolis 7-9 late ovatis, emarginatis; racemis sim- plicibus brevibus, folia vix superantibus, sepalis glabris, petalis 15-18 mill. longis, staminibus villosis petalis longioribus, legumine verrucoso-tomentoso, acinaciformi. Espèce évidemment nouvelle, malheureusement représentée par des échantillons imparfaits qui n'en permettent pas la description complète. Elle est voisine du C. mexicana Gray, mais s'en distingue par ses folioles moins nombreuses, ses grappes plus courtes, ses étamines plus poilues et dépassant notablement les pétales. Je rapporte à cette espèce deux plantes indéterminées de l'herbier de Kew, originaires toutes deux du Pérou et rapportées par Mac Lean et Lobb. Toutes deux sont malheureusement aussi en mauvais état. Cette espèce semble avoir les fleurs très caduques. PARKINSONIA. P. aculeata L. Hort. Clijf. 147, t. 13. N. Gr. Pandi, Guataqui, etc., ait. 200-1000 met., feb. 1876 (n. 1865 bis) E. A. Cette espèce est répandue soùs les tropiques non seulement en Amé- rique, mais en Afrique et en Asie. CERCIDIUM. C. praecox Ruiz et Pavon in Herb. Kew. Frutex 1-1,50 met. altus. Ec. in jugo montium centralium, ait. 1800 met., et in sabulosis aridis Cordill. merid. (n. 4378) E. A. Cette espèce, comme toutes celles du genre Cercidium, est limitée à cette région de l'Amérique australe. (A suivre.) 194 JOURNAL DE BOTANIQUE TECHNIQUE MICROSCOPIQUE Procédé d'inclusion et d'enrobage « à froid » dans la gélatine Par M. Camille Bruno i n . La gélatine, comme cm sait, joue un très grand rôle dans la tech- nique histologique; elle sert depuis longtem] i comme masse d'in- clusion ou comme milieu de conservation pour les préparations micro- scopiques. Les inclusions à la gélatine peuvent, en effet, être employées pour l'étude des objets riches en eau; mais ces masses d'inclusion ont l'inconvénient de nécessiter l'emploi de la chaleur. Il peut être utile d'avoir à sa disposition un milieu d'inclusion qui, liquide à la température ordinaire, soit facilement solidifiable et puisse acquérir une certaine consistance permettant d'employer les micro- tomes actuels pour faire des coupes en se: Les procédés d'inclusion au collodion (en employant des liquides de plus en plus riches en fulmicoton, puis durcissant au chloroforme) remplissent ce but, mais ne sont applicables que pour des objets com- plètement privés d'eau et ayant séjourné auparavant, pendant un temps plus ou moins long et successivement, dans l'alcool absolu et l'éther. La masse d'inclusion au savon d'huile de ricin glycérinée et ^élatinée de M. Godfrin (i) est applicable dans bien des cas et donne de bons résultats; mais cette masse, comme celles de Kaiser, Klebs, Sollay, etc., doit être employée à ch lud, vers 5 • d< s manipulations assez longues (2). Pour faire des coupes minces, dans de petits organes de plantes qui doivent être débités en séries, directement ou après macération dans l'eau, tels que graines plus ou moins petites, téguments déta- chés de ces graines, fruits à différents états de maturité, écorces, feuilles fraîches ou desséchées, etc., les procédés précédents n'étaient pas toujours applicables. Les masses à la gomme arabique, dont les formules diverses sont connues, sont, après durcissement, assez cassantes, friables même, et ont presque toujours l'inconvénient de devenir opaques, ce qui rend toute orientation impossible. Après divers essais, je me suis arrêté à la formule suivante, que j'emploie depuis un certain temps, qui m'a donné de bons résultats et qui rendra de grands services aux histologistes, dans bien des cas. Dans cent grammes d'eau distillée, on dissout à chaud vingt gram- mes de gélatine blanche du commerce, en lames minces; après filtra- 1. journal de Botanique (1889). — Bulletin de la Société des Sciences de Nancy (1888)! 2. 1 raité des méthodes techniques de l'anatomie microscopique de Bolles Lée et Henneguy (Paris 1887). Chronique. 195 tion sur un linge fin on ajoute au liquide, tiède encore, environ trente à quarante centimètres cubes d'acide acétique glacial et un gramme de bichlorure de mercure. Cette addition a pour but de maintenir liquide et de conserver la solution gélatinée qui, à la température ordinaire de 150, a la consistance d'un sirop très épais. Suivant la saison et la température, il est facile de modifier ces proportions. L'objet à couper est placé alors, après fixation ou non, dans cette solution gélatinée, étendue de trois fois puis deux fois son volume d'eau, puis pure. Pour inclure en définitive, il suffit de verser dans une petite boîte faite avec du papier buvard un peu épais une certaine quantité du liquide sirupeux pur et d'y placer l'objet à couper; l'orientation de celui-ci sera facile à faire, le milieu gélatineux restant transparent. Le tout étant placé dans un cristallisoir, il suffit de faire arriver avec pré- caution, autour de la petite boîte, une certaine quantité d'alcool qui durcit la masse. Si l'usage de l'alcool devait nuire au contenu cellu- laire à étudier, on pourrait durcir au moyen d'autres liquides, tels que solution d'acide picrique, de bichromate dépotasse, d'alun de chrome, etc. (ces réactifs doivent agir pendant un temps assez long) . Suivant que l'on a affaire à un objet plus ou moins dur, on laissera l'alcool agir sur la gélatine pendant un temps plus ou moins long, de façon à obtenir une masse de résistance à peu près égale à celle de l'ob- jet à étudier; avec un peu d'habitude, on arrive facilement à ce résultat. Les coupes, une fois faites, peuvent être placées directement sur la lamelle et montées dans la gélatine ou dans la glycérine, ou bien être débarrassées très rapidement par l'eau de la mince pellicule de géla- tine qui les entoure. CHRONIQUE. La Société botanique de France en Algérie. (Fin.) Dimanche 24 avril. — Excursion à El-Kantara. En quittant Biskra on franchit le bourrelet Saharien, limite du Sahara, au col de Sfa. La plaine d'El-Outaïa qui s'étend jusqu'à la montagne de sel est encore susceptible de culture. A la ferme Dufourg existent de vastes champs de céréales et des jardins en pleine prospérité ; en ce moment on commence à moissonner les orges. Les plantes des hauts plateaux tendent à remplacer les plantes sahariennes. On peut noter : Diplotaxis pendilla, Zisyphus Lotus, Ammi Visnaga, Asteriscus aquaticus, Art émis ia herèa-alâa, Onopordon macra- canthum, Mamibium Alysson, Anabasis articulata, Statice Thoiiini, Pas- serina hirsuta, etc. A El-Kantara, la dernière oasis s'étend le long de l'Oued qui vient de franchir les remarquables gorges où cesse l'influence désertique, et qui sont encore plus connues des touristes que des naturalistes (534m.). Sur le ).)() JOURN \l. DE BO rANIQUE versant sud, nous cueillons encore des plantes à faciès désertique: Lon- ckophora Capiomontana, Cleome arabica, Deverra chlorantha, Asteriscus pygmstus, Atractylis microcephala, Dœmia cordata, Salvia asgyptiaca, Ruine x vesicarius. Enfin des plantes des rochers escarpés : Fumaria sar- cocapnoides, Buffoiiia macropcla/a, Gcnisla microcephala, G. raniosissima, Polycarpon Bivonae, Golium petrsaum, Zollikoferia spinosa, Celsia Ballii, Globularia vcsccritcnsis, Bphedra nebrodensis, Stipa ienacissima (Alfa). Dans le fond de la vallée, quelques Chénopodiacées, parmi lesquelles: Beta macrocarpa, Blitunt virgaium, Oreoblitum thesioides, Salsola vermiculata. Le Thapsia Garganica est déjà en fleurs, et le Thymus algeriensis, égale- ment en fleurs, couvre une grande partie de la montagne. Lundi 25. — D'El-Kautara à Batna on s'élève rapidement, dans une vallée resserrée, jusqu'à l'altitude de 10511 mètres. Dans les environs de la ville, de vastes plaines, tantôt en prairies où dominent VA/opecurus ventru cosus et le Festuca arundinacea, t intôt en stoppes couvertes ày Artemisia campestris ctMW- wnacheirifoliacp\ tendent à remplacer sur de grandes étendues les cultures de céréales. Parmi les plantes les plus caractéristi- ques, on trouve : Adonis sestivalis, Ceratocepkalus falcatus, Rœtneria hy brida, Hypecoum pendulum, Clypeola cyclodonta, Biscuiella auriculata, Sisymbrium uncinatum et .S', crassifoliunt, Nés lia paniculata, Lepidium saiivum, Diplotaxis erucoides, Eruca sativa, Malopc sfipulacea, Erodium ciconiutn, Medicago saliva, Eryngium campesire, Hohenackeria bupleuri- folia, Carduncellus pinnatus , Anacyclus Pyrethrum, Nonea nigricans , Sole- nanthus lanatus, une belle variété rose du Tulipa Celsiana, etc. Mardi 26. — Excursion au Djebel Tougour. Après avoir traversé la plaine de Batna, on gravit les premiers escarpements du rougour où commence la végétation arborescente, composée d'abord de Juniper us Oxycedrus et /. phœnicea, auxquels se mêlent bientôt le Quercus Ilex et quelques rares Pistacia atlantica. Vers 1500 mètres, on entre dans la forêt de Cèdres, après avoir franchi un petit ravin où Ton peut cueillir Acer Monspessulanum et Fraxinus dimorpha. Jusqu'au sommet, les Cèdres se présentent partout en peuplement clairsemé et dépérissant, les beaux sujets ne se rencontrant que sur le versant nord. Sous le couvert de 1 1 s arbres on récolte Arabis verna, A. parvula, Alyssum atlanticum , Thlaspi perfo- iiata, Brassica Gr avins, Cerastium Boissieri, Erinacea pungens, Atnj - da/us comntunis, le Persil, V Arceuthobium Oxycedri qui parfois couvre abondamment les rameaux de l'Oxycèdre. Non loin du sommet, les mem- bres de la Société lont plus le grand honneur à un repas arabe, avec cous- cous et méchoui, et effectuent leur retour montés sur des mulets, sans que la gaieté de l'excursion s soit ralentie un seul instant. Mercredi 2 y. — Après une excursè m pittoresque aux ruines romaines de 1 -imbessa et de Timgad (Tamugas) dont Libelle conservation est remarqua- ble, on prononce la clôture de la session. A l'unanimité, les membre-, pré- sents, votent des félicitations < ordialesàMM. Battandier etTrabut pour l'ex- cellente organisation delasérie d'excursions qu'ils leur ont mena fées pen- dant leur trop court séjour en Algérie; on BC quitte en se disant à bientôt. Le Gérant: Louis Mokot. l'aiis. — J. Ucrscli, imp H, VI. Dcnfert-Rocbereiu. 6" ANNEE. N" ii. i" JUIN 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LES LEGUMINEUSES DE L'ECUADOR ET DE LA NOUVELLE-GRENADE DE LA COLLECTION DE M. ED. ANDRÉ (Fin.) Par M. M. MICHELI. Trib. XIV. — Cassiez CASSIA. C. (Fistula) leiandra Benth. in Mart. FI . Bras. Cœsalp. p. 94, t. 30. Floribus pulchre rubicundis, leguminibuso,30 centira. longis. N. Gr. El Naranjo in valle Cauca (n. 2562) E. A. Nom vernaculaire : Cassia, Fislola. Espèce commune dans l'Amérique tropicale. C. (Chamaefistula) macrophylla Kuuth Mim. p. 126, t. 38. Arbor plurimetralis, floribus pallide luteis. N. Gr. in Andibus orient, prope Viota, ait. 618 met.; in valle ilum. Cauca, ait. 1100 met., febr.-mart. 1876 (n. 1811, 2308) E. A. Espèce répandue dans la Nouvelle-Grenade et dans le Brésil septen- trional. C. (Chamaefistula) oxyphylla Kunth Mim. p. 129, t. 39. Venezuela prope La Guayra ad littus maris caribsei, nov. 1875. — N. Gr. in regione calidiore fluminis Magdalena, nov. 1S75 (n. 118, 215) E. A. Espèce rencontrée dans l'Amérique centrale, du Mexique jusqu'au Pérou. C. (Chamaefistula) quinquangulata Rich. in Ad. Soc. Hist. nat. Par. p. 108. N. Gr. prope urbem Honda ad ripas flum. Magdalena, in sepibus, ait. 210 met., dec. 1875 (n. 697 bis) E. A. Espèce originaire de l'Amérique tropicale et rencontrée à la Guyane, au Brésil etc. iç8 JOURNAL DE BOTANIQUE C. (Chamaefistula) bicapsularis L. Sp. PL 538. N. Gr. in Andibus orientalibus intcr Caqueza et Quctame, ait. 1800 met., dec. 1875; in Andibus bogotcnsilms prope Fusagasuga, ait. 1S00 met., febr. [876 (n. 890, 1476) E. A. Cette espèce est commune dans presque toute l'Amérique du Sud depuis le nord du Mexique jusqu'au Paraguay. C. (Chamaefistula) tomentosa L. fil. Si/ppi. p. 231. Arbor 6-8 metr. alla. N. Gr. Honda sccus ripas flum. Magdalena, ait. 210 met., dec. 1875; Fontibon prope Bogota, ait. 2576 met., jan. 1S76 (n. 696 bis> [283) E. A. Espèce répandue dans toute la région des Andes depuis l'Amérique centrale jusqu'à la Bolivie. C. (Chamaefistula) spectabilis DC. Cat. Hort. Mo>isp. p. 90. Maiquetiaad littus mariscaribaei in Venezuela, ait. 40 met.,nov. 1875 (n. 120) E. A. Espèce répandue dans les Antilles, l'Amérique centrale jusqu'à la Nouvelle-Grenade d'une part et jusqu'à la Guyane d'autre part. C. (Oncolobium) occidentalis L. Sp. PI. 534. N. Gr. prope Barranquilla ad ostium flum. Magdalena, dec. 1875 (n. 205); Isla Brava, ibid. (n. 340); prope Viota, in Andibus orient., ait. 637 met., dec. 1875 (n. 17 16) E. A. Cette espèce, probablement originaire de 1' Amérique, est actuellement répandue dans les cultures et les terrains vagues des régions chaudes des deux continents. C. (Oncolobium) hirsuta L. Sp. PI. 540. N. Gr. in Andibus orient, prope Fusagasuga, ait. 1 Son met., febr. 1876. E. A . Cette espèce est commune au Pérou, mais se rencontre au Nord jusqu'au Mexique et au Sud jusqu'au Brésil. C. (Chamaesenna) biflora L. Sp. PI. 54». N. Gr. in valle inferiori llum. Madgalena, dec. 1875 (n. 22^) E. A. ! spi ■: très répandue dans l'Améri juc du Sud, du Mexique au Pérou et au Brésil. C. (Chamaesenna) viciaefolia Benth. Revis. Cass. n. 113 p. 544. Arbuscula plurimetralis, ramis gracilib urgentibus, lloribus chermesinis, carina lut< N. Gr. sccus Rio Guach in sylvis udis vallis Cauca, ait. 600 met., apr. 1. 2744 dis) E. A. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ectiador et de la Nouvelle-Grenade. 199 Cette espèce a été fondée par Bentham sur deux échantillons rapportés par Findler (n° 2230 et 2231). C. (Chamaesenna) reticulata Willd. Enum. Hort. BeroL p. 443. N. Gr. Barranquilla ad ostium fluminis Magdalena, dec. 1S75 (n. 1S0) E. A. Très bel arbrisseau à feuilles horizontales et à grands épis dorés, assez répandu au bord des eaux dans l'Amérique tropicale. C. (Abrus) hispidula Vahl. Eclog. III, p. 10. Frutex 2-3 met., floribus luteo-aurantiacis. N. Gr. in Andibus orient, inter Quetame et Caqueza, ait. 1800 met., dec. 1875, et prope San Jorje in valle flum. Cauca, ait. 628 met., apr. 1876 (n. 867, 2922) E. A. Cette espèce est commune dans la région tropicale, de l'Amérique centrale au Brésil. C. (Chamaecrista) brevipes DC. in Collad. Hist. Cass. 119 t. 9. N. Gr. Llanos de Çumaral in Andibus orient., ait. 420 met., jan. 1876 (1190) E. A. Cette espèce est limitée à TAmérique centrale, Panama, Costa-Rica etc. C. (Chamaecrista) serpens L. Spec. PI. 541. Prostrata, floribus luteis. N. Gr. in regione arida, petraea et arenosa Andium orient, prope Cerca de Piedras et Ibague, ait. 750-nco met., mart. 1876 (n. 1919, 1980) E. A. Comme toutes les espèces voisines, celle-ci est commune dans toute l'Amérique centrale, du Mexique au Brésil. C. (Chamaecrista) Chamaecrista L. Sp. PI. 542. N. Gr. frequens in arenosis prope Piedras ad pedem montis Quin- dio, ait. 500 met., mart. 1S76 (n. 1974) E. A. Espèce très variable qu'on rencontre dans les deux Amériques, depuis le Canada au Nord jusqu'à l'Uruguay et à la République Argentine au Sud. C. (Chamaecrista) flavicoma H. B. K. Nov. Geu. VI, p. 366. Variât altit. 20 cent. -2 met. ; floribus flavidis, staminibus pur- pureis. N. Gr. in variis locis : Fusagasuga ; in valle flum. Cauca ; ad Rio Quilcase ; ad RioDagua, ait. 1600-1800 met., feb.-apr. 1876 (n. 1398, 2514, 2814) E. A. Cette espèce parait limitée à la Nouvelle-Grenade, à l'Ecuador et au Pérou. JOURNAL DE BOTANIOl E Trib. XV. — Bauhinieje BAUHINIA. B. (Paulletia) grandiflora Juss. in Poir. Suppl. I, p. 5(10; DC. Prodr. 11, p. 513. (PI. IX.) Tab. IX. — 1, ramus sub anthesi; 2, flos magn. nat. Arbor 5-6 met. alla, speciosissima, ûoribus amplis, nocturnis, talis albidis [2-15 cent, longis. Ec. secus ripas flum. Daulead pedem occid. Andium, ait. 20omet., jul. [876 (n. 4,; 17) E. A. Nous avons pensé bien faire de donner une planche de cette magnifique espèce qui, bien qu'anciennement connue et décrite dans le Prodromus d'après \\\\ échantillon rapporté du Pérou par Dombey, n'a jamais été figurée. Elle est, du reste, peu commune dans les herbiers et comme elle n'est p échapper aux collecteurs, elle est probablement rare partout. Son aire géographique ne paraît pas dépasserl'Écuadi >r et le Pérou. B. (Paulletia) petiolata Triana in Herb. Kew.; Amaria petiolata Mutis in Prodr. II, p. 519. Arbor crecta, 15 met. alta, ramis decumbentibus, floribus?, legumi- nibus falcatis 20-24 cent, longis. N. Cr. prope urbem Tocaima in valle flum. Funza, ait. 480 met., febr. 1S76 (n. 1S10) E. A. Échantillon incomplet, sans fleurs, se rapportant probablement à cette espèce originaire des régions tempérées de la Nouvelle-Grenade. B. (Schnella) Raddiana \)o\v^. in Mem. Acaef. Petrop. VI, ser. IV, p. 3, t. 3. Arbor speciosa, floribus candidis, suaveolentibus. N. Gr. in valle flum. Guatiquia ad pedem orient. Andium bogot., ait. 56omct.,jan. 1876(0. 1049) E. A. Espèce trouvée jusqu'ici seulement au Brésil. B. (Tylotea) splendens II. B. et K. Xrov. Gen. V, 321. Arbuscula sarmentosa, floribus paniculatis, albis, speciosis. N. Gr. Piedras ad pedem montis Tolima, Andium central., ait . 500 met., mart. 1S76 (n. 1938) E. A. Espèce répandue dans la Nouvelle-Grenade, l'Ecuador et le Brésil tropical. B. (Tylotea) cumanensis II. B. et K. Nov. Gen. VI, p. 321. Arbor 4-5 met. alta. floribus albis. N. Gr. Panchc in Andibus orient., ait. 1250 met., febr. 1876 (n. 1737 bis) E. A. Cette espèce se rencontre dans la même région que le T. splendens. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle- Grenade. 201 Bauhiniae spec. incompl. ex Isla Brava secus ripas flum. Magda- lena(n. 355). Folia tantum, accurate non determinanda. Trib. XVI. — Amherstie^e BROWNEA. B. arizaBenth. PL Hartzo. p. 171. Stamiuibus haud exsertis, corollis scarlatino-aurantiacis. N. Gr. Villavicensio, ait. 600 met. ; in sylvis propre Salitre, ait. 450 met., jan. 1876; Quebrada Cachimbulo prope Viota in Andibus orient., ait. 500 met., febr. 1876 (n. 1063, 1 1 53, 1809) E. A. Cette espèce, sous le nom de « Palo de Cruz », était un arbre fétiche, respecté par les Indiens à cause de sa moelle centrale en forme de croix. Elle n'a pas été rencontrée eu dehors des Andes de la Nouvelle-Grenade. TAMARINDUS. T. indica L. Spec. PL 48. Arbor alta, sepalis intus rubris, petalis ovalibus, fimbriatis, luteis, roseo-nervatis. N. Gr. in hortis prope urbern Tocaima in Andibus orient, , ait. 435 met., feb. 1876 (n. 1S28) E. A. Cet arbre est probablement originaire de l'Afrique tropicale, mais il est depuis long-temps cultivé dans les régions chaudes et entre autres en Amérique, où il paraît souvent subspontané. Subordo III. — MIMOSEiE Trib. XX. — Adenanthere^r PIPTADENIA. Piptadenise sp. ? in regione arida et calida frequens. Arbor 5-6 met. alta, ramis saepe defoliatis, fioribus albidis. Spécimen valde mancum, P. Boliviafis? Benth. Revis. Mim. p. 370 forte affine. Puerto-Cabello in Venezuela, nov. 1S75 (n. 171) E. A. Trib. XXI. — Eumimose^e NEPTUNIA. N. oleracea Lour. FI. Cochinch. 654. Natans et terrestris. Ec. prope Rio Guavezad pedemoccid. montisChimborazoJul. 1S76 (n. 4072) E. A. Espèce commune dans les marécages des régions chaudes en Asie, Afrique, Amérique. 202 JOURNAL DE HOTANIQUK N. pubescens Ben th. in I look. Jout >i. IV, p. 356. Floi Lbus luteis. A'. Gr. Cerca de Piedras ad pedem monlis Quindio, ait. 700 met., niait. 1S76 (n. 1943) E. A. 1 ttc très voisine du N. lutea Benth., se rencontre ça etlà dans une région très «'tendue depuis le Texas et la Flori le, dans l'Amérique du Nord, jusqu'au Paraguay. MIMOSA. M. floribunda Willd. Spec. IV, 1031. N. Gr. passim, in valle flum. Cauca, ait. 1026 met.; Paramo de Meneses in Andibus merid., ait. 3000 met., etc., mart.-apr. 1876 (n. 2698;. E. A. Cette espèce paraît commune depuis le Mexique jusqu'au Pérou et à la Bolivie. Elle se distingue difficilement des M. sensitiva 1.., albida 1 lumb. et Bonpl., a ihssrens II. 1!. K., qui habitent la même région jusqu'au centre du Brésil. M. pudica L. Sp. 1501. Martinique, nov. 1S75 (n. 74). — N. Gr. Arbelaez in Andibus orient., ait. 1400 met., feb. 1S76 (n. 1452) E. A. Li Sensitive est commune dans toute l'Amérique tropicale et est natu- ralisée en Asie et en Afrique. M. polydactyla Ilumb. et Bompl. in Willd. Spec. IV, 1033. Flores rosei, foliola glauca. '. Gr. Mercaderes in Andibus merid., ait. 1190 met., apr. 1 (n. 2921) E. A. 1 ^e rencontre dans la Nouvelle-Grenade, la Guyane i t les provinces centrales du Brésil. M. obovata Benth. in Ilook. Journ. B /. IV, p. 394. Frutex ramosus, plurimetralis, aculeatus. N. Gr. in valle inferiori flum. Magdalena, dec. 1875 (n- 2~l> 451) 1 . A. I e originaire du Venezuela, de la Guyane et des régions chai du Brésil. M. somnians Ilumb. el Bonpl. in Willd. Spec. IV, 1036. N. Gr. in declivitate orientali Andium bogotensium prope Susu- muco; ad pedem montis Quindio, pro] in Andibus central., ait. 11-1200 met., jan.-feb. 1876 (n. 1078, 1981) E. A. commune depuis Panama jusqu'au Pérou et au Brésil central. M. asperata L. Spec. 1507. Frutex 3-4 metralis, capitulis roseis. M. Michbli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 203 N. Gr. in locis udis secus flumeii Magdalena, dec. 1875; prope Naranjo in valle flum. Cauca, ait. 995 met., raart. 1876 (n. 265, 2570) E. A. Espèce commune dans toute l'Amérique tropicale, en Afrique et aux iles Mascareignes. Trib. XXII. — Acacie^e. ACACIA. A. (Gummiferse) pennatula Benth. in Hook. Journ. I, 390. Arbor 3-6 metr., parce spinosa, capitulis aureis. Ec. in aridis, secus flumen Chota, ait. 1680 met., jun. 1876 (n. 3570) E. A. Cette espèce, fréquente surtout au Mexique, s'étend jusquedans le Nicara- gua et la Nouvelle-Grenade. A. (Gummiferae) macracantha Humb. et Bonpl. in Willd. Spec. IV, 1080. La Guayra ad littus maris caribsei in Venezuela, nov. 1875 (n. 112) E. A. Cette espèce se rencontre fréquemment dans l'Amérique du Sud tropi- cale et subtropicale et dans les îles voisines près de la mer. Les épines sont souvent creusées par les fourmis comme chez V Acacia spadicigera. A. (Gummiferse) Farnesiana Willd. Spec. IV, 1083. N. Gr. Fusagasuga ad pedem orient. Andium bogot. et in Andi- bus central., ait. 1500 met., feb.-mart. 1876 (n. 1609, 2466) E. A. Espèce très répandue dans les régions chaudes, souvent cultivée, ori- ginaire de l'Amérique austro-tropicale. A. (Gummiferse) spadicigera Cham. et Schlt. in Linn. V, 594. Panama (n. 112 bis) E. A. Espèce très répandue dans le Mexique et dans l'Amérique centrale. ? A. (Vulgares) adhaerens Benth. in Hook. Lond. Journ. Ip. 117. Arbor 10-15 metralis. Ec. ad ripas flum. Guayas. S. Ignacio in regione calid., jun.- jul. 1876 (n. 46S7) E. A. Echantillon peu complet de cette espèce d'origine brésilienne. A. (Vulgares) riparia H. B. et K. Nov. Gen. IV, 276. Arbor 4-6 metr., ramis divaricatis, spinis robustis sparsis, floribus albis. N. Gr. in Andibus central, et orient.; Susumuco, ait; 1160 met.; 2o4 JOURNAL Dl'. M'HANIQUK Chinaota, ali. 5100 met., Fusagasuga, ait. [800 met., jan.-mart. 1876, (n. i6j_>, 144'») E. A. I spèce répandue dans la Nouvelle-Grenade, la Guyane, le Brésil central, etc. A. polyphylla DC. Cat. Hort. Monsp. 74. Arbor 4-8 met. al ta. N. Gr. Popayan in Andibus merid., ait. (813 met., apr. 1876 (n. 2773) E. A. \J Acacia polyphyllaQ C. et VA. gfomerosaBcnth. sont extrêmement voi- sins; tous deux sont répandus dans la même région île l'Amérique du Sud tropicale, Guyane, Nouvelle-Grenade, Ecuador, Pérou, Brésil. A. (Vulgares) paniculata Willd. Spec. IV 1074. Spécimen valde mancum, fructibus tantum pneditis. N. Gr. Islitas, Rio Nare in regione calid. vallis llum. Magdalena, dec. 1875 (n. 438, 442) E. A. Espèce répandue dans la Guyane, au Pérou et au Brésil. Trib. XXIII. — Ingi .1. CALLIANDRA C. carbonaria Benth. in 1 1« ok. A md.Journ. III, 95. Arbor 4-8 metr., floribus pulchre coccineis. N. Gr. Fusagasuga in Andibus orient., ait. 1 800 met ; eLHatico in valle flum. Cauca, ait. 1300 met., ftb.-apr. 1S76 (n. 1555, -755) E. A. Espèce originaire de l'Ecuador et du Pérou. } C. Bombycina Spruce sp. n. in Benth. Revis. Mimos. p. 538. Spécimen mancum, foliis tantum praeditis. Venezuela in aridis ad Huns maris caribaei prope La Guayra, nov. 1875 (n- 97) E. A. L'échantillon type de c< tte espèce provient du Pérou. C. subnervosa Benth. Revis. 54". Arbor 5-6 metr., ramis erectis. Ec. prope Guayaquil, ait. jo met., jul. 1S76 (n. 4352 bis) !.. A. Le seul échantillon connu de cette espèce, probablement très locali- sée, avait été rapporté de Guayaquil par Pavon. C. portoricensis Benth. in Ilook. Lond.Journ. III, 99. X. Gr. in valleinfer. llum. Magdalena, dec. 1875 (n. 294) E. A. Cette 1 • a été rapportée de différentes localités de l'Amérique tropicale depuis le Mexique jusqu'à la Guyane et la Bolivie. M. Micheli. — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. 205 C. Magdalenae Benth. in Hook. Lond.Journ. V, 102. N. Gr. prope abyssum Icononzo in Andibus orient., ait. 900 met., feb. 1876 (n. 151 1 bis) E. A. Cette espèce a été récoltée en différents points de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade. C. Purdisei Benth. in Hook. Lond.Journ. III, 104. Floribus conspicuis, staminibus incarnatis. N. Gr. inter rupes vallium Andium orient. adPandiet Fusagasuga, ait. 9-1600 met., feb. 1876 (n. 1379, 1400, 1519) E. A. Cette espèce n'a pas été rencontrée en dehors de la Nouvelle-Grenade. ALBIZZIA. ? A. Lebbek Benth. in Hook. Lond. Journ. III, 87. Spécimen incompletum. N. Gr. invalle infer. flum. Magdalena, dec. 1S75 (n. 213) E. A. Cette espèce se rencontre un peu partout sous les tropiques, fré- quemment cultivée; elle est très probablement originaire de l'Ancien- Monde. PITHECOLOBIUM. P. ligustrinum Klotzsch in Benth. Revis. 571. N. Gr. in regione calid. vallis flum. Magdalena et in valle flum. Cauca, ait. 980 met., dec. 1875, mart. 1876 (n. 232, 2388 bis) E. A. Cette espèce, dont le nom vernaculaire est Espino, est répandue dans les régions chaudes de l'Amérique tropicale, Guyane, Venezuela, Nouvelle- Grenade, etc. ? P. dulce Benth. in Hook. Lond.Journ. III, p. 199. Puerto Cabello, Venezuela, ait. 40 met., nov. 1875 (n. 173) E. A. Echantillons incomplets et douteux de cette espèce, remarquable par ses fruits rouges à l'intérieur et répandue dans toute l'Amérique centrale du Mexique à la Nouvelle-Grenade. P. Unguis Cati Benth. in Hook. Lond. Journ. III, p. 200. Erutex vel arbor parva, floribus albis. N. Gr. Casas Viejas in valle super, flum. Magdalena, ait. 277 met., feb. 1876; in valle flum. Cauca, ait. 1026 met., mart. 1876. — Ec. Salado prope Guayaquil, jul. 1876 (n. 1857, 2464, 4139) E. A. Cette espèce, assez répandue dans les Antilles, le Venezuela, la Nouvelle- Grenade, forme, dans la vallée du Cauca, des forêts monotypes. INGA. I. marginata Willd. Spec. IV, 10 15. Arbor 6-8 metralis. 2o6 JOURNAL DE BOTANIQUE N. Gr. secus ripasflum. Daguaio Andib. occid. , ait. 300 met., apr. 1876(11.2482) E. A. Espèce fréquente dans l'Amérique tropicale depuis l'isthme de Panama jusqu'au Brésil. I. punctata Wild. Spec. IV, 1016. N. Gr. Villa vicensio ad pedem orient. \mliumbogot.,alt.6oomet., feb. 1S76 (n. 7S5, 894). — Ec. prope Guayaquil, ait. 40 met., (n. 4237) E. A. Espèce de l'Amérique tropicale, mais surtout de la Nouvelle-Grenade. I. nobilis Willd. Enum. Hori. Berol. 1047. N. Gr. Isla Brava in valle infer. Qum. Magdalena, dec. 1875 (n. 364); Piedras in Andibus central., ait. 3S0 met., Fusagasuga in Andibus bogotens., ait. 1S00 met., maio 1S76 (n. 193 1) E. A. Espèce commune dans l'Amérique tropicale. I. vera Willd. Spec. IV, 10 10. Nom vernaculaire Guamo. N. Gr. secus flum. Magdalena, dec. 1S75 ; Cartago in Andibus orient., ait. 960 met. (n. 216). — Ec. prope Tulcan, ait. 3000 met., jun. 1876 (n. 3615) E. A. Cette espèce est très répandue dans toute l'Amérique centrale et tropicale, mais souvent cultivée. ? Ingae sp. mancum, accurate non determinandum, affine tamm videtur /. stenocalyci Spruce in Ben th. Revis. 61 1. Isla Brava in valle Magdalena, nov. 1S75 (n. 406). MIM0SEJ2 OMNINO DUBIJE N. 4123 in arenosis prope Paita in Peruvia. — An Desmanthi sp.? N. 3561. Ec. propter Rio Chota, in aridis. — Fructus tantum ; inter Acaciam et Pithecolobium incerti. PROPRIÉTÉS ET RÉACTIONS DES COMPOSÉS PECTIQUES Par M. L. MANGIN. Les composés pectiques se présentent, dans la plupart des organes et chez les plantes les plus diverses (Algues, Champi- gnons, Lichens, Cryptogames vasculaires et Phanérogames), sous des états physiques et chimiques très différents dont la con- L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 207 naissance est indispensable pour expliquer les modifications qui surviennent, suivant l'âge et suivant la nature, au sein des tissus. En raison des relations très étroites qui existent entre les com- posés pectiques et les gommes, l'étude anatomique et physio- logique de ces dernières substances ne peut être bien comprise sans un examen approfondi des corps gélatineux. Pour ces motifs il me parait nécessaire de résumer l'état actuel de nos connaissances sur cette série de composés dont l'histoire a été trop longtemps méconnue par les botanistes. On peut distinguer, dans les composés pectiques, deux séries de corps : les corps neutres et les corps acides. Dans chaque série on trouve des substances, différentes sui- vant les plantes, qui présentent toute la série des états physiques depuis l'insolubilité absolue jusqu'à la solubilité complète, en passant par des états gélatineux caractérisés par l'absorption de l'eau et par un gonflement plus ou moins considérable. La série des corps neutres comprend la pectose, insoluble, associée intimement à la cellulose dans les membranes que l'in- crustation de la lignine ou de la subérine n'a pas modifiées, et la pectine, soluble dans l'eau, plus ou moins facilement gélati- nisable. La série des corps acides comprend X acide pectiqtie, insoluble, ordinairement combiné aux bases alcalino-terreuses dans les tissus des végétaux, comme Payen l'a découvert le premier; le terme opposé à l'acide pectiqueest/Vz^zïafe métapectique, entière- ment soluble dans l'eau sans gélatinisation. Ces deux séries se rattachent étroitement l'une à l'autre, car sous l'action de la chaleur, des acides et des alcalis, on peut obtenir, en partant de la pectose, tous les corps intermédiaires neutres ou acides pour aboutir finalement à la production de l'acide métapectique, terme le plus stable de la série. Pectose. — On ne connaît pas les propriétés de la pectose parce qu'elle est toujours intimement unie à la cellulose, et que les divers agents chimiques au moyen desquels on pourrait sé- parer ces deux substances transforment la pectose en pectine soluble dans l'eau, ou en acide pectique soluble dans les alcalis. Un seul réactif, le réactif de Schweizer, permet d'enlever la cellu- lose des membranes en conservant la forme et les dimensions de 2o3 JOURNAL DE BOTANIQUE ces dernières, qui sont alors entièrement formées par un composé pectique; mais déjà la pectose qui formait les cloisons a subi, sous l'influence de L'ammoniaque, une transformation molécu- laire qui la rapproche beaucoup de l'acide pectique, car elle se dissout immédiatement dans les alcalis. Pectine. — La pectine se gonfle et se dissout dans l'eau en donnant un liquide visqueux qui filtre difficilement ou qui se prend en gelée par le refroidissement. M. Frémy a signalé son existence à l'état normal dans les fruits mûrs ; je démontrerai plus tard qu'elle se rencontre dans un grand nombre de muci- lages. D'après M. Frémy, la pectine ne précipite pas par l'acétate neutre de plomb, mais précipite en flocons blancs par le sous-acé- tate. Soumise à l'ébullitioupendant quelques heures, elle se trans- forme en un produit isomère, la parapretiue, que l'acétate neutre de plomb précipite ; la parapectine à son tour, traitée à l'ébullition par les acides étendus, se transforme en metapectiue précipitable par le chlorure de baryum. Acide pectique. — L'acide pectique est, dans la série des corps gélatineux, le plus facile à caractériser et, par suite, le plus anciennement connu. Il est insoluble dans l'eau, dans l'alcool, dans les acides, et forme avec les alcalis des pectates solubles, avec les bases alcalino-terreuses des sels insolubles, parmi les- quels le pectate de chaux est le plus répandu. L'acide pectique jouit d'une propriété remarquable : il est soluble dans les sels alcalins, carbonates de potasse et de soude, stannates, phosphates alcalins, ainsi que dans la plupart des sels ammoniacaux à acides organiques (oxalate, citrate, tartrate, etc.) ; il forme sans doute avec ces composés des sels doubles plus ou moins gélatinisables dans l'eau. Les solutions d'acide pectique dans les carbonates alcalins, dans le savon, etc., sont mucilagi- neuses et filtrent difficilement, tandis que les solutions d'acide pectique dans l'oxalate d'ammoniaque sont parfaitement fluides et filtrent avec facilité (i). Nous aurons plus d'une fois à invoquer cette remarquable propriété dans l'étude anatomique des tissus. i. Cette propriél '..-puis longtemps utilisée par M. Se:.' pro- cédés d'analyse des tissus végétaux, notamment dans l'analyse immédiate 'lu tabac. Voy. L. Grandeau, Analyse des matières agricoles, 2" édition, 1883, p. 350. L. Mangin. — Sur les composes peciiques. 209 Acide métapectique. — Cet acide, le dernier terme et le plus stable de la série des corps gélatineux, à réaction franchement acide, est entièrement soluble dans l'eau et forme avec toutes les bases des sels solubles, notamment avec la chaux et la baryte, qui précipitent l'acide pectique. Un excès d'alcali colore les mé- tapectates en jaune, surtout à chaud. L'acide métapectique ou ses combinaisons se rencontrent fréquemment dans les tissus vivants comme nous le verrons à propos des mucilages et des gommes ; on peut d'ailleurs les obtenir facilement en faisant bouillir la pectine ou l'acide pecti- que avec des alcalis en excès. L'acide métapectique se dédouble sous l'action de l'acide sulfurique en un sucre dextrogyre cristallisable en beaux prismes, identique à Varabinose, et en un nouvel acide organique encore mal connu; ce dédoublement, décrit par M. Scheibler (1) dans une étude sur l'acide métapectique renfermé dans les mé- lasses de Betterave, a permis à ce chimiste de ranger l'acide mé- tapectique dans la classe des glucosides. Propriétés générales des composés pectiques. L'étude des diverses formes chimiques que nous venons de décrire est délicate. Ces corps sont, en effet, incristallisables, ils se précipitent souvent à l'état gélatineux et se transforment rapi- dement sous l'action des agents chimiques destinés à les extraire ; leur purification est donc très difficile à réaliser et l'on conçoit que leur constitution chimique soit encore discutée. Tandis que M. Frémy (2) range les composés pectiques dans un groupe spé- cial, différent des corps cellulosiques et de l'amidon, MM. Schei- bler (3) et Reichardt (4) les considèrent comme des hydrates de carbone et se rallient à l'opinion exprimée depuis longtemps par Schmidt (5) pour les substances gommeuses et mucilagi- neuses. t. Scheibler, Vorlailjige Mittkeiluttg ïtber die Metapcctinsaure aus Zucker- rùben (Berichte der deutsch. chem. Gesellschaft, 1868, t. I, p. 58). 2. Frémy, Encyclopédie chimique, loc. cit., page 47. 3. Scheibler, loc. cit. (Berich. d. dch. ch. Gesellsch., 1868, p. 58). 4. Reichardt, Ueber das Vorkommen der Arabisaiire (Gummi) in der Zus» kerrilben und ùber den Arabimucker [Gummisucker) (Bericht. d. deutsch. chem. Gesellsch., t. VI, 1873, p. 612). 5. Schmidt, Ueber Pflanzenschleim und Bassorin (Ann. der Chem. u. Pharni., Liebig, 1844, t. 51, p. 29). 2io JOURNAL DE BOTANIQUE S'il est impossible de se prononcer entre ces opinions, nous pouvons remarquer cependant que les composés pectiques offrent un ensemble de réactions qui les éloignent des hydrates de carbone. Chauffés avec l'acide azotique étendu, les composés pecti- ques sont oxydés et transformés en acide mucique reconnais- sable à ses cristaux;; les hydrates de carbone dans les mêmes conditions donnent naissance à de V acide oxalique. En outre, ils sont insolubles dans le réactif de Schwcizer et ne se colorent jamais en bleu ou en violet, ni par l'iode, ni sous l'influence simultanée de l'iode et des acides ou îles chlorures métalliques en solution concentrée. 11 est donc facile de distinguer à l'aide de ces réactions les divers états de la cellulose, l'amidon ou la dextrine, des com- posés pectiques. Relations des composés pectiques et des gommes. Les réactions que nous venons de rappeler sont aussi celles qui ont été signalées depuis longtemps pour un certain nombre de gommes et de mucilages. Tout en réservant la discussion approfondie de la nature des gommes pour un mémoire prochain, je crois utile de signaler brièvement les faits qui ont amené cer- tains chimistes à assimiler les gommes aux composés pecti<|ues. Les gommes ne sont pas des composés chimiques définis, mais des mélanges en proportions variables de principes gom- meux, de cellulose, d'amidon et de matières minérales; on com- prend alors que sous l'influence de L'acide a otique elles puissent fournir, comme on l'a constaté depuis longtemps, un mélange en proportions variables d'acide mucique et d'acide oxalique. Les principes immédiats les plus connus renfermés dans les gommes sont, d'après Guérin Varry: Yarabine de la gomme ara- bique, formantaussi la partie soluble de la gomme du Cerisi ;. 1 i cérasine constituant ainsi la partie insoluble de la gomme du pays, et la bassorin ' renfermée dans la gomme adragante ; on peut ajout orps là galactine ou , dont les affinités avec 1 s gommes du commerce sont encore mal connues, malgré Tobservatii >nde M. Reichardtsur laprésencede lapararabinedans la gelée de l'Agar-Agar. L'arabine, appelée encore l'acide ara- bique ou acide gummiquey a la propriété, découverte par Guérin L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 211 Yarry(i), de se transformer sous l'action de l'acide sulfurique enun sucre facilement cristallisable et M. Scheibler (2), en s'appuyant sur cette propriété, a identifié l'acide métapectique renfermé dans les mélasses de Betterave avec l'acide arabique de la gomme des Acacias ou de la partie soluble de la gomme du Cerisier. M. Reichardt (3) a retiré des tissus de la Betterave et de la Carotte une substance qui lui paraît isomère de l'arabine et qu'il a nommée parar a bine ; or, par son mode de préparation, par ses propriétés, comme j'ai pu le constater, cette substance rappelle exactement la pectine. Nous savons d'ailleurs, par les analyses de Vauquelin et de M. Frémy, par les observations anatomiques de Kabsch et de M. Wiesner, que les composés pectiques sont abondants dans les racines des plantes qui ont servi à M. Reichardt pour l'extraction de la pararabi'ue. La partie insoluble de la gomme du Cerisier désignée sous le nom de cérasine ne serait autre chose qu'un acide faible, l'acide métagummique de M. Frémy ou l'acide métarabique dont M. Scheibler admet l'existence dans les Raves; ce corps corres- pond sans doute à l'une des formes mal connues des composés pectiques insolubles et gélatineux qui existent normalement dans les tissus; la facilité avec laquelle la métarabine se trans- forme sous l'action des acides en arabine identique à l'acide mé- tapectique tend à le démontrer. La bassorine qui forme la plus grande partie de la gomme adragante existerait aussi dans le mucilage de Lin et de Plantago Psylh'um. D'après M. Giraud (4), une longue macération dans l'eau, au bain-marie, transforme la gomme adragante insoluble en matière soluble semblable à la pectine ; car sous l'action des alcalis elle se transforme en acide pectique insoluble ; M. Giraud estime que « la gomme adragante contient plus de la moitié de « son poids d'un principe pectique insoluble dans l'eau, qui lui « paraît être identique avec celui que M. Frémy a désigné sous « le nom de pectose » . 1. Guérin Varry RT., Mémoire sttr les Gommes (Annales de Chimie et de Physique, t. XLIX, 2" série, 1832, p. 248). 2. Scheibler, loc. cii. (Bericht. d. d. ch. Gesell., 1868, p. 58). 3. Reichardt, Pararabin ein nettes Koklehydrat (Berichte d. d. chem. Ge- sellsch., t. VIII, 1875, p. 807). 4. Giraud, Etude comparative des gommes et des mucilages (Comptes ren- dus, t. 80, 1875, p. 477). 2U IOURNAL DR BO I ANIQUE Ces indications suffisent pour montrer L'analogie étroite qui règne entre les gommes et les composés pectiques ; elles per- mettent de concevoir La formation des gommes non plus comme le résultat de la d< sorganisation de la membrane cellulosique, comme on le croit encore aujourd'hui, mais comme Le produit delà transformation d'une matière entièrement unie à la cellulose, la pectose, que l'on rencontre dans tous les tissus au moins à l'ori- gine. Cette substance, déjà entrevue parMulder et Harting, est la matrice de tous les corps gélatineux renfermés dans les tissus. Leur production peut s'exagérer dans certaines circonstances et provoquer la formation des masses gommeuses ou mucilagi- neuses qui se frayent un passage à travers les tissus désorga- nisés et se concrètent pour constituer les produits utilisés dans le commerce. Ces considérations justifient l'importance de l'é- tude que j'ai entreprise. (A suivie.) SUR LA STRUCTURE DES AQU1LARIA Par M. M. THOUVENIN. Les plantes du genre Aquilaria font partie de la famille des Thyméléacées, tribu des Aquilariées. Cette Note a pour objet principal de signaler la présence de faisceaux de tubes criblés dans le bois secondaire de la tige des Aquilaria malaccensis DC, A. AgallocJia Roxb. et A. micro- car [a II. Bn., qui seules ont été examinées. Comme, à ma con- naissance du moins, le genre Aquilaria n'a pas encore été étu- dié, j'ai cru bon de donner en outre, à titre de document, un rapide résumé de la structure de la tige et de la feuille chez les espèces mises à ma disposition. Tige. — L'épiderme offre des poils unicellulaires aigu-, assez longs, un peu étranglés à la base, plus ou moins contour- nés et le plus souvent couchés sur la tige, la pointe étant dirigée vers le sommet. L'écorce est parenchymateuse ; le liège se forme dans l'exo- derme. Le péricycle, assez, épais, se compose de cellules paren- chymateuses et de longues fibres ayant pour la plupart un très M. Thouvexin. — Sur ta structure des Aquilaria. 213 petit diamètre et à parois très légèrement lignifiées. Ces fibres sont rarement isolées; le plus souvent elles sont réunies par groupes et forment de petits faisceaux. Le liber secondaire offre aussi de pareilles fibres; on y voit en outre de petits cristaux prismatiques d'oxalate de chaux. Dans la masse du bois secondaire on remarque des lames tangentielles de tissu parenchymateux, alternant avec des bandes plus épaisres composées de vaisseaux et de fibres à parois ponctuées. Une observation attentive m'a permis de reconnaître dans ces îlots parenchymateux enclavés dans le bois la présence de tubes criblés et de cellules compagnes. Ces tubes criblés, tout au moins dans V Aquilaria AgallocJia, appartiennent les uns au au type Courge, les autres au type Vigne. C'est surtout grâce au cal que j'ai pu, dans ces plantes sèches, m'assurer que j'avais bien affaire à des tubes criblés. Pour cela les coupes ont été placées, pendant quelques instants, dans une solution d'hypochlorite de soude faible, assez de temps pour rendre aux tissus un peu de leur aspect primitif, mais pas assez pour que le cal soit dissous ; puis lavage à l'eau distillée et colora- tion avec le bleu d'aniline. Les plaques calleuses, gonflées, il est vrai, par l'hypochlorite de soude, mais non encore dissoutes, puisque le contact avec ce réactif n'a pas été prolongé, ont alors apparu bien nettement colorées en bleu un peu verdàtre. Dans ces îlots de parenchyme et de tubes criblés on trouve encore de longues fibres, à parois très légèrement lignifiées, semblables à celles qui ont été signalées dans le péricycle et dans le liber secondaire ; on y remarque également de petits cristaux d'oxalate de chaux pareils à ceux qui ont été vus dans le liber. Les rayons médullaires très étroits sont composés d'une seule rangée de cellules à parois épaissies et lignifiées entre les faisceaux de bois secondaire. Sur leur trajet à travers les îlots de tissu criblé, les rayons médullaires sont, le plus souvent, paren- chymateux. On trouve encore des faisceaux de tubes criblés sur tout le pourtour de la moelle. Sur la face de ces faisceaux regardant le centre de la tige, sont groupées des fibres pareilles à celles qui ont été décrites dans le liber secondaire et dans le péricycle. 214 JOURNAL UK BOTANIQUE Deux explications ont été données, l'une par M. de Bary (i), l'autre par M. Hérail (2), au sujet de la manière dont se forment de pareils faisceaux de tubes criblés dans le bois secondaire de la tige des Strychnos. Ces explications ayant été récemmenl résumées dans le Journal de Botanique, par M. Beau visage (3), je ne les rappellerai pas dans cette note. C'est à l'opinion de M. de Bary, qui dit que le cambium, à certains moments, fabriquerait des tubes criblés aussi bien sur sa face interne que sur sa face externe, que je me rattache quant à ce qui regarde le mode de formation des fascicules criblés enclavés dans le bois secondaire de la tige des Aqui'laria . Voici pourquoi : non seulement j'ai remarqué que la zone cambiale, toujours bien continue, n'offrait aucune sinuosité; mais encore un examen minutieux m'a permis de voir sur quel- ques préparations, en certains points, le cambium en continuité- sur sa f ice externe avec du liber secondaire, et sur sa face interne avec des plages de tubes criblés. Feuille. — Un seul faisceau libéro-ligneux sort de la tige pour passer dans la feuille ; les faisceaux criblés périmédullaires qui lui sont sous-jacents l'accompagnent. Dans le pétiole, le faisceau libéro-ligneux recourbe vers le haut l'une vers l'autre ses deux extrémités, qui ne tardent pas à se rejoindre; le péridesme est alors séparé en deux régions : l'une externe, qui enveloppe le liber, et l'autre, interne, en- tourée par le bois, dans laquelle se trouvent des faisceaux criblés. Les Aquilaria rentrent donc à ce point de vue dans la règle générale et diiïèrent en cria du Daphnc laurcola (4) et du D. Mezcrcuiu , autres Thyméléacées qui, tout en ayant des fais- ceaux criblés périmédullaires dans la tige, ont la feuille dé-pour- vue de faisceaux criblés péridesmiques. La nervure médiane dans le limbe offre la même structure que le pétiole. 1. De liary, Vergleichende Anatomie, p. 594-; 2. Hérail, Recherches sur l'anatomie comparée de la tige des Dicc! doues. (Ann. dus Se. nat., Bot. 7* série, II, 1880, p. 256-259.) 3. Beauvisage, Sur /es fascicules criblés enclavez dans le bois secondaire de /■ . (Journal de Botanique, t. V, 1891, p. [61-162.) 4. Lamounettc, Recherches sur l'origine morphologique du liber iule, (Ann. des Se. nat. Bot. 7 r, p. 274-27 M. Thouvenin. — Sur la structure des Aquilaria. 215 Les Aquilaria viennent donc s'ajouter à la liste des plantes, encore peu nombreuses, où l'on a signalé des fascicules de tubes criblés dans le bois secondaire de la tige ; offrent-elles égale- ment de pareils fascicules dans le bois secondaire de la racine ? C'est ce qu'il m'a été impossible de savoir, n'ayant pas eu de racines à ma disposition. CORRESPONDANCE. Nous recevons de M. Alph. de Candolle la lettre suivante qui ne peut man- quer d'intéresser nos lecteurs. Genève, 19 mai 1892. Monsieur, L'ouvrage de M. Kuntze (Revisio gêner uni plantarum) a jeté un grand trouble dans le public des botanistes, et les Anglais, attaqués d'une manière désagréable par l'auteur, ont répondu avec force dans le Journal oj Botany et le Gardener's Chronicle. Comme ils me parais- saient trop effrayés des trente mille synonymes dont M. Kuntze nous menace, j'ai adressé au Journal oj Botany une petite lettre qui a paru (en français) dont le cahier de mai 1892. J'ai raconté que, ayant examiné, un à un, les changements de noms génériques proposés par l'auteur allemand dans vingt-six familles dont je me suis occupé, il s'en est trouvé vingt-huit, et que sur ce nombre six seulement sont accep- tables, d'après la loi de priorité bien entendue, tandis que vingt-deux reposent sur des erreurs. M. Briquet a constaté la même chose pour les Labiées (1). En général les deux tiers des changements proposés par M. Kuntze sont inadmissibles. Il prend des noms génériques donnés sans caractères {iiomina nuda) pour de vrais noms donnant un droit de priorité, tandis que c'étaient des noms mort-nés. Il commet aussi l'erreur de partir du Systevia de Linné, éd. I, 1735, comme ori- gine des genres linnéens. Cet ouvrage in folio, très rare, concerne les vingt-quatre classes de Linné et ne dit à peu près rien des genres. C'est en 1737, dans le Gênera, éd. I, que Linné les a énumérés, avec noms et caractères. Notre recueil des Lois de la nomenclature ayant été délibéré dans le Congrès de Paris, en 1S67, et les botanistes de langue Irançaise ayant, à plusieurs reprises, soutenu ce travail et approuvé aussi mes Nouvelles remarques sur la nomenclature, de 18S3 (2), il m'a paru peu 1. Botanisches Centralblatt, 4/5, 1892. 2. In-8, 79 pages, à Genève, chez George libraire. 2i6 IOURNAL DE BOl A.NIQUE oéce d'invoquer leur appui. Cependant je nu- préparais à vous adresser qu Iques réflexions, lorsque j'ai appris, par M. Ascherson, que les principaux botanistes de Berlin se sont réunis en comité, pour : contre les idées de M. Kuntze et pour suggérer des moyens d'éviter leur application. La publication qu'ils préparent aura sans doute beaucoup de poids. Il est heureux que La critique vienne du pays d'où est venu le mal. Déjà M. Schumann a donné dans la Revue Naturwissenschaftlichen Rundschau de cette année, un excellent article avant-coureur de ce que fera le ci imité. Attendons de celui-ci un travail plus considérable, qui méritera toute notre bienveillance. ['ai l'honneur d'être, Monsieur, votre tiès dévoué confri Alpli. de Candolle. CHRONIQUIî. M. le Dr. F. Elving a été nommé professeur <1 • Botanique à l'Univer- sité d'Helsingfors (Finlande). M. le Professeur A. Todaro, directeur du Jardin botanique de Palerme, est mort le 18 avril dernier. — 11 a été remplacé par M. le Dr. Hermann Ross. M.E. de Regel, dire, teurdu Jardin botanique de Saint-Pétersbourg1, > st mort le 15 '2- avril. — M. le Dr. A. F. Batalin lui succède dans ses fonc- tions. L'important herbier de M. Kralik, récemment décédé, est à vendre. Les personnes qui désireraient l'acquérir doivent s'adresser .1 Me lune ]\ r- ceval, à Tresserve, par Aix-les-Bains (Savoie). MM. Aug. N. Herlese et Ant. Berlese viennent de fonder, sous le titre de Rivista di Patologia végétale, une Revue mensuelle consacrée spéciale- ment à l'étude des parasites animaux et végét lux qui infestent les plantes cultivées, des maladies qu'ils produisent et des remèdes empl 1 les combattre. Le prix de l'abonnement est de u francs par an, à envoyer à M. le professeur A. N. Berlese, à Avellino (Italie). Le Gérant; Louis Mobot. Taris. _ J llerscli, imp. li, PI. Oenfcrt-rtochercau. 6" ANNEE. N° 12. 16 JUIN 1892. ^**— -~ »■■■»»«»««.........!. -T-i-1 -ï~i" ■*!■*- -1 -in -i-iri-ii*i-i-i-i*-"""*"****~***************** ----■-■--■----I- 1 — h — 1 —1 i—i 1-i.n.- . hj~l i_r _ i-nj>_txri.n_t-Ln_T_rLnj>JKWjTj JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR LA STRUCTURE DES AQUILARIEES Par M. Ph. VAN TIEGHEM. L'interposition, dans le bois secondaire des Aquilariées [bois d'aigle, l'un des bois d'aloès du commerce), de fascicules de tissu mou, tangentiellement étalés et renfermant des fibres semblables, non à celles du bois, mais à celles du liber, a été constatée pour la première fois, semble-t-il, en 1876, par M. Môller chez YAqiii- laria Agallocha (i). Mais ce botaniste a considéré le tissu mou enveloppant les fibres comme étant simplement du parenchyme ligneux; les tubes criblés qu'il contient lui ont échappé. De là, sans doute, la surprise que lui a causée la nature particulière de ces fibres. Étudiant de nouveau ces bandes claires, non seulement dans le bois secondaire des Aquilaria (A, Agallocha, malaccencis et microcarpaj, mais aussi dans celui du Gyrinops (G. IVallaJ, M. Solereder a reconnu, en 1885, qu'elles sont composées d'un mélange de tubes criblés, de cellules de parenchyme et de fibres non lignifiées, semblables à celles qui accompagnent les tubes criblés et le parenchyme dans le liber secondaire, où elles forment des bandes tangentielles stratifiées, comme dans les Malvacées et les Diptérocarpées (2). En conséquence, il les a regardées comme constituant un liber interligneux (interxy- lâres Phloëm), pareil à celui des Stryclinos, Barleria, Salva- dora, etc., chez les Gamopétales, des Memecylon, Dicella, Erisma, etc., chez les Dialypétales. C'était la première fois que ce phénomène était signalé chez les Apétales (3). 1. Môller, N'eue Formelemente in Holskôrpey (Sitzungsberichte der kais. Akad. der Wiss. zu Wien, LXXIII, Abth. I, 1876, p. 31). 2. Solereder, Ueber den systemaiïscken Werth der Holzstructuv bei den Di- cotyledonen, Munich, 1885, p. 32 et p. 230. 3. Rappelons qu'à la suite des recherches de M. Solereder la présence du liber 2iS JOURNAL 1>K MOTANIQUR D'après M. Solereder, et conformément à l'opinion formulée par A. de Bary au sujet des Strychnos, les divers éléments de n- liber interligneux procèdent, tout aussi bien que 1rs vais- seaux et h-, fibres ligneuses auxquels ils sont interposés, du bord interne de l'assise génératrice normale et le développe- ment en est centrifuge. L'hiver dernier, en vue de la préparation du cours d'AnatO- mie comparée que j'ai professé au Muséum, j'ai été amenéàmon tour à étudier la structure de la tige des Thyméléacées et no- tamment des Aquilariées. J'ai observé les ilôts de liber interli- gneux, non seulement dans les trois Aqtiilaria et dans le Cyri- uops mentionnés par M. Solereder, mais encore dans le Gyri- nopsis (G. Cummingiana) qu'il n'avait pas eu à sa disposition. Mais surtout je me suis appliqué, autant du moins que la chose est possible sur des échantillons secs, à préciser l'origine des divers éléments qui constituent ces ilôts. A mon avis, et con- trairement à l'opinion de M. Solereder, ils procèdent du bord externe de l'assise génératrice et le développement en est cen- tripète. S'ils se trouvent plus tard inclus dans le bois, c'est parce que l'assise génératrice, cessant de fonctionner à cet endroit, se transporte en dehors dans une assise peu éloignée appartenant au parenchyme libérii n; d'où résulte la minceur de l'arc de liber ainsi incorporé au bois, arc qui, tantôt contient des fibres, tantôt n'en renferme pas. En un mot, l'inclusion a lieu parle mé- canisme que M. Ilérail a décrit pour les Strychnos et que j'ai retrouvé récemment chez les Memecylon et les Mouriria. Ces ilôt- méritent donc bien le nom de liber interligneux, tandis que, dans l'opinion de M. Solereder, ce seraient simplement des fascicules criblés ligneux. C'est à la fois avec cette extension et cette rectification que la structure de la tige des Aquilariées a été exposée dans mon cours du Muséum (leçon du 13 février 1892), avec préparations à l'appui mies aux mains des élevés (manipulation du 18 fé- interligneux s'est trouvée établie Dîalypétales, 1'-. Mélastomacées (A'/6essi!e la 9* section (Botanique), pro] ion rttmt~ -—*■■*■»»-----*»*-»»* ^^— ** ......»■■> .mi ******** JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. UN DECAISNEA DE LA CHINE OCCIDENTALE Par M. A. FRANCHET. MAI. Hooker et Thompson ont donné le nom de Decaisnea, en mémoire du monographe des Berbéridées-Lardizabalées, à un curieux arbrisseau des forêts de l'Himalaya occidental, d'a- bord découvert dans le Bhotan, par Griffith, retrouvé ensuite dans le Sikkim. Ce genre est, dans notre hémisphère, l'unique représentant des Lardizabalées à feuilles composées pinnées. Le Decaisnea insigiiis Hook. fil. etThomps., Proceed. Linn. Soc, II, 349, autant qu'on en peut juger par la belle figure don- née par M. Hooker, Illustr. Himal. fil., tab. 10, est un arbris- seau dressé, assez élevé, ayant jusqu'à un certain point le port d'un palmier. Ses feuilles, qui ne manquent pas d'analogie avec celles de l'Ailanthe, atteignent jusqu'à o m. 90 cent, de longueur et sont formées de 5 à 8 paires de folioles ovales-acuminées, écartées, dont le pétiole court est articulé avec le rachis. Les fleurs disposées en grappe simple, allongée, axillaire, sont assez grandes (3 centimètres environ), d'un jaune verdàtre ; aux fleurs succèdent des fruits formés de 3 follicules oblongs-cylindriques, courbés en fer à cheval, jaunes, couverts de petites verrues assez régulièrement disposées en lignes transversales. Les grai- nes sont nichées dans une pulpe blanchâtre, d'un goût agréable et assez recherchée pour que les indigènes du Sikkim cultivent l'arbrisseau. On ne connaît jusqu'ici qu'un seul Decaisnea; la nouvelle espèce découverte par M. Farges dans le nord du Su-tchuen, c'est-à-dire dans une station plus septentrionale d'environ 8 degrés que celle ou croît le D. insigiiis, ressemble beaucoup à ce dernier, au point qu'en l'état de floraison il n'est guère pos- sible de les distinguer, si ce n'est peut-être aux grappes de 234 I' >URN \I. DE BO 1 Wh.Hl fleurs qui sont rameus< s chez le />. Fargesii et paraissent être constamment simples dans l'espèce de L'Himalaya. Cette parti- cularité e it-elle bien constante? Mais si la fleur et les organes de vég< cation n'offrent pas d'éléments de distinction bien précis, on en trouve dans les fruits d'; importants pour ne permettre aucune confusion entre les deux espèces. Le fruit du D. insignist comme il est dit précédemment, est constitué par 3 follicules sessiles, épais (diam. 20 à 25 mm.), arrondis au sommet, jaunes, verruqueux extérieurement, unis sans trace d'étranglements annulaires à la surfi Les follicules des fruit- du D. Farg 'siz sont très distincte- ment stipités, à peine de la grosseur du petit doigt, strictement cylindrique-., tronqués au sommet avec les bords de la suture dorsale prolongée en pointe conique; il- sont d'un beau bleu avec des étranglements réguliers, annulaires, très rapprochés, au nombre de 20 à 24, correspondant à chaque rangée de grai- nes et simulant une articulation. ( tranglements joint-, à la forme, à la couleur, à la présence d'une pointe conique termi- nale, donnent aux follicules l'apparence de grosses chenilles bleues suspendues aux rameaux de l'inflorescence. Descr. — Decaisnea Fargesii, sp. nov. Frutex erectus; rami fragiles, intus late medullosi, cortice lutescente, lenticelloso ; folia longe peliolata, foliorum jugis 6-10, distantibus; folio! lulata membranacea, demum subcoriacea, integerrima, e basi latii ata vel ovato-lan , acuminato-caudata, subtus gla pulveru- lento-puberula, demum glabn ia; racemi axillares, laxe panicu- lato-compositi, erecti, foliis breviores; bra los non aequantes ; pedicelli graciles floribus br< ' - sordide lu- tescentes, ; imo-mou >ici; icumi- nata; il. masc. : antherae filamentis coadunatis longe stipitatae, ovariis nullis; il. herm. : fi lamenta coadunata brevia, antheris ad connec- tivum latum complanatum dissitis, conuectivo supra antheras pro- ducto linguiformi, subacuto; ovaria 3; fructus penduli; tolliculi 3, Lipitati, cylindrici, seminum înter s riem quamquam annulato-constricti, verruculosi, apice ti , ultra suturam ventra- lem acumi mina D. . ' paulo minora, i aidulan ' !;culi quasi septati evadunt. Hab. ■ - Chine, Su-tchuen 1 ict de Tel n-Ké< u-tin, L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 235 ^t lat. n., dans les forêts montagneuses au-dessus de 1400 m.; fi. juin 1S91 ; fr. oct. Cette curieuse plante fait partie d'une très belle collection d'environ 1000 espèces, provenant du Su-tchuen oriental, en- voyée par M. Farges, missionnaire apostolique. ~-rG~fc^^r"^v_ PROPRIETES ET REACTIONS DES COMPOSES PECTIQUES (Suite.) Par M. L. MANGIN. Réactions colorantes des composés pectiques. Dans les recherches de cette nature, les méthodes d'analyse ordinairement employées par les chimistes sont insuffisantes : si elles nous permettent souvent d'affirmer ou de nier l'existence d'un composé défini dans les organes, elles s'opposent, en raison de la destruction du tissu analysé, à la recherche de la localisa- tion ; l'emploi de réactions microchimiques devient alors indis- pensable. En ce qui concerne les composés pectiques, les réactions connues jusqu'ici sont inapplicables ou insuffisantes. D'une part en effet, la production d'acide mucique ne peut être observée qu'après la destruction des tissus et, d'autre part, les réactifs iodés ne fournissent que des résultats négatifs, en indi- quant l'absence de la cellulose, sans nous permettre de spécifier la nature des membranes où cette substance fait défaut. C'est pourquoi je me suis attaché à rechercher, parmi les matières colorantes artificielles et naturelles, celles qui peuvent être utilisées pour distinguer les composés pectiques des substances avec lesquelles ils se trouvent mélangés dans les tissus. J'ai annoncé, il y a deux ans (1), la possibilité de distinguer la cellulose des composés pectiques en utilisant les affinités opposées de ces corps pour les matières colorantes. Lorsque l'on place la cellulose dans une solution aqueuse de matière colorante, sans addition démordant, elle manifeste les réactions d'une base faible et possède la propriété de fixer un certain nombre de colorants acides, comme on l'a reconnu 1. L. Mangin, Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane. Comptes rendus, juillet 1890. 236 IOURNAL DE BOTANIQUE depuis longtemps pour le rouge de Carthame ou la Cochenille. On sait en effet que l'affinité du rouge de Carthame pour les fibres du Lin et du Chanvre est utilisée pour la purification de ce produit. On fait bouillir une solution aqueuse de teinture de Carthame en présence d'une étoffe de lin; quand celle- ci a fixé la couleur rouge, on la lave à l'eau pure, puis on la fait digérer en présence d'un alcali qui dissout une partie du rouge de Carthame ; la liqueur alcaline neutralisée par un acide précipite la matière colorante à l'état de pureté. L'affinité de la cellulose pour les colorants acides dépend, d'une part, de l'état physique que présente cette substance dans les tissus et, d'autre part, de la nature des colorants acides. En ce qui concerne l'état physique des corps cellulosiques, j'ai montré (i) que l'affinité de ces corps pour les colorants est maxima quand ils ont été ramenés à l'état d'hydrocellulose, soit par l'action des acides, ou mieux par l'action des .alcalis caustiques. Quand la cellulose a été ramenée à l'état dans lequel son affinité est maxima, elle fixe les matières colorantes acides avec une énergie variable suivant leur nature. Dans la série des cou- leurs artificielles que j'ai seulement étudiées à ce point de vue, celles qui teignent directement la cellulose appartiennent au groupe azoïque. Constituées en majorité par des composés acides, ces matières se partagent, d'après leur action sur la cel- lulose, en trois catégories. La première est formée par celles qui ne contiennent qu'une fois le groupement Az=Az, elles n'ont pas d'affinité pour la cellulose. Signalons les oranges I, H et III, la naphlonibine, la crocéine, les ponecaux d'aniline, de tolui- di'nc, de xylidine , etc. Les deux autres catégories renferment les colorants ayant deux fois le groupement Az=Az ; tous ont une affinité plus ou moins grande pour la cellulose; mais les uns, résultant de l'action des acides sulfoconjugués de l'acide naphtionique sur les amido-azobenzol, toluol, xylol, etc., se fixent sur la cellulose dans un milieu acide ou neutre, comme le ronge d'orscillc A, Yorscîllînc BB, Yazornùine, le noir naphtol, etc.; les autres, i. I.. Mangin, Observation sur la membrane cellulosique, Comptes rendus, 28 décembre 1891. L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 237 formés par la série des couleurs de benzidine, de toluidine, etc., se fixent énergiquement sur la cellulose en bain alcalin, tels par exemple que les rouges congo, les benzo purpurines , les benzo azurines, deltapurpurines , la ptirpîirine brillante, etc. Tout autres sont les affinités colorantes des composés pectiques, essentiellement caractérisés, au point de vue de l'élec- tion des réactifs, par une fonction acide. Ils ne se combinent pas avec les colorants acides et par suite restent incolores après un long séjour dans les solutions précédentes, qui nous ont servi à caractériser la cellulose. Par contre, les couleurs basiques em- ployées dans l'industrie à l'état de sulfates, chlorhydrates, iodures, etc., teignent les composés pectiques dans un bain neutre. Les colorants basiques sont très nombreux et appar- tiennent aux groupes les plus variés ; les principaux sont : i° Groupe azoïque : le brun Bismarck (véstivins, brun de phénylène, brun d'aniline) qui paraît être le chlorhydrate de triamidoazobenzol ; la chrysoïdine ou chlorhydrate de diami- doazobenzol ; 20 Groupe du Diphénylmélhane ; atiramine; 30 Groupe du Triphénylméthane : vert malachite (vert Vic- toria, vert nouveau, vert solide); vert brillant; bleu Victoria B et 4 R ; bleu de nuit; fuschsine; violet de mcthylaniline (violet de Paris, violet direct); vert de méthylaniline (vert de Paris, vert lumière); vert d'iode; violet de Paris 6 B ; violet de Hoff- mann (dahlia, violet à l'iode); violet phénylique; 40 Groupe des Oxazines : violet solide ; prune ; bleu naphty- lène R en cristaux (bleu de Meldola, uoîiveau bleu); nuise arine ; bleu de Nil; 50 Groupe des couleurs de Thiouiue : bleu de méthylène ; 6° Groupe des Eurhodines : violet neutre; roiige neutre; 70 Groupe des Safranines : bleu neutre ; phénosafranine (safranine B extra); safranine T (mélange de toluosafranine et de phenotoluosafranine) ; rouge de magdala ; mauvéine (rosa- lane, violet Perkius, etc.). Toutes ces substances sont solubles dans l'eau, de sorte que l'excès de matière colorante peut être enlevé par des lavages à l'eau pure, de manière à mettre en évidence les tissus pour les- quels elle a quelque affinité. Un petit nombre de colorants solubles dans l'alcool, tels que 233 JOURNAL DE BOTANIQUE le bleu de Nickolson, le bleu de dtphény lamine, les indult'nes ont aussi une certaine affinité pour les composés pectiques, mais leur insolubilité dans l'eau ne permet pas toujours de les em- ployer aisément. L'élection différente des matières colorantes sur la cellulose et les composés pectiques avait été Indiquée par M. Yogi dans le mémoire déjà cité où cet auteur rattache la substance intercellulaire à la pectose. On y lit en effet (i) : « ... Je remar- « que encore que les membranes cellulaires aussi bien que la « substance intercellulaire se colorent fortement en jaune par « l'emploi d'une solution de berbérine tandis que les premières « seules (les membranes cellulaires), prennent la coloration de la « cochenille et seulement après l'action d'une solution de po- « tasse. » La berbérine est une substance basique dont le 1 combinai- sons avec les acides fournissent des teintures jaunes qui se fixent, comme la série des colorants basiques, sur les composés pecti- ques; tandis que la matière colorante de la cochenille est un composé acide soluble dans les alcalis, se comportant comme le rouge de Carthame et la série des couleurs de benzidine, qui se fixent sur la cellulose après l'action de la potasse. Cette observation importante de Vogl, pas plus que les résultats de son travail, ne réussirent à forcer L'attention des botanistes, et maintenant encore, l'idée de la simplicité de com- position de la membrane est si répandue, qu'on a attribué à la cellulose des réactions colorantes auxquelles elle demeure étrangère. Ainsi M. Giltay (2) a recommandé une solution alunée d'iié- matoxyline comme un réactif capable de colorer la < < llulose dans les tissus non incrustés de lignine ou de subérine; l'auteur remarque aussi que ce liquide colore la substance intercellulaire. Dans mes premières observations de la membrane (3) j'avais 1. Vogl A . • die Intercellularsubstana und die Milchsoftgefàsse der II 'ursel des gemeinen 1 en& 1 ■■>is. Sitzungsb. d. kais. Akad. der YVissenschaften, B. XLVIII, p;ikc 7 i quoique le nombre des colorants basiques soit considérable, n'y en a-t-il que quelques-uns qui puissent être réellement utilisés; parmi eux, je signalerai les safrauiues, le bleu de méthylène, le bleu de nuit et le bleu de naphtylciic R eu cristaux. La safranine colore, dans la lumière solaire diffuse, les matières azotées, la lignine et la subérine ou la cutine en rouge cerise, tandis que les composés pectiques sont colorés en jaune orangé. Le bleu de méthylène et le bleu de nuit colorent les matières azotées, la lignine en un beau bleu, tandis que les composés pectiques sont colorés en bleu violacé ; cette différence de teinte, déjà appréciable avec la lumière- solaire diffuse, devient beau- coup plus nette avec la lumière jaunâtre de la lampe à naphta- line sans interposition d'un verre bleu. L'emploi de ces deux colorants permet donc déjà de distinguer les composés pecti- ques des substances sur lesquelles ils se fixent en même temps; d'ailleurs si, après l'observation des tissus dans un liquide neutre, ou vient à substituer, sous le couvre-objet, un liquide acide en excès (acide acétique, acide lactique), les composés pectiqu se décolorent entièrement, tandis que les masses protoplas- miques et les tissus lignifiés restent colorés. Il est préférable d'employer les colorations doubles obte- nues par le mélange de deux matières différentes ; la plupart des colorants basiques ne se mélangent pas avec les colorants acides et, jusqu'ici, je n'ai obtenu qu'un seul mélange, celui du bleu naphtylène R en cristaux et du vert acide JEEE (Poirier), qui donne d'excellents résultats. On l'obtient en dissolvant < les poids égaux de ces deux substances dans l'eau pure (i gramme de chaque dans ioo grammes d'eau). Le liquide obtenu teint en vert les matières azotées, la lignine, la cutine, tandis que les composés pectiques sont colorés en violet. Les colorations de la lignine et de la cutine sont surtout très belles, quand les coupes ont été traitées par une solution de potasse ou lors- qu'elles ont subi l'action de l'eau de Javelle. L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 241 Les préparations faites avec ces divers réactifs ne peuvent pas être conservées dans les divers liquides ou masses à inclu- sion employés par les anatomistes, parcequ'elles se décolorent rapidement sous l'influence de la glycérine, de l'alcool, etc. On peut cependant les garder pendant plusieurs mois en em- ployant comme liquide conservateur une solution d'acide borique à 2 pour 100 (1). Les réactions colorantes des composés basiques, appartiennent aux substances pectiques. Les conditions dans lesquelles s'effectue l'élection des matières colorantes basiques étant connue, il reste à démontrer que la cellulose est bien étrangère à ces colorations, et que celles-ci peuvent servir h. caractériser les composés pectiques. Des coupes minces pratiquées dans un tissu appartenant à une espèce quelconque et dans n'importe quel organe sont placées dans le réactif de Schweizer récemment préparé (2), on les y laisse séjourner pendant plusieurs jours en renouve- lant le liquide toutes les vingt-quatre heures. Si les coupes sont minces, au bout de trois ou quatre jours, la cellulose renfermée dans les membranes a été entièrement dissoute, au moins dans les tissus mous ; celle qui constitue les tissus lignifiés résiste' beau- coup plus longtemps à l'action du dissolvant. Quand on juge que la macération est suffisante, on étend d'eau le réactif cuproammoniacal et on lave à plusieurs reprises, d'abord à l'eau pure, puis à l'eau acidulée par l'acide acétique (3 à 5 pour 100), de manière à enlever toute trace des sels de cuivre. Si on examine les coupes avec précaution, car elles sont devenues très fragiles, on reconnaît que la structure a été entière- ment conservée et que les matières azotées ont disparu en grande partie. La coupe étant mouillée avec une goutte de solution 1. Pour éviter l'évaporation on doit clore les préparations avec un mélange de vaseline et de paraffine qui s'étend facilement au pinceau. 2. Le meilleur réactif et le plus rapidement préparé est celui qu'on obtient par le procédé de Peligot. On place de la tournure de cuivre dans une allonge à ro- binet dont le goulot est fermé par un bouchon à l'émeri. On verse une dissolution d'ammoniaque concentrée de manière à mouiller la tournure, puis on fait écouler lentement le liquide pour le reverser de nouveau sur la tournure, en recommen- çant cette opération à plusieurs reprises jusqu'au moment où l'on obtient un dis- solvant énergique du coton. — Le réactif doit être conservé à l'abri de la lumière et, au moment de s'en servir, on le fait passer une ou deux fois dans l'allonge contenant la tournure de cuivre. 2^2 IOURNAL DE 11' I I ANIQUI iodo-iodurée el séchée rapidement avec du papier buvard, on ajoute de L'acide phosphorique concentré; Les membranes se teignent en jaune, mais on n'y voit jamais apparaître, sauf dans Ks tissus Lignifiés, la coloration bleue ou violette de la cellulose. Lorsque les coupes sont épaisses, la cellulose a bi< n disparu (1rs membranes, mais comme la solution un peu vi queuse liffuse difficilement à travers c< Lles-ci, une partie de la cellulose dissoute se précipite en grumeaux sous l'influence des arides et remplit les cavités cellulaires ou Les espaces intercellulaires situés clans les angles ou sur les parois des cellule-; Le fait s'ob- serve facilement sur des tranches un peu épai I i 2 milli- mètre) de la racine de Carotte. Dès que L'on t'ait agir L'acide phosphorique iodé, on voit apparaître L< pots de cellulose colorés en bleu clair ou en bleu fonce presque noir, suivant la densité du précipité, mais les membranes demeurent incolores ou sont faiblement colorées en jaune. Des coupes semblables ayant subi le même traitement sont lavées de manière à enlever l'excès d'acide et traités par la safranine, le bleu de méthylène ou le bleu de naphtylène, toutes les membranes se colorent fortement et révèlent alors les détails de structure qu'on pouvait observer sur les tissus frais. Les membrane, des tissus mous sont donc formées par l'as- sociation de la cellulose à une substance insoluble dans le liquide cuproammoniacal et fixant plus ou moins fortement les colorants basiques. Cette substance est transform e en grande partie en acide pectique, car si on lave les coup< s sous le porte- objet avec de L'oxalate d'ammoniaque, les membranes se d< l« eut peu à peu et se dissolvent; On peut encore pi. les coupes dans l'eau ammoniacale, elles s'y dis olvent immé- diatement, et -i l'on neutralise le Liquide avec de la ide a :étique, il se produit un précipité gélatineux d'acide pectique qui se colore fortement par la safranine ou Le bleu de méthylène. Nous pouvons faire la contre-épreuve, c'e t-à-dire conserver la cellulose et enlever les composés pectiques. 11 suffit de faire bouillir Les coupes minces ou la pulpe obtenue en broyant les tis us, pendant une demi-heure dans l'eau additionnée d'acide chlorhydrique à 2 pour 100; après plu on fait bouillir très longtemps les tissus désagrégés dans une solution de ] ou oude eau tique à 2 pour 100; on lave à plu- L. Mangin. — Sur les composés pectiqucs. 243 sieurs reprises et si l'on examine une parcelle de la pulpe obtenue après l'action de l'acide phosphorique iodé, les mem- branes se colorent fortement en bleu, car la plus grande partie de la cellulose est restée inaltérée. Au contraire la pulpe demeure incolore dans une solution de bleu de naphtylène parce que les composés pectiques ont été enlevés. Nous pouvons donc conclure que dans les tissus des organes végétatifs chez les Phanérogames, les Cryptogames vascu- laires, les Mousses et chez un certain nombre d'Algues, la colo- ration des membranes obtenue avec les couleurs basiques dans un liquide neutre (hématoxyline, safranine, bleu de méthylène, bleu de nuit, bleu de napthylène, etc.), caractérise essentielle- ment les composés pectiques. Il reste à examiner si les réactions colorantes que nous venons d'étudier sont, dans tous les cas, suffisamment nettes pour être utilisées dans les recherches anatomiques. Nous avons déjà fait remarquer plus haut que les matières azotées, la lignine, la cutine peuvent être distinguées facilement des composés géla- tineux existant dans les membranes ou renfermés dans le con- tenu cellulaire, à l'aide du mélange de bleu naphtylène et de vert acide, ou avec la safranine et le bleu de méthylène, grâce à la différence de coloration que prennent ces diverses substances. Existe-t-il des corps qui fixent les colorants basiques de la même manière que les composés pectiques? Dans les nombreuses plantes que j'ai étudiées, je n'ai jusqu'ici trouvé qu'une seule substance se comportant comme les composés pectiques, c'est la ofélose renfermée dans les tissus de nombreuses Alg-ues. Cette substance est colorée en jaune par l'iode, elle ne donne pas avec l'iode et l'acide phosphorique ou avec les chlo- rures métalliques iodurés la coloration bleue de la cellulose, elle retient énergiquement les couleurs basiques. Quand nous étudierons le tissu des Algues nous indiquerons les procédés qui permettent de localiser la gélose dans les tissus ; remar- quons seulement que sa solubilité complète dans l'acide chlorhy- drique étendu de son volume d'eau, son insolubilité dans les alcalis permettent de la distinguer des composés pectiques inso- lubles, qui demeurent insolubles dans l'acide chlorhydrique et se dissolvent au contraire dans les alcalis. 244 IOURN \L DE BOTANIQUE Un grand nombre de mucilages, 1rs gommes, fixent aussi les colorants basiques, mais comme ils se gonflent beaucoup et parfois se dissolvent, la colorai ion e I souvent très faible; il est indispensable d'examiner les tissus après avoir coagulé ces matières par L'acétate tribasique de plomb; par contre L'acide métapectique en dissolution se colore difficilement et sa présence dans les tissus ne peut pas toujours être démontrée à L'aide des réactifs que j'ai signait En somme Les composés pectiques insolubles (pectose el acide pectique), Les composés solubles, les gommes et les mucilages, après coagulation par l'acétate tribasique «le plomb, se distin- guent des autres matériaux qui forment les membranes ou qui existent dans 1 :s cavités cellulaires à l'aide du bleu de naphty- lène et du vert acide, de la safranine, «lu bleu de méthylène employés en solution aqueuse et dans des liquides neutres i'u très faiblement acidulés par les acides faibles (acide acétique, a. borique, a. formique, etc.). Par la facilité avec laquelle ces composés se gélatinisent, ils jouent dans la formation des espaces intercellulaires, dans la désorganisation des tissus, un rôle prépondérant, que l'exposé de mes recherches, fait dans les chapitres suivants, viendra confirmer. (A suivre.) LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 209. * Graphis inustula Nyl. in Flora 1877, p. 566, etapud Hue Addend. Lichenogr, europ. p. 245,; Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. éd. p. 4,0. — Sur un Tilleul à Canisy (parc du château^ et sur un Merisier (leBoscq); sur un Merisier, dans Les prairies près 'lu bois Maingray à Saint-Gilles. Thalle d'un blanc de lait jaunissant parla potasse; lin-Iles simpl ou divisées en 2 ou 3 branches, disque élargi et pruineux. Extérieu- rement ce Graphis a l'aspect du Gr. intista Ach., ">ais les spores le iont ressembler au Gr. sophistica Nyl. Les seules différences avec ce dernier sont que le périthéciuru d 1 jusqu'à l'hypotbécium dans Le . inustula Nyl. tandis que dans le G Nyl. il ne l'atteint pas toujours, et que dans le premier L'hyménium au lieu d'être blanc est un 1 eu bruni. Les spores, au nombre de S dans les thèques, sont Abbé Hue. — Lichens de Cauisy {Manche) et des environs. 245 7-9 septées et à divisions murales, elles ont 0,031-42 millim. de lon- gueur et 0,014-20 de largeur; on en rencontre quelquefois de plus oblongues mesurant 0,040-50 millim, sur 0,017. C'est la première fois que cette sous-espèce est signalée en France, mais il serait peut-être préférable de la regarder comme une simple variété du Gr. sophistica Nyl. 210. Graphis elegans Ach., Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 151 ; Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. 3me éd. p. 427 ; Malbr. Etude monogr. Gr. p. 101; Exsicc. Arn. n° 1260 a et b; Zwackh nos984a et b, 1051, 1052 et 1053, et Malbr. nu 245. — Sur des Houx à Saint-Ebremond-de-Bon- fossé (bois de la Motte-l'Evêque) et à Soulles (parc du château), où il est très abondant ; ce parc est planté de Hêtres de haute futaie, sous le couvert desquels on a disposé des massifs de Houx d'une fort belle venue et dont le tronc et les branches se couvrent de ce Graphis ; sur des Bouleaux, dans le bois de la Motte l'Evêque à Saint-Ebremond- de-Bonfossé, à Saint-Gilles (bois Maingray) et dans la forêt de Cerisy (Calvados) ; sur un Hêtre à Canisy (les Landes) ; sur un Aulne, dans le bois de Soulles et enfin sur de vieilles branches de Chêne dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle très mince, d'un blanc jaunâtre ou olivâtre, lisse et continu, parfois déterminé par une ligne brune sur les Houx ; sur les autres essences d'arbres, il est plus épais, blanc ou gris, rugueux ou parsemé de petites protubérances ; la potasse le jaunit, puis le brunit sur le Houx, sur les autres essences, elle le fait passer le plus souvent du jaune au rouge ; sous le microscope, la réaction est très apparente, et même dans les échantillons provenant des Houx, on voit la teinte d'abord jaune arriver au rouge foncé. Lirelles élevées au-dessus du thalle, sans bord thalloide, mais avec un bord propre épais et sillonné, 3-4 sillons, à disque étroit, souvent nu, parfois pruineux, ainsi que l'intérieur des sillons; épithécium partagé en lamelles et périthécium noir; hymé- nium blanc et hypothécium d'un brun noir, paraphyses simples et droites, ni rameuses, ni articulées, épaisses de 0,0015-20 millim., non renflées au sommet, devenant très visibles par l'acide chromique; spores oblongues, incolores et brunissant, quand elles vieillissent, 10-12, rarement 13 loculaires, longues de 0,035-55 et larges de 0,009-11 millim., il s'en trouve parfois de 0,073 sur °)OI3 millim. L'iode colore les spores en bleu intense et est sans action sur la gélatine hyméniale. — -P. 1. paralella Schaer.; l'abbé Olivier Exsicc. n° 243. — Sur des Bouleaux et des Merisiers à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque) et à Saint-Gilles (bois Maingray); sur un Bouleau dans le bois de Soulles. 246 JOURNAL DE BOTANIQUE — F. 2. coi \ Malbr. Etude monogr. Graph. p. ioo. - Sur ! s Houx du parc du château tic Soulles. 211. Graphis dendritica Ach., Nyl. Prodr. Lich. Galt. p. i- Malbr. Etud . Graph. p. i ■_• ; Leight. Lich.-Flor. Gr. Brit. 1. p. 431. Commun sur les Hêtres, où il se développe admi- rablement. Sur des Chên . Houx, d > Bouleaux et des M dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Boi : sur des Chênes à Canisy (Montmirel) et dans le bois Maingray à Saint- Gilles; sur 1rs Houx du parc du château de Soulles; sur un Châtai- gnier dans le bois de Carantilly ; sur des Pins de Normandie dans le le Soulles et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur un Sycomore dans le parc élu château de Canisy. Thalle d'un blanc ordinairement cendré, parfois pur ; d'au: glaucescent, {dus ou moins pulvérulent ; lirel quand - sont espacées, stellées seulement au bord quand elles sont y et alors on les voit dans l'intérieur s'allongeanl en différi ramifiant d'une manière très diverse; elles sont larges de 0,2-4 millim., avec un disque d'un brun roux, nu ou très pruineux, à bord thall très apparent et -recouvrant l'extrémité des lirelles. Hyménium cendré blanchâtre, épithécium, perithécium et hypothécium roux ou d'un brun ï ; ce dernier est ordinairement très mince ; physes d t simples, ni rameuses, ni articulées, à peine renflées au épaisses d'environ 0,002 millim., entièrement reconvertis de j corpuscules arrondis ou oblongs, dont je n'ai pu déterminer la nature et qui ne sont pas des gouttes d'hui! pores d'abord i .puis . î-10 loculaires, longues 0,033-46 et larges de 0,008-10 mill. L'iode rend les spores violettes et n'a pas d'action sur la gélatine hyméniale. I.i potasse caustiqu ae au thalle une teinte jaune, qui passe au rouge (2), Wainio Lich. du Brésiiïl} p. 144. J'ai constaté la même 1. M. Guignard, professeur de Botanique à l'École de Pharmaci la bonté d'examiner ces corpuscul r à en déterminer la nature, niais il n'a pu arriver à une solution certaine. Les réactifs qu'il a employés ii" lui ont donné aucun résultat; le perchlorure de ferles a seul tr nt teinl : à >n à peine sensible, ce savant p ndant pouvoir l'affirmer, qu'ils pourraient être un produit d'oxydation du tanin. 1 incontestable d'une part qu'ils n'ont rien de graisseux, car l'organette est -ans action sur eux, et d'autre part qu'ils sont une matière organique, laquelle a été | .:blement élaborée par les paraphyses. Il est fort rpus- s chose d'analogue aux .^ranulatioi m remarque dans l'éj :r tains 1 ; ' n , par exemple dans celui du Lecanora ■ A . ; [avelle les fait entièrement disparaît 2. Avant l'apparition de 1 de M. Wainio, j'avais tion, puis cette année janvi ind j'ai voulu m'assurerde son exist l'application de la \> n'a produit aucun 1 ffi t. 1 l >nn t insuccès, j'en ai recherché la cause, et je suis arrivé à me convaincre que cette Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 247 réaction sur les échantillons normands et bretons de l'herbier de M. Malbranche, sur un exemplaire récolté par Léon Dufour à Saint- Sever (Landes) et sur les Exsicc. n° 334 de M. Arnold, n° 1099 de M. Zvvackh, n° 296 de M. Malbr. et nos 284-2S7 de M. l'abbé Olivier. Sur des Hêtres dans le parc du château de Canisy, dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, et là aussi sur un Merisier, dans la forêt de Cerisy (Calvados), et dans cette dernière localité, sur un Sorbier des Oiseaux, j'ai rencontré une forme qui ne rentre dans aucune de celles que les auteurs ont décrites. Elle présente un thalle épais, très rugueux, fendillé, dans lequel sont enfoncées les lirelles. — Var. 1. acuta Leight. Lich.-Fl. Gr.-Brit. 3™ éd. p. 431. — Sur des Pins de Normandie à Canisy (Basse-Meilleraie) et route de Saint-Gilles. — Va/-. 2. obtusangula Nyl.; L.dendritica vgr. obtusa Leight. Lich.-Fl. Gr.-Brit. 3mc éd. p. 43 1 . — Arthonia obtusangula Duf. — ■ Sur des Hêtres à Canisy (parc du château, ferme de la Ménagerie et route de Saint-Gilles), bois de Soulles, dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et dans le parc du château de Balleroy (Calvados). Sur des Chênes, à Canisy, à Dangy (parc du château), à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque), à Saint- Gilles (bois Maingray) et dans la forêt de Cerisy (Calvados). Sur des Châtaigniers, bois de Carantilly; sur des Houx, parc du château de Soulles et bois de la Motte-l'Evêque, et là on trouve aussi cette variété sur les Bouleaux. Le thalle est celui du type; les lirelles sont ramifiées à angle pres- que droit et sont très obtuses aux extrémités ; enfin elles n'ont pas de rebord thallin. \Jexsiccata n° 2S7 de M. l'abbé Olivier n'appartient nullement à cette variété. absence de réaction provenait ou de ce que la solution de potasse était trop faible, ou de ce qu'elle était faite depuis trop longtemps (elle datait de 3 ou 4 mois), ou peut-être des deux causes réunies. Pour la seconde hypothèse je ne puis rien préciser, mais pour vérifier la première, j'ai fait faire quatre solutions de potasse dans des flacons contenant 4 grammes d'eau, avec des pastilles de potasse pesant chacune o gr. 20. Le premier flacon a reçu une pastille, soit 1/20 du poids de l'eau; le deuxième, deux pastilles, soit le 1/10 de l'eau; le troisième, trois pastilles, ou 60 parties de potasse pour 400 d'eau, et enfin dans le quatrième, on a mis quatre pastilles ou le 5" du poids de l'eau. Les deux premières solutions ne donnent au thalle du Graphis dentritica Ach. que la réaction jaune; avec la troi- sième le rouge commence à apparaître, et il n'est bien visible qu'avec la qua- trième. Le Pertusaria coccodes est plus sensible à l'action de la potasse, car avec la solution n" 2, c'est-à-dire avec un dixième de potasse, son thalle passe du jaune au rouge. La conclusion de cette expérience est que pour avoir un bon réactif par la potasse, il est sage d'en renouveler assez souvent la solution et qu'il est nécessaire que celle-ci contienne en potasse au moins un cinquième du poids de l'eau, il serait même prudent d'en mettre un peu plus. 348 JOURNAL DE BOTANIQUE 212. Graphis inusta Ach. Syn. Lich. p. 85, Leight. Lich.-Fl, Gr. Brit. ,V'" éd. p- 431 ; Gr. Smithii Leight. Brit. Graph. p. 41, Nyl. Prodr. Lich. Gcill. p. 130 et Malbr. Etud. monogr. Graph. p. 102. Arn. Exsicc. d 2 • 9 et Malbr. n 40. — Sur des ( )hênes à Canisy et à Saint-Gilles (bois Main- ravi ; sur des Pins de Normandie à ( )anisy (ferme de la Ménagerie), à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, àSaint-Sau- veur-de-Bonfossé, à Saint-Gilles (bois de Joigne et Maisons-Neuves); sur un Epicéa à Canisy (ferme de la Ménagerie); sur un Houx à Ca- nisy (la Riquerie) ; sur des Aul >épineset des Aulnes à Saint-Ebrem< >nt- de-Bonfossé (la Motte l'Evêque); sur des Hêtres à Canisy (ferme delà Ménagerie), à Soulles (avenue du château), à Saint-( rilles (bois de [oi- gne) et dans le parc du château d'Agneaux où il est fréquent; sur un Sycomore dans le bois de Saint-Gilles ; sur des branches mortes de Chêne et de Pommier à Gourfaleur el à Saint-Ebremond-de-Bi info (l'Aulnaie) et enfin sur un < Châtaignier et un ( )< >udrier dans le parc du château de Canisy. Cette espèce est moins commune que la précédente, quoiqu'elle ne soit pas rare sur les gros Pins de Normandie. Le thalle en est cendré, blanchâtre, ou gris, ou encore glaucescent, plus épais sur les Pins de Normandie que sur les autr ences d'arbres, membraneux, lisse ou un peu rugueux. La potasse jaunit le thalle, puis le rend orangé et même rouge; cette dernière réaction ne s'obtient qu'avec la quatrième des solutions indiquées au n° 211; les deux premières le rendent seu- lement jaune; avec latroisime on voit la teinte orangée se produire par places. Les lirelles sont plus courtes et plus larges que dans le Gr. dendri- tica Ach. (largeur 0,4-6 millim.), souvent nombreuses et pr< .et parfois très espacées, simples ou peu ramifiées et bordées d'une març lhalloïde qui en recouvre l'extrémité; le disque est noir ou d'un brun roux, nu ou légèrement pruineux dans certains échantillons; l'épithé- cium prend la couleur du disque, noir ou roux; le perithécium est noir et peu épais; l'hyménium est blanc ou un peu enfumé et l'hypothécium est incolore, et parfois un des deux côtés du perithécium seprolon< un peu en dessous en une ligne noire; les paraphyses simples, ne sunt ni rameuses, ni articulées, ni renflées au sommet, elles sont épaissis de 0,0012-15 millim. ; les spores oblongues, d'abord inc< . puis noi- râtres, arrondies aux deux extrémités, 6 rarement 7-8 loculaires ont en longueur, 0,031-37 sur 0,009 millim. de largeur. L'io colore en bleu et n'a pas d'action sur la gélatine hyméniale. — F. 1. maculàris Leight., Malbr. Etude monogr. Graph. p. to Exsicc. n 395. Sur des Chênes â Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois des Vaux et le Chêne) et dans le bois de Soulles. Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 249 Forme remarquable par son thalle très lisse, blanc et ses lirelles noires, espacées, vaguement arrondies ou oblongues, à extrémités obtuses. — F. 2. divaricata Leight., Malbr. Etude monogr. Gr. p. 103; — Sur un Pin de Normandie à Canisy (ferme de la Ménagerie). M. l'abbé Olivier ne mentionne pas ce Graphis comme espèce dans sa Flore des Lichois de l'Orne. Il se contente d'en faire, p. 239, une variété du Graphis dendritica Ach. sous le nom de var. Smithii (Nyl.) et il la publie dans son Herbier des Lichens de l'Orne et du Calvados, n° 2S3, sous le nom de Gr. dendritica var. inusta (Ach.), Gr. Smithii (Nyl.). Cet auteur n'avait pas le droit de faire cette variété Smithii, car il existait déjà un Gr. dendritica f. Smithii Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. p. 431. Il dit également p. 239 et plus bas p. 293 : « La var. ma- « cularis (Leight. et alii) pourrait fort bien n'être qu'un échantillon « incomplet de la var. maculans que nous venons de décrire. Tout ce « que j'en ai vu ne diffère en rien des lirelles centrales de notre macu- 1 /ans. j> Si cette assertion est vraie, il était au moins inutile de créer la var. maculans Oliv., mais il est facile d'en démontrer la fausseté en examinant l'hypothécium des lirelles des exsiccatas de M. l'abbéOlivier n° 2S6, Gr. dendritica i. maculans Oliv. et n° 244, Gr. dendritica var. niacularis (Leight. et alii). Nous ne sommes plus au temps où l'on classait les Lichens d'après leurs caractères extérieurs, et il est fâcheux que des publications, qui ont une apparence scientifique, soient faites avec une telle légèreté. 213. Graphis LyelliiSiu., Nyl. Prodr. Lich. Gall.p. 151, Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. 3"'e éd. p. 432 et Malbr. Etude monogr. Graph. p. 103. L'abbé Olivier Exsicc. n° 281, échantillon provenant d'Ille-et- Vilaine. — Opegrapha marginata Dub. Bot. Gai/. II, p. 643. — Sur de jeunes Chênes dans le bois Maingray à Saint-Gilles et sur un Pin de Normandie dans le bois de Soulles. Thalle hypophléode, olivâtre, lisse et continu sur les Chênes, d'un blanc jaunâtre lisse et fendillé sur les Pins de Normandie, jaunissant par la potasse, et cette réaction est très apparente sous le microscope. Lirelles les unes allongées, droites ou un peu flexueuses, simples ou divisées en 1-2 rameaux, souvent atténuées aux deux extrémités lon- gues de 2-4 millim. et larges de 0,2-4 millim., les autres arrondies et ayant en diamètre 0,5-1 millim., entourées par le thalle qui forme au- tour d'elles une bordure pulvérulente, et ce caractère permet de recon- naître cette espèce à première vue; l'épithécium, le périthécium et l'hypothécium sont noirs, le chlorure de chaux détruit le premier et décolore les deux autres en brun ; l'épaisseur de l'hypothécium est de 0,079-130 millim., tandis que dans le Gr. dendritica Ach., elle n'at- A - 250 IOURNAL DE BOTAN1QI E teint que 0,011-33 millim.; l'hyménium blanchâtre ou un peu bruni, a en hauteur au-dessus de l'hypothécium d( . 1 à 0,170 millim : les ssont simples, ni rameuses, ni articulées, fortement agglu- tinées dans la gélatine hyméniale ; épaisses de > millim., visi- bles dans la liqueur d'1 [offman et la potasse, elles sont comme dans les (!/■. dtndritica Ach. et Gr. inusta Ach. recouvertes yV- petits corpus- cules. Les spores au nombre de 8 dans les thèques sont d'abord inco- , puis elles brunissent et deviennent enfin presque noires, arron- dies aux extrémités et ua peu resserrées aux cl , elles mesurent 0,024-37 millim. en longueur et 0,007-11 en largeur; l'iode les rend violettes < t ce réactif est sans action sur la gélatine hyméniale. C'est la première fois que ce Graphis est récolté en Normandie. M. Tabbc Olivier FI. des L\ ''Orne et des nts circon- voisins p. 240, l'a placé, il est vrai, au nombre des Lichens n im ands; mais il cite comme localité normande: Saint-Sever, en ajoutant: Tu- four, Schaerer. Or tous les Lichénologues savent que Léon Dufour habitait Saint-Sever dans les Landes et non Saint-Si ver dans le ( )al- vados : il est impossiblede regarder les Landes comme un des dépar- tements voisins de la Normandie. 11 y a là, delà part de M. l'abbé Olivier, une regrettable confusion géographique. 214. Opegrapha LYNCEABorr., Nyl. Prodr. Lich. Gai/, p. 151; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 223 et llxsicc. n° 297. — Sur un vieux Chêne à Canisy (Pierrelais). Le thalle, qui est d'un blanc grisâtre, jaunit par la potasse; les spores ont rarement 3, le plus souvent 7 cloisons; elles sont d'ab incolores, puis un peu noircies, longues de 0,022 et larges de o, millim. L'épithécium est noir, l'hypothécium ainsi que le périthécium d'un brun noir et l'hyménium bruni. 215. Opegrapha notha Ach.; 0. varia var. ïa Fr., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 225. — Sur les Ormes à Canisy et à Saint- Ebremond-de-Bonfossé, et dans cette dernière localité sur du bois de Chêne et sur un Erable dans les haies de la ferme de la Motte-l'Evê- que. Sur cet Érable, au milieu du thalle de cet Opegrapha se trouvent quelques îlots de YO. airo-rimalis Nyl., ci-dessous d . Thalle blanchâtre, contenant des chrysog . qui, quand on les humecte, exhalent souvent une odeur de violette-, ne changeant pa couleur par la ] : ; lirell< ivec l'épithécium plane, excluant le bord propre, couvert d'une pruine verdâtre, mais parfois elles sont allongées et laissent voir leur bord propre, comme dans les 0. ; is Nyl. et 0. diaphora Ach. Le vrai moy< □ de distinj est l'examen des spermali ..tenues dans des spermo- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 251 gonies, qui se présentent sous la forme de petits points noirs arrondis, très nombreux daus les espèces qui végètent dans ce pays. Dans ces 3 espèces & Opegrapha, les spermaties sont courtes, mais elles sont droites et larges dans YO. noiha Ach., étroites et bacillaires dans YO. pulicaris et courbées dans YO. diaphora. Les spores, au nombre de 8 dans des thèques oblongues et un peu atténuées à une'extrémité, sont oblongues, incolores, ou à la fin un peu brunies, droites ou légèrement courbées, à 5 cloisons avec la cloison du milieu plus large, longues de 0,020-24 et larges de 0,007-9 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineuse. L'épithécium est brunâtre, l'hyménium bruni; l'hypo- thécium très épais et le périthécium sont d'un noir brun. Les sperma- ties mesurent 0,003-4 sur 0,002 millim. et sont attachées à des stérig- mates rameux longs de 0,015-19 millim. Sur un Orme, à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé, j'ai récolté une forme de cette espèce avec des apothécies en partie rameuses, rayonnantes, très allongées, mais ayant les spermaties épaisses du type. 216. Opegrapha pulicaris (Hoffm.) Nyl. apud Hue Addend. Li- chenogr. europ. p. 247; O. varia var. pulicaris Fr., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 226. — A Saint-Ebremond-de-Bonfossé sur des Ormes et sur un Erable (bois de la Motte-l'Evêque). Thalle insensible à l'action de la potasse, de même que dans les exsiccatas nos 725 et 987 de M. Zwackh. Apothécies simples, ou divi- sées en 1-2 rameaux, parfois aussi courtes que celles de YO. notha Ach., en général plus longues et toujours atténuées aux extrémités; épiihé- cium plane, couvert d'une pruine verdâtre, n'oblitérant pas le bord propre, qui demeure visible et flexueux. Les spores 3-5 septées, sont souvent un peu atténuées aux extrémités et mesurent 0,024-37 sur 0,007-9 mU1- Les spermaties bacillaires ont 0,0035-45 sur 0,0007-8 mill. et sont attachées à des stérigmates rameux, longs de 0,010- 18 millim. 217. Opegrapha diaphora Ach., Zw. Exsiccat. nos 406 b et9S8. — Sur un Pin sylvestre à Canisy. La potasse n'a pas d'action sur le thalle ; spermaties un peu cour- bées, longues de 0,0045-50 et larges de 0,001 millim. 21S. Opegrapha atro-rimalis Nyl. in Flora 1S64, p. 48S, et non p. 3SS, comme je l'ai écrit par erreur dans les Lich. exot. n° 2S2S; Zwackh Exsicc. n° 986. — Sur une barrière à Canisy (la Hétaudière), sur le bois dénudé par une blessure et mort du tronc de plusieurs Poi- riers à Gourfaleur ; sur un vieux Chêne à Saint-Gilles (la Poterie) ; sur le volet d'une fenêtre à Canisy (Bouchefontaine) ; sur des Lierres dans le parc du château de Canisy et dans le bois de la Motte-l'Evêque à 252 JOURNAL DE BOTANIQUE * Saint-Ebremond-de-Bonfossé et sur un Robinier dans cette dernière commune (la Nicoliêre). Thalle épiphléode, blanc el par places un peu jaunâtre, mince et inégal, ou plus épais et crevassé, bruni sur la barrière ; la potasse est sans actiou sur lui, mais elle donne une teinte plus vive aux chryso- gonidies, comme dans l'espèce précédente. Apothécies longues de 0,4.-6 et larges de 0,2 millim., plus petites sur le Poirier, à bord propre élevé ne laissant apercevoir que L'épithécium que dans quelques apo- thécies; spores régulièrement 3- septées, longues de 0,018-20 et larges de 0,007-8 millim. L'iode teinte en rouge vineux la gélatine hymé- niale. Sur une barrière à Saint-Gilles j'ai récolté une forme de cette 1 à thalle épais et à apothécies qui sont d'abord un peu bordées par le thalle, puis nues. Les spores sont un peu plus petites que dans le type, elles mesurent 0,013-15 sur 0,0050-55 millim. . I suivre. 1 CHRONIQUE. M. le général Paris, à Dinard (Ille-et- Vilaine), a entrepris la publica- tion d'un Nomenclator bryologicus établi sur le plan du Nomenclator 1 nieus de Steudel. Afin de donner à ee travail toute l'exactitude possible, il prie les bryologues de tous les pays qui ont décrit des espèces nouvelles de vouloir bien lui adresser en communication un tiré à part des Mém dans lesquels ils ont publié ces descriptions et, dans le cas où ils n'en au- raient plus, de lui en envoyer une copie en indiquant soigneusement le titre du recueil, le numéro du volume, l'année et la page qui correspond à chacune des descriptions, en y joignant, tout lisque taire se pourra, un échantillon aussi modeste qu'ils le voudront, niais étudiable, de chacune de leurs esp M. le professeur K. Prantl vient de faire paraître le premier fascicule d'un nouveau recueil botanique qui sera 1 écialement à la publi- cation des travaux scientifiques eftectués au Jardin botanique de Breslau, sous le titre . irbeiten ans don Kônigl, botanischen Garten ci Breslau. Ce premier fascicule comprend un travail de M. Prantl sur la Systématique de Fougères, un de M. Pomrencke sur la structure du bois de quelques familles sympé taies, et un de M. Mez sur les Lauracées. Le Gérant: Louis Mokot. Taris. — J. Mersch, imp. 2J, PI. DenforURochereau. 69 ANNEE. N° 14. 16 JUILLET i8g2. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LA FEUILLE DES IRIDEES ESSAI d'ANATOMIE SYSTÉMATIQUE {Fin.) Par M. R. CHODAT et Mme G. BALICKA-IW ANOWSKA. III. — Les stomates. Ils possèdent, chez toutes les Iridées, quatre cellules an- nexes, une inférieure, une supérieure et deux latérales. Cette uniformité dans la constitution de l'appareil stomatique ne se retrouve pas dans leur distribution. Les feuilles isolatérales les ont sur les deux faces. Chez les espèces qui sont sillonnées, on ne les trouve que dans les dépressions, où ils sont très nom- breux (Rowu/ea, Crocus). Quelques espèces, qui rentrent d'ail- leurs dans les genres dont la surface du limbe est unie, produi- sent de faibles sillons, assez nombreux, dans lesquels les sto- mates sont accompagnés de cellules annexes allong-ées en poils, ce qui donne à ces cryptes l'apparence de celles qui sont bien connues pour Nerium {Patcrsonia spec, Laudsbei gfa, Morasa spec). 11 est évident que nous avons dans ces espèces une adap- tation à un milieu sec. Les autres caractères anatomiques de ces espèces, tels que l'épaississement de la membrane extérieure des cellules épidermiques, ainsi que le développement excessif des fibres, sont d'ailleurs bien ceux d'espèces xérophiles. Il n'en est plus de même pour les g-enres Crocus etRomulea, dont les membranes épidermiques, relativement ténues, ne sem- blent pas protéger beaucoup la feuille contre la dessication. La formation de ces sillons à stomates s'expliquerait mieux en supposant qu'il y a dans ce fait une protection contre l'humidité qui pourrait entraver la transpiration, en mouillant les stomates. Chez celles qui, à l'âge adulte, ont conservé la vernation équitante, les tentes stomatiques se trouvent de préférence sur la face inférieure. 254 JOURNAL DE BOTANIQUE En effet les espèces de ces genres se développent à un mo- ment de l'année où les pluies sont fréquentes et l'humidité grande. Comme ces feuilles se fanent bien vite, il faut que tous les ins- tants soient employés pour cette transpiration. La forme des cellules stomatiques est assez uniforme dans tout le groupe. En taisant une section transversale d'une feuille, on sera toujours sur d'en rencontrer qui seront coupées par le milieu, l'orientation de leur fente étant longitudinale. Sur une section de cette nature on trouve que les deux cellules stomatiques, un peu enfoncées, ont une apparence ovoïde, la pointe dirigée vers la tente (lig. q ). Cette partie appointie peut proémi- ... c, ,,./■<.■ ,•■ ner plus ou moins. Elle est en gé- Fig. g. — StonKitL' d Iris Swertit. > o néral cutinisée et forme ainsi le bec de fermeture de la fente stomatique. Ces cellules ovales sont obliquement dispi par rapport à la cellule épidermique. La zone d'amincissement pour la face extérieure se trouve, par le fait de cette acuité, réduite à une ligne étroite ; sur la face dorsale, la partie amincie n'est pas non plus très «tendue; elle en occupe la base (v. fig. 9). 11 s'ensuit que l'ouverture du stomate devra se faire par le retrait plus ou moins grand de la cellule stomatique dans le sens de la zone unique d amincisse- ment. Les charnières supérieures et inférieures qui n'unissent la cellule stomatique à la cellule annexe sont ivement amincies, ce qui facilite le mouvement. 11 n'y a donc pas ordi- nairement de renforcement inférieur sur les stomates de nos Iridée . ( 1 tte forme est tellement répandue chez ces dernières qu'on pourrait facilement la prendre pour générale. 11 y a cependant des exceptions. Dipiarrhena, Patersonia etc., ont des cellules stomatiques très différente ; elle n- tent deux arêtes très proéminentes. Chez Tris P >rus, l'obliquité des cellules stomatique a di paru ; ell< i per- pei di i.l I 1 urface. P u en ; et cutinisées presque uniquement dans leur partie appointie, elles s'enfoncent plus profondement chi 'tida^ etc. Ch< z T. graminea les cellules annexes se soulèvent en form de longues papilles. R. Chodat et G. Balicka-Iwanowska. — Sur la feuille des Iridées. 255 IV. — Les faisceaux fibreux hypodermiques. On pourrait se demander pourquoi nous traitons les fais- ceaux fibreux hypodermiques en un système à part, comme s'ils n'appartenaient pas à l'ensemble du système mécanique et se distinguaient des revêtements fibreux qui accompagnent les faisceaux libéro-ligneux. C'est qu'en effet ils constituent chez les Iridées un tissu bien caractérisé et le plus souvent très distinct du tissu mécanique accompagnant les faisceaux libéro-ligneux. Ils sont constitués par des fibres typiques, c'est-à-dire par des cellules allongées, prosenchymateuses, à parois épaisses et présentant des stries obliques, munies de pores en fente oblique ou dépourvues de pores. On trouve d'ailleurs ces mêmes éléments dans le revête- ment mécanique des faisceaux fibrovasculaires qui ne manquent presque jamais chez les Iridées, où ils sont disposés à la péri- phérie, tandis que le pourtour immédiat des éléments vasculai- res est occupé par des scléréides à ponctuations arrondies nom- breuses. Jamais ces dernières n'apparaissent dans les faisceaux hypodermiques. Ce qui distingue ces fibres, en premier lieu, c'est leur indépendance complète des méstomes, en second lieu leurs réactions chimiques. Tandis que les fibres mécaniques qui accompagnent les faisceaux libéro-ligneux sont plus ou moins lignifiés, c'est-à-dire se colorent en rouge-cerise avec la phloro- glucine-acide chlorhydrique, en jaune orangé avec le réactif genevois (Congo ammoniacal 2 °/0, chysoïdine 2 °/00) et en jaune brun avec le chloro-iodure de zinc ou de calcium, les fibres hypodermiques vraies ne se lignifient pas. Ceci ressort de très nombreuses observations, car toutes les sections faites pour ce travail ont subi le traitement suivant : décolorées par une im- mersion plus ou moins prolongée dans l'eau de javelle, on les trempait un instant dans le réactif genevois, puis, après avoir été lavées, elles étaient montées dans la gélatine glycérinée ou la colle de poisson. Comme le réactif indiqué a un pouvoir électif très marqué, on obtient de cette façon une double ou triple coloration fort instructive. La cutine et les membranes cutinisées se colorent en jaune d'or intense, tandis que les tissus lignifiés prennent une teinte jaune ou jaune brunâtre. Les mem- branes cellulosiques se colorent en beau rouge. A ce sujet 256 JOUKNAI. DE BOTANIQUE Wiesner, dans un ouvrage récent sur la structure élémentaire des organismes 1 1 ), prétend que la propriété attribuée au rouge- congo, de colorer la cellulose pure, est erronée. 11 dit que la cellulose purifiée par dissolution et précipitation successive n'absorbe presque pas cette couleur. Nous avons répété cette expérience et nous avons pu nous convaincre qu'en effet la cellulose pure ne se colore pas fortement par ce réactif seul; mais si on le rend ammoniacal ainsi que l'un de nous l'a indiqué pour le réactif genevois, même la cellulose la plus pure obtenue parle procédé indiqué plus haut se colore d'une manière intense. Les libres hypodermiques qui se colorent en rouge ou en rose par notre réactif prennent sous l'action du ehloro-iodure de zinc une teinte violacée un peu différente de celle que don- nent dans les mêmes conditions les membranes du parenchyme. Or il y a ceci de singulier, chez les Iridées, que la présence ou l'absence de ces groupes fibreux hypodermiques constitue un caractère systématique de premier ordre. Les Ixieae (Pax) et les Arist . w vraies en sont dépourvues. Les Iridineas (Pax) au contraire n'en manquent jamais. Chez les Euirts (Baker) les deux marges de leurs feuilles isolatérales sont occupées par un cordon de ces libres non ligni- fiées (v. fig. 4, pi. X). Nous ne connaissons aucune exception à cette règle malgré le grand nombre d'espèces examine 11 s'ensuit que les différents groupes proposés sous les noms Hexapogon, Pogonùt's Bak., Oncocyclus Siems. , Apogon Baker, Evanisia Salisb. sont très uniformes au point de vue anato- mique et peuvent bien former une section naturelle ainsi que le veut Pax. Les autres Iris des sections Juno et Xyphium pi lent . tous aussi d :s cordons de fibres hypodermiques, mais comme leurs feuilles ne sont pas soudées à la façon des Buiris, la distri- bution de ce système est un peu différente. Chez /. Xyphium, il existe un faisceau libnux hypodermique médian, largement Lié et deux faisceaux marginaux dont la section esl aiguë. lTne structure identique se retrouve chez Iris filifolia lîoiss. Cette dernière e pèce avait été placée par Boissier parmi les Buiris, dans la petite section Apogon, tandis que Baker la rapproche 1. '• . Die Elementarstructur -s Wachsthum der lebenden Substan-, p. 144. R. Chodat et G. Baucka-Iwanowska. — Sur la feuille des Iridées. 257 (XI. Xyphium. Outre l'arrangement des cordons fibreux hypo- dermiques, /. fdifolia présente en commun avec /. Xyphium la différence des deux épidémies citée plus haut. Il est donc évi- dent que Baker a raison si on tient en outre compte des carac- tères floraux. Pax (1. c.) met dans une autre section « Juno a (Phelisia Sa- lysb., Coresanthe Alef, Xyphion Baker p. p,) /. persica et les espèces voisines. Anatomiquement la séparation de ce groupe d'avec le précédent ne se justifie pas complètement. Il a été dit plus haut que les espèces qui le composent, telles que /. persica, I. Stocksii, 1. caucasica, I. palasstiua, sont voisines par la structure de leur épiderme supérieur; elles le sont encore plus par leur système de fibres hypodermiques qui se rapproche extrêmement de celui d'/. Xy phi uni. Cependant les faisceaux libéro-ligneux sont réunis à l'épiderme supérieur par des cor- dons hypodermiques, tandis que dans le sous-genre Euxyphium (nob. emend.) ils sont flanqués d'un revêtement de fibres mé- caniques lignifiées séparées de l'épiderme par un hypoderme parenchymateux à une seule assise. Il résulte de ceci que tout en réunissant ces deux sous- groupes dans la section Xyphium du genre Iris que nous pour- rions caractériser comme suit : feuilles équitantes , à moitiés non soudées, à épiderme supérieur beaucoup plus développé que I inférieur et non cutiuisé, à cordons de fibres hypodermiques indépendants des faisceaux, dont deux marginaux et un dorsal, il faudrait la séparer en deux par la présence ou l'absence d'un hypoderme fibreux cellulosique devant les faisceaux. On pourrait supposer que nous donnons trop d'importance à ce caractère des fibres hypodermiques, que la plupart des au- teurs considèrent comme résultant uniquement de nécessités mécaniques. Nous pensons qiî'on ne saurait mieux montrer leur persistance dans un groupe naturel qu'en citant le cas d'/. tenui- folia et celui d'/. juncea. Ces deux espèces, et notamment la première, ont des feuilles isolatérales très étroites et, quoique appartenant indubitablement à la section Euiris par leurs carac- tères floraux, la section de ces feuilles est fort petite et arrondie. Elles n'ont donc pas de marge proprement dite. Cependant les deux faisceaux hypodermiques ont persisté avec tous leurs caractères (v. fig. 10). Il est évident que si l'on admet que les 258 JOURNAL DE BOTANIQUE cordons marginaux des Luiris ont une fonction mécanique et que de cette dernière seule dépend leur présence ou leur absence, on aurait tout li< u de s'étonner de leur persistance chez ces deux espèces à feuilles jonciformes. Ce ca* ractère, qui a pu être au début simplement déterminé par une nécessité mécanique ou physiologique, est donc maintenant fixé et persiste alors même que la fonction a disparu. Baker met en outre dans la section X\ - phium (Pax), (genre Bak.), /. histrio et /. reticulata. Ces deux espèces différent des feui!,c précédentes par leurs feuilles quadrangu- il /ris leiiuifolia. — /s., l *■ ' faisceau; /a., fibres hy- laires. Le sommet des angles est occupé '"'*• i i ri il- i par un cordon de libres hypodermiques de même nature que dans les espèces déjà citées. Or il se trouve que le genre Hermodactylus (une seule espèce) séparé d'Iris par Adanson, suivi par Baker, Klatt et Pax, a pour sa feuille exactement la même structure que ces dernières espèces(fig. 4). La réunion semblerait donc tout indiquée si Hermodactylus n'avait un ovaire uniloculaire. Néanmoins, en comparant l'appa- rence végétative et florale de ces espèces, la ressemblance est tellement happante qu'elle fait surgir immédiatement l'idée que ce dernier genre dérive des Tris de ce petit groupe. De cette sous-section des Iridinese (Pax) il nous reste à traiter les genres Moraeatx Vieusseuxia. Pax les réunit en un seul et, il nous semble, avec raison. Nous avons déjà dit plus haut que la section de leur feuille va s'amincissant plus ou moins vers le milieu. Les dou e e pèces examinées n'ont pas présenté d'exceptions à cette règle. Toutes possèdent un cordon margi- nal défibres hypodermiques cellulosiques. Seule, parmi 1 ces étudiées, M. coltina fait exception. Les < pè es suivantes ont uni lu fibreux hypodermique dorsal opposé à un groupe de cellules motrices : M. Sisyrinchium, M. virgata, M. gran- diflora, M- aurantiaca; Vieusseuxia bituminosa, l '. - indet.; Morsea edulis, M. aramanica, M. polystachya, M. spa- t/uzceaen sont dépourvues. La face inférieure de V. bituminosa est profondément sillonnée par d'étroits canalicules dans les- quels sont les stomates. R. Chodat et G. Balicka-Iwanowska. — Sur la feuille des Iridées. 259 Enfin l'anatomie de la feuille des Iridées nous a amené à comparer le genre Galaxia avec le groupe des Iridiness (Pax). En effet ce dernier genre possède les cordons de fibres hypo- dermiques qui sont si constants chez ces dernières. En recher- chant ce que les auteurs en on fait, nous trouvons que Pax met Galaxia sans hésitation dans la tribu des Crocoidcœ à cause de sa fleur terminale, sa tige courte et ses feuilles (?). Klatt en fait avec divers genres la section des Galaxiées {Gelasine , Ferra- n'a, Morphixia). Baker fait de même. Il y a donc entre ces auteurs une divergence profonde. En ne suivant que les carac- tères tirés de l'anatomie nous rapprochions sans hésiter le genre Galaxia des Iridineée. Pas plus que les caractères tirés de la morphologie externe, ceux que nous livre l'étude anatomique ne sont absolus. Il faut encore qu'ils concordent avec ceux des organes floraux. Or le caractère distinctifde Galaxia est d'avoir les étamines soudées à la base en un tube, et de former des stigmates pétaloïdes. Ce sont des traits essentiels du groupe des Iridinées. Cet exemple est la meilleure justification de l'impor- tance que nous attribuons à ce caractère des libres hypodermi- ques, puisque leur disposition en cordons marginaux dans une feuille à section régulière suffit pour prévoir des caractères flo- raux essentiels. On rencontre souvent aussi ces mêmes cordons de fibres au sommet des ailes chez les Iridées à feuilles plissées (v. fig. 5, 6). Ils ont la même structure et les mêmes réactions chimi- ques que chez les Iris. Ce sont Cipura (paludosa, C. sp.), RotJierbe (bulbosa), Herbertia (Drummondiana), Ncmastylis. Tigridia et Beatonia en sont constamment dépourvues. Un épiderme assez fortement épaissi les remplace dans leurs fonc- tions. Chez Eleutherine (plicata), Gelasine (azurea) , Alophia (Sellowiana) le sommet des ailes est occupé par un faisceau fibrovasculaire. Il est intéressant de constater encore ici cette règle de la lignification du tissu mécanique accompagnant les méstomes. Il est difficile de dire, pour ces genres, jusqu'à quel point les caractères anatomiques permettent des groupements naturels. La sytématique en est encore très obscure et un jugement défi- nitif ne pourrait être donné qu'après une comparaison sérieuse JOURNAL DE BOTANIQUE avec les caractères morphologiques. A ne suivre que fanatomie, on aurait l'arrangement suivant : A. Somm<-t des ailes dépourvu de cordons ou de libres hypodermiques. a. Sans faisceau fîbrovasculaire considérable : Tzpridza, Bcafonia ; .. Avec un qros faisceau fibrovasculaire lignifié : Gela- si ur, Eleutkerine, Alophia p. p. B. Sommet des ailes occupé par un cordon de libres : Ci- pui a, Herbertia, Rotkerbe, Ncmns/y/is. V. — Les faisceaux fibrovasculaires. L'étude du faisc< au chez les Iridées constituerait à lui seul un travail considérable ; mais comme nous nous sommes surtout proposé de donner un aperçu systématique, nous n'entrerons pas dans beaucoup de détails à son sujet. Il est un fait général sur lequel Fax a déjà attiré l'attention, c'< si que les coi dons libé- roligneux sont rapprochés de l'épidémie. Dans les feuilles non isolatérales, nous les voyons rapprochés (Crocus) de 1'épiderme inférieur. Chez ce dernier genre comme chez les autres leur im- portance et leur disposition -ont principalement déterminées par des raisons mécaniques. Les plus gros correspondent aux côtes. Au-dessous des sillons ils sont toujours plus petits. Chez /. Xyphfum le faisceau moyen est le plus exigu, les plus considé- rables sont les latéraux, lien est de même chez /. caucasicay I. persica, 1. Sto ksii, Moraea, Vieusseuxia et Galaxia. 1 )ans ces feuilles repliées le revêtement fibreux des faisceaux ait le plus souvent uniquement au-dessus du liber et set trouve séparé de 1'épiderme inférieur par une couche d'hypoderme. Chez/, persr'ca et ses proches les libres mécaniques supra-libé- riennes pa sent insensiblement dans le cordon de fibres hvpoder- miques. Dans ce dernier cas il n'y a pas d'hypoderme paren- chymateux comme chez /. Xyphîum. Chez celles de la -et ion liniiis, les faisceaux avec leurs fibres ne s'appuient pas dans l'immense majorité d . direc- tement contre 1'épiderme, mais en sont séparés par une ou plu- sieurs couches d'hypoderme. Dans ces espèces la gaine fibreuse n'est développée qu'à l'entour du liber ou seulement sur sa face extérieure sans jamais entourer le xyleme. R. Chodat et G. Bamcka-Iwanowska. — Sur la feuille des Iridées. 261 Quant à leur situation réciproque, il y a deux cas principaux que Schwendener avait déjà indiqués (1). Tantôt les faisceaux sont opposés et de même valeur de chaque côté de la feuille; c'est le cas le plus commun (I. neglecta, I. squa- lens, I. fœtida, I. stenogynci, 1. biglumis)\ tan- tôt il y a alternance (I. pallida, I. bohemica, I. Alberti (f\g. 11), I.virescens, etc.). Alors même que les faisceaux sont très développés et opposés il n'y a jamais fusion des deux xylèmes ainsi qu'il arrive chez quelques Trïionia. Mo- rœa possède ordinairement une gaine fibreuse complète autour de ses faisceaux et point d'hy- poderme suprafasciculaire (J7. polystacJiya , M. virgata, M. spathacea, M. Sisyrïnckz'um, M. grandiflora , Vieusseuxïa ciliatd). Cette gaine est amincie à la limite du liber et du bois ou même interrompue par du paren- ^^sirisAiberti. chyme scléreux. D'ailleurs la partie qui cons- titue les deux côtés du liber est formée par du sclérenchyme à ponctuations arrondies et à canalicules nombreux et non par des fibres vraies Dans ces faisceaux le liber se trouve ainsi entouré de trois côtés par une gaine scléreuse. Chez certaines Patersonia ces scléréides se forment aussi à la face interne du liber, si bien que ce dernier est séparé du cordon ligneux par des éléments épaissis. Parmi les Vieusseuxïa il s'en est trouvé une dont le fais- ceau présentait une anomalie fort singulière, dont nous n'avons trouvé l'équivalent nulle part. On sait que le liber du faisceau de Dioscorea est souvent divisé en 2 ou en 4 par du scléren- chyme ; des faisceaux analogues ont été décrits pour des Pal- miers (2) : Chamserops Jiumilis, RapJiis flabellij~07-mis. En exa- minant la section de Vieusseuxïa bitumiuosa, traitée d'après notre méthode, on s'aperçoit de l'absence du liber qui dans les autres espèces se détache en beau rouge. A sa place on trouve un tissu fortement sclérifié et lignifié. Mais un examen plus atten- tif fait découvrir, au milieu de ces cellules épaissies, de grandes 1. Schwendener, Das mechan. Princip., page 81. 2. Strasburg-., Histolog, Beitr., III, p. 378. 26a JOURNAL DE BOl AN1QUE cellules isolées, à parois minces et accompagnées toujours par au moins une petite cellule triangulaire. Ce sont les vaisseaux criblés avec leur cellule compagne. En effet la section Longitu- dinale laisse voir de fort belles plaques criblées un peu obliques, mais très espacées. Les cellules compagnes sont très étroites et courtes et leur paroi un peu Lignifiée. Tout autour u!e ce tube criblé se trouvent des scléréides allongées à pores arrondis et à canalicules nombreux et qui, sur la section transversale, ressem- blent à des libres vraies. Ce sont donc ces cellules scléri fiées qui ont pris la place du parenchyme libérien. Vers L'extérieur il y a des fibres normales. On comprend que, malgré Leur sclérifi- cation fort avancée, ce tissu permette l'échange des mati< mieux que ne pourraient le faire des fibres normales. Ce cas est isolé parmi les [ridées. Le genre Patersonia a aussi son liber entouré de toutes parts par les scléréides (fig. 3, pi. X», mais ces dernières ne fractionnent pas le liber comme dans le cas précédent. On pourrait se demander quelle peut bien être La cause de cette structure si singulière; nous pensons que c'est un effet du climat et de l'exposition sèche. Du val-Jouve a dé- montré que le développement excessif du sclérenchyme chez les Graminées est en rapport direct avec l'exposition. Vicussciixia biliuiiiiiosa est d'ailleurs bien constituée comme une plante xérophile. Ses stomates sont logés dans des canalicules profonds qui sillonnent la face inférieure (fig. 12). En outre L'épi- derme au-dessus des faisceaux est déve- loppé en réservoir d'eau par l'agrandisse- ment de ses cellules. Tandis qu'il n'est, le plus souvent, pas possible de distinguer autour des grands faisceaux, une assise limite, cette dernière très marquée autour des petits cordon-, libéroligneux. Dans les feuilles qui ont une section rameuse, les grands fais- ceaux sont toujours disposés immédiatement au-dessous prolongements aliformes et tournent constamment leur Liber \ L'expansion Nemastylis, Ci'pura, Beatonia^ Tïgridia, Gelas Alophici), ou chez RoiJierbe vers L'angle formé avec le Limbe principal. Entre ces grands faisceaux orientés en alternance, L^ u — Section de feuille de Vieusscuxia biiumi- 110 sa. R. Chodat et G. Balicka-Iwanowska. — Sur- Ici feuille des Iridées. 263 petits cordons fibrovasculaires sont tantôt tous dirigés comme l'un des deux ou comme celui dont ils sont le plus rapprochés. Ceci peut varier dans une seule et même feuille. En tenant compte de la loi que nous indiquons plus haut au sujet des grands faisceaux, il faudra considérer les ailes de ces feuilles comme un développement excessif de l'hypoderme suprafasci- culaire dans une feuille isolatérale à faisceaux alternants. Lorsqu'elles sont le moins accusées, elles ne produisent qu'une côte unilatérale comme il s'en trouve chez les Ixiea?, à cette différence près que, dans le dernier groupe, au lieu de l'alternance des faisceaux, il y a opposition. Le cas de Babîana va illustrer la comparaison. Ce genre est indubitablement voisin de Giadiolus dont il a toute l'organisation florale. Il en est ré- sulté que tous les auteurs l'ont rattaché à ce genre malgré sa feuille apparemment plissée. A première vue, en examinant une section de la feuille, on serait tenté de lui trouver une certaine analogie avec celles du petit groupe formé par Gelasiiic et Alo- phia p. p. Mais dans la première, en opposition au grand fais- ceau fibrovasculaire tournant son liber vers le sommet de la pli- cature, se trouve un petit faisceau d'orientation contraire. Ceci n'arrive jamais, à notre connaissance du moins, dans des Iridées à feuilles typiquement ailées. La structure plissée de Babiaua se retrouve, quoique bien amoindrie, chez quelques Giadiolus (G. Thuiibcrgii). Ici comme chez l'autre, on trouve, correspon- dant avec l'angle du pli, un grand et un petit faisceau opposés. Nous l'avons dit plus haut, les Ixiea? se distinguent de toutes les autres Iridées par une véritable côte médiane. Nous ne sau- rions donner d'autre caractère général d'anatomie pour ce groupe, sinon de ne pas développer de cordons fibreux hypo- dermiques types marginaux. -Lorsque la marge est protégée, c'est soit par un épiderme fibreux (Tritonia (fig. 1, pi. X), Montbretia, Diasia, Aiiomatheca, Sparaxt's), soit par un fais- ceau fibrovasculaire. Dans ce dernier cas, le revêtement fibreux est très considérable et forme sur la section transversale une expansion en forme de bouton. Ces fibres sont toujours plus ou moins lignifiées (Giadiolus, fig. 13, Autholyza, Watsom'a p. p., Acidanthera). Les faisceaux opposés dans ces genres ne fusionnent pas j64 journal de botanique leur xylème. Chez quelques Trtioma et Montbrctia ce fusion- nement a lieu et les deux faces du Limbe foliaire sont reliées par un cordon à xylème unique et à liber double. Dans la cote moyenne ce phénomène n'a pas lieu, en raison du grand développement du pa- renchyme intérieur. En outre certaines espèces, au lieu de tourner leur liber dans le faisceau marginal vers le bout de la feuille, ont ce fais- ceau extrême constitué comme les autres, c'est- à-dire à xylème unique et à liber double. Il semblerait qu'au moins pour le faisceau qui est la continuation de la nervure médiane de la gaine, l'orientation devrait être normale. En pratiquant des coupes en séries, dans la région de passage entre la gaine et le limbe isolatéral, £* *u ~â ^v v°"/ dl on verra se passer un phénomène singulier. —fs., faisceau;/»»., L'une des sections pratiquées dans ces condi- fibres mécaniques. . , ... tions présentera le faisceau dorsal de la gaine orienté normalement, mais on voit naître du côté extérieur, t-à-dire au-dessus du liber et à l'intérieur de la gaine fibreuse, un petit faisceau ligneux surnuméraire, qui, dans les sections successives, ira en grandissant et formera une plaque ligneuse s'avançant vers le faisceau ligneux normal qu'il finira par attein- dre. De cette manière le liber a été divisé en deux parties, l'une et l'autre parallèles à la surface du limbe. Dans les i oupes sui- vantes on voit le faisceau ligneux devenir unique par fusionne- ment des deux et rejeter le liber des deux cotes. On voit que dans ces espèces {Montbretia) la loi de symétrie est toute puissante. La présence du gros faisceau iibrovasculaire si constant dans la marge foliaire de la section « Eugladiolus » (lig. j, pi. X) et les genres cités plus haut, se retrouve dans certains /x/'a, Geïsso)-hiza et Hesperantha qui appartiennent comme on le -ait au groupe des Ixise-Gladiolese > sans cependant y être aussi constante que chez les genres cités. IJrbca^ que certains auteurs ont réuni à Gladiohis, présente des fibres épidermiques comme Triiouia avec quelques fibres hypodermiques. Di'asia se rapprocherait aussi de ce dernier genre pour la même raison. Mtcrantkusz la structure d'un G la- diolus, mais les côtes sont moins prononcées. R. Chodat et G. Balicka-Iwanowska. — Sur la feuille des I ridée s. 265 Il nous reste à parler des faisceaux dans le groupe Sisyrin- chiuni-Arisiea, dont le seul caractère distinctif est celui que nous avons cité plus haut, c'est-à-dire l'absence d'une côte moyenne caractérisée et de cordons hypodermiques marginaux comme chez les Iridinea3. Si la feuille est épaisse, les faisceaux nombreux et opposés sont réunis à l'épiderme par un tissu fibreux ou sclérifié, le plus souvent constitué par cette modifi- cation de la cellulose qui n'absorbe pas les colorants, ou sont plongés dans le parenchyme foliaire. On ne saurait donner de diagnose générale. Chez IVitsenia, Patersonia et Diplarrhena, il y a toujours formation au centre de la feuille d'une bande de mésophylle composé de grandes cellules sans méats, incolores, et dont les parois sont épaissies. Nous avons trouvé chez Witsenia des fibres hypodermiques isolées ou qui rejoignent les faisceaux. Dans ce dernier genre le système mécanique ne recouvre que le liber, tandis que chez Patersonia et Diplarrhena, il entoure plus ou moins tout le faisceau et ne se lignifie que fort peu. Le genre Patersonia est en outre bien caractérisé par une formation singulière. En examinant une section de la feuille de P. sericea (fig. 3, pi. X), on est frappé de voir que la marge, au lieu d'être recouverte par un épiderme continu, se prolonge en une émergence étranglée à la base, de forme variable, mais qui à l'âge adulte est séparée du reste de la feuille par une couche de cellules cuiinisées se raccordant à l'épiderme épaissi et étroi- tement interrompu. Les cellules de ce singulier appendice ont le plus souvent leurs parois formées de cellulose pure et celles du bord sont plus ou moins désagrégées et n'ont pas de revête- ment cutinisé. Cette émergence, qui se trouve dans P. sericea, P. juncea, P. glabrata, est constituée par des fibres dans/'. Drummon- diana et, comme dans le cas précédent, est dépourvue d'épi- derme. Sa base est aussi formée par des cellules étroites et cuti- nisées. Nous n'avons pu établir quelle pourrait bien être la fonction de ce singulier organe. A l'âge adulte il tombe facile- ment. Dans la dernière espèce il forme un cordon très résistant à une traction longitudinale mais qui, tout en courant le long de la marge, s'en détache facilement. Plusieurs de ces Patersonia sont caractérisées par des rai- nures peu profondes, mais remplies de poils et de stomates. 266 JOURNAL DE BOTANIQUE VI. — Le tissu assimilateur. Dans les ///>, il est rare de trouver un tissu palissadique vrai (I. Stenogynq); le plus souvent les cellules assimilatrices sont disposées horizontalement sous l'épiderme et parallèles à celui- ci. D'autres fois, et ceci est un cas très commun, les cellules assimilatrices sont isodiamétriques et présentent sur la coupe transversale une section arrondie. Chez Aristea et Paicrsoiiia ce parenchyme vert forme une zone périphérique interrompue par les faisceaux et circonscrivant une moelle incolore. La ner- vure médiane des Gladiolese est aussi souvent dépourvue de chlorophylle. Le genre Patcrsonia, si intéressant à tous les points de vue, présente dans son parenchyme assimilateur de petites lacunes disposées en ch iprlets et formant à la surlace interne de la paroi des cellules comme de petites perles, klles sont évidemment remplies d'air, ce qui ne peut que leUr facili- ter leurs fonctions, puisque le mésophylle est sans méats; en réalité ce sont des zones d'amincissement possédant en outre des ponctuation-, fort petites et irrégulièrement disposées. Grâce à ce système l'aération peut se faire d'une manière régulière et suffisante. ( )n remarque souvent, au milieu du parenchyme assimilateur et sur la coupe transversale, de grandes cellules incolores. Ce sont hs cellules oxaligènes. Mlles sont allongées suivant l'axe de la feuille, et contiennent un gros cristal d'oxalate de chaux. | imais nous n'avons observé de raphides, ni d'étoiles. < )n trouve en outre l'oxalate de chaux au pourtour des fibres mécaniques accompagnant les faisceaux. Il s'y forme exactement sous la mène forme et apparaît peu après la naissance de ces stéréides. Obs. Les matériaux de ce travail, qui comprend plus de 250 espèces, proviennent : 1" des Jardins de la Ville de Genève et de celui de M. M. Micheli à Jussy; 2° des herbiers Del< ssert, Boissier- Barbay et du Muséum de Paris, mis gracieusement à notre dis- position par MM. Barbay, Autran, Micheli, Prof. Mûller, Prof. Bureau et Franchet. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 267 EXPLICATION DE LA PLANCHE X. Fig-. 1. _ Section de feuille de Triionia lineata. — f. ep., fibres épider- miques; f. m., fibres mécaniques; 6s., bois; lb., liber. Fier. 2. — Section de feuille de Gladiolus communis. — bs., bois; lb., liber. Fie. \. — Section de feuille de Patersonia sericea. — em., émergence mar- gïnale; t. eut., couche de cellules cutinisées se raccordant àTepiderme; sel., scléréides entourant complètement le liber; /., fibres mécaniques. Fig. — Section de feuille d'Iris songarica. — fh., faisceau fibreux hypo- dermique. -**r~i&^î~^>^- LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 219. Opegrapha atra Pers., Nyl. Lich. Scand. p. 254, Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 22S. — Thalle hypophléode blanc ou blan- châtre; la potasse le jaunit, puis le brunit légèrement clans toutes les formes et variétés corticoles; épithécium noir, ainsi que le périthé- cium et l'hypothécium, ce dernier est très épais; hyménium blanc ou souvent bruni; paraphyses enchevêtrées, peu distinctes; spores, au nombre de 8 dans des thèques épaissies au sommet, incolores, 3-sep- tées, atténuées aune extrémité, longues de 0,013-20 sur 0,004-6 millim. ; il faut remarquer que beaucoup de lirelles n'ont pas de spores. L'iode bleuit légèrement la gélatine hyméniale, puis la brunit. Spermaties droites de 0,0045 sur 0,001. Cette espèce est très commune partout, et par conséquent très polymorphe. On peut regarder comme typiques les échantillons à lirelles plus ou moins allongées et dont l'épithécium est indiqué seulement par une fente. Je les ai récoltés sur des Chênes à Canisy (parc du château) ; sur un Aulne à Saint-Ebremond-de-Bon- fossé; sur un Pin de Normandie à Canisy (ferme de la Ménagerie) ; sui- des Lierres à Canisy (parc du château et le Breuil), à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (étang de la Motte-l'Evêque), à Carantilly, à Saint-Gilles (bois Maingray) et sur une barrière à Saint-Ébremond-de-Bonfossé (Ricquebourg). Puis sur des Coudriers à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, et sur une vieille barrière à Saint-Gilles, cette espèce se présente avec des apothécies disposées en petits glomérules, allongées dans les uns, très courtes et bi ou trifurquées dans les autres. Sur des racines de Hêtre recouvertes d'écorec dans un chemin creux à Canisy (Basse- Meilleraie) j'en ai récolté des échantillons ayant un thalle très blanc, jaunissant par la potasse, et des apothécies renfermant de nombreuses spores longues de 0,011-15 et larges de 0,0050-55 millim. ; et enfin sur un Lierre à Canisy (le Hardichon) une forme offrant des spermaties IOURNAL DE BOl ANIQUE semblables à celles de VO. atravzx. virescens Nyl. in Flora [869, p. 85, c'est-à-dire longues de • >,< 1 15-7 et larg< s d'à peine 1 v ' >i millim. Sur des 1 lêtres à Canisy et à Gourfaleur, sur un Chêne el un l 'om- mier à Saint Ebremond de-Bonfossé et sur un Peuplier blanc à Saint- Gilles (bois Maingray) et dans la même commune (Maisons-Neuves) sur un Maronnier, on voil les apothécies s'enchevêtrer 1rs unes dans 1 s au!'.' s et couvrir une surface assez grande : c'est la 1. reticulala (DC.) Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 22 1. A Canisy sur des Platanes (parc du château), sur un Pommier (le Boscq), sur un Chêne (Bouchefontaine), sur un Pin de Normandie (le Hardichon) et un peu partout sur les < )hênes, les apothécies s'all< >ngenl et s'enchevêtrent sur un thalle très blanc formant au milieu des autres Lichens île petits îlots de +-8 millim. de largeur, c'est la f. platanoides Del., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 229. — l'a)-. I. PARALELLA Leight. J O. C 'erast ( 'heval . — Sur des Me- risiers à( îanisy (le 1 î< >scq) et à Saint < rilles ; sur un I [être à Saint-Ebre- mond de-Bonfossé (bois de li Motte-l'Evêque). Lirelles allongées parallèles à disque un peu ouvert. — l'ar. 2. DENIGRATA Aeh., Nyl. Lich. Scain! p. 254 el Lich. paris, n" 143. — Sur des Hêtres à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (buis de la Motte-l'Evêque) et à Saint-Gilles (bois des Maisons-Neuves) ; sur des Chênes à Gourfaleur et à Saint-Gilles (bois Maingray); sur des Frênes à Canisy, Saint-Ebremond-de-1 >i >nf< »ssé et Saint-Gilles; sur un Noyer à Canisy (parc du château) ; sur un Sycomore, dans le b »is de Saint-Gilles; sur un Peuplier blanc et un Merisii (bois Maingray); sur un Pin de Normandie à Canisy (le Hardichon . Apothécies nom 3, courtesou allongées avec l'épithécium un peu ouvert. — Var. 3 hapali \ Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 158, Malbr. Exsicc. n 142 — Sur de vieux Chênes à Canisy (le Hardichoi (v)uil>i >ut et à Saint-* rilles la Vallée) : sur un 1 [1 tux à Canisy (le I et sur un Noyer dans la ferme de Bonfossé à Saint-Sauveur-de Bo Apothécû î enfoncées dans le thalle, souvent confluentes avec l'épi- thécium très ouvert. — Var. 4. cai.i \ui.a Nyl. Stizenb. Stein .-Art. p. [8, tab. I, fig. 5 a-d. — Sur les pierres tics églises de Canisy et «le Saint- emond-de-Bonfos Thalle blanc, insensible à l'action de la pota ; ipothécies sim- , allongées, Qexueuses, souvent pi - et alors paraissant ra- meuses, avec l'épithécium indiqué par un<- lente; spores 3-! ruxdi ux extrémités, longues de 0,013-14 et larges de o, 5 millim. La gélatine hyméniale bleuit par l'iode puis s'obscurcii Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 269 elle reste telle après l'enlèvement de l'excès du réactif. Les spermaties droites et cylindriques ont 0,005-6 millim. de largeur sur à peine 0,001 de largeur. J'ai récolté sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (les Landes) un Opegrapha qui me paraît être un 0 atra Pers. ; je n'ai pu en voir les spores, mais son épithécium à peine ouvert et son hymé- nium appartiennent bien à cette espèce. Le thalle, caché dans l'argile, renferme également des chrysogonidies. 220. Opegrapha lentiginosa Lyell, Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 158; Leight. Lich.-Fl. Gr. Brit. 3meed. p. 395; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 231; Le Jolis Lich. envir. Cherb. p. 80. — Sur des Hêtres à Canisy (le Boscq) et dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé, où souvent il envahit le thalle du Graphis dendri- tica Ach. et dont il se distingue immédiatement par l'absence de réac- tion. C'est la 4me localité citée en France pour ce rare Opegrapha. Il a été récolté par M. Le JolisàMartinvast (Manche) et par Lenormand dans la forêt de Briquebec (Manche) et à Fougères (Ille-et- Vilaine) ; de plus il n'a pas été retrouvé dans cette dernière localité par M. l'abbé de la Godelinais, qui a publié un Catal . des Moitss., Hé pat. et Lich. du départ. d'Llle-et-Vilai/ie, 1881. Il existe aussi en Angleterre et en Ir- lande, et en dehors de l'Europe, dans la Guyane française (Nylander). Thalle blanc, insensible à l'action de la potasse ; apothécies ponc- tiformes, ou linéaires, courtes, simples, à épithécium un peu ouvert; hypothécium et périthécium noirs; spores d'abord incolores, puis très brunes, i-septées un peu resserrées à la cloison et avec une loge plus grande que l'autre, longues de 0,013-15 et larges de 0,006-7 millim. Les paraphyses sont peu distinctes, rares et plongées dans la gélatine hyméniale que l'iode rend d'un brun rougeâtre. Les spermaties cylin- driques ont 0,0045-55 sur à peine 0,001 millim. 221. Opegrapha vulgata Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 255 etapud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 252; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 230. Zwackh Exsicc. nos ^o^^bis et 800. — Sur des Ormes à Canisy (les Bordeaux), sur des Pommiers à Canisy (parc du château et le Boscq) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Froide-Fontaine), sur un Erable à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (la Motte-l'Evêque). Thalle blanc, ou grisâtre ou encore brunâtre, devenant légèrement jaune par la potasse, s'il est blanc, ou seulement brun, s'il est obscur (ces teintes disparaissent par la dessication, mais le jaune est bien visible sous le microscope) renfermant des chrysogonidies de 0,013- 15 millim. de diamètre, parfois oblitéré par les apothécies, qui sont ordinairement simples ou à 1-2 rameaux, plus petites que celles deVO. 270 JOURNAL DE BOTANIQUE atra Pers., courtes, ou longues et flexueuses, à disque peu ou très ouvert; épithécium aoirâtre ; bypothécium et périthécium noirs; hymé- nium blanc ; paraphyses grêles et distinctes; spores au nombre de s dans des thèques presque cylindriques longues de 0,048-55 et larges de 0,013-14 millm., aciculaires, 5-septées, mesurant 0,020-26 millim. en longueur et 0,0035-40 en largeur. Spermaties courbes longues de 0,013-15 et larges tic 0,0005-6 millim., attachées à dis stérigmates longs de 0,010-1 1 millim. Cette espèce végète souvent par petits ilôts au milieu des autres Opegrapha. — Var. stenocarpa (Ach.) Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 231. — Sur un brène à Saint-Gilles (la Vallée). 222. * Opegrapha devulgata Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p 252. — Sur des Frênes à Quibout et à Agneaux (parc du château) ; sur un Bouleau à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque) ; sur un Chêne à Saint-Gilles (bois Maingray). Ces échantillons ressemblent extérieurement à VO. vulgaia Ach., mais ils me paraissent appartenir à cette nouvelle sous-espèce à cause di s spermaties courbes qui n'ont que 0,009-1 1, très rarement 0,013 sur 7 millim. Les chrysogonidics du thalle sont plus petites que celles de VO. vulgata Ach., car elles ne mesurent en diamètre que 0,009-11, et enfin les spores sont un peu plus longues, elles ont en longueur 0,024-;, i sur 0,0035-40 et sont contenues dans des thèques de 0,053-54 sur 0,014-15 millim. Sur un Saule à Saint-Ebremond-de-Bon- fossé (Ricquebourg), j'ai retrouvé des échantillons de ce Lichen ayant des spermaties qui ne dépassent guère o,ooS-io millim. en longueur. 223. Opegrapha -1 bsiderell v Nyl. apud Hue . / idend. Lich curop. p. 252; O. vulgata var. subsiderella Nyl. Lich. Scand. p. 255, Malbr. ' Vorm. p. 231 et Supplém. p. 57. — Sur un Pom- mier à Saint-Ebremond-de-Bonfoss bêne). Thalle blanchâtre couvert de spermogonies contenant des sperma- ties un peu 1 s longues de 0,004-5 et larges d'à peine 0,001 nûllim., avec quelques apothécies plus ou moins radiées dont les spores 5-sep- mesurent 0,022-24 millim. en longueur et 0,003-4 en largeur. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineuse. 224. Opegrapha herpetica Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 255, apud Hue Addend. Lich . europ. p. 2^2, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 232. — Sur un Pommier â Canisy : sur un l'avenue du château de Soulles ; sur un Frêne à Saint- 1 em< >nd-d< -] '•< 1 Thalle hypophh l'un brun jaunâtre, insensible â la po apothécies simples, courtes, ou droites ou courbées ou simplem nt Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 271 flexueuses avec l'épithécium un peu ouvert; ce dernier dans une coupe de l'apothécie est d'un brun jaunâtre; l'hypothécium et le perithécium sont épais et noirs; l'hyménium est un peu bruni; les paraphyses sont distinctes; les spores sont incolores, oblongues fusiformes, 3-septées et mesurent 0,018-22 sur 0,004-5 millim.; elles sont contenues dans des thèques oblongues, un peu atténuées à la base et ayant 0,053 sur 0,010 millim. L'iode bleuit très légèrement la gélatine hyméniale, puis la rend rouge vineuse; l'enlèvement de l'excès d'iode ne change pas la couleur de la réaction. Les spermogonies très nombreuses con- tiennent des spermaties un peu courbées longues de 0,0045-60 et larges de 0,002 millim. 225. Opegrapha rufescens Pers., Nyl. apud Hue Addend. Liche- ■nogr. europ. p. 252; O. Âerpetica yslt. rufescens Nyl. Lich. Scand. p. 256, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 233. — Sur un Platane dans le parc du château de Carisy. C'est une forme différant de l'espèce typique par ses spores à 5 cloisons, rarement à 3-7, longues de 0,022-24 et larges de 0,0035-40. Les spermaties, contenues dans de très nombreuses spermogonies, sont celles du type, c'est-à-dire qu'elles sont un peu courbées et mesurent 0,0045-50 sur à peine 0,001 millim. Le thalle hypophléode est olivâtre et contient des chrysogonidies de 0,009-13 millim. de diamètre; les apothécies sont simples, ou bi-trifurquées, courtes ou allongées. L'épithécium est brun; l'hyménium blanc et un peu bruni vers le haut; le perithécium et l'hypothécium sont d'un brun noir, et les paraphyses sont distinctes. (A suivre.} CHRONIQUE. M. Ed. Bureau, professeur, au Muséum d'histoire naturelle de Paris, fera une excursion botanique, du 5 au 11 aoùt^i8o2, aux environs de Nantes et sur le bord de l'Océan. Vendredi , 5 Août. — Départ de Paris (gare d'Orléans), à 11 h. 20 du matin, arrivée à Nantes à 6 h. 46 du soir. Samedi 6 et Dimanche 7 Août. — Visites au Jardin des Plantes et au Mu- séum d'histoire naturelle de Nantes. Herborisations sur les bords de la Loire et dans les marais flottants de l'Erdre. Le 7, à 7 h. 1/4 du soir départ pour le Croi- sic. Lundi 8, Mardi p, et Mercredi 10 Août. — Herborisations dans la région maritime : Sables de Pembron, côte granitique de Batz, dunes d'Escoublac, marais sa- lants du Poulia;uen. i72 IOURNAL DE BOl ANIQUE feu ii ■ . / ■ '•/. — Dépari du Pouliguen à \z h. 8. ■ — Arrivée à Paris à 1 1 h. «,9 du soir. Pour proGter < te- la réduction de prix demandée à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, on devra se faire inscrire et verser le prix de la place fr. 55 aller et retour en secondes, 23 fr. 15 en troisièmes, à volonté', aux ries de Botanique du Muséum d'histoire naturelle où les inscriptions seront reçui s t >u les jours, de midi à 4 heures, jusqu'au 2X juillet exclusivement. La Société française de Botanique, qui a son siège à Toulouse, organise une session qui se tiendra à l hennés [Ariège), du 17 au ^4 août. Nous com- muniquons à nos lecteurs les principaux points du programme de cette session, au sujet de laquelle ils pourront demander des renseignem :nts 1 omplt menti à M. Marçais, Secrétaire général de la Société, 19, rue Ninau, .1 roui 01 Mercredi >j Août. — Séance d'ouverture et d'organisation, à i> heures et demie du soir. Jeudi 1 8 Août. — Exploration de la vallée de l'Oriège ou d'Orlu; lac de Naguilles. — Départ d'Ax en voiture jusqu'à la forge d'Orlu (7kilom.; ait., 925m. ; cascades de l'Ori :ge 't de Gnôles; ascension, par le bois des Salines et le vallon de Gnôles, au lac de Naguilles (ait., 1854 m ; superf., 45 hectares). Déjeuner (truites du lac). Retour à la forge d'Orlu vers 3 heures du soir; rentrée a Ax en voiture. i , -. - I e matin, préparation des plantes, visite des thermes d'Ax. Le soir, exploration de la vallée de la Lauze ou d'Ascou Départ d'Ax à pied ou avec des montures; dîner et coucher à Montmija (ait., 1400 m.). Samedi 20 Août. — Départ de Montmija à l'aurore. Herborisation au port d ■ Paillères [1972 m.), au pic de Tarbezou 2366 m.); déj :uner à la fontaine de Fountargent (1830 m.). Exploration du massif c ili la ligne de partage 'les eaux entre les vallées de la Lauze et du Rebenty, la Pinouse, la I ; la Croix du port de Paillères, S. 1rr.1t de Nogens 1 175 m.), étang de Rebenty (1745 m.), cols de I aoudari (1730 m.) et del Pradel (1680 m. , pic de Serembare [1854 m.). iur à Ax par le vallon de Montaud. Diman \t. — Repos, visite de l'herbier de MM. Marcailhou d'Ay- 1 •■ soir, excursion aux cascades du Castelet (4 kilom., en voiture). A,v t. — Excursion à l'Hospitalet et aux mines de fer d ■ Puymau- rens. — Départ d'Ax en voiture; visite, au ; de Mérens et de iens ou des Bézines; déjeuner à l'Hospitalet (17 kilom. d'Ax, ait. 14:0 m.). Herborisation en deux groupes qui se réuniront au col de Puymau- du col (1900a 1920 m.); dîner et coucher à la caserne des mines d ■ Puym turens à 2140 mètres d'altitude. Mardi 23 Août. — Cirque et lac de Font-Nègre, de l'Ariège, ci fronti l'Andorre. — Départ de la mine de Puymaurens à cinq heun ; à la fontaim du porl de Fraymiqui - m.). A a au cap Mélène (2510 m.), au mont M tux pics Sud et Nord d'Ortafa 2675 et 2690 m.), Gordiola (2610 m.). Retour a l'Hospitalet par le port de Saldeu . m. , le vallon de Saint-Joseph, la fontaine du Clôt del Diable [2415 m.) et prairies de la Soûl. me. I1 1 Ax en voiture. Met — mec de clôture ou continuation de la session sui- vant la décision de la Société. Le Gérant: Louis Mokot. Taris. — J. llcrsch, imp. i!, PI. Dcnfert-Rochcreau. 6« ANNEE. N°» 15-16. i"-i6 AOUT 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CONTRIBUTIONS A L'ETUDE DE LA FLORE DU TONKIN Liste des plantes de la famille des Rutacées recueillies au Tonkin par M. Bal ans a en 188 5-8 p. Par M. DRAKE DEL CASTILLO. EVODIA. 1. E. fraxinifolia Hook., FL Br. Ind., I, 490? Tu-Phap, clans les bois (4042). Il est impossible de dire si les échantillons de M. Balansa appartiennent à cette espèce : les feuilles en ont tous les carac- tères essentiels, mais ils sont dépourvus de fleurs, et les fruits sont plus petits que ceux de presque tous les types SE. fraxini- folia Hook. 2. E. meliaefolia Benth., FL hongk., 58; Hook., /. c; Hemsley, Enum. PL Chili., in Liiin. Soc. Joitrn. Bot., XXIII, 104. Bosquets au nord de LOuonbi (1 1 7 1). Habite la Chine méridionale, l'Indo-Chine et l'Assam. 3. E. triphylla DC, Prodr., I, 724; Hook., /. c, 488; Hemsley, /. c. Ouonbi, dans les bosquets (1 176) ; Tankeuin, sur les collines schisteuses (1 1 77) ; Tu-Phap, dans les bois (3869); forêts du mont Bavi, près de la pagode de Dein-Tuan (3070). Habite l'Asie tropicale et la Malaisie. 4. E. viridans sp. nov. Arbor (4-5 m. alta) in petiolis et petiolulis, costis et nervis foliorum paginae inferioris, cymis et ealycibus pubescens vel puberula, in reli- quis glabra. Folia (20-30 cent, longa) imparipinnata, foliolis obscure viridibus trijugis oblongo lanceolatis (5- 1 5 cent, longis , 2-5 latis) utrinque acutis petiolulatis. Cymae validae, multiflorae, ramis divaricatis, brac- teis minutis. Calyx parvus, dentibus acutis. Petala sordide alba, oblonga, 274 JOURNAL DE BOTANIQUE calycem duplo superantia, Staminum filamenta pilosa. Carpella <^labra, verrucosa. Semina brunnea. Versanl orient. il du mont Bavi (3669); village deTchion-tao, à la base du mont Bavi (403S); Tu-Phap, dans les bois (4043). Voisine de ME. melissfolia Benth., et de ME. rutsecarpa Hook., cette espèce se distingue de la première par ses feuilles plus grandes et par ses inflorescences à rameaux plus gros, et de la seconde par ses folioles aiguës à la base et pétiolulées. 5. E. (?) sp. Arbuscula foliis oppositis (30-40 cent, longis) glabris; foliolis 9- 11 (10-15 cent. Longis, 3-4 latis) lanceolatis. Cymac pubescentes folio bre- viores. Flores mascnli tantum noti, praecedentis a-inulantibus. Versant oriental du mont Bavi (3673). Zanthoxylum. 1. Z. Avicennae DC, Prodr., I, 726; Benth., FI. hougk., 58; Hemsley, /. c, 105. Tankeuin, près tic Quang-yen, dans les haies (1 169); bos- quets et bord des ruisseaux près de Ouonbi (1170, 1172); bois et collines près de Tu-Phap (4047, 4049); bosquets au nord de Sontay (4050); poste de Bat-Bac (4052). Habite la Chine méridionale. 2. Z. lsetum sp. nov. Arbor (3-4 m. alta), glaberrima. Folia pinnata, aculeolis re< iirvis raris armata, foliolis 5-7 altérais oblongis (5-7 cent, longis, 2-3 latis) acuminatis, basi vix constrictis. Paniculae axillares, folio dimidio bre- viores. Flores Lgnoti. Carpella 4-5, crassiuscula. Than-Moi, à la base de la chaîne calcaire (1168). Diffère du Z. nitidum DC. par sa teinte générale d'un vert clair et par ses inflorescences non ramifiées à la base. 3. Z. nitidum DC, Prodr., I, 127 , Benth., /. c, 5S ; 1 lems- ley, /. c, 106. Lang-son, rochers calcaires (1 1 75) ; Tu-Phap, dans les bois (4046); vallée de Danton, près de Yen-Long (4053). Habite la Chine méridionale. Les échantillons provenant de ces localités semblent s'écar- ter un peu des types du Z. nitidum DC, et se rapprocher du Drake del Castillo. — Contributions a l'étude de la Flore du Tonkin. 275 Z. cuspidatum Champ. Il est possible que cette dernière espèce doive être réunie à la première. 4. Z. rhetsoides sp. nov. Arbor (10 m. alta) glaberrima, in stipite, rarais, ramulis et inflo- rescentiis crebre aculeis obsita. Folia pinnata (30-40 cent, longa), foliolis ovato-oblongis (ad 10 cent, longis, 4 latis), 2-3-jugis breviter acuminatis, basi vix acutis brevissime petiolulatis. Paniculae terminales foliis breviores, multiflorae. Sepala ovata acuta. Petala oblonga. Ova- rium glabrura. Carpella 4 (2 mill. lata) verrucosa. Semina nitida. Collines boisées près de Tu-Phap (4044) ; vallée de Langkok (4045)- Diffère du Z. Rlietsa DC, par ses folioles moins brusque- ment acuminées et par ses inflorescences très épineuses, et du Z. myriacanthum Wall., par sa glabrescence. ACRONYCHIA. 1. A. laurifolia Blume, Bijdr., 245; Hook., /. c, 498; Hemsley, Le, 108. Villages annamites des environs de Haï-Phong (11 78) ; Tan- keuin, près de Quang-yen (1179); bosquets au nord d'Ouonbi (1180); Tu-Phap, dans les bois (3104, 3106); pagode des man- darins militaires, près de Sontay (3105). Habite l'Asie tropicale et la Malaisie.] Glycosmis. 1. G. pentaphylla Correa, in Ami. Mus., VI, 384; Hook., /. c, 499; Hemsley, /. c, 109. Tankeuin, à la base des rochers calcaires (11 14); collines schisteuses au nord d'Haï-Phong (1 1 15) ; Sontay, dans les haies (3678); vallée de Yen-lang, près de Tu- Vu (3679); Tu-Phap, dans les lieux humides (3680); roches Notre-Dame, près de la Rivière Noire (3681). Habite l'Asie et l'Océanie tropicales. MlCROMELUM. 1. M. hirsutum Oliver, in Journ. Liini. Soc, V, Suppl., II, 40; Hook., /. c, 502. Tu-Phap, dans les bois (3670, 3671) ; chemin de Phuong-Lam à Cho-bo (3672). Habite l'Indo-Chine et les Philippines. 276 JOURNAL DE BOTANIQUE 2. M. pubescens Blume, Bijdr.% I, 137; Hook., /. c, 501. Forêts du mont Bavi, à Langkok (3674); Lèèkè, près de Sontay (3"7»); environs de Tu-Phap, dans les bois (3677, 3688). Habite l'Asie et l'Océanie tropicales. MURRAYA. 1. M. alata sp. nov. Arbuscula (1 m. alta) ramosissima. Folia (ad 10 cent, longa) gla- berrima, petiolo et rachi alatis, fuliolis 7 (3-4 cent, longis, 1-2 latis) oblongis vel rhomboideis obtusis vel subacutis obscure crenatis, pe- tiolulis brevissimis vix conspicue puberulis. Cymae axillares (2-3 cent. lon^a), pauciflorae, puberiilae. Sepala acuta. Petala oblonga. Stami- numfilamenta linearia. Bacca ovoidea. Tankeuin (1 1 18, 1 1 19). Cette espèce est très voisine du M. exotica L., et ne s'en dis- tingue que par ses feuilles dont le rachis est ailé. 2. M. exotica L., Mant. ait., 563; Hook., /. c, 502 ; Hems- ley, /. c, 109. Cultivée à Hanoï (3685, 4093). Cultivée et spontanée dans les régions chaudes de l'Asie et de l'Océanie. Clausen \. 1. G. excavata Burm., FI. ind., 87; Hook., /. c, 504. Tu-Phap, dans les bois (3088). I [abite L'Inde, l'Indo-Chine et la Malaisie. 2. G. heptaphylla W. et A., Prodr.y 95; Hook., /. < . Forêts du mont Bavi (3691). Habite l'Inde et l'Indo-Chine. 3. G. lenis sp. nov. Arbuscula, in ramulis, inllorescentiis et foliorum pagina inferiore mollit er pubescens, vel 1 lia. Folia (ad 50 cent, longa) ambitu lanceolata, foliolis [3-17 membranaceis siccitate brunneis supra sparse pubescentibus inaequilateris dentato-crenatis, inferis obovatis obtusis (3-5 cent, longis, 2-3 Luis), dimidiis et superis lanceolatis (ad 1 _• cent. . 6 Latis). Panicula terminalis, fuliis brevior. Flores parvi. Sepala ovata obtusa ciliata. Petala oblonga glabra. Stamina filamentis brevi- bus glabris. Ovarium glabratum, biloculare ; ovulis in quoque loculo _• superpositis, stylo ova [uilongo. Drake del Castillo. — Contributions a l'étude de la Flore du Tonkin. 277 Tu-Phap (3667, 3668). Voisine du C. pentaphylla DC, cette espèce en diffère par son style plus long, par ses sépales obtus, ses folioles plus nom- breuses, plus inégales et plus inéquilatérales, et par sa plus grande pubescence. Sous ce rapport, elle est à peu près au C. pentaphylla DC, ce que le C. macrophylla Hook., est au C. heptaphylla W. et A. 4. G. Wampi Oliv., in Journ. Linn. Soc.y V, Suppl. II, 40; Hook., /. c, 505; Hemsley, /. c, 110. Cultivée à Hanoï (3686) ; Tu-Phap (3677). Paramignya. 1. P. monophylla Wight, ///., I, 109, t. 42; Hook., /. c, 510. Base du mont Bavi (3198). Habite l'Inde et l'Indo-Chine. Atalantia. 1. A. buxifolia Oliv., m Journ. Limi. Soc. Bot., V, Supp/. II, 26; Hemsley, /. c, 110. Tankeuin (11 17); Vat-Lai, près de Sontay (3666). Habite la Chine méridionale. 2. A. racemosa W. et A., Prodr., 91 ; Hooker, /. c, 512. Versant oriental du mont Bavi (3690 ?). Habite l'Inde. 3. A. stenocarpa sp. nov. Arbuscula (ad 1 m. alta) inermis, glaberriraa, foliis subcoriaceis nitidis ellipticis veloblongo-lanceolatis (limboad 15 cent.longo, 6 lato, petiolo circiter 4 cent, longo) basi acutis apice angustatis obtusis vel subemarginatis serratis. Cymaè axillares pauciflorae. Flores parvi. Calycis lobi 5 brèves, ovati, acuti. Petala oblonga. Stamina filamentis liberis ciliatis. Ovarium oblongum substipitatum biovulatum. Bacca oblonga, apice breviter attenuata. Tankeuin, base des rochers calcaires (11 10, i'm, 11 12); Than-Moï (1 1 13). Cette espèce se distingue de ses congénères du groupe de VA. racemosa W. et A. par la forme de son ovaire et de son fruit. 278 JOURNAL DE BOTANIQUE 4. A. sp. Mont Bavi (3689). Diffère de la précédente par ses feuilles plus petites, moins coriaces, moins luisantes et plus brièvement petiolées. Son fruit est oblong-. Ses fleurs sont inconnues. 5. A. sp. Forets au nord d'Ouonbi. Arbuscula foliis lanceolalis drupis oblongis. Species generis dubii. Murrayae vel Glausenae sp. Arbuscula glabra, folia conforta, foliolis 7-1 1 liucari-lanceolatis. Corymbi brèves axillares. Flores ignoti. Bacca ovoidea, mouosperma. Cotyledones plano-convexac. Tankeuin, sur les rochers calcaires (1 174). SUR UNE NOU\TELLE ALGUE PERFORANTE D'EAU DOUCE Par MM. J. HUBER et F. JADIN. Depuis la publication du mémoire sur les Algues perforantes, publié par MM. Ed. Bornet et Ch. Flahault dans les Actes du Congrès de Botanique de Paris (1) notre attention a été attirée par les plantes perforantes qui se rencontrent dans les eaux douces. A la source du Lez et dans les eaux claires et rapides des petits ruisselets qui arrosent les environs de Montpellier, on trouve souvent des pierres calcaires qui, au lieu d'avoir les couleurs dues à leurs éléments de constitution, présentent une coloration variant du gris-verdàtre au vert-bleuâtre; généra- lement toute la pierre est uniformément colorée, sauf aux points où elle se trouve en contact avec les corps voisins ou avec le sol. La coloration résiste au frottement ou à un grattage léger ce qui indique déjà qu'elle n'est pas due à une- végétation super- ficielle. Dans une petite source voisine du village de Montarnaud, 1. Sur quelques plantes vivant dans le test calcaire des Mollusques. — /«Bul- letin de la Soc. Bot. de France, t. XXXVI (1889 , p. cxlvii-clxxvi, pi, VI à XII (publié en mars 1890). J. Huber et F. Jadin. — Sur une nouvelle Algue perforante d'eau douce. 279 nous avons trouvé aussi de vieilles coquilles d'Hélix qui avaient séjourné pendant longtemps dans l'eau ; elles présen- taient des taches assez bien circonscrites. Ces taches, vues par transparence, avaient une couleur bleu-vert. L'étude microscopique que nous en avons faite nous a permis de voir que pierres et coquilles étaient attaquées par une Algue perforante voisine du Hyella décrit par MM. Bornet et Fla- hault (1). Ce Hyella d'eau douce constitue une espèce nouvelle pour laquelle nous proposons le nom de Hyella fontana. La plus grande difficulté que présente l'étude des Algues perforantes réside sans nul doute dans la nécessité de la décal- cification. Le liquide de Perenyi, recommandé déjà par les auteurs qui se sont occupés de l'étude de ces Algues, nous a donné de bons résultats; mais dans l'étude des Algues qui per- forent les pierres calcaires nous avions à nous mettre en garde d'une manière toute particulière contre la confusion possible avec les plantes nouvelles qu'on pouvait y rencontrer. Nous avons donc cherché un liquide acide qui permit en même temps de colorer le contenu cellulaire; après plusieurs essais, nous nous sommes arrêtés à une solution de carmin dans l'acide acé- tique. Grâce à l'emploi de ce liquide nous avons pu nous convain- cre que le Hyella fontana était souvent accompagné . d'une Alo-ue possédant un noyau et des chromatophores. Après une étude assez attentive de cette Algue nous avons tout lieu de penser que c'est une Floridée, très probablement un Chantran- sia, qui, croissant superficiellement sur les pierres, pourrait dans de certaines conditions émettre des filaments perforants. Ce thalle perforant pourrait, au premier abord, être confondu avec celui du Hyella, mais les parties profondes en sont peu rami- fiées, droites, et ont un mode végétatif qui différencie assez bien cette plante de la Chamaesiphonée. Dans tous les cas, l'emploi de l'acide acétique carminé nous paraît le liquide le plus apte à écarter les causes d'erreur. Dans les coquilles d' Hélix où nous avons rencontré le Hyella fontana, il était surtout mêlé à de nombreux filaments de Plec- tonema terebrans. 1, Note sur deux nouveaux genres d'Algues perforantes. — In Journal de Bota- nique (Morot), t. II, 188S, p. 162-163. — Etiam in Bulletin Soc. Bot. France, loc. cit., p. clxv-clxxi, pi. X, fig. 7-8, et pi. XI. a8o JOURNAL DE BOTANIQUE Si on décalcifie un petit éclat de pierre calcaire, on voit que le thalle du Hyella fontana forme à la surface une sorte de cou- che feutrée d'où s'élèvent des filaments ramifiés qui pénètrent jusqu'à un ou deux millimètres clans la roche. Pour se rendre compte de cette disposition dans les pierres, où les coupes trans- versales après décalcification sont impossibles à cause de la friabilité du substrat um, il faut détacher avec un scalpel, perpen- diculairement à la surface, une tranche aussi mince que possible et la porter sur le porte-objet dans une goutte de liquide de Perenyi. On assiste alors à la décalcification sous le microscope et on peut se rendre compte des dispositions respectives des parties qui constituent le thalle. Ce thalle se compose généralement d'un filament pénétrant plus ou moins abondamment ramifié, la cellule supérieure pou- vant elle-même émettre des filaments qui végètent horizon- talement et lui donne alors l'aspect d'un thalle rampant. Les filaments ont une épaisseur variant de 5 a 10 [j., les cel- lules les plus grosses étant à la surface; les filaments profonds sont terminés le plus généralement par des cellules deux à qua- tre fois plus longues que larges et arrondies à leur sommet (planche XI, fig. 2). — Le thalle peut-être plus ou moins con- densé et compact ; ainsi tandis que, dans la fig. 1, les cellules sont assez courtes, formant un thalle abondamment ramifié, et avec un filament principal dont les cellules ont une tendance à se diviser dans le sens de la longueur, les thalles représentés par les fig. 2 et 3 sont plus dégagés. Les parois des cellules ne bleuissent pas par le chlorure de zinc iodé, ni par l'action successive de l'acide sulfurique et de l'iode, comme cela arrive pour le Hyella cœspitosa^ mais ici les parois sont minces, claires et ne montrent jamais les épaissis- sements qu'on observe dans l'espèce marine ; de plus il est impos- sible de distinguer une gaine de la paroi propre de chaque cellule. Pour étudier la plante à l'état vivant, sans la décalcifier, on ne peut songer à user la pierre comme on use les coquilles, la friabilité du calcaire s'oppose à cette manipulation; mais en choisissant des pierres d'un calcaire très friable, on peut réus ir à i oler de ments de filaments. Le contenu cellulaire appa- raît alors avec une couleur vert-olive plus ou moins foncé, homo- gène, avec quelques petites granulations. J. Huber et F. Jadin. — Sur une nouvelle Algue perforante d'eau douce. 281 Si l'on observe des filaments provenant de pierres mises en culture dans une eau stagnante au laboratoire, les conditions de vie pour l'Algue sont défectueuses, on aperçoit un chan- gement notable dans le contenu cellulaire ; la fig. 4 montre un filament non décalcifié de ces cultures; on y voit que les cellules présentent des vacuoles d'autant plus nombreuses et d'autant plus distinctes qu'on considère les Cellules les plus profondes. Nous pensons qu'il y a là un indice de l'appauvrissement des cellules végétatives résultant d'une aération insuffisante, car nous avons toujours rencontré la plante aux endroits où l'eau est vive et très aérée. Quand le thalle devient très serré et très compact à la partie superficielle, comme dans les fig. 5 et 8, on remarque une ten- dance générale de toutes les cellules à diviser leur contenu cel- lulaire et les filaments divisés dans tous les sens forment une masse pleine, lobée, sans contours réguliers. Les parties les plus rapprochées de la surface libre prennent alors cet aspect chroococcoïde très remarquable déjà signalé dans le H. cass- ftitosci. Cet état chroococcoïde peut être produit, nous semble-t-il, de plusieurs façons. On rencontre souvent des thalles assez sim- ples, où toutes les cellules ont arrondi leur contenu, en même temps que leurs parois transversales se sont gélifiées ; on obtient aussi une sorte de sac, ayant encore la forme primitive du thalle, mais où toutes les cellules peuvent être mises en liberté à un moment donné. Dans ce cas on a un état chroococcoïde où chaque cellule est une cellule végétative entière. Ailleurs on rencontre des thalles où les cellules se divisent longitudinalement et transversalement un certain nombre de fois ; si on suppose alors un thalle formé par des filaments serrés, intriqués, on arrive à la formation d'une masse irrégulièrement lobée, où le contenu cellulaire est plus ou moins divisé; la dis- tinction entre ces divers filaments n'est plus possible et il se forme alors une sorte de sac contenant toutes les cellules qui résultent de la division, poussée plus ou moins loin, de toutes les cellules végétatives du thalle ; on peut prendre une idée de cet aspect en se reportant aux fig. 5 et 8, dans lesquelles on voit des cellules qui présentent différents états de division. Dans la fig. 8 on voit que cette division cellulaire affecte surtout les jSj JOURNAL DE BOTANIQUE cellules les plus près de La surface de la pierre; c'est en effet ce qu'il est facile de constater par une étude suivie: nous avons toujours vu les cellules les plus voisines de la surface être les premières à prendre cet aspect Chroococcoïd* . .V un moment donne (lig. 9), ces sortes de sacs qui contien- nent lescellules à aspect de Chroococcacées laissent échapper ces cellules; nous n'avons pu nous rendre compte de la manière exacte dont se fait leur mise en liberté. Ya-t-il gélification de la paroi externe ou bien rupture mécanique? Nous ne pouvons le dire. A leur sortie, les cellules sont maintenues englobées dans nu mucilage qui s'hydrate de plus en plus à mesure qu'on con- sidère la partie la plus éloignée de la cavité qui contenait toutes les cellules. L'emploi de la vésuvine permet de révéler ce muci- lage commun. De ce qui précède, il résulte que les cellules qui donnent au Hyclla l'aspect chroococcoïde peuvent avoir des diamètres très différents suivant le moment où s'est arrêtée la division du con- tenu cellulaire. Nous ajouterons qu'il est très difficile de distinguer les cellu- les chroococcoïdes qui proviennent de la plante perforante, des véritables Chroococcacées qui végètent souvent sur les pierres attaquées; nons ne saurions donner aucun caractère qui permit de les bien reconnaître et il serait bien possible que quelques- unes des Chroococcacées décrites connue végétant sur les pierres calcaires des eaux douces ne fussent que des cellules iiltant de cet état particulier du Hyclla. Bien que les cellules qui donnent à la plante Chamaesiphonée cet aspect chroococ- coïde affectent souvent des formes polygonale-,, provenant de la pression subie dans le sac qui les renfermait, la plupart d'entre elles s'arrondissent peu après leur mise en liberté et alors qu'elles sont encore contenues dans la masse mucilagineuse qui les englobe à leur sortie. Mlles ont alors un aspect identique à celui des vraies Chroococcacées. Nous croyons donc utile d'appeler l'attention des descripteurs sur ce point, afin de les mettre en garde contre des confusions regrettables. Niais pen- sons que ces cellules chroococcoïdes du Hyclla reproduisent la plante, bien que nous n'ayons pu en observer la germination; nous ne les avons jamais vues se diviser, api es leur mise en liberté. J. Huber et F. Jadin. — Sur une nouvelle Algue perforante d'eau dotice. 283 La plante a aussi des sporanges. Ces sporanges résultent de la division successive d'une quelconque des cellules végétatives. La fig. 6 montre ces divisions successives dans trois sporanges contiguës d'un thalle. Comme dans l'état chroococcoïde, ce sont encore ici les cellules les plus voisines de la surface qui forment les sporanges. Ils peuvent être intercalaires ou basilaires. Nous n'avons jamais vu les sommets végétatifs former des sporanges. Ces sommets, généralement situés à une certaine distance de la roche, seraient du reste assez mal placés pour permettre la dis- sémination des spores; au contraire les parties basilaires, tou- jours à la surface de la roche, là où les filaments sont en telle abondance qu'ils remplacent peu à peu le calcaire, sont dans une situation exceptionnelle pour laisser emporter les cellules repro- ductrices par le courant. Les sporanges ne sont jamais pédicellés, comme cela arrive souvent dans le H. caespitosa, et on ne trouve pas non plus les gaines exfoliées qui s'observent à la base des sporanges de l'es- pèce marine. Les parois sont toujours minces, la séparation entre une gaîne et une paroi propre du sporange n'est pas plus facile à voir ici que dans les cellules végétatives. Il nous semble qu'entre le sporange et l'état chroococcoïde il n'y a qu'un état de plus ou de moins. Tandis que, dans le pre- mier cas, une seule cellule végétative participe à la formation de l'organe reproducteur en divisant son contenu, dans le second cas le nombre des cellules végétatives qui coopèrent à la for- mation de l'état chroococcoïde échappe de bonne heure à toute détermination. Dans un thalle filamenteux on ne rencontre que des sporan- ges; au contraire si le thalle est compact, serré, si les filaments sont pressés les uns contre les autres, on observe la formation de l'état chroococcoïde ; il en résulte même une différenciation dans l'aspect extérieur de la roche perforée. Les sporanges se trouvent dans les cailloux de couleur vert-bleu, tandis que les états chroococcoïdes ne se rencontrent en général que dans les échantillons de couleur fauve et vert-brun. On peut voir du reste tous les états intermédiaires entre le sporange typique et l'état chroococcoïde le plus accentué. Le sporange est toujours un peu plus gros et plus arrondi que les cellules végétatives. Tous ceux que nous avons vus j84 JOURNAL I)K BOTANIQUE ouverts présentaient une ouverture du côte le plus rapproché de la surface libre, et les spores étaient englobées dans une sorte de mucilage, en tout comparable à celui qui contient les cellules de l'état chroococcoïde. Nous ne pouvons rien préciser pour le mode de déhiscence du sporange Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu observer ni la germination des spores, ni celles des cellules chroococcoïdes. Quel que soit le moment où nous ayons recueilli la plante, elle nous a montré aussi bien l'état chroococcoïde que l'état sporan- gifère. La saison ne semble donc pas avoir d'influence sur le Hyella. Le thalle du II. fontana que nous avons observé dans la coquille (Xllrlix ne présentait pas de différence notable avec celui qui croit dans les pierres calcaires; il nous a semblé plus largement ramifié, plus vigoureux(iig. 3). — Les sporanges, plus rares, avaient les mêmes caractères que ceux observés dans les roches. Nous n'avons pu voir ni l'existence d'un thalle compact, ni l'état chroococcoïde; mais il ne nous parait pas douteux que ces états, que nous croyons liés l'un à l'autre, puissent se former dans ce substratum, tout aussi bien que dans les pierres. De ces observations ilrésulteque la plante étudiée appartient au genre Ilyclla par son mode végétatif, par son thalle, par li faculté qu'elle possède de former des sporanges et des états chroococcoïdes; mais la différenciation entre une gaine et une paroi propre à chaque cellule d'une part, les différences qu'on observe dans les sporanges d'autre part, ne permettent pas de la confondre avec la plante déjà décrite et justifient la création d'une espèce nouvelle, qui devra prendre place à la base du genre Ilyclla. Le H. fontana se rapproche aussi du Pleurocapsa par la simplicité de son sporange. Dans la diagnose du genre Ilyclla , MM. Bornet et Flahault ont fait rentrer certains caractères des cellules du thalle, qui ne peuvent s'appliquer au H. fontana: toute la première partie de la diagnose est dans ce cas, la seconde seule est appliquable aux deux esp . Nous croyons donc utile de donner plus bas la diagnose du genre Ilyclla telle qu'elle doit être modifiée par l'introduction de cette nouvelle espèce; nous faisons rentrer la partie relative au thalle dans la di.ignose de l'espèce marine. J. Huber et F. Jadin. — Sur zme nouvelle Algue perforante d'eau douce. 285 HYELLA Born. et Flah. Thallus filaraentis ramosis constitutus. "Ramificatio vera. Articuli disjuncti,idestintrichomatecontinuoNostochacearumhormogonearum modo non catenati, inferiores brèves, haud raro longitudinaliter divisi, superiores longiores. Heterocystae nullae. Propagatio fit per cellulas vegetativas e divisione cellularum collateralium plus minusve provecta ortas, demum vagina communi liberatas, et per sporas in sporangiis evolutas, cytioplasmatis divisione succedanea formatas. 1. Hyella fontana nov. sp. Thallo immerso fusco-cinereo vel cyaneo, saepe condensato et tune per divisionem cellularum adspectum chroococeaceum praebenti, vel laxe ramoso et tune cellulas superficiales in sporangia transformanti. — Vagina septata haud adparens. Cellulis vegetativis 5-10 p. crassis, superficialibus diametro aequalibus vel subasqualibus, terminalibus duplo quadruplove longioiibus. Sporangia membrana haud incrassata. Hab. ad saxa calcarea et ad testas vetustas in fontibus prope Monspessulanum ! 2. Hyella csespitosa Born. et Flah. Thallo radiatim expanso orbiculari, immerso fusco-cinereo maculas orbiculares 1-2 millimetra latas, demum confluentes efficiente; filis primariis horizontalibus nunc in reticulum laxiusculum implexis, nunc flexuoso-contortis, condensatis, ex articulis brevibus in cellulis collateralibus divisis formatis et adspectum chroococeaceum praeben- tibus; secundariis verticalibus per testam longe excurrentibus, saepe crebenïmis 6-10 p. crassis, ramosis. Vagina septata, ad basim filorum crassiuscula, superne tenuior. » Articulis inferioribus diametro brevioribus vel aequalibus, supe- rioribus usque ad 60 p. longis, 4 p. latis. Sporangia membrana saepe incrassata. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE XI. Hyella fontana nov. sp. Fig. 1. — Thalle ramifié (gross. de 330 diam.). Fig. 2. — Thalle montrant les cellules terminales allongées (gross. de 330 diam.). Fig. 3. — Thalle ramifié (gross. de 330 diam.). Fig. 4. — Filament isolé, sans décalcification : les cellules terminales avec des vacuoles (gross. de 800 diam.). Fig. 5. — Thalle compact. — Plusieurs cellules commencent à se diviser pour former l'état chroococcoïde (gross. de 330 diam.). JOURNAL DE BOTANIQUE Fig. 6. — Filament montrant divers états de division pour former le spo- ran '--s. tic «Son diam.) Fig. 7. — Un des états intermédiaires entre le sporange et l'état chroo- coccoïde (gross. de 330 diam.). Fig\ 8. — Ft.it chroococcoïde (gross. d<* Non diam.). Fig. 9. — Mise en liberté des cellules chroococcoïdes (gross. de 330 diam.). Fig. 10. — Mise en liberté des spores (gross. de 330 diam.). Toutes les figures sont faites d'après des échantillons de la plante végé- tant dans des pierres calcaires; seule la fig. 3 est dessinée d'après un thalle perforant une coquille uns s'y rencon- trent naturellement, les autres n'y apparaissent qu'après un 1. Edm. Ri : ie Untersuckungen betreffend die Histiologie... ,'.)■ 1 \ûndel-Kryptogamet Mém. de l'Académie de St-Pétersbourg, 7" Sé- rie, vol. 19.) E. Belzung et G. Poirault. — Sur les sels aWAngiopteris evecta. 287 séjour prolongé des fragments de pétiole dans l'alcool à 60 ou 70 degrés. L'auteur identifie ces deux formations, mais sans procéder à aucune détermination, et il émet l'idée que la sub- stance qui les compose, se trouvant en abondance dans un tissu dépourvu (ou à peu de chose près) d'amidon, remplace vraisem- blablement cet hydrate de carbone. On verra plus loin que les cristaux préformés représentent de l'oxalate de calcium monoclinique ; quant à ceux dont la pré- cipitation est provoquée par l'alcool, l'auteur en donne trop peu de caractères pour qu'il soit possible de les assimiler à notre malate ; toujours est-il qu'ils ne sont pas de même nature que les cristaux préexistants. Monteverde (1) distingue dans les Marattiacées trois sortes de cristaux. D'une part, des cristaux tabulaires préformés d'oxalate de calcium, non reconnus par le précédent auteur; ce sel est en effet très abondant dans tout le parenchyme de la feuille. D'autre part des sphéroïdes, sans structure cristalline apparente, qui ne préexistent pas dans les cellules, mais qui se déposent à la longue dans des matériaux préalablement traités par l'alcool, puis abandonnés à la dessication lente. Ces cor- puscules, surtout, abondants dans les parties périphériques, seraient du gypse; l'auteur les a observés dans X Angiopterh longifolia : nous n'avons rien vu de semblable dans VA. evecta, même dans des fragments de pétiole qui avaient séjourné plus d'une année dans l'alcool. En troisième lieu, l'auteur a observé encore des sphérocristaux formés de « sulfate de potassium et d'un sel de chaux dont l'acide n'a pu être déterminé ». Nous ne nous y arrêterons pas. Viennent maintenant les recherches de Hansen (2) qui, par leur caractère plus affirmatif, exigent qu'on les examine un peu plus longuement que les précédentes. 1. Monteverde, Cristaux des Marattiacées. (Société des Naturalistes de St-Pétersbourg, t. XVII, n° 1, pages 33 et 34.) — Nous n'avons eu connaissance de ce court travail que par l'analyse de Botanisches Centralblatt, 1887, 29. Un travail plus récent Sur la présence des oxalates de calcium et de magné- sium dans les végétaux, Saint-Pétersbourg-, 1889 (en russe), que l'auteur a bien voulu faire parvenir à l'un de nous, ne nous a pas semblé renfermer, relativement aux. cristaux, des Marattiacées, des documents sensiblement différents de ceux de la précédente note. Nous ne faisons que le mentionner ici, vu l'état avancé de notre article au moment où il nous est arrivé. 2. Hansen, Ueber Sphàrokrystalle. (Arbeiten des botanischen Instituts zu Wi'irzburg, III, 1889; pages 99 et suivantes.) 238 JOURNAL DR BOTANIQUE Tout d'abord cet auteur a retrouvé les sphérocristaux pré- cédemment obtenus par Russow au moyen de L'alcool, et leurs éléments appartiennent, selon lui, au système du prisme rhom- boïdal droit. Ils se déposent dans la couche gommeuse qui exsude des fragments de pétiole abandonnés dans l'alcool étendu et peuvent par conséquent être facilement isolés. Traités par l'acide sulfurique, ces sphérocristaux donnent immédiate- ment les aiguilles de gypse qui indiquent un composé calcique; ils sont d'ailleurs assez solubles dans l'eau. Jusqu'ici nous sommes parfaitement d'accord avec l'auteur. 11 nous est impossible de le suivre dans le reste de sa déter- mination, qui nous paraît tout à la fois manquer d'éléments et renfermer des faits contradictoires. Ces cristaux, dit l'auteur, chauffés avec quelques gouttes de la solution de molybdate d'ammonium, donnent un pré< ipité jaune, qui se produit aussi lorsqu'on opère avec L'extrait aqueux de la feuille fraîche : ils représentent donc du phosphate de calcium; mais, comme ils sont solubles dans l'eau, ce qui n'est guère une propriété de ce sel (l'auteur le reconnaît lui-même), 1 [ansen se voit dans la nécessité d'en faire une variété spéciale de phosphate calcique. Tout en reconnaissant combien la méprise est facile dans la diagnose chimique microscopique, il nous sera permis de con si- dérer celle qui nous occupe en ce moment comme un peu prompte, et il est probable — la suite le montrera — que l'au- teur n'a pas fait intervenir dans sa recherche uniquement les cristaux en question, mais encore de la gomme adhérente; car nous ne voyons pas qu'il Les ait recueillis et purifiés par une nouvelle cristallisation, condition qu'il était cependant nécessaire autant que facile de réaliser. Il est vrai que la gomme et l'extrait aqueux de la feuille donnent les réactions des phosphates; mais les cristaux eux- mêmes — et les indications qui précèdent montrent que ce sont bien les mêmes que les nôtres — n'en donnent pas trace, s'ils sont épurés par une ou deux nouvelles cristallisations, par la raison que, loin de consister en phosphates, ils représentent du malate de calcium, isolable du reste en quantité plus que suf- fisante pour permettre la diagnose. L'épreuve de la flamme aurait prévenu immédiatement, croyons-nous, la surprise de E. Belzung et G. Poirault. — Sur les sels de /'Angiopteris evecta. 289 l'auteur, comme devait le faire déjà la seule solubilité des cris- taux dans l'eau. Remarquons en outre que Hansen méconnaît complètement la préexistence de l'oxalate de calcium, justement reconnue par Monteverde. Notre figure 2 montre avec quelle abondance on le rencontre dans le pétiole frais. Reconnaissons toutefois que, dans les tissus qui ont longtemps séjourné dans l'alcool, et qui se sont ensuite desséchés, l'oxalate est çà et là moins- apparent, peut-être dissous par les acides du suc durant l'exos- mose produite par l'alcool ; mais les caractères des cristaux de la feuille fraîche ne laissent aucun doute relativement à l'exis- tence de ce sel, non plus du reste que les matériaux traités par l'alcool. Mais voici qu'indépendamment du prétendu phosphate cal- cique cristallisé, le même auteur signale la présence, même dans les cellules vivantes, de petits cristaux en forme de tablettes hexagonales fréquemment maclées par deux (voir notre fig 3, d), insolubles dans l' eati froide et dans l'eau bouillante et insolubles dans l'acide acétique, et qu'il diagnostique d'après cela comme du gypse! Les deux caractères précités, joints à la forme cris- talline, suffisaient, au contraire, ce nous semble, à déterminer l'oxalate de calcium, que l'auteur se trouve ainsi avoir vu sans l'avoir reconnu. La prétendue insolubilité des cristaux dans les acides forts tient uniquement à un contact incomplet des uns et des autres, contact qui, pour des causes secondaires, est en effet parfois long à s'établir : mais ils se dissolvent très bien dans l'acide chlorhydrique. Pour obvier à l'inconvénient évident de l'insolubilité de ces cristaux de gypse dans l'eau, l'auteur en est réduit à l'artifice peu acceptable d'une coexistence de sulfate de magnésium avec le prétendu sulfate de calcium, d'où résulterait l'insolubilité de ce dernier (1). On voit ainsi que les déterminations de Hansen, dont les descriptions ne sont du reste accompagnées d'aucune figure, ne peuvent être maintenues, bien que Kûhn, dans un travail ulté- rieur sur l'anatomie des Marattiacées (2), en arrive à les confir- mer, par une bien singulière coïncidence. 1. Pages 101 et 102, loc. cit. 2. Kûhn, Untersuchungen tieber die Anal, der Marattiaceen, etc. (Flora, 1889.) 29o JOURNAL DE BOTANIQUE Des considérations historiques qui précèdent résulte qu'il n'y a lieu de retenir, en ce qui concerne les cristaux naturels ou artificiels de V Angioptcris, que la préexistence de l'oxalate de calcium, indiquée par Monteverde. Abordons maintenant les résultats de nos propres déterminations. Exposé des recherches. — Nos recherches ont porté essentiellement sur le pétiole principal d'une feuille longue d'environ deux mètres (i); à sa base ce pétiole mesurait huit centimètres de diamètre. I. — Cristaux obtenus par l'alcool : malatc neutre de cal- cium. — Des fragments de pétiole, après un séjour de plusieurs mois dans l'alcool à 90 degrés, dans un récipient incomplète- ment fermé, se sont lentement couverts, au fur et à mesure que l'alcool s'évaporait, de très nombreux corpuscules blanchâtres de o mill. 2 à o mill. 6 environ de diamètre (fig. 1, 1), aussi bien sur les surfaces naturelles que sur les surfaces de section. A l'examen microscopique ces formations apparaissent comme des sphérocristaux très serrés (fig. 1, III), composés de prismes plus ou moins bien conformés, mais parmi lesquels s'en trouvent cependant çà et là de forme nettement orthorhombique ; ce sont ces cristaux, on l'a dit plus haut, qui ont été improprement qualifiés par Hansen de phosphate de calcium. Nous avons dû déterminer tout d'abord, avec de nouveaux matériaux, les conditions les plus favorables à la cristallisation rapide de cette substance. De divers essais résulte qu'elle s'ef- fectue le mieux dans un mélange de deux volumes d'alcool à 95 degrés et d'un volume d'eau distillée; elle se produit encore assez bien dans un mélange à volumes égaux de ces deux liqui- des, moins rapidement dans l'alcool pur. Dans la glycérine pure elle n'a pas lieu, pas plus que dans la glycérine alcoolisée. En opérant avec l'alcool convenablement étendu, quatre jours suffisent pour que les sphérocristaux apparaissent à la surface des fragments de pétiole : ils sont là inclus dans le revêtement gommeux exsudé du parenchyme; maison les rencontre aussi, 1. Nous devons nos matériaux d'étude à L'obligeance de M. le professeur M. Cornu, auquel nous adressons tous nos remerciements. E. Belzung et G. Poirault. — Sur les sels de /'Angiopteris evecta. 291 entiers ou fragmentés, dans les assises cellulaires voisines des surfaces libres. Lorsque les matériaux ainsi préparés se dessèchent lente- ment au libre contact de l'air, les granules cristallins peuvent en être détachés avec la plus grande facilité par un lavage à Fig. 1. — I. Fragment de pétiole principal de V Angiopteris evecta, après quelques jours de séjour dans l'alcool à 65-70 degrés : on voit les sphéroïdes de malate (dans une couche gommeuse non représentée) et l'amorce de trois stèles (grand, natur.)- — II. Prismes isolés ou ayant fait partie des sphérocristaux. — III. Un sphérocristal brut, tiré de I. — IV. Un autre du sel recristallisé (groos. ioo) : on voit des prismes orthorhombiques. l'alcool et recueillis en quantité suffisante pour être soumis, après dissolution préalable dans l'eau alcoolisée, à une nouvelle cristallisation. On obtient alors, sous la même forme de sphéro- cristaux (fig. 1, IV), d'environ un demi-millimètre de diamètre, et aussi de larges prismes isolés, un beau sel blanc, dégagé de la matière gommeuse qui pourrait introduire un élément d'er- reur dans la diagnose. Cent grammes de matériaux frais ont donné de la sorte quarante centigrammes du sel pur, c'est-à-dire une quantité très notable. Diagnose dît sel. — Les propriétés ordinaires des sphéro- cristaux ainsi purifiés sont les suivantes. Ils sont formés de prismes très limpides, appartenant au sys- tème orthoî'hombique, les uns entiers, les autres diversement troncatures (fig. 1, II). Vers le centre où ils convergent tous, ils sont amincis, comme le montre la dislocation d'un sphéro- :92 JOURNAL DE BO rANIQUE cristal par une légère pression. On rencontre aussi beaucoup de prismes isolés, revêtant bien la forme primitive. G -s cristaux sont assez peu solubles dans l'eau pour que la dissolution complète d'un sphéroïde dans quelques gouttes d'eau froide exige environ dix minutes; dans les aride- ils dis- paraissent rapidement. L'acide sulfurique en particulier donne immédiatement lieu à une formation d'aiguilles gypse uses, indi- quant un sel calcique; à chaud on remarque en outre un déga- gement gazeux. La solution aqueuse rougit légèrement le tournesol; mais son acidité lui vient simplement de traces d'acides libres du suc, entraînée-- pendant la cristallisation : l'épreuve des dissolutions saturées le montrera plus loin. \1 alcool trouble immédiatement la solution et la rend laiteuse; le précipité amorphe se rassemble lentement au fond du réi i- pient, où il reprend ultérieurement la forme cristalline. Une simple goutte de la dissolution, additionnée de quelques gouttes d'alcool dans une lame creuse, suffît à donner lieu à cette cris- tallisation microscopique du soir au lendemain. Les propriétés spéciales du corps en question, qui achèvent de définir sa nature, sont tirées de l'action de la flamme et de celle des dissolutions salines saturées. Portés clans la flamme d'un bec Bunsen sur une lame de pla- tine, les cri-taux, épurés par une nouvelle cristallisation , noir- cissent d'abord, ce qui indique un sel à acide organique, pui- se gonflent considérablement, ce qui est un caractère des matâ- tes : un sphéroïde d'un tiers de millimètre donne de la sorte une petite colonnette d'environ deux millimètres de hauteur. Il reste sur la lame un résidu fixe et blanc de chaux qui, en effet, ne fait pas effervescence en présence des acides et donne, au contact de l'acide sulfurique, les fines aiguilles de gypse, déjà obtenues avec le sel intact. La flamme nous a donné un autre caractère qui suffirait à compléter la diagnose. On sait que l'acide malique (C'H'O1) représente de l'acide monoxysuccinique et que les agents réduc- teurs, tels que l'acide iodhydrique, le convertissent facilement en acide succinique (C*HeO*), reconnaissable à l'odeur parti- culière de ses vapeurs. Nous réalisons cette transformation dans le feu de réduction de la flamme du gaz ou d'une bougie. Et en E. Belzung et G. Poirault. — Sur les sels de /'Angiopteris evecta. 293 effet, même en n'opérant que sur un petit nombre de sphéroï- des, on perçoit nettement de la sorte les vapeurs balsamiques d'acide succinique : cette réaction est très sensible. Au feu d'oxydation, c'est simplement l'odeur de sucre brûlé qui se dégage. Il faut remarquer que l'acide tartrique (C4 H6 O6), qui est l'acide dioxysuccinique, est pareillement transformé en acide succinique au feu de réduction. Seulement, le tartrate de calcium ne s'y gonfle pas comme le malate, et la solution de ce sel, au lieu de se troubler uniformément par l'alcool, forme des flocons ou filaments d'apparence gélatineuse, qui ultérieurement se convertissent en longues et belles aiguilles, directement visibles, au lieu de donner lieu, comme le précipité de malate, à une néocristallisation microscopique. Les précédents caractères définissent suffisamment le malate de calcium. Il en est un dernier qui les résume tous et qui donne à la détermination son caractère définitif : c'est la parfaite inal- térabilité des cristaux dans une solution saturée de malate neu- tre de calcium. Les angles des prismes n'y présentent pas le moindre effrittement, même après plusieurs semaines; bien plus, ils s'accroissent petit à petit par le dépôt de nouvelles particules et conservent toute leur transparence. Au contraire, dans la solution saturée de malate acide, aussi bien du reste que dans celles de tartrate neutre ou de bitartrate, l'attaque se produit instantanément. Le sel dont nous venons de donner les divers détails de diagnose, pour éviter toute ambiguïté, est donc le malate neutre de calcium (C4H405.Ca). C'est en outre le sel de l'acide actif; car le sel neutre de calcium de l'acide malique inactif, fort rare dans les plantes {Fraxinus excelsior), se dissout très facilement dans l'eau froide. Étant donnée l'abondance de ce sel dans V Augioptei'is et la facilité avec laquelle on l'obtient à l'état cristallisé, il est étrange qu'aucun des auteurs précédemment cités n'en soit arrivé à une détermination même approchée. On remarquera en outre que si l'acide malique libre se rencontre dans de nombreuses espèces végétales, on a beaucoup moins d'exemples de la présence de malates de calcium, et encore ne signale-t-on guère que le bi- malate (Nicoliana Tabacum, tiges de Geranùwi souale, fruits 294 JOURNAL DE BOTANIQUE de Rhus glabra...). Il serait difficile de trouver une plante plus riche en malate neutre que V Augioptcris evecta. IL Cristaux préformés dans le parenchyme : oxalate de cal- cium monoclinique. — Des coupes de pétiole frais ou de folioles montrent directement, pour ainsi dire dans chaque cellule de parenchyme, un amas cristallin consistant en prismes plus ou moins groupés en sphéroïdes, quelquefoissimplemcnt en tablettes rhomboïdales ou hexagonales, isolées ou maclées par deux (fig. 2). Ces cristaux sont insolubles dans l'eau, insolubles dans Fig. 2. — Coupe transversale pratiquée dans le pétiole frais, en dedans du collenchvn montrant l'oxalate de calcium monoclinique. Les corps chlorophylliens, pelits et nombreux, ne renferment pas d'amidon. (Groas. 320.) l'acide acétique, solubles dans l'acide chlorhydrique (l'attaque, qui se f.iit parfois attendre, est facilitée par un séjour préalable des coupes dans l'eau). L'acide suliurique les couvre immédia- tement de petites aiguilles de gypse, qui bientôt envahissent Le tissu tout entier. On a donc affaire à de l'oxalate de calcium monoclinique, ce qui est bien du reste la forme ordinairement réalisée dans les sucs gommeux. Ce sont ces cristaux, on l'a vu plus haut, que Hansen prend à tort pour du gypse. L'oxalate se retrouve, il esta peine besoin de l'ajouter, dans les matériaux qui ont séjourné dans l'alcool. III. — Cristallisation intracellulaire du malate. — Les coupes tangentielles, pratiquées au voisinage immédiat de la c. E. Belzung et G. Poirault. — Sur les sels de /'Angiopteris evecta. 295 surface dans les fragments de pétiole conservés comme il a été dit dans l'alcool, montrent, indépendamment des cristaux d'oxa- late de calcium (fig. 3, d), de beaux sphéroïdes ou de simples faisceaux de prismes de malate (#, c). On remarque en outre de très nombreux globules amorphes et mous, d'apparence parfois finement ponc- tuée, très solubles dans l'eau et représentant le principe gommeux (ô). Ces globules, isolés ou associés, répandus dans b% toute l'épaisseur du pé- tiole, se retrouvent d'ail- leurs dans la couche gommeuse qui envelop- pe les fragments conser- vés dans l'alcool, avec tous les passages à la gomme amorphe. Au cours de leur dis- solution dans l'eau, on n'y voit jamais apparaî- tre, s'ils sont de for- mation récente, aucune structure cristalline. 11 n'en est plus de même au bout d'environ deux mois : chaque globule se trouve alors plus ou moins complètement en- vahi par un groupe d'aiguilles, tantôt régulièrement disposées autour d'un centre, tantôt enchevêtrées dans la gomme en un amas confusément cristallin. Tout autour du cristal subsiste une petite couche de la substance mucilagineuse, qui se dissout rapi- dement dans l'eau et le met à nu; puis lui-même est attaqué. Ajoutons qu'à côté de ces globules ainsi métamorphosés, d'au- tres subsistent parfaitement intacts, c'est-à-dire amorphes. Nous ne pouvons nous prononcer formellement, faute notam- Fig. 3. — Coupe longitudinale tangentielle, pratiquée au voisinage de la surface libre d'un fragment de pétiole conservé dans l'alcool, a, c, cristaux de malate de cal- cium; d, oxalate de calcium; b, globules gommeux, amorphes dans les matériaux alcooliques récents, oc- cupés plus tard par un petit amas cristallisé de malate de calcium : dans notre figure, quelques globules mon- trent des stries radiaires qui indiquent le commence- ment de la cristallisation. (Gross. 150.) JOURNAL DE BOTANIQUE ment d'avoir pu l'isoler, sur la nature de cette formation tardive, que Hansen assimile (comme les gros sphéroïdes de malate), malgré leur solubilité dans l'eau, à du phosphate calcique. A en juger par certains caractères, il semblerait qu'il y eût là une précipitation lente de malate au sein de la gomme, comparable à la cristallisation très apparente et parfaitement définie du même sel dans la couche gommeuse superficielle. Ce point a besoin d'être repris. IV. — Se/s dissous. — Le suc de XAngiopteris renferme nor- malement en dissolution, outre le malate, divers autres sels, en particulier des sulfates et des phosphates ; mais en aucun cas, et malgré des recherches réitérées, nous n'avons observé ces sels à L'état cristallisé clans la plante, soit naturellement, soit artifi- ciellement. Pour en manifester l'sxistence, nous nous sommes servis de l'extrait aqueux d'un pétiole frais, préalablement amené à la consistance sirupeuse. On remarquera d'abord que le malate ne se dépose pas dans cet extrait, même très concentré, qui en renferme néanmoins une petite quantité en dissolution. Il est probablement retenu en majeure partie par la matière gom- meuse insoluble, qui reste adhérente en couche si épaisse aux fragments de pétiole traités par l'eau chaude pour l'extrait; toujours est-il que c'est dans la gomme qu'il cristallise de préfé- rence, comme on l'a VU plus haut, dans les matériaux traités par l'alcool étendu. a. — La solution del'extrait donne, en présence du chlorure de baryum, un précipité dense qui se rassemble bientôt au fond du tube ; ce précipité est insoluble clans L'acide nitrique. Exa- miné au microscope, le sulfate de baryum ainsi obtenu se montre composé de -lobules (fig. 4, ôt), ce qui est précisément la forme que revêt ce sel lorsqu'il se constitue au sein de solutions plus ou moins visqueuses, par exemple dans une solution de gomme. Dan- Les solutions aqueuses, Le sulfate de baryum, obtenu par double décomposition avec le chlorure de baryum et un sulfate alcalin, se présente en courtes baguettes a esencroixou en étoiles, ainsi qu'en petits octaèdres orthorhombiques. h. — En présence du sulfate de magnésium et de L'ammonia- que (ou clu chlorure d'ammonium), on obtient le précipité de E. Belzung et G. Poirault. — Sur les sels de /'Angiopteris evecta. 297 phosphate ammoniaco-magnésien, sous cette même forme globu- laire, commune à de nombreux sels déposés en solution visqueuse (fig. 4, c, d), ou encore, la chaleur aidant, sous forme de courtes baguettes prismatiques. Artificiellement, on obtient en solution gommeuse identique- ment les mêmes formes ,. . , , . . 0 0*703 <7%oo o s<§§§& bi 9us devons remettre a une date ultérieure cette déter- mination, qui s'est présentée a nous tardivemement. Abbé Hue. — Lickejis de Canisy {Manche) et des environs. 299 Pins de Normandie dans le bois de Soulles et route de Canisy à Saint- Gilles. Thalle blanchâtre, insensible à l'action de la potasse ; apothécies oblongues et courtes ou rarement un peu allongées, ou parfois presque arrondies, entières ou quelques-unes un peu lobées, couvertes d'un peu de poussière rouge à l'extérieur ou à l'intérieur ; spores au nombre de 6-8 dans les thèques, incolores et à la fin brunies, oblongues- ovoïdes, atténuées à une extrémité, à 1-3, puis à 4, rarement à 5 cloi- sons, la cloison de Textrémité renflée étant la plus large, longues de 0,020-31 sur 0,007- 10 millim La gélatine hyméniale, par l'iode, devient légèrement bleue, puis d'un violet obscur; si on enlève l'excès d'iode, les thèques apparaissent d'un violet plus clair. Les spermogonies sont très petites et de même couleur que les apothécies ; les spermaties en sont droites cylindriques longues de 0,0045-65 sur 0,0006-7 millim. L'hyménium est d'un brun jaunâtre, et la potasse le rend violet. — Var. 1 . kermesina Schaer. — Sur des Hêtres à Gourfaleur et dans le bois d'Agneaux; sur des Chênes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (étang la Motte-l'Evêque); sur un Châtaigner dans le bois d'Agneaux. Le thalle et les apothécies sont saupoudrés d'une poussière rouge, dont les granules paraissent violets sous le microscope et sont dissous en violet par la potasse. Sur un Chêne dans le bois de la Motte- l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, j'ai récolté une forme à thalle blanc sans poussière rouge, mais avec des apothécies très rouges, petites et souvent agglomérées. — Var. 2. astroidea Leight. Lich.-Fl. Gr . Brit. 3me éd. p. 423. — Sur des Hêtres dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond- de-Bonfossé, à Gourfaleur et dans le parc du ehâteau de Balleroy (Calvados). — Var. 3. pruinata Del. — Sur un Tilleul et un Noyer dans le parc du château de Canisy; sur les Aubépines des haies à Canisy; sur un Pin de Normandie, route de Canisy à Saint-Gilles ; sur des Chênes à Canisy (les Bordeaux), Gourfaleur, Saint-Gilles et bois d'Agneaux; sur un Bouleau dans le bois Maingray à Saint-Gilles; sur des racines de Hêtre dans un chemin creux à Gourfaleur; sur des Coudriers à Canisy (Bouchefontaine) et dans le bois de la Motte- l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle cendré ou blanchâtre ; apothécies brunes ou un peu rou- geâtres, entièrement couvertes d'une pruine blanche. — Var. 4. anerythrea Nyl. — Sur des Hêtres à Saint-Ebremond- de-Bonfossé et à Saint-Sauveur-de-Bonfossé ; sur des Pins de Norman- die à Canisy (parc du château et route de Saint-Gilles). 300 JOURNAL DE BOTANIQUE Thalle blanchâtre; apothécies brunes, non pruincuses, et sans pous- sière rouge ni à L'extérieur ni à l'intérieur. — Var. 5. gregaria Schaer., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 236. — Sur un 1 [être dans le bois de Soulles. ThalK- d'un gris blanc, lisse; apothécies oblongues ou difformes, bordées par le thalle. 227. A.RTHONIA pruinosa Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 258 et Syn. Arthon. p. 90; Maibr. Catal. Lich. Norm. p. 2^7; A. impoliia Borr. Almq. Monogr. Arthon. Sca/irf. p. 22. — Sur de vieux Chênes à Canisy (La Ménagerie), à Saint l\brcmond-dc-Bonfo~.sé, à Saint- Sauveur-de-Bonfossé et à Gourfalcur (propriété de M. Marin). Sur une vieille barrière à Canisy (la Riquerie) et àGourfaleur; sur îles lianes de bois de Chêne fermant une fenêtre à Saint-Gilles ; commun sur les portes des celliers et sur le bout des poutres dans les murs des bâti- ments des fermes à Canisy (la Pérelle, les Bouleaux et la Hétaudière) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg); sur un vieux poteau de barrière à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (la Crémonière). Le chlorure de chaux donne au thalle la réaction rouge; les spores sont 4-septées et l'espace entre chaque cloison est de même largeur, elles sont longues de 0,015-18 sur 0,006-7 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue puis violette. — F. 1. medusula (Pers.) Nyl., Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 238. — Sur un vieux Chêne à Gourfaleur (propriété de M. le docteur Marin). F, 2. argillacea Malbr. Lich. murs argile p. 19. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Hétaudière). Ces échantillons paraissent n'être qu'une forme de 1'./. p>uinosa Ach. Ils ne diffèrent de cette espèce que par un thalle plus blanc et plus pulvérulent, également rougi par le chlorure de chaux, et des apothécies un peu plus petites et parfois plus arrondies. Celles-ci ont le disque brun ou noirâtre, couvert d'une pruine blanche; l'hypothé- cium est incolore; l'hyménium est également sans couleur et l'épithé- cium est bruni ; les sp< >res inc< 'l' Mes, avec une extrémité plus large que l'autre, ont 3 et plus souvent 4 cloisons, et mesurent 0,016-2 1 millim. en longueur et o,< h >--<) en largeur. 1 .1 gé 1 itine hyméniale des ient d'un brun vineux par l'iode, et cette teinte persiste après l'enlèvement de l'excès .le ce réactif. M. Malbranche d< >nne haut il Ions des s;- toujours 5-septées, et comme ils ne se trouvent pas dansson herbier, il m'a été impossible de vérifier leur similitude avecceux de Canisy. En tous cas, ( ne ot pas VA. /o&zAr Flœrke, espèce décrite dans Massa- '. crosf. p. :_• et Koerber .S'v.sV. Lich. German. p. 296 et Parerg. p. j7_^. A ce propos, je ferai remarquer que les échantillons Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 301 récoltés par M. Lojka en Hongrie et publiés par lui sous le n° 93 et par M. Arnold sous le n° 1127 a et b, ou déterminés par M. Nylander sous les n03 de M. Lojka 2965 et 3471, comme étant VA. lobala Flœrke représentent ou VA. decussata Flotow, décrit pas M. Almquist Monogr. Arthon. Scand. p. 23 ou un Chiodecton, comme l'indique, d'après M. Nylander, M. Lamy delà Chapelle Catal. Lich. Mont- Dore p. 151. 228. Arthonia astroidea Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 259; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 238; A. radiala Th. Fr., Almq. Mo- nogr. Arthon. Scand. p. 35. — Sur de jeunes Chênes à Canisy (parc du château et les Bordeaux) et à Saint-Gilles (bois Maingray) ; sur un Frêne, un Aulne et un Merisier à Saint-Ebremond (bord de la Motte- l'Evêque); sur un Peuplier blanc et un Frêne à Saint-Gilles. Thalle hypophléode blanchâtre ou brunâtre; la potasse le jaunit et cette teinte disparaît assez vite ; apothécies noires plus ou moins ra- diées, plus ou moins bordées par le thalle, surtout vers l'extrémité ; épithécium noir, hyménium noirâtre, insensible à l'action de l'iode; hypothécium noirâtre et peu distinct; spores d'abord sans cloisons, puis à 1-2, et enfin à 3 cloisons, souvent entourées d'un halo, longues de 0,012-24 millim. et larges de 0,005-9. La gélatine hyméniale par l'iode devient bleue, puis d'un violet rougeâtre; si on ôte l'excès de ce réactif, on la voit violette. — Var. radiata Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 239. — Sur un Aulne à Quibout. 229. Arthonia punctiformis Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 239. — Sur un Pin de Normandie à Canisy (ferme delà Ménagerie). Ce n'est pas le type, mais une forme avec des apothécies parais- sant pruineuses, puis devenant nues : elles sont plutôt, je crois, voilées par l'écorce qu'elles ont soulevée que réellement pruineuses, et, sous ce rapport, elles ressemblent à VA. Pinastri Anzi; voir à ce sujet Almquist Monogr. Arthon. Scand. p. 39 in ia notula et p. 43. Les caractères de l'intérieur de l'apothécie sont ceux de VA. punctiformis Ach., hyménium un peu bruni, thèquesà paroi supérieure très épaissie, longues de 0,035 et larges dé"o,020 millim., spores 3-septées, à loges égales, longues de 0,013-15 et larges 0,007 millim. L'iode rougit les thèques et non les spores, elle bleuit la gélatine hyméniale, et celle-ci reste bleue après l'enlèvement de l'excès du réactif. 230. Arthonia galactites Duf., Nyl. Syn. Arthon. p. 101 et Prodr. Lich. Gall. pp. 169 et 196; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 240. — ■ Sur un Peuplier blanc à Saint-Gilles (bois Maingray). Thalle formant une tache d'un blanc de lait, hypophléode et con- tenant çà et là quelques chrysogonidies ; apothécies noires, arrondies 302 JOURNAL DK lin I ANIOUK ou oblongues; épithécium d'un brun obscur; hyménium d'un blanc un peu violacé, devenant plus violet par la potasse; hypothécium à peine bruni; spores à 2 loges inégales dans des thèques pyriformes, longues de 0,013- 1 5 el larges de 0,005-6 millim. La gélatine hyméniale devient, par l'iode, bleue, puis d'un violet rougeâtre, et plus violette, si on enlève l'excès d'iode. Spermogonies ponctiformes, très petites, ren- fermant des spermaties courbées en arc, longues de 0,010-1 1 et larges de 0,0007-8 millim. 231. Verrucaria virens Nyl. Pyrenoc. p. 24 et Lich. Scand. p. 270; Mail >r. Catal. Lich. Norm. p. 248. — Sur une mince couche de mortier recouvrant l'argile des murs d'une maison à Canisy (la Calenge)et à Quibout (le Val). Thalle cendré, verdâtre, verdissant si on L'humecte, aréole, à îles verruqueuses ou parfois un peu squameuses, chaque aréole portant plusieurs petites squamules; apothécies peu proéminentes, avec un pyrénium entier, noir, ou dans les jeunes apothécies brunâtre dans la partie immergée; spores au nombre de 8 dans les thèques, gra- nuleuses, longues de 0,015-24 millim. et larges de 0,008-1 1 . L'iode rend la gélatine hyméniale d'un rouge vineux. 232. Verrucaria viridula Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 271 et Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 240. — Sur le mortier des murs d'une vieille maison à Saint-Gilles (Trompe-Souris) et sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô. Thalle, mince, brunâtre, légèremenl aréole; apothécies avec un pyrénium entier et noir; spor< gués de 0,020-24 et larges de 0,010- n millim. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineuse. Sur les murs d'un bâtiment de ferme a Canisy (Haute-Calenge), j'ai récolté une forme â thalle plus épais, se rapprochant beaucoup de la var. lia Nyl., Arnold exsiccata n° 897 ; 1< en sont longues de 0,020-26 el larges de 0,011-12 millim. 233. Verrucaria nigrescens Pers., Nyl. Pyrenoc. p. 23 et Lich. Scand. p. 271 ; .Malbr. Cala.'. Lich. Norm. p. 24';. — Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de ter prèï I inisy el sur ceux d'un vieux mur entre le cimetière de Canisy et le potager du château; sur le mortier des murs des bâtiments des fermes a Canisy des L.mdes) et à Quibout (la Sardière et le Val) et enfin sur les schistes des murs d'une vieille maison â Saint-( îilles I 1 ':« impe-S( iU] ÎS , Dans hs deux premières localités, le thalle forme de petites taches noires larges de 4-10 millim., avec des spores de 0,016-23 millim. sur 0,000 1 1 . I >ans les autres endri »its le thalle est plus étendu et les spores ont en longueur 0,024-26 millim. et en largeur 0,01 1-13. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 303 234. Verrucaria subfuscella Nyl. Lich. Scand. p. 271; V.ni- grescens var. fuscella Nyl., Le Jolis Lich. e?ivir. Cherbourg p. 85. — Sur le mortier d'un mur de bâtiment de ferme à Canisy (la I Iétaudière) et d'une maison à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et à Saint-Gilles (Trompe-Souris). Dans certains de ces échantillons, le thalle est pénétré par la chaux du mortier, et l'épithalle, ordinairement cendré, paraît tout à fait blanc; le pyrénium est entièrement noir; les spores simples ont 0,020-24 mil- lim. de longueur et 0,009-1 1 de largeur. Dans plusieurs auteurs, cette espèce se trouve jointe à tort à d'autres espèces, dont elle doit être distinguée d'après M. Nylander. Ainsi M. le Dr Stizenberger Lich. helvet. p. 253, la regarde comme synonyme du V. glaucina Ach. et M. Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 248, lui donne comme variété le V. polysticta Borr. Pour M. Nylander, les V. subfuscella Nyl. et V. glaucina Ach. sont deux espèces distinctes et le V polysticta Borr. est, ainsi que le V. fuscella Turn., une sous-espèce du V. glaucina Ach. Ces trois dernières espèces ont les spores plus petites que le V. subfuscella Nyl.; cfr. Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 279. 235. Verrucaria macrostoma Duf. , Nyl. Pyrenoc. p. 24; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 250. — ■ Sur le mortier des murs de l'église de Canisy et d'une maison à Saint-Gilles (Trompe-Souris). Dans les échantillons de Saint-Gilles, les aréoles du thalle d'un brun pâle deviennent squameuses; le pyrénium est entier et noir; les spores simples, pour la plupart granuleuses, sont longues de 0,028-35 et 0,017-20 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale d'un rouge vineux. 236. Verrucaria mortarii Arn. in Lamy Catal. Lich. Mont- Dore p. 162 et Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 282. — Amphoridium mortarii Arn. in Flora 1866, p. 532 et Lich. frànkisch. Jura p. 256; V. intégra f. ?noriarii Nyl. in Flora 1S78, p. 344. — Sur le mortier des murs des bâtiments de la ferme de la Ménagerie à Canisy, d'une vieille maison à Saint-Gilles (Trompe-Souris) et d'une ferme à Gourfaleur. Thalle très blanc, assez épais, aréole et finement fendillé; apothé- cies noires complètement immergées dans le thalle, l'ostiole est seul d'abord visible, puis elles se dégagent en partie du thalle et s'affais- sent; pyrénium entier, brun ou noirâtre; spores simples et incolores, au nombre de 8 dans les thèques, très variables de forme, le plus sou- vent ellipsoïdes, longues de 0,024-33 et larges de 0,012-20 millim., parfois arrondies, difformes, avant en longueur 0,023-26 millim. et en largeur 0,020-22, plus rarement rondes et d'un diamètre de 0,021 millim. Un exemplaire de Limoges, déterminé par M. Nylander, offre 304 JOURNAL DE BOTANIQUE cette diversité des spores. Dans l'exemplaire de la Ménagerie les spores sont un peu plus grandes, ayant 0,035-36 millim. en longueur el 0,018- 22 en largeur. L'iode bleuit la gélatine hyméniale et la rend ensuite rouge vineuse. A Canisy (les Landes) et à Quibout (la Sardière), j'ai récolté des exemplaires de cette espèce avec un thalle très gris, la couche de mortier recouvrant l'argile étant très mince; les spores sont semblables, mais l'iode ne bleuit pas la gélatine hyméniale, elle la rend seulement rouge vineuse. Aucun des auteurs normands ne men- tionne cette espèce; cependanl elle ne doit pas être rare en Normandie : je l'ai récoltée également sur les murs du jardin du presbytère de Saint-Martin-de Boscherville (Seine-Intérieure). 237. Vkrki'CAria kuderum DC, Nyl. Lick. Sca>td. p. 276; Mallbr. Catal. I.ich. Norm. p. 254. — Sur le mortier des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy îles Landes) et d'une maison à Quibout (le Val). Thalle plus épais qu'il ne l'est ordinairement, d'un blanc cendré, aréole et fendillé; apothécies à pyrénium dimidié, c'est-à-dire noir dans la partie émergée et incolore dans la partie enfoncée dans le thalle; spores simples et incolores, longues de 0,024-26 et larges de 0,012-13 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineuse. 238. Verrucaria margacea var. /ETHiobola Wahlenb. Fl.lap- pon. p. 465, Nyl. Pyrenoc. p. 25 et Lick. Scand. p. 272; Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 251. — Sur les schistes sur les bords des routes de Canisy à Saint-Lbremond-de-Bonfossé et à Saint-Gilles el dans le bois de Joigne à Saint-Gilles. Thalle d'un vert olivâtre, mince, continu ou çà et là un peu fen- dillé, parfois presque nul. Apothécies petites et nombreuses, enfoncées dans le thalle; pyrénium noir, entier ou un peu bruni à la base; spores simples et incolores, longues deo,< 120-24 et larges de 0,009-10 millim. ; quelquefois, dans la même apothécie, on en trouve de plus ellipsoïdes, avant 0,022 millim. en longueur et 0,013 en largeur. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineuse. — F. mai fiai ormis Malbr. Calai. I.ich. Norm. p. 251 ; / '. maculi- formis Krempelhuber in Flora 1858, p. ]<>]. — Sur les schistes au bord de la mute de Canisy à Saint-Ebremond-de-Bon Thalle très mince formant sur le schiste de petites taches noirâtres; Us autres tères sont ceux de la variété précédente. Le Gérant: Louis Mokot. — J llcrsch, iinp. 11, PI. Ucnfort-nuchercau. 6° ANNÉE. Nos 17-18. ier- 16 SEPTEMBRE 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LES LIS DE LA CHINE ET DU THIBET DANS L'HERBIER DU MUSÉUM DE PARIS Par M. A. FRANCHET. Dans une note présentée au Congrès international de bota- nique et d'horticulture, réuni en 1884 à Saint-Pétersbourg, M. H. I. Ehves, l'un des monographes des Lis, citait seulement 10 espèces de ce genre, dont 3 avec doute, comme étant indi- gènes sur le territoire chinois et dans le Thibet ; il ajoutait aue de nouvelles découvertes étaient probables d'ailleurs, sur- tout dans les montagnes de la Chine occidentale. Depuis cette époque, qui n'est pourtant pas bien éloignée, les faits ont pleinement justifié les prévisions de M. Elwes, au point qu'aujourd'hui, en ne tenant compte que des espèces reçues par l'herbier du Muséum de Paris, on peut signaler 24 Lis appartenant à la flore de la Chine et de ses frontières thibé- taines; 14 d'entre eux n'ont encore été rencontrés que dans les provinces d'Yun-nan et de Su-tchuen, c'est-à-dire là où M. Ehves avait indiqué la source probable de l'accroissement futur du genre. Il faut admettre, d'autre part, que ce chiffre n'est pas défi- nitif, puisqu'il résulte seulement des recherches de trois mission- naires français, M. Armand David, M. J. Delavay et M. Farges, qui n'ont pu exercer leurs investigations que dans un petit nombre de localités. On peut donc dès maintenant affirmer que c'est encore dans les massifs montagneux de la Chine qu'il faudra placer le principal centre de végétation du genre Lis, qui se comporte à cet égard comme tant d'autres genres dont nous n'avons en Europe qu'un reflet spécifique plus ou moins affaibli, tels que Ligularia, Leontopodmm, Rhododendron, soit même Primula, Gentiana, etc. L'étude des espèces du genre Lis a été rendue très difficile, 3o5 JOURNAL DE BOTANIQUE au moins pour celles qui sont d'origine chinoise ou japonaise, par la multiplicité de leurs formes clans les cultures, lui effet, contrairement à ce qui se passe d'ordinaire, où l'on voit les for- mes spontanées décrites les premières, c'est-à-dire avant toute modification due à l'intervention de l'homme, il est arrivé que beaucoup de Lis ont été décrits d'après des individus cultivés ; ces Lis sont, pour la plupart, réellement originaires de la région qu'on leur assigne pour patrie, mais ils ont été presque tous trouvés par les importateurs dans des jardin-,, où ils avaient préalablement subi des modifications plus ou moins pro- fondes. Or on sait que les jardiniers chinois et japonais sont passé maîtres dans l'art de transformer les pi intes. Il est résulte de ceci que les recueils horticoles sont remplis de magnifiques figures de Lis, qu'on est à peine en droit de taxer d'exagérées, lorsqu'on leur compare les modèles cultivés, mais qui, trop souvent, déroutent le botaniste cherchant à rappro- cher de ces produits très perfectionnés les plus humbles types spontanés. 11 est à remarquer que c'est d'ordinaire la forme du périanthe qui est atteinte, au point qu'il est presque impossible de reconnaître un Liliitm japoiiiciim , par exemple, quand on voit la plante telle qu'elle est figurée dans les revues horticoles et même dans la publication de M. Elwes. Mais comme, en même temps, tous les groupements des espèces de Lis ont pour base cette forme du périanthe, il en resuite de sérieuses difficultés lorsqu'il faut comparer une forme cultivée avec son type spontané, ou ce que l'on considi :re com- me tel. La difficulté est encore augmentée par ce fait que la direction dressée ou révolutée des divisions du périanthe ne se manifeste complètement que tardivement et, en gén< rai, seule- ment après la fécondation. C'est pour obvier dans la mesure du possible à ce double inconvénient que j'ai cherché d'autres caractères d'une obser- vation plus pratique et plus précise. Je crois en avoir trouvé plusieurs, sur Lesquels il est assez surprenant que l'attention n'ait pas été appelée plus tôt . Ain à les filets staminaux, glal dans le plus grand nombre des espèces, sont velus-papilleux dans quelques-unes; c'est même le seul caractère qui permette de distinguer avec netteté le L. Browni du L. longiflorum. Le sillon nectarifère fournit également de bonnes distinctions spé- A. Franchet. — Les Lis de la Chine et du Thibet. 307 cifîques, entre espèces assez voisines d'ailleurs. Ainsi ce sillon nectarifère peut être réduit à la nervure médiane à peine dépri- mée, mais toujours enduite vers sa base du suc propre visqueux ; les espèces de la section Cardiocrinum, le L. speciosum, en fournissent d'excellents exemples. Dans d'autres espèces ce sillon est bordé de chaque côté par une lamelle mince, plus ou moins élevée, entière ou fimbriée; parfois cette lamelle est réduite à une bordure un peu épaisse, toute couverte de pa- pilles. M. Baker a déjà signalé quelques-unes de ces modifica- tions, mais sans insister sur leur valeur taxinomique. On comprend que ces divers états, dont l'observation est facile, combinés avec d'autres modifications , permettent de caractériser beaucoup plus aisément les espèces qu'on ne le pour- rait faire en recourant seulement à la direction plus ou moins étalée, plus ou moins enroulée, des divisions du périanthe. Il est à espérer que ces caractères tirés de l'état glabre ou velu des filets staminaux, soit des particularités présentées par le sillon nectarifère, pourront servir à démêler l'origine de cer- taines formes cultivées, aujourd'hui encore assez douteuse, et c'est ce qui m'a engagé à établir le tableau synoptique suivant, qui ne s'applique qu'aux espèces chinoises de l'herbier du Mu- séum, mais qu'il serait très aisé d'étendre à toutes les espèces connues. Sect. I. Cardiocrinum. — Feuilles cordiformes; sillon nectarifère large, nu et glabre. A. Inflorescence centripète; les fleurs inférieures s'épanouissent les premières. Lilium cordifolium Thunb. — Feuilles inférieures rapprochées en verticille à 20 ou 30 cent, au-dessus de la base de la tige. L. giganteum Wall. — Toutes les feuilles éparses de la base au sommet de la tige. b. Inflorescence centrifuge; les fleurs supérieures s'épanouissent les premières. L. mirabile, sp. nov. Sect. II. Eulirium. — Feuilles linéaires ou lancéolées, retrécies à la base. a. Bulbe épais, ovoïde, formé de nombreuses écailles charnues, étroi- tement imbriquées. 3o8 JOURNAL DE BOTANIQUE a. Périanthe très grand, étroitemenl tubuleux, au moins dans la m. litié inférieure. L. longijloriun Thunb. — Sillon nectarifère et filets îles étamines glabres. L. Browni Brown. — Sillon nectarifère et filets staminaux briève- ment velus, papilleux. b. Périanthe régulièrement évasé de la base au sommet, à divisions dressées, ou étalées seulement dans leur partie supérieure. Y l' leurs blanches ou légèrement teintées de \ i< ilel extérieurement . y.. Filets staminaux et sillon nectarifère couverts de petits poils papilleux. L. formosum, sp. nov. — Fleur très grande. fi. Filets staminaux et nectaires tout à fait glabres. /.. viyriop/iyl/uut, sp. nov. — Fleurs très grandes; feuilles très nombreuses sur la tige. /.. yunnanense% sp. nov. — Fleurs de 7 à 8 cent.; feuilles peu nombreuses. f-j- Fleurs rouge-cocciné ou lie de vin, presque toujours macul de brun ou de noir. a. Style beaucoup plus long que l'ovaire. L. Delavayi, sp. nov. — Sillon nectarifère glabre, nu. fï. Style égalant l'ovaire ou à peine plus long que lui. /.. conco/or Salisb., var. pulchellum. — Sillon nectarifère bordé d'une lamelle papilleuse. c. Périanthe à divisions complètement recourbées en dehors au moins à la fin de l'anthèse. f Divisions du périanthe présentant en dedans de grandes papilles éparses. /.. speciosum Thunb. — Sillon nectarifère nu, glabre. \\ Divisions du périanthe dépourvues en dedans de grandes pa- pilles éparses. -/. Sillon nectarifère bordé d'une lamelle papilleuse. * Fleurs blanches maculées de brun, ou d'un rouge vineux. L. Duchartrei Franch. - Tige sans feuilles dans sa partie in rieure tout à fait lisse ou à papilles rares. L. papillifcrum, sp. nov. — Tige sans feuilles dans sa partie infé- rieure couverte de fuies papilles. L. lankongense, sp. nov. — Tige couverte de feuilles dès la base. ** Fleurs jaunes maculées de brun. L, Davidi Duchartre. — Divisions du périanthe lanugineuses en A. Franchet. — Les Lis de la Chine et du T/iibet. 309 dehors sur la nervure et présentant en dedans seulement deux lamelles. L. Fargesii, sp. nov. — Divisions du périanthe glabres extérieure- ment, avec 4-6 lamelles à la base intérieurement. *** Fleurs rouge orangé ou rouge vif. 1. Feuilles étroitement linéaires. L. sutchuenense, sp. nov. — Périanthe avec de grosses macules noires. L. ienuifolium Fisch. — Périanthe sans macules ou seulement un peu ponctué. 2. Feuilles lancéolées ou linéaires lancéolées. L. tigrinwu Gawl. — Tige laineuse, bulbifère. L. pseudo-tigrinum Carr. — Tige glabre, non bulbifère. p. Sillon nectarifère glabre et nu. L. taliense, sp. nov. — Fleurs purpurines, maculées de brun. L. ochraceum, sp. nov. — • Fleurs jaunes, sans taches. b. Bulbe étroit, oblong, formes d'écaillés lancéolées, peu nombreuses. L. oxypetalum Baker. — Divisions du périanthe étalées; tige 1-2 Heurs. c. Rhizome chargé de très petites bulbilles formées d'une enveloppe scarieuse à 10 côtes et renfermant 4-6 écailles épaisses, charnues. L. Thompsonianum Lindl. — Divisions du périanthe en cloche ; tige multiflore. 1. Lilium cordifolium Thunb., Linn. Transact. II. 332 ; Baker, Journ. of Li'un. soc. XIV. 227. Franch. et Sav., Enum. pl.jap., II. p. L. giganteum Franch., PL David., part. I. 308. Icon. — Kœmpf., Icou. sel., tab. 46; Sieb. et Zucc. Flor.jap. I. 33, tab. 13, fi g-. 2 (fruct.) et tab. 14; FI. des serres, pi. 216; Bot. Mao., tab. 6337 ; Ehves, Monogr. pi. 1. Chine : prov. de Kiang-si, dans les ravins des montagnes près de Kiu-kiang (R. P. Arm. David). Dans les Plantée Davidianœ j 'avais cru pouvoir rapporter le Lis de Kiu-kiang au L. giganteum Wall., mais non sans réserves cependant et en le signalant comme une forme intermédiaire entre les deux espè- ces ; il présente en effet les grandes dimensions et les grandes fleurs du L. gigajiteum, en même temps que le mode de foliation du L. cor- difolium, comme en fait foi cette note du collecteur : « Liliacée de 2 mètres; feuilles en collerette à la hauteur d'un pied de terre » A. David. Cette disposition des feuilles constituant le seul caractère qui per- mette aujourd'hui de distinguer le L. cordifolium du L. giganteum, 3io JOURNAL DE BOTANIQUE il faut bien rapprocher le Lis chinois du Lis japonais lant que l'on maintiendra le L. giganteum comme type spécifique distinct. 2. L. giganteum Wall., Tent. fi. nepal.y tab. 12-13. Baker, loc. cit., p. 227. L on. — Bot. Mag., tab. 4673 ; FI. des serres, pi. 771-772 ; Elwes, Monogr.) pi. 2. Chine, prov. d'Yun-nan, dans les forêts du mont Maeul-chan, ait. 2500111.; Ir. mur, 24 oct. [889 (Delavay, n. 4211); sur le mont Lopin- chan au-dessus de Lankong; il. 25 mai 1869) (id.); prov. de Hu-peh, moutagnes autour d'Ichang (Henry, n. 4085, 2861, 6197 el '>i\. faite dans la Flore des serres, pi. A. Franchet. — Les Lis de la Chine et du Thibet. 315 sensim attenuatis ; sulcus nectariferus nuclus, glaber ; stamina perianthio plus duplo breviora, filamentis glabris, polline luteo ; stylus ovario duplo longior. Chine : Yun-nan, collines rocailleuses au-dessus du lac de Lan- kong; fl. 20 juin iSSS (Delavay, n. 4310); cofeaux calcaires de Kou- toui (id.); pâturages du Yang-in-chan, 18 juin 1888 (Delavay, n. 4309) ; buissons à Houang-li-pin au-dessus de Tapintze, 13 juill. 1888 (id. n. 3576). Les fleurs ont la forme de celles du L. candidum, mais les divisions sont moins longuement recourbées en dehors ; la couleur est d'un brun rougeâtre rappelant assez bien la Fritillaire méléagreet les taches foncées sont disposées à peu près comme dans cette plante. 10. L. concolor Salib., Parad., tab. 47; Baker, loc. cit. p. 236 et var. Buschianum Baker. /. c; L. Buschianum Lodd., Bot. cab. tab. 1628; Elwes, Monogr., pi. 18 ; Franch., PL Da- vid., part. I, p. 307. L. concolor, var. sinicum, Bot. mag., tab. 6005; Elwes, Monogr., tab. 18, fi g. 2. Chine septentrionale : Géhol, forêts montagneuses (Arm. David, n. 1864). Var. pulchellum Baker, /. c. p. 237. L. piclchellum Fisch. et Mey., Ind. sem. pctrop. (1S39), p. 56; Regel, Gartenfl. (1S60), p. 81, tab. 2S4, fîg. 2. Chine septentrionale : montagne de Sy-lin-chan, à l'ouest de Pékin (R. P. Provost, n. 139); Che-foo (Fauvel). Dans tous les individus spontanés qui se trouvent dans l'herbier du Muséum de Paris les divisions du périanthe sont ponctuées de macules noires assez abondantes. La variété Buschianum n'est probablement qu'un état plus robuste de la plante. 11. L. speciosum Thunb., Transact. II, p. 332; Baker, loc. cit., p. 234; Franch., Plant. David, part. I. 307. Icon. — Sieb. et Zwzc.^FL jap. I. 31, tab. 12 et 13, fig. 1 ; Bot. Régi s t., tab. 2000; Bot. Mag. tab. 3785; Flore des serres, tab. 276; Elwes, Monogr., pi. 12. Chine : prov. de Kiang-si, sur les montagnes autour de Kiu-kiang; il. août 1S6S (Arm. David, n. 813). C'est la seule localité d'où l'herbier du Muséum de Paris possède la plante spontanée; on la cultive au Japon de temps immémorial, mais nul collecteur ne paraît l'y avoir rencontrée en dehors des jardins. Quelques auteurs ont pensé que la forme à fleurs blanches, imma- 3i6 JOURNAL DE BOTANIQUE culées (/.. Broussartii Morr.) pourrait être le type du L. speciosum; il est à remarquerj contra ire nu -ni à cette opinion, que la plante de Kiu-Kiang que l'on est en droit de considérer comme spontanée a le périanthe couvert de macules d'un pourpre très intense. ij. L. Duchartrei Franch., PI. David., part. II, p. 128. L. speciosum Thunb., v.ir. gracilior parvifolia Duchartre in Herb. Mus. Par. Thibet oriental, sur les basses montagnes de Moupine; il. jul. r (Ar m. David). Chine: Su-tchuen, sur les montagnes autour de la tsien-lou (prince II. d'Orléans); Yun-nan, bois de Koutoui, au-di tle Mo-so-yn;fl. 17 juill. 1889 (Delà vay, n. ,,vs. Fleurs blanches pointillées «le pourpre; divisions du périanthe obtuses, très étalées, arquées en dehors, mais non revolutées comme dans les autres espèces du groupe Martagon; silL ao 1 >m- pagné de lam< lies minces, fimbriées-papilleuses. M. Delà vay a trouvé sur le Yang-in-chan (n. 3093), un Lis très voisin du L. Duckartreiy nuis à fleurs purpurines, plus ou moins ma- culées de brun, dont les segments sont plus étroits, plus aigu dont les feuilles sont linéaires-lancéolées. C'est probablement une espèce particulière. M. Elwes, Monogr. pi. 48, pense que le Lis de Moupine pointait bien être une forme du L. pol\ph\llu»i Dan., et M. Macintosh, The va-, vol. XIX (i88i),p. 1 80, fait probablement allusion à la même plante lorsqu'il dit que, d'après un spécimen de M. David, on peut considérer le L. po/yphyl/u/n comme existant sur les frontières de la Chine et du Thibet. I.e /.. Duchartrei diffère nettement du L. polyphyllum par son bullie court, ovoïde, formé de 1 irges écailles charnues; par son sillon nectarifère très papilleux ; les anthères à pollen jaune, les divisions du inthe i' >uji >urs dépourvues de grosses papilles en dedans, le carac- tère du sillon nectarifère, la forme étroite des feuilles, ne permettent pas de confusion avec le L. speciosum, dont la forme du périantb aussi très différente. 13. L. papilliferum, sp. nov. Bulbus parvus, subglobosus, squamis crassis, ovatis, 10-12 arcte imbricatis; caulis subpedalis pube papillosa brevi dense itus, inferne longe aphyllus ; folia sparsa, inferiora oblonga, obtusa, superiora duplo minora linearia, acuta, omni a sub 5-nervia, secus nervos et ad marginem scabrida ; flore ^ i-_\ pri- ni.i aetate muantes, démuni horizontales; perianthium parvum A. Franchet. — Les Lis de la Chine et du Thibet. 317 (5-6 cent.), sordide rubens, inferne breviter tubulosum, seg-- mentis recurvis, subrevolutis ; filamenta porrecta, antheris luteis ; stylus ovario paulo longior. Chine : Yun-nan, les rochers de Choui-ma-ouan, au-dessus de Tapin-tze, ait. 1S00 m.; fl. août iSSS (Delavay, n. 4592). Assez voisin du L. Ducharfrei, il en diffère par la forme plus étroite des feuilles, par sa villosité papilleuses et par la couleur des fleurs. 14. L. lankong-ense, sp. nov. Caulis 1-2 ped., puberulus, fere ex ima basi foliatus; folia sparsa, ang-uste lanceolata, 5-nervia, secus nervos et ad margi- nem vix scabrata, conferta, inferiora basi lata semi amplexicau- lia, obtusa, média et superiora paulo longiora (6-j cent.), acuta, suprema sub inflorescentia 3-5 verticillata; flores 1 vel saepius 2-3, longe pedunculati, virginei nutantes; perianthium album vel purpureum, nigro maculatum, segmentis oblongis paulo supra basin incurvato-patentibus ; sulcus nectariferus papillosus ; sta- mina porrecta, filamentis glabris, albis, antheris luteis; stylus ovario 2-3 plo longior. Chine : Yun-nan, à Lankong sur le versant oriental du Lopin-chan ; il. 1 sept. iSSS (^Delavay, n. 4437) et dans les bois du Hee-chan-men, ait. 2S00 m.; fl. 3 août 1S86 (id. n. 2559) ; Mo-so-yn, dans les bois de Koutoui ; 17 juill. 1S89 (id. n. 3795). Diffère du L. Ducharirei et du L. papilliferum par ses tiges qui sont couvertes de feuilles dès leur base, ce qui est très rare dans les Lis de ce groupe. 15. L. Davidi Duchartre in Ehves, Monogr., tab. 24; Franch., PL David, p. II, p. 129. Thibet occidental, dans les montagnes élevées qui séparent Mou- pine de Su-tchuen; fl. Juill. 1S69 (Arm. David). 16. L. Farg-esii, sp. nov. Bulbus ovatus nucis crassitie, squamis 10-15 carnosis, e basi ovata longe attenuatis; caulis gracilis 3-10 cent., tenuissime scabrido puberulus, inferne aphyllus, exinde subconferte folia- tus; folia sparsa, linearia, média 10-18 cent, longa, 3-4 mill. lata, marginibus anguste revoluta, subtus pallidiora; flores nunc solitarii, nunc 2-10 pyramidato racemosi, omnes ad axillam folii persistentis longe pedunculati, virginei nutantes, sub anthesi 3i8 JOURNAL DE BOTANIQUE horizontales vel suberecti; perianthium parvum (4-5 cent.), luteum, intus crebre purpureo maculatum, extus glabrum ; seg- menta Lanceolata mox expansa, demum ex toto recurva, intus ad basin cristis fimbriatis pluribus suleo parallelis percursa ; suleus nectariferus papillosus?; stamina perianthio duplo bre- viora, filamentis glabris, antheris brevibus, polline luteo; stylus ovario paulo longior, capsula , 2 cent. Longa, ovata vel subqua- drata, apice truncata, valvis ad dorsum nervo valido percursis. Chine : Su-tchuen oriental, district de Tchen-keou-tin (R. P. Farges). Très jolie espèce, voisine du /.. Davidi dont elle a le port et Les feuilles, mais dont elle se distingue bien par son périanthe tout à fait glabre en dehors et par li présence de petites lamelles firnbriées qui s'étendent parallèlement au sillon nectarifère bordé par deux d'entre elles. 17. L. sutchuenense. — L. tenuifolium Fisch., var. punctatum Bur. et Franch., Herb. Mus. Par. Bulbus nucis crassitie, late ovatus, squamis carnosis, ovato- lanceolatis, circiter 1 5 - 1 S imbricatis ; caulis gracilis 6-iodecim. ait., tenuissime scabridus, inferne aphyllus; folia sparsa, »ub- conferta, linearia, inferiora et superiora triplo breviora, média 10-15 cent. Longa, 3-4 mill. lata, levia ; flores solitarii, vel 2-4, ramos rigidos elongatos terminantes, virginei suberecti; pe- rianthium intense rubro-aurantiacum, crebre nigro maculatum, segmentis e medio tantum recurvis, intus secus sulcum nectari- ferum papillosis; stamina perianthio breviora, filamentis glabris polline aurantiaco; stylus ovario 3-4 plo longior. Chine: Su-tchuen, environs de Ta-tsien-lou (prince Henri d'Or- is) et dans les montagnes du district de Tchen-keou-tin (R. P. Farges). Siiiice : Hong pee hô. Plante plus robuste que le L. tenuifolium ; feuilles également linéaires, mais un peu plus larges; ûeurs presque une fois pi d les toutes couvertes de taches noires; styles deux ou trois lois plus l< que l'ovai' 18. L. tenuifolium Fisch., Ind. sent. hort. Gorenk. (1S12), p. S; Baker, loc. cit., p. 250; Franch., PL David., part. 1. P- 3<>7- hou. — Elwes, Monogr., pi. 41. Chine septentrionale : abonde sur toutes les collines aux environs A. Franchet. — Les Lis de la Chine et du Thibeû. 319 de Géhol (A. David, n. 1SS6); prov. de Petcheli (id. n. 401) ; Yen-dze- kéou à l'ouest de Pékin (R. P. Provost, n. 1 1). 19. L. tigrinum Gawl., Bot. Mag. 1237; Baker, loc. cit., p. 233 ; Franch., PL David, part. I, p. 307. Icon. — Elwes, Monogr., pi. 38, ûg. 2; Flore des serres, pi. 1932. Chine septentrionale : environs de Pékin, spontané? (Arm. David, n. 2310); Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, où il est cultivé pour extraire la fécule (R. P. Farges, n. 229). Sinice : Kia pee hô. L'herbier du Muséum ne renferme aucun exemplaire de la Chine dont la spontanéité soit certaine. La plante croit d'ailleurs spontané- ment dans l'île d'Yéso (Japon), sur l'Arigawa près d'Hakodate (Maxi- mowicz) . 20. L. pseudo tigrinum Carrière, Revue horticole (1867), p. 410, avec pi. col. Chine : Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin (R. P. Far- ges) Tige sans bulbilles axillaires ; feuilles linéaires ou très étroitement lancéolées linéaires, uninerves, celles qui accompagnent les rameaux florifères plus courtes et plus larges. ; périanthe à divisions étroites, onguiculées, réfléchies en dehors dans leur moitié supérieure et non pas révolutées dès leur base comme dans le L. Maximowiczii, auquel M. Elwes, Monogr., pi. 40, fig. 4, le réunit. 21. L. taliense, sp. nov. Gracile, subtripedale; caulis tenuissime papilloso scabridus, inferne longe aphyllus ; folia subconferta, linearia vel anguste lineari-lanceolata, obtusa vel acutissima, sparsa, supremis oppo- sitis vel verticillatis, omnia uninervia, margine scaberrima, basi longe angustata; flores 1 vel 2, albidi, maculati vel immaculati : perianthium illi L. Lankongeiisi persimile, sed sulcus nectari- ferus nudus et glaberrimus. Chine : Yun-nan, col deKoua-la-Po, au point culminant de la route de Tali à Hokin; fl. 2\ juill. 1SS3 (Delavay) ; coteaux pierreux décou- verts à Koutsoui au-dessus de Mo-so-yn ; 11. 17 juill. 1SS9 (id.). 22. L. ochraceum, sp. nov. Caulis gracilis, 3-4 pedalis, levissimus, nitidus, inferne longe nudus, e medio crebre foliosus ; folia levia uninervia vel 32o JOURNAL DE BOTANIQUE inferne subtrinervia, e basi angustata, subpetiolata, lineari-lan- ceolata vel lanceolata, acuta vel acuminata, omnia sparsa ; flores 1-3, virginei nutantes, lutci, immaculati ; perianthium pro tertia parte tubulosum, segmentis oblongis incurvo-subrevolutis ; sul- cus nectariferus nudus, glaber; stamina perianthio plus duplo brevia, filamentis glabris, antheris lutt-is ; stylus ovario triplo longior. Chine : Yun-nan au pied du Tchang-chan, ait. 3000 m.; il. 20 août [887 (Delavay) ; bois des montagnes au-dessus de Tapin-tze (id. n. 369); broussailles de Kan-hay-dze, 29 juill. [883 (id. n. ^74). Le L. speciosu»!, le L. ochraceum, le L. taliense el le /.. polyphyl- lum sont les quatre seules espèces asiatiques du groupe Maria dont le sillon nectarifère soit nu et dépourvu de papilles; c'est par confusion avec le L. Duchartrei que leL. polyphyllum a été signalé en Chine, jusqu'ici du moins. Ce Lis demeure caractérisé par son bulbe étroitement oblong, formé d'un très petit nombre d'écaillés minces, lancéolées, tandis que les !.. speciosum, L. ochraceum, L. taliense et L. Duchartrei ont le bulbe du L. Martagon. 23. L. oxypetalum Baker, Journ. of Linn. Soc. XIV, p. 234. L. triceps Klotsch, Reise JValdem., p. 33, tab. 93. Fritillaria ox y pela la Royle, III. himal. p. 388. Icon. — Hook. Bot. mag.^ tab. 4731 ; Elwes, Monogr., tab. 5i fig- i- Chine : Yun nan, parmi les buissons, sur le Tchang-chan au-dessus de Kouang-yn-tang, pies de Tali, ait. 3000 m.; 11. [S juin 1889 (Dela- vay, n. 4. 1 7 N ) ; coteaux de Maeul-chan, ait. 350 1 m. (id). Petite espèce de Lis peu connue ; péi Lanthe très ouvert, d'un violet pâle, avec des macules purpurines à la gorge ; sillon nectarifère peu apparent, nu et glabre; ovaire brièvement trilobé; style dépassant à peine les étamines très courtes ; bulbe étroitement oblong, formé d'un petit nombre d'écaillés assez mince. — Capsule petite (2 cent.) obo- vale, tronquée au sommet, à 6 angles aigus. 24. L. Thompsonianum LindL, Bot. Regist., XXXI (1845), tl^- i; Roy le, PI. himal. , tab. 92; /,. roseum Wall., ., tab. 4725 ; Fritillaria macrophylla D. Don, l'ioir. fl. Népal.: Baker, loc. cit. p. 268. Chine : Yun-nan, lieux ombragés et frais, au col de Yen-tze-hay (Delavay, n. 306] : parmi les l'-ambous sur le TchangH h in, au-dessus J. Huber. — Sur les poils et les soies dans les Chxlophorées. 321 de Tali, ait. 3500 m ; il. 2 août 1SS7 (id. n. 109S) ; Su-tchuen, à Ta- tsien-lou (prince H. d'Orléans). Rhizome chargé de nombreuses bulbilles pédicellées, petites (5 à 6 mill. long.) à 8-10 cotes saillantes, ovales aiguës aux deux extrémi- tés, formées d'une enveloppe scarieuse qui entoure 4-6 écailles char- nues, épaisses, étroitement imbriquées. OBSERVATIONS SUR LA VALEUR MORPHOLOGIQUE ET HISTOLOGIQUE DES POILS ET DES SOIES DANS LES CHiETOPHORÉES Par M. J. HUBER. Dans les Phanérogames, le nom de « poil » a une significa- tion morphologique et histologique bien déterminée. Il n'en est pas ainsi dans la classe des Algues, où on a désigné sous le nom de poils toutes les extrémités effilées et hyalines du thalle, quelle que soit leur valeur morphologique ou histologique. Dans les Cha^tophore'es, groupe d'Algues vertes qui est composé uniquement de plantes pilifères et où les différenciations succes- sives de ces appendices fournissent des caractères génériques très précieux, l'insuffisance de cette terminologie s'est fait sen- tir depuis longtemps. Aussi a-t-on essayé de désigner sous le nom de soies, soies articulées, etc., des formes particulières de poils ; mais comme on n'a jamais donné une définition exacte de ces termes, la confusion n'a fait que s'accroître. D'un autre côté, plusieurs auteurs ont insisté sur les différences considérables dans la valeur histologique des poils, sans cependant proposer une nomenclature plus précise (1). Or nous verrons que dans les Chaetophorées les appendices piliformes sont soit pluricellu- laires soit unicellulaires, soit même simplement des prolonge- ments locaux d'une cellule végétative. Pour ne pas créer de nouveaux mots et pour me conformer le plus parfaitement possible aux termes déjà employés, je don- nerai le nom de poil (pi lu m) dans les deux premiers cas, en fai- sant une distinction entre les poils pluricellulaires et les poils 1. M. Môbius, le premier, dans un travail récent [Morphologie der haararti- gen Organe bei den Algen. Biol. Centralblatt, Bd. XII, n° 3, 1892.), insiste d'une façon particulière sur une dénomination plus précise des organes piliformes dans les Algues. IOURN \1- DE BOTANIQUE unicellulaires, tandis que j'appellerai soies (seta) les appendices effilés et hyalins qui n'ont pasla valeur histologique d'une cel- lule, mais qui sont constitués soit par une simple excroissance de la membrane seule, soit par une év; gination des couches plus ou moins profondes du cytoplasme d'une cellule végétative. Les poils sont donc, d'après cette définition, des organes nue!. lessoiessont des organes non nucléés. Quant à la valeur morphologique des poils et des oies, c'est- à-dire quant à leurs homologies dan- la série des formes libres, épiphytes et endophytes des Chaetophorées, nous verrons, en suivant les réductions successives du thalle, que les poils et les soies sont toujours le résultat d'une réduction des rameaux vé- gétatifs libres, c'est-à-dire de rameaux qui s'élèvent au-dessus du substratum auquel la plante est fixée. La réduction peut se limiter aux extrémités des rameaux, ou bien s'étendre sur des rameaux entiers, ou enfin envahir l'ensemble des rameaux dr< - ses de sorte que tout le thalle dr< é i i représenté par des poils ou des soies qui s'élèvent sur un thalle rampant. Des poils pluricellulaires terminant des rameaux d'un tliallc dressé et libre se trouvent dans les genres Chsetophora, Drapa rnaldia et Stigeoclonium. Leur formation a été étudiée par M. Berthold(i); d'après lui, ils se formenl par l'allonge- ment de la cellule terminale ou à la fois de plusieurs cellules ter- minales, qui perdent leur chlorophylle et cessent de se diviser. La cellule située au-dessous des cellules transformées continue à se diviser activement et fournit en haut de nouvelles cellules de poil, en bas des cellules végétatives. Le-- poils atteignent leur plus grand développement dan-, le genre Stigeoclonium, où leurs cellules peuvent devenir dix à quinze toi, plus Ion cellules végétatives. Dans tous le c . les poils naissent i< i d'une transformation successive de cellules vertes en cellules hyalines. Après cette transformation, qui répond à un appau- vrissement du contenu cellulaire compensé par un accroissement considérable de la membrane, le i cellules des poils ne sont plus capables de se diviser; il est cependant fatale de constater qu'elles possèdent encore des noyaux. Beaucoup d'espèces de Stigeoclonium forment, en germant, i. Berthold, Untersuchungen ïtbcr du eig. ein. Sûssw.-Algen. (Not. A <- 1 . I •■ J. IIuber. — Sur les poils et les soies dans les Chseiophorées. 323 un rhizome rampant, plus ou moins ramifié, sur lequel naissent des rameaux dressés, qui se ramifient à leur tour et constituent le thalle dressé. Cette disposition peut être considérée comme le point de départ d'une série de réductions remarquables, que nous allons étudier tout à l'heure. Il n'est pas rare que, dans les premiers stades du développe- ment des formes épiphytes du genre Stigeocloiiium, chez les- quelles le thalle rampant est très développé, celui-ci fournisse (quelquefois à côté de rameaux dressés ordinaires) des rameaux dressés entièrement transformés en poils pluricellulaires (1). La cellule basilaire de ces rameaux a encore conservé plus ou moins son caractère végétatif, mais, des deux cellules qui résultent de ses divisions, la supérieure se transforme constamment en cellule de poil. Il n'est pas impossible qu'à un moment donné cette cellule supérieure puisse être capable de se diviser et que, par le cloisonnement actif des cellules basilaires du rameau (sans transformation en cellules de poil), il se forme un rameau végé- tatif dressé, terminé par un poil, dont les cellules seraient plus âgées que les cellules du rameau qui porte le poil. Cette hypothèse me paraît confirmée par les observations que j'ai pu faire sur un Stigeocloiiium endophyte et épiphyte du Lemna gibba, que j'ai cru reconnaître d'abord pour X Endoclo- nium polymoi phum Frank (2). Les filaments ramifiés de cette Algue rampent à la surface, ou entre les cellules, ou enfin même dans les cellules mortes de la racine et des tiges de Lemna. Une culture de plusieurs mois dans une eau chargée de bicarbonate de chaux et non renouvelée m'a montré sur ces filaments ram- pants des poils pluricellulaires très minces et très longs. La cel- lule basilaire de ces poils était incolore et souvent légèrement étranglée au point où une cloison la séparait de la cellule-mère du poil. Les noyaux étaient à peine distincts, même dans la cellule 1. Berthold, /. c, p. 201. Stigeoclonium farctum. — Môbius, in Hedwigia, 1888, p. 239. Stigeoclonium sp. 2. J'ai trouvé cette plante, au mois d'octobre 1891, dans une petite mare, près du Croisic (Bretagne), d'où je l'ai rapportée vivante à Montpellier. Ce qui me fît supposer qu'il s'agissait là de VEndoclonium polymorphum Frank, c'est la pré- sence, dans le même Lemna, des groupes de cellules caractéristiques que M. Frank a décrites comme l'état endophyte de V Endoclonium polymorpkum. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas pu constater une relation génétique entre les deux plantes. Le développement ultérieur de la plante filamenteuse m'a amené au contraire à la rapprocher du genre Stigeoclonium. 324 JOURNAL DR BOTANIQUE basilairc. Le développement de ces poils commence par la for- mation d'une petite papille incolore qui s'étrangle un peu à sa base (fig. i,(7, à). Lorsqu'elle a atteint à peu près la longueur de la cellule-mère, le noyau de cette dernière, qui occupait jusqu'ici la face dorsale de la cellule, entre dans L'isthme et se divise (fig. i, b). Il se forme une membrane entre les deux noyaux et la cellule basilaire du p< »il est ainsi sé- parée du thalle ram- pant par un étran- glement et une vraie cloison (fig. i, c). Par des divisions successives decette cellule basilaire ilse tait \ ( i i le haut une série de cellules in- colores 'iui s'allon- gent et constituent lepoil| fig. l,é). Ilest rare que la cellule basilaire ne se divise pis; elle s'allonge alors beaucoup et son contenu se con- centre vers se >n ex- trémité, par laquelle ce poil unicellulai- re parait s'allonger surtout | fig. i , d). Si on met maintenant les racines de Lcnnia dans un milieu plus favorable .au développement de M Endoclonium, on s'aper- çoit, au bout de quelques jours, qu'à la place même ou à côté d< poils se sont formés des rameaux végétatifs dressés, terminés en partie par des poils très allongés. Suivons le développement de ces rameaux pilifères. Dans les poils pluricellulaires que nous avons vus s'élever directement du thalle rampant, on voit d'abord que la cellule basilaire prend une teinte verdâtre; on y découvre un pyrénoïde; la cellule devient plus épaisse et commence à se Fig, i. — Stigeoclonium. a, b, c, pr< miei 9 Btadea 'lu dé- veloppement des j>( >i t => ; d, poil unicellulaire j <•, poil pluricellulaire .mint la seconde division de sa cellule basilaire. Gross. env 8oo diam. J. Huber. — Sur les poils et les soies dans les Chzetophorées. 325 cloisonner activement. Ces divisions produisent non pas des cel- llules incolores, mais des cellules vertes parfaitement semblables aux cellules végétatives d'un Stigeoclonium (1). L'analogie nous permet de supposer que, dans les Stîgeoclonium où la cellule basilaire des poils issus du rhizome est encore presque toujours verte, la formation des rameaux à la place des poils peut se pro- duire comme nous l'avons dit plus haut. Dans notre plante il paraît d'ailleurs que le développement des rameaux végétatifs dressés à la place d'un poil se fait quel- quefois d'une autre manière, surtout si le poil est unicellulaire. Dans ce dernier cas, il est évident que la seule cellule qui forme le poil n'est plus capable de régénérer une cellule végétative; c'est alors la cellule du rhizome, qui fournit par un accroissement local, une nouvelle cellule basilaire du poil, qui, située au-des- sous de la cellule hyaline, possède tous les caractères d'une cel- lule végétative et devient la cellule-mère d'un rameau végétatif dressé. Ce Stigeoclonium endophyte et épiphyte nous présente donc toute une série de réductions morphologiques et histologi- ques, depuis les poils pluricellulaires terminant des rameaux dressés jusqu'aux poils unicellulaires naissant directement du thalle rampant. Mais tandis que les poils unicellulaires ne sont ici que des exceptions, ils se trouvent régulièrement et à l'exclusion de rameaux végétatifs dressés dans certaines Chastophorées dont le thalle végétatif est réduit au rhizome, au thalle rampant. J'ai constaté la présence de poils unicellulaires sur des échan- tillons authentiques de Herposieiron confervicolitmNà.g., Her- posteiron repens (A. Braun) Wittr. (Aphanochœte repens A. Br.) et Aphanochœte Berthold. J'ai pu suivre la formation de ces poils sur le vivant, dans une Algue épiphyte sur des Œdogoniîim, qui correspond parfaitement aux échantillons de Y Herposteirou repens (Al. Braun.) Wittr. des Alg. exsicc. (2). Le début de la formation des poils est tout-à-fait semblable à ce qui se passe dans le Stîgeoclonium dont Je viens de parler. 1. Les rameaux dressés de ce Stigeoclonium se sont ramifiés plus tard à leur tour de manière à constituer finalement un thalle qui ne différait guère de cer- taines formes appartenant au groupe du Stigeoclonium tenue (Ag\) Rabenh. 2. C'est probablement dans cette même plante que M. Môbius (/. c, p. 97) a décrit la formation de poils unicellulaires. 126 |< H RNAL DE Uni ANIQUE Quand la papille incolore de la cellule végétative a atteint envi- ron la longueur de la cellule-mère, le noyau de celle-ci qui a pénétré dan-- l'étranglement se divise et il se forme une cloison qui sépare la cellule végétative delà cellule incolore (fig. 2, a, ù). Dans cet état la petite cellule incolore est ovoïde, allongée et entourée d'une membrane qui devient plus mince vers le som- met. C'esi après la di\ isi< >ii du u, >yau et la formation d'une cloison que le poil commence à s'allon- ger. 1 /'accroissement paraît d'abord être exclusivement termi- nal, car le contenu protoplasmique e t très dense vers l'ex- trémité du poil et semble se confondre avec la membrane, tandis qu'il se retire de la cloison bifilaire en laiss mt le noyau accolé à la p ixoi la- (fig. 2, c. N). [e n'ai pas pu suivre le sort ultérieur du noyau ; il est ti èspro- bable qu'il s'atrophie complètement. Le poil, 1 (longeant, devient de plus en plus mince vers son extrémité; à sa base on peut encore reconnaître la forme et les dimensions qu'avait la cellule incolore au moment de la formation de 1 1 cloison. Cette partie, qui est maintenant dépourvue de pr< itoplasme, est légère- ment renflée et possède une membrane plus ép : plus ré- fringente dont les couches internes se continuent dans la mem- brane très mince et peu réfringente de la partie sup< rieure du poil (1). Le protoplasme reste toujours très dense vers l'extré- 1. Quelquefois il est possible de distinguer nettement la zone de rupture couches externes de la membrane du poil. Si toutefois on peut voir là une sorte Fij;. -•. — Hcrposteirott. a, 6, c, développement d'un poil unicellulaire; jrt et au couvre- objet, les tubes étant tou- jours à peu près parallèles aux surfaces des deux ver- res. Il est même très fré- quent, comme je l'ai dit plus haut, que le premier tube naisse au point d'in- sertion des soie-, . t que par conséquent le plan de la nouvelle ramilic.it ion soit perpendiculaire au plan de la ramification antérieure. On peut donc admettre que la direction des rameaux Fig. 9. -Blastophysa en culture sur le porte-objet. Ile dépend que de Certaines /, une vésicule qui a produit 2 vésicules filles, dont ... . . une (6) s'est déjà séparée du tube incolore par une Conditions CXteiieUieS et cloison;//, une , qui porte un bouquet de ];l vésicule du BltlStO- rameaux. Gross. env. 300 diam. ' physa a primitivement la faculté de pousser des rameaux dans toutes les directions de l'espace. Par suite d'une adaptation à un substrat uni les rameaux végél iti seraient localisés et en partie réduits en soies. Ce qui confirme encore cette hypothèse c'est le fait que, dans les cultures, il ne se forme plus de véritables soies, mais que les rameaux naissent quelquefois en faisceaux et affectent, J. Huber. — Sur les poils et les soies dans les Ckœtophorées. 337 au début du moins, par leur ténuité, l'aspect de soies (fig. 9, //). Des soies semblables à celles du Phasophila et du Blasto- physa se trouvent encore dans une Valoniacée endophyte des vieilles feuilles arrachées du Zostera marina, que j'ai appelée Chaelosiphoii moniliformis et dont je donnerai ailleurs la dia- gnose détaillée. Cette plante a un thalle tubuleux continu qui traverse les cellules et les lacunes des feuilles mortes du Zostera en s'étranglant aux endroits où il traverse les membranes. Les parties du thalle qui se trouvent dans les cellules épidermiques de l'hôte émettent vers l'extérieur des soies analogues à celles du Phasophila et contournées légèrement en tire-bouchon. 11 est impossible de ne pas voir dans ces soies des rameaux extérieurs de la plante qui n'ont reçu ni noyaux ni chromatophores. Comme dans le Blaslophysa, l'émission des zoospores se fait ici par une soie plus épaisse et plus courte. Nous avons encore à nous occuper d'une catégorie de soies qu'on appelle des soies engaînées ou, à cause de leur analogie avec les appendices piliformes des Coleochœte, des soies coléo- chastoïdes. Pour les deux genres Acrochœte et Bolbocoleou nous avons déjà vu que les soies engaînées qui s'y trouvent plus ou moins fréquentes ne sont que des formations accidentelles. M. Hansgirg(i), et après lui M. de Toni (2), considèrent les soies coléochaetoïdes comme caractéristiques pour le genre Aphanochœie Berthold non Al. Braun. Or, comme je l'ai déjà dit plus haut, les appendices piliformes de Y Aphanochzete Ber- thold sont de simples poils unicellulaires qui ne peuvent pas être comparés aux soies des Coleochœte. La plante que M. Hansgirg a prise pour Y Aphanochaste repens Berthold non Al. Braun est au contraire une Algue qui ne diffère guère du Coleochœte irre- gitlaris que par ses dimensions plus petites. J'ai rencontré sur les racines d'un Lemna, et quelquefois aussi sur des Cladophora , une Algue qui répond parfaitement à la description donnée par M. Hansgirg pour la plante sur laquelle il a constaté des soies engaînées, et j'y ai observé la formation de ces soies. On voit 1. Hansgirg, Ucber die Gattungeii Herposteiron und Aphanochaete. (Flora, 1888.) 2. De Toni, Sylloge Algantm, 1889, p. 179. 33» JOURNAL DE BOTANIQUE d'abord se former une petite papille sur la face dorsale de la cellule (fig. 10, a). Cette papille, qui est formée par la couche pariétale du protoplasme entourée de la membrane très ferme et assez épaisse de la cellule, s'allonge jusqu'à ce qu'elle ait atteint environ une longueur double de celle de la cellule. Vers ce mo- ment la membrane épaisse qui l'entoure prend à son sommet des contours de plus en plus effacées (fig. 10, b, c), et finalement on voit sortir de cette gaine un filament très mince ; c'est la soie intérieure (fig. 10, d) ; elle est formée par la couche interne de la membrane avec son contenu protoplasmique et peut attein- dre une longueur très consi- dérable. Le contenu proto- plasmique de la soie est sou- vent, dès le début de sa for- mation, interrompu par des bouchons très réfringents qui se trouvent pins tard répartis sur toute la longueur de la soie et qui semblent corres- dondre à des formations ana- logues dans Y Herposteiron repais (Al. Br.) Wittr. et dans les Coleockset . Le noyau de la cellule vé- gétative ne semble pas par- ticiper directement à la formation de la soie ; on le voit presque toujours occuper la face ventrale de la cellule. Les soies de X ApJiauoclucte globosa Xordst. ont été étudiées d'une façon très attentive par M. Môbius (i), qui les considère comme des soies engaînées. Cet observateur constate i n même temps que la soie intérieure, qui atteint ici une longueur extraor- dinaire, ne laisse guère apercevoir un contenu protoplasmique. Dans la variété x globosa Hansg., que j'ai «ai l'occasion d'e miner, je n'ai pas pu en effet mettre en évidence une lumière de la soie. Celle-ci parait être solide et homogène. Les contours, qui ne sont pas bien nets, se dessinent mieux -i l'on traite par la vésuvine, qui colore fortement tout l'ensemble de la soie, i. Mobius, /. c, p. 104. Fig. 10. — Aphanoc/uTtc repens Hansg. .1' - loppement des soies engaînées. Oross. 1 nv. 800 tliam. J. Huber. — Sur les poils et les soies dans les Chastophorées. 339 C'est à l'aide des réactifs iodés seulement que j'ai pu révéler des granulations extrêmement fines le long de l'axe de la soie. 11 semble que nous avons ici un terme de passage aux soies muqueuses dans lesquelles il n'y a plus de contenu protoplas- mique et qui apparaissent tout simplement comme un prolon- gement des téguments de la cellule. Cette dernière catégorie de soies est représentée chez une Algue qui se rapproche certainement beaucoup des Chaetophorées, mais pour laquelle la présence de soies a été fortement contestée jusqu'à présent. M. Berthold avait bien signalé des soies sur la plante qu'il décrivit en 1878 sous le nom de Chse- topeltis orbiailaris (1), mais il reconnut ensuite que ce qu'il avait pris pour des soies n'était que des fila- ments d'un Leptothrix. La plupart des auteurs n'ont pas hésité à accepter cette manière de voir et on est aujourd'hui d'accord sur ce fait que le Chœiopellis ne possède pas de soies. M. La- gerheim a même proposé de changer le nom de Chseto- pelll'S en BertllOldia, pOUr Fig. u. — Cheetopeltis oriicularis. Jeune plante avec des soies muqueuses. Gross. env. 300 diam. ne pas conserver un nom^ qui pourrait faire subsister des idées erronées sur cette plante. Il est vrai que le Chœtopeltis orbmdaris, très répandu dans les fossés et les mares des environs de Montpellier, ne forme pas toujours des soies ; elles apparaissent au contraire parfois en grand nombre, comme M. Berthold paraît déjà l'avoir vu au cours de ses premières observations. Il est possible que des Bactéries filamenteuses envahissent quelquefois les thalles 1. Berthold, Versw. d. Sussiv.-Alg., p. 215-217. 340 JOURNAL DE BOTANIQUE du Chseiopeîtts et qu'elles puissent alors être confondues avec les soies. .Mais une étude attentive permet de distinguer d'une façon certaine les vraies soies muqueuses des végétations de Bactéries. Les réactifs iodés ne colorent guère les soies et ne révèlent aucune trace de cloisonnement. L'hématoxyline donne une coloration forte mais absolument homogène. Comme dans X Aphanochsete globosa, les contours des soies ne deviennent nets qu'après l'action de certains colorants, notamment de la vésuvine. Ce qui permet ensuite de reconnaître les soies des Bactéries, c'est qu'elles s'atténuent peu à peu vers le sommet de manière à se terminer en une longue pointe effilée. Biles nais- sent toujours très minces et s'accroissent très probablement par leur base qui devient de plus en plus épaisse. Ainsi, à côté des soies âgées, on voit quelquefois des soies très jeunes ne présen- tant à la base que la moitié du diamètre des premières. Le point d'insertion des soies sur le thalle du Chaetopcltis paraît quelcon- que; elles naissent indifféremment au-dessus des cloisons ou au- dessus des cellules. Par tous ces caractères les soies du Chsetopeltis orbicularis rentrent dans la catégorie des soies muqueuses et se rangent à côté de celles du Myxochsete barbata Bohlin. Nous résumons dans le tableau suivant les données que non i avons acquises au cours de nos observations. FORMES ESSENTIELLEMENT l'i'II'IIY I ES. Stigcoclom'iim et Endoclonium (?) : Rameaux dressés, terminés ou remplacés par des poils pluricellulaires ou (rarement) uni- cellulaires. Herposteiron : Rameaux dressés remplacés par des poils unicel- lulaires. Aphanochaete 1 Iansg. : Rameaux dressés remplacés par des soies engaînées. Chsetopeltis : Rameaux dressés remplacés par des soies mu- queuses. FORMES ESSENTIEL] EM1 NT ENDOPHYTES. Ch& ■:• r : Rameaux dressés, terminés ou remplacés par des poils unicellulaires. Abbé Hue. — Lichens de Camsy (Manche) et des environs. 34.1 Acrochzete et Bolbocoleon : Rameaux dressés terminés ou rem- placés par des soies. Entocladia, Phseophila, Blastophysa, Chzetosiplioii : Rameaux libres remplacés par des soies. LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 239. Verrucaria carpinea Pers., Nyl. Lich. Sca?id. p. 278; V. fusiformis Leight. Angiocarp. Lich. p. 42, tab. XVIII, fig. 2. — A Canisy sur de jeunes Chênes (parc du château) et sur un Noyer (Châtillon). Thalle mince, olivâtre, continu, parfois un peu fendillé; apothécies noires, non enchâssées dans le thalle, à pyrénium dimidié; spores incolores, 3-septées, longues de 0,020-22 et larges de 0,0045-50 millim M. Malbranche Catal. Lich. Norm. p. 261, met à tort cette espèce dans sa section des Verrucaires à spores brunes; sa place systématique est près du V. chlorotica Nyl., ou plutôt elle n'est que celte der- nière rorticole, voir Stizenb. Lich. helvet. p, 249. 240. Verrucaria olivacea Borr., Nyl. apud Hue Addend. Licke- riogr. europ. p. 291; Leight. Angiocarp. Lich. tab. XVIII, fi g.. 1 et Lich.-Fl. Gr. Brit. 3e éd., p. 4S3 (1). — Sur un Frêne dans le parc du château de Canisy ; sur les racines d'un Hêtre recouvertes d'écorce dans un chemin creux à Gourfaleur, et sur un lierre dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle olivâtre ou d'un brun verdâtre ; apothécies noires, larges de 0,2-6 millim., à pyrénium dimidié, paraphyses très distinctes, spores au nombre de 8 dans les thèques, incolores, fusiformes, atténuées à une extrémité, 5-7 septées, longues de 0,0031-35 et larges de 0,0045- 50 millim. L'iode est sans action sur la gélatine hyméniale et les spores. Cette espèce n'est pas citée par les lichénographes normands. 1. Il existe un autre Verrîicaria olivacea ainsi nommé par Elias Fries Liche- 110 gr. europ. reform. p. 437, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 258, dont M. le doc- teur Arnold, d'après l'herbier de M. Malbranche, a fait le Lithoicea chlorotica var. calcarea Arn. Les échantillons de cette espèce conservés dans l'herbier de M. Malbranche ont été récoltés par lui à Mauny (Eure) ; cette localité fait suite à celle de la Bouille (Seine-Inférieure), et non Laboville; comme Elias Fries l'a écrit par erreur, où M. Auguste Le Prévost a pris les exemplaires qu'il a envoyés à ce savant. M. le docteur Nylander a examiné les échantillons de M. Malbranche, les quels sont certainement identiques à ceux d'Elias Fries, et il a trouvé dans leurs apothécies des spores simples longues de 0,012-16 et larges de 0,007-8 millim. En conséquence, il estime que le V. olivacea Fr. doit être considéré comme une simple variété du V. sethiobola Wahlevl. 34a JOURNAL DE BOTANIQUE 241. Verrucaria m mua Schrad., Nyl. Pyrenoc. p. 45; Malbr. p. . ei exsicc. n 98. — Sur un Hêtre dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Boi Thalle d'un jaune olivâtre, lisse, fendillé par band< s assez larg< . sans protubérances blanches ; apothécies noires arrondies, larges de 0,05 à 1 millim., d'abord hypophléodes, puis dégagées du thalle et saillantes, à pyrénium entièrement noir; paraphyses nombreuses el grêles; spores, au nombre de >s dans les thèques, oblongues, brunies à 3 cloisons ou 4 loculaires, longues de 0,022-26 et larges 1 >6-ç millim. La gélatine h\ méniale es( insensible à l'action de l'iode. Sper- maties courbes, longues de 0,015-17 et larges de 1 millim. Ce rucaria est très rare dans cette partie de la Manche; il est com- mun dans la Seine-Inférieure, par exemple, dans la forêt d'Arqués. — Var. ni 1 mi lla Floerke. — Cette variété est très commune dans cette région, et parfois elle couvre presque entièrement l'écorce des Noisetiers et des jeunes Frênes, mais, en même temps, clic est très polymorphe. Elle présente toujours un thalle continu, brillant ou mat, parsemé de petites protubérances blanches, arrondies ou un peu allon- gées, très variable [mur la couleur, parfois cendré, le plus souvent allant du jaune au brun obsi ur, presque noir. C'est sous le rapport delà couleur que j'ai classé les nombreux échantillons que j'ai récoltés. Thalle blanc cendré sur un Tilleul à Quibout. Thalle jaunâtre brillant et apothécies elliptiques sur des Meri- siers près de l'étang de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremon Bonfossé. Thalle de même couleur, mais mat et formant sur l'écorce des taches ovales sur des Frênes à Canisy, Saint-Ebremond-de- Bonfossé, Agneaux et Saint-Gilles; le même thalle parcouru par des lignes noires sur un Frêne dans le parc du château de Canisy. Thalle olivâtre plus ou moins foncé sur des Hêtres dans les bois de Soulles et d'Agneaux, sur un taux Ebénier dans le paie du châ de Canisy ; sur un Coudrier dans le parc du château de Soulles; sur un Bouleau à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque) et sur un Charme à Saint-Gilles (bois de Joigne). Thalle brun clair ou très foncé, sur des Hêtres à Saint Martin-de- Bonfossé, à Saint-Ebremond de-Bonfossé (bois de la Motte-l'Evêque) et à Saint-Gilles (bois Maingray); sur un Epicéa et un Néflier dans le parc du château de Canisy; sur des Pins de Norman lie-, route de Canisy à Saint-Gilles, à Quibout (Grimbert), à Agneaux (la balai à Soulles (Chair-au-Diable) ; sur un Châtaignier dans leb< is d'Agneaux et sur de jeunes Ormes, Saint-Gilles et Falaise d'Agneaux; sur un Tilleul, parc du château d'Agneaux; le même thalle parcouru par des lignes noires, qui lui donnent l'apparence d'une carte des départe- Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 343 raents de la France, et chaque fragment limité étant d'un brun différent, sur des Pins de Normandie à Saint- Gilles et à Mesnil-Amey ; sur des Coudriers, parcs des châteaux de Canisy et d'Agneaux et Saint-Gilles (bois Maingray); sur un Hêtre à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et sur un faux Ebénier dans le parc du château de Canisy. Dans tous ces échantillons les spores ont le plus souvent 0,026-28 millim. sur 0,011- 13; on en rencontre cependant de plus ellipsoïdes, 0,022-26 sur 0,012- 14 et de plus allongées 0,028-31 sur 0,01 1-12 millim. 242. Verrucaria Coryli (Mass.) Nyl. Pyrenoc. p. 47 ; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 260. — Sur des Coudriers à Canisy (Bouche- fontaine et à Saint-Gilles (prairies près du bois Maingray). Thalle hypophléode blanchâtre ou brunâtre; apothécies ressem- blant à celles du V. epidermidis Ach. et à pyrénium dimidié ; spores brunes 4-loculaires, longues de 0,013-15 et larges de 0,006-7 millim.; paraphyses distinctes, peu nombreuses, épaisses de 0,0020-25 millim., toutes parsemées à l'intérieur de petites cellules; thèques un peu renflées vers le milieu, longues de 0,044 sur 0,026 millim. Dans l'her- bier de M. Malbranche, il s'en trouve un échantillon récolté par A. Le Prévost, mis sous le nom du V. glabrata Ach., lequel est pour la France une espèce de l'Est. 243. Verrucaria gemmât a Ach., Nyl. Pyrenoc. p. 53 et Lich. Scand. p. 2S0, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 261. — Sur des Ormes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé; sur des Chênes à Canisy (Basse-Meille- raie) et dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de- Bonfossé et à Gourfaleur; sur un Hêtre à Gourfaleur; sur un Syco- more à Carantilly ; sur des Frênes à Canisy (parc du château et le Boscq) et à Saint-Gilles ; sur un Châtaignier à Quibout (Grimbert) ; sur un Robinier à Canisy (parc du château); sur un Noyer à Saint-Gilles et sur un Erable dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de- Bonfossé. Thalle blanc sur les Ormes, cendré sur les autres arbres; apothé- cies noires, grosses, proéminentes, ayant jusqu'à 2 millim. de dia- mètre, à pyrénium dimidié, c'est-à-dire que la partie enfoncée dans le thalle est incolore; paraphyses très distinctes, nombreuses et rami- fiées; spores incolores, disposées sur un seul rang dans de longues thèques cylindriques, i-septées, longues de 0,024-29 et larges de 0,010-13 millim. Spermaties droites longues de 0,0030-35 et larges d'environ 0,001 millim. — F. minor Nyl., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 262. — Sur un Noyer dans le parc du château de Canisy. 244. Verrucaria biformis Borr., Nyl. Pyrenoc. p. 54, Malbr. 344 IOURNAL DE B< >TANIQUE ■ il, Lich.Norm. p. 2^1 et exsicc. n° 50. — Sur des Chênes à Canisy (Montmirel) el \ Saint-Ebremond-de-Bonfossé; sur des Pommiers à Canisy (Pont-à-Mazé) et à Saint Ebremond-de-Bonfossé; sur un Orme dans cette dernière localité et sur un Platane dans 11- parc «lu château de Canisy, au milieu de VOpegrapha rufescens Pers; sur un Chêne à Canisy (Bouchefontaine) et sur un Pommier, au milieu du Lecidea luteola Ach., à Saint-Ebremi nd-de Bonfossé (Froide-Fontaim Apothécies petites, pressées, à ostiole souvent ouvert, à pyré- nium entièrement mur; M. Nylander Pyrenoc. p. 55, dit qu'il est parfois brunâtre vers la base; .M. Malbranche, Catal. Lich. Norm. p. 262 l'indique dimidié : ce caractère s'applique au V. conformis Nyl. in Flora, 1864, p. 357, et tous les échantillons de son herbier ont le pyrénium entièrement noir. Paraphyses comme dans l'es] précédente; spores i-septées, longues de 0,011-13 el larges de 0,006- 7 millim., renfermées dans des thèques cylindriques longues de 0,073- SS sur n.uio-ij millim. 245. Verrucaria Cerasi Schrad., Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 60. — Sur les Merisiers à Canisy (Montmirel), à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (étang de la Motte-l'Evêque) et à Saint Gilles. Thalle blanc ou blanchâtre; apothécies elliptiques, noir< -, à pyré- nium dimidié; spores incolores, 6-8 dans les thèques, 3-septées longues 0,015-20 et larges de 0,006-9 millim.; thèques ventrues, longues de 0,042-55 et larges de 0,017-18 millim. L'iode est sans action sur la gélatine hyméniale et teint les thèques en rouge vineux. 246. Verrucaria cinereo-pruinosa Schaer. ; V. epidermidis t. cinereo-pruinosa Garov., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 263. — Sur un jeune Frêne à Canisy (Bouchefontaine); sur un jeune Chêne à Soulles (Chair -au-Diable) ; sur un Tremble à Saint-Ebremond-de- Bonfossé (bois des Vaux); sur des Lierres à ( 'anisy et à Quibout. Spores [-septées, à loges inégales, ayant en longueui o,oi5-2oet en largeur 0,006-8 millim.; paraphyses distinctes; thèques longues de 6-80 sur 0,015-22 millim. Dans l'herbier de M. Malbranche, un échantillon de cette espèce est mis sous le nom de V. punctiformis var. lactea Ach., Hepp. n° 455. Or ce dernier exsiccata, d'après le Dr Stizenberger Lich. helvet. p. 254 appartient au V. cinereo-pruinosa Schaer. 247. Verrucaria epidermidis A< h. — Sur de jeunes Bouleaux dans les bois Maingray à Saint-Gilles el de Carantilly; sur un jeune Orme et des Aulnes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourç bois des Vaux | et à l )arantilly. Les paraphyses manquent; les thèques renflées dans le milieu ont Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 345 une longueur de 0,044-46 sur une largeur de 0,022-24 raillim., et con- tiennent des spores i-septées, à loges inégales longues de 0,020-24 sur 0,006-7 raillim. 248. Verrucaria fallax Nyl. m Flora 1872, p. 363; V. epider- midis var. fallax Nyl. Lich. Scand. p. 281, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 263. — Sur de jeunes Chênes, parc du château de Canisy, bois de Soulles, de Saint-Sauveur-de-Bonfossé et de Saint-Gilles; sur des Aulnes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (étang la Motte-l'Evêque) et bois de Carantilly ; sur le Calluna vulgaris dans les bois de Soulles et de Carantilly et sur un Néflier à Saint-Gilles (bois Maingray). Cette espèce, plus commune ici que la précédente, en diffère par ses apothécies plus grandes mesurant jusqu'à 0,6 millim. dans leur plus grande largeur, par des paraphyses très distinctes, des thèques plus cylindriques, longues de 0,62-77 sur 0,014 millim. etsesspermaties plus longues, ayant 0,007-9 sur 0,0007-8 millim. Les spores sont égale- ment i-septées, avec une loge plus grande que l'autre, longues de 0,015-22 suro,oo6-S millim. 249. V. pyrenastrella Nyl. in Flora 1877, p. 231; V. epider- tnidis var". pyrenastrella Nyl. Pyrenoc. p. 59 et Lich. Scand. p. 281 ; Arnold exsiccata n° 1 191. — Sur des Pins de Normandie à Quibout, dans le bois de Soulles et à Saint-Gilles (bois de Joigne). Thalle blanchâtre, non limité; apothécies noires, plus grandes que dans l'exsiccata de M. Arnold (larg. 0,2-8 millim.), ou espacées ou 2-3 confluentes à la base, pyrénium dimidié et paraissant sous le mi- croscope d'un noir brunâtre; spores incolores au nombre de 6, rare- ment de 8 dans les thèques, qui sont longues de 0,051-55 sur 0,015-17 millim., oblongues, i-septées et à loges souvent inégales, paraissant ordinairement 3-septées et ayant en longueur 0,015-22 et en largeur 0,005-6 millim. L'iode jaunit la gélatine hyméniale et rend le contenu des thèques d'un brun vineux. 250. Verrucaria punctiformis Ach.; V. epidermidis \dx . puncli- formisKyl. Lich. Scand. p. 2S1 ; non V. punctiformis Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 260. — Sur clés Chênes dans les bois des Vaux à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et de Soulles. Apothécies noires, très petites à pyrénium dimidié ; spores oblon- gues fusiformes, i-septées, longues de 0,014-16 et larges de 0,0045- 50 millim. 251. Verrucaria cinerella var. megaspora Nyl., Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 264. — Sur des Hêtres, route de Canisy à Saint- Gilles, bois de Soulles, de Dangy, bois Maingray à Saint-Gilles; sur les Pins de Normandie, bois de Soulles. ■ 346 JOURNAL DE BOTANIQUE Thalle cendré, blanchâtre, très apparent ; apothécies noires à pyre- nium dimidié; paraphyses à peine distinctes; spores, au nombre de 8 dans des thèques élargies dans le milieu, longues de o,oSo-S4 sur 7-29 millim., d'abord incolores, puis brunies, i-septées à loges Inégales, paraissant comme accolées, longues de 0,024-37 sur 0,007- 11 millim. L'iode ne teint pas la gélatine hyméniale et fait rougir les thèques. 252. Verrucaria oxysfora Nyl. Pyrenoc. p. 61; V. albissima Nyl., Malbr. Cotai. Lich. Norm. p. 265. — Sur un Peuplier noir à Canisy (le Hardichon) ; sur des Bouleaux, bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et bois de Saint-Gilles. Apothécies petites, noires, à pyrénium dimidié; spores fus i formes i-septées, parfois un peu courbées, longues de 0,022-31 sur 0,003-4 millim. dans des thèques de 0,033 sur °>OI3 millim. 253. Melanotheca gelatinosa (Chev.) Nyl. Pyrenoc, p. 70; Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 266 et Exsicc. n° 250. — Sur des Aulnes, bois des Vaux et sur le bord de L'étang la Motte-l'Evêque à Saint-Khrcmond-de-Bonfossé et bois de Carantilly; sur un Bouleau à Saint-Gilles (bois Maingray); sur des Coudriers à Canisy (Bouche- fontaine), à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois des Vaux et de la Motte-l'Evêque) et à Saint-Gilles (bois Maingray). Thalle hypophléode, indiqué par une tache brune; apothécies noires ou arrondies (diam. 0,5-1 millim.) ouoblongues (1 ,5 sur 1 millim.) à ostioles nombreux (on en compte parfois une- vingtaine) ; pas de para- physes; spores 3-septées, à logis égales, un peu resserrées aux cloi- sons, longues de 0,020-26 sur 0,008-9 millim.; thèques ventrues de 3-55 sur 0,026-31 millim. L'iode ne teint pas la gélatine hymé- niale et rougit les thèques. M. Malbranche Cala!. Lich. Norm. p. 266 et M. Le jolis Lich. envir. Cherb. p. 90 n'indiquent que l'Aulne comme substratum de cette espèce. Cependant on l'avait recueillie avant moi sur le Coudrier dans la Manche : car il en existe un échantillon dans l'herbier de M. Malbranche, pris sur cet arbre et mis sous le nom de Verrucaria Coryli Nyl. Il est vrai que les apothécies en sont leunes et les spores mal formées. 254. Endococci raticus (Mass.) Nyl. Lich. Sca//d. p. 283. — Sur h- thalle du Lecidea enteroleuca var. leptoderma (Dub.) à Canisy la 1 '< relie). S] urnes, à 1 cloison, nombreuses dans les thèques, longu< s de 0,007-9 et ! de 0,0040-45 millim. . h.xDOCOCCUS gemmifer (Tayl.) Nyl. Pyrenoc. p. 64. —Sur Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 34.7 le thalle du Lecidea contigua Fr. dans les talus entourant un champ à Saint-Gilles. C'est la première fois que ces 2 espèces sont signalées en Nor- mandie; elles appartiennent peut-être plutôt aux Champignons qu'aux Lichens. 256. Leprocaulon nanum Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 316. — Stereocaulon nanum Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 78. — Sur les schistes des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (Montmirel) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (l'Aulnaie) ; sur les rochers de la falaise à Agneaux ; sur les schistes d'un mur à la Feuillie, arrondissement de Coutances; stérile. 257. Leproloma lanuginosum Nyl. apud Hue Addend. Liche- nogr. eicrop. p. 316. — Amphilona Icuiuginosum Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 12S. — Sur les schistes dans les tranchées de la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô ; commun sur les Mousses et les vieilles souches dans tous les chemins creux. 258. Lepraria flava Ach. — Çà et là sur les vieilles barrières. (A suivre.) CHRONIQUE. Nous avons appris avec une douloureuse émotion la mort de notre col- laborateur M. Henri Douliot, docteur ès-sciences, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, décédé à Nosy-bé, le 2 juillet dernier, dans sa trente-quatrième année, à la suite d'une maladie contractée au cours de la mission scientifique qui lui avait été confiée en vue d'explorer la région occidentale de Madagascar. Nous avons également à enregistrer la mort de M. le D1' Musset, pro- fesseur de Botanique à la Faculté des sciences de Grenoble, celle de M. le Professeur Schubeler, de Christiania, et celle de M. le D1' H. Tanfani, assistant au musée botanique de Florence. Nous sommes heureux d'apprendre à nos lecteurs que notre collabora- teur M. C. Sauvageau vient d'être chargé, par un arrêté du Ministre de l'Agriculture, d'une mission au Laboratoire de recherches viticoles de Mont- pellier, pour continuer, avec M. P. Viala, l'étude de la Brunissure et de la maladie de Californie, étude dont les premiers résultats paraîtront dans nos prochains numéros. En vue d'apaiser le conflit d'opinions soulevé par la publication du Revisio generum plantarum de M. Otto Kuntze, quatre botanistes de 348 JOURNAL DE BOTANIQUE Berlin, MM. Ascherson, Engler, Schumann et Urban, ont, par une circu- laire adressée à leurs confrères, soumis à leur approbation les quatre pro- positions suivantes : I. La priorité des genres datera de 1 75-, celle des espèces de 1753. II. Les nomina nuda et seminuda seront rejetés. Des figures et des exsiccata'sans diagnose ne pourront fonder la priorité d'un nom de genre. III. Les noms de genres similaires seront conservés même quand ils ne différeront que par la dernière- syllabe. I els sont, par exemple, Acnista et Aaiislus, Adcnia et Adenium, AU et Aleclry m, A pins et Apium, Atropa et Atropis, Bcllis et Bellium, Calopo- gon et Calopogonium, Cltlora avec Chloraea et Chloris, Dan te et Danois, Dritnia et Dritnys, Glechoma et Glechon, Galax avec G et/,/, GlyphsBa avec Glyphia et Glyphis, Hydrothrix et Hydrotriche, Mi ranthus et Micrantheunt, Microtea et Microtus, Platystemma et Plalystemon, Podanthes avec Podanthum et Podanthus, Rubia et Rubus, Silv&a et Si/via, Stcnosiphon et Stenosiphoniitni. Toutefois, quand il ne s'agit que d'une manière différente d'orthographier {Asterocarpus et Astrocarpus, Asterostemma et Astrostemma, Epidendron et Epidendrum, Iloppca et Hoppia, Oxycoccos et Oxycoccus, Oxythece et Oary- theca, Peltostemma et Peltistemma, Tetracleis et Tetraclis, etc.), on suppri- mera le nom le plus récent ou incorrect. IV. Les noms de certains genres (dont la circulaire donne la liste), étendus ou universellement connus, seront conservés bien que la stricte application du principe de priorité doive les faire rejeter. (Le comité con- teste d'ailleurs la légitimité du changement de quelques-uns de ces noms.) Nous nous bornerons à prendre quelques exemples dans cette li-4<- que nous ne pouvons reproduire en entier : Erophila DC. (1821) conservé au Lieu île Ganébium Adans. 1763), Spcrgularia l'ers. (1805) au lieu de Buda <>u 7/j.sm Adans. (1763), Oxytropis DC. (180.2) au lieu de i)>. Le. (1790), Armeria Willd. (1807) au lieu de Statice Fabr. (1750), Statice Willd. au Lieu de /.- tnonium Fabr. (1759), Su&da Forsk. (1775 au Lieu de Dondia Ad. (1763 , S//- ranthes Rich. (1818 a 1 lieu de Gyrostachys Pers. (1807), Liparis Rich. (1X1 lieu de Leplorchis Thou. (1809), Lusula DC. (1805) au lieu de Juncodes Moehr. , Setaria Beauv. I1S1:) au lieu de Chatmerap lis R. Br. (1810), Phyllocladus Rich. t8a au Lieu 'le Podocarpus Lab. (1S00), Podocarpus L'Hérit. t8io) .11 lieu de Nageia Gârtn. te. La Société mycologique de France a décidé de tenir sa session extra- ordinaire annuelle à Paris, du lundi 10 au samedi 15 octobre inclus. Cette ion comprendra ances qui auront lieu au siège de la Soi iété, 84, rue de Grenelle, et des herborisations mycologiques d ms les bois des en- virons de Paris, à Compiègne, Viroflay et Fontainebleau. Un programme détaillé de ces diverses excursions sera distribué à la premii tnce, qui aura lieu le lundi 10 octobre, à -' heures de l'après-midi. Le Gérant : Louis Mokot. Paris. — J Uerscli, imp. — . PI. Dcnfort-Rochcrcau. 5e ANNEE. N° 19. 1" OCTOBRE 1892. -wv>*v-w'wwv>w>»*rfv^^w»r JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. MONOGRAPHIE DES ORCHIDEES DE FRANCE (S 11 iie) Par M. E. G. CAMUS. HYBRIDES. (22). X O. Cttnuli K. Richter Plantas Europse, p. 272 (1890). O. tridentato-militaris Canut in Barla Iconogr. Orchid., p. 50 (1868). ICON. — Barla /oc. cit., pi. 34, fig. 19-26. Bulbes ovoïdes subglobuleux. Tige assez forte, élancée. Feuilles ovales lancéolées, aiguës. Bractées égalant environ l'ovaire. Fleurs d'un rose violacé, disposées en épi ovale ; divisions supérieures du périanthe conniventes en casque, labelle dirigé un peu en avant ou en haut, trilobé, parsemé de pointes purpurines, à lobes latéraux courbés, subrhomboïdaux, à lobe médian ovale subbilobé et muni d'une petite dent dans son échancrure. TR. Bonvillars près de la vallée de Londe [Alpes-Maritimes] (Canut). (23). X O, Dieii'ichitina Bogenh. Taschenb. d. F/, v. Jena., p. 351 (1850). X O. austriaca Kern., Œ. B . Z. XIV, p. 139 (1864). O . ustu/ata X variegata Kern. Die hybriden Orchidée 11, p. 4 (1865). O. ustulato-tridentata Canut in Barla Iconogr. Orchid., p. 48 (1868). ICON. — Kerner /oc. cit., tab. IV, fig. 1-3; Barla /oc. cit., pi. 23,fig. 16-23. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige d'un vert pâle, nue au som- met, de 2-4 décimètres. Feuilles oblongues lancéolées, d'un vert glau- cescent, les inférieures presque obtuses, les supérieures aiguës. Fleurs nombreuses, disposées en épi oblong. Divisions du périanthe conni- ventes en casque; les externes soudées à la base, ovales-lancéolées, 35o IOURNAL DE R( ) [\ANIQUE aiguës, apiculées, réfléchies au sommet, munies de 3 nervures obs- cures, d'un pourp . ' à l'extérieur, plus pâle à l'inté- rieur; la médiane à une seule nervure; les int< 1 l'un violet clair, à une nei \ m spatul irtes qu'elle. Labelle à 3 lobes, un peu plus long que les divisions exté- rieures du périanthe, d'un rose marqué de taches et de houppes purpurines c< »mn - VO. usln iux linéaires-oblongs, obliquement arrondis ou : finement denticulés au sommet; lobe médian mdaires, ordinairement courts . [iniques vert' en bas, lé< .1 avanl . drique ou rme, de moitié pi irt que l'ovaire, d'un blanc lavé de :tte plan;-, par son pi irt, si »n lai iniques ■ VO. tridentata. Eli ... ustulata par si mi ca fleurs I TR. Vallée de la Vésubie [Alpes-Maritimes] (Canut); Montrieu de Ti »uli m ! Philippe in II (24). X O. Gennarii Reichb. Icon. Orchid. ,Suppl. p. 182 (1851). O. . bapi/ionacea Timb.-Lagr. Mém. kybr., p. 14 (1854). [CON. — Timb.-Lagr. /oc. cit., pi. 2i,fig-. 3, AetB; .b. f. Orchid. Su />/>/., tab. 520; Barla /. v \r. Orchid., pi. 29. Bulbi iles, ovi lindriq lavé» mmet. Feuilles 1 obtuses, supérieui temenl nantes. 'lus longues que l'ovair . presque» , nerviées, la let. Fleurs 5-8, di enépi court. Divisions du périanthe libres, conni\ pie sub- globuleux; les externes un peu étalées au sommi t, aiguës ou presque aigu internes latérales, obtuses plus étroites. Labelle étalé, pins \ » que les divisions du périanthe, plus large que h , 1 . forme d'éventail subtrilobé et très légèrement émargfiné au sommet, d'un violet clair, marqué de nervures d'un violet fon é, pourvu de houj tême couleur. Éperon un peu plus court que l'ovaire, élargi au sommet, < »btus réfléchi. TR. Portet [Haute-Garonne] (Timb jrave); Alpes-Mari- times 1 Barl i); Bastia[C aux). (25). O. Oebeauxii G. Cam. Orchis papi/îonaceo-Morio Timb.-Lagr. et Marc, in Bu//. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 351 Soc. scieuc. pliys. et natur.de Toulouse, VII, p. 457, 1888 cum icon., Debeaux Bull. Soc. de botanique française (mai 1891). Cette plante a le port d'un 0. Morio à fleurs lâches, dirigées en haut, à labelle plus large, un peu échancré, avec une petite dent au milieu. Les divisions du périanthe sont aiguës. Eperon plus long et plus arrondi que dans VO. Morio. Bractées, fleurs et sommet de la tige d'un pourpre carminé. TR. Avignonet [Haute-Garonne] (Timbal et Marçais), Bastia [Corse] (Debeaux). (26). X O. Peweli K. Richter Planta? Europas, p. 272 (1890). O . purpureo-MorioW. Perret Soc. bot. Lyon, I, p. 38 (1872). Bulbes ovoïdes. Tige robuste, de 5 à S décimètres. Feuilles grandes, oblongues, d'un beau vert, luisantes. Bractées 435 fois plus courtes que l'ovaire, membraneuses pellucides, fortement colorées. Fleurs s'épanouissant successivement, disposées en épi court un peu lâche, ovoïde. Périanthe à divisions externes brièvement aiguës, con- niventes en casque ovoïde ou subglobuleux, d'un pourpre carminé, veinées ponctuées; divisions internes sublinéaires. Labelle de VO. Morio à 3 lobes élargis presque égaux, le moyen pourpre aux bords, plus pâle au centre et muni de houppes purpurines. Eperon courbé égalant au plus la moitié de la longueur de l'ovaire. Cette plante a le port de VO. pur pur ea; elle s'en distingue par son labelle, par ses fleurs fortement colorées et par les feuilles semblables à celles de VO. Morio. TR. Couzon [Rhône] (Perret, 1872). (27). X O.AvhoHlil G. Cam. Bull. Soc. ôol.Er.,XXKVm, P- 53 (l890- O. Morio X incarna ta. ICON. — G. Cam. Atlas, pi. XXI. Bulbes entiers subglobuleux.. Tige de 3 décimètres environ, très fistuleuse. Feuilles oblongues-lancéolées, un peu canaliculées, non maculées. Bractées inférieures plus longues que l'ovaire, d'un vert lavé de violet. Fleurs en épi lâche, peu nombreuses, d'un rose violacé. Divisions extérieures du périanthe libres jusqu'à la base, conniventes en casque, munies de nervures manifestement vertes. Labelle large à 3 lobes, le moyen émarginé. Éperon conique obtus, mais non tronqué, horizontal ou descendant. Port général semblable à celui d'un O. Morio. L'influence de VO. incarnata est marquée par les caractères sui- 35a JOURNAL DE BOTANIQl E vants : la Ion :w ui des bractées, la tige très fistuleuse, l'absence de tr< mcature à Vi enfin les ûeurs sont un peu charnues, comme dans certaines form< istesdel'0 rnata. TR. Prairies du hameau drs Giliberts, commune d'Escoutoux, de Thiers [Puy-de-Dôme], mai [890 (Arbo (28). X O. Boudieri G. Cam. A'////. ,Vv. bot. Fr. XXXVIII, p. 285(1891). Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XXII. Bulbes oblongs ou subglobuleux, deux ou [.lus. Plante formanl souvent des touffes. Tige de 2 à 3 décimètres environ, un peu fistu- leuse. Feuilles oblongues lancéolées, non maculées, d'unveri foncé. Bractées c en pourpre violacé, les supérieures égalant environ l'ovaire, les inférieures un peu plus longues. Fleurs d'un pourpre vio- lacé, à casque veiné de vert, à Libelle muni de ponctuations URNAL DE BOTANIQUE Dans le présent travail, nous publions les résultats actuels de nos recherches sur ces deux parasites ; ces résultats sont incom- plets par suite de L'insuffisance des matériaux d'étude que nous avons eus à notre disposition et nous sommes loin de connaître l'histoire de leur développement et de leur dissémination. .Mais l'intérêt viticole que présente surtout la Maladie de Californie, à cause de sa gravité, nous a engagés à publier les divers faits que nous avons observés, sans attendre les conclusions des étud 411e nous nous proposons de faire cette année. D'ailleurs, la Brunissure et la Maladie de Californie ne sont probablement pas les seules maladies de ce genre; un certain nombre de plantes diverses présentent des altérations qui par..' sent comparables et dues à la même cuise; nous nous promet- tons de continuer les observations que nous avons commune* sur ce sujet et de les publier prochainement. § 1. A. — Les premières indications relatives à la Brunissure nous ont été fournies, en 1882 et 1884, par Jaussan, an ien pré- sident du Comice agricole de Béziers, et par M. de Malafosse. Depuis 1882, nous avons constaté cette maladie dans l'I lérault, l'Aude, la 1 Iaute-Garonne, la Loire-Inférieure, les Charentes, le Maine-et-Loire, la Côte-d'Or, le Gard, le Jura, la Seine, la Gironde, le Gers, le Var, etc. Nous avons reçu d'Isma (Bessarabie-Russie), d'Espagne et de Palestine des feuilles atta- quées par cette maladie et l'un de nous l'a retrouvée, en 1887, aux Etats-Unis, dans le Maryland, les Carolines, la Virginie et le Tex Nous n'avons aucune donnée précise sur l'origine de la bru- nissure; cependant, non-, ne croyons pas qu'elle soit d'imp tion américaine. Lv 3 Vignes américaines sont exceptionnellement attaquées par la brunissure, tandis que les Vignes européennes, souvent dans les mêmes vignobles, sont fortement envahi. . Il est fort probable que l'attention n'avait pas été attirée sur ( 1 altérations, d'ailleurs peu importantes par leurs d'il | ■ ment où elles furent notées, pour la première foi , par J lus- san et M. de Malafossi . M.JuL - l'a [ui a poursuivi l'étude de la Brunissure d 1885 à 1891, a donné, le premier, la description très exacte de P. Viala et C. Sauvageau. — La Brunissure et la Maladie de Californie. 357 caractères extérieurs (1); il a pensé, à tort, que le noircissement de la face supérieure des feuilles, variable, d'après lui, d'inten- sité suivant les divers cépages, était dû à l'action d'une Coche- nille qu'il a décrite sans la spécifier. La coloration des feuilles était le résultat du développement d'une laque spéciale. On s'expliquera facilement l'erreur de M. J. Pastre par suite des difficultés techniques que présente l'étude du parasite qui cause la Brunissure. Depuis 1882, la Brunissure s'est développée en France d'une façon fort irrégulière ; elle a pris le caractère de maladie grave seulement en 1889 et 1890, dans l'Aude et surtout aux environs de Montpellier et de Béziers. Certaines parcelles de vignes, des terrains bas et humides aussi bien que des coteaux secs, avaient perdu la plus grande partie de leurs feuilles par le seul effet de cette maladie et malgré les traitements aux sels de cuivre donnés contre le Mildiou ; les raisins n'avaient pas mûri ; ils étaient petits, vert-rougeàtres et, dans quelques cas, ridés et desséchés. La perte pouvait être estimée au tiers ou aux deux tiers de la récolte ; le vin produit par ces fruits mal mûris fut sans valeur. Chaque année, la Brunissure est disséminée, soit d'une façon générale dans quelques parcelles de vignes, soit seulement sur quelques feuilles ou sur quelques souches d'un même vignoble. C'est aux mois d'août, septembre et octobre qu'elle se développe avec le plus d'intensité ; le plus souvent, on ne commence à l'ob- server qu'en juillet. B . — La Brunissure n'attaque généralement que les feuilles. Les premières lésions se présentent, sur leur face supérieure, comme des taches irrégulièrement carrées ou étoilées, de quel- ques millimètres, d'une couleur brun clair, et bien délimitées sur leurs bords ; elles sont groupées entre les nervures. Ces taches s'agrandissent, forment peu-à peu de larges plaques brunes qui s'étendent de plus en plus, et bientôt la couleur verte normale des feuilles saines n'existe plus qu'au pourtour du limbe et le long des nervures ; la teinte brune est surtout accusée dans la 1. Jules Pastre; La Brunissure de la Vigne. Observations sur une nouvelle maladie des feuilles de la Vigne provoquée par les piqûres d'une cochenille [Progrès agricole et viticole, 1891). — C'est dans ce mémoire que le nom de Brunissure a été appliqué pour la première fois à cette maladie signalée précédemment dans le Proorès agricole sous le nom de Maladie noire, désignation qui pouvait prêter à confusion avec celle de Mélauose, affection des feuilles de la Vigne due au Septoria ampelina (Viala et Ravaz, Mémoire sur la Mélanose, 1887). ?58 IOURNAI DE BOl ANh.U'i région du pétiole. Cette teinte brune passe, sur certains cépages (Carignane) ou sous l'influence de conditions de milieu non en- core précisées (Aramon), à une coloration d'abord brun-rou- geâtre, puis jaune-rougeâtre, el l'ensemble des feuilles d'un cep attaqué apparaît de loin comme roussi; cette coloration rou- geâtre se manifeste aussi, mais avec moins d'intensité, sur la Lier inférieure m. Dans le cas des feuilles simplement brunies, l'altération de la face supérieure ne se manifeste d'abord par aucune lésion sur la face inférieure. Mais, aux dernières périodes du développe- ment de la maladie, la lace supérieure prend une teinte fom brun grisâtre et terne; les nervures jaunes sont marquées de brun de loin en loin , signe de leur altération partielle. Le limbe présente alors, sur les deux faces et entre- les nervures, rj taches d'un brun acajou, comme celles qui résultent de la brû- lure. Rien ne montre extérieurement quelle peut être la eau de la maladie. L'arrêt dans le développement et la maturité- des fruits, l'aspect souffreteux et languissant des souches sont le résultat indirect île l'altération des feuilles. Les différents cépages ne sont pas également sensibles aux attaques de la Brunissure : lAramon surtout, puis la Carignane, le Pinot, le Grenache, l'Alicante-Bouschet, sont ceux sur 1< quels on observe le plus souvent les altérations, parfois avec des différences de détail dans la coloration de, t iches qui varie du brun foncé au jaune rougeâtre; les vignes américaines, ainsi que nous l'avons dit, sont rarement attaquées, surtout le, form sauvages telles que les /'. rîparia, /'. rtipestris, l '. cordîfolia^ etc., qui ne présentent jam lis que la coloration bru::1 C. — Nos recherches nous ont permis d'affirmer et de pi r li nature parasitaire de la Brunissure. Le parasite delà Brunissure est un Champignon Myxomj il se rapproche de celui que M. Woronine a reconnu être la cause de la grave maladie delà Hernie dit Chou, et qu'il a décrit is le nom de Plasn hora lhass: . Mais le Champi- i. Q viticull .i Bruni Rougeole, qu'il ne faut pas confondre avec le A' parasitaire . tlich ■ I! a. nul, v >\n, I eip il. X I. , pi. XXIX a XXXIV). M. B. Frank .* l'interprétation M. Woronine, qui consv la Hernie, in P. Viat.a et C. Sauvageau. — L i Brunissure et la Maladie de Californie. 359 gnon cle la Brunissure ne détermine pas la déformation des par- ties attaquées ; il envahit la cellule des feuilles, se substitue à leur contenu sans les déformer. Nous le classons provisoirement dans le genre Plasmodiopliora sous le nom de PL Vitis (1). Nous n'avons pu suivre son développement complet, car jusqu'à ce jour nous avons dû nous limiter à étudier la maladie sur des feuilles séchées depuis deux et trois ans, conservées en herbier. On comprend que dans ces conditions notre travail laisse encore beaucoup de points dans l'ombre. Ces feuilles, en effet, bien qu'elles eussent été recueillies dans des localités et sur des cépages variés, et a des moments différents, nous ont offert uniquement l'état végétatif du Champignon. D'ailleurs, l'observation de toutes les phases du développe- ment d'un parasite intracellulaire exige presque toujours un temps considérable, et le remarquable travail de M. Woronine sur le Plasï/iodt'ophorades racines du Chou lui a demandé trois années de travail, bien qu'il eût à sa disposition de nombreux matériaux frais. De plus, l'étude d'un parasite réduit à du protoplasme est délicate à faire dans des feuilles de Vigne, à cause des petites dimensions des cellules du parenchyme. Il ne faudrait naturelle- ment pas songer à l'entreprendre sur les tissus secs. Les coupes dans les parties malades des feuilles ramollies, observées direc- tement sous le microscope, ne donnent que des renseignements vagues; les contenus cellulaires sont contractés, colorés en brun parfois très foncé, et par suite fort difficiles à analyser; les coupes, même très minces, laissent soupçonner le parasite mais ne permettraient pas une étude suivie. M. Woronine, dont le talent d'observateur est bien connu, dit que dans le cas de la hernie du Chou, au début du développe- Ueber die Parasiten in den Wuraclanschwellungen dcr Papilionaceen. Bot. Zeit., tom. XXXVII, 1879, n"s 24 et" 25, et in Die Krankheitcn der Pflanzen. Breslau, 1880, pag. 237 etsuiv. 1. L'absence de déformation dans les feuilles de la Vigne, sous l'influence du parasite, ne pourrait d'ailleurs pas être invoquée contre l'assimilation que nous faisons de ce parasite avec celui du Chou. La racine du Chou est en effet un organe destiné à s'accroître en épaisseur par le fonctionnement de son méristème secondaire et à se ramifier en donnant des radicelles ; la présence du Champignon dans des tissus en voie de développement peut amener des modifications dans ce développement, se traduisant à l'extérieur par des déformations, des excrois- sances. Les feuilles, au contraire, n'ont pas de méristème secondaire, et les cellules qui entrent dans la constitution de leurs tissus ont perdu de bonne heure la pro- priété de se diviser et de se multiplier. Peut-être est-ce là simplement la cause de la non déformation des feuilles. 36o IOURNAL DE BO I ANIQU1 nient du parasite, il est impossible de distinguer le plasmode du contenu cellulaire; il déclare aussi que, lorsqu'une partie du protoplasme cellulaire est encore vivante, on ne peut guère la distinguer avec précision deeequi appartient au Plasmodiopkora {Joe. cif., pag. 561). Ce savant spécifie encore que le plasmode, très pâle au début, et à peine perceptible, devient peuàpeu plus visible en perdant sa transparence pendant qu'il se déve- loppe, et qu'enfin, lorsqu'il occupe toute la lumière de la cel- lule, il se distingue beaucoup mieux {loc.cit.^ pag. 562). Cette même difficulté se rencontrerait probablement dans l'étude sur le vivant du Plasmodiopkora \riiis, mais sur des échantillons d'herbier elle était à coup sur plus grande. Nous nous sommes donc attachés à trouver un procède faci- litant l'étude du parasite. Apres différents essais, celui qui nous a donné- les meilleurs résultats est le suivant : Les coupes minces, pratiquées dans les parties malades d< feuilles ramollies, sont mises à macérer dans de l'eau île javelle très étendue; le meilleur résultat s'obtient lorsque la dilution est telle que la coloration brune, qui disparaîtrait presque in - tantanément dans le réactif concentré, diminue très lentement puis disparaît ; les coupes deviennent incolores et transparentes; on les laisse plusieurs heures dans le réactif. Le protoplasme Llulaire est totalement dissous, le plasmode au contraire, plus mt, reste inattaqué, se distend; on le retrouve tapissant parfois complètement les cellules, particulièrement les cellul en palissade, et il y a lieu de croire que l'étal sous Lequel il apparaît représente celui qu'il affectait dans les cellules vivante Les quatre figures de la planche XII ont été dessinées d'apn nature et en grande partie à la chambre claire sur des prépara- tions ainsi obtenues. Les coupe- pratiquées dans les parties malades les plus altérées correspondent à l'état représenté dans la flg. 4; aussi, ne doivent-elles pas être trop minces, car les globules, parfois très nombreux, tombent alors en partie d< cellules. Il est évident que si nous n'avons pas rencontré de spores dans les feuilles étudiées, ce n'est point a cette technique qu'il faut mi attribuer l.i cause, car 1 pores, si elle- lent, posséderaient une membrane protectrice et un p; ai moinsaussi résistant que le plasmode lui-même. Nous colorons ensuite le parasite par le vert d'iode et h P. Viala et C. Sauvagbau. — La Bruiiissure et la Maladie de Californie. 361 parois cellulaires de la Vigne par le carmin aluné. Les solutions iodées, en colorant en jaune le plasmode, facilitent aussi beau- coup l'étude de sa structure. Lorsqu'il est en masse assez dense, il est préférable de ne pas le colorer, pour ne pas diminuer sa transparence. Pendant les premières phases de la maladie, le parasite se développe surtout dans les cellules en palissade; il envahit plus tard les éléments du tissu lacuneux, mais n'existe qu'exception- nellement dans l'épiderme. Sur les jeunes lésions, l'action des réactifs manque de netteté ; sur une même coupe, les cellules indemnes peuvent renfermer de l'amidon en assez grande abon- dance, tandis que les cellules qui commencent à être attaquées en possèdent beaucoup moins. Plus tard, lorsque le parasite aura envahi la cellule, l'amidon aura complètement disparu ; le Plasmodiophora Vilïs se nourrit donc, dans les cellules, non seulement aux dépens du protoplasme auquel il se substitue peu à peu, mais aussi aux dépens de l'amidon qu'il y rencontre. M. Woronine a signalé le même fait pour le Plasmodiophora du Chou {loç. cit., pag. 563). Tous les points de la feuille qui ont pris la couleur brune sont attaqués; on n'y trouve que peu ou point de solutions de continuité de cellules indemnes. Sur les coupes dans les parties encore peu altérées, le parenchyme en palissade peut être uni- formément envahi, tandis que le parenchyme spongieux a conservé son état normal; sur les points qui paraissent les plus atteints, au contraire, l'envahissement est général, tous les éléments du parenchyme sont remplis par le Champignon. Cet envahissement progressif se fait sans destruction et même sans modification des parois cellulaires ; il est évident que la conta- gion s'établit par les ponctuations des parois, mais on le constate beaucoup moins souvent que Ton pourrait s'y attendre, et la minceur des parois du tissu des feuilles de la Vigne est loin de faciliter la recherche de ces communications. C'est d'ailleurs un fait sur lequel M. Woronine a lui-même peu insisté. On voit parfois, dans le parenchyme en palissade, des tractus protoplas- miques passer d'une cellule à l'autre en reliant deux plasmodes voisins. D'autres fois, comme le représente la fig. 1, PI. XII, c'est sous la forme d'une véritable lame plasmique que la com- munication s'établit entre deux cellules contigùes; dans ce cas, IOURNAL DK BOI ANIQUE I ictuations n'ont sûrement pas suffi au passage et la paroi a dû être tra\ i r Le parasite ne semble pas occuper les espaces intercellulai- : il n'uti as non plus les vaisseaux des nervures pour se répandre d'un point à un autre; les cellules parenchymateu allongées transversalement , qui accompagnent les fines nervures d'anostomose, .ont généralement moins attaquées que leurs [nés. Le plasmode affecte dans les cellules des formes très diverses (PI. XII, fig. t à 4). Tantôt, il se substitue entièrement au con- tenu et occupe toire la lumière de la cellule; c'est alors une >c assez dense, non transparente et très granuleuse, mais cà un fort grossissement ces granulations se résolvent en fines vacuoles ; on peut comparer cette masse à une éponge. Tantôt, il tapis ulemenl les parois cellulaires, soit sur toute leur étendue, soit sur une portion ; cette couche pariétale est un : au à mailles plus ou moins régulières, et plus ou moins étroites que l'on pourrail comparer à une fine dentelle; des tractus protoplasmiques réunissent parfois les parties oppo du réseau et peuvent s'anastomoser entre eux d'une manière plus ou moins complexe. Dans d'autres cellules, il présente seulement des plages vacuolaires reliées les unes aux autres par île fins tractus pro- toplasmiques. D'autres fois encore, comme on le voit sur les fig. 3 et 4, la masse du plasmode, dans chaque cellul ferme un grand nombre de vacuoles, très proches l'une de l'autre , '. régulièrement sphériques, entourées seulement chacune d'une couche très mince de protoplasme, qui, à un fort gro lent, se résout elle-même en vaeuol. x reniement fines. Cet état resseml ' urément à celui que M. Woronine a figuré comme le début de la formation des spores (Joe. cit ., Pl.XXXIII, fig. 41) ; mai n'avons pas ob ervé les états ulté- rieurs repré entés par cet auteur, rien ne nous autorise à faire imilation. 11 n'est pasrare non plus que le plasmode finement vacuolaire se condense dans une région de la cellule, le plus souvent vers le sommet ou ver-, la base, en une masse irrégulière dont le pourtour est hyalin et le centre gru- meux (PI. XII, fig. 3). 1 » tns bien de enfin, et surtout dans les lésions les plus L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 363 avancées, le plàsmode se fragmente en masses assez régulière- ment sphériques^de nombre et de dimensions variables, isolées et indépendantes les unes des autres, parfois si abondantes que les cellules en sont littéralement gorgées (fig. 4). Parmi ces sphères, les unes sont complètement homogènes, réfringentes, ont l'apparence d'une gouttelette d'huile, mais le réactif de Mil- Ion, l'action du sucre et de l'acide sulfurique prouvent leur nature protoplasmique ; d'autres sont pourvues d'une large vacuole centrale ou plus ou moins excentrique, d'autres enfin sont très finement vacuolaires et constituées par une sorte de masse proto- plasmique spongieuse. On trouve toutes les formes de passage entre ces différents états. Quoique les sphérules homogènes soient privées de membrane, on serait tenté de les comparer à des kystes qui joueraient peut-être un rôle dans la dissémination du parasite. (A suivre.) ' PROPRIÉTÉS ET RÉACTIONS DES COMPOSÉS PECTIQUES (Suite.) Par M. L. MANGIN. III Répartition générale des composés pectiques. Nous avons exposé dans le paragraphe précédent les réac- tions spéciales aux composés pectiques et nous pouvons main- tenant chercher à localiser ces corps dans les tissus pour essayer de montrer leur importance dans l'architecture de la plante. Dans la plupart des cas l'examen des tissus comprend, avec l'emploi des réactifs colorants, l'usage d'un certain nombre de réactions chimiques permettant de ne laisser aucun doute sur la nature des substances analysées. Pour reconnaître la présence des composés pectiques, il suffit de faire des coupes minces et de les laisser séjourner quelques minutes dans les réactifs colorants; j'emploie de préférence le mélange de bleu naphtylène et de vert acide, parce que c'est le seul qui fournisse des colorations doubles; le vert acide se fixe sur les matières azotées, la lignine et la subérine, sans colorer les composés pectiques que le bleu de naphtylène teint en violet. La présence des matières azotées peut gêner l'observa- |OURNAL DE BOTANIQUE tion lorsqu'il s'agit d'étudier la forme et l'arrangement des sculp- tures de la membrane; on s'en débarrasse par l'immersion suf- fisamment prolongée dans l'eau de javelle. Les coupes lavé< l'eau distillée sont ensuite neutralisées par l'acide acétique à i 1/200, avant d'être soumise à l'action du réa< tif colorant. Quel que soit d'ailleurs le mode de préparation des tissus examinés, qu'ils soient à l'état frai 3 ou traités par l'eau de javelle, on obtient chez les plantes les plus diverses (Phanérogames, Cryptogames vasculaires, Muscinées, Thallophyl et dans tous les tissus dont la membrane n'est pas incrustée par la ine ou la subérine, la coloration caractéristique des com- posés pectiques. Je n'ai jusqu'à présent observé d'exception que dans certaines familles de la classe des Champignons (Av. sporées, Sap. , Pérz'sporiacées, I rrédtnées} I rstïlagim etc.), clic lesquelles les membram filaments mycéliens ne décèlent pas la présence des corps gélatineux. Dans les Phanérogames, les Cryptogames vasculaire et le, Muscinées, les tissus dépourvus de composée pectiques rares : tels sont, par exemple, les poils d'un certain nombre de plantes, comme ceux du coton, ainsi que les tissus lignifié subérifiés. Deux séries d'épreuves viennent confirmer ! ultats four- nis par les réactifs colorants. Dans la première, les coupes de tissus sont placées dans le réactif de Schweizer et y séj turnent quelques jours pendant lesquels le réactif est renouvelé à. plusieurs reprises; la cellul 1 I bientôt enl les membrane-, sauf dans les tissus lignifiés; en mêmeten nposés pectiques, qui ] lans ces dernières, en grande partie transformés ( a acide pectique ; aussi les coupes sont-elle-- istantes et se déchirent-elles avec la plus grande facilité. Quand on s'est assuré que la structure d< a été conservée malgré la disparition compl< on ajoute quelques goutte, d'oxalate d'ammoniaque sur le porte-objet et l'on détermine, à l'aide du papier buvard, un cou- rant de liquide grès de la dissociation etobtenir des préparations dans lesquelles les cadres d'union sont incom- plètement dissous. Ces observations peuvent être réalisées avec les plantes et les c îles plus différents, feuilles, tiges, racines, etc. Tous les tissus, sauf ceux qui sont lignifiés ou subérifiés, sont rapi- dement dissociés et l'on peut obtenir ainsi de belles préparations de l'épiderme et des nervures. La dissociation des tissus par suite de la diss< Lution du ciment de pectate de chaux a lieu aussi, mais plus lentement, par le séjour prolongé dans les solutions alcalin i ou dans le ré-actif de Sehwei/.er, parce qu'il se forme des p doubles solubles et gélatinisables dans l'eau froide. Si l'on fait agir la solution alcaline à l'ebullition, la dissociation est rapi- dement obtenue; ainsi des feuilles de Lierre, de lloux, d'Iris, etc., bouillies pendant quelques minutes dans une solution de potasse à 2 ou 4°/0, permettent de séparer ave,- la plu i grande facilité les surfaces épidermiques, les nervures et le parenchyme. Lapeciose existe dans l'épaisseur des membranes. — Après la dissolution du ciment de pectate de chaux, la membrane ren- ferme encore un composé pectique intimement uni à la cellu- lose, qui demeure insoluble dans les alcalis après L'action des acid- i composé a été entrevu depuis longtemps par les chi- L. Mangin. — Sur les composés pec tiques. 367 mistes et il est désigné, depuis les travaux de Mulder, Harting- et de M. Frémy, sous le nom de pectose. La pectose est insoluble dans le réactif cupro-ammoniacal dans les tissus frais ou conservés dans l'alcool, c'est grâce à cette propriété que nous avons pu obtenir des préparations dont la structure était conservée malgré la dissolution complète de la cellulose. Cependant la pectose est très altérable, car sous l'ac- tion de l'acide chlorhydrique étendu et froid, elle devient rapi- dement soluble dans le réactif de Schweizer, aussi les coupes qui ont subi l'action d'un acide disparaissent-elles rapidement dans ce réactif et ne peuvent-elles servir à réaliser la séparation de la cellulose et de la pectose. Pour constater la présence de cette dernière substance dans les membranes dépouillées de pectate de chaux, on peut procé- der de la manière suivante : des feuilles de Houx, découpées en menus fragments, sont dissociées par l'action successive de l'alcool chlorhydrique et de l'oxalate d'ammoniaque. La pulpe obtenue est bien lavée et séjourne pendant quelque temps dans l'eau de chaux (1); on filtre et on place le résidu pendant une ou deux minutes dans le réactif de Schweizer, on étend d'eau, on décante à plusieurs reprises, puis on neutralise par l'acide acétique étendu. Les cellules sont examinées au microscope après addition d'acide phosphorique iodé, elles se montrent entourées d'une membrane incolore ou légèrement jaunâtre qui ne manifeste pas trace de cellulose ; celle-ci se rencontre seu- lement à l'état de granules dans la cavité cellulaire. D'autres cellules provenant de la feuille du Houx, ayant subi le même traitement, sont colorées par la safranine, le bleu de naphtylène etc., elles manifestent très nettement, dans la membrane dé- pouillée de cellulose, la présence d'un corps neutre qui se trans- forme rapidement en composés pectiques solubles dans les alcalis ; c'est ce corps que nous continuerons à désigner sous le nom de pectose sans pouvoir préciser davantage ses propriétés, puisque tous les moyens destinés à l'isoler modifient rapidement sa nature. La pectose et le pectate de chaux se rencontrent dans tous les tissus mous, mais en proportion inégale. 1. L'immersion dans l'eau de chaux a pour effet de rendre la pectose moins soluble dans le réactif de Schweizer ; sans cette précaution la membrane serait totalement et rapidement dissoute par le réactif. 368 ]« >URNAL DE BO I ANIQUE membranes des jeunes tissus, dans le méristème primi- tif et les méristèm >ndai , renfermenl iurtout de la p< tose et ne contiennent pis ou renferment peu de pectate de chaux. 1 )ai la pet tose e rec< »nnai table d stades les plus jeunes de la form il ion de la membrane et paraît engagée, avec la cellulose, dans une combinaison qu'on pourrait pi ut être comparer aux glucosides ; la membrane constituerait en quelque sorti- un celluloside o qui se dédoublerait faci- 1 ment sous l'action des acides et «les alcalis en cellulose et en pectique. A. mesure que 1< s ti sus vieillissent et dès -que se forment les întercellulaires, la proportion de pectate de chaux aug- mente notablement et cette substance occupe, en même temps que la lamelle mitoyenne, la surface extérieure des membranes qui, comme on le sait, est toujours dépourvue de cellulo I à et dans les surfaces qui limitent les espaces interc< Uulaires, le pe - tate de chaux se concrète en masses irrégulières : boutons, bâtonnets, qui remplissent plus ou moin tplètement ces itituent les formations que l'on a parfois confon- dues avec le protoplasme intercellulai Les deux; états que nous venons d'étudier pi :nt ch 1- - végétaux de nombreuses modifications intermédiaires, diffé- rant seulement par des degrés de solubilité ou par l'affinité pourlesl . Il n'est donc pas toujour dis- tingu ; les un autres; d'ailleur edistinction ■ pas ; à eau l'instabilité que pr< formes de transition sou-* l'influence des réactil Nou sion d Lier leur existence dans l'étude anatomique qui va suivre. Elle comprendra trois pai sa- crées re p cti\ aux tissus mous, aux tissus vasculaires et de soutien et enfin à l'épiderme. CHRONIQUE. M. le Dr. i von \A , privât docent à l'Université de Vienne, et r ne botac im- • Botanique à l'Uni Le Gérant.' Louis M kot. Paris. — J. Mcrsch, imp. 2J, PI. DcnferURochcreai:. 6" ANNEE. N° 20. 16 OCTOBRE 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LA TRIBU DES CLUSIEES RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DE CES PLANTES [Suite.) Par M. J. VESQUE. B. Subdivision du genre CLUSIA. Il n'existe pas, clans tout le règne végétal, un genre qui pré- sente des variations morphologiques aussi considérables que le genre Clusia. Il n'y a peut-être pas un genre, un peu riche en espèces, qui soit aussi uniforme quant à la structure anatomique des feuilles. Quelque interprétation que l'on donne de ce fait, je désire faire ici partager par tous l'admiration que m'imposent la sagesse et le tact merveilleux dont ont fait preuve les bota- nistes descripteurs, depuis Plumier et Jacquin jusqu'à M. Engler. Aucun des monographes du genre n'a essayé de le disloquer, si on excepte pourtant quelques espèces isolées ou à peu près isolées qui avaient été dès le début séparées du genre. Très cer- tainement la grande uniformité qui règne dans l'aspect extérieur de ces plantes a joué ici son rôle préservateur. Il ne serait peut- être pas téméraire de dire que, sans le savoir, on s'est laissé influencer par les caractères anatomiques dont on n'appréciait pourtant que les dehors bien obscurs et difficiles à analyser. C'est sans doute là ce qu'on appelle le tact botanique. C'est à Planchon et Triana que nous devons au fond la clas- sification des Clusia. Ils sont les véritables créateurs des sections, et, si on fait entrer dans notre genre quelques plantes qu'ils avaient distraites à titre de genres distincts, mais dont ils avaient eux-mêmes indiqué les affinités étroites avec les Clusia (Co- chlanthera, Polythecandra, Arrudea, Quapoya), en désignant même souvent la place qu'elles auraient occupée dans ce genre, il faut reconnaître qu'on n'a pas touché depuis à la distribu- Jl HJRNAL DE BOTANIQUE tion îles espèces en un assez grand nombre de sections. Je n'y toucherai pas plus que les autres botanistes. En présence d'un genre aussi polymorphe, l'idée de la créa- tion de sous-genres devait s'imposer. Bentham et Hooker i i | l'ont tentée, mais d'une manière bien malheureuse. Ces auteurs ne me paraissent pas avoir eu une idée nette des caractères de ces plantes; l'immense tâche qu'ils ont menée à bien est pour eux une excuse suffisante. M. Engler (2) a renoncé aux sous-genres ; il a conservé essen- tiellement les tribus de Planchon et Tri ma, les rangeant autre- ment et d'une manière plus rationnelle, et y faisant entrer les genres satellites de ces auteurs. Il y a beaucoup de rapports entre sa classification et celle que je vais donner : CLUSIA L. Sous-genre I. Thysanoclusia. Etamines allongées à anthères linéaires, rarement oblongues, s'ouvrant par deux fentes latérales, rarement pseudoporicides. Section 1. Anandrogyne Planch. et Triana. Etamines nombreuses, insérées sur un torus saillant, à filets courts, libres ou unis seulement à la base, à anthères linéaires ou linéaires-oblon- gues, à connectif étroit, à loges marginales s'ouvrant par des fentes longi- tudinales. Staminodes (dans la fleur femelle) 5-10, hypogynes, prives d'anthères, réduits à des dents membraneuses. Ex. : Cl. Ducu Benth., Cl. latipes Planch. et Triana. Section 2. CRIUVA [Clusiastrum , Ci et Criuvopsis Planch. et 'Pi iana). Etamines à peu pri s de la section précédente. Staminodes (dans la Qeur femell 5 ou en plus grand nombre, à filets aplatis, libres ou unis par leurs bases dilatées eu un anneau ou une cupule qui embrasse l'ovaire, à anthères aplaties, tronquées, portant 2 loges marginales avortées ou demi- avortées. Ex. : Cl. cuneata Benth., Cl. Criuva Cambess., Cl. a»iaco>:ica Planch. et Triana. tion 3. St.VUROCLUSIA Planch. et Triana. Sépales 4, pétales 4, déçusses par paire. Etamines nombreuses, rap- prochées en une masse centrale, libl es, à filets courts, à anthères basifixes, mutiques, 2-loculaires, à loges s'ouvrant par une fente longitudinale laté- ;ntrorse. Staminodes (dans la Heur femelle) plusieurs (4-8), libres, irvus d'anthères. Ex. : Cl. /lava L. 1. Gênera plantarum, I, p. 170. j. M irtius : Flora bras il., Cil. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 371 Section 4. Phloianthera (Phloiantkera Planch. et Triana, Arrudeop- sis Planch. et Triana, et Androstyliunt Planch. et Triana, sub titulo ge- neris). Torus de la fleur mâle plus ou moins convexe, cylindrique, ou conique, ou très élevé, conique à la base, cylindrique au milieu, renflé en massue au sommet. Etamines très nombreuses, étroitement rapprochées ou cohé- rentes (non concrescentes), formant comme un revêtement cortical du réceptacle, à anthères linéaires, biloculaires, à loges s'ouvrant par une fente longitudinale mais n'émettant le pollen que par le sommet, ou pseudo- poricidcs au sommet. Staminodes (dans la fleur femelle) le plus souvent unis en un anneau ordinairement privé d'anthères et entourant l'ovaire. Ex. : Cl. Arrudea Planch. et Triana, Cl. lanceolaia Cambess., Cl. Foc- keana Miqu. Section 5. EUCLUSIA Planch. et Triana. Etamines extérieures seules fertiles, les intérieures stériles unies en une masse centrale criblée de canaux résinifères et enfermant souvent un minuscule rudiment du pistil. Ex. : Cl. nemorosa G. F. W. Mey., Cl. rosea L. Sous-genre II. Cordyloclusia. Etamines en nombre indéfini ou sub-défmi, libres ou soudées, à filets prolongés en un connectif épais, à loges (2) adnées extérieurement au connectif. Section 6. Cordylandra Planch. et Triana. Etamines 20-00, irrégulièrement 2-phiri-sériées, ou en nombre subdéfini, plus ou moins régulièrement insérées. Filets épais anguleux ou cylindri- ques, cunéiformes ou en massue, libres ou unis à la base, ou plus ou moins étroitement serrés, mais non soudés. Anthères apicales, 2-loculaires à loges discrètes, s'ouvrant par une fente longitudinale ou par un pore. Staminodes (dans la fleur femelle) de même forme que les etamines de la fleur mâle, à anthères plus petites et plus ou moins avortées. Ex. : Cl. Pana-Panare Chois., Cl. fluminensis Planch. et Triana. Section 7. Retinostemon Planch. et Triana. Etamines unies en une masse résinifère superficiellement lobée ou lisse ; logos des anthères superficielles, adnées, s'ouvrant extérieurement par une fente longitudinale. Staminodes (dans la fleur femelle) réunis en une cupule privée d'anthères. Ex. : Cl. Candelabrum Planch. et Triana. Sous-genre III. Omphaloclusia. Etamines unies en un corps central massif ou traversé par le rudiment du pistil, à anthère uniloculaire, à loge sacciforme ou annulaire plongée dans le sommet du connectif, s'ouvrant irrégulièrement. Section 8. GOMPHANTHERA {Oïiiphalantliera et Gomphanthera Planch. et Triana). Ex. : Cl. eugenioides Planch. et Lind. 37a JOURNAL DE BO rANIQUE Sous- .nie IV. Polythecandra {Polythecandra Planch. etTriana, sub titulo generi . nombreuses, unies en une masse annulaire sous le rudiment du pistil. Filets i-pais, très courts, latéralement concrescents, 5-6-gones au . | ij 1 t creusi en une cupule contenant un grand nombre tic sais polliniques basifixes et libres. tion 9. POLYTHEC VNDR \. Ex. : Cl. Plane honiana Ëngl. Si nous cherchions maintenant à caractériser ces sous-genres et ces tribus par L'anatomie, nous échouerions. 1 Aucun caractère anatomique ne permet de séparer ces groupes les uns des autres». 11 est clone clair que le genre Clusia , après avoir acquis tous les caractères que nous lui connaissons, s'est différencié en groupes très nettement tranchés, mais que cette différenciation purement florale et ne touchant même «pu- L'androcée « n'a pas été accom- pagnée d'une différenciation anatomique concomitante ». Même à quelques exceptions près, les autres parties de la Heur n'ont pas varié parallèlement à l'androcée. Le nombre des sépales et des pétales, le nombre des ovules par loge de l'ovaire, le nombre même des carpelles, la direction des ovules, sont soumis à des variations le plus souvent indépendantes de la division en sec- tions. 11 y a quelques exceptions, mais pour le moment il est inutile de nous y arrêter. Les variations épharmoniques, accompagnées de variations morphologiques souvent de faible importance, ont ensuite introduites séparément clans chacune des sections, soit d'emblée, soit après une nouvelle dislocation basée exclusivement sur les organes floraux. L'histoire de chaque groupe doit être écrite séparément, car elle sVt réalisée d'une manière indépendante. Nous serons frappés, au cours de cette étude, de la répétition, de section en section, du même processus de différenciation épharmonique, de telle sorte qu'il en résulte des ressemblances parfois extraor- dinaires entre des espèces appartenant à des sections diffén 11 est probable que toutes les espèces ont emporté par hérédité une tendance, une allure épharmonique potentielle, telle que la variation (déjà amorcée chez l'ancêtre) se produit toujours de la même façon. Ces ressemblances sont le résultat des « éphar- monies convergentes », absolument comme cet air de ressem- J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 373 blance entre le poisson et la baleine, entre le chameau et l'au- truche, entre le bouc et la sauterelle, entre la taupe et la cour- tilière, est le résultat d'adaptations convergentes. Ceci dit, nous pouvons passer à l'étude spéciale de chacune des sections, en suivant l'ordre que nous avons adopté plus haut. C. Histoire de la section ANANDROGYNE. (Fig. 3.) Il n'est pas facile, avec les matériaux très défectueux qui existent dans les collections, de nous former une idée bien nette des affinités réciproques dans la section Aiiandrogyne. C'est tantôt l'exemplaire mâle, tantôt l'exemplaire femelle qui manque ; très souvent nous n'avons que le fruit. J'ai donc été forcé de n'appuyer que très légèrement sur la forme de l'anthère, ordi- nairement, à ce qu'il parait, linéaire, beaucoup plus longue que le filet, parfois {Cl. Ducu, Cl. havetioides) au contraire très courte, ovale ou elliptique. Me basant en cela sur d'autres res- semblances, j'ai rejeté en dehors du noyau d'espèces à loges 2-1- spermes (c'est l'exception) toutes celles dont la fleur femelle ou le fruit sont inconnus. Nous pouvons partir d'un premier groupe nodal composé de deux espèces (fig. 3), les Cl. Ducil et trochiformi's (sp. n.), la première colombienne, la seconde péruvienne, et qui ne semblent se distinguer entre elles que par le nombre des bractées calyci- nales, de 2, ou nulles pour les fleurs terminales, chez la première, de 4 chez la seconde. L'ovaire, chose rare chez les Clusia, est 4-loculaire à loges 2-ovulées, ordinairement monospermes par avortement. L'inflorescence est une panicule botrytique dans ses grandes ramifications décussées, à ramuscules terminés par des cymes 3-flores. L'épharmonisme est celui de tous les Clusia adaptés à des conditions de milieu peu accentuées : hypoderme de 3-4 assises, cellules en palissades 2-3-sériées médiocrement développées et de longueur décroissante, stomates à peine plus grands que les cellules épidermiques avoisinantes. Le pétiole est bien différencié, grêle par rapport aux dimensions de la feuille, ni ailé, ni même marginé. Or, il existe encore deux autres espèces à loges de l'ovaire 2-ovulées et, souvent plus tard, monospermes; ce sont les Cl. Pseiidohavetia et sphasrocarpa , tous deux du Pérou. Il s'agit de voir comment ces deux espèces se rattachent au groupe nodal, 374 IOURNAL DE BOTANIQUE si elles se disposent en une seule série linéaire ou bien si elles i ... 3. — Représentation graphique des affinités des Clusia de la section Anandrogync. dérivent indépendamment de ce groupe nodal. Le Cl. Pscitdo- havetia a des inflorescences multiflores comme la souche, tan- dis que le Cl. sphserocarpa ne porte plus que des cymes 3-flores J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 375 terminales. Le Cl. Pseudohavetia multiplie les assises de son mésophylle au point d'en présenter plus de 20, alors que le Cl. Ducu n'en a qu'une douzaine ; son hypoderme très volumineux compte 6-7 assises au lieu de 3-4; plus des deux tiers inférieurs du mésophylle proprement dit sont occupés par de grandes cel- lules à parois robustes et sans doute aquifères ; cependant les stomates ne dépassent guère le volume des cellules épider- miques : bref, nous avons affaire à une espèce qui s'est adaptée au climat sec d'une manière toute spéciale. Le Cl. sphasrocarpa ressemble beaucoup plus au Cl. Ducu que le précédent. Son système assimilateur, son hypoderme et le tissu aquifère peu développé de la face inférieure sont les mêmes ; les stomates sont franchement mais pas notablement plus grands que les cel- lules voisines; la différence essentielle réside dans l'appauvrisse- ment de l'inflorescence ; ces deux espèces s'écartent donc du groupe Ducu-trochiformis par deux voies absolument différentes et terminent deux branches monotypes. Tous les autres Clîtsia contiennent plusieurs graines dans chaque loge du fruit. Tous les autres Anandrogyne , dont j'ai vu la fleur mâle, présentent des anthères linéaires beaucoup plus longues que les filets, sauf le Cl. havetioides , de la Jamaïque. Malgré toutes les différences, il serait bien étonnant qu'il ne se rattachât pas au Cl. Ducu qui seul (parmi les espèces à fleurs mâles connues) partage avec lui ce caractère des anthères arron- dies, certainement tout à fait étranger à l'épharmonisme. Les inflorescences sont multiflores, le pétiole est assez bien diffé- rencié mais déjà un peu dilaté ; l'anatomie ne diffère guère de celle du Cl. Ducu; malheureusement nous n'en connaissons pas la fleur femelle ; quoi qu'il en soit, le lien est manifeste, et de plus notre plante a varié tout autrement que les deux précé- dentes: d'où résulte une troisième branche. Le Cl. Popayanensis que je ne connais que par la description de MM. Planchon et Triana et dont l'anatomie est par conséquent inconnue, partage avec le Cl. trochiformis un caractère unique parmi les Anan- drogyne, les quatre bractéoles calycinales. Il serait bien singu- lier que ceci n'indiquât pas une affinité plus ou moins étroite avec le Cl. trochiformis ; les anthères sont linéaires, ce qui éloigne la plante du Cl. havetioides. Il faudra donc admettre une quatrième branche monotype partant du groupe nodal. — 376 JOURNAL DE BOTANIQUE Récapitulons : irc branche : Pseudokaveit'a, multiplication cellu- laire, hypodenne et tissu aquifère de la face inférieure exagérés ; 2' branche : sphserocarpa, appauvrissement de l'inflorescence, agrandissement relatif des stomates; 30 branche : havetioides , anthères du Cl. Dncu conservées, pétiole dilaté; 4" branche : Popayanensis , conservation des 4 bractées calycinales de l'autre type du groupe nodal, dilatation du pétiole et anthèn linéaires. Si nous portons maintenant notre attention sur les espèces à loges polyspermes et à pétiole dilaté, ou ailé ou même presque entièrement supprimé, nous y remarquons trois espèces adap- tées à des conditions moyennes et dont les feuilles présentent à peu près la même structure que celles du Cl. Ducu : ce sont les Cl. thurifera (Pérou), latïpes (Nouvelle-Grenade) et Maiigle (Guadeloupe). Les différences entre ces plantes, pour autant qu'on peut en juger d'après les échantillons assez incomplets, résident surtout dans la forme de la feuille et notamment dans le raccourcissement graduel du pétiole suivant l'ordre même dans lequel j'ai énuméré les espèces. Les inflorescences sont pluri- flores, plus riches cependant chez le Cl. latipes que chez les deux autres. Ce dernier diffère encore de ses congénères par la direction ascendante de ses graines, caractère très rare chez les Clusia et qu'il ne partage parmi les Anandrogyne qu'avec le Cl. peiiiarhyncha, une espèce certainement voisine, mais à pétiole bien développé, non marginé, que je n'ai malheureusement p - vue. Trois branches partent de ce noyau : 1 . Le Cl. Cassùwidcs (Pérou), à pétiole non marginé, à Limbe semblable quant à la forme et à la structure à celui du Cl. thurifera dont le pétiole est ailé, à cuticule ornée de perles irrégulières et à stomate- plu- tôt circulaires, non elliptiques. 11 semble donc que le Cl. Cassi- noideSy malgré ses loges pluriovulées, serve de lien entre le groupe thurifera et celui du Cl. Ducu. 2. Le Cl. elliptica, à pétiole court, ailé, à limbe de même structure, un peu plus • n >phyle que chez le groupe nodal, mais à inflorescences 3-flores, à stomates plus grands que les cellules voisines, et à cuticule striée en de >sus, perlée en dessous. Le Cl. ( "a ayant la cuticule perlée sur les deux faces, il y a une certaine analog entre ces deux espèces. 3. Le Cl. P \ à feuilles ex- térieurement très semblables à celles du Cl. Mangle, mais d'une J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 377 structure anatomique très différente, à inflorescences également pluriflores, mais à stomates beaucoup plus grands que les cel- lules voisines. L'hypoderme compte 5 assises, le mésophylle très développé environ 25-30, dont les quatre supérieures sont des palissades très fortement serrées les unes contre les autres, du moins dans les rangs supérieurs ; la cuticule supérieure est for- tement, l'inférieure faiblement striée. Cette dérivation hélioxé- rophile du groupe nodal ne s'arrête pas là ; il est en effet impos- sible de méconnaître les affinités qui rattachent le Cl. multîflora (Quindiù) au Cl. Pseudoinangle (Pérou) ; nous y trouvons des stomates beaucoup plus grands que les cellules voisines, un hypoderme de 6 et même 7 assises, un mésophylle très déve- loppé, à 3-4 assises de palissades, des inflorescences multiflores. Nous aurons donc cette fois une série linéaire Mangle-Psetido- mangle-multiflora qui constitue à vrai dire un groupe nodal secondaire avec le Cl. alaia. Quant à la forme de la feuille, la brièveté du pétiole, le Cl. alaia est plus proche du Cl. Pseu- domangle que du Cl. multîflora, de sorte qu'il y a ici deux liens, mais en revanche l'anatomie du Cl. alata est presque la même que celle du Cl. multiflora ; les cellules épidermiques de la face supérieure sont divisées verticalement chez l'un et chez l'autre par une multitude de cloisons parallèles, orientées de manière à laisser apparaître le contour des cellules primordiales. Ce carac- tère si singulier, qui n'est au fond que l'exagération d'une ten- dance commune à tous les Clitsia, rattache encore étroitement au Cl. alata le Cl. Pavom'i (Pérou) à inflorescences 3-flores, à pétiole court et large, mais à mésophylle beaucoup moins déve- loppé, macrocyte, ne renfermant que 2 assises de cellules en palissades. Les cellules de l'épiderme supérieur sont divisées verticalement par des cloisons parallèles et la cuticule fait une forte saillie extérieure le long du contour des cellules primor- diales. Le Cl. volubilis (Nouvelle-Grenade) enfin, assez sem- blable au Cl. Pavonii, quoique son hypoderme ne compte que 4 assises et que les subdivisions épidermiques soient moins fré- quentes, s'en distingue par des cellules scléreuses disséminées au milieu du parenchyme spongieux et de même forme que les cellules de ce tissu. En résumé l'image qui résulte de cette étude me paraît assez nette, malgré les nombreuses lacunes qui restent encore à com- 378 JOURNAL DE BOTANIQUE bler. Nous avons deux groupes nodaux principaux adaptés à des conditions physiques moyennes, un pour les esp< . loges monospermes (Ducu-trochiformis) portant les deux branches monotypes sphssrocarpa et Pseudohavetia et probablement en- core deux autres, également monotypes, conduisant à des espèces polyspermes, havelioides et Popayanensis \ Par l'inter- médiaire du Cl. Cassiuoidcs ce groupe se rattache au groupe nodal thurifera-Mangle-laUpes ; peut-être le Cl. poitarhyiicha (mal connu) se relie-t-il au Cl. latipes, mais nous voyons surtout 2 branches, l'une conduisant au ( 7. clliptica qu'il sera peut-être possible de rattacher au Cl. Pavonii, l'autre aboutissant à un groupe secondaire xérophile et héliophile, Pseudomangle- viultfflora-alata, d'où part la branche unique Pavonii-volubilis. Peut-être pourrait-on taire partir le Cl. volubilis directement du groupe thurifera\ le rameau étant dans tous les cas monotype, ce détail n'a pas grande importance. Les seuls doutes qui restent concernent d'abord les deux espèces dont l'anatomie esl inconnue et ensuite le Cl. havetioides que les anthères très courtes m'ont fait rattacher au groupe Ducu, en dépit des loges ovariennes pluriovulées. Peut-être sera-t-on amené- a changer sa position quand on connaîtra les fleurs mâles de toute, les espèces (ÏAuaudjiKr La distribution géographique des Anandrogyne est très remarquable. Tandis que le genre Clusia, pris dans son en- semble, occupe tout l'espace situé au N.-E. d'une ligne allant du Pérou à Rio-de-Janeiro, jusqu'aux Antilles, nous voyons L< Anandrogyne échelonnés suivant une bande allant du Pérou, par la Nouvelle-Grenade, jusqu'à la [amaïque et la Guadeloupe; le giand axe tic l'aire occupée par ces plaines est pre que per- pendiculaire au grand axe de celle des Clusia en général qui, dans leur ensemble, paraissent mieux se ressentir (h- la marche des isothermes dans cette région du globe. (.1 suivre.) LA bRl'XlSSURE ET LA MALADIE DE CALIFORNIE (Fi 1' r MM. P. VIALA et C. SAUVAGEAU. S-- 2. A. — Les viticulteurs du sud de la Californie avaient observé, vers 1882 et 18S4, dans le comté de Los Angeles, surtout dans P. Viala et C. Sauvageau. — La Brunissure et la Maladie de Californie. 379 les vignobles de Santa Ana et d'Anaheim, la disparition brusque, sous l'influence de causes inconnues, d'un assez grand nombre de ceps de vignes. En 1885, le mal s'étendait et il prenait une très grande importance en 1886 et 1887 ; sa progression a été constante quoique moins rapide pendant ces dernières années ; presque tous les vignobles des comtés de Los Angeles, San Diego et San Bernardino ont été envahis. C'est surtout aux environs d'Orange, d'Anaheim, Santa Ana, Modena, Tustin, Santa Bar- bara..., que la maladie a été le plus intense; mais elle n'a pas encore dépassé le sud de la Californie. Quelques indices du mal semblent avoir été reconnus cependant dans le nord de la Cali- fornie, surtout dans les comtés viticoles de Napa et de Sonoma. La maladie n'existe pas en Europe. L'un de nous, après l'avoir étudiée dans le comté de Los Angeles, en 1887 (1), avait insisté, à plusieurs reprises, sur son importance, et l'avait décrite sous le nom qui lui a été conservé de Maladie de Cali- fornie. Un arrêté ministériel a pris, en 1892, des mesures prohi- bitives énergiques pour éviter que le vignoble français ne fût envahi, et l'importation des boutures de Vignes a été interdite de Californie en France. La Maladie de Californie est une affection dont les effets désastreux ont été comparés à ceux du Phylloxéra; elle détermine non seulement des pertes importantes de récolte, comme le font le Mildiou, l'Oïdium, le Black Rot, mais elle amène souvent, dans l'espace d'un ou de deux printemps, la mort brusque des vignes. En 1886, au moment où les viticulteurs de la Californie commençaient à avoir de grandes craintes pour l'avenir de leurs vignobles, les pertes de leurs récoltes étaient évaluées, pour le comté de Los Angeles, à un tiers de la production totale. En 1887, on estimait que ce comté produirait 250,000 boîtes de raisins secs; la récolte fut seulement de 75,000 boîtes. Des exploi- tations entières, certaines de 10 et de 50 hectares, ont été dé- truites dans l'espace de deux années ; quelques parcelles ont été foudroyées pendant le printemps de 1887 ; des vignobles de 150 et de 200 hectares, des environs de Tustin et d'Anaheim, ont été décimés, de 1885 à 1889, dans la plupart de leurs parties. M. Ethel- 1. Pierre Viala; Une mission viticole en Amérique (Montpellier, 1889, pag. 292- 295, avec une planche). — Id., Conférences viticoles de Montpellier, Béziers, Saintes, Nîmes (1888). |OURN \l. DE liOl ANIQUH bert Dowleil ( i) estimait que de 1885 à 1889 il y avait eu plus de 2,000 acres (800 hectares) d'anéantis par la Maladie de Cali- fornie. M. Newton T>. Pierce (2), dans un rapport qu'il nous com- munique sur (.'■preuves, dit que, depuis l'origine de la maladie, 25,000 acres (10,000 hectares) ont été détruits, pour le comté de Los Angeles, dans les régions d'Anaheim, Santa Ana, Los Angeles, Pomona, etc. Depuis 1SS4, le Département de L'agriculture de Washington et le Board of state viticultural commissioners de San Francisco ont fait étudier sur les lieux et sans discontinuité La Maladie de Californie. M. F. \Y. Morse, qui a, le premier, publié un mémoire sur cette affection, en 1886 (3), attribuait la Maladie de Californie à « des particularités locales, plus ou moins accidentelle., du climat du sol, des conditions d'humidité *>. En 1887, ^ un ^e nous a étudié la maladie dans les vignobles des environs d'O- range (comté de Los Angeles), il en a donné la description et a émis l'opinion que l'affection, à cause des caractères spéciaux de son développement, était due à un parasite; il a signalé en outre le fait important qu'elle était transmissible p ir les bouture. 14). Depuis, aucun fait nouveau n'a été apporté et l'on n'a pas trouvé, malgré d'incessantes recherches, quelle était la vraie nature de 1 1 .Maladie de Californie. M.Ethelbert DowlenU |,et surtout .M. New- ton B. Pierce, dans divers rapports (6), et dans une étude n détaillée et récente (7), ont donné l'historique complet et les caractères extérieurs de la Maladie de Californie. M. Newton B. Pierce qui, depuis 1889, a hargé par le Département de l'agriculture de Washington d'étudier la Maladie de Californie dans les comtés de Los Angeles, de San Bernardino et de San 1. Ethelbert Dowlen; Lettr M. P. Viala et Bulletin du B . • tate viticultural commissioners (.San Franscisco, r88g e( 1- I90). 2. Newton l>. Pierre; The California vine disease U. S. Departmi fil- culture. Division of vegetable Pathology. Bulletin n° 2, 1 volume de 1 es avec 27 planche . . W. Morse; Report of an examination into the phenome-na and causes of a supposée! vine disease in Los An rt of the viticultural work. University of California) pag. 176-1 4. P. Viala; Une mission viticole en Amérique 1 5. Ethell ert 1 » iwlen ; Lettres à M. P. Vi da (1 : ton B. Pierce and Galloway; Report of the Secretary of Agriculture (Washington, 188g : The California vine disease, pag. 423-439, avec une lettre de W. A. Henry. - 1890: The California vine di 400; — 1891 : pag. 4'' et pag. J71-3; 7. Newton B. Pierce; I 1 lia vine disease [loc. cit.). P. Viala et C. Sauvageau. — La Brum'ssure et la Maladie de Californie. 381 Dieo-o, a réuni un ensemble d'observations intéressantes sur les conditions dans lesquelles se développe la Maladie de Californie dans les vignobles, mais il n'a pu en déterminer la cause. Quelques observations isolées l'induisent cependant à penser que la Maladie de Californie pourrait être de nature microbienne. Les recherches préalables que nous avons faites sur le Plas- modlophora Vltls nous ont permis de nettement spécifier que la Maladie de Californie est causée par \m Plas?nodlophora que nous avons séparé de celui de la Brunissure, sous le nom de Plas- modloplwra californica, par suite des caractères bien spéciaux qu'il imprime aux plantes attaquées et de ses effets autrement graves sur les vignes (1). B. — La Maladie de Californie se développe dans les vignobles âgés aussi bien que dans les jeunes plantations, dans toutes les natures de sol et dans toutes les situations, sur les vignes sau- vages (V. californica) en pleines forêts, aussi bien que sur les vignes cultivées. Les premières taches dans un vignoble forment généralement des bandes longitudinales de souches mortes ou mourantes autour desquelles la maladie s'étend rapi- dement. Les indices du mal se manifestent dès le premier printemps et commencent par l'extrémité des pousses ; la maladie gagne peu à peu vers la base des rameaux; on constate ensuite les altérations dans les bras, le tronc et, en dernier lieu, sur les racines. Les jeunes rameaux des souches malades partent avec beau- coup de retard et poussent mal; ils sont plus ramifiés qu'à l'état normal, courts, à nœuds rapprochés, et ils présentent des carac- tères extérieurs d'altération comparables à ceux des feuilles. A l'automne, les sarments desséchés, parfois partiellement aoùtés, ont des zones brunes et noirâtres dans le bois: la tige est zonée 1. M. N. B. Pierce et plusieurs viticulteurs ont établi des comparaisons avec une maladie de la Vigne spéciale au sud de l'Italie et surtout à la Sicile que les Italiens nomment Mal nero (Voy. P. Viala: Les maladies de la Vigne, 1887, pag. 419-42=;). Il se peut, d'après ce que nous connaissons de cette dernière affection par les caractères du développement et par ceux des plantes attaquées, que le Mal nero soit dû aussi à un Myxomycète, mais, d'après ces mêmes caractères, les maladies nous paraissent spécifiquement différentes. L'étude du Mal nero est entièrement à reprendre au point de vue de la cause qui le produit. Quant au Folletage et au Rougeot (voir P. Viala, les maladies de la Vigne, pag. 431 et 432), il n'y a aucune comparaison à établir entre ces deux maladies et la Maladie de Californie. JOURNAL DE BOTANIQUE de brun et de noir comme les rameaux. Les sarments, pris comme boutures sur des souches attaquées, transmettent la maladie aux ceps qui en proviennent. Les radicelles des pieds atteints sont peu nombreuses ; l'écorce noirâtre des ruines se sépare facile- ment, le bois est spongieux, noir et juteux:. Sur les feuilles, il se produit d'abord une coloration du paren- chyme par plaques irrégulières disposées entre les nervures et sur le pourtour du limbe ; elles sont jaunâtres et se décolorent de plus en plus. Elles deviennent définitivement rouges ou rouge brun, parfois d'un rouge noirâtre, d'où le nom de Black Mraslcs (rougeole noire) donné par quelques viticulteurs californiens à cet état de la maladie. Ces taches sont entourées de zones plus claires et se rejoignent parfois en formant des bandes longitudi- nales qui occupent presque tout le parenchyme. Les nervures non altérées sont toujours entourées d'une bordure verte. Les feuilles sont définitivement bariolées et elles sèchent. Elles tom- bent souvent pendant le printemps ou au commencement de l'été; les nouvelles feuilles qui poussent alors sur de nouveaux rameaux secondaires sont altérées à leur tour. C. — Ainsi que nous l'avons déjà dit, l'étude de la Brunis- sure de la Vigne nous a conduits à déterminer la cause de la Maladie de Californie qui est due aussi à un Myxomycète que nous avons rapporté au genre Plastnodiophora. Nous avons été contraints de limiter notre étude à quelques feuilles sèches, cueillies en 1887, seuls organes altérés que nous avions à notre disposition. Par mesure de précaution, et pour éviter 1 importa- tion de la maladie en France, ces feuilles, après avoir été séchées, avaient été soumises surplace (à Orange) à l'action des vapeurs confinées du sulfure de carbone. Les coupes dans le limbe des feuilles attaquées montrent que les cellules du parenchyme en palissade et du parenchyme lacu- neux sont envahies par le parasite, comme dans le cas du PL Vitis : ce que nous avons dit précédemment du Champignon de la lîrunissure pourrait s'appliquer à celui de la Maladie de Cali- fornie. Il y a cependant quelques légères différences; l'envahissement du parasite est presque toujours moins uniforme que dans le cas du PI. J'i/is : ainsi, une section pratiquée dans un point attaqué en apparence uniformément montre fréquemment des solutions P. Viala et C. Sauvageau. — La Brunissure et la Maladie de Californie. 383 de continuité, formées par des cellules saines, gorgées d'amidon, qui peuvent être aussi larges que les parties malades. Sur des coupes débarrassées du protoplasme cellulaire comme il a été dit précédemment, puis traitées par une solution iodée, et obser- vées à un faible grossissement, on voit souvent une alternance irrégulière de bandes jaunâtres et de bandes noirâtres; les pre- mières correspondent aux parties envahies par le parasite, où il n'existe plus d'amidon ; les secondes, au contraire, indiquent des parties restées saines et qui ont conservé leur amidon. Souvent aussi, le plasmode est plus dissocié que dans le cas du PI. Vitis : les cellules, au lieu d'être envahies dans la presque totalité de leur cavité par un réseau unique ou par des masses plus ou moins volumineuses, montrent plutôt de petites masses spongieuses. Autrement dit, et d'une manière générale, le para- site nous a paru moins abondant, plus grêle que dans le cas de la Brunissure. La Maladie de Californie, étudiée uniquement sur des sec- tions de feuilles, et comparativement à la Brunissure, semblerait donc moins importante que celle-ci. Mais, la première étant beaucoup plus meurtrière que la seconde, c'est donc que ses effets sur les racines et surtout sur les tiges doivent causer de graves dommages aux individus attaqués. Nous n'avons pas eu de matériaux nous permettant de les apprécier. Nous n'avons pas observé non plus la formation de spores. Cependant, le pa- rasite de la Maladie de Californie différant de celui de la Brunis- sure par son mode d'envahissement des feuilles et par ses effets sur les plantes attaquées, nous l'en séparons, comme nous l'avons dit, sous le nom de Plasmodiophora californien. §3- De même que M. Woronine, nous nous sommes servis du terme plasmode pour désigner la masse protoplasmique appar- tenant au Champignon qui se trouve à l'intérieur de chaque cellule de l'hôte infestée. Ce terme est ainsi dévié de son sens habituel, puisqu'il ne désigne plus le résultat de l'agglomération d'éléments distincts, mais bien un élément qui s'agrandit par sa propre nutrition. C'est ce dernier caractère, et son habitat dans des tissus vivants, qui rapprochent le Plasmodiophora des Chytri- 384 JOURNAL DE BOTANIQUE dinées, parmi lesquelles on l'a même intercalé 1 1 >, mais par les autres caractères il se rapproche plus des Myxomycètes. Le genre Plasmodiophora a été créé pour l'unique espèce PI, Brassicas\ depuis, on a décrit deux autres espèces qui ont d'ailleurs été très discutées. M. Woronine a signalé, en 1866, un Champign< »n filamenteux du genre Schinzia de Nàgeli, Schinzia Alni, comme étant la eau e des excroissances des racines de l'Aulne (2). Ses observations ont été confirmées et complétées par M. Frank (3). Mais M. Gravis (4), sur L'indication même de M. Woronine, dit que l'on rencontre dans ces excroissances deux Champignons : l'un, voisin du Plasm. Brassicœ, l'autre, se rapportant au Schinzia. Plus récemment, M. 11. Môller(5), reprenant l'étude de ces excroissances sur le Alnus incana et A. glutinosa, n'y a jamais vu de Schinzia^ mais seulement un Myxomycète très voisin de celui de la hernie du Chou, et qu'il nomme Plasmodiophora A/ni. M. Woronine dit à ce sujet (6) : « La découverte, par M. Môller, du Champignon proche parent du Plasm. Bras sic se confirme mes soupçons », mais reste à savoir si, dans les excroissances de l'Aulne, a il est seul ou s'il n'est pas toujours accompagné d'un Champignon fila- menteux ». La question est loin d'être tranchée, car, en 1886, M. Brunchorst (7», après avoir étudié les excroissances de l'Aulne, de X HippopJiac rhamnoides et de plusieurs Eleagnusy conclut que le Plasmodiophora Alni Môller n'existe pas, m 1. VanTieghem; Traité de Botanique, a* édit. — Au contraire, Woronine (loc. cit. , de Bar) 'ttde Morphologie und /■'. . Zopf (Die Pilstkiere oder Schleimpilse, in llandbuch der Botanik. Schenk , en font un Myxomv 2. Woronine; die bei des Se %r& rie (Alnus glutinosa) . ce; I *ienlupine (Lupinus mutabilis) auftretende W <•/- lun en (Mémoires de l'Acad. de- Saint-Pétersbourg', 1 >ns sur- certaines excroissances i/tie présentent les racines de /'. lulr, 'in des Jardins i Ann. Se. natur., sér. V, tome- VII, 18 ~, | $6, pi. VI . 3. !'.. Frank; Die Kran teiten der Pflansen. Breslau, 1 uiv. 4. A Gravis; Le Schinzia Alni Woronine. Observations anatomiq excroissances des racines 'ne (Mém, delà Soc. roy. de \'~'>\. d tome XVIII, r i, pi. ! , el .\'<>ic sur les 1 tances des . de , ' H. Môller; Plasmodiophora Alni (Berichte der deut. bot. G aft, tonv III, i - -". pa ' . 102-1 6. Woronii ~.w dcisi Aufsatse von Herrn. //. .' modio] dent. bot. Gesellscb, r. |. Brunchorst; t Wurstelanschx ;: Alnus iceen (Untersuchungen aus déni Botan. [nstit. zu Tûbingen, vol. II. Leip i, pag. 151 à 177, pi. I). P. Viala et C. Sauvageau. — La Brunissure et la Maladie de Californie. 385 est le résultat d'une fausse interprétation d'un Champignon ab- solument différent d'un Myxomycète quelconque » (/oc. cit., pag. 175); pour lui, le parasite se rapprocherait du Schinzia, mais en différerait assez pour justifier la création d'un nouveau genre Frankia, et le PI. A/ni devient ainsi Frank/a snb/ilis (Joe. ci/., pag. 174). Cependant, M. Frank (1), reprenant à nou- veau ses observations personnelles sur ce sujet, compare les tubercules de l'Aulne et des Eléagnées à ceux des Légumineuses ; il ne croit plus à l'existence d'un parasite mais à une organisation spéciale du protoplasme des cellules de l'arbre, qui permettrait l'emmagasinement et l'utilisation de matières albuminoïdes. « En conséquence, le Schinzia Alni, le Plasmodiophora A/ni, aussi bien que le Frankia snbli/is, sont à rayer de la mycologie » (/oc. ci/., pag. 57). Malgré cela, M. Schrôter (2) fait rentrer le genre Frankia dans le genre Plasmodiophora, et le Frankia snb/i/is devient pour lui les deux espèces Plasm. A/ni {Wov on..) Môll., et Plasm. Eleagni Schrôt. De son côté, en 1890, M. Môller (3) abandonne complètement le Plasmodiophora Alni dont il est l'auteur, car de nouvelles observations lui ont montré un Champignon filamenteux muni de sporanges; il confirme l'interprétation de M. Brunchorst et la complète, en ce qui concerne le Frankia subtilis, et il crée même l'espèce Frankia B 'runchor s h 'i 'pour un parasite habitant les excroissances des racines du Myrica Gale. Enfin, tout récem- ment, dans son Trai/ê de Bo/aniqne, M. Frank (4) s'est converti à l'existence du Frankia, et il confirme les observations de MM. Brunchorst et Môller; il croit à une véritable symbiose, compare le parasite de l'Aulne aux mycorhizes, et appelle les excroissances des Mycodomaties. Après le travail de M. Woronine, le Plasmodiophora Bras- siese n'est pas discutable comme genre ni comme espèce. L'état 1. B. Frank; Sind die Wurs élans chwellung en der Erlen uud Eliiagnaceen Pilsgallen} (Berichte der deut. bot. Gesellschaft, tome V, 1887, pag. 50-58, pi. IV), et Ueber die Pilssymbiose der Leguminosen {Idem, tome VII, 1889, pag 332".Hô). 2. J. Schrôter; Myxomycètes ; Phytomyxinas (Die natûrlichen Pflanzenfamilien d'Engler et Prantl, 1889, pag. 7). 3. H. Môller ; Beitragsur Kenniniss der Frankia subtilis Brunchorst (Berichte der deut. bot. Gesellschaft, tome VIII, i8go, pag. 215-224). 4. B. Frank; Lehrbuch der Botanik (Leipzig. 1892, vol. I, pag. 268). 386 IOURNAL DE BOTANIQUE végétatif des Plasm. Viit's et Plasm. californica montre une grande re semblance avec celui du Plasm. Brassic.-r, et il est probable que La découverte des organes reproducteurs de ces deux espèces justifiera le rapprochement que nous avons fait. (Jik ii qu'il en soit, la nature de leur appareil végétatif ne pourra sûrement pas être discutée comme l'a été celle du parasite ou • les parasites des excroissances des racines de l'Aulne et d 1 lea 'nées. §4- Les conditions défectueuses dans lesquelles nous étions pla< pour l'étude de la Brunissure et de la Maladie de Californie i nous ont pas permis île suivre le développement complet du Plasmodiophora Vitis et du Plasmodiophora californica. La connaissance de ce développement serait cependant nécessaire pour déterminer les moyens d'enrayer la marche de ces deux parasites ou les traitements à employer contre eux, surtout con- tre le PI. californica. Nous espérons connaître bientôt les formes végétatives et de reproduction du PI. Vitis, cause de la Brunissure; mais ce n'est que par une étude sur place, en Californie, que l'on parviendra à préciser quels sont les moyens de reproduction du /'/. cali- fornica, cause de la Maladie de C 'ali/ornic, et quels sont les pro- cédés de lutte à employer contre lui. 11 serait utile que i questions fussent résolues pour diminuer les craintes légitime qu'ont les viticulteurs français de voir la Maladie de Californie envahir leurs vignobles. Les mesures administratives prises pour empêcher l'importation des boutures de vignes de Californie France sont, en tous cas, justifiées, car, outre que le PI. cali- fornica pourrait être importé par des fragments de feuille-, malades adhérents aux boutures, nous sommes convaincus que le parasite se développe dans les rameaux. Les procédés de traitement qu'a indiqués M. Woronine (,' cit., pag. 560-570) pour le Plasmodiophora Brassicœ de la 1 ter- nie du Chou ne sont pas applicables pour la Brunissure ou pour la Maladie de Californie. Ainsi que le fait remarquer M. Woro- nine : « Aucune substance n'est capable de tuer le plasmode et les spores du PL Brassicse , et en même temps d'épargner le tissu même de la racine du Chou dans lequel le Plasmodiophot a < P. Viala et C. Sauvageau. — La Brunissure et la Maladie de Californie. 387 parasite; cette substance, quelle qu'elle soit et quelle que soit la manière de l'employer, tuerait aussi le Chou. » Il en est de même pour le PL Vitis et pour le PL californien, de même que pour tous les Champignons dont l'appareil végétatif est interne aux tissus. M. Woronine indique, par suite, comme le meilleur moyen pour se débarrasser de la hernie du Chou, d'arracher toutes les plantes malades, de les détruire par le feu, cela dans toutes les régions à la fois, et de pratiquer ensuite l'alternance des cultures Ces procédés ne peuvent être appliqués pour la Vigne. Les tentatives qui ont été faites dans le comté de Los Angeles contre la Maladie de Californie (N.-B. Pierce, loc. cit,) au moyen des sels de cuivre, du soufre, etc., n'ont donné que des résultats insignifiants. La Brunissure paraît aussi s'être développée sur des vignes traitées normalement contre le Mildiou et l'Oïdium. Ces résultats négatifs ne doivent cependant pas être considérés comme absolus. Un fait important à noter, c'est que la Brunis- sure n'existe que sur les feuilles ( peut-être aussi sur les rameaux) et que la Maladie de Californie débute par l'envahissement des organes extérieurs, feuilles et rameaux. La transmission et l'ex- tension des deux maladies paraît donc avoir lieu, a priori, par ces organes extérieurs. Il est fort probable que, si l'on parvient à préciser exactement le mode et l'époque du premier envahis- sement du PL californica, aussi bien que du PL Vitis, il sera possible de combattre ces deux affections par les traitements préventifs, les seuls applicables, qui donnent des résultats cer- tains contre les autres maladies de la Vigne. EXPLICATION DE LA PLANCHE XII. Plasmodiophora Vitis, sp. nov. Coupes dans des feuilles atteintes de la maladie de la Brunissure. Toutes les figures ont été dessinées d'après des préparations faites sur des feuilles sèches conservées en herbier. Le grossissement est le même pour chacune d'elles et de 750 diamètres. Fig. 1. — Le plasmode se présente sous forme de lames très minces et délicates, figurant un réseau à larges mailles. Vers le milieu de la figure on voit un même plasmode passer dans trois cellules contiguës. Fig. 2. — Le plasmode tapisse la plupart des cellules avec l'aspect d'un réseau plus ou moins régulier; des tractus protoplasmiques peuvent unir les faces opposées du réseau d'une même cellule. D'autres cellules renferment des globules assez nettement arrondis, les uns simplement JOURNAL DE BOTANIQUE lacuneux, 1rs autres spongieux. Une cellule de l'épiderme renferme deux de ces globul FiG. ,;. — Les plasmodes sont den peu transparents; ils forment des .unis irréguliers, parfois plus nu moins fragmentés. Trois des cellules inférieures renferment le parasite sous forme d'un très grand nombre de vésicules qui sont chacune recouvertes d'un réseau spongieux extrêmement ténu. FiG. 4. — Les cellules du parenchyme de la Vigne s >nt remplies de globules de taille très différentes, qui représentent unr fragmentation du plasmode. Quelques-uns sont tout à fait homogènes, et ressemblent à des gouttelettes de graisse; les autres sont plus ou moins lacuneux. On a choisi pour la dessiner une coupe sur laquelle ces globules 'tuent relativement peu nombreux ; on en trouve sou vent un nombre beaucoup plus considé- rable. VARIETES Sur l'emploi du terme médiastin. — M. Camus (Journal de Bota- nique, t. VI, p. i.vi) désigne sous le nom de médiastin la partie indivise du lobe moyen du Libelle de \Orchis purpurea. Cette expression n'est pas un néologisme, comme on serait tenté de le croire, mais s'est appliquée jus- qu'ici à un organe absolument différent. De Candolle, dans sa The»rie élé~ mentaire de la Botanique (1819), p. 132, applique le nom de médiastin à Tune des formes des valves carpellaires. Je pense qu'il peut être utile de protester contre cette acception nouvelle donnée à un terme scientifique déjà ancien. La nomenclature est trop embrouillée par la synonymie pour que nous n'évitions pas autant que possible à la phytographie de tomb r dans les mêmes difficultés. C. ( OPINBAU. L' Bpilobium rostnarinifolium dans la Côte-d'Or. — D'après Royer (Flore d ■ la * ôte-d'Or, t. 1. 1881, p. [82), VB. rostnarinifolium n'a pas été retrouvé à C hassagne, Rouvray et Epoisses, où il est signalé par Lorey, mais a été indiqué à Dijon, parWeber, dans les talus de la partie du chemin de fer de Langres voisine du canal de Bourgogne. D'autre part, MM. \. Viallanes et |. d'Arbaumont (Flore de la ( ôt :-d'Or, [889, p. 139), citent seulement pour cette espèce les lo suivantes: ( hassagne, Rouvray, Epoisses, talus du chemin de fer entre Plombières et Dijon. J'ai donc pensé qu'il ne sei ait pas sans intérêt de signaler la présence de cette b :11e plante, pour la flore bourguignonne, dans la combe de > I vrey, où je l'ai re- cueillie il y a quelques années, ainsi que dans la combe de 1. , près de Nuits, où je l'ai retrouvée au mois d'août dernier. L. Mokot. Le Gérant: Louis Mokot. Paris. — 1. Merscû, trop. i2. PI. Deofcrunuchereau. 6" ANNÉE. N° 2i. ier NOVEMBRE 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. POLYGONATUM ET AULISCONEMA, Gen. nov. DE LA CHINE Par M. Henri HUA. La dernière énumération complète des Polygonatum publiée par Baker en 1875(1), comptait 23 espèces, auxquelles, depuis, diverses publications en ont ajouté 6 entièrement nouvelles : P. involucr.atum Maxim. = Periballanthus inv. Franch. et Sa- vat.(2), P.lasianthum Maxim. (3), P.platyphyllum Franch. (4), P. Knigianum Coll. et Hemsl. (5), P. Prattii Baker (6), P. kan- sttense Maxim. (7). En y joignant 3 anciennes espèces : P. humile Fisch., s tei wphyllum Maxim, et cirrifolium Royle, auxquelles Maximovicz (/. <;., p. 845, 854) a rendu, justement selon nous, leur autonomie, on arrive à 31 espèces, abstraction faite des autres différences entre les auteurs sur l'extension à donner à tel ou tel type spécifique (8). L'exploration de la région montagneuse du Sud-Ouest de la Chine, faite ces années dernières pour le Yun-nan par M. l'abbé Delavay, et pour le Su-tchuen par les RR. PP. Farges et Soulié et M. Pratt, vient de nous donner 16 formes nouvelles pour ce 1. Rev. of the gen. and sp. of Asparagacea?, by J.-G. Baker, in Journ. Soc. Linn., XIV, nos 7980 (avril-juillet 1875). — Gen. 8. Polygonatum, p. 552-561. 2. Franchet et Savatier, Enum. pi. Jap., II, p. 524 (1879). 3. Maximovicz, Diagnoses plant arum nov. Asiat., V, in Mel. biol., XI, 849 (publ. in Bull. Acad. des Se. de St-Pétersb , 1883, initio Decembris). 4. A. Franchet, Sur qq. pi. du N. de la Chine, Morot, Journ. de Bot., IV (1890), p. 318. — Tirage à part, p. 3. 5. Collet et Hemsley, PL jr. upper Burma and the Sham state. — Journ. Soc. Linn., XXVIII, nos 189-190, p. 138 (1890). 6. Hooker, le. pi., 2217 (1892). 7. Maximovicz (in schedulis), in Batalin, Nol. de pi. asiat. — Acta hort. pe- tropol. XI, 893 (1892). 8. Ainsi Maximovicz (l. c.) fait rentrer dans le P. officinale, comme variété du P. japonicum Mow. et Den., et assimile au P. macropodum Turcz. le P. um- bellatum Baker, considéré par ce dernier auteur comme espèce autonome. D'autre part, il rétablit le P. giganteum Dietr., en y faisant rentrer les P. cana- liculatum, commutatum, et Thunbergii, faisant partie pour Baker du P. lati- folmm, et en outre, le P. falcatum A. Gray, autonome pour ce dernier. 39o JOURNAL DE BOTANIQUE pays, dont 13 encore inconnues. Le total des espèces de Polygo- ncitum de l;i Chine atteint ainsi le chiffre de 22, c'est-à-dire près de la moitié du genre. Parmi les espèces nouvelles, l'une des plus remarquables est sans contredit notre P. Franc lictii, sp. nov., la troisième connue du type décrit autrefois par MM. Franchet et Savatier comme un genre nouveau sous le nom de Periballanthus (/. c.) et rattaché depuis par Maximovicz (/. c.,y>. 844) et par Bentham et Hooker (Gen., III, 769) aux Polygonatnm, parmi lesquels ils forment un groupe spécial, rattaché du reste aux formes à gran- des fleurs du P. officinale et du P. giganteum par L'intermédiaire des espèces suivantes de la même région. Cet ensemble d'espèces récoltées dans le Su-tchuen, entre 2000 et 2500 m. d ait., rappelle absolument par le port, et par les grandes Qeurs à filets stami- naux plus ou moins comprimés, à style très allonge, Les Polygo- natum du Japon, tous à feuilles distiques, oscillant autour des /'. officinale et giganteum. Le suivant, P. anomalit ni, nov. sp., également à feuilles dis- tiques, nous semble appartenir à un type tout nouveau. Un seul, P. Dclavayi, nov. sp., se rattache, bien qu'avec quelques différences, au groupe himalayen des Polygonatum à feuilles opposées. Un autre, P. pumilum , nov. sp., enrichit le groupe curieux de petites espèces à fleurs généralement uniques, roses ou viola- cées, à segments très allongés, à anthères presque sessiles insé- rées très profondément, à pistil très court, dont le type, jusqu'ici unique, était le P. Hookeri Baker; Taire géographique s'en étend sur toutes les montagnes de la frontière tibétaine entre le Sikkim à l'Ouest (Hook. fil. et Thomson) et le Su-tchuen à l'Est (passes entre Litang et Batang, Bonvalot et Prince 11. d'Orléans; Ta-tsien-lou, Pratt). On peut en rapprocher le /'. graminifolium Hook. [Icon. t. 833) de L'Himalaya occidental, alement petit de taille, avec les segments du périanthe plus allongés que dans toutes les autres espèces du génie, mais dont les fleurs, disposées par deux, ont les étamines insérées à la gorge du tube. Toutes les autres espèces, récoltées pour la plupart à envi- ron 3000 m., appartiennent au groupe des verticillés, et en aug- mentent beaucoup L'importance. Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Cliiiie. 391 On peut y distinguer deux groupes principaux. Le premier, caractérisé par les fleurs plus petites, les lobes extérieurs du périanthe n'étant que très peu ou pas du tout décurrents sur le tube, le style court, à peine aussi long- que l'ovaire, et n'atteignant jamais la longueur des étamines, com- prend des formes très proches les unes des autres, oscillant entre les P. verticîllatum et cirrijolium; ce sont nos P. airvistylum, erylhrocarpum , Soulicf, fuscum, trinerve, Fargesii. Les feuilles ont généralement les nervures scabres ou hérissées en dessous, sauf pourtant chez le premier, bien distinct de tous les autres, et les deux derniers qui, par ce caractère, se rattachent au groupe suivant. Dans celui-ci, les fleurs sont plus grandes, les segments exté- rieurs du périanthe toujours assez longuement décurrents sur le tube, le style étant toujours plus long que l'ovaire d'une façon notable, et atteignant, parfois dépassant le sommet des anthères. Il comprend trois espèces : P. sibiriatm, P. agglutinatum n. sp., P. Kiiigianitm. Le premier, à fleurs moindres, à caractères moins accentués, forme le passage aux précédents. Tous ont la tige et les feuilles très glabres. Nous n'attachons qu'une importance relative à la présence d'un cirre à l'extrémité des feuilles. C'est un caractère qui existe à l'état de tendance chez toutes les espèces à feuilles verticillées, où l'extrémité des feuilles s'allonge toujours en un acumen plus ou moins recourbé. Cette tendance s'accentue et les feuilles deviennent prenantes chez les espèces dont la tige s'allonge assez pour avoir besoin de ce soutien. Chez le P. cirrifolium , tant qu'il est jeune et de petite taille, les feuilles sont seulement un peu recourbées à l'extrémité (exemplaires provenant du Kansu occidental (Potanin) ou du Tibet, près Batang (Prince H. d'Orléans); ce n'est que dans les plantes élevées que le cirre se forme (exemplaires du Su-tchuen (Prince H. d'Orléans) et autres). Cette variété de formes dans le massif montagfnenx de la Chine S.-O. paraît indiquer que le centre de végétation des Polygonatum à feuilles verticillées, et peut-être de tout le genre, soit précisément en ce point. De là, ils s'irradient dans toute l'Asie, moins les grandes péninsules de l'Océan indien, et la Sibérie septentrionale. Le P. verticillatum va même jusqu'à -9: JOURNAL DE BOTANIQUE l'extrémité de l'Europe, dans les montagnes île l'Espagne. 1 t li seule espèce européenne de la section, qui, chose digne (K- remarque, n'a pas de représentants en Amérique, ni, chose plus curieuse, dans les îles du Japon. Seuls les Polygonatum à feuilles distiques s'étendent sur toute la région tempérée boréale des deux continents. I NUMÉRATION DES ESPÈCES DE POLYGONATUM. i. P. Franchetii, sp. nov. Rhizoma crassura, nodosum, roscum, radicibus filiforraibus nume- rosis. Caulis erectus v. arcuatus, glaber, 40-50 cm. altus, parte inf. nuda, tereti (in sicco sulcato), parle sup. folioso subangulato. Folia membranacea sparsa, geminata v. ternata, superiora 3-5 in fasciculo terminali disposita, lanceolata, basi in pseudo pi itiolo attenuata, mar- gine serrato scabriuscula, 3-7 nervata, nervis tribus principalibus luteo- albescentibus, conspicuis, glabris, in mucronulo o ntibus, aliis apice dichotomis subtus scabriusculis, pagina superiore viridi, inferiore glauca subpulverulenta. Folia long. ^-9 cm., lat. 1-2. Infimum latins, ère omnino amplexicaule, stérile semper. Flores conspicui, 2-4, in umbellam longipedonculatam dispositi. Pedunculus erectus, 3^,-2^ mm. long., post anthesin cernuus, compla- natus, cujus in apice crassiusculo bracteae 2-3 ovatae mucronulatae, sca- riosae, pedicellis teretibus longiores, involucrum Formantes caducum. Pedicelli inter se subaxjuales, 12-6 mm. longi. Perianthium inllato- campauulatum, album, ad 20 mm. long., 7 lat.; tubus 6-nervatus, ven- tricosus, basi atlenuatus, ad faucem vix constrictus ; lobi brevissimi, 2 1/2 mm. longi, 3 lati, exterioribus vix longioribus angustioribusque, omnes apice modice papillati, patentes. Stamina cristatim usque ad tubi trientém superiorem concrescentia, filamentis complanatis, gla- bris, basi latissimis. Antherae dorsifixae, basi emarginatae, Qavidae, subexsertae, connectivo (?) in calcare dorsali longo (1 mm., 5) papil- loso producto. Ovarium ovato-fusiforme, incomplète triloculare, ovulis 4-5 ad médium in loculorum angulo interiore bisej i.itim affixis, Stylus filiformis, antheras longe, perianthium paululum superans, stigmate tenui papilloso. Bacca globosa, nigra, quarn inter et stipitem usque ad articulationem concolorera perigonii basis marcescens. Habitat : Su-tchuen (Farges, n. 395 526 671) 2500m. d'alt. — 11?. et fr. en août. Je dédie cette remarquable espèce à M. Franchet, faible témoignage de reconnaissance pour sa bienveillance inépuisable et ses conseils excellents. C'est lui, d'ailleurs, qui a décrit les Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gai. unv., de la C'iine. 393 deux seules espèces jusqu'ici connues de ce type à grandes fleurs, caractérisé au premier coup d'oeil par la disposition des fleurs en ombelles, avec un involucre de 2-3 grandes bractées ovales. Nous ne pouvons nous empêcher d'attribuer à cet invo- lucre, présent à la base des ombelles florales, une valeur plus grande que celle des bractées foliiformes des pédicelles chez la var. bracteata du P. multiflorum , auxquelles le comparent Ben- tham et Hooker, sans avoir, il est vrai, vu la plante. Il y a des bractéoles sur les pédicelles dans un grand nombre d'espèces de Polygonatuju; une des rares exceptions est précisément offerte par le type du P. multiflorum; mais nulle part ailleurs que dans les trois espèces de ce groupe Periballaiithas Franch., elles ne se réunissent au point de bifurcation pour former une sorte d'involucre, si ce n'est pourtant dans le P. sibïricumYLed. Or cette espèce, bien qu'éloignée d'elles dans son ensemble, se rapproche des nôtres par son style allongé, dépassant les étamines presque exsertes, caractère qui, en même temps, l'éloi- gné nettement du P. cirrifolium, confondu avec lui par Baker. Le P. Francheti'i forme du reste le passage vers les formes verticillées ; ses feuilles, au lieu d'être alternes distiques comme chez les P. involucratiim et plalyphyllnm, sont éparses et même verticillées, au moins au sommet de la tige. Il se rattache d'ail- leurs à l'espèce suivante, par l'appendice proéminent qu'il pos- sède au dos de ces étamines, non moins que par l'insertion de celles-ci et l'aspect général de la fleur. 2. P. platyphyllum Franch. in Morot, Joum. de Bot. IV, p. 318. Habitat : Bois des montagnes avoisinant le couvent des Trappistes à l'O. de Pékin (Bodinier) ; plante rare. — FI. mai. 3. P. cyrtonema, n. sp^ (xupToç, gibbeux; vE[/.a, fdet). Rhizoma moniliforme. — Caulis teres, glaber, striatus, arcuatus, parte inferiore nuda cicatricula amplexicauli ad trientem superiorem instructa, parte foliosa subangulata. Alt. 72 cm., 39 nudis. Folia 13, alterna, conspicua, 11-S cm. longa, 3-1,50 lata, brevipetiolata, oblongo- lanceolata, acuminata, glaberrima, subtrinervia,aliis nervis numerosis apice dichotomis, subtus et supra striata, membranacea, supra viridia, subtus glauca; infima sterili, 8 sequentibus floriferis. Flores solitarii, conspicui, penduli,secundi.Pedunculussemiteres,subulatus, 20-23 mm. 394 IOURNAL DE BOTANIQUE long., ad perianthii basim articulatus. Perianthium inflato-campanula- tutn, albovirescens, 6-nervatum, 23-26 mm. long., ad basim attenua- tum, ad faucem vix constrictum. Lobi minuti, 3, 5 mm. longi, ovati, exteriores longiusculi, apice parnm papillosi, interiores latiusculi, conniventes (an in vivo patentes.-!, virid.es. Stamina ad perianthii trien- tem superiorem inserta, filamentis in tubo costatim decurrentibus, complanatis, dorso gibbosis papillatis. Antherae sagittatae, introrsae, lutescentes, subexsertae, 4-3 mm. longae. Ovarium elliptico globosum, imperfecte triloculare, in quoeumque loculo ovulis 6-8 biseriatis. Stylus liliformis, subexsertus, stamina valdc superans, stigmate mi- nnto pa[)illoso. Habitat : Su-tchuen (Fargcs, sans numéro). Par son port, rappelle les P. falcatum A. Gray, et gigan- teutn Dietr. var. macranthum Maximovicz ; en diffère par la taille des fleurs, l'insertion des étamines j)lus liaut dans le tube, la gibbosité dorsale des filets au niveau de l'insertion de L'an- thère. Ces divers earactères, de même que le style exsert à très petit stigmate, la rapprochent davantage des P. invalitcratitm, platypliyllum et Franchetii. 4. P. nodosum, n. sp. Rhizoma repens, tenue, ad caulium cicatrices antice nodosum. Cau- lis gracilis angulatus, basi 4-5 squamis vaginata, parte inferiore ouda non cicatriculata longiore, parti- snperiore breviore arcuata, long. tôt. u-44 cm. Folia 4-7, alterna, brcvipetiolata, oblonga, vix acuminata, tribus praecipuis nervis glabris, aliis numerosis subtus subscabriusculis, apice dichotomis, membranacea, supra viridia, subtus pulverulenta glauca, 4-7 cm. longa, 1-2 lata ; infima sterili. Flores 1-4, conspicui, solitarii, pedunculo subtereti subulato, [0-15 mm. longo, erecto, mox pendulo. Perianthii 20-25 mm. longi tubus infla tus, basi atténua tus, 6-nervatus, albovirescens; lobi bn (3 mm.), ovati, conniventes (in vivo patentes?), virides, apice intus dense papilloso-barbati. Staminum filamenta ad laucem inserta, parte libéra brevissima tubi ad parietem perpendiculari, parte inferiore in tubo nervatim decurrente, papillosa; antherae sagittatae dorso affixae, ûavidae, parte filamentorum libéra longiores, subexsertae. Ovarium globosum. Stylus longus filiformis, stigmate tenui papilloso, anthi superante, suliexserto. Alabastrum cylindrico tubulosum. Habitat : Su-tchuen, (Farges, sans numéro). Se rapproche du P. Maximovicz iz (F. Schmidt, FI. sachal. n. 449), autant qu'on peut juger par les descriptions, quant à la Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconemà, gen. nov., de la Chine. 395 fleur ; en différerait davantage par son rhizome grêle marqué seu- lement d'une nodosité ovale située, dans les exemplaires bien développés, en avant de chaque cicatrice caulinaire, ce qui lui donne une allure très spéciale; son stigmate, très réduit, semble aussi devoir le distinguer des variétés diverses du P. offïcinalis dans lequel Maximovicz fait rentrer le P. Maximoviczii\ et le rapprocher du précédent, en en faisant une espèce bien distincte. 5. P. officinale Ail. — Baker, Le. 554, excl. P. humile Fisch. — Maxim., /. c. 846. — P. vulgare Desf. Ami. Mus. IX, 49. — Kunth. En. V, 132. Habitat : Chine septentionale ; environs de Pékin, prov. de Kan- ou. — Disp. : Japon, Sibérie orientale, Daourie, Mandchourie, Mon- golie, Altaï, Transcaucasie, Europe. cl. Var. papillosum Franch. PI. David. \, 302. Habitat : Mongolie orientale, autour de Géhol (A. David, n° 1767); il. mai, fr. septembre. [J. Var. macranthum Hook. fil. Bot. mag. tab. 6133. Habitat : Chine occid. — Disp. : Japon (ex Hook. /. c.) — Pân- long-tôy, (prov. de Su-tchuen) ait. 2000 m. ; fl. août (Farges n° 513). (Id. n° 586.). Très analogues d'aspect entre elles et avec la figure du Bota- nical Magazine, les deux plantes du R. P. Farges ne sont pour- tant pas absolument identiques. Toutes deux ont une tige de 30 cm. environ, striée, plus ou moins anguleuse, légèrement scabre, sur laquelle la nervure médiane décurrente de chaque feuille dessine une légère arête translucide ; des feuilles larges, molles, atténuées à la base en un faux pétiole aplati, terminées par un acumen court, obtus, ou se réunissent les 7a9 principa- les nervures, vertes en dessus, glauques pulvérulentes en des- sous, avec les nombreuses nervures d'ordre inférieur scabrius- cules ainsi que les bords. Seulement dans les exemplaires n° 513, les feuilles s'élargissent vers le sommet, tandis que dans le n° 586, elles sont assez régulièrement elliptiques, également atténuées aux deux extrémités ; par là elles s'éloignent encore plus du P. officinale typique de nos pays, où les feuilles, très glabres, sont ordinairement un peu plus étroites vers le sommet que vers la base, et elles se rapprochent de la forme ordinaire chez le P. latifoliiwi Desf., espèce très voisine. 396 JOURNAL DE BOTANIQUE Les fleurs sont bien du P. officinale, mais très grandes (long-, tôt. 25 mm. env.,long\ des lobes 5), solitaires ou par deux, avec des pédoncules allongés aplatis. Les lobes, plus étroits dans le n° 513, sont plus larges dans le n° 586 ; les filets des étamines plus courts et papilleux dans celui-là, sont plus longs et glabres dans celui-ci. Le premier pédoncule naît dans l'aisselle de la seconde feuille chez le premier, chez qui la partie nue de la tige n'a aucune trace d écaille caduque, et à l'aisselle de la première chez le second, pourvu d'une cicatrice amplexicaule vers la base de la tige. J'ai tenu à signaler ces quelques différences, qui paraîtront de peu d'importance à quelques-uns, parce que je crois qu'elles aideront à mieux établir le type polymorphe du P. officinale^ espèce répandue dans toute l'Europe et, en Asie, dans la moitié septentrionale de l'aire de dispersion du genre entier, depuis la Transcaucasie jusqu'au bassin de l'Amour et au Japon. Dans cette dernière station, il se relierait aux types américains par sa variété tnacrantha^ et par le P. Tkunbergii^ espèce mal connue, rapportée avec doute par Maximovicz (/. c. p. 851), au P. gigantcum Dietr. comme variété très proche du P. of- /ïa'nale^ et au P. latifolium Desf. par Baker (/. c. p. 555). On sait que les auteurs modernes rattachent toutes les formes américaines à ces deux espèces, dont l'une s'étend dans l'Asie orientale en y variant, et l'autre dans l'Europe méridionale, et à une troisième, P .bifolinm Eliott, purement américaine. < . / suis 1 ~^-A«^l LA TRIBU DP. S CLVSIÉBS RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET AXATOMIOIT. DE CKS PLANTES [Suite.) Par M. J. VESQUE. D. Histoire de la section CRIUVA. (Fig. 4.) Planchon et Triana ont compris cette section d'une manière aussi étroite que possible ; elle ne renfermerait plus, à mon sens que la seule espèce Cl. Criuva^ divisée en 5 sous-espèces, et une espèce anormale, le Cl. calypirata dont la place, en l'ab- sence de ileui -s mâles, demeure quelque peu douteuse : nous ver- J. Yesque. — La t"ibu des Clusiées. 397 rons plus loin à quoi nous en tenir. Pour le moment, je désire discuter les limites à donner à la section Criuva. Contrairement aux auteurs que je viens de citer, Bentham et Hooker (Gênera plant. I, 170), qui attachent la valeur subgénérique au nom de Criuva englobent dans ce sous-genre les Auandrogyiie, les Criuva, Criuvopsis, Stauroclusia, Clusiastrum et Cordylan- dra. M. Engler, de son côté (Flor. bras., C II) renonce aux sous- genres pour faire de Criuva une vaste section conforme au sous-genre du même nom de Bentham et Hooker, mais à l'ex- clusion des Cordylandra. Je trouve cette exclusion très raison- nable et je suis complètement de l'avis du savant allemand lors- qu'il met à la suite des Criuva les Àndrostylium, les Phloian- ihera et les Euclusia, en affirmant ainsi la grande distance qui sépare les Cordylandra des Criuva : en effet pour MM. Ben- tham et Hooker les Androstylium et les Phloianthera sont des membres du sous-genre Spkasrandra, tandis que les Euchisia constituent tous seuls leur sous-genre Euclusia. On voit combien M. Engler, sans en avoir l'air et sans moti- ver d'ailleurs le remaniement qu'il a exécuté, a bouleversé la classification des Clusia, selon moi avec raison. Je dis cela avec d'autant plus d'assurance que ma classification des Clusia était faite avant l'apparition du travail de M. Engler. MM. Bentham et Hooker me semblent donner trop d'impor- tance à la soudure (congénitale) des étamines, tandis que AI. Engler et moi, nous nous attachons surtout à prendre les caractères dans la structure de chaque étamine prise isolément. Cependant, ayant été amené à diviser le genre en 4 sous-genres, J'ai cru nécessaire de séparer des Criuva non seulement les Euclusia, mais encore les Aiiandrogyiie, caractérisés par des staminodes réduits à de simples dents, — et les Slauroclusia, dont la structure florale, tçès particulière dans le genre, fait un groupe très homogène. Il est vrai que chez les Clusiastrum {Cl. cuueata) les staminodes peuvent se terminer par une an- thère privée de loges, mais cette anthère n'en est pas moins visi- ble, le staminode n'en est pas moins très éloigné de la forme qu'il affecte chez les Aiiaudrogyue. Il est vrai encore que nous ne connaissons pas la fleur femelle de toutes les espèces et que, par conséquent, nous man- quons parfois de l'unique critérium qui nous aurait permis de ;,,s JOURNAL DE BOTANIQUE fixer définitivement la place de plusieurs espèces. Dans ce cas le doute persiste, puisque l'anatomie ne peut nous renseigner à cet égard, ['ai laissé ainsi au ( '/. Pseudo-Mangle la place que Planchon et Triana lui avaient assignée et j'ai rangé dans la même section le Cl. Riedelïana Engl.,deux espèces que M. En- tier range parmi les Eucriuva. 11 nous reste ainsi pour la section ( *riuva l'ensemble des sec- tions Criuvopsis^Criuva et Clusiastrum de Planchon et Triana; les sections de ces auteurs deviennent des sous-sections. Quant à la sous-section Brachystemon, nouvellement érig< par M. Engler, je ne crois pas devoir la conserver ; elle repose entièrement sur la brièveté des tîl«ts des étamines ; or, je ne trouve pas sous ce rapport une si grande différence entre le Cl. amazonien, type des Criuvopsisi et le ( '/. penduliflora, type des Brachystemon, et même quand cette différence exi ferait, je ne comprendrais guère la nécessité d'en faire le fondement d'un groupe coordonné aux Criuvopsisy Eucriuva et Clusiastrum qui tous les trois présentent un ensemble de caractères et une physionomie tellement accentuée qu'il est impossible de les confondre. 11 nous reste donc à décrire les 3 sous-sections : 1. Clusiastrum. Staminodes nombreux, libres, obscuré- ment disposés sur deux rang-s ; pétales membraneux, non exac- tement opposés aux sépales, et en nombre différent de ceux-< i (5 pétales pour 4 sépales ou plusieurs pétales pour 5 sépales). Feuilles sessiles ou pourvues d'un pétiole court, large, ailé et sémiamplexicaule. 2. Eucriuva. Staminodes 5, rarement en plus grand nom- bre, dilatés à la base et confluents en anneau. Pétales en nombre ordinairement différent des sépales, membraneux, non exacte- ment opposés aux sépales. Feuilles brièvement pétiole. obovales, spathulées ou lancéolées, obtuses ou arrondies au sommet. 3. Criuvopsis. Staminodes 5, dilatés et confluents en anneau à la base. Pétales 5, épais, charnus ou coriaces, exactement opposés aux sépales, les internes delà fleur mâle infléchis au ommet et engagés dans une cavité ménagée au centre de l'an- drocée. Feuilles ordinairement assez, longuement p étiolées. J. Vesque. — ha tribu des Clusiées. 399 Considérons d'abord la première sous-section. Les différen- ces purement morphologiques ne sont ni nombreuses ni impor- tantes. Les sépales sont au nombre de 4 chez les Cl. crassifolia et ietrastigma (espèce dont la position est douteuse), auxquels viennent s'ajouter deux espèces que je ne connais que par les descriptions, les Cl. fragraus et scssïlls, au nombre de 5, chez les Cl. cuneata et Schomburgkii ; l'ovaire n'étant pas connu chez toutes, je ne puis en tenir sérieusement compte ; il est divisé en une quinzaine de loges chez le Cl. cuneaia, en 5-6 chez le Cl. fragrans, en 4 seulement chez le Cl. tetrasligma. L'inflores- cence plus ou moins riche pourrait également entrer en ligne de compte si les deux sexes étaient connus. Le fruit varie également, mais il n'est connu que chez les Cl. cwieaia et teArastigma. Passons maintenant aux Eîicrùiva . Je réunis en une seule et même espèce (Cl. Criuva) les 5 espèces suivantes: Cl. Criîiva, parviflora, Sellozoï'ana, Cambessedii et Ildejonsiana qui ne constituent plus qu'autant de sous-espèces et qui diffèrent entre elles par le connectif des étamines plus ou moins prolongé au- delà des thèques, et formant un appendice tantôt triangulaire, tantôt linéaire. Le caractère de groupe nodal que revêt cet en- semble, la variabilité assez grande de cet appendice du connec- tif dans le même androcée, suivant qu'on s'adresse aux étamines externes ou aux étamines internes, enfin la structure presque identique des feuilles, m'ont décidé à opérer cette fusion. C'est à côté de ce Cl. Crùiva que je range, avec un point de doute, une plante bien singulière, le Cl. calyptrata, dont les stamino- des sont entourés d'un disque en forme de sac qui les cache complètement pour ne s'arrêter qu'au delà du bord du stigmate; je n'y ai trouvé que 2 ou 3 pétales. Je ne connais que 2 espèces de Criuvopsis, l'une dont les étamines ont des fdets plusjongs (Cl. amazom'cà) que l'autre (Cl. pendulïfloi'd). Des trois espèces qui me sont inconnues, deux, les Cl. acumiuata et Martiana, paraissent se rapprocher du Cl. amazom'ca, tandis que le Cl. spathukefolia a été placé par M. Engler, à la suite du Cl. penduliflora. Qu'on jette maintenant les yeux sur la fig. 4, on verra de suite qu'un seul caractère anatomique, et même un caractère qui n'est pas purement épharmonique, concorde un peu avec la subdi- vision de la section : c'est celui qui est emprunté à la grandeur 4oo . JOURNAL DE BOTANIQUE des cellules épidermiques ( i ). Les ( 'rïuvopsis, auxquels se joint sous ce rapport le Cl. calyplrata, se distinguent par la grandeur de i i i s. « i à [ooo par mm. carré), puis viennent les i . tetrastigma et crassifolia, de la sous-section Clusiaslrum, avec [400-1600 cellules par mm. carré, enfin 1rs Cl. Criuva, cuneata et Schomburgkii ', avec [800-2100 cellules. Toutes les autres lignes courent indifféremment d'une sous- section à l'autre sans manifester le moindre parallélisme avec le contour de ces groupes, ['en conclus que « les caractères éphar- moniques ont apparu après la séparation des souches des trois sous-sections» et, comme corollaire, que <■ les similitudes éphar- moniques qu'il peut y avoir entre deux ou plusieurs espèces appartenant à des sous-sections différentes, entre les ( yl. cuneata et ( / iuva par exemple, sont le résultat de l'adaptation convergen- te, facilitée ici, au plus haut de^ré, par les allures ephai moniques du genre tout entier ». L'enseignement pratique qui se dégage de ces considérations, c'est que l'histoire de chacune des sous- sections doit être faite séparément. 1. Clusiastrum. Avec son mésophylle mince, composé d'une douzaine d'assises, avec ses cellules en palissades moyen- nement développées, avec son hypoderme de 3 assises de cellu- les et sa 1 uticule mince, le Cl. cuneata apparaît bien comme le centre du groupe (fig. 4). Le Cl. Schomburgkù ', quia comme lui pales, s'en détache par la cuticule épaisse, L'bypoderme de 4 assises et surtout par ses cellules en palissades dont les supé- rieures sont environ 10-12 fois plus longues que larges. 1 .es diffé- rences sont toutes quantitatives, on le voit, aussi la plante est- elle très voisine de la précédente, beaucoup plus que du Cl. crassifolia (1). En même temps nous voyons le mésophylle s'accroître de 12 a [6ou [8 assises. La ligne de différenciation adaptationnelle se caractérise donc, suivant la xérophilie croi - santé par l'épaississement «le la cuticule, de l'hypoderme et du mésophylle tout entier. Nous n'avons qu'à suivre cette même ligne pour arriver au ( 7. crassifolia qui a une cuticule épaisse, un hypoderme de 5 assise-, et un mésophylle de 24 assi , Les 1. M. P. Schumann a récemment démontre l'extraordinaire constance de la .cran : épidermiques chez 1 tylédones:B zurKenntniss Grenzen der Variation, etc., i entralbl., XI V, i. Planchon et Triana l'avaient étiquetée Cl. cuneata, M. Engler, Ll. cras- si'/c ■ J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 401 sépales ne sont plus qu'au nombre de 4, de sorte que les carac- tères épharmoniques quantitatifs reçoivent ici leur sanction spécifique. Mais, malgré sa xérophilie accentuée, cette plante est beaucoup moins héliophile que le Cl. Schomburgkii, les 2 ou 3 rangées de palissades, d'ailleurs très médiocrement déve- F'g- 4- — Représentation graphique des affinités des Clusia de la section Criuva. loppées, n'occupant guère que la cinquième partie du méso- phylle. Voilà donc un premier rameau, se détachant du Cl. cuneata et portant deux espèces. Il est bon d'ajouter que les Cl. cuneata et crassifolïa se distinguent par un hypoderme collenchyma- toïde, caractère qui fait défaut au Cl. Schomburgkii. 4„: IOURNAL DE BOTANIQUE Si le Cl. teirastigma est réellement à sa place parmi les Clusiasb '■///// ,il est clair qu'il doit former une branche monotype à part, se détachant du ( '/. cuneata dont il a presque la struc- ture anatomique ; les cellules épidermiques sont plus grandes, le mésophylle compte environ 1 6 assises au lieu de 12: les sto- mates sont à peine plus grands que les cellules épidermiques, la cuticule reste faible, mais les cellules de l'hypoderme et des deux ai 1 - inférieures du mésophylle sont remarquablement ponctuées. 2. Eucrïuva. Un hypoderme de 3-4 assises de cellules, un mésophylle d'environ 16 assises et dont la partie inférieure, forte de 4-6 assises, à parois sensiblement épaissies comme chez la plupart des Clusïa, prend pourtanl ici une importance plus grande que chez les autres espèces de la section, une ou deux assises de cellules en palissades occupant environ le quart de l'épaisseur du mésophylle, ou même moins, des stomates en moyenne plus grands que la majorité des cellules épidermiques, tels sont les caractères anatomiques des 5 espèces que je réunis à titre de sous-espèces sous le nom de Cl. Crzuva.Les variantes sont peu importantes; la cuticule, ordinairement mince, est au contraire assez épaisse chez le ( 7. ( r. Ildefonsiana ; ordinaire- ment lisse, elle est obscurément perlée à la face inférieure «les feuilles d'une forme de Cl. Cr. vera (exempl. de Claussen) et les stomates sont entourés d'une strie annulaire ondulée comme chez le Cl. penduliflora ; l'hypoderme enfin peut se réduire .'1 3 assises. Il est clair que cet ensemble présente absolument le cachet d'un groupe nodal, quoiqu'à vrai dire il n'y ait rien autour de lui et que par conséquent il ne mérite guère le nom de centre. C'est, à me - yeux, une nébuleuse et je ne serais nulle- ment surpris si un auteur, peu difficile sur la valeur de l'espèce, se mettait à en distinguer beaucoup plus de cinq ; même la struc- ture de la fleur est loin d'être constante, le nombre des stami- nodes surtout est sujet à de grandes variations : typiquement de 5 je l'ai vu s'élever a 16 dans un exemplaire d'Aug. de Saint- Hilaire. t 'est a tort que M. lai- 1er admet une grande régularité en disant : staminodia 5 v. m, raro 4 v. 8. J'en ai vu 7 dans l'exe/nplaire de Gaudichaud, n° 780, qu'on rapporte au ( /. ( r. Sellowiana et je crois que ce nombre peut varier notablement sur la même plante et qu'en cas de staminodes nombreux, ces J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 403 organes peuvent même se ranger plus ou moins nettement en deux séries, comme chez un Cl. cuneata. Le Cl. calyptrata, assez semblable au précédent par ses staminodes, est tellement particulier par cette espèce de disque déjà mentionnée, qu'il est difficile à placer. Les feuilles ressem- blent à celles d'un Cl. Crùiva, mais le mésophylle ne comprend qu'une douzaine d'assises comme celui des Criuvopsi's et du Cl. ameuta, le tissu épaissi de la face inférieure fait défaut et les cellules épidermiques, beaucoup plus grandes que chez le CL Criuva, semblent dévoiler un lien assez étroit avec le Cl. ama- zom'ca, mais en revanche les 2 ou 3 pétales sont membraneux et ne ressemblent en rien à ceux des Criuvopsi's. Je me suis donc décidé à laisser cette plante dans la sous-section Eîtcriuva. 3. Criuvopsi's. Les deux espèces que je connais, assez sem- blables par leurs feuilles longuement pétiolées et acuminées, sont fort distinctes anatomiquement. Le Cl. amazouica, par ses caractères épharmoniques en quelque sorte négatifs, occupe une position centrale par rapport au Cl. penduliflora. Ce dernier présente une cuticule inférieure chagrinée et des stoma- tes entourés d'une strie cuticulaire ondulée, comme chez une forme du Cl. Criuva vera ; en outre les stomates offrent, lors- qu'on les regarde de face, deux courtes dents obtuses qui sem- blent logées dans l'anti-chambre et qui se dirigent l'une vers l'autre. Je n'ai pu élucider autant que je l'aurais voulu cette singulière disposition. Les étamines sont plus nombreuses que chez le Cl. amazouica, les anthères beaucoup plus longues, presque sessiles, et rapprochées, dans le bouton, en un faisceau de la forme d'un prisme pentagonal, creusé d'une cavité cen- trale dans laquelle viennent se loger les sommets des deux pétales internes. Je lui avais donné le nom de prismandra avant la publication de la monographie de M. Engler. L'hypoderme compte 5 assises au lieu des 2-4 qu'on observe chez le Cl. amazonica ; cependant la cuticule n'est pas plus épaisse ni les cellules en palissades plus développées. E. Histoire de la section STAUROCLUSIA. De toutes les sections du genre, celle-ci est à coup sûr la moins connue, quoique le Cl. flava, cultivé dans les serres, en fasse partie. J'y trouve 5 espèces, dont une nouvelle et deux qui 404 JOURNAL DE BOTANIQUE me sont entièrement inconnues, les ( 7. ovigera et Brongniar- fiaua, cette dernière, originaire de Cayenne, cultiver, d'aprè Planchon et Triana, dans les serres «lu Muséum, où je ne L'ai cependant pas vue. Le ( 7. mexicana, récolté à plusieurs reprises et par des voyageurs différents, au Mexique, dans la vallée de Cofdoba, présente tous les caractères d'un groupe nodal ; à en juger d'après un échantillon, dubitativement étiqueté ( 7. ovi~ ra par Planchon et Triana, je le soupçonne de passer insen- siblement à cette espèce dont le i feuilles, quoique beaucoup plus grandes, présentent le même contour un peu rhomboïdal. Il a été distribué dans la collection Kerber sous le nom inexact de Quapoya Pana-Panare avec lequel il n'a rien de commun. Peut-être l'aire de ces ( lusia mexicains s'étend-elle beaucoup plus au sud qu'on ne le croirait d'après les échantillons que j'ai pu consulter. J'ai en effet reçu de M. Marcel Blanchard un fruit de Clusia qu'il a rapporté du Nicaragua et qui peut-être appartient à une e pèce de cette section. On ne connaît du Cl. mexicana que les fleurs mâles, qui concordent as^c bien avec la description de l'androcée que Planchon et Triana donnent pour leur (7. ovtgera. Le (7. alba est toujours une espèce très incertaine dont les Heur, ne sont connues que par les dessins et les descriptions de Plumier et de Jacquin. S'il appartient réellement à la section, il ne s'éloigne guère du Cl. mexicana que par l'hypoderme notablement plus déve- loppé. 11 en est tout autrement du Cl. flava qui représente dan. la section le type macrocyte, remarquable par le grand nombre d'assises cellulaires du mésophylle et île l'hypoderme et qui devient ainsi l'équivalent, par adaptation convergente, des espè- ces de même nature que j'ai signalées dans les sections précé- dentes. La géographie de ce groupe est curieuse. Il occupe une bande large de plusieurs de qui s'étend depuis le Mexique jusqu'à la Guyane et qui constitue par cela même l'extrême pointe par laquelle le grand axe de l'aire de. Clusia dirigé du N. W. au S. lî., se prolonge au delà de la [amaïque jusqu'au Mexique. , './ E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 405 MONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES DE FRANCE [Suite) Par M. E. G. CAMUS. (33). X ^» Tiinhali Velen. in Sitsb. d. bôhm. Acad. 1882. O. laxifloro -\- coriophora de Pomm. et Timb.-Lagr., Mé- moires hybrides Orchid., p. 41, pi. 24, fig. 3 et 4; Meut. Acad. Tottlotise, II, 4, p. 59. O. palustris X O. coriophora var. fragraus Barla Iconogr. Orchid., p. 56., et pi. 42. fig. 1.-18. O. coriophoro-palttstris Timb.-Lagr. Bttll. Soc. bot. Fr., IX, p. 587 (1862). Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige feuillée de 3-4 décim. Feuilles lancéolées, aiguës, très arquées. Fleurs en épi oblong, assez lâche, d'un pourpre foncé, une fois plus grandes que dans VO. corio- phora. Divisions du périanthe ovales oblongues, atténuées au sommet mais non acuminées, non conniventes en casque, un peu étalées. Labelle d'un pourpre foncé, pubescent à la surface et replié en dehors vers le milieu ; lobe médian plus long que les latéraux mais émarginé au sommet, ce qui lui donne une certaine ressemblance avec VO. palustris. Eperon horizontal, terminé en sac obtus égalant la moitié de l'ovaire. TR. Agen (de Pommaret) ; Var (Canut et Fossat, Sarato, Barla). (34). X &■ pafvifolia Chaub. FI. agen., p. 369; Gren. et Godr. FI. de Fr., III, p. 292. O. coriophoro ~{- laxiflora de Larambergue et Timb.-Lagr. loc. cit., p. 41. ICON. — O. parvifolia Chaub. loc. cit., pi. 7; Timb.-Lagr. Mém. hybr. Orchid., pi. 24, fig. 5; Reichb. f. Orch., pi. 512, fig- 34- Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Plante de 5 à 7 décim. environ. Feuilles très étroites, linéaires très aiguës, canaliculées. Fleurs en épi plus ou moins lâche, d'un pourpre violacé foncé. Divisions supérieures du périanthe elliptiques, courtes, non conniventes, les trois intérieures réunies, les deux latérales relevées et rejetées en arrière, labelle à 3 lobes offrant en grand le labelle de VO. coriophora glabre en-dessus, d'un pourpre violacé. Eperon, très court, conique, un peu atténué au sommet, plus court que l'ovaire. Cette plante diffère de la précédente par ses fleurs plus grandes, 4o6 JOURNAL DE BOTANIQUE moins nombreuses, à labelle glabre, exhalant une forte odeur de punaise. Agen, Castres (de Larambergue) ; Landes (Chaubard) ; Saint-Mar- tin près Toulouse (Noulet). (35)- X O. Barlœ G. Cam. O. palustri-coriophora Barla, Tconogr. Orchid., pi. 41, f. II-15 ( 1S0S). Bulbes entiers. Feuilles linéaires lancéolées aiguës, en gouttière, engainantes. Bractées lancéolées, égalant environ l'ovaire. Fleurs dis- posées en épi assez lâche, nombreuses, 15 à 20 environ. Divisions externes du périanthe non soudées à la base, disposées comme dans \'0. palustris; divisions internes conniventes. Labelle trilobé k\\\\\ pourpre violacé jaunâtre au centre et marqué de taches purpurines; lobes latéraux rejetés en arrière, rhomboïdaux, crénelés-denticulés ; lobe médian plus Ion- que les latéraux, lancéolé, un peu recourbé au sommet. Eperon cylindrique, obtus conique, le plus souvent horizontal, un peu plus court que l'ovaire. R. Environs île Nice (Barla). (36). XX O. alatoides Gadeccau Bull. Soc. bot. Fr., XXIV, p. 162(1887). 0. coriophora )< O. alaia Lajunchère, Gadeceau in Orchid, de la Loire- Inférieure, Bull. Soc. scienc. nat. Ouest (Nantes), 1892. Icox. — Barla Iconogr. Orchid., p. 56, pi. 1 à 18 ; G. Cam. Journalde Botanique 4' année, pi. I ; G. Cam. Atlas, pi. XXTV ; Bull. Soc. se. nat. Ouest, t. II, pi. 1, fîg. 3 A et B. Bulbes entiers. Feuilles linéaires lancéolées aiguës, en gouttière, engainantes. Bractées lancéolées-linéaires, égalant l'ovaire. Fleurs d'un rouge violacé en épi assez compact. Divisions externes du périan- the lancéolées subaiguës, soudées à la base, puis libres dans les deux tiers supérieurs, d'abord étalées toutes trois sur un même plan comme dans YO. atafa, à pointe CUCulée, à la fin un peu redressée, munies de nervures vertes, visibles seulement par transparence; divisions internes éroites réunies en voûte et entrecroisées au sommet. Labelle d'un rouge violacé un peu plus clair à la base, qui est ponctuée de pourpre violacé, à 3 lobes, les latéraux rhomboïdaux, obscurément crénelés, un peu réfléchis sur les bords, le moyen entier, non échancré, en gouttière au-dessous, plus étroit et plus long que les latéraux, lancéolé ; plus rarement labelle non lobé, crénelé, denté. Eperon cylindrique, obtus conique, plus court que l'ovaire. Odeur douce, très faible. Bourgneuf-en-Retz | Loire-Inférieure | 1 Lajunchère). E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 407 (37). X &• alata Fleury Orch. des env . de Rennes , p. 17 (1819) ; Lloyd FI. de l'Ouest. 0. Morio-laxiflora Reut. ap. Reichb. Icon. XIII, p. 50; Bu- reau FI. dit centre. Icon. — Reichb. f. Orchid., pi. 514 et 493; Bull. Soc. se. nat. Ouest, t. II, pi. 1, fig. 4 A et B; G. Cam. Atlas, pi. XXV. Tige de 2 à 4 décim. Feuilles lancéolées linéaires aiguës, peu cana- liculées. Epi serré, à fleurs grandes, violacées et non d'un rouge pour- pre. Divisions extérieures du périanthe non conniventes en casque mais étalées et toutes sur un même plan, munies ordinairement de nervures vertes visibles seulement par transparence. Bractées égalant ou dépassant un peu l'ovaire. Labelle à 3 lobes, les deux lobes laté- raux ordinairement étalés et non rabattus. Cette plante se distingue de YO. Morio par les divisions étalées du périanthe. Plus voisine de YO. laxiflora, elle s'en distingue par ses feuilles plus courtes moins canaliculées et par son labelle étalé. \J 0. Morio se tient ordinairement dans les parties un peu sèches, YO. laxiflora dans les fonds humides et YO. alata dans la zone de tei- rain intermédiaire. AR. Ouest, Sologne, Cher; env. de Paris (Boudier), centre. Nous avons figuré dans notre Atlas, pi. XXVI, une forme dont l'hybri- dité nous paraît incontestable, ayant pour parents YO. Morio et YO. laxi- flora et se rapprochant beaucoup plus de la première espèce. Voici les caractères que nous avons constatés : Tige de 2 à 3 décim. Feuilles lancéolées linéaires, aiguës, peu canaliculées. Divisions extérieures du périanthe non conniventes en casque, étalées, toutes sur un même plan, munies de nervures vertes visibles surtout par transparence. Epi court comme dans YO. Morio ; fleurs moins grandes que dans YO. alata, moins violacées, d'un rouge carminé foncé. Bractées ordinairement égales à l'ovaire ou plus courtes que lui. Labelle à 3 lobes presque égaux et étalés ou peu repliés. Quelques individus de cette forme se rapprochent tellement de YO. Morio que les divisions extérieures étalées constituent le seul caractère qui les distingue de cette espèce. R. Ouest, Sologne !, Cher !. Cette plante est plus rare que YO. alata. Nous avons eu en même temps des échantillons vivants (YO. alata et de la forme que nous venons de décrire. Leur comparaison nous a donné à penser que ce ne sont probablement que les 2 formes inverses de l'hybri- dation de YO. Morio et de YO. laxiflora. Dans le riche herbier du Muséum de Paris nous avons pu constater, sous le nom (YO. alata, un assez grand nombre d'individus composant deux séries, l'une se rapprochant de YO. Morio, l'autre de YO. laxiflora. A la dernière série se rattache YO. alata, à la première la forme sur laquelle nous n'osons pas encore nous prononcer définitivement. Des auteurs, dont le nombre devient chaque jour plus 4o8 JOURNAL DE BOTANIQUE restreint, ont cru devoir assigner à VO. aîata le rang d'espèce; nous ne pou*1 ons pai : i ;'T leur avis. Ces auteurs ont constaté que VO. a/at.i, dans certaines localités, était relativement plus abondant que ne le sont ordinairement les hybrides. On a aussi, parait-il, observé <|ue VO. Morio n'existait pas toujours dans ces localités. Cette dernière raison est la seule qui ait une importante réelle, car le nombre ne peut exclure l'idée d'hybridation. Mais il faut avant de l'accepter savoir dans quelles limites on peut admettre l'absence de l'un des parents. L\ >. alata a des ovaires souvent tort bien dével ippés, il peut probablement s-- reproduire par graines, et assurément par les bulbes. 11 peut donc subsister plusieurs années après la destruction de l'un des deux parents. \JO. Morio est à fin de floraison lorsque VO. alata (1 mit, il peut passer inaperçu, enfin il peut être éloigné, mais avoir donné lieu, si la distance n'est pas trop grande, à des produits adultérins. X <). ttlala forma alatiflora Lassimonc. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de i à 2 décim., Jïsiuleiise, dressée, cylindrique, striée au sommet. Feuilles non maculées, les inférieures oblongu< s, obtuses, non canaliculées, les supérieures engai- nantes n'atteignant pas l'épi. Bractées colorées, minces, les supérieures à 1 nervure, égalant environ la longueur de l'ovaire qui est tordu 1 t plus court que cluz VO. laxiflora. Lai" lie large, à 3 lobes, le médian tics prononcé et échancré, les latéraux crénelés et plus ou moins dé e- tés, à coloration plus claire vers la gorge et le milieu, mais relevée de- lignes et de ponctuations plus foncées. Eperon à peu pies cylindrique, obtus, parfois un peu élargi et échancré* au sommet, égalant environ l'ovaire ou un peu plus court. Sépales latéraux à nervures plutôt colo- rées que wrclàtres, élargis au sommet, plus ou moins sinués C vus parleur face interne ils sont concaves du côté du sépale médian avec lequel ils sont peu ou pas connivents, étalés ou déjetés par leur bord externe et marqués parfois de ponctuations semblables à celles du labelle; à mesure que la Qoraison s'avance ils s'étalent el devien- nent à la fin convexes et plus ou moins renversés. L'épi Qoral est court et composé de 3-8 fleurs d'un rouge violacé, parfois rose. Port général de VO. Morio. R. Commune d'Yseure, dans les prairies de Labrosse [Allier] (Las- simonc). Cette forme curieuse a VO. Morio assurément pour l'un de s, s parents. Une étude ultérieure sur place fera connaître probablement l'autre- parent. (38). O. intetnÊiedia Gadeceau Orchidées de la L Inférieure in Bull. Soc. scienc. nat. de l'Ouest (1892), pi. 1. fi g. 6 A. 6 li. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 409 0. laxiflora var. intermedia Lloyd Herbor. 1887-1890, p. 11. O. laxiflora X O. palustris. Tige un peu flexueuse. Fleurs disposées en épi plus serré que dans VO. laxiflora, d'un rouge violacé. Labelle un peu plus large que long, à lobe intermédiaire profondément échancré, très distinct, égalant ou dépassant les latéraux. Eperon long, cylindrique obtus. TR. Fresnay et Saint-Joachim (Gadeceau), Saint-Cassieu près de Cannes (Ab. Pons); Virollet [Charente-Inférieure] (Foucaud). Cette hybride sera probablement rencontrée difficilement parce que VO. palustris croît ordinairement dans les terrains calcaires ou, au moins, arrosés par un cours d'eau calcaire, tandis que VO. laxiflora nous paraît propre aux terrains siliceux; la forme intermédiaire décrite avec raison comme hybride sous le nom cVO. intermedia n'existe que dans les rares stations où les deux espèces croissent ensemble. (39)' X ^- Jacquini God. FI. Lor. III, p. 33 (1844) (1). 0. militaris y hybrida L'mdl. Orchid., p. 27 1 (1830- 1840). O. hybrida Auct. pr. p. O. fuse a [3. var. stenoloba Coss. et Germ. FI. Par., p. 550 (1845). O. superpurpîireo-militaris Timb.-Lagr., O. fusco-Rivini Timb.-Lagr. M cm. hybr., p. 11. Icox. — Reichb. f. Icon. XIII, p. 31 (1851); Timb.-Lagr. Mém. hybr. Orchid., pi. 21, f. 8, 9; Coss. et Germ. Atlas, pi. XXXII, f. 3 ; G. Cam. Iconogr. Orchid, env. Par., pi. 6, ûg. B. et Bull. Soc. bot. Fr., XXXII, pi. VIII, ûg. 11,12, 13. Plante ayant le port d'un O. militaris robuste, casque de même forme que celui de VO. pur pur ea, mais de coloration rouge violacée, • strié et ponctué en dehors et en dedans ; il n'y a jamais de vert à la base. Les divisions secondaires du lobe médian du labelle sont un peu moins larges que dans VO. purpurea; le médiastin (2) atteint au plus la longueur de la moitié des lobes latéraux. 1. Nous avons abandonné le nom d'O. hybrida Bœnn. (1830) malgré son anté- riorité, parce que presque tous les auteurs ont donné ce nom indistinctement à toutes les formations hybrides se rapprochant de VO. purpurea. 2. Malgré l'intéressante protestation de M. Copineau contre l'emploi du terme médiastin pour désigner la partie indivise du lobe moyen des Orchis du groupe militaris, nous maintenons ce terme, non comme un néologisme, mais comme une simple généralisation par analogie de fonction, d'un mot dont le sens est facilement saisissable. Cette application, dans un sens plus général, d'un mot employé déjà dans plusieurs branches des sciences naturelles peut être critiquée, mais la phytographie en compte bien d'autres exemples. Nous n'avons utilisé le terme médiastin, qui nous a paru commode, que pour éviter la création de toutes pièces d'un néologisme et nous ne voyons aucun inconvénient à la création d'un nom nouveau par ceux qui le croient nécessaire. 4io JOURNAL DE BOTANIQUE C'est donc, avec une légère modification, le labelle de VO. purpu- rea et le casque de VO. militaris. J'ai trouvé celte hybride sous les trois form< lre fo: me, spathu la/a. Lobes latéraux longs, un peu rétrécis à la base, médiastin moyen, dent courte, lobes secondaires arrondis en fi i] me de spatule. 2e forme, pa>\ tîlela. 0. fusco-Rivini,yusco-militàris Timb.-haigr.\ O. steiioloba Coss. ci Germ., Atlas, pi. XXXII, fig. .;. Lobes latéraux longs, un peu rétrécis à la base, dents courtes, lignes latérales des lobes secondaires parallèles. V forme, convergens. O. supcrpnrpureo militaris Timb.-Lagr. Lobes latéraux rétrécis à la base, médiastin moyen, dent petite, lignes latérales des lobes secondaires convergenl AR. Environs de Paris !; Centre; Est; région méridionale (Timb.- Lagr.); Gers (Duffort). (40). XX O. dubia G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr., XXXII (juin [885) (1). O. mililaii-pitipurca, O. Riviuo-fusca Timb.-Lagr. /oc. cit. O. hybrida Auct. pr. p. O. militaris X O. Jacquiui. ICON. — G. Cam. Icouogr. Orchid. Par., pi. 6, fig. C; G. Cam. Bitl/. Soc. bot. Fr., XXXII, pi. VIII, fig-. 14, 15, 16. Plante avant le port d'un O. militaris robuste. Fleurs grandi violacées, nombreuses, disposées en épi conique d'abord, puis globu- leux au sommet et un peu allongé. Casque obtus comme dans VO. Jacquini; médiastin plus court que les lobes latéraux, mais plus long que la m< »itié de leur longueur; lobes secondaires du lobe médian plus larges que dans VO. militaris. Cette plante comprend deux formes : i,v forme, spathulata. O. Riviuo-fusca (O. militari-fusca) Timb.- Lagr. toc. cit. Lobes latéraux longs rétrécis à la base, médiastin moyen, dent courte, lobes secondaires arrondis en forme de spatule. _■ forme, rotundiloba. Lobe médian en cœur renversé, incisé au sommet, à lobes secondaires ovales arrondis. AR. Env. de Paris !; Ivst ; Gers (Duffort); région méridionale ( Timb.-Lagr.). (4.1). •' O. iifotkiwi G. Cam. O. Simio-militaris Timb.-Lagr. M cm. hybr. Orchid., p. 11; Gren. et Godr. FI. Fr., III, p. 291. ICOX. — Timb.-Lagr. lue. cit., pi. 22, fig. y; G. Cam. hou. P. Hariot. — Un nouveau Champignon lumineux de Tahiti. 411 Orchid. Par., pi. 7, fig. E, D, et Bull. Soc. bot. Fr.} XXXII, pi. VIII, fig. 21, 22. Plante ayant le port de YO. militaris. Fleurs en épi ovoïde, coni- que. Périanthe d'un rose cendré, pâle, ponctué de pourpre surtout à l'intérieur. Labelle à 3 lobes, les latéraux linéaires étroits, le moyen divisé en 2 lobes secondaires divergents, à peine 2 ou trois fois plus large que les lobes latéraux. Ces lobes latéraux et secondaires sont arqués en avant et ordinairement d'un violet purpurin. Cette plante est intermédiaire entre YO. militaris et YO. Chatini. Elle diffère du premier par ses lobes latéraux plus longs que le mé- diastin (caractère qui lui est commun avec YO. dubia), au lieu d'être d'égale grandeur; par ses lobes secondaires plus courts et à peine une fois plus larges que les lobes latéraux. Elle diffère de YO. Chatini par le labelle à segments inégaux et par le casque, dont les divisions exté- rieures ne sont pas longuement acuminées, et dont les divisions inté- rieures sont environ de même longueur que les divisions extérieures. C'est, en un mot, le casque de YO. militaris. R. Env. de Toulouse (Timb.-Lagr) ; env. de Paris ! ; Gers (Duf- fort). (A suivre.) UN NOUVEAU CHAMPIGNON LUMINEUX DE TAHITI Par M. P. HARIOT. M. P. Brunaud, juge au tribunal de Saintes, m'a communiqué récemment une Agaricinée recueillie à Borabora (Tahiti) par son frère, M. G. Brunaud, président du tribunal supérieur de Tahiti. Ce Champignon présente cette particularité d'être lumineux, caractère qu'il partage d'ailleurs avec un certain nombre d'autres espèces indigènes ou exotiques. Le genre Pleurotus , auquel il appartient, renferme en effet quelques espèces phosphorescentes telles que : P. phosphorus Berk., Prometheus B. et C, candes- cens Mûll. et Berk., nocli'luceusl^év., Lampas Berk., nidifonuis Berk., illuminons Mûll. et "Berk., facifer B. et C, Gardneri Berk., olearius DC. Ce dernier seul se rencontre en France. M. Saccardo a rangé toutes ces espèces dans la section des excentriez , tandis que la plante de Tahiti, par ses caractères ex- térieurs, appartient bien certainement à celle des dimidiati. Il s'éloigne d'ailleurs de toutes les espèces lumineuses, outre ses caractères de section, par l'exiguité de ses dimensions. Nous proposons pour cette espèce le nom de Pleurotus Lux : 4i2 JOURNAL DE BOTANIQUE Pleurotus (dimidiati) Lux n. sp. P. pilco dimidiato, applanato, i cent, diam., deorsum truncato, sti- pitato, fusco-cinereo, margine integro obiusiusculo, subrevoluto, basi incrassatulo, tomcnto furftiraceo cinereo vis visibili tecto; stipite ca- ente, cire. 2 mm. Ion-"; lamellis plus minus confertis, crassius- culis, membranaceis, albido-griseis, opacis, integris, inter se pro ma- xiraa parte liberis, deorsum plus minusve conflueatibus, carne albida o mm., 5 crassa; sporis rotundatis, hyalinis, laevibus, 4 ;>.. Specics eximia, per noctem lucifera, a cl. G. Brunaud in Borabora et Tahiti insulis détecta; mecum cl. P. Brunaud, Santonensis, commu- nicavit. Ce Champignon, d'après une lettre qui m'a été communiquée, émet pendant la nuit une vive lueur analogue à celle qui est pro- duite par les vers luisants ou par les lucioles; « les indigènes en font des fleurs artificielles en les attachant à un brin d'herbe et en les introduisant ensuite dans une fleur qu'ils placent dans leurs cheveux ». Cette coutume semble maintenant perdue à Tahiti, mais les femmes de Borabora la pratiquent encore. Elles font avec ces fleurs lumineuses des bouquets qu'elles se mettent aux oreilles et même des couronnes. Le Pleurotus Lux conserve sa propriété lumineuse pendant vingt-quatre heures; la lueur décroît à mesure qu'il se dessèche. Il n'est pas très commun et on ne le rencontre que pendant l'hi- vernage, au moment des grandes pluies qui inondent le pays, et encore pas tous les ans. M. G. Brunaud ne l'a recueilli qu'à Ta- hiti, sur la route de Faaa, au bord de la mer, et à Borabora. Il croît sur les troncs d'arbres probablement, quoique sa station naturelle n'ait pas été indiquée dans les documents que j'ai eus entre les mains. CHRONIQUE. M. P. LACHMANN remplace M. Musset, décédé, dans la chaire de Bota- nique de la Faculté des sciences de Grenoble. Notre collaborateur M. C. SAUVAGRAU est nommé Maître de Conférences de Botanique à la Faculté des sciences de Ly m. M. Gottsche, dont les travaux sur les Hépatiques ont si largement contribué à étendre la connaissance de ces plantes, vient de mourir à Altona. On lui doit notamment un Synopsis Hepaticarum, fait en collabo- ration avec Lindenberg et Nées, et l'étude des Hépatiques . M. Kerner a publié sous le nom d'0. Beyrichiï, et comme hybride du Simia et du miliiaris, un Orchis qui a'est ni le Simio-Rïvini Timb., ni le Rivino-Simia du même auteur. En comparaul les figures, on n'hésite pas à conclure que l'0. Beyrichiï est une [liante distincte. Je le considère comme une hybride secondaire de l' O. Simia el d'une hybride du .V/V/v/.r et du miliiaris, entre lesquels il doit être placé morphologiquement. Cette plante se rapproche beaucoup de VO. ( Uni, qui a probablement les mêmes parents, avec inversion de pater- nité. Vi ici résumées les différences qui existent entre ces deux hybrides seci mdaires ou métis. XX Orchis Chatini Segments franchement spatules, -à-dire rétrécis à la b; Segments latéraux dépassant la pointe de la dent, qui est longue. . ments latéraux arqués 1 0 .i\ ant. Epi long et dense comme dans VO. m il il, iris. XX Orchis Bbyrk hu Segments non spatuli ments latéraux atteignant à peine ou dépassant la dent, qui est courte. liés. ripi court, à fleurs disposées lâ- chement comme dans VO. Simia. TR. l'.nv. de Paris !; (iers (Duffo: (45). X O. Weddellii G. Cam. Bull. Soc. bot. h... KXXIV, p. 242 (1887). O. Il reddeli Kerner Plantée Europee ( 1 891 >). O . Simio-purpurea Weddell, Gren. et Godr. FI. / V. , 111, p. 290. [CON. — K\. Cam. loc. cit., pi. 111. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige élancée de _* à 4 décim. Feuilles luisantes, grandes, oblongues, lancéolé* s. Bractéi tr< courte, e. Fleurs nombreuses en grappe allongée. Casque de VO. purpu- 1 divisions d'un pourpre foncé, souvent tachée- de vert à la I Labelle blanc, maculé de taches purpurines, trilobé, à lobes latéraux linéaires, à direction sensiblement parallèle; médiastin peu distinct; médian bifide à lnl.es secondairesà direction convergente, envi- ron une fois plus large 4110 les latéraux. i.No savons conservé le nom . à la forme hybride de VO. Sintia et de VO. militaris 6gurée par Kerner dans son mémoire, pi. II el pi. III. Nou-, n'avons pu désigner sous il nom (V--, plant :s aussi manifestement distim tes que VO. Cltalini, VO. Simio-miUtaris, et YO. subsimio-miiiiaris Gren. el I E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 415 R. Env. de Paris !; Loir-et-Cher (Franchet), (Légué); Gers (Duf- fort); etc. (46). X ^- Frnnchelii G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr.} XXXIV, p. 242. Icon. — G. Cam. /oc. cit,. pi. III. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige élancée, de 2 à 4 décim. Feuilles luisantes, grandes, oblongues, lancéolées. Bractée très courte, rosée. Fleurs nombreuses, en grappe courte, subglobuleuse. Casque de VO. purpurea, à divisions d'un pourpre foncé, souvent tachées de vert à la base. Labelle blanc, maculé de taches purpurines, trilobé, à lobes latéraux à direction un peu divergente; médiastin distinct, mais plus court que les lobes latéraux ; lobe médian bifide ; lobes secondaires au moins une fois plus larges que les lobes latéraux, linéaires spatules, à direction franchement divergente. Fleurs plus grandes que dans VO. Weddellii. R. Env. de Paris ! ; Chitenay [Loir-et-Cher] (Franchet) ; Gers (Duffort). Le nom d'O. angusticruris a été proposé par M. Franchet pour désigner les formes hybrides de VO. purpurea et de VO. Simia; cepen- dant, dans une note, il distingue les deux formes ci-dessus sans leur donner de nom particulier et sans spécifier leurs caractères distinctifs. D'une autre part, ce nom a été appliqué par Reichenbach à l'une d'elles. La synonymie devenant incertaine, nous avons cru plus- sage d'abandonner un nom donnant lieu à la confusion et d'adopter pour les désigner les noms des auteurs qui, les premiers, ont signalé ces formes distinctes. (47). X ^- tu\ii.z,eli€inn G. Ca.rn.Joum. de Botan., an. 3, n°6(i889). O . pa/ustri X angustifolia \Jncarnatd\. Icon. — Journal de Botan., an. 3, n° 6 (1889): Bulbes comprimés, digités-palmés. Tige assez grêle, haute de 5 décim. environ, cylindrique, dressée, un peu flexueuse, striée et vio- lacée au sommet. Feuilles dressées, légèrement canaliculées, linéaires, larges de 2 cent, environ, les inférieures obtuses au sommet, les supé- rieures aiguës. Bractées, surtout les inférieures, dépassant les fleurs. Fleurs peu nombreuses, d'un pourpre violacé, disposées en épi lâche. Divisions du périanthe libres, les extérieures allongées, obtuses au sommet, les intérieures plus courtes que les extérieures, conniventes. Labelle 3-lobé à lobes latéraux assez larges, dirigés en bas, arrondis, subcrénelés en avant; lobe médian entier, plus long que les latéraux. 4i6 (OURNAL DE ROTANIQUR Eperon conico-cylindrique, horizontal ou descendant, un peu plus court que l'ovaire. TR. Vallée de- [.oing (Luizet) !. (48). X ^- Jeanperli G. Cam. et Luizet in Vade-Mecum herbor. paris., Suppl. ( 1 S90) . O. militari-incarnata. ICON. — C. Cam. Atlas, pi. XXVI 1. Bulbes entiers, ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 3-6 décim., assez robuste, compressible mais non fistuleuse; feuilles oblongues; brac- tées atteignanl environ la moitié de la longueur de l'ovaire. Fleurs eu épi dense, à casque rosé en dehors et ponctué strié de lilas « a dedans; labelle blanc-rosé, ponctué de houppes purpurines. Périanthe à divi- sions conniventes en casque acuminé, les extérieures soudées à leur partie inférieure et dressées, recourbées en dehors clans leur partie supérieure, labelle et éperon de VO. militaris. — Cette hybride res- semble à un O. militaris dont les fleurs seraient de coloration fom ée, dont les bractées seraienl environ deux fois plus longues que dans le type et enfin dont les divisions extérieures du périanthe seraient éta- lées dressées au SOmnn t. TR. Au milieu des parents dans la tourbière de Maisse [S.-et-M.] (Luizet et Jeanpert). (49). X O. Mtottijttmt G. Cam. in Vade-Mecum herbor. paris., Suppl. (1890). O. pal it si ri X latifolia. ICON. — G. Cam. Atlas, pi. XXVIII. Plante ayant le port de VO. latifolia. fige canaliculée, liMuleuse, lavée de violei au sommet ainsi que les bractées. Bractées ne dépas- sant pas les lleuis. Feuilles dressées, canaliculées, étroil on macu- lées. Fleurs en épi allongé un peu lâche, d'un pourpre violacé, dé- pourvu de- macules el de stries. Périanthe à divisions extérieures libres lancéol les deux latérales dressées; labelle à 3 lobes peu profonds. Eperon conique allongé égalant l'ovaire, horizontal ou dirigé en bas. TR. Prairie tourbeuse de Souppes [S.-et-M.] (E. G. Camus, abbé Chevallier, [eanpert et Lui/. I (50). X ^- Bonnieriana in Vade-Mecum herbor. parts. , Suppl . (1890). O. palusiri X Jiiilitaris. Icon. — ' ■ . * un, Atlas, pi. XXIX et XXIX lus. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 417 Bulbes entiers, ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 3 à 5 décim., feuillée; feuilles lancéolées linéaires, aiguës, canaliculées. Bractées herbacées, colorées en rouge violacé ainsi que la partie supérieure de la tige égalant environ la longueur de l'ovaire. Fleurs en épi lâche, d'un pourpre foncé. Périanthe à divisions extérieures oblongues-obtu- ses, les deux latérales ascendantes. Labelle large presque plan, à 3 lobes, le médian dépassant les latéraux. Eperon assez court, courbé en bas, un peu renflé à l'extrémité. — Ressemble à un O. palustris à labelle presque plan et à éperon d'O. mil? taris. Les stations favorables pour la recherche de cette hybride sont celles où les deux parents ont la floraison contemporaine. Dans les tourbières l' O. militaris fleurit tard, c'est-à-dire en même temps que VO. palustris. TR. Vallée du Loing, près de Souppes !. (51). X O. Braunii Hal. in Oe.B. Z. XXI, p. 137(1881). O . latifolio-maculata . Bulbes palmés. Tige robuste, un peu fistuleuse, dressée, de 3 à 5 décim. environ. Feuilles ovales lancéolées ou lancéolées allongées, pourvues de macules assez larges. Bractées inférieures plus longues que les fleurs. Divisions du périanthe comme dans VO. maculata. Labelle très large à 3 lobes; lobes latéraux larges, plus ou moins étalés, lobe médian moins large et moins long que les lobes latéraux. Labelle pourvu de stries peu marquées, disposées symétriquement. Eperon cylindro-conique dirigé en bas, plus court que l'ovaire. Cette plante a le port d'un O. maculata très robuste, à tige fistu- leuse, à feuilles très larges et à bractées inférieures très longues. R. Montfort-l'Amaury (Belèze !), les Essarts le-Roi ! (52). X O. Sehulzei Richter Plantée Europas (1890). O . aiigustifolio-maculcita M. Schulze in Bot. Ver. f. Ges. TJiùr. (1889). Bulbes palmés. Tige dressée, sinueuse, un peu fistuleuse. Feuilles oblongues lancéolées, les inférieures courtes, un peu arquées, souvent marquées de macules obscures. Bractées toutes plus longues que les fleurs. Fleurs nombreuses, disposées en épi obi ong-ovoïde assez dense, carnées, grandes. Périanthe et labelle munis de macules disposées comme dans VO. maculata, mais moins visibles. — Cette plante est peu distincte de VO. ambigua: elle s'en distingue surtout par son épi moitié moins allongé et par ses fleurs plus grandes ; il est indispensable de constater la présence des parents. Env. de Paris !, Neuvy-sur-Barangeon [Cher]. 4,8 JOURNAL DE BOTAN1QI E (53). x O. matodem Reichb. (O. tncarnata X latifolïa ?) O. Aschersomana Hausskn. in Mitth. d. geogr. Ces. in Jena, il, 1». 221 (1885)? Bulbes palmés. Tige grêle, élancée, peu fistuleuse. Feuilles dres- sées, lancéolées linéaires, allongées, non maculées. Fleurs assez nom- bre 1 d épi serré, carminées. Bractées inférieures plus longues que K-s fleurs. Périanthe à divisions latérales marquées de macules peu intenses. Cette plante a le port d'un O. latifoliak feuilles très étroites, à fleurs de coloration vive et à bractées plus longues «pic les fleurs. Elle se distingue de VO. tncarnata par les macules des divisions laté- rales du périgone, par ses llcurs un peu plus grandes el plus colorées. R. Vallée du Loin- !. 11 existe au Muséum de Paris (herb. Grenier) une plante désignée sous le nom d'é?. masculo-incarnata Puget, recueillie par cel auteur à Pringy < Haute-Savoie). Cette plante, en très bon étal de conservation, ne nous paraît être autre chose que VO. angustifolia Reichb. {O. Traunsteineri Saut.). Grenier ne distinguait pas cette plan;.-. (54). X ^- UechtriVziana Hausskn. in Mitth d. geogr. Gcs. injèna, II, p. 221 (1885). O. tncarnata X palustris. ICON. — G. Lun. Atlas, pi. XXX. Bulbes palmés, tige non fistuleuse, grêle, élancée, dressée, quel- quefois coudée un peu à la base. Feuilles linéaires, lancéolées-allon- gées, un peu canaiiculées, non maculées. Fleurs camées, dispos en épi lâche comme dansl'0. faxiflora. Périanthe à divisions dr< les latérales un peu rejetées en arrière au sommet, les internes conni- ventes. Labelle rhomboïdal à lobes latéraux peu accentués; lobe mé- dian formant à lui seul les trois quarts de la largeur du labelle, tronqué émarginé, muni au centre d'une dent triangulaire obtuse. Le labelle esl muni de stries concentriques dont les dispositions symétriques rappel- lent celles que l'on observe dans VO. tncarnata. Eperon cylindro- conique, plus court que l'ovaire, dirigé eu bas. R. Yiollet (Foucaud) !. (55). X **• mètbiffua Kerner Vcrh. Z. B. G. XV, p. 205 (1865).' O. maculata X tncarnata. ICON. — Kerner /oc. cit., tab. II, il cjf . I-III. bulbes palmés. Plante ayant les fleurs avec les macules de VO. maetclala; les bractées sont au moins de la longueur des fleurs ; les feuilles plus dressées que dans VO. macittata et non maculées ou pourvues seulement de macules obscures. La tige est robuste et mani- E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 419 festement fistuleuse, l'épi est dense, allongé et formé de fleurs nom- breuses, carnées. TR. Tourbières d'Arron ville [S.-et-O.] ! ; Presles (Boudier, Dela- croix, !). (56). X O' ner/iecUt G. Cam. in Vade-Mccum herbor. paris . , Suppl. (1890). O. maculai a Y^ palus tris. Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XXXI. Bulbes oblongs, 2-3 lobés. Tige de 6 décim, environ, non fistuleuse, feuillée. Feuilles oblongues lancéolées ou lancéolées-linéaires, non atténuées à la base, pourvues de macules brunes peu marquées. Brac- tées égalant environ les fleurs. Fleurs en épi lâche, d'un pourpre violet, Périanthe à divisions extérieures libres, lancéolées, les deux latérales dressées-étalées,non maculées. Labelle muni de stries symétriques d'un violet foncé, large, à 3 lobes, le médian moins large et plus long que les latéraux. Eperon conique allongé, horizontal ou un peu plus incliné vers le bas, égalant environ l'ovaire. — Cette plante se distingue de YO. maculaia par sa tige fistuleuse, ses feuilles inférieures non atté- nuées, son épi lâche, les lobes latéraux du périanthe non maculées, enfin par son éperon allongé atteignant environ la longueur de l'ovaire. TR. Prairie tourbeuse du Loing à Souppes !. (57). X O.Sau.ziiiitna G. Ca.m. O. coriophoro X latifolia G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr., XXVII, p. 217. Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XXXII. Bulbes palmés. Tige assez robuste, de 3 décim. environ, fistuleuse. Feuilles dressées, lancéolées, non maculées. Fleurs à odeur faible, désagréable, disposées en épi oblong serré. Bractées rougeâtres. Pé- rianthe à divisions latérales non maculées, redressées, d'un rouge violacé. Labelle rejeté un peu en arrière, à 3 lobes, le moyen entier, oblong, un peu plus long que les latéraux, verdâtre ; les latéraux rhomboïdaux, inégalement dentés. Eperon conique, courbé, dirigé en bas, plus court que l'ovaire. "" Plante intermédiaire entre YO. coriophoraçX. YO. latifolia, mais se rapprochant plus de cette dernière espèce. TR. Neuvy-sur-Barangeon [Cher] !. (58). X O. <-«#»#i*»rt G. Cam. O. incarnata X O.elodes ? in Vade-Mecum herboris. paris., Suppl. (1890). Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XXXIII. 42o IOURNAI, DE HOTANIQUK Plante ayant le port de VO. incarnate. Tige fistuleuse, striée au sommet, haute de 4 à 6 décim. Feuilles non maculées, d'un vert clair, oblongues lancéolées. Fleurs assez grandes, en épi allongé, de couleur carnée, dépourvues de stries et de macules sur les lobes extérieurs du périanthe et sur le Libelle. Eperon conique, courbé, dirigé en bas. TR. Tourbière de Souppes ! [S.-et-M |. (59). X **• l'i'f/iH'i G. Cam. (O. incamaia ou angnstifo- lia X la. xi //or a). ICON. — G. Cam. Atlas, pi. XXXI 1. bulbes...? Tige de 3 à 5 décim., assez grêle. Feuilles canaliculées linéaires ou lancéolées linéaires. Fleurs violacées, disposées en épi lâche. Périanthe à divisions extérieures libres, les deux latérales dressées; labelleâ 3 lobes, le moyen égalant environ les latéraux qui sont repliés < u arrière. Eperon un peu plus court que l'ovaire, cylin- drique, atténué à l'extrémité. — Cette plante, par ses fleurs, se rap- proche de VO. incarnais ; elle s'en distingue par ses fleuilles étroites linéaires et caniculées, enfin par sou inflorescence en épi lâche. TR. Prairie à Thorée, près La Flèche [Sarthe] (Légué). . / tuivre.) POLYGONATUM ET AULISCONEMA, Giix. NOV. DE LA CHINE (Suite.) Par M. Henri HUA. 6. P. macropodum Turv/. En. PI. Chin. bor., n° 195. — Kunth iT//., V, 140. — Baker, /. c. 557. — Maxim., /. c. 848. — P. utnbellatum Baker, /. c. 553. Habitat : Chine boréale autour de ' réhi 1] (Arm. David, n° 184JJ. Espèce très caractéristique avec ses fleurs blanches dispo- sées en grand nombre à l'extrémité «l'un long pédoncule aplati, dressé, jusqu'à la maturation des fruits. Ceux-ci d'un vert bleu (A. David) le font pencher par leur poids. 7. P. Prattii Baker i)i Hook. le. pi. 2217. Habitai : Su-tchuen occidental et frontières du Tibet, Ta-tsien-lou, entre 2250 et -250 m. (Pratt, Q° ^S). 8. P. anomalum, n. sp. Rhizoma tenue, teres, rubro-nigrescens. Caulis tenuior, 15-30 cm. Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. iiov., de la Chine. \i\ altus, striatus, costulis interdum scabris, parte inferiore nuda haud cicatriculata. Folia pauca, 4-5, alterna, brevipetiolata, erecto-patentia, oblongo-elliptica, apice obtuso, distincte multinervia, venis transversa- libus bene distinctis, membranacea, haud firma,utrinqueviridia? (maie siccata utr. lutea), 4-7 cm. longa, 1,4-2,9 lata. Flores in omnibus axil- lis solitarii. Pedunculi filiformes, in articulationem sub perianthio dis- ciforme dilatati, erecti (an subcernui?). Perianthium pedunculo brevius, 9-12 mm. long., ad. 2,5crass., tubulosum, basi rotundatum, 6-nervium, luteum? (maie siccatum uigro-rubescens). Lobi oblongi, parte libéra 3 mm. longi, ad apicem intus barbati, exteriorum marginibus longe in tubum decurrentibus. Stamina infra tubi médium inserta, filamentis erectis, glabris, ad 1 mm. longis; antherae oblongae, 1,5 mm. longae, 0,4 latae, basi bifidae, dorsifix3e,introrsas. Ovariumovatum, imperfecte triloculare, apice in stylo subaequilongo attenuatum ; stigma parum di- latatum, papillosum, obscure trilobatum, vix ad médium antherarum attingens. Ovula in loculis 4-6, anatropa, biseriata. Hab. : Su-tchuen occ, Ta-tsien-lou, ait. 2700 à 4000 m. (E. Pratt. n. 41.). Les affinités de cette espèce sont obscures. Il n'existe pas de Polygonatum à feuilles distiques dont les étamines soient si profondément situées, n'atteignant pas la moitié de la longueur totale du périanthe. On ne peut guère à ce point de vue lui comparer que des espèces à feuilles verticillées ou éparses : le P. Hookeri Baker et notre P. chamœpytis (v. infra), très voi- sins l'un de l'autre, mais très distincts de tous les autres, et le P. roseiim Kunth, espèce très particulière aussi ; mais on ose à peine rapprocher des plantes d'aspect aussi différent que ces quatres espèces. Les segments extérieurs à bords longuement décurrents sur le tube, également rares, se retrouvent aussi chez le P. roseum et chez de nouvelles espè- ces verticillées du Yun-nan, bien qu'à un degré moindre. La présence de fleurs à l'aisselle de toutes les feuilles est aussi un caractère exceptionnel dans le genre, où, en général, se trouve, avant la première feuille à aisselle fertile, une feuille stérile au moins, parfois peu différente des autres [P. multiflorum), le plus souvent en forme d'écaillé pellucide allongée, précocement caduque, laissant sur la partie nue de la tige adulte une cicatrice annulaire ; au sommet de la tige, il y a d'habitude aussi plusieurs feuilles stériles. Notre espèce mérite donc bien le nom de P. anomalum . 4aa JOURNAL DE BO 1 VNIQI E 9. P. Delavayi, n. sp. Rhizoraa tenue, internodio caulem précédente constricto 2 mm. crasso, sub caule crassiusculum (4-5 mm.); inter cicatrices duasarticuli 3-4 cm. longi. Caulis erectus 10-27 crn- altus, striatus, Interdum scaber, parte inferiore nuda, ti-rcti, elongata, ia medio v. supra médium cica- tricula amplexicauli instructa, basi rubro punctata, parte superiore paucifoliata subangulaïa. Folia 7-8, erecta, sparsa, interdum geminata, in summo cauli per 2-4 fasciculata, oblonga, basi attcnuata, apice latius- cula, obtusa, mucronulata, multinervia, costa maxime distincta, nervis aliis inter se subajqualibus quarum utrinque 4-5 paululum robustiores in mucronulo conjunguntur obtuso, venulis transversalibus multis occultis, membranacea, utrinque glabra, supra viridia, subtus glauca, 2,5-5,4 cm. longa, 0,9-2,2 lata. Pedunculi applanati mitantes, 2-4 flori, 1-9 mm. longi, in fol. inf. axillis interdum fere ad 0 reducti ; pe- dicelli 15-7 mm. longi, ad pedunculos breviores longiores, ad longio- res breviores, filiformes, bracteolis exiguis, acute linearibus, albidis, supra, rariusinfra,ped. médium insertis. Perianthii 6-7 mm. longi, brève stipitati, in ped. articulati, tubus basi ventricosus, ad faucem constric- tus, rubro punctatus, 6, nervius; lobi lanceolati-3 mm. longi, apice intus albo barbati, atro purpurei, patentes. Alabastrum ovatum. Sta- mina parum supra médium tubi inserta; filamentis brevibus, teretibus, dorso subscabriusculis ; antheris sagittatis, apice obtusiusculis, dorsi- fixis, introrsis, minutis (1, 2 mm. cire, long.), pallido-roseis?. Ovarium globosum, triloculare, ovulis 2-3 in quolibet loculo, biseriatis, adscen- dentibus, anatropis. Stylus columnaris, intus triquetre canaliculatus, ovario parum brevior; stigmate amplo acuto subtrigono papilloso, vix antherarum basim attingenje. 1 labitat : Yunnan, rochers ombragés au col de I'i-iou-se, au-dessus de Ta-pin-tze ait. 2000 m.; 2 juin (Delavay, n. 3024). Seule espèce de la région pouvant se rapporter aux Poly- gonatum à feuilles opposées, tous originaires de l'Himalaya. On serait tenté, d'après la description de Kunth, de le rapprocher du P. pwictalitm Royle. Il en diffère absolument par son allure générale moins robuste, depuis le rhizome et les racines jus- qu'aux pédoncules floraux ; par ses feuilles sessiles moins con- sistantes, plus larges, surtout au sommet où les nervures princi- pales se réunissent au nombre de 7-9 en une sorte de petit mucron obtus, au lieu de n'atteindre qu'au nombre de 3 l'extré- mité d'un acumen allongé ; par des pédoncules floraux grêles, pendants, dont la longueur varie de la base au sommet de la tige en raison inverse de celle des pédicelles, qui sont bractéo- Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 423 lés ; enfin, dans les fleurs, qui sont de même taille, par la colo- ration plus vive, les lobes un peu plus allongés (rouge-brun et non verts), les filets staminauxscabriuscules au dos des anthères et enfinle style plus court que l'ovaire, terminé par un stigmate en tête presque pyramidal. 10. P. Hookeri Baker/. Soc. Linn. XIV, p. 558. — Oliver, in Hook. le. t. 2218. Habitat : Su-tchuen oriental (Bonvalot et H. d'Orléans!), Ta-tsien- lou (E. Pratt). — Disp. : — Himalaya, Sikkim. 11. P. pumilium, n. sp. Rhizoma gracile, repens, caulium cicatricibus parum surelevatis. — Caulis humilis erectus, gracillimus, angulatus, basi squamis pelluci- dis elongatis vaginatus ; partis inf. nudae supra médium squama pellu- cida amplexicauli caduca. Folia 12-20, 1,75-2,5 cm. longa, inferiora sparsa, superiora ternata v. rarius opposita, erectopatentia, marginibus revolutis linearia, interdum m. applanatis longilanceolata, distincte costata, apice obtuso rotundato crassiusculo, albescente, subcorneo, translucido. Flos, in infimi folii axillam unicus, subviolaceo-roseus. Pedonculus filiformis, 7-8 mm. longus, erectus, sub perianthio brève stipitato articulatus. Perianthii tubus cylindricus, basi attenuatus, ad ovarii ait. vix inflatus, nervatus, pedunculo cire, aequilongus. Lobi 6 (nonnunquam 7) patentes, lineares, 5-6 mm. longi, 1 lati, apicé acuto vix papillosi. Stamina ad médium tubi inserta, filamenti parte libéra vix 1 mm. longa, tereti, glabra. Antherae oblongœ, ad 1 1/2 mm. longse, ad basim dorsifixae. Ovarium subglobosum, triloculare, vel in- terdum abortu biloculare, ovulis in loc. 4 anatropis, biseriatis. Stylus ovario parum brevior, ad basim antherarum non attingens, stigmate papilloso minuto, subtrifido. Habitat : Su-tchuen, 2500 m. Juin (Farges, n° 797). Très proche du P. Hookeri Baker ; forme avec lui, au milieu des autres espèces du genre, un petit groupe spécial (v. supra). 12. P. roseum Kunth En., p. 144. — Baker? /. c, p. 360. — Maxim. /. c, 853. — Non Bot. Mag. t. 5049. Habitat : Chine occidentale. — Disp : Songarie, Altaï, Turkestan. Très particulier, dans le groupe des verticillés, avec ses feuilles planes, ses fleurs allongées, à segments extérieurs du périanthe décurrents sur le tube comme chez le P. Kingiannm. C'est, d'ailleurs, le seul point commun; les fleurs ici sont beau- 4?4 JOURNAL DE BOTANIQUE coup plus petites, les étamines, très courtes, sont incluses très profondément dans le tube, et le style, à peine égal à l'ovaire, n'atteint pas la base des étamines. A cause de ces caractères, nous l' éloignons le moins possible des précédents. 13. P. curvistylum, sp. nov. Rhizoma sub cicatricibus sigilliformibus incrassatum, quolibet arti- culo 4-3 squamis deciduis instructo. Caulis erectus, 21-23 cm- altus, rigidus, parte inferiore tereti sulcato-striati ad médium vel supra médium cicatricula annulari instructa, parte superiore ioliosa alteri ^ub- sequilonga, angulata. Folia per 6 verticillata, patentia, sessilia, linea- ria, arcuata, ad caulis apicem erecta dense fàsciculata, apice obtuse truncato attenuata, marginibus serrato-seaberulis revolutis, ad apicem planis, glabra, distincte costata, nervis aliis perpaucis obscuris, supra viridia, subtus glauca, inter st.- subaequalia, 3-3 cm. longa, 2-3 mm. lata. Flores violacei (ex Delavay), geraini, rarius solitarii in verticil- lorumiiiferiorum axillis. IVdimculi communes nulli in infimis, ad 3 mm. longi in superioribus, complanati, angulati. Pedicelli bractcolati, 7-2 mm. longi, sub perianthio stipitato articulati. Perianthium tubulosum a basi vix crassiore adfaucem attenuatum, 8-9 mm. long., 3-2 crass., in nonnullis lloribus subirregulare, apice paulum oblique truncato. Lobi sex, oblongi, lineares, apice intus albo pilosi, exterioribus vix longio- ribus. Stamina fere ad médium inserta, fdamentis brevibus, glabris. Antherae ad basim dorsifixae, lineares, obtusac, 2 mm. longac, incluses, apice vix ad loborum basim attingentes. Ovarium globosum (lc\ iter trisulcatum ?) apice trigibbosum, imperfeetc triloculare, ovnlisin quoli- bet loculo 3-4, biscriatis, in angulo interiore infra médium insertis. Stylus ovario aequilongus, leviter bicurvatus, a basi ad apicem att< - nuatus. Stigma minutum vix ad antherarum basim attingens. 1 tabital : Yunnan, rochers calcaires ombragés près du col de Yen-tze- hay, Suukong ; ait. 3200 m., 7 juin 18S6 (Delavay n. 2336). Plus proche du P. cirrifolium que d'aucun autre, il est pour- tant très distinct par son style recourbé en s, son stigmate très petit, et son port tout spécial dû aux feuilles fines, glabres en dessous, tronquées au sommet, disposées en verticilles de 6 tri condensés, surtout au sommet où il y a une véritable houppe terminale comparable, dans une certaine mesure, avec celle des petites espèces précédentes dont le rapproche aussi le stig- mate très réduit, atteignant à peine la base des anthères obtuses, que sessil 14. P. erythrocarpum, sp. nov. x. Khizoma solitomodo incrassatum. articulis brevibus, laeve. Cau- Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 425 lis erectus, 25-50 cm. altus, firmus, angulatus, in costis p. m. scaber, purpureo punctatus, parte inferiore nuda supra médium annulatim cica- triculata. In parte superiore p. m. breviore, folia ternata, v. interdum sparsa, sessilia, oblongo-lanceolata, acuminata, acumine paululum recurvo, supra viridia, subtus glauca, distincte costata, costa glabra, nervis aliis numerosis scaberulis p. m. striata, interse asquilonga, 4-9 cm. longa, 7-1 1 mm. lata, punctis instructa translucidis. Flores in omnium verticillorum praeter 1-3 superiorum axillis geminati mitan- tes. Inferiorum pedunculus communis saepissime nullus, superiorum usque ad 7 mm. longus, complanatus ; pedicelli 12-1 mm. longi, ebracteali, v. interdum b'racteola minuta sub perianthii articulatione instructi. Perianthium 7-8 mm. longum, tubo albo (an roseo?) 3-2 mm. crasso a basi rotundata ad faucem vix attenuato, intus dense papilloso ; lobis viridibus, brevibus, apice intus paululum papilloso-pilosis. Sta- mina usque ad médium cum tubo concrescentia ; filamentorum pars libéra brevis, a basi ad summum aequalis, papillosa. Antherae dorsi- fixae, lineares, cire. 2-2 1/2 mm. longae, basi bifidae, apice mucronulatas, flavidae. Ovarium subglobosum, imperfecte triloculare, ovulis in loculis 3-4. Stylus ovario aequilongus, stigmate trifido, antherarum ad médium attingens. Bacca globosa, 5-7 mm. lata, mucronulata, miniata, pauci- seminata. Semina pallida, ad chalazam fusco notata, micropylo punc- tiformi, paululum corrugata. fi. Exempla nonnulla, propter folia perpauca quam in typo majus- cula, omnia in caulis apice stellatim conferta, in axillis florifera, habitu distinguuntur peculiari, ceterum autem simillima. Habitat : Su-tchuen oriental, 2500 m. ait., août (Farges n. 720). Très proche du P. verticillatum Ail., et en particulier des exemplaires de petite taille. Nous l'en distinguons à cause de l'accumulation d'un certain nombre de caractères dont la valeur serait faible si on les considérait isolément, mais dont la réunion nous paraît avoir quelque importance, à savoir : la tige scabre vers la base, les verticilles inférieurs de feuilles souvent disjoints, le pédoncule commun souvent réduit à o, laissant à l'aisselle des feuilles inférieures deux fleurs attachées à de longs pédicelles penchés, la fleur entièrement garnie à l'intérieur de papilles granuleuses serrées, la surface d'insertion des étamines moins étendue de haut en bas et sensiblement à une hauteur uniforme, la taille un peu plus faible et la couleur rouge du fruit. Ce der- nier caractère avait été autrefois considéré par Koch (Syn. FI. germ.) comme existant chez notre P. verticillatum européen; depuis, cette opinion est généralement considérée comme erro- 420 IOURNAL DE BOTANIQUR née, et dous ne pouvons que suivre cet avis d'après nos obser- vations personnelles sur des exemplaires provenant des lieux les plus divers (V( ,1) Nicolle; Suisse, A. de Saint-Hilaire ; Roumanie, 1 )' Brandza). 1 a forme que nous venons de définir, non identique au P. verticillatum, le représenterait dans le Su-tchuen, le vrai P. rticillatum semblant s'arrêter, d'après Maximovicz (1. c. 852), dans les montagnes du Nord-Ouest de l'Inde, où il est accom- pagné par sa variété à feuilles étroites el glabres, le /'. Icpto- phyllum, qui s'avance jusqu'au Népaul. Dans l'I [imalaya 1 entrai et oriental, le P. verticïllatum semble remplacé parle P.Jac- quemontianum Kunth(En.,v., 143), considéré par Baker comme un simple synonyme, mais qui est au moins une variété distin< te par ses pédoncules communs très allongés 2-4-furqués, dimi- nuant progressivement et en proportion des pédicelles à mesure que l'on se rapproche du sommet «le la tige, et par ses filets staminaux plus courts, insérés plus haut sur le tube du périanthe, d'où des étamines presque exsertes (Jacquemont, n. 1204, à ver- ticilles de 3 feuilles, type de la description de Kunth ; n. 1441 , 1 verticilles de 5 feuilles. — Hooker fils et Thomson, suh a /'. verticillatum 0 déterminé au Muséum par Spach comme /'. Jac- quemontiamtm , avec verticilles de 6 feuilles). Par ces div> caractères, le P. Jacquemontianum tend vers le P. sibiricum dont il diffère, d'ailleurs, notamment par des feuilles se. du hérissées, dont l'aiss< t florifère dès les premiers verticill 15. P. kansuense .Maxim, (in schedulis). — Ad. h peiropol. XL 893. Habitai : Chine occidentale, province de Kan-su. Une glabrescence générale, des fleurs ordinairement soli- taires à l'aisselle des feuilles inférieures, des filets glabres ainsi que l'intérieur du périanthe, un stigmate sphérique indivis, tels >nt les caractère, par le quels l'espèce posthume de .Maximo- vicz se distingue du P. crythrocarpitm . Le port général et la taille des diverses parties semblent, d'après la description, être identiques dans les deux espèces, évidemment très voisines, et qu'un examen comparatif sur échantillons amènera peut-être à être fondues en une seule à formes quelque peu différentes sui- vant les station-. Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 427 16. P. Souliei, sp. nov. Rhizoma moniliforme, quoque articulo globoso sigilliformi cica- trice instructo. Caulis striatus, in costis scaberulus, dimidio inferiore nudus, at hujus partis supra médium cicatriculatus, dimidio superiore foliosus triqueter, foliorum ternatorum costis in illo decurrentibus. Folia sessilia patentia, lineari-lanceolata, distincte costata, 2-8 nervis lateralibus vix scabriusculis venis transversalibus conjunctis, apice in acumine longo obtuso haud aut vix recurvo producto, marginibus leviter revolutis, 7-4 cm. longa, 7-2 mm. lata. Flores in omnium prae- ter 3 superiorum verticillorum axillis geminati, penduli, subsecundi, pedunculo communi in inferioribus fere nullo, in superioribus subulato usque ad 11 mm. longo, in intermediis intermedio ; pedicelli duo ebracteolati, inaequales pedunculis inverse lo.ngi, quorum alter ad caulis apicem fere nullus, ad pulvinum reducitur in quo perianthium longistipitatum inseritur. Perianthium album, senis nervis viridibus instructum, 9 mm. cum stipite longum. Tubus a basi rotundata ad fau- cem paulatim attenuatus. Lobi brevissimi, patentes, subœquales, oblongi, breviter apice pilosi. Stamina vix ut perianthii 3/4 longa usque hujus ad médium cum illo connata. Filamentorum pars libéra brevis, teres, sicut tubi regio proxima papillosa. Antherae duplo lon- giores, in trientem inferiorem dorsifixae, lineares, basi bifidse, apice obtusae. Stylus ovario aequilongus ad antherarum basim stigmate capi- tellato vix attingens. Ovula in quocumque loculo 4, adscendentia, biseriata. Habitat : Su-tchuen occidental, lieux humides autour de Ta-tsien- lou. Août 1892 (R. P. Soulié, n. 306). Se rapproche plus particulièrement du P.jiiscum, (v. infra), par ses fleurs allongées, longuement stipitées, dont les étamines à filets dressés, légèrement papilleux, sont aussi plus profon- dément incluses que dans les formes précédentes. Il s'en dis- tingue par la couleur très blanche de ses fleurs et par son port g'énéral grêle, ses feuilles ternées à peine scabres en dessous et non prenantes, et l'absence de bractéoles, autant de caractères qui, avec la présence de papilles dans l'intérieur du tube, le rap- prochent dui\ erythrocarpîim, celui-ci différant, d'ailleurs, par la brièveté de ses fleurs, où les nervures ne sont pas sensibles, et où les étamines sont plus longues relativement au périanthe, de même que le pistil relativement aux étamines. Le rhizome, que nous ne connaissons pas chez le P. ftisciim, est assez parti- culier avec ses articles très courts, globuleux, composés d'un 42S JOURNAL DE BOTANIQUE très petit nombre d'entrenœuds; cette forme se retrouve d;ins une plante du R. P. Farges, très voisine du P. Stbiricum que nous allons décrire sous le nom de P. Fargesi ; le P. erythro- carpum a aussi les articles du rhizome courts, mais légèrement différents de forme, probablement parce qu'ils sont ramifiés dans le seul exemplaire complet que nous avions eu. 17. P. cirrifolium Royle. Kunth En., v, 145. — Maxim. /. c.y 854. — J. I). Hooker FI., of. Brit. Ind. vi, 322. — P. sibiricum Baker /. c, 561. p. p. — Convallaria ciirhi- folia Wallich As/a/, rescarch., xm., 3S2, c. tab., p. parte. Habitai : ECan-su occ. — Su-tchuenocc, près de Ta-tsien-lou (Bon- valot et Prince H. d'Orléans). — Distr. : Tibet, Himalaya, zone tem- pérée. (A suivre.) LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Vax M. l'abbé HUE. Troisièmes et dernières herborisations. — 1S91. 1 c. (1) Collema pulposum Ach. — Sur la croix du cimetière de Carantilly, avec un thalle sans apothécies, mais couvert de spermo- gonies. 7 c. Leptogiu.m lacerum It. — Sur le mur du potager du château de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé; stérile. 8 . Leptogium sinuatum Nyl. - - Sur les Moussi uvrant les pierres du chenal de La retenue du moulin d \ . ! ,e thalle esl très vert à cause de sa station oml 1 es à divisions murales sont longues de 1 v '34-46 millim. et larges de ■■ >,< >i6- 20, et il s'en trouve «le plus étroites el par conséquent pins longues, mesurant 0,048 sur 0,017 millim. 9 c. I ' ptogium palmatum Mont. — Sur un toit de 1 haume à Saint- Sauveur-de-Bonfossé ; stérile. I I C. C" \I.H H.M TRA< HELINUM Ach. — Sur le bois dénudé et IUOlt du tronc d'un Poirier à Gourfaleur. Les capitules, d'abord entièrement roux, s'ehtrouvent au .sommet et laissent apercevoir la mas.se sporale noire. 1. La lettre c indique que l'espèce dont le nom va suivre a été récoltée dans une des précédentes herborisations et qu'elle est reprise ici pour en citer soit une localité nouvelle, soit une variété qui n'avait pas encore été rencontrée. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 429 — Var. xylonellum Nyl. Syn. Lïch., I, p. 155 ; Malbr. Calai. Lich. Nortn. Supplém. p. 7; C. xylonellum Ach. Syn. Lien. p. 58. — Sur des gaulettes d'espalier dans le potager du château de Canisy. 13 c. Calicium curtum Borr. — La forme entièrement noire a été récoltée sur des clôtures à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (la Crémo- nière), à Saint-Gilles (ferme de Joigne) et à Canisy (ferme de la Ménagerie). Dans cette dernière localité, on voit dans le même échantillon des apothécies ayant le bord de l'apothécie et la masse sporale recouverts d'une pruine blanche, d'autres présentant seulement le bord pruineux, d'autres dans lesquelles la masse sporale est pruineuse, et enfin un plus grand nombre entièrement noires. Ce caractère de la pruine n'est donc pas constant. 15 £. Trachylia tympanella Fr. ; Exsicc. Arnold n° 1473 et Lojka n° 5. — Sur un Chêne à Quibout; sur des barrières à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (la Maugerie, où il abonde, et Ricquebourg), à Gourfaleur où il abonde également et à Saint-Martin-de-Bonfossé. Dans ces échantillons les spores sont souvent plus petites que dans ceux de Canisy : car elles n'ont que 0,01 1-16 sur 0,008-9 rnillim., et il arrive fréquemment que l'on peut y suivre l'évolution de l'apothécie. On la voit d'abord comme un petit mamelon noir sortant du thalle et portant à son sommet un petit point blanchâtre ; le mamelon s'élève, devient cupule, en demeurant sessile, et en même temps le point blan- châtre s'entr'ouvre, les bords s'écartent et finissent par former la marge de la cupule en restant pruineux et laissent apercevoir la masse spo- rale, laquelle est souvent nue. Dans les exsiccatas cités plus haut elle est presque toujours pruineuse. 16 c. B^eomyces rufus DC. — Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer (1) entre Canisy et Carantilly. 19 e. Cladonia pyxidata var. chloroph^ea Floerke. — Sur un toit de chaume à Canisy (Basse-Meilleraie). Les podétions sont entièrement recouverts de grosses furfurations auxquelles se mêlent quelques squamules; quelques-uns portent des apothécies et les autres sont spermogonifères. 20 c. Cladonia pityrea var. scyphifera (Del.) Dub. — Sur le faîte du mur d'un jardin à Canisy (le Breuil). 1. Grâce à la bienveillance éclairée de M. Ed. Blount, président du conseil d'administration du chemin de fer de l'Ouest, j'ai pu circuler librement sur la ligne de Lizon à Lamballe, qui traverse Canisy, et récolter ainsi un bon nombre de Lichens saxicoles qui ne se trouvent que sur les schistes des tranchées du chemin de fer. 430 JOURNAL DE BOTAN1QU 2j c. Cladonia fimbriata Fr. — Var. 6. conista Nyl. Syn. Lich., I, p. 195, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 37. — Cenomyce fimbriata var. conista Ach. — Sur un toit de chaum< à ( )anisy I '■< >uchef< intaine) ; stérile. — Var. 7. radiata 1t., Nyl. Syn. Lich., I, p. [95, Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 56. Exsicc. Zwackh n muj el Rehm u " [84 el 270. — Sur les talus de la voie du chemin de fer pr< Saint-Lô; falaise d'Agneaux. Sur des toits de chaume à Canisy (Bouchefontaine) el à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. _•_• c. Cladonia carneo-pallida (Floerke) Nyl. — Sur un toit de chaume à Soulles. 23 irs de la c< luche gonidiale. La potasse est sans action sur la médulle, elle rend seule- ment les g( inidies plus apparentes. 31 c. Parmblia sulcata Tayl. — Sur les clôtures de la voie du chemin de fer, prés de Canisy (stérile). 54 c. Parmelia fuliginosa var. ljetevirens Flot. — Sur un vieux Poirier en espalier dans le potager du château de < 'anisy. , c. Lobaria m i.monacea var. papillaris Del., Nyl. Syn. Lich. I, p. 352, Malbr. Catal. Lich. Norm, p. 101. — Sur un Hêtre dans le bois de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Les marges du Lichen et les côtes qui séparent les lacunes portent de nombreuses petites papilles qui se changent cà el là en sorédies; stérile. (A sitivr, .1 CHRONIQUE. M. de Lagerheim, professeur de Botanique à l'Université de Quito, est nommé Conservateur du Muséum de Tromsô. 1.6 Gérant: Louis Mokot. Pans. — J. U«rsx*ti, irop. il. PI. Uonfcrt-Rofhcrcsu. 6° ANNEE. N° 23. 1" DECEMBRE 1892. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. QUELQUES REMARQUES SUR LE GENRE MYRIOTRICHIA Par Mlle N. KARSAKOFF. La formation et la sortie des zoospores, les curieux phéno- mènes qu'elles présentent ensuite, soit qu'elles germent immé- diatement, soit qu'elles s'unissent avant de germer, sont des faits si intéressants que je voulus profiter de mon séjour au bord de la mer pour essayer de voir sur le vivant ce que les livres m'a- vaient appris à ce sujet. Les Myriotrickia, petites Phéophycées dont les frondes filiformes sont couvertes de sporanges, me semblèrent devoir être particulièrement favorables aux études de ce genre. C'est le résultat des observations faites pendant ces deux dernières années que je me hasarde à publier aujour- d'hui. A Roscoff, on trouve communément les deux espèces les plus connues, le M. clavœformis et le M. filiformes. Elles sont fixées sur des plantes diverses, Scytosiplwn, Lomentaria, Aspe- rococcus echinaUis, Enteromorpha, Zostera, etc., à la surface desquelles elles s'épanouissent en petites touffes d'un brun clair ou foncé. Abondantes, dans certains endroits, en été et au com- mencement de l'automne, comme les autres Algues annuelles, elles prennent leur part de chaleur et de lumière au soleil dans les petites flaques et les ruisseaux laissés sur la plage par la marée descendante, dans la région située à peu près aussi loin de la basse que de la haute mer. Les deux espèces se ressemblent beaucoup et, comme elles croissent souvent enchevêtrées, il n'est pas toujours facile, sur- tout à l'état jeune, de dire à laquelle appartient tel ou tel fila- ment. Il en est encore de même si l'on observe le développe- ment d'un jeune thalle en partant d'une zoospore qui germe. Qu'elle provienne du M. filiformis ou du M. clavœformis, les choses semblent se passer de la même manière. 434 IOURNAL DE BOTANIQUE Toutes 1 deux sont fixées au substratum par un lacis de filaments tortueux, enchevêtrés, d'où s'élèvent les filaments dressés constituant le thalle. Les parois des cellules sont plutôt épaisses, les chromoleucite a z grands, allongés, de forme irrégulière, appliqués contre toutes les parois de la cellule, aussi bien contre les cloisons supérieure et inférieure que contre les parois latérales (pi. XIII, 2). Dans l'une comme dans l'autre espèce, chaque filament du thalle se termine en haut par un long poil incolore, articule. Les articulations, courtes à la base, là où le poil s'attache à la der- nière cellule colorée de la plante, sont beaucoup plus longues en haut. Le diamètre du poil paraît être le même dans toute sa longueur. Généralement les poils sont simples, mais, soit dans les cultures, soit dans la nature, vers la fin de l'automne, on ren- contre parfois des poils ramifiés ou renflés, ou de formes con- tournées et bizarres, à articles assez courts. La ramification se fait de la même manière dans les deux espèces. Une des cellules du thalle forme dans son intérieur une cloison verticale. Puis unv de ces nouvelles 1 ellules (et par- fois les deux) proémine latéralement, s'allonge et devient une branche en tout semblable au filament primitif et portant comme lui un poil à son extrémité libre. Quelquefois la cellule du thalle primitif se cloisonne deux ou trois fois dans le sens de la hau- teur et de la larereur et chacune des nouvelles cellules ainsi découpées donne un rameau, termine par le poil incolon . ( 1 rameaux à poils longs forment alors comme un nœud sur le fila- ment primaire, nœud autour duquel viennent se grouper les papilles sans poils. Ainsi que llarvey l'a indiqué {Phyc. />'///., pi. Cl et CVI), les ramuscules qui garnissent les filaments du M. filïformis sont courts et disposés en anneaux séparés par des intervalles où le filament se voit à nu (pi. XIII, 1). Dans le M. clava (pi. XIII, Oi, les ramuscules plu Longs forment un revêtement continu (1). Cela tient à ce que le filament cloisonne ses cellules plusieurs fois et devient ('pais. Les nouvelles cellules pou de tous cotés de petites branches, tantôt simples, tantôt rami- fiées en buisson, qui se terminent ou non par île longs poils. 1. tziog, Tab. phycol., VI, pi. N. Karsakoff. — Quelques remarques sur le genre Myriotrichia. 435 Ces ramifications en buisson étant surtout accumulées vers le sommet du thalle lui donnent un aspect caractéristique. Les organes de reproduction sont de deux sortes dans le genre Myriotrichia, comme dans beaucoup de Phéophycées : les sporanges pluriloculaires et les sporanges uniloculaires. Ces derniers sont connus depuis longtemps; les premiers ne le sont que depuis peu, ce qui est véritablement étrange, en raison de l'immense quantité qui se développe sur les fila- ments bien fructifies. C'est sans doute parce qu'on ne les a pas cherchés sur le vivant, ou peut-être à cause de leur ressem- blance avec les ramules stériles auxquels ils sont entremêlés. Dans un article paru dans le Journal oj Botany (1), et qu'il a eu l'amabilité de me communiquer, M. Bufïham a donné des dessins en même temps qu'une description des sporanges pluri- loculaires du M. clavseformis , trouvés sur des exemplaires de cette plante recueillis à Swanage (Dorset) en 1887 et 1890. Dans ce même article, M. Buffham mentionne les sporanges plurilocu- laires, un peu différents, du M. filiformis dont M. Bornet lui avait envoyé le dessin et qu'il a pu voir lui-même sur des exem- plaires dans l'alcool provenant de Roscoff et sur des spécimens vivants recueillis à Sidmouth au mois d'août. M. Buffham a étudié les sporanges pluriloculaires du Myrio- trichia au point de vue morphologique, de sorte que quelques observations sur ces mêmes sporanges à l'état vivant peuvent en une certaine mesure servir de complément aux siennes. Dans le M . filiformis , les sporanges pluriloculaires, pressés les uns contre les autres, enveloppant d'un bourrelet épais le filament du thalle à sa partie supérieure ou tout autour d'une ramification, sont petits, ovoïdes, sessiles. L'enveloppe exté- rieure et toutes les cloisons internes sont minces et transpa- rentes; les zoospores contenues à l'intérieur sont colorées, avec deux cils et un point rouge, comme le sont généralement les zoospores des Phéophycées. Les sporanges sont tantôt très petits, courtement ovales, divisés en deux étages par une cloi- son transversale, tantôt plus grands, allongés ou élargis à la base et à trois, parfois même quatre étages. Les deux premières formes se rencontrent fréquemment l'une à côté de l'autre sur 1. Buffham, The plurilocular soosporangia of Asperococcus bullosus and Myriotrichia clavœformis (Journ. of Botany, vol. XXIX, n. 347, nov. 1891). 436 JOURNAL DE BOTANIQUE le même filament. Les petits sporanges, à deux étages, contien- nent généralement quatre zoospores assez grandes, les autres de six à douze, mais la plupart du temps seulement huit zoo- spores plus petites (pi. XIII, 3). A la maturité, il se fait une ouverture au sommet de chaque sporange, île quelque forme qu'il soit, et les zoospores sortent l'une après l'autre en s'étirant, mettant dehors d'abord leur par- tie élargie et colorée, puis la partie hyaline (pi. XI 11, 4, 4', 4"). Par leurs deux cils enchevêtres avec ceux de leurs plus pro- ches voisines, elles tirent dehors celles-ci, tout en sortant elles- mêmes du sporange. L ne fois dehors, eh ique zoospore étend ses cils dans le liquide extérieur, les remue rapidement et tourne un instant sur place pour bien prendre sa forme piritbrme nor- male ; puis, agitant ses cils encore plus activement, elle se met à nager rapidement dans l'eau. Quelquefois la sortie des zoo- spores, au lieu de se faire par une seule ouverture, se fait par deux. Ainsi, dans un sporange à quatre zoospores (pi. XIII, 5 |, celles-ci sortent parfois deux à deux par deux ouvertures voi- sines au sommet du sporange. Dans un sporange a huit ou dix zoospores, il y a une ouverture au sommet et une autre latéra- lement à droite ou à gauche. Quatre ou six zoospores sortent alors par le sommet et quatre par le côté. Fréquemment, dans les sporanges dont l'orifice est place au sommet et qui contien- nent quatre grandes zoospores, celles-ci sortent très vite l'une après l'autre et, une lois dehors, restent quelques instants toutes les quatre ensemble immobiles, avant de se disperser de tous côtés. Dans les sporanges à une seule ouverture terminale, conte- nant huit zoospores, il arrive parfois que les quatre premii sortent presqu'en même temps, comme accolées l'une a L'autre, et ne se séparent qu'une fois dehors. Enfin, avec ces mêmes sporanges, il y a presque toujours une pause après la sortie des quatre premières zoospores, jusqu'à L'apparition de la cinquième. Il faut probablement un certain temps pour que La membrane de la dernière cloison horizontale se dissolv En sortant, les zoospores successives passent toujours par les trous des cloisons intérieure^ qui ont livré passage à leurs devancières, de. sorte que les cloisons internes, quoique déchi- rées, persistent même après que le sporange s'est vidé et per- N. Karsakoff. — Quelques remarques sur le genre Myriotrichia. 437 mettent devoir sa structure. De temps en temps, on rencontre des zoospores géminées ou de forme irrégulière. Le M. clavsefonms (pi. XIII, 6, 7, 8) a les sporanges plu- riloculaires sessiles ou brièvement pédicellés, isolés ou en groupes à l'extrémité d'une cellule; ils sont simples ou bifur- ques, ovoïdes allongés à 2, 3 ou 4 étages, ou enfin cylindriques étroits à 9-10 étages avec une ou deux files de cellules (voir l'ar- ticle de M. Buffham, fig. 9, 10, 11). Cette dernière forme paraît être la plus rare. Sur le M. clavasformis croissant à Roscoff, les deux formes de sporanges qui semblent les plus habituelles sont celles de 3 et de 4 étages, coniques, qui se rencontrent constam- ment sur le même filament. Les premiers contiennent huit grandes zoospores (parfois 6 ou 7) qui sortent l'une après l'autre par une seule ouverture terminale ou bien par deux ouvertures, l'une ter- minale, l'autre latérale (pi. XIII, 9, 10). Il arrive aussi que des sporanges de trois étages contiennent, comme ceux de quatre étages, de 10 à 22 ou 32 zoospores plus petites. Le nombre le plus fréquent paraît ici être 16. Ces zoospores, grandes à peu près comme les deux tiers de celles qui sont au nombre de 8 dans un sporange, sortent par une, deux ou trois ouvertures. A peine dehors dans l'eau, elles se dispersent. Quelquefois il s'en forme de géminées à deux points rouges. Toutes ces zoospores sortent entre dix heures du matin et trois heures de l'après-midi. Avant ou après, quelles que soient la température du liquide dans lequel on les observe et l'intensité de la lumière qu'on fait arriver sur la préparation, elles restent, même toutes formées, obstinément sans bouger dans leurs logettes. Les sporanges uniloculaires des deux espèces ont été signalés, décrits et figurés dans les planches du Phycologict Britannica et du Mantial of British Algse par Harvey. Ils sont sphériques ou ovoïdes, sessiles et se composent d'une enveloppe hyaline assez épaisse et d'une masse de protoplasme dense et granuleux. Ils accompagnent les sporanges pluriloculaires ou leur suc- cèdent. Il n'est pas rare de trouver les deux simultanément, à côté les uns des autres, sur un même filament. Leur position est variable : tantôt ils garnissent abondamment la partie supérieure du filament dressé et les rameaux du M. clav se/or mis ; tantôt ils apparaissent à l'entour d'une ramification du filament dressé ; 438 JOURNAL DE BOTANIQUE tantôt ils sont isolés ou opposés sur ses parties inférieures, ou bien réunis en petit groupe à la naissance d'un poil. Lorsqu'il est mùr, le sporange se déchire au sommet et son contenu, qui n'est autre chose qu'une multitude innombrable de petites zoospores agglomérées, sort dans l'eau qui entoure le sporange. Au bout d'un instant, chacune de ces zoospores, grande comme la moitié d'une petite zoospore du sporange plurilocu- laire de la même plante, devient mobile et s'enfuit en agitant ses cils. Cette inégalité de grandeur des zoospores contenues dans les deux sortes de sporanges conduit à penser qu'elles sont desti- nées à remplir un rôle différent. Voici ce que j'ai observé à cet égard. Le M. filiformiSy en raison de ses filaments plus minces et de ses rameaux moins denses, a surtout servi à mes recherches ; mais j'ai constaté que les résultats ne diffèrent pas chez le M. clavwformis. Des filaments de ScyiosipJion et de Chorda Filum^ garnis de touffes de Myriotrichia^ étaient cueillis à la grève et rappor- tés à la maison dans de l'eau de mer, prise à l'endroit même ou ils avaient été ramassés. Deux petits flacons étaient en outre remplis de cette même eau. Une fois rapportées à la maison, les touffes de Myriotrichia étaient détachées une à une des fila- ments de Scytosiphon (afin d'éviter toute possibilité d'un mélan de leurs zoospores avec celles de cette plante), mises dans des verres de montre contenant de l'eau de mer de l'un des flacons, recouvertes d'un autre verre, et exp à la lumière. Une mince feuille de papier blanc les garantissait des rayons dire. -t> du soleil. L'observation de chaque touffe se faisait dans une goutte d'eau de mer prise de l'un des flacon-. Par les journées froides, cette eau était réchauffée légèrement au bain-marie dans son flacon, et les lames et Lamelles étaient lavées à l'eau ch lude. Les sporanges ne s'ouvraient presque jamais le jour même où la plante avait été récoltée-, tout en parai inl parfaitement mûrs. Le plus souvent, les zoospores sortaient le lendemain matin, parfois le surlendemain. I » > le matin, je faisais un assez grand nombre de prépara- tions que je laissais exposées pendant quelques instants à une vive Lumière, sinon directement au soleil; les filaments bien N. Karsakoff. — Quelques remarques sur le genre Myriotrichia. 439 vivants se garnissaient alors sur presque toute leur longueur de petites bulles d'air. En les examinant au microscope, on pouvait y constater le plus souvent une sortie plus ou moins abondante de grandes et de petites zoospores. On sait que là manière dont a lieu la conjugaison des ga- mètes des Ectocarpus , près desquels se placent les Myriotrichia, n'est pas décrite de la même manière par M. Gôbel et par M. Berthold. D'après le premier, la copulation a lieu entre les zoospores issues de deux sporanges voisins, pendant qu'elles sont mobiles l'une et l'autre et avant qu'elles aient acquis toute leur activité. Elles se soudent bout à bout ou latéralement et s'arrondissent en une zygospore dont les points rouges ne sont plus visibles. M. Berthold a vu, au contraire, certaines zoospo- res se fixer avant qu'ait lieu leur fusion avec un gamète mobile. vSelon cet auteur, M. Gôbel aurait pris pour des zygotes des gamètes dont l'évolution n'avait pas été complète. Cette fré- quence de zoospores mal formées, que M. Berthold signale dans V Ectocarpus pusillus (1), n'existe pas chez les Myriotrichia. L'observation, répétée un grand nombre de fois, de la sortie des zoospores dans les deux espèces, a montré, pour les grandes comme pour les petites zoospores des sporanges pluriloculoires, que, dans les conditions normales, les zoospores géminées à deux points rouges sont relativement, rares. Elles se forment parfois dans une eau trop chaude, si l'éclairage est trop puissant ou bien si la préparation, après avoir été fortement éclairée, est mise à l'ombre puis replacée au soleil après quelque temps. La sortie des zoospores est alors brusquement suspendue et reprise ensuite et, dans ces conditions anormales, il se fait non seule- ment des zoospores géminées, mais des monstres à 3, 4, 5 et même 6 points rouges. ' Les zoospores à un point rouge étant la règle, on peut en conclure que, lorsqu'au bout d'un certain temps, on trouve, dans une préparation où l'on n'a vu sortir que des zoospores normales, un nombre plus ou moins grand de zoospores doubles à deux points rouges, celles-ci doivent provenir d'une conjugai- son. 1. Dans sa Note sur quelques Ectocarpus (Bull. Soc. Bot.. XXXVIII, p. 360, 1891), M. Bornet a montré que cet Ectocarpus est le globiferi Kg-, et non le vrai fitisillus. ' 440 JOURNAL DE BOTANIQUE Or c'est ce qui a lieu précisément pour les zoospores dans une goutte suspendue à la lamelle d'une cellule de culture Van Tieghem. On voit d'abord des :oospores à un point rouge courir en tous sens, puis, après quelques heures, alignées sur le bord de la goutte, des :oo pores arrondies et immobiles dont le plus grand nombre présentent deux points rouges. Il m'a semblé que, chez le Myriotrichia , la conjugaison se fait à l'état mobile aussi bien qu'au moment de l'immobilisation; mais ce dernier cas, que j'ai pu le mieux suivre, est surtout fré- quent. Peut-être même la conjugaison dans ces conditions est- elle la règle. Fit;. "■ — Formation de l'œil) du M 'yriotrichia Jiliformis. — 1-7, états l'union I tes; 8 m. modes divers de rapprochement 12-19, autr^ s'-rir d'états suco /union des gamètes, montrant aux d derniers stades I .: tte muqueuse expulsée. Gross. 900 fois. Elle si- faisait de la manière suivante, dans une gfoutte d'eau de mer d'où on avait retiré la touffe de M . filiformis après que ses sporanges multiloculaires s'étaient vidés. Pendant deux ou trois heure mi en liberté, grands et petits, nageaient en tous sens. Puis, peu à peu, ils commençaient à perdre leur mo- bilité et à se rapprocher en paires, une grande zoospore avec une petite, sous la lamelle. En évitant une lumière trop intense, on les voyait ensuite, une foi rapprochées, rouler l'une sur l'autre, se toucher, s'accoler par leurs parties hyaline,, puis se combiner peu à pi u. la grande paraissant absorber le contenu de la petite (fig. 1,3,4, 13, 14). Environ une heure ou une heure et demie plus tard, on ne voyait plus, qu'une seule zoo pi tre à deux points rouges, fixée à la lamelle, arrondie, colorée, et plus N. Karsakoff. — Quelques remarques sur le genre Myriotrichia. 441 grande que chacune des deux zoospores qui l'avaient formée, prises isolément (fig. I, 6, 7, 16, 17). L'union avait toujours lieu entre deux zoospores de taille inégale (fig. I), ce qui conduit à admettre que cette différence de dimension en indique une entre la nature même des grands et des petits gamètes et que, par conséquent, la conjugaison du Myriotrichia se fait avec commencement d'hétérogamie. Ce qui semblerait le prouver encore, c'est que je n'ai jamais pu voir de conjugaison entre des gamètes sortis du même spo- range, alors que, à deux reprises différentes, j'ai cru voir se conjuguer, à l'état très mobile, deux gamètes de grandeurs dif- férentes sortis à peine, chacun de son sporange, les deux spo- ranges se trouvant très voisins sur le même filament de M. fili- formis. Au moment où ils passent de l'éclat mobile à l'état immobile, les gamètes paraissent sécréter une substance quelconque à leur extrémité hyaline. Souvent, après la conjugaison, elle reste en dehors de l'œuf, sous forme d'une gouttelette verdàtre (fig. I, 17, 18, 19). Une gouttelette semblable se voit aussi pendant quelque temps attachée à l'extrémité hyaline des gamètes qui s'arrondissent sans s'être combinés. Car il n'y a presque jamais, dans une préparation, exactement le même nombre de grands et de petits gamètes et, par conséquent, il y en a toujours qui ne se combinent pas. En voyant ces gamètes à un point rouge devenus immobiles, on se demande s'ils germent comme les œufs et si les plantules qu'ils peuvent donner diffèrent de celles provenant de la germi- nation d'un œuf. Autant qu'il m'a été possible d'en juger par des cultures dans une goutte suspendue, lesquelles malheureu- sement n'ont duré que peu de jours, les gamètes solitaires ger- ment parfois, mais les plantules ont un aspect aminci et chétif. Au contraire, celles provenant d'œufs paraissent robustes et vigoureuses. La conjugaison, à l'état mobile, se fait par n'importe quel point; à l'état demi-mobile, elle se fait par la partie hyaline (fig- I). Il résulte des recherches que j'ai faites spécialement à ce sujet, que la répartition des gamétanges à grands et petits gamètes n'est soumise à aucune règle. Tantôt les deux sortes U2 fOURN M DE BOTANIQUE sont réunies, tantôt elles sont séparées et occupent la même place ou des situations différentes dans le. mêmes filaments. J'ajouterai que, autant qu'il m'a été possible de le voir, il n'y a pas conjugaison des zoospores provenant des sporanges uniloculaires et on ne les trouve pas géminées. Quant à la germination i fig. II), elle a lieu de la manière accou- tumée. La zoospore ar- rondie et immobile pou latéralement un petit bec incolore d'abord, où des chromoleucitcs et des va- cuoles ne tardent pas à paraître. Une cloison se lait entre le bec et la zoo- spore ; puis celui-ci con- tinue à grossir, à s'allon- ger et à se cloisonner, devenant ainsi peu à peu le filament dressé de la \i nouvelle plante. Pour ce qui est delà zoospore pri- „ . minationd mitive, elle forme, comme forints. — Différents états de développement au 1^-. font Jr-c; premières rpl- tiout d'un temps variant de un jour (i, .•) :\ quic jours (12, 13). Gross. 450 fois. Iules du filament adulte, in., 17 juin 1887 » (Delavayn. Pi î du précédent, dans le groupe très homogène qui relie Henri Hua. — Polyganatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 445 les P. verticillatum Ail. et cirrifolium Royle ; se distingue par ses fleurs plus grandes, « d'un brun verdàtre » (Delavay), au lieu d'être blanches ou rosées, et par son port particulièrement robuste, identique à celui de l'espèce suivante, P. il ùierve, n. sp., bien différente pourtant. On le retrouve aussi dans une plante rapportée du Kaschmyr, par Jacquemont, sous le ^579, et classée au Muséum sous le nom de E . Jacquemoiitianum ; nous mettons en doute cette détermination, à cause du port et des pédoncules floraux communs, réduits à o dans les verticilles inférieurs, autre caractère qui le rapproche du P. fuscum, dont il diffère seulement par ses feuilles planes, dépourvues de cirre, et par la taille plus réduite de ses fleurs qui sont blanches, au- tant qu'on en peut juger sur un exemplaire datant d'un demi- siècle. 19. P. trinerve, sp. nov. Habitu praecedenti simillimus, ab illo plurimis characteribus optime distinguitur. Caulis usque ad 2 m., 30 altus. Folia paulo majora ad ba- sim in pseudo-petiolo attenuata, supra viridia, subtus pallidiora, utrin- que glabra, per 6 verticillatim disposita. Florum geminatorum pedi- celli in verticillorum inferiorum axillis liberi, cire. 15 mm. longi, in superiorum in pedunculo communi usque ad 10-12 mm. longo coales- centes, partibus liberis tantum 3-4 mm. longis; inter infimos et supe- riores intermedia. Bracteola minutissima, alba, acuta, prope perian- thii articulationem inserta. Perianthii 8-9 mm. longi tubus flavo-virens (Delavay), 6 nervatus, basi rotundatus, brève stipitatus, sub faucem constrictus; lobi sex alternatim dissimiles , exteriores oblongi, 2,50 mm. longi, brunneo trinervati, interiores paulo breviores ovato-cor- dati albescentes, uninervati ; omnes apice barbati, et intus simul cum tubi parte superiore, papillis conicis adpressis instructi, marginibus membranaceis glaberrimis. Stamina vix usque ad médium tubi, cum illo costatim adnata ; filamentorum partes liberae brèves rectae, papil- losae. Antherae 2,40 mm. longae, dineares, obtusas, ad trientem inferio- rem dorsifixae, basi bifidae, inclusse. Ovarium oblongum, obtusum (tri- quetrum ?) imperfecte triloculare, ovulis 4-5 in placentis coherentibus ad médium loculorum insertis. Stylus columnaris, erectus, ovario brevior, stigmate capitato crasso, globoso, ad antherarum apicem vix attingens. Habitat : Yunnan, bois de San-tcha-ho, au-dessus de Mo-so-yn; ait. 3,000 m., fl. 17 juin 1887 (Delavay. n. 2879). Les lobes de la corolle dissemblables, les extérieurs étant 44'. IOURNAL DE BOTANIQUE trinerves, ce que je n'ai vu dans aucune autre espèce, en font une espèce nettement autonome, rattachée au groupe du P.cir- olium par les rapports généraux entre les diverses parties de la Heur, et particulièrement au précédent par son port ; passant au P. sibiricum et aux espèces suivantes par ses feuilles glabres. LV\eniplaire, le seul existant, que nous ayons entre les mains, est, à notre connaissance, le plus grand du genre; sa hau- teur étant de 2 m. 32, dont 1 m. 20 sans feuilles, il forme un con- traste avec les petites espèces telles que P. Hookeri ou P. pu- iiiiliun, dont certains exemplaires s'élèvent à peine de 4-5 centimètres au dessus du sol, y compris leurs feuille, dressées. 20. P. Fargesi, sp. nov. — Nom chinois : Lao-jou-Kiang. Rhizoma incrassatum, moniliforme, articulis perbrevibus subglo- bosis. Caulis elatus, scandens (Farges), circa 1 m. al tus, teres (in sicco sulcatus), glaberrimus, dimidio inferiore audo, vix 5 mm. crasso, supra médium cicatriculato, glaucescens, interdum purpureo-macula- tus. Folia per 4 verticillatim disposita, interdum infima p. m. sparsa, [2-6 cm. longa, infra médium 5-3 mm. lata, longilanceolata, basi attenuata, apice in cirrum circinale tenue producto, costa et utrinque 1-2 nervis albescentibus distinctis , aliis veniscpae transversalibus minutis, glaberrima, margiuibus revolulis, vix senato-scabriusculis, supra viridia, subtus glaucescentia. In axillis verticillorum interme- diorum peduneuli subulati, penduli, inter se subaequales, 5-10 mm. longi, in pedicellos duo breviores furcati, quorum sub medio extus bracteola minuta. Flores breviter stipitati, albescentes, dimidio supe- riorc virid . I \ mm. longi. Tubus basi rotund itus, ad médium cons- trietus (jam in alabastro). Lobi brèves, patentes, apice dense subglan- duloso-barbati , praesertim exteriores, interioribus paulo longiores. Staminum filamenta supra médium tubi alternatim paululum altius inserta, brevia, erecta, vix papillosa; antherae lineares, sub medio dorsifixae, basi bifidae, faucem apice apiculato vix superantes. Ovarium oblongum, imperfecte triloculare; cujuslibet loculi in angulo interiore 2 ovula superposita (an rarius plurima biseriata?). Stylus ovario vix aequilongus, stigmate capitato antherarum ad médium haud attingens. Bacca raediocris, subglobosa, apiculata, nigra, paucisperma. Habitat : Su-tchuen oriental (Farges n. 538). — Disp. : Himalaya boréal et occidental, région tempérée, Sikkim; ait. 2-300 m. (Ilook. fil. et Thomson, Ilerb. Ind. or. — sub P. sibirico Red.) Intermédiaire entre le P. cirrifolium et le P. sibiricum, Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 447 mais bien plus proche du second; comme lui, il a la tige grêle et les feuilles glabres, le premier verticille n'étant pas florifère, contrairement à ce qu'on voit chez les autres Polygonatum à feuilles verticillées, et les pédoncules communs toujours allon- gés, sensiblement égaux entre eux, au lieu d'être, comme chez le P. cirrifolium et les espèces affines, courts ou nuls d'abord, et de plus en plus longs à mesure qu'on se rapproche du sommet de la tige, les pédicelles variant en raison inverse. Le P. sibiricum. Red., en y faisant rentrer le P. chineuse de Kunth, se distingue très nettement par la forme aplatie de ses pédoncules, les brac- téoles plus grandes réunies généralement à la bifurcation en une sorte d'involucelle, les fleurs plus grandes, plus profondément lobées, les étamines presque sessiles, attachées très près de la gorge, les anthères devenant par suite presque exsertes, et le style notablement plus long que l'ovaire, qui contient un plus grand nombre d'ovules (Cf. les exemplaires rapportés de Kal- gan, Mongolie méridionale par Przewalski ; de Géhol, Mongolie orientale par M. l'abbé A. David ; de Daourie, par M. Fischer, et la figure donnée par Redouté, LU. tab. 345). Dans le même envoi du R. P. Farges, deux fragments fruc- tifères se distinguent des autres par un aspect plus robuste, des feuilles plus grandes (16 cm. de long), striées plus fortement, les nervures étant plus accusées, disposées en verticilles de 7. Les fruits, plus gros, non apiculés, contiennent un plus grand nombre de graines ; leurs pédicelles courts, arrondis, sont disposés en ombelles de 2-4, à l'extrémité de pédoncules communs aplatis deux fois plus longs qu'eux, présentant au niveau de la bifurca- tion ou très peu en dessus des bractéoles assez fortes ou leurs cicatrices. L'ensemble de ces caractères semble les rattacher au type du P. sibiricum Red. Au contraire, je rapporte au P. Fargesii un exemplaire fructifère provenant de l'Himalaya, et conservé, depuis 1859, au Muséum sous le nom de P. sibiricum, inscrit sur l'étiquette de l'herbier des Indes orientales de MM. J. D. Hooker et Thomson, et confirmé par Spach. Il est absolument identique à celui pro- venant du Su-tchuen oriental qui nous a servi de type. 21. P. sibiricum Red. LU. tab. 345. — Kunth En.,\T, 145. — Baker, /. c. 561 pp. — Maxim., Mel. biol. XI 854. — P. chi- neuse Kunth En., V, 146. (ls JOURNAL DE BOTANIQ1 I Habitat : Chine septentrionale. Géhol (Ami. David, n. 1784), envi- rons de Pékin (n. 4451; il. mai-juin, fr. juillet. - ■ Distr. : Sibérie australe et Daourie. 22. P. ag-g-lutinatum, sp. nov. Rhizoma carnosum, nodosum, articulis crassis constans, papilloso- rura, rubro-brunneum, cicatricibus albidis. Caulis elatus, 50-130 cm. altus, teres, striatus, glaber, usque ad médium subnudus; ad hujus infei i« >i is partis médium cicatrieula annulai is, altiusque cicati Lcula semi- amplexicaulis, triangularis, vel (1935) folium imperfectum, solitarium, semipellucidum, cirrosum. Alia folia numerosa, inter se subaequalia (superiora paulo minora) sessilia, in pulvinis eminentibus inserta, erecta, saepissime per 4 (3-5) verticillata, vertlcillis fertilibus inferio- ribus saepissime p. m. disjunctis, linearia lanceolata, basi attenuata, apice cirroso, marginibus revolutis, distincte costata, nervis aliis subaequalibus striata, membranacea, rigida, interdum carnosiuscula, supra viridia, subtus glaucescentia, utrinque glaberrima, 8, 5-9 cm. Longa, fere semper internodiis longiora. Ex axillis foliorum inferiorum pedunculi brèves, 2-5 mm. Ibngi, teretes, cernui, apice pseudo-umbel- latim in 2-4 pedicellis brevibus, inter se inaequalibus, divisa; ad bifurcationem bracteolae pedicellis longiores vel aequales, acutae, quasi involucrum formantes. Flores albi (Delavay), tubulosi, interdum iocurvi subirregulares, 16-18 mm. longi, 4 crassi, 6-nervati, breviter stipitati v. non, basi rotundati, apice 6-lobati. Lobi ovati, 3 mm. longi, cire. 2 lati, apice papilloso-pilosi, exteriorum marginibus glabris, usque ad médium tubi decurrentibus, interiorura intus p. m. piloso-ciliatis. Staminum ad médium tubi insertio alternatim altior. Filamenta gla- bra, teretia, p. m. ad interiorem tubi incurva et etiam geniculata, Ion- giuscula, 2-3 mm. longa. Antherae dorsi ad basim affixa ttatae, 4 mm. longae, circa stylum conniventes, Qavae, faucem apice vix supe- rantes. Ovarium oblongum, triquetrum, imperfecte triloculare, ovulis minutis paucis (-'-4) adscendentibus, in angulo loculorum interiore ad basim insertis. Stylus ovario cire, duplo Longior, stamina parum superans. Stigma (capitato-papillosum?) p. m. cum loborum pilis agglutinatum (ente in sicco, an in vivo ante anth< inï , p. 4332, est forma cuj us perianthium stipitatum, cumlobis interio- ribus in margine densius barbato ciliatis, filamentis brevioribus rectis, stylo longiusculo, ovario paulum breviore, duobus tantum ovulis adscendentibus, collatéral ibus, in quolibet locuload basim insertis. Habitat : Yunnan, rochers calcaires près de Lo-Kochan, au-des de Hoa-long-tan, près de Tali, 17 mai [885 (Delavay n. [935); bois de San-tcha-ho, au-dessus de Mo-so-yn, à 3.000 m. d'altitude, 17 juin (Id. n. 2880 p. p.); sous les rochers, au-dessus de Che-Tong, près Henri Hua. — Polyg-onatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 449 pin-tzé, 13 mai 1886 {Ici. n. 2550); rocailles de Ki-mi-se, au-dessus de Kiang-yn, 7 juin 1888 (Id. 4332). Entre P. sibiricum et P. Kingiamim ; se distingue des deux par son port particulier, dû aux feuilles épaisses, dressées, et surtout par l'insertion des ovules très près de la base de l'ovaire, néanmoins allongé. Il se rattache particulièrement au second par ses fleurs grandes, tubuleuses, à lobes extérieurs assez lon- guement décurrents par les bords sur le tube ; ses étamines à filets glabres se détachant vers le milieu du tube par une base comprimée, prolongée vers le bas en forme de crête ; son style allongé dépassant quelque peu les étamines, et au moins deux fois plus long que l'ovaire. 23. P. Kingianum Collett et Hemsl. Pl.fr. upper Burma a?id the Shan State (]. Soc. Linn. XXVIII. n° 189-190, p. 138). Rhizoma carnosum , valde nodoso-incrassatum (Delavay, sub nu 2044; ipse vidi iu exemple- a cl. Tanant ex Mong-tze misso). Caulis usque ultra 2 m. altus, teres, nitidus, glaberrimus, parte inferiore nuda 60-95 cm. longa, 5-8 mm. crassa, supra médium annulatim cicatricu- lata. Folia longilanceolata v. marginibus revolutis linearia subfili- formia ; ex floriferis infima nonnunquam multo minora, internodiis breviora; superiora vel sterilia, internodiis longiora v. subaequalia; suprema in caulis apice gracillimo, dense conferta. Pedunculi teretes, v. angulati; pedieelli nonnunquam bibracteolati. Perianthii lobi viri- des, apice intus vix albo-pilosiusculi, quorum exteriores marginibus in tubo decurrentes. Filamenta basi complanata p. m. in tubo cristatim decurrentia, antheris apice subbidentatis breviora erecta, v. oequalia et etiam longiora incurva. Ovarium subtriquetrum, ovulis in loculis 3-4 biseriatis, superioribus adscendentibus, inferioribus pendulis. Habitat : Yunnan, près Tapin-tze, bois de Tonginé-choui-tsin, le 7 mai 1886 (Delavay, n° 2044) ; (Id. 2880?//.); bois de Ta-long-tan (Id. n° 3048). — Mong-tze (M. Tanant) — Disp. : Birmanie, province de Shan (Gén. Collett). Haut-Tonkin (Prince H. d'Orléans, 1891). J'ai ajouté quelques détails complémentaires à la diagnose publiée par MM. Collet et Hemsley (/. c.) ; je ne les crois pas inutiles à la connaissance d'une espèce dont, jusqu'ici, l'exem- plaire qu'ils ont décrit était le seul connu. Cette belle espèce, qui semble répandue dans la haute Indo-Chine et les régions voisines de la Chine méridionale, est celle du genre qui d'avance le plus au Sud, entre le 21e et le 22e degré de lat. N., en Birma- 45o JOURNAL D1C BOTANIQUE nie et dans le haut Tonkin. 1. 'exemplaire de Birmanie paraît, d'après la figure el la description, différer par des feuilles plus • oriaces et un peu plus larges, les entrenœuds étant un peu plus courts; la plante du Prince II. d'Orléans et celle de Mong-tze ont les fleurs plus grandes, moins étroites, avec des anthères moins effilées vers le sommet, qui est plus nettement bidenté. La première a les lobes extérieurs un peu plus longuement décurrents par les bords sur le tube, et les feuilles plus longues, atteignant entre 15 et 20 cm. Mais Le rapport avec les entre- nœuds, également plus allongés, sont les mêmes que dans les plantes de M. l'abbé Delavay. Le rhizome robuste, que j'ai vu sur la plante de Mong-tze, est compose d'articles bifurques par suite du développement du bourgeon axillaire de l'avant- derniè re écaille. Ce rameau n'arrive pas d'ordinaire à se relever en tige aérienne : son bourgeon terminal se détruit, ou bien reste à l'état expectant. f'ai observé le même phénomène chez de forts individus du P. mulfiflontm aux environs de Paris. Le /'. Kingianum forme avec le P. agglutinatum un groupe particulier, caractérisé par la glabrescence de tout l'appareil végétatif, et par la grande taille des fleurs, dont les lobes exté- rieurs sont assez longuement décurrents sur le tube par leurs bords et les styles allongés. Le P. sibiricum s'en rapproche plus que tout autre. Notes rectificatives. — 1. L'incorporation dans ce travail d'une espèce dont nous avons eu connais aine seulement quand le commencement était sous presse, a causé une légère erreur dans l'énumération du nombre des espèce-, soit composant le are entier, soit originaires de la Chine. Voici les chiffres réta- blis : Espèces énumérées avant ce travail 32 1. pèces nouvelles énumérées dans ce travail . . . . 13 al . . . 45 Espèces de Chine 23 2. Dans le n 21, p. 395, pour le /'. officinale, ? var. ma- cranthîim, on a mentionné, par erreur, le mot Pan-longtoy, aime indiquant une localité. C'est le nom donné à la plante par les indi du district de fchen-kéou-tin, dans le Su- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 451 tchuen oriental, où le R. P. Farges a fait sa riche moisson de plantes. 3. N° 22, p. 423, espèce 11, au lieu de P. pumilium, lire P. pumilum, nom donné à cette espèce en raison de sa petite taille. (A suivre.) LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 61 c. Nephromium lusitanicum Nyl. — Sur un Chêne à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (la Crémonière). On sait que la médulle de cette espèce devient rouge au contact de la potasse. M. le docteur Bachmann dans un Mémoire [Emodin in Nephroma lusitanien. Ein Beitrag sur Chemie der Flechten) paru, en 1887, dans le Bulletin de la Société allemande de Botanique, a démon- tré que cette coloration rouge est due à la présence de l'émodine dans l'intérieur du thalle de ce Lichen. 62 c. Peltigera canina var. undulata Del. — Cette variété a été récoltée fertile sur une racine de Hêtre à Canisy (le Bosc). 63 c. Peltigera spuria DC. — Sur la terre au bord d'un chemin dans le bois de Joigne à Saint-Gilles. Thalle à lobes digités et ascendants, plus élevés que ceux des échantillons précédemment cités (haut. 10-15 rnillim. sans les apothé- cies) ; en dessus cendré ou un peu bruni, opaque, lisse et tomenteux vers le bord; en dessous portant des veines d'un blanc bruni avec des interstices très blancs, le tout montant jusque sous les apothécies ; celles-ci, d'abord arrondies et à bord crénelé, s'allongent et s'enroulent en dehors; spores fusiformes, 3-7 septées, longues de 0,044-66 et larges de 0,0035-45 millim. 73 c. Physcia tenella Nyl. ^- Sur des gaulettes d'espalier dans le potager du château de Canisy ; stérile. 79 c. Pannaria rubiginosa var. conoplea (Ach.) Nyl. Syn. Lich. II, p. 30, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 125 et Le Jolis Lich. envir. Cherbourg p. 42. — Sur les racines d'un Chêne dans un chemin creux à Canisy (Bouchefontaine) ; stérile. 80 c. Pannaria nebulosa var. coronata Nyl. — Sur le faîte d'un mur à Saint-Gilles (la Poterie). 84 c. Lecanora Roboris Duf. — Sur de vieux Chênes à Canisy 452 JOURNAL DE BOTANIQUE (le Jardin) avec des apothécies larges de 0,4 à [,2 millim el avant le bord, d'abord entier, puis fortemenl crénelé; à Gourfaleur et à Saint- Gilles (la l 'oterii . Ou est presque certain de rencontrer ce Lichen sur les vieux Chênes dont la tête a été coupée. Pour la réaction, si on emploie de la potasse à 1/20 on n'obtient qu'une coloration jaune très faible; elle est plus apparente avec le réactif à 1 10 et intense s'il est à 1/5. 88 c. Lecanora parella Ach. — Sur le mur d'un bâtiment de terme et sur la poutre qui s'y trouve enchâssée à Saint-Ebremond-de- Bonfossé; la forme coiticole a été récoltée sur un I [être dans l'avenue qui conduit au château de Soulles. — F. argillicola Hue. — Sur l'argile de bâtiments de tenues à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Riquebourg) el à Saint-Gilles. 90 c. Pertusaria \i lata Nyl. (1) — Sur les schistes du Pain-de- Sucre, au bord de la voie du chemin de fer, entre Canisy et Saint-Lô ; thalle rayonnant, à rayoas convexes au centre, plus appliqués à la cir- conférence et portant de grosses sorédies pulvérulentes; la forme à papilles blanches a été retrouvée sur des Pommiers à Canisy (le Bosc) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé Ricquebourg). 91 c. Pertusaria coccodes Nyl., Malbr. Catal. Lich. Nornt. [>. 169 et Le Jolis Lich. envir. Cherbourg p. 60; P. ceuthocarpa Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 98 et apud 1 lue - Iddend. Lichenogr. eiwop. p. 118. — Isidium coccodes Ach. Syn. Lich. p. 283. Zwackh Exsicc. nu J74. — Sur un Pin de Normandie j'ai récolté des échantillons qui me parais- sent être cette espèce fertile ; mais, les apothéci es en sont en voie dé- formation, c'est-à-dire renfermées dans le thalle, sans ostiole \ isible, et offrant des thèques dont le protoplasma n'est pas encore divisé. 92 c. Pertusaria communis l. rupestris DC, Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. euro/), p. 118. — Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô; fertile. 1. M. l'abbé Olivier dans le Supplément à la Flore des Lichens de l'Orne, p. 62Q m" m de la Revue de Botanique, t. X, mars 1892), au genre Pertusa déclare qu'il n'a rien à changer à son Etude sur Us Pertusaria de la Flore Jrm- eaisc (même Recueil, janvier 1890). Cet auteur paraît ne pas connaître un vieux proverbe qui affirme que l'homme, sujet à l'erreur, s'honore en reconnai qu'il s'est trompé, • errare luimanum est, erroreiu agnosrei«- angelicum... •■ Ji irard 11 de lui appliquer la fin d ■ ce proverbe, mais je ferai remarque! qu'en refusant de corriger des erreurs manifestes, il ôte toute < ù ses écrite et les place ainsi au nombre de ceux dont on ne doit s'occuper que fendre la lecture aux pet 1 cpérimi dans la science des Lichens. Voir ci-dessus n" 90, et Hue, Les Pertusaria de la Flore française Bull. Soc. bot. de France, 1891 Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 453 93 c. Pertusaria multipuncta Nyl. — Sur les Hêtres qui entou- rent les terres arables de la ferme de Saint-Gilles. 94 c. Pertusaria scutellata Hue. — Sur les schistes du Pain- de-Sucre, au bord de la voie du chemin de fer, entre Canisy et Saint-Lô. 96 c. Pertusaria amara Nyl. — Sur l'argile d'un bâtiment de ferme à Canisy (les Bordeaux). On sait que les sorédies de ce Pertusaria prennent la teinte vio- lette, si on les imbibe d'abord de potasse, puis de chlorure de chaux. 11 faut remarquer que cette réaction n'a pas lieu avec une solution de potasse à 1/20; qu'elle est faible, si le réactif est à o gr. 60 de potasse pour 4 gr. d'eau et même s'il est à 1/10; ce n'est que quand on l'em- ploie à 1/5 que l'on obtient une réaction bien visible. 99 c. Pertusaria pustulata Nyl. — Sur un Hêtre dans le bois des Vaux à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et sur un Pin de Normandie dans la grande avenue du bois de Soulles. M. Nylander Lichenes Japo?iiœ p. 51 et apud Hue Lich. exot. p. 164 réunit à cette espèce le P. melaleuca Dub. et par conséquent le n° 98 des Lichens de Canisy doit être supprimé. 100 c. Pertusaria leioplaca Schaer. — Le thalle de cette espèce jaunit avec une solution de potasse à 1/5. Des exemplaires récoltés sur des Hêtres à Canisy et à Soulles portent le Spilomiun pertusa- riœcola Nyl., Malbr. Catal . Lich. Norm. Suppléai, p. 62. 10 1 c. Pertusaria Wulfenii DC. — Sur un Chêne, à Canisy (Bouchefontaine) , j'ai récolté des échantillons de cette espèce avec un thalle de couleur jaune paille, et sur un Hêtre, dans le bois de Soulles, d'autres exemplaires présentant des apothécies d'un aspect tout à fait anormal. Le disque, en effet, atteint 1 millim. de largeur, et il varie du brun pâle au brun foncé et parfois même il est noir. L'examen de ces étranges apothécies m'a fait trouver une réaction jusqu'alors incon- nue : le chlorure de chaux en rougit l'épithécium et, dans une coupe placée sous le microscope, il rougit tout le thalamium. La réaction est fugace sur l'épithécium et dans les paraphyses, et elle se présente in- tense et persistante à la base de l'apothécie. De plus ce réactif jaunit sous le microscope l'intérieur du thalle. J'ai constaté la même réaction sur mes autres échantillons de P. Wulfenii DC. et sur un exemplaire de la var. rugosa Nyl, récolté par M. Nylander lui-même dans les bois de Meudon (Seine). Quand le thalamium est recouvert par l'enve- loppe thalline, il est facile d'opérer cette réaction : on enlève avec un scalpel un fragment de l'enveloppe et on laisse tomber sur la verrue 454 JOURNAL DE BOTANIQUE coupée une goutte de chlorure de chaux : une belle couleur rou^c se produit immédiatement. 104 c. Ui« EOLARIA SCRI posa Ach. — Sur l'argile et les schistes d'un bâtiment de ferme- à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (le Chêne); sur l'argile et sur l'extrémité d'une poutre dans le mur d'une maison à Canisy (Basse-Meilleraie). J'ai retrouvé cette espèce corticole, sur un Pommier, dans les dépendances «lu château de Thibermont, près Dieppe (Seine-Inférieure), avec un thalle gris, envahi ça et là par l'Algue dont il a été question plus haut, et portant de nombreuses apothécies. 100 c. Urceolakia cyi'S.u i:a Sommerf. — Sur les pierres (pou- ding de quartz) et le mortier des murs du château de Canisy ; fertile. 110 c. Lu [DBA QUERNEA Ach. — Sur th> Hêtres dans le bois de Soulles; ce Lichen se trouve donc fréquemment sur des écorces autres que celle du Chêne. Sur un Châtaignier à Gourfaleur, je l'ai récolté avec un thalle rougeàtre, et sur une barrière à Saint-Gilles (la Poterie) avec un thalle verdâtre, presque vert même dans certains échantillons, et rougissant néanmoins par le chlorure de chaux. 1 [6 c. Stigmatidium crassum DC. — Sur un Chêne à Canisx avec un thalle d'un blanc grisâtre (il est ordinairement brunâtre) et des apo- thécies allongées devenant çà et là radiées. 119 c. Parmelia saxatilis Ach., Nyl. Syn. I, p. 388, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 106 et Le Jolis Lich. envir. Cherbourg p. ^4. — Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô; rare et stérile. [30 c. Lecanora ferruginea Nyl. — Sur un Ilètrc à Canisy (Bouchefontaine) ; fertile. [3] c. Lecanora pyracba Ach. Sur les schistes d'une maison en ruines à Saint-Gilles (Trompe-Souris) , avec un thalle d'un jaune rougeàtre, très mince et granuleux, des apothécies jaunâtres et des spores à logettes des extrémités très étroites, longues de 0,01 0- il et larges de 0,006-7 millim. — F. piCTA TayL, Lamy Calai. Lich. M nt-Dore p. 62. Sur des schistes qui recouvraient un vieux mur entre le potager du château et le cimetière de Canisy. [37 c. Lecanora EXIGUA !'. Fribsiana Malbr. — Sur une poutre dans le mur d'un bâtiment de ferme a ( lanisy (la Vérit< . I V Lichen a passé de l'argile sur la poutre en compagnie du L. pyracea f. râpes- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 455 iris Nyl. et du L. conferta Nyl. Dans le cours de cette énumératîon, on a déià plusieurs fois vu des Lichens végéter d'abord sur leur substra- tum habituel, puis couvrir un substratum voisin sur lequel ils ne nais- sent jamais. 139 c. Lecanora galactina Ach. — Sur les schistes de la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô et sur ceux du mur du potager du château de Canisy. Sur l'argile d'un mur à Canisy (Castillon) j'ai retrouvé la forme qui a la réaction rouge par le chlorure de chaux. 141 c. Lecanora conferta Nyl. — Sur l'argile d'un bâtiment de ferme à Canisy (Pont-à-Mazé) ; les apothécies sont nombreuses mais souvent noircies par un parasite. 142 c. Lecanora subfusca Ach. — Sur un Faux-Ebénier dans le parc du château de Canisy; sur des Pins de Normandie dans le bois de Soulles; à Canisy, sur des clôtures en chêne dans la terme de la Ménagerie et sur une échelle exposée à la pluie (Montmirel) ; sur une barrière à Saint-Gilles. 143 c. Lecanora allophana Ach. — Sur un Chêne à Saint-Gilles. 145 c. Lecanora chlarona Ach. — Sur une barrière à Canisy (laPérelle). 147 c. Lecanora intumescens Nyl. — Sur une échelle exposée à la pluie à Canisy (Montmirel) ; sur un Hêtre dans le bois de Saint- Gilles avec des apothécies à disque noir. 148 c. Lecanora albella Ach. — Sur déjeunes Chênes dans le bois de Saint-Gilles et sur un piquet de clôture à Carantilly. 149 c. Lecanora angulos a Ach. — Sur les jeunes branches des Hêtres qui bordent le parc du château de Canisy; sur de jeunes Chênes et de jeunes Frênes à Canisy et dans le bois de Saint-Gilles ; sur des Peupliers à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur des Saules dans les prairies de Canisy; sur des Chênes à Gourfaleur et sur une échelle exposée à la pluie à Canisy (Montmirel). 151 c. Lecanora Hageni Ach. — Sur de jeunes Chênes dans le bois de Saint-Gilles. 153 c. Lecanora sulphurea Ach. — Sur les murs du château de Canisy, avec un thalle fortement mamelonné; dans une coupe de l'apothécie, le chlorure de chaux détruit lepithécium et rend les para- physes libres. Ce réactif produit cet effet dans beaucoup de Lecanora : pour le rendre plus efficace, il est bon, après avoir filtré la solution, . 456 JOURNAL DE ROTANIQLF d'v ajouter un pou de lait de ehaux, eomme le demande M. Sehwarz [Chemisch'botanische Studien uber die in deti Flechien vorkommenden Flechtensâureii). IV; r. Lecanora CALCAREA Nyl. — Sur le mortier îles murs du château de ( )anisy. Spores incolores, au nombre de ^-4 dans les thèques, ou presque arrondies ayant 0,024 millim. en longueur et 0,O22 en largeur, ou tout à fait rondes avec un diamètre de 0,022-26 millim. \~2 c. Lecidi" a expansa Nyl. — Sur des schistes dans les talus d'un chemin dans le bois de Joigne à Saint-Gilles. 173 £. Lecidea atro-purpurea Nyl. — Sur un Chêne à Saint- Martin-de-Bonfossé. I 75 c. Lecidea Nvegelii Stizenb. — Sur un Sureau, où il est asso- cié au Lecanora Sambuci Nyl., à Canisy (Montmirel) ; sur des branches de Frêne à Canisy (pare du château) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé Ricqu< bourg); sur le tronc d'un jeune Chêne à Saint-Gilles. II est fort probable que cette espèce n'est pas raie dans cette con- trée ; mais comme elle se présente souvent avec peu d'apothécies et que la couleur de celles-ci se confond avec celle de l'écorce, il est facile de passer sans l'apercevoir. . / suivre.) VARIETES Remarques rétrospectives sur les corps bleuissants et leur classification. Il n'est peut-être pas inutile, à l'occasion des deux notes analysées dans le Bulletin bibliographique de ce numéro (p. LXXXI), de rappe- ler les diverses substances qui ont la propriété de bleuir dans l'eau iodée, et que l'on englobe pour cette raison, probablement à tort, sous la désignation générale d'amidons, dans l'impossibilité où l'on se trouve d'en donner une caractéristique rationnelle. Les deux principes, l'un soluble, l'autre gonflable dans l'eau bouillante, envisagés par les auteurs des deux notes en question, repré- sentent-ils le même corps? 11 est à croire que non; mais ils ont cela de commun, outre le bleuissement, qu'ils naissent dans ou contre la membrane. D'autre part, les éléments bleuissants qui se développent pendant la germination de du Seigle, aux dépens des réserves du sclérote, et qui sont réutilisés plus tard, se présentent sous forme de Variétés. 457 grains simples ou composés, rappelant tout à fait les grains amyla- cés qui naissent pendant la germination des graines, des albumens aleuriques isolés, etc. ; pour ces raisons, j'ai cru pouvoir les désigner sous la dénomination d'amidon transitoire (i). Mais cela n'implique pas l'identité. Du reste, dans des observations ultérieures, j'ai pu me rendre compte que ces grains bleuissants ne sont pas, comme je le croyais, tout à fait insolubles dans l'eau; si je les ai vus dans certaines préparations se maintenir pendant plusieurs jours, dans d'autres, au contraire, il m'a été impossible d'en retrouver la trace, sinon par les lacunes que présentait la masse protoplasmique. En outre la première variété d'ergots, relativement petits, que j'avais eue à ma disposition, ne m'avait jamais montré que des granules bleuissants, ressemblant tout à fait aux petits grains amylacés des corps chlorophylliens ; dans d'autres ergots de plus grande taille, j'ai, au contraire, trouvé mêlés à eux, parfois même uniquement, des corpuscules irrégulièrement arrondis, qui prennent clans l'eau iodée une teinte rouge brunâtre, circonstance qui, il est vrai, s'observe aussi dans certains organes amylacés chez les Phanérogames, par exemple dans les cotylédons en voie de germination. C'est là, je crois, si je m'en rapporte à l'en- tretien écrit que j'ai eu avec M. Errera, la formation que cet auteur a décrite antérieurement (2), pour des grains rougissants solubles dans l'eau, sous le nom de glycogène transitoire, dans l'ergot du Seigle et divers autres Champignons; mais M. Errera n'a jamais observé les grains bleuissants que j'ai si souvent rencontrés. Je ne vois cependant aucune objection à présenter au rapprochement de ces deux corps comme variétés d'une seule et même substance (3). Le bleuissement et la naissance en grains dans des cavités protoplasmiques me sem- blent toutefois de nature à faire placer la formation que j'ai le plus ordinairement rencontrée en regard de l'amidon ordinaire, dont elle ne diffère morphologiquement que par sa solubilité dans l'eau. Et de toutes les substances bleuissantes, elle est la seule qui puisse être envisagée comme l'équivalent de l'amidon transitoire des Phanéro- games. Si l'on ajoute aux substances qui viennent d'être rappelées l'amidon normalement dissous dans le suc de la cellule, et nommé provisoire- ment amidon soluble par M. J. Dufour(4), la cellule se colorant alors 1. E. Belzung, Recherches sur t' ergot du Seigle, Paris, 1889; et Annales des se. nat., Bot., 1887. 2. L. Errera, Les réserves hydrocarbonees des Champignons (Comptes ren- dus, 3 août 1885). 3. Parmi les Phanérogames qui présentent une particularité analogue, on peut citer le Fœnicuhim vulgare : les grains d'amidon de la racine se colorent les uns en rouge-brun, les autres en bleu pâle. 4. J. Dufour, Recherches sur l'amidon soluble, Lausanne, 1886. [OURNAL DE BOTANIQUE en bleu par l'iode clans toute son étendue, on aura, je crois, la nomen- clature entière du petit groupe des corps qu'on peut qualifier de bleuissants (i). Nous résumons leurs propriétés et leurs affinités connues dans le tableau suivant, moins pour donner de ces principes une classification, ce qui supposerait la connaissance de leur chimie, que pour appeler à leur sujet l'attention des hommes désireux d'en poursuivre L'étude. /_ . . /insolubles dans l'eau i.runs simples nu , , .' . \ Ironie Amidon proprement dit. composes, nés ] . . , , , . plasme. . . . f . 1 \ {Ergot du Seigle. \ Principes \Couche appliquée sur la membrane, bleuissant insoluble dans Peau (div. Légum. ; dans Teau\ asques de divers Ascomycctes). . . Amyloïde. iodée [Principe imprégnant la membrane, so- luble clans l'eau bouillante {Boletus pacâypus,...) Amidon soluble ?. [Amyloïde soluble?] Principe normalement dissous dans le suc et cTistallisable(vSV7/r, etc.). Amidon dissous. Peut être même serait-il préférable, et en tous cas plus simple, d'englober les quatre dernières substances sous la désignation vague (Y amyloïde, qui exprimerait mieux l'état imparfait de nos connaissances à leur endroit, et de restituer au mot amidon son sens premier. E. Belzuno. #'«*o##w . I #»##* »##•##, n. sp. | ai remarqué, au mois d'août 1891, dans les serres du Muséum, des feuilles d'un Anthurium indéterminé, recouvertes de nombreuses taches d'wn beau jaune orangé. Cette coloration était, due à une Uré- dinée, du genre Ceeoma, que je n'ai pu identifier à aucune des espèces 1. M. G. Poîraull veut bien me faire connaître deux espèces pourvues d'amidon soluble, que M. J. Dufour ne mentionne pas dans son travail et qu'il convient d'ajouter ici, savoir, le Lychnis dinica et le Stellaria média. Le Lychnis pre- sente cette substance dans L'épidémie des pétales, que la solution iodée colore instantanément en bleu somhre, ainsi que d ins les papilles stigmatiques ; le /aria, seulement dans les pétales, où elle coexiste du reste avec l'amidon en jjraiie I tte dernière plante, l'action de l'eau iodée ne se traduit p connue dans le Lychnis, par un bleuissement total du contenu cellulaire, mais par une précipitation d'aiguilles d'un Meu indi^' en houppes, circon- stance rapportée du reste, pour d'autres espèces, par M. J. Dufour. 11 v a ainsi, en tout, 23 espèces connues, pourvues d'amidon dissous. Variétés. 459 décrites jusqu'à ce jour et pour laquelle je propose le nom de C. Anthurii : C. soris amphigenis, praesertim epiphyllis, per totam superficiem folio- rum sparsis, nervicolisque, secus orbem et quasi regulariter ordine con- centrico dispositis, hemispha;ricis, aequalibus, primum et diu epidermide tectis, macula amphigfena orbiculari lateque expansa aurantiaco-flava insidcntibus, luteis; sporis subrotundatis ellipticisve, utrinque obtusis, episporio crassiusculo, echinulatis (parte superiori praesertim), luteis, '32- $6^26-28 [i.\ mycelio inter cellulas folii abuudanter et conspicue excur- reute. Ad folia Anthurii cujusdam in calidario Musei Parisieusis, mense Au- guste-, 1891, legi. On n'avait encore signalé aucune espèce de Cœomasxxr les Anthu- riurn; la seule espèce de ce genre décrite sur une Aroidée est le C. Ari z'/a/z'a'Requien, qui s'en distingue nettement par ses sores aplatis, disposés irrégulièrement, habituellement confluents en une masse d'apparence pulvérulente qui forme des taches d'un jaune pâle à la face inférieure de la feuille des Arum. Les spores sont également diffé- rentes; elles sont moins régulières, un peu anguleuses, de dimensions plus faibles. L'abondance du mycélium, la grosseur de ses filaments, sont remarquables dans le Cœoma Anthurii. Les feuilles atteintes par cette Urédinée se faisaient remarquer à distance par le colons intense qu'elle leur communiquait, en les dété- riorant. Aussi a-t-on essayé de les débarasser de ce parasite par un traitement énergique qui a parfaitement réussi, et ne m'a plus permis de recueillir cette plante intéressante qui semble avoir disparue. P. Hariot. Le Congrès international de botanique de Gênes. Les lecteurs de ce Journal ont conservé le souvenir de l'invitation adressée par la Société botanique- italienne aux Sociétés et aux bota- nistes étrangers pour la participation au Congrès international institué à Gênes, au mois de septembre dernier, à l'occasion des fêtes du 40 cen- tenaire de la découverte de l'Amérique. Le nombre des botanistes qui ont répondu à l'initiative de la Société botanique italienne s'élevait à une centaine. L'Italie était représentée par 60 membres appartenant aux diverses Universités et à la Société italienne; signalons parmi les plus connus : MM. Arcangeli, Ardissone, Borzi, Berlese, Cornes, Delpino, Gibelli, Jatta, Macchiati, Martelli, Massalongo, Mattirolo, Micheletti, Pasquale, Penzig, ,... JOURNA1 OR ROT A M Q 11 Pirotta, Sa minier, ïerraciano, de Toni, etc. - L'Alle- magne comptait une vingtaine d'adhérents, parmi lesquels nous signa- lerons; MM. Aschersori, Haussknecht, Kny, Magnus, Pfitzer, Prantl, Radlkofer, Strassburger, etc. — L'Angleterre était représentée pai MM. Burbige, Hanbury, Holmes, Moore, Marshall Ward, etc. — La Belgique, pai MM. Durand et de Wildemann. — Les btats-Unis, pat MM. ii. Vasey, Undcrwood et miss 11. -H. Hooker. — La France, malgré un nombre assez considérable d'adhésions, n'était représentée (pu- pai MM. Bonnet, Mangin, Sauvaigo, II. de Vilmorin, Pli. de Vilmorin. — La Russie, par M. Borodine. La Roumanie, par M. Yladcscu. — La Suisse, par MM. Burnal , [ohn Briquet, Chodat ei MlleChodat. La réception des membres du Congrès a eu lieu le dimanche 4 sep- tembre, au palais municipal (palais Tursi). M . le baron I U ni' sta, syndic de Gênes, M. le préfet Municchi, M. le marquis G. Doria, sénateur, M. l'assesseur Falcone, MM. les conseillas Pallavicino, Bosco .1 Argento, M. Arcangeli, président de la Société botanique italienne , AL Penzig, secrétaire-général du Congrès, accueillaient Les adhérents avec la plus exquise courtoisie. Les séances ont eu lieu dans la grande salle du palais de l'Univer- sité, gracieusement mis à la disposition du Congrès par M. le recteur Second i. La séance d'ouverture a eu lieu le 5 septembre, à 9 heures du matin, sous la présidence de M. Arcangeli, assisté de M. le baron Podesta du professeur O. Penzig. L'assemblée acclame M. Hanbury comme président d'honneut et voie ensuite, avec le programme des travaux, la liste des vice-présidents, compose exclusivemi Qt, grâce à la cour- toisie de nos confrères italiens, de botanistes étrangers. • Les séances scientifiques ont eu lieu dans l'ordre suivant : Séance du lundi 5 septembre, présidée par M. le professeur Strass- burger, de Bonn. Séance du mardi 6 septembre, présidée par M. le docteur G. Vasey, de Washington, assisté de M. IL de Vilmorin. Séance du jeudi matin 8 septembre, par M. Marshall Ward, de Lon- dres. Vendredi matin 9 septembre, pat M. Borodine, de Saint-Péters- bourg. Vendredi soir, par M. le docteur Bonnet, de Paris. Nombreuses et intéressantes oui été les communications présent àcesdivei inces. Nous ne pouvons malheureusement, par suite du défaut de plaee, en donner la liste complète, et nous nous bornerons à signaler les suivant Strassburger, Ueber Schwârmsporen, Gameten, Sp<>mjiocoïdr;i und die Befruchtung. — Arcangeli, Spra varie monstruosita délia Cycla?ithera pedata, e sui viiicci délie Citcurbitacce. I'. A. Sac- Variétés. 461 cardo, Rijorma délia nomenclatura botanica, applicata ai miceti. — Sauvaigo, Essai historique sur l'horticulture méditerranée?ine . — Briquet, Sur quelques points de Vanaiomie des Crucifères et des Dicotylés en général. — Chodat, Recherches analogiques et systéma- tiques. — L. Mangin, Observations sur la constitution de la membrane. — L. Kny, Zur physiologischen Bedeutung der Anthocyans. — J. Bo- rodine, Sur les dépôts diffus d'oxalate de chaux dans les feuilles. — E. Bonnet, Una nomenclatura botanica extratta da un codice medico del secolo nono, scritto nell' Italia settentrionale. —- O. Pen- zig, Ricordo d'un viaggo botatiico fra i Bogos ed i Mensa. — De Wil- demann, Sur les lois qui régissent la disposition et l'attache des cloi- sons cellulaires. — L. Radlkofer, Sopra il fuslo animalo délia Ser- jania piscatoria Radlk. — L. Macchiati, Sulla formazione délie spore nelle Oscillariacee. — P. Schottlaender, Ricerche sul nucleo e le cel- lule sessuali presso le plante crittogame. — F. Faggioli, Note terato- logiche sui fori di alcune Orchidée indige?ie. — A. Borzi, Sviluppo sessuale di aie une Feoficee inferiore. — H. de Vilmorin, Influence de la découverte du Nouveau Mofide sur la botanique horticole. — Mar- telli, Sopra la caduta délie corolle net Verbasa/m. L'importante question de la revision des conventions relatives à la nomenclature a eu les honneurs d'une séance. Comme on pouvait le prévoir, l'exiguité du temps consacré à cette question n'a pas permis une discussion approfondie des propositions énoncées par MM. As- cherson, Engler, Schumann et Urban. Après la lecture des résolutions votées par la section botanique de l'Association américaine pour l'avan- cement des sciences — résolutions semblables, pour les points essen- tiels, à celles du comité allemand — et un échange d'observations entre les partisans et les adversaires de ces réformes, l'assemblée a voté les trois premières propositions allemandes, dont la plus importante est la suivante : La priorité des genres datera de l'année 1752 et celle des espèces de tjj; '3. La quatrième proposition, bien plus anodine, a suscité une grande opposition et, pour clore un débat qui menaçait de s'éterniser, la réu- nion a renvoyé cette proposition à l'examen d'un comité qui présentera ses conclusions à un Congrès futur, non encore désigné. Ajoutons qu'un certain nombre de membres du Congrès se sont abstenus volontairement de prendre part au débat, voulant marquer ainsi que de semblables discussions manquent de sanction, car l'usage établi prévaudra toujours contre les conventions. Par une heureuse fortune, les séances du Congrès ont coïncidé avec l'arrivée des escadres étrangères et la visite du roi d'Italie. Grâce â la bienveillance et à la courtoisie de la municipalité et du comité d'orga- |6a fOURN M DE BOTANIQU1 nisation, les membres du Congrès ont pu assister aux lètes merveilleuses données par la ville de Gênes à cette occasion. Quelques excursions complétaient le programme; elles n'ont pas été l'un des moindres attraits du Congrès. Si la saison déjà avancée et la sécheresse exceptionnelle de cette année n'ont pas permis aux bota- nistes étrangers d'admirer la flore magnifique de la rivière de Gènes, l'accueil enthousiaste des populations, les attentions délicates des municipalités ont laissé dans tous les cœurs un souvenir ineffaçable. Nous ne pouvons, à notre grand regret, raconter par le menu les sur prises et les incidents charmants de ces excursions. Signalons cependan l'inauguration de l'Institut botanique de Gènes et la visite aux jar. dins de Sir Th. Hanbury, à la Mortola. L'Institut botanique de Gènes, inauguré le 6 septembre, en présence des membres du Congrès, a été construit et aménagé aux frais d'un riche étranger Sir Th. Hanbury. Cet édifice, admirablement distribué au point de vue de renseignement et des recherches, est situé sur la ter- rasse supérieure du jardin botanique, d'où l'on a une des plus belles vues sur la ville et le port, à proximité des serres et tout près du Corso Dogali. Le buste du généreux fondateur a été placé dans le ves- tibule par les soins de la ville de Gènes reconnaissante. De semblables cérémonies, assez communes à l'étranger, sont mal- heureusement rares en France. Grâce à la libéralité de Sir Th. Hanbury, le Congrès a terminé ses travaux par la visite aux jardins de la Mortola, situés près de la fron- tière française, sur le territoire de Vintimille. Dans un merveilleux site, comme on en rencontre tant sur cette bel h- r< >ute de l.i < îorniche,Sir Th . Hanbury a réalisé, dans l'ancien domaine du palais Orengo, l'un des plus beaux jardins d'acclimatation qui existent en Europe. Environ 3500 espèces sont rassemblées dans ce coin de terre privilégié. Beau pour les profanes, ce jardin est merveilleux pour les botanistes, qui peuvent en apprécier la végétation exubérante et curieuse. Le déve- loppement extraordinaire des Protéacées, des Bignoniacées, des Axanthacées, des Myrtacées, des Sapindacées, des Sterculiacées, des Casuarinées, au feuillage bizarre, aux fruits curieux, excite l'admi- ration. Quelques familles ou quelques genres sont représentés par une richesse de formes dont on ne peut se faire une idée; citons notam- ment les Mesembryanthemum (688 espèces), les Cactées (175 espèces^, les Acacia (81 espèces), les Euphovbia (47 ( I, 1< s . (47 espèces), les A/oc (39 espèces), et I outes 1 s plantes sont groupé le long des pentes qui descendent à la mer, par régions géographi- ques, et cette disposition, outre son cachet artistique indéniable, évo- que a l'esprit le caractère particulier de la végétation des régions exo- tiques. Correspondance. 463 En terminant ce compte-rendu bien trop court, nous devons adresser nos remerciements à l'infatigable et zélé secrétaire du Congrès, M. O. Penzig, à Sir Hanbury, ainsi qu'à la municipalité de Gênes, dont les efforts réunis ont contribué à donner tant d'éclat et tant d'attraits à cette fraternelle réunion. L. Mangin. CORRESPONDANCE. M. P. Genty nous adresse de Dijon la lettre suivante : Monsieur et cher Confrère, Permettez-moi de venir relever une erreur commise par bien des phytographes et que M. Henri Hua vient encore d'accréditer dans son intéressante étude monographique des « Polygonatum et Aulisconema de la Chine > , actuellement en cours de publication dans votre Journal de Botaniqite . Dans ce travail, l'auteur, après avoir décrit son Polygonatum erythrocarpum, dit que cette espèce nouvelle de la Chine se rapproche beaucoup du P. verticillatum AIL, d'Europe, dont elle ne diffère que par des caractères peu importants, pris isolément, mais dont l'ensemble lui paraît cependant avoir une valeur spécifique. Parmi ces caractères distinctifs, il mentionne notamment la couleur rouge du fruit et ajoute l'observation suivante : « ce dernier caractère avait été autrefois consi- déré par Koch (Syn. FI. germ.), comme existant chez notre P. verti- cillatum européen; depuis, cette opinion est généralement considérée comme erronée, et nous ne pouvons que suivre cet avis d'après nos observations personnelles sur des exemplaires provenant des lieux des plus divers (Vosges, D''Nicolle; Suisse, A. de Saint-Hilaire; Rou- manie, Dr Brandza) ». Les phytographes ont effectivement attribué au P. verticillatum AIL, les uns des baies rouges, les autres des baies d'un noir bleuâtre ou violettes, mais quoi qu'il en soit des observations personnelles de M. H. Hua qui semblent donner 'raison à ces derniers, je dois à la vérité de confirmer l'assertion des premiers. J'ai en effet maintes fois observé cette espèce, en fruits, au cours de mes herborisations tardives dans les hautes montagnes, dans celles du Jura notamment, et je lui ai constamment vu des baies rouges; je la cultive en outre dans mon jardin alpin, où elle me donne toujours des fruits qui, d'abord verdâtres, deviennent à la maturité d'un beau rouge orangé analogue à celui qui colore les baies d'une autre Asparaginée voisine, le Streptopus amplexifolius DC. 4o4 JOURNAL DE BOTANIQUE A propos du fruit des Polygonatum, il n'est peut-être pas inutile de vous faire remarquer qu'une erreur inverse de celle que je viens de vous signalera été commise par plusieurs descripteurs à l'égard du Polygonatum multiflorum Ail., auquel ils oni donné des baies rouges, tandis qu'elles sont en réalité d'un noir -bleuâtre) comme celles du /'. vulgare Desf. Si je me permets de vous adresser ces quelque lignes rectifica- tives, avec autorisatii m de les faire insérer, si bon vous semble, dans le prochain numéro de votre Journal, c'est dans l'espoir qu'elles mettront fin à une divergence d'opinion qui n'a «pie trop longtemps persisté. Veuillez agréer, monsieur et cher confrère, la nouvelle assurance de mes sentiments les plus cordialement dévoués. 1'. Genty. CHRONIQUE. Une découverte intéressante a été faite récemment par MM. K. Olivier et l'abbé Rourdot, aux Kamillons, prés de Moulins (Allier). C'est celle du Batlarrca phalloïdes, Champignon Gastéromycète qui n'avait pas encore été observé en France. Cinq exemplaires, en parfait état de fructification, végétaient dans uni- épaisse couche de débris d'écorce et de bois décomposé à l'intérieur d'un Chêne creux (Revue scientifique du Bourbonnais, 5" année, n" 10-11, avec 1 planche). Nous apprenons la mort de M. F. von Iiiumen, bien connu notamment par ses travaux sur les maladies des plantes et par la publication de L'exsiccata désigné sous le nom de Myco/heca universalis, où abondent de nombreux types originaux des principaux mycologues. M. Eug. Autran, conservateur de l'Herbier Boissicr, a l lumbésy, prés 1. Suisse), va commencer, le 1" janvier prochain, la publication d'un Bulle- tin de l'Herbier Boissicr. Ce nouveau recueil, qui renfermera des travaux ori- ginaux, des notes, etc., de Botanique systématique générale, formera chaque année un fort volume in-S" avec planches. Le prix de l'abonnement est fixé a 12 francs par an. M. W. R. Dudi.kt, professeur de Botanique cryptogamique à l'Université l urnell, a Ithaque (Etat de New-York), est nommé 1 iur de Botanique sys- tématique a L'Université Leland Stanford junior, à Palo Alto (Californie). 11 est remplacé à Ithaque par M. le professeur (.. F. Atkimson, d'Alabama. M. le Dr. I!. L. Robinson est nommé conservateur nrani'S par le haut et montrant 1rs cloisons; d, baside à cloi- son oblique; c, un th. buit basides flétries;/ ch.v lcSplllS eXtei'leLl l'S eil- : c, spores. Hèrement vides les moyens divisés ou en voie de former leurs spores, et les plus inférieurs encore simplement indiqués. Avant l'apparition des spores, les basides se divisent en quatre cellules comme nous venons de le dire; au sommet de chacune de ces cellules, naît directement, sa;/s formation de stc- rigmate distinct, un bourgeon ovoïde qui, s'allongeant peu à peu, devient une spore. A leur maturité, les spores tombent très De Lagerheim et N. Patouillard. — Sirobasidium. 467 facilement et, aussitôt après, la baside vide de protoplasma se flétrit, mais ses parois demeurent toujours incolores. Les spores sont droites, unicellulaires, hyalines, fusiformes, aiguës aux deux extrémités, et mesurent 24-26X6-10 \>-. Leur paroi est mince, lisse et incolore. La germination n'a pu être observée. IL Sirobasidium sanguineum (fig. 2). — La deuxième espèce du genre, le 51. sanguineum. était beaucoup plus fré- quente à Pululahua que le ,S. albidum; elle croissait sur les rameaux morts d'un Barna- desia. Elle est très distincte de la première par ses récep- tacles d'un rouge de sang, diversement lobés au céré- briformes, et de dimensions beaucoup supérieures. La con- sistance du Champignon, tout en étant uu peu gélatineuse, est ferme et coriace : la plante se divise difficilement par simple pression sur le porte- objet. La partie interne végéta- tive se compose d'hyphes dirigées dans tous les sens, pourvues de nombreuses ramifications divergentes, souvent anastomosées entre elles, septées et munies de boucles. La paroi est assez épaisse et rougeàtre. A la surface du Champignon, les filaments portent des chaînes debasides, comme dans l'espèce précédente, mais ici, ces basides se séparent aisément les unes des autres lors de la for- mation des spores, de telle sorte qu'il ne nous a pas été possible d'observer le nombre d'articles composant chaque série; d'or- dinaire, on voit seulement de deux à quatre basides en place. Ces basides sont pyriformes ou ovoïdes, mesurent 20 X 10 [x, et sont pourvues d'une enveloppe mince, légèrement rougeàtre. Avant l'apparition des spores, elles se divisent en quatre cel- lules par deux cloisons en croix; souvent ces cloisons ne sont pas longitudinales, mais plus ou moins obliques. Après la chute Fig. 2. — Sirobasidium sanguineum. a, chapelet de quatre basides flétries ; b, basides à divers états de développement; c, spores. 468 JOURNAL DF. BOTANIQUE des spores, elles se flétrissent et ont alors une couleur rouge sombre. Les spores se produisent comme dans le 5\ albidum ; elles sont également sessiles ou portées sur un stérigmate indistinct ; leur forme est allongée, fusoïde; elles sont incolores, plus petites que dans la première espèce (17-20 X0"^ !'•)< unicellu- laires, et ont une paroi lisse et mince. La germination n'a pas été observée. Par ses basides ovoïdes, divisées longitudinalement en 1 roix, le genre Sirobasidium vient naturellement se placer dans la famille des Trémellinées de Brefeld, mais se sep. m- de tous les autres genres de cette famille par deux points essentiels : la dis- position des basides en chapelets à développement b ipète et l'absence de stérigmates. Si nous comparons un de ces chapelets tout entier à la baside caractérisant la famille des Auriculariées de Brefeld, nous voyons que ces deux organes ont une analogie marquée et que, par là, le Sirobasidium se rapproche égalemenl de 1 ette dernière famille. En effet, la baside d'un Piatyglœa, par exemple, est formée de trois ou quatre cellules ou articles super] en une file dans laquelle les articles sont d'autant plus jeunes qu'ils sont plus inférieurs, exactement comme dans le chapelel du Sirobasidium : on voit fréquemment, dans la même baside, les deux cellules extrêmes déjà vides et ridées, alors que la troi- sième est turgescente, gorgée de protoplasnn et stérigmatifère, et que la quatrième cellule, c'est-à-dire la plus inférieure, est encore à peine indiquée. L'absence de stérigmates est extrêmement rare chez les Hétérobasidiés : outre le genre Sirobasidium, il n'y a guère que le genre Delortia qui présente ce caractère. Enfin, nous ferons remarquer que les chapelel 3 de Sirobasi- dium n'ont absolument rien de commun avec les chaînettes rameuses et a accroissement terminal du genre Hormomyces Bonord., qui parait être un état conidifère de Dacryomycéti • Df.scr. — sirobasidium Lag. et Pat. nov. een. — Fungi gela- tinosi, pulvinati, ubique hymi titi. Basidia 1 . ce hypharum oriunda, \ 1 vel ovoidea, longitudinaliter quadripartita, in cate- nulas disposita, quarum articulj inférai juniores; <• quacumque pa Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 469 basidii spora unica, continua, fusiformis, acrogena, sessilis, exoritur. Germinatio sporae ignota. S. albidum Lag. et Pat. nov. sp. — Acervuli sparsi vel paululum gregarii, innato-erumpentes, rotundati, albidi, tremellosi, 2-4 mm. longi; hyphis simplicibus, hyalinis, 2-3 u latis, strato hyalino angus- tiore obductis, e centro radiantibus; catenulis basidiorum usque 8-arti- culatis; articulum (scilicet basidium) 12 X x5 V- circiter ; sporis hyalinis, fusiformibus (24-26x6-10 u.). S. sanguineum Lag. et Pat. nov. sp. — Acervuli sparsi vel omnino confiuentes, innato-erumpentes, gyroso-cerebriformes, rubri, e coriaceo gelatinosi, 4-20 mm. longi; hyphis filiformibus, valde rarao- sis, rufis; catenulis basidiorum 2-4 vel plus articulis compositis; arti- culum (scilicet basidium) saepe oblique 4-septatum, 18-20 u longum, 10-12 latum, ovoideum, apice attenuatum, rufescens; sporis hyalinis, fusiformibus (17-20X6-8 \l). POLYGONATUM ET AULISCONEMA, Gen. nov. DE LA CHINE {Fin.) Par M. Henri HUA. A côté des Polygonatum, dans les envois du R. P. Farges, nous avons trouvé un type nouveau, que nous décrivons sous le nom générique & Aulisconema (1), tiré du caractère principal qui nous l'a fait distinguer des plantes voisines : la concrescence des filets staminaux en un tube formant une sorte de couronne insérée à la gorge, comme cela est assez fréquent chez les Ama- ryllidées. aulisconema, nov. gen. Perianthium gamophyllum, sexlobatum; tubus brevis hemisphœ- ricus; lobi lanceolati, longiores campauiforme conniventes (in sicco), trinervii. Stamina 6, fauci aequaliter affixa, perianthio breviora, lobis superposita, filamentis in cyathum tubulosum petaloideum connatis, cyatho inter antheras in lobos producto; antherae introrsae, brèves, obtusae, biloculares, medio dorso affixae, in cyathi sinibus subsessiles. Ovarium liberum, sessile, subglobosum, imperfecte triloculare, septis 1 . ocuXiffXOÇ, petit tube ; VY) p, filet. — Nous nous servons du diminutif aiAiffxoç, au lieu du mot ouAoç, pour ne pas faire le mot Aulonema, trop semblable à Aulonemia, nom donné par Goudot à une Bambusée de la Colombie (Aun. se. liât., Bot., IIIe série, T. V, p. 75, tab. 5), que l'on a fait rentrer dans le genre Ar- throstylidium Ruprecht. 47o JOURNAL DR BOTANIQUE ultra ovulornm insertioncm disjunctis. Stylus columnaris erectus, stig- mate capitato acuto, triquetro. Ovula in loculis perpauca (J-4), ana- tropa, bitegumentata, funiculo ad insertionem incrassato, collateralia v. superposita in loculorum angulo interiore inserta. Fructus ignotus. — Rhizoraa repens, modice incrassatum, d< finit uni, cujus inunoquoque articulo internodia basalia breviora. Cailles usque ad tics simul per* sistentcs, erecti v. parum arcuati, simplices, parie inferiore audissima, elongata, basi in novissirao cauli ultimis rhizomatis squarais vaginata; in parte superiore folia pauca disticha, petiolata, obcordala, v. ovalo lanceolata, acuminata, quorum inferiorum in axillis flores solitarii, pedunculo tereti, erecto, v. cernuo, sub perianthio articulato. Species 2? Chinai occidentalis incolae. Comme il se rapproche beaucoup des Polygonatum par son allure générale, ses fleurs nées à l'aisselle des feuilles distiques, etc, nous proposons de laisser YAulisconcma dans le même groupe, à côté d'eux. L'absence de fruits nous empêche déjuger la chose avec plus de précision. Il diffère d'ailleurs essentiellement des Polygonatum par la fausse couronne formée par les filets des étamines connés en un tube pétaloïde, par la forme du périanthe, qui est plus large, campanule (?) et plus profondément lobé que chez aucun Poly- gonatum, avec des lobes trinervés, ce qu'on voit chez le seul P. trinerve, et encore seulement sur le verticille extérieur. Au point de vue végétatif, c'est une plante à rhizome ram- pant défini, à la façon de celui des Polygonatum ; seulement, au lieu de ne former qu'une tige aérienne par saison, elle en pré- sente simultanément plusieurs d'ordre successif, séparées les unes des autres par 4-6 entrenceuds souterrains. Nous en avons constaté trois dans des exemplaires récoltés en juillet 1891, la dernière en date portant des fleurs, les autres n'ayant plus que des pédoncules sans fleurs ni fruits. Sur chacun des articles du rhizome délimités par deux relè- vements successifs de la tige, la première cicatrice foliaire est très rapprochée du point de relèvement de l'axe d'ordre précé- dent. Dans les diverses espèces de Polygonatum, cette première cicatrice est toujours éloignée notablement de ce point. Par contre, les entrenceuds suivants, de plus en plus courts chez les Polygonatum^ sont ici toujours plus longs que ceux de la base de la pousse. Henri Hua. — Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine. 471 De plus, chez presque tous les Polygonatum, la partie infé- rieure de la tige aérienne, nue comme on sait, porte clans le jeune âge, vers son milieu, ou plus haut, ou plus bas, une écaillepellu- cide allongée, sessile, amplexicaule, plus ou moins semblable à celles qui, insérées sur le rhizome, forment une sorte de gaine à la base de la tige ; après sa chute, qui est précoce, cette écaille laisse une cicatrice annulaire. Dans quelques espèces, parmi les- quelles le P. multiflorum, elle n'existe pas ; mais on doit lui assimiler la première feuille, toujours plus complètement am- plexicaule que les suivantes, et dont j'ai constaté la chute précoce sur de rares exemplaires. Ici, rien de comparable : la première feuille aérienne, semblable aux autres, porte, de même que les suivantes, une fleur dans son aisselle. Enfin, toutes les feuilles ont un pétiole très net, chose rare chez les Polygonatum, avec surface d'insertion assez réduite. Ces particularités sont assez caractéristiques pour me per- mettre de rapprocher de la plante du R. P. Farges un exem- plaire conservé depuis longtemps comme Polygonatum dans l'herbier du Muséum, auquel il fut donné, en 1858, par M. Perny, vicaire général du Kouy-Tchéou, et originaire de cette province. Nous en ferons, avec doute, n'ayant ni fleurs ni fruits, une seconde espèce, A. Pernyi n. sp. 1. Aulisconema aspersa, sp. nov. Tota planta glabra. Rhizoma aequilaturo, luteo-virescens. Singulos inter eaules termi- nales rhizomatis articula 3-4,50 cm. longa, 4-6 interncdiis compo- sita, quorum basalia duo brevissima, alia p. m. oblongata. Novissimi articuliin nodis squamae amplexantes, de basi ad summum longiores, rubro aspersae, quarum ultimae duo caulis basim vaginant, in prioribus articulis deciduae, annulares linquentes cicatriculas. In ultimae squamae axilla, gemma conica qua rhizoma continuetur. Caules erecti (v. parum arcuati), teretes, rhizomate paululum graciliores, 15-20 cm. alti, tantum in triente superiore 5-7 foliati, laete virides, punctis rubris v. brunneis aspersi. Folia disticha, raro inferiora duo opposita, petioJata, inferiora 4-6 cm. longa, 1S-25 mm. lata, subcordata, alia paulatim minora ovato- oblonga, longiacuminata, membranacea, veterafirmiora, laete viridentia, subtus pallidiora, nervis tribus a petiolo usque in acumine continuatis validioribus, subtus distincte costata, supra subsulcata; nervi alii p. m. distincti, apicedichotomi, inter se, cumque praecedentibus, venis trans- versalibus conjuncti. 472 |OlK\ \l DE lî'VI WIOUE Flores in unoquoque cauli 2-4, in axillis inferioribus solitarii. Ped l subccrn Pi luteum, apice brunneum, pedu tôt. hemisphae- . 3 mm. : I . . ti, trinervii, can in in vi luis vix li 1 in marginibus in tubo a decurrentibus. Staminalis cyathus tubulosus usque rarum 2 mm. longus, luteu , Lnt< r antheras in 1"'. lis aequil ubro aspersis, productus. Antherae 1 medio di 50 affixae, in cyathi sinibus subsessili ï. < >varium subs sum, • itum, parietibus triumque loculorum .^cpti> in ylus o\ irum brevior, ercvtus, trisulcatus, canaliculatus. Stigma papilloso pilosum eapitellatum, trigonum. Ovula in loculorum angulo interiore inserta, uniseriatim 2 in une, biseriatim 3-4 in aliis, horizon- tal] ta. Habitai : Chine occidentale, provincede Su-tchuen, 1.400 m. d'al- titude (Farges. n. 582!). 2. A. ? Pernyi, n. sp. — Polygonatum sp. in Herb. Mus. Par. Rhizomatis articula 1,50-2 cm. lonya, 4-6 brevibus internodiis com- posita, quorum basilibus brevioribus. Veterum caulium bases superne calcariforme persistentes, 1 î< atricibus laevibus. Caules très simul per- sistentes, erecti, teri , ;uam in p . ate altiores, parte in; nuda, 25-30 cm. alla, parte superiore foliata et flori reviore. Folia petiolata, disticha, lata, inferiora cire. S cm. longa, 17- [8 mm. lata, distincte nervata, decidua. In inferiorum axillis pedun- culi lentes, cernui, quorum lions fructusv\\. Soc. bot. Fr. XXXVIII, p. 157 (1891). Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XXXV. Plante ayant le port du G. couopea. Bulbes palmés. Tige de 4-6 décimètres. Feuilles supérieures lancéolées linéaires, les inférieures ovales lancéolées. Fleurs disposées en épi compact cylindrique al- longé, roses ou presque blanches, ""à odeur agréable peu développée. Périanthe à divisions latérales étalées; labelle à trois lobes, le moyen dépassant les latéraux. Éperon un peu conique, plus court que l'ovaire, courbé et dirigé en bas. — Cette plante se différencie facilement du G. couopea par son éperon court; elle diffère du G. odoratissima par son port beaucoup plus robuste, par son éperon conique et non fili- forme, enfin par ses feuilles inférieures lancéolées et non linéaires- aiguës. — Prairie tourbeuse du Loing à Souppes (G. Camus, abbé Chevallier, Jeanpert et Luizet). 478 JOURNAL DE BOTANIQUE (63) XX "• l'Pfji'ttmUtttia G. Cam. X Gymnadem'a Legrandiana G. Cam. (G. conopca v 0. maculata) Bull. Soc. bot. Fr. XXXVII, p. 217. [CON. — G. Cam. ^//,7.s\ pi. XXXVI. Plante ayant le port d'un Gymnadem'a grêli , exhalant une odeur faible de vanille. Bulbes bilob . I ge grêle feuillée, de deux déci- mètres environ, non fistuleuî :. Feuilles lancéolées linéaires, un peu canaliculées en dessus, pourvui - ou non ci ' de macules obscures. Bractées un environ 1' . à une seule nervure. Fleurs de couleur lilas, peu uombrei ourt, ovoïde. Périanthe à division- supérieures égales, lancé il acumi- néeâ, les deux latérales étalées ascendantes, non maculées. I.al < le oblong, à 3 lobes, le médian entier un peu plus long que les latéraux, niai-- m< tins large, à stries et macules dis] h is ées a\ ec symétrie et ra lant YO. maculata. Eperon filiforme, dirigé en I liant on dépas- sant peu l'ovaire. Masses pol Uniques à rétinacles libn non ren- fermés dans une bursicule. TR. Neuvy-sur-Barangeon [Cher]! 1890. Orthez (Loret) in herb. Muséum (sub nom. 0. maculata?). Allier (Lassimonne). L' X Orchis Heinseliana Reich. in Verh.Z. B. G. XXVI, p. 4' m, probablement la forme inverse, ne peul du avec notre plante, qui a les rétinacles dépourvus de bursicule. (64) XX O. itrffi'lii G. Cam. (Gymnadem'a odoraiissïma X Orchis macula ta ). X Orchis Rcgcliana Briïgg. mjahrl>. Granb. XXIII-WIY. p. 118(1880). X O. Regelit G. Cam. Journal de Botanique, \" année, n 1 , pi. 1. (1889). ICON. — Regel Gardai Flora, V, p. 26, fig. 14S; G. Cam. fourn. de Botan. 4e an., n° 1, pi. 1; G. Cam. Atlas, pi. XXXVII. Plante ayant le port d'un Gymnadenia odoraiissïma. Bulb s palmés. Tige de 2-\ dé' . feuillée, non fistule Feuilles lan - linéaires, pourvues de m : Q nombreuses, dîspi en épi cylindrique a- / complet; I plus longues que l'ovaire. Meurs d'un rose clair, exhalant uneod ible. Périanthe à divisions extérieures libres, les _• latérales •'talées, maculées de taches 'l'un violet assez Intense. Labelle ayant li forme de celui du G. odoraiissïma, à trois lubes profonds, le m. entier, égalant au nn-in-, les latéraux. Eperon conique, dirigé en bas, plus petit que Tovaii . E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 479 Cette plante ne diffère de l'hybride recueillie à Oto près Zurich par Regel que par l'intensité de coloration et par les macules obscures des feuilles et des divisions latérales du périanthe, Je n'hésite cependant pas à identifier ces deux plantes, parce que, d'après la figure du Garden Flora, tome V, p. 26, fig. 148, elles sont de formes identiques. De plus, Regel leur assigne les mômes parents que pour la plante d'Episy. TR. Marais d'Episy, près de Moret! (1S8S). Notre confrère M. Hariot nous a donné des échantillons d'une plante qui nous a paru être Y Orchis Heinseliana Reich. in Ver h. Z. B. G. XXVI, p. 464 (1S76). — Or chigymnadenia Heinz eliana {Gym- nadenia conopeay^Orcl/is macula ta). Cette hybride est difficile à dis- tinguer de la précédente et l'on ne peut être affirmatif que dans le cas où, dans la station, les Gymnadenia conopea et odoratissima ne sont pas mélangés. (65) XX ^« Lebrunii G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr. p. 351 (1891). {Gymnadenia conopea X Orchis latifolia.) Icon. — G. Cam. Allas, pi. XXXVIII. Bulbes palmés. Tige de 2 à 3 décimètres, grêle, élancée. Feuilles inférieures engainantes à la base, dressées, canaiiculées, obtuses au sommet, les moyennes acuminées et les supérieures bractéiformes. Feuilles toutes pourvues de macules obscures, mais nettement visibles. Bractées inférieures dépassant assez longuement les fleurs. Fleurs d'un rose vif, disposées en épi allongé dense, aigu au sommet. Fleurs aussi petites que dans le G. conopea; périanthe de l'O. latifolia, réduit en grandeur, mais très nettement maculé. Labelle ayant la forme et les stries symétriques d'un labelle d'é?. latifolia; éperon descendant fili- forme, égalant l'ovaire ou le dépassant peu. Cette plante a l'aspect d'un G. conopea grêle, à fleurs petites d'O. latifolia, munies d'un éperon filiforme. TR. Environ de Cauterets, 1891 (Ach. Lebrun)! Nous avons vu la plante de Philippe dans l'herbier du Muséum de Paris et, malgré une certaine ressemblance, nous la croyons distincte. Nous avons constaté qu'elle correspondait au G. comigera figuré par Reichb. et signalé d'ailleurs dans les Pyrénées. Voici la description de cette forme curieuse de Gymnadenia dont il sera utile de rechercher le rang à lui assigner. Orchis pyrenaica Philippe FI. Pyr. II, p. 354 (1860). — Gymna- denia pyrenaica Giraudias. — Panicule courte, presque pyramidale, aiguë. Fleurs beaucoup plus petites que dans le G. conopea et avec l'éperon proportionnellement plus court ; odeur agréable. (Le G. cono- 480 IOURNAL DE BOTANIQUE pca croît à la même altitude sans qu caractères soient altérés et sans qu'on puisse trouver un passage entre les deux formes [Giraudias]). CŒLOGLOSSUM Ilarim. FI. Scan cf. éd. I, p. 329 (1820). Périanthe à divisions Libres, conniventes, les externes ovales, les interne-, latérales étroites, linéaires, presque aussi longues que les externes. Labelle dirigé en avant, ordinairement plus long que les divisions du périanthe, élargi, bilobé au sommet, à lobes séparés pai un appendice, ou trilobé Ep ron court, obtus, recourbé. Masses polli- niques àcaudicules courts, à rétinacles libres non renfermés dans une bursicule. Ovaire contourné. 40. C. firîde llaitm. /■'/. Scand., éd. I, p. 29(1820). Satyn'itm viride L. Sp. pi. éd. I, p. 044 1 1 753). Habenaria s R. Br.inA.it. Hort. iïTew.V, p. [92 1 1813), Gyntnadenia viridis Ljndl. Syn. p. 261 ( 1829); Rich. Ment. Mus. IV, p. 1 i 81 7 1; ('«> 3. et Germ. FI. car. Pat . éd. 2, p. 688. Himantoglossum viride Reichb. FI. exe. p. 1 [9 ( [830). Peristylus viridis Lindl. Syn. p. 26] | [829). Plaiantkera viridis Lind. loc. cit. Orchis viridis Crantz Aust. 40 (1709); Gren. et Godr. FI. Fr. 111, p. 2 0. virens Scop. i7/. Carn. II, p. 199(1772). Icox. - Hall. /cw/. />/. Helv., tab. 26, fig. 2; /•'/. r/<7//., tab. 77; Reichb. f. Orchid., tab. 434, 435; Barla / « ;sv •. Orchid., pi. 16, fig. 16 à 26; G. Cam. / r. Orchid. Par., pi. 25. Bulbes palmés. '1 i 1 à 2 décimètres, un peu anguleuse au sommet, feuillée. Feuilles inférieures ovales subobtusi \ip( . ieures lain s aiguës. Fleurs verd i en épi lâche. Périanthe à divisions conniventes en ca ! Ile dirige en avant, ver- dâtre, à bords souv< ni rougeâtres, roulé en spirale avant la Qoraison, pendant, divisé au sommet en 3 dents, la moyenne p] que les latéral» .1 rbé en avant, d'un blanc verdâtre, 4 ou 5 fois plus court que l'o ■uvent les bractées infi dépassent assez longuement les ûeurs et paraissent foliac . i orme a été figurée par Reichenbach sous le nom de var. bract . XIII, p. 130); une formée brac- té( dans la Flore (!<■ Normandie •us 1.- nom de var. br . 1 s deux formes sont reliées par un termédiaires. AR. — Est, \ , Jura, Paris, Centre, Sol< ; . jne, Alpes, Pyrénées, < te. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 481 41. C. albidum Hartm. Hdb., III Auf., p. 205 (1838). Satyrium albidum L. Sp.pl., éd. I, p. 944 (1753). Bicchia albida Parlât. FI. ital., p. 397 (1858); Barla Ico- nogr. Orchid, p. 23. Gymnadenia albida Rich. Mém. dît Muséum^ IX, p. 57 (1817). Habenaria albida S\v. in Summ. veg. Scand. p. 32 (1814). Orchis albida Scop. FI. carn. éd. 2, II, p. 204 (1772); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 299. 0. aipina Crantz Stirp. Austr. p. 486 (1769). A. parviflora Lamk. Eue. IV, p. 599 (1797). Platanthera albida Lindl. Syn. p. 261 (1829). Icon. — Hall. Icon. pi. Helv., tab. 25, fig\ 1 ; FI. dan., tab. 115; Reichb. f. Orchid, tab. 449; Barla Iconogr. Orchid, pi. 11. fïg. 1 à 16. Bulbes divisés jusque près de leur insertion, ce qui leur donne un aspect fascicule. Tige de 2 à 4 décimètres, cylindrique, d'un vert clair. Bractées lancéolées, acuminées, égalant ou dépassant l'ovaire. Feuilles inférieures oblongues, ovales-obtuses, étalées, les supérieures lancéo- lées aiguës, acuminées, mucronulées. Fleurs nombreuses, petites, blanchâtres ou jaunâtres, très rapprochées, disposées en épi dense subunilatéral. Périanthe à divisions ovales obtuses, conniventes en casque. Labelle jaunâtre, égalant environ les divisions externes du périanthe, à 3 lobes, les latéraux linéaires presque obtus, le médian une fois plus large et ordinairement plus long que les latéraux. Eperon dirigé en bas, jaunâtre, obtus, court, égalant le tiers ou au plus la moitié de la longueur de l'ovaire. AR. Hautes montagnes. Vosges, Jura, Puy-de-Dôme, Alpes, Pyré- nées, Normandie. CHAM^EORCHIS Rich. in Mém. Muséum IV, p. 49 (181 7). Divisions du périanthe libres, -conniventes, les externes presque égales entre elles, les internes latérales un peu plus courtes et plus étroites que les externes. Labelle réfléchi, à 3 lobes peu profonds, plan, dépourvu d'éperon. Masses polliniques à caudicules courts, à rétinacles soudés ou renfermés dans une bursicule simple. Ovaire ses- sile, subtrigone, contourné. 42. Chaimeorchis aipina Rich. loc. cit. (1817); Barla Iconogr. Orchid, p. 35. Chamaerepes aipina Spreng. Syst. vég. III, p. 702 (1826). 48j journal de botanique Epipactis alpiua Schm. in Mey. phys. Aitfz., p. 247 (1791). Herminium alpinum Lindl. Bot. reg. XI II, ad. 1499 (1832). Ophrys alpiua L. Sp. pi. éd. I, (1753); DC, FI. Fr. III, p. 254- Orchis alpiua Schrk. Bâter, F/., p. 227 ( 1 7 s 4 > > . O.graminea Crantz Stit p.: Pers. Syn. II, p. 507 (1807). ICON. — FI. dan., tab. 452,- AW. ;r£\ tab. 1499; Reichb. f. Orchid, tab. 410; Hall. Arv/. />/. IIclv., tab. 22; Barla Iconogr. Orchid, pi. 23. fig. 14 à 20. Bulbes ovoïdes-subgl >buleux. 1 ige de 6 à 12 centimètres, d'un vni pâle, blanchâtre à la base, un peu anguleuse au sommet. Feuilles presque aussi longues que la tige, linéaires, canaliculées, an peu carénées. Bractées vertes, à 1 nervure, Linéaires-lancé* acu- rninées, dépassant les fleurs. F leui - pi tites, penchées, peu nombreuses, disposées en épi court ovale. Périanthe a divisions conniventes, vertes, lavées de violet, plus rarement entièrement violettes purpui ines. Label le dépourvu d'éperon, jaunâtre, dépassant un peu les divisions externes du périanthe, à trois l>>bes, les lux courts, arrondis, peu appa- rents, lobe médian allongé obtus au sommet. TR. Abriès en Queyras, Combe de Mali if Hautes-Alpes] (Faure); Beaufort et Mont-Drison en Savoie (Perriei ). Cette plantea été signalée par Risso dans les Alpes-Maritimes, mais elle n'a pas été retrouvée récemment. herminium R. Br. in Ait. Hort. Kew. éd. 2, t. 5, p. 191 (1S13). Divisions du périanthe lil >:mi\ entes, campanulées, oblon- gues, subobtuses, les latérales internes plus étroites. Labelle dirigé en axant, à 3 lobes entiers, concaA e à la base. Masses p< tlliniques à caudi- cnles courts, à rétinacles libres, grands, non renfermés dans une bur- sicule. Ovaire contourné. 43. II. Jloiiorchis R. Br. loc. cit. p. 191 (1813). H. clandestinum Gren. et Godr. IL Fr. III, p. 2e,e> ( 1S56). Ophrys Monorchis L. Sp. pi. éd. p. 947 1 1753). Orchis Monorefus Ail. Fl.pcd. II, p. [48 (1785). Satyrium Mouorchis Pers. Syn. II, p. 507 (1807). Icon. — Hall. Icon. pi. Helv., tab. 22^ lîg-. 2; Seg. Pi. ver on. III, tab. 8. fig. 8; Reichb. f. Orchid, tab. 415; Barla Iconogr. Orchid, pi. 11. fig. 17 à 27; G. Cam. Iconogr. Orch. Par.} pi. 22. Bulbes, ordinairement 1 sessile et 2-3, même quelquefois 5, longue- E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 483 ment pédicellés. (Le nom A' H. Monorchis n'est justifié qu'incom- plètement parce que les bulbes pédicellés restent ordinairement, lors- qu'on arrache la plante avec un peu de précaution). Tige de 10 à 25 centimètres, grêle, naissant du bulbe sessile. Feuilles inférieures 2, ovales ou ovales-lancéolées; feuille caulinaire une, petite, occupant le milieu de la tiç^e. Bractées égalant environ la longueur de l'ovaire. Fleurs très petites, verdâtres, disposées en épi grêle, allongé, exhalant une odeur de fourmi. Périanthe à divisions conni ventes en cloche, les externes allongées subobtuses, la médiane plus large et émarginée au sommet, les internes latérales munies de chaque côté d'une dent à la partie moyenne. Labelle un peu plus court que les divisions latérales du périanthe, à 3 lobes; lobe moyen allongé obtus, dépassant beau- coup les latéraux; les latéraux divergents falciformes. Cette plante ne fleurit pas toujours; sa reproduction et sa propagation semblent être assurées dans ce cas par les bulbes supplémentaires. AR. Est, Jura, environs de Paris, Beauvais, Soissons, Nord, Ouest, Côte-d'Or, Alpes, Pyrénées. NIGRITELLA Rieh. in Mém. Muséum, IV, p. 42 (18 17). Périanthe à divisions toutes à peu près égales et étalées. Labelle entier ou trilobé, concave à la base et muni d'un éperon. Gynostème court, rapproché du labelle. Masses polliniques à caudicules allongés, à rétinacles presque nus, distincts. Ovaire non contourné, subtrigone, ovale-subglobuleux. 44. Nigritella angustifolia Rich. Mém. Mus. IV, p. 56 (181 7); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 300. Nigritella nigra Reichb. f. Icon. XIII, p. 102 (1830). Gymnadenia nigraKelchb . f. in Bouplandiana p. 321 (1856). Satyrium nigrum'L,. Sp.pl. éd. I, p. 944(1753). Orchis miniata Crantz Stirp. Austr. p. 488 (1769). O. nigra Scop. FI. carn. éd. 2. II, p. 200 (1772). Habenaria nigra R. Br. in Ait. Hort. Kew. (18 13). ICON. — Reichb. loc. cit. tab. 115; Hall. Icon. pi. Helv., tab. 26, fig. 2; J. B. Hist. II, p. 778, fig. 2; Lamk. Illust. tab. 726 fig. 3; Reichb. f. Orchid, tab. 467; FI. dan., tab. 998; Jacq. Atistr. tab. 368; Ann. Mus. tab. 5. n° 4; Barla lconogr. Orchid., pi. 27 fig. 17 à 30. Bulbes palmés. Tige de 1 à 3 décimètres, cylindrique, anguleuse au sommet. Feuilles nombreuses, linéaires, carénées, canaliculées, fine- ment denti culées sur les bords (visible seulement à la loupe). Bractées égalant environ les fleurs, vertes, lavées de pourpre au sommet, munies 484 IOURNAL DE BOTANIQUE de 2 nervures violettes latérales. Pleurs petites, paraissant renversées, disposées en épi compact d'abord conique, puis ovale. Divisions du périanthe étal< es, d'un pourpre foncé, plus raremenl cai minées ou d'un lilas tendre presque blanc. Les fleurs de coloratii »n pâle s< »nt ordinaire- ment plus grandes et exhalent une odeur moins forte. Labelle environ aussi long que les divisions extérieures du périanthe, dirigé en haut, subrhi tmboïdal, un peu conc ive à la base Eperon beaucoup plus court qui- l'ovaire, obtus renflé, d'un rose purpurin. Ovaire non contourné, subtrigone. Plante noircissant beaucoup par la dessication. AR. Jura, Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Alpes, Pyrénées. HYBRIDES BIGÉNÉRIQUES. Gymnadenia X Nigritella. — Gythnigritella. (66) XX Crymnigtnteila suaveoiens < ■ . Garn. {Gymnadenia conopea X Nigritella angusti folio). Nigritella sitavcolcns Koch Syn. éd. 1, p. 796(1837). Orchis suavcolcnsWW. PI. Dauph., p. 38 (1787). Icon. — Kerner Die hybriden Orchideen (1865), tab. IV, fig-, 1. tab. V, ûg. 6à m; tab. VI, ûg. IV. Bulbes palmés. Tige dressée, de 2 à 3 décimètres, un peu anguleues au sommet, munie de 2 à 3 gaines à la base. Feuilles inférieui engainantes à la base, linéaires ou linéaires lancéolées, un peu acu- minées, les supérieures bractéiformes. Epi compact, d'abord conique, puis cylindro-conique ou cylindrique avant l'anthèse, une fois et demi plus long que large. Bractées vertes ou lavées de pourpre au sommet, lancéolées, acuminées, les inférieures égalant les Qeurs ou plus rare- ment les dépassant un peu. Avant le complet développement des lieu: . les bractées qui les dépassent assez longuement donnent à l'épi un aspect chevelu. Meurs purpurines. Divisions du périanthe subcampa- nulées, les externes de même longueur presque obtuses, les latérales internes, un peu plus courtes et un peu plus étroites que les extern Labelle ovale trilobé, concave, crénelé ondulé; lobes latéraux arron- dis, rarement subaigus; lobe médian, tantôt arrondi, à peine plus long que les latéraux, tantôt lancéolé et plus long que les latéraux. Eperon cylindrique, droit, obtus, égalant l'ovaire ou un peu plus court. Ovaire non contourné, subtrigone. TR. Alpes, Jura. A rechercher dans les Pyrénées. (67) XX G. Heufleri G. Cam. [Gymnadenia odorat issima X Nigritella angustifolia). N. HeufleriA. Kerner Verh.Z. B. C, XV, p. 225 (1865). Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 485 ICON. — Kerner /oc. cit., tab. III, fig. 1; tab. V, fig. 11 et 12. Bulbes palmés. Tige de 1 à 2 décimètres, dressée, un peu anguleuse au sommet, munie de 2-3 gaines à la base. Feuilles inférieures engai- nantes à la base, étroitement linéaires acuminées; feuilles supérieures lancéolées, acuminées, bractéiformes. Epi compact, d'abord conique, puis cylindro-conique ou cylindrique, environ une fois et demie plus long que large. Bractées vertes ou lavées de pourpre au sommet, lan- céolées, acuminées, les inférieures dépassant un peu les fleurs. Avant le complet développement des fleurs, les bractées qui les dépassent assez longuement donnent à l'épi un aspect chevelu. Fleurs purpurines; divisions du périanthe subcampanulées , de même forme que dans l'espèce précédente, mais plus petites. Labelle ovale rhomboïdal, con- cave, ondulé, crénelé ; lobe moyen triangulaire un peu aigu, lobes latéraux subarrondis un peu plus courts que le lobe moyen. Eperon obtus, court, un peu renflé au sommet, égalant à peine la moitié de la longueur de l'ovaire. Ovaire non contourné, subtrigone. TR. Alpes de la Savoie. A rechercher dans le Jura et les Pyrénées. LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Fin.) Par M. l'abbé HUE. 176 c. Lecidea sabuletorum Flcerke. — Sur des Mousses recou- vrant le faite d'un mur à Saint-Gilles et sur l'argile d'un mur de bâti- ment de ferme à Canisy (Castillon). L'hyménium est parfois bruni et alors la potasse lui donne une teinte violette; ce réactif rend très visibles les paraphyses qui, dans une coupe de l'apothécie, apparaissent indistinctes. Dans les échan- tillons muscicoles, la plupart des spores sont 3-septées avec quelques- unes 5-septées, longues de 0,040 et larges de 0,008 millim. — F. microcarpa Stizenb. --Lecid. Sabulet. p. 36. — Bilimbia microcarpa Th. Fr. Lichenogr . Scand. p. 376. — Sur des Mousses recouvrant le tronc d'un Orme à Canisy (la Boucherie). Thalle blanchâtre, granuleux ; apothécies d'un brun noir, larges de 0,2-6 millim. avec un hyménium çà et là obscurci et un hypothécium à peine bruni ; la potasse rend violettes ces parties obscures. Les spores, atténuées aux deux extrémités, sont 3 et rarement 5-septées, longues de 0,026-33 et larges de 0,007-8 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale; celle-ci s'obscurcit ensuite et reste telle après l'enlèvement de l'excès du réactif. 486 JOURNAL DE KOTAN1QUE 179 c. Lbcioba endoleoca Nyl. — Sur an Châtaignier dans le parc du château de Canisy; sur un baux Ebénier, au même endroit, avec un thalle d'un blanc cendré, comme il est ordinairement, mais plus épais, verruqurux et çà et là fendillé; sur un Hêtre dans le bois de Soulles avec un thalle mince d'un gris pli imbé ; sur une- barrière à S tint- Gilles, n'ayant presque pas de thalle. 183 c. Lecidea [ncompta Borr. — Sur un t >rme a Saint-Gilles (la Poterie). Les spores sont un peu plus petites que dans l'échantillon de Canisy, n'ayant que 0,01 5,-24 rnillim. en longueur et 0,002 en largeur. 184 c. LECIDEA m LIDNA Ach. ■ Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô ; sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Cauisy (Pont-à-Mazé), et route de Saint- Martin-de-Bonfossé, à Soulles. Cette espèce est commune ici sur les schistes et les murs en argile. — Var. compacta (Koerb.). — Sur les schistes des tranchées du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô. 186 c. Lecidea AROMATICA Ach. — Sur le mortier des murs d'une ferme à Gourfaleur. 187 c. Lecidea parasema Ach. — Sur une barrière au bord de la route de Canisy à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. C'est une forme se rapprochant de la (. flavens Nyl. et de la var. el&ochroma Ach. Le thalle est tantôt gris et tantôt -aune ou d'un gris jaunâtre ; il a les réactions ordinaires, jaune par la potasse, rouge par le chlorure de chaux succédant à la potasse, \\ rougit même légère- ment par le chlorure de chaux seul ; cette dernière réaction est beau- coup plus apparente sous le microscope. Les apothécies sont en grande partie noires, mais quelques-unes sont livides ; elles ont l'épi- thécium bleuâtre, l'hyménium blanchâtre et l'hypothécium moins brun que dans l'espèce typique, car, vers le milieu, il est presque incolo Les spores ellipsoïdes ont 0,010-17 millim. en longueur - en largeur. Les spermaties, plus ou moins courbées en arc, sont longues de 0,015-17 et larges de 0,007-S millim. — F. 2 plavens Nyl. — Sur un Pin <1<- Normandie à Canisy (ferme de la Ménagerie) ; sur un Chêne et un Maronnier à Saint-Gilles (Maisons-Neuves.) Dans ces échantillons, les paraphyses sont recouvertes de ces cor- puscules arrondis ou oblongs dont il a été question sous le Graphis dendritica Ach., ci-dessus n" 211. Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 487 — Var. 1. el^ochroma (1) Ach. — A Canisy, sur un piquet de clôture (parc du château), sur un Orme (Bouchefontaine) et sur un Noyer (Castillon). Dans les échantillons qui viennent du Noyer, les corpuscules dont il a été parlé tout à l'heure n'existent qu'à la base des paraphyses. Ceux qui ont été récoltés sur l'Orme offrent un thalle mince, manquant ça et là, et par conséquent peu favorable aux réactions, et en effet elles sont à peines visibles. Mais, si l'on place un tout petit fragment de ce thalle défectueux sous le microscope, on le voit rougir au contact du chlorure de chaux. Il est probable que M. Malbranche se trouvait en présence de thalles semblables quand il écrivait dans le Supplêm. de son Catal. Lich. Norm., p. 48 : « Les réactifs K etCaCl, employés seuls ou combinés, ne donnent pas de réactions bien constantes et bien nettes ». L'expérience m'a démontré que, dans cette espèce et dans les autres Lichens à thalle crustacé, les réactions sont toujours très apparentes quand on opère sous le microscope. — Var. 2. dolosa Ach. — Sur des poutres, dans le mur d'un bâtiment de ferme (la Vérité). Le thalle de ces échantillons est passablement différent de celui qui a été précédemment décrit. Il est d'un jaune soufré, plus épais, granu- leux ou verruqueux, tantôt lisse et tantôt pulvérulent ; il faut remar- quer qu'il se trouvait dans un endroit moins abrité et qu'il était par conséquent plus exposé au vent et à la pluie. Les apothécies noires sont d'abord planes avec un rebord apparent, puis elles deviennent convexes et immarginées ; elles sont larges de 0,2-6 millim., mais elles deviennent facilement confluentes et forment de petits glomé- rules larges de 2 millim. et plus. Les spermaties plus ou moins cour- bées ont jusqu'à 0,020 millim. de longueur sur une largeur qui atteint presque 0,001. 188 c. Lecidea continuior var. subviridans Nyl. — Sur les schistes d'un vieux mur, entre le cimetière de Canisy et le potager du château ; sur le faîte d'un petit mur à Saint-Gilles (la Poterie) ; sur l'argile de plusieurs bâtiments de fermes à Saint-Gilles (Trompe-Souris) et à Gourfaleur. Cette espèce, qui n'avait pas encore été signalée en France, est commune ici, mais la couleur de son thalle varie suivant l'exposition des lieux où elle croît. Si elle reçoit les rayons du soleil pendant la plus grande partie du jour, le thalle devient grisâtre, ochracé, presque de la couleur de l'argile ; si, au contraire, elle végète dans un endroit ombragé, il est vert, verdâtre ou vert jaunâtre. 1. Au n° 187, p. 79 du tirage à part, un x a été placé dans le corps de ce nom au Heu d'un se. JOURNAL DE BOTANIQUE [91 c. Lecidea ENTEROLEUCA Acli. — Sur un Pommier à Canisy (ferme de la Ménagerie) et sur les schistes des murs d'un bâtiment de ferme àCanisj (1< s Bordeaux). — Var. 1. LEPTODERMA Nyl. — Sur l'argile des murs des bâti- ments des fermes à Canisy (la Riquerie) el à Saint-Gilles. 192 . Li 1 idea contigua Fr. — Sur des schistes ombragés, dans le bois de Saint-Gilles. 193 c Lecidea platycarpa Ach. - Sur les schistes du faite d'un petit mura Saint-Gilles (la Poterie). 194 c. Lecidea mbiospora r. irgillacba Hue. — Sur l'argile des bâtiments des fermes à Canisy (Castillon) et sur le bord de la route de Saint-Martin-de-Bonfossé à Soulles. Thalle assez épais, d'un u,ris ochracé, prenant presque la couleur de l'argile, d'abord continu, puis fendillé, à peu près lisse ou un peu granulé, insensible à l'action des réactifs ordinaires; apothécies noires, à bord épais, assez élevé et persistant longtemps, à disque d'abord plan, puis coin exe et alors légèrement scabre, blanc pruineux, larges de 0,2-6 millim., devenant fatalement coniluentes et atteignant alors une largeur de plus de 3 millim. ; épithécium d'un brun noir, périthé- cium et hypothécium noirs, hyménium blanc; spores ellipsoïdes longues de 0,012-15 millim. et larges de 0,007-8, ou plus oblongues et ayant alors 0,015 sur 0,007 millim. L'iode bleuit la gélatine hymé- nialc, puis l'obscurcit et rend les thèques rouges vineuses. 196 c. Lecede \ fusco-ATRA var. GRISELLA Floerke. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme â Saintdibremond (Ricquebourg) et d'une maison à Saint-Gilles. 195 c. Lecidea MYRIOCARPA Nyl. — .Sur les poutres d'un bâtiment de ferme à Canisy 1 \ ieiix-Castillon). 201 c. Lecidea disciformis Fr. , Nyl. Lich. Scand. p. 236, Malbr. Cala!. Lich. .\ rorm. p. 210, Supplêm. p. 53 et Exsicc. n" 36. — Buellia parasetna Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 589. — Sur un Hêtre dans le bois de Saint-Gilles et sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme â Canis) (Haute-Calange). M. Le Jolis Lich. envir. Cherbourg p. 72, indique cette espèce sur les rochers. Thalle cendré blanchâtre, d'abord continu et lisse, puis fendillé et verruqueux, limité par une ligne noire et jaunissant par la potasse. Apothécies noires, larges de 0,6-1 millim., à bord parfois llexueux persistant ou disparaissant â la fin, à disque plane devenant légère- ment convexe et un peu scabre; épithécium noirâtre; hypothécium brun fou I hyménium cendré ou un peu enfumé; paraphyses faciles Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 489 à séparer, épaisses de 0,0018-20 millim., renflées au sommet qui est noirâtre, et là parfois rameuses à un rameau court, et alors la para- physe porte deux sommets renflés arrivant à des hauteurs inégales. Spores au nombre de 8 dans les thèques, noirâtres, à une cloison, oblongues, mesurant en longueur 0,018-22 et en largeur 0,008-9 miHim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis l'obscurcit. Quelques apothé- cies de ces échantillons ne contiennent pas de spores, et alors les para- physes sont couvertes d'une multitude de petits corpuscules semblables à ceux qui ont été observés dans les Graphis dendritica Ach. et Gr. inusta Ach. Les exemplaires sur l'argile n'offrent pas différence sensible ; les spores en sont seulement un peu plus petites, longues de 0,015-18 et larges de 0,007-8 millim. 202 c. Lecidea albo-atra Nyl. — A Canisy (la Pérelle) sur un Maronnier servant de support à une barrière , et de l'arbre ce Lichen est passé sur la barrière, qu'il couvre entièrement ; (la Riquerie), sur la porte d'un bâtiment de ferme. 259. Calicium melanoph^eum Nyl. Syn. Lich. I, p. 151. — Sur une barrière à Canisy (Pont-à-Mazé). Thalle cendré granuleux, ou mince avec des gonidies arrondies ayant en diamètre 0,009-15 millim., ou plus épais avec des gonidies d'un diamètre de 0,026-28 millim. Les stipes, au lieu d'être noirs, sont d'un brun foncé, et ils se rapprochent ainsi de la variété brunneolitm Nyl. apud Hue Lich. exot. p. 31, mais ils s'en éloignent par leur taille qui ne dépasse pas 1 millim.; les capitules sont concolores ou d'un brun plus clair et la masse sporale couleur de terre d'ombre. Les spores sphériques et très légèrement brunies ont en diamètre 0,0030- 45 millim. Cette espèce n'est indiquée par aucun des auteurs nor- mands. 260. Cladonia acuminata Nyl. apud. Hue Addend. Lichenoçr. europ. p. 29 et Lich. exot. p. 46. Zwackh Exsicc. nog 860, 860 bis et 951 A et B; le premier a été publié sous le nom de Cladonia pityrea Floerke. — Sur une souche de Chêne à Canisy (le Hardichon). M. Malbranche Catal. Lich. Norm. p. 54 regarde à tort cette espèce comme une forme du Cl. pityrea Floerke, car la potasse jaunit le thalle du Cl. acuminata Ach., et celle est sans action sur celui de l'autre espèce. 261. Cladina uncialis var. pseudo-oxyceras (Del.). — Cladonia uncialis var. pseudo-oxyceras Del., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 711. Exsicc. n° 210. — Commun dans les landes de Lessay, arrondis- sement de Coutances. JOURNAL DE BOTANIQUE D'après M. Wainio Monogr. Cladon, I, p. 267, ces podétions à rameaux courts et à aisselles ça et là perforées ne seraient qu'une simple farine ne méritant pas d'être séparée du type. _"'_•. Parmelia l.bvigata Ach., Nyl. apud Hue Lick. exot. p. 77, Malbr. Catal. Lich, Norm. p. [06. — Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô ; stérile. La potasse jaunit le thalle en dessus et n'a pas d'action sur la mé dulle; celle-ci rougit si, à la potasse, on lait succéder le chlorure de chaux. 263. Parmelia prolixa Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr, ettrop p. 44; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. [10. — Dans la même localité que l'espèce pré< édente. La médulle est insensible à l'action du chlorure de chaux, et c'est un des caractères qui distinguent cette espèce nvexes el immargi- nées ; épithécium ou noirâtre ou brunâtre, se dissolvanl en violel par la potasse; hyménium tantôt incolore, tantôt noirci; hypothécium incolore; paraphyses indistinctes; spores incolores au nombre de 8 dans les thèques, variant de- forme dans la même apothécie, droites ou un peu courbées, la plupart i-septées, quelques-unes 3-septées, fusiformes, longues de 0,00,- 1 , et larges de 0,0045-60 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue puis brune, et celle-ci reste telle après l'enlè- vement de l'excès du réactif. 272. Le< idi a 11 k\ \ki\ Nyl. apud Hue ./ idend. Lichenogr.europ. p. 160; L. sabicletoriim f. iernaria Nyl. Lich. I.app. Oiicnt. p. 151. — Bilimbia melsena var '. trisrpia 'ï\\. Fr. Lichenogr. scand. p. [52. Exsicc. Norrlin Herb. Fenn. n 319. — Sur le thalle du Cladonia pyxidata var. chlorophœa Nyl. sur un toit de chaume à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé. Thalle cendré granuleux, à granules dispersés; apothécies petit noirâtres, immarginées; épithécium d'un bleu obscur, et l'hyménium est plus ou moins teinté de la même couleur; hypothécium légèrement bruni ou presque incolore; spores incolores, 3-septées, obtuses aux deux bouts, oblongues, longues de 1 »,< 118-20 et larges de 0,005,0-53 mm. L'iode teint la gélatine hyméniale en bleu, celle-ci se décolore bientôt et les thèques demeurent seules colorées d'un rouge vineux fon< Dans l'exsiccata de Norrlin les spores sont un peu plus longues et quelquefois 4-septéës, longues de 0,026 28 el larges de 0,0055*60 mm. M. Lamy Catal. Lich. Mont- Dore p. 105 les indique au contraire plus courtes. 273. Lecidea MU..T \ \ Nyl. Lich. Scand. p. 205; L. sph&roides var. melasna Malbr. Lich. murs d'argile p. 17. — Sur l'argile des murs d'une maison près de Soulh Thalle cendré, granuleux et lépreux, mine-, manquant par places. Apothécies d'un noir bleuâtre, larges de 0,4-7 millim., devenant im- marginées et convex* s; épithécium épais, d'un noir violet, périthécium d'un 'violet bleuâtre, hypothécium brun et d'un brun noirâtre dans les apothécies bien formées; paraphyses agglutinées dans la gélatine Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 493 hyméniale et cachant les thèques; spores 1-3-septées, oblongues, souvent atténuées à une extrémité, longues de 0,009-13 et larges de 0,003-4 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale d'un rouge vineux. Il faut remarquer qu'ici les parties colorées de l'apothécie le sont d'une manière moins intense que dans les exemplaires lignicoles. M. Malbranche se demande si cette espèce n'est pas la même que le L. iniermixta var. parasemoides Nyl. qu'il a énuméré à la page précé- dente. J'ai examiné ces deux échantillons et j'ai reconnu dans chacun d'eux les notes qui caractérisent et séparent ces deux espèces ; dans la dernière les paraphyses sont faciles à séparer, les spores sont toutes i-septées, etc. Je ferai remarquer qu'une espèce voisine du L. melasna Nyl., le L. relicia Nyl., récoltée par de Brébisson à Falaise, et décrite par M. Nylander dans le Flora de 1865, p. 354, n'a été inscrite par aucun Lichénographe normand dans le catalogue des Lichens de Normandie. 274. Lecidea albo-ccerulescens Ach., Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 508, Delachapelle Catal. Lich. envir. Cherbourg p. 22; L. contigua var. albo-ccerulescens Nyl. Lich. Scand. p. 224 et Le Jolis Lich. envir. Cherbourg p. 70. — Sur des schistes dans le talus d'un chemin du bois de Joigne à Saint-Gilles et sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Hétaudière). Thalle assez épais, d'un blanc glaucescent, uni, continu ou un peu fendillé, insensible à l'action des réactifs, avec un hypothalled'un brun noir visible çà et là ; apothécies noires, d'abord enfoncées dans le thalle et urcéolées, puis complètement dégagées, larges de 1-1,5 mill., planes, à disque couvert d'une pruine blanche, rarement nu, à bord épais persistant, égalant ou dépassant le disque; épithécium granuleux d'un brun jaunâtre, hypothécium d'un brun noir, très épnis; paraphyses agglutinées; spores au nombre de 8 dans les thèques, incolores, oblongues, plus petites qu'elles ne le sont ordinairement, car elles ne mesurent que 0,016 sur 0,007 millim. L'iode donne à la gélatine hyméniale une teinte d'un beau bleu qui persiste après l'enlèvement de l'excès du réactif. 275. Lecidea superans Nyl. apùd Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 225 et Leight. Lich.-Fl. Gréai Brii. 3e éd. p. 3 14. — Sur des schistes dans le bois de Joigne à Saint-Gilles. Thalle d'un gris jaunâtre, ordinairement limité de noir, aréole, fendillé, à surface plane, jaunissant par la potasse et devenant d'un jaune orangé, parfois presque rouge par le chlorure de chaux (cette dernière réaction est très visible dans une coupe placée sous le micros- cope) ; l'iode en bleuit la médulle. Apothécies noires, d'abord enfoncées dans le thalle, puis émergées, à bord épais, un peu moins noir que le 494 IOUKNAL DE UO'I'ANIQUK disque, persistant; épithécium noir, hypothécium brun et hyménium 1 il.mc ; spores au nombre de 8 dans les thèques, d'abord incolores, puis brunes, [-septées à cloison épaisse, longues de o,oi [-15 1 1 larges de 0,007 s millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis l'obscurcit, et celle-ci reste telle après l'enlèvemenl de l'excès du réactif. J'ai dit plus haut, n° [99, que M. Malbranche Catal. Lich. Norm. Suppiém. p. 54 fait à tort de cette espèce une variété du L. lept '.Unis Flot. J76. Opegrapha grumulosa Duf., Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. [52, Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 22\ et Le [olis Lich. envir, Cherbourg p. 76. — Sur l'argile et les fragments de schiste qu'elle contient, des murs d'une maison à Canisy (le Jardin). Thalle d'un blanc grisâtre, mamelonné e1 un peu farineux, jau sant par la potasse et insensible à l'action du chlorure de chaux (1). I ap< ithécies, qui sont plus ou moins arrondies, si >nt toutes envahies par le Spilomium hideorum Linds., Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 152. Malbr. Catal. Lich. Norm. Suppiém. p. 62. J'ai encore observé ce champignon sur les apothécies de différents Opegrapha du groupe de O. varia Fr. à Canisy sur un Sycomore (dans le parc du châti sur un Chêne | Basse-Meilleraie) et à Ouibout (Grimbert) sur un Noyer et sur un Châtaigner. Sur l'argile des murs d'une maison à Dangy et de bâtiments de fermes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé les Vierges et Ricquebou l'ai récolté un thalle stérile, de même forme, çà et là blanc farineux, le plus souvent d'un brun violacé ou encore envahi par une Algue bleuâtre, qui me puait appartenir à l' O. grumulosa Duf. ; il en a la réaction et, comme lui, il renferme des gonidies chroolepoldes. 277. Verrucaria fus< \ Pers., Nyl. Lich. Scand. p. J71. — Sur le mortier des murs d'un bâtiment de ferme à ' )anisy 1 1 laui •( . Thalle minée, brunâtre ou brun olivâtre, granuleux; apothécies petites, noires, à périthécium entier; spores simples et incol< longues de 0,020-22 et larges de 0,009-11 millim. Cette sous-es; du V. nigrescens Pers. n'a pas encore été signalée en Normandie. 278. Verrucaria muralis Ach., Malbr. Catal. lich. Norm. p. 2\\ et Le jolis Lich. envir. Cherbourg p. 87. — Sur le mortier des murs d'une maison à Saint-Gilles (l'Aubrièi Thalle blanchâtre, un peu pulvérulent; apothécies saillante ostiole très visible, à pyrénium dimidié, noir dans le haut et très I rement bruni sur les < nslebas; spores simples et incol» longues de 0,020 et larges de 0,011 millim. 1. La réaction que j'ai indiquée dans 1 md. Lt europ. est donc inexacte; voir Nyl. àpud Hue Lich. p. J50, 11 ' 2812 et i*\\. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 495 279. Verrucaria stenobola Nyl. apud Hue Addend. Liche>iogr. europ. p. 284. — Sur de petites pierres calcaires dans les murs d'une vieille maison à Saint-Gilles. Thalle très mince, noirâtre ou brun olivâtre ; apothécies très petites, (diam. 0,2 millim), élevées au-dessus du thalle, qui ne les recouvre jamais, brillantes, à pyrénium entier et très noir; pas de paraphyses ; spores incolores, i-septées, au nombre de 8 dans des thèques, longues de 0,048-55 et larges de 0,012-14 millim., oviformes, ayant en longueur 0,013-16 et en largeur 0,0065-70 millim. L'iode ne teint pas la gélatine hyméniale, mais il rougit le contenu des thèques. C'est la première fois que cette espèce est récoltée en France. 280. Verrucaria muscicola t. terrestris Hue. — Sur l'argile des murs des bâtiments de fermes à Canisy (le Breuil et Haute-Calange). Thalle assez épais, cendré grisâtre, rugueux, souvent envahi par une Algue jaunâtre; apothécies enfoncées dans le thalle (diam. 0,5- 6 millim.), la partie visible du pyrénium est noirâtre ou brunâtre, le reste est d'un brun pâle ; les paraphyses, épaisses de 0,0015 20 mm., ne sont pas articulées. Les spores, au nombre de 3-4 dans des thèques longues de 0,0110-152 sur 0,024-26 mill., sont d'abord incolores puis un peu brunies, à divisions murales, longues de 0,57-66 et larges de 0,020-26 millim., le plus souvent elles sont plus ovales et ayant en longueur 0,035-44 sur 0,020-24 millim. L'iode est sans action sur la gélatine hyméniale et brunit le contenu des thèques. Peut-être aurait- on pu faire une espèce de cette forme nouvelle. M. le Dr Stizenberger Lich. helvet. p. 252 énumère et M. Wainio Adj'um. Licheiiogr . Lap- pon. II, p. 1S1 décrit une var. octospora Nyl. du V. muscicola Nyl. à spores au nombre de 4-8 dans les thèques. 281. Lepraria lactea DC. Fl.fr. 30 éd. p. 322 et Delachapelle Catal. Lich. euvir. Cherbourg p. 12. — Sur un vieux tronc de Chêne à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et à Saint-Martin-de-Bonfossé. Thalle très blanc, farineux, très profondément mamelonné, jaunis- sant par la potasse et renfermant des gonidies chroolepoïdes; stérile. Sur de vieux Chênes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg) et bois de la Motte-l'Evêque, j'ai récolté le Pyrenothea fur ce lia Fr., Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 114 en note, Lamy Catal. Lich. Mont- Dore p. 145, P. vermicellifera Kuntz., Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 55 et Exsicc. n° 150, lequel, d'après M. Nylander, consti- tuerait les spermogonies d'un Lecidea du groupe de L. luteola Ach. En comparant les Lichens argillicoles que j'ai récoltés à Canisy ou dans les environs avec ceux que M. Malbranche a recueillis à Bernay, 4Q6 JOURNAL DE BOTANIQUE les Lichens des murs d'argile daus l'arrondissement de Bernay ( Eure ) on voit que ceux que je n'ai pas retrouvés sont les suivants. i° La plupart des espèces qui végètent sur le chaperon des murs : Collema pulposit»i Ach., C.cheileum Ach., Leptogium subtile (Schrad.). Cladonia pityrea Floerke, Cl. fimbriaia Hoffm. et différentes formes de cette espèce, Cl, cariosa (Ach.), CL gracilis Hoffm et Peltigera canina Hoffm. ; 2° sur l'argile des murs : Squamaria saxicola var. argil- lacea Malbr., Lccajiora cinerea var. ^ibbosa Nyl. et var. aesio-alba Nyl., /-• Hagenii. terricola (Nyl.) et f. umbrina (Ehrh.) formes qui pourraient bien appartenir au L. conferia (Dub.), Lecidea intermixta var. parasemoides Nyl., Opegrapha varia var. diaphnra f. argillicola Malbr., Verrucaria epigœa Ach. et V. bernaicensis Malbr. Mais, d'un autre côté, j'ai trouvé sur l'argile un certain nombre d'espèces que M. Malbranche n'a pas rencontrées dans l'Hure et l'on peut signaler entre autres le Lecidea continitior Nyl. avec sa variété subviridans Nyl. et une forme terrestre du Verrucaria muscicola Ach. qui n'avaient pas encore été vus en France. Au point de vue de la géographie botanique, il es! intéressant de taire remarquer que le Parmelia Acetabulum Duby manque complètement à Canisy. M. Le Jolis, dans ses Lichens des environs de Cherbourg, led< unie comme rare dans la région qu'il a explorée, et MM. Malbranche et l'abbé Olivier l'indiquent comme commun en Norman lie. Pour ma part, je l'ai observé bien des fois dans la Seine-Inférieure < I dans le Calvados. Enfin, en terminant ce long travail, je dirai que les 280 espèces de Lichens que je viens d'énumérer proviennent de la région qui s'étend autour de Canisy dans un rayon de deux lieues. J'ai exploré avec soin pendant trois années toutes les propriétés de la commune de Canisy, les bois de Soulles, de la Motte-l'Evêque et de ceux de M. le comte de Kergorlay, des Vaux, de Saint-Gilles et des Maisons-Neuves. Dans les autres communes situées dans le rayon indiqué, je n'ai fait que passer, et il est probable que l'on pourrait encore y faire quelques récoltes intéressantes. Levallois-Perret, 20 Mai [892. CORRESPONDANCE. A l'occasion de la lettre de M. P. Genty, publiée dans notre dernier numéro, relativement à la couleur des fruits de certaines espèces de Polygonatum, M. H. Hua nous en adresse une que, faute d'autre place, nous insérons au Bulletin bibliographique de ce numéro fp. I. XXXVIII). Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J Ucrsch, ftnp ii, PI. Utnfert-Rocherear ' Uv/ra M/«/a/a On//! 7 /,'< <"/"'-s 6e Année . PI . I H W ui 2 ooWouuoaaoooa a 'a a, 5000600000000^^°° dicJivlo/TLa /.(i/iioifi i< velutitius KiUzûtg. 6. Ectocar/ius t//\'rs/(\'/fs flawcfc. L . Combe?. Litk . . MontpeUùer. lï /(> // 't/s\ t'//i > 30-35- Ecéoccwous fctscicu/alus ffcmseu. L Cornues IM.. Wontpe/lù Journal de Botanique 6e Année, Pi. V BBergeron_Herincq,del Jlnh. Imp. Edouard Bry, Paris. MUCUNA AN D RE AN A n.sp. Journal de Botanique 6e Année PI VI B.Bergeron_Kevinca, del.Slith ]mp . Edouard Bry,Paris MUCUNA ANDRE AN A n.sp : ... de Bota «e - PI V[f i nca. del.&lith lmp. Edouard Bry. Pa ris n ALOPOGONl'JM RACEMOSUM n.sp irnal de Botanique PI VI B Bergeron_Hennca. dél.ilith hnp . • 'uns GALACT1A ROTI MDI'FOLIA n.sp rial de Botanique. 6e Année, PI !X B.Bergeron.HenncadeUlith. lmP BAUHINIA GRAND 1FLORA Juss . o - 3 cm. „/ £Ç ^ KO \ — - s '■ AW/cA/(hù('/us com//uu/is. y . , 'Oys so/icrartca . -r Hubereè.Jadùi irW L.Ctwibes. /./'///.. Montpellier. Huellti /o/i/ana //. s/i . Journal de Botanique / 6 e Armée PI. XII. ° ,7 ï ■ - • fftf% , &* )V , S v* "vj NJ ^ ^ k ^ ^ '■^ N X 3 \ V «5 . 6 e Année, PL XIV H. Hua del. B.Herinccj.hlh. l.AULISCONEMA ASPERSA. ri. sp. Imp. Ed. Brj; Paris. 2. A. PERNYLn. sp. N° i. — ier JANVIER 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. E. Stahl. — Œdocladium protoneraa, eine mue Œdogoniaceen-Gat- tung [Un nouveau genre d'Œdogoniacées, /'Œdocladium proto- nema). (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik, xvm, 3, 1891, P- 339-34-8* P1- xvi et xvii.) Le nouveau genre Œdocladium a sa place marquée à côté des genres Œdogonium et Bulbochaste, avec lesquels il présente des points de parenté réelle, malgré la singularité de son appareil végétatif. M. Stahl l'a observé une première fois à la fin de l'automne 1877, dans une culture, parmi d'autres Algues et des protonémas de Mousses, et une seconde -fois au commencement de 1880, dans la forêt de Gen- dertheim, près de Strasbourg ; mais, malgré ses recherches dans la même localité, il ne l'a pas retrouvé depuis. La plante s'y trouvait dans un bois de Sapins, en compagnie des Botrydium granulatum, Vaucheria sessz'lïs, Riccia glauca, de protonémas de Mousses, dans une ornière humide, sur un sol sableux. Son thalle comprend tou- jours : i° une partie aérienne composée de filaments dressés, chloro- phylliens, plus ou moins abondamment ramifiés, qui prennent nais- sance sur un axe rampant, et 2° une partie souterraine provenant de cet axe rampant, composée de filaments longs, grêles, incolores, peu ramifiés, à parcours sinueux, que l'auteur, pour abréger, nomme le rhizome. Les cellules des filaments aériens sont de dimensions variables; si la plante s'est développée en pleine lumière, leurs dimensions sont d'enriron 20 p. de long sur 7 de large. A une lumière faible, elles s'al- longent considérablement et deviennent comparables aux cellules du rhizome. L'accroissement en longueur est presque complètement limité au sommet ; la dernière cellule est le plus souvent conique à son extrémité libre. La division cellulaire se fait par le procédé connu chez les Œdogoirium, au-dessous de cette extrémité conique, qui par- fois reste recouverte de plusieurs calottes emboîtées, témoins des divi- sions antérieures. Les divisions intercellulaires sont rares. La formation d'un rameau commence dans l'extrémité apicale d'une cellule du filament, par une accumulation de cellulose dont l'auteur n'a pas suivi complètement le processus. Au-dessus, la cellule se fend circulairement, et une masse protoplasmique sort entre les bords entr'ouverts, se recouvre d'une paroi mince, se sépare de la cellule — II mère par une cloison oblique qui s'appuie contre la cloison transverse de séparati »n entre la cellule mère et celle qui la suit. ( V jeune rameau s'accroît rapidement et se cloisonne transversalement. Lé rhizome naît ordinairement tic l'axe vert rampant, plus rare- ment des filament dressés. Ses filam< nts, incolores, pénètrent dans le sol et s'y enfoncent parfois de plusieurs millimètres ; leurs cellules sont relativement longues 1 150 \>. à 3a 1 ;<•) et grêles (3 \>. de large); ils peuvent se transformer en filaments chlorophylliens et réciproquement, suivant qu'ils sont exposés ou soustraits à l'action de la lumière. Des bourgeons durables (Daueisprosse), capables de supporter une longue sécheresse sans périr, peuvent naître sur les parties aérien- nes ou souterraines. Si on laisse une culture se dessécher lentement, les rameaux verts se remplissent de maliens de réserve et deviennent d'un jaune rouge. D'autres pousses, plus abondantes, à contenu dense, rougeâtre, riches en amidon et en madères grasses, naissent normale- ment sur Ks filaments souterrains; elles sont composées de deux ou trois cellules ventrues, parfois même de dix. M. Stahl a desséché lentement el à la lumière un peu de terre sur laqui lie croissait une culture de l' 'Œdocladtum ; il l'a conservée sèche pendant quatre mois, puis a humecté cette terre et, après trois ou quatre jours, les bourgeons durables se sont développés, chacune de leurs Cellules pouvant donner uu filament par sa germination. Aussi longtemps que les zoospores de YŒdocladium se meuvent, elles ne diffèn m point de celles des autres Œdogoniacées ; mais, par leur germination, elles se comportent d'une manière toute différente. Tandis que chez ces dernières l'extrémité incolore se développe en un crampon et que l'extrémité opposée devient le sommet de la jeune plante, VŒdocladtum ne forme pas de crampon, et l'extrémité incol< de la zoospore devient le sommet de la jeune plante. Quant aux premii stades de la germination, ils ne sont pas toujours identiques, car la zoospore peut d'abord donner un axe chlorophyllien sur lequel nais- sent des filaments de rhizome, ou bien elle s'allonge en un filament incolore dont le premier rameau latéral est vert. Quant à la reproduction sexuée, dont M. Stahl n'a pas observé les stades, elle correspond absolument à ce qui se passe chez les Œdogo- niutn. La plante est monoïque protérandre. Le nouveau mine Œdocladium se distingue donc de V Œdogonium par la ramification de son thalle, et du Ihtlh . qui est ramifié, par la distribution différente de la croissance. Tandis que, d'après M. Pringsheim, la croissance d'une pousse entière de Bulboi pend totalement de la cellule basait-, elle dépend au c »ntrairechez YŒJocla- dium de la cellule apicale. Mais c'est la ressemblance extérieure du III — thalle de Y Œdocladium avec un protonéma de Mousse qui le rend par- ticulièrement remarquable, et c'est ce caractère que M. Stahl a voulu rappeler en donnant à l'unique espèce du genre le nom d'Œdocl. pro- tonema. C. Sauvage au. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanical Gazette. Vol. XVI, n° 12, déc. 1891. Douglas H. Campbell. On tbe relationships of the Archegoniata. — C. V. Riley. A new herbarium pest. — Byron D. Halsted. Notes upon Peronos- poreae for iSqi. — B. L. Robinson. New plants collected by W. G. Wright in Western Mexico {Ayenia Wrightii, Mimosa af finis, Buddleia Wrightii, Ciiharexylum Cinaloaniim). — Conway Mac Millan. Noteworthy anato- mical and physiological researches. — Sereno Watson. Atriplex corrugata n. sp. Ranunculus glaberrimus Hook. Ranunculus Macauleyi Gray. — Thos. A. Williams. The stérile flowers of Panicum clandestinum. — J. W. Toumey. Peculiar forms of prolifération in Timothy. — W. E. Andrews. Iris hexagona. Botanische Zeitung (1891). nos 50 et 51. Georg Klebs. Ueber die Bildung der Fortpflanzungszellen bei Hydro- dictyon uiriculatum Roth {Forts.). 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Bonnier s'est proposé de rechercher dans quelles limites la chloro- phylle contenue dans ces plantes peut atténuer ou même annuler leur parasitisme. Ses expériences ont porté sur le Gui, le Thesium humi- fusum et différentes espèces de Scrofularinées appartenant aux genres Melampyrum, Bartsia, Euphrasia, Rhinanthits et Pedicularis. Le parasitisme peut être nul ou à peu près. C'est le cas du Gui sur le Pommier avec lequel il vit véritablement en symbiose. En été, au soleil, par des températures variant de 150 à 30°, le Gui n'assimile qu'environ trois fois moins de carbone que la feuille du Pommier, à égalité de surface. En hiver, alors que la couche chlorophyllienne des jeunes branches du Pommier ne produit pas une assimilation notable, celle du Gui se maintient comme en été et, tout compte fait, elle l'em- porte encore de beaucoup sur la respiration. Les Melampyrum ne prennent guère également à leur hôte que les substances minérales absorbées par ses racines. A égalité de surface, leurs feuilles décomposent au moins les deux tiers de la quantité d'acide carbonique décomposé par des feuilles de plantes non parasites de la même famille, telles que les Véroniques. D'autre part, en suivant l'assimilation et la respiration de Mélampyres semblables et de même espèce, l'auteur a constaté que l'augmentation du poids sec correspond sensiblement à la quantité de carbone assimilé. Dans d'autres cas, le parasitisme existe bien, mais il est incomplet. Ainsi le Thesium humifiisum, diverses espèces de Pedicularis, les Rhinanthits à feuilles d'un vert foncé, présentent une assimilation moins intense que celle des Melampyrum et qui peut n'atteindre qu'au cinquième de l'assimilation des Véroniques. Ces plantes assi- milent donc en partie directement, en même temps que, par leurs suçoirs, elles puisent dans leur hôte une partie des matières assimilées par celui-ci. Ailleurs, enfin, le parasitisme est presque absolu. Tel est le cas VI — hantillons de Rhinanthus à feuilles d'un vert jaunâtre et des Bartsia, chez qui l'assimilation ne l'emporte sur la respiration qu'à une lumière très intense, el n'égale, en moyenne, que le douzième de l'assimilation des Véroniques prises comme terme de comparaison. Ces mêmes plantes, dans certains cas, ainsi que toutes les Euphraiî ol»s< ■ vées par l'auteur, ne lui ont fourni aucun dégagement d'oxygène, même à une lumière très intense. L'assimilation chlorophyllienne, bien qu'elle ne tût pas nulle, était masquée pai la respiration. En résumé : i au point de vue physiologique, les plantes paras; à chlorophylle présentent tous les intermédiaires entre une plante qui se nourrit presque exclusivement des substances prises à son hôte et une plante qui assimile presque exclusivement par elle-même, ne profitant guère que des substances minérales puisées par les racines de l'hôte. 2° Dans certains cas, il peut v avoir échange réciproque d< sub- stances assimilées entre l'hôte et la plante qu'il supporte (< rui). 3° On ne peut pas toujours déduire les fonctions des plantes de leur structure anatomique, puisqu'on voit, dans la même famille, des plantes comme les Melampyrum et les Euphrasia pourvues de t;--us chlorophylliens semblables en apparence présenter une assimilatii très différée L. M. Otto Nordstedt. — • Australasian Cka l and figured [Characées australiennes décrites et Jîgurèes\ (ir part., in-40, 10 pi., Berlin, librairie R. Friedlânder et fils, [891. L'auteur, dans sa préface, annonce qu'il a entrepris ce travail sur l'invitation de M. le baron «le Mueller qui, comme on lésait, a publié lui-même plusieurs ouvrages illustrés sur la flore d'Australie. Cette première partie comprend la description île to espèces rcprési t< dans autant de belles planches qui en donn< ot le port < t les détails de structuie. Deux espèces et une sous-espèce sont nouvelles : Nitella partita Nordst., n. sp. — N. diartArodactyla, homœophylla die; arpa), cellulis ultimis foliorum bi-tripariitis. Nitella turaida Nordst., n. sp. - .V. diarthrodactyla^ heterophylla, dioica, foliis 1-2-plicato divisis, minoribus interjeciis paucioribus^ segment 'is ultimis inflatis. Chara Leptopitys A. Br. subsp. subebracteata Nordst., n. subsp. — (Hapiost xule diplostiche corlicato, tylacantAa, dioica, anthe- ridiis et oogoniis quoque a t basin foliorum ecorticorum.) Bractea sporangii vulgo ucn evolut Les autres espèces décrites et figurées sont les suivantes : Nitella VII subtilissima Al. Br., N. leptosoma Nordst., N. tricellularis Nordst., N. coiigesta (R. Br.) Al. Br., Chara Braunii Gmel: , Ch. Leptopitys Al. Br., C/z. scoparia Bauer ; Al. Br. B. Muellèri Al. Br. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VII, lasc. 4, 1S91). A. Graziani. Réactifs utilisés pour l'étude microscopique des Champi- gnons {suite), — P. Hariot. Sur quelques Urédinées. — P. Hariot. Sur quelques Champignons de la Flore d'Oware et de Bénin, de Palisot Beau- vois. — Em. Bourquelot. Sur un artifice facilitant la recherche du tréhalose dans les Champignons. — N. Patouillard. Podaxon squainosus n. sp. — L. Rolland. Quelques Champignons nouveaux du Golfe Juan iCalcsphseria Punica?, Amphisphasria Cocos, Gibberella Trichostomi , Mollisia Erica?, Glazosporium Suberis, Stictis Opuntia?, nn. spp.). — Em. Boudier. Descrip- tion de trois nouvelles espèces de Pezizes de France, de la section des Operculées (Disciotis maturasccns, Galactinia Michelii, Sepulloria ni- cseensis, nn. spp.). — Prillieux et Delacroix. La Nuile, maladie des Melons, produite par le Scolecotrichum melophthorum n. sp. — Prillieux et Dela- croix. Hypochnus Solanin. sp. — Em. Bourquelot. Matières sucrées conte- nues dans les Champignons (suite). — A. Gaillard. Note sur un procédé pour l'observation des Champignons épiphytes. Bulletino délia Società botanica italiana. (iSq2, n° 1). G. Arcangeli. Cenni necrologici sul générale Vincenzo Ricasoli. — S. Sommier. Cenno sui resultati botanici di un viaggio nel Caucaso. — F. Pas- quale. Su di una nuova teoria carpellare. — M. Geremicca. Sulle cellule del mesotecio àtXY Hydrangea Hortensia. — G. C. Giordano. Nuova cantri- buzione di Muschi meridionali « Addenda ad pugillum Muscorum in agr. neapolit. lectorum ». — Achille Terracciano. Intorno alla struttura fiorale ed ai processi d'impollinazione in ^alcune Nigella. — A. Goiran. Comuni- cazioni. — U. Martelli. Epoca délia formazione del grappolo nelle gemme délia Vite. — E. Baroni. Sulla struttura del semé delVHemerocallis flava L. — F. Balsamo. Ricerche sulla penetrazione délie radiazioni nella piante. Parte prima. Metodo di ricerca (Riassunto). — C. Massalongo. Contri- buzione alTacaro-cecidiologia délia flora veronese. — C. Massalongo. Sulli scopazzi di Alnus mcana DC. causati dalla Taphrina epiphylla Sadeb. — C. Massalongo. Di alcune entomocecidii délia flora veronese. — G. Arcan- geli. Sulle loglie e sulla fruttificazione àe\VHelicodiceros muscivorus. — G. Arcangeli. Sul Dracunculus canariensis Kunth. — A. Goiran. Sulla — VIII — presenza di Fraxinus excelsior L. nei monti veronesi. — U. Martelli. Ri- produzi del Cynomorium coccineum. — E. Tanfani. Sopra uni Lyc Unis ibrida. — A. Goiran. 1 terremoti e la i/ione. — G. Ar- cangeli. Sopra una varictà dcW/ïtiiscus ca ts L. — T. Caruel. Dubbi sulla funzione vessillare dei fiori. — A. Terracciano. Seconda contribu- zione alla ûora romana. — Luigi Macchiati. 1- ntribuzione alla II del gesso. — A. Goiran. Sulla presenza e distribuzione di Evonymus latifo- liusScop. nel Veronese. — T. Caruel. I)<-11<* regioni botaniche in Italia. — G. Arcangeli. Sulla cultura del Cynomorium coccineum. — P. Bargagli. Dati cronologici sulla diffusione délia Galinsoga far viflora Ruiz e Pav, in Italia. — A. Terracciano. Le Sassifraghe del Monténégro raccolta dal Dott. A. Baldacci. — A. Terracciano. l'erza contribuzione alla flora ro- mana. — E. Tanfani. L/insegnamento délia botanica neiginnasi. — A. Goi- ran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso i monti Lessini veronesi, — G. Arcangeli. Sopra alcune Agaricid» Journal of Botany. (jan\ ier 1 892. A. Barclay. Rust and Mildew in [ndia. — Arthur Bennett. Notes on the Flora ol Suffolk. — James W. White and David Fry. 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Mat -liali per un censimento générale dei Licheni italiani. — — C. Massalongo. Mostruosità osservata nei fiori di /asminum grandijlo- rum. — R. Cobelli. I movimenti del fiore e del frutto dcïï'Erodium gruinum Ait. — i MOTMMh. b»f , 2 i, H l~<.hmi- ****.«* N°3. — i" FEVRIER 1892. Supplément au Journal de Botanique. ■MAM^^MMAm BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. W. C. Belajeff. — Zur Lehre von dent Pollenschlauche der Gym- nospermen [Sur le tube pollinique des Gymnospermes]. (Berichte derdeutsch. botan. Gesell., 26 nov. 18.91, tome IX, p. 280, pi. XVIII.) On sait que, pendant son développement, le grain de pollen des Gymnospermes se divise en une ou plusieurs cellules, séparées par des membranes cellulosiques. Dans le cas le plus simple, il se forme ainsi deux cellules, une grosse et une petite. Dans d'autres cas, la grosse cellule donne, par une nouvelle division, une seconde petite cellule qui se place contre la première. Enfin, dans des cas plus com- pliqués [Larix européea), chaque grain de pollen se compose d'une grosse cellule renfermant trois ou quatre petites cellules lenticulaires, provenant de la première. Comme, d'après M. Strasburger, la grosse cellule seule participe à la formation du tube pollinique, certains auteurs ont voulu considérer la petite cellule ou les petites cellules inactives comme un représentant du prothalle mâle des Cryptoga- mes vasculaires. D'après d'autres auteurs cette interprétation pécherait par la base, car, si l'ensemble des petites cellules lenticulaires devait représenter un prothalle, celles-ci ne naîtraient pas par la division successive de la grosse cellule ou cellule sexuelle ; aussi leur paraît-il plus rationnel de les considérer, avec M. Strasburger, comme un produit d'élimination accompagnant la différenciation des éléments sexuels. Enfin, une différence considérable s'observerait pendant la germi- nation du pollen chez les Angiospermes et chez les Gymnospermes. Chez les premières, la grosse cellule forme le tube pollinique dans lequel s'introduit la petite cellule, qui est génératrice. Chez les secondes, d'après M. Strasburger et M. Goroschankin, la grosse cellule qui donne également le tube pollinique serait au contraire génératrice ; la petite ou les petites cellules incluses dans le grain de pollen ne pénè- trent pas dans le tube. Le noyau de la grosse cellule, en cheminant dans le tube pollinique, se diviserait une ou plusieurs fois (Cupressi- nées), les noyaux filles ainsi produits se transformeraient, avec le pro- toplasme ambiant, en cellules primordiales, puis le protoplasme de ces cellules primordiales se fondrait dans celui du tube pollinique, et leurs noyaux, redevenus libres, féconderaient les oosphères. Or, d'après M. Belajeff, cette dernière description correspondrait — JC — presque à l'inverse de la réalité et les phénomènes de la germination du pollen chez les Angiospermes e1 les Gymnospermes présenteraient une grande ressemblance. L'auteur a étudié le Taxas baccata, soit à l'aide de germinatio artificielles, qui d'ailleurs n'atteignent jamais qu'un faillir développe- ment, suit en retiranl les tubes polliniques des ovules à l'intérieur des- quels ils avaient germé. Pour cela les ovules, recueillis régulièrement tous les trois ou quatre jours, étaient d'abord fixés par l'alcool, puis laissés durant vingt-quatre heures dans un mélange d'acide picrique et d'acide su lfurique (ioo part. d'ac. picrique et 2 part. d'ac. sulfurique, additionnées d'un égal volume d'eau); ces ovules sont ensuite aban- donnés pendant vingt-quatre heures dans de l'eau distillée fréquem- ment rem >uv< lée. < »n peut alors, à l'aide d'aiguilles, isolei facili menl et en bon état les tubes polliniques des ovuli Voici comment les phénomènes se passent chez le Taxas ôaa •' • : Pendant la germination du grain, son contenu se divise en deux cellules, une petite et une grosse; celle-ci s'allonge en un tube polli- nique dans lequel s'engage son noyau. Puis la petite cellule, restée en place, se divise en deux autres cellules par une cloison perpendicu- laire au grand axe du tube. Par la croissance ultérieure, l'antérieure des deux petites cellules se détache de sa voisine, s'allonge, devient migratrice, chemine vers le sommet du tube où elle ne tarde- pas â rejoindre le sommet de la grosse cellule. Pendant ce temps, la petite cellule lestée en arrière perd sa membrane et son protoplasme, qui se fond avec le protoplasme ambiant, se trouve réduite à son noyau qui s'engage à son tour dans le tube pollinique, suit la cellule migratrice et bientôt la dépasse. A ce moment, l'extrémité du tube pollinique, considérablement gonflée par absorption d'eau, renferme donc un groupe mobile composé de la cellule migratrice et îles deux noyaux placés immédiatement en avant d'elle, K- tout plongé dans le proto- plasme ambiant. Ensuite, la cellule migratrice grossit, s'arrondit, née tout près du sommet du tube et enfin, peu de temps avant la fécondation, son noyau se divise en deux : l'un, sphérique, r< ntral dans la cellule ; l'autre, aplati, se place à la périphérie, contre la membrane. Chacun des quatre noyaux possède alors un gros nucléole qui se colore d'une façon plus intense que la trame nucléaire par les couleurs d'aniline et le carmin. Dans le plus grand nombre des cas, l'auteur a vu que plusieurs tubes polliniques pénètrent dans l'ovule et fécondent autant d'arché- gones. Au moment de la maturité, les oosphères très grosses contien- nent chacune un gros noyau muni d'un grand nombre de nucléoles, groupés ensemble et se colorant avec intensité. Lors de la fécondation, le noyau central de la cellule migratrice, avec le protoplasme qui l'entoure immédiatement, pénètre dans l'oos- phère; la membrane, la couche périphérique du protoplasme et le noyau aplati restent dans le tube pollinique. On trouve donc dans l'oosphère deux noyaux, l'un petit, mâle, avec un seul nucléole, l'autre gros, femelle, avec plusieurs nucléoles. Quant aux deux noyaux libres du tube pollinique, malgré des recherches réitérées, M. Belajeff n'a pas pu en retrouver les traces au moment de la fécondation ; ils se dissocient probablement dans le protoplasme ambiant, mais ce point demande de nouvelles recherches. M. Belajeff décrit à peu près les mêmes phénomènes, quoique étudiés avec moins de détails, chez le Juniperus communis, et, de l'examen de ces deux espèces, il conclut que les phénomènes doivent se passer chez les Gymnospermes de la manière indiquée précédem- ment. En résumé, la grosse cellule du grain de pollen des Gymnospermes n'est pas génératrice mais végétative ; lorsque le grain possède une seule petite cellule, c'est une cellule issue de celle-ci qui est généra- trice; la cellule primordiale que l'on croyait prendre naissance vers le sommet du tube est identique avec l'une des petites cellules qui s'est déplacée. Le mémoire de M. Belajeff est donc fort intéressant par les modifi- cations qu'il apporte à nos connaissances sur la fécondation des Gym- nospermes. Mais il laisse encore plusieurs questions à résoudre, par exemple celles-ci : qu'arrive-t-il donc lorsque le grain de pollen au lieu de produire une seule petite cellule comme dans le Taxus baccata en produit plusieurs comme dans le Larix europsea? Qu'arrive-t-il lorsque, au lieu d'un tube pollinique pour chaque corpuscule, il n'existe qu'un seul tube pollinique pour plusieurs corpuscules ? C. 'Sauvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. (n° i, janvier 1892). Botanique. — William H. Beeby. On the flora Shetland. — Arthur Ben- nett. Contributions towards a Flora of the Outer Hébrides. — F. Bucha- nan White. Notes on scottish Willows. — Charles B. Plowright, H. G. Ward, and Rev. J. Robertson. List of Fungi found at Stirling-, on 2Ôth an 2;th october 1891. — Notes : J. W. H. Trail, Cauliflower Disease of Strawberry at Aberdeen; J. W. H. Trail, Scarcity of Oak-galls in 1891. — XII — Botanische Zeitung. iS. ii. — n° 52. Georg Klebs. Ueber die Bildung der Fortpflanzungszellen bci Hydrodic- tyon utriculatum Roth (Sckluss). 1892. — nos 1, 2 et 3. Friedrich Hildebrand. Emigré Beobachtungen an FCeimlingen und Steek- lingen. Botanisches Centralblatt (Bd. XLIX . n° 1. Karl Pappenheim. Mine Méthode zur Bestimmung der Gasspannung im Splintc der Nadelbâume. — Einil Nickel. Ueber Narbenvorreife. IV 2. Karl Pappenheim. Id. {For/s.). — E. Nickel. Ueber Lûckenstândigkeit und Spreitenstândigkeit innerhalb der Hliite. 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Die Arten der Gattung Gentiana aùs der Section Endotricha Frôl. (Forts.). — Karl Fritsch. Ueber 1 Licama-Artcn. — J. Freyn. Plantas novas Orientales (Forts.). — J. Velenovsky. Nachtrâge zur • Flora bulgàrica » (ScAluss). — Karl Rechinger. Beitrag zur Kenntniss der Gattung Rumex (Forts.). — H. Sabransky. W'eitcrc Beitrâge zur Brombeerentlora der Kleinen Karpathen (Forts.). Revue générale des sciences pures et appliquées. , n 1,15 janvier 1 P. Vuillemin. Les ( h unes de M. Treub et l'évolution des Phané- .unes. 11 n. N° 4. — 16 FÉVRIER 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. G. de Lagerheim. — Pucciniosira, Chrysopsora, Alveolaria und Trichopsora, vier neue Uredineen-Gattungen mit tremelloider Ent- wickelung [Pucciniosira, Chrysopsora, Alveolaria et Trichopsora, quatre genres nouveaux d'Urédinées à développement tremelloïde\. (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, vol. IX, iasc. 10, 1891, pp. 344-340)- Au cours de ses observations sur les Urédinées de l'Equateur, l'auteur a eu l'occasion de rencontrer six espèces nouvelles pour les- quelles il a créé quatre genres nouveaux. 1. Pucciniosira Trium/etta?, sur les feuilles d'un Triumfetta, à la face inférieure desquelles le parasite forme de petits groupes arrondis ou un peu allongés sur les nervures. Les urédospores manquent. Le nouveau genre est voisin du genre Endophylluvi, dont il a les téleu- tospores en chaînes entourées d'un pseudopéridium et germant de la môme manière. Seulement ces téleutospores, au lieu d'être unicellu- laires, sont bicellulaires comme chez les Puccinies. Entre les spores se forment des cellules intercalaires persistantes qui constituent à la base des spores un court appendice vide. Les spores sont incolores, à , membrane lisse; elles sont ovales ou un peu allongées, étranglées au milieu; elles mesurent 21-30 u- de long sur 12-16 p. de large. 2. P. Solani, formant de gros amas, arrondis ou allongés, à la face inférieure et sur le pétiole d'un Solanum. Pycnides (spermogonies) précédant les téleutospores. Chapelets de spores assez intimement reliés entre eux latéralement. Dans cette espèce, les cellules interca- laires, au lieu de persister comme dans l'espèce précédente, se détrui- sent de bonne heure et il n'en reste pas de trace sur les spores mures, qui présentent cette particularité qu'elles se séparent en leurs deux moitiés. La germination a lieu, comme dans l'espèce- précédente, aus- sitôt la maturité, et le promycélium se détache de la spore presqu'im- médiatement après avoir produit les sporidies. Les spores sont ovales allongées, accuminées, étranglées au milieu, longues de 45-54 p-, larges de 21-30 p.. La membrane est incolore, lisse et épaissie au sommet de la spore. Le contenu est orangé. 3. Chrysopsora Gynoxidis, à la face inférieure du limbe et sur le pétiole de certaines espèces de Gynoxis, dont les jeunes pousses sont aussi parfois attaquées et déformées par le parasite. Ce Champignon présente des pycnides et des téleutospores. Celles-ci sont allongées, — XIV — cylindriques (195-210 \l long., 3040 p larg.), bicellulaires, un peu étranglées au milieu, et pourvues d'un long pédicel le gélatineux per- sistant; leur membrane est incolore, lisse, et se gélifie Facilement. Aussitôt mures elles germent, d'une façon toute spéciale : chacune des llules de la spore, habituellement celle d'en haut la première, se partage par (mis minces cloisons transversales en quatre nouvelles cellules doni chacune produit un promycélium unicellulaire, ou plutôt un stérigmate, qui détache à son sommet une sporidie unique, grosse, ovoïde. 4. Afveolarta Cordia, parasite des feuilles d'un Cordia sur les- quelles il forme des anneaux arrondis, souvent concentriques, ou d< s groupes allongés. 11 n'existe que des téleutospores. Celles-ci sont réunies en disques mesurant [20 15,0 [x de diamètre sur 40-V' [t de hauteur et comprenant 30 à 60 cellules prismatiques, de 1 5-24 ;/. de dia- mètre, intimement nliées entre elles; leur membrane est lisse et jau- nâtre-, leur contenu incolore. Les disques de spores mûrissent en direction basipète et se dissocient à la germination par suite de la pression du promycélium. Toutes les cellules du disque sont suscep- tibles de germer et semblent germer en même temps. 5. A. andina. Cette espèce, observée un autre Cordia% diffère de la précédente par les dimensions plus grandes des disques de spores et le nombre plus considérable des cellules qui les constituent. 5. Trichopsora ToumefortiéB. Llrédinée très répandue dans l'Equa- teur sur deux espèces de Tournefortia dont elle attaque toutes les parties molles : feuilles (pétiole et face inférieure- du limbe), jeun tiges, calices, corolles, fruits. Ce Champignon produit des pyenides et des téleutospores. Les pyenides sont volumineuse--, avec des pyenos- pores à contenu rouge. Les téleutospores forment des groupes irrégu- liers, plus ou moins confluents, pouvant parfois envahir toute la sur- face de la feuille. Les spores (84-IO5 [t sur u-15 ;/.) lestent reliées entre elles. Leur membrane- e-st incolore, un peu épaissie à l'extrémité, verruqueuse extérieurement. Leur conte-nu est rou| ingé. Les spores sont entremêlées de cellules stériles, longues el grêles, à con- tenu rougeâtre. Dans le jeune âge les spores sont unicellulaires; à la maturité elles se montrent partagées, par trois minces cloisons trans- versales, en quatre nouvelles cellules, dont chacune, au moment de la germination, émet un stérigmate unicellulaire qui produit à sewi sommet une seule sporielie-. Vraisemblablement, dit l'auteur, les spores mures sont unicellulaires et ce n'est qu'à la germination qu'elles se partagent en quatre, comme celles du Ckrysopsora. Les Tricho- psora seraient alors aux Cronartium ce que les Chrysopsora sont aux Pue ci nia. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annuario del R. Istituto botanico di Roma. (V, fasc. i, 1892.) R. Pirotta. Sulla presenza di serbatori mucipari nella Curculigo reciir- vata (Herb.). — U. Brizi. Reliquie notarisiane. I. Muschi. — L. Re. Sulla presenza di sferiti ne\Y Agave mexicana (Lamk.). Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd. IX, Heft 10, 1891.) M. Moebius. Beitrag" zur Kenntniss der Gattung Thorea. — G. de Lagerheini. 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Eine Méthode zur Bestimmung der Gasspannung im Splinte der Nadelbâume. Deutsche botanische Monatsschrift. (IXe ann., n° 12, 1891.) E. Hùetlin. Botanische Skizze aus den penninischen Alpen. — Adolf Straehler. Flora von Theerkeute im Kreise Czarnikau der Provinz Posen {Forts.). — Schlimpert. Die Flora von Meissen in Sachsen {Forts.). — Th. Beling. Sechster Beitrag zur Pflanzenkunde des Harzes und seiner nâchsten nordwestlichen Vorberge. — A. Bruhin. Ein neuer Fundort der Ceciiotnya Glechomas Kieffer. — XVI — Hedwigia. XXX, 6, nov. et déc. 1891). F. Stephani. Ilepiticr africanm (Forts.). — Karl Schilberszky. Neuere Beobachtungen und kritische Erwâgungen der Hauptansichten Qber die Bewegungserscheinungen der Baccillariaceen. — P. Dietel. Ueber Puccinia conglomerata (Str.) und die aul Senecio und einigen verwandten Compo- siten vorkommenden Puccinien. — P. A. Karsten. Fragmenta mycologica XXX1I1 et XXXIV. — P. Magnus. Eine Bemerkung gegen Herrn M. Raciborski. Journal of Botany. iXXX, iv 350, févr. [892.) Allred Fryer. Notes on Pondweeds. — Worthington G. Smith. Dra- wings ol Basidiomyceten at the Britisb Muséum. - A. Barclay. Rustaud Mildewin [ndia {Conclud.). — William A. Clarke. First Records oi british flowering plants. — Mrs. Grriffiths's Algœ. -- The plea ol convenience. — Short Notes : E. G. Baker, The Madrid herbarium; Edw. L. Greene, The date of Rivinus1 1 etrapetalse; S. A. Stewart. Mosscs of North-Eastol Ireland; G. Claridge Druce, Galium sylvestre in Berks. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLII, iv 2, févr. 1892.) P. Magnus. Beitrag zur Kenntniss riner ôsterreichischen Ustilaginee. — R. v. Wettstein. Untersuchungen Sber Pflanzeu der ôsterreichisch-unga- rischen Monarchie. I. Die Arten der < îattung Gentiana aus der Section « Endotricha » FrÔl. (Forts.). — J. Freyn. I'IitifaB novx Orientales (Forts.). — Karl Rechinger. Beitrag zur Kenntniss der Gattung Rumex [Schluss). — H. Sabransky. Weitere Beitrâge zur Brombeerenflora der Kleinen Karpathen Forts.). — J. Ullepitsch. Prune lia Pienina. — Rupert Huter. Porta und Rigo, Reise oach Spanien im [ahre [891. Revue générale de Botanique. ( I ■ IV, n 73, 15 janv. v L. Trabut. Sur les variations du Quercus Mirbcckii Durieu, en Algérie. — A. Masclef. Sur l'adaptation du Pteris aquilini aux sols calcaires. — William Russell. Observations sur le développement de l'inflorescence mâle du Noyer. — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et de chimie végétale parus en [890 et jusqu'en L891 {fin). -- Abbé Hue. Revue des travaux sur la description et la géographie des Lichens publiés en [890. — A. Prunet. Revue des travaux d'anatomie végétale parus de juillet 1890 à décembre 1891. Revue mycologique Janvier 1892 . C. Roumeguére. Fungi selecti exsiccati, LX( centurie. — P. Hariot. Les Urovtyces des Li umineuses. — Paul Vuillemin. Remarques étiologiquea sur la maladie du Peuplier pyramidal. — E. Rostrup. Destruction des Cryptogames nuisibles. — J. Mùller. Critique de V t Etude » du Docteur Wainio. N° 5. — 1" MARS 1892. Suppléaient au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Otto Kuntze. — Revisio Gêner um Plantarum vascularium omnium atque cellularium multarum secundum leçes nomenclature inter- natioles cum enumeratione Plantarum exoticarum in itinere ?nu?idi collectarum (In-S°, ion pages. Leipzig, Arthur Félix; Paris, C. Klincksieck, 1S91). L'auteur, qui a fait un voyage de deux ans autour du monde, a recueilli d'importantes collections botaniques comprenant plus de 7000 espèces, parmi lesquelles un grand nombre de nouveautés ou de plantes peu connues. Le classement d'un pareil herbier, qui lui a demandé près de quinze années de travail, a été l'occasion de longues études sur la nomenclature des plantes, tant phanérogames que cryp- togames, et le livre publié aujourd'hui par M. Otto Kuntze est à la fois le résumé de ses explorations botaniques et de ses recherches biblio- graphiques. Il est à la fois l'un et l'autre ; mais l'auteur arrive à intro- duire tant de changements dans la dénomination des genres et des espèces que son œuvre de collecteur et de monographe, œuvre consi- dérable en soi, disparaît, noyée dans l'œuvre du réformateur. C'est de cette dernière que nous allons d'abord chercher à donner une idée. Il y a deux manières bien différentes d'envisager la nomenclature. A s'en tenir au point de vue historique, la seule règle pour l'adoption d'un nom est la reconnaissance équitable des droits des auteurs qui ont fondé les espèces et les genres, une plante devant porter le nom de l'auteur le plus ancien. Mais l'application rigoureuse de cette règle présentant dans la pratique de sérieuses difficultés, surtout pour les anciens auteurs, les botanistes ont fixé d'un commun accord une date au-delà de laquelle on ne devrait pas remonter. C'est celle de l'appari- tion du Systema Nature de Linné (1735). Ainsi, soit dit en passant, se sont trouvés condamnés à l'oubli la plupart des noms de Tournefort qui, bien avant Linné, avait distingué des espèces décrites plus tard par le naturaliste d'Upsal et qu'il signa de son nom. Toutefois bien des dénominations adoptées par Linné dans la première édition du Systema ont été modifiées par lui-même dans ses ouvrages postérieurs et beau- coup des noms ainsi changés ont été consacrés par l'usage. Faut-il les condamner et revenir à la dénomination primitive ? Nous allons voir tout à l'heure M. O. Kuntze répondre oui, tandis qu'un grand nombre de botanistes, en vertu d'un principe bien différent de celui de la vérité historique, s'y opposent absolument. Ceux-là font observer, avec raison, que ce qui importe c'est que la XVIII même plank- ne soit pas désignée sous deux noms, que le principe de la vérité historique, respectable sans doute, n'est que secondaire devant la nécessité de simplifier autant que possible la nomenclature et que c'est apporter un grand trouble dans le langage botanique que de remplacer un nom en usage depuis un siècle et davantage par un autre, plus ancien il est vrai, mais totalement oublié. Voilà cependant ce que M. Kuntze- n'hésite pas à faire. 11 reprend, par exemple, le nom linnéen de Dr \ de préférence à celui de Dryas du même auteur, parce que le premier date de 1735, tandis que le second ne figure que dans l'édition de 1737. Pour des raisons analogues le genre: Spirogyra Link 1820 doit s'appeler Conjugata Vaucher 1803 ; il faut remplacer Closterium Nitzche 1837 par Arthrodia Raf. 1813; de même Colle- ma Wigg 1780 par Gabura Adanson [763; Coryne Tulasne 1865 par Chlorospleniella Karsten; Elapkomyces Neess [820 par Lycoperdas- trurn 1742; Clitopilus Fries iSji par Orcella Latarra 1755; As/raga- his Tourn. (L.) 1737 par Tragacantha L. 1735; Linneea Gronov. par olaria Sigesbeck, etc., etc. lui pareil cas, il n'y a jamais qu'échange de noms, ou plus exactement remplacement d'un nom connu par un inconnu; mais ailleurs voici ce qui va se passer. Lorsque, dans deux -loupes éloignés, deux genres ont été désignés par le même nom, c'est le nom le plus ancien qui doit rester; alors, l'autre genre n'étant plus dénommé, il faut lui trouver un nom. Pareil changement devient né- cessaire quand deux noms ne différent que par la terminaison. C'est ainsi que Syficrp/ia/io/t ayant été appliqué (1837) par M. de Candolle à un groupe de Composées, le genre de Mucorinécs Syncephalis Van Tieghem et Le Monnier devra s'appeler aujourd'hui Van Tieghemia < )tto Kuntze. Ainsi exposé à créer «les noms nouveaux pour les plantes débapti- s, M. Kuntze ne veut pas abandonner la nomenclature à la fantaisie des auteurs ; il pose des régies générales pour la confection des noms, avec des exemples à l'appui. Les noms de savants illustres tout indiqués par l'amitié ou la recon- naissance peuvent être appliqués aux plantes qui ont eu la mauvaise fortune de perdre leur nom de genre ; mais il ne faut pas que l'homma adressé à une personnalité scientifique, par exemple, vienne à s'égarer en route, ce qui, avec des noms comme Henri Baillonia OK. (rempla- çant Cometia HBn.) et Paulo Magnusia <)K., ne saurait vraiment se produire. Lorsque deux botanistes de même nom habitent des villes différentes, on arrive- à supprimer l'équivoque résultant de l'homony- mie par la simple addition du nom de ville : ainsi Lippomuellera OK. et Ifixllomuellera OK. ne permettront pas de confondre le bryologue de I Lille avec l'habile observateur qui nous a fait connaître tant de faits relatifs à la fécondation des plan' inseeti me de — XIX — dénomination binaire permet de tenir compte des titres et des qualités des auteurs car si Sir Hookera OK. — qu'un Anglais pourrait bien remplacer quelque jour par Sir Joseph Hookera — est conforme au respect le plus strict, si Urbanisol OK. (remplaçant Tithonia Desf.) a ie ne sais quel reflet d'Orient, il est d'autres noms proposés par M. Otto Kuntze en vue de nous rappeler les occupations ordinaires des diffé- rents botanistes. Ainsi les suffixes ago devront êtres ajoutées aux noms des compilateurs : Pritzelago OK., Pfeifferago OK., tandis qu'il va de soi que Radlkoferotoma OK., indique que M. Radlkofer s'est distingué par des travaux anatomiques. Il est une autre série d'innovations proposées par M. Kuntze et qui, à défaut d'autres avan- tages, aurait du moins celui de nous apprendre d'où vient une plante. Ce système n'est guère applicable qu'aux genres localisés, mais en pareil cas il est précieux, et si des noms comme Schzveinfurthafra OK., Muelleramra OK., Hasskarli?îda OK., avaient chance d'être adoptés, on verrait de suite que le premier de ces genres est africain, le second américain, le troisième spécial à la péninsule indienne. Honorer du même coup un voyageur célèbre et nous apprendre la dis- tribution géographique des plantes c'est bien employer son temps. Cependant l'auteur, qui a entrevu sans doute l'inconvénient de l'appli- cation de son système aux plantes de Madagascar, ne veut pas que la botanique se charge de mots indéfinis comme ceux dont les chimistes n'ont pas craint d'affubler certains composés organiques. Aussi a-t-il fixé le nombre des syllabes qu'un nom ne devra pas dépasser, et ce nombre est de six au maximum. Comme Maximowicsasia sortirait des limites permises, on conservera du mot juste ce qu'il faudra pour laisser intacte la gloire du regretté monographe de la flore japonaise, on dira Maximozvasia OK. et la géographie n'y perdra rien. M. Kuntze excelle à arranger les choses le plus simplement et le plus brièvement possi- ble : le genre Phyllactinia devant disparaître pour des raisons expo- sées par l'auteur à la page 354 de son ouvrage, il propose le genre Passacardoa OK. dans lequel le lecteur n'hésitera pas à reconnaître P. A. Saccardo, hommage d'un auteur exact, mais pressé. Ainsi, pour différentes raisons et par des procédés divers, M. O. Kuntze est arivé à changer 1074 noms de genres et de ce fait c'est environ trente mille plantes qui reçoivent des noms nouveaux. C'est beaucoup, mais il paraît que c'est au plus juste. De ses explorations l'auteur a rapporté 9 genres entièrement nouveaux, 152 espèces et plusieurs centaines de formes nouvelles dont il donne les diagmoses dans ce même ouvrage ou l'on ne trouvera pas moins de 109 monogra- phies de genre. C'est donc un travail considérable et il est à souhaiter qu'on oublie le novateur pour donner au monographe toute la considé- ration à laquelle il a droit. — XX • La grande majorité des naturalistes de nos jours sacrifient aisé- ment toutes les autres considérations à la stabilité de la nomenclature ; ils estiment que le langage scientifique est surtout une question d'uti- lité pratique et non pas, du moins au même degré, une question d'es- thétique et de sentiment. » Ainsi s'exprime M. Malinvaud (i) sur l'opportunité des changements à introduire dans la nomenclature. Trop d'auteurs se sont ralliés à la déclaration du savant et judicieux se< ré- taire général de la Société botanique de France pour que M. O. Kuntze n'ait pas beaucoup de peine à faire adopter les modifications qu'il propose, si légitimes qu'elles lui paraissent. Georges l 'OIR \i i/r. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Le Botaniste. (V sér., i* fasc.] 15 févr. [892 P. A. Dangeard. La nutrition animale des Pcridiniens. — P. A. Dan- geard. Les noyaux d'une Cyanophycée, le Merismopedia convoluta Brél> — P. A. Dangeard. Note sur un Cryptomonas marin. Botanische Zeitung (1892). nos 5, 6 et 7. H. zu Solms-Laubach. L'eber die in den Kalksteinen des Kulm von Glàtzisch-Falkenberg in Schlesien erhaltenen strueturbietenden Pflan- zenreste {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd. XL1X). n° 4-5- Karl Pappenheim. Eine Méthode zur Bestimmung der Gasspannung im Splinte der Nadclbaume {Forts.). — John Briquet. Zur generischen Nomenclatur des Labiaten. n° 6. Karl Pappenheim. Id. {Schlass.). — 0. Kirchner. Protogynisch oder narbenvorreif? Revue générale de Botanique. (T. IV, n° 38, février 1892). Henri Jumelle. Recherches physiologiques sur les Lichens. — Dewévre et E. Bordage. Sur l'analyse photographique des mouvements des végé- taux. — A. Prunet. Revue des travaux d'anatomie végétale parus de juil- let 1890 à décembre 1891 {suite). 1. Cité en français p.ir le Professeur Drude in Betu r iget$ et D* Otlo Kuntse's Aenderungen der Systematischen Nomenclatur (Berichte d. deuts< b. Botan. Geaellscbaft, 17 novembre 1891). Part» I >«•« u.» . H, W »♦»*»»• >M«w N» 6. !g MARS 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. R.-H. Schmidt. — Ueber Âùfnahme ti?id Verarbeitung von fetten Oelen durch PJlanaen \ Sur l'absorption et l'élaboration des huiles grasses par les plantes], (Flora, 1891.) On ne sait que peu de choses sur les conditions de l'absorption des huiles grasses par les plantes et sur le cheminement de ces principes dans leurs tissus, pas plus que sur le mode d'emploi des réserves oléa- gineuses des graines au moment de la germination : c'est à l'étude de ces questions qu'est consacré le travail précité. 1. — L'auteur détermine d'abord les modifications qu'introduit dans les corps gras la végétation de diverses Moisissures, notamment les Aspergillus, Pénicillium et Phycomyces nitens. A cet effet, il sème les spores dans un milieu nutritif renfermant, d'une part les éléments minéraux essentiels (nitrates, ...), d'autre part, comme aliment car- boné, soit de l'huile d'amandes douces, soit de l'acide oléique pur, les solutions étant au préalable stérilisées. D'autres cultures ont reçu, au lieu de principes gras, de la glycérine ou du glucose.. Les spores se développent et le thalle fructifie parfaitement dans ces divers milieux, sauf cependant en présence de la glycérine, qui retarde la fructification et laisse les spores à l'état d'ébauche. Non que la glycérine exerce par elle-même un effet retardateur ou nocif; elle exige seulement, semble-t-il, la coexistence dans l'aliment de certaines substances nutritives minérales qui facilitent son incorporation dans la plante ; et en effet, la simple addition de tartrate d'ammonium, que ne renferment pas les solutions précitées, détermine la formation complète des spores en présence de la glycérine, comme en présence des autres principes carbonés. On voit que l'huile et l'acide oléique constituent, pour les espèces précitées, comme du reste pour divers autres Champignons, de bons milieux nourriciers. Mais ces Moisissures absorbent-elles l'huile en na- ture, ou bien émettent-elles une diastase dédoublante ou émulsionnante? Mùntz, par exemple, a bien trouvé des acides gras dans les produits de la germination des graines oléagineuses, mais non de la glycérine. Pour pénétrer plus avant dans cette question, l'auteur sème V As- pergillus niger dans la solution minérale, additionnée d'une petite quantité d'huile d'amandes douces parfaitement pure, laquelle consiste presque uniquement, on le sait, en trioléine. Lorsque la végétation est suffisamment développée, il dose dans la solution la glycérine et les acides gras qui peuvent avoir pris naissance. Or, il n'y a pas mise en liberté de glycérine, car le résidu de la solution nutritive évaporée ne donne pas lieu, en présence du bisulfate de potassium, au dégage- ment caractéristique d'acroléine; remarquons qu'il ne se forme pas non plus d'hydrates de carbone. Au contraire, des acides gras en pro- portion croissante prennent naissance, dosahles par l'eau de baryte. Il faut donc admettre que l'Aspergille exerce une action dédou- blante sur l'huile neutre, mais qu'elle consomme la glvcérine mise en liberté au fur et à mesure qu'elle est engendrée, tandis qu'une partie des acides gras demeure dans la liqueur. On peut aussi, au lieu d'huile, employer un savon, de l'oléate de sodium, par exemple, comme aliment carboné; mais la croissance de l'Aspergille y est moins active. 2. — Les cellules vivantes sont-elles perméables aux corps gras? C'est ce qui résulte des essais de l'auteur. Des Mousses, telles que le Barbu la rural/s, VAtrichum undulatum, ont été desséchées à la tem- pérature de 28 degrés : les cellules restent bien vivantes, comme l'at- testent le gonflement ultérieur du corps protoplasmique en présence de l'eau et sa plasmolvse par une solution de nitre. Plongées dans l'huile, elles en ont rapidement imprégné tous leurs tissus. Les Mousses ainsi gonflées ont été doucement exprimées dans du papier buvard, puis abandonnées dans l'eau. A l'examen microscopique, certaines cel- lules mortes se montraient plus particulièrement chargées d'huile; les autres en présentaient aussi, mais seulement en fines gouttelettes. L'acide oléique se comporte comme l'huile. Pour définir la marche de l'huile dans l'intérieur des jeunes plan- tules de Phanérogames, l'auteur fait une incision diamétrale dans la tige d'une plantule étiolée de Pois, qui a presque complètement épuisé ses réserves, et y introduit une bande de papier buvard imprégné du principe gras : l'huile, aussi bien que l'acide gras, montent lentement dans les espaces inlercellulaires et pénètrent ensuite clans la cavité des cellules. 11 est à remarquer que l'huile pure, tout à fait neutre, est moins rapidement absorbée que l'huile additionnée d'une petite pro- portion d'acides gras. 3. — Les membranes cellulosiques des tissus de réserve oléagineux, tels que ceux des graines, sont évidemment, comme les membranes dont il vient d'être question, perméables aux substances grasses. Dans les très jeunes plantules de Ricin, où l'hypocotyle mesure environ quinze millimètres, l'huile de l'albumen renferme en moyenne 8,72 "/0 d'acides gras libres, proportion qui augmente par la suite. Cette circonstance rend d'autant plus facile la marche de l'huile, du moins d'une partie, de cellule- en cellule jusqu'à son lieu d'emploi; mais il est bien évident que la proportion croissante d'acides gras nés pendant le développement im- plique un phénomène de dédoublement des corps oléagineux de réserve. XXII — On remarquera que, pendant la germination des graines oléagi- neuses, il n'y a pas production d'une quantité bien considérable d'acides gras libres; ceux-ci, après leur apparition, sont immédiate- ment engagés dans une élaboration ultérieure. En sorte que la phase à laquelle les principes gras contenus dans les plantules se réduisent à des acides libres est toujours une phase tardive du développement, à laquelle il ne reste plus qu'une très faible partie des réserves, fait qui s'observe aussi dans la végétation des Moisissures en présence de l'huile. E. Belzung. W. Sigmund. — Ueber fettspaltende Fermente i»i Pflansenreiche [Sur les ferments dédoublants des corps gras dans le règne végé- tal]. (Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissen- schaften. Wien, 1891.) Les résultats de ce travail complètent ceux dont il vient d'être parlé. En mettant au contact de l'eau, pendant vingt-quatre heures, de la poudre de diverses graines oléagineuses, telles que des graines de Brassïca, de Papaver, de Cucurbita, etc., prises à l'état de repos, l'auteur a trouvé à l'analyse, dans la liqueur, un accroissement sen- sible de la proportion d'acides gras, par rapport à ce qu'elle était dans la graine intacte. L'addition préalable de chloroforme ayant empê- ché l'intervention de toute Moisissure dans le phénomène, les acides nés dans ces conditions sont imputables uniquement à l'action d'un ferment soluble, car les ferments organisés suspendent leur action en présence des anesthésiques. Les graines sèches, portées à la température d'ébullition de l'eau, ont de même donné lieu ultérieurement, au contact de l'eau froide, à une petite quantité d'acides libres; mais cette formation n'a plus lieu quand les graines sont d'abord portées à 100 degrés dans l'eau même, ou du moins la proportion d'acides qui prend naissance dans ce cas est si minime qu'on peut l'attribuer à l'action connue des albuminoïdes sur les principes gras. Ces circonstances correspondent bien aux pro- priétés des diastases : celles-ci se détruisent en effet vers 80 degrés en présence de l'eau, tandis qu'elles résistent et conservent leurs pro- priétés sous l'influence d'une chaleur sèche de 100 degrés. Dans les graines en germination, conformément aux résultats du précédent travail, l'auteur a trouvé une beaucoup plus forte proportion d'acides gras que pendant la période de repos. De plus, le ferment de germination, envisagé dans des plantules préalablement desséchées à 35 degrés, paraît être beaucoup plus sensible à la chaleur sèche que celui des graines intactes, circonstance due sans doute à la réaction de l'un ou l'autre des produits nés de la transformation des réserves pen- dant le développement. E. B. XXI 1 1 — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botaniska Notiser. i . Th. M. Fries. Fgendoraliga sammanvâxningar bos barrtrâd. — F. R. Kjellman. De fanerogarna vâxternas meristem. — Rutger Sernander. Om de uplâridska torfmossarnes byggnad. — A. G. Kjellgren. De skogbilbande trâdens utbredning i Dalarnes fjâlltrakter. II. — Rutger Sernander. Genmâle. — Veit Brecher Wittrock. ( >m Pkragmites communis Trin. f. stoloniferan some british Viola forms. — James Saunders. South Wiltshire Mosses. - Rev. W. R. Linton. A new RuBus. Edmund G. Baker. Synopsis ol generâ and species ot Malveae (contint). — C. B. Clarke. On Epilolium Duriaei J. Gay. Isabella Giffbrd. — William A. Clarke. First records ot british flowering plants [contin.). — Shokt Noti s : E. A. Batters. Microchsete aeruginea sp. n.; G. Claridge Druce. Depironia mucronata in the Friendly Islands ; Arthur Bennett, Arenaria gothica Fries; H. N. Dixon. I lu- Mosses ol < 0. Donegal; A. G. More, Trichomanes radicans in Spain; A. G. More, Silène marilima growing inland; A. G. More. Vaccinium Vitis-id&a at low level. Malpighia (Vol. V). Fââc. I\ -V. D. Bernaroli e F. Delpino. Pseudanzia cl ï Camellia e
  • te des plantes de Madagascar (suite), — F. Heim. L'in- florescence de Y Eupatorium cannabinum. — H. Bâillon. Sur le genre Jlackelochloa. N° 8. — 16 AVRIL 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Léon Guignard. — Observations' sur l'appareil mucifère des Lami- nariacées. (Ann. se. nat. Bot., 7e s., t. XV, 1892, pp. 1 à 46.) Les canaux ou lacunes mucifères des Laminariacées, connus depuis longtemps, ont été examinés jusqu'ici surtout au point de vue des caractères que leur présence ou leur absence, leur position ou leur grandeur, fournissent à la distinction des espèces et des genres; ni leur mode de formation ni leur structure n'ont été l'objet d'une étude com- parative et approfondie. M. Guignard a étudié d'abord leur anatomie et leur développement, puis la mesure dans laquelle leur existence peut servir à la distinction des espèces ou des groupes dans la famille. De nombreuses figures intercalées dans le texte facilitent la lecture de cet intéressant travail. L'auteur a pris comme type le Lam. Cloustoni parce que les diffé- rentes parties de son thalle renferment des canaux mucifères, et que cette espèce est très abondante au Croisic, où il l'a étudiée à l'état frais. Le durcissement et la fixation par l'alcool laissent à désirer, car les coupes étudiées ensuite dans l'eau douce se gonflent et déforment leurs membranes. M. Guignard recommande l'emploi d'une solution d'alun de chrome dans l'eau de mer, qui lui a donné de bons résultats; cette méthode est précieuse et pourra servir dans nombre d'occasions. La coloration du mucilage s'obtient à l'aide d'un grand nombre de couleurs d'aniline. On sait que la lame du L. Cloustoni est annuelle, tandis que le stipe est vivace ; c'est au point d'union entre ces deux parties qu'une zone génératrice produit la nouvelle lame. Cette zone est le seul en- droit de la plante qui soit dépourvu de canaux mucifères ; c'est là seu- lement qu'on peut étudier l'origine et le développement des canaux, qui se différencient en deux directions opposées. On reconnaît, sur une coupe longitudinale, qu'ils naissent dans l'épaisseur des parois radiales des cellules de l'assise épidermique, sous forme de méats lenticulaires; ces méats, au fur et à mesure qu'ils grandissent, sont refoulés vers l'in- térieur par le cloisonnement plusieurs fois répété des cellules épider- miques. Les méats se remplissent de mucilage. Quand ils sont enfoncés dans le tissu cortical, on voit se différencier à leur base de petites cellules possédant un gros noyau dans un protoplasme dense, gris jau- nâtre, et qui présentent les caractères des éléments sécréteurs. Les autres cellules corticales environnantes n'ont pas changé d'aspect ; les xxx — cellules sécrétrices restent donc localisées vers la base de la cavité mucifère. Les cavités mucifères ne tardent pas à envoyer l'une vers l'autre des prolongements, toujours dans l'épaisseur des parois cellulaires, et, à i 2 cm. du point végétatif, tous 1rs méats communiquent entre eux. A 2 cm., le réseau mucifère occupe, dans l'écorcedu stipe, la position qu'il conservera définitivement] et c'est au-dessous de Inique le paren- chyme formera les couches concentriques annuelles d'épaississement. Le réseau a la même origine dans la lame, mais il est plus régulier,les mailles sont plus larges; il n'y a pas de communication d'une face à l'autre. Le mucus, sécrété par la plante en quantité considérable, ne s'é- coule pas directement à l'extérieur. Cependant des tubes nombreux se dirigent, de points quelconques du réseau, vers la surface du thalle, mais ils s'arrêtent constamment au contact de l'assise épider- mique; lorsqu'ils sont gorgés de mucus, ils peuvent même écarter les cellules épidermiques, mais ne traversent pas la cuticule. Ces tubes ne sont donc que de simples divertieulums. Des coupes tangentielles dans la lame montrent que les cellules sécrétrices sont réunies sur le réseau en groupes épais, qui affectent la forme de cupule, de nacelle, ou de tube plus ou moins complètement fermé. C'est pourquoi, sur les [coupes transversales, certaines cavités mucifères présentent des cellules sécrétrices, tandis que d'autres en sont dépourvues. Ces cellules sécrétrices ont un contenu très riche en granulations et, bien que celles-ci soient probablement en rapport immé- diat avec la formation île mucilage, certains réactifs, qui colorent le mucilage, restent sans action sur les granulations. La description précédente est empruntée au L. Cloustoni; elle s'applique, avec quelques variantes, aux autres espèces du genre, mais toutes ne sont pas aussi bien pourvues sous le rapport de l'appa- reil mucifère. C'est ainsi qu'en 1S55, M. Le Jolis a scindé le L. digi- taia Lamour. (Hafgygia Ki'itz.) en L. Cloustoni qui possède des canaux dans toutes les parties de son thalle, et L. flexicaulis qui n'en a pas dans le stipe. Cependant MM. Agardh, Le Jolis, Kjellman ne sont pas d'accord sur l'importance à accorder à l'appareil sécréteur. M. Guignard, prenant le L. saccharina et le L. Cloustoni comme exemples, explique d'où viennent leurs contradictions, en montrant tpie le réseau, suivant les points considérés, est à mailles très larges OU à mailles très étroites; par conséquent, les coupes pourront, pour une même espèce, sur un même thalle, présenter d'apparentes différences qu'une étude plus approfondie fera disparaître. M. Guignard expose deux manières de grouper les Laminaires, XXÏI l'une dans laquelle la présence et la répartition de l'appareil muci- fère sont considérées comme des caractères de premier ordre, l'autre dans laquelle ces mêmes caractères sont subordonnés à ceux tirés de la morphologie externe. Nous résumons cette dernière manière, qui concorde mieux que les groupements établis par les auteurs, dans le tableau suivant : I. Lame divisée. A. Canaux mucifères dans le stipe et dans la lame. i. Laminaria Clous toni Edmonston ; 2. L. Gimneri Foslie ; 3. L. An- dersoni Aresch. ; 4. L. Ruprechti Aresch.; 5. L. pallida Grév. ; 6. L. atro/ulva). Ag; 7. L. nigripes J. Ag. B. Pas de canaux mucifères dans le stipe et dans la lame. 8. L. digitata Lamour. (L. flexicaulis Le Jolis pro parte)] 9. L. sténo- phylla). Ag". ; 10. L.fissilis). Ag. II. Lame entière. A. Canaux mucifères dans le stipe et dans la lame. 11. L. japonica Aresch. ; 12. L. Sinclairi Harv. ; 13. L. Rodriguezii Bornet; 14. L. radicosa Kjellm.; 15. L. longicruris La Pyl. ; 16. L. cuneifolia]. Ag. ; 17. L. solidimgiila}. Ag. B. Pas de canaux mucifères dans le stipe ; canaux dans la lame. 18. L. saccharina Lamour. ; iq. L. caperata La Pyl. {non J. Ag.) ; 20. L. ensiforntis J. Ag. ; 21. L. hieroglyphica J. Ag. ; 22. L. sessilis J. Ag. {Protophyllum apodum Rostaf.). C. Pas de canaux mucifères dans le stipe ni dans la lame. 23. L. Agardhii Kjellm. [L. caperata}. Ag.) ; 24. L. maxima (Gunn.) J. Ag. ; 25. L. angusiata Kjellm. ; 26. L. Peterseniana Kjellm. C. Sauvage au. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des Sciences naturelles. Botanique (7e sér., t. XV, n° 1, mars 1892). Léon Guignard. Observations sur l'appareil mucifère desLaminariacées. — Emile Bescherelle. Musci yunnanenses. Enumération et description des Mousses récoltées par M. l'abbé Delavay en Chine, dans les environs d'Hokin et de Tali (Yun-nan). Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd IX, Generalversammlungs-Heft, 1). P. Ascherson. K. }. Maximowicz. — 0. Drude. August Schenk. — S. Schwendener. Cari Wilhelm v. Nâgeli. — J. B. de Toni und Julius Pao- letti. Beitrag zur Kenntn'iss des anatomischen Baues von Nicotiana Taba- cum L. — Georg F. L. Sarauw. Versuche ûber die Verzweigungs- Bedingungen der Stûtzwurzeln von Selaginella. — H. Solereder. Ueber X.XX1I die Versetzung der Gattung Mèlanantkus Warp, von den Phrymaceen zu den Solanaceen, — P. Magnus. Ueber daâ Auftreten der Stylosporen bei don Uredineen. Botanical Gazette. (Vol. KVII, iv 3, mars 1892.) Charles Robertson. Flowers and [nsects. \ II. — Alice Carter. Evolution in methods of pollination {Concluded . --- F. D. Kelsey. F. W. Anderson, — F. Renauld .nul J. Cardot. Enumeration of the Kansas Mosses. — Moto* worthv anatomical and physiological researches : Conway Mac Millan. ( hular structure of Casuarina suberosa; A contribution to the knowledge of nuclcar mechanics in the sexual ami otlicr reproductive cells of plants: Théo. Holm. Munit spots on hâves. — BRIEFER ARTICLES : Stanley Coulter. Cleistoganiy in the grenus Polygonum; J. C. Arthur, Cultivant the ascosporous form of yeast. Botanische Jahrbùcher fur Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie (XIV). Fasc. 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Ueber Mooraus- briiche. — E. Warming. Geschichtc der Flora Grônlands. Antikritische Bemerkungen zu A. G. Nathorst's Aufsatz. — P. Magnus. Ein kleiner Beitrag zur Kcnntniss der parnsitischen Pilze Kleinasiens. — R. Keller. N'eue Standorte und Formen orientalischer Potentillen. — BEIBLATT n" ja. L. Wittmack. Die von Bernouilli und Cario (866-1878 in Guatemala gesammelten Bromeliaceen ; I. Urban, Der kônigl. botan. Garten und das botanische Muséum in Berlin in denjahren 1878-1891. Revue générale des sciences pures et appliquées. (2,° ann., n° 5, 15 mar^ 1892.) C. Sauvageau. Le Pourridic de La Vigne et des arbres fruitiers, d'après M. P. Viala. ***** - J ««rtc*. tôt* . 2^, ft, »«.fcrt R**è«r*M. N° 9. — 1" MAI 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Georg Klebs. — Ueber die Bildung der Fortpflanzungszellen bei Hyclrodictyon utriculatum Roth [Sur la formation des cellules reproductrices chez /'Hyclrodictyon utriculatum Roth]. (Botanische Zeitung, 1891, n08 48, 49, 50, 51, 52.) § I. — Structure de la cellule. Une cellule d' * Hydrodictyon représente un individu autonome ca- pable de se multiplier pour son propre compte. La paroi cellulaire a une épaisseur variable suivant l'âge et suivant les conditions extérieu- res; sa face externe est cutinisée; sa face interne, lisse dans les condi- tions normales, présente des protubérances vers l'intérieur, sous diffé- rentes influences (saison avancée, solution de maltose). Le suc cellulaire est abondant et le potoplasme forme un revête- ment assez délicat, composé de trois couches, déjà vues par Alex. Braun, et que Klebs appelle couche extérieure, couche plasmique, et paroi vacuolaire. La couche moyenne renferme le corps chlorophyl- lien, de forme variable suivant les circonstances : dans les cellules affamées, c'est un réseau grossier, à mailles larges, à filaments étroits, un peu élargis en leurs points de rencontre ; dans les cellules bien nourries, c'est une couche régulièrement verte, interrompue ça et là par des espaces clairs, qui, par un examen attentif, se montrent comme un réseau à mailles étroites et à filaments épais. Dans une solution nutritive, cette disposition s'exagère, les ouvertures des mailles ne sont plus que de simples fentes ; elle correspond au réseau d'Artary (voir Jour?ial de Botanique, 1891, p. XLIX). Klebs, contrairement à Artary, a toujours trouvé, même dans les très jeunes plantes provenant de zoospores, une plaque chlorophyllienne trouée, et non pas entière. Les amylosphères sont formées d'un pyrénoïde anguleux ou ar- rondi, enveloppé d'une couche d'amidon. Leur multiplication n'est pas en rapport direct avec la nutrition, mais dépend de l'intensité de la croissance ; c'est seulement lorsque la cellule croît qu'ils deviennent plus nombreux ; ce ne sont donc pas, comme on l'a dit, de simples matières protéiques de réserve. Par contre, et d'ailleurs à un moindre degré, la grosseur des pyrénoïdes dépend de la nutrition ; on le con- state par des expériences dans l'eau ou dans des solutions salines ou sucrées, à la lumière ou à l'obscurité. Cependant l'auteur a vu les pyrénoïdes grossir dans une solution à 4 °/0 de glycérine, maintenue à l'obscurité pendant deux mois. Les noyaux sont inclus dans la partie de la couche plasmique in- terne au réseau chlorophyllien ; il n'existe aucune relation entre leur — xxxiv — position et celles des pyrénoïdes. Il n'y en a qu'un dans chaque zoos- port-; il se multiplie ensuite, l'intensité de ente multiplication comme celle des pyrénoïdes dépend «lu degré «le croissance, abstraction faite des cellules en voie de formation de zoospores. Sur le liais, les noyaux paraissent isolés, mais dans les cellules fixées par L'alcool, puis colo- rées, iK sont réunis l'un à l'autre par des cordons disposés en réseau. La couche de protoplasme qui entoure le sue cellulaire central est bien visible, soil naturellement au moment de la formation des zoos- pores, soit artificiellement par plasmi >lyse. Ordinairement elle est lisse, mais dans les solutions nutritives elle produit des protubérances par- fois développées pour se rejoindre des deux côtés opposés et cloisonner ainsi la vacuole centrale. §11. La formation d'amidon. Dans une cellule ^ Hydrodictyon, on trouve- l'amidon, non seule- ment autour des pyrénoïdes, mais encore dans le reste de la couche chlorophyllienne ; dans un précédent travail (Flora, l'auteur a employé a < ( suj< t 1- s expressions amidon de pyréno'ide et amidon réserve, mais actuellement il préfère à cette dernière c< lie d'amidon de stroma; la première sorte d'amidon est spéciale aux Algues et à VAn- IhoceroSy la seconde correspond aux grains d'amidon des plantes plus élevées; celle-ci, en faillie quantité pendant la « ace de la cel- lule, devient très abondante dans la couche chlorophyllienne quand la croissante est terminée. L'amidon de pyrénoïde ne parait pas en relation aussi directe avec la nutrition et l'utilisation, et même une fois formé il ne subit vraisem- blablement guère de variation. En effet, Klebs, dans les conditions de vie normale, n'a jamais vu de pyrén< ilde sans s> m envel< tppe d'amidon ; celle-ci est cependant attaquée par un long séjour à l'obscurité. Au point de vue physiologique, l'amidon de Strom i et l'amidon de pyrénoïd' aportent très différemment ; sous L'influence des sels nu- tritifs, le premier disparaît tandis que le deuxième reste intact. Il est sur- prenant que cette disparition de l'amidon se fasse beaucoup plus vite dans les cellules placées dans des solutions nutritives, a la lumière, et par conséquent pouvant assimiler, que dans des cellules pla dans l'eau et à l'obscurité. Ce fait, d'apparence quelque peu paradoxal, Ut eue expliqué de la manière suivante : les sui -... des solutions salines ne peuvent être Utilisés, dans la synthèse des ma- tières protéiques, qu'av< c l'aide des hydrates de carbone; dans le , de la ' ion dans les solutions salines, la formation de ces matières protéiques est si intense que les hydrates de carbone provenant de l'assimilation directe à la lumière diffuse ne suffisent plus, et que l'ami- don de stroma est alors employé. / suivre.) Ç. S.v \ ageau. xxxv PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1892). n° 10. Robert Coesfeld. Beitrâge zur Anatomie und Physiologie der Laub- moose. nos 11 et 10. Robert Coesfeld. Id. (Forts.). — R. Hartig. Ueber Dickenwachsthum und Jahrringbildung. Botanisches Centralblatt (Bd. XL1X). nos io-n, 12. Gustav von Scblepegrell. Beitrâge zur vergleicbenden Anatomie der Tubifloren {Forts.). — Paul Knuth. Blùtenbiologische Herbstbeobachtun- gen {Forts.). n° 13- G. von Schlepegrell. Id. {Forts.). — Emil Nickel. Weitere Bemerkun- gen ûber « Narbenvorreife ». Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VIII, fasc. i, 1892.) Ant. Magnin. Notice sur Ch. Veulliot. — Léon Rolland. Essai d'un ca- lendrier des Champignons comestibles des environs de Paris {Suite.). — Em. Bourquelot. Sur la répartition des matières sucrées dans le Cèpe comestible {Boletus edulis Bull.) et le Cèpe orangé (Boletus aurantiacus Bull.). — E. Lecœur. Le Botrytis tenella, parasite de l'Anthonome et delà Chématobie. — Prillieux et Delacroix. 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On the spécifie rank of Potamngeton Zicii. — William A. Clarke First records of british flowering plants (contin.J. — Short Notes : Edw. S. Marshall, Rosa involuta Smith, var. Doniana (Woods) in F. Sussex; Gcntiana AntarellaL,. var. pféBcox Rat.; S. A. Stewart, Lowest limit of Vaccininm Vitis-idssa in Ireland; A. H. Wolley Dod. Sonchus palustris L. ; Alex. H. Delap. Tri- chomanes radiants in Co. Tyroue. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIf' ann. nu 3, mars 1892.) A. Kerner v. Marilaun. Ueber Rubus cancellatus Kern. — J. Freyn. Planta novs» Orientales. II (Forts.). — R. v. Wettstein. Untersuchungen ùber Pflanzen der Gsterreichisch-ungarischen Monarchie. I. Die Arten der Gattung Gcntiana aus der Section Endotricha Frol. {Forts.). — H. Sa- bransky. Weitere Beitrage zur Brombeerenflora der Kleinen K irpatlu n [Forts,). Revue générale de Botanique t. 1\ . 15 mars. Leclerc du Sablon. Sur les tubercules des Equisétacées. — Henri Ju- melle. Recherches physiologiques sur les Lichens. — Léon Boutroux. Revue des travaux sur les Bactéries et les fermentations parus pendant l'année 1800. — a. Prunet. Revue des travaux d'anatômie végétale parus de juillet 1890 a décembre 1801 [suite . 15 avril. A. Prunet. Contribution à l'étude des relations entre les plantes et les insectes. — J. Hervier. Sur quelques plantes d'Espagne récoltées par M.E. Revcrchon. — Henri Jumelle. Recherches physiologiques sur les Lichens (suite. — Léon Boutroux. Revue des travaux sur les Bactéries et les fer- mentations parus pendant l'année i>soo {fin). — A. Prunet. Revue des travaux d'anatômie végétale parus de juillet 1890 à décembre 1891 (suite). N" 10. — 16 MAI 1892. Supplément au Journal de Botanique. : BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Georg Klebs. — Ueber die Bildung der Fortpflansungssellen bei Hydrodictyon utriculatum Roth [Sur la formation des cellules reproductrices chez /'Hydrodictyon utriculatum Roth\. (Botanische Zeitung, 1891, nos 48, 49, 50, 51, 52.) (Fin.) § III. — Epoque de la multiplication. Les zoospores, comme les gamètes, se forment en toute saison, sous la dépendance directe des conditions extérieures; c'est générale- ment le matin, de bonne heure, que les corps mobdes sortent des cel- lules ; c'est d'ailleurs là, on le sait, ce qui se passe chez beaucoup d'autres Algues. Dans une culture soumise pendant plusieurs jours à l'obscurité, c'est encore le matin de bonne heure que leur maturité est atteinte. Ce n'est cependant pas là une propriété définitivement fixée. Ainsi, dans les solutions de maltose, les zoospores se forment à l'obscurité, à des moments quelconques ; de môme à la lumière dans les solutions sucrées. § IV. — Débuts de la formation des zoospores. Comme l'ont vu Strasburger et Artary, la multiplication des noyaux est le premier signe de cette formation. Cependant, dans les cultures en solutions salines nutritives, cette multiplication se fait d'abord indépendamment de la formation des zoospores, de sorte que, quand celle-ci se produit, une nouvelle multiplication des noyaux n'est pas nécessaire. Dans les sporanges mûrs, on compte en moyenne 20 zoospores par 0,01 mmq., tandis que dans les cellules en voie de division, il n'est pas rare de compter 2 à 3 fois plus de noyaux; il y a donc plus tard diminution dans leur nombre, peut-être fusion entre eux. Les modifications de l'amidon sont moins faciles à suivre. L'ami- don de stroma se transforme en un grand nombre de très petits grains, donnant à la cellule un aspect terne, bien que le vert chlorophyllien soit à peine changé. Quant au pyrénoïde et à l'amidon qui l'entoure, ils disparaissent graduellement; le pyrénoïde ne jouerait donc pas un rôle comparable à celui du noyau, comme Schmitz l'avait dit pour le Cladop/wra, etc., mais serait une matière protéique de réserve uti- lisée pendant la formation des zoospores. § V. — Formation des soospores. Au début, la couche plasmique verte s'interrompt par de nom- breuses fentes, qu'une plasmolyse faible montre bien; ce phénomène n'intéresse pas la couche extérieure et la paroi vacuolaire, qui restent intactes. Les fentes, d'abord indépendantes l'une de l'autre, se rejoi- gnent, et délimitent des bandes vertes, longues ou courtes, droites ou ' — XXXVIII — courbées, simples ou branchues, dans lesquelles les noyaux paraissent comme des plages claires. Puis, ces bandes vertes se divisent de nou- veau et la couche plasmique devient tonnée par de petits polygones assez réguliers, contigus, séparés par des lignes claires, pourvus cha- cun d'un noyau; on dirait alors que la division a été .simultanée, tandis qu'elle a été successive. Le noyau, d'abord central dans chaque polygone, devient périphérique, formant une tache claire; au même point se différencient les 2 vacuoles pulsatiles et les 2 cils. l'eu de temps avant leur maturité, les zoosporcs sont encore réu- nies en un tout, par la couche membraneuse et la paroi vacuolaire, et il est probable que, déjà en ce moment, chacune d'elles est recouverte d'une couche membraneuse propre. Dans une solution saline à 3%! les cellules dans lesquelles les zoospores sont formées se contractent. les premières, puis celles dans lesquelles la division commence et enfin le plasmolyse s'exerce beau- coup plus tard dans les cellules végétatives, ("est donc que, pendant 1 1 formation des zoospores, la concentration du suc cellulaire diminue. Un peu plus té.: m un peu plus tard, la membrane commence à se gonfler, mais elle est arrêtée dans son extension par la cuticule. £ VI. — Mise'en liberté des zoospores et formation d'un réseau. Les zoospores en tablettes polygonales se meuvent lentement tout en s'arrondissant ; la diminution de pression qui se produit dans la c llule mère est l'une des causes de ce mouvement, car on peut le provoquer sur des zoospores non mûres, en entaillant la paroi de la cellule. Elles tremblottent plutôt qu'elles ne se meuvent. La couche membraneuse se dissout, tandis que la paroi vacuolaire reste inaltérée. Les tablettes polygonales sont reliées entre elles par des filaments protoplasmiqucs colorables par l'hématoxyline, et rendus bien visibles par l'iode qui contracte les zoospores ; c'est pourquoi, lorsque la cuti- cule se déchire sous l'influence du gonflement de la paroi de la cellule mère, les zoospores restent à leur place autour de la vacuole centrale; elles sont aussi maintenues par la pression de la vacuole centrale. Le mouvement des zoospores dure eu moyenne une heure; puis elii s se serrent l'une contre l'autre et se recouvrent chacune: d'une me ml .1 a ne ; il est probable que les filaments d'union entre ces cellules déterminent la fi irmatiou du réseau. Dès que chaque jeune cellule s'est un peu allongée, une amylos- phère devient visible; le chromàtophore, qui était une plaque, devient un manchon cylindrique fermé; deux vésicules, situées une à chaque. extrémité, constituent ledébut de la vacuole centrale. L'auteur n'a pas réussi à suivre les transformations dis iUux vacuoles pulsatiles des zoospores; mais il considère comme probable qu'elles sont indépen- dantes de la cavité centrale. XXXIX § VIL — Formation des gamètes. Le développement des gamètes est très semblable à celui des zoospores; mais le cloisonnement étant plus fréquemment répété, les éléments formés sont plus petits et plus nombreux ; la cellule prend souvent à ce moment une teinte jaune brunâtre. A l'inverse de la membrane du zoosporange, celle du gamétange se gonfle en un point limité, et partout autre part reste étroitement liée à la cuticule; tout le contenu cellulaire sort par l'ouverture qui se fait en ce point. Les gamètes se meuvent d'abord lentement, puis plus vigoureusement quand ils sont devenus tout à fait libres. Ils sont ovoïdes, possèdent un noyau, 2 cils, 2 vacuoles pulsatiles; on en trouve de doubles et de triples, à la suite de bipartitions incomplètes. Ils se conjugent 2 à 2 et l'auteur n'ajoute rien à ce que Pringsheim a publié autrefois sur ce sujet. M. Klebs compare ensuite les phénomènes qu'il a décrits chez VHydrodïctyon, à ceux que nous connaissons chez les Ulotkrix, Botry- dùan, Bryopsis, Cladophora, Saprolegnia, d'après les travaux de Dodel, Berthold, Strasbùrger et Rothert. C. Sauvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. X, fasc. 2, mars 1892.) H. Zukal. Ueber den Zellinhalt der Sehizophyten. — K. W. v. Dalla Torre. Dianthus glacialis var. Buchneri m., eine unbeschriebene Form aus den Central-Alpen. — P. Dietel. Zur Beurtheilung der Gattung Dior- chidium. — K. Schumann. Ueber die angewachsenen Blûthenstânde- bei den Borraginaceae. — W. Wahrlich. Einige Détails zur Kenntniss der Sclerotinia Rhododendri Fischer. — G. Lopriore. Die Schwârze des Getreides, eine im letzten Sommer sehr verbreitete Getreidekrankheit. — G. Lopriore. l>ber die Reg-eneration gespaltener Wurzeln. — H. Rode- wald. Ueber die durchosmotische Vorgânge môgliche Arbeitsleitung der Pflanzen. — P. Ascherson. Hygrochasie und zwei neue Fâlle dieser Erscheinung*. Botanical Gazette. (Vol. XVII, n° 4, avril 1892.) George E. Stone. A simple self^registering auxanometer. — Conway Mac Millan. Suggestions on the classification of the Metaphyta. — Byron D. Halsted. Fungi common to wild and cultivated plants. — Noteworthy anatomical and physiological researches : Rodney H. True, The stem and leaf of Mosses; Théo. Holm, Anatomy of the stolons of Grammes; Théo. Holra, Studies upon germination. — Briefer articles : John M. Holzin- ger, The identity of Asclepias stenophylla and Acerates auriculata; A. Commons, Bartram's Oak; E. E. Gayle, The spines of Cenchrus tribu- loi de s. XI. Botanische Zeitung (1892). nos 13 et 14. G. Karsten. Beitrag zur Lntw ickelungs^eschichtc einiger Gnelum- Arten. n° 15. G. Karsten. Id, (Schluss). — E. Zacharias. Einig-e Bcmerkungen zu Guig-nard's Schrift « Nouvelles études sur la fécondation ». Botanisches Centralblatt (Bd. L). n"s 1 et 2. Gustav v. Schlepegrell. Beitrâge zur vergleichendcn Anatornie der Tubiiloren (Forls.). n° 3- Vincenz Lachner-Sandoval. Beitrag zur Kenntnissder Gattung Roxbur- gkïa, — F. Stephani. Ilepatic.e novyxis. — P. Magnus. Zur Kenntniss der Verbrëitudg einiger Pilze. Botanische Zeitung (1892 n 16. B. Stange. Beziehungen zwischen Substratconcentration, Turgor und W .uhstluim bei einigen phanerogamen Pflanzen. — H. Hoffmann. Cul- turversuche iiber Variation. n" 17. B. Stange. ld. 1 Forts.). — A. Hansen. Bericht Qber die ncuen bota- nischen Arbeitsrâume in der zoologîschen Station zu Neapel. ny 18. B. Stange. Li. {Forts.). — K. Schuuaann. Cari Friedrich' Schraidt. Botanisches Centralblatt [Bd. L). n" 4. Vincenz Lachner-Sandoval. Beitrag zur Kenntniss der Gattung Roxbur- o-ia {Forts. . n° 5. V. Lachner-Sandoval. /./. [Sc/tluss). — Friedr. Reinitzer. Ueber den Gerbstoffbegrirf. n" 6. Nicolaus Rusche. Ueber Kohlenbildung. Botaniska Notiser. (i.^wj, fasc. .;. P. G. E Theorin. Hymenomycetes Falunenses, — Otto Westerlund. Nâgra vâxtgeografiska uppgifter frân Lule elfdal och angrânsande delar af Lule Lappmark. — J. Hulting. Lichettes nonnulli Scandinavie. II. — Gust. 0. A : n Malme. Lichenologïska Notiser. 1, lût exempel [>à antago- nistisk symbios mellan tvenne lafarter. Il, Nâgra ord mu lafvegetationen vid Vettern. — T. Hedlung. Nâgra ord om substratets betydelse for Lafvarne. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. (T. 31, -•" part., 1.) P. E. Paque. Notice sur le P. Chr. Scbmitz S. J. — C. H. Delogne. jaricinées non relevées dans les tomes \ et IX du SyU tng rum hucusque cognitorum de M. P. A. Saccardo. — E. de Wildeman. Les récentes recherches as comment ces noyaux femelles se sont ainsi transportés dans la cellule mâle. Plus tard, on ne trouverait plus, dans le proto- plasme de cette cellule génératrice, que huit noyaux homogènes; M. Karsten les interprète comme provenant de la fusion des noyaux mâles et femelles. Ces œufs, ou cellules embryonnaires, augmen- teraient de nombre à leur tour, s'entoureraient d'une couche proto- plasmique, d'une membrane, puis deviendraient libres dans le sac. Cette description, on le voit, est criblée de lacunes, et se rapporte à des faits qui n'ont guère de rapport avec ce que nous savons des autres plantes; l'auteur est d'ailleurs le premier à le reconnaître. Les sacs embryonnaires non visités par les tubes polliniqucs restent au stade des cellules primordiales, puis disparaissent. Après l'entrée du tube polliniqùe dans le sac, la couche protoplas- mique pariétale se cloisonne; bientôt le sac est rempli de cellules ren- fermant chacune l'une des cellules primordiales. L'endosperme com- prime de plus en plus le nucelle et le remplace. Il débute vers l'extré- mité chalazienne, s'accroît vers le haut du sac et refoule les cellules embryonnaires. Celles-ci sont d'ailleurs fort difficiles à suivre à cause de leur grande ressemblance avec les cellules d'endosperme. Quelques cellules embryonnaires s'allongent en tube et pénètrent dans l'endos- perme dans la direction de la chalaze ; leur protoplasme est surtout abondant vers l'extrémité inférieure et renferme un noyau; ce tube serait un proembryon. On voit ensuite un autre noyau tout â fait à l'extrémité inférieure du proembryon; il s'entoure de protoplasme, devient une cellule qui se cloisonne dans différents sens et donne l'embryon; le reste du proembryon serait donc un suspenseur. Bientôt les deux cotylédons apparaissent. — XLVII — Bien que deux noyaux générateurs pénètrent dans un sac embryon- naire, que plus tard chacun d'eux se divise en huit et que les cellules embryonnaires se divisent à leur tour, autrement dit, bien que tout soit disposé pour favoriser la polyembryonie, l'auteur n'a jamais vu qu'un seul embryon définitif. Les phénomènes préliminaires à la fécondation, chez le Gnetum\ sont donc beaucoup plus réduits que chez YEphedra, puisqu'il n'existe ni cellules du col, ni cellules de canal, etc., plus simples aussi que chez le Welwïtschia d'après ce que nous en ont appris les recherches déjà anciennes de Hooker ; le Gnetam serait ainsi le genre le plus élevé parmi les Gnétacées. La multiplicité des sacs embryonnaires, au début, est un point de rapprochement avec les Casuarina (Voy. Jour- nal de Botanique , 1891, p. cix). Les phénomènes décrits par M. Karsten sont donc d'un grand inté- rêt ; toutefois, ils sont si différents de ceux qui ont été constatés chez les plantes étudiées jusqu'ici qu'ils devront être complétés et vérifiés avant de devenir classiques. C. Sauvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. 7e sér., t. XV, n° 2, 3, 4. E. Bescherelle. Musci Yunnanenses. Enumération et description des Mousses récoltées par M. l'abbé Delavay en Chine, dans les environs d'Hokin et de Tali (Yun-uan) {Suite). — W. Russell. Recherches sur les bourgeons multiples. — E. Belzung. Recherches chimiques sur la germi- nation et cristallisations intracellulaires artificielles. Boletim da Sociedade Broteriana (IX, fasc. 2.). Jules Daveau. Cypéracées du Portugal (Suite). — J. Henriques. Notas phaenologicas : I, Observaçôes dos phenomenos periodicos dos vegetaes, feitas no Jardin botanico de Coimbra, nos annosde 1889-1891 ; II, O inverno de 1890 e a vegetaçào em Coimbra. — Catalogo de plantas da Africa por- tugueza colhidas por Capello e Ivens (Angola), F. Quintas (Ilha do Prin- cipe e S. Thomé). — Joaquin de Mariz. Subsidios para o estudo do flora portugueza. Composite. Botanical Gazette. (Vol. XXIV, n° 5, mai 1892.) John M. Coulter. Sereno Watson. — D. M. Mottier. On the archego- nium and apical growth of the stem in Tsuga canadensis and Pinus sylves- — Xl.VMI Iris. — B. M. Duggar. Germination of tlie teleutospores of Ravenelia CassLTcoIa. — L. H. Bailey. Notes on Car ex. XVI. — Geo. F. Atkinson. An automatic device for rolliog culture tubes ol autrient agar agar. — Brii.ii k articles : J. M. Holzinger, l'hc identity oiAselepias stenophylla ami Acerates auriculata; Conway Mac Millan. The embryo-sac of tlie Me- tasperme ; J. W. Toumey, A bit of tlie ilora of Central Arizona. Botanische Zeitung. n0' IQ. B. Stange. Beziehungeo zwischen Substratconcentration, Turgor und Wachsthum beî einigen phanerogamen Pllanzen (Forts.). — E. Chr. Hansen. Kritische Untersuchungen ûber einîge von Ludwig und Brefcld beschriebene Oidium- und Uefenfbrmen. n° 20. B. Stange. II. (Forts.). — W. Rothert. Ueber Sclerotium hyirophilum Sacc, eiaen sporenlosea Pilz. Botanisches Centralblatt (Bd. L). n° 7. Ferdinand v. Mueller. Note on botanical Collections. n° 8. H. Solereder. Ueber die Verwandtschaftsverhâltnisse der Acanthaceen- Gattung Somalia Oliv. Hedwigia (1892, fase. 3. . 0. Pazschke. Erstes Verzeicbniss der von E. Ule in den Jahren 1883-87 in Brasilien gesammelten Pilze. — J. Schroeter. Pilzkraokhehen des Weinstockes in Schlesien. — F. Stephani. Hepatic» a/ricana. III. Cap, Natal, Transvaal. — P. A. Karsten. Fragmenta myeologica. XXXV. — J. Bresadola. Massospora Siaritaii n. sp. — C. A. J. A. Oudemans. Marcis- mius archyropus (Persoon) Frics. — A. Bottini. Beitrag zur Laubmoosflora des Montenegros. Jahrbùcher fur wissenschaftliche Botanik. (Vol. XX11I, fasc. 4, mai [892.) M. 0. Reinhardt. Das Wachsthum der Pilzhyphen. Ein Beitrag zur Kenntniss «les Flâcheowachsthums vegetabilischer Zellmembranen. — Wilh. Raatz. Die Stabbildungen Im secundàren Holzkôrper der Bâameund die Initial ntheorie. — J. Grtiss. Beitrâge zur Biologie derKnospe. N" 13. — Ier JUILLET 1892. Supplément au Journal de Botanique. rinvwr BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. A. Dodel. — Beitrag sur Morphologie und Entwickelungsgeschichte der Stàrkekôrner von Pellionia Daveauana [Morphologie et déve- loppement de l'amidon du Pellionia Daveauana]. (Flora, 1892, avee une planche double). La tige verte du Pellionia, une Urticée herbacée, très riche en grains d'amidon de grande taille, montre nettement les rapports entre corps chlorophylliens et grains amylacés aux diverses phases du déve- loppement, ou plus exactement dans les diverses régions de la tige considérée. Au sommet du membre, les grains d'amidon inclus dans les corps chlorophylliens sont d'abord arrondis, puis plus ou moins régulière- ment ovales et à hile excentrique. Peu de temps après, ils traversent le grain vert, qui se trouve ainsi constituer une calotte, croissent par apposition au seul contact de cette dernière et cessent bientôt de s'agrandir du côté opposé. La partie extra-chlorophyllienne se montre alors recouverte, tota- lement ou partiellement selon l'âge du grain, d'une fine pellicule inco- lore protoplasmique; de pareilles membranes se voient d'ailleurs fréquemment, comme l'on sait, dans les grains de chlorophylle en voie d'altération, qui prennent alors l'état vésiculaire. Dans les parties âgées de la tige, les calottes chlorophylliennes se réduisent à une mince enveloppe verte et même disparaissent intégra- lement, les états les plus divers pouvant d'ailleurs se rencontrer dans une seule et même cellule. S'il en avait été besoin, on aurait trouvé dans cette plante un exemple de plus de la destruction entière de grains de chlorophylle, dans des cellules actuellement en pleine activité, destruction corrélative de la formation même du grain d'amidon. L'auteur remarque, comme le montre la série des états depuis le premier âge, c'est-à-dire depuis le moment où le grain vert existe seul, sans inclusion appréciable, que les calottes chlorophylliennes s'accroissent progressivement, aussi longtemps que le grain d'amidon lui-même. D'autre part, on vient de voir que lorsque la croissance cesse, la calotte verte se résorbe et le grain d'amidon se trouve, par cette résorption même, acquérir sa taille définitive. Pourquoi dès lors ne pas admettre, ces faits étant connus (et il nous serait facile d'en rappeler d'analogues), que le grain d'amidon pro- vient non d'une sorte de sécrétion du corps chlorophyllien, mais de la transformation même de la substance de ce dernier, l'amidon étant le seul produit figuré de ce dédoublement. Comment d'ailleurs pourrait- on interpréter différemment les nombreux cas où un grain de chloro- phylle, récemment constitué et sans inclusion, fait place à un grain d'amidon, simple ou composé, si bien qu'il m- subsiste plus trace du corpuscule vert premier. Au lieu d'attribuer l'hydrate de carbone à L'assimilation du carbone par le pigment vert, il sérail beaucoup plus rationnel de l'envisager comme le produit d'une sorte dedégénéres- cence du corps chlorophyllien, ce qui établirait, entre le grain d'ami don et le grain vert, des rapports précisément inverses de ceux que nous avons indiqués pour la phase de formation des grains de chloro- phylle, l'ensemble définissant un cycle réversible. Et cette réversibilité nous semble résulter du mode même de résorp- tion des grains d'amidon du Pellionia. Remarquons en effet, pour revenir au travail qui nous suggère cette digression, que la digestion a lieu par toute la surface libre du grain, c'est-à-dire par la portion extra-chlorophyllienne, qui s'amincit progressivement en pointe, tan- dis que l'autre ci institue un petit noyau entouré de matière verte ; puis, lorsque la pointe amylacée a disparu, il reste une masse chlorophyl- lienne qui englobe le noyau d'amidon restant: enfin, celui-ci dispa- raissant à son tour, le grain vert se trouve reconstitué, rappelant la structure première. E. Belzung. O. Frank. — Uber den Dimorphismus der Wurzelknô lichen der Erbse [Sur le dimorphisnte des tubercules radicaux du Pots], (Berichte der deutschen botanischên Gesellschaft, Band X, Ileft 3, avec une planche). L'auteur met en lumière une circonstance particulière de la sym- biose des Légumineuses et corrige par là une interprétation erronée de Praznv iwski. On sait que dans [es tubercules naissains des ra le ces plann-s se rencontrent en abondance les cellules bai tériformes du Rhisobium Leguminosarum en voie active de division. Dans les tubercules adultes, { léments, devenus bactéroïdes, ont pris la forme caractéristique d')V mais on y remarque aussi des cellules bactériformes non dégénén encore en voie de multiplication, et qui y subsisteront même plus tard, quand les vrais bactéroïdes auront disparu. Le contenu d< ces derniers est différencié en deux parties : l'une périphérique, tble en bleu clair parle bleu d'aniline, et de nature albuminoïde; l'autre centrale, cous' 1 un ou plusieurs corpuscu ritables inclusions, colo- rables en bleu pâle par le même réactif. LI Indépendamment des tubercules à bactéroïdes ordinaires, le Pois en offre une seconde forme, distincte non seulement morphologique- ment, mais encore chimiquement. Le Pois, une fois arrivé à complet développement, montre sur sa racine, d'une part les tubercules arrondis et simples, qui repré- sente la forme commune; d'autre part des tubercules plus allongés, ramifiés dichotomiquement et localisés vers l'extrémité supérieure du pivot, ainsi que sur les radicelles qui s'en détachent. Ces tubercules coralloïdes ont leurs cellules remplies d'un contenu qui, au premier abord, paraît essentiellement constitué de grains d'ami- don ; à un examen plus attentif, on voit que chacun de ces derniers est inclus dans un corpuscule arrondi ou ovale. Ces grains se colorent par l'iode en rouge brun; en présence des colorants ordinaires du proto- plasme, ils demeurent inaltérés : c'est ainsi que le bleu d'aniline colore uniquement la région périphérique de ces bactéroïdes arrondis; l'acide sulfurique, le chloral, dissolvent les grains inclus. De plus, entre les nichols croisés, ils se comportent comme de vrais grains d'amidon, dont ils offrent déjà l'aspect ordinaire ; mais l'extrait de malt ne les attaque pas. Etant donné l'ensemble de ces caractères, l'auteur a pu assimiler les grains en question à de l'amylodextrine et non à une matière protéique, comme le voulait Prazmowski; en sorte qu'il faut distinguer clans le Pois des- tubercules à albuminoïdes et des tuber- cules à amylodextrine. Du reste, tandis que les premiers renferment 6,9 % d'azote, les seconds n'en contiennent guère que 4,8 %• Dans le très jeune âge, les futurs tubercules à amylodextrine ren- ferment, comme les autres, les éléments bactériformes ordinaires; mais, comme on vient de le voir, leurs métamorphoses ultérieures sont diffé- rentes. Il est remarquable que, dans ces mêmes tubercules adultes, on rencontre, à côté des bactéroïdes à amylodextrine, des bactéroïdes ordinaires à albuminoïdes, lesquels se distinguent immédiatement des précédents en ce que leur contenu se colore entièrement par le bleu d'aniline. Si les tubercules à albuminoïdes les mieux caractérisés sont totale- ment exempts de bactéroïdes à amylodextrine, l'auteur a cependant observé quelques cas, rares il est vrai, où ces derniers se trouvaient en petit nombre associés aux bactéroïdes normaux. Il reste à savoir si la formation surnuméraire qui vient d'être relatée est ordinaire chez le Pois; car l'auteur n'en a observé jusqu'ici qu'un petit nombre de cas, avec grandes variations dans le nombre des tubercules à amylodextrine. Toujours est-il que la destinée de ces der- niers est la même que celle des tubercules ordinaires. M. Frank incline à croire, mais ce n'est là qu'une hypothèse, que te — III — l.s éléments à amylodextrine sont des bactéroïdes dégénérés et trans- formés par la plante qui les renferme, au point que le dépôt de l'hy- drate de carbone serait plutôt attribuable à la Légumineuse qu'aux bactéroïdes? E. Bblzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. X, fasc. 4, mai [892.) W. Detmer. Untersuchungen ûber intramoleculare Athmung der Pflanzen. — W. Schmidle. Ueber einige neue und sclten beobachtete Formen einzelliger Algen. — A. Scherffel. Zur Kenntniss einiger Arten 11 l'héraatoxyline à celle de la chromatine. Après l'essai des matières colorantes et des réactifs chimiques généralement usités à cet effet, M. Zukal conclul que les granulations du Tolypothrix se com- portent comme la chromatine et, par suite, sont de vrais noyaux. A ceux qui, peut-être avec quelque raisin, trouveraient ces caractères insuffisants pour accorder aux granulations la valeur de noyaux, l'au iiur répond que l'absence des phénomènes de karyokinèse s'explique par suite menu- du rang inférieur que les Cyanophycées occupent dans la classification D'ailleurs les noyaux des cellules internodales des Chat s Nitella&e multiplient aussi par fragmentation et non par division proprement dite. Quant à la position des granulations (ou noyaux) elle est, chez les différentes Cyanopnycées, variable suivant le moment considéré : elle est tour à tour « indifférente, polaire ou équatoriale », mais il serait dif- ficile de due si elle est en rappoi t c< instant avec la bipartition cellulaire. Les Cyanophycées ont-elles des chromati >phores? Schmitz, L'auteur du terme, le nie; au contraire, Zopf, Lagerheim, Hansgirg en ont dé- crit, mais, il faut bien le dire, chez des espèces peu typiques. D'apn Zacchai ias, Dein< ga, Zukal, le contenu cellulaire comprend une partie périphérique colorée et une partie centrale incolore; la première r< pré- senterait un chn >ra itophore. L'auteur termine pai une comparaison avec les Bactériacées, non d'après ses propres observations, mais d'après ce que les auteurs ont dit de la présence et de la naissance des spores endogènes; il n'hésite pas à comparer les « cellules nues » contenues dans les cellules des anophycées (Nos s), aux endi ispores des Bactéries et il \oit par suite- disparaître la barrière qui séparait les deux grands groupes hizophytes. C. Sauvage au. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Arbeiten aus dem koenigl. botanischen Garten zu Breslau. (Vol. I, fasc. i.) K. Prantl. Das System der Farne. — Werner Pomrencke. Vergleichende Untersuchungen ùber den Bau des Holzes einiger sympetaler Familien. — Cari Mez. Spicilegium Lauraceanum. I. Versuch einer pfianzengeographis- chen Anordnung der tropisch-amerikanischen Lauraceen. II. Zusâtze zu meiner Monographie der amerikaiiisehen Lauraceen im Jahrbuch des Ber- liner Gartens, vol. V. III. Die mir bisher bekannt gewordenen Sammler- nummern (soweit sie Lauraceen betreffen) mit Bestimmungen. Beitraege zur Biologie der Pflanzen. (Vol. V, fasc. 3.) Max Scholtz. Die Mutation der Blûthenstiele der Papaver- Arten und der Sprossenden von Ampélopsis quinquefolia Michx. — Paul Siedler. Ueber den radialen Saftstrom in den Wurzeln. — F. Rosen. Bcitrâge zur Kcnntniss der Ptlanzenzellen. I. Ueber tinctionelle Unterseheidung verscbiedener Kernbestandtheile und der Sexualkerne. — G. Hieronymus. Beitrâge zur Morphologie und Biologie der Algen. I. Glaucocystis Nostochinearum Itzigsohn. II. Die Organisation der Phycochromaceenzellen. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (X, 5, juin 1892.) P. Klemm. Ueber die Aggregationsvergânge in Crassulaceenzellen. — H. Moeller. Bemerkungen zu Frank's Mittheilung ûber den Dimorphismus der Wurzelknôllchen der Erbse. — E. Crato. Gedanken ùber die Assimi- lation und die damit verbunde Sauerstoffausscheidung. — Paul Kuckuck. Ectocarpus siliculosus DUlw. sp. forma variàns n. f., ein Beispiel liïr aus- serordentlichî Schwankungen der pluriloculâren Sporangienform. — Ign. Urban. Blùthen-und Fruchtbau derLoasaceen. — M. Moebius. Bemerkungen ûber die systematische Stellung von Thorea Bory. — B. Frank. Ueber die auf den Gasaustausch bezûgliehen Einrichtungen und Thâtigkeiten der Wurzelknôllchen der Leguminosen. Botanical Gazette. (Vol. XVII, n° 6, juin 1892.) Sereno Watson. On nomenclature. — F. Stephani. The North American Lejeuness [Micro-Lejeunea Cardoii, Eu-Lejeunea Undcrwoodii, nn. spp.). — Charles Robertson. Flowers and Insects. VIII. — Aug. F. Foerste. The idendification of trees in winter. — A. P. Morgan. Two new gênera of Hyphomycetes : Cyliudrocladium gen. nov. (C. scoparium n. sp.), Syntke- tospora gen. nov. {S. electa n. sp.). — Briefer articles : W. E. Stone. The chemical composition of the nectar of the Poinseltia; S. N Rose- Motes on Asclepias glaucescens and A. elala ; A. S. Hitchcock. Some depau- perate grasses. — I.VI — Botanisches Centralblatt (Bd LI). n" i. M. Britzelmayr. Uas Genus Cortinarius. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. (n" 130, juin 1892.) H. Bâillon. Sur les fleurs de VAnomockloa marantoidea. — H. Bâillon. Les glumellules du Poa annua. — H. Bâillon. Une Graminée uniflore. H. Bâillon. Sur les péricarpes libres des Graminées. — H. Bâillon. L'inflo- rescence et le jTvnccée des Slellaster. — H. Bâillon. La fleur femelle de V Opina, — H. Bâillon. Sur l'organisation florale d'un Notylia, Journal of Botany. (Juillet 1892.) George Massée. A new marine Lichen ( Verrucaria Lrtevirens). — H. C. Levinge. Neotinea intacta in county (lare. — George Massée. Some west Indian Fungt [contin.). — G. E. H. Barrett-Hamilton and C. B. Moffat. — Rev. W. Moyle Rogers. An essay at a key to british Rubi {cottiin.). — Frederick J. Hanbury. Further .Notes on Hieracia m-w to Rritain (coutiu.), — William H. Beeby. On naturel hybrids. — Walter Waters Reeves. — William A. Clarke. First record oi british llnwering plants {contin.). — Short Noies : A. G. More. Rubus Chamasmorus as an irish plant; T. A. Preston, New Wiks plants; William Whitwell, List riding records. Oesterreichische botanische Zeitschrift. i.NLII6 année, n° 6, juin 1892.) F. Arnold. Lichenoloçrische Fragmente (Schluss). — Karl. Fritsch. Nomenclatorische Bemerkungen. II. Prunus cerasifera Ehrh. — R. v. Wettstein. Die Arten der Gattung Gentiana aus der Section « Endo- tricha » Frôl. (Forts.). — H. Braun. Ueber einig • kritische Pflanzen der Flora von Niederôsterreich. II. Gaiium Mollugo L. und dessen Formen (ScA/uss). — Anton Hansgirg. Vorlâufige Bemerkungen Qber die Algcn- gattungen Oclilocha?le Crd. und PhsBOphila llauck. — A. Topitz. N'eue ober- ôsterreichische Formen der Gattung Rubus. — J. Freyn. Piaula nova Orientales. II. (Forts.). Revue générale de Botanique. (n° 42, 15 juin 1 ->._•. Ed. de Janczewski. Etudes morphologiques sur le genre Anémone L. — H. Jumelle Recherches physiologiques sur les Lichens [suite). — E. Aubert. Recherches sur la respiration et l'assimilation des plantes te). — A. Prunet. Revue des travaux d'anatomie végétale parus de juillet 1890a décembre 1891 {suite . Paris. — J. Ucrsch, im ~, ri. Ucnforl-riochcreau. NcS 15 et 16. — Ier et 16 AOUT 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ed. Fischer. — Recherches sur certaines espèces du ge>ve Gymno- sporangium (Bulletin de la Société botanique suisse, II, 1892, pp. 25-29). L'auteur résume dans cette note une série d'observations et d'ex- périences qu'il a faites au Jardin botanique de Berne sur le Gymno- sporarigium confusion découvert en Angleterre par M. Plowright sur le Juniperus Sabina. Ce dernier porte donc bien deux Gymnosporan- giuiu distincts, le G. fuscum , qui ne forme ses écidiums que sur les P/rus, et le G. confusum-, qui forme les siens sur les Cratasgus Oxya- cantha et Cydônia vu/garïs. Les masses téleutosporiques gélatineuses et les téleutospores des deux espèces ne présentent que des différences assez faibles, mais ces différences s'accentuent dans la phase écidienne. En premier lieu le développement du G.fuscum est plus lent que celui du G. confus u m : ainsi les spermogonies du premier ne sont ordinairement développées que 13 à 19 jours après l'infection, tandis que 7 à 10 jours suffisent pour le second, et les écidiums se forment 4 mois environ après l'in- fection pour le G. fuscum, tandis que ceux du G. confusum se montrent déjà au bout d'un mois. En second lieu la forme des écidiums est très différente dans les deux espèces : ceux du G. fus-cum ont, comme on sait, un péiïdium conique, qui reste fermé au sommet et ne s'ouvre que par des fentes latérales; ceux du G. confusum, d'ailleurs plus petits, ont un péridium cylindrique, étroit, lacéré au bord. D'autre part, le développement des téleutospores du G. confusum se fait dans l'espace de moins d'une année, tandis que celui des téleu- tospores du G. fuscum semble exiger un an et demi, c'est-à-dire deux hivers et un été. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. (n° 3, juillet 1892). G. Claridge Druce. Plants of Glen Spean, Westerness {contin.). — Rev. E. S. Marshall. On some scottish plants observed july 1891. — John Roy. The Desmidiea* of East Eife. — W. Forgan. Fasciation in Austrian Pir.e I.VIII {Pinus austriaca). — Arthur Bennett. Linaria minor L. — P. W. Maclagan. Linarta minor L. on Railuav Banks. Botanical Gazette. (Vol. XVII, iv 7, ao juillet 18 Geo. A. Rex. On the genus Lindbladia. — D. T. Mac Dougal. The ten- drils of Passiflora cssrulea, — M. B. Thomas. An apparatus for determi- ning the periodicity of root pressure. — C. L. Holtzman. On the apical growth oi the stem and the development ol the sporangium ol Botryckium virgin ta iium. — NOTEWORTHY SYST1 HATIC VND DISTRIBl HONAL KKSE- ari m s : Lucien M. Underwood, Récent work in systematic hepaticology ; Théo. Holm, The psammophilous flora of Denmark. — Erwiu H. Barbour. Living fossils. Botanische Zeitung (1892). 11 26 et 27. B. Stange. Beziehungen zwischen Substratconcentration, rurgor and Wachsthum bei einigeu phanerogam :n Pflanzen [Schluss). — W. Rothert. Ueber Sclerotium hydropkilttm Sacc, einen sporenlosen Pilz [Forts.). n ; W. Rothert. //. {Schluss). n 29. J. Wiesner. lune Bemerkung zu Pfcffer's « Energetik der Pflanze ». — E. Schelle. Monstrôse Buchenblâtter. m 31 et 32. L. Jost. Ueber R. Hartig's Théorie (.les Dickenwachsthums und der |ahrringbildung. ir 32. W. Benecke. Du- Nebenzellen der Spaltôffnungeu. Botanisches Centralblatt. Vol. LI, n 2-3. Britzelmayr. Das Genus Corlinarius (Schlu Bulletin de la Société mycologique de France. 1 . VIII, 3' fasc. 31 juillet [8 A. N. Berlese. Sur le développement <1<- quelques < hampignoua nou- veaux ou critiques (fln). — N. Patouillard < t G. de Lagerheim. Champi- gnons de ri. |uateur (Pugillus 11 . Ein. Boudier. .Note sur I s Morckella 1 Kromb. et voisins. Pnllieux. Maladie des Artichauts produite par le Ramularia Cynar — Bourquelot et Graziani. Sur quelques points relatifs à la physiologie du Pénicillium Duclauxi Delac. — J Costantin. Le Chanel, maladie du blanc de champignon. Remarques sur la culture d'autres esp |ue le ( bampignon découche. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. (u° 131, juillet 1892.) F. Heim. Observations sur les bulbes du Stellaster. — H. Bâillon. Les paléoles du Diss. — F. Heim. Sur des fleurs monstrueuses de Carotte. — ■ F. Heim. Sur les faisceaux staminaux des Citrus. — F. Heim. Le réceptacle des Fritillaires. — F. Heim. Le bulbe de YAllium ursinum. Bulletino délia Società botanica italiana. (1892, nÛS 5 et 6.) E. Baroni. Noterelle crittogamiche. — A. Jatta. Sul génère Siphulas- trum Muell. Arg\ — A. Goiran. Erborizzazioni estive ad autunnali attra- verso i monli Lessini veronesi [continuas •ione). — C. Rossetti. Appunti sulla flora délia Toscana. — P. Bolzon. Contributo alla flora délia Pianosa. — P. Bolzon. Appunti sulla tloi a del Trevigiano. — A. Goiran. Erborizza- zioni estive ed autunnali attraverso ai monti Lessini veronesi icontin.),. — E. Baroni. Ricerche anatomicke sul frutto e sul semé di Eugenia myrtilli- folia DC. — T. Caruel. Sulla Rosa sempervirens. — T. Caruel. Sul nome generieo Eryikrsea. — G. Arcangeli. Sopra al Castagno d'India già esis- tente ail1 ingresso delT Orto Pisano. — ■ G. Cuboni. Sulla Rogna o Scabbia dei bronzi. — G. Cuboni. Sulla forma ibernante del Fusicladiuiu dendriti- cum Fuck. — 0. Grampini. Due piante interessanti per la flora romana. — L. Re. Sulla distribuzione degli sferiti uelle Amarillidacee. — E. Chiovenda. Sopra alcune piante rare o entiche délia flora romana. — R. Pirotta. ire casi teratologici. — G. Arcangeli. Commemorazione del prof. AgostinoTo- daro. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso ai monti Lessini veronesi {.contint). — P. Bolzon. Contributo alla flora dell' Elba. — S. Sommier. Una gita in Maremma. Hedwigia. (Vol. XXXI, fasc. 4, 1892.; P. Magnus. Eine neue Blattkrankheit des Goldregens, Cytisus Laburnum L. — J. Millier. Lichcnes persici a cl. Dr Stapf in Persia lecti. — P. Dietel. Ueber zwei auf Leguminosen vorkommende Uredineen. — F. Stephani. Hepatïcas africaine (Forts.). — C. Warnstorf. Einige neue exotische Spha- gna_ — p. a. Karsten. Fragmenta mycologica. XXXVI. — C. A. J. A. Oudemans. Marasmins cauticinalis. — G. de Lagerheim. Mastigochytrium, eine neue Gattung der Chytridiaceen. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (Vol. XXIV, fasc. 1.) Ludwig Koch. Mikrotechnische Mittheilungen. I. Ueber Einbettung, Einschluss und Fârben pflanzlicher Objecte. — E. Heinricher. Versuche ûber die Vererbung von Ruckschlagserscheinungen bei Pflanzen. Ein Bei- trag zur Bliithenmorphologie der Gattung Iris. — Jonas Cohn. Beitrâge zur Physiologie des Collenchyms. I.X - Journal of Botany Rev. Edwr.rd S. Marshall. < >n < ichlearia gratnlandica L. — Sagina BoyJii. — Arthur Bennett. Notes on Potamoget . — Rev. W. Moyle Rogers. An essay .u a key in british Rubi (contin.). — Edmund G. Baker. Synopsis <>t gênera and species "l Malvest contin.). — Botanical nomenclature. — James Cosmo Melvill. Strathearn Bieracia. — I he Botany of Milanji. — SHOR1 Notes : James Britten, Dianthus carsiusy R. Lloyd Praeger, Nnb:ts Chantsemorus as an irish plant; James Britten, Da . nu Alisma in Epping Forest; Arthur Bennett, Fragaria elatior llh.h. Nuova Notarisia. 2l i juillet [8< I G. de Lagerheim. \ 1 i E fagropilen. — GB.de Toni. Algm abyssinien a clarissimo Prof. O. Penaig collectât. — Fr. Schmitz. Kleinere M' itrage zur Kenntniss der Florideen. — G. de Lagerheim. Uebereinige mue Vrten der Gattung Phyllosiphon Kûhn (Ph. maximus, Pli. Alocasise), — G. B. de Toni. Mise e liane a phycolooien. Séries I b inferiore. Revue bryologique (190 année, n Philibert. Deuxi arctiques de Bryum observées en Suisse 1 B.acu- ium Lindberg, />'. archangelicum Br. Sch. . — F. Kern. Tropical Moss in Skins ol tropical Birds. — Trabut. Le genre Riella. Revue générale de Botanique. 15 1 u i i 1 1 t . Ed. de Janczewski. laudes morphologiques sur le genre Anémone L. n). — H. Jumelle. Recherches physiologiques sur les Lichens (fin). — E. Aubert. Recherches sur la respiration et l'assimilation des plantes grasses [suite . — A. Prunet. Revue des travaux d'anatomie végétale parus de juillet 18 >• > à décembre 181 n (j uile , Pari». — J Itersch. in D Ntyléd< in et de la feuille sont en rapport avec les fonctions de chacun de ces orgam L. M. William Trelease. — A revision of the american species of Ruines occurring north of Mexico [Révision des espèces américaines dt Rumex qui se rencontrent au nord du Mexique], (Missouri bota- nical Garden. Third animal report, [892, pp. 74-98, pi. 13-33.) Le nombre des espèces relatées par l'auteur de cette révision est de 21, sur lesquelles 11 sont des espèces linnéennes et 5 seulement ontété nommées par des botanistes américains. M. Trelease n'a pas eu à en créer de nouvelles, bien que, dit-il, certaines tonnes rangées sous les noms de R. salicifolius et de A', crispus méritent peut-être d'être irdées comme espères distinctes. L'une des 21 espèces mentionnées a été introduite; 7 appartiennent à l'Ancien Monde; 2 sont des espèces arctiques-alpines à lar^e distri- — Lxm — bution (R. Acetosa et R. salicifolius); les 1 1 autres appartiennent en propre à la flore de l'Amérique du Nord. Vingt-une planches accompagnent et complètent cette intéressante étude. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd. X., Heft. 6.) J. Schmalhausen. Neue Pflanzenarten aus dem Kaukasus {Draba longe- siliqua, Silène Akinfi/ewi, Alsine ciliata, A. Akmfijewi, Saxifraga Dinniki, S. columuaris, sEgopodiiim iribracteolaium, Laserpitium dauciforme, Hieracium atrocephalum, Verbascum Ibericum, V. Sceptrum, Veronica campestris, Euphorbia arislata, E. Normauni, Slipa caticasica, on. spp.). — E. Krato. Die Physode, ein Org-an des Zellenleibes. — A. Schulz. Bei- trâge zu Morphologie und Biologie der Blùthen. ■ — P. Ascherson. A. v. Kerner ùber die Bestâubung von Cyclaniiuus. — Th. Bokorny. Bemer- kung- zu P. Klemm : Ueber die Ag-gregationsvorgânge in Crassulaceen- zellen. — P. Magnus. Ueber einige in Sudamerika auf Berberis-Kvt&n wacksende Uredineen. Botanische Zeitung. 50e année, n°s 33, 34 et 35. W. Benecke. Die Nebenzellen der Spaltoffnungen {Forts.). Botanisches Gentralblatt (Bd. LI). n° 4. A. Nehring. Die Flora des diluvialen Torflagers von Klinge bei Cottbus. nos 5-6 Ernst Wilczek. Beitrâge zur Kenntniss des Baues der Frucht und des Samens der Cyperaceen. — Th. Loesener. Bemerkungen zu Dr. Kron- feld's Besprechung der Boos'schen Abbildungen amerikanischer Pflanzen, etc. n° 7. Ernst Wilczek. Id. {Forts.). ^n° 8. Ernst Wilczek. Id. {Forts.). — F. Hoeck. Zur systematischen Stellung von Sambucus. Botaniska Notiser. (1892. fasc. 4.) C. A. M. Lindmann. Nâgra variationer lios Vaccinium uliginosum L. — Hugo Dahlstedt Nâgra bidrag till kânnedomen om Skânes Hieracium- flora. — G. Lagerheim. Mykologiska Bidrag. VIII. Ueber Puccinia Ranun- culi A. Blytt. — L. Bomell. Nâgra ord om Sphéeria astroidea, eutypa, I.X1V Uioplaca, iata, po/ycorca, asptra och Bertia c t. — N. C. Kindberg. Nya tillâgg till Ostgôta Flora. — T. Hedlund. 1 illagg till « Nàgra ord om substrates betydclse fôr lafvarne ». Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n" i\2. H. Bâillon. Notes organogéniques sur la fleur des Triuris, — H. Bâil- lon. Sur la direction des ovules des Alisma. — G. Dutailly. Anomalies dans l'épi femelle du Maïs. — H. Bâillon. Sur la nomenclature générique. — H. Bâillon. Les Spartina français. — A. Franchet. Observations sur le Cladorapkis. — E. Dutailly. La fécondation chez les Ceratophyllum. Missouri botanical Garden. Third annual Report. W. Trelease. A revision of the american species of Rumex occuring north of Mexico. — C. V. Riley. The Yucca Moth and Yucca Pollination. — Notes and obskkvations : W. Trelease, Détail illustrations ol )'uc< W. Trelease, Agave Engelmanni, n. sp.; T. A. Williams, Parmelia mol- liuscula Ach. Oesterreichische botanische Zeitschrift XI dl . n ' 7. C. Baenitz. Cefastiutn arciicum Lange, var. Drivense Baenitz, Herba- rium europaeum, n°. 68iq. — Karl Fritsch. Nomenclatorische Bemerkungén (Forts.). — Richard v. Wettstein. Die Arten der Gattung Gentiana ans der Section « Endotricha » Frôl. (ScAIuss). — J. Freyn. Planta- nova; orientales {Forts.). n" 8. P. Dietel. Ueber den Generatibnswechsel von Puccinia Agropyri EH. et Ev. — A. Waisbecker. LJeber die Bûschelhaare der Potentillen, — C. Baenitz. Ribes rubrum L. var. pseudo-petrasum Baenitz. — J. Freyn. Plan- tas novae orientales Forts.). — L. Charrel. Enumeratio plantarum annis in Macedonia australi collectai uni. — Paul Con- rath. l 'iscum auf Eichen. Revue bryologique. , iv 4 . F. Camus. Sur les Riccin Bischoffei Hûb. et R, nodosa Bouch. — J. Amann. Ltudes sur le genre Bryum. — P. Culmann. Ortkotrichum Aman- ni mihi. — T. Husnot. Note sur les Riccia. — Ravaud. Guide du brvolo- gue et du lichenologuc- à Grenoble et dans 1rs environs (suttf). Revue générale de Botanique. n 44, 15 aoûl E. Aubert. Recherches sur la respiration et l'assimilation des plantes grasses (suite). — A. Prunet. Revue des travaux d'anatomie végétale parus de juillet 1890 à décembre 1891 Un). Paris. — J. llersch, im —, M. l'cnfcrl-Rochcrca-J- Np 19.— ior OCTOBRE 1802. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Arthur Meyer. — Çhloralkarmin sur Fàrbung der Zellkerne der Pollettkôrner \Carmin chlorate pour la colora lion des noyaux des grains de pollen'] (Berichte der deutschen botanischen Gesellsehaft, BandX, Ileft 7, 1892). Pour mettre en évidence les noyaux des grains de pollen et autres objets plus ou moins opaques, l'auteur se sert du réactif suivant : Carmin, o gr., 5. Alcool absolu, 20 cmc. Acide chlorhydrique, 30 gouttes. Faire bouillir au bain-marie pendant une demi-heure ; puis ajouter Hydrate de chloral, 25 gr. et filtrer. Après dix minutes de séjour dans ce réatif, les noyaux des grains de pollen apparaissent fortement colorés en rouge. E. Belzung. Ad. Chatin. — La Truffe (in-8°, 370 p. et XV planches. Paris, 1892, J. B. Baillière et fils). « Ce livre n'est pas fait spécialement pour les savants, botanistes ou chimistes, mais pour tout le monde. » Cette phrase, par laquelle l'émment membre de l'Institut ouvre sa préface, caractérise bien son livre, à la lecture duquel tout le monde, en effet, pourra trouver intérêt et profit. C'est tout à la lois une œuvre de grande érudition et de bonne vulgarisation, portant non seulement sur les Truffes d'Europe, mais aussi sur les Terfâs ou Kamés d'Afrique et d'Asie qui, comme on sait, ont fait tout spécialement dans ces derniers temps l'objet des recherches de M. Chatin. Mieux qu'une analyse quelconque l'énumération des vingt chapi- tres que comprend le volume montrera que l'auteur n'a rien négligé pour présenter à ses lecteurs une étude complète à tous les points de vue. En voici la liste : I, Aperçu historique. II, La Truffe au point de vue botanique ; espèces diverses. III, Arbres et plantes divers favora- bles à la production truffière. IV, Le sol et l'air, ou la Truffe au dou- ble point de vue de la géologie et de la météorologie. V, Climat, icclimation. VI, Pays producteurs de Truffes. VII, Développement de la Truffe. VIII, Signes de l'existence des truffières. IX, Culture de la Truffe. X, Maturation. XI, Récolte; statistique; commerce. XII, — LXVI — Qualités marchandes de la Truffe. XIII, Propriétés alimentaires, médi- s el physiologiques. XIV, Composition chimique de la Truffe. XV, Animaux ci végétaux tubérivores; ennemis des Truffes. XVI, Fraudes. XVII, Conservation et conserves, altération. XVIII, Prépa- rations culinaires. XIX, Jurisprudence. XX, Index bibliographique. 11 nous reste à ajouter que l'ouvrage renferme quinze planches coloriées donnant à la fois le port des diverses espères de Truffes et les principaux détails anatomiques permettant de les différencier. Dire i [ue les dessins de ces planches sont dus à M. Em. Boudier, c'est en signaler la parfaite exécution. L. MoROT. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles (7e série). Botanique. I . M . 11 ~ 5 et 6. Maurice Gomont. Monographie des Oscillariécs Nosto< uées homo- cystées). - Ph. Van Tieghem. Deuxième addition aux recherches sur la structure et les affinités des Mélastomacées. T. XVI, iv 1. E. Aubert. Recherches sur la turgi et la transpiration des plantes crasses. Berichte der deutschen botanischen Gesellschatt. Vol. X., fasc. 7. P. Ascherson. Voi-lanir.M-!- Bericht Qber die von Berliuer Botanikern unternommenen Schritte zur Ergânzung der « Lois de la nomenclature botanique ». — Friedrich Hildebrand. Biologisch Beobachtungen an zwei EretHurus-Arten. — Arthur Meyer. Chloralkarmîn zur Farbung der Zell- kerne der Pollenkorner. — G. de Lagerheim. Notiz Qber phycochromhal- Spirochaiten. — G. de Lagerheim. Ueber die Fortpflanzung von Pra%iola (Ay.) Menegh. — W. Rothert. Ueber die Kortpflanzung des heliotropischen Reizes. — B. Frank. Ueber Môller's l'emerkungen bezûg- lich der dimnrphen Wurzelknôllchen der Erbse. — A. Schulz. Beiti zur Morphologie und Biologie der BIQthen. II. Botanical Gazette (Vol. XVII 8, août 181 Aug. F. Foerste. On the relation of certain fall to spring blossoming plants. II. — E. J. Hill. Notes on the Qora oi I hicago and viemity. — N. L. Britton. The plea of expediency. — John M. Holzinger. On Amaraulus ripes. — W. A Kellerman. Interesti qg variations oi the strawberry — David M. Mottier. On the development ol the embryo sac ol Art- ; II uni. LXV1I — (n° 9, sept. 1892.) Charles Robertson. Flowers and insects. IX. — Botauical papers read before Section F, A. A. A. S., Rochester meeting-. — Proceedings of the botanical Club of the A. A. A. S. — Papers presented to the botanical Club of the A. A. A. S. — Briefer articles : J. M. Holzinger, Polygo- num persicarioidesW. B. K.; F. Renauld and J. Cardot, New Mosses of North America (Dickodoutium olympicum, Grimmia Hendersoni, Eucalypta lacera, Leskea obtus a, nn. spp.) Botanische Zeitung. n° 36. W. Benecke. Die Nebenzellen der Spaltoffnungen {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd. LI). n° 9. Ernst Wilczek. Beitrâge zur Kenntniss des Baues der Frucht uncl des Samens der Cyperaceen {Sckluss). — A. Rothpletz. Ueber die Bildung- der Oolithe. n° 10. Paul Knuth. Zur Besuiubung von Calla paluslris L. uos 11 et 12 F. G. v. Herder. E. Regel. Eine biographische Skizze. Contributions from the U. S. national Herbarium. (Vol. I, n° V, septembre 1892.) J. N. Rose. List of plants collected by Dr. Edward Palmer in 1890 on Carmen Island (i). — List of plants collected by the U. S. S. Albatross in 1887-91 along the western coast of America : J. N. Rose, List of plants from Cocos Island; J. N. Rose, List of plants from Galapagos Islands (2); D. C. Eaton, List of Ferns from southern Patagonia; D. C. Eaton, List of Mosses from Fuegia and Patagonia (3); A. W. Evans, List of Liverworts from southern Patagonia (4); J. W. Eckfeldt, List of Lichens from southern Patagonia. — E. M. Fisher. Revision of the Norh American species of 1. Cette liste comprend 60 genres avec 68 espèces, savoir : 21 Polypétales, 24 Gamopétales, 10 Apétales, et 13 Monocotylédones. Plus de la moitié (37) est répartie entre 4 familles (7 Légumineuses, 12 Composées, 6 Euphorbiacées et 12 Graminées) et plus du tiers (24) entre 2 familles (Composées et Graminées). Les Orchidées et les Fougères, si abondantes au Mexique, ne sont pas représen- tées dans l'île. Les espèces nouvelles sont au nombre de 5 : Drymaria diffusa, Desmanthus fruticostts, Passiflora Patmtri, Houstonia fruticaos et Euphorbia carmenensis. Les trois premières sont figurées dans trois planches. 2. La liste des plantes des iles Galapagos publiée, en 1861, par N. J. Andersson comprenait 392 espèces, dont 372 Phanérogames et Fougères. Celle-ci en compte 34, dont une nouvelle, Oxalis Agassisi. 3. Cette liste ne comprend que 10 espèces, dont une nouvelle, Bryum cœlo- pliyllum. 4. Les Hépatiques mentionnées dans cette liste sont ou nombre de 28, dont 2 espèces nouvelles, Lophocolea apiculata et Schistochila qtiadrifida, figurées dans deux planches. — I.XV11I Hofftnanseggia. — Joséphine A. Clark. Systematic and alphabetic index ol new species of North American Pbanerogams and Pteridophytes, published in [891, Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. Vol. XXI\ , lasc. a.) P. Hauptfleisch. Untersuchungen ûber die Strômung des Protoplasmas in behâuteten Zellen. — H. Klebahn. Studien ûber Zygoten. II. Die Be- fruchtung von Œdogonium Boscii. — H. Klebahn. Chartospkttridium Pringsheimii, novum genus el aa\ ies Algarum ( nlorophycearum aquae dulcis. — W. Hoeveler. Ueber die Verwerthung des Humus bei der Ernâhrung der chlorophyllfûhrenden Pflanzen. Journal of Botany (septembre 1892). W. H. Pearson. A ww british Hepatic. -- Frederick J. Hanbury. Fur- ther Notes on ///.• lew to Britain (Hieracium hiàernicum, H.duriceps, II. Brcadalbanense, un. spp.) [Contint). — Edward F. Linton. Propagation oi Rutnex acetosella L. — C. H. Wright. Musci novi (Philonotis pente e liât Breutelia . . L ucoloma decolor, Holomitrium acutum, Endotrichunt lanceolatum, Pterogonium decipiens, PL abruptum, spp. nn.). — James Britten. Simula's « Flora exotica ». — Rev. W. Moyle Rogers. An es a kej t" british Rubi (Contin.). — R. Lloyd Praeger. Spiranthes Ro- mans offiana in the North ol treland. — William A. Clarke. First records of british Qowering plants {Contin.).— Shori Notes : H. C. Hait, Redis- covery ol Rul '.msemorus in Ireland ; Arthur Bennett, Note on Oro- bauchc / Edw. J. Tatum, New Wilts plants; J. E. Griffith, New Carmar- thenshire plants ; J. Burtt Davy, Viburnum Lantana in Lincolnshjre; H. C. Hart, Stachys Betonica in ( o. Donegal; Edw. S. Marshall, Pofy v- ptera Reichb. in W. Sussex; G. Claridge Druce, I 1-1 Gl iuci 3ter plants. Malpighia. A. Baldacci. Altre notizie intorno alla Flora de) Montem in.). — Hermann Ross. Anatomia comparata délie foglie délie [ridée. Studio anatomico-sistematico (contin.). — F. Baglietto. Licbenes abyssinici a cl. Prof. O. P ollec.ti. - L. Macchiati. Sulle Diatomee terrestri. — Luigi Buscalioni. Contribuzione allô studio délia membrana cellulare [contin. . — Baccarini Pasquale. Sul Mal nero délie Yiti in Sicilia. — Paolo Peola. Sul valore sistematico di una sp ! génère Euphorbia cm-., me in Pie- monte. — Pasquale Baccarini. Contributo alla con< lelP appai albuminoso tannico d^lle Leguminos Revue générale de Botanique. n 4.5, 15 septembre H. Jacob de Cordemoy. Description d'une Liliai tique peu connue, le Cohnia flabelliformis. — E. Aubert. R< ur la respiration l'assimilation des planl vite). — A. Masclef. Revui rivaux classification et la s plant' ilaires de la !;i ». — j. l N° 20. — 16 OCTOBRE 1892. Stipplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. "W. Detmer. — Untersuchungen iiber intramoleculare Atkmung der Pflansen {Recherches sur la respiration intramoléculaire des végétaux] (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Band X, Heft 4, 1S92). On sait que l'intensité de la respiration normale croit avec la tem- pérature, jusqu'à un optimum thermique, variable selon les plantes. L'auteur et M. Amm se sont proposé d'étudier de même l'influence de la température sur la respiration, intramoléculaire et de comparer ensuite les deux phénomènes. L'optimum de température pour la respiration normale des plan- tules de Triticum ou de Lupin us est, d'après Clausen, voisin de 40 degrés. Or, les recherches des auteurs précités assignent précisément le même nombre à l'optimum thermique de la respiration intramolé- culaire. Des plantules de Triticum vulgare et de Lupinus luleus, âgées de quatre à cinq jours, ont été placées dans une atmosphère d'hydrogène pur, lentement renouvelée par le moyen d'un aspirateur. Le courant de sortie traversait une solution titrée d'eau de baryte, qui retenait l'acide carbonique provenant de la respiration intramoléculaire. Les quantités d'acide carbonique dosées de la sorte augmentent avec la température ; mais, malgré l'identité des optimums, la courbe de la respiration intramoléculaire est bien différente de celle de la respiration normale. Si l'on considère, par exemple, les accroissements en acide carbonique exhalé, de cinq en cinq degrés à partir de zéro, on voit que l'accroissement maximum, pour les deux espèces qu'on vient de citer, correspond au passage de la température 20° à la température 250 pour la respiration normale, et seulement de 35 à 400 pour la respiration intramoléculaire. Pour la respiration normale, il existe un maximum de température tel que la plante respire encore, mais sans qu'aucune de ses cellules soit altérée, et ce maximum, difficile à préciser, est souvent bien au- dessus de l'optimum. Pour les Triticum et Lupinus il est d'environ 450 : à cinquante degrés, ces plantes meurent. En ce qui concerne la respiration intramoléculaire, il n'y aurait pas, à proprement parler, de maximum thermique, une température supérieure à 400 occasionnant la mort de nombreuses cellules et provoquant la chute brusque obser- vée dans le dégagement de l'acide carbonique. — I.XX La respiration intramoléculaire est toujours moins intense que la respiration normale, et le rapport j^ des poids d'acide carbonique ex- halé dans les deux cas varie à chaque température, ainsi qu'aux divers âges îles plantules à une température donnée. Un autre travail de Stich (Flora, ifyi) sur cette question a été antérieurement analysé dans ce recueil. E. B] LZUNG. E. Crato. — Gedankru iiber die Assimilation und die datait verbun- denr Sauerslojfaussch.eidiinn est dés lors immédiatement liée au dégagement d'oxygène par la plante verte. D'après M. Crato, l'anhydride carbonique absorbé (CO'j existe en dissolution dans le suc de la cellule sous la forme d'acide orthocar- bonique [C(OH)*j, composé facilement décomposable. Dans l'idée de l'auteur, le glucose se constituerait de la manière suivante, en pré- sence de la radiation solaire : six molécules d'acide orthorarbonique, groupées en anneau benzique, donneraient lieu, par élimination de six molécules d'oxygène (6 O*) et de six molécules d'eau (611*0), à une molécule de glucose (C"H"0"). Une élimination de trois autres molé- cules d'eau mènerait à un composé de la série aromatique, la phloro- glucine (CIl'O*), qu'on rencontre assez fréquemment dans les plantes. Ce mécanisme suppose, comme la théorie chlorophyllienne classique, qu'à chaque molécule d'anhydride carbonique absorbé correspond une molécule d'oxygène dégagé, ce qui n'est pas exactement conforme aux faits. Les jeux de formule de cette nature, outre le divertissement qu'ils procurent à leurs auteurs, ont l'avantage de susciter quelquefois des recherches destinées à confirmer ou à rejeter l'hypothèse qui leui debase. Onavouera toutefois que, dans le cas présent, il n'y a pas plus de raison d'admettre l'opinion courante sur le processus de la forma- tion du glucose que celle qui vient d'être esquissée et que du reste toutes les autres qu'on pourrait élaborer. Dans tout cela, ce qu'on voit le moins, c'est pourquoi, dans le nombre des aliments ordinaires de la plante verte, on choisit uniquement l'acide carbonique et l'eau pour i.xxi — établir la théorie de l'assimilation du carbone, en faisant pour ainsi dire abstraction de tous les autres, sans lesquels cependant le phéno- mène de l'assimilation du carbone et le dégagement corrélatif d'oxy- gène ne sauraient vraisemblablement se produire. Et de ce qu'en l'absence d'acide carbonique il n'y ait pas dégagement d'oxygène, cela n'implique pas que l'acide carbonique soit la source de ce dernier gaz. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung. n° 37. W. Benecke. Die Nebenzellen der Spaltoffnungen (Sckluss). n° 38. E. Zacharias. Ueber die Zellen der Cyanophyceen. — Fr. Schmitz. Knollchenartige Ausvviichse an den Sprossen einiger Florideen. n°3Q. Friedrich Krùger. Ueber die Wandverdickungen der Cambiumzellen. — Julius Wortmann. Notiz ùber Wasserculturen. Botanisches Centralblatt. Vol. LI, n° 13. F. G. v. Herder. E. Regel. Eine biographische Skizze (Sckluss). Vol. LU, n°i. Paul Knuth. Die Bliïteneinrichtung von Corydalis claviculata DC. Bulletino délia Società botanica italiana. (1892, 1107). S. Sommier. Una gita in Maremma (seguito). — L. Macchiati. Seconda comunicazione sulla coltura délie Diatomee. — P. Severino. Ancora pei pro- grammi nelle scuole secondarie. — L Piccioli. Rapporti biologici fra le piante e le lumache. — G. Arcangéli. Altre Notizie sulla cultura del Cyno- morium coccineum. — S. Sommier. Seconda gita a Capalbio. — P. Bolzon. Contributo alla flora dell1 Elba. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso ai monti Lessini Veronesi (contin.). — E. Baroni. Lichenes pedemontani a cl. Prof. Aroangeli in monte Cinisio et monte Rosa annis 1876 ac 1880 lecti. — C. Rossetti ed E. Baroni. Frammenti epatico- lichenografici. — A. Jatta. La Pelligera rufescens Hoffm. var. innovans F\v. — E. Chiovenda. Sopra alcune piante rare o critiche délia flora ro- mana (contin.). I.XXII Journal of Botany. (octobre i Rev. E S. Marshall. On an apparently endémie Rritisfa Ranunculus. — Edm. G. Baker. Synopsis of gênera and species of Malvess (mutin.). — E. F. Linton. Glamorgan notes and records. — James Saunders. vSuutli Wiltshire Mosseâ. — Rev. W. Moyle Rogers. An essay at a key to british Rubi {contint). — William A. Clcrkc. First records of british Qowering plants {conlin.). — SHOR1 NOTES : Arthur Bennet, Rumex Acetosella L.; Arthur Bennett, Vaccinium intermedium Ruthe; Augustin Ley, Rubus im- bricatus Hort in West France; R. Lloyd Praeger, Hieracium hibernicum Ilanl).; H. N. Dixon, Potentilla reptans var. micropkylla [Yattinick; H. N. Dixon, Papaver Rkœas var. sirigosvm Bngh.; W. C. Worsdell, Chry- socoma Linosyris inLancasbire; N. Colgan, Aj'uga pyramidalis in the Ai an Isles. Le Botaniste. (30 série, fasc. 2 et 3.) P. A. Dangeard. Les maladies du Pommier et du Poirier. Nuovo Giornale botanico italiano. \ ol. XXIV, n° 4, oct. [89a . L. Nicotra. Llementi statistici délia flora sieiliana (coniin.). PUBLICATIONS DIVERSES. A. Biétrix. — Le Thé (Petite bibliothèque médicale. J, P>. Baillière et fils, Pari-, 1892, in-16, 15') p., -7 n .• . . < e travail est divisé en quatre parties. I a première a pour objet l'étude bota- nique et culturale des diverses espèces de Thé, ainsi que la fabrication '1rs thés noirs et d rts. 1 a deuxième partie a trait aux falsifications du Thé; un certain nombre de figures intercalées dans le texte donnent les principaux > arac- tères distinctifs de la feuille du Thé et des feuilles de dh |ue la fraude y adjoint le plus communément. Les deux dernières parties sont < 0 au dosage de la caféine. J. Loverdo. - Les maladies crypl- tes des céréales (Bibliothèque scientifique contemporaine. J. I!. Baillière et fils, Paris, 1892, in-i6, 3I2P-i 35 %•)• I auteur a réuni dans son livre les données les plus récentes de la science sur arasites cryptogamiques de nos céréal . Seigle, Ma . Avoine rgho. Il décrit leur mode de vie. les maladies qu'ils provoquent, et les re- mèdes destiné- à en prévenir ou à en combattre les effets. Paris. — J. Ilersch. im lJ, il. Dcnfert-nochcrcau- N° 31— i" NOVEMBRE 1892-. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. E. Crato. — Die Physode, ein Organ des Zellenleibes [La physode, organe de la cellule'] (Berichte cler deutschen botanischen Gesell- schaft, Band X, Heft 6, 1892). Sous le nom de physode, l'auteur entend des formations vésicu- laires, situées çà et là au sein des filaments protoplasmiques, qui se trouvent de la sorte plus ou moins dilatés. Elles consistent en un li- quide de fort pouvoir réfringent, limité par un revêtement plasmique délicat. C'est chez les Algues vertes ou brunes qu'elles sont plus parti- culièrement fréquentes; elles n'avaient du reste pas échappé jusqu'ici à l'attention des auteurs, elles avaient seulement reçu une autre inter- prétation. Dans le Chéetopteris plumosa, les physodes apparaissent avec une grande netteté. Les cellules avoisinant le sommet végétatif, qui sont transparentes, renferment à l'état naturel, outre le revêtement proto- plasmique pariétal, un réseau facilement observable à mailles hexago- nales, traversé à son tour par des filaments beaucoup plus déliés, irré- gulièrement anastomosés. Ce double réseau est anhyste ; il renferme les physodes et les chromatophores. Les physodes se présentent d'abord sous la forme de toutes petites nodosités brillantes dans les filaments protoplasmiques. En examinant au microscope une cellule vivante, on peut voir les physodes adultes changer de forme, se déplacer le long des filaments pour gagner les mailles voisines du réseau et parfois rebrousser chemin; mais jamais elles ne pénètrent dans le suc cellulaire. Les chromatophores, eux, ne se déplacent que fort lentement dans les mêmes conditions et par le seul effet des mouvements protoplasmiques. Indépendamment de ces prolongements amiboïdes, les physodes développent de divers côtés de longues et fines ramifications, toujours couvertes de la fine et si extensible pellicule protoplasmique ; plus tard ces rameaux peuvent rentrer dans la masse de l'organite. Toutes ces transformations peuvent être observées sans le secours d'aucun réactif dans la plante intacte. Si l'on vient à donner accès à un colorant convenable, tel que le bleu de méthylène, qui colore seu- lement le contenu des physodes et non le réseau protoplasmique, il devient plus facile encore de suivre le développement des rameaux colorés au sein des filaments plasmiques incolores, puis leur rebrous- sement, puis leur réapparition dans de nouvelles directions, etc. Dans les cellules adultes, ces singuliers éléments sont de préfé- — LSMV rcncc groupés autour du noyau. Les zoospores en présentent déjà avant leur émission. Chez les Algues brunes, les physodes vivantes renferment presque toujours de la phloroglueine ou un dérivé de ce phénol. Il est à remar- quer que la reaction du suc de la plante morte est toute différente de celle de la plante intarte, ce qui indique la présence de substances facilement décomposables. L'auteur envisage les physodes comme clés réserves ambulantes de priucipes plastiques, et il assimile même à de semblables formations les granulations du réseau protoplasmique des Phanérogames, ce qui est peut-être aller dés l'abord un peu loin. E. l'i.l ZUNG. H. Moeller. — Berner kungen eu Frank's Miitheilung ûber dm Di- nwrphismus der Wûrzellknô lichen der Brbse [Remarques rela- tives à la communication de Frank sur le dimorphisme des tuber- cules radicaux du Pois] (Berichte der deutschen botanischen Ge- sellschaft, Band X, Heft 5, 1S92). On a vu plus haut que, d'après Frank, le Pois offre deux sortes de tubercules : dans les uns les bactéroïdes renferment un contenu albumi- noïde, dans les autres des grains d'amylodextrine. Antérieurement Prazmowski avait envisagé ces derniers comme des albuminoïdes, ce que Frank n'admet pas, notamment parce que les grains en questii m ne fixent pas les matières colorantes et rougissent par l'eau iodée; on a pu remarquer cependant que certaines réactions indiquées par ce dernier auteur n'étaient pas précisément de nature à faire croire- à la présence de l'amylodextrine. M. Moeller, revenant sur cette question, combat l'opinion de Frank sur ce dernier point, en se basant sur diverses propriétés e!es grains en question qui ne seraient pas plus une matière albuminoïde qu'un hydrate de carbone. Sans se prononcer formellement à leur égard, il est porté à les considérer comme formés d'une substance voi- sine de la cholestérine. Mais comment concilier cette détermination avec le fait que dans la flamme, d'après M. Moeller lui-même, celte substance demeure inaltérée? Frank heureusement vient à la rescousse (même Recueil, Heft 7) et, sans tenir plus qu'il ne convient à l'amylo- dextrine, trouve, à l'inverse de l'auteur précité, que ces crains sont parfaitement fusibles, ce qui est d'accord avec l'idée de cholestérine et permet tout au moins de diagnostiquer un corps gras ou cireux. Pour M. Moeller, l'apparition de ces granules dans les bactéroïdes serait simplement un effet de leur désorganisation, quelque chose comme une dégénérescence adipeuse de leurs albuminoïdes. Lorsque cette métamorphose est complète et que les bactéroïdes sont bourrés — LXXV —r de granules rougissants, leur membrane se rompt et les granules se répandent dans les cellules mêmes du tubercule. L'auteur ne pense pas que la Légumineuse utilise ce produit, la dégénérescence des bacté- roïdes étant suivie de très près de la mort des cellules qui les renferment. Dans le Trifolium, il n'y aurait qu'une seule sorte de tubercules et tous renfermeraient la substance en question, malgré tout encore incon- nue. Cela n'empêche pas, réplique Frank, qu'il y ait indiscutablement dimorphisme dans le Pois, dimorphisme toutefois moins absolu que cet auteur veut bien le dire, puisqu'il a lui-même observé des formes inter- médiaires entre les tubercules purement albuminoïdes et les tubercules à prétendue amylodextrine. Le point important, on le voit, reste à résoudre. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of scottish natural history. Botany. (n°4, oct. 1892). James W. H. Trail. Pistillody of the stamens in the « Champion j> Potato. — Arthur Bennett. Contributions towards a flora of Caithness. N° 11. — G. Claridge Druce. Notes on « English Botany, Supplément ». — F. Bucha- nan White. List of the Hieracia of Perthshire. — James W. H. Trail. New scottish galls. — Notes : G. C. Druce. Rediscory of Sagina alpina (another plant of George Don's) in Scotland ; M. Buchanan White, Strobilomyces strobilaceus in Perthshire. Botanical Gazette. (Vol. XVII, n° 10, octobre 1892). Lucien M. Underwood. A. preliminary comparison of the hepatic flora of boréal and sub-boreal régions. — H. L. Russell. Bacterial investigation of the sea and its floor. — Edward L. Berthoud. A peculiar case of plant dissémination. — E. B. Knerr. Notes on certain species of Erythronium. — Briefer articles : Charles W. Hargitt, Notes upon Daucus Carota ; Minnie Reed, Croos and self-fertilization. Botanische Zeitung (1892). n°§ 40 et 41. Friedrich Krùger. Ueber die Wandverdickungen der Cambiumzellen (Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd. LU). n° 2. H. Eggers. Die Manglares in Ecuador. n° 3. Karl Fritsch. Zur systematischen Stellung von Sambucus. — LXXV1 Revue générale de Botanique. (Octobre 1892). J. Costantin et L. Dufour. Recherches sur la mô/ey maladie du Champi- gnon de couche. — H. de Varigny. L'atropine est-elle un engrais végétal? — E. Aubert. Recherches sur la respiration et l'assimilation des plantes grasses. — A. Masclef. Revue des travaux sur la classification et la géogra- phie botanique des plantes vasculaires de la France, publiés en [888 et I (mite). Revue mycologique. (Octobre 1892.) Liste des Champignons dédiés à M. Roumeguère. — R. Ferry. Compa- raison de la classification de M. Quélet avec celle de Pries. Priorité des noms botaniques d'après M. Ouélct. — R. Ferry. Les espèces calcicoles et les espèces silicicoles. — R. Ferry. De l'emploi de l'atropine dans les em- poisonnements par VAmanita Muscaria et VA. pantkerma. — De Lager- heim. Observations sur le Champignon musqué. — R. Ferry. Le Champi- gnon du Képhir. — E. Maréchal. Une Mucorinée nouvelle (Synccpkalastrum elegans). — L. Rolland. Coniothyrium fallax sp. n. — Fungi exsiccati gal- hei, LXIP centurie. — Viala et Sauvageau. La Brunissure de la vigne. AVIS. Plantae Schlechteriana;. — M. le I> II. Schinz ayant réussi à engager un jardinier, nommé Schlechtcr, fixé dans la colonie du Cap, pour récolter des plantes du Sud de V 'Afrique 1 Phanérogames et Cryptogames vascu- laires), des centuries de ces plantes seront distribuées à des époques régu- lières. Plies seront déterminées par M. Schinz avec l'aide de plusieurs spécialistes. Cette collection comprend déjà 600 numéros et atteindra le mille axant la lin de l'année. Les échantillons reçus jusqu'à ce jour proviennent de la partie Sud-Ouest de la colonie; ils sont dans un état irréprochable de con- servation. Actuellement le collecteur parcourt les régions Nord et Est ; il entreprendra l'année prochaine l'exploration du Transwaal. Le prix des six centuries à distribuer avant la lin de cette année, de même que celui des suivantes, est fixé à 35 francs la centurie, payables à la réception de chacune. Quelques centuries pourront, si 'l. DeriftM-t-n.i<-hi>n>a i N° 22. — 16 NOVEMBRE 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. P. Hauptfleisch. — Untersuchu/igen iïber die Strômung des Protoplas- mas in behàicteten Zellen [Recherches sur le mouvement protoplas- miqice dans les cellules pourvues d'une membrane] (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik, Band 24, Heft 2). 1 . — Le mouvement protoplasmique observable dans les cellules limitées par une membrane consiste soit en une circulation irrégulière dans les mailles du réseau albuminoïde, soit en une rotation périphé- rique, soit encore en un court mouvement oscillatoire des granulations élémentaires, auquel cas il se rapproche du mouvement de trépidation connu sous le nom de mouvement brownien. Quelle que soit sa forme, ce mouvement n'apparaît qu'à l'âge où la cellule, cessant d'être complètement occupée par un protoplasme serré, commence à montrer une structure vacuolaire. C'est d'abord un faible mouvement oscillatoire ; puis une circulation active de granules dans les bandelettes plasmiques de plus en plus multipliées ; enfin un courant rotatif qui est comme la résultante des nombreux courants cir- culatoires. Dans cette dernière phase les éléments figurés de la cellule, noyau, corps chlorophylliens, cristaux, etc., sont entraînés parle cou- rant ; le suc lui-même, dans la région périphérique, prend part au mou- vement, quoique moins rapidement que les granules et les corps verts ; on peut s'en convaincre en abandonnant des objets vivants convena- blement choisis (Sagittaire, Elodée,...) dans une solution extrêmement étendue de bleu de méthylène, qui provoque des précipitations dans le suc de la cellule : les granules précipités circulent comme les élé- ments protoplasmiques. La circulation et la rotation consécutive sont des phénomènes com- muns à toutes les cellules vivantes ; du moins les auteurs qui se sont appliqués à leur étude depuis R. Brown ont-ils trouvé le mouvement intérieur presque partout où ils l'ont cherché. 2. — La question de savoir si le mouvement observé dans les tran- ches minces de tissus vivants préexiste dans la plante intacte, ou s'il n'est qu'un effet d'une irritation au point lésé, a ici son intérêt. Divers auteurs, notamment Velten, Frank, Keller, se sont prononcés pour la seconde alternative. A la vérité les deux cas semblent se présenter. Tantôt le mouvement se manifeste immédiatement après l'achève- ment des préparations ; tantôt, au contraire, un temps variable s'écoule avant son apparition. LX.XVlll — Dans le s I cas, ui achevée et le mouvement commencé, on remarque que les actions externes, tell qu [ûres, loin d'arrêter le mouvement, l'accélèrent, en l'on ne peut pas dire que la préparation même de la coupe ait eu pour premier effet d'arrêter un mouvement préexistant; on est porté à admettre alors que, dans la plante intacte, le protopla malement au rep [ue le mouvement ultérieui que par la section. I une coupe de la tige du Trader >: ne montre, tout d'abord, aucune activité (contrairement aux poils d étamines) ; le mouvement apparaît seulement au bout de quelqu minutes, et sa vil issant. On ne peut pas dire ici que le mouvement existe dans la plante intacte et que la sectii m l'a m tanément aboli, car une nouvelle coupe montre aus Ltôt une circula- tion protoplasmique active ; le mouvement est donc bien | L'irril lue à la section n'étant pas une cause déterminante du mouvement, on admettra que, dans le premi lui où la circula- tion in traîi immédiatement dans les i , le mouvement pr> dans la plante intacte. D'ap te distinction, il ne faudrait pas attacher une trop grande importance à l'opinion d'après laquelle la circulation protoplasmique sérail une condition essentielle du trai port des principes nutritifs; du r< su , on n'i pas une sembla! activité dans les cotylédons, à l'époque de l'émission la plus gran similables par ces organi . uand le mouvement protoplasmique est primaire, c'est-à-dire préexistant, la division de l'organe en o >upes minces a d'ordinaire pour effet de l'accroître et de le généraliser. Parmi les plantes ou portions plantes dans lesquelles on peut observer le mouvement primait . on peut citer l< uguées, les Siphonées ; l< 17/ îorsus Ranee%àxx Triane ^pi- dermiques I rassulacées; les feuille-, de YElod et du Sagittarù œfolia ; le bois de diverses Conifères ; les tubes pol- liniques; etc. Le mouvement secondaire ou provoqué est tout au quent. Il faut remarquer enfin que dans bi », par exempl certains poils radicaux, on n'observe ni le mouvement primaire, ni le mouvement provoqué, pi i parce que le liquide dans lequel les coupes sont plongées ne remplit pas les conditions vou 3. — Divers agents extérieurs peuvent faire naine le mouvement dans des cellules jusque là au repos, ou r< son apparition, ou ore le modifier dans Mules où il se manifestait di Ainsi l'inclusion des tissus dans un ; a milieu, ordinairement l'eau, peut amener la mort des éléments avant tout commencement 1 circulation intérieure ; aussi, au lieu d'eau, se sert-on quelquefi LXXIX — d'une solution étendue de gomme, de sucre à 5 °/0, de nitre à 2 °/0. Par exemple, des coupes de Brassîca Napns, de Sinapïs a/ôa, examinées dans l'eau, n'offrent à considérer aucune circulation, tandis qu'elle s'éta- blit ordinairement bien dans ces derniers milieux. On peut même aller jusqu'à plasmolyser la cellule sans pour cela faire cesser le mouve- ment. Pour les plantes aquatiques, l'observation des tissus vivants dans l'eau n'a aucun inconvénient sensible. Une coupe fraîche de Sagittaire, examinée aussi rapidement que possible, montre aussitôt une circula- tion active de granules dans les filaments protoplasmiques, particuliè- rement dans l'épiderme des feuilles, que ces dernières soient du reste aériennes ou submergées. Bientôt la vitesse s'accroît et les corps chlo- rophylliens commencent à s'animer. Plus tard encore la circulation fait place au courant rotatif, dans lequel les grains verts sont toujours entraînés. Après vingt-quatre heures, le mouvement diminue et la rota- tion cesse; puis la circulation reparaît, ramenant petit à petit au repos les corps chlorophylliens ; cette activité dure décroissante plusieurs jours encore, jusqu'à la mort du protoplasme. Une feuille fraîche d'Elodée, examinée directement au microscope, offre dans l'épiderme supérieur la même succession de mouvements que la Sagittaire ; dans un cas vingt-huit heures se sont écoulées, dans un autre, cinq seulement, avant que la rotation ait de nouveau fait place au mouvement circulatoire premier. Il en est de même encore avec la Vallisnérie; une feuille sectionnée présente le mouvement rota- tif au bout de cinq minutes au voisinage de la tranche ; ce mouvement se propage ensuite, avec une vitesse changeante, vers la pointe de la feuille et se trouve, au bout d'un quart d'heure, à dix-huit millimètres de la section, au bout de vingt minutes, à environ vingt-cinq millimè- tres, et cinq minutes après à l'extrémité même de la feuille ; mais la totalité des cellules du mésophylle ne sont animées du mouvement de rotation que le jour suivant. 4. — Le mouvement protoplasmique est sous la dépendance étroite de la température, et son activité croit jusqu'à un optimum thermique propre à chaque plante. Ainsi pour l'Eoldée, la circulation la plus active a lieu vers 37 degrés, tandis qu'elle cesse vers 42 degrés. Les variations lentes de température entre le minimum et l'opti- mum sont impuissantes à provoquer le mouvement ; des rameaux d'Elodée dont le protoplasme n'est pas en rotation n'offrent pas non plus cette forme d'activité lorsqu'on élève progressivement la tempéra- ture de 15 à 35 degrés. Il n'en est plus de même pour les variations brusques, portant sur une dizaine ou une vingtaine de degrés ; le mou- vement rotatif peut, dans ce cas, faire immédiatement suite au mouve- ment ordinaire de circulation. — I.XXX — La lumière, qui agit si puissamment sur le protoplasme, n'influence en rien ses mouvements, si toutefois on la dépouille des radiations calorifiques qui l'accompagnent. L'obscurité ne les arrête pas, et pas plus la lumière que l'obscurité ne sont capables de les engendrer. Les agents chimiques qui exercent un effet nocif sur la cellule en général exercent aussi une action retardatrice sur les mouvements. La solution aqueuse «le chloroforme très étendue- peut les piovoqucr; plus ou moins concentrée, elle les arrête. Enfin le courant électrique n'a aucune influence directrice sur la rotation protoplàsmique ; pas davantage l< s pôles d'un aimant. Les divers mouvements dont il vient d'être question, savoir, l'os- cillation, la circulation et la rotation, sont la manifestation de l'activité propre du protoplasme ; mais on ne saurait prendre leur intensité comme mesure de cette activité, là, ea effet, des cellules notoirement actives, cambiales par exemple, sont fréquemment au repos, tandis que d'autres, en voie de dépérissement, sont soumises aux fluctuations intérieui Le côté plus particulièrement spéculatif de la question, concer- nant l'origine des mouvements, devait et n'a pas manqué de tenter l'au- teur; il esta craindre qu'il n'exerce longtemps encore l'imagination des savants. Nous ne nous y arrêterons pas dans cette esquisse, les données en étant par trop incertaines. E . Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUE. Botanische Zeitung. ii 4.2. F. Krùger. Ueber die Wandverdickungen der Cambiumzellen (Forts.). n 43. F. Krùger. Id. {Schluss). — P. Kossowitsch. Durcb welche Organe aehmen die Leguminosen den freien Stickstoff auf. Hedwigia. . I XXXI, 1 1. 5, sept.-oct. 1892 . J. Mùller. Lichenes Australiae occidentalis a cl. Helms recenter lecti et a celeb. Bar. Ferd. v. Mueller communicati. — F. Stephani. Hepaticae africanae (Forts.). — P. Dietel. Ein neuer l'ail von Generationswechsel bei . — P. A. Saccardo. De diffusione Aaolla caroliniana per Europam. — P. A. Karsten. Fragmenta mycologica. XXX\ 11. Taris. — J. llcrsch. im ■*»<»■ N° 23. — 1" DÉCEMBRE 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Em. Bourquelot. — Sur la présence de l'amidon dans un Champi- gnon appartenant à la famille des Polyporées^ le Boletus pachypus Fr. (Bulletin de la Société mycologique, tome VII, 1891, p. 155) (1). Les cellules du pseudoparenchyme du Boletus pachypus offrent la particularité remarquable de se colorer uniformément en bleu dans leur membrane en présence de l'eau iodée ; cette coloration distino-ue nettement ce Champignon des espèces les plus voisines. L'hyménium toutefois, ne la présente pas. Le principe bleuissant n'existe pas dans le suc , car celui-ci exprimé, ne donne aucune coloration. Il est localisé dans la mem- brane, qu'il imprègne, et se distingue immédiatement de l'amyloïde en ce qu'il est entièrement soluble clans l'eau bouillante. Pour extraire cet amidon particulier, l'auteur précipite sa solution aqueuse par l'alcool, puis reprend le précipité par l'eau bouillante. Après iiltration et refroidissement, il a obtenu ainsi une liqueur qui bleuit directement par l'iode, mais qui ne bleuit plus après l'action de la diastase; même, au bout de dix heures, cette dernière convertit le principe amyloïde en un sucre, comme l'atteste une légère réduction de la liqueur cuivrique. Peut-être la désignation & amyloïde soluble conviendrait-elle mieux à cette substance que celle d'amidon, en raison de ce qu'elle est comme l'amyloïde proprement dit, étroitement liée à la membrane cellulaire. E. Belzung. E. Winterstein. — Ueber das pflavzliche Amyloïd [Sur l'amyloïde végétal] (Berichte der deulschen chemischen Gesellschaft, 1892, n°6). L'amyloïde est, comme l'on sait, un principe ternaire, appliqué en couches plus ou moins épaisses sur les membranes cellulaires de diverses graines, dont il constitue un élément nutritif de réserve ; il bleuit directement dans l'eau iodée, circonstance qui a contribué à lui donner son nom. La question est de savoir quels glucoses ce corps engendre par l'hydrolyse. D'après Reiss, qui a opéré sur le Tropœolum ma/us, les graines de cette plante donnent, par l'acide sulfurique à 70 °/0, un 1. On trouve dans cette note les indications bibliographiques concernant la question pour les Champignons. M. Rolland, notamment (même Recueil, tome III), a cité un cas analogue. — i. xxxii — sucre dextrogyre qui sérail du glucose. Mais ce sucre pouvait provenir d'autre cru »se que de l'amyloïde. L'auteur pense être à l'abri de toute critique en opéranl avec la même espèce de la manière suivante. Les graines pulvérisées sonl traitées successivemenl par l'éther, l'alcool chaud, l'ammoniaque étendue, puis une solution Iroide de soude au centième. Le résidu, lavi à l'eau froide, esl misa bouillir avec de l'eau, ce qui détermine la dissolution de l'amyloïde. L'extrait épais ainsi obtenu, passé au travers d'un linge, aité ensuite par l'alcool à deux reprisés; puis la masse esl filtrée sous pression. Il reste alors une substance gélati- neuse, qui se dessèche a l'étuve sous la forme d'une masse amorphe, d'apparence cornée. L'eau iodée, même faible, la colore immédiate- ment en bleu. La solution aqueuse est dextrogyre. En présence de l'acide nitrique, le corps donne de l'acide mucique. Traité par l'ai ide sulfurique a 2,5 ' „ l'amyloïde se convertil foci- lemenl en glucoses. La solution hydro-alcoolique de ces derniers donne, au bout d'environ quatre mois, des cristaux de galaeti mais la masse cristalline renferme en outre un pentose (probablement du xylose), à pouvoir rotatoire dextrogyre, et en tous cas beaucoup plus faibleque celui de l'arabinose, ainsi qu'un peu de glucose. Par la nature des produits qu'il fournit pai hydratation, l'amyloïde doit donc être éloigné de l'amidon, ce qui tait tout au moins deux principes bleuissants insolubles de nature bien différente. E. B. I. Douin. — Nouvelle Flore des Mousses et des Hépatiques. (Librairie Paul Dupont, l'avis, 1892. — Un volume de poche de [86 pa| avec 1 288 figures dans le t :xte ; br< iché, 5 fr. ; avec reliure anglaise, 5 fr- 5' i -mue dans le môme esprit et rédigée sur le même plan que la 0 Nouvelle Flore » de MM. G. Bonnier et de Layens et la « Nouvelle More des Champignons» de MM. Costantin et Dufour, la Nouvelle Flore des Mousses et des Hépatiques est certainement appelée à rendre les mêmes services et à obtenir le même succès, l omme l'avaient fail les auteurs des volumes précédemment publiés de cette collection, M. 1 ) luin s'est proposé de faciliter aux débutants leurs essais de déter- mination, d'une part en réduisant au stricte nécessaire l'emploi des termes techniques, 'l'autre part en illustrant le texte d'un grand n< >mbre de figures qui en sont un excellent complément. Ce petit livre contri- buera certainement à répandre le goût de l'étude, trop négligée peut- être jusqu'ici, de plantes charmantes en elles-mêmes, faciles à recueillir et à ci inserver, el l 'ti ne peul qu'en être reci innaissant à l'auteur. !.. Moroi . — I.XXXI1I PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Beitraege zur Biologie der Pflanzen (Bd VI). icr fascicule. A. Wieler. Das Bluten der Pflanzen. 2'' fascicule. Georg Stock. Fin Beitrag zur Kenntniss der Proteinkrystalle. — Félix Rosen. Beitrage zur Kenntniss der Pflanzenzellen. II. Studien ûber die Kerne und die Membranbildung bei Myxomyceteu und Pilzen. — Paul Schottlaender. Beitriige zur Kenntniss des Zellkerns und der Sexualzellen bei Kryptogamen. Boletim da Sociedade Broteriana. (Vol. IX, fasc. 4.) J. de Mariz. Subsidios para o estudo da flora portugueza : Composiias. L. — M. Willkomm. Daveaua Willk., novum Chrysanthemearum genus. — J. de Mariz. Flora lusitanica exsiccata. Centuria XI. — A. X. Pereira Coutinho. Nota as juncaceas de Portugal. Botanische Zeitung (1892). "os 44, 45, 46. P. Kossowitsch. Durch welche Organe nehmen di Leguminosen den freien Stickstoff auf ? (Forts.). n° 47. P. Kossowitsch. Id. \Schluss^. -- H. Rehsteiner. Beitriige zur Entwick- lungsgeschichte der Fruchtkorper einiger Gastromyceten. Botanisehes Centralblatt (Bd LU). nos 5 et 6. Wilhelm Scharf. Beitnige zur Anatoinie der Hypoxideen und einiger verwandter Pflanzen. n° 7. Wilhelm Scharf. Id, {Forts.). ■— - Paul Knuth. Staubblattvorreife und Fruchtblattvorreife. n° 8. Wilhelm Scharf. Id. (Forts.). Botaniska Notiser (r8ç2, las.:. 5^. Sv. Murbeck. Nâgra for Skandinaviens flora nya hybrider. i.Juncus alpiims Vill. X lamprocarpus Ehrh. — Gunnar Andersson. Om forekomsten af Artemisia Stellcriana i Danmark. — A. Y. Grevillius. Riieus radiata — I X \ 1 V — Thuill., funn n pâ skâri Hjelmaren. H. V. Rosendahl. Nâgra lapplândska vâxtformer. - H. V. Rosendahl. Nâgra anteckningar frân en exkursion genom Luleâ lappmark sommaren [892. — E. Ryan. Grimmia torquata I [ornsch. fructificans. Journal of Botany nov. B. Clarke. < >n Holoschœnus Link. Edmond G.Baker. Synopsis ol gênera and speci es <>l Malvem (contin.). — Rev. W. Moyle Royers. An essay ata key to british R mtin. . — Edmond G. Baker. On a new h Min nt Rosa tomentosa Woods. — William A. Clarke. First records oi british flowering pi. uns [contin. . — SHORl Notes : F. C S. Roper, North Wales plants; J. Cosmo Melvill, Trac hélium cstruleun* established in Guernsej ; R. Llo>d Praeger, Supposed plant-destruction in the North oj [reland; B. Daydon Jackson, Date oi Grisebach's West Indian Flora; W. F. Miller. S.nk plants. Oesterreichische botanische Zeitschrift R. v. Wettstein. Neuere Bestrebungen aul dena Gebiete der botanis- chen Nomenclatur. — Auszugaus: P. Ascherson, Vorlâufige Bericht Qber die von Berliner Botanikern unternommenen Schritte zur Ergânzung der • Loisde la nomenclature botani |ue. » n" to. Karl Fritsch. Nomenclatorische Bemerkungen. IV. Der Gattungsname clia. — H. Braun. I eber einige kritische Pflanzen <1 :r Flora von Nie- derôsterreich (Forts.). — L. Charrel. Enumeratio plantarum anois 1 : 18 ii in M icedonia australi collectarura Forts.). — J. Freyn. Plantai nova; Orientales (1 — Br. Blocki. Ein kleiner Beitrag zur Flora von ( îalizien. ithlr'a riONS diverses. A. Acloque. L • / ichens, étude sur l'anatomie, la physiologie et la »io>-/>lio_ logie de l'organisme Hellénique. (Biblioth. scientif. contempor., Libr. J. B. Baillière et fds, Paris, 1 vol. in-16 de 576 pages avec 82 I prix 3 fr. ; H. Lccomte. Textiles végétaux. (Encyclopédie scientifique des aide-mé- moire, Librairies Gauthier- Villars et fils, et G. Masson, Taris, 1 vol. petit in-8°, broché 2 fr. 50, cartonné 3 fi Mariano Vergara. Bibliographie ie la Rose. (Libr. Manuel Tello, Madrid.) . - ; - Donf N° 24. — 16 DÉCEMBRE 1892. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. H. Klebahn. — Studien ûber Zygoten, II; Die Befruchtung von Œdogonium Boscii [Etudes sur les zygotes, II; la fécondation de /'Œdogonium Boscii] (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Bota- nik, XXIV, p. 235-267, av. 1 pi., 1S92.) Les phénomènes de la fécondation sont loin d'être connus; on a rarement constaté d'une manière certaine la fusion des noyaux des gamètes et on sait aujourd'hui que la pénétration réciproque des noyaux mâle et femelle se fait parfois avec une telle lenteur qu'elle n'est pas accomplie plusieurs semaines, ou plusieurs mois môme, après l'union des deux cellules. M. Klebahn a contribué lui-même à résoudre ces problèmes; les récents travaux de M. Guignard ont donné un intérêt tout particulier à la question des sphères directrices ; la multiplicité des noyaux, bien constatée dans quelques cas, introduit aussi dans l'étude des œufs des éléments nouveaux. Dans un nouveau mémoire, M. Klebahn étudie la fécondation de Y Œdogonium Boscii. La division nucléaire s'y fait comme l'a montré M. Strasburger en 1880; la différence est faible entre les noyaux des cellules végétatives mâles et femelles; celui de l'œuf paraît pourtant un peu plus riche en substance chromatique. La cellule qui supporte l'oogone est toujours notablement plus petite que les autres; son noyau participe de cette différence. L'oogone ne tarde pas à s'accroître plus que les autres cellules; il est plus riche en protoplasme, en chro- matophores, en pyrénoïdes, en amidon ; son noyau est au repos, il englobe un petit nucléole, tandis qu'on n'en observe pas dans le petit noyau mâle. L'auteur donne des détails précis sur la déhiscencc de l'ooeone : il se forme dans la membrane extérieure un trou dont les bords s'enroulent vers l'extérieur; une lamelle, cellulosique à ce qu'il semble, formée au-dessous d'elle, parait se dissoudre. Aucune portion de protoplasme ne s'échappe, maintenant ou plus tard, par cette ouver- ture; il n'y a donc à chercher là rien qui ressemble à des sphères directrices. La prétendue tache germinative est formée simplement par le retrait des chromatophores au voisinage de l'ouverture, sans qu'on puisse lui attribuer un rôle spécial dans la fécondation. La pénétration des anthérozoïdes paraît devoir être brusque. Le noyau mâleaugmente de volume dans la substance de l'œuf, avant même d'en avoir atteint le noyau. Les deux noyaux se pénètrent, bien que leurs éléments morphologiques demeurent encore distincts pendant quelque temps; — LXXXVI — puis les corpuscules chromatiques finissent par se confondre en une mas- : la présence de la membrane permet alors, mieux que tout autre caractère, de distinguer l'œuf fécondé de celui qui n< irait certain qu'un seul anthérozoïde pénètre dans l'oeuf. M. Klebâhn n'ayant pas vu de sphères direct] ; partir du moment où 1 i diflén | tau moment de sa maturité, croit en voir l'homol ans la cellule qui supporte dont le noyau , dans tous le: : une prompte destruction. ( 'il. FL \li Al I. I . Mlle A. Mayoux. - norpkologique des ap- 'a fleur des Aristoloches (Annales de niversité de Lyon, tome II, fasc. 4, ; planches, [8g L'Université de Lyon publie des Annales qui paraissenl irréguliè- nt, pat les is> dés ; chaque fascicule porte un numéro d'ordre et renferme \\\\ seul Mémoire. Le tome II est consacré aux sciences naturelles, ei l'étude de Mlle A. Mayoux t m le premier travail de inique qui paraisse dans ces Anna/es, Cette étude, inspirée par M. t rérard, est conçue dans le même espril irsuivie par les mêmes méthodes que les recherches de cet auteur sur la lleur et le diagramme des < >rehidé< . Des observations suivies et détaillées sur la ûeui des Aristoloches présentaient un réel intérêt, à cause des opinions contradictoires qui ont été émises sur sa constitution. On sait que la difficulté réside dans la définition des rapports entre l'androcée et le gynécée, dans la signi- fication morphoh ner aux petits l u «appendices superstaminaux » qui surmontent 1 s anthères el leur sont sou : lobes, en efi n qu'il stigma .u opp étamines cl par suil lent pas à la nervure Pour Payer, Van Tieghem, Celakowski, etc... les ,: les lobes si rainaux, ne feuille . mais I .: physi . ' 'aminé L'an!- Y. li; auquel elle comp I le mode de ramifi i. la — LXXXVII nature morphologique des parties dans lesquelles ces faisceaux se dis- tribuent. Une semblable étude échappe à une analyse brève, et nous nous bornons à citer les conclusions. Dans le cas le plus général, la colonne de la fleur des Aristoloches est un gynostème composé typiquement ds six étamines équidistantes, alternant avec six stigmates qui sont ordinairement bifides, comme ceux des Asarum. Chaque moitié de stigmate est soudée à l'étamine la plus rapprochée et, la concrescence se continuant au-dessus des anthères, il* se forme six appendices superposés aux six étamines, par l'union des deux lobes stigmatiques convergents. Si les conneclifs entrent dans la constitution de ces appendices, ce n'est en tout cas que pour une très faible part. Chez les Aristoloches du groupe des Siphisia de M. Duchartre (A. Sipho et A. lomeiilosa), il y a avortement des trois stigmates qui devraient typiquement se trouver vis à vis du milieu de chaque masse de deux étamines, et, par suite, les trois appendices formés par les six lobes eoncrescents deux à deux des trois stigmates recouvrent chacun deux étamines. C. Satjvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Sériante der deutschen botanischen Geseïlschaft. (Bd. X, Heft 8). A. Heinz. Ueber Scolopendrium hybridum Milde. — A. Kosmahl. Durch Cladosporium herbarum getddtete Pflânzen von Pinus rigida. — Karl Schilberszky. Kùnstlich hervôrgerufene Bildung secundârer (extrafasci- culârer) Gefâssbûndel bei Dicotyledonen. — W. Detmer. Ueber die Natur und Bedeutung der physiologischen Elemcnte des Protoplasmas. — W. Detmer. Der liiweisszerfall in der Pflauze bei Abwesenheit des freien Sauerstauffs. — Fritz Mùller. Die Tillandsia augusla der Flora flumincn- sis. — E. Crato. Beitrag zur Kenntniss der Protoplasmastructur. — F. Eeydrich. Beilràge zur Kenntniss der Algenflora von Kaiser-Wilhelms- Land (Deutsch-Neu-Guinea). — A. Hansgirg. Biologische Mittheilungen. — Bengt Joensson. Siebâlinliche Poren in den trachealea Xylemelementen der Phanerogamen, hauptsâchlieh der Leguminosen. — G. de Lagerheim. Tri- çhopilas Nenise Lagerh. n. sp.,^eine neue epizoische Alge. — G. de La- gerheim. Die Schneeflora der Pichincha. — ■ W. Detmer. Beobachtungen ùber die normale Athmung der Pilanzén. — Josef Boelim. Ueber einen eigenthumlichen Stammdruck. — H. Solereder. Ueiicr die Staphyleaceen gattung Tapiscia Oliv. — J. Wiesner. Vorlàufige Mittheilung iiber die Brsehein'ung der Exotrophie. — H. Potonié. Der âussere Bau der Blâtter von Annula? ia slellata (Schlotheim) \\Tood mit Ausblicken auf Equiseliles Zeœform'is (Schlotheim) Andrâ und au: die Blâtter von Calamités variais — LXXWI1I — -- H. Moeller. I nung gegen Frank, betrefFend den angeblichen Dimorphismus der Wurzelknôllchen der Erbs Revue générale de Botanique. n |7, 15 aovembi A. Giard. Nouvelles études sur le / 'um Acridiorum Gd., Cham- pignon parasite du Criquet pèlerin. — J. Costantin et L. Dufour. Recher- sur la maladie du 1 hampignon de cou . — Leclerc du Sablon. Sur une mal idie du Platane. — L. Géncau de Lamarliére. \< - cherches physiologii |ues sur les feuilles dével( ippées à l'ombre et au soleil. — E. Aubert. Recherches sur la respiration et l'assimilation des plantes gras — A. Masclef. Revue des travaux sur la classification et la phie botanique '1rs plantes vasculaires de la ) rance, publiés en CORRESPONDANCE. Mi m chei 1 »irecteur, fe prends bonne note de l 'observation de M. Genty attribuant la couleur rouge aux fruits du Polygonatum verticillatum dans le fura. Mes observations personnelles n'ayant pu porter sur le vif et s'élant bornées à l'examen d'échantillons secs, je ne me serais certainement pas permis, dans e litions, une affirmation aussi précise qu que j'ai formulée, si je ne m'étais pas senti appuyé par l'autorité «l'un lient naturaliste, observateur très encieux, Maximovicz. — Dans ses « Diagnoses plantarum asiaticarum > , il dit formellement à pos du P. verlicillaiiim AU. : « Bacca atro-coerulea ut recte a Mertens et Koch descripta, a Koch in Synopsis il. germ. errore rubra dicta. » [M '., XI, [>. 852.) En pi 'l'une opinion aussi nette, en opposition avec celle de nombreux Qotistes, j'ai cru ne pas devoir garder le silence, d'autant plus que je connaissais la contradiction du même ordre signalée pai M. Gent) pour le /'. multiflorum. Pour ce dernier, mes observations, portant sur diverses localités des environs de Paris et du département do Ardennes, ont absolument conformes - de M. < renty «Luis le Jura. J'ai toujours vu des haies m>i: La question est-elle définitivement tranchée: |e n , devant la divergence des opinions, 1 :ouleur du fruit ujette à varier suivant les li ux. Là est doute la vérité. I servations neuve. pour la iplètement en éviden< vous pri . her Directeur, d'il quelques réflexio n >ire à mes meilli aliments. 11. Hua. ■ ■ TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — Articles originattx. BALICKA-IWANOWSKA (Mme G.). — Voyez CHODAT Belzung (E.). — Remarques rétrospectives sur les corps bleuissants et leur classification 456 Belzung (E.). — Sur divers principes issus de la germination et leur cristallisation intracellulaire 49 Belzung (E.) et G. Poirault. — Sur les sels deYAngiopteris evecta, et en particulier le malate neutre de calcium 286 Beschekelle (Emile). — Etude sur le genre Eustichia (Brid.) C. Mueller 177 Brunotte (Camille). — Procédé d'inclusion et d'enrobage à froid dans la gélatine 194 Camus (E. G.). — Monographie des Orchidées de France. 21, 106, i32» H7, 349» 405.4i3i 473 De Candolle (A.). — A propos du « Revisio generum plantarum » de M. Kuntze » 215 Chodat (R.) et Mme G. Balicka-Iwanowska. — La feuille des Iri- dées, essai d'anatomie systématique 220, 253 Copineau (C). — Sur Temploi du terme médias tin 388 Drake del Castillo. — Contributions à l'étude de la flore du Ton- kin. Liste des plantes de la famille des Rutacées recueillies au Ton- kin par M. Balansa, en 1885-89 273 FRANCHET (A.)- — Les Lis de la Chine et du Thibet dans l'herbier du Muséum de Paris 305 Franchet (A.). — Note sur un Kellogia de la Chine 10 FRANCHET (A.). — Un Decaisnea de la Chine occidentale 233 Genty (P.). — Lettre à propos de la couleur du fruit de certains Poly- gonatum 4^3 Hariot (P.). — A propos des Trentepohlia des Indes néerlandaises. 114 HARIOT (P.). — Cœoma Anihurii 45^ Hariot (P.). — Hexagonia Sacleuxii, sp. n 19 Hariot (P.). — Un nouveau Champignon lumineux de Tahiti. ... 411 HUA (Henri). — Le rhizome du Paris quadrifolia est-il sympodique ou monopodique? ■ 161, 176 Hua (Henri). — Lettre sur la couleur du fruit de certains Polygona- tum Lxxxvin 504 xc Table alphabétique des noms d'auteurs. 1 Ii' a (1 [enri). — Poîyçonatum et Aulisconema, gen. now, de la Chine. i, 420, 444, 469 Huui'u (y.). — Observations sur la valeur morphologique et histologi- que des poils et des soies dans li 1 itophorées 321 Hubbr (J.; et F.Jadin. — Sur une nouvelle Algue perforante d'eau lice 27 Ilu . — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. [67,244, .45'» 4S5 JADIN (F.). — Voyes HUBER K.ARSAK ■ MlleN.). — Quelques remarques sur le genre Myri ' • 433 Lagerheim (Me) et N. Patouillard. — Si '■'■un, nouveau genre d'Hyménomycètes hétérobasidiés 465 Mangim (L.). — Etude historique et critique sur la présenc ■ d - com- posés pectiques dans les plantes \i Mangim 1... — Le Congrès international de B Mangin L.). — Propriétés et réactions des comp |ues. 235i 363 Micheli M.)- — Les Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle- Grenade, de la collection de M. Ed. Vndré. . . . 117, 141, 1 7, [97 Moroi L.). — \JEpilobium rosmarinifolium dans la Côte-d'Or . . 388 Patouillard (N.). — Septobasidium, nouveau genre d'Hyménoi cètes hétérobasidiés 61 Patouillard X.).— Voyea Lagerheim Poiru 1.1 (Georges). — Germination tardive des spores de Rœstelia cancellata Reb 59 Poirault (Georges). — Sur Y 'Opkioglossum vulgatuml^ 69 Poirault -s). — Voyea BELZUNG Roi y G. . — Observations sur quelques DiattiAusdc la flore 1 çaise 45, 64, 96 SAUVAGE \r (C). — La Société botanique de France en Algérie. 17-', 195 Sauvageau (C). — Sur quelques Aigu tes. 1, 36, '7, i-4 Sauvageau (C). — Voyez Viala Thouvenin (M.). — Sur la structure des Aquilaria 212 Van Tieghem (Ph.). — Sur la structure des Aquilariées 217 .u 1. |. . — La tribu des Clusiées. Résuit its gén< raux d'une mo- iphie morphologique et anato Viala (P.) et C. Sauvageau. — La Brunissure et la Mal; lifornie 355, . Table alphabétique des noms d'auteurs. II. — Comptes rendus. Belajeff (W. C). — Sur le tube pollinique des Gymnospermes. ix Bonnier (G.). — Sur l'assimilation des plantes parasites à chlo- rophylle V BOURQUELOT (Em.). — Sur la présence de l'amidon dans un Champignon appartenant à la famille des Polyporées, le Bo- letus pachypus Fr Lxxxi Chatin (A.). — La Truffe lxv CrATO (E.). — La physode, organe de la cellule LXXiil Crato (E.). — Réflexions sur l'assimilation et le dégagement corrélatif d'oxygène lxx Detmer (W.). — Recherches sur la respiration intramoléculaire des végétaux lxix Dietel (P.). — Sur l'alternance de génération du Pucciuia Agropyri LXI Dodel (A.). — Morphologie et développement de l'amidon du Pellionia Daveauana xlix Douin (J.). — Nouvelle Flore des Mousses et des Hépatiques. . lxxxii Fischer (Ed.). — ■ Recherches sur certaines espèces du genre Gymnosporangium JLVII Frank (B.). — Sur le dimorphisme des tubercules radicaux du Pois L GuiGNARD (Léon). — Observations sur l'appareil mucifère des Laminariacées. . xxix HAUPTFLEISCH (P.). — Recherches sur le mouvement protoplas- mique dans les cellules pourvues d'une membrane lxxvii KARSTEN (G.). — Contribution à l'histoire du développement de quelques espèces de Gnetum XLV Klebahn (H.). — Etudes sur les zygotes, II; la fécondation de YŒdogouium Boscii LXXXV KLEBS (G.). — Sur la formation des cellules reproductrices chez VHydrodicty on utriculatum Roth xxxiii, xxxvn KUNTZE (Otto). — Revisio Generum Plantarum XVII Lagerheim (G. de). — Pucciniosira, Chrysopsora, Alveolaria et Trichopsora, quatre genres nouveaux d'Urédinées à déve- loppement tremelloïde Xiil Massée (G.). — Monographie des Myxomycètes. xli MAYOUX (Mlle A.). — Recherches sur la valeur morphologique des appendices superstaminaux de la fleur des Aristoloches. lxxxvi Meyer (A.). — Carmin chloralé pour la coloration des noyaux des grains de pollen lxv Millardet. — Nouvelles recherches sur la résistance et l'im- munité phylloxériques xxv xcn Table alphabétique des noms d'auteurs. Moeller (H.). — Remarques relatives à la communication de Krank sur le dimorphisme des tubercules radicaux du Pois. lxxiv Nordstedt(0.). — Characées australiennes décrites et figurées. vi Pée-Laby (E.). — Recherches sur ranatomie comparée des cotylédons et des feuilles des Dicotylédonées lxi Pirotta 1\. . — Sur la présence de réservoirs à mucilage dans le Curculiço recurvata xxvi Schmidt (R. M.). — Sur l'absorption et l'élaboration des huiles grasses par les plantes xxbis SlGMUND (W.). — Sur les ferments dédoublants des corps gras dans le règne végétal xxn STAHL (E.). — ŒdoclaJiiim protonovm, nom eau genre d'(Edo- goniacées i Trblease (W.). — Révision des espèces américaines de Rumex qui se rencontrent au Nord du Mexique lxii Winterstein (E.). — Sur l'amyloïde végétal lxxxi ZUKAL (Hugo). — Sur le contenu cellulaire des Schizophytes. . i-in TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Absorption et l'élaboration des huiles grasses par les plantes (Sur F), par M. R. H. Schmidt xx dis Algue perforante d'eau douce (Sur une nouvelle), par MM. J. Huber et F. Jadin 278 Algues phcosporées parasites (Sur quelques), par M. C. Sau- VAGEAU x> 36» 55» 76, 9°, 97, 124 Alternance de génération du Puccinia Agropyri (Sur 1'), par M. P. DlETEL LXI Amidon dans un Champignon appartenant à la famille des Poly- porées, le Bolet us pachypus Fr. (Sur la présence de 1'), par M. Em. BOURQUELOT LXXXI Amidon du Pellionia Daveauana (Morphologie et développe- ment de 1'), par M. A. Dodel xlix Amyloïde végétal (Sur T), par M. E. Winterstein lxxxi Angiopteris evecta (Sur les sels de F), par MM. E. Belzung et G. POIRAULT 286 Appareil mucifère des Laminariacées (Observations sur P), par M. L. GUIGNARD • XXIX Appendices superstaminaux de la fleur des Aristoloches (Re- cherches sur la valeur morphologique des), par Mlle A. Mayoux LXXXVI Aquilaria (Sur la structure des), par M. M. THOUVENIN. . . . 212 Aquilariées (Sur la structure des), par M. Ph. Van Tieghem . 217 Aristoloches (Recherches sur la valeur morphologique des ap- pendices superstaminaux de la fleur des), par Mlle A. MAYOUX. lxxxvi Assimilation des plantes parasites à chlorophylle (Sur 1'), par M. G. Bonnier v Assimilation et le dégagement corrélatif d'oxygène (Réflexions sur F), par M. E. Crato Lxx Aulisconema, gen. nov., de la Chine (Polygonatum et), par M. Henri Hua 389, 420, 444, 469 Brunissure et la Maladie de Californie (La), par MM. P. Viala et C. Sauvageau 355, 37§ Carmin chloralé pour la coloration des noyaux des grains de pollen, par M. Arthur Meyer lxv Cellules reproductrices chez YHydrodictyon utriculatum Roth. (Sur la formation des), par M. G. Klebs xxxm, xxxvn x:iv Table alphabétique des matières. Chaetophorées Observations sur la valeur morphologique et physiologique 'ils et des soies dan-; les), par M. J. 1 [UBER UM Champignon lumineux de Tahiti (L'n nouveau), par M. I'. 11a- riot 411 Characées au traliennes décrites et figurées, par M. O. Nord- stedt vi Clusiées (La tribu des). Résultats généraux d'une monographie morphologique et anatomique de ces plantes, par M. ). \'i 3- QUE 81, 3 Cœo \nthurii, par M. P. HARIOT 4.58 Coloration des noyaux des grains de pollen (Carmin chloralé pour la), par M. A. Meyer lxv Composés pectiques (Propri tés et réactions ir M. L. Mangin 235, 363 Composes pectiques dans les plantes (Etu le bistoriqu ■ et criti- que sur la présence des), par M. L. Mangin u Congrès international I (Le), par M. L. Mangin 4.59 Contenu cellulaire I hizophytes(Surle),par^M.HugoZUKAL. LUI Corps bleuissants et leur classification (Remarques r< u- ves sur les), par M. E. Belzung 4.56 Corps gras dai gne vc îur les ferments dédoublants des», par M. W. SiGMUND xxn Cotylédons et des feuilles des Dicotylédonées Recherches sur I'anatomie comparée des), par M. Pée-Lab y i.xi Couleur du fruit de certains Polygonatum (Lettre sur la), par M. P. Genty 4.63 Couleur du fruit de certains Polygonatum (Lettre sur la), par M. H. Hua lxxxviii Cristallisation intracellul; s principes i- la rmination et leur), par M. E. Belzung 40 Decaisnea de la Chine occidentale (Un), par M. A. Franchet . 233 ippement de l'amidon ilu Pellionia Daveauana (Morpho- logie et), par M. A. Dodel XLIX Dé\ eli ipp :ment de quelques espèces de Gnetum (Contribution à l'histoire du), par M. G. KARSTEN XLV Dianthus de la flore française (Observations sur quelques), par M. G. ROUY 4.5, 1 Dimorphisme des tubercules radicaux du l'ois (Sur le), par M. B. Frank l Dimorphisme des tubercules radicaux du l'ois (Remarques rela- tives à la communication de Frank sur le), par M.H.Moeller. lxxiv Elaboration des huiles grasses par les plantes vSur l'absorpti etl'J.parM.R. H. Schmidt xxô/s Epilobium rosmarinifolium dans la Cùte-d'Or 1/ , par M. L. MoRor 388 Table alphabétique des matières. xcv Etude historique et critique sur la présence des composés pec- tiques dans les plantes, par M. L. Mangin 12 Eustichia [Brid.] C. Mueller (Etude sur le genre), par M. E. Bescherelle 177 Fécondation de YCEdogonium Boscii (Etudes sur les zygotes, II; la), par M. H. Klebahn LXXXV Ferments dédoublants des corps gras dans le règne végétal (Sur les), par M. W. SlGMUND xxn Feuille des Iridées (La), par M. R.Chodat et Mme G. BALIGKA- IWANOWSKA 220, 253 Feuilles des Dicotylcdonées (Recherches sur l'anatomie compa- rée des cotylédons et des), par M. PÉe-Laby LXI Fleur des Aristoloches (Recherches sur la valeur morphologique des appendices superstaminaux de la), par Mlle A. Mayoux. lxxxvi Flore des Mousses et des Hépatiques (Nouvelle), par M. J. Douin. lxxxii Flore du Tonkin (Contributions à l'étude de la), par M. Drake del Castillo 273 Germination (Sur divers principes issus de la) et leur cristalli- sation intracellulaire, par M. E. Belzung 49 Germination tardive des spores de Rœstelia cancellata Reb., par M. Georges Poirault 59 Gnetum (Contribution à l'histoire du développement de quelques espèces de), par M. G. Karsten xlv G5'mnospermes (Sur le tube pollinique des), par M. W. C. Be- LAJEFF IX Gymnosporangium (Recherches sur certaines espèces du genre), par M. Ed. Fischer lvii Hépatiques (Nouvelle Flore des Mousses et des), par M. J. Douin. lxxxii Hexagonia Sacleuxii, sp. n., par M. P. HARIOT 19 Huiles grasses par les plantes (Sur l'absorption et l'élaboration des), par M. R. H. Schaiidt xx bis Hydrodictyou utriculatum Roth. (Sur la formation des cellules reproductrices chez F), par M. G. Klebs xxxm, xxxvil Hyménomycètes hétérobasidiés (Septobasidium, nouveau genre d'), par M. N. PATÔUILLARD 61 Hyménomycètes hétérobasidiés {Sirobasidium, nouveau genre d'), par MM. de Lagerheim et N. Patouillard 465 Immunité phylloxériques (Nouvelles recherches sur la résistance et 1'), par M. Millardet xxv Iridées (La feuille des), par M. R. Chodat et Mme G. Balicka- IWANOWSKA 220, 253 Kellogia de la Chine (Note sur un), par M. A. FrANCHET ... 10 Laminariacées (Observations sur l'appareil mucifère des), par M. L. GUIGNARD XXIX Légumineuses de l'Ecuador et de la Nouvelle-Grenade, de la collection de M. Ed. André (Les), par M. M. Micheli. 117, 141, 187, 197 xcvi Table alphabétique des »iatières. Lichens de Canisy (Manche) et des environs, par M. l'abbé HUE. 167, 244, 267, 298, 341, 4.28, 45l> 4S5 Lis de la Chine et du Thibet dans l'herbier du Muséum de Paris (Les), par M. A. Franchet 305 Liste des plantes de la famille des Rutacées recueillies au Ton- kin par M. Balansa en 1, par M. Drake del Castillo, 273 Maladie de Californie (La lirunissure et la), par MM. 1'. Yiai.a et C. Sauvageau 355, 378 Malate neutre de calcium (Sur les sels de VAngiopteris evecta, et en particulier le), par MM. E. Belzung et G. PoiRAULT. Médiastin (Sur l'emploi du terme), par M. C. Copine au. ... 38É Monographie des Myxomycètes, par M. G. Massée xli Monographie des Orchidées de France, par M. E. G. Camus. 21, [06, [32, 147, 349, 405, 413, 473 Morphologie et développement de l'amidon du Pellionia D ive ; /- ana, par M. A. Dodel xux Mousses et des I lépatiques (Nouvelle Flore des), par M. J. DOUIN. LXXXU Mouvement protoplasmique dans les cellules pourvues d'une membrane (Recherches sur le), par M. 1'. IIuini BIS» n. . LXXVI1 Mucilage dans le Curculigo recurvata (Sur la présence de ré- servoirs à), par M. R. Pirott a xxvi Myriotrichia (Quelques remarques sur le genre1, par Mlle N. Karsakoff 433 Myxomycètes (Monographie des), par G. Massée xli Note sur un Kellogia de la Chine, par M. A. Franchet .... io No)'aux des grains de pollen (Carmin chloralé pour la coloration des), par M. A. Meyer exv Observations sur la valeur morphologique et histologique d poils et des soies dans les Chsetophorées, par M. ). Hum 321 Observations sur quelques Dianlhus de la flore française, par M. G. ROUY 45.64, 96 Œdogonium protonema, nouveau genre d'CEdogoniacées, par M. E. Stahl 1 Ophioglossiiui vulgatum L. (Sur l'), par M. I • PoiRAULT. '.1/ Orchidées de France (Monographie des), par M. E. G. Cami 21, to6, 132, 147, 340, 4<>5- 4'3, 473 Parasites (Sur quelques Algues phéosporées , par M. C. Sauva- ge' ii 36i 55i 76, 9°i 97i i-'4 Parasites à chlorophylle (Sur l'assimilation des plan lar M. G. BONNIER v Paris quairifolia est-il sympodique ou monopodique? (Le rhizome du), par M. II. Hua 161, [76 Physode ! ^ane de la cellule, par M. E. Crato lxxiii Poils et des soies dans les Chsetophorées (Observations sur la valeur morphologique et histologique des), par M. J. Huber. 321 Pois (Sur le dimorphisme des tubercules radicaux du , par M. B. Frank l Table alphabétique des matières. xcvn Pois (Remarques relatives à la communication de Frank sur le dimorphisme des tubercules radicaux du), par M. H. Moel- LER LXXIV Pollen (Carmin chloralé pour la coloration des noyaux des grains de), par M. A. Meyer Lxv Polygonatum (Lettre sur la couleur du fruit de certains), par M. P. Genty 463 Polygonatum (Lettre sur la couleur du fruit de certains), par M. H. Hua lxxxviii Polygonatum et Aulisconema, gen. nov., de la Chine, par M. H. Hua 389.420, 441, 469 Principes issus de la germination (Sur divers) et leur cristallisa- tion intracellulaire, par M. E. Belzung 49 Procédé d'inclusion et d'enrobage à froid dans la gélatine, par M. C. Brunotte 194 Propriétés et réactions des composés pectiques, par M. L. Mangin 206, 235, 363 Réactions des composés pectiques (Propriétés et), par M. L. Mangin 206, 235, 363 Recherches sur certaines espèces du genre Gymnosporau- gium, par M. Ed. Fischer lvii Recherches sur l'anatomie comparée des cotylédons et des feuil- les des Dicotylédonées, par M. Pée-Laby LXI Recherches sur la respiration intramoléculaire des végétaux, par M. \Y. Detmer lxix Recherches sur le mouvement protoplasmique dans les cellules pourvues d'une membrane, par M. P. Hauptfleisch. . . . LXXVII Réflexions sur l'assimilation et le dégagement corrélatif d'oxy- gène, par M. E. Crato LXX Remarques relatives à la communication de Frank sur le dimor- phisme des tubercules radicaux du Pois, par M. H. Moel- LER LXXIV Remarques rétrospectives sur les corps bleuissants et leur clas- sification, par M. E. Belzung 456 Remarques sur le genre Myriotrichia (Quelques), par Mlle N. Karsakokf 433 Réservoirs à mucilage dans le Curculigo recurvata (Sur la pré- sence de), par M. R. Pirotta xxvi Résistance et l'immunité phylloxériques (Nouvelles recherches sur la), par M. Millardet xxv Respiration intramoléculaire des végétaux (Recherches sur la), par M. W. Detmer lxix Revisio Generum Plantarum, etc., par M. Otto KUNTZE. . . . XVII Revisio generum plantarum de M. Kuntze (A propos du), par M. A. deCandolle. . 215 Révision des espèces américaines de Rumex qui se rencontrent au nord du Mexique, par M. W. Trelease Lxn xcvm Table alphabétique des matières. Rhizome du Paris quadrifolia est-il sympodique ou monopodi- queî Le , par M. 11. HUA 161, 176 Ras tel ■ ellata Reb. (Germination tardive des spores de , par M. Georges Poirault 59 Rumex qui se rencontrent au nord du Mexique (Révision deses- américaines de), par M. W. Trelease i.xn Rutacées recueillies au Tonkin par M. Balansa en [885-89 plantes delà famille d , par M. Drake del Castillo 273 Schizophytes (Sur le contenu cellulaire des), par M. Hu Zukai Lin de l1 Ingiopteris evecta (Sur les), et en particulier le malate neutre de calcium, par MM. E. Belzung et G. Poirault. . Septobasidium, nouveau genre d1! [ymém >m\ cèl s bétéi oba par M. N. Patouillard 61 Sirobasidium, nouveau genre d'Hyménomycètes bétérobasidii par MM. de Lac.i khkim et N. PATOUILLARD Société botanique d ■ France en Algérie La , par M. C. Sau- VAGEAU [72, 195 Soies dans les Chaetophorées (Observations sur la valeur mor- phologique et histologique des poils et des), par M. J. Huber. 32] Spores de Rœstelia cane ellata Reb. (Germination tardive de , par M. Georges Poirault ^> Structure des . 4quil tria Sur la), par M. M. Thouvenin. . . . 212 Structure des Aquilariées (Sur la), par M. Ph. Van Tieghem. 217 Trentepoh les Ind néerlandaises (A propos des), par M. Paul I lARIOT 114 Truff La), par M. A. Chatin LXV Tube pollinique des Gymnospermes (Sur le), par M. W . C Be- |EFF IX Tu' s radicaux du l'ois (Sur le dimorphisme des', par M. i:. Frank l Tubercules radicaux du Pois Remarques relatives à la commu- nication de Frank sur le dimorphisme des), par M 1 1. Moel- II R I.XXIV Uré :loppement trem :lloïde (Pua to- pS' ' 'aria et Trichnpsora, quatre genres n uveaux . par M. G. de Lagerheim xm Zygol :s Etudes sur les), II; la fécondation de VŒJogouium Boscii, par M. II. Klebahn LXXXV TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES (Les noms des espèces noiivelles sont imprimés en caractères gras.) Acacia, 211. — A. adhaerens, 203. — A. Farn^siana, 203. — A. ma- cracantha, 203. — A. paniculata, 204. — A. pennatula, 203. — A. polypliylla, 204. — A. riparia, 203. — A. spadicigera, 203. Acer monspessulanum, 196. Aceras anthropomorpha, 106. — A. anthropophora, 106. — A. anthro- pophoro-militaris, 108. — A. den- siflora, 112. — A. Duquesnii, 113. — A. hircina, 109. — A. intacta, 112. — A. longàbracteata, 11 1. — A. pyramidalis, 112. — A. secun- diflora, 112. — A. Vayredae, 107. — A. Vayrae, 107. — A. Weddel- lii, 107, 108. Acidanthera, 263. Acrochoete repens, 328. Acronychia laurifolia, 275. Adiantum Capillus Veneris, 176. Adonis aestivalis, 196. ^Ecidium Clematidis, lxi. jEschynomene americaaa, 141. — AZ. brasiliana, 141. — AL. lepto- stachya, 142. Agropyrum gdaucum, lxi. Albizzia Lebbek, 205. Alnus g-lutiuosa, 384. — A. incana, 384- Alopecurus ventricosus, 196. Alophia, 225, 231, 260, 262. — A"". Sellowiana, 259. Alveolaria andina, xiv. — A. Cor- diae, XIV. Alyssum atlanticum, 196. Amberboa Lippii, 175. Ammi Visnag-a, 195. Amphoridium mortarii, 303. Amygdalus communis, 196. Anabasis articulata, 173, 195. Anacamptis Durandi, 113. — A. fallax, 113.- — A. pyramidalis, 112. Anacamptorchis fallax, 113. Anacyclus Pyredirum, 196. Ang-iopteris evecta, 286. — A. lon- gifolia, 287. Anomatheca, 225, 228, 263. Antholyza, 225, 263. Anlonia, 218. Aphanochaïte g-lobosa, 338, 340. — A. repens, 325, 337, 338. Aquilaria Agallocha, 212, 217. — A. malaccensis, 212, 217. — A. mi- crocarpa, 212, 217. Arabis parvula, 196. — A. verna, 196. Arceuthobium Oxyccdri, 196. Argyrolobium Saharae, 176. Aristea, 266. Aristida pung-ens, 176. Aristoloche, LXXXVI. Aristolochia Siphn, lxxxvii. — A. tomentosa, lxxxvi. Artemisia cam[)estiis, 196. — A. herba-alba, 195. Arthonia astroidea, 301. — A. cin- nabarina, 298. — A. g-alactites, 301. — A. impolita, 300. — A. lo- bata, 300. — A. obtusang-ii!a, 247. — A. pruinosa, 300. — A. puncti- formis, 301. — A. radiata, 301. Asarum europaeum, lxxxvi. Ascophyllum nodnsum, 40, 76, 125. Aspergàllus niger, xx bis. Asperococcus echinatus, 433. Asphodelus pendulinus, 176. Asteriscus aquaticus, 195. — A. pyg-mseus, 196. Astragalus Gumbo, 176. c Table a. /ue de Atalantia buxifolia, 277. — A. race- mosa, --- . — A. stenocarpa Drake del Castillo, 277. Atractylis microcephala, 175, 196. — .\. proliféra, 175. A tri chu m undulatum, xxi. Aucuba japonica, 16. AULISCONEMA 11. Hua, 469. — A. aspersa 1 1. Hua, 471. — A. Pernyi II. I lua, 472. I tabiana, 263. illus Amylobacter, 13. 1 I 1 imyccs rufus, 4.21 1. Barbula ruralis, xxi. Bai leria, 217. Barleriola, 218. Barlia longibracteata, 1 1 1. Bartsia, v. Bauhinia cumanens B.gran- dillora, 200. ■ — B. petiolata, — B. Raddiana, 200. — B. splen- dens, 200. Beatonia, 225, 231, 25g, 260, 262. Beta macrocarp Betterave, 211. Biatora d Biccbi.i albida, 4.81. Bilimbia mela-na, 492. Biscutclla auriculata, 196. Blastophys 1 rhizi .pus, 334. Blitum virgatum, 1 Bolbocoleon 1 m l< phytum, 330. — II. piliferum, 3 Bolelus ; . LXXXI. Botrychium daucifolium, 73. — B. Lunaria, 73. — I!. ternatum, 73. — B. virginianum, 73. Brayantia, LXXXVI. Brassica, xxil. — B. Gravina;, 196. — B. Napus, lxxix. Br' triza, - Bryoxiphium, 183. — B. mexicanum, [85. — Ii . : îcum, 184. — B. . Bryoziphium, 1 — B. non cum, : . — B. Savatieri, i8«î. s noms de plantes. Bubania Fœi, 175. Bufifonia macropetala, 1 . Caesalpinia Andreana, 193. — C. corymbosa, 193. — C. horrida, [92. — C. mexicana, 103. — ( . pulcherrima, 103. Cajanus indicus, m Calicium curtum, 420. — C. melano- phaum, 489. — C. trachelinum, 42S. — C. xylonellum, 420. Calliandra bombycina, j< »4. — C. carbonaria, 204. — C. Magda- lenae, 205. — C. portoriceasis, 204. — C. Purdiaei, 205. — C. subnervosa, 204. Calliblepharis ciliata, 5. Calligonum comosum, i~ Callophyllis laciniata, 5. Calophyllum, 88. Calopogoniurn caerulenm, 187. — C. racemosum Micheli, 1 Canavalia gladiata, 1 Carduncellus pinnatus, 196. Carotte, 211. Caroubier, 173. Carpomitra Cabreras, 43. Carrichtera Vellae, 175. Cassia bicapsularis, 198. — C. bi- flora, 198. — C. brc\ i] 1 |. — C. Chamacrista, 109. — C. flavi- coma, 199. — C. hirsut - C. hispidula, [99, — C. leiandra, p. 7. — C. macrophylla, 107. — ( cidentalis, [98. — C. oxyphylla, 197. — C. quinquangulata, v 7. — C. reticulata, [99. — ( . pens, 199. — ( . — C. tomentosa, 198. — C. vicia:- folia, 198. Casuarina Cunninghamia, 175. Catillaria synothea, (.91. Cclsia Ballii, 176, 196. 1 acaulis, 173. Ccntroscma dasyanthum, 144. — ( • Plumieri, 144. — C. pul 144. — C. virginianum, 144. Ceramium rubrum, 95, [26. Table alphabétique des Cerastium Boissieri, 196. Ceratocephalus falcatus, 196. Cercidium praecox, 193. Cerisier, 211. Chaetocalyx brasiliensis, 141. — C. latisiliqua, 141. Cbsetopteris plumosa, lxxiii. Cha;tonema, 327. Chaitopeltis orbicularis, 339. Ch.etophorées, 321. Cha^tosiphon moniliformis, 337. Chamaeorchis alpina, 481. Chamatrepes alpina, 481. Chama;rops humilis, 261. Chara, Liv. — C. Braunii, vu. — C. Leptopitys, VI. — C. scoparia, VII. Chêne-liège, 173. Chironia, 218. Chondrus crispus, 3, 5, Chorda Filum, 328. Chou, 18. Chrysopsora Gynoxidis, xm. Cicer arietinum, 53. Cipura, 225, 232, 260, 262. — C. pa- ludosa, 259. Cladanthus arabicus, 175. Cladonia acuminata, 489. — C. car- neo-pallida, 430. — C. delicata, 430. — C. fimbriata, 430. — C. furcata, 430. — C. Isignyi, 430. — C. macilenta, 430. — C. pityrea, 429. — C. pungens, 430. — C. pyxidata, 429, 492. — C. sca- briuscula, 430. — C. uncialis, 489. Cladophora fracta, 330. Clausena excavata, 276. — C. hep- taphylla, 276. — C. lenis Drake del Castillo, 276. — C. Wampi, 277. Clematis Vitalba, lxi. Cleome arabica, 173, 175, 196. Clitoria Amazonum, 145. — C. bra- chystegia, 145. — C. ternatea, 144. Clusia, 81. — C. acuminata, 399. — C. alata, 377. — C. alba, 404. — C. amazonica, 370, 398, 399, 403. noms de plantes. ci — C. Arrudea, 371. — C. Bron- gniartiana, 404. — C. calyptrata 396, 399. — C. Cambessedii, 399 — C. Candelabrum, 371. — C Cassinoides, 377. — C. crassifolia 399, 400. — C. Criuva, 370, 396 399) 402- — C. cuneata, 370, 399 400. — C. Ducu, 370, 373. — C elliptica, 376. — C. eugenioides, 371.— C. flava, 370, 403. — C. fluminensis, 371. — C. Fockeana, 371. — C. fragrans, 399. — C. ha- vetioides, 373. — C. Ildefonsiana, 399, 402. — C. lanceolata, 85, 371. C. latipes, 370. — C. Mangle, 376. C. Martiana, 399. — C. mexicana, 404. — C. minor, 85. — C. multi- flora, 377. — C. myriandra, 85. — C. nemorosa, 371. — C. ovi- gera, 404. — C. Pana-Panare, 371. — C. parviflora, 399. — C. Pavo- nii, 377. — C. penduliflora, 398, 399, 402. — C. pentarhyncha, 376. — C. Planchoniana, 372. — C. Popayanensis, 375. — C. Pseudo- havetia, 373, 375. — C. Pseudo- mangle, 376, 398. — C.Riedeliana, 398. — C. rosea, 371. — C. Schomburgkii, 399, 400. — C. Sellowiana, 399. — C. sessilis, 399. — C. spathulaefolia, 399. — C. sphsrocarpa, 373, 375. — C. tetrastigma, 399, 402. — C. thuri- fera, 376. — C. trochiformis, 89, 373. — C. vera, 402. — C. volu- bilis, 377. Clypeola cyclodonta, 196. Cœloglossum albidum, 481. — C. densiflorum, 112. — C. viride, 480. Cœnogonium cancellatum, 116. — C. corrugatum, 116. Cœoma Anthurii P. Hariot, 458. Coleochaete irregularis, 337. Collema pulposum, 428. Conifères, lxxviii. Conjuguées, lxxviii. Convallaria cirrhifolia, 428. en Table alphabétique Cordia, xiv. Cordylocarpus muricatus, 17;,. Coursetia dubia, 123. — C. grandi- U ira, 123. Cracca mollis, 1J3. ( i.sî.'.-us < )xyacantha, Lvn. talai 1 1 uitens, 1 ig. — C. ptero- caulon, 118. ( . vitellina, 1 19. Cucurbita, xxn. - C. P po, 53. Curculigo recurvata, xxvi. Cutleria multifida, 9. Cydonia vulgaris, lvii. Cyperus c< mgl< imeratus, 176. Cyprip dium arietinum, 12. toclonium purpura o ns, 92, 126. 1 \ ■ ira discoi s, 41. — C. eri- coides, 41, 44, 57, 102, 124, 129. — C. opuntioid< , 1 o, 129. Dalea humifusa, 122. — 13. Mutisii, ui. — I). Phymatodes, i_m. Danthonia Forskalei, 176. Decaisnea Fargesii Franchet, J34. — D. insignis, 23$. Delesseria sanguinea, 2. Desmarestia ligulata, 5. Desraodium axillare, 142. — D. bar- batum, 14.2. — D. cajanifolium, 143. — I). cuneatum, 143. — D. iacanum, 14J. — D. reptans, 142. — D. tortuosum, 143. Deverra chlorantha, 173, 175, 196. Dianthus alpestris, 65, 96. — D. An- . — D. arboreus, 47. — D. attenuatus, 4 :, 67. — D. auraniticus, 68. — D. bebiu — D. brachyanthus, 46, 48, 64, 96. — 1). brevistylus, 65. — D. catalaunicus, 68. — D. cognobilis, 67. — D. condensatus, 48. — I). fall< . — D. limliriatus, — D. fruticosus, 47. — D. furca- tus, 48, 65, 96. — D. Godronia- nus, 45, 69. — D. graniticus, 65. — D. hirtus, 45, ''5. — D. hispa- nicus, 49, 68. — U. insignitus, 65, des 710ms de piaules. '7. — I). integer, 48, c/>. — I). integripetalus, 48. — I). kamis- ! lergensîs, 68. — D. longicaulis, 45, 47. — D. lusitanicus, 67. I ). mai itimus, 68. — 1). monspe lanus, <>-. — D. narboaensis, 64. — D. aeglectus, *~. — D. pede- montanus, 66. — \). Planellae, 68. — D. pungens, 45, 47, 65, I). Requienii, ''7. — I ). serratus, 47. — I). siK esti is, 15. — D. tabe î. — D. ,48, — I). subacaulis, 15. 96. — D. subulatus, 47, |.8. — D, tener, 96. — D. vifgineus, 45. , 263, -'64. Dicella, -'17. Dichosporangium, 443. Dictyo] | ' .1 26, Dictyota dichotoma, 6, 97, 12 , Digitaria ci immutata, 176. Dioclea lasiophylla, 188. — D. seri- cea, 1 5. — D. violacea, 1 orea, - Diplarrhena, 254, -65. Diplotaxis erucoides, 173, 196. — D. p< adula, 173, 175, 195. Dobei a, 218. mia cordata, 175, 1 Draparnaldia, 322. Echiochilon fruticosum, 1 Kct viatus, 103. — Ë. Batte rsii, [26. — E. brevis Sauva- lu, 40, 76, i-'4, 1 29. — I .. ciculatus, i"-', 129. — E. inves- ;, 41, un. — E. luteolus Sll. I, 125, [29. - I . minimus, 77, [25. — E. M cladia-. 443. — E. parasitions Sau- i, 1 25, 129. — E. ; lus, 439. — E. reptans, 4, 9 ,. — E. simplex, [02. — E. simpli culus, 4. — E. solitarius Sauva- iu, 1 ,7. 1 -">, u>. — E. termi- nale, 4, 78. — E. Valiantei, 57, 77, [02, 124, 1J9. — \L. velutinus, i,4,4", 55. 7 Table alphabétique Elachistea Areschougii, 36. — E. clandestina, 3, 38. — E. fucicola, 40. — E. pulvinata, 40, 57, 124. — E. scutulata, 37, 40, 56. — E. stellulata, 3,6,97. — E. velutina, 1. Elcutherine, 225, 260. — E. plicata, 259- Elodea cauadensis, Lxxvin. Endoclonium polymorphum, 323. Endococcus erraticus, 346, — E. gemmifer, 346. Enteromorpha, 335, 433. Entocladia viridis, 331. Entonema penetrans, 3, 100. Ephedra nebrodensis, 196. Epilobium rosmarinifolium,' 388. Epipactis alpina, 482. Equisétacées, 18. Equisetum limosum, 72. Eriantlius Ravennae, 175. Erinacea pungens, 196. Erisma, 217. Erodium ciconium, 196. Eruca sativa, 196. Eryngium campestre, 196. Erythrina edulis, 145. — E. velu- tina, 145. Eîtphorbe, 18. Euphorbia calyptrata, 175. — E. Guyoniana, 175. Euphrasia, V. Eustichia, 177. — E. norvegica, 184, 185. — E. Savatieri, 185. Eustichium norvegicum, 184, 185. Evernia Prunastri, 431. Evodia fraxinifolia, 273. — E. me- liaefolia, 273. — E. triphylla, 273. — E. viridans Drake del Castillo, 273- Farsetia aegyptiaca, 175. — F. li- nearis, 175. Ferraria, 259. Ferula vesceritensis, 175. Festuca arundinacea, 196. Ficus nitida, 175. — F. religiosa, 175. Fissidens imbricatus, 184. des noms de plantes. cm Forskalea tenacissima, 175. Frankenia thymifolia, 175. Frankia Brunchorstii, 385. — F. subtilis, 385. Fraxinus dimorpha, 196. — F. ex- celsior, 293. Freesia, 225, 228. Fritillaria macrophylla, 320. — F. oxypetala, 320. Fucus ceranoides, 38. — F. nodo- sus, 76. — F. serratus, 40, 79, 125. — F. vesiculosus, 40, 79, 125. Fumaria sarcocapnoides, 196. Galactia rotundifolia Micheli, 188. Galaxia, 259, 260. Galium petraium, 196. Garcinia, 87, 88. Geissorhiza, 225, 264. Gelasine, 225, 232, 259, 260, 262. — G. azurea, 259. Genista microcephala, 196. — G. ramosissima, 196. Gentiana, 305. Géranium zonale, 293. Getonia, 218. Gladiolus, 225, 227, 263, 264. — G. Thunbergii, 263. Gliricidia maculata, 123. Globularia vesceritensis, 176, 196. Glycosmis pentaphylla, 275. Gnetum, xlv. Gonystylus, 219. Gracilaria compressa, 2, 41, 126. — G. confervoides, 95. — G. multi- partita, 41. Graphis anguina, 169. — G. dendri- tica, 246. — G. elegans, 245. — G. inusta, 248. — G. inustula, 244. — G. Lyellii, 249. — G. scripta, 167. — G. serpentina, 169. — G. sophistica, 169, 244. Grateloupia filicina, 5. Grevillea robusta, 175. Gui, V. Gymnadenia albida, 481. — G. ani- soloba, 476. — G. comigera, 476. G. conopea, 475. — G. densiflora, civ Table alphabê! 4.76. — G. intermedia, 477. — G. rrandiana, 478. — G. nigra, 483. — G. odoratissima, 476. — G. pyrenaica, 479. — G. soup- pensis, 477. —G. suaveolens, 476. — G. viridis, 480. Gymnigritella I (eufleri, 484. — G. suaveolens, 4^4. Gymnosporangium clavariaeforme, 60. — G. confusum, lvii. — G. fuscum, lvii. — G. Sabinae, 60. Gynoxis, xui. Gyrinops Walla, 217. Gyrinopsis Cummingiana, 218. Guiera, 218. Habenaria albida, 481. — M. nigra, 483. — 1 1. \ iridîs, 480. Hebea, 264. Hecastophyllum Monetaria, 191. Hellébore, 18. Helleborine cordigera, 21. — H. Lingua, 24. — H. longipetala, 23. — 1 1. oxyglottis, 24, — H. pseudo- cordicrera, 23. Herbertia, 225, 260. — II. Drum- mondiana, 259. Merminium alpinum, 482. — M. clan- tinum, 482. — II. Monorchis, 482. Hermodactylus, 224. I lerponema maculans, 4. — II. pulvi- natum, 4. — II. velutinum, 4. Herposteiron, 326. — II. confervi- colum, 325. — II. repens, 325, 338- Hesperantha, 264. Heterotropa, lxxxyi. Hexacentris, 21^. Hexagonia polygramma, 20. — H. Sacleuxii P. 1 lariot, 19. Himanthalia lorea, 2, 36, 40, 55, 77, 80, 125. I [imantoglossum anthropophorum, 106. — M. hircinum, 109. — M. parviûorum, 135.— H. viride, 480. Hippophae rhamnoides, 384. Hohenackeria bupleurifolia, 196. des noms de plantes. I [ydrocharis Morsus-Ranae, lxxviii. Hydrodictyon utriculatum, xxxin, XXWII. Hyella caespitosa, 281, 285. — H. fontana Huberet [adin, 285. I [ypecoum pendulum, 196. I [ypnea purpurascens, 3. Imperata cylindrica, 17 . Indigofera Anil, 122. — I. Blancheti- ana, 122. — I. leptosepala, 122. — I. lespedezioides, 122. — I. te- phrosioides, 122. Inga marginata, 205. — I. punctata, 206. — I. oobilis, 206. — I. vcia, 206. Iridées, 221 >, 253. Iris Aitchisoni, 230. — I. Alberti, 261. — I. biglumis, 261. — I. bo- hemica, 261. — I. caucasica, 224, 2yt , 260. — I. ûlifolia, 224, 256. — I. fœtida, 254, 261. — I. grar minea, 227, 254. — I. Histrio, 224, 258. — 1. juncea, 257. — 1. ne- glecta, 261. — I. palaîstina, 257. — I. pallida, 261. — I. pei 224, 230, 257. 260. — I. Pseudo- Acorus, 254. — I. reticulata, 2 . — I. Sisyrbinchium, 231. — I. squalens, 261. — I. stenoyynn, , 266. — I. Stocksii, 230, . — I. Swertii, 254. — 1, tenui- folia, 257, 258. — I. virescens, . — I. Xyphium, 224, 2-\^y 260. Isidium coccodes, 452. Ixia, 225, 264. Juncus mai itinius, 176. fuaiperus commuais, xi. — |. Oxj drus, 1. 0. — J. pheenicea, 173, 196. — J. Sabina, 60, lvii. Kellogia chinensis Franchet, 11. — 1\. galioides, to. Kibessia, - Laminaria Cloustoni, 44, xxix. — I.. digitata, xxx. — L. flexicaulis, 103, i' '>. 120, xxx. — L. saccha- rina, 3, xxx. Làminariacées, xxix. Table alphabétique Landsbergia, 253. Lapeyrousia, 230. Larix europaea, ix. Lathyrus gladiatus, 143. — L. ner- vosus, 143. Laurencia, 333. Lecanora albella, 455. — L. allo- phana, 455. — L. angulosa, 455. • — L. calcarea, 456. — L. chla- rona, 246, 455. — L. conferta, 455- — L- exigua, 454. — L. ex- pansa, 456. — L. ferruginea, 454. — L. galactina, 455. — L. Ha- geai, 455. — L. intumescens, 455. L. parella, 452. — L. polytropa, 491. — L. pyracea, 454. — L. Ro- boris, 451. — L. subfusca, 455. — L. sulphurea, 455. — L. symmic- tera, 491. — L. varia, 491. Lecidea albo-atra, 489. — L. albo- cœrulescens, 493. — L. anomala, 49 r. — L. aromatica, 486. — L. asserculorum, 491. — L. atro- purpurea, 456. — L. continua, 488, 493. — L. continuior, 487. — L. denigrata, 491. — L. discifor- mis, 488. — L. endoleuca, 486. — L. enteroleuca, 488. — L. fusco- atra, 488. — L. incompta, 486. — L. intermixta, 493. — L. luteola, 495. — L. meiospora, 488. — L. melama, 492. — L. myriocarpa, 488. — L. Naegelii, 456. — L. pa- rasema, 486. — L. pelidna, 486. — L. platycarpa, 488. — L. quer- nea, 454. — L. sabuletorum, 485, 492. — L. sphaeroides, 492. — L. superans, 493. — L. ternaria, 492. — L. turgidula, 491. LÉGUMINEUSES, 49, 117. Lemna gibba, 323. Leontopodium, 305. Lepidagathis, 218. Lepidium sativum, 196. Lepraria flava, 347. — L. lactea, 495- Leprocaulon nanum, 347. cv des noms de plantes. Leproloma lanuginosum, 347. Leptogium lacerum, 428. — L. pal- matum, 428. — L. sinuatum, 428. Ligularia, 305. Ligustrum vulgare, 16. Lilium Browni, 308, 312. — L. Bus- chianum, 315. — L. concolor, 308, 3l5' — L. cordifolium, 307, 309, 310. — L. Davidi, 308, 317. — L. Delavayi Franchet, 308, 314. — L. Duchartrei, 308, 316. — L. elegans, 312, 313. - L. Fargesii Franchet, 309, 317. — L. formo- sum Franchet, 308, 313. — L. gi- ganteum, 309, 310. — L. japoni- cum, 312. — L. lankongense Fran- chet, 308, 317. — L. longiflorum, 308, 311, 312. — L. mirabile Fran- chet, 307, 310. — L. myriophyl- lum Franchet, 308, 313. — L. ochraceum Franchet, 309, 319. — L. oxypetalum, 309, 320. — L. papilliferum Franchet, 308, 316. — L. pseudo-tigrinum, 309, 319. — L. pulchellum, 315. — L. ro- seum, 320. — L. speciosum, 308, 315. — L. sutchuenense, 309, 318. — L. taliense Franchet, 309, 319. — L. tenuifolium, 309, 318. — L. Thompsonianum, 309, 320. — L. tigrinum, 309, 319. — L. triceps, 320. — L. Wallichianum, 314. — L. yunnanense Franchet, 308, 314. Limoniastrum Guyoniauum, 175. Lin, 211. Linaria fruticosa, 175. Lomentaria, 433. Lonchocarpus sericeus, 191. Lonchophora capiomontana, 173, 175, 196. Lophostachys, 218. Loroglorchis Lacazei, 110. Loroglossum anthropophorum, io5. — L. hircinum, 109. — L. longi- bracteatum, 11 1. Lupinus albus, 51. — L. alopecu- roidcs, 120. — L. bogotensis, 119. CVI Table alphabéli-iue — L. bumifusus, 1 19. — L. luteus, 52, lxix. — L. mutabilis, 119. — L. oootkatensis, 120. — L. Tau- ris, 119. Lychnis dioica, 4.58. Lygeum Spartum, 176. Machaerium angustifolium, iqi. — M. Moritzianum, 191. Malo| ie stipulacea, 196. Mârattia( ées, 18, 76. Marrubium Alysson, [95. Medicago maculata, 120. — M. sa- tiva, 106. Mrgastnma pusillum, 176. Melampsora populina, LXI. Melampyrum, v. Melanotheca gelatinosa, 346. Memecylon, 217. Mesua ferrea, 88. — M. Thwaitesii, 88. Micranthus, 264. Micromelum hirsutum, 275. — M. pubescens, 276. Mimosa asperata, 202. — M. flori- bunda, 202. — M. obovata, 202. — M. polydactyla, 202. — M. pu- dica, 202. — M. sommians, 202. Montbretia, 225, 227, 263, 264. — M. Crocosmiaeflora, 229. — M. Pottsii, 229. Moraea, 226, 230, 253, 260. — M. aramaaica, 258. — M. aurantiaca, 258. — M. collina, 258. — M. edu- lis, 231, 258. — M. grandiflora, , 261. — M. polystachya, 230, 258, 261, — M. Sisyrinchium, , 261. — M. spathacea, 258, 2 . . — M. virgata, 258, 261. Moricandia arvensis, 173. Morpbixia, 259. Mouriria, 2 Mousses, xxi. Mucuna Andreana M. Micheli, 146. — M. mollis, 146. — M. Mutisiana, . . — M. rostrata, 146. Muiraya alata Drake del Castillo, a 1. — M. exotica, 276. des noms de plan/es. Myrica Gale, 385. Myrionema Leelancheri, 100. — M. vulgare, 100. Myrioti ichia clavaeformis, 433. — M. filiformis, 433, 440, 44.-. Myxochaete barbata, 34 ». Nemastylis, 225, - 1, 262. N«'otim*a intacta, 1 [2. Nt-phromium lusitanicum, 451. Neptunia oleracea, 2m . — N. pu- bescens, 2nz. Neslia paniculata, [96. Neuracanthus, 218. Neurada procumbens, 176. Nicotiana Tabacum, 293. Nigritella angustifolia, 483. — N. globosa, 148. — N. Heufleri, 4S4. N. nigra, 483. — N. suaveolens, 484. ' Xitclla, Liv. — N. congesta, vil. — N. leptosoma, VII. — N. partita, vi. — N. subtilissima, vu. — N. tricellularis, vu. — N. tumida, VI. Nitophyllum Laceratum, 5. Nitraria tridentata, 175. Ni mea aîgricans, n . Morrisia, 218. ( Edi icladium Protonema, 1. Œdo^onium Boscii, LXXXV. Olivier, 173. Onopordum macracanthum, 195. Opegrapha atra, 267. — O. atro- rimalis, 251. — O. Cerasi, 268. — ( ). devulgai i, 270. — O. diaphora, 251. — O. grumu [.94. — O. berpetica, 270. — O. lentiginosa, 269. — ( ). lyncea, 230. — O. marL; i- nata, 249. — C). aotba, 250. — O. pulicaris, 251. — O. rufescens, 271. — O. subsiderella, .7 1. — O. vulgata, 2 Ophioglossum Bergianum, 72. — O. capense, 69. — < '. ellipticum, 69. — O. Sbrosum, 69. < >. macro- rhi/um, 73. — ( ). palmatum, 71. O. pendulum, 71. — O. vulgatum, 69. Table alphabétiqtie des Ophrys alpina, 482. — O.anthropo- phora, 106, 135. — O. Monor- chis, 482. Orchiaceras Bergoni, 107. — O. spuria, 108. — O. Weddellii, 108. Orchigymnadenia Heinzeliana, 47g. — O. Lebrunii, 479. — O. Le- grandiana, 478. — O. Regelii, 478. — O. souppensis, 477. Orchiplatanthera Chevallieriana , 474- Orchis acuminata, 138. — O. alata, 407. — O. alatoides, 406. — O. albida, 481. — O. alpina, 481, 482. — O. ambigua, 418. — O. angusticruris, 415. — O. angus- tifolia, 156. — O. angustifolio- maculata, 417. — O. Arbostii, 351. — O. Aschersoniana, 418. — O. austriaca, 34g. — O. Barlse, 406. — O. Bergoni, 107. — O. Beyrichii, 414. — O. bicornis, 1 12. — O. bifolia, 473. — O. Bonnie- riana, 416. — O. Boudieri, 352. — O. brachiata, 138. — O. Brau- nii, 417. — O. brevicornis, 160. — O. Canuti, 34g. — O. carnea, 41g. — O. cassidea, 136. — O. cercopitkeca, 137. — O. Champa- gneuxii, 134. — O. Chatini, 413. — O. Chevallieriana, 474. — O. cimicina, 353. — O. cinerea, 140. — O. circimica, 136. — O. Co- lumnae, 135. — O. condensata, 113. — O, conopea, 475. — O. co- riophora, 136, 148. — O. corio- phoro-palustris, 405. — O. corsica, 138. — O. crenulàta, 133. — O. Cyrilli, 151. — ■ O. Debeauxii, 350. — O. decipiens, 133, 413. — O. Dietrichiana, 34g. — O. divari- cata, 156. — O. dubia, 410. — O. elegans, 153. — O. elodes, 15g. O. ensifolia, 152. — O. expansa, 132. — O. fistulosa, 157. — O. foliosa, 158. — O. fragrans, 136. — O. Franchetii, 415. — O. fusca, CVII noms de plantes. 138, 409. — O. fuscata, 138. — O. galeata, 140. — O. Gennarii, 350. — O. Germanorum, 153. — O. glaucophylla, 148. — O. globosa, 148. — O. gracillima, 477. — O. graminea, 482. — O. Grenieri, 410. — O. Halleri, 148. — O. Heinzeliana, 478, 47g. — O. Hen- rici, 138. — O. hircino-Simia, 110. O. hybrida, 40g, 410. — O. incar- nata, 155. — O. integrata, 157. — O. intermedia, 408. — O. italica 147. — O. Jacquini, 40g. — O Jeanperti, 416. — O. lactea, 138 — O. la;ta, 152. — O. latifolia 156, 157. — O. laxiflora, 140, 152 154, 40g. — O. Leguei, 420. — O leucostachys, 151. — O. Linguo laxiflora, 34. — O. longibracteata in. — O. longicornis, 134. — O longicornu, 134. — O. Luizetiana 415. — O. maculata, 158. — O majalis, 158. — O. Martrini, 137 — O. mascula, 148, 150, 151, 153 — O. matodes, 418. — O. medi terranea, 153. — O. militari-in carnata, 416. — O. militari-pur purea, 410. — O. militaris, 138 140, 40g. — O. miniata, 483. — O. rnixta, 155. — O. Monorchis 482. — O. montana, 474. — O Morio, 133, 140. — O. Morio coriophora, 353, 354. — O. Morio incarnata, 351. — O. Morio-laxi flora, 407. — O. Morio-maculata 352. — O. Morio-mascula, 355. — O. Morio-papilionacea, 350. — O neglecta, 41g. — O. Nicodemi 133. — O. nigra, 483. — O. odo ratissima, 476. — O. olbiensis 14g. — O. olida, 353. — O. orni this, 475. — O. ovalis, 148. — O pallens, 150, 151. — O. palustri coriophora, 406. — O. palustris 140, 153, 154. — O. papilionacea 31, 132. — O. papilionaceo-Morio 350. — O. Pareissii, 14g. — O cvm Table alphabétique parvifolia, 135, 4115. — (). pauci- flora, 152. — O. Pauliana, 354. — ( ». Perreti, 35 1 . — O. picta, 133. O. Pollinia, [36. — O. provincia- lis, 151, 1 5 j. — ( >. pseudo 1 pea, 476. — ( ). purpurea, 138, 140. — O. purpureo-Morio, 351. — O. pyramidalis, 113. — O. py- renaica, 476, 4.79. — O. K liana, 478. — < ». Regelii, 478. — O.Rivini, 140. — O. Rivino-fusca, 410. — O. RivinoSimia, 413. — ( ». Robertiana, in. — O. Rouyana, 31, 416. — O. rubra, 132. — O. saccata, 154. — O. sambucina, 154. — O. Sauzaiana, 419. — C). Schulzei, 417. — O. Scopoli, — O. sesquipedalîs, [56. — O. Simia, 137, 140, 147. — O. Simio militaris, 410. — O. Simio-purpu rea, 414. — O. speciosa, 149. — ( ). sphaerica, [48. — O. Spitzelii, 160. — O. spuria, 107, 108. — O. Stabiana, 149. — O. suaveolens, 4X4. — O. subsimio-militaris, 413. — O. sulfurea, [50. — O. super- purpureo-militaris, 409. — O. Ta- bcrna:montani, 132. — O. Tectu- lum, 354. — O. renoreana, 138. — O. tephrosanthos, 147. — O. Timbali, 405. — O. Timbaliana, 352. — O. Traunsteineri, 156. — O. tridentata, 137, 138. — O. tri- dentato-militaris, 349. — O.Uech- tritziana, 418.— O. ustulata, 135, 141). — O. ustulato-tridentata, — C). variegata, 137, 138. — O. Yilmsii, 355. — O. virens, 480. — O. viridis, 480. — O. Weddellii, 414. — O. zoophora, 147. Orchiserapias adulterina, 3.'. — O. Barlae, 33. — O. capitata, 33. — O. complicata, 34. — O. De- beauxii, 34. — O. Nouletii, 31. — O. purpurea, 32. — O. Tomma- sini, 35. Oreoblitum thesioides, 196. des noms de plan les ( )reodoxa regia, 115. Orlaya marititna, 176. Orpliium, 218. Othonna cheirifolia, 173, 196. Panicum Teneriflae, 17''. Pannaria nebulosa, 451. — P. rubi- ginosa, 451. Papaver, \\n. Paramignya monophylla, 277. Pai is quadrifolia, 161, 176. Parkinsonia aculeata, 193. Parmelia Borreri, 432. — P. hiligi- uosa, 432. — 1'. laevigata, 4' p. — P. prolixa, 490. — P. pulmonacea, 432. — P. perforata, 431. — P. perlata, 431. — P. révolu ta, 431. — 1*. saxatilis, 451,. — P. sulcata, 432. Passerina birsuta, 1 Patersonia, 253, 254, 261, 262, 265, 266. — P. Drummondiana, 265. — P. glabrata, 265. — P. juncea, 265. — P. sci icea, 265. Pedicularis, v. Pellionia I )aveauana, nlix. Peltigera canina, 451. — P. malai 490. — I'. rufescens, 4'/). — P. spuria. 451. Pénicillium, xx bis. Pennisetum cenchroides, 231. — P, dichotomum, 176. — P. plicatqm, 231. Peperomia, 74. Pei iballanthus, 389. PÉRISPORIACÉES, 364. stylus viridis, 480. PÉRONOSPORÉES, l'ers il, 1 Pertusaria amara, 453. — P. cocco- . 247, 452. — P. communis, 432. — P. leioplaca, 453. — P. multipuncta, 453. — 1*. pustulata, 453- — p- scutellata, 453. — P. velata, 432. — P. Wulfenii, 453. Phseophila Floridearum, 332. — Ph. horrida, 334. Phascolus atropurpureus, 190. — Pli. Table alphabétique Caracalla, 189.— Ph. Erythroloma, 190. — Ph. linearis, 189. — Ph. longepedunculatus, 190. — Ph. lu- natus, 189. — Ph. semirectus, 189. — Ph. speciosus, 189. Phelipsea lutea, 175. — Ph. violacea, 175. Phragmites isiacus, 175. Phycomyces nitens, XX bis. Phyllogonium, 177. Physcia lithothea, 490. — Ph. tenella, 451- Pin d'Alep, 173. Piptadenia boliviana, 201. Pirus, lvii. Pistacia atlantica, 196. Pithecolobium dulce, 205. — P. li- gustrinum, 205. — P. Unguis Cati, 205. Plantago albicans, 173. — P. Psyl- lium, 211, Plasmodiophora Alni, 385. — P. Brassicae, 384. — P. californica Viala et Sauvageau, 355. — P. Vitis Viala et Sauvageau, 355. Platanthera albida, 481. — P. bifo- lia, 473. — P. brachyglossa, 473. — P. chlorantha, 474. — P. mon- tana, 474. — P. solstitialis, 473. — P. viridis, 480. Platymiscium hebestachyum, 191. Plectonema terebrans, 279. — Pleu- rotus candescens, 411. — P. faci- fer, 411. — P. Gardneri, 411. — P. illuminans, 411. — P. Larapas, 411. — P. Lux P. Hariot, 412. — P. nidiformis, 411. — P. noctilu- cens, 411. — P. olearius, 411. — P. phosphorus, 411. — P. Prome- theus, 411. PODOSTÉMACÉES, 74. Poiretia scandens, 141. Pois, XXI, L, LXXIV. Polycarpon Bivonse, 196. Polygonatum agglutinatum H. Hua, 448. — P. anomalum H. Hua, 420. — P. chineuse, 447. — P. cirrifo- des noms de plantes. cix Hum, 428. — P. curvistylum H. Hua, 424. — P. cyrtonema H. Hua, 393. — P. Delavayi H. Hua, 422, — P. erythrocarpum H. Hua, 424. 463. — P. Fargesi H. Hua, 446. — P. Franchetii H. Hua, 392. — P. fuscum H. Hua, 444. — P. Hookeri, 423. — P. humile, 395. — P. Jac- quemontianum, 445. — P. kan- suense, 426. — P. Kingianum, 449. — P. macropodum, 420. — P. multiflorum, 464, LXXXVill. — P. nodosum H. Hua, 394. — P. offi- cinale, 395. — P. platyphyllum, 393. — P. Prattii, 420. — P. pu- milum H. Hua, 423. — P. roseum, 423. — P. sibiricum, 428, 447. — P. Souliei H. Hua, 427. — P. trinerve H. Hua, 445. — P. umbellatum, 420. — P. verticillatum, 463, lxxxviii. — P. vulgare, 395, 464. Polyides rotundus, 3. Polypodium sporodocarpum, 228. Potamogeton densus, 327. Primula, 305. Psoralea Mutisii, 121. Puccinia Agropyri, LXI. Pucciniosira Solani, xm. — P. Triumfettae, XIII. Pyrenotheca furcella, 495. — P. ver- micellifera, 495. Pyrethrum fuscatum, 175. Quercus Ilex, 196. Quapoya Pana-Panare, 404. Ramalina calicaris, 430. — R. fari- nacea, 430. — R. fastigiata, 431. — R. fraxinea, 431. Raphis flabelliformis, 261. Reaumuria vermiculata, 175. Reseda arabica, 175. — R. Aucheri, 173. — R. propinqua, 175. Rétama Retam, 176. — R. spharo- carpa, 173. Rhanterium suaveolens, 176. Rhinanthus, V. Rhizobium Leguminosarum, L. Rhododendron, 305. ex Table alphabétique des noms de plantes. Rhi idomela subfusca, 3. Rhodymenia palmata, 5. Rhus glabra, --94. — R. lycioides, ■7"- Rhynchosia precatoria, 191. ■:, XXI. Rœstelia cancellata, 59. — R. lace- 1 ata, 60. Rœmei ia hybrida, 1 Romulea, 223, 226, 2^. Rotherbe, 225, 260, 262. — R. bul- bosa, 25g. Rumex, i.xii. — R, vesicarius, 173, 196. Ruppia maritima, 175. Saccorhiza bulbosa, 44. S 1 rittaria sagittaefolia, i.xwiu. Salicornia fruticosa, 1 75. •la \ ei miculata, 196. Salvadora, j i 7. Salvia aegyptiaca, [73, 196. Saprolé< ,.méi:s, 364. Sarcostigma, 2 18. Satyi ium albidum, 481. — S. densi- florum, 112. — S. hircinum, 109. — S. maculatum, 112. — S. Mo- Dorchis, 482. — S. nigrum, 483. — S. viriilr, .; Schinzia Alni, 384. Schizymenia edulis, 5. S( hu einfurthia, 225. Scrophularia Saharae, 176. S ytos iphi m, 433. SEPTOBASIDIUM Patouillard, 61. — S. pedicellatum, 61. — S. velu- tinum Patouillard, 62. Serapias adulterina, ;^j. — S. Al- berti, 28. — S. ambigua, 26. — S. anthropophora, 106. — S. Maria-, ^y — S. complicata, 34. — S. cordigera, 21, 23. — S. cordi- ro-laxiflora, 31. — S. cordigero- Lingua, 26. S. coi iophoro-lon- gipctala, 35. — S. Debeauxii, 34. — S. digenea, 311. — S. Font 32. — S. glabra, 24. — S. Gre- nieri, 29. — S. hirsuta, 23. — S. intermedia, 30. — S. lancifera, 23. — S. Laramberguei, 27. —S. laxiflora, 25.— S. laxifloro-cordi- gera, 31. — S. laxifloro-longipe- tala, 32. — S. Liugua, -'4. — S. Linguo cordigera, 27. — S. Lin- guo-longipetala, 29. — S. Linguo- neglecta, 29. — S. Lloydii, 31. — S. longipetala, 23, 25. — S. Ion- gipetalo-Lingua, 29, 30. — S. Ion.- gipetalo-militaris, 35. — S. longi- petalo-neglecta, 28. — S. meri- dionalis, 29. - S. Morio-Lingua, 33. — S. neglecta, 22, 29. — S. Xouletii, 31. — S. 0ccuk.1t. 1. 2^. — S. ovalis, 21. — S. oxyglottis, I, 25. — S. papilionaceo-cordi- gera, 34. — S. papilionaceo-Lin- gua, 1,7,. — S. parviflora, 25.— S. pseudo-cordigera, 23. — S. purpurea, 32. — S. Roussii, 32. — S. Rouyana, 31. — S. super- longipetalo-Lingua, 30. — S.Tim- bali, 34. — S. Tommasini, 35, — triloba, 31, 32. Sesbania macrocarpa, 124. Sin.-i|)is alba, lxxix. SlPHONÉES, I,XX\ III. SIROBASIDIUM Lagerheim 1 1 Pa- touillard, 465, 468. — S. albidum Lag. et Pat., 465, 469. — S. san- guineum Lag. et Pat., 467, \. Sphacela subtilissima, 43. Sphacelaria Borneti, 44. — .S. cajs- pitula, 44. — S. furcigera, 44. — s. Hystrix, 43. — S. pulvinata, 44- Spilomium Graphidcorum, 494. — S. pertusariaecola, 453. Staticc pruinosa, 175. — S. Tbouini, 195- Table alphabétique Stellaria média, 458. Stereocaulon nanum, 347. Stigeoclonium, 322, 324. Stigmatidium crassum, 454. Stipa tenacissima, 196. Streblonema investiens, 2. Streblonemopsis irritaus, 59, 100, 129. Streptopus amplexifolius, 463. Strychnos, 214, 217. Stylosanthes guyanensis, 142. — S. viscosa, 142. Swartzia grandiflora, 192. — S. sim- plicifolia, 192. — S. Trianse, 192. Syzygium jambolanum, 175. Tamarindus indica, 201. Tamarix brachystylis, 175. — T. pauciovulata, 175. Taonia atomaria, 99, 126. Taxus baccata, x. Tephrosia cinerea, 123. — T. lep- tostachya, 123. — T. toxicaria, 123. Teramnus, 145. Thapsia garganica, 196. Thelephora pedicellata, 61. Thesium humifusum, V. Thiloa, 218. Thlaspi perfoliata, 196. Thyméléacées, 214. Thymus algeriensis, 196. Tigridia, 225, 231, 259, 260, 262. Tinaea cylindrica, ni. — T. in- tacta, ni. Tolypothrix lanata, Lin. Tournefortia, XIV. Trachylia tympanella, 429. Tradescantia virginica, lxxviii. Traunsteinera globosa, 148. Trentepohlia abietiua, 115. — T. arborum, 115. — T. bisporan- giata, 115. — T. Bossei, 114. — T. crassisaepta, 115. — T. cya- nea, 115. — T. diffracta, 115. — T. diffusa, 114. — T. Kurzii, 114. — T. luteo-fusca, 114. — T. maxi- ma, 116. — T. Monilia, 115. — T. cxi des noms de plantes. moniliformis, 1 15. — T. polycarpa, 115. — T. procumbens, 115. — T. rigidula, 115. — T. torulosa, 115. — T. villosa, 116. Trianca bogotensis, lxxviii. Trichopsora Tournefortia, xiv. Trifolium, lxxv. — T. amabile, 121. — T. repens, 121. Triticum vulgare, lxix. Tritonia, 225, 227, 263, 264. — T. aurea, 227, 229. —T. crocea,229. — T. lineata, 229. Triumfetta. xm. Tropaeolum majus, lxxxi. Tulipa Celsiana, 196. Urceolaria gypsacea, 454. — U. scru- posa, 454. Urédinées, 364. Ustalia anguina, 169. USTILAGINÉES, 364. Véronique, V. Verrucaria biformis, 343. — V. car- pinea, 341. — V. Cerasi, 344. — V. cinereo-pruinosa, 344. — V cinerella, 345. — V. Coryli, 343 — V. epidermidis, 344. — V. fal lax, 345. — V. fusca, 494. — V fusiformis, 341. — V. gemmata 343- — V. glaucina, 303. — V macrostoma, 303. — V. maculi formis, 304. — V. margacea, 304 — V. mortarii, 303. — V. muralis 494. — V. muscicola, 495. — V nigrescens, 302. — V. nitida, 342 — V. olivacea, 341. — V. oxy spora, 346. — V. polysticta, 303 — V. punctiformis, 345. — ■ V pyrenastrella, 345. — V. rude- rum, 304. — V. stenoloba, 495. — V. subfuscella, 303. — V. vi- rens, 302. — V. viridula, 302. Vicia andicola, 143. — V. grami- nea, 143. — V. Matthewsi, 143. Vieusseuxia, 226, 230, 260. — V. bituminosa, 258, 261, 262. — V. ciliata, 261. Vigna vexillata, 190. cm Vigne, 355, xxv. Vitis cordifolia, 358. — V. riparia, 358. — V. rupestris, 358. Watsonia, 2.25, 263. Witsenia, 265. Zanthoxylum Avicennae, 274. — Z. laetum Drake del Castillo, 274. — Table alphabétique des noms de plantes. Z. nitidum, 274. — Z. rhetsoides Drake del Castillo, 275. Zizyphus Lotus, 105. Zollikoferia spinosa, [96. Zornia diphylla, 142. Zostera, 433. — Z. marina, 337. Zygopbyllum cornutum, 175. c^sS%agft>--> TABLE DES PLANCHES PI. I. — Elackistea stellulata, Dictyola dichotoma, Ectocarpus in- ves tiens, E. velu lin us 130 PI. II. — Ectocarpus Valiauici, E. brevis, E. miniums 130 PI. III. — Ectocarpus luteolus, E. parasitions, E. solitarius, Slre- bloneiuopsis irritans 131 PI. IV. — Ectocarpus fasciculatus 131 PI. V et VI. — Mucuna Andreana 146 PI. VII. — Calopogonium racemosum 187 PI. VIII.— Galaciia rotundifolia 188 PI. IX. — Bauhinia grandiflora 200 PI. X. — Feuille des Iridées 267 PI. XI. — Hyclla fontana PI. XII. — Plasmodiophora Vitis 387 PI. XIII. — Myriotrichia clavasformis et M. filiformis 443 PI. XIV. — Auliscoin-nii asperso- et A. Pernyi 472 Taris. — J. Mcrsck, imp., 2î, placo Dcnfcrt-Rocbcreau. v+ ^ ■ r. y i s* vi fâst: \ S f "V rV; V *. j y xi. -> A i H r v 3$ "A: •Ï! / i; X * }*m. V >£*•* ^/* 2 .A <',-: ,w # NKfr:-' Sri -<■ ' fev^Oi^f^S » ^> $* t>% . -"• ■ .'. ï i ^ % •