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La plupart des Poiamogeton, sinon tous, se multiplient non seulement par des graines, mais aussi à l'aide de portions plus ou moins différenciées du corps de la plante, qui s'en séparent naturellement, sont susceptibles de germer après un temps de repos dont la durée est variable, et que je désignerai sous le nom général de boîihLves. Chez certaines espèces, et dans cer- taines conditions de végétation, il ne se forme pas de fruits, et le maintien de la propagation de ces plantes se fait alors exclu- sivement par des boutures ; si même les Poiamogeton sont con- sidérés comme des plantes vivaces, c'est souvent à la présence des boutures hibernantes qu'ils le doivent. D'ailleurs, comme je l'ai observé, les graines restent parfois longtemps sans germer, et les boutures les suppléent alors dans leurs fonctions. Ces bou- tures ont été signalées chez quelques espèces par plusieurs auteurs ; il n'est cependant pas sans intérêt d'en faire une étude plus précise. Avant d'entrer dans le détail des observations qui se rapportent à ce sujet, je crois bon de rappeler rapidement comment se fait la ramification générale des Poiamogeton. Cette ramification générale a été décrite pour quelques espèces par Irmisch (i) dans un remarquable mémoire sur les Potamées ; je l'ai trouvée semblable dans les nombreuses espèces que j'ai étudiées. Les axes sont de deux sortes : les uns ram- pants, blancs, plus ou moins enfoncés dans le sol, portent des écailles; les autres dressés, verts, plus ou moins flottants, por- tent les feuilles parfaites. Une tige rampante est un sympode formé par la réunion bout à bout des deux premiers entre-nœuds des générations successives, les entre-nœuds suivants consti- I. Th. Irmisch, Ueber einige Arten aus der nalurlichen PJïansenfamilie dcr Polameen, Berlin, 1858. 2 JOURNAL DE BOTANIQUE tuant la tige dressée ; les articles successifs entrant dans la constitution d'un rhizome peuvent être formés en grand nombre pendant une seule saison de végétation. Considérons l'une de ces générations à son origine (fig. i) : elle porte une première feuille écailleuse (^), entourant plus ou moins l'axe et correspondant à une préfeuille, normalement dis- posée de manière que sa face dorsale soit tournée vers le ciel, et à l'extrémité du deuxième entre-nœud une deuxième écaille [b)^ semblable à la première et alterne avec elle. Ces entre-nœuds sont toujours dépourvus de racines suivant leur longueur, mais en portent une couronne, plus ou moins serrée suivant les es- pèces, immédiatement au-dessous de la ligne d'insertion des écailles. On voit souvent l'indication extérieure des racines dans le bourgeon même [P. natans)^ parfois, seulement lorsque Ten- trenœud a déjà acquis toute sa longueur (/*. liicens) ; dans les P . deiisîis, P. pecti'iiatîts, etc., le premier nœud {a) de chaque génération est généralement dépourvu de racines. La feuille écailleuse a est toujours stérile, tandis que b est toujours fertile. Immédiatement au-dessus de b, l'axe se relève brusquement pour donner la tige dressée. Celle-ci débute par un entre-nœud extrêmement court, portant une écaille c semblable aux précé- dentes, ou plus longue dans certaines espèces (/*. lucens, P. na- tans, P . perfoh'aUis) ou même parfois terminée par un limbe rudimentaire {P. cri'spîis), et qui, normalement aussi, est au-des- sus d'une couronne de racines. Dans certaines espèces [P. iiataîis, P. hiceiis, P. perfolïa- tîis, P. pecti'natîis^ y et particulièrement lorsque la plante végète dans une eau profonde, les feuilles suivantes d, e, f, sont encore incomplètes ; chez d'autres, ce sont des feuilles parfaites, munies d'une ligule et en tout semblables à celles qui naîtront plus haut sur la tige. Les feuilles normales por- tent à leur base, et entourant plus ou moins l'axe, une ligule tantôt courte et délicate {P. crïspus)^ tantôt longue, ferme, coriace {P. prceloiigus, P. nitens, P. lucens). A l'aisselle de de chaque feuille sont de petites languettes, visibles à la loupe, à développement précoce, éphémères, dont le nombre varie sui- vant les espèces ou squamules intravaginales. Les feuilles nor- males sont toutes sessiles {jP. crispns, P. perfoliatus)^ ou briè- vement pétiolées quoique submergées (P. hicens) ^ ou les C. Sauvagkau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 3 supérieures nageantes seules sont pétiolées [P. graniinetis)^ et plus ou moins longuement suivant la rapidité du courant. Cha- Fig. I. — Ramification générale d'un Potamogeton quelconque. — I, I ; II, II ; III, III ;... générations successives; a, b; a', b' ; a", b";... feuilles successives de la partie rampante; c, d, e,... feuilles successives de la partie dressée; r, s, les deux feuilles opposées au-des- sous de l'inflorescence ; II'', II', III',... générations successives produites par la forme de réserve de l'aisselle de c. cune de ces feuilles normales possède à son aisselle un bourgeon simple ou multiple, qui peut rester indéfiniment dormant ou 4 . JOURNAL DE BOTANIQUE donner une branche feuillée ; la première feuille de celle-ci, éçailleuse, eng-aînante, sans limbe, tournant sa face dorsale vers l'axe, est une préfeuille ; souvent, au-dessus d'elle, avant les feuilles parfaites, sont situées régulièrement une ou deux, parfois trois feuilles, également écailleuses mais mieux développées [P. perfoh'ati/s, P. ItLcens, etc.). Toutes ces feuilles sont nettement alternes (i), mais lors- qu'un Poiautogeton fleurit, la tige florale se continue au-dessus d'un entre-nœud tellement court que l'on dit souvent que les feuilles r, s , sont opposées à la base de la tige florale ; parfois cependant, comme je l'ai observé par exemple sur des P . i^7ifes- cens vivant dans un courant rapide, cet entre-nœud est aussi développé que les autres. A l'aisselle de chacune de ces deux feuilles, une branche feuillée continue la plante, fleurit à son tour et ainsi de suite. Les tiges dressées peuvent acquérir ainsi une long-ueur variable suivant la hauteur de l'eau qu'elles ont à traverser pour venir épanouir leurs fleurs à la surface, ou suivant la force du courant de l'eau. Des exemplaires d'un mètre, me- surés au-dessus du rhizome, ne sont pas rares ; M. Magnin a récolté dans les lacs du Jura des tiges dressées ayant de 4 à 6 mètres de longueur (2). La feuille b est toujours fertile. Le bourgeon situé à son aisselle est, sur un axe jeune, souvent aussi développé que celui qui deviendra la tige dressée, parfois davantage {^P. naians) et semble alors la continuation directe de l'axe ; en s'allong-eant, il devient un axe de deuxième génération {II, 11)^ avec les feuilles 1. Le P.densus diffère des autres espèces du genre non seulement par l'absence de ligule, mais aussi par ses feuilles opposées, puisqu'il forme à lui seul la sec- tion des Oppositifolii de Kunth. Il serait plus exact cependant de dire que ses feuilles sont alternes, et que la tige dressée est formée d'entre-nœuds alternative- ment longs et très courts, donnant l'illusion de feuilles opposées. Les feuilles du P. densus, en effet, sont largement embrassantes; et des deux feuilles d'un nœud, les deux bords de l'une recouvrent les deux bords de l'autre, comme si la pre- mière était inférieure par rapport à la seconde. Or, sur une tige dressée, toutes les feuilles recouvrantes sont sur une même génératrice, toutes les feuilles recou- vertes sur l'autre ; on peut donc les considérer comme alternes. Les feuilles a, b, c, de chaque génération sont toujours isolées comme chez les autres Potamoge- ton ; celles qui naissent au-dessus sont opposées, et se distinguent parfois des feuilles plus élevées par leurs plus faibles dimensions. Or, j'ai toujours constaté que, des deux feuilles d^ e, de la paire inférieure, c'est toujours la feuille d^ opposée à c, qui embrasse e, et par conséquent lui est inférieure. Ce fait vient à l'appui de la considération précédente. 2. Ant. Magnin, Recherches sur la végétation des lacs du Jura., Paris, 1893, p. 20. C. Sauvageau. — Azotes biologiques j^a- /t?j Potarao^eton. 5 a\ b^ etc.. La feuille b^ donne à son tour un axe III, III, et ainsi de suite. Le rhizome est donc constitué par la série des deux premiers entre-nœuds des générations successives I, II, III..., ajoutés bout à bout en sympode. Les articles anciens meurent successivement. Lorsque la tige dressée est aplatie [P. cri'spiis), la tige rampante a cependant une section arrondie. La feuille c porte toujours un bourgeon à son aisselle, qui parfois germe de bonne heure {P. deiisiis, P. natans)^ d'autres fois dort pendant longtemps {E . htcens) ; Irmisch l'appelle bour- geon de r/«?(?rz/5(Reservespross). Au lieu de se développer direc- tement en une branche feuillée, il donne un axe de nouvelle génération {IP , PP)i avec les feuilles écailleuses a"" , b"', c'-' etc.. La feuille <^'' produit à son aisselle une nouvelle génération {IIP, IIP)i et le bourgeon de l'aisselle de <;'" est encore un bourgeon de réserve susceptible de se développer dans le même sens. Le rhizome né de l'allongement du bourgeon de réserve de c, c\ c'\.. est presque constamment plus grêle que celui né à l'aisselle de b, b\ b^\ tout au moins dans ses premiers entre-nœuds. Il résulte de tout cela une ramification souvent fort com- pliquée, s'étendant dans le sol de toutes parts, et parfois diffi- cile à bien suivre. Les P. denstts et P . cri'spits, chez lesquels la végétation est rapide, et qui généralement s'enfoncent peu dans le sol, en donnent de bons exemples ; le P. hicens au contraire, qui non seulement s'enfonce très profondément dans la vase, mais dont les feuilles écailleuses noircissent et pourrissent de bonne heure, demande plus d'attention. D'autres, comme les P. pîLsillîis, P. triclwides, P. acutifolnis , ont un système rampant toujours très peu développé par rapport à l'ensemble des tiges dressées ramifiées, ou même totalement absent. Les branches feuillées qui , chez les différentes espèces, naissent à l'aisselle des feuilles parfaites, sont le plus souvent de simples ramifications de l'axe qui les porte, et se terminent ou non par une inflorescence. Parfois cependant, et plus parti- culièrement en automne, elles produisent un système rampant : leur première feuille, ou préfeuille, est une écaille située dans l'angle, entre la branche et l'axe mère ; la deuxième, également incomplète, développe le bourgeon qu'elle possède à son ais- selle en un axe rampant de troisième génération, qui en produit 6 JOURNAL DE BOTANIQUE lui-même un de quatrième à l'aisselle de sa feuille b, et ainsi de suite [P . peciùnatus , P. lucens). Les sympodes ainsi formés, en petit nombre d'ailleurs, sont plus grêles et plus délicats que ceux qui naissent au niveau ou à l'intérienr du sol, mais s'ils s'en rapprochent, ou si par leurs racines ils y pénètrent, ils se fortifient, deviennent en tout semblables aux précédents, et propagent la plante. Le P. perfoliahis , par exemple, en forme en arrière-saison qui sont extrêmement grêles comme tiges et comme feuilles. Le nombre des articles d'un même sympode formés durant une saison étant souvent très grand (en particulier chez les P. densns , P. crispîis, P. perfoliatiLS, etc.), et d'autre part les articles les plus anciens pourrissant successivement, ils isolent petit à petit, par les tiges dressées vivant pour leur compte, par les sympodes provenant des bourgeons de réserve, un nombre considérable d'individus qui ne tardent pas à envahir le sol avoi- sinant. Ce système de ramification est donc un mode puissant de multiplication durant la période végétative. Les Potauiogetoii se propagent d'ailleurs avec une très grande facilité par des fragments de tiges isolés. J'ai déjà men- tionné autrefois, à propos de recherches faites à un point de vue différent (i), que des tiges feuillées de P. densîLS, P. crispîis, P. pcrfoh'aUis et P. liicens, privées de racines, et dont l'extré- mité inférieure est obturée artificiellement ou maintenue hors de l'eau, continuent à vivre, développent des sympodes à l'aisselle de leurs feuilles, et par conséquent donnent des plantes nou- velles. Dans la nature, des portions de tige, détachées de la plante, deviennent plus ou moins flottantes, sont transportées par le courant de l'eau et constituent un moyen de propagation rapide (2). Depuis, j'ai fait quelques observations dans le même sens. 1. C. Sauvageau, Sur les feuilles de quelques Monocotylédones aquatiques, p. 194 (Ann. Se. nat., Bot., 1891). 2. J'ai vu sur un bon nombre d'exemplaires d'herbier de P. Robbinsii des tig^es feuillées qui, vers le milieu de leur longueur, présentent des racines à un nœud. Il est probable que le développement de ces racines précède une désarti- culation à ce nœud ou à un nœud inférieur. M. Morong dit en effet {The Naia- dacea? of North America, Memoirs of the Torrey Botanical Club, 1893, P- 54) que cette espèce, qui fructifie rarement, se propage abondamment par des por- tions de tiges sur lesquelles se développent plusieurs racines à chaque nœud, et qui flottent à la surface de l'eau. C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 7 Au mois d'octobre, des tig-es dressées des espèces ci-dessus in- diquées, en très bon état et privées de racines, ont été transportées dans deux g-rands cristallisoirs remplis d'eau, placés devant une fenêtre bien éclairée. Dans l'un, enveloppé de papier noir jus- qu'à la hauteur de l'eau, l'éclairement se faisait seulement par le haut, dans l'autre, la lumière arrivait de toutes parts. Dans le premier cristallisoir, les plantes n'ont pas tardé à dépérir : au bout de quinze jours, les sommets (feuilles et entre- nœuds) étaient plus ou moins pourris dans les quatre espèces. Chaque exemplaire de P. densîts a donné un ou deux rhizomes portant de longues racines qui se sont bien développées au début, mais après un mois, le tout était pourri et tombé au fond du vase. Les P. crispîis et F. pei'-foh'atus ont aussi, au début, dé- veloppé en sympode plusieurs bourgeons de la base, mais après un mois ou six semaines, le tout était pourri ; deux exemplaires de P. cri'spîis sont cependant restés après deux mois, à l'état de quelques entre-nœuds munis de petites pousses grêles de deux ou trois feuilles. Le sommet du P. hicens est resté plus long- temps intact; après quinze jours, un exemplaire possédant 10 feuilles adultes avait développé un bourgeon à l'aisselle de chacune des 5 feuilles inférieures ; un autre de 1 1 feuilles avait de même sept bourgeons. Ces bourgeons se sont développés lentement en un petit rameau feuille d'autant plus long qu'il était plus inférieur. Après un mois, toutes les feuilles de la tige originelle étaient complètement pourries, celles des bourgeons étaient en très mauvais état, mais la tige, dans ses entre-nœuds inférieurs a lutté contre la mort et a pris une teinte verte très foncée due au développement de nombreux grains de chloro- phylle dans l'épiderme et dans les cellules qui en sont voisines; l'amidon est assez abondant dans les cellules des couches in- ternes du parenchyme. Après deux mois, la tige était encore parfaitement verte, vivante et flottante, bien que ses feuilles eussent complètement disparu et que les feuilles des bourgeons fussent elles-mêmes en train de péricliter. Les plantes vivent beaucoup mieux dans le cristallisoir éclairé de toutes parts ; elles s'y trouvent d'ailleurs dans des conditions plus rapprochées des conditions naturelles. Cependant, dans la plupart des cas, les feuilles de la tige mère jaunissent, puis pé- rissent au bout d'un certain temps, celles du sommet commen- .8 JOURNAL DE BOTANIQUE çant les premières. Les bourgeons qui donneront des rameaux se développent de bonne heure, c'est dans le P . lucciis qu'ils sont le plus nombreux ; les feuilles supérieures ne développent pas leur bourgeon. Le rameau est le point de départ d'un sym- pode ; son premier entre-nœud est toujours très court, le second peut être un peu plus long-; ainsi, dans le P. perfoliatus , il a un centimètre environ, ceux des générations suivantes sont plus allongés. Dans le P . hicens, la branche qui nait à l'aisselle d'une feuille a ses deux premiers entre-nœuds tellement courts que la deuxième génération, à laquelle elle donne naissance, semble à première vue naître à l'aisselle de la feuille axiale, entre cette feuille et la branche ; les entre-nœuds rampants des générations suivantes sont beaucoup plus longs. Il est à remar- quer, dans tous ces sympodes, que le bourgeon qui continuera la tige rampante est généralement très en retard sur la tige dressée ; immédiatement après le deuxième entre-nœud, elle se redresse brusquement à angle droit sans que le géotropisme semble y être pour rien, et c'est seulement lorsque la tige dressée a déjà plusieurs feuilles étalées que le bourgeon de la base s'allonge. Sur la tige feuillée originelle, l'indication par un faible accrois- sement des bourgeons qui sont destinés à se développer se fait au bout de quelques jours après la mise en expérience, puis ils restent stationnaires au moins quelque temps ; ce sont presque toujours uniquement les bourgeons des feuilles inférieures qui s'accroissent ainsi, et plus tard ils se développent, au moins dans le cas général, d'autant plus rapidement qu'ils sont plus inférieurs. Voici un exemple pris entre plusieurs autres sur le P. ht- cens. Une tige dressée munie de seize feuilles bien développées est mise en expérience dans les premiers jours d'octobre ; quinze jours après, les huit nœuds inférieurs portent chacun un petit bourgeon de quelques millimètres, ceux des trois feuilles infé- rieures étant plus longs que les autres. Dans les premiers jours de novembre, la tige ne s'est pas accrue, elle possède encore seize feuilles, mais qui toutes ont jauni sauf les quatre plus an- ciennes ; les entre-nœuds au contraire ont foncé leur couleur et sont plus verts que les feuilles ; il ne s'est pas développé de nou- veaux bourgeons. De ces huit bourgeons, les supérieurs sont restés stationnaires ; les deux inférieurs ont plus d'un décimètre de long ; le plus inférieur des deux a produit tout à fait à sa base Ed. Bonnet. — Sur" quelques plantes rares de Tunisie. g un rhizome blanc de 4 à 5 centimètres de long qui ne s'est pas encore redressé et à la base duquel sont trois racines, les seules qui existent sur l'ensemble. Enfin en décembre, c'est-à-dire deux mois après la mise en expérience, le bourgeon inférieur en est à sa cinquième génération, le 2^ et le 3^ chacun à leur troisième gé- nération, les 6^, 7'^ et 8® bourgeons ont seulement deux à quatre centimètres de longueur. La tige originelle a perdu la plupart de ses feuilles, son sommet est pourri mais elle est très verte, très ferme, et continue à vivre bien que ses canaux aérifères soient remplis d'eau. Lorsque cette tige de seize feuilles sera morte, elle aura donc produit huit plantes indépendantes ; après avoir été séparée de la plante mère, elle a continué à vivre pour propager l'espèce. Les autres espèces F. crisptts, P. densîis, P. perfoh'attts qui ont péri dans le cristallisoir enveloppé de papier, sont encore vivantes en décembre dans le cristallisoir éclairé de toutes parts, mais en mauvais état; elles ont produit des ramifications, dont le nombre, proportionnellement à celui des feuilles, est moindre que dans le P. hicens. Nul doute que si les branches mises en expériences avaient été placées dans un bassin à l'air libre, cha- cune d'elles ou chacun de leurs sympodes serait devenu un in- dividu vigoureux et indépendant. En résumé, les tiges rampantes, par la disparition progres- sive des parties âgées, qui isolent de nouveaux individus ; les tiges dressées séparées de la plante mère qui développent leurs rameaux axillaires en sympodes, sont des moyens importants de multiplication de la plante. Etudions maintenant les boutures chez quelques espèces. {A suivre.) >—-< NOTES SUR QUELQUES PLANTES RARES, NOUVELLES ou CRITIQUES DE TUNISIE (Suite) Par M. Ed. BONNET. Linum austriacum Y^.Sp., 278 ; Jacq. FI. atistr. tab. 418. Dans sa troisième note sur la flore d'Algérie {Bull. Soc. bot. XXXVIII, 384), M. Chabert signalait la présence du Lïmtm lo JOURNAL DE BOTANIQUE ausiriac7tin L. conjointement avec le L. piinctahwt Presl; déjà mentionné par M. Battandier {FI. d'Alg. 176) et par M. Pomel sous le nom de L. Almtritamciim {Noîlv. Mat. II, 214); plus récemment, M. Baratte affirmait [Bttll. Soc. bot. XL, 118), après étude des échantillons de l'herbier Cosson, que le jL. pimctaizwt Presl n'existait pas dans l'Afrique septentrionale, du Maroc à la Tunisie, et que tous les spécimens rapportés à cette espèce n'étaient en réalité que des Lins d'Autriche à tiges étalées. Un point important, sur lequel mes deux collègues ont négligé de se mettre d.'accord, c'est la notion nette et précise de l'espèce Linnéenne; cette notion, que le laconisme du Spe- cies ne peut nous donner, il faut la demander à Jacquin, contem- porain et correspondant de Linné; or, autant je trouve de diffé- rences entre le L. mauritanicum Pom. et le Lin d'Autriche tel qu'il m'est connu par la magnifique planche (418) du Flora austriaca et les échantillons des environs de Vienne, autant je constate d'affinités entre ce même Lin de Mauritanie et le F. pîinciatîun , d'après les descriptions de Presl, de Gussone et les spécimens recueillis dans les montagnes de Sicile par Gas- parrini, collègue de Gussone ; si donc on ne considère le F. Diati- ritanicum Pom, que comme une forme à tiges étalées du F. au- strïactiin L.^ je ne vois pas sur quels caractères sérieux on pourra s'appuyer pour séparer le F. pimctatmn Presl du Lin d'Autriche. Quant à la plante signalée par Letourneux au djebel Bargou (Tunisie), sous le nom de F. anstriacum L., il est im- possible de savoir exactement à quelle forme elle appartient, puisque cet explorateur n'a rapporté aucun échantillon à l'appui de son indication. Onopordon arabicum L. Sp. 827 (excl. syn. Pluk. et in éd. 2'' syn. Barrel) ; Jacq., Hort. Vïndobon. tab. 149; Hook. in Bot.Mag. tab. 3299; O. nervosumBoiss. Voy. bot. Esp. 357 tab. 108 a; Willk. et Lge Prodr. hz'sp. II, 178. — 0 FI. mai-juin. Lieux incultes, décombres et bords des chemins : le Bardo, près Tunis, Hammam el Lif, Béja, Zaghouan, Makter, el Djem. Espagne, Portugal (inter la venda de san Domingo-Punheto etSantarem, teste Tournefort). Cette belle espèce est vraisemblablement nouvelle pour la Ed. Bonnet. — Sur quelques planies rares de Tunisie. w flore atlantique ; Poiret avait cependant déjà signalé ( Voy. II, 233) un O. arabicujji en Barbarie, mais sans aucune indication, et sa plante, que je n'ai pu retrouver, appartient probablement à une autre espèce. Linné, comme Ta démontré Boissier {Voy. bot. Esp. 356-357), a certainement confondu plusieurs plantes sous le nom d'(9. arabîCiLin;\ç^ synonyme de Plukenett et l'indi- cation « in Gallia Narbonensi » se rapportent à VO. illyriciim, tandis que la phrase de Barrelier, laquelle apparaît seulement dans la seconde édition du Specïes, désigne l'O. iaitrïaiin.^''^à..\ quant au synonyme de Tournefort que Linné cite toujours en première ligne, Boissier l'applique à tort à \0. ïllyri'ctiin L. et l'on reconnaît sans peine, dans les échantillons de l'herbier Tournefort, la plante décrite et figurée dans le Voyage bota- nique en Espagne sous le nom d'<9. nervosîuiz Boiss. J'adopte donc, pour l'Onoporde de Tunisie, le nom spécifi- que ^ arabictmi L. qui est le plus ancien, tout en reconnaissant, avec Boissier, que cette dénomination est assez mal choisie; toutefois, on ne peut dire qu'elle consacre une erreur de géo- graphie botanique puisque Linné n'a jamais indiqué son espèce en Orient. \J O. arabicum de Tunisie a souvent les nervures des feuilles un peu moins saillantes et le tomentum plus développé que dans la plante d'Espagne ; c'est cette forme que Jacquin a représentée dans ses Illustrations du jardin botanique de Vienne et que Tournefort avait, le premier, recueillie en Portugal. Gynanchum excelsum Desf. FI. atl. I, 211. Hab. in palmetis propre Tozzer (Desf.). Cette plante est représentée dans l'herbier de la Flore Atlan- tique par un échantillon sans fleurs et pourvu de trois fruits, l'un tout jeune, dont les graines ne diffèrent pas de celles du C. acîitmn L. prises au même état de développement, les deux autres arrivés à maturité, mais complètement vides, mesurent 12 cent, dans leur plus grande longueur et non 2 décim. comme le dit Desfontaines; les feuilles rappellent assez bien, pour la forme, celles du C. acttUtm L., il faut seulement en ce qui concerne les dimensions de ces organes, remplacer dans le Flora atlantica l'indication erronée « folia 5-8 decim. longa, 2 decim. lata » par les mensurations suivantes prises sur le type de Des- fontaines : feuilles de 5-6 cent, de longueur sur 3-4 de largeur. 12 JOURNAL DE BOTANIQUE Si maintenant, nous comparons le C. excelsMin Desf. avec le C. acîUîLi7t L. conservé également dans le même herbier, nous chercherons vainement un caractère qui permette de séparer ces deux plantes et l'on arrive à cette conclusion qu'elles appar- tiennent à une seule et même espèce. Decaisne (ap. D. C. Prodr. VIII, 548) a rapporté au C. excel- stim Desf. un Cynanchtmi récolté par Bové dans les lieux hu- mides aux environs d'Alger; cette plante n'est qu'un état vigou- reux et robuste du C. acîitum L. déterminé par la station. Marrubium crispum Desf. FI. atl. II, 24 (non. L.). Ce n'est point l'espèce de Linné mais une forme du Ballota hirstita Benth. végétant dans les lieux arides et exposés au soleil; les échantillons de Desfontaines concordent assez exacte- ment avec la diagnose que M. Pomel a donnée de son Ballota bîtllata {N021V. Mat. I, 116). Le Mamibùmt P seudo-Dîctammts Desf. loc. cit. an L. ? in- diqué « in coUibus incultis » , n'existe pas dans l'herbier de la Flore Atlantique. Statice monopetala L. ; Desf. FI. atl. I, 227; Limonias- trum monopelatum Boiss. La station « in arenis humidis et saisis prope Khairouan », donnée dans le Flora atlantica, semble désigner le Lïmom'as- ivîMt Gityoni'antmt D. R., tandis que les synonymes cités et l'échantillon de l'herbier appartiennent au L. monopetahun Boiss. ; Desfontaines ne distinguait probablement pas ces deux espèces, assez répandues dans la Régence où elles occupent des zones distinctes et nettement limitées ; le L. inonopetalum Boiss. est disséminé sur le littoral, dont il ne s'écarte pas, depuis Hammam-el-Lif jusqu'à Zarzis en y comprenant les îles Ker- kenna et Djerba; le L. Gîiyonianuin D. R. habite exclusive- ment le bord des Chtout et les terrains salés de l'intérieur dans les provinces du sud ; je ne pense pas qu'il dépasse, au nord, la grande sebkha de Sidi el Hani ou lac de Khairouan. Gieseckia pharnaceoides L. Mant. II, app. 562. Observé dans les sables du port de Sfax, par Espina, de 1854 à 1856, n'y a plus été revu depuis cette époque. J'attribue Ed. Bonnet. — Sur quelques plantes rai'es de Tunisie. 1-3 à une introduction par les navires la présence du Gieseckia dans cette unique station qu'il occupait en compagnie du Tetra- dyclïs Eversinanni Bge. Cette Phytolaccacée est indiquée {FI. Alg. I, 749) aux environs de Bou-Saada par MM. Battan- dier et Trabut qui semblent l'y considérer comme spontanée ; elle est répandue dans l'Inde, au Cap, en Abyssinie, à Zanzibar, en Arabie et en Nubie d'où elle s'avance jusque dans les sables désertiques de l'Egypte méridionale. Gallig-onum comosum L'Hér. in Trans. Soc. Linii. Lond. I, 180; Desf. FI. atl. I, 426; Batt. el Trab. FI. Alg. 771. Sables désertiques : base du djebel Bou-Hedma, Gafsa (Desf.), bordj Gouifla, Aïn-Kebirita, el Ghérib près Çobria, Nefta, bir Solthan, entre bir Solthan et bir el Haguef, Nokhlet el Meugoub, entre Nouil et Tebtert ; assez commun dans le Djérid et le Nefzaoua. Arabie-Pétrée, Egypte, Algérie désertique. Sous les noms à'Artha et d'Azel, les arabes distinguent dans le C. comosimt deux formes que je ne puis séparer spécifi- quement; l'azel, moins septentrional que l'artha, fleurit un mois plus tôt et atteint les proportions d'un arbuste de 5 à 6 mètres de hauteur, tandis que l'artha reste à l'état de buisson et ne s'élève pas au-dessus de i m. 50 à 2 mètres (cf. Letourneux et Blanc in Bidl. Soc. bot. XXXIII, 247 et XXXVI, 47) ; une autre forme arborescente de cette même Polygonacée a été constatée dans le Màader et le Tadmayt, par M. Fourreau, et au sud d'el Goléa par M. Dybowsky, où elle est connue sous le nom à.'Arzch, dénomination qui sert aussi à désigner le Taniarix gal- li'ca L. ; l'arich qui atteint les mêmes proportions que l'azel aurait, d'après les indigènes, des fleurs rouges ; je n'ai pu vérifier ce caractère, mais les échantillons stériles que m'a remis M. Fourreau ne m'ont pas paru différer du Calligomini comosiuii L'Hér. Rumex roseus Desf. FI. atl. I, 320 (non L.). Comme le prouve l'échantillon de l'herbier du Flora atlantica, c'est certainement le R. vesicariîts L. que Desfontaines a décrit sous le nom de R. roseits; ]& ne connais pour ma part, en Tu- nisie, aucune plante qui concorde exactement avec la planche 14 JOURNAL DE BOTANIQUE 346 du Flora gr^ca et qui présente le caractère des valves tel qu'il est indiqué par Linné, par Sibthorp et par Boissier. Rumex Aristidis Coss. in Bull. Soc. bot. V, 103; Batt. et Trab. FL Alg. 774; Kralik PI. Algei^. sélect. n° 140. — 53^^"" août. Dunes à l'embouchure de l'oued Barka et sables entre le poste forestier d' Aïn-Ouled-Sebâa et Tabarque (Kroumirie orientale). Cette rare espèce découverte en 1888 par M. Cosson n'existe, en dehors de la Régence, que sur le territoire des Senhadja entre Bône et Philippeville (Algérie). Aristolochia rotunda Desf. FI. Atl. II, p. 324 an L? Indiqué par Desfontaines « prope Bizerte in regno Tunetano et aliis locis », n'a pas été retrouvé récemment dans cette loca- lité, ni sur aucun autre point de la Tunisie; cette plante, repré- sentée par de bons échantillons dans l'herbier de la Flore Atlan- tique et dans quelques autres collections conservées au Muséum, diffère de X A. roiitiida du midi de la France par ses feuilles pétiolées, à sinus assez largement ouvert ; par ce caractère et par quelques autres détails de moindre importance, elle rentre à.2i^^VA.paîicinervisYova.. Nouv. mat. I, 136. Euphorbia aleppica L. ap. Wiman Dissert. EiLpJioi-b. n° 37 ç.x.Sp. 458; Boiss. FI. or. IV, 1109; Gren. et Godr. FI. Fr. III, 90; Rchb. Icônes V, fig. 4779 et 4781 — 0, 0 plus rarement 'Il ; juin. Collines herbeuses près de Menzel-Djemil. Espèce nouvelle pour la flore barbaresque, découverte par le regretté Letourneux; cette Euphorbe, indiquée par Grenier et Godron près de Toulon, ne paraît plus exister dans le dépar- tement du Var mais elle est assez commune en plusieurs loca- lités des Bouches-du-Rhône (Roux!); elle est disséminée sur tout le littoral méditerranéen depuis Marseille jusqu'en Pales- tine. Juniperus Oxycedrus Desf. FI. atl. II, 370 (non L.). Les spécimens de l'herbier appartiennent au /. macrocarpa Sbth. et Sm., ainsi du reste qu'on pouvait le prévoir d'après la Ed. Bonnet — Sur qtielques plantes rares de Tunisie. 15 phrase de Desfontaines : « Bacca rotunda, magnitudine nucîs Avellanae ». Triglochin palustre Desf, FI. ail. I, 322 (non L.). Tous les échantillons conservés dans l'herbier du Flora atlantica, sous le nom de T. falustre, appartiennent au T. laxî- floj'inji Guss. ; cette synonymie a été déjà indiquée par Parlatore {FI. liai. III, 614) qui ne paraît cependant pas l'avoir vérifiée sur les types de Desfontaines. Potamog-iton marinus Desf. FI. ail. I, 150 (non L.). Bien que la plante de Desfontaines soit stérile, je n'hésite pas à la rapporter au P. pectmaùis L. dont elle présente tous les caractères, autres que ceux tirés du fruit ; le P. marinus n'a été constaté ni en Algérie, ni en Tunisie, tandis que le P . pectinatiLS n'est pas rare dans les séguias des oasis du Djerid et du Nefzaoua. Potamogiton perfoliatus L. ; Desf. FI. ail. I, 148. Cette espèce, assez exactement décrite dans le Flora atlan- tica n'existe pas dans l'herbier, tandis que le P. densiis L. y figure deux fois, sous des noms différents : la variété laxijolia Gren. et Godr. {FI. Fr. IIl, 320) est étiquetée P. perfoliaUis et la variété densa Gren. et Godr. {loc. cït.) représente, dans la même collection, le vrai P. densîis L. Zanichellia contorta Chamisso in Linnsea II, 231 ; Pota- mogiton contortus Desf. FI. ail. I, 150. Hab. in rivulis Cafsae (Desf.). La description de Chamisso paraît avoir été rédigée sur des notes manuscrites communiquées par Desfontaines ; le Potamo- giton coiitortiis est représenté dans l'herbier du Flora atlantica par deux échantillons, ayant assez exactement la longueur indi- quée dans le Linnaea (planta spithamea), mais ce sont bien cer- tainement des fragments détachés d'un individu de plus grandes dimensions ; les tiges sont ondulées et les feuilles plus ou moins contournées en spirale, ainsi que cela s'observe quelquefois sur le ZanicJiellia macrostemmon Gay et sur quelques autres formes du Z. pahistris L. ; les fruits, réunis par quatre, mais beaucoup trop jeunes pour fournir des caractères bien définis, sont briève- re JOURNAL DE BOTANIQUE nient pédicellés, lisses sur le dos et surmontés d'un style court, terminé lui-même par un stigmate crénelé ; je n'ai pu observer la forme des étamines. Par l'ensemble de ses caractères, le Z. contorta Cham. présente de très grandes affinités avec le Z. inacrostentiitoii Gay et, comme celui-ci, il rentre bien certai- nement avec les Z. rosirata Gay, repens et //^^br Bœningh. dans la variété gemniia Aschers. {FI. Brandeb. 668) du Z. palus- tris L. ^ {A suivre.) LES URÉDINÉES ET LEURS PLANTES NOURRICIÈRES SUPPLÉMENT {Stiiie.) Par M. Georges POIRAULT. Papilionacées. Anagyris Urom. Anagyridis (Rouss.) Rourn. = Urom. Anthyllidis Grev. Spartium junceum .... Urom. Genistai tinctoria; Pers. (U, T). Cytisus sessilifolius . . . id. » hirsutus ^cid. Cytisi Voss =:^cid. fulgens Hasz. f Lupinus Urom. Lupini Sacc. = Urom. Anthyllidis Grev. Anthyllis tetraphylla . . . Urom. Anthyllidis (Grev.). Schrôt. = Urom. Anagyridis (Rouss.) Roum. = Urom. Lu- pini Sacc. non B. et C.) = Urom. Trigo- nellai Pass. = Urom. Trigonellae Pat. ^= Urom. Ononidis Pass. Trifolium montanum . . . Urom. minor Schrôt. Oxytropis Urom. Oxytropidis Kunze=Urom. Astragali. Phaca frigida Urom. Phaca; frigidae (Wahlb.) = Urom. car- neus Lag. f » astragalina Urom. Phacae Thum. (U, T). Urom. carneus (Nées) =:^cid. carneum Nées := ^cid. Hippocrepidis DC. = Jîcid. As- tragali Thiim. ; Erikss. = ^cid. Astragali alpini Erikss. = Urom. lapponicus. Lag. » australis id. » alpina Urom. Astragali (Opiz.) Sacc. Colutea arborescens. . . . Urom. Astragali. Onobrychis sativa Urom. Trifolii {7ion Urom. Genistae tincto- riae). Glycyrrhiza glabra Urom. Glycyrrhizai (Rab.) Magnus. f Trigonella fcenum graecum. Urom. Trigonella; Pass. Urom. Anthyllidis. G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs fiantes nourricières. 17 Hippocrepis unisiliquosa. . Urom. Anthyllidis. Vicia sativa Urom. Briardi Hariot. Amygdalées. Persica ... Puce. Pruni Pers. (U, T). Am5'gdalus incana .... id. » nana id. Rosacées. Spiraea Ulmaria. . . . •0 Aruncus. . . . Potentilla micrantha . . ï alchemilloides » recta ..... Tormentilla erecta . . » reptans . Fragaria vesca .... Rubus caesius. Rubus saxatilis. Rosa centifolia . . . B pimpiiiellifolia , » alba Agrimonia eupatoria Alchemilla vulgaris. » hybrida . » alpina. . » pubescens Cratsegus digj'na. . » Azarolus , Mespilus germanica. Pirus commuais. . . Sorbus torminalis . B Aria . . B Chamaemespilus . , Amelanchier Urom. Poiraulti P. Har. (Tj). ^cid. Arunci DC. Phragmidium Fragariae DC. (E, U, T). id. Phragm. Potentillai Pers. (E, U, T). Phragm. Tormentillse Fuck. (E, U, T). id. M. Barclay a trouvé sur cette plante dans l'Himalaya un Puce. Fragarias Barc. (S, E, U, T). t Uredo Mûlleri Schrut. Puce, interstitialis (Schlecht.) Tranzschel ^= Caeoma nitens Schwein. (E). Phragm. subcorticium Schrank(S, E, U, T). id. id. Thecopsora Agrimoniae. Urom. Alchemillae Pers. id. id. id. Gymnosporangium clavariasforme Jacq. (E). id. (Les formes U et T sur X^Juniperus commu- nis.) Mc\à. Mespili DC. Gymnosporangium clavariseforme Jacq. (E). — U et T sur le Juniperiis covmuuiis. Gymn. fuscum Œrstedt (E). — U et T sur le Juniperus Sabina. Gymuosp. juniperinum (E). Gymnosp. tremelloides R. Hartig (E). — U et T sur \q Juniperus communis. D'après M. V. Tubeuf, le Rœstelia croissant sur le Sorbus Aria, serait en relation avec le Gymnosporangizim j'uniperimun. id. Gymnosp. juniperinum (E). i8 JOURNAL DE BOTANIQUE Passiflorées. Passiflora lutea Melampsora Passiflora; Hariot. Onagrariées. Epilobium spicatum. . . . Pucciniastrum Epilobii (Chaill.) (U, T). Puccinia Epilobii DC. (S, E, U, T). HiPPURIDÉES. Hippuris vulg-aris ^cid. Hippuridis Kunze serait la forme éci- dienne de VUrom. Imeolatus Desmaz. — U et T sur le Scirptis tnaritùnus. Paronychiées. Herniaria latifolia Puce. Montagnei De Toni doit être rattaché au Puce. Arenarise. » hirsuta Puce. Arenariae Schum. Corrigiola littoralis .... Puce. Corrigiolae Chev. (T;. = Puce. Are- nariae. Grossulariées. Ribes alpinum ^cid. Grossulariae. » niveum id. > petraeum Puce. Ribis DC. (Tj). ï nigrum id. {A snivre.) NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. RICHON Par M. E. BOUDIER. Les mycologues viennent de perdre le 5 décembre, à l'âge de 73 ans, un de leurs confrères bien connu, M. Charles Richon, qui a exercé pendant de longues années la médecine à Saint-Amand-sur- Fion, dans la Marne. Savant modeste quoique de mérite, d'un caractère bon et aimable, toujours prêt à rendre service, M. Richon était estimé de tous. Habi- tant la province, il consacrait tous ses loisirs à l'étude de la nature qui tout entière l'intéressait. Il s'était beaucoup occupé des oiseaux de son département au catalogue desquels il a concouru, mais plus spé- cialement botaniste, c'est surtout à l'étude des Champignons qu'il se donnait avec passion. Elève du D"" Leveillé, chez lequel je l'ai connu au début de nos relations, qui se sont conservées toujours aussi amicales jusqu'à ses derniers moments, il ne manquait jamais, chaque fois qu'il venait à Paris, de lui apporter ses récoltes et ses dessins. Après la mort de ce maître, il est resté en relations d'amitié avec "tous les mycologues de France et même de l'étranger. Actif, intelligent et travailleur infati- E. BouDiER. — Notice nécrologique sur M. Richon. 19 gable, M. Richon consacrait ses moments de repos à étudier les Cham- pignons qu'il pouvait rencontrer, et surtout les petites espèces, pour lesquelles il avait une prédilection marquée. Dessinant avec une rare facilité, artiste même, il a laissé un nombre considérable de planches coloriées, près de deux mille, d'oîi il a tiré celles de son grand atlas des Champignons comestibles et vénéneux de France fait en collabo- ration avec M, Roze, et un nombre plus considérable encore de dessins annotés représentant des petites espèces, surtout de Sphériacées et de leurs premiers états, travaux considérables qui restent actuellement la propriété de Madame Richon. Quoiqu'éloigné de Paris, jamais cet excellent collègue n'a manqué d'assister aux sessions mycologiques, et depuis celles si réussies orga- nisées par la Société botanique de France en 1876 et 1879, ^^^^ ^^ direction de MM, Roze et Cornu avec lesquels il est resté en relations d'amitié, toujours on l'a vu apporter le concours de son savoir, de ses beaux dessins,-et, je le dirai aussi, de sa bonne gaîté, car nul plus que lui ne savait animer une réunion, et il a fallu la cruelle maladie qui l'a frappé pour l'empêcher d'y venir ces dernières années. Sa robuste santé lui avait donné une force de résistance telle que, couché sur son lit de douleur, frappé dans ses plus chères affections de famille, il travaillait encore et a donné à la science quelques nouveaux mémoires et terminé son plus important travail, son catalogue raisonné des Champignons de la Marne, ouvrage où il résume les récoltes de sa vie entière, y in- diquant ou décrivant une centaine d'espèces nouvelles. De plus, artiste comme je l'ai dit plus haut, il a fait, toujours couché, un nombre con- sidérable de tableaux, représentant par le pinceau tous les paysages dont il avait pris le croquis pendant ses excursions scientifiques ou celles que nécessitait l'exercice de la médecine. M. Richon a eu une existence des plus remplies, toute d'honneur et de travail. Fils d'un ancien officier, chef de bureau à la préfecture de la Marne et petit-fils d'un ancien chef de bataillon tué à la bataille de Marengo, il a exercé la médecine pendant quarante-six ans à Saint- Amand-sur-Fion, Membre des Sociétés botanique de France et myco- logique, ill'était aussi de toutes les sociétés locales ; il était, de plus, inspecteur à plusieurs titres des enfants de son département, conseil- ler municipal, délégué et même président de la délégation canto- nale. Et malgré cela, il trouvait encore le temps de s'occuper assidû- ment et avec succès de sciences. L'on a de lui, outre son bel atlas des Champignons comestibles et vénéneux fait avec M. Roze et son catalogue des Champignons de la Marne déjà cités, un certain nombre de Mémoires concernant les Champignons ou l'agriculture, parus dans les Bulletins des Sociétés botanique de France, des sciences et arts de Vitry-le-François, 20 JOURNAL DE BOTANIQUE mycologique de France, de l'Association pour l'avancement des sciences, et dans les comptes rendus du comité de vigilance contre le phylloxéra pour le département de la Marne. L'on doit joindre à cela les milliers d'aquarelles et de dessins qu'il n'a cessé, comme je l'ai dit, de produire depuis plus de trente ans. - Tel était Charles Richon et il est à regretter qu'un homme aussi modeste qu'instruit, dont la vie a été tout entière consacrée à la science et au bien de son pays, n'ait pas eu la récompense qu'il méritait; elle eut été certainement bien placée. CHRONIQ^UE. Parmi les prix décernés par l'Académie des sciences, dans sa séance publique du i8 décembre, nous relevons les suivants : Prix Fontannes, à M. Zeiller, pour ses importants travaux de Paléon- tologie végétale; Prix Desmazières, à notre excellent collaborateur, M. C. Sauvageau, pour ses recherches sur les Algues et sur plusieurs Champignons des ma- ladies de la Vigne. Prix Montagne, à M. J. Cardot, pour ses travaux sur les Mousses et en particulier sa monographie des Fontinalacées, et à M. A. Gaillard, pour ses monographies des Mélioles et des Astérines et l'ensemble de ses publi- cations mycologiques. Prix Morogues, à M. Millardet, pour ses études sur le traitement du Mildem, Prix Thore, à M. L. Corbière, pour ses diverses publications sur les Mousses et notamment pour ses « Muscinées du département de la Manche ». Une mention très honorable a été en outre accordée à M. L. Crié, pour ses « Recherches botaniques, toxicologiques, ph3^siologiques et thérapeu- tiques sur les Champignons vénéneux et sur les Hyphomycètes patho- gènes ». M. L. GuiGNARD a été nommé président de la Société botanique de France pour l'année 1894. M. le D"" Jos. Boehm, professeur de Botanique à l'Université de Vienne, est mort le 2 décembre dernier, à l'âge de 63 ans. M. George Bennett, de Sidney, vient de mourir, à l'âge de 90 ans. Le Gérant: Louis Moeoi. Paris. — J. Mersch, imp, --, W- Dcnfcrl-nochcreau. 8' ANNEE. X" 2. i6 JANVIER 1804. '"*"*"~"""- ■i-n-nnninnnaitn- -.-i/. .i_ JOURNAL DE BOTÂÎflOUE Directeur : M. Louis MOROT. NOTES BIOLOGIQUES SUR LES POTAMOGETON (Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. Potamogeton crispus L. Historique. — Reichenbach admet, dans ses Icônes (i), trois variétés de P. ci^z'spjis : 'j- geiiîtinus (pi. XXIX), ^ gentnu- fer (pi. XXX) et y se^^riilaUis Schrader (pi. XXX). Le dessin qui représente \2iN'àx\ç.\.(t geirwtifer est un -état avec deux bou- tures et non pas une forme spéciale de l'espèce; l'auteur ne paraît pas en avoir compris l'importance. C'est en réalité M. Clos qui, le premier (2), a observé les boutures du P. crispus et compris leur signification ; ce qu'il a publié sur ce sujet est d'ail- leurs supérieur à d'autres descriptions parues ensuite. M. Clos avait observé, en janvier 1855, dans le canal du Midi, « de petits organismes végétaux d'une couleur rousse et de consistance cornée, formés de quatre, cinq ou six feuilles portées sur un axe long de 3 à 5 cent., sessiles ou subsessiles, horizontaîes, moitié réniformes, moitié en cœur, denticulées, mucronées, larges de 12 mm. sur une longueur de 10 mm. De l'aisselle de l'une d'elles partait un rameau-stolon » qui reproduisait un P . crispus. A la belle saison suivante, M. Clos rechercha leur origine. Il constata la présence de ramuscules de 4 à 6 cent, de longueur, à axe 1. L. Reichenbac , Icônes Florx Germanica^ et Helveticœ, vol. VII, Leip- zig, 1845, p. 18 et iq. — L'auteur mentionne, sans autre commentaire, que cette variété gemtnifer lui a été communiquée par Nolte, et il renvoie à ce sujet au livre de Nolte : Noviti.v Florj? holsatica;, sive ST.pplcmentiitn a/tcrum Prùni- tiarum Fiora^ holsaticx Weberi, 1826, p. 22. Je n'ai pas eu ce travail de Nolte entre les mains. 2. D. Clos, Mode de propagation particulier au Potamog-eton crispus L. (Bull. Soc. bot. Fr., 1856, t. 3, p. 350.)— D'après Irmisch [lac. cit, p. 20), C. Schim- per aurait signalé, dans le Flora de iSj^, l'existence chez le P. crispus de « feuilles épaisses, cassantes, larges, cordiformes, ovales transversalement, se tenant en groupe », mais sans s'occuper davantage de leur nature ni de leurs rapports avec la plante. 22 JOURNAL DE BOTANIQUE corné, portés ordinairement à l'aisselle de l'une des deux feuilles opposées de la base des rameaux floraux ; la feuille inférieure de ces ramuscules est normale, « mais les suivantes se compo- sent de deux parties, une inférieure très large, 5-nerviée, à bords arrondis et denticulés, indurée-cornée, formant une sorte de g-aîne avant l'épanouissement du bourgeon; l'autre termi- nale, 3-nerviée, presque entière et sous forme de languette ». « Chacune de ces feuilles a un bourgeon à son aisselle. Ces ramuscules, grâce à leur induration, se détachent facilement de l'axe du rameau floral dont la consistance est restée molle ; ils gagnent le fond des eaux, où ils prennent une couleur roussâtre et une consistance cornée. Cette sorte àe Jis s /partie 2i lieu en juin et en juillet. Ces petits organismes restent sans autres modifi- cations dans la vase jusqu'au mois de janvier. » — « L'extrémité cornée des rameaux foliaires longes se détache comme ces der- niers et se comporte comme eux. » Mais M. Clos est allé trop loin en prétendant que, à cause de ces feuilles de forme diffé- rente, le P. C7'isp7ts devait quitter la section des conformifolii pour rentrer dans celle des diversifolii, puisque ces sections sont caractérisées par l'absence ou la présence des feuilles nageantes. Dès que Treviranus eut connaissance de l'observation de M. Clos, il publia une courte note (i) pour dire qu'en novembre 181 8, il avait recueilli, en nombre considérable, des tiges feuil- lées de P. crispîts provenant de ramuscules épais enfouis dans le sol, dont il donne un dessin, et absolument semblables à ceux trouvés en janvier par M. Clos. Il avait cru alors y reconnaître « un épi de fruits sur lequel, par la chute des fruits, se seraient constitués et organisés de nouveaux bourgeons dans l'angle des bractées (2) ». Mais ce phénomène n'a pas lieu, dit-il, et il se rend à l'observation de M. Clos quant à l'origine de ces hi- bernacles. Toutefois, Treviranus fait remarquer, avec raison, 1° que l'on ne voit pas, dans la description de M. Clos, comment la partie supérieure membraneuse de la feuille se sépare de la base persistante et, 2° que ces hibernacles n'attendent pas né- cessairement le printemps pour germer puisqu'il a trouvé ses exemplaires en automne. 1. L. C. Treviranus, Vermischte Bemerkimgen ; I, Hybernaczda des Pota- mogeton crispus. (Botan. Zeitung-, 1857, t. 15, p. 697, pi. XI.) 2. Il aurait même publié cette interprétation in Physiologie der Gewebe II, p. 468. C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamog-eton. 23 L'année suivante, Irmisch (i) mentionne aussi avoir trouvé en automne, sur le sol vaseux d'une petite mare dans laquelle le P. crispîis croissait abondamment, un ofrand nombre de ces ramuscules indurés décrits par M. Clos et Treviranus, mais aucun d'eux n'était en place sur la plante mère ni en état de germination. Plusieurs cependant avaient des feuilles complètes, et il a constaté que la partie mince terminale des feuilles de ces boutures pourrit et laisse la partie basilaire ressemblant alors à une écaille épaisse, et aussi que les feuilles et les tiges indu- rées renferment de l'amidon en abondance. Pendant l'impres- sion de son livre, Irmisch a vu germer chez lui quelques-unes des boutures qu'il avait recueillies. A l'occasion du jubilé de Treviranus, M. Hildebrand a publié une brochure (2) composée de plusieurs mémoires originaux, dont l'un est intitulé Die Wïnterknospen von Potamogeton cris- p2is. L'auteur admet que les boutures du P. crispus ont été découvertes par Treviranus, puis décrites avec plus de détails (ânher beschrieben) par M. Clos. Il me semble beaucoup plus juste de rapporter le mérite de leur découverte à M. Clos, puis- que Treviranus, après les avoir gardées durant trente-neuf ans entre les mains, n'a compris leur nature que par le travail du savant professeur de Toulouse. M. Hildebrand a donné une bonne description des grosses boutures, mais il ne les a pas vues germer ; il a constaté le faible développement des canaux aéri- fères dans l'axe et les feuilles des boutures, le contenu amylacé abondant des cellules, mais comme il ignorait le travail d'Ir- misch, une bonne partie de ses observations étaient déjà consi- gnées dans ce dernier. Les boutures qu'il a étudiées ont été récoltées au mois de juillet, à Bonn, où elles étaient très abon- dantes. En 1875, M. Côster (3) a publié sur ce sujet un travail écrit en suédois; je ne le connais que par l'analyse du Botanischer Jahresbericht. Cet auteur a reconnu l'existence de deux sortes de boutures, les unes correspondant à celles décrites par les 1. Irmisch, Ueber einige Arfen... etc.. loc. cit., 1858, p. 20, pi. II, fig". 30. 2. F. Hildebrand, Einige Beobacktungen aus de>ii Gebiele der PJlansen- Anatomie. Herrn Professer L. C. Treviranus zur Feier seines sechzigjahrigen Doctor-jubilâums. Bonn, i86i. .-3;. B. F. Côster, Ueber Potamogeton crispus und dessen Brutknospen (Bota- niska Notiser, 1875, p. 97-102.) (Botan. Jahresb., 1875, p. 425.) 24 JOURNAL DE BOTANIQUE auteurs précédents, les autres plus longues, moins grosses, a écailles plus longues que larges et non dentées ; un seul bour- geon par bouture germerait. Il n'aurait pu faire aucune obser- vation sur le mode ni le lieu de formation des boutures, mais, si j'ai bien compris l'analyse du Botanischer Jahresbericht, il sup- poserait qu'elles prennent naissance sur l'axe rampant, ce qui est d'ailleurs totalement inexact. Bien que M. Scheifers ait écrit et publié à Bonn sa thèse sur \ç.s Potamogetou (i), il ne connaissait pas le travail de M. Hilde- brand. Il n'ajoute rien de nouveau à ce que les auteurs précé- dents avaient dit. Toutefois, il prétend que les parois des cellules des boutures sont fortement cuticularisées, ce qui sûrement est loin d'être général, et que les grains d'amidon se colorent, par le chlorure de zinc iodé, tantôt en bleu et en violet, tantôt en rouge ou en jaunâtre, ce qui me parait tenir aux granulations protoplasmiques qui entourent souvent les grains. M. Ascherson a présenté, en 1878, à la Société botanique du Brandebourg (2), au nom de M. Penzig, des dessins faits, à Pavie, de boutures du P. crïspiLS , et M. Magnus a fait remarquer à ce sujet qu'il en avait également observé à Fribourg en Brisgau. M. Royer (3) a retrouvé les boutures dans la Côte-d'Or, et il a remarqué qu'elles sont rares ou même nulles chez les sujets abondamment fructifères; il les a vues germer au printemps. Tandis que M. Clos, dit-il, « enseigne que chacune des feuilles de l'hibernacle a un bourgeon à son aisselle, j'ai toujours vu au contraire ces feuilles être stériles et le bourgeon naître à l'ais- selle de l'une des petites écailles du caudicule », c'est-à-dire de la partie basilaire dépourvue de feuilles persistantes. Je ne m'explique pas cette affirmation de Royer. M. A. Fryer (4) a consacré au P . crispas l'une de ses nom- breuses « Notes on Pondweeds ». Il y mentionne l'existence des boutures hibernacles comme se formant en jjrand nombre en Angleterre et devant notablement contribuer à la diffusion de la plante. 1. Bernhard Scheifers, Anatomie der Laubsprosse von Potatnog-eton. Inau- gural-Dissertation. Bonn, 1877. 2. Sitcungsberichie des Botanischen Vereins der Provins Brandenburg, Berlin, 1878, vol. XX, p. &i. 3. Ch. Royer, Flore de la Côte-d'Or, Paris, 1881, p. 324. 4. A. Fryer, Notes on Pondweeds ; Potamogeton crispas L. [Journal of Botany, 1890, vol. 28, p. 225.) C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 25 Le P.crisp7is qui, d'après M. Th. Morong (i), paraît être introduit depuis peu de temps seulement dans l'Amérique du Nord, s'y est beaucoup répandu et s'y multiplie par des hiber- nacles dont M. Morong- a reconnu deux sortes. La plus rare est grêle ; la plus commune est grosse et correspond à celle qui a été rencontrée par les auteurs précédemment cités, mais la figure qu'il en donne (pi. XLIV) et qui sûrement a été empruntée à Reichenbach {Icônes, pi. XXX) n'en fournit qu'une idée très approximative. Fig. 2. — P. crispui. — A gauche, six boutures de ilifférentes formes à l'état de maturité ; en bas, à droite, une feuille iiolée d'une bouture jeune avec la base indurée et écaiUeuse, et la partie supérieure foliacée; en haut, à droite, une branche indurée porte deux bou- tures et un petit rameau vert. (Réd. env. 1/3.) Dans son excellent livre d'ensemble sur la biologie des plantes aquatiques, M. Schenck (2) consacre un article aux boutures du P. crispiis qu'il a vues naître comme le résultat de la transformation des petits rameaux latéraux. Sa description est accompagnée d'une figure empruntée à Treviranus et d'ail- leurs peu exacte. Il manque encore des observations précises, dit M. Schenck, pour établir si la formation des hibernacles se fait régulièrement, ou si elle est due seulement à certaines cir- 1. Thomas Morong-, The Naiadaccx of Nortk America. (Extraits des Mé- moires of the Torrey Botanical Club, 1893, planches XX à LXXIV.) 2. H. Schenck, Die Biologie der Wassergewàchse, Bonn, 1886, p. 97. 36 JOURNAL DE BOTANIQUE constances extérieures. Je crois que cette formation se fait régulièrement chaque année, mais, naturellement, en quantité plus ou moins considérable. Si elle n'a pas été observée plus souvent, cela tient en g-rande partie à ce que, au moment où les boutures sont nombreuses, un bon nombre des feuilles étant plus ou moins déchiquetées ou pourries, la plante a un aspect peu séduisant pour les botanistes herborisants. D'autre part, ceux-ci, au moment où les boutures germent, ne les recueillent pas parce qu'ils les confondent avec des germinations ordinaires de graines, et plus tard, quand la plante feuillée est mieux développée, ils ne cherchent guère, comme on peut le constater en consultant les herbiers, à posséder la ramification souterraine complète. C'est ainsi que la Flore de la Côte-d'Or de Royer est la seule flore où j'ai trouvé les boutures mentionnées, et l'on sait à quel point de vue tout spécial l'auteur s'est placé dans ce livre. Observations. — Les premières observations que j'ai faites sur ce sujet datent de 1887; je les ai poursuivies dans différentes localités de la Gironde, de l'Anjou, de la Loire- Inférieure, des environs de Paris et des environs de Lyon. Tou- jours j'y ai rencontré le Poiamogeton crisp7ts, en été ou en au- tomne, muni de boutures (en quantité plus ou moins abondante il est vrai), sur la plante et en voie de formation, ou tombées et à l'état de repos, ou à l'état de germination et dans la vase. Ces boutures ayant été signalées, comme on l'a vu précédemment, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Italie, en Amérique, on peut considérer leur production comme un phénomène général. La température exerce sûrement une influence accélératrice sur la production des boutures ; celles-ci se rencontrent plutôt dans l'eau stagnante peu profonde que dans l'eau courante. J'ai plusieurs fois constaté le fait lorsque, à une très faible distance, se trouvaient deux stations de P. crispus, l'une dans une petite mare avec un à deux décimètres d'eau, bien exposée au soleil, l'autre dans un fossé profond et à eau courante. Tandis que dans celles-ci les fleurs étaient très rares et les boutures totalement absentes, les unes et les autres étaient très abondantes dans la première et cela (aux Allées de Boutaut, près Bordeaux, par »/f SCiyn Fig. 3. — p. crispus. — Rameau pourvu de nombreuses bouLures, dessiné d'après un exem- plaire récolté à la fin de juin à Bordeaux (allées de Boutaut) et montrant que les boutures peuvent avoir différentes formes et occuper différentes positions sur un même individu. (Réd. env. 1/3.) 2S JOURNAL I3IC 150TANIQIJH exemple) dès les premiers jours de juin, ou même en mai comme je l'ai constaté en 1889. J'ai vu au mois d'août, en Anjou, un grand étang (Chevigné), oii le P. crispiis était très abondant, ne donner qu'un très petit nombre de boutures, tandis que les individus qui se trouvaient dans un petit trou, situé tout auprès, en portaient un nombre considérable. Les boutures peuvent provenir de la transformation de tous les rameaux de l'individu et par conséquent varier énormément dans leur forme et leur taille. La fiçjure 2 montre six boutures mûres recueillies sur la vase, et sur lesquelles on voit bien ces variations. On a dit plus haut qu'au-dessous de la tige florale existe un entre-nœud si court que deux feuilles paraissent opposées. De l'aisselle de chacune d'elles part une branche terminée aussi par un épi floral, à la base duquel deux feuilles donnent également naissance chacune à une branche (fig. i), le tout formant comme vme cyme bipare. Lorsque les fleurs ne se forment plus, et cela arrive en juin, juillet ou août, suivant la précocité de la saison, le sommet de ces tiges, au lieu de donner une inflorescence, rapproche ses 5-10 entre-nœuds termi- naux, augmente de diamètre, devient dure et ferme, les feuilles s'indurent, au moins en partie; c'est le commencement d'une bouture. Ces feuilles sont plus largement engainantes que les feuilles ordinaires ; leur ligule est un peu plus développée ; à leur partie basilaire, sur une longueur d'environ un centimètre, elles sont larges, épaisses, de couleur sombre, nettement den- tées sur leurs bords. Leur partie terminale, longue de un à trois centimètres, en tout semblable à une feuille normale, continue directement la partie dure et épaisse de la base, ou, étant bien plus rétrécie, semble en être séparée sur les bords par une très légère échancrure. Plus les feuilles sont rapprochées du sommet du bourgeon, moins la partie verte terminale est développée; sur les dernières elle n'est plus qu'une petite languette, parfois même presque avortée. Grâce à leur induration, ces boutures se désarticulent facilement, au niveau d'un nœud, du reste'de la tig-e restée molle. Plus lourdes que l'eau, elles tombent au fond; la partie verte foliacée, qui a souvent commencé à pourrir sur la plante même, continue, disparaît, et bientôt laisse la partie basilaire en forme d'écaillé, adhérente à l'axe. Un bour- geon très net existe à Faisselle de chaque écaille. La bouture C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 29 passe à l'état de vie latente ; sa couleur se fonce encore, devient presque noire. D'ailleurs, il n'est pas nécessaire pour cela qu'il ne se forme plus d'inflorescences ; souvent, des deux branches qui naissent au-dessous de la tige florale, une seule se termine par une inflo- rescence, l'autre par une bouture, le phénomène pouvant se continuer sur plusieurs dichotomies successives. C'est le cas Fig. 4. — P. crispus. — Rameau détaché de la plante mère, flottant ; la base de la tige Cbt pourrie; plusieurs entre-nœuds sont indurés et portent quatre boutures; le sommet de la tige, très chétif, continue à croitre. (Réd. env. 1/3.) représenté par Reichenbach dans son dessin de la variété gem- imfer; Clos le signale aussi, et je l'ai moi-même fréquemment observé. A la même époque, à l'aisselle d'un grand nombre de feuilles, se développent aussi des bourgeons qui, au lieu de devenir des rameaux ordinaires longs, ne forment que trois ou quatre entre- nœuds et qui sont également des boutures, mais le plus souvent moins grosses que les précédentes, à base moins large et à partie foliacée moins longue ; ils se détachent à leur base même, 30 JOURNAL DE BOTANIQUE à l'aisselle de la feuille mère. La figure 3 montre ces différents cas d'après un exemplaire récolté à Bordeaux (Allées de Bou- taut). D'autres boutures sont beaucoup plus grêles ; leur longueur varie de un à plusieurs centimètres; leur axe, rectiligne ou en zigzag, ferme et rigide, est souvent plus étroit que la branche qui les porte, mais parfois il est étroit seulement à la base, plus renflé en haut (fig. 2 et 3) ; les entre-nœuds sont plus longs que dans les boutures précédentes, les feuilles, courtes et grêles, pourrissent en laissant sur la tige une petite base indurée sou- vent moins longue que le bourgeon qui est à son aisselle. Comme les précédentes, elles sont cependant plus lourdes que l'eau. Elles peuvent naître directement à l'aisselle d'une feuille de l'axe, mais plus fréquemment se rencontrent sur des branches à petites feuilles, d'une ramification abondante compa- rable à celle d'un P, pectinahts , et qui dans cette espèce ne se produit guère que pour donner ces boutures. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire que la bouture soit l'extré- mité d'une branche ; il n'est pas rare en effet, parmi les boutures grêles, d'en rencontrer qui sont terminées par un petit bou- quet de feuilles étroites qui ne s'indureront pas et pourriront. Dans ce cas, la bouture est un fragment de branche et non un sommet. La figure 4 représente un sujet souffreteux, à petites feuilles, récolté à la fin d'octobre 1893 au Parc de la Tête d'or, qui s'est détaché de la plante mère; la base pourrie a perdu son écorce et ne possède plus que le cylindre central avec les renflements des nœuds; au-dessus, la tige s'est indurée, mais son sommet est encore normal ; quatre branches sont en train de se trans- former en boutures. En somme, il n'y a donc aucune règle dans le lieu de pro- duction des boutures, ni dans leur taille et leur aspect, car sous ce rapport on observe toutes les formes de passage. Toutes ces formes peuvent d'ailleurs se trouver réunies sur un même indi- vidu, ou l'une d'entre elles être nettement prédominante. Ces boutures passent, ou mieux peuvent passer, à l'état de vie ralentie avant de germer. Plusieurs des auteurs qui les ont signalées ont employé pour les désigner le nom d' kibernacles ; mais si l'on admet qu'un hibernacle est un bourgeon détaché de C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potaraog-eton, 31 la plante mère qui reste à l'état de vie latente durant l'hiver, pour germer ensuite, les organes particuliers du P. crispus sont imparfaitement des hibernacles; c'est pour cela que j'ai préféré employer le terme plus général de boitUires. Les individus qui ont fourni des boutures, ou qui ont simplement fleuri, périssent généralement en- suite. Mais à peine disparaissent-ils qu'ils sont remplacés par d'autres provenant de la germination des boutures qu'eux-mêmes ont produi- tes. Presque tous ceux, en effet, que l'on arrache avec précaution en sep- tembre ou au commencement d'oc- tobre sont attachés à une bouture. Dans un fossé à eau peu profonde, où durant les mois de juin et de juil- let les P. crispus ont abondamment végété, il suffit de passer la main sur la vase, ou de la fouiller légère- ment, pour les trouver en grand nom- bre commençant à germer ; d'autres sont intacts. Ces plantes de seconde végétation peuvent à leur tour fleu- rir ou ne pas fleurir, suivant diffé- rentes conditions, mais elles sont toutes susceptibles de donner des boutures comme l'avaient fait les premières. Enfin, j'ai même observé en 1893, année qui, il est vrai, a été particulièrement chaude, la germi- nation de ces boutures d'arrière- saison, à peine si elles étaient dé- tachées de la plante mère ; elles donnaient donc des sujets de troi- sième végétation. Les boutures qui, dans les derniers jours d'octobre 1893, commençaient à germer étaient nombreuses dans les bassins du jardin botanique du Parc de la Tête d'or, et j'en ai recueilli dont la germination avait donné une tige dressée Fig. 5- - d'une P. crispus. — Germination bouture. (Réd. env. 1/3.) 32 JOURNAL DE BOTANIQUE d'environ un décimètre de longueur, transformée directement en bouture à son sommet ; à sa base était un petit rhizome de 2 à 3 centimètres et qui paraissait en voie de dégénérescence. Mais, généralement, les boutures d'automne se reposent durantl'hiver pour ne germer qu'au printemps, etil est probable qu'un certain nombre de boutures d'été font de même. C'est ainsi tout au moins que les choses se passent dans notre pays ; il est possible que, dans les régions plus froides, les boutures d'été se comportent comme de vrais hibernacles. Toutefois, il faut recon- naître qu'elles réclament une température peu élevée pour leur germination ; c'est ainsi que, le 15 janvier 1888, j'ai récolté dans les fossés des Allées de Boutant, près Bordeaux, une assez grande quantité de jeunes pieds de P. crispiLS de i à 2 décimètres de hauteur, tous munis à leur base d'une bouture coriace enterrée dans la vase. En opposition avec ceci, je dois dire que, dans la même journée, je n'ai pu recueillir à la surface de l'eau aucun hibernacle à^Hydrocharis inorstis-ranse , bien que cette plante y fût très abondante en été. C'est seulement deux mois plus tard que les hibernacles ^ Hydrocharis ont germé et sont venus flotter la surface. Même lorsque la bouture est non pas un fragment de branche mais un véritable bourgeon induré, sa germination ne se fait jamais par simple allongement de la bouture, et toujours par la germination d'un bourgeon axillaire d'une écaille. Très géné- ralement, un quelconque de ces bourgeons germe ; on en trouve parfois cependant avec 2, plus rarement 3, sans que ce phéno- mène soit en relation avec les dimensions de la bouture, La tige qui provient de la germination d'une bouture (fig. 5) n'est pas rampante, comme cela a été dit par quelques auteurs, mais toujours dressée. Les deux ou trois premières feuilles de cette pousse dressée sont petites, écailleuses ; elles étaient déjà en grande partie formées dans le bourgeon ; les feuilles suivantes sont normales. Les premiers entre-nœuds sont toujours grêles mais fermes, cylindriques, vert brunâtre; plus haut, la tige s'aplatit, s'élargit, prend son aspect normal. Le premier nœud indiqué par une écaille porte des racines (généralement deux) mais reste toujours stérile. Les 1-2 nœuds situés au-dessus de celui-là, parfois même les deux suivants, non seulement portent des racines, mais leur bourgeon axillaire se développe en un C. Sauvageau. — Notes biologiques Sîiy les Potamogeton. 33 Fig. 6. — P. crisptis. — Germination d'une bouture à un état beaucoup plus avancé que celui de la figure 5. La première pousse dressée a fourni trois sympodes, dont l'inférieur a produit deux pousses de réserve. (Réd. euv. 1/3.) axe sympodial correspondant à la série ordinaire des généra- tions successives des Potamogeton (fig. 6). La pousse dressée / 34 JOURNAL DE BOTANIQUE provenant de la germination est généralement assez développée lorsque cette ramification basilaire se produit. Comme la tige qui leur a donné naissance, les premiers entre-nœuds des sym- podes latéraux sont plus grêles que les suivants ; parfois, leur premier entre-nœud est extrêmement court et difficile à voir, mais un entre-nœud stérile précède toujours le deuxième entre- nœud fertile. Une autre particularité tend encore à voiler la ramification. Sur l'axe souterrain d'un P. crispiis en voie d'accroissement (étudié à un endroit et à une époque qui permettent de ne plus tenir compte de son origine), on constate qu'à l'extrémité le bourgeon qui donnera la pousse dressée et celui qui produira l'allongement horizontal sont à peu près de même taille et s'accroissent en même temps. Il n'en est plus ainsi sur les germi- nations des boutures; le bourgeon qui donne l'allongement hori- zontal est très souvent en retard sur celui qui deviendra la pousse dressée ; celle-ci peut avoir acquis plus d'un décimètre, tandis que le bourgeon de l'axe horizontal reste encore caché sous l'écaillé b, b\ U\ Naturellement, cette différence existe seu- lement pour les premiers articles des sympodes. La pousse de réserve c, à , à\ est encore plus en retard ; quoi qu'il en soit, on voit, par le nombre des sympodes rampants susceptibles de se développer, l'étendue relativement grande que peut recouvrir une bouture par sa germination. Chamisso et Schlechtendal, dans leur monographie û.&^ Pota- inogeion^ font remarquer avec raison que les fruits du P. crispus avortent fréquemment. Les inflorescences dans lesquelles trois ou quatre fruits seulement sont bien développés, tandis que les autres sont restés petits, avortés, ne sont pas rares en effet, mais on peut dire qu'en règle générale les fruits sont cependant en nombre bien suffisant pour perpétuer la plante ; les boutures ne les remplacent donc pas dans ce rôle, mais les deux sortes d'organes ajoutent leurs effets. Toutefois, on peut supposer que, si le P. crispus était dé- pourvu de boutures, sa végétation durerait chaque année beau- coup moins longtemps, car les graines restent une année sans germer, tandis que la germination des boutures peut être ob- tenue en toute saison si la température est favorable. Des bou- tures mises à l'étuve à 30° germent peu de jours après. Dans C. Sauvageau. — Notes biologiques suy les Potamogeton. 35 les premiers jours de juillet 1888, j'ai rapporté au laboratoire et placé dans une cuvette remplie d'eau un assez grand nombre de fruits de P. trichoides, Zamuchellia denfata et P. cris- pîis ; les deux premières espèces ont germé en décembre sui- vant et pendant l'hiver. Au contraire, toutes les graines du P. crispiis ont germé durant le mois de juin 1889, mais au- cune auparavant ; elles sont donc restées endormies pendant un an (i). J'ai fait quelques^autres observations sur ce sujet : Le 15 octobre 1893, j'ai recueilli au Parc de la Tête d'Or un grand nombre d'épis fructifies de cette espèce. Trente-trois fruits ont été placés au laboratoire dans un cristallisoir rempli d'eau; aucun d'eux n'a encore germé. Trente-trois autres ont été mis dans l'eau, à l'étuve à 30°. Un a germé le 9 décembre ; le 24 décembre c'était encore le seul. Ce jour-là, j'ai retiré quatorze de ces fruits, et je les ai entaillés sur leur bord, de manière à mettre l'embryon complètement à nu sur une plus ou moins grande longueur. Dès le surlendemain, huit d'entre eux s'étaient allongés et commençaient à sortir ; ils se sont rapi- dement développés en plantules feuillées (2). Deux embryons, que le scalpel avait blessés, ont pourri rapidement, et enfin les quatre autres, bien qu'en parfait état, n'ont pas germé. Le 2 janvier, ces quatre embryons n'ayant pas encore germé, je me suis aperçu, en les examinant de plus près, que le tégument avait été seulement entamé, et que les embryons n'étaient pas à nu, mais se voyaient par transparence ; j'ai alors 1. Dans une courte note sur la germination de quelques Potamogeton, intitulée Remerkuiigen iïber die Kcimpflansen einiger Potanio geton- Ar ten (Zeitschrift fur die Gesammten Naturwissenschaften, 1878, p. 203-212), Irmisch dit que les fruits du P. bicens qu'il a étudiés ont germé au printemps suivant, en avril et mai, et que beaucoup d'entre eux germèrent seulement plus tard. Bien qu'il ai étudié aussi le P. crispus, il ne dit pas pendant combien de temps il a attendu la germination. 2. Lorsque la germination se fait naturellement, le bord convexe, situé du côté de la tigelle, s'ouvre sur une bande étroite, en clapet, en restant adhérent par sa base au reste du fruit ; le cotylédon, courbé, sort par l'ouverture en s'al- longeant ; la base de la tigelle, qui grossit et s'élargit, reste dans le fruit, au pied du clapet, et la radicule sort et s'allonge vers le bas, de sorte que la plan- tule porte, pendant quelque temps, le tégument du fruit au niveau du pied de la tigelle. Dans l'expérience rapportée plus haut, si la section des téguments a mis à nu une assez forte portion du cotylédon, en laissant intact le tégument qui recouvre la base de la tigelle, la germination se fait comme dans le cas normal. Si, au contraire, la base de la tigelle seule est mise à nu, la plantule sort par cette ouverture, et le reste du tégument est porté par le sommet du cotylédon. 36 JOURNAL DE BOTANIQUE complété la section, je les ai remis à l'étuve, et dès le lende- main ils commençaient à g-ermer. Des dix-huit autres fruits intacts, à l'étuve, l'un a germé le 8 janvier et un autre le lo janvier. De ce qui précède, on peut donc conclure i° que les fruits de P . crispus maintenus à l'étuve à 30° peuvent germer plus rapidement que ceux maintenus à la température du laboratoire, et 2° que l'épaisseur et surtout la dureté des enveloppes de l'embryon sont un obstacle à la germination. Le 15 octobre, j'ai soumis quarante-cinq fruits de P. crïspiis à une température de — 15° pendant environ dix-huit heures (i) ; remis à l'étuve, aucun d'eux n'a germé. Le 24 décembre, j'ai entaillé le bord de 14 fruits, les embryons paraissaient encore fermes et intacts, mais aucun d'eux n'a germé. Actuellement ces embryons sont pourris. Le même jour, j'ai soumis à la même température de — 15° un certain nombre de boutures de/*, crispits^ toutes ont été gelées, et étaient complètement pourries quelques jours après. Anatomie. — Tî'ge. — On sait combien sont larges les canaux aérifères du parenchyme cortical de la tige du Potantogeton : la surface qu'ils représentent sur une coupe transversale est beau- coup plus importante que celle occupée par les cellules elles- mêmes. Dans les entre-nœuds des boutures ils sont au contraire très réduits ; on observe d'ailleurs, sous ce rapport, de grandes variations et j'ai rencontré des boutures dans lesquellesle paren- chyme des entre-nœuds était compact de l'épiderme à l'endo- derme, laissant seulement des méats entre les cellules. Dans les tiges dressées ordinaires, les canaux aérifères les plus exté- rieurs sont toujours séparés de l'épiderme par une unique assise de cellules ; dans les boutures, ils sont séparés, s'ils existent, par 3, 4, 5 assises provenant du dédoublement de l'assise sous- I. Pour faire Texpérience, j'ai mis dans un flacon renfermant environ 1/2 litre d'eau, des fruits et des boutures de P. crispus, des boutures de P. pci^foliatiis, des tigres feuillées de P. deiisiis, P. lucens et P. crisptis. Le flacon, bouché, fut ensuite complètement entouré, dans un grand cristallisoir, de 6 kilog. de glace pilée et de 3 kilog. de sel marin. Toutes ces plantes furent complètement gelées. Les organes à l'état de vie latente de ces plantes peuvent cependant, dans la nature, être inclus dans la glace sans périr. La glace, il est vrai, est un mauvais conducteur. Beaucoup de ces organes, enfouis dans le sol, protégés par une épaisse couche de glace, passent probablement l'hiver à une température voi- sine de 0°. C. Sauvageau. — N'oies biologiques sur les Potamo^eton. 37 épidermique. Dans aucun cas il n'existe de faisceaux fibreux dans l'écorce. Les cellules corticales des entre-nœuds des boutures sont plus larges que les tiges dressées ordinaires ; elles sont aussi de 235 fois plus courtes, et, sur les sections longitudinales, elles paraissent carrées ou même aplaties. Dans les tiges dressées ordinaires, Tépiderme possède une paroi extérieure assez épaisse, mais cellulosique et recouverte par une mince cuticule ; dans les boutures, non seulement elle est plus importante, mais elle présente parfois dans toute son Fig- 7- — P- crispits. — Section transversale du cylindre central passant par le milieu d'un entre-nœud d'une tige dressée ordinaire. Toutes les cellules endodermiques sont sclérifiées ; les tubes criblés sont représentés par de grandes cellules à côtés nombreux. (Gross. 200.) épaisseur les réactions de la cutine, étant simplement tapissée intérieurement par une couche cellulosique plus mince ; sur cer- tains exemplaires, les autres parois épidermiques sont égale- ment transformées. Les parois du parenchyme des boutures sont plus ou moins brunâtres ; elles sont légèrement plus épaisses que dans les tiges ordinaires, mais elles sont surtout remarquables par la plus grande importance de la lamelle moyenne, comme le montre l'action de l'iode et de l'acide sulfurique ; elles possèdent des ponctuations nombreuses et très nettes. Si, sous une même lamelle, on fait agir la fuchsine sulfurique sur deux sections, l'uned'un entre-nœudnormal, l'autre d'unentre-noeuddebouture, 38 JOURNAL DE BOTANIQUE la première est en partie détruite, la seconde persiste suffisam- ment pour que les parois conservent leur forme. Toutes ces cellules sont gorgées de grains d'amidon arron- dis ou ovales, variables dans leur forme et leurs dimensions ; ils sont beaucoup plus gros que les grains des tiges ordinaires et atteignent 40 à 50 p. (mais ceux de 20 à 30 jx sont bien plus nombreux), dimension considérable par rapport à la largeur des cellules qui les renferment. Le protoplame persiste souvent en quantité très faible sous forme de fines granulations brunâtres contre les parois des cellules et les grains d'amidon. L'endoderme est toujours facile à reconnaître dans l'un et l'autre cas, mais il présente un fait remarquable au point de vue anatomique. Sur les tiges dressées ordinaires, il peut être simplement subérifié en restant mince ; fréquemment il est uniformément épaissi en o sans places perméables (fig. 7). On pouvait s'attendre à le trouver chez les boutures au moins autant épaissi, sinon plus ; c'est l'inverse qui arrive (fig. 8). J'ai étudié un grand nombre d'entre-nœuds de boutures pour vérifier ce point , j'ai toujours trouvé l'endoderme avec les parois radiales subérifiées, ou les cellules subérifiées sur tout leur pourtour, mais point de cellules épaissies. C'est seulement à la base des boutures longues que l'on trouve parfois l'endoderme épaissi ; mais dans les entre-nœuds qui appartiennent sûrement à la bou- ture, il ne l'est jamais. Sur des coupes transversales de mêmes dimensions totales, le cylindre central est toujours plus réduit par rapporta l'écorce chez les boutures que chez les tiges dressées ordinaires. Il est toujours aplati dans le même sens que la tige. On connaît sa structure (i) ; il se compose de trois groupes de faisceaux, un médian et deux latéraux. Le groupe médian possède deux larges lacunes vasculaires ; à l'une, et du côté de l'endoderme, sont adjoints plusieurs tubes criblés, le tout représentant un faisceau, à l'autre sont adjoints trois groupes libériens, un externe et deux latéraux représentant trois faisceaux soudés. Ces deux groupes fournissent alternativement la nervure médiane foliaire. Dans les groupes de droite et de gauche, et séparés du précé- 1. De Bary, Verghichendc Anatomie der Vegetationsorgane, p. 383. — B. Scheifers, Anato/iiie der Laiibsprosse... [loc. cit.). — H. Schenck, Verglet- chende Anatomie... {toc. cit.)^ p. 41. C. Sauvageau. — Notes biologiques sttr les Potamogeton. 39 dent par du tissu conjonctif, sont trois faisceaux simples, com- posés chacun d'une lacune vasculaire et d'une masse libérienne ; parmi ceux-ci, lemédianest foliaire, les deuxautres caulinaires. Cette structure ressemble alors beaucoup à celle des P . perfo- liatus et P. natatîs^ mais plus souvent (je n'ai même jamais ren- contré la structure précédente avec trois faisceaux latéraux dis- tincts et je la cite d'après M. Schenck), les trois faisceaux de chaque côté se soudent en deux ou en un seul, et l'on ne voit plus que deux ou une lacune vasculaire ; la symétrie ne s'établit Fig. 8. — P. crispns. — Section transversale du cylindre central passant par le milieu d'un entre-nœud d'une bouture. Aucune des cellules endodermiques n'est sclérifiée; les tubes criblés sont moins larges et par suite moins nettement distincts que dans la figure 7. (Gross. 200.) pas nécessairement entre le groupe de droite et celui de gauche. Sur la figure 7, la soudure est plus complète et par conséquent la simplification plus grande ; il n'y a plus en tout que trois lacunes vasculaires, une médiane et deux latérales. Les deux fi- gures 7 et 8 ont été choisies pour montrer des états bien com- parables. Sur la figure 7, appartenant à une tige ordinaire, quelques cellules sous-épidermiques réparties çà et là sont sclérifîées ; on en trouve de semblables éparses dans la masse centrale ; les ^ cellules indiquées par un trait noir plus épais appartiennent à 40 JOURNAL DE BOTANIQUE du parenchyme conjonctif, elles sont un peu épaissies, mais cellulosiques. Sur la figure 8, appartenant à une bouture, il y a des massifs scléreux péricycliques et conjonctifs plus importants que ceux des tig-es ordinaires ; on trouve aussi quelques cellules sclérifiées éparses dans la masse interne. Les lacunes vasculaires possèdent plus fréquemment des débris de vaisseaux, ce qui se comprend puisque les entre-nœuds se sont moins allongés ; enfin, les tubes criblés sont moins nombreux, moins larges et moins nettement distincts, par leur forme, des cellules avoisinantes. Tous les éléments du cylindre central, sauf les tubes criblés et les lacunes vasculaires, sont gorgés d'amidon à grains petits. Ces divers faits concourent à donner aux cylindres centraux des tiges dressées ou des boutures un aspect bien différent. Le cy- lindre central des boutures peut subir les mêmes modifica- tions quant au nombre des la- cunes vasculaires, mais en règle générale il y a tendance à leur réduction. Sur les boutures très grêles, les caractères sont en- p.. D ■ j. c .■ , core les mêmes, comme on le l'ig. 9. — p. crispas. — Section tranver=.ale du cylindre central passant par le milieu VOit SUr la figUrC 9 dcSsluée à d'un entre-nœud d'une bouture très grêle. La ^ ' 1 11 1 <• structure correspond à celle de la figure 8. la même eclielle que IcS prC- (Gross. 200.) ' 1 cedentes. Feuilles. — Tandis que les feuilles ordinaires forment un angle plus ou moins aigu avec l'axe, les feuilles cornées s'étalent presque perpendiculairement à l'axe. Chez les premières, la nervure médiane est entourée par un parenchyme lacuneux dont l'importance diminue de la base de la feuille au sommet ; on le retrouve aussi autour des autres nervures, mais beaucoup moins développé ; le reste du tissu de la feuille est très mince et réduit, au moins dans la région marginale, à une assise unique de cellules entre les deux épidermes. L'épaisseur de la partie écailleuse des feuilles des boutures est variable suivant les di- mensions de la bouture ; elle atteint parfois le triple et le qua- druple de celle des feuilles normales les plus épaisses au niveau de leur nervure médiane ; elle est à peu près uniforme sur toute C. Sauv.\g-.i:au. — A^oL'S bio!og!j!t.':s sur les Potimog-eton. 41 la largeur, ou plutôt elle diminue très peu du milieu jusqu'aux bords ; les canaux aérifères,au lieu d'être larges, sont étroits et peu nombreux, l'assise sous-épidermique s'étant cloisonnée plu- sieurs fois parallèlement à la surface, comme dans la tige. Les faits du développement de la couche cuticulaire, du volume des cellules du parenchyme et de leur contenu amylacé, du nombre et de la netteté des ponctuations de leurs parois, de l'importance prise par la lamelle moyenne, sont les mêmes que dans les entre- nœuds. La partie verte de la feuille, qui doit disparaître pendant la maturité de la boutu- re, présente la struc- ture normale. Dans les points où elle borde la partie écail- leuse vivace, elle est souvent un peu plus épaisse, car elle pos- sède deux assises de parenchyme étroite- ment unies entre les deux épidermes ; ces assises ne renferment que peu ou point d'a- midon, celui-ci émi- grant aussitôt dans la partie écailleUSe Fig. 10. — p. crispas. — Section transversale de la nervure ^ .- , , médiane prise à la base d'une feuille normale. L'endoderme ou il S accumule dans n'est pas distinct. (Cross. 200.) toutes les cellules. La section de la nervure médiane est plus étroite dans les feuilles des boutures que dans les feuilles normales ; la figure 10 représente la nervure médiane d'une feuille bien développée, la figure 1 1 celle d'une feuille écailleuse beaucoup plus large et plus épaisse ; les éléments, en particulier les tubes criblés, y sont plus étroits et moins distincts. Il m'a toujours été impossible de distinguer sûrement un en- doderme dans les feuilles de Potaviogeton (i). Dans les feuilles écailleuses des boutures du P. cn'spîis^ au contraire, la nervure ^ 1. C. Sauvageau, Sny les feuilles de quelques Monocofylédoncs aqualiques Hoc. cit.). 42 JOURNAL DE BOTANIQUE médiane, et même les deux premières nervures latérales dans les grosses écailles, sont entourées par un endoderme indiqué par la subérification, tantôt des parois radiales, tantôt de tout le pourtour des cellules. La nervure, dans les deux sortes de feuilles, présente souvent quelques éléments scléreux, un peu mieux développés cependant dans les écailles ; lorsque ces élé- ments sont en petit nombre, ils appartiennent à l'endoderme ; quand ils sont plus nombreux, ils empruntent en outre des cellules extérieures, parfois aussi intérieures à l'endoderme. Les écailles lar- ges possèdent 5 à 7 nervures. On trouve parfois, mais accidentelle- ment, quelques pa- quets fibreux grê- les, égarés dans le parenchyme. Les cordons fibreux grêles, marginaux, que j'ai signalés dans les feuilles normales , se re- trouvent avec moins de constan- Fig. II. — P. crispus. — Section transversale de la nervure mé. ^^e daUS IcS fcuiUeS diane prise à la base d'une feuille écailleuse large et épaisse; rendoderme est distinct. (Gross. 200.) vlvaCCS ; IcS fcuil- les étroites ont seulement trois nervures. Ainsi, les entre-nœuds et les feuilles des boutures A\xP.cris- pus sont protégés contre l'extérieur par une cuticule bien plus épaisse que celle de ces mêmes organes à l'état végétatif. Mais leur raideur, leur apparence cornée, dont le contraste avec la légèreté et la souplesse des tiges et des feuilles normales est si frappant, ne sont point dues au développement de tissus sclérifiés, mais à l'abondance des grains d'amidon contenus dans les cellules ; c'est là un fait d'ailleurs exactement comparable à celui qui donne aussi de la fermeté et de la raideur à un tuber- cule de Pomme de terre, à un bulbe de Lis, à un cotylédon de Haricot ou de Châtaignier, etc. La bouture est en somme un Em. Beschebelle. — Selectio novorum Muscorum. 4.3 org-ane renfermant des matières de réserve pour les petits bour- geons situés à l'aisselle de ses feuilles. (A suivre.) SELECTIO NOVORUM MUSCORUM Auctore Em. BESCHERELLE (i). I. — MUSCI AKRICANI. Sphaerangium triquetrum Bry. Eur. var. desertorum Besch. (Pl.I,fig. 9-11.) A type differt foliis superioribus longius cuspidatis erosis vel apice parcissime dentatis, costa dorso rugoso subdentato. Afrique : Tuuisie, talus de sable de l'Oasis de Gabès, i" février 1893 (Patouillard.) Pottia [Anacalypta) Patouillardi Besch. (PI, I. fig. 1-4.) Monoica ; cespitulosa, pusilla, simplex. Folia ovata, inferne minuta rotundata lasvia, média ovato-lanceolata lata concava margine e medio revoluta cellulis e folii basi ad médium valde papillosis areolata, costa rubella breviter mucronata dorso tuberculosa, superiora oblongo-lan- ceolata longiora. Calyptra dimidiam capsulam integens, apice fusces- cente scabra. Capsula minuta, ovata, castanea, nidda, aetate plicatula. Operculum, annulus, peristomium et flos masculus ut in Pottia Star- keana, var. brachyodonta. Afrique, Tunisie, oasis de Gabès, sur les talus de sable, 30 janvier 1893 (Patouillard.) Cette Mousse, qui ressemble à la variété brachyodîis àM Pottia Starkeana d'Europe, par la forme de ses feuilles, ainsi que par celles de la capsule, du péristome et de l'opercule, en diffère suf- fisamment par sa station dans les sables et par la rugosité de la coiffe. Par ce dernier caractère, elle se rapproche d\x Pottia im- nutida et du P. asperuia Mitt.; mais son péristome, quoique ré- duit à la membrane basilaire surmontée de dents plus ou moins rudimentaires, l'en éloigne suffisamment. Syrrhopodon congolensis Besch. (PI. I, fîg. 12-13.) Habitu ►S', laiiiprocarpo Mitt. affînis, foliorum areolatione marginal! longe distinctus. Folia elongata, obtuse cuspidata, erecto-patentia, rufo-viridia, basi albide membranacea longa, anguste ovata fere om- nino diaphana, margine inferne integerrimo piano e parte angustiore parce serrato supra usque ad apicem dense serrato plicato ; cellulis chlorophyllosis rotundatis grosse papillosis basi lo-seriatis margiuali- bus quadratis intramarginalibus (3-4) elongatis hyalinis ad usque basiu infinjam dispositis ; costa valida continua dorso apice serrata. I. "^dir Journal de Botanique, 1891, pp. 141, 252, 342. 4^ JOURNAL dp: BOTANIQUE Afrique : Congo français, environs de Brazzaville (Thollon, 1893, s. n°). Nous ne connaissons pas l'espèce type, mais la Mousse de San Thomé que M. Ch. Mueller rapporte au Syi^rhopodon lani- procarpîis a beaucoup d'analogie avec notre espèce ; la pre- mière en dififère au premier abord par les feuilles ornées à la marge, à l'instar des Leiicoloina^ d'une très large bande de cellu- les hyalines allongées qu'on ne retrouve pas dans la Mousse du Cono-o. Entosthodon Krausei Besch. (PI. I, fîg. 5-S). Pusillus, habita E. Templetoni sat similis. Folia a basi angustiore ovato-spathulata, concava, obtuse acuminata, sicca in gemraam con- gesta, margine intégra vel subcrenata, costa supra médium evanida. Capsula in pedicello centimetro longo erecta, piriformis, siccitate ore purpurco dilatata in longitudine plicatula; operculo plano-convexo e seriebus'cellularura verticalibus composito ; annulo nuUo. Peristomii; dentés externi rufi, papillosi speciei citatœ similes, interni 16 rufescen- tes externis alternantes brevissimi sicut abortivi. Ténériffe, Puerto (D'' Krause, n° 23, in herb, Warnstorf.) Porotrichum mayumbense Besch. Dioicum ; cespites bipollicares, prostrati, repentes, inferne simpli- ces foliis scariosis triangularibus convolutis acutis parce obtecti, dein in frondera latam bipinnatam ramosam sistentes ; rarai priraarii basi subnudi foliis scariosis, supra foliis ad instar Neckevée distichse paten- tibus eleganter distichis longe oblongis late acutis plus minus nodoso- dentatis asymmetricis ad unum latus amplexantibus, costa supra mé- dium evanida sœpe furcata ; rami secundarii nunc simplices vel pinnati foliosi vel oranino capillares, nunc in stolones bipinnatim ramosos ca- pillares protracti ; folia ramulina subcymbiformia minora acuta a basi ad apicem serrulata, folia omnia cellulis versus margines rotundatis, ceteris ellipticis opacis reticulata. Cetera ignota. Afrique : Congo français, forêt de Mayumba, route de Brazzaville, janvier 1891 (Thollon, n'^'4110.) Assez semblable au Poi^otrichuîti coutorense G. Muell., mais en diffère par les feuilles des rameaux primaires plus grandes et distiques-étalées, à marge non révolutée, lisses de la base jus- qu'au milieu, plus ou moins distinctement dentées au delà, par la nervure souvent bifurquée, par les feuilles des rameaux secon- daires serrulées, à cellules lisses, non scabr^eSj etc. (A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. V-M-.z. — J. IJei-Ecli, imp. --'i. V\- Dcnfort-nocheroau. 8" ANNEE. N" 3. i" FEVRIER 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTES BIOLOGIQUES SUR LES POTAMOGETON (Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. Potamogeton trichoides Cham. et Schlecht. P. pusillus L. La première mention de l'existence des boutures chez ces espèces se trouve dans une note d'Irmisch, de 1859 (i), dans laquelle il dit simplement que les bourg-eons hibernants corres- pondent à ceux du P . obttisijoh'tts et qu'il y a rencontré de l'amidon. M. H. Schenck (2) a vu les boutures du P . pitsilhis et en a figuré une (PL L fig. 10) ; il ne les a probablement pas vues germer, car il les considère comme représentant une forme inter- médiaire entre celles de V Uiricîilarïa et celles du P. crispus. Or, les boutures du P. crïspiis constituent des organes tout à fait à part; s'ils ne sont pas des fragments de branche, ce sont des sommets de rameaux définitivement arrêtés dans leur crois- sance, puisque leur germination ne se fait jamais par allongement du sommet, mais toujours par développement des bourgeons de l'aisselle des écailles. Au contraire, les boutures du P. trichoides et du P. pîisilhis sont des rameaux momentanéjnent arrêtés dans leur croissance ; c'est la bouture elle-même qui s'allonge au moment de la germination. Une bouture de P. trichoides , ou de P. pusillus, correspond donc, non pas à une bouture de P. crispus, mais à l'un quelconque des bourgeons latéraux que porte celle-ci. Les boutures des deux espèces P. pusillus et P. trichoides concordent parfaitement entre elles, sauf quelques légères dif- 1. Th. Irmisch, Bemerkungen iïbey einige Wassergewàchse (Bot. Zeit., 1859, t. 17, p. 356. 2. H. Schenck, Die Biologie... etc. [loc. cit.)., p. 98. 46 JOURNAL DE BOTANIQUE férences. J'ai observé très fréquemment le P . pîtsïllus muni de ses boutures, mais sans en faire l'objet d'une étude suivie; c'est cependant une espèce commune. Au contraire, j'ai étudié le P. irichoides, qui est beaucoup plus rare, pendant les deux années 1888 et 1889, dans un vivier d'environ cent cinquante mètres carrés situé près de Caudrot (Gironde), qu'il a complè- tement envahi, à l'exclusion d'autres espèces, et en si grande abondance qu'en été, les tiges enchevêtrées et les feuilles forment des amas compacts qui peuvent même s'élever un peu au-dessus de la surface de l'eau. Vers le milieu de mai 1888, j'en ai arraché un grand nombre de pieds ; la plupart atteignaient i mètre à i m., 50 de longueur. Ils étaient peu enfoncés dans la vase, de quelques centimètres seulement, mais portaient de longues racines, non ramifiées, qui y pénétraient profondément. La partie de la tige qui flotte ou qui s'élève dans l'eau est d'un vert foncé ; celle enfoncée dans la vase est blanche et dépourvue de feuilles ; mais, tout à fait à son extrémité, elle porte un prolongement noir, grêle et raide, muni de feuilles (souvent 2 ou 3) de même couleur. Cette extrémité noire tranche bien par sa couleur sur la tige blanche, et ces deux parties, si différentes d'aspect, sont dans le prolongement l'une de l'autre. La partie terminale est le vestige d'une bou- ture, et la plante provient de l'allongement ou germination de cette bouture. La tige qui sort ainsi de la bouture (fig. 12), n'est point ra- mifiée sur un certain nombre d'entre-nœuds de la base, puis, arri- vée à une certaine hauteur, elle se ramifie abondamment, en émet- tant des branches elles-mêmes ramifiées, et produit de nombreuses inflorescences. Celles-ci restent enfermées longtemps dans une spathe (ligule) protectrice, puis le pédoncule floral, qui s'accroît très rapidement, élève au-dessus de l'eau l'inflorescence devenue libre. J. Gay a fait remarquer (i) que le P. trichoides possède, à l'aisselle de chacune de ses feuilles, un bourgeon portant 4, 6, 8 écailles disposées sur deux rangs opposés et qui s'embrassent successivement. Celles qui sont situées entre la feuille mère et l'axe du bourgeon sont stériles ; les autres, situées entre l'axe primaire et l'axe du bourgeon, sont fertiles et peuvent donner, I. J. Gay, Note siiy les caractères essentiels du Potamogeton trichoides Ckam. (Bull. Soc. bot. Fr., 1854, t. I, p. 46). C. Sauvageau. — Notes biologiques Sur les Potamogeton. 47 par le développement du petit bourgeon situé à leur aisselle, 2, 3, 4 rameaux superposés les uns aux autres. Gay fait re- marquer que ces rameaux sont d'autant plus développés qu'ils appartiennent à des écailles plus inférieures; « le rameau inférieur rivalise quelquefois en longueur avec l'axe pri- maire, tandis que le supérieur n'est souvent reconnaissable qu'aux rudiments de feuilles vertes dont il est accompa- gné » (i). Très souvent, ce- pendant, un seul des bour- geons se développe, mais, quoi qu'il en soit, la ramification de la tige dressée est donc favo- risée. En mai 1888, il y avait seu- lement peu de boutures mûres ou nettement indiquées ; en juin elles étaient plus nom- breuses, et durant tout le mois de juin, tous les individus que j'ai retirés de l'eau étaient fixés dans la vase. Mais le 16 juillet, dans une excursion au même endroit, j'ai encore trouvé le Potamocreion très abondant à la surface de l'eaUj et les bou- tures également nombreuses ; rien n'était changé en appa- rence. Mais j'en ai retiré de tous les points du vivier sans pouvoir en obtenir un seul Fig. 12. — P. trichoides. — Partie inférieure d'une plante provenant de la germination d'une bouture. La bouture est réduite à son axe et à ses trois feuilles raides munies cha- cune de leur ligule. Les deux premières feuil- les de la jeune plante sont courtes, les feuilles suivantes ont la longueur normale; à la base de chacune des deux feuilles courtes sont deux racines. (Réd. env. 1/3.) I. Je n'ai pas étudié le P. trichoides à ce point de vue, mais il est probable qu'il s'agit là, comme Irmisch l'a observé chez le P. pectiiiatus, non pas d'un bourgeon multiple, mais d'une ramification sympodiale à feuilles a, b, a\ b', très rapprochées. 4& JOURNAL DE BOTANIQUE exemplaire muni de racines. Tous étaient tronqués. Il se fait donc une désarticulation normale de la tige entraînant, parle fait même, une multiplication des individus. La plante est d'ail- leurs très fragile, et on la casse souvent aux nœuds, en la reti- rant de l'eau. Or, au moment où les plantes étaient entières, c'est-à-dire quinze jours et un mois avant, aucune de ces tiges n'était ra- mifiée vers sa base pour donner un rhizome ; une bouture produit donc une seule tige, c'est-à-dire que la plante entière correspond à une seule des nombreuses générations d'un P. crïspus, mais le grand nombre des branches dressées com- pense l'absence de sympodes rampants. Les sympodes rampants et nombreux du P. crïspus sont, pour ainsi dire, un organe de locomotion dans le sol; en s'étendant, ils assurent la dissé- mination des fruits et des boutures sur un plus grand espace que si toutes les branches dressées provenaient d'une unique géné- ration. Lé démembrement d'un P. trichoides en plusieurs indi- vidus par la désarticulation des branches principales, devenues libres, flottantes, faciles à entraîner par le courant, porteuses de fruits et de boutures, assure tout aussi avantageusement la dissémination (i). Tous les échantillons que j'ai recueillis le i6 juillet étaient abondamment pourvus de boutures ou hibernacles. A quelques rares exceptions près, tous les bourgeons terminaux et latéraux étaient transformés, absolument comme si la plante avait ter- miné sa végétation et allait se reposer. Les quelques sommets en voie d'accroissement montraient encore mieux que les autres étaient de vrais bourgeons hibernants; les premiers, en effet, possèdent seulement quelques feuilles d'un vert clair, non acco- lées l'une à l'autre; les seconds, au contraire, formés de feuilles serrées l'une contre l'autre, ont un sommet ovoïde qui les rend faciles à reconnaître; ils sont plus foncés, plus gros, plus com- pacts et plus raides que les bourgeons ordinaires ; ils terminent les tiges principales ou de courts rameaux nés sur ces tiges (fig- 13)- I. Le P. trichoides a probablement à lutter contre des conditions que nous ne savons pas déterminer, car, au lieu d'être rare, il devrait être très répandu. On ne pourrait pas invoquer à ce sujet le développement d'un seul carpelle sur quatre dans chaque fleur (d'où le nom de P. monogynus Gay), car les inflores- cences peuvent exister en très grand nombre. C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 49 Fig. 13. — P. tyichoides. — Branche adulte récoltée en juillet; elle porte huit boutures et deux épis de fruits. (Réd. env. 1/3.) 50 JOURNAL DE BOTANIQUE La bouture comprend en réalité quelques feuilles au-dessous du bourgeon compact. Les ligules, qui, sur les feuilles ordi- naires, sont courtes et étroites, sont plus longues et plus larges aux nœuds qui précèdent immédiatement le bourgeon dormant. Les feuilles ordinaires, longues d'environ 5 centimètres, sont très souples, très minces, un peu renflées le long de la nervure mé- diane; au contraire les 2 ou 3 feuilles qui précèdent le bourgeon, un peu plus courtes que les précédentes, sont plus raides, plus étroites, et leur section, à la base, est presque un demi-cercle, comme celle d'une aiguille de Pin. Parfois, la bouture latérale est séparée de l'axe mère par 4, 5, 6 entre-nœuds de plusieurs centimètres; d'autres fois, et plus souvent, elle se forme directement. Dans ce dernier cas, le rameau, au lieu de suivre une direction peu écartée de la tige, lui est souvent presque perpendiculaire, par suite d'une cour- bure qui a lieu tout à fait à sa base, à l'aisselle de la feuille mère. En ce point, sont deux petites préfeuilles écailleuses, peu apparentes, très rapprochées l'une de l'autre; deux à trois cen- timètres plus haut est la première feuille raide de la bouture, elle regarde la feuille mère ; plus haut sont deux feuilles ligulées, parfois trois, également raides, dont la longueur diminue en même temps que celle des entre-nœuds, de telle sorte que toutes ces feuilles arrivent à peu près au même ni- veau. Dans le bourgeon proprement dit, les entre-nœuds sont relativement longs; les ligules, plus longues qu'elles ne le sont habituellement, dépassent les feuilles; chacune recouvre toute la portion du bourgeon située à son intérieur et joue un rôle essentiellement protecteur. Les feuilles les plus extérieures de ce bourgeon sont de la même longueur ou même plus courtes que celles du centre. Si l'on transporte une touffe de P. trichoïdes à cet état dans une cuvette d'eau, au bout de peu de temps les boutures sé- parées de la plante sont tombées au fond de l'eau. Elles sont en effet plus lourdes que l'eau. Si l'on casse une bouture au-dessous de sa base, de manière qu'elle soit accompagnée par un entre- nœud de quelques centimètres, le tout flotte à la surface de l'eau; si l'on sépare une partie de cet entre-nœud, l'équilibre est rompu, le tout se tient obliquement dans l'eau, le sommet de la bouture étant tourné vers le bas. Si enfin on sépare la bouture C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamoo^eton. gi à sa base, elle tombe immédiatement au fond de l'eau, où elle se couche à plat, sur le plan de ses feuilles distiques. Les tiges dépourvues de boutures n'ont pas tardé à périr et à disparaître. Des boutures, recueillies le i*^"" août 1888 et placées au la- boratoire dans un cristallisoir, ont germé en février 1889. En février également, j'ai trouvé dans le vivier de Caudrot un nombre considérable de boutures germées, flottant à la surface de l'eau, en petits paquets ; les plantules avaient déjà 10 à 15 centimètres. Ces boutures ont donc germé en même temps que celles conservées au laboratoire ; une température faible leur suffit apparemment pour leur germination, car, à cette époque, l'eau se recouvrait chaque nuit d'une mince couche de glace qui fondait plus ou moins complètement dans la journée. Au moment de la germination, le bourgeon hibernant se gonfle légèrement, les feuilles extérieures raides restent vertes brunes, et au sommet du bourgeon, on voit s'échapper les feuilles intérieures d'un beau vert. A ce moment, tous les entre- nœuds du bourgeon sont capables de s'allonger, mais d'une quantité qui, suivant les individus, varie de quelques millimètres à 2 ou 3 centimètres. Les deux ou trois feuilles les plus exté- rieures contenues dans le bourgeon ne s'allongent pas et con- servent la longueur qu'elles ont dans le bourgeon ; les plus intérieures, au contraire, s'allongent et atteignent plusieurs cen- timètres (fig. 12). Le pied de la bouture est toujours étroit, fili- forme ; les entre-nœuds allongés ou nouveaux sont plus larges. Toutes les germinations que j'ai étudiées, et j'en ai vu des cen- taines, étaient composées d'une seule tige non ramifiée, dépour- vue par conséquent de rhizome. Seuls, les premiers entre- nœuds blancs portaient des racines aux nœuds ; les suivants, longs, verts, sont dépourvus de racines. Les feuilles sont alternes, distiques, et les racines apparaissent de bas en haut, en commençant aux nœuds provenant du bourgeon proprement dit et non aux nœuds des deux ou trois feuilles longues et co- riaces, persistantes, situées au-dessous, qui en sont toujours dépourvues. Le plus souvent il existe deux racines pour chacune des feuilles, naissant successivement et de telle sorte que si, pour une feuille, c'est la racine du côté droit qui se développe la pre- mière, pour la feuille située au-dessus c'est celle de gauche et 52 JOURNAL DE BOTANIQUE ainsi de suite. La partie qui persiste de la bouture germée noircit de plus en plus, et quand elle n'a pas été séparée, elle est toujours facilement reconnaissable à sa couleur; ses deux ou trois feuilles mettent plus longtemps à pourrir que les feuilles inférieures de la plantule. J'ignore à quel moment les plantules qui nagent à la surface de l'eau inclinent leur partie inférieure pour l'enraciner dans la vase. Peut-être sont-elles simplement entraînées par les racines. Pendant les mois de mars et d'avril 1889, le développement s'est fait normalement; je n'ai pas visité le vivier en mai, mais seulement le 10 juin, comptant rencontrer comme l'année pré- cédente beaucoup de fleurs et de fruits. Le P. trichoides était encore extrêmement abondant, mais j'ai retiré de l'eau des cen- taines d'individus, et de tous les points du vivier, sans y trouver une seule inflorescence ni un seul fruit; l'unique inflorescence que j'ai rencontrée se trouvait dans un tout petit bassin peu profond par lequel passait l'eau du vivier. Un certain nombre d'individus avaient seulement une vingtaine de centimètres, ce qui prouve que la germination des boutures doit se continuer pendant longtemps. Presque tous les individus adultes possé- daient encore leur tige inférieure enracinée, et étaient par con- séquent dans la période active de végétation. Il ne s'est donc pas développé de fleurs cette année là. Par contre, les bourgeons hibernants se sont montrés en quantité considérable. Dans les premiers jours de juillet, les tiges se sont désarticulées comme l'année précédente. Vers le milieu du même mois, la plupart des boutures étaient tombées au fond de l'eau; un petit nombre d'individus feuilles flottait encore à la surface ; ils disparurent complètement dans la deuxième quinzaine de juillet et furent bientôt remplacés par des Lemna qui recouvrirent l'eau unifor- mément. Ainsi, durant l'année 1888, le P. trichoides a formé, dans la localité observée, beaucoup de fruits et de boutures. En 1889, la plante s'est encore développée très abondamment, mais il y a eu absence totale de fleurs et production d'un nombre consi- dérable de boutures. Celles-ci ont donc suppléé les premières dans la perpétuation de l'espèce. Il me paraît d'ailleurs probable qu'habituellement les boutures jouent sous ce rapport un rôle beaucoup plus important que les fruits. Chaque bouture, par sa C. Sauvageau. — Noies biologiques sur- les Potamogeton. 53 germination, donne un individu correspondant aune seule géné- ration du P . crisptis. Je n'ai pas pu continuer mes observations sur ce sujet durant les années suivantes. Anatomie. • — Etudions une section transversale passant par le milieu d'un entre-nœud de la'tige végétative. Les cellules de l'épiderme sont relativement grandes, la paroi externe, cellulo- sique, est recouverte d'une mince cuticule. Le parenchyme cor- tical, très lacuneux, se compose d'une ou deux assises entourant l'endoderme, d'où partent des murs d'une seule rangée de cel- lules se rendant directement à l'épiderme, et laissant entre eux de grandes lacunes radiales, ou formant deux séries de lacunes (fîg. 14). On voit sur la figure 14 que les parois des cellules qui entourent l'endoderme sont un peu plus épaisses que les autres. Au point où les murs rencontrent l'épiderme, ils forment un faisceau de quelques fibres scléreuses ; il y a autant de ces faisceaux que de murs aboutissant à l'épiderme, c'est-à-dire de 13 à 18. Toutes les cellules de l'endoderme sont épaissies et lignifiées, parfois quelques-unes des cellules sous-jacentes ont subi la même modification. Le cylindre central est très simple ; il possède au centre une grande lacune arrondie, représentant tous les faisceaux ligneux fusionnés. Il existe six grands tubes criblés à peu près à égale distance l'un de l'autre, entourés de leurscellules annexes et de cel- lules conjonctives ; parfois, quelques-unes de celles-ci, très lé- gèrement épaissies près de l'endoderme, permettent de conclure que les six tubes libériens appartiennent à quatre faisceaux; les latéraux ont un tube criblé seulement, les autres deux. — Le péricycle est mal caractérisé comme assise distincte. Des modifications se produisent dans la tige des boutures. Dans r entre-nœud inférieur à la première feuille raide, on voit déjà la cuticule augmenter d'importance, les murs du pa- renchyme devenir plus larges, pendant que les canaux aérifères sont plus étroits; les cellules qui entourent l'endoderme sont aussi minces que les autres cellules corticales; les faisceaux fibreux sous-épidermiques sont encore très bien caractérisés. L'endo- derme est cutinisé sur tout son pourtour, mais fort peu épaissi. Le cylindre central est plus étroit, les tubes criblés plus étroits 54 JOURNAL DE BOTANIQUE Fig. 14. — P. trichoides. — Section transversale d'une tige dressée ordinaire passant par le milieu d'un entre-nœud; t, t, tubes criblés. (Gross. 2C0,) et moins nets. Toutes les cellules, comme d'ailleurs dans toute la bouture, sont gorgées de grains d'amidon irréguliers dans leur forme et leurs dimensions. Au milieu de l'entre-nœud qui sépare la première et la !'"'&• 'K- — ^' tyichoides. — Section transversale passant par le milieu de l'entre-nœud qui sépare la première et la deuxième feuilles raides d'une bouture appartenant au même individu qui a fourni la fig. 14. (Gross. 200.) C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 55 deuxième feuille raide de la bouture, l'épiderme a sa paroi exté- rieure totalement cutinisée (fig. 15). Le parenchyme cortical voisin de l'endoderme est plus compact; non seulement les cel- lules des murs sont plus larges, mais elles se dédoublent avant d'arriver aux faisceaux fibreux,^ ce qui diminue considérablement la largeur des canaux aérifères. L'endoderme n'est plus du tout épaissi et le cylindre central est encore plus réduit. Comme dans le P . crisptts, l'action de l'iode et de l'acide sulfurique Fig. 16. — P. trichoides. — Section transversale passant par le milieu de l'entre-nœud situé au-dessus de la troisième feuille raide, et appartenant, par conséquent, au bourgeon hiber- nant proprement dit. Pris sur la bouture qui a déjà fourni la fig. 15. (Gross. 200.) montre que les parois des cellules corticales, tout en ayant approximativement la même épaisseur dans les boutures que dans les entre-nœuds ordinaires, donnent une plus grande im- portance à la lamelle moyenne. Bien que les faisceaux fibreux sous-épidermiques se colorent fortement par le vert à l'iode, l'acide sulfurique les dissout assez rapidement en laissant seu- lement les lamelles moyennes. L'entre-nœud qui sépare la deuxième de la troisième feuille raide est souvent court, et par conséquent tout à fait protégé 56 JOURNAL DE BOTANIQUE par la ligule de la deuxième feuille; il est souvent un peu plus large que les entre-nœuds précédents. La structure est la même que celle des entre-nœuds du bourgeon hibernant lui-même (fig. i6). L'épiderme est très peu cutinisé; le parenchyme cor- tical, compact, ne présente plus de canaux aérifères radiaux, mais seulement des méats plus ou moins larges. Les faisceaux fibreux corticaux ont totalement disparu. L'endoderme n'est plus subérifié que sur les parois radiales. Comme dans le P . crispzts, la raideur des boutures provient donc en majeure partie de l'abondance de l'amidon ; dans les entre-nœuds qui portent les feuilles raides, les cordons sclérifiés sont cependant un peu plus forts que dans les entre-nœuds ordinaires et la cuticule doit aussi augmenter cette raideur. Les feuilles ordinaires et les feuilles raides qui accompagnent la bouture diffèrent surtout par leur forme et leur contenu amy- lacé. A leur point d'insertion sur la tige, la section des feuilles ordinaires est presque un demi-cercle (fig. 17, A). Immédiate- ment au-dessus, elle s'élargit par des ailes latérales minces qui atteignent rapidement leur largeur maxima qu'elles con- servent ensuite sur le reste de la feuille (fig. 17, B). Elle se compose alors, dans la région médiane, d'une nervure entourée d'une assise de parenchyme, d'où partent des murs radiaux qui atteignent bientôt l'épiderme contre lequel ils s'appuient par un petit faisceau fibreux lignifié qui peut être réduit à 1-2 cel- lules, mais en a souvent 3-5. Les ailes comprennent une seule assise de parenchyme entre les deux épidermes ; sur le milieu de leur largeur est une nervure très grêle, adossée contre un faisceau fibreux plus gros qu'elle. Et enfin, tout à fait sur la marge, est un paquet fibreux. Plus haut, la structure reste la même (fig. 17, C), mais la partie médiane saillante s'aplatit de plus en plus. Dans les feuilles raides des boutures, la section de la base est nettement semi-circulaire (fig. 17,^'), et suivant les trois quarts de leur longueur, elles montrent seulement des ailes étroites (fig. 17, ^') ; la partie médiane est également plus épaisse que dans les feuilles ordinaires; c'est seulement vers le quatrième quart de leur longueur que les feuilles s'amincissent (fig. 17, 6"). Toutes les cellules sont gorgées d'amidon; les pe- C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 57 tits faisceaux fibreux sont un peu mieux développés que dans les feuilles ordinaires. Les feuilles raides ont aussi une ouverture apicale. Pendant la g-ermination, chacun des entre-nœuds du bourgeon pig_ J7. p irichoides. — A, B, C, sections transversales dans une feuille ordinaire; A, tout à fait à la base de la feuille; B, au quart de la longueur, et C, aux trois quarts de la la longueur de la feuille. — A', B', C, sections transversales dans une feuille raide d'une bouture, appartenant au même individu, et faites à la même hauteur que les précédentes. (Gross. 80.) hibernant s'allonge de un à deux centimètres ; mais les feuilles du bourgeon, au moins les plus extérieures, ne s'allongent point; elles restent plus courtes que leur ligule (fig. 12}. Il est remarquable que ces feuilles courtes ne possèdent point d'où- 58 JOURNAL DE BOTANIQUE verture apicale; comme dans les autres, cependant, la nervure médiane arrive jusqu'au-dessous de Tépiderme. Les entre-nœuds inférieurs de la plante, qui proviennent de l'allongement des entre-nœuds du bourgeon hibernant, sont comme ceux-ci dépourvus de faisceaux fibreux sous-épider- miques. Dans les premiers entre-nœuds où ces faisceaux appa- raissent, ils sont représentés par des cellules étroites ayant la même forme que les fibres, mais non épaissies. C'est seulement plus haut que les faisceaux fibreux lignifiés existent pour se continuer ensuite suivant tous les entre-nœuds. {A suivre.) CYPRIPEDILON MARI AN US ROUY ET CAREX CARYOPHYLLEA LATOURETTE Par M. G. ROUY. Il s'agit, dans cette courte note, du changement de nom de deux plantes bien connues des botanistes : Cypripediuui Calceo- lus L. et Carex prœcox^-à.zç\. — Voici les raisons qui me sem- blent péremptoires à l'appui de la modification que je propose. 1° Cyprïpediîtm n'a aucun sens acceptable pour la plante qui nous occupe, pedion voulant dire « plaine » ; mais Cypnpe- dilon convient parfaitement, pedi'loît signifiant bien « sabot ». Déjà M. Ascherson (Flora der Provùiz Brandenbitrg, der Alt- inark tmd der Herzogthiims MagdebtLrg) et K. Richter (P Imitas Europœœ) ont admis Cypripedihim; toutefois Cypripedilon est plus correct, ainsi que le reconnaît M. Saint-Lager (Étiùde des pleurs, éd. 8). Reste le nom spécifique. Cypi^ipedi'lon Calceohts représente une tautologie inadmissible, car Sabot-de-Vé7tus-Sabot ne peut résister à l'examen ; d'autre part, le nom spécifique de l'espèce a toujours été Marianus pour les auteurs antérieurs à Linné (i), puisque cette plante était appelée : Calceoliis Mai^iaiius. Sans rétabhr le genre Calceolus de Tournefort, Lobel, Dodoëns, ainsi que le fait M. Saint-Lager (loc. cit.), j'estime que, puisque l'on garde le genre Cypripedîloii et que l'épithète spécifique doit être changée, il y a lieu de reprendre le terme plus ancien I. Et pour Crantz : Stirp. Austv., VI, p. 45. G. RouY. — Cypripedilon Marianus Rotiy et Carex caryophyllea Latourette. 59 de Mariaims et de nommer la plante appelée par la plupart des botanistes Cyprïpedmm Calceolus: Cypripedilon Marianus (i). 2° Jacquin a décrit son Carex prascox en 1778, dans le Flora Aîtsiriaca (V, p. 23) ; mais ce qu«.lifîcatif avait déjà été appli- qué, en 1 77 1 , par Schreber dans son Spîcïlegmm Florœ Lipsicee, p. 63, à l'espèce que Schrank (Baiersche Flora) a nommée, en 1789, C. Schreber/. Quelques auteurs ont pensé que, puisque le nom de C. prâ^cox ]kCQ. ne pouvait être conservé, étant primé par celui de Schreber, il y avait lieu d'adopter pour l'espèce de Jacquin le nom de C. verna Chaix rt'/?/(^ Villars Hist. pi. Dauph., I, p. 12 (i 786) et II, p. 204 (1787), dont la diagnose n'a été pu- bliée utilement que dans le second volume de V Histoire des plantes dit Daiiphi]ié, en 1787. J'ajouterai que le C. verna Chaix n'est pas le C. verna ScHKUHR, publié en 1801 (Hist. Carex, p. 89), qui n'est autre que le C. nitida Host (Grain., \, p. 53). Cependant le nom de C. verna Chaix, antérieur à celui de Schkuhr, pourrait être conservé si une autre dénomination spécifique, citée par Villars lui-même, n'était à son tour anté- rieure à celle de Chaix ; c'est C. caryophyllea , que Latourrette a créée, en l'/SS, dansson Chloris Lngdiineusis , p. 27. C'est donc, en réalité, sous le nom de Carex CARYOPHYLLEA Latonrr. que le C. prœcox Jacq, non Schreb. doit figurer à l'avenir dans les Flores et les herbiers. SELECTIO NOVORUM MUSCORUM Auctore Em. BESCHERELLE. {Suite.) Raphidostegium argyrophyllum Besch. Dioicum ? W-d!c)\\.wHypiio Richardi Schwaegr. simile, sed ramis dé- ganter pinnatis plumosis, foliis longius cuspidatis glauco-argentatis apice torquatis, marginibus hic illic replicatis siccitate crispulis, vita terrestri sat lono;e differt. I. Puisque je suis appelé à parler ici d'une Orchidée, qu'il me soit permis de rappeler que VEpipogon aphyllns S\v. {Summ. veget. Scand., p. 32, 1814; E. Ginelini Rich. Além. du Muséum, IV, p. 48, 1817) croît dans les Pyrénées. Cette rare plante y a été recueillie, en 1864, par de Pomraaret [Bull. Soc. Bot. de France, XI, p. xlviii et xc), en unique exemplaire, à la cascade du Lys (ou d'En- fer) à Luchon {Haute-Garonne). Depuis lors, elle y a été retrouvée, et il en existe dans l'herbier Rouy trois pieds recueillis, le 17 août 1871, à cette même 6o JOURNAL DE BOTANIQUE Afrique : Congo français, bord du Djani, sur le sable (Thollon, n°4ii4, stérile.) Isopterygium prasiellum Besch. Monoicura. Gaules repentes ramis irregularibus 5 mill. longis et rainoribus pallide luteo-viridibus sericeispatulis et remotis divisi. Folia erecto-patentia, basi auguste ovata, concava, lanceolata, longe et la- tiuscule cuspidata, lateralia subcurvula flexuosa, omnia integerrima ecostata vel costis obsoletissimis, cellulis angustis linearibus hyalinis iniSma basi ovato-quadratis. Folia perichaetialia erecta, suramo flexuosa, caulinis longiora, apice nodoso-crenata, ecostata , cellulis latioribus areolata. Capsula in pedicello 10-12 mill. longo rubello laevi apice con- torquato horizontalis pendulave, minuta, urceolata, basi gibbosula, laevis, operculo obtuse apiculato. Flores monoici plures in vicinia fe- minei foliis minutis lanceolatis breviter acuminatis integris ; para- physes antheridiis longiores. Afrique : Congo français, forêt de Mayumba, environs de Brazza- vhille (Thollon, 1892), ' Mousse assez semblable par le port à V Isopterygi'tLin Banca- mivi Lac. , mais différant par ses feuilles plus longues à pointe dépourvue de dents et remarquables par leur couleur vert pâle soyeux. Ectropothecium Tholloni Besch. Monoicum, dense et late cespitosum, flavo-viride, glaucum, ramis intricatis novellis uncialibus eleganter pinnatis hic illic radicantibus, ramulis plerumque simplicibus 5-10 mill. longis patentibus apice in longitudine decrescentibus. Folia rami primarii erecto-patentia, flexuosa, late ovato-lanceolata, longe in cuspidem lalam tortilem pro- tracta, integerrima, ecostata, cellulis latis hexagonis basilaribus hya- linis, ceteris utriculi primordialis vestigio repletis ; folia ramea com- pressa, flexuosa, breviora, concava, ovata, late acuminata, margine intégra vel nodoso-denticulata, ecostata, cellulis viridibus chloro- phyllosis reticulata. Folia perichaetialia basi rotundo-ovata, fere subito longe attenuata, cuspidata, erecto-flexuosa , integerrima, ecostata. Capsula iû pedicello e rubello lutescente circiter 15 millim. longo apice torquato lœvi urceolata, nutans, subtuberculosa ; operculo conico cupu- localité, par mon excellent confrère M. l'abbé Garroute, d'Ag-en. — Cette indica- tion paraît utile, car la présence de VEpipogoii apkyllus dans les Pyrénées ne se trouve mentionnée ni dans les Plantas Europasie, de K. Richter (1890), ni dans l'intéressante Monngrapkie des Orchidées de France, de mon ami M. E.-G. Ca- mus, parue dans Xn. Journal de Botanique même en 1893, ^^ ce, bien que M. Ny- man {Conspeclus //. Europ., p. 687) ait signalé, d'après le Bulletin de la Société Botattique de France, VEpipogon près de Luchon. — G. R. Em. Bescherelle. — Selectio iiovorzint Muscorum. 6i lato. Peristomii dentés externi margine cristati, interni haud perforati papillosi, cilia breviora nodosa. Calyptra glabra. Afrique : Congo français, forêt de Mayumba, route de Brazzaville, janvier 1S91 (Thollon, n°4iii). Paraît très voisin de V Hypjmui glaudssiinitvt C. Muell. des Coniores ; en dififère au premier abord par les feuilles cauli- naires longuement cuspidées, les raméales denticulées et par la capsule verruqueuse. Ectropothecium mayumbense Besch. Habitu E. sphserocarpo simile, foliis tamen longius cuspidatis cellu- lis a basi ad summum aequalibus longioribus utriculi primordialis ves- tigio sinuoso parce notatis, capsulae pedicello longiore, peristomii dentibus internis inter articulationes hiantibus, ciliis binis nodosis et papillosis sat longe differt. Airique : Congo français, forêt de Mayumba, environs de Brazza- ville (Thollon.) IL — MUSCI GUADALUPENSES. Barbula {Plaubelia) macrogonia Besch. Dioica ; gregarie cespitosa, erecta, laxe foliosa, i cent, alta, e vi- ride flavida, subsimplex vel parce divisa. Folia minuta, sicca cris- pula, superiora basi latiore hastato-lanceolata sensim angustissime li- nearia apice rotundo-cucullata, inferiora breviora ovato-lanceolata medio revoluta vel parce involuta integerrima dorso tenuiter papillosa, cellulis ad folii basin rectangularibus hyalinis e medio ad summum quadratis plus minus incrassatis, costa crassa aetate rufa infra apicem evanida. Folia perichaetialia duplo longiora, convoluta, erecta, fere subito ligulata, apice angustissime rotundata, integerrima. Capsula in pedicello 6 mill. longo rubello obliqua, cylindrica, gracilis, exannulata, operculo in longitudine capsulam aequante. Peristomii dentés angus- tissimi, longi, purpurei, papillosi, semel torti, in membrana altiuscula erecti. — Planta mascula ut feminea gregarie cespitosa, flavida, glauca, proliféra, foliis caulinis valde tortuosis ; perigonia magna ovoidea rufa nitentia terminalia vel ob innovationem brevem axillaria, foliis laxe ovatis concavis subcochleariformibus breviter etacute acuminatis. Guadeloupe, Bains jaunes (Ed. Marie.) Voisin àviBarbîùla Sprengelïi Schwgv .^ d'Haïti et du TorUda occidentalîs Mitt. , du Pérou ; diffère du premier par l'absence d'an- neau capsulaire, par la longueur plus grande des pédicelles et de l'opercule et par la forme des feuilles caulinaires ; s'éloigne du 62 JOURNAL DE BOTANIQUE second, au premier abord, par la plus grande dimension de la capsule et du pédicelle. Bryum (Dicranobryum) pertenue Besch. Dioicum ; cespites depressi brevissimi, virides vel aetate sordide rufescentes. Caulis humillimus infra pericha^dum parce innovans, in- novadonibus vix 2-3 mill. longis julaceis pertenuibus. Folia minuds- sima, concava, ovata vel panduriformia, julacea, imbricata, obtusa, integerrima, haud limbata ; costa valida vinosa infra apicem evanes- cente ; cellulis Iaxis e medio folii plus minus rhombeis, inferioribus elongate rectangulis. Folia perichaetialia majora acuminata, costa infra apicem evanida. Capsula in pedicello basi geniculato purpureo vix I cent, longo inclinata vel horizontalis, minutissima, globoso-clavata, sub apice coarctata ; operculo late conico, annulo latissimo. Peristo- mium brève dentibus externis remote trabeculatis cristatulis, internis latis paullo brevioribus punctatis griseis saepe divisis ; ciliis nullis? Guadeloupe, sur la terre, en allant du camp Jacob à la cascade Vauchelet, associé à Barbula agraria, octob. 1S77 (Lefebvre). Très rapproché par le port du Brytan sîibsmafagdinum C. Muell., des Andes de Quito, mais différent au premier abord par les capsules moins longuement pédicellées et par les feuilles ob- tuses dont la nervure vineuse disparaît avant le sommet. Pterobryum integrifolium Hamp. AIss. (in herb. Besch.) Pt. angustifolium MdS. flagellifera Besch. in Flor. A7it. fr. p. 49. « Dioicum ; caulis fructifer erectus subtriuncialis superne irregu- lariter distiche ramosus, ramis distiche breviter pinnatis lanceolatis acuminatis compressis lutescente viridibus ; stipes viridis foliis brevibus accumbentibus ovatis lanceolatis acutis integerrimis obtectus. Folia caulina majora parce plicata densius imbricata ovato-lanceolata cari- nato-concava acuminata integerrima, nervo lutescente superne eva- nido, cellulis teneris parallelogrammicis lutescente dense reticulata ; ramorum folia minora et angustiora cymbiforme concava subdistiche laxius imbricata erecto-patula plus rainusve acuminata integerrima ner- vosa, constructione interna caulinis conformia. Perichaetium junius ses- sile convolutum ; folia exteriora e basi ovata convoluta abrupte lineari- ligulata stricta integerrima enervia, inferiora longiora longius attenuata, acumine carinato-concavo ; archegonia elongata fusca cum paucis pa- raphysibus hyalinis includentia, caetera nuUa. > Guadeloupe, à la base des arbres, bord de la rivière du Galéon, aux Bains jaunes, ait. iioo m. (Beaupertuis, 1839, inherb. Mus Par.). « Caulis sterilis lineari-lanceolatus elongatus simplice pinnatus apice flagelliferus. Intcr Pierobryum densunt Hornsch. et Pt. angus- Em. Bescherelle. — Selcctio novorum Muscorum. 63 tifoliuvt quasi intermedium, ramificatione raagis priori a^mulans, ab ambobus foliis omnibus integerrimis, pericliastialibus abrupte lineari- ligulatis longe acuminatis carte diversum (Ern. Hampe). > Lepidopilum cladorrhizans Besch. INIonoicum. Caulis repens uncialis vel longior plus minus regulariter ramosus, ramis pinnatis appressis fere omnino radicantibus. Folia an- tica fuscescentia, novella pulchre viridia vel aurea, nitida, rugulosa flexuosa, compressa, imbricata basi lata ad angulos rotundata ovato- lanceolata concava cuspidata, margine subintegra subtiliter punctato- serrulata, costis binis angustis inœqualibus infra médium evanidis ; cellulis elongate hexagonis Iaxis pellucidis vel utriculi primordialis vestio^io serpentino praeditis. Perigonia infra perichx-tia oriunda longe ovata foliis minutis auguste ovato-acuminatis ecostatis integerrimis cellulis bryaceis utriculo primordial! parce notatis. Folia perichaetialia minora subtriangularia longe acuminata ecostata apice denticulata, externa intégra. Capsula in pedicello 7-S millim. longo intense rubro e basi ad capsulse basin valde iiispido subito inclinata, laivis, cylindrica, siccitate gibbosa, infra os coarctata, 2 mill. longa, nigricans, coUo crasso ; operculo basi lato longe conico-acuminato. Peristomii dentés externi costati radiantes vel recurvi, cellulis laminse externae mem- branaceis luteis punctulatis, laminae interioris rufescentibus ; dentés interni externis superpositi lati connati vel basi fere liberi grisei obscuri punctulati externis aequales, articulationibus angustis sinuosis rotundatis. Calyptra tantum operculum obvolvens laevis vel archegoniis et paraphysibus conspersa. Guadeloupe, rampant sur les troncs d'arbres, au morne Goyavier (Ed. Marie, n" 43) RR. Cette Mousse, par son feuillage roux doré brillant et ses ra- meaux trapus, rappelle les petites formes de VHeim'ragi's siriata Brid. ; mais là s'arrête l'analogie : par le péristome et le réseau fo- liaire, elle rentre dans le genre Lepidopiluni et pourrait y cons- tituer une section à part qui prendrait le nom ^ Hemiragiella^ car elle ne paraît pouvoir se rattacher à aucune des sections connues jusqu'ici. (A sîiivre.) CHRONIQ,UE. M. Richard Spruce, bien connu par les collections botaniques qu'il a recueillies dans les régions tropicales de l'Amérique du Sud et par ses tra- vaux sur les Muscinées, est mort le 28 décembre dernier à Coneysthorpe, dans le Yorkshire, à Tâg-e de soixante-seize ans. 64 JOURNAL DE BOTANIQUE 11 a publié un catalogue des Mousses et Hépatiques des Pyrénées (in The Annal and Magasine of natiiral History, 1849) et un catalogue des Mousses qu'il avait récoltées dans le cours de son voyage à travers les Andes et les Amazones et qui ont été décrites depuis par M. W. Mitten (in The Journal ofihe Linnean Society, XII, 1869). Mais sa prédilection était pour les Hépatiques, et depuis son retour de l'Amérique, 011 il avait séjourné de 1849 a 1864, il s'occupa exclusivement de ses plantes favorites. Bien que sa santé, très éprouvée par ses voyages, comme il le raconte dans une narration insérée dans la Revue bryolo- gique de 1886, ne lui permît pas de travailler longtemps, il entreprit la description des 550 espèces qu'il avait recueillies. Son ouvrage intitulé Hepaticag amasonicas et andime (in Transactions and Proceedings of the bo- tanical Society, Vol. XV, 1885) peut être considéré comme un modèle à suivre ; c'est là que se trouve, pour la première fois, divisé en 37 sous- genres le genre Lejeunea qui renferme à lui seul, rien que pour l'Amé- rique équatoriale, 274 espèces. Il avait publié précédemment dans le Journal of Botany un mémoire sur les genres Anomoclada, Odontoschisina et Adelanthus (1876) et un autre sur le genre Cephalosia avec un appendice sur les nouveaux genres voisins tels que Hygrobiella, Pleuroclada^ Arachniopsis et Mytilopsis (1882). Son dernier mémoire, paru en 1892 (in The Torrey botanical Club)^ est consacré à l'examen des Hépatiques recueillies dans la Bolivie par le Dï" Rusby. M. le Professeur M. Cornu commencera son cours au Muséum le ven- dredi 2 mars, à 9 heures du matin, et le continuera les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, à la même heure. Le dixième Congrès organisé par la Société nationale d'Horticulture de France se réunira à Paris, pendant la durée de l'exposition générale horticole qui aura lieu du 23 au 28 mai prochain. Parmi les questions à trai- ter se trouvent notamment les suivantes : De la chlorophylle, considérée dans ses rapports avec la vigueur et la rusticité des plantes cultivées; De la capillarité dans ses rapports avec la préparation du sol; Des moyens de hâter la nitrification des substances renfermant de l'azote et par suite de le rendre plus promptement assimilable. M. F. Delpino, professeur à l'Université de Bologne, a été nommé pro- fesseur ordinaire et directeur du Jardin botanique à l'Université de Naples. La Monographie des Orchidées de France , par M. E.-G. Camus, avec un Atlas de 52 planches photographiées, en partie coloriées, est en vente aux Bureaux du Journal de Botanique, au prix de 40 francs. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. MerscTi, imp. ai, H. Denfert-Rochereau. 8' ANNEE. N" 4. 16 FÉVRIER 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. PLANTES NOUVELLES DE LA FLORE D'ESPAGNE Par M. Auguste DE COINCY. Paronychia Rouyana sp. n. Diffère du P. echïnata par ses feuilles plus espacées, étroi- tement lancéolées et assez long-uement mucronées, ses fleurs plus g-randes en glomérules plus espacés et surtout par ses calices dont les sépales sont terminés par une pointe plus forte et recourbée en crochet figurant un hameçon. Les graines sont d'un tiers plus grosses. Il faut avoir soin de ne pas confondre cette plante avec cer- tains exemplaires espagnols du P . ecJu'uata qui s'éloignent de la forme française par leurs feuilles lancéolées mucronées. Hab. Plasencia (Espagne) ; je l'ai trouvée le i*^"" juin 1887. Kundmannia sicula var. longiseta var. n. Cette plante est beaucoup plus développée dans toutes ses parties que la forme typique ; les feuilles caulinaires inférieures sont bipinnatiséquées et les segments des feuilles suivantes sont très fortement dentées, à dents profondes et aiguës, pinnatifi- des même vers la base. Les ombelles sont plus grandes ; les folioles de l'involucre atteignent les deux tiers des rayons de l'ombelle et les folioles de l'involucelle dépassent de beaucoup les fleurs, ce qui n'arrive jamais dans les vrais K. sïcîila. Les Jiruits de mes exemplaires ne sont pas assez développés pour l'étude, mais il pourrait se faire que cette variété fût plus tard élevée au rang d'espèce : son port est tout différent. Hab. Le roc d'Hifax (Espagne), où je l'ai cueillie le 6 juin 1889. Echium fruticescens sp. n. Petit sous-arbrisseau d'un à deux décimètres de haut, à sou- 66 JOURNAL DE BOTANIQUE che frutescente, rameuse, entièrement couvert d'un duvet soyeux très abondant ; les poils tuberculeux sont clairsemés et font même presque défaut. Les feuilles sont linéaires ; la nervure de la face inférieure est larg-e et proéminente. Les fleurs sont dispo- sées en petits capitules denses obscurément scorpioïdes. Le calice a ses divisions linéaires, un peu inégales, couvertes de poils assez long-s mais non tuberculeux. La corolle est violette, petite pour le genre, légèrement hérissée ; les étamines sont incluses, le style est velu, excepté dans sa partie supérieure. Les nucules sont glabres et rugueux. Cette plante se distingue par son port de toutes les espèces du genre et ne peut même être rapprochée d'aucune autre forme européenne ; elle a le faciès du Convolvîtlus lineatus. Le 5 juin 1893, elle était en fleurs et en fruits au pied des ro- chers, non loin de la gare de Gobentès (ligne de Bobadilla à Malaga), en Espagne. Teucrium floccosum sp. n. Ce Teticrium, que l'on a confondu avec le T. puimlum, en paraît bien distinct. Les tiges fertiles ne sont pas dénudées infé- rieurement comme dans le T. pimtiluiny mais les feuilles y sont très rapprochées, imbriquées dans le bas, aussi bien sur les tiges fertiles que sur les tiges stériles. Elles sont couvertes d'un tomentum blanc, épais et très inégalement réparti, et non pas courtement et également incanes. Le calice est plus allongé et les dents en sont très aiguës ; de plus il est courtement velu, tandis que celui du T. piumhun est presque glabre, couvert de grosses glandes dorées et a les dents obtuses. Hab. Aranjuez (Espagne), 8 juin 1888, Je suis porté à croire que c'est le Polhim que Barrelier a voulu représenter Icon. 1092 (caule toinejitoso) ; le T. pîiimluni serait alors attribué à VIcoji. 1093 (cmcle incano). AgTostis g-aditana sp. n. Souche un peu traçante. Chaume de 3-5 décimètres, redressé dès la base, très grêle, scabre dans sa partie supérieure, glau- que. Feuilles linéaires, enroulées, aiguës; ligule ovale, érodée; limbe auriculé à la base, rude sur les bords. Panicule étroite, jaunâtre, à rameaux scabres, géminés ou ternes. Epillets petits. L. GuiGNARD. — Sur certains principes actifs des Papayacées, 67 Glumes peu inégales (2 millimètres), l'inférieure oblong-ue lan- céolée, accuminée, rude sur les bords et la carène ; la supérieure lancéolée. Glumelles très inég-alss, l'inférieure d'un tiers plus courte que les g-lumes, très obtuse, denticulée, portant au som- met deux soies non marginales assez longues (un tiers de la glumelle) et en outre, près de sa base, une arrête genouillée à son milieu, plus longue que la glume opposée; glumelle supé- rieure érodée au sommet, bidentée, égalant les deux tiers de l'inférieure. La fleur porte à la base des poils qui atteignent presque tous le sommet de la glumelle inférieure ; en outre, on voit quel- quefois à la base de la glumelle un petit faisceau de poils qui peut passer pour le rudiment avorté d'une deuxième fleur. Hab. Les landes des environs de Chiclana près Cadix (Es- pagne) où je l'ai cueillie abondamment. Cette plante a quelques rapports avec VA. hispamca B. R. ; mais cette dernière, d'après le Pugilhts pag. 120, se reconnaît « flosculo mutico, aristâ rectâ a medio dorso paleœ inf. ortà, eam vix excedente. » M. Ferez y Lara donne, il est vrai, une diagnose beaucoup plus large de XA. castellana var. hispamca Bail; mais je crois qu'il s'écarte trop de l'extension que l'on peut donner aux varié- tés dans les Graminées, et je ne sache pas qu'aucun auteur ait eu en vue notre plante. M. Willkomm, dans son supplément au Prodrome de la Flore d'Espagne, et M. Hackel ne paraissent pas l'avoir connue. > ■ < RECHERCHES SUR CERTAINS PRINCIPES ACTIFS ENCORE INCONNUS CHEZ LES ^ PAPAYACÉES Par M. Léon GUIGNARD. La publication de mes récentes recherches sur les plantes analogues aux Crucifères (i) par la nature des principes qu'elles I. Léon Guig-nard, Recherches sur la localisation des principes actifs che3 les Capparidées, Tropéolées, Limnanthées et Résédacées. (Journal de Botanique, n" 19, 20, 22, 23, 24; 1893.) 68 JOURNAL DE BOTANIQUE renferment venait d'être achevée, quand mon attention fut attirée sur les propriétés organoleptiques offertes par la racine du Ca- rica Papaya L. Par l'odeur et la saveur, en effet, cette racine ressemble beaucoup à celle des Résédas et de plusieurs Cruci- fères (i). On pouvait donc se demander si les Papayacées ne renferment pas des principes semblables à ceux dont je venais de faire connaître la nature et la localisation dans diverses familles. Une première expérience me montra qu'il suffit de soumettre à la distillation dans l'eau quelques grammes seulement de ra- cine de C. Papaya, pour obtenir un liquide contenant une essence sulfo-azotée, comparable, par sa composition chimique, à celles que fournissent les plantes à myrosine. Comme on le verra plus loin, les conditions nécessaires à la formation de cette essence sont ég-alement les mêmes que chez ces dernières, et il existe aussi, chez les Papayacées, un ferment dont l'action est celle de la myrosine et un glucoside analogue au myronate de potas- sium. Depuis longtemps, on connaît les propriétés spéciales du latex des Papayers, étudié principalement par Wittmack (2) et par A. Wurtz et Bouchut (3). Elles sont dues à un ferment pep- togène très actif, la papaïne, comparable à la pepsine et à la trypsine, et qui existe dans tout le système laticifère de la plante, mais qu'on retire surtout du fruit, où le latex est très abondant avant la maturité. Plus récemment, M. Greshoff a découvert, à Java, dans les feuilles du C. Papaya, un alcaloïde cristallisable et bien carac- térisé, qu'il a nommé carpaïne (4). Cette base ne se montre qu'à l'état de traces quand on analyse séparément soit le latex de la plante, soit les fruits, les graines, l'écorce et le bois de la tige, ainsi que la racine. Comme on va pouvoir en juger, ces deux composés, papaïne 1. En étudiant, dans mon laboratoire, les laticifères des Carica, M. de Wèvre, docteur ès-sciences, chargé d'une mission scientifique par le Gouvernement belge, avait remarqué l'odeur particulière de la racine de cette plante. Parmi les auteurs qui ont décrit les Papayers, Wig-ht signale aussi cette odeur, qu'il compare à celle des navets altérés. {Illustr. of Indian Botany, p. 34). 2. Wittmack, Sitsungsoer. der Gesellsch. naturforsck. Freunde su Berlin, 1878. 3. Wurtz et Bouchut, Compt. Rend. Acad. des se, t. LXXXIX, p, 425 ; — Wurtz, ibid, t. XC, p. 1370; t. XCI, p. 787. 4. Greshoff, Medeedelingen nit's Lands Plantenfeien te Batavia, VII, 1890. L. GuiGNARD. — Sur certains principes actifs des Papayacées. 69 et carpaïne, n'ont rien de commun avec ceux qui fournissent l'essence chez les Papayers. Les espèces qui ont servi à mes observations sont le C. Pa- paya L., le C. coîidiiiainaixeiisïs Hook. fils, et le C. qtiercïfolia Solms, cultivés dans les serres de l'Ecole de pharmacie. Les deux premières étaient des plantes encore jeunes, ayant environ I mètre de hauteur; la troisième, beaucoup plus développée, avait une tige haute d'environ 5 mètres, d'un diamètre moyen de o m. 25 dans sa partie inférieure, avec de grosses racines na- piformes. Cette dernière espèce, que M. de Solms-Laubach a réunie au genre Carica (i), est plus connue peut-être sous les noms de Vasconcellea qîtercifolia Saint-Hil., ou Vasconcellia hastifolia Caruel. J'ai pu examiner aussi des fruits conservés dans l'alcool et provenant de deux variétés de C. Papaya, des graines, dont les unes étaient mûres et les autres encore assez jeunes, et du latex retiré du fruit à l'île de la Réunion. L'expérience conduit à des résultats semblables à ceux que j'ai déjà fait connaître, au point de vue de la non-préexistence de l'huile essentielle dans les tissus intacts et des conditions dans lesquelles elle prend naissance. Quant à la localisation du fer- ment, elle diffère de celle qu'on observe dans les familles que j'ai étudiées antérieurement. Si l'étude en était faite dans leur pays d'origine, il est à peu près certain que ces plantes se montreraient plus riches en prin- cipes actifs que dans les conditions où elles ont été observées ; mais, si les chiffres qui suivent ne sont valables que pour ces der- nières conditions, le sens des résultats n'en est pas moins le même qu'il le serait dans le premier cas. D'ailleurs, le but de ce court exposé est, avant tout, de signaler un fait qu'on ne pou- vait guère soupçonner en se fondant sur les affinités botaniques des Papayacées et des familles qui se groupent au voisinage des Crucifères. Il existe, sur plusieurs points, des différences assez notables entre les trois espèces ci-dessus mentionnées. Voyons d'abord les résultats de l'expérience sur le Carïca Papaya (2). Racine. — Sur la section, l'odeur de navet est très mani- 1. Flora hrasiliensis, Monogr. des Papayacées. 2. Il s'agit de la forme type de cette espèce, et non de la forme Correas, dont les échantillons sont encore très jeunes au jardin de l'École de pharmacie. 70 JOURNAL DE BOTANIQUE feste; la saveur, d'abord amère, devient rapidement piquante et rappelle alors celle des organes qui renferment une essence sulfo- azotée (i). Il est facile de montrer tout d'abord que l'essence n'y préexiste pas. Si, en effet, ''on traite 20 grammes de racine par l'alcool absolu bouillant, en opérant dans les conditions que j'ai indiquées dans mon récent travail, le liquide distillé ne renferme pas de composé sulfo-azoté, bien qu'il possède une odeur par- ticulière, assez semblable également à celle qu'on remarque dans les mêmes conditions avec la racine des Résédas. Le résultat est tout différent quand on écrase préalablement les tissus en présence de l'eau. Dans une première expérience, faite en distillant 10 grammes de racine, le liquide obtenu (30 centimètres cubes), traité par la potasse à l'ébuUition dans un appareil à reflux, de façon à trans- former le soufre de l'essence en sulfure et l'azote en ammo- niaque, a donné d'une façon très marquée la réaction du soufre par le nitro-prussiate de soude ; la formation d'ammoniaque aux dépens de l'azote de l'essence a pu aussi être facilement consta- tée (2). Une seconde expérience a montré qu'il suffit d'employer G gr. 50 seulement de la même racine, pour obtenir encore une coloration appréciable par le nitro-prussiate. Pour avoir un aperçu de la proportion d'essence que peut fournir la racine, si l'on suppose que cette essence est un sulfo- cyanate identique à celui de la Moutarde noire, 50 grammes ont été soumis à la distillation aqueuse. Le soufre du liquide obtenu, oxydé par le brome, puis dosé à l'état de sulfate de baryte, correspondait à o gr. 036 de sulfocyanate d'allyle pour 100 grammes de racine. Mais il est probable que la quantité d'essence est en réalité supérieure à ce dernier chiffre, car l'eau distillée possédait plutôt les propriétés organoleptiques des essences formées par le mélange d'un sulfocyanate et d'un ni- trile ; or, dans le dosage précédent, il n'est pas tenu compte de ce dernier composé. Il faut remarquer en outre qu'il s'agit d'une plante cultivée dans nos serres. 1, M. Jadin, chef des travaux micrographiques à la Faculté des sciences de Montpellier, m'écrit qu'à la Réunion, son pays natal, on emploie parfois la racine de Papayer comme agent révulsif et sinapisant. 2. je renvoie pour les détails à mon travail antérieur (Journal de Bot., p. 398 etc., 1893. L. GuiGNARD. — Sur certaine principes actifs des Papayacées. 71 En examinant les racines d'un pied de C. Papaya placé dans une autre serre que la précédente, je les ai trouvées pourvues de nombreux tubercules, dont les plus développés avaient la gros- seur d'un pois. Ces tubercules contenaient des œufs del'Anguil- lule de la betterave {Heterodera Schachtii Schmidt), les uns encore jeunes, les autres avec larve complètement formée à leur intérieur. Or, on sait que ce nématode affectionne particulière- ment les racines des Crucifères (i) et que, pour en débarrasser les terres où l'on veut cultiver la Betterave, on y sème surtout des Choux et de la Navette d'été, qui jouent le rôle de plantes- pièges. A côté du pied du Cari'ca envahi par l'anguillule, s'en trouvait un autre, appartenant au C. condinaiitarcensis, qui était resté tout à fait indemne, ainsi que les plantes de nature variée cultivées dans le même endroit de la serre. Si je fais cette remarque, c'est parce qu'on verra un peu plus loin cjue la racine du C. condinamarcensis cultivé dans nos serres ne fournit pas, ou presque pas, de produit sulfuré. En choisissant par consé- quent l'espèce contenant les principes actifs qu'il paraît affec- tionner, le parasite avait pour ainsi dire démontré l'analogie de composition qui existe entre les racines du C. Papaya et celles des Crucifères. L'existence, dans cette racine, d'une zymase agissant de la même façon que la myrosine sur le myronate de potassium est prouvée par les expériences suivantes : On traite par 20 centimètres cubes d'eau i gramme de racine broyée et on chauffe lentement jusque vers 50° pour volatiliser l'essence formée; puis le résidu est repris par l'eau et addi- tionné de 0,01 de myronate de potassium. Après un séjour d'envi- ron 5 minutes à 50°, il se dégage une forte odeur d'essence de moutarde. On fait digérer dans 50 centimètres cubes d'eau à la tempé- rature ordinaire, ou au-dessous de 50°, 10 grammes de la même racine contusée. Le liquide filtré est traité par quatre fois son volume d'alcool absolu et le précipité recueilli sur un filtre. Redissous dans l'eau, ce précipité, qui renferme le ferment, dé- compose énergiquement le myronate de potassium. L'organe en question contient donc un ferment qu'il y a tout I. Il a très souvent été rencontré dans les Choux, le Colza, les Navets, le Cresson alénois, la Navette, les Moutardes, les Radis, etc. 72 JOURNAL DE BOTANIQUE lieu d'assimiler à la myrosine, puisque cette dernière est actuel- lement la seule zymase connue pour dédoubler le myronate de potassium. Il renferme, en outre, une notable proportion d'un glucoside dédoublable. Tige. — La tig-e du Carica Papaya, qui se creuse de bonne heure au centre de cavités séparées par des diaphragmes plus ou moins espacés, suivant l'âge, est pauvre en principes actifs. Il a fallu en distiller 50 grammes pour obtenir un liquide de sa- veur légèrement piquante, ne donnant, après traitement par la potasse, qu'une faible coloration violacée par le nitro-prussiate de soude. Il résulte de là que la tige est pauvre en glucoside ; quant au ferment, il ne s'y rencontre également qu'en proportion beau- coup moins élevée que dans la racine. Feuille. — Broyée seule ou en présence d'une petite quan- tité d'eau, le limbe foliaire offre une odeur assez forte, mais dont les caractères ne permettent pas de conclure sûrement à la for- mation d'une essence ; la saveur en est amère (i). 30 grammes de feuilles, pétioles et limbes, fournissent par distillation une eau dont la saveur piquante ressemble à celle de la racine. La réaction du soufre s'y montre très manifeste. En opérant séparément sur des poids égaux (15 grammes) de pétioles ou de limbes, on constate, comme on pouvait le pré- voir par le résultat obtenu avec la tige, que les premiers ne donnent qu'une proportion d'essence relativement très minime par rapport aux seconds. Comme pour la racine, il est facile de s'assurer que l'essence ne préexiste pas dans l'organe. En effet, le traitement de 30 grammes de feuilles par l'alcool absolu bouillant conduit à un résultat absolument négatif quant à la présence du soufre. Le ferment peut être mis en évidence, soit en ajoutant du myronate de potassium à o gr. 10 de limbe broyé dans l'eau et porté à la température de 50°, soit en faisant agir, sur ce gluco- side, le précipité complexe obtenu par l'addition d'alcool en excès au liquide de digestion de 4 grammes du même tissu. Dans le premier cas, l'odeur de l'essence de moutarde ne tarde I. Cette amertume est sans doute due, au moins en partie, à la carpaïne ; car la saveur amère de cette base, retirée précisément de la feuille, est encore sen- sible dans une solution à i pour 100.000 (Greshoff ; — A. van Ryn, in Arch. der Pharm., n° 3, 1893). L. GuiGNARD. — Sur certains principes actifs des Papayacées. 73 pas à prédominer sur l'odeur propre du tissu mis en expérience, et, malgré le faible poids de limbe foliaire employé, le myronate subit une décomposition rapide. Graine. — N'ayant pas eu de fruits frais à ma disposition, j'ai pu du moins étudier les graines mûres, soit sèches, soit con- servées dans l'alcool. Suivant les variétés ou les espèces, les graines offrent un aspect extérieur différent, tantôt lisse, tantôt rugueux ou hé- rissé d'aiguillons, A l'état sec, leur surface est recouverte d'une pellicule incolore ou légèrement jaunâtre, qui s'applique et se moule sur les aspérités du tégument sous-jacent très épais, dur et de couleur brun noirâtre. Par la macération de la graine dans l'eau, cette pellicule se gonfle et peut être facilement détachée sous la forme d'un sac complet, qui adhère, au niveau de la cha- laze, au tissu brun qu'elle recouvre. Souvent décrit comme un arille adhérent (i), ce sac n'est autre chose que la couche externe du tégument séminal, ainsi que j'ai pu le remarquer en exami- nant les graines encore jeunes d'un fruit conservé dans l'alcool. Son épaisseur varie suivant qu'on l'observe sur les aspérités ou dans les intervalles, et suivant les variétés et les espèces. Ce sac, ou couche externe du tégument séminal, n'est pas sans intérêt au point de vue de la localisation des principes actifs de la graine. Quant à l'amande, pyriforme, en moyenne longue de 4 mil- lim. et large de 3, elle comprend un albumen relativement très épais, pourvu de matières grasses et azotées, et un embryon droit, à radicule courte et à cotylédons plans, très minces, dont la longueur et la largeur égalent presque celles de l'amande. Dans la variété de Carïca Papaya dont les graines sèches ont servi aux observations qui suivent, une seule amande pesait en moyenne o gr. 007 ; l'embryon ne représentait que 1/6 du poids de l'albumen. A la description botanique qu'il donne des graines du Pa- payer commun, Descourtilz (2) ajoute qu'elles sont « d'un goût aigrelet » ; et, à propos des propriétés thérapeutiques, il leur attribue « un léger goût de poivre ». En réalité, celles que j'ai 1. Jacquin, Eclog., loi ; — J. A. Açardh, Theor. Syst. Plant. ^ 379. — Benth. et Hook, Gênera, p. 815 : « Semina ovoidea, etc., arillo adhasrente,.. » 2. Flore médicale des Antilles, t. I, p. 215 et suiv. 74 JOURNAL DE BOTANIQUE examinées avaient plutôt la saveur atténuée de la Capucine ou du Cresson alénois. Et, chose assez surprenante au premier abord, la saveur de l'amande seule, débarrassée du tégument, est moins marquée que celle de la graine entière. On compren- dra dans un instant pour quelle raison. Voici d'abord quelques expériences sur la présence du fer- ment et du glucoside et sur leur localisation dans la graine : 1° lo grammes de 2-raines fournissent une eau distillée de saveur piquante, non désagréable, due à une essence où la pré- sence du soufre est facile à constater. 2° On écrase, d'une part, 50 graines avec leur tégument, et d'autre part 50 graines sans tégument, et on chauffe séparément les deux lots en tubes fermés, dans quelques centimètres cubes d'eau, vers 50° (i). Dans le premier lot, l'odeur et la saveur deviennent, dans le même espace de temps, plus sensibles que dans le second lot, ce qui concorde avec la remarque faite précédemment. 3° Sur les amandes débarrassées de leur tégument, sans ma- cération préalable dans l'eau, on isole l'albumen de l'embryon. Un poids d'amandes de o gr. 36 donne o gr. 30 d'albumen et o gr. 06 d'embryon. L'albumen broyé seul et chauffé dans quelques centimètres cubes d'eau, vers 50"*, n'a qu'une saveur douce. Par contre, l'embryon employé en quantité six fois moindre, communique à l'eau une saveur piquante bien appréciable au goût. Si l'on y ajoute o gr. 01 de myronate de potassium, il se dégage après cinq minutes une odeur intense d'essence de mou- tarde. L'embryon contient donc de la myrosine ou un ferment agissant comme elle. 4° A o gr. 15 d'albumen isolé sans macération de la graine dans l'eau, on ajoute o gr. 01 de myronate de potassium. Même après douze heures, il n'y a pas d'odeur d'essence de moutarde; par conséquent, l'albumen ne renferme pas de ferment agissant sur le glucoside. A o gr. 15 d'albumen préparé de la même façon, on ajoute au contraire de la myrosine. I. Alors même que la chose n'est pas indiquée, les expériences de cette nature sont faites en tubes fermés et à l'étuve vers 50", pour que la réaction soit plus rapide qu'à froid et l'odeur de l'essence plus facile à percevoir en débou- chant les tubes. L. GuiGNARD. — Sur certains principes actifs des Papayacées. 75 En moins de 1/4 d'heure, malgré ce faible poids d'albumen, on constate l'odeur de l'essence de nioutarde; donc cet albumen renferme un glucoside analogue au myronate, 5° Le tégument, seul, comprenant la pellicule externe et la couche brune sous-jacente, décompose énergiquement le myro- nate de potassium : o gr. 10 suffisent pour obtenir en quelques minutes ce résultat. En outre, ce tégument exerce la même action sur l'albumen séparé de l'embryon. Par suite, il renferme aussi le ferment. Dans cette dernière expérience, le tégument était enlevé sur la graine sèche, car s'il avait été isolé après macération de la graine dans l'eau, on pourrait objecter que le ferment provient de l'embryon. Or, cette objection est elle-même sans valeur si la macération n'a pas duré plus de 24 heures à froid, car on cons- tate qu'après ce temps, le ferment contenu dans l'embryon n'a pas diffusé jusqu'au tégument; et c'est à peine si, dans ces con- ditions, l'albumen, qui enveloppe pourtant immédiatement l'em- bryon, donne l'odeur caractéristique de l'essence propre à la plante, quand on le broie seul et qu'on le chauffe ensuite avec l'eau. Mais dans quelle partie du tégument le ferment existe-t-il? Est-ce dans la pellicule qui forme le sac externe, ou bien dans la couche brune protectrice? vSi l'on fait macérer la graine dans l'eau pour séparer les deux couches du tégument, la myrosine peut diffuser de l'une dans l'autre; si l'on essaie de séparer les deux couches sur la graine sèche, on peut bien enlever des parcelles de la pellicule, mais il est impossible de l'isoler complètement de la couche brune; par conséquent, l'expérience n'est valable qu'avec la pellicule. Or, j'ai constaté que o gr. 15 de cette dernière, mis en présence du myronate, le décomposent avec une grande énergie. Ce faible poids de tissu mis en expérience est donc relative- ment très riche en ferment. Que la couche brune sous-jacente en possède également, ce qui n'est guère probable, ou qu'elle en soit dépourvue, la chose n'a pas grand intérêt. En tout cas, la présence du ferment dans le tégument nous explique la raison pour laquelle, ainsi qu'on l'a vu précédemment, la saveur de la graine entière broyée se manifeste plus rapidement et d'une façon plus sensible que celle de l'amande seule, car le tégument ajoute 76 JOURNAL DE BOTANIQUE son action zymotique sur le glucoside de l'albumen à celle de l'embryon. Par cette particularité, la graine du Papayer ressemble donc à celle de plusieurs Crucifères, et en particulier de la Lunaire, chez lesquelles, ainsi que je l'ai montré, la myrosine existe éga- lement dans la couche externe du tégument séminal. Outre les graines sèches dont il vient d'être question, j'avais également à ma disposition celles d'un fruit conservé dans l'al- cool faible depuis un temps indéterminé. Ce fruit présente cinq côtes bien marquées et se rétrécit à ses deux extrémités comme un citron allongé. La graine, un peu pkis grosse que celle du Papayer commun, est pourvue de gros tubercules un peu aplatis latéralement et tronqués au sommet ; la zone externe transpa- rente du tégument est beaucoup plus épaisse que dans la graine précédente. Par la forme, ce fruit ressemble jusqu'à un certain point à quelques échantillons étiquetés C. Papaya dans les col- lections du Muséum; d'autre part, il rappelle les caractères du C. citrifonnis Jacq., considéré comme une espèce distincte par de Candolle. Quoi qu'il en soit de l'origine botanique réelle, le sac épais et transparent, qui enveloppe la zone brune à tubercules du tégu- ment scléreux, s'est montré très actif sur le myronate de potas- sium, malgré son séjour pendant un temps indéterminé dans l'alcool. Si maintenant l'on compare au C. Papaya les deux autres es- pèces que j'ai eues à ma disposition, le C condijiamarcensïs Hook. fils et le V asconcellea qiLercifolïa Saint- Hil., on trouve de notables différences au point de vue de la richesse en principes actifs. L'échantillon de C. condinamarcensis était, comme on l'a dit, une plante d'environ i mètre de hauteur. Racine. — Sur la section, et même après la contusion de la racine, l'odeur de navet, très prononcée dans la première es- pèce, est ici à peine sensible; la saveur offre une amertume prononcée. 2 grammes de cet organe broyé en présence de l'eau et addi- tionné de myronate de potassium ne décomposent que très fai- blement ce glucoside, à la température de 50°; ce n'est guère qu'après une heure que l'odeur d'essence de moutarde commence L. GuiGNARD. — Sur certains principes actifs des Papayacées. 77 à se manifester. En laissant la réaction se continuer à la tempé- rature ordinaire, on constate que cette odeur reste faible, même au bout d'un jour. Par suite, la racine du C. condinamarcensïs est beaucoup moins riche en ferment que celle du C. Papaya. Par contre, elle renferme un latex beaucoup plus abondant; mais on verra plus loin que le latex des Papayacées n'agit pas sur le myronate. En soumettant à la distillation aqueuse 15 grammes de racine, on retire un liquide presque insipide dans lequel on ne pourrait affirmer l'existence d'une essence; la recherche du soufre con- duit à un résultat négatif. Dans le poids de substance employée, il n'y avait donc pas de glucoside, ou bien il ne s'en trouvait que des traces échappant à l'analyse. Fetcille. — Il en est autrement pour la feuille, mais seule- ment au point de vue du ferment. En effet, il suffit de faire agir o gr. 10 de limbe broyé sur le myronate de potassium pour obtenir manifestement de l'essence de moutarde, très facile à distinguer de l'odeur propre de ce tissu, traité dans les mêmes conditions, mais sans addition de myronate. Cette odeur de la feuille seule n'est pas due à une essence analogue à celle de la moutarde ; car si l'on distille 20 grammes de limbe du C. condinautarcensis , on ne trouve pas trace d'es- sence dans le liquide distillé. Toutefois, il se pourrait qu'on en obtint, mais en très petite quantité, avec un poids de tissu plus élevé. On a vu, par contre, que la feuille du C. Papaya, à la dose de 15 grammes de limbe, fournissait une essence où le soufre était très facile à mettre en évidence. Ces deux espèces avaient d'ailleurs été cultivées dans les mêmes conditions. On peut donc dire que si la feuille du C. condïnainarcensis contient le ferment capable de dédoubler le myronate de potassium ou un composé analogue, ce dernier principe y fait entièrement ou presque entièrement défaut. Sous ce rapport, la feuille et la ra- cine de cette espèce se ressemblent, et, si j'ajoute que la tige ne donne pas non plus d'essence, on en concluera, d'autre part, que les organes végétatifs diffèrent par leur contenu de ceux du C. Papaya. Le Vasconcellea quercifolia présente la même différence. La plante étudiée était beaucoup plus développée que les deux pré- 78 JOURNAL DE BOTANIQUE cédentes; en quelques années, sa tige ramifiée avait atteint un diamètre de plus de 25 centimètres à la base. Racine. — Grosses ou petites, les longues racines, pour la plupart napiformes, ne rappellent que très faiblement, sur la sec- tion, l'odeur et la saveur caractéristiques si prononcées dans le C. P a paya. Elle contiennent le ferment analogue ou identique à la myro- sine, mais en faible proportion. En effet, 5 grammes de tissu broyé et additionné de myro- nate de potassium ne dégagent pas, après 6 heures à la tempéra- ture de 50°, l'odeur de l'essence de moutarde. Mais avec 10 gram- mes, après le même laps de temps, cette odeur devient sensible. En traitant par l'alcool la macération aqueuse de 50 grammes déracine, le précipité obtenu détermine, dans l'espace de cinq minutes à 50°, le dédoublement du myronate. Le ferment existe donc dans la racine, mais en proportion relative encore moindre que dans le même organe chez le C. con- dinainarcensïs . L'expérience suivante montre de même qu'elle est extrêmement pauvre en glucoside. Le liquide retiré par distillation aqueuse de 500 grammes de tissu (environ 150 centimètres cubes) possède une saveur spé- ciale très légèrement piquante. La présence du soufre s'y montre pourtant à peine sensible. La racine ne paraît donc pas absolu- ment privée de glucoside ; et, si, au lieu d'être constituée unique- ment par un sulfocyanate, la très petite quantité d'essence qu'elle peut fournir était composée en partie par un nitrile, on s'expliquerait facilement la raison pour laquelle, dans cette expérience, l'eau distillée possède une saveur piquante assez appréciable, sans pourtant donner manifestement la réaction du soufre (i). Tige. — Dans cet organe, la moelle ne se creuse pas, comme chez le Papayer commun, de cavités séparées par des diaphragmes ; elle est très développée, et l'on sait d'ailleurs que le parenchyme conjonctif domine dans le bois de ces plantes. En faisant agir directement sur le myronate 10 grammes de fragments de tige contusés dans l'eau, on n'arrive pas à consta- I. Il est à peine besoin de faire remarquer que, dans ces expériences, on n'a pas opéré la distillation dans un appareil de cuivre; car le métal, sous l'influence d'une température élevée, pourrait décomposer le sulfocyanate de l'essence. Ad. Lemaire, — Sur deux formes nouvelles de Cœlastrum Nâg, 79 ter nettement le dédoublement du glucoside. Pour déterminer d'une façon suffisamment manifeste la formation d'essence de moutarde, il a fallu employer le précipité produit par l'alcool dans une macération de 50 g^rammes de tissu; encore l'odeur n'est-elle devenue sensible qu'après 5 heures, à la température de 50°. Il était à prévoir que la tige ne pourrait donner tout au plus que des traces d'essence par la distillation. Effectivement, en opérant sur 500 grammes, on n'a retiré qu'une eau insipide, sans essence. Ces conclusions s'appliquent aussi bien aux tissus des jeunes branches qu'au tronc plus développé. Feuille. — Par contre, la feuille du Vasconcellea, comme celle des autres espèces, se montre riche en ferment actif sur le myronate. Il suffit d'un poids de o gr. 10 de limbe pour décom- poser énergiquement, en quelques minutes à 50°, ce dernier glu- coside. L'action du pétiole est beaucoup moins marquée; car avec I gramme, c'est à peine si l'on perçoit après 3 ou 4 heures, dans les mêmes conditions, l'odeur caractéristique du sulfocyanate d'allyle. D'autre part, cette feuille est très pauvre en glucoside, car la recherche du soufre, dans le produit de la distillation de 250 grammes (pétioles et limbes), ne m'a donné qu'un résultat douteux. (A suivre.) SUR DEUX FORMES NOUVELLES DE CŒLASTRUAI "^k^Q. Par M. Ad. LEMAIRE. J'ai reçu l'été dernier une récolte assez abondante d'Algues microscopiques provenant du fond tourbeux d'un des nombreux étangs (étang de la Plaine) qui s'étendent au sud du Thillot, bourg des Vosges. Ces étangs, situés des deux côtés de la route qui mène de Château-Lambert au fort de Rupt, sont remarqua- bles par leur altitude qui s'élève à environ 700 mètres. Ils sont creusés dans un terrain granitique, et tirent leur origine, d'après M. le D"" Bleicher, d'une époque glaciaire dont les Vosges ont été le théâtre. 8o JOURNAL DE BOTANIQUE Ce mode d'orig-ine permet de comprendre comment végètent dans ces étangs des formes d'Algues analogues à celles des pays du Nord. Je signalerai, outre les nombreuses Desmidiées semblables à celles qui se rencontrent dans les pays Scandi- naves, une espèce de Pedtastruin {P. tricorimtum Borge), indiquée tout récemment dans le nord de la Norwège par M. Borge (i). On y trouve aussi le Dimorphococcus cordaùisW oWq qui n'a, je crois, été constaté qu'en Amérique (2). Mais ce qui a surtout attiré mon attention, c'est l'existence de deux formes de Cœlastrum Nâg. L'une de ces formes est, il me semble, une nouvelle variété d'une espèce rare, CœlastriLut cambrïcîiiit Arch., recueillie pour la première fois, en 1868, dans les marais tourbeux de Cam- brie (Angleterre), par le naturaliste Archer (3), Cette espèce fut ensuite reconnue dans l'Amérique du Nord par Wolle (4), et tout dernièrement Hansgirg l'a signalée en Bohême (5). La deuxième forme me paraît appartenir à une espèce nou- velle. L — CŒLASTRUM CAMBRICUM Arch. var. QUINQUERADIATUM, nov. var. Cette variété vosgienne offre les caractères généraux de l'espèce décrite par Archer. Le cœnobe est presque sphérique ; son diamètre, qui varie avec l'âge de la plante, mesure 20 à 70 ji.. Les cellules, vues sur une section transverse du cœnobe (fig. i), sont quadrangulaires ; leur largeur mesure 6 à 13 u-. Le côté externe, plus long que le bord interne, est convexe et pourvu d'un prolongement en forme de cratère, tronqué au sommet, et dont la longueur est égale à la largeur ou la sur- passe un peu. Celle-ci est d'environ 3 à 4 [i.. La nouvelle variété présente les particularités suivantes. Le bord externe des cellules, vues de face ou sur une section trans- versale du cœnobe, est relevé latéralement en formant un très court prolongement (fig. i). 1. O. Borge, Chlorophyllophyceer fran Norska Finmarken (Bihang til. K. Svenska Vet. Akad. Handling. 1892). 2. F. Wolle, Fresh waterAlgae 0/ the United States, p. 199, Tab. CLX, fig. 30-35. 3. Archer, in Micr. Journal, 1868, p. 65. 4. F. Wolle, loc. citât., p. 170, Tab. CLVI, fig. 5. 5. Hansgirg, Frodroiii. der Algettjiora von Bôlimen, p. 267. Ad. Lemaire. — Sjiy deux formes nouvelles de Cœlastrum Nâg. 8i Les cellules, vues de sommet ou sur une vue de face du cœ- nobe, ont l'apparence d'étoiles à cinq branches courtes, tron- quées au sommet (fig. i , ÙC)i^ B <>J>=^'^ïè4rrL^ aspects divers ; elles ^^"^ ^0= sont arrondies, rectan- <^ ^.O' orulaires ou triangulai- 40^^5Tn|[^p)^ ^'^^ > l^^'" bord externe ^'r^ est pourvu de i à 3 pro- Fig. 2 — Cœlasintm coy7itttH?n {gToss. i^oo). — A, Cœnobe lonP'eiTientS en formC vu de face. — B, section transversale du cœnobe. de corne, longs de 3-5 ]l (fig. 2). La largeur de ces cellules, sans prolongements, varie entre 8 et 14 p.. La présence d'appendices en forme de cornes a servi à dési- gner cette espèce. Le Cœlastruni sphœricziin Nâg. (i) et le C. astroideum De Not. (2), se distinguent de l'espèce précédente par la forme régulière de leurs cellules, et par l'absence de prolongements. La forme cubique du cœnobe, la disposition régulière des cellules, et la présence de deux prolongements cratériformes latéraux à chaque cellule, différencient le C. cubicîtin Nâg. (3) du C. cormiùim.C&st aussi par la régularité de ses cellules et par leur appendice médian, que le C. cambricum diffère de notre espèce. Les verrues qui ornent la paroi cellulaire du C. scabrtifpt Reinsch (4) et du C. verrucosîtni Reinsch (5), établissent une distinction entre ces deux espèces et le C, cornuhtm, chez lequel ces saillies font défaut. Enfin, cette dernière forme se reconnaît, par les aspects va- riés de ces cellules et par la présence de cornes, du C. imcropo- rum Nâg. (6), dont les cellules sphériques sont munies en dehors d'un court prolongement infundibuliforme. 1. C. Nâgeli, Gattung einselliger Algen, p. 97, Tab. V, i. 2. De Notaris, Elementi ^per lo studio délie Desmidlacee italichc, p. 80, Tab. IX, fig. 93. 3. C. Nageli, loc. cit., Tab. V, c. 2, — et B. A. W. Benett, Freshw. Algae ofNortk Cornwall (Journ. of the Roy. Microscop. Society, p. 6, Tab. IV, fig. 14). 4. P. Reinsch, Contribut. ad florain Alzamm aqUce dulcis Promontorii Bon^ Spei {'Linn. Soc. Journ. Bot., vol. XVI, p. 238). 5. P. Reinsch, loc. cit., p. 238, Tab. VI, fig. 3, — et Contrib. ad algologïam etfungolog., p. 79, Tab. XII, fig. 8. 6. Nageli, in A. Braun, Alg. Unie, p. 70; — ^oW^., Fyeshw. Alg. Unit. Stat., p. 170, Tab. CUV, fig. 1-3. D' Saint-Lagee. — Remarques sur qnelqîies noms de plantes. 83 Cœlastrum cornutum, nov. spec. — C. cœnobio sphoerico vel ellipsoideo, cellulis numerosis coraposito; cellulis e vertice visis (e fronte cœnobii) irregulariter dispositis, globosis, quadrangulatis, vel triangulatis, rotundatis angulis prseditis; lacunis parvis; cellulis e fronte visis (e transversal! cœnobii sectione) irregularibus, 1-3 cornubus extus instruclis. Diara. cœnobii = 54-70 [x. — Cellulae e vertice visae longit. 10-20 [a, latit. 6-12 a. — Cellulae e fronte visae, sine cornubus, longit. 10-20 p., latit. 8-14 a; — Longit. cornuura. 3-6 [/. (fîg. 3-4. Habitat in stagnis (La Plaine) prope le Thïlloi, in Vogesis. REMARQUES SUR QUELQUES NOMS DE PLANTES VICIEUX PAR PLÉONASME Par M. le D' SAINT-LAGER. Dans le numéro 3 (février 1894) du Journal de Botanique, M. Rouy déclare qu'il adopte le changement, depuis longtemps proposé du nom générique Cypripedhtiii (plaine de Vénus) en celui de Cypripedilon (pantouffle ou sabot de Vénus). M. Rouy ajoute que j'ai eu raison de dire que Cypripedilon Calceolus (Sabot de Vénus — Sabot est une tautologie inadmissible. Malgré les divergences qui existent entre M. Rouy et moi sur plusieurs questions d'onomastique et notamment sur les cas où il convient de déroger à la règle de priorité, je suis heureux de constater que l'éminent auteur de la Flore de France paraît décidé à proscrire les locutions incorrectes. C'est pourquoi je prends la liberté de rappeler que j'ai dénoncé plusieurs autres expressions vicieuses par pléonasme (i), entre autres : Psamma arenaria. Sabuline des sables. Sagittaria sagittifolia. Sagittaire à feuilles sagittées. Neottia Nidus avis. Nid — nid d'oiseau. Vitex Agnus castus. Gattilier chaste — chaste. Nepeta nepetella. Nepète népételle. Melittis melissophyllum. Mélisse à feuilles de Mélisse. Lathraea clandestina. Cachée — cachée. Cressa cretica. Crétique de la Crète. Arctostaphylis Uva-ursi. Raisin d'Ours — Raisin d'Ours. Specularia Spéculum. Spéculaire — miroir. I. Réforme de la nomenclature botanique, p. 61 ; — Remarques sur la nomen- clature botanique, p. 36. H JOURNAL DE BOTANIQUE Cuminum cyminum. Cumin — Cumin. Helodes palustre. Marécageux — marécageux. Asterolinum stellatum. Lin étoile — étoile. Sarothamnus scoparius. Arbrisseau balai — de balai. Raphanus Raphanistrum. Radis — Radis. Si on admet que la règ-le de priorité ne s'applique pas aux noms manifestement vicieux, il est facile de remplacer la plupart de ceux dont on vient de lire l'énumération par les synonymes déjà existants, tels que : Psamina liitoralis Pal. de B., Sagitta aqiiatïca Lam., Cressa humifiisa Lam., Vi'tex agmis ou V. verticillata Lam., Nepeta parviflora, Meh'ssophyllîLîn silvatî- cu7nham.^ Clandesh'na rectiflora Lam., Arciostaphyli's offici- ;^(2/;> Wimm . , Specularïa arvensis Tourn., Dod , Asterolniuin niinùmun, Sarothaimius vulgarïs Wimm., Raphanus silves- trïs Lam., Cimtimmt officinale Lam. Comme il n'existe pas de synonymes pour remplacer nidns avis (Neottia) et pahtstre (Helodes), il faut nécessairement inventer deux nouvelles épi- thètes spécifiques, comme par exemple, orobanchoidea (Neotiia) et glandulosnm (Helodes), à moins qu'on ne préfère ramener l'une des plantes dans le genre Epipaciis (nidtis avis) et l'autre dans le genre Hypericuni (kelodenm), A propos du nom générique Helodes, il est curieux de cons- tater que la plupart des floristes, à l'exemple d'Adanson, écri- vent Elodes, de même qu'ils écrivent aussi Elodea, Eleocharis, sans s'apercevoir que cette graphie est fautive et qu'elle est d'ailleurs en contradiction avec celle de Helosciadium, unanime- ment adoptée par eux. Au surplus, aucun botaniste n'a hésité à écrire, conformément à l'usage des anciens naturalistes, Helio- tropiîun (et non Elioiropiunt) , Hippztris (et non Ipptiris), Hedysartim (et non Edysarîtin), de même que plusieurs autres mots dans lesquels l'esprit rude de la voyelle initiale est rem- placé par un H dans la transcription latine : Heracleunt, Hie- racium^ Hypericum, Hyssop7is, Hydrochai^is, Hypochoeris, etc. L'orthographe des mots latins est depuis longtemps fixée et reste invariable, malgré les variations de la phonétique. Ne voulant pas compliquer la question, je m'abstiens de don- ner mon avis sur le nom mythologico X chrétien proposé par M. Rouy : Cypripedilon MariantLS (Sabot de Vénus — de Marie). Le Gérant: Louis Mokoï. Paris. — J Mersch, imp, --, H. ileiifei't-Kuctiei-eau. 8° ANNÉE. N" 5. i^' MARS 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis IVIOROT. RECHERCHES SUR CERTAINS PRINCIPES ACTIFS ENCORE INCONNUS CHEZ LES PAPAYACÉES (Fin) Par M. Léon GUIGNARD. J'ai fait remarquer, au début de cette étude, que le ferment soluble, dont Taction détermine la formation de l'essence chez les Papayacées, est différent de la papaïne du latex. Le fait que, dans le C. condinainarcensis , la racine, plus riche en latex que celle du C. Papaya, est cependant beaucoup plus pauvre que cette dernière en ferment actif sur le myronate, constitue déjà une forte présomption en faveur de cette manière de voir. De même, avec la tige du Vasconcellea, également très riche en latex, il est encore plus difficile d'obtenir la décomposition du myronate de potassium. C'est qu'en effet le latex frais, tel qu'on peut l'avoir avec nos plantes de serre, ainsi que le latex desséché ou conservé dans la glycérine, qu'on expédie de leur pays d'origine, est sans action sur ce glucoside. Avec le produit frais, fourni soit par les ra- cines, les tiges ou les feuilles des Carïca et du Vasconcellea, même à la dose de 3 grammes pour cette dernière plante, je n'ai pas obtenu la moindre formation d'essence en présence du my- ronate. Plusieurs échantillons de papaïne du commerce se sont montrés tout à fait inactifs sur ce glucoside. Le latex, frais ou non, ainsi que la papaïne employée, exerçaient d'ailleurs une action manifeste sur le blanc d'œuf et la fibrine. Par conséquent, le suc laticifère des Papayacées ne contient pas la zymase spéciale qui nous occupe, et dont l'identité avec la myrosine restera admissible tant qu'on n'aura pas démontré 86 JOURNAL DE BOTANIQUE qu'un autre ferment soluble est capable de dédoubler le myro- nate de potassium. Pouvons-nous maintenant la mettre en évidence dans les tis- sus par les réactions microchimiques, aussi facilement que par les expériences qui précèdent ? La localisation en est-elle ana- logue à celle que j'ai fait connaître dans mes observations anté- rieures sur d'autres familles, où la myrosine existe, dans la plu- part des organes, à ^intérieur de cellules spéciales isolées ou g-roupées en petit nombre dans les parenchymes? A cet égard, les Papayacées diffèrent des familles en question. En comparant, pour chaque organe, les faits observés dans les trois espèces mentionnées, voici les résultats de l'étude histochi- mique. Dans le C./'(7/'(T)/(^(i), la racine peut offrir dans tout son paren- chyme des cellules isolées, dont le contenu granuleux présente des réactions spéciales. Après un séjour de 24 heures dans la liqueur de Flemming étendue, il se colore en noir; parle bichro- mate de potasse, il devient orangé foncé; par le perchlorure de fer, il prend une teinte qui varie ordinairement du jaune au brun, mais qui peut aussi devenir noire dans une partie de la cellule. La coloration noire manque souvent dans certaines racines, sur- tout les plus petites, où les cellules en question sont en général moins nombreuses que dans les racines plus grosses. L'iode communique au contenu granuleux une teinte jaune foncé, l'éo- sine une teinte rouge. Sur les tissus frais, le réactif de Millon agit de façons variables : ou bien le contenu, par une légère élévation de température, passe très rapidement au noir par suite de la ré- duction du composé mercuriel; ou bien il devient orangé, puis brunâtre, sans offrir la teinte rouge ou tout au moins rose vif qui caractérise les substances albuminoïdes sans mélange. Avec les matériaux conservés dans l'alcool, la réduction du sel mer- curiel m'a paru moins fréquente et moins accentuée. Au total, ces cellules renferment une substance qui participe des réactions générales des tannins, mais, qui paraît en même temps associée à une certaine proportion de matière albumi- noïde, bien qu'elles n'offrent pas nettement la réaction de Pio- I. Outre les échantillons de l'Ecole de pharmacie qui ont servi aux expériences indiquées, j'ai pu examiner aussi, grâce à l'oblig-eanre de M. Raillet, professeur à l'Ecole vétérinaire d'Alfort, un vig-oureux pied appartenant à la forme commune de cette espèce. L. GuiGKARD. — Sur certains principes actifs des Papayacées. 87 trowski. Par l'ensemble de ses caractères, leur contenu rappelle celui des grandes cellules tubuliformes que j'ai signalées dans l'épiderme foliaire des Lùnnanthes. Dans le C. condiîiamarcensis , la racine ne m'a pas offert de cellules semblables, bien que Tobservation ait pu porter sur des échantillons d'environ 2 centimètres de diamètre. Dans le Vasconcellea, ces mêmes cellules semblent aussi faire défaut, quelle que soit la grosseur de l'organe, qui atteignait, dans mes échantillons, jusqu'à près de 8 centimètres de dia- mètre. La racine de cette espèce contient dans toute son épais- seur, mais surtout dans la région corticale, des laticifères anas- tomosés en tous sens, très grêles, encore plus nombreux que dans l'espèce précédente, sans renfermer pourtant une propor- tion de latex relativement aussi grande. Comme, au premier abord, dans ces trois espèces, les réactifs mentionnés ne paraissent pas colorer d'une façon spéciale d'autres éléments que les cellules en question, ainsi que les lati- cifères, dans lesquels nous savons qu'il n'existe pas de myrosine, on pourrait être porté à croire que ce ferment se trouve renfermé dans ces cellules, en même temps qu'une autre substance qui en masquerait partiellement les réactions caractéristiques. D'autre part, on a vu que chez le C. condiiiamarcensis et le Vasconcellea, la racine, qui ne semble pas posséder ces mêmes éléments, tout au moins en nombre suffisant pour pouvoir être facilement aper- çus, est précisément très pauvre en ferment, tandis que celle du C. Papaya en est abondamment pourvue. On sait, de plus, comme je l'ai montré ailleurs, que la présence du tannin dans un organe à myrosine n'empêche pas l'action de ce ferment ; la ra- cine du C. Papaya en fournit même un nouvel exemple, puis- qu'il a été prouvé qu'elle donne de l'essence, bien que le tannin existe dans les éléments qui nous occupent. Cependant, malgré ces présomptions, les cellules particu- lières dont il s'agit ne sont pas, à mon avis, des cellules à myro- sine ; elles représentent simplement des éléments tannifères. Le ferment doit par conséquent se trouver ailleurs. En examinant avec le réactif de Millon la racine du C. Pa- paya, qui est la plus riche en ferment, on peut remarquer, prin- cipalement au dos des faisceaux libériens, des groupes de cel- lules qui prennent une teinte rose, ordinairement très faible; j)ar 88 JOURNAL DE BOTANIQUE le perchlorure de fer, leur contenu se précipite en très fines gra- nulations jaunâtres. Pour faire cette recherche avec les maté- riaux frais, il faut attendre une déshydratation suffisante des tissus à l'air libre, afin d'éviter l'écoulement du latex sur les coupes ; avec les racines durcies dans l'alcool, le réactif de Mil- Ion ne donne qu'une teinte diffuse à peine appréciable, qu'une température trop élevée fait rapidement disparaître. Le ferment semble donc réparti dans des groupes cellulaires mal délimités, au lieu d'être nettement localisé dans des cellules isolées ou réunies en très petit nombre, beaucoup plus faciles à mettre en évidence, comme dans les familles qui ont fait l'objet de mes recherches antérieures. L'étude de la graine vient ap- puyer cette supposition. Mais avant d'en parler, il y a lieu de mentionner ce qu'on observe dans la feuille. Pour la tige, en effet, il suffit de dire que le réactif de Millon et l'éosine (i) ne colorent d'une façon spéciale que les laticifères. Cependant, au voisinage du sommet et principalement dans le C. condînavtarcensis , la tige offre aussi des cellules de paren- chyme dont le contenu présente les mêmes réactions que les lati- fères (2). Nous allons en indiquer les caractères à propos de la feuille, où elles existent également. Dans les trois espèces étudiées, le limbe foliaire, abstraction faite des nervures principales, se compose d'éléments cellulaires fort petits. Kn admettant même qu'il renfermât des cellules spé- ciales à myrosine, on conçoit qu'il serait difficile de les distin- guer nettement, à cause de la présence des laticifères, très nombreux surtout dans le Carïca condinamarcensïs et le Vas- concellea, et dont le contenu se colore de la même façon que celui des cellules à myrosine par le réactif de Millon. Il faudrait, pour qu'on y parvînt, qu'elles eussent quelque caractère parti- culier. Or, on n'observe rien de semblable dans le parenchyme situé entre les nervures. Tout ce qu'on peut dire, c'est que les cellules en palissade prennent une coloration rouge très vive par le réactif de Millon, et que parfois, surtout dans les feuilles encore jeunes, quelques-unes de ces cellules paraissent se colorer d'une façon plus marquée que les autres. 1. M. de Wèvre a constaté que ce réactif est le plus commode pour étudier les laticifères des Papayers et pour en conserver des préparations colorées. 2. Ces cellules avaient été déjà remarquées par M. de Wèvre. r.. GuiGNAKD. — Snr certains principes actifs des Papayacées. 89 Mais, si l'on examine, dans le C. Papaya, et surtout dans le C. condmamarcensïs , la nervure principale des lobes foliaires, de préférence sur des coupes longitudinales, on y trouve, prin- cipalement dans le parenchyme extérieur aux faisceaux libéro- ligneux, qui correspond à l'écorce de la tige, des cellules dont le contenu granuleux se colore en rouge par le réactif de Millon et par l'éosine, comme celui des laticifères, auquel il ressemble sous tous les rapports. Il donne aussi la réaction du biuret. Le plus souvent, il remplit toute la cavité cellulaire. Par la forme et les dimensions, ces cellules sont semblables à celles qui les avoisinent ; elles se distinguent donc facilement des laticifères, dont les ramifications beaucoup plus étroites constituent des tubes dirigés dans tous les sens. Elles sont iso- lées dans le parenchyme des nervures, et on les retrouve chez les deux espèces, mais surtout chez le C. condùiantarcensïs , dans la région supérieure de la tige. C'est à ces éléments qu'il a été fait allusion à propos de ce dernier organe. Le pétiole de la feuille en possède également quelques-unes. Dans cette dernière espèce, les nervures foliaires, qui sont pourvues de poils, présentent en outre, dans leur épiderme, des cellules isolées ou groupées, dont le contenu albuminoïde, plus abondant que celui des autres cellules épidermiques et d'aspect vacuolaire, se colore en rose plus ou moins vif par les réactifs indiqués ; mais peut-être s'agit-il simplement ici de cellules mières de poils arrêtées dans leur développement. Le Vasconcellea contient aussi des cellules de même nature que celles dont il vient d'être question dans le parenchyme des nervures des Carïca. Elles paraissent situées pour ainsi dire exclusivement dans la nervure médiane principale de la feuille ; les nervures secondaires en sont presque toujours dépourvues, et je n'en ai pas aperçu dans le pétiole. Mais au lieu de se trouver, comme précédemment, presque toujours en dehors du cercle des faisceaux libéro-ligneux, c'est dans le parenchyme central médullaire qu'on les rencontre. En outre, s'il en est qui sont isolées, la plupart forment des files en se superposant bout-à-bout. Les éléments du parenchyme cen- tral de la nervure étant très grands, on peut reconnaître même à l'œil nu, sur les coupes longitudinales de cette nervure durcie dans l'alcool, les fdes cellulaires dont il s'agit, sous forme de 90 JOURNAL DE BOTANIQUE Stries dont l'aspect plus sombre est dû à la coagulation du con- tenu. Souvent, elles sont gonflées par l'abondante substance albuminoïde qu'elles renferment. Les réactions du contenu sont semblables à celles du latex ; la coloration par le réactif de . Millon se montre même d'un rouge plus foncé, à cause de l'épais- seur des cellules. Quelle est la nature de cette substance albuminoïde, dont les caractères microchimiques sont à la fois ceux du contenu des cellules à myrosine chez d'autres plantes et du latex des divers organes chez les Papayers ? L'opinion qui semble de prime abord la plus vraisemblable est de considérer ces éléments particuliers chez les Carïca et le Vasconcellea comme des cellules à myro- sine ; d'autant que la feuille des trois espèces étudiées possède une action très énergique sur le myronate, tandis que son latex doit être tout aussi inactif sur ce glucoside que celui de la tige ou de la racine, ainsi qu'on peut d'ailleurs s'en assurer en recueil- lant ce suc sur la section du pétiole ou des grosses nervures. Mais, pour être plausible, l'hypothèse n'en est pas moins infir- mée par les faits suivants. Tout d'abord, les cellules en question sont fort rares dans la feuille du C. Papaya, qui est pourtant aussi active sur le myronate que celles des deux autres espèces. En outre, si elles étaient réellement le siège de la myrosine, la nervure médiane de la feuille du Vasconcellea, où elles sont à la fois grosses et nombreuses, devrait décomposer énergiquement le myronate. Or, en faisant agir sur ce glucoside, dans plusieurs expériences, o gr. 50 du tissu de cette nervure, je n'ai observé, après trois heures à 50°, qu'une très faible odeur d'essence de moutarde, qui n'augmentait pas dans l'espace de douze heures ; tandis que nous savons que 0,10 du limbe suffisent à donner, dans les mêmes conditions, une odeur très forte au bout de cinq minutes. Un autre fait doit être signalé, qui peut contribuer à éclairer la question : c'est la relation de ces cellules particulières avec les laticifères. Elles m'ont toujours paru situées au contact d'une ou plusieurs branches du réseau laticifère. En les étudiant de préférence dans la grosse nervure foliaire du Vasconcellea, on voit que, tantôt elles sont en contact sur tout ou partie de leur longueur avec une branche laticifère qui leur est parallèle, tan- tôt c'est une courte ramification d'une branche située à peu de L. GuiGN'AKD. — Sur certains principes actifs des Papayacées. 91 distance qui vient s'appuyer contre leur membrane. Lorsqu'elles forment une file composée de plusieurs cellules, il y a toujours au moins une cellule de cette file qui est en rapport avec une branche du réseau laticifère. Il est bien évident que, pour étu- dier cette relation, il faut avoir soin d'examiner des coupes assez épaisses, fortement colorées par Féosine, sans quoi les éléments laticifères pourraient avoir été enlevés ou resteraient inaperçus, à cause de leur petitesse et de la difficulté qu'il y a souvent à les suivre entre les autres éléments du parenchyme. A la surface de contact d'une cellule avec une branche laticifère, je n'ai pu voir aucune communication directe ; la membrane commune m'a toujours paru présenter le même aspect que celle des éléments ordinaires du parenchyme ; ses ponctuations ne semblaient pas différer de celles des autres membranes. Il en était de même pour les cloisons transversales séparant les unes des autres les cellules réunies en file. Au premier abord, il était naturel de penser que la relation dont il s'agit, entre ces cellules particulières et les laticifères, n'avait rien de constant ; mais l'observation répétée m'a paru conduire à une opinion contraire. Il faut remarquer aussi que l'aspect du contenu de ces mêmes cellules, traitées par divers réactifs, est le même que celui du latex dans le réseau laticifère. En le comparant avec le contenu des nombreuses cellules à myrosine que j 'ai eu l'occasion d'obser- ver chez beaucoup d'autres plantes, et malg^ré la ressemblance dans les réactions, je crois pouvoir dire qu'il ne se comporte pas, en réalité, sous tous les rapports, d'une façon absolument semblable à celui des cellules à myrosine ; et si l'on ne peut prouver par l'expérience qu'il est identique au latex, il est pro- bable qu'il n'en diffère que fort peu. Quoi qu'il en soit de la nature et du rôle des éléments en question, l'expérience, par laquelle il a été démontré précédem- ment que la nervure foliaire du Vasconcellea est fort peu active sur le myronate de potassium, vient à l'appui de cette manière de voir ; car, si les réactions de ces éléments étaient dues à la myrosine, la nervure dédoublerait énergiquement ce glucoside : or, on a vu qu'il n'en est rien. L'expérience nous a montré que, dans la graine, le tissu qui forme l'enveloppe extérieure du tégument contient une forte 92 JOURNAL DE BOTANIQUE proportion, de ferment. Ramollie et gonflée d'abord dans une très petite quantité d'eau, puis essorée, cette enveloppe traitée par le réactif de Millon montre un grand nombre de cellules colo- rées en rose plus ou moins vif. Parmi elles, il en est même qui ne représentent certaine- ment pas des éléments laticifères et qui pourtant deviennent manifestement rouges. Le ferment paraît donc exister dans beaucoup de ces cellules. Toutefois, on conçoit que, pour éluci- der complètement ce point, il faudrait pouvoir examiner des graines encore fraîches. Tels sont les résultats que m'a fournis cette étude, faite dans des conditions forcément défectueuses. Ils n'en montrent pas moins, je crois, que les Papayacées renferment deux principes analogues à ceux qu'on rencontre dans d'autres familles, avec lesquelles elles n'offrent aucune affinité botanique. Aussi long- temps qu'on en sera réduit à caractériser la myrosine par son action spécifique sur le myronate de potassium et sur les gluco- sides analogues, on devra croire à son existence chez les Pa- payers, puisque l'essence qu'ils peuvent donner se forme dans les mêmes conditions que chez les autres familles mentionnées. Il y a donc, dans les divers organes de ces plantes, deux fer- ments solubles distincts par leur action et par leur localisation : la papaïne et la myrosine. Dans un prochain travail, je montrerai quelles sont les propriétés physico-chimiques, encore peu con- nues, de cette dernière, comparées à celles des autres ferments solubles d'origine végétale. NOTE SUR LES ISOETES AMPHIBIES DE LA FRANCE CENTRALE Par M, l'abbé F. H Y. - La découverte d'Isoetes dans le Poitou, pendant le courant de l'été dernier, m'a fourni l'occasion de faire l'étude du type méconnu de VI. teuMissùna Boreau. Ces recherches, consignées dans ce recueil (n" du i^'" dé- cembre 1893), ont montré que la nouvelle localité à'Isoetes F. Hy. — Sur les Isoetes ampJtibles de la France centrale. 93 observés dans la Vienne, aux étangs de Saint-Léomer, se rapporte à la plante typique de la Flore du Centre, d'après les échantillons authentiques de l'herbier de l'auteur. Quant à l'ancienne localité classique du Ris-Chauvron (Haute- Vienne), que l'on regardait jusqu'ici comme possédant, à l'exclusion de toute autre, l'espèce de Boreau, elle a réellement fourni jusqu'à 3 espèces différentes, confondues successivement par les divers botanistes explorateurs sous l'invariable nom d'/. tenuissijna. Ainsi j'ai pu constater, parmi les récoltes d' Isoetes faites au Ris-Chauvron, les espèces suivantes : 1° Isoetes temtissiDia Boreau ; 2° /. VïoUœiY. Hy; 3° /. Chaboïssœi Nyman (iioinen). Mais une pareille révision, pour être complète, demande évi- demment à être étendue aux espèces du même genre répandues sur les régions voisines de la Brenne et de la Sologne, et qui, au début, ont toutes été confondues aussi sous la rubrique /. teiiit,is- sÏ7na Bor. Plusieurs botanistes se sont occupés de cette question, qui récemment est revenue encore devant la Société botanique, à l'occasion des découvertes faites l'an dernier. Mais nul n'a été plus mêlé à cette étude que M. Franchet, qui en a fait l'objet, le 14 novembre 1884, d'une communication résumée depuis dans la Flore du Loir-et-Cher. Comme mes propres conclusions s'écartent à beaucoup d'égards de celles admises par notre savant confrère, il est utile de rappeler ici les siennes d'abord, avant de discuter les points qui me paraissent contestables. M. Franchet commence par séparer du véritable /. temiissima Bor. les plantes étudiées par lui. Cette distinction, bien que fondée sur des caractères la plupart reconnus depuis inexacts, est pourtant la seule sur laquelle nous pourrons demeurer d'accord. Mais, aussitôt cette séparation admise, M. Franchet répartit les plantes solognotes entre deux espèces : celles qui ont un voile plus ou moins complet sont rattachées à 1'/. velata Braun, tan- dis que les autres, à voile atrophié, sont rapportées à VI. ad- spersa du même auteur. Il faut remarquer que notre confrère n'est plus aussi affirma- 94 lOURNAL DE BOTANIQUE tif, quand il s'agit de se prononcer sur la distinction spécifique de ces deux types ; il convient même de retenir surtout de son étude la phrase finale, qui semble bien résumer sa jDensée : « Malgré tout le respect dû à l'autorité d'Al. Braun, dit-il, je me permettrai de joindre aux espèces réductibles VJ. adspersa, dont l'autonomie n'est établie que sur un caractère éminemment variable, et que son auteur n'a peut-être conservé que par excès de tendresse paternelle. » (Z^. c, p. 350.) Cette remarque sera le point de départ de la présente argu- mentation. Il n'est que trop vrai, le caractère tiré du voile ne peut fournir souvent que des indications douteuses. J'ai eu l'oc- casion de faire la même remarque à propos de ma nouvelle espèce /. Viollasi, où cet organe peut montrer tous les états de développement. Mais, en revanche, des observations multipliées sur cette es- pèce et ses congénères m'ont démontré la fixité absolue d'un autre critérium trop négligé, et qui parait de nature à fournir ici les divisions de premier ordre. Je veux parler des cellules épidermiques à parois épaisses et teintées de rouge-brun que l'on trouve dans certains types et réparties sans ordre apparent au milieu de leurs voisines à parois demeurées minces et inco- lores. Ainsi que je l'ai fait remarquer dans ma note sur VIsoetes tenuissima, cette espèce est constamment dépourvue de ces cel- lules, tandis qu'on les observe toujours dans 1'/. Vïollasï. Ces cellules, souvent alignées en séries, forment à l'œil nu comme de petites taches linéaires développées surtout à la page dorsale des gaines foliaires, et notamment vers la partie supé- rieure (i). M. Franchet semble admettre à cet égard une variation com- plète et désordonnée dans les plantes de Sologne, puisque dans sa note se trouvent indiqués un /. velata « lineolis fuscïs desti- iuta » et une variété Perreymoiidi « lineolis fuscis plus iniiiiis conspersa ». D'autres botanistes, n'observant les organes qu'à la loupe, ont pu faire pareille méprise; j'ai reçu tout récemment, par exemple, de M. Lloyd, le vétéran bien connu des botanistes de l'Ouest, une nombreuse série ôUsoetes provenant des récoltes I. Ces cellules, insensibles à l'action des sels ferriques, ne sont pas tannifères, comme on pourrait le croire à leur aspect. Leurs parois ne sont pas non plus lignifiées, mais seulement subérisées. F. Hy. — Sur /es Isoetes amphibies de la France centrale. 95 de M. E. Martin, avec cette mention écrite de sa main « avec ou sans linéoies brunes ». J'ai voulu voir attentivement quel était, dans le cas spécial des plantes du Loir-et-Cher, la valeur d'un caractère qui m'avait fourni de si précieux renseignements pour les espèces du Poitou, et mes observations ont abouti à un résultat inattendu. Toutes les plantes de la Sologne et de la Brenne que j'ai pu examiner, même celles désignées par les collecteurs comme privées de taches linéaires, m'en ont montré des traces significatives. Souvent il arrive, en effet, que les feuilles externes n'en mon- trent pas de visibles, soit qu'elles n'en aient jamais possédé réel- lement, soit que la résorption partielle des tissus ait fait dispa- raître ces marques superficielles, mais en poussant l'investigation jusqu'au centre du bourgeon foliaire, on arrive à des feuilles parfaitement intactes, et j'ai toujours constaté sur elles la pré- sence des cellules épidermiques colorées, parfois même mar- quées d'autant mieux que l'organe était plus jeune. Dans ces conditions, je n'hésite pas à voir un type unique et bien défini dans les Isoetes du Loir-et-Cher, revenant ainsi, bien plus près qu'il ne semble, à la pensée intime de l'auteur de cette Flore. Mais là où je m'écarterai tout à fait de son avis, c'est quand il s'agira de donner un nom à la plante. M. Franchet n'hésitait pas à y voir une forme européenne amoindrie de 1'/. velata d'Afrique, Je ne puis me ranger à cette opinion : 1° parce que la plante algérienne a les macrospores plus grosses du double en- viron, 2'^ parce que, surtout, elle est toujours dépourvue de ma- cules épidermiques. Doit-on, d'autre part, y voir une forme de 1'/. adspej^sa BraunPLes cellules tachées de l'épiderme indiquent bien sans doute un rapprochement dans ce sens, mais il existe par ailleurs entre les deux plantes un caractère tiré des microspores qui me paraît différentiel. Dans l'espèce provençale de Saint-Raphaël (Var), les mi- crospores couvertes de petits tubercules espacés et peu saillants conviennent bien au véritable /. adspersa, contrairement aux conclusions de M. Franchet; aussi doit-on en revenir sur ce point à l'ancienne appréciation communément admise. Quant à la plante du Centre, les longues épines à la surface des micro- 96 JOURNAL DE BOTANIQUE Spores dénotent certainement un type spécifiquement distinct, • qu'il est facile de désigner, puisque Nyman s'est chargé pré- cédemment de le faire. Cet 1. Chaboissœi n'a aucun rapport sans doute avec 1'/. Boryana, auquel le rattache l'auteur alle- mand; il appartient même indubitablement à une tout autre section; néanmoins il convient d'en retenir le nom, puisque sans aucun doute il a été attribué à la plante trouvée dans l'Indre. Pour résumer les deux notes précédentes relatives aux Isoe- tes, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : 1° Les diverses espèces à'Isoetes amphibies croissant dans la France centrale, qui ont été primitivement confondues sous le nom collectif d'/. tenuïssima, comprennent de fait : — Le véritable /. temtissima Boreau découvert d'abord au Ris-Chauvron (Haute- Vienne), par l'abbé Chaboisseau, en 1847, puis retrouvé à Saint-Léomer (Vienne), par M. l'abbé Violleau, en 1893. — L'/. Vwll^ï F. Hy, confondu avec le précédent à l'étang du Ris-Chauvron, notamment dans la récolte publiée par M. Ha- riot dans les Exsiccata de la Société pour l'étude de la Flore Française en 1893, n° 219. — L'/. Chaboissasi Nyman, largement réparti sur les régions de la Brenne et de la Sologne, mais qui, une fois au moins, à ma connaissance, s'est montré aussi à l'étang du Ris-Chauvron, ré- colté par Durieu (i). 2° On ne trouve dans le centre de la France ni 1'/. velata Braun, ni 1'/. adspersa Braun, comme l'admettent les auteurs les plus récents qui ont écrit sur la Flore de cette contrée. 3° L'/. adspersa se retrouve pourtant en France, sur le lit- toral méditerranéen de Provence : c'est à cette espèce, et non à une variété de 1'/. velata, que doit se rapporter la plante de Saint-Raphaël (Var). 4° L'/. velata typique ne semble pas avoir été jamais encore observé sur le sol français. Afin de permettre la comparaison de ces différents types, je termine par un tableau général des espèces françaises à'Isoefes (avec 1'/. velata)^ où les caractères de sections et d'espèces seront établis suivant les lois d'une bonne hiérarchie. I. C'est par méprise que, dans ma première Note, j'ai rattaché cette plante à 1'/. VioUasi. F. Hy. — Suy les Isoetes amphibies de la France centrale. 97 ISOETES. i''''Sect. AQUATICM Braun. — Plantes toujours submergées; feuilles sans hypoderme, ni stomates, et jamais modifiées en phyllo- podes. I. lacustris L. — Macrospores irrégulièrement muriquées; feuilles semi-cylindriques. I. Brochoni Motelay. — Macrospores couvertes de tubercules obtus; feuilles cylindracées. I. echinospora Du Rieu. — Macrospores couvertes d'aiguil- lons ; feuilles comprimées. 2* Sect. AMPHIBIyE'Qxa.Vin. — Plantes alternativement submergées et exondées ; feuilles pourvues de stomates et ordinairement de faisceaux hypodermiques, non modifiées en phyllopodes. A. — S. -sect. Adspersœ. — Epiderme de la gaîne des feuilles marqué de linéoles brunes. Voile variable. a. — Feuilles sans fibres hypodermiques, à lacunes étroites, à bords membraneux courts, recourbées-arquées en dehors. I. Viollaei F. Hy. b. — Feuilles pourvues d'hypoderme, à lacunes larges, à bords ' membraneux remontant très haut le long du limbe, dressées ou peu recourbées. I. Chaboisssei Nyman (iiomen). — Microspores couvertes d'épines saillantes. I. adspersa Braun. — Microspores à tubercules peu saillants, B, — S, -sect. Velatœ. — Epiderme foliaire sans linéoles brunes ; voile souvent développé et presque complet. Macrospores à tuber- cules espacés, inégaux, et plusieurs volumineux. I, tenuissima Boreau. — Bulbe grêle et fragile; macrospores ne dépassant pas 0,3 mm. dediam.; microspores épineuses. I. velata Braun. — Bulbe compact; macrospores de 0,4 à 0,6 mm. ; microspores épineuses. I. Boryana Du Rieu. — Bulbe compact; macrospore de 0,3 à 0,4 mm. de diam. ; microspores lisses ou tuberculeuses, non épineuses. C. — S. -sect. Setaceag. — Epiderme sans linéoles brunes ; voile pres- que nul ; macrospores à surface rugueuse, farineuse, sans tu- bercules saillants. I. setacea Delille. — Ligule allongée; bords membraneux de la feuille étroits et s'élevant peu le long du limbe. 98 JOURNAL DE BOTANIQUK 3^ Sect. terrestres Braun. — Plantes jamais submergées; feuilles pourvues d'hypoderme et de stomates, les externes persis- tantes sous forme de phyllopodes noirâtres et indurés; voile complet. I. Hystrix Du Rieu. — Phyllopodes à prolongements très iné- gaux, les latéraux souvent en forme de longues cornes; mi- crospores épineuses; macrospores tuberculeuses. I. Durisei Bory. — Phyllopodes tronqués à prolongements courts; microspores légèrement tuberculeuses; macrospores scrobiculées. NOTES BIOLOGIQUES SUR LES POTAMOGETON (Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. Lorsque le Pot. pusillus est dépourvu de fleurs ou de fruits, il ressemble beaucoup au P. trïclioides , si bien que dans beaucoup de Flores on les considère comme appartenant à une même espèce. Le P . pJLSillus peut aussi produire en grande abondance des boutures hibernantes en forme de bourgeon compact, mais les deux ou trois feuilles étroites et raides qui, dans le/', trïchoides, précèdent le bourgeon proprement dit, sont remplacées ici par des feuilles un peu plus courtes que les feuilles ordinaires, mais qui possèdent la même largeur et la même structure. Les entre-nœuds qui leur correspondent sont légèrement plus épais que les entre-nœuds inférieurs; ceux du bourgeon proprement dit sont également un peu plus épais. Les ligules jouent encore ici un rôle important, mais le plus souvent au lieu de recouvrir les petites feuilles du bourgeon suivant toute leur longueur, elles en laissent l'extrémité libre, celle-ci s'écartant un peu vers l'extérieur, de sorte que le bourgeon est moins régulier, moins lisse. Sur une coupe faite deux entre-nœuds au moins au-dessous du bourgeon, la structure de la tig-e correspond complètement à celle qui a été décrite pour le P. trïchoides . Dans l'entre-nœud inférieur au bourgeon, la paroi extérieure de l'épiderme est un peu plus épaisse que dans le cas précédent, et la cuticule plus développée; presque tous les canaux aérifères sont limités par une assise sous-épidermique, les paquets fibreux sont encore C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamog-eton. 99 bien développés, rendoderme est peu épaissi, mais bien lignifié. Toutes les cellules sont g-orgées d'amidon. Dans le premier entre-nœud appartenant au bourgeon, l'épiderme n'a plus qu'une très mince cuticule ; les paquets fibreux sous-épidermiques li- gnifiés sont encore présents, mais le parenchyme est plus com- pact, les cellules plus nombreuses; le parenchyme, en multi- pliant ses cellules, augmente sa capacité d'emmagasinement de l'amidon; l'endoderme, subérifié sur tout le pourtour, n'est plus épaissi. Dans le deuxième entre-nœud du bourgeon, le paren- chyme est encore plus compact que dans l'entre-nœud précé- dent ; les paquets fibreux sont indiqués seulement par des cel- lules non épaissies, non lignifiées, et remplies d'amidon comme leurs voisines; elles ont atteint toute leur différenciation et ne s'épaissiront plus, même pas sur la plante provenant de la ger- mination de la bouture. L'endoderme n'est plus subérifié que sur le milieu des parois radiales. Cette structure reste la même jusqu'au sommet du bourgeon. Bien que les paquets fibreux n'existent plus comme tels, ils sont cependant indiqués dans le P. pîisïllus, tandis qu'ils disparaissent complètement dans le P. irïchoides. J'ai retrouvé cette même particularité sur des exemplaires récoltés en Amérique. M. Morong (i) {loc. cit. p. 41) a séparé du P. piisilhis L. la variété major Pries, pour en faire le P. major (Fries) Morong. Il signale chez cette espèce la présence de bourgeons hibernants, semblables à ceux du P. piisilliis, mais moins communs. Le même auteur reconnaît quatre variétés de P. pusillus : Panormitamis (Biv.) Movong^ polyphyliics Morong, eloiigattis Bennett et Stur- rockii Bennett, en plus de la forme type ou var. vulgarïs Fries. Deux d'entre elles seulement posséderaient des boutures ; la var. polyphylhis ne fleurirait pas, mais serait abondamment pourvue de boutures. Il me paraît probable cependant que toutes doivent produire des boutures, quand les circonstances extérieures s'y prêtent. Le Manual of the Botany d'Asa Gray (2) signale à propos du 1. Th. Morong, The Naiadacese of north America (Memoirs of the Torrey Botanical Club, 1893). D'après M. A. Bennett (Journal of Botany, 1893, p. 185) ce nom de P. iiiajor devrait, d'après la loi de priorité, être remplacé par celui de P. Friesii Ruprecht. Je cite cette rectification incidemment, ne m'occupant pas ici de la synonymie des Potamogeton, d'ailleurs extraordinairement compliquée. 2. Asa Gray, Manual of the Botany of the Northen United States, 5' édit., 1867, p. 489. loo JOURNAL DE BOTANIQUE P. pusi'llus, et avec un point de doute, une variété américaine geimm'par7is, d'après des exemplaires de l'herbier de Robbins. Elle ne donnerait que très peu d'épis, toujours interrompus, de 3 à 6 fleurs, et les fruits n'arriveraient jamais à maturité; par contre, les bourgeons propagateurs seraient très nombreux, et à eux seuls multiplieraient la plante. M. Morong [loc. cit. p. 47) a cependant trouvé des fruits, mais ils sont excessivement rares, « semblables comme forme et comme taille à ceux du P. pusïl- bis, si ce n'est qu'ils sont plus aplatis et quelque peu imprimés sur les côtés », et il a élevé cette variété au rang d'espèce, Pot. geminiparus (Robbins) Morong. J'en ai eu entre les mains des exemplaires qui m'ont été envoyés par M. Farlow et par M. Mo- rong. Certains d'entre eux sont longs (ils peuvent atteindre quatre pieds, d'après M. Morong), grêles, à nœuds espacés, tous les sommets se terminant en bourgeon hibernant; leur base, radicante, n'est pas ramifiée, et provient de l'allongement direct de la bouture ; leur aspect général rappelle beaucoup celui du P. pîisilhis. D'autres sont très courts, à feuilles plus sombres, ont seulement 10 à 15 centimètres de long (fig. 18), également porteurs de boutures qui sont plus grosses, mais les tiges prin- cipales sont supportées par une tige rampante très courte, sur laquelle je n'ai pas pu reconnaître la ramification. Il doit y avoir là des variations que les différences dans la hauteur de l'eau, entraînant des modifications dans la longueur des individus, sont insuffisantes à expliquer. Les feuilles qui précèdent le bourgeon proprement dit ne sont pas plus modifiées que dans le P. pusïllîis^ elles sont aussi larges et aussi minces que dans les feuilles ordinaires ; celles-ci ont la même structure que les feuilles des P. tricJioides et P. pu- sillus. La structure de la tige correspond également à celle des espèces précédentes; dans le bourgeon, on retrouve la même multiplication des cellules du parenchyme, mais sans la moindre trace de paquets fibreux, absolument comme dans le P. tri- cJwides. Ainsi, par les feuilles extérieures au bourgeon, cette es- pèce se rapprocherait plus du P. pusïlbis, tandis que la dispa- rition totale des paquets fibreux dans les entre-nœuds du bour- geon est un caractère commun avec le P . iricJioides . Les feuilles incluses dans le bourgeon hibernant ne portent point d'ouverture apicale, même après la germination. Tandis loi C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. que dans les plantules de g^ermination du P. trichoides on ne trouvait à la base que 2 ou 3 feuilles restées courtes, il y en a 6 dans le P. gemim'pai^iis ; au-dessus de celles-ci, les feuilles ont leurs caractères normaux. Je n'ai pas observé de plantules de germination du P. pusi'lhis, mais d'après l'aspect général Fig. 18. — P. gemmipariis. — Individu de petite taille, porté par une partie horizontale, et muni de sept boutures. (Réd. env. 1/3.) du bourgeon, je suis très porté à croire que les feuilles courtes y sont aussi nombreuses que dans le P. geimmparus . Parmi les espèces voisines des précédentes, dans lesquelles M. Morong a trouvé des boutures semblables, il faut citer les Pot.foliosus Raf. {P. pmtct'florîis Pursh) et Pot. rtiù'lus Wolfg. Le P. Vaseyi Robbins appartient à la section des Dïversi- folii; la majeure partie de ses feuilles sont submergées, étroites, I02 JOURNAL DE BOTANIQUE et les feuilles nageantes forment seulement un petit bouquet au moment de la floraison. Quand la plante est dépourvue de ses feuilles nageantes, elle présente la plus grande ressemblance avec les P. pîisillus et P. trichoides. M. Morong a remarqué qu'elle possède des bourgeons hibernants ; ceux-ci se dévelop- pent sur les individus à feuilles étroites et particulièrement sur ceux qui sont profondément submergés et ne viendront pas fleu- rir à la surface; les exemplaires à feuilles étroites que je possède portent des boutures semblables à celles du P. piisil- lus, mais très grêles ; l'un d'eux est encore muni à sa base de la bouture qui lui a donné naissance, et plusieurs, portant des racines, ne sont pas ramifiés à leur base. Le P. acutifolius Link possède aussi des boutures com- parables, mais non identiques, à celles des espèces du groupe précédent. La tige étant très aplatie au lieu d'être arrondie, et les feuilles étant plus larges, il en résulte que le bourgeon hibernant a une section plus ou moins rectangulaire au lieu d'être arrondie. J'ai récolté cette espèce en abondance dans deux localités, à Blanquefort, près Bordeaux, en juillet 89, et à Charvieu, près Lyon, en juillet 93 (i); les tiges, dont beaucoup étaient brisées et flottaient à la surface de l'eau, se terminaient pour la plupart par un bourgeon plus épais que les bourgeons végétatifs ordinaires. Les feuilles qui composent le bourgeon hibernant arrivent à peu près toutes à la même hauteur, mais celles du centre sont cependant un peu plus hautes, dépassent parfois d'un demi- centimètre les feuilles extérieures ; elles sont un peu plus étroites et moins longues que celles qui précèdent le bourgeon ; elles sont enveloppées par les ligules successives, mais de manière que leur sommet dépasse un peu celles-ci. Tandis que les hiber- nacles des P. trichoides, P. pîisilhis, etc., sont durs, solides, résistants, ceux du P. actctifolius sont moins fermes; si on les froisse entre les doigts, on sépare assez facilement les feuilles qui les composent. Quand les boutures sont mûres, elles sont d'un vert plus sombre que les feuilles ordinaires ; elles se séparent de la tige, soit au nœud d'origine sur celle-ci, soit à un nœud situé à la distance de quelques feuilles au-dessous du I. M. Magnin m'a montré des exemplaires récoltés dans ses explorations des lacs du Jura et qui possédaient aussi de nombreuses boutures. C. Sauvageau. — Notes biologiques suy les Potamogeton. lo-? bourg-eon proprement dit. Si leur tige est courte, elles sont plus lourdes que l'eau et tombent au fond (fig. 19). La structure des feuilles du bourgeon, au moins des plus Fig. 19. — P. acuiifolhts. — Branche d'un individu récolté en juillet et portant trois boutures (Réd. env. 1/3.) extérieures, qui ne s'allongeront pas durant la germination, est la même que celle des feuilles ordinaires, mais elles renferment une grande quantité d'amidon. La tige aplatie du P. acutifolms présente de nombreux I04 TOURNAL DE BOTANIQUE faisceaux fibreux sous-épidermiques bien lignifiés aux points où les murs de séparation des canaux aérifères aboutissent à l'épiderme. Le fais- ceau fibreux marginal qui suit le bord des ailes de la tige est adossé à un étroit faisceau conducteur. Ces mêmes faisceaux se retrouvent aussi développés et lignifiés dans les entre-nœuds inférieurs du bourgeon hibernant; les canaux aérifères, au lieu d'être limités par l'épiderme, sont bordés par une couche paren- chymateuse simple ou double, per- mettant une plus grande accumula- tion de l'amidon de réserve. L'endoderme, à épaississements très développés dans les entre- nœuds de la tige, perd ces épaississements dès le nœud inférieur à la bouture, et bientôt ne conserve plus que la bande subérifîée caractéristique sur les parois radiales. Lorsque le cy- lindre central possède des cellules conjonctives sclérifiées, celles-ci per- sistent suivant plusieurs entre-nœuds du bourgeon. Ce sont donc les épaississements de l'endoderme qui disparaissent les premiers. Les bouturesgerment comme cel- les des F. trîchoi'des, P . geinnn'pa- rzis, etc., par allongement des entre- nœuds de la bouture ; les nœuds portent plusieurs longues racines (fig. 20). Dans les plantes de germi- nation, les faisceaux fibreux sclérifiés Fig. 20. — P. actitifolitis. — Portion inférieure d'un individu provenant de la germination d'une bou- ture. La partie supérieure a été supprimée. C. Sauvageau. — Noies biologiques sur les Potamog-eton. 105 apparaissent les premiers; c'est seulement plus haut que l'endo- derme épaissit ses cellules. Souvent les feuilles de la bouture pourrissent moins vite que celles qui sont nées au-dessus. J'ai arraché un très grand nombre d'exemplaires de P . actUijolÙLS, dont quelques-uns avaient plus de deux mètres de longueur ; je n'ai jamais vu de ramifications aux nœuds inférieurs ni de ramification en sympode rampant en aucun point de la longueur de la tige. Chaque feuille de la bouture hibernante possède à son aisselle, et très bien protégé par la ligule, un minuscule bour- geon, mais que je n'ai jamais vu se développer. Bien que la bouture appartienne à un type un peu différent de celui du P . trichoïdes, on peut donc dire que les choses s'y passent de la même façon. Comme dans cette espèce aussi, et comme chez le P. pectïnatîis ^ on trouve souvent un seul rameau à l'aisselle des feuilles végétatives, mais les nœuds supérieurs en portent souvent deux et trois, le plus rapproché de l'axe naissant le premier. Le défaut de ramification de la base est donc compensé par une ramification abondante des parties plus élevées. Je n'ai pas étudié le P. obtusifolius Mertens et Koch au point de vue de la ramification ni des boutures. D'après Irmisch {loc. cit. p. 22), il possède un rhizome et des pousses de réserve; la partie rampante pourrirait à l'automne, et par conséquent ne servirait pas à conserver la plante durant l'hiver. Irmisch ne l'a d'ailleurs vue qu'en grande partie décomposée ; elle porterait parfois à son extrémité, au lieu de la pousse dressée habituelle, un gros bourgeon d'environ deux pouces de longueur, formant un corps allongé, comprimé, tétragone, s'atténuant au sommet et à la base {loc. cit. pi. II, fig. 47), dont le côté large corres- pond à la surface des feuilles et le côté plus étroit au bord des feuilles, et que l'auteur considère comme un bourgeon hibernant. Beaucoup de tiges dressées formaient au sommet de leurs ra- meaux des bourgeons semblables. Il me paraît possible que l'auteur ait fait ici quelque confu- sion ; la grande ressemblance des rares boutures signalées sur la tige rampante avec les nombreuses boutures qui terminent les ramifications de la tige dressée tient peut-être à ce qu'elles pro- viennent de quelques-unes de celles-ci, tombées sur le sol. Mais je ne voudrais rien affirmer. Je dois dire seulement que le para- io6 JOURNAL DE BOTANIQUE graphe du livre d'Irmisch qui concerne le P . obtusïfolms est écrit avec une moins grande précision que les autres, et que le dessin qu'il donne de la bouture ne répond qu'imparfaitement à sa description. D'après Irmisch, à l'aisselle de toutes les feuilles du bourgeon hibernant de la bouture, sont aussi de très petits bourgeons, et l'auteur considère comme vraisemblable, qu'au printemps sui- vant, un ou plusieurs d'entre eux se développent pour donner de nouvelles plantes. S'il en était ainsi, les boutures du P . obtii- sifolius seraient comparables, non plus à celles des P . tricJioides , P. acutifolms , etc., mais à celles du P. crispiis. Il me paraît plus vraisemblable de supposer que ces petits bourgeons axil- laires subissent le même sort que ceux du P. acîLtifolius et ne se développent pas davantage. La description de M. Schenck (loc. cit. p. 98) ne nous apprend rien de particulier sur ce sujet, car elle est évidemment inspirée par le travail d'Irmisch, et M. Morong {loc. cit. p. 41) se con- tente de dire que le P . obttLsifolius « produit rarement des bou- tures » . (A sîuvre) -*- LES UREDINEES ET LEURS PLANTES NOURRICIERES SUPPLÉMENT {Suite.') Par M. Georges POIRAUL.T. Ombellifères. Daucus Carota . . . Angelica Peucedanum oreoselinum » parisiense » Cervaria » palustre Ferula Ferulago . . Seseli glaucum . . . Bunium Fœniculum officinale Puce. Pimpinellae Strauss. Puce. Bunii DC. Puce. Ang-eliese Schum. = Puce. buUata Pers. ^cid. AngelicaeThûm. se rattache peut-être au Puce, bullata. Puce. Oreoselini Strauss (S, U, T). — S et T apparaissent d'abord ; U se forme seul plus tard. Puce, bullata Pers. id. id. ^cid. Ferulae Rouss. Puce, bullata Pers. Puce. Bunii DC. iEcid. Ferulai (i838)=vEcid. Fœniculi (1838). G. l'oïKAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 107 Sium latifolium Urom. lineolatus Desmaz. (E). — U et T sur le Scirpus maritimus. Pimpinellasaxifraga, . . . Puce. Pimpinellae Strauss (E, U, T). Sanicula europaea Puce. Sanieulaî Grev. (E, U, T). — Il y au- rait de plus un Mcid. Saniculœ distinct. Sambucinées. Lonicera Caprifolium . . . .^cid. Perielymeni Schum. (S, E). » alpigena id. » caerulea id. RUBIACÉES. Galium sylvaticum . . » palustre. . . . Crucianella angustifolia Valérianées. Valeriana tuberosa . . » montana . . Valerianella diseoidea. Composées. Adenostyles albifrons . Petasites albus .... » niveus. , . . Homogyne alpina. . . Solidago . . . Aster trinervis î aeris Doronicum scorpioides Senecio Jacobaîa . . . nemorensis. » aquatieus. . . Cacalia atriplicifolia. . » suaveolens . . Ligularia [in hortis) . . Artemisia vulgaris . . » Dracunculus Puce. Galii Pers. id. id. Urom. Valerianae Schum. (E, U, T). id. iËeid. Valerianellas Biv. Coleosporium Sonehi Pers. (U, T). Urom. Cacalia; DC. (U, T). Puce, conglomeiata Kunze et Schm. Coleosporium Sonehi Pers. id. id. Puce, conglomerata K. et Schm. Puce. Virg-aureae DC. Puce. Cnici oleracei Desmaz. := Puce. Aste- ris Duby (T^). id. Puce. Hieraeii Schum. ^eid. Senecionis Desmaz. =: forme éeidienne du Puce. Schœleriana dont les formes U et T se trouvent sur le Carex arenaria. Coleosp. Senecionis Pers. Puce, cong-lomerata K. et Schm. Puce, sylvatiea Sehrôt. (E). — U et T sur Carex. Puce, conglomerata K. et Schm. id. Coleosp. Caealiae Magnin. Coleosp. Sonehi Pers. id. Puce. Tanaceti DC. id. io8 JOURNAL DE BOTANIQUE Achillea Ptarmica Puce. Vulpinge Magri. (E). — U et T sur Car ex. Puce. Cnici oleracei Desmaz. Puce. Millefolii Fûck. Pycnomon Aearna Puce. Tanaeeti. Cirsium laneeolatum . . . Puce. Cirsii lanceolati Schrôt. (E, T). Puce. Hieracii Schum. (U, T). Puce, dioicce Mag-n. (E). — U et T sur Carex dioica. Puce. Cnici oleracei Desmaz. (T). ^= Puce. Asteris Duby. » palustre id. Puce, dioicai Magn. (E). — U et T sur Carex dioica. » oleraceum .... id. Puce. Hieracii Schum. Puce. Cnici oleracei Desmaz. (T). = Puce. Asteris Duby. » heterophyllum . . Puce. Cirsii heterophylli Magn. f Puce. Andersoni B.^=Pucc. subteeta Rostr. f Puee. dioicae Magn. (E). » Erisithales .... Puce. Cirsii Erisithalis Magn. f Echinops Puce. Echinopis Haszl. f Puce. Hieracii Schum. Carduus tenuiflorus .... id. Centaurea nigra id. Puce. Centaurea; Mart. (S, U, T). » jacea Puce, tenuistipes Rost. (E). — U et T sur Carex tmiricata. f Puce. Hieracii Schum. (S, U, T). » Cyanus ^^id. Cyani DC. Puce, suaveolens Pers. Puce. Hieracii Schum. » montana .... Puce, montana Fiick. (E, U, T). Puce. Cnici oleracei Desmaz. (T,) = Puce. Asteris Duby. » vScabiosa .... id. ^cid. Centaureae Scabiosae Magn. » Calcitrapa . . . Puce. Hieracii Schum. » aspera id. » nicaeensis. . . . Puce. Cnici oleraeeri Desmaz. 5 napifolia .... id. {A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Merscîi, imp. i:2, PI. Denfei't-Kochereau. 8* ANNEE, N" 6. i6 MARS 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTES SUR QUELQUES PLANTES RARES, NOUVELLES ou CRITIQUES DE TUNISIE (Suite) Par M, Ed. BONNET. Iris Fontanesii Godr. et Gren. FL Fr. III, 245; Iris Xî- phium Desf. FL atl. (non L.) ; Xiphium Fontanesii Baker, En séparant de V Iris XïpJmim'L,. (Xiphmin viilgareWxW) la plante décrite sous ce nom par Desfontaines, Godron ignorait que le véritable /. Xiphïîiui est aussi répandu en Algérie que 1'/. Fontanesn\ il n'est donc pas inutile de constater que c'est bien cette dernière espèce qui existe seule dans l'herbier de la Flore Atlantique et que Desfontaines n'a point recueilli en Bar- barie \ I. Xiphùim. Dans sa Monographie des Iridées, M. Baker caractérise le Xiphiiun Fontanesii de la façon suivante : « The only appréciable mark of différence from X. vulgare, isinthe présence of a cylindrical tube betwen the perianth seg- ments and the ovary [Gardjt. Chron. 1876 p. 559) ». Il n'existe aucune figure récente de 1'/. Fontanesii^ mais cette plante me paraît assez exactement représentée dans VUor- tîis cystettensis de Basile Besler (class, sestiv, ord, 3 fol. 4 fig. 2) parmi les 1 1 figures de cette iconographie qu'Ehrhart rapporte à son I. Xiphiîmi{Beitrag.Y\l^ 139)- Golchicum montanum L. Sp. 342. En raison de l'insuffisance de la diagnose du Species, des synonymes cités et de l'indication « habitat in Hispania et Hel- vetia », les auteurs ont identifié l'espèce Linnéenne tantôt avec le C. bîilbocodioides M. B., tantôt avec le C. Bertolonii Ste.v.\ Parlatore a même cru, sans aucune preuve, qu'il s'agissait du Merendera Bulbocodizim Ram. Plus récemment, M. Baker, no JOURNAL DE BOTANIQUE dans sa Révision des Colchicacées {in Jotini. Linn. Soc. XVII, 433), a démontré que Linné avait créé son espèce sur un Col- chique qui lui avait été envoyé d'Espagne par Lœfling, lequel n'est que le C. bitlbocodioides de Marschall et des modernes. Quant au C. moniaiuLniViQ.'sS.. (non L.), les botanistes algériens s'accordaient à le considérer comme identique au C. Bertolonii Stev., ce que confirme l'étude des spécimens récoltés par Des- fontaines. Les C. inontaiuLm L. (C bitlbocodioides M. B.) et C. Beriolonii Stev. existent l'un et l'autre en Tunisie mais ils y sont rares ; le premier a été observé près de Bou-Chebka, par M. Patouillard, et le second, par le D"" V. Reboud, aux envi- rons de Beccaria. Scilla villosa Desf. FI. atl. I. 299. — FI. janvier-février. Cette belle espèce, indiquée d'abord aux environs de Khai- rouan par Desfontaines et retrouvée plus tard près de Gabès par le regretté Kralik, est assez répandue dans les sables et les lieux arides du sud de la Régence à Sfax, à Bou-Ahmran, au djebel Berda, à Bir el Ahmar, à Gafsa, entre sidi Aich et bir Mekidès, à Teboulbou, sur les bords de l'oued Magroun, entre Douiret et oued Bou-Recheb ; elle existe également aux îles Kerkenna et Djerba; dans le nord elle remonte jusqu'à Maharès. En dehors de la Tunisie, le 6*. villosa n'a été mentionné qu'aux environs de Tripoli par Dickson i^Bot. Mag. 1833 tab. 32 II) et encore cette station est-elle douteuse, la plante n'y ayant plus été revue depuis cette époque. Gagea fibrosa R. et S. Syst. VII, 552 ; D. R. Ail. FI. Alg. tab. 45 bis fig. 3 ; Ornithogalum fibrosum Desf. FI. atl. I, 294 tab. 84. Espèce créée sur une plante des environs de Khairouan ; les échantillons conservés dans l'herbier de Desfontaines sont pré- cisément ceux qui ont servi de modèle pour la planche 84 du Flora atlantica. Je ne connais, dans toute la Régence, aucun Gagea qui concorde absolument avec la figure de Desfontaines ; mais, malgré les différences qui existent entre V Ornithogalimi fibrosuvi de la Flore Atlantique et le Gagea fibrosa tel qu'il est représenté dans l'Atlas de la Flore d'Algérie, il me paraît Ed. Bonnet. — Sur quelques plantes rares de Tunisie. m impossible de séparer ces deux plantes ; la première de ces figures a été faite sur des individus imparfaitement développés et dont la préparation laissait à désirer; pour la seconde, elle résulte de la combinaison de deux échantillons différents : à l'un, le dessinateur a emprunté seulement la bulbe, à l'autre toutes les parties aériennes, celui-ci ne présentant pas, dans ses org-anes souterrains, d'une façon bien évidente, la dispo- sition des fibres radicales qui est, il faut le reconnaître, le principal et presque l'unique caractère distinctif des G.fibi'-osa et arvensis ; au reste, lorsqvie le G. arvensis croît dans les sables arides, ses fibres radicales ont une tendance manifeste à s'indurer et à se contourner autour de la bulbe, sans cependant l'enve- lopper complètement comme dans les G. fîbrosa R. et S. et G. GranaielliVzxX. [G. inauritanica D. R.). Allium odoratissimum Desf. FI. atl. I, 289 tab. 83 et herb. ! Plante bien voisine de VA. rosetun L. dont elle ne serait, suivant M, Cosson (in Bull. Soc. bot. XXII, 50), qu'une va- riété; indiquée par Desfontaines aux environs de Gafsa et de Tozzer, a été retrouvée dans l'oasis de Metrech par A. Letour- neux. Des divers caractères mentionnés dans la Flore Atlan- tique, celui des tuniques extérieures de la bulbe criblées de pores se retrouve également chez VA. roseiim végétant dans les sables; j'ai de même, quoique plus rarement, observé VA. ro- seîLin avec des feuilles linéaires-charnues et des fleurs blanches ; restent, pour caractériser VA. odoratissiimim., la forme des divisions périgonales, assez inexactement figurées par Desfon- taines, et la longueur des étamines ; je ne mentionne que pour mémoire l'odeur suave des fleurs, signe trop fugace et impos- sible à constater sur le sec. Rœmer {Sysf. VII, 1131), Kunth {Emuji. V, 440) et plus récemment Regel {^Alh'or. monogr. n° 75) ont à tort confondu, avec VA. odoratissimiLin Desf., VA. deseriovîtm Fortsk,, espèce bien différente que MM. Ascherson et Schweinfurth considèrent comme spéciale au désert oriental d'Egypte; par suite de cette confusion. Regel a été amené à classer les A. roseicm L. et odoratïssimiun Desf. dans deux sections différentes, en sépa- rant ces plantes si affines par une série de 140 espèces ; la pre- 112 JOURNAL DE BOTANIQUE mière conserve sa place dans la section MoHuin, tandis que la seconde est reléguée dans la section Schœnoprasitm (cf. Allio- rum adhuc cognitorunt inonographia n°® 75 et 218, vciActa Hort. Petropol. III). (A suivre.) NOTES BIOLOGIQUES SUR LES POTAMOGETON (Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. P. perfoliatus L. A la fin de l'automne, les tiges dressées et les tiges rampantes du P . perfoliatus meurent et pourrissent, même avant l'arrivée des gelées, qu'elles aient fleuri ou non. Souvent, les individus d'arrière-saison sont très grêles. Les entre-nœuds antérieurs du rhizome, plus gros et plus courts que ceux qui les précèdent, d'un blanc jaunâtre, portant de une à cinq pousses dressées, courtes, blanches, courbées, constituent une bouture persistant durant tout l'hiver (fig. 21). Tout se passe comme si les bran- ches feuillées qui se développent en automne, au lieu d'être des- tinées à produire des fruits au même titre que les tiges estivales, n'avaient d'autre rôle que de prolonger la période d'assimilation, et de permettre l'accumulation des réserves dans les boutures. Si, à la fm de la végétation, ou après les gelées, on remue le sol dans lequel croissait le P . perfoliahts , on trouve les parties rampantes et dressées complètement pourries ; les boutures seules persistent, raides, cassantes, et dès qu'elles sont extraites du sol, elles viennent flotter à la surface de l'eau. Lorsque ces boutures restent enfouies dans le sol, sous l'eau, elles sont plus ou moins protégées, au moment des froids, par l'épaisseur de la glace qui les recouvre. Elles sont cependant assez résistantes ; ainsi, des boutures retirées du sol, et aban- données flottantes à la surface de l'eau, furent englobées dans la couche de glace qui se forma peu après et y restèrent pendant trois jours. Puis, on brisa la glace, et une fois que les boutures furent débarrassées de celle qui les enveloppait, les unes furent abandonnées dans l'eau à la température du laboratoire ; elles commencèrent à germer après quatre ou cinq jours; les autres, une douzaine environ, furent portées dans l'étuve à 30", et vingt-quatre heures après elles commençaient à germer C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamog-eton. II- J-,".'- G^n^r Fig. 21. — P. ferfoliatus. — Individu d'arrière-saison, récolté eu novembre au parc de la Tête-d'Or. Les deux tiges dressées et la partie de la tige rampante qui leur correspond sont destinées à pourrir sans fleurir. La bouture de l'extrémité antérieure, plus grosse, porte trois pousses dressées, mais que> le dessin représente trop droites; elles sont en réalité arquées, à convexité tournée en avant. (Réd. env. 1/3.) 114 JOURNAL DE BOTANIQUE (fig. 22). Les pousses de la bouture perdent de leur courbure, les feuilles écailleuses qui recouvrent leur sommet s'écartent, s'épanouissent, et les feuilles parfaites apparaissent dès le troi- sième jour de la mise à l'étuve. Dans les germinations de boutures, la pousse dressée la plus ancienne est celle qui se développe la première, mais plus tard les autres la dépassent souvent en vigueur. C'est seule" ment assez tardivement que le bourgeon situé à l'aisselle de la 2° feuille de la dernière génération de la bouture s'allonge pour continuer le rhizome. Les nœuds inférieurs de chacune des nouvelles tiges dressées portent une couronne de racines couvertes de poils absorbants ; ceux de la tige rampante de la bouture en restent très souvent dépourvus. C'est généralement à l'aisselle de la 5*^ ou de la 6^ feuille écailleuse que se déve- loppe la première ramification en sympode. J'ai recommencé plusieurs fois l'expérience de boutures prises dans la glace, et j'ai toujours vu une germination très rapide dans l'étuve à 30". Toutefois, comme je l'ai dit précédemment, aucune des boutures que j'ai portées à — 15° n'a résisté à cet abaissement de température ; peut-être l'expérience avait-elle été faite trop brusquement. Anatomie. — La tige dressée, considérée au milieu d'un entre-nœud, possède sous l'épiderme une assise sous-épidermique et plusieurs rangées de canaux aérifères ; les faisceaux corti- caux sont constamment absents. Les cellules de l'endoderme, épaissies en O, laissent assez fréquemment des places perméa- bles suivant lesquelles les cellules sont simplement subérifiées sur leurs faces radiales. Le cylindre central comprend huit fais- ceaux. Les deux faisceaux du plan médian (foliaires) sont les plus importants ; l'un, plus fort que l'autre, s'avance davantage vers l'intérieur, et est entouré par trois masses libériennes, une externe et deux latérales ; l'autre possède une seule masse libé- rienne externe. De chaque côté, sont trois faisceaux libéro- ligneux, bien distincts l'un de l'autre. Celui de ces trois fais- ceaux qui est au milieu (foliaire) fait souvent saillie à l'exté- rieur et déforme le pourtour du cylindre central. Chacun de ces faisceaux est bordé intérieurement, et aussi dans le péricycle, par quelques cellules épaissies et lignifiées. C. Sauvageau. — Noies biologiques sur les Potamog-eton. 115 La structure de l'écorce du rhizome est semblable à celle de latÎQfe dressée. Un certain nombre des éléments de l'endoderme sont subérifiés sur tout leur pourtour. Les deux faisceaux du plan médian sont presque toujours égaux l'un à l'autre, celui qui dans la tige dressée avait trois groupes libériens n'en ayant Fig. 22. — P. pcrfoliatus. — Etats successifs de la germination des boutures obtenue à l'étuve au laboratoire, en janvier. (Malgré la diflférence d'aspect de ces premières feuilles, elles appartiennent bien à la même espèce et aux mêmes individus que celles de la figure précédente.) (Réd. env. 1/3.) plus qu'un externe. Enfin, il est très fréquent, mais non cons- tant, que deux des trois faisceaux latéraux se fusionnent ensem- ble, de sorte que le cylindre central possède un total de six faisceaux au lieu de huit. Chacun d'eux possède, sur son bord interne, quelques cellules conjonctives épaissies et lignifiées, mais moins fortement que dans la tige dressée. ii6 JOURNAL DE BOTANIQUE La structure des pousses des boutures est la même que celle des tiges dressées, sauf que les parois endodermiques sont su- bérifiées sans être épaissies, et que les cellules conjonctives lignifiées du cylindre central sont absentes. L'écorce de la partie rampante des boutures présente parfois une double assise sous- épidermique, et un dédoublement des cellules des murs de sépa- ration des canaux aérifères, mais parfois aussi ces modifications ne se présentent pas, et la structure est alors la même que celle d'un rhizome ordinaire. L'endoderme est également subérifîé ; le cylindre central présente parfois six faisceaux comme dans le rhizome, mais souvent les parties libériennes des faisceaux laté- raux sont fusionnées ; les parties ligneuses se fusionnent aussi, ou, quand elles sont indépendantes, sont peu distinctes ; il y a donc en tout quatre faisceaux ou tendance à la réduction à quatre faisceaux. Tous les éléments parenchymateux des boutures sont gorgés d'amidon. J'ai observé sur le P. polyg'onifolius Pourr. des boutures absolument comparables comme forme et comme dimensions à celles du P . perfoliatiis ; ces boutures, séparées de leur plante mère, n'auraient pu, extérieurement, être rapportées sûrement à une espèce plutôt qu'à l'autre. Je n'ai pas étudié le P. fluitans Roth, mais Royer (loc. cit., p. 520) considère la présence des boutures comme l'un des caractères qui séparent cette espèce du P . natans : « A l'extré- mité des ramifications du rhizome du P . flicïtaiis, il se déve- loppe en automne un groupe de 4 ou 5 bourgeons très rappro- chés, subdigités, à écailles fauves, épaissies et fragiles-crustacées. C'est par ces bourgeons que la plante continue au printemps sa végétation. » P. lucens L. Le P. lîicens est, de toutes les espèces que je connais, celle dont la partie rampante végète le plus profondément; il faut souvent fouiller le sol à plus de 50 centimètres pour retirer les rhizomes. Pendant la période de végétation active, les entre- nœuds rampants sont longs, cylindriques, avec un anneau de racines à chaque nœud. Les tiges dressées, dans leur portion C. Sauvageau. — Notes biologiques sicr les Potamogeton. Ji7 qui traverse le sol, portent aussi une couronne de racines aux nœuds. Si l'on arrache un rhizome en novembre avec suffisamment de précautions pour l'obtenir entier, on constate que les dernières générations , se terminant par les tiges feuillées, ont généralement les entre-nœuds de leur partie rampante moins longs que ceux des générations plus anciennes. Enfin, les générations les plus jeunes (2, 3, 4 successives) ont un aspect tout différent; les entre-nœuds rampants sont courts, épais, trèsraides et très cas- Fio-. 2^. — P. liicens. — Deux boutures dessinées d'après des exemplaires récoltés en 1889 au Jardin botanique de Bordeaux. sants, rétrécis aux nœuds (fig. 23) ; on en trouve même sur cer- tains exemplaires dont la longueur ne dépasse pas la largeur; les écailles rt', b, a\ b\.., trop étroites, n'enserrent qu'imparfaite- ment la tige, elles sont souvent brunes ou noirâtres et tombent d'assez bonne heure ; les tiges dressées resteront à l'état de bourgeons de un à quelques centimètres, recouverts d'écaillés {c, d, e...) d'un blanc jaunâtre ou roussàtre. Ces générations à aspect noduleux ne possèdent point de racines, et aucun bour- geon de réserve n'est développé. Elles annoncent la fin de la végétation. Les entre-nœuds rampants anciens, allongés, pour- ii8 JOURNAL DE BOTANIQUE rissent ainsi que leurs tiges dressées, et le chapelet noduleux rampant, avec ses bourg-eons dressés, reste enfoui dans le sol, sans subir de changements jusqu'au printemps prochain. Toute la végétation d'un individu (étant donné que les pousses de ré- serve ont un développement tardif) aboutit donc à la formation d'une seule bouture. Les boutures de P . lucens ne sont donc pas un moyen de propagation de l'espèce au même degré que celles des P . crispus, P. trïchoïdes, etc., mais plutôt un moyen de perpétuation de l'espèce. Au printemps, les pousses dressées s'accroissent en émet- tant des racines à leurs nœuds inférieurs, les bourgeons de ré- serve se développent, l'extrémité rampante de la bouture s'al- longe elle-même suivant le mode sympodial, et grâce aux matières de réserve accumulées dans la bouture, la reprise de la végétation se fait très activement. Parfois, quand on retire du sol les parties rampantes, on trouve plusieurs entre-nœuds noduleux intercalés entre les en- tre-nœuds longs, le tout se terminant par la bouture normale. La première fausse bouture correspond probablement à une époque où la plante a eu à lutter contre de mauvaises conditions extérieures, et où elle s'est préparée à passer à l'état de repos, puis, des jours meilleurs étant survenus, elle a repris sa végé- tation active. Le P . htcens émet assez fréquemment, surtout à l'arrière-sai- son, de l'aisselle des feuilles parfaites de la tige dressée, des rameaux qui deviennent des sympodes. Mais je n'ai jamais vu aucun de ceux-ci produire de boutures noduleuses. Anatomie. — La tige du P . lucens ^%\. généralement épaisse, son diamètre étant presque toujours plus grand sur les entre- nœuds inférieurs, profonds, que sur les entre-nœuds supérieurs, verts, flottants; le parenchyme cortical et le cylindre central sont l'un et l'autre plus développés sur les tiges larges. Sur une section transversale d'un entre-nœud flottant de la tige dressée, l'épiderme a ses parois latérales minces, sa paroi extérieure épaisse, recouverte d'une cuticule très nette, ondu- lée, plissée. Les canaux aérifères sont très abondants; au point de croisement des murs, sont des faisceaux corticaux dont le nombre est variable, mais toujours plus élevé dans les entre- C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 119 nœuds supérieurs que dans les entre-nœuds inférieurs. Ainsi, sur le 4° entre-nœud d'une génération, j'en ai compté 14, sur le 5® 20, sur les 6° et 7" 50, sur le 8® 85 et sur le 12'' près d'une centaine. Mais quel que soit ce nombre, il n'y en a guère qu'une quinzaine d'entre eux qui soient composés de liber entouré de fibres sclérifiées, les autres sont simplement fibreux, non libé- riens; parmi les premiers, on en trouve parfois de plus larges qui possèdent un ou deux petits vaisseaux ; les faisceaux corti- caux sont alors libéro-ligneux. Fig. 24. — P. litcens. — Section transversale du cylindre central menée au milieu d'un entre- nœud de la tige dressée (10" entre-nœud); t, t..., tubes criblés. (Gross. 130.) L'endoderme a généralement toutes ses cellules épaissies en U et lignifiées, parfois si fortement que leur lumière en est pres- que obturée, mais cette modification est parfois très faible sur les entre-nœuds inférieurs de la tige dressée. Il n'est cependant pas absolument nécessaire, si l'épaississement existe, qu'il se fasse en U ; ainsi, sur tous les entre-nœuds d'une génération j'ai vu un épaississement en U, tandis que sur toute la longueur du 7*^ entre-nœud, il était en O. Le cylindre central possède, dans le plan médian, soit une grande lacune vasculaire axile (fig. 24), soit deux lacunes (fig. 25); dans le premier cas, la lacune unique provient de la I20 JOURNAL DE BOTANIQUE fusion des deux autres, et l'on trouve des cas intermédiaires, par exemple celui d'une lacune médiane rétrécie en son milieu. Le cas d'une lacune médiane unique est plus fréquent, mais, sur l'entre-nœud inférieur ou sur les entre-nœuds inférieurs de la tige dressée, où la structure se rapproche plus de celle du rhizome, les deux faisceaux médians sont généralement séparés ; toutefois, on retrouve aussi parfois cette structure sur les entre-nœuds supérieurs flottants. Que ces lacunes soient fusionnées ou sépa- rées, elles portent une seule masse libérienne à larges tubes criblés sur leur face interne, et parfois si développée, que l'on Fig. 25. — P. lucens. — Section transversale du cylindre central menée au milieu d'un entre- nœud de la tige dressée qui a déjà fourni la Cg. 33 (14* entre-nœud); t, t..., tubes criblés. (Groos. 130.) compte trois rangées de tubes criblés entre la lacune et l'endo- derme. De chaque côté de cette partie médiane, et séparée d'elle par une lame de cellules conjonctives, à parois légèrement épais- sies et à contenu amylacé abondant, est un groupe de faisceaux libéro-ligneux latéraux. On en trouve le plus souvent trois à la- cunes vasculaires séparées (fig. 24), mais celles-ci peuvent être fusionnées en deux (fig. 25) ou même en une seule. Le tissu conjonctif du cylindre central se transforme assez fréquemment en sclérenchyme. La modification porte principa- lement sur les cellules qui séparent les deux lacunes médianes s'il y en a deux, ou sur les cellules latérales s'il n'y en a qu'une, sur les cellules qui séparent les lacunes vasculaires latérales, et enfin sur les cellules péricycliques et intra-péricycliques qui C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 121 s'avancent en coin entre les faisceaux libériens. Si cette sclérifi- cation est plus abondante pour les entre-nœuds supérieurs de la tige dressée que pour ceux qui sont cachés dans le sol, on ne peut pas dire cependant qu'elle soit en rapport avec la profon- deur ou l'agitation de l'eau. Sur des exemplaires cultivés dans des bassins à niveau constant, et dans l'eau tranquille, on trouve d'importantes variations; il n'est pas rare, par exemple, de ren- contrer un ou plusieurs entre -nœuds successifs, très riches en scléren- chyme, intercalés entre des entre-nœuds où ce système est beaucoup moins développé. Dans un rhizome or- dinaire, à entre -nœuds allongés, les parois épi- dermiques sont minces, et la cuticule très nette ; l'assise sous-épidermique est doublée ou triplée, les murs de séparation des canaux aérifères ont une ou deux épaisseurs de cellules; l'endoderme a des parois minces, ses parois radiales sont su- bérifiées. Les faisceaux Fig. 26. — P. liecens. — Schéma de la section trans- versale d'un entre-nœud d'une bouture, pour montrer les dimensions relatives du cylindre central et de l'écorce ; les parties hachées représentent les faisceaux libéro-ligneux ; a, a, faisceaux du plan médian. corticaux sont peu nom- breux ; on en compte sou- vent une douzaine, mais j'ai vu des entre- nœuds où ils étaient totalement absents; ils sont situés sous la i"'*' ou la 2® rangée de canaux aérifères et formés de petites cellules libé- riennes entourées de cellules épaissies. Le cylindre central est très différent de celui de la tige dressée ; son contour est plus arrondi; on y compte seize à dix-huit faisceaux libéro-ligneux distincts et répartis sur tout le pourtour d'une moelle volumi- neuse; leur lacune vasculaire est toujours bien nette, les tubes 122 JOURNAL DE BOTANIQUE criblés larges ; la structure du cylindre central ne présente plus Fig. 27. — P. lucois. — Portion du cylindre central d'une bouture correspondant à la fig. 25, mais plus grossie. Cette bouture appartenait au même individu qu • la tige dressée dont le cylindre central est représenté sur les fig. 23 et 24, mais faisait partie de la génération suivante. (Gross. 66.) alors l'irrégularité apparente des Potainogefon, mais correspond à la structure typique d'une tige de Phanérogame, Les deux C. Sauvageau. — Notes biolo giqiies sur les Potamogeton. 123 faisceaux du plan médian sont encore bien reconnaissables, ils s'avancent plus dans la moelle que leurs voisins. Les différents faisceaux sont bordés intérieurement par quelques cellules épais- sies, sclérifîées ou non. Les entre-nœuds des boutures ont un diamètre plus larg-e par suite du développement plus considérable du parenchyme cor- tical et de la moelle du cylindre central; le diamètre total peut atteindre et même dépasser un centimètre. Les canaux aérifères extérieurs sont séparés de Tépiderme par 3-4 rangées de cellules sous-épidermiques ; tous sont séparés entre eux par des murs de 3 à 5 épaisseurs de cellules; cette disposition ayant naturelle- ment pour effet de permettre une énorme accumulation d'ami- don de réserve. Les faisceaux corticaux sont disposés comme' dans les rhizomes ordinaires. Le cylindre central est presque circulaire. La figure 26 mon- tre le développement énorme de la moelle par rapport à l'écorce, et aussi la disposition générale des faisceaux libéro-hgneux sur son pourtour. On trouve 16 à 18 faisceaux libéro-ligneux comme dans le rhizome, mais leurs tubes criblés beaucoup plus étroits ont perdu leur forme caractéristique qui les rend si facilement recon- naissables parmi les éléments voisins (fig. 27). La moelle est re- lativement compacte, ses parois sont minces, ses cellules gor- gées d'amidon. Aux extrémités des entre-nœuds, le rhizome des boutures se rétrécit; le cylindre central est plus étroit, ses faisceaux sont plus rapprochés l'un de l'autre, et ils sont bordés intérieurement par des cellules sclérifîées fortement lignifiées, tandis qu'au mi- lieu de l'entre-nœud, celles-ci se réduisaient à quelques cellules peu épaissies et peu ou point lignifiées. Au nœud même, ces cordons de sclérenchyme sont beaucoup plus épais, au point d'envahir presque complètement la moelle; leurs cellules, très fortement lignifiées, sont épaisses à tel point que leur lumière est presque obturée. Dans l'écorce on trouve aussi des massifs sclé- reux qui s'entrecroisent. (A suivre.) -«i>«eo«- 124 JOURNAL DE BOTANIQUE LICHENS DES ENVIRONS DE SAINT-OMER Par le Frère GASILIEN. Ce modeste travail est le résultat de quelques herborisations faites autour de Saint-Omer, dans un rayon d'une dizaine de ki- lomètres à peine ; cependant il faut y joindre une petite excur- sion à Boulogne-sur-Mer, qui a fourni cinq ou six Lichens inté- ressants. Les rochers faisant complètement défaut dans ce pays de plaines alluviales, les murs seuls offrent quelques plantes saxi- coles. Le sol est presque partout siliceux, et si le calcaire émerge sur certains points, il est trop friable pour servir de sup- port aux Lichens. Il y a, il est vrai, deux ou trois belles forêts, où dominent le Chêne et l'Orme ; mais elles ne sont pas assez variées pour présenter une riche végétation. Voilà ce qui expli- que le nombre assez restreint des Lichens de cette liste. Du reste, la plupart des espèces y sont rares, et quelques- unes seulement peuvent être citées comme très communes, telles que : Cladom'afimbriata, Rainaliîta fastigi'ala ; Pannelia Ace- tabîiliLin et Bot^reri ; Physcia parietina , ciliaris, piilvertilenia, tenella, obscura ; Lecanora coilocai^pa et horiza ; quelques Per- ùisai^ïa, Lecidea canescens et parasema, Graphïs scnpta, Ope- grapha atra^ etc. On peut encore ajouter le Par7nelia sicbglmù- ca, sous-espèce nouvelle assez répandue aux environs de Saint- Omer, où elle semble remplacer le P. caperata. Comme pour les Lichens rares de l'Auvergne (i), M. le D"" Nylander a bien voulu examiner toutes mes récoltes, accompa- gnant ses déterminations d'intéressantes remarques. Qu'il veuille bien agréer de nouveau l'expression de ma vive et sincère gra- titude pour la grande bienveillance qu'il m'a témoignée dans dif- férentes circonstances. 1. Collema granuliferum Nyl., Lamy Cauter.^ p. 3. — Rem- parts de Saint-Omer. Stérile. 2. C. cheileum Ach. — Sur la terre, au bord des fossés. 3. C. nigrescens Ach. — Arbres. A. R. aux environs de la ville. Stérile. 4. C. pulposum Ach. — Mortier des vieux murs. A. C. Fertile. I. Journal de Botanique, 1891, p. 390. Fr. Gasilien. — Lichens des environs de SaintOmer. 125 5. C. glaucescens (Hffm,); C. liijtosum Ach., Nyl. Synops.^ p. 110. — Sur la terre, au bord des fossés, prairies d'Hal- lines. R. Spores 4-septées, long. 0,036-42, épaiss. 0,015-16 mm. 6. Collemodium microphyllum Nyl., Lamy Cauter.^ n° 2^. — Sur un vieux tronc de Chêne, à Saint-Momelin. Fertile. 7. C. plicatile (Ach.) Nyl., Lamy Cauter.^ n° 25. — Remparts de Saint-Omer. 8. Leptogium lacerum var. pulvinatum (Ach.) Nyl. — Sur des Mousses, route de Tilques. 9. L. microscopicum Nyl. Prodr., p. 26. — Boulogne-sur-Mer, terre argileuse. 10. Baeomyces roseus Pers. — Sentiers, bois deClairmarais. R. 11. B. rufus DC. — Même station, et aussi rare. 12. Pycnothelia papillaria (Ehrh.) Duf. Revis. Clad.^ p. 5. — Terre sablonneuse; camp de Saint-Omer. A. C. dans cette loca- lité et fructifié. 13. Cladonia pyxidata (L.) Fr. — A. C. va7^. pocillum Nyl. — Au pied des arbres, bois de Clairraarais. var. chlorophsea Schaer. • — Bois de Clairmarais. 14. C. polycarpoides Nyl. in Zw. coll. Lich. — Bois de Clair- marais. R. Ressemble au C. pityrea, mais il en diffère par le thalle lisse et uni des podéties. 15. C. costata Flk., Coem. Clad. Belg.^ 47. — Bois de Clairma- marais. R. 16. C. fimbriata (L.) Hoffm. C. /. tubseformis Hfim. — Au pied des arbres, bois de Clairmarais. var. subcornuta Nyl. ; cornuta Aut. (non Fr.). — Bruyères au camp de Saint-Omer. 17. C. pityrea (Flk.) Nyl. Scand., p. 50 p. p. ; Stiz. Helv., p. 32. — Terrain aride, sablonneux, environs de Saint-Omer. R. 18. C. cariosa Flk. — Avec le précédent. 19. C. sobolifera (Del.) Nyl. ; Lamy Mont-Dore, n'' 77. — Ter- rain aride, sablonneux. A. C. 20. C. furcata Hoffm. — A. C. var. subulata Flk. — Bois de Clairmarais. 21. C. adspersa (Flk.) Nyl. in Flora, 1875, p. 447. — Terre sa- blonneuse : bois de Clairmarais, les Bruyères près Saint- Omer. R. 22. C. squamosa Hffm. — Bois de Clairmarais. R. C. csespiticia (Flk.). — Bois de Clairmarais. A. R. 23 126 JOURNAL DE BOTANIQUE 24. C. digitata Hffm. — Au pied des arbres, bois de Clairma- rais. R. y. brachytes Ach. Synops., p. 267. — Sur le tronc des Chênes, au bois de Clairmarais. Commun dans cette localisé. 25. C. cornucopioides Fr. — Bord des sentiers, terrains arides, sablonneux. A, R. 26. C. macilenta Hffm. — Bois de Clairmarais. A. R. 27. C. pleurota Flk. — Bruyères au camp de Saint-Omer. R. 28. C. bacillaris (Ach.) Nyl. — Souvent réuni aux deux précé- dents, mais plus abondant. 29. Cladina rangiferina Nyl. — A. C. 30. C. silvatica Nyl. — A. C. 31. C. uncialis Nyl. — Parmi les bruyères, dans les marécages, au camp de Saint-Omer. R. et stérile. 32. Ramalina calicaris (Hffm.) Fr. — Tronc des arbres. A. C. Stérile. 33. R. farinacea (L.) Ach. — Même station que le précédent. 34. R. fraxinea (L.) Ach. — Sur les arbres ; assez commun, sur- tout dans le bois de Clairmarais. Fertile. 35. R. fastigiata (Pers.) Ach. — Commun et bien fructifié sur les arbres, principalement sur les Peupliers. 36. Cetraria aculeata var. acanthella Ach. Syn.^ p. 300. — Parmi les bruyères, au camp de Saint-Omer. var. muricata Ach. /. c. — Même endroit que la variété précé- dente. Les deux sont assez rares et stériles. 37. Evernia prunastri (L.) Ach. — Sur les arbres, bois de Clair- marais. Stérile. 38. Parmelia caperata Ach. — R. Sur un tronc de Chêne, bois de Clairmarais. K (Ca Cl) -}- faible réaction érythrinique. 39. * P. subglauca Nyl. Cette nouvelle sous-espèce se distingue du P. caperata par la cou- leur glauque du thalle et par l'absence de réaction K( Ca Cl) — ; quelquefois cependant apparaît une faible réaction, comme dans le type. Sur le tronc des arbres, surtout des Ormes, mêlée aux P. Acefabii- lum, Borrerï, perlata. Assez commune aux environs de Saint- Omer : Ormes qui entourent les remparts, bois de Clairmarais, Saint-Momelin, Longuenesse, etc. Fructification très rare : je n'ai rencontré que deux échantillons ayant des apothécies. 40. P. perlata Ach. — Sur les arbres. A. C. Stérile. Correspondaiîce. 127 41. P. Borreri Turn. — Commun sur tous les arbres, mais tou- jours stérile. — Méd. Ca Cl + vermillon. 42. P. sulcata Tayl. — Mêmes stations que le précédent, mais bien plus rare. — Réaction du thalle comme dans le P. con- spersa, K -[-jaune tournant promptement au rouge ferrugineux. 43. P. Acetabulum Dub. — Arbres. C. 44. P. subaurifera Nyl., Laray Caû.^ p. 36. — Assez abondant, surtout sur. les Cerisiers. — Méd. Ca Cl -|- rouge. 45. Peltigera canina var. membranacea Ach. — Bois de Clairraarais. Fertile. 46. F. spuria (Ach.) DC. — Bord des fossés. R. Fertile. 47. P. polydactyla (Neck.) Hffm. — A. C. Fertile. 48. Physcia parietina (L.) Nyl. — T. C. 49. Fh. polycarpa (Ehrh.) Nyl., Lamy Cal.^ p. 45. — Dissé- miné en petite quantité sur le tronc et les branches des arbres. 50. Fh. ciliaris (L.) DC. — C, sur le tronc des arbres. 51. Fh. pityrea(Ach.)Nyl., Lamy Cat., p. 47. Tronc des Ormes. A. R. Fertile. 52. Fh. pulverulenta (Scheb.) Fr. — Commun sur le tronc des arbres. — K. . [A suivre.) CORRESPONDANCE. Nous recevons de M. G. Rouy la lettre suivante : Mon cher Confrère, Comme suite à l'intéressante note que vous a donnée M. Saint- l^zgex ■cour \& Journal de Botanique (n° du 16 février 1894), je crois devoir ajouter deux mots à ma précédente communication sur le Cy- pripedilon Mariâmes. 1° M. Saint-Lager ne paraît pas disposé à donner son avis sur ce nom, pour lui perfoliata L. Vinca major L. Stapelia hirsuta L. Herniaria erecta L. Eryngium planum L. Hydrocotyle vulgaris L. Ferula Ferulaofo L, Bubon macedonicum L. , Sambucus nigra L. Telephium oppositifolium L. Asparagus aphyllus L. Juncus pilosus L. Vaccinium Myrtillus L. Fagonia arabica L. Saponaria ocymoïdes L. Cucubalus Behen L. Silène nutans L. ï conica L. Githago segetum L. Lychnis dioica L. Cerastiura perfoliatum L. Euphorbia mauritanica L. ï segetalis L. B corralloides L. Sorbus domestica L. Mesembryanthemum copticum L. Fragaria vesca L. Delphinium ambiguum L. Ranunculus Flammula L. » Ficaria L. » monspeliacusL. » hederaceus L. * peucedanoides Desf. Sur quelques plantes rares de Tunisie. 139 Teucrium Botrys L. Marrubium Pseudo-Dictamnus L. Thymus numidicus Desf. Linaria Elatine Desf. Scrophularia lucida L. » Scorodonia L. » frutescens L. Bunias Erucago L. Géranium romanum L. Spartium album L'Hér. > Scorpius L. Genista hispanica L. Lathyrus articulatus L. Astragalus Tragacantha L. Melilotus officinalis L. Medicago tornata L. Zacintha verrucaria Desf. Rhagadiolus lapsanoides L. Carduus macrocephalus Desf. Atractylis macrocephala Desf. Cacalia Alliariaefolia Lam. Petasites albus Gaertn. > vulgaris Desf. Inula Oculus-Christi L. Centaurea aspera L. » romana L. Echinops sphaerocephalus L. Viola odorata L. Arum maculatum L, Sparganium natans L. Poterium hybridum L. Quercus Robur L. Pinus Pinea L. Cupressus sempervireas L. Cucumis prophetarum L. » Dudaim L. Salix aegyptiaca L. Ephedra distachya L. Atriplex glauca L. Marsilea quadrifoliata L. I40 JOURNAL DE BOTANIQUE NOTES BIOLOGIQUES SUR LES POTAMOGETON (Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. P. pectinatus L, Les exemplaires de P . pectinatus que j'ai étudiés provien- nent du Croisic, où je les ai récoltés en septembre 1888 et en septembre 1891 ; cette espèce y est très abondante et a envahi beaucoup de petites mares remplies d'une eau quelque peu sau- mâtre; elle ne tolère cependant qu'une petite dose de sel, car on ne la trouve jamais mélang^ée aux Rîtppia. Les rhizomes blancs, g"ros, sont g-énéralement nombreux et les pousses de réserve développées. Le nœud du rhizome cor- respondant à la feuille b est toujours muni d'une couronne de racines ; le nœud correspondant à la feuille a ne porte jamais de racines, ce qui ne provient pas de ce que celles-ci ne peuvent pas sortir de l'écorce, mais de ce qu'il ne s'en forme point. De plus, cette même écaille a ne recevant pas de faisceaux du cylin- dre central, il en résulte qu'à ce niveau, la structure du cylindre central reste la même que suivant la longueur de l'entre-nœud. Au-dessus de la 3® feuille f^c^ de chaque génération, la tige dressée porte, sur ses premiers entre-nœuds, seulement des feuilles écailleuses, si bien que, parfois, la 8® feuille d'une géné- ration est la i'"'^ feuille parfaite. Ces nœuds inférieurs, comme celui de la feuille b, portent fréquemment une couronne de racines. Le rhizome est généralement plus épais que les tiges dres- sées. Tandis que, chez la plupart des Potamogeto7i, celles-ci pos- sèdent à peu près le même diamètre sur toute leur longueur, chez le P . pectïnatîis elles diminuent progressivement de dia- mètre de la base au sommet, et les branches terminales sont souvent très grêles, mais fermes. Les tiges feuillées sont abondamment ramifiées ; souvent chaque feuille supérieure porte un rameau à son aisselle, parfois plusieurs; dans ce dernier cas, ces différents rameaux ne sont pas dus à un bourgeon multiple comme dans le P. trichoides (i) (Irmisch), mais à ce que leur développement se fait en sympode, I. V. précéd. p. 47. C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamog-eton. 141 comme sur la ùgo. rampante, avec les feuilles a b, a^ b\ a" b"..., alternativement stériles et fertiles, très rapprochées Tune de l'autre. Le P. pecti'naius fleurit et fructifie assez abondamment, au moins dans l'eau tranquille. Il possède, comme autre moyen de multiplication, des boutures tuberculeuses, d'un type différent de celles que nous avons étudiées jusqu'ici, formées par la base des tiges dressées, et qui naissent, soit dans le sol sur les parties rampantes, soit dans l'eau sur des sympodes provenant de la ramification des branches feuillées. Les premières sont d'ailleurs conformes aux secondes. Je n'ai étudié que celles-ci, car les rhizomes souterrains que j'ai retirés du sol en étaient constam- ment dépourvus, probablement parce que la saison n'était pas suffisamment avancée, bien qu'un certain nombre d'exemplaires portassent des boutures sur les sympodes provenant des parties feuillées. Dans ce qui suit, je me suis donc inspiré du Mémoire d'Irmisch pour ce qui concerne les boutures souterraines (i). En automne, après la dernière génération devenant une pousse feuillée, le P. pectinattis donne encore un certain nombre de générations, ramifiées suivant le mode habituel, mais sur les- quelles se trouvent les boutures. Le premier et le deuxième entre-nœud de chacune de ces générations d'arrière-saison (au- dessous de a et de b) sont encore longs et cylindriques, mais le troisième entre-nœud (au-dessous de c) et le quatrième entre- nœud (au-dessous de d)^ c'est-à-dire les deux entre- nœuds situés à la base de la tige dressée, se renflent en un tubercule très légèrement rétréci vers son milieu sur la ligne d'insertion de la feuille c (flg. 28). Au-dessus, le sommet de la tige dressée reste à l'état de bourgeon court, étroit, cylindro-conique, en- touré par les feuilles d, e... comme il léserait au début du déve- loppement d'une tige dressée ordinaire. Le troisième entre-nœud d'une génération, que nous avons toujours vu rester très court chez les différentes espèces de Potamogeion, est donc chez le P . peciinatîis , et seulement dans le cas spécial de la formation de tubercule, aussi développé que le quatrième. La deuxième feuille b, qui recouvre la base du tubercule, est bientôt déchirée I. Ces boutures ont été sig-nalées en 1852 par J. G. Ag-ardh, mais je n'ai pas eu son travail entre les mains. 142 JOURNAL DE BOTANIQUE par suite du développement de celui-ci et disparaît plus ou moins complètement. La troisième feuille c recouvre le deuxième entre-nœud du tubercule et une partie du bourg-eon qui le surmonte ; souvent aussi elle ne persiste pas longtemps. Le bourg-eon de l'aisselle de c (bourgeon de réserve) manque parfois totalement sur les tubercules, d'autres fois il est nette- ment indiqué, mais alors légèrement déplacé, comme s'il naissait à mi-hauteur du quatrième entre-nœud. Si ce bourgeon n'existe pas, le tubercule donnera par sa germination seulement une tige dressée; si au contraire il est suffisamment développé, le tuber- cule produira à la fois une tige dressée et une tige rampante correspondant à la pousse de réserve. Le bourgeon situé à l'aisselle de la deuxième feuille b s'ac- croît pour donner une nouvelle génération, dont les troisième et quatrième entre-nœuds se renfleront également en tubercule ; on trouve ainsi parfois jusqu'à quatre tubercules successifs. Le premier entre-nœud (au-dessous de a) est quelquefois soudé sur une portion de sa longueur avec la base du tubercule de la génération précédente. Parfois aussi, le deuxième entre- nœud d'une génération (entre a et V) se renfle lui-même légère- ment en tubercule, et il augmente ainsi la capacité d'accumu- lation des réserves du tubercule des troisième et quatrième entre-nœuds. La dernière génération tuberculeuse, qui se forme durant une période végétative, porte à l'aisselle de sa deuxième feuille b un bourgeon qui dormira jusqu'au printemps, et à ce moment s'allono^era en une nouvelle génération. Au commencement de l'hiver, la plante meurt, les parties végétatives pourrissent et isolent les boutures tuberculeuses pourvues de leur bourgeon pérennant. La production de ces tubercules n'est pas limitée aux parties souterraines. En automne en effet, la plante émet fréquemment de l'aisselle de ses feuilles parfaites, au lieu de rameaux feuilles ordinaires, des rhizomes plus grêles que les rhizomes souterrains. C'est à l'extrémité de ces rhizomes flottants que j'ai vu les bou- tures tuberculeuses se former ; les plus grosses ne dépassaient pas un centimètre de diamètre transversal (fig. 28). Ces bou- tures sont également formées par deux entre-nœuds {b 2l c ç± c à. d) qui deviennent une masse globuleuse ou elliptique sur- montée par le bourgeon long de un à quelques centimètres. La C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 143 génération qui se termine par une bouture a généralement son premier entre-nœud plus long que le deuxième; j'ai toujours vu la feuille ô être située tout à fait à la base du tubercule qu'elle enveloppe en partie, au moins au début; la tige est très cassante au nœud ô et les tubercules se séparent facilement. La ligne Fig. 28. — P. pectinahis. — Portion d'un individu arraché à l'arrière-saison, et destiné à montrer les boutures tuberculeuses formées sur les sympodes souterrains et 'sur les sympodes submergés. (D'après Irmiich, mais modifié.) d'insertion de la feuille c, qui fait tout le tour du tubercule, et que sa couleur foncée rend visible après la disparition de la feuille, est oblique, et s'élève d'arrière en avant. La feuille c enveloppe non seulement la seconde moitié du tubercule, mais une assez forte portion de la pousse qui la surmonte. Le bourgeon de l'aisselle de b, qui doit donner la nouvelle 144 JOURNAL DE BOTANIQUE génération, était visible et en bon état sur toutes les boutures que j'ai examinées. Au lieu d'être situé à l'aisselle même de b, il est reporté plus haut, au milieu ou au-dessus du milieu du premier entre-nœud du tubercule. Sur quelques exemplaires, ce bourgeon était même aussi développé que celui qui termine la précédente génération. Mais, peut-être à cause de l'époque trop peu avancée à laquelle j'ai fait mes récoltes, je n'ai jamais trouvé plusieurs tubercules à la fde comme Irmisch l'a représenté. Je n'ai jamais vu non plus d'indication du bourgeon de l'aisselle de c. Par conséquent, lorsque la bouture germera au printemps, elle devra donner une tige dressée c, d, c, f... par allongement de son bourgeon terminal, et une tige rampante par allongement de son bourgeon latéral {b) ; celle-ci correspondra à celle qui se serait développée l'année précédente pour continuer la série des générations successives, si la végétation ne s'était pas arrêtée. Ces tubercules germent plus ou moins rapidement suivant les circonstances extérieures ; Irmisch en a vu qui n'avaient pas encore commencé à germer au commencement d'avril. Cet au- teur en a fait germer chez lui, maintenus dans l'eau à la tempé- rature de la chambre, dès le mois de décembre; d'autres se sont développés seulement en janvier et février. Des racines sortent un peu au-dessous de l'insertion de la quatrième feuille {d) en même temps que le bourgeon terminal s'allonge en une tige dressée. De l'aisselle de l'une des feuilles inférieures de celle-ci, sort un bourgeon qui s'allonge en un axe rampant à générations successives. Parfois aussi, mais non généralement, d'après Irmisch, le bourgeon de l'aisselle de c s'allonge lui-même en sympode, et la plante possède alors un axe rampant tout à fait à sa base. Dans mes exemplaires, comme je l'ai dit, ce sympode proviendrait du bourgeon de la feuille b. Si les tubercules placés dans des conditions convenables peuvent germer de très bonne heure, il n'en est pas de même des fruits, qui ont besoin d'un temps de repos plus long. En septembre i8S8, j'ai recueilli au Croisic un grand nombre de fruits mûrs, que j'ai transportés dans de la mousse très humide ; placés ensuite au laboratoire dans un cristallisoir, ils ont germé seulement en juin et en juillet de l'année suivante. AnatoMIE. — Les entre-nœuds voisins de la surface de l'eau C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamogeton. 145 sont généralement grêles. Leur épiderme, à parois radiales minces, possède une paroi extérieure relativement épaisse, à cuticule très nette; les parois latérales et externes des entre- nœuds les plus fermes sont même presque totalement cutinisées, parfois aussi celles de l'assise sous-épidermique. Les tiges les plus étroites ont une seule rangée de canaux aérirères externes, les cellules plus rapprochées de l'endoderme formant une masse plus compacte. A l'intérieur du cercle des canaux aérifères, l'écorce possède des faisceaux qui renferment quelques cellules libériennes entourées de fibres sclérifiées, ou même uniquement celles-ci. Leur nombre est très variable suivant les individus et même suivant les entre-nœuds considérés ; il varie de trois à une douzaine. L'endoderme est uniformément et fortement épaissi en U et lignifié. Le cylindre central, dans les cas de plus grande réduction, se com- pose d'une lacune vasculaire entourée d'une couronne de nombreux tubes libériens. Mais généralement il existe trois lacunes vasculaires (fig. 29) ; le péricycle est souvent épaissi et lignifié sur toute son étendue ; les cellules con- ^-^^.Scf^ÉO^ofc-^j^ ionrtîvPS nui Senarent les Fig- 29- - ^•/^^'''■'^'^^«^- - Section transversale JOnCllVeS qui séparent leS ^^ cylindre centrai menée par le milieu d'un trois faisceaux ont parfois entre-nœud grêle supérieur, voisin de la tige _ florale; t, t, tubes criblés. (Gross. 200.) toutes subi la même modifi- cation et partagent alors le cylindre central en trois régions très nettes, d'autres fois quelques-unes d'entre elles seulement sont lig-nifiées. ' l Dans les entre-nœuds inférieurs, l'écorce prenant plus de développement, les rangées de canaux aérifères se multiplient; l'épiderme, à paroi externe plus mince, reste souvent complète- ment cutinisé; les faisceaux corticaux deviennent plus larges, par le plus grand développement de leur partie libérienne, et les parties lignifiées du cylindre central diminuent d'importance. La structure du rhizome est encore la même que la précé- dente, mais on trouve jusqu'à sept ou huit rangées de canaux aérifères. Tantôt les faisceaux corticaux sont plus nombreux et 146 JOURNAL DE BOTANIQUE peuvent attendre la trentaine, parfois au contraire ils sont plus réduits que dans la tige ; leur partie fibreuse a beaucoup dimi- nué d'importance. L'endoderme est encore très nettement épaissi en U et lignifié ; parfois le péricycle est lui-même épaissi, ainsi que quelques cellules conjonctives, mais très faiblement lignifié. Le cylindre central a pris plus d'importance, il possède une ou deux lacunes vasculaires médianes, et deux ou trois lacunes vasculaires de chaque côté ; les faisceaux libériens for- ment une couronne presque continue (fig. 30) (i). Fig. 30. — P. pectinatus. — Section transversale du cylindre central d'un enire-nœud du rhizome appartenant au même individu que celui qui a fourni la fig. 28; t, t, tubes cri- blés. (Gross. 130.) Les deux figures 30 (gross. 130) et 29 (gross. 200), prises sur un même individu, montrent la différence de dimensions et de I. La lacune ou les lacunes vasculaires médianes ont pour orig-ine, comme on sait, l'agrandissement de l'étui qui entoure les vaisseaux formés de bonne heure puis dilacérés par suite de l'allong-ement des entre-nœuds; parfois aussi quelques- unes des cellules parenchymateuses voisines se résorbent et concourent à l'élar- gissement de la lacune. Je n'ai pas suivi le développement des lacunes vascu- laires latérales du rhizome du P. pectinatus, mais elles ne paraissent pas avoir la même origine; elles m'ont semblé dues à la disparition de grandes cellules non transformées en vaisseaux, comme cela se voit dans la racine des Cymo- docea (C. Sauvageau, Suy la racine des Cymodocéées, Assoc. franc, pour l'avanc. des Sciences, 1891). C. Sauvageau. — Notes biologiques sur les Potamog-eton. 147 Structure entre un entre-nœud épais du rhizome et un entre- nœud grêle supérieur de la tige dressée. La bouture tuberculeuse est due au grand développement de récorce, formée de cellules disposées en tissu compact, laissant entre elles seulement de petits méats; toutes sont remplies d'amidon; allongées et rayonnantes autour du cylindre central, elles sont arrondies vers la périphérie. On ne trouve aucun fais- ceau cortical. Fig. 31- — P. pectinatns. — Section transversale du cylindre central du deuxième entre- nœud d'une bouture. Cette bouture possédait approximativement le même diamètre que le rhizome qui a fourni la fig. 29. (Gross. 130.) L'endoderme a ses parois radiales subérifiées. Le cylindre central est réduit en dimensions et en différenciation. La figure 3T représente le cylindre central d'un tubercule dont le diamètre transversal extérieur était sensiblement le même que celui du rhizome dont le cylindre central est représenté sur la figure 30. On trouve une lacune vasculaire médiane, irrégulière, parfois deux lacunes renfermant des débris de vaisseaux. Les autres éléments sont peu distincts et difficiles à spécifier. Ainsi, bien que ce soit des boutures du P. btcens que les boutures du P . pectinaius se rapprochent le plus extérieurement, il y a entre elles de grandes difïérences. Les premières ont leurs 148 JOURNAL DE BOTANIQUE matières de réserve accumulées dans le premier et le deuxième entre-nœud d'une génération, les secondes dans le troisième et le quatrième; tandis que, chez les premières, le cylindre central participe à l'élargissement total et prend un plus grand déve- loppement que dans toute autre portion de la plante, chez les secondes, au contraire, il est extrêmement réduit et le rôle de tissu d'emmagasinement est à peu près dévolu à l'écorce seule. {A suivre.) * LES URÉDINÉES ET LEURS PLANTES NOURRICIÈRES SUPPLÉMENT {Sui/e.) Par M. Georges POIRAULT. Serratula tinctoria .... Puce, heterophylla Cooke. f Puce, suaveolens Pers. Aposeris fœtida vEcid. Compositarum Mart. Puce. Lampsanae Schultz (S, E, U, T). Cichorium Puce. Hieracii Schum. Puce. Endiviae Pass. (U, T). f Puce, sylvatiea Schrôt. (E). — U et T sur Carex. Puce. Taraxaei Plowr. (S, U. T). f Puce, variabilis Grev. (E, U, T). Puce. Hieracii Schum. (U, T). id. id. Coleospor. Sonchi ( =: Uredo Erigerontis Req.). Puce. Trag-opog-onis Pers. (S, E, T). id. id. id. id. Puce. Prenanthis Pers. (S, E, U, T). Puce. Sonchi Rob, et Desmaz. id. Coleospor. Sonchi. Puce. Hieracii Schum. id. id. id. [A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. » Endivia . . . Taraxacum DensLeonis. Leontodon hispidus . Carlina aeanthifolia . Cupularia viscosa . . Trag'opog'on .... Scorzonera humilis . » austriaca » plantaginea Podospermum. . . . Chondrilla juncea . . Sonchus decorus . . > palustris . . Crépis tectorum . . Hieracium alpinum . j> umbellatum i staticefolium Paris. — J. Merscti, imp. ii. PI. Denfert-Rochereau. 8' ANNÉE, N° 8. i6 AVRIL 1804. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. UNE LISTE DE FOUGÈRES DU TONKIN FRANÇAIS Par H. CHRIST (de Bâle). Par l'aimable intermédiaire de M. F. Hy, professeur à la Faculté des sciences d'Angers, je suis entré en rapport avec le Rév. Père Bon, depuis longtemps missionnaire à Thanh-Hoa, au Tonkin français oriental, sous la latitude de 19° 1/2 (à peu près celle de Bombay ou de Mexico), et sur les rives du Song-Ma qui descend des montagnes séparant le Haut-Siam et le littoral de l'Annam. J'ai reçu de M. Hy, à différentes reprises, des Fou- gères récoltées par le R. P, Bon, et je pense qu'il y aura quelque intérêt à en donner la liste. Comparée à celle des trouvailles de feu Balansa, publiée par M. J. G. Baker [fourn. of Botany, sept. 1890), elle n'est pas riche. Le Père Bon m'écrit sur les causes du nombre restreint de ses espèces : « Il faudrait, pour avoir de nombreuses espèces, non encore récoltées, que j'aille plus avant dans la forêt et surtout plus haut dans les montagnes de l'Ouest. Mais, outre le danger des fièvres, des bois et des tigres, ce pays ne relève pas de mon district. Les tigres, déjà très abondants depuis plusieurs années, pullulent depuis quelque temps. Il y a des villages, même assez peu considérables, qui perdent chaque année par la dent du tigre jusqu'à une trentaine de personnes. Je me demande si la recrudescence actuelle de ces animaux n'est pas un cadeau que nous font les Siamois en quittant nos montagnes. Il ne serait pas impossible que le remue-ménage causé par les Siamois dans le haut pays eût chassé ces fauves de notre côté. 11 y a quelques jours, un de ces animaux m'a fait la conduite pendant un quart d'heure, marchant parallèlement à moi, à peine à cent mètres. » Pourtant le P. Bon a envoyé trente-six espèces que Balansa n'a pas trouvées; elles sont marquées d'un astérisque dans la liste suivante des récoltes du P. Bon. * , *. ISO JOURNAL DE BOTANIQUE * I . Gleicheiii'a dïchotoina Willd. *2. AlsopJnla contaimnans Wallich. 3. A. podopky lia Woo^Q-v. Cette plante, dans une forme très luxuriante (5060) et dans une autre plus réduite (4073), a été prise et publiée par moi [Journ. de Bot.^ 1890, p. 410) comme une espèce de Cyathea [C. Bo?iii). Plus tard j'ai pu me convaincre qu'il s'agit réellement du dii Alsophila, connu depuis longtemps de la Chine (Hongkong) et trouvé déjà au Tonkin par Balausa (Baker, Toiiquin Ferns, 31. 38). *4. Trïchomanes namim Van den Bosch. *5. T. J/<9//\viV^e. 54. P. adiiasceiis Swartz. ^55. P. Lî'ngîia Syv2ix:\.z. ^56. P. numniîtlariêBfoHuin Metten. *57. P . (Drynaria) quercifolntvt Swartz. 58. Gyimiograinme elHptïca Thunbg. sub Polypodïo. 59. G . Jîfiiaysom'ana Wallich sub Grautniiti. 60. Meniscnnn triphylhun Swartz. 61. Vz'ttarïa h'neataSw2iTtz. 62. V. e/onga fa Swartz. 63. Dryutoglossîim carnosmn Wallich sub Tseniti. 64. Acj'-ostïclniin qîiercifolûim Retzius. *65. A. Harlaiidu Ylook&v. Plante du Sud de la Chine, envoyée du Tonkin par le P. Bon sous les n''' 4072 et 5410, différant de VA. subrepandum Hook. par le segment terminal décurrent et soudé avec la paire supérieure des pinnae, ainsi que par les segments plus larges, etc. 66. A. variabïle Hooker (?). *67. A. pakisire L. sub Polypodïo. *68. A. aureiun L. 69. Lygodûmi japonicîun Swartz. 70. L. dïchotoumm Swartz. * 7 1 . L. pinnatifiduni Swartz. *72. Ophioglossîim penduhmt L. N. Patouillard, — Les Terfès de la Tunisie. 153 73. Angiopteris evecta Hoffmann. *74. Saivùiïa cucullata Roxburg 4770. *75. kS. natans L. LES TERFÈZ DE LA TUNISIE Par M. N. PATOUILLARD. On ne connaissait jusqu'ici que deux espèces de Terfèz en Tunisie : le Terfezia Boitdieri et le Tirinanïa ovalispora. Per- suadé que la liste des Champig-nons hypogés de ce pays devait présenter les mêmes particularités que les autres listes de ses productions naturelles, c'est-à-dire, montrer, à côté des espèces de l'Algérie ou du Maroc, des formes propres à l'Egypte ou à l'Asie-Mineure, je priai un de mes amis résidant à Gabès, M. le commandant Lefebvre, de me faire expédier des Terfèz récol- tés sur divers points du Sud de la Régence. L'étude de ces récoltes a pleinement justifié mes prévisions et porte à six le nombre des Terfèz tunisiens. 1° Terfezia Boudieri Q\x3lX..\ le plus commun de tous, s'ob- serve dans la montagne comme dans la plaine; c'est lui qui est vendu sur le marché à Kairouan et à Sfax, et quelquefois même à Tunis ; je l'ai vu également d'Hadjeb el Aïoun, Sidi el Hani, Ras el oued au sud de Gabès, Medenine, Tatahouine, etc. Il se présente sous la forme d'un tubercule plus ou moins pédoncule, rouo-eâtre, variant de la çj-rosseur d'une noix à celle d'une pomme. Sa chair est composée de petites masses arrondies, rosées, séparées par des veines étroites de même couleur, mais plus pâles ; dans la décrépitude elle se tache de vert. Ces carac- tères, joints à ceux tirés des ornements de la spore, distinguent facilement cette espèce de la suivante. 2° Terfezia Leom's Tul. ; paraît rare en Tunisie : j'en ai vu seulement deux spécimens récoltés à Métameur. La chair est divisée en petites masses jaunâtres, et non rosées comme dans le 7^. Boudierï. 3° Terfezia Meiaxasi Chat. ; cette espèce, qui m'est par- venue de Métameur et de Tatahouine sous la désignation de 154 JOURNAL DE BOTANIQUE Terfez à peati noire, est identique à celle dite Kainé noir de Bagdad ; elle a l'aspect de tubercules globuleux ou pyriformes, de I à 3 centimètres de diamètre, cendrés ou noirâtres extérieu- rement, à chair d'un beau rose veinée de lignes blanches, mais devenant d'un jaune clair uniforme par dessiccation. Les thè- ques sont globuleuses, mesurent 70 à 90 [x. de diamètre et contiennent de 4 à 8 spores rondes, atteignant 30 p. de largeur, c'est-à-dire qu'elles sont beaucoup plus grosses que celles du T. Leonis, avec lesquelles elles ont quelques rapports par la forme des verrues. Les Terfèz à peau noire forment un petit groupe compre- nant, outre les tubercules de Bagdad et de Métameur, une espèce encore inédite que je désignerai sous le nom de Tei^fezia Deflersii. Ce Champignon a été récolté, en 1891, à El Arysch, par M. Deflers, au pied de V Heliantheimim Lipii; il a la forme et les dimensions du T. Me faxasi Chat. ^ mais sa coloration est franchement noire, rarement quelques spécimens ont une teinte un peu roussâtre ; la pellicule est très épaisse (i à i 1/2 millimè- tres) et la chair rousse, veinée de blanchâtre ; les spores sont globuleuses, incolores, et mesurent de 20 à 25 [i de diamè- tre ; elles sont couvertes de verrues larges et tronquées en dents d'engrenage comme celles du T. Leonis^ mélangées à un petit nombre de pointes plus grêles et plus aiguës. Le T. De- flersii est bien distinct du T. Metaxasi par ses spores beau- coup plus petites et par la grande épaisseur de sa pellicule ; la couleur et les dimensions l'éloignent suffisamment du T. Leonis. 4° Terjezia Hafizi Chat. ; comme le T. Metaxasi, cette plante n'était connue que de Bagdad, mais sous le nom de Kamé blanc ; j'en ai reçu un bon nombre de spécimens de Tata- houine, dans l'extrême Sud tunisien : ce sont des boules variant de la grosseur d'un pois à celle d'une petite noix, à surface rou- geâtre plus ou moins bosselée. Les thèques paraissent très fugaces : tout l'intérieur de mes échantillons était rempli d'une masse pulvérulente jaunâtre, uniquement constituée par des spores libres, mais encore disposées par petits groupes ; elles sont rondes, larges de 18 à 20 [x et recouvertes d'un réseau délicat, régulier et à petites mailles. Bien que le T. Claveryi, qui a également les spores réticu- N. Patouillard. — Les Terfes de la, Tunisie. 155 lées, soit connu d'Algérie, je n'hésite pas à joindre la plante de Tatahouine au T. Hafizi, à cause de la similitude des dimen- sions et des spores. 5" Tirmania ovalisporaV-âX. [T. af ricana et T. Cambonïi Chat.) ; très fréquent en Tunisie, mais plus particulier aux sta- tions montagneuses : Hadjeb el Aïoun, Medenine, montagnes au sud de Gabès, etc. Lorsque la plante est fraîche, elle est entiè- rement blanche à l'intérieur, comme à l'extérieur ; par la dessic- cation, ou même simplement par un corrmencement de décrépi- tude, l'intérieur prend une teinte jaunâtre, marbrée de veines blanches qui partent de la base du Champignon : dans cet état, la plante répond bien à la figure donnée par M. Chatin de son T. Cambonii ; quant au caractère de la dimension des spores, je le considère dans le cas actuel comme insuffisant, les diffé- rences de dimensions étant par trop faibles (18-20 et 22 p-) ; de plus, il n'est pas rare d'observer toutes ces mesures sur le même échantillon. 6° Phasang-ium Lefebvrei Pat. nov. gen.etnov. spec. Enfin, dans un lot de T. Botcdz'eri récolté à Ras el oued, j'ai trouvé un échantillon unique, mais encore très frais, d'une Tuberacée qui me paraît devoir constituer un type particulier ; je la désignerai sous le nom générique de P haeangiîwt et la dédie à mon zélé correspondant, M. Lefebvre. Elle a l'aspect d'une masse ovoïde, unie, non bosselée, longue de 3 centimètres, large de 2, un peu crevassée sur un côté et d'une coloration châtain- foncé ou brunâ- tre ; à la loupe, la surface est villeuse par des poils courts et couchés. Le tissu intérieur est très homogène, ni marbré, ni veiné, et sa couleur est uniformément d'un blanc de lait ; la chair est ferme et non aqueuse ; l'odeur et la saveur sont à peu près nulles. La pellicule extérieure colorée est constituée par des cellules quadrangulaires brunes, larges de 15 à 20 centimètres, dont quelques-unes se prolongent en poils cylindriques, simples ou peu rameux, larges de 10 ^ environ et brunâtres. Les thèques sont en massue stipitée, souvent arrondies, mais aussi allongées, suivant le nombre de spores qu'elles renfer- ment : celles à 2-3-4 spores sont plus effilées que celles dans les- quelles on voit jusqu'à 8 spores; elles ont ordinairement comme dimensions 70 X 30 ou 80 X 60 ^. Les spores sont incolores. 156 JOURNAL DE BOTANIQUE lisses, ovoïdes, mesurent 28-30 X 24-26 p- et sont pourvues d'une grosse gouttelette centrale entourée de petites granula- tions. Le genre Phasarigiîmi est voisin des Picoa et Leucangmin, d'une part, et du Tïrmam'a, d'autre part ; il diffère des deux premiers par son péridium dépourvu de verrues (de plus, le Picoa a des spores rondes et le LeucangiMin des spores mucro- nées à chaque extrémité) ; il diffère du Tirmania par son péri- dium coloré en brun et villeux, et par sa chair plus dure et com- plètement homogène. RECTIFICATION A PROPOS DE L'ARTICLE DE M. FaMINIZIN 4 SUR LES GRAINS DE CHLOROPHYLLE DES GRAINES ET DES PLANTULES . Par M. E. BELZUNG. M. Famintzin (i) s'est proposé de rechercher si la graine mûre renferme, comme l'affirment certains auteurs, des chro- matophores tout constitués, qui n'ont qu'à verdir pendant la germination, ou si au contraire, suivant l'opinion d'autres obser- vateurs, elle en serait dépourvue, auquel cas les grains verts se constitueraient directement au cours de la germination par dif- férenciation du protoplasme proprement dit. L'auteur a examiné à cet effet la graine de \ Helmnthus aitmttts. En traitant les tissus par des colorants appropriés, M. Famintzin, d'accord en cela avec les résultats du récent travail de M. Bredow (2), en arrive à cette conclusion que les chromatophores subsistent dans la graine mtire, sous forme de petites masses contractées, et que les grains de chlorophylle des plantules procèdent exclusivement de leur verdissement. C'est au nombre des partisans de Xabsence de chromato- pJiores que me range M. Famintzin, par une singulière inter- prétation de mes recherches. Il me permettra de rétablir ici brièvement les faits. 1. A Famintzin, Ueber Chlorophyllkôrner der Samen und Keimlinge (Bull, de l'Acad. impér. de Saint-Pétersbourg-, t. XIII, 18)3). 2. H. Bredow, Pringsheim's Jahrbûcher, Band 22. E. Belzung. — Rectification a propos d'un article de M. Famintzin. 157 I. — Dans mon article relatif aux grains d'aleurone des Pa- pilionacées et à la structure du corps protoplasmique aux di- vers âges de la jeune plantule, depuis l'origine, je trouve ce qui suit (i) : «... quelquefois cependant des grains de chlorophylle dis- tincts se constituent déjà à cette phase précoce, alors que le plus souvent le pigment vert des jeunes embryons est plus ou moins diffus dans les cellules, sur le réseau protoplasmique. « Dans le Lupi'mis nizitabilis, par exemple, voici comment s'opère le développement des grains de chlorophylle, dans l'embryon en voie de développement... » Suit l'indication précise de la formation de grains de chlo- rophylle, les uns pleins, avec toute l'apparence de ceux de la plante adulte, les autres incomplets et par suite vésiculaires. Ce développement, qui est pour moi le point important, s'ef- fectue par une végétation particulière du protoplasme, au sein d'une vacuole aiitylîfèj'e, et je crois, au reste, avoir montré que la préexistence du grain d'amidon, ordinairement simple à cet âge, est la condition nécessaire de ce développement. J'ai donc non seulement constaté la présence de grains verts dans des embryons à peu près mûrs, mais j'en ai suivi pas à pas le développement pour en préciser la structure et la valeur morphologique. Or, je ne vois nulle part, dans mes écrits, qu'il soit question de la disparition de ces corpuscules pendant la dernière phase de la maturation; bien au contraire, j'exprime formellement (2) que toute maille protoplasmique, originellement occupée par un grain d'amidon simple, — qu'elle se comble entièrement ou seulement en partie par un corps chlorophyllien au cours de la formation de la graine, — redevient le siège d'un grain d'amidon, composé cette fois, pendant la germination, et se trouve par là même appelée dans la suite à constituer un grain de chloro- phylle. La figure 10 du travail sur l'aleurone représente du reste à la fois les grains aleuriques, dont quelques-uns sont déjà vacuo- 1. Développement des grains d'aleurone, etc.. chez quelques Papilionacées (Journal de Botanique, i8qi), p. 90. 2. Nouvelles recherches sur l'origine des grains d'amidon et des corps chlo- rophylliens (Ann. des se. nat., Série VII, t. Xlll), p. 18. 158 JOURNAL DE BOTANIQUE laires, et les corps chlorophylliens, ainsi que, çà et là, les traces du réseau protoplasmique premier. M. Famintzin, lui, s'est limité à l'examen de la graine mûre, dont l'intérêt, à mes yeux, est des plus contingents, tant que ses données ne sont pas reliées tout au moins à la phase antérieure du développement. Aussi n'a-t-il pu préciser la structure des chromatophores qu'elle renferme; et peut-être même, dans les plantes comme les Lupins, où les grains d'aleurone offrent une structure réticulée (et non vacuolaire), lui aurait-il été difficile, par cette seule étude, de distinguer les chromatophores des grains d'aleurone de même taille, puisqu'aussi bien les uns et les autres se colorent de semblable manière. 2. — Si je me reporte maintenant au travail particulièrement visé par l'auteur (i), en prenant pour exemple le Lzipinus albus, qui est plus comparable à V HeliantJms par l'absence d'amidon de réserve, je remarque que, d'une part, l'embryon très jeune ne renferme dans ses cellules qu'un protoplasme vacuolaire, sans différenciation locale appréciable; d'autre part, que dans certaines mailles protoplasmiques se déposent des grains d'ami- don simples, destinés à être résorbés avant la pleine maturité de la graine. Jusqu'à cette formation d'amidon, pas de chroma- tophores. Or, pendant la germination, les grains amylacés transitoires, qui naissent dès les premiers jours de la reprise d'activité, sont tous ou presque tous composés, et leurs granules élémentaires sont séparés, dans chaque grain composé, par une zone albumi- noïde très délicate. De là j'induis que les vacuoles protoplasmiques, qui, à l'ori- gine, contenaient, les grains d'amidon simples, se sont cloison- nées à la fin de la période de maturation, de façon à constituer chacune ce que j'ai appelé un réseaii, secondaire, lequel appa- raît nécessairement comme un peu plus dense dans le réseau protoplasmique général, en raison de la finesse de ses mailles. C'est dire que, dans la plante précitée, je reconnais la diffi- culté d'établir d'une manière satisfaisante l'état, cloisonné ou non, des vacuoles anciennement amylifères de la graine mûre; cette difficulté vient en partie de ce que la résorption des gra- nules amylacés n'est pas, dans cet exem'ple, accompagnée de la I. Nouvelles recherches... E. Belzung. — Rectification à propos d'îin article de M. Famîntsin. 159 formation de corps chlorophylliens nets, mais simplement d'un réseait proioplasmiqîte secondaire (futur chromatophore), beau- coup plus délicat. Mais il n'en est plus ainsi dans les espèces où le verdissement du jeune embryon est assez prononcé pour donner lieu à la formation de vrais g-rains de chlorophylle, comme dans le Lupi- iius i}nif.abilïs : on voit alors que le réseau chromatophorique en question, qui envahit la vacuole restée jusque-là simple, apparaît dans la mesure même où se résorbe le g-rain d'amidon, par un phénomène spécial de croissance intravacuolaire du protoplasme, dont, je le répète, le grain d'amidon est l'élément fioruré nécessaire. 3. — Quand j'aurai ajouté maintenant que ce sont ces ré- seaux protoplasmiques secondaires, tout formés dans la graine ini^tre^ mais plus ou moins denses, qui sont destinés, et eux seuls, à se changer en corps chlorophylliens au début de la ger- mination — grâce encore à une formation préalable d'amidon, — comment M. Famintzin a-t-il pu ne pas voir que ces petites masses protoplasmiques réticulées correspondent aux chroraa- tophores reconnus par lui dans la graine de V Helianthus. Il trouvera du reste ces mêmes corpuscules représentés, sous une forme plus dense, plus apparente comme futurs corps chloro- phylliens, dans mon premier travail (i), où je les qualifie àiamylites, pour rappeler qu'ils ne se constituent qu'aux lieu et place d'un grain d'amidon simple, né lui-même librement dans le protoplasme originel. Et non seulement je montre que les futurs chromatophores existent dans la graine mûre, à des degrés de développement proportionnés, en quelque sorte, à l'intensité du verdissement dans l'embryon avant la maturité, mais j'en ai suivi pas à pas la genèse au sein du protoplasme, ce qui m'a amené à recon- naître, sans réussir il est vrai à le faire admettre, qu'ils sont invariablement précédés de grains d'amidon, qui en annoncent pour ainsi dire le prochain développement. A lire le travail de M. Famintzin, c'est à peu près le con- traire qu'on serait tenté de croire, par une regrettable confusion de l'auteur. I. Recherches morph. et phys. sur l'amidon et les grains de chlorophylle (Ann. des se. nat., Série VII, t. V, 1887), pi. 5, fig-. 9, 10. i6o JOURNAL DE BOTANIQUE LICHENS DES ENVIRONS DE SAINT-OMER (Fin) Par le Frère GASILIEN. 53. Ph. venusta (Ach. sub Parmelid) Nyl. ; var. hybrida Ach. Syn.^ p. 215. — Se distingue du précédent par son thalle nu et par le rebord lobule des apothécies. Assez commun aux environs de Saint-Omer, sur le tronc des arbres 54. Ph. stellaris Fr. — Assez commun sur les Ormes. 55. Ph. tenella (3cop.) Nyl. — K JI. Sur le tronc des arbres. G. 56. Ph. leptalea (Ach.). — Mêlé au précédent ; moins abondant. 57. Ph. aipolia (Ach.) Nyl. — K Ijl. Sur le tronc des arbres. R. 58. Ph. obscura (Ehrh.) Fr, — Bien [fructifié et abondant sur les Ormes et les Peupliers. 59. Ph. lithotea (Ach.) Nyl., Lamy Caut.^ p. 29. — Sur les pierres des murs : Clairmarais, Boulogne-sur-Mer. Rare et fertile. 60. Lecanora murorum (Hffm.) Nyl.; Lamy Cat.^ p. 57. — Remparts de la ville. Spores 0,012-14 mm, de longueur sur 0,006-7. 61. L. sympagea (Ach.) Nyl., Lamy Caut., p. 41, — Sur le mor- tier des vieux murs, AC. 62. L. teicholyta (DC.) Nyl. Pyr. or. 9iov., p. 57, — Sur les briques des remparts de Saint-Omer. R. var. craspedia (Ach.) Nyl. Pyr. or. nov., p. 76; L. arenaria. Pers. — Falaises de Boulogne-sur-Mer, 63. L. citrina (Hâm.) Nyl. Mortier des murs. Clairmarais, Bou- logne, etc. AR, 64. L. ferruginea (Huds.) Nyl, — Arbres aux environs de Saint- Omer. R. 65. L. cerina Ach. — Sur le vieux bois et l'écorce des arbres : Clairmarais. AR. 66. L. pyracea (Ach.) Nyl., Lamy Cat.^ p. 62, — Ormes, Route de Tilquet. 67. L. hsematites Chaub., Nyl., Lamy Cat.^ p, 62. — Peupliers. Environs de Saint-Omer. 68. L. vitellina Ach. — Sur du vieux bois à Clairmarais, 69. L. laciniosa (Duf.) Nyl, in Flora 1881 p. 454, Lamy Cat. Suppl. p. II. — AC, tronc des arbres, 70. L. exigua (Ach.) Nyl,, Lamy Cai. p. 67. — Tronc des Ormes à S'' Momelin près S' Omer, sur de vieilles souches de Chênes à Boulogne-sur-Mer, R. Fr. Gasilien. — Lichens des environs de Saint-Omer. i6i 71. L. galactina Ach., Lamy Cat. p 70. — Sur les murs. C. 72. L. subfusca var. campestris Schaer. — Sur un mur à Clairmarais. 73. L. horiza Ach. L. parisiensis Nyl., Lamy Cat. p. 72. — Commun sur le tronc des arbres. 7.^. L. chlarona Ach. — Commun sur les arbres. 75. L. coilocarpa Ach. — Mêmes stations que le précédent. 76. L. angulosa Ach. — Sur du vieux bois à Clairmarais. — L'épithé- cium jaunit avec Ca Cl. 77. L. albella Ach. — Commun sur les arbres. 78. L. varia Ach. — Vieux bois servant de clôture, à Clairmarais. R. 79. L. symmictera Nyl., Lamy Cat. p. 76. — Sur l'écorce des Aulnes, bois de Clairmarais. R. 80. L. metabolica Ach. ; Nyl. Prodr. p. 88. — Barrière en bois de Chêne, Boulogne. — Spores 8 à 12 dans les thèques, 3-septées, long 0,011-16, épaiss. 0,0045 mm. 81. L. erysibe Ach, — Spores i-septées, long. 0,010-12, épaiss. 0,004-6 mm. '$>2. L proteiformis (Mass.) in Flora 1881 p. 538. — Environs de S' Omer. Spores i-septées, long. 0,011-12, épaiss. 0,0035-40 mm. 83. L. atra Ach, — Sur l'écorce des arbres et sur les murs. AR. 84. L. parella Ach. — Murs à Clairmarais. Rare dans la contrée. 85. L. calcarea/'. concreta Stenh. — Remparts de S' Omer. var. contorta (Flk,) Nyl,, Lamy Cauf. p, 59. — Remparts de S^ Omer. Boulogne-sur-Mer. 86. Pertusaria communis DC, — Assez commun sur le tronc des arbres, surtout dans le bois de Clairmarais, K7 (méduUe jaunissant), 87. P. globulifera (Turn.) Nyl. Pyr. or. p. 35. — Commun sur le tronc des arbres; bois de Clairmarais, de Wisquesetc. K — , 88. P. amara (Ach.) Nyl., Lamy Cat. p, 89, — Sur le tronc des ar- bres. AC. 89. P. Walfenii var, lutescens (Hffm.) Fr. ; P. lutescens 'Lsmy Cat. p. 91. — R. Sur un tronc de Chêne dans le bois de Wisques. Thalle K (Ca Cl) + jaune orangé. 90. P, leioplaca Schaer., Nyl. Pyr. or. p. 37. — R. Sur le tronc des Hêtres au bois de Waten, K — 91. Lecidea trachylina Nyl. Prodr. p. 136. Terre, bois de Clairma- rais. R, Voisin du L. uHginosa. 92. L. fuliginea Ach. — Terre desséchée au bord des marécages du bois de S' Omer. AR, i62 JOURNAL DE BOTANIQUE 93. L. prasiniza Nyl. in Flora 1874 p. 811 et 1881 p. 7. — Écorce des arbres, environs de S'Omer. R. 94. L. milliaria Fr., Lamy Cat. p. 104. — Sur la terre, S' Omer. R. 95. L. luteola Ach., Nyl., Lamy Cat. p. 106. — Sur le tronc des vieux Ormes et des Chênes, Assez commun aux environs de S' Omer. 96. L. chlorotica Ach., Nyl. — Ecorce des arbres; Hallines près S' Omer. R. 97. L. arceutina Ach., Nyl, Prodr.'Ç). 114 — Boisde'S'^Momelin, R. var. effusa (Sm.) Nyl., Lamy Cai. p, 106. — Avec le type. 98. L. aromatica Ach., Nyl, Prodr. p, 123. — Sur le mortier des murs, Boulogne-sur-Mer. Spores triseptées. 99. L. parasema Ach. — Commun sur la terre et les branches des arbres. var. elseochroma Ach. — Aussi commun que le type. 100. L. flavensNyl. Pyr. or. nov. p. 46, Lamy Cat. p, m. — Sur les vieux troncs des arbres. AR. Thalle Ca Cl + orangé, loi, L. euphorea Flk,, Nyl.; L. glomerulosa DC, — Tronc des arbres. C. 102. L. quernea Ach., Nyl. Prodr. p, 112. — Souches de Chênes, bois de S' Momelin. R. 103. L. contigua Fr., Nyl. — Sur les pierres. C. 104. L. alboatra (Hffm.) Nyl, Scand. p. 235. — Sur les briques des murs à Claii marais. 105. L. canescens Ach, — Commun sur les arbres, principalement sur les Saules ; on le trouve aussi sur les murs ombragés . Rarement fructifié. 106. L. myriocarpa (DC.) Nyl, — Ormes, environs de S' Omer. AC. 107. L. confervoides (DC.) Nyl. — Sur du quartz. AC. 108. Graphis scripta Ach, — Espèce commune sur l'écorce des arbres. var. pulverulenta Ach, — Moins abondant que le type. 109. Opegrapha pulicaris (Hffm,) Nyl. — Mortier des murs à Clair- marais. Spores 5-septées, long. 0,023-27, épaiss, 0,006-7 mm. iio. O. diaphora Ach., Nyl, — Sur les arbres, C. 111. O. atra Pers. — Ecorce des arbres. C. 112. O. cinerea Chev., Lamy Cat.^^. 149. — Arbres, environs de S'' Omer, 113. Arthonia cinnabarina Wallr., Lamy Cat. p. 151. Ecorce lisse des arbres : bois de Clairmarais et de S'' Momelin. 114. A, astroidea Ach. — Ecorce des arbres. C, G. PoiEAULT. — Les Urédinées et leurs plantes noîirricieres . 163 115. A. patellulata Nyl. ia Flora 1877 p. 233. Spores i-septées, long. 0,013, épaiss. 0,006 mm. Écorce lisse des Peupliers : bois de Clairmarais. 1 16. A. lurida Ach. — Ecorce des arbres. R. 117. Verrucaria nigrescens Pers. — Pierres calcaires d'un mur, Clairmarais. 118. V. macrostoma Duf. Spores simples, long. 0,030, épaiss. 0,011 mm. Sur le mortier des vieux murs : Clairmarais, Arc, etc. AC. 119. V. muralis Ach. — Mortier des murs. AC. aux environs de S^ Omer. f. silaceella. Thalle d'un jaune terne, coloré par le substratum; spores simples, long. 0,020-23, épaiss. 0,010-12 mm. Boulogne, sur les falaises au bord de la mer. 120. V. integ a Nyl. Sca?id. p. 276. — Murs. 121. V. integrella Nyl. Pyr. or. nov. p. 21. Spores simples, long. 0,018-20, épaiss. 0,009-10 mm. Sur les briques des remparts. AR. 122. V. mortarii Arn., Nyl. in Flora 1S78 p. 344. — Sur le mortier. 123. V. epidermidis (analeptd) Ach,, Nyl. Pyr. or. nov. p. 37. — C. 124. V. fallax Nyl. in Flora 1872 p. 363. — Écorce des arbres : bois de Clairmarais. 125. V. nitida var. nitidella Flk. — Sur les arbres à écorce lisse. AC. 126. V. oxyspora Nyl. — Sur l'épiderme des Bouleaux : bois de Clairmarais. 127. V. biformis Borr. Pyrenium entier. — Peupliers : Clairmarais. 128. Lepraria farinosa Hffm. — Bois de Wisques, de Clairma- rais, etc. 129. L. latebrosa Ach. — Murs ombragés : Clairmarais. -*- LES URÉDINÉES ET LEURS PLANTES NOURRICIÈRES SUPPLÉMENT [Suite.'] Par M. Georges POIRAULT. Campanulacées. Campanulai Coleospor. Campanulae Pers. (U, T). Ericacées. Rhododendron ferruc^ineum ) Puce. Rhododendri Fckl. )) hirsutum . . ) Chrysomyxa Rhododendri DC. — E sur Ficea excelsa (iEcid, columnare Alb. et Schw.). i64 lOURNAL DE BOTANIQUE Pyrolacées. Pyrola rotundifolia Chrysomyxa Pyrolse Kôrn. (U, T). Thecopsora Pyrolai Gmel. (U). B secunda id. B uniflora id. » chlorantha id. » minor id. Primulacées. Primula Auricula Urom. Primula; integrifoliae DC. (E, T). j> acaulis Puce. Primulae DC. (S, E, U, T). Androsace g-lacialis. . . . Puce. Dubyi Mûll. Arg-. » Lag'g'en. ... id. Oléacées. Phyllirea média Uredo (Caeoma) Phyllireae Cooke. Convolvulacées. Cressa viUosa Puce. Cressae (DC.) Lag-h. (E, T). f BORRAGINÉES. Symphytum M. Mag-nus disting-ue r^ Peplus Urom. scutellatus Schrank. Melampsora Helioscopiae Pers. CUPULIFÈRES. Quercus Ilex Melampsora Quercus Brondeau. Conifères. Pinus silvestris Melampsora (Cseoma) pinitorquum A. Braun = E du Melampsora Tremulae Tul. Sur les feuilles, une seule espèce : Perider- mium oblo7tgisporiuni Fùck., qui est la forme écidienne du Coleosp. Senecionis. Sur l'écorce, deux espèces : 1° Peridermium Cornui Rostrup et Klebahn, qui est la forme écidienne du Cronarthint asclepia- ^^z/;« Wild. ; 2° Peridermium Pini Wild., forme écidienne de? Pinus austriaca Sur les feuilles, Peridermium oblongisporium, Fùck., forme écidienne du Coleosp. Sene- cionis. Sur récorce, Periderm. Strobi Klebahn, forme écidienne du Cronartium Ribicolum. » halepensis Swv\e.s{ç:uï\\ç.s,^. ^\x Coleosp. Senecionis. Sur l'écorce, E. du Cronartium asclepia- deu))i. T> Pinea Sur les feuilles, E. du Coleosp. Senecionis. Abies pectinata Chrysomyxa Abietis. Melampsora Gœppertiana Kiihn (E). ^cid. pseudo-columnare Kûhn. Ca;oma Abietis pectinatae Reess. TEcid. elatinum Alb. et Schw. Picea excelsa Chrysomyxa Abietis Wallr. (T^). Chrysomyxa Rhododendri DC. — U et T sur Rhododendron ferrugineum et Rh. hirsu- inm, iEcid. elatinum Alb. et Schw. Peridermium coruscans Fr. Juniperus Sabina Gymnosporang-ium fuscum. — E sur Pirics communis. Gymnosp. confusum. — E sur Cratsegus oxyacantha et Cydonia vulgaris (et aussi parfois, d'après M. Ed. Fischer, sur le Pi- rus communis). G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 175 COLCHICACÉES. Veratrum album LlLIACÉES. Scilla verna ï nutans Ornithogalum pyrenaicum. Gag-ea lutea. Allium scorodopiasum. Allium sphœrocephalum vineale » pallens . . . » ampeloprasum T> approximatum Muscari racemosum. Asphodelus j) fistulosus. . ï sphsrocarpus Smilacées. Orchidées. Goodyera repens . . Iridées. Gladiolus illyricus. , seg;'etum * communis. JONCÉES. Juncus sylvaticus . . ï acutus. . . . Cypéracées. Scirpus maritimus. . Puce. Veratri Niessl (U, T). Urom. Scillarum (Grev.). Puce. Liliacearum Duby. Urom. Erythronii DC. (S, E, T.). Puce. Lojkajana Thum. (T,). Puce. Liliacearum Duby. Urom. acutatus Fuck (U, T) = Urom. Orni- thogali (Wallr.). Urom. ambiguus DC. ne se distingue du Puce. Porri que par Tabsence de la forme E. Puce. AUii (DC.) Rud. Puce. Porri (Sow.). \Urom. acutatus ne croît pas sur cette plante, mais seulement sur Ornithogalum et Gagea A^ Puce. Porri (Sow.). Puce. AUii (DC.) Rud. id. id. Puce. Porri (Sow.). Urom. Ornithogali (Wallr.). Puce. Barbei Magnus (E, T). ^cid. Asphodeli Cast. Puce. Asphodeli Duby (U, T). U^cid. Convallarise Schum. est la forme écidienne du Puce. Digraphidis Hoppe qui croît sur le Phalaris arundi7tacea. Uredo Goodyerae Tranzschel. f Puce. Gladioli Cast. id. id. Urom. Junei Desm. (E). — U et T sur Buph- thalmuni salie if oliunt, Imcla dysenterica. Puce, eancellata. Urom. lineolatus Desm. (U, T). — La forme E sur Hippuris vulgaris et Sium laiifo- lium, ou bien, d'après M. Plowright, sur le G taux inaritima. 176 JOURNAI. dp: BOTANIQUE Scirpus holoschœnus. . . . Uredo Holoschœni Cast. > lacustris Puce. Scirpi DC. (U, T). — La forme E sur Nuphar luteum, Nymphasa alba, Limnan- themum nymphoides ? Carex pendula Puce. Carieis Rabh. » vag-inata Puee. vaginatae O. Juel. — E sur Saussurea {Mcid. Saussurese a sîlvestre O. Juel f ). ï rupestris Puee. rupestris O. Juel. — E sur Saussurea {^Ecid. Saussures? p rupestre O. Juel f). » Pseudo-Cyperus. . . Puce. Carieis Rabh. T> acuta id. » glauca id. Graminées. Balding-era aruudinaeea. . Puce, sessilis Schneid. (U, T). — E sur Allium ursinum. Puee. Phalaridis Plowr. (U, T). — E sur Arum maculatum. Puce. Digraphidis Hopp. (U, T). — E sur Convallaria. Andropogon Ischamon . . Uredo Andropogonis Cast. = Puce. Cesatii Sehrot. (U, T). Phragrnites gigantea. . . , Puee. Trabutii Roum. et Saee. f Arrhenatherum elatius. . . Uredo Avenas Cast. ^ Puce. Rubigo-vera. Puee. coronata Corda. Puce, graminis Pers. Agrostis alba Puee. Agrostidis (U, T). — "E, sur Aquilegia vulgaris. Puce, graminis Pers. Calamagrostis silvatica. . . Puce, graminis Pers. Aira casspitosa id. Elymus arenarius id. Rostrupia Elymi West, f Lolium YJ Uredo Lolii Castagne est le Puce, grami- nis. Agropyrum glaucum . . . Puce. Agropyri EUis et Everhart (U, T). — E sur Ciematis Vitalba (Dietel). Festuea ovina Puce. Festuea; f . — E sur Lonicera Pericly- menum. (Plowright). ï duriuseula .... id. Zea Puce. Sorghi Schwein. Sorghum id. Fougères. Asplenium septentrionale . Uredo Seolopendrii Fûck. Je suis heureux de pouvoir, en terminant, adresser à mon Em. Bhscherelle. — Selectio novorum Muscortim. 177 ami, M. P. Hariot, mes remerciements pour les nombreux ren- seignements qu'il m'a communiqués et dont cette liste a béné- ficié. SELECTIO NOVORUM MUSCORUIVI {Fin.) Auctore Em. BESCHERELLE. Hookeria [Cyclodictyon) prasiophylla Besch. Monoica ; habita H. Olfersianœ similis. Caulis repens, uncialis et ultra, pinnatim ramosus, ramis brevibus compressis latis obtusis. Folia erecto-patentia, rugulosa, coraplicatula, obovata, apice longius acumi- nata, costis longis ad partem foHi angustam evanidis, limbo e seriebus duabus cellularum composito marginata, supra médium nodoso-den- tata, cellulis amplis rotunde 5-6 gonis parietibusincrassatis, basilaribus longe hexagonis tenuioribus areolata. Flores masculi sat numerosi et inter folia caulis fertilis oriuudi, foliis 6 ovatis concavis ecostatis. Folia perichaetialia intima 5-6 angustissime lanceolata longissime cuspidato- attenuata serrata et intégra subecostata. Capsula in pedicello 16-1S raill. longo purpureo laevi tortili iu longitudinem striato horizontalis, ovata, pro planta minuta, nigrescens, sub apice coarctata, collo crasso sub- gibboso, operculo aciculari capsulam aequante. Peristomii dentés interni normales madore incurvi, externi aequilongi lutei e membrana brevi orti. Calyptra laevis operculum tantum obvolvens. Guadeloupe : le Gommier, Sainte-Rose, 27 avril 1877 (Ed. Marie, n°' 118 et 699). Se rapproche par le port et la couleur vert pâle de V Hookeria Olfersiajia, du Brésil, mais s'en distingue au premier abord par ses feuilles denticulées, plus longuement acuminées, à marge for- mée de deux séries de cellules hyalines de la base au sommet et par la coiffe plus courte englobant seulement l'opercule et briè- vement fendillée à la base. Hookeria (Cyclodictyon) ulophylla Besch, Dioica; planta mascula cespitosa intense viridis, inferne fuscescens ; caulis prostratus ramis pinnatis saepe divisis arcuatis intricatis brevibus obtusis. Folia sicca crispula, madore erecta et erecto-patentia, concava basilata, obovata, sensim breviterque acurainata apice denticulata, mar- gine e cellularum duabus seriebus formato, cellulis rotundate hexago- lyS JOURNAL DE BOTANIQUE nis magnis hyalinis parietibus chlorophyllosis inferioribus plerumque rectangulis marginalibus basi infiraa amplioribus longis ut vesicu- losis areolata. Perigonia numerosa magna foliis internis magis acumi- natis subintegris ecostatis, externis latioribus caulinis similibus sed minoribus ; antheridia crassa paraphysibus loagioribus cincta. Caetera ignota. Guadeloupe, sur la terre humide. (Ed. Marie, n° 659). Cette espèce diffère de toutes ses congénères de la section par ses feuilles frisées étant sèches ; elle se rapproche davan- tage de X Hookeria albicaulis Sch., mais elle s'en éloigne par la ramification beaucoup plus dense, les rameaux plus rapprochés, plus courts, les feuilles plus petites crispulées, moins larges au sommet et plus régulièrement acuminées. Leucomium Mariei Besch. Dioicum? L,. compressa simile. Caulis prorepens 1-2 centimetris longus, laxe ramosus. Folia flexuosa compressa albicante viridia, ni- tida, lateralia erecto-patentia ovato-lanceolata subulata apice torquata integerriraa ecostata, cellulis Iaxis parce chlorophyllosis. Folia peri- chaetialia minora chlorophyllosa basi truncata ovata longe cuspidata. Capsula in pedicello 10-15 mill. longo rubello apice scabro horizon- talis inclinatave, oblonga, basi bistrumosa, coUo crasso, operculo longe rostrato subulato apice torquato. Peristomii dentés externi in tota longitudine linea média fissa, interni externis sequilongi purpurei ; ciliis nullis. Calyptra cucullata praecipue ad basin pilis nonnullis ins- persa, raro laevis. Guadeloupe : bords de la rivière Duplessis, sur les troncs d'arbres, 26 novembre 1S77. (Ed. Marie, n"" 519, 527, 693). Cette espèce présente quelques variations quant à la lon- gueur du pédicelle. Des espèces américaines mentionnées par M. Mitten, Musci aîtstro-aniericanî , il n'y en a que deux qui pré- sentent comme notre Mousse de la Guadeloupe des feuilles plus ou moins longuement cuspidées ; l'une, le Leiicomùim cuspidatï- folitmt C. Muell., de Surinam, a Aç.'s, foliis stibcontoriis sursunt in- jîectentibtis , l'autre, \ç. L. acrophylliLui Hpe, de la Nouvelle-Gre- nade, a la coiffe glabre et le péristome orné de ciliis anasionio- santibîis, toutes les deux ont le pédicelle glabre ; ces caractères ne se retrouvent pas dans notre espèce qui se rapproche davan- tage par le port du L. conipi^essum Mitt., mais ses feuilles, uniformément ovales-lancéolées, long-uement cuspidées, formées Em. Bescherelle. — Selectio iiovorum Muscorjim. 179 de cellules plus longues, l'opercule capsulaire plus court, le pédicelle scabre vers le sommet, et enfin l'inflorescence dioique sont des caractères qui l'en éloignent suffisamment. Leucomium serratum Besch. Synoicum ! L. flexuoso affine, cespitosum, lutescens, parce ramo- sum ramis depressis brevibus cum foliis vix 2 mill. latis. Folialateralia patentia subarcuata, superiora erecta, anguste ovato-lanceolata, con- cava, apice serrato subulata, ecostata, cellulis Iaxis hexagonis utriculo priraordiali irapletis. Folia perichaetialia similia sed longiora; arche- gonia 7-S, antheridiis intermixta. Capsula in pedicello purpurco vix centimètre longo laevi inclinata pendulave, basi crassa, strumosa ; opercule breviter et oblique rostrato. Peristomii dentés externi linea média lata exarati, interni aequilongi carinati, ciliis singulis paullo bre- vioribus interpositis. Guadeloupe : route du Gommier, sur les troncs pourris. (Ed. Ma- rie, n° 652 bis et 664). Se rapproche du Leucomium fîexîiOS7im SuU., de Cuba, mais en dififère par l'inflorescence, par les feuilles, surtout à la partie rétrécie, bordées de dents aiguës jusqu'au sommet et par le pédicelle capsulaire beaucoup plus court (un centimètre au lieu de deux cent, et demi). EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 1-4. Poiiia {Anaca/ypta) Paiouillardi. — i. plante grand, natur. — 2. feuille grossie, sommet. — 3 f?. capsules avec coiffe. — 3 3. coiffe. — 3 c. capsule avec opercule. — 3 peu nombreuses, larges et presque hémisphériques. Cette variété provient de Laghouat, en Algérie. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 183 En résumé, à l'exception de la Touboulane et du T. De- flersi, toutes les Tubéracées désertiques indiquées depuis les Canaries et le Maroc jusqu'à l'Asie centrale ont été retrouvées tant en Tunisie que dans les parties voisines de l'Algérie. LA TRIBU DES CLUSIÉES RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DE CES PLANTES {Fin.) Par M. J. VESQUE. 3. Les GENRES SATELLITES DU GENRE CLUSIA (flg. 6). A. — Cochlanthera Chois., Oxystemon Planch. et Triana et Renggeria Meissn. Je ne dirai que peu de chose de ces trois genres mal connus, le premier et le deuxième représentés chacun par une seule espèce, dont on ne possède que l'exemplaire mâle, le troisième par deux espèces. Chez le CocJilauthera lanceolafa Chois, les anthères recour- bées-arquées en forme de cuiller, intérieurement adnées à un connectif un peu plus étroit, sont creusées de deux loges paral- lèles s'ouvrant par une fente introrse. Au centre de la fleur se trouve une masse épaisse, consistant, d'après Planchon et Triana, en 5 staminodes épais, libres, rapprochés. Cette masse est en réalité unique, 5-lobée sur le bord, marquée au bout de 5 sillons rayonnants et un peu déprimée au sommet. Elle porte sur les côtés l'empreinte des filets des étamines et est creusée au centre et à la base d'une petite cavité allongée verticalement, dans laquelle j'ai cherché vainement un rudiment de pistil. Elle consiste en un parenchyme assez mou, traversé par une multi- tude de canaux résinifères verticaux, et repose sur un torus d'un tissu plus solide et noir sur le sec, tandis que la masse sta- minodiale elle-même est de couleur fauve-clair. Les caractères anatomiques sont exactement ceux d'un Chisia, et même précisément d'un groupe nodal de ce genre. La différenciation de l'androcée en étamines fertiles et périphé- riques et en une masse staminodiale centrale se retrouve chez les Clusia de la section Eitclusia, mais la forme des anthères i84 JOURNAL DE BOTANIQUE est absolument différente de ce qu'on voit chez les Thysanochi- sia. M. Engler, néanmoins, fait entrer cette plante dans la sQCtion Eticlusi'a , dont elle forme une sous-section Cochlanthera, les anciens Etichisia recevant plus particulièrement le nom de Chlamydochism qui fait allusion à ce fait que les étamines fer- tiles y sont unies à la base en une cupule ou en un anneau, tandis qu'elles sont libres chez le Cochlanthera et chez X Oxy- sieuton dont il va être question. Sans avoir la prétention de nier la légitimité de l'idée de M. Engler, je crois cependant prudent d'attendre que la fleur femelle soit connue avant d'introduire dans les Euclusia, si homogènes, un élément aussi disparate par ses anthères. \J Oxystejnon nervosum Planch. et Triana m'est inconnu. Comme chez les Eîiclusia, il y a des étamines fertiles périphé- riques, à anthères linéaires, et une masse staminodiale centrale ovale-oblongue, épaisse, creusée d'une lacune linéaire et char- gée de résine. La nature, la disposition et le nombre des pièces florales semblent rapprocher ce genre des Cochlanthet'-a. Plan- chon et Triana ont indiqué l'extrême ressemblance de son an- drocée avec celui des Euclusia. S'ils n'ont pas opéré la fusion, c'est à cause des enveloppes florales, argument qu'on pourrait également faire valoir pour le Cochlanthera. M. Engler en fait la sous-section Oxysteinoit de la section Euclusia, différant des ChlamydoclîLsia par les étamines fertiles libres et du Cochlan- thera par ses anthères linéaires, terminées par une production subulée du connectif. Ici encore je me tiens sur la réserve. Ce n'est pas la consti- tution des enveloppes florales qui me fait hésiter, mais l'expres- sion de « obsolète pellucido- punctata » que les auteurs appli- quent aux feuilles. Si les feuilles portent réellement des « points » pellucides, la plante n'est très certainement pas un Clusia. L'anatomie devra décider entre poches et canaux sécré- teurs. Je crois personnellement qu'il y a là une erreur d'obser- vation. Dans tous les cas, les deux plantes dérivent des Euclusia et sinon de leur groupe nodal [nemorosa) du moins de l'ancêtre de ce groupe. Le genre Renggeria, mal connu, du moins quant à l'une de ses deux espèces et quant à l'anatomie de toutes deux, semble, d'après les auteurs, car je n'ai pu l'étudier moi-même de visu, J. Vbsque. — La tribu des Clusiées. 185 très voisin des Cltisia de la section Cordylandra. Il n'en diffère en effet que par le nombre petit et défini des étamines. Nous avons vu, dans la première partie de ce mémoire, que les éta- mines en nombre défini ou subdéfini ne sont pas absolument rares chez les Chtsia. D'ailleurs Planchon et Triana soupçonnent l'une des deux espèces, le R. liitoralis Pœpp. et Endl,, de n'être que l'exemplaire femelle du Cl. polysepala. Si le genre est autonome, il apparaît dès à présent comme étroitement lié aux Clitsia cordylandra, ou, pour parler plus hardiment, comme descendant d'une des espèces nodales de cette section. Quant au R. littoralis, l'anatomie de la feuille déciderait facilement de la question d'identité qui se présente. B. — Rengifa Pœpp. et Endl. Ce genre, comme les précédents, est imparfaitement connu. Des trois espèces qui le composent, deux ne sont représentées dans nos collections que par les individus mâles, la troisième seulement par l'individu femelle. Il y a donc interpolation dans les descriptions de ce genre. Cependant l'affinité entre les trois espèces n'est pas douteuse et se trouve confirmée par les carac- tères anatomiques. S'il fallait rapprocher les Rengifa des Chi- sia, il faudrait peut-être envisager surtout une affinité avec les Clusia de la section Crmva et surtout les Eticriuva. L'analogie des anthères est parfaite, mais il faudrait admettre que les filets des dix étamines (au lieu d'étamines nombreuses) sont unis de manière à former ce corps fungiforme particulier aux Rejtgifa, et dont le chapeau est bordé d'anthères libres. Même les pétales ressemblent non à ceux du Cl. Crïuva ni d'aucune espèce de la sous- section Crinvopsis , mais bien à ceux du Cl. cuneaia, par- ticulièrement en ce qui concerne les deux ailes minces qui en élargissent la base. Les staminodes de la fleur femelle ressem- blait assez parfaitement, d'après une observation d'Aublet, à ceux des Cl. Crmva. Rien, dans la structure anatomique de la feuille, ne s'oppose à cette manière devoir; elle est exactement celle d'un Clusia. Essentiellement il n'y aurait eu, en passant des Clusia Criuva aux Rengifa, que réduction du nombre des étamines devenu défini, changement de la forme générale de l'androcée et enfin réduction du nombre des ovules contenus dans chaque loge i86 JOURNAL DE BOTANIQUE ovarienne. Chez le Cl. Criitva les ovules sont peu nombreux, les inférieurs ascendants, ceux du milieu horizontaux, les supérieurs descendants, tandis que chez le R. scandens il n'y en a plus que 2, ascendants. Voyons maintenant de quelle manière se comportent les trois espèces de Rengifa les unes vis-à-vis des autres. L'espèce considérée jusqu'à présent comme typique représente bien le nœud du genre ; c'est le R. pei^iiviana Pœpp. et Endl. L'hypoderme a deux assises de cellules d'assez faibles dimensions, et mesure environ 77 ;j- d'épaisseur; le mésophylle compte environ quatorze assises de cellules dont les 1-2 rangées supérieures représentent des palissades peu différenciées. Chez le R. acîiminata Planch. et Triana, l'inflorescence est moins riche, toutes les cellules de la feuille sont plus grandes, l'hypo- derme est toujours bisérié mais peut mesurer jusqu'à 130 [j- d'é- paisseur, le mésophylle ne comprend qu'une dizaine d'assises, dont la supérieure en palissades médiocrement développées; mais ce qui caractérise surtout cette espèce, épharmoniquement très voisine de la précédente, c'est la multiplication extraordi- naire de ses bractées calycinales, régulièrement décussées (i) et suivies, après la huitième paire, par exemple, d'un calyce et d'une corolle 5-mères, acycliques d'ailleurs et à pétales opposés aux sépales par suite de la continuation du type 2/5 ou d'un autre type voisin (2). Le R. scandens Planch. et Triana a des cellules épidermiques baucoup plus grandes, un hypoderme 3-sérié aux deux assises supérieures tabulaires, à l'assise infé- rieure composée de très grandes cellules presque isodiamétri- ques et remarquablement bombées du côté du mésophylle ; cet hypoderme peut mesurer jusqu'à 150 [j. d'épaisseur. Le mésophylle compte environ vingt assises de cellules assez grandes, surtout à la face inférieure; les cellules en palis- sades franchement unisériées sont bien développées, au moins 4-5 fois plus longues que larges, souvent beaucoup plus lon- gues, mais n'occupent que la cinquième ou sixième partie de l'épaisseur totale du mésophylle. Celui-ci mesure environ 330 \l d'épaisseur. 1. Contrairement à l'avis de Planchon et Triana. 2. Le diagramme empirique de la corolle du R. peruviana est analogue, ainsi que nous l'avons vu (T. V, p. 303, fig. 2, J). J. Vesque. — La tnbii des Clusiées. 187 En résumé, si on veut bien accepter l'hypothèse de l'origine des Rengïfa, telle que je l'ai exposée au début de ce paragra- phe, l'histoire de ces plantes sera la suivante. Prenant son origine dans le groupe nodal des Cliisi'a eucrûi- va, la souche des Rengifa, représentée par un groupe nodal qui s'est perpétué sous la forme du R.pertiviaîia, n'a évolué que dans une seule direction en fournissant successivement, par ordre de xérophilie croissante, le R. actumnata et le R. scan- dens. Le point douteux de cette histoire reste l'origine même du genre; mais comme son anatomie est identique avec celle des Chisia, et que par conséquent il s'agissait de trouver dans le genre Clusia, plus ancien, le point d'attache, je n'ai pu imaginer de filiation plus vraisemblable que celle que j'ai indi- quée. C. — Havetia H. B. K. J'ai montré plus haut (i) que la distinction, établie par Plan- chon et Triana, entre Havetia et Havetiopsis ne peut pas être maintenue, mais néanmoins le genre se divisera en 4 sections par des caractères purement morpliologiques qui sont les sui- vants : \. EiLhavetia. Ovules, deux par loge, suspendus. An- thères extrorses. Staminodes (fl. fem.) privés d'anthères, unis en une cupule 4-lobée {H. laiirifolia H. B. K.). — 2. Havetiopsis. Ovules nombreux, subhorizontaux. Anthères à déhiscence laté- rale-introrse. Staminodes à anthères avortées (^H. Martii Ves- que, H. jïexilis Planch. et Triana). — 3. Havetiella. Ovules plusieurs, ascendants. Staminodes pourvus d'anthères {^H. Jùp- pocrateoides Planch. et Triana). — 4. Oligospora. Ovules peu nombreux (2-4), ascendants. Staminodes privés d'anthères {II.'carpophylloidesV\2LXiQ}ù.. ÇLX.Tx\2i^2i), Chez toutes ces plantes les verticilles floraux sont 2 X 2 -mères, sauf le pistil qui est 4-mère. Si on cherche maintenant parmi les sections des Clusia celle qui présente le plus d'analogie avec les Havetia et surtout \ Havetia latirifolia, je crois qu'il n'est pas possible de s'arrêter ailleurs qu'aux Cordylaiidra. Comme pour les genres précé- dents nous voyons, en passant des Cordylandra à X Havetia laurifolia, une diminution considérable du nombre des éta- I. T. V, p. 325 et suiv. i88 JOURNAL DE BOTANIQUE mines. Mais déjà chez le Cl. flunimensïs les étamines, si elles sont plus nombreuses, sont en nombre défini (lo). Seuls les staminodes, pourvus ou privés d'anthères, unis à la base, res- sembleraient plutôt à ceux des Retiiiosteinoii. Il y a d'ailleurs un lien si étroit entre ces deux sections que la souche commune qui leur a sans doute donné naissance a également pu servir de point de départ aux Haveiia. L'anatomie ne nous est ici d'aucun secours sérieux ; elle est identiquement celle des Clusia et ne s'éloigne pas des caractères propres aux groupes nodaux de ce genre. Il se trouve que, étant considérées seulement les trois espèces qui me sont connues, les H. flexi'lis ç^lhippocra- teoides sont presque identiques sous ce rapport, avec leur hypoderme bisérié et leur mésophylle environ lo-sérié, à une seule assise de palissades peu différenciées, tandis que chez VH. latLrïfolia l'hypoderme mesure trois assises, le mésophylle 16-17, dont la supérieure en palissades très allongées. 11 est donc difficile de faire dériver les deux premiers du troisième. Or, comme celui-ci dérive beaucoup plus nettement des Cordy- lochisïa que X H.flexilis, il ne reste pas d'autre ressource que de diviser les Ravetia en deux groupes collatéraux : 1° Etihavetïci avec une espèce qui a perdu le caractère du groupe nodal et 2° l'ensemble des sections Havetiella, Havetwpsis ex Oligospora qui l'ont conservé, au moins dans les deux espèces que j'ai étudiées et chez lesquelles l'anthère devient au moins subin- trorse tout en conservant à peu près sa forme ramassée. Un étranglement plus ou moins accentué sépare cependant {H .flexi- lis) l'anthère avec son épais connectif de la partie basilaire, également dilatée, du filet. Que cet étranglement s'étire en une partie intermédiaire grêle du filet, la base restant volumineuse et calleuse, l'anthère épaisse, et nous aurons le genre suivant. D. — Œdematopus Planch. et Triana. Nettement dérivé des Havetia de la section Havetiopsis. Cette ressemblance n'a pas échappé à Bentham et Hooker qui ont incorporé ce genre dans les Havetiopsis séparés géné- riquement de V Havetia lattrifolia. Des trois espèces connues, VŒ. octa7idr2iS Fla.nch. et Triana occupe certainement le centre. La minceur de sa feuille, la fai- blesse de la cuticule, le cachet négatif de ses caractères anato- J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 189 miques lui donnent bien l'apparence d'un groupe nodal. Avec \Œ. dodecandrits PL etTr., il se distingue par la grandeur insolite des stomates qui dépassent 50 [x de longueur, tandis qu'ils mesurent à peine 30 p. chez V Œ. obovatus PI. et Tr. Sans compter la forme extérieure de la feuille, VŒ. dodecandriis dérive de VŒ. octandrîis par l'épaississement de la feuille et l'agrandissement de toutes les cellules, de telle sorte que l'épais- seur de la feuille se trouve portée à plus du double. \SŒ. obo- vatus a suivi une autre voie. Ses cellules épidermiques sont C/usie//à /ie//^^t \ S/aiirocJusij A,...- , oic/f/ar/ar/t / uo///yj/iaf/éAtUci o//f//erj/fc/r^. cArysor/i/âmj'S' Fig. 6. — Représentation graphique des affinités des genres voisins des Cltisia eria plutôt plus petites que celles de l' Œ. octandrus, le parenchyme en palissades, au lieu de prendre près de la moitié du méso- phylle, comme chez les deux autres espèces, n'en occupe guère que la cinquième partie, mais ce qui en fait surtout un type à part, c'est l'hypoderme, fort de trois assises, qui semble traversé de part en part par des cellules assimilatrices, vertes, rameuses, analogues à celles du parenchyme spongieux de la face inférieure de la feuille. Cette espèce, qui a huit étamines comme l'espèce nodale, s'en distingue donc nettement par ses caractères anatomiques et de plus par la forme différente des étamines. L'hypoderme si singulier de cette plante et que je 190 JOURNAL DE BOTANIQUE viens de décrire en peu de mots est assez curieux pour que nous nous y arrêtions un instant. A première vue, on croirait qu'il existe une zone de parenchyme spongieux entre les cellules en palissades et l'épiderme supérieur. De grandes cel- lules rameuses, vertes, se touchant par l'extrémité de leurs branches, laissent entre elles des espaces incolores qu'on pourrait prendre pour de simples méats et qui me paraissent, après examen sérieux, représenter des cellules hypodermiques. L'observation est difficile sur l'échantillon sec et mérite d'être confirmée sur la plante fraîche. Quel que soit le résultat d'une nouvelle étude, la particularité qui distingue cette plante de ses congénères, est jusqu'à présent sans exemple. E. — Clusiella Planch. et Triana, et Astrotheca Miers. Je passerai ici sous silence les deux genres monotypes Pilosperrua et Balboa^ appartenant l'un et l'autre très certaine- ment à la famille des Guttifères et à la tribu des Clusiées, mais dont la vraie place serait difficile à déterminer, en l'absence de matériaux plus complets. J'y reviendrai ailleurs. Les deux genres, également monotypes, Clusiella et Astro- theca^ sont voisins entre eux et dérivent de la section Phloian- thera des Chisïa. Bentham et Hooker ont même essayé de faire entrer le curieux Astrotheca (par erreur Asthotheca) de Miers dans cette section (sous-sect. Ajtdrostyhujn) (i). Je puis m'abstenir de décrire ici ces plantes ; on voudra bien s'adresser à ce sujet aux ouvrages spéciaux (2). Chez l'un et chez l'au- tre, l'hypoderme fait totalement défaut; tous les caractères anatomiques de la feuille correspondent à ceux d'un groupe nodal qui serait même beaucoup moins xérophile que celui pourtant peu avancé des Androstylùun. Il faut croire que ces deux genres se sont séparés de la souche P hloïanthera avant la constitution des groupes nodaux actuels de cette section. F. — Chrysochlamys Pœpp. et Endl., Tovomitopsis Planch. et Triana et Tovomita Aubl. Ces trois genres, pris ensemble, dérivent de la souche anté- 1. Benth. et Hook., Gênera, I, 170. 2. Surtout au Mém. s. 1. Guttif. de Planch. et Triana. Ann. se. nat. 4° s., XIV, 253 et 254. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 191 rieure à la formation de la section Anandrogyne du g-enre Chisïa. Les faits qui plaident en faveur de cette manière de voir sont nombreux. Les ovules solitaires dans les loges de l'ovaire, propres à ces genres, ne se rencontrent pas chez les Clusïa. Mais quelques espèces de Cliisia, voisines du Cl. Ducti (groupe nodal des Anandrogyne)^ en présentent deux, et plus tard une seule graine par avortement. Les étamines, parfois plus ou moins longuement monadelphes à la base, ne ressemblent pas à celles de la plupart des Anandrogyne, mais s'accordent cependant assez bien avec celles du Cl. Dîicu, qui ont des anthères courtes, ovales, et non linéaires-allongées. Le nombre des carpelles, de 5 chez les Chrysochlamys , de 4-5 chez les TovoutHopsis , de 4 chez les Tovomita^ ne pré- sente pas la moindre difficulté, puisque le nombre 5 est fré- quent chez les Chisia et que le nombre 4 se rencontre préci- sément chez le Cl. Dîicm, confirmant encore une fois le point précis d'où je crois devoir faire partir le complexus des trois genres en question. L'hypoderme est nul chez le seul Tovoinitopsïs^ T. panï- culata PI. et Tr., que j'ai pu analyser, et chez une autre espèce, le T. ctmeata PI. et Linden, qui était en si mauvais état de conservation qu'il a été impossible d'en tirer quelque chose, sinon l'absence de l'hypoderme (i) ; je ne peux pas dire autre chose de ce genre peu connu et qui me paraît être très homo- gène à tous les points de vue. Dans la classification des sept espèces qui composent le genre, il est question de « folia sub- tus-nigro-punctata ». Il n'est pas sur du tout qu'il s'agisse ici de poches résinifères colorées. Je croirais plutôt que le carac- tère en question est fourni par des lenticelles. Chez les Chrysochlamys, dans lesquels les Tovonntopsis seront sans doute définitivement incorporés un jour ou l'autre, et cette opération sera ratifiée par l'anatomie de la feuille, la cuticule est le plus souvent curieusement striée dans le sens perpendiculaire à l'ostiole du stomate, mais seulement sur les cellules accessoires de l'appareil stomatique. Ce caractère est I. Je pense que ce tissu, plus résistant que le reste de la feuille, n'échapperait pas à l'observation même dans le cas d'une conservation entièrement mauvaise. 192 JOURNAL DE BOTANIQUE assez constant pour servir à faire reconnaître le genre. L'hypo- derme est i-^sérié ou fait défaut. Tous les ChrysocJilamys sont extrêmement voisins entre eux ; tout l'ensemble ne constitue qu'un seul et unique groupe nodal composé de six espèces, mais dans lequel on pourrait à plaisir distinguer nombre de formes, de variétés et d'espèces. Il est curieux de constater que, malgré cette grande uniformité anatomique, les Chr. membranacea et myrcioides diffèrent si profondément des autres et entre eux par la structure de l'an- drocée. Nous trouvons en effet une première section Adelphia , dans laquelle les étamines, toutes fertiles, sont monadelphes (Chr. iuultïfloraVce^ç^.^ dependeiis Planch. et Triana, Pavonii Planch. et Triana), la deuxième, dans laquelle toutes les éta- mines sont libres {Ch. myrcioïdes Planch. et Triana), et enfin la section Heterandra {Chr. membranacea Planch. et Triana), qui présente les étamines externes libres, fertiles et les internes stériles, unies en une masse compacte (comme chez les Euchisia). Nous assistons là encore une fois à la répétition de ce qui s'est passé pour les Clitsia en général, et plus récemment chez les Cordyloclusia en particulier : dislocation morphologique du genre avant l'introduction de différences épharmoniques. La présence de l'hypoderme peut à peine entrer en ligne de compte, car ce tissu est souvent si mal différencié qu'on a sou- vent de la peine à le distinguer du tissu sous-jacent. Passons enfin au genre le plus important du groupe après les Clusia, le genre Tovomiia (fig. 7). Ce genre, distinct surtout, d'après les auteurs, par des graines privées d'arille, tandis qu'elles sont arillées chez les deux précédents, se partage en deux grands groupes, d'après la nervation des feuilles. C'est assez dire que les différences morphologiques entre les espèces ne sont pas bien grandes. D'ailleurs, cette différence dans la nervation est curieuse ; je m'en occuperai à une autre occasion et d'une manière plus large. Dans le premier groupe, auquel je donne le nom de Clîisiœfoliées, les nervures secondaires, formant un angle plus ou moins ouvert avec la nervure médiane, courent droit vers le bord du limbe pour s'y perdre dans une nervure marginale. Dans le second, celui des Chrysochlaniydi- f allées^ au contraire, les nervures secondaires sont arquées de telle façon qu'elles deviennent parallèles au bord du limbe, pour J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 193 s'anastomoser ensuite avec la nervure suivante. Indépendam- ment de ce caractère distinctif, nous pouvons tenir compte, comme l'ont fait les anciens botanistes, et quoique le caractère ne soit pas d'une constance très grande, du nombre des sépales * teniuj/o Fig. 7, — Représentation graphique des affinités des Tovomita. et des pétales ; nous aurons de ce chef trois groupes : sépales 2, pétales 4; sépales 4, pétales 4 ; sépales 4, pétales 6 à 8. Le premier de ces groupes est entièrement clusiaefolié, le deuxième est mi-partie clusiaefolié, mi-partie chrysochlamydifolié, le troisième entièrement chrysochlamydifolié. 194 JOURNAL DE BOTANIQUE Nous avons un premier groupe d'espèces, à cheval sur la limite entre les séries à 2 et à 4 sépales, et chez lesquelles les étamines sont lancéolées ou subclaviformes, tandis qu'elles sont allongées, à filets filiformes ou linéaires, ne dépassant pas la largeur de l'anthère. Le centre de ce groupe constitue évidem- ment le groupe nodal, composé des T. brevistaminea Engl., gîtyanensi's Aubl., ainazoïiica Walp., Eggersii Vesque, et 7iinbellata Benth. Toutes ces plantes sont extrêmement voi- sines entre elles et constituent une nébuleuse dans laquelle seuls les T. gîiyaiienst's et umbeliafa se font remarquer par la gran- deur de leurs cellules épidermiques. Le T. brev/staimnea me paraît avoir tantôt 2, tantôt 4 sépales, les T. gîiyaneiisis et amazojiîca en ont 2, et les T. Eggersii et umbellata 4. Du côté des espèces à 2 sépales nous voyons se détacher du groupe nodal, et plus spécialement par l'intermédiaire du T. amazo- nica, une branche portant le T. brasih'ensisV^fsX^.^ chez lequel il y a souvent une indication d'hypoderme, puis le T. teitîii- flora Benth., très reconnaissable à la ténuité frappante des bou- tons des fleurs, mais surtout distinct par sa cuticule épaisse et par les cellules épidermiques de la face supérieure épaissies et comme noueuses-coUenchymateuses dans les angles. Du côté des espèces à 4 pétales, le même groupe nodal produit 4 branches : i) deux espèces pourvues d'un hypoderme unisérié, et partant le plus logiquement du T. Eggersii, savoir, le T. Spriiceana Planch.etTriana,à étamines lancéolées comme celles du groupe nodal, et ensuite le T. nigresceiis Planch. et Triana, appartenant à l'autre type staminal. Il est probable que le T. tîirbinata Planch. et Triana, dont les fleurs sont incon- nues, n'est pas éloigné de ces espèces ; 2) le T. Weddelliana Planch. et Triana qui, ayant des cellules épidermiques plus grandes que le commun de ces plantes, ne peut partir que de l'une des deux espèces du groupe nodal qui partagent ce caractère avec lui ; or, comme l'une de ces deux espèces a 2 sépales {^T . giiyanensis) et l'autre 4 (7^. îiinbellaid)^ et que le T. Weddelliana a 4 sépales, c'est le T. itnibellaia qui sert d'attache à cette branche monotype ; le T. Weddelliana est très distinct et unique par ses grandes feuilles à pétiole ailé; 3) le T. cepJialostigma Vesque a de grandes cellules épidermi- ques ; comme il n'a que cela de commun avec le T. Weddel- J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 195 h'ana, lui si particulier quant à ses feuilles, il doit dériver éga- lement du T. 7Lmbellata, mais d'une manière indépendante. Cette lignée conduit ensuite à une autre espèce également remarquable par l'énorme développement du stigmate, le T. stigniaiosa Planch. et Triana, qui a des cellules épidermiques ordinaires et présente en outre un hypoderme i -sérié. Nous connaissons maintenant toutes les espèces pourvues d'un hypo- derme ; 4) l'espèce qui, parmi les chrysochlamydifoliées pré- sente le mieux les qualités de groupe nodal, est le T. rzibella Spruce, à étamines allongées, ;à cellules épidermiques ordi- naires et à 4 sépales et à 4 pétales. S'il se rattache au groupe nodal de l'autre série, il part du T. Eggersiz\ qui seul possède à la fois des cellules épidermiques ordinaires et 4 sépales. Ce T. rîibella, auquel se joint en réalité, pour former le groupe nodal secondaire en question, une espèce très voisine, le T. latirïna Planch. et Triana, à cuticule plus épaisse et forte- ment striée à la face inférieure des feuilles, émet, soit directe- ment, soit par l'intermédiaire de ce dernier, trois branches dont l'autonomie est bien facile à démontrer : i) Deux espèces ont un caractère commun qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans le genre ; les arcades formées par les nervures secondaires, qui s'infléchissent près du bord pour s'anastomoser avec la nervure suivante, sont ici assez éloignées du bord de la feuille et le système de veinules s'étend au-delà, jusqu'au bord de la feuille. Ce caractère est moins prononcé chez le T. actiiniiiata Engl., dont la position est d'ailleurs encore douteuse, que chez le T. gracilipes Planch. et Triana, espèce très particulière d'aspect et dont l'épiderme supérieur est à petites cellules, tandis que l'inférieur a de grandes cellules à contour ondulé. Comme la cuticule est faible chez ces deux espèces, notre branche part plus spécialement du T. 7^2ibella. Il n'en est pas de même des deux autres branches qui, pour la raison inverse, semblent se rattacher plus aisément au T. laiti^ïiia. — 2) Deux espèces à 4 pétales (comme le groupe nodalj, le T. ScJiojnburgkii Planch. et Triana, dont les cellules épidermiques sont assez grandes, et, sur la même ligne , le T. luartimcensis Vesque , à cellules épidermiques franchement grandes et, de plus, cristalligènes, seul cas observé, non seulement chez les Tovomita^ mais dans toute la tribu des Clusiées. — 3) Deux autres espèces, toutes i9<5 JOURNAL DE BOTANIQUE deux à 6-8 pétales, et les seules de cette catégorie que j'aie pu étudier (i), le T. Melùiom' Vesque, privé de cellules sclé- reuses dans le mésophylle, et le T. macrophyllaW^iX^. , dont l'assise inférieure du mésophylle est le plus souvent partielle- ment sclérifiée, les cellules ainsi modifiées ne subissant d'ail- leurs aucun changement de forme. On voit combien peu j'ai insisté, dans ce travail, sur les caractères anatomiques des genres. En réalité, ces caractères n'existent pas ; ils sont, les uns, en même temps caractères de la famille ou de la tribu, les autres, allures épharmoniques. Si je voulais les reproduire ici, je serais forcé de répéter essentiellement les mêmes symboles pour tous les genres, du moins en ce qui concerne les caractères phylégétiques ; les seules différences consistant dans les allures épharmoniques ; et encore celles-ci sont-elles les mêmes que celles du genre Cbisia^ dans la majeure partie des Clusiées. On ne peut pas distinguer anato- miquement les Chism, Cocldanthera, Rengifa, Havetia, Œde- matopîtSy Pilospenna. Les caractères qui, par ci par là, pour- raient faire reconnaître un de ces genres, sont en réalité spécifiques; on reconnaît le genre parce qu'on reconnaît l'es- pèce. Si on trouve par exemple l'hypoderme traversé par des cellules assimilatrices rameuses, on sait qu'on a affaire à V Œde- inaiopîis obovattis. Les genres Balboa, Cliisiella, Astrotheca et (pour autant que je le connais) Tovoinitospsis n'ont pas d'hypoderme. Les Chrysochlauiys et Tovomita sont tantôt pourvus, tantôt dépour- vus de ce tissu aquifère ; les Chrysochlamys peuvent être reconnus pratiquement aux stries cuticulaires perpendiculaires à l'ostiole et ornant simplement les cellules accessoires des stomates. 1. Nous avons dans le même groupe les T. obovata, elliptica et ba /tiens is, toutes espèces à moi inconnues. Le T. pyrifolia n'est pas spécifiquement dis- tinct du T. macrophylla. » ooo « E. Malinvaud. — A propos d'une circulaire. 197 A PROPOS D'UNE CIRCULAIRE Par M. Ernest MALINVAUD. MM. Rouy et Foucaud (i) viennent de publier une circulaire dans laquelle nous sommes vivement pris à partie au sujet d'un compte rendu, donné récemment dans le Bullelm de la Société botanique (2), du premier volume de leur Flore de France. « Ils ont le devoir, disent- ils, de signaler les omissions incroyables, involontaires (nous aimons à l'espérer), de l'auteur de l'article. » De ces omissions invraisemblables, ils numérotent les plus graves au nombre de six, presque autant que les péchés capitaux. C'est pour nous aussi un devoir de les signaler à notre tour avec une contrition parfaite, en nous frappant véhémentement la poitrine, pour nous attirer la miséricorde des justiciers. I et 2. — Les auteurs avaient indiqué l'aire géographique des plantes mentionnées et l'habitat des espèces rares ou localisées. Pas un mot sur cette innovation dans notre compte rendu. 3. — Ils avaient établi, pour certains groupes litigieux, des tableaux dichotomiques, qui ne se trouvent, disent-ils, ni dans la Flore de De CandoUe, ni dans le Botanicon de Duby, etc. (3). Encore sur ce point silence coupable de notre part. 4. — Omission non moins incroyable au sujet des vingt-sept sortes de caractères typographiques employés dans leur Flore. 5. — Et l'intercalation des lettres italiques pour appeler l'attention sur les principaux caractères dans la lecture des diagnoses. Conçoit-on que cette nouveauté n'ait pas été l'objet d'une mention .? 6. — Enfin (voilons-nous la face !) plus de cent dix renvois ou annotations ne sont même pas honorés d'une allusion ! Au lieu de ces données d'importance majeure, que trouve-t-on dans l'article ? Des futilités, dont, sous le poids du remords et d'un senti- mept de confusion malheureusement tardive, nous laissons à ceux qui le liront le soin de faire justice. Maintenant parlons sérieusement. Les indications relatives à l'aire géographique des plantes et à l'habitat des rariores, les tableaux ou clés dichotomiques, les artifices de typographie, les lettres italiques au milieu des diagnoses, les renvois (quel qu'en soit le nombre), ces divers renseignements et procédés sont 1. La circulaire a été signée par les deux auteurs, mais nous savons que M. Rouy en a été l'inspirateur et le rédacteur. 2. Bulletin Soc. bot. de France, t. XLI, p. 155. 3. Pas plus que les clés si avantageuses des Flores de De CandoUe et Duby ne se retrouvent dans l'ouvrage de MM. R. et F. 198 JOURNAL DE BOTANIQUE de nos jours d'un emploi banal dans les Flores et ne méritaient pas d'être utilisés pour un compte rendu plus complet ; l'article qui sert de tête de turc à ces Messieurs devait être proportionné à l'étendue qu'on pouvait lui donner. Ne fallait-il pas exposer en premier lieu le plan adopté par les auteurs et leur nouvelle classification, puis les découvertes récentes en géographie botanique qu'ils faisaient connaître ou confir- maient, et ces détails essentiels ont rempli, à quelques lignes près, le peu de pages disponibles (i). Nous désirions y joindre des aperçus intéres- sants sur les genres Thalictrum, Fuinaria, etc., traités avec de grands développements par ces Messieurs; le défaut de place n'a point permis cette extension. Ce que nous avons plus ou moins volontairement omis dans notre article n'en était pas du reste pour ces Messieurs le seul côté vulnérable, et en cherchant la petite bête dans ce qu'il contenait, ils y ont facilement découvert plusieurs microbes. Le passage suivant de notre article paraît leur avoir fortement déplu. « L'orthographe des termes de nomenclature, avons-nous dit, est g-énéra- lement châtiée. Quelques minuties peuvent échapper à l'œil le plus exercé : circinjiatus , Barbarasa, Mathiola, pour circinaius, Barbarea, Matthiola, ou parfois ie pour 12?, etc.. Nous félicitons vivement les auteurs d'avoir écrit cirrostis au lieu de cirrhosus, rompant ainsi avec une de ces cacographies privilég-iées que les botanistes se transmettent religieusement depuis Linné. » La circulaire, à ce propos, nous admoneste en ces termes : « Le rédacteur y s'il eût été plus au courant de la bibliographie botanique européen7iei eût su que nous n'étions nullement les premiers à écrire ainsi ces mots et que notam.ment M. D. Jackson et M. Burnat écrivejit avec raison Mathiola, que M. Beck von Mannagetia et M. Caruel (2) écrivent Barbaraea, suivant en cela justement l'orthographe même du créateur du genre, Johann Beckman7i (1801); car Robert Brown (1812) a inscrit par erreur Barbarea, et o)i a eu le tort d'adopter cette ortho- graphe vicieuse ! » Une observation préliminaire nous sera ici permise. Si ces Messieurs modifiaient intentionnellement et, comme ils le disent, dans le seul intérêt de la vérité, l'orthographe en usage pour deux termes aussi 1. Si l'on nous reprochait la brièveté relative de l'article, nous ferions remar- quer que le volume analysé ne représente guère que la dix-huitième partie de la Flore phanérogamique française ; en admettant que les rédacteurs qui se succé- deront pour rendre compte des futurs fascicules en donnent des analyses propor- tionnellement aussi développées, l'ensemble des articles consacrés à un seul ou- vrage dépassera 80 pages. 2. Nous voyons Barbarea écrit avec un e par M. Caruel in Prodrome délia flora toscana fasc. i, p. 28 (ann. 1860) et in Statistica botanica délia Toscana (1871), p. 195. Le même auteur, dans ces ouvrages, écrit Alatthiola avec deux /. E. Malinvaud. — A propos d'une circulaire. 199 connus, pourquoi n'ont-ils pas indiqué brièvement la raison de ces changements dans un de ces nombreux renvois ou annotations qu'ils nous reprochent d'avoir passés sous silence? Nous ne sommes proba- blement pas, hélas ! le seul botaniste moins au courant que ces Mes- sieurs de la bibliographie botanique européentie, et plus d'un confrère, faute de renseignements, ne verra dans ces deux remarquables restau- rations que de vulgaires fautes typographiques. Eh bien ! sur les deux mots ci-dessus, nous ne sommes pas de l'avis de ces Messieurs. Ils voudront bien nous pardonner d'avoir ignoré, avant la réception de leur circulaire, l'opinion de M. Beck von Mannagetta concernant Barbarea ; nous-même, pratiquant largement le do ut des, nous les excusons d'ignorer que ce terme a été intro- duit, ou plutôt confirmé dans la science, non par Brown ou Beckmann, mais par Linné (i) qui l'empruntait au Pinax de Bauhin (2). L'emploi des vocables de forme latine dans la nomenclature est soumis à deux règles élémentaires : 1° ceux qu'on emprunte à l'ancienne latinité resteront orthographiés comme ils l'étaient dans cette langue ; on écrira pour cette raison circinatus, cirrosus, Pirus, silvestris, etc., et non circinnatus, cirrhosus, Pyrus, sylvestris (3). Sans prétendre faire revivre aujourd'hui dans toute sa pureté la langue harmonieuse de Tite-Live et de Cicéron, on peut avoir cure tout au moins de ne pas la défigurer par des solécismes. — 2° S'il s'agit au contraire d'un terme introduit dans la science sous une forme latine, mais complètement étranger à l'ancienne latinité, il convient de laisser à son auteur le mé- rite et la responsabilité de sa création ; nul n'a le droit, en adoptant ou citant un tel mot, d'en altérer l'orthographe. En dehors de ces deux règles, qui seules peuvent assurer un repère fixe, on tombe inévitable- ment dans la confusion et l'arbitraire. On écrira donc Barbarea avec un ^, comme dans le Pinax Aç. Bauhin. Quant à Matthiola, ce nom a été créé (avec deux /) en 1703, par Plumier (4), pour une plante américaine, le Matthiola scabra de Linné (5/^c/(?5- Append. 1661), qui depuis a été reconnu appartenir au genre Guettarda (Rubiacées), et R. Brown a repris le nom de Matthiola (en l'écrivant aussi avec deux /) pour le genre de Crucifères qui l'a définitivement conservé. Le très favorable accueil /ait à notre Flore, disent les auteurs à la fin de leur circulaire, nous autorise du reste à 71' attacher qu'une im- pGrta7ice relative à l'appréciation d'un seul ! Cette phrase donne à 1. Erysimunt Barbarea L. Sp. 922. On nous accordera que l'orthographe d'un nom spécifique n'est pas modifiée parce qu'il devient çénérique. 2. Eruca luiea latifolia s. Barbarea Bauh. Pin. 98. 3. Nous écrivons en français sylvestre, sylviculture, etc. On doit se confor- mer aux usages de chaque langue et appliquer les règles d'orthographe qui lui sont propres. 4. Matthiola folio aspero subrotundo fructu nigricante Plum. Gen. 16. 200 JOURNAL DE BOTANIQUE entendre que, si le compte rendu incriminé est malveillant, l'opinion de son rédacteur est quantité négligeable. On n'est pas plus aimable. Pour l'édification de ceux qui n'auraient pas connaissance de notre compte rendu, on nous excusera d'en reproduire ici le dernier para- graphe, conçu dans les termes suivants : Pour éviter toute suspicion de partialité dans la conclusion de ce compte rendu, nous emprunterons à un disting-ué botaniste de Genève les termes dont il s'est servi : a la Flore de MM. Rouy et Foucaud, dit M. John Briquet, « est un ouvrage remarquable par l'abondance extraordinaire de rensei- « gnements qu'il renferme et constituera toujours pour le travailleur un ré- « pertoire indispensable de la bibliographie systématique française. Nous « ne pouvons que féliciter les deux auteurs de l'œuvre considérable qu'ils < ont entreprise et faire nos vœux pour qu'ils la mènent à bonne fin s. — Ce jugement et ces vœux (ajoutions-nous) sont aussi les nôtres. Telle est l'appréciation dont l'importance est relative, d'après MM. R. et F., et qu'ils estiment être en désaccord avec le sentiment général . En vérité ces Messieurs sont bien sévères pour eux-mêmes ! Nous avouons sincèrement que la lecture de la circulaire de ces Messieurs nous causa, dans le premier moment, une véri- table appréhension : la forme de l'article si durement traité avait- elle trahi notre pensée, et l'esprit bienveillant qui en était le fond se serait-il, à notre insu, insensiblement transformé, au point de revêtir les apparences d'un parti pris de dénigrement? Les nombreux et una- nimes témoignages que nous avons reçus de nos confrères nous ont à cet égard promptement rassuré, et là-dessus aujourd'hui nous sommes bien tranquille. 8 mai 1804. CHRONIQJJE. Le prochain Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences doit se tenir à Caen du g au 15 août 1894. La 9" section (Botani- que) sera présidée par M. O. Lignier, professeur à la Faculté des sciences de Caen, qui propose particulièrement à l'attention des botanistes l'étude des deux questions suivantes : 1° De l'influence que le voisinage de la mer exerce sur les végétaux de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France. 2° Les groupes ancestraux des Gymnospermes et des Angiospermes actuelles. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Uerscn, imp. ii, PI. Donforl-Rochereais. 8« ANNEE. N" II. i" JUIN 1894. JODMAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTE SUR LE FRUIT DU STROPHANTHUS GLABER ET SUR QUELQUES STROPHANTHUS DE LWFRIQUE TROPICALE Par M. A. FRANCHET. Parmi les plantes intéressantes rapportées de son récent voyage au Gabon et au Congo, par M. J. Dybowski, on peut citer en première ligne le Strophanthîis (Roupellia) gratus et son fruit. Cette belle Apocynée, dont l'attribution générique, en l'absence des fruits, pouvait encore laisser quelques dou- tes (i), est cultivée avec succès dans le Jardin colonial de Libre- ville; elle y fleurit chaque année, mais ses fruits s'y montrent rarement, pour une cause encore ignorée. Peut-être cette stéri- lité est-elle le résultat de la culture, et l'on serait tenté de le croire, lorsqu'on voit le même fait se produire dans d'autres jardins botaniques des régions tropicales, notamment au Jardin colonial de Saigon, ainsi que me l'a récemment écrit son Direc- teur, M. E. Haffner, qui n'a jamais vu aucun fruit se développer, malgré les conditions spéciales où se trouve la plante. Sur les instances de M. Dybowski, M. Chalot, Directeur du Jardin colonial de Libreville, a cherché si la stérilité des Stro- phanihiis confiés à ses soins était aussi absolue qu'au jardin de Saigon, et il a pu découvrir ainsi un fruit incomplètement mûr, il est vrai, mais dans un état suffisant néanmoins pour bien juger de ses caractères. C'est donc grâce aux recomman- dations de M. Dybowski et aux soins obligeants de M. Chalot que le Muséum est redevable du premier fruit authentique du Roupellia grata qui soit parvenu en Europe. Jusqu'ici on ne le connaissait que très imparfaitement par un dessin de Thompson, d'après lequel MM. Bentham et Hooker avaient rédigé une description approximative pour leur Gênera. I. Cf. Morot, Joiim. de Bot., vol. VII, 299, et Nouv. Archives du Mtiséum, 4" série, vol. V, 256. 202 JOURNAL DE BOTANIQUE Le fruit du Strophantîms (Roupellia) grahts, tel que nous le possédons, ressemble beaucoup à celui du ^S. hispidtts ; il est, comme ce dernier, étroitement fusiforme, longuement atténué au sommet; la longueur de chacun des follicules est de o'",3o; leur diamètre dans leur partie la plus renflée est de 0^,025 environ; mais je rappelle que ce fruit n'ayant pas atteint sa maturité parfaite, ces dimensions pourront être modifiées. La face d'insertion des follicules sur le pédoncule est très oblique; il en résulte que ces deux portions du fruit ne sont pas seulement divariquées sous un angle plus ou moins large, ni même horizontales, comme on les voit dans les autres espèces, mais très sensiblement rabattues suivant un angle de 70° environ. Je ne crois cependant pas qu'il faille attribuer de l'importance à cette disposition, qui pourrait bien être acciden- telle ; il faut voir d'autres fruits pour être à même de juger de son degré de constance. J'en dirai autant du crochet aigu qui termine chacun des follicules, alors que, dans les autres Stro- phantîms, la portion stigmatifère est au contraire épaissie et droite; il ne faut peut-être voir dans cette courbure en crochet aigu qu'une anomalie résultant de l'état stérile qui s'est produit dans le quart supérieur du follicule. L'épiderme est complètement dépourvu de villosité, mais il présente de nombreuses lenticelles, très petites et assez sail- lantes. Les graines (non mûres) atteignent o'",oi2 et sont blan- châtres, absolument glabres, lancéolées; elles se terminent en arête longue de 0^,014 environ; les poils de l'aigrette sont longs et étalés; ceux qui constituent l'aigrette basilaire sont longs de 0^,004 au plus et persistent assez longtemps. Quant aux petites aspérités que l'on observe sur les graines, et qu'il ne faut pas confondre avec des petits poils, elles sont dues au relèvement partiel d'un certain nombre de cellules épider- miques. La description des graines, telle qu'elle est donnée ici, mon- tre d'une façon évidente qu'elles sont tout à fait semblables à celles qui fournissent VOnaye des Pahouins et qui, renfermées dans leur endocarpe (i), sont, ou étaient, au Gabon et au Congo, l'objet d'un commerce important pour l'empoisonnement des armes de guerre. Aussi je crois qu'il est aujourd'hui permis I. Cf. Archives du Muséum, loc. cit., pi. 9. A. Franchet. — Sur le fruit du Strophanthus glaber. 203 de dire que les graines glabres de Slrophanthiis d'où les Pahouins tirent leur poison Oiiaye ou Iné, proviennent, au moins pour une part, des fruits du kS. glaber, c'est-à-dire du Roiipellia grata, des auteurs. Je dis mt vtoms p07ir 7ine part, car il est extrêmement probable que beaucoup de ces graines appartiennent aux fruits du ^S. TJiolloiiz, dont le fruit d'ailleurs reste à connaître d'une façon précise. Cette double origine de VOiiaye me paraît ressortir clai- rement des observations de M. ThoUon. 11 a en effet constaté à maintes reprises que les Pahouins confondaient dans un même usage et sous une même dénomination le 6". graUts et le 6^. Thollonî, différenciés l'un de l'autre surtout par la forme des lobes de la corolle, mais très analogues par leurs graines et par leurs fruits. J'ajouterai qu'en dehors de l'intérêt qui s'attache au fruit rapporté par M. Dybowski, considéré comme l'une des sources de V Onaye, il en existe un autre d'un ordre plus scientifique; ce fruit fournit en effet le solution du problème de l'identité des Roiipellia avec les SirophanihtLS , confirmant l'opinion émise depuis longtemps par M. Bâillon sur l'opportunité de la réunion des deux genres. D'autre part, la patrie du Strop/iaiiihus gi'aius se trouve ainsi bien établie ; c'est vraiment une plante originaire de l'Afri- que tropicale occidentale, bien qu'assez fréquemment cultivée dans les jardins de l'Inde et de l'Indo-Chine, et se rattachant, par ses fruits glabres et ses anthères à connectif très allongé, à un groupe d'espèces plus particulièrement propre à la flore de l'Asie orientale et de la Malaisie. L'extension géographique du ^S. gratus est d'ailleurs assez considérable, puisqu'il a été observé depuis le Congo jusqu'au golfe de Guinée, c'est-à-dire sur un espace occupant plus de 5'^ lat. M. H. Pobéguin, administrateur colonial, l'a en effet trouvé sur la côte d'Ivoire, près de Moyen Lahou; l'arbuste s'y montrait en bel état de floraison au 15 novembre 1892. Les fleurs du spécimen qu'il a rai:)porté sont sensiblement plus petites que celles de la plante cultivée à Libreville, à Saigon et dans quelques serres d'Europe ; les feuilles sont aussi moins grandes et plus rapprochées sur le rameau; mais cette dimi- nution des parties n'est probablement que le résultat de l'état de 204 JOURNAL DE BOTANIQUE vég-étation spontanée dans lequel a été trouvée la plante. Il est à remarquer que la distribution g-éographique du 5*. Tholloju'&sX. exactement la même que celle du iS. grains ; elle s'étend éga- lem.ent de l'Equateur à 5*^ lat. N. M. Pobéofuin a rencontré sur la côte de l'Ivoire deux autres StrophantJms qu'il est intéressant de citer. C'est d'abord le wS. bracieatus Franch., découvert en 1885, par M. Thollon, dans la région de l'Ogooué, et que M. Pobég-uin a retrouvé à Grand Bassam, par 5° lat. N. C'est un petit arbrisseau demi g-rimpant, très florifère, à fleurs d'un rose orange, parais- sant en mars ; les feuilles sont un peu plus larges, les nervures plus épaisses que dans la plante de l'Ogooué; les divisions du calice sont très grandes, atteignant la base des lobes de la corolle, dont les filets, très menus, sont longs de o'", 18 à o™,20. On ne peut s'empêcher d'observer qu'avec ses grandes divi- sions calicinales, le ^S. bi^acieaiîis d& Grand Bassam se comporte, envers le type de l'Ogooué, absolument comme le tS. Ko7nbé dn Zambèse à l'égard du kS. hispidiis du Sénégal. Le kS. sarmentosus DC, déjà signalé à Lagos, se rencontre aussi, quoique assez rarement, dans les lagunes de Grand Bas- sam; M. Pobéguin a noté que c'était une liane sarmenteuse, très florifère, qui se couvre au mois de mars, avant l'évolution des feuilles, de belles fleurs jaunes ou d'un rouge éclatant; le filet des lobes delà corolle atteint jusqu'à o"", 10; sous ce rapport la plante de Grand Bassam est fort intéressante, parce qu'elle se rapproche singulièrement de la forme observée à Delagoa, sur la côte orientale d'Afrique, établissant ainsi une transition vers le type à filaments raccourcis, le seul qu'on ait observé, jusqu'ici, au Sénégal et même dans l'Afrique occidentale. PLANTES NOUVELLES DE LA FLORE D'ESPAGNE (2' NOTE) Par M. Auguste DE COINCY. Viola cochleata sp. n. Souche produisant en abondance des stolons allongés. Plante plus ou moins pubescente, souvent presque glabre. Feuilles ovales-cordiformes, subacuminées, d'un vert foncé, de grandeur DE CoiNCY. — Piaules nouvelles de la Jlore d'Espagne. 205 variable, faiblement crénelées et finement pubescentes. Stipules lancéolées, diaphanes, glabres, à cils n'atteignant pas la moitié de leur largeur. Pédoncules glabres, portant au-dessous de leur milieu, souvent presque à leur base, des bractées d'ordinaire exactement opposées, largement ovales, et acuminées en une pointe aussi longue qu'elles : leurs cils égalent à peine le cin- quième de leur largeur ; ces bractées, à cause de leur ampleur, forment comme un godet autour du pédoncule. Les fleurs sont petites, très odorantes. Les sépales sont obtus, leurs appendices courts et tronqués. Le sommet des pétales est violet clair, mais leur base est blanche, veinée dans leur partie supérieure ; les pé- tales intermédiaires sont poilus à la gorge ; l'éperon est compri- mé-obtus avec une dent très saillante au-dessus de son extrémité. Des fleurs incomplètes paraissent en grand nombre après les pre- mières : je les ai trouvées stériles. La capsule est glabre, obtu- sément trigone, couchée sur la terre. Cette plante me paraît bien distincte de Vodoraia et de ses variétés par des stolens fleurissant quelquefois la même année, la petitesse de ses fleurs, son éperon très comprimé et surtout par ses bractées si typiques; elle est aussi beaucoup moins velue. J'ajouterai que le V. cocJileata diffère du V. siiavi'sM. B. par la forme de ses feuilles plus allongées, ses stipules glabres et portant au sommet des cils courts et non glanduleux, par sa capsule glabre manifestement trigone et non déprimée au som- met, enfin par ses bractées et d'autres caractères de moindre im- portance. Il est à remarquer que tous les Viola de la sect. Hypocarpea ont la capsule velue ; le V. cocJileata a sa capsule glabre : on aperçoit seulement à un fort grossissement quelques petites aspé- rités hyalines qui disparaissent plus tard. Voici plusieurs années que je la cultive de graines récoltées à Alcaraz (Espagne) en 1890 ; elle ne varie pas. Cette description est faite sur la plante cultivée ; je n'ai pas la plante sauvage. Origanum compactum var. Rouyana (vel sub-sp. nov.) Plante velue, hérissée de poils coniques assez longs. Tige peu distinctement quadrangulaire, rougeàtre, très feuillée, peu 2o5 JOURNAL DE BOTANIQUE OU pas rameuse dans le bas. Feuilles ovales, subaig-uës, glandu- leuses, glabres en dessus, poilues en dessous sur les bords et sur les nervures qui sont très saillantes (long*, de 15 à 25 mm. sur 7 à 10 de large) ; pétiole long de 2 à 5 mm. Les g-landes sont noires, opaques et bien plus visibles en dessous qu'en dessus ; feuilles supérieures subconformes. Rameaux floraux courts, op- posés, portant de 5 à 6 épis subsessiles, longs de 10 à 20 mm. sur 6 à 7 de large. Bractées ovales, aiguës, atténuées à la base, g-landuleuses, glabres extérieurement mais portant de long-s cils sur la marge et à la partie interne, légèrement purpurines au sommet, en g-énéral ployées, de 8 à 10 mm. de long. Calice à dents lancéolées très aiguës, fortement cilié à la g"orge et muni de quelques poils très fins à la base, du reste glabre, mais cou- vert dans sa partie supérieure de glandes dorées ; il a 3 mm. de longueur ; les dents égales ont i mm. Corolle carnée de 7 à 8 mm., un peu velue et glanduleuse. Style saillant. Etamines incluses. Hab. Près la gare de Cortès (ligne de Bobadilla à Alg^eciras, Espagne) ; 2 juin 1893. Cet Origan ne peut se rapprocher que àxxcofupactimi Benth, auquel on peut le rapporter comme variété. Il en diffère princi- palement par ses épis floraux plus longuement pédicellés, ses bractées velues, sa corolle plus courte proportionnellement au calice et surtout par ses etamines incluses (caractère réputé im- portant pour les espèces de ce g^enre). Les glandes du calice sont dorées translucides et non pas pourprées. L'O. conipactîiut récolté à Estepona par Haenseler et conservé dans l'herbier Boissier comme le type de l'espèce présente avec notre plante les différences ici relatées, comme j'ai pu m'en assurer d'après un rameau que M. Barbey a bien voulu en détacher en ma faveur. Allium stramineum ? B. et R. Diagn. PL hisp. pag-. 25. Bulbe très petit, ovale, blanc de lait, d'un centimètre à peine, entouré de bulbilles feuilles. Feuilles 3-4, toutes radicales, graminiformes, vertes, sub-carénées, longues d'un décimètre sur 5 mm. de larg-eur. Scape de 2 décimètres, grêle, lég-èrement anguleux, tordu sur lui-même avant la fructification. Ombelle portant 8 à 10 fleurs à l'extrémité de pédoncules grrêles, fastigiés, DE CoiNCY. — Plantes nouvelles de la flore d'Espagne. 207 de 3 centimètres de long-, sortant d'une spathe courte, mono- phylle, blanchâtre-translucide. Fleurs d'un beau jaune avec une bande verdàtre sur le dos des pétales. Pétales étalés, sub-obtus, souvent émarginés, ovales-oblongs, sub-égaux, de 10 mm. de long, marcescents ; odeur nulle. Les étamines à fdets et à an- thères jaunes ont de 5 à 6 mm. à peine. Les fleurs sont inclinées sur leurs pédoncules à l'époque de la fructification. Graines noires, anguleuses, irrégulières, de 2 à 3 mm. au plus. Hab. La Garganta del Capitan dans la Sierra de Palma près Algeciras. Récolté en graines mûres, le 23 mai 1893 ; fleuri à Courtoiseau, le 18 mai 1894. Cet Ail, à cause de ses feuilles et d'autres caractères impor- tants, ne peut se rapprocher de VA. Moly, mais j'hésite beaucoup à l'identifier avec VA. straimnetim B. et R. ou avec sa variété xerïcïense Ferez-Lara. Les diagnoses données ne s'y appliquent que très imparfaitement. Phalaris hispanica sp. n. Chaume élevé (8 décimètres environ) lisse, feuille, à feuilles glauques, lancéolées ou linéaires-lancéolées, très aig-uës, très rudes, striées, sans nervure dorsale dans les feuilles supé- rieures; ligules grandes, appliquées. Fanicule contractée, pres- que spiciforme, très fournie excepté à la base, blanchâtre, d'un décimètre environ. Glumes lancéolées, très aiguës (7 mm.), à deux nervures latérales et une dorsale très faiblement carénée dans sa partie supérieure; la glume inférieure est très scabre sur toute sa surface ; la supérieure l'est un peu moins. Glumelles ovales-lancéolées, velues, moins grandes que les glurhes ; il y a deux rudiments de fleurs atteignant presque la moitié des glumelles : ils sont linéaires, un peu inégaux, ordi- nairement très velus surtout à la base, mais quelquefois glabres. Hab. Une petite fontaine sur les bords du Rio Quipar près Caravaca, province de Murcie (Espagne), 11 juin 1890. Cette plante est à classer entre les Phalaris vrais et les Baldmgera^ sans qu'on puisse l'attribuer à une section plutôt qu'à une autre ; cependant ses épillets convexes d'un côté seule- ment la rapprochent des Euphalarïs. Elle se distingue du P. arundz'nacea par ses glumes très scabres, près d'une fois plus grandes et légèremenr carénées, par ses glumelles plus velues. ao8 JOURNAL DE BOTANIQUE par sa panicule bien plus contractée que dans toutes les variétés à panicule étroite du P . aTundinacea, enfin par sa teinte glauque et ses épillets convexes sur une face seulement. On pourrait la rapprocher du P. amei'icana de la Nouvelle-Grenade, mais elle s'en disting-ue par la forme de ses glumes qui sont longuement atténuées et non pas brusquement cuspidées, par sa carène qui est peu sensible, par la forme un peu différente de ses glumelles. M. Willkomm parle d'une variété ihyi^soidea du P. artm- dinacea, rencontrée par Loscos près de Calceite ; la courte des- cription qu'il en donne dans le supplément au Prodrome de la Flore espagnole ne me permet pas de juger si cette variété peut rentrer dans notre espèce. Panicum eruciforme var. brevifoliata var. n. Ce Panicum de la section des Bracln'arïa paraît manquer de caractères spécifiques pour le séparer du P. eruciforme Sibth. et Sm. ; cependant son port est bien différent et on le distingue au premier abord. Les tiges sont courtes (i à 2 déc), appliquées sur la terre et relevées seulement au sommet ; ses feuilles s'écar- tent à angle droit et n'ont pas plus de 15 mm. de long sur 3 ou 4 de large ; les gaines sont glabres excepté à l'entrée ; les glumes sont seulement pubescentes et non pas fortement ciliées. On sait que le P. erîtciforvie a été trouvé par M. Reverchon près la ville de Ségorbe (Espagne). J'ai récolté le nôtre près la gare de Bobadilla (Espagne), le 7 juin 1893. RÉPONSE A L'ARTICLE DE M. MALINVAUD Par M. G. ROUY. A M. L. MoROT, directeur û^/^ Journal de Botanique. Mon cher Confrère, Vous avez publié dans le Joiir/ial de Botajiique du 16 mai 1894 une attaque de M. Malin vaud, plus spccialement dirigée contre mon humble personne, en réponse à une circulaire que mon collaborateur M. Foucaud et moi nous étions vus dans l'obligation d'envoyer, à la suite du compte rendu très incomplet qu'avait fait M. Malinvaud de G. RouY. — Rcponse h l'article de M. Àlalinvand. 209 notre Flore de Fratice. Veuillez me permettre d'user du droit de ré- ponse et de l'ous prier d'insérer ce qui suit : M. Malinvaud traite de quantités négligeables à indiquer dans son compte rendu : Vaïre géographique, les tableaux dichotomiques, les caractères typographiques différents, Ve?nploi des lettres italiques, V habitai précis, etc.; il n'a pas toujours été de cet avis, heureusement pour les auteurs dont il avait à parler. En ce qui me concerne, il n'es- timait pas, en 18S7, « d'un emploi banal » ces indications, puisqu' Nous avons donc avancé « comme faits précis des choses peu « commodes à trouver... 011 sont donc ces fameuses clés..., etc. i Après cela, ce nous semble, il n'y a plus, suivant la locution vul- gaire, qu'à tirer l'échelle. C'est à faire oublier jusqu'aux » omissions « incroyables, involontaires nous aimons à l'espérer... » [sic].^ que nous reprochait la fameuse circulaire. Tout le monde sait, en effet, que l'illustre Lamarck a donné les premiers exemples, dans sa Flore fra?içaise, de l'emploi des clés dichotomiques, soigneusement conser- vées dans la troisième édition à laquelle A. -P. de Candolle a attaché son nom (i). L'ingénieuse méthode analytique qu'on doit à Lamarck est définie dans les écoles, et le botaniste français le plus novice, à défaut d'une érudition consommée concernant la littérature botanique autrichienne, que M. Rouy affirme connaître par le menu, en sait assez long sur celle de son pays pour soupçonner l'existence de clés avan- tageuses dans la Flore française de De Candolle. Il faut croire que le volume qui les renferme manque dans la bibliothèque de notre confrère. M. Rouy, au lieu de s'ériger, avec le succès que nous venons de constater, en censeur de nos procédés de discussion, ferait plus sage- ment peut-être de perfectionner les siens, où parfois on découvre un peu trop d'habileté. Usant d'une tactique fort ancienne, qui est toujours une malice cousue de fil blanc, il nous prête libéralement une forte bévue pour s'offrir la douceur de la relever. Où trouve-t-il que nous avons attribué à Bauhin l'invention du terme Barbarea ? C'est Linné I. Le développement des clés analytiques, qui conduisent à la détermination des g'enres et des espèces, remplissent 388 pages du tome V de cette édition. Quant au Botanicon de Duby, il se termine par un « Ordinum g-enerumque clavis analytica » de 58 pages. On conçoit difficilement aujourd'hui une Flore de France dépourvue de semblables clés, qui devraient toujours être placées au commencement de l'ouvrage, surtout lorsque celui-ci est publié en nombreux fas- cicules successifs dont le dernier doit se faire attendre pendant plusieurs années. Enfin, mieux vaut tard que jamais ! 224 JOURNAL DE BOTANIQUE qui l'a introduit dans la nomenclature binaire avec son Erysimum Barbarea, citant comme synonyme de cette espèce r« Eruca lutea latifolia s. Barbarea i du Pùiax^ et empruntant ainsi à l'ouvrage de Bauhin ce nom spécifique (écrit avec un e) ; nous n'avons pas dit autre chose, et il n'y avait pas lieu de remonter plus haut dans le cours des âges, en mentionnant, à ce propos, de nombreux auteurs, que Linné, avec intention sans doute, a passés sous silence. Au surplus, dans les plus antiques prélinnéens, le mot Barbarea, quelles que soient ses applications et son origine, est écrit avec un ^, et M. Rouy, absorbé par la querelle singulière qu'il nous suscite, ne s'aperçoit pas qu'en énumérant avec tant de complaisance les quartiers de noblesse de cette orthographe traditionnelle, il en établit à son insu la légitimité. Les laborieuses investigations de notre confrère, à la recherche des points faibles de notre érudition, nous invitaient à user à son égard d'une sollicitude analogue, et la circulaire, désormais célèbre, cause première de ce débat, nous fournit plus d'une occasion de la lui témoi- gner. Un exemple suffira. Le rédacteur de ce morceau scientifique attribue à Johann Beckmann la création du genre Barbarea (1801), dont on ferait injustement honneur à R. Brown, et, dans l'article au- r quel nous répondons, ce déni de justice est encore signalé. Emu par une telle iniquité, et désireux de nous associer à une éclatante répara- tion, nous avons cherché, dans le Lexicon boiafiicicm de J. Beckmann (Gottingue 1801), ouvrage peu connu en France, le passage établissant les droits méconnus de cet auteur, et nous y avons lu : Barbarea (Erysimum et Sisymbrmm)^ i. e. Herba sanctae Barbarae, nostratibus Barbarakratii. Et c'est tout ! L'auteur, ne s'occupant que d'étymologies, a voulu expliquer à sa manière celle d'un nom spécifique qu'il trouvait dans la nomenclature des Erysimum et des Sisymbrium. Est-ce là créer un genre ? Où en est la définition ? M. Rouy, probablement, et c'est là son excuse, n'a jamais eu sous les yeux le texte original ci-dessus, et cette fâcheuse aventure l'engagera sans doute à se servir désormais plus discrètement de l'érudition de seconde main. Conclusion : Que reste- t-il maintenant, quant ^wk. faits précis, des aménités peu académiques auxquelles nous venons de répondre. Ne voulant pas pousser plus loin une trop facile victoire, nous ne renverrons pas à notre honorable contradicteur le reproche de légèreté dont il nous a comblé. Ce serait, après les détails qui précèdent, d'une trop cruelle ironie : nous préférons garder pour nous ce compliment. Le Gérant : Louis Moeot. Paris. —J. Mersch, imp., 4'", Av. deChàtillon, 8" ANNEE. N" 13. 1" JUILLET 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LES CYPRIPEDIUM DE L'ASIE CENTRALE ET DE LASIE ORIENTALE Par A. FRANCHET. Les espèces du genre CypripedÙLui (i) ont été assez heu- reusement réparties en séries naturelles d'après la forme, la consistance et la disposition des feuilles. Cette classification a le mérite réel de correspondre, d'autre part, à une distribution géographique nettement déterminée ; il est donc permis de croire qu'on se saurait guère en indiquer une plus pratique, fùt-elle basée sur des caractères pris parmi ceux que l'on con- sidère comme étant d'un ordre plus élevé. MM. Bentham et Hooker adoptant, en la modifiant un peu, la classification établie par Lindley dans le Gênera and Specïes of Ochidaceous plants , disposent en trois séries tous les Cypri- Pedïujn qu'ils ont connus et qui, tous, présentent une bractée sous la fleur. I. On a beaucoup disserté, et l'on dissertera probablement encore, sur l'op- portunité de modifier en Cypripedilon le nom linnéen Cypripedium. Pour que ce changement s'imposât, il faudrait qu'il y eût nécessité absolue, c'est-à-dire que Linné eût attribué un sens évidemment faux aux mots grecs dont il a formé sa dénomination Cypripedium ; que le mot TtéSiov n'eût pas d'autre acception que celle de plaine, comme on l'a dit récemment, sans doute pour n'avoir pas tenu compte de l'accentuation (ttéSiov, iréû-^, entrave du pied; tïeSlov, plaine). Mais il suffit d'ouvrir un dictionnaire pour se convaincre qu'il n'en est point ainsi et que les facteurs étymologiques peuvent être acceptés tels que les a donnés Linné. D'ailleurs en substituant iréSilov à Tiéôiov ou à TtoS'.ov, il ne semble pas qu'on atteigne le but proposé. Pas plus que ttoSlov (petit pied), aussi bien que-TUsSiov et 7T:£à-q (entraves du pied), le mot tteSiIov (semelle ou sandale) ne peut signifier soulier, brodequin, qu'à la condition de donner une extension particulière au sens; les dictionnaires classiques sont formels sur ce point. Quel avantage pré- sente alors cette modification de Cypripedium en Cypripedilon? C'est substituer à un facteur étymologique discutable, si on le prend dans son acception stricte, un autre facteur discutable au même titre. Haller, que ce nom de Cypripedium choquait évidemment, préférait l'ancienne dénomination Calceolus et cela, dit-il, parce qu'il n'est pas convenable qu'une déesse soit chaussée de sabots : « Nomen Calceolus melius quam illud a Cypride sumptum. Laèellum ligneum calceum refert, Dea indignum. » (Haller, Icônes, P- 53)- 226 JOURNAL DE BOTANIQUE 1. Foltosae. — Les espèces de cette série ont des feuilles papyracées et qui dérivent d'une forme ovale ou lancéolée ; ces feuilles sont toujours au nombre de deux sur la tige, — Plantes appartenant aux plaines des régions froides, ou aux montagnes des régions tempérées de l'hémisphère boréal. 2. Diphyllse. — Comprenant un petit nombre d'espèces dont les feuilles, papyracées ou membraneuses, rentrent dans le type de celles de la série Foîiosœ, mais qui n'existent jamais qu'au nombre de deux sur la tige. La distribution géographique est la même que dans la série précédente. 3. Coriaceas. — Dans cette série, les feuilles, assez nom- breuses, sont toutes rapprochées à la base de la tige; leur con- sistance est coriace, charnue ; elles sont étroites, obtuses, presque loriformes. — Aucune espèce n'a été citée en dehors de l'Asie tropicale et de l'Archipel malais, jusqu'à Bornéo. De nouveaux types fournis par des investigations faites surtout dans l'Asie centrale permettent d'ajouter une quatrième série, établissant, sous certains rapports, le passage entre les Dî'phyllœ et les Coriaces. 4. Niidiflorœ. — Tige ne portant que deux feuilles de même consistance et de même forme que celles des espèces des deux premières séries ; pas de bractée sous la fleur. D'autre part en tenant compte de formes spéciales nouvel- lement découvertes, et en excluant la série des Coriaceae qui est exclusivement tropicale, comme je l'ai dit plus haut, et que M. E. Pfitzer propose d'élever au rang de genre sous le nom de Paphî'opediliim (i), on peut disposer, ainsi qu'il suit, tous les Cypripedïiim connus de l'Asie centrale et orientale et, j'ajou- terai même, tous ceux de l'Amérique septentrionale. A. — Bracteat^. Bractea ad basin florum foliacea. Séries L Foliosae. — Folia evoluta 3-8 secus caulem. a. Sepala lateralia ad apicem usque coadunata (2). C. httetim Franch. — Chine occidentale. h. Sepala lateralia sub labello in unum semibifidum vel bicuspidatum coadunata. — Calceolarïa. 1. Botan. Jahrbûch. XIX p. 40, et Pflansenfam. II. 6, p. 84, 2. 2. Species americana : C. spectabile Sw. A. Franchet. — Les Cypripedium d'Asie. 211 f Staminodium lutescens vel rarius albidum (i). C. Calceohis L. — Europe ; Sibérie. C. cordi'geruju Don. — Himalaya. C. chïnense Franch. — Chine occidentale. C . yiumanense Franch. — Chine occidentale. C. fasci'olatimi Franch. — Chine occidentale. j-j- Staminodium intense vel pallide purpurascens. C. fnacranthum Sw. — Europe orientale ; Sibérie ; Chine sep- tentrionale. C. Ininalaîciivi Rolfe. — Himalaya ; Thibet oriental ; Chine occidentale. C. thibetiaim King-. — Thibet oriental ; Chine occidentale. C. corrugaiiun Franch. — Chine occidentale. c. sepala lateralia e basi soluta. — Arietinia (2). C. arielimnn Rob. Brown. — Amérique septentrionale ; Chine occidentale. Séries II. Diphyllse. — Folia evoluta tantum duo. a. Folia multinervia, nervis parallelis. f f'olia ovata vel ovato-lanceolata (3). C, gîittatum Sw. — Europe orientale ; Sibérie ; Chine septen- trionale et occidentale ; Sachalin ; Kurilles ; Canada occidental. fj Folia flabelliformia vel ovato-suborbiculata, longitu- dinaliter plicata. C. japonictmi Thunb. — Japon ; Chine occidentale. C, elegans Reichb. — Himalaya. b. Folia trinervia, inter nervos eleganter reticulata, cor- diformia. C. debi'le^chb. — Japon. 1. Species americanse : C. Irapeanum Llave; fasserinunt Richards.; mon- tanum Dou^l. ; occidentale Wats. ; californicum A. Gray; candidum Muhl. ; fiibescens Willd. ; parviflorum Salisb. 2. Species etiam americana. 3. Species americanas : C. acaule Ait. ; C. fasciculaitim Kell. 228 JOURNAL DFÎ BOTANIQUE B. — Ebracteat^. Bractea sub floribus nulla. Séries III. Nudiflorse. a. Labellum subglobosum ; flores parvi. C. imcrantJmm Franch, — Chine occidentale. b. Labellum naviculare, trigonum, verrucis elevatis facie superna conspersum. C. inargariiaceîini Franch. — Chine occidentale. C. I^ar£'eszi Franch. — Chine occidentale. I. Gypripedium luteum Franch., Arch. dii Mus., sér. 2, vol. X, p. 88 ; BîlU. de la Soc. phïloui. de Paris, sér. 7, vol. XII, p. 139. Hab. — La Chine occidentale : principauté de Moupin, sur les montagnes découvertes (Arni. David); prov. du Yunnan, sur les rocailles calcaires, au col de Hee-chan-men, ait. 3000 m. ; fl. 8 juin 1888 (Delavay, n" 3479); Lankong dans les bois de Yang-in-chan ; fl. 7 juin 1886 (id., n° 2082) ; Kong- chan(id., n° 378) ; Su-tchuen occid.,àTa-tsien-lou (Prince Henri d'Orléans et R. P. Soulié, n° 576) ; Su-tchuen orient,, mon- tagnes du district de Tchen-kéou-tin (Farges, n° 134 bis). La tige est toujours velue ; les feuilles également espacées sont au nombre de 4 à 5, ovales ou ovales lancéolées, acuminées, couvertes de petites papilles raides, surtout en dessous sur les nervures. Les fleurs sont jaunes, parsemées de petites macules pourpres, d'après M. Armand David; M. Delavay dit que le labelle est jaune et présente quelquefois des ponctuations d'un pourpre brun; il ajoute que le sépale supérieur et les deux pétales latéraux sont striés de jaune et de pourpre brun ; le sépale inférieur est d'un jaune verdâtre. L'orifice du labelle est transversalement ovale, petit et bordé d'une oreillette inem- braneuse très élevée, arrondie ; le staminode est petit, purpurin, orbi- culaire, quelquefois un peu plus large que long ; le fruit mûr est obo- vale ou obovale oblong. Dans la plante de Moupine, originairement décrite, les pétales latéraux sont largement ovales, très obtus et semblables au sépale supérieur; le sépale inférieur est tout à fait entier au sommet; ces quatre divisions du périanthe sont sensiblement plus courtes que le labelle; dans les spécimens du Yunnan, les pétales sont parfois plus étroits, ovales-lancéolés, aigus ou presque aigus, le sépale supérieur A. Fkanchet. — Les Cypripedîum d'Asie. 229 est presque orbiculaire et l'inférieur présente une trace d'échancrure; une forme analogue se rencontre dans le Su-tchuen. Le C. luteum, qui paraît être assez largement répandu dans la Chine occidentale, représente exactement, dans cette région, le C. spectabile de l'Amérique du Nord, bien différent par ses fleurs blanches et roses, par son staminode presque une fois plus grand (o m. 010 milL), cordiforme aigu, ou même un peu acuminé. 2, Gypripedium Galceolus L. Sp. plant., éd. i (1753), p. 951 ; Lindl., Geii.andSp. Orchid., 527; Ledeb., Flor. ross., IV, 86; yidc^im..., Prim. fl. Aimtr., p. 270; Fr. Schm. Reis. ïn Aîtiiirl. tind Ins. Sachal., p. 184; Cypripedilunt Calceolus Aschers., Flor. pi'ov. Braudeiib .' {i?,6j^) .^ p. 700; Calceolus alter- nifolïus Saint-Lager, Réforme de la nom. bot,.'^. 62 (1880); Cypripedilon Marïamis G. Rouy in Morot, Jonm. de Bot. (1894), p. 58. Icon. — Reichb., Flor. germ., vol. XIII, pi. 496; FI. des serres, XV, pi. 1563; Regel, Garteiifl., V, pi. 147; Red., Lïl., I, pi. 19. Hab. — Europe, au pied des basses montagnes ou dans les vallons profonds ; plus abondant à mesure que l'on s'avance vers l'est, où il se retrouve dans les plaines, ainsi que dans le nord où il pénètre jusque dans la Laponie; au sud, il ne paraît pas dépasser les montagnes de l'Epire, le nord de l'Italie et le centre de l'Espagne. Il occupe toute la Sibérie, et Glehn l'a observé dans l'île de Sachalin, sur la côte orien- tale, à Dui; il pénètre jusque dans la Dahurie. Mais sa présence n'a pas encore été constatée dans toute l'étendue du territoire chinois ; Ch. Morren l'indique au Japon, sous le nom de" C. Atsmori Morr. Belg. lioré.^ I, p. 171. Mais son existence n'y est pas prouvée (i). Le C. Calceolus paraît aussi manquer au massif himalayen et à ses dépen- dances ; l'on y trouve pourtant une espèce représentative, C. cordige- rmn Don.; en Amérique il est remplacé par deux espèces, C. parvi- florum Salisb. et C montaiium Douglt., qui le touchent de très près. I. Morren donne une description et une figure de son C. Atsmori qui montre bien qu'il ne s'agit que d'une forme légère du C. Calceolus. Il ajoute que ce C. Atsmori a été introduit en 1830, par Siebold, dans deux lots de plantes du Japon, et qu'il doit avoir pour synonyme C. Calceolus Thunb., FI. Jap., p. 30. Mais on sait aujourd'hui que le C. Calceolus Thunb. est le C. macranllium et d'autre part aucun des explorateurs du Japon n'y a rencontré de Gypripedium pouvant être même rapproché du C. Atsmori, de même qu'aucun des recueils de figures de plantes, si nombreux dans ce pays, ne mentionne une espèce rappelant Iç C. Calceolus. 230 JOURNAL DE BOTANIQUE Le C. Calceolus demeure assez nettement caractérisé, entre les espèces du groupe auquel il appartient, par ses pétales latéraux étroits qui sont bruns, ainsi que les sépales, par son labelle jaune ou jaunâtre avec des stries pourpres, toujours dépassé par les autres divisions du périanthe. La grandeur de la fleur est d'ailleurs assez variable ; les individus robustes ont jusqu'à trois fleurs. Bauhin parle d'une variété à fleurs blanches, dont je ne trouve la mention dans aucun auteur récent. 3. G. cordigerum Don, Prod., p. 37; Lindl., Gen.ajid Sp. Orchid., p. 527; Hook, fil., Flor. of Bri't. Iiid., VI, p. 170; C. aJhim ]acqm. in sched. herb. Mus. Par. Icou. — Decaisne in Jacqm., Foy. Bot. tab. 166. Haâ. — Les montagnes du Népaul (Wall, sub : C. assurgens Wall.); les parties tempérées de l'Himalaya, ait. 8000-iocoop, (Hook. etThoraps.); Kumaon, vallée de Pindav^^, ait. 7000 p. (Strach. et Winterb. Orch. n. 55) ; dans les lieux herbeux près de Simla, ait. 2400 m. (Jacquemont, n. 1015); entre Deohra et Kotekaï (Id. n. 957)- C'est une espèce très voisine du C. Calceolus et qui ne s'en dis- tingue, en réalité, ainsi que le fait observer Lindley, que par la colo- ration de la fleur. Les sépales et les pétales sont verdâtres ou blancs, le labelle est également blanc, le staminode est un peu plus grand, plus nettement cordiforme, jaunâtre. D'autre part, dans les notes manuscrites consignées dans son journal de voyage, Jacquemont dit: « n'^ 957, Cypripediiim album pe- rianthiis foliis 4 cruciatis lutescentibus, calceolo albo intus purpureo punctato et villoso, stigma trisulcum » ; ce qui semble indiquer que la coloration n'est pas bien fixe dans cette espèce. 4. G. chinense, sp. nov. Caulis elatus, gracilis, flexuosus, pilis rufis vestitus ; folia ovata et ovato-lanceolata, e basi attenuata acuminata, papy- racea, glabra, marg-ine tantum ciliolata ; flores saepius 3-2, bracteata, bracteis longe acuminatis ; ovarium dense papilloso- pubescens ; sepala et petala viridi-lutescentia, omnia acumina- tissima, sequilonga, labello multo longiora; sepala ovato-lan- ceolata ; petala fere linearia, undulata ; labellum pallide lutescens cum venis fuscis, subglobosum, ore ovato, haud alte marginato etauriculato; staminodium ovatum, lutescens. Caulis 30-40 cent.; folia superiora 18 cent, longa, 4-5 cent. A. Fhanchet. — Les Cypripedium d'Asie. 231 lata , inferioribus latioribus et brevioribus ; petala et sepala 3-5 cent, longa, sepalis 8-10 mm., petalis vix 2-3 basi latis. Hab. — La Chine occidentale, province du Su-tchuen à Ki- mi-se près de Tchen-kéon, ait, 1200 m.; fl. 7 mai 1892 (Farges, n*" 1036) et à Wushan (Henry, n*" 5391 C) ; province de Hupeh, à Ichang- (id. n" 5391 D). C'est encore une espèce très voisine du C. Calceolus ; ses fleurs sont d'un jaune verdâtre avec le labelle de la même couleur, parcouru de veines brunes; les feuilles sont plus grandes, plus étroites et plus molles que dans les deux espèces précédentes, dont le C. chhiense se distingue surtout par ses pétales très étroits et la brièveté de son labelle. 5. G. yunnanense, sp. nov. Caulis praeter apicem parce pubescentem glaber ; folia lan- ceolata, acuminata, fîrmiter chartacea, supra glabra, subtus ad nervos scabrida, margine ciliolata, saepius infra médium cau- lem congesta, unde caulis superne longe nudus; bractea lanceo- lata, acuta; ovarium glabrum vel vix puberulum; sepala et petala albida, purpureo-striata; sepalum superius late ovatum, abrupte et breviter acuminatum, inferius ovato-lanceolatum, paulo brevius, apice bicuspidatum; petala lateralia lanceolata, acuminata, sepalis paulo longiora; labellum petalis brevius semi- globosum, superne albidum, inferne purpureo-roseum, laxe fusco striatum, ore ovato parvo, haud alte margine auriculato ; staminodium albidum, secus médium sulco rubro percursum. Caulis 25-30 cent. ; folia 10-14 cent, longa, 2-3 cent, lata; se- palum superius 25 mm, longum, 15 mm. latum ; petala 30-35 mm. long., 7-8 mm. lata; labellum 2 cent, longum. Hab. — La Chine occidentale, province d'Yunnan, dans les forêts au col de Hee-chan-men, où il est rare (Delavay, n° 2480) ; Mo-so-yn, dans les bois de Kou-toui, ait. 2800 m,, fl. 24 mai 1889 (id,). C'est une espèce dont la fleur est assez petite ; son port la distingue assez facilement du C. Calceolus, à cause de la disposition des feuilles étroites qui sont ordinairement rapprochées vers le tiers inférieur de la tige, toute la portion supérieure restant nue. La coloration de la fleur et la forme des pétales et des sépales permettent de la séparer nette- ment des C. Calceolus, cordigerwn et ckijie?ise. 232 JOURNAL DE BOTANIQUE 6. G. fasciolatum, sp. nov. Caulis glaber, apice tantum scaberulus ; folia ovata et ovato- lanceolata, breviter acuminata, basi constricta amplexicaulia, g-labra, marg-ine tenuiter scabricla ; bractea magna, lanceolata, longe acuminata ; ovarium pube rufescente dense vestitum ; flores nunc ampli, nunc magni ; sepala et petala lateralia purpu- rea, fasciolis intense violaceis percursa, parce vel non trabeculis transversis anastomosantibus ; sepalum superîus ovatum longe et tenuiter acuminatum, inferius paulo minus, pro brevi parte bicuspidatum ; petala anguste lanceolata, longe acuminata, sepalo superiore longiora ; labellum globosum, subtus violaceo- maculatum, antice purpureo late vittatum, ore constricto trun- cato, anguste marginato; staminodium e basi cordata ovatum, obtusum cum mucrone brevi, crasso. Caulis gracilis 25-35 cent. ; folia majora 18-20 cent, longa, 10 cent, lata (saepius minora); sepalum superius 4-6 cent, lon- gum, 20-35 cent, latum; petala lateralia 5-7 cent, longa, 8- 10 mm. lata; staminodium 10 mm. longum. Hab. — La Chine occidentale, dans les bois à Héou-pin, près de Tchen-keou, ait. 2200 m. ; fl. 30 juin 1892 (Farges, n° 922). C'est l'une des plus belles espèces du groupe des Calceolus, Elle se présente sous deux formes. L'une a de très grandes fleurs dont les pétales étalés en croix ne mesurent pas moins de 15 cent.; le labelle long de 5 cent, est à peu près exactemeut globuleux, tronqué à son ouverture et redressé pendant l'anthèse, de telle façon que cette ouverture forme un angle droit avec la base d'insertion. Ce labelle est à fond rosé, parsemé en dessous de grosses macules violacées et par- couru par des bandes purpurines ascendantes qui convergent toutes vers les bords de l'orifice, dont la marge membraneuse et les oreillettes sont peu élevées. La, forme à plus petites fleurs offre la même colo- ration. Le C. fasciolatum est étroitement allié au C. macranthum Sw. ; il s'en distingue très nettement par la forme du labelle, les larges bandes colorées des pétales et des sépales et par le staminode coloré en jaune. 7. G. macranthum Sw., Act. Holm. (1800), p. 251; Lindl., Gen. aiid Spec. Orchid., p. 528; Ledeb. /^^(î'?^ ross., IV, p. 87; Maxim., Prini. Jl. Anmr,, p. 270; Fr. Schm., Reis. in A. Franchet. — Les Cypripedium d'Asie. 233 Amurl. îuid Ins. SacJiaL, p. 184; Franch. et Sav., Enitm.pl. Jcip. II. 40 ; C. ventrïcosîuu Sw. loc. cit. Icon. — Bot. Regi'st., tab, 1534; Bot. Mag., tab. 2938; Flore des serres, XI, tab. 11 18; Reich., Icon. fl . gerin., XIII, tab. 146 et 145 (C. venfri'cosiwi) . Hab. — Europe : Russie centrale, dans le gouvernement de Kasan, et australe, dans TUcraine ; toute la Sibérie depuis rOural jusqu'à la mer d'Ochotsk, mais ne paraissant pas dé- passer au nord le 58" lat. ; au sud, il a été observé sur la mon- tagne d'Ipéhoachan (A. David) et dans la chaîne de Sy-ling- chan, à l'est de Pékin (R. P. Bodinier et Provot) ; Su-tchuen oriental à Ky-long-houa, dans le district de Tchen-keou-tin, ait. 2000 m, (Farges, n° 509) ; il se retrouve dans l'ile Sachalin (Glehn) ; Japon, île de Nippon, prov. de Nambu (Tschonoski) et dans celle d'Awa (Savatier). La distribution géographique du C. macranthiim se trouve être presqu'aussi considérable que celle du C. guttatum, comme on le verra plus loin ; sa présence n'a pas toutefois encore été signalée dans l'Amérique du Nord. La fleur du C. 7iiacra7îihii)n offre peu de variations dans sa colo- ration ; sur un fond purpurin se détachent des stries plus foncées ; le labelle est quelquefois d'un pourpre brun en dessous avec le bord de l'orifice blanchâtre ou jaunâtre ; le staminode est d'un rouge pâle. Quant à la dimension de la fleur, à la grosseur du labelle, rien n'est plus variable; le C. vetîtricosiim S\v. a été établi pour une forme dont le labelle est sensiblement dépassé par les pétales latéraux, alors que celui du C. jnacranthicm est plus long qu'eux. Mais entre ces deux états extrêmes, il en existe tant d'autres intermédiaires qu'il n'est vraiment pas possible de conserver le C. ventricosum, même à titre de variété. Dans plusieurs spécimens, provenant des montagnes de Sy-lin- chan, le labelle est énorme (6 cent, de longueur, sur 4 cent, de large). Ces proportions se retrouvent sur des échantillons de l'Altaï et des monts Stanowoï (Martin); les exemplaires à fleurs très réduites (labelle long de 3 cent.) proviennent aussi des monts Stanowoï; entre les dimensions extrêmes, on observe tous les passages. La plante récoltée à Tchen-kéou-tin a la tige plus lanugineuse qu'on ne le voit d'ordinaire. {A suivre.^ -»»-oeo*- 234 JOURNAL DE BOTANIQUE UNE ŒUVRE PEU CONNUE D'HIPPOLYTE RODIN Par MM. E.-G. CAMUS et JEANPERT. L'œuvre capitale de Rodin est son important travail intitulé : Esquisse de la végétation dic départeme7it de l'Oise. La première partie, qui a été mise en librairie sous forme de tirage à part, est dans la bibliothèque de presque tous les botanistes descripteurs ; nous n'en dirons que quelques mots. Elle comprend un aperçu assez détaillé de géologie, d'orographie, de météorologie et des généralités sur la phytostatie du département. La seconde partie, la plus importante, celle où Rodin a fait oeuvre personnelle, est presque inconnue. 11 est de notoriété que notre confrère a fait cette seconde partie, mais presque tout le monde croit que le travail est resté inédit. Cette erreur provient de ce qu'il n'y a pas eu de tirage à part et que la publication a été faite dans le Bulletin de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise, recueil oîi l'on trouve souvent des mémoires d'archéologie importants, mais oîi les travaux de botanique sont au contraire fort rares. L'œuvre est passée presque inaperçue, bien que sa publication eût été faite de 1863 à 1876, c'est-à-dire pendant quatorze ans, mais avec deux interruptions d'une année. Ce fait devra servir d'enseigne- ment à ceux qui seraient tentés de publier des Mémoires dans des sociétés locales où des travaux de même nature font ordinairement défaut. Ces Mémoires risquent de ne pas être remarqués et, dans tous les cas, ne rendent pas les services que l'on doit en attendre, puisque les lecteurs qu'ils peuvent intéresser ne les lisent pas ou ne peuvent se les procurer que difficilement. Le Catalogue de Rodin n'est pas une simple énumération des plantes qui croissent dans le département de l'Oise, soit à l'état spon- tané, soit dans les grandes cultures; il contient en outre de nombreuses notes dont quelques-unes sont pourvues d'un intérêt réel, et des clefs analytiques qui donnent les principaux caractères pour les familles, les genres ou les espèces. C'est donc plutôt un Sy?2opsis où les indi- cations de géographie botanique ont une étendue relativement grande. Le Catalogue publié par Graves en 1857 a fourni un contingent consi- dérable de renseignements, et nous estimons que, pour mettre nos confrères. à même de profiter du travail de Rodin, il nous suffira de citer les faits qui n'ont pas été signalés dans les ouvrages de Graves et de Cosson et Germain de Saint-Pierre. Cette seconde partie de VEsqtiisse de la végétation du départevient de r Oise a pour sous-titre : Statistique botanique du département de l'Oise ou Catalogue des plantes observées dans l'étendue du départe' E.-G. Camus et Jeanpert. — Une œuvre peu connue ci' Hippolyle Rodin. 235 ment de l'Oise par Graves, révisé, annoté et augmenté par Hippolyte Rodin. Les dates de publication dans le Bulletin de la Société académique d'archéologie, sciences et arts de l'Oise, ont eu lieu dans Tordre suivant : Année 1863, de la page 35-I. à la page 507, soit 154. pages. 1864 — 662 — ^l^ 73 1865 — 2ig — 284 66 1866 — 528 - 57+ 47 1867 — 111 — 867 95 1869 — 361 — 456 96 1870 — 626 — 715 90 I87I — 2l6 — 255 40 ^"^n — 714 - 785 72 1874 — 212 — 274 63 1S75 — 51- — 543 32 1876 — 772 — 842 71 L'ensemble de l'ouvrage renferme 899 pages. Lorsqu'une famille ou un genre n'aura donné lieu à aucune note particulière ou addition d'espèce au Catalogue de Graves, nous indi- quons seulement le nombre d'espèces signalées. Renonculacées (44 espèces [Grav. Cat. 42 esp.]). — Clematis (i esp.).~ Thalictrum (4 esp.); T.aquilegifoliuni exclu par Graves, avec raison, comme non subspontané. — Anémone (5 esp.); variétés biflores de Y A. Pulsatilla et de VA. nemorosa. — Adonis (3 esp.). — Myosurus (i esp.). — Ranunculus (9 esp.). La section Batrachiimt paraît avoir été bien étudiée avec ses diverses formes. Une variété du R. silvaticus est signalée dans les marais de Saint-Just comme plante à étudier (c'est probablement le R. polya?ithemoidesV>oxG3M). — R. arvensis s. var. leiocarpus. — Caltha (2 esp. [Grav. Cat. i esp.]); distingue le C. Guerangerii. — Ficaria (i esp.). — Eranthis (i esp.). — Helleborus (i esp.). — Nigella (i esp.). — Delphi- nium (i esp.). — Aconitum (i esp.). — Actsea (i esp.). Berbéridées (i esp.). — Berberis (i esp.). Ny.mphéacées (2 esp. et i var.). — Nymphéa (i esp. et i var.). — Nuphar (i esp.). Papavéracées (7 esp.). — Papaver (5 esp.). — Hypecoum (i esp. naturalisée). — Giaucium (i esp. naturalisée). FuMARiACÉEs (lo esp.) .— Corydalis (4 esp.).— Fumaria (6 esp,). Crucifères (64 esp.). — Barbarea (2 esp., i var.). Dans une note, signale une forme du B. vulgaris munie Aç: feuilles supérieures profon- dément laciniées, mais cunéiformes ou obovales dans leur circonscrip- 236 JOURNAL DE BOTANIQUE tion. Paraît être le B. itilerjnedia signalé par nous clans deux stations du département. — Turritis (i esp.). — Arabis (3 esp.). — Denta- ria (2 esp.). — Cardamine (4 esp.). Distingue le C. hirsuta du C.sil- vaù'ca, mais fait remarquer que pour cette dernière espèce il n'y a pas de localité authentique. — Nasturtium (4 esp., i hybr.). X ^- a/iceps D C. {N.amphibio-silvestre Asch.), bords de l'Avelon, à Ons-en-Bray. — Hesperis (i esp.). — Erysimum (i esp.).— Sisymbrium (5 esp., dont I douteuse). — Alliaria (i esp.). — Diplotaxis (3 esp.). — Brassica (5 esp.). — Sinapis (3 esp. et i naturalisée : 6*. iticana). — Raphanus (2 esp.). — Alyssum (i esp.). — Erophila (4 esp.). — Lunaria (i esp. natur.). — Cochlearia (2 esp. natur.). — Camelina (2 esp.). — Neslia (i esp.). — Teesdalia (1 esp.). — Thlaspi (3 esp.); T. mojitanicm trouvé à Noyon par Guiscard. — Iberis (2 esp.) ; /. iniermedia à Saint-Lazare près du bois Bernier, localité probablement détruite. — Capsella (i esp.). — Lepidium (5 esp.). Déclare le L. graminifolium douteux pour l'Oise et considère, à tort, comme plante du centre ou du midi cette espèce si commune dans les environs de Paris et en Seine-et-Oise. — Isatis (i esp.). — Senebiera (i esp.). CiSTiNÉES (4 esp.). — Helianthemum (4 esp.); //. uinbellatum à Ivors dans la forêt de Villers-Cotterets; le Désert, canton de Nanteuil. VioLARiÉES (S esp.). — Viola (S esp.). RÉsÉDACÉES (3 esp.). — Reseda (3 esp.). Droséracéks (4 esp.). — Drosera (3 esp., i hybr.) ; X Drosera obovata Mert. et Koch (D. j'oiimdifolio-aytglica); cite comme stations nouvelles Thury-en-Valois, Ermenonville. — Parnassia(i esp.). PoLYGALÉES (4 csp.). — Polygala (4 esp,). — Distingue à titre de variétés du P. vidgaris le P. Leiisei Boreau, Creil, et le P. comosa dont il fait connaître les stations suivantes : Le Mesnil-sur-Bulles; bois du Houssaye, près de Troissereux; bois de Vaux; Gerberoy; Mouchy- le-Châtel; bois Brûlet; pré des Planchettes, près de Compiègne. SiLÉNÉEs (24 esp.). — Gypsophila (i esp.). — Saponaria(i esp.). — Vaccaria (i esp.). — Dianthus (7 esp.). — Silène (8 esp.). Pour les variétés cite des localités intéressantes : S.gallica y^x.h.divaricata [S. auglica L.), Compiègne, Méru, Aumont, Chaumont, coteaux d'Agnetz et de Béthencourtel ; var. c. qiiinquevtilnera, Chiry près de Noyon; var. d. cerastioides D C., Auxmarest, bois de Liancourt. — Cucubalus (i esp.). — Lychnis (2 esp.); 2 hybrides : X L. pra- tensi-silvatica et L. silvatico-pratensisy à ritalienne et Marissel. — Agrostemma (i esp.). — Githago (i esp.). — Viscaria (i esp.). Alsinées (27 esp.). — Spergularia (2 esp.). — Spergula (2 esp.). — Sagina (2 esp.). — Alsine (2 esp,); i sous-esp.,y:/.^arr^//^r/DC,,. E.-G. Cajius et Jeampekt. — Une œuvre peu connue d' Hippolyte Rodin. 237 sans indication de localité. — Arenaria (i esp.); A. serpyllifolia var. c. nivalis Gren. et Godr., à Espeaubourg. — Mœhringia (2 esp.); M. tnuscosa, très probablement naturalisé, à Ivry-le-Temple et à La Villeneuve-sous-Thury. — Holosteum (i esp.). — Stellaria (5 esp.). — Mœnchia (2 esp.). — Malachium (i esp,). — Cerastium (6 esp. et des var.). Elatinées (2 esp.). — Elatine (2 esp.). LiNÉEs (5 esp.). — Linum (4 esp.). — Radiola (i esp.). TiLiACÉES (2 esp.). — Tilia (2 esp. plantées). Malvacées (5 esp.). — Malva (4 esp.). — Althsea (r esp.). Géraniacées (13 esp.). — Géranium (11 esp.). Le G. praiense et le G.Phéeum sont des plantes introduites et instables dans les localités 011 elles t)at été observées. — Erodium (2 esp,). (A suivre.) RÉPONSE AU NOUVEL ARTICLE DE M. MALINVAUD Par M. G. ROUY. A Monsieur'L,. MoROT, Directeur du^OMXVsaX de Botanique (i). ]\Ion cher Confrère, Permettez-moi tout d'abord de protester contre le titre d'un article de M. Malinvaud qui vient de paraître dans le numéro du 16 juin : « Réponse aie nouvel article de M. Rouy. » Je n'attaque jamais per- sonne, et c'est M. Malinvaud qui a fait, dans votre Journal, un article dans lequel il me prenait vivement à partie; je n'ai fait que lui répondre. Vous avez accepté, bien qu'à mon sens le débat fût épuisé, un long /<:r^^'^<;w nouveau contre moi; je vais répondre puisqu'on m'y oblige et replacer les choses sous leur véritable jour. M. Malinvaud continue, continue son petit système, espérant qu'il en restera toujours quelque chose Eh bien, non! Mais j'emploierai une autre manière que lui : pas de phrases, des faits! en relevant les citations interprétées inexactement et les assertions erronées ; sans plus. I. En même temps qu'il nous adressait cette lettre à propos de l'article de M. Malinvaud publié dans le numéro portant la date du 16 juin, mais qui, par suite de diverses circonstances, n'a pu paraître que le 24 juillet, M. Rouy, dési- reux de faire connaître promptement sa réponse, la faisait, de son côté, imprimer et distribuer. Ceci explique comment dans ce tirage fait en dehors de nous, alors que notre numéro était encore à l'impression, figurent certains passages qu'on ne retrouve pas dans le texte que nous publions. Nous nous proposions de demander à notre excellent confrère de vouloir bien, à la correction des épreuves, y appor- ter tout au moins quelques modifications en rapport avec le caractère à\i Jourtiat de Botanique. Mais il était trop tard; aussi, pour rester fidèle à la règle que nous nous sommes tracée dès la fondation de notre Journal, d'y maintenir les discus- sions qui peuvent surgir entre botanistes sur le terrain exclusif de la science, nous avons cru préférable de supprimer les passages en question. L. M. 238 JOURNAL DE BOTANIQUE Estimer quVn classant mon Myosotis Ruscmonej2sis dans la sec- tion Gymnomyosotis^ je le rapproche du M. sparstjiora (que j'ai bien indiqué dans la section Strophiostoma)^ c'est un comble ! Peut-on décemment admettre que lorsqu'une espèce est classée à la fin d'une section, on a Vintention de la rapprocher d'une espèce d'une autre section ? Autant dire alors que Grenier et Godron, lorsqu'ils ont placé le Lepidium hirtum à la fin de la section Lepia, ont voulu le rapprocher du Lepidium rudcrale qui commence la section Nastur- Hastrutn! Et voilà pourtant la force des arguments de M. Malinvaud ! Et quelle bonne foi de dire que j'ai « reconnu tardivement une erreur », alors que je n'ai pas changé d'un iota ma manière de voir, démon- trée depuis comme absolument fondée! Toute la tactique de M. Malin- vaud, on le sait, consiste à vouloir me mettre en contradiction avec moi-même, en épluchant mes publications depuis vingt ans ; mais il ne saurait y arriver qu'en tirant des textes, de son autorité privée, des appréciations fantaisistes. Quant à la « pénible disgrâce » qui aicrait pu m'arriver à propos de la valeur du Myosotis Rusciiio)iensis, j'engage vivement M. Malin- vaud à se réjouir moins vite. Les documents très complets que j'avais en mains m'ont permis de voir là une intéressante espèce, tout à fait distincte de nos autres espèces françaises ; or, cette espèce, la culture ne l'a nullement modifiée, et elle conserve son port si remarquable et ses caractères si tranchés. Encore ces jours-ci, quelqu'un qui l'a cul- tivée et la cultive, me disait que c'était une pure hérésie (j'emploie un terme atténué) d'y voir, comme M. Malinvaud, une variété du M. his- pida. M. Malinvaud peut consulter à nouveau, sur ce point, les bota- nistes qu'il a poussés à intervenir dans cette question contre moi, en leur assurant un tas de choses que j'ai réduites à néant, ayant eu la bonne fortune de pouvoir mettre sous les yeux de ces botanistes les exemplaires mêmes sur lesquels s'appuyait M. Malinvaud! Comme toujours, toutes les dissertations par lettre sont tombées devant les faits! D'ailleurs, je n'ai parlé du Myosotis Ruscinonensis que pour montrer les procédés bizarres de M. Malinvaud; j'aurais tout aussi bien pu mentionner ses mêmes procédés au sujet du Melica ciliata ou du Senecio arvernoisis. M. Malinvaud est bien forcé de reconnaître que De Candolle et Duby ont publié leurs tableaux dichotomiques après leur Flore ou Botanicon, et il essaye de s'en tirer en disant qu'il aurait mieux valu que ces auteurs les eussent publiés avant, contrairement à l'usage, rationnel d'ailleurs, selon moi, puisque c'est quand une Flore est achevée qu'on peut utilement en tirer un Synopsis bien fait. L'appré- ciation de M. Malinvaud sur les travaux de nos éminents devanciers, je n'ai à en avoir cure. Et cependant ajouterai-je que le « Synopsis G, RouY. — Réponse ati nouvel arlicle de M, Malinvaud. 239 plantarwn tn Flora gallica descriptarutn s de De Candolle, forme un ouvrage à part (Cf. Pritzel Thesaicrus litt. bot., éd. nov. reform., 1S72, p. 52, lignes 31-32). De même, notre Synopsis (que M. Malinvaud soit paisible, il l'aura.,, malgré ses obstructions répétées depuis l'annonce de notre Flore) paraîtra en même temps que la fin de la Flore de France ou très peu après le dernier volume, comme cela a eu lieu pour les Synopsis de De Candolle et de Cosson et Germain, et cela sans préjudice des très nombreux tableaux dichotomiques intercalés dans le texte de notre Flore de France. Maintenant, quand M. Malinvaud veut me faire passer pour un Monsieur qui ne connaît rien (et, par extension, mes collaborateurs non plus, sans doute), l'invention est tellement drôle qu'on me permettra de ne pas m'appesantir longtemps sur ce point. Je doute, d'ailleurs, que son assertion trouve beaucoup de crédit même parmi ses amis les plus intimes. A quoi pourtant pousse une animosité persistante dont je n'ai jamais entièrement pu m'expli- quer la cause ! Quoi qu'en puisse penser M. Malinvaud, je continue à préférer écrire Barbarœa avec Beckmann, Pritzel, ]\IM. Beck, Caruel et Bruhin; mais je ne l'ai jamais obligé à adopter ma manière de voir, et je me console bien volontiers de n'être pas de son avis. Seulement, j'ai voulu relever sa preuve d'ignorance lorsqu'il a pris cette orthographe pour une faute d'impression. Quand on veut critiquer, on doit savoir . Il aurait du savoir que le mot avait été déjà écrit ainsi par d'autres que nous ; même observation pour Mathiola, même remarque pour Bar- barea employé avant Bauhin. Car, pour se rattraper de son erreur, M. Malinvaud s'enferre davantage ! En ce qui concerne les insinuations de M, Malinvaud sur ma ma- nière de travailler, je les néglige absolument, car je m'appuie et m'ap- puierai sur des travaux qu'on veut bien estimer valoir quelque' chose quisqu'on se les procure et qu'on les cite (Cf. Nyman, Boissier, Burnat, Crépin, Willkomm, Celakowsky, Cosson, Lange, de Degen, de Buen, etc.). Quoique plus âgé que moi de quinze ans au moins, que M. Malinvaud en ait autant à son actif! Après, nous verrons. — Car, enfin, il est assez bizarre de voir un botaniste qui n'a presque rien fait de scientifique, qui, même, ne serait probablement pas capable de nommer les plantes sur le terrain dans les Alpes ou les Pyrénées, avoir la possibilité de juger, dans un recueil sérieux, et cela sans le contrôle de savants autorisés, des gens qui travaillent autrement plus que lui et ont des documents ou matériaux autrement nombreux!... Croyez, mon cher Confrère, à mes meilleurs sentiments. G. RouY. P.-S. — M. Malinvaud ayant, avec quelque imprudence, déclaré 240 JOURNAL DE BOTANIQUE que j'étais impuissant à justifier l'emploi du terme Barbar^a, adopté par tant d'auteurs, je ne puis résister au plaisir d'insérer, en sus de ceux que j'ai donnés, les renseignements suivants qui m'ont été transmis par un de nos érudits confrères : « Je suis d'avis que vous avez raison d'écrire Barbarsea. « — Un point sur lequel tout le monde est d'accord, c'est que la Cru- « cifère qui porte ce nom est dédiée à sainte Barbe qui vivait dans les « premiers siècles de l'ère chrétienne, et c'est en Allemagne que ce « nom de sainte Barbe lui a été donné par Fuchs (i). Or le nom alle- « mand de sainte Barbe est 5. Barbara, et, par suite, la plante dédiée , a par les Allemands à sainte Barbe doit, conformément aux règles de « la nomenclature actuelle, être orthographiée Barbarasa pour en rap- « peler l'étymologie (2). « Le mot Barbarea, écrit avec un e, est une orthographe vicieuse « que nous avons le devoir de corriger, de même qu'on écrit aujour- ff d'hui, pour ne citer qu'un exemple, le mot Calycotome avec un y, « alors que l'auteur du genre l'a écrit avec un i. « Quant aux botanistes qui veulent faire venir le mot Barbarea de « sainte Barbare par la raison que sainte Barbe est née hors de l'em- « pire, ils auront à démontrer, pour justifier cette interprétation, que « c'est dans un pays de l'empire que, pour la première fois, ce nom a « été appliqué à cette Crucifère. Ce qui est certain, c'est que les AUe- « mands ont décrit cette plante sous le nom que le vulgaire lui donnait ; tt le vcioX de Barbarea , passé et introduit dans la nomenclature par « Fuchs, est donc un mot allemand (Barbara) qui a été latinisé et qui, a d'après les règles appliquées aujourd'hui, doit s'écrire Barbarsea. » D'une lettre reçue ce soir, je tire aussi ce passage: « M. Malinvaud n'aurait pas dû vous quereller à propos « des mots Barbara^a ou Mathiola; il était évident que ces mots ï écrits plusieurs fois de la même manière l'étaient avec intention... » Je n'ajouterai qu'un mot : la légèreté, on le voit, n'est pas de notre coté. G. R. 1. Renseignement que J'avais cité, du reste, dans ma réponse à M. Malinvaud, en remontant à Tragus. — G. R. 2. Bien d'autres genres, d'ailleurs, sont dans le même cas. — G. R. Le Gérant : Louis Morot. Paris. «- J. TVIersch, imp. , 4'", Av. de Ghàtillon. 8° ANNEE. N" 14. 16 JUILLET 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis IVIOROT. SUR L'ORIGINE DES SPHERES DIRECTRICES Par M. Léon GUIGNARD. Depuis que j'ai sig-nalé l'existence des sphères directrices chez les plantes (i), quelques botanistes les ont aperçues dans des tissus d'orig-ine diverse, mais d'autres ont confondu avec elles des éléments d'une nature toute différente. Cette méprise s'explique surtout par la difficulté qu'on éprouve souvent à les mettre en évidence, même pendant la division nucléaire et, à plus forte raison, quand le noyau est à l'état de repos. Dans ce dernier cas, en effet, les stries radiaires qui les entourent, déjà beaucoup moins accusées pendant la division chez les plantes que chez les animaux, paraissent faire complètement défaut dans les cellules végétales. Parmi les zoologistes, les uns considèrent les sphères, ou plutôt leurs centrosomes, comme des organes permanents de la cellule, demeurant en dehors du noyau pendant l'état de repos ; d'autres pensent, au contraire, que ces corps n'appa- raissent qu'au moment de la division et qu'ils font partie inté- grante du noyau lui-même : opinion admise, notamment, par M. O. Hertwig et par M. Aug. Brauer. Dans son Traité sur « la cellule et les tissus » (2), M. O. Hert- wig s'exprime ainsi : «J'ai soutenu et maintiens encore... que les corpuscules centraux sont des parties constitutives du noyau au repos lui-même ; après la division, ils rentrent à l'intérieur du noyau pour en sortir de nouveau et pénétrer dans le proto- plasme lorsque le noyau se prépare à la division. Ce n'est que dans des cas spéciaux que le ou les corpuscules polaires restent dans le protoplasme pendant le repos du noyau et constituent 1. L. Guig'nard, Stir l'existence des « sphères attractives » dans les cellules végétales (Compt. rend. Acad. des Se, 9 mars 1891). 2. Die Zelle zmd die Geweèe, p. 48, 1892, — et traduction française, p. 55. 242 JOURNAL DE BOTANIQUE alors, jusqu'à un certain point, un noyau accessoire, à côté du noyau principal. Ainsi s'expliquerait que, même en nous servant des méthodes récentes et des meilleurs instruments d'optique, les corpîiscîiles centi'-aux iie se montrent habïtrtellenient pas à côté diL noyait au repos, dans le protoplasme des cellules. » « Diverses circonstances, dit encore ce savant (i), tendent à prouver que le corpîiscnle polaire dérive dti noyau. En pre- mier lieu, abstraction faite d'un petit nombre de cas, on ne peut parvenir à trouver dans le protoplasme rien qui corres- ponde à cet élément. En second lieu, au début de la division, le corpuscule polaire apparaît tout-à-fait contre la surface de la membrane nucléaire, et ce n'est que plus tard qu'il s'écarte davantage du noyau à l'intérieur du protoplasme. En troisième lieu, au moment de l'apparition du corpuscule polaire, la mem- brane nucléaire est fréquemment affaissée, déprimée comme si du suc nucléaire était sorti par un petit orifice de la membrane. En quatrième lieu, dans beaucoup de cellules, l'apparition du corpuscule polaire coïncide avec la disparition des nucléoles. » M. O. Hertwig tend par conséquent à admettre un lien géné- tique entre les nucléoles et les centrosomes. Cependant il ajoute plus loin : « La question de l'origine du corpuscule polaire m'a souvent occupé et j'y ai consacré une bonne somme de travail inutile, tout récemment encore dans mes recherches sur l'ovogénèse et la spermatogénèse chez les Nématodes. Je n'ai pu me former une opinion certaine à cet égard. » D'autre part, après avoir exposé les faits observés par lui à ce sujet et cité l'opinion qui précède, M. Aug. Brauer (2) ajoute : « Je ne puis souscrire sans réserve à cette manière de voir. D'après mes observations et celles d'autres auteurs... il n'est pas exact de dire que les nucléoles ont déjà disparu au moment de l'apparition du centrosome... En un mot, sans rejeter absolument la possibilité de l'existence du centrosome dans le nucléole, je ne la considère pas comme vraisemblable; je crois plutôt que le centrosome conserve son autonomie dans le noyau, où il garde sensiblement la forme et la grosseur d'un corpuscule central. » 1. Ibid., p. 165, et trad. française, p. 193. 2. Aiig-uste Brauer, Ziw Keniitniss dey Spermatogénèse bei Ascaris megalo- cephala (Archiv. fur mikosk. Anatomie, t. XLII, p. 19S et 199). L. GuiGNAED. — Sur l'origine des sphères directrices. 243 Si donc les deux auteurs précités s'accordent pour rattacher les centrosomes au noyau, ils ne sont plus du même avis quant à leur origine. Récemment, M. G. Karsten (i) a cru pouvoir préciser ce dernier point et conclure de ses recherches sur les sporanges du Psiloiuui triquetrttui que les centrosomes proviennent des nucléoles. Selon cet observateur, quand les noyaux sont sur le point d'entrer en division, mais possèdent encore leur membrane d'enveloppe, les nucléoles se montrent rapprochés de la péri- phérie. Lorsque la membrane nucléaire a disparu, les nucléoles sortent dans le cytoplasme ambiant, pendant l'orientation des chromosomes. On les reconnaît sans peine à leur contour net, leur aspect réfringent et homogène, leur aptitude à se colorer en rouge par l'éosine hématoxylique. Le plus souvent, ils seraient au nombre de deux, situés en opposition aux deux extrémités du fuseau nucléaire. Si l'on ne peut affirmer qu'il sort toujours du noyau au moins deux nucléoles, on n'en trouve du moins jamais plus de deux; ce qui, dans le cas où les noyaux au repos en renfermeraient un nombre plus élevé, pourrait s'expliquer soit par une fusion, soit par une résorption d'une partie des nucléoles. Au stade de la séparation longitudinale des chromosomes, on aperçoit, à chaque pôle, deux corpus- cules arrondis qui se forment, selon toute apparence, aux dépens du nucléole primitif situé en ce point. « Il n'est donc pas dou- teux, dit l'auteur, que ces corpuscules, dérivés des nucléoles devenus libres dans le cytoplasme, ne soient identiques aux centrosomes de Guignard. » Enfin, quand les éléments chro- matiques de la plaque équatoriale sont arrivés aux pôles et que les jeunes noyaux s'organisent, on voit les corpuscules en question rentrer dans les noyaux, o\x ils constituent de nouveau les nucléoles. M. G. Karsten conclut donc formellement comme on le voit, non seulement à l'origine nucléolaire des centrosomes (2), mais 1. G. -G. Karsten, Ueber Besiehungen der Nucleolen zu den Centrosoinen bei Psilotum triqîietrmn (Berichteder deutsch. Bot. Gesellsch., séance du 2y déc. 1893.) 2. Il convient de remarquer d'abord que l'expression de « centrosome » ne de- vait pas être, à mon sens, employé, comme synonyme de « sphère » et il serait bon de ne s'en servir que pour désig^ner le corpuscule central de la sphère. Si j'appelle l'attention sur ce point, c'est parce qu'il semble que, pour M. G. Karsten, le centrosome soit l'équivalent de la sphère ; car, s'il n'en était pas ainsi, l'élé- 244 JOURNAL DE BOTANIQUE encore à l'identité morphologique de ces corps avec les nu- cléoles. Il était donc intéressant de rechercher s'il en est réellement ainsi, ou si les corps en question n'auraient point passé ina- perçus : présomption d'autant plus rationnelle que les éléments nucléolaires décrits par M. Karsten ne présentent pas préci- sément les caractères des centrosomes. Lorsque parut le travail de ce botaniste, je m'occupais depuis un certain temps de l'étude des sphères directrices dans des exemples variés, afin d'étendre mes recherclies primitives et d'envisager la question d'une façon aussi générale que possi- ble. L'opinion de M. G. Karsten sur l'origine de ces corps étant contraire aux résultats généraux que j 'avais fait connaître en 1 89 1 , et que mes nouvelles observations me permettaient de maintenir, j'ai pensé à examiner à mon tour le Psilotiiui. Cette étude était achevée et prête à être publiée quand, tout récemment, parut une note de M. J.-E. Humphrey (i) sur la même question. Par ses recherches sur diverses plantes, au nombre desquelles figure le PsilotiLut, cet auteur confirme mes observations antérieures et n'admet pas que les sphères dérivent des nucléoles. Je pourrais donc à la rigueur me dispenser de traiter à mon tour du sujet. Mais, outre que M. J.-E. Humphrey donne fort peu de détails sur le Psi'Iotum, diverses considérations, qui seront rap- pelées à la fin de l'exposé qui va suivre, me semblent justifier complètement la publication de mes recherches personnelles. De même que M. G. Karsten, j'ai étudié les cellules mères du sporange en voie de multiplication, et en outre, la formation des spores dans les cellules mères adultes (2). ment fig;uré par lui comme centrosome dépasserait de beaucoup en g-rodseur tous ceux qu'on a vus jusqu'ici. Dans les cellules animales à l'état de repos, on ne trouve ordinairement que le corpuscule colorable, qui, pendant les stades de la division, occupe le centre de la sphère attractive ou astrosphère. En réalité, on ne peut pas dire, dans ce cas, que la sphère est un org-ane permanent de la cel- lule, puisqu'on ne trouve que le corpuscule central. Parmi les zoologistes, les uns font la distinction entre centrosome et sphère; les autres accordent le même sens aux deux expressions : par exemple, M. Auguste Brauer, dans le travail cité, dit à la page 177 : « Le centre du centrosome est occupé par une granulation d'aspect arrondi vivement colorable, le corpuscule central. » Il y a là une source de confusion. 1. J.-E. Humphrey, Nnclcolen und Centrosonicit (Berichte der deulsch. Bot. Gesellsch., fasc. 5, 1894). 2. C'est grâce à l'obligeance de M. Wôchting, de Tubingue, et de M. Bertrand, de Lille, que j'ai pu examiner les sporanges de cette plante à tous les états de développement; je suis heureux de les en remercier ici. L. GuiGNAKD. — Sur l'origine des sphères directrices. 245 Dans ce genre de recherches, la principale difficulté réside avant tout dans la fixation des sphères directrices, que la plu- part des réactifs actuellement employés en cytologie altèrent ou rendent méconnaissables. Tel agent qui réussit pour les tissus animaux ne convient plus pour les cellules végétales, surtout à cause des membranes dont elles sont pourvues et qui se comportent d'une façon qui diffère, non seulement suivant la nature des réactifs, mais encore avec un même réactif suivant l'origine et la nature des tissus. Les procédés de fixation doivent varier suivant les cas, et il en est de même pour les réactifs colorants. Il faut ajouter que, jusqu'ici, je n'ai pu trouver une matière colorante possédant une élection spéciale et diffé- rentielle à l'égard des sphères. Les réactifs qui les colorent se fixent également sur le protoplasme, mais généralement avec moins d'identité. Cette différence jointe à leur forme, à la pré- sence du corpuscule occupant leur centre, à leur grosseur sen- siblement constante dans un même tissu, permet néanmoins de les distinguer avec certitude. Dans le cas présent, le contenu des sporanges a été fixé, tantôt avec un mélange renfermant pour 100 p. d'eau, o gr. 50 d'acide chromique et o gr. 20 d'acide osmique ; tantôt avec une solution d'acide chromique et de bichlorure de platine, tous deux à la dose de o gr. 50 pour 100, ou encore avec l'alcool ^ absolu. Ce dernier peut fournir un terme de comparaison pour l'emploi des réactifs colorants, dont l'action est souvent mo- difiée parles liquides acides employés comme agents de fixation. En raison de la dissociation des cellules mères des spores, sur- tout à la période où celles-ci prennent naissance à leur intérieur, les coupes doivent être faites après inclusion dans la paraffine. Comme colorants, j'ai surtout réussi avec un mélange de fuch- sine acide de Weigert et de vert de méthyle O. O. de Grubler; après un temps d'action suffisant, la coloration rouge ou rose des sphères et du protoplasme, ainsi que la coloration verte des chromosomes nucléaires ne disparaissent pas par les lavages à l'alcool absolu. Une autre matière colorante rouge, très peu soluble dans l'alcool absolu et se fixant énergiquement sur le protoplasme et les sphères, est la coccinine ; son emploi, suivi de la coloration par l'hématoxyline, donne aussi de bons résul- tats. On peut encore avec avantage faire agir sur les coupes un 246 JOURNAL DE BOTANIQUE mélange en proportions convenables de fuchsine acide et d'héma- toxyline à l'eau alunée, soit directement, soit après traitement par une solution très étendue d'alun de fer et de potasse, mé- thode que j'employais déjà quand M. Heidenhain (i) a fait con- naître son procédé de coloration, à l'aide du sulfate de fer ammoniacal et de l'hématoxyline. Etudions en premier lieu la formation des cellules mères dans le jeune sporange, où elles sont accompagnées, comme on sait, de cellules stériles faciles à distinguer et qui sont destinées à disparaître plus tard par résorption. A cette période, on trouve ordinairement, dans le sporange, des cellules en division à tous les stades, à côté de cellules complètement au repos; on peut remarquer pourtant que les divisions ont souvent lieu par grou- pes correspondant à ceux des cellules mères elles-mêmes. Dans la cellule au repos, le noyau arrondi ou ovoïde occupe la majeure partie de la cavité cellulaire ; sauf aux angles, le protoplasme ne forme ordinairement qu'une couche assez mince, fortement granuleuse (Fig, i). Dans les replis nombreux et grêles de la charpente chromatique, se trouvent parfois un ou deux, plus souvent trois ou quatre nucléoles de grosseur inégale, que le mélange de fuchsine acide et de vert de méthyle colore faci- lement en rouge intense, tandis que la charpente nucléaire prend une teinte vert bleuâtre. Il importait tout d'abord, pour une raison facile à com- prendre, de chercher à savoir s'il est possible de distinguer dans le protoplasme les sphères directrices, que j'avais aperçues jadis dans d'autres cas. L'abondance des granulations proto- plasmiques, plus grosses que dans la plupart des cellules spo- rogènes des Fougères, par exemple, ou des sacs polliniques des Phanérogames, jointe à la densité du protoplasme fonda- mental, rendait cette recherche particulièrement difficile chez le PsiloUun. Cependant, j'ai aperçu plusieurs fois, au contact ou très près de la membrane nucléaire, aux angles de la cellule, là où le protoplasme est plus abondant, un ou deux corps arrondis, offrant un corpuscule central très petit, entouré lui- même d'une zone homogène moins colorable que le corpuscule. Ce sont, à mon avis, les sphères directrices. Leur grosseur, toujours à peu de chose près la même, est moindre que celle du I. Martin Heidenhain, Ueber Kern und Protoplasma, Leipzig-, 1892. L. GuiGNARD. — Sur l'origine des sphères directrices. 2^y nucléole unique ou des nucléoles principaux que le noyau ren- ferme, et dans lesquels on n'aperçoit rien d'analogue à un cor- puscule central. En outre, en les comparant aux sphères qu'on observe, comme on le verra dans un instant, aux pôles du fuseau quand le noyau est en division, on leur trouve même grosseur et même apparence. Toutefois, la zone qui entoure leur corpus- cule central semble moins nette que pendant la division des noyaux. Tant que le noyau est à l'état de repos, les nucléoles oc- cupent une situation quelconque à son intérieur. Avant la dis- parition de la membrane nucléaire, les chromosomes épaissis et contractés se montrent libres et bien distincts; pendant qu'ils se rassemblent et s'orientent, aussitôt après la résorption de la membrane, pour former la plaque nucléaire, les nucléoles se trouvent refoulés en dehors d'eux. Le fuseau prend naissance et, aux deux pôles, on aperçoit les sphères avec leur corpus- cule central (Fig. i et 2). Alors les nucléoles, situés en dehors de la plaque, peuvent se trouver soit au voisinage des pôles, soit à la surface des deux moitiés coniques du fuseau, mélangés avec les granulations cytoplasmiques, dont les plus grosses ont souvent la dimension des nucléoles les plus petits. Pendant la formation de la plaque nucléaire, les nucléoles subissent ordi- nairement une diminution de volume; toutefois, un ou plusieurs d'entre eux se montrent encore plus gros que les sphères, tout au moins pendant quelque temps (Fig. 2 et 4). Il peut se faire qu'il existe, de chaque côté de la plaque nucléaire, un nucléole situé plus ou moins près du pôle (Fig. 4), et que ces deux nu- cléoles aient sensiblement la même grosseur, comme le dit M. G. Karsten ; mais ce fait est loin d'être constant, et, le plus souvent, si l'on voit un seul nucléole d'un côté, on en observe en même temps deux ou trois inégaux du côté opposé. Tandis qu'ils sont homogènes et fixent énergiquement la fuchsine acide, les deux sphères présentent un petit corpuscule central entouré d'une zone plus transparente et moins colorée, dont le contour apparaît souvent, à un fort grossissement, comme une ligne très finement granuleuse. Parfois, elles sont masquées par un amas de grosses granulations cytoplasmiques, auxquelles se sont ajoutés un ou deux nucléoles de grosseur variable. Les sphères peuvent donc être distinguées des nucléoles 248 JOURNAL DE BOTANIQUE par plusieurs caractères : leur dimension, qui ne varie que dans de faibles limites, la présence d'un corpuscule central plus colo- rable que la zone qui l'entoure, leur position fixe aux deux pôles du fuseau nucléaire. Cette dimension est en moyenne de 2 p-, 3; au contraire, les gros nucléoles atteignent 4 à 5 p-, les plus petits n'ayant parfois que 2 [J- à peine. Ces derniers chiffres sont d'ailleurs semblables à ceux qui sont donnés par M. G. Karsten pour les nucléoles. Les bâtonnets chromatiques de la plaque nucléaire ont une forme assez irrégulière ; la plupart sont courbés en crochet au voisinage du plan équatorial, comme il arrive fréquemment dans les noyaux des tissus purement végétatifs ou dans ceux des tissus sporogènes avant la formation définitive des cellules mères sexuelles. Au contraire, pendant les divisions qui don- nent naissance aux spores dans chacune des cellules mères, les éléments chromatiques sont beaucoup plus courts et, comme on le verra plus loin, la plaque nucléaire offre un autre aspect. Après la séparation des deux moitiés de la plaque, les nucléoles se retrouvent au voisinage des pôles (Fig. 5 à 9) ; ceux qui en étaient éloignés, sont même refoulés aux deux extrémités du fuseau ; parfois cependant on peut en apercevoir un ou deux en général assez petits, entre les deux moitiés delà plaque nucléaire, mais dans le cytoplasme, en dehors des fils connectifs. Durant cette phase de la division, il y a diminution de volume des plus gros nucléoles et résorption fréquente des plus petits. Quand les deux moitiés chromatiques de la plaque sont arri- vées aux pôles, les sphères sont très difficiles à distinguer dans l'amas des granulations protoplasmiques, accumulées avec un ou plusieurs nucléoles sur la face externe des jeunes noyaux en voie de formation. Vus de profil, ces noyaux offrent bientôt une dépression profonde (Fig, 8). Tantôt on aperçoit, dans cette dépression polaire, une ou deux sphères plus petites que celles du fuseau primitif; tantôt on n'y voit qu'un ou deux nucléoles, également plus réduits qu'aux stades antérieurs. Parfois ces derniers semblent effectivement rentrer dans le noyau, suivant l'opinion de M. G. Karsten, mais souvent, après l'apparition de la membrane nucléaire (Fig. 9), on retrouve, en dehors de celle-ci, un ou deux globules homogènes, encore A. Fkanchet. — Les Cypripedium d'Asie. 249 faciles à colorer par la fuchsine acide, et qui représentent évi- demment des nucléoles. De même, les sphères, avec leur corpus- cule central, peuvent être mises en évidence en dehors des noyaux, mais dans une situation qui varie suivant la distance qui existe, en tel ou tel point, entre la surface externe du noyau et la membrane cellulaire. Le tonnelet formé parles fils connectifs, qui s'étendent entre les deux jeunes noj^aux, présente souvent, au moment de l'ap- parition de la plaque cellulaire, un certain nombre de granules disséminés entre les fils et dont la grosseur se rapproche plus ou moins de celle des petits nucléoles (Fig-. 8). Ils sont de nature protoplasmique et s'accumulent parfois assez régulière- ment de chaque côté de la plaque cellulaire en voie de forma- tion. Il est possible, d'ailleurs, que leur apparition soit en rap- port avec la résorption totale ou partielle des nucléoles. Il est à remarquer aussi que, dans le tissu sporogène du Psilotiiîu, les granulations protoplasmiques ont une grosseur plus marquée et plus inégale que dans la plupart des tissus analogues chez les autres plantes. Tels sont les faits observés pendant la formation des cellules mères du sporange. Voyons maintenant ce qui se passe ultérieu- rement, avant et pendant la double bipartition qui donne nais- sance à quatre spores dans chacune d'elles. [A suivre.) LES CYPRIPEDIUM DE L'ASIE CENTRALE ET DE L'ASIE ORIENTALE {s2iile) Par M. A. FRANCHET. 8. G. himalaicum Rolfe, in Liiin. Soc. JoîLrn. Bot., vol. XXIX, p. 319; C. inacranthitui Hook., Flor. Prit. Iiid., VI, p. 170 (ex parte) non S\v. Hab. — Sikkim Himalaya, ait. 1 1. 500-12. 000 p. (J.-D, Hooker); collines au-dessus de ihala, Tihri-Garhwal, ait. 12- 13.000 p.; près du village de Budhi, dans le Nepaul à 11.000 ou 12.000 p. (id.). Su-tchuen occidental, aux environs de Ta-tsien-lou (Pratt. , n° 748). 250 JOURNAL DE BOTANIQUE M. Rolfe a distingué la plante de l'Himalaya de celle du Thibet en considération de ses petites dimensions et de la coloration différente de la fleur; presque tous ses caractères la relient d'ailleurs très étroite- ment au C. macrantlucm; ses fleurs ne mesurent que i 1/4 à 2 1/4 pouces (anglais); les sépales et les pétales sont d'un jaune clair, avec des veines d'un rouge brun; le labelle est d'un pourpre marron. A l'état sec ces différences ne sont pas appréciables et il n'est guère pos- sible de distinguer le C. himalaicum des petites formes du C. ma- crajjthum. 9. G. thibeticum King- in herb. Kezo. ex Hemsley, Linn. Soc, Joîirn. Bot., vol. XXIX, p. 320; C. inacranihon, var. veii- trïcosa Hook., Flor. Brit. Ijid.^Vl^ p. 170 (ex parte) non Carrière. Hab. — Le Thibet, Chumbi et Phari (Dungboo, ex King) ; Su-tchuen occidental, entre Batang et Litang (prince Henri d'Orléans) ; Tongolo ; Ta-tsien-lou (R. P. Soulié, n" 312; Pratt., n°^ 14 et 301). C'est encore une espèce qui a beaucoup d'affinités avec le C. ma- cranïhnm; ses fleurs sont très grandes, ses sépales largement ovales, ses pétales ovales ou ovales lancéolés, le labelle est elliptique. Sur le sec, les fleurs paraissent rougeâtres, avec de grosses lignes brunes lon- gitudinales, et le labelle est d'un pourpre brun. Mais à l'état frais la coloration est très différente. D'après une note de M. Soulié les sépales et les pétales seraient jaunes, avec des lignes d'un brun pourpre. D'autre part M. Hemsley cite un dessin du D'" King, de Calcutta, d'après lequel les sépales et les pétales seraient presque blancs, passant au jaune clair vers le sommet, avec des nervures d'un pourpre noir réunies par quelques réticulations transversales ; le labelle et le staminode sont d'un pourpre brun ; l'ori- fice du labelle est arrondi, d'une teinte très foncée dans son pourtour; les fleurs bien ouvertes mesurent 7 à 10 cent, de diam. Les veines des sépales et des pétales sont beaucoup plus apparentes sur les spécimens desséchés. La coloration particulière de la fleur du C. tJiibeiiciim semble le différencier suffisamment du C. macranthiim, mais seulement à l'état frais. Sur le sec, le C. thibeticinn peut se reconnaître, quoique assez diffi- cilement, à ses tiges plus courtes, aux veines longitudinales des pétales, qui sont plus larges que dans le C. macranthitm, et surtout à la dis- position de ses feuilles ordinairement au nombre de trois, rapprochées au-dessous du milieu de la tige, et non pas régulièrement espacées. A. Fkanchet. — Les C3'pripeclium d'Asie. 251 10. G. corrug-atum, sp. nov. Parce et breviter pubescens ; caulis humilis, sub anthesi foliis brevior : folia saepius tria, ad partem caulis inferiorem coacta, ovata vel ovato-lanceolata; bractea ampla late lanceolata ; ovarium ovato-oblongum, glaberrimum ; sepala et petala pur- purata vel viridi-lutescentia, nunc fusco viridia, lineis latis atro- fuscis long-itudinaliter percursa ; sepalum superius latissime ovatum, mucronatum, profunde concavum, inferius paulo an- g-ustius apice breviter bicuspidatum ; petala lateralia ovato- lanceolata, breviter acuminata ; labellum petalis et sepalis longius, globosum, post anthesin auctum et corrug^atum, atro- purpureum, ore parvo, ovato, basi auriculato, margine mem- branaceo elevato cinctum; staminodium purpureum, breviter stipitatum, e basi cordata late ovatum, acutum ; capsula obovato- oblonga. Caulis 12-15 cent.; sepalum superius 18-25 rn™- latum, 30-35 mm. longum ; petala 4 cent, longa, 16-22 mm. lata ; labellum 3-4 cent, longum; staminodium 10-12 mm. longum. Hab. — La Chine occidentale, dans la province d'Yunnan ; broussailles au sommet des collines calcaires qui dominent les sources du Pee-cha-ha, au sud du col de Yent-ze-hay, ait. 3500 m.; fl. 7 juin 1888 (Delavay, n" 3478); sur les coteaux calcaires rocailleux du Ma-eul-chan, près du sommet (id.). Le C. corrugatum peut être séparé du C. thibeticum à cause de la coloration différente des fleurs dont M. Delavay a noté les nuances sur le vif: « Sabot pourpre noir, se développait encore après l'anthèse, sa surface devenant chagrinée; sépales et pétales fond jaune verdàtre pâle, recouvert d'un réseau de lignes poupre noir, les lignes trans- versales plus écartées et plus fines que les longitudinales; chez d'autres individus les sépales et les pétales sont verdâtres, tirant sur le brun; d'autres ont les sépales et les pétales de la même teinte que le sabot, c'est-à-dire d'un pourpre noir, mais moins foncée, avec de nombreuses taches verdâtres; le staminode est toujours d'un pourpre brun. » La surface chagrinée du labelle ne s'observe d'ailleurs que chez deux espèces d'un autre groupe : C. margaritaceum et C. Fargesii. 10 bis. G. corrug-atum, var. obesa (species propria?). Folia tria, paulo supra basin caulis coacta (unde caulis superne longe nudus), ovato-lanceolata, acutissima ; bractea folio superiore tantum paulo minor ; flores quam in C. corru- 252 JOURNAL DE BOTANIQUE gato majores ; sepala et petala virescentia purpureo vittata ; sepalum superius 5-6 cent, longum; petala lateralia usque ad 7 cent. ; labellum, valde inflatura, 5-6 cent, longum ; stamino- dium 15-18 mm. Hab. — Yunnan, dans les bois de Lien-yn, au-dessus de Mo- so-yn, ait. 2800 m.; fl. 24 mai 1889 (Delavay) ; Kou-toui et Fang--yang-tchang (id.). C'est une forme très remarquable du C. corriigatum, ou peut-être une espèce particulière; les fleurs sont très grandes, le labelle très renflé; la disposition presque basilaire des feuilles est encore plus accentuée que chez le C. corrugatum; M. Delavày ne dit point si le labelle est chagriné. II. G. Arietinum Rob. Brown in Aiton, Hort. Kew^ éd. 2, vol. V, p. 222; Pursh, Flor. Auier. sept., II, 595; Lindl. Gen. and Sp. Orchid., p. 529; Asa Gray, Man., 455 ; Franch., Bull. Soc. bot. de France, XXXIII, p. 206, et Bnll. Soc. philont. de Paris, sér. 7, vol. XII, p. 140; C. plectrochilon¥vsinch..^ Bull. Soc. bot. de France, XXXII, p. 27; Arietimwt americantim Beck, Bot. of noi'd and Mïdd. st., p. 352. Icon. — Bot. Mag., vol. XXXVIII, p. 1569; Lodd., ^0/. cab., tab. 1240; Sweet^ Fl. gard.,2\2)- Hab. — La Chine occidentale, prov. d'Yunnan, dans les broussailles du mont Che-tcho-tze, au-dessus de Ta-pin-tze, et dans les bois de Chêne à Houang-li-pin (Delavay, n" 1020); col de Pi-iou-se, ait. 2000 m. (id.); province de Hupeh (D"" Henry, 1474); Su-tchuen oriental, à Ky-min-se, près de Tchen-kéou, ait. 1200 m., sur les rochers calcaires (R. P. Farges, n" 1035); Su-tchuen occidental, aux environs de Ta-tsien-lou (Pratt, n'^87). M. Delavay accompagne les spécimens du C. Arieiùiicm qu'il a découvert dans l'Yunnan de la note suivante qu'il est intéressant de reproduire: « Sabot blanc avec l'éperon (le prolongement postérieur du sabot) verdâtre; une fine bordure dentelée, rouge ou purpurine, autour de l'orifice et quelques taches de même teinte vis-à-vis des deux pétales. Le C. Ai-ieti?ium se trouve, soit sur le Hee-chan-men, où il est rare, soit sur le massif du Che-tcho-tze et au col de Pi-iou-se, au milieu des taillis ou des bois de Chênes très peu touffus oia il y a place à une grande végétation herbacée entre les arbres, dans les ter- rains très secs, calcaires, rocailleux, qui ne reçoivent un peu d'humi- A. Franchet. — Les Cypripedium d'Asie. 253 dite que pendant la saison des pluies, c'est-à-dire pendant 3 ou 4 mois de l'année, de juin à septembre. » Le C. Arietinum est la seule espèce du genre dans laquelle les trois sépales se montrent libres ; dans toutes les autres les deux sépales laté- raux sont plus ou moins longuement adhérents dans leur portion infé- rieure, et ne deviennent libres qu'au sommet, sous forme de deux pointes, quelquefois réduites à deux muerons peu apparents. Cette non adhérence des deux sépales ne saurait d'ailleurs avoir une grande importance, car on observe tous les degrés dans la longueur des pointes libres. Cette espèce n'a longtemps été signalée que dans l'Amérique du Nord, où elle se montrait cantonnée dans la région des Grands Lacs. Son existence dans l'Asie centrale et occidentale, où elle paraît vivre dans des conditions d'humidité sensiblement différentes, est un fait de géographie botanique intéressant et un bel exemple d'une espèce à centres disjoints. 12. G. g"uttatum Sw. in Act. Holin. (1800), p. 251. LindL, Ge]i. and Spec. Orchid., p. 529; Ledeb. Flor. ross., IV, p. 88; M2iyi\m..^ Prz'jn.fl. A7mtr., ^. 270; Fr. Schm., Reïs. ïii Amurl. und Ins. Sachah'n, p. 184; C varie gatu7}iQç.org{., Iter I, p. 232. Icon. — Reichb., Flora gervt., pL 495; Flore des serres, vol VI, pL 573. Hab. — La Russie centrale, austro-occidentale et orientale ; Oural ; toute la région altaïque et celle du Baical ; Sibérie orien- tale ; monts Stanowoi (Martin); région supérieure de l'Amur; Ussuri (Maak) ; Kamtschatka ; Unalaska (Chamisso) ; île de Sachalin (Gleh.). Chine: montagne d'Ipehoachan (Arm, David) ; montagne Sy- ling-chan à l'occident de Pékin (R. P. Provot, n° 136; R. P. Bodi- nier); Sut-chuen occidental, montagnes du Tongolo (R, P. Soulié, n" 31 1) ; Thibet oriental, entre Batang et Litang (prince Henri d'Orléans). Amérique sept. : Unalaska (Chamisso) et dans le Canada, au voisinage de la rivière Mackensie (Richardson). Var. p. Redowskn^ç\^. FI. gerin.., p. 166, tab. 120, fîg-. 3. Hab. — Les Grandes Kuriles, dans File de Kunashiri (M. Na- kamura Morikatsu; coll. Faurie). La dimension des fleurs du C. guitatum varie beaucoup. Celles de la plante des montagnes de Sy-lin-chan sont les plus grandes que j'aie pu voir : le sépale supérieur atteint 25 mm. de longueur sur 254 JOURNAL DE BOTANIQUE 15 mm. de largeur et quelques-uns des labelles ont jusqu'à 20 mm.; c'est du Su-tchuen occidental, au voisinage du Thibet, que provien- nent les spécimens à plus petites fleurs ; le sépale supérieur ne dépasse pas 8 mm. et le labelle atteint à peine i cm. ; la coloration est aussi un peu différente, le sépale supérieur étant pourpré à l'intérieur, verdâtre à l'extérieur, les sépales inférieurs (cohérents) verdâtres des deux côtés, le labelle d'un pourpre brun avec des macules blanches. Mais entre ces deux états extrêmes on trouve des formes intermédiaires qui ne permettent pas de les séparer. La variété Redowskii est à grandes fleurs et remarquable par la torme de son labelle qui se prolonge en avant en une sorte d'éperon, rappelant ainsi le labelle du C. Arietùium, chez lequel ce caractère est d'ailleurs bien plus accusé. De tous les Cypripedïum, le C. guttatum est celui dont l'extension géographique est la plus considérable, puisqu'on rencontre la plante, à peu près sans interruption, depuis l'Europe centrale jusqu'au Canada. Sa limite vers l'ouest paraît être les environs de Moscou ; de là on peut la suivre à travers toute la Sibérie jusqu'au Karatschatka, d'oîi elle pénètre, par l'Alaska, jusqu'à la rivière Mackensie, s'avançant d'autre part dans la direction du Japon à travers les Kuriles et Sa- chalin, sans qu'on ait toutefois jusqu'ici constaté sa présence sur le territoire japonais. Au sud, grâce au climat spécial de la Chine occi- dentale à son point de contact avec le Thibet oriental, la plante arrive jusqu'au 30" lat., où elle abonde sur les hauts plateaux entre Batang et Litang et surtout dans les forêts de Bouleaux et de Sapins qui avoi- sinent Ta-tsien-lou. 13. G. japonicum Thunb., Flor. Jap., p. 30; Asa Gray, PI. Jap., p. 320; Miq., Prol., p. 142; Franch. et Sav., EtiîLui. pi. Jap. II, p. 40. Icou. — Thunb., Icon. pi. Jap., dec. I, tab. i ; Blume, Orch. de r Archipel Ind., I, tab. 59, fig. 3. Hab. — Japon : île de Nippon, autour de Toklo, de Yoko- hama, d'Yokoska, de Simoda (Thunberg-, Maximowicz, Sa- vatier, Dickins, etc.); île de Sado (Faurie, n" 2636); Yéso : cap d'Yésan (Faurie, n" 4029); collines d'Yesashy (id.. n° 3910); volcan de Mori (id., n° 411); côte de Fuku-yama (id., n° 3846). Chine : Su-tchuen oriental, bois des environs de Tchen-kéou- tin, ait. 1400 m. (Farges, n° 649). Espèce très bien caractérisée par la forme de ses feuilles, toujours au nombre de deux, subopposées, dilatées en éventail, plus larges A. Fkaxchet. — Les Cypripedium d'Asie. 255 que longues lorsqu'elles ont atteint leur complet développement, sinuées-ondulées dans toute leur partie antérieure; la nervation est très saillante et chaque nervure correspond à un pli longitudinal. L'ouverture du labelle est très large et occupe presque toute la partie antérieure du labelle. L'existence du C. japonicumddi'as la Chine occi- dentale est un fait intéressant d'extension, la plante ayant été jusqu'ici considérée comme propre au Japon. 14. G. eleg-ans Rchb. fil., Flora (1886), p. 561; Hook., Flor. of. Brit. Mus., VI, p. 169. Hab. — Sikkiin Himalaya, ait. 300 m. ; Thibet oriental, au nord de Phari, d'après King. Cette espèce manque à l'herbier du Muséum de Paris; Reichenbach la définit ainsi: « Aff. Cypripedio debili Rchb. f., robustius, prope spithameura, caule superne villoso foliis suboppositis cuneato oblougis acutis, prœsertim margine pilosulis, pediculo unifloro pilosulo, brac- tea ligulata obtuse acuta ovarium pedicellatum pilosum longe supe- rante ipsa pilosa, sepalo impari ligulato acuto, elongato, sepalis con- natis subaequalibus duplo minoribus, tepalis undulatis, labello saccato tepalis breviore. Thibet. » D'après la courte description donnée dans la Flore de l'Inde, la tige est haute de i à 2 pieds en dessous des feuilles ; celles-ci ont i à 2 pouces de large ; la hampe est plus courte que les feuilles ; la bractée elliptique ; la fleur solitaire n'a qu'un pouce de diamètre. C'est une plante velue, à poils pluricellulés; les feuilles, au nombre de deux, orbiculaires ovales ou orbiculaires oblongues, sont plissées. M. Hooker ajoute qu'il n'a vu qu'un seul exemplaire du C. elegans et que c'est une espèce qui ressemble beaucoup au C.japonicum. 15. G. débile Rchb. ïi\.^ Xem'a orchid., II, p. 223 (des- criptio inanis) ; C. cardiophylhim Franck, et Sav., Emiin. pi. Jap., II, p. 39 et 521. Icon. — Phonzo-zoufon , vol. XXXIX, sub : Ato-mori-so; So mokou dzoïissets., vol. XVIII, pi. 89, sub : Ko-atsu-mori-so ; Ito-keiske, Proditctions naUtrelles dit Jap07i, vol. III (?), pi. 27 (fig. optima). Hab. — Japon; île de Nippon, dans les forêts de Fudsi- yama, dans la région subalpine (Savatier; Faurie). C'est une petite plante grêle, molle, tout à fait glabre; la tige ne présente de gaines que dans sa partie la plus inférieure ; vers le haut, elle porte deux feuilles, subopposées, très minces, membraneuses, très brièvement pétiolées, légèrement cordiformes ou tronquées à la 256 JOURNAL DE BOTANIQUE base, très largement ovales, aiguës, cartilagineuses, crodées-denti- culées sur les bords, trinervées, les nervures secondaires très fines, formant un élégant réseau (comme celui des Ophioglosses) entre les 3 nervures primaires seules saillantes; pédoncule très fin, plus court que les feuilles ; bractée linéaire, contiguë à l'ovaire, plus courte que la fleur, celle-ci solitaire, petite, penchée avant Tanthèse; ovaire glabre; fleur d'un pourpre rosé avec le labelleplus foncé, strié (d'après la figure citée du Phonzo-zoufou) ; sépale supérieur ovale lancéolé, acuminé, les latéraux complètement réunis jusqu'au sommet en un seul sépale lancéolé, de la longueur du labelle ou un peu plus long que lui; labelle plus court que les pétales latéraux, ovale; ouverture presque de moitié plus courte que la partie antérieure du labelle, à marge élevée, membraneuse; staminode (rouge pâle?) petit, cordiforme aigu. La tige, au-dessous des feuilles, n'a guère que lo à 15 cent, de long; les feuilles longues de 35 à 50 mm. sur 30 à 45 mm. de large; le pédoncule a 3 cent., la bractée i mm. de large sur 25 à 30 mm. de long; les sépales et les pétales sont à peu près égaux et ont de 12 à 15 mm. de longueur; le labelle ne dépasse pas 10 à 12 mm.; le stami- node atteint à peine 3 mm. Le C. débile est très nettement caractérisé par la nervation des feuilles, très différente de celle des autres Cypripediuni, constituée, comme on le sait, par des nervures très rapprochées, nombreuses, strictement parallèles, reliées entre elles par des nervilles transversales. La nervation anastomosée du C. débile se retrouve d'ailleurs dans certains Lisiera et dans d'autres genres d'Orchidées à feuilles cordi- formes. Reichenbach a décrit ce Cypripedium, qu'il n'a pas va, d'une façon très insuffisante, d'après la seule figure qu'il a connue; on en jugera par son texte: « Cypripediimi débile ^ affi. C. guttafo Sw., multo minus, foliis geminis ovatis acutis, pedunculo tenui deflexo (semper?), t>ractea lineari, sepalo utroque subaequaJi, staminé ellip- tico, acuto, stigmate piano emarginato. In Japonia. (Ad iconem libri Soc-moc-dru-sets, vol. 8, in bibliotheca archiepiscopi Haynald.) » Rchb., Xenia, II, p. 223, Une excellente figure de la plante a été donnée par le célèbre bota- niste japonais Ito-Keiske, dans son bel ouvrage sur les productions naturelles du Japon. Je regrette de ne pouvoir indiquer ici ni le titre japonais du livre, ni le numéro certain du volume. {A suivre.) Le Gérani : Louis Moeoi. Paris. — J. iMersch, imp., 4*", Av. de Châtillon. 8' ANNÉE. N" 15. 1" AOUT 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR L'ORIGINE DES SPHERES DIRECTRICES {Fin.) Par M. Léon GUIGNARD. Dans l'intervalle de temps qui s'écoule avant la formation des spores, les cellules mères grossissent et prennent des carac- tères bien distincts de ceux des cellules nourricières qui les accompagnent à l'intérieur du sporange. Leur noyau surpasse bientôt en grosseur celui des cellules mères primitives (Fig. 13). Dans celles-ci, comme on l'a vu, il existait plusieurs nu- cléoles : on les retrouve encore pendant quelque temps; puis on les voit se fusionner insensiblement entre eux, souvent deux à deux, bientôt tous ensemble ; de façon à former ensuite un amas dans lequel on peut observer pendant quelque temps les éléments composants, qui se fusionnent enfin en une masse unique, avant qu'aucun indice de division prochaine ne soit visible dans le noyau (Fig. 10 à 12). Il en résulte, par consé- quent, que le noyau de la cellule mère adulte n'offre plus qu'un seul nucléole (Fig. 13). Pendant ce temps, les cellules deviennent globuleuses ; leur cytoplasme est encore plus dense autour du noyau que dans les cellules primitives, ce qui augmente la difficulté qu'on éprouve à y reconnaître la présence des sphères. Par l'action de la plu- part des agents fixateurs, la mince couche de cytoplasme dans lequel elles se trouvent est d'ailleurs presque toujours plus ou moins contractée. Lorsque le noyau de la cellule mère adulte entre en division et que les chromosomes se contractent et apparaissent distincts, le nucléole persiste pendant un certain temps dans l'intérieur de la cavité nucléaire (Fig. 14). Les chromosomes, formés de deux moitiés accolées, mais assez irrégulièrement contractées et souvent peu distinctes, sont très nombreux. Au moment oii le fuseau commence à se dessiner à partir des sphères, la mem- brane nucléaire se résorbe. Rien n'indique auparavant une 258 JOURNAL DE BOTANIQUE sortie ou une bipartition du nucléole; et, à ce moment, tantôt il disparaît complètement (Fig. 15), tantôt il passe, plus ou moins réduit, dans le cytoplasme, comme les nucléoles multiples des cellules mères primitives à la pliase correspondante. Quel- quefois, cependant, il arrive qu'on trouve, en dehors du fuseau nucléaire, deux ou trois granules assez gros que la fuchsine acide colore en rouge vif et dont l'aspect est celui des nucléoles ; mais le fait est presque exceptionnel, et, en tout cas, beaucoup plus rare que dans les cellules mères primordiales du sporange, où il peut être considéré comme normal. La plaque nucléaire, vue de profil, est large et régulière ; ses chromosomes courts sont très serrés les uns contre les autres (Fig. 16). Le fuseau se montre très renflé à l'équateur, et, souvent, son grand axe ne dépasse pas le diamètre de la plaque nucléaire. Autour de chaque sphère occupant les pôles, il y a des granules cytoplasmiques nombreux, parmi lesquels se trouvent parfois un ou deux des globules dont il vient d'être question. Avec sa zone moins colorable, entourant le corpuscule central, et son diamètre toujours sensiblement constant, la sphère peut être distinguée des grosses granulations homogènes accumulées autour d'elles, qu'elles soient de nature nucléolaire ou de nature cytoplasmique. Les stades ultérieurs de la division s'effectuent comme à l'ordinaire, jusqu'à la formation définitive des quatre noyaux dans chaque cellule mère (Fig. 17 à 21). Pendant la seconde bipartition, on trouve encore moins souvent que durant la pre- mière quelques corps nucléolaires en dehors du fuseau. Au moment où les plaques cellulaires apparaissent dans le cyto- plasme entre les noyaux, les sphères peuvent être aperçues, quoique difficilement, dans la dépression polaire des noyaux (Fig. 17 et 21). Mais quand cette dépression a disparu et que les noyaux sont devenus ovoïdes, il est fort rare d'observer les sphères sur leur face externe, à l'endroit correspondant à la dépression polaire ; sur cette face, la membrane nucléaire n'est recouverte presque toujours que par une très mince lame de cytoplasme (Fig. 18 et 22). A moins de rentrer dans le noyau ou de se loger dans une dépression de la membrane nucléaire, les sphères doivent évidemment glisser sur le côté ; et, effecti- vement, après la formation des cloisons qui viennent séparer les quatre spores, on les retrouve à l'une des extrémités du noyau, L. GuiGNARD. — Sur l'origine des sphères directrices. 25g OU même sur sa face interne (Fig". 22 et 24). Pendant ce change- ment déposition, nécessité par la situation même du noyau sur le côté de la jeune spore, elles sont généralement accolées ou très voisines Tune de l'autre. Plus tard, les spores, qui vont devenir ou sont devenues libres après la résorption de la membrane primitive de la cellule mère, grossissent et s'allon- gent, en prenant l'aspect de cellules fusiformes un peu courbes, ayant leur noyau placé au centre ; les sphères accolées se trou- vent, au voisinage de la membrane nucléaire, dans l'amas cyto- plasmique de l'une des deux extrémités de la spore (Fig. 24 à 26). Comme conclusion de ces recherches, il me semble donc permis de dire que les sphères directrices n'ont pas pour origine les nucléoles. Elles s'en distinguent par des caractères propres, en particulier l'existence d'un corpuscule central entouré d'une zone moins colorable que les nucléoles et d'un diamètre sensi- blement constant. Formés au contraire par une substance homogène, les nu- cléoles présentent rarement, même quand ils sont au nombre de deux pendant les prophases delà division, une grosseur iden- tique ; la plupart surpassent de beaucoup en volume le corpus- cule central des sphères. Enfin, celles-ci ne rentrent pas dans le noyau au dernier stade de la division. Le Psilotum est un des exemples où la résorption incom- plète des nucléoles, pendant la division, se manifeste de la façon la plus marquée dans le tissu sporogène en voie de formation. Ils persistent en partie jusqu'à la dernière phase de la division. Leur réapparition dans les nouveaux noyaux peut être rap- portée à deux causes : quand un ou plusieurs nucléoles non résorbés occupent la dépression polaire des noyaux, ils peuvent être englobés dans ceux-ci au moment de la formation de la membrane nucléaire ; quand leur substance s'est dissoute d'une façon plus ou moins complète ou disséminée en petits granules dans le cytoplasme, elle se condense à l'intérieur de la cavité nucléaire pour reconstituer de nouveaux nucléoles. Toutefois, je suis d'avis que le premier cas, si tant est qu'il existe, est beaucoup moins fréquent que le second. La rentrée directe des nucléoles à l'intérieur des nouveaux noyaux peut même paraître au premier abord, et en présence des faits obser- 26o JOURNAL DE BOTANIQUE vés par ailleurs-, assez peu vraisemblable. Cependant il faut reconnaître que le tissu sporogène du Psflotitiri fournit des pré- parations qui montrent qu'il serait imprudent de rejeter absolu- ment cette opinion. Mais il n'en est plus ainsi quand il s'agit des cellules mères adultes du sporang-e, dans lesquelles, ainsi qu'on l'a vu précédemment, il est même rare de trouver des nucléoles non résorbés pendant les prophases de la division. La présence de nucléoles dans le cytoplasme, après que le noyau a perdu sa membrane d'enveloppe et est entré en divi- sion, n'est pas aussi rare qu'on pouvait le penser jusqu'à ces derniers temps. Dans un travail spécial sur ce sujet (i), M. Zim- mermann a constaté que « souvent, pendant la karyokinèse, on trouve dans le cytoplasme des corps qui se comportent, en pré- sence de certains réactifs colorants, de la même façon que les nucléoles ». Comme ils n'apparaissent dans le cytoplasme qu'après la résorption de la membrane nucléaire et que, plus tard, ils disparaissent de ce même cytoplasme quand les nucléo- les se montrent dans les nouveaux noyaux, il est tout d'abord rationnel de supposer qu'il existe un lien génétique entre ces corps et les nucléoles. Mais il y a plus : M. Zimraermann a vu plusieurs fois dans le cytoplasme des nucléoles encore intacts, et il figure précisément un cas de ce genre dans une cellule appartenant au sommet végétatif de la tige du Psilotuut (2). Il représente également, dans des cellules en division apparte- nant à cet organe, au lieu de corps arrondis présentant tous les caractères de nucléoles véritables, des amas irréguliers qui sont formés d'une substance colorable par les mêmes réactifs que les nucléoles et qui, très vraisemblablement, sont aussi de nature nucléolaire, car on ne les rencontre pas dans le cytoplasme avant la karyokinèse. Il est fort possible que leur aspect parti- culier soit dû en partie à l'action des agents fixateurs. Sur ces divers points, mes observations confirment entiè- rement celles de M. Zimmermann. Elles étaient achevées quand cet observateur a fait paraître la dernière partie de son Compte-rendu des travaux publiés dans ces dix dernières années sur la cellule (3). A propos des recherches de M. Far- 1. A. Zimmermann, Beilrâge zur Morphologie und Physiologie der P/ïansen- selle, t. II, première partie; Tubing-ue, 1893. 2. Ibid., fig. 32. 3. A. Zimmermann, Sainmel- Rcferate ans dem Gesamuttgebiete der Zellen- lehre. (Botan. Centralblatt, Beihefte, p, 87, 1894). L. GuiGNARD. — Sur l'origine des sphères directrices. 261 mer (i) sur les cellules mères polliniques du Lilhtm Mariagon, et de celles de M. G. Karsten sur le Psilotitm, recherches dont les conclusions sont analogues au sujet de l'origine des centroso- mes, il émet des doutes (2) sur les relations que ces deux auteurs croient exister entre les nucléoles et les centrosomes. Ces dou- tes, on l'a vu par mes observations, n'étaient pas sans fondement. Dans son récent travail, M. J.-E. Humphrey considère aussi comme anormaux, pathologiques, les faits observés par M. Far- mer pendant la division des cellules mères polliniques du Lïlinui Mariagon. J'ajouterai, pour mon compte, que de très nom- breuses observations sur cette plante ne me permettent pas non plus de partager les idées de M. Farmer. En ce qui concerne le Psilotuni, M. J.-E. Humphrey s'exprime ainsi (3) : « L'étude de centaines de noyaux fixés et colorés par divers procédés, y compris la méthode de M. Karsten, dans tous les stades de la division, n'a pas offert un seul cas où la substance nucléolaire se présentât à l'état de globules pendant la karyokinèse, La figure 8 représente une division d'aspect irrégulier, « A l'une des extrémités du fuseau se trouve un corps arrondi, que l'on pourrait au premier abord considérer comme un « nucléo-centrosome », mais la façon dont il se colore par le mélange de fuchsine et de vert de méthyle ne permet pas de douter qu'il s'agisse simplement ici d'un globule de chroma- tine (4). Une étude plus étendue des préparations de PsiloHmt a aussi montré, dans cette plante, la présence de corps qui sont tout-à-fait semblables aux « sphères directrices » de Guignard. Dans les figures 6 et 7, sont représentées deux cellules avec les noyaux en division et les centrosphères. En raison de la diffi- culté qu'on éprouve à apercevoir ces corps, il importait d'étu- dier d'autres tissus possédant de gros noyaux, afin d'avoir des matériaux plus favorables à la recherche des centrosphères. Toutefois, bien que j'aie pu voir ces corps chez d'autres plan- tes, dans aucun cas elles ne m'ont paru faciles à distinguer. Des recherches variées avec les réactifs et les matières colorantes 1. J.-B. Farmer, On ihe miclear division in the pollen-mother-cells of Liliicm Mariagon (Ann. of Botany, vol. VII, p. 393, 1893). 2. Loc. cit., p. 87. 3. Loc. cit., p 114 et 115. 4. Il est certain que parfois des globules de substance chromatique restent iso- lés, soit au pôle, soit en dehors de la plaque nucléaire; mais leur présence est beaucoup moins fréquente que celle des nucléoles. 262 JOURNAL DE BOTANIQUE n'ont pas davantage réussi à les mieux montrer. On peut cepen- dant les trouver dans de bonnes coupes de cellules mères poUi- niques, chez le Ceraiozamia longi'foh'a (Fig. 5), et de cellules- mères de spores chez V Osimmda regalis (Fig. 9-12), plante dans laquelle je les ai vues le plus souvent. » Dans le Sphacelarïa scoparia, où M. Strasburger (i) avait signalé la présence d'une seule sphère pendant l'état de repos du noyau, M. J.-E. Humphrey en figure deux, qui sont, dit-il, « remarquablement visibles et belles » dans les jeunes cellules de l'axe principal de cette Algue. « La question, dit-il ensuite, de l'origine des centrosphères offre un intérêt et une importance considérables ; sa solution dépend en grande partie de la situa- tion qu'elles occupent dans la cellule. Les descriptions de Brauer m'ont poussé à faire à ce point de vue des recherches semblables aux siennes sur V Ascaris . Mais, non seulement je ne suis pas arrivé à constater la sortie des centrosphères à l'exté- rieur du noyau, je les ai trouvées, au contraire, en dehors du noyau, dans le cytoplasme, pendant l'état de repos com- plet, chez le Sphacelarïa (Fig. 13), et pendant les premiers stades des prophases de la division, alors que la membrane nucléaire est encore entièrement intacte chez le Ceraiozamia (Fig. 5) et VOsrmtnda (Fig. 9). Dans ce dernier cas, on voyait encore dans le noyau deux gros nucléoles avec leurs caractères normaux. » Ces résultats, on le voit, viennent confirmer entièrement ceux que j'avais fait connaître ; c'est là la chose importante. Mais il y a, dans le travail de M. J.-E. Humphrey, certains énoncés qui semblent en désaccord avec les observations de M. Zimmermann et avec les miennes sur la résorption des nu- cléoles pendant lakaryokinèse. Tandis que ce dernier auteur est d'avis que les nucléoles passent et se retrouvent fréquemment dans le cytoplasme après la disparition de la membrane nucléaire, le premier considère le fait comme exceptionnel et refuse aux nucléoles l'individualité que M. Zimmermann leur attribue, en formulant sa manière de voir dans les termes sui- vants : « Oimiis nucleohis e nucleolo. » Du moment, en effet, que, dans nombre de cas dûment constatés, les nucléoles dispa- raissent par résorption totale au cours de la karyokinèse, cette I. E. Strasburger, Schwârmsporen, Gameten, pflamliche Spermatosoiden, etc. Histologische Beitrâge, Heft IV, p. 52, 1892. L. GuiGNARD. — Sur l'origine des sphères directrices. 263 formule ne saurait être mise en parallèle avec l'adage : « Ginnis imcletts e mtcleo. » Toutefois, l'opinion de M. J.-E. Humphrey est, à mon avis, trop exclusive. On a vu, en effet, que pendant les prophases et même les anaphases de la division des noyaux dans le tissu sporog-ène du Psilotuni, on retrouve d'une façon certaine, dans le cytoplasme, des nucléoles ordinairement multiples, que toutes les réactions permettent d'identifier avec les nucléoles renfermés dans le noyau avant la disparition de la membrane. Il n'est guère possible d'admettre que ces corps figurés ont pris naissance par la seule action des réactifs, aux dépens de la substance des nucléoles qui se seraient dissous au début de la karyokinèse. Ces noyaux du tissu sporogène ont encore, à cet âge, les caractères des noyaux végétatifs, et, comme ceux de la tige étudiés par M. Zimmermann, ils sont polynucléolés. Par contre, dans les cellules mères définitives des spores, dont les noyaux adultes ne possèdent ordinairement, comme on l'a vu, qu'un seul nucléole, ce dernier disparaît en général complètement. C'est vraisemblablement dans cette différence que réside la diver- gence des opinions ; du moins est-on autorisé à le supposer, car M. J.-E. Humphrey dit simplement qu'il a examiné les cellules mères des spores du Psiloiurn, sans préciser s'il s'agit des cellules primordiales ou des cellules définitives du sporange. Or, on peut conclure de deux façons différentes, suivant qu'on a étudié les unes ou les autres. Tels sont les faits qui résultent de mes observations sur cette plante. J'en aurais retardé la publication pour la joindre à celle que je me propose de faire sur d'autres cas, si divers tra- vaux sur le sujet ne m'avaient engagé à ne pas différer davan- tage. EXPLICATION DES FIGURES Psilottim triquetrutn. — Gross. ^ 600. Fig-. I. — Cellules du tissu sporog-ène en voie de multiplication. Trois d'entre elles sont à l'état de repos et présentent des nucléoles multiples dans leur noyau ; celle du haut, à g-auche, et celle du bas, à dreite, montrent leurs sphères directrices dans le cytoplasme. Dans la qua- trième, où le fuseau nucléaire est formé, un gros nucléole masque la sphère au pôle inférieur ; deux autres nucléoles plus petits sont à quelque distance du pôle supérieur, occupée par sa sphère. 264 JOURNAL DR BOTANIQUE Fig-. 2 à 4. — Variations dans la situation des nucléoles non résorbés au stade de la plaque nucléaire. Fig-. 5. — Il existe encore un nucléole dans le cytoplasme, à quelque dis- tance de Tun des pôles, après la division de la plaque nucléaire. Fig-, 6. — Au pôle inférieur sont deux nucléoles de même grosseur, à côté desquels on disting-ue Tune des deux sphères. Fig. 7. — Dans la dépression polaire inférieure, les sphères sont visibles ; elles ne le sont pas dans la dépression polaire supérieure, près de laquelle il existe deux petits nucléoles. Fig. 8. — Elle représente un stade où les nucléoles semblent rentrer dans les noyaux. Une sphère est visible au bas de la figure. Fig. 9. — Les deux sphères accompagnant le noyau inférieur se trouvent à peu de distance d'un nucléole. Fig. 10 à 12. — Fusion progressive des nucléoles multiples dans les noyaux des cellules mères définitives passant à Tétat adulte. Fig. 13. — Cellule-mère définitive adulte, sur le point d'entrer en division. Fig. 14. — Apparition des segments chromatiques libres dans le noyau encore pourvu de sa membrane ; entre celle des deux sphères qui est visible et le noyau, se montrent des stries cytoplasmiques constituant rébauche de Tune des extrémités du fuseau nucléaire. Fig. 15. — Orientation des segments chromatiques vers l'équateur du fuseau ; à côté de Tune des sphères, est un globule qui se colore comme la substance nucléolaire. Fig. 16. — Fuseau avec chromosomes offrant la position définitive qui précède la bipartition de la plaque. F"ig. 17. — Les chromosomes dédoublés sont parvenus aux pôles, où l'on aperçoit les sphères également dédoublées. Fig. 18. — Apparition des nucléoles dans les nouveaux noyaux, dont l'un a sa face polaire très rapprochée de la membrane de la cellule. Fig. 19. — Seconde bipartition des noyaux au stade de la plaque nu- cléaire. Fig. 20. — Même stade, avec l'un des fuseaux dans une position oblique. Fig. 21. — Cellule mère peu de temps avant la formation des cloisons entre les quatre noyaux à disposition tétraédrique. Les sphères sont visibles dans la dépression polaire offerte par deux de ces noyaux. Fig. 22. — Changement de position des sphères dans les jeunes cellules filles. Fig. 23. — Une cellule fille avec les sphères dans la partie la plus épaisse du cytoplasme. Fig. 24. — Deux des quatre cellules filles un peu plus âgées. Fig. 25. — Une cellule tille vue par sa face interne. " ■ Fig. 26. — Jeune spore vue de côté, avec ses deux sphères à l'une des extrémités, dans le cytoplasme. -*-080-««- A. Franchet. — Les Cypripedium d' Asie. 265 LES CYPRIPEDIUM DE LWSIE CENTRALE ET DE L'ASIE ORIENTALE (Fin) Par A. FRANCHET, 16. G. micranthuin, sp. nov. Rhizoma gracile, repens; caulis brevis, totus sub foliis va- gînatus; folia duo subopposita, ovalia, glabra, nervis 5 crassio- ribus inter quos nervi circiter 9 tenuiores trabeculisque juncti ; pedunculus rectus foliis brevior, uniflorus, pilis pluricellula- ribus dense vestitus, sublanatus ; bractea nulla; flos parvus, lutescens (siccitate fuscus) ; petala sepalaque punctis elevatis conspersa; sepala late ovata, concava, intus subglabra, extus pilis vestita, superius late ovatum, inferius paulo brevius apice breviter bifidum ; petala glabra, lanceolata, acuta ; labellum subglobosum, sepalo inferiore duplo brevius, ore late aperto prope basin tantum auriculis minimis marginatum; stamino- dium (in sicco fuscum) latius quam longum ; ovarium dense hirtellum. Caulis 3-4 cent. ; folia 5-9 cent. longa, 3-4 cent, lata; sepalum superius petalaque 12-14 cent, longa; labellum 5 mm.; stami- nodium vix 3 mm. latum. Hab. — La Chine occidentale; Su-tchuen oriental, dans les bois à Héou-pin, près de Tchen-kéou, ait. 2000 m.; fl. 29 mai 1893 (Larges, n° 1286). C'est l'un des plus petits Cypripedium connus jusqu'ici; le sépale supérieur est sensiblement plus large que les autres divisions du pé- rianthe. M. Larges dit que la fleur est jaunâtre; à l'état sec elle est brune, avec des nervures plus foncées qui portent des séries de points élevés formés de papilles groupées ; le labelle est largement ouvert ; le staminode paraît être olivâtre; il est plus large que long, fortement échancré à sa base, tronqué en avant, avec un très court mucron; c'est une forme qui ne s'observe pas chez les autres Cypripedium. L'absence de bractée indique la place du C. micranthum à côté des Trigono- pedia, bien que le labelle ne soit pas ou du moins ne paraisse pas être trigone comme dans les deux espèces suivantes. 17. G. mag-aritaceum Lranch., Bîtll. de la Soc.phïlojii. de Paris, sér. 7, tom. XII, p. 141. Rhizoma elongatum, repens ; caulis abbreviatus infra folia totus vaginatus ; folia duo subopposita fîrmiter chartacea, gla- berrima, atrovirentia, maculis latis atrofuscis conspersa, e basi 266 JOURNAL DE BOTANIQUE abrupte constricta late ovata vel elliptica, obtuse et brevissime acuminata, margine undulata; nervi 7-9 crassiores, interjectis nervis 5-7 multo tenuioribus trabeculisque junctis; pedunculus erectus foliis brevior, uniflorus, g-laber; bractea sub ovario nulla; flos magnus; sepala et petala margine pilosa, intense purpurea, lineis atrofuscis percursa, punctis elevatis inter nervos seriatim conspersa ; sepalum superius late vel latissime ovatum, concavum; sepala lateralia in unum ovatum ad apicem usque coadunata ; petala lateralia sepalis angustiora, lanceolata, acuminata; labellum sepalo inferiore paulo brevius, undique, sed praesertim facie antica, verrucularum seriebus eleganter anastomosantibus ornatum, nigro purpureum, lateraliter angu- latum, subtus carinatura (unde trigonum), facie planuni, ore parvo margine incrassato, plicato, basi auriculato, auriculis acutis membranaceis sese invicem obtegentibus ; staminodium luteum, cordiformi-orbiculatum. Caulis infra folia 4-5 cent, longa ; folia 8-12 cent, longa, 6-8 cent, lata; sepalum superius 25-30 mm. longuni, 20-25 lîiiii- latum ; petala 4 cent, longa; labellum 25 mm. longum. Hab. — Chine occidentale; Yunnan, sur le mont Tsang- chan, au-dessus de Tali; fl. 4 juin 1883 (Delavay, n° 282) ; dans les bois des coteaux rocailleux calcaires, au-dessus de Mo-so- yn; fl. 17 juil. 1889 (id.) et sur le Hee-chan-men (id,). Rare partout. Cette curieuse espèce est caractérisée tout d'abord par ses fleurs d'un pourpre foncé et surtout par la forme trigone du labelle, particu- larité qui disparaît par la dessiccation, mais qui reparaît en toute évi- dence après quelques heures d'immersion dans l'eau tiède et ensuite dans l'alcool. Le C. tnargariiaceuni a sans doute attiré l'attention des Chinois puisqu'on le trouve figuré dans la grande Encyclopédie chinoise publiée à Canton vers 1842, sous le titre de Tchi won viingchi thou hao (Examen des plantes les plus renommées qui se cultivent), -en 40 fascicules in-4°; la plante est dessinée d'une façon très reconnaissable dans le fascicule 28, sous le nom de Lauhoua-Chouang ie tsao, c'est-à-dire plante à deux feuilles, ayant une fleur d'Orchis. Je crois qu'il est intéressant de reproduire ici la traduction, ou plutôt l'imitation, de l'article de l'encyclopédie consacré au C. mar- garïtaceum, telle que je la dois à Mgr Mutel, évêque de Corée : « La plante à deux feuilles avec une fleur d'Orchis croît sur la montagne Tyen, vers le milieu du versant méridional, ou dans la mon- A. Franchet. — Les Cypripedium d' Asie. iS-j tagne appelée Tien-nan-chan, province de Yun-nan, où se trouve un endroit célèbre, le lac ou étang de Tien (Mgr Mutel), Au début, deux feuilles semblables se développent d'un bourgeon aigu; ces feuilles sont minces et portent des macules rouges; la plante produit ensuite une tige courte; les fleurs s'ouvrent comme celles d'un Orchis; la feuille (sépale) supérieure de la fleur est grande; l'inlérieure est mince et petite; les deux feuilles (pétales) latérales accompagnent (embras- sent) une langue épaisse (le staminode), semblable à une langue hu- maine, parfaitement ronde et de couleur jaune (et blanche?) qui est comme enchâssée dans une concavité, de même que la langue de l'homme dans son gosier; cette concavité est d'une couleur rouge-noir et toutes les feuilles de la fleur sont couvertes de points rouges très rapprochés. » i8. G. Farg-esii sp. nov. Species C. niargaritaceo valde affinis ; folia orbiculata vel suborbiculata, usque i6 cent, long-a et lata; flores majores, minus intense colorati, maculis fuscis irrorati; petala extus dense villosa, pilis pluricellularibus, elongatis, albidis; sepalum superius suborbiculatum, basi truncatum vel subcordatum, nunc latissime ovatum, extus parce villosum ; labelluni purpu- reuni, ad faciem anticam crebre seriatim verruculosum. Hab. — Chine occidentale, dans le Su-tchuen oriental, assez répandu dans les bois autour de Tchen kéou-tin, où il fleurit en juillet, à une altitude de 2000 m. (R. P. Farges n° 585). Ce n'est peut-être qu'une forme très développée du C. margarita- ceum; la. forme des feuilles est plus arrondie, la villosité de la face extérieure des pétales longue et abondante, ce qui n'a pas lieu chez l'espèce précédente; enfin la coloration est plutôt rouge pâle et le labelle est seulement purpurin. De 1 enumération qui précède, il résulte que le nombre des Cypripediîun, aujourd'hui connus, appartenant à la série des Foliosée^ est de 29. L'Europe n'en possède que 3, dont aucun ne lui appartient en propre. La flore de l'Asie continentale en fournit 17, très inégalement répartis; sur ce chiffre, 12 ne se retrouvent pas ailleurs, 3 lui sont communs avec l'Europe, 2 avec l'Amérique, i avec le Japon. L'Asie insulaire, Sachalin, Kuriles et Japon, est relative- ment pauvre en Cypiapedhun ; sur les 4 espèces observées jus- qu'ici, une seulement n'a pas été trouvée en dehors du Japon, 268 JOURNAL DE BOTANIQUE deux lui sont communes avec l'Europe, une autre avec la Chine. Enfin l' Amérique septentrionale est riche en espèces et en for- mesparticulières, puisqu'on lui en connaît dès maintenant 13 espè- ces dont 1 1 sont exclusivement américaines, une seule se retrou- vant en Europe et en Asie et une autre dans l'Asie centrale. Le tableau suivant fera comprendre cette répartition, avec les détails qu'elle comporte : CYPRIPEDIUM (Séries foliosas) luteum E a; c 5 0) QRO c 0 'u s Q. tu V) ^E C D 'C 0 co u u •V NTIN 5 Q. u) ç le 0 ENTA 0 ^ + VSIE LE (« a E X in; c u m ÎULAI 3 Ut RE C 0 1 — j AM SKI ni -a a c 0 ÉRIC "TENl 'c y) ai ■w )UE K. 3 .2" 'S D spectabile + -}- + irapeanuiii Calceolus + + + + chinense ( i ) + cordigerum + yunnanense + pudescens + + + + + candidinn californicum occidentale parvifloruni + tnonianuin . passeri:i7ini + fasciolatum + + + + macraiit/mm + + + -f himalaicmn + + thibetictmt corrtigatum Arietinutn + + + gnttattiiii 4- + + + + fasciculatum acaule + Japonicum + + elcgans + débile + micranthum + + + margaritaceiiin .... Faj'cresii b 1 - - I. Voir la note ajoutée à la fin de ce travail. A. Feanchet. — Les Cypripedium d'Asie. 26g Ce tableau montre que c'est en Asie, et spécialement dans l'Asie centrale, qu'il faut aujourd'hui placer le centre de végé- tation de la série /^C'/Zc^c?? du g-enre Cypripedùiin; ceci résulte non seulement du chiffre des espèces, qui atteint là son maxi- mum, mais encore et surtout de ce fait que l'on y trouve tous les groupes de formes dont est composée la série ; ainsi le groupe dont le C. Calceolus est le type (comme premier décrit) y est représenté par les C. chmense, yîtnnanense et cordïge- riiJii; le groupe du C. macraniJuun, en plus de ce type, par trois autres espèces, qui lui sont très affines : C. hiutalaicînn, thibetiaim et corritgatiun ; le C. spectabile a pour espèce repré- sentative en Asie le C. hiteiim; le C. Arietùnim se trouve à la fois dans les deux régions ; les deux types principaux des groupes de la série Dfphyllse, C. guttattuu et C. japomcmn, appartiennent l'un et l'autre à la flore d'Asie occidentale qui, de plus, possède en propre la seule espèce connue à feuilles tri- nerves, réticulées, C. débile, et les trois seules espèces dont les fleurs soient dépourvues de bractées. A côté de cette richesse de formes, la flore américaine paraît pauvre, malgré les 13 espèces qu'elle a en partage. Si l'on suit le développement du genre dans sa production spécifique, on voit que l'une de ses espèces, C. Calceohts , a un double point de départ dans l'Europe occidentale; auS.-O., c'est la Catalogne; au N.-O., c'est le nord de l'Angleterre. De là elle s'étend sur l'Europe septentrionale et sur toute l'Europe centrale, tantôt dans la plaine, où elle occupe des stations dis- jointes, tantôt et plus souvent dans la région subalpine, se com- portant ainsi dans sa distribution géographique, à peu près comme le Seiiecio cacaliœfolius (LïgîUaria sibiricd). C'est seulement dans la Russie centrale et austro-orientale que le C. Calceohis cesse d'être, en Europe, le seul représen- tant du genre. Aux environs de Moscou, dans l'Ucraine et à Kasan, deux autres espèces, C. gtiitatunt et C. inacranthmn, font leur première apparition. Il est à remarquer que ces trois espèces sont les seules qu'on ait observées dans toute l'étendue de la Sibérie, jusqu'à la mer d'Ochotsk et au détroit de Bering, ainsi que dans toute la partie septentrionale de la Chine. Ce n'est guère qu'au-delà du 32° lat., c'est-à-dire au sud de la chaîne de Ta-pa-shan, limitant au N.-E. la province de Su-tchuen, qu'on voit surgir toute une série d'autres espèces qui sont 270 JOURNAL DE BOTANIQUE tantôt représentatives des trois espèces sibériennes et européen- nes, tantôt caractérisées par des particularités toutes spéciales; d'autres fois elles ne constituent que des stations disjointes d'espèces végétant loin de là, comme c'est le cas du C. japoni- CMîn et du C. Arïet{mL7n. Pour préciser, on peut donc aujourd'hui établir que c'est dans la région limitée au nord par la chaîne de Ta-pa-shan, à l'ouest par le Thibet, au sud par le massif de Tali, à l'est et au sud-est par le cours du Yang-tze-kiang-, c'est-à-clire sur les deux grandes provinces chinoises de Su-tchuen et de l'Yunnan qu'il faut placer la zone du plus grand développement spécifique des Cypripediiim du groupe Foliosœ. Dès qu'on se reporte un peu plus à l'ouest, dans l'Himalaya par exemple, le maximum subit une notable décroissance, cette puissante chaîne ne fournissant en tout que 5 espèces, dont 2 seulement lui sont propres. Plus à l'est, sous les mêmes latitudes, les Foliosœ paraissent faire complètement défaut ; il faut quitter le continent asiatique et atteindre le Japon pous trouver un dernier type vraiment spécial. Mais ici encore, la production spécifique demeure sin- gulièrement affaiblie, puisqu'en joignant aux espèces japonaises celles de Sachalin et des Kuriles, on ne trouve qu'un total de 5 espèces, dont une seule, comme je l'ai dit plus haut, le C. de- bile, reste endémique, depuis que le C . japonicuni a été rencon- tré dans le Su-tchuen. Sur 13 espèces, l'Amérique du Nord n'en possède que deux en commun avec l'Asie, le C. giUtaiiwt et le C. Arïetiimm ; les 1 1 autres lui appartiennent en propre ; 9 sont des D/phylla^, assez spéciales d'ailleurs; 8 sont représentatives du groupe Calceohts. J'ai dit précédemment que, si ce n'est dans sa portion la plus orientale, l'Europe ne possédait qu'un seul Cypripedium , le C. Calceolus, véritable enfant perdu du genre, comme c'est aussi, dans une autre famille, le cas du Senecio cacaliœfoliîis . Un fait analogue est fourni par l'espèce américaine C. ïrapea- miin, qui n'occupe que des stations très éloignées de celles de toutes les autres espèces du genre, dans l'Amérique du Nord, puisqu'on ne le connaît que dans la région de Mexico et de la Vera Cruz, par 20° lat. environ, d'oîi il pénètre jusque dans le Guatemala, tout près du 15° lat. ; c'est jusqu'ici la limite sud extrême des Cypripediuut de la série Folwsse qui, d'autre A. Franchet. — Les Cypripedium d'Asie. 271 part, trouve sa limite nord un peu au-delà du cercle polaire (C Calceolus).. Ainsi présentée, la distribution géographique des Cypn'pe- di'uDi de la série Foliosa} a beaucoup d'analogie avec celle des Delphinïum vivaces (Delplnnasti-tim) ( i ). Chez ces deux genres, la diversité spécifique atteint son maximum dans le bassin du Yang-tze-kiang, point central d'où se projettent en sens opposé deux rameaux, l'un qui se dirige vers l'occident et se montre très affaibli à son point terminal (2) ; l'autre pénétrant dans l'Amérique du Nord, par une voie que l'on ne saurait encore préciser, et s'y manifestant encore par un nombre assez considé- rable d'espèces (3). Il est à remarquer que ces deux genres viennent s'éteindre, chacun avec une espèce, dans les hautes régions du Mexique et du Guatemala, où ils occupent des stations absolument dis- jointes sans relations actuelles avec le reste de leurs congé- nères. Il ne faudrait cependant pas croire que tous les genres dont le centre spécifique occupe aujourd'hui l'Asie centrale et orien- tale, se comportent de la même façon ; la plupart d'entre eux ont bien un rameau occidental, dont l'Europe est le terme, et un rameau oriental qui s'étend sur l'Amérique septentrionale ; mais le plus souvent c'est le rameau occidental qui demeure le moins affaibli au point de vue du nombre des espèces. Tel est le cas des Priimda, des Gentïana, des Saxifraga, des Pedicnla- ris, etc., dont je me propose d'étudier successivement la répar- tition géographique, comme je le fais aujourd'hui pour les CypripedïîLin et comme je l'ai déjà fait pour un certain nombre d'autres. Note ajoutée a l'impression. — Ce travail était imprimé lorsque j'ai eu l'occasion de voir le CypripediiLm HeuryiRolfe, décrit dans le Kew Bulletin, en 1892. La plante signalée ici sous le nom de C. chïiiense doit être considérée comme synonyme de l'espèce de M. Rolfe. 1. Exposition synoptique et description A&s Deiphinium de la Chine. Bttll. de la Soc. pkiloin. de Paris, série 8, tome V, p. 157. 2. Deiphiniiun, 6 espèces; Cypripedium, i espèce. 3. Delphiniiim, 21 espèces; Cypripedium, 12 espèces. 272 JOURNAL DE BOTANIQUE UNE ŒUVRE PEU CONNUE D'HIPPOLYTE RODIN (Suite) Par MM. E.-G. CAMUS et JEANPERT. Hyp.éricinées (9 esp.). — Helodes (i esp.). — Androsaemum (i esp.). — Hypericum (7 esp.); H. Jmmifusum jî. Liottardi Vill. (nous avons souvent trouvé cette forme, surtout en Sologne, mais nous n'avons jamais osé ridentifier avec la plante de Villars) ; H. tetrapte- rum var. intermedium (H. Desetangsii Lamk ; H. intermedium Bel- lynck) est indiqué à Compiègne au carrefour de l'Embrassade. AcÉRiNÉES (2 esp.). — Acer (2 esp,). AMPÉLinÉES (2 esp.). — Vitis (i esp.). — Ampélopsis (i esp.). HiPPOCASTANÉES (l eSp.). — .^SCUluS (l CSp.). Balsaminres (i esp.). — Impatiens (i esp.). OxALiDÉES (3 esp.). — Oxalis (3 esp.). RuTACÉES (i esp.). — Ruta (i esp.); plante adventice, CÉLASTRiNÉEs (i csp.) — Evonymus (i esp.). Staphyléacées (i esp.). — Staphylea (i esp. natural.). Ilicinées (i esp.). — Ilex (i esp.). Rhamnées (2 esp.). — Rhamnus (2 esp.), Papilionacées (89 esp.). — Sarothamnus (i esp.). — Cytisus (3 esp. natural.). — Genista (4 esp.). — ■ Ulex (2 esp ). — Ononis (4 esp.) ; O. repens var. prostrata sur les sables coquilliers. — Anthyl- lis (i esp.). — Lotus {\ esp.). — Tetragonolobus (i esp.). — Tri- gonella (i esp. natural.) : T. Fœnum-gr^cum. — Medicago (10 esp. et I hybr.). X ^^' iiitermedia [M. falcato-sativa Reichb.), environs de Beauvais, Hermès, Nogent-les- Vierges, Liancourt, Bulles, Agnetz, Caillouel, Compiègne. Le M. scutellata est une plante adven- tice. A signaler dans des prairies tourbeuses. Pré Martinet, Bailleul- sur-Thérain et Coudé, le M. Gerardï, qui, dans les environs de Paris, préfère les pelouses sèches. — Melilotus (4 esp.). — Trifolium (19 esp.); Tr. angusHfolùim^ Tr. alpestre, plantes évidemment adventices.— Astragalus (i esp.). — Colutea (i esp.). — Phaseolus (i esp. cuit.). — Ervum (4 esp.). — Vicia (7 esp.). — Faba (2 esp. cuit.). — Pisum (2 esp.). — Lathyrus (9 esp.), — Orobus (2 esp.). — Coronilla (3 esp.); C. Emer us natural. — Ornithopus (i esp. et 2 var.). — Hippocrepis (i esp.). — Onobrychys (i esp. cuit.). {A suivre.) Le Gérant : Louis Moeoi. Paris. — J. Mersch, imp., 4'", Av. de Cliàtillon. S' ANNEE. N" i6. i6 AOUT 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. PLANTES NOUVELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE Par M. A. FRANCHET Glematis Farg-esii. Caulis scandens, profunde et late sulcatus, puberulus; folia longiter petiolata, petiolo puberulo, bipinnatisecta, partitio- nibus sublongiter foliolis breviter (praeter terminale) petiolu- latis; foliola parva (impari duplo majore) e basi obtusa ovata, acuminata, inaequaliter triloba, circumcirca acute inciso-dentata, inferne tantum intégra, firmiter papyracea, subtus nervosa, utraque facie, sed praesertim subtus ad nervos, adpresse pilo- sula; pedunculi omnes axillares, nunc minute ad médium brac- teolati, abortu uniflori, nunc bracteis majoribus foliaceis triflori, pedunculis flore paulo longioribus, terminali nudo, lateralibus minute bibracteolatis ; sepala saepius 6 vel 7, vix 2 cent, longa, patentia, e basi cuneata angustata obovata, apice rotundata vel truncata, extus sericea late marginata, medio intense colorata; stamina pluriseriata sepalis dimidio breviora, filamentis glaber- rimis antherae muticae latitudine; carpella glabra, cauda longe albo plumosa. Haô. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, ait. 1400 m, ; fl. juin (R. P. Farges, n. 477). C'est une espèce qui se rapproche beaucoup du C. florida Thunb. par ses fleurs, mais dont la végétation est plutôt celle des espèces de la section Flammuia. Les rameaux de l'année qui portent les fleurs sont très allongés et présentent des écailles à la base. Les inflorescen- ces sont toutes axillaires et opposées; c'est par arrêt de développe- ment qu'elles sont réduites à une seule fleur, la présence de bractées montrant que normalement elles doivent être deux ou trois fois divi- sées, Thalictrum clematidifolium. Elatum, totum pube brevissima scaberulum; caulis flexuo- 274 JOURNAL DE BOTANIQUE SUS, apice late divaricato-ramosus ; folia tripinnata extipellata, fo- liolis chartaceis, nervosis, pro génère magnis (terminali 4-6 cent, longo) ovato-lanceolatis, late acuniinatis, prseter acumen inte- gerrimuir. grosse et inaequaliter dentatis; panicula ampla, ramis secundariis abbreviatis pedicellisque eximie divaricatis, bractea minuta stipatis; pedicelli densius pilosuli, brèves, flore vix lon- giores, nunc demum refracti ; sepala violaceo tincta, late ovata, staminibus breviora; staminum filamenta inferne filiformia, superne breviter clavata, antheris muticis paulo angustiora, car- pella 6-8, sessilia, (juvenilia) fusiformia, costis proeminentibus, circiter 7-8, distantibus, minime anastomosantibus ; stylus unci- natus, tertiam partem carpelli œquans. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin. (R. P. Farges, n. 496 bis)\ Hupeh (Henry, 7344, 6084, 333.) C'est une espèce qui doit prendre place dans la section des Micro- gyneslongisiaminés de M. Lecoyer, à côté du T. acteéefoliiiJii Sieb. et Zucc, dont le style est plus long. La forme des folioles est assez différente dans les deux plantes, plus allongée chez le Th. clematidi- foliumi^ç, plus elles sont couvertes, comme le reste de la plante, d'une fine pubescence, l'espèce japonaise étant d'ailleurs complètement glabre. Mais la particularité vraiment caractéristique du T. clematidi- folïum, c'est la direction divariquée des rameaux de divers ordres qui forment l'inllorescence ; les pédicelles eux-mêmes sont étalés à angle droit et quelquefois réfractés; leur brièveté est remarquable dans une espèce de ce groupe. Isopyrum sutchuenense. Rhizoma verticale, crassum, vaginis vetustis orbicularibus brevibus obsessum, undique fîbrosum; caulis plerumque soli- tarius, palmaris vel minor, superne ramosus ; folia basilaria sub anthesi nulla, caulina 2 vel 3, supra médium orta, petiolata (superiora breviter), ternata, partitionibus lateralibus pinnatis, impari simplice ; foliola tenuiter membranacea, e basi longe cuneata intégra late ovata, haud profunde trilobata, lobis bilo- bulis; flores pauci pedicello filiformi breviores, albi ; sepala 5, obovata vel late ovata, obtusissima, 5 mm. ad 6 mm. longa; staminodia aurantiaca, sepalis subtriplo breviora, longe et tenuissime stipitata, lamina orbiculata, biloba erecta; stamina sepalis duplo breviora, circiter 25, antheris ovatis ; ovaria 2, A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 275 lanceolata, st^do vix duplo longiora; folliculi oblongo lineares, parallèle stricte erecti, in styluin rectum desinentes; semina (haud omnino matura) ovata, fulva. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, ait. 2000 m, ; fl. mai (R. P. Farges, n. 794). Les grands spécimens, qui atteignent jusqu'à 25 cent., rappellent assez bien, parleur port, 1'/. thalictroides^ avec des folioles moins pro- fondément divisées et plus cunéiformes à la base; les fleurs sont aussi un peu plus petites; le rhizome diffère peu de celui de certains individus de r/. adiantifolium, que Maxiniowicz décnt à tort comme étant toujours grêle; les feuilles basilaires n'existent plus et leur pétiole même a complètement disparu à l'époque de la floraison; ce caractère, joint à celui que fournit la direction verticale des follicules, distingue bien 1'/. sutchuenense de 1'/. adiantifolium. Le rhizome est divisé dans un seul des spécimens de 1'/. sutchue- nense o^ç. j'ai pu voir; chaque division porte alors une tige flori- fère; dans un autre, l'une des gaines, ordinairement aphylles, porte une très petite feuille trifoliolée. Delphinium hirticaule. Pédale vel bipedale; caulis simplex vel superne ramosus, ramis strictis, totus setoso hispidus ; folia basilaria sub anthesi evanida, caulina (praeter suprema) longe petiolata, pétiole his- pido; limbus ambitu pentagonus, utraque facie sparse setulosus, paulo ultra médium 5-partitus, segmentis late cuneatis, trilo- batis, lobis inaequaliter incisis ; folia superiora quinquefida, segmentis angustis integris, une alterove lobo auctis; pedun- culi hispidi, stricte erecti, racemosi, bracteati, bracteis parvis, linearibus, integris florem aequantes vel illo breviores; flores intense caerulei, extus sparse pilosi ; calcar subulatum, rectum velleviter incurvum, sepalis paulo longius; petala sepalis vix breviora, inferiorum limbe caeruleo, securiformi, ciliato, bre- viter bilobo, intus pilis luteis hirto ; staminum filamenta glabra; ovaria 3, parce pilosula, mox glabrata, in stylum elongatum attenuata; folliculi glaberrimi, fere e basi extus arcuato-diver- gentes; semina fusca, undique lamellata. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin. (R. P. Farges, n'' d'xpbis). Voisin. du D. Fargesii Franch,, il en diffère par sa tige hérissée de soies, ainsi que les pédoncules ; par ses pédoncules dressés le long de 276 JOURNAL DE BOTANIQUE la tige ; par ses pétales aussi longs que les sépales ; par l'absence de poils sur les filets staminaux ; le D. Bonvalotï à ses ovaires soyeux blanchâtres et l'éperon est complètement recourbé. Les deux espèces du même groupe, D. Delavayi Franch. et D. ton- golense^ s'éloignent davantage par leurs follicules dressés à la maturité, peu ou pas arqués au sommet. Delphinium cœlestinum. Perenne, elatura, simplex vel rarius uno alterove ramulo auctum; caulis strictus, inferne hirtellus, superne glaber aphyl- lusque; folia longe petiolata, pétiole hispido, ambitu penta- gona, fera ad basin usque 5 partita, utraque facie setulosa; seg- menta e basi angusta intégra abrupte dilatata, trifida, lobis profunde lobulatis; folia superiora, si adsint, linearisecta; brac- teae minutse, fere setaceae, integrse; flores saepius ampli, laete caerulei, in racemum laxum elongatum dispositi; pedunculi parum patentes, circiter ad médium bibracteolati, flore bre- viores, glabri ; sepala 15-22 cent, longa, parum inaequalia, calcar subulatum leviter incurvum sequantia; petala sepalis duplo breviora, superioribus oblique truncatis, inferioribus caeruleis, securiformibus, limbe ad tertiam partem fisse, longe ciliato, ad faciem interiorem pilis luteis hirte; staminum fila- menta glabra; evaria 3, glabra; folliculi (haud perfecte maturi) erecti; semina oblenga, subtrigona, praesertim ad angulos cristata. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin. (R. P. Farges, n" 630 ter). C'est une des plus belles espèces du genre à cause de ses grandes fleurs d'un bleu profond disposées en longue grappe simple et un peu lâche ; la forme élargie des divisions des feuilles, le mode d'inflores- cence, différencient bien nettement le D. cœlestinum du D. Maximo- zvicsii, à côté duquel il doit prendre place. Le Delphinium grandiflo- rum s'éloigne davantage par ses graines ailées, dépourvues à la sur- face de papilles en forme de crête. Aconitum racemulosum. Gracile, vix scandens, totum glaberrimum ; folia breviter petiolata, omnia conformia, e basi late nec profonde cordata late ovata, ad médium trifida, segmentis e basi late cuneata evatis vel ovato rhombeis, omnibus grosse serratis, lateralibus A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 277 obscure bilobis, intermedio magis producto, acuminato ; lacemi onines axillares, 4-5 flori, arcuato-cernui, abbreviati petiolum vix superantes, limbo plus duplo breviores ; pedicelli flore bre- viores, arcuati, subunilaterales ; flores violacei, circiter 3 cent, longi, extus glaberrimi ; sepala lateralia non vel vix unguiculata, suborbiculata, ciliata, inferiora 4 plo minora, oblongo-obovata ; cassis cjdindrica superne paulo incrassata; petala 2 superiora sub casside occultata longe unguiculata, ungue angustissimo, glabro, apice in calcar hamatura abeuntia, antice in labium planum orbiculatum, denticulatuni, 2 mm. longum explanata; staminum filamenta plana, alba, glabra; ovaria glaberrima, stylo elongato recurvato mucronata; folliculi 3, erecti; semina semio- vata, compressa, lamellata, fusca, margine albo cristato. Hab. — Province de Kouy-tchéou (M. Perny). Espèce bien caractérisée par son inflorescence formée de petites grappes courtes, arquées, pauciflores, toutes placées à l'aisselle des feuilles. La tige est très grêle, plutôt flexueuse que grimpante, haute de 40 à 60 cent. La plupart des feuilles sont plus longues que larges, à cause du prolongement du lobe moyen, ce qui est rare chez les Aconits. Aconitum scaposum. Caulis erectus, gracilis, praesertim superne pubescens; folia parce setulosa, omnia vel fere omnia basilaria, longe petiolata, petiolo glabrescente, limbo pentagonali, ad médium 5-fido, segmentis e basi cuneata late obovatis, inciso-dentatis, nunc breviter acuminatis ; folia caulina ssepius ad bracteas trilobatas parvas adducta; racemus simplex vel inferne compositus, elon- gatus, laxiflorus; pedunculi hispidihaud bracteolati, plus minus patentes, flore longiores; flores caeruleo-violacei, extus setu- losi, 25 ad 30 mm. longi; sepala exunguiculata, lateralia orbi- culata, inferiora oblonga vel obovata, duplo minora; cassis alta, cylindrica, superne paulo incrassata, antice in laminam acutam producta ; petala 2 superiora longe unguiculata, ungue flliformi glabra, lamina brevi angusta : staminum filamenta glabra, basi late dilatata complanata ; ovaria sparse setulosa, stylo aequi- longo mucronata; folliculi 10-12 mm. longi, parallèle erecti, demum curvati caulem spectantes, reticulato-venosi ; semina mi- nima, i mm. longa, obovata, vix compressa, transverse cristata, 278 JOURNAL DE BOTANIQUE cristis subtilissimis in séries parallelas undulatas dispositis. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, ait. 2400 m. ; fl. juillet (R. P. Farges, n° 1 16). var. pyraim'dalis. — Inflorescentia e basi ramosisissima, rarais virgatis, pyramidato erectis ; planta elata, robusta; petioli foliorum inferiorum ultra pédales; limbo transverse 20 cent, lato. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin. (Farges). Espèce bien caractéiisée par la réduction de ses feuilles cauli- naires, par sa longue inflorescence simple ou paniculée, dont les pédoncules sont plus longs que la fleur lorsqu'ils naissent directement sur l'axe principal, toujours plus courts lorsqu'ils sont sur les axes secondaires. Les follicules sont tous dressés parallèlement, très .obtus et leur base forme avec le sommet du pédoncule uu angle droit ouvert du côté de la tige. Les graines, très petites, à peine comprimées, sont parcourues transversalement par des petites lignes, crénelées, ondulées. A-ctinidia melanandra. Frutex scandens, omnibus partibus glaber; folia firmiter chartacea, longiter petiolata, e basi rotundata vel obtusa ovata vel ovato-lanceolata, acuminata, supra pallide viridia, opaca, subtus glauca, subtiliter laxe serrulata, dentibus calloso-mucro- nulatis ; pedunculi axillares, petiolo breviores, ad médium bibracteolati, 1-3 flori; flores albi, diametro semipollicares vel paulo majores; sepala late obovata, membranacea, margine fim- briolata; petala obovata, antheris nigrescentibus subduplo lon- giora; ovarium pyramidatum, stylis 16-20, stigmate capitato; fructus nigrescentes, subglobosi, 25 mm, diam. Hab. — Su-tchuen, district de Tchen-kéou-tin, ait. 1400 m. ; fl. juin (R. P. Farges). Se rapproche surtout de VA. arguta Planch.; les truits sont arron- dis comme dans cette espèce et de la même grosseur, mais les feuilles sont beaucoup plus coriaces, très glauques en dessous, plus courtement (20 à 25 mm.) pétiolées; les anthères sont noires ;■ enfin toute la plante est absolument glabre. Âctinidîa trichogyna. Folia firmiter chartacea, longiter petiolata (petiolo 12- 25 mm.), limbo late ovato, vel obovato, basi obtuso, vel rotim- A. Fkancheï. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 279 dato, nunc levitercordato, subtus pallido vel albido, supra opaco, atroviridi, glaberrimo, inœqualiter serrulato; pedunculi brèves, axillares, saepius uniflori; flores albi, 20 mm, diam. ; sepala bre- vissima tomenîella, ovata, petalis giabris obovatis duplo bre- viora; antheraî ovatae, luteas, petala non superantes ; ovarium globosum, dense albo-tomentosum, stylis circiter 15, stigma- tibus obovatis. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, ait. 1400 m, (R. P. Farges, n" 370). Les feuilles rappellent assez bieu celles de 1'^. melanandra, mais leurs dents sont moins fines et plus inégales; les anthères sont jaunes et non pas noires ; l'ovaire est très tomenteux ; ce dernier caractère sépare très nettement VA. trichogyna de 1'^. arguta en le rapprochant de 1'^. callosa. Lindl., dont les feuilles sont luisantes en dessus, beaucoup plus grandes et à peine plus pâles en-dessous. Glematoclethra Faberi. Scandens, cortice olivaceo, lenticelloso, glabro; ramuli juniores parce puberuli; folia longiter (25-45 mm.) et graciliter petiolata, petiolo tenuissime rufo lanuginoso, demum glabro; linibus minute serrulatus, ovato-lanceolatus, basi rotundatus vel leviter cordatus, acuminatus, supra glabrescens, atroviridis, subtus pallidus, per totam paginam pube rufa lanuginosa bre- vissima laxe vestitus, 5-8 cent, longus ; pedunculi axillares et extra axillares, graciles, laxe rufo tomentelli 1-3 flori, saepius biflori, pedicellis flore duplo longioribus; sepala mox glabrata, ovata, obtusa, petalis duplo breviora, inaequalia, haud raro rubescentia, sub fructu reflexa; petala obovata staminibus lon- giora; ovarium glabrum; fructus pentagonus, nunc, loculo uno alterove abortiente, quam maxime irregularis. Hab. — Su-tchuen, district de Tchen-kéou-tin, ait. 2000 m. (R, P. Farges, n" 803) ; Mont Omei (Faber; Herb. Reg. Kew!) Le C. Faberi se distingue du Cl. lasïoclada, seule espèce avec laquelle il puisse être confondu, par ses feuilles dont le limbe est 2 ou 3 fois plus long que le pétiole, par son inflorescence non pas seule- ment axillaire, mais inordonnée le long du rameau, par sa pubescence rousse laineuse. Glematoclethra cordifolia. Pubes fulvo-tomentella speciei praecedentis, setulis nonnullis 28o JOURNAL DE BOTANIQUE interjectis praesertim in ramulis novellis; folia brevia, 3-5 cent, longa, cordiformia vel cordiformi-ovata, petiolo 10-20 mm. longa; pedunculi axillares vel extra axillares, triflori. Hab. — Su-tchuen, district de Tchen-kéou-tin, ait. 2000 m. ; fl. juin (R. P. Farg-es, n° 728.) Espèce assez nettement caractérisée, à côté du C. Faberi et du C. lasioclada, par ses feuilles courtes, exactement cordiformes et par la présence de soies raides mêlées à la pubescence tomenteuse ; cette pubescence est d'ailleurs plus serrée que chez le C. Faberi. Glematoclethra tomentella. Rami novelli plus minus dense et breviter tomentelli ; folia longe petiolata, petiolo tenuiter tomentello limbum aequante vel superante, 25-70 mm. longo; limbus e basi rotundata vel leviter cordata ovato-lanceolatus, acuminatus, subtilissime serrulatus, margine calloso-ciliatus, supra intense viridis, pilis raris strigil- losis conspersus, subtus pallidus, ad nervos tantuni tenuiter pubescens, pagina glabrescens ; inflorescentia supra-axillaris petiolo brevior; pedunculus rufo-villosulus circiter 8-florus, pedicellis inaequalibus ; flores specierum praecedentium. Hab. — Su-tchuen oriental district de Tchen-kéou-tin. (R. P. Farges). Diffère de tous les autres Cleniatoclethra par ses pédoncules multi- flores; dans les espèces de ce genre, décrites jusqu'ici, les pédoncules sont uniflores ou subtriflores. Glematoclethra strig-illosa. Ramuli novelli, petioli nervique pilis rufis strigosis dense hir- telli, pube tomentella destituti ; petioli 15-30 mm. longi ; limbus firmiter chartaceus, supra ad nervos parce strigillosus, infra pallidus et praeter nervos glaber, ovatus vel ovato-lanceolatus basi rotundatus vel leviter subcordatus, obscure serrulatus, margine calloso-ciliatus, 4-6 cent, longus; pedunculi brèves, tomentelli, praeter supremos 2-3 floros uniflori ; flores glabri. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin. (R. P. Farges). Très voisin du C. scandens Maxim. [Cleihra scandens Franch.), il en diffère surtout par ses pédoncules grêles, presque tous uni- flores ; par ses feuilles glabrescentes en dessous et présentant sur les A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 2»I bords une série de petits muerons qui, dans le C. scandens, sont réduits à des callosités très courtes. Les 8 espèces de Clematoclethra décrites jusqu'ici ont toutes beau- coup d'affinités entre elles; dans l'état actuel de nos connaissances, elles peuvent cependant être provisoirement distinguées. Parvatia chinensis. Alte scandens, glaber; folia longe petiolata, trifoliolata foliolis sub anthesi membranaceis, demum subcoriaceis, latera- libus breviter, impari 5-plo longius, petîolulatis, omnibus acu- minatis, lateralibus oblique ovatis, impari e basi cuneata obo- vata ; flores masculi in racemos elongatos graciles pendentes laxe dispositi, breviter pedicellati, parvi, hexapetali; stamina 6, loculis antherarum non confluentibus ; flores fœminei racemosi., . baccae subsessiles, parvae (10-12 mm.), ovatae, polyspermse, caeruleae. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, ait. 1400 m. ; fl. juin (R. P. Farges, n" 792). Les fleurs mâles n'ont guère que 3 mm., et leur pédicelle 2 mm. à peine; les folioles sont longues de 5 à 6 cent, et leur pétiole atteint 12 à 20 cent. Le P. chinensis est bien différencié du P. Brunoniana par sesûeuvs deux fois plus petites et surtout par ses feuilles dont les folioles sont plus larges, membraneuses pendant la floraison, tardivement un peu rigides. Celles du P. Brunoniana sont très coriaces dès l'anthèse, lancéolées ou ovales, les latérales nullement inéquilatères ; les fruits sont aussi beaucoup plus gros. La disposition des fruits, sessiles en longues grappes pendantes, est très caractéristique. Epimedium Farg-esii. Folia ternatisecta, basilaria longe petiolata ; foliola mox coriacea, subtus glaucescentia, trinervia, inter nervos eleganter reticulato-venosa, e basi profunde cordata lanceolata, acumi- nata, argute serrato-spinulosa; folia caulina 2, opposita, inflo- rescentiae contigua, basilaribus conformia (rarius aliquo casu abortiva) ; inflorescentia paniculato-racemosa ; pedunculi flore longiores, mox arcuati, demum ad médium refracti, parte supe- riore glandulis nigris tenuissime stipitàtis hirtelli ; bracteae (sepala exteriora) ovatae, obtusissimae, violaceo tinctae, sepalis 4 multo majoribus, 15-18 mm. longis, anguste lanceolatis, acu- 282 JOURNAL DE BOTANIQUE minatis, moxreflexis; petala 4 violacea, limbo bilobato, calcare patente vel reflexo, sepalis plus duplo breviore, apice inflato capitellato; stamina in fasciculum erecta, longe exserta; stylus ovarîum juvénile aequans ; fructus maturos non vidi. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin. (R, P. Farges, n° 506 bis). Très intéressante espèce dont les feuilles rappellent beaucoup celles de 1'^. acuminatum Franch.; ses grands sépales acuminés, réfléchis, moitié plus longs au moins que les pétales, les étaraines dressées et faisant saillie en forme de long pinceau, distinguent l'^'. Fargesii de toutes les autres espèces du genre. Epimedium sutchuenense. Rhizoma repens gracillimum ; folia basilaria etiam juvenilia glaberrima, ternatisecta vel bis ternatisecta, longe petiolata; foliola mox coriacea, subtus eximie glauca, trinervia, inter nervos reticulata, e basi auguste cordata ovata, auriculis con- vergentibus (foliolorum lateralium inaequalibus), argute et subti- liter dentato spinulosa; folia caulina 2, opposita, serius evoluta; inflorescentia pauciflora ; pedicelli glandulis capitellatis tenuis- sime stipitalis hispidi, floribus subaequilongi ; bracteae 2, viola- ceo tinctae, ovatœ, concavae, obtusae ; sepala 4 lanceolata, acuta, I cent, circiter longa ; petala violacea, cuculli ore late aperto, calcare 6 mm. longo, sursuni leviter curvato, sepalis fere dimidio breviore, apice inflato capitellato. Hab. — Su-tchuen oriental, dans les bois de Héou-pin, près de Tchen-kéou-tin. ait. 1600 m.; fl. 28 avril (R. P. Farges, n° 1272). D'après une note du collecteur, les fleurs sont roses. UE. sutchue- nense, par ses feuilles, est surtout voisin de V E. Davidi\ mais les folio- les sont beaucoup plus coriaces, blanchâtres en dessous, à dents moins profondes; elles sont toujours glabres et les pédicelles ne présentent point le tomentum roux, lanugineux, qui s'observe sur ceux de l'^". Davidi. Les sépales de VE. sutchuetiense sont grands, presque de moi- tié plus longs que les éperons. Les fines glandes stipitées s'observent sur les pédicelles des deux espèces, \JE. sutckue97ej2se et VE. Fargesii, bien différenciés l'un de l'autre par la direction de leurs pétales et de leurs sépales, forment un petit groupe spécial, caractérisé par le développement des sépales une fois plus longs que les pétales ; ils établissent la transition entre VE. Davidi A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 283 et VE. acu9nïnalum^ à grand éperon plus long que les sépales, et 1'^. st- tiense et VE. piibescens^ dont les éperons, très courts d'ailleurs, sont longuement dépassés par les sépales. Gorydallis Souliei. Pedalis, ebasi vel secus caulem ramosus, caule inferne longe filiformi ; fibrae radicales...; folia subtus vix glauca, omnia breviter petiolata, ambitu ovato-triangularia bipinnatisecta, seg^mentis profunde incisis, lobis linearibus acutis ; racemus densus, floribus demum inferne dissitis ; bracteae pedicellis multo longiores, subbipinnatifidse ; flores violacei, apice intense pur- purei ; sepala albida inciso-fimbriata ; calcar angustum, subula- tum, vix acutum, limbo fere triplo longius (20-23 mm. longum), rectum vel parum incurvum ; lamina petalorum exteriorum sub- aequilonga, superiore late ovata, vix acuta, crista angusta postice haud longe producta; capsula (juvenilis) oblonga, pe- dicello erecto vel saepius deflexo. Hab. — Su-tchuen occidental, principauté de Kiala, près, de la passe de Tche-to-chan (R. P. Soulié, n° 28). La plante ressemble beaucoup au C. trachycarpa Maxim., mais elle est plus rameuse et moins glauque ; les fleurs sont plus étroites, l'éperon plus long relativement au limbe, la crête des pétales exté- rieurs est beaucoup plus étroite et très brièvement prolongée en arrière. Dans le C. trachycarpa cette crête a plus de i mm. de hauteur. Les bractées sont aussi plus divisées chez le C. Souliei et nullement flabel- liformes ; enfin la fleur est toute entière violacée. Gorydallis lopinensis. Fibrae radicales napiformes, sessiles; caulis longe aphyllus, apice tantura 2-3 foliatus, foliis trisectis, segmentis trifidis, lobis lanceolato-linearibus ; bracteae ovatae vel ovato - lanceolatae, integerrimae, pedicellis sublongiores; flores sulphurei; sepala minutissima, lacerata, alba; calcar leviter incurvum, parum atte- nuatum, limbum subaequans ; lamina petalorum exteriorum inae- quilonga, obtusissima, inferiore longiore, utraque alte cristata, crista postice longe producta. Hab. — Prov. d'Yunnan, sommet du Lopin-chan, au-dessus de Lankong, ait. 3500 m. (Delavay, n° 24.0^1). Diffère du C. Deîavayi Franch. par ses tiges nues presque jusqu'au sommet, par ses fleurs plus épaisses dont les pétales extérieurs ont 284 JOURNAL DE BOTANIQUE leur limbe plus obtus. Le C. lopinensis et le C, Delavayi sont l'un et l'autre très voisins du C. linarioides Maxim., que son auteur décrit comme pourvu d'un tubercule globuleux {Mel. biol. X. p. 44), puis de tubercules oblongs fascicules {Flor. tafigutica^ 42) et que, enfin, il figure {loc. cit. tab. X.) avec une sorte de rhizome épais, tronqué. Gorydallis Prattii. Fibrae radicales validae, apice incrassatse, napiformes; folia basilaria... ; caulina, versus caulis apicem orta, pinnatisecta, segmentis utroque latere 3, lanceolato-linearibus, acutis; brac- teae integrse, lineari-lanceolatae pedicellos subaequantes ; flores brèves (10-12 mm. longi) lutei, apice brunescentes ; calcar coni- cum, vix acutum, leviter ascendens, limbo brevius vel illum subaequans ; lamina petalorum exteriorum obtusa, alte cristata, crista postice longe producta. Hab. — Su-tchuen occidental, aux environs de Ta-tsien-lou (R. P. Soulié; Pratt, n^ 27.) . Voisin du C. linarioides, dont il a les feuilles, il s'en distingue sur- tout par ses fleurs presque moitié plus petites et dont l'éperon est arqué avec la pointe dirigée en haut. Gorydallis trisecta. Fibrae radicales incrassatae ad coUum fasciculatae ; folia glauca, firma, basilaria trisecta, segmentis petiolulatis, ad basin fere trifidis, lobis lanceolatis, acutis; folia caulina ssepius 2, alterna vel subopposita, basilaribus conformia, nunc palmati- secta vel segmentis tantum duobus ; bractese integerrimae, infe- riores amplae, omnes lanceolatse; pedicelli bracteas superiores sequantes; flores lutei apice fuscescentes, 2 cent, longi; sepala minima, membranacea, eroso-dentata ; calcar leviter recurvum, subcylindricum, parum acutum, limbum subaequans ; lamina petalorum exteriorum ovata subacuta, anguste cristata, crista postice vix ad médium petali producta; capsula linearis pedi- cello longior, deflexa vel horizontalis; semina nigra lucida tenuissime punctata. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin, ait. 2500 m. (Farges, n° 308.) Espèce bien caractérisée parmi les Capnites par la consistance un peu épaisse, la teinte glauque et la forme de ses feuilles deux fois tri- séquées, flabellées. A. Feanchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 28 0 Gorydallis cheirifolià. {Capiiites). Fibrae radicales inflatae, oblongae vel ovatae, ad collum fasciculatae ; folia membranacea, glauco viridia, basi- laria 1-2, parva, trisecta, segmentis suborbiculatis vel cuneato obovatis, incisis, lateralibus subsessilibus ; folia caulina plura, nunc e parte inferiori nunc e medio caulis orta, stricte sessilia, palmatisecta, segmentis trifidis, lobis oblongis obtusissimis ; bractese omnes lanceolatae integrae, vel inferiores trifidœ pedi- cellum superantes; flores violaceo-purpurascentes, 20-22 mm, longi; sepala...; calcar subcylindricum limbo paulo longius, obtiisum, leviter recurvum; lamina petalorum inferiorum acuta, anguste cristata, crista postice breviter producta; capsula (haud matura) fere ovata, stylo paulo longior, in pedicellum réfracta. Hab. — Yunnan, dans les bois à Fang-yang-tchang, au- dessus de Mo-so-yn, ait. 3000 m. (Delavay, n° 4384.) A cause de la terme de sa fleur et de ses pétales extérieurs à limbe aigu, le C. chein folia doit prendre place à côté du C. oxy- petala Franch. Il s'en distingue bien, ainsi que des autres espèces de C«/;/7y^ Saxifrag-a flabellifolia. Estonolosa ; tota pilis rufis crispatis hispida; caulis basi tantum foliatus, foliis longe petiolatis; limbus e basi late cu- neata vel subtruncata orbiculatus vel suborbiculatus vel late ovatus, ad tertiam parteni 9-lobatus, lobis inciso-dentatis, supra pilis brevibus strigosis asperulus, subtus glaucus, ad nervos pilis rufis conspersus; inflorescentias rami paniculati, graciles, parce hispidi, bracteis basi pectinatis stipati, apice glandulosi ; sepala viridia, ovato-lanceolata, reflexa ; petala albida (vel rosea), parce punctata, lineari-lanceolata, inaequalia, uno triple longiore; capsula semibifîda, lobis ovatis paulo divergentibus. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-keou-tin (R. P. Farges); M' Wushan (Henry, n° 7136; Kew distrib.). C'est une espèce très voisine du .S*, cortusoides Sieb. et Zucc, et qui n'en diffère guère que par ses feuilles dont le limbe est plus ou moins cunéiforme ou tronqué à la base, ordinairement un peu plus long que large, et non profondément en cœur, réniforme ou exactement orbiculaire. Saxifrag"a sang-uinea. [Aizoom'a). Annua?; tota, praeter folia basilaria, crebre glandulosa ; caulis 8-15 cent., crebre foliatus, e medio panicu- lato-ramosa ; folia basilaria congesta, imbricata, parva (5 mm.), spatulata, parte dilatata argute dentata, dentibus cartilagineis, siccitate corrugata apice uniporosa; folia caulina sparsa, ses- silia, lineari-oblonga, i cent, longa, crassiuscula, margine glan- dulis stipitatis crebre ciliata; rami floriferi paucifoliati, plus minus patentes ; pedunculi floribus aequilongi vel illis longiores, 296 JOURNAL DE BOTANIQUE apice arcuati ; sepala parva, viridia, ovato-lanceolata, reflexa, margine crebre glandulosa ; petala breviter unguiculata, oblongo- Hnearia, acuta, superne intense sanguinea, nunc inferne rosea vel albida, punctis purpureis conspersa, haud raro tota conco- loria, fusco-rubra, 5 mm. longa; stamina petalis paulo breviora, antheris orbicularibus, nigris ; ovarium brevissime inferum, ovatum, lobis leviter divergentibus. Hab. — Su-tchuen occidental, à la passe de Tché-to-chan, près |de Tongolo (R. P. Soulié, n" 109); Ta-tsien-lou (Pratt, n°6o5). La forme des feuilles basilaires, qui forment une rosette serrée, comme celles des Sempervivum, la coloration des fleurs d'un rouge intense, caractérisent très bien cette espèce. Ainsliasa sutchuenensis. Rhizoma ad collum rufo-lanuginosum, rosulam sterilem simul que caulem floriferum edens; folia rosulae 2 vel 3, glabra, longe petiolata; limbus exacte lanceolatus, inferne attenuatus, secus petiolum breviter decurrens, superne acuminatus, circumcirca (basi excepta) remote calloso-denticulata ; caulis floriferus glaber, folia rosularum vix vel non sequans, paucifoliatus, foliis parvis ; rami inflorescentiae graciles in paniculam elongatam dispositi, plus minus patentes; capitula pedicellata, triflora ; involucri squamae subquadriseriatae, purpurascentes, exteriores ovatae, interiores lanceolato-lineares ; achaenia hispida, pilis erectis, pappo rufescente. Hab. — Su-tchuen oriental, à Ki-mi-sé, près de Ta-tsien- lou (R. P. Farges, n° 1034). Les feuilles des rosettes atteignent 20 à 25 cent., le limbe étant seulement un peu plus long que le pétiole; les feuilles des tiges sont au moins moitié plus petites. IJA. sutchuenetisis diffère de VA. gla- bra Hemsl. par son mode de végétation, les tiges florifères naissant à côté des feuilles en rosettes et demeurant plus courtes qu'elles; par ses akènes velus et non glabres. UA. lancifolia a la végétation de VA. sutchuetiensis^ mais ses tiges florifères dépassent les feuilles des rosettes, qui sont très laineuses dans leur jeunesse; les akènes sont glabres. t> Ainsliœa rubrifolia. Caulis elatus, gracilis, paucifoliatus, pube rufa appressa A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 297 vestitus ; folia basilaria longe petiolata (10-20 cent.), petiolo pilis longis rufis dense hispido ; limbus cordato-lanceolatus, breviter acutus, 6-8 cent, longus, supra glabrescens, venis anas- tomosantibus albo-marmoratus, subtus sanguineus, praesertim ad nervos pilis rufis hispidus, margine integer ; folia caulina mi- nima (vix 2 cent, longa) ; inflorescentia anguste vel tantum superne late paniculata ; capitula subquadriflora, pedicellata; squamai subquinqueseriatae virescentes, omnes acutissimae, in- terioribus lanceolatis ; achaenia setulis erectis conspersa, pappo sordido. Hab. — Su-tchuen oriental, district de Tchen-keou-tin (Farges, n° 1034 bis). C'est une espèce très nettement caractérisée par ses pétioles couverts d'une longue laine rousse, par la forme et la coloration de ses feuilles, qui sont d'un rouge sang en dessous. Ainsliaea gracilis. Gracilis, pilis rufescentibus raris conspersa; folia infra mé- dium caulis coacta, subverticillata, longe et graciliter petiolata; limbus parvus (20-30 mm.), petiolo aequilongus, e basi leviter cordata ovatus vel ovato-lanceolatus, subtiliter margine cal- loso-dentatus, supra glaber, atro-viridis, subtus pallidus vel purpuratus, pilis conspersus; capitula laxe racemosa solitaria, sessilia, unilateralia, squamis subseptemseriatis, interioribus longe lineari-lanceolatis, pappum subaequantibus ; achœnia gla- bra, pappo rufo. Hab. — Su-tchuen oriental, autour de Tchen-kéou-tin (R. P. Farges). Voisin de VA. apiculata Schult. Bip., dont il a la végétation, mais bien différent par la forme des feuilles. Ainsliaea grossedentata. Speciei prœcedenti valde affinis ; foliis latioribus, grosse dentatis vel sinuatis, utraque facie viridibus, basi rotundatis vel truncatis nuncbrevissime attenuatis, squamis interioribus ovato- lanceolatis, nec lineari-lanceolatis distincta. Hab. — Su-tchuen oriental, aux environs de Tchen-keou, ait. 2000 m. (R. P. Farges, n° 333). {^A suivre^ 298 JOURNAL DR BOTANIQUE UNE ŒUVRE PEU CONNUE D'HIPPOLYTE RODIN [Suite.) Par MM. E.-G. CAMUS et JEANPERT. Araliacées (i esp.). — Hedera (i esp.). Cornées (2 esp.). — Cornus (2 esp.). LoRANTHACÉES (i esp.). — Viscum (i esp.). Caprifoliacées (6 esp.). — Lonicera (i esp.). — Viburnum (2 esp.). — Sambucus (3 esp.). 5". racenwsa probablement planté. — Adoxa (i esp.). RuBiAcÉEs (16 esp., 2 hybr.). — Asperula (4 esp.). — Rubia (i esp. natural.). — Galium (11 esp., 2 hybr.) : G. Criiciata; G. ve- rum'L.] ciiQ une MSiXièic g labrum R. sans indiquer de localité ; rap- portée titre de variétés : X G- decolorans Gren. et Godr., récolté à Bongenoult, Bailleul-sur-Thérain, Y^G. approximatiim Questier (i) non Gren. et Godr. = X G^- ambiguum Gren. et Godr. in Herb. du Muséum; G. uligïnosuml^.\ Galium palustre L., comprenant G. de- bileDesw.^ G. elot7gatum Presl. et une variété léeve ; G. erectum Huds. ; G. elatum Thuill. et une variété [3 conglo/neratum; G. sylvestre Poil, et 3 variétés, Icsve, Bocco?iï ei supinum; G. saxatile \-..\G. atiglicum Huds. et var. divaricatum Coss. et Germ. ; G. Aparine L. et var. Vaillantii ç± spiirium; G. tricorne With. Valérianées (9 esp.). — Centranthus (i esp. natural.). — Vale- riana (2 esp.) ; la variété palus tris du V. officinalis paraît être le V. excelsaPoh. — Valerianella (6 esp.). Dipsacées (6 esp.). — Dipsacus (3 esp.). — Scabiosa (3 esp.). Synanthérées (132 esp., 4 hybrides). — Echinops (i esp. natu- ral.). — Onopordon (i esp.). — Cynara (i esp. cuit). — Silybum (i esp.).— Carduus (4 esp. et i hybr.). — Cirsium (8 esp., 2 hybr.). X C. hybridum Koch {C. palustri-oleraceum)\ Rodin cite comme localités nouvelles : Sacy-le-Grand, Chaumont, Thury-en- Valois, Neuf- moulin, FavroUes (i). X C. rigens Walr. [C. acauli-oleraceum). — Serratula (i esp.). — Centaurea (11 esp.). C. Jacea L.; C. praten- sis ïhuill.; C. decipiens Thuill.; C. serotina Boreau ; Rodin croit que le C. iiigresce/isWûà. est une hybride {C. Jacea X C. iîigra)\ C. microptilon Godr. (R., La Houssaye et Jouy-sous-Thelle) ; C. Cyanus L.; C. Scabiosa L.; C. CalcitrapaL,.\ C. myacantha DC. (localités nouvelles : Notre-Dame du Thil, au petit séminaire; rive gauche de l'Aisne près de la rampe du pont de Choisy-au-Bac) ; C. solsticialis L. naturalisé. — Kentrophyllum (i esp.). — Cnicus (i esp. cuit.). — Carthamus (i esp. cuit.). — Carlina (i esp.). — Lappa (3 esp.). I. In Exsiccata Billot, n° 2476, cimetière de Cuvergnon, 8 juin 1858. E.-G. Camus et Jeanpert. — Une œuvre peu connue d'Hippolyte Rodin. 299 D'après sa description, Rodin a confondu le L. piibens Boreau avec le L. fomentosa. Cette confusion avait déjà été faite par Graves. C'est le L,. pubejis qui existe dans le département de l'Oise. - Eupatorium (i esp,). — Tussilage (i esp.). — Petasites (i esp.). ~ Linosyris (i esp,). — Solidago(i esp.), — Erigeron(2 esp.). — Arnica (i esp.), probablement adventice; localité disparue. — Doronicum (i esp.). — Cineraria (2 esp.). — Senecio (9 esp.). — Pulicaria (i esp.). — Inula (4 esp,). Localités nouvelles d'/. Helenium : Essuiles (Caron) ; entre Pontoise et Caisnes (De la Fons), — Filage (4 esp.), — Logfia (i esp.). L. gallica ^ neglecta Soy.-Will., considéré par Rodin comme hybride (L. gallico-uliginosa) . Allonne, Beauvais, Méru, Senlis. — Gnaphalium (2 esp,). — Gamochaeta (i esp.) : G. sylvatica Wild, et var. [3 laxa à fleurs solitaires pédonculées et axillaires. — Antennaria (i esp.). — Artemisia (3 esp. dont i cuit, et subspont.). — Tanace- tum (i esp.). — Leucanthemum (3 esp. dont i natural.). — Chry- santhemum (i esp.). — Matricaria (2 esp.). — Ormenis (2 esp.); O. mixta DC, localités nouvelles : Goincourt, l'Italienne près de Beauvais. — Anthémis (2 esp.). — Achillea (2 esp.) ; A. Mille folium d. lanata à Lamécourt. — Bellis (i esp.). — Bidens (2 esp.). — Helianthus (i esp. cuit.).— Calendula (i esp.).- Sonchus (4 esp.). — Lactuca (4 esp.). — Chondrilla (i esp.). — Barkhausia (3 esp.). — Crépis (4 esp.); localités nouvelles de C. tectomm : Pierrefonds, Senlis. — Phaenopus (i esp.). — Taraxacum (i esp. et 5 variétés). Considère le T. palustre comme variété du T. De?is-Leoms ; une loca- lité nouvelle : Sacy-le-Grand. — Helminthia (i esp.). — Picris (i esp.). — Hieracium (9 esp., i hybr.). H. trideiitatum Pries (loca- lités nouvelles : Bois-Brulet près de Beauvais, Thury-en- Valois, Jouy- la-Grange); H. boréale Pries (localités nouvelles : Beauvais, Méru, Thury-en-Valois, Noyon, forêts du Parc et de Hez); var. b. dumosum Gren. et Godr. et var. Friesii Schultz ; H. sabaicduui Coss. et Germ. non L. (Beauvais, Méru, Noyon, Thury-en-Valois, foret de Hez, Pouilly); H. vulgatum Pries; H. sylvaiicum Lamk. non L.; H. Pelle- ieriafium Mérat (Le Becquet, le Pont-qui-penche) ; X H- Schultesii Sch. {H. Pilosello-Auricula)^ a été retrouvé récemment par AL Jean- pert à Saint- Paul près de Beauvais. — Hypochœris (3 esp.). — Tra- gopogon (2 esp. spont., i cuit.). Ne signale pas le T. orientale, qui existe assez abondamment dans le département. — Scorzonera ( i esp.) . — Podospermum (i esp,). — Leontodon (3 esp.). — Thrincia (i esp.). — Cichorium (i esp.). — Lapsana (i esp.). — Arnoseris (i esp.). Ambrosiacées (2 esp.). — Xanthium (2 esp., probablement natu- ralisées). 300 JOURNAL DE BOTANIQUE Campanulacées (13 esp.). — Jasione (i esp.). — Phyteuma (2 esp.). — Campanula (6 esp.). — Specularia (2 esp.). — Vacci- nium (2 esp.); V. Myriillus p bacca alha (^■ax. leucocarpum Fliche) R. au milieu du type. Ekicacées (5 esp.), — Pyrola (2 esp.). — Erica (2 esp.) ; E. Te- tralix var. a9ia?iclra, à Savignies. — Calluna (i esp., 6 var.). MoNOTROPÉES (i esp.). — Monotropa (i esp.). Lentibulariées (5 esp.). — Utricularia (3 esp.). U. iiitermedia. On trouve dans Cosson et Germain, éd. 2, p. 376 « abondant dans les marais de Ronville! et de Buthiers! près de Malesherbes ». Rodin, de son côté, met « abojidané dans les marais de Rouville; Pontoise ». Il est à remarquer qu'il ne dit pas qui a trouvé cette rare espèce dans ces deux localités; il n'a pas mis le ! indiquant qu'il l'a récoltée lui-même. Il est à remarquer aussi qu'une partie du texte est exactement sem- blable à celui de Cosson et Germain. Est-ce un lapsus? Est-ce bien une localité nouvelle.-' — Pinguicula (2 esp.). P. lusitatiica. Il y a lieu de regretter pour cette espèce l'indication trop générale « T R. Prairies tourbeuses de la vallée de Bray, près Saint-Germer » . Rodin ne dit pas qui a récolté la plante et n'indique pas qu'il l'ait recueillie. Ces indications demandent confirmation et notre confrère aurait proba- blement donné des détails plus complets si la publication avait eu lieu à une époque moins tourmentée (1870). Primulacées (ii esp., 1 hybr.). — Lysimachia (3 esp.). — Ana- gallis (3 esp.). — Centunculus (i esp.); localités nouvelles du C. minimus : Thiers ; Bargny ; Boullare; Saint-Ouen ; Le Plessis-sur- Autheuil. — Primula (3 esp., i hybr.). X -P- variabilis Goupil (P. acaulis X ofjîcinalis) : forêts de Halatte et de Chantilly. — Sa- molus (i esp.). OlÉ[nées (4 esp.). — Ligustrum (i esp.). — Jasminum (i esp. cuit.). — Lilac (i esp. cuit, et natural.). — Fraxinus (i esp.). Apocynées (4 esp.). — Vinca (2 esp. dont i cuit.). — Vincetoxi- cum (i esp.). — Asclepias (i esp. natural.). Gentianées (9 esp.). — Menyanthes (i esp.). — Villarsia (i esp.) ; localités nouvelles de V. nymphoides : Montreuil-sur-Thérain, étang de Saint-Germer. — Chlora (i esp.). — Gentiana (4 esp.). G. amarella L., espèce nouvelle pour les environs de Paris : Trois- sereux ; Talmontiers ; Hautépine ; bois du Vivray, de Bertichères, de Saint-Brice, près de Chaumont ; forêt du Parc ; Bongenoult ; Formerie ; Cuigny ; Fontaine-Saint-Lucien ; Valescourt ; Compiègne ; Pouilly ; bois de Fabry. — G. germa7iica var. quadrilobata ; cette variété, qui peut être confondue avec le G. amarella, en diffère par l'égalité des lobes du calice ; elle a été trouvée aux localités suivantes : Le Plessis- E.-G. Camus et Jeanpert. — Une œuvre peu connue d'Hippoly te Rodin. 301 sur-Saint-Just ; Fontaine-Saint-Lucien; Froissy; Blancfossé ; Cuigny ; foret du Parc; Bongenoult; Fouquerolles; Trie-le-Château ; Herchies; Mortefontaine. — C . Cruciata L. ; localités nouvelles : Bois d 'En- Haut ; Achy ; forêt de Malmifait ; bois de Bertichères et du Vieux- Quesnel, canton de Chaumont ; Balagny-sur-Thérain ; Carlepont; La Haute- Ville près de Noailles ; Fosseuse ; Mont-Chavert ; bois de Crè- vecœur, de Choqueuse, de Muidorge; Talmontiers ; Mortefontaine. — Erythraea (2 esp.). — Cicendia (2 esp.) ; C. pusilla Griseb., La- Chapelle aux-Pots (1S61). PoLÉMONiACÉES (2 geur. cuit.). Convolvulacées (7 esp.). — Convolvulus (2 esp.). — Cuscuta (5 esp.). C. suaveoleiis Ser. , localité nouvelle : Fulaisne. BoRRAGLNÉEs (21 esp.). — Borrago (i esp.). — Anchusa (i esp.). A. ïtalica, localités nouvelles : Apremont, Montagny [Nous avons trouvé cette plante rare dans l'Oise, à Boran, près du cimetière (G. Ca- mus)]. — Lycopsis (i esp.). — Symphytum (i esp.). — Myosotis (6 esp.); M. versicolor ^ Balbisiaiia (M. Balbisiana ]ov(\.)^ Sénéfon- taine, Noyon. — Lithospermum (3 esp.). — Pulmonaria (i esp.). — Echium (i esp.) — Echinospermum (i esp.). — Cynoglossum (2 esp.). — Omphalodes (i esp. adventice). — Asperugo (i esp.); A. procumbens, localités nouvelles : Beau vais, Ermenonville [herb. Rousseau]. — Heliotropium (i esp.). Solanacées (8 esp.). — Physalis (i esp.). ■ — Solanum (3 esp.), 5". iiigrum var. mmiatum^ à Brétel, Mathois ; var. ochroleuciim^ forêt de Hez, Beauvais, Chaumont, Crépy, Compiègne, Betz ; var. humile^ Beauvais, Compiègne, Crépy. — Atropa (i esp.). — Lycium (i esp. natural.). — Hyoscyamus (i esp.). — Datura (i esp.). Verbascées (8 esp., 3 hybr.). — Verbascum (8 esp., 3 hybr.). X V- spurimn Koch (V. Thapso-Lychnitis) : bois du Tillet, canton de Crépy [Questier]. — X ^- ramigerum Lamk. (V. thapsiformi- Lychnitis) : Bourneville [Questier]. — X ï'^- mixtiim Lois. (V. nigro- LychnUis) : Noyon. — Le V. montanum Sch. (V. Thapso-Jîoccosuin Gren. et Godr.) est signalé par Rodin, à titre d'espèce, à Nampcel, Cutz, au carrefour des Princesses dans la forêt de Compiègne. ScROPHULARL\cÉES (50 csp.). — Digitalis (2 esp.). D. lutea var. hirsuta : Herchies; Lamécourt. — Gratiola (i esp.). — Scrophularia (4 esp.). Le .5. Balbisii Horn., signalé par Graves, est rattaché au 6*. aqiiatica à titre de va.aété. — Limosella (i esp.). Localités nouvel- les de L. aqitatica : Le Becquet ; ferme de Quesneger, canton du Cou- dray ; sablonnière de Condé. — Antirrhinum (2 esp.). — Linaria (9 esp.). Localités nouvelles de L. arvensis : Moy villiers ; Senlis; Er- menonville; Trie-le-Château, près du bois du Parc ; L. Pelisseriana 302 JOURNAI. DE BOTANIQUE DC. : Saint-Germer-en-Bray. — Rhinanthus (3 esp.). — Pedicularis (2 esp.). — Melampyrum (3 esp.). — Odontites (3 esp.). — Euphrasia (2 esp.). — Veronica (18 esp.). V. prcBcox ^ ocymifoUa Thuill. : Méru ; Grandvilliers. Orobanxhées (14 esp.). — Phelipaea (2 esp.). Localités nouvelles Aq. Ph. cœrulea C. A. Mey. : Beauvais ; Clermont; Passel ; Mondes- court ; Chavi'es ; forêt de Laigue ; bois de Vaux, canton de Chaumont. Ph. ramosa C. A. Mey. : Trémonvilliers ; La Neuville-en-Hez ; Sen- lis; Sénéfontaine;Mareuil-sur-Ourcq; Nointel. — Orobanche(ii esp.). O. cruenta Bert. , à Compiègne. O. Hederse Vauch. , à Balagny-sur-Thé- rain. O. elatior Sutt. : Fleurines ; Liancourt; Noyon. L'(9. rubens Wallr. est signalé « T. R. », sans indication de localité, sur Medicago saliva et M. falcata. — Lathrsea (i esp.). Labiées (55 esp.). — Mentha (8 esp.). — Lycopus (i esp.). — Ajuga (3 esp.). Rodin rattache VA. pyramidalis L. à VA. genevensis comme var. lojigibracteata : Parnes ; Halincourt ; forêt de Chantilly ; Noyon. — Teucrium (5 esp.). T. ScordùwiL,. : Auxmarais; Villem- bray ; Bresles ; Sacy-le-Grand ; Valécourt ; Parnes. — Salvia (3 esp.). Le ^. Verbeiiaca L. est probablement naturalisé à Cuts et à Hénon- ville. — Lamium (5 esp.). L. incisum Willd. à Beauvais même. — Leonurus (i esp.). — Galeopsis (2 esp. et des variétés dont il serait difficile d'établir la synonymie). En note, G. diihia Leers., récolté en 1855 à Saint-Paul. — Stachys (6 esp., i hybr.). 5. palustris L. ^ hirsuta (tige très velue, petite, 2-3 décim. ; feuilles d'un vert jaunâtre très pâle ; épis fort courts, composés de 2 à 3 verticilles tout au plus) : lieux secs et montagneux. X "S", ambigua Sm. (S. palustri-sylvatica Scheide), localités nouvelles: Chaumont; Trie-le-Château. — Beto- nica (i esp.). — Ballota (i esp.). — Marrubium (i esp.). — Melit- tis(i esp.). — Scutellaria (2 esp.). — Prunella (3 esp.). Graves admet 4 espèces : P. grandiflora Jacq., P. vulgaris L., P. alba Pall., P. pimmtijîda Pers. Rodin admet P. vulgaris, P. alba, P. grandi- flora.^ chacune de ces espèces avec une variété pinnatijida ; le P. piii- nalifida Pers. devient alors le P. vulgaris YdiX. pi?inafijîda. — Nepeta (i esp,). — Glechoma (i esp.). G. hederacea\ax. minor ; ^2^. villosa Koch ; vzx.foliis variegatis au pont de Berne, sur la route de Com- piègne à Soissons. — Hyssopus (i esp. natural.). — Origanum (i esp., 2 var.). O. vulgare ^ pallescejis, c. ihymiJloru77i Reich. — Thymus (2 esp.). Th. Serpyllum a. albus ; b. lanuginosus Link; c. nervosus; d. }?torbosus Spenn. [monstruosité causée par la piqûre d'un insecte]; e. citriodorus ; f. angustifolius. — Calamintha (5 esp.). C. Acinos var. b. canesceiis ; var. c. album; var. d. Ihymi/lortim. — Melissa (i esp. natural.). E.-G. Camus et Jeanpert. — Une œuvre peu connue d'Hippolyte Rodin. 303 Verbénacées (i esp.). — Verbena (i esp.). Plantaginées (6 esp.). — Plantago (5 esp,). — Littorella (i es- pèce) . Plombaginées (i esp.). — Armeria (i esp.); A. plantaginea var. longibracieata Boiss. : Nointel; Warluis; Allone; le Mélinet, près de Méru. Globulariées (i esp.). — Globularia (i esp.). Phytolaccées (r esp.). — Phytolacca (i esp.). Amarantacées (5 esp.). — Amarantus (2 esp.). — Euxolus (2 esp., dont i adventice). — Polycnemum (i esp.). Réunit le P. majus (assez rare) au P. arvense L. à titre de variété. Salsolacées (16 esp.). — Chenopodium (7 esp.). — Blitum (3 esp., dont i natural.). — Atriplex (3 esp., dont i natural.). — Beta (i esp., 2 var. cultiv.). — Spinacia (2 esp. cultiv.). PoLYGONÉES (27 esp.). — Polygonum (12 esp.). P. Bisiorta L., localités nouvelles : Beauvais, le long du canal; Basset; Angincourt; Genvry ; Pouilly. — Rumex (15 esp.).i?. obtusifolius 6 acutus DC. : Beauvais ; Auneuil; Clerraont; Senlis; Marissel. R. maximus Schreb. : La Nouette, à Courteuil. R. nemorosus Schrad. : Jardin des Pauvres, à Beauvais; Marissel; Montagny; forêt de Compiègne. R. scittatus L. : Augy; Saint-Jacques. Daphnoïdées (3 esp.). — Passerina (i esp.). — Daphne (2 esp.). Santalacées (2 esp.). — Thesium (2 esp.). — Th. humifusum a humifusum et 6 divaricatum. Th. linophyllum L. (à feuilles triner- viées) : Larris de Ponchon; Saint- Waast ; Bongenoult; Agnetz ; Bail- leval ; bois de Froidraont ; Liancourt; Noyon; bois de Longvillers; lisière du bois d'Aumont ; sommet du Long-Mont de Saint-Waast à Roberval; Thury-en- Valois ; Mareuil; Macquelines; Levigen; Vau- moise; Bulles; Chaumont; bois de la Brosse; friches du Vivray. Eléagnées (2 genr. cultiv.). Aristolochiées (2 esp.). — Aristolochia (i esp.). — Asarum (i esp.). Sanguisorbées (4 esp.). — Alchimilla (2 esp.). — Poterium (i esp.). — Sanguisorba (i esp.). >S. officinalis L. : marais tourbeux de Bresles vers Rue-Saint-Pierre. Euphorbiacées (16 esp.). — Euphorbia (13 esp.). E. Esula L. : Verberie; Nointel; Saint-Maur. — Mercurialis (2 esp.). — Buxus (i esp.). Ulmacées (2 esp.). — Ulmus (2 esp.). Urticées (4 esp). — Urtica (2 esp.). — Parietaria (2 esp.). Cannabinées (2 esp.). — Cannabis (i esp. cuit.). — Humulus I esp.). 304 JOURNAL DE BOTANIQUE JuGLANDÉEs (i csp.). — Juglans (i esp.). CupuLiFÈREs (7 esp.), — Fagus (i esp.). — Castanea (i esp.). — Quercus (3 esp,). Q. pubescens Willd. : montagne de Liancourt. Carpinus (i esp,). — Corylus (i esp.), Salicacées Kirschleger (18 esp. ou hybr.), — Salix (13 esp. ou hybr.). S.fragilis L. : marais des Canadas; vallée du Thérain ; Ther- donne; Bailleul-sur-Thérain; Mouy. X ^- Smithiana^ï\\(\.\ Rodin en fait le synonyme de X -S", ^'erùigeana; il confond probablement les produits du 6", cinerea avec le 5", viminalis et ceux du ^S. caprea hybride par le .S. viminalis ; les localités sont donc à revoir. X -S", rii- bra : bords de l'Oise depuis Le Meux jusqu'à Boran ; Pont-Sainte- Maxence; Creil. Var. olivacea : vallée du Thérain. X ^- imciulata Ehrh, (nouveau pour le département) : bords de l'Oise près de Creil. — Populus (5 esp.). BÉTULAcÉEs (2 esp,). — Betula (i esp,), — Alnus (i esp,), Myricées (i esp.). — Myrica (i esp.). Conifères (5 esp ). — Pinus (2 esp., dont i plantée). — Picea (i esp, plantée). — Abies (i esp, plantée). — Larix (i esp. plantée). Cupressinées (2 esp.). — Juniperus (i esp.), — Taxus (i esp. plantée). (A suivre.) CHRONIQJJE. La Société royale de Botanique de Belgique a constitué parmi ses membres une Commission de pathologie végétale, qui a son sièg"e au Jardin botanique de Bruxelles, et dont le but est de fournir aux cultivateurs, hor- ticulteurs et sylviculteurs belges les renseignements que la science possède pour combattre les différentes maladies qui attaquent les végétaux. La Société botanique d'Amérique a complété son organisation à Brooklyn. Ont été élus : président, M. William Trelease; vice-président, M, Nathaniel L. Britton; secrétaire, M. Charles Reid Barnes; trésorier, M.John Donnell Smith; membres du conseil, MM. Charles Sprague Sar- gent et Edward Lee Greene, Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Merscli, imp., 4'"% Av. de Châlillon, 8" ANNEE. N" i8. i6 SEPTEMBRE 1894. JOURNAL DE BOTANI Directeur : M. Louis MOROT. GOLENKINIA, GENRE NOUVEAU DE P ROTO C O CCOI DÉE S Par M. R. CHODAT. Professeur à l'Université de Genève. (PI. III). L'algue en question s'est développée rapidement et d'une manière subite dans un petit étang- à canards du parc de l'Ariana à Genève; l'eau en était toute verte. Il suffisait d'en sortir quelques litres pour obtenir au bout de peu jours, un dépôt assez considérable. C'est donc en somme une espèce à&JIeîir d'eati. On trouvait bien aussi quelques autres algues mélangées (ScenedesniîLS falcattis nob., Pedïastrzmi Ehrenbergïi, Polye- driîiin sp.). Cette fleur d'eau {Golenkiiiia l'adiata nob.) était constituée par des cellules arrondies, isolées, d'un diamètre variant de 10 JJ. à 13 - 15 p- et à membrane ordinairement mince. Un gros pyrénoide se remarquait facilement lorsque l'huile ne masquait pas le contenu. De cette membrane partaient dans tous les sens des prolongements filiformes, égaux sur tout leur parcours et dépassant de beaucoup, en longueur, le diamètre de la cellule. L'algue présente alors une apparence frappante d'Héliozoaire (fig. 1-4). Le diamètre des prolongements est celui d'un cil ordinaire de zoospore. Ils sont parfaitement droits et de longueur assez égale. La plupart des individus renfermaient à ce moment un assez grand nombre de globules huileux (fig. 3 et 4). Beaucoup, les plus gros, ont la membrane rela- tivement épaisse; les prolongements n'en persistent pas moins. On aurait pu prendre ces rayons pour des filets protoplasmiques, mais l'examen ultérieur ne confirmait pas cette manière de voir. En effet ils ne se contractent pas par les réactifs, ils persistent sur la membrane lorsque le contenu l'a déjà abandonnée. Ils 3o6 JOURNAL DE BOTANIQUE se colorent, mais faiblement, avec le bleu de méthylène. Dans un assez grand nombre la membrane était constituée (fig-. 28) : 1° par une enveloppe gélosique assez mince et traversée par les prolongements rayonnes; 2" par une zone externe de la membrane propre, zone non cellulosique, et d'épaisseur variable, et 3° enfin par une lamelle interne cellulosique (congo- ammoniacal et Zn Cl^ -j- }•)• J'ai étudié le développement de ce type singulier. La mem- brane peut se gélifier, les prolongements disparaître (fig. 5) et l'algue s'entoure alors d'une auréole gélosique à la façon d'un Gléocystis. A cet état, ou très souvent aussi quelque peu avant, l'algue subit, après la division du pyrénoïde en deux, une bipartition qui ordinairement ne continue pas. Les deux proto- plastes arrondis sont alors entourés par des emboîtements gélifiés propres et généraux (fig. 5 et 7). Par une seconde bipar- tion naissent des états gélifiés plus considérables (fig. 6 et 8) ; je ne les ai cependant jusqu'à présent pas vus acquérir un grand développement. Cet état gléocystis est important, car il donne naissance à des zoospores de grandeur variable mais de struc- ture semblable. En effet, chacun des protoplastes est capable d'émigrer en quittant son enveloppe gélifiée. J'ai pu suivre tout ce développement et la mise en liberté des zoospores (6 et 9 p.). Elles sont pyriformes (fig. 10), variant du simple au triple, un peu plus longues que larges, à chromatophore pariétal avec une échancrure peu profonde vers l'avant. Un gros pyrénoïde en occupe le milieu. Le point rouge est latéral. Les cils, mt nombre de 4, sont à peu près deux fois plus longs que le corps. Ils se meuvent avec agilité et reproduisent la forme rayonnée initiale. Outre ce mode de propagation, il en est un second qui est fort intéressant. Dans le type précédent, lorsque la Golenkinïa primitive passe à l'état gléocystis, les granules huileux disparaissent pro- gressivement. Ceci n'arrive pas lorsqu'elle s'apprête à produire des spores. L'algue encore munie de ses minces rayons s'allonge d'un côté en devenant légèrement pyriforme (fig. 16). La membrane qui s'était ramollie de ce côté se dissout et l'on peut voir le contenu pousser devant lui une vésicule qui est encore visible dans la fig. 17. A ce moment la R. Chodat. — Golenkinia. 307 subdivision du contenu se fait rapidement par bipartition succes- sive, mais comme les protoplastes vont grandissant, ils se moulent exactement sur leur enveloppe et paraissent souvent indistincts [fig. 17 et 18). Il y a subitement gonflement de la substance qui produit la vésicule, rupture de la membrane qui terminait le bec court et par là expulsion instantanée des élé- ments protoplasmiques qui, tout d'abord un peu amiboïdes, vont s'arrondir devant l'orifice (fîg. 18 et 25). Ces spores contiennent à ce moment les mêmes substances de réserve que l'individu initial. Devant le bec du sporange, ils manifestent pendant un moment un faible mouvement, mais on ne peut leur distinguer de cils et ils ne vont pas errer au loin. Avant même que l'on aperçoive autour d'eux une membrane distincte, se forment les prolong-ements nombreux qui sont si remarquables (lig. 25). J'ai assisté plusieurs fois à ce développement qui prend un quart d'heure à une demi-heure. Les figures 16 à 25 en montrent les diverses phases. La membrane évidée reste couverte de ses prolongements et montre son bec court largement ouvert (fig-. 29 et 30). Les individus filles peu après leur sortie sont presqu'aussi gros que la cellule mère. D'après le mode de mise en liberté des spores et à cause de leur motilité relative, je suppose qu'il peut arriver que les produits expulsés se com- portent en zoospores. Je ne les ai cependant jamais vus se former ainsi. Un troisième mode de reproduction est celui représenté par la figure 26. On voit que la membrane couverte de rayons s'est rompue d'un côté et que son contenu sort, déjà muni d'une membrane, mais lisse et souvent plus ou moins épaisse. Ces états nus persistent longtemps. Ces individus rajeunis se sont souvent aussi comportés en sporanges. En effet dans leur inté- rieur le protoplasma, divisé en 4, puis en 2, s'est arrondi (fig. 12 et 13), des zoospores 4-ciliées sont sorties par rupture de la mem- brane mince et semigélifiée (fîg. 14). C'est un mode intermé- diaire entre la production d'autospores et l'état palmelloïde cité plus haut. Comme précédemment, les zoospores varient beau- coup de grandeur. Enfin, ils peuvent former des individus nouveaux dans les membranes des anciens par bipartition successive et formation de membranes autour des nouveaux individus (fig. 11 et 27). 3o8 JOURNAL DE BOTANIQUE J'ai dédié ce genre à M. le D'' Goîenkin, de Moscou, qui m'a rendu attentif à cette fleur d'eau. Ce nouveau genre est évidemment une Protococcacée. On pourrait au besoin le rapprocher de Troshïscïa ; ce qu'on sait de ce dernier est néanmoins si incomplet qu'il serait actuelle- ment prématuré de conclure à une affinité étroite. Il est à remarquer que l'état mobile se trouve reporté principalement vers la phase palmelloïde, ce qui se retrouve aussi dans les Eremosphaera que j'ai étudiés tout dernièrement. M. Franzé a publié une espèce voisine, sans en donner le mode de développement. Il la rapporte au genre Phythelïos Frenzel, dont une seule espèce a été trouvée à Cordoba dans la République Argentine(i). Frenzel en fait une Héliozoaire il indique très explicitement le contenu et l'absence de pyrénoide, caractères par lesquels Golenkiiii'a diffère essentiellement de Phytheh'os. Ce nouveau genre comprendrait donc deux espèces : Golen- kinia ladiata Chod. et Goleiikinia Franzei Chod. {Phythelios Franzé). LE FRUIT DE VECBALLIUM ELATERIUM RICH. {MOAfORDICA ELA TERIUM L.) Par M. E. ROZE. La Cucurbitacée désignée aujourd'hui sous les noms vulgaires de Concombre d'Attrape ou de Giclet, qui a reçu de Linné, dans son Specïes planiartmz , la dénomination de Momordïca Elate- Qnuvt, et pour laquelle Iv.-Cl. Richard a créé le nouveau genre Ecballùtin, est une plante médicinale qui, à ce titre, était déjà connue des Anciens. Une description de cette plante faite par les Pères de la Botanique ne nous paraît pas ici hors de propos. Charles de l'Escluse, d'après Dodoens (2), s'exprime ainsi : « Concombre sauvage, Cucumis sylvestris. — Il a les fueilles rondatres, rudes, plus petites et plus rudes que celles du Con- combre vulgaire. Les tiges sont rondes et houssues, couchées le long de la terre, sans clavicules, sur lesquelles et au creux 1. Frenzel, Archiv.f. viikroscop. Anatomie. Bd. xxxviii. Tab. I. f. 6. pag. 14. — Franzé, Recherches sur le genre Phythelios. Budapest 1893 (Notarisia). 2. Histoire des plantes {Cniydtboeck)^ par Rembert Dodoens, traduite de Bas Aleman en François, par Ch. de l'Escluse, Anvers (1557). E. RozE. — Le fruit de /'Ecballium Elaterium Rick. 309 des œles entre les fueilles croissent courtes queues, soustenans une fleur palle jaulne, après lesquelles surviennent de petis Con- combres houssus, d'environ la grosseur d'un poulce et demesme long^ueur, pleins de jus et d'une ofraine brune, laquelle sort hors incontinent que l'on touche ces Concombres qui sont meurs. Là où ceste herbe a esté une fois semée, elle y recroist légèrement tous les ans. Le jus du fruict estant séché s'appelle Elaieriitin , es Boutiques ElacteruLut ». De son côté, Jean Des Moulins nous donne, d'après Dale- champs (i), la description suivante : « COCOMBRE SAUVAGE (Cticuims sïlvestrïs, Cticitinïs asinimis). — Il jette ses fléaux par dessus terre, de la longueur de deux coudées, gros comme le petit doigt, rondes, aspres et g-arnies de petits aiguillons massifs, et entortillés à mode d'un serpent. Ses fueilles sont atta- chées à des queues longues, grosses et piquantes, a^^ants la pointe obtuse, vertes par dessus et blaffardes par dessous, ridées et aspres d'un costé et d'autre, avec beaucoup de veines entre- lassées. Ses fleurs sortent tout le long de l'Esté par les ailerons de ses fueilles, et sont composées de cinq petites fueilles larges, aiguës, et jaunes dont les unes produisent fruit et les autres non. Celles qui sont stériles ont au dedans trois filamens mypar- ties en trois, qui sont com.me entrelassez ensemble, et jaunes tout à l'entour, et ne sont point hérissez, et si n'ont point de bouton au dessous, qui est le commencement du fruict à venir. Les fertiles ont trois petites fourchettes velues et jaunes au lieu de filaments, et au dessous un gros bout velu et longuet, lequel ainsi que la fleur commence à flestrir, croist petit à petit avec sa queue, jusqu'à tant qu'il soit aussi gros qu'un gros gland, et est garny tout à l'entour d'aiguillons courts : comme il est meurlors qu'il commence à reluire et blanchir, ou devenir pasle, il aban- donne sa queue de soy-mesme, ou pour peu que l'on le touche, et darde avec une impétuosité des grains noirs par dehors, et blancs par dedans, avec un suc aqueux. On tire le suc du fruict lors qu'il est meur et pasle, en le pressant doucement, et le fait on sécher. Il se garde trois ans. 11 s'en faut servir après qu'il a esté gardé six mois. » Théophraste, Dioscoride, Galien et autres auteurs de l'anti- I. Histoire générale des Plantes de Jacques Dalechamps (1587), faite Françoise par Jean Des Moulins, Lyon (1615). 3IO JOURNAL DE BOTANIQUE quité parlent aussi de l'extraction de ce suc, appelé Elaterium , bien que différemment, en le signalant comme ayant des vertus médicinales de premier ordre. Mais ils ne disent rien de la cu- rieuse déhiscence du fruit. Pline seul la signale brièvement dans son Chapitre I, Livre XX, sur le Ctictimis sïlvestrïs : « On tire, 4it-il, du fruit, par expression, un suc appelé Elaierïîim, qui est d'usage en médecine. Pour l'obtenir, on coupe le fruit avant qu'il soit mûr; autrement la graine s'échapperait avec élasticité et pourrait blesser les yeux. Le fruit cueilli se garde une nuit, et le lendemain on le fend avec un roseau, etc. » (i) Les auteurs du xvr siècle ont tous plus ou moins parlé de la faculté singulière qu'a le fruit de VEcballù/m de se détacher brusquement de son pédoncule en projetant vivement au dehors ses graines et le suc des loges qui renferment ces graines. Mais la plupart se répètent. Néanmoins, Mathias de L'Obel et Castor Durante nous donnent à ce sujet quelques détails intéressants. « Ce n'est pas sans raison, dit L'Obel dans ses St/rpiuni Adversaria nova, qu'on appelle ce CucuMER agîmes ti's plutôt i^asim'nns ou sylvesiri's, parce que de toutes les plantes de ce genre il est seul à croître de lui-même spontanément et impor- tunément, et en assez grande abondance, autour des murs des villes, des places, près des fumiers des étables, soit en Italie, soit dans la Gaule narbonnaise et la Provence. Il y est très connu des enfants qui s'amusent, rien qu'en touchant du doigt le fruit turgescent, à s'en faire projeter sur la figure les uns des autres et même dans les yeux, la semence et le suc vireux et très amer ». Castor Durante, dans son Herbario novo, s'exprime en ces termes, en décrivant le Cocojnei^o silvestre : « Ses fruits qui mû- rissent dans le mois d'août sont alors quelque peu blanchâtres : on les peut à peine toucher qu'aussitôt ils se détachent du pédoncule avec une rapidité (furia) telle que leurs semences et leur suc sont projetés dans les mains de celui qui les touche comme par le jet d'une seringue ». On pourrait se demander si ce nom à'Elàterzîtm qui a été donné depuis l'Antiquité au suc du fruit du Concombre sauvage ne devait pas rappeler en quelque manière la faculté assez sur- prenante que possède ce fruit de projeter une partie de ce suc I. Traduction Fée. E. RozE. — Le fruit de /'Ecballium Elaterium Rich. 311 avec ses graines. Et, dans ce cas, le nom générique proposé par L.-Cl. Richard, Ecballùun, âC ecballeïn (projeter au loin) ferait pléonasme en s'accouplant avec le terme spécifique Elaterùiut, Fée, dans les notes fort instructives dont il a fait suivre sa tra- duction de Pline, s'exprime ainsi : « Cette brusque déhiscence a valu à Y Elaterïon le nom qu'il porte, de IXaxTip, dont le primitif est tkyxù^ je pousse. L'étymologie de ce nom nous fait conjectu- rer que le fruit du Concombre sauvage portait autrefois le nom à'elatei^wn, qui sera seul demeuré au suc extractif; autrement on ne comprendrait pas le rapport nominal. » Cela serait vrai si Theophraste, Dioscoride ou Galien avaient parlé de cette brusque déhiscence du fruit ; mais ils n'en disent rien et Pline seul la si- gnale brièvement à propos de la préparation du suc appelé E/a- termm dans les termes suivants, traduits plus haut : « Cujus causa nisi maturius incidatur, semen exsilit, oculorum etiam periculo. » Nous croyons que les Anciens n'avaient donné ce nom <\' Elaterion au suc du fruit du Concombre sauvage que pour le mieux caractériser, en raison de ses violentes proprié- tés drastiques. Du reste, on trouve dans Gaspard Bauhin (Pinax, p. 406) cette phrase qui nous semble très catégorique à ce point de vue: « Elaterïiim, IXaTT^piov Dioscoridi et Theophrasto dicitur (Gaza agitatorium vertit, forte quia motu turbatorio corpus exagitat) Elaterùnri Plinio. » Quoi qu'il en soit, les Botanistes modernes se sont contentés de citer la brusque déhiscence du fruit de XEcballùtnt sans en donner d'explication. Seul, M. Duchartre, dans son Traité de botanique, lui consacre quelques lignes en ces termes : « Le fruit d'une Cucurbitacée, dit-il, très commune le long- des routes et des fossés, dans nos départements méridionaux, \ Ecballinm Elatei'i'îivi Rich. (Momordica Elaterium L.), se détache de son pédoncule et, contractant subitement ses parois, il lance avec force par l'ouverture qui s'y est formée de cette manière un liquide qui entraîne les graines, » J'avais semé, il y a trois ans, dans une partie chaude de mon jardin, près d'un mur exposé au midi, quelques graines dEcbal- liïLm Elaieinum qui s'y étaient fort bien développées. Comme l'avait déjà signalé Dodoens, la plante s'y était tous les ans resemée d'elle-même, produisant fleurs et fruits en abondance. J'avais maintes fois pu m'assurer par moi-même, et faire vérifier 312 JOURNAL DE BOTANIQUE aussi par d'autres personnes que le fruit mûr était doué de cette faculté singulière, exemple peut-être unique dans le Règne végé- tal, de projeter un liquide avec ses graines. Car cette déhiscence ne saurait être attribuée à aucun de ces effets de séparation plus ou moins brusque des tissus, par suite des changements hygromé- triques de l'air ambiant. Ce qui est le cas de beaucoup de fruits, chez lesquels ce phénomène, plus ou moins rapide, attire peu ou point l'attention à leur maturité. La projection du liquide concourt à écarter cette idée, et l'on est conduit à se demander par suite de quelle pression interne cette projection peut avoir lieu. J'ai fait, dans ce but, cette année, quelques recherches et certaines expériences pour noter, s'il était possible, les effets de la contraction subite des parois, dont parlait M. Duchartre, d'autant plus que cette explication me satisfaisait complètement l'esprit. Je vais exposer brièvement les résultats de mes recher- ches qui pourront peut-être contribuer à compléter cette expli- cation. On sait que V Ecballiuni Elatermui est une Cucurbitacée monoïque, présentant des grappes axillaires de fleurs mâles et des fleurs femelles ordinairement solitaires à l'aisselle des feuilles. Ces fleurs femelles, au moment de l'anthèse, sont portées sur des pédoncules courts qui s'allongent plus ou moins après la fécondation et pendant tout le développement du fruit. Il en résulte que ces pédoncules floraux, qui n'ont d'abord qu'un cen- timètre environ de longueur, ont subi un allongement tel qu'ils peuvent présenter, à la maturité du fruit, une longueur variable de 15 à 22 centimètres. Ces pédoncules étant verticaux, les fruits, qui sont pendants, forment avec eux un angle aigu en s'en rapprochant, et cette obliquité des fruits, je puis le dire, doit être mise à profit par les personnes qui désirent en provoquer la déhiscence, car en se plaçant en face des fruits qui cachent la partie supérieure de leurs pédoncules, la projection des graines s'effectuera dans le sens même de l'axe longitudinal des fruits et l'expérimentateur n'en recevra aucune atteinte; le con- traire a lieu précisément lorsque l'on opère du côté opposé, sur- tout si l'on se baisse pour saisir ou toucher le fruit. Du reste, lorsque ce fruit est mûr, et par une température moyenne d'en- viron 15 a 20°, le moindre attouchement en provoque la déhis- cence. Le plus faible ébranlement de la tige qui le porte produit E. RozE. — Le frtiit de /'Ecballium Elaterium Rich. 313 le même effet. On peut aussi le toucher de loin avec une ba- guette pour que le phénomène s'effectue, La forme de ces fruits rappelle assez bien une olive ou un gros gland. Quant à leur dimension, elle estvariabie : mesurés à la maturité, les plus petits avaient o m. 04 de longueur avec un grand diamètre de o m. 015 ; les moyens om. 045 de longueur et un diamètre de o m. 018 ; les plus gros une longueur de om. 05 et un diamètre de om. 02. Ces derniers provenaient d'un pied très vigoureux, qui s'était développé dès le premier printemps, et dont la tige tortueuse, longue de près d'un mètre, s'était aplatie dans la moitié de sa longueur et présentait dans cette partie une largeur maxima de om.035. Il me paraît, en effet, que la grosseur des fruits est en raison directe de la force et de la longueur de la tige des individus qui les portent. Si l'on étudie le très jeune fruit en lui-même, l'on constate qu'il est revêtu d'un épidémie assez résistant, constitué par une seule assise de cellules très adhérentes entre elles, à surface penta-hexagonale; il est presque entièrement couvert de poils hyalins, très acurainés, composés de 5-6 cellules superposées, et reposant sur une base conique, multicellulée. Dans les inter- valles des parties basilaires de ces poils, on discerne quelques rares stomates et d'autres petits poils hyahns formés par une sorte de pédicule de 3 cellules couronné par un capitule élargi et quadricellulé. Une coupe transversale du très jeune fruit per- met de reconnaître que cet épiderme recouvre une zone ver- dàtre, dans laquelle se trouvent régulièrement disposés, vers la périphérie, les faisceaux fibro-vasculaires, et à laquelle succède une autre zone pâle, blanchâtre, à peine verdàtre, ces deux zones constituées par un parenchyme très dense de petites cellules polyédriques. Au centre se trouvent les trois loges poly spermes de ce très jeune fruit, dont on distingue encore les trois cloisons, équidistantes et perpendiculaires à son axe longitudinal, et dans ces loges, comme dans une pulpe humide et très verte, les ovules paraissant insérées sur deux rangs, d'après une placentation pariétale. Chaque série longitudinale d'ovules en présente 8 ou 9, ce qui porte à 16 ou 18 leur nombre dans chaque loge et à 48 ou 54 leur nombre total dans le fruit. Mais, par suite d'avortements, ces chiffres se modifient singulièrement, et je n'ai jamais compté beaucoup plus d'une quarantaine de graines mûres dans les fruits 314 JOURNAL DE BOTANIQUE moyens, parfois moins dans les petits. Un très gros fruit, long- de o m. 05 avec un grand diamètre de cm. 02, m'a cependant fourni 53 graines. Il en sera question plus loin. En somme, le fruit, même jeune, est déjà très résistant à la pression des doigts, il devient de plus en plus ferme en se développant et semble alors comme formé d'un tissu compact, assez élastique et très susceptible de contraction. Si l'on essaie, avant la maturité, de détacher le fruit de son pédoncule, on éprouve les plus grandes difficultés. On constate alors, en effet, une adhérence qui ne fait nullement prévoir que le fruit s'en détachera bientôt si aisément et si brusquement. Cependant, si, dans cette avant-dernière période de développe- ment, on étudie avec les grossissements suffisants une coupe du tissu d'insertion du pédoncule, on distingue dans ce tissu, à son pourtour, une circonférence très étroite, plus claire, formant une sorte de petite zone de cellules hyalines à membrane plus mince. Le même examen, fait sur des fruits plus avancés, m'a permis d'y constater que l'atrophie de ces cellules était déjà plus complète, et j'ai pu obtenir une coupe où le détachement com- plet, mais seulement partiel, de cette étroite zone du tissu du pédoncule était déjà effectué. Ainsi l'on peut dire que le pédoncule est préparé à subir une séparation quelle qu'elle soit d'avec le fruit, en temps et lieu. Ce sera, comme l'ont remarqué tous les observateurs, lorsque le fruit, complètement mûr, renfermera des graines arrivées également à leur maturité. Ce fruit est alors d'un blanc jaunâtre pâle et les graines qu'il contient sont d'un brun plus ou moins foncé. Mais ceci établi, par quelle force interne, le fruit se détachant brusquement de son pédoncule, les graines, en même temps que le suc qui les baigne, sont-elles projetées avec rapidité par l'orifice basilaire du fruit qui tombe inerte à très peu de distance sur le sol? Dans l'espoir d'empêcher, s'il se pouvait, la contraction subite du fruit au moment de sa maturité, j'ai passé autour de deux très jeunes ovaires un petit anneau de cuivre dont le dia- mètre était plus court que celui du fruit mûr. L'un des anneaux entourait l'ovaire à quelque distance du pédoncule, l'autre vers son milieu. Les deux ovaires se développèrent, la partie ceinte de l'anneau se creusant légèrement, mais pour le reste ne déno- E. RozE. — Le fruit de /'Ecballium Elaterium Rich. 315 tant lien qui ne fût ordinaire. Au bout de quinze jours, l'un des fruits effectuait sa déhiscence normale, l'autre trois jours après et dans les mêmes conditions, et pas une graine ne restait dans les deux fruits. La contraction des parois n'avait donc pas été entravée par le cercle de cuivre qui les enserrait. Je crus en devoir conclure que la pression s'exerçait non pas seulement par les parois sur les loges internes du fruit, mais dans ces loges mêmes par une force intérieure inexpliquée. Ce qui me le fit supposer avec quelque raison, ce sont les expériences suivantes : 1° Un fruit presque mûr, coupé transversalement près du sommet, projeta instantanément ses graines déjà brunâtres par l'ouverture produite, sans se détacher de son pédoncule. La même coupe transversale fut pratiquée sur un fruit moins avancé : le phénomène fut pour ainsi dire le même, un peu moins prompt ; les graines projetées étaient d'un jaune brunâtre très pâle; 2° Un autre fruit, presque mûr, fut percé à son sommet, avec un petit tube de cuivre, d'une ouverture cylindrique qui, par sa profondeur et son diamètre transversal, reproduisait sensible- ment l'étroit orifice qui se produit à la base du fruit par le déta- chement habituel du pédoncule : instantanément les graines brunes avec le liquide des loges jaillirent par cette ouverture, comme si ces graines étaient déjà sous pression, n'attendant seulement qu'un passage leur fût fait pour s'échapper brusque- ment. De même aussi que dans le premier cas, le pédoncule ne se détacha pas. Une semblable opération fut effectuée sur un fruit moins avancé : le phénomène fut à peu de chose près identique, mais la projection des graines fut moins rapide. Ces graines, du reste, étaient à peine colorées en jaune brunâtre très pâle. Enfin j'opérai de même sur un fruit plus jeune encore : les graines blanches ne sortirent qu'une à une et lentement ; la pression était très faible ; 3° Je répétai ces expériences en pratiquant une pareille per- foration cylindrique sur les parois latérales d'autres fruits à divers degrés de développement : j'obtins à très peu de chose près les mêmes résultats. Il m'a semblé dès lors que la pression interne augmentait en raison directe du développement du fruit et de l'approche de la 3i6 JOURNAL DE BOTANIQUE maturité des graines. D'un autre côté, les graines étant projetées avec le liquide contenu dans les loges du fruit, ces loges ne se gonflent-elles pas de plus en plus par une absorption conti- nuelle de liquide jusqu'à la maturité? Voici les expériences que je fis à ce sujet : 1° Deux fruits, l'un presque mûr, l'autre moins avancé, furent placées avec leur pédoncule dans deux flacons vides : le premier se trouva renfermé dans l'un de ces flacons qui fut seu- lement recouvert d'un disque de verre, l'autre dans un flacon hermétiquement bouché. Or la déhiscence ne s'en effectua pas moins; je la constatai sur le premier trois jours après l'opé- ration, et sur le second trois jours plus tard; 2" Huit fruits furent cueillis avec leur pédoncule, et choisis autant que possible comme arrivés au même degré de dévelop- pement : les pédoncules de quatre de ces fruits furent enfoncés dans le sable maintenu fort humide d'un pot à fleurs, les pédon- cules des quatre autres fruits le furent de même dans du sable presque sec, contenu dans un pot semblable. Les deux pots furent placés dans une serre froide dont la température varia pendant la durée de l'expérience de io° la nuit jusqu'à 30" le jour. Il y eut dans les deux cas, déhiscence normale des fruits ; je la constatai sur les quatre premiers au bout de 4, 5 et 6 jours et sur les seconds après 6, 7, 9 et 10 jours. Le peu d'eau absorbé par les pédoncules n'avait donc servi qu'à conserver le fruit jusqu'à sa maturité. Quant aux fruits renfermés dans les flacons, si l'espace clos dans lequel ils se trouvaient confinés leur avait permis de perdre peu de leur liquide interne, en revanche, ils n'en avaient pas absorbé. Cela ne conduit-il pas à supposer que le fruit possède en lui-même le liquide suffisant pour effectuer sa déhiscence, et qu'il ne s'en gonfle pas extraordinairement pour la produire à sa maturité? Après ces diverses expériences, j'en étais arrivé à ce point d'avoir constaté les effets de la pression qui s^exerce dans l'inté- rieur du fruit de \ Ecballium Elaierûtm sans en pénétrer les causes. Or, en coupant longitudinalement des fruits tombés sur le sol après leur déhiscence, et cela pour m'assurer que toutes les graines en étaient bien sorties, je fus surpris d'en voir les E. RozE. — Le fruit de /'Ecballium Elaterium Rich. 317 deux moitiés manifester un léger retrait, peu accusé, mais tou- tefois visible, dans le sens d'une action centrifuge. Il en résul- tait que la partie centrale, occupée par des loges vides des graines et encore gonflées de liquide, paraissait se relever alors que les parois latérales du fruit semblaient s'abaisser. Ma sur- prise augmenta lorsque je coupais de même des fruits non encore mûrs et que je vis le phénomène contraire se produire, c'est-à-dire chacune des deux moitiés d'un fruit coupé longitu- dinalement, par l'effet d'une action centripète, se refermer assez rapidement pour que la surface de la coupe diminuât de près de moitié dans sa largeur. Je dois dire ici que toutes les graines étaient brusquement sorties au moment de l'opération et que le retrait fort net des parois devait être produit par cette brusque disparition. Du reste, chacune de ces deux moitiés du fruit coupées de même longitudinalement se courbèrent aussitôt en arc de cercle, dénotant ainsi que s'il y avait rétraction latérale dans le premier cas, dans le second il y avait également ré- traction des extrémités. Mais si la résistance des parois est si sensible à la pression des graines non encore mûres, pourquoi l'est-elle si peu après la maturité du fruit? J'en inférai que l'in- térieur de ce fruit devait jusqu'à sa maturité être soumis à deux pressions en sens contraire, d'un côté par les parois, dans le sens d'une action longitudinalement et transversalement centri- pète, sorte de contraction continue, plutôt que subite comme le croyait M. Duchartre, et d'un autre côté par les graines qui en grossissant dans un espace restreint (i), inextensible, devaient exercer sur ces mêmes parois une action centrifuge de plus en plus forte. Or cette double pression se fait surtout sentir dans la partie centrale où se trouvent les loges gonflées de liquide. Il arrive un moment où le fruit, cessant de concourir à la nutrition des graines, qui sont arrivées à maturité, éprouve des modifications dans la chlorophylle de son épiderme qui jaunit I. Les fruits, en effet, dix à quinze jours avant leur maturité, m'ont paru avoir atteint leur dimension défmitive, sans dénoter d'accroissement sensible jusqu'à leur déhiscence. Quant à cette expression dont je me sers, d'espace restreint, difficile à mesurer par rapport au fruit, je m'en suis fait une représentation plus facile à évaluer en essayant à jçrand peine de comprimer dans un petit tube de verre, long de o m. 045 sur o m. 008 de diamètre (dimensions approximatives de la cavité interne du fruit privé de ses loges centrales), les 53 graines que conte- nait le très gros fruit, long de o m. 05 avec un diamètre de o m. o:;, dont il a été question plus haut. 3i8 JOURNAL DE BOTANIQUE et pâlit sensiblement ; de son côté, le pédoncule se détache en partie du fruit, dans l'étroite zone interne que nous avons observée : il ne lui reste adhérent qu'au pourtour de la base, obstacle bien faible pour résister à la forte pression qui de l'in- térieur s'exerce sur lui. On conçoit alors que le moindre ébran- lement suffit pour que le pédoncule se détache, surtout si le fruit est tout prêt à effectuer de lui-même sa déhiscence. Puis, le phénomène est peut-être plus complexe : la chaleur de l'air, l'action solaire ne restent pas sans effet, car les déhiscences naturelles sont beaucoup plus fréquentes dans l'après-midi que le matin ou le soir. Il reste à expliquer la sortie du liquide avec les graines. Je présume que les graines doivent rester sous pression dans leurs loges qu'elles ont déchirées en augmentant de volume ; qu'elles baignent dans le liquide de ces loges, et qu'à l'instant de leur projection hors du fruit, elles entraînent ce liquide avec elles. Ces graines sont mucilagineuses et assez volumineuses pour ne pas franchir aisément le très étroit orifice basilaire du fruit : les particules de liquide, qui séparent les graines les unes des autres, les suivent donc dans leur projection. Si l'on pose un flacon au-dessus d'un fruit déhiscent, on recueille avec les graines à peine deux ou trois gouttes de ce liquide qui s'est condensé au fond du flacon. Mais si l'on place à 0^30 ou même o"*50 au-dessus d'un fruit dont on provoque la déhiscence, une grande plaque de verre, on entend aussitôt le vif cinglement des graines sur la vitre qui se trouve alors criblée d'une multitude de petites gouttelettes du liquide qui les accompagne. Du reste, les loges conservent encore après la déhiscence une partie de leur liquide : ce qui se voit très bien lorsqu'on coupe un fruit déhiscent, plus simplement encore lorsqu'on le pose sur une table. Il sort d'abord une première goutte par l'orifice basilaire, parfois même une seconde peu après. Tels sont les faits qui me semblent pouvoir concourir à donner une explication d'un phénomène de déhiscence fort singulier, qui permet à V Ecballûini Elateriuin de disséminer ses graines et de les lancer à plus d'un mètre de distance, faculté que cette Cucurbitacée ne posséderait pas au même titre si cette déhiscence s'effectuait au regard du sol par le sommet du fruit, au lieu de se faire par sa base dans l'air ambiant. E.-G. Camus et Jkanpert. — Une œuvre peu connue d'HippoIyte Rodin. 319 UNE ŒUVRE PEU CONNUE D'HIPPOLYTE RODIN (Suite) Par MM. E -G. CAMUS et JEANPERT. Alismacées (5 esp.). • — Sagittaria (i esp.). — Alisma (3 esp.). A. raminciiloides L. : Goincourt ; Pré-Martinet, près de Beauvais ; ma- rais de Belloy ; Bailleul-sur-Tliérain; vallée de Bray ; marais de Sacy- le- Grand. — Damasonium (i esp.). D. stellatitm à Goincourt. BuTOMÉES (i esp.). — Butomus (i esp.). CoLCHicAcÉEs (i esp.). — Colchicum (i esp.). LiLiACÉEs (18 esp.). — Tulipa (i esp.). — Phalangium (2 esp.). Ph. Liliago Schreb. : Senlis. — Sciila (2 esp.). ^. autunijtalis L. : Thiers. 5*. bifolia L. : Goincourt; bois de Prouleroy ; Boulaine. — Endymion (i esp.). — Muscari (2 esp.). Ne parle pas du M. neglec- tum. — Ornithogalum (2 esp.). O . umbellatnm b. ajigusHfoHitm (Bo- reau) , caractérisé par des feuilles étroites dressées et des bractées courtes : Fontaine-Saint-Lucien. O. pyrenaicum L., local, nouv. : Montmille ; bois de Roubilly près de Songeons ; Lannois-Cuillère ; bois de Cau- mont ; Mareuil-sur-Ourcq ; Rouville ; bois de Villers-sur Auchy ; bois de Ferrières. — Gagea (i esp.). — Allium (7 esp.). A.flavum L. : bois d'Apremont près de Senlis, nouveau pour le département. A. carina- tunt L. : forêts de Compiègne et de Chantilly. A. sph^rocephalum : Hénou ville. Smilacées (7 esp.). — Asparagus (i esp.). — Paris (i esp.). — Convallaria (i esp.). — Polygonatum (2 esp.). — Mayanthemum (i esp.). — Ruscus (i esp.). D10SCORÉES (i esp.). — Tamus (i esp.). Iridées (3 esp.). — Iris (3 esp.). Amaryllidées (3 esp.). — Galanthus (i esp.). — Narcissus (2 esp.). Orchidées (32 esp.). — Aceras (i esp.). A. anthropophora'^. Br.: bois du Plissis-de-Roye, des Bocages, de Gury, de Grandru; Méru. — Loroglossum (i esp.). — Anacamptis (i esp.). A. pyramidalis Rich. : Allonne ; Senlis ; forêt de Laigue au Rond-Buisson. — Orchis (12 esp.). O. latifolial^. avec les formes : ^. maculata; c. purpitrea ; d, rosea ; e. alba ; f. carnea; g. pallida ; 1. caille distachyo. La var. d. rosea est ainsi caractérisée : fleurs roses ; à tige plus élancée et à feuilles plus étroites. Fait la transition de VO. latifolia avec VO, incarnata. Loconville. Cette plante est probablement liybride. — O. incarnata L. : marais de Bussy; vallée de Bray; marais de Longueil, canton d'Estrées; Sénéfontaine ; boisa Béhericourt. Indique une var. b. angus- Ufolia Rich. (O. Traunsteineri SdiUl.) et donne pour caractères : feuilles 320 JOURNAL DE BOTANIQUE très étroites ; épi pauciflore ; bractées supérieures plus courtes que les fleurs. C'est avec raison que Rodin sépare VO. aiigustifolia ; il est regrettable qu'il ait omis dans sa diagnose deux caractères importants : la petitesse des fleurs et la tige peu ou non fistuleuse. — O. viaculaia L. — O. viascula L. — O. laxiflora Lamk. : Bois-Brûlet ; Auxmarais ; Saint-Martin-le-Nœud ; Compiègne ; Senlis ; Vaux près Liancourt; Ribécourt ; vallée de Brèche ; cimetière du Petit-Cempuis ; vallée de Bray, route de Tillaru ; environs de Pont-de-Berne et de TOrtille ; T.on- gueil-Sainte-Marie; Jaux ; marais de Sacy-le-Grand ; marais de La- bruyère; La Haute-Touffe, près Ons-en-Bray ; Auteuil ; Saint-Paul. — O. palustris]zco^. : marais de Therdonne, de Montreuil-sur-Thérain, de Bailleul, de Villers-Saint-Sépulcre ; Sacy-le-Grand ; Villers-Saint- Paul ; Choisy-au Bac. Rodin donne des diagnoses excellentes pour la détermination des 0. laxiflora et pahistris ; il y a lieu de croire que ses indications sur la répartition de ces deux plantes sont exactes. — O. militaris L. — O. pur pur ea Huds. Signale à rechercher VO. Jac- qumiOioàx.., hybride des O. militaris çX purpurea.QçXXç. plante existe clans la garenne de l'Epinette près de Charably, au sud du département (G. Camus). — O. usiulata L. : Le Vivray; Liancourt-Saint-Pierre friche et bois de la Montagne à Breuil-le-Sec. — O. Simia Lamk. garenne de Houssaye près de Beauvais ; bois de Lamotte à Therdonne forêt de la Neuville-en-Hez, vers Marguerie ; parc d'Halincourt ; mont de Hermès, sur le versant sud ; mont Alta ; Mogneville ; bois de Jan ville ; Champlieu; Béthisy-Saint-Pierre ; Bonneuil ; Vaumoise ; Vez; Senlis; Saint-Félix ; Chantilly ; Etang, petit bosquet vers Lorteil. — O. corio- phora L. : marais de Belloy ; pâtures de Sénéfontaine près du bois d'Argyle ; Rainvillers ; Frocourt ; Marolle ; Antilly ; Maignelay ; Mor- fontaine ; Ermenonville ; Thiers ; la Neuville-en-Hez ; friches de Mui- raucourt. — Ophrys (4 esp.). 0. aranifera Huds. : Bongenoult; parc de Parisifontaine ; tourbières de Liancourt-Saint-Pierre ; bois des Bou- leaux près de Boury ; Mouchy-le-Châtel ; Senlis ; Noyon ; Liancourt- sous-Clermont ; Chantilly. O. arachnites Hoffm. : parcs d'Halincourt et de Parisifontaine ; Senlis ; Chantilly ; Verderonne ; Autrèches ; Amécourt. — Herminium (i esp.). H. AIo7wrchis R. Br. : Fontaine- Saint- Lucien ; friches près du bois de Noailles ; Parues ; Halincourt. (A suivre.) Le Gérant : Louis Moeot. Paris. — J. Mersch, inip., 4' ", Av. de Cliàtillon. 8» ANNÉE. N" 19. 1" OCTOBRE 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. UNE ŒUVRE PEU CONNUE D'HIPPOLYTE RODIN Par MM. E.-G. CAMUS et JEANPERT. — Gymnadenia (3 esp.). G. vir/d?'s Rich. : Rémy, canton cl'Estrées ; près le bois d'Argj'Ie ; Goincourt : Mont Saint-Marc ; collines de Jaux ; Pierrefonds ; La Mieauroy. — Platanthera (2 esp.). — Limodorum (i esp.). — Cephalanthera (3 esp.). C. mbra Rich. : Mont-de-Hermes ; Marissel ; foret de Malmifait ; Candor. C. ensifolia Rich. : Bois-Brûlet; taillis de la ferme de l'Hôtel-Dieu à Tillé ; Villers-Saint-Lucien ; bois de Bertichcres. — Epipactis (2 esp, et des var.). Rodin divise ainsi ce genre : E. palustris Crantz ; E. latifolia Ail. var. latifolia; var. b. pal- lida ; var. microphylla (fleurs d'un pourpre noir extérieurement ; tige grêle, quelquefois à peine feuillée) ; E. atroriibens et s. -var. Iiitesceus. — Neottia (i esp.). — Listera (i esp.). — Spiranthes (2 esp.). 5". œstivalis Rich. : au-dessus de Caillouel ; Amblainville; Plailly ; Neu- ville-Bosc; Blérancourt, vS. autumnalis Rich. : Laris de la Cordouette près de La Houssaye ; Troissereux ; Crécy ; Ivry-le-Temple ; pâtu- rages de Sénéfontaine près le bois d'Argyle ; bois de Belloy ; Sénan- court près d'Auneuil ; Allonne ; Monceaux ; Autheuil-en- Valois ; Liancourt-sousClermont. — Malaxis (Liparis Lœselii Sw.). Cite une station nouvelle de cette rare espèce dans les marais à Sphagnum de la Neuville-en-Hez. Rodin ne paraît pas avoir connu les riches ma- rais d'Arronville dont une partie est située dans l'Oise; le Liparis Lœ- selii y est fort abondant et on y trouve aussi le Spiranthes asstivalis. Il est possible cependant que cette localité soit citée sous le nom de marais d'Amblainviile ; alors on doit conclure que Rodin n'a été que sur les bords, puisqu'il ne cite pas les plantes qui se trouvent à l'inté- rieur de ces marais d'ailleurs dangereux. Hydrocharidées (i esp.). — Hydrocharis (i esp.). JuNCAGiNÉEEs (i esp.). — Triglochiii (i esp.). PoTAMÉEs(i3 esp,). — Zanichellia ( I csç.). Z. palustris a. genuina (renouvelle les indications de Graves) ; b. major; c. pedicellata ; d, deniata ; ç.. polycarpa ; f, repens ; fait suivre les noms de ces variétés 322 JOURNAL DE BOTANIQUE du signe R., mais ne donne pour elles aucune localité. — Potamo- geton (i2 esp.). P. densus L. var. laxifolius et var. serratus. — P. fiaians L, — P. polygonifolius Pourr. : tourbière de Goincourt ; marais de Neuville-Bosc ; marais du Fay et de Liancourt-Saint-Pierre. — P. planiagmeus Ducr. : marais de Bresles et de Froidmont. — P. gra- mitieus L. — P. lucens L. — P. crispus L. ; indique une var. pla- tnfolius à feuilles allongées, planes, finement dentées en scie, à Trois- sereux ; Villers-sur-Thères ; Noyon ; Pré-Martinet près de Beauvais ; Bailleul-sur-Thérain. — P. perfoliatus L. — P. sosteréefolius Schum. — P. acictifolius Lmk. ; cette rare espèce, indiquée par Cosson et Germain dans la Flore des environs de Paris à Ons-en-Bray, est abondante aux mares de l'Italienne et du Pont-qui-peuche près de Beauvais. — P. pusillus L. — P. pecti?7atus L. Lemnacées (4 esp.). — Lemna (4 esp.). L. polyrrhiza L.: Beau- vais ; canal de la Grivette à Betz. Aroidées (i esp.). — Arum (i esp.) Typhacées (5 esp.). — Typha (2 esp.). T. latifolia var. média \T. média DC] à Goincourt et à Mello. — Sparganium (3 esp.). JoNCÉES (18 esp.), — Juncus (13 esp.). J. supinus Mœnch : La Chapelle-aux-Pots ; Savignies ; Champ des Taillis ; Cuigny. — J. syl- vaticiis Reichb. var. micranthus : Villers-sur-Thère. — J. pygmœiis Thuill.: La Chapelle-aux-Pots; Cuigny-en-Bray ; Thiers. — J. biifo- niush. repe7is S(Amxa..'. Coulmonche; La Chapelle-aux-Pots; bois de Blacourt. — Luzula (5 esp.). L. maxima DC. : forêt de Halatte ; Brun- villiers ; bois de Damérancourt ; bois du Plessis-de-Roye, des bocages de Gury, de Lassigny ; mont des Trembles. Cypéracées (71 esp.). — Rhynchospora (2 esp.). R.fusca Rœm. et Schultz : Pré Martinet ; marais de Belloy, de Bresles ; Cuigny-en- Bray ; étangs de Comelle. — R, alba^2ip\. : friches de Saint-Germain-la- Poterie ; Ons en-Bray ; Cuigny-en-Bray; Chaumont ; Liancourt-Saint- Pierre ; vallée de Salency. — Heleocharis (4 esp.). H. uniglumis Reichb.: Voisinlieu ; Aux-Marais ; Bourneville ; Varinfroy ; marais de Cinqueux. — H. multicaulis Sm. : Voisinlieu ; Villers-Saint-Barthéle- my ; Cuigny-en-Bray ; marais de Belloy ; marais de Sommereux près de Grandvillers ; Diancourt. — H. ovata R. Br. : Voisinlieu ; étangs de Comelle près de Chantilly. — Scirpus ( 10 esp.). .S. Pollichii Godron ap. Graves. — 6". triqueter L. ? : marais d'Amblainville (ou d'Arronville?) [Graves, Rodin (1854)]. — ^S. setacetcs L. : Pré Martinet près de Beau- vais ; Allonne ; Savignies ; Villers-Saint-Barthélemy ; Cuigny-en- Bray ; bruyères de La Chapelle-aux-Pots ; Senlis ; marais de Morte- fontaine ; forêt de Hez. — ^. Jiuitaiis L. : Cuigny-en-Bray ; var. b. stoloni/er : Senlis. — Cladium (i esp.). — Eriophorum (4 esp.). E.-G. Camus et Jeanpekt. — Une œuvre feu connue d'Hippolyte Rodin. 323 E, vaginatum L., nouveau pour le département : Borest ; Genvry ; Monchy-Humières. — E. latifoljum b. Vaillantii Poit. et Turp. : Bailleul-sur-Thérain ; Therdonne. — Cyperus (3 esp.). — Carex (48 esp.). C. dioica L. : vallée de l'Oise à Rivecourt ; Longueil- Sainte-AIarie ; Russy ; vallée d'Autonne à Glaignes, Vez, Feigneux, Vauciennes. — C. pulicaris L.: Bornel, près deMéru. — C. paradoxa Wild. : Neufchelles ; Lassigny, aux Aulnes d'Ecossy. — C. teretiuscula Good. : Aux-Marais ; Goincourt ; Le Becquet ; tourbière de Liancourt- Saint-Pierre ; Saint-Germer ; Antilly ; Saint- Aubin-en-Bray. — C. elon- gâta L. : Beauvais ; Noyon. — C. canescens L. : La Haute-Touffe ; Le Becquet ; Saint-Germer. — C. mofitana L. : La Chapelle-aux-Pots, 3 échantillons (1857). — C. digitata L. : forêt de Laigue. — C. depaic- perata Good.: bois de l'Italienne; forêt de Hez vers Litz et la Neu- ville ; Thury -en -Valois ; forêt de Laigue, près du rû du moulin de Saint-Léger; forêt d'Ourscamps. — Graves, Cat. p. 142, signale seu- lement le C. Hornschicchiajia Hopp. AC. dans les tourbières. Rodin signale dans ce groupe : 1° C. Hornschuchia)ia Hopp. en renouvelant les indications de Graves ; 2 " C.fulva Good. (X C. xanthocarpa Degl.; Ç. flavo-Hornschuchiana A. Braun) puis une var. b. xanthocarpa. Les stations du C. fidva sont : marais de Sacy-le-Grand ; Mortefontaine ; Corapiègne ; Saint-Germer, mêlé avec l'espèce précédente ; marais de Verderonne et de Saint-Martin ; Longueil-Sainte-Marie ; Mareuil-sur- Ourcq ; Bourneville ; Rouville. La variété xantJiocarpa Rodin est carac- térisée par des bractées dépassant la tige et des fruits jaunâtres. Notre confrère ajoute : R., mêmes stations. — N'est-ce pas une forme stérile du précédent ? Cette remarque s'applique probablement au C. fulva et à la variété xanthocarpa. Rodin ayant reconnu la synonymie des noms C.fulva et C. xanthocarpa a eu tort, à notre avis, de créer une var. xajithocarpa du C. fulva. On pourrait supposer encore que notre con- frère n'admet cette synonymie que pour la variété b ; mais que devien- drait alors son C. fulva qu'il sépare du C. Hornschuchiana ? Une consultation de l'herbier de l'auteur donnerait peut-être des éclaircis- sements à ce sujet. Des transpositions de texte (croyons-nous) ont fait suivre les familles dans l'ordre ci-après: 114^ fam,, Characées ; ii5''fam., Marsiléacées ; 116" fam., Fougères ; 117^ fam., Lycopodiacées ; iiS*" fam., Equiséta- cées ; 119° fam.. Graminées. L'ordre inverse était indiqué; c'est donc le résultat d'un lapsus et nous suivrons la classification normale. Graminées (109 esp.). — Zea (i esp. cuit,). — Leersia (i esp.). L. oryzoides Sw. : Bracheux. — Anthcxanthum (i esp.). A. odora- 324 JOURNAL DE BOTANIQUE tum b. panicîtlatmii Reich. : bois de Houssaye ; forêt du Parc ; Saint- Lucien ; c, pilosKin, à glumes et gaines velues : bois d'En-Haut près de Troissereux. — Phalaris (i esp.). — Echinochloa (i esp.). — Digitaria (2 esp. et 1 var.). — Setaria (3 esp). — Andropogon (i esp.). — Crypsis (i esp,). — Alopecurus (6 esp.). — Phleum (4 esp.). Ph. asperum L. : Bracheux ; Nivillers. Ph. arevarium L. : Senlis, à la montagne Saint-Christophe ; butte Saint-Jean, près de Beauvais. — Chamagrostis (i esp.). — Agrostis (2 esp.). — Apera (2 esp.). A. interrupta P. B. : Rozoy-en-Multien ; Bourneville; Queue- d'Ham ; Marquelines ; Yvors ; Bargny ; Marolles-sur-Ourcq; forêt de Halatte. — Calamagrostis (2 esp.). C. lanceolata Roth : forêt de Hez. — Milium (i esp.). — Cynodon (i esp.). — Sesleria (i esp.). — Corynephorus (i esp.). — Aira (2 esp.). A. caryophyllea b. vnd- ticulinis Dum. et c. divaricata. — Deschampsia (3 esp.). D. discolor Roem. et Sch. : bois de Méru. D. flexuosa b. monia?za : forêt du Parc ; bois de Warluis; Allonne; montagne de Liancourt. Var. c. pateiis Bor.: pays de Bray. — Holcus (2 esp.). — Arrhenatherum (i esp.). — Danthonia (i esp.). — Gaudinia (i esp.) — Avena (9 esp. dont 6 cultivées). A. loiigifolia Thore : bruyères de Saint-Germaiu-la-Po- terie (1S59). — Trisetum (i esp.). — Kœleria (i esp., 3 var.). Var. b. gracilis ; c. glabra; d. major. — Phragmites (i esp.). — Cyno- surus (i esp.). — Melica (2 esp.). M. nutans L. : forêt de Halatte, près de Fleurines. — Molinia (i esp.). — Catabrosa (i esp.). — Gly- ceria (2 esp.). — Briza (2 esp.). B. minora,. (?), plante nouvelle pour la flore parisienne. AC. (?): Méru; bois de Houssaye ; Ermenonville; Mortcfontaine; LaNeuville-en-Hez. — Poa(7 esp.). /'.yi?r//7z'.yHost(?), plante intermédiaire entre P. nemoralis et P. trivialis Rod. : Marissel, près de Beauvais ; Trie-le-Château ; Monchy-Humières. — Dactylis (i esp.). — Bromus (7 esp.). — Festuca (9 esp.). F. loliacea Huds.: Saint-Nicolas, près de Senlis; Nanteuil ; Crépy ; Thury-en- Valois. ^ — ■ Brachypodium (2 esp.). — Lolium (4 esp.). — Hordeum (6 esp. dont 3 cultivées). H. curopcvitm Ail. : Longueil ; Mortcfontaine. — Secale (i esp. cuit.). — Triticum (7 esp.). — .^gilops (i esp. na- tural.). Equisétacées (6 esp.). — Equisetum (6 esp.). Lycopodiacées (4 esp.). — Lycopodium (4 esp.). Fougères (15 esp.). — Ceterach (i esp.). C. ofJicinariimV^iWà.: vieux murs de la Préfecture à Beauvais ; Trie-le-Château ; Pont-Sainte- Maxcnce ; église de Saint-Sulpice, canton de Noailles ; le Coudray- Saint-Germer; les Beaux-Monts, dans la forêt de Compiègne; Auneuil; murs à Augy. ~ Polypodium (2 esp.). — Pteris (i esp.). — Blech- num (i esp.). — Scolopendrium (i esp.). — Asplenium (5 esp.). J. Camus. — Noms des planies du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 325 A. Filix-fœmina Bernh., 3 formes -.h. A. molle Roth ; A. Leseblii Mérat; A. irijîdum Roth. — Cystopteris ( i esp.). C.fragilis Bernh.: Le Becquet ; murs intérieurs du château de Pouilly ; haies à Dreslin- court. — Nephrodium (4 esp.). — Aspidium (i esp.). A. aculealuin b. angulare Willd. : bois de Fontaine, entre la ferme de Chenevière et le moulin Gaillard ; forêt de Hcz. — Osmunda (i esp.). O. regalis'L.'. Savignies ; bois d'Avelon ; Orsimont ; Auchy-Ferrières. — Botry- chium ( I esp.). B. Lunaria S\v. : coteaux secs deBrûlet et de Villers- Saint-Lucien, près de Beauvais ; Verberie ; friches du Mont de Hermès. Ophioglossum (i esp.). Marsiléacées (i esp.). — Marsilea (i esp.). Characées (S esp.). — Chara (3 esp.). — Nitella (5 esp.). N. mu- cronata Coss. et Gerra. : tourbières de Rue-Saint-Pierre. LES NOMS DES PLANTES DU LIVRE D'HEURES D'ANNE DE BRETAGNE Par M. Jules CAMUS Nous possédons encore un assez grand nombre d'anciens manuscrits sur velin, ornés de peintures représentant des végé- taux, mais la perle du genre est sans contredit le célèbre Livre d' Heures de la reine Anne de Bretagne, exécuté dans les pre- mières années du XVI'^ siècle, et conservé actuellement à la Biblio- thèque nationale de Paris (Ms. lat. p^']4). Ce n'est pas ici le lieu de donner une description complète de cet admirable livre, surtout après ce qui en a été dit par Leroux de Lincy dans le second volume de sa « Vie d'Anne de Bretagne », ainsi que par M. L. Delisle dans le tome III du « Cabinet des manuscrits ». Aussi nous limiterons-nous à parler des seules miniatures décorant les marges, miniatures qui, dans leur ensemble, forment, comme on l'a dit, « un véritable herbier peint par un artiste de talent » (i). Ces miniatures, au nombre de 337, nous offrent des rameaux de plantes les plus diverses, avec des fleurs ou des fruits, auxquels viennent s'ajouter des insectes de toutes sortes : pa- pillons, chenilles, libellules, coléoptères, etc. En général, on ne trouve, sur une même page, (|u'une seule plante, peinte à la gouache, sur fond d'or, dans un rectangle de 165X45 mm., I. A. Molinier, Les manuscrits et les miniatures, p. 370. Paris, 1892. 326 JOURNAL DE BOTANIQUE occupant la marge extérieure du texte. Cependant en maint endroit l'enluminure s'étend sur les marges voisines, et alors l'on a parfois deux rameaux de la même espèce, ou bien deux d'espèces différentes. Chaque plante est accompagnée, au- dessus, d'un nom latin, et au-dessous, d'un nom français, écrits en lettres gothiques; il n'y a d'exceptions que pour quelques cas dont il sera parlé plus loin. Leroux de Lincy, et d'autres auteurs après lui, ont attribué les miniatures de ce manuscrit à l'enlumineur Jean Poyet; mais grâce à la découverte fortuite, faite il y a quelques années, d'un mandat de paiement donné à Blois, en 1508, par la reine Anne, nous savons aujourd'hui qu'elles sont dues au peintre Jean Bour- dichon (i), qui travailla longtemps à cet ouvrage, et reçut en récompense de sa peine « la somme de mil cinquante livres tournois en six cens escuz d'or » (2). Le grand mérite de cet artiste, c'est d'avoir renoncé à la flore de convention imaginée par les enlumineurs du moyen âge, pour s'inspirer directement de la nature. Au lieu de s'en tenir aux roses, aux lis, aux pavots et à quelques autres fleurs com- munes qui reviennent si souvent dans les manuscrits de ses de- vanciers, Bourdichon a copié les plantes les plus variées qui croissaient autour de lui, dans les champs, les bois et les jardins de la Touraine, réunissant une collection de plus de trois cents espèces, la plupart dessinées d'après des sujets vivants. Et pour quelques-unes d'entre elles, telles que l'œillet, la renoncule, l'ancolie, etc., il ne s'est pas contenté de les peindre sous leur aspect ordinaire à l'état spontané, mais il a voulu aussi en repro- duire quelquefois les variétés cultivées, à fleurs doubles, à fleurs blanches, etc. Néanmoins si Jean Bourdichon peint les végétaux d'après 1. Jean Bourdichon, né en 1457, a été le premier peintre du roi depuis Louis XI, en 1484, jusqu'à François l", en 1520. — Tout me porte à penser que c'est de son atelier que sont sortis les deux beaux manuscrits sur velin de la Bibliothèque na- tionale de Turin (L, m, i, 2), contenant la traduction française d'Appien d'Alexan- drie {La guerre des Romains), par Claude de Seyssel. Les nombreuses plantes peintes dans les bordures de ces deux volumes ont, tant par la facture du dessin que par la vivacité des couleurs, une ressemblance frappante avec celles des Heures de la reine Anne. Néanmoins, il faut le dire, ces dernières ont été exécu- tées avec un plus grand soin. 2. M. André Steyert, à qui l'on doit cette découverte, a publié le mandement en entier, et y a ajouté un commentaire fort intéressant, dans les Nouvelles ar- chives de l'Art, 2" série, t. II, pp. i-ii. Paris, 1880. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'hetires d'Anne de Bretagne. 327 nature, il le fait, non en botaniste, mais en artiste qui se préoc- cupe beaucoup moins de l'exactitude de sa peinture que de l'effet qu'elle devra produire. En conséquence il n'a aucun scru- pule à altérer la forme des feuilles ou la teinte des corolles, lorsque son goût artistique le lui suggère. Ainsi la prédilection qu'il semble avoir pour l'azur le pousse à donner parfois cette couleur aux fleurs de l'œillet, du cresson, du perce-neige, à la coquille du colimaçon, au corps et aux ailes de la coccinelle, de la macroglosse, etc. Enfin, ce qui est plus grave, il s'est laissé aller à peindre quelques plantes de pure fantaisie. Ces faits, on le comprend, rendent, dans certains cas, l'identification fort ma- laisée, voire même impossible, si bien que de temps à autre il arrive que l'on en est réduit à faire des conjectures très vagues touchant la fleur ou l'arbuste cpi a pu donner origine à telle ou telle miniature de l'artiste. Mais ce sont là des exceptions; la grande majorité ne donnent lieu à aucun doute pour la détermi- nation, sinon de l'espèce, au moins du genre de la plante repré- sentée. Passant maintenant à l'examen des dénominations jointes aux enluminures, nous voyons de suite que celui qui les a four- nies ne connaissait guère les plantes que par leurs noms français. En effet les appellations données ici comme latines sont, pour le plus grand nombre, ou des corruptions de termes déjà em- ployés par les anciens {salidonia, bassameta, negella, bjito- m'ca, etc.), ou bien des barbarismes (brutex, cîavelarie, batïzora. catolleri'a^Jïorigerïa, milasiea, etc.), dont beaucoup dérivent du français {bruiieta, and/va, forenceola, blancheola, mordla, imtgttehmi, boiiqtieta, etc.). Quant aux noms français, ils corres- pondent en général assez bien à l'espèce figurée, et plusieurs d'entre eux offrent un certain intérêt au point de vue philolo- gique. Nous y trouvons quelques métathèses et diverses permu- tations de consonnes qui devaient être alors fréquentes dans les parlers du Berry et de la Touraine ; tels sont prevanche (per- venche), querson {cv&sson), forment [îmm&nx), guernades (gre- nades), serïres (cerises), notirilles (nousilles, noisettes), /r^r^j- (fraises), pi'i'meveize (primevère), sarrarine (sarrasine), gah'ot (gariot, benoite), melinot (melilot), naniilles (lentilles, etc.). D'autre part l'on rencontre parmi ces dénominations populaires de nombreux termes caractéristiques, comme amuinceait, bar- 328 JOURNAL DP: BOTANIQUE bêles, blancheie, bruneie, boiitecormlle, banque tee, bous tonnée, colettes, confee, escarlette, feuillagiee, flainettes, fleurencelle, /relies, grivolee, inenuettes, panserolle, peterolle, percillee, pi- ronnee, remanbrance, tigolet, tavelée, trïble, et autres ana- logues que nous verrons ensuite. Le scribe chargé de copier ces noms latins et français l'a fait apparemment sans y rien comprendre, car les erreurs se mul- tiplient à chaque instant sous sa plume. La plupart, il est vrai, s'expliquent par la facihté avec laquelle on devait confondre certaines lettres de l'écriture gothique. Il écrit par exemple : primelorum pour prunelorum ; iminita ' : minuta ; pascinaca : pastinaca; stalogie : scalogie; les lus .-lestue] j'ane liée .' jan&ttes] arolle .• arosse ] menlal : mentas; boriago .-borrago; etc., sans parler de fautes de lecture telles que citinum pour citronium, lancer lata pour lanceolata, etc. Au siècle dernier, les Heures d'Anne de Bretagne avaient déjà attiré l'attention d'un naturaliste bien connu, Antoine de Jussieu, chef de toute une dynastie de botanistes. Ayant obtenu du jeune roi Louis XV la permission d'emporter chez lui et d'étudier à son aise le précieux manuscrit, ce savant en fit l'objet d'une communication lue à l'Académie des sciences, le 14 no- vembre 1722. Ce court mémoire intitulé : Réflexions sicr diverses dénoininalions françaises des plantes qtii sont dépeintes dans un manuscrit du Cabinet du Roi, n'a pas été inséré dans le Rec2ieil de l'Académie. Il a été publié seulement de nos jours par M. L. Lalanne, qui a été assez heureux pour en retrouver la copie (i). A. de Jussieu y donne d'abord une description du manuscrit, et dit que les miniatures font connaître une vingtaine d'espèces à ajouter à celles que connaissaient les anciens et les Arabes, mais que toutes les plantes figurées sont des plus com- munes. 11 fait ensuite observer que les noms latins ont été fournis probablement par quelque apothicaire ignorant; puis, consi- dérant que la langue française est sujette à des changements continuels et que les noms des plantes varient suivant les pro- vinces, il recommande l'emploi du latin pour conserveries déno- minations d'une manière stable. En outre, il note à propos des noms français contenus dans ce manuscrit « l'usage qu'on peut I. Voy. Bulletin historique du Comité des travaux historiques, pp. 227-236. Paris, 1886. J. Camus. — A'oiiis des plaides du livre d'hetires d'Anne de Bretagne. 329 en faire pour enrichir un glossaire de notre langue ». Enfin il termine en annonçant qu'il remet à la « Compagnie » un cata- logue de ces plantes avec les noms qu'elles portent dans ce Livre d'Haires et ceux qu'elles ont reçus depuis. Ce catalog'ue n'a pas été, comme le mémoire susdit, transcrit sur les registres des procès -verbaux de l'Académie, mais nous en possédons le brouillon, provenant sans doute des papiers laissés par A. de Jussieu après sa mort. Il a été acquis dans ces dernières années par la Bibliothèque nationale de Paris (Nou- velles acquisitions françaises, S0S2, pp. iS2-iy6). C'est un cahier autographe, négligemment écrit, où se montrent diverses ratures et quelques additions au crayon rouge. L'identification des plantes y est faite au moyen de la nomenclature de Tour- nefort, des deux Bauhin, de Lobel, etc. Mais l'auteur a laissé un assez grand nombre de plantes indéterminées, se limitant à faire suivre leur ancien nom d'un quid) En outre, nous devons dire que sa transcription des dénominations latines et françaises du manuscrit laisse beaucoup à désirer quant à l'exactitude. En 1859, M. L. Curmer a publié avec un luxe extraordinaire la reproduction en chomolithographie du Livre d'Heures d'Anne de Bretagne, en y ajoutant un second volume qui contient la traduction française des prières, et un travail de M. J. Decaisne sur les plantes représentées dans les encadrements. Cette magnifique édition, tirée seulement à 850 exemplaires, a été exécutée avec le plus grand soin. Certaines teintes des miniatures ne sont peut-être pas rendues avec la précision vou- lue, mais le dessin est presque toujours irréprochable comme copie. Il en est de même des noms joints aux plantes; pourtant, en les comparant avec ceux du manuscrit, j'y ai relevé quelques fautes de lecture, telles ç[\xç. persars., p. 2,^\ freree, 109; pasei- naca, 136; trissolimn, \Af>\pulegui, 170; oXguernadee, 241, au lieu de peisars, frères, pascinaca, triffoliuiu, pulegiTt, giier- riades. Pour ce qui est du second volume, on voit que l'éditeur y attachait fort peu d'importance, puisqu'il nous dit, parlant de la traduction des prières et du catalogue de M. Decaisne : « Ces deux additions sont combinées de telle sorte que M M. les sous- cripteurs pourront les conserver ouïes supprimer à leur gré (i). » I. Il y a dans ce volume de singulières erreurs typographiques. Ainsi, l'on y a 330 JOURNAL DE BOTANIQUE Il semblerait que M. Decaisne ait pensé de même en s'occiipant du travail dont l'avait chargé M. Curmer, car son « Catalogue » fourmille de fautes de tous genres; et l'on serait tenté de douter qu'il ait été composé par lui, d'autant plus que cette étude ne porte aucun nom d'auteur. D'abord je note qu'à plus de soixante- dix endroits les noms de plantes du manuscrit ont été inexacte- ment transcrits. Le savant botaniste n'avait sans doute jamais eu auparavant de texte en lettres gothiques sous les yeux. Aussi lit-il, 36, Cyinballes pour Syniballes ; 253, Aimnceaii pour Anmmcemi ; 77, Ai^gena pour Nygena ; 417, Stacea pour Flacea, etc. Le signe d'abréviations pour la terminaison tis lui étant inconnu, il transforme, 76, Tassus bai'batus en Tassartmi barbafiun; 182, ma\s\ctilus en inacttlatiis. Cette manière de lire l'a conduit à une fausse identification dans un cas assez curieux. Lisant, à la page 288, le nom Pïque- loiix, il interprète ce mot par Pïed-de-loup et en conclut que la plante figurée est un Lycopus, tandis que le manuscrit porte Rtgîieloux et que la miniature représente une menthe sauvage presque semblable à celle qui, deux pages plus loin, est appelée Rigmilt, et est analogue à une autre menthe nommée ailleurs (170) Rïgolet. M. Decaisne a un faible pour les étymologies, et il en propose quelques-unes assez bizarres: ainsi il tire (p. \2^) jacea du verbQ j'acere, être couché sur le sol; selon lui, le mot américain ^^-Z/z/^ (p. 181) dérive du celtique comme betonica, et il en est de même du latin niortts (p. 276); il explique que le nom matelas a été donné au Typha angiisti- folïa (p. 259) « par allusion à la nature souple et élastique de ses épis », ne sachant pas que matelas ou matras, en ancien français, était le nom d'une sorte de flèche. Malheureusement cette recherche l'empêche de reconnaître à la page 70, la plante peinte au-dessus du nom français //Vc/. Voyant dans ce mot une communauté d'origine avec le verbe piquer, il se persuade que le peintre a figuré le Gemn 2irbamiin, qui, d'après lui, aurait été ainsi nommé à cause des piquants (!) de ses. fruits. Or la minia- ture en question représente, à n'en pas douter, une renoncule des prés, appelée encore aujourd'hui picot dans les patois du mis, comme date de l'édition, mdcccxli, au lieu de 1859. Puis, en imprimant le travail de M. Decaisne, on en a oublié les douze premiers articles qui ont dû être renvoyés à la fm de l'ouvrag-e. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 331 Centre; et nous savons o^ç. picot équivaut k pied-de-coq. Parfois ses erreurs de détermination semblent résulter de simples dis- tractions, comme lorsqu'il nous donne, 115, Orïganumvnlgare ; 139, Aiichiisa iialica ; 260, Lythritm sah'caria, pour l'identifi- cation de bonnes fig-ures de X Orïgaimm majorana , du Lycopsis arvensïs et de \ Hyssopus ofjîcinalis. Mais, on le voit d'après ce qui précède, M. Decaisne a fait cette étude avec la plus grande insouciance; il suffirait d'ailleurs pour le prouver de dire qu'à la page 1 1 2, il a identifié les fleurs du Centmirea cyamis avec celles du Cratœgus oxyacantha, ayant apparemment brouillé ses notes par suite de la ressemblance du mot Aubefin, ancien nom du bluet, avec mibepiii, aubépine. Toutefois quelques-unes de ses erreurs d'identification résultent peut-être de certaines teintes peu exactes des reproductions chromolithographiques de l'édition Curmer. Car M. Decaisne ne s'est pas servi du manus- crit pour son travail; nous en avons la preuve à la page 341, où il prend pour des « prunes de mirabelles » des fruits qui sont figurés sans nom français dans l'édition, mais qui, dans l'original des « Heures », portent le nom à'abrïcotz, encore lisible, quoi- qu'en partie effacée. C'est sans doute par inadvertance que M. Lalanne (loc. cit., p. 236) a dit, en parlant des déterminations données par Jus- sieu et par Decaisne : « Autant que j'ai pu m'en assurer, les identifications des noms sont les mêmes chez les deux auteurs. » En effet, sans parler des différences d'espèces pour une même figure, ni des cas où l'un des deux botanistes considère la plante représentée comme imaginaire ou indéterminable, tandis que l'autre croit la reconnaître, il y a plus de quarante miniatures pour chacune desquelles Jussieu et Decaisne ont indiqué des genres tout à fait différents et souvent très éloignés. Or ce sont ces diverses considérations qui m'ont engagé à reprendre, à la Bibliothèque nationale, l'étude des plantes peintes dans le fameux Livre d'Anne de Bretagne. Grâce à la bienveil- lante recommandation de M. L. Delisle, j'ai pu obtenir d'avoir à la fois sous les yeux ( ce qui n'est pas facile) le manuscrit original des Heures, le catalogue inédit de Jussieu, celui de Decaisne, la reproduction chromolithographique de Curmer, et la publication de M. Lalanne. Un travail de cette nature est toujours chose délicate, on le conçoit ; aussi, dans certains cas douteux, ne 332 JOURNAL DE BOTANIQUE croyant pas devoir me fier seulement à mes propres vues, j'ai eu recours à l'amitié de M. le D'' Edm. Bonnet, quia bien voulu revoir et rectifier quelques-unes de mes identifications, en me fournissant diverses indications dont j'ai profité. Qu'il me soit permis de lui en exprimer ici ma sincère reconnaissance. Pour plus de simplicité, je présente le tableau des plantes en suivant l'ordre alphabétique des anciens noms français écrits au-dessous des miniatures, et je fais précéder chacun d'eux d'un nombre qui est celui de la pagination adoptée dans l'édition Curmer. Cette pagination, qui était aussi celle de Jussieu, com- mence au verso du premier feuillet, là où se trouve peint l'écu mi-parti de France et de Bretagne. TABLEAU DES Plantes figurées dans les Heures d'Anne de Bretagne P. 341. Ahricotz. — Grisolominis. — Armeniaca vulgaris T. Abricots. — Les fruits ne sont pas de la grandeur naturelle, et le nom français n'a pas été reproduit dans l'édition Curmer; c'est ce qui fait que Decaisne a cru reconnaître ici les « Prunes de mirabelles ». P. 283 AgTÎpal. — Urtica mortua. — Lainiuni maculatum L. Lamier tacheté. — Les fleurs sont mal peintes. Jussieu a donné pour l'identification « mélisse sauvage, MelissaTxz'gx », tandis que Decaisne a proposé les genres Stachys et Melittis. P. 187. Aigremoyiie. — Agrimonia. — Les fleurs ne sont pas bien dessinées; pourtant il est probable que fauteur a voulu repré- senter, non l'aigremoine, comme le pensait Jussieu, mais bien le Po- tentilla aj/sen'j/a L. Bec d'oie, ainsi que le dit Decaisne. P. 229. Ailletz. — Species sordi. — Muscari comosinn Mill. Ail à toupet. — Cette espèce porte aujourd'hui le nom à'aillot en Normandie, d'après M. C. Joret {FI. pop. de la Nonn., p. 190). P. 458. Alixaiidre. — Alixandrie. — Peut-être le Brassica campestns L. chou à feuilles rudes. En tout cas il ne s'agit pas ici de Y Athamantha jiiacedo7uca Spr., nommée aiexatidi'i dans le « Circa instans > (i) et dans d'autres traités du moyen âge. P. 204. Aliiysiie. — Absinthium. — Arlejnisia ahsinthimn L. Absinthe aluine. — Ce dernier nom français vient de ahen, ancienne forme de aloes (voy. « Circa instans », n° 18), l'amertume de l'ab- sinthe ayant été comparée à celle de VA/oe vulgaris Lk. I. Je renvoie le lecteur au Mémoire que j'ai publié dans le Recueil de l'Acadé- mie de Modène, en 1886, sous le titre : « L'opéra salcrnitaiia Circa instans ed il testa pyimitivo del Grant herbier en francoys. » J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Aune de Bretagne. 333 P. 442. Aiuaroustes. — Amarusca. — Anthémis arvetisïs L. Œil-de- vache, confondue avec VA. cotula L., qui porte encore de nos jours les noms de maroute et amarante. P. 124. Aiicoli[e]s blanches.— Angelica alba. — Aquilegia vulgaris L. flore albo. Ancolie à fleurs blanches. P. 85. Aiicolies doubles. — Angelica. — Aquilegia vulgaris l^.fl. ple?io. Ancolie à fleurs doubles. P. 57. Aiicollies. — Angelica. — Aquilegia vulgaris L. Ancolie commune (fleurs violacées). P. 24. Aiidive. — Andiva. — Lactuca scariola L. Escarole. — Jussieu donne « laitue sauvage j> et Decaisne : Setiecio jacobœa L. P. 253. Aiiuiiceau. — Species cardo. — ? — Jussieu y voit le Cirsiuui a)iglicuni de Lobel, et Decaisne une Ceiitaurea. P. 2S9. Aparitoyre. — Papetaria (1. Paretaria). — Parie- taria offlciiialis L. Pariétaire. — Ua initial de aparitoyre résulte de l'agglutination de l'article la avec pariioyre. P. 169. Apouslumee. — Boraginum silvestre. — Eckium vulgare L. Vipérine, herbe aux vipères. — L'ancien nom apoustumee vient de ce que les tu'oercules qui couvrent la tige et les feuilles de la vipérine ont été comparés à de petits apostèmes. P. 459. Arbueil. — Arbustum. — Probablement le Solidago virga aurea L., la grande verge dorée. Jussieu croyait y reconnaître le Setiecio Jacobea. P. 247. Arg'lantier. — Bdegar. — Rosa caniîia L. Eglantier. — Ici l'artiste a représenté seulement les fruits; ailleurs il a peint les fleurs avec le nom de « Roses sauvages s . La forme arglatitier, restée dans quelques patois, pourrait bien être due à une fausse lecture de l'ancienne graphie aiglantier; c'est ainsi que par suite d'une erreur du même genre, ce manuscrit offre boriago pour borrago (voy. Bour- rocliez). P. 280. L'Arolle. — Atriples. — Atriplex hortensis L. Ar- roche-épinard. — Ici de nouveau je serais tenté de voir Ads^^ arolle une fausse leçon de arosse, à cause de la ressemblance de / et .y dans certains types d'écriture. Le patois normand a encore arousse pour ar roche. P. 303. Artebeuf. — Resta bovis. — Ononis repens L. ou O. spinosalu. Arrête-bœuf, bugrane (dans le Vexin français, bougrande). — La forme artebeuf n'est apparemment qu'un lapsus du scribe pour arête beuf. P. 47. Asi)ic. — Species lavandule. — Lavandula spica L. Lavande. P. 112. Aubelîii. — Species batizora. — Centaurea cyanusl^. 334 JOURNAL DE BOTANIQUE Bleuet. — Cfr. « Botecornille >> . Ce terme de batisora semblerait provenir de quelque dérivé de a baptiser », comme si le capitule du bluet eût été comparé à une sorte de goupillon. Mais Ruel (De iiai. siirpium, p. 594.) nous dit que cette plante a été nommée par les Italiens Bapiïsecula, i quoniam secantibus et metentibus officiât, retusa in occursu eius falce : nam et seculam veteres falcem dixerunt » . Dale- champ donne blaptisecula, junius dans son « Nomenclator » : bapii- socula, et le Dict, bot. de Targioni Tozzetti offre les formes italiennes battisecola, battisegola, battisecula. D'autres auteurs ont baù'socele, batisocere; enfin Matthioli appelle le bluet battisuocere (un martinet pour les belles-mères?). P. 179. Aubeflil en croix. — Albafeni. — Specularia spé- culum Alph. DC. Miroir de Vénus. — Jussieu la nomme i roucette ». P. 80. Aiibepin. — Alba spina. — Cratœgus oxyacantha L. Aubépine. P. 284. Aulx. — Alium domesticum. — AlHum sativum L. Ail cultivé. P. 192. Avoyne. — Avena. — Avenu sativa L. Avoine. P. 226. Ayinart. — Amartini. — Rhinanthus major Ehrh. Crête-de-coq. P. 297. Baguenaudes. — Species sene. — Colutea arbo- rescens L. Baguenaudier, faux séné. P. 467. Balsamite. — Barsamita. — Espèce de sauge, difficile à déterminer. Probablement la Salvia verbenaca L. P. 254. Barbane. — Matricaria. — Labiée à fleurs bleues mal dessinées. Jussieu propose le genre Ballota pour l'idenfication, et Decaisne le Marrubium. Le premier nous semble plus près de la vérité. P. 452. Barbelée. — Bartaarea. — Sagittaria sagHtœfoliaY^. Fléchière. — ■ L'on sait que l'on appelait jadis barbelée la flèche dont la pointe était garnie de deux dents ; les feuilles auriculées de la sus- dite plante représentent bien la figure de cette arme. P. 475. Barsines. — Barsinus. — Atropa belladona L. Bel- ladone. P. 150. Baselic. — Ozimum. — Ocimiim basilicum L. Basilic commun, P. 162. Basine. — Bassameta. — Peut-être le il/^;'//^^; ^c:?/;/i?iV/^j- Hast. — Jussieu identifie la plante figurée avec le « Baume des jar- dins » disant que c'est le Meiitha hortensis verticillata, ocimi odore de C. Bauhin. Je ne sais sur quoi s'est appuyé Decaisne pour trouver dans cette miniature le Balloia nigra. — Le mot baume, forme mo- derne de basme, est resté dans quelques patois comme nom de diverses Variétés. 335 espèces de menthe (voy. Joret, op. cit.., pp. 148-150). L'appellation latine bassameta est simplement une corruption de halsamuni et inenta. P. 279, Bassiiietz. — Pata lupina. — Caltha palustris L. Populage, souci des marais. — Aujourd'hui le terme de bassinet ou bacinet (litt. petit bassin) désigne diverses espèces de renoncules. P. 89. Bec (le sysfog'iie. — Herba Roberti. — Géranium Robertia7iiim L. Herbe à Robert. — Selon quelques-uns, le nom Robert serait ici une altération populaire de ruher. Les tiges et les feuilles rougeâtresde la plante rendent cette explication assez plausible. P. 91. Bec d'oyseau. — Avî rostrium (1. Avium rostrum). Stellaria holostea L. Langue d'oiseau. P. 12. Becq de gTiie. — Clavelarie. — Erodium cicutarium L'Her. Cicutaire, aiguille de berger, et, d'après Jussieu t Bec de grue ». — Le nom latin du moyen âge clavelarie, dérivé de clavis ou de clavus, nous indique que les carpelles de cette espèce ont été com- parés à des chevillettes. P. 160, Bertonique. — Betonica. — Campanula ^nedium L. Campanule carillon. P. 135. Blanche futaille. — Catoleri. — Vibumumla/ita/iaL. Mancienne (la plante est mal dessinée). Jussieu voit le « lilas blanc j) [Lilac vulgaris Lam.). La Mancienne était appelée au xvf siècle, blanche pute et blanche putain (Dalechamp). — Catoleri est probablement un dérivé de catus, comme Catolleria (voy. Pullail). P. 203. Blanche putain. — Fatoleri (1. Catoleri ?). — Vibur- 7ium opulus L. Viorne obier, que Jussieu appelle i Pain mollet ». P. 262. Blancliete. — Blancheola. — Helianthemum pulvertc- lentuin DC. Helianthème à feuilles grisâtres. P. 26. Blé de Turquie. — Bladus Turquie. — Polygomim fagopyrum L. Sarrasin. — Autant que je sache, nous avons ici la plus ancienne mention du sarrasin en France. Du reste cette plante avait été introduite en Europe peu de temps avant la Renaissance (voy. De Candolle, Origine des plantes cultivées, p. 280). Dans la chronique de J. Stavelot, écrite à Liège vers la moitié du xv'' siècle, il est parlé de i bleis persiens > qui probablement ne sont autres que nos blés sarrasins. (A suivre.) VARIETES. Parasitisme (//^ Nectria cinnabarina Fr. — "LeNectria cinnabarina était autrefois regardé comme un saprophyte inoffensif ne se dévelop- pant que sur le bois mort. Les observations et les expériences de 336 JOURNAL DR BOTANIQUE M. Wehmer (i) confirment au contraire l'opinion déjà émise par M. Brick, à savoir que ce Champignon est un parasite très dangereux qui amène promptement la mort des branches dans Técorce desquelles il développe son mycélium. Forme foliicole de /'Ustilago Tritici. — M. Hennings (2) a observé des pieds de Tnticitm vulgare, rapportés de la Haute Egypte par Schweiufurth, dont les feuilles et les gaines étaient attaquées par le charbon en même temps que les épis. Puccinia coronata Corda et P. coronifera Klebahn. — Il résulte des expériences de culture faites par M. Klebahn (3) qu'on a confondu sous le nom de Puccinia coroiiata deux espèces distinctes : l'une, à laquelle il conserve l'ancien nom de Corda, développe son écidium sur le Fraiigula Aimes ; l'autre, qu'il nomme P. coronifera, est en relation avec le Rhamnus cathartica. La première attaque les Agrostis et Calamagrostis^ la seconde les Lolium, Arrhevatherum , Festuca ela- tior, l'une et l'autre les Holciis. Les différences morphologiques des deux espèces sont d'ailleurs insignifiantes, et elles ne sont guère carac- térisées que par l'aspect macroscopique des scres à téleutospores. Chez le P. coronifera, en effet, ces sores sont plus larges que chez le P. coronata, confluenls en anneaux ou en losanges; ils restent aussi recouverts par l'épiderme plus longtemps que les sores ponctiformes ou linéaires du P, coronata. \. C. Wehmer, Znni Parasiiismus von Nectria cinnabarina Fr. (Zeitschr. f. Pflanzenkr , i8Q4,p. 74). 2. P. Hennings, Ustilago Tritici {Pers.) Jens. forma foliicola (Id,, p. 139). 3. H. Klebahn, Kiilturversnche mit heterôcischen Uredincen (Id., p. 7). CHRONIQJJE. Nous apprenons la mort de M. Th. Morong à Boston et de M. J. Jaeggi à Zurich. M. H. MOLISCH a été nommé professeur d'anatomie et de physiologie végétales et directeur de Tlustitut de physiologie végétale à l'Université allemande de Prague. M. A. Fr. Gode, de Melbourne, se propose de commencer en 1895 la publication d'exsiccata sous le titre « Australian plants collections », au prix de i L. st. la centurie. Le Gérant : Louis Morot. Paris. —J. Mersch, imp., 4'"', Av. de CliiliUon. 8" ANNÉE. N" 20. 16 OCTOBRE 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. PLANTES NOUVELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE (Su lie.) Par M. A. FRANCHET. Jurinea Souliei. iyDolouiïœa). Subacaulis ; folia pilis brevibus crispulis utra- que facie strig-illosa, subtus vix pallidiora, petiolata, petiolo 1-2 poil, longo ; limbus 3-6 poil, longus, e basi obtusa vel sub- truncata lanceolatus vel ovato-lanceolatus, inciso-lobatus, lobis brevibus, inaequaliter denticulatis ; capitula 3-6 congesta, sessilia vel breviter pedunculata, ovata, poUicis circiter diametro, foliis illa multo superantibus quasi involucrata ; involucri phylla co- riacea, lanceolata, acuta, purpureo marginata, nunc ciliolata, interiora rigide mucronata, subpungentia ; receptaculi paleas acha;nium subaequantes, setiformes, crispatae, sordidae ; pappi setae pluriseriales, inferne diutius alte coadunatae, demum solutae, basi scabrœ, superne laxe et breviter barbellatae, sordide rufae, flosculum fere sequantes ; corollae tubi pars ampliata oblongo- cylindrica ; achaeniuni glabrum. Hab. — Su-tchuen occidental, sur les montagnes autour de Tongolo (R. P. Soulié). Le y. macrocephala Benth. (Dolomiœa macrocep/iala DC.) diffère bien nettement par sa pubescence laineuse, l'absence de poils strigil- leux, par ses feuilles blanches tomenteuses en dessous, par les écailles de l'involucre plus minces, plus étroites et relativement plus atténuées, toutes les intérieures terminées en pointe très molle. Les feuilles du y. Soiilieï ressGxnhXcni beaucoup à celles de l'espèce suivante, mais les écailles de l'involucre sont d'une forme très différente. Jurinea edulis. — Smissîtrea ediih's Franch., yb/zr//. de Bot., II, 337. X. caiilesceiis. — Caulis crassus, 10-25 cent., foliosus ; folia 33» JOURNAL DR BOTANIQUE profunde et grosse lobata, membranacea, omnibus oblongo-obo- vatis, supremis pluribus capitulum involucrantibus. p. berardî'oidea. — Caulis subnuUus vel 3-6 cent, altus ; folia papyracea, suborbiculata vel latissime obovata, obscure lobata. Pappi setae rufescentes, in utraque varietate 2-3 seriatae, basi tantum coadunatae, parce barbellatae. Le Saussurea edîilis doit être rapporté aux Jurinea; la conforma- tion de raigrette, formée de soies rousses brièvement barbelées et dis- posées sur 2 ou 3 rangs l'indique suffisamment, surtout lorsqu'on a pu faire l'étude du J. Soidtei, dont l'aigrette formée de poils multisériés est bien plus nettement caractéristique du geïixcji/ri'nea. Saussurea thibetica. Caulis subquadripedalis, pennae anserinae crassitie, teres, sub- glaber, striatus, apice tantum ramosus, crebre foliatus ; folia 15-18 cent, longa, anguste lanceolata, breviter sed distincte petiolata, petiolo 5-7 mill. longo, basi dilatato, acuminatissima, supra scabriuscula, subtus adpresse incano tomentosa, margine remote denticulata, dentibus mucronulatis ; rami in paniculara amplam dispositi ; capitula parva ad apicem ramorum usque ad 10-15 corymbosa, pedunculo capitulum subaequante ; involucri phylla subquinque seriata, lanuginosa, exterioribus ovatis ni- grescentibus, interioribus lanceolatis acutis, intimis oblongis, obtusis ; flosculi purpurei ; antherarum caudiculae longe fim- briatœ ; achaenium glabrum ; receptaculi paleae involucri dimi- dium sequantes ; pappus biserialîs, setis exterioribus brevibus, scabris. Hab. — Su-tchuen occidental, principauté de Kiala, au bord des ruisseaux à O-long-chen (R. P. Soulié). Port du kS". amuretisis Turcz, mais les feuilles ne sont nullement décurrentes et l'inflorescence est beaucoup plus florifère ; le ^S*. salici- folia a les feuilles plus étroites, strictement sessiles, avec les bords souvent décurrents sur la tige ; les pédoncules sont grêles et allongés et non pas plus courts que le capitule, ainsi qu'on le voit dans le kS*. amureiisis et dans le ^. salicifolia. Le 5. conisoides Hemsley in Linn. Soc. Journ,, XXIX, p. 309, diffère sensiblement par ses pétioles allongés, ses capitules subsessiles ; par les écailles les plus intérieures de l'involucre qui sont poilues, plu- meuses au sommet. A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 339 Saussurea eriocephala. Caulis 2-3 pedalis, angulato-sulcatus, arachnoideus, e medio ramosissimus, ramis fastigiatis ; folia long-e decurrentia, alis levi- ter dentato sinuatis, papyracea, supra sparse strigilloso scabrida, subtus albo-arachnoidea, lyrata, lobis prœsertim inferioribus parvis ovatis, utrinsecus tantum 2 vel 3, terminali maximo, late ovato, grosse serrato vel subsinuato ; folia suprema ovata saepius intégra ; capitula ovata 15-18 mill. diam., late et laxe racemoso paniculata, i vel 2 ad apicem. ramorum elongatorum, bracteis stipata ; involucri phylla dense piloso-sericea, subsexseriata, coriacea, striata, cxterioribus ovato-lanceolatis, mucrone nigro rigidulo terminatîs, interioribus oblongis, obtusis ; receptaculi paleae involucri dimidium subaequantes ; flosculi purpurei, an- therarum caudiculis longe et dense lanatis ; achaenium obconi- cum, glabrum, transverse nigro-lineolatura ; pappus biseriatus, setis exterioribus paucis, brevibus. Hab. — Yunnan, sur les pentes rocailleuses de Long"-teou- chan, au-dessus de Hee-gni-tang (R, P. Delavay, n. 4720). Voisin du 6*. chetckosensis, mais plus robuste et plus rameux ; il s'en distingue surtout par ses feuilles lyrées, dont aucune n'est cor- diformeà la base; par ses capitules presque une fois plus gros, plus soyeux extérieurement; par les écailles de l'involucre qui sont ter- minées par un mucron spinescent et non par une petite pointe molle herbacée. Saussurea dzeurensis. Caulis subtripedalis, angulato striatus, parce lanuginosus, apice ramosus ; folia membranacea, supra scabrida, subtus bre- viter albo arachnoidea, exceptis superioribus, omnia runcinata, basilaribus longe petiolatis, caulinis longe decurrentibus, ala subsinuata ; lobi utrinsecus 3-6, triangulares, sinuati, distantes, sensim decrescentes, terminali multo majore, 5-7 cent, longo, ovato, grosse dentato ; rami paniculato-corymbosi ; capitula 7-10 ramulorum ad apicem conferta, pedunculata, pedunculo capitulum subaequante, ovata, 12-14 mill. longa ; involucri phylla subquinque seriata, coriacea, piloso-sericea, anguste nig-ro mar- ginata, striata, exterioribus et intermediis ovato-lanceolatis, acutis, intimis oblongis, obtusis ; receptaculi paleae involucri dimidium subxquantes ; flosculi subœquantes, antherarum eau- 340 JOURNAL DE BOTANIQUE diculis longe fimbriatis ; achaenium glabrum ; pappus simplex, cum una seta exteriori (i). Hab. — vSu-tchuen occidental, dans les éboulis de rochers de la montagne de Dzeura (R. P. Soulié). C'est encore une espèce du groupe du 6". chetchosensis, mais dont les capitules sont une fois plus petites que ceux du 5'. eriocephala et forment une inflorescence d'un caractère un peu différent, beaucoup plus compacte, avec les pédoncules plus courts. Le 6". chetchoseiisis a les pédoncules très allongés, l'inflorescence lâche, comme celles du 6". eriocephala ; ses feuilles sont entières, les inférieures cordiformes à la base. Saussurea virg-ata. Caulis tripedalis, gracilis, angulatus, scabridus, simplex vel apice tantum breviter ramulosus, totus crebre foliatus ; folia pa- pyracea, supra glabra, subtus albo-arachnoidea, omnia anguste lanceolata, breviter acuta, mucronulata, salteni apicem versus denticulata ; capitula 13-14 mill. longa, e basi conica anguste obovata, breviter pedunculata, ad apicem ramorum in corymbum densuni disposita; inflorescentialatepaniculata ; involucri phylla subquinque seriata, arachnoidea, omnia lanceolata, prœter in- tima scariosa erecta, appendice herbacée recurvo aucta ; re- ceptaculi paleae involucri dimidium aequantes ; flosculi purpu- rei, antherarum caudîculis longe fimbriatis; pappi setae bise- riatae, setis exterioribus brevibus, scabris. Hab. — Yunnam, dans les prairies humides au pied du Tsang- Chan, ait. 2800 m. (Delavay, n. 3617 et 3201). Voisin du 5'. vestita Franch., dont les feuilles sont plus épaisses, les caulinaires ovales, les inférieures cordées à la base. Saussurea dimorphaea. Caulis pedalis vel paulo altior, angulatus, sulcatus, simplex, inferne (sub anthesi) nudus, e medio dense foliosus ; folia 8-5 cent, longa, supra scabrida, subtus breviter niveo-tomentosa, I. Dans plusieurs espèces de Saussurea, l'aigrette est formée d'arêtes plu- meuses disposées sur un seul rang- et réunies en anneau à la base; dans d'autres espèces, on voit intercalées entre quelques-unes des soies de l'aigrette et en de- hors de l'anneau quelques autres petites soies beaucoup plus courtes, scabres mais non plumeuses; enfin, dans certaines espèces chinoises, on constate qu'en dehors de l'anneau il peut n'exister qu'une seule petite soie, qui semble à elle seule re- présenter la rangée extérieure. A. Franchet. — Plantes nonvelles de la Chine occidentale, 341 circum circa argule dentata, dentibus brevibus raucronatis, e basi nunc obtusa, nunc truncata late ovata, nunc aperte cordata ovato-triangulata, omnia acuminata, superiora sensim minora, sessilia, inferiora in petiolum late alatum integrum, uno alterove lobulo auctum, desinentia, alis secus caulem longe decurrenti- bus ; capitula parva, 8-10 mill. longa, ovata, ad apicem ramu- lorum 3-5 congesta, sessilia, ramulis in inflorescentiam termina- lem depauperatain dispositis ; involucri phylla subquinque seriata, laxe arachnoidea, exterioribus late ovato-triangulatis, brevibus, obtusis, intimis oblongis scariosis, late purpureo- marginatis ; flosculi purpurei, antherarum caudiculis ciliatis, fimbriatis ; receptaculi paleae involucri dimidium aequantes ; achaînia glabra ; pappus uniseriatus cum una seta exteriori. Hab. — Su-tchuen oriental, montagnes de Tchen-kéou-tin (R. P. Farges). La tige porte des feuilles rapprochées à partir du milieu ; au-dessous on n'observe qu'un très petit nombre de cicatrices foliaires, les feuilles étant détachées au moment de la floraison. Celles qui persistent sont de forme très variable : le limbe est toujours ovale, mais à base obtuse, tronquée ou largement cordiforme ; le pétiole, peu distinct du limbe, est bordé d'une aile large tantôt entière, tantôt pourvue de deux grands lobules, de sorte que les feuilles pourraient aussi être décrites comme lyrées. Par l'ensemble de ses caractères, le S. dimorph^a peut prendre place à côté du ^. discolor DC, ; il en diffère d'ailleurs par diverses particularités telles que ses pétioles ailés, à ailes decurrentes sur la tige, ses feuilles rapprochées dans la moitié supérieure de la tige, etc. Saussurea flexuosa. Caulis 3-4 pedalis, gracilis, glabrescens, angulatus, superne flexuosus ramulisque tenuibus erectis auctus ; folia supra glabra vix scabrida, subtus breviter albo-lanata, inaequaliter argute dentata, lanceolata, acuminata, omnia in petiolum auguste ala- tum longe attenuata ; infima non visa ; inflorescentia paniculam elongatam angustatam fingens, ramulis axillaribus pauci-capi- tulatis ; capitula longe pedunculata, parva, 10-12 mill. longa, e basi obtusa ovata ; involucri phylla arachnoidea, exterioribus ovato-lanceolatis, mucronatis, mucrone nigro recto vel recurvo, intimis oblongis, obtusis, scariosis, apice glabris : flosculi pur- purei ; antherarum caudiculae ciliatae, fimbriatae ; receptaculi 342 JOURNAL DE BOTANIQUE paleae involucri dimidium aequantes ; achaenium glabrum ; pap- pus uniseriatus, cum una seta exteriori. Var. pemcillaia. — Folia majora, inferiora usque ad lo poil, longa, 3 poil, lata, limbi basin versus magis grosse dentata ; petioli ala latissima, nunc uno alterove lobulo aucta ; involucri phylla intima apice pilis albis sericeis penicillata, exterioribus apice nigro mucronatis ; pappus biseriatus, setis exterioribus scabris brevibus. Hab. — Su-tchuen oriental, montagnes de Tchen-Kéou-tin (R. P. Farges). Le pétiole des feuilles inférieures atteint jusqu'à 6 centim., et de- meure encore très distinct dans les feuilles supérieures. Le 5'. fiexuosa ne peut être éloigné du .S. salici folia et paraît être surtout voisin du .S. conïsoides Hemsl., dont il a les feuilles longuement pétiolées ; mais M. Hemsley attribue au 5". conizoides des capitules très briève- ment pédoncules, des paillettes réceptaculaires presqu'aussi longues que l'aigrette et d'autre part il ne parle pas du mucron noir caractéris- tique qui termine les bractées de l'involucrc. La présence d'un pinceau de poils au sommet des bractées intérieures n'est pas un caractère constant dans le ^. Jlexuosa. Saussurea stricta. Caulis rigidus, 3-4 pedalis, superne stricte ramosus, sulcato striatus, inferne glabrescens, nudatus (saltem sub anthesi), su- perne foliatus, praesertim secus inflorescentiam scabridus ; folia {praeter suprema minora subsessilia) longiter petiolata, petiolo latiusculo 8-3 cent, longo, in basin semi-amplexicaulem nuUo modo decurrentem dilatato ; limbus subcoriaceus 8-6 cent, lon- gus et basi latus, utraque facie glabrescens, inferne vix pallidior, e basi aperte cordata late ovatus, nunc obscure hastatus, breviter acuminatus, inaequaliter dentato-serratus, dentibus mucronatis ; folia superiora ovata, suprema lanceolata ; rami secus caulem stricte erecti, inflorescentiam fastigiatam fingentes ; capitula 2 vel 3 ad apicem ramulorum, conico-cylindrica, 15 mill. longa, 5-6 mill. lata, pedunculis 5-15 mill. longi-s ; involucri phylla subquinque seriata, parce puberula, exterioribus coriaceis arcte adpressis suborbicularibus breviter acuminatis, acumine fusco nunc leviter recurvo, sensim in phylla intima oblonga purpu- rascentia apice ciliolata transientibus ; receptaculi paleae invo- lucro paulo bireviores; flosculi intense purpurei, antherarum A. Fkanchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 343 caudicLilis longe fimbriatis ; pappus biserialis, setis exterioribus paucis, scabris, brevibus ; achœnium g-labrum. Hab. — Su-tchuen oriental, montagnes de Han-ky-se, près de Tchen-kéou, ait. 2000 m. Les feuilles ressemblent beaucoup à celles du .S. grandifolia Maxim. ; mais dans ce dernier, les dents sont beaucoup plus profondes, les capitules sont plus gros, les écailles de l'involucre plus étroites, l'intlorescence formée de capitules moins nombreux et moins serrés. Saussurea macrota. Caulis 30-50 cent., simplex vel superne breviter ramosus, striatus, inferne glabrescens nudusque (saltem sub anthesi), parte superiorescabridus, dense foliosus ; folia 10-15 cent, longa, 4-5 cent, lata, coriacea, supra scabra, subtus brevissime lanugi- nosa, cinerascentia, oblongo-ovata, acuminata, argute et inae- qualiter dentato-serrata, inferne nunc subincisa, stricte sessilia, non decurrentia sed profunde amplexicaulia lateque auriculata ; rami axillares folio multo breviores, capituHs 2-3 ad apicem ramulorum, rarius solitariis, e basi rotundata ovatis, peduncu- latis, 10-12 mill. longis ; involucri phylla 5-6 seriata, interiori- bus oblongis, obtusis, vix ciliolatis, exterioribus brevibus, ovatis, subacutis ; receptaculi paleae involucro dimidio paulo breviores ; flosculi purpurei, antherarum caudiculis dense fim- briatis ; achasnium glabrum ; pappus uniseriatus, cum una seta exteriori. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les montagnes de Tchen- keou-tin, ait. 2500 m. (R. P. Farges). Port du 5. piptathera Edgw., avec des feuilles plus coriaces, plus profondément embrassantes, grisâtres, lanugineuses en dessous, à dents plus profondes et plus aiguës; la forme des écailles de l'invo- lucre est aussi très sensiblement différente; les écailles extérieures sont terminées par une longue pointe foliacée dans le 6". piptathera. Saussurea carduiformis. Caulis 60 cent., angulato-striatus, praesertim inferne papil- loso-scaber, e basi foliatus, superne ramosus, ramis monocepha- lis ; folia conferta, coriacea, supra scabra, subtus laxe et parce lanuginosa, pallide cinerea, ambitu oblongo-ovata, rigide acu- minata, inferiora 12-15 cent, longa, e basi amplexicaule decur- rente (petiolo haud distinguendo) profunde pectinato-lobata, 344 JOURNAL DE BOTANIQUE lobis approximatis lanceolatis sensim decrescentibus, unde lim- bus superne tantum profunde dentatus ; folia superiora minora grosse et acute serrato-dentata ; ramuli (abortu) monocephali, bracteolati, 5-10 cent, long-i ; capitula late ovato-campanulata, basi rotundata, 12-15 "^iH- lata ; involucri phylla subsexseriata, parce lanuginosa, coriacea, e basi late ovata in acumen lanceo- latum, valide uninervatum erectum vel recurvum contracta ; re- ceptaculi paleaî involucri dimidium superantes ; flosculi purpu- rascentes, antherarum caudiculis ciliatis, fimbriatis ; achaenium glabrum ; pappus uniseriatus. Hab. — Su-tchuen oriental, dans les montagnes de Tchen- keou-tin, ait. 2500 m. (R, P. Farges). Espèce d'un type tout particulier; ses feuilles sont incisées comme celles du Lycopus exaltatusàzx\.s ses formes à feuilles élargies, c'est-à- dire que le limbe est profondément roncioé-pectiné dans sa moitié infé- rieure, incisé vers le milieu et bordé de grosses dents triangulaires vers le sommet. Saussurea Farg-esii. Caulis 60 cent,, parce strigillosus, superne ramosus, ramis monocephalis ; folia coriacea, ampla (18-20 cent, longa, 7-8 cent, lata), subtus parce scabrida, subtus tenuiter albo-lanata, circumcirca leviter crenato-dentata, late ovata breviter acumi- nata, basi obscure subcordata vel potius truncata aut obtusa, breviter petiolata, petiolo circiter 3 cent., late alato, ala undu- lata secus caulem decurrente ; capitula ad apicem ramulorum solitaria, campanulata, 14-18 mill. longa et fere lata; involucri phylla extus lanuginosa, coriacea, fusco marginata, exteriora e basi suborbiculata vel late ovata in acumen foliaceum erectum vel recurvum producta, intimis oblongis, obtusis, sub apice pi- losis ; receptaculi paleas involucro triplo breviores ; flosculi purpurascentes, antherarum caudiculis longe ciliatis, fimbriatis ; achaenium glabrum, pappo uniseriato. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les montagnes de Tchen- keou-tin (R. P. Farges). Espèce bien caractérisée par ses grandes feuilles coriaces, superfi- ciellement crénelées-dentées; par les ailes du pétiole et de la tige qui sont larges, épaisses, ondulées-crispées; par son inflorescence formée d'un petit nombre de capitules solitaires au sommet de rameaux allongés, disposés en grappe lâche. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 345 Saussurea saligna. Elata, tota glabra ; caulis subquadripedalis, gracilis, cavus, sulcato-striatus, crebre foliatus, e medio tantum fastig-iato-ra- mosus ; folia omnia distincte petiolata, petiolo giMcili 2-3 cent, long-o, anguste lanceolata, majora 18-20 cent, longa, 3-4 cent, lata, basi leviter emarginata vel rotundata, longe acuminata, utraque facie viridia, marg-ine obscure denticulata, dentibus ad mucronem adductis praetereaque ciliolata, caeterum glaberrima ; folia superiora conforniia, tantum angustiora breviterque petio- lata ; ramuli foliati, ramulis breviores vel illa subaequantes ; ca- pitula ad axillas sparsa, pedunculata et praeterea ad apicem ra- mulorum 5-7 congesta, breviter pedunculata, ovato-cylindrica, basi rotundata, 12-15 niill. longa ; squamae omnes tenuiter squar- rosae, pallidae, exteriores brevissimaî, intermediœ elong-atae, lanceolatae, obtusae, striolatae, intimae apice pilosulae ; receptaculi paleas involucro paulo breviores ; flosculi albi, antherarum caudiculis longe ciliatis, fimbriatis ; achaenium glabrum ; pappus biseriatus, setis exterioribus pluribus, brevibus, scabris. Hab. ■ — Su-tchuen oriental, à Hanké-sé, près de Tchen- kéou, ait. 2000 m. (R, P. Farges, n. 1139). Très grande espèce tout à fait glabre, à longues feuilles lancéolées, arrondies en pétiole grêle. Les écailles de Tinvolucre ont la consis- tance scarieuse de celles du 5, crassifolia, a côté duquel le 5". saligna doit prendre place. [A suivre.) LES NOMS DES PLANTES DU LIVRE D'HEURES D'ANNE DE BRETAGNE (Suite) Par M. Jules CAMUS P. 434. Blectes. — Blecta. — Beta vnlgaris L. Bette. — Pour Jussieu c'est la « patience » . P. 20. greiiez de Bletes. — Gicle. — Atriplex horte/isis L. Arroche. P. 256. Boiillatz. — Terebintus. — Betula alba L. Bouleau; Jussieu écrit : boulot. P. 42. Botecoriiille. — Batizora. — Ccutaurea Cyanus L. Bluet. — Camille doit être ici synonyme de cornet, et le nom s'ap- plique sans doute à la forme des fleurs de la circonférence du capitule. 346 JOURNAL UE BOTANIQUE P. 474. Bouquetée. — Bouqueta. — Iberis umbellata L. Ibe- ride. P. 37. Bourrochez.— Boriago (1. Borrago). — Borrago offi- ciiialis L, — Bourrache. P. 471. Boustonee. — Species glilis. — Mauvais dessin de Cyiioglossum officinale L. Langue de cliien. — La détermination Om- phalodes linifolïa j\lœnch, donnée par Decaisne est inadmissible. — Le nom de « Boustonnée » a été donné à cette plante à cause de la réunion des carpelles formant une sorte de bouton. P. 200. Bouteeoriiille. — Specie batizora. — Centaurea cyajncs l^.fi. albo. Bluet à fleurs blanches. P. 444. Bouys. — Boyci. — Bi/xus sempervirens L. Buis. P. 250. Bruere menue (e). — Brutex munita (1. minuta). — Calluna vulgaris Salisb. Petite bruyère. — « Bruère » est resté dans le patois du Berry. P. 441. menue Bruere. — Brutey. — Bruyère à balais. Erica scoparia L. P. 246. perse Brunete. — Species bruneta. — Très proba- blement Veroîiica spicata L. Véronique à épis. Decaisne y voyait le V. serpyllifolia L. et Jussieu un Polygalafi. Coeruleo. P. 209. Brunetee. — Bruneta. — Circœa hUetiana L. Herbe aux sorcières. P. 286. Bruyère. — Alius bipharium. — Erica cinerea L. Bruyère cendrée. P. 180. Bugleuse. — Buglossa. — Anchusa italica Retz. Bu- glosse, langue de bœuf. P. 275. Burse pasteur. — Bursa pastoris. — Capsella bursa pastoris Mœnch. Bourse à pasteur. P. 181. Butoysne. — Butonica. — ■ Betonica officinalis L. Bétoine. P. 164. Calabistry. — Gallicum minus. — Espèce de sauge difficile à déterminer. D'après Jussieu, l'artiste aurait ici représenté la « toute bonne s (Salvia sclarea L.) ; Decaisne y voit la ^. pratensis L. Cette dernière identification paraît la plus vraisemblable. P. 28. Camamille. — Camamilla. — Mairicaria chamontilla L. Camomille. P. 217. Caraini»'es. — Alkecangi. — Fhy salis alkekengi L. Coqueret. — Le mot carainges est très probablement une erreur du copiste, au lieu de cacainges. (Cfr. l'italien kekej/gi, qui se trouve déjà dans Matthioli). P. 177. ChanA^re fumelle. — Canabs. — Canabis saliva L. Chanvre (grappes de fleurs mâles). J. Camus. — Noms des plantes du livre d'hetires d'Amte de Byetagne. 347 P. 182. Chanvre mâle. — Canabs ma[s]culus. — Cannabis saliva L. Chanvre (grappes de fleurs femelles). — L'emploi à contre- sens des mots « chanvre mâle et chanvre femelle », habituel chez les anciens botanistes, a été constaté encore de nos jours dans tout le bassin du Rhône par M. le D"" Saint-Lager {^Recherches historiques sur les mots « plantes mâles et plantes femelles », p. 19. Paris, 1884). P. 152. Chardoiiiietz. — Virga pastoris. — Dipsacus sylves- tris Mill. Cardère sauvage. — C'est à tort que Jussieu dit « chardon à foulon ». P. 174. Chardons ras. — Specie carde. — Cirsium eriopho- rum Scop. Chardon des ânes. P. 155. Chardons. — Species cardo. — Deux carduées indé- terminables. P. 172. Chardons jausnes. — Species cardo. — Kentrophyl- lum lanatum DC. Chardon béni jaune. P. 252. Chardons verg'ez. — Species cardô. — Figure défec- tueuse du Silybum Marianum Gaert. Chardon Marie, ou comme le dit Jussieu, 4 chardon Nostre-Dame ». Pour Decaisne, ce serait VOnopor- don acanthium. P. 249. Chastaîgnes. — Castanearum. — Castanea vulgaris Lam. Châtaignes. P. 324. Chatons. — Flos silicis. — Salix caprœa L. Chatons femelles de saule. (Cfr. « mitons de saille ».) P. 207. Chansses trapes. — Specie spina. — Eryngium campestre L. Panicaut, chardon Roland. P. 261. Chesnarde. — Alius quinque digiti m*'. — Pulsatilla vulgaris Mill. Anémone pulsatille. P. 176. dn Chesne. — Glandus. — Ouercus sessiliflcra Sm. Glands de rouvre. P. 157. Chevrefueil. — Caprifolium. — Lonicera etrusca Santi. Chèvrefeuille d'Etrurie. P. 46. Clochettes. — Simtaalaria. — Agraphis nula?is Link. Jacinthe des bois. P. 119. de la Cocqneree. — Species scolatri. Solanum ma- male. — Solanum dulcamara L. Morelle douce-amère. P. 321. franc Coings. — Citrinum (1. citonium). — Cydonia vulgaris Pers. Fruits du coignassier. P. 293. Colependre. — Scolopandria. — Scolopendrium offi- cinale Sm. Scolopendre, langue-de-cerf. P. 114. Colettes. — Species behen. — Lychnis sylvestris DC. Lychnide des bois. P. 405. Comonst. — Species caprifoli. — Plante difficile à 348 JOURNAL DE BOTANIQUE déterminer; mais l'identification « troesne » [Ligusfrum vnlgare'L.) que donne Jussieu satisfait plus que celle de Decaisne, Lonicera nigi^a L. Peut-être faut-il lire cor9ioust (?) au lieu de comoust. P. 409. Concombres. — Cucumer. — Cncumis sativus L. Concombres. P. 205. Coiifee fiimelle. — Consolida minor. — Symphyium officinale \j. fiore albo. Consoude à fleurs blanches. P. 213. CoiiFee maie. — Species consolida. — Symphyium officinale L. fi . j-oseo. Consoude à fleurs roses. P. 41. *»Taiit. Consode. — Consolida maior. — Leucajithe- mum vulgare Lam. Grande marguerite. P- 137- petite Consode. — Consolida média. — Achillea plaruiicah. — Achillée sternutatoire. P. 98. Coqueloiirdes. — Species negella.— Lycknis dioica DC. Floquet. (Cfr. « Janettes ».) P. 83. Coquîi. — Species prima veri. — Priniula offici- nalis^Q^, Primevère, coucou. P. 450. Corîande. — Coriandrium. — Coriandrum sali- viiin L. Coriandre. P. 357. Cormier. — Sorbe. — Sorbus domesHca L. Sorbier, cormier (fruits). P. 449. Cornilles. — Cornus. — Cornus mas L. Fleurs de cornouiller. P. 132. Cornuettes. — Satyrion. — Orchis laxifioral.^m. (?) Orchis à fleurs lâches, variété à fleurs roses. P. 29S. Coudeloii. — Cauda lupi. — La graminée, représentée ici, est certainement un Phleum ou un Alopecurus^ marsette ou vul- pine, mais il est impossible de Tidentifier d'une manière plus précise. — Coudelou est pour coue de loup ; la forme coue (queue) existe encore dans le patois du Berry. P. 268. Croisée. — Cruciata. — Galium cruciatum Scop. Croisette. P. 146. Damoyselles. — Simbaleria. — Digitalispurpurea L. Gant de Notre-Dame. P. 195. Dens de lion. — Dentés leonis. — Taraxacum offi- ci?2ale Vill. Pissenlit. P. 1S8. Ei>ui*i*'e. — Catapucia. — Euphorbia lalkyrisL,. Epurge, petite catapuce. P. 468. Esearlete. -- Centum grana. — Ombellifère indéter- minable. Jussieu propose VAjielhui/i horfense de C. Bauhin ; Decaisne, le genre Caucalis. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 349 P. 266. Escariole. — Scariola. — Cichorium intybus L. Chi- corée sauvaoe. *3> P. 292. Eschallotes. — Stalogie (1. scalogie). — Allium asca- lonicum L. Echalote. P. 78. Esclaire. — Salidonia. — Chelidonium majus L. Chéli- cloine, grande éclaire. P- 3 15- grande Esclere. — Menuta. — Giaucium luicnimSco^. Glaucienne jaune. Jussieu l'appelle « Pavot cornu ». P. 220. Espiiie iioyre. — Primelorum (1. Prunelarum). — Prunus spiiiosa L. Prunellier (fleurs). — L'ancien nom de s nerprun » que donne Jussieu s'est conservé, il est vrai, dans quelques localités pour désigner le prunellier et aussi le troène (voy. Joret, o. c, 59, 129), mais en général on ne l'applique plus guère qu'au Rhaninus cathar- ticus L. P. 389. Faverolles. — Faberole. — Phaseolus vulgaris L. Haricots. — La figure de cette espèce dans un manuscrit de 1508 est intéressante au point de vue historique, car, selon Alph. de Candolle (Orig. des pi. cuil., p. 275) : s-rt; Franch. ; elle est bien caractérisée par ses tiges qui portent plu- sieurs feuilles, les inférieures très grandes, toutes longuement velues, veloutées en dessous ; par ses gros capitules à écailles étroitement ap- prîmes, coriaces à la base et qui se terminent par une longue pointe foliacée, linéaire; par ses paillettes réceptaculaires très courtes. Dans le 5. hieracioides, le >S. villosa, le 5". loj/gifolia, les écailles de l'invo- lucre sont minces, colorées en brun, les extérieures élargies et pres- qu'aussi longues que les intérieures, caractères très précis qui séparent nettement de ces trois espèces le .S. tatsienensis, qu'on pourrait prendre au premier coup d'oeil pour une forme polycéphale du 5". villosa et qui se trouve être bien plus rapproché du .S*, nobilis. Senecio arachnanthus. [Cacalia.) — Caulis 3-4 pedalis, fîstulosus, glaber, apice tantum tenuiter pubescens, breviter paniculato-ramosus ; folia tenuiter mernbranacea, longe petiolata, petiolo semiamplexi- caule, ampla, subtus ad nervos tenuiter pubescentia, supra sparse scabrida, e basi late et aperte cordata ambitu triangu- lata, nunc latiora quam lata, circumcirca angulato-dentata, an- gulis acuminatis, dentibus lanceolatis niucronatis, fere alterna- tim majoribus et minoribus ; inflorescentia paniculata, diffusa, pedunculis scabridis capitule longioribus, bracteolatis ; capitula cylindrica subocto-flora, floribus luteis, scilicet 5 tubulosis, 2 vel 3 ligulatis filiformibus longissimis ; involucri phylla 10-12, cir- 356 JOURNAL DE BOTANIQUE citer lomill. longa, basi bracteolis crassis brevissimis calyculata, pallida, coriacea, lanceolata, obtusa, dorso incrassata, marg-ine membranacea, apice olivaceo fimbriolata ; rami styli involuti, apice truncati ; pappus niveus, involucro longior. Hab. — Yunnan, dans les bois du Ma-eul-chan, ait. 3000 m. (Delavay, n. 3832 et 41 15). Espèce très remarquable dans le groupe des Cacalia par l'existence, dans chaque capitule, de 2 ou 3 grandes ligules filiformes, souvent placées du même côte et deux ou trois fois plus longues que l'invo- lucre; celui-ci est formé de bractées coriaces très épaissies sur le dos. Les feuilles, d'une consistance très mince, ont à peu près la forme de celles du S. adeiiostylotdes^ mais elles sont beaucoup plus grandes. Senecio koualapensis. (Cacalia). — Caulis 30-50 cent., gracilis, striatus, inferne, petiolique, plus minus lanuginosus, pilis pluricellularibus, e me- dio glabrescens ; folia longe petiolata, paulo infra médium cau- lis 3-4 ag-g-regata, papyracea, supra sparse, subtus magis dense praesertim ad nervos villosula, nunc purpureo tincta, ebasi trun- cata vel brevissime producta ambitu late triangulata, nunc prae- terea circumcirca leviter angulata, angulis non acuminatis, et saepius grosse dentata, dentibus mucronatis ; folia superiora parva, vel minima bracteiformia, intégra; panicula simplex vel rariusraniosa ; capitula cylindracea, unilateralia, breviter pedun- culata, demum cernua, discoidea, subquinque flora ; involucri phylla 5-7, lineari-oblonga, obtusa vel breviter acuta, praeter apicem villosulum glabra ; flores lutei ; styli rami apice vix in- crassati, truncati; pappus niveus demum involucro longior. Hab. — Yunnan, dans les bois de Kou-toui, au-dessus de Mo-so-yn (Delavay, n. 4096, 4117) ; coldeKoualapo (id,n.3i79); les bois de Ma-eul-chan (id., n. 3840). Les feuilles sont assez semblables à celles de la forme type japo- naise du S. bulbilliferiis Maxim., mais elles sont plus petites et l'on n'observe pas dans l'inflorescence les nombreuses bractées et brac- téoles portant à leur aisselle les bulbilles plus ou moins développés caractéristiques du 6*. bulbilliferus. Senecio latipes. {Cacalia). — Caulis 2-3pedalis, striatus, simplex, villosulus, foliatus ; folia firmiter papyracea, e basi late truncata vel brevi- A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 357 ter producta late deltoidea, aequilonga ac lata, inaequaliter den- tata, utraque facie, subtus praesertim ad nervos, pubescentia ; petiolus cunateo-alatus, auriculis nunc latis nunc parvis caulem amplectens ; folia superiora lanceolata, multo minora ; inflores- centia simpliciter racemosa vel basi parum composita ; capitula subqtiinque flora, discoidea, breviter pedunculata, unilateralia, patentia vel demum cernua ; involucrum cylindricum, phyllis 5 coriaceis oblong-o-lanceolatis, glabris, obtusis velacutiusculis, apice ciliolatis ; flores lutei ; pappus niveus involucro long-ior. Hab. — Yunnai;!, dans les lieux ombragés du M'. Che-tcho- tzé, au-dessus de Ta-pin-tzé (Delavay, n. 600). Le 6'. latipes rappelle le 5. daviiricus Sch. Bip., mais ses feuilles sout beaucoup plus coriaces, nullement cordiformes à la base ni angu- leuses dans leur pourtour ; leur pétiole est largement ailé, long de 6 à 10 cent. ; les feuilles sont plus nombreuses sur la tige et diminuent brusquement de grandeur au-dessus du milieu ; vers le sommet elles sont étroitement lancéolées, presqu'entières sur les bords, Senecio taliensis. fCacalia). — Caulis 40-60 cent., gracilis, tenuiter striatus, laxe araneosus, inferne nudus, superne foliatus et nunc ramu- losus; folia longe (petiolus 5-8 cent.) et graciliter petiolata, membranacea, supra scabrida, subtus niveo tomentosa, e basi late truncata vel obscure subcordata rotundata, patilo latiora quam lata, circumcirca leviter angulata, inaequaliter et laxe dentata, dentibus triangularibus, mucronatis, nonnullis paulo productioribus ; inflorescentia simpliciter racemosa vel laxe paniculata; capitula 5-8 flora, discoidea, unilateralia, breviter pedunculata, patentia, demum subcernua; involucrum cylin- dricum, 8 mill. longum, phyllis coriaceis parce pilosulis ovato lanceolatis, obtusis, apice breviter ciliolatis, flores lutei; pappus niveus, involucrum parum superans. Bab. — Yunnan, dans les parties ombragées du Tsang-chan, au-dessus de Tali, ait. 3000 m. (Delavay, n. 2903). Espèce caractérisée par le tomentum épais, blanc, qui recouvre la face inférieure des feuilles, celles-ci plus petites que dans les autres espèces du groupe, longues de 4 à 5 cent., sur 5 à 6 cent, de large. Senecio tricuspis. (Cacalia). — Caulis 2-3 pedalis, pro maxima parte levis, 358 JOURNAL DE BOTANIQUE superne tantum tenuissime scaber, foliatus ; folia longe et gra- ciliter petiolata, membranacea, glabra, e basi vix subcordata late hastato-deltoidea, longe acurainata, lobis lateralibus paten- tibus elongatis, circumcirca inaequaliter et grosse dentata, inferne subincisa; inflorescentia epedunculis monocephalis elon- gatis (8-5 cent.) stricte erectis, inferioribus axillaribus; capitula discoidea, multiflora, cernua, diametro semipollicaria ; involu- crum campanulatum, phyllis circiter 12, coriaceis, glaberrimis, ovato-lanceolatis, acutis vel etiatn acuminatis, anthesi explanato radiantibus ; flores lutei ; styli rami apice incrassato truncati ; pappus niveus ; achaenium tetragonum. Hab. — Yunnan, dans les bois au sommet du Ma-eul-chan, ait. 3500 m. (Delavay, n. 4243). L'espèce se rapproche, surtout par la forme de ses feuilles, du 5". deltophylla'M.diX.ira..^ tout en s'en éloignant par ses longs pédoncules et la forme aiguë des écailles de l'involucre. Le 5'. triciispis et le 5*. deltophylla Maxim, forment avec le 5*. (Cacalia) purpurascens Sch. Bip., du Mexique et le ^S". (Cacalia) atriplicifolia de l'Amérique du Nord, un petit groupe d'espèces étroitement alliées quoique nette- ment distinctes. Senecio begoniaefolius. (Cacalia). — Planta tota pilis pluricellularibus pubescens, subtripedalis, unifoliata; folium paulo supra basin caulis ortum, longe petiolatum, petiolo rufo lanuginoso ; limbus papyraceus, paulo inaequilateralis, 15-20 cent, longus, rubescens (an constan- ter?), e basi cordata late ovatus, acute dentatus sinuatusque, dentibus latis, mucronatis; folia caulina (praeter infimum) ad bracteas paucas lanceolatas adducta ; inflorescentia auguste paniculata, ramulis 3-4 cephalis; capitula breviter (8-10 mill.) pedunculata, multiflora, discoidea; involucrum e basi cuneata oblongum, phyllis 9- 10 lanceolatis, acutis, pubescentibus ; flores lutei ; styli rami apice truncati ; pappus sordide albus ; achaenium glabrum. Hab. — Su-tchuen oriental, montagne de Tchen-kéou-tin (R. P. Farges); Su-tchuen (D'" Henry, n. 71 16, Kew. distrib.). Très singulière espèce à port de Bégonia Rex ; la feuille, toujours unique et basilaire, est pourtant moins oblique; elle est teintée de rouge dans tous les exemplaires que j'ai pu voir. A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidenlale. 359 Senecio Vespertilio. (Cacalia). — Caulis elatus, ultra tripedalis, inferne glaber, su- perne breviter scabridus, paucifoliatus ; folium inferius (fortasse unicum) papyraceum, supra infraque ad nervos setulis con- spersum, pagina inferiore rubro tinctum, longe petiolatum ; limbus duplo latior quam longus, e basi latissime et aperte cordata obscure pentagonus, lateribus sub angulo recto abrupte sectis, anticelaterotundatus, circumcirca laxe denticulatus, den- tibus mucronatis; folia superiorapetiolata, reniformi-pentagona, angulis acuminatis, argute denticulata; panicula ampla, laxe paniculata, ramis ramulisque subpatentibus ; capitula pedun- culata, multiflora, discoidea ; involucri cylindracei phylla 10-15 mill. longa, olivacea, pube furfuracea conspersa, breviter acuta; flores lutei; styli rami apice incrassati, truncati, penicil- lati ; pappus niveus. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les montagnes de Tchen- kéou-tin (R. P. Farges). Le R. P. Farges n'a envoyé qu'une seule feuille inférieure de cette plante ; sa forme est très singulière. Le limbe, assez mince, est large de 30 cent, et long à peine de iS cent, ouvert à la base en un large sinus tronqué carrément sur les côtés ; dans sa partie antérieure le limbe s'ar- rondit de telle sorte que son bord supérieur demeure, dans tout son développement, parallèle à son bord inférieur, figurant ainsi une por- tion de cercle nettement tronquée aux deux extrémités. Senecio rufipilis. (Cacalia). — Caulis bipedalis vel paulo major, inferne pilis rufis pluricellularibus nunc densis vestitus, sujaerne albo ara- neosus, e basi sequifoliatus ; folia 5-6, firmiter papyracea, plus minus (superne nunc dense) scabrida, ebasi profunde cordata ambitu orbiculata vel reniformia pentagona, angulis obtusis circumcirca nunc laxe et subtiliter, nunc magis profunde den tata; panicula elongata,angusta, simplex vel parum composita capitula unilateralia, breviter pedunculata, patentia vel cernua subquinque flora, discoidea; involucri cylindrici phylla 5-6 ovata obtusa, 12-15 mill. longa, fusca, latemarginata, extus pube brevi conspersa; pappus niveus. Hab. — Su-tchuen oriental, dans les montagnes de Tchen- kéou-tin (R. P. Farges). 36o JOURNAL DE BOTANIQUE Les feuilles ont à peu près la forme de celles du 5'. bulbilliferus Maxim., mais les capitules sont une fois plus grands et la plante ne présente aucune trace de bulbillcs; de plus, la tige et les pétioles sont couverts inférieurement de longs poils roux et, dans la région de l'in- florescence, portent en outre les traces d'une pubescence aranéeuse, ce qui ne s'observe pas chez le .S', bulbilliferus. La plante du D'' Henry (n° 2541, Kew distrib.) rapportée au 5'. bul- billiferus^ dans V Index florse sinensis, n'a point les capitules de cette espèce, mais bien plutôt ceux du ^<\ rufipilis ; mais les feuilles sont un peu différentes et la tige porte de gros bulbilles. Senecio leucocephalus. (Cacah'a). — Rhizoma repens ; caulis gracilis,inferneglaber, nudus, superne laxe araneosus, simplex; folia omnia longe et graciliter petiolata, tenuiter membranacea, supra sparse scabrida, subtus tenuiter niveo-araneosa, e basi aperte cor- data, obscure hastato-triangulata, aequilonga ac basi lata, cir- cumcirca subtiliter vel argute dentata, dentibus mucronatis ; inflorescentia laxe racemosa, nunc inferne parum composita; capsula breviter (2-4 mill.) pedunculata, unilateralia, cylindrica, 10-13 floi'a, patentia; involucri phylla 5, ovato-lanceolata, ob- tusa, 10 mill. long^a, extus lanata, albescentia, margine mem- branacea; pappus niveus involucrum longe superans. Hab. — Su-tchuen oriental, montagnes de Tchen-kéou-tin, ait. 2000 m. (R. P. Farg-es). Plante très grêle, à rhizome rampant, à feuilles très minces, blanches en dessous ; l'espèce est bien caractérisée par ses capitules blanchâtres, laineux, particularité qui n'a été signalée dans aucun autre Cacalia chi- nois ou japonais, Senecio phyllolepis. (Cacalia). — Caulis gracilis, subtripedalis, angulato-sul- catus, laxe araneosus, inferne nudus ; folia prope médium caulis conferta, longe petiolata, tenuiter membranacea, supra levia, subtus glabrescentia, vix paliidiora, nunc subtiliter araneosa, e basi obscure cordata late vel latissirae ovata, acuminata, acute dentata, circiter 10 cent, longa, 5-8 cent, basi lata, limbo secus petiolum producto ; folia superiora bracteiformia ; inflorescentia racemosa, basi vix composita, elongata, laxa; capitula 6-"] flora, cylindrica, breviter pedunculata, pedunculo dense lanuginoso, 3-4 mill. longo; involucri phylla 5-6, herbacea, viridia, extus A. Franchet. — Plantes noîivelles de la Chine occidentale. 361 laxe lanuginosa, lanceolata, apice in appendiculam lingulatam, 1-2 mill. longara producta; pappus niveus, involucro brevior vel illud vix aequans. Hab. — Su-tchuen oriental, dans les montagnes de Tchen- kéou-tin (R. P. Farges). Assez voisin du 5. Roborozoski Maxim., dont il a le port; il en dif- fère surtout par son involucre dont les écailles herbacées et vertes sont velues extérieurement et se prolongent en un appendice linguiforme aigu très caractéristique. Senecio ainsliaeflorus. (Cacali'a), — Caulis subtripedalis, striato-sulcatus, superne tantum puberulus, inferne glaber nudusque, e parte média poly- phyllus; folia longe et tenuiter petiolata, membranacea, supra parce scabrida, subtus ad nervos tantum tenuissime pilosula, 8-12 cent, longa et lata, e basi late cordata ambitu orbiculata vel reniformia, angulata, angulis 5-7 productis acutis et pi'ae- terea circumcirca argute dentata ; folia superiora conformia sed multo minora; inflorescentia racemosa, simplex vel basi com- posita, ramulis brevibus, patentibus; capitula brevissime pedun- culata, patentia, subquinqueflora ; involucri phylla 5, squar- rosa, pallida, lucida, lanceolato-linearia, acuta, apice puberula ; styli rami apice incrassati, truncati ; pappus albidus vel sordide albidus. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les montagnes de Tchen- kéou-tin (R. P. Farges, n. 663). Les capitules ressemblent beaucoup à ceux des espèces du genre Ainslis^a, à cause de la nature coriace et de la forme étroite des bractées de l'involucre, qui s'étalent après l'anthèse, comme chez les Aiiisljœa. Ces bractées sont du reste sur un seul rang, et l'organisation de la fleur est celle d'un Senecio. Senecio janthophyllus. (Cacalia). — Caulis pars foliifera brevissima, glabrescens ; folia papyracea, supra parce scabrida, viridia, subtus laxe et parce araneosa, intense purpureo-violacea, late cordato orbicu- lata, acuminata, circumcirca argute et paulo inaequaliter dentata, dentibus triangularibus, mucronatis; inflorescentia glabra vel parte suprema tenuissime scabrida, basi laxepaniculata, ramulis brevibus patentibus ascendentibus, superne simpliciter race- 362 JOURNAL DE BOTANIQUE mosa; capitula breviter pedunculata, unilateralia, laxa, patentia vel pendentia, subquinque flora; involucri tubulosi phylla 5, subcoriacea, pallida, lanceolato-linearia, apice attenuata, vix acuta, 12-14 mill. longa; pappus niveus. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les montagnes de Tchen- kéou-tin (R. P. Farges). L'herbier du Muséum possède seulement deux spécimens de cette espèce; dans l'un et l'autre, la portion basilaire de la tige qui porte les feuilles est très raccourcie, longue de 4-6 cent, à peine ; l'inflores- cence au contraire atteint jusqu'à 30 à 40 cent, de longueur, La forme exactement cordée-arrondie des feuilles, leur coloration en pourpre violet à la face inférieure, la disposition de l'inflorescence en panicule pyramidale très lâche, sont autant de caractères qui per- mettent de distinguer aisément l'espèce de ses congénères affines ; les plus grandes feuilles atteignent 15 cent, de long, sur autant de large. Senecio cyclaminifolius. (Eîisenecio). — Caulis scapiformis folia aequans vel superans, apice incrassatus, lanatus , paucibracteatus , monocephalus ; folia omnia basilaria, pluria, longe petiolata, subtus dense albo pannosa, supra glabra, subcoriacea, ovato-cordiformia, sînu clause vel angusto, crenata vel repanda, vel sœpius angulato- dentata, dentibus Iaxis, nunc ad mucronem adductis; bracteae scapi laxae, parvae, lanceolatae, supremae capitulum foventes, margine membranaceae ; capitulum radiatum ; involucri turbi- nati phylla subbiseriata, herbacea, ovata, dense lanata, sub lana laete viridia, apice purpurascentia pilisque longis fulvis peni- cillata ; flores sulphurei, ligulis oblongo-linearibus, 15-20 mill. longis; pappus albus achaenio duplo brevior, setis paucis parce barbellatis. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les montagnes de Tchen- kéou-tin (R. P. Farges). Espèce d'un type très particulier; ses feuilles ont la forme de celles d'un Cyclamen (C. earop^um ou C. repaudimi) ; une tige très laineuse, monocéphale; des capitules largement rayonnes, à invo- lucre turbiné; une aigrette formée de poils très courts peu nombreux, barbelés, caractérisent très bien le 5. cyclamùiifolius. Senecio villiferus. (Eusenecïo). — Planta praesertim ad partem inferiorem villis A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 363 longis rufis vestita; caulis scapiformis foliis longior, omnino nudus vel paucibracteatus ; folia coriacea, longe petiolata, supra sub anthesi glabrata, haud raro rubescentia et tune subtus parce pilosa, e basi cordata orbiculata, sinuato-dentata, den- tibus triangulatis , mucronatis ; inflorescentia polycephala, subumbellato-corymbosa, pedunculis bracteis linearibus subu- latis stipatis ; capitula longiter pedunculata, cuneato-ovata, radiata; involucri phylla prsesertim prope basin villosa, exte- rioribus brevibus, interioribus 7-8 mill. longis, late marginatis, ovato-lanceolatis, obtusis; ligulae ovato-oblongae, 5-6 mill. longae; pappus niveus achaenio glabro duplo longior. Hab. — Su-tchuen, les montagnes de Tchen-kéou-tin, ait. 2000 m. {R. P. Farges, n. 595). La tige et les pétioles, surtout dans leur portion inférieure, sont couverts d'une longue villosité soyeuse, rousse, qui persiste longtemps sur les deux faces des feuilles; mais, à l'état tout à fait adulte, celles-ci très accrues (longues et larges de 8-10 cent.) deviennent presque gla- bres et coriaces et sont souvent teintées de rougeâtre; elles rappellent alors tout à fait celles du 5". Ka;mpferi DC. ; dans leur jeunesse elles ressemblent plutôt à celles du S. phalacrocarpus Hance. Senecio yunnaneusîs. (Euseuecïo). — Perennis; caulis subpedalis vel humilior, albo araneosus, rectus, superne breviter ramosus ; folia rigide coriacea, basilaria in rosulam disposita caeteris multo majora, 4-8 cent, longa, late ovato-elliptica, duplicate crenato-dentata, sub anthesi glabrescentia, subtus vix conspicue et laxe araneosa in petiolum brevissimum desinentia ; folia caulina sparsa,oblongo- linearia, sessilia, profunde et argute dentata, subpinnatifida, albo lanuginosa; inflorescentia brevis corymbosa, subconferta ; capitula parva (diam. 6-7 mill.); involucri campanulati phylla lanceolata, subacuta, dorso parce lanata, margine membra- nacea; ligulae 4-5 mill. longae; achaenium setulosum, pappo albescente. Hab. — Yunnan, dans les bois de Ma-long-tan, près de Ta- pin-tzé (Delavay, n. 4853). Voisin du 5. obttisatus Wall. ; il en diffère par ses feuilles basilaires très larges, elliptiques, ses tiges et ses feuilles caulinaires blanches aranéeuses, presqu'incisées. 364 JOURNAL DR BOTANIQUE Senecio Delavayi. (Etisenecio) . — Caulis 1-2 pedalis, strîato-ang-ulatus, inferne g-laber, superne parce pilosulus, subsimplex, dense foliosus ; folia membranacea, glaberrima; rosulas latérales sub anthesi evolutae, foliis longe petiolatis, limbo cordiformi-ovato grosse dentato, 4-5 cent, longo ; folia caulina inferiora et média longiter petiolata, petiolo late vel latissime alato caulem auriculis amplis amplectente, limbo late cordiformi, acute dentato; folia su- prema ovato-lanceolata vel lanceolata, basi rotundata vel emarginata, acuminata, margine intégra vel denticulata; inflo- rescentia subcorymbosa, ramis fasciculatis, erectis, confertis, brevibus vel elongatis ; capitula breviterpedunculata, discoidea; involucri campanulati phylla coriacea, exterioribus linearibus, interioribus lanceolatis, dorso pallidis, apice margineque mem- branaceis et fusco coloratis ; flores lutei, omnes anguste tubulosi ; achaenium glabrum pappo niveo brevius. Hab. — Yunnan, dans les lieux ombragés du Tsang-chan, au-dessus de Ta-li (Delavay, n. 685, 3168,4054, 2648). Bien caractérisé par ses feuilles minces, cordiformes, les caulinaires à pétiole très largement (15-20 mill.) ailé, dilaté à la base en deux grandes auricules qui embrassent la tige ; la nature coriace des écailles de l'involucre et leur bordure noire fournissent aussi de bons éléments de distinction. Senecio pteridophyllus. (Etisenecio). — Perennis; caulis 1-2 pedalis, angulato-sul- catus, inferne et superne parce scabridus,simplex; folia tenuiter papyracea, ambitu anguste oblonga, subtus praesertim secus petiolumpilisstrigillosis liirta,pinnatilobata, lobis omnibus con- formibus, e basi late adnata anguste lanceolatis, inferne parce incisis, superne integris vel paucidentatis, acutis vel acumi- natis, deflexis, folii basin versus decrescentibus; folia basilaria 12-25 cent, longa, 4-5 cent, lata, breviter petiolata, caulinis paucis (3-4), auriculis latissimis profonde incisis caulem amplec- tentibus; inflorescentia brevis, corymbiformis, densa; capitula breviter pedunculata multiflora, parva (diam. 4-5 mill.), radiata; involucri campanulati phylla scabrata, lanceolata, vix acuta, exterioribus linearibus duplo brevioribus; flores lutei, ligu- lis4-5, vix 3 mill. longis; achaenium glabrum pappo niveo duplo brevius. N. Patouillakd et L. Morot. — Quelques Ckaïupignons du Congo. 365 Hab. — Yunnan, au col de Lo-pin-chan, ait. 2300 m.; col d'Hialopin (Delavay, n. 2135). Très élégante espèce; les feuilles ont toutes leurs divisions égales, étroites, souvent un peu réfléchies. Elle diffère du 5. diversifolius par ses akènes qui sont toutes pourvues d'une aigrette ; du 5". ckrysa;ilke- moides par ses capitules multiflores, campanules et non cylindriques, formant un corymbe serré. Senecio pleurocaulis. — 5*. tatsîenensi's Franch., Bull. Soc. bot. de France, t. XXXIX, p. 293 (non Bureau et Franch., in Movot ., Joîii'jt. de Bot.., t. V, p. 75. C'est une espèce bien distincte du ^. plantaginifolius Franch., dont elle a le port, par son mode de végétation et par la nervation des feuilles. Dans le 6*. plantaginifolius, il n'y a pas de fascicule latéral de feuilles; celles de la tige ont des nervures très saillantes, s 'anastomosant et formant un réseau complexe et saillant. Chez le 5*. pleurocaulis, on observe constamment, à côté de la tige florifère, qui ne porte qu'une ou deux petites feuilles, un fascicule de feuilles oblongues, longuement pétiolées, dont les nervures presqu'immer- gées s'étendent à peu près parallèlement à la nervure médiane et ne s'anastomosent que très obscurément entre elles. i^A suivre.) QUELQUES CHAMPIGNONS DU CONGO Par MM. N. PATOUILLARD et L. MOROT. Les Champignons dont nous publions la liste ont été recueil- lis au Congo français, par M. Henri Lecomte, au cours d'une exploration faite dans les derniers mois de l'année 1893. Cette liste, bien que peu nombreuse, comprend cependant deux es- pèces nouvelles, dont voici les diagnoses. Ganoderma albocinctum sp. n. — Pileus suberoso-lignosus, orbicularis, convexus, concentrice sulcatus, ambitu sinuato, opacus, pruinosus, luride brunneus, albo marginatus, saepe rubro vel atro-vio- laceo hinc inde maculafus, 5-8 cm. latus, i cm. crassus, intus fulvo-ta- bacinus, cute crustacea, tenui, tectus ; pori albidi, minuti, subrotundi ; stipes obliquus, puncto dorsali adfixus, pruinosus, fusco-brunneus, cylindraceo-torulosus, 2-4 cm. longus, vix 6 mm. crassus. Species G. testaceo Lév. affinis, sed zona marginal! alba facile dis- tingucnda. Habitat ad truncos. — Kitabi (Congo). 366 JOURNAL DE BOTANIQUE Clavaria Lecomtei sp. n. — Corticola ; mycélium albo-fuscescens, tenuissimum, crustaceo-membranaceum, lîbrilloso-himantioideum, in strata late effusa intricatum. Clavulas erectae, tenaces, in mycelio sparsae vel parce gregariae, 8-15 mm. longue, filiformi-setacese, apice acutae, vix 1/3 mm. crassae, simplices, e tuberculo enatas, rufae vel luteolae (in sicco), opacae vel pellucidse, glabrae. Species Cl. j'ioicese proxima. Habitus fere Ccilocerée. — Kitabi (Congo). Les autres espèces rapportées par M. Lecomte sont les sui- vantes : Crinipellis africana Pat. Stereum involutum Kl. Favolus brasiliensis Fr. Xylaria clichotoma Mtg. — Les Trametes lanatus Fr. échantillons diffèrent Polyporus concinnus Palisot. du type par les grandes — — var.pleiiropode. dimensions de la pointe — sanguineus L. stérile. Ganoderma amboinense Fr. — obtusissima Berk. — australe Fr. — raicroceras Mtg. LES NOMS DES PLANTES DU LIVRE D'HEURES D'ANNE DE BRETAGNE (Suite.) Par M. Jules CAMUS P. 107. Hanoii. — Jacea nigra. — Ceiitaurea jacea L. Cen- taurée des prés. — Hanon est encore aujourd'hui, en Normandie, le nom de cette centaurée et de plusieurs autres espèces voisines, telles que C. m'gra, C. Scabiosa, etc. M. Joret [Paéoi's du Bessïfz, p. 113) rapproche hanon de haji [Cyperus longus, souchet) en donnant comme racine l'allemand hanf, chanvre. Je crois plutôt cjue hanon est le dimi- nutif du vieux français hane, crochet. Ce nom aurait été donné à la plante à cause de la forme de ses fleurs ou de ses feuilles. P. 451. Herbe au cliar[peiiti]er. — Lancerlata (1. lanceo- lata). — Plant ago lanceolata L. Plantain, oreille-de-lièvre. P. 238. Herbe saint Jehan. — Peonia. — Pseonia offici- nalis Retz. — Pivoine officinale. — Jussieu dit « Pivoine maie j. P. 369. — Ilobelon. — Luppulus. — Humulus lupulus L. Houblon. P. 398. — Ilonieau. — Ulmus. — Ulmus cainpestris Sm. Orme, que Jussieu écrit « horme ». P. 133. Horvalle. — Aurum valet. — Scrofularia nodosa L. Grande scrofulaire. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 2s^Si P. 248. du Iloust. — Viscus agrifolium. — Ilex aquifolium L. Fruits du houx. — On tirait déjà la glu de cette plante ; de là le nom de Viscits. P. 35. Iluillet. — Species tunici. — Dianthus caryopAyllush, Jlore pletw. Œillet giroflée à fleurs doubles. P. 134. Iliiilletz blanc. — Species tunici. — Diafitkus caryo- phylliis L. JL albo pleno. — Œillet blanc à fleurs doubles. P. 71. Jalousie. — Zelotipie. — Delphinium Consolida^,. Pied d'alouette. — Généralement c'est à VA/narantus tricolor que l'on donnait jadis le nom àç jalousie ou gelesie (dans le latin du moyen âge gelesïa, gelosia, d'où le nom générique moderne celosia. Cfr. « Circa instans et Gr. Herbier » n'^ 213). P. 126. Jaiietee (1. Jaiietes). — Saponaria. — Saponaria officinalis L. Saponaire. P. 79. Janettes. — Species behen albi. — Lychnis dioica DC. Floquet. P. 159. Jarveau (1. Jarreau?). — Species orobi. — Proba- blement le Lathyrus Cicera L., jarrose, jarrat, petite gesse. — Pour Jussieu, c'est la Vicia sativa, et pour Decaisne VOrobus tuberosus L. P. 173. Jasmin. — Sambacus. — Jasminum officinale L. Jasmin commun. P. 282. Jaulnete. — Lactuca. — Peut-être le Senecio palu- dosus L. Séneçon des marais. — Jussieu croît y reconnaître la Lac- tuca sativa, et Decaisne une espèce de Setiecio. P. 175. Jobarde. — Barba Jovis. — Sempervivum tectorum L. Joubarbe ; et non 5". arachnoideum L. comme le dit Decaisne. P. 258. Jomarin. — Joncus marinus. — Ulex europœus L. Ajonc, jonc marin. — Jussieu a fait erreur en donnant pour l'identifi- cation le Genista Spartium (=1 Spartium jU7iceum L.). P. 139. Langue de beuf. — Species buglossa. — Lycopsis arvensis L. Grippe des champs. — La plante est si bien figurée que je m'étonne de voir Decaisne proposer V Anchusa italica Retz, d'autant plus que cette dernière espèce est très bien peinte sous le nom de bugieuse, p. 180. P. 269. Langue de vaelie. — Species buglosse. — Anckusa officinalis L. Buglosse officinale. Ni l'identification « orcanette » [Alkanna tinctoria DC.), que donne Jussieu, ni celle de Cynoglossian officinale proposée par Decaisne, n'est admissible. P. 429. Leaune. — Bealna. — Plante mal dessinée, difficile à déterminer. Probablement le Stachys palustris L., ainsi que l'a pensé Decaisne. 368 JOURNAL DE BOTANIQUE P. 307. Lestas (1. lestue). — Lactica. — Lactuca sativa L. Laitue. P. 272. Letrons. — Rostrum porci. — Sonchus oleraceus L. Laiteron, laceron. P. 149. du Lin. — Linum. — Linum iisitatissimum L. Lin cultivé. P. 257. Lis bastard. — Lilium silvestrum. — Liliacée difficile à identifier. D'après Jussieu, ce serait V Omithogalum umbellaiutn, et selon Decaisne, le Phalanginm Liliago Schreb. P. 127. inenu Lys. — Centaurea maior. — Lysimachia vul- garis L. Grande h'simaque, corneille. P. 55. Lys blanc. — Lilium. — Lilitim candïdum L. Lys commun. P. 235. Lys oust. — Species lilii. — Le dessin indiquerait une caryophyllée, mais les fleurs sont de couleur orange. — Lys oust est peut-être l'abrévation de Lys oustremer. P. 353. Lys roug'e. — Lilium rubeum. — Lilium croceum Chaix. Lis jaune orange. P. 25g. Mactrax. — Papirus. — Typha angustifolia L. Matelas, massette, et selon Jussieu « masse ». — Le mot mactrax [zz. inatras, matelas) signifiait dans l'ancienne langue un gros trait lancé par l'arba- lète, et c'est à cette sorte de flèche que l'on a comparé les épis de la massette. D'ailleurs les termes de masse, massette, représentent ici la masse d'armes du moyen âge. Ces genres de rapprochements étaient jadis très fréquents. De là sont venus dans la nomenclature des plantes les noms de rumex, tribulus, ckausse-irape, barbelée, comme aussi celui de macre appliqué au Trapa natans à cause de la forme de ses fruits, qui rappelaient les boules avec pointes de fer dont étaient garnies certaines maques (masse d'armes. Voy. Godefroy, Dict.). Il est curieux que personne, pas même Littré, n'ait pensé à cette expli- cation pour l'historique des mots macre, macle, ni pour celui de macque, masse servant à broyer le chanvre ou le lin. P. 267. 3Iante. — Mentastrum. — Mentha aquatica L. Menthe à grenouille. P. 317. Marest. — Muguetum palustre. — Cardamine pra- tensis L. Cressonnette. P. 90. Margarites. — Consolida minor. — BelHs pere7i)ns\^. Pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches bordées de carmin. P. 202. Marjolaine sauvage. — Origanum. — Origa^ium vulgare L. Origan, marjolaine bâtarde. P. 115. Marjolene grenee. — Sansucus. — Origanum Maio- rana L. Marjolaine. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 369 P. 143. Mauves. — Malva. — Malva sylvestris L. Mauve sau- vage. P. 304. 3Ielice. — Melissa. — Melissa officinalis L. Mélisse, citronnelle. — Le dessin est exact, mais le miniaturiste a donné aux fleurs une teinte violacée qui n'appartient pas à cette plante. P. 464. 3Ieliilot. — Melliloti. — Melilotus officinalis Lam. Melilot. P. 228, 3Ieiltal. — Mentastrum. — Mentlm rotundifolia L. Baume sauvage. — Me/ilal est probablement une fausse lecture de mentas. (Cfr. plus haut Arolle pour Arosse.) P. 271. 3Ieiitilloii. — Matricarie. — Veronica Beccabunga'L. Cressonnière. P. 144. 3Ienuettes. — Minuta. — Polygala vulgaris L. Laitier commun. P. 166. 3Iere martyr. — Species camamille. — Leucanlhe- mum parthejiium G. G. Matricairc. P. 2^2>- 3Iesles. — Nespulum. — Mespilus germanica L. Nèfles. P. 32. 3Ieiir(lre. — Muleta. — Myrtus communis L. Myrte. P. 276. Meures. — Mora celsi. — Monts nigra L. Fruits du mûrier noir. P. 193. Mil. — Milium. — Setaria italica PB. Millet. P. 273. Millart. — Panicum. — Panicum miliaceum L. Millet des oiseaux. — Jussieu dit « Panis >. P. 245. 3Iil roug'e. — Milastea. — Setaria italica PB. Mille (variété à grains rougeâtres). P. 295. 3fillez feuUes. — Millefolium. — Achillea Millefo- lium L. Millefeuille. P. 120. 3Iilles pertuys. — Mille foramina. — Hypericum perforatum L. Millc-pcrtuis, herbe tic la Saint-Jean. P. 270. 3Iire soleil. — Testicolos sacerdoti. — Ficaria ranioi- culoides Mch. Petite chélidoine, éclairette. P. 302. 3Iitous de saule. — Mellilotum. — Salix caprœa L. Chatons mâles de saule. (Cfr. Chatous 324.) P. 469. 3Iolaiue. — Molanie. — Verbascum Thapsus\j. Molène,. bouillon blanc. P. 465. 3Iorelle. — Morella. — Solanum nigrum L. Morelle (fleurs). P. 285. 3Iorou blauc. — Morsus galine. — Stellaria média Vill. Morgeline, mouron des oiseaux. P. 354. 3Ioron rouge. — Morsus galine. — Aftagallis ar- vensis L. Mouron rouge. 370 JOURNAL DE BOTANIQUE P. 2i8. la Mossue. — Moussata. — Très probablement une algue, une Coi?ferva, comme l'a fort bien vu Jussieu qui la nomme « mousse d'eau ». L'artiste lui a donné une forme décorative dont les contours rappelleraient vaguement la silhouette de trois œillets doubles superposés, et c'est ce qui fait que Decaisne a été tenté de voir dans cette miniature t une chloranthie prolifère de l'œillet ». Il aurait pu ajouter « de l'œillet double », ce qui aurait compliqué l'anomalie. P. 138. Moiistarde. — Sinapis. — Sùmpis nigra L. Moutarde noire. — Jussieu indique la « sanve », c'est-à-dire le SinaJ>is arvensisl^., car il ajoute i Sinapi arvense prœcox, semine nigro ». Quant à Decaisne, il croit reconnaître ici le Sisymbt'iiim amphibiwn de Linné [Rorïpa amphibïa'BGS'à.)^ qu'il appelle « raifort d'eau ». P. 72. 3Iugiiet des prez. — Species trifolii. — Lofus corni- cidatiis L. Lotier. P. 65. franc Muguet. — Croseta lilialis. — Asperula odo- rata L. Aspérule odorante. P. 322. 3Iyeulx que or. — Species melliloti. — Crucifère difficile à déterminer. Jussieu a proposé le a Buiiia > ou le Napus syl- vaticus de C. Bauhin ; Decaisne, un Nasturtium. P. 385. JVantilles. — Species pisei. — Lathyrus sylvestris L. ou L. latifolius L. Gesse bleue. P. 401. IVaveaulx sauvag;es. — Napus silvestris. — Bryonia dioica Jq. Vigne blanche, navet du diable, et d'après Jussieu « Cou- luvrée ». P. 349. Nefflier. — Florum mespule. — Mespilus gennanica L. Fleurs de néflier. P. 56. Ne me obliez mie. — Camepiteos. — Verotnca Cha- mâsdrys L. Véronique des bois. P. 457. Neole. — Enulla campana. — Inula Helenium L. Année. P. 425. (Nom effacé.) — Nucariis. — Juglans regia L. Noix. P. 69. Norilles franches. — Corulus. — Corylus maxima Miller. Noisettes franches, cultivées. P. 185. Nonrilles de boys. — Avalena silvestris. — Corylus Avellana L. Noisettes des bois. P. 77. Nyelle.— Nygena. — Agroste^nma GHhagol.. Nielle des champs. — Cfr. Negella (Coquelourdes). P. 287. Oni^nons. — Cèpe. — AlHum Cepal^. Oignon. P. 337. (Le nom français manque.) — Citrangulus. — Citrus Au- rantiiun Risso. Orangfes. P. 189. Org'e. — Ordeum. — Hordeum vulgare L. Orge, escour- geon. J. Camus. — Noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 371 P. 443. Orpiii.— Faba subersa. — Sedu/n Telephïuml^. Reprise, grassette. — Faba subersa est une erreur de lecture ; il faut certaine- ment corriger par Faba ùwersa. P. 277. jeune Palme. — Palma. — Chaméerops humilis L. — Palmier-éventail, — L'artiste a tellement allongé et serré les feuilles pour les faire tenir dans la marge, que Jussieu les a prises pour celles d'un dattier. P. 76. Pansée jaulne. — Species tassus barbatus. — Ver- bascum Blattaria L. Molène ; selon Jussieu « herbe aux mites ». P. 125. Pansées. — Menuta penseta. — Viola tricolor L. — Pensée. P. 230. PanseroUe. — Satyrion. — « Orchis militaris major C. B, maie picta », dit Jussieu. Le dessin est, en effet, fort mé- diocre, et l'espèce représentée est difficile à reconnaître. Cependant c'est bien un Orchis, et non la Stachys sylvatica comme l'a cru Decaisne. P. 158. Paqueretes. — Consolida minor. — BelHs pere7înis\.. Petite marguerite, pâquerette cultivée. (Fleurs doubles entièrement blanches.) P. 87. Paqueretes jaulnes. — Consolida. — Ranuncidus acris L. Bassinet. La miniature offre l'espèce à fleurs doubles, culti- vée dans les jardins sous le nom de « Bouton d'or ». P. 35. Paqueretez d'eau. — Consolida média. — Pulicaria dysenterica Gœrtn. Pulicaire dysentérique. P. 59. Passe rose. — Nigella. — Lychnis coronaria DC. Coquelourde. P. 68. Passeveloux. — Passivelocm (1. Passivelotum). — Celosia cristaia L. Amarante crête de coq. P. 136. Pastonnades. — Pascinaca (1. Pastinaca) domes- tica. — Daucus Carota L. Carotte. Dans la miniature, les fleurs sont rosées, comme c'est le cas lorsque l'ombelle de cette plante n'est pas entièrement épanouie. P. 296. Pâte de lyon. — Marsilium. — Helleborus fœtidus L. Ellébore. — Pour Jussieu c'est le H. niger, « pied-de-griffon », P. 105. Pavot. — Papaver album. — Papaver scmniferum L. Pavot blanc cultivé. P. 45. Pavot rouge. — Papaver rubeum. — Papaver Rhœas'L. Coquelicot. P. 30. Peisars. — Specie pisei. — Astragalus glycyphyllos\j. Reglisse bastarde. — Jussieu dit « Pois sauvages », P. 316, grosses Penscees. — Grossa pensate. — Viola tricolor L. var. hortensis. Grandes pensées violettes, cultivées. 372 )OURNAL DE BOTANIQUE P. 294. Peuserol. — Panseolum. — Ajicga reptatis L. Bugle, P. 243. Perciîlee. — Serfolii. — Heîosciadum nodifioriim K. Helosciaclie. — Diverses ombellifères aquatiques ont été, comme celle- ci, comparées au « persil » ; nous avons par exemple le « persil des marais » [Siiim angustifoliiim Lam.), le « persil de l'eau » {Œnanthe Pkellandrïum Lam.), etc. P. 86. Pesclier. — Flores persici. — Persica vulgaris DC. Fleurs de pêcher. P. 361. (Les noms français et latin étaient déjà effacés dans le manuscrit, du temps de Jussieu.) La miniature représente des pêches [Persica vulgaris DC). P. 82. PeteroUe. — Speciesbehenalbi. — Silène inflata DC. Silène gonflée. — Comme Ton sait, c'est un jeu ordinaire pour les enfants de faire éclater le calice de cette fleur sur le front ou sur le dos de la main, en produisant un certain bruit qui les amuse beaucoup. De là est venu, sans aucun doute, le nom vulgaire de. peierolle donné ici à cette espèce ; dénomination analogue à celles de craquette, clagiiet, claguoire, etc., en usage dans quelques régions de la Normandie (voy. Joret, FI. n., p. 30). P. 70. Picot. — Pes corvi. — Ra?iunculus bulbosus L. ou R. acris L. Renoncule des prés. — Selon M. E. Rolland [FI. pop. variétés bibl., p. 17) le terme de picot (=: pied de coq) s'applique encore à ces espèces, dans les environs d'Amboise. D'après Desvaux [Flore de l'Anjou)., ce serait aussi le nom du Ranunculus parvijlorusl^. P. 237. Pié (le pigeon. — Pes columbini. — Ranunculus repens L. Renoncule pied de poule. P. 460. Piiipenelle. — Pimpenella. — Poterium Sanguisorba L. Pimprenelle. P. 222. Piqueroile. — Yringi. — Centaurea Calcitrapa L. Centaurée chausse-trape, chardon étoile. — Decaisne a fait erreur en proposant ici V Onopordon Acanthium L. P. 251. Pirounée. — Species satirionis. — Muscari racemo- sum L. Muscari à grappe. — Jussieu y voyait la « fritillairc ». P. 265. Plantain. — Plantage. — Plantago major L. Grand plantain. P. 22. Polioust. — Pulegium. — Mentha Pulegiun L. Pouliot. P. 473. Politrice. — Politrici. — Asplonum Trichomanesl.. Polytric officinal. P. 131. Pommes de paradis. — Poma paradisi. — Malus communis Lam. Pommes de paradis encore vertes. P. 377. Pommes de pin.— Pomas pin. — Pinus piiiel.. Pin pignon. y. Camus. — Noms des plaides du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 373 P. 365. Poiinics de roiioîiis. — Pommas. — Malus commu- «?>Lain. Variété qui est peut-être \d. pomme de r^«^//(? indiquée dans la FI. pop. jiorm., p. 261, de C. Joret, ou le rouvezeaii mentionné dans le Dict. de Littré. Je trouve, au xvi° siècle, dans le « Nomenclator » de Junius, l'appellation /ow;«ree. — Purpurea. — Fleurs violettes difficiles à déterminer. Decaisne serait porté à y voir une variété de Helianlhe- mu?n (!). P. 466. — Pourreaulx. — Porrum. — Alliitm Porrum L. Poireaux. P. 345. Poyrier de fln or. — Pirus. — Pyrus communisY.. Variété de poires. P. 97. Poys en gousse et en fleur. — Cicer album. — Pisum arvense L. Pois pigeon. P. 300. Poys plalz. — Lupini. — Liipinus albus L. Lupin cul- tivé (gousses, sans fleurs). P. 439. de la Poyvrade. — Ges. — Nigella sativa L. Nigelle. — Le mot ges est dû apparemment à une faute du copiste, qui avait à écrire git, jadis le nom latin de la nigelle. P. 397. Poyvre. — Piperi rotondi (i). — Ribes nigrum L. Fruits du groseillier noir, cassis. P. 306. Poyvrier. — Flores piperi. — Ribes nigrum L. Fleurs du groseillier noir. — Ces deux dernières miniatures constituent, si je ne me trompe, le plus ancien document qui nous soit parvenu sur la culture du groseillier noir, non seulement en France, mais en Europe. En effet, cet arbuste^ inconnu aux anciens, n'est mentionné, ni dans les herbollaires du moyen âge, ni dans les traités des premiers botanistes de la Renaissance. Il faut arriver à la seconde moitié du xvi'' siècle pour trouver quelque auteur, tel que J. Bauhin, qui en parle en nous faisant savoir qu'on la cultivait alors en Italie et en France. Dans son Mémoire présenté à l'Académie des sciences, en 1722, I. « Grossularia nigra, est aliis Pipirella a baccis magnitudine, coloreque piperi similibus, officinis Ribes niger, Gallis Poivrier et groselier noir dicitur. » (J. Dalechamp, Hisl. gen. plantartim, I, 132.) 374 ' JOURNAL DE BOTANIQUE A, de Jussieu nous apprend que les noms de cassis et de poivrier étaient propres au Poitou, tandis qu'à Paris, on ne se servait que du terme groseillier noir. Toutefois le mot cassis tendait alors à se répandre, car il avait été publié, en 1712, un opuscule intitulé : « Propriété admirable du cassis, plante de la Tourraine, du Poitou, etc. (i) ». Ce nom de cassis vient, selon toute probabilité, de ce qu'on employait dans les officines le Ribes nigriim à la place de la cassia lignea ou de la cassia Jîstula. A l'appui de cette hypothèse, je puis citer le passage suivant de la « Pharmacopœa helvetica j publiée à Bâle, en 177 1 : « Cassis, Groseiller noir, Poivrier ; Ribes nigrum L. Baccae diureticae audiunt, sic etiam interior ccrtex Gallis cassis dicitur » . Ainsi ce vocable serait tout simplement une forme altérée de cassie {caissie, ap. Godefroy), traduction du latin cassia ou casia. L'altération pourrait être due à l'influence delà première syllable àejislula ; du moins c'est ainsi que je m'explique la graphie caissis Jîstula, que j'ai rencontrée dernièrement dans un manuscrit du xv® siècle [Bibl. nat. de Turin, M, iv, 1 1 , fol. 22or°) . P. 22=,. Prennes clamars. — Prunas. — Prunus domesHca L. Prunes de Damas, rondes et violettes. — Le « Circa instans » de Modène a déjà la dénomination Pruna damasce?ia, et la traduction du même ouvrage (n° 389) : Prunes de Damas ou damascenes . Or dans ces deux exemples, Damas nous semble bien être le nom de la ville et non celui de l'étoffe, comme le voudrait Littré. P. 62. Prevanche. — Provinca. — Vinca minor L. Pervenche. P. 45. PrimeA'eize. — Species primula verum. — Galantlms nivalis L. Perce-neige. — L'artiste s'est pris la fantaisie de peindre quelques-unes de ces fleurs en bleu. P. 94. Prunier. — Florum prunorum. — Prunus domestica L. Fleurs de prunier. P. 381. dn Pullan. — Catolleria arbor. — Le dessin de la figure laisse à désirer, mais il est probable qu'il s'agit ici des fleurs de l'alisier, Sorbus aria Crantz, ou, comme le croyait Jussieu, de celles du « Buisson ardent » {Cotoneaster pyracantha Spach). Selon Decaisne, ce serait le Cratœgus Amelanchier. Si l'on s'en tenait seulement au nom français, on serait porté naturellement à identifier ces fleurs avec celles du Cerasus Padus DC. , c'est-à-dire du « bois puant t> ou « putiet » , car le mot pullan n'est autre qu'une des nombreuses formes de l'an- cien 2id\ec'à{puleni, signifiant infect, puant, etc. , ,et provenant de *putu- I. Voy. A. de Candolle, L'origine des plantes cultivées, p. 222 et 377. Paris, 1886. — M. de Candolle s'était d'abord demandé si la ville de Cassis, en Pro- vence, n'aurait pas donné orig-ine au nom de cassis pour le groseillier noir. Mais ensuite, dans les Additions de sa 3° édition, l'auteur a admis la dérivation de cassia que j'avais proposée dans la Revue de Botanique, t. III, p. 127 (Toulouse, 1884). Variété. 375 lenium ou de * puruleiUiwi (vov. A, JjOs, Gloss. de la langue d'oïl. Quant au terme Catolleria, il doit dériver de catus, comme les noms que l'on a vus plus haut, Catiila (Gripaume) et Catoleri (Blanche futaine). P. 92. Que Dieu niarch[ancl]a. — Edera terrestris. — Gle- choma hederacea L. Lierre terrestre. Jussieu l'appelle aussi « Terrctte >. P. 163. Queg'OUrdes. — Cucurbita. — Lage?îariavulgarïs Ser. Calebasse. P- ô^ô- Quegourdes de Turquie. — Colloquintida. — Jussieu voyait dans cette miniature la coloquinte [Citncllus Colocyn- this L.), et Decaisne la citrouille {Cucurbita Pepol^.). Mais, ainsi que me l'a fait observer M. le D"" Bonnet, il est plus probable que c'est le Cucurbita inoschata Duch., appelé « Courge d'Afrique, Barbarine, Courge des Bédouins ». (A suivre.) VARIETE. L'introduction du Tabac en France par Jean Nicot. Par M. E. RozE. Dans sa Monographie du Tabac (i), Ch. Fermond a consacré quelques pages à l'introduction du Tabac en France. Il déclare que M. Ferdinand Denis (2) a prouvé qu'André Thevet est le premier qui ait apporté les graines de cette « herbe étrange » et qu'il est temps de réparer l'injustice qui lui fut faite malgré ses réclamations incessantes. Il ajoute qu'un moine de l'Ordre respectable des Cordeliers, fort ami de Villegagnon, et qui n'était autre que Thevet (3), rapporta soigneu- sement dans le pan de sa robe, des graines ds Petun prises à Nicterohy ou Guanabara, puis que les graines de Tabac brésilien ont germé, grâce à ses soins, sur notre sol, quatre ans avant l'époque indiquée par tous les historiens. Il poursuit plus loin, en ces termes : « Mais, si ce moine a rapporté d'Amérique les semences du Petun, s'il les a fait germer, et si, le premier, il a cultivé le Tabac en France, il faut bien le dire, c'est à Jean Nicot que l'on doit de l'avoir, par sa haute position, pour ainsi dire rendu populaire. Voici, au dire de Neander, comment a été faite cette seconde introduction du Tabac dans la cour de France. Jean 1. I vol. in-8", Paris, 1857, avec le portrait d'André Thevet. 2. Lettre sur l'introduction du Tabac en France. 3. Ce Cordelier, né à Ang-oulème, a publié un récit assez curieux de ses voyages sous le titre : • Les singularitez de la France antarctique, autrement nommée Amérique, et de plusieurs terres et isles découvertes de nostre temps, 1558. •• 376 JOURNAL DE BOTANIQUE Nicot, ambassadeur de Charles IX près la cour de Portugal, se trou- vant à cette cour, s'avisa d'aller visiter rofficine de Lisbonne : là, un goitilhoiumc flamand, qui n'était autre que le célèbre Damian de Goes (i), alors garde des papiers royaux, lui fit prése^îi de cette plante étrangère, apportée depuis peu de la Floride. Le diplomate l'accepta volontiers « comme plante transmarine, non jamais veuë », la fit soigneusement entretenir et bientôt il ne fut bruit que de l'herbe à l'ambassadeur (2) ». Ferraond termine comme il suit ce passage : « L'histoire rapporte que Nicot envoya de Lisbonne à Catherine de Médicis, en môme temps que des graines de Tabac, une petite boîte de Tabac en poudre, et que cette Reine y prit tant de plaisir qu'elle ne tarda pas à con- tracter la passion de priser... On comprendra que la Reine Catherine de Médicis, ayant mis le Tabac à la mode, par le plaisir qu'elle éprou- vait à priser, et le prenant sous sa protection, des essais de culture, qui réussirent, furent tentés ; que les courtisans, qui prisèrent d'abord pour complaire à leur Reine, en contractèrent bientôt l'habitude, et que, peu à peu, l'exemple gagnant de la Cour à la ville, le Tabac parvint peu à peu à une très grande faveur ». Fermond ne cite pas les documents historiques dont il a eu con- naissance lorsqu'il a écrit les dernières lignes ci-dessus. Mais on serait tenté de le croire sur parole, parce qu'on se persuaderait facilement que le Tabac n'a pu être introduit en France, et que son usage ne s'y est répandu qu'en raison des jouissances particulières qu'il a tout d'abord procurées sous la forme de Tabac à priser ou sous celle de Tabac à fumer. Or, s'il est, en effet, établi que le Tabac a commencé à être très en faveur dès la fin du xvi^ siècle, c'est pour des motifs bien différents. Nous en trouvons la preuve dans un ouvrage de l'époque qui est fort instructif sur ce point et qui explique très clairement de quelle façon Jean Nicot a été conduit à introduire en France « ceste herbe estrange i, qui, peu à peu, devait être appelée à rendre, aussi bien à l'État qu'aux particuliers, des services inappréciables. Ce qui suit est extrait textuellement du Livre intitulé : « L'Agricul- ture et Maison rustique de M. Charles Estienne et Jean Liebault, docteurs en médecine; Édition dernière^ revue et augmentée de beau- coup, ijSç. » DISCOURS SUR LA NICOTIANE OU PETÙM MASLE a Nicotiane, encores que depuis peu de temps soit cognuë en 1. F. Denis, 1. c. (Les mots en italique le sont également dans la Monogra- phie de Fermond). 2. F. Denis, 1. c. Variété. 377 France, tient ncantnaoins le premier lieu entre les herbes médicinales, à raison de ses vertus singulières et quasi divines, telles que tu pour- ras entendre cy après : de laquelle par ce que nuls de ceux, tant anciens que modernes, qui ont escrit de la nature des plantes, n'en ont fait mention, j'ay bien voulu savoir l'histoire entière, qu'ay entendue tant d'un mien bon amy, premier auteur, inventeur et apporteur de ceste herbe en France, que de plusieurs, tant Espagnols, Portugais et autres, qui ont voyagé en la Floride, pays des Indes, d'où ceste herbe est venue, pour la rédiger par escrit, à fin de délivrer de peine ceux qui en ont ouy parler, mais ne cognoissent l'herbe ny ses effects. « Ceste herbe est appelée Nicotiaue, du nom de l'Ambassadeur qui en a donné la première cognoissance en ce Royaume : ainsi que plusieurs plantes portent encore le nom d'aucuns Grecs et Romains, lesquels estans en pays estranges pour le service de leurs républiques, ^ ont introduit en leurs pays plusieurs plantes, dont on n'avoit aucune cognoissance. « Aucuns l'appellent Herbe de la Royne mère, par ce que le dit sieur Nicot l'envoya premièrement à la Royne mère (comme tu enten- dras tantost), et depuis fut par elle baillée à plusieurs pour la cultiver, et faire venir en ce pays. D'autres la nomment l'Herbe du Grand Prieur, par ce que le dit sieur peu de temps après traversant ces mers de Ponant, estant logé chez le dit sieur Ambassadeur à Lisbonne, en print plusieurs plantes en son jardin, et l'a fait multiplier en ceste France plus que nul autre, en si grande recommandation a voit il ses divins effects. Les Espagnols l'appellent Tabaco, aucuns Herbe sainte, à raison, comme je croy, de ses effects sains et esmerveillables : plu- sieurs luy ont donné le nom de Petum masle, à la différence du Petum femelle (i), qui est au vray le nom propre de l'herbe, usité par ceux du pays d'où elle est venue : toutes fois vaut mieux la nom- mer Nicotiaue du nom du Seigneur qui l'a envoyée en France le premier, à fin que luy rendions tel honneur qu'il a mérité de nous, d'avoir enrichy notre pays d'une herbe tant singulière. Voilà quant au nom : entens maintenant l'histoire entière. « Maistre Jean Nicot, conseillier du Roy, estant Ambassadeur de sa Majesté au Royaume de Portugal en l'an 1559-60-61, alla un jour voir les Chartres du Roy dudit Portugal : un gentil-homme garde d'icelles charires luy fit présent de ceste herbe, plante estrangere I. On sait que la sexualité des plantes était inconnue à cette époque, mais que l'on appelait liâtes les individus de l'espèce ou ceux du genre qui paraissaient les plus grands et les plus forts. Par suite, le Petum masle était le Grand Tabac [Nicotiana Tabacum Z.), le Petum femelle, le Petit Tabac ou Tabac rustique {Nicotiana rusiica Z.), les deux seules espèces de Nicotiana que l'on connais- sait alors. 378 JOURNAL DE BOTANIQUE apportée de la Floride. Le sieur Nicot l'ayant faict eslever en son jardin où elle avoit parcreu et multiplié grandement, fut adverty un jour par un de ses pages, qu'un jeune garçon parent d'iceluy page, avoit mis par essay de la dite herbe pilée, marc et jus ensemble, sur un ulcère qu'il avoit sur la joue, près du nez, faict d'un Noli me tangere qui s'attachoit desjaaux cartilages, et qu'il s'en trouvoit mer- veilleusement bien. A ceste cause le sieur Nicot fit venir devers luy ce garçon malade, et ayant faict continuer l'application de ceste herbe par huit ou dix jours, ce Noli me tangere demeura du tout esteint : or l'avoit il souvent envoyé, pendant ces entrefaites, par devers un médecin du Roy de Portugal, des plus renommés, pour voir les progrez de l'effect de la Nicotiane, et l'ayant mandé au bout du temps des dix jours, iceluy médecin voyant le visage du garçon malade, asseura que le Noli me tangere estoit mort, comme de faict le garçon ne s'en ressentit onques puis. o; Quelque temps après l'un des cuisiniers dudit sieur Ambassa- deur s'estant couppé presque tout le poulce de la main d'un grand Cousteau de cuisine, le maistre d'hôtel dudit sieur courut à la Nico- tiane, et lui en fit continuer cinq ou six appareils, au bout desquels il fut guary. De là en avant ceste herbe commença à estre renommée par Lisbonne, où la Court du Roy de Portugal estoit pour lors, et ses vertues preschees, et commença le peuple à la nommer l'herbe de l'Ambassadeur. « Parquoy vint quelques jours après un gentil-homme des champs, père de l'un des pages du sieur Ambassadeur, lequel estoit travaillé d'un ulcère en la jambe, envieilly depuis deux ans, et demanda au sieur Ambassadeur de son herbe, et en usant par la manière cy devant descrite, au bout des dix ou douze jours en fut guary. De là l'herbe augmenta encores en réputation, de sorte que plusieurs accouroyent de toutes pars pour avoir de ceste herbe. Et entre autres une femme qui avoit tout le visage couvert d'une grande dartre enracinée comme d'un masque, à laquelle ledit sieur Ambassadeur en fît doimer, et dire la façon de l'appliquer, et au bout de huit ou dix jours ceste femme guarie entièrement, se vint représenter audit sieur Ambassadeur, luy monstrant sa guerison. Vint aussi un capitaine présenter son fils malade d'escrouelles audit sieur Ambassadeur, pour l'envoyer en France, auquel fut faict un essay de ladite herbe, dont dans peu de jours il commença à donner grands signes de guarison, et à la par fm fut totalement guari de ses escrouelles. a Ledit sieur Ambassadeur, voyant de si grands effects de ceste herbe, et ayant ou y dire que la feue dame de Montigny mourut à Saint-Germain en Layc, d'un ulcère fait au tetin, qui avoit dégénéré Variété. 379 en uu Noli me tangere, auquel on ne trouva oncques remède, et pareil- lement que la comtesse de Ruffé avoit cherché tous les fameux méde- cins de ce Royaume, pour la guarir d'une dartre qu'elle avoit au visage, lesquels n'y avoyent peu donner remède, il s'advisa de la com- muniquer en France, et en envoya au Roy François deuxième, et à la Royne mère et à plusieurs seigneurs de la Cour avec la manière de la gouverner et appliquer ausdites maladies, ainsi qu'il avoit trouvé ]jar expérience, mesrae au sieur de Jarnac, gouverneur de la Rochelle, avec lequel ledit sieur Ambassadeur avoit correspondance pour le service du Roy : lequel sieur de Jaruac luy dit un jour à la table de la Royne mère, qu'il avoit fait distiller de ladite Nicotiane, et fait boire de l'eau d'icelle, meslee avec eau d'euphraise, à un asthmatique qui en estoit guary. » Ce discours se poursuit pendant plusieurs pages, dans lesquelles il est donné une description très détaillée de la plante, et traité d'abord de tous les soins exigés par sa culture, puis de toutes les préparations médicinales auxquelles la Nicotiane peut se prêter, avec l'indication des nombreuses maladies dont elle fait espérer la guérison. Nous détachons de cette dernière partie du discours un passage que nous croyons intéressant à reproduire, comme plus instructif au point de vue de l'usage que l'on fait aujourd'hui du Tabac à fumer, et qui rappelle que l'on doit cet emploi des feuilles de la Nicotiane (i) aux indigènes mêmes de l'Amérique. Voici ce passage : « Les habitans de la Floride se nourrissent certaine espace de temps de la fumée de ceste herbe (quoy qu'en die le contraire un certain Cosmographe (2) nouveau, qui par ses mensonges, veut triom- pher de nous de ceste part), laquelle ils reçoivent par la bouche, par le moyen de certains cornets. Ce que nous pouvons coUiger estre vray par ceux qui sont revenus de la Floride, et par les mariniers qui retournent tous les jours des Indes, lesquels apportent pendus à leur col petits entonnoirs ou cornets faits de fueilles de Palme ou de Cannes ou de Joncs, au bout desquels cornets sont insérées et entas- sées plusieurs fueilles sèches entortillées et coraminuees de ceste plante. Iceux mettent le feu à ce bout de cornet, reçoyventet inspirent par la bouche couverte le plus qu'ils peuvent ceste fumée, par laquelle ils afferment sentir leur faim et soif estre appaisees, leurs forces res- taurées, leurs esprits rejouys, et leur cerveau assopy d'une joyeuse 1. D'après G. Bauhin qui a adopté dans son Pinax le nom de genre Nicotiana, depuis consacré par Linné, Lonicerus serait le premier botaniste qui aurait appelé Nicotiana le N. Tabaciint. 2. Il s'agit probablement d'André Thevet qui prenait le titre de Cosniographe du Roy. 38o JOURNAL DE BOTANIQUE ebrieté : raesmement jetter par la bouche une infinité d'humeur phlegmatique. La fumée de laNicotiane n'enyvre point... Telle ebrieté ne provient de froidure excessive, telle qu'est au jusquiame, mais d'une certaine vapeur aromatique qui remplit les ventricules du cer- veau. » Quoi qu'il en soit, avec le temps, les merveilleuses vertus du Tabac devaient être appréciées à leur juste valeur, et c'était pour servir à de tout autres usages qu'à la médecine qu'il devait prendre une nouvelle vogue. Ce ne fut cependant pas sans quelque difficulté, s'il faut en croire F. A. Pouchet (i). « La destinée de cette plante, dit-il, devait éprouver toutes sortes de vicissitudes : tantôt ses qualités furent brillamment prônées, et l'on ne balança pas à la nommer herbe sainte, herbe sacrée^ en ajoutant foi aux miraculeuses propriétés que lui attribuaient les habitants de la Floride et les Brésiliens. Un iésuite polonais écrivit lui-même un poëme en son honneur. D'autres fois le ridicule et d'horribles persécutions tâchèrent de restreindre ou d'abolir son usage, et les rois semblèrent se liguer pour l'anéantir tout à fait. Jacques P"" déclara à l'Angleterre que le Tabac devait être extirpé comme une herbe suspecte, et ce roi publia même une satire contre les fumeurs. Le pape Urbain VIII et Clément XI ne craignirent pas de lancer des bulles et de fulminer l'excommunication contre tous ceux qui prendraient du Tabac dans les églises. Une ordonnance de Transylvanie menaça de la perte des biens ceux qui cultivaient cette plante. La cruauté fut encore poussée plus loin en Perse, en Turquie et dans la Russie, où l'on vit Amurat IV et le grand-duc de Moscovie en défendre l'usage sous peine de la perte du nez, ou même de la vie ; cependant, ni le ridicule ni les menaces n'arrêtèrent la propagation du Tabac, que la violence de ses détracteurs fit peut-être désirer davan- tage. » En BVance, où les prohibitions furent plus douces, l'État finit par se contenter de frapper d'un impôt la consommation du Tabac, en s'en réservant l'achat, la culture, la fabrication et la vente. Les statis- tiques annuelles sont loin de prouver que malgré cela cette consom- mation ait jamais diminuée. I. Essaî sur l'histoire naturelle de la famille des Solanées. Paris, 1827. Le Gérant : Louis Moroi Paris. — J. ûlcrsch, imp., 4'", Av. de Chàlillon. 8- ANNÉE. N°' 23-24. 1--16 DÉCEMBRE 1894. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. PIERRE DUCHARTRE Par M. Ch. FLAHAULT. Le 5 novembre 1894 s'éteignait subitement àMeudon, à l'âge de 83 ans, l'un des hommes qui ont le plus honoré les sciences naturelles et l'enseignement en France depuis un demi siècle. Mais si une longue série de travaux scientifiques poursuivis sans interruption pendant près de soixante ans, si une érudition pro- fonde et une remarquable précision d'esprit ont assuré à M. Du- chartre une place à part parmi les naturalistes de ce siècle, il a été aussi et surtout un de ces hommes rares dont les vertus ho- norent l'humanité. Fils de ses œuvres, M. Duchartre avait trouvé dans les plus hautes situations scientifiques la récompense d'une vie de labeur ininterrompu et la sanction d'une œuvre considérable ; il y avait gardé le souvenir des efforts de sa jeunesse, des difficultés sans nombre qu'il avait surmontées, de la constance avec laquelle il avait lutté, non pour en tirer vanité, car il en parlait rarement, mais pour encourager les débutants, pour les soutenir, pour les aider de ses conseils et de son autorité. Nous avons eu la con- solation de le voir une semaine avant que la mort ne l'enlevât ; nous l'avons trouvé alors, tel que nous l'avions vu pour la pre- mière fois il y a vingt-deux ans, travaillant toujours, animé tou- jours de la même bienveillance, d'une égalité d'humeur que rien n'altérait, comme il convient à ceux dont la vie a été tout en- tière vouée au bien. Pierre-Etienne-Simon Duchartre est né le 27 octobre 181 1 à Portiragnes, petit village de la zone littorale, non loin de Béziers et tout près de Tépanchement basaltique de Roquehaute, si connu des botanistes. L'un des aînés d'une nombreuse famille, il commença à Béziers des études qu'il termina très jeune à Tou- louse, sans que sa vocation se fût dessinée. Le Droit et les in- 382 JOURNAL DE BOTANIQUE térêts agricoles qui occupaient sa famille ne paraissent pas l'avoir jamais attiré. Arrivé au terme de ses études classiques avant l'âge de seize ans requis pour subir les examens du bacca- lauréat ès-lettres, il suivit les cours de sciences et obtint en 1828 l'un des prix décernés par la ville de Toulouse aux élèves du cours de Botanique ; l'année suivante le premier prix lui fut dé- cerné avec éloges. Sa voie lui parut tracée ; il la suivit avec une opiniâtreté qui ne se démentit pas. C'est en vain que son père lui fit suivre les cours de la Faculté de Droit ; les études juri- diques ne surent pas le retenir. Décidé à se livrer exclusivement à l'étude des plantes, il devint l'élève de Moquin-Tandon ; mais sa nature et les circonstances en firent surtout un observateur personnel. Il explora régulièrement le Midi, des bords de la Mé- diterranée aux environs de Toulouse et jusqu'à la chaîne des Pyrénées. C'est là qu'il trouva le sujet de ses premiers travaux ; il publia, en effet, un exsiccata des plantes des Pyrénées, destiné à lever les doutes au sujet d'un certain nombre d'espèces dé- crites par Lapeyrouse, et présenta à l'Académie des Sciences, sur la Géographie botanique des environs de Béziers, un mé- moire dont un long extrait fut publié aux Comptes-rendus. Forcé de trouver les ressources nécessaires pour poursuivre ses études et pour venir en aide à sa famille, il donna des leçons à Toulouse, puis, à partir de 1837, dans un petit village voisin de Fumel dans la vallée du Lot. Privé des ressources scientifiques qu'il avait eues jusqu'alors à sa disposition, sans livres et sans collections, presque sans instruments, il fut obligé de donner à ses études botaniques une direction nouvelle. C'est alors qu'il commença à s'occuper d'anatomie, de morphologie et d'orga- nogénie florales, branches alors nouvelles de la science. Il pré- para et acheva ses thèses de doctorat ès-sciences à Monsempron et publia sur le développement des organes floraux une série de travaux qui firent de lui l'un des promoteurs de l'organo- génie florale. C'est là aussi que M. Duchartre recueillit les ma- tériaux d'un grand travail sur la Clandestine d'Europe qui fut présenté à l'Académie des Sciences en 1843 et inséré au Recueil des savants étrangers, sur un rapport favorable d'Ad. Brongniart. Vers la fin de cette même année, le jeune Duchartre arrivait à Paris, plein de bonne volonté, mais sans ressources et sans autre appui que les travaux par lesquels il venait de s'y faire Ch. Flahault. — Pierye Duchayire. 383 connaître. Decaisne l'y accueillît comme il savait accueillir ceux qui luttaient avecénerg-ie ; les deux jeunes savants furent bientôt des amis dévoués ; Decaisne, qui connaissait les difficultés de la vie, aida Duchartre de son influence naissante, le présenta à d'Orbigny qui l'admit à la rédaction du Dictionnaire d'histoire naturelle. Duchartre prit aussi une grande part à la rédaction de VÉcho du monde savant et de X Encyclopédie du-XIX'' siècle. Pendant deux années, il rédigea seul la Revue botanique, recueil mensuel publié sous le patronage de Benjamin Delessert ; la mort imprévue de ce protecteur des sciences vint interrompre cette précieuse publication. Cette participation si active, souvent à peu près exclusive, s'étendit à plusieurs autres Revues et En- cyclopédies ; elle ne suffit pas pourtant à absorber l'activité de Duchartre. Il poursuivait, en effet, ses recherches et ne cessait de publier d'importants mémoires originaux. Agrégé des Facultés des Sciences en 1848, il fut l'année suivante, après un brillant concours, nommé professeur de bo- tanique et de physiologie végétale à l'Institut agronomique. Jusqu'à la fin de 1852, époque de la suppression de cet établisse- ment, il consacra tout son temps à l'enseignement, alors tout nouveau, de la botanique appliquée à l'agriculture, et à la créa- tion d'un jardin botanique agricole. Ces années inaugurèrent pour Duchartre une nouvelle série de travaux qu'il consacra aux études de physiologie pure, à la tératologie et à la pathologie végétales. Il exécuta dans le jardin de l'Institut agronomique les expériences qui eurent pour résultat d'établir l'efficacité de la fleur de soufre pour combattre V Oïdium de la Vigne. Mais l'Institut agronomique fut supprimé et Duchartre se retrouva libre de tout enseignement, mais sans ressources comme devant. Il est vrai qu'il suppléa A. de Jussieu dans son enseignement de la Sorbonne ; mais l'agrégation et les suppléances n'entraînaient avec elles aucune rémunération. Bien d'autres se seraient décou- ragés et eussent abandonné la partie. Cependant nous retrou- vons, en 1854, M. Duchartre parmi les fondateurs de la Société botanique de France, dont il est resté le dernier survivant; il en rédigea le bulletin bibliographique jusqu'en 1861 avec un soin minutieux et un talent peu ordinaire. Il devint aussi secrétaire- rédacteur de la Société centrale d'Horticulture, et garda cette charge délicate jusqu'à sa mort, se faisant un devoir de mettre au 384 JOURNAL DE BOTANIQUE service de ses confrères une érudition qu'on ne prenait jamais en défaut. Enfin en 186 1, à l'âge de cinquante ans, il vit sa situation assurée ; l'Académie des vSciences lui offrit le fauteuil laissé va- cant par la mort de Payer ; deux mois après il était appelé à la chaire de Botanique de la Sorbonne. C'était la digne récompense de tant d'années de labeur. Ce double succès ne fut pour M. Du- chartre que le début d'une nouvelle période de travail ; il n'en- traîna, suivant lui, que des devoirs nouveaux. Il se recueillit, condensa en faveur des élèves de la Sorbonne les résultats de trente années d'études et produisit un livre aussi remarquable par la clarté de l'exposition que par la masse des renseignements qu'on y trouve. Il s'agissait, en effet, pour un professeur qui avait la difticile mission d'enseigner chaque année toute la Bo- tanique générale en une série d'environ trente leçons, de dé- charger son enseignement de l'exposé historique, des discussions critiques et des renseignements bibliographiques. Le succès des Eléments de Botaniqtie , qui eurent les honneurs de trois éditions représentant un ensemble de 14.000 exemplaires, témoigne des services qu'ils rendirent. Nous y trouvions non seulement la leçon claire, précise et méthodique du Maître, mais aussi les éléments et l'histoire de chaque question dont il synthétisait merveilleusement les phases successives. Sous sa forme simple, ce livre montrait aux débutants, comme à ceux qui s'étaient en- gagés déjà dans la voie des recherches, l'état présent de la science, sans leur laisser ignorer l'évolution de chaque question, les lacunes à combler et les problèmes à résoudre. Il a sa place dans toutes les bibliothèques et rend encore des services qu'on oublie trop souvent de lui demander. La publication des Elé- ments de Botaniqtie et l'enseignement dont ils étaient le com- plément ne suffisaient pas à absorber l'activité de M. Duchartre. Plus de 150 notes ou mémoires publiés depuis 1861 jusqu'à la veille de sa mort prouvent qu'il ne se reposait pas. Ses fonctions de professeur, d'académicien et de secrétaire de la Société d'horticulture lui donnaient chaque jour l'occasion de mettre sa science au service des autres. Nous aimons à nous rappeler avec quelle inaltérable bienveillance il accueillait les jeunes gens dans son cabinet de travail de la rue de Grenelle, avec quelle attention il nous écoutait, comment il se levait pour Ch, Flahault. — Pie/^re Duchartre. 385 mettre la main sur un carton d'où il tirait toute la bibliographie d'un sujet. Nous n'oublions pas surtout avec quelle satisfaction il entendait la confidence de nos espérances, de nos premières observations heureuses, et combien elle était encourageante cette poignée de mains si franche qui nous révélait, au départ, rémotion de son grand cœur. Le dévouement a rempli sa vie. Bien qu'il fût devenu le doyen de la section de Botanique à l'Académie, il remplit jusqu'au bout les obligations que lui im- posait son titre d'académicien, sans jamais les trouver trop lourdes. Il s'est fait jusqu'au dernier jour un devoir de présenter les travaux qu'on aimait à lui confier ; il se plaisait à les faire valoir et les exposait avec une clarté remarquable. Quelques semaines seulement avant sa mort, que rien d'ail- leurs ne faisait prévoir, tant il avait d'énergie sous une appa- rence délicate, M. Duchartre offrit à l'Institut de Botanique de Montpellier l'herbier qu'il avait formé pendant la première pé- riode de sa vie scientifique. Désirant que cette précieuse collec- tion, comprenant surtout les éléments de la flore pyrénéenne et du Languedoc, fût aussi utile que possible, il a voulu qu'elle prît place à côté des richesses que possède notre Université montpelliéraine. En rendant un pieux hommage au maître que nous regrettons, nous nous faisons l'interprète de tous ceux qui ont eu le bénéfice de son enseignement. Tous aussi ils ont pu apprécier le cœur d'élite, l'ami dévoué qui se révélait pour peu qu'on sollicitât réminent professeur. Plusieurs notices ont été consacrées à la vie et aux tra- vaux de M. Duchartre ; nous signalons volontiers celle que son ami M. Bornet a communiquée à l'Académie des sciences. M. G. Bonnier, en ouvrant le cours de botanique de la Faculté des sciences de Paris, a rendu hommage à son éminent prédéces- seur ; ces deux notices nous dispensent d'entrer dans de longs détails sur l'œuvre de M. Duchartre (voyez : Bornet, Notice sur la vie et les travaux de M. Duchartre, Comptes-rendus de l'Acad. des Se, CXIX, 1894, séance du 12 nov. — Bonnier, La vie et la carrière scientifique de M. Duchartre, Revue géné- rale de Botanique, VI, 1894 ; l'auteur y a joint une liste des tra- vaux de M. Duchartre). 386 JOURNAL DR BOTANIQUE OBSERVATIONS SUR LE CENTAUREA FRAYLENSIS SCHULTZ-BIPONT. Par M. A. FRANCHET. Le Centattrea fraylensïs Schultz-Bip,, signalé pour la pre- mière fois par Nyman dans le Coiispectus JÏ07'-as etirope^, p. 420, n'a été longtemps connu que par l'exemplaire unique briè- vement décrit dans une note restée manuscrite de l'herbier Schultz ; on sait que cet herbier fait aujourd'hui partie des col- lections Cosson. Cette espèce existe pourtant dans l'herbier du Muséum de Paris depuis plus de deux siècles : Tournefort l'a en effet récol- tée en 1689. Un siècle et demi plus tard, en 1847, Welwitsch la rencontrait à l'extrême pointe sud-ouest du Portugal, dans les bruyères du cap Saint-Vincent, et peu d'années après, si l'on doit s'en rapporter à l'étiquette de l'herbier Schultz, la plante était observée au cap Frayn, un peu au sud d'Algéciras, à l'ouest de Gibraltar. Les exemplaires du cap Saint- Vincent sont au nombre de 1 1 ; ils ont été envoyés par M. d'Escayrac de Lauture et sont accom- pagnés d'une note que M. Daveau, si compétent pour tout ce qui concerne la flore du Portugal, m'a dit être certainement de la main de Welwitsch. Le spécimen de Tournefort ne porte dans son herbier aucune indication précise de localité, comme c'est du reste le cas de la plupart de ses plantes; mais il est accompagné de la phrase suivante, écrite par Tournefort lui même : Ceîttait,riuin inajîLS Ltisitanicum Laciniatmn laîtttginosîim hîumlh'mnm. A l'exception du dernier mot, cette phrase est la reproduc- tion textuelle de celle qu'on trouve dans les InstUutiones , p. 449 : Centaurui^n majus, Lusitamctcni, lacùimtimi, lauzigniostun, îminilhis . Dans le même ouvrage il est fait mention d'une deuxième espèce de Ceutaiiriuin du même groupe, également qualifiée de Lttsiianïcuin ; c'est le : Centauriuiit majus, Ltisttanicuiu, Coronopïfolio . Mais si, grâce à l'exemplaire conservé dans l'herbier de Tour- nefort, on peut aujourd'hui établir avec certitude l'identité de la plante visée par la première des phrases citées plus haut, il est A. Franchet. — Sur le Centaurea fraylensis Schultz-Bipont. 387 probable qu'en l'absence de tout échantillon, il sera difficile de savoir quelle espèce l'auteur des InstiiuWones a qualifié de Ceii- taurittni inajtis, Lusitaniciini , Coronopi folïo, dont je n'ai su trouver la mention dans aucun autre livre. Il est certain que Tournefort a jeté lui-même une certaine obscurité sur son texte, en introduisant des modifications souvent assez accentuées dans sfes phrases descriptives, au point que telle phrase de son herbier ou de ses relations de voyage devient presque méconnaissable dans les Instittitiones , où l'on doit retrouver pourtant la pensée de l'auteur sous sa forme la plus exacte et la plus précise. Les deux Centaurmni en question en fournissent un exemple. Les phrases qui les concernent ne se rencontrent point, au moins sous la forme qui leur est donnée dans les Insiitiitïoiies , dans le manuscrit que Tournefort nous a laissé sous le titre de : Dénoni- brernent des plantes que ï'ay trouvées en Poriîigal en 1689 (i), qui n'est qu'une liste très développée de toutes les plantes qu'il a observées en Portugal, énumérées dans l'ordre même où il les a observées. Deux Centaurmni majtis y sont mentionnés; ce sont : Cenfanriiim uiajns folio non dïssecto, dans lequel tous les auteurs s'accordent à voir le Ceniaiirea tagana, et le Centmi- rïum majns snpi'mim huimllïinnni foliïs Coronopi, que Tourne- fort signale ainterOdeseixa et Villanora de mil fontes », et dont l'identification a dû exercer la sagacité de plus d'un botaniste, aucune espèce connue du groupe auquel les botanistes anciens, et Tournefort dans les Institittiones , ont appliqué la dénomina- tion de Centanrium majns ne pouvant raisonnablement rece- voir les qualificatifs é&snpimim et dH Immillimum.M.. Henriquès, 1. c, p. 257, a supposé que le Cent. niaJiLS siipinnni ., etc., du Dénombrement, était la plante désignée plus tard, dans les /;/- stifntiones, sous le nom de Cent, majns LiLsitanicttm, Coronopi folio; mais je pense que cette assimilation des deux phrases I. Le manuscrit original de Tournefort appartient depuis quelques années à l'Université de Coïmbre. M. J. Henriquès en a donné la reproduction intégrale, pour ce qui concerne le Portug-al, dans le Boletim da Sociedade Broteriana, vol. VIII, pp. 191-262. Coïmbra, i8c)o-i89i. La Bibliothèque du Muséum de Paris en possède une copie de la main d'Antoine de Jussieu, sous le titre de -.Tournefort. Dénombrement des plantes trouvées en Espagne et en Portugal. 4°, 145 pages numérotées et 14 pages sans chiffres. Cette copie provient de la vente de la Bibliothèque des Jussieu ; elle y porte le n" 4050. 388 JOURNAL DE BOTANIQUE demande confirmation. Dans tous les cas, ce ne peut être que par suite d'un lapS7is calanii, que M. Henriquès, avec doute il est vrai, a rapporté la phrase de Tournefort à VEiythréea Ceii- taw'ïuni Pers., forma mariUina, qui est un des Ceiitaurïuin minus (et non inajiis) des auteurs anciens, et auquel on ne peut song-er à appliquer l'épithète de Coronopifoh'uni. Mais quand on connaît le Ceiitaureafraylensis, la phrase du Dénombretnent devient très compréhensible. Ce Cen/aici^ea est en effet une plante à tige couchée ascendante, haute de 5 à 10 cent., et dans tous les cas méritant absolument l'appellation à^htmiïllùnum ou ^ htimilms , surtout si on la compare aux autres espèces du g-roupe des Centaitrium majns^ telles que C. iagana, C. africana, C. Centaurumi, etc. Il est vrai que Tournefort dé- signe en des termes un peu différents la plante de son herbier qui se rapporte incontestablement au C . freylensis , mais on doit remarquer que c'est dans la phrase concernant cette espèce, et seulement dans celle-là, qu'il a fait entrer l'épithète caractéristi- que à'/uij/ifh'uson ^humilliimini. Si, à cettepremière induction, on en ajouteune autre tirée de ce fait que Tournefort a rencontré son Cent, inajus supinum huim'llïimim foh'is Coronopi entre Odeseixa et Villanora, c'est- à-dire à une très faible distance de la localité où Welwitsch a trouvé le C. fraylensis , n'y verra-t-on pas une forte présomption pour croire que cette espèce est bien celle que Tournefort a voulu désigner par la phrase énigmatique du Dénombrement} Nyman a très exactement, mais trop insuffisamment, défini le C. fraylensis. Il dit seulement : Secundum Schultz Bipont., sect. Centaurii adnumeranda. Cardoincellina , parva ; caulis mono- cephalus. M. Daveau, auquel j'ai montré le C. fraylensis dans l'herbier du Muséum, m'a fait observer que cette plante avait été décrite et figurée récemment, sous le nom de C. vicentina Welw., par M. Henriquès àdiVisle: Boietïm da Soc. Brot., vol. X (1892), p. 223. tab. 2., d'après des spécimens de mêine provenance que ceux du Muséum. Il est assurément regrettable de ne pouvoir conserver la dénomination de Welwitsch, qui présentait au moins l'avan- tage de rappeler le souvenir de la station où la plante avait été originairement découverte ; mais la règle de priorité est inexo- rable. A. Franchet. — Sur le Centaurea ïvs.y^Q'^sis Scàulis-Bipont. 389 La description et la figure données par M. Henriquès font d'ailleurs bien connaître la plante ; mais comme la Revue qui les renferme n'est malheureusement pas assez répandue dans les bibliothèques, je ne crois pas inutile de la décrire de nouveau, d'après les exemplaires de l'herbier du Muséum. Centaurea fraylensis Schultz Bipont. Herb. (nunc herb. Cosson) ex Nyraan, Conspect. fl. Eîirop.^ 420. C. vicenfina Welw. ex Henriquès, Bol. Soc, Brot.^ X (1892), 223, tab. 2. Centaurùun inajus, Lusitamcttin, lacimattim, lanugïnosiun , Immiliiis, Tourn. , Iiisf. , p. 449. — Ceiitauriiim inajtis Liisùam- cunt, Laciniatum lamiginosum hziniilliinum. Tourn. herb.! Hab. Lusitania (Tournefort, herb. ! in herb. Mus. Paris.); Algarve : in ericetis de Cabo de S. Vincenti, Jun. 1847 (Welw. in herb. Mus. Par.) ; val Santo (id. in herb. Univ. Conimb., ex cl. Henriquès). — Alemtejo littoral : Base da serra de S. Domingos perto de S. Luiz, Sines e base da serra de Cercal (Welw. in herb. Univ. Conimb.). Humilis, laxe et longe lanuginosa, demum glabrescens; eau- lis brevis vel brevissimus, decumbens, apice ascendens, mono- cephalus ; folia basilaria longiter petiolata, bipinnatifida, seg- mentis omnibus anguste lanceolatis, linearibus, integris vel obscure denticulatis, vel nunc pinnatifida, nunc lyrata, segmento terminali ovato, inciso vel integerrimo ; folia caulina pauca, par- va, pinnatifida vel incisa, superioribus i vel 2 squamiformibus; capitulum e basi nuda rotundata ovato-cylindricum ; squamae pauciseriatae (seriebus circiter 4), coriaceae, late ovatae, obtusae vel apice rotundatae, margine angusto rubescentes, interioribus lanceolatis, apice late appendiculatis, erosis, omnibus dorso lineis fuscis percursis ; flores purpurei, exterioribus radiantibus ; recep- taculum planum, paleaceum, paleis crebris, albidis, inaequalibus achaenio maturo brevioribus, linearibus, acutis; achaenium gla- brum, angulatum, sulcatum; pappus achaenio sub maturitate paulo brevior, paleis pallide fulvis, inaequalibus, planis, exte- rioribus subacutis, interioribus triplo longioribus, apice dilata- tis, margine denticulatis. La racine est allongée, simple perpendiculaire ; les longs poils laineux existent surtout sous le capitule et sur les ner- vures des feuilles; la tige varie de 4 a 15 cent. ; d'abord étalée horizontalement, elle se redresse à angle droit un peu au-dessous 390 JOURNAL DR BOTANIQUE du capitule; les feuilles basilaires atteignent jusqu'à 20 cent., en y comprenant le pétiole long de 4 à 7 cent, ; le limbe est ovale ou ovale-oblong dans son pourtour, très diversement divisé, les segments étant tantôt tous linéaires, quelquefois très étroite- ment, bipartites ou pinnatifides, tantôt un peu élargis; plus rare- ment le lobe terminal est beaucoup plus grand que les autres; les feuilles caulinaires sont bien plus petites que les basilaires, mais elles sont de même forme dans leur ensemble ; le capitule a environ 2022 mill. de longueur sur 12-16 mill. de large; les achaines mûrs ont 4 mill., l'aigrette ne dépasse pas 3 mill. Welwitsch a écrit sur l'étiquette qui accompagne ses exem- plaires dans l'herbier du Muséum : n° 627. Centaurea vicentina Welw. Mspt. In ericetis deCabo de S. Vicenti, avis rara. Et plus loin : Observ. Species quoad genus exactum exami- nanda, nam pappus nec setosus ut in Centauriis, sed paleaceus paleis spatulatis apice serrulato-ciliatis. Cette observation de Welwitsch est très exacte ; les carac- tères de l'aigrette du Centaurea du cap Saint-Vincent le rappro- chent en effet singulièrement des Vohitai^ella (Amberboa'DC^ pro parte) et son port est tout à fait celui de VA. imirïcata DC. Aussi Spach avait-il placé la plante de Welwitsch, dans l'herbier, parmi les Aniberboa^ ce qui explique comment, jusqu'ici, elle a pu échapper à l'examen des botanistes qui ont étudié à Paris le genre Centaurea. Plusieurs autres espèces du groupe Centaurhun ont aussi les poils de l'aigrette plus ou moins paléacés; celles du groupe Chryseis (Amberboa sp. DC.) sont dans le même cas, ce qui montre bien que ce caractère doit être négligé dans le genre Centaurea. RECHERCHES SUR LA PECTASE ET SUR LA FERMENTATION PECTIQUE. I. Par MM. G. BERTRAND et A. MALLÈVRE. La pectase est un ferment non figuré qui détermine la coagu- lation des sucs végétaux riches en pectine. Elle a été découverte par Frémy (i), en 1840, à une époque I. Journal de Pharmacie, t. XVI, p. 392. G. Bertrand et A. Mallèvke. — Recherches sur la pectase, etc. 391 OÙ l'étude des diastases était à peine ébauchée. Aussi le savant chimiste n'a-t-il laissé sur elle que fort peu de renseignements. D'après lui (i), la pectase existerait, sous la forme soluble, dans les racines de carottes et de betteraves, et, sous la forme inso- luble, dans les pommes et autres fruits acides. Quand on précipite du jus de carottes nouvelles par l'alcool, la pectase, qui d'abord était soluble, deviendrait insoluble dans l'eau, sans perdre ce- pendant la propriété caractéristique de transformer la pectine en acide pectique (2). A ces premières observations, Frémy ajoute que la fermen- tation pectique n'est accompagnée d'aucun dégagement de gaz et peut s'opérer à l'abri de l'air; enfin, qu'elle se détermine sur- tout vers 30°. Nous avons pensé, en raison de la diffusion de la pectase et du rôle probablement considérable qu'elle joue dans le règne vé- gétal, que l'étude de cette substance devait être reprise. C'est ainsi que nous avons été conduits aux premiers résultats que nous allons exposer. I. Intervention de la chaux dans la fermentation pectique. Ce qui nous a frappés tout d'abord, c'est la composition du coagulum gélatineux obtenu en faisant réagir du suc filtré de carottes sur une dissolution de pectine. Contrairement à ce qui était admis, il est formé par &\xpecîate de calcium et non par de l'acide pectique. C'est ainsi qu'il est insoluble dans les liqueurs alcalines faibles ; il s'y dissout, au contraire, presque instantané- ment, après avoir macéré dans l'acide chlorhydrique étendu. En outre, la solution chlorhydrique renferme de la chaux non pré- cipitable par saturation à l'aide de l'ammoniaque. Il était vraisemblable, d'après cette observation, que la chaux intervenait dans la fermentation pectique. C'est en effet ce qui a lieti. Pour le démontrer, on prépare d'abord des solutions de pectase et de pectine bien exemptes de chaux. Préparation de la solution de pectase. — Cette solution n'est 1. Encyclopédie chimique. Chimie des végétaux, p. 34. 2. Nous rappellerons que la pectine et l'acide pectique sont des corps bien ca- ractérisés; ils ont la même composition centésimale, mais la pectine est soluble dans Teau en toutes proportions, tandis que Vacide pectique y est complètement insoluble ( Voir Frémy, Encyclopédie chimique, Chimie des végétaux). 392 JOURNAL DE BOTANIQUE autre chose que du suc de carottes décalcifié. Pour l'obtenir aussi active que possible, on doit se servir de carottes récoltées en pleine période de végétation, car les carottes vieilles sont pauvres en ferment. De plus, il convient de rejeter la zone cor- ticale de ces racines pour n'employer que leur cylindre central : celui-ci est effectivement deux fois et demie plus riche en pec- tase. Ce choix étant fait, on réduit la substance en pulpe et on la soumet à la presse. Il en sort à peu près 70 à 80 °/o d'un liquide trouble qu'on sature aussitôt de chloroforme : on évitera de cette manière l'intervention ultérieure des microorganismes. Le suc est ensuite filtré au papier Berzélius, puis on y ajoute la propor- tion d'oxalate alcalin exactement nécessaire pour précipiter toute la chaux. Cette précipitation n'est réalisable que par tâtonnements, parce que la magnésie et les matières org-aniques oblig-ent à mettre un peu plus de réactif qu'une analyse des cendres ne le ferait prévoir. Heureusement, la composition minérale du suc de carottes varie peu d'un échantillon à l'autre. Avec des ca- rottes roug-es rondes et demi-rondes, nous avons trouvé, pour 100 centimètres cubes de suc : I II III chaux: ogr.016 o gr. 018 o gr. 016 magnésie : » o gr. 029 o gr. 024 Ces quantités sont très faibles, mais en raison du poids molé- culaire élevé et du volume énorme que les composés pectiques occupent à l'état gélatineux, elles sont suffisantes pour expliquer l'action du suc de carottes sur la pectine. Dans la pratique, il faut employer environ un tiers de réactif en plus que la proportion calculée : ainsi l'échantillon III exige o gr. 070 d'oxalate neutre de potassium au lieu de o gr. 053. Le suc de carottes additionné d'oxalate s'éclaircit vite par le repos, et filtre facilement limpide. Bien chloroformé, il peut servir plusieurs jours, pourvu qu'on le conserve au frais, en flacons pleins et à l'abri de la lumière. Pi'éparation de la solution de pectine. — On utilise pour la faire le marc de carottes d'où la pectase a été extraite. Aussitôt G. Bertrand et A. Mali.èvke. — Recherches sur la pectase, etc. •393 pressé, pour éviter la transformation de la pectine sous l'influence de la pectase qui reste dans le marc, celui-ci est délayé dans l'alcool ; on fait bouillir un quart d'heure et l'on fdtre à chaud. Le résidu, décoloré, est alors mis en macération dans l'eau addi- tionnée de 2 centièmes d'acide chlorhydrique. Après vingt- quatre heures, on exprime le tout dans un linge, et la liqueur acide, éclaircie par fîltration, est précipitée par son volume d'alcool. La pectine se rassemble en flocons que l'on recueille sur une toile ; on la purifie complètement de chaux en l'épuisant, à froid, avec de l'alcool à 50° renfermant 2 °/o d'acide chlorhy- drique. Quand la pectine ainsi traitée ne contient plus qu'une trace de cendres exemptes de chaux, on la débarrasse de l'acide employé par une série de dissolutions dans l'eau et de précipi- tations par l'alcool. Cette dernière partie de l'opération présente une difficulté qu'il n'est pas facile de vaincre : au fur et à mesure que l'acide chlorhydrique disparaît, la pectine devient de plus en plus géla- tineuse ; à la fin, elle passe à l'état colloïdal et cesse de se con- tracter même dans l'alcool fort ; on a, par suite, beaucoup de peine à la recueillir, et cela ne va pas sans pertes. Il est plus commode, étant donné l'usage auquel on la destine, de s'arrêter après deux ou trois précipitations : il n'y a plus à ce moment qu'une trace d'acide chlorhydrique ; on la sature à très peu près avec quelques gouttes de potasse étendue. Une solution de 2 grammes de pectine dans 100 grammes d'eau distillée est la plus favorable pour les expériences que nous allons décrire. Il est facile d'atteindre cette concentration si l'on a soin, avant de redissoudre une dernière fois la pectine imprégnée d'alcool, de doser sa teneur en matière sur une por- tion aliquote du précipité. Il est bon de saturer de chloroforme la solution ainsi obtenue. Expériences . — On peut maintenant constater ce fait fonda- mental qu'une solution aqueuse de pectine reste indéfiniment liquide quand on y ajoute du suc décalcifié de carottes, tandis que la moindre addition au mélange d'un sel soluble de calcium détermine sa prise en gelée après quelque temps : il s'est fait du pectate de calcium. Pour s'assurer qu'une telle transformation de la pectine dé- 394 )OURNAL DE BOTANIQUE pend à la fois de la pectase et du sel calcique, on ajoute à du suc de carottes, préparé comme il a été dit plus haut, une propor- tion de chlorure de calcium correspondant, suivant les essais, à une ou plusieurs fois le poids de chaux qu'il contenait primiti- vement. Chacun des mélanges est ensuite divisé en deux par- ties, dont l'une est chauffée cinq minutes à ioo° pour détruire l'activité de la pectase. Finalement on ajoute un volume de solution de pectine à 2 °/o. Tous les mélanges de pectine, de chaux et de suc chauffé restent liquides, comme celui qui ne renferme que la pectine et la pectase, sans sel de calcium. La chazLX on la pectase agissant isolément sont donc incapables de produire la fermentation pectiqîie. Les autres mélanges, au contraire, où la pectase est active, se prennent en gelée dans un temps d'autant plus court que la proportion de chlorure de calcium est plus forte. xA.insi, à la fin d'octobre, nous avons préparé des mélanges à volumes égaux de suc de carottes décalcifié (cylindre central) et de pectine à 2 °/o, auxquels nous avons ajouté une quantité de chlorure de calcium correspondant, pour 100 centimètres cubes, àogr. 0400, — ogr. 0200, — o gr. 0116 (i) et o gr. 0050. Tandis qu'un mélange témoin, non additionné de chlorure de calcium, est resté Hquide, les autres se sont pris successivement en gelée compacte et on pouvait retourner les tubes qui les con- tenaient, sans rien renverser, après 35, 43, 57 et 60 minutes.^ L'action simnltanée de la chatcx et de la pectase est donc nécessaire pour déterminer la fermentation pectiqite. II. Intervention comparée de la baryte, de la strontiane ET DE LA magnésie. Il était intéressant de rechercher si, dans les expériences précédentes, la chaux pouvait être remplacée par une autre base alcalino-terreuse. Nous avons reconnu qu'il en était ainsi. Pour cela nous avons versé goutte à goutte une solution de chlorure de baryum ou de strontium dans du suc décalcifié de carottes. Les premières gouttes ont été précipitées par les sul- fates contenus dans le suc et, lorsqu'un peu des sels employés I. _ 0,0116 Ca X 1)4 == 0,016 CaO contenu dans le suc naturel. G. Bertrand et A. Mallèvre. — Recherches sur la pectase, etc. 395 restait dissous, le liquide résultant déterminait la transformation de la pectine en pectate gélatineux, aussi bien que si on avait pris du suc naturel de carottes. Nous avons encore essayé l'influence de la magnésie. Les résultats ont été moins nets et tendent presque à faire supposer que ce corps ne peut intervenir dans la fermentation pectique. En tout cas, si la magnésie possède une action quelconque, on peut affirmer que cette action est beaucoup plus faible que celle des bases alcalino-terreuses. Comparativement avec les expé- riences dont le détail est rapporté plus haut, nous avions ajouté à un sixième mélange de pectine et de pectase une quantité de sulfate de magnésium correspondant, quant au poids molécu- laire, à o gr. 040 de calcium. Il a fallu quatre heures pour que le tout se prît en gelée ; encore cette dernière était-elle beaucoup moins consistante que la gelée obtenue en présence de ogr. 005 seulement de calcium. Dans une autre expérience (commence- ment de décembre), où la pectase était moins active et la pro- portion de sulfate magnésien moitié moindre, il n'y a pas eu de coagulation. Si l'on observe, après ces résultats, que le suc de carottes employé contenait de la magnésie, que le poids moléculaire de cette base est moindre que celui de la chaux, enfin que le sulfate magnésien retient facilement de petites quantités de sulfate de calcium très difficile à mettre en évidence, on comprendra notre réserve concernant l'influence de la magnésie. La question ne pourra être résolue définitivement que par de nouvelles recher- ches. Pour qu'on puisse réaliser nettement les expériences que nous avons décrites, il est utile de faire remarquer qu'il ne faut pas employer trop de sel alcalino-terreux : sinon on produit des pec- tinates gélatineux peu solubles et la réaction est masquée (i). Il est cependant possible, même dans ces cas, de rendre manifeste l'action de la pectase. Il suffit de traiter la gelée, dont on veut connaître la nature, par de l'acide chlorhydrique assez fort, à i ou 2 7o> par exem- ple. A cet état de concentration, il déplace l'acide pectique et la pectine, et l'action précipitante de celle-ci est contrebalancée. I. Nous reviendrons plus tard sur ces combinaisons, car elles n'ont pas encore été décrites. 390 JOURNAL DE BOTANIQUE Si on a affaire à des pectinates, tout se dissout, tandis que, après l'action de la pectase, il y a mise en liberté d'un corps gélatineux et insoluble : l'acide pectique. C'est principalement avec les sels de baryum qu'on est con- duit à utiliser ce moyen de contrôle, surtout si la pectine est récemment dissoute. Dans ce cas, elle précipite avec une trace de sel de baryum incapable d'amener le même résultat quand la solution est préparée depuis quelques jours. Cette singulière différence pourrait peut-être s'expliquer en admettant que la pectine, mise en dissolution aqueuse, produit une série d'hydrates comme les glucoses; dans cette hypothèse, à l'hydrate le plus récent correspondrait la combinaison barytique la moins soluble. En résumé, les premiers résultats des recherches que nous poursuivons sur la pectase établissent : 1° que cette diastase ne peut, à elle seule, coaguler la pec- tine ; 2" qu'elle ne provoque cette transformation qu'en présence d'un sel soluble de calcium, de baryum ou de strontium ; 3° que le coagulum formé dans ces conditions n'est pas, comme on l'avait cru jusqu'à présent, de l'acide pectique, mais un pectate alcalino-terreux. LES NOMS DES PLANTES DU LIVRE D'HEURES D'ANNE DE BRETAGNE {Fin.) Par M. Jules CAMUS P. 421. du Qiierson. — Nasturci aquatici. — Très probable- ment le cresson de fontaine [Nasturiiicm officinale R. Br.), d'après le dessin ; mais les fleurs ont été peintes en bleu pâle. C'était aussi l'opi- nion de Jussieu. Pour Decaisne, il n'a vu ici qu'une plante imaginaire. P. 197. Quersoii alenoys. — Eruca. — Lepidium sativum L. Cresson alénois. — On a relevé dans des textes du xni" et du xiv*^ siècle, les formes orleneis, orlenois, aulenoys^ qui, selon Littré, pro- viendraient de l'adjectif « orlenois s [Aurelïanensis, Orléanais, d'Or- léans). Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer ailleurs, cette étymologie n'est guère satisfaisante. En effet, le Lepidium sativum^ originaire de l'Orient, était jadis cultivé partout, à cause des nombreuses propriétés ]. Camus. — Noms des plantes dti livre d'heures d'Anne de Bretagne. 397 médicales qu'on lui reconnaissait. On le nommait ordinairement cresson de jardin pour le distinguer du cresso)i de fontaine. Ainsi il est dit dans le curieux glossaire du xiii'' siècle, connu sous le nom de « Alphita » : « Nastitrtiuiii aquaticimi est, et ortolanum ; sed quando simpliciter po)iitur, ortolanuiii intelligitur t>. En conséquence je croirais plutôt que l'ancienne forme orlenois est dérivée de quelque barbarisme du moyen âge, tel que * kortulanense, intermédiaire entre hortulaniim et hortense. P. 201. Uaniberi>"e. — Mercurialis. — Mercurialis annuaY^. Foirasse, vignette. — Le nom de ramberges'esX. conservé en Normandie pour la même espèce. P. 313. Raisins noirs. — Uva nigra. — Vitis vinifera L. Grappes de raisin noir. Jussieu dit « Morillon noir ». P. 274. Reg'uelisse sanvage. — Aristologia longa. — Aristolochia Clematitis L. Aristoloche, sarrasine. P. 221. ïlenianbrance. — Lunaria minor. — Heliotropium europœiiiii L. Herbe aux verrues. P. 64. Responces. — Mella. — Campamila Rapmiculus L. Raiponce. P. 147. Reveille matin. — Linaria. — Linariavulgaris Mch. Linaire commune, — Le nom français indique qu'il y a eu confusion entre cette linaire et X Euphorbia Lathyris L.; en effet les deux espèces ont entre elles une certaine ressemblance par les feuilles, P, 234. Riffors. — Raffanus doinesticus,— Raphamis sativusV,. Radis, ou raifort, comme le dit Jussieu. P, 290. Ri«-anlt. — Species me[n]tastrura. — Mentha sp. Menthe presque semblable à celle qui est appelée ci-après « Rigueloux » ; peut-être la ]\T. aquatica L, P. 170. Rig'olet. — Pulegium regale. — Mentha Puleginm L, Pouliot. — Le mot rigolet semble être venu de l'ancien nom. latin regale, prononcé avec l'accentuation française ; mais il est probable que cette dérivation s'est faite sous l'influence du mot rigole, à cause de l'habitat ordinaire de la plante. — Les termes de rigault, rigue- loux, donnés dans ce manuscrit à d'autres espèces de menthe ont cer- tainement la même origine. P. 288, Rigueloux. — Species balsamite. — Probablement la Mentha citrata Ehrb. Menthe citronnée, cultivée. P. 299. Romarin. — Ros marinus. — Rosmarinus ofJîcinalisY.. Romarin. P. 413. Ronsees. — Arbustum rubri. — Rubus fruticosus L, Ronce. — Le célèbre philologue Diez, avait, avec sa clairvoyance habi- tuelle, tiré « ronce » de rumicem, comme « ponce » depumicem. Cepen- 398 JOURNAL DB BOTANIQUE dant, comme on ne connaissait pour le latin rumex que les sens de dard et d'oseille, Littré s'était montré peu satisfait de cette étymologie et en avait proposé une autre basée sur la signification du verbe runcare cité par Du Cange. Or je vais signaler deux exemples décisifs qui prouvent qu'au moyen-âge le mot rumex s'est employé avec le sens de ronce. Le plus ancien est emprunté à Marccllus Empiricus (cap. xvi), le voici : « Radiées rumicis ini?iutœ ejusque par campiim se sternit et mora fert parvula j. L'autre, du xm*^ siècle, est tiré du glossaire « Al- phita ï : a Rumex, hujus duo suni gênera, scUicet ferens mora, et ste- rilis ; quando simpliciier ponitur, fere^is mora vel bat us inielligiiur » . P. 435. Roquete. — Eruca. — Eruca sativa Lam. Roquette. P. 75. Roses de la marque (rAncoussie. — Species rosa- rum. — Rosa sp. — Jussieu le nomme « Rosier de tous les mois ». — La miniature, qui occupe tout l'encadrement du texte, offre deux rameaux de rosier, l'un à fleurs blanches, l'autre à fleurs roses. P. 105. Roses d'oiistre mer. — Species malve. — Althsea rosea L. Rose trémière. — Ainsi qu'on l'a déjà fait observer, le mot tremière n'est probablement qu'une altération à^ outremer, et par con- séquent le nom de « Rose de Tremier » , rapporté par Jussieu, est erroné. Dans le « Nomenclator » de Junius Hadrianus, et dans le traité de Dalechamp cette althée est encore appelée « Rose d'outremer » . P. 55. Roses roges. — Rosa rubea. — Rosa gallica L. Roses de Provins. P. 227. Roses sauA'ag'es. — Bedgaris arbor. — Rosa canina L. Fleurs d'églantier. P. 84. Riibitz. — Species amarice. — Adonis œstivalis L. Goutte de sang. P. 186. Rue. — Rutarum. — Ruta graveolens\^. Rue des jardins. P. 210. Saffran. — Crocus. ■ — Crocus sativus L. Safran cultivé. P. 278. Safiran bastard. — Cartamus. — Carthamus tincto- rius L. Carthame des teinturiers. P. 190. Saisie. — Siligo. — Secale céréale L. Seigle. P. 113. Sarrarine. — Species amarusta. — Chrysanthemum segeium L. Chrysanthème des blés. P. 427. Sarriete. — Saturagia. — Satureia hortejisis L. Sar- riette des jardins. P. 199. Sau«'e uieuue. — Salva menuta. — Salvia offïci- nalis L. vSauge officinale. Jussieu dit : « petite sauge ». P. 145. — Scabieuse. — Scabiosa. — Scabiosa columbaria L. Scabieuse colombaire. P. 206. Senelies. — ■ Spina alba — Cratasgus oxyacantha L. Cenelles, fruits de l'aubépine. J. Camus. — Noms des plan tes du li-oye d'//éut'es d'Anne de Bretagne. 399 P. 433. du Seiiexoii. — Cardumoen. — Senecio sylvaticnsY,. Séneçon des bois. — Le mot cardumoen me semble être une erreur de copiste ; il faut lire apparemment cardtiiiiceri. P. 171. Serires. — Cerasium. — Cerasus vtilgaris G, G. Cerises, griottes. P. 161. Seri)eii(iiie. — Gersa serpentaria. — Arum Dracun- culus L. Grande serpentaire. — Gersa doit être de nouveau une faute du scribe ; peut-être avait-il à copier grossa. P. 308. Sieaiiioiir. — Siccamor. — Acer Pseudo-Platanusl^. Sycomore, faux platane. P. 63. Sîccoree. — Cicorea. — Cichorium Intybus L. Chicorée sauvage. P. 219. Sireaulx. — Papirus. — Carex riparia Curt. Laiche des rives. Jussieu écrit « lèche ». P. 18. Sousperaiitvin. — Species tripholium. — Trifolium rubetis L. Trèfle rouge. — Qu'est-ce que sousperantvin ? Je serais porté à l'interpréter par souspire en vain. P. 67. Soussicle. — Calandula. — Calendtcla arvensîs L. Souci. P. 305. franche Souscicle. — Species calandula. — Caien- dulaoffîcùialisY^. Souci cultivé. P. 60. Souvienne vous de moy. — Amicalis subventio.— Myosotis palustris With. Ne m'oubliez pas. P. 36. Syiulîalles. — Species prima veri.— Narcissus Pseudo- Narcissus L. Narcisse jaune. P. 232. Tar tarie. — Tartaria. — Pedicularis sylvatical.. Pédi- culaire. P. 325. Taveliee. — Species satyrion. — Orchis mascula L. Orchis mâle. — Cette espèce est dite tavellée à cause des taches que présente son labelle. Le verbe taveler de l'ancien français provenait de *tavellare, paver, est-il dit dans les dictionnaires étymologiques; mais alors il faut entendre dans ce cas un pavement à la vénitienne, le terrasse, que Théophile Gautier comparait aux tranches de mortadelle. P. 470. Taveliee. — Pelmoneria. — Pulmonaria offîcinalis L, Pulmonaire officinale. — Le nom de tavelée est resté dans le patois normand pour une autre borraginée, V Echium vulgare L. P. 122. de la Tenaisie. — Athanasia. — Tanacetum vulgare L. Tanaisie, barbotine. P. 301. Testesorix. — Crassula miner. — Sedum acre L, Orpin, vermiculaire. — Teste sorix au lieu de tette de souris est une erreur fort ancienne, car nous avons déjà teste de souris au xv^ siècle, dans la traduction du « Circa instans », de Modène (n° 492). M. Joret 4O0 JOURNAL DE BOTANIQUE {op. cit. , 79) signale le nom de tétin-de-soii{o)ris pour le Sedum albuîit L. , comme usuel de nos jours dans différentes régions de la Normandie. P. 148. Tierce feuUe. — Tercifolium. — Plante fantaisiste, indéterminable. P. 264. Titiinali grand. — Titimali maior. — Euphorbia helioscopia\^. Réveille-matin. P. loi. Treifles. — Trifolium maculatum. — TrifoHum pratense L. Trèfle, triolet. P. 461. Tremblant . — Fenum vulgatum. — Brisa inedia L. Tremblctte, amourette. P. 140. Trenffle menn. — Species triffolium. — Trifolium arvefise L. Trèfle, pied-de-lièvre. P. 436. la Trible. — Triphlorale. — Alisma Pla7itago L. Plan- tain d'eau. — Cette plante est appelée trible, c'est-à-dire triple, à cause des trois folioles petaloïdes de son périgone. P. 428. Veixre. — Primula veris. — Primula elatior^<\. Pri- mevère. P. 373. de la Vesse. — Species lupinus. — Vicia sepium L. Vesce sauvage. P. 93. Vessereau. — Species ciceris L. — Vicia Cracca L. Vesce sauvage. P. 10. Vingnetier. — Alius agrifolium. — Berberis vul- garis L. Epine-vinette. P. 426. Vinnete. — Acetoza. — Rumex acetosa L. ou R. ace- tosella L. Oseille, vinette, surelle. P. 178. Violeetes nien[nes]. — Centaurea minor. — Ery- tkrcBa pulckella Horn. Centaurée élégante. P. 88. Violete a troclietz. — Species tunici. — Diavthics barbatus L. Œillet de poète. — Les fleurs en capitules denses {trochets) de cette espèce portent le nom caractéristique de compagnons, dans le Vexin, à Magnv et dans les environs. P. 196. Violete cramoisie. — Species keyri. — Matthiola incana R. Br. Giroflée des jardins (fleurs simples d'un carmin vit). Jussieu la nomme « Quarantain » . P. 231. Violete de marz. — Violla alba. — Viola odorata L. Violettes à fleurs blanches, P. 156. Violette g'uiroflee. — Species keyri. — Matthiola incana R. Br. Giroflée des jardins à fleurs violettes. P. 128. Viollecte blanche. — Tunici albi. — Dianthus caryo- phyllus L. Œillet simple, blanc. P. 121. VioUete de mars. — Viola. — Viola odorata L. Violettes. J. Daveau. — Sur l'aire d'extension du Pin sylvestre. 401 P. 106. Violletee (1. V'iolletes ?). — Hasta regia. — Lythrum Salicaria L. Salicairc commune. P- 393- Viorne. — Citisus. — Clematis Vitalba L. Clématite des haies. P. 260. Ysopart. — Ysopiagrescie. — Hyssopus ofJîcinalis\^. (?) Hysope (feuilles plus larges et fleurs moins nombreuses que chez le suivant). P. 123. Yso^je. — Ysopus. — Hyssopus officinalis L. Hysope. P. 291. Yvroye. — Lolium. — Lolium teumlentum L. Ivraie. P. 440. (Le nom français manque.) — De aspula. — Plante indé- terminable. Decaisne y voyait un rameau de Tamarix ou de Myricaria. SUR L'AIRE D'EXTENSION DU PIN SYLVESTRE DANS LA PÉNINSULE IBÉRIQUE Par M. J. DAVEAU. Il est toujours intéressant de fixer d'une manière précise l'aire de dispersion des espèces, surtout lorsque par leur prédo- minance dans certaines régions, par leurs dimensions et leur manière de vivre, elles peuvent être considérées comme ayant une réelle importance au point de vue géographique. Le Pin sylvestre, l'une des deux essences qui composent à I)eu près exclusivement les forets du Nord Scandinave, est essen- tiellement une espèce sociale. Extrêmement répandue dans les grandes plaines ou sur les basses montagnes de l'Europe cen- trale, elle constitue l'une des essences les plus caractéristiques de notre plateau central et couvre une partie des Cévennes. Elle forme enfin de vastes forêts dans les Pyrénées à une altitude ordinairement supérieure à 1200 mètres. Ce Pin est aussi très répandu du Nord au Sud de l'Espagne. Il y forme d'importantes forêts, principalement sur les montagnes de la partie septentrionale et orientale entre 1200 et 2000 mètres d'altitude (Sierra du Guadarrama) ; il atteint au Sud cette même altitude de 2000 mètres (Sierra Nevada) et croît aussi au Nord- Ouest, en Galice, par exemple. En Portugal, la présence du Pin sylvestre n'avait pas encore été signalée jusqu'à présent. M. Mendes de Almeida, sylvicul- teur portugais, vient d'en découvrir une station dans la Sierra du Gérez « Valle do Passaro » à environ 1540 mètres d'alti- 402 JOURNAL DE BOTANIQUE tude (i). Le Pi'mis silvestri's y est représenté par un petit nom- bre d'exemplaires, dont un grand sujet et plusieurs autres plus petits, isolés au milieu des pâturages. Ces survivants constituent aujourd'hui les seuls témoins d'une essence forestière qui a été certainement plus largement représentée jadis dans cette région. Les incendies périodiques, intentionnellement allumés par les pâtres, en réduisent chaque année le nombre, en même temps qu'ils en empêchent la reproduction ; ces arbres semblent donc voués à une destruction certaine. C'est l'occasion de rappeler que des recherches paléontolo- giques entreprises en Portugal y ont révélé l'existence du Pin sylvestre à l'état fossile. Oswald Heer (1880) décrivit comme Pinus sylvesiris des cônes provenant des lignites de Marrazes et de Boa-Vista près de Leiria à 100-150 mètres d'altitude ; ils lui avaient été envoyés par le géologue portugais Carlos Ribeiro. Cependant M. Choffat, qui étudia plus tard ces mêmes loca- lités, les considère comme pliocènes. Ce géologue envoya à M. de Saporta des feuilles de Pin et des cônes en meilleur état que ceux qu'avait étudiés O. Heer. Après comparaison des cônes fossiles portugais avec différentes formes du Pin sylvestre espa- gnol, provenant de la province de Navarra et de la Sierra du Guadarrama, M. de Saporta, dans une lettre qu'il m'écrivait en décembre 1888, concluait à l'identité des cônes fossiles avec ceux de l'époque actuelle. D'après ce savant, les cônes fossiles de Boa-^^ista se rapprocheraient très sensiblement de ceux du Guadarrama et un peu moins de ceux de Navarra. La ressem- blance avec les premiers serait d'autant plus frappante qu'ils offriraient une différence plus sensible avec le Pin sylvestre dit « Pin de Riga » ; aussi M. de Saporta était-il d'avis que le Pin sylvestre du Guadarrama devait constituer une forme locale qui aurait, à un moment donné, projeté des colonies jusqu'en Por- tugal, sous l'influence de l'abaissement relatif et de l'humidité égale de température. Ajoutons que l'écart constaté par M. de Saporta entre les cônes fossiles portugais et ceux du Pin de Riga portait princi- palement sur la forme des écussons et celle de la saillie de la I. Revista florestal; Aveiro, 1894. E.-G. Camus et Jeanpkrt. — Une œuvre peu connue d' Hippolyte Rodin. 403 protubérance centrale de l'apophyse. Or il est à remarquer qu'une variété du Pin sylvestre habitant le Sud et le centre de l'Espagne (Sierra Nevada, S. de El Toro, S. de Camarena, etc.) a été distinguée par M. Christ (i) et que les principales diffé- rences qu'offre cette variété avec le type portent aussi sur la forme des cônes et celle de la protubérance de l'apophyse des écussons. Il serait donc intéressant de comparer les cônes fossiles de Boa-Vista avec ceux de cette variété et d'examiner également si la forme de la Sierra du Guadarrama reconnue par M. de Sa- porta n'offrirait pas un passage entre la variété « nevadensis » et le type du Nord de l'Espagne. C'est là un point que nous espérons examiner ultérieurement. UNE ŒUVRE PEU CONNUE D'HIPPOLYTE RODIN {Fin.) Par MM. E.-G. CAMUS et JEANPERT. En résume, l'œuvre d'HippoIyte Rodin est relativement importante pour ceux qui s'intéressent à la flore du département de l'Oise. Les documents qui ont été publiés peuvent être rangés en trois séries de faits nouveaux : 1° stations nouvelles de plantes rares dans la région ; 2° plantes hybrides ; 3" espèces et variétés nouvelles pour le départe- ment et quelquefois même pour la flore des environs de Paris. Nous avons fait connaître, dans le cours de cette étude, les nom- breuses stations de plantes déjà connues et citées comme rares dans la région ; nous donnons ici la liste des espèces ou variétés remarquables nouvelles pour le département, ainsi que celle des hybrides qui on'; été l'objet des recherches de Rodin. Espèces nouvelles pour le département de l'Oise. Caltha Guerangerii Boreau. Senecio Jacobsea /3 nemorosa (Jord.), Thlaspi montannni L. Hieracium sabaiidiim L. ? Heliantlievtiun nmbellafum Mill. Hieracium Peleteria7tu)n Mérat. Mœhringia inuscosa L. (naturaUsé Xanthium Strumarium L. probablement). Utrictilaria intermedia Hayne. Stellaria glaiica With. *Pinguiciila lusitanica L. Medicago Gerardi Willd. ^Gentiana amarella L. X ? Patent illa nemoyalis Nestl. *Tkesiuin linophylluin L. I. Pintis silvesti'is var. nevadensis Christ in Verhandl. naturf. Ges. Basel 4. fasc. 1863. 404 JOURNAL DE BOTANIQUE Ornithogalum umbellatumh . angiis- Carex Hgerîna]. Gay. tifolium (Bor.). Avena longifolia Thore (probable- Allhiin flavum L. ment naturalisé). Epipactis laiifolia c. microphylla. Poa fertilis Host. *Sctrpus triqiieter L. *Brisa minor L. Eriophorunt vaginatum L. Les espèces marquées d'une astérisque sont nouvelles pour la flore parisienne. Plantes hybrides : stations nouvelles. Nasturtium anceps. — Ons-en-Bray, bords de TAvelon. Galium vero-Mollugo. — Bongenoult, Bailleul-sur-Thérain. Medicago falcato-sativa. — Goincourt, Marissel, Hermès. Lychnis prate^isi-sylvaHca. — Bosquets de l'Italienne. Lychnis sylvatico-prateiisis . — Aunaies de Marissel. Getim intermedium Ehrh., sub nom. G. j^ivale c. hybridum, — Beau vais. Geum rubifolium Lej. — Beauvais. Dipsacus sylvestri-laciiiiatus. — Prairies de Saint-Jean. Carduus nutanti-crispns. — Beau\ais à Saint-Jean. Cirsiu7n palustri-oleraceum. — Canton de Betz, Chaumont, Sacy- le-Grand. Cirsium acauli-oleraceum. — Mortefontaine, Fresnes-Lesouillon. Centaurea Jaceo-nigra. — Arrondissement de Senlis. Logfîa gallico-uliginosa.- — Beauvais, Alloue, Méru, Senlis, Hieracium auriculo-Pilosella. — Le Béquet. Verbascum Thapso-Lychnitis. — Goincourt. Verbascum thapsiformi-hychnitis . — Achy. VerbasciDii nigro-Lychiiitis. — Au-dessus d'Auneuil. Primida ofjîcinali-grandiflora. — Forêts de Halatte et de Chantilly. Salix viininali-triandra. — Pré Martinet à Beauvais, bords de l'Oise. Salix cinereO'Viminalis. — Rochy-Condé, Oudé, Breteuil, Sacy- le-Grand. Salix purpjireo-viminalis. — Vallées du Thérain et de l'Oise. CHRONIQUE.-. Nous avons le reo-ret d'annoncer à nos lecteurs la mort de M. le Dr ]. Schroeter, le mycologue bien connu, récemment décédé à Breslau. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp., 4''', Av. deChàlillon. fournal de Botanique o a nuée. PI. 1 /i^ -soherelle et E, Bonard del. Ds G. Piiarski, 15, n.v 1-4. Pottia Patouillardi. — 5-8. Entosthodon Krausei 9-11. Sphaerangmm tnquetrum, var. desertorum. - 1 2- 1 3. Syrropodon congolensis \\ ''''''\!. » Journal de Botanique 8^ Année, PI. H 4: 10 H 13 13 17 V. 21 L. Guignard del. Procédé D« G. Pilarski i' * V rJoiirn.il JM 3(> ^^■' o NKJi!^' •e.9 \" ':> If .«•./« 2S // // 13 1:2 16 I R.ChoJat.ad.nat.dol. Litii. L Combps.I^Iontpellipr. Oo/en/ccnta /^ac^ixiéa (7iO(/. JOURNAL DE BOTANIQUE 8^ année. — Supplément n° i. — i6 Janvier 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE G. Lagerheim. — Ueber Sarcorhopalum tubceforme Rabenhorst\^Sur le Sarcorhopalum tubaeforme Rabenhorsi] (Botaniska Notiser, 1893, p. 242.) Le genre Sarcoj'hopalum a été créé par Rabenhorst, en 1851, pour un Champignon, parasite de VAspidiiim carvifolium Kze, qu'il rap- prochait des Rœstelia. Regardé par Montagne comme une simple pro- duction tératologique, ce Champignon a été placé par M. de Toni, dans le Sylloge de M. Saccardo, parmi les Cronariium. D'autre part, M. Giesenhagen, en 1892, a décrit la formation de balais de sorcières sur V Aspidmm aristatum^ sous l'influence d'une nouvelle espèce de Taphrina^ qu'il nomme T. Corme cervi. Or, des comparaisons faites par M. de Lagerheim de ce Champignon avec celui de Rabenhorst, il résulte qu'il y aurait lieu de les identifier, de sorte que le Sarcorho- palum tubœforme Rabenh. devrait s'appeler Taphrina tubaeformis (Rabenh.) Lagerh. L. Morot. S. Na"waschin. — Zur Embryobildung der Birke (Vorlâitfige Mit- theiluiig) \Sur la formation de l'embryo7i du Bouleau (Communica- tion préliininairej\ (Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, t. XXXV, 1893, p. 479). J'ai donnéjjdans le Bulletin bibliographique à\x Journal de Botanique du 16 décembre 1891, l'analyse d'un mémoire très intéressant de M. Treub intitulé « Sur les Casuarinées et leur place dans le système naturel i. Dans ce travail, M. Treub expose des détails aussi nouveaux qu'inattendus sur la formation du sac embryonnaire et sur la féconda- tion qui a lieu, non par le micropyle de l'ovule, mais par la chalaze. Ces faits sont en opposition telle avec ce que nous savons des autres Phanérogames, que le savant directeur du Jardin botanique de Bui- tenzorg propose d'en faire l'objet d'une modification notable à la classification; il divise les Angiospermes en deux groupes d'égale im- portance systématique : les Chalazogames, comprenant l'unique genre Casuarina, et les Porogames, comprenant l'ensemble des Dicotylé- dones et des Monocotylédones. M. Nawaschin a retrouvé chez le Bouleau des phénomènes compa- rables à ceux qui se passent chez le Casuarina et qui , par conséquent, — II — modifient les conséquences théoriques de la découverte de M. Treub. Les observations de M. Nawaschin sont encore incomplètes et son travail a le caractère d'une note préliminaire. Etudié au mois de juin, le nucelle du Bouleau comprend une couche périphérique de deux ou trois assises de cellules et une par- tie centrale, bien distincte de la précédente, composée de cellules ayant la forme de trapèzes allongés ; à la base du nucelle, cette partie centrale se rétrécit en une sorte de pied étroit aboutissant à la chalaze; ce tissu central correspondrait au œ tissu sporogène b des Casuarina. Comme chez les Casuarinées, le tube pollinique du Bouleau ne pénètre jamais dans la cavité de l'ovaire, jamais non plus, par consé- quent, dans le micropyle. Il circule dans le funicule, arrive à la cha- laze, s'élève dans le tissu du nucelle, pour se recourber ensuite en haut et s'appliquer sur le sommet du sac embryonnaire. Certains faits bizarres et actuellement inexplicables sont communs au Casuarina et au Bou- leau. Ainsi, M. Treub dit au sujet du premier : « Le tube pollinique produit, dans la région chalazienne, quelques courtes branches avant de pénétrer dans le nucelle. » Or, chaque fois que, suivant son par- cours, le tube pollinique du Bouleau change de direction et lait un an- gle, il envoie de même un petit prolongement en cul de sac. M. Treub dit aussi qu'un « rétrécissement du tube pollinique au milieu du nucelle se présente tôt ou tard dans tous les ovules » qu'il a examinés; or, M. Nawaschin a retrouvé cette même particularité. Par contre, tandis que chez le Casuarina le sommet du tube pollinique ne vient jamais s'appliquer contre la surface du sac embryonnaire au-dessus de l'en- droit où est inséré l'appareil sexuel, chez le Bouleau, il s'applique constamment au sommet du sac, au-dessus de l'appareil sexuel. L'auteur résume ainsi les principaux résultats énoncés dans son intéressant mémoire. 1° Les phénomènes de la formation de l'embryon chez le Bouleau (ou mieux qui la précèdent) présentent deux faits communs avec ce qui se passe chez le Casuarina : la présence d'un tissu sporogène rudi- mentaire à l'intérieur du nucelle et la pénétration du tube pollinique dans le nucelle par la chalaze. 2° D'autres phénomènes sont au contraire absolument opposés, comme : la présence dans le tissu sporogène d'une seule macrospore devenant le sac embryonnaire, et la position finale du tube pollinique au sommet du sac. 3° Il n'existe donc pas, par conséquent, de séparation tranchée entre les Casuarinées et les autres Angiospermes. Au contraire, par l'inter- médiaire du Bouleau, les Casuarinées se relient nettement aux An- giospermes apétales. C. Sauvageau. Henry T. Soppitt. — /Ecidium leucosperraum DC. (Journal of Bo- tany, Vol. XXXI, 1893, p. 273.) L'auteur expose, dans cette note, que les observations qu'il a faites dans la nature et les expériences de cultures qu'il a poursuivies pen- dant plusieurs années l'ont amené à cette conclusion que, contraire- ment à l'opinion le plus généralement admise, V ALcidium leucosper- mum DC, parasite de V Anémone nemorosa, n'est point la forme écidienne du Pucciniafusca Relh. Ce serait une espèce bien distincte, se reproduisant elle-même par ses spores et son mycélium vivace, et dont le développement rappellerait à certains égards celui des Endo- phyllwn^ sans toutefois produire de spores promycéliales. L. Mo ROT. Zeiller (René). — Etude sur la constitution de Vappareil fructifica- teur des Sphenophyllum. — Br. in-4° de 39 p. av. 3 pi. phototyp. {Mémoires de la Soc. géolog. de France^ IV). Baudry et Cie, Paris, 1893. Le genre Sphejiophyllum est assurément l'un de ceux qui, parmi les formes éteintes, ont le plus exercé la sagacité des paléontologistes; rapproché d'abord des Marsiliacées, puis des Equisétinées et des Ly- copodinées, il a pu même être considéré avec doute comme apparte- nant aux Gymnospermes. La position des sporanges, qui paraissent se développer du côté supérieur de la feuille, tendait à fixer la position des Sphenophyllum parmi les Lycopodinées. Il restait pourtant bien des incertitudes, M. Zeiller vient d'établir un certain nombre de faits essentiels de l'histoire de ces plantes. Il démontre que les sporanges ne sont pas toujours isolés sur la face supérieure de chacune des nombreuses bractées linéaires qui for- ment les verticilles de l'épi; ils sont parfois plurisériés (6. cuneifo- Hum). Il se produirait là un fait analogue à celui que présentent les sporocarpes des Marsilia. Les sporocarpes y sont le plus souvent isolés ; mais plusieurs d'entre eux naissent parfois sur le même pétiole et les pédicelles peuvent être concrescents. Les sporanges des Sphenophyl- /2^;« paraissent être toujours pédicelles; le pédicelle, plus ou moins long suivant les espèces ou le degré de maturité, est parcouru par un faisceau vasculaire bien caractérisé et partant de la face supérieure de la bractée, soit à son aisselle, soit plus ou moins haut. Il faudrait se garder toutefois d'admettre l'équivalence morphologique du pédicelle des sporanges des Sphenophyllum et du pédicelle du sporocarpe des Marsilia; le sporocarpe est un lobe de feuille, comme l'épi des Ophio- glossum et des Botrychiutn, portant à droite et à gauche une série de seras comprenant à la fois des microsporanges et des macrosporanges. — IV — Le pédicelle des Sphenophyllum ne porte qu'un sporange, comme la bractée sporangifère des Lycopodinées actuelles. M. Zeiller expose aussi quelques raisons tendant à rapprocher les Sphenophyllum des Ophioglossées, sans pouvoir être affirmatif pourtant. On a cru pendant longtemps que les Sphenophyllu77i étaient hété- rosporés ; en réalité, on n'a jamais vu qu'une seule sorte de sporan- ges, et il y a lieu de penser que ces plantes étaient isosporées. En somme, c'est des Filicinées que les ^/^(?;2^//5j;///^;;2 semblent se rapprocher le plus; toutefois ils s'en distinguent par trop de caractères pour pouvoir leur être réunis; leur appareil végétatif les éloigne à la fois des Hydroptéridées et des Fougères. Ils constituent une classe spéciale de Cryptogames vasculaires, qui paraît devoir être placée à côté des Filicinées, surtout en raison de la constitution de leur appareil sporangifère, qui les rapproche des Marsiliacées et des Ophioglossées. C. Flahault. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. (n° g, janvier 1894). Arthur Bennett. Contributions towards a Flora of East Sutherland (con- timied). — T. D. Sadler. A contribution towards the Moss-flora of Perthshire. — John Roy. On Scottish Desmidieai [conUmicd) {Arihrodes- mus longicornis ^ Cosinarizi)n alpestre^ C. Archerii, C. corriense, C. Da- vidsonii^ nn. spp.), — James Bennic. Arctic plants in the old lake deposits ofScotland. — James W. H. Trail. Some unexpected « Aliens s in the flora of Aberdeen. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (Bd. XI). Heft. 9. Friedrich Reinitzer. Ueber Ermûdungsstoffe der Pflanzen. — P. Magnus. Ueber Synchytrium papillatum Farl. Generalversammlung-s-Heft, Joseph B. Jack. Cari Moritz Gottsche. —[G. Lindau. Félix von Thûmen. — F. Fax. Cari Felsmann. — P. Ascherson. P>anz Peck. — A. Engler. Karl Prantl. — M. Moebius. Wilhelm Junnicke. — M." Buesgen. C. Fr. Ferdi- nand Senft. — A. Engler. Alphonse de Candolle. — Georg Kayser, Ueber das Verhalten des Nucellus in den Samenanlagen von Croton Jlavens L. — Ferdinand Cohn. Ueber thermogene Bactérien. — Emil Chr. Hansen. Botanische Untersuchungen ûber Essig-sâurebacterien. — J. B. de Toni. Ueber intrafrustular-Bildung-en von Amphora ovalis Kiitz. — F. Heydrich. Vier neuc Florideen von Neu-Seeland : Ptilothamnion Schmitsii, Cera- — V — ■mîum discoriicatnm^ Chaniransîa interpositn, Melobesia Carpophylli, nn. spp. — M. Fiinfstuck. Ueber die Permeabilitiit der Niederschlagsmem- branen. Botanical Gazette. (Vol. XVIII, n° 12, déc. 1893.) H. L. Russell. The bacterial flora of the Atlantic Océan in the vicinity of Woods HoU, Mass. A contribution to the morphology and physiology of marine Bacteria {concluded). — M. A. Carleton. Studies in the biolog-y of the Uredineaï. I. — August F. Foerste. Botanical notes from Bainbridg-e, Georgia. I. Botanische Zeitung. (51= ann., i''^ part., fasc. XII, déc. 1893.) H. Graf zu Solms-Laubach. Ueber die in den Kalksteinen des Kulm von Glâtzisch-Falkenberg- in Schlesien enthaltenen Struktur bietenden Pflan- zenreste. II. — Leopold Dippel.Einige Bemerkungen zu Dr. Fax : « Weitere Nachtrage zur Monographie der Gattung- Acer. » Botanisches Centralblatt (Bd. LVI.) no II. Anton Hansgirg. Mein letztes Wort ûber Chceiosphceriditim Pringshei- mil Kleb. und Aphanochœte glolosa (Nordst.) Wolle. — H. Klebahn. Zur Abwehr der Vorwûrfe und Behauptungen des Herrn Professor Hansgirg in Prag. n° 12. J. Borodin. Die in St. Petersburg befindlichen Herbarien und bota- nischen Museen. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XL, Session extraordinaire de 1893, i'"'^ partie.) G. de Saporta. Sur les rapports de l'ancienne flore avec celle de la ré- gion provençale actuelle. — Ch. Flahault. Les zones botaniques dans le Bas-Languedoc et les pays voisins. — Simon Pons. Catalogue des Roses observées dans les Pyrénées-Orientales en 1890, 1891, 1892. — Simon Pons. Une lettre de Tabbé Pourret à Pierre de Barrera. — Ernest Malin- vaud. Deux lettres inédites, l'une d'Adrien de Jussieu et l'autre de Delile, adressées à Prost, de Mende. — Henry L. de Vilmorin. Sur les formes oc- cidentales du Pinus Laricio Poir. — De Seyne. Un Ptychogaster du Congo. — Gomont. Sur quelques Phormidium à thalle rameux. — Abbé H. Costa. Florule du Larzac, du causse Noir et du causse de Saint- Aifrique. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n» 141. H. Bâillon. Les plantes alliées aux Tupistra (suite). — H. Bâillon. Sur les fleurs de Bulbine aiinua. — H. Bâillon. Sur des fleurs doubles de Perce- neige (suite). — H. Bâillon. Sur le genre Agrostocrimim. — VI — Bulletin trimestriel de la Société botanique de Lyon. (XP ann., n" i, janvier-mai 1893.) Viviand-Morel. Note sur une des causes du viviparisme chez les Gra- minées. — Viviand-Morel. Sous-frutescences accidentelles. — Viviand-Mo- rel. Note sur la classification des Anémones. — Ant. Magnin. Polymor- phisme du Naphar luteum. — Boullu. Les Centaurées du ^row^^Ç-Jacea. — Nisius Roux. Formes naines de Centaurées. — Beauvisage. Diécie du Mûrier blanc. — Débat. Dicranum spurùcm et Bryutn canariensc. — Gillot. Naturalisation de V Artemisia annua L. dans le bassin du Rhône. Bulletin© délia Società botanica italiana. (1893, n»^ 8, 9, 10.) A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autumnali attraverso i monti Les- sini veronesi {Continuas .) . — G. Arcangeli. Relazione suUe communicazioni inviate alla Presidenza délia Commissione per Tesplorazione délia flora italiana. — F. Pasquale. Di alcune nuove stazioni délia Woodwardia radi- cans. — A. Goiran. Una decuria, e più, di piante raccolte od osservate entro alla città di Verona. — A. Goiran. Una varietà di Celtis australis L. — A. Goiran. Di due forme Amphicarpse osservate in due Pkaseolacese nei dintorni di Verona. — A. Jatta. Materiali per un censimento g-enerale dei Licheni italiani {Coniin.). — P. Voglino. Appunti alla flora micolog-ica délia Sardeg-na. — G. Cicioni. Forme notevoli di alcune specie botaniche nel Perugino. — G. Arcangeli. Sopra alcuni Narcissns. — G. Massalongo. Acarocecidii da ag-giung-ersi a quelli finora noti délia flora italica. — Rode- gher e Venanzi. Lettera iutorno a ricerche délia flora bergamasca. — G. Arcangeli. Sopra Tinfiorescenza di una planta di Nepenthes. — T. Caruel. La reg-ione del Faggio. — E. Baroni. Nuova species di Arisaema {A. Gi- raldii). — E. Rodegher e C. Venanzi. Piante nuove pel catalogo del Dott. Lorenzo Rota. — S. Sommier ed E. Levier. Piante nuove del Caucaso. — L. Micheletti. Una gita a Lipari. — D. Matteucci. 11 monte Nerone e la sua flora. Contributions from the botanical Laboratory of the University of Pennsylvania (Vol. I, n» 2, 1893.) John W. Harshberger. Maize : a botanical and économie study. Hedwigia. (Vol. XXIll, fasc. 6.) Fr. Kiitzing. Friedrich Traug-ott Kûtzing-. Ein Nachrut. — Julius Roell. Nordamerikanische Laubmoose, Torfmoose und Lebermoose {Schhiss). Journal of Botany. (Vol. XXXIl, janv. 1894.) William H. Beeby. Svante Murbeck on Gentians. — J. H. Burkill and J. C. Willis. Botanical notes from North Cardig-anshire. — F. N. Williams. — vu Primar)'^ subdivisions in the g-enus Silène. — William A. Clarke. First Re- cords of british flowering- plants (contin.). — Asa Gray's last words on nomenclature. — Short Notes : James Britten, Orchis strateumatica L.; J. Henry Burkill, Entcasinim Pollickii in Cambridg-eshire; Edward S. Marshall, Fumaria pallidiflora in Surrey; Nathaniel Colgan, Artcmisia StelleriariaXiçss. naturalised in Co. Dublin; H. Fisher, New Lincoln re- cords; S. F. Dunn, Wilts plants; S. F. Dunn, Yellow-flowered Verbascum Lycîmiiis L. ; S. F. Dunn, Potamogeton trichoides Cham. in Devon; Edward S. Marshall, Betula intermcdia Thomas in W. Sutherland; Edward F. Linton, Rubus podophylltis P. J. Muell. ; Cotula corotwpifolia naturalized. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIV« ann., no i, janv. 1894). F. Stephani. Eine neue Lebermoos-Gattung [Schiffneria. hyalina, n. g-en., n. sp.). — R. v. Wettstein. Die arten der Gattung-^//:^/^^^^-/^ (Forts.). ^ J. Ltitkemûller. Die Poren derDesmidiaceengattung- Closteriiun Nitzsch, — J. Bornmiiller. Alkanna Haussknecktri Bornm. sp. n. — Karl Fritsch. Ueber einig-e Licania-Avtç.n. — A. v. Degen. Beraerkungen ûber einige orientalische Pflanzenarten XI. {Senecio Wagneri sp. n.). — H. Braun. Ueber einige kritische Pflauzen der Flora von Niederôsterreich. IV. Rosa diimetoruin Thuill. var. Brachtii H. Braun. — Franz v. Hoehnel. Beitrag zur Kenntniss der Laubmoosflora des Kûstenstriches vom Gôrzer Becken bis Scutari in Albanien {Forts.). — J. Freyn. Plantae novae Orientales. III. Revue bryologique. (XX« ann., n° 6, 1893.) Venturi. Notice sur V Ortkotrickum Baldaccii Boit, et Vent. — Elisabeth G. Britton. Notés on two of Palisot de Beauvois species of Orthotrichum — Emile Levier. Sur la nomenclature. — G. Jensen. vSupplement to the list of Mosses from the Shaw. — Em. Bescherelle. Hépatiques récoltées par M. Tabbé Delavay au Yunnan (Chine) et déterminées par M. Stephani. Revue générale de Botanique. (T. V, no 60, 15 déc. 1893.). Costantin et Dufour. Action des antiseptiques sur la 7nôle, maladie du Champignon de couche. — Ant. Magnin. La végétation des lacs du Jura (Note additionnelle). — A. Lothelier. Recherches sur les plantes à piquants {fin). — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892 {suiie). PUBLICATIONS DIVERSES. Stanislaw Ghelchowski. — Przyczynek do znajomosci krajowych grzybow gnojowych {Fungi fimicoli polonici). — Extr. des Mémoires physiogra- phiques de Varsovie, 1\ XII, 1893, ^ P^- — viir — A. Engler. Die natùrlichen Pflanzenfamilien (98 und 99 Lieferung-, III Teil, 6 Abteilung- a, 1893) : 0. Warburg : Flacourtiacese. E. Gilg : Tumeracess. H. Harms : Malesherbîaccx, Passifloracese. G. Graf zu Solms : Carîcaceas. Ludovic Legré. — Trois herborisations aux environs d'AUos (Basses- Alpes) en juillet et août 1893 {Revue horticole des Bouches-du-Rhône, 39^ ann., n° 473, déc. 1893, pp. 211-221). Marc Micheli. Alphonse de CandoUe et son œuvre scientifique (Extrait des Archives des sciences physiques et naturelles, 3'' période, t. XXX, décembre 1893, 59 pages et un portrait). Eduard Strasburger. — Histologische Beitrage (Heft V) : Ueber das Saftsteigen. — Ueber die Wirkungssphare der Kerne und die Zellgrôsse. (léna, libr. G. Fischer, 1893.) F. A. F. C. Went. De serehziekte {Kxtra\t\des Archie/ voor de Java-Suiker- industrie, 1893, Afl. 14-15, 48 pages, i planche). AVIS. Nous avons reçu la communication suivante, relative au PRIX fondé par Augusiin-Pyramus de Candolle pour la ^neilleitre monographie d'un ge7ire ou d'zcne famille de plantes. Un concours est ouvert par la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève pour la meilleure monographie inédite d'un genre ou d'une famille de plantes. Les manuscrits peuvent être rédigés en latin, français, allemand (écrit en lettres latines), anglais ou italien. Ils doivent être adressés, franco, avant le 15 janvier 1895, à M. le président de la Société de phy- sique et d'histoire naturelle de Genève, à l'Athénée, Genève (Suisse). Les membres de la Société ne sont pas admis à concourir. Le prix est de 500 francs. Il peut être réduit ou n'être pas adjugé dans le cas de travaux in- suffisants ou qui ne répondraient pas aux conditions du présent avis. La Société espère pouvoir accorder une place au travail couronné, dans la collection de ses Mémoires in-4'^, si ce mode de publication est agréable à l'auteur. Paris. -J. Mersch, imp -ii. PI. Denferl Rochereau. JOURNAL DE BOTANIQUE 8"^ année. — Supplément n° 2. — 16 Février 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE p. Lesage. — Ski- les rapports des palissades dans les fetdlles avec la transpiratioji. (Comptes rendus des séanc. de l'Acad. des se, T. CXVIII, n° 5, 29 janv. 1894.) En comparant les résultats des travaux de MM. Stahl, Haberlandt, Vesque, et ceux des nombreuses observations et expériences de divers auteurs (MM. Mer, Costantin, Dufour, Bonnier, Schimper, Lothelier), ainsi que des siennes propres, M. Lesage conclut que, dans tous les cas, on est en présence de feuilles menacées de trop transpirer; ces feuilles se modifient alors et, toujours, dans les modifications qu'elles subissent, on constate l'augmentation des palissades. « On se trouve ainsi, dit-il, tout naturellement tenté de voir, dans le tissu palissadique, l'un des appareils qu'emploie la plante pour se protéger contre une trop grande transpiration. » ■ L. Morot. P. Magnus. — Ueber Taphrina Cornu Cervi Giesenhagen \Sur le Taphrina Cornu Cervi Giese7ihagen'\ (Botaniska Notiser, 1894, fasc. I, p. 29.) L'auteur combat dans cette note les conclusions de M. de Lager- heim, que nous avons rapportées dans notre dernier Bulletin biblio- graphique, tendant à attribuer, pour raison de priorité, la désignation spécifique de tubéej'orjjzis au Taphrina Corme Cervi Giesenh. Pour M. Magnus, c'est à l'excroissance même de la feuille dCAspidium dé- formée par le parasite que Rabenhorst aurait appliqué le nom de Sar- corhopalum titbœ forme, et non au Champignon, méconnu par lui, qui cause cette déformation. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (T. XI, fasc. 10.) W. Schmidle. Alg-en aus dem Gebiete des Oberrheins. — G. Karsten. Ueber Beziehung-en der Nucleolen zu den Centrosomen bei Psilotum tri- qiieirujn. — F. Schûtt. Wechselbeziehung-en zwischen Morpholog-ie, Bio- log-ie, Entwickelungsg'eschichte und Systematik der Diatomeen. — Otto Mùller. Die Ortsbewegung der Bacillariaceen betreffend. Botanical Gazette. (Vol. XIX, n» I, jauv. 1894.) John Donnell Smith. Undescribed plants from Guatemala. XII. — J. H. Pillsbury. On the color description of flowers. — Conway Mac-Millan. Archenema, protonema and metanema. — Albert Schneider. Mutualistic symbiosis of Algae and Bacteria with Cycas revolnta. — August F. Foerste. Botanical notes from Bainbridg-e, Georofia. — Briefer Articles : C. de Gandolle, Three new species of Mexican plants [Guarea Palmeri, Trichilia Falmeri, Trickilià colimaiia)\ Geo. F. Atkinson, Frost freaks of herba- ceous plants; A. S. Hitchcock, A hybrid Baptisia. Botaniska Notiser. (1894., fasc. I.) Bengt Joensson. Studier ôfver algparasitism hos Gunnera L. — P. Ma- gnus. IJeber Taphrina Cornu Cervi Giesenhag-en. — Otto Ekstam. Om monstrôst utbildade hâlkfjâll hos Lappa minor L. — C. 0. v. Porat. Kungsôrstraktens Hieracier. Botanische Zeitung. (52^ ann., P part., fasc. i, 16 janv. 1894.) Manabu Miyoshi. Ueber Chemotropismus der Pilze. Botanisches Centralblatt (Bd. LVII.) no I. F. Hoeck. Zur Anwendung der statistischen Méthode in der Pflanzen- g'eographie. no 2. Alfred W. Bennett. Ueber Pringsheimîa. Erwiderung'. n°3. Potonié. Ueber den Werth der Eintheilung- und die Wechselzonen-Bil- dung der Sigillarien. L.e Botaniste. (3e série, 6« fasc, 15 janvier 1894.) P. A. Dangeard. Recherches sur la reproduction sexuelle des Champi- gnons. — P. A. Dangeard. La structure des Levures et leur dévelop- pement. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. X, fasc. I, 15 janv. 1894.) A. de Jaczewski. Essai sur la classification naturelle des Pyrénomy- cètes. — Em. Bourquelot. Présence d'un ferment analogue à l'émulsine dans les Champignons et en particulier dans ceux qui sont parasites des arbres ou vivent sur le bois. — N. Patouillard. Le genre Phlebophora Lév. — V. Dupain. Sur un cas d'empoisonnement par VAmanita pani/ie' rina DC, survenu à Bois-Guérin. — Em. Boudier. Nouvelles espèces de Champignons de France {Lepioia medioflava, Clitocybe Arnoldi, Russula XI — xanthophasa, Marasmîus Menîeri, Boletus Leguei, Merulius Guîllemotî, Aleuria reperta, Cilairia paliidosa, spp. nn.). — Em. Boudier. Rapport sur les excursions faites par la Société mycolog-ique de France pendant la session de 1893. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. 1, no 12, 1893.) Alfred Cogniaux. Le g^enre Siolmafra H. Baill. et la tribu des Zano- niées. ■ — Adolf Sertorius. Beitrage zur Kenntnis der Anatomie der Corna- ceae {Ende). — R. Chodat et 0. Malinesco. Sur le polymorphisme du Rapkidiiim Braujiii Nâg. et du Scenedesmus caudains Corda. — G. Schweinfurth und P. Ascherson mit Beitragen von P. Taubert. Primitiae Flora; Marmaricas [Ende). (T. II, no I, 1894.) François Crépin. Mes excursions rhodologiques dans les Alpes en 1891 et 1892. — A. Baldacci ed F. Filipucci. Contribuzione allô studio délie gemme et specialmente di alcune ricerche suUa supergemmazione. — F. Renauld et J. Cardot. Mousses nouvelles de THerbier Boissier {Hypizzan [Harpidium] Barbeyi Ren. et Card. sp. n.)., Polytrichu7n Autrani Ren. et Card. sp. n., Grimmia anodon BS. var. sinaitica Ren. et Card. var. n.). — R. Buser. Sur les Alchimilles subnivales, leur ressemblance avec VA. glabra Poir. {fissa Guenth. et Schum.) et leurs parallélismes avec les espèces des régions inférieures. — J. Mûller. Conspectus systematicus Lichenum Nova; Zelandias. Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences (T. CXVIII, 1894.) no 2 (8 janvier). Berthelot et G. André. Études sur la formation de l'acide carbonique et l'absorption de Toxygène par les feuilles détachées des plantes : réactions purement chimiques. — Frère J. Héribaud. De Finfluence de la lumière et de l'altitude sur la striation des valves des Diatomées. — P. Vuillemin. L'insertion des spores et la direction des cloisons dans les protobasides. no 3 (15 janvier). Berthelot et André. Études sur la formation de l'acide carbonique et l'absorption de l'oxygène par les feuilles détachées des plantes. Expé- riences faites à la temp-érature ordinaire avec le concours des actions bio- logiques. — Berthelot. Sur une méthode destinée à étudier les échanges gazeux entre les êtres vivants et l'atmosphère qui les entoure. — D'Ar- sonyal et Charrin. Influence des agents atmosphériques, en particulier de la lumière, du froid, sur le Bacille pyocyanogène. — 0. Lignier. Sur l'épi- derme des pédoncules séminifères et des graines chez le Bennettites Mo- rierei. no 4 (22 janvier), G. Chauveaud. Moyen d'assurer et de rendre très hâtive la germination des Vignes. n" 5 (29 janvier). Pierre Lesage. Sur les rapports des palissades dans les feuilles avec la transpiration. Journal of Botany. (Vol. XXXII, n" 374, février 1894.) Jesse Reeves. — On the development of the stem and leaves of Phy- siotium giganteum Weber. — Edmund G. Baker. Supplément to Synopsis of Malvea. — James Britten. Linociera coiinifoUa = Chionanthus vii'gi- niciis. — Rev. W. Moyle Rogers. Rubi notes {Rubus mollissimus, n. sp., R. Powellii, n. sp. or n. var., R. britannicus, n. sp.), — A. Gepp. In memory of Richard Spruce. — Short Notes : Edward S. Marshall. Elé- vation attained in Scotland by Utricularia minoy and Urtica dioica ; H. Fisher, New County Records; J. H. Burkill and J. G. Willis, North Cardig-anshire plants; Arthur Bennett, Eleockaris acicularis. Nuovo Giornale botanico italiano (Nuova série). (Vol. I. no I, 15 janvier 1894.) S. Sommier et E. Levier. Ranunculi caucasici dichotome dispositi. — S. Sommier. Una cima vergine nelle Alpi Apuane {Rhamnus glaucophylla n. sp.). — D. Matteucci ed U. Martelli. Da Perug-ia al Gran Sasso dltalia (dal versante di Aquila). — Ruggero Cobelli. Altre contribuzioni alla flora di Serrada. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIV'^ ann., n^ 2, févr. 1894.) E. Heinricher. Neue Beitrâge zur Pflanzenteratologie und Blûthenmor- phologie. 3. Studien an den Blûthen einiger Scrophulariaceen. — P. Dietel. Ueber Uredo Polypodii (Pers.). — J. LiitkemûUer. Die Poren der Desmi- diaceeno-attung- Closteritcm Nitzsch. — R. v. Wettstein. Die Arten der Gattung- Etiphrasia (Forts.). — A. v. Degen. Bemerkungen ûber einige orientalische Pflanzenarten. XII. — J. Freyn. Plantae novae Orientales. III {Forts.). Revue bryologique. (21^ ann., n" i.) Philibert. Philouotis nouvelles ou critiques. Revue générale de Botanique. (T. VI, n° 61, 15 janv. 1894.) L. Daniel. Recherches morphologiques et physiologiques sur la greffe. A. Prunet. Sur un nouveau mode de propagation du pourridié de la Vigne. — Léon Flot. Quelques procédés pratiques de micrographie. — Léon Boutroux. Revue des travaux sur les Bactéries et les fermentations publiés pendant Tannée 1891 {suite). — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892 {suite). Paris. -J. Mersch, inip tt. PI. DenferlRochereau. JOURNAL DE BOTANIQUE S<^ anufte. — Supplément n° 3. — 16 Mars 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE A. Magnin. — La végétation des Monts Jura, précédée de la clùna- tologie du départe}7ient du Doubs (59 pag., i carte. Besançon, 1893) Le périmètre adopté par l'auteur pour limites de la région jurassienne est une ligne passant, sur le front oriental et en allant du N. au S., par Diclsdorf, l'Aar, les lacs de Bienne et de Neufchâtel, Yverdon, Genève, les rivières de l'Airy et du Fornant (entre le Vuache et le Salève), la Balme de Sillingy, les rivières de la Deisse et du Tillet, Chambéry, l'Hère, Couz, S^ Christophe, l'Héretang, la Roise et Voreppe; en re- montant au N., sur le front occidental, par la Buisse, S"- Étienne-de- Crossey, S''-Albin de Vaulserre, le Guiers, le Rhône, l'Ain, Pont d'Aiiî, Saint-Amour, Lons-le-Saulnier, Arbois, Marnay, l'Ognon, Rigney, Montbéliard, Ferrette, le Rhin, Liesthall,et Regensberg. Aux deux extrémités de son bord occidental, le massif est précédé par deux régions d'attente : le palier séquanien formé des bourrelets cal- caires situés entre l'Ognon et Vesoul, et le seuil dauphinois^ ou pla- teau de l'Ile de Crémieu, entre la Bourbre et le Rhône. Ainsi compris, le Jura forme un vaste croissant arc-bouté des Alpes au Schwarzwald, à concavité ouverte sur le bassin suisse, à convexité regardant la plaine bressane. La différence dans la nature des terrains détermine un contraste frappant dans la végétation lorsqu'on passe des montagnes granitiques des Vosges ou des plaines tertiaires de la Bresse aux premiers gradins calcaires du Jura. C'est ainsi que les Sarotliamuus, Hyper icuiii pul- chruin^ Filago, Orobus tuberosus, Lu:^ula, Aira flexuosa de la Bresse, les Scleranthus perennis^ Ornithopus, Montia, Arnoseris^ Jasione, DigHalis purpurea, Juncus squarrosus des Vosges, font place aux Buxus^ Cerasus Mahaleb, Coronilla Emerus, Sesleria cœ- rulea, Orobus vernus, Mcehringiainuscosa, Cytisus Laburnum. Outre ces dernières plantes, on peut citer parmi les espèces absolument ca- ractéristiques par leur fréquence sur les chaînes calcaires jurassiques et par leur absence ou leur rareté dans les régions voisines : Thalictruvi aquilegifoliitin, Th. calcareutJt, Helleborus/cetidus, Dianthus saxicola , D. cœsiuSy Arabis alpina, Draba aizoides, Kernera saxatilis^ Heliati- themuin canum, Rhamnus alpina^ Anihyllis montana, Aiuelanchier, Atainantha creiensis, LaserpHium Siler^ Valeriana montana, Car- duus dejloraius, Carlina acaulis, Hieracium Jacquini, H. amplexi- caule, Campanula pusilla^ Sideritis hyssopifolia, Erinus Alpinus, — XIV Thesium alpinum, Veronica urticifolia, Daphne Laureola^ Cyclamen europâsnin^ Rnscus aciileaius, Polypodiuin calcareum^ Asplein'um viride, A. Halleri, etc. Toutefois, on rencontre dans un assez grand nombre de points de la lisière du Jura et du premier plateau, plus rarement dans la haute montagne, des plantes silicicoles isolées, ou même de véritables flo- rules locales de plantes calcifuges, formant, au milieu de la flore calci- cole environnante, ce que Thurmann appelle des contrastes en petit; ici encore la présence de ces plantes coïncide toujours avec un changement dans la nature du sol. Si l'on s'élève de la plaine jusqu'aux sommets, on rencontre plu- sieurs zones distinctes à la fois par leurs caractères climatologiques et par leurs cultures ou leur végétation spontanée. M. Magnin distingue ainsi trois régions d'altitudes : I. La région inférîeicre ou de la Vigne, des arbres fruitiers, des céréales, du Chêne, s'étendant jusqu'à l'altitude de 700 mètres et com- prenant des climats et des végétations un peu différents suivant les parties envisagées de la chaîne jurassique. IL La région subalpine (région montagneuse de Thurmann), ou des Sapins, s'étendant de 700 à 1300 mètres, avec un climat froid (température moyenne inférieure à 8'^), et une riche flore caractéris- tique : pâturages à Getitiana lutea, Trollius europœus^ Crocus ver- nus, magnifiques futaies de Hêtres et de Sapins auxquels se mêlent les Planes et les Sorbiers, et, sous leur ombre ou dans les clairières, Ratiunculus aconitifolius, Spirœa Aruncus, Lonicera alpigena, Rosa alpin a, Carduus defloratus, Géranium silvaticum^ Chaerophyllum hirsuiuin, Bellidiastrum Alicàeli, Cetitaiirea montaim, Saxifraga rotundifolia^ Campatiula pusilla, etc. IIL La régiofi alpine inférieure (région alpestre de Thurmann), ou des pâturages alpestres, comprise entre 1300 et 1700 mètres, caracté- risée par l'absence du Chêne, du Hêtre, du Sapin, la disparition de l'Epicéa vers 1400- 1500 m., et surtout la présence des Dryas octope- tala, Potentilla aurea, Gentiana acaulis, Anémone narcissijlora, A. alpina, Ranunculus alpestris, Orchisalbidus, Nigritella angustifolia, Foa alpijia, Alchemilla alpina, Erigeron alpinus, Globularia cordi- folia. L'existence du Rhododendru37i ferruginetim sur (i\xc\<:]u&s^oinis de la chaîne atteste que la région alpine du Jura correspond à la région des Rhododendrons, si caractérisée dans les Alpes du Dauphiné, de la Suisse et du Tyrol. A côté des plantes particulières à chaque région d'altitude, beau- coup d'autres s'observent indifféremment à toutes les hauteurs, présen- tant cependant parfois des modifications dans leur taille (nanisme), leurs feuilles (plus ou moins ramassées en rosettes radicales), leurs XV — fleurs, relativement plus grandes et d'un coloris plus intense, modifi- cations qui ont fait élever au rang d'espèces certaines de ces formes montagnardes : Aquilegia atrata (A. viilgaris), Viola alpestris (V. tricolor), Scabiosa lucida (S. ColumbarïaJ, Serratttla monticola (S. Virga-aiireajy Scrofiilaria juratensis (S. catiina)^ Arabis alpestris (A. hirsnéajy Leucanthemnin airatum (L. vulgare), CaMp^mula Uni- folia (C. rotundifolia)^ Myosotis alpesiris (M. silvatica). Si maintenant l'on compare entre elles les parties septentrionales, occidentales et méridionales du massif jurassien, on constate dans leur végétation des différences assez importantes, dues à l'influence de la latitude, des rapports actuels du Jura avec les massifs montagneux voisins et surtout aux phénomènes qui ont accompagné et suivi la pé- riode glaciaire, notamment l'émigration de la flore devant l'extension des glaciers et la réinvasiou, après leur retrait, par les plantes orientales et austro-occidentales. D'après ces données, M. Magnin distingue : I'' le Jura oriental, subdivisé en Jura septejitrional^ central et aiistro oriental; 2'^ le Jura occidental, comprenant les Juras bâlois, alsatique, bisontin, salinois, lédonien, et le Revermont ; 3'- le Jura méridional : Hant-Bugey^ Bas-Bugey et Juras de \.Kd,xi- ^\\xon savoisien et dauphinois. Dans un chapitre relatif aux particularités de la Jlore jurassienne, l'auteur indique les modifications produites dans la végétation par les changements dans l'orientation des versants, et passe en revue un cer- tain nombre de stations particulières telles que les créts ou abruptes (bajociens, bathoniens, coralliens ou portlandiens), les prés secs des voûtes, les bois de Sapins des versants des crêts et des dorsales, les ruz, dus et cirques, les combes (oxfordiennes, astartiennes, néoco- miennes) et enfin les tourbières et les lacs. A ce chapitre est jointe l'é- numération des plantes les plus remarquables par leur rareté, leur localisation dans quelques points seulement de la région, et des plantes endémiques ou paraissant avoir leur domaine principal dans le Jura (Nuphar juranum^ Heracleum juranum , Anthriscus torquata, Ophrys Botteroni, Sempervivum j'uratense, S. Fauconeti, Pinguicula jura- tensis, Pedicularis jurana, Knautia Godeti, Chara jurensis, Hiera- cium juranitm, Poa jurana, Sedum juranum, Ranunculus gracilis, Scrojularia juratensis) . Enfin, après quelques considérations sur les rapports actuels et les rapports historiques du fura avec les régions voisines, M. Magnin ter- mine cette très intéressante étude de géographie botanique par un aperçu sur la flore de la Franche-Comté et du département du Doubs, avec rénumération des plantes les plus intéressantes à récolter dans les environs de Besançon et dans le Jura dubisien. L. Morot. — XVI — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (T. XII, fasc. I, 22 fév. 1894.) J. Christian Bay. Eine neue Infectionsnadel fur mj^kolog-ische Studien. — F. Kamienski. Neue und unbeschriebene Arten der Gattung- UtriciUaria. — B. Frank und F. Kriiger. Ueber deu Reiz, welchen die Behandlung- mit Kupfer auf die Kartoffelpflanze hervorbring-t. — Albert Schneider. Beitrag- zur Kenutniss der l^liizobien. — Julius Klein. Der Bau der Cruciferen- bliithe auf anatomischer Grundlag-e. Botanical Gazette. (Vol. XIX, no 2, février 1894.) Roland Thaxter. Observations on the genus Nacgelia of Reinsch. — L. N. Johnson. On some species oi Micrasterias. — Frederick H. Blod- gett. On the development of the bulb of the adderVtongue. Botanische Zeitung. (52^ ann., i'*^ part., fasc. II, 16 févr. 1894.) K. Schumann. Spross-und Blûtheuentwickelung in der Gattung Crocus, nebst einigen Bemerkung-en ûber die Gipfelblûthen. Botanisches Centralblatt (Bd LVII). no 6. W. J. Goverts. Ueber Qucrctts-kxXJtxi mit offener Spaltung-. uo 7. Paul Klemm. Aggreg-ationsstudien. no 8. Paul Klemm. Id. (Schluss). — Th. Bokorny. Bemerkungen zuP. Klemm's Ayyregationstudien. ViP^ 9 et 10. Adolf Herbst. Beitrâge zur Kenntniss der Markstrahlen dicotyler Krauter und Stauden. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XL, n°s 4-6.) Michel Gandoger. Voyag-e botanique dans le massif du Mont-Rose (Suisse). — J. Costantiu. Euroiiopsis, nouveau g-enre d'Ascomycètes. — D. Clos. Chaubard et la Flore agenaise. — Alfred Chabert. Le Corydalis fabacca Pers. dans le Jura. — Paul Vuillemin. Sur des Roses à carpelles biovulés. — P. Duchartre. Monstruosité foliaire et florale d'une Clématite. A. Battandier. Excursion botanique dans la région de TOuarsenis {Asiragalns nemerosns n. sp.). — A. Chatin. De la multiplicité des parties homologues dans ses rapports avec la gradation des espèces végétales. — xvn Louis Mangin. Nouvelles observations sur la membrane. — Abbé H. Costè. Note sur le Ccntmtrca Calcitrapo X pectinaia, hybride nouveau, décou- vert dans l'Aveyron. — Jules Bel. Lettre sur le Xanthiitm spinosuui var. incnne Nob. — D. Clos. Lettre sur le Ckelidoniuni laciniattim Mill. p fti- marizefolium DC. — Emile Burnat. tNote sur une nouvelle localité ligu- rienne du Carex Griolctii Rœm. et sur quelques Carex nouveaux pour les Alpes-Maritimes. — B. Martin. Revision des Rubtis, des Rosa, des Galium et des Hieracmm de la flore du Gard. — A. Deflers. Note sur un Kalan- choe remarquable de l'Arabie tropicale [K. terctifolia^). n.). — A. Chatin. Sur une Truffe du Caucase, la Touboulane ( Terfesia Boudicri var. Atisepii). — Abbé Miégeville. Campanula prxcox Miéo'ev. et Alyosotis pyrenaica Pourr. — Gagnepain. Lettre sur diverses observations tératolo- g-iques. — Louis Mangin. Sur les cellules mucifères et résinifères du Taxas bxccaia. — Ph. Van Tieghem. Sur la structure et les affinités du Nnylsia et des Gaiadendyon, deux genres de Loranthacées non parasites. — A. Chatin. Signification de la variété des organes dans la mesure de la gra- dation relative des espèces végétales. — Molliard. Note sur les particu- larités que présentent les fleurs doubles du Pétunia hybrida. — A. Le Grand. Sur le Doroiiictim scorpioides du centre de la France et ses affi- nités. — Ph. Van Tieghem. Sur la structure de la fleur des Nnytsia et Gaiadendron, comparée à celle des Loranthacées parasites. — Fernand Camus. Nouvelles glanures bryologiques dans la flore parisienne. — D. Clos. Les Lusiil:i maxima, Matricaria inodora, Berbcris asiatlca et Osiniinda rcgalis en glossologie. — Raphaël Ménager. Herborisations aux environs de Laigle (Orne) et note sur le Cistus hirsuiiis en Bretagne. — X. Gillot. Influences climatériques de l'année 1893 sur la végétation. — Fliche. Lettre sur une seconde floraison du Cornus sanguinea suivie de fructification. — Michel Gandoger. Deuxième voyage botanique au Grand Saint'Bernard (Valais, Suisse). — E. Roze. Notice sur M. Ch. Richon. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. II, n'^ 2, février 1894.) John Briquet. Questions de nomenclature. — J. Millier. Lichenes Eck- feldiiani a cl. Dr. J. W. Eckfeldt, Philadelphiensi, praesertim in Mexico lecti ( Tylophorum Eckfeldtii, Phyllospora microsperma, Lecanora snb- ochracea, Patellaria grisco-nigella, P. xruginosa, P. Eckfeldiii, Dictyo- grapha contortiiplicata, Melospilea leitcinoides, M. polymorpha, Mediisit- lina texana, Microthelia modesta, nn. spp.). - — R. Buser. Sur les Alchi- milles subnivales, leur ressemblance avec VA. glabra Poir. (fissa Guenth. et Schum.) et leurs parallélismes avec les espèces des régions inférieures (fin) [Alchimilla seinisecta, A. demissa, A fissimima, A. longiuscnla, A. sinuata, A. aciitidens, A. comiivens, A. versipila, un. spp ). — N. Alboff. Nouvelles contributions à la flore de laTranscaucasie [Campamcla Bsaaku, C. Autraniana, C. pontica, C. Fondervisii , nn. spp.). — John Briquet. Fragmenta monographias Labiatarum. IP fascicule {Ocimum siphonanthîim, Geniosporum membranacetim, Plectrantkus Bnrnati, P. Malinvaldi, Coleus Goudotii, C. gracilifolius, C. Bernieri, C. Autrani, C. irichophoriis, — XVIII ^ Tetradenia Hildebrandtil, T. Goudotii, Salvia Hildebrandtii, S. sieno- douta, S. iananariveiisis, S. Goudotii, Slàchys Hildebrandtii, S. madac^as- cariensis, AJuga Hildebrandtii, nn. spp.). — A. de Jaczewski. Note sur le Puccinia Peckiana Hovve. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. 11° 138. F. Heim. Quelques faits relatifs à la capture d'Insectes par des fleurs d'Asclépiadacces et d'Apocynacées. — F. Heim. L'ovule du Disporuni. — p. Bâillon. L'inflorescence des Dianella. — H. Bâillon. Sur quelques caractères des Conanthera. n° 142. F. Heim. L'ovule de V Erythroxylon Coca. — H. Bâillon. Les ovules des Corylopsis. — H. Bâillon, L'évolution de Tinflorescence dans les Gra- minées. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (F. CXVIII.) no 7 (12 février), S. Winogradsky. Sur l'assimilation de l'azote gazeux de l'atmosphère par les microbes. n° 8 (19 février). P. A. Dangeard et Maurice Léger. Recherches sur la structure des Mucorinées. — E. Guinier. Sur le rôle du Plantago alpina dans les pâtu- rages de montagne. no 9 (26 février), G. Chauveaud. Sur les caractères internes de la graine des Vignes et leur emploi dans la détermination des espèces et la distinction des hy- brides, n" 10 (5 mars). Léon Guignard. Sur certains principes actifs chez les Papayacées. — P. A. Dangeard et Maurice Léger. La reproduction sexuelle des Mucori- nées. — Paul Vuillemin et Emile Legrain. vSymbiose de VHeterodora radi- cicola avec les plantes cultivées au vSahara. Flora. (T. 78, fasc. I, 24 janv. 1894.) E. Askenasy. Ueber einige australische Meeresalgen {Merismopœdia rcvoluiiva, Cladophora fertilis, Sphacelaria ' biradiata, Callithaninion oviiligcrum, nn. spp.). — Paul Klemm. Ueber die Regerationsvorgânge bei den Siphonaceen. Ein Beitrag zur Erkenntniss der Mechanik der Pro- toplasmabewegungen. — W. Schmidle. Aus der ChlorophyceenFlora der Torfstiche zu Virnheim {Œdogonimii ? spirograniilatam, Radiofilnm con- junctivum, Cosmocladinm sîibramosum, Cosmarium regalare, Euastrum Richteri, nn. spp.). — E. Bruns. Beitrag zur Kenntniss der Gattung XIX Polysaccum. — Manabu Miyoshi. Ueber Reizbe\veguni>-en dcr PoUens- chlauche. Journal of Botany. (Vol. XXXII, 11° 375, mars 1894..) Edmund G. Baker. African species of Lobelia § Rhytichopetalum [Lobelia Gregoriana, L. Tayloriana, nn. spp.). — F. W. C. Areschoug. Artemisia Sielleriana Bess. in Europe. — R. Lloyd Praeger. Some irish Rubi. — Henri Boswell. Some New Zealand Mosses aad Hepatica;. — James Brit- ten. Notes on Convolvulaceas, chiefly African. — Short Notes : S. T. Dunn, Iiitroduccd plants in S. W. Surrey; Additions to S. W. Surrey; Gloucestershire Aliens; W. H. Beeby, Eleocharis acicularis ; A. H. Wolley Dod, \\^est Kent records; H. N. Dixon, Rang-e of Utricularia viinor ; W. H. Beeby, Potamogeion trichoides in Surrey; Edward S. Marshall, Carmarthenshire plants. Nuova Notarisia. (Série V, janvier 1894.) P. Pero. I lag-hi alpini Valtellinesi {contin.). — 0. Borge. Uebersicht der neu crscheinenden Desmidiaceen-Litteratur. — G. B. de Toni. I nuovi Istituti per g-li studii délie Alghe marine. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIV'^ ann., n*^ 3, mars 1894.) F. Arnold. Lichenologische Fragmente [Forts.). — E. Heinricher. Neue Beitrag-e zur Pilanzenteratolog-ie und BUithenmorphtjlog-ie. 3. Studien an den Bluthen einig-er Scrophulariaceen (i^cr/^.). — R. v. Wettstein. Unter- suchung-en ùber Pflanzen der osterreichisch-ung-arischen Monarchie. II. Die Arten der Gattung- Euphrasia (Forts.). — ■ J. Freyn. Planix novx Orientales (Forts.). — A. v. Degen. Bemerkung-en ûber einig-e orienta- lische Pflanzenarten [Forts.). — Baron Ferd. v. Muller. Notiz ûber die Giftifrkeit der Ilomeria-Xrttn. Revue générale de Botanique. (T. VI, n'^ 6:;, 15 fév. 1894.) G. Houlbert. Recherches sur les propriétés optiques du bois. — L. 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Warburg, Begoniacea?. F. Jadin. Contribution à l'étude des Térébinthacées (in-S", 100 pag-., 44 fig. — Montpellier, 1894). AVIS. MM. Th. Durand, aide-naturaliste au Jardin botanique de Bruxelles, et Em. Durand, professeur de sciences naturelles, ont entrepris, avec la collaboration de MM. Alfr. Cogniaux et L. Lubbers, la publication d'un Census Orchidearum donnant l'cnumération des 8000 Orcliidces con- nues avec leurs synonymes, les variétés spontanées ou horticoles et les hybrides naturels ou artificiels. On y trouvera toute une série de renseignements souvent fort difficiles à réunir : indication, pour chaque nom (espèce ou synon3'me), de l'ouvrage ou du journal où il a paru la première fois, avec la date de publication; indication, pour chaque espèce ou variété, des bonnes figures qui en ont été publiés et des livres et journaux renfermant soit des descriptions, soit des notes intéressantes; indication de la patrie de chaque espèce et, autant que possible, pour les espèces qui ont une valeur marchande, du nom de celui qui les a découvertes et de l'époque de leur apparition dans les serres d'Europe; indication par des signes conventionnels des conditions de cul- ture, en pleine terre, en serre froide ou en serre chaude. Cet important ouvrage, qui comprendra en outre une série de chapitres consacrés à la statistique, à la bibliographie et à la géo-botanique, aura plus de 1000 pages in-8 et sera terminé par une table alphabétique de tous les noms et synonymes de genres, d'espèces et de variétés. Le Census paraîtra en cinq fascicules de plus de 200 pages chacun. Le prix pour les 500 premiers souscripteurs est fixé à 6 ''rancs par fas- cicule, payables à la réception de chacun d'eux. Les bulletins de sous- cription doivent être adressés à M. Th. Durand, le plus tôt possible, l'im- pression du fascicule comprenant les deux cents premiers genres de la famille devant commencer dès que les auteurs seront fixés par le nombre des souscriptions sur le chiffre du tirage. La librairie J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, vient de publier un nouveau catalogue de Botanique, spécialement consacré à la Botanique ancienne (ouvrages antérieurs au XIX^-' siècle) et à \ Histoire de la Botanique, Q^\ comprend plus de 1000 volumes et brochures. Ce cata- logue sera adressé gratis et franco à tous ceux de nos lecteurs cjui en feront la demande à MM. J.-B. Baillière et fils. Paris. — J. Uersch, imp. iiî, PI. Denfert-Rochereau. JOURNAL DE BOTANIQUE S° année. — Supplément n'^ 4. — 16 Avril 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Paul Vuillemin et Emile Legrain. — Symbiose de /'Heterodera radicicola avec les plantes cultivées au Sahara. (Compt. rend. Acad. des se, t. CXVIII, n*^ 10, 5 mars 1894.) La plupart des plantes maraîchères observées par les auteurs de cette Note à El Oued ont leurs racines envahies par V Heterodera radi- cicola, et ils ont constaté que les Betteraves, les Aubergines, les Tomates, les Céleris, se développent d'autant mieux que leurs racines présentent un plus grand nombre de tumeurs provoquées par l'irrita- tion parasitaire. Cette action bienfaisante de l'AnguilluUe, qui peut sembler étrange au premier abord, car d'ordinaire elle ne manifeste sa présence que par une action épuisante et destructive, s'explique par la transformation en véritables réservoirs d'eau des tissus au milieu des- quels se développe le parasite. Cette eau de réserve empêche dès lors la plante de dépérir dans l'intervalle des arrosages. L. M. -*"«e<>*- PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (7<> sér., T. XVIII, n-^^ 3 et 4, 5 et 6.) Georges Poirault. Recherches anatomiques sur les Cryptog^ames vascu- laires. — Eugène Mesnard. Recherches sur la formation des huiles grasses et des huiles essentielles dans les végétaux. Botanical Gazette. (Vol. XIX, no 3, mars 1894.) Elias J. Durand. Some rare Myxomycètes of central New York, with notes on the germination of Enteridium Roseanum. — Bradley Moore Davis. Notes on the life history of a blue-green motile cell (Cryptoglena americana sp. n.). — Charles Robertson. Flowers and Insects. XII. — Katherine E. Golden. An auxanometer for the registration of growth of stems in thickness. — Briefer Articles : A. Isabel Mulford, Notes upon the northwestern and Rocky mountain flora {Œnotkera idahoensis, Scti- tellaria Footeana, Frasera casrtclea, F. montana, nn. spp.) ; D. T. Mac- Dougal, Frost plants; Frederick V. Coville, Proposed seed collection of the U. S. national herbarium. — XXII Botanische Zeitung. (52^ ann., i'« part., fasc. III, 16 mars 1894.) Richard Meissner. Studien ûber das mehrjâhrig-e Wachsen der Kiefer- nadeln. Zur Kritik der Kraus'schen Mittheilung ûber den gleichen Gegenstand. Botanisches Centralblatt (Bd. LVII.) no II. Adolf Herbst. Beitrag-e zur Kenntniss der Markstrahlen dicotyler Krâuter und vStauden. n° 12. Adolf Herbst. Id. (Forts.). — Otto V. Darbishire. Beitrag- sur Anatomie und Entwicklungsg-eschichte von Phyllophora. — F. Stephani. Richard Spruce. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XLI, n° I, mars 1894.) X. Gillot. Variations parallèles à fleurs rouges des espèces du genre Galium. — Louis Mangin. Sur la constitution du mucilage de la graine de Lin. — A. Le Grand. Sur VAllmm sîibhirszitum de Belle-Ile. — Ch. Fla- hault et P. Combres. Sur la flore de la Camargue et des alluvions du Rhône. — Gaston Bonnier. Remarques sur les différences que présente yOnonis Natrix cultivé sur un sol calcaire ou sur un sol sans calcaire. — Ph. Van Tieghem. Sur la structure et les affinités des prétendus genres Nallogia et Triarthron. — L. Géneau de Lamarlière. Excursions bryologiques dans le Bas-Boulonnais. — Du Colombier. Catalogue des Mousses rencontrées aux environs d'Orléans, dans un rayon de huit à dix kilomètres. — Emile Bes- cherelle. Contribution à la flore bryologique du Tonkin (3^ note). — W. Russell. Observations sur quelques cas de fasciation. — Ad. Lemaire. Sur deux nouveaux colorants applicables à l'étude des méristèmes. — Em. Mer. Procédé pour préserver le bois de la vermoulure. — Henri Coupin. Sur Peau libre dans les sfiaines g-onflées. — G. Gautier. Localités françaises de Saussuj'ea alpina et 6". vtacrophylla. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. (n° 143.) H. Bâillon. Etude d'un nouvel Aspidistra. — H. Bâillon. Un Imhofia ornemental du Kalahari. — F. Heim. Véritable nature de l'inflorescence des Globba. — H. Bâillon. Sur les limites du genre Calliphruria. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXVIII.) n° II (12 mars 1894.) P. Hautefeuille et A. Perrey. Contribution à l'étude des levures. — A. Laboulbène. Sur des épis de Maïs attaqués par l'Alucite des céréales dans le midi de la France. — J. Dumont et J. Crochetelle. Influence des sels de potassium sur la nitriflcation. — Ch. Baltet. Sur la fécondité de la Persi- caire géante {Polygonum sachalineiis'e). — Pierre Lesage. Recherches phy- siologiques sur les Champignons. — B. Renault et A. Roche. Sur le Ce- droxylon varolense. n" 12 (ig mars.) A. Prunet. De rinfluence du mode de répartition des engrais sur leur utilisation par les plantes. — Prillieux et Delacroix. Maladies bacillaires de divers végétaux. — B. Renault. Sur les Pterophyllum. no 14 (2 avril). Prillieux et Delacroix. Maladie de la Toile, produite par le Botrytis cinerea. Hedwigia. (Vol. XXIII, fasc. I.) F. Stephani. Hepaticarum species nova;. V {Bassania Mooreana, Chilos- cyp/ms? aspcrrimus, Ch. Moorei, nn. spp., Delavayella serrata, n. gen., n. sp., Fimbriaria Bachnianni, F. persica, F. stibplana, Fossombronia haniato-hirta , F. lamellata, F. reiiculata, nn. spp, — J. B. Jack. Stepha- niella payapkyllina ]a.ck nov. gen. Hepaticarum. — P. A. Karsten. Frag- menta mycologica. XLII {Polyporellus albulus, n. sp., Sarcoporia polyspora n. gen., n. sp.). — C. A. J. A. Oudemans. Fungorum species aliquot nova; in Nederlandia détecta; : Apiospora Rhododendri, Pleomassaria Ammo- philas, Pleospora occnltata, Cucurbitaria Destreas, Plioina taxicola, Haplo- sporella Avellanas , Diplodia Sarotha7nnî,Ascochyta Evonymi,A. Salsolse, nn. spp., Cytodiplospora Castanese, n. gen., n. sp., Hendersonia Rhododendri, Cainarospoi^ium Gleditschice, C. Syriizgse, C. Arise, Septoria Acetosie, Dis- cella Arise, Coryneum Rziboriim, Sporotrickum Gunnevée, Oviilaria Oxa- lidis, Coniosporiitm Dasylirii, Torula Sacchari lactis , nn. spp. — P. Dietel. Die Gattung Ravenalia. Journal of Botany. (avril 1894.) Alfred Fryer. Potamogeton poIygonifoUîis var. pseudo-fluHaiis . — A. B. Rendle. Grasses from Johore {Isck^mum Feildingianum, I. magnum, spp. nn.), — Nathaniel Colgan, Artetnisia Stelleriana Bess. in Ireland. — John Benbow. Middlesex Mosses. — Edward F. Linton. Rubns Geleriii and some of its english forms. — Nathaniel Colgan. Henry Mundy and the Shamrock. — William A. Clarke. First records of british flowering plants {coiitin.). — Short Notes : Arthur Bennett. Arabis petrasa Lam. var. grandifolia Druce; Edward S. Marshall, Cochlearia groenlandica L. inCaithness; C. A. Newdigate, Hermaphrodite Hazels; R. Lloyd Praeger, Eleocharis acicn- laris ; Edward F. Linton, Trifolium Molinerii Ralb. in W. Suffolk. Malpighia, (Vol, VII, fasc. 10-12.) C. Massalongo.Hymenomycetes in agro Veronesi nuperrime detecti. — A. Marcacci. La formazione e la trasformazione deg-li idrati di carbonio nelle plante (Rivendicazione). — F. A. Artaria. Note critiche sulla Andro- saces Charpentieri Heer. — Giulio Tolomei. Azione del magnétisme sulla germinazione. — P. A. Saccardo. Il primato degli Italiani nella Botanica. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLVP ann., n° 4, avril 1894.) Franz Matonschek. Die Adventivknospen an den Wedein von Cystopte- ris bulbifera (L.) Bernhardi. — J. BornmùUer. Nachtrag zu « Florula in- sulaî Thasos ». — F. Sauter. Hepatics; aus Tirol. — R. v. Wettstein. Untersuchung-en ûber Pflanzen der ôsterreichisch-ung-arischen Monar- chie. II. Die Arten derGattung- Eiipkrasia (Forts.). — A. v. Degen. Bemer- kungen ûber einig-e orientalische Pflanzenarten, XIV. Centaurea Kanitsiana janka. — F. Arnold. Lichcnologische Fragmente {Foj'is.). — J. Freyn. Plantce novse Orientales {Forts.). Revue générale de Botanique. (T. VI, no 63, 15 mars 1894.) Eugène Mesnard. Etude critique et expérimentale sur la mesure de l'intensité des parfums des plantes. — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893. — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commence- ment de 1892 {fin). PUBLICATIONS DIVERSES. E. Bureau. Les collections de Botanique fossile du Muséum d'Histoire naturelle. ( Vohtme commémoratïf du Centenaire de la fondation du Mu- séum d'Histoire naturelle. — Paris, Imprimerie nationale.) 0. Drude. Manuel de Géographie botanique, traduit par Georges Poirault. (Paris, librairie P. Klincksieck, livrais. 2 et 3.) Mlle A. Mayoux. Recherches sur la production et la localisation du tannin chez les fruits comestibles fournis par la famille des Pomacées. {Annales de l'Université de Lyon, t. vi, fasc. 4, Paris, librairie G. Masson, 1894.) H. Potonié. Elemente der Botanik. (in-8, 343 p., Berlin, 1894.) Georges Ville. L'analyse de la terre par les plantes. ( Volume commé- moratif du Centenaire de la fondation du Muséum d'Histoire naturelle. — Paris, Imprimerie nationale.) AVIS. M. Arthur DE Jaczewski, à Montreux (Vaud), Suisse, a l'intention de commencer cet été la publication d'une collection de Champignons de Russie sous le titre : Fungi Rossia? exsiccati. La collection paraîtra en fascicules de 50 numéros appartenant aux dif- férents groupes, principalement aux Ascomycètes, aux Hyménomycètes et aux Urédinées. Les personnes désireuses de souscrire à cette publication sont priées d'envoyer promptement leur adhésion, afin que le chiffre des souscriptions puisse être fixé au moins approximativement. Le prix de chaque fascicule sera de 10 francs. Paris. — J. Uersch, imp. ii, PI. Denlerl-Rochereau. JOURNAL DE BOTANIQUE 8^ année. — Supplément n° 5. — 16 Mai 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE M. Fiinfstuck. — Ueber die Permeabilitàt der Niederschlaersmem- braneti \^Sur la pertnéabilité des membya7ies de précipitation^ (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Band XI, 1893). Les membranes obtenues par précipitation offrent cette particularité d'être, d'une part perméables à l'eau, d'autre part imperméables aux solutions aqueuses de diverses substances, notamment du sucre. Comme ces membranes présentent des pores de grandeur variable avec leur nature chimique, l'idée vient qu'elles se laissent ou ne se laissent pas traverser par un corps donné, selon que ses molécules sont plus ou moins ténues; on aurait là de véritables cribles atomiques, permettant de déterminer les grandeurs relatives des atomes des substances consi- dérées. D'après cette conception de Traube, la perméabilité des mem- branes serait déterminée par les dimensions de leurs interstices. Or, certains faits sont contraires à cette manière de voir, qui, théoriquement, paraît satisfaisante. D'après Tammann, sur 17 colo- rants employés dans une série d'expériences, 11 ont traversé une membrane composée de tannin et de gélatine, 7 une membrane de ferrocyanure de zinc, et 5 seulement une membrane de ferrocyanure de cuivre. Dans l'idée de Traube, c'est la première de ces trois mem- branes artificielles qui doit renfermer les pores les plus larges, et la troisième les plus étroits; opinion inacceptable, puisque Tammann a pu trouver sept autres colorants qui ont parfaitement traversé le crible supposé le plus fin, tandis qu'ils n'ont aucunement pénétré dans le plus lâche. L'auteur apporte à son tour un argument contre la notion de per- méabilité des membranes, fondée uniquement sur la grandeur de leurs espaces intermoléculaires. On sait que l'alizarine précipitée n'est pas absorbée par le coton non mordancé, mais se fixe au contraire énergi- quement quand le coton est imbibé de certains oxydes métalliques. C'est évidemment ici le mordant qui provoque l'absorption du colo- rant, grâce aux pores qu'il renferme; or, ceux-ci sont nécessairement plus étroits que ceux du coton. L'alizarine passe donc facilement au travers des espaces intermoléculaires du mordant, tandis qu'elle est incapable de s'engager dans ceux plus larges du coton lui-môme. Ainsi se trouve infirmée l'opinion de Traube; la question, on le voit, reste entièrement à résoudre. XXVI Il n'est pas impossible que l'hétérogénéité de la membrane soit une condition nécessaire à la manifestation tant soit peu marquée de son pouvoir absorbant. Ne serait-ce pas pour cette raison que Tosmomètre fonctionne toujours incomparablement mieux avec des membranes animales qu'avec du papier parchemin? E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. XII, fasc. 2, mars 1894.) Hugo de Vries. Eine Méthode, Zwang-sdrehungen aufzusuchen. — W. Tonkoff. 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Die Hymenomyceten in Steerbeck's Theatruin Fungorum. nos 2 et 4. B. Schmid. Id. (Forts, und Schluss). no 5. R. von Wettstein. Bemerkungen zu dem Vortrag-e von A. Rothpletz : Ueber eine ausgestorbene Flora des Innthales. no 6. F. von Herder. Alexander Theodor von Middendorff. — XXVII Bulletin de l'Herbier Boissier. (ï. II, n° 3, mars 1894.) François Crépin. Mes excursions rhodolog-iques dans les Alpes en 1891 et 1892 (Jin). — J. Huber. Sur un état particulier du Chœtonema irregu- lare Nowakowski. — R. Chodat. Polygalaceaî novae vel parum cog-nitae {Momiina Spruceana, M. Lorensiana, M. Philippiana, M. platypkylla, AI. stiptclata, M. comata, Bredemeyera Autrani, B. Hiiberiana, B. con- fusa, B. Barbeyana, nn. spp.). — Michel Tswett. Sur quelques cas térato- lo;jiques dans l'anatomie du Lycium. — H. Schinz. Beitrag-e zur Kenntnis der afrikanischen Flora (neue Folge), mit Beitrâgen von Dr. 0. Kuntze, Dr. Th. Lœsener, Dr. 0. Hoffmann, Rolfe, Prof. Koernicke, Prof. Hans Schinz {Tamarix austro-af ricana Schinz, Zygophylliim siiffriUicosum Schinz, Z. cinereum Schinz, Z. itjcaiium Schinz, Neolûieritzia Schinz gen. nov., N. sericeocarpa Schinz, Gymnosporia Schleckieri Lœs. sp. n., Cassine Burckelln Lœs. sp. n., Maurocenia Schinsiana Lœs. sp. n., Sala- cia Rehmannii Schinz, Cissns ciissonioides Schinz, Rkynchosia Woodii Schinz, Rafnia Schlechteriana Schinz, Combretum iransvaalense Schinz, Crassula heterotricka Schinz, C. acinaciformis Schinz, Tetragonia Schen- C/è/VSchinz, Lefeburia Upingtonise'Si<:^\n.z^Heteromorpkastenopkylla Welw. msc, Carum imbricatum Schinz, Cussonia chartacea Schinz, Berkheya Schimii O. Hffm., B. ferox O. Hfîra., B. SchenckiiO. Hffm., Gasania SchimiiO. Hffm., G. SchenckiiO. Hffm., Prismatocarpiis acerosns Schmz, Eusiegia plicaia Schmz, Sebiea repens Schinz, 6". longicaulis Schinz^ Bel- montia natalensis Schinz, Anagallis acuminata Welw. msc, A. pulckella \\''elw. msc, Selago densiflora Rolfe, Acidanthera rosea Schinz, Omitho- galum Schlechierianum Schinz, O. miniatum Schinz, Pennisetum spicatum Kckc). — G. Schweinfurth. Sammlung- arabisch-sethiopischer Pflanzen. Erg-ebnisse von Reisen in den Jahren 1881, 88, 89, 91 und 92 {Andropogon floccosus, Panicum ariindinifolium, Pennisetum depauperatum, Vil/a hamiensts, Gymnopogon mensense, Eragrostis Braunii, E. yetnenica, E. inabra7ia, Poa menachensis, nn. spp.). Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXVIII.) no 15 (9 avril). Ad. Chatin. Signification de l'hermaphrodisme dans la mesure de la gradation des végétaux. — J. Godfrin. Trajet des canaux résineux dans les parties caulinaires du Sapin argenté. no 16 (16 avril), Louis Mangin. Sur le parasitisme d'une espèce de Botrytis. — W. Rus- sell. Modifications anatomiques des plantes de la même espèce dans la région méditerranéenne et dans la région des environs de Paris. — P. Fliche. Sur des fruits de Palmiers trouvés dans le cénomanien aux envi- rons de Sainte-Menehould. n° 17 (23 avril). P. A. Dangeard. Recherches sur la structure des Lichens. — Paul Vuil- — XXVIII — lemin. Sur des tumeurs ligneuses produites par une Ustilaginée chez les Eucalyptus. n° i8 (30 avril). Lucien Daniel. Création de variétés nouvelles au moyen de la greffe. Flora. (T. 78, no 2, 10 mars 1894.) M. Golenkin. Beitrag zur Entwickelungsgeschichte der Inflorescenzen der Urticacecn uud Moraceen. — E. P. Meinecke. Beitrâge zur Anatomie der Luftwurzeln der Orchideen. — Erich Amelung. Ueber Etiolement. — Hansen. Berichtigung. Hedwigia. (T. XXXIII, fasc. 2, 15 avril 1894.) P. Dietel. Die Gattung Ravenalia (Schluss) {R. HohuayiDï&t. n. sp., R. Volkensïi^. Heun. n. sp., R. Entadœ Lagerh. et Diet. n. sp., R. iny- crocystis Pazschke n. sp., R. appendiculata Lagerh. et Diet. n. sp., R. La- gerhciniiana n. sp., R. Lonchocarpi Lagerh. et Diet. n. sp., R. pygmsea Lagerh. et Diet. n. sp., R. Woodii Pazschke n. sp., R. Albissiie Diet. n. sp.). — Andr. Allescher. liinige fur das sûdliche Bayern neue Spharopsi- deen, Melanconieen uad Hyphomyceten [^Phy Hostie ta Betonicx, Pk. Mela:u- pyri, Pk. Aposeridis , Aciinonenia fagicola, Camarosporium Rhamni, Myxosporium Corni, M. Viburni, Ramularia chalcedonica, Macrosporium. Seguierii, nu. spp.). — H. Wegener. Marasmius prasiosmus Fr. var. lasio- pus. — P. Magnus. Eiuige Bemerkungen ûber die auf Phalaris arundi- nacea auftretenden Puccinien. — 0. Pazschke. Ueber das ^Ecidmm von Puccinia ausiralis Korn. — W. Schmidle. Einzellige Algen aus den Berner Alpen [Cosmariutn orjtatissimurn, C. subbotrytis, Disphincilum curtuni, spp. nn.). — Cari Mûller. Historiches zur Frage nach dem Eisen in seiner Beziehung zur Pflanze. — J. J. Kieffer. Die Flechten Lothringens nach ihrer Unterlage geordnet. Journal of Botany, (Vol. XXXII, n'^ 377, mai 1894.) Spencer Le M. Moore. New Acanthaceas from tropical Africa {Homilacan- thus Gregorii, gen. nov., sp. n., Thunbergia Gregorii, Th. Gibsoni, Mel- lera nyassana, Ruellia megachlamys, Crabbea velutina, Asystasia linearis, Ecboliujii ainplexicaule , Justicia leikipiensis, J. Gregorii, spp. nn.). — Rev. W. H. Purchas. Rubus rubieundus sp. n. — Edmund G. Baker. A new tree Scnecio from tropical Africa {S. keiiiensis). — Rev. Augustin Ley. Three new Bramble forms {Rubus netnoralis MûU,, var. Silurum n. var., Rubus cur- videns n. sp., R. Borrei Bell-Salt., var. virguliorum n. var.). — Rev. E. S. Marshall. Notes on Kentish plants observèd during 1893. — William A. Clarke. First record of british llowering plants [contiu.). — Short Notes : Arthur Bennett, Poiaijwgetou prxlongus y^ per/olialus? ; Arthur Bennett, Potamogeton zmdulatus Wolfg. ; Edward J. Tatum, Wilts re- cords; Ranunculus acris as an irritant. Palis. — J. Mersch, imp. 22, Pi. Deaferl-Rochereau. JOURNAL DE BOTANIQUE 8*^ année. — Supplément n° 6. — i6 Juin 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE G. Clautriau. — L'aaoie dans les capsules de Pavot (Bulletin de la Société belge de microscopie, t. XVIII, 1894). Cet article tend à donner quelques renseignements sur la destinée, encore fort obscure, des alcaloïdes si abondants du Pavot. Dans le Papaver som?iïferum, les graines mûres ne renferment pas d'alcaloïdes en quantité appréciable. Ce n'est qu'après la période de germination que ces principes commencent à apparaître dans la plantule, pour continuer ensuite à s'accumuler jusqu'à ce que les capsules entrent dans la phase de maturation. Après quoi, leur pro- portion diminue graduellement, et à la maturité ils ont presque entiè- rement disparu du péricarpe. On voit par là que les alcaloïdes du Pavot naissent au cours de la période de plus grande activité de la plante. L'azote alcaloïdique qui disparaît de la sorte, est-il converti au fur et à mesure en principes albuminoïdes, destinés par exemple à para- chever la structure des graines mûres ? On serait tenté de le penser. Mais les analyses faites par l'auteur montrent que la quantité totale d'azote combiné (azote nitrique, albuminoïde et alcaloïdique), renfer- mée dans une capsule, décroît vers la fin de la période de végétation; on ne peut donc pas admettre la migration des produits de la mé- tamorphose des alcaloïdes dans les graines La conclusion qui s'impose est que l'azote en question se dégage dans l'atmosphère sous la forme gazeuse, soit à l'état de nature, soit à l'état de combinaison volatile, bref, sous une forme que l'on ignore encore totalement. J'ajouterai qu'il y a là analogie avec les phénomènes concernant les principes sulfurés, signalés par MM. Berthelot et André (Comptes rendus, i8pi): d'après ces auteurs, en effet, une partie du soufre organique qui disparaît au cours de la fructification semble être éliminée sous forme de composés volatiles, l'autre partie succombant dans les phénomènes de réoxydation qui s'exercent alors dans la plante. E. Belzung. G. Clautriau. — Localisation et signijîcatioti des alcaloïdes dans quelques graines (Annales de la Société belge de microscopie, 1894). On vient de voir que les graines du Pavot sont dépourvues des XXX alcaloïdes qu'élabore la plante adulte; il en est de même de celles du Tabac. Par contre, diverses autres espèces accumulent ces principes actifs d'une façon marquée dans leurs graines, au point que ces dernières constituent souvent la partie la plus active de la plante. L'auteur s'est préoccupé de déterminer, dans ce travail, la locali- sation des alcaloïdes dans les divers tissus des graines. Il emploie à cet effet les réactifs propres à précipiter ces produits toxiques, tels que l'iodure de potassium iodé, l'iodure double de mercure et de potassium, l'acide phosphomolybdique, etc. Ces réactifs demandent à être employés avec circonspection. C'est ainsi que les albuminoïdes gênent la recherche, comme donnant lieu à des apparences semblables à celles des précipités alcaloïdiques ; il est donc nécessaire, pour peu que les albuminoïdes soient abondants, de procéder non seulement à la diagnose directe, mais à un second essai comparatif, après traitement des matériaux par l'alcool tartrique, lequel dissout, comme l'on sait, les alcaloïdes. Malgré cette précaution, dans certaines plantes comrrie le Lupin blanc, les principes protéiques sont si abondants qu'il n'est pas possible, par cette méthode, de rien dé- duire de précis concernant la localisation des alcaloïdes. 11 va de soi qu'on ne soumet à l'action des réactifs que des coupes intactes, sans addition préalable d'aucun liquide, qui provoquerait la diffusion de la combinaison saline organique de l'alcaloïde recherché. L'auteur est arrivé de la sorte aux résultats essentiels suivants. Dans la Belladone, le Stramoine et la Jusquiame, l'alcaloïde est exclusivement localisé dans l'assise cellulaire placée immédiatement sous l'épiderme du tégument séminal ; ni l'embryon, ni l'albumen n'en présentent. Cette assise est dans le jeune âge remplie de principes albuminoïdes et de granules amylacés, qui disparaissent ensuite peu à peu, ce qui lui donne le caractère d'une assise nourricière de l'amande; l'alcaloïde au contraire y subsiste, sans éprouver de régression sen- sible jusqu'à la maturité. Dans la Cigiie (Conium maciilatum), c'est l'assise des cellules cubiques, extérieures à l'albumen — sans doute une assise du tégu- ment de la graine? — qui est le siège de la coniine, tout au moins le siège essentiel, car on peut manifester aussi la présence de l'alcaloïde dans l'assise des cellules tabulaires sous-jacentes aux précédentes et immédiatement au contact de l'albumen. Le péricarpe, qui fait suite aux deux assises précitées, renferme également une petite quantité d'alcaloïde; mais là, le principe toxique est soumis, comme dans le Pavot, à une destruction lente et partielle pendant la maturation du fruit, d'où résulte que le fruit mûr est sensi- blement moins actif que le fruit encore vert. XXXI L'Aconit Napel et la Staphisaigre, à l'inverse des espèces précé- dentes, localisent leurs principes alcaloïdiques dans l'albumen; il en est de même de la noix vomique (Strychnos Niix voriiica), qui toute- fois présente aussi l'alcaloïde, très accessoirement il est vrai, dans l'embryon. D'après les essais de l'auteur, les alcaloïdes dont il vient d'être question ne sont nullement nécessaires à la germination. C'est ainsi que des graines de Datiira^ préalablement pelées, puis lavées à l'eau distillée, ce qui en éloigne le principe actif, se développent en plan- tules qui ne diffèrent en rien de celles données par les graines entières. Il est à remarquer, d'autre part, que la germination est accompagnée de la formation d'alcaloïdes, même dans les plantes, comme le Tabac, dont les graines mûres en sont entièrement dépourvues. On le voit, l'élaboration de ces principes est étroitement liée à la manifestation d'une activité nutritive intense, c'est-à-dire à la période proprement dite d'organisation de la plante. D'après l'auteur, les alcaloïdes exerceraient dans les graines un rôle de protection. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (7'' sér., T. XIX, n" i, mai 1894.) Fernand Jadin. Recherches sur la structure et les affinités des Téré- binthacées. — M. L. Kolderup Rosenvinge. Les Algues marines du Groen- land. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (XII, 1894.) Fasc. 3, 25 avril. Robert Lauterborn. Zur Frag-e nach der Ortsbewegung des Diatomeen. Bemerkung-en zu der Abhandlung des Herrn O. Mûller < Die Ortsbewe- g-ung- der Bacillariaceen betreffend ». — P. Taubert. Ueber das Vorkom- men der Gattung- Pkysostigma in Ostafrika und einig-e morpholog-ische Eig-enthûmlichkeiten derselben {Ph. mesoponiicum sp. n.). — P. Magnus. Beitrag- zur Kenntniss einiger parasitischer Pilze des Mittelmeergebiets. Botanical Gazette. (Vol. XIX, n» 5, mai 1894.) E. J. Hill. A Study of Quercus Leana. — Edgar W. Olive. Contribu- tions to the histology of the Pontederiacea;. — William Albert Setchell. Notes on Ustilaginea; [Doassansia iiitcrmedia sp. n.). — Frederick C. Newcombe. The influence of mechanical résistance on the development XXXII — and life period of cells {coniin.). — Briefer ARTICLES : A. J. Grout, Notes from Vermont; D. Halsted, Other poisonous plants. Botanische Zeitung. (52» ann., i^'^ part., fasc. V, 16 mai i8g4.) P. Kossowitsch. Untersuchungen ûber die Frage, ob die Algen freien Stickstoff fixiren. Botanisches Centralblatt (Bd. LVIIl.) no 7. P. Knuth. Die Bestaubungseinrichtung-en der deutschen Helleborns- Arten. n° 9. A. Rothpletz. Zur Richtig-ste.Uung- der Bemerkung-en R. von Wettstein's zu meinem Vortrag- : Ueber eine ansg-estorbene Flora des Innthales. n° 10. H. Klebahn. Bemerkung-en ûber Rhylisma acerîmint und ûber die Ar- beit des Herrn Dr. Julius Mûller ûber die Runzelschorfe. Botaniska Notiser (1894). Fasc. 2. H. Wilh. Arnell. Moss-studier. — François Crépin. Quelques considé- rations sur la distribution géographique des Rosa en Scandinavie. — Her- man G. Simmons. Nâgra botaniska iakttag-elser frâu ôstra Schleswig-- Holstein. — A. Y. Grevillius. Nâgraeg-endomligaloftrâdsformer frân Norr- land. — Rutger Sernander. Om vâra roda nackroser. — Th. Fredrikson. Nâgra biolog^iskafôreteelser vid blomningen hos Géranium viscididiim Fr. Bulletin de la Société botanique de France (T, XLI, 1894.) n° 2. Abbé H. Coste et Frère Sennen. Plantes adventices observées dans la vallée de TOrb à Bédarieux et à Hérépian. — Eugène Mesnard. Recher- ches sur la localisation des huiles g-rasses pendant la formation des graines et des fruits. — Ph. Van Tieghem. Structure de la racine dans les Loran- thacées parasites. — Julien Godfrin. Une forme non décrite de bourgeon dans le Sapin argenté. — Abbé Hue. Lichens des environs de Paris, IP partie. — L. Génean de Lamarlière. Note sur la flore maritime des environs de Quinéville (Manche). — Ph. Van Tieghem. Sur la classification des Loranthacées. n° 3. Abbé Hue. Lichens des environs de Paris (suùe). Forêts de Saint-Ger- main-en-Laye et de Marly. — B. Martin. Le Sclera»i/ms imciiiatus Sch. des Cévennes doit-il conserver s(mi nom actuel ou prendre à l'avenir la dénomination de .S. polycarpos L.? — H. de Vilmorin. Sur un Salpiglossis simiaia sans corolle. — Ad. Chatin. Importance de la localisation des organes dans Pappréciation de l'élévation des espèces végétales. xxxni Bulletin de la Société mycolog'ique de France. (T. X, fasc. 2, 30 avril 1894.) J. Guillemot. Note sur les Trametes hispida Bag-1. et Trogii Bk. — N. Patouillard. Espèces critiques d'Hyménomycètes. — Prillieux et Dela- croix. Glœosporhim Thumenii ; Gl. Nanoti n. sp., parasite sur le Caryoia nrens ; Pestalossia brevipes n. sp., parasite sur les feuilles de Palmiers; Dis' cocolla pirina n. S'en. n. sp., Champig'non parasite sur les poires mûres. — Em. Bourquelot. Présence du chlorure de potassium dans quelques espèces de Champignons. — Em. Bourquelot. Remarques à propos de l'empoison- nement par les Champig-nons de Plancher-lez-Mines. — E. Roze. La péren- nité du mycélium. — E. Roze. Pesisa Jungermajtnise Nées. Bulletin de l'Herbier Boissier (T. IL) n» 4. Emile Levier. Riccia, MicheUi. — C. J. Forsyth-Major et William Bar- bey. Saria. Etude botanique {Asperula Majori Barbey sp. n'.), — N. Al" boff. Nouvelles contributions à la flore de la Transcaucasie. II. Quelques plantes nouvelles du Caucase {Amphoricarpus elegans, Lîgiisticutn Arafie, Selinum {Cnidiuin) agasylloides, Aster Tuganianus, Alsiiie Rhodocalyx, Jurinea Levieri). — Charles Roulet. Recherches sur l'anatomie comparée du genre Thtmbergia Lin. fil. — Paul Conrath. Sur une nouvelle espèce du genre Cytisopsis (C. spinosa). no 5. C. J. Forsyth Major et William Barbey. Kasos. Etude botanique. — Charles Roulet. Recherches sur Tanatomie comparée du genre Tknn- bergia Lin. fil. (fi7i). — H. Solereder. Ueber die Zugehôrigkeit des von Masters als Bragantia Wallickii beschriebenen anomalen Stammstûckes zur Gattung Gnetinn. — E. de Wildeman. A propos du Pleurococcus nint- batus De W. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXVIII.) n'' 19 (7 mai). P. A. Dangeard. La reproduction sexuelle chez les Ascomycètes. n" 20 (15 mai). Aimé Girard. Recherches sur Taugmentation des récoltes par l'injection dans le sol de doses massives de sulfure de carbone. — Costantinet L. Ma- truchot. Sur la fixité des races dans le Champignon de couche. n» 22 (28 mai). G. Bertrand. Sur le latex de l'arbre à laque. n» 23 (4 juin). L. Trabut. Sur une Ustilaginée parasite de la Betterave {Entyloma leproideum). — L. Ravaz. Sur une maladie de la Vigne causée par le Botrytis cinerea. XXXIV — Journal of Botany. (Vol. XXXII, n" 378, juin 1804.) A. B. Rendle. Two new tropical african Asclepiadeai {Odontostelma Welwitschii, t^en. nov., sp. unica, Xysmalobiiim friiillarioides sp. n. — Frédéric N. Williams. A new Silène from Teneriffe (vS". brevisiipes). — Rev. E. S. Marshall and W. A. Shoolbred. On some Hig-hland plants obser- ved in 1893. — James Britten. Notes on Convolvulacea;, chiefly African. — A. B. Rendle. New tropical African Convolvulacea; [Ipomœa aiidougense Rendle et Britten, /. porrecta Rendle et Britten, /. adnmbrata Rendle et Britten, /. Protea Rendle et Britten, /. arenicola Rendle et Britten, /. hit- mifera Rendle et Britten, /. Saltiana Rendle, /. Siinoiisiana Rendle, Mer- remia. spongiosci Rendle, spp. nn.). • — James Britten. Bibliographical Notes. V. — G. Claridge Druce. Sagina Reîiteri Boiss. in Britain. — T. Kirk. New Zealand vSow-thistles {SoncJnis grandifolius sp. n.). — vShort Notes : G. H. Sp. Perceval, Raniinciilus acris as an irritant; W. Whitman Bailey, Artemisia SteUeriana Bess. ; Edward S. Marshall, Salix auriia X herbacea in E. Perth; J. Burtt Davy, Dr. Kuntze's variety of Achyrodes aureuni; E. 6. Baker, Malvastrum v. Maheopsis ; Edward F. Linton, Potamogeto7t crispus L., var. cornîdits mihi ; J. E. Bagnall, Riibus mer- cicus b. bracteaUcs , n. var. ; W. H. Purchas, Rubus riibicundus : a cor- rection. Nuova Notarisia. (vSér. V, avril 1894.) P. Pero. I lag-hi alpini Valtellinesi (contin.). — Fr. Schmitz. Kleinere Beitrâge zur Kenntniss der Florideen. IV. — T. Johnson. The systematic position of the Bang-iaceae. — G. B. de Toni. A proposito del discorso inaug-urale tenuto nella R. Università di Roma da Romualdo Pirotta. — G. Lagerheim. EinBeitrag- zur Schneeflora Spitzbergens. — G. Lagerheim. Holopediiim Lag'erh. und Microcrocis Richt. Einige Worte Herrn P. Richter zur Entg-egnung-. Nuovo Giornale botanico italiano. (Nouv. sér., Vol. I, n"^ 2, i"^'' avr. 1894.) S. Sommier. Ceutaurea Cineraria, C. cinerea, C. Busa^nbarensis e Jacea cinerea laciiiiata flore piirpnreo. — A. Baldacci. Contributo alla conos- cenza délia flora dalmata, montenegrina, albanese, epirota e g-reca. — A. Baldacci. Monog-rafia délia sezione « Aiaopsis DC. » del génère Di-aba L. — Agilulfo Preda. Sopra alcuni frutti di Pirus Malus var. appina. Oesterreichische botanische Zeitschrift (XLIV). n'J 5, mai 1894. F. Kraenzlin. Orchidaceie Papuanée. — E. Heinricher. Neue Beitrage zur Pflanzenteratologie und Bliithenmorphologie. 4. Plalanthei-a bifolia 'RÀch.. forma ecalcaraia. — R. 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Lichenologische Fragmente {Ports.). Revue bryologique (21e ann., 1894). n" 2. Venturi. Tliyidium ou Thiiidium} — Culmann. Note sur les Hypmim lycopodioides et Wilsoni. — Robert du Buysson. C-ontribution à la monogra- phie des Amblystegium d'Europe. — Fr. Gasilien. Mousses nouvelles pour la flore de l'Auvergne. — Em. Bescherelle. Enumération des Hépatiques récoltées par M. l'abbé Faurie au Japon et déterminées par M. Stephaui. Revue de Botanique. T. XI, n'js 130-132. 0. Debeaux. Florule de la Kabylie du Djurdjura {suite). T. XII, n° 133. H. Sudre. Notes sur quelques plantes critiques de la Flore du Tarn. — 0. Debeaux. Plantes rares ou nouvelles de la province d'Aragon (Espagne) provenant des récoltes de M. Reverchon en 1892-1893 (Lepidium Rever- choni O. Debx. sp. n., Statice aragonensis O. Debx. sp. n.). Revue générale de Botanique (T. VI, 1894). n" 64, 15 avril. Henri Devaux. Notice sur A. Mergct. — Emile Mer. Le Chaudron du Sapin. — Abbé Hue. Revue des travaux sur la description et la géographie des Lichens publiés en 1892 et 1893. — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893 {suite). n-^ 65, 15 mai. Ch. Naudin. Observations sur le climat et les productions du littoral de la Provence. — W. Palladine. Sur le rôle des hydrates de carbone dans la résistance à l'asphyxie chez les plantes supérieures. — L. Trabut. Note sur les Marsilia d'.\lgérie. — H. Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin i8qi à août 1893 [suite). — A. Hue. Revue des travaux sur la description et la géographie des Lichens publiés en 1892 et 1893 {si"te)- XXXVI — PUBLICATIONS DIVERSES. A. Âcloque. — Flore de France, contenant la description de toîites les espèces indigènes disposées en tableaux analytiqties et illustrée de 216^ figures, représentant les types caractéristiques des genres et des sous-genres. (Paris, librairie J.-B. Baillière et fils, ig, rue Hautefeuille, 1894. — Prix: 12 fr. 50). M. Ed. Bureau, professeur au Muséum, a bien voulu adresser aux éditeurs une lettre-préface d'où nous extrayons ce qui suit : « Je ne crois pas, à vrai dire, que cette Flore de France puisse rem- placer celles qui sont dans ce moment en voie de rédaction et de publica- tion, et qui sont dues à des botanistes dont le nom est universellement connu; mais ces œuvres de longue haleine sont loin de leur achèvement, et, en attendant, les personnes qui commencent à herboriser sur différents points de la France, sur les points principalement où il n'existe pas de Flore régionale, sont très embarrassées pour déterminer les plantes qu'elles recueillent : une clef conduisant au nom des plantes françaises était donc véritablement utile. Une Flore française complète manque sans doute ; mais un Synopsis ne faisait pas moins défaut. Celui-ci permettra d'attendre l'achèvement d'ouvrages plus détaillés, et même, ceux-ci achevés, comme il en contiendra en quelque sorte la substance condensée, il pourra tou- jours être commode, étant plus maniable, en raison de son format réduit. € On ne peut qu'être sympathique à une entreprise qui témoigne tout au moins d'un vif amour de la botanique, d'un travail acharné et d'une rare persévérance. » Cl. Duval. — Guide pratique pour les herborisations et la confection géné- rale des herbiers. (Paris, librairie Garnier frères, 6, rue des Saints- Pères, 1894. — Prix : I fr. 50.) Aider le botaniste novice à surmonter les difficultés inévitables du début, en le faisant profiter des leçons de sa propre expérience, voilà ce que s'est proposé l'auteur. Son guide comprend deux parties ; la première traite des Phanérogames, la seconde des Cryptogames. Pour celle-ci il a eu recours à la ccjllaboration de spécialistes bien connus : M. le docteur F. Camus pour les Muscinées, M. l'abbé Hy pour les Characées, M. Ch. Flahault pour les Algues, M. l'abbé Hue pour les Lichens, M. P. Hariot pour les Champignons. Tel qu'il est conçu et rédigé, ce petit livre remplira certainement son but auprès du commençant, auquel il fournira les rensei- gnements simples et précis dont il a besoin. Pour être modeste, cette œuvre n'en a pas moins une sérieuse valeur. La présentation qu'a bien voulu en faire au public M. le docteur Bornet par son introduction en est d'ailleurs la meilleure garantie. Ajoutons que son prix peu élevé ne pourra manquer de contribuer à son utile diffusion. Paris. — J. Mersch, imp.,4''", Av. deChàtiUon. JOURNAL DE BOTANIQUE S'- année. — Supplément n" 7. — 16 Juillet 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Gaston Bonnier et Georges de Layens. — Tableaux synopliques des piaules vasculaires de la Flore de France. (Paul Dupont, éditeur, 4, rue du Bouloi, Paris. — In-8, xxvn, — 412 pages, 5289 figures et une carte des régions de la France. — Prix : broché, 9 francs; avec reliure anglaise, 10 francs.) Ce volume est le premier d'une série dont M. le protesseur G. Bonnier a entrepris la publication, avec l'appui du Ministère de l'Instruction publique, sous le titre général de Végétation de la France. Il consiste en tableaux synoptiques conduisant à la détermination des familles, des genres et des espèces de France, moins la Corse, i On y trou\'e, disent les auteurs, toutes les espèces de premier ordre, ou espèces collectives, et les principales espèces de second ordre. Les caractères des plantes y sont décrits de façon à éviter le plus possible les mots techniques, et, grâce aux nombreuses figures qui sont inter- calées dans le texte, on peut apprécier d'un seul coup d'œil les ressemblances et les différences des espèces. » Conçu sur le même plan et dans le même esprit que la « Nouvelle Flore B des mêmes auteurs, cet ouvrage rendra les mêmes services aux débutants et est appelé au même succès. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. Botany. (n° 10, avril 1894.) John Roy and J. P. Bisset. On scottish Desmidieae {Cosmarium elegans, C. Etchachanense^ C. flavmn, C. Garrolense, C. Graniii, C. granulusciL- lum, nn. spp.). — Thomas Scott. On the food of Utricularia vulgaris, an insectivorous plant. — Botanical Notes : James W. H. Trail, Gentians; The common Nettle {Urtica dioica) in Scotland; J. Claridge "Qxmzq, Jtmcus alpinusVxW..^ in Easterness; Edward S. Marshall, Poa taxa on Lochnag-ar; D. P. Penhallow, Notes on Parka decipiens. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (XII, 1894). Fasc. 4, 25 mai. Christian Bay. Sachsia, ein neues Genus der hefenâhnlichen, nicht spo- XXXVIII rentragenden Pilze. — Johann Bachmann. Einfluss der aiisseren Bedingun- gen auf die Sporangienbildung von Thamnidium elegans Link. — H. Po- tonié. Ueber die Stellung der Sphenophyllaceen in System. Fasc. 5, 27 juin. E. Zacharias. Ueber Beziehung- des Zellenwachsthums zur Beschaffenheit (les Zellkerns. — J. E. Humphrey. Nucleolen und Centrosomen. — S. Nawaschin. Ueber eine neue Sclerotinia, verglichen mit Sclerotinia Rho- dodendriVvs,ç}a.Ç:r. — C. Steinbrinck. Ueber die Steighohe einer capillaren Luft-Wasserkette in Folge verminderten Luftdrucks. — Dimitrie G. Jo- nescu. Weitere Untersuchungen ûber die Blitzschlâge in Baume. — Otto Mûller. Die Ortsbewegung der Bacillariaceen. II. Berichte der schweizerischen botanischen Gesellschaft. (Fasc. IV, i8q4). Ed. Fischer. Die Sklerotienkrankheit der Alpenrosen {Sclerotinia Rho- dodendri). — J. Amann. Woher stammen die Laubmoose der erratischen Blôcke der schweizerischen Hochebene und des Jura? — C. Schroeter. Neue Pflanzenreste aus der Pfahlbaute Robenhausen. — R. Buser. Zur Kenntnis der schweizerischen Alchimillen. Botanical Gazette. . (Vol. XIX, n° 6, juin 1894.) S. G. Wright. Leaf movement in Cercis canadensis. — Walter Deane. Thomas Morong. — Frederick C. Newcombe. The influence of mechanical résistance on the development and life-period of cells {concliided). — F. Renauld and J. Cai^dot. New Mosses of North America. V. [Dicranella, leptotrichoides, Fissidens falcatulus, Brachythecium sùberythrorrhison Thamnium Holsiiigeri, Amblystegium Holsingeri, spp. nn.) — Emest Walker. Notes on Richardia af ricana. — Briefer ARTICLES : George F. Atkinson, Olpitrichum, a new genus of mucedinous Fungi (O. carpophi- Itim sp. n. j ; Alfred James Me Clatchie, Notes on germinating Myxomycetous spores; Conway Mac-Millan, Sphseroplea annulina (Roth.) Ag. in Minne- sota. Botanisches Centralblatt. (T. LIX, n'^ 3-4.) J. R. Jungner. Studien ûber die Einwirkung des Klimas, hauptsâchlich der Niederschlâge, auf die Gestalt der Frûchte. Bulletin de la Société botanique de France. (3'^sér., T. I, n'^ 4, juin 1894.) P. Duchartre. Note sur des fleurs soudées d'un Bégonia tubéreux. — Edmond Gain. vSur une galle du Ckondrilla juncea L. — Em. Bourquelot. Sur la nature des hydrates de carbone insolubles entrant dans la compo- sition du Lactaire poivré. — Ph. Van Tieghem. Sur les Loxanthera, Amy- lotheca et Tretibella, trois genres nouveaux pour la tribu des Elytranthées dans la famille des Loranthacées. — Gagnepain. Nouveaux cas tératologi- — xxxix — ques. — L. Trabut. U Ayistida ciliaris Desf. et les fourmis. — J. Daveau. Note sur deux Cyperus de la région méditerranéenne (C. pallescens Desf. et C. turfosiis Salzm.). — Paul Vuillemin. Sur la structure du pédicelle des téleutospores chez les Puccininées. — D. Clos. Du démembrement du genre Hyperiaim et d'une singulière méprise afférente à V Helodes d'Adanson. — F. Camus. Découverte par M. Morin de \ Hymenophylîum Wilsoni Hook. dans les Côtes-du-Nord. — Alfred Chabert. Les variations à fleurs rouges de certains Galiuin. Bulletin de 1 Herbier Boissier. (T. II, n'J 6, juin 1894.) E. Bescherelle, C. Warnstorf, F. Stephani. Cr^ptogams centrali-ame- ricana; in Guatemala, Costa-Rica, Columbia et Ecuador a cl. F. Lehmann lectas (Holomitrium Lehmanni Besch., Fissidens costarîcensis Besch., Pe- t'omnion dagiiense Besch., Brachymeniiini morasictnn Besch., Prionodon patentissimus Besch., Porotrichuni Lekmamtu ^e.?,ch., Lepidopilutn livens Besch., Microthamniimi Lchmannii Besch., M. airo-viride Besch., Hypople- yygiîiin Lek)nan7iii ^tsch..^ Sphagnnni costa-ricense Warnst., spp. nn.). — G. J. Forsith-Mayor et William Barbey. Kos. Étude botanique. — Arthur de Jaczewski. Note sur quelques espèces critiques de Pyrénomycètes suisses \Melanops ferruginea sp. n.). — E. Perrier de la Bathie et A. Songeon. Notes sur quelques plantes nouvelles ou intéressantes de la Savoie et des i)ays voisins. — A. Jaczewski. L'herbier Fuckel. — John Briquet. Rectifi- cations de nomenclature. — H. Christ. Aperçu botanique des parties du Valais à visiter par la Société botanique de France en août 1894. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXVIII.) no 24 (11 juin). Georges Poirault. Les communications intercellulaires chez les Lichens. n'^ 25 (18 juin). Gaston Bonnier. Sur la structure des plantes du Spitzberg et de l'île Jan-Mayen. — Prillieux et Delacroix. La gommose bacillaire des Vignes. T. CXIX, n° I (2 juillet.) E. Drake del Castillo. Sur la distribution géographique des Cyrtandrées. — L. Maquenne. Sur la respiration des feuilles. — Gustave Chauveaud. Mécanisme des mouvements provoqués du Berberis. — Prillieux et Dela- croix. La brûlure des feuilles de la Vigne produite par \Exobasiiinm VHis. — A. Prunet. Sur une nouvelle maladie du Blé causée par une Chytridinée. — F. Debray. La brunissure en Algérie. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik (XXVI, 1894). Fasc. I. Lad. J. Celakovsky. Ueber Doppelblâtter bei Lonicera Perîclymenuvi L. und deren Bedeutung. — P. Dietel. Ueber Quellungserscheinungen an den Teleutosporenstielen von Uredineen. — M. Kiistenmacher. Beitrâge zur Kenntniss der Gallenbildungen mit Berucksichtigung des Gerbstoffes. XL — Journal of Botany. (n° 379, juillet 1894.) John Whitehead North Derb3'shire Mosses. — Edward F. Linton. Two new Willow-hybrids. — Arthur Bennett. Notes on Potamog-etons {Confin.). — James Britten. Anne Pratt, — Rev. Augustin Ley. Additions tothe flora of Heretordshire. — Rev. E. S. Marshall. What is tlie true rank oi Salix Sadleri Syme? — Edward F. Linton. A new british Rubus [R. Rogcrsii n. sp.). — Short Notes : A. B. Rendle, Note on Ipomasa ; William Phil- lips, Sori on barren frond oi Botryckium ; William Phillips, Claytonia per- foliata in Shropshire; E. S. Marshall, New variety oi Hieraciiim Dovrense Fries; W. Wise, Erysimum repanduni'\\\ Cornwall; Richard F. Towndrow, Sallx viridis Fr. in S. Somerset; Aponogetoii dlstachyon at Hampstead. Revue bryolog'ique. (21" ann,, 1894, n" 3). N. C. Kindberg. The European and North American Polytrichacea; {Bartramiopsis n. gen., B. Sitkana n. subsp., Catharinella n. gen., Poly- irickam Wahlenbergii, P. behringianum, nn. spp., Oligotrichîim integri- folium n. sp.). — Jeanpert. Mousses des environs de Paris. Revue générale de Botanique. (\ . VI, n" 66, 15 juin 1894.) Marquis de Saporta. Étude monographique sur les Rhiaocaiilon. — A. Prunet. Influence du mode de répartition des engrais sur leur utilisation par les plantes. — Abbé Hue. Revue des travaux sur la description et la géographie des Lichens publiés en 1892 et 1893 (7?«), — Henri Jumelle. Revue des travaux de ph3'siologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893 {suite). ERRATUM. Dans mon précédent article inséré au numéro du 16 juin dernier, s'est glissée une faute d'impression qu'il importe de relever. A propos des tableaux dichotomiques que renferme la Flore frajiçaise de Lamarck et De Candolle, nous disions, au commencement de la note placée au bas de la page 22 ;i, : « Le développement des clés analytiques qui conduisent à la « détermination des genres et des espèces remplissent 388 pages du « tome I de cette édition. » Or on a imprimé tome V au lieu de tome I. C'est bien dans le premier volume que se trouvent les clés dont il s'agit, et il est inexact de prétendre que j'ai été « forcé de reconnaître que De Candolle avait publié ses tableaux dichotomiques après sa Flore ». Le Synopsis plantarum publié par le même auteur en 1806 est un ouvrage indé- pendant de la Flore française. Ernest AL\linvaud. Paris. — .T I\lprstii,!inp.,4'", Av. dei_;lKUillon, JOURNAL DE BOTANIQUE 8^ année. — Supplément n° 8. — i6 Août 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE O. Lignier. — Végétaux fossiles de Normandie. Stritcture et affi7ii- tés du Bennettites Morieri Sap. et Mar. (in-4°, 78 p., 6 pi.; Caen, 1894. — Extrait des Mémoires de la Société Linnéenne de Norman- die, xviii" vol., i'''' fasc). L'auteur, ayant, après un long travail, pu mener à bonne fin l'étude anatomique complète du fruit connu sous le nom de Williamsonia Morieri Sap. et Mar. qui fait partie de la collection paléontologique de l'Université de Caen, est arrivé à cette conclusion que le fossile en question doit prendre place dans le genre Ben?iettites de M, Carru- thers, à côté du B. Gibsoma^jus, genre auquel il y aura peut-être lieu de rapporter également le Podocarya Bucklandi Ung. Quant à l'opi- nion de MM. de Saporta et Marion, d'après laquelle le B. Morieri représenterait l'appareil femelle d'une plante dont un Williamsonia serait l'appareil mâle, il ne la regarde pas comme suffisamment justifiée et il croit préférable de conserver jusqu'à nouvel ordre les deux noms créés par M. Carruthers : Williamsonia et Bentiettites. Relativement aux affinités de ces plantes, l'auteur pense que les Bennettitées forment une famille qui descend d'ancêtres communs avec les Cycadées, mais non des Cycadées elles-mêmes, a De ces ancêtres communs, dit-il, les deux familles ont conservé la forme du tronc, la structure de certains tissus (large moelle, canaux gommeux, faisceaux foliaires diploxylés, sclérenchyme du mésophylle), l'origine foliaire des ovules, etc. Mais tandis que les Cycadées conservaient en outre l'agglomération des carpophylles sur un même axe et acquéraient des caractères spéciaux tels que la complication de la trace foliaire, la transformation filamenteuse des ovules, les Bennettitées conservaient les poils lamelleux, la trace foliaire simple, et acquéraient la localisa- tion terminale des ovules, la réduction à un seul carpophylle des axes fertiles, le groupement de ces axes fertiles et la transformation des feuilles voisines par précurreuce sexuelle (i). Peut-être l'avenir démontrera-t-il en outre entre les Bennettitées et certains fossiles rap- portés aux Cordaïtées une affinité plus grande qu'on ne le suppose aujourd'hui. » L. Morot. I. L'auteur désigne sous le nom de précurrence sextielle « le phénomène par lequel certains organes, soit porteurs de la glande sexuée, soit voisins de celle-ci et formés antérieurement à elle, sont peu à peu englobés dans l'appareil sexuel à mesure que celui-ci se complique dans la généalogie des plantes ». — XLII PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. (n» II, juillet 1894.) Arthur Bennett. Records of scottish plants for 1893, additional to Watson's « Topog-raphical Botany ». — Symers M. Macvicar. Altitudes reached by certain plants in Mid-Perth. — John Roy and J. P. Bisset. On scottish Desmidieae {Contin.). Boletim da Sociedade Broteriana (XI). Fasc. I. J. A. Henriques. Affonso de Candolle. — P. A. Saccardo. Florula myco> log-ica lusitanica sistens contributionem decimam ad eamdera floram nec non conspectum Fung-orum omnium in Lusitania hucusque observatorum (Uredo pallens, Sphéerella Henriquesiana, Phyllosticta Umbilici, Phoma cycadella, Ph. fuchsina, Ph. ter sa, Ph. teretiuscîila, Ph. longîcruris, Ph. duplex, Vermicularia neglecta, Cryptostictis Molleriana, Septoria iridîna, Leptothyrium fixum^ Melanconium hysterinum, Coniothecium transversale , spp. nn.)- Appendix sistens aliquot fung-illos lusitanicos et g^uineenses {Physalospora latitans, Phoma Allionîse, Ustilago Welwitschise, yEcidium Ponchetise, Sphserella Bome-noctis, Myocopronfecundum, Ascher- sonia chastospora, A, paraphysata, spp. nn.). Fasc. 2-3. K. Schumann, Baker, R. Rolfe et A. Cogniaux. Planta; africanae novae. — Antonio Xavier Pereira Coutinho. As Malvaceas de Portug^al. — Joa- quim de Mariz. Subsidios para o estudo da flora portugueza {Contin.). Botanical Gazette. (Vol. XIX, no 7, juillet 1894.) John Donnell Smith. Undescribed plants from Guatemala and other Central American Republics. XII. — Edwin B. Uline and William L. Bray. A preliminary synopsis of the North American species of Amaranthus {A. Bigelovii n. sp.). — Lucien M. Underwood. Notes on our Hepaticae. II. The genus Rîccia {R. aggregata, R. Catalina?, R, Brandegeî, nn. spp.). — Walter R. Shaw. Pleodorina, a new g-enus of the Volvocineae. — F, D. Heald. Noteworthy anatomical and physiolog-ical researches. — Briefer Articles : Ida Clendenin, Synchytrium an Stellaria média ; Minnie Reed, A peculiar malformation of an ovary and placenta of Bégonia rubra-gran- diflora. Botanisches Centralblatt. (T. LIX, no 5). C. Kraus. Zweifruchtig^e Aehrchen bei der zvveizeiligen Gerste. — XLIII — Le Botaniste. (4^ sér., fasc. i et 2, 25 juillet 1894.) P. A. Dangeard. Observations sur le groupe des Bactéries vertes. — P. A. Dangeard et Maurice Léger. Recherches sur la structure des Mucori- nées. La reproduction sexuelle des Mucorinées. — P. A. Dangeard. La re- production sexuelle de VEntyloma Glaticii. — P. A. Dangeard. Recherches sur la structure des Lichens. — P. A. Dangeard. La reproduction sexuelle des Ascomycètes. — P. A. Dangeard et Bougrier. Note sur une anomalie florale de Tulipa sylvestris L. Botaniska Notiser (1894). Fasc. 3. , L. M. Neuman. Botaniska anteckningar frân Norra Tyskland âr 1890 och 91. — A. Berg. En ny form af Torilis Atithriscus (L.) C. Gmel. — Gunnar Andersson. Den subfossila fôrekomsten af Almis vid Skattmanso. — Otto Ekstam. Om phyllodie hos Cornus sicecica L. — J. R. Jungner. Om regnblad, daggblad och snôblad, H. — Nikolaus Svenson. Nâgra sâllsyntare fanerogamer frân norska Finmarken. — E. Nyman. Sphagimnt Wulfii Girg. âterfunnen vid Upsala. — K. Johansson. Polystichinn monta- num Roth funnen i Jâmtland. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XLI, 3e sér. T. I, no 5.) G. Rouy. Plantes nouvelles pour la flore européenne [Statice Tremolsii Rouy, Campanula Oliveri Rouy et Gautier, Narcisszis aiiceps Rouy, Me- landrium glutinosum Rouy). — Arvet-Touvet et G. Gautier. Hieracium nouveaux pour la France ou pour l'Espagne. — E. Boudier. vSur une nou- velle observation de présence de vrilles ou fdaments cirroïdes préhenseurs chez les Champignons. — Louis Mangin. Sur la constitution de la mem- brane chez quelques Champignons, en particulier chez les Polyporées. — Prillieux et Delacroix. Maladie bacillaire des Vignes du Var. — Ad. Chatin. De Thermaphrodisme dans ses rapports avec la mesure de la gradation des végétaux. — D. Clos. De la marche à suivre dans la description des genres : autonomie et circonscription de quelques-uns d'entre eux. — G. Rouy. Sur quatre plantes rarissimes de la flore européenne. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. X, 3e fasc.) J. Costantin. Le Tyroglyphus mycophagus, Acarien nuisible au Cham- pignon de couche. — J. Costantin. Sur la culture du Polyportis sqita- mosus et sur son Hypemyçes. — Paul Vuillemin. Les Puccinies des The- sium. — N. Patouillard. Astèrodon, nouveau genre de la famille des Hydnacées. — Georges Poirault. Les communications intercellulaires chez les Lichens. — Em. Bourquelot. Les hydrates de carbone chez les Champi- gnons. — Léon Marchand. Synopsis des familles qui composent la classe des Mycophytes (Champignons et Lichens). XLIV — Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 145. H. Bâillon. L'organisation florale des Portea. — H. Bâillon. La place des Connaracées dans la classification. — H. Bâillon. Sur deux Cyrtandrées ornementales. — H. Bâillon. La collerette d'un Calliphuria. — H. Bâillon. Une Iridacée sans matière verte {Geosiris aphylla). — F. Heim. Sur un Strophanthus entrant dans la composition du poison des Moys. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. (T. XXXII.) F. Renauld et J. Cardot. Musci exotici novi vel minus cog-niti. — F. Ste- phani. Enumeratio Hepaticarum insularum austro-africarum. — Th. Durand et H. Pittier. Primitiae florae costaricensis (3^ fascictile) : J. Millier, Li- chenes (seconde énumération); F. Renauld et J. Cardot, Musci (deuxième article). — C. H. Delogne. Note sur le Lejeiinca microscopica Tayl., espèce nouvelle pour le continent européen. — E. de Wildeman. Contribution à l'étude des Algues de Belgique. — François Crépin. Les I^oses de l'her- bier de Koch, l'auteur du Synopsis Jior as germanicse et helveticas. — Fran- çois Crépin. Quelques mots sur les Roses de l'herbier du Tarn de Martrin- Donos. Bulletin de l'Herbier Boissîer. (T. II, n° 7, juillet 1894.) M. Micheli. Légumineuses nouvelles de l'Amérique centrale {Dalea virgata, Gliciridia guaiemalensis, Cracca bicolor, Periandra parviflora, Erythrina costa-ricensis, Inga Pittieri, nn. spp.). — N. Alboff. Nouvelles contributions à la flore de la Transcaucasie. II. Quelques plantes nouvelles du Caucase [suite) : Clypeola Raddeana, Cardamine Seidlitziana, Alsine circassica, Cerastimn pontictini, Valeriana calcarea, V. Chodatiana, Sca- biosa Olgx, Inula Pseudoconysa, Pyrethriim ponticum, P. Starckianum, nn. spp. — Otto Kuntze. Nomenclatur-Studien. — A. Kasimir. Sur les cris- taux chez Optmtia et Pereskia. — Appendix no IV : Troisième Bulletin de la Société pour l'étude de la flore franco-helvétique. Bulletino délia Società botanica italiana (1894). no 5. A. Goiran. Nuova stazione veronese di Echinops sphoerocephalus L. — Pietro Voglino. Osservazioni micologiche (Notizie intorno adalcuni Funghi raccolti ne! dintorni di Busalla e Rouco — Appennino ligure). — A. Goiran. Addenda ad floram veronensem. Comunicazione - 1-''. — S. Sommier. Una erborazione ail' isola del Giglio, in marzo. — Eugenio Baroni. Sopra alcune Felci délia China raccol te dal missionario'Padre Giuseppe Giraldi nella provincia dello Shen-Si settentrionale. — G. Arcangeli. Sulla Tulipa saxa- tilis Sieb. — L. Macchiati. Quattro specie di Phormidium nuove per ritalia. — P. Bolzon. La flora del territorio di Carrara. — A. Jatta. Mate- riali per un censimento générale dei Licheni italiani {contin.). XLV — n° 6. Achille Terracciano. La florula briologica dell' isola d'Ischia. — Achille Terracciano. Intorno ad Erythrwa teimiflora Hoffm. et Link ed E. ramo- sissima Pers. in Italia. — A. Terracciano De Erythrasa Carneliana ; idest de italicis E. ienuiflora Hoff. et Link, et E. ramosissima Pers. — Ugo Brizi. Sul Cycloconîum oleaginum Cast. — P. Fantozzi. Sopra alcune Nar- cisseae. — G. Arcangeli. Sul Narcissus PuccinellH Pari, e sul N. biflorus Curt. — P. Bolzon. La flora del territorio di Carrara. Nota terza. — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani {fine). n° 7. B. Longo. Seconda contribuzione alla flora délia valle del Lao (Cala- bria citeriore). — Margherita Pallavicini marchesa Misciattelli. Zoocecidii délia flora italica, conservât! nelle coUezioni délia R. stazione di patologia veg-etale in Roma. — Pasquale Baccarini. Sulla petecchia o vaiolo deg-li Agrumi. — P. Baccarini. Sul mal nero délie Viti. — P. Bolzon. La flora del territorio di Carrara. Nota quarta. — S. Sommier. Seconda erborazione air isola del Giglio, in mag-gio. — G. Arcangeli. Di nuovo sul Narcissus PuccinellH ?ar\. — G. del Guercio ed E. Baroni, Rimedi contro la infezione prodotta sulle Rose délia Sphasrotheca pannosa (Wallr.) Lév. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (T. XXVI, fasc. 2.) Alfred Fischer. Ueber die Geisseln einiger Flagellaten. — Arthur Weisse. Neue Beitrâge zur mechanischen Blattstellungslehre. — Raoul France. Die Polytomeen, eine morphologisch-entwickelungsgeschichtliche Studie. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. (T. CXIX.) no 2 (9 juillet). Henri Lecomte. Sur la mesure de l'absorption de l'eau par les racines. no 3 (16 juillet). Albert Renault. Conditions de développement du Rougeot sur les feuilles de Vigne. — P. Viala et G. Boyer. Sur V Aureobasidium Viiis, pa- rasite de la Vigne. n" 4 (23 juillet). Léon Guignard. Sur Torigine des sphères directrices. — Henri Lecomte. Les tubercules radicaux de T Arachide {Arac/ns hypogea L.). — F. Hou- daille et M. Mazade. Influence de la distribution de l'humidité dans le sol sur le développement de la chlorose de la Vigne en sol calcaire. Hedwigia. (T. XXXIII, fasc. 3.) J. J. Kieffer. Die Flechten Lothringens, nach ihrer Unterlage geordnet {Schluss). — A. Allescher. Beitrag zur Flora von Halle a. S. — V. F. Bro- XLVI therus. Musci Scheackiani. Ein Beitrag zur Keuntniss der Moosflora Bra- silieus. — F. Stephani. Hepaticarum specics iiovai. VI. — Victor Schiffner. Revision der Gattung-en Bryopterîs, Thysananthiis, Ptychanthtis uad Phragmicoma im Herbarium des Berliner Muséums. Journal of Botany. (Vol. XXXII, 11° 380, août 1894.) Frederick J. Hanbury. Notes on british Hîeracia [Hieracium cumbriense, H. Leyi, H. Carcnoyum, H. rtibigmosîtm, H. cambricum, H. surrejanum, H. cantiamim, nn. spp.). — Harry Bolus. Contributions to the flora of south Africa {Erica Guthriei, E. Jtinonia, E. Schlechteri, E. frigîda. E. Fairii, E. nubigena, E. Woodii, E. Marlothii, E. Flanagani, E. algida, E. oresigena, E. miesta, Blseria flava, Ereniia rhodopis, Simochilus viscosus, nn. spp.). — G. Claridge Druce. Varieties of Sherardia arvensis L. — William A. Clarke. First records ot british flowering- plants (contin.). — Short Notes : William Whitwell, Sonckus arvensis var. aiigustifoUns in Lancashire; R. P. Murray, Silène conica L. in Somerset; B. Daydon Jackson, Dr. Léonard Plukeuet; Maxwell T. Masters, Avena elatior var. bulbosa. Malpighia (Vol. VIII, 1S94.; Fasc. I-II. Luigi Buscalioni. Contribuzione allô studio délia membrana cellulare. IV. — A. Jatta. Qualche osservazione suUe « Lèpre » italiane. — F. Ca- vara. Il corpo centrale dei fiori maschili del Buxus. — Lucio Gabelli. Notizie sulla vegetazione ruderale délia Cita di Bologna. — A. Baldacci. Rivista critica délia collezione botanica fatta nel 1892 in Albania. — L. Ni- cotra. Note sopra alcune plante di Sicilia. — F. Cavara. Nuova stazione délia Solidago serotina Ait. Fasc. III-IV. C. Massalongo. Nuova contribuzione alla Micologia Veronese. — Adriano Fiori. I generi Tulipa e Colchicum e specie che li rappresen- tano nella Flora italiana. — A. Baldacci. Rivista critica délia collezione botanica fatta nel 1892 in Albania {Contin.). Minnesota botanical studies. (Bulletin n'' g, IIP partie, juin 1894.) Roscoe Pound. A revision of the Mucoraceae with especial référence to species reported from North America. — Francis Ramaley. Revision of the Minnesota species of Grasses of the tribe Hordes. — Edmund P. Scheldon. A preliminary list of the North American species of Astra- gains (A. lingulatiis, A. Bodini, A. acerbus, A. Hasseamis, A. limatus, A. albatus, A. Wootoni, A. cerussatus, A. allanaris, A. candelarius, A. consectus, A. lanocarpus , A. cnspidocarpus, A. crescenticarpus, A. ci- barius, A. vcspcrtinus, A. Engelmanni, A. vasus, A. cremitictis, A. vir- gultuluSfA. bajaensîs,A, Macdougali, A , araneosus , A. Rotàrockii, nn. spp.). — XLVIt — Nuovo Giornale botanico italiano (nuova séria). Vol. I, n" 3, juillet 1894. A. Terracciano. — Quarta coutribuzione alla flora romana. — L. Nico- tra. Elementi statistici délia flora siciliana (continuaz.). — E. Baroni c. G. del Guercio. SuUa infezione prodotta nelle F'rag-ole dalla Sphasi'ella Fragariés Sacc. Oesterreichische botanische Zeitschrift (XLIV. Jahrg.). no 7. A. Rehmann. Ein Bastard zwischen Hieracium Aurictila L. und Hiera- ciiim alpinum L. {//. amphibolutn n. h5br.) — R. v. Wettstein. Unter- suchung-en ûber Pflanzeti der ôsterreichisch-ung-arischen Monarchie. II. Die arten der Gattung- Euphrasia (Forts.). — F. Arnold. Lichonologische Frag-mente {Schlnss). — F. Kraenzlin. Orchidaceai Papuana; {Forts.). — J. Freyn. Plantai novai Orientales. III. {Foris.). — H. Zukal. Beitrâge zur Kenntniss der Cyanophycecn. 11^ 8. H. Zukal. Beitrlige zur Kenntniss der Cyanophyceen {Foris.). — Karl Fritsch. Nomenclatorische Bemerkungen. VII. Welcher Pflanzengattung g-ebûhrt der Name Urceolaria? — R. v. Wettstein. Die Arten der Gattung- Euphrasia (Forts.). — J. Freyn. Plantae novai Orientales. III. {Forts.). — F. Kraenzlin. Orchidaceas Papuanae {Forts.) — A. von Degen. Bemerkungen ûber einig-e orientalische Pflanzenarten. XVI. Revue de Botanique, (T. XII, no^ 134-136). Abbé H. Olivier. Étude sur les principaux Parmelia, Panneliopsis, Physcia et Xanikoria de la flore française. — 0. Debeaux. Additions et corrections à la flore de la Kabylie du Djurdjura. Revue générale de Botanique. (T. VI, n" 67, 15 juillet 1894.) J. Costantin et L. Matruchot. Recherches sur le Vert de gris, le Plâtre et le Chanci, maladies du blanc de Champig-non. — Marquis de Saporta. Étude monographique sur les Rhisocatdon (suite). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893. PUBLICATIONS DIVERSEvS. Ernest de Bergevin. — Liste de quelques plantes récoltées en Algérie {Province d'Oran), comparées avec les espèces similaires qui croissent en France. (Librairie P. Klincksieck, Paris, 1894. — Extrait du Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, ann. 1893, 2^ semestre). XLVIII — Paul Jaccard. — Recherches embryologiques sur TEphedra helvetica. (Lausanne, 1894. — Extr. du Bull. Soc. Vaud. Se. nat., XXX, 114). Fernand Jadin. — Du siège des principes médicamenteux dans les végé- taux. Étude histochimique (Paris, 1894, librairie P. Klincksieck). A. Le Breton et E. Niel. — Champignons nouveaux ou peu connus, ré- coltés en Normandie. 5*^ liste, avec i planche (Rouen, 1894. — Extr. du Bull, de la Soc. des Amis des Se. nat. de Rouen; ann. 1893, 2« sem.). Louis Planchon. — Produits fournis à la matière médicale par la famille des Apocynées (Montpellier, 1894, imprimerie centrale du Midi). Prillieux et Delacroix. — Maladies des Mûriers (Berger-Levrault et Cie, libraires-éditeurs, Paris et Nancy, 1894, — Extr. des Annales de Tlns- titut national agronomique, T. XIII, 1893), Jared G. Smith. — A Revision of the North American species (?/ Sagit- taria and Lophotocarpus (Extrait du Sixth annual Report of the Missouri botanieal Garden, 1894). De Toni. — Sulla comparsa diun Flos-aquae a Galliera Veneta (Venise, typ. Ferrari, 1894. — P2xtr. des Atti del R. Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti , T. V, sér. VII, 1893-94). William Treleasse, — Leitneria floridana (Extr. du 6^'^ ann. Report of the Missouri botan. Gard., 1894). William Treleasse. — Revision of the North American species of Gayophytum and Boisduvalia (Id.). AVIS. M. Treub, directeur du Jardin botanique de Buitenzorg (Java), nous in- forme qu'une deuxième édition du Catalogue de la Bibliothèque de cet établissement vient de paraître et nous prie d'informer nos lecteurs qu'il en adressera gratuitement un exemplaire aux naturalistes qui lui en feront la demande. M. D. Pierrat, naturaliste, aux Plateaux de Gerbamont, décédé l'année dernière, a laissé différentes collections très soignées et en parfait état de conservation qui sont mises en vente par sa famille. Ces collections com- prennent notamment : Herbier de France (Phanérogames et Cryptogames vaseulaires), 4530 espèces; Hépatiques, 80 espèces ; Z/r/5^«j, 220 espèces. Pour tous renseignements, s'adresser à M. P. Pierrat, ornithologiste, aux Plateaux de Gerbamont, parVagney (Vosges). Paris. — J. Morsdi, iinp./i'", Av. deCliàlillon X JOURNAL DE BOTANIQUE 8^ année. — Supplément n° q. — i6 Septembre 1894. MMAMAM^M«AMMMAM>W BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE s. Nawaschin. — [/eâer eine neue Sclerotinia, verglichen mit Scle- rotinia Rhododendri Fischer \Sur un nouveau Sclerotinia, comparé au Sclerotinia Rhododendri Fischer^ (Ber. d. deutsch. botan. Ge- sellsch., Bd. XII, 1S94, Heft 5). M. Woronin. — Sclerotinia heteroica VVor. et Naw. Nachtràgliche Notis su S. Nawasckin's Mitiheilung [Sclerotinia heteroica Wor. et Naw. Note contplémetitaire sur la communication de Nawaschiiî\ (Id., Heft 7). M. Nawaschin décrit, sous le nom de Sclerotinia Ledi, un Sclero- tinia observé sur le Ledu77i palustre et présentant, malgré d'évidentes analogies, de notables différences avec le ^. Rhododendri Fischer. Il a pu faire germer les sclérotes des fruits du Ledum et obtenir des apo- thécies dont les ascospores lui ont donné dans des milieux de culture un mycélium conidifère. Dans la nature, les apothécies du 5'. Ledi sç^ montrent dans la première moitié de mai, à une époque où les Ledum n'ont ni jeunes feuilles ni fleurs, et cette circonstance a amené l'auteur à se demander si les conidies de son Sclerotinia ne se développaient pas sur une plante différente du Ledum et s'il n'y avait pas là, par conséquent, une véritable hétérécie. Cette hypothèse se trouve confirmée par les observations de M. Wo- ronin qui a rencontré sur le Vaccinium uliginosum des conidies n'appartenant pas au .S. megalospora, semblables d'ailleurs à celles des cultures du 5". Ledi et avec lesquelles il a pu infester directement de ieunes fruits de Ledum. Le Vaccinium uliginosum est donc à la fois la plante hospitalière du 5". megalospora, qui y accomplit tout son déve- loppement, et de la forme conidienne du 5. Ledi. Pour faire ressortir l'intérêt de ces observations, l'auteur a cru devoir changer le nom de ^, Ledi ^2L\\ . en celui de 6'. heteroica Wor. et Naw. De l'avis de M. Woronin, la découverte de l'hétérécie chez les Ascomycètes a une grande importance au point de vue des affinités de ce groupe de Champignons avec les Urédinées, et pourra aider utile- ment à la connaissance de beaucoup de formes rangées dans les « Fungi imper fe cti D. L. MoROT. L — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanical Gazette. (Vol. XIX, nc 8, août 1894.) P. Dietel. Descriptions of new species of Uredineae and Ustilagineae, with remarks on some other species. II {Ckrysomyxa Arctostapkyli, Ck. Chio- ^genis, Puccinia vulpinoidis , P. areolata, P. hyalomitra, Phragmidium bi- locularCy Tilletia Elymi, Tolyposporium Davidsonii, Peronospora phlo- gina, nn. spp.). — John W. Harshberger. James Logan, an early contributor to the doctrine of sex in plants. — Edwin B. Uline and William L. Bray. A preliminary synopsis of the North American species of Amaranthus {coniin.) {Am. bracteosa, A. scleropoides^ A. albo-marginatus nn. spp.). — J. Christian Bay. Crystals of ice on plants. — Noteworthy anatomical and physiological researches : G. H. Hicks, Nourishment of the embryo and importance of the endosperm in viviparous mangrove plants; D. T. Mac Dougal, A contribution to the physiolog-y of the genus CuscîUa. — Brie- fer Articles : G. E. Stone, Germinating seeds in sawdust ; Joséphine E. Tilden, Note on the development of a filamentous form of Protococcus in entomostracan appendagcs; Merritt Lyndon Fernald, Northwestern notes (Laikyrus paticiflorus, Calochortus pavonaceus, nn. spp.); Minnie Reed, Cross fertilization of Pétunias; Maria L. Owen, Trillhim cernuum L.; Walter Deane, An abnormal Hepatica. Botanische Zeitung. (52« ann., I'''^ partie, fasc. VIIl-IX, i'"" sept. 1894.) A. Y. Grevillius. Biologisch-physiog-noraische Untersuchungen einiger schwedischer Hainthalchen. — George J. Peirce. Das Eindringeii von Wurzeln in lebendig-e Gewebe. Botanisches Centralblatt (Bd. LIX). n° 6-7. Vinc. V. Borbas. Zur Specifitât von Chlora uud Erytkrsea. n°^ 9 à 12. Eduard Jahn. Holz uud Mark an den Grenzen der Jahrestriebe. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XL*^, Session extraordinaire de 1893, 2*^ partie.) Abbé Coste. Florule du Larzac, du causse Noir et du causse de Saint- Affrique {fin.). — Abbé H. Coste et F. Mouret. Note sur VHelichrysum biterrense sp. nov. — Abbé H. Coste. Un bouquet de quarante plantes nouvelles pour la flore de l'Hérault. — F. Jadin. Algues des îles Masca- reignes récoltées en 1890 (Nostocacées). — Fr. Gay. Sur quelques Algues de la flore de Montpellier. Bulletin de la Société philomathique de Paris. (8osér., t. VI, no 2.) A. Franchet. Les Adonis vivaces et leur répartition géographique {A. sutchuenensis, A. Barthei, A, ratnosus, A. Delavayi, spp. nn.). — LI — Bulletin de l'Herbier Boissier. (2« ann., n° 8, août 1894.) R. Buser. Contributions à la connaissance des Campanulacées {Feeria gen. nov., Diosphasra gen. nov., D. chalcidica sp. n., Tracheliopsis gen. nov., T. alèïcans sp. n.). — Th. Lœsener. Plantse Selerians (Die von Dr. Eduard Seler und Frau Caicilie Seler in Mexico gesammelten Pflanzen, unter Mitwirkung- von Fachmânner verôffentlicht) {Sirutkanihus Selero- rutn, Phoradcndroii tlacolulense, Mascagnia Seleriana, Malpighia oaxa- cana, Gaiilthcria hidalgensis , Arctostaphylos Cseciîiana, Tabernxmontana paisavelensis , Mandevilla Schiimanniana, Maysdenîa Selerorum, Siphono- glossa glabrescens, Tetramermm glutinosutn, spp. nn.) — Casimir de Candolle. Meliaceas novae [Giiarea frutescens, G. Balansx, G. leucantha, G. nemorensis , G. dumetorutn, G. Bilibil, G. Joeggiana, G. Lherminieri , Trichilia Lehmanni, T. polyclada, T. levis, Cedrela barbatd). — R. Cho- dat. Sur une race curieuse de Ranunculus aconitifolius. — Appendix n° II {sîiite). G. Schweinfurth. Sammlung Arabish-^Ethiopischer Pflanzen. Ergebnisse von Reisen in den Jahren 188 1, 1888, i88g, 1891 und 1892 {Scirpus Bœckeleriamis, Comtnelina mensensis , C. ussilensis, Aloe Cam- perii, A. rubroviolacea, A. Steudneri, A. sabsea, Tritonia ?neftsensis, Poly- stachya Rivas, nn. spp.). Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. ( 1\ CXIX.) n-"^ 6 (6 août). B. Renault et C. Eg. Bertrand. Sur une Bactérie coprophile de l'époque permienne. n° 7 (13 août). Pierre Viala. Sur les périthèces de l'Oïdium de la Vigne {Uncimila spiralis) . n° 8 (20 août). B. Joensson. Recherches sur la respiration et l'assimilation des Mus- cinées. — F. Viala et L. Ravaz. Sur les périchèces du. Rot blanc de la Vigne (Chayrinia Diplodiella). Hedwigia. (T. XXXIII, fasc. 4, août 1894.) Victor Schiffner. Revision der Gattungen Bryopîeris, Thysananthus, Ptychanthiis und Phraginicoma im Herbarium des Berliner Muséums {Schluss). — Fr. Schmitz. Neue japanische Florideen von K. Okamura. — Richard Spruce. — P. Sydow. Puccinia Winteriana P. Magn. — J. Bre- sadola. Fungi aliquot saxonici novi vel critici a cl. W. Krieger lecti. Con- tributio III ad floram mycologicam Saxonias {Phyllosticta argillacea, Phoma Podagrarias, Placosphseria Lysimachias, Ascochyta Podagyarise, A. Chasrophylli, A. Pteridis, Colletotrichiim Sanguis orbas , Cylindrosporiuvi acicolum, Pestaloszia Kriegeriana, Ovularia Stachydis, Chalara Kriege- riana, Stigmella rubicola, nn. spp.). — C. Wehmer. Fine neue Sklerotien- — m — bildeade PenicillàimS^&cïç^^ {P. italicum m.). — Richard Maul. Ueber Sclerotinienbildung in ^/««>y-Frûchten {Sclerotinia Alm m'ihï). — P. Hen- nings. Neue und intéressante Pilze aus dem Konigl. botanischen Muséum in Berlin. II [Ustilago Liebrnanni, Uromyces Hieronytnianus, U. Kurtsii, Rœstelia Photinias, Dimerosporium Urbanianum, D. Gilgianum, D. sa- moense, Pseudomeliola Seleriana, Phyllachora Acacias, Bertia fructicola, Septoria Eiiryas, nn. spp.). — G. Lindau. Ueber Bau und systematische Stellung von Ditiola radicata (Alb. et Schw.) Fr. Journal of Botany. (Vol. XXXII, no 381, sept. 1894.) R. Schlechter. Contributions to South African Asclepiadolog)^ {Penio- petia natalensis, Gomphocarpus stenoglosstis, G. Voodii, Schisoglossum éemzilum, S. excisum, S. glattdulifertun, S. oblonginn, S. iotneniosutn, Dichxlia pygmasa, nn. spp.). — W. A. Shoolbred. Récent additions to the flora of West Gloucester and Monmouth. — James Britten. Bibliog-raphical Notes. VI. — Arthur Bennett. Ledum palustre L. in Scotland. — Otto Kuntze and Daydon Jackson. Linnsea or Oèolaria? Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIV'' ann., no 9, sept. 1894.) A. Nestler. G. A. Weiss. — J. Freyn. Plantse novae Orientales. III (Forts.) ( Veronica schizocalyx, V. Fushii, Iris Bornmûlleri, I. gramini- folia, Fritillaria alpina). — R. v. Wettstein. Untersuchung-en ûber Pflanzen der osterreichisch-ungarischen Monarchie. II. Die Arten der Gattung- Eu- phrasia (Forts.). — F. Kraenzlin. Orchidaceae Papuanai (Forts.) {Dendro- bium lyperanthiflortim, D. isocliiloides, D. lacteum, D. appendiculi forme , BolbophyUiim trachyanihiiin, Latotirea oncidiochila — H. Zukal. Beitrâge zur Kenntniss der Cyanophyceen (Forts.). — A. Nestler. Untersuchungen ûber Fasciationen. Revue bryolog-ique. (21*^ ann., no 4.) Stephani. La nomenclature des Hépatiques. — F. Gravât. Note sur les Harpidies de Belgique. — Douin. Liste des Hépatiques du département d'Eure-et-Loir. — M. du Colombier. Catalogue des Mousses rencontrées aux environs d'Orléans dans un rayon de huit à dix kilomètres. Revue générale de Botanique. (T. VI, no 68, 15 août 1894.) L. Géneau de Lamarlière. Sur trois espèces nouvelles de Sphériacées [Massariimla quercina, gen. nov., sp. n., Pleospora Lucise, Septoria bu- pleurina, spp. nn.). — Marquis de Saporta. Etude monographique sur les Rhisocaulon (fin). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893 {suite). Paris. — J. Meisch, imp., 4'^", Av, deChàtillon lOURNAL DE BOTANIQUE y^ année. — Supplément n° lo. — i6 Octobre 1804.. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE J.-E. Humphrey. — Nucleolen U9id Ceiitrosomen [^Nucléoles et centrosomes] (Ber. der deutschen botan. Gesellchaft, XII, 1894, p. 108-117 avec I pi.). Diverses opinions ont été émises au sujet de la nature et du rôle des nucléoles ; qu'on les dise formés de pyrénine ou de paranucléine, c'est se payer de mots sans arriver à un résultat. On sait, grâce aux doubles colorations, qu'ils ont une composition différente de la chro- matine ; voilà à peu près tout ce qu'on en peut dire maintenant. Leur connaissance morphologique est plus avancée ; on sait qu'ils se frag- mentent inégalement et sans présenter aucun phénomène qui ressemble à une karyokinèse. M. Humphrey a constaté qu'ils ne sortent pas nécessairement du noyau pendant sa division ; ils se fragmentent, quittent habituellement le noyau en traversant sa membrane, mais souvent aussi des fragments de forme et de nombre variables demeurent dans le noyau, alors que d'autres en sortent. Quant au rôle du nu- cléole, tout en admettant qu'il n'est pas un organe particulier du noyau, comme le pense MM. Zimmermann et Zacharias, M. Humprey ne semble pas y voir une réserve du noyau ; en résumé, il paraît admettre que le nucléole n'a pas l'importance physiologique qu'on lui a attribuée. — l^e paramicléole sxgndlé par M. Strasburger, puis par M. Zimmer- mann n'a ni les réactions des nucléoles, ni celles de la substance chro- matique ; il faut y voir sans doute un produit artificiel formé par les réactifs. Les sphères directrices se distinguent facilement des nucléoles, grâce à leur centrosome foncé, peu colorable, entouré d'une aréole claire. M. Humphrey dit les avoir observés dans quelques cas nette- ment, en dehors du noyau. G. Flahault. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Beitraege zur Physiologie und Morphologie niederer Organismen (Heft IV). Karl Bruhne. Hormodendron Hordei. Ein Beitrag" zur Kenntniss der Gerstenkrankeiten. — W. Zopf. Ueber einige niedere thierische und pflanzliche Organismen, welche als Krankheitserreger in Algen, Pilzen, LIV — niederen Thieren und hôheren Pflanzen auftreten. — Wilhelm Krùger. Beitrâge zur Kenntniss der Org-anismen des Saftflusses (sog. Schleim- flusses) des Laubbaûme. Beitraege zur Biologie der Pflanzen. (T. VII, fasc. I.) W. Rothert. Ueber Heliotropismus. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (T. XII, fasc. 7, 31 août 1894.) S. Nawaschin. KurzerjBericht meiner fortg-esetzten Studien ûber die Embryologie der Betulineen. — A. Burgerstein. Anatomie des Holzes von Albissia mohiccana. — K. Schumann. Die Untersuchungen des Herrn Raciborski ûber die Nymphseaceas und meine Beobachtungen ûber dièse Familie. — E. Bruns. Beitrag zur Anatomie einiger Florideen. — M. Woronin. Sclerotinia heteroica Wor. et Naw. Nachtrâgliche Notiz zu S. Nawaschin's Mittheilung « Ueber eine neue Sclerotinia, verglichen mit Sclerotinia Rhododendri Fischer ». — L. Jost. Ueber den Einfluss des Lichtes auf das Knospentreiben der Rothbuche. — Hugo de Vries. Ueber halbe Galton-Curven als Zeichen discontinuirlicher Variation. — K. G. Lutz. Ueber die sogenannte Netzbildung bei Ramalina reticulata Krplhbr. — P. Magnus. Ueber die Gattung Najas. Botanical Gazette. (Vol. XIX, no 9, sept. 1894.) Lucien M. Underwood. The évolution of the Hepatica;. — Proceedings of section G, A. A. A. S., Brooklyn meeting, 1894. — Pepers read before section G, A. A, A. S., Brooklyn meeting, 1894 : B. T. Galloway, Ihe growth of radishes as affected by the size and weight of the seed; Katherine E. Golden, Movement of gases in rhizomes; Wm. J. Beal, The sugar maples of Central Michigan; John M. Coulter, Some affmities among Cactaceae; Charles E. Bessey, Simplification and degeneration of structure in the Angiosperms; F. C. Newcombe, Regulatory growth of mechanical tissue; C. E. Bessey, Further studies in the relationship and arrangement of the familles of flowering plants; Erwin F. Smith, The watermelon disease of the South; Geo. F. Atkinson, Preliminary note on the relation between the stérile and fertile leaves of Onoclea; H. H. Rusby, Lophopappus, a new genus of mutisiaceous Compositae, and Fluckigeria, a new genus of Ges- neriaceae ; Geo. F, Atkinson, Preliminary note on the swarm spores of Pythium and Ceratiomyxa; Elizabeth G. Britton, A revision of the genus Scouleria ; Burt G. Wilder, Evidence as to the former existence of large trees on Nantucket Island; N. L. Britton, Notes on the primary foliage and leaf-scars in Pimis rigida; Byron D. Halsted, Notes on Chalara paradoxa ; Elizabeth G. Britton, A hybrid among the Mosses; Byron D. Halsted, Notes upon a root-rot of beet; N. L. Britton, On Torreya as a generic name; Elizabeth G. Britton, Somes notes on the genus Encalypta; Jed.Hotchkiss, The growth of forest trees illustrated from marked corners 107 years old; Mrs. F. W. Patterson, Species of Taphrina parasitic on Populus ; A. W. Butler, Work of the Indiana biological Survey; A. D. Hopkins, Some inte- resting- conditions in wood resulting from the attacks of insects and wood- peckers; L. H. Bailey, Relation of ag-e of type to variability; L. H; Bailey, The strug-gle for existence under cultivation ; Manly Miles, Limits of bio- log-ical experiments. — Titles of informai papers and notes presented before the botanical Club, A. A. A. S., Brooklyn meeting-, 1894. — Briefer Articles : David M. Mottier, Pleodorina in Indiana; G. P. Clinton, Pleodorina in Illinois; L. S. Cheney, Fruiting- Eustickia norvégien Brid. Botanisches Centralblatt (LX). no I. Richard Meissner. Beitrag zur Frage nach den Orientirung'sbeweg'un- g-en zygomorpher Blûten. n° 2-3. Arthur Meyer und A. Dewèvre. ;Ueber Drosophyllnm lusitanicum. — Paul Knuth. Nachuntersuchung- der Blùteneinrichtung von Lonicera Peri- clymenum L. Bulletin de la Société botanique de France. (3« sér., T. I, 6-7, sept. 1894.) Léon Guignard. Sur quelques propriétés chimiques de la myrosine. — Edmond Gain. Sur une plantule anormale de Quercus pedunculata Ehrh. — MoUiard. Sur les modifications produites dans les épillets du Promus seca- linus L., infestés par le Phytoptus dubius Nal. — Ph. Van Tieghem. Aciella, g^enre nouveau de la tribu des Elytranthées dans la famille des Loranthacées. — E. Gadeceau. 'WAllium subkirsutum cultivé à Belle-Ile- en-mer. — Paul Vuillemin. Association parasitaire de V^cidium puncta- tum. et du Plasmopara pygmsea chez V Anémone rammculoides . — X. Gillot. Notes tératologiques. — Michel Gandoger. Herborisations dans le massif du pic Carlitte (Pyrénées-Orientales). — Mandon. Plantes nouvelles pour la flore de l'Hérault. — E. Roze. Recherches sur les Ruppia. — Ph. Van Tieghem. Quelques g-enres nouveaux pour la tribu des Loranthées dans la famille des Loranthacées. — Edmond Gain. Sur la variation du pouvoir absorbant des graines. — Ph. Van Tieghem. Sur le groupement des espèces en genres dans les Loranthacées à calice dialysépale et anthères basifixes. — Maurice du Colombier. Contribution à la flore bryologique du dépar- tement du Loiret. — J. A. Battandier. Notes d'herborisation. Bulletin de l'Herbier Boissier. (2'- ann., n'^ 9, sept. 1894.)- Casimir de Candolle. Meliaceae novae. 2. {Amoora megalophylla, Chiso- cheton Balansae, Aglia Zollingeri, A. Beccarii, Hearnia Balansas, Trichilia Bachanani, T. pterophyllci, spp. nn., Entandrophragma angolense, gen. nov., sp. n.). — R. Chodat. Matériaux pour servir à l'histoire des Proto- coccoïdées. LVr Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXIX). no II (lo septembre). Ad. Chatin. Truffes (Terfàs) de Tunisie et de Tripoli. n° 12 (17 septembre). Louis Mangin. Sur la présence de thylles gommeuses dans la Vigne. — P. Eloste. Sur une maladie de la Vigne, déterminée par V Aureobasidium vais. n^ 13 (24 septembre). A. Chatin. Trufïe {Domalan) de Smyrne. x\P 14 (i"-''" octobre). A. Prunet. Sur une Chrytidinée parasite de la Vigne. Journal of Botany. (Vol. XXXII, n» 382, oct. 1894.) Rev. E. S. Marshall. On an apparently undescribed Cochlearia from Scotland (C micacea, n. sp.). — E. Bretschneider. Ongsome old collec- tions of chinese plants. — J. G. Baker and E. G. Baker. The botany of High-cup Nick, Westmoreland. — William A. Clarke. First records of british flowering plants (contin.). — Short Notes : R. Lloyd Praeger, Vaccinium Vitis-idsea at low levels; A. Somerville, Cystopteris tnoniana Bernh. in Stirlingshire; Arthur Bennett, Pyrola rotundifolia L., var. arenarta Koch; W. A. Shoolbred, West Gloucester and Monmouth plants; C. S. Nicholson, Trifolium ochroleucum in Sussex; Jas. N. ^xz\\zxa.,Jît,Hcus tenuis in Cornwall. Malpighia. (Vol. VIII, fasc. V, VI, VIL) C. Massalongo. Nuova contribuzione alla micologia Veronese (fine {Septoria stagonosporioides , Coryneunt mucronatum, Ratnularia recognita, R. Anchusse, spp. nn.). — Antonio Vaccari." Flora dell' Arcipelago di Mad- dalena (Sardegnaj. — A. Baldacci. Rivista critica délia collezione botanica fatta nel 1892 in Albania (fine), — Notizie : C. Avetta, Aggiunte alla Flora Parmense; A. Albani, Di un fungo nuovo per Tltalia (Qyrophragmium Delilei Mont.). Revue générale de Botanique. (T. VI, n" 69, 15 sept. 1894). Jules-Ferdinand Lund. Note sur Tinfluence de la dessiccation sur la res- piration des tubercules. — Lucien Daniel. Sur quelques applications pra- tiques de la greffe herbacée. — J. Costantin. Revue des travaux publiés sur les Champignons pendant les années 1891 à 1893. — H. Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893 {s^^ii^)' Paris, — J. Merscli, iinp., 4*'', Av. de ChàtiUon lOURNAL DE BOTANIQUE (S'- anuée. — Supplément n° ii. — i6 Novembre 1894. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Ed. Palla. — Ueber ein neues Organ der Conjugateii^elle \Sur un nouvel organe de la cellule des Coiijuguées\ (Ber. d. deustch. bot. Gesels., XII, p. 153-162 et pi. VIII, 1894). M. Palla a observé dans la cellule de diverses Conjuguées (Mou- geotia^ Spirogyra, Zyg/iema et diverses Desmidiacées) des inclusions nouvelles auxquelles il donne le nom de karyoïdes, pour rappeler les caractères qui les rapprochent des noyaux. Ce sont des corpuscules arrondis, de structure homogène, à ce qu'il semble, que leurs dimen- sions (1,5 à 2,5 ix) permettent d'observer à un grossissement modéré; on les observe facilement en traitant les cellules par une solution aqueuse d'éosine après les avoir préalablement fixées par l'eau iodée, ou en les traitant directement par une solution aqueuse d'éosine et d'iode; assez nombreux, parfois très nombreux, ils se colorent en rouge avec les noyaux et les pyrénoïdes. Ils sont appliqués à la surface du chromatophore et sur les deux faces (Mougeoiia) ou sur la face interne seulement (Spirogyra). M. Palla n'a pas observé de karyoïdes dans les Cladophora et les Œdogonium. Lorsque la cellule des Mou- geoiia ne renferme pas d'amidon ou d'autres substances de réserve, on peut constater leur présence dans la cellule vivante, sans intervention des réactifs (Mougeoh'a); ils ont la forme de lentilles biconvexes et semblent se multiplier par division. Il est facile de distinguer les karyoïdes des gouttelettes d'huile, que leur réfringence révèle avant même l'action de tout réactif. Ce ne sont pas les physodes décrits par M . Crato ; car les karyoïdes n'ont pas de mouvements amiboïdes, leurs dimensions sont variables, leurs réac- tions différentes ; on peut révéler ensemble les uns et les autres par de doubles colorations. Ce ne sont pas non plus les granules signalés par M. Zimmermann dans les cellules assimilatrices : leurs dimensions, leur position les distinguent. Mais peut-être faut-il voir un karyoïde dans ce que M. Klebahn a cru être un petit noyau à côté du noyau ordi- naire normal dans l'œuf enoermination des Closterium et Cosmarium. M. Palla ne préjuge rien encore au sujet du rôle des karyoïdes. C. Flahault. — Lvm — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. (n° 12, octobre 1894.) P. Ewing. On some forms oi Ranunculus Flamimila Linn. — Edward F. Linton. Origin of Salîx Grahami. — John Roy and J. P. Bisset. On scottish Desmidieae (contin.) {Closterinm pseudoclosterium, Cosmocladmm péris sum, nn. spp.). Botanical Gazette. (Vol. XIX, n» 10, oct. 1894.) George E. Davenport. Filices Mexicanae. V. An enumeration of the Ferns coUected in Mexico by C. G. Pringle of Charlotte, Vermont, during- the seasons 1891-1892 and 1893 {Asplenmm rubinum, Polypodiinn peiio- latum, nn. spp.). — George A. Rex. Notes on Cribraria minuiissiina and Licea minima. — James Ellis Humphrey. Eduard Strasburger. — Note- worth)' anatomical and physiological researches : J. Christian Bay, Physio- logical action at a distance; G. H. Hicks, Color bodies in seeds and seed- lings; L. S. Cheney, Investigations on Fine and Oak wood ; Théo. Holm, Adaptation of African plants to climate. — Briefer Articles : G. P. Clinton, New localities; J. J. Davis, Two Visconsin Fungi {Uromyces minirnus, Doassansia ranunculina, nn. spp.); W. J. Beal, Ruled slides. Botanische Zeitung. (5« ann., i''^^ part., fasc. X, 16 oct. 1894.) Hans Molisch. Das Phycoerythrin, seine Krystallisirbarkeit und che- mische Natur. Botanisches Centralblatt (LX). no 4. J. B. Jack und F. Stephani. Hepaticai in insulis Vitiensibus et Samoanis a Dre Ed. Graeffe anno 1864 lectas [Schistocheila Graeffeana, S. lineari- folia, Plagiochila saccalata, P. upolensis , Anastrophyllum Graeffei, A. vitiense, Lophocolea Graeffei, Chiloscyphus Jackii, Mastigobrynm com- binahim, Archi-Lejetinea brachyantha, A.-L. Graeffei, Lopho-Lejeunea mul- tiflora, Micro-Lejeunea crassitexta, Pycno-Lejetmea integristipiila, Sym- phyogyna vitiensis, nn. spp.) no 6. F. G. Kohi. Bericht ûber die Stitzungen der Section 8. a Pflanzenphysio- logie und Ptlanzenanatomie » der 66. Versammlung deutscher Naturforscher und Aerzte in Wien, 24-30. September 1894. no 7. J. G. 0. Tepper. Ein neuer merkwûrdiger australischer Pilz, Laccoce- phalum basilopiloides. Me Alpine et Tepper. nos. Baron Ferdinand v. Miieller. Notes on botanical Collections. LIX Botaniska Notiser. (1894, fasc. 4.) Joban Erikson. On icke g-eotropiska och negativt geotropiska rôtter hos sandvaxter. — B. G. 0. Floderus. Fragaria collina Ehr. X "oesca Ehr. — Bengt Joensson. Undersôkningar ôfver respiration och assimilation lios Mossorna. — R. Jungner. Ranuncuhis acris L. X ctiiricomus L. fasc. 5. Rutger Sernander Om s. k. glaciala relikter. — A. Osw. Kihlman. Finsk botanisk literatur 1891-1893. — Th. 0. B. N. Krok. Svensk botanisk literatur 1893 (Forts.). — Johan Erikson. Nâgra ord om utveckling-en hos Halianthiis pcploides. — Hermaii Nilsson. En for Skandinavien ny Salix- \iyhx'\à.{^Salix a/ôaL,. yC, pentandra L.). Bulletin de la Société royale de Belgique. (T. XXXIII, i«- fasc.j François Crépin. Rosce hybridae. Études sur les Roses hybrides. — Jean Massart. La récapitulation et l'innovation en embryologie végétale. — François Crépin. Rosa Fischeriana Bess. et R. gorenkensis Bess. — Fran- çois Crépin. Sur la nécessité d'une nouvelle monographie des Roses de l'Angleterre. — E. de Wildeman. Sur le Trentepohlia polymorpha Decken- bach. — Emile Laurent. Le Bas-Congo. Sa flore et son agriculture. — £. de Wildeman et A. Tocheff. Contributions à l'étude de la flore de Bul- garie. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. Il, no 10, oct. 1894.) John Briquet. Indications d'Epervières rares ou nouvelles pour les Alpes Lémaniennes, la Suisse et le Jura d'après les déterminations de M. Arvet-Touve [Hieraciam asterînum, H. axifloriitn, H. leo7itodontoides, H. auriciilifolium, H. Briquetianum^ H. Murriamim, H. vernaniianum, H. effusTim, spp. nn.). — C. Sauvsgeau. Variabilité de l'action du sulfate de cuivre sur Visaria farinosa. — N. Alboff. Nouvelles contributions à la Flore de la Transcaucasie. Quelques plantes nouvelles du Caucase {suite). — R. Buser Cypripedium ou Cypripediluin? — John Briquet. A propos des méthodes statistiques en floristique. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n" 146. H. Bâillon. Les Iridacées à ovules définis. — H. Bâillon. Sur la valeur du genre Lomenia. — H. Bâillon. Observations sur les Lirlope (suite). — F. Heim. Sur un Strophanthus entrant dans la composition du poison des Moys {suite). — 6. Meurisse. Les cloisons médullaires nodales des Asclé- piadées. — H. Bâillon. Le nouveau genre Grevellina. — LX — Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXIX). n° i6 (15 octobre). Louis Mangin. Sur une maladie des Allantes dans les parcs et prome- nades de Paris. n" 17 (22 octobre). L. Maquenne. Sur le mécanisme de la respiration végétale. n° 18 (29 octobre). Berthelot et G. André. Sur l'existence, dans les vég-étaux, de principes dédoublables avec production d'acide carbonique. — L. Daille. Observa- tions relatives à une Note de MM. Prillieux et Delacroix, sur la gommose bacillaire des Vignes. — Costantin et Matruchot. Culture d'un Champignon lignicole, — Louis Mangin. Sur la maladie du Rouge dans les pépinières et les plantations de Paris. no 19 (5 novembre). A. Prunet. Caractères extérieurs de la chytridiose de la Vigne. — Paul Vuillemin. Sur une maladie myco-bactérienne du Tricholoma terrenm. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (Vol. XXVI, fasc. 3.) J. Grûss. Ueber das Verhalten des diastatischen Enzyms in der Keim- pflanze. — Hermann Voechting. Ueber die Bedeutung des Liclites fur die Gestaltung blattformiger Cacteen. — J. Reinke. Abhandlungen ' ûber Flechten. Journal of Botany. (no 383, Vol. XXXII, nov. 1894.) A. B. Rendle. Tropical African Screw Pines {Pandantis Barteriamis , P .Welwitschii, P. Kirkii, P. Liviiigstoniattus , spp.nn.). — J. Bretland Far- mer. The stipules of Blepharostoma irichophyUurn. — W. H. Pearson. Frullania microphylla. — R. Schlechter and H. Bolus. On the genus Acro- lophia. — James Britten. Biographical Notes. VII. William Young and his work. — Alfred Fryer. Potamogeton rivularis Gillot. — William A. Clarke. First records of british flowering plants (contin.). — Short Notes : George Murray, Plydnum erinaceum; B. Daydon Jackson, A bibliogra- phical Note; B. Daydon Jackson, « Societas phytographica » ; W. H. Pur- chas, Derbyshire Records; Reginald T. Farrer, Arenaria gothica; James Britten, Kissenia \spathiilata ; Alfred Fryer, Potamogeton nitcns in Cam- bridgeshire; Arthur Bennett, Saxifi-aga nivalis L. ; J. G. Baker, Ici. Minnesota botanical Studies. (Bull. n''J 0, IV*' part., sept 1894.) Alex. P. Anderson. On a new registering balance. — W. D. Frost. On a new electric auxanometer and continuous recorder. — D. T. Mao Dougal. Titles of literature concerning the fixation of free nitrogen by plants. LXI — Nuova Notarisia. (Série V, septembre-octobre 1894.) P. Pero. I laghi alpini Valtellinesi {contin.). — Fr. Schmitz. Kleinere Beitrâge zur Kenntniss der Floriden. V. Nuovo Giornale botanico italiano (Nuova série). (Vol. I, 11° 4, octobre 1894.) G. del Guercio ed E. Baroni. La g-ommosi bacillare dcUe. Viti Malvasia in Italia. Ricerche preliminare. — G. Massalongo. Miscellanea teratolog-ica. — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani (Aggiunte e Correzioni). — A. Bottini. Note di Briologia italiana, — F. Pasquale. Bibliog-rafia botanica riguardante la flora délie piante vasco- lari délie proviacie meridionali dltalia. — Enrico Gelmi. Le Primule ita- liane. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (KLIV*^ ann., n^ 10, oct. 1894.) A. Nestler. Untersuchungen ûber Fasciationen. — R. v. Wettstein. Untersuchungen ûber Pflanzen der ijsterreichisch-ungarischen Monarchie. IL Die Arten der G2iX.X.nng Etip/rrasia (Forts.). — J. Panek. Weiden und Wei- denbastarde aus der Umgebung von Hohenstadt in Mâhren. — J. Haring. Abnorme Kâtzchenbildungen bei Salix Caprea L. und bei Salix cinerea L. — H. Zukal. Beitrâge zur Kenntniss der Cyanophyceen {Schluss). — J. Freyn. Plantae novae Orientales. III {Schluss) : Ornithogalum reflexiitn, Allium filifolium , A. tristissimum, Kœleria repens. (XLIV<^ ann., n° 11, novembre 1894,) R. V. Wettstein. Untersuchungen ûber Pflanzen der osterreichisch-unga- rischen Monarchie. IL Die Arten der Gattung Euphrasia (Forts.). — A. Nestler. Untersuchungen ûber Fasciationem(i^3Wj.). — J. Haring. Abnorme Kâtzchenbildungen bei Salix Caprea L. und bei Salix cinerea L. {Schluss). — F. Kraenzlin. Orchidacea? Papuanas (Forts.). — Gustav. v. Pernhoffer. Die Hieracien der Umgebung von Seckau in Ober-Steiermark {Forts.). Revue bryologique. (21^ ann., n°5) Aug. Le Jolis. La nomenclature des Hépatiques. — Guinet. Récoltes bryologiques aux environs de Genève. — Frère Gasilien. Promenades bryologiques aux environs de Saint-Omer (Pas-de-Calais). — Venturi. Des- rnatodon Gasilieni n. sp. — L. S. Cheney. Eustichia norvegica in fruit. Revue générale de botanique. (T. VI, no 70, 15 oct. 1894.) F. Hy. Les inflorescences en botanique descriptive, — L. Trabut. Sur — LXII — une Ustilag-inée parasite de la Betterave {Œdomyces leproides). — J. Cos- tantin. Revue des travaux publiés sur les Champig-nons pendant les années 1891 à i8g3 {suite). — H. Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin iSgi à août 1893 [suite). Rivista di Patologia végétale. (Vol. III, u*^^ j-4.) Vittorio Peglion. Diagnosi di Funghi parassiti nuovi [Melanothseniu'm plumbeumi. ArisariPegl.., Glœosporiîun pirinum Pegl. n. sp., Illosporium ilicinum Pegl. n. sp., Cycloconitim oleaginum f. Quercus-Ilicis Pegl., Fu- sicladimn pirinum f. Eriobotryas Pegl. — Vitt. Peglion. Osservazioni cri- tiche ed esperienze sopra refficacia dei composti cuprici contro la ticchiola- tura del Pero. — Vitt. Peglion. I Zoocecidii délia flora Avellinese. Science Progress (Vol. II). n° 7, septembre 1894. A. C. Seward. Alga; as rock-building Organisms. — George A. Buck- master. The biological characters of Bacillus typhostis (Eberth) and Bac- teriam coli commune (Escherich). — George Murray. Fossil Algae. n° 8, octobre 1894. J. Reynolds Green. The reserve materials of plants. — J. E. S. Moore. On the morphological value of the attraction-sphere. I. PUBLICATIONS DIVERSEwS. Paul Constantin. — Le Monde des Plantes (Paris, Librairie J.-B. Bail- lière et fils. — L'ouvrage complet comprendra 48 séries formant 2 vo- lumes grand in-8 colombier à deux colonnes, de 750 pages chacun, avec 2000 figures intercalées dans le texte. Le prix de chaque volume, auquel on peut souscrire d'avance, est de 12 francs.) Le Monde des Plantes, qui fait partie de la collection des Merveilles de la nature de Brehm, est une description méthodique, famille par famille, du règne végétal. L'auteur y étudie surtout les plantes qui croissent dans notre pays, et, parmi les plantes exotiques, celles qui sont susceptibles d'applications diverses. Pour chaque famille, genre- et espèce, il joint à l'exposé des caractères purement botaniques celui de la distribution géogra- phique des plantes étudiées, de leur mode de vie et de leur emploi dans l'alimentation, la médecine, l'industrie, l'agriculture, l'horticulture, etc. Tel qu'il est conçu, le Monde des Plantes, comme les volumes déjà publiés de cette collection, constitue une œuvre de bonne vulgarisation, pleine de renseignements intéressants. — tXIII — p. Fliche. — Étude sur les flores de l'Aube et de l'Yonne. Distribution et origine de certains de leurs éléments. (Extr. des Mémoires de la Société académique de l'Aube, Tome LVII, 51 pag'es.) A. Froment. — Les merveilles de la flore primitive. Étude raisonnée de la formation des plantes et des phénomènes qui ont provoqué et accom- pagné le développement des forets de la période houillère, suivie d'une Note sur la chiite de P Australie comme masse météorique. (145 pag"., 36 fig-. dans le texte. — Genève, Georg- et C", éditeurs.) B.-T. Galloway. — Some destructive Potato dis cas es : zvhat they are and how to prevent them. (U.-S. Department of Agriculture. Farmers' Bulle- tin n*^ 15.) M. Golenkin. — Algologische Notisen. i, Das Vorkommen von freiem Jod bei Bonne maisonia asparagoides. 2, Die Elaioplasten bei den Flori- deen. 3, Die Inhaltskôrper in den Zellen von Sebdenia Monardiana, 4, Die fluorescirende Kôrper von Derbesia Lamourouxii. (Extr. du Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1894, no 2, 16 pages.) Maurice G. de Laplanche. — Dictionnaire iconographique des Champi- gnons supérieurs {Hytnénomycètes) qui croissent en Europe, Algérie et Tunisie, suivi des tableaux de concordance {pour les Hyménomycètes) de Barrelier, Batsch, Battarra, Bauhin, Bolton, Bulliard, Krombholtz, Letellier, Paulet, Persoon, Schaeffer et Sowerby. (Paul Klincksieck, éditeur, Paris, 1894, vol. in-12 de xii-541 pag. Prix, 10 fr.) Cet ouvrage comprend d'abord une énumérâtion, par ordre alphabéti- que, des diverses espèces d'Hyménomycètes figurées dans différents recueils, avec l'indication des planches et dessins qui les concernent. La seconde partie permet de rapporter à la nomenclature de Pries les espèces qui figurent dans les principaux ouvrages iconographiques. L'auteur a fait là un travail qui sera certainement apprécié des mycolo- gues auxquels il épargnera des recherches parfois longues et difficiles. Albert Mann. — Was bedeutet « Métamorphose » in der Botanik? (Munich, 1894.) Général Paris. — Index bryologicus sive enumeratïo Muscorum hucusque cognitorum, adjunctis synonymia distribtitioneqne geographica locuple- tissimis. (Pars I, gr. in-8, 324 pag. Paris, librairie Paul Klincksieck. L'ouvrage complet comprendra 5 fascicules de 320 pages chacun. Le prix de souscription est fixé à 12 fr. 50 le fascicule, payables à réception. L'achat du fascicule I oblige pour la suite.) L'auteur s'est proposé de remplacer par un ouvrage plus complet et mis au courant de la science actuelle le Gênera et Species Muscorum, plus — LXIV — connu sous le nom de Adumbratioiies, de Jaeg^er et Sauerbeck, qu'on ne peut plus, d'ailleurs, se procurer que difficilement. IJlndex bryologicus est un dictionnaire où les genres, et dans chaque genre, les espèces, dans chaque espèce, les variétés sont énumérés dans Tordre alphabétique. Chaque nom d'espèce ou de variété est suivi, autant que possible, de l'indication de tous les synonymes qui lui ont été affectés, des divergences qui peuvent exister entre les bryologues au sujet de cette affectation, du mode d'inflorescence, du substratum, de la distribution géographique et des grands Exsiccata renfermant des échantillons authentiques. Des notes renvoient, eu outre, aux ouvrages où sont discutées les espèces litigieuses. Il est vivement à désirer que la Société Linnéenne de Bordeaux, qui a bien voulu se charger d'éditer cet important ouvrage, en accélère dans la mesure du possible la publication ; car il aura d'autant plus de valeur et d'utilité qu'il représentera plus exactement l'état de la science au moment où il sera terminé, sans que l'auteur soit obligé d'y adjoindre de trop gros suppléments. Marian Raciborski. — Die Morphologie der Cabombeen und Nymphéa ceen. (Extr. du Flora, 1894, 38 pag.) C. Sauvageau et J. Perraud. — La maladie pectiqne de la Vigne. (Extr. de la Revue de Viticulture, t. IL n» 29, 1894, 6 pages.) Erwin F. Smith. — Experiments loith fertilisers for the prévention and cure of peach yellows. (U. S. Department of Agriculture. Division of vegetable Pathology. Bulletin n° 4.) Merton B. Waite. — The polUnation of Pear flowers. (U. S. Dep. of Agric. Divis. of veg. Pathol. Bull, n^ 5.) AVIS M. F. Karo a récolté eu Dahurie d'importantes collections de plantes renfermant une série de nouveautés actuellement à l'étude chez M. le D"" J. Freyn, à Prague Ces collections comprennent de 350 à 400 espèces; elles seront mises en vente au prix de 30 francs la centurie. S'adresser à M. Ferdinand Karo, pharmacien à Magnuszewie (Pologne russe.) paris.— J. Mersch, iinp., 4'"', Av. deCliâtillon. lOURNAL DE BOTANIQUE 8*= aauée. — Supplément n° 12. — 16 Décembre 1804. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE O. Borge. — Ueber die Rhisoidenbildung bei einigen fadetifôrmigen Chlorophyceen [Sur la formation de rhisoïdes chez quelques Chloro- phycées Jîlamenteuses\ (br. 8° de 61 p. avec 2 pL, Upsala, 1894). On a observé incidemment la formation de rhizoïdes sur les fila- ments d'Algues qu'on est habitué à en croire normalement dépourvues, comme les Mougeoù'a, Zygnema, Spirogyra. On ne paraît pas avoir jamais demandé à la méthode expérimentale l'explication de ces productions accidentelles. M. Borge en a provoqué la formation par la culture, soit dans l'eau, soit dans des milieux nutritifs tels que les dissolutions d'Agar-Agar, dégomme, d'albumine, de sucre de canne, de glucose, dedulcite, de glycérine, etc. L'expérience démontre que le contact d'un filament de diverses espè- ces de Spirogyra avec un corps solide tend à faire naître des rhizoïdes sur ce filament, mais il est évident que d'autres influences produisent le même résultat. Le Spirogyra /luvialilis, par exemple, forme des rhizoïdes si on le cultive dans des dissolutions atteignant certain degré de concentration. Les rhizoïdes se forment toujours au voisinage des extrémités; le plus souvent, c'est la cellule terminale elle-même qui les produit ; s'ils se forment à une certaine distance d'une extré- mité, c'est toujours au contact d'une cellule morte, c'est-à-dire sur des cellules qui peuvent être considérées comme terminales. Chez les Mougeotia, la formation des rhizoïdes dépend aussi des conditions extérieures; les rhizoïdes s'y forment parfois assez loin des extrémités; mais jamais il ne s'en est formé, dans ce genre, autrement qu'au con- tact d'un corps solide. Plusieurs espèces de Spirogyra et les Zygnema n'ont développé de rhizoïdes dans aucune des conditions où M. Borge les a placées. Au contraire, les Cladophora, Ulothrix, Draparnaldia semblent capables de former des organes de cette sorte à tout âge et dans les conditions ordinaires de la nature. Les filaments âgés de Vaucheria et ceux à^ Œdogonium ne peuvent former de rhizoïdes; les jeunes filaments de Vaucheria clavata peuvent en former jusqu'au 3'' ou au 4® jour qui suit la germination. Le V. sessilis ne paraît pouvoir en former iamais, même au moment de la germination de la spore. L'auteur fait remarquer que la faculté de développer des — LXVI — rhizoïdes est développée chez les espèces qui habitent ordinairement les eaux courantes (Cladophora, Drapanialdia^ Ulothrixj; le Spirogyra Jîuviatilis en produit, tandis que les espèces du même genre qui vivent surtout dans les eaux stagnantes n'en produisent jamais. C. Flahault. J. Lutkemiiller. — Uber die Poren der Desmidiaceen {^Siir les pores des Desmidiacées^ (Verhandl. der K. K. Zool. bot. Ges. in Wien, XLII, 1893, p. 39). — Eùiige Beobachtungen ûber die Poren der Desmidiaceen [Quelques observations sur les pores des Desmidiacées'\ (Botan. Centralbl., LVI, 1893, p. 15). — Die Poren der Desmidiaceengattung Closterium \Les pores du genre Closterium] (Oest. botan. Zeitschrift, 1894). La formation de l'oeui ne fournit pas de caractères de valeur pour la distinction des genres de Desmidiacées, et encore moins pour celle des espèces. Les caractères anatomiques sont les seuls fixes chez ces plantes. M. LûtkemûUer, appliquant et étendant les résultats du travail publié par M. Hauptfleisch en 1888, pense que les genres et les espèces pourront être mieux définis qu'ils ne l'ont été jusqu'à présent grâce à la connaissance exacte de la membrane de ces plantes, des pores qui la traversent et de l'enveloppe mucilagineuse qui l'entoure parfois. Remarquons d'abord que les pores de la membrane existent chez certains Closterium et Penium où l'on ne voit aucune enveloppe muci- lagineuse. Dans les Penium les pores se terminent par une tête qui manque chez les Closterium; l'auteur est disposé à croire qu'en outre des larges pores qu'il a observés chez divers Xanthidium et Pleuro- t^niopsis, il existe chez les mêmes espèces des pores d'une extrême finesse. — Dans ce genre de Closterium sur lequel porte principa- lement l'attention de l'auteur, la position, le nombre et la grandeur des pores varient singulièrement d'une espèce à l'autre et sont constants pour une même espèce. La plus grande forme connue du genre, le C. turgidum subsp. giganteum, a sa surface percée de plus de 20.000 pores ; on n'en distingue aucun sur quelques-unes des espèces les plus petites ; entre ces deux extrêmes se déroule une nombreuse série d'in- termédiaires ; mais les pores sont en général plus nombreux chez les Closterium que dans tous les autres genres. Le genre Closterium semble dès lors devoir se placer entre les Desmidiacées à structure simple et sans pores [Mesotéenium, Cylin- drocystis, Spirotéeftia) et celles qui ont le système de pores le plus complexe [Pejiium etc.). C. Flahault. LXVII — J. Lûtkemûller. — Becbachtungen ûber die Chlorophyllkôrper einiger Desmidiaceen [Observaù'ons sur les corps chlorophylliens de quelques Desmidiacées\ (Oesterr. botan. Zeitschrift, 1893, 10 p. pet. 8° av. 2 pi.). On a imaginé récemment aussi de demander des caractères dis- tinctifs de genres et des espèces de Desmidiacées au nombre, à la forme et à la position des chromatophores. Leur position surtout a paru fournir des caractères de valeur. On a distingué de genres anciens un certain nombre d'espèces qui en diffèrent parce qu'ils ont des chromatophores pariétaux ; c'est ainsi que le genre Pleurolée/iium a été distingué des Docidium et les Pleurotasniopsis des Cosmarium. Les genres Docidium et Cosmarium dans le sens actuel ne comprennent donc que des espèces à chromatophore central. Le nombre des pyré- noïdes a fourni aussi des caractères que l'on a cru très positifs pour la distinction des espèces de Cosmarium. Or, M. Lûtkemûller a observé des variations assez considérables quant au nombre des pyrénoïdes dans une même espèce; l'enveloppe amylacée englobe du reste parfois plusieurs pyrénoïdes à la fois ; leur ensemble peut prendre alors la forme d'un fer à cheval, rarement ilarrive que les pyrénoïdes soient tout à fait dépourvus d'enveloppe d'amidon. Leur nombre varie dans bon nombre d'espèces ou de formes de Cosmarium, dans les Arthrodesmifs, Staurastrum et Euasirwh ; il est souvent supérieur, parfois inférieur au nombre admis comme caracté- ristique. Il en résulte nécessairement qu'il faut condenser sous un même nom spécifique les formes que l'on a imprudemment disiinguées d'après ces caractères variables. Au sujet de la position des chromatophores, l'auteur fait remarquer que les Docidium ayant été séparés des Pleurotéenium en raison de leurs chromatophores centraux, il a vu pourtant des chromatophores pariétaux dans plusieurs exemplaires de Docidium Baculum, alors qu'ils étaient centraux dans la plupart d'entre eux ; ils sont même parfois en partie centraux, en partie latéraux. Une conclusion se dégage naturellement des observations de M, Lûtkemûller; s'il est bon, comme nous n'en doutons pas, que la systématique ne s'arrête pas à l'étude du squelette des êtres qu'elle se propose de grouper suivant un ordre naturel, il est essentiel qu'on n'admette pas à priori la fixité des caractères qui peuvent être essentiel- lement variables, qui peuvent dépendre, par exemple, d'un dévelop- pement plus ou moins actif. Nous répéterions volontiers le vieux pré- cepte « pour bien connaître les choses, il faut les voir venir i. Quand on aura déterminé par des cultures suivies avec soin l'étendue des variations possibles pour une ou pour quelques espèces de Desmi- LXVIII — diacées ou de Diatomacées, on abordera avec plus de sûreté l'examen de leurs rapports naturels ; on saura alors s'il faut pousser la distinction des formes aussi loin qu'on l'a fait, ou s'il est plus logique de syn- thétiser dans une certaine mesure, comme sembleraient le faire penser les observations que nous venons de résumer. C. Flahault. Ed. Palla. — Ueber eine neue pyrenoidlose Art und GaUimg der Conjugaten [ Nouvelle espèce et nouveau genre de Conjuguées sans pyrénoïdes^ (Ber. d. deutschen botanischenGesellschaft, XII, 1894, p. 228-235 6t tab. xvm). M. Palla crée le genre Mougeotiopsis pour une petite Algue re- cueillie par lui dans les tourbières des environs de Gratz; le M. calo- spora ne diffère pas à première vue d'un Mougeoim] il s'en distingue pourtant par le mode de formation des zygotes et par l'absence com- plète de pyrénoïde ; des gouttelettes d'huile tapissent les deux faces du chromalophore ; de petits grains d'amidon se voient, nombreux, dans le chromatophore, à la condition qu'on le décolore par l'eau de javelle et qu'on fasse agir l'eau iodée; on y observe aussi 4 ou 8 karyoïdes, d'une manière constante. La conjugaison se fait comme chez les Mesocarpus et Zygogoniuvt. L'enveloppe moyenne de l'œuf mûr est marquée de grosses ponctua- tions ; le noyau est situé, dans l'œuf mûr, entre les deux chromato- phores qui demeurent distincts. C. Flahault, PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales de la Société botanique de Lyon. (T. XIX, !«■■, 2^^ et 3*= trimestres 1894.) Beauvisage. Révision de quelques g-enres de plantes néo-calédoniennes du R. P. Montrouzier. — Beauvisage. Toxicité des graines de Ricin. — Octave Meyran. Observations sur la flore du Plateau Central. — Ant. Ma- gnin. Nouvelles observations sur les Nuphar luteum çX pumilum du Jura, notamment sur les formes Spennerianum, sericeum et juranum. — Ant. Magnin. Note sur le Chara Braunii, nouvelle espèce pour la flore lyonnaise. — Viviand-Morel. Note sur l'origine supposée des variétés de Noyers et sur les vertus attribuées aux noix. — Beauvisage. Compte rendu des obser- vations de M. Harshberg-er sur l'origine du Maïs. — Boullu. Les trois Roses de Jéricho. — Ant. Magnin. Note sur le Polygala depressa Wend. et sa pré- sence dans la Bresse du département de l'Ain. — Ant. Magnin. Nouvelle note sur le Cardamine trifolia. — Ant. Magnin. Note sur les floraisons anormales observées en automne 1893. — Ant. Magnin. Note complémen- — LXIX — taire sur quelques Potamog-itons de la région lyonnaise. — Saint-Lager. Les nouvelles Flores de France. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. XII, fasc. 8, 26 nov. 1894.) E. Palla. Ueber eine neue, pyrenoidlose Art und Gattung- der Conjuga- ten. — Ernst H. L. Krause. Ueber das ang-ebliche Indigenat der Pinus Mugkus in den Vogesen. — S. Schwendener. Ueber die « Verschiebungen » der Bastfasern im Sinne v. Hohners. — A. Borzi. Ueber Dictyosphasrimn Naeg-. — Hugo Zukal. Neue Beobachtungen ûber einige Cyanophyceen. Botanîcal Gazette. (Vol. XIX, no II, 16 nov. i.Sçi.) Fannie D. Bergen. Popular american plant-naines. III. — John H. Schaffner. The nature and distribution of attraction-sphères and centro- somes in vegetable cells. — Aug. F. Foerste. Notes on dédoublement. — Briefer Articles : John M. Coulter and J. N. Rose, New genus of Um- belliferae {Myrrhidendron Doimellsviithii gen. nov., sp. n.) ; Geo. F. Atkin- son, Completoria couplens Lohde ; Geo. G. Kennedy, Lenma Valdiviajtam Massachusetts; W. J. Beal, Puccinia Malvacearuin. Botanische Zeitung. (52" ann., i""'- part., fasc. XI, 16 nov. 1894.) Friedrich Hildebrand. Ueber die Heterostylie und Bastardirungen bei Forsythia. — Franz Buchenau. Die Verbreitung von Orisa clandestina Al. Braun. II. Botanisches Centralblatt (Bd. LX). n° 10. A. Tschirch. Ueber Secrète und Secretbildung. — Ernst H. L. Krause. Pflanzengeographische Bemerkung ûber Ilex Aquifolium. n» II. E. Knoblauch. Beitrâge zur Kenntniss der Gentianacea;. — E. Heinricher. Zur Frage ûberj die Entwickelungsgeschichte der Adventivknospen bei Farnen. n° 12. E. Knoblauch. Id. (Forts.). Bulletino délia Società botanica Italiana (1894). n°8. A. Preda. Mostruosità ed anomalia osservate in un esemplare di Nar- cissus serotinus L. — P. Bolzon. La flora del territorio di Carrara. V. — Leopoldo Nicotra. Proteroginia deir Helleborus siculus (Schffn.). — F. Pas- quale. La Mai-silia quadrifoliata nelle provincie meridionali d'Italia e la Elodea canadensis Rich., in Italia. — A. Goiran. Una erborizzazione nel Trentino. — G. Massalongo. vSpigolature teratologiche. — G. B. de Toni. LXX — Hildenbrandtia rivularis (Liebm.) J. Ag. {proc. verb.). — U. Martelli. Rièes sardoîun n, sp. {proc. verb.). — C. Massalongo. Rhizopogon rubescens e Lactarius sanguijîuus {proc. verb.). — S. Sommier. Triglochin laxiflorum, nuovo per la Toscana {proc. verb.). no g, U. Martelli. I tubercoli di EquiseUim Telmateja Ehrh. {proc. verb.). — G. Arcangeli. Sopra alcuna piante raccolte recentemente. — Margherita Pallavicini Marchesa Misciattelli. Zoocecidii délia flora italica, conservât! nelle collezioni délia R. Stazione di Patalog-ia végétale in Roma. II. — G. Cuboni. Sulla causa délia fasciazione nello Spartium juncetim L. e nel Sarotkamnus scoparius Wim. — E. Chiovenda. Tre piante nuove per la provincia romana. — A. Goiran. Sulla probabile introduzione, sino dalT alta antichità, di Laurus nobilis L. ed Olea europasa L. nel Veronese. — U. Martelli. Lactarius deliciosîis L. e L. sanguiflims Paul. {proc. verb.). — Flaminio Tassi. Nuova stazione toscana délia Phelipxa Miitcli Reut. e delP Erica multifiora Linn. — L. Macchiati. La Lyngbia Borsiana Macchiati è una forma di sviluppo del Phormidiam Retsii Gomont {Oscillaria Retsii Agardh). — T. Caruel. Sulla Pirus cratsegifolia {proc. verb.). — P. Bolzon. La flora del territorio di Carrara. VI. — E. Levier. Bulbi di Ttdipes- voleuses {proc. verb.). — G. Arcangeli. Sopra alcuni casi teratolog-ici osser- vati di récente. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. X, fasc. 4, 15 nov. 1804.) L. Marchand. Tableau synoptique des familles de Mycophytes. — N. Pa- touillard. Les conidies de VHydnum Erinacens Bull. — Prillieux et Dela- croix. Sur quelques Champignons nouveaux ou peu connus parasites sur les plantes cultivées : Sepioria Petroselinivàv. Apii, parasite sur les feuilles de Céleri; ColJetotrichum oligochietum Cav., parasite sur les Melons; Ma- crophoma vestita nov. sp., parasite sur les racines du Cacaoyer ; Fusarium sarcochroum Desm., parasite sur les rameaux de l'Ailante. — Verissimo d'Almeida et Joao da Motta Prego. Les maladies de la Vigne en Portugal pendant Tannée 1894. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. II, n» II, nov. 1894.) E. Levier. Riccia HenriquesH n. sp. — J. Daveau. Note sur une Grami- née nouvelle {Eragrostis Barrelieri s'ç. n.). — A. de Jaczewski. Monogra- phie des Massariées de la Suisse. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris, no 147. H. Bâillon. Les Palmiers malgaches à petites' fleurs. — LXXI — Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXIX). n° 20 (i2 novembre). Bornet. Notice sur la vie et les travaux de M. Duchartre. — G. de Sa- porta. Nouveaux détails concernant les Nymphéinées. Nymphéinées infra- crétacées. — Demoussy. Sur l'assimilation des nitrates par les végétaux, n° 22 (26 novembre), G. de Saporta. Nouveaux détails concernant les Nymphéinées. Nym- phéinées tertiaires. — Raoul Bouilhac. Influence de l'acide arsénique sur la végétation des Algues, n° 23 (3 décembre.) H. Roger. Action des hautes pressions sur quelques Bactéries. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (T. XXVI, fasc. 4.) E. Giltay und J. H, Aberson. Ueber den Einfluss des Sauerstf)fïzutritts auf Alkohol-und Kolileusaurebildung bei der alkoholischen Gahrung. — G. Correns. Ueber die vegetabilische Zellmembran. Eine Kritik des Aus- chauungen Wiesner's. — Ferdinand Pfeiffer R. v. Wellheim. Zur Prâpara- tion der Sûsswasseralgen (mit Ausschluss der Cyanophyceen und unter besonderer Berûcksichtigung der Chlorophyceen). Journal of Botany. (Vol, XXXII, n° 384, déc. 1894.) R, Schlechter. Contributions to South African Asclepiadology. Decas II (Gomphocarpus macropiis , Schisoglossum atrorubens, S. pachyglosstim, S. parvulum, S. pygmasum, S. striatum, S. zimbellatum , Peniarrhiimm eoriaceum, Sisyranthus schizoglossoides, Ceropegia Caffrorum, nu. spp.). — R. Lloyd Praeger, Additioual stations for irish Rubi. — Edmund G. Baker. Notes on Guttifera; {Symphonia oligantha, S. Hildehrandtii, nu. spp.), — Arthur Bennett. Notes on british plants. — John Benbow. Middlesex Mosses. — Villiam Carruthers. Report of department of Botany, british Muséum, 1893. — Short Notes : John Perciyal, Trichomanes radicans in Wales ; Jas. Britten, Jacksonia Raf. ; P. A. Saccardo, « Flora Corcirese » ; Edward F. Linton, British Bladderworts ; L. Rodway, Avena elatior var. bnlbosa ; James Britten, Carex glattca := C. flacca Schreb. ; William H. Hutchings, Lathyrus hirsutus in Herts ; W. Moyle Rogers, British Rubi again, Malpig-hia, (Vol. VIII, fasc. VIII-IX.) A. Lenticchia. Le Crittogame vascolari délia Svizzera Insubrica. — Luigi Buscalioni ed Alippio Rondelli. Sopra un nuovo metodo di colora- zione dei Bacilli délia tuberculosi. — Lucio Gabelli. Alcune notizie sulla Roblnia pseudacacia L. dei dintorni di Bologna. — 0. Penzig, La formalina come liquido conservatore dei preparati vegetali. — Oreste Mattirolo. LXXII Osservazioni critiche intorno la sinonimia e la presenza del Carex lasio- carpa di Ehrhart nella flora italiana. — Gino Pollacci. Sulla distribuzione del Fosforo nei tessuti vegetali, Ricerche microscopiche. — U. Martelli. Ribes sardoum n. sp. — Oresto Mattirolo. XJ Eryngium. alpimim Lin, e VEryngium Spina-alba Vill. nelle Alpi del Piemonte. — Clarence Bicknell. Un nuovo ibrido nel génère Cirsium, C. Erisithales X bulbostim ( = C. Norrisii mihi). Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIV^ann.. n° 12, déc. 1894.) A. von Degen. Ueber die systematische Stellung der Moehringia Tho- masiana Gay. — Otto v. Seemen. Platanihera bifolia Rchb. var. robusta. — R. V. Wettstein. Untersuchungen ûber Pfanzen der ôsterreichisch-unga- rischen Monarchie. II. Die Arten der Gattung- Euphrasia (Forts.). — A. Nestler. Untersuchungen ûber Fasciationem [Schluss). — F. Kraenzlin. Orchidaceae Papuanae {Forts.). Revue générale de Botanique. (T. VI, no 71, 15 no\-. 1894.) Léon Dufour et Robert Hickel. Les ennemis du Pin dans la Champagne crayeuse. — L. Bazot. Considérations générales sur la Géographie bota- nique du département de la Côte-d'Or. — J. Costantin. Revue des travaux publiés sur les Champignons pendant les années 1891 à 1893 {suite). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893 {suite). AVIS La planche III sera distribuée prochainement, en même temps que la table des matières. Paris. ~J. Mersch, irnp.» 4'", Av. deCliàtiUon. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — Articles originaux. Belzung (E.). — Rectification à propos de l'article de M. Famintzine « Sur les grains de chlorophylle des graines et des plantules ». 156 Belzung (E.). — Sur l'existence de Toxalate de calcium à l'état dissous 21 î Bertrand (G.) et A. Mallèvre. — Recherches sur la pectase et sur la fermentation pectique ^go Bescherelle (Em.). — Seleciio novoruin Miiscorum . . . 43, c;^^ 177 Bonnet (Ed.). — Notes sur quelques plantes rares, nouvelles ou cri- tiques de Tunisie 9, 109, 135 BouDiER (E.) — Notice nécrologique sur M. Richon '18 Camus (E. G.) et Jeanpert. — Une œuvre peu connue d'Hippolyte Rodin 234,272,286,298,319,321, 403 Camus (Jules). — Les noms des plantes du livre d'Heures d'Anne de I^i'etagne 325, 345, 366, 396 Chodat (R.). — Golenkinia, genre nouveau de Protococcoïdées . . 305 Christ (H.). — Une liste de Fougères du Tonkin français 14g Coincy (Auguste de). — Plantes nouvelles de la flore d'Espagne. 65, 204 Daveau (J.). — Note sur une Graminée nouvelle {Eragrostis Barre- lieri Daveau) 289 Daveau (J.). — Sur l'aire d'extension du Pin sylvestre dans la pénin- sule ibérique 401 Flahault (Ch.). — Pierre Duchartre 381 Fr.anchet (A.). — Les Cypripedium de l'Asie centrale et de l'Asie orientale 225, 249, 265 Franchet (A.). — Note sur le fruit du Strophanthus glaber et sur quelques Strophanthus de l'Afrique tropicale 201 Franchet (A.). — Observations sur le Centaicrea fraylensis Schultz- Bipont 386 Franchet (A.). — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 273, 290, 337, 353 Gasilien (Frère). — Lichens des environs de Saint-Omer . . 124, 160 Gomont (Maurice). — Note sur un Mémoire récent de M. Fr. Schmitz, intitulé « Die Gattung Actinococcus Kûtzing » 129 Guignard (Léon). — Recherches sur certains principes actifs encore inconnus chez les Papayacées 67, 85 Guignard (Léon). — vSur l'origine des sphères directrices . . 241, 257 Hy (Abbé F".). — Note sur les Isoetes amphibies de la France centrale. 92 Jeanpert. — Voy. Camus (E. G.) Lemaire (Ad.). — Sur deux nouvelles formes de Cœlastrum Nâg. . 79 'Xl^.{\i\ Lxxiv Table alphabétique des noms d'auteurs. MalinVAUD (Ernest). — A propos d'une circulaire 197 Malin VAUD (Ernest). — Réponse au nouvel article de M. Rouy. . . 221 Mallèvre (A) . — Fcj^^ Bertrand. MoROT (L.) — Voyes Patouillard PatOUILLARD (N.). — Les Terfèz de la Tunisie 153, 181 Patouillard (N.). — Quelques espèces nouvelles de Champig-nons du Nord de l'Afrique 212, 219 Patouillard (N.) et L. Morot. — Quelques Champig-nons du Cong-o. 365 PoiRAULT (Georg-es). — Les Urédinées et leurs plantes nourricières (Supplément) 16, 106, 148, 163, 173 Rouy (G.). — Cypripedilon Marianus Rouy et Carex caryophyllea Latourette 58 Rouy (G.). — Lettre à propos de la note de M. Saint-Lager sur le Cypripedilon Marianus 127 Rouy (G.). — Réponse à l'article de M. Malinvaud 208 Rouy (G.). — Réponse au nouvel article de M. Malinvaud 237 RozE (E.). — L'introduction du Tabac en France, par Jean Nicot . . 375 RozE (E.). — Le fruit de V Ecballium Elaterium Rich 308 Saint-Lager. — Remarques sur quelques noms de plantes vicieux par pléonasme 83 Sauvageau (G.). — Notes biolog^iques sur les Potamogeton. i, 21, 45, 98, 112, 140, 165 Vesque (J.). — La tribu des Clusiées 183 IL — Comptes rendus. BoRGE (O.). — Sur la formation de rhizoïdes chez quelques Chlorophycées filamenteuses LXV Clautriau (G.). — L'azote dans les capsules du Pavot .... xix Clautriau (G.)- — Localisation et signification des alcaloïdes dans quelques graines xix FûnfstuCK (M.). — Sur la perméabilité des membranes de pré- cipitation XXV HUMPHREY (J. E.j. — Nucléoles et centrosomes lui Lagerheim (G.). — Sur le Sarcorhopalum tubseforme Raben- horst l LeGRAIN (E.). — Voyez VuiLLEMIN Lesage (P.). — Sur les rapports des palissades dans les leuilles avec la transpiration IX Lignier (O.) — Végétaux fossiles de Normandie., Structure et affinités du Benneitites Morieri XLI LûTKEMuLLER (J.). — Les pores de genre C/^^j/isr/^;» Lxvi LuTKEMûller (J.) — Observations sur les corps chlorophyl- liens de quelques Desmidiacées Lxvii LijTKEMuLLER (J.). — Quelques observations sur les pores des Desmidiacées Lxvi Table alphabétique des noms d'auteurs. i.xxv LuTKEMûLLER (J.). — Sur les pores des Desmidiacées LXVI Magnin (A.). — La végétation des Monts Jura xiii Magnus (P.). — Sur le Taphrhia Cornu C^rz;/ Giesenhag-ea . . ix Navaschine (S.). — Sur la formation de Tembryon du Bouleau. i Navaschine (S.). — Sur un nouveau Sclerotinia, comparé au iS". Rhododendri Fischer XLIX Palla (Ed.). — Sur un nouvel organe de la cellule des Con- juguées LVII SOPPITT (Henry T.). — Mcidium leucospermum DC m VORONINE (M.). — Sclerotinia heteroica Vor, et Nav XLix VuiLLEMiN (P.) et Emile Legrain. — Symbiose de XHetero- dera radicicola avec les plantes cultivées au Sahara .... xxi Zeiller (René). — Etude sur la constitution de l'appareil fruc- tificateur des Sphenophyllum . m aAA«V«MAMMMMA«MNM^W«AM TABLE DES PLANCHES PI. I. — Pottia Paiouillardi ; Enthostodon Krausei; Sphréerangium tri- quetrum var. desertorum ; Syrrhopodon congolensis . p. 17g PI. II. — Origine des sphères directrices p. 263 PI. III. — Golenkinia radiata Chodat p. 305 Fig. I. — jeune cellule. Fig. 2, 3, 4. — Individu plus âgé avec membrane épaissie et globules huileux. Fig. 5, 6, 7, 8, g. — Divers états gélifiés. Fig. 10. — Zoospore provenant de ces états gélifiés. Fig. II. — Division d'un individu préalablement allongé. Fig. 12, 13, 14. — Individu provenant du rajeunissement de la cellule et en voie de production de zoospores. Fig. 15. — Voir Fig. 25. Fig. 16-25. — Production des aplanospores aux dépens des cellules armées: Fig. 16 avant l'expulsion, 17, 18, immédiatement avant, ig-23 pen- dant le phénomène; 22, 24, 25, les aplanospores sont maintenant expulsées, l'une d'entre-elles (Fig. 15), s'est organisée en cellule normale. Fig. 26. — Rajeunissement. Fig. 27. — Division tétraédrique. Fig. 28. — Cellule vidée montrant la couche externe de la membrane et l'interne cellulosique. Fig. 2g, 30. — Cellules vidées; on voit l'orifice par lequel sont sorties les aplanospores, de face dans la Fig. 2g, de profil dans la Fig. 30. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Aire d'extension du Pin sylvestre dans la péninsule ibérique (Sur 1'), par M. J. Daveau 401 A propos d'une circulaire, par M. E. Malinvaud 197 Actinococcîis Kûtzing- » (Note sur un Mémoire récent de M. Fr. Schmitz, intitulé a Die Gattung), par M. M. Gomont. 129 ^cidium leucospermum DC.,par M. H. -T. Soppitt m Afrique (Quelques espèces nouvelles de Champig-nons du Nord de 1'), par M. N. Patouillard 212, 219 Afrique tropicale (Note sur le fruit du Stropkantkus glaber ç.t sur quelques Strophanthus de T), par M. A. Franchet . , 201 Alcaloïdes dans quelques graines (Localisation et signification des), par M. G, Clautriau xix Appareil fructificateur des Sphenophylhiin (Etude sur la consti- tution de 1'), par M. R. Zeiller m Asie centrale et de l'Asie occidentale (Les Cypripedium de T) par M. A. Franchet 225, 249, 265 Azote dans les capsules du Pavot (L'), par M. G. Clautriau . xix Bennettites Marier i (Structure et affinités du), par M. O. LiGNIER XLI Bouleau (Sur la formation de Pembryon du), par M. S. Navas- CHINE I Carex caryophyllea Latourette, par M. G. ROUY 58 Cellule des Conjuguées (Sur un nouvel organe de la), par M. Ed. PaLLA LVII Centaurea fraylensis Schultz-Bipont. (Observations sur le), par M. A. Franchet 386 Ccntrosomes (Nucléoles et), par M. J.-E. Humphrey Lin Champignons du Congo (Quelques), par MM. N. Patouillard et L. MoROT 365 Champignons du Nord de l'Afrique (Quelques espèces nou- velles de), par M. N. Patouillard 212, 219 Chine occidentale (Plantes nouvelles de la), par M. A. Franchet . 273, 290, ZZ1, 353 Chlorophycées filamenteuses (Sur la formation de rhizoïdes chez quelques), par M. O. BoRGE Lxv Chlorophylle des graines et des plantules » (Rectification à propos de l'article de M. Famintzine « Sur les grains de), par M. E. Belzung 156 Closterium (Les pores du genre), par M. J. Lutkemûller . . LXVi Clusiées (La tribu des), par M. J. Vesque 183 Table alphabétique des matières. lxxvii Cœlasirum Nag-. (Sur deux nouvelles formes de), par M. Ad. Lemaire 79 Conjuguées (Sur un nouvel organe de la cellule des), par M. Ed. Palla LVII Corps chlorophylliens de quelques Desmidiacées (Observations sur les), par M. J. Lutkemuller Lxvii Cypripedilon Marianus Rouy et Carex caryophyllea Latourette, par M. G. RouY e8 Cypripedilon Mariamis (Lettre à propos de la Note de M. Saint- Lager, sur le), par M. G. RouY 127 Cypripedium de l'Asie centrale et de TAsie occidentale (Les), par M. A. Franchet 225, 249, 265 Desmidiacées (Observations sur les corps chlorophylliens de quelques), par M. J. Lutkemuller Lxvii Desmidiacées (Quelques observations sur les pores des), par M. J. Lutkemuller. lxvi Desmidiacées (Sur les pores des), par M. J. Lutkemuller . . Lxvi « Die Gattung- Actinococcus Kûtzing- » (Note sur un Mémoire ré- cent de M, Fr. Schmitz, intitulé), par M, M. Gomont. ... 129 Duchartre (Pierre), par M. Ch. Flahault 381 Ecballiîim Elaterium (Le fruit de F), par M. E. RozE 308 Embryon du Bouleau (Sur la formation de T), par M. S. Navas- CHINE I Eragrostis Barrelieri (Note sur une Graminée nouvelle,), par M. J. Daveau 289 Espagne (Fiantes nouvelles de la flore d'), par M. A. de Coincy. 65, 204 Espèces nouvelles de Champignons du Nord de l'Afrique (Quelques), par M. N. Patouillard 212, 219 Fermentation pectique (Recherches sur la pectase et sur la), par MM. G. Bertrand et A. Mallèvre 390 Forme foliicole de T Ustilago Tritici 336 Fougères du Toukin français (Une liste de), par M. H. Christ. 149 Fruit de VEcballiiim Elaterium (Le), par M. E. RozE 308 Fruit du Sirophanthus glaber et sur quelques Strophanthus de l'Afrique tropicale (Note sur le), par M. A. Franchet , . . 201 Golenkinia.^ genre nouveau de Protococcoïdées, par M. R. Chodat 305 Graines (Localisation et signification des alcaloïdes dans quel- ques), par M. J. Clautrlvu xix Graminée nouvelle, Eragrostis Barrelieri (Note sur une), par M. J. Daveau 289 Introduction du Tabac en France par Jean Nicot (L'j, par M. E. ROZE 375 Isoetes amphibies de la France centrale (Notes sur les), par M. l'abbé Hy 92 Lichens des environs de Saint-Omer, par le Frère Gasilien. i 24, 160 Lxxviii Table alphabétique des matihres. Livre d'Heures d'Anne de Bretagne (Les noms des plantes du), par M. Jules Camus ■ .■ , . . 325,. 345, 366, 396 Localisation et significaticm des alcaloïdes dans quelques graines, par M. G. Clautriau xix Membranes de précipitation (Sur la perméabilité des), par M. M. FiJNFSTuCK ; XXV Monts Jura (La végétation des), par M. A. Magnin xiii Muscorum {Selectionovorum), par M. Em. Bbscherelle. 43, 59, 177 Noms de plantes vicieux par pléonasme (Remarques sur quel- ques), par M. Saint-Lager , 83 Noms des plantes du livre d'Heures d'Anne de Bretagne (Les), par M. Jules Camus 325, 345, 366, 396 Notice nécrologique sur M. Richon, par M. E. Boudier .... 18 Nouvel organe de la cellule des Conjuguées (Sur un), par M. Ed. PALLA LVII Nouvelles formes de Cœlastrum Nâg. (Sur deux), par M. Ad. Lemaire 79 Nucléoles et centrosomes, par M. J.-E. Humphrey lui Oxalate de calcium à l'état dissous (Sur l'existence de 1'), par M. E. Belzung 213 Palissades dans les feuilles avec la transpiration (Sur les rap- ports des), par M. P. Lesage. ..... ........ ix Papayacées (Recherches sur certains principes actifs encore inconnus chez les)^ par M. L. Guignard ....... 67, 85 Parasitisme du Nectria cinnabarina 335 Pavot (L'azote dans les capsules du), par M. G. Clautriau. . xix Pectase et sur la fermentation pectique (Recherches sur la), par MM. G. Bertrand et- A. Mallèvre 390 Perméabilité des membranes de précipitation (Sur la), par M. M. FuNFSTÛCK. ■ . ■ . XXV Pin sylvestre dans -la péninsule ibérique (Sur l'aire d'extension du), par M. J. Daveau 401 Plantes nouvelles de la Chine occidentale, par M. A. Franchet. 273, 290, 337, 353 Plantes nouvelles de la flore d'Espagne, par M. Aug, de Coincy. 65, 204 Plantes rares, nouvelles ou critiques de Tunisie (Notes sur quelques), par M. Ed. Bonnet 9, 109, 135 Pores du genre Closterhim (Les), par M. J. Lutkemûller . . Lxvi Pores des Desmidiacées (Quelques observations sur les), par M. J. LÙTKEMiiLLER. LXVI Pores des Desmidiacées (Sur les), par M. J. Lutkemûller . . Lxvi Potamogeton (Notes biologiques sur les), par M. C. Sauvageau. I, 21, 45, 98, 112, 140, 165 Principes actifs encore inconnus chez les Papayacées (Recherches sur certains), par M, L. GuiGNARD 67, 85 Table alphabétiqjie des matières. lxxix Protococcoïdées {Golenkinia, g^enre nouveau de), par M. R. Chodat 305 Puccinia coronata Coi'da et P. coronifera Klebahn 336 Rectification à propos de l'article de M. Famintzine « Sur les grains de chloroph)'lle des g-raines et des plantules », par M. E. Belzung 156 Réponse à l'article de M. Malinvaud, par M. G. RouY 208 Réponse au nouvel article de M. Malinvaud, par M. G. RoUY . 237 Réponse au nouvel article de M. Rouy, par M. E. Malinvaud. 221 Rhizoïdes chez quelques Chlorophycées filamenteuses (Sur la formation de), par M. O. BORGE LXV Richon (Notice nécrolog-ique sur M.), par M. E. Boudier ... 18 Rodin (Une œuvre peu connue d'Hippolyte), par MM. E. G. Camus et Jeanpert 234,272,286,298,319,321, 403 Sat'corhopalum tubœforme Rabenhorst (Sur le), par M. G. La- GERHEIM I Sclerotiitia, comparé au 6". Rhododendri Fischer (Sur un nou- veau), par M. S. Navaschine XLix Scier otinia heteroica Vor. et Nav., par M. M. VORONINE . . . XLIX SelecHo novoruin Muscorttm, par M. Em. Bescherelle, 43, 59, 177 Spheiiophyllum (Etude sur la constitution de l'appareil fructifi- cateur des), par M. R. Zeiller m Sphères directrices (Sur l'orig-jne des), par M. Léon Guignard, 241, 257 Sirophanihus de l'Afrique tropicale (Note sur le fruit du Stro- phantus glaber et sur quelques), par M. A. Franchet . . . 201 Symbiose de VHeterodera radicicola avec les plantes cultivées au Sahara, par MM. P, Vuillemin et E. Legrain xxi Tabac en France par Jean Nicot (L'introduction du), par M. E. RozE 375 Tàphrina Cormi C^rr^/ Giesenhag-en (Sur le), par M. P. Magnus. ix Terfèz de la Tunisie (Les), par M. N. Patouillard, . . 153, 181 Tonkin français (Une liste de Fougères du), par M. H. Christ. 149 Transpiration (Sur les rapports des palissades dans les feuilles avec la), par M. P. Lesage ix Tunisie (Les Terfèz de la), par M. N. PatOUILLARD . . 153, 181 Tunisie (Notes sur quelques plantes rares, nouvelles ou critiques de), par M. Ed. Bonnet 9> io9) ^35 Une œuvre peu connue d'Hippolyte Rodin, par MM. E. G. Camus et Jeanpert 234,272,286,298,319,321, 403 Urédinées et leurs plantes nourricières (Les), par M. G. Por- rault 16, 106, 148, 163, 173 Végétaux fossiles de Normandie, Structure et affinités du BennettUes Morieri, par M. O. LiGNIER XLI TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES {Les noms des espèces nouvelles sont imprimés en carctéres gras.) Abies pectinata, 174. Acer, 217. — A. mandshuricum, 294. — A. Pseudo-Platanus, 399. — A. sutchuenense Franchet, 294. Aceras anthropophora, 319. Acbillea Millefolium, 299, 369. — A. Ptannica, 108, 348. Aconit, XXXI. Aconitum racemulosum Franchet, 276. — A. scaposum Franchet, 277. Acrostichum aureum, 152. — A. Harlandii, 152. — A. palustre, 152. — A. quercifolium, 152. — A. variabile, 152. Actinidia melanandra Franchet, 278. — A. trichogyna Franchet, 278. Actinococcus, 129. Adenostyles albifrons, 107. Adiantum Bonii Christ, 150. — A. Capillus-Veneris, 151. — A. cau- datum, 150. — A. flabellulatum, 150. Adonis aestivalis, 398. iEcidium Ang-elicae, 106. — M Arunci, 17. — M,. Asphodeli, 175 — iE. Astrag-ali, 16. — R. As tragali alpini, 16. — M,, carneum 16. — M. Centaureae Scabiosae 108. — R. Chcnopodii fruticosi 173. — I^. columnare, 163. — M, Compositarum, 148. — M,. Con vallariae, 175. — M,. Cyani, 108 — M,. Cytisi, 16. — R. elatinum 174, — M,. Euphorbia;, 173. — M,. Ferulae, 106. — I^. Fœnicu- li, 106. — M. fulgens, 16. — M,. Glechomatis, 164. — J&. Grossu- lariae, 18. — -E. Hippocrepidis, 16. — iE. Hippuridis, 18. — M. leucospermum, m. — ^E. Mespili, 17. — iE. Periclymeni, 107. — ^. Plantaginis, 173. — tE. pseu- do-columnare, 174. — yE. Sani- culae, 107. — M,. Saussureae, 176. — -E. Senecionis, 107. — vE. Symphyti, 164. — -E. Valeria- nellae, 107. Ag-raphis nutans, 347. Ag-rimonia Eupatoria, 17. Ag-ropyrum campestre, 138. — A. g"laucum, 138, 176. Agrostemma Githago, 370. Ag-rostis alba, 176. — A. castella- na, 67. — A. Gaditana A. de C'oiucy, 66. — A. hispanica, 67. Ahnfeltia plicata, 131. Ainslisea gracilis Franchet, 297. — A. g-labra, 296. — A. grosseden- tata Franchet, 297. — A. lanci- folia, 296. — A. rubrifolia Fran- chet, 296. — A. sutchuenensis Franchet, 296. Aira caespitosa, 176. Ajug-a pyramidalis, 302. — A. rep- tans, 372. Alchemilla alpina, 17. — A. Apha- nes, 139. — A. hybrida, 17. — A. pubescens, 17. — A. vulgaris, 17. Alisma Plantago, 400. — A. rauun- culoides, 319. Alkanna tinctoria, 367. Allium ampeloprasum, 175. — A. approximatum, 175. — A. ascalo- nicum, 349; ^- A. carinatum, 319. — A. Cepa, 370. — A. deserto- rum, III. — A. flavum, 319. — A. odoratissimum, m. — A. pal- lens, 175. — A. Porrum, 373. — A. roseum, m. — A. sativum, 334. — A. scorodoprasum, 175. Table alphabétique — A. sphaerocephalum, 175, 319. — A. stramineum, 206. — A. ur- sinum, 176. — A. vineale, 175. Alopecurus, 348. Alsine Barrclieri, 236. Alsophila contaminans, 150. — A. podoph3"lla, 150. Althaea officinalis, 351. — A. rosea, 39S. Amarantus tricolor, 367. Amelanchier, 17. Ammi g-laucifolium, 288. Ampelodesmos bicolor, 135. Amygdalées, 17. Amygdalus incana, 17. — \. nana, 17- Anacamptis pyramidalis, 319. Anag-allis arvensis, 139, 36g. Anagyris, 16- Anchusa italica, 301, 346, 367. — A. officinalis, 367. Andropogon Ischa;mum, 176. Androsace glacialis, 164. — A. Lag- geri, 164. Anémone nemorosa, 235, m. — A. Pulsatilla, 235. Anethum hortense, 348. Angelica, 106. Angiopteris evecta, 153, Anthémis arvensis, 333. Anthyllis tetraphylla, 16. Apera interrupta, 324. Aposeris fœtida, 148. Aquilegia vulgaris, 176, 333. Arctostaphylis officinalis, 84. — A. Uva-ursi, 83. Arenaria serpj'llifolia, 237. Arietinum americanura, 252. Aristolochia Clematitis, 397. — A. paucinervis, 14. — A. rotunda, 14- Armeniaca vulgaris, 332. Arrhenatherum elatius, 176. Artemisia Absinthium, 332. — A. Dracunculus, 107. — A. vulgaris, 107. Arthonia astroidea, 162. — A. cin- LXXXI des noms de plantes. nabarina, 162. — A. lurida, 163. — A. patellulata, 163. Arthrodesmus, Lxvii. Arum Dracunculus, 399. — A. ma- culatum, 139, 176. Arundo bicolor, 135. Asparagus aphyllus, 139. Asphodelus fistulosus, 175. — A. sphaerocarpus, 175. Aspidium aculeatum, 325. — A. cicutàrium, 152. — A. cucullatum, 152. — A. decurrens, 152. — A. dissectum, 152. — A. falcatum, 151. — A. Leuzeanum, 151. — A. melanocaulon, 152. — A. molle, 151. — A. ochthodes, 152. — A. odoratum, 152. — A. pennige- rura, 151. — A.semicordatum, 151. — A. sericeum, 152. — A. Tylo- des, 152. — A. vastum, 152. Asperula odorata, 370. Asplenium Belangeri, 151. — A. esculentum, 151. — A. Filix-fœ- mina, 325. — A. Grevillei, 151. — A. lunulatum, 151. — A. maxi- mum, 151. — A. septentrionale, 176. — A. Trichomanes, 372. Aster acris, 107. — A. trinervis, 107. Asterolinum minimum, 84. — A. stellatum, 84. Asterostroma Gaillardii Patouillard, 220. Astragalus glycyphyllos, 371. — A. tragacantha, 139. Astrotheca, 190. Atractylis macrocephala, 139. Atriplex glauca, 139. — A. horten- sia, 333, 345- Atropa Belladona, 334. Atropis convoluta, 136. — A. dis- tans, 136. — A. festucaeformis, 136. Avena longifolia, 324. — Avena sa- tiva, 334. I.XXXII Table alphabétique des noms de plantes. Baeomycés roseus, 125. — B. rufus, 125. Baldingera arundinacea, 176. Ballota buUata, 12. — B. hirsuta, 12. Barbarea intermedia, 236. — B. vul- g-aris, 235. Barbula macrogonia Bescherelle , 61. Belladone, xxx. Bellis perennis, 368, 371. Bennettites Gibsonianus, XLI. — B. Morieri, XLi. Berberis vulg-aris, 400. Beta vulg-aris, 345. Betonica officinalis, 346. Betula alba, 345. Bidens tripartita, 350. Blechnum orientale, 151. BORRAGINÉES, 164. Borrago officinalis, 346. Botrychium Lunaria, 325. Bouleau, I. Brassica campestris, 332. Briza Eragrostis, 136. — B. média, 400. — B. minor, 324. Bromus dilatatus, 137. — B. incras- satus, 137. — B. matritensis, 137. Bryonia dioica, 370. Bryum pertenue Bescherelle, 62. Bubon macedonicum, 139. Bunias Erucag-o, 139. Bunium, 106. Buphthalmum salicifoliuin, 175. Buxus sempervirens, 346. Cacalia Alliaria;folia, 139. — C. Atri- plicifolia, 107. — C. suaveolens, 107. Caioma Abietis pectinatse, 174. — C. nitens, 17. — C. Phyllirea^, 164. — C. pinitorquum, 174. Calamagrostis lanceolata, 324. — C. silvatica, 176. Calceolus Marianus, 58. Calendula arvensis, 399. — C. offi- cinalis, 399. Calligonum comosum, 13. Callitriche autumnalis, 287. — C. hamulata, 287. — C. obtusangula, 287. — C. pedunculata, 287. — C. platycarpa, 287. — C. stagnalis, 287. — C. truncata, 287. — C. vernalis, 287. Calluna vulgaris, 346. Caltha Guerangerii, 235. — C. pa- lustris, 335. Campanula, 163. — C. Médium, 335. — C. perfoliata, 139. — C. Rapun- culus, 397. — C. Spéculum, 139. Campanulacées, 163. Camphorosraa monspeliaca, 173. Cannabis sativa, 346. Capsella Bursa-pastoris, 346. Caidamine hirsuta, 236. — C. pra- tensis, 368. — C. silvatica, 236. Carduus macrocephalus, 139. — C. tenuiflorus, 108. Carex acuta, 176. — C. arenaria, 107. — C. canescens, 323. — C. caryophyllea, 59. — C. depaupe- rata, 323. — C. digitata, 323. — C. dioica, 108, 323. — C. elong-a- ta, 323. — C, fulva, 323. — C. glauca, 176. — C. Hornschuchia- na, 323. — C. montana, 323. — C. muricata, 108. — C. nitida, 59. — C. paradoxa, 323. — C. pendula, 176. — C. praicox, 59. — C. Pseudo-Cyperus, 176. — C, puli- caris, 323. — C. riparia, 399. — C. rupestris, 176. — C. Schrebe- ri, 59. — C. teretiuscula, 323. — C. vaginata, 176. — C. verna, 59. — X C. xanthocarpa, 323. Carica citriformis, 76. — C. condi- namarcensis, 69, 76, 85. — C. Papaya, 68', 85. — C. quercifolia, 69. Carlina acanthifolia, 148. Carthamus tinctorius, 398. Castanea vulgaris, 347. Caucalis, 348, Celosia cristata, 371. Table alphabétique Centaurea aspera, io8, 139. — C. , Calcitrapa, loS, 298, 372. — C. Cyanus, 108, 298, 333, 345, 346. — C. decipieas, 298. — C. fraylne- sis, 389. — C. Jacea, 108, 298, 366. — C. microptilon, 298. — C. montana, 108. — C. myacantha, 298. — C. napifolia, 108. — C. nicaeensis, 108. — C. nigra, 108. — C. nigrescens, 298. — ■ C. pra- tensis, 298. — C. romana, 139. — C. Scabiosa, 108, 298. — C. se- rotina, 298. — C. solsticialis, 298. — C. vicentina, 389. Centunculus minimus, 300. Cephalanthera ensifolia, 321. — C. rubra, 321. Cerastium perfoliatum, 139. Cerasus Padus, 374. — C. vulgaris, 399- Ceratopteris thalictroides, 151. Ceratozamia longifolia, 262. Cerinthe minor, 13g. Ceterach officinarum, 324. Cetraria aculeata, 126. Chamaîrops humilis, 371. Cheilanth-s Mysorensis, 151.— Ch. teuuifolia, 151. Cheiranthus Cheiri, 351. Chelidonium majus, 349. — Ch. su- tchuenense F'ranchet, 293. Chenopodium album, 351. Chondiilla juncea, 148. Chrysanthemum segetum, 398. Chrysochlamys dependens, 192. — Ch. membranacea, 192. — Ch. multitlora, 192. — -Ch. myrcioides, 192. — Ch. Pavonii, 192. Chrysomyxa Abietis, 174. — Ch. Empetri, 173. — Ch. Pyrolae, 164. — Ch. Rhododendri, 163, 174. Cibotium Barometz, 150. Cicendia pusilla, 301. Cichorium Endivia, 148. — C. In- tybus, 349, 399. Ciguë, XXX. Circaia lutetiana, 346. des noms de plantes. LXXXIII Ciisiiim anglicum, 333. — C. erio- phorutn, 347. — C. Erisithales, 108. — C. heterophyllum, 108. — X C. hybridum, 298. — C. lanceo- latum, 108. — C. oleraceum, 108. — C. palustre, 108. — X C. ri- gens, 298. Citrus Aurantium, 370. Cladina rangiferina, 126. — C. sil- vatica, 126. — C. uncialis, 126. Cladonia adspersa, 125. — C. bacil- laris, 126. — C. ca;spiticia, 125. — C. cariosa, 125. — C. cornuco- pioides, 126. — C. costata, 125. — C. digitata, 126. — C. fimbria- ta, 125. — C. furcata, 125. — C. macilenta, 126. — C. pityrea, 125. — C. pleurota, 126. — C. poly- carpoides, 125. — C. pyxidata, 125. — C. sobolifera, 125. — C. squamosa, 125. Cladophora, LVir, Lxv. Clandestina rectiflora, 84. Clavaria Lecomtei Patouillard et Mo- rot, 366. Clematis Fargesii Franchet, 273. — C. Vitalba, 176, 401. Glematoclethra cordifolia Franchet, 279. — C. Faberi Franchet, 279, — C strigillosa Franchet, 280. — C. tomentella Franchet, 280. Closterium, LVli, LXVI. Clusiella, 190. Cochlanthera lanceolata, 183. Cœlastrum astroideura, 82. — C. cambricum var. quinqueradiatum Lemaire, 80. — G. cornutum Le- maire, 81. — C. cubicum, 82. — C. microporum, 82. — C. sca- brum, 82. — C. sphcericum, 82. — C. verrucosum, 82. Colchicum Bertolonii, 109. — C. bulbocodioides, 109. — C. monta- num, 109. Coleosporium Cacahae, 107. — C. Campauulaî, 163. — C. Senecio- nis, 107, 174. — C.Sonchi, 107, 148. LXXXIV Table alphabétique CoUema cheileum, 124. — C. glau- cescens, 125. — C, granuliferum, 124. — C. limosum, 125. — C. nigrescens, 124. — C. pulposum, 124. CoUemodium microphyllum, 125. — C. plicatile, 125. Colutea arborescens, 16, 334. Composées, 107. Conium maculatum, xxx. Conopodium denudatum, 173. Convallaria, 176. Convolvulacées, 164. Convolvulus sepium, 351. Coriandrum sativum, 348. Cornus mas, 348. Corrigiola littoralis, 18. Corydallis acuminata Franchet, 285. — C. adunca, 292. — C. cheirifolia Franchet, 285. — C. Fargesii Franchet, 290. — C. Gortscha- kowii, 293. — C. hamata Fran- chet, 292. — C. lopinensis Fran- chet, 283. — C. ochotensis, 290, 291. — C. Prattii Franchet, 284. — C. Souliei Franchet, 283. — C. straminea, 293. — C. striata, 293. — C. temulifolia Franchet, 291. — C. thalictrifolia Franchet, 291. — C. tomentella Franchet, 292. — C. tongoleasis Franchet, 285. — C. trisecta Franchet, 284. — C. triternata Franchet, 290. Corylus maxima, 370. Cosmarium, LVii, Lxvn. Crata;g-us Azarolus, 17. — C. di- g-yna, 17. — C. oxyacantha, 174, 334; 39^- Crépis tectorum, 148, 299. Cressa cretica, 83. — C. humifusa, 84. — C. villosa, 164. Crinipellis africana, 366. Crocus sativus, 398. Crouartium asclepiadeum, 174. — C. Ribicolum, 174. Crucianella angustifolia, 107. Cucubalus Behen, 139, des noms de plantes. Cucumis Dudaim, 139. — C. pro- phetarum, 139. — C. sativus, 348. Cucurbita moschata, 375. Cumiuum Cyminum, 84. — C. offici- nale, 84. Cupressus sempervirens, 13g. Cupularia viscosa, 148. Cuscuta suaveolens, 301. Cyathea Bonii, 150. Cylamen europaeum, 139. Cydonia vulgjaris, 174, 347. Cynanchum acutum, 11. — C. excel- sum, II. Cynara Scolymus, 350. Cynoglossum officinale, 346, 367. Cyperus longus, 366. Cypripedilon, 225. — C. Calceolus, 'è},. — C. Marianus, 58, 84, 127. Cypripedium acaule, 227, 268. — C. Arietinum, 227, 252, 268. — C. Calceolus, 58, 227, 229, 268. — C. californicum, 227, 268. — C. candidum, 227, 268. — C. cardio- phyllum, 255. — C. chinense Fran- chet, 227, 230, 268, 271. — C. cordig-erum, 227, 230, 268. — C. corrugatum Franchet, 227, 251, 268. — C. débile, 227, 255, 268. — C. elegans, 227, 255, 268. — C. Fargesii Franchet, 228, 267, 268. — C. fasciculatum, 227, 268. — C. fasciolatum Franchet, 227, 232, 268. — C. g-iittatum, 227, 253, 268. — C. Henryi, 271. — C. hi- malaicum, 227, 249, 268. — C. irapeanum, 227, 268, 270. — C. japonicum, 227, 254, 268. — C. luteum, 226, 228, 268. — C. ma- cranthum, 227, 232, 249, 268. — C. margaritaceum, 228, 265, 268. — C. micranthum F'ranchet, 228, 265, 268. — C. montanum, 227, 268. — C. occidentale, 227, 268. — C. parviflorum, 227, 268. — C. passerinum, 227, 268. — C. plec- trochilon, 252. — C. pubescens, 227, 268. — C. spectabile, 226, Table alphabétique 268. — C. thibeticum, 227, 250, 268. — C. varieyatum, 253. — C. yunnanense Franchct, 227, 231, 268. Cystopteris fragilis, 325. Cytisus hirsutus, 16. — C. sessilifo- lius, 16. Damasonium stellatum, 319. Datura, xxxi. Daucus Carota, 106, 371. Davallia elegans, 150. — D. strig-o- sa var. subciliata Christ, 150. — D. tenuifolia, 150. Delphinium ambig^uum, 139. — D. cœlestinum Franchet, 276. — D. Consolida, 367. — D. hirticaule Franchet, 275. Dianthus barbatus, 400. — D. ca- ryophyllus, 351, 367, 400. Digitalis lutea, 301. — D. purpurea, 348. Dimorphococcus cordatus, 80. Dipsacus sylvestris, 347. Distomaïa Nidus-avis, 128. Docidium, LXVll. Dolomiœa macrocephala, 337. Doronicum scorpioides, 107. Draparnaldia, LXV. X Drosera obovata, 236. — D. ro- tundifolio-ang^lica, 236. Drymoglossum carnosum, 152. Ecballium Elaterium, 308. Echiuops, 108. — E. sphaerocepha- lus, 139. Echioides violacea, 139. Echium fruticescens A. de Coincy, 65. — E. vulgare, 139, 333, 399. Ectropothecium mayumbense Bes- cherelle, 61. — E. ThoUoni Bes- cherelle, 60. Elymus arenarius, 176. Empetrum nigrum, 173. Endophyllum Euphorbia;, 174. EntosthodonKrauseiBescherelle,44. Ephedra distachya, 139. des noms de plantes. lxxxv Epilobium spicatum, i8. Epimedium Fargesii Franchet, 281. — E. sutchuenense Franchet, 282. Epipactis atrorubens, 321. — E. la- tifolia, 321. — E. Nidus-avis, 84, 128. — E. palustris, 321. Epipog-on aphyllus, 59. — E. Gme- lini, 59. Eragrostis Barrelieri Daveau, 289. — E. minor, 289. — E. papposa, 136. — E. poa;formis, 289. — E. poœoides, 136, 289, — E. vulga- ris, 136. Erica cinerea, 346. — E. scoparia, 346. — E. Tetralix, 300. Ekicacées, 163. Eriophorum latifolium, 323. — E. vag-inatum, 323. Erodium cicutarium, 335. Eruca sativa, 398.' Eryngium campestre, 347. — E. plauum, 139. Erythraea pulchella, 400. Euastrum, LXVli. Euphorbia aleppica, 14. — E. co- ralloides, 139. — E. Chamatsyce, 173. — E, Characias, 174. — E. Cyparissias, 173. — E. dulcis, 173. — E. Esula, 303. — E. heliosco- pia, 400. — E. Lathyris, 348. — E. mauritanica, 139. — E. nicaien- sis, 173. — E. Peplus, 174. — E.. segetalis, 139. — E. serrata, 173. Evernia prunastri, 126. Evonymus europasus, 350. Exidia Benieri Patouillard, 221. Faba vulgaris, 349. Fagonia arabica, 139. Fagiis sylvatica, 350. Favolus brasiliensis, 366. Ferula Ferulag'o, 106, 139. Festuca arundinacea, 137. — F. duriuscula, 176. — F. interrupta, 137, — F. loliacea, 324. — F. ovina, 176. — F. Rohlfsiana, 137. Ficaria ranunculoides, 369. LxxxYi Table alphabétique Fœniculum officinale, io6. Frag-aria vesca, 17, 139, 350. Frangula Alnus, 336. Fumaria officiaalis, 350. Gag-ea fibrosa, 110. — G. lutea, 175. Galanthus nivalis, 374. Galeopsis dubia, 302. X Galium ambiguum, 298, — G. an- glicum, 298. — G. Apariue, 298. — X G. approximatum, 298. — G. Cruciata, 298, 348. — G. débile, 298. — X G, decolorans, 298. — G. elatnm, 298. — G. elong-atum, 298. — G. erectum, 298. — G. palustre, 107, 298, — G. saxatile, • 298. — G. sylvaticum, 107. — G. sylvestre, 298. — G. tricorne, 298, 351. — G. uliginosum, 298. — G. verum, 298, 350. Gamochaita sylvatica, 299. Ganoderma albocinctum Patouillard et Morot, 365. Geuista hispanica, 139. — G. Spar- tium, 367. — G. tinctoria, 351. Gentiana amarella, 300. — G. Cru- ciata, 301. — G. g-ermanica, 300. Géranium Robertianum, 335. — G. romanum, 139. Geum intermedium, 286. — G. ri- vale, 286. — G. rubifolium, 286. — G. urbanum, 286, 350. Gieseckia pharnaceoides, 12. Githago seg'etum, 139. Gladiolus communis, 175. — G. illyricus, 175. — G. segetum, 175. Glaucium luteuin, 349. Glaux maritima, 175. Glechoma hederacea, 164, 375. Gleichenia dichotoma, 150. Glyceria convoluta, 136. Glycyrrhiza g-labra, 16. Goodyera repens, 175. GOLENKINIA Chodat, 305. — G. -Franzei, 308. — G. radiata Clio dat, 305. Graphis soripta, 162. des noms de plantes . Grossulariées, 18. Gymnadenia viridis, 321. Gymnog-ongrus Griffithsia;, 131. — G. linearis, 131. — G. norvégi- ens, 131, Gymnogramme elliptica, 152. — G. finlaysoniana, 152. Gymnosporangium clavariceforme , 17. — G. confusum, 174. — G. fuscum, 17, 174. — G. juniperi- num, 17. — G. tremelloides, 17. Havetia flexilis, 187. — H. hippo- crateoides, 187. — H. laurifolia, 187. — H. Martii, 187. Heleocharis multicaulis, 322. — H. ovata, 322. — H. uniglumis, 322. Helianthemum pulverulentum, 335. — H. umbellatum, 236. Helianthus annuus, 156.] Heliotropium europaeum, 397 /j Helleboriue Nidus-avis, 128. Helleborus fœtidus, 371. — H. ni- g-er, 371- Helodes glandulosum, 84, 128. — H. palustre, 84, 128. Helosciadium nodiflorum, 372. Heracleum lougifolium, 288. H. Sphondylium, 288. — H. steno- phyllum, 288. Herminium Monorchis, 320. Herniaria erecta, 139. — H. hirsuta, 18. — H. latifolia, 18. Hieracium alpinum, 148. — H. bo- réale, 299, — H. Pelleterianum, 299. — H. sabaudum, 299. — X H. Schultesii, 299. — H. statice- folium, 148. — H. sylvaticum, 299. — H. tridentatum, 299. — H. um- bellatum, 148. — H. vulgatum, 299. Hippocrepis iinisiliquosa, 17. HiPPURlDFES, 18. Hippuris vulgaris, 18, 175. Homogyne alpina, 107. Hookeria prasiophylla Bescherelle, 177. — H. ulophylla Bescherelle, 177. Table alphabétique Hordeum europasum, 324. — H. vulo-are, 370. Humulus Lupulus, 366. Hydrocharis morsus-ranae, 32. Hydrocotyle vulgaris, 139. Hypericum helodeum, 84. — H. per- foratum, 360. Hypochnus longisporus Patouillard, 221. Hyssopus officinalis, 401. Iberis intermedia, 236. — I. umbel- lata, 346. Ilex Aquifolium, 367. Inula dysenterica, 175. — I. Hele- niuin, 29g, 370. — I. Oculus-Chris- ti, 139, Iris Fontanesii, 109. — I. g-ermani- ca, 34q. — I. Pseudacorus, 351. — I. Xiphium, 109. Isoetes adspersa, 93, 97. — I. Bo- ryana, 96, 97. — I. Brochoni, 97. — I. Chaboissaii, 93, 97. — T. Duriasi, 98. — I. echinospora, q"] . — I. h3'strix, 98. — I. lacustris, 97. — I. setacea, 97. — I. tenuis- sima, 93, 97. — I. velata, 93, 97. — I. Viollaii, 93, 97. Isopterygiuni prasiellum Besche- l'elle, 60. Isopyrum sutchuenense Franchet, 274. Jasminum officinale, 367. Juglans reg^ia, 370. Juncus acutus, 175. — J. pilosus, 139- — ]• pyg-ma;us, 322. — J. supinus, 322. — J. sylvaticus, 175. Juniperiis communis, 351. — J. ma- crocarpa, 14. — J. Oxycedrus, 14. — J. Sabina, 174. Jurinea edulis Franchet, 337. — J. macrocephala, 2)lil • — J- Souliei Franchet, 337. Jusqtiiame, XXX. des noms de plantes. LXXXVII Kentrophyllum lanatum, 347. Kundmannia sicula var. longiseta A. de Coiucy, 65. Labiées, 164. Lactuca sativa, 367, 368. — L. Sca- riola, 333. Lagenaria vulgaris, 374. Lamium album, 350. — L. incisum, 302. — L. maculatum, 332. — L. purpureum, 350. Lappa major, 351. — L. pubens, 299. — L. tomentosa, 299. Lathraea clandestina, 83. Lathyrus articulatus, 130. — L. Ci- cera, 367. — L. latifolius, 370. — L. sativus, 217. — L. sylvestris, 370. Lavandula Spica, 333. Lecanora albella, 161. — L. angu- losa, 161. — L. arenaria, 160. — L, atra, 161. — L. calcarea, 161. — L. cerina, 160. — L. chlarona, 161. — L. citrina, 160. — L. coi- locarpa, 161. — L. erysibe, 161. — L. exig-ua, 160. — L. ferrugi- nea, 160. — L. g-alactina, 161. — — L. haimatites, 160. — L. hori- za, 161. — L. laciniosa, 160. — L. metabolica, 161, — L. murorum, 160. — L. parella, 161. — L. pari- siensis, 161. — L. proteiformis, 161. — L. pyracea, 160. — L, subfusca, 161. — L. symmictera. 161. — L. sympagaea, 160. — L. teicholyta, 160. — L. varia, i6i. — L. vitellina, 160. Lecidea alboatra, 162. — L. aroma- tica, 162. — L. canescens, 162. — L. chlorotica, 162. — L. confer- voides, 162. — L. contigua, 162. L. euphorea, 162. — L. flavens, 162. — L. fuliginea, 161 — L. glomerulosa, 162. — L. luteola, 162. — L. milliaria, 162. — L. myriocarpa, 162. — L. parasema, 162. — L. prasiniza, 162. — L. Lxxxvm Table alphabétique des noms de plantes. quernea, 162. — L. trach)^lina, 161. Ledum palustre, XLix. Leersia or3'zoides, 323. Lemna polyrrhiza, 322. Leoatodon hispidus, 148. Leonurus Cardiaca, 351. Lepidium graminifolium, 236. — L. sativum, 396. Lepidopilum cladorrhizans Besche- relle, 63. Lepraria farinosa, 163. — L. late- brosa, 163. Leptogium lacerum, 125. — L. mi- croscopicum, 125. Leucanthemum Parthenium, 369. — L. vul^are, 348. Leucomiumacrophyllum, 178. — L. compressum, 178. — L. cuspida- tifolium, 178. — L. serratum Bes- cherelle, 179, — L. Mariei Bes- cherellc, 178. Levisticum officinale, 352. Ligularia, 107. Ligustrum vulg-are, 138, 348. Lilium candidum, 368. — L. cro- ceum, 368. — L. Martagon, 261. Limnanthemum n3"mphoides, 176. Limoniastrum Guyonianum, 12. — L. monopetalum, 12. Linaria arvensis, 301. — L. Elatine, 139. — L. Pelisseriana, 301. — L. vulg-aris, 397. Lindsaya flabellulata, 150. — L. heterophylla, 150. — L. lobata, 150. Linum austriacum, 9. — L. mauri- tanicum, 10. — L. punctatum, 10. — L. usitatissimum, 368. Liparis Lœselii, 321. Listera Nidus-avis, 128. Lolium, 176. Loliuin temulentum, 401. Lonicera alpigena, 107. — L. cae- rulea, 107. — L. Caprifoliura, 107. L. etrusca, 347. — L. nigra, 348. L. Periclymenum, 176. Lotus corniculatus, 370. Lapin, XXX. Lupinus, 16. — L. albus, 158, 213, 373. — L. luteus, 213, 217. — L. mutabilis, 157. Luzula maxima, 322. Lychnis coronaria, 371. — L. dioica, 13Q) 348, 367- — L. Flos-cuculi, 349. — XL. pratensi-silvatica, -36- — XL. silvatico-pratensis, 236. — L. sylvestris, 347. Lycopsis arvensis, 367. Lygodium dichotomum, 152. — L. japonicum, 152. — L. pinnatifi- dum, 152. Lysimachia vulgaris, 368. Lythrum Salicaria, 401. Malus communis, 372, 373. Mal va sylvestris, 369. Marrubium crispum, 12. — M. Pseu- do-Dictamnus, 12, 139. Marsilea quadrifoliata, 139. Matricaria Chamomilla, 346. Matthiola incana, 400. Medicago tornata, 13g. Melampsora Euphorbiae, 173. — M. Gœppertiana, 174. — M. Helio- scopiœ, 173, 174. — M. Passiflorai, 18. — M. pinitorqua, 174. — M. Quercus, 174. — M. Tremulae, 174. Melampyrum arvense, 349. Melica nutans, 324. Melilotus officinalis, 139, 369. Melissa officinalis, 369. Melissophyllum silvaticum, 84. Melittis Melissophyllum, 83. Meniscium triphyllum, 152. Mentha aquatica, 368, 397. — M. citrata, 397. — M. ocimoides, 334. — M. Pulegium, 372, 397. — M. rotundifolia", 369. Mercurialis annua, 397. Merendera Bulbocodium, 109. Mesembrianthemum copticum, 139. Mespilus germanica, 17, 369, 370, Mœhringia inuscosa, 237. Momordica Elaterium, 308. Table alphabêiique Montagnites tenuis Patouillard , 2iq. Morus nigra, 369. Moiigeotia, lmi, lxv. Moiigeotiopsis, LXVlil. Muscari comosum, 332. — M. race- mosum, 175,372. Myosotis Balbisiana, 301. — M. ■ palustris, 39g, Myrtus commuais, 369. Narcissus Pseudo-Narcissus, 399, Nasturtium amphibio-silvestre, 236. — X N. anceps, 236. — N. offici- nale, 396. Nectria cinnabarina, 335. Neottia macrostelis, 128. — N. Ni- dus-avis, 'è^^ 128. — N. oroban- choidea, 84, 128. Neottidium Nidus-avis, 128. Nepeta nepetella, 'è^,. — N. parvi- flora, Sj. Nephrolepis acuta, 152. — N. exal- tata, 152. Nicotiana rustica, 377. — N. Taba- cum, 377. Nigella sativa, 373. Nitella mucronata, 325. Nuphar luteum, 176. Nymphaia alba, 176. Ocimum basilicum, 334. CEdematopus dodecandrus, 189. — CE. obovatus, 189. — Œ. octan- drus, 188. Œdogonium, LVll. Œnanthe peucedanifojia, 288. — CE. pimpinelloides, 288. — CE. silaifo- lia, 288. Oléacées, 164. Ombellifères, 106. Omphalodes linifob'a, 346, Onagrariées, 18. Onobrychis sativa, 16. Ononis repens, 333. Onopordon Acanthium, 347. — O. arabicum, 10. — O. illyricum, 11. des noms de plantes. lxxxix — O. nervosum, 10. — O. tauri- cum, II. Opegiapha atra, 162. — O. cinerea, 162. — O. diaphora, 162. — O. pulicaris, 162. Ophioglossum penduliim, 152, Ophrys arachnites, 320. — O. ara- nifera, 320. — O. Nidus-avis, 128. Orchis angustifolia, 320. — O. co- riophora, 320. — O. fusca, 351. — O. incarnata, 319. — O. latifo- lia, 319. — O. laxiflora, 320, 348. — O. maculata, 320. — O. mas- cula, 320, 399, — O. militaris, 320, 371. — O. palustris, 320. — O. purpurea, 320. — O. Simia, 320. — O. l'raunsteineri, 319. — O. ustulata, 320. Origanum compactum var. Rouyana de Coincy, 205. — O. Maioiana, 368. — O. vulgare, 368. Ormenis mixta, 299. Ornithogalum fibrosum, iio. — O. pyrenaicum, 175, 319. — O. um- bellatum, 319, 368. Orobanche cruenta, 302. — O. ela- tior, 302. — O. Hederae, 302. — O. rubens, 302. Orobus tuberosus, 367. Osmunda regalis, 262, 325. Oxystemon nervosum, 184. Oxytropis, 16. Paeonia officinalis, 366. Panicum cruciforme var. brevifo- liata de Coincy, 208. — P. milia- ceum, 369. Papaver Rhœas, 371, 373. — P, somniferum, 371, xxix. Papayacées, 67, 85. Papilionacées, 16. Parietaria officinalis, 333. Parmelia Acetabulum, 127. — P. Borreri, 127. — P. caperata, 126. — P. perlata, 126. — P. subau- rifera, 127. — P. subglauca Ny- lander, 126. — P. sulcata, 127. xc Table alphabétique Paronychia Rouyana A. de Coincy, 65- Paronychtées, i8. Parvatia chinensis Franchet, 281. Passiflora lutea, 18. Passiflorées, 18. Pavot, XXIX. Pediastrum tricornutum, 80. Pedicularis sylvatica, 399. Peltigera canina, 127. — P. poly- dactyla, 127, — P. spuria, 127. Penium, Lxvi. Pentstemoo, 164. Peridermium Cornui, 174. — P. coruscans, 174. — P. oblongispo- rium, 174. — P. Pini, 174. — P. Strobi, 174. Persica, 17. — P. vulg-aris, 372. Pertusaria amara, 161. — P. com- munis, 161. — P. globulitera, 161. P. leioplaca, 161. — P. lutescens, 161. — P. Wulfenii, 161. Petasites albus, 107, 139. — P. ni- veus, 107. — P. vulgaris, 139. Peucedanum Cervaria, 106, — P. Oreoseliaum, 106. — P. palustre, 106. — P. parisiense, 106. Phaca alpina, 16. — P. astrag"aliiia, 16. — P. australis, 16. — P. fri- g-ida, 16. PH^ANGIUM Patouillard, 155. — Ph, Lefebvrei Patouillard, 155. Phalang-ium Liliago, 319, 368. Phalaris aruiidinacea, 175. — Ph. hispanica de Coincy, 207. Phaseolus vulgaris, 349. Phelipa;a cœrulea, 302. — Ph. ra- mosa, 302. Phleum, 348. — Ph. arenarium, 324. — Ph. asperum, 324. Phragmidium Fragariae, 17. — Ph. Potentillae, 17. — Ph. subcor- ticium, 17. — Ph. Tormentillai, 17. Phragmites gigantea, 176. Phyllirea média, 164. Phyllophora Brodia;i, 130. — Ph. Heredia, 131. — Ph. rubens, 129. des noms de plantes. Phyllotylus membranifolius, 129. — Ph. nicajensis, 129. — Ph. siculus, 131- Physalis Alkekengi, 346. Physcia aipolia, 160. — Ph. ciliaris, 127. — Ph. leptalea, 160. — Ph. lithotea, 160. — Ph. obscura, 160. — Ph. parietina, 127. — Ph. pi- tyrea, 127. — Ph. polycarpa, 127. — Ph. pulverulenta, 127. — Ph. stellaris, 160. — Ph. tenella, 160. — Ph. venusta, 160. Phyteumà orbiculare, 349. Picea excelsa, 163, 174. Pimpinella saxifraga, 107. Pinguicula lusitanica, 300. Pin sylvestre^ 401. Pinus austriaca, 173. — P. hale- pensis, 174. — P. Pinea, 139, 174, 372. — P. silvestris, 174, 402. Pirus communis, 17, 174. Pistillaria Cytisi Patouillard, 220. Pisum arvense, 373. Plantage lanceolata, 173, 366. — P. major, 173,372. Pleurota^niopsis, Lxvr. PleurotSKnium, LXVII. Poa Eragrostis, 136, 289. — P. fer- tilis, 324. Podocarya Bucklandi, XLI, Podospermum, 148. Polycnemum majus, 303. Polygala comosa, 236. — P. Lensei, 236. -— P. vulgaris, 236, 369. Polygonum amphibium, 173, — P. aviculare, 173. — P. Bistorta, 173, 303. — P. dumetorum, 173. — P. Fagopyrum, 335. Polypodium adnascens, 152. — P. fissum, 152. — P. irioides, 152. — P. Lingua, 167. — P. nummula- risfolium, 152. — P. Phymatodes, 152. — P. proliferum, 152. — P. quercifolium, 152. Polyporus concinnus, 366. — P, rhi- zophilus Patouillard, 21g. — P. sanguineus, 366. Table alphabétique des noms de fiantes. xci Polystichum Filix mas, 34g. Poria crocata Patouillard, 220. Porotrichum mayumbense Besche relie, 44. Portulaca oleracea, 373. Potamog-eton, i, 21, 45, 98, 112, 140, 165. — P. acutifolius, 5, 102, 169, 312. — P. contortus, 15. — P. crispus, 2, 21, 169, 322. — P. densus, 2, 15, 36. — P. foliosus, TOI. — P. Friesii, 99. — P. gem- miparus, 100, 170. — P. grami- neiis, 3. — P. lucens, 2, 36, 116, i6g. — P. major, 99. — P. ma- rinus, 15. — P. natans, 2, 165, i6g. — P. nitens, 2, — P. obtusi- folius, 105. — P. pauciflorus, loi. — P. pectinatus, 2, 15, 105, 140, 169. — P. perfoliatus, 2, 15, 36, 112, i6g. — P. polyg-onifolius, 116, 322. — P. praelong'us, 2. — P. pu- sillus, 5, 45, g8, 170. — P. Rob- binsii, 6. — P. rufescens, 4. — P. rutilus, 10 1. — P, trichoides, 5, 45, 98, i6g. — P. Vaseyi, loi, 170. Potamog-iton, voy. Potamogeton. Potentilla alchemilloides, 17. — P. anserina, 332. — P. micrantba, 17. — XP-nii^ts, 287. — P.uemo- ralis, 287. — P. recta, 17. Poterium hybridum, 13g. — P. San- guisorba, 372. Pottia Patouillardi Bescherelle, 43. Primula acaulis, 164. — P. Auricula, 164. — P. elatior, 400. — P. offi- cinalis, 348. — X P' variabilis, 300. Primulacées, 164. Prunella alba, 302. — P, g-randi- flora, 302. — P. pinnatifida, 302. — P. vulgaris, 302. Prunus domestica, 374. — P, spi- nosa, 34g. Psamma arenaria, 'è^f — P* litto- ralis, 84. Psilotum triquetrum, 243. Pteris aquilina, 34g. — P. cretica, 151. — P. ensiformis, 151. — P. longifolia, 151. — P. quadriau- rita, 151. — P. semipinnata, 151. — P. serrulata, 151. Pterobryum integrifolium Hampe, 62. Pucclnia Agropyri, 176. — P. Agros- tidis, 176. — P, Allii, 175. — P. Andersoni, 108. — P. Angelica;, 106. — P. annularis, 164. — P. Arenariae, 18. — P. Asphodeli, 175. — P. Asteris, 107, 108. — P. Barbei, 175. — P. Bistortae, 173. — P. bullata, 106. — P. Bunii, 106. — P. cancellata, 175. — P. Ca- riais, 176. — P. Centaureas, 108. — P. Cesatii, 176. — P. Cirsii Eri- sithalis, 108. — P. Cirsii hetero- phylli, 108. — P. Cirsii lanceolati, 108. — P. Cnici oleracei, 107, 108. — P. conglomerata, 107. — P. coronata, 176, 336. — P, coro- nifera, 336. — P. Corrigiola;, 18. — P. Cressas, 164. — P. Digra- phidis, 175, 176. — P. dioicae, 108. — P. Dubyi, 164. — P. Echi- nopis, 108. — P. Endivias, 148. — P. Epilobii, 18. — P. Festucae, 176. — P. FragaricE, 17. — P. fusca, III. — P. Galii, 107. — P. Gladioli, 175. — P. graminis, 176. — P. heterophylla, 148. — P. 14ie- racii, 107, 108, 14S. — P. inter- stitialis, 17. — P. Lampsanae, 148. — P.Liliacearum, 175. — P. Lojka- jana, 175. — P. Mentha;, 164. — P. Millefolii, 108. — P. Montagnei, 18. — P. montana, 108. — P. Oreo- selini, 106. — P. Pentstemonis, 164. — P. Phalaridis, 176. — P. Phragmitis, 173. — P. Pimpinellae, 106, 107, — P. Plantaginis, 173. — P. Polygoni, 173. — P. Poly- goni amphibii, 173. — P. Porri, 175. — P. Prenanthis, 148. — P. Primula;, 164. — P. Pruni, 17. — XCII Table alphabétique des noms de plantes. P, Rhododendri, 163. — P. Ribis, 18. — P. Rubigo-vcra, 176. — P. Rumicis scutati, 173. — P. rupes- tris, 176. — P. Saniculas, 107, — P. Schœleriana, 107. — P. Scirpi, 176. — P. sessilis, 176. — P. Sor- ghi, 176. — P. Stachydis, 164. — P. suaveolens, 108, 148. — P. sub- tecta, 108. — P. sylvatica, 107, 148. — P. Tauaceti, 107, 108. — P. Taraxaci, 148. — P. teuui- stipes, 108. — P. Teucrii, 164 — P. Thesii, 173. — P. Trabutii, 176. — P. Tragopogonis, 148. — P. vag-inatai, 176. -- P. variabilis, 148. — P. Veratri, 175. — P. Ve- ronicarum, 164. — P. verrucosa, 164. — P. Virgaureae, 107. — P. Vossii, 164. — P. Vulpiua;, 108. Pucciuiastrum Epilobii, 18. Pulicaria dysenterica, 371. Pulmonaria officinalis, 399. Pulsatilla vulgaris, 347. Punica Granatum, 351. Pyciiomon Acarna, 108. Pycnothelia papillaria, 125. Pyrola chlorantha, 164. — P. minor, 164. — P. rotundifolia, 164. — P. secunda, 164. — P. unifiera, 164. Pyrolacées, 164. Pyrus commuais, 373. Quercus Ilex, 174. — Q. pubescens, 304. — Q. Robur, 139. — Q. ses- siliflora, 347. Ramalina calicaris, 126. — R. fari- nacea, 126. — R. fastigiata, 126. — R, fraxinea, 126. Ranunculus acris, 372. — R. ar- vensis, 235. — R. bulbosus, 372. — R. Ficaria, 139. — R, Flam- mula, 139. — R. monspeliacus, 139. — R. parviflorus, 372. — R. peucedanoides, 139. — R. polyan- themoides, 235. — R. repens, 372. — R. silvaticus, 235. Raphanus Raphanistrum, 84. — R. sativus, 397. — R. silvestris, 84. Raphidostegium argyrophyllum Bes- cherelle, 59. Reng-g-eria littoralis, 185. Reng-ifa acuminata, 186. — R. peru- viana, 186. — R. scandens, 186. Reseda luteola, 350. Rhagadiolus lapsanoides, 139. Rhamnus catharticus, 336, 349. Rlieum officinale, 173. Rhinanthus major, 334. Rhododendron ferrugineum, 163, 174. — R. hirsutum, 163, 174. Rhynchospora alba, 322. — R. fusca, 322. Ribes alpinum, 18. — R. nigrum, l'^i 373- — ^- niveum, 18. — R. petraeum, 18. — R. Uva-crispa, 351- Roripa amphibia, 370. Rosa alba, 17. — R. canina, 333, 398. — R. centifolia, 17. — R. gallica, 398. — R. pimpinellifolia, 17. — R. tomentella, 287. Rosacées, 17. Rosmarinus officinalis, 397. Rostrupia Elymi, 176. Roupellia grata, 201. RuBiACÉES, 107. Rubus affinis, 286. — R. caesius, 17, 286. — R. discolor,286. — R. du- metorum, 286. — R. Fargesii Franchet, 294. — R. ftuticosus, 286, 397. — R. glandulosus, 286. — R. Henryi, 295. — R. hirtus, 286. — R. idaus, 286, 350. — R. rudis, 286. — R. saxatilis, 17, 286. — R. serpens, 286. — R. Sprengelii, 286. — R. thyrsoi- deus, 286^ — R. tomentosus, 286. — R. vestitus, 286. — R. vulgaris, 286. — R. Wahlbergii, 286. Rumex acetosa, 400. — R. Aristidis, 14. — R. conglomeratus, 173. — R. crispus, 173. — R. Hydrola- pathum, 173. — R. maximus, 303. Table alphabétique des noms de plantes. xcin — R. nemorosus, 303. — R. obtu sifolius, 173. — R. Patientia, 173. — R. roseus, 13. — R. sangui neus, 173. — R. scutatus, 173, 303. — R. vesicarius, 13. Ruscus aculeatus, 350. Ruta graveolens, 398. Sag-itta aquatica, 84. Sagittaria sagittifolia, 83, 334. Salicornia arabica, 138. — S. herba- cea, 138. Salix œgyptiaca, 139. — S. capraea, 347. 369- — S. fragilis, 304. - X S. rubra, 304. — X S. Sering-ea- na, 304. — X S. Smithiana, 304, — X S. undulata, 304. Salvia officinalis, 138, 398. — S. pratensis, 346. — S. Sclarea, 346. — S. Verbenaca, 302, 334. Salvinia cucuUata, 153. — S. na- tans, 153. Sambucinées, 107. Sambucus nigra, 139. — S. racemo- sa, 298. Sanguisorba officinalis, 303. Sanicula europaea, 107. Saponaria ocymoides, 139. — S. officinalis, 367. Sarcorhopalum tubaeforme, i, ix. Sarothamnus scoparius, 84, 350. — S. vulgaris, 84. Satureia hortensis, 164, 398. Saussurea amurensis, 338. — S. carduiformis Franchet, 343. — S. chetzozensis, 339. — S. conyzoi- des, 338, 342. — S. crassifolia, 345. — S. dimorphaea Franchet, 340. — S. discolor, 341. — S. dzeurensis Franchet, 339. — vS. edulis, 337. — S. eriocephala Franchet, 339. — S. Fargesii Franchet, 344. — S. flexuosa Franchet, 341. — S. grandifolia, 343i 353- — S. hieracioides, 355. — S. longifolia, 355. — S. ma- crota Franchet, 343. — S. mollis l'^ranchet, 353. — S. nobilis Fran- chet, 354. — S. pachyneura Fran- chet, 354. — S. piptathera, 343. — S. salicifolia, 338, 342. — S. salignaFranchet,345. — S. stricta Franchet, 342, 353. — S. sutchue- nensis Franchet, 353. — S. ta- raxacifolia, 354. — S. tatsienensis, 355. — S. thibetica Franchet, 338. — S. vestita, 340, 354. — S. vil- losa, 355. — S. virgata Franchet, 340. Saxifraga cortusoides, 295. — S. flabellifolia PVanchet, 295. — S. sanguinea Franchet, 295, Scabiosa arvensis, 351. — S. colum- baria, 398. Schismus arabicus, 135. — S. caly- cinus, 135. Scilla autumnalis, 319. — S. bifolia, 319, — S. nutans, 175. — S. ver- na, 175. — S. villosa, iio. Scirpus fluitans, 322. — S. holo- schaenus, 176. — S. lacustris, 176. — S. maritimus, 107, 175. — S. setaceus, 322. — S. triqueter, 322. Scleropoa philistaea, 137. Sclerotinia heteroica, XLix. — S. Ledi, XLIX. — S. megalospora, XLIX. — S. Rhododendri, XLix. Scolopendrium officinale, 347. Scorzonera austriaca, 148. — S. humilis, 148. — S. plantaginea, 148. Scrophularia aquatica, 301. — S. Balbisii, 301 . — S. frutescens, 139. — S. lucida, 139. — S. nodosa, 366. — S. Scorodonia, 139, 164. SCROPHULARINÉES, 164. Secale céréale, 398. Sedum acre, 399. — S. album, 400. S. Telephium, 371. vSempervivum arachnoideum, 367. — S. tectorum, 367. Senecio adenostyloides, 356. — S. ainsliaeflorus Franchet, 361. — S. aquaticus, 107. — S. arachnan- thus Franchet, 355. — S. atripli- xciv TUè/è alphabétique des noms de plantes. cifoliùs, 358. — S, begoniaefolius Franchet, 358. — S. bulbilliferus, 356, 360. — S. cacaliaefolius, 269, 270. — S. chrysanthemoides, 365. — S. cyclaminifolius Franchet, 362. — S. davuricus, 357. — S. Delavayi Franchet, 364. — S. del- • tophyllus, 358. — S. diversifoHus, 365. — S. Jctcobaea, 107. — S. jantophyllus Franchet, 361. - S. Kaempferi, 363. — S. koualapensis Franchet, 356. — S. latipes Fran- chet, 356. — S. leucocephalus t>anchet, 360. — S. nemorensis, 107. — S. obturatus, 363. — S. pa- ludosus, 367. — S. phalacrocarpus, 363. — S. phyllolepis Franchet, 360. — S. plantaginifolius, 365. — S. pleurocaulis, 365. — S. pteri- dophyllus Franchet, 364. — S. purpurascens, 358. — S. Robo- rowski, 361. — S. rufipilis Fran- chet, 35Q. — S. sylvaticus, 39g. — S. taliensis Franchet, 357. — S. tatsienensis, 365. — S. tricuspis Franchet, 357. — S. Vespertilio Franchet, 359. — S. villiferus Franchet, 362. — S. yunnanensis ■ Franchet, 363. Serratula tinctoria, 148. Seseli elatum, 288. — S, g-laucum, - 106. Setaria italica, 369. Silène ang-Hca, 236. — S, conica, 139. — S. g-allica, 236. — S. in- flata, 372. — S. nutans, 139. Silybum Marianum, 347. Sinapis arvensis, 370. — S. incana, 236. — S. nigra, 370. Sison Amomum, 288. Sisymbrium amphibium, 370. Sium latifolium, 107, 175. Solanum Dulcamara, 347. • — S. ni- g-rum, 301, 369. SoHdago, 107. — S.Virgaaurea, 333. Sonchus decofus, 148. — S. olera- ceus, 368. — ^ S. palustris, 148. Sorbus Aria, 17, 374. — S. Chamae- mespilus, 17. — S. domestica, 139, 348. — S. torminalis, 17. Sorghum, 176. Sparganium natans, 139. Spartium album, 139. — S. jun- ceum, 16,367. — S. Scorpius, 139. Specularia arvensis, 84. — S. Spé- culum, 83, 334. Sphacelaria scoparia, 262. Sphairangium triquetrum var. deser- torum Bescherelle, 43. Sphenophyllum, m. Spirsea Aruncus, 17. — S. hyperi- cifolia, 286. — S. Ulmaria, 17. Spiranthes astivalis, 321. — S. au- tumnalis, 321. Spirogyra, 218, LVii. — S. fluviati- lis, LXV. X Stachys ambigua, 302. — S. pa- lustris, 302, 367. — S. recta, 164. — S. sylvatica, 371. Stapelia hirsuta, 139. Statice monopetala, 12. Staurastrum, Lxvii. Stellaria Holostea, 335. — S. média, 369- Stenogramme interrupta, 131. Stramoine, xxx. Strychnos Nux vomica, XXXI. Strophanthus bracteatus, 204. — S. glaber, 201. — S. gratus, 203. — S. hispidus, 202. — S. Kombe, 204. — S. sarmentosus, 204. — S. Tholloni, 203. Stylophorum diphyllum, 293. Suseda fruticosa, 173. Symphytum, 164. — S. officinale, '348. Syrrhopodon congolensis Besche- relle, 43. • • Tabac, 375, XXX. Tamarix gallica, 13. Tanacetum vulgare, 399. Taphriua Cornu Cervi, l, ix. — '1'. tubseformis, i. . Tablç alphabétique Taraxacum Dens-Leonis, 148. — T. officinale, 348. — T. palustre, 299. Telephium oppositifolium, 139. Terfezia Boudieri, 153, 182. — T. Claveryi, 181. — T. Deflersii, 154. — T. Hafizi, 154. — T. Leonis, 153. — T. Metaxasi, 153. Tetradiclis Evcrsmanni, 13. Teucrium Botrys, 13g. — T. Cha- maedrys, 164. — T. floccosum A. de Coinc)'', 66. — T. fruticans, 164. — T. pumilum, 66. — V . pyrenaicum, 164. — T. Scordium, 302. — T. Scorodonia, 164. Thalictrum aquilegifolium, 235. — Th. clematidifûlium Franchet, 273. Thecopsora Agrimoniae, 17. — Th. Pyrolae, 164. Thesium divaricatum, 173. — Th. linifolium, 303. Thlaspi montanum, 236. Thymus numidicus, 139. Tirmania africana, 155. — T. Cam- bonii, 155. — T. ovalispora, 155. Tomentella lateritia Patouillard, 221. T. suberis Patouillard, 221. Tormentilla erecta, 17. — T. rep- tans, 17. Tovomita acuminata, 195. — T. atnazonica, 194. — T. brasilien- sis, 194. — T. brevistaminea, 194. — T. cephalostig-ma, 194. — T. Eggersii, 194. — T. g-racilipes, 195. — T. g-uyanensis, 194. — T. laurina, 195. — T. macrophylla, 196. — T. martinicensis, 195. — T. Melinoni, 196. — T. nigres- cens, 194. — T. rubella, 194. — T, Schombiirgkii, 195. — T. Spruceana, 194. — T. stigmato- sa, 195. — T. tenuiflora, 194. — T. turbinata, 194. — T. umbella- ta, 194. — T. Weddelliana, 194. Tovomitopsis cuneata, 194. — T. paniculata, 191. Tragopogon, 148. — T. orientale, 299. dçs noms de p.l(i^t(?s. xcv Trametes lanatus, 366. Trapa natans, 368. Irichomanes Motleyi, 150, — T. nanum, 150, Trifolium arvense. 400. — T. mon- tanum, 16. — T. pratense, 400. — T. rubens, 399. Triglochin laxiflorura, 15. — T. palustre, 15. Trigonella Fœnum gra;cum, 16. Trinia vulgaris, 288. Triticum glaucum, 138. — T. inter- medium, 138. — T. latronum, 138. T. repens, 138. — T. vulgare, 49. Typha angustifolia, 330, 368. Typhula Asphodeli Patouillard, 220. Ulex europaeus, 367. Ulmus campestris, 366. Ulothrix, Lxv. Urédinées, 16, 106, 148, 163. Uredo Alchemillse, 17. — U. Andro- pogonis, 176. — U. Avenae, 176. U. Camphorosmae, 173. — U. Eri- gerontis, 148. — U. Goodyerse, 175. — U. Holoschœni, 176. — U. Lolii, 176. — U. Mûlleri, 17. — U. Phyllirea;, 164. — U. Planta- ginis, 173. — U. Satureia;, 164. — U. Scolopendrii, 176. Uromyces acutatus, 175. — U. am- biguus, 175. — U. .-Inagyridis, 16 — U. Anthyllidis, 16, 17. — U Astragali, 16. — U. Briardi, 17 — U. Cacalia;, 107. — U. carneus t6. — U. Erythronii, 175. — U Genistae tinctoriae, 16. — U. Gly cyrrhizae, 16. — U. Junci, 175. — U. lapponicus, 16. — U. lineatus, 18. — U. lineolatus, 107, 175. — U. Lupini, 16. — U. minor, 16. — U. Ononidis, 16. — U. Ornithoga. li, 175. — U. Oxytropidis, 16. — U. Phacae, 16. — U. Phacae frigi- da;, 16. — U. Pisi, 173. — U. Poi- raulti, 17. — U. praminens, 173, XCVI Table alphabétique des noms de plantes. 174. — U. Primulae integrifoliae, 164. — U. Rumicis, 173. — U. Sa- licorniae, 173. — U. Scillarum, 175. — U. Scrophularias, 164. — U. scutellatus, 173, 174. — U. stria- tus, 173. — U. Trifolii, 16. — U. Trigonellae, 16. — U. Valerianae, 107. Ustilag-o Tritici, 336. Utricularia intermedia, 300. Vaccinium Myrtillus, 130, 300. — V. ulijj;iaosum, XLIX. Valeriana excelsa, 298. — V. mon- tana, 107. — V. tuberosa, 107. Valerianées, 107. Valerianella discoidea, 107. Vasconcella, 85. — V. quercifolia, 69, 77- Vasconcellia hastifolia, 69. Vaucheria clavata, LXV. — V. sessi- lis, LXV. Veratrum album, 175. Verbascum Blattaria, 371. — X V. mixtum, 301. — V.montanum,30i. — XV. spurium, 301. — V. Thap- sus, 36g. Veronica Beccabung-a, 369. — V. Chamaedrys, 370. — V. Ponai, 164. — V. scutellata, 138. — V. serpyllifolia, 346. — V. spicata, 346. — V. Teucrium, 349. Verrucaria biformis, 163. — V. epi- dermidis, 163. — V. fallax, 163. — V. intégra, 163. — V.integrella, 163. — V. macrostoma, 163. — V. mortarii, 163. — V. muralis, 163. — V. nigrescens, 163. — V. nitida, 163. — V. oxyspora, 163. Viburnum Lantana, 335. — V. Opu- lus, 335. Vicia Cracca, 400. — V. sativa, 17, 367. — V. sepium, 400. Villarsia nymphoides, 300. Vinca major, 139. — V. minor, 374. Viola cochleata de Coincy, 204. — V. odorata, 13g, 400. — V. trico- lor, 371. Viscum album, 351. Vitex ag-nus, 84. — V. ag-nus castus, 83. — V. verticillata, 84. Vitis vinifera, 397. Vittaria elongata, 152. — V.lineata, 152. Williamsonia Morieri, XLI. Xanthidium, LXVI. Xanthium strumarium, 351. Xiphium Fontanesii, 109. — X. vul- gare, 109. Zacintlia verrucaria, 139. Zanichellia contorta, 15. — Z. ma- crostemmon, 15. — Z. major, 16. — Z. palustris, 15, 321. — Z. re- pens, 16. — Z. rostrata, 16. Zea, 176. Ziziphora tenuior, 138. Zyg-nema, LVii, Lxv. Pans. — J . Mersch, imp., 4'", Av. de ChàtiUon. 'f*.,:,. -\'^..^ ■..m^ /, / i' ^^-^ >^ v^-^\- \ > V (w^** :?= ■I.'.- . '•'^'■^ï^':'^^ ~\ ^y. ^V ^^ 'V ^A: > ■ A' 7-^^/^.: / X ^W: ^..0 '■•- -5-4% ^^^^#C "^? •t^^--*' M ..,% -^— >- ' -4jf^^#: M.:^^ ^4r \ ■■*^' :;^*Mt- ♦.:y^f