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JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. SUR LWNATOMIE DES FEUILLES DES PLANTES ARCTIQUES Par M. F. BOERGESEN. L'anatomie des plantes alpines a été l'objet de plusieurs travaux, dont les principaux sont ceux de M. Bonnier (i) et de M. Wagner (2). II n'existe, au contraire, que des observations éparses sur l'anatomie des plantes arctiques. Ainsi M. Th. Holm, dans son travail sur la végétation de la Nouvelle-Zemble (3), a donné des descriptions et des figures anatomicjues des feuilles de plusieurs plantes de ce pays, mais sans en faire ressortir par comparaison les traits caractéristiques. Plus tard, M. War- ming, dans son travail sur la végétation du Groenland (4), a men- tionné l'organisation des plantes des landes. Tout récemment, M. Bonnier a comparé les feuilles des plantes du Spitzberg avec celles des mêmes espèces croissant dans les Alpes aux grandes hauteurs (5) et il a trouvé les palissades moins développées dans les plantes arctiques. J'ai utilisé pour mes recherches des matériaux conservés dans l'alcool, qui appartiennent au Musée botanique de Copenhague et que M. le professeur Warming a bien voulu mettre à ma dis- position en m'engageant à ce travail. Ces collections sont très riches ; elles ont été recueillies au cours de diverses expéditions, notamment au Groenland, de sorte que j'ai pu, pour plusieurs 1. G. Bonnier, Cultures expérimentales dans les hautes altitudes et Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux (Compt. rend., iSqo). — Etude expérimentale sur l'influence du climat alpin sur la fonction des plantes (Bull, de la Soc. bot. de France, 1888). 2. A. Wagner, Ztir Kenntniss des Blattbaues der Alpenpflansen und dessen biologischer Bedeutung (Sitzungsber. d. kaiserl. Akad. d. Wissensch, in Wien. Mathem.-Naturw. Classe, Bd. CI, Abtheil. I, 1892). 3. Dijmphna-Togtets zoologisk-botanisk Udbytte. 4. Eug. Warming, Oin Grocnlands Végétation. Meddelelser cm Groenland. Xll. 1888. 5. Compt. rend., 18(14, P- U-T- 2 JOURNAL DR BOTANIQUE espèces, examiner un grand nombre d'individus provenant de localités différentes. Malheureusement ces matériaux n'ont pas été recueillis en vue de semblables recherches ; ainsi la station de la plante est rarement indiquée, de sorte que l'on ne sait pas si elle a poussé au soleil ou à l'ombre, dans une localité sèche ou humide, près de la mer ou à une plus ou moins grande hau- teur, circonstances qui ont une influence considérable sur la structure anatomique de la feuille. Toutefois le grand nombre d'échantillons examinés m'a permis de suppléer en partie à cette insuffisance de renseignements (i). De même que M. Wagner, je ne donnerai pas une descrip- tion détaillée de chaque espèce, mais j'étudierai les différents systèmes de tissus en en faisant ressortir les modifications les plus importantes. ÉPIDERME. Chez la plupart des espèces examinées, la paroi externe de l'épiderme était mince ou faiblement épaissie, ce qui concorde avec les indications de M. Wagner (/. c.) pour les plantes alpines. D'après M. Bonnier, l'épiderme, chez les plantes arc- tiques, serait même plus mince que celui des plantes des Alpes. Chez un certain nombre d'espèces pourtant, la paroi externe de l'épiderme était épaissie. Il en est ainsi, notamment, chez les plantes toujours vertes et arborescentes, comme la plupart des plantes des landes (i/t^zV Warming, /, t.), telles que Loiseleiiria procwnbens , Diapensia lappoiii'ca , Cassiope teU^agona, etc. Un épaississement extraordinaire se voit chez le Saxifraga opposi- iifolia (fig. 4), où souvent la paroi est nettement stratifiée. L'épaississement est moindre, bien que considérable, chez le Saxifraga iricuspidata et le Silène acatilis ; il est moindre en- core chez le Saxifraga Aizooii, le Stellaria longipes, le St. hu- miftisa, le Viscaria alpina, quelques espèces de Draba, etc. Chez les espèces arborescentes qui perdent leur feuillage en hiver, telles que Arctostaphytos alpina, Beiula nana, Salix herbacea, l'épiderme était mince, comme on pouvait s'y attendre, et, à l'exception des plantes mentionnées plus haut, il en était ainsi dans tout le reste des espèces examinées. On ne peut guère établir de règle précise relativement à la I. Toutes les espèces étudiées appartiennent aux Dicotylédones. F. lîoERGESEV. — Sur l'anatoniie des feuilles des piaules arctiques. 3 forme et aux dimensions des cellules de l'épiderme : elles sont tantôt grandes, tantôt assez petites, tantôt polygonales, tantôt à parois ondulées. Chez les espèces àépiderme épais, on trouve généralement des cellules polygonales, tandis que, chez les espèces à épiderme mince, les cellules ont des parois ondulées. Ce dernier cas est donc le plus commun, ce qui concorde bien avec les résultats obtenus pour les plantes alpines (voir les figures de M. Holm, /. c). Un revêtement de cire s'observe rarement ; on en trouve sous forme de petits grains oblongs chez le Saxifraga Ai'zoon, et M. Warming en fait mention (/. c.) chez le Rhodi'ola rosea, le Chai}ia?neri2iiii latifoliiun et quelques autres espèces. Dans le plus grand nombre des plantes que j'ai examinées, l'épiderme était glabre. Relativement à l'apparition des poils dans le groupe des Bicornes, je me contente de renvoyer au chapitre de M. Warming : « Adaptation des plantes des landes à la sécheresse », /. c.,^. 232. Des poils étoiles se trouvent chez le VesJcaria arctica où ils forment, comme chez le Rhododendron lappO]iicuin, un revêtement dense sur les deux faces de la feuille. Des poils ranieux ont été en outre observés chez X Arabis alpïna, le Draba Wahlenbergii , le D. hirta, le D. alpina, le D. aurea, etc. Le Papaver radzcatuin (i) possède de longs poils épais, non ramifiés et composés de plusieurs cellules. Chez quelques espèces de Saxifrages, on trouve sur les feuilles des glandes éparses, par exemple chez les Saxifraga n/vah's (Holm, /. <;., tab. X, fig. 2), cermia (Holm, /, c. , tab. X, fig. i), stellari's, rivnlaris, cœspitosa, etc. Le Pedictdarïs yiammea ■possède^ sur la face inférieure de la feuille, des glandes courtes et épaisses ; des glandes semblables sont mentionnées par M. Holm (/. ^., tab. Vil, fig. 3) chez le Pedz'ciilari's stidetica. Des glandes bicellulaires éparses s'observent chez le Prtinula stri'cta et le P. Egaliksensis. Enfin il faut mentionner l'état muqueux de la paroi interne des cellules épidermiques chez le Loiseletiria pi'ocuuibens et X Einpetrnut nigrum; le fait, noté et figuré par M. Warming (/. c, p. 107 et 1 1 1), a été également observé par M. Wagner dans les exemplaires alpins (/. c"., p. 22). I. Cfr. Sv. Murbeck, Acta Horii Bergiani, II, n" 5, p. 7. 4 JOURNAL DE BOTANIQUE Les résultats obtenus pour répiderme peuvent se résumer ainsi : 1. Chez la plupart des espèces examinées l'épiderme était mince, à l'exception des plantes des lalides et de quelques espèces croissant surtout dans les localités exposées et ayant des feuilles persistantes. 2. Les poils, les glandes et la cire s'observent rarement, sauf chez les plantes des landes; ces organes sont, dans la plupart des cas, si peu développés, qu'on ne peut supposer qu'ils puis- sent servir essentiellement à diminuer la transpiration. STOMATES ET TISSU DE TRANSPIRATION. Relativement aux plantes des Alpes, M. Wagner a appelé l'attention sur la prédominance des stomates à la face supérieure de la feuille chez un grand nombre d'espèces. J'ai trouvé chez les plantes arctiques des faits analogues que j'ai réunis dans le tableau suivant. A. Stomates localisés à la face ïiiférieiire de la feiu'lle : Empetrum nigrum, Loiseleuria procumbens, Diapensia lapponica, Vaccinium uliginosum, Arctostaphylos Uva-Ursi, Oxycoccos palustris, — alpina, Ranunculus lapponicus, Phyllodoce caerulea, Thalictrum alpinura, Andromeda polifolia, Pedicularis flammea. Cassiope tetragona, B, Stomates pins noinbrenx sur la face ïiiféi-i'eure : Melandrium triflorum, Ranunculus nivalis, Stellaria borealis, — affmis* Willanderi, Papaver radicatum, Pleurogyne rotata. Arabis alpina, C. S loin aie s en même nombre sur les deux faces : Saxifraga nivalis, Ranunculus pygmacus, — hieracifolia, Campanula uniflora, Alsine biflora, Melandrium apetalum, — groenlandica, — affine, Cassiope hypnoides, Halianthus peploides. F. BoERGESEs. — Sur l'anatoinie des feuilles des plantes arctiques. 5 Gentiana nivalis, Draba crassifolia. Primula Eg-aliksensis, D. Stomates plus nouibi'eux sur la face supérieure : Saxifraga oppositifolia, Viscaria alpina, — aizoides, Sagina caespitosa, — tricuspidata, Alsine verna f. hirta, — flagellaris, Draba corymbosa, — rivularis, — alpina, — cernua, — hirta, — caespitosa, -- Wahlenbergii, — Aizoon, — nivalis, — stellaris, Arabis humifusa, Stellaria longipes, Cardamine bellidifolia, — humifusa, Primula stricta. Silène acaulis, Salix herbacea. Cerastium trig\'num, En examinant ce tableau, enverra que le groupe A ne com- prend, sauf quelques exceptions, que des plantes des landes. Celles-ci, on le sait, ont une structure xérophile et, par les caractères de leurs feuilles, diffèrent en général tellement des autres plantes arctiques qu'on peut en faire abstraction. Une exception, parmi les plantes des landes, est pourtant présentée par le Cassiope hypnoides , qui a les stomates uniformément dis- tribués sur toute la surface de la feuille; mais aussi cette petite plante appartient plutôt à la flore rupestre, et quand on la trouve dans la lande, c'est toujours dans des localités humides. En faisant abstraction des plantes des bruyères, il ressort clai- rement du tableau ci-dessus que, dans la plupart des espèces, c'est à la lace supérieure de la feuille que les stomates sont le plus nombreux. Dans une partie des espèces examinées, j'ai, pour apprécier exactement la distribution des stomates, compté leur nombre sur une étendue déterminée de l'une et de l'autre face de la feuille. Le tableau suivant présente la moyenne fournie par plu- sieurs observations. Face supérieure. Face inférieure. Saxifraga flagellaris .... 14 ... . 6 — oppositifolia ... 30 ... . 7 JOURNAL DE BOTANIQUE Face supérieure. Face inférieure. 12 8 lO 8 17 20 16 5 38 12 30 12 40 . 20 30 35 12 5 7 10 9 9 43 35 32 17 40 31 23 37 50 39 Saxifraga tricuspidata — cernua. , . — nivalis. . . — stellaris . . Silène acaulis .... Cerastium trigynum . Viscaria alpina. . . . Melandrium apetalum. Stellaria longipes . . Papaver radicatum . . Gentiana nivalis . . . Draba corymbosa . . — alpina — nivalis .... Arabis alpina .... — humifusa. . . On voit par ce tableau que, chez plusieurs espèces, le nombre des stomates de la face supérieure dépasse celui de la face inférieure. Peut-être les nombres relatifs à cette dernière doivent-ils subir une réduction considérable pour plusieurs espèces, chez lesquelles les stomates manquent sur une portion plus ou moins grande du milieu de cette face. 11 en est ainsi chez le Saxifraga flagellari's , le vS. opposiiïfolia, le ^S. aizoides, le 6^. Ccespitosa et quelques autres Saxifrages, le Silène acaulis, VAlsiiie groenlandica, VA. verna, le Stellaria longipes, le ►S. hiLiniftisa, etc. La situation des stomates est telle qu'elle fait soupçonner une communication active avec l'air extérieur : ils sont en effet, chez la plupart des espèces examinées, situés au niveau de l'épiderme, ou même ils débordent souvent un peu au-dessus. Des stomates situés au-dessous du niveau de l'épiderme s'obser- vent seulement chez le Papaver radicaitun et V Arctosiaphylos Uva-Ursi. Les plantes des landes sont protégées contre une transpiration trop forte : ou i^par des stomates localisés dans les cavités des feuilles, par exemple chez X Empetrnni nignun, le Lediim palustre, le Phyllodoce Ccvrulea, le Cassiope ietra- gona, etc. ; ou 2° par des stomates couverts de poils, comme F. BoERGESEN. — Sur l'anatomie des feuilles des plantes arctiques. 7 chez le Rhododendron lappom'cwn (voir la fig-ure de M. Warming-, /. c, p. I \2). Ce qui vient d'être exposé sur la situation des stomates dans les plantes arctiques concorde parfaitement avec ce que M. Wagner a observé dans les plantes des Alpes : parmi les espèces examinées par lui, le Papaver pyrenaicum et V Anthyllis vulneraria seuls avaient des stomates profonds. Les feuilles des plantes arctiques ont en général une struc- ture très lâche, offrant à cet égard encore une grande ressem- blance avec cellesdes plantes des Alpes. Ce n'est pas seulement, d'ailleurs, le tissu lacuneux qui présente de grands espaces intercellulaires : le tissu palissadique est, lui aussi, fréquemment très lâche (fig. i), et cette disposition est sans doute, comme le fait remarquer M. Wagner, en rapport avec le grand nombre des stomates de la face supérieure de la feuille. Chez plusieurs espèces, on trouve encore dans le tissu lacuneux de grandes lacunes aplaties ; on les observe généralement près de la face inférieure de la feuille et elles ne sont séparées de l'épiderme que par une assise de parenchyme. Les cellules qui bordent la lacune ont des parois convexes. De semblables lacunes ont été rencontrées dans le Saxifraga oppositifolïa , le ^. jlagellaris , le kS. caaspitosa, le Thalïcirum alpiiinm, le Dj'apensia lappo- nica^ le Brada crassifolta, le D. liirta, le D. alpina, V Arabis alpina, etc. Une structure plus dense a pourtant été observée chez quelques espèces, par exemple chez la plupart des plantes des landes et chez le Thalicù'inn alpiiinni, où le tissu en palissades surtout était formé de cellules serrées ; mais ces plantes man- quent précisément de stomates à la face supérieure de la feuille. Nous pouvons résumer ainsi ce qui précède : i'" La plupart des plantes arctiques possèdent des stomates sur les deux faces de la feuille, souvent même en plus grand nombre sur la face supérieure. 2" Les stomates sont situés au niveau de la surface. 3" Le mésophylle a une structure très lacuneuse, {A suivre.) 8 JOURNAL DR BOTANIQUE CATALOGUE DES CRYPTOGAMES VASCUL AIRES ET DES MUSCINÉES DU NORD DE LA FRANCE Par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Différents ouvrages de Géographie botanique et plusieurs Flores ont été publiés déjà sur la Région du Nord de la France. Mais tous ces travaux, au moins les plus modernes, ont laissé de côté, ou peu s'en faut, les Cryptogames. Réunir les données que l'on trouve dans les auteurs anciens et modernes-, y ajouter les résultats acquis personnellement ou par des correspondants obligeants, pour en faire un tout com- pact et un ouvrage que l'on puisse consulter avec fruit, tel a été mon but. Aujourd'hui les documents amassés me paraissent suffisants, au moins pour les Cryptogames vasculaires et les Muscinées, pour donner une idée de la végétation de notre Région. Les résultats consi^-nés dans ce Catalog-ue faciliteront d'ailleurs les recherches ultérieures des botanistes qui voudraient apporter leur appoint à la question. Avant tout, il faut s'entendre sur la limitation de la Région du Nord. Cette région comprend l'espace situé au Nord des Collines de Picardie et de Belgique. La contrée ainsi limitée comprend le département du Nord (moins l'arrondissement d'Avesnes), les départements du Pas-de-Calais et de la vSomme, la partie de la Seine-Inférieure située au Nord de l'Yères, une bande étroite de l'Oise, et l'arrondissement de vSaint-Quentin dans l'Aisne. Je prends l'occasion de la publication de ce Catalogue pour adresser mes remerciements aux botanistes qui ont bien voulu me prêter leur concours ou me donner des renseignements, en particulier à MM. 'Wignier de Warrez, d'Abbeville ; Gonse, d'Amiens; Bourgeois, d'Eu; Boulanger, d'Eu; Copineau, de DouUens ; Acloque, d'Auxi-le-Chàteau ; etc. GÉNEAu DE Lamarlière. - Cryplogames vascnlaires du Nord de la Frcince. o (:UVPTO(;a.1IES, VASCLLAIUES. Classe des LYCOPODINÉES. Ordre des HÉT ÈROS FO RÉES . Famille des SÉLAGINELLÉES. L'unique genre Selaginella (i) que renferme celte famille, n'ap- partient pas à notre flore. Une espèce, le ^. heîvetica Spring. [Lycopo- di'um L.), est signalée sur la frontière orientale de la Belgique. Elle se rencontre clans les Hautes-Fagnes, entre Eupen et Malmédy (Crépin, FI. Belg., p. 464). Quant au 5. spinidosa A. Tir. {Lycopodium selagi7ioides L.), cité par Lcstiboudois {Bot. Belg., I, p. 289), il n'a jamais fait partie de notre flore, ni même de celle des régions voisines. Famille des ISOÉTÉES. \JIsoeies echinospora Durieu abonde dans plusieurs étangs de la Carapine, aux environs du Genck (Crépin, FI. Belg., p. 462). Il n'a jamais été cité dans la région du Nord de la France ; il serait à recher- cher dans les étangs à fond sableux du littoral, où il paraît devoir trou- ver des conditions convenables pour son développement. L'/. lacustris L., cité par Lcstiboudois sans indication de localité {Bot. Belg., I, p. 300), ne fait pas partie de notre flore. Ordre des ISOSPORÉES. Famille des LYCOPODI ACÉES . 1. Lycopodiiiiii L. (Lycopode), I. L. clavatum L. {L. en massue). — (Necker, Del., II, p. 438 ; Lestib., Bot. Belg., I, p. 288; Coss. et Germ., FI. Par., p. 882 ; Bréb., FI. Norm., p. 496 ; Crépin, FI. Belg., p. 464 ; de Vicq, FI. Somme, p. 536 ; Rigaux, Cal., p. 34 ; Masclef, Cat., p. 196). RR. — Bruyères, bois, sur la silice. — « Dans les bois de Flines, près Douay. » (Necker) — Beuvry, La Buissière, Saint-Omer, Bou- logne, Desvres (Dovergne) ; bois entre Samer et Desvres (Rigaux) ; Sorrus et Wailly près Montreuil (Bâillon, Herb. in de Vicq) ; Saint- Josse (Dovergne, William). — Manque dans la Somme. — Landes boi- sées de Beaumont, près Eu (de Vicq). Il est rare en Belgique, mais devient plus commun dans la région I. La vaste famille des Lépidodendrinées qui fait partie de cet ordre, et qui est si bien représentée dans les flores géologiques de la Région du Nord, est au- jourd'hui complètement éteinte. Ce serait sortir du cadre que je me suis tracé que de citer les espèces qui appartenant à cette famille. lo • JOURNAL DE BOTANIQUE ardennaise (Crépin). — Sur nos limites, au Mont-Noir (Flahault in Boulay) ; Ghéluvelt (Lestibouclois);* Belœil, Mont de la Trinité, Mons (Hocquart). 2. L. inundatum L. {L. mondé). — (Necker, Del., II, p. 438 ; Lestib., Bot. Belg., I, p. 2S8 ; Coss. et Germ., FI. Par., p. 884; Bréb., FI. Norm.y p. 497 ; Crépin, FI. Belg., p. 463 ; de Vicq, FI. Somme, p. 536; Masclef, Cat., p. 196). RR. — Marais tourbeux, bruyères humides. — Mont des Bruyères, près Saint- Amand (Boulay, de Lamarlière), — Hesdigneul, Saint-Omer, Desvres, Saint-Josse (Dovergne) ; Sorrus et Wailly, près de Monlreuil (Bâillon, Herb. in de Vicq). — Manque dans la Somme. — Landes boisées de Beaumont près Eu (de Vicq). Il devient moins rare dans la région de l'Ardenne et en Belgique, surtout dans la Campine limbourgeoise et anversoise (Crépin). Sur nos limites, à Ghéluvelt (Lestiboudois), à Stambruges (Hocquart). La répartition de ces deux Lycopodes est à peu près identique. Les localités signalées forment des îlots isolés au nombre de six : landes de Beaumont, environs de Montreuil, Bas-Boulonnais, environs de Saint-Omer, environs de Béthune et forêt de Raismes. L'ensemble des localités constitue une large bande qui s'épanouit vers la Belgique. Les L^'copodiuin alpimim L., complafiatum L., annotiniim L. et Selago L., sont signalés en Belgique avec plus ou moins de certitude ; il y aurait espoir d'en découvrir quelques localités dans la région ardennaise des environs d'Avesnes. Le L. Selago se trouve près de nos limites méridionales dans la forêt de Villers-Cotterets (de Marcilly fils, in Coss. et Gerra.). Classe des ÉQUISÉTINÉES. Ordre des ISOSPORÉES (i). Famille des ÉQUISÉT A CÉES . 2. Equisetiiin L. (Prêle). 3. E. arvense L. {P. des champs). — (Necker, Del., II, \>. 424; Les- tib., Bot. Belg., I, p. 300; Coss. et Germ., FI. Par., p. S77 ; Bréb., FI. Norm., p. 494 ; Crépin, FI. Belg., p. 466; Rigaux, Cat., p. 34 ; de Vicq, FI. Somme, p. 535 ; Masclef, Cat., p. 197). — Avril-mai. ce. — Champs humides, prairies, berge des rivières. II est répandu 1. L'ordre des Equisétinées hétérosporées, comprenant l'unique famille des Annulariécs, est éteint de nos jours; mais il est abondamment représenté dans les couches du terrain houiller de notre région. Géneau de Lamarmère. - Cryptogames vasculaires dit Nord de la France, u partout, mais M. Ca'pin le donne comme plus rare dans la région arden- naise que dans les autres régions. 4. E. maximum Link {P. _s;catite). — (Crépin, FI. Belg., p. 466; Masclef, Cat.^ p. 197). — E. Telmateja Ehrh, (Lestiboudois, Bot. Belg., I, p. 301; Coss. et Germ., FI. Par., p. 877; Bréb., FL Norm., p. 494; Rigaux, Cat., p. 34; de Vicq, FI. Somme, p. 535). — E. fluviatile L. (Necker, Del., II, p. 422). — Mars-avril. AR., mais souvent abondant dans ses habitations; bord des ruis- seaux, marécages, bois, bruyères, de préférence sur les terrains sili- ceux. — Environs d'Hazebrouck et de Bailleul (Vandammc, Cussac in Masclef) ; Mont des Cats (Boulay). — Labuissière (Dovergne) ; le Réveillon, près Allouagne (Queulain, Masclef) ; Givenchy-en-Gohelle (Petit, Masclef) ; Ablain-Saint-Nazaire (Mouton, Masclef) ; Camblain- Chatelain (Dumon) ; Matringhem (Piedfort) ; forêt d'Eperlecques et de Ruminghem (Cussac) ; bois du Ham, près de Watten (Boulay) ; Tar- dinghen (de Lamarlière) ; Courset (Lestiboudois) ; Desvres (Dovergne, de Lamarlière) ; Samer et Questrecques (de Lamarlière) ; forêt d'Har- delot (Boulay) ; Montreuil (Lestiboudois) ; vSaint-Josse (Dovergne, William). — RR. dans la Somme : Drucat, au bord de la Somme à Ham (de Vicq). En Belgique il est assez commun dans la région aigilo-sableuse, mais RR. partout ailleurs (Crépin) ; sur nos limites à Ghéluvelt, au Mont de la Trinité (Lestib.). Cette espèce paraît avoir son maximum de diffusion dans le Pas- de-Calais. Elle est commune surtout dans le Bas-Boulonnais, où elle croît généralement au voisinage des argiles kimméridiennes. 5. E. silvaticum L. {P. des bois). — (Necker, Del., II, p. 426 ; Lestib., Bot. Belg. y I, p. 301 ; Coss. et Germ., FI. Par., p. 878 ; Bréb., FL Norm., p. 495; Crépin, FI. Belg., p. 426; Masclef, Cat., p. 197). — Mai. RR. — Bailleul (Cussac in Vandamme, Delattre) ; forêt de Mormal (Boulay). — Forêt de Boulogne (Moniez, de Lamarlière) ; Desvres, Sorrus (Dovergne) ; Saint-Josse (Dovergne, William). — Paraît man- quer dans la Somme. Sur nos limites à Ghéluvelt (Lestiboudois). Il devient plus fréquent dans la région ardennaise (Crépin) et même assez commun dans l'ar- rondissement d'Avesnes (Boulay). 6. E. variegatum Schleich. {P. pauachée). — (Crépin, FI. Belg., p. 466). — Juin-août. RR. — Lieux sablonneux. — La var. céespitosum Dœll. a été 12 JOURNAL DE BOTANIQUE trouvée à Rosendaël, près Dunkerque, par M, l'abbé Boulay, au bord d'un sentier sableux. On retrouve cette espèce dans la région maritime en Belgique (Crépinj. Bien qu'elle se trouve ailleurs à l'intérieur du continent, dans nos régions elle ne paraît pas s'éloigner de la mc-r. Il y a là probablement une influence de climat. 7. E. limosum L. [P. des bourbiers). — (Necker, Del.^ II, p. 425 ; Lestiboudois, Bot. Belg., I, p. 300; Coss. et Germ., FI. Par., p. 880; Bréb., FI. Norm., p. 495; Rigaux, Cai., p. 34; Crépin, FI. Belg.y p. 466; de Vicq, FI. Somme, p. 536; Masclef, Cai.^ p. 197). — Mai-août. C. — Marais, fossés. II se rencontre surtout dans la zone des marais. 8. E. palustre L. (/-'. des marais). — (Necker, Del., II, p. 423 ; Lestib., Bot. Belg., I, p. 300 ; Coss. et Germ., /-Y. Par., p. 879 ; Bréb., FI. Norm., p. 495; Rigaux, Crt^/., p. 34; Crépin, Fl.Belg., p. 466; de Vicq, FI. Somme, p. 535 ; Masclef, Cat., p. 197). — Mai-août. ce. — Marais, prairies et champs humides, bord des eaux. Sa distribution est la même que celle de l'espèce précédente, mais il est encore plus fréquent. La var. polystachyon Ray. mêlée avec le type, mais RR. : Emme- rin (Lestiboudois) ; Tardinghen (de Lamarlière) ; Marais du Faubourg Saint-Pierre à Amiens (Gonse in de Vicq). 9. E. hyemale L. [P. d'hiver). — (Necker, Del.^ II, p. 425 ; Lestib,, Bot. Belg., I, p. 300; Coss. et Germ., FI. Par., p. 881 ; Bréb., FI. A^orm-..,^. 495 ; Rigaux, Cat., p. 34 ; Crépin, FI. Belg.., p. 466 ; de Vicq, FI. Somme, p. 536; Masclef, Cat., p. 197). — Avril-août. RR. — Bois et lieux humides. Il était C. derrière la citadelle de Lille (Lestib.) d'où il paraît avoir disparu. Forêt de Raismes (Warion) ; Sercus (Vandamme). — Forêt de Boulogne (Dovergne, Rigaux, de Lamarlière) ; Desvres (Dovergne) ; Bruquedal (Boucher de Crève- cœur, Dovergne) ; naturalisé à Marconnelle (Dovergne). — Forêt d'Eu (Boucher, Herb.; Bâillon, Herb. in de Vicq). — Manque dans la Somme, R. ou RR, en Belgique (Crépin). Cette espèce ne présente que des localités disjointes et sans rapport entre elles. GÛNEAu DE Lamarmkre. - Cryptogamcs vasculaires du Nord de la France. 13 Classe DES FILICINÉES. Ordre des HYDRO PTÈRIDÈ ES. Famille des MARSILIACÉES (1). Le Pilii/aria globulifcra L. (Lestib., Bot. Beit^., I, p. 229 ; Crc- pin, FI. Belg., p. 460) est assez répandu dans la région campinienne de la Belgique, en Normandie et dans les environs de Paris, mais il n'a jamais été constaté dans nos limites ; il faudrait le rechercher dans les petits marécages des dunes. Le Marsilia quadrifolia L. (Leslib., Bot. Belg., I,p. 229), indiqué dans les marais et fossés des environs de Valenciennes (Dcsmazières), n'a pas été constaté depuis. Ordre des M A R A T TIO I D ÈES . Famille des OPHIOGLOSSÉES. 3. Ophiogiossuiii L. (Ophioglosse). 10. O. vulgatum L. [0. vulgaire). — (Lestib., Bot. Belg., I, p. 298; Coss. et Germ., FI. Par., p. 873 ; Bréb., FI. Norm., p. 492; Ri- gaux, Cat., p. 34; Crépin, FI. Belg.^ p. 459 ; de Vicq, FI. Somme, p. 534; Masclef, Cai.., p. 198). — Juin-juillet. RR. — Prés, bois et taillis tourbeux, marécages des dunes. — Forti- fications de Lille (Warion), entre la porte d'eau et la porte de Béthune (Carpentier) ; Emmerin, Annappes (Lestiboudois) ; Douai (Gosselin) ; bois des environs d'Hazebrouck (Vandamme), de Bailleul (Flahault). — Marais de Gorre, près Beuvry (Masclef); marais de Guînes, Tar- dinghen (de Lamarlière) ; Slack, Neufchâtel (Rigaux) ; marécages de la forêt de Boulogne (Moniez) ; Etaples, Merlimont (Dovergne) ; Gucq (Boulay). — Marais des dunes de Saint-Quentin-en-Tourmont et de Quend (de Vicq) ; Menchecourt, près Abbeville (Bâillon, Herb. in de Vicq); Brutelles (Boucher) ; Bacouel (Duchaussoy in Gonse, Suppl.) ; Guyencourt (Dequevauvilliers in Gonse, Snppl.). Cette espèce paraît affectionner les marais du littoral, le long duquel elle est assez répandue. Elle se trouve encore dans les marais de la plaine des Flandres, surtout aux environs de Lille. Mais elle n'est pas exclusive, car on la trouve aussi dans les bois montueux humides. I. Les Salvinia et Asolla, de la famille des Salviniées, n'ont pas de repré- sentants dans notre flore. — On avait cru trouver le Salvinia natans Ail. dans la Campine, mais M. Crépin doute de l'authenticité de la découverte. 14 JOURNAL DE BOTANIQUE 4. Botrychiuin Sw. (Botrychc). 11. B. Lunaria Sw. {B. Lunaire). — (Leslib., Bol. Belg., I, p. 298; Coss. et Gerra., FI. Far., p. 873 ; Bréb., FI. Norm.^ p. 492; Rigaux, Cai.^ p. 34; Crépin, FI. Belg., p, 459; de Vicq, FI. Somtne, p. 534; Masclef, Cat., p. 198). — Mai-juillet. RR. — Pelouses sèches, bruyères. — Valenciennes (Desmazières, Exsiccatd). — Dunes de Condette (Rigaux). — Abbeville (Boucher) ; Cambron (Tillette de Clermont) ; Drucat (du Maisniel) ; Epagne (Do- vergne, Herb.) ; Cagny (Le Corrcur, Richer) ; Citadelle d'Amiens (Do- vergue, Herb.) ; Wailly (Gonse). Cette espèce forme deux groupes principaux, aux environs d'Abbe- ville et d'Amiens. Elle n'a plus ensuite que des localités dispersées dans la région. Elle est rare en Belgique (Crépin). Sur nos limites, à Ghéluvelt (Lestiboudois) et àBaudour (Hocquart). Ordre des FOUGÈRES. Famille des OSMUNDÉES. 5. Osmuiicla L. (Osmonde). 12. O. regalis L. {O. royale). — (Necker, Del., II, 564; Lcstib., Bol. Belg. , I, p. 297 ; Coss. et Germ. , FI. Par. , p. 872 ; Bréb. , FI. Noria., p. 491 ; Rigaux, C<^/., p. 34; Crépin, FI. Belg., p. 46S; de Vicq, FI. Somme, p. 533; Masclef, Cal., p. 199). — Juin-septembre. RR. — Bois marécageux, terrains humides, sur les terrains sili- ceux. — Mont des Bruyères près de Saint-Amand (Boulay, de Lamar- lière). — Givenchy-en-Gohelle (Petit); Labuissière (Dovergne lîls); bois de Lapugnoy (Dumon); bois de l'Hermitage, près Saint-Omer (Dovergne); forêt de Desvrcs (Dovergne, Boulay, de Lamarlière); forêt de Ijoulogne (Dovergne, Rigaux, de Lamarlière); forêt d'IIardelot (Rigaux); Condette (Carpentier) ; Saint-Josse (Dovergne, William). — Canterenne et Larronville près Rue (Ch. Wignier); marais du bois de la Motte à Cambron (Tillette de Clermont, Herb.). — Landes de Beaumont près Eu (de Vicq). Rare en Belgique; sur nos limites, à Ghéluvelt (Lestib.) et à Bau- dour (Hocquart). Famille des POLYPODIACÉES. Tribu des ASP/DIÉ£S. Le Struthiopteris germanica W^illd. (Crépin, FI. Belg., p. 454) GÉNEAU DE Lamarlièee. - Crypto gaittes vasculaires du Nord de la France. 15 est indiqué en Belgique dans les vallées de l'Amblève et de l'Ourthc dans la région calcaire. Il n'a pas encore été signalé en France. (>. (]yîsto|)i The- lypierish. (Necker, />/., II, p. 428). ■ — Juin-septembre. R. — Marais tourbeux, au milieu des petits buissons d'Aunes, de Saules, etc.; fructifie rarement. — Marais de l'Escarpelle, près Douai (Maugin), d'Haubourdin (Boulay). — Beuvry (Masclef); Clairmarais (Decontes in Dovergne) ; Marais de Guines (de Lamarlière) ; Condette (Rigaux) ; Saint-Josse, Airon (Dovergne, Boulay); Verton (Masclet); Berck, Tortefontaine (William) ; Saulchoy, Douriez (Dovergne). — Villers-sur-Authie (Cage); Bernay, Vercourt, Cambron, Abbeville, Bray-les-Mareuil (de Vicq) ; Mesnil-Bruntel (Dcbray); Fouencamp (Ri- cher); Guerbigny, Becquigny (Guilbert) ; Applaincourt, près Brie (Demailly in Gonse) ; Pende (Boucher, Extr. FL). Est encore rare en Belgique, surtout dans la région calcaire (Crépin). Cette espèce est confinée dans les marais plus ou moins tourbeux. Tribu des ASPLÉ NIÉES. 9. Bleehmiiii Roth (Blechnum). 20. B. Spicant Roth [B. Spicani). — (Lestib., Bol. Belg., 1, p. 290; Coss. et Germ., FI. Par., p. 86 1 ; Bréb., FI. Norm., p. 485 ; Ri- gaux. Cal., p. 34; Crépin, FI. Belg.,^. 454; de Vicq, FI. Somme, p. 528 ; Masclef, Cal., p. 200). — Osmimda Spicant L. (Necker, Del., II, p. 564). — Juin-août. AC. — Bois, prairies et lieux humides, ombragés. Cette espèce est à peu près également répandue dans tous les terrains siliceux de la contrée. Elle devient plus commune dans l'Ardenne, mais elle est assez rare dans le reste de la Belgique, et n'est pas signalée dans la région maritime (Crépin). 10. Seolopeildriuiu Sm. (Scolopendre). 21. S. officinale Sm. {S. of/îdnale). — (Lestib., Bol. Belg., I, j). 291 ; Coss. et Germ., F/. Par.., p. 862 ; Rigaux, Cal., p. 34; de Vicq, FI. Somme, p. 528 ; Masclef, Cal., p. 200). — 5'. vidgare Sm. (Crépin, FI. Belg., p. 454). — Asplenium Scolopevdrium L. (Necker, Del., II, p. 431). — Juin-septembre. AR. — Cette espèce paraît assez répandue dans toute l'étendue de la région. Elle est très abondante dans certains ravins ombragés du Bas-Boulonnais. 18 JOURNAL DE BOTANIQUE H. Aspleiiiiini L. (Doradillc). 22. A Ruta-muraria L. [D, Rue des murailles). — (Necker, DcL, II, p. 433 ; Lestib., Bot. Belg..^ I, p. 292 ; Coss. et Germ., FI. Far., p. 864; Bréb., FI. Nor/n.^ p. 487 ; Rigaux, Cal., p. 34; Crépin, FI. Belg., p. 456; de Vicq, FI. Somme, p. 529; Masclef, Cal., p. 200). — Mai-octobre. C. — Vieux murs, rochers calcaires. Très répandu dans toutes les parties de la région. 2T,. A. Trichomanes L. [D. polylric). — (Necker, Del., II, p. 433 ; Lestib., Bot. Belg., I, p. 292; Coss. et Gerra., FI. Par., p. 864; Bréb., FI. Norm., p. 487 ; Rigaux, Cal., p. 34 ; Crépin, FI. Belg., p. 456 ; de Vicq, FI. Somme, p. 529 ; Masclef, Cal., p. 200). — Mai-septembre. AR. — Vieux murs, rochers siliceux ou calcaires. Moins commun, mais aussi uniformément répandu que le précédent. XJA. seplenlrïonale Hoffm., VA. germanicum Weiss et VA. vi- ride Huds. (Crépin, FI. Belg., p. 456) sont signalés dans la région ardennaise de la Belgique, en Normandie et dans les environs de Paris. \JA. Halleri DC. a été aussi signalé en Belgique, mais paraît avoir disparu (Crépin, FI. Belg., p. 456). Vi'A. marinum'L,.., qui existe sur les falaises normandes à Saint- Jouin entre le Havre et Dieppe (de Brébisson, FI. Normandie, p. 487), n'a pas encore été signalé dans la région du Nord. 24. A. Adianthum-nigrum L. [D. noire, Capillaire noire). — (Lestib., Z?!?/. Belg., I, p. 292 ; Rigaux, Cal., p. 34; Crépin, FI. Belg., p. 456; de Vicq, FI. Somme, p. 529; Masclef, Cal., p. 201 ; Coss. et Germ., FI. Par., p. 864 ; Bréb., FI. Norm., p. 486). — Juin- septembre. AR. — Croix (Lestiboudois) ; Avesnes-les-Aubert (Godon); Arras (Petit) ; Béthune (Masclef) ; Labuissière, vSaint-Omer (Dovergne) ; Hydrequent, Vallée- Heureuse (Boulay) ; Leulinghen, sur la route de Calais (Rigaux); Berck (Masclef); Sorrus, Saint-Josse (Dovergne). — Drucat, Yvrench, Villers-s-Mareuil, les Alleux près Béhen (de Vicq); Maisnières (Guilbert) ; Vron, Quend (Cage) ; Bovellcs (Romanet) ; Cagny (Copineau); Mareuil, Bray-les-Marcuil (l'aillon, //cVi^.); Crécy (jjoucher, Extr. FI.). Il est assez rare en Belgique, mais parait un peu plus répandu dans la région ardennaise. Il est assez fréquent dans les environs de Paris et surtout en Normandie. CiÉNF.Au DE LAMARr.iÈRiî. - Cryptogames vasciilatres du Nord de la France. 19 25. A. Filix-fœmina Bernh. {D. Fougère femelle). — (Coss. et Germ., FL Par., p. 865 ; Rigaux, Cat., p. 34 ; Crépin, FI. Belg.^ p. 455 ; de Vicq, FI. Somme, p. 530; Masclef, Cal., p. 201). — Aihyrium (Lestib., Bol. Belg., I, p. 293 ; Bréb., FI. Norm., p. 488). — Poly- podium L. (Necker, Del., II, p. 437). — Juin-septembre. AC. — Bois humides des terrains siliceux ou argilo-siliceux. Répandu dans toute la région du nord, de même que dans les régions voisines. Tribu des POLYPODIÉES. 12. Pteris L. (Ptéridc). 26. p. aquilina L. {P. aigle, Fougère aigle). — (Necker, Del., II, p. 42g ; Lestib., Bot. Belg., I, p. 290; Coss. et Germ., FI. Par., p. 860; Bréb., FI. Norm., p. 485; Rigaux, Cat., p. 34; Crépin, FI. Belg., p. 453 ; de Vicq, FL Somme, p. 527 ; Masclef, Cat., p. 199). — Juin-septembre. ce. — Bois sablonneux, bruyères, coteaux, sur les terrains siliceux. 'L'Allosurifs crispas Bernh. (Crépin, FI. Belg., p. 453) est signalé dans la région ardennaise de la Belgique* i;{. Polypodiiiiu L. (Polypode). 27. P. vulgare L. {P. vulgaire). — (Necker, Del., 11, p. 435 ; Lestib., Bot. Belg., I, 296; Coss. et Germ., FI. Par., p. 858; Bréb., FI. Norm., p. 490 ; Rigaux, Cat., p. 34; Crépin, FI. Belg.., p. 453 ; de Vicq, FL Somme, p. 527 ; Masclef, Cat., p. 199). — Avril- novembre. AC". — Bois, troncs des vieux Saules, vieux murs, rochers. 28. P. Dryopteris L. {P. du Chêne). — (Necker, Del., II, p. 437; Lestib., Bot. Belg., I, p. 296 ; Coss. et Germ., FL Par., p. 859 ; Crépin, FL Belg., p. 453 ; de Vicq, FL Somme, p. 527 ; Masclef, FL collines d'Artois, p. 31). — Phegopteris Dryopteris Fée (Bréb., FL Norm., p. 491). — Juin-septembre. RR. — Cambrai, vieux murs à l'intérieur de la ville (Godon in Masclef). — N'est signalé ni dans le Pas-de-Calais ni dans la Somme. Forêt d'Eu, versBlangy (Boucher, Extr. FL, et i%r.^./ Bâillon, Herb. in de Vicq). — Saint-Quentin [Exsicc. Dcsmazières, n° 149). Cette espèce est AC. dans la région ardennaise de la Belgique (Crépin). Le P. Phegopteris L. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 296 ; Phegopteris polypodioides Fée, Bréb., p. 491 ; Crépin, FL Belg., p. 453) est 20 JOURNAL DE BOTANIQUE assez répandu dans la région ardennaise de la Belgique (Crépin). 11 existe aussi en Normandie. 14. Ceteraeh Bauh. (Cétérach). 29. C. officinarum Bauh. {C. des pharmaciens). — (Lestib., Bot. Belg.^ I, p. 297; Coss. et Gerra., FI. Par., p. 858; Bréb., FI. Norm.i p. 4S5 ; Crépin, FI. Belg., p. 452; de Vicq, FI. Somme, p. 526 ; Masclef, Cat., p. 199). — Juin-octobre. RR. — Rochers calcaires, vieux murs à mortier à la chaux. — Frais-Marais entre Douai et Radies (Masclef); Lille (Lestiboudois). — Rochers de la Vallée-Heureuse, Fiennes (Boulay); entre Ferques et Hardinghen au Haut-Banc (Dovergne) ; cimetière de Neufchâtel (Ri- gaux, de Laraarlière) ; de Dannes (Maugin). — Villers-sous-Ailly, Bo- velles (Romanet) ; Vadencourt (Guilbert) ; faubourg deNoyon à Amiens (Debray) ; Picquigny (Gonse) ; Rollot (Deraailly). — Blangy (Boucher, Extr. FI. in de Vicq) . Rare dans la région ardennaise (Crépin). \J Hymenophyllum Tiinbridgense Sm. (Crépin, FI. Belg., p. 460), de la famille des Hyméiwphyllées, a été signalé autrefois dans TArdenne belge. On le trouve dans l'Ouest de la Normandie, où existe éga- lement \ H. imilaterale Bory. (A suivre.) CHRONIQiJE. L'Académie des sciences, dans sa séance publique annuelle du 17 dé- cembre dernier, a décerné le prix Montagne à M. Husnot pour son Mus- cologia gallica, dont la publication a été récemment terminée. — Un second prix Montag'ne a été accordé au Frère Héribaud, pour ses Diatomées d'Auvergne. Le prix Desmazières n'a pas été décerné. Toutefois, un encourag-ement a été accordé à M. Sappin-Trouffy, pour ses recherches sur la structure intime et le développement des Urédinées. M. S. Naw^aschin a été nomme professeur de Botanique et directeur du Jardin botanique à Kiew. Le Gérant : Louis Mokot. Paris. — J. Mersch, imp , 4'", Av. deChùtillon. 0" ANNÉE. N" 2. i6 JANVIER 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE SUR I.'ANA rOMIlî DES FEUILLES DES PLANTES ARCTIQUES (Fin.) Par M. F. BOERGESEN TISSU d'assimilation. On peut noter comme caractéristique le faible développe- ment des palissades dans les plantes arctiques ; ceci concorde avec l'observation de M. Bonnier qui, dans sa communication citée plus haut, indique le faible développement des palissades dans les plantes du Spitzberg^ comparées à des exemplaires des mêmes espèces provenant des grandes hauteurs des Alpes. D'une manière générale, on peut noter le petit nombre des assises de palissades, la forme de leurs cellules, qui le plus sou- vent sont courtes et renflées à peu près en tonneaux, et enfin le peu de cohésion de toutes les cellules du mésophylle. D'ordinaire, les feuilles offrent une structure dorsiventrale, bien que la différence entre les deux faces soit souvent peu mar- quée. Dans les localités les plus septentrionales surtout, on trouve fréquemment des feuilles sans palissades. Le méso- phylle est alors formé, dans toute son épaisseur, de cellules arrondies, tout au plus un peu allongées vers la face supérieure. Cette disposition a été observée dans le Silène acauli's d'Uper- nivik (fig. 2), le Primula stricia d'Alten Fjord, le Draba verna f. hirta, V Arenarïa ciliata {v. Holm, /. c, tab. XII, fig. 2), XEriti'ichiiim villosiUK {v. Holm, /. c, tab. VII, fig. 10), le Gentiana nivalïs., le Pleiirogyne rota ta et d'autres. Sous ce rapport, les plantes arctiques contrastent complète- ment avec les plantes des Alpes. D'après M. Wagner (/. ç., p. 7 et suiv.), on trouve souvent des feuilles isolatérales dans les plantes alpines ; mais cela provient de ce que des palissades apparaissent aussi à la face inférieure, tandis que le tissu lacu- neux est localisé au centre de la feuille ou manque entièrement. Chez les plantes arctiques, il en est tout autrement : le nombre des palissades se réduit de plus en plus (fig. 3), de sorte que le 22 JOURNAL DE BOTANIQUE mésophylle finit par n'être plus composé que de cellules arron- dies et lâchement unies. Pourtant j'ai trouvé chez quelques espèces arctiques des feuilles isolatérales, avec une certaine varia- tion. Ainsi \ Alsine groenlandica d'Ilua, d'Uraanak et de Jamesons Land avait des feuilles isolatérales avec palissades tout autour ; des exemplaires de Sukkertop et de Dronning Louises Oe avaient au contraire des feuilles dorsiventrales, à couche infé- rieure formée de cellules arrondies ou faiblement rameuses. L'épaisseur de la couche palissadique était très variable et souvent, comme il a été dit, différait, chez la même espèce, sui- vant la localité. Cette particularité ressortira mieux de quelques exemples. La feuille du Silejie acûîfh's ^récohée dans une localité exposée au soleil, à une hauteur de 4000 pieds, sur le mont Thronfjeld (Norvège), avait une structure dorsiventrale typique, présentant deux ou trois assises de longues palissades et, au- dessous, un tissu spongieux composé de cellules arrondies ou faiblement rameuses. Dans un échantillon de Flôjfjseld (Norvège septentrionale), la feuille était plus mince et les palissades plus courtes. Des feuilles provenant d'Ameralik (Groenland, 64° lat. N.) avaient environ trois assises de palissades, mais celles-ci étaient très courtes et faisaient transition aux cellules arrondies du tissu lacuneux. Enfin, dans une localité au nord d'Upernivik (Groenland, 72°47' lat. N.), la feuille (voir fig. 2) était à peu près isolatérale; à la face supérieure, les cellules de l'assise sous-épidermique étaient légèrement ovales, et toutes les autres cellules du mésophylle étaient arrondies et lâchement unies. Une structure semblable a été observée par M. Bonnier (/.c.) dans des exemplaires du Spitzberg. Le RaminciiliLS niva- lis provenant de Knudshoe (Dovre) avaient deux assises de pa- lissades compactes. Dans des échantillons de Kfjord (Finmark), la feuille avait une structure beaucoup moins dense, et enfin des feuilles de la Nouvelle-Zemble étaient très lacuneuses, même dans la couche palissadique, dont les cellules présentaient des rami- fications plus ou moins grandes {v. Holm, /. c, p. 54, tab. XI, fig. 6). Cependant on trouve quelquefois des exceptions à la règle énoncée, des plantes d'une certaine localité ayant des palissades moins développées que des plantes d'une localité située plus au nord. Une localité septentrionale peut très bien avoir un climat F. BoERGESKN. — Stiv l'anatomîe des fetiilles des f>lanles arctiques. 23 Fig. I. — Silène acaulis. L'épiderme de la faca supérieure de la feuille et en dessous les palissades. Fig. 2. — Silène acaulis d'Upernivik (Groenland, 72" 47' lat. N.). Coupe transversale de la feuille, montrant les cellules uniformes du mésophylle. Fig. 3. — Draba. corymbosa. Coupe transversale de la feuille montrant des palissades très courtes faisant transition aux cellules arrondies du tissu lacuneux. Fig. 4. — Saxifraga oppositifolia. Coupe transversale montrant la grandi; épaisseur de la paroi externe des cellules épidermiques, le faible développement des palissades et la structure lâche de toute la feuille. 24 JOURNAL DE BOTANIQUE plus chaud et plus de soleil qu'une localité plus méridionale : par exemple, les fjords profonds du Groenland ont, dans la partie qui s'ouvre sur la mer, un ciel nébuleux, sans beaucoup de soleil, tandis qu'au fond de ces fjords le climat, pendant l'été, est chaud avec plus de soleil, et ces différences entraînent sans doute des différences correspondantes dans la structure des feuilles. Plusieurs espèces de localités plus ou moins septentrionales présentent pourtant une assise unique de palissades, comme, par exemple, le Stellaria borealis (de Soendre Isortok, 65°2o' lat.N.), VAlsinevernaî. /^?y/(2(deGodhavn, 69°i4'lat.N.), le Valeriana capitata (de la Nouvelle-Zemble), le Phaca fri- gïda (?(^.), \& Saxïfraga cernita {td.) et d'autres (voir les figures de M. Holm, /. c). Mais chez la plupart des espèces examinées il y a deux ou trois assises de palissades, formant toutefois une couche peu épaisse et sans limite distincte entre elle et le tissu lacuneux (fig. 3 et 4). Les plantes des landes ont généralement trois ou quatre assises de palissades à cellules le plus souvent longues et minces et de forme typique, caractère par lequel elles diffèrent nota- blement des autres plantes arctiques. Les cellules du tissu spongieux sont tantôt rameuses, tantôt arrondies ; mais dans les deux cas le tissu est d'ordinaire très lacuneux (fig. 4). Les caractères principaux du mésophylle des feuilles arcti- ques sont donc les suivants : 1. Le tissu palissadique est, en général, faiblement déve- loppé; ses cellules sont courtes et épaisses et passent insensi- blement aux cellules du tissu spongieux. 2. L'épaisseur de la couche de palissades diminue quand on avance vers le nord; chez quelques espèces, provenant de loca- lités des hautes latitudes, le mésophylle est même formé entière- ment de cellules arrondies. TISSU MÉCANIQUE. Ce tissu est, en général, peu développé. Chez les espèces arborescentes, on trouve souvent des faisceaux de soutien accom- pagnant les faisceaux conducteurs. Chez la plupart des plantes herbacées, au contraire, il n'y a pas d'appareil de soutien. B. BoERGESEN. — StiK l'aitatomie des feuilles des plantes arctiqtces. 25 OBSERVATIONS GÉNÉRALES. M. Wagner (/. c, p. 31) émet comme résultat de ses re- cherches : 1° que la structure de la feuille des plantes alpines annonce une g-rande énergie d'assimilation, et 2° qu'on n'y trouve guère d'adaptations protectrices contre la transpiration. Relativement au premier point, le tissu palissadique est bien moins développé chez les plantes arctiques ; mais la structure lâche de la feuille, facilitant les rapports des cellules avec l'air extérieur, fait soupçonner une assimilation active, inférieure toutefois à celle des plantes alpines. Relativement au deuxième point, les plantes arctiques se comportent complètement comme celles des Alpes. On s'étonnera peut-être que les plantes arctiques qui, pen- dant plusieurs mois, peuvent profiter d'une lumière continue, n'aient pas de palissades bien développées. Cela paraît pourtant s'expliquer assez simplement. D'abord le soleil ne s'élève pas beaucoup au-dessus de l'horizon, de sorte que ses rayons sont très obliques; ensuite, l'intensité de la lumière est souvent dimi- nuée par des brouillards, ou par une couche de nuages couvrant pendant longtemps le ciel. M. Bonnier relève aussi cette cir- constance comme la cause principale du faible développement des palissades. Mais justement parce que l'été arctique en géné- ral est si froid et si court, les plantes arctiques sont forcées d'utiliser le mieux possible le peu de temps pendant lequel la lumière et la chaleur sont suffisantes pour l'assimilation, et il me semble que la constitution des feuilles de ces plantes répond bien à ce but, la structure lâche du mésophylle et la distribu- tion des stomates sur les deux faces des feuilles facilitant les rap- ports entre les cellules et l'atmosphère. A l'exception des plantes des landes et de la plupart des plantes du « Fjeldmark » (flore rupestre), qui croissent dans des localités sèches et exposées, et dont les feuilles ont une structure xérophile (i), les autres plantes arctiques (de 1' « Urtemark », pacages herbeux, et du « Pilekrat », oseraies) ne sont guère sujettes, pendant l'été, à une transpiration trop active pour que l'eau évaporée soit facilement remplacée. Ces plantes croissent en effet dans des localités fraîches, où l'air est assez I. Au Groenland, ces deux régions occupent la plus jjrande partie du terrain, de sorte qu'on peut dire que la végétation est en majorité xérophile. 26 JOURNAL DE BOTANIQUE riche en vapeur d'eau et la terre généralement humide ; en outre, la plupart des plantes arctiques ont des racines qui s'enfoncent très avant dans le sol et qui trouvent toujours dans les couches profondes l'humidité dont elles ont besoin. Pendant l'hiver, au contraire, le vent glacial et sec priverait rapidement les plantes toujours vertes de l'eau nécessaire, si elles n'étaient protégées contre un dessèchement trop intense. L'agent protecteur le plus important est la neige, surtout pour les plantes herbacées à feuilles persistantes pourvues d'un épiderme mince ; celles-ci n'ont guère d'autre moyen de protection. Quelques autres espèces possèdent un épiderme épaissi : ce sont justement des espèces croissant dans des localités exposées à un froid sec, comme le Diapensia lapponùa , le Loisele^ivia proctimbens , etc. En général, je crois que les plantes arctiques, à l'exception de celles des landes et de la flore rupestre, sont adaptées à un climat humide. Bien que la quantité moyenne d'eau tombée diminue en général considérablement à mesure qu'on s'avance vers le Nord, comme au Groenland (Warming, /. c, p. 23), on constate que l'été est la saison la plus riche en pluies, et que le degré d'humidité de l'air pendant l'été àUpernivik (72^ 47'lat. N.) est à peu près le même que dans les localités plus méridio- nales (Godthaab, 64° lat. N.). Et bien que, au fond des fjords du Groenland, il y ait pendant l'été beaucoup de jours chauds et secs, on pourra sans doute dire, avec M. Kjellman (i), au moins pour les régions voisines de la mer, que le brouillard, la pluie et un ciel gris sont la règle du climat arctique, et que les jours chauds et clairs sont rares. Conclusions. En somme, les résultats obtenus peuvent se résumer ainsi : 1. Les plantes arctiques diffèrent des plantes alpines par le faible développement des palissades, mais elles s'en rapprochent par la structure lâche du mésophylle, par l'apparition fréquente des stomates sur la face inférieure de la feuille, et par la position superficielle de ces stomates. 2. La cause du développement médiocre des palissades dans les plantes des régions arctiques doit être cherchée dans la faible intensité de la lumière, circonstance qui tient au peu I. Ur polarvàxternas lif, p. 468. E. RozE. — Htiit lettres de Charles de l'Escluse. 27 d'élévation du soleil au-dessus de l'horizon et, du moins dans les régions voisines de la mer, à la fréquence des brouillards. 3. La plupart des plantes arctiques n'offrent aucune adapta- tion spéciale contre une transpiration trop forte : l'épiderme est généralement mince ; les stomates sont situés au niveau de l'épi- derme ou même un peu saillants ; le mésophylle est très lacuneux ; les poils sont le plus souvent peu développés ou font complète- ment défaut, etc. Les plantes des landes et des localités sèches du Fjeldmark (flore rupestre) font exception à cet égard, leurs feuilles offrant une structure xérophile. 4. Les causes qui empêchent une grande partie des plantes arctiques d'être en général exposées au danger d'une transpira- tion trop active sont l'humidité considérable de l'air et du sol pendant l'été et l'épaisse couche de neige qui les recouvre pen- dant l'hiver. 5. Le tissu mécanique n'est développé que chez un petit nombre d'espèces. Cette note est le résumé d'un Mémoire danois, accompagné de trois planches, que j'ai remis à la rédaction du Botanisk Tidsskrift à Co- penhague. Pendant la rédaction de cette Note le travail annoncé de M. G. Bonnier a paru dans la Revue générale de Botanique (n° 72). Les résultats obtenus par M. Bonnier concordent d'une manière géné- rale avec les miens : toutefois, il faut remarquer que toutes les plantes examinées par lui semblent avoir été récoltées près de la mer. HUIT LETTRES DE CHARLES DE L'ESCLUSE (18 JUIN 1592-15 JUILLET 1593) Annotées par E. ROZE, On sait que Charles de l'Escluse naquit à Arras le 19 février 1526. A l'âge de vingt-deux ans, il obtint le diplôme de Licencié en droit à l'Université de Louvain. Il alla ensuite passer trois ans dans les Univer- sités allemandes et se fit inscrire à l'Université de Montpellier en 1551. Ce fut là que se manifesta son penchant pour l'étude des sciences natu- relles et en particulier pour la botanique. De retour en 1554 dans les Pays-Bas, il se lia avec Dodoëas qui venait de faire paraître son Cruydtboeck flamand ; de l'Escluse prépara une édition nouvelle en françois de cette Histoire des plantes, qui parut en 1557 à Anvers chez Jean Loë : c'est bien certainement, dans notre langue, le plus ancien traité de Botanique descriptive. Avant d'être appelé à Vienne, en 1574, 28 JOURNAL DR BOTANIQUE par l'empereur Maximilien II, comme intendant des jardins impériaux, de TEscluse avait accompagne de nobles jeunes gens dans des voyages d'instruction en France, en Espagne et en Portugal ; il en avait profité pour étudier avec beaucoup d'ardeur la végétation presque inconnue des différentes contrées qu'il traversait. Il quitta Vienne en 1587, après avoir réuni les matériaux d'une flore d'Autriche et de Hongrie, et vint se fixer pendant six ans à Francfort-sur-le-Mein. En 1593, les Curateurs de l'Université de Leyde l'appelèrent à eux pour enseigner la Botani- que dans la chaire de Dodoëns, décédé en 1585. De l'Escluse mourut, seize ans après, en cette même ville, le 4 avril 1609, dans sa quatre- vingt-quatrième année (i). Depuis longtemps, de l'Escluse s'était lié d'amitié avec Christophe Plantin, le célèbre imprimeur d'Anvers, qui avait édité plusieurs de ses ouvrages : VAntidoiarium (i 561), la traduction de VHistoria médi- cinal de Monardes (1574), le Rariorum Stirpinm per Hispanias Historia (1576), le Simplicium medicainentorum, etc., traduit de Mo- nardes (1582), V Aromaium et medicameuioricm, etc., traduit d'Acosta (1582) XAliquod notée in Garcia? Aromatum Historiain (1582), le Rariorum aliquot stirpinm per Pannoniamy Austriam, etc., Historia (1583), et la traduction des œuvres de Pierre Belon (1589). A l'époque où de l'Escluse écrit les huit lettres qui suivent, il se trouvait à Francfort, puis à Leyde, en correspondance avec le gendre et successeur de Plantin. Ces lettres nous apprennent à la fois, et les soins qu'il apportait à la future publication de son Rariorion planiarum Historia^ et les soucis inhérents à la préparation de son ouvrage, et les difficultés de toute sorte qui en retardaient la publica- tion. Cette Histoire, qui peut à juste titre être regardée comme le chef-d'œuvre du maître et qui est illustrée de plus d'un millier de gravures sur bois, ne parut d'ailleurs qu'en 1601, sous l'estampille : Antverpiœ, ex officina Plajitiniana, apud Joannem Moretum. Les copies des huit lettres dont il s'agit ici se trouvent dans les Collections manuscrites de Decaisne, sous le titre de « Copies de lettres de Clusius conservées au Musée Plantin., à Anvers ». Elles nous ont paru avoir d'abord un intérêt historique, en dehors de toute la corres- pondance latine de l'auteur publiée par Treviranus en 1830, puis un autre intérêt tout spécial, celui de faire revivre, dans ce style naïf du xvi" siècle, non plus l'élégant descripteur, le correct latiniste, le Caro- lus Clusius Atrebatis, mais le Charles de l'Escluse d'Arras, l'auteur même dans toute la simplicité de sa vie et de ses sentiments. I . On peut consulter, pour plus de détails : Charles de l'Escluse, sa vie et ses œuvres, i:)ar Edouard Morren (Bull, de la Fédération des Sociétés d'Horti- culture de Belgique, Année 1874). E, KozE. — Huit lettres de Charles de l'Escluse. 29 Première Lettre. Monsieur Mourentorf (i), j'ay rcceu maicly dernier vosirc k-ttrc du 17 de ce mois, fort marry d'eniendrc par icelle le trespas de vostre belle raere, toutes fois veu l'âge qu'elle avoit, je l'estime heureuse d'estre retirée de ce monde en ce misérable temps. Quant aux six pourtrais (2) j'y trouve à redire, veu qu'on a suivy trop fidèlement la copie que j'en avoye envoyé : et entre icelles y a une espèce <^ Ane- moue, à laquelle on a donné un mesme feuillage et mesme racine, qu'à deux autres précédentes que j'ay receu, contre le naturel : car je scay bien qu'aux pourtraicls que j'ay envoyé les fueilles et racines ont esté diverses. Parquoy si le trouvez bon, il vaudra inieux que le reste des figures qui sont à faire, soit icy paindt sur les planches de bois, par un paintre qui travaille fort bien, et auquel je peux déclarer de bouche mon intention et luy monstrer ce qu'il faut qu'il suyve, auquel en ay faict paindre sur papier avec les couleurs par un autre pour les vous envoyer, à fin de les tirer pardela puis après sur planches de bois, pour les bailler au tailleur (3), qui reviendroit à plus grande dépense : car nulle de celles qui sont paindtes de couleurs ne couste moins de demy reichstaller ou demy florin. Celui qui les pourtraicte icy sur planches de bois observe mieux tous lineamens, et suit mon instruction. J'ay faict marché avec luy de cinq batz pour pièce l'une portant l'autre, et avec le tailleur (duquel en ay-ja tiré 6 ou 7) de 14 batz de chacune pièce l'une portant l'autre (car il y a plus d'ouvrage à l'une qu'à l'autre) : il est le meilleur tailleur de ceste ville, fils de Virgilius Solis, et le puis solliciter à son ouvrage, ce que ne pourroye faire, s'il estoit hors de la ville, qui taillant les planches à leur plaisir s'acquittent bien sou- vent fort mal de leur devoir, mesmes corrompent souvent la figure bien pourtraicte : puis ay trouvé icy un menuisier qui est seul qui scache faire bonnes planches de poirier bien assaisonné et net , à dix pfennings pour planche, de sorte que chasque planche reviendroit à ung reichstaller ou 20 batz 4 deniers moins. Avisez si vous les voudrez avoir à tel prix et m'en donnez advertissement par le premier, à fin que si le marché ne vous agreoit, je ne poursuyve plus avant : car j'aymerois mieux à bailler les descriptions sans aucune figure (encores que le livre en sera moins estimé) que de me mettre en pkis ample des- pence. Toutes fois je pense que la pourtraicture et la taille de chasque planche ne coustera guère moins en Anvers : et les faisant faire icy on espargne la despence du paintre, lequel il me faudroit icy employer, car j'en puisse aucunefois tirer avec le craion quelques unes (comme je ne 1. Mourentorf, de son nom latinisé Moretus, gendre et successeur de Plantin. 2. Dessins ou figures de plantes. 3. Graveur sur bois. 30 JOURNAL DE BOTANIQUE suis pas paintre) je ne les puis si naifvement exprimer qu'il seroit de be- soing, et ce me fcroit beaucoup de temps perdu. Je coUcroy toutes les figures sur quaiers de papier, les disposant tellement par ordre, et escrivant sur chacune le nom, le chapitre et le livre ou chacune doit entrer, voire et le nombre (quand il y entre plus d'une en un mesme chapitre) qu'un apprenty ne scauroit faillir de les mettre où elles appartiennent, et ecry aussi sur le dos de chasque planche le mesme, à fin que par les figures marquées on les cognoisse incontinent. Et à la foire prochaine (i) je vous envoyrai et les planches taillées etlescaiers des figures collées que j'auroy prests : mais il faudra que premier toutes les figures des sortes à' Anémone que j'ai envoyées par delà, à cause que la taille de celles que m'avez envoyées est tellement confuse que je ne scay lesquelles doivent aller devant ou après, parquoy faictes tailler toutes les sortes à'' Anémone les premières, et m'en envoyez les espreuves avec mes pourtraicts à ceste foire prochaine, à fin que les conservant avec mes dicts pourtraicts, je les puisse tant mieux disposer par ordre. Et donnez charge (si il vous plaist) au seigneur Dresseler (2) de me rembourser ce qu'auroy exposé pour les figures que vous envoiray par lui. Car il me seroit raison- nable que je portasse les dicts frais, veu que mon Histoire m'a cousté, me couste et coustera assez de peine et travail. Je vous prie n'oublier les copies de Bellonius, et me choisir un exemplaire net et parfaict de l'Herbier de Lobel en flameng pour me l'envoyer à ceste prochaine foire avec vostre marchandise. Avec ce me recommandant de bien bon cœur à vous et aux vostrcs, je prie Dieu qu'il vous donne à tous en santé longue et heureuse vie. De Francfort le 18 juin stil vieil 1592 (3). Vostre parfaict amy, Charles de l'Ecluse. A Monsieur Jan Mourentorff Marchant Libraire et Imprimeur, demourant à l'Enseigne du Compas d'Or Camerstrate en Anvers. 1. Francfort était déjà fort connu à cette époque pour ses foires de librairie. 2. Correspondant de Mourentorf à Francfort. 3. On sait que le Calendrier romain, réformé par Jules César, avait à la longue laissé s'accumuler certains jours de retard avec le cours du soleil. Il en résultait que l'équinoxe de printemps avait rétrogradé de dix jours, en 1582. Le Pape Gréijoire XIII ordonna cjue le 5 Octobre de cette même année deviendrait le 15 Octobre. On voit que, dix ans après, cette réforme dite Grégorienne ne lais- sait pas encore que d'apporter quelque trouble dans la manière de s'entendre sur la véritable date des correspondances. E. RozE. — Huit letifes de Charles de l'Escluse. 31 Deuxième Lettre. Monsieur Mourentorf, j'ay délivré hier au S"" Dresseler les trois premiers livres de mes observations, avec les cayers de papier aus- quels sont colées les figures qui y entrent, comme vous voirez : j'ay adjousté en un cayer in 4° à part tous les noms des figures qui entrent es dits livres, marquant à chacun nom le chapitre et livre ou elles entrent, et quand un chapitre contient plus d'une figure, le nombre y est adjousté pour signifier quel reng elle y doit tenir : de sorte qu'il seroit mal possible de les transposer ou mal colloquer, si ne fust que le compositeur fust fort grossier et apprenty. Au Catalogue ou Indice desdites figures celles qui sont marquées d'une cifre O ne sont encores taillées, et les autres marquées d'une estoille * les faudra cercher aux Pemptades de Dodoneus aux pages et chapitres que j'y ay adjousté. J'ay délivré aussi audit Dresseler les figures taillées en ceste ville qui sont 25 comme voirez par le billet que je vous envoyé ici enclos : le tailleur en a encore six à tailler du nombre que luy avoye promis. Puis 20 non taillées enfermées en une boitte, marquées en la deuxième page du billet, auxquelles ay adjousté seulement sur le dos de chacune le nom et le livre auquel elles entrent, non le nombre du chapitre ni des figures, à cause que des trois autres livres qui restent les chapitres ne sont encores réduits en bonne dispos tion, et ne scay combien de figures entrera en chacun d'iceux, excepté trois qui entrent es deuxiesme et troisiesme livre, qui sont les trois premières marquées au billet dessusdict. Or je vous ay avancé ces trois premiers livres non en intention que les commenciez à imprimer devant que receviez le reste (car je ne suis aucunement de cest advis) mais à fin que n'ayez occasion de douter de ma promesse, laquelle quelques libraires de ceste ville eussent bien voulu esbranler : mais n'ont pu rien gaigner quelques belles promesses qu'ils m'ayent pu faire. Car dès le commencement j 'ay dédié tous mes labeurs à feu Seigneur Plantin vostre beau père et aux siens, et continueray tant que Dieu me fera la grâce d'écrire quelque chose ce pendant que seray en ceste vie. Ou feray fin par mes affectueuses recommandations à vos bonnes grâces, celles de vostres demoy selles votre femme et belle mère, priant Dieu qu'il vous continue à tous en toute prospérité les siennes. En haste de Francfort le 3 de Octobre 1592, selon vieil stil. Vostre amy, Charles de l'Escluse. A Monsieur Mourentorf demourant à l'Enseigne du Compas d'Or en Camerstraete Anvers. 32 JOURNAL DE BOTANIQUE Troisième Lettre. Monsieur Mourenlorf, je vous ay écrit durant la foire, ou quelque peu au paravant que je vouloye oster le Chap. LIIII du Livre II de mes Observations, traistant de Caltha palustri pleno flore, par ce que je luy ay trouvé place plus propice au Livre V, pourtant vous priay je de faire copier le dit Chap. et de ra'envoyer la copie à fin que je Tin- sere en son lieu et que vous rayassiez le dit Chap. LIIII du Livre II comme inutile en cest endroit là. Mais comme vous ne m'avez respondu sur ce point là, je crains que l'aurez oublié, ou bien que ma lettre aura esté égarée. Pourtant vous ay je bien voulu derechef prier par ceste, de m'envoyer la copie dudit Chap. LIIII, traictant de Caltha palusiri pieno flore, et de faire effacer le dit Chapitre audit Livre II. Car en adjoustant un Chapitre devant Colchicum, jeferay que le Chapitre dudit Colchicum sera le XXXIX, celui de Crocum vernitm le XL, et ainsy consequemment jusques au Chap. de Anemo)ie laiifolia pleno flore qui sera le Chap. LV du Livre II, le Cyclaminiis LVI, Dens Caninus le LVIII, Orchis le LVIII, [Pseudo-Letmodoroji le LIX), Elleborine le LX [Polygonaium le LXI), et Pœoj/ia Bysaniùia le LXII, et dernier du Livre II (i). Maintenant je désire davantage que au LUI Chap. du mesme Livre, qui est en ma copie le LU traictant de Anémone silvestrï, vous faciez prendre copie de ce que j'y ay écrit touchant le Ranunciilus silvarum simplici flore, et le Ranunculus silvarum pleno flore : car pour ce que j'ay en ceste année en fleur ledit Ra7i. sil. pleno flore de deux diverses sortes, il me faudra changer tout ce que j'en ay écrit en ma copie, et me servir de ce que j'ay écrit et observé ceste année, à fin d'en faire la description plus parfaicte laquelle puis je vous envoiray, à fin de la mettre au mesme Chap. LUI et effacer ce qui est écrit en la copie (2). Je vous prie y prendre garde, que ces deux passages soyent fidele- lement copiez et me soient envoyez par la première commodité. [Sans date, sigtiatitre ni adresse.^ {A suivre). 1. Cet ordre a dû être encore modifié par Clusius, car le Pœonia By::aiitina, dans le Rar. plant. Hist., termine le Livre II au Chaj). lxv. 2. Le Ranunculus silvarum se trouve dans l'ouvrage au Chap. lvi. E. Belzuks. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens . 33 MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS Par M. E. BELZUNG. (PI. I et II). Avant-Propos. J'ai le dessein de réunir dans ce travail l'ensemble des don- nées auxquelles m'ont conduit, pendant ces dernières années, mes recherches sur la genèse des g-rains d'amidon et des corps chlorophylliens. Je veux notamment préciser la succession des changements qu'éprouvent ces deux formations végétales aux divers âges de la vie de la plante, la liaison de ces transfor- mations entraînant pour la connaissance de l'âge adulte des conclusions essentielles. Un précédent article (i) était consacré spécialement à la phase embryonnaire de la plante. Dès les premiers âges de la vie, quand l'être s'ébauche, la structure intime est assez simple pour permettre de reconnaître, avec la certitude nécessaire, les rapports réciproques des éléments du corps protoplasmique ; seule, en particulier, cette structure permet de fixer l'ordre pri- mordial dans lequel ces éléments prennent naissance au sein de de la cellule végétale. De cette étude est résulté que la genèse des corps chlorophylliens s'effectue, entre autres substances, aux dépens de grains d'amidon préalablement issus du travail protoplasmique. Les conclusions de ce travail, qui du reste n'était qu'une re- prise partielle de recherches plus anciennes, ne différaient en rien, fondamentalement, de celles que j'avais été amené à formu- ler tout d'abord. Seuls, quelques points secondaires se sont trouvés modifiés, chose naturelle dans une question aussi com- plexe, dont il est superflu de dire qu'elle est loin d'être élu- cidée. Depuis, j'ai complété mes observations par l'examen des phénomènes morphologiques chlorophylliens, d'une part dans la plante adulte, d'autre part aux derniers âges de la vie, quand la dégénérescence s'empare de la cellule ; ces recherches récentes m'amèneront à quelques nouvelles rectifications. I. E. Belzung, Nouvelles rcche>'ches sîif l'origitte des grains d'amidon et des corps chlorophylliens (Annales des se. nat.. Bot., 7" Série, tome XIII). 34 JOURNAL DE BOTANIQUE Il se trouve ainsi que, dans leur ensemble, les faits que je vais coordonner ici se rapportent à la vie entière de la cellule verte, à son évolution totale. Par là même se trouve remplie une condition essentielle de l'interprétation des faits qui se rap- portent spécialement à tel ou tel âge de la plante, par exemple à l'âge adulte ; car la connaissance exclusive de faits spéciaux à un âge donné peut admettre une interprétation qui, tout en étant d'accord avec ces derniers, devient incompatible avec les notions relatives aux âges antérieurs ou postérieurs et que, par suite, par raison de liaison, il faut rejeter. Ayant suivi le développement des corps chlorophylliens à tous les âges, il m'a fallu me limiter à un nombre restreint de plantes, et je n'en connais pas qui offrent dans leur structure protoplas- nilque, surtout à l'état embryonnaire, plus de netteté que les Papilionacées dont il va être question et qui m'ont déjà préoc- cupé dans mes travaux antérieurs. Je pourrais citer telles autres plantes que j'avais entreprises dans le même but, mais que j'ai dû abandonner dès l'abord, parce qu'elles ne m'ont rien donné de suffisamment net. C'est donc à la connaissance de l'ensemble des transformations qui intéressent les grains amylacés et les corps chlorophylliens que le présent travail est en définitive consacré. L'interprétation des faits qui le résument entraînera une discussion des théories actuelles de l'assimilation du carbone par la cellule verte, d'où il apparaîtra que ces doctrines, en tant qu'explications du mécanisme de l'amylogenèse, ne répondent pas entièrement aux faits connus. Le lecteur que cette question intéresse voudra bien considé- rer le présent mémoire, ainsi que la doctrine qui le synthétise, comme l'expression complète, quoique un peu résumée, de mes observations sur les phénomènes amylochlorophylliens (i). Division du travail. — Ce travail se subdi/ise naturelle- ment en quatre parties. I. Je ne cite dans ce travail que les ouvrag-es qui interviennent directement dans la discussion, presque tous publiés dans les quatre ou cinq dernières années. Les travaux plus anciens sont mentionnés dans mes publications antérieures, no- tamment dans mes deux thèses : E. Ik-lzunij, Recherches sur l'amidon ei les gr. de chlor. (Ann. se. nat., 7" série, tome V, 1887). Id., La Chlorophylle et ses fonctions, Paris 1889. E. Belzung. — Marche totale des phe'nomenes amylochlorophylliens. 35 1 . Dans la première, je considère les phénomènes morpho- log-iques amylochlorophylliens dont les embryons sont le siège, à partir de leur naissance jusqu'à leur développement en plan- tules indépendantes. 2. Dans la seconde partie sont décrits les phénomènes ana- logues relatifs au pistil, et plus tard au fruit, ce dernier consi- déré jusqu'à sa dessiccation complète. 3. La troisième partie comprend un exposé critique des théo- ries récentes de l'amylogenèse dans la cellule verte. 4. La quatrième, enfin, un résumé de la doctrine amylochlo- rophyllienne, telle qu'elle résulte de mes recherches. PREMIÈRE PARTIE PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS DANS L'EMBRYON Cette première partie se subdivise en deux chapitres, corres- pondant respectivement à la phase de formation de l'embryon et à la phase de germination. Je résumerai simplement ici, pour la liaison de cette partie avec les suivantes, les faits concernant ces deux phases de la vie de la jeune plante^ puisqu'ils ont fait l'objet spécial d'un tra- vail antérieur (i). Toutefois j'aurai à ajouter, chemin faisant, diverses re- marques, à préciser et à rectifier plusieurs points, enfin à pré- senter une déduction des faits relative à la possibilité de l'assi- milation de l'acide carbonique par le protoplasme incolore. § I. — PHASE DE FORMATION DE L'EMBRYON. Comme je l'ai dit plus haut, il importe de connaître la struc- ture de la cellule dès l'âge le plus précoce de la vie embryon- naire, quand le corps protoplasmique en est réduit encore à ses formations essentielles; car l'interprétation des phases ulté- rieures trouve un appui dans les notions que donne cette struc- ture première, et, conciliée de la sorte avec la totalité des faits, elle diffère de celles qu'on peut être amené à formuler par la seule considération d'un état particulier du développement, je fais allusion principalement à l'état adulte. I. — Structure du protoplasme. — Ce qui frappe dans la structure de l'embryon très jeune, dans le Haricot (Phaseolus I. E. Belzung, Nouvelles recherches... (loc. cit.). 36 JOURNAL DE BOTANIQUE multifloriis , vulgaris) ou le Pois (Pisum sativmn) par exemple, quand cet embryon n'atteint encore qu'un millimètre ou deux, c'est que le profoplasme ne renferine auauie inclusion diffé- renciée (PI. I, fig. i). Le protoplasme se présente invariablement sous l'apparence d'un réseau à mailles polyédriques ou arrondies, plus ou moins serrées, très larges en certains points de la cellule, très serrées en d'autres : dans ces derniers points, il apparaît simplement comme une masse granuleuse, si l'on n'a pas recours à un gros- sissement suffisant. Il ne m'a pas été possible de reconnaître si le réseau plas- mique est simplement filamenteux, c'est-à-dire percé à jour, ou si au contraire il est alvéolaire, c'est-à-dire fermé par des cloi- sons ou lamelles de même nature. Sur la tranche, on distingue dans la substance hyaline du réseau une série de granulations, qui représentent, selon toute apparence, les éléments figurés les plus simples de la matière vivante. Le protoplasme ainsi constitué, gorgé de sucs nutritifs, ne renferme rien qui puisse être comparé à des plastides ou leu- cites ; pas davantage n'y peut-on déceler trace de granules amy- lacés. Ce point est important, car il amène dès l'abord à consi- dérer ces deux formations cellulaires comme des produits du protoplasme. Depuis le moment oii j'ai fait connaître cette structure pro- toplasmique chez les Légumineuses (i), E. Crato a publié, de* son côté (et sans me citer), des faits analogues pour VUriicà pihdifera et pour une Algue phéosporée, le Giraiidia sphace- larioides (2). D'après cet auteur, les granulations plasmiques seraient les équivalents des formations vésiculaires qu'il appelle physodes chez les Algues (3) ; il y aurait même, dans XUrtica pilnlifera^ déplacement des granules le long des bandelettes plasmiques. Je n'ai pas observé de semblable mobilité dans les plantes que j'ai étudiées, quoique n'ayant examiné que des 1. Voir aussi à ce sujet mon article : Développement des gyains d'aleurone... (Journal de Bot., 1891). 2. E. Crato, Beitrag zur Kenntniss der Pi'oloplasmastrnctuy (Berichte der deutsch. bot. Gesellschaft, Band X). 3. Id., Die Physode, ein Organ des Zellenleibes (Ber. d. deutsch. bot. Ges., Band X, 1892). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens. 37 coupes faites dans des tissus vivants ; il est vrai que les granu- lations sont ici fort nombreuses et d'une extrême petitesse, com- parativement aux « physodes » des Algues (i). 2. — Premiers granules amylacés. — C'est dans les va- cuoles du réseau protoplasmique qu'apparaissent les premiers grains d'amidon, et, à de rares exceptions près, un seul grain par vacuole. Cette genèse s'observe nettement dans le Haricot nain et le Haricot d'Espagne, où les jeunes grains amylacés sont allongés (fig. 2) ; dans le Pois, où ils sont simplement ovoïdes ou arrondis. On verra plus loin que lorsque l'amidon, dans ces mêmes plantes, se dépose dans des corpuscules plasmiques préexis- tants, tels que des corps chlorophylliens, chacun de ces corpus- cules renferme le plus souvent un groupe de granules amylacés, et non un grain unique comme dans le cas précédent. Si vraiment les vacuoles amylifères du premier âge repré- sentaient des plastides ou leucites, on y reconnaîtrait une subs- tance propre : or cette dernière manque dans ces embryons très jeunes, tandis qu'il est facile de la reconnaître à tous les autres âges de la plante, quand la structure est achevée. Et pourquoi, dans la même plante, ne trouverait-on pas aussi des grains d'amidon composés dans ces prétendus plastides de l'ébauche embryonnaire ? Qu'on veuille bien examiner, par anticipation, la figure 4, relative à la germination du Haricot. N'est-il pas frappant de voir que tous les grains d'amidon de germination, déposés dans le substratum albuminoïde des futurs corps chlorophylliens, sont composés, tandis que les grains du premier âge, qui repré- sentent la réserve amylacée de l'embryon mûr, sont tous sim- ples ? Que conclure de là, sinon que chaque grain d'amidon de réserve s'est déposé originellement dans une cavité non cloi- sonnée, sans substratum, simplement remplie de suc? C'est du reste ce que montre, nettement à mon avis, l'obser- vation microscopique. Le vert d'iode, qui se fixe fortement sur I. Plus récemment, E. Bruns {Ueber die Inhaltskôrpey dey Meeresalgen, Flora, 1894, Band 79) a constaté, comme l'auteur précité, le déplacement des « physodes •> le long- des bandelettes plasmiques, ainsi que leurs chang-ements de forme amiboïdes, chez les Algues brunes; mais il ne voit aucune raison formelle de considérer ces vésicules à contenu lluide, ordinairement riche en phloroglucine, comme douées d'une motilité propre; la cause du mouvement réside bien plutôt, comme pour les corps chlorophylliens, dans le protoplasme. 38 JOURNAL DE BOTANIQUE le réseau protoplasmique, qui le montre semblablement cons- titué en tous les points de la cellule, ne colore rien dans l'inté- rieur même des vacuoles amylifères : je conclus de là qu'elles ne renferment pas de substance protoplasmique et que, par suite, elles sont occupées uniquement par le suc cellulaire. Ce même colorant fait au contraire apparaître, dans les interstices des granules amylacés de germination (fig. 4), tout un substratum de granulations protéiques, dont on verra plus loin le déve- loppement et qui est destiné à verdir pendant la germination. Au reste, je ne me suis pas borné, selon la règle des auteurs, à figurer autour du noyau, les seules vacuoles amylifères, ce qui peut effectivement donner l'idée de sphérules différenciées dans le protoplasme, et qui seraient des plastides. Bien au con- traire, je me suis attaché à figurer partout le corps protoplas- mique dans son entier et à toutes les phases, aussi exactement que possible : il est alors bien difficile, à mon avis, de ne pas reconnaître l'homogénéité première du protoplasme, partant, l'absence de plastides. Ainsi, l'aniidoji embryonnaire dont il vient d'être question est tme prodiiciion du protoplasme , qui s'accumule dans les vacuoles de son réseau. Je me hâte d'ajouter qu'à toutes les autres phases de la vie de la plante, — en quoi je suis d'accord avec Schimper, — les grains d'amidon se déposent toujours dans des corpuscules albuminoïdes préexistants {leucites ou plastides) ; mais ces der- niers, comme je l'ai établi, ne peuvent s'édifier qu'à la faveur des grains d'amidon préalablement élaborés par l'embryon. Travattx récents Sîir l'amylogenèse. — i. Dans un travail récent, J.-C. Koningsberger (i) a montré à son tour que l'ami- don peut naître librement dans le protoplasme, sans le secours de corpuscules générateurs spéciaux. Sur trente espèces, Mono- cotylédones ou Dicotylédones, étudiées par l'auteur, quatorze se comporteraient ainsi. J'ai dit ailleurs (2) ce qui, à mes yeux, diminue la valeur de ces observations. Au lieu d'avoir suivi la genèse de l'amidon à partir de l'état embryonnaire, l'auteur s'est borné à étudier la 1. J.-C. Konin<;-sl)erg-er, Recherches sur la formation de l'ai/iidon chec A-s Angiospervics (Archives nÛRrlandaises, tome XXVI). 2. Bulletin bibliographique du Journal de Botanique, 1" Janvier 1S93. E. Belzung. — Marche totale des phcnomencs amylochloi'ophylliens, 39 phase adulte, où le plus souvent les rapports sont difficiles à établir entre les formations en présence (amidon, leucites, pro- toplasme), surtout dans les organes incolores. Ses matériaux de recherche, en effet, ont uniquement consisté en rhizomes, tuber- cules, bulbes, et dans de pareils organes la structure protoplas- mique, que du reste l'auteur n'a que bien imparfaitement figurée à mon avis, est beaucoup moins nette que dans l'embryon. Ces circonstances m'interdisent de rapprocher les obser- vations de Koningsberger, favorables à ma manière de voir, de celles tirées plus haut du premier âge de la vie de l'embryon, et je répète que c'est seulement à cet âge que je fais intervenir la naissance libre de l'amidon au sein du protoplasme, dans les espèces que j'ai étudiées. 2. Je ne fais que rappeler ici l'opinion de O. Eberdt (i). Cet auteur n'a pas vu intervenir non plus, dans la formation de l'amidon, des plastides au sens ordinaire du mot. Pour lui, le grain d'amidon est originellement représenté par une simple granulation protoplasmique, d'abord semblable à ses voisines, plus tard seulement un peu plus développée, et c'est une pareille granulation albuminoïde qui se métamorphoserait sur place en amidon ; après quoi la croissance du granule amylacé se ferait par l'intermédiaire du protoplasme. C'est là une façon de voir que j'ai décrite, pour certaines plantes, avant l'auteur en question (2), mais à laquelle l'ensemble de mes observations ne m'a pas permis de m'arrêter. Je la tiens pour illusoire, et l'imperfection de celles des figures d'Eberdt qui prétendent faire connaître la structure protoplasmique montre assez que l'auteur n'a pas eu à sa disposition de maté- riaux convenables ; quelques-unes de ses figures rappellent du reste singulièrement celles que j'ai publiées moi-même dans mon premier travail, à un grossissement que depuis j'ai reconnu insuffisant. Aussi ai-je toujours admis — et mes recherches récentes ne modifient pas ce point, — que, dans les plantes que j'ai examinées, le premier amidon embryonnaire naît dans les interstices du protoplasme, interstices qui ne sont autres que les vacuoles du réseau décrit plus haut. 1. O. Eberdt, Beitràge sur Enstehungs geschichte der Stàrke (Jahrbûcher fur wiss. Bot., Band XXII). 2. Voir une critique détaillée du travail précité dans mon article : Sur le dé- vetoppetnent de l'amidon (Journal de Botanique, 1891). 40 JOURNAL DE BOTANIQUE Au reste, on peut adresser à ce travail le même reproche qu'au précédent, en ce qui concerne le choix exclusif de maté- riaux adultes (rhizomes,...) ou dérivés d'adultes (pousses); aucune observation n'est relative aux premiers âges de l'em- bryon, et à plus forte raison au développement total. 3. Je mentionnerai ici deux autres Mémoires, relatifs, comme les précédents, à l'origine et à la croissance des grains d'amidon dans la plante adulte. Le premier de A. Dodel (i), précise, pour une Urticée her- bacée, le Pelliom'a Daveatiana, les rapports d'ailleurs connus entre les corps chlorophylliens et les grains d'amidon, mais seulement dans les diverses régions de la tige adulte. Il résulte notamment de ce travail que la production de l'amidon, du reste très abondante, est liée à l'activité immédiate et exclusive des corps chlorophylliens, lesquels occupent dans cette plante une situation latérale sur le grain amylacé à partir d'une certaine phase du développement (fig. II du texte) ; on y reviendra plus loin. D'après Koningsberger toutefois (2), un grain d'amidon peut naître dans un plastide et s'accroître pendant quelque temps sous son influence, puis, dans une seconde phase, se dévelop- per exclusivement sous l'action du protoplasme, le plastide, dont le fonctionnement est éphémère, ayant disparu au com- mencement de cette seconde phase; il en serait ainsi dans le tubercule du Bégonia ùiberosa. Le second mémoire, de A. Binz (3), qui fait suite en quelque sorte au précédent, est relatif à des plantes diverses et se ré- sume dans une confirmation de la doctrine de la croissance des grains d'amidon par apposition. {A suivre.) 1. A. Dodel, Beitrao zur Morphologie und Entwickelungsgeschichte der Stàrkekôrner von Fellionia Davemiana (Flora, 1892). 2. Loc. cit. 3. A. Binz, Beitràge sur Morphologie und Enwickelungsgeschichte der Stàrkekôrner (Flora, 1892). Le Gérant : Louis Morot. Paris. —J. Mersch, imp., 4'", Av. de CliùUUon. 9" ANNEE. N" 3. 1 ' FEVRIER 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLO CHLOROPHYLLIENS (Suite.) Par M. E. BELZUNG. 3, — Formation du substratum des futurs corps chloro- phylliens. — Je passe maintenant de l'état embryonnaire pré- cédemment décrit, où le protoplasme est uniquement parsemé de grains d'amidon simples, à la phase de maturité de la graine, où les éléments cellulaires renferment, plus ou moins complè- tement constitués, les chromatophores (leucites ou plastides) destinés à verdir au cours de la germination. Pour décrire cette métamorphose de la structure protoplas- mique, qui fait proprement connaître la genèse des corps chlo- rophylliens — tout au moins de leur substratum, — je prendrai d'abord deux exemples en quelque sorte extrêmes : d'une part le Haricot nain ou le H. d'Espagne, caractérisés par une abon- dante réserve d'amidon dans l'embryon mûr ; d'autre part, le Lupin blanc, dont l'embryon est dépourvu de cet hydrate de carbone à l'état de complète maturité. Pendant la période de maturation, ces trois graines ne renferment à aucun moment de véritables grains de chlorophylle, bien tranchés : le pigment vert est plus ou moins disséminé sur le corps protoplasmique entier, et non pas localisé dans l'ébauche des chromatophores. Quelques autres Légumineuses, au contraire, telles que Lîipmiis mtUabilis et L. elegans, manifestant dans le verdisse- ment une accélération génésique très marquée, offrent, dès avant la maturité de leur embryon, des corps chlorophylliens parfaitement nets, dont il est par cela même aisé de suivre le développement ; ces grains verts précoces se décolorent ensuite plus ou moins complètement, selon la règle ordinaire, lorsque la graine mûre entre dans la phase de vie latente, pour reverdir à nouveau dès les premiers jours de la germination. a). — Haricot fP/iaseolus viUgaris, imiliiflorîis) . — Je consi- 42 JOURNAL DE BOTANIQUE dère d'abord les cotylédons, puis l'axe de l'embryon, aux phases qui succèdent au dépôt des premiers granules amylacés {ûg. 2, 5) dans les mailles protoplasmiques. A mesure que l'accroissement de l'embryon s'accentue, les grains d'amidon des cotylédons remplissent de plus en plus complètement les vacuoles qui les renferment. Bientôt ils pré- sentent des couches concentriques ; ils sont alors assez régulière- ment ovoïdes (fig. 3). Le reste du réseau protoplasmique apparaît toujours nettement, parce que les grains d'aleurone, qui l'obs- curcissent dans la graine mûre, ne commencent à se déposer que tardivement (i), lorsque l'embryon a déjà presque acquis la taille de maturité et que la dessiccation va s'effectuer dans le corps protoplasmique. Déjà au stade bien précoce de la figure 3, certains grains d'amidon remplissent entièrement leur maille plasmique ; ce serait donc simplement, dans la doctrine ordinaire, la paroi de cette maille qui serait le plastide et provoquerait l'accroisse- ment ultérieur du grain? Mais où se trouve, à un moment quel- conque, la substance propre de ce prétendu plastide, qui élabore l'amidon ? Je ne reconnais là qu'une simple vacuole dans laquelle va s'organiser le futur corps chlorophyllien. Il serait singulier qu'un grain d'amidon fût élaboré par la substance protéique propre d'un plastide, alors qu'à aucun moment, pendant l'enva- hissement de sa cavité par le grain amylacé, on ne discernât trace de cette substance par les colorants qui font si bien ressor- tir son enveloppe, c'est-à-dire pour moi la maille protoplasmique originelle ; d'ailleurs, à toutes les autres phases de la vie de la plante, même dans le fruit décoloré et en voie de dessiccation (fig. 18), les corps chlorophylliens, ou leur substance fondamen- tale incolore, si rare que soit cette dernière, laissent toujours déceler des granulations intérieures. La figure 3 montre de gros grains d'amidon de réserve, ovoïdes, tous simples, dont plusieurs ont déjà envahi les mailles dans lesquelles ils ont été déposés. J'accorde que, par le seul examen de cette figure, on puisse penser que les plastides n'exis- tent plus que par leurs enveloppes ; mais les phases toutes pre- mières montrent que ces enveloppes appartiennent au proto- I. Voir pour ce point : Développement des grains d'aleurone (Journ. de Bot., 1891 ; fig. 5 et 9). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens. 43 plasme et qu'elles ne diffèrent pas morphologiquement des mailles plasmiques restées simplement aquifères. La figure 4 est relative à la germination de la graine. Dès les premiers jours de la germination, outre les grains simples d'amidon de réserve qui n'ont, à ce moment, éprouvé encore aucune corrosion, indice d'une action digestive, on voit des grains d'amidon composés, beaucoup plus petits, dont les gra- nules élémentaires sont inclus dans les mailles de corpuscules granuleux, lesquels préexistent dans la graine mûre et ne sont autres que les substratums des futurs corps chlorophylliens, bref des leucites ou plastides. Or, ces corpuscules albuminoïdes, qui ne sont même pas ébauchés dans le stade de la figure 3, prennent naissance tardivement dans les cotylédons en voie de maturation, alors que la présence des innombrables granules aleuriques et des grains d'amidon de réserve, le tout déjà plus ou moins desséché, rend malaisée l'étude du corps plasmique ; il m'a donc été impossible de suivre la genèse de ces plastides dans les cotylédons de ces espèces. Il n'en est plus ainsi pour la tigelle de l'embryon. Là en effet on assiste — et le fait est beaucoup plus frappant dans les coty- lédons du Lîipïiiiis mîtfabi'h's {ï\g, 10-12) — à la formation du substratum des futurs corps chlorophylliens, par un concours de phénomènes dont un seul, la résorption de l'amidon, est acces- sible au regard. Que l'on considère pour cela les figures 5, 6 et 7, relatives à des cellules d'âge croissant du Haricot nain. Dans la figure 5, les mailles protoplasmiques, assez étroites par rapport à celles du parenchyme cotylédonaire, sont presque toutes occupées par des grains d'amidon simples, et chaque grain n'est séparé du voisin que par de simples bandelettes protoplasmiques. Si ces dernières devaient être considérées comme parois de plas- tides, cela reviendrait presque à dire que le protoplasme ne consiste qu'en plastides, puisque la plupart des mailles sont amylifères. A ce stade, l'embryon est d'un vert pâle, et le pigment vert est diffus sur le réseau protoplasmique tout entier. Dans l'état plus avancé (fig. 6), les mêmes grains d'amidon, arrivés au terme de leur croissance, sont devenus polyédriques par pression réciproque ; de plus, de fins granules aleuriques se 44 JOURNAL DE BOTANIQUE montrent disséminés dans toute la cellule. L'embryon entre alors dans la dernière phase de la maturation. C'est à ce moment seulement que le substratum des corps chlorophylliens commence à se constituer. A cet effet, les grains d'amidon se résorbent lentement (fig. y) ; au fur et à mesure, une substance granuleuse, issue de la maille protoplasmique, remplit l'espace devenu libre par le fait de la résorption ; finalement, le grain amylacé disparaît entièrement, et à sa place se trouve désormais un corpuscule sphérique, bien apparent, à contour un peu irrégulier, parce que, la maturité approchant, le contenu protoplasmique se contracte petit à petit par l'effet de la dessic- cation. Toutefois, certains grains d'amidon, comme le montre la figure 7, subsistent encore en partie dans la graine mûre; quelques-uns même paraissent pour ainsi dire inaltérés. Dans l'embryon du Lupin blanc, la seule différence est que les grains d'amidon transitoire sont intégralement employés à la formation des chromatophores, en sorte que la graine mûre ne renferme plus aucune réserve de cette substance. Ainsi donc, la graine mûre renferme, tout constitués, des cor- puscules incolores ou jaunâtres, qui n'auront qu'à verdir pendant la germination, — on verra comment, — pour devenir de vrais corps chlorophylliens ; ils correspondent donc aux leucites ou plastides des auteurs. Ils apparaissent comme formés d'un réseau très fin, inclus dans les vacuoles du réseau protoplas- mique fondamental. J'ai parfaitement reconnu et figuré ces formations dans mon premier travail (i); elles ont été étudiées depuis, à ce même stade par Bredow (2) et par Famintzine (3), ce qui confirme sur ce point la doctrine de Schimper. J'ai montré (4) l'exagération dans laquelle est tombé Famin- tzine, sans doute par une erreur d'interprétation, en me rangeant au nombre des partisans de l'absence de chromatophores dans les graines mûres. Du reste, l'étude de ces formations, limitée 1. E. Belzung, loc.cit., (Ann. des se. nat., 7" Série, tome V, planche 5, fig^ures 9 et 10). 2. Hans Bredow, Beitmge aur Kenniniss dcr Chrontatophoren (Jahr. fur wiss.. Bot., Band 22). 3. A. Famintzine, Ueber Chlorophyllkôrner der Samen uitd Keintlinge (Bulletin de l'Acad. impériale de Saint-Pétersbourj;-, tome XIII, 1893). 4. E. Belzung, Rectification à propos de l'article de M. I^amintsine. ..{Journal de Bot., Ï894). R. Rfxzung. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens . 45 à cette seule phase de la vie de la plante, comme c'est le cas pour les deux travaux que je viens de citer, n'offre à mes yeux qu'un intérêt restreint, et il est nécessaire, pour bien compren- dre la structure de la graine mûre, de la rattacher aux phases antérieures du développement. De la connaissance du développement total découle en effet la valeur de ces chromatophores, comparativement à celle des formations fondamentales {protoplasme et noyau) de la cellule. Or, on vient de voir qu'ils naissent, sous l'action protoplasmi- que, aux lieu et place des grains d'amidon : de là le nom ^amy- li'tes que je leur avais donné antérieurement, pour mieux rap- peler notamment l'importance des grains amylacés dans leur développement. Il n'y a pas de raison de conserver ce terme, qui ne ferait qu'accroître une synonymie déjà complexe; surtout j'abandonne l'interprétation que je donnais de la nature ternaire des corpuscules en question. Voici donc commentée conçois, d'après les faits précédents, l'élaboration des chromatophores incolores de la graine mûre. Ces corpuscules étant capables de croissance et même, dans le cas le plus fréquent, de multiplication, le protoplasme inter- vient nécessairement dans leur genèse. A cet effet, il utilise les grains d'amidon préformés, qui marquent la place des futurs grains verts; les principes autres que l'amidon, indispensables à l'organisation des corpuscules albuminoïdes en question, sont fournis par le suc cellulaire. Le plastide ou chromatophore ré- sulte ainsi du remplissage de la vacuole, antérieurement amyli- fère, par un réseau plus ou moins serré (i), issu de l'activité du protoplasme fondamental et lui faisant suite. On le voit, d'après les faits de développement, les futurs corps chlorophylliens doivent être considérés comme des pro- duits du protoplasme, et non comme des formations indépen- dantes de ce dernier. b). — Lupin (Ltipùms muiabilïs). — Si maintenant je passe à ce second type de Papilionacées (L. imùtabilis , elegans), non seulement il est possible de suivre pas à pas, dans l'embryon en voie de formation, le développement de chromatophores suivant le mode qui vient d'être indiqué, mais encore de chroma- I. Ce que j'appelais, pour en bien fixer la nature, réseau protoplasjnique secondaire, né au sein de la vacuole primaire {Nouvelles recherches..,). 46 JOURNAL DE BOTANIQUE tophores verts, c'est-à-dire de véritables grains de chlorophylle. La figure lo montre le premier stade de cette genèse dans l'embryon très jeune : de simples grains d'amidon se déposent dans les vacuoles du réseau protoplasmique. Après avoir grandi pendant quelque temps, ils se résorbent, tandis que parallèle- ment se constitue autour d'eux, en manière d'enveloppe, une zone granuleuse verte, dans laquelle ils paraissent bientôt noyés. Dans la figure ii, on voit, à côté de grains d'aleurone de formation récente et presque tous encore pleins, des corps chlo- rophylliens à divers états de développement, les uns encore pourvus d'une portion de leur grain d'amidon générateur, les autres entièrement constitués, sans trace d'amidon. Il va de soi qu'il est impossible ici, vu les phases antérieures, d'attribuer à l'assimilation que ces grains de chlorophylle nouvellement formés seraient capables d'exercer, les grains amylacés qu'ils peu- vent encore renfermer lorsque la graine arrive à l'état de matu- rité : ces derniers sont toujours préexistants, et cette préexis- tence est l'une des conditions de la formation du grain de chlorophylle par le protoplasme. Les corps chlorophylliens, nés de la sorte dans les cotylé- dons, perdent plus ou moins complètement leur pigment pendant la période dernière de la maturation et se contractent par suite de la dessiccation presque complète des tissus. Pendant la ger- mination, ils n'auront qu'à reconstituer leur chlorophylle pour pouvoir exercer ensuite le travail d'assimilation en vue duquel ils se développent. Comment peut-on soutenir maintenant, qu'après avoir suivi pas à pas les transformations de structure qui aboutissent à l'état représenté par la figure 1 1 , il ne m'ait pas été donné de reconnaître, au stade plus précoce des figures lo et 2, des traces de la substance propre des prétendus plastides, lesquels, selon la doctrine à laquelle je fais allusion, seraient déjà constitués à ce moment; je ne puis y voir, après tout ce qui précède, que de simples vacuoles, destinées à recevoir les corps chlorophyl- liens qu'y organise le protoplasme. Remarque. — Du reste, j'accepte pour un instant la donnée selon laquelle les plastides préexistent dans l'œuf, qu'ils pro- viennent par suite de la plante mère et ne font que se niultiplier R. Belzung. — Mayche totale des phénomènes aviylochlorophyllicns. 47 pour constituer ceux de la plante adulte; que ces plastides n'ont dans l'embryon très jeune qu'un contenu fluide, diffi- cile à mettre en évidence et ne sont en somme distincts que par leur membrane. Pour arriver à cette manière d'interpréter les choses, il me suffirait, dans la figure 2 par exemple, de faire abstraction des petites mailles du réseau protoplasmique, que je ne vois pas que les auteurs aient représenté (i), et l'on aurait effectivement l'impression d'un noyau entouré de corpuscules amylogènes dans le sens qui vient d'être indiqué. J'ai eu du reste moi-même l'illusion de l'existence de véritables plastides dans l'embryon très jeune du Pois (2), mais uniquement parce que le grossissement insuffisant dont je disposais alors ne m'a pas permis de juger de la véritable structure du protoplasme non amylifère. En réalité, la paroi des vacuoles amylifères originelles est exactement la même que celle du reste du protoplasme et leur contenu est simplement du suc cellulaire. Et puis, n'est-ce pas s'enfermer dans une contradiction que d'interpréter la formation première d'amidon dans l'embryon (fîg. 2), en disant que c'est le plastide originel qui élabore, sécrète, si l'on veut, cet hydrate de carbone, alors que, plus tard, ce même plastide utilise l'amidon qu'il vient de produire pour constituer son propre corps sous l'état définitif (fig. 7) ; car l'intervention du grain amylacé comme élément générateur de la masse albuminoïde du leucite ou plastide n'est pas contestable. Comment, en d'autres termes, une formation encore inache- vée, notamment dépourvue encore du substratum granuleux qui la caractérise à l'état adulte, peut-elle élaborer, dès l'origine, par sa propre activité, un principe qui est la condition même de l'achèvement de sa structure? Coiieln^ions : le grain d'anndon principe génératenr des corps chlorophylliens. — Voici donc, pour la première phase de la vie de la plante, celle pendant laquelle l'embryon se cons- titue, les conclusions qui découlent de mes observations. I. — Avant le dépôt des premiers granules amylacés, la 1. Voir par exemple sous ce rapport les figures du mémoire de Schimper, concernant la question : Unlci's. iïber die Entstehimg der Slcirk. (Bot. Zeit., 1880, pi. XIII >. 2. Annales des se. iiat., -]"■ Série, tome V, page 199 et planche 5. 48 JOURNAL DE BOTANIQUE cellule ne renferme, outre le noyau toujours très développé, qu'un protoplasme réticulé, semblablement constitué en tous ses points, à la différence près de la grandeur des mailles ; elle n'offre, à ce moment, aucune formation qui pourrait être con- sidérée comme plastide ou leucite, 2. — Les grains d'amidon du premier âge sont d'origine protoplasmique ; ils se déposent dans les mailles du réseau, en grains ordinairement simples. 3. — Dans les cotylédons du Haricot, la plupart de ces grains s'accroissent dans leur vacuole pour constituer finalement les gros grains d'amidon de réserve ; au contraire, dans l'axe, les grains amylacés, d'ailleurs plus petits, interviennent comme principe formateur dans la genèse des chromatophores, et par suite disparaissent plus ou moins complètement pendant la période de maturation. De pareils chromatophores se produi- sent aussi dans les cotylédons. Dans l'embryon du Lupin blanc, les grains d'amidon de cette phase première, qui n'acquièrent du reste dans cette plante qu'un développement très limité, sont tous utilisés dans le tra- vail d'élaboration des chromatophores, si bien que la graine mûre manque totalement d'amidon. 4. — La graine mûre est donc pourvue de chromatophores ou leucites, ordinairement incolores ou seulement jaunâtres, et qui n'auront qu'à verdir pendant la germination pour constituer les corps chlorophylliens proprement dits. Ils naissent d'un accroissement du protoplasme au sein d'une vacuole amylifère, alimenté d'une part par les grains d'amidon préformés, d'autre part par les principes dissous du suc cellulaire. Les plastides se présentent ici, en un mot, comme des pro- duits du protoplasme, et non comme des formations déjà exis- tantes dans l'œuf. 5. — Quand de véritables corps chlorophylliens prennent naissance déjà au cours delà période de formation de l'embryon, cas assez rare, réalisé par L^tpùius imitabilis, on peut suivre, pas à pas, la formation de leur réseau plasmique fondamental, dans lequel subsiste parfois encore à la maturité une portion du grain d'amidon générateur. De toutes ces conclusions, on remarquera celle qui fait con- naître le grain amylacé comme principe générateur du corpus- M. GoMONT. — Note stir le Scytonema ambigfuura Kûts, 4g cule chlorophyllien, comme source de la chlorophylle, et il n'y a pas, à ma connaissance, d'exemple plus net de l'intervention d'un principe ternaire dans la constitution d'une substance albii- minoïde active. Ce rôle, nous le retrouverons, plus marqué encore, aux premiers stades de la germination; car, dans la majorité des plantes, c'est alors seulement que les grains de chlorophylle achèvent de s'organiser. Dans cette phase précoce où la plante édifie sa structure, les rapports entre les grains d'amidon et les corps chlorophylliens sont donc précisément inverses de ceux qui caractérisent ces mêmes formations dans les organes verts adultes, dans les feuilles notamment; car, dans les feuilles, l'amidon est évidem- ment une production du grain vert, une marque de son fonction- nement propre. De cette opposition entre les phénomènes de l'âge embryon- naire et ceux de l'âge adulte découle déjà la notion de la réver- sibilité des phénomènes amylochlorophylliens. {A suivre.) NOTE SUR LE SCYTONEMA AMBIGUUM Kûtz. Par M. Maurice GOMONT. (PI. III). Kûtzing a décrit et figuré le Scytonema ambiguum. d'après une plante découverte par Nâgeli aux environs de Zurich (i). Quelques années plus tard, Hepp publia sous le même nom, dans les, Algen de Rabenhorst (n° 596), des échantillons provenant de la même localité. Ce sont eux que les auteurs de la « Revi- sion des Nostocacées hétérocystées » ont pris pour type de l'espèce, considérant que leur provenance et les relations de Hepp avec Nâgeli en garantissaient l'authenticité. MM. Bornet et Flahault placent le Scytonema anibigiuujt dans la section des Eïiscytoneina, près du Se. Hoffinanni dont le rapprochent ses filaments fascicules (2). La plante occupe une aire asssez étendue ; mais, comme elle n'attire pas l'attention, que, peut-être aussi, elle n'est pas vul- 1. Cfr. Kûtzing-, Species Algarum, p. 894, 1849; Tabulée phycologicse., II, p. 7, tab. 26, fig-. II. 2. V. Bornet et Flahault, Revision des Nostocacées hétérocystées (Ann. des Se. nat., VII' sér., Bot., t. V, p. 100). 50 JOURNAL DE BOTANIQUE gaire dans les localités qu'elle habite, on ne l'a pas souvent étudiée. Cette étude, il faut le dire, n'est d'ailleurs pas facile. Le thalle rampant se trouve le plus souvent enfoui dans le sol ou forme sur les Mousses un lacis inextricable; dans les deux cas on n'en obtient guère que des fragments insuffisants et, comme c'est seulement à la base de la plante que se rencontre sa ramification caractéristique, il ne faut pas s'étonner si l'espèce n'a pas été mise jusqu'ici à sa vraie place. En réalité le Scytoneina ainbiguiiin n'est pas une Scytonémée maiâ une Sirosiphoniée. Un heureux hasard m'a permis de le reconnaître. J'ai trouvé l'automne dernier, aux environs de Rouen, sur les affleurements de la craie marneuse; qui forme le sous-solde cette contrée, des gazons étendus de Scytoneina ambigimm. Ses filaments pri- maires étaient superficiels, la dureté relative du substratum s'opposant à leur pénétration ; ils étaient donc faciles à isoler et à débarrasser avec un réactif des J)articules calcaires adhérentes. Tout d'abord on était frappé de la différence d'aspect des filaments primaires horizontaux et des rameaux dressés. Les premiers, contournés de mille manières, sont en effet composés d'articles de dimensions et de formes très variables, parfois cylindriques, plus souvent sphéroïdaux ou comprimés ; les gaines épaisses, un peu molles, présentent souvent des traces évidentes de stratification. Par contre, les rameaux dressés se rtiontrent droits et un peu raides ; la gaine, plus mince, entoure un trichome formé d'articles cylindriques et à peu près égaux qui vont en s'épaississant de la base au sommet. Une différence aussi marquée entre les deux sortes de fila- ments n'est pas chose ordinaire chez les Scytoneina ; elle n'est pas rare, au contraire, chez les Stigonema et genres voisins. Le mode de ramification confirme ce rapprochement. Comme le montrent les figures de la planche III jointe à cette Note, une cloison parallèle à l'axe du filament détache d'une cellule un segment qui est l'origine du rameau. La division se produit même fréquemment sur plusieurs cellules consécutives. Or, comme on sait, une vraie ramification, telle que celle-ci, n'existe que chez les Sirosiphoniées et les caractérise. Il est Vrai que, chez le Scytoneina ambigtmin^ on observe également, surtout à la base des filaments dressés, des rameaux produits par l'éruption hors de la gaine des extrémités d'un trichome inter- M, GoMONT. — Note sur le Scytonema amhig-iuim Kitt:z. 51 rompu, mais on sait que toutes les Nostocacées filamenteuses pourvues de gaines peuvent en produire de semblables. Ils ne sont pas rares, entre autres, chez certains HapalosipJioii et chez les Siigoneuia du sous-genre Fischerella. Une observation intéressante, due àMM. Bornet etThuret(i), montre que c'est près ù\x Fischerella imiscïcola que doit se placer le Scytonema aitibigimm. Dans ces deux plantes, la gaîne d'un rameau se vide en entier et d'une seule pièce au moment de la formation des hormogonies, d'où résulte que celles-ci sont d'une longueur exceptionnelle. N'était qu'elles sont renflées en massue à leur sommet, on les prendrait volontiers pour des trichomes ^ Anabasna ou de Cylindrospermum. Ce caractère si remar- quable n'est connu jusqu'ici que dans ces deux espèces. Il ne pouvait avoir qu'une importance spécifique lorsque celles-ci se trouvaient placées dans deux genres différents ; leur rapproche- ment lui donne une toute autre valeur qui mène à accentuer plus profondément la séparation établie par les auteurs de la Revi- sion entre les Fischerella et les Stigonema et à les considérer comme deux genres distincts. L'exacte détermination de la plante trouvée en Normandie m'a été confirmée par M, Bornet; j'ai d'ailleurs pu découvrir également la ramification caractéristique des Sirosiphoniées dans les échantillons 596 et 1158 des ^/^^;/ récoltés à Zurich. Seuls les spécimens de l'herbier Thuret trouvés à Antibes ne m'ont pas fourni des résultats aussi probants. Ils s'étaient déve- loppés sur du sable siliceux ou sur des Mousses et, comme nous l'avons dit, le thalle primaire est, dans ces conditions, très dif- ficile à isoler. En introduisant le Scytonema ambiguum. parmi les Fische- rella, il deviendra nécessaire de modifier la description donnée par MM. Bornet et Flahault de telle sorte qu'elle puisse s'ap- pliquera des plantes dont les filaments rampants ne comprennent qu'un seul rang de cellules. Au lieu de « Fila primaria çellulis plertuiiqiLe bi ) lis formata y> , il suffira de dire a celhilis singtilis velbinis formata ». Comme conclusion et résumé de ce qui précède, je donnerai la description du genre Fischerella et l'énumération des espèces dont il se compose. 1. Bornet et Thuret, Notes Algologiqîtes., p. 149. j>*^^' 52 JOURNAL DR BOTANIQUE FISCHERELLA (Bornet et Flahault). Revision des Nostocacées hétérocystées in Ann. des Se, nat., VIP sér., Bot., t. V, p. 66 (charact. emend.). Fila primaria repentia, e cellulis singulis vel binis formata, unilateraliter ramosissima. Rami elongati, tenues, erecti, hor- mogoniam longissimam intra vaginam continentes. Plantae ter- restres, minutae, in stratum continuum plus minusve expansa;. 1. F. thermalis. Stigonema thermale Borzi, Moj^fologia e biologia, etc., in N. Gior- nale bot. iial., XI, 1879, p. 383. — Bornet et Flahault, loco cit., p. 66. Stratum pulvinatum, atro-olivaceum vel aeruginosum, semi- millimetr. altum. Fila primaria 10-13 y- crassa ; rami erecti 7-9 [x crassi, sparsim toruloso-inflati. 2. F. muscicola. Stigonema muscicola Borzi, Morfologia e biologia^ etc., in A^. Giorn. bot. ital., XI, 1879, p. 383. — Bornet et Flahault, loco cit., p. 67. Stratum pulverulentum, atro-fuscum. Fila primaria repentia, 10 Y- crassa; rami erecti 1-2 decimillimetr. alti, 6 y- crassi, cylin- drici, aequales. 3. F. ambîgua. ScYTONEMA AMBIGUUM Kûtzing, Species Algar.^ p. 894; Tabulas phy- colog.., II, p. 7, tab. 26, fig. II. — Bornet et Flahault, loco cit., p. 100 (caeteris synon. haud mut.). Stratum crustaceum aut velutinum, fusco-atrum, saepe orbi- culare, ad millimetr. altum. Fila primaria repentia, valde tor- tuosa, arcte intricata, subtorulosa, 6-9 y- crassa, e cellulis sim- plici ordine dispositis, subsphaericis vel cylindraceis, 3-4 y- crassis, vagina crassa sublamellosa, luteo-fusca inclusis formata. Rami erecti in fasciculos dense coaliti, cylindrici, elongati, 6-9 y- crassi, e vagina gelatinosa, hyalina aut luteo-fusca, tricho- mata cylindrica, apice sensim incrassata, 2-3 y- vix superantia includente formati. Articuli basin versus longiores, superne subquadrati. Heterocystae elongatae. EXPLICATION DE LA PLANCHE III. Les figures i à 5 ont été dessinées au grossissement de 800 diamètres, les figures 6 et 7 au grossissement de 330 diamètres. G. Bertrand et A. Mallèvrb. — Recherches sur la -peciase, etc. 53 FiG. I. — Un fragment de thalle rampant du Fischer ella ambigua Gomont, d'après un échantillon récolté en Normandie. — Deux cellules consé- cutives ont donné naissance à deux rameaux dressés. FiG. 2. — Un autre fragment du même thalle. — Cinq cellules consécu- tives ont donné naissance à des rameaux. FiG. 3, — Base d'un rameau dressé, d'après le n" 596 des Algen de Ra- benhorst (sub nom. Scytonema ambiguum Kûtzing"). FiG. 4. — Formation de rameaux rampants sur le thalle primaire, d'après le n" 1158 des Algen de Rabenhorst. FiG. 5. — Production d'un faux rameau à la base d'un filament dressé, d'après un échantillon récolté en Normandie. FiG. 6. — Production de deux faux rameaux géminés à la base d'un fila- ment dressé, d'après un dessin exécuté par M. Ed. Bornet sur la plante vivante récoltée à Antibes en 1875. FlG. 7. — Une hormogonie de la même plante sortant de la gaîne, d'après un dessin du même auteur. RECHERCHES SUR LA PECTASE ET SUR LA FERMENTATION PECTIQUE. IL Par MM. G. BERTRAND et A. MALLÈVRE. Dans la première partie de nos recherches (i), nous avions montré que la pectase seule, prise sous forme de suc décalcïjié de carottes, est incapable de produire la fermentation pectique, c'est-à-dire de coaguler la pectine. Il faut, pour déterminer cette transformation, ajouter au mélange un sel soluble de calcium, de strontium ou de baryum. Cette curieuse condition d'activité de la pectase est confir- mée par le fait que le coagulum résultant de la réaction n'est pas de l'acide pectique, comme on l'avait cru jusqu'ici, mais un pec- tate alcalino-terreux. Faut-il conclure maintenant que la pectine se transforme en pectate chaque fois qu'elle subit le constact simultané de la pec- tase et d'un sel alcalino-terreux? Assurément non; il faut encore, pour que la transformation se fasse, que le milieu soit sensible- ment neutre, l'influence des acides libres sur la fermentation pectique étant considérable. C'est ce point et l'une de ses consé- quences immédiates que nous voulons faire ressortir. I. Journal de Botanique, t. VIII, p. 390. ^^/q. u ucui c c uvn u 1 yH-o iJ (52 llIUH^Sj. I heure — (55 — ). I 3/4 — — (lOO — ). 3 3/4 - — ('<225 — ). 9 — — (540 — ). 20 — — (I200 — ). 54 journal de botanique Influence des acides sur la fermentation pectique. Après avoir constaté que du suc naturel de carottes, préparé avec de très jeunes racines, et par conséquent très actif, coagulait son volume de solution de pectine à 2 °j^ en l'espace de 3/4 d'heure environ, nous avons préparé une série de mélanges semblables auxquels nous avons ajouté des quantités croissantes d'acide chlorhydrique. Celles-ci étaient comprises entre 10 et 100 milli- grammes d'HCl pour 100 centimètres cubes de mélange. Il est résulté de ces additions un retard dans la formation du coagu- lum, retard d'autant plus notable que la proportion d'acide était plus élevée. C'est ainsi que le mélange contenant HCl pour 100 ce'. og'"ooo s'est coagulé en 3/4 d'heure environ (48 minutes). o, 010 — o, 020 — o, 040 — o, 060 — o, 080 — • o, 100 — Dans une autre expérience, où le suc, extrait du cylindre central de carottes anciennes, était moins actif, l'action de l'acide chlorhydrique s'est montrée encore plus efficace et la coagulation de la pectine a pu être facilement arrêtée. On en ju- gera parle tableau suivant : HCl pour 100 ce'. o^''ooo s'est coag-ulé après i heure environ, o, 017 — I 1/2 — o, 052 — 5 — o, 088 — 40 — o, 122 est devenu pâteux après une cinquantaine d'heures, mais ne s'est pas complètement coagulé, o, 175 est resté tout àfait liquide. (Durée de rexpérience:une semaine.) L'acide chlorhydrique n'est pas le seul acide qui exerce une action retardatrice aussi manifeste sur la fermentation pectique. Si on le remplace, dans les expériences précédentes, par une quantité équivalente d'un autre acide minéral, sulfurique ou ni- trique, par exemple, ou même d'un acide organique, tel que l'acide malique, tartrique ou citrique, on obtient des résultats analogues. La seule différence consiste en ce que les acides organiques sont un peu moins actifs que les acides minéraux. G. Bertrand et A. Mallèvre. — Recherches sur la peciase, etc. 55 Nous croyons inutile de consigner ici le détail des résultats obtenus avec les différents acides ; nous donnerons seulement ceux relatifs à l'acide malique, en raison de ce qui est exposé plus loin. Cet exemple, dans lequel les quantités d'acide malique sont é(j[uivalentes à celles de l'acide chlorhydrique du premier tableau, suffira, du reste, pour donner une idée de la différence que nous venons de signaler, puisque les solutions de pectase et de pectine employées étaient les mêmes dans les deux cas. Acide malique pour 100 cc\ ot'''oooo s'est coag-ulé en 3/4 d'heure environ (48 minutes 0, 0184 (l) — 3/+ - - (52 0, 0368 — I heure - (55 0, 0736 — I — - (69 0, II04 — 2 heures — (120 0, 1472 — 21/2- — (125 0, 1840 — 4 — - (240 A plus haute dose ou avec une solution de pectase moins active, l'acide malique empêche, comme l'acide chlorhydrique, la coagulation de la pectine. Ainsi donc, même en présence des sels de calcium, une très petite quantité d'un acide libre, minéral ou organique, retarde jusqu'à la supprimer l'action de la pectase : il y a là un fait d'au- tant plus digne de remarque que beaucoup de fruits contiennent, à côté du ferment, une proportion d'acides qui, à certaine époque de leur développement, dépasse de beaucoup les doses employées dans nos expériences. Il faut observer toutefois que l'action retardatrice des acides est notablement amoindrie par la présence d'une plus forte pro- portion de sels alcalino-terreux ou de ferment. C'est même pour cette raison, que certains sucs végétaux nettement acides, tels que les sucs de cerises, de framboises ou de groseilles, déter- minent néanmoins la coagulation de la pectine. La ferinentation pectiqiie dépend, en somme, des proportions relatives de ferment , de sels alcalino-terreux et d'acides libres. Non existence de la pectase insoluble. C'est pour avoir méconnu cette influence des acides sur la fermentation pectique que Fréray a nié l'existence de la pectase I. C*H°0" bibasique 134 2HCI - 73 = 1,84. 56 JOURNAL DE BOTANIQUE dans le suc des pommes et des autres fruits acides. On sait qu'il a admis, par contre, l'existence d'une pectase insoluble accom- pagnant la partie solide des pulpes (i) : il expliquait ainsi com- ment le suc des pommes vertes n'agit pas sur la pectine, tandis que la pulpe, mise dans une solution de pectine, la rend gélati- neuse après quelque temps. En nous basant sur nos expériences et sur la propriété bien connue desdiastases de se fixer avec énergie aux corps insolubles, comme les matières colorantes sur le noir animal, nous croyons inutile de recourir à l'hypothèse d'une pectase insoluble pour expliquer l'action différente du suc et de la pulpe des fruits acides sur la pectine. Nous avons effectivement reconnu que la pectase existait dans le suc de ces fruits. En opérant sur des coings, des poires et des pommes de diverses variétés et cueillis à plusieurs stades de développement, nous avons préparé des sucs qu'il suffisait de saturer, au moins en partie, par un alcali étendu, pour qu'ils déterminassent la coagulation de la pec- tine (2). Le tableau suivant indique la nature des fruits examinés, et, pour quelques-uns, l'acidité de leur suc, exprimée en acide malique : ESPECE VARIETE DATE DE LA RÉCOLTE ACIDITÉ Pomme. . . Reinette de Canada. 27 août. — id. 20 septembre. 0,855, — id. (autre provenance). 12 octobre. 0,920, — id.( - ). 15 octobre. 0,930. — Api. 13 octobre. 0,580, — à cidre (St-Laurent ?). 8 octobre. 0,290. — Calville. 13 octobre. 0,740. Poire. . . . Beurré magnifique. 27 août. — id. 20 septembre. — id. 24 novembre. Coing-. . Curé. 24 novembre. 25 novembre. 1. « Les racines telles que les carottes, les betteraves, contiennent de la pec- tase soluble; leur suc, en effet, produit la fermentation pectique, tandis que le suc de pommes ou d'autres fruits acides n'atjit pas sur la pectine. La pectase se trouve dans ces fruits à l'état insoluble et accompa-jne la partie insoluble des pulpes. » (Encyclopédie Frémy, Chimie des végétaux, p. 34.) 2. Nous avons constaté, à cette occasion, que la partie centrale des fruits dé- signés, comprise en dedans des faisceaux calicinaux et corollaires, était plus riche en ferment que la partie extérieure à ces mêmes faisceaux, et, en outre, que la pectase diminuait pendant la maturation. i G. Bertrand et A. Mallèvre. — Recherches sur la peciase, etc. 57 D'après ces expériences il est donc rationnel d'admettre que si la pulpe des fruits acides agit sur les solutions de pectine, c'est parce que la petite quantité de ferment qu'elle retient n'est plus gênée par la présence des acides, ceux-ci ayant été élimi- nés, pour la plus grande part, avec le suc cellulaire. Il n'est pas inutile de faire remarquer à ce sujet que la pulpe pressée de carottes retient aussi de la pectase et détermine nettement la fer- mentation pectique. Pour confirmer son explication, Frémy avait avancé que la pectase soluble pouvait être rendue insoluble sans perdre sa propriété caractéristique. Il nous reste à montrer que cette trans- formation n'est qu'apparente. «J'ai, dit Frémy (i), précipité par l'alcool un suc de carottes dans lequel la présence et l'efficacité de la pectase avaient été constatées par une expérience préalable : le précipité a été repris par l'eau et séparé au moyen de la filtra- tion. La liqueur filtrée s'est trouvée sans action sur la pectine, tandis que le précipité produisait au bout de quelque temps la fermentation pectique .» En répétant plusieurs fois cette expérience, nous avons observé les faits suivants : quand on reprend le précipité alcoolique par l'eau distillée et que le contact de celle-ci est de courte durée, la pectase n'a pas le temps de se dissoudre en quantité suffisante et la solution est parfaitement inactive par rapport à la pectine; au contraire, si le précipité est bien délayé et le contact prolongé plusieurs heures, la solution coagule la pectine, surtout si on y ajoute une trace de chlorure de calcium. Ce dernier résultat est entièrement d'accord avec ce que nous savons maintenant sur l'intervention des sels de calcium dans la fermentation pectique. Quand on ajoute un volume d'alcool à du suc de carottes, presque toute la chaux contenue dans ce suc reste dissoute et le précipité qui se produit en ren- ferme à peine. Dès lors, quand on reprend ce précipité par l'eau, on obtient une solution pauvre en sels de calcium, où le peu de pectase échappée à l'affinité capillaire du résidu insoluble est par conséquent sans effet appréciable. On doit donc conclure que la pectase existe en dissolution aussi bien dans le suc cellulaire des fruits acides que dans celui I. Loc. cit. S8 JOURNAL DE BOTANIQUE des racines de carottes. Il n'y a pas de pectase insoluble. Seu- lement, dans le suc des fruits acides, la présence du ferment peut être masquée par l'acidité du milieu : son action n'apparaît alors qu'après neutralisation. HUIT LETTRES DE CHARLES DE L'ESCLUSE (i8 JUIN 1592- 15 jun^LET 1593) (Suite.) Annotées par E. ROZE. Quatrième Lettre. Monsieur Mourentorf, j'espère que vous aurez receu vostre marchan- dise, et quand les planches tant taillées que non gravées que vous ay en- voyées, pareillement l'Histoire de mes trois premiers Livres de mes Observations, avec les cayers ou sont collées les figures qui entrent ausdits trois Livres, Le tailleur en avoit encore six à graver de trente qu'il m'avoit promis livrer avant la foire, mais comme c'est un grand yvrongne, et qu'il est seul en ceste ville de son mestier, je n'ay sceu encore tirer de luy que les quatre que vous envoyé, lesquelles pourrez faire coller aux cayers selon Tordre convenable : car j'ay écrit sur chacune figure le nom de la plante, le chapitre, et livre ou elle entre, et la quantiesme figure c'est du chapitre, s'il en comprend plus d'une. Quand j'auray receu les deux autres que le tailleur a de reste, je ne faillyrai de les vous envoyer incontinent : et à la foire prochaine les planches que j'ay faict pourtraire depuis que je vous ay envoyé les autres, et celles que je feray encore pourtraire outre cy et la foire. Dieu aidant, lequel je prie vous continuer, Monsieur Mourentorf, en toute prospérité ses grâces, me recom- mandant de bon cœur aux vostres, et à celles de vostre femme. Belle mère et autres amys. De Francfort, le 6 de Décembre 1529. Vostre bon amy, Charles de l'Escluse. Envoyez moi à la foire prochaine avec la marchandise toutes figures des planches que je vous ay envoyé non taillées excepté les trois premières (car celles là ont les marques qu'il leur faut, qui vous enseigneront en quel Livre et en quel Chapitre elles doivent estre mises), à sca- voir Leucoium bulbos. bysant., Gnaphalium alierion P., Gnaphalium tertium PI. Toutes les autres qui restent, 17, il les faudra avoir, afin que je puisse marquer les Chapitres et la quantiesme figure du Chapitre, et puis coller sur des E. RozE. — Huit lettres de Charles de l'Escluse. 59 caycrs chacune en son ordre comme j'ay faict en celles que je vous ay envoyé, pour ne donner occasion aux compositeurs de les transposer. A Monsieur Jehan Alourentorff Premier Imprimeur du Roy à l'Enseigne du Compas d'or en Camcrstraete Anvers. Cinquième Lettre. Monsieur Mourentorff, je receus hier vostre lettre du 20 de ce mois en response à la mienne du 7, par laquelle ay esté fort marry d'entendre la disgrâce advenue à vostre et bien esmerveillé de ce qu'escrivez n'avoir eu la liste des planches tant taillées que non taillées, laquelle toutes fois je vous envoyay quand et quand. Quant à celles qui sont taillées, estant le nom des herbes écrit sur le dos et la quantiesme figure du Chapitre de chasque Livre pareillement, si vous eussiez conféré les dites planches avec les cayers (qui sont 12) de papier sur lesquels j'ay collé toutes les figures qui entrent es trois Livres de mes Observations que je vous ay envoyez, excepté celles qui n'estoient taillées (pour lesquelles ay laissé espace vide pour les y mettre en leur rang quand elles seront taillées), vous vous eussiez peu appercevoir laquelle c'est desdites taillées que ne trouvez. Ncantmoins je vous envoyé icy enclose la liste tant de celles qui sont taillées que des non taillées, à fin que voyez quelles deux vous défaillent. Quant aux quatre autres figures des taillées que vous ay envoyé le 26 du mois de Novembre stil vieil, ou 6 Décembre nouveau, je suis fort esmerveillé que ne les avez receu. Car elles estoient encloses en une lettre que je vous écrivoye mise au paquet que j'envoiay alors au S'' Charles de Tassis M° des Postes d'Anvers. Lequel par advis qu'ay eu de luy a receu le d. paquet : car c'est sa coustume d'accuser tous les paquets ou lettres qu'il reçoit de moy, et ceux qui ne demeurent aucunes fois esgarez, Parquoy vous le pourrez recercher chez luy. Toutes fois je vous envoyé une autre copie d'icelles (si d'aventures les autres ne se trouvoyent point) à fin que les puissiez coller sur les cayers aux figures selon le nom et nombre que trouverez marqué dessus. Quant au Privilège que voudriez avoir, je ne scay comment on si pourra conduire. Car un seul mien amy qiie j'ay à la court de l'Empereur et M. de la Chapelle Philippe di Monsé, m'a écrit ne vouloir plus avoir à faire avec la Chancellerie, à cause qu'on n'y scait avoir aucune expédition. J'avoye écrit au Vice Chancellier (combien que je ne le cognoisse que de nom) à cause que je luy fis quant et quant un présent des plus belles plantes desquelles j'avoye entendu 6o JOURNAL DE BOTANIQUE qu'il se delectoit, pour avoir un Privilège pour mes Livres. Ce dit mien amy m'a écrit qu'il l'obtint bientost dudit Vice Chancellier : toutesfois qu'il n'avoit encores peu obtenir les lettres de la Chan- cellerie. Si est ce toutes fois que cela ne pouvoit procéder par faute de payement des droicts qu'il leur faut : car il y a marchant à Prague, amy d'un marchand de ceste ville (lequel j'avoye prié de luy en écrire) qui doit payer tout ce qu'il faut. Or je prie Dieu (car le temps m'est trop court de vous faire plus longue lettre) qu'il vous continue ses grâces, me recommandant de bien bon cœur aux vostres. En grande haste de Francfort le 19 de Février stil vieil, ou i'^'' Mars nou- veau 93. Vostre bon amy, Charles de Lecluse. Envoyez moi à la foire toutes les figures des planches non taillées que vous envoiay la foire passée, que vostre tailleur aura achevées, afin que je les puisse coller en leur rang. Fig. 3 Cap. xix deest. Je vous pensay envoyer lundi passé le présent paquet : mais l'ordinaire estoit jà party quand je vins chez le M® des Postes. A Monsieur Jean Mourentorf Marchant Libraire et Imprimeur, demeurant à l'Enseigne du Compas d'or en Camerstraete Anvers. Raccommandata al Mag*^" Sig'' Arnoldo Mylio Libraro à la Gallina grassa in Colonia. (A suivre.) CHRONIQUE. Nous apprenons la mort de M. le professeur F. Schmitz, de l'Université de Greifswald, emporté par une courte maladie à l'âge de quarante-cinq ans. M. Schmitz, autrefois élève de l'Université de Bonn, s'est occupé avec beaucoup de succès de questions d'histologie : multiplicité des noyaux, accroissement de la membrane cellulaire, protoplasme; il s'est surtout consacré à l'étude des chromatophores des Algues, et a publié, en 1884, un important mémoire sur ce sujet dans les Jahrbûcher de Pringsheim (tome XV, pp. 1-177). Depuis, il a porté tous ses efforts sur la classification naturelle des Floridées ; il en a donné, en 1889, un résumé sommaire qui nous faisait bien augurer de l'avenir, et il est très regrettable que cette œuvre reste inachevée. La mort de M. Schmitz laissera un vide dans les rangs des botanistes allemands. Le Gérant : Louis Morot. Paris. —J. Merscli, imp., 4"% Av. deChàtillon. 9' ANNÉE. N" 4. 16 FÉVRIER 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS (Suite.) Par M. E. BELZUNG. REMARQUE SUR L'aSSIMILATION DE l'aCIDE CARBONIQUE, CONSIDÉRÉE COMME UNE PROPRIÉTÉ PRIMORDIALE DU PROTOPLASME INCOLORE. Dans les réflexions que je développe ici, en manière de dé- duction des données précédentes, je pars du fait de la subordi- nation du chromatophore, et par suite du corps chlorophyllien lui-même, au i^rotoplasme fondamental, dont il est en effet, on vient de le voir, un produit. Puisque, dans la plante, le corps chlorophyllien représente une formation postérieure au protoplasme, n'est-il pas permis d'admettre, conformément aux données scientifiques générales suivant lesquelles le développement ontogénique apparaît comme un raccourci de l'histoire phylogénique, que les formes ancestrales les plus reculées des plantes vertes actuelles étaient d'abord incolores, réduites essentiellement au protoplasme, et n'ont acquis l'appareil chlorophyllien que dans une période ultérieure, par un perfectionnement de leur structure? Or, ces plantes originelles incolores n'ont pu élaborer leurs principes carbonés constitutifs qu'aux dépens de combinaisons minérales, et parmi ces dernières on n'en voit guère d'autre que l'acide carbonique; les premières plantes avaient donc vrai- semblablement le pouvoir d'assimiler ce dernier composé. Si au- jourd'hui l'incorporation de l'acide carbonique à la matière vivante est dévolue aux seuls corps chlorophylliens, c'est uni- quement par l'effet de la localisation d'une fonction, primitive- ment générale, dans des corpuscules plasmiques spéciaux, capables de mieux recevoir, grâce à la chlorophylle, les im- pressions de la lumière; ce qui permet à l'assimilation de l'acide carbonique de s'accomplir avec l'intensité que nous lui connais- sons aujourd'hui. 62 JOURNAL DE BOTANIQUE S'il en est bien ainsi, on se demande pourquoi les plantes actuelles dépourvues de chlorophylle, notamment les Champi- gnons, ne participeraient pas, elles aussi, à un degré beaucoup plus faible sans doute, mais enfin réel, de cette propriété pri- mordiale de fixer l'acide carbonique. Il semble que la façon dont se comportent ces plantes, au point de vue des échanges gazeux, quand elles passent de l'obscurité à la lumière, apporte un argument favorable à l'affirmative. En effet, d'après les analyses de Bonnier etMangin (i), rela- tives aux volumes d'oxygène absorbé et d'acide carbonique dégagé par les Champignons et autres plantes incolores, telles que des plantules étiolées de germination, etc., il est constant que l'intensité du phénomène respiratoire diminue quand la plante passe de l'obscurité à la lumière. Cette dépression n'est du reste attribuable qu'aux radiations purement lumineuses; car les radiations calorifiques, en échauffant la plante, tendraient au contraire à accroître l'intensité du phénomène. Dès lors, ne pourrait-on pas interpréter cet affaiblissement de la respiration, imputable à la lumière, en disant que la différence entre les volumes d'acide carbonique dégagés pendant le même temps, d'une part à l'obscurité, d'autre part à la lumière, correspond à la portion de ce gaz que la plante retient et assi- mile, par le seul fait de l'influence exercée sur elle par la lumière.'' Cette manière de voir est d'accord en tout cas avec la déduction précédemment énoncée, tirée du fait de la postério- rité du corps chlorophyllien par rapport au protoplasme, et même au grain d'amidon, dans l'embryon en voie de formation. Remarquons toutefois, en acceptant — ne fût-ce qu'un ins- tant — cette interprétation, que, dans les plantes incolores actuelles, l'influence de la lumière sur le protoplasme est loin d'être suffisante pour contrebalancer l'action respiratoire, le dé- gagement d'acide carbonique restant partout très abondant. Il va de soi que, dans les premières plantes incolores ainsi douées de la faculté de fixer l'acide carbonique, le contraire a dû avoir lieu, par cela seul qu'elles ont duré, et ce n'est que plus tard que ce phénomène protoplasraique a commencé à décliner. I. G. Bonnier et L. Mangin, Recherches sur les varialions de la respiration avec le développement des plantes (Ann. des se. nat., 7' Série, tome 2); Recher- ches sur la respiration et la transpiration des Champignons (Id., 6" Série, tomes 17 et 18). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amylocklorophylliens. 63 Par contre, l'apparition de la chlorophylle, dans les espèces appelées à réaliser ce progrès, a eu pour effet de localiser et d'exalter l'assimilation de l'acide carbonique, au point c^u'à la pleine lumière du jour, à une température suffisante, non seu- lement le phénomène respiratoire se trouve contrebalancé, mais que la plante gagne en carbone. Qu'il s'agisse du protoplasme incolore ou des corps chloro- phylliens, la condition essentielle de l'incorporation du carbone de l'acide carbonique est ici la présence de la lumière. Cas des Nitrobactéries . — Il faudrait faire un pas de plus, dans cette voie, si l'on voulait faire intervenir les résultats des recherches de Winogradsky sur les conditions du développe- ment des Nitrobactéries (i) : il y aurait lieu d'admettre, en effet, que le protoplasme incolore n'a pas seulement la faculté d'assimiler l'acide carbonique quand il est secondé par l'énergie solaire, mais encore en l'absence de toute lumière. Winogradsky a pu cultiver la Nitromonade, ferment nitreux, dans un milieu purement minéral, préparé, semble-t-il, avec tout le soin qu'exige une recherche aussi délicate; l'auteur considère ce milieu nutritif comme vraiment dépourvu même de traces de carbone organique. Les sels employés consistaient en sulfate d'ammonium, phosphate de potassium, sulfate de magnésium, et enfin, comme aliment carboné, du carbonate de calcium, ce dernier sel en excès, afin de neutraliser au fur et à mesure l'acide nitreux issu de l'oxydation de l'azote ammoniacal par la Bac- térie. Or, dans un pareil milieu, en présence de l'oxygène libre, la Bactérie croit et se multiplie, malgré l'absence complète de carbone organique, et cela dans la plus grande obscurité. Si vraiment les données résultant de ces recherches doivent être tenues pour rigoureusement exactes, l'assimilation de l'acide carbonique apparaîtrait bien, chez ces Bactéries, comme une propriété protoplasmique intrinsèque. Dans le cas des plantes incolores et surtout des plantes vertes, que j'ai envi- sagé plus haut, cette fonction est au contraire nettement subor- donnée au concours d'une énergie ambiante, la lumière, ce qui constitue une première différence importante. I. Winogradsky, Recherches sur les organismes de la nilrificalion (Annales de rinstitut Pasteur, i8yo). b4 JOURNAL DE BOTANIQUE D'autre part, la nitrosation de l'azote ammoniacal par le ferment nitreux, puis la nitratation de l'acide nitreux par le fer- ment nitrique, sont deux phénomènes corrélatifs , le premier surtout, d'une forte absorption d'oxygène; les plantes vertes au contraire sont, au cours de l'assimilation de l'acide carbo- nique, le siège d'une élaboration d'oxygène, et même, si la lumière est d'intensité suffisante, d'un dégagement de ce même gaz : seconde différence essentielle. Idées de Pringsheim. — On sait que Pringsheim a déjà émis l'opinion que le protoplasme incolore est doué de la faculté propre d'assimiler le carbone de l'acide carbonique ; mais il l'appuyait sur une interprétation de l'action chlorophyllienne bien difficile pour ne pas dire impossible à accepter (i). Selon Pringsheim, la cellule verte constitue simplement un progrès, réalisé dans le temps, sur la cellule primitive incolore, laquelle était mal adaptée à l'accumulation de matière orga- nique. Dès lors, n'étant pas le point de départ des principes orga- niques carbonés, il faut bien admettre que les plantes incolores qui ont précédé les plantes à chlorophylle avaient le pouvoir d'assimiler l'acide carbonique. Cette idée de la postériorité des corps chlorophylliens par rapport au protoplasme fondamental, exprimée par l'auteur à titre purement hypothétique, trouve sa preuve dans les faits de développement que j'ai décrits plus haut. En outre, il n'y a pas probabilité, d'après Pringsheim, que la matière vivante incolore ait perdu son pouvoir organisateur direct, depuis l'époque reculée à laquelle il vient d'être fait allu- sion, pour le reporter exclusivement sur les corps chlorophyl- liens. Dans la conception de l'auteur, la chlorophylle, en absorbant certaines radiations lumineuses, a pour effet, non pas d'intervenir chimiquement dans le processus de l'assimilation de l'acide carbonique, mais simplement de diminuer l'intensité des oxydations dont le protoplasme proprement dit est le siège, et d'accroître par là même la masse des produits définitifs de l'assi- milation. L'ensemble des corps chlorophylliens constituerait 1. N. Prinq-sheim, Ueber die chemischen Theorien der Chlorophyllfunction, etc. (Berichte d. deutsch. bot. Ges., 1886.) Id., Ueber die Sauersioffabgabe der PJlansen im Mikrospecirum (Jahrb. fiir wiss. Bot., 1886). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes antylochlorophylliens. 65 donc pour le protoplasme incolore de la plante une sorte d'écran protecteur, à l'ombre duquel il assimile en toute sécurité, éla- bore des principes plastiques et met en liberté de l'oxygène qui, sans le pigment vert, serait consommé en oxydations, à cause de l'action stimulante exercée sur la respiration par la lumière. Il faut ajouter que, d'accord avec cette théorie, Prings- heim a trouvé le maximum du dégagement d'oxygène, non comme Engelmann dans la portion rouge du microspectre, mais dans la région moyenne entre les raies C et D, c'est-à dire dans les radiations que précisément la chlorophylle laisse passer et qui peuvent arriver au protoplasme incolore. Diverses objections s'adressent à cette théorie, d'apparence séduisante (voir 3" Partie) ; je ferai seulement remarquer ici qu'elle est en opposition complète avec le fait de la diminution d'intensité de la respiration, qui survient chez les plantes inco- lores, quand elles passent de l'obscurité à la lumière. Ce même fait est au contraire d'accord avec l'interprétation fondée sur la marche du développement embryogénique, que j'ai exposée tout à l'heure. § II. — PHASE DE GERMINATION DE L'EMBRYON. La germination de la graine est cette phase de la vie de l'embryon pendant laquelle sa structure, jusqu'alors seulement ébauchée, prend ses caractères définitifs et permet à la plantule, grâce à l'apparition des corps chlorophylliens, de déployer son activité nutritive propre. Sous le rapport des formations que j'étudie spécialement ici, deux cas principaux sont à considérer : i°celui où la graine mûre renferme de l'amidon de réserve(Haricot,Pois, Vesce, Fève,...); 2° celui oii la graine mûre est dépourvue d'amidon (Lupin blanc). I. — Graines à réserve amylacée {Haricot; Pois;...) — Le premier phénomène morphologique interne de germination consiste dans la digestion des innombrables granules aleuri- ques, qui jusqu'alors épaississaient la structure au point d'en rendre l'étude détaillée à peu près impossible. Lorque la mi- gration de cette réserve albuminoïde vers l'axe de l'embryon est effectuée, le réseau protoplasmique fondamental, coloré au vert d'iode, redevient peu à peu observable. 66 JOURNAL DE BOTANIQUE Deux formations prennent alors successivement naissance, savoir : des grains d'autïdon composés et des corps chlorophyl- liens. a). — Formation d'amidon de gerniination. — Dès les premiers jours de la g-ermination, le protoplasme se montre par- semé de petits grains d'amidon composés (fig". 4), qui atteignent rapidement leur taille définitive, d'ailleurs bien inférieure à celle des grains d'amidon de réserve, lesquels sont simples. De semblables grains d'amidon composés se développent aussi dans l'hypocotyle (fig. 12), et là, manifestement, ils apparaissent au sein des chromatophores dont la genèse a été antérieurement décrite (fig". 7). Dans les cotylédons, ce sont des corpuscules tout à fait analogues qui reçoivent les granules amylacés de nouvelle formation (fig. 4); seulement, à l'inverse de ceux de l'hypocotyle, comme je l'ai dit plus haut, il m'a été impossible de les voir se constituer dans les cotylédons en voie de maturation, à cause de la trop grande densité, à ce moment, du contenu du parenchyme de ces organes. Il est à peine besoin de rappeler ici que ces granules amy- lacés de germination naissent aussi bien à l'obscurité qu'à la lumière, et que leur formation se rattache uniquement aux dé- doublements des réserves préexistantes, notamment des albu- minoïdes aleuriques (i). J'ignore s'il faut considérer les plastides, dans les mailles desquels les grains d'amidon se déposent, comme des organites actifs, chargés d'élaborer l'hydrate de carbone aux dépens des réserves préexistantes, ou si au contraire cette fonction est remplie par le protoplasme lui-même, comme au premier âge de l'embryon. Ce qui est certain, c'est que ces granules amyla- cés ne se déposent qu'en eux, ce qui constituerait un argument favorable à la première alternative ; inais d'autre part ils servent à parachever la métamorphose de ces plastides en corps chlo- rophylliens, ce qui oblige en quelque sorte à admettre la seconde (v. page 47), pour la raison déjà présentée plus haut. Si on les considère comme producteurs d'amidon, leur mode •d'action est tout à fait comparable à celui des plastides ou leu- cites amylogènes des organes adultes normalement incolores. b). — Formation des corps chlorophylliens. — La destinée 1. E. Belzung, Remarques sur le verdissement (Journ. de Bot., 1891, p. 354). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens. 67 des grains d'amidon, qui naissent ainsi dès les premiers moments de la germination de la graine, est d'assurer la transformation des plastides qui les renferment en corps chlorophylliens actifs, à la lumière : de hi leur caractère iransitoïi'e. Et en effet, sous l'influence de la radiation, en même temps que le plastide verdit, les granules amylacés qui y sont inclus se résorbent, d'autant plus complètement qu'ils occupent une situation plus extérieure dans l'organe considéré, hypocotyle ou cotylédons; au fur et à mesure que cette résorption s'effectue, la masse de la matière verte s'accroît, en conservant sa structure réticulée. A un grossissement moyen, le corps chlorophyllien paraît toujours granuleux : les granulations correspondent alors simplement aux angles des mailles du réseau albuminoïde, lesquels sont plus ou moins épaissis et par suite plus apparents que les parties intermédiaires. 2. — Graines sans réserve amylacée {Ltipùi blanc). — Dans les graines de ce second groupe, qui ne comprend, parmi les espèces que j'ai étudiées, que le Lupin blanc, la formation de l'amidon transitoire de germination est plus facile à suivre, en raison de ce que l'embryon est, à la maturité, dépourvu d'amidon de réserve. Les grains d'amidon composés naissent exactement comme dans les exemples précédents, c'est-à-dire dans les plastides préformés de la graine (fig. 8), et leur disparition est de même liée à la constitution définitive des grains verts (fig. 9). Après quinze ou vingt jours de germination, quand l'h^-po- cotyle atteint environ huit à dix centimètres de longueur et que les cotylédons sont d'un vert foncé, on peut observer, entre les assises profondes du parenchyme et les assises superficielles, tous les états par lesquels passent les corps chlorophylliens en voie de formation. Dans le parenchyme central de l'hypocotyle, par exemple, où la lumière ne pénètre que faiblement, les corps chlorophyl- liens sont pauvres en substance propre et à peine colorés en vert, mais encore gorgés des granules amylacés de germination : ces derniers apparaissent comme enveloppés d'une simple pelli- cule chlorophyllienne. Dans les assises corticales voisines de l'épiderme, au contraire, on trouve de véritables grains de chlorophylle, à contenu dense, entièrement ou presque entière- 68 JOURNAL DE BOTANIQUE ment dépourvus de leurs grains d'amidon g-énérateurs {ûg. g). Plus tard, la partie inférieure de l'hypocotyle se décolore, tandis que les jeunes feuilles se dégagent de la gemmule. Or, la chlorophylle disparaît toujours en premier lieu des assises exté- rieures du parenchyme, où les grains d'amidon ont été entière- ment résorbés, tandis que la teinte verte reste encore très nette dans l'endoderme et les assises voisines, où chaque grain vert, incomplètement formé, renferme encore la presque totalité de son amidon formateur, lequel assure la permanence de la chloro- phylle (i). Une section de l'hypocotyle, examinée à l'œil nu, montre du reste nettement cette différence de teinte. Dans les parties décolorées de l'hypocotyle, le plastide sub- siste sous la forme d'un corpuscule granuleux plus ou moins apparent (ce que j'appelais amylite). J'ajouterai que, dans l'hypocotyle de la plante adulte, l'ami- don qui caractérise l'endoderme comme assise amylifère pro- vient, pour une part tout au moins, de la période de germination, c'est-à-dire de la transformation des réserves de la graine, et non de l'assimilation actuelle de l'acide carbonique par les tissus verts. On vient de voir que c'est faute de lumière seulement que ces grains d'amidon subsistent dans les assises profondes (endoderme, moelle...), empêchés par là même de suivre leur destinée normale, qui est d'intervenir dans l'élaboration des corps chlorophylliens. Intervention de l'amidon de réserve dans le verdissement. — Dans les Légumineuses pourvues de grains d'amidon de réserve (Pois...), ces derniers peuvent, comme les grains com- posés de germination dont il vient d'être parlé, faire place à des corps chlorophylliens, en alimentant la croissance du pro- toplasme au sein des vacuoles où ces grains s'étaient originel- lement déposés. Cette transformation, le plus souvent partielle, s'accomplit surtout aux dépens de ceux de ces grains de réserve qui occupent les assises périphériques des cotylédons, c'est-à- dire des plus petits. Il va de soi que le plus g^rand nombre de grains d'amidon de réserve subissent purement et simplement la digestion : solli- cités par l'amylase, ils se résolvent en principes assimilables, I. Sur ce point on trouvera des indications plus complètes dans mes Remar- ques sur le verdissement {]o\sxx\. de Bot., i8yi). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens. 69 qui sont ensuite véhiculés jusqu'aux foyers de croissance. Dans la Pomme de terre en voie de verdissement, l'accrois- sement de la pellicule chlorophyllienne, qui enveloppe les grains d'amidon de réserve dans les assises périphériques du tubercule, est liée non moins nettement à la résorption de ces derniers, si bien que de larges corps chlorophylliens finissent par occuper la place des grains d'amidon antérieurs (i). Influence du sucre sur le verdissement. — Une confirma- tion de la notion de l'intervention d'un hydrate de carbone, l'amidon, dans la genèse des corps chlorophylliens a été donnée il y a quelques années par Palladin (2). Cet auteur, en faisant végéter des feuilles étiolées de Blé et de Fève, réduites à leur limbe, dans diverses solutions nutritives, a observé en effet que le verdissement ne s'opérait que lorsque le sucre se trouvait au nombre des aliments dont il étudiait l'in- fluence. Il y a là, on le voit, une vérification expérimentale d'un fait auquel je suis arrivé directement, dès mes premières recherches, par l'étude du développement des corps chlorophylliens et que j'ai du reste formellement exprimé pour lesplantules étiolées (3). Corps chlorophylliens naissant sans intervention appré- ciable d'amidon. — 11 faut remarquer qu'au cours de la germi- nation, des grains de chlorophylle se constituent, à partir d'un certain âge, sans qu'il y ait, comme dans le cas précédent, inter- vention visible d'amidon. Ces grains verts de nouvelle formation prennent ordinaire- ment naissance dans le protoplasme pariétal. Je ne vois pas comment ils pourraient se rattacher aux corps chlorophylliens déjà existants, pour chacun desquels la préformation d'un grain d'amidon est nécessaire ; car ils s'en distinguent à la fois par leur taille, ordinairement plus faible; par leur contour, souvent fusiforme, et non sphérique ; par leur grande densité et leur teinte verte très foncée. On les voit se constituer surtout dans 1. Voir La Chlorophylle et ses fonctions, fig. 20. 2. \V. Palladin, Ergrùnett und Wachsthum der etiolirten Blàtter (Ber. der deutsch. bot. Ges., i8gi). La critique de cet article se trouve dans mes Remarques sur le verdisse- ment (Journal de Bot., 1891, page 350). 3. Voir notamment : Ann. des sciences nat., 7" Série, tome V, page 204 et 9' conclusion. 70 JOURNAL DR BOTANIQUE le parenchyme palissadique des cotylédons (Lupin blanc) ainsi que dans les assises extérieures del'écorce de la jeune tig^e, par exemple dans le Haricot d'Espagne, etc., après un mois environ de «germination. Une même cellule peut ainsi renfermer deux espèces de corps chlorophylliens : des chloroamyliies ou amylochloroleii,- ciies et des chloroleiLci'tes proprement dits. Cette dualité a déjà frappé plusieurs auteurs, notamment Mikosch (i), qui distingue nettement ces deux formes de grains verts. On comprend assez que l'amidon n'intervienne pas dans la constitution de ces corpuscules verts de seconde genèse ; car, tout ce que les réserves de la graine peuvent engendrer d'ami- don par leurs dédoublements se dépose, dès les premiers jours de la germination, sous la forme de grains composés, dont le nombre reste ensuite fixe, et l'on a vu que ces derniers sont tous utilisés, dès ce moment précoce, pour la formation des amylochloroleucites. D'autre part, les principes amylogènes que sont capables d'élaborer, par leur assimilation propre, les quelques feuilles vertes déjà épanouies à ce moment trouvent largement leur emploi dans les foyers de croissance, si actifs dans la jeune plantule. Mais rien ne prouve qu'un autre hydrate de carbone, le ga- lactane, par exemple, qui est encore abondant dans les plan- tules à l'âge en question, ne remplace l'amidon dans la genèse de la matière verte. Coiiclnsiouis : nature des principes génératetirs des corps chlorophylliens. — Je viens de montrer que, pour ce qui est des phénomènes amylochlorophylliens, la germination n'est qu'une reprise de phénomènes déjà en voie d'accomplissement pendant la maturation de l'embryon et que la période de repos de la graine est simplement venue interrompre. I. — Au cours de la germination, comme pendant la phase de formation de l'embryon, c'est d'abord le grain d'amidon qui prend naissance, et son rôle est d'alimenter le corpuscule chlo- rophyllien en voie déformation, corpuscule dont le substratum incolore, leucite ou plastide, est déjà présent dans la cellule au moment de la germination. 1. Mikosch, Ueber die Entstehung des Chlorophylls (Sitzungsberichte der kais. Akademie; Wien, 1878). E. Bei.zung. — Marche iolalc des phénotnenes aynyloclilorophyllicns. 71 2. — La genèse de l'amidon transitoire de germination n'est liée en rien à l'assimilatiGn actuelle de l'acide carbonique, puis- qu'elle s'effectue aussi bien à l'obscurité qu'à la lumière. Elle admet pour seule cause prochaine la décomposition des prin- cipes de réserve de la graine. 3. — La marche de la germination du Lupin blanc me semble attester suffisamment, malgré le manque de données quantitati- ves précises, le rôle des albuminoïdes aleuriques dans l'amylo- genèse. En effet, si l'on se reporte aux principes de réserve de cette graine, on y trouve essentiellement, comme principes carbonés, d'une part deux albuminoïdes, la léguntine ou aleiirone, insolu- ble, et une caséine, soluble dans l'eau; d'autre part deux hy- drates de carbone, le galactane, soluble, et une cellulose, sous forme d'épaisissements de membranes. Or, le seul de ces ali- ments qui disparaisse activement dès les premiers jours de la germination est le grain d'aleurone, et c'est dès ces premiers moments aussi que se déposent les grains d'amidon transitoire. J'ai toujours retrouvé abondamment le galactane dans les jeunes plantules (i), même après plusieurs semaines de déve- loppement, alors que bien auparavant toute trace d'aleurone avait déjà disparu. Quant à la caséine, elle subsiste à peu près intacte, dissoute dans le suc, jusqu'au moment de la fructifica- tion. D'après ces faits, et en attendant une preuve plus directe, je crois pouvoir admettre l'intervention de l'aleurone dans l'amy- logenèse (2). Or, les produits azotés essentiels du dédoublement de ce principe albuminoïde sont la leucine et surtout l'asparagine, tous deux assez abondants pour saturer le suc de la plantule, sans que pourtant aucune cristallisation s'y produise spontanément, à cause de la coexistence, avec ces amides, de l'albuminoïde solu- ble (caséine), qui empêche la cristallisation (3). 4. — D'après ce qui vient d'être dit,lalégumineduLupin blanc 1. E. Belzungf, Cristallisations intracellulaires artificielles (Ann. des se. nat., 7' Série, tome XV). 2. Une semblable intervention de principes albuminoïdes découle du reste aussi du fonctionnement même des corps chlorophylliens dans les feuilles adultes (voir la troisième Partie.) 3. Voir Cristallisations intracellulaires, loc. cit., page 218. 72 JOURNAL DE BOTANIQUE se dédouble essentiellement, pendant la germination, en aspara- g-ine, leucine et amidon (i), et le développement des corps chlo- rophylliens de la jeune plantule, aux dépens de l'amidon tran- sitoire et d'une partie de l'asparagine et de la leucine, équivaut en somme à une régénération d'un principe albuminoïde, doué de vie cette fois, sous l'action du corps protoplasmique préexis- tant et avec l'aide de la lumière solaire. Ce double phénomène réversible, savoir, le dédoublement d'une réserve protéique antérieurement issue de l'activité cellulaire, en principes assimilables, vraisemblablement avec l'aide de l'oxygène absorbé pendant la germination, puis, la reconstitution d'une matière plasmique vivante, le corps chloro- phyllien, aux dépens de ces mêmes principes, peut avoir son intérêt au point de vue purement chimique. Ce n'est pas, en effet, à des corps tels que le glucose ou l'aldéhyde formique, bases de la doctrine courante de l'amylogenèse, qu'il faudrait s'adresser pour aborder la question de la reproduction expé- rimentale de matière amylacée, mais aux principes organiques les plus complexes, si toutefois l'on veut se conformer aux phé- mènes dont les graines en germination sont le siège. Il en serait de même encore, on le verra plus loin, s'il s'agis- sait de l'amidon élaboré par les corps chlorophylliens des feuilles adultes : à mon sens, le processus de l'amylogenèse est fondamentalement le même partout. {A suivre.) J-*H A PROPOS DE LINDIGÉNAT DU PIN SYLVESTRE EN PORTUGAL. Dans ma Note « Sur l'aire d'extension du Pin sylvestre dans la Péninsule ibérique », publiée dans le Journal de Botanique (T. VIII, 1894, p. 401), j'ai déjà signalé la présence de cette espèce en Portugal, où elle a été découverte par M. Mendes de Almeida, dans la Serra du Gérez (Valle do Passaro). A cette localité on peut en ajouter d'autres, mentionnées dans la « Revista florestal d'Aveiro » (n° 2, p. 13), telles que Lama Longa, Lamas do Compadre et Negras (Serra du Gérez), ce qui vient confirmer l'indigénat portugais de ce Pin. J. Daveau. I. Il faut ajouter que le soufre aleurique passe par oxydation à l'état de sul- fate, essentiellement de sulfate de potassium dans le Lupin blanc, de sulfate de calcium dans le Lupin jaune. {Journal de Bot., i"^' mars 1893.) GÉNEAu DE Lamarlièrb. — Miiscitiées du Nord de la France. 73 CATALOGUE DES CRYPTOGAMES VASCUL AIRES ET DES MUSCINÉES DU NORD DE LA FRANCE {Suite.) Par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. MUSCIXÉES. Classe des MOUSSES. Ordre des BRYINÈES. Famille des HYPNACÉES. Tribu des HYPNÉES. lîi. Hypiiuiu L. (Hypne). Sous-Genre Hylocomium Br. eur. 29. H. triquetrum L. [H. triangulaire). — (Boulay, F/., p. 2 ; Hus- not, M. g., n° 48; Rigaux, Cat., p. 38; Lestib., B. B., I, p, 284.) — Hylocomium, Br. eur., t. 471. (Goase, Cat., p. 57.) ce. — Sur la terre, dans les bois, les vergers, les prés, les dunes, et sur les rideaux ; principalement sur la silice. — Printemps. 30. H. squarrosum L. [H. hérissé). — (Boulay, FL, p. 3 ; Husnot, M. g., n° 96; Rigaux, Cat., p. 38; Lestib., 5.^., I, p. 283.) — Hy- locomium, Br. eur., t. 492. (Gonse, Cat., p. 57.) C. — Sur la terre, dans les gazons humides ; plus rare sur le cal- caire, peut-être à cause de la sécheresse ; préfère les fonds argileux. — Automne. Fructifie rarement. 31. H. loreum L. {H. coicrroie). — (Boulay, FL, p. 5; Husnot, M. g., n'^ 97 ; Lestib., B. B., I, p. 283 ; Rigaux, Cat., p. 37.) — Hylocomium, Br. eur., t. 490. (Gonse, Cat., p. 57.) R. — Sur la terre, de préférence dans les terrains siliceux. — Au- tomne et hiver. Mont des Récollets (Boulay). — Forêts de Desvres et de Boulogne (de L.) ; Alacquinghen (Rigaux). — Cambron (T. C, Herb.) ; Huchen- neville (de Vicq et Wignier), Namps, la Faloise, Ailly-sur-Noye, Conty, Mailly-Raineval, forêt de Crécy (Gonse).— Eu (Bourgeois); forêt d'Eu, près de Rieux (de L.). Sur nos limites à Anor et Glageon (Boulay), 74 • JOURNAL DR BOTANIQUE 32. H. brevirostrum Ehrh. [H. à bec court). — (Lestib., B. B., I, p. 284; Boulay, FI., p. 7 ; Husnot, M. g., n° 95.) — Hylocomïum, Br. eur. (Gonse, Cat., p, 57.) R. — Sur la terre au pied des arbres et sur les quartiers de roches. — Hiver et printemps, Lestiboudois l'indique avec cette simple mention : « Dans les bois secs. ï — Colline de Watten (Boulay). — Auxi-le-Châtcau (Acloque). — Forêt de Crécy, bois de Vron, Bouttencourt (de Vicq et Wignier) ; Poix (Gonse); Mailly-Maillet (Carette) ; Ailly-sur-Somme (Romanet). Sur nos limites à Sains et à Trélon (Boulay). 2>Z- H. splendens Hedw. {H. éclatant). — (Lestib., B. 5., II, p. 279; Rigaux, Cat., p. 37; BouL, FI.., p. 9: Husnot, M. g., n° 47.) — Hylocomium, Br. enr., t. 487. (Gonse, Cat., p. 56.) C. — Principalement dans les bois siliceux, sur la terre. — Prin- temps. Sous-Genre Euhypnum Br. eur. ? H. stramineum Dicks. {H. paillet). — (Lestib., B. B., I, p. 285; Br. eur., t. 617 ; Boulay, FI., p. 11 ; Husnot, M. g., n° 499.) Lestiboudois indique cette espèce « dans les bruyères humides », mais elle n'a pas encore été signalée dans la région avec certitude. Elle existe dans les Ardennes, les environs de Paris, la Vallée de Bray; M. Etienne l'a trouvée à Forges-les-Eaux et à Mézangueville, non loin de nos limites. C'est une espèce des tourbières et des prairies marécageuses. 34. H. Schreberi Willd. {H. de Schreber). — [Br. eur., t. 620; Bou- lay, FI., p. 13 ; Husnot, M. g., n° 296.) — H. inuticum Sw. (Les- tib., B. B., I, p. 2S0.) AC. — Sur la terre meuble dans les bois, où il paraît rechercher la silice. Il est rare dans la Somme, d'après M. Gonse. — Automne. 35. H. giganteum Schimp. {H. géant). — (Boulay, FI., p. 14 ; Hus- not, FI. et M. g., n'^'* 479 et 622 ; Gonse, Cat., p. 55.) RR. — Tourbières, fossés, marécages profonds. Lille (Boulay). — N'est pas encore signalé dans le Pas-de-Calais. — Plus commun dans la Somme : Marais de Marcuil (Boucher, Herb.)^ de Mautort et de Menchecourt près Abbeville, Villers-sur-Authie (de Vicq et Wignier) ; Longueau, Fortmanoir, Thézy, Dreuil, Ailly-sur- Somme, Pont-de-Metz, Glizy, dunes de Monchaux, Sailly-Bray (Gonse) ; Quend (Boulanger). Sur nos limites à Saint-Germer (Etienne). GÉMEAU DE Lamarlière. — Muschiécs du Nord de la France. 75 36. H. cordifolium Ilcdw. (//. à feuilles eu cœur). — (Lestib., B. B.^ I, p. 2S0; Br. eur., t. 615; Boulay, FI., p. 15; Ilusnot, AI. g., n°350.) RR. — Marécages, fossés bourbeux. — Indiqué comme commun à Emraerin par Lestiboudois ; Busigny (Boulay). — Marais des bois d'Hardingheu (Boulay). — N'est pas encore signalé dans la Somme. 37. H. purum L. (//. pur). — (Lestib., B. B., I, p. 280; Br. eur.y t. 621 ; Rigaux, Cal., p. 37 ; Husnot, M. g., p. 297 ; Boulay, F/., p. 16; Gonse, Gî/., p. 56.) ce. — Sur tous les terrains, dans toutes les stations un peu fraî- ches. — Printemps. 38. — H. cuspidatum L. {H. poù/lu). — (Lestib., B. B., I, p. 279 ; Br. eur., t. 619; Rigaux, CaL, p. 38; Husnot, M. g., n'^ 295 ; Boulay, FI., p. 17 ; Gonse, Cal., p. 56.) ce. — Sur tous les terrains, dans les prairies humides, les maré- cages, les fossés. — Printemps, été. — Polymorphe. 39. H. scorpioides L. (//. Scorpion). — (Lestib., B. B., II, p. 2S2 ; Br. eur., t. 612 ; Husnot, FI. et M. g., n" 299 ; Boulay, FI., p. 19; Gonse, Cat.., p. 56). R. — Marais profonds et tourbeux dont les eaux contiennent du calcaire. — Été. Emmerin (Lestiboudois). — Tourbières du littoral du Pas-de- Calais (Boulay). — Bray-les-Mareuil ; Villers-sur-Authie (de Vicq et Wignier); Monchaux, Sailly-Bray, Thennes, Moreuil, Saint- Quentin- en-Tourmont (Gonse) ; Quend (Boulanger). La \dx\(t\.k fluitans : Marais de Thennes et de Moreuil (Gonse). 40. H. palustre L. {^H. des marais). — (Lestib., B. B., I, p. 2S2 ; Rigaux, Cal. ; Boulay, FI.., p. 25.) — LiuDiobium palustre, Br. eur., t. 574 et 575. RR. — Sur les blocs et les rochers très humides ou au bord des eaux. Recherche le calcaire. Emmerin (Lestiboudois). — Fossés de Capécure à Boulogne-sur- Mer (Rigaux). — La variété fulaceum, dans le Vallon de Beaulieu près Marquise (Boulay). Sur nos limites à Cousolre (Boulay). Les H. Crisla-caslrensis L. (H. cimier) et H. Bedwigii DC. (H. de Hedwig) sont indiqués par Lestiboudois {B. B.., I, p. 281) comme existant, l'un à Emmerin, l'autre dans les bois humides ; les dires de cet auteur n'ont pas été vérifiés par d'autres botanistes. 76 JOURNAL DE BOTANIQUE 41. H. molluscum Hedw. {H. mon). — {Br. eur.^ t. 598; Rigaux, Cat,, p. 38; Boulay, F/., p. 28; Husnot, M. g., n° 290; Gonse, C. — Sur la terre et les rochers, dans tous les terrains, mais plus abondant et mieux développé sur le calcaire. — Printemps, été. 42. H. cupressiforme L. [H. Cyprès). — (Lestib., B. B., I, p. 281; Br. eur., t. 294 et 295; Husnot, M. g., n"^ 289, 492, 544 et 545 ; Boulay, /7., p. 31 ; Rigaux, CaL, p. 38.) ce. — Sur la terre, les rochers, les arbres, etc. Présente une grande quantité de formes et de variétés, aussi communes que le type. — Hiver, printemps. 43. H. resupinatum Wils. [H. renversé). — (Husnot, M. g., n° 546. Boulay, FI., p. 34 ; Gonse, Suppl.^ p. 10.) — H. cupressiforme var. resupinatum Sch. R. — Sur les troncs d'arbres à proximité du littoral. — Nielles- les-Bléquin, Hydrequent (Boulay). — Sur les Peupliers à Noyelles- sur-Mer; bois de Rampval près Mers, bois de Bonnance à Port-le- Grand (Gonse). 44. H. Patientiae Lindb. [H. de la patience). — (Husnot, il/, g., n" 547 ; Boul. FI., p. 36.) — H. arcuatum Lindb. non Hedw. (Gonse, Cat., p. 55.) RR. — Prairies humides, bord des fossés, lieux marécageux des bruyères, principalement dans les terrains argileux. Mailly-Maillet (Carette) ; Hargicourt près Pierrepont, Forêt de Crécy (Gonse). Lestiboudois indique le H. ijicurvaium Schrad. (H. courbé) (B. B., I, p. 282), comme pouvant se rencontrer dans le Nord. Cette assertion n'a jamais été vérifiée. M. Boulay dit que cette espèce paraît manquer dans les départements de l'Ouest et du Centre. 45. H. rugosum Ehrh. {H. ridé). — (Lestib., B. B., I, p. 2S3; Br, eur.., t. 610 ; Boulay, FI., p. 44; Gonse, Cat., p. 54.) — Hylocomium. Lindb. (Husnot, FI. et M. g., n° 448.) R. — Sur tous les terrains, lieux secs et caillouteux, ensoleillés. Paraît ne pas dépasser le cours de la Somme ; mais au sud de la vallée il devient assez commun (Gonse). — Coteaux de rYères (Bourgeois). 46. H. commutatum Hedw. (//. changé). — (Lestib., B. B., I, p. 281 ; Br. eur.', t. 607; Husnot, M. g., p. 285; Boulay, Fl.f P-45-) GÉN'EAu DE Lamarlière. — Muscitiées du Nord de la France. 77 RR. — Indiqué autrefois près de Lille par Lestiboudois. N'a pas été constaté depuis. 47. H. filicinum L. (//. Fougère). — (Lestib., B. B., I, p. 281; Br. eur., t. 609; Rigaux, Cai., p. 38; Husnot, AI. g., n° 287; Boulay, FI., p. 48; Gonse, Cat., p. 54.) R. — Sur la terre, les pierres, le bois pourri, les terrains inondés. — Printemps, été. Environs de Lille (Lestiboudois). — La Cluse près Baincthun (Rigaux); Baincthun, à la Bouverie (de L.); Marquise, vallon de Beaulieu, Vimy (Boulay). — Devient plus commun dans la Somme (Gonse). — Marais d'Eu (Bourgeois). Sur nos limites, la var. elatum, àConsolre (Boulay). 48. H. lycopodioides Schwaegr. {H. Lycopode). — (Lestib., B. B., I, p. 282; Br. eur., t. 613 et 614; Husnot, FI. çX M. g., n'^447; Boulay, FL, p. 51 ; Gonse, Cat., p. 53.) RR. — Tourbières, — Eté. Emmerin (Lestiboudois). — Tourbières des environs d'Airon- Notre-Dame (Boulay). — Marais des dunes de Saint-Quentin-en- Tourmont (de Vicq et Wignier) ; Marais des dunes de Mondiaux près Quend (Gonse). 49. H. vernicosum Lindb. [H. vernisse). — {Br. eur., Suppl.., t. 4; Boulay, FI., p. 52; Gonse, Cat., p. 53.) — H. pellucïdum Wils. (Husnot, M. g., n° 489.) RR. — Lieux marécageux, prairies spongieuses. — Eté. Longueau, Fortmanoir, Hargicourt, Pierrepont, Bernay, Thennes, Moreuil (Gonse). Lestiboudois indique le H. uncinatum Hedw. (H. crochu) {B. ^. , I, p. 281), comme assez fréquent au pied, des arbres. Cette espèce reste douteuse pour notre flore. 50. H. interme dium Lindb. {H. ùîtermédïaïre). — (Boulay, FI., p. 56; Husnot, M. g.f n° 618; Gonse, Cat., p. 53.) RR. — Marécages et prairies tourbeuses. — Printemps, été. Tourbières entre Verton et Saint-Josse (Boulay). — Marais de Thézy, marais entre Vercourt et Canteraine près Rue (Gonse) ; dunes de l'arrondissement d'Abbeville (de Vicq et Wignier). 51. H. Sendtneri Schimp. {H. de Sendtner). — [Br. eur., Suppl., t. 2; Husnot, M. g., n° 619; Boulay, FI., p. 57; Gonse, Cat., P- 53-) 7» JOURNAL DE BOTANIQUE RR. — Marécages, tourbières. — Eté, Signalé seulement dans la Somme : Mareuil, Bray-les-AIareuil, Saint-Queotin-en-Tourmont, Villers-sur-Authie, marais entre Vercourt et Canteraine près Rue (de Vicq et Wignier) ; Monchaux près Quend, Thézy, Boussicourt, Ignaucourt, Cayeux-en-Santerre (Gonse). 52. H. "Wilsoni Sch. (//. de Wilsoiï). — Hyp)iHm Seudlnerï, var. WilsoniSc\-\\i. [Br. enr., Suppl., t. III; Boulay, FL, p. 58.) RR. — Marécages et prairies spongieuses. — M. Boulay rapporte à cette espèce une Mousse stérile qu'il a trouvée dans les fortifications de Lille, — Fort-Mahon, Monchaux près Quend, Mareuil (de Vicq et Wignier). \^ç.Hypnum hamifolium Schp, (FI, à feuilles en hameçon) [Boulay, FI.., p. 59. — H. admicunii var. hamatum et giganteum, Br. eur., t. 606], a été trouvé dans les marais d'Exaërde en Belgique, non loin de nos frontières. Il serait possible de le retrouver sur notre littoral. 53. H. aduncum Hedw. {H. à bec). — (Lestib., B. B., I, p. 282; Br. eur., Suppl., t. I, Rigaux, CaL, p. 38; Husnot, M. g., n° 282; Boulay, FI.; Gonse, Cat., p. 52.) RR. — Marécages et prairies spongieuses, — Eté. Lille, Ghyvelde (Boulay). — DeWimereux à Ambleteuse (Boulay) ; Forêt de Boulogne (Rigaux). — Marais de Gouy près d'Abbeville (Lestiboudois) ; Pont-de-Metz, Longueau, Fortmanoir, Glisy, Mon- chaux près Quend, Thézy, Boussicourt, Ignaucourt, Cayeux-en- Santerre. Var, Blandowii SdL.mo. — Clairmarais (F''* Gasilien). 54. H. Kneiffii Schmp. [H. de Kiieiff). — Ainblystegmm. Kneiffij, Br. eur.; H. Knetjyii ^ovXsij ^ FL, p. 60. RR. — Marécages. — Mares desséchées du Plateau d'Helfaut (F'"^ Gasilien). 55. H. fluitans L. {H. JloUaiit). — (Lestib., B. B., I, p. 282; Br. eur., t. 602; Husnot, M. g., n° 283; Boulay, FL, p. 62 ; Gonse, Cat., p. 53). — H. exa/i/iiclalum, Br. eur., t. 603 et 604. R. — Marécages et tourbières. — Eté, Commun aux environs de Saint-Omer (F'*' Gasilien). — Renan- court, Glisy, Longueau, Thézy, Dreuil, Pont-de-Metz, Hargicourt, Rollot, Péronne, Rovc, Cayeux-en-Santerre, Thennes, Treux, Saint- Quentin-en-Tourmont, Monchaux près Quend, Sailly-Bray, Ilable- d'Ault (Gonse); Laviers (Boucher, Herb.)] Ribémont (Guilbert). GÉNEAu DE Lamarlière. — Alusciuées du Nord de la France. 79 Var. stenophylhcm Wils. — Montières et Pont-de-Metz (Gonsc). 56. H. polygamum Sch. [H. polygame). — (Ilusnot, FL et M. g., p. 4S8 ; Boulay, FL, p. 65.) — Ainblystegium, Br. eur., 572. (Husnot, M. g., n°4S8.) RR. — Tourbières, prairies spongieuses et marécageuses. — Prin- temps, été. Fossés de Lille, dunes de Ghyvelde (Boulay). — Longueau, Fort- manoir, Thézy, Moreuil, Sailly-Bray, Monchaux près Quend, Cante- raine près Rue (Gonse). 57. H. Sommerfeltii Myr. {H. de SommerJ'eli). — {Br. eur., t. 5S2 ; Boulay, FL, p. 66; Gonse, Cat., p. 51.) — H. polymorphum^Ws., non Hedw. (Husnot, M. g., n° 485.) RR. — Sur les troncs d'arbres, au pied des vieux murs, dans les ruines, les rochers. — Eté. Longpré-les- Amiens, Canaplcs, Conty, Wailly (Gonse). Sur nos limites à Bois-Séru près Ferrières-la-Grande (Boulay) et à Ferrières (Seine-Inférieure) (Etienne). 58. H. stellatum Schreb. [H. en étoile). — (Lestib., B. B., I, p. 283; Br. eur.., t. 584; Husnot, AI. £., n'^' 281 et 4S7 ; Gonse, CaL, P-52.) AR. — Tourbières et marécages, sur tous les terrains; paraît cependant préférer la silice. — Eté. Emmerin et Haubourdin (Boulay). — Vallée-Heureuse à Hydre- quent [var. proiensun{\ (Boulay); Baincthun (de L.). — Marais Saint- Gilles à Abbeville, Cambron, Caubert (Boucher, Herb.)\ marais entre Vercourt et Canteraine (de Vicq et Wignier) ; Renancourt (Richer) ; Longpré, Fortmanoir, Boves, Fouencamp, Thézy, Hargicourt, Pierre- pont, Ailly-sur-Somme, Picquigny, Pont-de-Metz, Monchaux, Saillv- Bray, Moreuil, Braches (Gonse); Quend (Boulanger). — Eu [var. protensicm~\ (Boulanger). 59. H. chrysophyllum Brid. (//. à feuilles dorées). — (Boni., FL., p. 68; Gonse, CaL, p. 52.) — //. polyiiiorphu)ii, Br. eur., t. 583. (Husnot, M. g., n°486.) R. — Sur la terre calcaire, les rochers, les sols arides. — Eté. Aix-en-Gohelle (Boulay) ; Hallines (F''° Gasilien). — Bussus (Lesaché) ; Mailly-Maillet (Carette) ; Amiens, xVilly-sur-Noye, Boutil- lerie, Ailly-sur-Somme, Conty, La Faloise, Namps, Lœuilly, Ca- naplcs, Saint-Segrée, Wailly, Boussicourt, Mareuil, Braches (Gonse). — Forêt d'Eu (Bourgeois). 8o JOURNAL DE BOTANIQUE 60. H. elodes R. Spr. {H. des marécages). — (Husnot, M. g.., n° 541. Boulay, FL; Gonse, StippL, p. 9.) RR. — Prés spongieux, marécages, tourbières. — Printemps. Marais des dunes de Mondiaux, pèrs Quend (Gonse). {A suivre.) CHRONIQ.UE. Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que M. Léon Guig-nard, Professeur à TÉcole supérieure de Pharmacie de Paris, a été élu, le 1 1 fé- vrier, membre de l'Académie des Sciences, en remplacement de M. Du- chartre. Nous adressons à notre excellent collaborateur nos plus vives félicitations pour une distinction si bien méritée. M. A. Milne Edwards, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, vient de prendre l'initiative de réunions mensuelles auxquelles sont convoqués tous les naturalistes de cet établissement, professeurs, assistants, prépara- teurs, élèves des laboratoires, stagiaires, boursiers, ainsi que les corres- pondants et les voyag"eurs qui concourent à l'accroissement des collections. Le but de ces réunions est exposé dans le passag-e suivant du discours pro- noncé par M. Milne Edwards à la séance d'ouverture qui a eu lieu le 29 janvier: «Les voyageurs y feront connaître l'itinéraire qu'ils ont par- couru, les conditions dans lesquelles ils ont recueilli leurs collections. Les naturalistes parleront ensuite de ces mêmes collections; ils en indiqueront les espèces, et ils donneront, sur les objets récemment acquis, les détails zoologiques, botaniques ou géologiques nécessaires. Une large place sera également réservée aux questions d'ordre physiologique, chimique ouph}'- sique, et leur discussion, utile à tous, fera souvent naître de nouveaux aperçus ». Les résultats des travaux de ces réunions seront consignés dans un bulletin rapidement imprimé et distribué, le Bulletin du Muséum d'His- toire naturelle. M. A. Kneucker vient de fonder à Karlsruhe, sous le titre « Allgemeine botanische Zeitschrift filr Systematik, Floristik, Pflamengeographie, etc. », une nouvelle Revue mensuelle consacrée spécialement, dit-il, à l'étude des groupes de plantes difficiles, aux diagnoses des espèces, formes et hybrides critiques, à la description des régions intéressantes au point de vue de la llore et de la géographie botanique, aux comptes rendus des voyages bota- niques, etc. Nous apprenons la mort du R. P. Bon, missionnaire apostolique, décédé le 10 décembre à Keben, dans la province de Thanh-Hoa. Depuis l'année 1890, le R. P. Bon était un des correspondants les plus actifs du Muséum, auquel il faisait de nombreux envois de graines et de plantes du Tonkin et de l'Annam, dont un certain nombre ont été décrites dans le Journal de Botanique. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mciscli, iiiip., 4'", Av. de Chàtillon. 9* ANNÉE. N" 5. i"' MARS 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE CATALOGUE DES CRYPTOGAMES VASCULAIRES ET DES MUSCINÉES DU NORD DE LA FRANCE Par M. L. GÉNEAU DE LAMA.RLIÈRE Sous-Gcnre Amblystegium Br. eur. 60. H.irriguum Hook. etWils. {H. mout7/é).—{H.usno\., FI. et M. G., n° 588; Boulav, FL, p. 72.) — Amblystegium, Br. eur., t. 566. RR. — Pierres des ruisseaux et des torrents, murs des moulins. — Printemps. Saint-Omer (F"^ Gasilien) entre Wimereux et Ambleteuse (Bou- lay). — Renancourt, Moreuil, dans la Somme à Pont-les-Brie, Marais Saint-Gilles à Abbeville, Fontaine-de-Lheure près Caux (de Vicq et Wignier) ; fontaine Saint-Mard à Roye (Gonse). Variété ya//^:t: .• Drucat (de Vicq et Wignier). 61. H. radicale PB. {H. enracine). — (Boulav, FI., p. 73.) — Amblys- tegium, Br. eur.., t. 565. RR. — Terre humide, bord des eaux. — Printemps. Route de Saint-Omer à Clairmarais (F'"'' Gasilien). 62. H. Juratzkanum N. Boul. {H. de Jurât 3 ko). — Amblystegium Schimp. RR. — Pierres humides. — Avril-mai. Remparts de Saint-Omer (F'"'' Gasilien). 63. Hypnum riparium L. {H. des rives). — (Lestib., B, B., I, p. 287; Husnot, M. G., n° 393; Boulay, FL, p. 76.) — Amblys- tegium, Br. eur., t. 570. AR. — Fossés, mares; préfère le calcaire et les terres marneuses. Lille, Emmerin, Haubourdin (Boulay). — Clairmarais (F'*' Gasilien). — Vallon de Beaulieu, près Marquise (Boulay) ; falaise du Cap Gris- Nez, Baincthun (de L.). — Cambron (Tillettc) ; Abbeville (Boucher, Herb.) ; Marais Saint-Gilles à Abbeville (de Vicq et Wignier); forêt de Lucheux (Demailly) ; Péronne, Pont-les-Brie, Amiens, Montières, Picquigny, Moulin du Petit Saint-Jean, Ailly-sur-Noye, Canaples, 82 JOURNAL DE BOTANIQUE la Faloise, Cayeux-en-Santerre , Sailly-Bray, NoycUes-sur-Mer (Gonse). — Eu (Bourgeois), Variété elongatum : Barrage de Maulcreux à Amiens, Abbeville (de Vicq et Wignier) . Variété homomallu7n : Picquigny, Renancourt, Rivcry, près Amiens, Montdidier, NoyelIes-sur-AIer, Sailly-Bray (Gonse). Sur nos limites au bois d'Angres et à Anor (Boulay). 64. H. Kochii Br. eiir. [H. de Koch.). — (Boulay, FL, p. 77.) RR. — Bords des eaux. Bords de l'Aa à Saint-Omer (F'"'' Gasilien). 65. H. serpensL. {H. serpent). — (Lestib., B. B., I, p. 285; Rigaux, Cat. p. 37; Husnot, M. G., n° 149; Boulay, FI., p. 79; Gonse, Cat., p. 50.) — Amblystegium serpens, Br. eiir., t. 564. ce. — Sur les troncs d'arbres, la terre, les pierres, dans les lieux humides. — Eté. Le H. sicbtile Hoffm (H. délié) [Boulay, Fl.^ p. 81. — Leskea subtilis Hedw. ; Lestib., B. B., I, p. 278; Husnot, M. g., n" 148. — Amblystegium subtile, Br. eur., t. 561] a été indiqué à Lille par Les- tiboudois. Il n'a pas été constaté depuis d'une manière authentique. Sous-Genre Plagiothecium Br. eur. 66. H. undulatum {H. ondulé). — (Lestib., B. i5.,I, p. 287; Rigaux, Cat., p. 37; Boulay, FI., p. 83.) — Plagiothecium undulatum, Br. eur., t. 506. (Husnot, M. G., n° 94.) RR. — Lieux humides et ombragés des forêts, souvent à la base des vieux arbres. Mont des Récollets, Mont des Cats (Boulay). — Forêt de Bou- logne (Rigaux; de L.); forêt de Desvres (de L.). — Mares dans les bois à Eu (Bourgeois, Boulanger). Sur nos limites à lirémontiers (Etienne). 67. H. denticulatum L. [H. denticulé). — (Lestib., B. B., I, p. 287; Rigaux, Cat., p. 37; Husnot, M. G., n°93; Boulay, FI., p. 84.) — Plagiothecium detiticulatuiii.^ Br. eur., t. 501 et 502. (Husnot, M. C, n" 93; Gonse, Cat., p. 50.) R. — Sur les vieilles souches, les racines pourries et la terre. — Printemps. Emmerin et Haubourdin (Boulay). — Assez commun dans le Boulonnais (Rigaux), forêt de Boulogne, forêt de Desvres (de L.). — Saiut-Oraer (F"' Gasilien) ; Gouy près Cambron (Tillette) ; forêt de Crécy (Boucher, Herb.) ; Doudelainville (de Vicq et Wignier) ; forêt GÉMEAU DB Lamarlière. — Muscittées du Nord de la France. 8^^ de Lucheux, Picquigny, Péronne, Bois-de-Cise près Ault (Gonsc). Sur nos limites à Sains et à Trélon (Boulay) ; au bois de la Garenne, près Gournay (Etienne). 6S. H. silvaticum L. [H. des forêts). — (Lestib., B. B., I, p, 287; Ilusnot, M. G., n° 484; Boulay, FI., p. 85.) — Plagiothecium sil- vaiiciim, Br. eur., t. 503. (Gonse, CaL, p. 50.) RR. — Vieilles souches et racines pourries. — Printemps. Mont des Récollets; forêt de Raisraes (Boulay). — Bois du Gard près Picquigny ; Bois de Sainte-Ségrée près Poix (Gonse). 69. H. silesiacum Sèlig. {H. de Silésie). — (Boulay, FL, p. 88. — Hyp7mm repens Poil. ; Lestiboudois, B. i?., I, p. 284.) — Plagio- thecium silesiacum., Br. eur.., t. 500. (Husnot, M. G., n° 347.) RR. — Troncs pourris. — Eté. Abbeville (Boucher, in Lestiboudois). Sous-Genre Thamnium Br. eur. 70. H. alopecurum L. {H. queue de renard). — (Lestib., B. B., I, p. 285; Rigaux, Cat., p. 37; Boulay, i^^.^ p. 92.) — Thamnium alopecurum, Br. eur., t. 518. — Isothecium alopecurum Wils. (Husnot, M. G., n° 280.) AC. — Paroi des rochers, pierres humides, bord des cours d'eau, et aussi sur la terre et les racines d'arbres. — Automne, printemps. Sous-Genre Rhynchostegium Br. eur. 71. H. rusciforme Wciss [H. Fra^o?]). — (Lestib., B. B., I, p. 287; Boulay, FL, p. 94.) — ■ H. Ruscifolium Neck. (Rigaux, Cat., p. 37; Husnot, M. G., n° 392.) — Rhynchostegium rusciforme, Br. eur., t. 515. AC. — Pierres et rochers inondés, murs des moulins, etc. — Automne. Var. prolixum : Dans la Fieffés à Canaples (Gonse), Var. i)nnidatum : Barrage de Maulcreux à Amiens, Moulin du Petit- Sainl-Jean; Moulin de la Faloise; Garnaches (de Vicq et Wignier). 72. H. megapolitanum Blandow {H.de Mecklembourg). — (Boulay, FI.., p. 95.) — Rhynchostegium mega.politanum, Br. eur., t. 511. (Husnot, M. G., n° 391). RR. — Terre sablonneuse au milieu de l'herbe, talus, collines, haies, vieux murs. Lille (Boulay). — Sable des dunes à Wimercux, sur le calcaire à Marquise (Boulay). 84 JOURNAL DE BOTANIQUE 73. H. confertum Dicks. {H. ramasse). — (Boulay, i^^., p.96 ; Husnot, M. G., n" ■^(^o ex parte ^ — Rhynchostegium co72fertîiin.^ Br. eur., t. 510. (Gonse, Cat, p. 48.) RR. — Sur les pierres, les rochers, les vieux murs, les toits humides. — Hiver, printemps. Sur le calcaire à Marquise, dans la Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay). Commun aux environs de Saint-Omer (F'- Gasilien). — Montières, Rivery, Fortmanoir, les Alleux près Béhen (de Vicq et Wig nier) ; Garenne de Villers-sur- Authie , Longpré-les-Amiens (Gonse). — Eu (Bourgeois). 74. H. murale Hedw. [H. des murs). — (Lestib., B. B., I, p. 286; Rigaux, Caê., p. 37 ; Husnot, M. G., n°279; Boulay, FI., p. 98.) — Rhynchostegi'um micrale, Br. eur., t. 514. (Gonse, Cat., p. 48.) R. — Sur les pierres au pied des murs, à la base des rochers dans les forêts. — Printemps, Lille (Lestiboudois, Boulay). — Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay); Tardinghen (de L.); indiqué comme commun par Rigaux dans le Boulonnais, mais très vraisemblablement à tort. — Paraît plus commun dans la Somme : Cambron, Abbeville (Tillette) ; les Alleux près Béhen, La viers, Caubert près Mareuil (de Vicq et Wignier) ; Amiens, Picquigny, Famechon près Poix, Bertangles, Wailly, Outre-l'Eau près Lœuilly, Ham, Rollot, Péronne, Applaincourt, Conty, Liancourt- Fosse, Saint- Valery-sur-Somme (Gonse); Mailly-Maillet (Carette). 75. H. algirianum Brid. [H. d'Alger). — (Boulay, FL, p. 99.) — • H. tenellum Dicks. (Husnot, M. G., n" 278.) — Rhynchosiegium tenellum, Br.eur., t. 508. RR. — Mortier des vieux murs, pierres calcaires, fissures des rochers — Printemps. Hallines (F""" Gasilien); Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay); Baincthun (de L.). — Cambron, les Alleux près Béhen (Tillette); Conty, Poix, Picquigny, Wailly (Gonse). — Eu (Bourgeois). 76. H. demissum Wils. [H. bas). — (Boulay, FL, p. 100.) — Rhyn- chosteghim demissum, Br. eur., t. 507. RR. — Pierres humides au bord de l'eau. — Eté. Eu (Boulanger). 77. H. speciosum Brid. {H. beau). — (Boulay, FL, p. 102.) — Rhyn- chosiegium androgynum, Br. eur. (Husnot, M. G., n'^583.) RR. — Haies en montant au plateau d'Helfaut (F"""^ Gasilien) ; cap Gris-Nez (de L). GéNBAu DE Lamarlière. — Muscitiécs du Nord de la France. 85 Sous-Gcnrc Eurhynchium Br. eur. 78. H. prselongum L. [H. allonge). — (Lestib., B. B., I, p. 279; Rigaux, Cal., p. 37; Husnot, M. G., n° 584.) — Eurhynchium prâslo/igum^ Br. eur., t. 524. (Gonse, Cal., p. 47.) ce. — Sur la terre, dans les champs, les friches, les prés humides, les fossés. — Hiver. Var. abbrevialum, Br. eur. / Clairmarais ; plateau d'Helfaut (F'® Ga- silien) . 79. H. Stokesii Turn. {H. de Slokes). — (Husnot, M. G., n° 247; Boulay, FI., p. 105.) — Eurhynchium Slokesii, Br. eur., t. 526. (Gonse, Cal., p. 47.) C. — Sur la terre argileuse, les pierres, l'humus, à la base des troncs d'arbres. — Automne, hiver. 80. H. piliferum Schreb. [H. porte-poil). — (Lestib., B. B., I, p. 285 ; Husnot, M. G., n" 388, Boulay, FI. p. 106.) — Eurhyn- chium piliferum, Br. eur., t. 531. (Gonse, Cat..^ p. 47.) AR. — Talus herbeux, haies, broussailles, bois, prairies. — Au- tomne, hiver. De Givenchy à Vimy, Lottinghen, Hardinghen (Boulay). — De- vient assez commun dans la Somme (Gonse). — Eu (Boulanger). Sur nos limites à Cuy-Saint-Fiacre et Dampierre (Etienne). 81. H. crassinervium Tayl. {H. à nervure épaisse). — (Boulay, F/., p. 107.) — Eurhyjichium crassinervium, Br. eur., t. 529. (Husnot, M. G., n° 478.) RR. — Sur les pierres humides (calcaires), au bord des ruisseaux ou dans les lieux frais et ombragés. Lille (Boulay). — Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay) ; Bainc thun (de L.). Sur nos limites à Cousolre (Boulay) et à Ferrières (Etienne). 82. H. striatum Schreb. {H. strié). — (Lestib., B. B., I, p. 283; Rigaux, Cal.., p. 38; Boulay, FI., p. 112.) — If. longirostre Ehrh. (Husnot, M. C, n" 245.) — Eurhynchium striatum, Br. eur., t. 523. (Gonse, Cat., p. 47.) C. — Sur la terre et les pierres, dans les lieux un peu frais ou couverts de tous les terrains. — Hiver. Var. méridionale. — Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay). 83. H. circinnatum Brid. {H. en crosse). — (Boulay, FI., p. 114.) — 86 JOURNAL DE BOTANIQUE Eurhynchium circt?inatiim, Br. eur., t. 521. (Husnot, M. G.^ n° 387; Gonse, Suppl.^ p. 8.) RR. — Sur la terre, les rochers, au pied des murs ; préfère le cal- caire. Galets près du Hable d'Ault à Cayeux-sur-Mer, et à Hautebut, près de l'ancienne caserne et de la ferme Gapenne (Gonse), 84. H. strigosum Hoffm. {H. maigre). — (Boulay, FI., p. 116.) — Eu- rhynchium stricrosiiin, Br. eur., t. 519. RR. ■ — Sur la terre, à la base des troncs d'arbres, dans les lieux ombragés, assez secs. — Hiver. Hydrequent (Boulay) ; Audingheu (de L.). 85. H. myosuroides L. {H. fausse-queue de rat). — (Boulay, FL, p. 117). — Isothecium myosuroides, Br. eur., t. 534. (Husnot, M. G., n°244.) — Eurynchium myosuroides Schmp. (Gonse, Cat., p. 47-) RR. — A la base des troncs d'arbres, sur les parois et dans les fissures des rochers, à terre dans les forêts ; recherche les terrains siliceux. Mont des Récollets (Boulay). — Nielles-les-Bléquin (Boulay). — Bois Wattée près Drucat, Saint-Riquier (Boucher) ; Cambron (Tillette) ; bois du Brûsle, près Huchenneville, forêt de Crécy (de Vicq et Wi- gnier) ; bois de Rocogne près Péronne (Gonse). Sur nos limites au Bois d'Angres, à Anor, et dans la forêt de Alor- mal (Boulay). Cette espèce est d'ailleurs commune dans les Ardennes. Sous-Genre Scleropodium Br. Eur. 86. H. lUecebrum Schwaegr. {H. vermiculaire). — (Lestib., B. B., I, p. 280; Boulay, FL, p. 120; Husnot, M. G., n° 538.) — Sclero- podium Illecebrum, Br. eur., t. 557. (Gonse, Cat., p. 46.) RR. — Terrains siliceux, sablonneux ou caillouteux, secs et exjjo- sés au soleil. — Hiver. Vimy ; de Wimereux à Ambleteuse (Boulay) ; Hallines (F™ Gasi- lien). — Mailly-Maillet (Carette). Sur nos limites à Ferrières (Etienne). Sous-Genre Brachythecium Br. Eur. 87. H. rivulare Bruch (//. des ruisseaux). — (Boulay, FI., p. 122 ; Husnot M. G., n" 477.) — Brachythecium rivulare, Br. eur., t. 546. (Gonse, Cat., p. 46.) RR. — Sur les pierres au bord des eaux. — Automne, hiver. GÉNEAU DE LAMARLifeRE. — Miiscittées du Nord de la France. 87 Falaise du Cap Gris-Nez (de L.). — Renancourt, Lœuilly, Caiia- ples (Gonse). Sur nos limites à Cousoire (Boulay). 88. H. populeum Hedw. (//. des Peupliers.).— (Boulay, FL, p. 125 ; Husuut, J\I. C, n" 276,) — Brachythecium populeum^ Br. eur., P- 535- (Gonse, Cal., p. 46.) RR. — Pierres humides, base des troncs d'arbres. — Hiver. Saint-Oraer (F™ Gasilien). — Abbeville (Boucher ï?i Duby, Bol. gall.) ; Rollot, bois de Rocogne près Péronne, Cayeux-en-Santerre (Gonse). 89. H. velutinum L. {H. veloule). — (Lestib., B. B., p. 286 ; Rigaux, Cal., p. 37 ; Husnot, M. G., n° 273 ; Boulay, FI., p. 126.) — Bra- chythecium velulifium, Br. car., t. 538. (Gonse, Cal., p 46.) Assez commun dans le Nord et le Pas-de-Calais, indiqué comme rare dans la Somme (Gonse). Sur la terre, dans les haies, les bois, sur les talus à la base des troncs d'arbres. — Hiver, printemps. 90. H. Rutabulum L. (//. fourgon). — (Lestib., B. B., I, p. 287; Rigaux, Cal., p. 37 ; Husnot, M. G., n"=^ 275, 444, 577 ; Boulay, FL, p. 129.) — Brachythecium Rulabulum, Br. eur., t. 543 et 544. (Gonse, Cal., p. 46.) ce. et très polymorphe. Haies, broussailles, au pied des murs et des arbres, sur tous les terrains. — Hiver, printemps. Var. palustre Husnot : haies des environs de Saint-Omer (F'" Ga- silien). 91. H. plumosum L. {H. plumeux). — (Lestib., B. B., I, p. 284 ; Boulay, FL, p. 131.) — Brachythecium plumosum, Br. eur., t. 537. — B. Maximilianum Guemb. (Husnot, M. C, n° 277.) RR. — Pierres humides, au bord des ruisseaux, seulement sur la silice. Crécy près Abbeville (Boucher in Lestiboudois) . 92. H. glareosum Bruch {H. des graviers). — (Boulay, FL, p. 131 ; Husnot, i^V. çXM. G.,rf 441.) — Brachythecium glareosum, Br. eur.., n° 552. (Gonse, Cal., p. 45.) R. — Lieux secs et gazonnés, sentiers, talus, bord des chemins, — Hiver, printemps. Signalé seulement dans la Somme : Cantigny (Guilbert) ; Bussus (Lesaché) ; Mailly-Maillet(Carette) ; Longpré-les-Amiens, Blangy-sous- Poix, Canaples, bois de Rocogne près Péronne, Wailly (Gonse). 93. H. albicans Neck. {H. blanchâtre). — (Lestib., B. B., p. 284; 88 JOURNAL DE BOTANIQUE Boulay, FI.; Husnot, M. G., 442; Rigaux, Cat., p. 37.) — Bra- chythecium albïcans, Br. eur., p. 553. (Gonse, Cat., p. 45.) ce. dans les sables du littoral ; plus rare à l'intérieur des terres : Bruyères de Saint-Omer (F""® Gasilien), Helfaut, Bourlon (Boulay). — Saint-Amand (Boulay). — Villers-Tournelle (Guilbert) ; Mailly- Maillet (Carette). 94. H. salebrosum Hoffm. [H. difficile). — (Husnot, FI. et M. G., n° 272; Boulay, i^/., p. 133.) — Brachythecium salebrosum, Br . eur., t. 549 et 550. (Gonse, Cat., p. 45.) RR. — Base des troncs d'arbres, pierres, à terre dans les haies ou au bord des bois. — Printemps. Wiraereux (Boulay). — Longueau, Fouencamp, Amiens, bois de Rocogne près Péronne, Laviers, Port-le-Grand, Pont-de-Metz, Mo- reuil, Rollot, Canteraine près Rue (Gonse) ; Mailly-Maillet (Carette). Sous-Genre Camptothecium Br. eur. 95. H. lutescens Huds. [H. jaunâtre). — (Lestib., B. B., I, p. 284 ; Rigaux, Cat., p. 37 ; Husnot, M. G., n° 147 ; Boulay, FI., p. 137). CampiotheciiDn, Br. eur., t. 558. (Gonse, Cat., p. 45,) C. — Lieux arides, coteaux, bord des chemins, bois et haies. — Printemps. 16. Isotheciuiu Brid. (Isothécie). Sous-Genre Homalothecium Br. eur. 96. I. sericeum Spruce (/. soyeuse). — (Boulay, FI., p. 140.) — Hyp- num sericeum L. (Husnot, M. G., n° 146.) — Leskea sericea Hed"w. (Lestib., B. B., I, p. 278; Rigaux, Cat., p. 37.) — Homalothecium sericeum, Br. eur., t. 426. (Gonse, Cat..^ p. 44.) ce. — Troncs d'arbres, rochers, murs, ruines, etc., sur tous les terrains, — Automne, hiver. Sous-Genre Euisothecium Lindb. 97. 1. myurum Brid. (/. queue de rat). — {Br. eur., t. 533 ; Boulay, FI., p. 143; Gonse, Cat., p. 44.) — Hypiium curvatuvi Sw. Rigaux, Cat., p. 37 ; Husnot, M. G., n° 341.) — H. myurum Poil. (Lestib., B. B., I, p. 285.) C. — A la base des troncs d'arbres, sur les rochers, les pierres. — Printemps. \J Isothecium ornithopodioides'^. Boul. (/. pied d'oiseau) yPtero- gonium gracile, Br. eur.., t. 467; P. ortiithopodioides Husnot, M. G., n° 92] est signalé sur nos limites au bois d'Angres (Boulay). GÉNEAu UE Lamakt.ikke. — Mitscitiées du Nord de la Fraiicr. 89 17. lïoinalia Br. eur. (Homalie). 98. H. trichomanoides Br. eur.^ t. 446 (//. Doradillc). — (Boulay, Fl.^ p. 149 ; Gonse, Cat., p. 41.) — Leskea irichomanoides Hedw. (Lestib., B. B., I, p. 277; Rigaux, Cat., p. 37; Husnot, A/". G., n° 46.) AC. — Au pied des arbres, dans les haies, les bois escarpés, au bord des chemins creux et frais, des ruisseaux encaissés et ombragés. — Automne. Cette espèce paraît surtout commune dans le Bas-Boulonuais, et sur nos limites dans la région ardennaise. 18. Cylindrotlieciiiiu Br. eur. (Cylindrothécie). 99. C. concinnum Schp. {C. régulière). — {Br. eur., t. 465 ; Boulay, FL, p. 151 ; Gonse, Cat., p. 43.) — Hypnum co)icinnuin de Nol. (Husnot, M. G., n^ 385.) R. — Lieux incultes, prés secs, bord des bois, sur la terre, les pierres. Recherche le calcaire. Signalé seulement dans un certain nombre de localités de la Somme : Amiens, Ailly-sur-Noye,Bertangles, Prouzel, Conty, Boves, Lœuilly, Gentelles, Cagny, Sainte-Segrée, Namps, La Faloise, Bacouel, Wailly, Bouillancourt-sous-Montdidier (Gonse) ; Yaucourt (Lesaché) ; Mailly-Maillet (Carette) ; Esclainvillers, Bresles (Guilbert). 19. Cliiuaciuiu Web. et Mohr (Climacie). 100. C. dendroides Web. et Mohr {C. en arbre).— {Br. eur., t. 437 ; Boulay, FL, p. 153. Gonse, Cat., p. 44.) — Leskea dendroides Hedw. (Lestib., B. B., I, p. 278; Rigaux, Cat., p. 37 ; Husnot, M. G., n^ 198.) AC. — Prairies humides, marécages, tourbières. — Automne, hiver. Fortifications de Lille (Lestiboudois) ; Haubourdin (Boulay). — Wissant (Boulay) ; Wimereux (de L.) ; indiqué comme C. dans le Boulonnais (Rigaux). — Cambron (Boucher, Herb.) ; la Bouvaque et marais Saint-Gilles à Abbeville, Mareuil et Bray-les-Mareuil (de Vicq et Wignier) ; Renancourt (Richer) ; Glisy, Camon, Lougueau, Fort- manoir, Fouencamp, Thézy, Hargicourt, Pont-de-Metz, Ailly-sur- Somme, Dreuil, Picquigny, Moreuil, Lœuilly (Gonse). — Marais d'Eu (Bourgeois). Sur nos limites à Cousolre (Boulay). {A suivre.) 90 lOUKNAL DK BOTANIQUE SUR L.b: MODE UE FORMATION DES ILOTS LIBÉRIENS INTRALIGNEUX DES STRYCHNOS Par M. E. PERROT. Depuis très long-temps déjà et dans un grand nombre de plantes appartenant à des familles différentes, Strychnées , Gentianées, Acanthacées, Mélastomacées, etc., on a sig-nalé la présence d'îlots libériens, inclus au milieu du bois de la tige de ces plantes. Le mode de formation de ces îlots a été l'objet de nombreuses recherches. De Bary avait admis, tout d'abord, que l'assise géné- ratrice libéro-ligneuse cessait par places de fournir du bois et ■que, des divisions cambiales, il naissait du tissu libérien aussi bien en direction centripète qu'en direction centrifuge. A un moment donné, le fonctionnement normal se rétablissait, et une masse libérienne se trouvait ainsi complètement entourée de bois. S'occupant de ces anomalies de la tige, M. HÉRAIL (i) démontre, contrairement à l'opinion de de Bary, que, chez les Strycluios^ le cambium cesse de fonctionner à sa partie interne, et ne produit plus de bois sur une partie de sa surface; il en résulte une anfractuosité dans laquelle prend simplement naissance du liber. « La masse libérienne augmente vers l'extérieur, dit cet auteur, mais en s'atténuant de plus en plus. En outre, pendant ce temps, les deux bords de la portion interrompue de l'assise ligneuse vont à la rencontre l'un de l'autre, au moyen de divi- sions qui se produisent dans l^pér/cycle non ^^<2z'i'>s'/; finalement, les deux bords se rejoignent ; de la sorte, l'assise libéro-ligneuse redevient continue et normale. » Il conclut donc que les Sirychnos rentrent bien dans la loi générale, à savoir qu'un cambium ne donne toujours qu'une seule sorte de tissu, soit bois, soit liber par une de ses faces; l'anomalie est due simplement à un fonctionnement irrégulier de l'assise libéro-ligneuse. Ces formations anormales, chez diverses plantes, ont fait le sujet de nombreuses publications de différents auteurs : Vesque I. Hérail, RecJierckcs sur l'analomie comparée de la tige des Dicotylédones (Ann. des Sciences naturelles, 1888). E. Perbot. — Sur les îlots lihériens intraligneitx des Stryrhnos. 91 Vesope, Kolderup-Rosenvinge, Wille, etc., enfin MM. vScott et Brebner qui ont spécialement étudié les StrycJuios. Ils con- firment l'opinion de M. Hérail se rapportant au fonctionnement centripète simplement libérien du cambium, avec arrêt de for- mation ligneuse dans les endroits où naît un îlot. Ils admettent, comme lui, qu'une portion du cambium s'interrompt par places et ne donne plus de bois ; mais, pour eux, l'îlot se trouve inclus par l'apparition, à sa partie externe, d'un cambimn compléineii- iaire; c'est ce cambium qui viendrait reformer la continuité de Fijr. I, — Coupe transversale schématique d'une tige de Strychnos iiux vottiica. — / <;, pa renchyme cortical; p. se, péricycle sclérifié; L, liber; c, cambium; B, bois; il, îlot libérien intraligneux; hn, amas libérien périméduUaire. l'assise génératrice libéro-ligneuse normale, mais il ne prendrait pas naissance dans le péricycle, ce dernier étant sclérifié de très bonne heure chez le Strychnos mix voimca. En étudiant l'histologie des Strychnos , et spécialement, comme MM. Scott et Brebner (i), celle du Strychnos nux voimca, nous avons observé certains faits qui ne concordent pas avec l'opinion des auteurs précités. Pendant la première année, il ne se forme presque jamais d'îlots libériens intraligneux; ce n'est généralement que dans le bois de printemps de la deuxième année qu'ils apparaissent. I. Sur ranatomie et l'histogénie des Strychnos (Annals of Botany, v. III, n" xi, 1889). ()2 JOURNAL DE BOTANIQUE li n'existe pas de relation constante de position de ces îlots, soit avec le bois primaire, soit avec les amas libériens périraé- dullaires, ce qui confirme les observations de MM. Scott et Brebner. La coupe d'une tige de Strychnos nux vomica (i), âgée d'au moins deux ans, montre un cambium formant une ligne très irré- gulièrement sinueuse, d'où il résulte çà et là des anfractuosités plus ou moins profondes dans le bois (fig. i). Le péricycle, entiè- Fig. 2. — Coupe transversale montrant le début de la formation d'un îlot libérien intra- ligneux. — p. se, péricycle scléreux; L., liber; al, amas libériens; c, cambium normal B., bois; c. ii., cambium unilatéral. — Grossissement 250 diamètres. rement sclérifié, forme une zone continue de cellules scléreuses, auxquelles sont adossées, à la partie externe, des fibres contour- nées régulièrement épaissies, incolores, et ne prenant que très difficilement les réactifs spéciaux (vert d'iode, de méthyle, etc.) Le liber a peu d'épaisseur, et possède, par places, au milieu de son parenchyme, des amas irréguliers de tubes criblés, étroi- tement serrés les uns contre les autres. Le bois est composé de vaisseaux assez nombreux au printemps, tandis que les forma- tions ligneuses d'automne ne sont, presqu'exclusivement, que des I. Les échantillons qui nous ont servi pour cette étude sont dus à l'obligeance de M. Cornu et proviennent des serres du Muséum d'Histoire naturelle. E. Pkrrot. — Sur les îlots libériens intrali gneux des Strychnos. 93 fibres extrêmement épaissies . Chez certains de ces échantillons de serre, la distinction entre le bois d'automne et le bois de prin- temps est difficile à faire, et, dans ce cas, le bois est presqu'en- tièrement fibreux, n'ayant que peu de vaisseaux et montrant des rayons médullaires eux-mêmes sclérifiés. Comment, dans ce bois, naît et se trouve finalement inclus un îlot libérien? Les amas libériens primitifs ne sont pas tous destinés à con- courir à la formation d'un îlot inclus; mais, en général, c'est en face d'un de ces amas qu'une portion du cambium, quelques cellules d'abord, cesse de donner du bois, mais continue à fonctionner en direction centripète en formant du liber. Cette inactivité centrifug-e gagne de proche en proche les cellules cambiales voisines, de telle sorte que, le reste de l'assise géné- ratrice fonctionnant normalement, il en résulte une anfractuosité plus ou moins grande dans le bois. Pendant un certain temps, le liber continue lentement à pren- dre ainsi naissance aux dépens de cette portion A^cambùun uni- latéral; l'assise génératricelibéro-ligneuse n'est pas interrompue, comme le disent les auteurs précités, mais seulement perd, sur une partie de sa surface, la faculté de créer des éléments ligneux (fig. 2). Ce cambium spécial du pourtour de l'îlot possède une acti- vité presque nulle sur les flancs et bien plus active dans sa partie la plus rapprochée du centre. Le liber, issu de ce fonctionnement anormal, se trouve donc enfoncé dans cette cupule ligneuse. Aussi ces éléments libériens sont-ils irrégulièrement aplatis ; toutefois la cavité cellulaire ne disparaît que par exception et seulement dans les tiges très âgées. L'îlot ayant atteint le maximum de diamètre qu'il devra pos- séder, les cellules génératrices de l'assise normale, qui sont au contact de la calotte cambiale anormale, prennent des cloisons en divers sens ; les nouvelles cellules formées s'allongent tangen- tiellement et fonctionnent comme cambium normal, donnant du bois et du liber. A partir de ce moment, l'anfractuosité commence à se fermer. Cette activité nouvelle se manifeste très inégalement ; parfois on voit le bois converger à peu près avec la même intensité des 94 JOURNAL DR BOTANIQUE deux côtés à la fois, ou bien se reformer simplement d'un côté (fig-. 3). Pendant ce phénomène, les cellules du cambium unilatéral s'allongent tangentiellement, se divisent, suivent l'accroissement du cambium générateur libéro-ligneux, de telle sorte qu'à n'im- porte quelle phase de la formation de l'îlot, l'assise génératrice reste coiitiime. Quand les deux portions du cambium normal se sont réunies, l'îlot est complètement entouré. A ce moment, il est donc formé d'une masse libérienne, Fig. 3. — Coupe d'un îlot libérien intraligneux, au moment de la reprise du fonctionnement normal du cambium. — L,, liber; c, cambium normal; il, îlot libérien; c U, cambium unilatéral. dont l'assise de pourtour n'est qu'une portion plus ou moins irrégulièrement sphéri(|ue de l'assise génératrice libéro-ligneuse ordinaire, qui, pour des raisons physiologiques ou adaptation- nelles inconnues, est devenue simplement libérienne. L'activité de cette assise peut durer un certain temps et il n'est pas rare de voir apparaître des divisions dans ce cambium unilatéral, quand l'îlot est entièrement inclus dans le bois. Aussi le maximum d'écrasement qui devrait se faire contre la partie externe de l'îlot, s'il n'y avait au début cju'un arc cambial détaché du cambium normal, existe-t-il toujours en un point un peu excentric^ue en dehors, ce qui s'explique facilement, parce que la partie interne a pu exercer plus longuement son activité libérienne. Paul Hariot. — Algues de la région magel/anique. 95 Nous avons pu nous convaincre que les phénomènes se pas- saient de même chez le Strychnos Gtibleri et chez le Strychnos toxifera dont quelques échantillons authentiques, provenant des bords de rOrénoque, ont été mis à notre disposition par notre ami Gaillard, ancien préparateur de Botanique à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie. Si.<^nalons simplement que, chez le premier, le bois est parsemé de très nombreux îlots libériens intraligneux qui sont, au con- traire relativement rares dans la seconde espèce. Il résulte de cette étude que le phénomène isolant l'îlot libérien n'est pas dû à la formation ultérieure d'un caml^ium comph^mentaire, mais bien à une reprise graduelle du fonction- nement normal. Du reste, si ce cambium ne prenait pas nais- sance dans le péricycle, il faudrait que son apparition se lit dans le liber secondaire. L'assise cambiale, malgré ses sinuosités souvent très accen- tuées, reste donc toujours continue, mais devient unilatérale par places, à la façon d'un périderme qui ne formerait que du liège en direction centripète et pas de phelloderme. C'est ce fonctionnement spécial qui donne naissance à l'anomalie du bois des Strychnos. NOUVELLE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES ALGUES DE LA RÉGION MAGELLANIQUE Par M. Paul HARIOT. M. le Professeur Schmitz m'avait envoyé, peu de temps avant sa mort, une petite collection d'Algues recueillies, en 1893, par M. Michaelsen, dans le détroit de Magellan et à la Terre de Feu. Quoique 28 espèces seulement y soient repré- sentées, j'ai pensé qu'il pouv^ait ne pas être inutile d'en publier la liste. Il n'est pas sans intérêt, en effet, de retrouver dans cette liste le SpJiacelaria obovata, resté à peu près inconnu des algologues ; le Callophyllis atrosanguinea, que j'ai fait con- naître il y a déjà quelques années ; le Lithofhaninion Alûllerï^ qui n'y avait pas encore été signalé, et une nouvelle espèce du même groupe, le Lithophylhint Schmitzii. Depuis la publication Aç& Algues du Cap Horn, où 10 Mélobésiées étaient déjà énumé- rées, ce groupe de plantes curieuses, mais peu faciles à étudier 96 JOURNAL DE BOTANIQUE et surtout peu attrayantes, s'est enrichi de trois espèces : le Lithothafmiwii Raceinus, rapporté par MM. Willems et Rous- son, le L. Mûlleri, et le LitJwphylhini Schmitzii. Ph^ophyce^. 1. Ectocarpus geminatus Hook. f. et Harv., Lojidon Journal of Botany, IV, p. 251. Terre de Feu : Ushuia. 2. E. siliculosus (Dillw.) Kuckuck, Beitràge 3. Kenntn. ein. Ecto- carpeen-Arte7i, etc., p. 15. Terre de Feu : Ushuia. — Côte du Chili : Corral. 3. Sphacelaria obovata Hook. f. et Harv., London Journ. of Bot.., IV, p. 251. Terre de Feu : Ushuia. Une des espèces les plus rares et les moins connues des Algues de l'Archipel fuégien, qui n'avait pas été recueillie depuis la célèbre campagne de l'Erebus et du Terror. M. J. Hooker n'avait vu que quelques fragments du Sph. obovata provenant d'un draguage, et la plante elle-même n'avait pas été trouvée en place. L'unique échantillon rapporté par M. Michaelsen est fixé sur le stipe d'une grande Algue brune, mais sans y vivre en parasite, ce qui permet de fixer la po- sition systématique de cette rare espèce dans les « Sphacelarise aiito- notnse » de M. Reinke. Quoique la plante ne soit pas fructifiée, elle n'en est pas moins nettement distincte des autres Sphacélaires du même groupe par son mode de ramification, ainsi que l'avaient déjà fait remarquer avec beaucoup de justesse Harvey et M. J. Hooker. 4. Dichloria viridis Greville, Algse britatwicse, p. 39. Détroit de Magellan : Punta Arenas. — Terre de Feu : Puerto Pantalon. Floride^. 5. Iridsea micans Bory, Mém. Soc. Lùin. de Paris, IV, p. 594 (1826). Var. genuina Hariot, Algues du Cap Horn, p. 67. Côtes du Chili : Corral. 6. Callophyllis variegata Kûtzing, Sp. Alg., p. 745. (Sùze loco). 7. C. atrosanguinea Hariot, Algues du Cap Horn, p. 75. Terre de Feu : Puerto Pantalon (cum tetrasporis). S. Acanthococcus antarcticus Hook. f. et llarv., London Journ. o/Bot., IV, p. 261. Terre de Feu : Puerto Pantalon. Paul Hariot. — Algues de la région magellaniqtte. 97 9. Rhodymenia corallina Grevillc, Alg. britann.., p. 48. Détroit de Magellan : Dungeness point. — Terre de Feu : Ushuia; île Lennox ; île Navarin : Puerto Toro. Les Rh. coralli)ia et flabellifolia sont fréquemment confondus. Il est en effet fort difficile de les distinguer sur des échantillons jeunes ou en mauvais état. La première des deux esi^èces me paraît de beau- coup la plus commune, car la plupart des échantillons que j'ai vus rapportés au Rh. flabellifolia doivent lui être attribués. Le Rh. flabellifolia^ à en juger par le type de Bory, est carac- térisé par ses frondes longuement nues à la base et portant des seg- ments courts, presque sessiles, alternes, à peu près de même di- mension, ce qui donne à l'ensemble de la fronde une forme oblongue ou elliptique, étroite. Dans le Rh. coj^allina, au contraire, les seg- ments partent de la base du stipe, ils sont plus ou moins longuement pédoncules, habituellement opposés, allongés, plus profondément découpés que dans la plante précédente, et leur disposition donne à la fronde une forme toute différente et la rend beaucoup plus large. Il arrive fréquemment aussi que, dans le Rh. flabellifolia, la même souche donne naissance à un assez grand nombre de stipes. Je n'ai rencontré de tout à fait conformes à la plante de Bory que des spéci- mens récoltés aux îles Gallapagos, lors du voyage de la Vénus, en 1S39. 10. Plocamium coccineum Lyngbye, Tentamen hydrophyt. danicés, p. 39. Terre de Feu : île Lennox; Puerto Pantalon. 11. Nitophyllum lividum Hook. f. et Harv., Lond. /ourn. of Bot., IV, p. 254. Canaux de Patagonie : Smyth Channel, Puerto Bueno. 12. N. multinerve Hook. f. et Harv., Lojid. fourn. of Bot., IV, P- 25.S- Terre de Feu : île Navarin, Porto Toro. 13. Delesseria quercifolia Bory, Mém. Soc. Linn. de Paris, p. 594(1826). Terre de Feu : Puerto Pantalon; île Picton; île Lennox. 14. D. Lyallii Hook. f. et Harv., Lond. foiirn. of Bot.., IV, p. 252. (Si fie locoj. 15. Ptilonia magellanica J. Agardh, Sp. Alg., 2, p. 774. Terre de Feu : Ushuia; île Lennox. 16. Polysiphonia abscissa Hook. f. et Harv., Lond. fourn. of Bot., IV, p. 266. Terre de Feu : Ushuia. Les tétraspores de cette plante, qui n'avaient pas encore été si- 98 JOURNAL DR BOTANIQUE gnalées, sont disposées en longue série linéaire dans les articles continus et superposés du thalle non différencié. 17. Dasya Berkeley! J. Agardh, Sp. Alg., 2, p. 179. Terre de Feu : Puerto Pantalon; île Lennox. 18. Griffithsia antarctica Hook. f. et Harv., Flora aniarctica, p. 488. Terre de Feu : Puerto Pantalon. 19. Euptilota Harveyi (Hook. f.) Kûtzing, Spec. Alg., p. 671. Terre de Feu : Puerto Pantalon. 20. Ballia callitricha Montagne, Dict imiv. d'Hist. nalur., p. 442. Détroit de Magellan : Punta Arenas. — Terre de Feu : Puerto Pantalon; Ushuia. 21. Ceramium 'rubrum Agardh, Dispositio Algarum Sueciée^ p. 17. Terre de Feu : Ushuia. — Côtes du Chili : Corral. 22. Lithophyllum antarcticum Rosanoff, Rech. anat. sur les Mélobésiées, p. 112. Détroit de Magellan : Punta Arenas. — Terre de Feu : Puerto Pantalon; Ushuia. 23. L. hapalidioides Crouan, Floride du Finistère, p. 150 (sub Melobesia), Terre de Feu : Ushuia. Les échantillons que j'ai étudiés présentaient des conccptaclcs à spores mesurant 50-60 p. X 40-52 a. 24. L. lichenoides Philippi m Wiegraann's, Archiv. fur Natur- geschichte, 1837, p. 389. Terre de Feu : île Picton. Sur les stipes des grandes Algues. 25. L. Schmitzii sp. n. Conchicola ; pagina inferiori adnataarabitu non soluta ; thalio expanso, vix lobato, non imbricato, margine tenuiori, 3-4 d. millim. crasse ; cystocarpîs paululum numerosis, apice omnino applanatis, vix velnon nudo oculo conspicuis, 1/2 millim. circiter latis, poris pluribus apertis ; tetrasporis ovoideis 80 [^ X 28 a. Speciem hance, qusemihi nova videtur, beatoF. W. Schmitz, Floridearum systematis occulatissimo et indefesso indigatori, qui mecum eam commvmicaverat, libenter et grato animo dicatam volui. Je n'ai pu assimuler ce Lithophyllum avec aucun de ceux qu'il R. RozE. — Huit lettres de Charles de l'Esc fuse. 99 m'a d'té permis d'étudier; il ne me paraît se rapporter non plus à aucune des descriptions qui ont été publiées. Les conceptacles sont larges, difficiles à apercevoir à l'œil nu et s'ouvrent par plusieurs pores. Les tétraspores sont ovoïdes, assez volumineuses, car elles mesurent 80 u. sur 28 [X. 26. Lithothamnion Mûlleri. Terre de Feu : île Picton. Sur des stipes de grandes Algues. Quoique les conceptacles de la plante fuégienne soient légèrement plus petits que ceux du type, je ne puis V voir de différences suffisantes pour constituer une espèce nouvelle. 27. L. calcareum (Eli. et Sol.) Areschoug 171]. Agardh, Sp. Alg-, 2, p. 523- Canaux de Patagonie : Smyth Channel, Long island. Ne me semble pas différer de la plante du nord de l'Europe. 28. Amphiroa Orbignyana Decaisne, Ann. se. nat.., 2, XVIII, p. 124(1842). Canaux de Patagonie : Smyth Channc^I, Long island. HUIT LETTRES DE CHARLES DE L'ESCLUSE (18 JUIN 1592-15 JUILLET 1593) {Suite.) Annotées par E. ROZE. Sixième Lettre. Monsieur Mourentorf, j'ay répondu le 19 de ce mois stil nouveau à la vostre du 7 : parquoy n'est besoin icy de redite. Hier au soir je receu une autre vostre du 21 par laquelle m'avisez de rechef de l'incon- vénient advenu à l'un de vos ouvriers dond je suis très marri : mais il faut prendre les choses en patience. Quant au tailleur en bois puisque n'en avez qu'un et que pour sa maladie n'a peu travailler depuis la foire passée, je vous prie de rechef comme j'ay faict par ma précédente de vous enquester si il n'y en auroit point en Hollande. Celuy de cette ville est un tel yvrongne que dès la foire passée il n'a taillé que les quatre figures dont je vous ay envoyé dernièrement les pourtrais, et ay baillé au S'' Dresseler les planches taillées, avec 2^, autres non taillées. J'en avoye baillé six au tailleur dessusdit qu'il devoit achever dès devant la foire de septembre : il m'a livré comme j'ay dit les 4, aux deux autres n'a point encores commencé, et ne scay retirer de ses mains les deux autres dont toutesfois il est payé, parce que souvent il change de logis, afin qu'on ne le puisse trouver pour les debtes qu'il fait. Depuis j'ay entendu qu'il y en a un à Alayence ■^*^^ loo JOURNAL DE BOTANIQUE qui besongne bien : incontinent que je serai guery d'un accident qui me survint avant liier sur les dix heures devant midy qui me con- trainct de tenir le lict ne pouvant me servir de Tune des jambes, je me transporteray audit Mayence, pour le trouver et faire marché avec luy. Quant aux exemplaires de Historici Aromatum (i) je ne désire point les exemplaires devant la foire, trop bien un exemplaire de toutes les fueilles qui sont imprimées, et quand l'aurez achevée me ferez plaisir d'envoyer le reste, à fin que ce pendant je les puisse reveoir et remar- quer les fautes qui pourroient avoir esté commises en l'impression. N'ou- bliez à y faire faire un Indice, lequel y sera entièrement nécessaire pour tant plus facilement pouvoir trouver les matières qui y sont traictées. Le Docteur Poschius m'a rompu la teste pour mettre quelques carmes touchant quelques médicaments contenus in Historia Aro- matum. Je vous en envoyé la copie afin que les puissiez mettre devant l'Indice; car je scay bien qu'ils ne sauroient estre inserez en leurs lieux, estant l'impression ja avancée, joinct aussi qu'il y a des vers sur les deux premiers simples desquels n'est faicte aucune mention en tout le livre. Vous trouverez aussi icy inséré la liste des planches taillées et non taillées que j'ay délivré au S'' Dresseler le 2^) de ce mois, chacune ayant son nom écrit sur le dos, la quatriesme figure le Chapitre et le Livre ou elles doivent estre. Le Seigneur Dresseler me délivra le dit 23 vingt et cinq reychstaller, car je ne pensoye point en avoir davantage, pour le pourtrait des figures qui sont à faire : mais croyant que par votre dernière du 21 que desirez que je les faie tailler par deçà : je lui diray qu'il m'en baille davantage : et s'il s'est entière- ment defaict de son argent, je le debourseray du mien pour m'estre rendu à la foire prochaine. A tout Monsieur Mourentorf ne la pouvant faire plus longue à cause de mon indisposition. Je priray Dieu qu'il vous continue en toute prospérité ses grâces, me recommandant de bien bon cœur aux vostres et à celles des vostres. De Francfort le 17/27 d'Avril 1593. Vostre amy, Charles de l'Escluse. Monsieur Mourentorf, Marchant Libraire et Imprimeur, demeurant à l'Enseigne du Compas d'or en la Camerstraete en Anvers. (A suivre.) I. Il s'agit probablement de la petite édition in-8°, parue en 159.^, intitulée : G. ab Horto, Chr. Acosta et N. Monardis, Aromatu)]i et simplicium medica- mentoi'Hin apnd Indos nascentium Historia. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp., 4''', Av. de Cliàlillon. 0" ANNEE. N" 6. i6 MARS 1895 JOURNAL DE BOTANIQUE MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS (S/ii/e.) Par M. E. BELZUNG. DEUXIÈME PARTIE. PHÉNOMÈNES AMYLO CHLOROPHYLLIENS DANS LE FRUIT. La première partie de ce travail était relative à la phase de la vie de la plante où l'activité org-anisatrice s'exerce dans toute son intensité. Elle a fait connaître notamment la g^enèse des corps chlorophylliens, grâce auxquels la cellule verte exerce son activité créatrice propre. J'étudie maintenant, brièvement, les phénomènes amylochlo- rophylliens qui s'accomplissent dans le fruit, depuis le moment où la structure du carpelle est normale et où sa coloration verte témoigne de sa vitalité, jusqu'à la maturité complète, c'est-à- dire jusqu'à la dessiccation, corrélative de la destruction des corps chlorophylliens. Or, si la connaissance du développement de la structure protoplasmique, pendant la phase embryonnaire, met pleinement en lumière l'intervention constante des grains d'amidon comme éléments générateurs des grains de chlorophylle, réciproque- ment, dans cette phase dernière de la vie, c'est à la reconstitu- tion de granules amylacés que l'on assiste, aux dépens même de la substance des corps chlorophylliens en voie de décomposition. Les liens apparaissent d'autant plus étroits entre les principes albuminoïdes et la matière amylacée. Considérons par exemple le pistil, puis le fruit du Haricot nain (Phaseohis vitlgaris). 1 . Formation des corps chlorophylliens. — Dans le pistil long de quatre à cinq millimètres, encore inclus dans la corolle, les éléments cellulaires renferment un très gros noyau, un pro- toplasme finement réticulé (PI. II, fig-. 13), et, çà et là, des cor- puscules un peu plus denses, mal limités par rapport à ce 102 JOURNAL DE BOTANIQUE dernier, qui ne sont autres que les futurs grains de chlorophylle. Ces corpuscules sont déjà colorés en vert à cette phase pré- coce, mais d'un vert pâle, et cette teinte, le protoplasme la pré- sente aussi. Leur substratum est peu abondant et vacuolaire ; au début il ne renferme pas trace d'amidon. Un peu plus tard, de très petits granules amylacés se déposent dans ces ébauches des corps chlorophylliens (i); dans certains exemplaires toutefois, il m'a été impossible d'en recon- naître la trace à cet âge, tant le travail de développement qui s'y accomplit alors, et qui consomme de l'amidon, est actif. Du reste, quand cet amidon existe, il disparaît peu après, pour la raison que l'on vient dédire, savoir, l'achèvement de la struc- ture des corps chlorophyUiens. Et en effet, quand le fruit atteint de trois à six centimètres de longueur (fig. 14), les grains de chlorophylle, maintenant volumineux, offrent nettement leur réseau vert fondamental, très serré par rapport au réseau protoplasmique ambiant ; mais on n'y peut déceler le moindre granule de matière bleuissante par les réactifs iodés. Presque tous ces grains verts sont pleins, sans vacuoles ; leurs apparences sont, en un mot, celles d'organites en pleine activité nutritive. 2. Dégénérescence amylacée des corps chlorophylliens. — Dans la phase suivante, les grains de chlorophylle conti- nuent à s'accroître, mais en même temps on voit apparaître dans les interstices de leur masse réticulée des granules d'amidon ovoïdes, en nombre variable (fig. 15, 16); ils offrent alors tout à fait l'aspect des grains de chlorophylle des feuilles en voie d'assimilation. Le réseau protoplasmique est toujours facilement reconnais- sable ; toutefois il ne présente à aucun âge dans le fruit la netteté que je lui ai toujours trouvée dans l'embryon très jeune. Le noyau lui aussi a encore tout son développement; son nucléole, homogène ou granuleux, se fait parfois remarquer par un con- tour nettement polygonal, dans le fruit comme dans l'embryon. Le fruit, jusqu'alors très vert, commence à perdre sa colo- I. C'est un grossissement insutfisant qui m'a fait commettre l'erreur de dire, dans mon premier travail, que ces granules amylacés se déposent librement dans une vacuole du protoplasme; le substratum du futur corps chlorophyllien existe bien dans la vacuole, mais il est peu dense. E. Belzun'g. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens. 103 ration cjuand il atteint de dix à douze centimètres environ. A ce moment, les grains d'amidon de chaque corpuscule vert se sont tellement accrus qu'ils occupent désormais presque entièrement la place du grain vert antérieur {fig. 17) ; bientôt, c'est à peine si l'on distingue encore, autour de chaque grain d'amidon com- posé, aussi bien qu'entre les granules élémentaires, une mince enveloppe d'un vert pâle, pauvre en substance propre. Par places même, il est impossible de la reconnaître, même après coloration, et l'on se trouve alors en présence de simples amas de granules amylacés, assez développés, disséminés au sein d'un protoplasme dont la netteté va à son tour en diminuant. Un peu plus tard, le péricarpe se décolore complètement, ou garde encore une teinte jaunâtre : l'accumulation d'amidon est alors achevée dans son parenchyme, et le fruit, de feuille verte normale qu'il était au début, est véritablement devenu un organe farineux (voir aussi la figure I, page 105). Comment interpréter cette substitution d'un grain d'amidon composé à un grain de chlorophylle, sinon en disant que les granules amylacés sont le produit d'une décomposition, d'une résorption progressive de la substance verte, d'où naissent d'autre part un ou plusieurs produits azotés solubles? Pendant les premiers temps de cette transformation, l'acti- vité nutritive des grains verts est assez intense pour contreba- lancer, et au-delà, par l'assimilation de principes alimentaires, la perte qu'ils éprouvent par le fait de la dégénérescence amylacée ; d'où il résulte que, dans le fruit vert de six à huit centimètres de longueur (fig. 15-16, 20-21), la masse des corpuscules verts ne paraît pas inférieure à ce qu'elle était antérieurement, malgré les grains d'amidon déjà issus de leur activité. Il n'en est plus de même dans la phase suivante, marquée par la décoloration du péricarpe. Alors, manifestement, les corps chlorophylliens perdent non seulement leur pigment, mais leur substratura réticulé fondamental, qui s'appauvrit au point de ne plus former aux grains d'amidon inclus, maintenant très développés, qu'une enveloppe presque imperceptible (fig. 17, 22). C'est qu'à ce moment la vie des corpuscules verts est à son déclin : ils ne se régénèrent plus aussi activement qu'ils se désagrègent , et , dès lors, subissent cette sorte de fonte corréla- tive de l'accroissement dernier des grains d'amidon. I04 JOURNAL DE BOTANIQUE 3. Résorption des grains d'amidon pendant la maturation du fruit. — La phase ultime du développement du fruit, c'est-à-dire celle de la maturation, est marquée par la résorption complète (fig". 18, 23) de la provision d'amidon qui s'y était accumulée pendant les phases antérieures. Je laisse indécise la question de savoir si ce phénomène est accompli par le proto- plasme, ou par le peu qui subsiste de la substance des corps chlorophylliens. Une partie de l'amidon qui disparaît de la sorte est employée bien probablement à alimenter la respiration décroissante du fruit, tandis qu'une autre trouve son emploi dans les g-raines oiî elle émigré au fur et à mesure que s'effectue la résorption, pour compléter la réserve de l'embryon : sur la part exacte de l'hydrate de carbone qui revient à chacune de ces deux des- tinées, des recherches quantitatives restent à faire. Au moment où la dessiccation du péricarpe commence à s'effectuer, l'amidon a entièrement disparu de son parenchyme. Auparavant déjà, le noyau s'était contracté, avait perdu son nu- cléole, et sa structure était devenue homogène; dans le stade suivant, certaines cellules ne le présentent plus. Le protoplasme (fig. 23) se trouve réduit à des granulations éparses dans la cellule, vaguement disposées encore, çà et là, en réseau ; de petits corpuscules brillants très nombreux (fîg. 18) y apparaissent, indices de la mort prochaine de la cellule, que j'ai retrouvés du reste dans d'autres organes. A la place des grains d'amidon, on reconnaît le résidu des corps chlorophyl- liens originels, sous la forme d'un groupe de fines granulations, également réticulées par places. Ces témoins des grains de chlorophylle passés vont en s'appauvrissant de plus en plus ; on remarque aussi qu'ils confluent çà et là en petits amas irrégu- liers, à contours estompés. Dans l'état le plus extrême du fruit non encore entièrement desséché, la plupart des cellules ne présentent plus de structure distincte ; quelques-unes seulement montrent encore un noyau, entouré des résidus des corps chlorophylliens décolorés (fig. 19), mais plus resserrés et par suite plus apparents que dans la phase précédente ; ils se désorganisent à leur tour. Conc'lnjïiioii : l'amidon envisagé connue proditit de sccrê- E. Belzung. — Marche toLilc des phénomènes a>nylochloyophylliens. 105 iioii. — On le voit, l'étude du développement du fruit fait connaître une formation d'amidon liée à la décomposition d'une matière protéique, celle du grain de chlorophylle lui-même, aux lieu et place duquel se constitue en définitive le grain amy- lacé (fig-. I). Ici, c'est bien évidemment le corps chlorophyllien B c Fig. I. — Trois cellules, d'âge croissant, du péricarpe du Phaseolus mtdtifloi'ns (la portion périphérique de ces cellules n'a pas été représentée) (Gross. : 1800). A : corps chlorophylliens réticulés, entièrement constitués et presque tous pleins ; quelques- uns renferment un tout petit granule amylacé. (Fruit d'environ six centimètres de lon- gueur.) B : cellule plus âgée en voie active d'amylogenèse ; les corps chlorophylliens, dont quelques- uns sont au stade de la bipartition, renferment des grains d'amidon relativement petits et ressemblent ainsi à ceux des feuilles. Le nucléole du noyau offre ici un contour net- tement polygonal. (Fruit vert de dix centimètres environ.) C ; cellule du fruit décoloré ou encore jaune, mais non desâéché ; chaque corpuscule chlo- rophyllien est maintenant remplacé presque entièrement par un grain d'amidon com- posé d'assez grande taille. Le réseau protoplasmique perd de plus en plus de sa netteté, qui est générateur d'amidon — et non le contraire comme dans la phase d'organisation de la jeune plante. Cette genèse d'amidon, à laquelle je rattacherai tout à l'heure la production du même principe dans les feuilles adultes, me semble tout à fait comparable à celle par laquelle les pro- duits de sécrétion prennent naissance dans les glandes, comme les glandes sébacées et cérumineuses, soumises au phénomène io6 JOURNAL DE BOTANIQUE de \3l fonte épithélmle ; elle est comparable encore à la formation de la graisse dans le tissu conjonctif, et, pour la relier ici à un phénomène de la vie vég-étale, à l'élaboration de l'huile essentielle dans le péricarpe des Citrons. En effet, dans l'un et l'autre des deux exemples empruntés à la vie animale, le protoplasme des éléments cellulaires se résorbe au fur et à mesure que le produit sécrété se constitue, si bien que, dans le tissu adipeux par exemple, certains éléments ne présentent plus, autour de leur g-outtelette grasse centrale, qu'une mince pellicule protoplasmique, avec ou sans noyau. Il n'en va pas autrement pour la sécrétion de l'essence dans les Citronniers. Pareillement, dans le péricarpe adulte des Légumineuses que je viens d'étudier, chaque g-rain d'amidon apparaît comme le produit de la fonte d'un corps chlorophyllien ; mais cette fonte n'est bien apparente qu'au moment où le parenchyme commence à se décolorer, parce qu'auparavant l'activité assimilatrice, qui tend à reconstituer à chaque instant le g-rain vert en voie de sécrétion, est assez intense pour la masquer. Remarque sur les grains d'amidon à accroissement uni- latéral. — Le phénomène de sécrétion (ce mot étant pris ici dans le sens de décomposition de principes complexes) par le- quel l'amidon prend naissance dans la cellule végétale est non moins net dans les nombreux cas où les grains amylacés, au lieu de demeurer inclus jusqu'à la fin de leur croissance, comme tout à l'heure, dans leurs corpuscules chlorophylliens généra- teurs, font à un certain moment hernie au dehors de ce dernier, pour prendre d'un côté le contact du protoplasme et ne plus rester adhérents aux grains verts que par le côté opposé. Divers .auteurs, on le sait, ont étudié des cas de ce genre. C'est ainsi que, dans le Pellioni'a Davcauana {i), les pre- mières phases du dépôt de l'amidon (fig-. II, Il paraît probable que Ducluzeau devait la connaissance de la station de cette plante à Auguste Broussonet, alors professeur de Botanique à l'Ecole de Médecine de Montpellier. D'ailleurs, dans la réimpression de la 3*^ édition de la Flore française, augmentée du volume VI et datée de 1815, de Candolle dit simplement au sujet de cette plante (vol. \^I, p. 645) : « Ajoutez à la synonymie Batrachosperimim inyosîtrus Ducluz. » Bory (i), cependant, attribue à tort la priorité à Ducluzeau et lui dédie le genre Cluzella en adoptant le nom spécifique de Myosurus ; le Batrackospennum inyurus.^ de de Candolle, devient ainsi pour lui le Cluzella Myosurus qui « croît dans les ruisseaux des Vosges et des Cévennes ». Enfin Duby (2) indique seulement le Chizella fœtida « in rivulis lapidibus adhaerens » , mais il dit du Cluzella Myosttrus « in rivulis, et fontibus Voge- sorum, Jurassi, Cebennarum », c'est-à-dire qu'il habite des stations montagnardes. Balbis (3) a publié dans la Flore lyon- naise la liste des Cryptogames connues de son temps aux envi- rons de Lyon, mais je n'ai trouvé aucun nom pouvant se rapporter à l'un des synonymes de Vffydrurus. 1. Bory, Dictionnaire classique d'Histoire naturelle, Paris 1823, t. IV, p. 254. 2. Duby, Boianicon Galliciim, t. II, Paris 1820, p. 1)63. 3. J.-B. Balbis, Flore lyonnaise, t. II, Lyon 1828, et Supplément à la Flore lyonnaise, Lyon 1835. C. Sauvageau. — Sur la présence de /'Hydrurus fœtidus h Lyon. \-r,\ \J Hydrtmis a été distribué par Mougeot et Nestler dans leurs Stirpes Cryptogamée Vogeso-rhenarice , etc. (i8 10-1864), comme Rivularia} mytinis sous le n° 500, provenant des ruis- seaux des \'osges, et par Desmazières dans ses Plantes crypto- games de France , éd. I, sous le n'^ 1961 (édit. II, 1661), provenant aussi des ruisseaux des Vosges (Mougeot) avec la dénomination (S! Hydrtirtis Ducluzclii Ag. M. Bornet m'a dit l'avoir récolté dans les Pyrénées, à Saint-Sauveur, et à quelques kilomètres d'Antibes, dans le Loup, près de la Colle. En dehors des deux localités précédentes et des deux exsiccata de Mougeot et de Desmazières, l'Herbier Thuret renferme encore des exemplaires ^Hydrurus récoltés sur divers points de la France, et dont il sera intéressant, pour la connaissance de la distribution de cette plante dans notre pays., de donner la liste : Vosges, en hiver (Mougeot) ; — Sources de la Dore, au pied du pic de Sancy [Puy-de-Dôme], en août (Hy); — dans la Garonne, à Agen (Chaubard) ; — du Lyonnais (Mon- tagne) ; — Chambéry (Delise) ; — L'Espérou, dans les Cévennes (Ducluzeau) ; — dans le Lez, à Castillon [Ariège|, en janvier (Durieu) ; — Cauterets, en août (Gubler) ; — Gavarnie, en août (Thuret) ; — Montaud les Miramas (Lenormand in herb. Mus. Par.), et enfin du Monte Grosso, en Corse, à 1800 mètres d'al- titude (Soleirol). UHydrttrus est une plante des ruisseaux frais à courant rapide de la région montagneuse. D'après M. Rostafinski (1), il « se rencontre dans les ruisseaux de montagne qui ne tarissent jamais, et dont l'eau froide coule rapidement sur un fond calcaire. Il s'y développe tout aussi bien à l'ombre qu'en plein soleil... etc. » [loc. cit., p. 5). M. de Lagerheim (2) l'a rencontré en très grande abondance en hiver et au printemps, dans le Drei- sam, près de Fribourg-en-Brisgau,où presque chaque pierre en est revêtue. Il spécifie que cette Algue « croît seulement dans les eaux froides et courantes. C'est pourquoi, en été et en automne, elle semble complètement disparaître dans le Drei- sam. En Laponie, V Hydruriis se rencontre aussi en juillet et en 1. J. Rostafinski, Z'Hydnirus et ses affinités (Ann. Se. nat., Bot., 6" série, t. XIV, 1882. 2. G. Lagerheim, Znr Entwickelungs geschichte der Hydrurus (Berichte der deut. Botan. Gesells:h., vol. VI, i8S8). 132 JOURNAL DR BOTANIQUE août, mais seulement dans les ruisseaux qui sortent directement des masses de neige ou de glace et dont l'eau est presque g-lacée ». J'ai pensé qu'il serait intéressant de publier l'existence de cette plante montagnarde à Lyon. L'hiver que nous venons de traverser a été particulièrement long; aussi le Rhône, alimenté surtout par la fonte des neiges, s'est-il constamment maintenu à un niveau assez bas. D'une limpidité et d'une transparence comparables à celles du lac de Genève, ses eaux très peu pro- fondes laissaient voir, dans les premiers jours de mars, adhé- rents à la plupart des galets du lit du fleuve, des fdaments bruns, épais, souples, ondulant suivant le courant de l'eau. On les retrouvait sur tout le parcours du Rhône à travers la ville, mais c'est surtout aux environs du pont de la Guillotière qu'ils étaient abondants sur des bancs de galets de plusieurs centaines de mètres carrés de surface, et cela aussi bien au milieu du lit du fleuve que sur les pierres des bords. Le 9 mars, la tempéra- ture s'est adoucie, et depuis le 10 mars l'eau, plus abondante, est trouble au lieu d'être transparente, et il serait impossible actuellement de rechercher V Hydrurtts. J'ai pu montrer cette Algue si curieuse aux élèves de la Faculté, et désormais son étude figurera autant que possible sur la liste de nos travaux pratiques. Depuis, M. Chifflot, chef des travaux pratiques, a retrouvé V Hydrurus dans la petite cascade, alimentée par le Rhône, qui coule sur le rocher alpin du jardin botanique de la ville, au Parc de la Tète-d'Or (i). Les filaments d'.^.. Il me paraît fort probable que Therry a récolté VHydritrns à Lyon. — Aux localités françaises citées plus haut, dans lesquelles cette plante a été re- cueillie, je puis ajouter d'après l'Herbier Ily : Thonon | Haute-Savoie) dans les cours d'eau claire aux Chouets, en avril 1868 (Puget). C Sauvageau. — Sur la présence de /'Hydrurus fiutidus à Lyon. 133 Lagcrheim dans son intéressante monoi^raphie. Cet auteur a constaté la présence de vacuoles pulsatiles (au moins deux, dit-il) dans le protoplasme non coloré des cellules de la partie moyenne et inférieure de l'axe principal [loc. cit., p. 77) ; c'est là un fait très rare chez les Algues non mobiles. J'en ai vu le plus souvent deux, parfois trois ou quatre; il est probable qu'il en existe toujours quatre, mais que leur nombre parait variable suivant la position de la cellule par rapport à l'observateur. Le temps qui s'écoule entre deux contractions successives, à la température du laboratoire, varie entre 18 et 22 secondes ; elle est souvent de 20 secondes. La formation des zoospores a été suivie avec soin par M. Klebs et M. de Lagerheim, et je ne puis que confirmer leurs observations. La forme des zoospores, non pas incluses dans la gelée de la cellule mère, mais libres et mobiles, est variable. Dans le corps de son Mémoire, M. de Lagerheim {loc. cil., p. 80) les décrit et les représente comme tétraédriques, avec des bras incolores aux angles, mais dans un appendice il dit que de nouvelles observations, faites sur des plantes récoltées par une température plus froide que les premières, lui ont montré une variation plus grande dans la forme des zoospores {loc. cit., p. 85). J'ai vu des zoospores libres et ciliées, les unes tétraédri- ques, avec de longs becs incolores, d'autres simplement coniques ou pyriformes sans prolongements, d'autres enfin aplaties et triangulaires, certaines de celles-ci ayant même leurs faces concaves au lieu d'être convexes. Comme l'a dit M. de Lagerheim, le cil est toujours inséré sur le milieu de la face opposée au chromatophore ; il est peu visible, mais on le reconnaît cependant bien sans l'emploi des réactifs iodés et on le voit s'agiter lentement. Ayant vu ce cil sur des zoospores de toutes les formes, même de celles qui semblaient commencer à s'arrondir, je suis très porté à croire qu'il disparait tardivement et après que la zoospore a rétracté ses bras incolores, quand elle en possède. \'ers le point d'insertion du cil sont des vacuoles pulsatiles semblables à celles des cellules végétatives et dont la durée des pulsations est la même. Je n'ai point vu de spores durables [Dauerspore/i) sur les plantes fraîches, mais je crois les avoir observées dans d'autres conditions. Un certain nombre d'exemplaires avaient été aban- 134 JOURNAL DR BOTANIQUE donnés dans un cristallisoir pendant une dizaine de jours ; naturellement, après ce temps, ils étaient morts et d'un vert pâle, mais quelques portions de filaments, plus gonflées et plus molles, avaient conservé une couleur brune; celles-ci, exami- nées au microscope, étaient composées de cellules arrondies avec un chromatophore de couleur normale, et des globules incolores plus gros que dans les plantes vivantes ; les vacuoles pulsâtiles avaient disparu. Parmi elles, étaient des utricules arrondies à double paroi, correspondant parfaitement, comme forme et comme dimensions (15-18 jj. de diamètre), aux spores durables représentées par M. de Lagerheim {loc. cit., fig. 4 et 5), mais leur contenu était uniquement aqueux ou présentait quelques granules bruns amorphes. C'étaient des spores en décomposition. Je cite néanmoins ce fait parce qu'il montre que l'on pourrait, en opérant dans de meilleures conditions, pro- voquer la formation de ces spores durables, et peut-être arriver à suivre leurs transformations ultérieures qui sont encore inconnues. MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS (Suite.) Par M. E. BELZUNG. TROISIÈME PARTIE. PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS DANS LA FEUILLE. DOCTRINES CHLOROPHYLLIENNES. Après avoir étudié les phénomènes amylochlorophylHens aux âges extrêmes de la plante, d'une part pendant la période embryonnaire, où l'être s'organise, d'autre part au cours de la maturation du carpelle, où la dégénérescence du corps proto- plasmique finit par devenir si manifeste, il convient, pour établir entre ces deux âges leur liaison naturelle, de considérer ces mêmes phénomènes dans l'état adulte de la plante, à l'âge de plein épanouissement, de pleine activité nutritive. Il faut, en d'autres termes, interpréter la production d'amidon qui carac- térise l'assimilation chlorophyllienne, en présence de la lumière. J'aurai ainsi défini le cycle total des phénomènes dans les- quels se trouvent directement impliqués les grains d'amidon et les corps chlorophylliens dans la plante. E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amy/och/orophyltiens. 1,^5 Or, la connaissance des âges extrêmes du dcvelo]:)pement est de nature à fociliter l'interprétation des faits résidtant de la seule observation de la cellule verte adulte. Faits relatifs à l'assimilation chlorophyllienne. — Dans cette troisième partie, les données morphologiques se réduisent essentiellement à cette constatation, que des granules amylacés prennent naissance dans l'intérieur des corps chlorophylliens soumis à l'action de la lumière, les conditions générales néces- saires à la manifestation de la vie étant d'ailleurs satisfaites. L'interprétation de cette formation d'amidon par les corpus- cules verts, c'est-à-dire de l'assimilation chlorophyllienne — ou du moins de celle de ses phases qui est accessible au regard de l'observateur — , repose sur les trois faits suivants. I. — D'abord, la modification de structure qu'entraîne le séjour de la plante à l'obscurité. Chez les Spirogyres notam- ment, privées de lumière, les granules amylacés qui, dans ce genre, sont disposés en manière de couronne autour des pyré- noïdes, disparaissent comme l'on sait au bout d'un nombre va- riable d'heures, utilisés pour la nutrition de la plante, et en par- ticulier, sans doute, pour l'entretien des grains verts, ainsi qu'il résulte des données de la première partie de ce travail ; mais ils reparaissent dès que la lumière agit de nouveau sur la plante, à condition toutefois que l'accès de l'air ne soit pas interdit (Sachs). Toutefois la disparition de l'amidon des feuilles maintenues à l'obscurité est loin de s'effectuer toujours aussi facilement que dans les Spirogyres. Il ne manque pas de plantes phanérogames chez lesquelles la résorption n'a lieu que partiellement, sinon même pas du tout, même après plusieurs jours passés à l'obs- curité ; il en est ainsi par exemple pour les feuilles de la pomme de terre. 2. — Le second fait met en lumière la nécessité de l'inter- vention de l'acide carbonique, comme source du carbone de l'amidon, dans la vie normale. En effet, dans une atmosphère dépourvue de ce gaz, aucune production d'amidon n'a lieu au sein des grains de chlorophylle (Godlewski). 3. — Le troisième fait enfin est relatif au lieu de production de l'oxygène dans la cellule verte, production liée à l'assimila- 136 JOURNAL DR BOTANIQUE tion de l'acide carbonique. Dans les S])irogyrcs soumises à l'ac- tion de la lumière, c'est le long des bandes chlorophylliennes seulement que viennent se grouper les Bactéries aérobies (Bac- teriunt ternio), à l'exclusion des parties incolores intermédiaires; ce qui enseigne, si le fait est strictement vrai, que les corps chlorophylliens sont la source même de l'oxygène mis en liberté au cours de l'assimilation (Engelmann). La concomitance de ces trois phénomènes : fixation du car- bone de l'acide carbonique en présence de la lumière, apparition de granules amylacés et dégagement d'oxygène dans les cor- puscules verts, doit faire admettre que c'est dans la masse même de ces derniers que se déroule le phénomène complexe de l'as- similation, et non dans le protoplasme fondamental incolore, comme le voulait Pringsheim(i) ; mais il n'en résulte en rien, j'y reviendrai plus loin, que les corps chlorophylliens se bornent à faire intervenir l'acide carbonique, avec les éléments de l'eau, pour donner naissance à l'amidon avec élimination d'oxygène, comme certaines théories tendent à le laisser croire. Pour qu'une semblable interprétation des faits fût acceptable, il faudrait qu'elle pût prouver que les aliments autres que l'acide carbonique n'entravent pas eux aussi la formation d'amidon, lors- qu'on vient à en priver individuellement la plante. Or, certains résultats d'expérience, dont il sera question plus loin, tendent précisément à faire admettre le contraire, comme aussi, du reste, les données résultant de mes propres recherches. Et c'est pourquoi, me fondant sur l'ensemble des faits du développement, j'admets (jue dans la masse des corpuscules verts de la feuille s'effectue l'assimilation de l'ensemble des prin- cipes minéraux (sels terrestres, acide carbonique, eau), qui vien- nent se rassembler dans le parenchyme de cet organe ; que les organites chlorophylliens réalisent, en un mot, l'assimilation totale, c'est-à-dire la synthèse de matières protéiques, d'où procède ensuite notamment l'amidon (2). {A suivre). 1. Pringsheim, loc. cit. 2. Schimper émet l'idée que les conditions de l'assimilation de l'acide nitrique sont les mêmes que celles de l'assimilation de l'acide carbonique (chlorophylle et lumière) [Zur Frage der Assimilation der Miiierahal::e duKch die griiite Pflanze, Flora, 1891]. Le Gérant ; Louis Morot. Pari.3. — J. Merscli, imp., 4^", Av. de Cliàtilion. 9« ANNÉK. N- 8. i6 AVRIL 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS {Suite.) Par M. E. BELZUNG. Je n'ai plus maintenant qu'à discuter les diverses interpré- tations qui ont été proposées pour cette formation d'amidon, qui atteste l'activité assimilatrice diurne de la feuille, et à voir en particulier si elles sont d'accord avec les faits provenant de l'étude des phases extrêmes de la vie de la plante ; car toutes ces doctrines ont été fondées par leurs auteurs sur la seule con- sidération des organes verts adultes, c'est-à-dire sur des don- nées restreintes, et la connaissance du développement total d'une formation est certes de nature à intervenir utilement dans l'inter- prétation des faits relatifs à un âge particulier. C'est ainsi que l'amylogenèse dans le fruit et dans l'em- bryon vient éclairer le mécanisme du même phénomène dans la plante adulte. § I. — PRINCIPALES DOCTRINES CHLOROPHYLLIENNES Presque toutes les théories relatives à l'amylogenèse dans les corpuscules verts adultes sont avant tout préoccupées de satisfaire aux données concernant les échanges d'acide carbo- nique et d'oxygène, qui s'effectuent entre la plante verte et l'atmosphère pendant le jour ; d'autre part, elles font simplement intervenir trois des éléments essentiels de l'être vivant, savoir, le carbone, l'oxygène et l'hydrogène, à l'exclusion des autres, pour expliquer la production de l'amidon. Par contre, elles ne tiennent aucun compte de l'ensemble des phénomènes amylochlorophylliens dont la plante est le siège à ses divers âges. I . — Théorie de Sachs. — Sachs n'a pas à proprement par- ler établi de théorie chlorophyllienne. Il s'est borné à faire con- naître par l'expérience la donnée fondamentale, relative à l'assi- milation du carbone minéral, savoir, que l'amidon doit être 138 JOURNAL DE BOTANIQUE envisagé comme le premier produit visible de l'assimilation de l'acide carbonique par la cellule verte à la lumière. Ce point essentiel a du reste alimenté toutes les théories émises depuis, et il faut reconnaître qu'il est à peu près le seul qui ne souffre aucune contestation. L'auteur admet bien que le sucre est la matière première la plus prochaine d'où dérive l'amidon ; mais il n'émet aucune vue sur le mécanisme même de la production de cet hydrate de car- bone, en somme totalement inconnu. Surtout, il n'a jamais pensé que l'acide carbonique et les éléments de l'eau s'unissent direc- tement au sein de la cellule, avec élimination d'oxygène, pour constituer l'amidon ; l'auteur fait au contraire les plus formelles réserves sur la réalité d'un processus aussi simple. Voici en effet, en substance, comme Sachs s'exprime (i) : « ... il est vraisemblable que le processus accompagné du déga- gement d'oxygène (au lieu d'être simple comme on vient de le dire) soit très complexe, et que l'amidon ne se constitue qu'à la suite de nombreuses métamorphoses chimiques. 11 n'est même pas impossible que certains principes constitutifs du protoplasme chlorophyllien prennent part à ce travail et subissent à cet effet des dédoublements. Cette possibilité acquiert quelque vraisemblance, par ce fait que, dans de nombreux cas, la subs- tance des grains verts diminue et finit par disparaître, au fur et à mesure que les grains d'amidon qu'ils renferment s'accrois- sent (2). » Sachs fait ici allusion à l'un des phénomènes que j'ai suivis avec détail dans le fruit des Papilionacées, savoir, la substitution progressive d'un grain d'amidon à un grain de chlorophylle. D'autres faits, tirés du développement même des corps chloro- phylliens (p. 49), viennent encore à l'appui de la doctrine que je développe plus loin, suivant laquelle l'amidon doit être consi- déré comme un produit de sécrétion du g-rain vert, c'est-à-dire comme une production liée à la décomposition de sa propre substance. 2. — Théorie de Baeyer. — La théorie deBaeyer, exprimée aussi par Boussingault, par Berthelot et Kékulé, fait intervenir 1. Sachs, Expcrimenta [-Physiologie, 18(15, p, 327, et Vorlesimgen i'tbcr Pflan- seiip/iysioiogie, 1887, page 310. 2. Sachs, Be tirage sur Physiologie des Cliloropitylls (Flora, 1863). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes amylockloyophylliens. 139 l'aldéhyde formique (CH^O), comme terme transitoire du travail synthétique dont l'acide carbonique est l'objet et qui aboutit à l'amidon. L'acide carbonique, dans cette interprétation, ne serait que partiellement réduit et se scinderait en oxyde de carbone et oxygène, tandis que parallèlement s'effectuerait une décompo- sition d'eau, molécule à molécule: de là proviendrait l'aldé- hyde formique, ainsi c][ue l'oxygène dégagé. Puis s'opérerait la polymérisation de l'aldéhyde en un hydrate de carbone de la forme du glucose, lequel, par déshydration, passerait à l'état d'amidon. On aurait donc, schématiquement : CO- + H-O = CO H^ ^- O^ (COH-)« = C«H'-0^' O H'- O^' — H= O = OH'» O^ Chaque molécule d'oxygène engendrée correspond ainsi à une molécule d'acide carbonique décomposée, ce qui donne pour le rapport volumétrique des gaz qui interviennent dans le phénomène de l'assimilation chlorophyllienne : '., I, p. 268; Husnot, M. G., n° 38.) RR. — Lieux sablonneux, talus, au bord des chemins, sentiers, etc. Forêt de Mormal (Boulay). 122. P. aloides P. B. {P. Aloès). — {Br. eur.. t. 416; Boulay, PI., p. 200; Gonse, CaL, p. 37.) — Polytrichum aloides Hedw. (Lestib., B. B., I, p. 268; Rigaux, Cat., p. 37 ; Husnot, M. G., n° 37.) Géneau de Lamarlière. — Mîiscinées cite Nord de la France. 175 AR. — Sur la terre sablonneuse t>u argileuse au bord des sentiers, bois, bruyères, talus des fossés, — Printemps. Marais de Condette (Rigaux) ; Nielles-les-Bléquin (Boulay). — Mareuil, vSaint-Riquier (Boucher); Cambron, bois de Port (Tillette), ^'ercourt, forêt de Crécy, Huchennc ville, bois de Cise près Ault, Vron, Drucat (de Vicq et Wignicr) ; Sainte-Segrée, Hargicourt (Gonse) ; Mailly-Maillet (Carettc). — Eu (Bourgeois). Sur nos limites à Ghéluvelt (Lestiboudois) et à Glageou (Boulay). Var. magiiiiiii. Mûll. ; Vercourt (de Vicq et Wignier); Toutencourt (Guilbert). 123. P. nanum P. B. {P. nam). — (^r. euf^., t. 415; Boulay, FI., p. 200 ; Gonse, CaL, p. 37.) — Folylrichuin nanum Hedw. (Lestib. B.B., I, p. 268; Rigaux, Cai., p. 37.) — P. subrotunduin Huds. (Lestib., /^. /y., p. 26S ; Husuot, M. G., n° 36.) AC. — Mêmes stations que les précédents. Watten,Mont des Cats, Mont des Récollets, Raismes (Boulay). — Helfaut, Desvres, Hardinghen, Fiennes (Boulay) ; Upen d'Amont (de L.); Condette (Rigaux); Saint-Omer (F"'- Gasilien). — Drucat (Bou- cher); Huchenneville, Vron, forêt de Crécy, Vercourt, Mautort près Abbeville (de Vicq et Wignier) ; Mailly-Maillet (Carette); Sainte- Segrée, Bacouel, Larronville près Rue (Gonse). — Eu (Bourgeois). Sur nos limites au bois d'Angres et à Glageon (Boulay). Var. longisetum; Busigny, Desvres (Boulay). 31. Atriclmm P. B. (Atric.) 124. A. undulatum P. B. [A. ojidnlé). — [Br. eur., t. 409 et 410; Boulay, FL, p. 202; Gonse, Cai., p. 36.) — Oligoirichuni tindu- . latum DC. (Lestib., B. B., I, p. 267.) — Catharinea tindulata W. et M. (Husnot, M. G., 11° 35.) ce. — Sur la terre, dans les lieux frais et couverts, les haies, le bord des bois, etc. — Automne, hiver. Var. abbreviatuiit Rab. — Doudelainville (de Vicq et Wignier). 125. A. angustatum, jÇ;'. eur., t. 411. {R.à feuilles étroites). — (Bou- lay, Fl.i p. 203; Gonse, Cat., p. 37.) — Polytrichum angustatuvt Brid, (Husnot, M. G., n°34i.) RR. — Sur la terre argileuse ou sablonneuse, humide. A été trouvé autrefois dans le bois de Rubempré, aujourd'hui dé- friché (Caron). 176 JOURNAL DE BOTANIQUE Tribu des BUXBAUMIÉES. 32. Diphysciuni Mohr (Diphyscie). 126. D. foliosum Mohr {D. feuilléé). — {Br. eiir., t. 428 01641; Boulay, Fi., p. 205; Gonse, CaL, p. 39.) — Hymeiiopogoii helero- phyllum P. 13. (Lestib., B. B.^ I, p. 272.) — Buxbaumiafoliosa L. (Husnot, M. G., n" 86.) RR. — Sur la terre sablonneuse des talus, au bord des sentiers, dans les bois, sur la silice. — Été. Au Pati et à Abbeville (Boucher 171 Lestiboudois) ; bois de Tœuffles du côté de Rogent (de Vicq et Wignier). Sur nos limites, au bois de Branleux, près Consolre (Boula v). 33. Biixbaiimia L. (Buxbaumie). 127. B. aphylla Hall. {B. sans feuilles). — (Lestib., B. B., I, p. 273; Br. eiir., t. 427; Boulay, FI., p. 207; Husnot, AI. G., n° 471; Gonse, Gai., p. 39.) RR. — Sur la terre sablonneuse au bord des sentiers, dans les bois, sur la silice. — Printemps. Bois de Conty (Gonse). Tribu des TÉTRAPHIDÉES. 34. Tetraphis Hedw. (Tétraphide). 128. T. pellucida Hedw. [T. transparente.) — Lestib., B. B., I, p. 258; Br. eur., t. 196; Boulay, FI., p. 208.) — Georgia pellucida Spr. (Husnot, M. G., n*^ 31.) RR. — Bois, troncs pourris, rochers siliceux. Mont d'Orléans près Eu (Bourgeois). Sur nos limites ù Rumillies (Hocquart /« Lestib.). [A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — i Mf;si II, iiiip., 4"», Av. ile(.'.li;Uillon. g* ANNRK. N" lo. i6 MAI 1895 JOURNAL DE BOTANIQUE UNE LILIACEE NOUVELLE POUR LA FLORE DE FRANCE BELLEVALIA CILIATA Nées Par M. J. Ch. FEHLMANN. La Flore de France et en particulier celle des environs de Montpellier, si activement étudiée pourtant depuis si longtemps, vient de s'enrichir d'une espèce nouvelle : le Bellevalîa ciliata Nées. Cette plante était indiquée dans toute la partie de la région méditerranéenne qui s'étend de l'Italie méridionale à l'Orient et de là à l'Algérie (i). Elle manquait à la péninsule ibérique et à la France. Les observations que nous mentionnons ci-dessous étendent donc la connaissance de son aire d'extension. Nous avons trouvé cette plante pour la première fois, le 22 avril 1895, dans une prairie naturelle à un kilomètre E. de Montpellier. Le sol en est argilo-calcaire, et couvert d'un tapis de Triticïini repens, Cyiiodoii Daciyloii, Ceimtocep/iahis falca- tus, Muscari conwsiun, M. neglechun , Bimnini Btilbocastammi^ en compagnie desquels elle se trouve abondamment. Le 5 mai 1895, nous avons constaté sa présence à 8 kilomè- tres E. de Montpellier dans une prairie analogue à la première, mais dont le terrain est presque exclusivement siliceux. Elle y est associée aux mêmes espèces. Trois jours après cette nouvelle découverte, le frère Sennen et M. Decrock, chef des travaux de l'Institut botanique de Mont- pellier, firent aussi la rencontre de cette Liliacée, dans les basses garigues de Mauguio, à i kilomètre N. de notre deuxième lo- calité, dans un terrain également siliceux. Elle j est encore ac- compagnée des mêmes plantes, au milieu desquelles elle est très abondante. Ses fleurs d'un blanc sale, passant vite au brun noir, la res- semblance de ses feuilles avec celles du Miiscari coniosiiin, sa taille relativement courte, au milieu des plantes plus élevées, I. Voyez : Nyman, Conspect. Jïor. Europ., p. 732; Boissier, Flora orient., V, pp. 30- et 757; Battandier et Trabut, Flore d'Alger. 178 JOURNAL DE BOTANIQUE expliquent facilement que cette plante ait passé inaperçue jus- qu'ici. Les botanistes qui auront l'occasion d'herboriser sur le littoral méditerranéen français en découvriront sans doute des stations nouvelles. Pour leur faciliter les recherches, nous signalons les plantes qui caractérisent les deux prairies naturelles dans lesquelles nous l'avons trouvée, Ou qui y sont le plus abondantes. En dehors des plantes déjà citées et de quelques plantes ubiquistes, ce sont : Rîifnex crïspus, Centatirea aspera, Ver- bascmn sïnnatum^ Anacyclus clavaUts , Nardurtis iinilateralis , Lepidîum Draba, Scandïx pecien- Veneris, Alsïne temiifolia, Lïnaria sirmia. On y trouve aussi : Ornithogahiui Narbonense, Bimnun Bîdbocastamt7n, Trz'ttcum monococcwn^ Xeranthenuni inaper- ium, Vitlpia ciliata, Salviapratensi's, etc. INFLUENCE DE L'ETAT CLIMATERIQUE SUR LA CROISSANCE DES SAPINS Par M. Emile MER. On connaît l'influence qu'exercent sur les plantes de grande culture les conditions météorologiques caractérisant la période végétative d'une année. On sait, par exemple, qu'un été assez sec favorise le rendement de la vigne, des pommes de terre, du blé ; qu'au contraire les récoltes fourragères sont plus abondantes quand cette saison est pluvieuse. Mais on ne possédait que des données très vagues relativement à l'influence de l'état climaté- rique sur la production des massifs boisés. On aurait été fort embarrassé pour dire si un été très sec est favorable ou nuisible à la croissance des arbres forestiers, à fortiori dans quelle mesure il l'est et de quelle manière s'exerce cette influence dans les diverses régions de l'arbre, qu'il s'agisse de son accroisse- ment en grosseur ou de son allongement. Le même embarras eût subsisté dans le cas d'un été très pluvieux. L'ignorance où nous étions à cet égard provient de plusieurs causes. D'abord le matériel ligneux accumulé dans un arbre ne Influence de l'état climatérique sttr la croissance des Sapins. 179 se réalise qu'au bout d'un temps g-énéralement très long". Les influences diverses qu'ont exercées les années composant cette période sont alors confondues et se compensent plus ou moins, de sorte que la part revenant à chacune d'elles ne peut être discernée qu'à la suite d'une étude longue et minutieuse. La récolte des plantes de g-rande culture s'effectuant au contraire chaque année, l'influence de l'état climatérique apparaît d'une manière bien plus nette. L'homme est arrivé ainsi par l'habitude à connaître avec assez d'exactitude l'influence des variations atmosphériques sur le rendement des vég-étaux qu'il cultive et par suite à le prévoir dans une certaine mesure d'après les allures du temps. — Ensuite l'influence du climat est plus apparente sur les plantes cultivées que sur les arbres, parce que la végéta- tion s'y exerce différemment. On juge mieux de la croissance acquise en quelques mois par le Blé, les herbes de prairie, les Betteraves, que de celle d'un Chêne ou d'un Sapin. L'augmenta- tion de grosseur qu'acquiert le tronc dans une année n'est guère appréciable par des mesures prises sur l'écorce ; il est nécessaire pour cela de l'ouvrir, de le disséquer, de mesurer avec soin et sur bien des points l'épaisseur de la couche d'accroissement formée dans cette année. Quant à l'allongement soit du tronc, soit des rameaux, il ne peut être mesuré sur pied que sur les très jeunes sujets. Au delà d'un certain âge, il faut abattre l'arbre et procéder à de longs mesurages et à des calculs assez compli- qués. — Enfin les arbres sont moins sensibles aux influences météorologiques que les plantes herbacées. D'une part, en effet, ils enfoncent leurs racines dans les couches profondes du sol, toujours plus ou moins humides, et accumulent dans leur tronc et leurs grosses branches une réserve d'eau abondante, toutes circonstances qui les prémunissent dans une certaine mesure contre les effets de la sécheresse. D'autre part, leur assise cam- biale est protégée par une écorce épaisse contre les variations de température, qu'il s'agisse des ardeurs du soleil ou d'un refroidissement momentané de l'air ambiant. Ces causes de préservation étaient même regardées comme tellement puissantes que, à part les cas de destruction des pous- ses en évolution par les gelées printanières, on regardait la pro- duction ligneuse comme étant presque complètement à l'abri des accidents météorologiques. Ce qui confirmait dans cette i8o JOURNAL DE BOTANIQUE opinion, c'est qu'en examinant, sur des rondelles débitées dans le tronc, les couches concentriques formées annuellement, on n'avait observé aucun rapport bien net entre l'épaisseur de ces couches et l'état climatérique des années pendant lesquelles elles s'étaient formées. Il y a vingt ans, la station de recherches forestières de Mariabrûnn, près Vienne, en procédant à des études suivies à cet égard, constata bien, sur les échantillons examinés, certaines couches se rapportant à des années détermi- nées. Elles se distinguaient des autres par des caractères spé- ciaux ; aussi pour ce motif leur donna-t-on le nomi de couches ca^'actéristiques . Mais en consultant les données météorologi- ques se rapportant à ces années, on ne put découvrir aucun lien entre elles et les allures des couches en question. 11 est probable qu'on s'était adressé à des échantillons de provenances mal déterminées, ou du moins que les documents météorologiques dont on disposait ne se rapportaient pas exac- tement aux lieux d'origine de ces échantillons. On verra plus loin que l'influence du climat sur la végétation des arbres varie beaucoup, non seulement avec les localités, mais, pour une même localité, suivant divers facteurs, tels que l'exposition, la nature du sol, l'essence, etc. — Pour pouvoir se rendre compte de cette influence et surtout en apprécier la valeur, il est nécessaire de procéder à une étude minutieuse de ses effets dans un même massif ou dans des massifs voisins, et alors qu'on a encore pré- sentes à l'esprit les diverses particularités climatériques qui ont signalé dans la région la saison végétative d'une année, ou mieux qu'on les ait notées jour par jour. En mesurant alors sur des arbres abattus et à divers niveaux, depuis le bas du tronc jus- qu'à la cime, l'épaisseur de la couche d'accroissement formée pendant cette année et la rapportant à la moyenne des couches formées les années précédentes, on obtient, pour chaque niveau d'abord et ensuite pour l'ensemble du tronc, des valeurs qui permettent d'apprécier aussi approximativement que possible l'allure de la production ligneuse dans le courant de l'année considérée. {A sicivrc). E. Belzung. — Marche totale des phénomènes aniylochloyophylliens. i8i MARCHE TOTALE DES PHÉNOMÈNES AMYLOCHLOROPHYLLIENS (Suite et fin.) Par M. E. BELZUNG. RÉSUMÉ ET CONCLUSION. Il me reste à résumer les faits essentiels concernant les rela- tions des grains d'amidon et des corps chlorophylliens aux divers âges de la vie de la plante. Me conformant à la marche du développement, je consi- dère successivement ici les phénomènes amylochlorophylliens : 1° dans l'embryon en voie de formation ; 2° dans l'embryon en voie de g-ermination ; 3" dans la feuille verte adulte ; 4° dans le fruit. Les deux premiers âges de la vie, qui en somme n'en font qu'un, conduisent à la même notion, qui est celle du mécanisme de X organisai ion des grains verts ; le fruit, au contraire, montre ces dernières formations aux diverses phases de la dégénéres- cence. Enfin l'amylog^enèse dans les organes verts adultes trouve son explication, non seulement dans les faits tirés de l'examen de ces organes, mais encore dans les données résultant de la connaissance des phases extrêmes. I. — Embryon en voie de formation. — En premier lieu, en ce qui concerne l'embryon naissant, avant la maturité de la graine, je tiens fermement \q. gi-ain d'amidon pour X'^ formation première, issue de l'activité protoplasmique (fig. i, 2), et le corps chlorophyllien pour \2i formation consécttiive. Et il ne me paraît pas contestable que le grain amylacé intervienne dans l'élaboration du corps chlorophyllien, dont il occupe temporai- rement la place, même dans le cas où l'on considérerait encore comme plastides, avec Schimper, ce en quoi je ne reconnais, à cet âge, que des vacuoles protoplasmiques. Le pigment chlorophyllien est ordinairement diffus dans le protoplasme des jeunes embryons. Ce n'est que rarement que de véritables corpuscules verts, bien nets, prennent naissance à cet âge précoce : parmi les espèces qui manifestent une sem- blable accélération dans le travail génésique, je citerai Liipimis mittabilis, L. variabilis, Pisitm sativttm. i82 JOURNAL DE BOTANIQUE Toujours est-il que le siibslralnni des futurs corps chlo- rophylliens (leiicfie oîL plash'de) est constitué, lorsque la graine arrive à l'état de matui'ité. Les chromatophores se présentent alors sous la forme de petites masses granuleuses, incolores ou jaunâtres, qui n'auront qu'à verdir au cours de la germination pour être complètement constituées. Les corps chlorophylliens, ou tout au moins leur substra- tum, se forment dans le jeune embryon de la manière suivante (fig. 5-7 et 10-12). Le protoplasme, qui est toujours constitué en réseau, éla- bore des grains d'amidon simples, qui se déjjosent çà et là dans ses mailles. Puis, par une sorte de croissance intravacuolaire, alimentée par le grain d'amidon et les principes dissous du suc, le protoplasme des vacuoles amylifères envahit peu à peu ces dernières et constitue de la sorte le chromatophore ou leucite (i), tandis que petit à petit le grain d'amidon est résorbé. Il faut faire exception pour les grains d'amidon qui doivent constituer la réserve nutritive de la graine mûre, dans les coty- lédons du Haricot et du Pois par exemple : ceux-là s'accroissent simplement dans les mailles où ils se sont originellement dépo- sés, qu'ils distendent petit à petit et remplissent d'ailleurs entiè- rement (fig. 3,4). L'embryon du Lupin blanc offre un double caractère remar- quable : d'une part, il n'élabore pas d'amidon de réserve; d'autre part, les granules amylacés qui interviennent dans le dé- veloppement des corps chlorophylliens sont employés intégra- lement à ce travail d'organisation. D'où il résulte que la graine miire de cette plante est totalement dépourvue d'amidon, mais abondamment pourvue de chromatophores. Ailleurs, au con- traire, comme dans la tigelle du Haricot, la résorption de l'ami- don transitoire n'est que partielle à la maturité de la graine (fig-. 7) : dans ce cas, certains chromatophores présentent encore en leur centre un granule bleuissable par l'iode. Donc, quand l'embryon a achevé son développement et qu'il ne lui reste plus qu'à se dessécher pour être mûr, de deux choses l'une : ou bien le protoplasme renferme tout à la fois des grains simples d'amidon de réserve, très développés, et des I. Ce que j'appelais atnylUe, pour montrer l'intervention nécessaire du grain d'amidon dans sa genèse. E. Belzun'g. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylllens. 183 chromatophores avec ou sans trace de leur amidon transitoire générateur (Haricot,...), ou bien il présente uniquement des chro- matophores (Lupin blanc), composés chacun d'un réseau plas- mique à mailles serrées. Dans tous les autres âges de la vie de la plante, ces plastides se retrouvent ; par h\, je suis d'accord avec la doctrine courante. 2. — Embryon en voie de germination. — Si je passe maintenant à la germination de la graine, je retrouve des phé- nomènes analogues à ceux dont il vient d'être parlé, à la diffé- rence près de la préexistence, à cet âge, de chromatophores plus ou moins entièrement constitués. En effet, dès les premiers jours de la germination, des grains d'amidon, nés de la transformation des réserves cotylédonaires, notamment des réserves aleuriques dans le Lupin blanc, appa- raissent dans les chromatophores encore incolores que renfer- mait l'embryon mùr, et ils s'y déposent par petits groupes, constituant des grains d'amidon composés (fig, 4, 8). Or, au fur et à mesure que le verdisseinent de l'embryon s 'ac- centue et qîie la vtasse des corpuscules verts devient plus abon- dante, les gramiles amylacés se résorbent {ï\g. 9, 12) : ils sont donc transitoires pour la même raison que ceux du premier âge, à savoir, qu'z'/j- font partie des matérïaitx d'édification des grains verts. En bien des points, surtout dans les assises externes de l'hypocotyle et des cotylédons, où la lumière pénètre avec suf- fisamment d'intensité, la résorption des grains d'amidon est entière, et l'on a alors, à leur place, autant de grains de chlo- rophylle complets. Dans le parenchyme central de l'axe, au contraire, les grains d'amidon subsistent en plus ou moins grande partie, et leurs granules élémentaires sont par suite sim- plement entourés d'une zone verte peu épaisse et de teinte moins intense; il en est de même pour l'endoderme et les assises voisines. Que l'on considère donc l'embryon dans son premier âge, avant la maturité de la graine ou au moment de sa germination, ce qui, au point de vue de la formation de la cellule verte, ne constitue qu'un seul et même processus, les grains d'amidon apparaissent coi7tme des produits dît protoplasme , destinés à être utilisés dans le développement des corps chlorophylliens ; i84 JOURNAL DE BOTANIQUE bref, comme l'un des principes générateurs de la matière verte, à l'inverse de ce que l'on observe dans les feuilles adultes. 3. — Amylogenèse dans la cellule verte adulte. — Dans les organes verts adultes, notamment dans les feuilles, les gra- nules amylacés qui prennent naissance à la lumière dans la masse des corps chlorophylliens sont manifestement un produit de l'activité assimilatrice de ces derniers [ûg. 15). Eu égard, d'une part à la substitution plus ou moins com- plète de grains d'amidon à des grains de chlorophylle, dans le carpelle, par une sorte d'exagération du phénomène d'amyloge- nèse dont les grains verts normaux des feuilles sont le siège ; d'autre part, au fait réciproque de la nécessité du grain d'amidon dans la genèse même des grains verts, y'^ considère les graimles amylacés, nés de l'activité diu7nie des feuilles , connue l'un des produits du dédoublement de la siLbstance même des corps chlo- rophylliens eji voie d'assimilation, dédoublement lié à la vie même de ces foi^mations : cet amidon m'apparaît, en d'autres termes, comme le produit figtiré d'une sorte de sécrétion de la matière verte, c'est-à-dire d'un phénomène complexe entre tous, exigeant, pour se manifester, la mise en œuvre de l'ensemble des matériaux de nutrition. En conséquence, loin d'admettre la synthèse de l'amidon aux seuls dépens du carbone de l'acide carbonique et de l'eau au sein des corps chlorophylliens, — quelle que soit du reste la chaîne intermédiaire de transformations à laquelle on se rallie, — je pense que ce carbone est incorporé avec les autres principes minéraux alimentaires à la substance même des cor- puscules verts, ces derniers devenant ainsi le siège non seule- ment de l'assimilation du carbone, mais de l'assimilation totale, ce qui est en somme le but immédiat de la vie de la feuille. Et c'est comme manifestation de ce travail complexe d'organisation, et non d'une simple fixation d'eau sur le carbone, que doit être considérée l'apparition de l'amidon au sein des grains verts. Par là se trouve posée la question de savoir si l'oxygène émis par les grains de chlorophylle, du moins la portion de ce gaz qu'il est permis de relier à l'acide carbonique, a bien pour origine une décomposition de ce dernier aliment ; s'il n'a pas, lui aussi, sa source dans ce même vaste travail, d'où procède l'amidon; par suite, si l'acide carbonique n'est pas préalable- E. Bei.zung. — Marche totale des phénomènes amylochlorophylliens . 185 ment incorporé tel quel à la substance verte avec les autres principes de la sève brute. 4. — Amylogenèse dans le fruit. — L'intérêt de l'étude du fruit réside dans ce fait, invoqué tout à l'heure, que les grains de chlorophylle, d'abord très nets et très actifs, comme ceux des feuilles normales (fig-. 14, 15), se remplissent petit à petit d'ami- don et finissent par ne plus être représentés que par une mince pellicule, elle-même parfois difficile à reconnaître, tant la sub- stance granuleuse albuminoïde s'y est raréfiée (fig. 17, 22). De vert et dépourvu d'amidon qu'il était au début, le fruit devient un organe farineux, jaunâtre ou décoloré, quand il est sur le point de se dessécher. De là la notion de la dégénérescence amylacée des corps chlorophylliens , comparable à la fonte totale d'une cellule glan- dulaire d'oii naît un produit de sécrétion {sebnj/i, essence de citron,...), comparable encore à la formation d'une gouttelette grasse aux dépens du protoplasme d'une cellule adipeuse. Or, c'est à un phénomène du m^ême genre, comme je l'ai dit plus haut, qu'est attribuable la formation de l'amidon transi- toire des feuilles; mais, dans ces organes, la sécrétion est com- pensée, et au delà, pendant toute la période de végétation, par une puissante assimilation. Ce n'est qu'au moment de la chute automnale des feuilles que des phénomènes de résorption, com- parables à ceux plus marqués du fruit, peuvent être constatés dans leurs corps chlorophylliens. Conclusion : Réversibilité tles phénomènes amylo- chlorophylliens. — On le voit, si le grain vert naît (fig. 24), sous l'action protoplasmique, de la synthèse de matière amy- lacée et d'un complexe d'autres substances empruntées au suc cellulaire, inversement il peut reconstituer son hydrate de car- bone générateur en se décomposant, que cette décomposition soit d'ailleurs masquée par une assimilation active comme dans la feuille adulte, ou rendue très apparente comme dans le fruit en voie de dégénérescence : dans l'un et l'autre de ces deux derniers cas, l'amylogenèse est étroitement liée à la mobilité, à la fragilité que la vie imprime aux corpuscules plasmiques chlorophylliens. Les deux phases essentielles de la vie de la plante, savoir, i86 JOURNAL DE BOTANIQUE la phase embryonnaire, pendant laquelle la cellule verte édifie sa structure aux dépens de matériaux qu'elle n'a pas élaborés, et la phase adulte, pendant laquelle son activité créatrice se manifeste à son tour en vue de nouveaux états embryonnaires, ces deux phases, dis-je, offrent, sous le rapport des phénomènes amylochlorophylliens, un remarquable exemple de réversibilité organique. EXPLICATION DES FIGURES DES PLANCHES I ET II. Ces fig-ures ne représentent chacune qu'une portion de cellule, sauf la figure 13. Gross. : 1800. Planche I. — FiG. 1-7. — Embryon de Phaseolus vulgaris en voie de formatioji. ¥iG. 1. — Cellule d'un embryon d'environ un millimètre de longueur. Le noyau est inclus dans un réseau protoplasmique granuleux très net, sans plastides, sans amidon. FiG. 2. — Cellule plus âgée dans laquelle diverses mailles plasmiques sont occupées par un grain d'amidon simple. FiG. 3. — Cellule de parenchyme cotylédonaire d'un embryon d'envi- ron 8 millimètres. Les grains d'amidon remplissent déjà presque complète- ment les mailles où ils se sont déposés. Il n'y a encore ni grains d'aleurone, ni les plastides sphériques de la figure 4, dans lesquels se déposent, au moment de la germination de la graine, des grains d'amidon composés. FiG. 4. — Cellule du parenchyme cotylédonaire d'une graine après les premiers jours de la germination. A côté des grains simples d'amidon de réserve, non encore sensiblement attaqués, on voit, autour du noyau et dans le reste du corps protoplasmique, des grains d'amidon composés, dé- posés dans des plastiques réticulés qui formeront tout à l'heure les grains de chlorophylle : le développement de ces plastides est indiqué par les figures 5, 6 et 7. Les grains d'aleurone ont disparu, et le réseau protoplas- mique est redevenu apparent. FiG. 5. — Cellule de la jeune tigelle, correspondant à la figure 3 et mon- trant de nombreux grains d'amidon simples dans le réseau protoplasmique. FiG. 6. — Cellule un peu plus âgée, où les granules d'amidon remplis- sent exactement leurs mailles plasmiques, el renfermant en outre de fins granules aleuriques disséminés dans la cellule. FiG. 7. — Cellule de la tigelle de la graine mûre, non encore desséchée, renfermant, à la place des grains d'amidon, des chromatophores ou plas- tides granuleux, (jui verdiront pendant la germination ; quelques grains d'amidon ont cependant subsisté en partie. Les granules aleuriques, maintenant plus marqués, sont très nombreux. E. Belzung. — Marche iotale des phcnotnenes amylochlorophyllieiis . 187 FiG. 8 et 9. — Hypocoiyle de Lupinus albus. FiG. 8. — Cellule corticale de l'hypocotyle, après 6-8 jours de g^ermina- tion. Des g-rains d'amidon composés apparaissent au sein des chromato- phores disséminés dans le réseau protoplasmique, surtout autour du noyau. Cette structure ne diffère de celle de la figure 4, qui correspond au même àije, que par Tabsence d'amidon de réserve (g-rains simples) dans la graine mûre : il n'y a ici que de Tamidon transitoire (grains composés), lequel est générateur de chlorophylle. FiG. g. — Cellule plus âgée que la précédente, prise dans la portion supérieure verte d'un hypocotyle de 4 centimètres de longueur. Les corps chlorophylliens sont maintenant constitués, aux dépens notamment des grains d'amidon transitoire, lesquels ont plus ou moins complètement dis- paru. Les grains composés d'amidon transitoire de la figure 4 ont la même destinée, savoir, assurer le verdissement des chromatophores qui les ren- ferment. FiG. 10-12. — Embryon de Lupinus mutabilis. FiG. 10. — Embryon très jeune, ne renfermant encore que des grains d'amidon simples dans les vacuoles du réseau protoplasmique. Ce stade est comparable à celui des figures 2 et 5. F'iG. II. — Cellule cotylédonaire verte, avant la maturité de la graine. Les grains d'amidon précédents se sont d'abord accrus, puis ont fait petit à petit place à des grains de chlorophylle réticulés très nets, parfois va- cuolaires. Dans le réseau protoplasmique on voit en outre, çà et là, des grains d'aleurone à leur premier stade, les uns encore pleins, les autres déjà creusés d'une vacuole. L'embryon vert du Lupinus albus, long de 4 millimètres, offre aussi de semblables corps chlorophylliens avant la maturité. FiG. 12. — Cellule d'un cotylédon ou de l'hypocotyle, après une di- zaine de jours de germination. Des grains d'amidon de germination, cette fois composés, se sont déposés dans les corps chlorophylliens et servent, comme dans les figures 8 et 9 d'une part, 4 d'autre part, à parfaire la struc- ture de ces derniers et à assurer leur verdissement. Planche II. — Fig. 13- ig. — Fruit de Phaseolus vulgaris. FiG. 13. — Fruit de 4 à 5 millimètres de longueur, encore inclus dans la corolle. Le réseau protoplasmique renferme les ébauches des corps chloro- phylliens, à substratum peu abondant, et pourvus assez souvent d'un très petit granule d'amidon. Fig. 14. — Fruit de 4 à 6 centimètres de longueur. Les ébauches précé- dentes sont devenues de gros corps chlorophylliens, à substratum réticulé très net. Le réseau protoplasmique n'est plus aussi apparent que dans les phases embryonnaires figurées dans la planche I; le noyau montre un nucléole polygonal. i88 JOURNAL DE BOTANIQUE FiG. 15. — Fruit de 9 centimètres environ. Cellule du parench3'me in- térieur aux faisceaux vasculaires : dans ce parenchyme, les cellules, plus tard scléreuses et oxalifères, sont beaucoup plus étroites que dans la zone extérieure du fruit. Des grains d'amidon se sont déposés dans la masse verte des corps chlorophylliens; ceux-ci offrent tout à fait, à ce stade, l'as- pect de ceux des feuilles adultes. FiG. 16. — Même fruit. Cellule large du parenchyme extérieur aux faisceaux. Les corps chlorophylliens y sont beaucoup plus développés que les précédents et montrent encore distinctement leur substratum vert réticulé. FiG. 17. — Fruit blanchâtre de 10-12 centimètres. Les grains d'amidon composés ont maintenant envahi presque entièrement les corps chloro- phylliens, dont le substratum, plus ou moins décoloré, est extrêmement ré- duit. L'accumulation d'amidon est achevée. FiG. iS. — Fruit décoloré de 12 centimètres. L'amidon précédent a disparu de presque toutes les cellules. Les résidus des corps chlorophylliens, un peu contractés, se montrent disséminés dans le protoplasme ; leur subs- tance propre est peu abondante. Le noyau, plus ou moins resserré, a une structure presque homogène. Dans le protoplasme, vaguement réticulé, apparaissent des granulations brillantes, corrélatives de la dégénérescence de la cellule. FiG. ig. — Fruit jaunâtre entièrement dépourvu d'amidon et en voie de dessiccation. Çà et là dans le parenchyme on voit une cellule pourvue en- core du noyau et entouré des résidus des corps chloroph3lliens, plus resserrés et par suite plus apparents que dans la figure 18. FiG. 20-23. — Fruit de Lupinus luteus. FiG. 20. — Fruit vert de i centimètre. Les grains d'amidon sont logés dans des chromatophores dont la coloration propre ne se distingue pas à l'observation microscopique et dont le substratum est si peu abondant qu'ils ne diffèrent presque pas des vacuoles protoplasmiques ambiantes. Ces chromatophores sont les ébauches des grains de chlorophylle, de même que ceux de la figure 13. FiG. 21. — Fruit vert de 2 centimètres. Les corps chlorophylliens sont maintenant très accrus; leur réseau intérieur, fort apparent, est presque partout largement vacuolaire et par suite moins net que celui de la figure 14. Quelques-uns n'ont plus trace de l'amidon antérieur; dans les autres une partie a subsisté, et ces grains amylacés ne feront plus désormais que s'ac- croître. FiG. 22. — Fruit vert de 4 centimètres. Les corps chlorophylliens sont plus ou moins remplis de grains d'amidon de nouvelle formation, or- dinairement composés ; leur substance propre est très réduite, presque comme dans la figure 17. FiG, 23. — Fruit mûr décoloré. L'amidon a disparu du péricarpe, et Ton ne trouve plus c|ue les squelettes inertes des anciens corps chlorophylliens; Gf.neau df, Lamari.ièke. — Aliiscinccs du Nord de la France. 189 le protoplasme lui même ne montre plus son réseau que par places et il est parsemr, comme celui de la tij^ui-e iS, de g^ranulations brillantes. FiG. 2\. — Résumé des phénomènes morphologiques amylochlorophylliens . La première série de ces fig^ures (lire de g'auche à droite) résume la genèse des chromatophores dans Tembryon en voie de formation : on voit que des grains d'amidon simples se déposent orig-inellement dans des va- cuoles protoplasmiques et font place ensuite, petit à petit, aux chromato- jjîiores incolores de la graine mûre. La seconde série résume la genèse des corps chlorophylliens, sous l'état définitif, pendant la germination : de nouveaux grains d'amidon, composés cette fois, se déposent dans les chromatophores précédents, puis sont ré- sorbés à leur tour pour parfaire leur substratum et surtout pour assurer, la lumière aidant, le développement de la chlorophylle, bref, pour constituer des corpuscules plasmiques chlorophylliens capables d'assimiler. La troisième série enfin est relative au fruit. Les grains de chloro- phylle du péricarpe, d'abord semblables à ceux des feuilles et ordinaire- ment sans amidon, sécrètent ensuite d'une manière ininterrompue cet hydrate de carbone, si bien qu'il finit par y avoir substitution presque in- tégrale d'un grain d'amidon composé à un corps chlorophyllien. Puis se fait la résorption de l'amidon du péricarpe, laissant après elle les résidus inertes des grains de chlorophylle du premier âge, eux-mêmes appelés à se désorganiser. CATALOGUE CRYPTOGAMES VASCULAIRES ET DES MUSCINEES DU NORD DE LA FRANCE {Suite.) Par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Tribu des BARTRAMIÉES. 3o. Philoiiotis Brid. (Philonotide). 129. P. calcarea Schirap. [P. du calcaire). — (Boulay, FI., p. 214; Husnot, M. G., n" 582; Gonse, SuppL, p. 7.) — Bartramia cal- carea., Br, eiir., t. 325. RR. — Sources, rigoles, marais des terrains calcaires. Marais de Sailly-Bray, près de Noyelles-sur-AIer (Gonse). 130. P. fontana Brid. [P. des fontaines.) — (Boulay, FI., p. 215; Gonse, C<:r/.,p. 36.) — Bartramia fontatja Huds. (Lestib. B. B., I, p. 273; Br. eur.^ t. 324.) — Alnium fontanum L. (Husnot, M. G., n° 238.) R. • — Emmerin (Lestibovudois).; Busigny, Saint-Anaand (Boulay). içK) JOURNAL DE BOTANIQUE Tiennes, Ilydrequent, Ilelfaut (Boulay) ; Wissant, Baincthun (deL.); indiqué comme commun dans le Boulonnais, par Rigaux. — Marais d'Abbeville (Boucher) ; marais de Mautort, près Abbeville (de Vicq et Wignier). Sur nos limites au bois d'Angres, à Anor, à Glageon (13oulay) ; à Ferrières (Etienne). 131. P. marchica Brid. [P. des Marches). — (Boulay, FL, p. 216.) — Bartramia i7tarchica, Br. eur., t. 323. RR. — Lieux humides ou arénacés, au bord des rigoles ou des fossés. Cassel (Boulay). Var. tennis^. Boul. : Bruyères de Saint-Omer (F''° Gasilien). 36. Bartramia Hedw. (Bartramie). 132. B. pomiformis FIed-\v. {B. 01 forme de pomme.) — [Br. eur., t. 319; Boulay, FI. y p. 219; Rigaux, CaL, p. 38; Gonse, Cai., p. 36.) — Brytim pomifor7jie L, (Husnot, Ad. G., n° 82.) AR. — Parois des rochers, talus sablonneux, bord des sentiers dans les bois. — Printemps. Mont des Récollets, forêt de Raismes (Boulay, de L.) ; — Pont-de- Briques, Hupplandre, Doudeauville (Rigaux). — Cambron, vSaint- Riquier, Laviers (Boucher) ; Caubert, Huppy, Tœufles, Drucat, Saint- Valéry, Huchenneville , forêt de Crécy (de Vicq et Wignier); Rubempré (Caron) ; Sainte-Segrée, Conty, Poix, bois de Rocogne près Péronne (Gonse). — Bois du Tost, près Eu (Bourgeois). Sur nos limites à Ghéluvelt (Lestiboudois) ; au bois d'Angres (Boulay), à Ferrières (Etienne). Tribu des AULACOMNIÉES. 37. Aulaconiiiiiiin vSchwsegr. (Aulacomnie). 133. A. palustre Schwaegr. [A. des marais.) — [Br. eur., t. 405; Boulay, FL, p. 223; Gonse, Caf., p. 35.) — Bryurn palustre S\v. (Lestib., B. B., I, p. 274; Rigaux, Cai., p. 36.) — Mniu m pa- lustre L. (Husnot, M. G., n° 81.) RR. — Tourbières et marécages. — Eté. Condette (Rigaux) ; Neufchâtel (de L.) ; Plateau d'Helfaut (F''' Ga- silien). — Marais de Gouy près Cambron (Tillette); marais entre Vercourt et Canteraine près Rue (de Vicq et Wignier). Sur nos limites à Sains et Trélon (Boulay) et à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne). 134. A. androgynum Schwœgr. {A, androgyne) — Br. eur.. GÉNEAu DE Lajiarlière. — Muscttiees du Nord de la France. 191 t. 406; Boulay, FL, p. 225.) — Bryiim atidrogy // uinW vh . (Lestib., B. B., I, p. 274.) — Orthopyxis androgy7ia.^ PB. (Ilusnot, M. G., n° 339-) RR. — Sur la terre, dans les fissures des rochers, sur le bois et les troncs pourris. — Eté. Emmerin (Lestiboudois, Boulay); Mont des Récollels, Ilaubour- din, Verlinghen, Saint-Amand (Boulay). — Forêt de Desvres (deL.); sur une souche au bord de l'Aa à vSaint-Omer (F'*^ Gasilien). — Bois des Preux à Cottenchy (Ch. Dequevauvillers). Sur nos limites au bois de la Garenne (Etienne). Tribu des MÉÉSÉES. 38. illeesea Hedw. (Méésie). 135. M. longiseta Iledw. {M. à long pédicelle.) — (Lestib., B. Z?., I, p. 272; Br. eur.y t. 309; Boulay, F/., p. 228.) RR. — Tourbières. — Été. Marais de Gaubert près Abbeville (Boucher ïn Lestiboudois.) Espèce facile à reconnaître, indiquée dans un assez grand nombre de localités par les anciens botanistes, mais que l'on ne retrouve presque plus en France, sans doute par suite du dessèchement des marais et des prairies tourbeuses que cette plante recherche (Boulay, FI., p. 229). 136. M. trichoides Spr. [M . fili forme) . — (Boulay, FL, p. 229.) — M. tdiginosa Hedw. {Br. eur., t. 308; Husnot, FI. et AI. G., n° 235; Gonse, Cal., p. 35.) RR. — Sables humides des dunes. — Eté. Marais des dunes de Monchaux près Quend (de Vicq et \\'ignier). Tribu des MNIÈES. 39. illuiuin L. (Mnie). 137. M. hornum L. [M. annuelle). — [Br. eiir., t. 390; Boulay, FI., p. 237; Husnot, M. G., n° 138; Gonse, Cat., p. 34.) — Bryum hornum Schreb. (Rigaux, Cal.., p. 36.) — B. stellatum Schreb. (Lestib., B. B., I, p. 276.) G. — Sur les parois des rochers, les talus sablonneux, les fossés, dans les lieux frais ou couverts, etc. 138. M. undulatum Hedw. {M. ondulée). — {Br. eur.., t. 389; Bou- lay, FI., p. 238; Gonse, Cal.y p. 34.) — Bryum ligulatum Schreb. (Lestib., B. B., I, p. 277; Rigaux, Cat., p. 36; Husnot, M. G., n° 136 et 136 A.) 192 JOURNAL 1)K BOTANIQUE C. — Sur la terre, les pierres humides, dans les haies, les bois, au bord des ruisseaux. — Printemps. 139. M. affine vSchwsegr. (il/, apparentée). — {Br. eur., t. 397; Bou- lay, FI., p. 239; Gonse, CaL, p. 34; liusnot, M. G., n" 335.) — Bryum cicspidatum Schreb. (Leslib., B. B., p. 277.) AC. — Sur la terre, dans les lieux frais et couverts, au bord des ruisseaux. La variété elatum dans les marécages : Eramerin, Haubourdin (Boulay). — Bra3^-les-Mareuil (de Vicq et Wignier), Picquigny, Dreuil, Thézy (Gonse). 140. M. rostratum Schwaegr. (il/, à lovg bec.) — {Br. eur., t. 395; Boulay, FI., p. 241 ; Gonse, Cat., p. 34.) — Bryum rostratum Schrad. (Rigaux, Cat., p. 36; Husnot, M. G., n° 137.) RR. — Sur la terre, à la base des troncs d'arbres, haies, lieux frais et ombragés. Ruisseau du Denacre, près Boulogne (Rigaux). — Doudelainville, Huchenneville, Caubert, près Mareuil (de Vicq et \A'ignier); vSaint- Riquier (Lesaché) ; Sainte-Segrée (Gonse). vSur nos limites à Consolre (Xord) (Boulay). 141. M. cuspidatum I-Ied^Y. (il/. poi7itue.) — (Boul., FI , p. 241.) — Astrophyllum silvatïcum Lindl. (Husnot, il/. G., n** 135.) RR. — Base des troncs d'arbres, des Peupliers, des vieux vSaules, sur la terre, etc. Emmerin, Haubourdin (Boulay). — Baincthun (de L.). Sur nos limites au bois d'Angres (Boulay). ij[2. M. punctatum L. [M. ponctuée.) — [Br. eur.^ t. 387; Boulay, /*"/., p. 242; Gonse, Cat..^ p. 35.) — Bryicm punctatum Schreb. (Lestib., B. ^5., I, p. 276; Rigaux, Cat..^ p, 36; Husnot, M. 6^., n° 139.) RR. — vSur la terre caillouteuse, les pierres, les blocs humides, etc. — Printemps. Croix (Lestiboudois) ; forêt de Raismes (Boulay). — Baincthun (Rigaux). — Bois de la Réserve à Namps (Gonse). — Eu (Bourgeois). Sur nos limites à Anor (Boulay). Le M. stellare Hedw. [M. étoiléé) a été trou\'é sur nos limites au bois d'Angres (Boulay). {A suivre.) Le Gérant : Louis Mokot. Paiis. — J. Mcrscli, imp., 4*'», Av. de ChùtiUûn. 9' ANNÉE. N» II. 1"' JUIN 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE CATALOGUE DES CRYPTOGAMES VASCUL AIRES ET DES MUSCINÉES DU NORD DE LA FRANCE {Szii{c.) Par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. 40. Bryiim DiU. (Brye). Le B. roseum Schr. (B. en rosette) a été signalé sur nos limites à Ghéluvelt (Lestib., B. B., I, p. 277). 143. B. argenteum I,. {B. ai^ge/itée.) — (Lestib., B. B., I, p. 275; Br. eur., t. 384; Rigaux, Caf., p. 36; Husnot, M. G., n° 132; Boulay, FI., p. 248; Gonse, CaL, p. ^t^.) ce. — Sur les murs, dans les interstices des pavés, les lieux caillouteux, vagues, etc. — Hiver, printemps. Var. /anaùmi Schp. : Fouencamps, Renancourt (Gonse). 144. B. atropurpureum Schrap. {B. jioir pourpré). — [Br. eur., t. 378; Boulay, FI., p. 249; Husnot, M. G., n° 372; Gonse, CaL, P- 32.) AR. — Dans les lieux sablonneux et caillouteux, sur les murs de clôture, etc. Lille, Cassel et environs (Boulay). — Marquise, Hydrequent, Wiraereux, Saint-Pol (Boulay); falaise du Cap Gris-Nez (de L.). — Laviers, Epagne, Cambron (Tillette) ; Caubert, Regnières-Ecluse, Saint- Valéry, Abbeville, Huppy, Huchenneville (de Vicq et Wignier) ; Yaucourt (Lesaché) ; Amiens, Eramecourt, la Faloise, Ailly-sur-Noye, Cap Hornu à Saint- Valéry ; Cayeux-sur-Mer, Hautebut près V/oigna- rue (Gonse). 145. B. erythrocarpum Schwaegr. (/?. iyr^///j-r^//;^^.y). — {Br.eur., t. 376; Boulay, FI., p. 250; Gonse, CaL, p. 32.) — B. sangui- 7ieum Brid. (Husnot, M. G., n° 375.) AR. — Lieux sablonneux et secs, recouverts ou légèrement om- bragés, anciennes dunes, etc. — Printemps, été. Colline de Watten (Boulay). — Saint-Omer, Clairmarais (F"^" Gasi- 194 JOURNAL DE BOTANIQUE lien). — Le Hourdel près Cayeux (Tillette) ; Caubert, Mareuil, Dou- delainville, forêt de Crécy (de Vicq et ^^'ignier) ; Mailly-Maillet (Carette) ; Bussus (Lesaché) ; Sainte-Segrée, Lœuilly, Tramecourt, la Faloise, Xamps, Bacouel, Mailly-Raineval, bois de Rocogne près Péronne, bois de Cise près Ault; Bouillancourt-sous-Montdidier (Gonse). Sur nos limites au bois d'Angres (Boulay). 146. B. murale Wils. [B. des murailles.) — (Boulay, F/., p. 251.) — B. erylhrocarpaiii \d.x . murorum Schmp. (Husnot, M. G., n°464.) RR. — Helfaut, Mont vSaint-Éloy (Boulay). 147. B. csespititium L. [B. en gazon.) — (Lestib., B. B., I, p. 275; Br. eur., t. 374 et 375 ; Husnot, AT. G., n° 373 ; Boulay, FI., p. 255 ; Gonse, Cat., p. ^iZ-) — Pohlia cœspUitia Schmp, (Rigaux, Cat., P- 36.) ce. — vSur la terre cailloutease, les vieux murs et les toits. — Printemps, été. 148. B. pseudotriquetrum Schwaegr. {B. faux triafigle.) — {Br. eur., t. 354; Boulay, FI., p. 260; Gonse, Cat., p. '^i^^ — Bryum ventricosum Dicks. (Lestib., B. B., I, p. 276; Husnot, M. G., n° 134.) — Pohlia venir icosa Schmp. (Rigaux, Cat., p. 36.) R. — Terrains marécageux ou très humides. — Été. vSaint-Pot près Wissant, de Wimereux à Ambleteuse (Boulay) ; forêt de Desvrcs, Cap Gris-Nez (de L.) ; le Denacre près Boulogne (Rigaux); Muncq-Nieurlet (F""^ Gasilien). — Marais Saint-Gilles à Abbeville, Marais de Bray-les-Mareuil (de Vicq et Wignier), Pont-de- Metz, Thézy, Hargicourt, Pierrepont, Dreuil, Ailly-sur-Somme, Pont- les-Brie près Péronne, Vercourt et Larronville près Rue, Thennes, Ignaucourt, Sailly-Bray, Monchaux près Quend (Gonse). Var. flaccidum vSchmp. — Marais d'Airon-Notre-Dame (Boulay) ; Marais de Quend (Boulanger). 149. B. capillare L. (/?. munie d'un poil.) — (Lestib., B. B., I, p. 275; Br. eur., t. 368 et 369; Rigaux, Cal., p. 36; Husnot, M. G., n° 133; Boulay, FI., p. 262; Gonse, Cal., p. '^'Z.) ce. — Sur la teirc et les murs, à la base des troncs d'arbres, etc. — Printemps, été. 150. B. bimum Schrcb. [H. bisannuelle.) — (Lestib., B. B., I, p. 276 ; Br. cur., t. 363; Husnot, AI. G., n° 371; Boulay, FI., p. 267; Gonse, Cat., p. 32.) RR. — Prés marécageux. — Été. GÉNEAu DE Lamarlière. — Muscittées du Nord de la France. 195 Mont des Bruyères, près Saiiit-Amand (Boulay), — Villers-sur- Autliie, marais de Caubert (Tillette). 151. B. intermedium Web. et Mohr {B. intermédiaire.) — {Br. eur., t. 356; Boulay, Fi., p. 269; Husnot, M. G., n" 632.) RR. — Sur la terre humide, caillouteuse ou arènacée. — Été, au- tomne. Lille, à la porte de Béthune (Boulay). — Boulogne (Boulay). 152. B. "Warneum Bland. {B. de Warne.) — {Br. eur., t. 340; Hus- not, M. G., u° 631 ; Tîoulay, FI., p. 273.) RR. — Sur la terre sablonneuse ou vaseuse humide, dans une petite prairie marécageuse, au milieu des dunes, près de Ghyvelde (Boulay). Cette espèce doit se rencontrer sur d'autres points du littoral. Le B. calophyllum R. Br. serait également à rechercher dans les mêmes conditions : il est en effet signalé sur la côte anglaise dans les dunes de Southport. Il en serait de même du Br. Maraitii. 153. B. pendulum Schmp. {B. pendante.) — (Boulay, FI., p. 275; Husnot, M. G.^ n°6i2; Gonse, Cat., p. 31.) — B. cernuum Br. eur., t. 331. R. sur le littoral; RR. à l'intérieur des terres; sur la terre sablon- neuse. — Eté. Lille, Dunkerque (Boulay). — Cap Gris- Nez (de L.) ; Arable- teuse, Wimereux (Boulay). — Saint-Quentin-en-Tourmont, pointe du Hourdcl près Cayeux (Tillette) ; Monchaux près Quend, Hable d'Ault, Hautebut près ^^'oignarue (Gonse). 154. B. albicans Brid. {B. blanchâtre.) — (Boulay, Fi., p. 277.) — B. Wahienbergii, Br. eur., t. 354. — IVebera albicans vSchmp. (Husnot, M. G., n° ZZZ-) RR. — Au bord des sources sur la terre sablonneuse ou caillou- teuse, humide, ornières des chemins négligés. — Été. De Wimereux à Hubleteuse (Boulay), avec signe de doute. ? B. annotinum Hedw. {B. à feuilles de Genévrier.) — {Br. eur.., t. 352; Boulay, FI., p. 281.) — B. decipiens DC. (Lestib., B. B„ I, P-275-) RR. — Lieux sablonneux humides, talus, revers des fossés. — Été. Bois de Blavier (probablement Laviers) et de Mareuil près d'Abbe- ville (Boucher in Lestib.) Cette espèce est bien douteuse pour la résion. 196 JOURNAL DE BOTANIQUE 155. B. carneum L. [B. couleur de chair.) — (Lestib., B. B., I, p. 275; Br. eur., p. 353; Rigaux, Cat., p. 36; Boulay, FI., p. 282.)" — Webera carnea Schmp, (Husnot, M. G., n" 234; Gouse, Cat., p. 31.) RR. — Sur la terre marneuse, fraîche ou humide, sur les talus des rigoles. — Printemps, — Val Saint-Martin (Rigaux). — Bord du canal à Abbeville (Boucher in Lestib.) ; pont de Metz près Amiens (Gonse). 156. B. crudum Schreb. {B. crue.) — (Lestib., B. B., I, p. 276; Rigaux, Cal., p. 36; Br. eur., t. 348; Boulay, FI., p. 283.) — Webera cruda Schmp. (Husnot, M. G., n" 332.) RR, — Talus au bord des sentiers, lieux frais et couverts. Forêt de Boulogne (Rigaux). 157. B. nutans vSchreb, [B, penchée.) — (Lestib,, B. B., I, p. 274; Br. eur., t. 347; Boulay, FI., p. 284.) — Webera nulans Hedw. (Husnot, M. G., n° 268; Gonse, Cal., p. 31.) AC. -- Sur la terre sablonneuse dans les bois, sur les mottes dans les tourbières, etc. — Printemps, été. Saint-Amand, Raismes, Mont des Cats, Mont des Récollets, Watten (Boulay). — Desvres, Hardinghen, Fiennes (Boulay) ; environs de Saint-Omer (F'^Gasilien). — Murs d'Abbeville (Boucher z>/ Lestib.) ; Menchecourt près Abbeville, marais de Saint-Quentin-en-Tourmont (de Vicq et Wignier). Var. longisetu7n : Mont des Bruyères, Saint-Amand (Boulay). Sur nos limites à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne). 158. B. piriforme Hedv^. {B. eu poire.) — (Lestib., B. B., I, p. 274; Br. eur., t. 355; Rigaux, Cal., p. 36; Boulay, Fl.^ p. 292.) — Leplobryum piriforme Schmp. (Husnot, M. G., n° 423 ; Gonse, Cal., p. 31.) RR. — Sur l'humus, dans les ruines, sur les emplacements à char- bon, sur la terre des pots dans les serres. — Printemps, été. Manihen près Boulogne (Rigaux). — Amiens (de Vicq) ; Saint- Quentin-en-Tourmont (de Vicq et ^^'ignicr) ; Picquigny (Boulay) ; Rubcmpré (Caron) ; Mailly-Maillet (Carette). (A suivre.) M. GoMONT. — Note sur un Calothrix spoyifère. 197 NOTE SUR UN CALOTHRIX SPORIFÈRE {CALOTHRIX STACNALIS SP. N.) Par M. Maurice GOMONT. Des dix genres que renferme la tribu des Rivulariacces, telle que la limitent les auteurs de la Revision des Hétérocystées (i), les genres Glœotrïchïa et CalothiHx sont les seuls où l'on ait observé jusqu'ici des spores. Celles-ci se rencontrent fréquem- Fig. I. Calothrix stagnalis nob. Groupe de filaments fixés sur un Cladophora. (Grossissement 240 diam.) ment chez les Glœotrichia , dont elles constituent, comme on sait, sinon l'unique caractère distinctif, du moins le plus appa- rent ; en revanche elles n'avaient encore été vues qu'une seule fois dans les Calothrix. En 1882, M. Borzi signala l'existence de I. Bornet et Flahault, Revision des Nosiocacées hétérocystées, in Ann. des Se. nat., VU" sér., Bot., t. III, p. 340. 198 JOURNAL DE BOTANIQUE cet organe reproducteur dans une Alg-ue qu'il rattacha à titre de variété au Calothrix crttstacea (i). Bien que l'eau saumâtre fut la station habituelle de la plante, il l'avait également recueillie et cultivée dans l'eau douce. C'est dans ce milieu qu'il la vit fructifier par enkystement d'une série d'articles basilaires. M. Borzi observa d'ailleurs la germination des spores. Le fait, pour être isolé, n'en est donc pas moins acquis. L'observation que nous allons rapporter le confirme et l'étend à une seconde espèce. Celle-ci, croyons-nous, n'a pas encore été décrite et appartient au groupe peu nombreux des Calothrix confervicoles. A ces divers titres, elle mérite d'attirer l'atten- tion. Elle a été recueillie dans l'étang de Saint-Nicolas, près d'Angers, par M. l'abbé Hy et par moi, au cours d'une herbori- sation faite au mois de juillet dernier. Les filaments de la plante formaient sur les Cladophora de petits amas étoiles (fig. i). Ils rappelaient si bien par leur mode de groupement et leurs dimen- sions ceux du Calothrix stellaris, qu'au moment de la récolte nous avions été tentés de les attribuer à cette espèce, malgré l'éloignement de son lieu d'origine : on sait en effet qu'elle a été créée par MM. Bornet et Flahault pour une plante de l'Uru- guay (2). Toutefois, je n'ai pu persister dans cette manière de voir quand il m'a été possible de comparer notre plante avec les échantillons authentiques du Calothrix stellaris. Celui-ci diffère nettement de l'espèce angevine par ses trichomes à base forte- ment bulbeuse, ses articles courts, peu ou point resserrés aux cloisons, et son gros hétérocyste basilaire hémisphérique (fig. 2, A) (3). Les deux espèces sont voisines, mais distinctes. Nous désignerons celle de l'étang de Saint-Nicolas sous le nom de Calothrix stagna lis. Les spores se rencontraient toujours à la base du trichome. Elles étaient nombreuses et de différents âges dans les échantil- lons recueillis par nous. Aussi, bien que je n'aie pas eu l'occa- 1. Borzi, A^ole alla mor/ologia e biologia (telle Alghe ficocromacee, in Nuovo Giornale botanico italiano, XIV, n° 4, p. 274, 1882. 2. Bornet et Flahault, loco citato, p. 365. 3. D'après [la Revision, le Calolknx stellaris aurait de un à trois hétcro- cystes basilaires. Je n'en ai jamais rencontré qu'un seul dans les filaments assez nombreux que j'ai examinés. La pluralité de ces orgfanes est sans doute ici l'ex- ception. Elle est la règle dans le Calothrix de Saint-Nicolas, où le trichome forme presque toujours deux hétérocystes superposés et inégaux (fig. 2). M. GoMONT. — Note sur ttn Calothrix sporif'ere. 199 sion d'en suivre l'évolution sur un seul et même filament, il m'a été possible néanmoins d'observer les phases diverses de leur développement {fig. 2, CàE). Celui-ci débute par un change- Fig. 2. — A. Partie inférieure d'un filament de Calothrix sUllaris Bornet et Flahault. B-F. Calothrix stagnalis nob. — B. Jeune filament stérile. — C, D, E. Spores à divers états de développement. — F. Série de trois spores dont l'inférieure paraît avortée. (Grossissement 550 diam.) ment d'aspect dans le contenu de l'article contigu aux hétéro- cystes. Le protoplasme devient finement granuleux et prend une couleur olive qui contraste avec le vert érugineux des arti- cles végétatifs. En même temps la cellule sporifère s'accroît dans les deux sens, soit en conservant à peu près la même épais- 20O JOURNAL DE BOTANIQUE seur d'un bout à l'autre, soit en devenant légèrement piriforme. Lorsque la jeune spore a atteint un diamètre médian de lo à II [j. avec une longueur de trois à cinq fois plus grande, elle s'enveloppe d'une membrane à double contour sur laquelle est appliquée la gaîne du filament restée mince. Ces deux mem- branes m'ont d'ailleurs toujours paru lisses, même au moment de la maturité. Il se produit constamment un hétérocyste entre le reste du trichome et la spore, de sorte que celle-ci, quand elle est complètement formée, se trouve comprise entre deux hété- rocystes. En outre, elle est habituellement séparée de l'hétéro- cyste supérieur par un bouchon cellulosique au niveau duquel la gaîne subit un léger étranglement. En résumé, l'aspect du filament fructifère rappelle assez bien celui d'un Glœotrichia, ce qui n'a rien qui doive surprendre, vu l'analogie des organes végétatifs dans les deux genres. Aucun doute sur celui auquel notre plante appartient n'est cependant possible, car elle n'a ni les gaines diffluentes ni les fdaments rameux d'un Glœotrichia , et ses trichoraes régulièrement toru- leux ne présentent nulle part les étranglements caractéristiques qu'on observe dans ce dernier genre. J'ai eu le regret de ne pouvoir observer le développement ultérieur des spores du Calothrix stagnalis . Aucune ne se trou- vait en germination au moment de la récolte, bien que plusieurs d'entre elles fussent évidemment arrivées à maturité, et, d'autre part, ces dernières n'étaient pas assez nombreuses dans les échan- tillons desséchés pour fournir les éléments d'une culture. Toute- fois, étant donnée la similitude des cellules reproductrices, il n'est guère douteux que la germination n'ait lieu dans notre Calothrix suivant le mode décrit par de Bary, ainsi que par MM. Bornet et Thuret, pour les Glœotrichia (i). Le Calothrix stagnalis ne forme jamais de longues séries de kystes comme celle que M. Borzi a figurée (2). Rarement on observe deux spores superposées et la superposition de trois spores comme celle que j'ai représentée à droite de la figure 2 semble être un fait anormal, car je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois. Encore, dans ce cas, la spore inférieure était-elle 1. De Bary, Beitrag sur Kenntniss der Nostocaceen, p. 10, pi. VII. — Thuret et Bornet, Notes algologiques, p. 169, pi. XLII, fig-. 6-10. 2. Borzi, loco citaio, tab. XVI, fig. i. M. GoMONT. — Noie sur un Calotlirix sporifère. 201 évidemment avortée et semblait avoir pris la place d'un hétéro- cyste. Là où il existe deux spores, l'épaisseur différente de leurs enveloppes montre que l'enkystement procède de la base au sommet du trichome, de même que chez la plante étudiée par M. Borzi. Dans tous les échantillons que j'ai examinés, les filaments se présentaient sous deux formes bien distinctes. Les uns étaient courts et terminés en poil. C'était seulement parmi eux que se rencontraient les filaments sporifères. Les autres, constamment stériles, étaient au contraire très allong-és, dépassés par la g-aîne vide et privés de leur partie apicale par la sortie des hormogo- nies;un de ces derniers se trouve représenté dans la figure d'ensemble jointe à cette Note. Le même trichome ne présente donc pas simultanément les deux modes de reproduction et on peut se demander si l'activité protoplasmique, en se portant sur le premier article pour former la spore, n'entrave pas le déve- loppement végétatif. L'interruption dans les communications protoplasmiques résultant de la présence d'un hétérocyste entre la spore et le reste du trichome ne serait pas d'ailleurs un obstacle à cette hypothèse, car l'hétérocyste en question m'a paru se former seulement après que la spore a atteint ses dimen- sions définitives et au moment où elle épaissit sa membrane. Dans le travail que nous avons cité au début, M. Borzi se demande si la production des kystes dans les Calothrix 's>ç. trouve subordonnée à des conditions défavorables à la végétation, comme cela arrive pour d'autres Nostocacées, ou si elle est liée à un stade particulier du développement de la plante (i). La première hypothèse se trouve exclue au moins pour l'espèce dont nous nous occupons ici. C'est en effet dans une eau pro- fonde, recevant abondamment l'air et la lumière, et à l'époque de l'année la plus favorable à la végétation qu'elle avait fructifié. Il n'y avait donc rien à ce moment dans les conditions exté- rieures qui pût nécessiter la formation d'organes destinés à assurer la conservation de la plante. Nous décrirons de la manière suivante la nouvelle espèce. CALOTHRIX STAGNALIS spec. nova. Hydrophila, Algis majoribus affixa. Fila gregaria, stellatim ra- I. Borzi, loco citato, p. 275. 202 JOURNAL DE BOTANIQUE diantia, vix millimetrum longa, e basi leviter incrassata, decumbenti, erecto-falcata, in parte média 8-10 [x crassa. Vaginae tenues, arctae, papyraceae, hyalinae, chlorozincico iodurato non caerulescentes. Tri- chomata aeruginea, eximie torulosa, longe pilifera, 6-9 [j. crassa. Articuli inasquales, plerumque subquadrati aut diametro paulo longiores, 6-10 p. longl. Heterocystae binae, basilares, luteolae, sphaericae vel subquadratae. Sporae lutescentes, 26-40 \l longœ, sine vagina 10- 11 [jl, cum vagina 12-14 H- crassx% teguraentis levibus (v. v.). Hab. Algis Confervaceis affixa stagnum St-Nicolas dictura apud Angers ! INFLUENCE DE L'ETAT CLIMATERIQUE SUR LA CROISSANCE DES SAPINS {Suite.) Par M. Emile MER. I Il y a cinq ans, j'ai eu roccasion, au cours d'un travail d'un autre ordre, de faire remarquer que dans les Hautes- Vosges, l'allong-ement des pousses de Sapin et d'Epicéa, et surtout l'ac- croissement en grosseur de leur tronc, avaient été, dans cer- taines situations, assez ralentis par suite de la basse température des mois de juillet et d'août résultant de pluies presque conti- nues (i). Sur beaucoup de Sapins qu'on abat dans cette région, on peut constater que la couche de 1888 se distingue nettement de celles qui sont situées dans son voisinage, non seulement par son étroitesse, mais encore et surtout par la finesse du liseré brun qui la borde et qui représente la partie extérieure de la zone d'été. Ce tissu se formant dans le courant des mois de juillet et d'août, c'est pendant sa genèse que la température s'était abaissée et que les fonctions des feuilles s'étaient ralenties. L'été de 1893 ayant été caractérisé par une sécheresse ex- ceptionnelle, il était intéressant de rechercher si cette séche- I. Revue des eaux et forêts du 10 mai i8qo, p. 22G. — La température moyenne relevée à la station météorolog^ique de Gérardmer pendant le mois de juillet 1888 est de i2"6; la température moyenne des cinq années précédentes pour le même mois avait été de i7''8. La chute d'eau en juillet 1888 fut de 204 mill. Pendant les années 1883-1887, elle n'avait été en moyenne pour ce mois que de 132 mill. 2. É. Mer. — Injluence de l'élat clitnatcrique sur la croissance des Sapins. 20.^ resse avait exercé quelque influence sur la croissance des Sapins (i). Ayant eu l'occasion d'exploiter plusieurs de ces arbres àg"és de soixante à soixante-quinze ans, dans deux par- celles de la forêt domaniale de Gérardmer, situées sur un versant rapide exposé au Midi, j'ai mesuré l'épaisseur de la couche de 1893, ainsi que celle des couches antérieures, sur des sections pratiquées en div^ers points du tronc, depuis le bas jusqu'à la cime, généralement de 4 en 4 mètres. Sur chaque section, l'épaisseur d'une couche était mesurée en plusieurs points, le plus souvent sur deux diamètres perpendiculaires entre eux. Je prenais ensuite la moyenne des résultats obtenus. — D'autre part, je mesurai la longueur des flèches formées en 1893 et dans les années antérieures. J'en fis autant pour les pousses successives de quelques branches. Le Tableau I donne ce résultat pour un Sapin vigoureux âgé de soixante-dix-neuf ans qui, à i m. 50 de terre, mesurait i m. 30 de tour, et dont la hauteur totale atteignait 25 mètres. Il faisait partie d'un massif peuplé d'arbres de même âge. Celui qui fait l'objet du Tableau II avait soixante-trois ans ; il mesurait i m. 29 de tour et 21 mètres de haut. Dans ces tableaux, comme dans les suivants, la largeur des couches est exprimée en millimètres, la longueur des pousses en centimètres. TABLEAU I NIVEAUX A 1™ de la base 6™ — 11™ — ,5m _ Moyennes Largeur moyenne des couches formées dans les années Rapport de la couclie 1.80 1.87 2 50 2 04 1886 • 78 2.44 2.05 1887 1.86 1.70 1.82 2.4-1 '•9: 1888 1.44 1.55 1.31 2 1 .69 '•75 ..78 2.^0 1.57 1.9,^ 2.06 2.05 2. 19 2-75 1-75 1.82 2.87 1892 '•5' ..69 2 50 ' 7.^ 1893 1 37 1 15 1.37 2 12 150 I. M. Henry vient de publier les résultats de diverses observations relatives aux effets de la sécheresse de iSq^ sur la croissance en grosseur des Chênes, Hêtres et Charmes en Lorraine. (Comptes rendus de TAcad. des Se, iodée. 1894. Revue générale de Botanique, février 1895.) 204 JOURNAL DE BOTANIQUE Flèches Une branche du ver- ticille de 1883. . . Moyennes. Longueur des pousses 14 9 36 19 18 24 17 22 5 10 II 18 12 '5 14 12 9 3 12 10 27 15 5 "•5 '9 H- 5 '5-5 4 19 13-5 Rapport des pousses de 1893 à la moy. des au- très pousse 0.26 0.25 0-255 de 1888 à la moy. des au- tres pousses (celles de .1893 déduites) TABLEAU II Largeur moyenne des couches formées dans les années Rapport de la conche NIVEAUX de 1893 à la de 18S8 à la moy. des au- 18S5 1880 8S7 1888 1889 1890 1891 1892 189.^ 189J moy. des au- tres couches tres couches (celle de 1893 déduite) A i"' de la base . . 1.91 t. 8., 1.89 1.25 2.08 2 1.25 1.04 1 1.25 0.76 0.85 6'" — . . 1-95 2.08 2. 12 1.41 2. 12 1.89 '•33 1.18 0.99 1.18 0.52 0.75 10™ — . . 2.31 2. 5" 2 7:^ 2.06 2.50 2.69 2 1.62 1.25 1 .69 0.56 0.86 14™ — . . 3 ■ 3" 3 3 2.50 3-5" i-5o 3- 10 -.50 2 2.80 0 65 0.80 Moyennes, . ^•37 ï-35 2.44 1.80 2.5,=; 2.52 1.92 1.58 1.33 i 73 0.62 0.82 Flèches Une. branche du ver- ticille de 1885. . . Une branche du ver- ticille de 1886. . . Une branche du vcr- ticille de 1887. . . Moyennes. . Rapport des pousses Longueur des pousses „ . 30 23 28 12 22 28 5 «9 9 13 7 '5 13 '4 1 1 5 • 12 10 16 9 21 >3 9 6 10.5 20 18 24 24 II) '4 15 14 16 1 1 ■4-7 5 5.2 •9 17.5 É. Mek. — Influence de l'état climatériqae sur la croissance des Sapins. 205 De l'examen des tableaux ci-dessus ressortent les faits sui- vants : La couche de 1893 est, à tous les niveaux, plus étroite que les couches antérieures et que celle de 1894. Son rapport à ces dernières est toujours représenté par une fraction. Mais cette fraction affecte des valeurs diverses suivant les niveaux. C'est vers le milieu du fût, c'est-à-dire de la partie du tronc dégarnie de branches, qu'elle est miniraa. En deçà et au delà de ce ni- veau elle se relève pour atteindre deux maxima : l'un à la partie supérieure, l'autre à la partie inférieure de l'arbre. Pour la tota- lité du tronc ce rapport est de 3/4 dans l'un des arbres étudiés et de 3/5 dans l'autre. La couche d'accroissement de 1888 est aussi plus étroite que les autres couches et à tous les niveaux également. Son rapport à ces couches, déduction faite de celle de 1893, est toujours inférieur à l'unité. Pour la totalité du tronc, ce rapport est de 3/4 dans le Tableau I et de 4/5 dans le Tableau IL La basse tem- pérature de l'été de 1888 a donc agi sur l'accroissement des Sapins dans le même sens, mais en proportions moindres, que la sécheresse de 1893. L'allongement des pousses s'est trouvé affecté, par la séche- resse, plus encore que le grossissement du tronc. 11 n'a guère atteint qu'une valeur égale au quart ou au tiers de la valeur moyenne des années précédentes. La réduction a été générale- ment plus sensible pour les flèches que pour les branches. — En 1888 aussi, il est arrivé que les pousses se sont moins allongées que dans les années précédentes ou suivantes. La différence a cependant été moins forte que pour l'année 1893; dans quelques arbres elle a même été nulle. C'est ce qui découle de l'examen du tableau III, relatif à des Sapins provenant de la même par- celle que ceux des Tableaux I et II. La circonférence de ces arbres a été mesurée à i m. 50 du sol. Elle est exprimée en cen- timètres de même que la longueur des pousses ; la hauteur to- tale est exprimée en mètres. Pour chaque arbre, on a inscrit dans ce tableau les longueurs des flèches successives formées dans les années 1885-94, ainsi que celles des pousses composant une branche d'un verticille. 206 JOURNAL DE BOTANIQUE TABLEAU III o g Longueur des pousses formées daus les années Rapport des pousses DÉSIGNATION ,- ■ ^ ■ < Xi > ■" ~ b: '- •- des de 1893 à la de 188S à la moy. des au- OBSERV.\TIONS W -0 0 pousses mesurées 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1S94 moy. des au- tres pousses ■W XI (celle de 1893 déduites) Q tres pousses Flèches 27 33 28 24 27 28 18 13 5 .8 0.20 I Une branche du Cire. 92 '3 10 12 8 25 15 10 6 8 0.50 I Haut.22y Une branche du [ verticille de i888. • • n 15 «5 16 10 6 6 0.50 o.yi jj iFlèches 24 14 20 14 17 14 iS 12 3 18 0.18 0.82 /-• - _,) Une branche du Haut.«>-«'-''='"'^d'^'885. 32 12 iS lO 14 14 . 12 5 II 0 33 0.62 1 Une branche du ^verticille de i886. ■ 14 14 18 -3 12 16 13 8 II 0 • 53 1.12 ."^ XFlèches. . . . . 18 16 '9 8 13 7 6 4 2 3 0.20 0.80 Haut \li ^^^ branche du "^"*- '^/verticille de 1885. 12 10 13 8 II II 9 8 5 3 0 55 0.8g IV 1 Une branche du C.64ll.i4|verticille de 1885. 10 10 '3 9 12 10 10 9 4 5 0.40 kL,esQernieres iiecne ■^ ( étaient sèches. . ^ Wlèches j ^ ^ , 17 20 16 14 10 '3 0,62 , S'/,?; l\\ Une branche du "^"*- '•♦(verticille de 1886. II 12 8 13 12 14 10 3 5 0.40 0.72 VI r Une branche du C. 70 H. 17I verticille de 1882. ( Les dernières flèche 10 ■7 9 4 6 8 7 8 4 5 0.50 " i s'étaient brisées dans la chute de { l'arbre. [Flèches «5 9 19 8 16 i6 20 13 5 14 0.35 I ^I \ Une branche du Cire. 77/verticille de 1885. 17 14 15 9 10 14 16 13 6 II 0.46 0.64 Haut. i8j Une branche du verticille de 1888. * • ' II 18 15 16 II 5 10 0.38 0.78 (A suivre.) CONTRIBUTION A LA FLORE DU TONKIN Étiuméyation des Rubiacées trouvées au Tonkin par M. Balansa en i SS^-Sç Par M. DRAKE DEL CASTILLO. (PI. IV et V.) Sarcocephalus. s. cordatus Miq., FL Ind. bat., II, 133; Hook., FI. Br. Ind., III, 22 . Région montagneuse de la baie de Tourane sur le bord des torrents (4349). Habite aussi Ceylan, la péninsule malaise, Java, les Philip- pines et lAustralie septentrionale. Dkake DEL Castillo. — ContribuUon à la flore du Tonkin. 207 Anthocephalus. A. Gadamba Miq., /. c, i35;Hook., /. c, 23. Villages des environs de Sontay (2680) ; environs d'Hanoï (2681). Cultivée ou spontanée dans l'Inde ou l'Indo-Chine, à Sumatra et à Bornéo. Cephalanthus. G. occidentalis L., Sp. (éd. i), 95; Hemsley, \n Journ. Lïnn. Soc. Bot., XXIII, 369. C. iiaucleoî'des DC, Prodr., IV, 539; Hook., /. c, 24; C. aval 101 des Zoll. et Morr., Syst. Ver h., 61 ; Miq., Le, 152. Bords des marais à Tu-Phap (2679), et près de la pagode de Baluy, aux environs de Hanoï (4802). S'étend, dans l'Ancien-Monde, depuis le Sikkim jusque dans rindo-Chine, la Chine méridionale et Java, et dans le Nouveau depuis le Canada jusqu'aux Indes occidentales. Adina. A. piluliferaFranchet, Mss., in Herh. Mus. par. CephalaiitJms pUulifera\.-3sak., EiicycL, I, 678; A. globi- fera Salisb., Parad. Loiid., t. 115; Hemsley, /. c., 370. Bords de la rivière d'Ouonbi , dans la partie torrentueuse (636) . Se trouve aussi dans la Chine méridionale. OUROUPARIA. O. (Uruparia) sessilifructus O. K., Rev. Gen., 301. Uncaria sessilïjructîis Roxb., FI. ind., I, 520; Hook., /. c., 30. Dong-Dang, dans les forêts (635) ; bords du chemin condui- sant de Phuong-Lam à Cho-Bo (2677). S'étend depuis le Sikkim jusqu'à Tennasserim. Hymenodictyon . H. excelsum Wall., in Roxb., i'V. ïnd., I, 520; Hook., /. c, 35- H. Horsfieldimmm Miq., /. c, 154. Habite l'Hindoustan, de l'Himalaya auxmonts Annamalays, l'Indo-Chine et Java. Wendlandia. W. g-labrata DC, Prodr., IV, 411; Hook., /. c, 39; Hem- sley, /. c, 371. 2o8 JOURNAL DE BOTANIQUE Bois auprès de Tu-Phap (2581, 2585, 2586); Ouonbi, sur les collines (2584), Habite la Chine méridionale, l'Inde et l'Indo-Chine. W. paniculata DC, /. c. ; Miq,, /. c, 158 ; Hook., /. c, 38; Hemsley, /. c, 372. Tu-Phap, dans les bois (2582, 2583). Habite l'Assam, Tlndo-Chine, la Chine méridionale et les îles de l'Archipel. W. salicifolia Franchet, niss.^ in Herb. Mus. par. Arbuscula fere glabra, ramulis superne vix puberulis, inflorescen- tiis et calycibus adpresse pubescentibus. Folia lanceolata plus vel mi- nus apice attenuata vel acuminata, breviter petiolata (7-3 cent, longa, 10-12 raill. lata), marginibus leviter reduplicatis ; stipulae deltoideae, limbo brcvissimo (1/2 mill.), cuspidatae (1-2 mill.). Paniculoe termi- nales multiflorae, bracteis et bracteolis linearibus, floribus breviter (1/2 mill.) pedicellatis, parvis (3-4 mill.). Calycis tubus subglobosus pedicellum fere sequans ; limbi dentés ovati acuti.Corolla albacalycem duplo vel triple superans, lobis linearibus, ore leviter barbato. Sta- mina exserta, antheris angustis. Stigma oblongum bifidum. Capsula globosa fere glabra, calycis dentibus persistentibus coronata. Berges et îlots de la Rivière noire à Cho-Bo (2687, 2688). Cette espèce, déjà trouvée parmi les plantes du Yunnan par M. l'abbé Delavay, est voisine du W. glabrata DC, qui a des feuilles ovales-oblong-ues beaucoup plus grandes, une corolle à divisions arrondies, et des étamines moins exsertes. Dentella. D. repens Forst., Char. Geii., 26, t. 13; Hook., /. c, 42; Hemsley, Le, 372. Tu-Phap, bords des chemins (2589), et laisses de la Rivière Noire (2590); bords du Fleuve Rouge à Hanoï {2591, 4397). Répandue dans l'Asie et l'Océanie tropicales. Leptomischus. Calycis tubus oblongus, limbi laciniae 5 oblongoe acutae. Corolla tubulosa infundibularis, lobis 5 valvatis rotundatis. Staraina infra api- cem tubi corollse inserta, antheris linearibus. Discus crassuspersistens. Ovarium semisuperum ; stylus gracilis, ramis 2 linearibus. Ovula in- defmita placentaî stipitatœ supra basin loculi affixce inserta. Capsula raembranacea, superne dehiscens, demum unilocularis, septo evanido Drake DEL Castillo. — Couttibution à la flore du Tonkin. 203 et columna basilari seminifera rclicta. vSemina obovata cuneiforraia,re- ticulata. — Herba, stipulis vaginantibus. Cymae axillares, longe pe- dunculatœ, capituliformes, bracteis confertis. L. primuloïdes Drake, in Bull. Mus. Par., \, p. 117, Perennis, feie undique pilis mollibus vestita, intermixtis aliis bre- vibus asperulis. Caulis brevis (3-6 cent.). Folia conferta obovata oblonga (15-25 cent, longa, 5-7 lata), acuta, lougiuscule in petiolum attenuata, utrinque 15-17 ncrvia, supra glabra. Stipulae lanceolatae. Cymx; foliis breviores. Bracteoc ovatae acuminatae. Calyx pubescens (6-7mill.). Corolla alba (12 15111111. longa). Capsula obovoidea. Forets sur la rive gauche de la Rivière Noire à Cho-Bo (2621); entre Phuong-Lam et Cho-Bo (41 19). Oldenlandia. O. alata Hook., /. c, 70; Hemsley, /. c, 376. O. pteriia Miq. , l. c, 193. Bords de la rivière de Tankeuin, près de Quang-Yen (680); roches calcaires de Notre-Dame (2594). Se trouve dans la région orientale de l'Hindoustan, dans rindo-Chine, la Chine méridionale et les îles de l'Archipel indien, O. Auricularia F. v. M., Censns, 74. Hedyoh's Aurfcnlarza'L., Sp. {éd. i), loi; Miq., /.<;., 58; Hook., /. c, 58; Hemsley, /. c, 373; H. venosa Konh.., in Nederl. Kruidk. Arch., II, 160; Miq., /. c. Collines incultes à Tankeuin, près de Quang-Yen (671), à Noui-Réou, au N. d'Haïphong (672) ; talus des rizières près de Léé-Ké, entre vSontay et le mont Bavi (2602); versant oriental du mont Bavi (2605) ï vallée de Langkok (2606) ; Tu-Phap (2607). Répandue dans l'Hindoustan occidental, depuis Canara jus- qu'au vSud, et à Ceylan, et depuis le Bengale jusque dans la Chine méridionale, Malacca, les iles de l'Archipel indien et l'Australie. O. corymbosa L., 6)^. (éd. i), 119; Hook.,/. ^., 64; Hem- sley, /. c, 377. Ouonbi, dans les rizières (668). Répandue dans les régions tropicales de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. 210 )OURNAL DR lîOTANIQUE O. diffusa Roxb., FI. ind., 426; Miq., Le ., 426; Hook., /. c, 65 ; Hemsley, /. c, 377. Haïphong, champs en friches (682) ; Tu-Phap, rizières en jachère (2599) ; laisses du Fleuve Rouge à Hanoï (4579, 4580). Répandue dans l'Asie tropicale et les îles de l'Archipel indien . O. Heynei Don, Gen. syst., III, 531 ; Miq., /. c, 187 ; Hook., Le, 65. Tu-Phap, rizières en friche (2600). Habite les régions tropicales de l'Ancien-Monde. O. hirsuta L. f., SuppL, 127. H.stïptdaia Br., in Wall., Cat., 6195 et 863 a; Hook., /. c, 63. Laisses de la Rivière Noire à Tu-Phap (2592). Habite l'Himalaya, les monts Khasia, le Japon et Java. O. hispida Benth., FL Jiongk., 150. HedyoU's lu'spida Retz, Obs., IV, 23; Hook., Le, 60; Hem- sley, /. c, 374; Scleroimtrium hispidiim Korth., in Krziïdk. Arck., II, 155; Miq., /. c, 185. Environs de Cho-Bo (2609) ; laisses du Fleuve Rouge à Hanoï (4403). Répandue dans les régions tropicales de l'Asie et de rOcéanie. O. macrostemon OK., Rcv. Gen., 292. Hedyotis uiacrosteinoii Hook. et Arn., Bot. Beech.., 192; Hemsl., /. c.y 374. Buissons et forêts à Ouonbi (664, 665, 667), Tankeuin (663, 666), Tu-Phap (2613), Sontay {2614), Phuong-Lam (2610), mont Bavi, pagode de Deïn-Touan (261 1). Habite aussi la Chine méridionale. O. paniculata L., Sp. (éd. 2), 1667 ; Miq., Le, 191 ;Hook., /. c, 69; Hemsley, /. c, 377. Haïphong, terrains humides (681) ; remparts de la citadelle de Hong-Yen (683) ; roches calcaires de la baie d' Along (684) ; Tankeuin, collines incultes (2595) ; laisses du Fleuve Rouge à Hanoï (4407). Se trouve dans presque toutes les régions tropicales de l'Asie et de rOcéanie. Drake dei, Castillo. — Contribution à la flore du Tonkin. 211 O. pinifolia OK., /. c. Hedyotispinifolia Wall. , Cat., 1 80 ; Hook. , l.c.,6o\ Hemsley, \'allée de Baa-Tai, à la base du mont Bavi (2598). Se trouve depuis le Bengale occidental jusque dans le Kwang-Tung, et peut-être jusqu'à Bornéo. O. subdivaricata sp. nov. Annua, crccta, glabra, caule anguloso. Folia oblongo-linearia (2-3 cent, longa, 5-7 mill. lata), stipulis lincaribus. Panicula: rami fere divaricati. Flores (5 mill.) pediccllati. Calyx campanulatus, dentibus oblongis aculis. Corolla infundibularis , intus pilosa, lobis ovatis- oblongis, aculis. Capsulae cocci secedentes et rima longitudinali dé- hiscentes. Ouonbi, au N. deQuang-Yen {675) ; Couaïnak (676) ; collines pierreuses de Noui-Réo, au N. d'Haïphong- (677). Cette espèce appartient au groupe des O. aciitangîila OK., O. consauguinea OK., H. effusa OK., et O. Parryi OK. Elle diffère du premier et du second par ses tiges plus faible- ment anguleuses^ par ses feuilles étroites, et par ses inflores- cences plus lâches; du troisième par ses feuilles plus petites, et les dents de son calice égales au tube ; du quatrième par son port plus grêle et par son calice à dents non subulées. O. tenelliflora OK., /. c, 292. Hedyoit's ienelhyiora^hxme^ Bijdr.^ 971; Hook., Le, 60; Hemsley, /. c, 374; Sclerouiitrinm tenelliflorttin Korth., in Nederl. Kriii'dk. Aixli., II, 155; Aliq., Le, 185. Collines incultes à Couaïnac, près de Quang-Yen (2597). Habite depuis le vSikkim jusque dans la Chine méridionale et à Java. O. uncinella OK., /. c. Hedyotîs wicïnella Hook. et Arn., Bot. Beech.^ 192; Hook., /. c, 56; Hemsley, /. c, 376. Collines schisteuses au N. d'Haïphong (669) ; forêts au N. d'Ouonbi (670); vSontay (2603) ; Tu-Phap, dans les bois (2604). Habite aussi les monts Khasia et la Chine méridionale. O. vestita. Hedyotis vcsfî'ia^v.^mW^W.y Cat., 847; Hook., /. ^.,58; H. capiUiliferaWxQ^.^ L c, 183. 212 JOURNAL DE BOTANIQUE Tankeuin, près de Quang-Yen, sur les collines incultes (682). Habite le vSikkim, l'Assam, l'Indo-Chine, la Malaisie et les îles Philippines. O. (Hedyotidis) sp. Sarmentosa, undique pubescens, caulibus angulosis, foliis ovatis acutis petiolatis, stipulis pectinatis, glomerulis sessilibus, capsula in coccos 2 ventrale déhiscentes secedente. Environs d'Ouonbi (662). O. (Hedyotidis) sp. Annua, undique hispidula, cauHbus angulosis, foliis ellipticis vel rhomboideis acutis petiolatis, stipulis deltoideis pectinatis, glomerulis sessilibus, cah'cis et corollas laciniis linearibus, capsula in coccos 2 ventrale déhiscentes secedente. Tu-Phap(26o8). O. (Hedyotidis) sp. Annua, undique hispida, caulibus angulosis, foliis auguste oblongis vel rhomboideis acutis petiolatis, stipulis pectinatis, glomerulis pedun- culatis, capsula in coccos 2 ventrale déhiscentes secedente. Sontay (2612). Ces trois espèces, peut-être nouvelles, sont très voisines de \ H. nnci'uella Hook. et Arn. ; mais dans un genre où les espèces sont aussi variables et aussi peu définies que dans Y Hedyotis , il est difficile d'en établir de nouvelles sans matériaux très com- plets. O. sp. Ilots près du barrage de Cho-Bo, sur la Rivière Noire (2593). Voisine de l'O. paiiiculaia L. ; plus grande et plus forte dans toutes ses parties. O. (Hedyotidis) sp. Mont Bavi (2620). Voisine de VO. [Hedyoù's) cyanescens OK., et JuVsiUa L. iyA suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mcrsch, imp., 4'"', Av. deCliAtilIon. 0* ANNÉE. N" 12. 16 JUIN 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE CONTRIBUTION A LA FLORE DU TONKIX Eniitiiération des Kubiacées trouvées au Tonkirt par M. Balansa en 188x89 {Suite.) Par M. DRAKE DEL CASTILLO. Ophiorrhiza. O. amplifolia sp. nov. Suffructicosa, erecta, foliis (20-24 cent, longis, 6-9 latis) ellipticis lanceolatis acuminalis utrinque 16-18 nerviis membranaceis, liraho gla- bro, petiolo vix puberulo. Cymae pubescentes, fructiferae glabrcscen- tes, ramis (5 cent, longis) patentibus, bracteis et bracteolis filiformibus persistentibus. Calycis tubus ovoidcus, dentés lineares acuti. Corollae infundibularis pnbescentis lobi oblongi acuti. Capsulae puberulae, bre- viter pedicellatae, raodice distantes. Buttes calcaires delà vallée de Yen-Lang- (2671). Cette espèce appartient au groupe des O. grandijïora et RoxburgJu'ana Wight ; mais elle diffère de ces dernières par les plus grandes dimensions de ses feuilles et de ses inflorescences. O. baviensis sp. nov. Repens, caulibus adscendentibus basi lignosis, fere glabra, ad api- cem caulium in inflorescentiis, petiolis et paginae inferioris foliorum nervis puberula. Folia membranacea, in sicco supra dense vircntia, subtus dilute fuscantia vel glauco-rubentia, elliptica vel ovata (10-18 cent, longa, 3-6 lata), acuminata, inaequilatera, 10-12 nervia. Cymae contractae, foliis breviores, bracteis et bracteolis linearibus lanceolatis (6-8 mill. longis) nervo medio conspicuo instructis persistentibus. Flores ad apicem inflorescentias ramorum conferti, calyce puberulo ovoideo quinquedentato, corolla tubulosa infundibulari angusta bre- viter quinqueloba intus puberula, antheris linearibus oblongis, disco crasso, stylo apice coraplanato. Capsula rubrafere glabra. Dans les forêts, sur le mont Bavi (2616, 2617) et àPhuong* Lam (2618.) Cette espèce est voisine de XO. sticcïrttbi'a King, qui en dif- fère par son port, par ses feuilles dont les nervures à la face 214 JOURNAL DE BOTANIQUE inférieure sont glabres et rosées, et par ses bractées plus petites. O. glauco-TOsea sp . 710V . Suffruticosa, diffusa, foliis membranaceisovatis( 10-12 cent, longis, 3-4 latis) acutis inaequilateris in petiolum gracilem attenuatis in sicco subtus glauco-roscis 8-9 nerviis. Cymae patentes foliis breviores brac- teis et bracteolis subulatis. Calyx ovoideus bieviter dtntatus. Corolla alba, tubulosa-infundibularis, intus pubescens, lobis ovatis acutis. Antherse lineares, stigma rotundatum. Than-Moï, sur le bord des ruisseaux (653). Cette espèce est voisine de VO.japonica, mais elle en diffère principalement par sa consistance ligneuse. O. leptobotrya sp. nov. Annua, repens, undique puberula. Folia "membranacea obovata- oblonga (8-10 cent, longa, 3-4 lata), acuta, 8-10 nervia, in petiolum gracilem attenuata. Stipulae ovatae minutas. Cyma terminalis gracilis, foliis brevior, ramis distantibus paucifloris, bracteis et bracteolis se- taceis brevissimis. Flores parvi (1-2 mill.), calyce ovoideo breviter quinquedentato, corolla infundibulari extus glabra intus pilosa, an- theris linearibus, stigmate parvo. Cho-Bo, bois des terrains calcaires (2635). Cette espèce est bien caractérisée par son inflorescence grêle. O. micrantha sp. nov. Perennis, repens, plus vel minus pubescens. Folia ovata lanceo- lata, vel oblonga lanceolata (8-10 cent, longa, 2-3 lata) supra viridia, subtus glauca utrinque dilute rufescentia, nervis 8-9. Cymse floriferae foliis dimidio breviores, fructiferse vix ils longiores, pedunculo gracili, ramis brevibus confertis, bracteis filiformibus caducis. Flores minimi, calyce pubescente dentibus acutis, corolla tubulosa quam calyx vix longiore, lobis carinatis. Capsula obovaîa nec mitriformis. Vallée de Langkok, dans les forêts (2629, 2630). Cette espèce se rapproche des Poîyiira par la forme de son fruit dont la déhiscence cependant n'a pu être observée. O. ochroleuca Hook., /. c, 78. Vallée de Langkok (2750). Habite aussi l'Himalaya oriental, les monts Khasia et le Kachar. Drakiî DEL Castillo. — Coutribution à la fîorc du Tonkin. 215 O. subrubescens sp. nov, Herba elata, glaberriraa, ia sicco fere undiquead brunneum vel ru- fum colorem vertcns. Folia elliptica-lanceolata (ad 10 cent, longa, 4 lata) 7-10 nervia ; slipulae subulatae. Cyma.* laxa;, foliis duplo bre- viores longiuscule pedunculataj ramis brevibus gracilibus, bractcis et bracteolis subulatis ante raaturitatem capsulae evanescentibus. Calyx brevissimus deutibus acutis. Corolla tubulosa intus pubescens, lobis oblongis brevibus. Stylus pubescens, ramis oblongis. Mont Bavi, dans les forêts (2741). Cette espèce appartient au groupe des O. grandiflora et Roxbîirghi'ana Wight. Elle diffère de cette dernière par sa teinte rougeâtre et sa glabrescence. O. tristis sp. nov. Perennis, caulibus repentibus radicantibus, fere glaberriraa, in inflo- rescentiis vix puberula. Folia elliptica-lanceolata, vel obovata-lanceo- lata (10-14 cent, longa, 5-6 lata), acuta, basi attenuata, 8-12 nervia, supra atroviridia, subtus glauca. vStipulse subulatae, basi dilatatae. Cyma terrainalis brevis, parce ramosa, bracteolis nullis. Flores parvi. Calyx tiibulosus dentibus 5 deltoideis subulatis. Corolla tubulosa calycera duplo superans, lobis linearibus subulatis. Fructus ignoti. Forêts entre AIuong-Lani et Cho-Bo (2631) ; au mont Bavi, près de la pagode de Dein-Toiian (2632) , au-dessous du village de Van-Maout (2633), et entre Phuong-Lam et Cho-Bo (2615? an O. Alungosl^}). Cette espèce est très voisine de VO. Mungos L., dont elle n'est peut-être qu'une forme ; elle est caractérisée par les lobes subulés de sa corolle. Carlemannia. G. tetrag-ona Hook., /. <;., 85. Versant oriental du mont Bavi, vers 600 m. d'altitude (2619). A été trouvée également dans les monts Mishmis (Hima- laya oriental). MUSSAENDA. M. frondosa L., Sp. (éd. i) 177 ; Miq., /. c, 89 ; Hemsiey, Le, 379. Haïphong, dans les haies (625) ; Ouonbi, dans les bois (626) ; forêts du mont Bavi, au-dessus de ^'an-Maou, à 600 m. d'altitude (2685, 2687, 2688); Tu-Phap, dans les bosquets (2686). Répandue dans les régions tropicales de l'Asie et l'Océanie. 2i6 )OURNAL DE BOTANIQUE M. g-labra Vahl, Symb., III, 38 ; Hook., /. c, 90 ; Hemsley, Le. M. frondosa, var. glabra Miq., /. c, 233. Village d'Along, près de Dong-Dang (622) ; Tankeuin, près Quang-yen, sur les rochers calcaires (623, 624) ; Tu-Phap, dans les bois (2689, 2740). S'étend depuis le Népaul au travers de l'Indo-Chine jusque dans les îles de l'Archipel malais, d'une part, et sans doute, d'autre part, jusque dans la Chine méridionale. M. Roxburghii Hook., /. c, 87. Base du mont Bavi, au-dessous de Van-Maou (2683) ; forêts au-dessus du village de Doou-Vé, près de Tu- Vu (2683 bis) ; vallée de Yen-Lang (2684). S'étend aussi depuis le Népaul jusqu'à Tennasserim. Mycetia. M. Balansse.?/. nov. Herbacca (75 cent, alla), basi lignosa, glaberrima. Folia oblonga (12-30 cent, longa, 4-6 lata), acuminata, basi longiuscule attenuata, inaequilatcra, stipulis ovatis. Panicula^ nutantes, foliis breviores, ramis primariis divaricatis, bracteis glandulosis, pedicellis gracilibus. Calycis (2 mill. longi) tubus ovoideus, limbi laciniœ oblongae deltoidese, mar- gine glandulosse. Corolla tubulosa subinfundibuliformis, calyce multo longior, lobis ovatis acutis. Fructus ignoti. Bords des torrents, à la base du mont Bavi (2669). Cette espèce se distingue de VA. longi folia Wall, par sa consistance plus herbacée, ses inflorescences beaucoup plus courtes et à rameaux moins divariqués, par ses fleurs deux fois plus petites, et par son calice à divisions plus étroites. M. long-if olia OK., Rev. Gen., 289. Adenosacme longijolia Wall., Cai., 6280 ; Miq., /. c, 217; Hook., /. c, 95 ; Hemsley, /. c, 379. Cho'Bo, dans les forêts des terrains calcaires (2722). vS'étend depuis le Kumaon jusque dans la Chine méridio- nale d'une part, et de l'autre jusqu'à la péninsule de Malacca, Java et Bornéo. Myrioneuron. M. nutans Wall., Cai., 6225 ; Hook., /. c, 96. Drakb DEL Castillo. — Contributioit à la flore du Tonkitt, 217 Dans les forêts de Langkok (2723, 2725), et du mont Havi, près de la pa.çode de Dein-Touan (2724). Se trouve aussi dans l'Assam, dans les Khasia, et dans les montagnes de Chittag^ong". Keenaxia. K. ? ophiorrhizoides sp. nov. Percunis, repcus, radicans, glaberriina. Folia mcmbranacea ovata oblonga (8-12 cent, longa, 3-5 lata) acuta, basiconstricla, longe petio- lata, sublus glauca, nervis 8-10, stipulis oblongis cuspidatis. Cymœ ca- piluli formes pedunculatie, terminales vcl in summis ramis axillares, nonnunquam bicephalae, in sicco rubentes, bracteis externis ovatis acutis, internis obovatis oblongis, bracteolis linearibus oblongis. Caly- cis persistentis tubus ovoideus, lacinias parum ina;quales, oblongx- lan- ceolatae biglandulosaî, tubo longiores, Corollaalba calvce vix longior. Capsula ovoidea , mcmbranacea , intus subsuccosa , seminibus an- gulatis. Vallée de Lang-kok (2623). K. ? tonkinensis sp. nov. Dilïert a praîcedente foliis minoribus, pedunculis tcrminalibus bre- vioribus, cymis minoribus. A^allée de Langkok (2672). Randia. R. densifolia Benth., FI. Hongk., 155; Hook., /. c, 112, Hemsl., /, c, 381. Gynopachys oblongata et axilliflora Miq., l.c.^ 221. Forêts de la vallée de Lang-kok et du mont Bavi (2636, 2637, 2638, 2639?) Habite l'Indo-Chine, les îles de l'Archipel malais, Hong- Kong et l'Australie septentrionale. R. depauperata sp. nov. Arbuscula erecta ; rami virgati, spinis augustis rectis instructi, pilis asperulis conspersi. Folia ovata (2-4 cent, longa, 17-25 mill. lata), acuminata, basi constricta, supra laevia, glabra, subtus in nervis pilo- sula, stipulis subulatis basi dilatalis. Cym2e axillares uniflorae, pedun- culis brevissimis (i cent.) puberulis, bracteis angustis acutis, pedicellis (5-7 mill.) rigidis, Calyx campanulatus, pedicello paulo brevior, pu- bescens, dentibus 5 acuminatis. Çorollae albai' tubuloso-infundibularis 2i8 ' JOURNAL DE BOTANIQUE pedicello leviter longions tubus angustus, intus pilosus, lol)i oblongi acuti reflexi. Stylus fusiformis. Bacca glabrescens, pisi raagnitudine. Environs de Tu-Phap, dans les bois (2667, 2668) ; montagnes des éléphants entre Hanoï et Bac-Ninh (4685). Voisine du i?. fasciculata DC, en diffère par ses feuilles acu- minées et ses fleurs plus petites. R. dumetorum Lam., IlL, t. 156, f. 4; Mïq.y l. c, 226; Hook., l. c, 1 10; Hemsley, /. c, 381. Dans les haies et les broussailles, à Ouonbi (680), et à Haïphong- (661) ; sans désignation de localité (2666). Habite l'Indo-Chine, la Chine méridionale, Java, Sumatra et l'Afrique tropicale orientale. R. oxyodonta sp. nov. Arbuscula erecta, inermis, glabra. Folia coriacea, ovata-elliptica (12-15 cent, longa, 5-6 lata), breviter acuminata, nervis 9-10, stipulis deltoideis. Cymse contractse, foliis circiter duplo breviores, bracteis et bracteolis angustissimis acuminatis. Calyx carapanulatus (5 mill.), den- tibus remotis longiuscule subulatis. Corolla luteo-alba, tubo calycem vix superante, lobis oblongis-acuminatis reflexis, fauce villosa. Anthe- rae lineares. Stylus fusiformis corolla duplo longior. Bacca (7-8 mill.) subglobosa. Collines boisées à l'Est de Bat-Bac (2643) ! Tu-Phap, dans les bois (2644) ; pagode des mandarins militaires (2645). Voisine du i?. deiisiflora^^x\.\.h..s, cette espèce en diffère par la forme des dents de son calice et par ses fruits plus gros. R. pycnantha sp. nov. Arbuscula inermis subscandens, in ramis, petiolis, pagina inferiorc foliorum et inflorescentiis tomento fulvo dense obsita, in sicco ad brun- neum colorem vertens. Folia coriacea elliptica lanceolata (16-22 cent, longa, 6-3 lata) acuminata, breviter petiolata, nervis lo-ii, stipulis del- toideis acuminatis. Cymae densiflorœ contractae, ramis brevibus divari- catis, bracteis et bracteolis subulatis brevissimis, pedicellis vix ullis. Calyx campanulatus (3-4 mill.) angustus, dentibus acutis. Corolla tu- bulosa hypocraterimorpha, sordide alba, extus glabra, intus villosa, tubo calycem paulo superante, lobis tubo longioribus obtusis mucro- nulatis. Stylus fusiformis coroUam superans. Bacca glabrescens piso communi major. Dbakb DEL Castillo. — Coiîtribîitioii à la flore du Tonkin. 219 Bois des environs de Tu-Phap (2640, 2642) ; vallée de Lang- kok (2641); vallée de Ban-Ton, près de Yen-Lang- (2646). Cette espèce diffère par sa pubescence du R. demiflora Benth., dont elle est assez voisine. R. stenantha sp. nov. Arbuscula scandons, rarais pubescentibus, spinis brcviter incurvis. Folia oblonga (10-12 cent. longa, 4-5 lata), acuta vcl acurainata, subtus primura pilis sericeis vestita, demum glabrescentia, supra glaberrima. Stipnke deltoidcai acuminatae. Cyraa; axillares pubescentes, floribus ad apicempedunculi longiusculi (io-i5mill.) fasciculatis, pedicellis bre- vissimis, bracteis oblongis acuminatis. Calyx campanulatus (4-5 mil!.), sericeo-pilosus, dentibus aculis. Corolkc albie tubus glaber, angustus, elongatus (2 cent.), lobi oblongi tubo quadruple breviores. Stylus fu- siformis brevis. Fructus ignoti. Environs d'Haïphong-, dans les bois (2660). Cette espèce est voisine du R. longiflora Lamk., mais elle en diffère principalement par sa pubescence, par la consistance plus mince de ses feuilles, et par les plus petites dimensions de ses fleurs. R. fasciculatae DC. aff. Bosquets au N. d'Ouonbi (655). Cette espèce diffère par la forme de ses feuilles et par ses fleurs plus petites &\y R, fasciculata DC. R. sp. Sarmentosa, inermis, nisi in inflorescentiis glabra. Folia ovata- oblonga (12 cent, longa, 4 lata) acuta,' 5-6 nervia ; stipulae deltoideae. Cymae contractae, bracteis ovatis deltoideis ciliatis. Calyx campanula- tus pilis adpressis vestitus, dentibus brevibus. Corolla non nisi in ala- bastro visa tubo brevi, lobis extus pubescentibus, fauce pilosa. Fructus ignoti. Bosquets situés sur les collines à l'Est de Bat-Bac (2639). Cette espèce semble par son inflorescence se rattacher au groupe du R. densiflora Benth. ; mais elle en diffère complète- ment par son port. R. sp. Arbuscula inermis, undique villosa. Folia oblonga (12 cent, longa, 4 lata) acurainata, breviter petiolata ; stipulai deltoidcœ acuminatae. 220 JOURNAL DE BOTANIQUE Cymae contractac. Flores ignoti. Baccae ovoideae iraprimis dentibus li- nearibus calycis coronata;. Dong-Dang-, dans les bois des terrains schisteux (658). Cette espèce se rattache au même groupe que la précé- dente. R. sp. Arbuscula, ramosissima, spinisbrevibusarmata. Folia oblonga acuta (5-6 longa, 2-3 lata), subtus pubescentia. Cymae brèves. Bacca glabra (7-8 mill.). Bords de la route entre Than-Moi et Cut (657). Gardénia. G. floridaL., Sp. (éd. 2), 1679; Hemsley, Le, 382. Bords de la rivière d'Ouonbi (618) ; colHnes en face de l'ile Verte à l'Est de la baie de Fi-Toi-Long (619) ; environs de Yen- Caa, entre Bat-Bac et Sontay (2670) ; bois entre Hanoï et Bac- Ninh (4426). Originaire de la Chine méridionale, cultivée [et spontanée dans l'Inde, l'Indo-Chine et l'Océanie. Hyptianthera. H. stricta W. et A., Prodi"., 399; Hook., /. c, 121. Vallée de Langkok, dans les forêts (2739). Habite le Nord de l'Hindoustan, le Bengale et la Birmanie. Knoxia. K. coryiïibosa Willd., Sp., I, 582 ; A'Iiq.,l., c. 330; Hook., /. c, 128; Hemsley, /. c, 384. Phocam, collines incultes (679) ; Tu-Phap, collines herbeuses (3817). _ _ Habite l'Hindoustan, Tlndo-Chine, la Chine méridionale et l'Australie tropicale. Canthium. G. parviflorum Lamk., Dïci., I, 602 ; Hook., /. c, 131. liois à Tu-Phap (2665), et à Co-Phah, entre Hanoï et Bac- Ninh (4694). Habite l'Hindoustan et Ceylan. {A suivre). E. Besciiereixe. — Mousses du Congo français. 321 MOUSSES DU CONGO FRANÇAIS RÉCOLTÉES PAR M. II. LECOMTE ET DÉTERMINÉES Par M. E. BESCHERELLE. Cette petite liste comprend les Mousses rapportées par M. Henri Lecomte du Congo français. Elles ont été récoltées, en 1893-94, aux environs de Kitabi sur le Kouilou. 1. Leucophanes Lecomtei Besch. sp. nova. Pusillum, liabilu L. Mollcri simile, sed diversum foliis sa:pius oblusis vix acuminatis, costa apice aculeato-dentata. Mousse récoltée aussi par M. ThoUon, sur les arbres, dans la forêt de Mayumba. 2. Galymperes Lecomtei Besch., sp. nova. Caulis circitcr 15 niill. longus inferne rubesccns apice lutescenle et flavide viridis. Folia sicca erecta albicanda dein arcuato-incurva, ma- dère patentia, basi latc obovata latiore fere subito ob margines invo- lutos tubulosa, apice plana rotundato-acuminata, simpliciter dentata, ccllulis chlorophyllosis minutis quadratis dorso subtiliter papillosis areolata, cellulis ventralibusinter tx'uiolam(i) etmarginem9-ioseriatis, marginalibus dentiforniibus, ad basin inllmam biseriatis quadratis in- tegris marginata. — Téeniola tricellulata e medio fere ad apicem in costara marginalem incrassatara geminatim dentatam continua. Caii- celUna alte et anguste scalariformis ccllulis quadratis basi rectangulis. Folia perichaetialia caulinis duplo minora amplexantia. Capsulx' pedi- cellus 4 mill. longus. Calyptra apice dentata tuberculosa. 3. Pilotrichellaleptoclada C. Muell. , in i^/cr^?^ 1886, p. 282. 4. Neckera (Paraphysaiithus) occidentalis Besch., sp. nova. N. Boiviniauée C. Muell. nossibeanae similis, foliis tamcn intense viridibus obscuris brcvioribus rcmote imbricatis primo adspcctu di- versa. 5. Porotrichum (Pinnaiella) herpetineurum Besch., j-^. 7iova. A P. Pechueli z.{x\c2.Vlo pioximum, sed differt : habitu clongatiore, frondibus 5 centim. longis mcdio latioribus longe attcnuatis ramulis in- I. Dans notre Essai sur le genre Calymperes, actuellement à l'impressiom nous appelons txniola la bandelette intra- marginale, composée de cellules étroites, allongées, jaunâtres, qui existe dans le plus grand nombre des espèces, et cancellina le groupe des cellules hyalines à grande lumière qui forment la majeure partie de la base des feuilles. 222 JOURNAL DR BOTANIQUE ferioribus piiinatis 10-15 mill. longis, foliisob cellulas marginales den- tiforraes subdentatis, costa flcxuosa serpentina. Espèce très voisine également du P. Geheebiï C. Muell., des Comores, mais qui s'en distingue par ses frondes plus élan- cées, d'un vert sombre, par ses feuilles raméales, même celles des ramules, plus arrondies au sommet, à réseau composé de cellules plus largement rectang-ulaires vers la base près de la nervure. 6. Porotrichum ( Anastrophidmm) comorense Hampe, m Lïuiicea , 1876, p. 270. Mousse assez commune dans les îles de l'Afrique baignées par l'Océan Indien. 7. Isopteryg-ium prasiellum Besch., m Journal de Bota- nique, 1894. 8. Isopteryg-ium arg-yrophyllum Besch. , /. cit. 9. Ectropothecmm mayumbense Besch., /. cit. 10. Ectropothecium Tholloni Besch., /. cit. Ces quatre dernières espèces avaient été trouvées en 1892 dans la même région par M. Thollon. INFLUENCE DE L'ÉTAT CLIMATÉRIQUE SUK LA CROISSANCE DES SAPINS {Suite.) Par M. Emile MER. II Pour m'assurer si les perturbations apportées dans la crois- sance des Sapins par les années 1888 et 1893 n'étaient pas spéciales aux massifs dans lesquels s'étaient faites les recherches dont il vient d'être rendu compte, j'ai fait exploiter par les soins de M. Batho, inspecteur adjoint des forêts, à plus de 30 kilo- mètres de là, dans la forêt communale de Remiremont (canton des Grosses-Têtes), deux arbres faisant partie d'un peuplement régulier de Sapins, âgé de trente ans et provenant d'un semis artificiel. Le massif était situé non plus sur un versant rapide exposé au midi, mais sur un plateau légèrement ondulé. Les conditions de végétation étaient donc, à tous égards, bien É. Mek. — Inflttence de l'état climatériqtic sur la croissance des Sapins. 223 différentes de ce qu elles étaient pour les Sapins dont il a été question précédemment. Sur une partie du massif, une éclaircie avait été pratiquée en novembre 1891. C'est dans cette partie que furent choisis les deux arbres d'observation ; l'un parmi les mieux venants, l'autre d'une vigueur moyenne. Comme les éclaircies ont plutôt pour effet d'augmenter la largeur des accroissements qui se forment postérieurement, il était inté- ressant de voir si, malgré cette circonstance favorable, l'accrois- sement correspondant à l'année 1893 était resté inférieur à ceux qui l'avaient précédé. L'influence de la sécheresse ne devait en être que plus manifeste. Les résultats de cette étude sont ins- crits dans les tableaux IV et V. TABLEAU IV NIVEAUX Bas du tronc. . A I"' de la base. 4"- _ 8" — Moyennes Largeur moyenne des coucbes formées dans les années 1882 3 3-31 ,883 3 >8 3 4 3-39 1884 3.62 2.50 4 3-37 2:50 1.87 3-25 2-54 1886 1.62 1.62 291 2.05 1887 1-37 2.41 ..67 1888 1.25 1.50 2.56 1.77 1889 :-75 '.75 3.06 1890 2. 19 1-75 2 56 2-37 1.87 1.37 2.09 i8y2 ^■9i 1.50 i.Cô 3 1893 1.56 1.25 1.25 2.50 1.64 1S94 1.94 '•75 1-75 3- 12 -'.14 Rapport de la couche de 1893 à la moy. des au- tres couches 0.69 0.66 0.45 0.88 0.67 de 1888 à la moy. des au- tres couches (celle de 1893 déduite) 0.53 G. 77 0.8S Flèches Une branche du ver- ticille de 1888. . . Une brandie du ver- ticille de 1889. . . Une branche du ver- ticille de 1890. . . Une branche du ver- ticille de 1891. . . Moyennes. Longueur des pousses 37 40 23.5 36 37 38 36 29 27 21 25 24 22 15 II 22 27 27 '7 13 '5 • -'5 25 '9 9 15 » • 24 ■9 15 16 -'6 28 27 22 16 >5 Rapport des pousses de 1F93 à la moy. des au très pousses 0.68 de 1888 à la moy. des au- tres pousses (celles de 1893 déduites) 0.72 224 lOUKNAL DE BOTANIQUE TABLEAU V Largeur moyenne des couches formées dans les années Rapport de la couclie NIVEAUX 1882 1883 1884 .885 1886 1887 1888 1889 1890 ■ 89. 1892 ■893 1894 de 1893 à la moy. des au- tres couchea de 1888 à la moy. des au- tres couches (c-.ille de 1893 déduite) Bas du tronc. . . . ■•5^' 1.36 1.81 2.12 2 . 25 1. 12 1 80 2 2.44 '■-14 1 . 12 0.81 0.8; 0.49 0-75 A I'" de la base. . . j. 12 -'. I j 2.06 1.75 1 .50 13' 1.44 1.87 I 81 '•44 I 0.56 0.62 0-35 0.(,0 4"' — » » • 2-37 2-37 2.62 3-37 2.69 2 1.62 1 1.50 0.43 i . n 6™ — . . ..84 i-7-l I 93 '•93 2.04 1.60 1.95 2.41 2-3' 1.62 1.62 2. 12 '•49 1.81 1.04 2. 12 0-93 • Moyennes. . 1.28 0-55 0.92 Rapport des pousses Longuear des pousses de 1893 à la moy. des au- tres pousses de 1888 à la moy. des au- tres pousses (celles de 1893 déduites) Flèches Une branche du ver- ticille de i888. . . • » -M 35 30 27 \6 3- 23 28 27 21 11 14 '7 21) 0.40 0.63 1-34 1.50 Une branche du ver- ticille de 1889. . . Une branche du ver- ticille de 1890. . . • " • » -M 29 23 26 12 16 22 13 15 20 18 0.58 0.68 • Une branche du ver- ticille de 1891. . . . . ' . 24 32.5 22 26 22 18 25 10 16 0.50 » Moyennes . . 12 iS Q.56 1.42 Les conclusions à tirer de ces Tableaux sont à peu près les mêmes que celles qui ressortent des Tableaux I, II et III. On y voit, d'une manière plus nette encore, que c'est dans la portion moyenne du fût que les accroissements sont le plus réduits en 1893. C'est dans la cime que la diminution est le moins sensible. Dans l'un des arbres, le matériel ligneux formé cette année n'est que les deux tiers de ce qu'il avait été dans la moyenne des années précédentes ; dans l'autre il n'a même atteint que la moitié. La réduction a été moins importante dans l'année 1888, E. Mer. — Influence de l'état cliiiiatériqnc sny la croissance des Sapins. 225 puisque, pour la totalité du tronc, elle n'est c|ue de 1/4 chez l'un et de i/io chez l'autre, la cime étant toujours moins affectée ou même ne l'étant ])as du tout. La diminution d'allongement des pousses en 1893 s'est faite à peu près dans les mêmes proportions (2/3 et 1/2) (}ue celle d'accroissement diamétral du tronc. Pour l'un des arbres étudiés, c'est la flèche qui a le plus souffert, ainsi que cela avait eu lieu généralement dans les Sapins examinés plus haut. Pour l'autre, c'est au contraire cet organe qui a été le moins éprouvé. III Dans ce qui précède il n'a été question que de Sapins situés sur un plateau ou sur un versant rapide exposé au Sud, dans des conditions par conséquent où la sécheresse avait dû se faire particulièrement sentir. Il convenait de s'assurer si l'influence de cette sécheresse sur la végétation s'était produite au même degré sur les versants exposés au Nord ou à l'Est et dans une essence voisine du Sapin : l'Epicéa. A cet effet un Epicéa vigoureux, de cinquante ans environ, situé dans une parcelle de la forêt de Gérardmer exposée à l'Est, ayant été abattu en vue d'autres recherches, je l'étudiai comme il est dit précédemment. Les résultats des mesures prises sur lui sont inscrits dans le Tableau VI. TABLEAU VI Largeur moyenne des couches formées dans les années Rapport de la couche NIVEAUX 1885 1886 1887 1888 1889 l8gO 1891 1892 189,? 1894 (ie 1893 à la inoy. des au- tres couches de 1888 à la iiioy. des au- tres couches (celle de 1893 déduite) A I'" de la ba^e. . . 8" — . . 13'" — • ■ lÔ"' — . . 3I-; 3 3.15 4 2.62 3 • 25 3-45 2.62 2.62 3-3^ 3.87 3 'I 2 62 2.50 2.75 3.62 2.87 3 12 3.62 4.12 3-34 3-37 2 75 3 ■ 3-' 4 3 88 2.94 2 . 50 3 35 387 3.16 3-5" 2-75 3.87 3-40 2 50 2.62 2.50 4 2.95 2. 25 2 37 2.50 4 0 8i I 0.78 I 0.84 0-95 0.85 0 90 Moyennes . . 2.73 0 89 0.89 JOURNAL DE BOTANIQUE Rapport des pousses Longaeur des pousses de 1893 à la moy. des au- tres pousses de 1888 à la moy. des au- tres pousses (celles de 1893 déduites) Flèches 54 46 54 38 55 53 48 46 38 26 0 79 0.79 Une branche du ver- ticille de 1885. . . 19 16 26 17 21 >5 ■5 6 10 8 0.66 0.88 Une branche du ver- ticille de 1887. . . 36.5 ^A 18 24 22 16 15 16 16 0.84 0 94 Moyennes . . 31 34-6 24.3 33-3 30 26 22.3 21 13-3 0.74 0.85 On voit que la croissance de cet Épicéa, aussi bien en ce qui concerne l'allongement des pousses que l'augmentation de grosseur du tronc, a été sensiblement moins ralentie en 1893 que celle des Sapins dont il a été question auparavant. Cette différence dans les résultats ne peut être attribuée qu'à l'expo- sition, car l'enracinement de l'Epicéa est plus superficiel encore que celui du Sapin. Ce fait s'est du reste aussi présenté dans la région pour les récoltes fourragères, qui ont beaucoup moins souffert sur les versants septentrionaux. Il était intéressant de rechercher si, dans les terrains tour- beux arrosés par des eaux souterraines, la croissance des arbres avait été moins entravée, si même elle n'avait pas été favorisée, comme cela était arrivé pour les herbages situés dans des con- ditions semblables, par l'élévation de température qui a carac- térisé la période végétative de 1893. Je n'ai pas eu l'occasion d'étudier à cet égard, sur des sujets abattus, l'épaisseur de la couche de bois qui avait été formée, mais j'ai relevé, sur des Sapins et Epicéas bien venants, les dimensions suivantes des flèches qui s'étaient développées cette année là (i). Les résultats sont consignés au Tableau VII. Les mesures sont exprimées en centimètres. I. Ces sujets se trouvent dans une tourbière dépendant de la propriété de Lonsj^emer. Les places tourbeuses sont réparties en grand nombre dans les forêts des Hautes-Vosges; mais comme on ne les assainit pas, la végétation forestière ne parvient pas à s'y imjilanter. Au contraire celle dont il est question, ayant été à plusieurs reprises l'objet de travaux d'assainissement, porte des arbres relati- vement vigoureux. C'est presque la seule tourbière de la région oîi le fait se présente, c'est donc à peu près la seule où cette étude pouvait être faite. É. Mer. — Influence de l'état climatériquc sur la croissance des Sapins. 227 TABLEAU VII ^— SAPINS ^ 1 p I c ]•: A s ANNEES *^ I II III IV E I II III IV V VI VII VIII IX C3 0 1890 13 . 13 . 13 , 5 6 » . „ n . 5-5 .89, 18 20 13 6 M iS ,0 7 S 4 8 12 7 5 S. 4 1892 12 21 7 6 "•5 -5 17 8 10 5 5 9 5 10 10.4 ^^2 9 18 7 7 10 18 20 '7 16 12 ' 16 13 9 14.5 1894 5 18 5 3 8 8 iS 9 12 8 3 S 6 4 8.1 Rapport entre la flèche de 1893 et la moyenne des flèches des autres années V Sapins : 0.86 } Epicéas : 1.41 La croissance des Sapins, à en juger du moins par le déve- loppement de la flèche, a été bien moins ralentie dans les terrains tourbeux qu'elle ne Tétait dans les autres sols. Celle des Epicéas a au contraire été très activée. C'est ce qui s'était produit du reste en pareils terrains pour les plantes herbacées. Partout où l'eau ne faisait pas défaut, leur végétation était plus vigoureuse que dans les années ordinaires. L'influence de la sécheresse sur la croissance des Sapins a donc varié suivant de nombreux facteurs et s'il est possible d'affirmer, après toutes les études dont il vient d'être rendu compte, qu'elle a été manifeste dans bien des situations, il ne serait pas juste d'en conclure qu'elle a été générale et il y aurait témérité à vouloir estimer, d'après les résultats fournis par quelques arbres, la diminution de production ligneuse qui en est résultée. La seule assertion qu'il soit légitime d'émettre, c'est qu'il y a eu réduction dans cette production, comme il y en avait eu dans de moindres proportions en 1888, par suite de l'abaissement de la température, c'est-à-dire pour une cause presque opposée ; mais les circonstances dans lesquelles se déve- loppent les massifs boisés sont si complexes qu'on ne peut chiffrer, même approximativement, la perte subie (i). I. M. Henry, dans le travail précité, a trouvé que la production lig-neuse de 1893 avait varié, pour ses arbres d'observation, entre 30 et 76 % de celle d'une année normale. Dans les sujets que j'ai étudiés, cette production a oscillé entre 228 JOURNAL DR BOTANIQUE IV Ce n'est pas seulement quand la période végétative est carac- térisée par des conditions météorolog-iques exceptionnelles, telles qu'une sécheresse extrême comme en 1893, ou bien une température très basse, accompagnée d'une grande nébulosité, ainsi que cela est arrivé en 1888, que la végétation forestière subit des perturbations. Ce fait peut encore se présenter, dans de moindres proportions il est vrai, quand ces conditions sont moins accentuées ou ne se manifestent que pendant une plus courte durée. [A suivre.) 55 et 76 7o- Je laisse de côté la diminution de rendement provenant de la ré- duction d'allong-ement des pousses, car elle ne peut pas être évaluée. M. Henry, du reste, ne s'est pas occupé de ce côté de la question. En ne faisant entrer en lig'ne de compte que l'accroissement diamétral, la croissance des Sapins aurait donc moins souffert que celle des Chênes, Hêtres et Charmes; ce qui s'expliquerait pour trois motifs : 1° La sécheresse a été moins g'rande dans les Vosges que dans les plaines avoisinantes. 2" La réduction des pousses de 1893 et celle des feuilles qui les garnissaient a été, comme on le verra plus loin, une des causes de la diminu- tion d'accroissement diamétral, par suite de l'insuftlsance de production amylacée. Cette cause devait naturellement être plus puissante dans les essences feuillues que dans les Sapins qui conservent leurs feuilles six et sept ans. 3" M. Henry n'a pris ses mesures qu'à un seul niveau (i m. 50 de hauteur). Or j'ai montré que, dans les Sapins, la réduction d'accroissement a beaucoup varié suivant les sols, diminuant en général vers la cime. Il est donc probable que si les recherches de M. Henry s'étaient étendues à la totalité du tronc, ses moyennes auraient été un peu relevées. Ces diverses causes justifient l'écart, assez faible d'ailleurs, existant entre nos résultats. M. Henry croit pouvoir appliquer à tous les massifs de la plaine lorraine les conclusions découlant de ses observations. Je n'oserais en faire autant pour les sapinières vosgiennes. Quelque nombreux que soient les sujets étudiés, il est dif- ficile d'admettre qu'on puisse étendre à toute une région les résultats qu'ils ont fournis. Il est vrai que, dans les forêts de plaine, les situations sont plus uniformes. Il y a moins à compter, qu'en montagne, avec les variations de sol, de déclivité, d'exposition, d'altitude. CHRONIQUE. Le prochain C()nt;"i'ès de IMssociation française [)our ravancement des Sciences se tiendra à Bordeaux, du 4 au 9 août. La présidence de la if section (Botanique) a été confiée cette année à M. L. Motelay, qui fait appel au concours de tous les botanistes, membres ou non de l'Association, et les prie de lui adresser le plus tôt possible, 8, Cours de Gourgue, à Bordeaux, les titres des communications qu'ils désireraient présenter au Congrès sur une branche quelconque de la Bota- nique. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — .T, Mer.scli, iinp , 4''', Av. deCliàlillon. 9' ANNEE. N" n. 1" )Uillp:t i«95. JOURNAL DE BOTANIQUE INFLUENCE DE L'ETAT CLIMATERIQUE SUK LA CROLSSANCE DES SAPINS Par M. Emile MER. Ainsi en examinant les Tableaux I, II, IV et V, on voit que les accroissements moyens relatifs aux années 1887, 92 et 94 sont assez faibles. En calculant les rapports de ces accroissements à la moyenne des accroissements de 1885, 86, 89, 90 et 91, on constate qu'ils sont, sauf un seul, inférieurs à l'unité. C'est ce que montre le tableau \^IIL TABLEAU VIII ANNEES 1887 1893 1894 SAPINS DD TABLEAU I Couches Pousses 0.94 0.83 0.96 1.98 113 DD TÂBLEAD II Conciles Ponsses 1 .04 0.67 0-73 I.I3 0.92 0.84 DU TABLEAU IV Coucbes Pousses 0.7s 0.91 0.96 '■37 0-75 0.51 DD TABLEAD V Coucbes Pousses 0.77 0.72 0.62 1 .04 1.08 MOYENNES Coucbes Ponsses 0.85 0.7S 0.8-' 1.38 0.97 0.78 Pour les pousses il n'en est pas de même. Leur allongement a subi, pendant ces trois années, une réduction moindre que les couches d'accroissement. En 1887 il n'en a même pas éprouvé. Or les années 1887 et 1892 ont été signalées, dans les Vosges, par une sécheresse qui, sans être aussi intense que celle de 1893, a cependant été assez prolongée. L'année 1894 y a été très plu- vieuse et froide, sans cependant l'avoir été autant que 1888. Le Tableau IX se rapporte à des Epicéas âgés de cinquante ans environ qui avaient été exploités à l'automne de 1891 . Sur les rondelles prélevées à divers niveaux, j'ai mesuré les accroisse- ments formés dans chacune des années 1884 à 1891. Ces arbres faisaient partie de massifs réguliers appartenant à la forêt de Gérardmer et provenant de semis artificiels. Le peuplement d'oii ont été extraits les n°^ I, II, III et IV est exposé au Nord / 230 JOURNAL DE BOTANIQUE (parcelle 6 A') ; celui qui a fourni les rf^ V et VI est exposé au Midi (parcelle 3D=). TABLEAU IX NIVEAUX Bas du tronc . A 4™ du bas. . 8" — . Moyennes . Largeur des accroissements relatifs aux années 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1.56 1-44 '•25 1.06 '•31 1.19 1.81 1.25 1.68 1.87 1.68 1.31 1.68 1.81 1.87 1.7.S 2.62 2.56 2.31 2.06 2 62 2.56 2.94 2.87 1-95 1-93 1-75 1.48 1.87 1.85 ..84 1-95 Rapport de la coucbe de 1887 à la moy.des au- tres couches 0-75 0.74 0.74 0.78 de 1888 à la inoy. des au- tres couches 0.96 0.92 0.96 Bas A 4'" du bas. g-' _ Moyennes I 81 l 81 1.50 1.19 1 . 12 1.56 1.87 2.12 I.8I 1.87 '•75 1.15 1.25 1.25 1.62 ..87 2.06 2.06 >-94 1.19 «•37 1.62 '■94 1.69 1.89 I.9I I 73 1.18 '•25 1.48 1.81 1.89 0.70 0.73 0.65 0.69 0.67 0.77 o^73 0.71 Bas A 4'" du bas. 8™ — Moyennes 3 75 3 75 3 31 3 3 3^5o 2.62 3 87 3.87 4 3^50 3.37 3^50 3 50 4.25 4.12 4 37 3^99 4.12 3 96 4^37 3-72 4 3.45 3.62 3-37 4.62 4.75 4^5° 3 54 3 ■ 54 4.18 0.88 0.85 0.95 0.91 0.88 0.92 o.8j 0.87 IV Bas A 4"' du bas. . 8'» — Moyennes. 2 2.06 I.81 1.-56 1.50 1.50 r.87 1.50 ..87 1.94 I.I9 1.19 '•44 '•31 '•37 2.19 2.62 2.44 2 . 25 1 94 2.19 2.19 2.19 1.50 2 16 2.15 '•75 1.56 1.71 1.66 1.81 1.71 0,74 0.88 0.84 0.87 0-93 0.94 Bas ... . A 4™ du bas Moyennes 1-56 1.85 1.69 1.12 1 . 12 1.19 • 37 1.81 1.56 1.44 1.19 0.94 1.19 1.12 1.19 ••3' 1.94 2 1.69 1.31 1.50 ■■75 1.81 2 2.81 2.25 2.37 1.69 2. 12 2.31 2.5^' 3 1.97 1.88 «■73 1.26 1.48 ^■59 '■73 2.03 Û.74 0.65 0.72 0.67 0.71 0.74 o 9S 0.82 0.87 0.84 VI Bas A 4™ du bas . . 8"' — Moyennes. 2 1.94 1.50 1.06 '•37 1.37 '•75 2. 12 a 12 2. 12 1.81 1 1.44 1.50 j.8i ^■75 2.87 3.37 1.94 1.12 1.69 1.87 2.3' 2.44 3-33 2.14 '•75 1.06 '•50 '•56 '•95 2. 10 o.6i 0.62 0.45 0.60 0.82 0.83 0.79 0.81 É. Mek. — Influence de l'état clintatérique sur la croissance des Sapins. 231 Pour l'ensemble de ces six arbres, la couche d'accroissement n'a été en 1887 que les 0,75 et en 1888 que les 0,85 de ce qu'elle avait été dans les sept autres années. Le tableau X renferme, exprimées en centimètres, les lon- gueurs acquises par les flèches des Epicéas précédents, pendant chacune des années considérées, TABLEAU X. Longueur des flèches correspondant anx années Rapport de la IlècliB N<" d'ordre de 1887 à la de 1888 à la 1884 18S5 1K86 1887 1888 1889 1890 1891 tnoy. des au- tres flèches. moy. des au- tres flèches. I 40 47 43 57 54 50 42 42 1.26 1.17 n 37 3" 58 36 23 26 21 13 1.24 0.74 ni 5f^ 63 ■ 57 55 56 67 53 25 I.OI 1.03 IVj 42 44 35 47 3-' 35 " » 1.27 0.80 V 38 ^9 24 38 26 40 25 25 i-3« 0.84 VI S» 31 32 34 27 38 31 ' Ï-I3 0.75 Moyennes. 44 41 41 43 36 43 34 26 1.20 0.89 Si en 1887 la couche d'accroissement a été particulièrement étroite, les flèches se sont au contraire plus allongées. Le con- traire a eu lieu pour 1888. On en comprendra plus loin le motif. On voit donc que la production ligneuse est assujettie, comme la production herbacée, mais à un moindre degré, à des vicissitudes dues aux conditions météorologiques et qu'il faut y distinguer de bonnes années, des années médiocres et des an- nées mauvaises. Si 1888 et 1893 doivent être considérées, pour les Hautes-Vosges et pour la période décennale 1885-94, comme des années mauvaises, 1887, 92 et 94 ont été pour ces mêmes motifs, mais sensiblement atténués, des années médiocres, tan- dis que 1885, 86, 89, 90 et 91 ont été de bonnes années. Une conséquence importante de cette constatation est que, dans l'appréciation des résultats fournis par une opération fores- tière, il faudra désormais faire entrer en ligne de compte l'in- fluence qu'a pu exercer sur la croissance des arbres l'état clima- 232 JOURNAL DE BOTANIQUE térique des diverses années qui se sont écoulées depuis cette opération. Ainsi, pour fixer les idées, les deux Sapins qui font l'objet des tableaux IV et V se trouvaient dans un massif éclairci à la fin de 1891. Cette opération devait avoir pour effet d'aug- menter la largeur des accroissements formés postérieurement ainsi que la longueur des flèches et des pousses. Or c'est le contraire qui a eu lieu. Une réduction notable de dimensions a été générale. Ce résultat demeurerait incompréhensible, si Ton ne tenait pas compte de ce fait que les années 1892, 93 et 94 ont été défavorables, quoique à divers degrés et pour des motifs différents, à la croissance des Sapins. Jusqu'à présent on avait toujours négligé ce facteur. Aussi bien des faits restaient-ils inexpliqués. V Les essences à feuilles caduques, elles aussi, ont subi en 1893 une diminution très appréciable dans l'allongement de leurs pousses, ainsi que le fait s'était déjà présenté en 1888. Je l'ai constaté sur des branches d'Érable, de Frêne et de Marronnier. Je ne crois pas devoir produire de chiffres à l'appui, parce que je ne m'occupe dans ce travail que des Sapins. Toutefois je citerai, comme conséquence remarquable de la réduction de longueur des pousses, le fait suivant qui a été très frappant dans toute la région de Gérardmer. Les Frênes, disséminés au voisinage des habitations et dont plusieurs atteignent de grandes dimensions, ont fleuri très abondamment au printemps de 1893. On sait que dans cette essence les fleurs apparaissent avant les feuilles et proviennent des bourgeons axillaires, uniquement florifères, portés sur les pousses de l'année précédente et plus petits que le bourgeon terminal qui, lui, se développe en pousse feuillée. Or, au printemps de 1893, la floraison ayant été très abondante sans être contrariée ni par des gelées, ni par des pluies, la fructification a parfaitement réussi. Les samarres ont absorbé à leur profit l'amidon de réserve qui se trouvait dans les branches. Quand les pousses feuillées se sont développées à leur tour, elles n'ont plus trouvé que très peu d'amidon dispo- nible. Pour ce motif, joint à la pénurie d'eau et, par suite, de matières azotées, conséquence de la sécheresse, elles sont res- tées extrêmement petites, ne se garnissant que de quelques É. Mer. — Influence de l'état climatérique sur la croissance des Sapins. 233 feuilles exiguës. La quantité d'amidon qu'elles fabric^uaient était très faible et se trouvait absorbée par les fruits en dévelop- pement. A l'automne il ne restait dans le bois aucune réserve. Pres(|ue tous les rameaux qui avaient été florifères en 1893 sont morts au printemps de 1894. On pouvait voir l'été dernier presque tous les gros Frênes de cette région porter dans leur cime un si grand nombre de branches mortes, qu'il est à craindre que plusieurs d'entre eux ne périssent en 1895. Ces branches étaient uniquement celles qui avaient fructifié : les pé- doncules des samarres y étaient encore adhérents. R. Hartig a montré récemment que dans les années où les Hêtres fructifient abondamment, l'amidon de réserve, réparti dans le bois, est épuisé en grande partie pour la formation des fruits et que les couches d'accroissement de l'année courante et même de celle qui suit, se ressentant de cet épuisement, restent plus étroites. C'est ce qui explicjuerait aussi, suivant Hartig, pourquoi il est rare de voir se succéder deux années de grande fructification. A diverses reprises, j'ai voulu vérifier l'exactitude de cette assertion, notamment sur des Frênes et des Sapins. En examinant dans ces arbres des branches portant des fruits, com- parativement à d'autres qui en étaient dépourvues, je n'avais pas remarqué une grande différence dans la répartition de l'ami- don de réserve. Mais ayant fait cette recherche au printemps de 1892, d'une part sur des Ormes bordant une route et chargés de fruits, d'autre part sur des Ormes de massif et non fructifères, je constatai que les rameaux des premiers ne renfermaient plus d'amidon, tandis que cette substance était répartie abondamment dans ceux des seconds. Au mois d'août 1893, j'eus l'occasion de constater la même différence entre des Mirabelliers dont les branches ployaient sous le poids des fruits et d'autres qui en étaient dépourvus. Enfin ce fait s'est présenté d'une manière frappante, comme on vient de le voir, dans les Frênes en 1893. On doit en conclure que c'est seulement lorsque l'arbre est chargé d'une très grande quantité de fruits et surtout quand, en même temps, les rameaux feuilles restent grêles, que la réserve amy- lacée s'épuise. (A suivre.) 234 JOURNAL DE BOTANIQUE CONTRIBUTION A LA FLORE DU TONKIN Énumération des Rubiacées trouvées au Tonkin par M. Balansa en i88^-8ç (Suite et fin.) Par M. DRAKE DEL CASTILLO. IXORA. I. haviensis sp. 7iov, Arbuscula erecta, in ramulis petiolis foliorum pagina inferlore et inflorescentiis tomento molli induta, tota planta in sicco dense virente. Foliachartacea, oblonga-acuta (14-20 cent, longa, 7-10 lata), basicon- stricta, breviter petiolata, supra pilis asperulis conspersa. Stipulée delto- toideae, acuminatae. Cyma corymbiformis foliis brevior, bracteis linea- ribus-subulatis, pedicellis flores fere aequantibus. Calycis (2-3 mill. longi) dentés brèves obtusi. Corollae tubus angustus calyce duplo lon- gior, lobi oblongi, obtusi, basi attenuati, tubo longiores, Antherae exsertae. Stylus auguste fusiforrais, corollam multo superans. Bacca globosa, pisi magnitudine. Forêts du mont Bavi (2694) ; Tu-Phap (2661, 2698). Voisine de 1'/. 7nollissùna(JVebera 7nollzssùna^enx.h..)\ en diffère par les plus grandes dimensions de toutes ses parties. I. Blumei ZoU. et Morr., Sysi. Vers., 65. Pavetta odorata Blume, Bijdr., 952, Miq., /. c, 277. Forêts du mont Bavi, au-dessous de Van-Maou à 700 m, d'alt. (2695, 2687, 2746?); vallée de Langkok (2696) ; bois de Cophah, entre Hanoï et Bac-Ninh (4610). A été trouvée aussi à Java et à Bornéo. I. chinensîs Lamk., Encycl., III, 344 ; Hemsl., /. c, 385. 1. strïcta Roxb., Hort. Beng., 10 ; Hook., /. ^., 145 ; Pavetta stricta Miq., /. c, 268. Collines de Noui-Réo, à 4 milles au N. d'Haïphong (620) ; Ouonbi, collines incultes (621); Hanoï, jardin d'une pagode (2690?); collines près du poste de Bat-Bac (2691). Cultivée ou spontanée dans la Chine méridionale, l'Indo- Chine, l'Hindoustan et les îles de T Archipel indien. I. debilis 5;^. nov. Arbuscula debilis, undique pilis adprcssis moUibus vcstita. Folia obovata oblonga (15-20 cent, longa, 7-2 lata) acuminata, in petiolum breviter attenuata, nervis 8-10. Stipulae deltoideae longiusculc acumi- Drake DEL Castillo. — Contribution à la flore du Tonkin. 235 natae. Cyma coryrabiforrais foliis brevior, bracteis lincaribus parvis, pedicellis quam flores multo brevioribus. Calycis tubus brevis, denti- bus basi dilatatis lon^je subulatis. Corolla infundibularis (ad 2 cent, longa), tuboangustolobis ovatis obtusis multo longiore. Anthcrae semi- exsertœ. Stylus corollam circiter dimidio superans, stigmate crasso claviformi. Placentae crassae uniovulataï. Capsula glabrescens, piso ma- jor, semiaibus plano-convexis. Bois et forêts, vallée de Langkok (2662), Tu-Phap (2663, 2664). I. fulg-ens Roxb., Hort. Beng., lo; Hook., /. c, 14.6. Pavetia fui gens Miq., Le, 264. Than-Moï, dans les bois {650, 651). A été trouvée aussi dans la péninsule de Malacca, à Java et à Bornéo. I. indica OK., /. c, 286, Pavctta indica \..^Sp. (éd. i), no; Miq., /, c, 275 ; Hook., /. c, 150; Miq., /. c, 386. Tu-Phap, dans les bois (2669). S'étend partout dans THindoustan, la Chine méridionale, rindo-Chine, les îles de l'Archipel indien et l'Australie septen- trionale. I. nigricans Br., in Wall., Çat., 6154; Hook.,/. c, 148, Pavetia nigricansWi<\.^ l.c, 272. Tankeuin, près de Quang-Yen, sur les collines incultes (643) ; rochers Notre-Dame [Rivière Noire] (2733). Habite l'Hindoustan, l'Indo-Chine et les îles de l'Archipel indien. I. sp. Vallée de Ban-Ton, près de Tu-Vu (2726). COFFEA. G. baviensis sp. nov. Arbor glabra. Folia in sicco dense brunnea, lanceolata (10-12 cent, longa, 2-3 lata), acuminata, 6-7 nervia, stipulis deltoideis acuminatis. Cymae axillarcs petiolo breviorcs, bracteis deltoideis ciliatis. Calyx (i mill. longus) denlibus acutis ciliatis pcrsistentibus. Corolla intus barbata. Drupa oblonga, piso major. Bois à la base du mont Bavi, près de Tu-Phap (2648); bar- 236 JOURNAL DE BOTANIQUE rage de Cho-Bo, sur les roches calcaires (2647); entre Hanoï et Bac-Ninh (4424). Cette espèce appartient à la section Lachnostoma ; voisine du C. salicifolia Miq., elle s'en distingue par sa glabrescence et sa teinte foncée. MORINDA. M. citrifolia L., Sp. (éd. i), 176; Miq., /. c, 242; Hook., /. c, 155; Hemsley, /. ^,^386. Vallée de Langkok (2676). Commune dans les régions tropicales de l'Ancien Monde. M. tinctoria Roxb., Hort. Berig., 15; Hook., /. c, 158. Forêts dumontBavi, au-dessus de Van-Maou (2678). Se trouve dans l'Hindoustan, l'Indo-Chine et les îles de l'Ar- chipel indien. M. umbellata L,,5]^. (éd. i, 176); Miq., /.<;., 244; Hook., l.c, 155 ; Hemsley, /. i^.^ 386. Dong-Dang, dans les forêts (631); environs d'Haïphong, dans les haies (632, 633) ; collines de Noui-Réo, à 4 milles au N. d'Haïphong (634) ; bois aux environs de Tu-Phap (2673) ; Couaïnak, près de Quang-Yen, sur les collines incultes (2674) ; Tu-Phap, dans les haies (2675) ; Hanoï (4406). Répandue dans les régions tropicales de l'Asie et de l'Océa- nie. Uragoga. U. baviensis j^/>. nov. Perennis, repens, secus ramos et pétioles simul ac in foliorum pa- gina iuferiore pilis brevibus in sicco violaceis obsita. Folia supra dense viridia, subtus pallidiora, obovata (6-7 cent, longa, 2-4 lala) acuta, basi altciiuata, 8-10 nervia. Stipulée oblongse (10-15 mill. longae) bicuspidata;, ciliata;. Cyraae brèves, bracteis liuearibus ciliatis. Calycis laciniae bracteis similcs, persistentes. Corolla infundibularis, lobis ex- lus villosis fauce barbata. Staraina linearia. Drupa oblonga. Semina piano convexa, albumine vix 4-sulcato. Forêts du mont Bavi (2628, 2728, 2720, 2731, 2738). Cette espèce est voisine | de VU, calocarpa [Psychofria calocarpa Kurz), mais cette dernière a les feuilles elliptiques- lancéolées et les fruits plus allongés. U. curviflora OK., /. 6'., 299. Drakb DEL Castillo. — Contribution à la Jiore du Tonkin. 237 Ckasali'a curvifloraTh.\v .^ Enum., 150, 421; Mi(i.,/. c, 282; Hook., /, c, 176. Tu-Phap, dans les bois (2707, 2709, 271 1, 127 13); mont IJavi, clans les forêts (2708, 2710), vallée de Baa-Taï (2712) ; près de la pagode de Deïn-Tuan (2714) ; sans indication de localité (2706). Se trouve dans l'Hindoustan, l'Indo-Chine et les îles de l'Archipel indien. U. elliptica. Psychoivia elliptica Ker., in Bot. Reg., t. 607 ; Hemsl., /.^.,387. Sur les collines, dans les broussailles et dans les bois à Than-Moï (644, 647) ; à l'entrée de Hong-Aï (645) ; à Ouonbi, au N. de Quang-Yen (646, 648? 649); vallée de Baa-Taï (2700), Couaï-Lak, près de Quang-Yen (2701); à Phuong-Lam (2703); aux environs de Tu-Phap (2702, 2704, 2705) ; à Ding-Bang, entre Hanoï et Bac-Ninh (4990). Habite aussi la Chine méridionale. U. herbacea OK., /. c, 306. Psychotria herbacea l^.^Sp., II, 1364; Geophila reniformis Don, Prodr., 136; Miq., /. c, 311 ; Hook., /. c, 198 ; Hemsl., /. ^., 387. Tankeuin, près de Quang-Yen, dans les bosquets (627) ; vallée de Langkok dans les bois (2682). Répandue dans toutes les régions tropicales. U. montana. Psychotria montana Blume, Bijdr., 960 ; Hook., Le, 174; Chasalia montana Miq. , Le, 281 . Forêts du mont Bavi (2730). Habite l'Indo-Chine et Java. U. serpens OK., /. c, 30. Psychotria serpens L., Mant., 204 ; Hemsley, /. c, 387. Ouonbi, dans les bosquets (641) ; Couïainak, près de Quang- Yen (641 bis) ; sans indication de localité (642). Habite aussi la Chine méridionale. U. sp. Affmis U. rhinoceroiis (Psychotria rhinoceroiis Reinw). Forêts du mont Bavi (2693). 338 JOURNAL DE BOTANIQUE U. sp. Arbuscula glabra, foliis ovatis vel oblongis (10-12 cent, longis, 3-5 latis) acuminatis, 6-7 nerviis, subtus pallide viridibus, stipulis caducis. Flores ignoti. Cymae fructiferae petiolo paulo longiores, bracteolis fili- formibus. Drupa oblonga dentibus linearibus calycis coronata seminibus vix costatis. Mont Bavi (2732.) U. sp. Arbuscula glabra, foliis ellipticis acuminatis, longiuscule in petio- lum attenuatis. Cymae pauciflores, bracteolis linearibus, calycis denti- bus angustis, corollae tubo brevi, fauce barbata. Fructus ignoti. Mont Bavi (2735). U. sp. Arbuscula glabra, foliis ellipticis oblongis (ad 20 cent, longis, 6 la- tis) breviter acuminatis, 11-13 nerviis, stipulis ovatis apice subulatis. Cymae fructiferae petiolo longiores. Drupa ovoidea, seminibus costatis. Tu-Phap (2736, 2737). U. (Ghasalîse) sp. Glabra, foliis membranaceis ellipticis-oblongis (15-24 cent, longis, 4-10 latis), 10-15 nerviis, cymae tructiferae (5-6 cent, longae) laxae. Drupae ovoideae (i5mill. longae), seminibus intus concavis. Vallée de Langkok (2715, 2716) ; forêts au-dessous du vil- lage de Son-oï (2717). Voisine de VU. (Chasalia) rostrata Miq., cette espèce en diffère par ses cymes plus lâches et ses fruits plus gros. Mrphitidia. M. Balansœ sp. nov. Frutex fereglaber, in petiolibus nervis foliorum paginae inferioris et inflorescentiis adpresse pilosus. Folia laete virentia, oblonga (locent. longa, 3 lata), acuminata, basi vix acuta, 8-nervia, breviter (3 mill.) petiolata. Cymae pcdunculatac, petiolo duplo longiores ; bractcae mi- nutae caducae. Flores (2-3 mill. longaî) subscssiles.C'alycis breviter cu- pulati dentés dcltoideae. Corolla alba, infundibularis apice vix pube- rula, intus villosa. Drupa glabrcsccns. Dans les bois : à Dong-Dang (659), entre Phuong-Lam et Cho-Bo (2651), au mont Bavi (2652, 2653). Drake DEL Castillo. — Cotitributioti à la flore du lonkm. 239 Voisine des M. {Lasm7ttlms) ForduHa.nce, et M. (Lasian- ihus) iricJiophleba Hemsley, dont je n'ai vu que la description, cette espèce diffère de la première par ses feuilles moins acumi- nées et à nervures plus nombreuses, et de la seconde par ses fruits plus glabres. M. baviensis sp. nov. Frutex undiquc nisi in foliorum pagina superiore adpresse pilosus, Folia densiuscule viridia, oblonga (circiler 14 cent, longa, 3 lata, pé- tiole I cent, longe), acuminata, basi obtusa, S-çnervia. Glomeruli ses- siles, bracteis linearibus petiolo brevioribus. Flores ignoti. Drupaobo- voidea (3-4 raill.). Tu-Phap, dans les bois (2655). Voisine du M. Wallichii W. et A., cette espèce en diffère par ses feuilles obtuses à la base. M. chinensis Champ., in Kew Journ. bot., IV, 196. Laszanih7i.s chinensis Benth., FI. Hongk., 160 ; Hook., /. c, 187 ; Hemsl., /. c, 388. Bosquets au N. d'Ouonbi (640). A été trouvée aussi à Hong--Kong, à Formose et dans la presqu'île de Malacca. M. cyanocarpa DC, Prodr., IV, 452. Lasianthus cyanocarpiLS Jack, in Trans. Linn. Soc, XIV, 125 ; Miq., /. c, 316; Hook.,/. c, 178 ; Hemsl., Le, 388. Forêts au N. d'Ouonbi (639). S'étend depuis l'Assam jusqu'à Malacca et Bornéo ; a été trouvée aussi à Hong-Kong. M. hispidula sp. nov. Frutex undique nisi in foliorum pagina superiore plus vel minus laete virente hispido-tomentellus. Folia ovata oblonga (6-7 cent, longa, 3 lata, petiolo 7-8 mill.longo) acuminata, basi inœquilatera, 5-nervia. Glomeruli sessiles petiolo vix longiores, bracteolis parvis caducis. Calycis dentés lineares persistentes. Drupa obovoidea. Forêts du mont Bavi, au bord des torrents (2658) ; sans dési- gnation de localité (2657). Voisine du AI. Incida DC, cette espèce en diffère par la pubescence de ses feuilles et de son calice. 240 JOURNAL DE BOTANIQUE M. langkokensis sp. nov. Frutex undique nisi in foliorum pagina superiore pilis adpressis sericeis fulvis vestitus. Folia chartacea oblonga (circiter 15 cent, longa, 6 lata, petiolo vix i longo) acuminata, basi subacuta, lo-nervia. Glo- meruli sessiles, bracteis linearibus petiolum leviter superantibus. Caly- cis dentés angustae elongatae. Corolla infundibularis alba bracteis vix longior. Drupa (3-4 mill.) obovoidea. Vallée de Langkok, dans les forêts (2654). Cette espèce diffère du M. Wallichii^ . et A. par ses feuil- les plus grandes et relativement moins acuminées. M. tonkinensis sp. nov. Frutex undique nisi in foliorum pagina superiore in sicco dense vi- ridi hispido-toraentosus. Folia (9 cent, longa, 3 lata) oblonga, acumi- nata basi leviter cordata inaequilatera, breviter (3-4 mill.) petiolata, 7-8 nervia. Glomeruli sessiles bracteis subulatis petiolo duplo longio- ribus. Calycis dentés subulati. Corolla alba infundibularis, lobis obtusis extus pilosis, intus pubescentibus. Drupa (3-4 mill.) obovoidea. Forêts du mont Bavi (2656). Cette espèce se rapproche du J/. lVali!'ch2i"W . et A., et du M. attemiaia DC, par la forme moins acuminée de ses feuilles, par la nature de sa pubescence et par sa teinte plus foncée dans l'herbier. M. sp. Dong-Dang, dans les forêts (638). Cette espèce semble différer du M. rhmocerotis DC. par ses inflorescences plus longuement pédondulées et par ses bractées plus épaisses. Je n'ai pu en voir que des fleurs à peine déve- loppées. Hydnophytum. H. costatum sp. nov. Frutex glaber, ramulis teretibus aut vix compressis. Folia coriacea obovata (6-7 cent, longa, 3-4 lata) rotundata, in petiolum attenuata. Cymae axillares haud contractai foliis breviorcs. Flores (8-9 mill. lon- gse) breviter pedicellatae. Calycis tubus subteres, basi attenuatus ; limbus cupulatus integer. Corolke tubus calycc brevior; lobi oblongi tubo breviores. Drupa oblonga pyreuis 4-costatis. Environs de Quang-Yen, au milieu des palétuviers (685). Drake DEL Castillo. — Coiitfibutioti h la JJore du Tonkin. 241 Cette espèce se distingue de Li plupart des espèces du même genre par ses fruits munis de côtes. Elle se rapproche de VH. normale Becc. par son inflorescence qui est cependant un peu plus allongée que dans cette dernière espèce. Lrptodkrmis. L. oblong-a Bunge, Enum.pl. CJiin. bor., 34; Hcmsley, /. c, 390. Tankeuin, sur les rochers calcaires (628). Habite la Chine méridionale. P^DRRIA. p. fœtida L. Mant., 52 ; Miq., /. c, 258 ; Hook., Le, 195. Haïphong, dans les haies (630) ; Tu-Phap, dans les bois (3252, 3253) ; Cho-Bo, dans les terrains calcaires (3524); sans désignation de localité (629). Habite l'Hindoustan, l'Indo-Chine et les iles de l'Archipel indien. vSpermacoce. s. stricta L. f., Suppl., 120 ; Miq., /. c, 331 ; Hook., /. c, 200 ; Hemsl., /. c, 392. Ouonbi, dans les rizières abandonnées (673, 674) ; Tu-Phap, lieux incultes (2601). Répandue dans les régions chaudes de T Ancien-Monde. EXPLICATION DES FIGURES. PI. IV. — Leptotnischus primiiloides. — i. Plante entière (grandeur naturelle). — 2. Bouton (grossi). — 3. Fleur épanouie [id.). — 4. Coupe de la fleur [id.). — 5. Anthère {id.). — 6. Coupe du calice et de Tovaire [id.). — 7. Coupe du calice et de l'ovaire [id.). — 8. Placenta {id.). — g. Graine [id.). PI. V. — Keenania (}) ophiorrhisoides. — i. Plante entière (grandeur naturelle). — 2. Fleur (grossie). — 3. Coupe de la fleur (id.). — 4. Cap- sule {id.). 342 JOURNAL DE BOTANIQUE LISTE DES ALGUES RECUEILLIES AU CONGO PAR M. H. LECOMTE Par M. P. HARIOT. M. H. Lecomte, au cours de son voyage d'exploration au Congo, a recueilli i8 espèces d'Algues. Seize d'entre elles, pro- venant de Loango, sont marines; les deux autres ont un habitat terrestre. Les espèces marines appartiennent toutes à la flore des côtes d'Afrique, sauf une seule qui m'a paru nouvelle et pour laquelle je propose le nom de Callophyllis Lecomiei. CHLOROPHYCEiE. 1. Ulva Lactuca L., Sp., II, p. 1 162^ p. p. 2. Trentepohlia aurea (L.), Martius, FI. crypt. Erlang., P- 351- Echantillons conformes à ceux d'Europe. Kitabi (Congo), sur des écorces. 3. T. Kurzii (Zeller) Hariot, Noies sur le genre Trente- pohlia, p. 43- Kitabi (Congo), sur les feuilles des arbres. Les échantillons rapportés par M. Lecomte ne concordent pas exactement avec ceux qui ont été recueillis par Kurz. Mal- gré cela je ne crois pas devoir les en distinguer spécifiquement. Tout au plus pourrait-on les regarder comme une forme caracté- risée par des cellules plus allongées. La fructification se présente sous deux états : les zoosporanges sont en même temps sessiles, disposés le long des rameaux, ou bien réunis en nombre plus ou moins grand au sommet de cellules spéciales comme dans le T. arborum. J'ai montré que ce mode de fructification ne pouvait être considéré comme caractéristique et était susceptible de se rencontrer chez toutes les espèces de Trentepohh'a . D'ailleurs je ne suis pas éloigné de croire que le T. ^//r^/ï pourrait n'être qu'une forme grêle et foliicolé du T. arborum, auquel on devrait rapporter également le T. Wainioi, 4. Godium tomentosum (Huds.) Stack., Ner. brit., p. XXIV. Ph^ophyce.©. 5. Padina Pavonia Gaillon,, Dict. se. nat.^ vol. 63, p. 371. p. Hakiot. — Liste des Algues recueillies au Congo par M. H. Lecomte. 243 FLORIDE.E. 6. Scinaia furcellata j(Turner) Bivona in l'Iride, Pa- lermo 1822. 7. Gallophyllis Lecomtei sp. n. C. fronde àumili, brcviter stipitata, suborbiculari , subpennala, segmcntis cuneatis plus minus profonde divisis vel integris, termiuali- bus obtusissimis. Fructus et structura Calophylljdis laciniaiœ. Speciem hancce, quae mihi nova et, quamvis C. laciniatce valde affinis, ramificatione subpennata primo obtutu distincta videtur, arai- cissimo H. Lecomte inventori dicatam volai. Le C. Lecomtei rappelle par la plupart de ses caractères et par sa structure le^ C. laciniata, mais la disposition pennée de sa ramification m'a paru assez remarquable pour que je n'aie pas hésité à le décrire comme espèce nouvelle, malgré le petit nom- bre d'individus qu'il m'a été permis d'étudier. On trouve bien une tendance à la ramification pennée dans des échantillons re- cueillis au Maroc par Schousboë, mais elle est bien loin d'être aussi caractérisée que dans la plante rapportée par M. Lecomte. Les dimensions sont également beaucoup plus faibles que dans les spécimens que j'ai pu examiner dans l'herbier du Muséum et dans l'herbier Thuret, et cependant, quoique la plante du Gabon ne mesure que 3 à 4 centimètres, elle est fructifiée et paraît entièrement développée. 8. Gracilaria confervoides(L.) Grev,, Alg. brit., p. 123, Ne diffère en rien de la plante européenne. 9. G. dentata J. Ag., Specïes, p. 603. Le G. dentata est très polymorphe : des échantillons rap- portés du Gabon, les uns rappellent le Spha^rococczis oligacan- thus Kûtz., tandis que d'autres se rapportent au ►S. rangiferiyitis du même auteur. Aussi est-ce avec juste raison que M. J. Agardh a réuni ces deux plantes sous la dénomination de G. dentata, espèce qui était indiquée à la Martinique et sur les côtes du Sénégal. 10. Hypnea musciformis Lamour., Essai, p. 43. 1 1 . Ghrysymenia uvaria (Wulf.) J. Ag., Alg. mar. Sued., p. 106. 12. Polysiphouia. 244 JOURNAL DE BOTANIQUE Deux fra^rnents à peine détermînables que nous croyons pouvoir rapporter au P. complanata J. Ag., Sp., p. 933. 13. Spyridia clavata Kûtz., Lïnnœa, p. 744 (1841). Espèce polymorphe, recueillie sur les côtes du Sénégal et aux Antilles, aux dépens de laquelle Kûtzing avait créé les S. Moiitagneana et nudiuscula. l.es échantillons du Gabon ont un port un peu différent de ceux de la Guadeloupe, mais ils rappellent la figure donnée par Kûtzing (Tab. phyc, XII, 45) et ressemblent vaguement à un Pt/'loia. 14. Geramium gracillimuin Griff. etHarv., Phycol. brït., tab. CCVI. Sur les frondes du Gi^acilaria confervoides. 15. G. (Centroceras) clavulatum Ag. ap. Kunth, Synops. PI. eeqinnoct., i, p. 2. La plante du Gabon répond exactement au Centroceras inenneYJJXz.^ Tab. phyc. ,Yl\l^ 17. 16. Melobesia membranacea Lamour., Polyp. flex., P- 315- Sur les frondes du Gracilaria confervoides. 17. Amphiroa Beauvoisii Lamour., Hi'st. des Polyp. corail, flexibles, p. 299. 18. Gorallina longifurcaZanard., Iconogr.phyc, II, p. 64. t. LVI. CHRONIQJJE. M. le Dr G.-B. de Toni, directeur de la « Nuova Notarisia », nous prie d'annoncer à nos lecteurs que son adresse est maintenant : Via Rogati, 2236, à Padoue (Italie). M. le Dr W. Voss, Tuu des principaux mycolog-ues autrichiens est mort récemment à Vienne. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, itnp., 4''', Av. deChâtillon. 9' ANNÉE. N" 14. 16 JUILLET 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE MYLITTOPSIS NOUVEAU GENRE d'hYMÉNOMYCÈTES HÉTÉROBASIDIÉS Par M. N. PATOUILLARD. Je dois à M. Ellis, de New-Field, la communication d'un Championon de la famille des Auriculariacés, possédant une structure tellement différente de celle qu'on rencontre d'ordinaire chez les représentants de cette famille, que je crois utile d'insti- tuer un nouveau genre pour le recevoir. Je le désignerai sous le nom de Mylittopsis , pour rappeler certaines particularités d'as- pect qui font ressembler sa cassure à celle d'un l\Iyh'tta. Il croît sur les troncs d'arbres dans les forêts marécageuses de la Louisiane, où il a été recueilli par M. Langlois, qui a bien voulu me faire transmettre ses observations sur la forme et la coloration propres à la plante vivante. Cette production se présente à l'état frais sous l'aspect d'un corps ovoïde, opaque, mesurant 334 centimètres de longueur sur 2 de hauteur et présentant une large surface d'insertion. Sa coloration est jaunâtre ou brunâtre et sa surface est couverte de mamelons irrégulièrement arrondis ; sa consistance est très ferme, presque ligneuse ; les couches périphériques, un peu plus molles, sont formées par une gélatine élastique non diffluente. Par la dessication, la couleur devient plus foncée, brune, mais le volume diminue à peine et la plante présente alors une dureté comparable à celle de la pierre et une densité considérable. Quand on examine la surface à la loupe, on voit qu'elle est marquée de vermiculations très fines, sinueuses, enchevêtrées dans tous les sens. Une section verticale montre une base commune portant des lobes courts, fortement accolés les uns aux autres, arrondis vers le haut et atténués en une portion inférieure qui ménage dans la masse des cavités rayonnantes irrégulières : ces lobes consti- tuent les mamelons de la surface du Champignon. La trame est marquée de stries radiales très serrées; en 246 JOURNAL DE BOTANIQUE effectuant une cassure perpendiculaire ou oblique à leur direc- tion, elle paraît, à la loupe, composée de petites niasses pellu- cides, circulaires ou elliptiques, incolores ou rougeâtres dans leurs parties centrales et limitées individuellement par une ligne brunâtre ; il en résulte un aspect marbré analogue à celui de la trame d'un 2lylitta, d'où le nom par lequel nous désignons ce Champignon. La base commune a une texture indistincte et est tout à fait opaque. Lorsqu'on m.et un fragment à ramollir dans l'eau, on peut assez facilement le dilacérer en cordonnets ou fibrilles représen- tant les stries rayonnantes. Chacun de ces cordonnets part de la portion basilaire et vient se terminer à la périphérie, où il occa- sionne une petite saillie : c'est l'ensemble de ces saillies qui donne l'aspect vermiculé de la surface. En examinant au microscope une de ces fibrilles en parti- culier, on voit que les hyphes qui la constituent sont très grêles (3-6 u. d'épaisseur), rameuses, plus ou moins septées transver- salement et souvent pourvues de boucles ; incolores, subgélati- neuses et distantes dans la portion centrale, elles sont brunâtres et serrées au pourtour, où elles forment une sorte de gaine cor- ticale. Vers l'extrémité supérieure les hyphes centrales donnent naissance aux basîdes. Celles-ci se présentent d'abord sous la forme d'un bâtonnet continu, cylindracé, obtus au sommet, gorgé de protoplasma réfringent et cjui est séparé par une cloison du filament dont il émane ; plus tard la baside prend trois cloisons transversales tout en restant cylindrique ou en s'étranglant un peu aux articles ; enfin apparaissent des stérigmates filiformes, celui de la cellule terminale étant exactement apical et ceux des autres cellules naissant sur le côté, immédiatement en dessous de la cloison. Entre les basides s'élèvent des paraphyses linéaires un peu épaissies vers le haut et les dépassant beaucoup. Chaque para- physe est entourée d'une gaîne gélatineuse très épaisse qui, en se soudant avec ses voisines, forme un vêtement continu à la sur- face de la plante. Enfin on doit signaler également la présence de corps ovoïdes unicellulaires, bruns, mesurant 10X6 ij-, placés en des points quelconques sur les hyphes de la gaine colorée des E. Mer. — Inflttence de l'étal climalérique sur la croissaticc des Sapins. 247 fibrilles de la trame; ces corps ne paraissent pas être des coni- dies, car ils ne semblent pas se détacher; ce sont probablement de simples terminaisons d'hyphes correspondant à des rameaux stériles (cystides). Dans aucun cas nous n'avons pu observer les spores des basides. En résumé, le Mylittopsis diffère des autres genres d'Auri- culariacés par la forme du réceptacle et la nature fibrilleusc de (le la trame. MYLITTOPSIS nov. gen. — Receptaculum tîiberculiforme, in- ditralo-gelatinosum, e Jlbris radianlibiis oninino compos/liiui, hymenio ainphigeno ; basidiis redis, transverse septatis, cinn paraphysibiis iminixtis. Mylittopsis Langloisii n. sp. — Receptaculum induratum, ovoi- deum, irregulariter lobatum, j-4 cm. longujn, 2 cm. altum, dense vcr- tjticulatum, sordide lutescens; basidiis triseptatis, ^0-40 X JS \'-y paraphysibus tjo a long.; sporis... Hab. ad truncos in sylvis paludosis « Louisiane », Amer, sept.; les:. Langlois. INFLUENCE DE L'ETAT CLÏMATERIQUE SUK LA CROISSANCE DES SAPINS {Fin.) Par M. Emile MER. VI Il me reste à examiner pourquoi l'accroissement diamétral des arbres et l'allongement de leurs pousses sont influencés dans le même sens, mais à des degrés divers, par des conditions météorologiques semblables, pourquoi ils le sont parfois dans des ,sens différents, pourquoi des états climatériques presque opposés produisent dans certains cas les mêmes résultats, pourquoi enfin les effets varient suivant les régions d'un même arbre. C'est ainsi que, rappelant certains faits précédents pour préciser, il s'agit d'expliquer pour quel motif l'allongement des pousses a été en 1893 ^^^^ plus réduit que l'accroissement en grosseur du tronc, tandis que l'inverse s'était produit en 1888. Je crois né- 248 JOURNAL DE BOTANIQUE cessaire dans ce but de rappeler brièvement quelques parti- cularités récemment signalées sur la nutrition des arbres. J'ai montré que, lorsque au printemps une annélation est pra- tiquée à un niveau quelconque de la partie du tronc située sous les branches, il en résulte des conséquences différentes selon qu'il s'agit de la région située au-dessus de l'anneau d'écorce enlevé ou de la région située au-dessous (i). Dans la première, les nouvelles pousses n'acquièrent que de faibles dimensions ; les feuilles dont elles se garnissent sont moins nombreuses, plus petites et d'un vert pâle. Même un certain nombre de branches se dessèchent. Par contre, la couche d'accroissement qui se forme dans cette partie du tronc après l'opération, sans être tout à fait aussi large que celle de l'année précédente, n'en diffère cepen- dant pas beaucoup. Au voisinage et même jusqu'à une assez grande distance au-dessus de l'anneau, elle est même notable- ment plus épaisse. — Dans la région infra-annulaire les choses se passent autrement. Quand il s'y trouve des bourgeons dor- mants, ceux-ci forment des pousses vigoureuses, mais la nouvelle couche d'accroissement reste très étroite et parfois même, dans les petits arbres notamment, ne parvient pas à se constituer. Ces effets, presque opposés, sont dus à ce que, d'une part, l'eau puisée par les racines et par suite les matières azotées ainsi que les sels qu'elle charrie, ne parviennent que dans une mesure restreinte au-dessus de l'anneau, à cause de la dessiccation qui envahit de plus en plus profondément le bois mis à nu. C'est pour ce motif qu'il ne s'y forme que des pousses chétives. Les feuilles fabriquent bien de l'amidon, moins cependant qu'au- paravant, puisqu'elles sont moins nombreuses, plus petites, et moins vertes; mais cet amidon ne pouvant, d'après mes expé- riences, passer au-dessous de l'anneau, s'amasse au-dessus oii il sert à former la couche d'accroissement nouvelle. — Les ma- tières azotées, venant du sol, s'accumulent au-dessous de l'anneau parce cju'elles ne peuvent le franchir qu'en cjuantité très limitée. C'est ce qui provoque l'évolution des bourgeons dormants en pousses vigoureuses. Mais, comme cette région ne reçoit plus l'amidon produit dans les branches, la couche d'accroissement y reste très faible ou même ne se forme pas. I. Bulletin de la Soc. bot. de Fyance, t. XXXIX, 1890, p. 717 et suiv. É. Mer. — Influence de l'état cliinatériqiie sur la croissance des Sapins. 24») D'après ce cjui précède, il semblerait que, pour le dévelop- pement des pousses, les matières albuminoïdes fussent plus né- cessaires que les matières hydrocarbonées, et que le contraire eût lieu pour la formation des couches d'accroissement. Cette différence toutefois n'est (qu'apparente. Elle provient de ce que, pendant son évolution, la zone cambiale puise une partie des substances albuminoïdes dont elle a besoin dans les couches ligneuses formées auparavant. L'analyse montre en effet que le jeune bois renferme ces substances en plus grande abondance que le bois âgé de quelques années. Elles émigrent donc vers les tissus en évolution. vSi la migration était complète, il suffirait à l'assise cambiale de recevoir de l'amidon pour constituer les couches nouvelles sans avoir besoin d'un supplément de matières albuminoïdes; mais cette migration n'est que partielle, puisque, même dans le bois âgé, une certaine quantité de matière azotée reste fixée. Il est donc nécessaire, pour que le tronc continue à grossir, que le sol fournisse une nouvelle provision d'azote. Voilà pourquoi les couches ligneuses, bien que plus développées au- dessus de l'anneau qu'au-dessous, sont néanmoins généralement plus étroites que celles qui s'étaient formées avant l'opération. En somme la région supra-annulaire ne peut continuer à vivre , surtout par insuffisance de matières azotées, tandis que la partie infra-annulaire dépérit , principalement par privation d'ami- don. Ces faits étant présents à l'esprit, il devient plus facile de comprendre les perturbations apportées par les variations mé- téorologiques dans la croissance des arbres et en particulier des Sapins. Quand une période de sécheresse se déclare dès le début du printemps, comme cela est arrivé en 1893, les pousses nou- velles sont arrêtées dans leur développement parce que, à la suite de la dessiccation du sol, l'eau et les matières qu'elle charrie ne parviennent plus qu'insuffisamment à la cime. La phase d'évolution des pousses de Sapins est généralement terminée vers le 15 juillet. Si la sécheresse se prolonge au delà de cette date, par suite de la brièveté des pousses de nouvelle formation et de l'exiguïté de leurs feuilles, la quantité d'amidon qui par- vient au tronc est sensiblement réduite ; elle l'est moins toute- fois, on le comprend, dans les essences à feuilles persistantes. Un autre facteur tend à rétablir l'équilibre : la radiation solaire, 250 JOURNAL DR BOTANIQUE très intense dans les années sèches, et la température élevée qui en est la conséquence. L'assimilation du carbone est alors très exaltée et compense dans une certaine mesure, variable suivant les espèces, le déficit causé par la brièveté des pousses nou- velles (i). Comme c'est surtout d'amidon, d'après ce qui a été dit plus haut, que la zone cambiale a besoin pour se développer, on comprend que la couche d'accroissement soit moins ralentie dans son développement que les pousses. Cependant si la séche- resse persiste jusqu'à la fin de la période végétative, l'ascension de l'eau et des matières azotées finit par être assez réduite pour que le fonctionnement de l'assise cambiale soit très entravé. Quant, au contraire, la température s'abaisse d'une manière anormale, àlasuitedepluiespersistantesparexemple,commecela est arrivé en 1888 et en 1894, les choses se passent différemment. Les pousses, recevant beaucoup d'eau et de matières azotées, se développent assez vigoureusement ; mais par suite de l'affaiblis- sement delà radiation solaire et aussi de l'insuffisance de chaleur, les feuilles fabriquent peu d'amidon : ce qui réduit la largeur de la couche en formation. D'une manière générale on peut donc dire que, dans les années de sécheresse, la réduction porte prin- cipalement sur les pousses et qu'elle affecte plutôt les couches d'accroissement dans les étés humides et froids. Ce dernier cas toutefois ne se présente guère, pour la France, qu'en montagne, car aux faibles altitudes, un régime estival pluvieux ne saurait assez abaisser la température. Il est même possible que le déve- loppement des couches ligneuses, aussi bien que celui des pousses, soit au contraire favorisé dans les forêts de plaine par une succession de pluies, d'autant plus que la nébulosité y est généralement moindre que dans les régions montagneuses. Dans ce qui précède il est question d'un régime sec ou plu- vieux se prolongeant uniformément du printemps à l'automne. I. Cette brièveté a une importance assez faible pour les Sapins. Les aiguilles, dans cette essence, vivant six à sept ans, la réduction des pousses de l'année ne peut que diminuer, dans une proportion assez faible, le contingent d'amidon formé. 11 n'en est plus de même pour les essences à feuilles caduques. Aussi, toutes choses égales d'ailleurs, les conséquences de la sécheresse, au point de vue de l'accroissement diamétral du tronc, doivent-elles être plus appréciables dans ces dernières. C'est en effet ce qui a été constaté pour l'année 181)3. Mais en revanche, l'année suivante, l'accroissement ne subit plus de la part de ces pousses aucune réduction, puisque leurs feuilles sont tombées, tandis que dans l'autre catégorie d'essences, le contingent d'amidon est un peu réduit, tant que les pousses exiguës formées dans l'année sèche, conservent leurs feuilles. É. Mer. — Influence de l'état climatérique sur la croissance des Sapins. 251 Mais les choses ne se passent généralement pas d'une manière aussi régulière. Le plus souvent un régime ne se maintient que pendant une partie de la période végétative. Son effet sur la croissance des arbres varie alors suivant la saison dans laquelle il se présente. Si la sécheresse apparaît surtout au printemps ou au commencement de Tété, comme en 1892 et 1893, son action se fait sentir principalement sur les pousses, puisque l'évolution de celles-ci se termine avant celle de la couche d'ac- croissement. Quand au contraire la sécheresse survient à la fin de juillet et au mois d'août, il en résulte surtout une réduction dans la couche de l'année qui ne peut se compléter normale- ment, tandis que les pousses n'en souffrent plus, leur développe- ment étant achevé. Si l'on tient compte en outre de l'influence de la température, on peut arriver dans certains cas, même assez complexes, à interpréter les résultats obtenus. Ainsi on a vu plus haut (Tabl. IX et X) qu'en 1887 la couche d'accroissement est restée étroite, mais que, par contre, les flèches se sont particulièrement développées. L'année suivante c'est le contraire qui aeulieu(i). Ces différences s'expliquent par l'examen des conditions météo- rologiques qui ont signalé les deux années. Au printemps de 1887, surviennent des pluies suffisantes pour activer la végétation, mais trop discontinues pour amener un refroidissement. Les pousses et la couche d'accroissement commencent à se déve- lopper dans de bonnes conditions. La sécheresse survient vers le 15 juillet et se prolonge jusqu'au 20 août. Elle est sans effet sur les pousses dont l'évolution est achevée, mais elle ralentit la formation de la couche dont la largeur reste inférieure à ce qu'elle aurait dû être. En 1888, le printemps est très sec; d'où ralentissement dans le développement des pousses et de la cou- che d'accroissement. A partir de la mi-juillet, le temps change complètement. Les pluies s'installent pendant un mois. Elles ne peuvent plus profiter à l'évolution des pousses qui restent petites, mais elles favorisent la croissance de la couche, dans une mesure assez restreinte toutefois, parce que ces pluies sont I, Si, pour les arbres faisant l'objet des tableaux I à V, le rapport des pousses de 1888 à celles des autres années est parfois supérieur à l'unité, c'est parce qu'on a fait entrer dans le calcul de ce rapport les années i8q2 et 1894, lesquelles ont été peu favorables au développement de ces organes. On remarquera que dans les tableaux IX et X ces années ne figurent pas. 252 JOURNAL DE BOTANIQUE bientôt accompag-nées d'un notable abaissement de tempéra- ture et d'une grande nébulosité de l'atmosphère. En 1894, la saison végétative reste presque constamment humide et froide. Aussi pousses et couches n'acquièrent-elles que de faibles dimensions. Quand les accidents météorologiques ne se présentent que pendant une partie de la saison végétative, leurs effets peuvent être modifiés par un autre facteur, au point d'être très différents dans un même massif : je veux parler du mode de traitement qui peut faire varier dans des limites parfois assez larges la durée de la végétation. C'est ce qui paraît être arrivé en 1893 dans beaucoup de jeunes taillis. Tandis que les arbres de réserve avaient une croissance très ralentie, les rejets qui apparaissaient dans les coupes exploitées l'hiver précédent ont semblé être plus vigoureux que d'habitude. Ce fait peut s'expliquer ainsi : Après l'exploitation d'une coupe les rejets se développent assez tardivement. En revanche leur croissance se prolonge jusqu'en automne. En 1893 ils étaient encore très exigus vers le milieu de juillet, époque ovi les pluies ont commencé. Celles-ci, tombant sur un sol surchauffé, ont favorisé dans une large mesure la croissance des rejets, tandis qu'elles étaient sans effet sur les pousses des arbres, qui avaient presque entièrement achevé de se développer. Reste à expliquer pourquoi l'effet de conditions météorolo- giques défavorables se fait assez souvent sentir dans les parties basse et surtout moyenne du tronc des Sapins plus vivement que dans la cime. L'observation montre que dans tous les cas où le contingent d'amidon, formé par les feuilles, est insuffisant pour la totalité du tronc, c'est la cime qui l'emploie de préfé- rence aux autres parties. L'amidon ne peut, comme je l'ai fait remarquer, cheminer verticalement que par le liber. Étant formé dans les feuilles, c'est à la portion supérieure du tronc qu'il parvient en premier lieu. L'assise cambiale de cette région s'en empare et l'utilise pour la plus grande partie. Elle se serl la première et ne cède aux parties inférieures du tronc que ce qu'elle a de trop : du moins est-ce à peu près de cette manière que les choses semblent se passer. Ainsi quand on coupe beaucoup de branches sur un Sapin, l'accroissement diamétral du tronc est considérablement réduit dans toute la répion située sous les É. Mbr. — Influence de l'état climatcriqnc sur la croissance des Sapins. 253 branches. Dans la cime cette réduction est plus faible et parfois se fait à peine sentir. Récipro([uement lors([ue, \>-ax une éclaircie, on clé<;age la cime des arbres d'un massif, les branches act|uérant plus de développement, les feuilles sont plus nombreuses et mieux éclairées; comme conséquence la quantité d'amidon pro- duite est plus considérable. Les couches d'accroissement du tronc devraient acquérir par la suite plus de largeur. C'est ce qui arrive en effet, mais d'une manière plus appréciable dans le bas et le milieu que dans la partie supérieure, parce que cette dernière formait déjà, avant l'opération, des accroissements aussi larges que le comportait le stock de matières azotées qu'elle recevait. — Les sujets dominés d'un massif ont des cou- ches ligneuses très étroites jusqu'à une distance de plusieurs mètres au-dessus du sol, puis ces couches s'élargissent dans toute la région occupée par les branches. C'est seulement quand les arbres sont pourvus d'une ample ramure que les couches ligneuses deviennent suffisamment larges dans la partie basse du tronc, parce que alors l'amidon étant formé en quantité con- sidérable, la cime, après avoir retenu la provision dont elle a besoin, peut en céder suffisamment aux régions inférieures. Quand donc cette formation est entravée soit par le faible déve- loppement des pousses, soit par le peu d'intensité de l'éclaire- ment, c'est la cime qui en retient la plus grande partie. Il n'en reste que fort peu pour le bas et le milieu du tronc. Aussi sont-ce surtout ces régions qui se ressentent des variations météorolo- giques. RÉSUMÉ ET Conclusions. 1° La sécheresse de l'année 1893 a exercé sur la croissance du Sapin des Vosges un ralentissement manifeste, mais variable suivant les individus et les situations. C'est, comme on pouvait s'y attendre, sur les versants rapides et exposés au Sud que cette influence s'est fait sentir au plus haut degré. Dans les tourbières qui s'étaient maintenues suffisamment humides, la croissance au contraire a été souvent activée. 2° La réduction a porté sur l'accroissement diamétral du tronc, mais surtout sur l'allongement des pousses. Pour les indi- vidus étudiés, la couche ligneuse formée en 1893 n'a atteint qu'une largeur oscillant entre les deux tiers et les trois quarts de 254 JOURNAL DE BOTANIQUE la largeur moyenne des couches formées pendant les dix années précédentes. La longueur des flèches et des pousses terminales des branches a varié des deux tiers au quart de ce qu'elle avait été dans la même période. Il est impossible toutefois de se baser sur ces résultats pour apprécier, fût-ce même d'une manière très largement approximative, la diminution de récolte causée par la sécheresse, non seulement pour une région, mais pour un massif de quelque étendue. 3° La diminution d'accroissement n'a pas été la même aux divers niveaux du tronc. Bien que cette variatio.ine suive aucune loi, la partie supérieure parait être généralement moins affectée que la base et surtout que la partie moyenne. 4° L'abaissement de température quia caractérisé, dans les Hautes- Vosges, l'été de i888, a produit aussi, quoique dans de moindres porportions et pour des causes différentes, un ralentis- sement dans la croissance des Sapins. Mais contrairement à ce qui s'est passé en 1893, ce ralentissement a porté principalement, et parfois même uniquement, sur l'accroissement diamétral qui a atteint une valeur égale à peu près aux quatre cinquièmes de celle des années précédentes et suivantes. 5° Ce ne sont pas seulement les états climatériques extrêmes, tels que ceux des années 1888 et 1893, qui produisent une perturbation dans la croissance des Sapins. Des conditions mé- téorologiques analogues, quoique moins accusées, comme il s'en est présenté en 1887 et en 1892 d'une part, en 1894 d'autre part, ont exercé une influence (}ui, pour être moins apparente, n'en est pas moins réelle. Sur six Epicéas étudiés provenant de stations différentes, la couche d'accroissement n'a été en 1887, par suite d'une sécheresse survenue au mois d'août, que le quart de ce qu'elle avait été dans une année normale. 6° Les essences feuillues, elles aussi (Frênes, Erables, etc.), ont émis en 1893 comme en 1888, des pousses plus courtes que celles des années antérieures et de l'année 1894. 7° Si la sécheresse et des pluies prolongées modifient la croissance des Sapins, c'est parce qu'elles influencent leurs fonctions végétatives, mais elles le font dans des sens différents : la première ayant surtout pour effet de les priver des matières azotées du sol, les secondes entraînant un abaissement de tem- pérature anormal et un affaiblissement de la radiation solaire, A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chhie occidentale. 255 d'où résulte un r;ilentissemciit ])lus ou moins grand dans la formation d'amidon ]:)arles feuilles. 8° 11 convient aussi, dans l'appréciation des résultats, de faire la part de l'époque à laquelle surgissent ces accidents météoro- logiques, au coursd'une période végétative. Les effets varientsui- vant que la sécheresse se fait sentir au commencement ou à la fin de cette période. Dans le premier cas l'allongement est prin- cipalement atteint, c'est ce qui a eu lieu en 1893 ; dans le second, c'est plutôt raccroissement en grosseur, puiscjue l'évolution des pousses est terminée, c'est ce qui s'est présenté en 1887. 9" L'amidon produit par les feuilles est toujours utilisé en premier lieu par la partie supérieure du tronc. Aussi, dans les cas où il y a pénurie de cette substance, est-ce la cime (jui se sert tout d'abord, ne cédant aux parties inférieures que ce qu'elle a en trop, eu égard au contingent de matières albuminoïdes cju'elle reçoit. Voilà pourquoi cette région est moins influencée par les variations météorologicjues, comme du reste, en général, par toutes les causes d'affaiblissement de la nutrition. L'action de l'état climatérique sur la végétation des arbres étant désormais hors de cause, il restera à l'examiner d'une manière plus approfondie, à en étudier les diverses manifestations suivant les conditions si complexes auxquelles sont soumis les massifs boisés. Les études dont il vient d'être question pourront servir de jalons à cet égard. Au point de vue des applications, il en ressort ce fait qu'à l'avenir on devra tenir compte de l'in- fluence que l'état climatérique exerce sur la croissance des arbres, Mans l'interprétation des résultats fournis par les diverses expériences et opérations forestières. PLANTES NOUVELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE (Suite.) (1) l'ar M. A. FRANCHET. Crépis Umbrella. {GlomeraUe sensu Hooker) (2). — Caulis subnullus superne paulo incrassatus; folia infra inflorescentiam in rosidam dispo- 1. Ci. Journal de Botanique, VIII, pp. 273, 290, 337, 353. 2. La section GloineratcV du g-enre Crépis, telle que l'a établie M. Hooker, renferme aujourd'hui 4 espèces : le C. trichocarpa et le C. Untbrclla, décrits ici; 256 JOURNAL DR BOTANIQUE sita, longe petiolata, glabra, subtus pallida vel rubescentia, lyrata, lobulis lateralibus 1-2, minimis, terminali maximo, late ovato vel suborbiculato, praesertim parte inferiore denticulato, basi rotundato vel subcordato, 1-2 poil, longo et ferelato; ner- vatio pinnata; petiolus ang-uste alatus; capitula plurima (nunc ultra 50), pedunculis 3-4 cent, longis, umbellato-fastigiatis, pur- pureis vel albidis, glabris vel setulosis, cuni bracteolis lineari- bus sparsis perpaucis; involucri phylla 1012, biseriata, 15 mill. longa, omnia aequalia, intense viridia, parce setosa basique pu- bescentia, lineari-lanceolata, parum acuta, margine membrana- cea; ligulae lutese, tubo filiformi; achaeniaglabra, fusca, anguste oblonga, leviter compressa, apice in discum album, crassum, le C. glomerata Hook., type de la section, et le C. Hookeriana Clarke, séparé avec raison de la plante primitivement décrite par Decaisne. Cette dernière étant fort peu connue, il peut être utile de donner les diagnoses comparatives des deux espèces : — Crcpîs gloiiiei-ata Hook., FI. of Brit. Ind., III, 398, pro parte. Prenan- thes gloinerata Dcne in Jacqm., Voy. bot., 99, tab. 107. Eximie glauca ; caulis glaber, fere totus squamis vaginantibus, membranaceis, in limbum foliaceum haud evolutis, dense vestitus; folia suprema sola perfecte evoluta, inflorescentiam cingentia, longiter petiolata; limbus crassus, i cent, lon- gus, oblique ovatus vel ovato-oblongus, distincte e basi trinervius, nervis tenui- bus, primario haud crassiore, margine setosus, obscure trilobus; capitula brevi- ter pedunculata, bracteolis longe linearibus ciliatis; involucri phylla 5, livide viridia, extus hispida, late albo marginata, obtusa, aequalia, phyllis exterioribus nuUis ; achœnia perfecte matura fusca, e basi longe attenuata fusiformia, oblonga, superne breviter attenuata, vix compressa, glabra, valide 12-costata, costis 4-5 paulo tenuioribus, apice truncata; discus (i) pappiferus tenuis; pappus albidus fragiUimus. — Hab. Kaschmir (Jacquemon). — Ci'epiii Hookeriana Clarke, Comp. Ind., 235; C. glomerata Hook., /. c, pro parte. Viridis, caulis superne sœpius valde diiatatus, glaber vel infra inflorescentiam rufo-lanuginosus ; folia secus caulem omnia evoluta oblongo-lanceolata vel oblongo- linearia, subtus glauca, crebre inciso-pinnatifida, vel tantum margine sinuato- crispa, nunc integerrima, uninervia (nervis secundariis immersis inconspicuis), nervo crasso ; capitula C. gloineratcV, sed paulo minora ; pappus rufescens vel parte superiore asneus. Achasnia matura non vidi ; juniora glabra, cylindracea, striata, apice truncata. — Hab. Sikkim; Kumaon; Thibet chinois à Tatsienlou (Soulié) ; Kansu (Przewalzki). La disposition des nervures des feuilles fournit un caractère suffisant pour sé- parer le C. Hookeriana du C. glomerata, dont le C. depressa Hook. n'est point synonyme comme l'a pensé M. C.-B. Clarke, Comp. Ind., 255. Ce C. depressa n'appartient pas même à la section Clomeral/^, à cause des folioles accessoires qui sont à la base de son involucre. L'absence de ces folioles accessoires est très caractéristique dans la section Glomerata?, dont l'involucre est constamment formé de 4 à 5 folioles seulement, toutes égales, ou de 10-12 folioles biseriées, la série extérieure aussi longue que la série intérieure. (i). J'emploie ici le mot disque dans le sens que lui a donné de Candolle (Cl. gen. Mulgedhim)y c'est-à-dire comme exprimant la dilatation plane ou concave du sommet du bec de l'achaîne. A. Fkaxchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 257 spongiosum contracta, multicostata, costis 4-5 crassioribus, intermediis tenuil>us; pappus basî in annulum persistentem concretLis, setis sordide albis, fragillimis, involucrum ad matu- ritatem vix superantibus. Hab. — Yunnan, glaciers de Likiang, ait. 4000 m. (Delavay, n. 2460). Bien caractérisé, dans la section Glomeratâs^ par ses involucres formés de 10-12 folioles bisériées; par ses capitules assez gros, longue- ment pédoncules; par ses achaines surmontés d'un disque épais, spon- gieux, qui porte l'aigrette. G. trichocarpa. (Gloiiieratét'.) — Rhizoma gracile, elongatum, squamiferum; caulis epigaeus brevis, apice late dilatatus, cavus, foliatus, foliis omnibus perfecte evolutis, longe petiolatis, petiolo alato; limbus crassus, glaucus, oblongus vel lanceolato-oblongus, runcinatus, lobis sinu lato disjunctis, triangularibus, apice mucronatis, margine brevissime ciliolatis, nervo medio crasso, secundariis inconspicuis; capitula permulta, dense congesta, pedunculis 1-2 cent, longis, glabris, paucibracteatis; involucri phylla 5, lanceolato-oblonga, obtusa, 15-18 mill. longa, glabra vel setis raris conspersa, late albo marginata; ligula; luteœ, tubo fdiformi ; achœnia (haud matura) lutea, columnaria, multi- striata, crebre pilosula, apice distincte attenuata, in discuni tenuem, annularem abeuntia ; pappus rufescens, vel sordide albidus, nunc prima aetate aeneus, setis vix in annulum concretis, facile secedentibus, fragillimis. Hab. — Su-tchuen : circa Ta-tsien-lou; in pascuis siccis propeTongolo, ad Dara-tha-pong ; in coUo Tche-to-chan (R. P. Faurie). Plus robuste que le C. Hookeriana ; il est surtout caractérisé par ses achaines pubescents, particularité qu'on n'observe pas dans les autres espèces de la section. Lactuca Souliei. (^^^r^^^/cî? sect. nov.) — Caulis subnullus, apice dilatatus cavus; capitula angusta, sessilia, dense congesta. Cette section se comporte, parmi les Lactuca^ comme la section Glomeratœ parmi les Crépis. 258 JOURNAL DE BOTANIQUE Rhizoma gracile, longe reptans, crebre radiculiferum, parti- tum; caulis epiga:ius brevis vel brevissimus ; folia inflorescen- tiam cingentia et superantia, laxe lanuginosa, coriacea, longe petiolata, lyrata, lobis angulato-dentatis, terminali triple majore, usque 2 cent, longo, e basi leviter cordata ovatis, sinuato dentatis, lateralibus 3-6 mill. nunc fere abortivis ; capi- tula plurima, dense aggregata, stricte sessilia, anguste cylin- drica, 12-14 ™i^^- longa; involucri phylla 5-6, subscariosa, pallida, albo marginata, extus parce setulosa, linerari-lanceo- lata, apice nigrescentia; ligulae violacese; achaenia fusca, oblongo-obovata, compressa, basi valde angustata, in coUura brevem contracta, marginata, faciebus tricostata; discus pappi- ferus cupuliformis, pappo albo involucrum paulo superans, Hab. — vSu-tchuen oriental, in arenosis ad Ta-tsien-lou, in loco dicte Ouatry (R. P. Soulié, n'' 124). Le L. Souliei a tout à fait l'aspect d'un Crépis du groupe des Glomeratée, mais les achaines très comprimés sont ceux d'un Lactuca. Les folioles de l'involucre sont toutes de même longueur, sans folioles accessoires extérieures courtes, comme on en voit dans les autres Lactuca. L. hîrsuta. (Cïcerbita}). — Annua, setis sordidis tota hispida, glandu- lis nonnulis intermixtis; caulis 6-12 poil., dense foliatus; folia inferiora sub anthesi emarcida, deflexa,omnia petiolata, petiolo alato basi dilatata amplexicaule, lyrata, lobis lateralibus paucis (saepius 4), triangulatis vel rhomboideis, acutis vel obtusis, argute dentatis, terminal! quadruplo majore, late cordiformi, argute duplicato-dentate ; folia superiora sessilia, lanceolata vel ovata^ inaequaliter serrata; inflorescentia anguste racemosa, ramuli (prœter suprêmes) axillares, brèves subtriflori; capi- tula cernua, hispida, cylindracea, 15-18 mill. longa, 3-4 mill. lata, supra médium parum constricta; involucri bracteas 5, oblongœ, obtusa^, late marginatœ, olivaceœ, apice coloratœ, exterioribus vix conspicuis; ilores circitcr 8, lutei ; achaenia (incluse restro) i cent, longa, fusca cuni maculis albidis, leviter compressa, anguste eblenga, in rostrum apice albidum sensim attenuata, dense striata, costulis levibus, nonnullis crassioribus; discus pappiferus planus, pappi setis sordidis, fragilibus, achœ- niis paule brevioribus. A. Fran'chet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 259 Hab. — Yunnan, sur le mont Che-tcho-tze, au-dessus de Tapintze; 10 oct. 1882 (Delavay, n. 627). Espèce bien caractérisée par son hispidité, ses capitules cylindri- ques penchés, son aigrette rousse et la forme des achaines terminés en bec un peu épais, long de près de 3 millim. ; les folioles extérieures de l'involucre sont extrêmement courtes, peu apparentes, membraneuses, et font même quelquefois défaut. Le L. hirsuta rentre, par la forme des achaines, dans le groupe des Cicerbiia, mais il s'en éloigne sensiblement par ses capitules cylindriques, dont l'involucre rappelle davantage celui des Ixerïs, bien qu'étant beaucou[) plus gros. L. likiang-ensis. (Scariola.) — Unicaulis; caulis simplex 1-2 pedalis, e basi foliosus, pro maxima parte inferiore glaber, superne peduncu- lique setoso-glandulosi ; folia glabra, glauca, inferiora et caulina média petiolata, pétiole alato basi dilatata amplexicaule, runci- nata, lobis contiguis vel parum dissitis, subquadratis vel ovatis apice rotundatis, circumcirca subtiliter calloso-dentatis; folia superiora et suprema sessilia, auriculis rotundatis amplexicaulia, ovato-lanceolata, obtusa, varie lobata ; rami floriferi (praeter suprêmes) axillares, monocephali vel bicephali, g-landulis setis- que patentibus hispidi; capitula oblonga vel ovato-oblonga, 2 cent, longa, cernua, circiter lo-flora; involucri phylla oliva- cea, extus setosa, lanceolato-iinearia, acuta vel acuminata, 4-5 seriata, exteriora 3-4 mill. longa, interiora inferne scariosa, superne colorata, 15-18 mill, longa, vix 2 mill. lata; ligulas vio- laceae involucrum multo superantes, tubo extus piloso; achaenia ovato-oblonga, valde compressa, margine tenui cincta, faciebus 5-3 costata, tota superficie setulosa, setulis mox deci- duis, in rostruni gracile, albiduni, 3 mill. longum, breviter atte- nuata; discus pappiterus planus, pappi setis niveis. Hab. — Yunnan, montagnes de Likiang, fl. août 1887 (Delavay). Espèce voisine du L. inacrorkiaa Hook., plante grêle, multicaule, à tige complètement glabre et dépourvue de poils glanduleux. L'in- volucre est assez sensiblement différent dans les deux plantes ; celui du L. likiatigeiisis est plus grand, formé de folioles imbriquées dont la longueur décroît régulièrement en allant des plus intérieures aux plus extérieures ; celles-ci sont ordinairement terminées en pointes assez 26o lOURNAL DE BOTANIQUE longues qui se recourbent en dehors. Dans le L. macrorhisa, il n'y a que 2 rangs de grandes folioles intérieures toutes de même longueur, et des folioles extérieures peu inégales, dont les plus grandes n'attei- gnent que le quart des intérieures ; la gradation en longueur n'est donc pas régulière, comme on le voit chez le L. likiangetisis. L. atropurpurea. (Scarïola.) — Radix fusiformis incrassata ; caulis 1-3 pedalis, simplex vel ramosus, inferne g-laber, superne saepius pilis cons- persus; folia tenuiter papyracea, pallide virentia, subtus glauca, utraque facie praesertim ad nervos scabrida, inferiora longe superiora brevîter petiolata, petiolo alato caulem auriculis del- toideis amplectante; limbus ambîtu oblongo-lanceolatus, runci- natus, lobisplus minus deflexis, oblique oblongis vel quadratis, acutis, inaequaliter dentatis, lobo terminali saepius majore, deltoi- deo, acuto vel acuminato; folia suprema sessilia, lanceolata, vel lineari-lanceolata, longissime acurainata, intégra vel den- tata; racemus laxus, pauciflorus, pedunculis elongatis 1-2 cephalis, breviter rufo-lanuginosis glandulosisque, demum gla- bratis; capitula campanulato-ovata, 15-20 mill. longa, 10-12 mill. lata, ligulis radiantibus 4 mill. lata; involucri phylla dorso parce setulosa, quadriseriata, ab externis ad interna sensim longiora, lanceolata, vix acuta; ligulae violaceae, ad tubum pilosaî; achœnia (immatura) plana, acute marginata, in coUum brève contracta; discus pappiferus planus, pappi setis niveis. Hab. — Yunnan; Tali, sur la montagne de Kichan (Dela- vay, n. 696) ; col de Yen-tze-hay {id. n, 1659 bis) ; col de Lopin- chan (id. n. 3240) ; mont Tchang-chan (id. n. 1004); gorges de San-tchan-kiou (id. n. 41 12). Voisin du L. macrantha C. B. Clarke ; dans ce dernier, les folioles de l'involucre sont beaucoup plus courtes et plus larges, ovales, à l'exception des intérieures, qui sont ovales lancéolées, avec une bordure cartilagineuse blanche, fimbriée ; les capitules sont aussi plus largement campanules. (A suivre.) Le Gérant : Louis Moro^ Paris. — J. Mcrsch, imp., 4''', Av. de CliàtiUon. 9* ANNÉE. N" 15. 1" AOUT li JOURNAL DE BOTANIQUE PLANTES NOm'ELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE Par M. A. FRANCHET. L. hastata DC, Prod., VII, 139, \2iX . glandiiliyei-a . (Scarïoia). — Caulis pars superior inflorescentiaque tota pilis pallidis vel coloratis capitellatis hispida; achaenia matura 4 mill. longa, fusca, planata, transverse tenuiter rugulosa, facie- bus trinervia, superne setulis aspera, margine latiusculo acuto, obovato-oblonga, in rostrum albidum vix 2 mill, longum contracta. — Flores violacei, Hab. — Yunnan, les bois de Houang-li-pin au-dessus de Ta-pin-tze, ait. 200 m. (Delavay, 31 18). La variété poilue-glanduleuse du L. hastata se rencontre égale- ment dans rilimalaya; Hooker et Thompson l'ont distribuée de Simla, sous le nom de Melaiioseris hispida. Le type de la plante, tel que \^'allich l'a décrit sous le nom de Cho7idrilla hastata,, existe aussi dansl'Yunnan; M. Delavay l'a trouvé près de Tali, au pied du Tsang-chan (n° 3610). C'est une plante tout à fait glabre, sauf dans sa partie supérieure qui présente, ainsi que les pédicelles, un indûment roussâtre, laineux ; les capitules portent aussi quelques poils épars. La longueur du bec parait être très variable chez le L. hastata. Dans la variété glandulifera, ainsi que dans la forme type de Wal- lich, le bec est moitié ou deux fois plus court que le corps même de l'achaine ; chez d'autres spécimens provenant du Sikkim (Hooker et Thompson) et des Neilgherries, il lui est égal en longueur. Il est pos- sible, du reste, que, sous le nom de L. hastata, il se trouve plusieurs espèces qui méritent d'être distinguées ; les spécimens d'herbier sont insuffisants pour éclaircir cette question. Sect. Ixeris. — Capitula angusta vel latiuscula, pro latitu- dine brevia, floribus saepius ultra 10; achaenia oblonga, parum compressa, pluricostata, costis subasqualibus muriculatis, in rostrum gracile elongatum albidum attenuata, pappo niveo vel sordide albescente ; involucri phylla olivacea, glabra, interiori- X 262 JOURNAL DE BOTANIQUE bus 6-8 aequalibus vel subaequalibus, exterioribus brevissimis caliculum fingentibus. La section Charisma Benth. et Hook., Gen. PL, est formée de quelques espèces à^Ixeris à capitules plus gros et dont les feuilles sont presque toutes basilaires. L. elegans. {Ixeris). — Perennis ; radix crassa, lignosa, unicaulis vel pluricaulis, ad coUum vestigiis foliorum vetustorum vestita ; caulis gracilis e medio late ramosus ; folia firmiter papyracea, supra pube rara furfuracea conspersa, basilaria oblonga vel oblongo-linearia, in petiohim anguste marginatum longe atte- nuata, eleganter pectinato-incisa, lobis deltoideis vel oblongis, acutis, integris vel paucidentatis ; folia caulina lanceolata, acuta, argute serrata, basi dilatata rotundata profunde amplexicaulia, superiora conformia, sed multo minora, minus serrata, acumine integerrimo, suprema minima cordiformia ; paniculœ amplaî rami gracillimi, pluries divisi, divaricati vel patentes, pedunculis fili- formibus capitule longioribus ; capitula parva, 5-6 mill. longa, angusta, basi acuta ; involucri phylla exteriorabrevissima, inte- riora 7-8 linearia, sequalia, sub apice extus corniculata ; ligulae lutese ; achaenia nigricantia, fusiformia, vix compressa, costata, costis muriculatis, in rostrum gracillimum ipsis vix brevius longe attenuata; discus pappiferus planus, pilis niveis, Hab. — Su-tchuen, dans les montagnes du district de Tchen-kéou-tin (R. P. Farges, n. 626). Espèce voisine du L. denticulata Maxim., mais pourvue d'une souche épaisse, ligneuse, certainement vivace, et qui porte au collet les débris persistants des anciennes feuilles ; la souche peut se diviser et porter 2 ou 3 tiges, qui atteignent ordinairement 40 à 50 centim. Les feuilles se présentent sous deux formes : étroitement oblongues ou oblongues linéaires, lobées pectinées, à lobes rapprochés courts et à peu près entiers ; ou bien oblongues lancéolées, à lobes plus écar- tés, plus allongés, quelques-uns incisés-sinués. Sect. NOV. Oliganilici'. — Capitula auguste cylindrica, pro latitudine elongata, pauciflora, floribus tantuni 3-5 ; achaenia oblonga, in rostrum distinctum, brève, subquadratum contracta, pluristriata, compressa, margine angusto parum tumido cincta. Cette section est jusqu'ici représentée dans la ilore de Chine par A. Fkanchet. — Piaules nouvelles de la Chine occidenlale. 26-1, deux espèces seulement, L. lalioisis, décrit plus loin, et L. gracili- flora de Cand. M. Hemsley, Ind.fl. sin.^ 482, dit que les spécimens chinois de cette dernière espèce sont douteux ; et, eu effet, l'un d'eux (Henry (n" 2544) est une espèce, probablement nouvelle, de Prenan- thes. Mais le L. graciliflora n'en appartient pas moins à la flore de Chine; le R. P. Delavay l'a trouvé sur les montagnes de Hokin (n° 3644), dans le Yunnan ; d'autre part, le R. P. Soulié l'a récolté à Ta-tsien-lou (Su-tchuen occid.). La comparaison des spécimens de ces deux collecteurs avec le type de Wallich et la plante du Sikkim ne peut laisser aucun doute sur leur assimilation. L. taliensis. (Oliganthse). — Pereiinis, radiée fibrisque incrassatis ; caulis gracilis, pedalis, inferne breviter lanuginosus, superne glabres- cens; folia papyracea, subtus albida, secus marginem et ad utramque faciem praesertim ad nervos scabrida, infima pinnati- fida, lobis vel pinnis lateralibus parvis, dissitis, terminali multo majore, média et superiora e basi cordata vel rotundata late ovata, duplicato-dentata, superiora praesertim subhastata, magis acuta ; petiolus gracilis, minime alatus ; inflorescentia fere ex axillis foliorum inferiorum orta, anguste racemosa, parum com- posita, ramulis gracilibus glandulosis, supremis bractea minuta instructis; capitula patentia vel nutantia, anguste cylindracea, 12-15 mill. longa, 2 mill. lata ; involucri bracteae interiores très, lineares, obtusae, glabrae, exterioribus 4-5 plo brevioribus; flores 3-4 violaecei ; achaenia compressa e basi acuta oblonga, 6 mill. longa, ad margines paulo incrassata, faciebus multi- striata, nervulo medio magis elevato, inter nervula tenuiter cor- rugata, in rostrum viride angulatum, vix i mill. longum, breviter attenuata ; discus pappiferus tenuissime ciliatus, pappi setis sor- dide albis. Hab. — Yunnan, sur le mont Tsang-chan, au-dessus de Tali, ait. 3500 m. (Delavay, n. 1003). Port du L. rapuncitloides Clarke ; il s'en distingue facilement par ses pétioles grêles, glanduleux, ni ailés ni auriculés à la base; par ses capitules constamment à 3 ou 4 fleurs seulement. Sect. NOV. Soroi'ice. — Capitula angusta, elongata, cylin- drica; involucri phylla 5-8, linearia; achaenia vix compressa, lineari-fusiformia, multicostata, costis tenuibus aequalibus. 204 lOURNAL DE BOTANIQUE superne attenuata, nec vere rostrata, apice albida ; pappus albus. Le type de cette section est le L. sororia Micquel, que son auteur a placé parmi les Ixeris. Mais les achaines du L. sororia n'ont réelle- ment pas de bec ; ils sont simplement atténués au sommet comme ceux du Crépis japonica, du C. heterophylla Hemsl., par exemple, et ceux de la plupart des Youngia. Toutes ces plantes, ainsi que l'a suggéré M. Clarke, Composite l?id., p. 253, seraient d'ailleurs, avec autant de raison, placées parmi les Lactuca que parmi les O'^//^' / leurs capi- tules ont en effet beaucoup d'analogie avec ceux des Ixeris et leurs achaines sont semblables à ceux des Lactuca du groupe Sororia?, qu'on ne peut, à aucun point de vue, considérer comme des Crépis, mais bien plutôt comme formant le passage des Lactuca aux Pre- nait thés. Le L. sororia est assez répandu dans la Chine occidentale ; il y constitue une variété complètement glabre de la plante ; les spécimens types du Japon sont en effet poilus-glanduleux dans toute leur partie supérieure, principalement sur les rameaux de la panicule. Le R. P. Delavay a rencontré le L. sororia dans le Yunnan sep- tentrional, aux environs de Longki et de Tchen-fong-chan ; le R. P. Farges l'a trouvé dans le nord du Su-tchuen oriental, dans le district de Tchen-kéou-tin ; le docteur Henry l'a distribué des envi- rons d'Ichang, dans le Hupeh. L. yunnanensis. {Sororias). — Elata, glabra, glauca, simplex ; folia flaccida^ inferiora et caulina média in petiolum alatum vix, vel non am- plexicaulem, attenuata, nunc usque 10 poil, longa, lanceolata, pinnatifida, lobîs lateralibus circiter 4 lanceolatis acutis, termi- nali multo longiore, e basi leviter constricta lineari-lanceolato, vel ebasi cordatahastato, infernepaucicrenato, nuncfereinciso, acuminato, lobis omnibus remote et obscure denticulatis ; folia superiora et suprenia intégra vel sinuata, anguste lanceolata, auriculis acutissimis porrectis amplexicaulia; racemi panicu- lati, ramulis et pedicellis gracillimis, demum divaricatis, bracteis minutis instructis ; capitula cylindrica ; involucri phylla inte- riora 7-8, linearia, obtusa, 12-13 "^ill- longa, viridia, exterio- ribus 3-4 plo brevioribus ; flores 5-6 pallide lutei ; achaenia fusca, valide et-œqualiter circumcirca sub-14 costata, costis rugulosis, fusiformia, superne attenuata, apice albida ; pappus niveus disco piano insidens, achœnio duplo longior. A. Fkanchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 265 Hab. — Yunnan, dans les gorges de San-tchang-kiou près Hokin (Delavay, n. 3922). Capitules et achaincs du L. sororia; feuilles de forme très diffé- rente, les supérieures embrassant la tige par deux grandes oreillettes très aiguës, et non toutes pétiolécs, comme celles du L. sororia. L. polypodiifolia. [Sororiée). — Tripedalis vel altior ; caulis inferne glaber, superne ramique inflorescentiae breviter glandulosi ; folia tenui- ter papyracea, glauca, glabra, inferiora longe, média et supe- riora breviter petiolata, petiolo gracillimo anguste vel vix conspicue alato basi vix dilatato ; limbus foliorum inferiorum nunc deltoideo-hastatus, acuminatus, nunc profunde pinnatifidus, lobis lanceloatis, sacpe sursum arcuatis, integris vel varie sinua- tis, lateralibus 2-4, terminali majore cuspidato; folia média inferioribus conformia, superiora tricuspidata, suprema anguste lanceolata ; inflorescentia fere pedalis, ramis gracilibus patenti- bus, in paniculam dispositis, superioribus subcorymbosis ; capitula angusta, cylindrica, sub 8-flora ; involucri phylla laete viridia glabra, interioribus 7-8 aequalibus, exterioribus quintuplo brevioribus ; ligulae violacese aut albas; achaenia fusca, anguste fusiformia, ad maturitatem parum compressa, circum- circa aequaliter 15-18 costata, costis rugulosis, superne longiter attenuata, apice vix pallidiora ; disons pappiferus anguste dila- tatus ; pappi setae niveae. Hab. Yunnan, dans les bois de Longki ; la forme à feuilles inférieures hastées-deltoïdes et à fleurs blanches, provient de Tchen-fong-chan (Delavay). Diffère du L. yu?inatie/isis par son inflorescence glanduleuse, la forme de ses feuilles qui sont toutes pétiolées, les supérieures nulle- ment amplexicaules ; le /-. sororia, dont toutes les feuilles sont aussi pétiolées, a les capitules plus grêles, à 4-5 fleurs, les achaines moins longuement atténués au sommet, les feuilles d'une consistance ferme, à lobes d'une forme différente, le terminal toujours large, hasté, deltoïde. (A suivre.) 266 JOURNAL DR BOTANIQUE SUR LE MODE DE FORMATION DES ILOTS LIBÉRIENS INI RA-LIGNEUX DU STRYCHNOS NUX-VOMIC A(') Par M. L. SAUVAN. Après les recherches de M. Hérail (2), et de MM. Scott et Brebner (3), sur le mode de formation des îlots libériens inclus dans le bois de la tige des Strychnos, la question semblait défi- nitivement résolue, lorsque M. Perrot(4), reprenant cette étude, arriva à des conclusions différentes de celles émises par ces observateurs. Pour ceux-ci une portion du cambium cesse de fonctionner à sa partie interne et ne produit plus de bois à cette partie de sa surface ; il en résulte une anfractuosité dans laquelle prend sim- plement naissance du liber, La masse libérienne augmente de plus en plus et, à un certain moment, les deux bords de la par- tie interrompue de l'assise ligneuse vont à la rencontre l'un de l'autre au moyen de divisions qtii se prodîiisentdans le péricycle non épaissi, selon M. Hérail; finalement les deux bords se rejoi- gnent de la sorte et l'assise libéro-ligneuse redevient continue et normale. Pour MM. Scott et Brebner le cainbiiun complémen- taire, qui vient reformer la continuité de l'assise génératrice libéro-ligneuse, ne prendrait pas naissance dans le péricycle, ce dernier étant sclérifié de très bonne heure dans le Strychnos Niix-vomica . D'après M. Perrot, une portion du cambium cesse de donner du bois, mais continue à fonctionner en direction centripète en donnant du liber. Cette inactivité centrifuge gagne de proche en proche les cellules cambiales voisines, de telle sorte que, le reste de l'assise génératrice fonctionnant normalement, il en résulte une anfractuosité plus ou moins grande dans le bois. Pendant un certain temps, le liber continue à prendre ainsi nais- sance aux dépens de cette portion de cambium unilatéral ; l'as- sise génératrice libéro-ligneuse n'est donc pas interrompue, 1. Ce travail a été fait à l'Institut de Botanique de Montpellier, dans le labo- ratoire de M. Courchet, professeur à l'I'^cole supérieure de Pliarmacie. 2. Hérail, Recherches sur l'anatomie comparée de la tige des Dicotylédones., p. 54-57. Paris, i8S(). 3. Scott et Brebner. — Annals of Botany, v. III, n° XI, 1880. 4. E. Perrot. — Journal de Botanique, i"' mars 1895, p. 90-95. L. Sauvan. — Sur les ilois libériens inlra-ligneux du Strychnos Nux-vomica. 267 mais elle perd seulement, sur une partie de sa surface, la faculté de créer des éléments ligneux. Le liber issu de ce fonctionne- Fig. I. — Schéma d'une coupe transversale d'un fragment de tige de Slrychnos. c. n., cambium normal; c. an., cambium anormal; c. c, cambium complémentaire; l., liber; r. m., rayon médullaire. — Gross. 200. — La partie entourée d'un pointillé est représen- tée avec les détails dans la figure 2. Fig. 2. Partie plus grossie de la fig. i. — c. c, cambium complémentaire; f. lign., fibres ligneuses. — Gross. 600. ment anormal se trouve donc enfoncé dans une sorte de cupule ligneuse. « L'îlot ayant atteint le maximum de diamètre qu'il devra posséder, les cellules génératrices de l'assise normale prennent des cloisons en divers sens ; les nouvelles cellules for- 268 JOURNAL DE BOTANIQUE mées s'allong-ent tang-entiellement et fonctionnent comme cam- bium normal en donnant du bois et du liber. A partir de ce moment l'anfractuosité commence à se fermer Pendant ce phénomène les cellules du cambium unilatéral s'allongent tangen- tiellement, se divisent et suivent l'accroissement du cambium générateur libéro-ligneux, de telle sorte qu'à n'importe quelle phase de la formation de l'îlot, l'assise génératrice reste con- timie. Quand les deux portions du cambium normal se sont réunies l'îlot est complètement entouré (i). » Il en résulte que le phénomène isolant l'îlot libérien n'est pas dû à la formation ulté- rieure d'un cambium complémentaire, mais bien à une reprise graduelle du fonctionnement normal. Ayant entrepris depuis quelques mois un travail sur la tribu des Strychnées, j'ai cru utile, en présence de l'article de M. Per- rot, de publier mes dessins (2), et les résultats de mes obser- vations (3) tendant à confirmer l'opinion émise par MM. Scott et Brebner. Les échantillons de Strychnos Niix-vomica (4) que j'ai étudiés avaient un diamètre de 2 cent, à 5 cent. Dans les tiges, le liber était déjà relativement très développé. Tout d'abord, ainsi que le montrent parfaitement MM. Hérail, Scott et Brebner, et Perrot, quelques cellules de l'assise généra- trice normale cessent de fonctionner en direction centrifuge et ne donnent plus que du liber en direction centripète. Cette inac- tivité gagne les cellules cambiales voisines, de telle sorte que, le reste de l'assise génératrice fonctionnant normalement, il en résulte une anfractuosité plus ou moins grande dans le bois. Mais si, dès le début, l'assise génératrice reste continue tout en devenant unilatérale en certains points, peu à peu cependant les cellules cambiales latérales perdent complètement leur acti- vité et à un moment donné cette assise génératrice anormale devient nettement discontinue. Le cambium anormal fonctionne toujours en donnant du liber vers l'extérieur; il est alors repré- 1. E. Perrot, loc. cit., p. 93-94. 2. Tous les dessins ont été faits à la chambre claire. 3. Le manuscrit et les dessins de M. Sauvan nous sont parvenus peu de jours après la publication de l'article de M. Perrot. {Noie de la Dircclion.) 4. Je dois ces échantillons à l'obligeance de M. Ilaflner, directeur du Jardin botanique de Saigon. L. SAVV.\^. — Suy/es îlots libériens inlra-li^neux du Strychnos Nux-vomica. 269 sente par un simple arc générateur (fig. i, c. an.), plus ou moins étendu, occupant le fond de la cavité ligneuse. Fig. 3. — Schéma. — Gross. 200. ....c..t. Fig. 4. — Partie de la fig. 3 entourée d'un pointillé. — Gross. 600. Peu après Ton voit une ou plusieurs cellules du parenchyme libérien, situé sur le prolongement du cambium normal au-dessus de l'anfractuosité, se cloisonner activement et former ainsi un cambmm contplémeniaire (fig. i et 2, ^. i:.). Cette nouvelle 270 JOURNAL DFL BOTANIQUE assise génératrice libéro-ligneuse donne du bois à sa partie interne et du liber à sa partie externe. Les fibres ligneuses (fig. i et 2, y". /z^?2.) ainsi formées, les nouvelles cellules cambiales et les éléments anatomiques voisins montrent d'une façon parfaite la première phase de l'inclusion. Ainsi qu'on le remarque sur les dessins, le nouveau cambium (fig. i, ce), qui donne déjà du bois d'une part et du liber de l'autre, est absolument indé- pendant de l'assise génératrice libéro-ligneuse normale (fig. i , c. n.) avec laquelle il se raccordera plus tard et de l'assise cambiale unilatérale (fig. i, c. an.) L'étude du développement de ce cambium complémentaire montre qu'il dérive du cloisonnement tantôt d'un seul groupe, tantôt de plusieurs groupes de cellules libériennes qui constituent alors, simultanément, autant de centres d'origine indépendants les uns des autres, mais situés à peu près sur la même ligne tan- gentielle. Ces ilôts de cambium donnent aussitôt du liber et du bois ; puis le cloisonnement tangentiel gagnant de proche en proche les cellules libériennes situées sur les côtés des îlots cambiaux, il se produit, au-dessus de l'anfractuosité, une assise génératrice continue (fig. 3 et 4, c. c.) qui ne tarde pas à rejoindre le cambium normal. L'assise génératrice libéro-ligneuse est alors de nouveau continue. Mais le cambium complémentaire ne s'établit pas toujours et tout d'abord au centre de l'îlot ; ce sont quelquefois des cellules voisines des extrémités de l'assise génératrice normale qui se cloisonnent les premières et la transformation s'étendant de pro- che en proche au-dessus de l'anfractuosité, la continuité de l'as- sise cambiale se trouve rétablie par l'adjonction de cette nou- velle zone génératrice. D'autres fois, au contraire, l'inclusion débute en même temps au centre et sur les bords (fig. 5 et 6, /. lign.; c. c). L'on voit même des formations ligneuses (fig. 5 et 6, /. lïgn.) se produire alors qu'on ne trouve pas de cam- bium tout autour. Faut-il admettre ici que le cambium complé- mentaire qui s'organise disparaît presque aussitôt pour se refor- mer plus tard, alors que l'assise génératrice libéro-ligneuse tend de plus en plus à devenir continue? Faut-il au contraire croire à une différenciation directe des éléments anatomiques libériens avant même l'établissement de formations cambiales? Il ne me paraît guère possible, pour le moment, de trancher la question; L. Sahvam. — Sur les îlots libériens intra-ligncux du Strychnos Nux-vomica. 27 1 la première explication semble plus admissible et plus rationnelle, pourtant je n'ai observé cette formation de bois, sans cambium apparent, que sur une seule série de coupes, dans lesquelles l'ilot n'était pas encore à moitié inclus; les mêmes préparations \ %f «A- >.^- «œ Fig. 5. — Schéma. — Gross. 200. Fig. 6. — Partie de la fig. 5 entourée d'un pointillé. — Gross. 600. microscopiques montrent, au sein du liber, une cellule (fig. 6, c. c.) qui se cloisonne pour contribuer à rendre continue l'assise libéro-ligneuse interrompue. A aucun moment de l'inclusion de l'ilot libérien, je n'ai pu observer la présence de formations cambiales à l'intérieur et 272 JOURNAL DE BOTANIQUE contre le bois qui se forme pour inclure l'amas libérien. Je n'ai trouvé, en ces points, que des cellules assez grandes et polygo- nales (fig. 7, /.) n'ayant nullement l'aspect d'éléments générateurs. Il me paraît donc démontré que l'inclusion des îlots libériens se produit par l'établissement d'un cambium indépendant du cambium normal, auquel il se raccorde plus tard pour reconsti- tuer avec lui l'assise génératrice continue, mais tout en ayant une origine indépendante ; ce cambium nouveau peut débuter sur les bords mêmes de l'anfractuosité, au contact du cambium normal interrompu, ce qui peut donner l'illusion d'une continuité réelle et d'une identité d'origine. Comment expliquer, avec la théorie admise par M, Perrot, l'existence de rayons médullaires dans les îlots libériens intra- ligneux? Cependant, presque toujours, ces îlots libériens sont traversés, en totalité ou en partie seulem.ent, par des rayons médullaires (fig. 1,3, 5 et 7, r. m.). Si les extrémités du cambium normal s'allongeaient de part et d'autre pour venir se rejoindre au-dessus de l'anfractuosité, il faudrait admettre qu'au niveau de ces rayons l'assise génératrice s'est détruite, après s'y être formée, pour laisser se reconstituer le ra3^on médullaire un moment discontinu. Cette dernière hypothèse ne me paraît pas admissible. Je crois donc pouvoir conclure avec MM. Hérail et Scott et Brebner que, dans l'anomalie du Strychnos Nux-vomïca, l'inclu- sion des îlots libériens se produit par suite d'un fonctionnement irrégulier de l'assise génératrice qui cesse de donner du bois, puis par la formation d'un cajubïtini complémentaire venant se raccorder avec les extrémités du cambium normal pour donner une assise génératrice libéro-ligneuse continue et normale. J'appuie cette manière de voir sur les faits suivants, qui me paraissent suffisamment démontrés par mes dessins et mes coupes : 1° Le cambium complémentaire naît fréquemment au sein du tissu libérien et au-dessus de l'anfractuosité, qui doit se clore peu à peu, par des centres de formation indépendants non seu- lement du cambium normal discontinu, mais encore les uns des autres. 2° Le tissu Hbérien, compris entre les deux bords de l'an- fractuosité et au sein duquel doit se produire le cambium com- L.SAuvAr^. — Sur /es îlots libériens intra-ligneux du Strychnos Nux-vomica. J73 plémentaire, ne montre aucun indice de la compression qu'il devrait subir si, comme l'admet M. Perrot, le carabium normal l'envahissait de part et d'autre pour venir se raccorder au mi- lieu. 3° On voit des rayons médullaires se continuer, non seule- ment à travers l'ilot de liber inclus, mais encore à travers la zone cambiale nouvelle, pour se perdre au dehors dans le tissu libérien. J'ajouterai encore que ce cambium complémentaire parait C^- l Fig. 7. — Schéma. — Gross. 200. se former par cloisonnement des cellules du parenchyme libérien secondaire. La racine du Strychnos Ahix-voruica présente la même ano- malie que la tige et cette anomalie s'y produit d'une façon abso- lument identique. Je signalerai, dès à présent, l'existence de liber interne dans la racine, en un point correspondant au liber médullaire de la tig-e. 274 JOURNAL DE BOTANIQUE NOTE SUR \:ectocarpus pusillus griffiths Par M. C. SAUVAGEAU. \J Ectocarpus ptisilliis Griffiths est une espèce connue depuis long-temps; mais, par suite d'une erreur de détermination com- mise par Ralfs, qui a fourni à Kûtzing les matériaux d'après lesquels celui-ci a préparé la description donnée sous le même nom dans son Species Algartim, cette espèce a été souvent con- fondue avec une autre, bien différente, déjà décrite sous les noms d'^. globifer Kûtz. et d'^. insïgnis Qxo\y3Ln. Cette confu- sion a été récemment relevée par M. Bornet (i). Cet auteur a en même temps signalé à l'attention des algo- logues les sporanges pluriloculaires de X E. piisillits Griff., qui diffèrent de ceux de tous les autres Ectocarpus . Au lieu de ren- fermer des corps mobiles, ciliés et de petites dimensions, ou zoospores (gamètes d'aprèsM. Gôbel etM. Berthold), ils laissent échapper des spores volumineuses, arrondies, immobiles, qui germent sans conjugaison. Cette plante porte en outre des spo- ranges uniloculaires, dont les spores sont aussi grosses que les précédentes, mais dont on ignore les propriétés, car elles ont été observées seulement sur des exemplaires conservés dans l'alcool. M. Bornet montrait dans le même Mémoire que, si l'on adopte les divisions établies par M. Kjellman dans le groupe des Phéosporées, divisions fondées sur la mobilité ou la non mo- bilité des corps reproducteurs et sur leurs dimensions relatives, on n'y trouve point de place pour V E. pîisi'llîLS. Il deviendrait par suite nécessaire de créer, pour cette unique espèce, un nouveau genre Acinctospora, isolé dans le nouveau groupe des Acinétospo- rées, lequel serait d'importance taxinomique égale à celui des Tilo- ptéridées ou des Ectocarpées tout entier. Il en va de même des espèces à anthéridies comme V E. secimdus et VE. Lebelïi. D'après l'auteur, nos connaissances des fonctions remplies par les divers organes reproducteurs des Ectocarptis sont trop incom- plètes pour servir actuellement à leur classification, et il pense que les caractères morphologiques peuvent seuls être employés dans l'établissement des groupes principaux parmi les Phéo- sporées. I. Ed. Bornet, M oie sur quelques Ectocarpus (Bull. Soc. bot. France, t. XXXVIII 1891). C. Sauvageau. — Note sur /'Ectocarpus pusillus Griffiths. 275 \J Ectocarpiis pusilliis\yx(t'T,Q.\\\ç. cependant un autre caractère tout vég-étatif et bien spécial. Mme Griffiths l'avait déjà remar- cjué, et elle le décrit de la manière suivante dans la note re]:)ro- duite par Harvey à la pao^e 41 de son ManualnfDritish Alg^e: filaments g-arnis de « fibres » courtes, flexueuses, divariquées, semblables à des vrilles, les accrochant entre eux. Harvey, au contraire, dans la diagnose qu'il en donne dans le Phycologia bi'itannïca (pi. CLIII), n'insiste pas autant qu'il faudrait sur ce caractère cependant très saillant; il cite seulement la présence, sur les filaments, de branches courtes, étalées, obtuses, diverse- ment courbées, inégales en longueur, simples ou ramifiées, branches qui correspondent assurément aux crampons de Mme Griffiths. Il cite la plante comme « annuelle et parasite sur plusieurs petites Algues » et, dans une vue d'ensemble qui donne une bonne idée du port de la plante, il la représente crois- sant sur une Coralline; ses deux analyses, au contraire, sont dé- fectueuses, car non seulement les crampons ne s'y distinguent que par leur taille des filaments, mais ceux-ci sont dessinés en zigzags trop marqués et il est fort possible que les org-anes g'io- buleux désignés comme des sporanges n'en soient pas. Crouan et jNI. Le Jolis n'ont trouvé la plante que sur les Corallines. M. Rornet, dans le Mémoire cité précédemment, dit que, si V E. pitsillus « croit sur une Algue spongieuse comme un Nemalïon, il y enfonce de nombreuses rhizines ». Il insiste aussi avec raison sur la présence des crampons, qui donnent à la plante un aspect si particulier et qui, croissant sur des filaments tortiles, parfois recourbés en boucles, finissent par produire un enchevêtrement « tel qu'il est impossible de séparer les touffes sans les rompre ». Si, comme il a été dit plus haut, il paraît prématuré de séparer totalement V E. piisîlhis des autres Ectocarpits , ces caractères, les sporanges pluriloculaires et les crampons, justifient cepen- dant rétablissement d'une section dans ce genre, celle des Acinetosporse ou des Piisïllî. A propos de quelques exemplaires d'^(r/(9frt';''/?/>y;^?/3'?7/?/i- que j'ai récoltés à Biarritz et à Guéthary, en février et mars 1894, j'ai repris l'étude de cette espèce, et j'y ai reconnu des variations suffisantes pour y établir quatre variétés; toutes possèdent les crampons signalés par Mme Griffiths et les sporanges plurilocu- laires acinétosporés décrits par M. Bornet ; elles croissent, il est 276 JOURNAL DE BOTANIQUE vrai, sur quatre substratums différents, mais cette variation des supports paraît insuffisante pour expliquer les divergences dans la forme générale, I. Ectocarpus pusillus vaj-, typica. Cette variété croît sur le Corallina ofjîcinalis ; c'est celle figurée par Harvey et parM. Bornet, celle aussi que connaissent Crouan et M. Le Jolis. Harvey dit que la plante atteint 3 à 6 pouces de long; les exemplaires quej'ai étudiés ne dépassaient pas 2 à 3 centimètres; ils proviennent de conserves alcooliques Fig. ï. — Ectocarpus pusillus var. iypica. Base de deux individus pour montrer la disposition du tiialle rampant sur la Corallina. — Gross. 200. de l'Herbier Thuret et ont été récoltés à Cherbourg en septembre 1853. La plante est adhérente à son support par un thalle rampant très serré, toujours assez réduit, composé de cellules inégales, irrégulières dans leur forme et leurs dimensions, parfois diver- ticulées, de 10-20 ]}- de largeur sur une longueur 2 à 3 fois plus grande ; les filaments de ce thalle, qui s'accroissent par le cloi- sonnement de leur cellule terminale, se ramifient latéralement dans des directions quelconques ; il est rare que cette ramifica- tion soit aussi régulière que sur le dessin de droite de la figure i. La plupart de ses cellules portent un filament dressé ; chacune peut aussi donner latéralement une ou plusieurs rhizoïdes irré- C. Sauvageau. — Note sur /'Ectocarpus pusillus Grijjitks. 277 gulières, simples ou diverticulées, à contenu pauvre, tiui ne s'en- foncent probablement pas dans la Coralline, mais contribuent à fixer V Eciocarpiis sur le thalle hospitalier. Il est d'ailleurs parfois difficile de distin- ouer ces rhizoïdes-cram- o pons des cellules du thalle rampant proprement dit; celui-ci se prolonge par- fois directement en fila- ment identique aux fila- ments dressés. Ce thalle rampant parait dur, raide ; ses cellules ont une paroi relativement épaisse et quand , dans une dissec- tion, on en sépare une por- tion, même d'une seule épaisseur de cellules, elle reste souvent courbée en arc. Les filaments dressés très jeunes sont long-ue- ment coniques à sommet arrondi, et comme on le voit sur les figures i et 2, chacune de leurs cellules a pendant quelque temps un contenu abondant, le som- met se différenciant seule- ment plus tard en poil ; ceci tout au moins sur les fila- ments dressés naissant du thalle rampant, car plus tard les branches peuvent avoir un développement plus rapide en poil. Parmi les premiers, on en voit qui possèdent déjà 20 à 50 cloisons transversales et dont la différenciation apicale n'est pas encore visible. Les cellules inférieures à la zone du cloisonnement tri- %. 2. — EclocarpHS pusillus var. typica. — Partie inférieure destinée à montrer la différence d'aspect avi'c les variétés suivantes; les filaments très jeu- nes sont formés de cellules semblables ou sont terminés en poil. — Gross. 67. 278 JOURNAL DE BOTANIQUE chothallique (i) s'allong-ent et prennent leur forme définitive sans subir de nouveaux cloisonnements; elles restent cylindri- ques ou deviennent plus ou moins doliiformes suivant les indi- vidus; leur largeur varie de 21 à 46 p-, plus souvent de 23 à 27 ;x, les cellules tout à fait inférieures restant souvent plus étroites que celles qui sont plus éloignées du thalle rampant ; leur lon- ofueur varie de 80 à 180 M-. La forme des filaments dressés reste ensuite longuement conique; le poil, à cellules longues de 80 à 220 jj-, se termine d'abord en pointe, puis ses cellules tombent successivement; elles ne se régénèrent par la base du poil que durant peu de temps; bientôt, il ne reste plus trace du poil, et le sommet tron- qué du fdament s'arrondit ou se prolonge en un crampon plus ou moins ondulé. On pourrait croire alors que le thalle rampant fournit deux sortes de filaments dressés, les uns pilifères, les 1. M. de janczewski (i) a qualifié de « trichothallique » un mode d'accroisse- ment du thalle, qu'il a étudié chez diverses Fucoïdées, et dans lequel la zone d'accroissement intercalaire, par ses cloisonnements transversaux, produit à la fois deux parties distinctes de la plante. L'une, vers l'extrémité libre, est un poil, dont les cellules s'accroissent ensuite en longueur, sont placées bout à bout, et remplacent celles du sommet qui meurent successivement. L'autre, vers la base, concourt à la formation du thalle proprement dit, en s'ajoutant aux cellules déjà formées. Il en résulte que l'on ne peut indiquer exactement la limite de séparation entre le filament ou thalle et le poil qui le surmonte. C'est un mode de cloisonne- ment que l'on pourrait comparer au schéma g-énéral bien connu de l'accroissement en épaisseur des dicotylédones à l'aide d'un méristème secondaire donnant du liber ou du liège vers l'extérieur, du bois ou du phelloderme vers l'intérieur, avec cette différence que le phénomène se produit ici suivant une seule file de cellules, et que le méristème est originel. Dans l'accroissement trichothallique, la portion périphérique, extérieure à la zone d'accroissement, étant un poil ou un cil, ne subit d'autre changement que dans l'allongement de ses cellules. Il n'en est pas de même de la région basilaire intérieure à la zone d'accroissement. Ainsi, dans les Cutlériées {Zaïiaydinia, Cttt- leria) (2), les cellules qui proviennent de cette zone ne se divisent pas transver- salement mais seulement longitudinalement et le nombre des rangées qu'elles for- ment est par suite doublé. Dans les Phéosporées à accroissement trichothallique, au contraire, les segments séparés vers la base restent indivis longitudinalement, mais chacun d'eux devient à son tour le siège d'un accroissement intercalaire par un cloisonnement transversal plus ou moins répété, lequel est lui-même en sens inverse du premier (3). (i). Ed. de Janczewski, Observaéions sur l'ace rois se menu du thalle des Phéosporées. (Mém. de la Soc. nat. des Se. naturelles de Cherbourg, t. XIX, 1875, p. 105.) (2). J. Keinke. Entiuicklujigsgeschichte Untersuclmngcn ûbcr die Cutlc- riaceen des Golfs von Ncapel. (Nova Acta der Ksi. Leop.-Carol.-Deutschen Akademie der Naturforscher, vol. XL, Dresde 1878, p. 61 et pi. VIII et IX.) (3). P. Falkenberg. Die Algen im zucilesten Siniie, p. 224 et lig. 10, p. 2z\^ in Handbuch der Botanik de Schenk, Breslau 1881. C. Sauvageau. — Note sur /'Rctocarpus pusillus Griffiths. 279 autres non pilifères, mais ceci n'est qu'une affaire d'âge et de développement plus ou moins avancé. La zone d'accroissement intercalaire, déjà importante au début , fournit la partie moyenne du filament (termi- nale après la chute du poil) qui devient bientôt prédomi- nante en longueur. C'est celle représentée par M. Bornet dans le Mémoire cité précé- demment {loc. cit., pi. VII, fig. i). Trichothallique au début, l'accroissement conti- nue à l'être au point de vue du procédé, mais non au point de vue du résultat, puisque les cellules terminales ne se transforment plus en poil (thallothallique). Cette por- tion moyenne constitue la majeure partie du filament, celle qui se courbe et se con- tourne en tous sens et en rend la dissection si pénible et si difticile ; elle est formée de cellules cylindriques de 18-30 IX de largeur, le plus souvent de 20 ;j-, et de lon- gueur 3-7 fois plus grande. Au début, ses cellules peu- vent isolément se rediviser transversalement, mais bien- Fig. 3. - Ectocarpus pitsuius var. typica. — toi- cewe nrnnriptP se lora- P°"ion terminale de l'un des filaments de la tôt cette propriété se lOCa Cgure 2; les crampons sont nombreux; a, zones lise, et en examinant avec secondaires d'accroissement intercalaire. — Gross. 43. soin un filament d'une lon- gueur suffisante, on reconnaît l'existence de courtes zones inter- calaires d'accroissement, ou méristèmes secondaires, dispersées çà et là à des distances variables; leur cloisonnement au lieu 28o JOURNAL DE BOTANIQUE d'être bilatéral est unilatéral. Ces petits méristèmes expliquent l'inégalité de la longueur des cellules du filament; on en voit quatre dans la figure 3 où ils sont manques a. Les filaments dressés portent, en des points quelconques de leur longueur, des rameaux qui se comportent comme eux- mêmes, d'abord pilifères, puis dépourvus de poil. Dans les échantillons que j'ai disséqués, ces ramifications, nombreuses dans la région supérieure, sont plus rares vers la base; la figure 2, dessinée au même grossissement que les figures 7, 9 et 10, montre la différence d'aspect qui en résulte avec les va- riétés Coda et ThiLretii. Les chromatophores présentent une particularité remarqua- ble qui se retrouve dans les autres variétés de l'espèce. Dans les cellules inférieures des filaments, ils sont arrondis, en disque, tandis que dans les cellules supérieures voisines des zones de méristème, ils ont la forme de courtes bandelettes 2-4 fois plus longues que larges, souvent rétrécies en leur milieu comme s'ils étaient en voie de division, parfois mais plus rarement rami- fiés. Le contenu des cellules peu âgées est toujours plus foncé au centre. (A suivre.) C H R O N I QJJ E . M. le Dr. Henri Bâillon, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, est décédé subitement le 18 juillet, dans sa 68'-' année. Sa mort, que rien ne faisait prévoir, laissera un g-rand vide dans la science de la Botanique descriptive, dont il était certainement Tun des représentants les plus auto- risés non seulement en France, mais aussi à l'étranger. Quelques jours après, le 25 juillet, mourait prématurément, dans sa 47'^ année, un autre botaniste de talent, M. Julien A^ESQUE, maître de con- férences à la Sorbonne et à Tlnstitut agronomique, bien connu par ses nombreux et importants travaux de physiologie et d'auatomie systématique. Nous apprenons également la mort de IM. Daniel C. Eatox, professeur de Botanique à l'Université de New-Haven, aux États-Unis. M. le baron F. de Mueller et M. F. Cohn ont été élus membres corres- pondants de l'Académie des sciences dans la section de Botanique, aux places laissées vacantes par le décès de MM. Pringslieim et de Saporta. Le Gérant : Louis Mokot. Paris. —J. Mi.Tsch, imp., ¥", Av. de Cliàtillon. o« ANNÉE. N» i6. i6 AOUT 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE NOTE SUR VECTOCARPUS PUSILLUS GRIFFITHS (Suite) Par M. C. SAUVAGEAU. Les crampons, toujours rares à X-x base des filaments, sont abondants plus haut ; ils naissent à une extrémité ou beaucoup plus souvient vers le milieu des cellules ; celles-ci en portent presque toujours un seul, parfois plusieurs, du même côté ou de côtés opposés. Souvent ils naissent sur 2 ou 3 cellules succes- sives, d'autres fois sont isolés. La présence de plusieurs méri- stèmes sur les filaments fait qu'ils sont d'âge et de taille fort variables suivant la longueur d'un filament ; ils sont rectilignes et rigides, simples ou ramifiés perpendiculairement ou oblique- ment en crampons plus courts (fig. 3). Le plus souvent ils se réduisent à leur rôle de crampons, d'autres fois ils servent de support à une ou même plusieurs branches identiques aux fila- ments normaux, ce qui complique singulièrement la ramification et aussi la dissection. Lorsqu'une cellule se dispose à former un crampon, une partie du protoplasme, plus dense et plus foncée, s'applique en un point de la paroi et passe dans le diver- ticulum qui s'y produit ; le crampon prend quelques cloisons, mais il s'accroît toujours uniquement par son extrémité; la cellule extrême est toujours remplie d'un protoplasme dense, granuleux et sombre. Très souvent, cette cellule terminale est légèrement rétrécie suivant un anneau au-dessous de son sommet arrondi. Les crampons sont généralement courts; les plus longs, rectilignes, que j'ai mesurés atteignaient 500 [/-; ils ont plus souvent de 200 à 300 p.. Outre les crampons, les filaments dressés portent aussi des rhizines identiques à celles des Ectocarpus cortiqués, mais elles sont toujours fort peu abondantes et, quand elles existent, sont si courtes qu'elles passent facilement inaperçues; elles sont étroites, intimement appliquées contre le filament le long duquel elles descendent sans même s'en écarter à leur extrémité ; leur longueur correspond en général à celle d'une ou deux cellules. 282 JOURNAL DE BOTANIQUE Les seuls organes de reproduction des exemplaires que j'ai étudiés sont des sporanges pluriloculaires, M. Bornet dit qu'ils « apparaissent de très bonne heure sur des plantes encore très petites, et sont d'abord rassemblés à la partie inférieure des filaments où leur réunion constitue une sorte de noyau brunâtre analogue à celui qu'on observe dans V£. paradoxîis Mont. {E. caespittiltis^. Ag.) et les espèces voisines. Plus tard, après l'al- longement des filaments, ils sont épars sur toute la longueur de ceux-ci ». Cette observation de M. Bornet a probablement été faite sur des individus parasites d'un Neinalion; c'est en effet le cas pour la variété ThîireWi, mais sur le Coralh'na offici'nah's je n'ai rencontré qu'exceptionnellement des sporanges sur la plante jeune. Plus tard au contraire, et surtout dans la région qui porte les crampons, les sporanges se développent assez abondamment. Ils naissent sur des cellules quelconques, ou parfois sur celles qui, du côté opposé, portent un rameau ou un crampon. Ces cellules mères ne se distinguent que peu ou point de leurs voi- sines par leur taille, ainsi qu'on le voit sur les individus figurés par M. Bornet {loc. cit.) ; j'en ai cependant vu parfois, et sur certains filaments plutôt que sur d'autres, portant soit un spo- range, soit un rameau, qui sont bien plus courtes que les autres cellules, mais c'est là une exception qui n'eût probablement même pas attiré mon attention, si je n'avais cherché particuliè- rement ces cellules pour les comparer à celles des variétés Codii et T Imretn ovi ce qui est ici une exception devient, comme on le verra, le cas général. Ces sporanges sont de taille assez uniforme : leur longueur, souvent d'une centaine de jj., varie de 85 à 125 p-, leur largeur de 43 à 60 [j. ; plus ou moins divariqués, ils sont ovoïdes, lancéolés ou fusiformes, droits ou quelque peu arqués. Les logettes ont de 13 à 20 p. de hauteur; d'après M. Bornet, les spores devenues libres sont rondes, sans cils, immobiles, et mesurent 20 p. de diamètre. II. Ectocarpus pusillus var. riparia. J'ai récolté cette variété au Port- Vieux de Biarritz, et l'y ai observée nombre de fois durant mon séjour dans cette ville (i). Je l'ai désignée sous le nom de riparia, parce que je l'ai trouvée I. Du 20 février au 25 mars 1894. C. Sauvageau. — Noie sur /"Rctocarpus pusillus Griff'iths. 283 en disséquant les touffes denses du. Polyst'phonia macrocarpa (i) mélangé au Polysiphonia obsctira qui croissent sur les rochers du Port au niveau du flot; les filaments circulent dans ces touffes, entre les branches du Polysfphonia sur les<|uelles ils se fixent, rampent ou s'accrochent, passant de l'une cà l'autre. Bien que les filaments soient parfois réunis en pac|uets enche- vêtrés, leur dispersion habituelle, ainsi que l'absence de poils, ou, s'ils existent, leur très faible développement, leur donnent un aspect particulier. Le thalle rampant, dense et serré dans la variété typïca , est au contraire très lâche dans celle-ci ; il court en se ramifiant à la surface du Polysiphonia, soit en ligne droite, soit en spi- rale courte et irrégu- lière. Ses cellules sont cylindriques - onduleu - ses, étroites et longues ; parfois elles portent un sporange sessile ou pé- dicellé, plus souvent un filament dressé, mais la plupart d'entre elles res- tent stériles; elles ont une largeur assez constante de 11-14 a et une longueur 3-6 fois plus grande ; je n'ai jamais constaté la présence de rhizoïdes pénétrant dans le thalle de l'hôte (fig. 4). Les filainents dressés circulent entre les branches d\x Polysi- phonia, parfois rampent à leur surface même sans subir de défor- mations ; d'autres fois, quand ils les atteignent, un ou quelques uns de leurs crampons s'allongent beaucoup, s'enroulent autour d'elles et se comportent comme un thalle rampant (fig. 5). La végétation de cette variété, si toutefois le fait n'est pas le résul- tat de la saison, m'a paru peu active. Les filaments dressés très Fig. 4. — Eclocarpiis pusillus vss. riparia. — Base, pour montrer la disposition du thalle rampant. — Gross. 120. I. Polysiphonia inacrocarpa Harv. =z P. pulvinata Harv. non Agardh. Voy. Bornet, les Algues de Sc/iousboe, p. 306, in Mém. de la Soc. nat. des Sciences naturelles de Cherbourg-, t. XXVIII, 1892. 284 JOURNAL DE BOTANIQUE jeunes ne présentent rien de particulier, mais leurs cloisons, dans la région à 1 état de méristème, sont moins rapprochées que Fig. S. - Edocarpus pusiUu. var. riparia. - Les filaments se termment en crampon a leur sommet. Le filament principal, au point de contact avec un Po/ystpAo,ua a produ.t un crampon long et ramifié, enroulé autour du Po/ysipAon.a, et sur lequel sont nés quatre filaments dressés. — Gross. 67. dans les autres variétés. Si le sommet du filament se différencie en poil, celui-ci reste très court, conserve assez longtemps son C. Sauvagkau. — Note suf /'Rctocarpus pusillus Grtffiths. 285 sommet intact et un contenu appréciable dans ses cellules. Dans le cas le plus général, le fila- ment reste assirailateur jusqu'à son extrémité, où il se termine par un crampon ondulé, sim- ple ou ramifié, parfois par un petit bouquet de crampons nés sur les dernières cellules. On trouve des plantes jeunes dont les filaments encore non rami- fiés se terminent tous par un ou plusieurs crampons. La zone d'accroissement intercalaire li- mite encore vers sa face infé- rieure une portion qui prend rapidement ses caractères défi- nitifs ; bientôt d'ailleurs cette zone perd de sa netteté et il serait parfois difficile de l'in- diquer. Les cellules de la ré- gion supérieure conservent pendant longtemps la pro- priété de se cloisonner trans- versalement, mais isolément, sans ordre, et sans que l'on y reconnaisse les petits méristè- mes dispersés de la variété typica. Les cellules des filaments sont tantôt régulièrement cy- lindriques , tantôt régulière- ment et légèrement doliifor- mes ; leur largeur varie de 20 à 35 [i, plus souvent de 25 à 30 [x et la longueur, 1 fois 1/2 à 4 fois plus grande, l'est souvent F'S- ^- — Ectocarpus pusUlus var. riparia. . •> r • -r» 1 — Filaments peu âgés ; les rameaux cotn- I fois 1/2 a 2 fois, ras plus que mencem à se développer et ont une tendance dans la variété typùa, les cel- "'^'^"'^ ' '""'^ unilatéraux. - cross. 4- Iules mères des branches, des sporanges, ou des crampons ne 286 JOURNAL DR BOTANIQUE se distinguent de leurs voisines. Assez souvent, et particuliè- rement lorsque le filament rampe à la surface d'un Polysiphom'a, toutes, ou la plupart des branches qu'il porte sont unilatérales, et le filament axe est généralement plus large qu'elle de quel- ques [J- ; cet aspect général a été reproduit dans la figure 6, pour laquelle on a choisi des filaments porteurs de branches jeunes pour ne pas encombrer le dessin. Les crampons sont moins rectilignes, plus sinueux, plus irréguliers que dans la variété typica. Les sporanges pluriloculaires sont très fréquemment dressés perpendiculairement au filament; leur largeur varie de 33 à 50 jx et leur longueur de 65 à 100 [x; ils sont donc un peu moins grands que dans la variété précédente. Parfois, on les voit au sommet d'un filament encore jeune, à la place que devrait occu- per un crampon ; la figure 5 en représente un exemple. J'ai trouvé ces sporanges en très grande abondance et à tous les états du développement, mais les sporanges vidés étaient l'exception; malgré des observations fréquemment réitérées pendant un mois, je n'ai pas réussi à voir sortir les spores ni à les étudier à l'état libre. Les sporanges arrivés à maturité ne s'ouvrent généralement pas, les spores restent incluses et germent à l'intérieur du sporange ; d'abord elles s'arrondissent et les cloisons de séparation des logettes ne sont plus visibles ; elles déforment le sporange, le bossellent irrégulièrement, puis traversent sa paroi ; les filaments qui naissent des spores se dressent de toutes parts comme les piquants d'un oursin (i). Je n'ai vu que les débuts de cette germination, les jeunes plantules ne dépassant pas en longueur la largeur du sporange, mais les sporanges en cet état étaient fort nombreux. On sait que M. Bornet (loc. cit.) a identifié \ E. Ostendensis de M. Askenasy avec VE. puszllus. Or, M. Askenasy a observé des faits identiques à ceux que je viens de dire (2). Il a décrit les sporanges pluriloculaires et leur déhisccnce par la rupture du 1. Il est fort probable que si je n'ai pas vu sortir les spores dans cette variété, la cause en revient à la saison à laquelle j'ai fait mes observations; la membrane des sporangfes était relativement épaisse, la vie des individus quelque peu ralen- tie. Quelques semaines plus tard les choses se seraient passées comme dans les autres variétés. 2. Askenasy, Beitràge ciir Kenntniss dcr Gattuiig Ectocarpus. (Botan. Zeitung, t. 37, 1869, p. 785.) C. Sauvageau. — A^ote sur /'Ectocarpus pusillus Griffiths. 287 sommet, et a vu toutes les spores d'un sporange sortir en l'espace d'une minute, puis germer d'elles-mêmes. II spécifie que, si c'est là le mode normal de germination des spores, ce n'est pas le plus fréquent, mais que souvent la germination se fait dans le sporange même, sans aucune déhiscence, et il représente un spo- range en oursin semblable à ceux que j'ai observés ^/^^. cit.^ pi. XI). M. Askenasy a recueilli ses exemplaires à Ostende, mais sans indiquer sur quel substratum, et j'ignore à quelle va- riété ils appartiennent, mais il parait possible, à priori, que la germination intra-sporangiale puisse se présenter chez toutes les variétés de X E. ptisilhis. En disséquant \ E. granulosiis récolté au pied du phare de Biarritz, j'ai trouvé quelques exemplaires (\.' E. ptisillus entor- tillés entre ses filaments; je n'en ai pas fait de préparations, et à ce moment je ne savais pas distinguer les variétés entre elles ; toutefois, si mes souvenirs sont exacts, ils devaient appartenir à la variété riparia. III. Ectocarpus pusillus var. Godii. J'ai trouvé sur le Codi'um tomentosuffi à Biarritz et à Gué- thary, et particulièrement sur le Codhini adhasrens àGuéthary, un état fort différent de X E . pusillîts . Il apparaît en petites touffes, de quelques millimètres à un centimètre de longueur, éparses sur le thalle de l'hôte. Sa partie cndophyte s'enfonce profondément dans le Codiuni en un faisceau conique, dense, presque rigide ; je l'ai isolée dans le C. adhéereiis sur 1 millimètre 1/2 de longueur sans la voir changer d'aspect, et j'ignore non seulement comment elle s'y termine, mais aussi si les différentes petites touffes qui semblent isolées sont réunies entre elles par leur partie profonde. Les cellules des filaments endophytes, de 33 à 45 [a de largeur, sont I fois cà I fois 1/2 plus longues que larges, plus rarement 2 fois; quand elles portent des ramifications, elles sont généralement plus courtes, leur hauteur pouvant ne pas dépasser la moitié de leur largeur. Ces branches, tout à fait semblables au filament qui les porte, au lieu de s'en écarter pour circuler dans le thalle hospitalier, se redressent dès leur base pour s'appliquer presque contre lui ; comme elles sont surtout nombreuses un peu avant d'arriver à la surface du Codtum, l'ensemble très serré devient 288 JOURNAL DR BOTANIQUE impossible à disséquer sans produire des ruptures. Cette dispo- sition fait un contraste frappant avec celle qui sera indiquée à propos de la variété 77?/^rpe lu pilum productis, -20-50 p. crassis, cellulis inferioribus longioribus. Chromatophoris in cellulis vetustis discoideis, in junioribus lineari- elongatis. Sporangiis plurilocularibus in filis verticalibus seu in filis strati basilaris insidentibus, sessilibus velbreviter pcdicellatis, ovoideo- oblongis, saspissime curvatis, loculis paucis 13-20 \}. altis.Sporis 20 u. crassis, imraobilibus, Varietates Imjtts milu sunt di'stmguendœ .• * Planta, rpiphytic^. a typica. — Thallo repente denso orbiculari. Filis verticalibus dense contortis et implicatis, basi 21-46 [x crassis, in pilum longissimum fugacem desinentibus ; ramulis alligantibus numerosisrectis. Sporangiis plurilocularibus 85-125 [j. longis, 43-60 [x crassis, cellulge proximis sœpius conformi insidentibus. vSporangiis unilocularibus subsphaericis in iisdera individuis provenientibus, plerumque sessilibus, 60 jx longis, 55 a crassis. Hab. in Corallina ofJici)iali ad oras Britanniœ et Gallioe superioris (Cherbourg, Saint- Alalo, Brest). P riparia. — Thallo repente laxo, expanso. Filis verticalibus implicatis, 20-35 u. crassis, saepius apice in ramulum alligantem desi- nentibus. Ramulis alligantibus ciebris, undulatis. Sporangiis plurilo- cularibus 65-100 [JL lougis, 33-50 \i. latis, in cellula proximis conformi insidentibus. Hab. in Polysiphotiia macrocarpa et Pol. obscur a, ad Biarritz. Hierae. ** Planta ENooPHYTiCiE. y Codii. — Thallo basilari immerso denso. Filis verticalibus basi 28-50 [;. crassis, saepissime in ramulum alligantem desinentibus. Ramulis alligantibus haud raris. Sporangiis plurilocularibus 100- iSo [x longis, 33-50 ;x, etiam 66 [x latis, in cellula proximis breviore insidentibus. Hab. in Codio tometiioso et Codio adkserentez.<\. Biarritz etGuéthary. Hieme. 8 Thuretii. — Thallo basilari immerso laxo, diffuso. Filis vcrti- 3i8 JOURNAL nFÎ BOTANIQUE calibus basi 24-40 \l crassis, ia pilum longe productis; raraulis alligan- tibus quam in antécédente rarioribus. Sporangiis plurilocularibus nunc e strato basilari natis, terminalibus et longioribus, iS] u. longis, ^2 [f- latis; nunc e filis vcrlicalibus ortis, 95-125 [x longis, 40-60 alatis, in ccllula proximis breviori insidentibus. Hab. ad frondes vetustas Helminthocladiée purpureâe et y.emalio)iis lubrici, ad Biarritz et Guéthary. /T^state. SUR LES NOYAUX DES UREDINEES Par MM. G. POIRAULT et M. RACIBORSKI. (PI. VI.) La présente Note résume nos observations sur la structure et le mode de division des noyaux des Urédinées. Elle com- prend deux parties. La première est consacrée à l'étude spéciale des phénomènes de caryokinèse chez un certain nombre de ces Champignons. Dans la seconde, nous rassemblons et dis- cutons les résultats de ces observations et les conclusions qu'on en peut tirer. I Schmitz (i), qui a découvert la pluralité des noyaux dans les articles du thalle des Urédinées, ne dit rien du mode de division de ces noyaux. M. Rosen (2), qui a repris en 1892 l'étude histologique des Urédinées, constate la présence de deux noyaux dans les écidiospores, les urédospores et les téleu- tospores, mais il ne donne que peu de détails sur le mode de division du noyau. Dans \ç^s filaments du thalle de V Uromyces Pisi\ « les noyaux qui vont se diviser g-rossissent, montrant à l'intérieur d'une membrane nucléaire peu distincte un certain nombre de granules ou de bâtonnets chromatiques et, au début, un nucléole. Le nucléole disparait, les éléments chromatiques se rassemblent en deux masses, après quoi le noyau s'étrangle. » Lors de la formation des spermaties, M. Rosen note l'existence d'une platjue nucléaire indistincte dans le filament sporigène. 1. Schmitz, Unfei^SHchungen nber die Struktuy des Pfolop/asiiias iiiid d. Zellkcrne d. Pfïanaen.~clle. (Stzb. d. niedcrrheinischen Gesellschaft fi'ir Natur- iind Ik'ilkunde in Bonn, 1880, p. 39 du tirasse à part.) 2. Rosen, Beitrâgc a. Keuntiiiss der Kerne und Membranbildung bei Myxo- myceten taid Filccti. (Cohn's Beitnijje z. Biologie d. Pflanzen, 1892.) G. PoiRAULT et M. RAciiiORSKi. — Stif les noyaux des Urédinées. 310 D'après MM. Dang-card et Sappin-Tri)uffy (i), les noyaux du mycélium se multiplient |)ar division tiirectc, et ceux des spores par division indirecte. Dans une autre Note, le dernier de ces auteurs confirme l'existence d'une division indirecte pour les noyaux des spores du Gyuinosporaugiuiu Sabïiue ; toute- fois, il ne donne aucun détail sur cette division. Nous n'avons pas étudié cette plante ; mais, dans les Puccinies cjue nous avons examinées et qui ressemblent beaucoup au Gymnospo- raiigiîim^ le mode de formation de la téleutospore est tout autre que celui indit^ué par M. Sappin-Trouffy. En résumé, relativement au mode de division du noyau, nous ne trouvons dans la bibliog-raphie cjue des indications insuffisantes, quand elles ne sont pas erronées. Nous décrirons successivement le développement des spores écidiennes et des probasides (téleutospores) (2). Puis nous dirons un mot des spermaties et des cellules vég-étatives. Peridermium Pini acicolum Link ( Peridertnimn obloiigi- sporiitiii Fûckcl). — On sait (juc dans cette plante, commune au printemps, dans toute l'Europe tempérée, sur les feuilles du Pin sylvestre, les spores se forment successivement en direction basipète à l'extrémité d'un filament. Un g-rand nombre de filaments semblables sont réunis en bouquets très serrés, et l'ensemble de ces bouquets, avec les spores qui les surmontent, constituent une écidie. La branche sporifère du thalle, à l'extrémité de laquelle les spores se détachent, et qui est sensiblement dilatée vers son extrémité libre, contient un protoplasme abondant et, près de son sommet, deux gros noyaux vacuolaires à réseau chromatique lâche. Chacun de ces noyaux renferme un très g-ros nucléole vacuolaire. Ces noyaux, d'abord superposés, viennent plus tard se placer sur une ligne oblique par rapport à l'axe du filament, puis finissent par se 1. Dangeard et Sappin-Troufty, Recherches histologiqîies sur les Urédinées. (Comptes rendus, 30 janv. 1895.) — Sappin-Trouffy, La pseudo- fécondation dtec les Urédinées. (Ibid , 1893.) — Id. Les suçoirs che:: les Urédinées. (Le Bota- niste, 3" sér., septembre i8r)3.) — Dans cette dernière Note cet auteur dit que, dans les filaments en voie de croissance des Urédinées, les noyaux sont allongés, étirés et souvent en voie de division; ils sont alors plongés dans un protoplasma dense, granuleux, et se multiplient suivant le mode indirect. 2. Van Tiegheni, Sur la classification des Basidioinycètes. (|ourn. de Bolan., VII, 1893, P- 80.) 320 JOURNAL DR BOTANIQUE mettre transversalement côte à côte, de manière que leur nu- cléole reg-arde toujours vers l'extérieur. C'est alors que s'ouvre pour eux la période de caryokinèse. La membrane disparaît et, sans que les nucléoles accusent de changements notables, le réseau chromatique de chacun des noyaux se contracte et finit par se rassembler en une masse qui, d'abord spongieuse, devient par la suite tout à fait compacte. A ce stade, les masses chromatiques sont elliptiques ou rectan- gulaires. Les nucléoles, cjui sont sortis du noyau dès le début de ces phénomènes, se voient alors à droite et à gauche des masses chromatiques. Bientôt ces masses s'allongent, suivant l'axe de la cellule, prenant d'abord la forme d'un chapeau à claque (fig. VII), ou d'un bateau à fond plat {fig. I, «;), puis celle de bâtonnets (fig. VIII). En même temps on peut voir qu'elles se sont fendues dans toute leur longueur (fig. XII). Le stade suivant de la caryokinèse n'a pas été observé avec toute la précision désirable. Nous savons seulement qu'un peu plus tard les deux chromosomes secondaires se sont séparés et que leur ensemble rappelle la section longitudinale d'un tonneau ouvert à ses deux extrémités (fig. III et IX). Les stades ulté- rieurs, beaucoup plus fréquents dans les coupes, sont au con- traire d'une observation plus facile. Les chromosomes, arrivés dans la région polaire, présentent l'aspect de masses falciformes dont les pointes, qui ne tardent pas à se rétracter, regardent du côté de l'équateur (fig. II, IV et X). Chacun de ces seg- ments secondaires grossit et, de compact qu'il était, devient spongieux; puis la chromatine s'organise en un réseau, et, entre ses mailles, de petits nucléoles apparaissent, en même temps qu'une membrane se montre autour du noyau. Les nucléoles précédemment expulsés du noj-au n'y rentrent pas et disparaissent un peu avant la reconstitution des noyaux secondaires. Peu de temps avant leur disparition, on voit leur vacuole grossir ; puis ils cessent d'être visibles. Le résultat de cette division est donc la formation, à l'extré- mité du filament sporigène, de quatre noyaux, aux dépens des deux noyaux primitifs. Entre ces deux paires de noyaux, une cloison se montre ; mais, en réalité, la cellule ainsi détachée n'est pas une spore : elle subira quelque temps après une seconde division et formera à sa partie inférieure une cellule G. PoiKAULT et M. Raciborski. — Sny les noyaux des Urcdinées. 321 Stérile. Dans l'intervalle de ces deux divisions, on voit les noyaux grossir; le nucléole que contient ch;icun d'eux aug- mente également de volu- me. Ces nucléoles ne res- teront pas longtemps à l'intérieur des noyaux : ils en sortiront quand ces noyaux de spore primor- diale se diviseront à leur tour. C'est dans la deu- xième spore primordiale (fig. I, ^), à partir de la basidc; que l'on peut sui- vre cette division, cjui se fait dans le même sens que précédemment, c'est- à-dire dans le sens de l'axe du filament spori- gène, division dont les processus sont exacte- ment ceux que nous ve- nons de décrire : forma- tion d'un seul chromoso- Fig. I-VI. — PcridcriniiiJii Pini acicoluin Link. For- mation des écidiospores. — I. a, extrémité de filament spori^ène ; début de la division; les masses chroma- tiques dont chacune correspond à un noj'au ont la forme de bateau à fond plat; à droite et à gauche me aUX dépCUS de chaqUC les nucléoles précédemment sortis des noyaux, b, noyaux de l'ébauche de l'écidiospore avant la sépa- UOyaU, ration de la cellule stérile ; les nucléol s sortis du dinalc de Ce chrOmOSOmC, noyau se voient encore a droite et a gauche, c, le premier stade de la division qui donnera la cellule séoaration dcS deUX moi- stérile à la partie inférieure de l'ébauche c de l'éci- . , . , diospore. d, cellule intermédiaire stérile détachée de tlCS qUl S Cn VOnt chaCUnC scission lonsitu- la partie inférieure de la spore e. e, écidiospore ave ses deux noyaux dont chacun contient un nucléole. En bas à droite on peut voir le nucléole sorti du noyau à la division précédente. - II. l'xtrémité du filament sporigène tnontrant les noyaux à l'ana- phase ; à droite et à gauche les gros nucléoles vacuo- laires. — III. Séparation des chromosomes dans le Clament sporigène. — IV. Division des noyaux dans l'écidiospore (anaphase), à droite et à gauche des nucléoles. — V. Deux jeunes écidiospores séparées par une cellule stérile; dans les trois cellules on peut voir les nucléoles extranucléaires ([ui persis- tent longtemps et se retrouvent dans le spore pres- que mûre, VI. à un pôle constituer un nouveau noyau. C'est alors que la cellule se divise et détache à sa partie inférieure une pe- tite cellule intercalaire stérile (lig. I, d). Les noyaux de cette dernière restent assez petits, ex- pulsent leurs nucléoles, qui sont relativement de grande taille et qui restent longtemps visibles à côté d'eux (fig. V). Puis toute 322 JOURNAL DR BOTANIQUE cette cellule stérile disparaît. Par contre, les noyaux des éci- diospores grossissent rapidement. Leur réseau chromatique de- vient très lâche. Ces noyaux des écidiospores, qui sont entourés d'un plasma très épais, se rapprochent jusqu'à se toucher. Les nucléoles sortis du noyau à la division précédente restent très longtemps visibles ; on les retrouve dans la spore déjà près d'être mûre, à quelque distance des noyaux (fig. V, la cellule du bas; fig. VI), parfois même contre la membrane cellulaire. A un certain moment ils deviennent vacuolaires et disparaissent. Ce sont peut-être de semblables nucléoles extranucléaires que M. Rosen a décrits comme élaioplasies dans le Mémoire précité (p. 37 du tirage à part). « Dans les écidiospores de quelques espèces {Pticcinia Violas, Uroniyces Dactylidis)^ dit-il en note, on trouve en dehors des deux noyaux un corps beaucoup plus petit, fixant fortement les matières colorantes, et qui est peut- être un élaioplaste. » Il nous parait certain, bien que nous n'ayions pas examiné ces plantes, que cette assimilation est fautive. Ces nucléoles ne présentent aucune ressemblance avec les élaioplastes de la Vanille et des Liliacées (i), et, d'autre part, nous venons de les suivre à travers toute la caryokinèse. D'un autre côté, nous trouvons dans un travail de M. Wagger, sur le Mycena galericnlata, des figures qui rappellent ce que nous avons observé sur le Peindervtntm Fini. Le savant anglais a noté ce t[ui suit dans la baside de ce Champignon : la baside contient deux noyaux nucléoles ; ces noyaux se mêlent, mais, déjà avant la fusion, on peut voir en dehors d'eux un corps très semblable à nos nucléoles de Periderninim, que M. Wag- ger considère comme des centrosomes. Sans vouloir, pour l'instant, discuter cette manière de voir, nous ferons seulement remarquer l'extrême ressemblance que nous voyons entre ces deux formations. Ces nucléoles extranucléaires des Urédinées sont très facilement colorables ; les centrosomes des Champi- gnons seraient donc bien différents de ceux des plantes vascu- laires ? La formation des écidiospores dans les autres espèces que nous avons examinées ne diffère pas essentiellement de ce que I. M. Raciborski, Elajoplasty Lilioivatych. (Mém. de l'Acad. des scienc. de Cracovie, 1893.) G. PoiRAULT et M. Kaciborski. — Suy les noyaux des Urédinécs. yiy, nous venons de décrire dans le Periderm-ùun Pnii. D'une espèce à Tautre, ce qui varie c'est la grosseur des noyaux et leur richesse en substance chromatitiue. Les nucléoles extra- nucléaires ne sont pas, il s'en faut de beaucoup, aussi persis- tants dans toutes les espèces que dans la plante où nous les avons décrits. Nous donnons ici quelques figures de la formation des spores dans X ^ci'dïuin leucosperimùiu^ que nous avions pris VII 4)1 IX Fig. VII-XII. — ^cidiuin leiico^pcrininn. — VII-X. Les quatre phases de la division dans les noyaux do l'extrémité du filament sporigène. — XI. Fila- ment sporigène surmonté d'une ébauche d'éci- diospore. — XII. Deux ébauches d'écidiospores. La cellule du haut se divise pour donner à sa partie inférieure la cellule intercalaire stérile; nous sommes au stade de la scission longitudi- nale des chromosomes. X IV Vv^. XIII et XIV. — Uro7nyccs Pisi (écidie sur VEuphorbia Cy/'arissias). — XIII. Scission longitudinale des chromoso- mes qui dans cette espèce sont très petits par rapport aux nu- cléoles qui se voient à droite et à gduclie. — XIV. Les deux paires de noyaux à l'anaphase. pour type dans notre première Note, insérée aux Comptes rendîLS (lîg. VII à XII). Pour terminer ce qui est relatif aux écidiospores, nous don- nerons, avec la liste des espèces plus spécialement étudiées, quelques indications sur la taille et la richesse en chromatine des noyaux, la grosseur des nucléoles et la position de la cellule où se fait la séparation de la cellule stérile. Pucciiiia Gentiame : noyaux petits, avec nucléoles relati- vement gros. Piiccinia Magmisiana (écidie sur le Rtunex Hydrolapa- thtmi) : formation de la cellule stérile dans la deuxième ou troisième rangée à partir de l'hyphe sporigène (i). Uromyces Pisi (écidie sur X Eiiphorbia Cyparissias) : c'est la plante étudiée par M. Rosen (/. c.) ; les nucléoles sont assez gros ; mais les chromosomes sont extrêmement petits (fig. XIII, XIV). I. Les auteurs désignent l'article terminal de l'hyphe sporigène sous le nom de baside. Cette dénomination ne saurait être maintenue ; ce n'est pas là une baside. 324 JOURNAL DE BOTANIQUE ^cidnuri Thalïctrï ) cellule stérile clans la 2" ou 3"^ ran- Pitccinia 7"//^^/z' (écidie) ) gée. Pîiccinia Poariun {écidie sur le Tussilage) : chromosomes assez gros ; cellule stérile dans la 2^ rangée. j^lcidniut Leîicaiiihemï \ gros nucléoles. Céeonta yEgopodu : assez gros chromosomes ; cellules sté- riles dans la 2^' rangée. Uroinyces Poœ (écidie sur la Ficaire) : chromosomes très petits. Puccinïa Sioertise (écidie). JËcïdium leucospevfmtin : chromosomes assez gros ; cellule stérile dans la 4*^ rangée. — C'est une des espèces les plus favo- rables à l'étude de la formation des spores. jEcidium Aconiii : cellule stérile dans la 2^ rangée. PMccinia Soldanell^ : id. Dans les écidies déjà très âgées, la cellule stérile se détache beaucoup plus tôt et l'on peut voir les noyaux en voie de division dans la cellule qui suit immédiatement l'hyphe sporigène. La grosseur du noyau ne paraît pas du tout en relation avec la richesse en chroraatine : ainsi, par exemple, les gros noyaux de l'écidium du Puccim'a Siverti^ sont pauvres en chromatine. D'autre part, il ne semble pas qu'il y ait une relation entre la richesse en chromatine et la persistance de la faculté germina- tive : ainsi les spores du Rœstelia cancellata, cjui peuvent ger- mer après un temps assez long (t), ne paraissent pas plus riches en chromatine que celles de Y yEcïdùim Aconiii, dont le pouvoir germinatif est beaucoup plus éphémère. M. Rosen (/. c, p. 38) mentionne la possibilité d'une fusion des deux noyaux de l'écidiospore. Dans toutes les espèces pré- citées et dans quelques autres spécialement examinées à cet effet, nous avons toujours trouvé deux noyaux dans l'écidiospore, noyaux qui sont parfois accolés. {A suivre.) I. G. Poirault, Genninalion tardive des spores de Rœstelia cancellata. (Journ. de Botan., VI, p. 59.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp., 4' ", Av. deC.hàlillon. o' ANNEE. N" i8. i6 SKPT[:MBRR 189s. JOURNAL DE BOTANIQUE SUR LES NOYAUX DES UREDINEES {Suite.) Par MM. G. POIRAULT et M. RACIBORSKI. Puccinia Liliacearum. — Si Ton suit le mode de forma- tion des téleutospores dans le Piiccijiia Liliacearum , on voit que les jeunes filaments sporigènes, qui sont notablement plus gros que ceux des autres parties du mycélium, se ras- semblent en buissons serrés au voisinage de la surface de la feuille. L'article terminal de chaque branche plus ou moins dilatée en massue au sommet renferme un protoplasme abondant fixant fortement les matières colorantes, et de un à quatre noyaux volumineux à réseau chromatique assez lâche, avec un gros nucléole dont la masse nest plus homogène, mais creusée de petites vacuoles (PI. VI, fig. i et 2). Dans la grande majorité des cas, l'article terminal contient detix noyaux ayant la structure que nous venons d'indiquer. Ces noyaux, qui sont d'abord superposés un peu obliquement par rapport à l'axe du filament, viennent bientôt se mettre côte à côte de telle manière que, dans chacun d'eux, le nucléole, qui occupe toujours une position excentrique, regarde vers la périphérie de la cellule (PI. VI, fig. i). C'est alors que commence simultanément dans chacun d'eux le phénomène de la caryokinèse. La membrane nucléaire disparaît et souvent la limite respec- tive des deux noyaux qui sont arrivés au contact est très diffi- cile, sinon impossible, à fixer. Les nucléoles sortent du noyau et viennent se placer à peu près sur la même ligne transver- sale. Puis le réseau chromatique de chaque noyau se resserre et la chromatine se rassemble en un chromosome qui, dabord en forme de croissant, ne tarde pas cà devenir plus ou moins cjua- drangulaire. Nous avons donc deux masses chromatiques situées côte à côte et, de part et d'autre de ces deux masses, souvent à la même hauteur qu'elles, parfois un peu plus haut (PI. W, fig. 3), les deux nucléoles dont il vient d'être question. Ces masses ne tardent pas à présenter les premiers indices d'une scission Ion- 326 JOURNAL DE BOTANIQUE gitudinalc qui devient de plus en plus visible avec le change- ment de forme du chromosome. On voit en effet ce chromosome s'allonger dans le sens de l'axe et l'on peut facilement constater que ce bâtonnet, qui représente l'ensemble delà substance chro- matique du noyau entier, est fendu dans toute sa longueur (PI. VI,fig. 4)- Les phénomènes de division étant synchroniques dans les deux noyaux, les figures caryokinétiques correspondant à cette phase montrent deux doubles bâtonnets situés l'un près de l'autre et, à peu près à la hauteur de leur moitié ou quelquefois un peu plus haut, les deux nucléoles. Les deux moitiés de chaque chromosome glissent l'une sur l'autre, mais en même temps elles basculent dans la direction de l'axe. Ce mouvement de bascule est encore compliqué d'un déplacement latéral, au moins vers la fm, au moment de la séparation des deux bâton- nets, et l'on voit très bien que l'un des chromosomes est au- dessus de l'autre, comme l'atteste la couleur plus sombre du point de croisement (PL VI, fig. 5). Les quatre demi-chromosomes se séparent donc comme il vient d'être dit et marchent deux à deux dans des directions opposées. En même temps ils se contractent, comme si toute leur substance refluait d'une extrémité vers l'autre, si bien que, quand ils sont arrivés au terme de leur course, ils se présentent sous l'aspect de masses pyriformes orientées de telle manière que celles qui proviennent de la scission du même chromosome se regardent par leur pointe. La figure 6 (PI. VI) donne bien idée de l'aspect que présentent dans les préparations les noyaux arrivés à ce stade. De plus, tandis que tout le reste du proto- plasme de la celkde est plus ou moins vacuolaire, dans la partie comprise entre les deux groupes de chromosomes ce plasma paraît finement strié (i). Le stade précédent est d'assez longue durée, à en juger par la fréquence, dans la préparation, des figures telles que la figure 6 (PL VI). Plus tard, ces masses chromatiques rétractent leur I. C'est à cette phase qu'en arrière de chaque chromosome nous avons vu, au centre d'un cercle clair, un petit corps sphérique, faiblement coloré, qui est probablement un centrosome. Nous nous proposons de reprendre plus tard ces observations relatives aux centrosomes et à la disposition des tilaments achro- matiques. Les matériaux dont nous disposons actuellement n'ayant pas été fixés dans les conditions les plus favorables à l'étude de cette structure, nous ne sau- rions insister davantage sur ce point. Cî. PoiRAULT et M. Kaciuorski. — S/tr les noyaicx des Urédinées. 327 pointe et changent complètement d'aspect; elles deviennent d'abord réniformes, puis des vacuoles apparaissent, enfin elles s'arrondissent et la chromatine s'organise en un réseau assez lâche entre les mailles duquel un ou deux nucléoles apparaissent (fig. 6 : la cellule de gauche). Le noyau, qui s'est entouré d'une membrane, est revenu au stade de repos d'où nous étions partis tout d'abord. Le résultat de toutes ces transformations est donc la consti- tution de quatre noyaux aux dépens des deux noyaux primitifs. Ces deux groupes de deux noyaux ne tardent pas à être séparés par une membrane cellulaire, sans que nous puissions indiquer précisément le processus de cette formation. Nous sommes donc ici en présence d'un cas de caryokinèse qui ne diffère des caryokinèses ordinaires qu'en ce qu'il y a deux noyaux accolés qui passent synchroniquement par les mêmes phases. C'est, d'autre part, la caryokinèse la plus simple qu'on puisse imaginer, puiscjue chaque noyau ne contient qu'un seul chromosome, mais c'est une caryokinèse typique. vSi maintenant l'on compare la description précédente avec celle que nous avons donnée dans notre première Note à l'Aca- démie des Sciences (i), on constatera de grandes différences. C'est qu'il y a dans la dite Note une erreur d'interprétation. Nous n'avions pas reconnu dans la téleutospore cette division simul- tanée de deux noyaux conjugués, et nous avions pris l'ensemble de la figure caryokinéticjue comme correspondant à la division d'un noyau unique. Nous avions cru à tort que les deux noyaux de chaque loge d'une Puccinie étaient des noyaux frères, alors qu'en réalité ils appartiennent à des lignées différentes. Nous devons donc préciser ce en quoi notre description est inexacte. Après avoir décrit la division du noyau dans l'hyphe termi- nal qui doit donner la probaside (téleutospore), nous disions : « Entre ces deux noyaux une cloison se montre, séparant la jeune téleutospore du pédicelle ; puis, la segmentation du noyau recommençant perpendiculairement à l'axe de la cellule pyri- forme ainsi formée, il se fait de nouveau une cloison isolant les I. G. Poirault et M. Raciborski, Les phénomènes de caryokinèse dans les Urédinées. (Comptes rendus, 15 juillet 1895.) — Sur les noyaux des Urédinées. (Comptes rendus, 5 août 1895.) 328 JOURNAL DR BOTANIQUE deux cellules de la Puccinie, dans chacune desquelles, à la suite d'une bipartition du noyau oblique à Taxe de chaque loge de la téleutospore, celle-ci se trouve constituée avec ses deux noyaux caractéristiques. La division du noyau primitivement unique de chacune des loges se fait à peu près simultanément dans la cellule supérieure et dans la cellule inférieure. Ce phénomène est peut-être un peu plus précoce dans cette dernière. » Tout ceci est inexact, non pas comme observation sans doute (car les dessins qui accompagnaient notre première Note à l'Académie figurent sans changements dans le présent Mémoire), mais comme interprétation. Nous avons été induits en erreur par des figures telles que la figure 7 de la planche VI, qui sont fréquentes dans les préparations et qui montrent les deux noyaux inférieurs à l'état de repos, alors que les deux supé- rieurs sont encore à l'anaphase. Le schéma suivant est destiné à résumer le mode de développement de la probaside. La première bipartition des deux noyaux conjugués de l'ébauche (A) de la téleutos- pore est suivie d'un cloisonne- ment transversal (B) séparant le pédicelle du corps, jusque- là indivis. Puis les deux noyaux du corps se divisent siimilta- nêment à leur tour (C) ; une cloison apparaît, séparant les deux groupes de noyaux ainsi formés (D), et la téleutospore bilocu- laire de la Puccinie se trouve constituée dans ce qu'elle a d'es- sentiel. En réalité, nous le répétons, si les deux noyaux d'un même côté (a, a) sont frères, le passage à l'état de repos après la division est souvent beaucoup plus précoce dans le noyau inférieur. Au fur et à mesure que la téleutospore vieillit, on voit le réseau chromatique de son noyau se contracter. A un certain moment, ces deux noyaux se rapprochent, s'accolent et se fon- dent en un noyau unique compact. Les processus de cette fusion sont plus faciles à étudier sur le Trachyspora Alcheimllœ que dans le Puccima Liliacearimt ; c'est donc là que nous les décri- rons. Le développement de la téleutospore du Trachyspora Al- G. PoiRAULT et M. Kaciuokski. — Suf les noyaux des Uràdinées. 329 chemilL-e rappelle au point de vue de la division des noyaux ce qu'on observe dans le Puccim'a Lilïacearum. A un certain mo- ment, on voit les deux gros noyaux nucléoles de la téleutospore se rapprocher, grossir côte à côte, s'accoler et se fondre en un noyau uniciuc à réseau chromatique assez peu serré, entre les mailles duquel se montrent plusieurs nucléoles. Dans le Puce. Liliacearwn, nous avons encore eu l'occasion de faire quelques observations intéressantes que nous résume- rons rapidement, en nous contentant d'indiquer les faits dont nous sommes sûrs. 1° Dans l'hyphe à l'extrémité duquel se forment les sper- maties, on peut distinguer un noyau relativement gros, à réseau chromatique assez lâche, à trame noduleuse, entre les mailles de laquelle on voit un ou deux nucléoles vacuolaires. Nous n'avons pu voir les premières phases de la division ; nous savons seulement qu'à un certain moment, quand l'hyphe s'étrangle à quelque distance du sommet pour détacher une spermatie, on peut voir (fig. XVI) dans l'étranglement deux chromosomes qui entrent dans la spermatie, tandis que les deux autres, appartenant à la même figure caryokinétique (anapha- se), restent dans l'hyphe géné- rateur. Les deux chromosomes entrés dans la spermatie cons- tituent-ils chacim un noyau et ces deux noyaux se mêlent-ils de très bonne heure pour cons- tituer un noyau unique à deux ^'S- XV-XVII. — Piucinia UHacearum. For- mation des spermaties; division des noyaux chromosomes, ou bien la fusion dans le eiament spermatigène. — Fig. XVIII. 11 , 11 1- — Pucciiiia Liliacearuni. Division nucléaire des chromosomes a-t-elle lieu aans un filament du thaiie. à la fin de l'anaphase et n'en- tre-t-il dans la spermatie qu'un noyau unique ? Nous ne saurions le dire au juste. Cela n'est pas bien difficile à déterminer, mais les matériaux d'étude dont nous disposons actuellement ont été fixés à un âge un peu trop avancé pour que nous puissions donner à cette question une réponse catégorique (i). XV XVII :•! ï \ XVIII I. En réalité, toutes ces observations sur les noyaux des Urédinées ne pré- sentent pas de grandes difficultés. M. Rosen n'a vraiment pas eu de chance dans le choix des espèces qu'il a fait pour ses études! Il est certainement tombé sur 330 lOURNAL DE BOTANIQUE 2° Les processus de la division nucléaire sont les mêmes dans les hyphes du thalle que dans les probasides ou dans les spcr- maties. Comme dans les probasides, on voit les nucléoles expul- sés du no3'au rester au voisinage de la figure caryokinétique (fig. XVIII). Goleosporium Etiphrasiae. — Télentospore (i). Les noyaux des diverses espèces de Coleospormui sont gros et d'une étude relativement facile; mais c'est le C. Eiiphrasiœ qui nous a paru le plus favorable à l'observation des phénomènes de caryo- kinèse. La branche terminale de l'hyphe qui doit donner naissance à une téleutospore (dans ce cas, la téleutospore est une baside, et non une probaside comme l'admet M. Van Tieghem, /. c.) est courte, cylindrique et légèrement évasée à son sommet. Au mi lieu du protoplasme abondant , finement vacuolaire , qui la remplit on distingue deux noyaux à réseau chromatique fin et serré pourvus d'un nucléole vacuolaire. Avec les progrès du dévelop pement de la cellule, ces noyaux, qui sont situés côte à côte les formes les plus défavorables "à l'observation des phénomènes de caryokinèse. Il est vrai de dire que sur les quatre-vingts espèces que nous avons étudiées il n'y en a guère plus de cinq à six où les noyaux soient assez gros et assez riches en chromatine pour se prêter à l'observation du mode de division. Mais les caractères de la mitose une fois débrouillés sur ces espèces, il est facile de reconnaître les mêmes phénomènes dans la plupart de ces Champignons. Toutes ces recherches ont été faites à l'aide d'un objectif à immersion de Seibert (1/12, ouverture 1/32) qui donne des images remarquablement nettes, et d'un objectif apochromatique de Zeiss (2"'/,,,, ouverture 1,30), dont l'éloge n'est plus à faire. I. Ce Coleosporium, de même que le C. Sotte ai et le C. Senecionis forment, comme on sait, deux sortes de sorcs : les uns cons- titués par des urédospores^ les autres par les iéleii- lospores dont nous décrivons ici le développement. Nous avons suivi le mode de formation des préten- dues urédospores et la figure XIX représente la cel- lule terminale du filament sporigène au moment de la scission longitudinale des chromosomes dans le Colcosporiuin Eitphrasia^ Leur développement est absolument celui de écidiospores. On y trouve des cellules stériles intercalaires, comme dans le Peri- dermium Pini, mais il n'y a pas de péridiuin; ce sont donc des Cxoma. Par conséquent le Coleospo- Fig. XIX. — Coleos/>ofinm Eu- riuni Senecionis a deux sortes de spores écidien- phrasix. Scission longitudi- nes : les unes formant des sorès sans péridium nale des chromosomes dans i^Casomd) sur le Séneçon, avec les téleutospores, les rhyphespor.genedelaforme ^^^^^^ ^^^^ ^,^ péridium {yEcidium) sur le Pin sil- ttrcdo, (lui est en reahte une t- , -, j tV 7 , y-, forme écidienne {Cxonia). ^^^^tre. - Le prétendu Uredo des Chrysomyxa est également un Cwoma. G. PoiKAur.T et M. Raciuouski. — S:/r /es noyaux des Ui'cdiuJes. 331 grossissent et se rapprochent jusqu'à arriver au contact (PI. W, fig. II). Puis leur réseau chromatique se rehiche fortement. Bien- tôt, sur kl trame du réseau, on disting-ue des granulations de chro- matine d'abord disposées en chapelets dont les grains finissent par se fondre e^i une traînée épaisse (PI. W^ fig. 12). C'est l'in- dice de la fusion des deux noyaux, cjui ne tarde pas à être com- plète. A ce stade (PI. M, fig. 13), le no^^aii unique, très gros, très vacuolaire, est pourvu d'un réseau chromatique à fibres épaisses, très ramassées, émettant çà et là de petites apophyses, et d'un nucléole unique avec une large vacuole centrale. Les choses paraissent rester quelque temps en cet état ; puis la mem- brane de ce noyau devient indistincte et en même temps, sans que nous ayions pu suivre exactement les processus de sa dis- parition, le nucléole cesse d'être visible. Ce gros noyau, où l'on voit assez lâchement pelotonné un filament chromatique, non plus épineux comme au stade précédent, mais d'égale largeur en tous ses points, ne contient-il vraiment qu'un filament, ou bien y a-t-il là plusieurs longs cordons chromatiques? Nous ne saurions le dire avec certitude. Dans les noyaux entiers, on ne voit rien distinctement ; dans les noyaux entamés par la coupe, on peut distinguer ça et là des interruptions dans le filament coloré (PI. VI, fig. 14); seulement il est facile de s'assurer que ce ne sont pas là des extrémités de filaments, mais que les parties colorées sont soudées entre elles par de la linine qui ne prend pas la matière colorante. La disparition du nucléole et de la membrane nucléaire est le prélude de la division du noyau. Le cordon chromatique se contracte et se rassemble en deux chromosomes assez longs, non pas régulièrement cylindriques, mais toruleux (PI. VI, fig. 15, 16 et 21). Ces chromosomes se fen- dent longitudinalement. Ce stade n'a pas été observé avec toute la précision que nous aurions souhaitée. Il est vraisemblable- ment très passager, et aussitôt après la scission, les deux moitiés de chaque chomosome doivent s'éloigner l'une de l'autre. En même temps elles se ramassent, non pas régulièrement, serable- t-il, mais d'une façon inégale, et présentent une série de rétré- cissements et de dilatations, comme le montre la figure 19 de la planche VI. Elles sont déjà arrivées au pôle de la figure caryo- kinétiquc qu'elles ont encore conservé une forme assez irrégu- lière (fig. 20 et 2-\). D'irrégulièrement allongées qu'elles étaient, 332 JOURNAL DE BOTANIQUE: elles deviennent réniformes, en même temps que des vacuoles apparaissent à leur intérieur, puis le réseau chromatique rede- vient distinct et entre ses mailles un nucléole apparaît. Le noyau secondaire est et reste beau'coup plus petit que celui qui lui a donné naissance. Nous étions partis de la téleutospore à un seul noyau. La division précédemment décrite est suivie de la formation d'une cloison partageant la cellule primordiale en deux. Puis chacune de ces cellules se divise en deux, de sorte que la téleutospore définitive est formée, comme l'on sait, d'une série de quatre cellules superposées dont chacune ne contient qu'un noyau (i). Lors de la germination, chaque loge de la téleutospore, qui est une baside(2), pousse au dehors un tube germe dans lequel le noyau nucléole s'engage. Ce tube se renfle à son extrémité et ce renflement reçoit le noyau. Dans la sporidie ainsi formée, la masse chromatique du noyau se rassemble en deux chromosomes qui se fendent longitudinalement, s'allongent, se séparent comme dans tous les cas précédents, chaque demi chromosome, qui n'est pas toruleux comme à la division précédente, se retrouvant au pôle avec la moitié du chromosome voisin ; ces deux demi- chromosomes se fondent en un chromosome unique qui donne naissance à un noyau. Nous avons donc dans la sporidie deux noyaux qui s'accolent et dont nous ne savons pas le sort ulté- rieur, n'ayant pas suivi la germination. [A sîu'vj'e.) PLANTES NOUVELLES DE LA FLORE D'ESPAGNE (36 Note) Par M. Auguste DE COINCY. Verbascum aurantiacum sp. n. Plante couverte de poils rameux formant un tomentum gri- sâtre et détersible qui laisse apparaître la couleur des feuilles ; ces poils sont entremêlés, même sur les sépales, de petits poils capités. Feuilles radicales à limbe ovale-rhomboïdal brus- 1. L'étag-e supérieur est parfois partagé en deux par une cloison longitudi- nale. 2. Et non une probaside. C'est une baside dont le tube germinatif est le sté- rigmate. La probaside, c'est le stade précédent celui de la cellule non cloi- sonnée. A. L)F, Cdincv. — Piaules nouvelles de la flore d'Es/>affne. 333 quement atténué en un pétiole étroit ([ui l'égale en longueur (long, du limbe 8 cm,, larg. 6 cm.); feuilles inférieures ovales- oblongues à pétiole beaucoup plus court ; feuilles raméales pe- tites, oblongues, sessiles; les radicales et les inférieures sont subaigûes et bordées, dans les deux tiers supérieurs, de petites dents calleuses, aiguës, inégalement réparties. Fleurs soli- taires ou géminées, rarement ternées, disposées en petits glo- mérules assez espacés. Bractées linéaires, dépassant un peu le calice sessile ou légèrement pédicellé dans la fleur supérieure des glomérules pluriflorcs. Divisions du calice profondes (de 4 à 5 mm.), lancéolées, presque linéaires, aiguës, vertes, à la fin carénées par la nervure dorsale très saillante. Corolle de 2 cm., de couleur orangé foncé ou vieil or, marquée à la gorge de stries d'un brun violet; elle ne s'épanouit pas entièrement et porte ça et là des poils simples ou rameux. Etamines très iné- gales, toutes à anthères transversales; les filets des etamines in- férieures n'en portent que partiellement, ayant leur sommet glabre. Stigmate capité, capsule ovale (8 mm. sur 5), apiculée par la base du style persistante, tardivement glabrescente, dé- passant les divisions du calice à la maturité. Graines nombreuses, manifestement alvéolées. Les exemplaires que j'ai récoltés avaient été broutés par les bestiaux, de telle sorte que je ne puis fixer exactement la forme de l'inflorescence qui me parait devoir former une panicule mé- diocrement rameuse, La longueur et la gracilité du pétiole des feuilles inférieures, la forme de leur limbe et les petites dents calleuses qui le bordent, la couleur des fleurs me paraissent éloigner cette plante de toutes les autres espèces du genre ; c'est toutefois près du V. dentifolmm, non loin du V. Hœnseleri et de sa variété ncvadense, que sa place est marquée. Le V. auraiitiacîtnt était en fleurs et en fruits sur les pentes de la Sierra de Aqtiila près Baza (prov. de Grenade) le 8 juin 1895, à une hauteur c^ue j'évalue à 1,200 m. environ. Teucrium eriocephalum Willk, var. lutescens var, n. et var, rubriflorum var, n, M. Willkomm a découvert dans les environs de Motril en 334 JOURNAL DE BOTANIQUE 1845 un Teticrmiii que je ne connais que par les descriptions qu'il en a données sous le nom de T. erïocephalum et par la planche CXXXII de ses Illusiratioiies. J'ai trouvé en 1889 à Mazarron et en 1895 à Aguilas deux Teuci'mm que je ne crois pas encore décrits et que je ne puis rapprocher que du T. erïoce- phaliiui. Ils font avec celui-ci un groupe très naturel, qui se dis- tingue de toutes les autres espèces de la section Poh'uin par ses feuilles opposées, profondément crénelées, très révolutées, portant un sillon à la face supérieure, par ses capitules g'ros, ovoïdes, hérissés, très souvent trifides, par ses calices à dents aiguës, couverts, ainsi que les bractées, de poils simples, articulés, entremêlés de glandes pédicellées. Je me ferais scrupule de dé- membrer une espèce si bien caractérisée; aussi me conten- terai-je de signaler mes deux plantes comme simples variétés. Le Teiicrïiiui de Mazarron se distingue du type (d'après les descriptions et les Ilhtsiraiiones) par ses tiges blanchâtres souvent rameuses à leur partie supérieure, ses capitules axillaires longuement pédoncules, ses anthères à filets poilus, enfin par la couleur jaunâtre des poils de ses calices et de ses bractées. Nous donnerons à cette variété le nom de lufescens. Le TeticriiLui d' Aguilas, Teiicriiim eriocephahun var. i'îl- brifloritin a les capitules terminaux solitaires ou ternes, souvent trifides, les capitules axillaires, lorsqu'ils existent, dressés et courtement pédoncules, les bractées plus aiguës, les divisions du calice plus étroitement lancéolées, les fieurs rouges à tube blanc plus étroit et plus long que dans le type, les anthères de couleur orange à filets purpurins et hérissés. Les poils de ses calices et de ses bractées donnent à ses capitules un aspect laineux grisâtre. Il abonde sur les collines des environs d'Agui- las où je l'ai cueilli le 12 juin de cette année. Statice alba sp. n. Plante suffrutescente, glabre. Rhizome épais, divisé, portant des rosettes de feuilles et des tiges nombreuses. Feuilles carti- lagineuses, très glauques, ployées par la dessication, à nervure principale seule apparente, ovales obtuses, atténuées en un pé- tiole plus long que le limbe, criblées en dessous de petits points glanduleux non saillants, et terminées par un riiucron assez long et robuste ; elles ont 4à6 cm. , pétiole compris, sur i cm. de large A. ur Cctis Y. — P/7;//rs nouvelles de li flore d'E<:l>a 'nie. 335 OU un peu plus; la base du pétiole est enduite d'une substance muqueuse. Scape de 50 à 60 cm., nu à la base, dépourvu tota- lement de rameaux stériles. Rameaux alternes, écartés, formant une panicule médiocrement rameuse. Epillets insérés lâchement le long des ramilles, à une seule fleur, avec le rudiment d'une seconde qui parait avorter ou se développer tardivement. Bractées vertes, coriaces, très étroitement marginées de blanc; l'inférieure obtuse ou aigiie de i mm. à peine; l'intérieure très obtuse, obscurément nervée, non carénée, de 3 mm. environ. Calice légèrement hérissé, de 31/2 mm., droit, dépassent très peu la bractée supérieure, à divisions du limbe courtes et ob- tuses ; il est blanc avec les nervures obscurément teintées de rouge. Corolle d'un blanc pur; pétales de 4 1/2 mm., émarginés, à lobes obtus subégaux. Stigmates égalant le tiers des styles. Le Staiice alba se classe auprès du ^S. salsugi'nosa; il en dif- fère par sa glabréité, ses feuilles glauques, mucronées, l'absence de rameaux stériles, le calice moins exserte, ses epillets uni- flores, la marge des bractées plus étroite, enfin par la couleur de ses fleurs; cette couleur est tellement anormale dans le genre qu'on serait tenté de l'attribuer à un phénomène d'albi- nisme si l'ensemble des caractères ne distinguait à première vue notre espèce des espèces voisines. Le ^. delïcaùila, dont on pourrait aussi la rapprocher, a les feuilles plus grandes, à ner- vures très saillantes, à pétiole relativement plus court; ses epillets sont pluriflores; la bractée intérieure, de couleur bru- nâtre, a le dos très saillant, subcaréné; le calice rougeàtre est très hérissé; la corolle est lilas, très exserte; enfin les epillets sont disposés d'une façon distique ou unilatérale, tandis que dans notre plante, ils sont beaucoup plus inégalement insérés. Le ^S. gtimim'fera var. corymbitlosa, du cap de Gâta, a les fleurs blanchâtres; mais ses feuilles sont grandes, à nervures très saillantes, ses epillets multiflores, son calice courbé, etc. (Voy. Cosson, Notes, m, page 175). Il se plaît dans les maré- cages du bord de la mer. J'ai trouvé le Statue alba le 25 mai 1895 près de Lorca, dans une des nombreuses rambtas descendant de la Sierra del Vïento; il y était abondant, mais commençait seulement à fleurir ; il affectionne les pentes abruptes et très sèches. 336 JOURNAL DE BOTANIQUE Allium melananthum sp. n. Bulbe petit, oblong, à tuniques membraneuses quelquefois veinées de rouge, entouré de bulbilles qui sont isolés au moment de la floraison. Tige de 25 à 60 cm., d'un rouge noirâtre dans sa partie supérieure, portant 334 feuilles dans son tiers infé- rieur. Feuilles à limbe fistuleux, strié, peu aplati. Ombelle de I à 3 cm., fournie, arrondie; pédicelles généralement plus longs que les fleurs. Spathe courte, à deux valves assez longuement mucronées. Périgone d'un noir-pourpré à divisions ovales de 435 mm.; les intérieures scabres, membraneuses, mucronées; les extérieures un peu plus étroites, très scabres, atténuées aiguës, presque cartilagineuses, toutes carénées, conniventes au sommet et dépassées par les anthères purpurines. Etaraines à fdets glabres, aplatis, alternativement simples et trifides, la pointe anthérifère, dans les fdets trifides, un peu plus courte que les pointes latérales longuement dépassées par l'anthère. Grains de pollen purpurins. Capsule globuleuse, dépassant à peine les divisions périgonales. Graines oblongues-anguleuses, noires, élégamment mais très finement tuberculeuses. La couleur d'un noir pourpré des ombelles et des tiges de cet Ail le fait reconnaître au premier abord ; ses feuilles fîstu- leuses arrondies, les filets de ses étamines glabres l'éloignent del'^. rotîmdu]n\ ses étamines à anthères seules exsertes, ses divisions périgonales toutes entièrement scabres ne permettent pas de le confondre avec XA. spJuerocephaluui ni avec les es- pèces voisines. Il était en fleurs, sur les collines des environs de Carthagène, les 14 et 15 juin 1895; autour de lui croissait en abondance le Calycotoine infesta. -^c-^-O-O»*— SUR LES SPORANGES PLURILOCULAIRES DE \:asperococcus COMPRESSUS GRIFF. Par M. C. SAUVAGEAU. Bien qu'il ait été rencontré à Tanger (Schousboe(i)) et qu'il descende même jusqu'au Cap de Bonne Espérance (Harvey (2)), i. Ed. lîornet, Les Algues de Schousboc. Mém. Société des sciences natu- relles de Cherbourg-, t. XXVIII, i8g2,p. 248. 2. Harvey, Phycologia brilannica, t. I, pi. LXXII. C. Sauvageau. — S/w /'AspLTococcus romprcssus Gri /)'. 337 \ Asperococcîis compressas paraît devenir rare dans l'Océan au sud de la Bretagne, car Belle-Ile-en-Mer est la localité la plus méridionale des côtes atlanticjues de l'Europe dont il existe des échantillons dans l'Herbier Thuret. Je l'ai rencontré assez fréquemment cà Biarritz (i) au même niveau que le Phyllitisar excellence, le pays de l'olivier. Le golfe de la Petite Syrte, dans lequel se trouvent Djerba et les Kerkenna, présente im phénomène très rare dans la Médi- 344 JOURNAL DFÎ BOTANIQUE terranée, c'est l'existence de marées parfaitement régulières, produisant entre les hautes et les basses eaux une différence de I m. 50 environ à Sfax et i m. 80 à Gabès, mais pouvant attein- dre, à l'époque des équinoxes, jusqu'à 2 m. 50. Une autre par- ticularité, la rareté des algues sur la côte tunisienne — à l'ex- ception de quelques Ulves — s'explique par l'absence presque complète de grandes falaises rocheuses et la présence d'une ceinture à peu près continue de hauts-fonds sous-marins, sablon- neux ou vaseux, peu propices au développement des algues; dans ce sol peu résistant, le Posïdonia oceanica Del. trouve, au contraire, un terrain favorable où ses longs rhizomes rameux s'implantent et s'allongent en toute liberté ; les épais dépôts de feuilles et les nombreux aegagrophiles accumulés en certains points du rivage, la quantité prodigieuse de fruits connus sous le nom d'olives de mer, qui couvrent les flots à la saison d'au- tomne sont des preuves évidentes de l'abondance de cette Naia- dacée. Quant à la frontière méridionale de la Régence, elle n'est point déterminée d'une façon précise à travers le Sahara qui la constitue et dont l'uniformité se prolonge, sans démarcation au- cune, d'un côté en Algérie et de l'autre dans le vilayet de Tri- poli. L'orographie de la Tunisie, comparée à celle de l'Algérie, présente des différences aussi notables que celles ci-dessus si- gnalées dans les contours des deux pays. On a depuis longtemps divisé l'Algérie en trois zones dont, il est vrai, la fixité n'est pas partout absolue et qui pourraient se subdiviser elles-mêmes en zones secondaires; ce sont, comme on le sait : le Tell ow région méditerranéenne, les Hauts Plateaux ou région des steppes et enfin le Sahara ou région désertique. De ces trois zones, encore parfaitement reconnaissables dans l'ouest de la Tunisie, la se- conde manque complètement à l'est, en sorte que le Sahel et le Sahara sont directement en contact et, non seulement la zone saharienne s'avance jusqu'à la mer, mais elle s'insinue entre le Sahel et les Hauts l'iateaux, remonte vers le nord et l'on en re- trouve des lambeaux jusqu'au delà deKhairouan; toutefois, les parties de la zone saharienne qui continent à la mer ou qui remontent dans le centre étant, sous le rapport botanique, suffi- samment distinctes du vSahara proprement dit, je les désignerai Ed. lîoNN'ET. — Géograp/iie botaiiique de la Tunisie. 345 dans la suite de ce travail sous le nom de zone subsaharienne, dénomination déjà employée, mais avec un sens un peu différent, par M. Pomel dans ses travaux sur la géographie botanique de l'Algérie ; l'île de Djerba, séparée du continent par une passe étroite, appartient, comme la côte qui lui fait face, à la zone subsaharienne. Lors(|ue les Hauts Plateaux algériens pénètrent dans la Régence de Tunis, leur aspect s'est déjà modifié et diffère sen- siblement de celui qu'ils revêtent dans la province d'Oran; bien- tôt leur revers septentrional se divise en deux branches dont l'une se termine vers le cap Sidi-Ali-el-Mekki, tandis que l'autre, dont le relief est irrégulièrement interrompu par des vallées, s'avance jusque dans la pres([u'île du cap Bon; le revers méri- dional est formé lui-même de deux rameaux coupés de cols et de vallées plus ou moins larges ; l'un de ces rameaux, après avoir suivi la direction du chott Fedjedj, prend fin à peu de distance de la mer au nord de l'oued Akarit, l'autre, plus septentrional, se termine avec le djebel ]Mazouna au nord de la sebkha Naïl; quant à la partie centrale des Hauts Plateaux, elle se décompose en une suite de chaînes secondaires à direction tantôt transver- sale, tantôt plus ou moins confuse, d'abord élevées et à contours abruptes, puis à relief plus arrondi et s'abaissant insensiblement pour ne plus former que des ondulations qui viennent mourir un peu à l'ouest du méridien de Khairouan; deux autres massifs montagneux méritent en outre une mention spéciale : au nord celui des Khroumirs, au sud, entre les grands chott et la Tripo- litaine, les montagnes des Matmata et des Ghomrassen. C'est dans le massif central, auquel on a donné le nom de Hauts Pla- teaux tunisiens, que se trouvent les plus hautes altitudes : d'a- bord le djebel Chambi (1546 m.) point culminant de toute la Régence, puis successivement le Kef Sidi-Ali-Mouzin (1520 m.) le Berberou des Ouled Aïar (1480 m.), Guelaat Es-Snam (1452 m.), le djebel Meghila (1445 ^O' ^^ ^^^ Rezaï (1438 m.), le djebel Semata (1402 m.), etc. ; la ville de Khairouan, placée à l'est des dernières ondulations du système central, n'est plus qu'à 74 m. d'altitude ; dans le nord le djebel Korra, entre Souk- el-Arba et Teboursouk, atteint 1085 m., le djebel Bir, en Khrou- mirie, 1020 m., le djebel Zaghouan, réputé pendant longtemps le géant des montagnes tunisiennes, ne dépasse pas 1340 m.; 346 JOURNAL I)K BOTANIQUE dans le sud, la ville de Gafsa est à 345 m. et le djebel Orbata qui la domine à 1170 m.; à Kriz l'attitude tombe à 158 m., à Tozzeur elle descend à 2"] m. et enfin à Bir El-Mensof, au milieu du chott Djérid, elle s'abaisse à 15 m. ; au sud des grands chott, les montagnes des Matmata et des Ghomrassen ne dépassent pas 560 et 750 mètres. Tous les cours d'eau de la Régence ont un régime torrentiel ; à part laMedjerdah, qui seule est pérennante, les oued tunisiens, réduits à quelques flaques d'eau ou même complètement assé- chés pendant la plus grande partie <»de l'année, ne coulent que dans la saison des pluies hivernales ou à la suite des orages. Les uns versent leurs eaux dans la mer, sur la côte septentrionale, les autres sur la côte orientale, quelques uns s'écoulent dans les sebkha du centre; au sud, plusieurs oued alimentent les grands chott tandis que d'autres vont se perdre dans lesareg en conser- vant vm cours souterrain plus ou moins étendu. Dans les montagnes du nord, du centre et sur la frontière algérienne, les ruisseaux d'eau vive ne sont pas très rares mais ils n'ont, en général, qu'un faible débit; la Régence possède en outre plusieurs sources thermales et les cours d'eau qui arrosent les oasis ont tous une température plus ou moins élevée. La source de Kourbès oscille entre -}- 59° et -\- 6& centigrades ; celle d'El Hamma-Gabès atteint + 51" dans le bassin extérieur et -^ 53° à l'œil de la source ; l'une et l'autre contiennent en abon- dance des Cyanophycées et d'autres algues inférieures ; la source de Bou-Chateur sourd au pied d'un palmier et, après avoir rempli un petit bassin, va former un marécage qu'entoure, suivant le docteur Guyon une haie naturelle de Lycïuin etiropœuni L. ; à la vérité, les eaux de Bou-Chateur n'ont que-{-4o°, mais elles con- tiennent o gr. 168 d'arséniates de soude et de potasse par litre. A Nefta l'oued qui arrose l'oasis a-|- 30° à la source et -[- 27° à l'endroit où il pénètre dans les jardins ; dans le ruisseau qui jail- lit au pied du bordj de Gafsa, le Zamiichellia palusfrt's L. se développe vigoureusement à une température de -|- 29°. La géologie de la Tunisie n'est encore connue que dans ses grandes lignes, mais, sans entrer dans le détail des différents éta- ges qui constituent le sol de la Régence, il suffit d'y constater la présence des trois éléments : silice, calcaire et chlorure de so- dium, qui jouent un rôle prépondérant dans la localisation et la Kd. Bonnet. — Géographie botanique de la Tunisie. 347 dispersion des vég-étaux. Les terrains siliceux ou argile- sili- ceux forment les alluvions des principales rivières et une partie des plaines du littoral ; les grès et les marnes supranummuliti- ques dominent en Khroumirie, dans le pays des Mogod et sur quelc]ues points de la presqu'île du Cap Bon ; le Sahel est en majeure partie composé de marnes appartenant au miocène su- périeur; le calcaire jurassienne constitue plusieurs reliefs monta- gneux, entr'autres le Bou-Kourneïn, le Reças, le Zaghouan, le Bargou, etc. ; la plupart des grands massifs montagneux de l'ouest et du centre, ainsi que les plateaux élevés que les arabes novs\vi\ÇiXi\. guelaà ou hamada, sont formés de puissantes couches de calcaire compact appartenant au terrain crétacé ; la région saharienne offre de nombreux affleurements calcaires à côté d'un grès gypseux, très tendre, qui se désagrège facilement sous l'influence des agents atmosphéricjues et dont les particu- les siliceuses entrent pour une forte proportion dans les sables désertiques. Les terrains salés sont littoraux ou continentaux ; les pre- miers forment une bande de peu de largeur suivant tous les con- tours de la Régence baignés par la Méditerranée ; ils possèdent une végétation assez analogue à celle du littoral de la Provence : ce sont des Salsolacées, des Plombaginacées, quelques Zostéra- cées, plusieurs Spergulaina et Frankenia, les Aiesembryantlie- miiui, VEiyngitmi maritimtiin L., VApizt7n graveolens L., XOrlaya uiaritima Kch. et certains Daiicus, le Crticfanel/a maritima'L..^ \q. Di'otis candidissùna Desf. , V Ambrosia vzari- tiina L., V Erythrœa maritiina Fers., le Plaiitago crassifolia Forsk., le Polygomun inarïtiutîuii L., les EiLpJwrbia Beplïs L. et Paralias L., le Paiicratiîiiu maritiimun L., \qs Jîùiicîis mai^z- tiinus Lam. et aciLtus L., quelques Atropi's, V /Eluroptis lïttora- lis Pari., V Hordeum inaritiuiitnt With., etc. Les dépressions connues, suivant leur plus ou moins grande étendue, sous les noms de sebkha et de chott, sont de petites mers intérieures dues au lavage des terrains pliocènes par les eaux courantes ; la seb- kha de Sidi-el-Hani dans le centre, et le chott Djcrid, dans le sud, peuvent être pris comme type de ces lacs salés assez nom- breux en Tunisie ; ces dépressions ne contiennent de l'eau que pendant la saison des pluies, l'été elles sont recouvertes d'une croûte solide formée de chlorure de sodium presque pur ; pour 348 JOURNAL DE BOTANIQUE donner une idée de la salure de ces lacs je rappellerai que les eaux du chott Djéind ont une densité de 31° 2, alors que, dans les salines artificielles, on se contente de 28° pour les eaux dont on veut extraire le sel raffiné; aussi, lorsqu'on creuse une petite dépression dans les sables vaseux qui entourent le chott, l'eau qui vient remplir, par infiltration, cette cavité se recouvre pres- que instantanément d'une couche diaphane de sel cristallisé. La végétation de ces terrains salés est constituée par un mélange d'espèces du littoral associées à des halophiles qui semblent fuir le voisinage de la mer : ce sont d'abord les Salsolacées, les Li- momasti'tim et Statue, le Nitrarta irideniataY)QSÏ. , le Reatiinu- rïa vervticîilata L., V yEliiropus li'ttoralis Pari, et surtout sa var. repens , le Fi'ankenia Réciter i Boiss. qui paraissent supporter les plus hautes doses de sel, puis viennent ensuite les Taina- rïx, Xq.'S, Mesembryanthenniut et Aizoon, le Spergjilarïa diandra Weldv. ^\ç.F?'lagomai^eoticaDe\.^\esCàla7/iydopho7'a,VArfe;uism Herba alba Asso, V Astragalus Gombo Coss. et DR. , V Ainbrosïa maritïma L., VAphtmgraveolens'L.^ le Plantago crassifolm Forsk., le Thyinelœa inïcrophylla Coss. et DR., quelques y?/;^- çtis et Cyperiis , deux Sporoboltis , le Cynodoii Dactylon L. et un certain nombre d'autres espèces qu'il serait trop long d'énumé- rer ici. (A suivre.) C H R O N 1 QJJ E . Nous apprenons la mort de M. Ch. C. Babington, professeur de Bota- nique à l'Université de Cambridg-e, décédé le 22 juillet, à Tàg-e de 87 ans, et celle de M. D. Brandza, professeur à la Faculté des sciences et direc- teur de rinstitut botanique de Bucarest, décédé le 15 août, à raye de 48 ans. Le Gérant : Louis Mokot. Paris. — J Merscli.iiiii) /i . Av. ticChàliiion. 9' ANNEE. N" ig. i" OCTOBRE 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA TUNISIE (Suite) Par M. Ed. BONNET. Les terrains gypseux contenant souvent une assez forte proportion de sel, il est quelquefois difficile de déterminer avec précision lequel des deux éléments, sulfate de chaux ou chlo- rure arder comme appartenant à la flore de Lorraine ; la première de ces plantes a été cultivée autrefois, la seconde a été introduite récemment. 1° Isatis tiiictorïa L. — Si on cherche dans les Flores de la région lorraine des indications de stations Cl Isatis, on trouve que cette plante, « autrefois cultivée, est naturalisée dans les moissons, à Nancy, Frouard, Pont-à-Mousson, dans le départe- ment de Aleurthe-et-J\loselle ». Cette indication, autrefois donnée par Godron, dans la deuxième édition de sa Flore, a été repro- duite par tous les livres publiés depuis. F. Kirschleger, dans sa « Flore d'Alsace et contrées limitrophes », dit, à propos de \ Isatis, que cette plante est très commune en Alsace, sur le bord des routes, sur les murs, etc.. ; elle est abondante à Stras- bourg dans les fortifications. Il ajoute, dans sa « Géographie botanique des Vosges et de l'Alsace (1858) », la phrase suivante: « Y Isatis, généralement cultivé avant l'introduction de l'indigo, s'est rapidement multiplié, depuis le XVI" siècle, dans nos ré- gions, surtout à Strasbourg. » Depuis l'époque où Kirschleger signalait ce fait, depuis l'époque où Godron donnait des indications sur le même sujet (i'° édition de la Flore de Lorraine, 1842, — 2" édition, 1857), V Isatis s'est comporté fort diversement dans les deux pays : alors qu'il s'est maintenu sur le versant Est de la chaîne des Vosges, il avait au contraire presque complètement disparu en Lorraine. Si on consulte, en effet, les herbiers de Lorraine, ces biblio- thèques si précieuses pour ce genre de recherches, on constate que, le 19 mai 1842, Soyer-Villemet récoltait ïlsatis dans les champs au-dessus de Vandœuvre, là où Hussenot l'avait cueilli en 1828 et où il était, dit Hussenot dans une note de son herbier, quasi spontané. En 1837, ce même Isatis existait près de la Malgrange. Les autres herbiers consultés, appartenant aux col- lections de la Faculté des sciences et de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Nancy, ne possèdent aucun autre échantillon d'Isatis récolté dans la région. L'herbier Briard (i), l'un des I. Actuellement à l'Ecole de Pharmacie depuis la mort du regretté botaniste lorrain. 373 JOURNAL DR BOTANIQUE plus complets certainement de notre pays, ne contient que(iuel- ques exemplaires de cette plante, recueillis en 1866 au Montet et en 1885 à Champig-neuUes. Les notes laissées par Briard et les renseignements recueillis par des botanistes herborisant actuellement permettent de conclure que le Pastel des teinturiers est, pour la Lorraine, une plante rarissime. Ajoutons que toutes les stations anciennes, signalées ci-dessus, sont complètement détruites. Depuis plus de quinze années, en effet, pendant les- quelles j'ai herborisé aux environs de Nancy, je n'avais jamais eu occasion de trouver cette plante avant ces trois dernières années. Ce qui frappe l'observateur, au sujet de la station nouvelle d'Isatis que je vais signaler, c'est que, contrairement à ce qui a été dit pour les stations anciennes, celle ci est excessivement riche, les échantillons de la plante en question y étant très nom- breux, d'une taille dépassant la moyenne (des échantillons re- cueillis cette année mesuraient près de i"\5o), et donnant à chaque saison de nombreux fruits à graines bien développées. Il paraît certain dès maintenant que VIsatù persistera dans cette région d'adoption, où il s'est de nouveau acclimaté dans notre département et où il se multiplie abondamment depuis le prin- temps de 1892. Cette région est comprise entre Rosières-aux-Salines et Blainville-la-Grande, dans le voisinage du lieu dit Ferme de Porcieux, le long d'un talus de 4 à 5 mètres de hauteur, bordant la voie ferrée et ayant 100 à 150 m. de long. A cet endroit, la voie ferrée passe dans une tranchée creusée dans les marnes irisées très humides où, au milieu de nombreux Lepîdium, croissent les Isatis en abondance. Pour plus amples renseigne- ments, j'ajouterai que cette station est près d'un disque du chemin de fer, à gauche d'un passage à niveau, situé à 500 m. à peine d'une maison de garde-barrière portant le n" 135, à côté d'un pont jeté sur le canal et exactement entre les poteaux télé- graphiques portant les n""* 297, 298 et 299. Reste maintenant à discuter comment V Isatis s'est de nou- veau localisé en cet endroit, où il est si abondant, et pas ailleurs. La nature du sol y est évidemment pour beaucoup et, si l'intro- duction du Pastel en Lorraine remonte vraisemblablement à une époque très reculée, XV ou XVI- siècle, il n'en est pas moins vrai C. Bkunottiî. — Contyibuiion à l'ciudc de la flore de la Lorraine. 379 (lue celui-ci a disparu pendant un certain temps pour réappa- raître i;à et là depuis le commencement de ce siècle. Deux ver- sions peuvent être émises à ce sujet. Ou bien des graines fX Isatis venant d'Alsace, où cette plante est encore assez commune (mais où cependant elle a tendance à disparaître), ont été transportées avec des fourrages parchemin de fer et se sont éparpillées dans le voisinage de la voie ferrée ( 1 ) . Cette version ne peut guère être admise, car il serait bien éton- nant devoir V Isatis localisé à Blainville seulement et pas ailleurs, le long d'autres talus de même nature au point de vue géolo- gique. Ou bien, et c'est là la cause qui paraît la seule admissible, un certain nombre de graines X Isatis, des cultures d'autrefois, ont été enfouies assez profondément dans le sol, où, étant à labri de l'air, elles ont gardé leur faculté germinative. Par suite de divers travaux effectués dans les remblais de la voie ferrée, elles ont été ramenées à la surface du sol et ont germé dans ce terrain cjui leur était propice, où elles ont multiplié cette espèce autrefois disparue. Depuis trois ans, V Isatis iinctoria s'est maintenu en ce même endroit et chaque année le nombre des exemplaires augmente. Il est plus que probable que, dans un avenir relativement proche, X Isatis se rencontrera en d'autres points du territoire de la Lor- raine ; il sera intéressant de suivre les phases de la dispersion de cette espèce, que nous sommes en droit de considérer comme faisant partie de notre flore, au même titre que bien d'autres espèces acclimatées et très communes actuellement, 2" Trijolimn resîtpinatuuiV..— L'apparition du Trifoliiuii- res2(piiiatujn aux environs de Nancy est de date récente. Aucune Flore de Lorraine ne signale cette curieuse espèce qui est cependant abondante en certaines régions. Dans l'ouest et le midi delà France, comme on sait, cette plante est très répandue. J'ai eu l'occasion de récolter ce Trèfle renversé depuis l'été de 1892; assez rare encore cette année-là, le Trifoliuin resiipi- I. )'ai vérifié moi-même, dans le courant de cette année, la présence d^ Isatis dans les fossés des anciens remparts de Strasbourg-, et l'on sait que la ligne ferrée de Nancy à Strasbourg est une des plus directes permettant le trafic entre l'Alsace et la Lorraine. 38o JOURNAL DE BOTANIQUE natum s'était acclimaté aux environs de Villers-les-Nancy et Vandœuvre. Pendant l'été suivant, les régions où se trouvait cette plante furent plus nombreuses ; je signale, entre autres, les environs de Ludres, les bords du canal, les talus des chemins du Montet, de Laxou et le voisinage des casernes militaires au delà du Bon Coin. En 1894, et surtout en cette année 1895, ^3- dispersion de cette espèce fut plus grande encore. Actuellement, le Trifoliimt resîipinaUtin est complètement acclimaté dans notre région. On peut le considérer comme définitivement établi en Lorraine, où il paraît d'ailleurs fort bien se plaire et où il donne de nombreuses graines. Il est plus que probable que ce Trèfle a été introduit dans nos campagnes 1°, avec des semences destinées à créer des prai- ries artificielles et 2°, surtout, avec des fourrages importés pen- dant ces dernières années ; on se souvient en effet qu'à la suite de la grande disette de foin des années 1892 et svu'tout 1893 des importations nombreuses ont été faites. Il est à remarquer que le Trèfle en question est apparu chez nous en nombreux exem- plaires, immédiatement après cette arrivée de fourrages (i). Il s'est dispersé assez rapidement un peu partout, grâce au trans- port des graines. Ce transport a été effectué surtout par les chevaux ayant mangé ce fourrage et plus particulièrement par les chevaux des régiments casernes vers le Bon-Coin. Il est même curieux de voir la quantité d'exemplaires de TrifoUiuu restipi- natiiin qui, cette année, ont couvert le voisinage de l'emplace- ment où, près du Bois-l'Evèque, un de ces régiments a campé pendant quelques mois. Le Trifoliiuii resupïiiaUiiii est actuellement très commun ; c'est une plante introduite chez nous, de même que le Pastel des teinturiers. Mais, tandis que celui-ci a été introduit par la culture dans des temps très reculés déjà, le Trèfle renversé l'est depuis trois ans seulement. Il y a des chances pour que ces deux espèces se maintiennent. Ces deux constatations prouvent une fois de plus la vérité des conclusions d'un travail de l'un de nos botanistes lorrains, 1. La Consoude rus^ueuse du Caucase, cjui a été à ces époques cultivée en grand, et le Polygotmm sakaUnense s'acclimateront sans doute de la même l'a^on d'ici quelques années. G. PoiRAULT et M. Raciborski. — Suy les noyaux des Urédinées. 381 Godron(i) : « Les migrations des végétaux se font souvent grâce à l'homme ; ces migrations s'accroissent journellement en raison directe des relations commerciales. » SUR LES NOYAUX DES URÉDINÉES [Fin.) Par MM. G. POIRAULT et M. RACIBORSKI. II. 1 . — Celhtles nmltmiiclées ; les articles des Urédinées dif- fèrent des cellîiles multinnclées ordinaires . Nous savons, depuis Schmitz (1880), que les articles du thalle et les spores des Urédinées contiennent deux noyaux, et MAI. Dangeard et Sappin-Trouffy ont indiqué que ce nombre pouvait être dépassé, qu'on trouve, par exemple, quatre noyaux dans les urédospores de l' Uromyces Betée. Les cellules à noyaux multiples sont fréquentes chez les plantes et les animaux, mais peut-on comparer les cellules binu- cléées des Urédinées au grain de pollen qui contient presque toujours deux noyaux ? Evidemment non. Le grain de pollen renferme deux noyaux, mais ceux-ci proviennent de la division d'un noyau unique, de même que les nombreux noyaux du sac embryonnaire des Phanérogames sont issus du noyau de la cellule-mère de ce sac. 2. — Les noyaiLX des Urédinées sont des noyaux conjugués. Nous avons vu que les deux noyaux des Urédinées ont une tout autre origine, qu'au lieu d'être des noyaux frères, comme le disent MM. Rosen, Dangeard et Sappin-Trouffy, et comme nous l'avions cru d'abord, ils appartiennent à deux lignées dif- férentes. Ces deux noyaux sont cependant intimement unis. Quand ils se divisent, ils se rapprochent et forment ensemble une figure caryokinétique tout à fait symétrique (2). Bien que chacun d'eux ne renferme qu'un chromosome, ils se comportent au moment de la division comme un noyau unique à deux chro- 1. Godron, Considératio7is sur les Diigra lions des végélaux, spécialement sur ceux qui ont été introduits accidentellement. 2. Fig. 5, pi. VI; fig. 3 et 9. 382 JOURNAL DE BOTANIQUE mosoraes. Les processus de la division sont, nous l'avons mon- tré, essentiellement ceux qui caractérisent la mitose chez les plantes supérieures et les animaux. La seule différence c'est que, au lieu d'un noyau unique, nous en avons deux qui passent simultanément par les mêmes phases. Au moment de l'ana- phase, nous avons aux pôles de la figure caryokinétique deux chromosomes qui passent par les états que nous avons décrits plus haut, formant chacun un noyau. Nous devons donc con- clure que l'ensemble de ces noyaux représente une unité. Nous proposons d'appeler noyattx conjzcgîiés ces noyaux accolés à division synchronique, et, par abréviation, nous donnerons le nom de division conjuguée au phénomène qui caractérise leur bipartition. 3. — Chaqtte noyait ne renferme qu'nn senl chromosome. Nous avons déjà mentionné ce fait, qui n'avait été jusqu'ici observé que chez une variété de VAscai'is inegalocephala (type Van Beneden) ; on n'avait pas encore signalé chez les végétaux la présence de noyaux à caryokinèse aussi simple. 4. — Phénomènes de ftision. Ces deux noyaux d'Urédinées ne sont pas toujours séparés. A certaines phases du développement ils se mêlent et se com- portent alors comme deux noyaux. Pendant la caryokinèse cha- cun d'eux forme deux chromosomes. Mais à la fm de l'anaphase, au lieu de donner quatre noyaux secondaires, ils n'en forment que deux. En réalité, cette période du développement où on ne trouve qu'un noyau est très courte. Dans le Coleosporitim Eiiphrasïse , par exemple (et il doit en être de même pour d'autres Urédinées), le double noyau se divise deux fois dans l'ébauche de la téleutospore, donnant naissance à quatre cellules uninu- cléées. Chacune de ces cellules se comporte comme une baside qui forme à l'extrémité d'un long stérigmate (tube germinatif) une sporidie, où vient se loger le noyau unique. Ce noyau se divise, donnant naissance à deux noyaux secondaires qui res- tent l'un près de l'autre. Ainsi se constitue la première cellule binucléée de la seconde génération. Il y a donc en tout trois divisions du double noyau. Peut-être yena-t-il davantage, mais nous n'avons pas suivi la germination des sporidies. G. PoiRAULT et M. Raciborski. — Sur les noyaux des Urédinées. 383 5 . — Les nucléoles pendant la catyokinèse ; ces nucléoles n'ont rien de covininn avec les centrosomes. Au moment où ils vont se diviser, les noyaux conjuçrués expulsent leurs nucléoles qui, au lieu de disparaître, restent dans la cellule pendant toute la caryokinèse et peuvent même {Periderminni Pini) se retrouver dans la spore déjà avancée en âge, en tous cas longtemps après que les noyaux de cette spore sont revenus à l'état de repos (fig.VI). Ces nucléoles ne rentrent pas dans le noyau et la proposition de Zimmermann « omnïs mc- cleohis e micleolo » est inexacte, au moins pour les Urédinées. Il paraît tout aussi certain que ces nucléoles n'ont rien de commun avec les centrosomes et (;[ue, conformément aux obser- vations de M. Guignard (i), les centrosomes ne sont pas des pro- ductions nucléaires passant ultérieurement dans le protoplasme, mais bien des formations autonomes. 6. — Le noyau dans la cellnle. Les particularités de structure des Urédinées que nous ve- nons d'exposer sont peut-être appelées à jeter quelque lumière sur cette question si obscure des rapports du protoplasme et du noyau et sur la constitution de la cellule. Nous avons dit que les figures caryokinétiques des deux noyaux conjugués correspon- dent absolument à la caryokinèse d'un seul noyau à deux chro- mosomes, si bien que c'est comme telle que nous l'avons décrite dans une première Note {Sîw les phénomènes de caryokinèse des Urédinées, Compt. rend., 15 juillet 1895) (2). La seule différence c'est que, arrivés au pôle, les segments chromatiques secondai- res, au lieu de se réunir pour constituer un noyau unique, s'en- tourent individuellement d'une masse protoplasmique. Chacun d'eux correspond donc à une vésicule plasmatique distincte. Peut-on les considérer comme des demi-noyaux susceptibles de 1. L. Guignard, Sur l'origine des sphères directrices. (Journ. de Botan., VIII, i8g4, p. 241.) 2. Nous n'avions pas attendu la Réponse à nue Note de MM. G. Poirault et M. Raciborski, publiée par MM. Dang-eard et Sappin-Trouffy dans le numéro Aw Botaniste du i" août 1895, pour rectifier notre première interprétation, comme le montre notre Note des Comptes rendus, ayant pour titre Sur les noyaux des Urédinées (5 août 1895), et qui résume le présent Mémoire. D'autre part les résul- tats de nos recherches sur les phénomènes de caryokinèse des noyaux des Uré- dinées consignés dans les pages qui précèdent sont fort différents de ceux indi- qués par ces botanistes. — Georges Poirault. (Note ajoutée pendant l'impres- sion.) 384 JOURNAL DE BOTANIQUE se fondre à certains stades du développement? A ce 'propos il nous paraît intéressant d'extraire d'un jNIémoire de M. Boveri les passages suivants (i). p. 55. — ( ...La cellule provenant de la division d'une autre cellule ne contiendra qu'un noyau si les chromosonies qui lui reviennent sont suffisamment serrés les uns contre les autres pour prendre place dans la même vacuole, ou bien si les vésicules plasmatiques qui les ren- ferment se touchant arrivent à se fusionner avant d'avoir atteint leur développement définitif Si, au contraire, les éléments chromatiques sont trop éloignés les uns des autres au moment de leur développe- ment, la cellule sera plurinucléée. P. cj. — « ...S'il importe peu que toute la substance nucléaire d'une cellule se rassemble en un noyau unique, ou bien, au contraire, qu'elle se répartisse entre deux ou plusieurs vacuoles, le « noyau », tel qu'on l'entend d'ordinaire, cesse d'être une unité morphologique et physiologique. Ce n'est plus que la maison commune d'un certain nombre d'éléments essentiels qui rempliraient tout aussi bien leurs fonctions s'ils étaient séparés (2). Ces éléments sont les chromosomes. Chacun d'eux peut donner naissance à un noyau et V unité (relative) c'est im noyau avec jtn chromosome unique. C'est tout aussi bien un noyau que celui qui renferme 2, 10 ou 200 chromosomes, et il est vraisemblable que ce noyau-chromosome — tel que nous le trouvons dans l'œuf immature de V Ascaris megalocephala (type Van Beneden) — suffirait très bien à une seule cellule, car la pluralité des chromo- somes ne paraît correspondre qu'à une différence individuelle. p^ -6. — « ...Peut-être objectera-t-on que, dans ces cas de cellules plurinucléées et en particulier pour la première cellule binucléée de l'embryon, on a affaire, non pas à des noyaux entiers, mais à des demi- noyaux qui, à eux deux, représentent l'ensemble des propriétés du noyau unique de la plupart des cellules et qui, pour cette raison, ne peuvent se diviser isolément, mais forment ensemble une figure caryokinétique semblable à celle des noyaux ordinaires. A cette objection il est facile de répondre que les faits de polyspermie, ceux de fécondation de fragments d'œufs dépourvus de noyaux, et ces phénomènes que j'ai 1. Boveri, Zellen-Sindien, Heft. III. Veber das Verhallen des chromatis- chen Kernsubstan:^ beidcr Bildîing der Befruchiung. (Jenaische Zeitchr., 1800.) 2. Dans le Ptcccinia Liliacearum, nous avons trouvé dans certains cas trois noyaux clans la \oge. supérieure de la téleutospore, un seul dans la loge infé- rieure. Il n'y a vraisemblablement là qu'un déplacement anormal de la cloison, qui, au lieu de séparer les deux groupes de deux noyaux, a séparé un noyau des trois autres. Mais il serait bien intéressant de savoir si de semblables pro- basides peuvent germer et comment elles germent. G. PoiRAULT et M. Raciborski. — Sur les noyatix des Urédinées. 385 décrits sous le nom de « fécondation partielle » (i), nous montrent qu'un semblable demi-noyau est individuellement susceptible de se diviser normalement, à la condition qu'il soit accompagné d'une sphère attractive. Cet organe régulateur de la division ne peut plus être regardé comme partie intégrante du noyau. » La principale différence entre la division conjuguée des noyaux des Urédinées et la caryokinèse ordinaire, c'est que les 8, 12 ou 24 chromosomes d'un noyau de Liliacée, par exemple, s'entourent d'une masse plasmique commune, tandis que les segments secondaires des noyaux conjugués restent isolés. Ici se pose la question de savoir à quoi tiennent ces diffé- rences, comment il se fait que, réunis dans un cas, les chro- mosomes restent isolés dans l'autre. Les observations de M. Guignard et celles d'un certain nombre de zoologistes ten- dent à prouver que le grand régulateur de tous ces phénomènes c'est la sphère attractive. M. Boveri croit, nous l'avons vu, que les chromosomes restent isolés lorsque la distance qui les sépare est trop grande, tandis qu'ils se fusionnent en un noyau unique quand ils sont assez rapprochés. Les faits observés chez les Uré- dinées ne confirment pas cette manière de voir, car dans les noyaux conjugués les chrosomomes secondaires sont très près l'un de l'autre et cependant ne se mêlent pas, chacun d'eux cons- tituant au contraire un noyau unique. Il semble que, dans les Urédinées, nous ayons vraiment affaire à des deniï-noymtx re- présentant à eux deux l'ensemble des propriétés d'un noyau unique et qui, pour cette raison, sont incapables de se diviser séparément, mais forment, à eux deux, une figure caryo- kinétique semblable à celle d'un noyau ordinaire. Du moins, jusqu'ici, nous n'avons pas vu un noyau isolé envoie de division. 7 . — La fusion des noyaux dans la probaside (téletiiospore) et la fécondation des Urédinées (2). Il nous reste à dire un mot des phénomènes de fusion des 1. O. et R. Hertwig:, Ueber den Befrtichttmg tind Theilungsvor gang des iierischen Etes uftter dem Einfluss ausseren Agentien. (Jena, 1887.) — Boveri, Ueber den Anteil der Spermatosoon and der Teilung des Eies. (Sitzb, d. Ges. f. Morph. u. Phys. in Mûnchen, III, 1887.)— Hoveri, Ein geschlechtlich erseugter Organismns oline niûtterlicke Eigenschaften. (Id., 1889.) 2. Dang-eard et Sappin-Trouffy, Uiie pseudo-fécondation chec les Urédinées. (Comptes rendus, 1893.) — Sappin-Trouffy, La pseudo-fécondation chez les Urédinées et les phénomènes qui s'y rattachent. (Comptes rendus, 1893.) — Ces 386 JOURNAL DE BOTANIQUE noyaux dans la probaside. Entrevu d'abord dans le Puccinia asarina par M. Rosen, qui ne paraît pas y avoir attaché autre- ment d'importance, ce phénomène a été étudié par MM. Dan- geard et Sappin-Trouffy, qui voient là un acte sexuel. Cette interprétation est appréciée comme il suit par M. Stras- burger (i) : « Si les noyaux qui se mêlent ainsi provenaient de parties de la plante éloignées dans le développement, on pour- rait voir dans cette fusion un rétablissement d'équilibre néces- saire à la conservation de l'espèce. Cette fusion de noyaux serait, en fait, comparable dans ses effets physiologiques à une fécondation. Mais jusqu'à présent il n'est pas prouvé que ces noyaux aient une origine différente et qu'ils ne soient pas sem- blables, et peut-être ne faut-il voir dans cette fusion qu'un phé- nomène en rapport avec un redoublement de l'activité des pro- cessus de nutrition dont cette cellule est le siège. » Notre travail répond au premier désir de l'éminent Professeur de Bonn : ces noyaux ne sont pas du tout des noyaiix frères ,vci.dXs leur parenté est effectivement très éloignée dans le développe- ment. Nous avons montré également que ces noyaux ont même structure et qu'ils se comportent de même vis-à-vis des réactifs. Devons-nous pour cela voir dans cette fusion une fécondation ? Pour l'instant, du moins, nous ne le pensons pas. Il nous paraît préférable^ jusqu'à plus ample informé, de ne pas confondre ces phénomènes de fusion des noyaux des Basidiomycètes (2) avec les phénomènes de fécondation chez les plantes et chez les ani- maux. Si nous voulons considérer la fusion des noyaux de la probaside comme un acte sexuel, nous devons donner le même nom à la fusion des deux noyaux polaires du sac embryonnaire chez les Phanérogames. D'autre part, la principale différence entre la caryokinèse savants considèrent aujourd'hui « l'union de deux noyaux en un seul noyau dans la téleutospore » comme un acte sexuel. Voir Dangeard, Publications eti Bota- nique. (Le Botaniste, 1895, P- 'i4-) 1. Strasburger, Ueber periodische Reduktton dey Chromosomensahl int Entwickhmgsgang dcv Ofganistnen. (Biologisches Centralblatt, 1894, p. 864.) 2. M. Rosen (/. c, 1892, p. 40 du tirage à part) dit, à propos du Lepiota mucida : « ...Toutes ces raisons tendent à faire admettre que le noyau de la baside résulte de la fusion répétée des petits noyaux contenus dans l'hyphe basi- diale. — Voir aussi : Wagger, On the nuclei of tlte Hymenonycetes. (Annals of Botany, VI, 1892.) — Id., On tke présence of ccntrosphcres in Fungi. (Ibid., 1894.) — P. A. Dangeard, La reproduction sexuelle cites les Basidiomycètes. (Le Botaniste, 1895.) G. PoiRAULT et M, Racibobski. — Sîiy les noyaux des Urédinées. 387 des noyaux conjugués et celle des noyaux ordinaires c'est, nous Tavons déjà dit, qu'à l'anaphase les segments chromatiques secondaires restent séparés dans les premiers, tandis qu'ils s'unissent dans les seconds. Or, on pourrait parfaitement consi- dérer la fusion des noyaux de la téleutospore comme le phéno- mène normal caractéristique de la fin de l'anaphase (fusion des segments secondaires) qui, au lieu de se produire immédiate- ment, n'apparaît qu'après un certain temps durant lequel les noyaux-chromosomes sont passés à l'état de repos. Et alors, si cette fusion est une fécondation, il n'y a pas de raison pour ne pas attribuer le même qualificatif au fait de la réunion des seg- ments chromatiques dans les noyaux du Lilhini Martagon au moment de l'anaphase — 2 chromosomes ou 24, le nombre ne change rien à l'affaire — et le phénomène de la caryokinèse est essentiellement un phénomène sexuel, et le mot de sexualité n'a plus de sens précis. On voit combien la question est délicate et qu'elle ne peut être résolue aussi rapidement que le pensent MM. Dangeard et Sappin-Trouffy. On doit néanmoins savoir gré à ces savants d'avoir insisté sur ces phénomènes de fusion de noyaux qui sont extrêmement intéressants et qui contribueront, sans doute, à éclairer la ques- tion encore si obscure de la phylogénie de la fécondation. EXPLICATION DE LA PLANCHE VI. Fig". i-io. — Puccinia Liliacearutn. . Fig-. I. — Extrémité d'un filament sporigène avec deux noyaux, peu de temps avant le début de la caryokinèse. Fig-. 2. — Extrémité de filament sporigène contenant quatre noyaux. Fig. 3. — Début de la division : les nucléoles expulsés des noyaux se voient à droite et à gauche. Fig. 4. — Les masses chromatiques qui ont pris la forme de bâtonnets sont fendues dans toute leur longueur. La figure caryokinétique étant vue presque de profil, les nucléoles situés sur les côtes se projettent sur les chromosomes. Fig. 5. — Stade plus avancé de la division : les demi-chromosomes se sont presque complètement séparés. Leur ensemble, tout à fait symétrique, affecte la figure d'un tonneau ouvert à ses deux extrémités ; à droite et à gauche des nucléoles précédemment sortis des noyaux. Fig. 6. — Les segments chromatiques secondaires arrivés au pôle se sont rétractés et ont pris la forme de poire. En arrière de chacun d'eux, 388 JOURNAL DE BOTANIQUE au centre d'un espace clair, un petit corps faiblement coloré qui est sans doute un centrosome, à droite et à gauche les nucléoles. Dans la partie centrale le protoplasme a une structure fibrillaire. Fig-. 7. — La téleutospore de gauche montre les noyaux de la loge in- férieure à l'état de repos alors que ceux de la loge supérieure sont encore à l'anaphase. La téleutospore de droite, non cloisonnée, est à un stade très peu postérieur à celui de la figure 5. En s'éloignant vers les pôles, les masses chromatiques se contractent. Fig. 8. — Fusion des noyaux de la téleutospore. Fig"- 9- — Les noyaux de la téleutospore sont devenus tout à fait compacts. Fig. 10. — Les noyaux ne se sont pas façonnés dans la cellule inférieure et ont cependant pris l'aspect compact. Fig. 11-25. — Coleosporium Euphrasîae. Fig. II. — Noyaux de la téleutospore très jeune. Fig. 12. — Noyaux de la téleutospore au moment où ils vont se fu- sionner. Fig. 13. — Les noyaux se sont fusionnés. Fig. 14. — Partie inférieure de la coupe d'un noyau ; on voit des inter- ruptions dans le filament chromatique. Fig. 15-25. — Divers stades de la caryokinèse ; les chromosomes sont toruleux et, à certains moments du moins, non rectilignes. CHRONIQJJE. M. le Dr M. Willkom, ancien directeur du Jardin botanique de l'Uni- versité allemande de Prague, est mort le 26 août dernier à l'âge de 75 ans. Nous apprenons également la mort de M. le Dr W. C. WiLLiAMSON, décédé à l'âge de 79 ans; Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J, Mersch, imp. , 4'", Av. de ChàtiUon. 0* ANNEE. K" 2t. I" NOVEMBRE 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE PLANTES NOUVELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE {Suiie.) Par M. A. FRANCHET Rhododendron Thompsoni Hook, f., Rhod. Si'kk. Hi'm., tab. 12. a. cyauocaj'puin (species propria). Frutex in omnibus partibus glaberrimus ; folia basi obtusa vel vix distincte subcordata ; capsula juvenilis cyanea, matura atrocyanca, pedicellis rigide erectis. Flores ignoti. Hab. — Yunnan, rochers du Tsang-chan (Delavay, n. 3947, 4166). C'est un arbrisseau très tortueux, épais; ses feuilles ressemblent beaucoup à celles du R. Thompsoni Hook., mais le plus souvent elles sont seulement obtuses et non échancrées à la base ; les bouroreons sont très allongés, aigus, à écailles lâches, fauve-pâle, les intérieures lan- céolées, les plus extérieures presqu'arrondies, ciliolées. Les capsules du R. Thoinpsofii sont penchées et Hooker les dit glauques et pour- pres ; celles de la variété signalée ici sont d'un bleu foncé à la maturité, glauques, et strictement dressées sur un pédicelle raide. La forme du calice est si semblable et si caractéristique dans les deux plantes que, bien que les fleurs de la variété cyanocarpum n'aient pas été encore ob- servées, il y a des probabilités pour qu'elles appartiennent au même type spécifique. R. Prattii. Frutex, ramulis novellis pube brevi cinerascentibus ; folia rigide coriacea, glabra, ebasi truncata vel subcordata late ovata, vel obovata, breviter acutata, mucronulata, 8-14 cent, longa, 6-8 cent, lata, petiolo crasso 15-25 mm. longo, cinerascente et parce nigro-glanduloso ; flores 1 2-20 dense congesti ; pedicelli 15-20 mm. longi, rufo-lanati cum glandulis intcrmixtis ; calycis segmenta membranacea, rufescentia, 6-8 mm. longa ; corolla alba, campanulato-infundibuliformis, 5-loba, lobisrotundatis; stamina 10, inclusa, filamentis inferne dense albo-lanatis ; ovarium pa- 390 JOURNAL DE BOTANIQUE pillis rufis vestitiim, immixtis glandulis nigris ; stylus inia basi tantum glanduliferus. Hab. — Su-tc'huen oriental, aux environs de Ta-tsien-lou (Soulié, n. 7 bis ; Pratt, n. 58). Espèce bien caractérisée, parmi celles dont le calice est très déve- loppé et les feuilles glabres, par la forme de ses feuilles, la pubescence de l'ovaire et celle des pédicelles. R. Farg-esii. Frutex glaber, 3 m. altus ; folia coriacea, glaberrima, ellip- tica, 6-7 cent, longa, 3 cent, lata, apice rotundata cum mucro- nulo inconspicuo, basi leviter cordata ; petiolus 25-30 mm. longus ; inflorescentia breviter racemosa, pedicellis gracilibus, 25-30 mm. longis, dense glandulosis ; calycis lobi non evoluti ; corolla rosea, 4 cent, longa, aperte campanulata, lobis 6-7 bre- vibus, sœpius bilobatis ; stamina 12-13 corolla breviora, fila- mentis glaberrimis ; ovarium dense glanduloso-lepidotum, stylo glabro. Hab. — Su-tchuen oriental, sur les rochers calcaires de San- ken-cheou, près de Ta-lin-hien (Farges, n* 131 7). C'est une espèce qui doit prendre place à côté du R. rotuiidifoltum Arra. David, dont elle se distingue facilement par la forme elliptique de ses feuilles. R. lucidum. Rami novelli glabri, crassi, cortice fulvo ; folia ovato-ellip- tica basi leviter auriculata, apice rotundata cum mucronulo, coriacea, glaberrima, supra lucida, nervis secundariis subtus tenuibus circiter 10-12 ; petiolus 3-4 cent, longus, limbo sub- triplo brevior ; flores circiter 10, pedicellis poUice longis glan- dulis tenuibus conspersis ; calyx obscure lobatus, lobis rotun- datis, glandulosis ; corolla infundibuliformi-campanulata, alba, tenuis, pellucida, intus glaberrima, 6-lobata ; stamina 12-15 in- clusa, filamentis glaberrimis; ovarium stylusque totaglandulosa. Hab, — vSu-tchuen occidental, forets à Tongolo (Soulié, n. 812). Très voisin du 7?. Forinnei Lindl. ; il s'en distingue par ses feuilles luisantes en dessus et non opaques, sa corolle à texture très mince, cora[)lètement glabre en dedans, par ses filets staminaux également glabres, même à la base. A. Fkanchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 391 R. discolor. Frutex omnibus partibus glaber ; folia 15-20 cent, longa, crasse coriacea, e basi obtusa oblong-a, vel oblongo-lanceolata, 3-5 cent, lata, obtusa cum mucronulo, egregie discoloria, subtus albescentia ; petiolus crassus, 2-3 cent, longus ; flores laxe race- mosi, pedicellis glaberrimis, 3-4 cent, longis ; calyx 4-5 mm. longus, lobis ovatis vel ovato-deltoideis, obtusis vel subacutis, ciliolatis, rufescentibus ; corolla 7 cent, longa, iiifundibuliformi- campanulata, subsexlobata, lobis latis orbiculatis, undulatis; stamina 12-14, filamentis glabris ; ovarium stylusque glandulis luteis conspersa ; capsula 3 cent, longa, i cent. lata. Hab. — Su-tchuen oriental, aux environs de Tchen-kéou-tin (Farges, n. 705 bis). Diffère du R. Forlioiei, du R . décorum et des autres espèces du groupe par son calice dont les lobes sont plus développés; les cap- sules sont beaucoup moins épaisses que celles du R. décorum qui existe aussi à Tchen-kéou. R. gracilipes. Ramuli etiam juvéniles glabri, cortice fulvescente ; folia rigide coriacea, e basi obtusa vel breveter acutata lanceolata, mucronulata, 8-10 cent, longa, 2-3 cent, lata, supra glabra, subtus pube crustacea albescentia ; flores 6-8 laxi, pedicellis gracilibus, glaberrimis, 3-4 cent, longi ; calycis lobi parum conspicui, fimbriati, ciliolati ; corolla vix 4 cent, longa, pallide violacea, intus crebre rubropunctata, glabra, campanulato- infundibuliforrais, 5-loba, lobis rotundatis ; stamina 10 inclusa, filamentis inferne breviter puberulis ; ovarium stylusque glabra ; capsula cylindrica, 20-22 mm. longa, diara. vix 6 mill. Hab. — Su-tchuen oriental, environs de Tchen-kéou-tin (Farges, n. 52). Port du i?. irroratum Franch.; pédicelles au moins une fois plus longs, glabres et non glanduleux ; feuilles couvertes en dessous d'une pubescence crustacée, et non tout à fait glabres. R. adenopodum. Frutex cortice griseo ; folia rigide coriacea, oblongo-lan- ceolata, 8-12 cent, longa, 2Ç> cent, lata, breviter acutata, mucro- nata, supra glabra, subtus pube crustacea albida, petiolis glabris, 15 mm. longis ; perulae obovatae, praesertim extus sericeaî ; 392 JOURNAL DE lîOTANIQUE flores pauci (4-6), laxi, pedicellis 4 cent, longis, glandulis longe stipitatis, hirtis ; calycis lobi 2-3 mm. longi, membranacei, fulvi, ovati, obtusî, glanduloso-ciliati ; corollalate campanulato-infun- dibuliformis, extus glabra, intus ad basin puberula, 5-loba, lobis rotundatis ; stamina 8 inclusa, filamentis inferne albo villosulis ; ovariura setosum, stylo basi breviter pilosulo. Hab. — Su-tchuen oriental, environs de Tchen-kéou-tin (Farges). Port du R. argyrophylltim; fleurs au moins d'un tiers plus grandes, pédicelles glanduleux et non lanugineux, lobes du calice plus déve- loppés, ovaire couvert de longues soies aplaties, apprimées. R. sutchuenense. Frutex ; folia crasse coriacea, 10-15 cent, longa, 4-6 cent, lata, e basi obtusa vel leviter cordata late oblongo-obovata, su- pra glabra, pallide virentia, subtus rufescentia, et prœter nervum médium crassum lana cinerea demum detersili obtectum glabra ; petiolus crassus 20-25 mm. longus, glaber ; perulae ovatae, extus dense tomentellas ; flores congesti, breviter (10-15 mm.) pedi- cellati, pedicellis parce pilosulis ; calycis lobi inconspicui ; corolla inferne extus et intus puberula, infundibuliformi-campa- nulata, 6 cent, longa, lobis 6 brevibus, rotundatis; stamina circiter 13, inclusa, filamentis parte inferiore villosis ; ovarium et Stylus glabra. Hab. — Su-tchuen oriental, aux environs de Tchen-kéou-tin (Farges). Voisin du R. gracilïpes, mais ses pédicelles sont courts, ses feuilles laineuses en dessous sur les nervures ; l'ovaire et le style sont tout à fait glabres. R. kialense. Frutex ; gemmœ viscidœ, subprismaticae, perulis exterioribus ovatis, carinatis, abrupte mucronatis ; folia rigide coriacea, subtus pube crustacea aîruginosa, e basi obtusa vel truncata late lanceolata, breviter acutata, mucronulata, 10-15 cent, longa, 3-5 cent, lata, petiolo crasso 12-18 mill. longo ; inflorescentiacon- gesta, 8-15 flora ; pedicelli glaberrimi, sub anthesi i cent., de- mum 2 cent, longi ; calycis lobi inconspicui ; corolla alba, late infundibuliformi-campanulata, 25 mm. longa, 5-loba, lobis bre- A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 393 vibus rotundatis cmarginatis ; stamina 10, inclusa, filamentis glabris ; ovarium stylusque glabra. Hab. — Su-tchuen, aux environs de Ta-tsien-lou (Soulié, n^ 763). Assez voisin du R. talienseYxdiX\.c\\.\ mais parmi les espèces qui me sont connues dans le groupe de celles dont les feuilles ont en des- sous un stratum crustacé, c'est la seule dont l'androcée et le gynécée soient en même temps tout à fait glabres. R. maculiferum. l'rutex ; folia crasse coriacca, 8-10 cent, longa, e basl rotun- data vel leviter subcordata auguste elliptica, 3-4 cent, lata, abrupte mucronulata, supra glabra, subtus ad nervum et secus petiolum lana pallide rufescente vestitum ; flores 7-10 breviter racemosi, pediccllis 1-2 cent, longis, lana crispula dense vestitis; coroUa pallide purpurea, intus ad lobes superiores maculis purpureo-violaceis notata, glabra, e basi îala aperte campanu- lata, subbilabiata, lobis 3 superioribus majoribus ; stamina 10 vix exserta, filamentis ima basi tantum pilosulis ; ovarium dense lanatum ; stylus glaberrimus. Hab. — Su-tchuen, environs de Tchen-kéou-tin (Farges, n. 762). Bien caractérisé parmi les espèces dont le calice n'est pas déve- loppé, par ses feuilles laineuses en dessous seulement sur la nervure par ses corolles qui paraissent tronquées obliquement et sont maculées au fond de pourpre noir; par son ovaire laineux et son style tout à fait glabre. R. Souliei. Frutex; folia glabra, rigide coriacea, e basi cordata late ovata, fere orbiculata, abrupte mucronata, 4 cent, longa, 35 mm. lata, petiolo crasso 15 mm. longo, subtus g^landulis consperso, caîterum glabro ; flores 5-7 congesti,pedicellis 10-15 n^ni. longis, glandulis subsessilibus conferte vestitis ; calycis lobi bene evo- luti, 5-6 mm. longi, ovati, membranacei, colorati vel pallidi, margine rubedine tincti, glandulisque nigris, sessilibus, crebre cincti ; corolla purpurascens, 25-35 mm. long-a, aperte campa- nulata, 5-loba, lobis brevibus rotundatis emarginatis ; stamina 10, inclusa, filamentis g-labris ; ovarium stylusque glandulis suc- cineis sessilibus conspersa. 394 JOURNAL DE BOTANIQUE Hab. — Su-tchuen occidental, aux environs de Ta-tsien-lou {Soulié, n. 793, 52). C'est uue espèce qui se distingue facilement à cause de son calice à lobes membraneux bordés de glandes noires, de ses feuilles arron- dies et de ses étamines à filets complètement glabres. R. Farrerae Tate in Sweet's Bidt. FI. Gard., 2., tab. 95 ; Forbes et Hemsley, Ind. Flor. Sïii., II, 23. a. leiicotricliHin. Ramuli floriferi parum intricati, magis elongati et virg-ati quam in forma tyjDica; folia e basi latiore ovata, mox glaber- rima, juvenilibus tantum adpresse pilosis; pili calycis ovariique albi (nec rufescentes), densissimi ; capsula 15-18 mm. longa, recta, pedicellum aequans, ad maturitatem adpresse albo-pilosa, Hab. — Su-tchuen oriental ; aux environs de Tchen-kéou- tin (Farges, n. 50, 846). Plus robuste que la plante de Hongkong, à rameaux florifères plus longs et moins intriqués; fleurs plus grandes; la variété leucotrichum s'en distingue surtout par sa pubescence blanche et non d'un roux vif. R. tatsienense. Frutex, folia rigide coriacea, e basi rotundata vel subcor- data late ovata, 3-4 cent, long-a, 25-30 mm, lata, supra atrovi- vidia, squamulis albis conspersa, subtus pallide aerug-inosa, crebre sed non contigue squamosa, petiolo 1 cent, longo; calyx squamulosus, lobis brevissimis, rotundatis, ciliolatis; corolla 25-30 mm. longa, infundibuliformis, tubo angustato, purpu- rascens, extus glandulis conspersa, 5-loba, lobis ovatis ; sta- mina 10, filamentis basi hispidis, inœqualibus, longioribus lon- giter exsertis; ovarium squamulatum, stylo glabro. Hab. — Su-tchuen occidental ; aux environs de Ta-tsien-lou, dans la vallée de Jerikkou (Soulié). Les étamines sont en partie exsertes, comme dans le R. polylepis et le R. rigidu>n; mais la forme raccourcie des feuilles, arrondies ou subcordiformes à la base, caractérise bien l'espèce. Les écailles sont moins nombreuses à la face inférieure des feuilles que dans le R. poly- lepis et le R. j'ubiginosum. R. aureum. Frutex humilis, ramulis glabris ; folia coriacea, e basi obtusa A. Fkanchet. — Plantes nouvelles de la, Chine occidentale. 395 lanceolata, acuta, 6-10 cent, long-a, supra glabra, pallide viren- tia, subtus glauca, crebre punctato-lepidota ; petiolus 5-10 mm,; flores pauci (3-4), congesti ; pedicelli 5-6 mm. longi, dense squamati ; calyx 4-5 mm. longus, ultra médium partitus, lobis ovatis, obtusis, squamosis ; corolla aurea, 20-22 mm. longa, extus basi pauci-squamosa, infundibuliformi-campanulata, tubo lato lobis ovatis paulo longiore ; stamina 10, filamentis inferne breviter hispidis ; ovarium dense lepidotum, stylo praeter imam basin glandulis conspersam glabro ; capsula i cent, longa, glan- dulis nigris irrorata. Hab. — Yunnan ; Tali, dans les broussailles au pied du Tsang-chau (Delavay, n. 4728). Espèce très reconnaissable parmi celles qui portent des écailles, à cause de ses fleurs d'un jaune d'or. R. flaviduiïi. Fruticulus apice ramosissimus, ramulis novellis dense fasti- giatis, pilosulis et parce glandulosis ; folia obovata, supra atro- virentia, subtus pallida, utraque facie squamulis fulvis cons- persa, 10-15 mm. longa, petiolo 2 mm.; gemmse subglobosae, saepius biflorœ, perulis transverse latioribus, margine albo-cilia- tis, dorso squamulosis, diu persistentibus ; pedicelli 3-4 mm. longi, squamati ; calycis lobi membranacei, albidi, 3-4 mm. longi, obovati, longe ciliati, dorso parce squamuligeri ; corolla flavida, tubo brevi (3-4 mm.), limbo rotato, diam. 15 mm.; stamina 10, basi hirsuta ; ovarium lepidotum, stylo glabro. Hab. — Su-tchuen occidental, dans les forêts des hautes montagnes à Tongolo (Soulié). Assez voisin du R. lepidotum Wall., mais bien distinct par la briè- veté de ses pédicelles qui égalent au plus la longueur du calice. Le Rhododendro7i de Ta-tsien-lou, publié par Pratt, n" 521, est proba- blement une forme du R. flavidum à fleurs un peu plus grandes et dont les jeunes rameaux sont glabres. R. intricatum. Fruticulus, ramulis superne tortuosis valde intricatis, novel- lis dense rufo-lepidotis ; folia ovata, apice rotundata, 10-12 mm. longa, supra atro viridia, squamulosa, subtus squamis confertis albida ; petiolus 2-3 mm. longus ; perulœ suborbiculataî, fusces- centes, nitidae, ciliolatae, squamellis raris conspersae, flores 2 39(3 JOURNAL DE BOTANIQUE vel 3 foventes ; pedicelli 5 mm. longi, dense squamati; calycis lobi brèves, ovati, squamulis albidis uniseriatis marginati ; co- rolla purpurascens, tubo brevi (4 mm.), cylindrico, intus piloso, limbo aperte cupulari, diam. 10 mm. ; stamina 10, filamentis inferne barbulatis ; ovarium lepidotum; stylus glaber crassus, ovario vix œquilongus. Hab. — Su-tchuen occidental, aux environs de Tongolo (Soulié, n, 765). Les corolles ont la forme de celles du R. capitatum ou du R. poly- cladu77t, mais elles sont plus petites. Le R. itiiricatum diffère d'ailleurs nettement de ces deux espèces par son style très raccourci et par la rangée d'écaillés très régulière qui borde les lobes du calice. R. blepharocalyx. R. îniricato valde affine ; ab illo differt calycis lobis fere duplo majoribus, longe fimbriatis nec squamularum série mar- ginatis ; staminum fîlamenta pro parte inferiore breviori vil- losula. Hab. — Su-tchuen occidental, au voisinage de Tongolo, dans la vallée de Mouma et dans les montagnes de Tché-to (Soulié, n. 398). R. trichostomum — R. jragi'ans Franch., Btill. Société ' Bot. de Fr., XXXIV, p. 284 (non Maxim.), iovm2i parvijlora. Fruticulus ramosissimus, superne intricatus, ramulis novellis punctis nigris resinosis asperatis ; folia ovata vel ovato-oblonga, 8-18 mm. longa, coriacea, supra atroviridia, subtus lepidota, squamulis tenuibus, densis, palliderufescentibus; petiolus 2 mm. longus ; inflorescentia 10-15 flora, dense capitata ; perulae pal- lescentes, suborbiculatae_, ciliatae, dorso pilosulse lepidotaeque ; pedicelli 4 mm. longi, bracteolis lineari-spatulatis persistentibus obsessi ; calycis lobi 2 mm. longi, membranacei, pallidi, obo- vati, squamulosi, ciliati ; coroUa albida vel pallide rosea, i cent, longa, extus glabra, intus prœsertim ad faucem tubi albo pilosa ; tubus cylindricus, 8 mm. longus, abrupte in limbum illo brevio- rem, rotatum, expansus ; stamina brevia, inclusa, filamentis glabris ; ovarium dense lepidotum ; stylus glaber ovario œqui- longus. Hab. — Yunnan, au pied du Yan-in-chan, près de Lankong (Delavay, n. 2626 et 221 1); Su-tchuen occidental, aux envi- A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. yqi rons de Tong-olo et de Ta-tsieii-lou (Soulié, n. 150, 764 ; Pratt, n. 254). Les corolles ont tout à fait la forme de celles du R. aiithopogo- noides Maxim,, mais elles sont blanches ou roses et non jaunes; les feuilles sont aussi beaucoup plus petites, moins arrondies à la base. Dans le R. Anthopogo7i Don, les filets staminaux sont velus à la base, les lobes du calice plus 5j;rands et sans écailles; toute la plante est bien plus robuste. Le véritable R. fragrans Maxim, a les fleurs presque une fois plus grandes. Quant au A', parvifoliicm Adams, réuni au R. AiiiJiopogon par M. Clarke, c'est une tout autre plante à style allongé et à corolle à tube court. R. rufescens. Folia late obovata vel suborbiculata, supra atrovirentia, punctis resinotis nigris conspersa, subtus intense rufo-lepidota squamulis crassis confertis vestimentum lanatum nigro-rubigi- nosum mcntientibus ; calyx membranaceus, ex viridi lutescens, lobis 4 mm. longis, obovatis, ciliatis ; aspectus, corolla, stamina et gynecium R. ii'i'chostoini. Hab. — Su-tchuen occidental, sur les montagnes deTongolo (Soulié). La délimitation spécifique est difficile à établir dans le petit groupe des Os/nolàamnus, dans lequel il n'est guère possible de ne voir qu'une seule espèce, comme l'ont pensé quelques auteurs. Il suffit, pour s'en convaincre, d'examiner la synonymie du R. A?itkopogo?t Don, telle qu'elle a été établie dans le Flora of British India. Le R. rufuscens n'est peut-être qu'une variété du R. trichosto- mum; mais la forme des feuilles, la couleur rouge-brun des écailles et leur épaisseur à la face inférieure de la feuille, où elles paraissent être superposées, sont des particularités caractéristiques notables. R. polifolium. R. ihymifolîo Maxim, affine ; ab illo dififert gemmis nec uni- floris nec ad apicem ramorum solitariis, sed constanter 2 vel 3, glomeratis et sxpius bifloris ; staminibus exsertis, stylo 15 mm. longo stamina longe superante; calycis lobis ovatis vel ovato- deltoideis, 1-2 mm. longis, dense lepidotis, plus minus ciliatis. Hab. — Su-tchuen occidental, aux environs de Ta-tsien-lou (Soulié). Il est aisé de constater dans le R. polifolium l'existence de plu- sieurs bourgeons florifères placés côte à côte au sommet des rameaux, 398 JOURNAL DE BOTANIQUE sans feuilles interposées, du moins à l'époque de la floraison. Cette espèce a donc en réalité une inflorescence latérale, plus contractée, il est vrai , que celle du R. racemosum , ou du R. oleifolium par exemple. C'est le cas de l'espèce suivante, qui est au R. yunnanense ce que le R. polifoliiim est au R. thymifoljiim. Il est aussi possible que l'inflorescence très compacte et très florifère du R. irichostomu/jt, soit également formée de plusieurs bourgeons très rapprochés ; mais je n'ai pu m'assurer du fait parce que, les écailles étant très caduques, la disposition réelle de ces bourgeons devient difficile à préciser. R. chartophyllum. Rami floriferi elong-atl, virgati ; folia oblonga vel anguste lanceolata, rigide coriacea , glauca, subtus sparse squamosa, margine nonpilosa ; gemmae floriferae plures (2 vel 3) ad apicem ramorum confertae vel paulo distantes, 2-4 florae, perulis parvis, fuscis, suborbiculatis, margine ciliolatis, dorso squamosis ; pe- dicelli rigidi, glabri, 15-3011101. longi ; calyx squamulosus, lo- bis inconspicuis, nunc longe pauci-ciliatis ; coroUa glabra, pal- lide purpurea, 3-4 cent, longa, late infundibuliformis, ad raedium 5-lobata; stamina 10, longioribus exsertis, filamentis inferne villosis ; ovarium dense lepidotum, stylo glabre. Hab. — Yunnan, sur le M' Hee-chan-men (Delavay, n. 4393); Su-tchuen occidental, aux environs de Ta-tsien-lou (Soulié). Se distingue aisément du R. yunnaneîise par son inflorescence formée de plusieurs bourgeons florifères; les feuilles sont aussi plus étroites et ne présentent pas de poils sur les bords, au moins à l'état adulte. R. Viali Delavay et Francli. Frutex 2 metr. altus ; ramuli novelli petiolique pubescentes setulisque rigidis hispidi ; folia coriacea e basi subacuta ovata, obtusa, subtus pallida , utraque facie glaberrima, 3-4 cent, longa ; petioli 12-18 mm. ; gemmae floriferae 2 vel 3, ad apicem ramorum confertae, pauciflorae, perulis pallidis, aridis, glabris, ovatis; pedicelli 4-5 mm. longi, dense setulosi; calyx tenuiter membranaceus, fere ad basin usque partitus, lobis5-7 mm. lon- gis, anguste obovatis, glanduloso-ciliatis setulisque inferne extus vestitis; corolla intense rubra, longe tubulosa, tubo fere cylindrico in lobos 5 rotundatos illo duplo breviores subpaten- tes expanso ; stamina 5 inclusa, filamentis glabris ; ovarium dense papillosum, stylo glabre. A. Franchet. — P/an/es nouvelles de la Chine occidentale. 399 Hab. — Yunnan, près de Kouang-y, sur la route de Mong-tze à Yunnan-sen (Delavay, n. 4886). Rappelle le R. AV>'5/ï Nuit, par sou inflorescence; mais les feuilles n'ont pas d'écaillés en dessous, les corolles sont écarlates et leurs lobes sont plus étalés. R. costulatum. Ramuli virgati, lucidi, cortice fusco ; folia 4-5 cent, longa, coriacea, e basi rotundata ovato-acuminata, supra squamis raris, albidis conspersa, subtus magis dense squamulata, nervis se- cundariis tenuibus, supra elevatis, patentibus, 10-12 parallelis ; gemmas uniflorœ, 2-4 ad apicem ramorum spicatae , perulis fuscis, ovatis, dorso squamulosis ; calycis lobi non evoluti ; co- rolla lutea, siccitate viridescens, extus puberula, infundibuli- formis, tubo brevi, 6 mill. vix longo, limbo patente, 15-18 mm. diam. ; stamina 5-7, fdamentis inferne villosis ; ovarium dense lepidotum; stylus glaber, Hab. — Su-tchuen occidental, snr les rochers à Ta-tsien-lou (Soulié). Voisin du R. lutesceiis; feuilles presque une fois moins longues, plus coriaces, à nervures nettement saillantes en dessus; élamines 5 ou 7 ; fleurs moitié, plus petites, celles du R. lulesce?is étant norma- lement longues de 3 cent., et non de 18 unn., comme je l'ai indiqué par erreur. R. spinuliferum. Frutex humilis, ramulis novellis pubescentibus setisque as- peratis ; folia 6-8 cent, longa; coriacea, e basi acuta lanceolata vel oblongo-obovata, acuminata, supra rugulosa, glabra, sub- tus cinereo-pilosa cum squamulis fuscis immersis, prope margi- nem spinulis asperrima ; nervi secundarii 15-17 ; petiolus 6-8 mm.; gemmœ plures (1-4), ovato-subglobosae, confertae, perulis suborbiculatis extus sericeis, flores pauci (3-5),pedicellis 2-4 mm. calyceque (vix i mm.) put>e lanuginosa nivea dense vestitis ; coroUa rubra, crassa, infundibuliformis, breviter cam- panulata, vix 2 cent, longa, tubo subcylindrico lobis ovatis duplo longiore ; stamina 10 paulo exserta, filamentis glabris ; ovarium dense niveo lanatum, stylo glabro. Hab. — Yunnan méridional, dans les bois au-dessus de Tonghay (Delavay, n. 4833). 400 lOURNAL DP: BOTANIQUE Port du 7?. scabrifolinm Franch., mais les bourgeons au lieu d'être disposés en épi sont rapprochés en tête au sommet des rameaux ; la co- rolle rentre presque dans le type de celle du R. Keysii Nutt. ; les feuilles présentent la particularité singulière d'avoir à côté du bord une rangée de petits aiguillons un peu crochus qui les rendent très rudes au toucher. R. spiciferum. Frutex humilis, ramulis novellis pube brevi setis immixta vestitis; folia crebra, parva, 2-3 cent, longa, 6-8 mill. lata, lan- ceolata, obtusa, supra pilis adpressis pubeque brevi asperulata, subtus cinereo-pilosa, squamulis fuscis nonnullis immersis, ner- vis secundariis paucis, tantum 4-5; petiolus 1-2 mm.; g;-emmaî floriferse subglobosae, secus ramulos spicatœ, perulis ovatis, ci- liolatis, dorso impresso-squamatis, ad apiceni ramulorum magis congestis ; pedicelli 6-8 mm., rufo-lanuginosi ; calyx parvus, lobis 2 mm. deltoideis, long-e ciliatis ; corolla purpurea, extus squamulosa, 15 mm. longa, late campanulata, tubo lobis ovatis 3-plo breviore ; stamina 10 paulo exserta, filamentis supra basin pilosulis ; ovarium lepidotum villosumque, stylus staminibus longior, basi hispidus , capsula i cent, longa, lanuginosa. Hab. — Yunnan, sur les coteaux, àKin-lin et près d'Yunnan- sen (Delavay). Très jolie espèce rappelant le R. scabrifolmm, mais avec des feuilles beaucoup plus petites, plus rapprochées sur les rameaux. Dans les deux plantes la pubescence des feuilles est formée d'un mélange de poils courts, de soies allongées et de petites écailles. (A suivre). SUR DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE DERMOCARPA (D. BISCAYENSIS et D. STRANGULATA) Par M. C. SAUVAGEAU. (PI. VII, fig. 2-4.) Après la tempête qui eut lieu à Biarritz le 15 mars 1894, je recueillis une branche de Sargasstmi flavifolnun d'une trentaine de centimètres de longueur, rejetée sur la plage du Port-Vieux. Elle portait sur les deux faces de la plupart de ses feuilles trois espèces de Dennocarpa : D.prasiiia en petite quantité, et deux autres plus abondants, constituant deux espèces nouvelles, C. Sauvageau. — Sur deux nouvelles espèces de Dermocarpa. 401 l'une à cellules longues, D. biscayensis, l'autre à cellules étran- glées, D. sirangiilata. Le D. biscayensis forme de larges colonies à cellules serrées et contiguës, appliquées contre le substratum à la manière du D. prasma, à contours irrégulièrement arrondis. J'en ai mesuré dont le diamètre atteignait un millimètre. Dans toute la région centrale, les cellules qui le composent, étant parfaitement dres- sées, sont polygonales vues de dessus, à paroi presque incolore et à contenu violet ; elles forment un ensemble compact sans laisser de vides entre elles ; leur diamètre varie de 4,5 a à 6 \i. ; celles^de la périphérie sont inclinées, plus ou moins couchées et, observé dans les mêmes conditions, leur pourtour externe est circulaire. (PI. VI, fig. 2.) Sur une section transversale, la hauteur de la colonie est assez uniforme; surtout d'environ 38 ;j., elle varie de 25 à 30 a; les cellules sont allongées, plus larges au sommet qu'à la base (PI. VI, fig. 3) ; elles sont solidement soudées latéralement et semblent englobées dans une gelée commune ; celles des bords sont couchées comme dans le D. prasiîta. Toutes les cellules des colonies que j'ai examinées étaient à l'état végétatif; cependant, quelques-unes d'entre elles, très rares d'ailleurs, présentaient vers leur région médiane un léger rétrécissement qui est probablement l'indice du début d'une différenciation en partie basilaire persistante et en partie termi- nale, plus large, sporangiale. Le D. biscayensis présente de réelles analogies avec le D. pi^asina, mais s'en distingue cependant facilement ; j'ai même vu plusieurs fois un D. prasina étroitement enclavé dans une colonie de la première espèce sans qu'il fût possible d'hésiter à l'en distinguer. Le diamètre des colonies du D. prasina est toujours plus faible, et par conséquent leur forme plus globu- leuse ; la largeur des cellules est plus grande ; Hauck {Die Meeresalgen, p. 516) admet qu'elle varie de 4 à 24 [j-, celle de mes échantillons était de 10 à 12 a, tandis que j'ai trouvé seu- lement 4,5 ;a à 6 [X. dans le D. biscayensis. D'ailleurs, on sait que dans le D. prasina (V. Azotes algologiques) le contenu tout entier des cellules se transforme en spores; si la formation des spores dans le D. biscayensis est précédée, comme je le sup- 402 • JOURNAL DE BOTANIQUE pose, d'une division transversale, cette espèce se rapprocherait davantage, sous ce rapport, du D. Lciblem'ie. J'ai retrouvé quelques exemplaires de cette nouvelle espèce sur un GymnogongrtLS norvégiens récolté prés du phare de Biarritz. Le D. strangulata forme des colonies généralement un peu moins étendues que celles du D. biscayensis^ auquel il était mélangé sur les feuilles de Sargasse, Vues de dessus, ces colo- nies sont semblables à celles de ce dernier, si ce n'est que les éléments sont plus étroits, la largeur des cellules étant de 3,5 ;j- à 5 p., mais ils affectent absolument la même disposition. En coupe, les éléments sont constamment moins longs que dans le D. Mscayensis ; la hauteur totale au milieu des colonies varie de 16 à 21 p.; les cellules ont à peu près la même largeur à leurs extrémités inférieure et supérieure, mais elles sont tou- jours rétrécies en leur milieu. Sur quelques cellules, peu nom- breuses d'ailleurs, j'ai même vu ce rétrécissement aboutir à la séparation de la cellule en deux moitiés séparées et superpo- sées ; il est probable que la moitié supérieure est destinée à devenir un sporange, mais je n'ai pas constaté cette transfor- mation. Ceci donnerait lieu à la même observation que celle qui précède au sujet du D. biscayensis. Les caractères végétatifs permettraient peut-être de diviser le genre Dermocarpa en deux sections. L'une, renfermant les espèces à éléments isolés, ou réunis en colonies par simple voi- sinage, mais non dans une gaine commune, comprendrait les D. Schoîtsbœi, D. Leiblenice , D.violacea.D. Flahaîilti ; l'autre, dont les éléments protoplasmiques sont englobés dans une gelée commune avec les D. prasiiia, D. biscayensis , D. stran- gulata. La manière dont les spores prennent naissance n'est pas suffisamment connue pour servir de base à une subdivision ; elle serait d'ailleurs un peu différente ; peut-être cependant peut-on la prévoir. Les espèces dans lesquelles la division est totale comprendraient D. Schousbœi, D. violacea, D.prasina et, selon toute apparence, le D. Flaha7Uti\ celles dans lesquelles la divi- sion est précédée de la séparation d'une cellule inférieure stérile Ed. Bonnet. — Géographie botanique de la Tunisie. 403 seraient D. Leibletiiœ, et probablement D. bt'scayeiisis et D. strangîilata . Si ce groupement était actuellement possible, il n'aurait cependant pas la même valeur que le premier, puis- que, dans le D. Leiblein'ce^ il arrive « parfois (}ue la moitié inférieure se change aussi en spores » (Bornet et Thuret, Notes algo logique s, p. 75). Dermocarpa biscayensis nov. sp. Thallo epiphyto, adnato, ad i millimetrum lato, suborbiculato vel ambitu irregulariter sublobato, e cellulis claviforraibus dense stipatis, mutua prcssionc angulatis, 25-30 a longis, sursum 4,5-6 u. latis, gela- tina commuai firma involutis, formato. Cytoplasmate violaceo vel cerugineo-violaceo. Sporangiis nondum repertis. Hab. ad folia Sargassi Jlavifolii et thallura Gymnogongri norve- gici, propc Biarritz, hieme. Affinis Deruiocarpœ prasinse. Dermocarpa strang^ulata nov. sp. Thallo epiphyto adnato, serai millimetrum lato, maculiformi, subor- biculato, e cellulis cylindricis, medio constrictis vel omnino trans- versim sectis, mutua pressioue angulatis, 16-21 p. longis, 3,5-5 \i- latis, gelatina commun! involutis. Cytoplasmate violaceo aut aerugiueo-vio- laceo. Sporangiis ignotis. Hab. ad Sargassum flavifolium prope Biarritz, hierae. Priori affmis. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII (Fig. 2-4). Fig". 2. — Dermocarpa biscayensis. Portion du thalle vu de dessus. — Gross. 550. Fig-, 3. — Dermocarpa biscayensis. Section transversale du thalle pour montrer la forme des cellules. — Gross. 550. Fig. 4. — Dermocarpa straiigulata. Section transversale du thalle pour montrer la forme des cellules. — Gross. 550. GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA TUNISIE (Suite) Par M. Ed. BONNET. IL — Statistique botanique. Soumise au contrôle d'une critique sévère et débarrassée d'une série de plantes faussement placées dans son domaine. 404 JOURNAL DR BOTANIQUE la flore tunisienne compte aujourd'hui 1945 espèces ou variétés, chiffre cjui n'est assurément pas définitif mais que les décou- vertes futures n'augmenteront vraisemblablement que dans des proportions peu étendues; dans ce dénombrement j'ai fait entrer en ligne de compte les variétés pour deux raisons : d'abord parce que quelques-unes sont spéciales et caractéristiques et en second lieu parce qu'ayant compris l'espèce d'une façon très laro-e, ce que je nomme variété répond assez exactement aux sous-espèces de plusieurs auteurs contemporains; je me suis, du reste, inspiré des mêmes idées pour apprécier la richesse de la flore dans les divers pays voisins de la Régence et pour baser les comparaisons qui sont le principal objet du présent cha- pitre ; quant aux plantes que je ne puis admettre dans la statis- tique botanique de la Tunisie elles seront l'objet d'un examen spécial dans la troisième et dernière partie de ce travail. La liste suivante fait connaître le nombre d'espèces et de variétés indiquées jusqu'à ce jour dans chacune des subdivi- sions politiques qui composent l'Afrique septentrionale et dans quelques-uns des pays situés au nord de la Méditerranée. Tunisie 1945. Eg-ypte et Marmarique 1317. Maroc 2380. Italie 5000. Algérie 3000. France 5500. Tripolitaine et Cyréuaïque 636. Espagne 5445. Ces chiffres sont aussi exacts que possible pour la plupart des pays cités, ils ne sont qu'approximatifs pour la France et calculés sur les deux premiers volumes de la flore de MM. Rouy et Foucaud ; je ferai remarquer en outre que la Tripolitaine et Cyrénaïque étant, au point de vue botanique, les deux régions les moins connues de l'Afrique septentrionale, le nombre d'es- pèces que je leur attribue ne doit être considéré que comme provisoire ; quant au Maroc, j'ai combiné tout à la fois les chiffres donnés par Cosson (in Soc. bot. Fr. et ap Grisebach) et par Bail {Spicilegùuii) avec les renseignements puisés dans l'herbier du Muséum. Le tableau ci-après permet de comparer le nombre d'espèces et de variétés que quelques familles, choisies parmi les plus importantes, possèdent en Tunisie et dans les pays précédem- ment mentionnés. Ed. Bonnet. — Géographie botanique de la Tunisie. 405 ^ ■< Tripolitaiae et Cyrénaïque Egypte et MarmariquB .2 P3 247 238 423 96 164 783 620 726 2^3 209 35" 93 •5« 380 374 5 H 202 143 2()7 64 147 ^62 336 388 97 83 178 41 68 246 255 311 91 95 127 36 35 230 200 226 5^ (>?> 90 13 ^7 154 166 224 47 45 67 25 2>i 152 113 92 36 27 5« 12 33 15S 164 119 34 3« 5-1 9 17 147 159 143 Composées . . Légumineuses . Graminées. . . Crucifères. . . Ombellifères. . Scrophulariacées et Verbascées. Liliacées . . . Cypéracées . . Renonculacées. \"oici maintenant un autre tableau qui met en évidence les affinités de la flore tunisienne avec la végétation des régions qui limitent la Régence à Test et à l'ouest, de l'Italie qui lui fait face au nord et enfin des territoires situés aux deux extrémités du Bassin méditerranéen ; la première colonne donne le nombre total des espèces que chaque famille compte en Tunisie, les colonnes suivantes indiquent seulement le chiffre des espèces comnitmes à la Tunisie et aux pays dont le nom est inscrit en tète de chaque colonne ; la partie orientale du bassin méditer- ranéen (colonne 5 : Orient) comprend la Grèce, la Turquie d'Europe, TAsie-Mineure, La Syrie, l'Arabie, la presqu'île du Sinaï et l'Egypte avec la Marmarique ; la partie occidentale (colonne 6 : Occident), moins étendue et mieux délimitée que la précédente, se compose uniquement du Maroc et de la Pénin- sule Ibérique. Je n'ai pas fait figurer la France dans ce tableau parce qu'en réalité il y a moins d'affinités entre la flore fran- çaise et la flore tunisienne qu'entre celle-ci et la flore italienne, étant donné surtout que les phytographes italiens ont toujours considéré la Corse et l'ancien comté de Nice comme appartenant à leur domaine botanique. Enfin, j'ai exclu de cette statistique les familles telles que les Aleliacées, Ampédidées, Cactées, Phytolaccées, Moracées, etc., qui ne sont représentées dans la Régence que par une ou deux espèces cultivées, naturalisées ou introduites. 4o6 JOURNAL DE BOTANIQUE 1 Tunisie Renonculacées .... 34 Beibéridacées i Nymphéacées i Papavéracées 7 Fumariacées 14 Crucifères 97 Capparidacées 3 Résédacées 11 Cistacées 25 Violacées. ...... 2 Polygalacées 5 Dianthacées 39 Alsinacées 22 Paronychiées 25 Portulacées 2 Tamariscinées 5 Frankéniacées 9 Hypéricacées 9 Malvacées 17 Linacées 9 Oxalidacées 2 Géraniacées 26 Zygophyllacées .... 11 Rutacées 6 Aceracées i Thérébinthacées. ... 5 Rhamnacées 5 Aquifoliacées i Lég-umineuses 221 Mimosées 2 Amygdalacées 4 Rosacées 19 Pomacées 4 Myrtacées i Lythrariacées 6 Ouagrariacées 6 Ficoidées 4 Crassulacées 15 Ombellifères 91 Araliacées 1 Caprifoliacées 4 Rubiacées 35 Valérianacées 13 Dipsacées 12 Corymbifères . . . . ici 2 3 Tripolitaine et Cerenaïque 4 5 6 Algérie Italie Orient Occident 31 5 31 22 32 » » j> I > 1 > I I I 7 5 6 7 7 14 6 10 8 12 90 34 58 55 69 2 2 2 3 2 II 5 4 7 8 -4 10 18 13 23 2 j> 2 2 2 5 > 3 2 4 3B 8 22 22 31 21 8 20 14 21 23 12 16 15 18 2 9 2 0 2 5 3 3 2 2 8 4 • 4 2 7 7 •a 6 4 7 15 4 15 13 14 9 3 5 3 8 2 I 2 2 0 24 9 18 19 20 II 6 3 8 4 5 2 3 3 4 I s I I I 5 4 4 4 5 5 2 3 4 4 I » I I I 20-] 76 147 13^ 167 I I s 2 > 4 » 4 4 4 17 2 15 15 15 3 » 3 4 3 I I I I I 6 2 6 6 6 6 > 6 6 6 4 3 3 4 4 15 4 12 10 13 84 24 59 49 70 I I I I I 4 > 4 4 4 32 8 25 23 30 ï3 4 9 9 12 9 I 7 7 8 97 30 59 56 80 Ed. BosNET. — Géographie bolanique de la Tunisie. 407 1 2 3 Tripolitaine 4 6 6 Tunisie Algérie et CéréDaïque Italie Orient Occident Cynarocéphales . . • • 74 ÔQ 1 1 3^^ 28 48 Chien racées. . . . • • 7^ 71 26 45 42 50 Ambrnsiacées . . . 2 2 s I 2 2 Lobeliacées. . . . . . I I D I > I Campanulacées . . . . 8 8 I 5 5 6 Cucurbitacées . . . • • 3 3 0 3 3 3 Éricacées . • 4 4 I 4 ■ 2 4 Primulacées. . . . • • 13 12 5 9 7 II Oléacées • • 5 .5 I 5 4 5 Apocynacées . . . . . I I I I > I Asclépiadées . . . • . 5 5 3 4 3 4 Gentianacées . . . • ■ 7 6 I 6 3 7 Convolvulacées . . • . 15 14 8 12 12 12 Borag-inées .... • . 44 41 16 24 30 33 Solanacées .... II II 6 II 9 xo Verbascées .... • • 5 5 B 4 3 4 Scropliulariacées . . • 47 39 10 21 24 35 Orobanchacées . . • • 13 13 4 9 7 12 Labiées • • n 69 18 49 44 63 Acanthacées. . . . . . I I > I I I Verbenacées . . . • . 4 4 2 4 4 4 Globulariacées . . . . 2 2 I I I 2 Plombag-inacées . . . . 20 20 8 12 10 14 PI intasjinacées. . . • ■ 14 14 10 9 13 13 Amarantacées. . . • ■ 7 7 I 7 5 7 Salsolacées .... • • 43 41 18 26 35 30 Polygonacées . . . . . 18 18 10 14 15 15 Cytinacées .... . . I I » I I I Aristolochiées. . . . . 1 I » I I I Lauracées .... . . I I I I I I Thyméléacées. . . . . 6 6 0 4 4 5 Santalacées .... • • 3 3 » 0 2 2 Balanophoracées . . . I I I I I I Euphorbiacces . . • • 35 34 16 22 18 24 Urticacies . . 10 10 4 8 9 10 Celtidces . . I 1 > I I I Ulmacées . . 1 1 » 1 I I Cupulifères .... • • 5 5 M?) 4 3 5 Bctulacées .... . . X I » I I I Salicinées ■ • 5 5 > 5 4 5 Alismacées .... . . 4 3 » 4 4 4 Iridacét-s • • 13 13 3 12 8 II Amaryllidacées . . . . 6 6 I 5 4 5 Orchidacées. . . . . . 27 26 I 27 24 26 Colchicacées . . . . . 3 3 9 2 2 2 4o8 JOURNAL DE BOTANIQUE 12 3 4 5 6 Tripolitaiae Tanisie Algérie etCérénaïpe Italie Orient Occident Liliacées 47 44 17 3- 28 27 Asparagacées 8 8 2 8 7 8 Dioscoracées i i » i i i Joncacées 17 i7 4 ^^ 12 15 Palmacées 2 2 i i i 2 Typhacées 2 2 i 2 2 2 Aracées. ....... 4 4 i 3 2 2 Lemnacées 2 2 i 2 2 2 Naiadacées 14 14 5 14 12 14 Cypéi-acées 36 36 7 32 31 31 Graminées 202 190 63 155 149 161 Conifères 2 2 i 2 i 2 Cupressinées 4 4 ^ 3 3 4 Gnétacées 4 4 » 2 3 4 Équisétacées 2 2 » 2 2 2 Foug-ères 18 18 3 18 18 18 Lycopodiacées .... i i » i i i Isoétées 3 3 » 3 2 2 Marsiliacées i » » » i » Total . . . 1945 1733 591 1347 1261 1536 La Tunisie possède vingt-neuf espèces et variétés spéciales ou autochtones dont voici la liste : Sisymbrium Doumetianum Coss. Centaurea kroumirensis Coss. Sinapis pubescens L. var. brachy- Onopordon Espinse Coss. loba Coss. Anarrhinum brevifolium Coss. et Isatis aleppica Scop. ^^ar. constricta Kral. Coss. Linaria Cossoni Barr. Dianthus hermaeensis Coss. Linaria Doumeti Coss, Hypericum Roberti Coss. Teucrium ramosissimum Desf. Genista capitellata Coss. var. tune- Teucrium Alopecurus de Noe. tana Coss. Teucrium radicans Coss. Lotus Roudairei Bonn. Statice tunetana Barr. Astrag^alus Aristidis Coss. Sporobolus Tourneuxii Coss. Astragalus leptophyllus Desf. Sporobolus laetevirens Coss. Vicia calcarata Desf. var. angusti Aristida tunetana Coss. folia Coss. Aristida Aristidis Coss. Ferula tunetana Pom. Avena Letourneuxii Trab. Scabiosa Roberti Barr. Stipa Letourneuxii Trab. Scabiosa farinosa Coss. Kœleria mucronata Trab. {A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J Mcrsch,imp.,4''"\Av. cleChàttlloti. ()' ANNÉE. N" 22. 10 NOVEMBRE 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE GEOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA TUNISIE Par M. Ed. BONNET. J'ai dù exclure de cette liste les Laserpi'tiiiin peiicedanoides Desf. AU. I, 254 tab. 71, Atractylis macrocephala Desf. (i) Atl. II, 253 et Cardopatiiun Fontanesn S^^ch. m Ami. se. nat. sér. 3, V, 244, bien qu'en réalité ces trois plantes n'aient été indiquées que dans des localités tunisiennes où, sauf la dernière, elles n'ont jamais été retrouvées ; mais une étude minutieuse permet de reconnaître le Çartiiii incrassatiini Boiss, dans les pitoyables échantillons de Laserpitium peucedanoides con- servés dans l'herbier du Flora atlantica ; il n'existe aucun spé- cimen parfaitement authentique d'Atractylis macrocephala Desf. dans l'herbier spécial de la Flore atlantique, pas plus que dans l'herbier particulier de Desfontaines, aujourd'hui conservé à Florence, ni enfin dans aucune collection du Muséum de Paris; toutefois, la description du Flora atlantica et l'examen de di- vers échantillons d'Atractylis étiquetés ou annotés par Des- fontaines indiquent assez clairement que cet auteur distinguait dans VA. guinntïfera L. deux formes dont la légitimité n'est plus admise aujourd'hui : l'une, à capitules petits ou médiocres représentait le type linnéen, l'autre à gros capitules répondait très vraisemblablement à l'A. macrocephala de la Flore atlan- tique ; quant au Cardopatium Fontanesii Spach, je ne puis le séparer du C. ainethystimLin Spach dont il ne constitue, à mon avis, qu'une forme à inflorescence plus compacte et plus ar- rondie ; le caractère tiré des paillettes de l'aigrette, libres dans l'un, plus ou moins connées à la base dans l'autre, n'est ni plus tranché ni plus constant dans l'espèce barbaresque que dans l'espèce orientale, ainsi que Boissier l'avait déjà constaté pour cette dernière. Des 29 plantes autochtones ci-dessus énumérées, trois, Isaii's aleppica var, constiïcta, Loties Roudairei ç.t Aristida I. Carlina Fontanesii DC. P^ody. vi, 548, excl. loco natali. 4IO lOURNAL DE BOTANIQUE iimetana, ont des affinités évidentes avec des espèces orien- tales ; une, X Hyperictun Robertï, est à peine distincte de XH. ericoïdes L. d'Espagne ; deux, les Dianihîis hei'imeensïs et Lifiarïa Cossoni , ont des analogues en Sicile et dans l'Italie méridionale, le D. hermaeensis ne serait même, suivant M. Wil- liams {J\Ionogr. qf gen. Dianthus) qu'une variété du D. Bïsi- gnïaniTen.] deux autres, les Oiiopordoit Espinas Qt Teiicrium ramosissiintmi, sont intermédiaires, la première entre les O.po- lycephaluin Boiss. d'Orient et O . gloineratitut Costa d'Espagne, la seconde entre les T. fragile Boiss. d'Espagne et T. Odoii.- iïfes^o\ss. d'Orient; enfin, les Sporobohis Tourneuxii ^t Isete- virens n'ont de rapports bien évidents avec aucune espèce connue; les 19 autres plantes, spéciales à la flore tunisienne, se placent toutes à côté d'espèces habitant la région barbaresque ou répandues sur plusieurs points du Bassin méditerranéen. Que l'on considère, avec M. Trabut, les Avena Letoiunieuxii , Stipa Letoîirneîixii et Kœleria imicronata comme des sous- espèces ou, ce qui est plutôt manière de voir, comme de simples variétés, la Tunisie reste toujours le pays de l'Afrique septen- trionale le plus pauvre en espèces autochtones ; si l'on recherche, en effet, quel est le rapport des espèces spéciales comparé au nombre total des espèces connues dans chacime des divisions politiques du Nord- Afrique on trouve les proportions suivantes : Maroc: 2380 espèces dont 215 autochtones soit 8 % Algérie: 3000 — — 469(1) — — i5)6% Tunisie: 1945 — — 29 — —1,4% Tripolitaine et Cyrénaïque : 636 — — 29 — — 4,8 % Ég-ypte et Marmarique : 1317 — — 50 _ — 3,8% La conclusion qui découle des chiffres précédents est un peu différente de celle formulée par Cosson {Conipt. rend. Acad.^ XCVIII, 468) dans les termes suivants : « La flore (de l'Afrique septentrionale) présente d'autant moins de plantes spéciales que l'on s'avance de l'ouest à l'est : ainsi c'est le Maroc qui offre le I. Nombre inférieur de plus de 200 à celui donné par M. Battandier dans un récent travail (Assoc./r., XXIII, 558) ; la différence provient très vraisemblable- ment de ce que je n'ai compté que les plantes figurant dans la Flore d' Atgérie à titre d'espèces ou de sous-espèces, tandis que M. Battandier a dû totaliser toutes les formes ; si l'on acceptait le chiffre de M. Battandier (700), la flore d'Algérie contiendrait 23,3 "/„ d'espèces autochtones, soit plus d'un cinquième du nombre total des espèces, ce qui me paraît excessif. Ed. Bonnet. — Géographie botanique de la Tunisie. 411 plus grand nombre d'espècescndénii(iues, puis viennent l'Algérie, la Tunisie, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et enfin TEg-ypte, presque dépourv'^ue de plantes spéciales réellement autochtones. » La situation géographique et l'orographie de la Tunisie pouvaient déjà faire soupçonner les étroites affinités de la flore de ce pays avec celle de l'Algérie et ces affinités sont confir- mées, non seulement par le nombre considérable d'espèces communes aux deux flores (1733 sur 1945, soit environ les 8/9), mais encore par le chiffre relativement élevé des plantes spé- ciales aux deux pays (134, soit environ le treizième de la totalité des espèces communes) dont voici lénumération : Hypecoum albcscens DR. Fumaria numidica Coss. et DR. — sarcocnpiioldcsCoss.etDR. atlaatica Coss. et DR. Lonchophora Capiomontiaua DR. Sisymbrium malcomioides DR. Brassica oleracea var. atlanticaCoss. — dimorpha Coss. et DR. Sinapis procumbens Poir. Erucasativaz;^^. pinnatifidaCoss (i). Iberis Balansa; Jord. Lepidium glastifolium Desf. Psychine st}losa Desf. Biscutella radicala Coss. et DR. Reseda Alphonsi Mull. — Duriaeana Gay. Polygala nemorivag"a Pom. — oxycoccoides Desf. (2). Dianthus serrulatus Desf Silcne scabrida S. W. et Godr. — atlantica Coss. et DR. — velutinoides Pom. Orastium atlanûciim Coss. et DR. Paronychiaaurasiaca W'ebb. (3). Frankenia thymifoHa Desf. Hypericum afrum Lam. Lavatera flava Desf Linuin corymbiferum Desf. — Aristidis Batt. Erodium hymei.odes L'Hér. — mauritanicLirn Coss.et DR. — pachyrrhizumCoss.et DR. Fagonia fruticans Coss. Genista microcephala Coss. et DR. — • Saharae Coss. et DR. — uliciua Spach. — Duriaii Spach. — aspalathoides Lam. Ononis ang-ustissima var. glabres- cens Barr. Alelilotus macrocarpa Coss. et DR. Antliyllis Henoniana Coss. Coronilla atlantica B. et R. Astrag-alus Kralikianus Coss. — falciformis Desf. — Fontanesii Coss. et D.R. — armatus Willd. Hedysaium pallidum Desf. — carnosum Desf. Onobrychis venosa Desv. Vicia Monardi Boiss. vSedum tiiberosum Coss. et Lx. Frynj^ium Bovei Boiss. Devcrra tortuosa var. virj^ata Coss. Carum mauritanicum B. et R. Balansaea Frontanesii B. et R. CEnanthe anomala Coss. et DR. Ferula vesceritensis Coss. et DR. T. Indiqué en Espagne par Lagasca, n'y a pas été retrouvé. 2. Indiqué au Maroc par M. Chodat, ne paraît pas y exister. 3. Introduit autrefois au Port-Juvénal et indiqué en Sardaigne où sa présence est très douteuse. 41' JOURNAL DE BOTANIQUE Elaeoselinum Fontanesii Boiss. Daucus laserpitioides DC. — g^laberrimus Desf. Galium petraeum Coss. et DR. — Clausonis Pom. Valeriaiiella fallaxCoss. et DR. (i). Bellis radicans Coss. Francœuria laciniata Coss. et DR. Anthémis pedunculata Desf. Pyrethrum trifurcatum Willd. Plag-ius grandiflorus L'Hér. Artemisia atlantica Coss. et DR. — odoratissima Desf. Doronicum pardalianches var. atlaii- ticurn Chab. Othonna chcirifolia L. Cardopatium amethystinum Spach. Atractylis serrata Pom. Carduus Balaiisai B. et R. Galactites mutabilis DR. Centaurea omphalodes Coss. et DR. — parviflora Desf. — «■ymnocarpat'rt'r. papposa Coss. — acaulis L. — microcarpa Coss. et DR. Carthamus multifidus Desf. — strictus Batt. et Trab. — calvus Batt. et Trab. Carduncellus atlanticus Coss. et DR. Lapsana macrocarpa Coss. Helminthia Duria;i Coss. Taraxacum depressum Coss. et DR. Zollikoferia long-iloba B. et R. Crépis patula Poir. Barkhausia Clausonis Pom. Andryala nigricans Poir. Campanula atlantica Coss. et DR. — alata Desf. Cyclamen africanum B. et R. (:;). Borag-o longifolia Poir. Echium tryg-orrhizum Pom. Echium suffruticosum Barr. Megastoma pusillum Coss. et DR. Solenanthus lanatiis DC. Celsia Ballii Batt. et 'Jrab. Scrophularia tenuipes Coss. et DR. Linaria scariosa Desf. Odontites Tribouti Gren. et Paill. Thymus numidicus Poir. — algeriensis B. et R. Salvia Jaminiana de Noe. Nepeta alg-eriensis de Noe. Phlomis Bovei de Noe. Stachys Duria;i de Noe. Oreobliton thesioides DR. et Moq. Rumex Aristidis Coss. Thesium mauritanicumBatt. et Trab. Euphorbia Reboudiana Coss. EuphorbiaCossoniana Boiss. — paniculata Desf. — atlantica Coss. Iris unguicularis Poir. Pancratium Sahar;;e Coss. Biarum Bovei var. dispar Eiigl. (3). Orchis latifolia var. elata Rchb. Fritillaria oranensis Pom. Gagea fibrosa R. et S. Scilla Aristidis Coss. Allium Durisanum Gay. Asphodelus acaulis Desf. Phalangium Liliago var. algeriense B. et R. Juncus valvatus var. caricinus Coss. et DR. Anthistiria glauca Dest. Alopecurus bulbosus var. macrosta- chys Coss. et DR. Arthraterum plumosum var. Jlocco- sum Coss. et DR. Kœleria longigluniis Trab. Cynosurus polybracteatus Poir. Vulpia cynosuroidcs Pari. 1. Indiqué par Gasparrini dans l'Italie méridionale, n'y a pas été retrouvé. 2. Indiqué avec beaucoup de doute en C'yrénaïque. 3. Environs de Khairouan ; les floristes italiens n'indiquent pas à quelle variété appartient le Biarum Bovei trouvé près de Nurri (Sardaigne) par Moris, mais comme ils l'identifient avec la plante de Decaisne, en lui attribuant l'Asie Ed. Bonnet. — Géographie botanique de la Tunisie. 413 Sur 636 espèces ou variétés notables, la région Tripolitano- Cyrénéenne en a 591 de communes avec la Tunisie, dont 5 : Matihwla oxyceras var. basiceras Coss. et DR,, Helïanthe- imint finie/amn/i Coss. et Kral., Rhanteriiuu siiaveolens Desf., Ceniaurea contraçtaW\. et Scilla villosa Desf, n'ont pas encore été observées en dehors de ces deux parties du continent afri- cain. Entre la végétation de l'Italie et celle de la Régence on constate 1347 espèces ou variétés communes et, dans ce nombre, on ne compte que cinq plantes exclusivement Italo-tunisiennes : Arabispîibesccns var. loiigisiliqiia Coss. , Iberis seniperflorens L. , Marrubiiiui Asc/iersom' Magn. , Statice psiloclada var. ïnternie- dia Boiss. et var. albida Boiss. La présence en Tunisie d'un certain nombre d'espèces orien- tales, qui manquent dans les autres parties de la région barba- resque, pourrait, à première vue, tromper sur l'importance des analogies qui existent entre la flore d'Orient et celle de la Régence; mais en géographie botanique, c'est de l'ensemble des faits et non de quelques cas particuliers qu'il faut tirer des con- clusions; or, malgré son étendue, la région orientale du Bassin méditerranéen, telle que je l'ai délimitée plus haut, n'a que 1261 plantes communes avec la Tunisie, alors que, sur une sur- face beaucoup moindre, la partie occidentale du même bassin en possède 1536; toutefois, il faut noter qu'on ne retrouve en Tu- nisie aucune des espèces absolument caractéristiques de la flore Marocaine et Hispano-portugaise, tandis que la flore orientale y est représentée par les 13 espèces suivantes : Cyclamen persicum Mill. Convoi vulus Dorycnium L. Anabasis aphylla L. Asphodelus viscidulus Boiss. Pennisetum elatum Hochst. Marsilia aeg-yptiaca Willd. Uiantlius campestris M. B. (i). Haplophylluin Buxbaumii Ad. Jiiss. Coronilla emeroides Boiss. Prosopis Stephaniana Knth. Pirus syriaca Boiss. Erynglum g-lomeratum Lain. (2). Chlamydophora tridentata Elirb. Mineure pour patrie, on peut en conclure que le Biartiin de Sardaigne rentre dans la var. Blumei Engl. 1. D'après M. Baratte qui a traité la famille des Silenacées dans le Cata- logue raisonné des plantes de Tunisie ; suivant M. Krasnow, le D. campestris M. B. est caractéristique des steppes à graminées de la Russie méridionale et, dans sa récente monographie, M. Williams paraît avoir confondu volontairement ou involontairement la plante de Tunisie avec le D. serrulatus Desf. 2. Découvert par Desfontaines qui le considérait comme une var. foliis Ion- .p4 JOURNAf. DR BOTANK^UR \JErodiuvî arborescens L'Hér. , bien que constaté en Egypte, ne peut à aucun titre fig-urer sur la liste précédente, son abon- dance dans le sud de la Tunisie et sa rareté dans la vallée du Nil devant le faire considérer comme une plante plutôt Tunisienne qu'Égyptienne; les Asphodelus visciduliis ^o'iss. et Pennisetiim elatuin Hochst. devraient peut-être eux-mêmes disparaître de la liste des espèces orientales, car, dans l'état actuel de nos con- naissances, ces plantes paraissent plus communes dans le sud de la Régence qu'en Egypte et en Arabie où on ne les cite que dans une ou deux localités. Enfin, la Tunisie possède 34 espèces ou variétés qui man- quent en Algérie et au Maroc; plusieurs semblent avoir leur centre de végétation dans la partie orientale du Bassin médi- terranéen, mais au lieu de s'y cantonner comme celles de la liste précédente, elles s'avancent : les unes sur la côte septentrionale de ce bassin jusqu'en Italie et même au delà, les autres sur la côte méridionale jusqu'en Tunisie à travers la Marmarique, la Cyrénaïque et la Tripolitaine ; à côté de ces espèces d'apparence orientale, on en constate un certain nombre d'autres plus ou moins répandues en Europe, tandis que quelques-unes habitent plus spécialement la France et l'Italie méridionale ou les îles voisines. C'est par la liste de ces espèces que je terminerai le présent chapitre en faisant remarquer que si le pays d'origine des Onopordon ai'abictun L. et Pïcris coro- nopifolia DC. reste douteux, le Filago mareoù'ca Del. est cer- tainement plus abondant en Tunisie qu'aux environs du lac Mariout, en Cyrénaïque ou dans l'Espagne méridionale. Silène succulenta 1^'orsk. Cerastium glaucuni var. quater- nellum Gren. Herniaria hemistemon Gay. Frankenia laevis var. hispida Roiss. Malva cretica Cav. Lavatera punctata Ail. Hypericuin crispum L. Erodiura maritimum L'Hér. Trio-onella maritima Del. — stellata Forsk. Astrao-alus massiliensis Lam. Scorpiurus muricatus var. Iccvigatus Boiss. gioribus et tenuioribus de VE. tricnspidatum L., a été retrouvé en 1884, dans le sud de la Régence par le regretté Letourneux et par moi. Trompé par le déplacement d'une étiquette de l'herbier Desfnntaineî, j'ai réuni précédemment (Joiini. de bot. VII, 230) YEryngium tenue du Flora Atlati- tica à r^". trictispidatîiiu L.; c'est une erreur que j'ai reconnue depuis et que je m'empresse de rectifier; le véritable E. tenue Lam. existe bien dans l'Iierbicr atlantique de Desfontaines, mais sans indication d'origine. A. DE CoiNcv. — Ilctèrospennie de Potentilla supiiia L. Poterium spinosum L. Helosciatliem inundatum Kch. Bupleurum Odontites L. Crucianella herbacea l"oi sk. Galium Coliimella Erhb. Kuautia hybrida Coult. Filag-o mareotica Del. Onopoidon arabicuin L. Picris coronopifolia DC. Ancliusa a^^yptiaca Del. certains .Ivthionema kclcrocarpes. Myosotis intermedia Link. Linaria albifrous Spreng, Origanum Onites L. Teucrium Scoiodonia L. Statice caspia Willd. (^amphorosma monspeliaca L. lùiphorbia aleppica L. Anthoxaatum gracile Biv. vScliismus arabicus Nées. Scleropoa Rohlfsiana Ascii. — dichotoma Pari. {A suivre.) 415 HETEROSPERMIE DE CERTAINS MTHIONEMA HÉTÉROCARPES Par M. A. DE COINCY. J'ai rapporté de mon dernier voyage en Espagne un JËihïo- iieina dont l'étude m'a révélé des particularités curieuses et à ma connaissance inédites. Cet yEihioiiema est hétérocarpe, c'est-à- dire que les silicules sont souvent dissemblables, suivant que l'on considère les inférieures ou les supérieures de chaque grappe ; les inférieures contiennent en général deux graines dans chaque loge, tandis que les supérieures sont souvent mono- spermes, une des loges étant vide et l'autre ne contenant qu'une graine. Ces graines diffèrent par plusieurs caractères, et c'est sans doute pour avoir négligé de les différencier que les auteurs ont tant varié dans la description des graines Ci jEthionema sui- vant qu'ils considéraient les unes ou les autres ; car d'autres es- pèces ôi' Mthionenia sont hétérospermes comme celui que nous considérons ici. Les graines des silicules oligospermes sont ovales-arrondies ; cela tient à ce que la radicule est appliquée exactement sur le cotylédon intérieur qui présente même une légère excavation pour le recevoir. Dans les graines des silicules monospermes, au contraire, la radicule un peu latérale s'écarte des cotylédons ; la graine devient anguleuse, presque triquètre. Il est donc facile de distinguer les différentes graines de mon jEthioiiema. Mais voici un autre caractère bien singulier et complètement inattendu. Les graines des silicules monospermes sont lisses. Les graines des silicules oligospermes sont couvertes de petits 4i6 JOURNAL DE BOTANIQUE mamelons portant à leur centre un cercle concentrique visible à un assez fort g-rossissement ; sitôt que Ton plonge la g-raine clans l'eau, il s'élance de chacun de ces mamelons une protubé- rance piliforme conique qui atteint au moins un huitième de millimètre dans la plante que nous considérons ; l'alcool, la gly- cérine ne développent pas les protubérances ; l'alcool même les foit rentrer lorsqu'elles viennent d'être développées dans l'eau; mais on peut les faire réapparaître par une nouvelle immersion aqueuse. C'est un phénomène très curieux et un spectacle réel- lement extraordinaire lorscju'on l'observe sous le microscope. Les protubérances une fois développées ne disparaissent pas par la dessication ; l'eau bouillante ne les dissout pas, mais les désag-règ-e de la g-angue qui les retenait, et l'on voit alors que leur base est hémisphérique ; le chlorure de zinc et l'iode les colorent en jaune ; cette coloration n'est pas durable. La diffé- rence entre les deux sortes de graines est très nette, car je ne note que pour mémoire ([u'il arrive quelquefois de voir se développer des protubérances sur les graines lisses ; mais elles sont alors si difformes et si incomparablement plus petites qu'on ne peut les apercevoir qu'avec beaucoup d'attention et un grossissement beaucoup plus fort. Les graines d'autres espèces <^ j^thioiieina que j'ai eu occa- sion d'observer présentent le même phénomène, mais les mame- lons et les protubérances piliformes diffèrent beaucoup de taille et d'aspect ; par exemple, dans V M. saxatile, les protubérances sont du double plus grandes et moins nombreuses, dans \M. py- renaïctmi (sens, lat.), elles ont une taille intermédiaire. Il est probable que les graines à' /Eihiouenta systématiquement étu- diées pourront permettre d'établir une meilleure classification dans les espèces de ce genre. Spach (i) était d'avis de négliger la position de la radicule, la trouvant trop variable dans une même espèce, nous avons vu pourquoi. J. Gay (2) note que les graines à' M. pyrenaïciLin sont quelquefois papilleuses. Go- dron (3) dit les graines de XM. saxatile alvéolées. De Can- dolle (4) déclare les graines (ï ^thioiieiiia « Snb Iciiie imin'ai- 1. Dict. d'Orbigny, I, p. 153. 2. Biillct. de la Soc. bot. de France, IV, p. 177. 3. Flore de France, I, p 142. 4. Prodrome, I, p. 20(). Géneau de Lamarlière. — Miiscmêcs du Nord de la France. 417 laia ». Boissier n'a pas abordé la question clans son Flora orienta II s. Quant à \ /Ethionema d'Espagne, sur lequel j'ai fait l'étude précédente, il est identique à un exemplaire cueilli par Bourgeau près de Baza et que Cosson a étiqueté dans l'herbier du Mîiséimt jE. saxatile var. ovalifoliiini. Toutefois ma plante et celle de Bourgeau s'éloignent par plusieurs caractères de X /E. saxatile var. ovalifolinui représenté par Boissier dans son voyage dans le midi de l'Espagne, T. XIV\ D'autres plantes appartenant à la même famille paraissent avoir des graines douées de la propriété de développer des papilles hyalines par l'immersion dans l'eau. Cosson {Not. crit.^ p. 147), dit en parlant des graines du Draba Ititescetis : « Ma- defacia papillis hyalinis exasperata. » J'ai pu vérifier le fait sur un exemplaire qui m'a été obligeamment communiqué au labo- ratoire de Botanique du Muséum. CATALOGUE DES CRYPTOGAMES X^A^SCULAIRES ET DES MUSCINÉES DU NORD DE LA FRANCE {Suite.) Par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE Tribu des FUNARIÈES. 41. Fuiiaria Schreb. (Funaire). 160. F. hygrometrica Hedw. {F. hygrométrique). — (Lestib., Bot. Belg., I, p. 2O1 ; Br. eiir., t. ;io5 ; Rigaux, Cat., p. 36; Boulay, Ft.f p. 297; Gonse, Cat., p. 3*-)!.) — Mnium hygrometricum L. (Husnot, M. G., n" ^^:!^.) ce. — Sur la terre au pied des murs, le long des allées négligées, un peu fraîches, sur les talus des fossés, les emplacements à charbon dans les bois. — Printemps, été. 161. F. calcarea ^^'ahl. {F. du calcaire). — (Boulay, p. 29S.) — F. Muehlenbergii Schw. ex parte ; Br. eur., t. 303. — F. medi- /erra?/ea Lindh. (Husnot, M. G., n° ;^2.) RR. — Lieux frais (Variété hyberjiica). Vallée-Heureuse à Hydre- qucnt (Boulay). 4i8 JOURNAL DE BOTANIQUE 162. F. fascicularis Schp. {F. fasciculée). — (Boulay, F/., p. 3aD ; Gonse, Cai.^ p. 30.) — Physcomitrium fasciculare, Br. eur., t. 301 (Husnot, M. G., n° 77.) — Gym)iostomiim fasciculare Hedw. (Lestib,, Bot. Belg.^ I, p. 257.) RR. — Terre argileuse ou sablonneuse, talus des fossés ; lieux gramineux. — Printemps. Doudelainville (de Vicq) ; les Alleux près Béhen (de Vicq et Wignier) ; Amiens (Gonse). — Baromesnil (Bourgeois). Sur nos limites au bois d'Angres (Boulay). iS. Elltosthodon Schwaegr. (Entosthodon). 163. E. ericetorum vSchp, {E. des bruyères). — (Boulay, F/., p. 302.) — Physcomitrium ericetorum^ Br. eiir., t. 300. RR. • — Sur la terre argileuse au bord des sentiers, sur les talus des fossés, etc. Helfaut (Frère Gasilien) ; Villy-le-Bas, dans la vallée de l'Yères (Bourgeois). 43. Physcoiiiitriuin Brid. (Physcomitrie). 164. P. piriforme Brid. {P. en poire). — [Br. eur., t. 299 ; Boulay, Fl.^ p. 303; Gonse, Cat..^ p. 30.) — Gymnostomum piriforme Hedw. (Lestib., Bot. Belg-., I, p. 257 ; Rigaux, Cat.^ p. 35 ; Hus- not, M. G^., n° 187.) R. — Sur la terre argileuse au bord des fossés, des rigoles, dans les prairies ; souvent sur la vase des étangs. — Printemps. Lille (Lestiboudois, Boulay, de L.) ; Busigny (Boulay) ; Saint- Omer (Frère Gasilien). — Saigneville et Laviers (Tillette) ; Marais Saint-Gilles à Abbeville, Bray-les-Marcuil, Mareuil, Régnières-Écluse, Cambron (de Vicq et Wignier) ; Guerbigny (Guilbert) ; Amiens, Lœuilly, Renancourt, Longpré-les-Amiens, Hargicourt, Pierrepont, Brie, Thézy, Larronville près Rue, Montdidier, Ignaucourt, Thcnnes. Sur nos limites à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne). Tribu des SPLACHNÉES. \\. Splaclllltini L. (Splachne). 165. S. ampullaceum L. [S. en ampoule). — (Lestib., Bot. Belg., I, p. 261; Br. eur., t. 293; Boulav, Fl.^ p. 304; Ilusnot, M. G., n° 267.) RR. — Sur les vieilles bouses de vaches au bord des marais ; a été indiqué à Arnonville près de Valenciennes, par Hécart. CÉNEAU DE Lamarlièke. — Muscîtices du Nord de la France. 419 Tribu des ENCALYPTÉES. \Vy. Kiicalypla Schreb. (Éteignoir). 166. E. streptocarpa Hedw, {E. à fruit tordu). — [Br. eur., t. 204 ; Ilusnot, M. G., n" 186; Boulay, T'Y., \). 312; Gonsc, Cat , p. 29.) RR. — Rochers et terre calcaire dans les bois. — Été. Mailly-Raineval, Bacouel (Gonse). Sur nos limites à Cousolre (Boulay). L'vS". ciliata Hedw. (E. cilié) est cité par Lestiboudois {Bot. Belg.., I, [). 239), mais sans indication de localité. 167. E. vulgaris Hedw. {E. vulgaire). — (Lestib., Bot. Belg.^ I, p. 258; Br. eitr.., t. 199; Boulay, FI.., p. 316; Husnot, AI. G.., n" 183 ; Gonse, Cat.., p. 29.) RR. — Sur la terre des collines et des talus, le mortier des vieux murs, généralement sur le calcaire. Htait commun autrefois dans les fortifications de Lille (Lestibou- dois). — Marquise, Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay) ; Helfaut (Frère Gasilien). — Amiens, Prouzel, Boves, la Faloise (Gonse) ; Hu- chenneville (de \'icq et \\'ignier) ; Cambron (Tillette) ; Saint-Riquier, Saigne ville, Boismont (Boucher). — Baromesnil (Bourgeois). Sur ncs limites à Ferrières (Etienne). Tribu des ORTHOTRICHÈES. 46. Orfholriehum Hedw. (Orthotric). 168. O. obtusifolium Schrad. {O. à feuilles obtuses). — [Br. eur., t. 208; Husnot, M. G., n° 121 ; Boulay, FI.., p. 319 ; Gonse, Cat.., p. 28.) RR. — Sur les troncs d'arbres. — Printemps, été. Canaples (Gonse) ; Bussus (Lesaché). 169. O. liocarpum, Br. eur.., t. 220. [O. à fruit lisse), — (Rigaux, Cat.^ p. 36 ; Boulay, FI., p. 320 ; Gonse, Cat., p. 29.) — O. stria- tum Hedw. (Lestib., Bot. Belg.., I, p. 270 ; Husnot, M. G.,n° 126.) AC. — Sur les troncs d'arbres. — Printemps. 170. O. Lyellii Hook. et Tayl. {0. de Lyell). — {Br. eur.., t. 221 ; Husnot, M. G., dî' 127 ; Boulay, Fl..^ p. 321 ; Gonse, Cat.., p. 29.) AC. — Sur les troncs d'arbres en forêt, souvent sur les Sapins. — Été. De Viray à Lens (Boulay) ; Beaumerie, forêt de Boulogne, forêt de Desvres (de L.). — Mailly-.Maillet (Carette) ; La Faloise, Aillv-sur- 420 JOURNAL DE BOTANIQUE Somme, Mailly-Raiiieval, Namps, Ailly-sur-Noye, Vignacourt, Pé- ronne, Boussicourt, Moreuii, forêt de Crécy, Wailly, Bouillancourt- sous-Montdidier (Gonse). — Saint-Pierre près Eu (Bourgeois). Sur nos limites à Anor, Sains, Trélon, et dans la forêt de Murmal (Boulay). 171. O. affine Schrad. [0. apparenté). — (Lestib., BoL Be/g.., I, p. 270; Br. eur.^ t. 126; Husnot, M. C, n° 369 B. ; Boulay, p. 323 ; Gonse, Cat., p. 28.) ce. — Sur les troncs d'arbres isolés, le long des chemins, dans les haies, les vergers, les bois, etc. — Eté. Var. fastigiatuiii Husnot, /-Y. (Boulay, p, 323. — O. fasigialian Bruch ; Br. eur.^ p. 216.) : Mont des Récollets, forêt de Raismes (Bou- lay). — Lottinghen, Nielles-les-Bléquin, de Vimy à Lens (Boulay) ; Beaumerie, Baincthun, forêt de Desvres (de L.). 172. O. cupulatum Hoffm. [0. en cupule). — (Lestib., Bot. Belg.^ I, p. 270; Br. eur.., t. 209 ; Husnot, M. G.^ n° 260.) RR. — Vallon de Beaulieu près Marquise (Boulay), où il est repré- senté par la var. ripariutn, Br. eur. 173. O. anomalum Hedw. [O. ajwmal). — (Lestib., Bot. Be/g.^ I, p. 269; Br. eur.., t. 210; Rigaux, Cat.., p. 36; Husnot, il/. G"., n" 120; Boulay, T'Y., p. 331 ; Gonse, Cat., p. 27.) AC. — Sur les pierres, les murs, les rochers, ou plus rarement à la base des troncs d'arbres. — Printemps. 174. O. saxatile Brid. ex parte [0. des pierres). — (Boulay, /-V., P- 33^-) RR. — Pierres et murs calcaires. — Printemps. Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay). — Vallée de l'Yères (Bourgeois). Sur nos limites à Fcrrières (Etienne). 175. O. diaphanum Schrad. {0. diaphane). — (Lestib., Bot. Belg.^ I, p. 270; Br. eur.., t. 219; Rigaux, Cat.., p. 36; Husnot, M. G., n° 125; Boulay, T'Y,, p. 332 ; Gonse, Cat.., p. 28.) AC. — Sur les troncs d'arbres, quelquefois sur les pierres, etc. — Printemps. 176. O. tenellum Bruch {0. exigu). — {Br. eur.., t. 212.) — O. tc- nellum., v. vulgare., Boul,, T'Y., p. 335. (Husnot, FI. et J/. 6"., n" 262.) Gémeau de Lamaklièke. — Miisciiices du Nord de la France. 421 RR. — Sur les troncs d'arbrt's. — Printemps. Ilyclrcqnent (Boulay). — Saini-\'alcry (Gonse); Cambron(Tillette). — vSept-iMeulrs dans la vallée de l'Yères (Bourgeois), Sur nos limites à Sains et Trélon (Boulay). 177. O. pumilum S\v. (<9. nain). — ((ionse, Cal.., p. 2S.) — O.fallax Bruch, AV. ^//r. , t. 211. — O. te7iellun!.^ var. puinilinn Boulay, /'V., p. 335. (llusnot, M. G.^ n" 261.) RR. — Sur les troncs d'arbres. -- Été. Colleret (Boulay). — Mailly-Maillet (Carette) ; Yaucourt (Lcsaché); Mailly-Raineval, Boussicourt (Gonse). Sur nos limites à Gournay-eu-Brav (Etienne). 178. O. patens lîruch [O. éia/e). — (AV. eur.., t. 215 ; Boulay, AV., p. 336.) — O. strainiiieion Hornsch. {^Br. eur.^ t. 218.) RR. — Troncs d'arbres isolés et dans les forêts. — Printemps, été. W'izernes (Boulay). 179. O. Schimperi O. Ilamm. [0. de Schimper). — (Boulay, /'7,, p. 339.) — O. pumilum^ Br. eiir.., ncc Sw. (Husnot, J/. éP.,n" 368.) RR. — Troncs d'arbres. Longuencsse (Frère Gasilien). 180. O. Bruchii \^'ils. {O. de Bruch). — (Boulay, 7-7., p. 543.) — O. coarctatiim et O. dilatatiim.^ Br. eiir., t. 227. (Husnot, /7., et M. C, n" 227.) — Ulola Bruc/in' Gonse, Cat..^ p. 27. Forêt de Boulogne; mêlé à VO. crispum et probablement souvent confondu avec lui. (de L.) ; Clairmarais (Frère Gasilien). — Huppy (de Vicq et Wignier). — Eu (Bourgeois). Sur nos limites, dans la forêt de Mormal (Boulay). 181. O. crispum Hedw. {O. frisé). — (Lestib., Bol. Belg., I, p. 270; llr. eur.^ t. 228; Rigaux, Cal.., p. 36; Boulay, FI.., p. 344.) — Ulola crispa Brid. (Husnot, M. G., n° 228 ; Gonse, Cal.., p. 27.) AR. — Sur les troncs d'arbres. Forêt de Boulogne (Rigaux, de L.). — Conty, Montdidier, Bacoucl, Bouiilancourt, près Pierrepont ; 15raches (Gonse) ; Mailly-Maillet (Ca- rette) ; Rubempré (Caron) ; Huchenneville, Caubert, Saint-Riquier, Carabron (de Vicq et Wignier); Forêt de Crécy (Tillette) ; Abbcville (Boucher). — Eu (Bourgeois, Boulanger), Sur nos limites à Anor, Sains et Trélon (Boulay). \J0. crispiiliiin., Br. eiir.., t. 228 (O. crispulé), signalé cà Sains et Trélon et dans la forêt de Morraal (Boulay), n'a pas encore été indiqué d'une manière certaine dans notre circonscription. 422 )OURNAI, DE BOTANK^UK 183. O. phyllanthum Br. ear., t. 223 ; {O. à propagules). — (Bou- lay, F/., p. 346 ; Ilusnot, M. £., n° 230; Gonse, Suppl.^ p. 6.) R. et seulement à proximité du littoral. Sur les troncs d'arbres : Lottinghen, Nielles-les-Bléquin, environs d'Etaples (Boulay). — Bois de Rampval près Mers (Gonse, de L.). Tribu des ZYGODONTÉES. \1. Zy^"odoii Hook. et Tayl. (Zygodon). 1S3. Z. viridissimus Brid. [Z. très-vert). — {Br, eur.^ t. 206; Bou- lay, i^/., p. 349 ; Gonse, Cat., p. 27.) — Gymnostomicm viridissi- mum Sm. (Rigaux, Cat.., p. 35.). — Bryum viridissimum Dicks. (Husnot, M. G., 325.) R. — Sur les troncs d^arbres et les buissons. — Tille, Cassel, forêt de Raismes (Boulay). — Entre Montlambert et Echinghen, la Cluse (Rigaux); Desvres, Nielles-les-Bléquin, de Lens à Vimy, Hydrequent (Boulay); Auxi-le-Château (Acloquc) ; Longuenesse (Frère Gasilien). — I\Iailly-I\laillet (Carette). Sur nos limites au Bois d'Angres et à Solre-le-Château (Boulay). Tribu des GRIIVIMIÉES. 48. RliacomitrililU Brid. (Rhacomitrie). 184. R. canescens Brid. [R. blanchâtre). — [Br. eur.^ t. 270 et 271 ; Boulay, FI.., p. 357 ; Gonse, Cat.., p. 26.) — Trichostomum ca7îes- cens Hedw. (Lestib., Bot. Belg.., I, p. 262; Rigaux, Cai.^ p. 36; Husnot, M. G., n^^ 76.) R. — Pentes sablonneuses incultes, bruyères, etc. — Printemps. Dunes de Boulogne (Rigaux, Boulay); dunes de Calais; Helfaut Boulay). — Villers-sur-Authie (de Vicq et Wignier) ; Grivesnes, Villers-Tournelle, Fontaine-sous-Montdidier (Guilbert) ; la Faloisc, Ailly-sur-Noye (Gonse). Var. ericoides Web, : Helfaut (Frère Gasilien). Le tvpe sur nos limites à Solre-le-Château et Cousolre (Boulay) ; la variété ericoides Web. à Ghéluvclt (Lestiboudois) et au Bois d'An- gres (Boulay). Le R. lanuginosiim (R. laineuse) est indiqué par Lestiboudois {Bot. Belg.^ I, p. 262), mais sans localités précises. 49. Grimiuia Ehrh. (Grimmie). 185. G. decipiens Lindb. {G. trompeuse). — (Boulay, /'7. , p. 384.) G. Sc/i///t^ii W'ils. (Gonse, Cat., p. 26.) — G. funalis, Br. eur.., GÉNEAU DE Lamarlièke. — Miisciiiécs du Nord de la France. 423 t. 247, non Schwaegr. — Irichostomum decipiens Schultz. (Ilus- not, M. G,, n° 22.) RR. — Pcntc's inclinées cirs rochers siliceux. — Prialcmps. Sur les grès au bois de Rocogne près Péronnc (Cionse). 186. G. pulvinata Sm. [G. en coussinet). — {Ih-. eiir.., t. 259 ; Bou- lay, AV., p. j;S5 ; Rigaux, Cat.^ p. 35; Cionse, 6W., p. 26.) — Dîcranum pulviiiatidii vSw. (Lcstib., liot. Belg.., I, p. 265.) — Brviim pulvinatinn L. (Husnot, M. G., n° 21. ce. — Sur les murs, les loils, les pierres, et quelquefois les arbres. — Avril-mai. Var. oô/usa, Br. cur. : Bois deRocogne près Péronne (Gonse). 187. G. orbicularis, /)/-. eur.^ t. 240 [G. orhiculaire). — (Boulay, FI.., p. 3(S6 ; Husnot, FI. et il/. G., n" 20 ; Gonse, Cat.^ p. 26.) RR. — Vieux murs. — Printemps. Citadelle d'Amiens, château de Alailly-Raincval (Gonse). — Eu (Bourgeois). 188. G. apocarpa Hedw. {G. àfruitsessiîe). — (Lestib., Bot. Belg.^ 1, p. 200; Rigaux, Cai.^ p. 35; Boulay, FL^ p. 391.) — Schisti- diicm apocarpum.^ Br. ei/r.^ t. 2^^ et 234. (Husnot, M. G^.,n'^ 18.) AC, — Sur les pierres, les rochers, les murs, dans les lieux frais et humides. Le Hedïi'ig-fa alhicans Lindb. (Hedwigie blanchâtre) est indiqué sur nos limites au bois d'Angres (Boulay). Tribu des CINCUDOTÉES. oO. Cinclidotiis P. B. (Cinclidote). 189. C. fontinaloides, Bot. Belg. {C.faux Fotitïnalïs). — {Br. eur.., t. 277 ; Boulay, F/., p. 400.) — Fontinalis miiwr L, (Husnot, M. 6"., n° 16.) — TricJiostomum fontinaloides Hedw.; Lestib., Bot. lielg.., I, p. 262. j RR. — Pierres et bois baignés par les eaux courantes. Dans une fontaine à Cysoiug (Lestiboudois). — Abbeville (Lesti- boudois) ; Pont de Talance et Pont Saint-Jean-des-Près, à Abbeville (de Vicq et W'ignier). Tribu des TRICHOSTOf/IÉES. îil. Barblila Hedw. (Barbule). 190. B. ruralis Hedw. {/^. des champs). — [Br. eur., t. r66 ; Boulay, /'7., p. 403 ; Gonse, Cat.., p. 25.) — Tortula muralis Sm. (Lestib., 424 JOURNAL DR BOTANIQUE Boi. Belg.^ I; Rigaux, Cal., p. 36.) — Syntrichia muralis Brid. (Husnot, M. G., w" 72.) C. — Sur les troncs d'arbres, les toits, la terre. — Eté. 191. B. ruraliformis Besch. {B. ruraliforme), — (Boulay, FI., p. 404; Husnot, M. G., n''457; Gonse, Cat., p. 25.) — B. ru- ralis, var. maritima (Rigaux, Cat..^ p. 36.) ce, mais seulement dans les sables et les graviers du littoral. 192. B. intermedia Schmp. {B. i)itennédiaire). — (Boulay, FI., p. 405.) • — B. riiralis, var. rupestris, Br. eiir. RR. — Murs, rochers calcaires, lieux caillouteux. Mortier des remparts de Saint-Omer (Frère Gasilieu). 193. B. papillosa C. Mail. (/?. papilleuse). — (Boulay, FL, p. 407; Gonse, Cat., p. 240.) — Tortilla papillosa W'ils. ; Husnot, M. G., p. 364-) R. — Troncs d'arbres des avenues et des promenades publiques. Emraerin et Haubourdin (Boulay). — De Lens à Vimy (Boulay). — Amiens, Canaples, Pont-de-Metz, Foix, Mailly-Raineval, Saveuse, Villers-sur-Authic, Pont-les-Brie, Chaulncs,Dreuil, Abbeville (Gonse) ; Bussus (Lesaché). 194. B. latifolia, Br. eur., p. 164 [B. à larges feuilles). — (Boulay, FL, p. 407 ; Husnot, ]\I. G., n° 514.) • RR. — A la base des troncs d'arbres, près des cours d'eau. Etroeungt (Boulay). 195. B. Isevipila Brid. {B. à poil lisse). — {Br. eiir., t. 164; Boulay, FI.., p. 408.) — Syntrichia lasvi pi la Brid. (Husnot, M. G., n° 71.) G. — Troncs d'arbres sur les routes, dans les vergers, etc. — Été. Var. meridio)ialis Schmp. : Clairmarais, Hallines, Watten. (Frère Gasilicn). 196. B. subulata P. B. (5. en alêne). —{Br. eiir., t. 160; Boulay, FL, p. 410; Gonse, Cat., p. 23.) — Tortula subulata P.-B. ; llechv. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 265; Rigaux, Cat., p. 36.) — Syntrichia subulata Brid. (Husnot, il/. G., n" 70.) AC. — Sur la terre dans les haies, au pied des arbres et des rochers, le long des sentiers ombragés, dans les clairières des bois. — Printcm[)s, été. 197. B. muralis Timm. {B. «es murai/les.) — {Br. e.ir., t. 159; Géneau de Lamaki.ière. — Muscinées du Nord de la France. 425 Ijuulay, /'7., p. 415; (ionsc, Cat.^ p. 22.) — Tortilla inuralis Mcdw. (Lcslil)., Bot. Bclg,, I, p. 266; Rigaux, Cat., p. 36.) ce. — Sur le sommet et les parois des murs, les tuiles des toits, plus rarement à la base des troncs d'arbres. Var, sestiva Brid. : Abbeville (de Vicq et Wignier) ; Amiens (Gonse). Var. incana, Br. eur. : Mailly-Raineval, Petit Saint-Jean, près Amiens (Gonse). 19S. B. tortuosa \\'cb. vX Mohr [B. tortueitse). — (//r. eur., t. 151 ; Boulay, FI., [). 420; llusnot, M. G., n" ii.) RR. — Fissures et parois des rochers calcaires ombragés et un peu frais. ValK'-e-I leureuse à llydrequcnt (r)Oulay). 199. B. COllVoluta lledw. {B. à feuilles eiiroiilces). — Br. eur., t. 154; Boulay, /'7., p. 425; Husnot, M. G., n" 69; Gonse, Cat., p. 23.) — Toi-lula cofwolutaSw. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 267; Rigau.x, Cal., p. 36.) AR. — Fissures de rochers calcaires secs, mortier des vieux murs, emplacements à charbon dans les bois, pavés des cours négligées, etc. — Été. Lille (Lestiboudois, Boulay). — Vallée du Denacre, près lîou- logne (Rigaux) ; Hydrequent, Ilelfaut (Boulay); Tarclinghen (de L.). — Fortifications d'Abbeville (Boucher, Lestiboud.) ; Pointe du Hourdel, près Caycux (Tillette) ; Tachemont, Hucheme ville, Alon- chaux, Vron, Saint Quentin-cn-Tourmont (de Vicq et Wignier) ; Namps, Hable d'Ault, llautebut, près Woignarue (Gonse). — Eu (Bourgeois). 200. B. revoluta Schwaegr. {B. refournée). — {Br. eur., t. 153; Boulay, 7^7., p. 426; Husnot, M. G., n"- 6S et 454; Gonse, Cat., P- 23-) RR. — Sur les vieux murs et principalement leur crête terreuse, ou sur le mortier. Recherche le calcaire. — Printem.ps. Baincthun (de L.). — Boves, Picquigny, Boutillcrie, Cagny, Amiens, Conty, Canaples, Lucheux, Péronne, Montdidier (Gonse). 201. B. Hornschuchiana Schulz [B. de Homschuch). — {Hr. eu/-., t. 148; Boulay, Bl., p. 427; Husnot, M. G., n° 317.) RR. — Sur la terre des talus, des champs, des lieux incultes, sur les vieux murs. — Printemps.' Lille (Boulayj. 426 JOURNAL DE BOTANIQUE 202. B. fallax IleJw. {H. trompeuse). — (///'. eur.^ t. 147; Boulay, FI. y p. 42S; llusnot, M. G., n" 172; Gonse, Cat., p. 22.) — Tor- tiila fallax Sw. (Lestib., Bot. Belg..^ I, p. 267; Rij^aux, Cat.., P- 36.) ]\R. — Sur la Ui'rc humide argileuse, les talus, les vieux murs. — Printemps. Lille (Boulay). — Indiqué comme G. par Rigaux dans le Boulon- nais, mais probablement à tort. — Abbeville (Tillette, l^oucher) ; Mailly-Maillet (Garettc) ; Renancourt, Pont-de-Mciz, Gonty (Gonse). 203. B. "vinealis Brid. [B. des vignes). — {Br. etn-., t. 148; Boulay, FI., p. 439; Husnot, M. G., p. 259; Gonse, Cal., p. 2^.) RR. — Vieux murs calcaires, rochers calcaires, bord des routes. — Printemps. Lille (Boulay). — Marquise, Hydrequent (Boulay); falaise du Cap Gris-Nez (de L.). — Mailly-Maillet (Carette); Dury, Amiens, Fescamp (Gonse). 204. B. unguiculata Hedw. [B. unguiculée). — {Br. eiir., t. 142 et 143 ; Boulay, FI., p. 431 ; Husnot, M. G., n° 67 et G-, a\ Gonse Cat., p. 22.) — Tortilla unguiculata Brid. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 226.) ce. — Sur les vieux murs, la terre argileuse des champs, les talus des fossés, sur tous les terrains. — Printemps. 205. B. atrovirens Schimp. [B. vert noirâtre). — (Boulay, FI., p. 432.) — Desinatodon nervosus Br. eur., t. 132. — Bar bu la nervosa Mild. (Husnot, M. G., n° 215.) — Tortula nervosaV>C. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 267.) RR. — Crête terreuse des vieux murs, friches, coteaux. — Prin- temps. Lille (lîoulay). — Pointe-aux-Oies, près Ambleteusc (de L.). Le B. squamigcra Viv. (15. écailleuse) est signalé sur nos limites à Cousolre (Boulay). 206. B. rigida, ]-ir. eur., t. 137 (/A raide), — (Boulay, FI., p. 433.) Tortula rigida Sw. (Rigaux, Cat., p. 36.) — T. stellata Lindb, {M. G., w" 258.) AC. sur les falaises. RR. dans l'intérieur des terres. Lille (Boulay). • — C. sur les falaises du Boulonnais (Rigaux) ; AC. sur la falaise du Cap Gris-Nez (de L.). Sur nos limites à Cousolre (Boulay). GÉNEAu DE Lamaki.ièke. — Miisctiiccs du Nord de la France. 427 207. B. ambigua, A'r. cur., l. 139 {/■>. ambiguë). — Boulay, FI., p. 436; Ciouse, Cai., p. 21.) — Torlula ericcefoUa Lind. (Ilusnot, M. G., n° 9.) RR. — Sur les vieux murs, la terre des talus, etc. — Hiver, prin- temps. Lille (Iloulay). — Marquise (Boul.) ; Tardinghen, Baincllum (d*.- L.) ; llallines (Frère Gasilien). — Conty, Amiens, Prouzcl (Gonse). 208. B. aloides, AV. eur., t. 139 [H. .l/oès). — (l>oulay, F/., p. 436; Gonse, 6a/., [). 22.) — Trichostomum aloides Koch. (Ilusnot, M. G., n° 10.) AR, — Sur les vieux murs, la terre des talus. — Hiver, printemps. Vallon de Beaulieu, près Marquise (Boulay). — Cambron (Tillette) ; Villers-sur-Mareuil, Drucat, Caubert (de Vicq et \\'ignier) ; Amiens, Renancourt, Dury, Prouzel, Conty, Hargicourt, Canaples, Mailly- Raineval, Péronne (Gonse). ol. Tricliosioimiin Hedw. (Trichostome). 209. T. Guepini ('. Miill. {T. de G/iépùi). — (Boulay, F/., p. 43S.) — Desinatodon Gi/epïni\ Br. eur., t. 133 (Husnot, M. G., n" 512.) RR. — Sur la terre argileuse des collines, des talus, dans les lieux herbeux. — Hiver, printemps. Lille (Boulay). 210. T. Gasilieni {T. de Gasilioi). — Desmatodon Gasilieni Venturi in Rev. Bryol, 21° année, p. 75. RR. — Boulogne-sur-Mer (Frère Gasilien). ^L Corbière pense que l'espèce décrite par W. Venturi sous ce nom est une simple variété du Pottia lanceolata C. Mûll., qu'il pro- pose d'appeler variété Gasiltejii Coxh. (Revue bryol. 1895, p. 34). 211. T. flavovirens Bruch (7". jaune-ver dâtrè). — Br.eitr., t. 172; Boulay, /'7., p. 443; ILisnot, M. G., n° 361 ; Gonse, Suppl., p. 5.) RR. — Lieux sablonneux et caillouteux, dans les bois de Pins ou les broussailles. Dunes de Duukerque (Boulay). — Cayeux-sur-Mer et Ilautebut, près \\'oignarue ; dunes de Monchaux, près Quend et de Saint- Quentin-en-Tourmt^nl (( ionse). 212. T. crispulum lîruch (7". crispidé). — (/>/-. eur.^ j). 173; l'oulay, 77., p. 446; Husnot, .17. G., n° 360; Gonse, Suppl., p. 5.) 428 JOURNAL DE BOTANIQUE RR. — Sur la terre sableuse ou marneuse des collines, rochers, vieux murs, sables fixes des anciennes dunes. — Printemps. Hydrequent (lioulay). — La Hable-d'Ault à Cayeux-sur-iMer, Hautebut, près W'oignarue, dunes de Saint-Quentin-en-Tourmont (Gonsej. Var. elatuiii : Wissant (Boulay). Sur nos limites le type est signalé à Cousolre (Boulay). 213. T. mutabile, Zî'r. eur., t. 174 {T. changeant). — (Boulay, Fl.^ p. 447.) — Hymenostomum ungiiiciclatum Philib. (Husnot, M. G., n°« Ji4et55i.) RR. — Creux des rochers calcaires, talus rocheux et lieux om- bragés. — Printemps. Vallon de Beaulieu, près Marquise, Vallée-Heureuse à Hydrequent; V/issant (Boulay). 214. T. tophaceum Brid. (7^. du ù/f). — {Br. ei/r., t. 175 ; Boulay, FL, p. 44. rougeâtre). — {Br. eiir., t, 185 ; Boulay, FI., p. 463; Gonse, Cat.^ P- 21; Rigaux, Cat., p. 36.) — IVeisia recurvirosira Hedw. (Husnot, M. G., u° 210.) AR. — Fissures des rochers, joints des vieux murs, parfois sur les talus sablonneux ou caillouteux. Lille (Boulay). — Falaise de Ningle, près Boulogne, Capécure (Rigaux); Hydrequent (Boulay). — Cambron (Tillette); Huchenne- ville, Fort-Mahon, près Quend, Saint-Riquier (de Vicq et Wignier) ; Lœuilly, Prouzel, Picquigny (Gonse). Sur nos limites à Solre-le-Château, Cousolre et au bois d'Angres (Boulay), à Ferrières (Etienne). 54. Ceratodoil Brid. (Cératodon). 220. C. purpureus Brid. {C. pourpré). — [Br. eur.^ t. iSçet 190; Boulay, FI., p. 465; Gonse, Cai., p. 78.) — Dïcranum purpu- reiim Hed\^^ (Lestib. Bot. Belg., I, p. 265.) — Didymodon purpu- reiim HedAV. (Rigaux, Cat., p. 36.) — Mnitint purpiireum L. (Husnot, M. G., n° 116.) ce. — Dans tous les lieux vagues, etc. — Printemps. 55. Pottia Ehrh. (Pottie). 221. P. cavifolia Ehrh. [P. à feuilles concaves). — {Br. eur,, t. 12S; Boulay, FI., p. 470; Gonse, Cat., p. 19.) — Gyimiosfomum ova- ium FIcdw. (Rigaux, Cat., p. 35.; Husnot, M. G., n° 165.) RR. — Sur la terre calcaire, les murs, les talus, dans les lieux découverts et secs. — Hiver, printemps. Etrœungt (Boulay). — Falaises du Portel (Rigaux). — Abbeville (Boucher) ; Cambron (Tillette) ; Tachemont, Abbeville (de Vicq et Wignier); Conty, Amiens (Gonse). Sur nos limites à Dampierre (Etienne). 222. P. lanceolata C. Mûll. {P. lancéolée). — (Boulay, FI., p. 472; Gonse, Cat., p. 20.) — Anacalypta lanceolata Rœhl {^Br. eur., t. 127; Husnot, M. G., n° 64.) — Weisia lanceolata Hook. (Rigaux, Cat., p. 35.) AC. — Bord des chemins, lieux gramineux incultes, talus des fossés, sur le calcaire. — Printemps. GÉNHAu DE Lamarlière. — Muscùiées du Nord de la France. 437 Var. ifitermedia Milde; Saint-Oraer (Frère Gasilien). 223. P. Starkeana C. Mail. {P. de Sfarke). — (Boulay, AV., p. 474; Husnot, FI. et M. G., n" 62\ Cionse, Cai., p. 20.) — IVeïsia Star- keana Hedw. (Rigaux, Cat., p. :;5.) — Anacalypta Starkeana^ Br. eur., t. 125. RR, — Sur la terre calcaire ou manu-use, lieux de-couverts et dénudés, bords des fossés ou des sentiers dans les champs. — Prin- temps. Lille (Houlay). — Falaise de la Crrche, à Boulogne (Rigaux). — Cambron et Mautort (Tillette). 224. P. Heimii, Br. eiir., t. 124 [F. de Heini). — (Boulay, FI., p. 47.^; Husnot, M. C, n° 170; (ionse, Cat., p. 20.) — Gyinno- stomum Heiiiiii Hedw. (Lestib., Fot. Belg., I, p. 257 ; Rigaux, Cat., P- 35-) RR. — Prairies et champs humides, iit'ux marécageux, sur les falaises, le long du littoral. — Mai-juin. Falaises de la Crèche, près Boulogne (Rigaux) ; de Wimereux à Amblcteuse (Boulay); Etaples (de L.). — Sur les digues du Canal de Saint- Valéry (Boucher i?i Lestib.); Saint- Valéry (Boucher, Herb.)\ Noyclles-sur-Mer, leHourdcl, près Cayeux (Tillette); dunes deSaint-- Quentin-en-Tourmont, Laviers (de Vicq et Wignier) ; Hable-d'Ault (Gonse); Mers (Bourgeois). Les Pottia Wilsoni et criuita sont à rechercher sur notre littoral ; ils se trouvent en Normandie et en Angleterre. 225. P. truncata, Br. eur., t. 120. [P. tronquée). — (Boulay, FI., p. 476; Gonsc, Cat., p, 20.) — Gymnostomum truncatum Hed"w. (Husnot, M. G., n° 168.) ce. — Sur la terre humide des prairies, des champs, au bord des routes, des fossés, terre argileuse ou siliceuse. — Printemps. ^'ar. major Schnxp. \^Pottza lanceolata,x . ùitermedia Mild, (Boulay, FI., p. 473; Husnot, M. G., n*' 169)]. Çà et là avec le type. 226. P. minutula, Br. eur., t. 119 [P. narne). — (Boulay, F'I., p. 477.) — Gyinfiostomum miniitulum Schwaegr. (Husnot, M. G., n° 166; Gonse, Cat., p. 19.) AC. — Sur la terre argileuse ou marneuse dans les champs, les prairies, sur les talus. — Hiver, printemps. Var. rufescens., Br.eur. — Lille, W'issant (Boulay); Renancourt, Petit Saint-Jean, à Amiens (Gonse). 43? JOURNAL DE BOTANIQUE Tribu des DICRANÉES. î>6. Dicraiiuni Hedw. (Dicrane). 227. D. Bonjeani de Not. {D. de Bonjeaji). — (Boulay, Fl.^ p. 480.) — D. palustre Br. etir., t. 79. (Husnot, M. G., n" 252; Gonse, Cat., p. 14.) RR. — Tourbières, marécages, prairies humides. — Été. Phalempin (Boulay). — Renancourt (Gonse). 228. D. undulatum, Br. eur., t. 82 et 83 {D. ondulé). — (Boulay, FI., p, 481; Husnot, M. G., n° 253; Gonse, Cal., p. 14; Lestib., Bol. Belg., I, p. 264.) RR, Sur la terre sablonneuse ou l'humus, au milieu des bruyères dans les clairières, au bord des bois. — Été. Epagne (de Vicq et Wignier) ; Mailly-Maillet (Carette) ; Ailly-sur- Noye (Gonse). Sur nos limites à Sains et Trélon (Boulay). 229. D. majus Turn. {D. élevé). — (Boulay, FI., p. 482; Br. eur., t. 85; Husnot, M. G., n° 6; Gonse, Cal., p. 14.) RR. — Sur les troncs pourris, l'humus qui recouvre la terre et les rochers, au milieu des autres Mousses et des Sphagnum dans les lieux frais. — Été. Mont des Récollets (Boulay). — Desvres (Boulay). — Picquigny (Tillette); Mailly-Maillet (Carette). — Bois de Rocogne, près Péronne (Gonse). — Eu (Bourgeois). 230. D. scoparium Hedw. {D. à balais). — (Lestib., Bol. Belg., I, p. 263; Br. eur., t. 74 et 75; Boulay, FI.., p. 483; Rigaux, Cal., p. 35; Gonse, Cal., p. 13.) — Bryum scoparium L. (Husnot, M. G., n° 5.) ce. — Surtout dans les terrains silicieux. — Été, automne. Forma atrovirens Ren. ; Helfaut (Frère Gasilien). Le D. squarrosum Schrad. (D. hérissé) est indiqué par Lesti- boudois {Bol. Belg., I, p. 264), mais sans localités. Le D. polycarpum Ehrh. (D. à fruits nombreux) est indiqué sur nos limites, au bois d'Angres (Boulay). 231. D. heteromallum Hedw. {D. plurilaléral). — (Lestib., Bol. Belg. y I, p. 264; Br. eur., t. 62; Rigaux, Cal., p. 36; Boulay, FI., P- 5*^3-) — Dicranella heteromalla Schmp. (Goase, Cal., p. 13.) — Bryum heteromallum L. (Husnot, M. G., v^ 156.) ce. — Sur la terre dénudée sablonneuse ou argileuse des fossés, GÉNEAu DE Lamarlièrb. — Musciiiées (tu Nord de fa France. 439 des talus, au bord des sentiers, sur les terrains siliceux. — Printemps. Le Z>. cerviculalum lledw. (D. goitreux) existe sur nos limites, à Forgcs-les-Eaux et à Mérangue ville (Etienne). 232. D. varium Hedw. {D. varié). — {Br. eiir., t. 57 et 58 ; Rigaux, Cal., p. 36.) — Dicranum ricbrum Boulay, FL, p. 505. — Dicra- nella varia Schmp. (Gonse, Cai., p. 13.) — Bryum rubrum lluds. (Husnot, M. G., n" 154.) AC. — Surtout dans les falaises du Boulonnais. — Sur la terre argileuse ou marneuse humide, au bord des fossés et des rigoles, sur les talus, dans les prairies, sur les pentes dénudées, fraîches. — Automne, printemps. 233. D. Schreberi Sw. [D. de Schreber). — {Br. eiir., t. 53; Boulay, F/., p. 506.) — Anisotheciicm crispum M. G., n° 304. RR. — Sur la terre argileuse au bord des fossés, le long des sentiers, dans les bosquets. Lille (Boulay), avec signe de doute. — Beaumerie (de L.). o". (^aiiipylopus Brid. (Campylope). 234. C. flexuosus Brid. [C. Jlexueiix). — {Br. etir., t. 89; Boulay, Fi., p. 510; Gonse, Cai,, p. 14.) — Dicra?2um Jlexuosiim Hedw. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 264; Rigaux, Cat., p. 35; Husnot, M. G., n°57.) RR. — Sur les pentes sablonneuses, dans les lieux assez secs, sur les terrains siliceux. — Printemps. Forêt de Raismes (Boulay). — Helfaut (Boulay, Frère Gasilien). — Caubert, près Mareuil (Boucher) ; Cambron (Tillette) ; marais d'Arry (de Vicq et Wignier). 235. C. turfaceus, Br. eur., t. 91 {C. du tuf). — (Boulay, FI., p. 511 ; Husnot, M. G., n° 58 ; Gonse, Cat., p. 14.) RR. — Desvres (Boulay). — La Faloise, Conty, Bois-Marotin, à Féscamp (Gonse) ; Mont Soufflard et Grivesnes (Guilbert). Var. Mfi lieri ]vir. ; La Faloise et Conty (Gonse). 236. C. fragilis, Br. eur., t. 90 (C fragile). — (Husnot, M. G., n° 410; Boulay, FI., p. 512.) — C. turfaceus var. fragilis Gonse, Cat., p. 14 et 15. RR. — Sur les rochers siliceux, sur la terre dans les bois. Eramerin, Haubourdin, Saint- Amand (Boulay). — La Faloise (Gonse) . Sur nos limites au Bois de la Garenne (Etienne). 440 JOURNAL DE BOTANIQUE 237. C. brevipilus, Hr. eur.^ t. 92 {C. à poils courts). — (Husnot, M. G., n" 657; Boulay, FL, p. 516). RR. — i\u bord des marécages, dans les bruyères et les lieux humides découverts. Entre Divion et Calonne-Ricouart (Boulay) ; Ilelfaut (Frère Gasilien). Le Dicranodontium lo7tgirosire Br. eur. est indiqué sur nos limites au Bois d'Angres (Boulay). Tribu des LEUCOBRYÉES. 58. Leucobryuin Hampe (Leucobrye). 238. L. glaucum Hampe {L. glauque). — (Boulay, FL, p. 520; Gonse, Cal., p. 15 ) — Dicraiium glaucum Hedw. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 265; Rigaux, Cat., p. 35.) — Oncophorus glaucus Br. eur., t. 97 et 98.) — Bryum glaucum L. (Husnot, M. G^., n" 7.) AC. — Sur la terre sablonneuse ou légèrement tourbeuse des forêts, sur l'humus dans les anfractuosités des rochers. Tribu des FISSIDENTÉES. 5Î). FîssîcleilS HedAV. (Fissident). 239. F. adiantoides H^edw. [F. Doradillé). — Br. eur., t. 105 ; Rigaux, Cat., p. 37; Boulay, FL, p. 521.) — Dicranum adian- toides Sm. (Lestib., Bot. Belg., p. I, 263.) — Hypnian adiatitoides'L. (Husnot, M. G., n" 162.) R. — Dans les marécages, le long des rigoles, dans les prairies très humides, sur les vieilles souches au bord des eaux. — Hiver, printemixs. Emmerin (Lestiboudois, lîoulay); llaubourdin (ïîoulay). — Mar- quise, Hydrequent (Boulay). — Devient AC. dans les marais de la Somme. — Est indiqué comme AC. dans la forêt de Boulogne (Rigaux); je n'ai jamais pu l'y retrouver. 240. F. decipiens de Not. [F. trompeur). — (Boulay, FL, p. 521; Husnot, M. G., n"^ 162 et 507.) RR. — Sur l'humus dans les fissures des rochers surtout calcaires, les souches d'arbres, sur les pentes escarpées. Vallée-Heureuse, à Hydrequent (Boulay). 241. F. taxifolius lledw. [F. à feuilles d'If). — {Br. eur..^ t. 104; UigauXj Cat., p. 37; Boulay, FL, p. 523 ; Cîonse, Cat.,'\^. 16.) — Dicranum taxifolius vSm. (Lestib., Bot. Belg., I, p. 263.) — Hypjium taxifolium- L. (1 lusuot, M. G., n° 161.) GÉNEAu DE Lamarlière. — Musciiiécs du Nord de la France. 441 ce. — Sur la terre argileuse au bord des sentiers, des talus, dans les haies, les bois, les lieux un peu couverts et légèrement frais. — Automne, hiver. 242. F. exilis IJedw. [F. grêle). — (Boulay, FL, p. 525; Husnot, M. G., n" ^^14; (ionse, Cal.^ p. 16.) — Dicranum viridulum Sw. Lestib., Hot. Belg.., I, p. 263.) — Fissidens Bloxami Wils. {^Br. eur,^ t. 100.) KR. — Sur la terre argileuse Jiuraide. — Hiver. Bois et jardins, près Lille (Lestiboudois). — Forêt de Boulogne (de L.) ; forêt de Clairraarais (Frère Gasilien). — Bois du Trou- W'argnier à Dury ((îonse) ; Saint-Riquier (de Vicq et Wignicr). 243. F. bryoides Medw. [F. fausse-Brye). — (Boulay, Fi., p. 526; Gonse, Cal., p. 16.) — F. exilis, Br. eiir., t. ici. — Dicranum bryoides Sm. (Lestib. Bot. Bclg., I, p. 263.) — Hypnum bryoides L. (Husnot, M. G., n° 157.) AC. — Talus, bords des sentiers, pierres humides, haies. — Hiver. Var. Hedioigii; forêt de Clairmarais (Frère Gasilien). 244. F. incurvus Schwaegr. {F. courbe). — {Br. eur., t. 99; Boulay, Fi., p. S28; Husnot, FI. et M. G., n°" 15S et 159; Gonse, Cal., p. 16.) RR. — Sur la terre argileuse des champs négligés, des fossés, des talus, sur les pierres ombragées et fraîches. — Hiver, printemps. Lille (Boulay). — Vallée-Heureuse à Hydrequent (Boulay) ; falaise du Cap Gris-Xez, forêt de Boulogne (de L.), — Saint-Riquier (Tillctte) ; les Alleux, près Béhcn (de Vicq et Wignier) ; Bussus (Lesaché). Sur nos limites à Anor (Boulay). 245. F. crassipes Wils. [F^. à pédoncule épaissi), — {Br,eur.,\.. 100; Boulav, FI., p. 5.?8; Llusnot, FI. et M. G., n»627; Gonse, Cal., p. 16.) RR. — Pierres inondées au bord des fontaines, des cours d'eau, près des cascades, des moulins. Canal de la Somme et murs de la Hotoie à Amiens, Petit Saint- Jean, écluse de Montières, moulins et écluses de Picquigny (Gonse). 246. F. pusillus Wils. (A". nai)i). — (Boulay, FI., p. 520.) RK. — Parois inclinées et ombragées, terre argileuse. Lille (Boulay). — Forêt de Clairmarais (Frère Gasilien) 442 JOURNAL DE BOTANIQUE 247. F. Bambergeri Schmp. {F. de Bamberger). — (Boulay, Fl.^ P- 530-) RR. — Sur la terre des talus, des fossés, dans les haies, sur les pierres humides. Lille (Boulay). Le Conomïérïum Julïanum Mont. (Conomitrie de Julien) est cité par Lestiboudois {Fonlùialïs JulïanaSdiVÏ, Bol. Be/g., I, p. 273.), mais sans indication de localité. Tribu des SÈLIGÈRIÉES. 60. Seligeria, Br. eur. (Séligérie). 248. S. pusilla, Br. eur.., t. iio {S. 7îaine). — (Boulay, FL^ p. 535; Husnot, FI. et Af. t?., n° III ; Gonse, Cat., p. 17.) — Weisia pu- silla Hedw. (Lestib. Bot. Belg., I, p. 259.) RR. — Parois inclinées et surplombantes des rochers calcaires, particulièrement dans le jurassique. — Eté. Lille (Lestiboudois). — Calcaire oolithique, près de Marquise (Boulay); entrée de la forêt de Clairmarais, Hallines (Frère Gasi- lien). — Abbeville, Epagne (de Vicq et Wignier); citadelle d'Amiens, Wailly (Gonse). 249. S. calcarea, Br. eur., t. iio {S. du calcaire). — (Boulay, FI., p. 537; Husnot, M. G., n° 60; Gonse, Cai., p. 17.) R. — Paroi verticale des rochers de craie. — Printemps. La Chaussée, près de Calais (Boulay). — La Faloise (de Mercey); Picquigny et Saint-Pierre, à Gouy ; Vaux, près Abbeville (Tillette) ; Monts Caubert, près Abbeville; Mailly-Maillet (Carette) ; Montdidicr, Braches, Pierre-pont, Poix, Ailly-sur-Noye, Namps-au-Mont, Saint- Maurice à Amiens, Saint-Fuscien, Boves (Gonse). — Côte Saint- Laurent à Eu (Bourgeois). 250. S. subcernua Schmp. {S. penchée). — (Boulay, FL, p. 538; Husnot, M. G.\ Gonse, Cat., p. 18.) RR. — Sur les pierres calcaires. — Printemps. Sur un bloc calcaire au Mont des Récollets (Boulay). — Canaples (Gonse). Tribu des WEISIÉES. 61. Weisia Hedw. (Weisie). 251. W. cirrata Hedw. {W. frisée). — {Br. eur., t. J5 ; Boulay, FL, p. 546.) — Dicranoweisia cirrata Lindb., M. G., n° m. GÉNEAu DE Lamarlibhb. — Muscittées du Nord de la France. 443 RR. — Sur les pierres, les poutres, les toits de chaume, évite le calcaire. — Printemps. Au pied des arbres, dans les lieux humides, près de Lille (Lesti- boudois). — Baincthun (de L.). 252. W. viridula Brid. {W. verdâire). — {By. eur.., t. 21 et 22 ; Boulay, FI.., p. 549; Gonse, Cat.i p. 13.) — Weisia coniroversa Hedw. (Lestib., BoL Belg., p. 259; Husnot, M. G., v)P 107; Ri- gaux, CaL, p. 35.) ce. — Bord des chemins dans les champs et dans les bois. — Printemps. 62. Gyniiiostomum, Br. eur. (Gymnostome). Le G^. cu>'virosirumV)x\d.{Ci. à bec courbé) [Lestib., Bot. Beig., I, p. 257] est indiqué sans localité précise, ainsi que le G. sieUigerum Schi-ad. {Ibid). 253. G. calcareum Nées et Hornsch. [G. du calcaire), — {Br. eur., t. 31 et 32; Boulay, FI., p. 556; Husnot, M. G., n^ 206; Gonse, Cai., p. 12.) RR. — Pierres calcaires. Wailly, Picquigny (Gonse). 254. G. tenue Schr. [G. mince). — [Br. eur., t. 30; Boulay, FI., p. 557; Husnot, Af. G., n' 251.) — Gyroweisia tenuis Schmp. (Gonse, Cat., p. 12.) RR. — Sur les pierres calcaires. Wailly, Picquigny (Gonse). 255. G. tortile Schwaegr. {G. tordu). — (Boulay, FI., p. 557 ; Husnot, M. C, n" 354.) — Hymenostomum tortile ^ Br.eur.y t. 18. (Gonse, Cai., p. 12.) RR. Pierres et murs calcaires. — Printemps. Marquise (Boulay). — Wailly, Picquigny, Outre-l'Eau, près Lœuilly (Gonse). 256. G. microstomum Hedw. {G. à petite oteverture). — (Lestib., Bot. Belg., p. 258; Boulay, Fl.^ p. 558 ; Husnot, M. G., n" 204.) — Hymenostomuiii microstomum R, Br. {Br. eur.^ t. 16; Rigaux, Cat., p. 35; Cionse, Cat., p. 12.) R, — Sur la terre argileuse, au bord des champs, dans les haies, fissures des rochers. Pont de Canteleu; fortifications de Lille (Lestib.). — Garenne de 444 JOURNAL DE BOTANIQUE Condettc (Rigaux) ; Saint-Omer (Frère Gasilien). — Doudelain- ville, Tachemont, Vron, Moyenaeville, Carabron, Bray-les-Mareuil, Caubert (de Vicq et Wignier) ; Bussus (Lesaché) ; la Faloise, Ailly- sur-Noye, Canaples, Hargicourt, Poix, Eramecourt, Alailly-Raiueval, Lœuilly (Gonse). 63. Systegmin Schmp. (Systégie). 257. S. crispum Schmp. {S. crispée). — (Boulay, Fl.^ p. 561 ; Gonse, Cat.^ p. II.) — Astomum crispum Hampe. {^Br. eur., t. 12, Hus- not, AI. G., n° 203.) RR. — Sur la terre, les mottes, les talus, le champs négligés ou en jachère; lieux argileux ou sablonneux, sur tous les terrains. Vaux, près Abbeville (Tillette) ; Caubert, liuchenneville (de Vicq et Wignier) ; Cagny, près Amiens (Gonse). Famille des PHASCACÉES. 64. Phascuin L. (Phasque). 258. P. alternifolium Kaulf. [P. à feuilles aUernes). — (Boulay, FI., p. 504.) — Fleuridium alierni/olii(m, Br. eur., t. 10. — Phascum siibiilatum Schreb. (Husnot, M. G., n'' 54 A et 552.) RR. — Sur la terre sablonneuse ou argileuse. — Eté. Helfaut (Boulay). — Hargicourt (Gonse, in litt.). 259. P. subulatum L. {P. en alêne). — (Lestib., Bot. Belg., I, p. 255 ; Rigaux, ClxI. p. 35; Husnot, M. G., n° 54; Boulay, FI. p. 565. — Pleuridiuiii subulatum., Br. eur.^ t. 9; (Gonse, Cat. p. 11.) C. — Sur la terre argileuse ou sablonneuse. — Printemps. 260. P. nitidum Hedw. {P. luisant). — (Boulay. FI. p. 566.) — Pleuridium ?iitidum, Br. eur. t. 9. (Husnot, M. G., n° 53.) RR. — Sur la terre sablonneuse ou argileuse, au bord des étangs. — Eté. Busigny (Boulay). — Saint-Omer (Frère Gasilien). Sur nos limites à Anor (Boulay). 261. P. bryoides Dicks. {P. en forme de Brye). — (Boulay, FI.., p. 567 ; Br. eur., t. 6.) RR. — Saint-Roch à Amiens (Gonse, in litt.) 262. P. rectum Sm. {P. droit). — {Br. eur. t. 6; Husnot, M. G., n° 105; Boulay, /^7. p. 567 ; Gonse, Cat. p. 11.) Ghneau de fyAMARr.iÈRE. — Muscinées du Nord de la France. 445 RR. — Hydrequent à la Vallée-Heureuse (Boulay). — Bussus (Lesaché). — Eu (Bourgeois). 263. P. curvicoUum Hedw. [P. courbe). — [Br. eur. t. 6; Husnot, FI. et M. G., n" 201 ; Boulay, FI. p. 568; Gonsc, CaL p. 1 1.) RR. — Terre nue, argileuse ou sablonneuse, dans les champs né- gligés, etc. — Hiver, printemps. Lille (Boulay). — Cambron (Tillette); les Alleux près Bchen, Abbeville (de Vicq et Wignicr) ; Mailly-Alaillet (Carette); Bussus (Lesaché); Bacouel (Gonse). 264. P. cuspidatum Schreb, {P. aigu). — (Lestib., Bof. Belg.., I, p. 255; Br. eur. t. 5; Rigaux, Cat. p. 35; Husnot, M. G., n" 104; Boulay,/^/. p. 569; Gonse, Cat. p. 10.) RC. — Sur la terre un peu humide dans les champs, les jardins, les prairies, les lieux incultes. — Hiver, printemps. 265. P. muticum Schreb. {P. sans pointe). — (Lestib., Bot. Belg..^ I, p. 255; Rigaux, Cat. p. 35; Boulay, FI. p, 570.) — Acaulon mu- ticum C. AlûU, {^Br. eur, t. 4.) — Sphasrangium muticum Schmp. (Gonse, Cat. p. 10.) R. — Lieux sablonneux ou argileux découverts, champs humides, prairies, talus. Falaises du Boulonnais (Rigaux) ; Baincthun (de L.). — Marais de Mautort près Abbeville, Cambron (Tillette) ; Saint-Riquier (de Vicq et Wignier) ; Amiens, Dury, Boves, Prouzel, forêt de Crécy, Bouillan- court-sous-Montdidier, Treux (Gonse). 6S. Physcomitrella, Br. eur. (Phycomitrelle). 266. P. patens, Br. eur., t 3 (P. étalée). — (Boul., Fl.^^. 572; Husnot, FI et M. G., n° loi.) RR. — Sur la terre humide ou argileuse des fossés, du bord des étangs. — Automne. Amiens, Renancourt^ Longpré-les-Amiens (Gonse). QQ. Ephemeriini Hampe (Ephémère). 267. E. recurvifolium N. Boul. FI. p. 573 [E. à feuilles courbes). — (Husnot/^/. et il/. éP., n" 52,) — Ephemerum packycarpum., Br. eur. t. 2. — Ephemerella Schmp. (Gonse, Cat. p. 10.) RR. — Sur la terre argileuse ou marneuse, calcaire. Faubourg de Beauvais à Amiens, dans les champs de Luzerne (Gonse). 446 ÎOURNAL DR BOTANIQUK 268. E. serratum Hampe {E. dentelé). — {Br. eur. t. i ; Boulay FI. p. 576; Gonse, Cat. p. 9.) — Phascum serratum Schreb. (Husnot, M. a, n«5i.) KR. — Sur la terre nue, argileuse ou humide. — Automne, hiver. Lille (Boulay). — Forêt de Clairmarais (Frère Gasilien). — Bois du Trou-Wargnier à Dury, Faubourg de Beauvais à Amiens, Bouillan- court-sous-Montdidier (Gonse) . Famille des ARCHIDIACÉES. 67. Arcliicliuni Brid. (Archidie). 269. A. alternifolium Schmp(^. à feuilles alternes). — (Boulay FI. p. 578.) — A. phascoides Brid. {Br. eur. t. 8 et 637.) Phascum alternifolium Dicks. (Husnot, M. 6^., p. 353.) RR. — Sur la terre argileuse un peu fraîche, au bord des sentiers, des ornières, des chemins négligés. Desvres (Boulay). Sur nos limites à Sains et Trélon (Boulay). Ordre des SPHAGNINÉES-. Famille des SPHAGNACÉES. 68. Sphag-num Dill. (Sphaigne). 270. S. cuspidatum Ehrh. (6". poi?/tue). — (Lestib., Bot. Belg..^ I, p. 256; Boulay, FI. c. p. 717; Husnot, M. G., n''398; Gonse, Cat. p. 58.) R. — Mare des bois sur les terrains argilo-siliceux. — Eté. Colline de Watten (Boulay). — Bois Marotin à Fescamp (Gonse). — Eu (Bourgeois). Var. Mougeoti N. Boul. — Desvres (Boulay). Sur nos limites à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne). 271. S. cymbifolium Ehrh. {S. bateau). — (Boulay, FI. c. p. 711; Husnot, M. G., n° 50; Rigaux, Cat. p. 35; Gonse, Cat. p. 58.) — 5'. latifolium Hedw. (Lestib., Bot. Belg.^ p. 256.) AR. — Tourbières et lieux fangeux ombragés. — Eté. Eramerin (Lestib.). — Desvres (Boulay, de L.) ; Forêt de Boulogne (de L.). — Rue (de Vicq et Wignier) ; Cambron (Tillette). — Bois de Beaumont-sur-Eu (Boulanger). Sur nos limites à Ghéluvelt (Lestiboudois); à Glageon (Boulay); à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne). GéNBAu DE Lamarlière. — MuscitteBS du Nord de la France. 447 l.e iS*. compaciiivi DC. (S, compacte) est indiqué par Lestiboudois sans localité. 272. S. squarrosum Pers. (6\ hérissée). — (Boulay, FI. c. p. 716; Lestiboudois, Bot. Belg.^ I, p. 256.) RR. — Marécages et tourbières. Mont-des-Cats (Boulay). — Landes de Beaumont-sur-Eu (de Vicq et Wignier, Bourgeois). Le S.Jîmbriatum Wils. (S. frangée) est indiqué sur nos limites à Glageon (Boulay). 273. S. subsecundum Nées et llornsch. [S. subunilatérale). — (Bou- lay, FI. c. p. 712.) RR. — Forêt de Raismes (Boulay). — Garennes de Wimille, Desvres (Boulay). — Eu (Bourgeois). Var. viride Boul. ; Helfaut, Clairmarais (Frère Gasilien). Var. obesum Wils. ; Helfaut (Frère Gasilien). Sur nos limites à Sains et Trélon (Boulay). 274. S. acutifolium Ehrh. (S. à feuilles aiguës). — (Boulay FI. <:.p. 719; Husnot, M. G., w" 40; Gonse, Cat. p. 58.) — 6". capilli- folium Hedw. (Lestib., Bot. Belg.., I, p. 256.) RR. — Marécages et tourbières. — Eté. Gouy près Cambron (Boucher) ; marais de Menchecourt près Abbeville (de Vicq et Wignier) ; Canteraine près Rue (Gonse) . — Eu (Bourgeois). Sur nos limites à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne). 275. S. intermedium Hoffm. (S. intermédiaire). RR. — Mares des bois. Forêt de Boulogne et de Desvres (de L.). Landes de Beaumont-sur-Eu (Boulanger). 276. S. rigidum Schmp. (S. raide). RR. — Marécages. Helfaut (Frère Gasilien). Sur nos limites à Cuy-Saint-Fiacre (Etienne, de L.). Le Sphagnum violluscutn (S. molle) existe sur nos limites à Cuy- Saint-Fiacre (Etienne) . {A, suivre.) 448 JOURNAL DR BOTANIQUE PLANTES NOUVELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE (Suite) Par M. A. FRANCHET Priinula polyneura. Folia longe petiolata subtus (nunc dense) cinerascentia vel lanuginosa, supra pilosula, ambitu nunc late deltoidea, nunc suborbiculata, sub ii-loba, lobis late ovatis obtuse dentatis vel crenatis; scapus foliis long-ior, pubescens ; inflorescentia solitaria (vel nunc 2-3 superpositae), 7-12 flora; bracteae lanceolatae pe- dicellis inaequalibus villosis multo breviores ; calyx fere cylin- dricus, longiter tubulosus, plus minus pilosus, multinervius, nervis tenuibus confertis, ad médium 5-partitus, lobis auguste lanceolatis acutissimis vel acuminatis; corolla purpurascens, tubo cylindrico angusto calyce duplo longiore ; limbus diam. 12-15 ™ni., lobis profunde bilobis. Peliolus 10-20 cent, longus, limbo 2-6 cent.; scapus 1-4 decim, Hab. — Chine occid. : Su-tchuen, dans la principauté de Kiala (Soulié) et sur la route de Batang à Litang (Prince H. d'Orléans). Se distingue du P. septeinloba par la forme étroite du calice, que parcourent de nombreuses nervures fines et très rapprochées. Dans le P. septetnloba le calice est tubuleux-campanulé et chacun de ses lobes ne présente que trois nervures distinctes. Par l'ensemble de ses carac- tères le P. polyneura se rapproche beaucoup plus du P. Kaufmaniana Iloffm., dont le calice est glabre, à lobes obtus, les nervures moins fines et moins rapprochées. P. cinerascens. Petiolus lanuginosus limbo longior; limbus pube brevi cinerascens, e basi aperte cordata suborbiculatus vel ovatus, obscure vel conspicue sinuato-crenatus, crenis minute denticu- latis; scapus folia superans, praesertim inferne lanatus, superne puberulus; inflorescentia 3-8 flora, bracteis lanceolatis subulatis pedicellisque inaequalibus parce pubescentibus; calyx 7-8 mra. longus, fere glaber, valide multinervius, e basi acuta campanu- latus, ad médium 5-fidus, lobis auguste lanceolatis, acutissimis, demum rigidis; corolla roseo-purpurea, tubo calycem paulo A. Fkaîjchet. — Pcanles nouvelles de la Chine occidentale. 440 superante ; limbus crateriformis diam. 15 mm., lobis e basi cuneata obovatis, bilobis; capsula ovata, calyce paulo longior. Petiolus 3-6 cent, longus ; limbus 2-4 cent. ; pedicelli 2-4 cent. Hab. — Chine occid. : Su-tchuen, bois à Tchen-kéou-tin (Farges, n. 551). Port du Primula Listeri, avec un calice très différent, à 5 lobes étroits, très aigus, devenant rigides. Le P. Gambeliana Watt., dont le calice est de même type, diffère beaucoup par ses feuilles régulièrement dentées ou crénelées. P. neurocalyx. Pilis elongatis lanuginosa; folia e basi cordata latissime ovata, 5-7 cent, longa et fere lata, obtusa, circumcirca sinuato- dentata, supra brevissime et sparse pilosula, petiolo quam limbus vix longiore ; scapus folia paulo superans ; inflorescentiae plures (saepius 2) superpositae, bracteis foliaceis oblongis vel linearibus ; pedunculi hispidi calyce longiores; calyx herbaceus, amplus, campanulatus, valide plurinervius, ultra médium 5-parti- tus, lobis oblongis, obtusis cum mucronulo, nunc apice tri- dentatis ; corolla purpurascens, parva, calyce vix longior, lobis breviter bilobulatis. Scapus 10-15 cent. ; calyx et corolla circiter 13- 14 mm., limbo expanso vix i cent. diam. Hab. — Chine occid. : environs de Tchen-kéou-tin (Farges). \ oisin du P. pycnoloba Bur. et Franch., dont le calice est mem- braneux très pâle, ponctué de rouge, très grand (jusqu'à 2 cent.) avec des lobes très aigus ou acuminés ; les feuilles du P. pyaioloba oHt leur base obtuse. P. petiolaris Wall, in Roxb. FI. Ind.^ edent. Carey et Wall., II. p. 22. Var. odontocalyx. — Saepius scapigera, macrantha ; calycis lobi ovati, apice 2-3 dentati. Hab. — Chine occid. : Su-tchuen or., Héoupin près de Tchen-kéou-tin, ait. 1400 m. (Farges, n. 971). P. nivalis Pall., lier., III p. 320. Var. melanantha. — Flores parvi, atroviolacei, pube pul- veracea conspersa, lobis ovato-oblongis ; folia sub anthesi 450 JOURNAL DR BOTANIQUE perfecte explanata, crenulata, nec ut in P. nivalt dîutius mar- gine reduplicata. Hab. — Chine occid. : Sut-chuen occid., à Tche-to-chan près de Ta-tsien-lou (Soulié). P. kialensis. Humilis ; folia supra glabra, subtus aureo-pulverulenta, obovata vel oblongo-ovata, obtusa, dentata vel dentato-crenu- lata, in petiolum limbo subsequilongum breviter attenuata; scapus glaber foliis vix longior; pedicelli 2-6, calice 1-3 plo longiores; bracteae lanceolatae acutae; calyx viridis parum cons- picue pulverulentus, paulo ultra médium 5-tidus, lobis anguste lanceolatis valide uninerviis ; corollae tubus calyce duplo lon- gior, pallidus, 12-13 lîim. longus, limbo crateriformi, 15-18 mm. diam., lobis late obovatis subsemibitîdis ; capsula ovata calyce brevior. Folia, incluso petiolo, 2-3 cent, longo; scapus 4-5 cent.; calyx 6-7 mm. ; capsula 4-5 mm. Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen, sur les rochers de Kia-Kdzam-Ma, près de Ta-tsien-lou (Faurie). Voisin du P. cuneifolia Ledeb., mais avec des feuilles finement dentées ou crénelées tout autour. Le P. modesta Le March. Moore, a des feuilles plus nettement cunéiformes, une intlorescence plus florifère, des pédicelles beaucoup plus courts. P. Souliei. Folia pube brevi asperula, longe petiolata, petiolo gracili exalato; limbus 1-2 cent, longus, ovatus, obtusus, basi trun- catus vel leviter cordatus, breviter et anguste secus petiolum productus, crenulatus; scapi foliis 3-5 plo longiores, plures e rhizomate, inaequales, aliis unifloris, aliis plurifloris, pedicellis gracilibus, elongatis, pulverulentis; bractese subulatae; calyx 6-8 mm. longus, albo -viridis, submembranaceus, ad médium 5-fidus, lobis lineari-lanceolatis, acutis, erectis, uninerviis, nervo elevato, crasso, virescente; coroUa purpureo-violacea, tubo angusto calycem superante (nunc duplo); limbus crateri- formis diam. 16-18 mm., lobis bilobatis ; capsula ovata calyce brevior. Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen, montagnes du Tchito près de Ta-tsien lou (Soulié n. 382). A. Franchet. — Plantes notivelles de la Chiite occidentale. 451 Diffère du P. kialensis par ses feuilles scabres, dépourvues de poussière farineuse, et dont le limbe ovale, cordiforme ou subcordi- forme, a le pétiole grêle, non ailé. P. Sertulum. Folici membranacea, oblonfra vel obovata, obtusa, g-labra, circumcirca arg-ute denticulata, in petiolum alatum marg-ine integerrimum longe attenuata, scapo duplo breviora; flores permulti, bracteis herbaceis basi non calcaratis; pedicelli calyce 2-3-plo longiores; calyx laxe pulverulentus, campanulatus, ad médium vel paulo ultra 5-fidus, lobis lanceolatis, acutis, nervo dorsali tenui; corolla purpureo-violacea vel alba, tube calycem superante; liinbus cratcriformis 2 cent, latus, lobis e basi an- guste obovatis, bitidis; capsula ovata, calycem aequans. Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen oriental à Tchen- kéou-tin, ait. 2500 m. (Farges). Port du P. auriculata^ avec des pédicelles plus longs, une inflo- rescence plus lâche et des feuilles à dents plus prononcées ; le P. Ser- tulum en diffère surtout par ses bractées qui ne sont pas éperonnées. Le P. heterodonta Franch. a le limbe des feuilles plus court, plus large, à dents plus grosses et plus inégales. P. arg-utidens. Folia crassiuscula, subcoriacea, linea alba cartilaginea mar- ginata, limbo ovatovelovato-oblong-o, e medio remote dentato, dentibus parvis, argutis, inaequalibus, inferne integerrimo in petiolum latum attenuato; scapus foliis 1-3-plo longior, floribus paucis (circiter 4), cernuis; bracteae lanceolatse, acutae, basi non calcarataî, pedicellis longiores; pedicelli brevissimi (1-3 mm.); calyx crassus, breviter campanulatus, 4 mm. longus, glaber, lobis ovatis vel ovato-lanceolatis, obtusis vel vix acutis; corolla violacea, tubo calycem œquante, exinde sensim ampliato in limbum infundibuliformem, vix i cent, diam., lobis bilobulatis cum dente interjecto. Folia 2-4 cent, longa; scapus 6-10 cent. Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen, dans les terrains secs autour de Ta-tsien-lou (Soulié, n. 664; Fratt, n. 761). C'est une espèce bien caractérisée, parmi celles qui appartiennent à la flore de Chine, par ses feuilles coriaces bordées d'une ligne blanche cartilagineuse et de petites dents très aiguës; les fleurs sont 452 JOURNAL DE BOTANIQUE presque sessiles, penchées comme celles du P. sapphirina^ mais plus grandes; le calice et les feuilles rappellent aussi cette dernière espèce. P. Farg-esii. Folia tenuiter membranacea, laxe pulverulenta, oblonga vel oblongo-cuneata, obtusa, superne argute denticulata, inferne longe attenuata, intégra, subtus eleganter reticulato-buUata; scapus gracillimus foliis 2-4-plo longior, 4-9 cent, longus, 5-2- florus, vel saepius abortuuniflorus; bracteae 2, herbaceas, parvae; pedicelli calyce longiores; flores cernui vel patentes; calyx 3-4 mm. longus, aperte campanulatus, parce aureo-pulverulen- tus, paulo ultra médium 5-fidus, lobis deltoideis acutis, valide i-nerviis; corolla pallide violacea, tubo brevi calycem non excedente, e fauce sensim ampliato in limbum infundibuli- formem, lobis breviter bilobulatis. Folia 2-3 cent, longa, incluso petiolo. Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen oriental, sur les ro- chers humides à Ky-min-se près de Tchen-kéou, ait. 1200 m. (Farges n. 1062). Le P. Fargesii est bien caractérisé par sa corolle nettement infun- dibuliforrae; sa place est à côté du P. uni fl or a \\'att,, dont les fleurs sont sessiles, mais le calice et les feuilles sont de forme très différente et le limbe de la corolle bien plus profondément divisé. Le Primula sp. n. 6981, du D'' A. Henry, PI. prov. Hupeh, est probablement une espèce inédite ; par son port il rappelle le P. Far- gesii^ mais dans la plante du D'" Henry le limbe est plus ovale, brièvement atténué ou contracté en pétiole, un peu scabre sur les deux faces; les fleurs sont peu nombreuses (1-2). Je n'ai pas vu la corolle ; à la maturité le calice est campanule, blanc pulvérulent, avec une fine pubescence noirâtre, divisé jusqu'au milieu en lobes triangulaires aigus ; la capsule est ovale et dépasse sensible- ment le calice. [A suivre.) CHRONIQJJE. M. le D'" G. Lag-erheim vient d'être nommé professeur de Botanique et directeur de l'Institut de Botanique à l'Université de Stockholm. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J . Meracli, imp., 4"", Av. de Chàtillon. JOURNAL DeBOTANIQUE 9? Année PL. II i ' ^â;.: % W% as»* r »» »• V »;•* 0 9 ià m A , '■) S ,«■' 6 M. Gomont del. Photogravure Rougeron. FISCHERELLA AMBIGU A GOMONT Journal de Botanique, '•< .^ .t ^ y ^ \, ^^ 9^ Année, PI. IV. r7^. w^M 4 0 li .4prera/ ad «a t. r/c/ et i)(ii. 2 / ' Leptomischus primuioides tt«V ' W' V ' y. èXMfi J ML N ^1\ :\ \ ii iTGval ad nat. del et lith. I/np^ Ed. Bry, Paris. Keenania (?) ophiorrhizoïdes Journal de Botanufu^ d^ArttU^Pl.VI. ' «a V ^'^ *%)• WW/i G Poirault etM.Racihorsh'deJ. Bénard se. NoijOAMC des Vrêdinèe^ Imp '-' Lemercier.Paris. jurnal de Botanique 9^- Année, l'I VIL ^1 / 0 m. »\.... / o ^pQ^y--^,^^^ wm^^ /. _ /l'(7(/(7/si(7 f fO/flOn/liTT/KI //..y/. ^..-o'.-/Jcr///(H-<7/yra hiscai/ensis' ii.sfi.,- //.- IJ. s//'(7/t(/(//a/f/.s- ii.s/i. ' Sauvcujcau. iM. L.(i>mh'sli[/>.. l/ivif/Lv/Zec/: â 9« ANNÉE. N» 24. 16 DÉCEMBRE 1895. JOURNAL DE BOTANIQUE PLANTES NOUVELLES DE LA CHINE OCCIDENTALE (Suite.) Par M. A. FRANCHET. P. tongolensis. Huniilis, tota glaberrima; folia crassiuscula; limbus petiolo angusto brevior, ovatus^ 6-10 mm. longus, basi rotundatus vel truncatus, apice latc obtusus, circumcirca obscure crenulatus; scapus folia aequans vel paulo superans, uniflorus; calyx tubu- loso-campanulatus, 5 mm. longus, vix ad médium fissus, lobis ovatis, subobtusis, basi lata sese invicem obtegentibus ; corolla 18-25 mm. longa, tubo angusto calycem longe excedente, lobis angustis, breviter bilobulis. Hab. — Chine occidentale ; Su-tchuen, sur les pelouses à Mou-ma-long près de Tongolo (Soulié). Espèce caractérisée par ses scapes uniflores, par la forme de son calice dont les lobes sont courts, à base large et se recouvrant par les bords; par sa corolle qui peut atteindre 3 cent, de longueur. Les feuilles ont la forme de celles du P. sïbirïca, mais elles sont plus épaisses. Androsace mirabilis. Petiolus 10-15 "^"^- loiigus, exalatus, pilis rufis, praesertim inferne villosulus; limbus chartaceus, glaber, supra intense viridis, lucidus, infra pallide rubescens, e basi rotundata vel leviter producta late ovatus, obtusus, obscure late crenatus vel fere integer, 8-12 cent, longus; scapus 30-40 cent., apice multi- florus; bractese herbaceaî, brèves {8-10 mm.), subulatae; pedi- celli graciles, ina^quales, 2-2, cent, longi, glabri ; calyx mox coriaceus, e basi acuta conico-campanulatus, valide 5-nervatus, breviter 5-lobus, lobis late triangularibus nervo producto rigide mucronatis; corolla rosea, tubo ovato calyce incluso, fauce constricto; limbus expansus i cent, diam., lobis obovatis. Hab. — Chine occidentale; Su-tchuen oriental, à Ky-min-se près de Tchen-kéou-tin^ ait. 1200 m. (Farges, n. 1051). 454 JOURNAL DE BOTANIQUE Espèce très remarquable par ses grandes dimensions et par la forme de ses feuilles qui rappellent celles du Bryophyllum himalaicum Hook. A. dissecta. — A. roUmdîfolia, var. dïssecta Franch. Bull. Soc. bot. XXXII, p. lo. Estolonosa, tota pilis longis hîspida; limbus orbîculatus, ad médium 5-partitus, segmentis cuneato-dilatatis, trifidis, lobis lobulatis; scapi graciles; bracteae brevissimae (2 mm.); pedicelli calycem vix sequantes, 2-3 mm. loiigi; calyx ad médium 5-I0- batus, lobis obtusis ; corolla rosea, calyce subduplo longior, lobis obovatis, integris. Hab. — Chine occidentale : Yunnan, col de Koualapo, ait. 3000 m. (Delavay, n. 1036) ; col de Yen-tze-hay (id. n. 2079). Plante très hispide; diffère de VA. geraniifolia Watt, par ses feuilles plus profondément divisées, ses scapes très grêles, ses pédi- celles ordinairement plus courts que le calice, même après l'anthèse, et surtout par l'absence de stolons. A. sutchuenensis. Estolonosa, brevissime pubescens; folia ultra médium 5-par- tita; pedicelli (circiter 8-12) calyce 3-6 plo longiores; bracteae lineares, 4-6 mm. longae ; corolla rosea, lobis angustis, bilobulis . Hab. — Chine occidentale; Su-tchuen oriental, aux envi- rons de Tchen-kéou-tin, ait. 2000 m. (Farges, n. 774). Voisin de VA. dissecta^ dont il se distingue par sa pubescence courte, ses pédicelles allongés, même avant l'anthèse, ses feuilles plus profondément divisées et par les lobes de la corolle bilobés. A. cuscutiformis. Stolonifera, stolonibus plurimis, filiformibus, longissimis, 1-3 pedalibus, apice tantum radicantibus ; folia graciliter et longe (15-25 cent.) petiolata, limbo ambitu reniformi, aperte cordato, ultra médium 7-partito, segmentis cuneato flabellatis, trifidis, lobis trilobulatis ; scapi filiformes sub lo-flori; bracteœ minimae, 2-3 mm. longae ; pedicelli gracillimi, elongati (3-6 cent.), demum patentes; calyx ad médium 5-lobus, lobis ovato-deltoi- deis, subobtusis; capsula sub maturitate calyce paulo brevior, obverse conica, apice late truncata. A. Franchet. — Plantes nouvelies de la Chine occidentale. 455 Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen, à Tchen-kéou-tin (Farges, n. 714 bis). Plante plus élevée et beaucoup plus ^^xq[ç. q^\q.VA. gerajiiifolia., avec des stolons filiformes nombreux, très allongés, diffus, rappelant des tiges de Cuscute; feuilles profondément divisées. La forme de la capsule obconique, tronquée, est aussi très caractéristique, A. axillaris. — A. roHindifolia, var. axt'llaris Franch. Bull. Soc. bot. de Fr. XXXII, p. 10. Molliter cinereo pubescens, estolonosa ; folia crenata, crenis 7-9 integris vel crcnulatis; scapus 10-20 cent., pilosus; inflores- centiae ssepius 2 superpositae, basi bracteolatae simulque folii- ferae; folia floralia 2-3, basilaribus conformia; calyx et corolla rubro-violacea illis A. rotmidifolia? Hamilt. similia. Hab. — Yunnan, montagne de Hee-chan-men (Delavay, n. 306) ; Ta-long-tan, près de Ta-pin-tze ; gorges de Son-tchang- kiou, près de Hokin (id. n. 883) ; Pen-gay-tzé (id.) C'est une espèce évidemment très voisine de VA. rotundifolia\ mais les nombreux spécimens que j'ai pu voir présentent tous le sin- gulier caractère d'avoir sur le scape plusieurs verticilles de fleurs qui présentent à le;u" base, outre les bractées, 2 ou 3 feuilles de la même forme et de la même grandeur que les feuilles basilaires. A. alcheiïiilloides. Hispida, cœspitosa, caudiculis plurîmis 1-2 poil, longis, vestigiis foliorum anni pra^teriti vestitis; folia breviter petiolata limbe ambitu reniformi, 10-12 mm. longo, trisecto, partitioni- bus petiolulatis (intermedia longius), 7-9 fidis, lobulis linearibus 3-4 mm. longis; scapus foliis longior ; bracteae oblongae pedi- cellos aequantes vel illis breviores; pedicelli 7-12 mm. longi, plures (8-12) ; calyx 3-4 mm. longus e basi acuta campanulatus, ad médium 5-lobus, lobis ovatis, subobtusis; corolla rosea, calyce subduplo longior et latior, lobis e basi angusta cuneatis, late obovatis, integris; capsula calyce brevior, subglobosa. Hab. — Chine occidentale : Yunnan, au pied du glacier de Likiang, ait. 3500 m. Espèce bien caractérisée par son mode de végétation et par la forme de ses feuilles. La plante, sans les fleurs, ressemble tout à fait à certains Alcheniilla des Andes, tels c^mq Alchemilla ap/ia?toides. Toutes les espèces du groupe de VAndrosace roiundt/ol/a^ si l'on 456 JOURNAL DE BOTANIQUE en excepte VA, alchemilloides^ sont très voisines. Mais si l'on con- serve comme distinct, ainsi que l'a fait M. Hooker dans le Flora of Brit. hidia^ VA. geraniifolia Watt, les espèces proposées ici devront aussi être maintenues. A. Stolojiiferoe. Stolones crassi, scapi vix longitudine; folia vix ad médium 7-lobata A. geraniifolia. Stolones filiformes, longissimi ; folia ultra médium lobata A. stolonifera. B. Estolonosee. I. Folia crenata vel non ad médium usque lobata. Inflorescentia unica terminalis basi tantum brac- teata nec vere foliata A. rotundifolia. Inflorescentiae plures, superpositae, ad basin brac- teatae simulque vere foliiferae A. axillaris. 2. Folia ad médium, vel ultra, lobata. Hispida; pedicelli brèves, 2-3mm. longi .... A. stitchuenensis. Brève puberula; pedicelli jam ante anthesin 3-6 cent, longi A. dissecta. C. Cœspitosse, caudiculis pluribus. Folia trisecta, lobis minutis A. alcheinilloides. A. Âizoon Duby in DC. Prodr. VIII 50. Var coccinea. — Inflorescentia longiter pilosa, nec glandu- losa ; calyx margine latiuscule albo-marginatus ; flores rubri vel intense coccinei. Hab. — Chine occidentale : Yunnan, Lankong (Delavay, n. 65); Su-tchuen, à Batang (Prince Henri d'Orléans); Tongolo (Soulié). La pubescence glanduleuse manque complètement dans l'inflo- rescence, ainsi qu'on le voit dans la var. intégra Maxim. ; la bordure membraneuse du calice, la coloration des fleurs, rouge-ponceau ou rouge noir, caractérisent bien cette belle variété, qui a fleuri au Muséum en 1891. A. Delavayi. Cœspitosa; caudiculi rcpetito-furcati, supernefastigiati, ves- tigiis foliorum vetustorum diu vestiti/ folia in globum dense coarctata, late cuneato-obovata, apice rotundata, 4-5 mill. A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 457 longa, crebre et molliter cilîata, ad faciès parce et breviter pilosa, margine tenui ; flores breviter (4-5 mill.) pedicellati, sub calyce dibracteolati ; calyxvix4 mill. longus, campanulatus, pilosulus, ad médium 5-lobiis, lobis oblongo-ovatis, obtusis; coroUa alba vel rosea, diam. 7-8 mill., tubo globoso calyce incluso, lobis explanatis late obovatis, emarginatis. Hab. — Chine occid. : Yunnan, glacier de Likiang, près des neiges perpétuelles, ait. 4.000 m. (Delavay). La plante végète comme VA. squarnilosa Maxim., mais la forme des feuilles est très différente dans les deux plantes; elles persistent très longtemps sur les caudicules et deviennent coriaces, presque ligneuses. Lysimachia glaucina. Glabra; simplex vel breviter ramosa; caulis pruinosa, obtuse angulata ; folia eximie glauca, crassiuscula, crebre punctata (nec nigro-lineata), basilaribus oppositis, oblongis, obtusis, petiolo distinct© basi dilatato semiamplexicaulibus; folia e medio caulis alterna, lanceolata, acuminata, inferne attenuata, nec vere petiolata, semiamplexicaulia ; raceraus simplex, in- ferne laxiflorus, pedunculis, 15-20 mill. longis, bracteam seta- ceam paulo superantibus ; calycis lobi e basi rolundata lanceolati, acuti, margine tenuissime glandulosi; corolla pallide rosea, 7-8 mill. longa, calice fere duplo longior, fere ad basin partita, segmentis vix nigro-punctatis, unguiculatis, in limbum late obo- vatum, emarginatum, abrupte dilatatis; stamina coroUam aequan- tia, filamentis e medio loborumliberis. Hab. — Chine occid. : Yunnan, Ta-pin-tze, au col de Pi iou se, ait. 2000 m. (Delavay, n. 2371). Port du L. pentapetala ( Apochoris) ; feuilles plus épaisses, les cauli- naires rétrécies en pétiole élargi à peine distinct ; inflorescence plus allongée; pétales de forme différente, beaucoup plus larges, sem- blables à ceux du L. platypetala. Le L. stejiopetala Hemsl. a les pétales étroits du L. pentapetala ; le L. auriculata Hemsl., est couvert sur toutes les parties de ponctuations et de lignes noires. L. Delavayi. Glabra; simplex vel ramosa; folia alterna, tenuiter raembra- nacea, anguste lanceolata vel fere linearia, acutissima, inferne longe attenuata, in basin vix amplexicaulem dilatata, subtus 4s8 JOURNAL DE BOTANIQUE glaucescentia, utraque faciepunctis elevatis asperulata ; racemus elongatus praesertim basi laxiflorus, apice attenuatus, pedun- culis gracilibus bractcam subulatam c'cquantibus (10-15 mill. longis), haud raro geminis vel ternis; calycis segmenta anguste lanceolata, acuminata, lineis duabusglandulosis notata, margine glabra, corolla duplo breviora; coroUa albo-rosea, lobis oblon- gis, undulatis, e niedio recurvis, patentibus; stamina paulo exserta, filamentis infra médium corollse liberis. Folia 6-8 cent, longa, 4-10 mill. lata, corolla tere i cent, longa. Hab. — Chine occid. : Yunnan, à Ta pin tzé, au col de Pi iou se (Delavay, n. 2387). Ressemble beaucoup au L. pentap étala, mais les fleurs sont plus grandes, les étamines plus longues, dépassant un peu la corolle divisée seulement jusqu'aux 3/4 et non jusqu'à la base et dont les lobes sont étroits, oblongs, arqués en dehors. Enfin le L. Delavayi est absolument glabre dans toutes ses parties, tandis que, dans le L. pentapeiala^ toute la partie supérieure de la tige et l'inflorescence sont couvertes d'une fine pubescence serrée. L. miltandra. Glaberrima, glaucescens ; caulis gracilis; folia punctis nigris destituta, inferioribus oppositis, oblongis vel oblongo-spatu- latis, obtusis, inferne attenuatis, basi auriculata semiamplexi- cauli quasi connatis ; folia superiora alterna, sessilia, lanceolata, acuta; racemus siraplex vel inferne breviter ramulosus, laxiflo- rus, pedunculis solitariis vel 2-4 fasciculatis, bractea subulata longioribus; calycis segmenta anguste lanceolata, acuminatis- sima, maculis rubris passim notata, margine hyalina; corolla paulo infra médium partita, lobis late oblongis, undulatis ; fila- menta cura lobis libéra ; antherae apice biglandulosae, glandulis intense miniatis. Hab. — Chine occid. : Su-tchuen, environs de Tchen-kéou- tin (Farges, n. 344). Les feuilles sont auriculées à la base, comme celles du L. auricu- lata Hemsl. et du L. paludicola Hemls., mais plus grandes que dans ces deux espèces et dépourvues, ainsi que le calice, de ponctuations noires ;la description du L. heteroqanea Klatt (i), ne peut lui convenir I. La collection faite par M. Krone, de 1853 à 1859, dans la province de Canton se trouve dans l'herbier de M. Drake, ce qui m'a permis de rétablir l'identité A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 459 crautre part. La présence de deux grosses glandes, d'un rouge ver- millon, placées au sommet de l'anthère, de chaque côté du connectif un peu prolongé, est un fait constant et qui ne paraît avoir été signalé dans aucime autre espèce. L. violascens Franch. in Cat. Sein. Hort. bot. Pains, anno 1891 (nomen tantum). Caulis 1-3 ped., simplcx, tenuiter striatus, glaber ; folia fusco-punctata, subtus glauca, lanceolata, acuminata, basi angustata sessilia, margine crispula, 6-8 cent, longa; racemus 10-25 cent, longus, pedunculis brevibus (6-10 mill.), bracteas aequantibus, solitariis vel 2-3 fasciculatis ; calycîs segrnenta lan- ceolata, acuta, coroUse dimidium aequantia, margine hyalina, brevissime fîmbriolata, lineis duabus glandulosis fiiscis notata ; coroUa roseo-violacea, aparté campanulata, ultra médium par- tita, lobis subpatentibus, late obovatis; stamina corollabreviora filamentis totis breviter glandulosis, infra médium corollae libe- ris. Hab. — Chine occid. : Yunnan, sur la montagne d'Hee-chan- men (Delavay, n. 1686, 3062, 3400, 4283). Espèce bien caractérisée par la forme élargie des lobes de sa corolle, dont le diamètre est de 14-15 mm., par ses fleurs d'un rose- violacé assez foncé. La plante a été cultivée au Jardin des plantes de Paris en 1S90 et 1891 ; c'est une des espèces les plus ornementales du genre. L. candida. Lindl. mjoîtrji. Hort. Soc. Lond. \. 301. Var. imcrophylla. — Gaules plures vix palmarès, rigidi, simplices, late patentes vel prostrati; folia basilaria caulinis non majora et vix dissimilia, omnia parva, auguste spatulata. Hab. — Chine occid. : Yunnan, Lankong, aux bords d'un étang près de Su kien (Delavay). de trois Lysimachia citées dans YIndex Florés sinensis. Le L. heterogenea Klatt, Linmea, xxxvii, 501 (sphalm. impress : keteroganea), porte l'étiquette de Klatt lui-même; les pétales sont obtus ou arrondis au sommet avec un petit mucron, et non acuminés, comme le dit la description; il n'est pas douteux que ce L. heterogenea ne soit identique avec la plante nommée depuis : L. paludi- cola Hemsl., dont le L. auriciilata Hemsl. ne diffère que par les segments du calice plus étroits et plus aigus. Le L. inconspicîia yi\(.\^^\^ Joum. de Rot. néerl.^ I, ito, est le L. candida Lindl.; le L. sinica Miq. loc. cit., n'est qu'une légère forme du L. javanica Bl. à corolle ne dépassant guère le calice. 46o JOURNAL DE BOTANIQUE L. puxnila. — Beiniai'dina piintila Baudo, Ann. se. nat., 2^ série, XX, 349 et in Herb. Mus. Par. Pube brevissima rufescente vestita, multicaulis, caulibus prostratis vel ascendentibus ; folia crassiuscula, spatulata, limbo late ovato, obtusovel apicerotundato, lineisrubro-fuscis notato; flores 4-8 ad apicem caulis dense congesti, fere capitati, pedun- culis i-3mill. longis, quambracteaeoblongaeobtusae brevioribus ; calycis segmenta obovata, obtusa, late albo-marginata, dorso viridia cum lineis glandulosis rubris; coroUa 8 mill., calyce duplo longior, albo-rosea, ad quartara partem partita, lobis oblongis, obtusis ; stamina corollam aequantia, filamentis glabris cum lobis liberis; antherae violaceae. Caules 10-20 cent. ; folia 1-2 cent, longa. Hab. — Chine occid. : Yunnan, pâturages de Hee-chan-men près de Lankong, ait, 3000 m. (Delavay, n. 1091); Su-tchuen occid., aux environs de Tongolo (Soulié). Bien caractérisé par son inflorescence capitée et ses feuilles spa- tulées. La plante de Chine est tout à fait semblable à celle que Jacque- mont a récoltée à Kedar Kauta (Kahsmir), n° 848; Strachey et Winterbottom l'ont également rencontrée dans le Kumaon. Le L. pumila a peut-être été confondu dans le Flora of British India avec L. proliféra, dont il est bien distinct par ses fleurs toutes ramassées en tête, ses pédoncules plus courts, la forme du calice, etc. Baudo, loc. cit., a sans doute trop brièvement caractérisé son Bernardina pumila, par cette phrase, mise en note : » vSubspithamea. Racemus brevissimus, pauciflorus *. Mais elle est néanmoins assez précise pour faire reconnaître la plante. L. albescens. Caulis gracilis, decumbens, longe productus, pube brevi crispula rufescenti lanuginosus; folia alterna, petiolata, densis- sime celluloso-puncticulata, albescentia, punctis nigris adspersa, subtus pilis brevibus scabrida, limbo subpoUicari, ovato, acuto velparum obtuso, inferne breviter attenuato, pétiole 5-7 mm. longo ; pedunculi lanuginosi petiolum sequantes, secus caulem fere e basi axillares, mox arcuato-cernui ; calycis segmenta auguste lanceolata, acuminata, lineis nigris notata, margine ciliata ; coroUalutea, nigro-lineata, ad quartam partem partita, lobis ovato-lanceolatis, calyce paulolongioribus ; stamina brevia coroUae dimidio breviora; capsula glabra. A. Franchet. — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 461 Hab. — Chine occid. : Yunnan, dans les prairies sèches, au- dessus de Ta-pin-tzé (Delavay, n. 52). Espèce très distincte, rappelant le L. deltoïdea, mais bien différente par la forme du calice et de la corolle, par ses feuilles blanchâtres, un peu rudes en dessous, présentant en dessus un tissu cellul-eux très apparent ; les tiges se prolongent comme celles du L. Nummularia. L. Hemsleyi. Planta tota pubescens; rhizoma radicans, caules plures sim- plijes vel ramosos, emittens ; folia opposita, membranacea, ele- vato-punctulata, sedpunctis etlineis nigris destituta; limbuslan- ceolatus acuminatus vel ovato-lanceolatus acutus, 4-6 cent, longus, in basin cuneatam desinens, petiolo 8-20 mill, longe ; pedunculi omnes axillares, folio circiter duplo breviores, usque 3 cent, longi, erecti; calyx 6-8 mill. longus, segmentis anguste lanceolatis, acutissimis; coroUa lutea, parce nigro-punctata, 12-14 niill.longa, lobisovatis subacutis; staminacorollabreviora fîlamentis inter se in annulum crebre glandulosum connatis ; ova- rium dense pilosum. Bab. — Chine occid. : Ta-pin-tze dans le marais de Mien- Kia-se (Delavay, n. 2369); col de Koua-la-po, entre Tali et Hokin (id.). -^ Rappelle le L. Klatteana, avec une pubescence formée de poils beaucoup plus courts, des feuilles toutes opposées (elles sont éparses dans le L. Klaileana), plus minces et plus larges, des fleurs espacées vers le sommet de la tige à l'aisselle des 5 ou 6 feuilles supérieures. L. japonica Thunb., Flor.Jap. 83. Var. cephalantha. — Flores 7-10 ad apicem caulis val ramo- rum congesti, subsessiles, bracteis foliaceis ovatis ciliatis invo- lucrati; folia caulina basi rotundata vel cuneata. Hab. — Chine occid. : Yunnan, dans les bois à Tchen-fong- chan (Delavay, n. 5154); Su-tchuen occid., à Tchen-kéou-tin (Farges). L. deltoidea Wight, Ilhistr. II. 137, tab. 144. Var. cmei^ascens . — Tota dense et breviter pilosa cineras- cens; folia orbiculata vel latissime ovata, obtusissima. Hab. — Chine occidentale : Yun-nan, aux environs de Tali sur le mont Hée-chan-men (Delavay, n" 119) ; col de Pi-iou-se (id. n° 2370.) 462 JOURNAL DE BOTANIQUE Plante toute couverte d'une villosité un peu tomenteuse, cendrée, à feuilles assez petites mais plus arrondies que dans les autres formes du L. deltoidea^ quelquefois plus larges que longues. Elle se distingue facilement de toutes les formes du L. japonica^ par ses capsules glabres. L. yunnanensis. Pluricaulis, tota crispule pubescens ; caules 1-2 decim., recti, simplices; folia opposita, ovata vel late obovata, saepius obtusa, nunc acutiuscula, in petiolum brevem contracta vel breviter producta, fusco-punctata ; flores secus fere totum caulem axil- lares, solitarii, pedunculo petiolum 3-5 mm. longum vix aequante, cernuo ; calyçis segmenta lineis nigris notata, ovato- lanceolata, acuta, ciliata, coroUa duplo breviora ; corolla lutea crebre nigro-lineolata, lobis ovatis, obtusis ; stamina corolla multo breviora, antheris quam filamenta brevioribus ; capsula glabra. Hab. — Chine occidentale : Yun-nan, sur les coteaux secs, près de Kiang-yn (Delavay, n» 2847) ; Ta-pin-tze (id.). Plante bien caractérisée par son inflorescence formée de fleurs brièvement pédicellées, solitaires à l'aisselle des feuilles presque tout le long de la tige. Port du L. delioidea, mais très différente par son androcée semblable à celui du L. evalvis. L. drynarifolia. Multicaulis, caulibus decumbentibus vel radicantibus, rufo- pilosis ; folia opposita, pilosa, pétiole quam limbus breviore ; limbus 10-15 mm., e basi late et leviter cordata suborbiculatus, punctis et lineolis nigris notatus ; pedunculi axillares, graciles, arcuati, folio 2-3-plo longiores, hispidi ; calycis segmenta inaequalia, obovato-spatulata, obtusa, tenuia cum margine hyalino, corolla 2-3 plo breviora ; corolla ad médium partita, lobis ovatis vel ovato-oblongis, parce nigro-lineolatis ; stamina lobis 2-plo breviora ; ovarium glabrum. Hab. — Chine occidentale : Yun nan, col de Hia-lo-pin, ait. 2500 mètres (Delavay, n° 2122). Diffère du L. japo?iica et du L. deltoidea par la forme des lobes du calice et de la corolle qui présente des linéolcs noires; du L. japoîiica, par sa capsule glabre. A. Fran-chet. — Plantes nouvelles de la Chine occidenhle. 463 L. Ghristinse Hance, Journ. of. Bot. (1873) p. i67 et (1882), p. 36. Var. pubescens. — L. grainmica Franch., Plant. David. part. II, p. 97 (nec part. I. p. 201), non Hance. — Tota dense rufo-pilosa ; calycls segmenta anguste lanceolata, acutissima. Hah. — Chine occidentale : Su-tchuen, principauté de Mou- pine (Arm. David.). Diffère du type par la villositù serrée de toutes ses parties, la forme étroite des segments du calice, qui sont très aigus, les feuilles presque orbiculaires. Tous les spécimens du L. ChristiricB que j'ai pu voir ont d'ailleurs les feuilles plus larges que ne semble le comporter la description de Hance, qui dit aussi que sa plante est complètement glabre. L. Fargesii. Caules graciles, prostrati, brevissime puberuli, inferne radi- cantes; folia opposita breviter petiolata, lineis nigris crebris notata, e basi rotundata vel leviter cordata late vel latissime ovata, obtusa ; pedunculi graciles, parce glandulosi, foliis nunc breviores, nunc paulo longiores, sub anthesierecti, moxdeflexi; calycis ad basin partiti segmenta lanceolata, acuta, nigro-linea- ta; corolla lutea lineis nigris notata, lobis ovato-oblongis,.obtu- sis ; stamina lobis breviora, filamentis pro tertia parte in annulum dense glandulosum coadunatis ; capsula glabra. Hab. — Chine occidentale : Su-tchen, autour de Tchen- kéou-tin, ait. 1400 mètres (Farges, n° 658). Port du L. Nummîilaria^ dont le L. Fargesii diffère nettement par son calice à lobes très étroits, parles lignes noires qu'on voit sur les feuilles, le calice et la corolle, lignes qui font complètement défaut chez \eL. Nummularia. L. rubiginosa Hemsl., Iiid. Flor. Sin. II, p. 56. \'ar. gùabra. — Planta tota glabra praeter folia floralia basi saepius rigide ciliata ; foliorum lineolae pro maxima parte déco- lores, hyalinae, paucis tantum nigris, Hab. — Chine occidentale : Yun-nan, dans les bois à Tchen- fong-chan (Delavay, n" 5065). Forme glabre du L. rubiginosa ; les linéoles des feuilles sont presque toutes privées de leur matière colorante noire. Le passage au type est fourni par la plante de Ta-tsien-lou (Pratt, n. 410), dont la 464 JOURNAL DE BOTANIQUE tige, glabre dans presque toute sa longueur, présente, dans sa partie supérieure, une pubescence courte, ferrugineuse. L. ramosa Wall., Cat. n-^ 1490. N2X. grand iflora. — Flores mag-ni, 15-22 mm. diam. ; caly- sis lobi e basi fere orbiculati abrupte acuminati, corolla 3-6 plo breviores. Hab. — Chine occidentale, dans les bois à Tchen-fong-chan. (Delavay). L. trichopoda. Prostrata, ascendens, basi radicans ; glabra ; folia alterna, firmiter membranacea, subtus pallida, punctis fuscis parum conspicuis adspersa, e basi breviter cuneata, vel rotundata, nunc etiam subcordata late ovata ; petiolus 4-10 mm. longus, limbo 4-7 plo brevior; 'pedunculi axillares, pauci, filiformes, folium subaequantes ; calyx 4-5 mm. longus, lobis e basi ovata cuspi- datis, corolla 3-4 plo brevioribus ; corolla lutea, impunctata, 15-22 mm. diam., lobis ovato-oblongis, obtusis ; stamina lobis 4-plo breviora, antheris filamento multo longioribus. — Odor perfecte nullus. Hab. — Chine occidentale : Yim-nan, dans les bois à Long- ki et à Tchen-fong-chan (Delavay). Diffère du L. Fœnum grascum Hance et du L. simulans HemsL, par l'absence de toute odeur; les tiges sont décombantes, comme celles du L. Fœniim grëecum^ mais les feuilles sont un peu cordi- formes à la base, ou tout au moins arrondies ou très obtuses. Le L. evalvis Wall., a le calice beaucoup plus grand, dépassant souvent la corolle, les feuilles atténuées aiguës à la base. Les capsules du L. trichopoda ne me sont pas connues. {A suivre.^ Ph. Van Tieghem. — Acrogamie et basigamie. 465 ACROGAMIE ET BASIGAMIE Par IM. Ph. VAN TIEGHEM. Qu'elle naisse du carpelle directement dans sa masse non différenciée, comme chez les Loranthacées, ou indirectement dans un placente, comme chez les Arceuthobiacées, ou plus indirectement encore dans un ovule, comme dans la très grande majorité des Phanérogames, la cellule mère de l'oosphère, ce qu'aujourd'hui encore on appelle très improprement le sac em- bryonnaire, procède toujours, comme on sait, immédiatement ou médiatement, d'une cellule exodermique du carpelle lui- même, du placente ou du nucelle de l'ovule. Elle s'allonge per- pendiculairement à l'épiderme en s'enfonçant dans l'écorce, de manière à offrir deux extrémités, l'une périphérique, c^u'on peut nommer son sommet, l'autre profonde, qu'on peut appeler sa base. Puis, elle produit des cellules fdles qui la remplissent et dont l'ensemble constitue dans tous les cas l'endosperme. Chez les Angiospermes, elle forme à son sommet trois petites cellules côte à côte, à sa base trois autres petites cellules côte à côte, et dans sa région médiane, occupant tout l'intervalle entre ces deux triades, une grande cellule ayant d'abord deux noyaux, qui se fusionnent en un seul ; ainsi composé de sept cellules, l'endosperme est donc hétérogène et doué de polarité. Chez les Gymnospermes, elle forme un nombre beaucoup plus grand et indéterminé de cellules d'abord toutes semblables ; l'endosperme y est multicellulaire, homogène au début et sans polarité. Ceci rappelé, dans les Angiospermes, que nous considére- rons seules ici, c'est la cellule médiane de la triade périphérique ou apicale de l'endosperme qui se différencie en une oosphère, qui reçoit la cellule mâle apportée par le tube pollinique et qui, en se combinant avec elle protoplasme à protoplasme, tinoleu- cites à tinoleucites et noyau à noyau, produit un œuf, lequel se développe bientôt en un embryon. Les deux cellules latérales de cette triade n'ont qu'une existence éphémère : ce sont les synergides. Les cellules de la triade profonde ou basilaire de- meurent toutes les trois inactives : ce sont les antipodes. La grande cellule médiane produit l'albumen. Telle est la règle admise jusqu'à présent comme générale et qui s'applique en effet, semble-t-il, à toutes les plantes où la 466 lOURNAL DE BOTANIQUE cellule mère de l'endosperme prend naissance dans le nucelle d'un ovule tégumenté, au micropyle duquel elle présente son sommet. Et cela, chose remarquable, tout aussi bien si le tube poUinique, au lieu d'arriver au nucelle par l'extérieur, c'est-à- dire par la loge ovarienne et le micropyle, comme c'est le cas ordinaire, y pénètre par l'intérieur, c'est-à-dire par le placente, le funicule et la chalaze, comme M. Treub l'a montré pour les Casiiariiia en 1891, et M. Navaschine plus récemment pour les Ainus, Beiula, Coryhis, Ulumsç^V JttglanSy tout aussi bien donc, pour employer l'expression consacrée, lorsqu'il y a chalazoga- -mie, que lorsqu'il y 2, poro garnie. Que cette règle comporte pourtant quelques exceptions très instructives, c'est ce que je voudrais montrer ici en quelques mots. On sait que, chez les Loranthacées, la cellule mère de l'en- dosperme naît directement dans l'exoderme de la face ventrale du carpelle et s'allonge fortement vers le haut dans le tissu même du carpelle au devant du tube pollinique : il n'y a ici ni placente, ni ovule. On sait aussi que les carpelles de ces plantes sont tantôt ouverts, de manière à former, par leur concrescence bord à bord, un ovaire uniloculaire à loge bientôt oblitérée par la soudure des épidermes (Nuytsioïdées, Viscoïdées, Loranthées et Psittacanthées parmi les Loranthoïdées), tantôt fermés, de manière à produire, par leur concrescence latérale et interne, un ovaire pluriloculaire, pourvu d'autant de loges qu'il y a de car- pelles, loges de bonne heure oblitérées par la soudure de l'épi- derme (Elytranthées et Gaïadendrées parmi les Loranthoï- dées) (i). Dans le premier cas, la cellule mère de l'endosperme prend naissance au fond même de la loge unique, se dirige suivant l'axe et s'allonge vers le haut à travers l'écorce amylacée du carpelle, de manière à présenter au tube pollinique qui descend dans le style son extrémité périphérique ou apicale, sous laquelle se trouvent situées l'oosphère et les deux synergides. Bien qu'il n'y ait pas d'ovule, les choses se passent donc ici conformément à la règle rappelée plus haut. Dans le second cas, la cellule mère de l'endosperme naît I. Ph. Van Ticghem : Sur la classification des Loranthacées (Bull, de la Soc. bot. de Fr., 23 février 1894, p. 138). Ph. Van Tieghem. — .Icrû^amie et basigamie. 467 vers la base de chaque loge, mais sur sa face interne, se dirige d'abord obliquement de manière à tourner en dehors et vers le bas son pôle superficiel, en dedans et vers le haut son pôle pro- fond, puis s'allonge à travers l'épiderme amylacé de la loge au devant du tube poUinique par cette extrémité profonde supé- rieure, qui renferme l'oosphère et les deux synergides, plus tard l'œuf et l'embryon, tandis que l'extrémité superficielle inférieure contient les trois antipodes. C'est donc ici la triade basilaire qui est fertile, tandis que la triade apicale est stérile, et la polarité de l'endosperme y est renversée (1). Un second exemple de ce renversement de polarité m'a été offert tout récemment. Ayant repris l'étude du genre AfceiitJio- butin, j'ai fait voir que, par tout un ensemble de caractères tirés à la fois de la structure de la tige, de la feuille, de l'inflorescence, de la fleur mâle, de la fleur femelle et du fruit, ce genre doit être retiré non seulement des Viscoïdées où tous les auteurs s'accordent à le classer, mais encore de la famille des Lorantha- cées, pour constituer à côté une famille distincte, les Arceutho- biacées, intermédiaire aux Loranthacées et aux Santalacées (2). La fleur femelle de ces plantes, notamment, possède, en effet, une loge ovarienne ouverte avec un placente central libre, dans l'exoderme duquel prennent naissance latéralement, en deux points diamétralement opposés, deux cellules mères d'endo- sperme, sans aucune saillie externe correspondante; il y a donc ici un placente, mais pas d'ovules. Chaque cellule mère d'endo- sperme, en se différenciant, se dirige obliquement de manière à tourner en dehors et vers le bas son pôle périphérique, en dedans et vers le haut son pôle profond ; puis elle cesse de croître, con- trairement à ce qui a lieu chez les Loranthacées et attend en place dans le placente l'arrivée du tube poUinique. Dans sa marche descendante, celui-ci rencontre la base de l'endosperme et donne sa cellule mâle à la cellule médiane de la triade basi- laire ; celle-ci est donc l'oosphère et par là devient l'œuf, qui produit l'embryon. Les deux cellules latérales de cette triade basilaire supérieure sont les synergides ; les trois cellules de la 1. Ph. Van Tieghem : Loc. cit., p. 142, i8()4. 2. Ph. Van Tieghem : Sur le genre kxc&'a'Cnoh'www^ considéré comme type d'une famille distincte, intermédiaire aux Loranthacées et aux Santalacées (Bull. de la Soc. bot., 22 novembre 1895). 468 lOURNAL DE BOTANIQUE triade apicale inférieure sont les antipodes. La polarité normale de l'endosperme est donc encore renversée. Ces deux exemples suffisent à montrer qu'il peut y avoir, chez les Angiospermes, renversement de la polarité de l'endo- sperme, la triade basilaire ramenée en haut prenant le rôle dé- volu d'ordinaire à la triade apicale, et réciproquement. Si l'on remarque que chez les Santalacées, qui ont des ovules nus et qui se montrent par là en progrès marqué sur les Arceu- thobiacées, c'est déjà, conformément à la règle, la triade apicale qui produit l'œuf, il semble tout d'abord que ce renversement de polarité soit limité aux plantes dépourvues d'ovules. On le re- trouve cependant, à n'en pas douter, chez ces nombreuses Balanophoracées qui ont un ovule nu pendant au sommet de la loge ovarienne et où l'oosphère, l'œuf et plus tard l'embryon se forment, comme on sait, dans la triade supérieure, contre le funicule, c'est-à-dire dans la triade basilaire de l'endosperme. De plus, le changement de pôle est accompagné ici de chalazoga- mie. Si donc on appelle acroganies les Angiospermes qui produi- sent l'oosphère et les deux synergides, reçoivent du tube polli- nique la cellule mâle, forment l'œuf et développent l'embryon dans le sommet de l'endosperme, on nommera basigames celles qui, au contraire, produisent l'oosphère et les deux synergides, reçoivent du tube pollinique la cellule mâle, forment l'œuf et développent l'embryon dans la base de l'endosperme. YSacrogami'e se rencontre dans la très grande majorité des Angiospermes, et peut y coexister, comme on l'a vu, avec la chalazogaraie. La basîgainie est plus rare : on ne l'a trouvée jusqu'ici que chez certaines Angiospermes sans ovules, comme les Loranthacées à ovaire pluriloculaire et les Arceuthobiacées, et chez certaines Angiospermes à ovules nus, comme la plupart des Balanophoracées, où elle se complique de chalazogamie. Mais peut-être, maintenant que l'attention des botanistes est attirée sur son existence, ce phénomène se montrera-t-il plus répandu qu'on ne croit. Toujours est-il que, dans ces plantes sans ovules ou pourvues d'ovules nus, les deux manières d'être peuvent se rencontrer côte à côte dans deux subdivisions d'une seule et même famille, comme si, à cet extrême degré de simplicité des choses, les L. MoROT. — Note sur un Doassansia nouveau. 469 deux triades de l'endosperme étaient encore équivalentes et pouvaient, sous la plus légère influence, se substituer l'une à l'autre. Que, même chez les Acrogames, les cellules de la triade profonde de l'endosperme, les antipodes, puissent se montrer parfois en quelque façon équivalentes à celles de la triade api- cale et que l'une d'entre elles arrive, dans certaines circons- tances, à se développer en un embryon, en même temps que l'embryon normal issu de l'œuf, c'est ce que M. Tretiakov a montré récemment dans V Allium odorum (i). Mais il ne s'agit ici que d'un embryon adventif, d'origine végétative ; car, pour le former, l'antipode correspondante n'a rien reçu du tube poUi- nique, n'est par conséquent pas devenue un œuf. .Vussi la chose n'a-t-elle qu'un rapport très éloigné avec le phénomène qui fait l'objet de la présente petite Note. NOTE SUR UN DOASSANSIA NOUVEAU [D. intermedia sp. n.) Par M. Louis MOROT. Au mois d'août 1894, j'ai récolté en abondance, sur les bords de l'étang de la Gaudinière, près de Cholet (Maine-et-Loire), des feuilles ^Ah'sma ranuncîiloïdes Qn\2ih.\es par un Doassausïa que l'examen sommaire dont je dus me contenter alors me fit regarder comme distinct du D. Alismatis.]& me proposais d'en reprendre l'étude cette année et de la compléter, notamment, par l'observation des caractères que pourrait me fournir la germina- tion des spores. Mais les recherches que j'ai faites pour retrouver cette Ustilaginée au mois d'août dernier ont été vaines, et les centaines de pieds d'Altsma rammctdoïdes que j'ai passés en revue, tant sur les bords de l'étang de la Gaudinière que sur ceux d'un autre étang des environs, ne m'ont pas présenté trace du parasite. En revanche j'ai pu recueillir, dans l'une et l'autre de ces localités, le Doassansia Alisinaiis sur son hôte habituel, c'est-à-dire sur VAh'sma Planfago. 1. Tretiakov : Die Betheiligung dey Antipoden in Fâllen dey Polyembryonie bei AUium odorum (Berichte der deutsch. bot. Gesellschaft, XIII, p. 13, 1895). 470 JOURNAL DE BOTANIQUE On peut déjà voir là un premier arguiUjent en faveur de l'auto- nomie du parasite de X Alisma ramiiiculoîdes , puisque ce dernier était, cette fois, resté indemne au milieu des nombreux pieds de son congénère attaqués par le Doassansm. Cette opinion me semble d'ailleurs suffisamment confirmée par l'examen comparé que j'ai fait des deux parasites, et je grois pouvoir considérer le Doassansia de X Alisma ranunculoi'des comme une espèce dis- tincte, que je désignerai sous le nom de D. intermedia (i). Les sores du D. Alïsmatïs sont le plus souvent, comme on sait, localisés dans des taches circulaires d'une couleur jaune pâle due à l'altération des tissus de la feuille de X Alisma Plan- tago, taches qu'ils envahissent peu à peu en rayonnant à partir du centre; ceux du D. interutedia, au contraire, sont assez uni- formément répartis sur une plus ou moins grande étendue de la feuille de X Alisma ramniciiloides , sans décoloration préalable de celle-ci. En outre, ces derniers sont presque toujours sensi- blement sphériques, de 80 à 135 u- de diamètre, tandis que ceux du D. Alismatis sont plus ou moins aplatis, ou même de forme irrégulière, et mesurent de 95 à 120 "• sur 145 à 220 a. Enfin, et c'est là le caractère distinctif le plus saillant, le pseudopéridium qui entoure la masse des spores du D. Alismatis est formé d'une assise de cellules allongées radialement (<;(?;'/. interjiiedia est-il de ce nombre, devront-elles être réunies sous un même nom, le jour où on aura pu suivre leur développement complet (i). En attendant, le Doassansïa de X Alisma ramtncu- loides me paraît mériter d'être distingué spécifiquement de ses congénères, parles caractères énumérés plus haut que je résu- merai dans la diagnose suivante. Doassansia intermedia sp. n. — Pustules arrondies, d'un brun foncé, très nombreuses, rapprochées les unes des autres mais non con- tluentes, réparties uniformément sur une plus ou moins grande étendue de la surface de la feuille. Sores sensiblement sphériques, de 80 à 1 35 1/. de diamètre, à cellules corticales d'un jaune brun, différenciées surtout par leur couleur et leur membrane un peu épaissie. Spores le plus sou- vent arrondies, de S à 10 [x, à membrane lisse, assez mince, légèrement jaunâtre. Sur les feuilles de VAlisma ranunculoïdes, aux environs de Cholct (Maine-et-Loire). I. D'après M. Brefeld {Untersuchun^en ans dcm Gesanimigebiete der Myko- logie, Heft XII, 1895, P* '^9'i)i 1'^' a étudié la germination des spores et la forma- tion des conidies dans quatre espèces de Doassansia (D. Aiisniatis, D. puncti- foi'ntis Niessl [Z). Nicsslii De Toni], D. SagiHarix et D. Limoselix)^ il y aurait lieu de les rapporter à deux types différents comprenant, l'un le D. Sagit- iariés et le D. Limosellas, l'autre le D. Alismatis et le D. punciiformis. Le même auteur, s'appuyant sur les observations de M. Setchell (An examinaiion of the species of ihe genus Doassansia Cornu, in Annals of Botany, Vol. VI, 1892, p. i), fait en outre rentrer dans le premier de ces types le D. obscura et le D. occuita, dans le second le D. deformans et le D. Lemna; (Cornueila Lemnse Setchell). Il importe d'ajouter que ce mode de groupement ne concorde guère avec celui de M. Setchell qui, d'après les caractères tirés du développement des spores dans les sores, place le D. Aiisniatis et le D. Sagittaria: dans le sous-genre Eudoassansia, le D. obscura dans le sous-genre l^scudodoassansia , le D. occulta et le D. deformans dans le sous-genre Doassansiopsis, et qui crée le genre Cornueiia pour l'Ustilaginée jjarasite du Lcnma poiyrrhiaa ; quant au D. punc- ti/orniis Niessl {D. Niess/ii De Toni) et au D. Limoseilx, il les exclut du genre Doassansia, sans dire d'ailleurs où il les place. -*c-^S^aj-^ 472 JOURNAL DE BOTANIQUE CHRONIQUE. Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs la nomination de M. le D^" Paul Vuillemin comme professeur à la Faculté de Médecine de Nancy. Sont également nommés : professeur de Pathologie végétale et direc- teur du Laboratoire de Pathologie végétale à l'Université d'Amsterdam, M. le D"" RiTZEMA Bos; professeur de Pathologie végétale à TÉcole royale d'CEnologie et de Viticulture d'Avellino, M. le D"" François Sac- CARDO ; professeur de Botanique à l'Université de Tokio, M. le D"" M. MlYOSHi; professeur de Botanique à l'Université de Cambridge, M. le D'" H. Marshall Ward. M. le D'' Otto Kuntze, qui s'est fait, avec l'ardeur que l'on sait, le défenseur de la loi de priorité en nomenclature, voudrait voir fixer par un Congrès international, qui se réunirait à Paris en igoo, les dérogations qu'il y a lieu d'admettre à cette loi fondamentale, au lieu d'en laisser le choix à l'arbitraire et à la fantaisie de chacun. Il se propose de rédiger ensuite, d'après les principes adoptés par ce Congrès, un Nomenclator plantarum omnimn dont il espère pouvoir terminer la publication en 1905. Comme M. Kuntze a bien voulu nous en exprimer le désir, il sera reparlé dans ce Journal des idées émises par cet érudit botaniste, relati- vement à la préparation d'un Congrès présentant les meilleures garanties de compétence et d'autorité, et des moyens qu'il juge les plus propres à en assurer le succès. M. Rudolf Schlechter a l'intention d'accomplir, dans le cours des deux années prochaines, un nouveau voyage botanique dans le Sud et l'Est africains, en se bornant aux régions qu'il a laissées de côté lors de son premier voyage. Son champ d'exploration et de récolte comprendra no- tamment : Namaland, Coud-Bockeveld, IVansvaal, Limpopo, Matabeleland jusqu'au Zambèse. Les plantes en provenant seront mises en vente au prix de 35 Mk. la centurie. M. le Professeur K. Schumann a bien voulu se charger de recueillir les souscriptions et de répondre aux demandes de renseignements qui devront lui être adressées au Musée botanique, Gru- newaldstrasse, à Berlin. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mt-rsch, imp , 4'", Av. deCliùlillon. JOURNAL DEBOTANIQUE 9* Année PLI 4 »^^ : h é>i:' ' '^fh E Beizuaq dei PHENOMENES AMYLO- CHLOROPHYLLIENS lOURNAL DE BOTANIQUE c/ anuée. — Supplément n*^ i. — i6 Janvier 1S95. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE E. Palla. — Beitrag :::ur Ke?intiiiss des Baues des Cyanophycee72-Fro- toplas/s {]iev. der deutsch. botan. Ges., XI, 1893, p. 394; Pring- sheim's Jarhbûcher, XXV, 1893, p. 511-562, av. 2 pi. H. Zukal. — Zur Frage ïlber den Zellinhalt der Cyanophyceeii (Ber. der deutsch. botan. Gcs., XII, 1894, p. 49-52). H. Zukal. — Beitràge sur Keimtniss der Cya?tophyceen (Oesterr. botan. Zeitschrift, 1894, 16 p. 8°). La structure de la cellule des Myxophycées (Cyanophycées) est devenue l'occasion d'un débat auquel ont pris part depuis quelques années un certain nombre des plus délicats observateurs. Nous avons fait connaître l'état de la question en 1894 {Revue générale de Botatiique^ tome V) ; elle était alors fort obscure. L'accord semble près de se faire aujourd'hui. On est à peu près unanime à admettre qu'?7 n'existe pas de noyau dans la cellule des Myxophycées. Les corps centraux qu'on avait pris pour des noyaux n'ont pas la moindre trace de substance chromatique ou de réseau ; ils n'ont pas non plus de nucléoles et se divisent par simple étranglement. Les granulations sont de deux sortes : les grains de cya?tophycine et les sphères mucilagineuses . Les grains de cyanophycine, solides, représentent le premier produit figuré de l'assimilation chez les Myxophycées ; dans les kystes ou spores, ils constituent la réserve nécessaire à la germination. Les sphères mucila- gineuses, prises pour des nucléoles par quelques observateurs, seraient le résultat d'une transformation des grains de cyanophycine, qui donne- raient naissance en même temps à l'huile qui se produit assez souvent. La cyanophycine prend parfois dans la cellule une forme cristalline ; plus souvent, les grains se concentrent vers le centre de la cellule en une masse qui a été prise au début pour un noyau. En repoussant toute idée de l'existence d'un noyau chez les Myxo- phycées, M. Palla et M. Zukal, après MM. Hieronymus et Bûtschli, admettent chez beaucoup de ces plantes l'existence d'un chromatophore plus ou moins différencié à la périphérie du cytoplasme qu'ils consi- dèrent comme incolore. La différenciation du chromatophore serait très variable : parfois il serait assez nettement limité, ailleurs à peine distinct aux plus forts grossissements. Nous ne dirons rien ici de la « dispersion des grains » au sujet de laquelle M. Zukal nous donne quelques indications un peu vagues, en nous annonçant des détails plus complets. C. Flahault. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History (Botany). (no 13, janvier 1895.) G. Claridge Druce. Notes on the flora ot Elphin and the Rocks of Cnoc- an-t'-Sasunnaich in West Sutherlandshire. — François Crépin. On the necessity for a new monograph of the Roses of the British Islands. — Rev. E. F. Linton. Forms of Alchemilla vulgaris, — A. Somerville. Cystopieris niontana Bernhardi, in Stirlingshire. — BoTANiCAL NOTES : First records of Scottish plants ; Cochlearia mïcacea n. sp. *, British Hieracia ; A. Suther- land, Note on the occurrence oi Linn^a in Ross-shire ; Thomas Scott, Ihe Sea Spleenwort {Aspletiium marimim) in the Island of Barra ; Outer Hé- brides ; Herbert Maxwell, Topog-raphical Botany : Wigtownshire. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (T. XII, fasc. 9, 1894.) A. Burgerstein. Zur Anatomie des Albizziaholzes. — W. RotherL. Ucber das Schicksal der Cielien bei den Zoosporen der Phycomyceten. — L. Le- win. Ueber Anhalonnim Lewinii und andere giftig"e Cacteen. — Adolph Straehler. Cirsium arvense X palustre K. Knaf (C Celakovskianuni K. 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G. Kellgren. Nàg^ra ord om den skandinaviska bjôrkreg-ion. — J. R. Jungner. Om bladtyperna inom slaktet Saxifraga, deras fôrdelning- pâ bes- tâmda klimatomrâden samt formodade fylogenetiska ordningsfuljd. — Karl Ljungstedt. Nâgra ord om de latinska vaxtnamnens uttal och skrift, — Einar Loennberg. Nàgra ord om Floridas vaxtverld. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XL, 1893, Session extraordinaire de Montpellier, 3« part., déc. 1894.) Fr. Gay. vSur quelques Algues de la flore de Montpellier {suite). — £d. Bonnet. Notices et extraits de deux manuscrits de la Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Montpellier. — Pellat. vSur V Uropetalum Bour^isi Nym. — X. Gillot. Observations sur la coloration rosée ou érythyisine des fleurs normalement blanches. — J. Daveau. Note sur le Fumaria média Loisrleur. — G. de Saporta. Sur des semis naturels et spontanés d'espèces frutescentes introduites dans les cultures d'agrément en Provence. — Paul Sahut. 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Guignard, en particulier, a suivi ce développement, dans toutes ses phases, chez les Characées, Belajeff, examinant à son tour ces dernières plantes, n'a pas vu intervenir de la même manière les deux éléments essentiels, proto- plasme et noyau, de la cellule-mère dans la constitution des anthé- rozoïdes. Pour distinguer le noyau d'avec le protoplasme, l'auteur a procédé à des doubles colorations, en employant, soit le vert d'iode et la fuchsine, selon la méthode de Strasburgcr, soit le vert de méthyle et la fuchsine, selon les indications de Guignard : le colorant vert se fixe, comme l'on sait, sur le noyau; l'autre sur le protoplasme. Or, les colorants propres au noyau n'imprègnent, d'après Belajeff, que la portion moyenne du corps de l'anthérozoïde. Dans le carmin bo- rate, par exemple, les deux extrémités du corps restent incolores ou ac- quièrent simplement une teinte rose, comme du reste les deux cils, tandis que la portion moyenne absorbe fortement le réactif. Guignard fait d'ailleurs remarquer lui-même que la portion antérieure de l'anthé- rozoïde se colore moins bien que le reste, en présence du vert de méthyle. En se fondant sur les doubles colorations, l'auteur est amené à for- muler la genèse des anthérozoïdes de la manière suivante : 1° la partie antérieure du corps, qui comprend environ un demi tour de spire, est d'origine protoplasraique; 2° la partie moyenne, qui forme deux tours et demi chez les Chara^ un tour et demi chez les Nïtella, procède seule du noyau de la cellule- mère; 3° la partie postérieure dépend, comme la première, du protoplasme et offre souvent, chez l'adulte, une structure alvéolaire ; 4° enfin, les cils sont des émanations de la partie plasmique anté- rieure du corps, et on peut en suivre l'accroissement progressif au cours du développement. Dans la cellule-mère, c'est le protoplasme qui est le siège des premières modifications gcnésiqucs; au moment où elles commencent à s'accomplir, le noyau se trouve entièrement reporté d'un côté de la cel- lule, contre la membrane. Les deux extrémités du futur anthérozoïde seraient déjà constituées, aux dépens du protoplasme, alors que les premières transformations s'opèrent seulement dans le noyau. Il y aurait lieu peut-être, pour fixer l'opinion, de rechercher les sphères attractives ; l'auteur n'a pu réussir à les déceler. Si elles exis- tent dans les anthérozoïdes, ce n'est vraisemblablement pas, comme le fait remarquer Belajefî, dans les deux cils très déliés qui, selon Gui- gnard, représentent les seules portions protoplasmiques, mais dans le corps même de l'organite, auquel cas la nature partiellement plasmique de ce dernier serait mise pleinement en évidence. E. Belzung. C. Correns. — Ueber die vegetabilische Zellmembran (Pringsheim's Jahrbûcher, XXVI, 1894, p. 587-673, av. i pi.). Id. — Znr Ke7intniss der ùineren Struktur eùiiger Algenmem- braîien (Beitrâge zur Morph. und Physiol. der Pllanzenzelle, 1894, p. 260-305, av. 2 pi.). Id. — Ueber Apiocystis Brauniana Nàgeli (Beitr. z. Morph. u. Physiol. der Pflanzenzelle, 1894, p. 241-259). Id. — Ueber die Membran von Caulerpa (Ber. der deutsch. bot. Ges., XII, p. 355-367, av. i pL, 1894). On sait comment M. Wiesner croit pouvoir établir que la membrane cellulaire s'accroît par intussusception ; la membrane serait vivante pendant toute la durée de son accroissement ; son accroissement serait dû à l'action du protoplasme interposé à ses molécules. M. Correns a entrepris depuis quelques années de déterminer si cette opinion est fondée et dans quelle mesure. Il n'a pu révéler avec certitude la présence de substance albumi- noïde dans aucune membrane végétale ; au contraire, il a reconnu presque partout qu'il n'en existe pas ; ses observations ont porté, entre autres plantes, sur les membranes cellulaires de diverses Algues Chlo- rophycées, Phaeophycées et Floridées. La membrane révèle encore moins les réactions des substances protoplasmiques lorsqu'elle est jeune qu'elle ne le fait plus tard ; lorsque ces réactions apparaissent, on ne saurait voir là que le résultat d'une modification tardive de la membrane. On n'observe en réalité dans la membrane que les filets protoplasmiques qui passent d'une cellule à l'autre par des voies déter- minées, et sans que l'état moléculaire de la membrane en soit modifié. La réaction fournie par la membrane âgée est due à la présence de la tyrosine et d'autres substances peu connues infiltrant la membrane. Il est vraisemblable que les dermatosomes, considérés par M . W iesner comme constituant la partie essentielle de la membrane, existent réel- lement, que ce sont des corps figur(^s, mais il n'est possible de démon trer dans aucun cas qu'ils soient orientés suivant les trois directions de l'espace ; il est même douteux qu'ils puissent l'être suivant deux direc- tions ; ils sont probablement unis en fibrilles en séries linéaires. D'ailleurs les dermatosomes et la substance qui les sépare répondent toujours aux mêmes réactions ; il n'y a entre eux aucune différence. Les dermatosomes sont des centres d'attraction autour desquels la substance se dépose successivement ; quant au développement des der- matosomes et à l'intervention de plasomes ou d'autres corpuscules élémentaires, on ne peut à cet égard émettre que des théories, ces faits échappant à l'observation directe. La membrane cellulaire de beaucoup d'Algues montre deux et par- fois trois ou quatre systèmes de stries plus ou moins perpendiculaires les unes aux autres ; les variations de la mise au point prouvent qu'elles intéressent autant de lamelles superposées de la membrane ; elles sont parfois u-n peu sinueuses et irrégulières et présentent aussi, çà et là, des variations dans la netteté avec laquelle elles sont marquées. Ces observations infirment l'opinion de Nâgeli, qui croyait ces membranes composées de rhombes géométriquement disposés en séries perpendi- culaires les unes aux autres. Chacune des lamelles est striée suivant une seule direction ; l'action de différents réactifs et surtout les diffé- rences réalisées artificiellement dans le degré d'hydratation des diffé- rentes lamelles montrent que la striation est due à un léger plissement des lamelles, et que chaque série de stries provient des plissements d'une seule lamelle. Il n'est pas difficile de voir les lamelles dont nous parlons. Il est bien moins facile de déterminer par quel mécanisme elles se forment ; il ne paraît pas qu'il faille y voir des couches succes- sives riches et pauvres en eau. Les membranes des Cladophoracées et des Valoniacées, sur les- quelles surtout ces observations ont été faites, ne renferment pas trace de protoplasme ; elles s'accroissent certainement par apposition ; les inclusions qu'on y trouve accidentellement (cristalloïdes, fragments de protoplasme englobant des grains d'amidon, etc.) suffisent à le prouver. I^L Correns n'a observé aucune membrane dont la striation puisse être attribuée à une différenciation chimique telle que l'admet M. Wiesner. Si, dans la plupart des Algues examinées par M. Correns, l'accrois- sement de la membrane se fait par apposition, il n'en est pas de même dans les Petalonema, Glœocapsa et Apiocystis. Dans VA. Brauniana, la membrane enveloppante est, dès l'origine, séparée de la cellule encore unique par une épaisse couche de mucilage peu réfringent. Au cours de son évolution, le volume de la colonie atteint 17 16 fois le volume qu'elle avait alors qu'elle était limitée à deux cellules ; cet — vin — accroissement ne peut être attribué à une absorption d'eau correspon- dante ; car on n'observe pas les changements des caractères optiques qu'une gclification aussi considérable apporterait nécessairement. Il n'y a donc ici qu'un mode d'accroissement possible '. il y a bien intiis- susception ; mais cet accroissement est-il dû à l'action d'un proto- plasme associé aux molécules de la membrane ? les réactifs prouvent le contraire ; nous devons donc revenir tout simplement à l'interprétation ancienne de Nâgeli. Ajoutons encore que, dans le cas particulier de VApiocystis^ la tur- gescence n'est pour rien dans l'accroissement de la membrane en sur- face. La membrane du Caulerpa proliféra et de quelques autres espèces du même genre se dissout rapidement sous l'action de l'acide sulfurique assez concentré ; si on lave vivement les coupes à l'eau avant que la dissolution ne soit achevée, on reconnaît qu'elle s'est transformée en gros grains solides. L'action de l'oxyde de cuivre ammoniacal y révèle une disposition radiée. Ce sont des sphérocristaiix résultant de la tr a )i s formation de la membrane ; on peut les voir se former et s'accroître sous le microscope. L'ensemble des réactions qu'ils pré- sentent démontre que ces sphérocristaux sont formés par la masse même de la substance de la membrane modifiée par l'action de l'acide sulfurique. Ils ont de grands rapports avec les sphérocristaux observés, il y a quelques mois, par M. Gilson et par M. Bûtschli ; ils en diffèrent pourtant par leurs propriétés optiques qui révèlent twe substance nou- velle et non simplement un état différent de la substance de la mem- brane normale. Ce n'est plus de la cellulose ; ce n'est pas non plus la callose telle que la définit M. Mangin. La membrane des Caulerpa est striée comme celle des Cladophora et par les mêmes causes. C. Flahault. D. G. Fairchild. — Ein Beitrag zur Ken?itniss der Kerntheilu7ig bei Yalonia utricularis (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XII, 1894, p. 331-338 et pi. XXI.) M. D. G. Fairchild ajoute des détails précis à ce que nous ont appris MM. Schmitz et Berthold au sujet de la division nucléaire du Valonia. Fixé par l'acide sulfurique picrique, lavé dans l'alcool étendu et placé ensuite dans l'alcool absolu, le contenu de la vésicule du Valonia peut être traité par les colorants, soit qu'on le détache de la membrane, soit qu'on l'y laisse adhérer. M. Schmitz avait signalé va- guement deux modes de division des noyaux de cette plante. Il s'y opère en effet, normalement, une division directe;\Qs noyaux s'allongent, deviennent plus ou moins cylindriques ; leur contenu est alors granu- leux, mais renferme peu de chromatiiie ; on y observe 1-3, parfois 4 nu- cléoles. Le noyau sV-trangle et les deux moitiés s'éloignent, retenues pendant quelque temps par la membrane nucléaire étirée ; quand il y avait deux nucléoles dans le noyau primitif, il y en a un dans chacun des noyaux filles; l'auteur n'a pu déterminer ce qui se passe lorsqu'il y en a un seul ou lorsqu'il y en a plus de deux dans le noyau mère. Il n'y a jamais trace de formation de fuseau ; jamais non plus la chroma- tine ne prend une disposition qui rappelle les phases de la karyokinèse. D'autres noyaux, à côté des premiers, et ne semblant pas en différer, subissent la division indirecte et rappellent à cet égard les faits qui ont été observés maintes fois chez les Infusoires ; les filaments chromatiques se divisent en un petit nombre de segments ; le fuseau achromatique est à peine indiqué; W. Fairchild n'a pas observé avec certitude les sphères directrices ; il ne peut affirmer non plus que les segments su- bissent une division longitudinale. Par contre, il signale ce fait remar- quable que la membrane nucléaire ne cesse d'envelopper les deux moitiés du noyau, puis les deux noyaux filles ; elle s'étire et finit par se rompre, comme M. Berthold l'a observé dans le Coditon; cependant l'auteur n'a pas observé les débris filiformes de la membrane nucléaire qui, séparés suivant M. Berthold (dans le Codium) au voisinage im- médiat des deux noyaux filles, seraient résorbés par le cytoplasme. Il n'est pas sans intérêt non plus de faire observer que M. Fairchild a constaté la réapparition des nucléoles dans les noyaux filles avant la rupture de la membrane nucléaire. Pour tout le reste, les phases de la division répondent au type normal. C. Flahault. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Allgemeine botanische Zeitschrift. n° I, janvier 1895. E. Figert. Salix caprea L. X ptilckra Wimm, nov. hybr. — G. Kûken- thal. Carex paniceaX^. X HornschuchianaW^^^^ç..x\.ov .\\y\>v , — J.A. Schatz. Zum Verstiindnis der Salix rnollissima Ehrhart, Séringe u. Wimmer. — Hermann Zahn. Dr. Friedr. Wilh. Schultz und die Bastarde und Verwand- ten der Carex Hornschuchiana Hppe. — H. Petry. Etiphorbia Chamxsyce Auct. g-erm. — H. Zahn. Ein Abstecher auf den Cerna Prst. in der Wochein. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (T. XII, fasc. 10, 24 janv. 1895.) W. Zopf. Erwiderung- — R. Sadebeck. Ein bemerkenswerther Fall der Gabelung- des Bliitter der Asplenium viride Huds. — Ed. Verschaffelt. Ueber graduelle Variabilitât von pflanzlichen Eigenschaften. — C. 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Truffes (Terfas) de Tunisie et de Tripoli. — Aug. Daguillon. Quelques observations tératologiques. — Frère Héribaud Joseph. Nouvelles additions à la flore d'Auvergne. — Abbé H. Coste et Frère Sennen. Diag-noses de quelques nouveaux Centaurea et Tcncrium hybrides, découverts dans l'Hérault et dans TAveyron. — X. Gillot. Valérianes à tiges monstrueuses. — Charles Degagny. Recherches sur la division du noyau cellulaire chez les vég'étaux. — Ph. Van Tieghem. Trithecanihera, Lysiaiia et Alepis, trois g^enres nouveaux pour la famille des Loranthacées. — Gagnepain. Nouvelles notes tératologiques. — L. Gé- neau de Lamarlière. Deuxième note sur la flore maritime du département de la Manche. — Ant. Le Grand, l'n Potamogeton stérile récolté dans le Cher [P. compressns L,). — XXV — Bulletin de la Société philomathique de Paris. (8" sér., t. VI, n" 4.) A. Franchet. Notes sur qucl(|ues Ombellifères du Yuiin.ia (Hydrocoiyle rubcscens, Sanicula yunnanensis, S. Ccvrulescens, S. hacqnetiodes , Tracliy- diuni Dclavayi, T. viridifloruin, T. rubrinervc, T. purpurascens, T. his- pidum, Arracacha peucedanifolia, A. Delavayî, Buplenrum. yunnanense, B. petioltilatiim, Caruin sinense, C. cardiocarpum, C. Delavayi, C. molle, C. paniculaUim, C. disseclum, C. cruciaium, C. loloense, C. scaberulam, C. caudatton, C. purpureuin, C. coyiacenni, C. yu7i7tanense, Seseli yunna- nense, S. Delavayi, Ligiislicum Delavayi, L.acu)niftaium, L.pleridop/iy liant, L. multiviiiatunt, L. angelicasfolium, L, glaucescens, L. brachilobtiin, L. involucyatunt, Pleur ospermum yunnanense, P. decurrens , P. fœlens, P. nanum, Angelica scaberula, Peucedamim heterophyllum, P. macilentum, P. Delavayi, Heracleum yunnanense, H. acuminalum, II. rapula, H. scabri- dum, spp. nn.). Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. III, 1895, no 2.) J. Mùller. Graphideai Echkfeldtianai in Louisiana et l'iorida lectaî, ad- ditis observationibus in Graphideas Calkinsianas ejusdem rcjrionis. — Wil- liam Barbey. Bochiardo, botaniste italien inconnu. — N. Patouillard et G. de Lagerheim. Champignons de PEquateur, Pug-illus IV {Polyporus scriceus, Favolaschia saccharina, Trantetes Chusquese , Hydnum andinum, II. ci- ireum, Irpex brevidens, '/. quisquiliaris, I. ? lamellosus, Odontia andina, nn. spp.; Punctularia, n. g"en.; Corlicium agglutinans , C. slratosum, C.ochraceolividum,IIypocknus Euphorbix, H. andinus, Plerula incarnaia, Tremella ockracea, Helerochcvle ? Solenia, Sebacina reticulala, S. mucedinea, Lycoperdon umbrino-fuscuin, Chondrioderma frustulosuin. Synchytrium andinum, Ustilago Cenchri, U. quitensis, Erinella bicolor, Dimerospoi'ium Labiatarum, D. minutum, Microphyma Fuchsias, Meliola Rimbachii, Zukalia Buddleiûs, Asteridium punctum, Parodiclla pseudopesisa. Valsa lunulas- spora, Xylaria xani/torhisa, Nummularia cinerea ; Xylobotryum andinum, n. gen., n. sp. ; Melogramma biparasitica, Protoventuria Chusqueés, Sphse- rella Baccharidis, S. Begonise, Physalospora Aralias, Calonectria Lagerhei- iniana, Hypocrea xylarioides, Phyllachora Bégonia, Atierswaldia Baccha- ridis ,Microthyrium confluents, Ilysterosiomella anditta, Sphieronemclla Co- riafia?, Cercosporella Salvia?, Sporodesmitim Durantie, Helminthosporium podosporiopsis, nn. spp.). — J. Freyn. Ueber neue und bemerkenswertlie orientaiische Pflanzenarten (Forts.). — H. Christ. Une plante remarquable de la flore de Genève. — C. J. Forsyth Major et William Barbey. Syra. Matériaux pour la Flore de Syra. Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle. no I (février 1895). H. Bâillon. Les Didiera de Madagascar {D. tJtirabilis^ sp. n.). — XXVI — n° 2 (mars 1895.) Ph. Van Tieghem. Sur deux Loranthacées rapportées de Basse-Cali- fornie par M. Diguet {Phoradcndron Diguetianum, sp. r\..\ Dipodophyllum Digueti, gen. n., sp. n.). — Ed. Bureau. Sur un Dorstenia nouveau de • l'Afrique centrale {D. scaphigera, sp. n.). — A. Franchet. Sur quelques plantes de la Chine occidentale {Podophyllum Delavayî, Berberis siibtripli- nerviS) Rubiis vibîirnifolius , Carum tyichoinanifolmm, Ainslicea nervosa, Prhnula chartacea, P. breviscapa, Asarnm cardtophyllmn, A. Delavayî, spp. nn.). Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. (n° 150, mars et avril 1895.) H. Bâillon. Les Palmiers malg-aclies à petites fleurs [suite). — H. Bâillon. Organogénie florale d'un Cedrela. — H. Bâillon. Sur les Triuridacées de l'herbier L. C. Richard. — H. Bâillon. Les organes sexuels des Prescottia. — H. Bâillon. Observations sur les Tapiscia. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXX). n° g (4 mars). Balland. Sur la composition de quelques Avoines françaises et étran- gères de la récolte de 1893. — ^- Mûntz. Recherches sur les exigences de la Vigne. — Adrien Guébhard. Sur les partitions anormales des Fougères. n° 10(1 1 mars). Paul Vuillemin. Sur la structure et les affinités des Microsporon. n° II (18 mars). A. Mùntz. La production du vin et l'utilisation des principes fertilisants par la Vigne. — Balland. Sur la décortication des Blés. — Maurice Léger. Recherches histologiques sur le développement des Mucorinées. n° 12 (25 mars), P. Petit. Variations des matières sucrées pendant la germination de l'Orge. — Berthault et Crochetelle. Sur un Blé provenant d'un terrain salé, en Algérie. — Ernest Olivier. Sur les trondes anormales des Fougères n" 13 (ifr avril). J. Vasque Sur le genre Eurya, de la famille des Ternstrœmiacées. Deutsche botanische Monatschrift. (13^ ann., n^ 3, mars 1895.) Fr. Meigen. Heobachtungen ûber Fonnationsfolge bei Freyburg an der Unstrut. — G. Evers. Einige sCidliche Rubusformen. — F. Hoeck. Branden- burger Erlenbegleiter. — Justus Schmidt. Fliichtige Blicke in die Flora Islands. — Schlimpert. Krganzungen zur Flora von Meissen in Sachsen. — Anton Schott.Ueber Pflanzen-Volksnamen im Bohmerwalde. III. — J. Issler. Senecio canipesierViC. und Scuecio spatkali/olins l^C im Elsass. — Appel. Ueber Senecio vernalis W. K. Hedwigia (T. XXXIV, 1895, f'isc. I, 15 février). Ed. Fischer. Die Zug-ehorigkeit von JBc iditim penicillatum . — P. A. Kars- ten. Fragrncnta mycologica. XLIII {Pluteus curtus, Bjcrkanderci pellUa, nn. spp. ; Grandiniella livesceits, n. gen., n. sp. ; Exosporium exasperans, n. sp. ; Chastostromella Tilice, n. gen., n. sp. ; Sporotrichum glaucum, Sp. ccerulescens, Chromosporiîim hmnanuvi, nn. spp.) — P. Hennings. Neue und intéressante Pilze aus dein konigl. botanischen Muscain in Berlin. III. i.Fungi tonkinenscs {UstiLigo esciilenla, Pticcinia consiinilis, Uredo ionki- nensis, Pkyllachora Coicis, nn. spp.). 2. Fungi capenses {Puccinia Morese, P. Lindaviana, Micropeltis Maraiiias, nn. spp.). — P. Magnus. N. Prings- heim.— Paul Richt<^r. Neue Algen der Phykotheka universalis Fasc. XIII (Gongrosira Sckmidlei, Cosmaritim Gersienbergeri, Glœocapsa Reicheiti, Mcrismopediinn a/fixum,s\:>\^. nn.). — J. MûUer. Lichenes exotici.lll [Rphebe Uleaiia, Siphula carassana, Phyllospora melanocarpa, T/ialloïdlma aroma- iisans, Placodium flavo-stramineum, Lecania mollhisciila, Pertusaria arenacea, Blasteiiia siinulans, Lecidea scorigeita, Patellaria tij'ucana, The- lotrema Secoligella, Arthonia iiiterstes, A. subgrisea, Melaspilea coitglome- rans, Graphis illota, G. virens , Graphina myrlacea, G. heteroplaca, Poyina iijucana, P. salie ma, P. ainygdaima, P. rhapkidos pe rma, Pyreniila dif- fractd, Trypetheliiim inegalopkthalmmn, T. discolor, spp. nn.), — J. Mûller. Lichenes Uleani in Brasilia lecti. — F. Stephani. Hepaticarum species novae. VII [Herberta chînensis , H. Dclaviyi, II. dura, H. hiigijlssa, H. pu- ntila, H. Wiclmya;, Hygrobiella Macgregorli, Hyinenop/iyium malaccense, Jamesoniella Balansse, J. Kirkii, J. Leiboldiana, J. nigresceits, J. patula, T. Sonde ri, nn. spp.). Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (T. XXVII, fasc. 3, 1895.) A. Nestler. Fin Beitrag zur Anatomie der Cycadeenfiedern. — Ludwig Koch. Ueber Bau und Wachsthum der Wurzelspitze von Angiopteris evecta Hoffm. — Ludwig Jost. Ueber die Abhangigkeit des Laubblattes von seiner Assimiiationsthâtigkeit. — W. Pfefîer. Berichtigung ùber die corré- lative Beschleunigung des Wachsthums in der Wurzelspitze. Journal of Botany. (Vol. XXXIII, n" 3S8, avril 1895.) Edmund G, Baker. Revision of the african species of Eriosema {E. pul- cheyrimum, E. (?) holophyllum, nn. spp.). — Rev. W. Moyle Rogers. On the Rubi list in « London Catalogue », éd. 9. [conclud.). — Rev. E. S.Mar- shall. Two hybrid Epilobia new to Britain. — Alfred W. Bennett. New South American species of Polygala [P. guatemalensis, P. Chodatiana, P. cordobensis, P. grisea, P. Kurisii, spp. nn.). — Edward F. Linton. Al- chemilla vidgaris and its Sf^gregates. — W. A. Clarke. Biographical Notes. IX. Curtis's « Flora Londinensis ». — Rev. W. H. Purchas. Hiera- eiuiii Diicrornm var. pachyphyllum, n. var. — J. B. Carruthers. Friedrich XXVIII — Sclimitz. — Short notes : William Withwell, Monts^omeryshire records; William Withwell, Impaliens iVo/i-me-tangere in Montgomery and Salo]). Malpighia, (Vol. VIII, fasc. X.-XII ) Emile Levier. Néotulipes et paléotulipes. — Vittorio Peglion. Contribu- zione alla conoscenza délia flora micolog-ica Avellinese [PhomaAspidiicola, Macrophoma Eriobotryse, Cytosporella insHiva, Diplodia Olea?, Ascochyta pirina, Glœosporium pîriniim, Stysanus globosus, Illosporinm ilicimini, Epicoccum ecAinahtm, nn.spp.). — 0. Penzig. L'acclimazione di piante epifi- tiche nei nostri g-iardini. — 0. Penzig. Note di biologia veg-etale. I. Sopra una nuova planta formicaria d'Africa {Slereosperiniim dentatuvi Rich.). Il.vSopra un nuovo caso d'imitazione di poUine. — P. A. Saccardo. Contribu- zioni alla storia délia botanica italiana. — Oreste Mattirolo. Edoardo Rostan. Nuova Notarisia. (Série VI, avril 1895.) G. B. de Toni. .Alla memoria di Federico vSchmitz. Cenni biografici. — G. B. de Toni. Intorno ail' opéra di A. Borzi « Studi alg-olog-ici, fasc. II ». — R. Chodat. Sur le genre Lagerheimia. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLV^ann., n" 4, avril 1895.) E. von Halacsy. Beitrag- zur Flora von Griechenland. — Jacob von Ster- neck. Beitrag zur Kenntnis der Gattung Alectorolophus Ail. (Forts,). — A. von Degen. Bemerkungen ûber einige orientalische Pflanzenarten. XX. — J. Freyn. Plantée Karoanse Dahui-icée (F'orts.). — G. Warnstorf. Beitrage zur Kenntnis der Bryophyten Ungarns. — Anton Waisbecker. Beitrage zur Flora des Eisenburger Comitates (Schbcss). — F. Arnold. Lichcnologisclie Fragmente (Schluss). Revue bryologique. (22'' ann., 1895, n*^ 2.) Aug. Le Jolis. Noms de genres à rayer de la nomenclature brvolo- gique. — N. G. Kindberg. Note sur les Archidiacées. — N. G. Kindberg. Note sur les Climaciacées. — Pasquale Gonti. Notes bryologiques sur le Tessin. Revue générale de Botanique. (T. VII, n° 75, 12 mars 1895.) Emile Boulanger. Sur le polymorphisme du genre Sporotrichum. — F. Hy. Les inflorescences en Botanique descriptive. 2*^ note (/?«). — Ed. Gain. Mode d'action tle l'eau sur la végétation [fin). — J. Gostantin. Revue des travaux publiés sur les Champignons pendant les années 1891 à 1893 [suite). Paris, — J. Mcrsch, imp.. 4' ", Av. deCliùtillun lOURNAL DE BOTANIQUE 9° année. — Supplément n'' 5. — 16 Mai 1H95. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE J. de Seynes. — Structure de l'hyméniuin chez un Marasmius (Compt. rendus Acad. des se, t. CXX, n° 14, p. 763). La particularité signalée par Fauteur a été observée par lui sur un Champignon du genre Marasmius, provenant des bords de l'Ogowé, au Congo français. Trois exemplaires différents lui ayant présenté une structure identique, il pense pouvoir exclure l'hypothèse d'une défor- mation tératologique accidentelle. Le chapeau de cette espèce de Marasmius est porté sur un pied de 7 à 9 millimètres de hauteur et mesure 6 à 7 millimètres. Les la- melles, étroites, espacées, pliciformes, sont tapissées, de même que les intervalles qui les séparent, par un hyménium composé de cellules en palissades, oblongues, atténuées à la base, entre lesquelles émergent ça et là quelques cystides fusiformes, mais on n'y voit nulle part des basides. Une partie de ces cellules sont lisses ; les autres portent de I à 25 appendices cylindriques, de longueur variable, brusquement tronqués au sommet. Ces appendices ne sont pas creux, comme le sont les stérigmates des basides, mais pleins comme les verrues des spores de Lactaires. Les cystides ont aussi une tendance à produire de sem- blables appendices, mais réduits à i ou 2 de petite dimension, dispo- sition qui a été signalée déjà dans certaines espèces, par exemple dans le Mycena cortical a. L'épiderme du chapeau est formé d'une assise de cellules en brosses qui doivent leur aspect à la présence d'appendices cellulosiques courts et très nombreux, présentant une analogie frappante avec ceux des cel- lules hyméniales. L'hyménium étant stérile, comment se propage ce Champignon ? Diverses hypothèses sont émises par l'auteur ; mais la solution du problème, comme il le fait remarquer, ne peut se trouver que dans le pays d'origine. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles (7*' série). Botanique. (T. XX, no^ I, 2, 3, avril 1895.) Emile Bescherelle. Florale bryologique d ; Tahiti et des îles de Nuka- hiva et Mangareva {Campyîopodmm iahitense, Dîcramim rzifi/oliujn, Campylopus Nadeatidlanus , Leucopkanes nukahivense \Syyrhopodon spe- ciosus Sch.], Fissidens Nadeaudii, Calymperes Angstrômii, Rhacomitriuin papeetense, Macromiirium Savatieri, Philonotula Vescoana, Ph. Jardini, Pogonatum tahitense, Garovaglia iahitensis, Hontalia pseudoexigua, Disti- chophyllum Nadeaudii, D. iakHense, Hookeria Vescoana, H. chlorina, H. nukahivensis \H. pallens Sch. non Mitten], Brachythecium tearapense \Hypnum plumosu>n SuU., ;/c« Linn.], Sematopliyllum Lepineî, Mnioden- dron tahiiic7nn \Hypnum divaricatum Sull.], Hy pnodendron Vescoamcnt [Hypnum spininerve Sull.], Rhacopiliim microphyllum, Hypopterygiuvi Nadeatidianum, Cyathophorum tahitense, spp. nn.). Botanical Gazette (Vol. XX). n° 3 (i6 mars 1895.) W. G. Stevens. Apparatus for ph3^siolog-ical Botany. — B. L. Robinson. On the «List of Pteridophyta and Spermatoph3'ta of Northeastern America», prcpared by the Nomenclature Committee of the botanical Club. — Charles Robertson. Flowers and insects. XIII. — Briefer Articles : G. P. Clin- ton, Relationship of Cseoma nitens and Puccinia Peckiana ; F. D. Kelsey, Some field notes. Botanische Zeitung. (53'' ann., P part., fasc. III, 16 avril 1895.) Paul Zenetti. Das Leitung-ssystem im Stamm von Osmunda regalis L. und dessen Uebergang in den Blattstiel. Botanisches Centralblatt (LXII.) n^ I, Th. Bokorny. Ueber den Einfluss des Calciums und Mag-nesiums auf die Ausbildung- der Zellorg-ane. no 2. Hans Siegfried. Neue Formen und Standorte schweizerischer Potentillen. n°3- Moritz Behm. Beitnige zur anatomischen Charakteristik der Santala- ceen. — M. Britzelmayr. Die Hymenomyceten in Sterbeeck's Theatrum Fungorum. no 4. Moritz Behm. Id. (Forts.). Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. III, n» 4.) Alfred Chabert. Plantes nouvelles de France et d'Fspagne [Trifoliinn Willkommii, Campanula Songeoni, spp. nn.). — G. E. Post et E. Autran. Planta; Postianœ. Fasc. VII {Delphinium Amani, Silène intricata, S. infi- delium, Pimpinella Moabiiica, Seseli rubcllu)n. Aster Autrani, Pyretkrum depauperatum, Verbascuni caudatuin, V. Mardinense, V. Andrusi, Origa- nuin Amanum, Eupàorbia pusilliina, Cephalantheya Andrusi, Fritillaria viridijlora, F. Aintabensis, Bellevalia longipes, Alliiim Karyeteini, Aspho- — XXXI deline recurva, spp. nn.). — Auguste de Coincy. V}n Alyssmn nouveau de la flore d'Espagne {Alyssum Amoris). — C. J. Forsyth Major et William Barbey. Telandos. Étude botanique. — J. Freyn. Ueber neiie und bemcr- kenswerthe orientalische Pflan^enarten {Forts.). — J. MùUer. Lichenes Sikkiinenses a Reverendiss. Stevens in moiitibus Sikkim Indiae orientalis lecti {Patellaria Sikkiinensis sp. n.). — Antonio Baldacci. Un Astrag-ale nouveau d'Albanie {Astragahis Auirani, sp. u.). Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle. (n° 3, avril 1895.) J. Poisson. Sur quelques plantes remarquables de Basse-Californie du voyag-e de M. Dig-uet. — Drake del Castillo. Note sur trois Rubiacées nou- velles du Tonkin {Lepfoinisckus priinuloides, g"en. no\'., sp. n. ; Keenania {}) ophiorrkisoides, K. {?) ionkinensis, spp. nn.). — Henri Hua. Commélinacées acquises au Muséum par les explorations françaises en Afrique tropicale (Commelina guineensis, Aneileina Siclenxli, Cyanotis Dybowskii, Floscopa aquatica, nn. spp.). — Bernard Renault. Remarques sur quelques genres fossiles pouvant servir à relier certaines C-ryptogames vasculaires aux G3mnospermes. — G.Bertrand. La laque du Tonkin et sa diastase oxydante. Bulletino délia Società botanica italiana (1895). n" 2. Margherita Pallavicini Marchesa Misciattelli. Contribuzione allô studio degli Acarocecidii délia tlora italica. — Antonio de Bonis. Sopra alcuni fiori cleistogami. — C. Massalongo. Sopra alcune Miibogalle nuove per la flora d'Italia. Seconda comunicazione. — R. F. Solla. Alcune notizie sulla flora délia Ca-labria. — R. F. Solla. Intorno a Benedetto Vitelli cala- brese. — G. Bresadola. Sul Lactarins sanguifluns Paulet. — P. Bargagli. Notizie sopra alcuni entomocecidi e sui loro abitatori. no 3. S. Sommier. A/sine Thomasiana (Gay sub Moehringia) Degen. — S. Sommier. Glyceria festuc^fonnis var. violacea. — P. Bolzon. La flora del territorio di Carrara. Nota settima. — G. Arcangeli. S(ipra alcuni lavori del signor L. Maqueune concernenti la respirazione e loro relazione con la fonzione fotogenica. n'5 4. E. Chiovenda. Dellc Eurorbie délia sezione Anîsnphyllnm appartenenti alla flora italiana. — G. Arcangeli. Edoardo Rostan. Cenno necrologico. — Antonio de Bonis. Risposta aile osservazioni fatte sulla mia Nota « Sopra alcuni tiori cleistogami ». — A. Goiran. .-\ proposito di alcune Cyperaceai raccolte nei dintorni di Verona. — L. Micheletti. Circa taluni entomocecidi. G. Arcangeli. Sopra alcuni recenti lavori riguardanii l'isomorfismo fisiolo- gico. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences (T. CXX). n'^ 14 (8 avril 1895). J. de Seynes. Structure de riiyménium chez un Marasmins. XXXII n° 15 (16 avril). A. Chauveau et C. Phisalix. Contribution à Fétude de la variabilité et du transformisme en microbiolog^ie, à propos d^me nouvelle variété de Bacille charbonneux {Bacilliis anihracîs clavifoymis). — Pagnoul. Recher- ches sur l'azote assimilable et sur ses transformations dans la terre arable. — fialland. Sur la composition de quelques Avoines françaises et étran- gères, de la récolte de 1894. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanîk. (T. XXVII, fasc. 4.) Martin Rikli. Beitrâg-e zur vergleichenden Anatomie der C)'-peraceen mit besonderer Berûcksichtigung- der inneren Parench3'mscheide. — H. Schenck. Ueber die ZerlCiftungsv^orgâng-e in anomaleu Lianenstâmmen. Journal of Botany. (Vol. XXXIII, n° 389, mai 1895.) D, Prain. An account of the genus Argemone. — Rev. Augustin Ley. Récent additions to the flora of Breconshire. — Arthur Bennett. African Potamogetons. — W. P. Hiern. The plants of Wehvitsch's Apontamentos, etc. — Edmund G. Baker. Revision of the african species of Efiosema (contin.) {E. monianum, E. niacrostipula^ E. sparsijiorzim, E. Buchanani, E. ramosum, E. andongense, nn. spp.). — American nomenclature. — Short Notes : Edw. S. Marshall, CochUaria micacea Marshall in Shet- land ; Edw. S. Marshall, Pyms laiifoUa Syrne in E. Ross ; G. C. Druce, Arabis petrsea Lamarck ; Thomas B. Blow, Mourera fluviatilis Aubl ; J. C. Mansel-Pleydell, Flora of Dorset; Edw. F. Linton, Galeopsis Lada- num L. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLV<^ ann., n» 5, mai 1895.) Jacob von Sterneck. Beitrag zur Kcnntniss der Gattung Alectorolophus AU. [Forts.). — Julius Pohl. Ueber Va; iationsweite der Œnot/iera Lamar- kiana. — I. Doerfler. Asplcnimn Batiingartneri mihi, die intermédiare F'orm der H3'briden Asplenium. septentrionale (L.) Hoffm. X Trichomanes Huds. — E. von Halàcsy. Beitrag zur Flora von Griechenland [Forts.). — F. Kraenzlin. Orchidaceœ Papuana; [Scklnss). — Otto Kuntze. Bemerkun- gen zum kûnftij^en botanischen Nomenclatur-Congress. — J. Freyn. Plan- ta; Karoana; Dahuricae [Forts.). Revue générale de Botanique. (T. VII, n» 76, 15 avril 1895.) Leclerc du Sablon. Recherches sur la germination des graines oléagi- neuses. — Emile Boulanger. Sur le polymorphisme du genre Sporotrichum (fin). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physioloi^ie et chimie végé- tales parus de juin 1891 à août 1893 [suite). — J. Costantin. Revue des tra- vaux publiés sur les Champignons pendant les années 1891 à 1893 {fin). Paris, — J. Mvi bLli, m p ^ 4"% A.V. de CliàlUlon OURNAL DE BOTANIQUE <)'■ année. — Supplément n'~' 6. — 16 Juin 1895. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE L. Geisenheyner. — Ueher Forme/i von Polygonatum muliitloiuin AIL uiid Auftrete)i von Polygamie (Berichte d. deutsch. bot. Gesells., xnr, 3, 1895, pp. 78-S2, i pi.). L'auteur si^jnale la tendance à la polygamie qu'il a eu l'occasion de constater chez le Polygonatum nmUiJîorKm. Certains des individus observés par lui n'avaient que des fleurs mâles, d'autres à la fois des fleurs mâles et des fleurs hermaphrodites; il n'a pas rencontré de fleurs exclusivement femelles : dans celles où les anthères étaient le plus réduites, elles renfermaient néanmoins du pollen. L. M. L. Petit. — De la distribution des stomates foliaires (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, T. xlvi). L'auteur résume ainsi les observations qu'il a faites sur les feuilles d'un certain nombre de Phanérogames : « Lorsque les deux faces du mésophylle ont la même structure, les deux faces de la feuille possèdent le même nombre de stomates. « Ce nombre subit à la face supérieure une diminution relative, à mesure que le mésophylle supérieur devient plus compacte par rapport au mésophylle inférieur. « Enfin, quand le mésophylle supérieur est très dense et l'infé- rieur beaucoup plus lâche, l'épiderme est dépourvu destomates. » PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (l. XIII, fasc. j^, J5 avril 1895.) T. F. Hanausek. Ueber symmetrische und polyembryonische Samen von Coffea arabica L. — L. Geisenheyner. Ueber Formen von Polygonatum multiflorum Ail. und Auftreten von Polyg-amie. — P. Hauptfleisch. Astrepto- nema longispora n. g-, n. sp., eine neue Saproleg-niacee. — A. Rimbach. Jahresperiode tropisch-andiner Zwiebelpflanzen. — H. Klebahn. Beobach- tung-en ûber Pleurocladia lactistris A. Br. — N. Wille. Ueber Pleurocladia lacustris A. Br. und deren systematische Stellung-. — E. Heinricher. Zur Frage iiber die Entwickclungs-Geschichte der Adventivknospen bei Far- nen. — Ernest Gilg. Ueber die Ijliithenverhâltnisse der Gentianaceengat- tuno^en Hockinia (iardn. und Halenia Borckh. XXXIV — Botanical Gazette. (Vol. XX, n° 4, 20 avril). W. F. Ganong. Présent problems in the anatomy, morpholog'y and bio- log-y of the Cactaceai. — Charles Robertson. Flowers and insects. XIV. — Walter Deane. Notes from my herbarium. II. — Edwin B. Uline and Wil- liam L. Bray. Synopsis of North American Amaranthaceai. II. — Frederick V. Coville. A reply to Dr. Robinson's Criticism of the « List of Pterido- phyta and Spermatophyta of Northeastern America ». — Bkiefer Arti- cles : J. Schneck, Observations on the spider flowrr; Geo. H. Shull, Observations on Enslenla albida ; Frederick H. 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Las Gramineas uruguayas [Contin.). Annuario del R. Istituto botanico di Roma. (VI, i*"'' fasc.) Camillo Acqua. vSulla formazione dei granuli di amido. — Romualdo Pirotta. SuUa germinazione e sulla struttura dcUa piantina délia Keicleeria Fortunei (Murr.) Carr. — E. Chiovenda. Sopra alcune plante nuove per la flora romana. — Contribuzioni alla conoscenza délia flora dell' Africa orien- tale. IV. C. Avetta. Materiali per la flora délia Scioa {Eriosema schioa- num, Werneria Aniinorii, Vernonia Antinoriana, nn. spp.). Botanical Gazetle (Vol. XX). n° 9 (25 septembre 1895). J. C. Arthur. Development of vegetable physiology. — The bota- nical Society of Amerika. — Section G, A. A. A. S. — The bota- nical Club of the A. A. A. S. — Briefer Articles : Franck M. An- drews, Development of the embryo-sac in Jeffersonia dipliylla ; Lyster H. Dewey, Laphamia ciliata sp. n. — Frederick V. Coville. The nomen- clature question : theoretical objections to a stable nomenclature. n» 10 (17 octobre 1895). 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Sur le groupe- ment des espèces en genres dans la tribu des Elytranthées de la famille des Loranthacées {Perella, Decaisniiià, Lepidaria, Blumella, Miquelina, Ar- culus, Stegastrum, ^g. nn.). — G. Chauveaud. Sur le mode de formation des faisceaux libériens de la racine des Cypéracces. — J. de Seynes. Ré- sultats de la culture du Penicilliuin cupricum Trabut. — Ph. Van Tieghem. Sur le groupement des espèces en genres dans la tribu des Gaiendcndrées de la famille des Loranthacées {Desmaria, gen. nov.). — D. Clos. Les Ariim vulgare Lamk. et italicum Mill. Aires d'extension du Cisius latcrifo- lius et du Lilium pyyenalcum. — L. Lutz. Sur la marche de la gommose dans les Acacias. — G. Eg. Bertrand. Julien Vesque. Notice nécrologique- — J. de Seynes. Résultats de la culture du FenicilHunt cupriciim Trabut (2° commun.). — L. Lutz. Localisation des principes actifs dans les Séne- çons. — Ph. Van Tieghem. Dédoublement du genre Phœnicanthemtim d'après la structure des anthères. — Ad. Chatin. 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Divisione délia nervatura e délia lamina in alcune foglie di Bitxus sempcrvirens L. — G. Arcangeli. SulP Hermo- daclylus tiiberosus. — Antonio Aloi. Dell' influenza dell' elettricità atmos- ferica sulla vegetazione délie plante. — P. Baccarini. Intorno ad una malattia délia Palme da Datteri. — S. Sommier. Considerazioni fitogeo- grafiche sulla valle dell' Ob. — A. Borzi. Probabili accenni di conjugazione presso alcune Nostochinee. — G. Arcangeli. Sul Narcissiis italiens Sims. e sopra alcuni altri Narcissus. — L. Micheletti. Sui Licheni. Deutsche botanische Monatsschrift. (XIII" ann., n" 10, oct. 1895.) Adolph Straehler. Zwei neue Weiden Tripelbastarde. — Josef Murr* Auf den Wotsch ! Lin Vegetationsbild ausSùdsteiermark. II. — Br. Blocki. — LXIII — Ein Beîtrag zur Flora von Galizien und der Bukowiaa. II. — Fr. Meigen. Formationsbildung- am a Eino;cfalleneii Ikrg- » bei Tliemar an der W'erra. — F. Hoeck. Ranales und Rhœadales des norddeutschen 'i'ieflandes {Fû/'/s.). — H. Schack. 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Norfol- kiensis, C. papilliloba, C. pusilla, C. raduliloba, C. scabriflora, C. serru lai a, C. tonkmensis , C. verrucosa, C. Wightii, nn. spp.). — Hugo Glûck. Ueber den Moschuspilz {Fusariiim acquéeducUiunt) und seinen gene- tischen Zusammenhang' mit einem Ascomyceten (Nectria moschata). — Andréas Allescher. Mykologische Mittheilung-en aus Sud-Bayern {Phyl- losticta alpina, Phoma Arabidis alpînx, Ph. Clinopodii, Ph, Cucubali bacciferî, Aposphasria Lampsance, Asleroma Eupatorii, Septoria Listerse, nn. spp.). Journal of Botany. (Vol. XXXIII, n« 394, octobre 1895.) H. and J. Groves. Notes on the british Characeae, 1890-1894. — A. B. RendIe. Mr. Scott Elliot's tropical african Orchids {conchtd.). {Habenaria pKxstans, H. tenuispica, Saiyriuvt crassîcaule, S. niloticum, Disa eru- bescens, Disperis nemorosa, spp. nn.|. — William Carruthers. William Crawford Williamson. — B. Schlechter. Asclepiadacea; Elliotiana; {Cryp- tolepis Elliotii, Raphîonacme excisa, R. splcndens, R. volubilis, Pleuro- stelma africanum, Secamone sambesiaca, Glossonema Elliotii, Schiso- glosstim débile, Sch. Elliotii, Sch. erubescens, ' nn. spp.). — D, Prain. An account of the genus Argemone. — Short Notes : G. C. Druce, Melam- pyrumpratense L., var. hians ; Arthur Bennett, Carex satina Wahl., var. ; Frédéric Stratten, Spartina Towsendi in I. of Wight; W. H. Beeby, Varieties; Richard F. Towndrow, Sparganitim neglectnm in Merioneth ; G. C. Druce, Artemisia Stelleriana Besser in Cornwall ; Cari F. Baker, Blooming" period o{ Argemone platyceras. Malpig-hia. (Vol. IX, fasc. IX-X.) G. Gibelli e F. Ferrero. Ricerche di anatomia e morfologia intorno allô — LXIV — sviluppo del fiore e del frutto délia Trapa nalans. — R. Pirotta. Rivista bibliografica italiana per il 1S94. Missouri botanical Garden. (VI, 1S95.) Jared G. Smith. 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Ueber mehrere kritische Formera der Hicracia Glancina und nachstverwandten Villosina aus dem nordtirolischen Kalkgebirge {Scklnss). — J. Freyn. Plantas Karoanae Dahuricae {Forts.). — Karl Schilberszky. Beitrag zur Biologie der Diatomaceen, JRevue générale de Botanique. (T. VII, no 82, 15 octobre 1895.) M. Leclerc du Sablon.Sur la digestion des albumens gélatineux. — Gaston Bonnier. Influence de la lumière électrique continue sur la forme et la structure des plantes {fin). — Henri Jumelle. Revue des travaux de phy- siologie et chimie végétales parus de juin 1891 à août 1S93 {suite). Rivista di Patolog-ia veg-etale. (Vol. IV, n"* 1-6, mars-août 1895.) A. N. Berlese. Prima contribuzione allô studio délia morfologia e bio- logia di Cladosporîiim e Dematium. — P. A. Saccardo ed A. N. Berlese. Una nuova malattia del Frumento {Sphxroderma datnnostim Sacc. — Vittorio Peglion. Sopra i trattamcnti antiperonosporici. AVIS. MM. Arvid Haglund et Joh. Kallstrum, à Falun (Suède), mettent en vente des plantes Scandinaves pour herbier (Phanérogames, Mousses et Lichens). Le catalogue, qui paraît annuellement en novembre, est envoyé franco. Les personnes qui désireraient le recevoir sont priées d'indiquer leur adresse le plus tôt possible. Paris. — J. Merscli, unp.i, 4*"% Av. de Chàlillon JOURNAL DE BOTANIQUE cf année. — vSiip[)lcment n° u. — i6 Décembre 1805. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE G. Lagerheim. — Ueber das Fhycoporphyrijt, ei)ien Conjugaten- yizri^j)/,?^ (\idcnskabs-Selskabets Skrifter. I. Alathcm.-naturv. Kl. 1895. N'' 5. Kristiania). Les principes colorants non figures, c'est-à-dire renfermés unique- ment en dissolution dans le suc cellulaire, sont très rares chez les Algues. On n'en rencontre guère que chez les Conjuguées, notamment dans les genres Zygogonium^ Mesoiamium et Ancylonema^ dont le suc cellulaire offre une teinte violette ou pourpre. L'auteur a fait une étude chimique et optique du pigment rouge du Pleurodiscus purpureus^ Zygnémée déjà décrite antérieurement par WoUe sous la désignation impropre de Zygnema purpureum. Les filaments de cette espèce sont dépourvus de gaine gélatineuse, du moins pendant la période végétative, ce qui constitue un avantage appréciable pour la manipulation de la plante. Les deux chromatophores verts de chaque cellule sont discoïdes, faiblement convexes et appliqués contre les parois; ils sont de plus adossés l'un à l'autre d'un côté. On y remarque un pyrénoïde central, entouré d'une couronne de granules amylacés. De nombreuses vacuoles tannifères forment comme un revêtement à ces chromatophores. Le suc cellulaire occupe l'unique et large vacuole centrale ; il est dépourvu de tannin, mais renferme en dissolution la phycoporphyrme (c'est ainsi que l'auteur nomme le pigment rouge). L'eau bouillante dissout ce pigment, mais en altérant sensiblement sa nuance. Pour l'avoir pur, l'auteur traite par l'alcool absolu une masse assez considérable des Algues en question, préalablement lavées à l'eau distillée et isolées par expression dans un linge; l'alcool dis- sout seulement la chlorophylle. Après quelques instants, il exprime la masse à nouveau et traite le résidu par l'eau distillée : la phycopor- phyrine se diffuse aussitôt dans ce liquide. Pour débarrasser la dissolution des traces de chlorophylle qu'elle peut renfermer, il suffit de l'agiter avec une petite quantité d'éther. On obtient de la sorte une liqueur pourpre foncé, fortement fluores- cente en bleu. Son spectre d'absorption est caractérisé, non par des bandes, mais par une simple absorption des radiations terminales. Toutefois cette absorption est toujours beaucoup plus marquée dans la région bleue et violette, et elle s'étend rapidement au vert et au — LXVI jaune pour peu que l'on accroisse l'épaisseur de la dissolutiou (30 mil- lim.) ; pour cette dernière épaisseur, l'absorption de la partie la moins réfrangible du spectre est encore limitée au rouge, c'est-à-dire de peu d'importance comparativement à l'autre, qui commence au jaune. L'action ménagée de l'acide chlorhydrique fait virer la dissolution rouge au bleu verdâtre; si elle se prolonge, la décoloration survient, mais il suffit de neutraliser la liqueur par l'ammoniaque pour faire reparaître la teinte bleue. L'ensemble des caractères trouvés par l'auteur au pigment rouge des Conjuguées ne permet de le rapporter à aucun des autres pigments connus ; de là le nom spécial de phycoporphyrine qu'il lui a donné, L'évaporation de sa dissolution laisse, non des cristaux, mais un simple résidu rouge amorphe; il y aurait lieu sans doute, pour provo- quer la cristallisation, de faire intervenir ici un sel, tel que le sulfate d'ammonium, précisément employé dans ce but par Al. Molisch pour la phycocyane. La phycoporphyrine disparaît lorsque les eaux dans lesquelles végète la plante viennent à s'évaporer; à ce moment les cellules se remplissent de réserves et épaississent fortement leurs membranes ; les zygotes mûres sont de même dépourvues de pigment. Ajoutons que, lors de la conjugaison, les vacuoles à phycoporphyrine des^deux gamètes passent dans la zygote et semblent même, dit l'auteur, s'y fusionner. E. Belzung. H. Molisch. — Das Phycocyan, ein krystallisirbarey Eiweisskôrper (Bot. Zeitung, 1895). La phycocyane est le principe bleu qui, associé à la chlorophylle et à la phycoxanthine, donne aux Cyanophycées leur teinte caractéris- tique d'un vert bleuâtre. Lorsqu'on abandonne des Oscillairesdans une petite quantité d'eau distillée, préalablement agitée avec quelques gouttes de sulfure de carbone qui hâte la mort de l'Algue, la phyco- cyane se diffuse aussitôt dans le liquide et l'on obtient une disso- lution d'un bleu indigo, à fluorescence rouge. L'évaporation spontanée de cette liqueur à l'obscurité donne lieu, non à des cristaux, mais à un simple résidu bleu amorphe. Pour obte- nir la phycocyane cristallisée, l'auteur a eu recours, comme il devient nécessaire en pareil cas, à une substance auxiliaire, le sulfate d'ammo- nium. Après avoir ajouté ce sel à la dissolution bleue, en quantité assez faible pour éviter une j)récipitation brusque du pigment, il abandonne la liqueur filtrée à elle-même dans des verres de montre, à l'obscurité. La phycocyane ne tarde j)as à se déposer sous forme de cristaux microscopiques, appartenant, d'après les déterminations de l'auteuri au système clinorhombique ; ces cristaux sont d'un beau bleu indigo. L'eau les dissout, mais en les s^onilant. L'alcool ei IViher, au con- traire, ne les attaquent pas, et môme, le séjour prolongé des cristaux dans ces réactifs les rend insolubles dans l'eau, par l'effet d'une sorte de coagulation. L'acide nitrique les colore d'abord en rouge carmin, puis en jaune, en arrondissant leurs angles; le réactif de Millon leur communique une teinte rouge brique. Il y a là un ensemble de réactions qui permettent de rattacher la phycocyane, comme la phycoérythrine, aux substances albuminoïdes. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles (VIIP sériel. Botanique. T. l, no« 2, 3 et 4. M. Molliard. Recherches sur les cécidies florales (/?«). — E. Bescherelle, Essai sur le genre Calymperes. Beitraege zur Biolog-ie der Pflanzen, (T. 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Nathanacl Pringsheim. — 0. Dill. Die Gattung- C/tla- mydomonas und ihre nachsten Verwandten {Chl. longistigma, Chl. parie- taria, Ckl. pisiforinis, Chl. angiilosa, Chl. gigantea, Chl. stellata, Chl . glœocystifortnis, Carteria obtusa, nn. spp.). — J. Reinke. Abhandlungen iiber Flechten. IV. vSkizzen zu einer vergleichenden Morphologie des F'iechtenthallus {Schlus.s'). Parmeliaceen. Verrucariaceen. — Wilhelm Benecke. Die zur Ernâhrung der vSchimmelpilze nothwendigen Metalle. Journal of Botany (Vol. XXXIII). n° 395 (novembre 1895). R. Schlechter. Fwo new gênera of Asclepiadeae {Symphytonema 7nada- gascariense, gen. nov. sp. n., Glossostelma angolense, 'gÇ-Kv. nov. sp. n.). — Arthur Lister. Notes on british Mycetozoa. — D. Prain. An account of the genus Argemone {contin.). — R. Schlechter. Asclepiadaceae EUiotianai (conclud.) {^Asclepias denticulata, A. exitnia, A, leucocaypa, A. riibicunda, Woodia trilobata, Marsdenia sambesiaca, Brachystelma, shirense, nn. spp.). — Annie Lorrain Smith. East african Fungi {Cyclodeyma apiculatum, Poly- stictiis Gregoi'ii, ^Ecidium Vitis, ^. Heteroviorphas, Dimerosporiiim Ellioiii, Nectria ftiscostoma, Hypocrea alba, Gibbeyella violacea, Dothidella effusa, Velutayia stibsessilis, Coniospormm ptilvînattim, nn. spp.). — Short Notes : G. C Druce, Sonchus palustris planted in Sussex; G. G. Druce, A new Bromus(B. mierriipias mihi) ; Symers M. Macvivar, Rasa mollis Sm., \^.v. glabraia¥rït?,\ Vf. F. Miller, New Westerness plants; W. Moyle Rogers, Rubits çardtophyllusL,^{v. et Muell.; E. G. Baker, Moliniacagrulea var obtusa. n° 396 (décembre 1895). R. Schlechter. Contributions to South African Asclepiadology [contin.) [Schisoglossum ciliatum, S. flaviim, Asclepias macrochila, A. masho- nensis, A. pseudo-crispa, A. Tysoniana, Eustegia macropetala, nn. spp.]. — Rev. W. R. Linton. Merionethshire plants. — D. Prain. An account of the genus Argemone (conclud.). — Arthur Bennett. Notes on Potamo- getons. — William Carruthers. Report of Department of Botany, British Muséum, 1894.. — Short Notes : William Whitwell, Impatiens Noli-me- tangere in Montgomeryshire; Alice Eastwood, Argemone hispida; Edward S. Marshall, Camm Bulbocastamim in N. Hants ; G. Claridge Druce, Mcdi- cago lu^Hlkia var. Willden«wiana; Edward F. Linton, Dorset plants; C. Crouch A. hybrid Poppy? — MX — Malpighia. (Vol. IX, fasc. XI-XII.) P. A, Saccardo e 0. Mattirolo. Contribuzione allô studio dell' Œdo- myccs leproides Sacc, iiuovo parassita délia Barljabietala. — Luigi Bus- calioni. Studi sui cristalli di ossalato di calcio. — Adriano Fiori. Paleotu- lipe, Neotulipe e Mellotulipe. Nuovo Giornale botanico italiano {Nuova Série). (Vol. II, n'^ 4, novembre 1895.) G. Sandri e P. Fantozzi. Contribuzione alla flora di Valdinievole {fine). — Eugenio Baroni. Gii^li nuovi délia Cina [Lilium chineuse, L. Biondii, nn. spp.). — Antonietta Mirabella. I nettarî extranuziali nelle varie specie di Ficus. Oesterreischische botanische Zeitschreift. (XLV'' ann., n» 12, décembre 1895. j R. Schlechter. Asclepiadacea; Kuntzeanae {Arauja plumosa, Philibertia hypoleuca, Asclepias Kiintsei, Metasiehna tnyrianikum, Ditassa tassa- dioides, nn. spp,; Dactylostelma boliviense, n. g'en. n. sp. ; Oxypctalntn Kjtntsei, O. Paraguay ense, nn. spp.). — W. Schmidle. Beitrâg-e zur alpinen Algenflora (Forts.) [Cosmarium limnophilum, C. Osier i, C. speciosis- simum, nn, spp.]. — E. von Halacsy. Beitrag- zur Flora von Griechenland (Forts.) l^Symphyàndra sporadum n. sp.]. — J. Freyn. Plantae Karoana; Dahuricae {Forts.). — Jacob von Sterneck. Beitrag zur Kenntnis der Gat- tung Alectorolophus AU. {Schluss). — C, Warnstorf. Bidens connatns Mûhlenberg, ein neuer Biirger der europâischen Flora. Revue bryologique. (22« année, n° 6.) N.C. Kindberg.New or less known species ofPleurocarpousMossesfrom Nortli America and Europe ( Thamniiim inicro-alopeciirum, Isothecium brachycladmn, I. Hoivei, I. Holtii, I. obtus attilum, Leskea {}) Cardoti, Pseiidoleskea heterocladioides , Amblystegiumpseudo-confervoides, Eurhyn- ckinm acutifolium, E. subcsespitosum, E. Macounii, Hypnuminolluscoides, H. pseudo-complexnm, Camptothecitim aureolum, C. leztcodontoides, Bra- chythecittm cavernostim, B, calcareum, B. subintricaium, Limnobium subinoile, Hypnum subsecunduin, II. repiiliforine, H. fiiifornte, H. sub- complexum, nn. spp,). — P, Culmann. Supplément au Catalogue de Mousses des environs de Winterthur (Suisse). Revue générale de Botanique, (T. VII, nû83, 15 nov. 1895.} J. Costantin, Note sur la culture de la « pietra fung-aia ». — L. Géneau de Lamarliére. Étude sur la flore maritime du Golfe de Gascogne. — Bazot. Etudes de géographie botanique à propos des plantes de la Cùte-d'Or, — M. MoUiard. Revue des travaux de tératologie et de pathologie végétales parus dans les années 1892, i893eti894..— Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales parus de juin 1891 à août 1893 {fin). TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — A r lie les originaux. BelzL'NG {\i.). — Marche totale des phénomènes am\!()chloi-oph\niens (PI- I et II) 33,41,61, ICI, 134, 137, 181 Bertrand (G.) et A. Mallèvre. — Recherches sur la pectase et sur la fermentation pectique 53 Bescherelle (il.). — Mousses du Con^o français récoltées par M. H. f.ecomte 221 BoERGESEN (P.). — Sur Tanatomie des feuilles des plantes arctiques, i, 21 Bonnet (Ed.). — Géographie botanique de la Tunisie. 343, 349, 403, 400 Brunotte (C). — Note sur la présence, aux environs de Nancy, de f^ Visaiis tincioria L. et du Trifolitttn resnpinatum L 376 CoiNCY (A. de). — Hétérospermie de certains jEthionema hétcro- carpes 415 CoiN'CY (A. de). — Plantes nouvelles de la flore d'Espag-ne 332 Daveau (J.). — A propos de Tindigénat du Pin sylvestre en Portugal. 72 Drake del Castillo. — Contribution à la flore du Tonkin : Jinu- mération des Rubiacées trouvées au Tonkin par M. ISalansa en i.S85-8q (PI. IV et V) -^06,213, 234 Fehlmann (J. Ch.). — Une Liliacée nouvelle pour la flore de France, Bellevalia ciliata Nées 177 Plahault (Ch.). — Gaston de vSaporta. Notice nécrologiqne. ... 117 Pranchet (A.K — Plantes nouvelles de la Chine occidentale. 255, 261, 2QI, 364, 369, 389, 44.'^, 453 GOMONT (Maurice). — Note sur le Scytonema ambiguum Kiitz. (PI. III). 49 GoMONT (Maurice). — Note sur un Calothfix sporifère (C stagnalis sp. n.) 197 Hariot (Paul). — Algues du golfe de Californie recueillies par M. Diguet 167 Hariot (Paul). — Le genre Tenarea^oxy 113 Hariot (Paul). — Liste des Algues recueillies au Congo, par M. Le- comte 242 Hariot (Paul), — Nouvelle contribution à l'étude des Algues de la région magellanique 95 HcE (Abbé). — Lichens de Californie récoltés par M, Diguet. ... 108 Hy (Abbé P.). — Observations sur le Medicago média Persoon. . . 429 Lamarlière (L. Géneau de). — Catalogue des Oyptogames vascu- laires et des Muscinées du Nord de la France. 8, 73, 81, 170, i8q, iQ3i 417, 435 M.'VLINVAUD (Ernest). — Une découverte intéressante dans la Haute- Loire 43- 34: Lxxii Table alphabétique des noms d'auteurs. Mallèvre (A). — Voyez Bertrand. Mer (Emile). — Influence de Tétat climatérique sur la croissance des Sapins 178, 202, 222, 22g, 247 MOROT (Louis). — Note sur un Doassausia nouveau [D. inter- média) 469 Patouillard (N.). — Mylittopsis , nouveau genre d'Hyménomycètes hétérobasidiés 245 Perrot (E.). — Sur le mode de formation des îlots libériens intra- lig-neux des Strychnos 90 Poirault (G.) et M. Raciborski. — Sur les noyaux des Urédinées (PI- VI) 318, 325, 3«i Raciborskl — Voyez Poirault. Roze (E.j. — Huit lettres de Charles de TEscluse ... 27, 58, 99, 115 Roze (E.). — Le Chelidoniîim laciniatum Miller .... 296, 301, 338 SauvageAU (C). — Note sur VEctocapus Battersii Bornet 351 SauvAGEAU (C). — Y\o\.^s\x\-V Ectocaypns pusillusÇx\-\i'î\'ù\'s,, 274, 281, 307 Sauvageau (C). — Note sur VEciocarpus tomeniosus Lyngbye. 153, 157 Sauvageau (C). — Sur deux nouvelles espèces de Dermocarpa {D. biscayensis et D. strangulatà). (PI. VU.) 400 Sauvageau (C). — Sur la présence de \ Hydrurus fœtidus à Lyon. 129 Sauvageau (C). — vSur le Radaisia, nouveau genre de Myxophycée. (PI. VIL) 372 Sauvageau (C). — vSur les sporanges pluriloculaires de VAspero- coccus compressas Griff 336 Sauvan (L.). — Sur le mode de formation des îlots libériens intra- ligneux du Strychnos Nux-vomica 266 Van Tieghem (Ph.). — Acrogamie et basigamie 465 II. — Comptes rendus. Belajeff (Wl.). — Ueber Bau und Entwickelung der Spermato- zoiden der Pflanzen V BONNIER (G.). — Recherches expérimentales sur l'adaptation des plantes au climat alpin Llll Bruns (E.). — Ueber die Inhaltskorper der Meeresalgen .... xiii Chatin (Ad.). — Truffes {Terfàs) du Maroc et de Sardaigne . . xxxvil CORDEMOY (E. Jacob de). — Flore de Pile de la Réunion .... LVil CoRRENS (C). — Ueber Apiocystis membranacea Nâgeli vi CORRENS (C). — Ueber die Membran von Caulerpa vi CoRRENS (G.). — Ueber die vegetabilische Zellmembran vi CORRENS (C). — Zur Kenntniss der inneren vStruktur einiger Algenmembranen vi Durand (Th.) et Mans Schinz. — Conspectus Florai Africée. . . xxi Fairchild (D. G.). — Ein Beitrag zur Kenntniss der Kerntheilung bei Valonia utricularis vill Geisenhevner (L.). — Ueber Formen von Polygonatum multi- flormn AU. und Auftreten von Polygamie . ...,..,,. XXXIII Table alphabétique des noms d'aufcufS. lxxiii Hansteen (B.). — Ueber die Ursachen der Entleerung- der Reser- vestofïe aus Samen xiv KOSSOVITCH (P.). — L'iitersuchunj^reiî uber die Frn^e, oh die Algen freieiî Stickstoff fixiren xvi Lagerheim (G). — Ueber das Phycoporplnrin, einen C()njii;::;'a- tenfarbstoff i,xv Magnix (Ant.). — l'iorulc adventive des Saules têtards de la région lyonnaise XLi Magnus (P.). — Die Teleutosporen der Uredo Aspidiotus Peck. XLix MOLISCH (Mans). — Das Phycoerythrin, seine Kiistallisiiharkeit und chemische Natur xvi MoLiSCH (Hans). — Das Ph3C0cyan, ein krystallisirbarer Eiweiss- kurper Lxvi Palla (K.)- — Bcitrag' zur Kenntniss des Baues des Cyanophy- ceen-Protoplasts i Petit (L.). — De la distiiliution des stomatos foliaires xxxili Prillieux (Ed.). — Maladies des plantes agricoles Lix Raoul (E.) et E. Darolles. — Culture du Caféier xxii Seynes (J. de). — Structure de riiyniénium chez un Marasmius . xxix SODIRO (A.). — Cryptog-amc't vasculares Quitenses Lix ZuKAL (H.). — Beitriig^e zur Kenatniss der Cyanophyceen. ... i ZuKAL (H.). — Zur Frag-e uber den Zellinhalt der Cyanophyceen. i TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES A propos de Tindigénat du Pin sylvestre en Portugal, par M. J. Daveau 72 Acrog-amie et basigamie, par M. Ph. Van Tieghem 465 Adaptation des plantes au climat alpin Liii Alg-ues I, VI, vin, xiii, xvi, Lxv, lxvi Algues de la rég-ion magellanique 95 Algues du golfe de Californie recueillies par M. Diguet, par M. P. Hariot 167 Algues du Congo 242 Amylochloroph3'lliens (Marche totale des phénomènes) 33 Anatomie des feuilles des plantes arctiques i Anthérozoïdes (Structure et développement des) V Assimilation de l'azote chez les Algues xvi Basigamie 465 Californie (Algues du golfe de) , 167 Californie (Lichens de) 108 Caryokinèse. , 318, viil Catalogue des Cryptogames vasculaires et des Muscinées du Nord de la France, par M. L. GÉNEAU DE Lamarlière 8 Chalazogamie 468 Chine occidentale (Plantes nouvelles de la) 255 Chlorophylle 33 Congo français (Algues du).. 242 Congo français (Mousses du) 221 Contribution à la flore du Tonkin : énumération des Rubiacées trouvées au Tonkin par M. Balausa en 1885-89, par M. Drake DEL CASTILLO 206 Corpuscules intracellulaires des Algues marines xiii Croissance des Sapins (Influence de Tétat climatérique sur la). . . 178 Cryptogama; vasculares Quitenses Lix Cryptogames vasculaires du Nord de la France 8 Culture du Caféier xxii Cyanophycées (Structure des) i, Lxvi Digestion des matières de réserve des graines xiv Endosperme 465 Espagne (Plantes nouvelles de la flore d') 332 Fermentation pectique 53 Feuilles des plantes arctiques (Anatomie des) i France [Bellevalia ciliata^ Liliacée nouvelle pour la flore de). . . 177 France (Cryptogames vasculaires et Muscinées du Nord de la). . 8 Table alphabétique des matières. mxv Gaston de Saporta. Notice nécrologùiue, par M, Ch. Flahault. 117 Géographie botanique de la 'riinisie, par M. Ed. Bonnet. . . . 343 Hétérobasidiés {MyliilopsiSy nouveau genre d'Hyménomycètes). . 245 Hétérospermic de certains .Ethionema hétérocarpes, par M. A. DE COINCY 415 Huit lettres de Charles de Tlisclusc, par M. E. RozE 27 Hyménium chez un il/a*'. thyrsiflora, 432. — L. trichopoda Franchet 464. — L. violascens, 459. — L. yunnanensis Franchet. 462, Mahya stellata, LVii. Maïs, XIV. Malva cretica, 414. Marasmius, xxix. Marronnier, 232. Marrubium .\schersoni, 413. Marsilia aegyptiaca, 413. — M. qua drifolia, 13. Matthiola oxyceras, 413. Medicago cyclocarpa Hy, 431 — M. falcata, 429. — X M. lilacea Hy, 432. — M. média, 429. — M.sativa, 429.— X M- spuria Hy, 431. Meesealongiseta, 191. — M. trichoi- des, 191. — M. ulig-inosa, igi. Melampsorella Aspidiotus, XLix. Melandrium affine, 4. — M. apeta- lum, 4, 6. — M. triflorum, 4. Melobesia crassa, 114. Mephitidia Balansse Drake del Cas- tillo, 238. — M. baviensis Drake del Castillo, 239. — M. chinensis, 239. — M. cyanocarpa, 23g. — M. hispidula Drake del Castillo, 239. — M. langkokensis Drake del Cas- tillo, 240. — M. rhinocerotis, 240. — M. tonkinensis Drake del Cas- tillo, 240. Mesotainium, LXV. Mnium affine, 192. — M. cuspidatum, 192. — M. fontanum, 189. — M. hornum, 191. — M. hygrome- tricum, 417. — M. palustre, 190. — M. punctatum, 192. — M. pur- pureum, 436. — M. rostratum, 192. — M. stellare, 192. — M. iindula- tum, 191. Morinda citrifolia, 236. — M. tincto- ria, 236. — M. umbellata, 236, Muscaricomosum, 177. — M. neg-lec- tum, 177. Mussaenda frondosa, 215. — M. gla- bra, 216. — M. Roxburghii, 216. Mycena corticola, xxix. Mycetia Balansse Drake del Castillo, 216. — M. long-ifolia, 216. MYLITTOPSIS Patouillard, 245. — M. Langloisii Patouillard, 247. Myosotis intermedia, 415. Myrioneuron nutans, 216. Table alphabétique des noms de plantes. Nabalus ochroleucus, 293. — N. vir- gatus, 292. Nardurus unilateralis, 178. Nastus borbonicus, LVIII, Neckera Boiviniana, 221. — N. com- planata, 172. — N. crispa, 172. — N. curtipendula, 171. — N. hete- romalla, 173. — N. occidentalis Bescherelle, 221. — N. pennata, 172. — N. pumila, 172. — N. viti- culosa, 171. Nephrodium cristatum, 16. — N. Fi- lix-mas, 16. — N. Oreopteris, 16. — N. spinulosum, 15. — N. The- lypteris, 16. Nerium Oleander, 349. Nitophyllum lividum, 97. — N. mul- tinerve, 97. Nitraria tridentata, 348. Oldenlandia acutangula, 211. — O. alata, 209. — O. Auricularia, 209. — O. consanguinea, 211. — O. co- rymbosa, 209. — O. diffusa, 210. — O. efîusa, 211. — O. Heynei, 210. — O. hirsuta, 210. — O. his- pida, 210. — O. macrostemon, 210. — O. paniculata, 210. — O. Parryi, 211. — O. pinifolia, 211. — O. pterita, 209. — 0. subdiva- ricata Drake del Castillo, 211. — 0.tenelliflora,2ii. — O.uncinella, 211. — O. vestita, 211. Oligotrichum undulatum, 175. Oncophorus glaucus, 440. Onopordon arabicum, 414. — O. Espina^, 408, 410. — O, glomera- tum, 410. — O. polycephalum, 410. Ophioglossum vulgatuin, 13. Ophiorrhiza amplifolia Drake del Castillo, 213. — 0. baviensis Drake del Castillo, 213. — 0. glauco- rosea Drake del Castillo, 214. — O. grandiflora, 213, 215. — O. ja- ponica, 214. — 0. leptobotrya Drake del Castillo, 214. — 0. mi- Table alphabétique des noms de p fanées. crantha Drake dcl Castillo, 214. — (). Mungfos, 215. — O. ochro- leuca, 214. — O. Roxbiirijliiana, 213,215. — 0. subrubescens Urakc del Castillo, 215. — O. succirubra, 213. — 0. tristis Drake del Cas- tillo, 215. Orge, XIV. Orlaya maritima, 347. Orme, 233. Ornithog-alum narbonense, 178. Ortbopyxis androgyna, 191. Orthotrichum affine, 420. — O. ano- maliim,42o. — O. Bruchii,42i. — O. coarctatum, 421. — O. crispu- lum, 421. — O. crispum, 421. — O. cupulatum, 420. — O. diapha- num, 420. — O. dilatatum, 421. — O. liocarpum, 41g, — O. Lyellii, 41g. — î O. obtusifoliuin, 41g. — O. patens,42i. — O. phyllanthum, 422. — O. puniilum, 421. — O. saxatile, 420. — O. Schimperi, 421. — O. strainineum, 421. — O. striatum, 41g. — O. tenellum, 420. Osmunda regalis, 14. Ourouparia sessilitructus, 207. Oxycoccos palustris, 4. Padiiia Pavonia, 242. Paederia fœtida, 241. Pancratium maritimum, 347. Papaver pyrenaicum, 7. — P. radi- catum, 3, 4, 6. Parmelia acanthifolia, m. — P. Borreri, m. — P. caperata, m. — P. cirrhata, m. — P. corrugis, III. — P. hypotropa, m. — P. kamtschadalis, 1 1 1 . — P. laevig-àta, III. Pavetta fulgens, 235. — P. indica, 235- — P- nigricans, 235. — P. odorata, 234. — P. stricta, 234. Pedicularis flammea, 3, 4. — P. su- detica, 3. Pellionia Daveauana, 40, 106. Pennisetum elatum, 414. Peridcrmium oblonjj-ispoiium, 31g. — P. Pini, 383. — P. Piiii acico- •um, 31g, 321. Petalonema, vu. Peyssonellia rubra, 167. Phaca frigida, 24. Phascum alternifolium, 444, 446. — Ph. bryoides, 444. — Ph. curvi- collum, 445. — Ph. cuspidatum, 445. — Ph. muticum, 445. — Ph. nitidum, 444. — Ph. rectum, 444. — Ph. serratum, 446. — Ph. su- bulatum, 444. Phascolus, 35, 41. — Pli. multitlo- rus, 105, I i-g. — Ph. vulgaris, loi. Pheg-opteris Dryopteris, ig, XLix. — Ph. polypodioides, ig. Philonotis calcarea, i8g. — Ph. fon- tana, i8g. — Ph. marchica, igo. Phormidium Valderianum, i6g. Phraoïnites isiacus, 34g. Phyllodoce cairulea, 4, 6. Physcia chrysophthalma, 112. — Ph. crispa, 112. — Ph. erinacea, 112. — Ph. hypoleuca, 112. — Ph. leu- comela, 112. — Ph. leucomelaena, III. — Ph. stellaris, 112. Physcomitrella patens, 445. Pbyscomitrium ericetorum, 418. — Ph. fasciculare, 418. — Ph. piri- forme, 418. Picris coronopifolia, 414. Pilotrichella leptoclada, 221. Pilularia g-lobulifera, 13. Pin sylvestre, 72. Pirus S3riaca, 413. Pisum sativum, 181. Placodium micropbyllinum, 112. Plantago crassifolia, 347, 348. Pleuridium alternifolium, 444. — P. nitidum, 444. — P. subulatum, 44+- Pleurodiscus purpureus, LXV. Pleurogyne rotata, 4, 21. Plocamium coccineum, g7. Pogonatum aloides, 174. — P. na- num, 175. — P. urnigerum, 174. Lxxxvi Table alphabétique Pohlia caespititia, 194. — P, ventri- cosa, 194. Pois, 36, 47, 65, 147, 182. Polycarpaea frag-ilis, 349. Polygonatum multiflorum, xxxiii. Pol5'gonum maritimum, 347. Polypodium Dryopteris, 19. — P. Phegopteris, 19. — P. vulgare, 19. Polysiphonia abscissa,97. — P. com- plauata, 244. Polystichum aculeatuin, 15. — P. aristatum, 15. — P. C>allipteris, 16. — P. cristatum, 16. — P. Filix- mas, 16. — P. lobatum, 15. — P. montanum, 16. — P. Oreopteris, 16. — P. Plukeaetii, 15. — P. spi- nulosum, 15. — P. Thelypteris, i6. Polytrichum aloides, 174. - P. an- gustatum, 175. — P. commune, 174. — P. formosum, 174. — P. juniperinum, 174. — P. nanum, 175. — P. piliferum, 174. — P. subrotundum, 175. — P. urnige- rum, 174. Porotrichum comorense, 222. — P. Geheebii, 222. — P. herpetineu- rum Bescberelle, 221. — P. Pe- chueli, 221. Posidonia oceanica, 344. Poteutilla supina, 415. Poterium spinosum, 415. Pottia cavifolia, 436. — P. Heimii, 437. — P. lanceolata, 427, 436. — P. minutula, 437. — P. Starkeana, 437. — P. truucata, 437. Prenanthes Brunouiana, 292. — P. Faberii, 293. — P. Khasiana, 292, 296. — P. ochroleuca, 293. — P. raphanifolia, 292. — P. Tatai i- nowii, 293. — P. virgata, 292. Primula argutidens Pranchet, 451. — P.auriculata, 451. —P. cineras- cens Franchet, 448. — P. cuneito- lia, 450. — P. Egalikensis, 3, 5. — P. Fargesii Frauchet, 452. — P. Gambeliana, 449. — P. hetero- des noms de plantes. donta, 451. — P. Kaufmaniana, 448. — P. kialensis Franchet, 450. — P. Listeri, 449. — P. modesta, 450 — P. neurocalyx Fran- chet, 449. — P. nivalis, 449. — P. petiolaris, 449. — P, poly- neura Franchet, 448. — P. pycno- loba, 449. — P. sapphirina, 452. — P. septemloba, 448. — P. Ser- tulum F'ranchet, 451. — P. sibi- rica, 453. — P. Souliei Franchet, 450. — P. stricta, 3, 5, 21. — P. tongolensis Franchet, 453. — P. uniflora, 452. Prosopis Stephaniana, 413. Pseudophyscia speciosa, 112. Psychotria elliptica, 237. — P. her- bacea, 237. — P. montana, 237. — P. serpens, 237. Pteranthus echinatus, 349.» Pteris aquilina, 19. Pterogonium gracile, 88. — P. hete- ropterum, 171. — P. Smithii, 173. Pterothecium ornithopodioides, 88. Pterygophyllum lucens, 171. Ptilonia magellanica, 97. Pucciuia Gentiana;, 323. — P, Lilia- cearum, 325. — P. Magnusiana, 323. — P. Poarum, 324. — P. Sol- danellae, 324. — P. Swertiae, 324. — P. Thesii, 324. — P. Viola;, 322. Pyrola atropurpurea Franchet, 372. — P. renifolia, 372. RADAISIA Sauvageau, 374. — R. Cornuana, 376. — R. Gomontiana Sauvageau, 374. Ramalina calicaris, 109. — R. Ce- ruchis, 109. — R. crispatula, no. — R. farinacea, 1 10. — R. fraxi- nea, 109. Randia densifolia, 217, 218. — R.de- pauperata Drake delCastillo, 217. — R. dumetorum, 218. — R. fas- ciculata, 218, 219. — R. oxyodonta Drake delCastillo, 218. — R. pyc- nantha Drake del Castillo, 218. — Table alphabétique R. stenantha Drake del Castillo, 219. Ranuncuhis lapponicus, 4. — R. ni- val is, 4, 22. — R. pygmaius, 4. Reaumuria vermiculata, 348. Rhacomitrium canescens, 422. — R. lanuginosum, 422. Rhanterium suaveoleus, 413. Rluxliola rosea, 3. Rhododendron adenopodum Kran- chct, 391. — R. Authopoyon, 397. — R. anthopogonoides, 397. — R. arg-yroph341unî, 392. — R. au- reum Franchet, 394. — R. blepha- rocalyx Franchet, 396. — R. ca- pitatum, 396. — R. chartophyllum Franchet, 398. — R. costulatum Franchet, 399. — R. décorum, 391. — R. discolor Franchet, 391. — R, Fargesii Franchet, 3Qr). — R. Farrerai, 394. — R. flavidum Franchet, 395. — R. Fortune! , 390. — R. fragrans, 396. — R. gracilipes Franchet, 391. — R. in- tricatum Franchet, 395. — R. ir- roratum, 391. — R. Keysii, 399. — R. kialense Franchet, 392. — R. lapponicum, 3, 7. — R. lepi- dotum, 395. — R. lucidum Fran- chet, 390. — R, lutescens, 399. — R. maculiferum Franchet, 393. — R. oleifolium, 398. — R. j)ar- vifolium, 397. — R. polifolium Franchet, 397. — R. polycladum, 396. — R. polylepis, 394. — R. Prattii Franchet, 389. — R. race- mosum, 398. — R. rig-idum, 394. — R. rotundifolium, 390. — R. rubiginosum, 394. — R. rufes- cens Franchet, 397. — R. sca- brifoHum, 400. — R. Souliei Fran- chet, 393. — R. spiciferum Fran- chet, 400. — R. spinuliferum Franchet, 399. — R. sutchuenense Franchet, 392. — R. taliense, 393. — R. tatsienense Franchet, 394. — R. Thompsoni, 389. — R. thy- des noms de plantes. i,xxxvii initohum, 397. — R. trichostomum Franchet, 396. — R. Viali Dela- vay et Franchet, 398. — R. yunna- nense, 398. Rhodymenia corallina, 0)7. — R. fla- belUformis, 97. Rhynchostegium androgynum, 84. Roccella fuciformis, 110. — R. tinc- toria, III. RœsteHa cancellata, 324. Rumex crispus, 178. Sagina caespitosa, 5. SaHx herbacea, 2, 5. Salvia pratensis, 178. Salvinia natans, 13. Samolus Valerandi, 349. Santalacées, 468. Sapin, 178, 202, 222, 247. Sarcocephalus cordatus, 206. Saule, XLi. Saxifraga aizoides, 5, 6. — S. Ai- zoon, 2, 5. — S. caespitosa, 3, 5, 6, 7. — S. cernua, 3, 5, 6, 24. — S. flagellaris, 5, 6, 7. — S. hiera- cifolia, 4. — S. nivaHs, 3, 4, 6. — S. oppositifolia, 2, 5, 6, 7, 23. — S. rivularis, 3, 5. — S. stellaris, 3. 5, 6. — S. tricuspidata, 2, 5, 6. Scabiosa farinosa, 408. — S. Ro- berti, 408. Scandix Pecten-Veneris, 178. Schismus arabicus, 415. Schistidium apocarpum, 423. Scilla villosa, 413. Scinaia furcellata, 243. Seligeria calcarea, 442. — S. pusilla, 442. — S. subcernua, 442. Sclerocephalus arabicus, 349. Scleromitrium hispidum, 210. — S. tenelliflorum, 211. Scleropoa dichotoma, 415. — S. Rohlfsiana, 415. Scolopendrium officinale, 17. Scorpiurus muricatus, 414. Scytonema ambiguura, 49. — S. Hoffmanni, 49. Table alphabétique des noms de plantes. Selaginella spinulosa, 9. Senecio Hubertia, LViii. — S. ptar- micaefolius, LVii. — S. squamosus, LVII. Silène acaulis, 2, 5, 6, 21, 23. — S. succulenta, 414. Sinapis pubescens, 408. Sisymbrium Doumetianum, 408. Sperg-ularia diandra, 348. Spermacoce stricta, 241. Sphacelaria obovata, 96. Sphaerangium muticum, 445. Sphaerococcus coronopifolius, xiv. — S. oligacanthus, 243. — S. ran- giferinus, 243. Sphagnum acutifolium, 447. — S. arboreum, 173. — S.capillifolium, 447. — S. compactum, 447. — S. cuspidatum, 446. — S. cymbifo- lium, 446. — S. fimbriatum, 447. — S. intermedium, 447. — S. la- tifolium, 446. — S. moUuscum, 447. — S. rigidum, 447. — S. squarrosum, 447. — S. subsecun- dum, 447. Spirogyre, 135, 141, 149. Splachnum ampullaceum, 418. Sporobolus laitevirens, 408, 410. — S. Tourneuxii, 408, 410. Spyridia clavata, 244. Statice alba A. de Coincy, 334. — S. caspia, 415. — S. delicatula, 335- — S. gummifera, 335. — S. psiloclada, 413. — S. salsuginosa, 335. — S. tunetana, 408. Stellaria borealis, 4, 24. — S. humi- fusa, 2, 5, 6. — S. longipes, 2, 5, 6. Stictina quercizans, m. Stigonema, 50. Stipa Letourneuxii, 408, 410. Struthiopteris germanica, 14. Strychnos Nux-vomica, 91, 266. Syntrichia laevipila, 424. — S. mu- ralis, 424. — S. subulata, 424. Systegium crispum, 444. Tenarea undulosa, 114 Tetraphis pellucida, 176. Teucrium Alopecurus, 408. — T. eriocephalurn, 333. — T. fragile, 410. — T. Odontites, 410. — T. radicans, 408. — T. ramosissimum, 408, 410. — r. Scorodonia, 415. Thalictrum alpinum, 4, 7. Theloschistes chrysophthalmus, ii2. Thyidium abietinum, 170. — Th. delicatulum, 170. — Th. recogni- tum, 170. — Th. tamariscinum, 170. Thymelaea microphylla, 348. Tortula convoluta, 425. — T. eri- caifolia, 427. — T. fallax, 426. — T. muralis, 423, 425. — T. ner- vosa, 426. — T, papillosa, 424. — T. rigida, 426. - T. stellata,426. — T. subulata, 424. — T. ungui- culata, 426. Tournefortia argentea, LVll. Trachyspora Alchemillse, 328. Trentepohlia arborum, 242. — T. aurea, 242. — T. Kurzii, 242. — T. Wainioi, 242. Trichostomum aloides, 427. — T. canescens, 422. — T. crispulum, 427. — T. decipiens, 423. — T. flavovirens, 427. — T. flexicaule, 435. — T. flexifplium, 435. — T. fontinaloides, 423. — T. Gasilieni, 427. — T. Guepini, 427. — T. mu- tabile, 428. — T, pallidum, 435. — T. rigidulum, 428. — T. topha- ceum, 428. Trifolium resupinatum, 379. Trigonella maritima, 414. — T. stel- lata, 414. Triticum monococcum, 178. — T. repens, 177. Typha angustifolia, 349. — T. lati- folia, 349. Ulrnus, 466. Ulota Bruchii, 421. — U. crispa, 421. Ulva Lactuca, 242. Table alphabétique Uncaria sessilitVuctus, 207. Uragoga bavlensis Drake del Cas- tillo, 236. — U. curviflora, 236. — U. clliptica, 237. — U. heibacea, 237. — U. montana, 237. — U. serpens, 237. Urédinées, 318, 325, 381. Uredo Aspidiotus, XLix. — U. Po- lypodii, XLIX. Uiomyces Beta;, 381. — U. Dacty- lidis, 122. — U. Pisi, 318, 323. — U. Poa;, 324. Urtica pilulifera, 36 Usnea barbata, m. — U. tiimitlula, 109. Vaccinium Delavayi Franchet, 367. — V. Donianum, 369. — V. fragile Franchet, 366. — V. pubicalyx Franchet, 369. — V. retusum, 368. — V. serratum, 36g. — V. Sprengelii, 368. — V. ulig-inosum, 4. — V. yunnanense Franchet, 368. Valeriana capitata, 24. Valonia utricularis, viii. Verbascum aurantiacumA. deCoin- des noms de plantes. lxxxix ^y> 332- — V. sinuatum, 178. — V. Thapsus, LVli. Vesce, 65. Vesicaria arctica, 3. Vicia calcarata, 408. Viscaria alpina, 2, 5, 6. Vulpia ciliata, 178. Webera albicans, 194. — W. car- nea, 195. — W. cruda, 195. — W. nutans, 195. Weisia cirrata, 442. — W, contro- versa, 443. — W. lanceolata, 436. — W. pusilla, 442. — W. recur- virostra, 436. — W. Starkeana, 437. — W. viridula, 443. Wendlandia glabrata, 207, — W. paniculata, 208. — W. salicifolia Franchet, 208. Xeranthcmuin ina]jertutn, 178. Zannichellia palustris, 346. Zyg-nema purpureum, LXV. Z}'godon viridissimus, 422. Zygogonium, LXV. TABLE DES PLANCHES PI. I et II. — Phénomènes amylochlorophylliens p. i86 PI. III. — Fischerella ambigua Qomont p. 52 PI. IV. — Leploinisckiis priinuloides X}rak(t p. 241 PI. V. — Keenania ophiorrhisoides Drake p. 241 PI. VI. — Noyaux des Urédinées . p. 387 PI. VII. — Radaisia Gomontiana Sauvageau p. 376 Dermocarpa biscayensis Sauvag-eau et D. strangu- îata Sauvageau p. 403 ERRATA Page 260, ligne 6, au lieu de L. atropurpurca, lire L. grandiflora. Page 333, ligne 16, après étamines très inégales, toutes à anthères trans- versales, ajouter: les filets des étamines supérieures sont entièrement couverts de poils violets ou blancs. Planche VII, au lieu de D. strangulatus., lire D. strangulata. Paris. —J. P.îersch, imp.,4'"», Av. deChàtiUon. 'J^. ^C- ■■-x •/ ■ ■■■■ ) ■ :H;^^^'Jaakr. • "u ^ ' •" ■ ^ -T'A • - 1^ • • - ■ - ^"-^..-..-v •■is.. 7.., .i • • ^ . ~< y. • 4 . s- ■ ■ ■ ■ '■^' ^> .-*"' ,^. :/> '^^M; -^x,,::^ 'ij^lfëS;;':- ■.■.-r--:.v^ ■■ \ •V. : • ■ . -, .^ ' -^^ ''J>^ ^J.^ *^ 't:^^ ^^^^-w^^^ tm\ îé::'^. t^"^i '■'f^H ^^ 0 .■^M '; l